En cours au Siège de l'ONU

Conseil de sécurité: appels au retrait du M23 et des forces rwandaises, aux portes de Goma; la RDC demande des sanctions ciblées

9849e séance – matin
CS/15981

Conseil de sécurité: appels au retrait du M23 et des forces rwandaises, aux portes de Goma; la RDC demande des sanctions ciblées

Réuni en urgence ce dimanche, le Conseil de sécurité a entendu de nombreux appels, dont celui de la Représentante spéciale pour la République démocratique du Congo (RDC), Mme Bintou Keita, afin que le Rwanda retire ses troupes du territoire congolais et cesse son appui au M23.  Le M23 et les forces rwandaises sont en effet aux portes de Goma, créant la panique parmi la population, a dit Mme Keita.  « Nous sommes pris au piège. »

La gravité de la situation a été soulignée par l’ensemble des intervenants.  Au cours des dernières 48 heures, deux Casques bleus de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) appartenant au contingent sud-africain et un Casque bleu uruguayen ont été tués, tandis que 11 Casques bleus ont été blessés et reçoivent des soins à l’hôpital des Nations Unies à Goma.  Les trois Casques bleus ayant perdu la vie ont été tués alors qu’ils essayaient de protéger Sake et Goma des avancées du M23, a dit Mme Keita, qui est également Cheffe de la MONUSCO.

Le M23 et les forces rwandaises ont pénétré dans le quartier Munigi dans la banlieue de Goma, a précisé Mme Keita.  Les routes sont bloquées et l’aéroport ne peut plus être utilisé pour des évacuations. Le M23 a par ailleurs déclaré l’aéroport fermé, en accusant de manière fallacieuse les Forces armées congolaises (FARDC) de l’utiliser pour conduire des frappes contre la population civile, a dit Mme Keita.  Elle a précisé que l’ONU a évacué son personnel non essentiel de Goma.  Le délégué du Pakistan a d’ailleurs demandé de redéployer rapidement le contingent pakistanais de Sake, pour la sécurité de son personnel et de son équipement lourd, qui ne doivent pas tomber entre les mains des forces rebelles.

De son côté, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a indiqué que la MONUSCO a pris des mesures d’urgence afin d’empêcher le M23 d’avancer, et pour protéger le personnel onusien.  « La MONUSCO reste déterminée à défendre fermement son mandat. »  La Mission soutient les FARDC et participe aux combats aux côtés de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en République démocratique du Congo, a précisé Mme Keita.

Mme Joyce Msuya, Sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a, elle, détaillé, les conséquences de cette escalade, alors que la situation humanitaire est déjà critique.  « Au Nord et au Sud-Kivu, des centaines de civils ont été tués et blessés au cours des dernières semaines. »  Des centaines de milliers de personnes ont fui, souvent à plusieurs reprises, pour échapper aux tirs et aux bombardements, en particulier autour de Sake et Minova, a-t-elle dit.  La Sierra Leone, qui s’exprimait au nom des A3+, a estimé à 34 000 le nombre de nouvelles personnes déplacées cherchant refuge aux environs de Goma.

Appels à l’arrêt des hostilités et au retrait du M23 et des forces rwandaises

Face à cette situation, « il est impératif que le M23 cesse immédiatement ses hostilités et se retire des territoires occupés », a déclaré M. Lacroix, comme l’ont demandé également Mme Keita et la très grande majorité des intervenants. Ils ont également demandé au Rwanda de retirer ses forces du territoire congolais et de cesser son appui au M23. Le Conseil doit condamner d’une même voix cette menace à la paix, a dit la France, estimant que la présence d’une force étrangère sur le territoire congolais est une violation de la Charte des Nations Unies.

Les États-Unis ont condamné fermement les avancées du M23 et du Rwanda contre Goma et Sake et appelé à un cessez-le-feu, tandis que la Sierra Leone a appelé « ceux » qui soutiennent le M23 à cesser de le faire.  « La souveraineté de la RDC doit être respectée. »  Même son de cloche du côté de Chine, qui s’est dite « choquée » de voir le M23 viser les positions de la MONUSCO.  Les forces extérieures devraient s’abstenir de soutenir le M23, a déclaré ce pays.  L’Afrique du Sud a appelé le Conseil à utiliser les outils à sa disposition pour agir contre ceux qui perpétuent le conflit dans l’est de la RDC, notamment en demandant leur retrait de la RDC.

« Un véritable processus politique ne pourra porter ses fruits qu’après la fin de tout appui externe aux groupes armés, en particulier au M23 et aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) », a appuyé la Fédération de Russie.  Mme Keita a aussi encouragé la RDC à mener des efforts « significatifs » pour neutraliser les FDLR.  La Russie a par ailleurs dénoncé la contrebande de ressources naturelles « entachées de sang » dans l’est de la RDC par des acteurs « que tout le monde connaît ».  De son côté, le Royaume-Uni a exhorté le Rwanda à cesser son brouillage des signaux GPS qui entrave la conduite des opérations humanitaires, tandis que Mme Msuya a demandé le respect du droit par toutes les parties.

Trois millions de civils pris au piège

« Le Rwanda se prépare à orchestrer un carnage à ciel ouvert, avec une brutalité qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire », a tranché la Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la Francophonie de la RDC, en s’inquiétant pour les plus de 3 millions de civils « pris en otage » par les agresseurs.  Décrivant la situation « en cet instant même », Mme Thérèse Kayikwamba Wagner a signalé que de nouvelles troupes rwandaises ont franchi les bornes 12 et 13 du poste frontalier séparant Goma de Gisenyi, pénétrant sur le territoire de la RDC en plein jour.  C’est pour elle « une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques ». 

La Ministre a mis en garde contre le piège du prétexte fallacieux avancé par le Gouvernement rwandais, qui « brandit la protection d’une de nos nombreuses minorités comme justification de son ingérence ».  « La réalité est toute autre. »  Aujourd’hui, dans les camps de déplacés congolais, les victimes sont de toutes les ethnies, y compris des Tutsis congolais, qui subissent le même sort tragique que leurs concitoyens issus d’autres communautés.  Pour la Ministre, « il est clair que cette crise est directement liée au pillage économique systématique dans l’est » de son pays. 

La RDC demande des sanctions ciblées contre les responsables de l’agression

Forte de ce constat, la Ministre a fait appel à la fermeté et à la diligence du Conseil de sécurité, lui demandant d’ordonner au Rwanda de cesser les combats et de retirer toutes ses troupes du territoire congolais.  Le Conseil devrait imposer des sanctions ciblées contre les décideurs militaires et politiques responsables de cette agression, ainsi qu’un embargo sur les exportations des minerais étiquetés comme rwandais, a-t-elle aussi requis.  Enfin, elle a souhaité que le Conseil révoque immédiatement le statut du Rwanda en tant que contributeur de troupes aux missions de l’ONU et instaure un régime de notification systématique pour toute vente et tout transfert d’armes au Rwanda. « L’histoire se souviendra de vos décisions aujourd’hui », a-t-elle lancé aux membres du Conseil.

Le Rwanda dénonce les « FDLR génocidaires »

« Cette crise aurait pu être évitée si le Gouvernement congolais s’était véritablement engagé en faveur de la paix », a rétorqué le délégué du Rwanda, en déplorant la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est du pays.  « La RDC a tous les outils à sa disposition pour un règlement durable du conflit. »  Le délégué a dénoncé « l’obsession de la RDC » pour un règlement militaire du conflit.  Les FDLR génocidaires, qui posent une menace directe pour le Rwanda, sont devenues des alliées stratégiques de Kinshasa, a-t-il fustigé.  Le délégué a dénoncé les déclarations du Président de la RDC appelant publiquement à un changement de régime au Rwanda. 

« Mon pays n’est pas hostile à la MONUSCO et personne ne doit s’en prendre à des Casques bleu », a poursuivi le délégué.  Mais il a accusé la Mission d’avoir outrepassé son mandat et rejoint une coalition cherchant un changement de régime au Rwanda, en appuyant les FDLR.  Il a estimé que la situation actuelle, qui ne peut être « une surprise pour personne », découle de l’incurie de la RDC face à un défi complexe.  La communauté internationale est aussi à blâmer lorsqu’elle ignore les causes profondes du conflit et permet à un acteur légitime d’outrepasser son mandat, a-t-il tranché.

Revenir à la feuille de route de Luanda

Sur le plan diplomatique, Mme Keita, appuyée par la quasi-totalité des délégations, a appelé la RDC et le Rwanda à poursuivre les négociations politiques dans le cadre de la feuille de route de Luanda.  « La rhétorique hostile et les accusations mutuelles doivent cesser pour laisser place à des échanges et des actions constructifs. »  Elle a aussi appelé à un deuxième sommet quadripartite de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) pour renforcer les efforts de paix.

« Nous avons besoin de revenir à des processus diplomatiques et politiques axés sur des solutions concrètes », a, de son côté, déclaré le Rwanda.  Il a estimé que de nouveaux acteurs, basés principalement en Afrique, pourraient être associés à ces solutions, avec le soutien de la communauté internationale.  Le Conseil doit agir pour que la RDC puisse exercer pleinement sa souveraineté et retrouver la paix, a déclaré le Burundi.  Enfin, l’Angola a réaffirmé la détermination de son président, facilitateur mandaté par l’Union africaine, à poursuivre cette quête de paix et de sécurité dans l’est de la RDC.

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Le Conseil de sécurité achève son débat public sur la lutte antiterroriste menée par l’Afrique

9842e séance (reprise) – après-midi    
CS/15979

Le Conseil de sécurité achève son débat public sur la lutte antiterroriste menée par l’Afrique

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse n’a pas pu couvrir cette séance.)

Le Conseil de sécurité achève aujourd’hui son débat public sur le thème « Lutte antiterroriste menée par l’Afrique et axée sur le développement: renforcer le leadership africain et la mise en œuvre des initiatives africaines de lutte contre le terrorisme », tenu le 21 janvier. Il entendra les huit derniers orateurs. 

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Lutte antiterroriste en Afrique: le Conseil de sécurité appelle à un partenariat « systématique, opérationnel et stratégique » entre l’ONU et l’Union africaine

9848e séance – après-midi     
CS/15978

Lutte antiterroriste en Afrique: le Conseil de sécurité appelle à un partenariat « systématique, opérationnel et stratégique » entre l’ONU et l’Union africaine

Le Conseil de sécurité a adopté cet après-midi une déclaration présidentielle (S/PRST/2025/2) dans laquelle il se dit « vivement préoccupé » par la multiplication inquiétante des attentats terroristes, « le nombre de morts de plus en plus grand » et la propagation du terrorisme, notamment au Sahel et dans les États côtiers d’Afrique de l’Ouest. 

La menace terroriste entrave les efforts de l’Union africaine visant à faire taire les armes en Afrique d’ici à 2030 et rend très difficile la réalisation de progrès dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du Programme 2030 de l’ONU, reconnaît-il. Fort de constat, le Conseil souligne la nécessité d’appliquer avec efficacité ses résolutions relatives à la lutte contre le terrorisme.

Il appelle également à renforcer les capacités des États Membres afin de combattre plus efficacement le terrorisme et son financement.  Le Conseil souhaite en outre le renforcement des capacités de l’Union africaine et de ses organisations sous-régionales dans les domaines de la prévention des conflits et de la gestion des crises notamment, en fournissant du personnel et une aide technique et financière. 

Dans cette déclaration, le Conseil prend par ailleurs note du renforcement du dispositif institutionnel de lutte antiterroriste de l’Union africaine et des progrès accomplis dans le cadre du partenariat entre l’Union et l’ONU.  Dans ce droit fil, il souhaite que celui-ci continue d’évoluer jusqu’à devenir un partenariat « systématique, opérationnel et stratégique ».

Enfin, le Conseil prie le Secrétaire général de faire figurer des informations actualisées sur l’action que l’Union africaine et l’ONU mènent conjointement pour combattre le terrorisme en Afrique dans le rapport annuel que celui-ci lui présente conformément à une déclaration présidentielle de 2014.

 

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Texte de la déclaration du Président du Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité réaffirme que les actes de terrorisme international constituent l’une des menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationales au XXIe siècle. 

Le Conseil réaffirme sa condamnation catégorique de tous les actes ainsi que de toutes les méthodes et pratiques de terrorisme, qu’il juge criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motifs, sous toutes leurs formes et manifestations, où qu’ils soient commis et quels qu’en soient les auteurs. 

Le Conseil souligne que les actes de terrorisme international sont contraires aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et que le financement, la planification et la préparation des actes de terrorisme international, de même que toutes les autres formes d’appui à cet égard, sont pareillement contraires aux buts et principes énoncés dans la Charte. 

Le Conseil condamne dans les termes les plus énergiques le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, et tous les actes terroristes, y compris ceux qui sont fondés sur la xénophobie, le racisme ou d’autres formes d’intolérance ou commis au nom d’une religion ou d’une croyance, et réaffirme que le terrorisme ne doit être associé à aucune religion, nationalité ou civilisation ni à aucun groupe. 

Le Conseil condamne fermement les attaques perpétrées par des groupes terroristes ou des terroristes contre des civils, des infrastructures critiques et des cibles molles, y compris les attaques transnationales et transfrontières, exige qu’elles cessent immédiatement et demande à tous les États Membres de mobiliser la volonté politique nécessaire pour dénoncer tous les actes de terrorisme. 

Le Conseil est conscient que les interventions militaires ou les forces de sécurité, les mesures répressives et les activités de renseignement ne suffiront pas à elles seules à vaincre le terrorisme, et insiste sur la nécessité de s’attaquer aux facteurs de propagation du terrorisme, notamment de développer l’action visant à prévenir les conflits de longue durée ou à les régler par des moyens pacifiques, ainsi que de promouvoir l’état de droit, la protection des droits humains et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance, la tolérance et l’ouverture. 

Le Conseil souligne qu’il est indispensable de soutenir le développement socioéconomique pour pérenniser la paix en Afrique, grâce au développement économique, ce qui passe notamment par le développement des infrastructures transnationales et transrégionales, l’industrialisation, l’élimination de la pauvreté, la création d’emplois, la modernisation de l’agriculture et la promotion de l’esprit d’entreprise, et souligne qu’il faut continuer d’aider les pays d’Afrique en tenant compte de leurs priorités et besoins. À cet égard, il souligne également l’importance de l’état de droit à l’appui du développement socioéconomique. 

Le Conseil est conscient de l’importance de la société civile, notamment les organisations locales de la société civile et les organisations de proximité, le secteur privé, les milieux universitaires, les groupes de réflexion, les médias, les jeunes, les femmes, les personnalités du monde de la culture, les responsables de l’éducation et les chefs religieux, pour ce qui est d’accroître la sensibilisation aux menaces du terrorisme et d’y remédier plus efficacement. 

Le Conseil se déclare vivement préoccupé par la multiplication inquiétante des attentats terroristes, le nombre de morts de plus en plus grand, en particulier parmi les civils, et la propagation du terrorisme sur le plan géographique, notamment au Sahel et dans les États côtiers d’Afrique de l’Ouest. Il souligne la nécessité pour les États Membres de renforcer, selon qu’il convient, les moyens mis à la disposition de leur système de justice pénale, de leurs forces de l’ordre et de leur police des frontières, ainsi que leurs capacités d’enquêter sur les réseaux de trafiquants, de les poursuivre, de les désorganiser et de les démanteler en vue de rompre les liens entre le terrorisme et la criminalité organisée, qu’elle soit nationale ou transnationale.  

Le Conseil sait que la menace terroriste entrave les efforts de l’Union africaine visant à faire taire les armes en Afrique d’ici à 2030 et rend très difficile la réalisation de progrès dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du Programme 2030 de l’Organisation des Nations Unies.  

Le Conseil note avec une vive inquiétude que les terroristes et les groupes terroristes qui sévissent, notamment en Afrique, lèvent et transfèrent des fonds par divers moyens, incluant le recours à des passeurs de fonds, l’utilisation à des fins illégales d’entreprises commerciales légitimes, l’exploitation de ressources naturelles et le produit d’activités criminelles, notamment les enlèvements contre rançon, l’extorsion, la traite d’êtres humains ainsi que le commerce illicite et le trafic de biens culturels, de drogues et d’armes légères et de petit calibre, et rappelle les obligations qu’il a imposées à tous les États Membres en matière de prévention et de répression du financement du terrorisme, notamment par ses résolutions 1373 (2001) et 2462 (2019). 

Le Conseil rappelle que les États Membres ont l’obligation de prévenir et de réprimer le financement des actes terroristes et de s’abstenir d’apporter quelque forme d’appui que ce soit, actif ou passif, aux entités ou personnes impliquées dans des actes de terrorisme ou associées à de tels actes, notamment en réprimant le recrutement de membres de groupes terroristes, conformément au droit international, et en mettant fin à l’approvisionnement en armes des terroristes. 

Le Conseil a prié instamment les États Membres de tenir compte des effets que les mesures de lutte antiterroriste pourraient avoir sur les activités exclusivement humanitaires, y compris médicales, menées par des acteurs humanitaires impartiaux, de manière conforme au droit international humanitaire.  

Le Conseil rappelle que tous les États doivent se prêter mutuellement la plus grande assistance lors des enquêtes criminelles et autres procédures portant sur le financement d’actes de terrorisme ou l’appui dont de tels actes ont bénéficié, y compris en vue de l’obtention d’éléments de preuve en leur possession nécessaires à la procédure, et invite instamment les États à agir conformément aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, pour retrouver et traduire en justice, extrader ou poursuivre toute personne qui appuie ou facilite, directement ou indirectement, le financement d’activités menées par des terroristes ou des groupes terroristes, y participe ou tente d’y participer.  

Le Conseil souligne qu’il importe au plus haut point que les États Membres appliquent immédiatement et intégralement les résolutions 2178 (2014) et 2396 (2017), en particulier leurs dispositions sur l’élaboration de stratégies globales et adaptées concernant les poursuites, la réadaptation et la réinsertion, et soulignant qu’il importe de prêter assistance aux femmes et aux enfants associés aux combattants terroristes étrangers, qui peuvent être victimes du terrorisme. Il note également avec une vive préoccupation les informations selon lesquelles des combattants terroristes étrangers se rendraient en Afrique pour y rejoindre des groupes affiliés à l’EIIL (Daech).  

Le Conseil réaffirme que les États Membres doivent veiller à ce que toute mesure prise pour combattre le terrorisme soit conforme à la Charte des Nations Unies et à toutes les autres obligations que leur impose le droit international, en particulier le droit international humanitaire, le droit international des droits humains, et le droit international des réfugiés.  

Le Conseil prend note des efforts déployés afin de renforcer le dispositif institutionnel de lutte antiterroriste de l’Union africaine, notamment dans le cadre de la Convention de l’OUA de 1999 et du Plan d’action de 2002, et prend note également de la nomination du Champion de l’Union africaine pour ce qui est de prévenir et de combattre le terrorisme en Afrique. 

Le Conseil constate l’amélioration de l’échange de renseignements dans le cadre du Comité des services de renseignement et de sécurité africains (CSRSA), la mise en place de mécanismes opérationnels tels que le Service de lutte antiterroriste de la Force africaine prépositionnée, et le renforcement de la coopération entre services de police des États membres de l’Union africaine dans le cadre d’AFRIPOL. 

Le Conseil encourage les États Membres et les organisations internationales compétentes à contribuer à renforcer les capacités de l’Union africaine et de ses organisations sous-régionales dans les domaines de la prévention des conflits et de la gestion des crises, ainsi que de la stabilisation après les conflits, notamment en fournissant du personnel et une aide technique et financière. 

Le Conseil encourage un resserrement de la coordination et de la coopération entre le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies et les organisations internationales, régionales et sous-régionales, y compris par la formation, la mise en commun et l’échange d’informations, l’offre d’une expertise thématique et la fourniture d’un appui opérationnel selon que de besoin. 

Le Conseil souligne qu’il importe de renforcer la coordination et la coopération entre la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et le Bureau de lutte contre le terrorisme, dans le cadre de l’exercice de leurs mandats respectifs et de leurs rôles distincts visant à établir une concertation réelle entre l’Organisation des Nations Unies et les États Membres de manière à améliorer la mise en œuvre équilibrée de la Stratégie antiterroriste mondiale ainsi que celle d’autres résolutions relatives à la lutte contre le terrorisme, et note le rôle important qui revient aux entités du Pacte mondial de coordination contre le terrorisme, en particulier au Bureau de lutte contre le terrorisme, et aux autres prestataires de l’aide au renforcement des capacités pour ce qui est de fournir une assistance technique dans le cadre de la coopération internationale. 

Le Conseil salue les progrès accomplis dans le cadre du partenariat entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine, et souligne que celui-ci devrait continuer d’évoluer jusqu’à devenir un partenariat systématique, opérationnel et stratégique. 

Le Conseil est conscient de la menace terroriste qui pèse sur l’Afrique et souligne qu’il importe d’appliquer avec diligence et efficacité ses résolutions relatives à la lutte contre le terrorisme, toutes les mesures de sanction visant les personnes, groupes, entreprises et entités désignés qui sont associés à l’EIIL (Daech), à Al-Qaida et aux éléments qui leur sont affiliés.  

Le Conseil sait combien il est nécessaire de renforcer les capacités des États Membres qui en font la demande, en vue de soutenir l’appropriation nationale afin qu’ils puissent combattre plus efficacement le terrorisme et son financement et tirer meilleur parti des instruments et mécanismes internationaux existants. 

Le Conseil prie le Secrétaire général de faire figurer, selon qu’il conviendra, des informations actualisées sur l’action que l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies mènent conjointement pour combattre le terrorisme en Afrique dans le rapport annuel que celui-ci lui présente conformément à la déclaration de son Président publiée sous la cote S/PRST/2014/27.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité décide que l’élection destinée à pourvoir un siège vacant à la Cour internationale de Justice aura lieu le 27 mai prochain

9847e séance – après-midi
CS/15976

Le Conseil de sécurité décide que l’élection destinée à pourvoir un siège vacant à la Cour internationale de Justice aura lieu le 27 mai prochain

À l’unanimité de ses membres, le Conseil de sécurité a adopté, cet après-midi, un projet de résolution fixant au 27 mai 2025 la date de l’élection destinée à pourvoir le siège devenu vacant par la démission du Président de la Cour internationale de Justice (CIJ), le juge Nawaf Salam. 

M. Salam a démissionné de ses fonctions le 14 janvier dernier après avoir été désigné Premier Ministre du Liban et chargé de former un nouveau gouvernement par M. Joseph Aoun, élu Président du Liban le 9 janvier.   

La résolution 2770 (2025) précise que l’élection au siège devenu vacant aura lieu à des séances tenues le 27 mai 2025 par le Conseil de sécurité et par l’Assemblée générale, à sa soixante-dix-neuvième session.  Le mandat du juge ou de la juge nouvellement élu(e) commencera à la date de son élection par les deux organes. 

Le membre de la Cour élu à cette occasion achèvera le mandat de son prédécesseur, M. Salam, qui viendra à expiration le 5 février 2027. 

Texte du projet de résolution (S/2025/48)

Le Conseil de sécurité,

Prenant acte de la démission du juge Nawaf Salam de ses fonctions de membre de la Cour internationale de Justice à compter du 14 janvier 2025,

Notant que, de ce fait, un siège est devenu vacant à la Cour internationale de Justice et qu’il faut le pourvoir pour le reste du mandat du juge Salam, conformément aux dispositions du Statut de la Cour,

Notant que, selon l’Article 14 du Statut, c’est à lui qu’il revient de fixer la date de l’élection,

Décide que l’élection au siège devenu vacant aura lieu à des séances tenues le 27 mai 2025 par lui-même et par l’Assemblée générale, à sa soixante-dix-neuvième session.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité termine son débat public sur le Moyen-Orient

9841e séance (reprise) – après-midi
CS/15977

Le Conseil de sécurité termine son débat public sur le Moyen-Orient

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, 
la Section des communiqués de presse n’a pas pu couvrir cette séance.)

Après une journée de débat public sur le Moyen-Orient, lundi 20 janvier, le Conseil de sécurité entend aujourd’hui les dernières délégations inscrites sur la liste des orateurs.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième jour de session d’hiver du Comité des ONG

Session ordinaire de 2025,
9e séance plénière – matin
ONG/985

Cinquième jour de session d’hiver du Comité des ONG

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, 
la Section des communiqués de presse n’a pas pu couvrir cette séance.)

Organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), le Comité des organisations non gouvernementales (Comité des ONG) poursuit sa session annuelle.

Composé de 19 membres, le Comité des ONG a pour mission d’examiner les demandes d’ONG souhaitant obtenir un des trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC, pour recommander, ou non, l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou de « la Liste ».  Il examine également les rapports quadriennaux des ONG possédant déjà l’un des statuts consultatifs.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Quatrième jour de session d’hiver du Comité des ONG

Session ordinaire de 2025,
7e et 8e séances plénières – matin & après-midi
ONG/984

Quatrième jour de session d’hiver du Comité des ONG

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, 
la Section des communiqués de presse n’a pas pu couvrir ces séances.)

Organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), le Comité des organisations non gouvernementales (Comité des ONG) poursuit sa session annuelle.

Composé de 19 membres, le Comité des ONG a pour mission d’examiner les demandes d’ONG souhaitant obtenir un des trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC, pour recommander, ou non, l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou de « la Liste ».  Il examine également les rapports quadriennaux des ONG possédant déjà l’un des statuts consultatifs.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Coordonnateur des secours d’urgence demande 4,07 milliards de dollars pour venir en aide aux enfants de Gaza en 2025

9846e séance - après-midi
CS/15975

Conseil de sécurité: le Coordonnateur des secours d’urgence demande 4,07 milliards de dollars pour venir en aide aux enfants de Gaza en 2025

M. Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a souligné cet après-midi devant le Conseil de sécurité une « rare occasion » de mettre en lumière des développements positifs à Gaza: le cessez-le-feu a permis un afflux massif d’aide humanitaire.  Alors qu’il est le Coordonnateur des secours d’urgence, il a appelé à répondre au besoin de financement de 4,07 milliards de dollars pour venir en aide aux enfants de Gaza en 2025.

En introduction, M. Fletcher a dressé le bilan effroyable des 15 derniers mois durant lesquels des enfants ont été tués, affamés ou sont morts de froid.  Plus de 17 000 enfants sont séparés de leurs familles et quelque 150 000 femmes enceintes et jeunes mères ont un besoin désespéré de services de santé.  De plus, les enfants ont perdu leurs écoles et leur système d’éducation.  Ils souffrent de maladies chroniques et sont nombreux à avoir subi des violences sexuelles. 

Citant une étude du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Secrétaire général adjoint a estimé qu’un million d’enfants ont besoin d’un soutien en santé mentale et d’une aide psychosociale pour traiter des dépressions, de l’anxiété et des pensées suicidaires. 

Deux millions de nécessiteux

C’est grâce au cessez-le-feu, a expliqué M. Fletcher, que l’ONU et ses partenaires ont pu intensifier leur réponse à travers la bande de Gaza.  Il s’est félicité d’un accès humanitaire désormais sûr et sans entrave, de l’absence d’hostilités et de la quasi-disparition des pillages. Pour maintenir un afflux élevé d’aide humanitaire à Gaza, où plus de 2 millions de personnes en dépendent, il a demandé un soutien collectif.  Pour ce qui est de la situation en Cisjordanie, il s’est inquiété des niveaux records de victimes, de déplacements et de restrictions d’accès humanitaire depuis octobre 2023.  Et l’opération militaire israélienne à Jénine a entraîné des pertes humaines et d’importantes destructions d’infrastructures.

Après avoir dressé ce bilan, M. Fletcher a supplié de maintenir le cessez-le-feu coûte que coûte, de veiller au respect du droit international dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé et, enfin, de répondre à l’appel humanitaire éclair de 4,07 milliards de dollars pour 2025.  D’autant que tous les lieux à Gaza sont devenus invivables, a appuyé Mme Bisan Nateel, du Tamer Institute for Community Education, venue donner un témoignage de première main au Conseil de sécurité. 

« Essayez d’imaginer les souffrances endurées par nos enfants, qui ont oublié ce qu’est une vie normale, ce qu’est être humain », a demandé l’oratrice espérant que les enfants puissent profiter du cessez-le-feu pour retourner à l’école et renouer avec une vie normale.  Le premier de leurs droits, celui qui a été violé, c’est le droit à la vie, a-t-elle dénoncé, ajoutant avoir elle-même perdu la notion du temps pendant cette guerre.  Après plus de 470 jours de pilonnage, elle a espéré que ce droit à la vie sera restauré et que les enfants pourront vivre leur enfance, sans être entourés de soldats.  « Nous avons tant perdu dans cette guerre. » 

Traiter les enfants blessés et reconstruire le système éducatif

Face à l’immensité des besoins des enfants de Gaza, le Royaume-Uni a demandé de veiller à ce qu’ils soient au premier plan des efforts de reconstruction. Le refus de soins aux enfants est une violation du droit international humanitaire (DIH), ont rappelé de leur côté la Sierra Leone et la Somalie en encourageant les efforts pour assurer leur traitement.  « Nous nous mobilisons pour venir en aide aux populations dans la bande de Gaza », a réagi la France qui a dit avoir participé à plusieurs opérations d’évacuation médicale dont la dernière en coordination avec l’Union européenne (UE) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Depuis le début de l’année, les hôpitaux français accueillent ainsi 23 enfants palestiniens.  La Grèce a annoncé avoir également pris cette voie, ayant recueilli cette semaine un enfant blessé de Gaza et se préparant à en recevoir d’autres dans les semaines à venir dans les hôpitaux de l’île. 

Les membres du Conseil ont également insisté sur la reconstruction du système éducatif et pour que les enfants aient accès à des espaces sûrs pour apprendre, se développer et jouer.  Demain sera célébrée la Journée internationale de l’éducation, a rappelé la Fédération de Russie soulignant la gravité de la destruction du système éducatif dans la bande de Gaza.  Il faut éviter que les enfants de Gaza ne perdent une deuxième année scolaire, a noté la Slovénie.  L’Algérie a demandé de veiller à ce que les 660 000 élèves retrouvent le chemin de l’école, dans des établissements scolaires reconstruits.

L’UNRWA, l’épine dorsale de l’aide

Les délégations ont insisté sur le rôle de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans la reconstruction non seulement des écoles mais aussi des établissements sanitaires à Gaza.  La fermeture de l’UNRWA entraînera des conséquences catastrophiques pour les groupes les plus vulnérables de la population, en particulier les enfants.  On ne peut pas permettre que cela se produise, a averti la Russie. 

Il est crucial de garantir le fonctionnement continu de l’UNRWA qui est la seule agence disposant de la capacité nécessaire pour fournir la large gamme de soutien dont les civils ont besoin, a appuyé le Guyana appelant Israël à s’abstenir de mettre en œuvre sa nouvelle loi sur l’agence.  En ce moment critique, l’UNRWA reste l’épine dorsale de la réponse humanitaire élargie à Gaza, a observé le Danemark.  Cette délégation, de même que la République de Corée, a demandé que l’Office soit autorisé à délivrer des soins de santé et à apporter une éducation.  « L’UNRWA et ses écoles doivent être préservées.  Les enseignements scolaires doivent reprendre à Gaza », a également exigé l’État de Palestine.

Maintenir le cessez-le-feu et reconstruire

Par ailleurs, le délégué palestinien a invité le Conseil de sécurité à se rendre dans la bande de Gaza dévastée pour pouvoir réaliser les crimes qui y ont été commis par Israël pendant 15 mois de génocide et pour voir où peut conduire une culture d’impunité.  La jeunesse palestinienne a enduré l’horreur, confrontée à la machine israélienne, et « notre cœur saigne », a témoigné le délégué invitant le Conseil à prendre pleinement conscience de l’échelle de la catastrophe à Gaza.  L’Autorité palestinienne est prête à aider Gaza, qui fait partie intégrante de la Palestine, a-t-il dit avant de demander à Israël de libérer les milliers de travailleurs palestiniens qui ont été enlevés à Gaza et torturés en Israël.  « Gaza ne pourra pas se reconstruire sans eux. » 

« Marquons une pause et pensons aux souffrances des nombreux enfants israéliens qui ont été mutilés et assassinés le 7 octobre 2023 par le Hama », a en retour prié le délégué d’Israël.  Malheureusement, a-t-il regretté, aucune agence de l’ONU n’a levé le doigt pour les aider.  Cette réunion consacrée uniquement aux enfants de Gaza est un affront au bon sens, a-t-il accusé.  « Ceux qui ont demandé cette réunion doivent condamner le Hamas qui a tué d’innombrables vies innocentes. »  Le Hamas ne devra avoir aucun rôle dans la gouvernance de Gaza, ont soutenu les États-Unis. 

Les États-Unis ont rappelé que personne ne bénéficie de cette crise.  Le moment est donc venu d’assurer que l’aide essentielle parvienne à ceux qui en ont besoin à Gaza en vertu de l’accord de cessez-le-feu.  La délégation américaine a, dans la foulée, réitéré l’importance de financer les efforts humanitaires.  De plus, nous devons saisir l’occasion de ce cessez-le-feu pour refaçonner la région de manière à permettre à ses populations d’avancer, a-t-elle suggéré, soulignant que ce sera important pour la sécurité d’Israël et pour un avenir plus prometteur du peuple palestinien. 

Toutes les délégations ont en effet appelé à maintenir coûte que coûte le cessez-le-feu, comme l’a souhaité le Secrétaire général adjoint.  De même, elles ont appelé à saisir cet instant pour relancer le processus politique s’agissant de la solution des deux États.  La Chine, par exemple, a appelé à la reprise du dialogue politique en vue de réaliser cette solution.

L’absence de la Directrice générale de l’UNICEF expliquée par la Russie

Dans un point d’ordre avant le début de la séance, la Fédération de Russie a dénoncé le refus de la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Catherine Russell, d’intervenir à cette réunion, jugeant ses arguments « fallacieux ».  Ce refus est tout simplement scandaleux et mérite d’être condamné dans les termes les plus forts, a lancé le délégué.  Il a rappelé que Mme Russell était pourtant venue à la séance d’information « politisée » sur les questions relatives aux enfants en Ukraine le 4 décembre dernier.  Il semble que, pour l’UNICEF, les enfants de Gaza soient moins importants que les enfants ukrainiens, s’est offusqué le délégué. 

Le délégué russe a directement accusé ses collègues américains qui sont, selon lui, en grande partie responsables de la situation à Gaza puisqu’ils ont, à six reprises, utilisé leur droit de veto et ainsi empêché le Conseil de s’impliquer pour mettre un terme au massacre israélien à Gaza. 

La Directrice générale de l’UNICEF a, à ce titre, contribué à leur dessein, a encore accusé le représentant qui a vu dans son attitude une violation de l’Article 100 de la Charte des Nations Unies.  « Mme Russell s’est comportée plus comme ressortissante américaine et moins comme fonctionnaire impartiale de l’ONU. » 

La déléguée des États-Unis a commenté ce point d’ordre en réfutant les accusations russes concernant la situation des enfants à Gaza.  « Dire que les États-Unis seraient responsables de la souffrance innommable infligée à ces enfants nous paraît tout simplement inacceptable. » 

 

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LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Exposés

M. TOM FLETCHER, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, s’est réjoui d’avoir une rare occasion de mettre en lumière des développements positifs dans un contexte de besoins humanitaires catastrophiques à Gaza.  En effet, a-t-il constaté, le cessez-le-feu y a permis un afflux massif d’aide humanitaire. « Nous pouvons sauver davantage de vies si toutes les parties continuent de respecter cet accord », a encouragé le haut fonctionnaire. 

Il a toutefois rappelé avec effroi qu’au cours des 15 derniers mois, des enfants ont été tués, affamés ou sont morts de froid.  Ils ont été mutilés, rendus orphelins ou séparés de leurs familles.  Selon des estimations, plus de 17 000 enfants sont séparés de leurs familles à Gaza. Certains sont morts avant leur premier souffle, périssant en même temps que leur mère lors de l’accouchement.  Quelque 150 000 femmes enceintes et jeunes mères ont un besoin désespéré de services de santé, a encore décrit M. Fletcher. 

De plus, les enfants ont perdu leurs écoles et leur système d’éducation.  Ils souffrent de maladies chroniques et ils sont nombreux à avoir subi des violences sexuelles.  Les filles, confrontées à l’absence de soins menstruels, ont été laissées à leur sort.  Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), un million d’enfants ont besoin d’un soutien en santé mentale et d’une aide psychosociale pour traiter des dépressions, de l’anxiété et des pensées suicidaires.  C’est dans ce contexte d’horreur et dans le cadre du cessez-le-feu que l’ONU et ses partenaires ont pu intensifier leurs réponses à travers la bande de Gaza, a poursuivi le haut responsable en se félicitant de l’accès humanitaire sûr et sans entrave, de l’absence d’hostilités et de la quasi-disparition des pillages. 

Il a appelé à un soutien collectif pour maintenir un afflux élevé d’aide humanitaire à Gaza, où plus de 2 millions de personnes en dépendent.  En outre, M. Fletcher a demandé de garder à l’esprit la situation en Cisjordanie qui enregistre depuis octobre 2023 des niveaux records de victimes, de déplacements et de restrictions d’accès humanitaire.  Ces tendances se sont malheureusement intensifiées depuis l’annonce du cessez-le-feu, a-t-il signalé en parlant d’attaques de villages palestiniens par des colons qui incendient maisons et biens. Les restrictions de mouvement accrues entravent de plus l’accès des Palestiniens aux services de base et à leurs moyens de subsistance.  Le Secrétaire général adjoint a aussi alerté sur des détentions en masse dans toute la Cisjordanie.  Il a dit être préoccupé par la situation à Jénine où une opération militaire israélienne a entraîné des pertes humaines et d’importantes destructions d’infrastructures. 

Avant de conclure, M. Fletcher a fait trois demandes, en premier de maintenir le cessez-le-feu coûte que coûte.  Ensuite, de veiller au respect du droit international dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé.  Enfin, de répondre à l’appel humanitaire éclair de 4,07 milliards de dollars pour 2025. « Les enfants de Gaza ne sont pas des dommages collatéraux.  Ils méritent, comme tous les enfants du monde, sécurité, éducation et espoir.  Nous devons être présents pour eux », a encore exhorté le Coordonnateur des secoures d’urgence. 

Mme BISAN NATEEL, membre de l’ONG Tamer Institute for Community Education, a indiqué que son organisation travaille auprès des enfants de Gaza à des fins récréatives.  Tous les lieux à Gaza sont devenus invivables, a-t-elle témoigné.  « La guerre a changé la vie à Gaza. »  Les enfants de l’enclave avaient des rêves simples, ils voulaient se nourrir, s’amuser, aller à l’école, a expliqué l’intervenante. Ils ne pouvaient rien comprendre à la menace existentielle qui pesaient sur eux.  Ils n’ont pas pu trouver les mots pour décrire ce qu’ils ont vu lorsqu’ils sont parvenus en zone sûre, a expliqué Mme Nateel. 

Elle a évoqué les nombreux enfants tués, blessés ou devenus orphelins.  « Essayez d’imaginer les souffrances endurées par nos enfants, qui ont oublié ce qu’est une vie normale, ce qu’est être humain. » Elle a espéré que les enfants profiteront du cessez-le-feu pour retourner à l’école et renouer avec une vie normale.  Le premier de leurs droits, celui qui a été violé, c’est le droit à la vie, a-t-elle dénoncé, ajoutant avoir elle-même perdu la notion du temps pendant cette guerre. Après plus de 470 jours de pilonnage, elle a espéré que ce droit à la vie sera restauré et que les enfants pourront vivre leur enfance, sans soldats autour d’eux.  « Nous avons tant perdu dans cette guerre », a-t-elle conclu. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité se penche sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, sur fond de développements porteurs d’espoir au Moyen-Orient

9845e séance – matin
CS/15974

Le Conseil de sécurité se penche sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, sur fond de développements porteurs d’espoir au Moyen-Orient

La séance annuelle du Conseil de sécurité sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, ce matin, a été l’occasion pour les membres de l’organe chargé de la paix et de la sécurité internationales de plaider pour un renforcement de la coordination entre les deux organisations à la lumière des récents développements dans la région arabe. 

Quelques jours à peine après l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages entre Israël et le Hamas, les intervenants ont été nombreux à espérer qu’il marque le premier pas sur la voie d’une paix durable et qu’il jette les bases d’une solution à deux États.  L’autre développement porteur d’espoir vers une désescalade dans la région est l’accord de cessation des hostilités au Liban entre le Hezbollah et Israël. 

Ces événements, auxquels s’ajoutent la recomposition de la Syrie après la chute du Président Bashar Al-Assad, l’impasse politique en Libye et le conflit au Soudan, nécessitent une collaboration régionale et internationale plus étroite, d’où l’importance cruciale de la coopération entre l’ONU et la Ligue des États arabes, se sont accordés à dire le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, M. Mohamed Khaled Khiari, le Secrétaire général de la Ligue, M. Ahmed Aboul Gheit, et le représentant de l’Égypte, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes.

Une coopération solide et multiforme

Dans ce contexte régional complexe, l’engagement de la Ligue en faveur des divers efforts de médiation de l’ONU dans la région et sur le front humanitaire reste essentiel.  À cet égard, tout en saluant la contribution du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis à la trêve conclue à Gaza, M. Khiari a remercié la Ligue pour son « soutien vocal » à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), destiné à permettre à l’agence onusienne de s’acquitter de son mandat dans toutes ses zones d’opérations.  Pour sa part, le Secrétaire général de la Ligue a appelé à préserver l’Office des pressions israéliennes. 

Le partenariat entre l’ONU et la Ligue doit aussi contribuer à mettre un terme à l’impasse politique dans plusieurs crises dans le monde arabe.  Comme l’a résumé le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, « il n’est plus raisonnable que les processus de paix stagnent pendant des années sans que les deux organisations ne puissent jouer un rôle et faire pression pour encourager le dialogue et résoudre les conflits de manière pacifique ».

Dans son exposé, le Sous-Secrétaire général Khiari a mis en exergue la longue coopération multiforme entre l’ONU et la Ligue, en rendant hommage au rôle joué par l’organisation régionale dans les efforts visant à faire cesser les hostilités au Moyen-Orient et à créer un horizon politique.  « Nous nous engageons à poursuivre notre partenariat pour intensifier nos efforts conjoints visant à améliorer la vie des populations de la région arabe et au-delà », a-t-il dit, non sans relever que cette « coopération solide » constitue un aspect important de la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir adopté en septembre dernier par les États Membres. 

Appels à un partenariat honnête et efficace, loin des ingérences extérieures

Le chef de la diplomatie algérienne, qui présidait cette séance, a plaidé en faveur d’une relation de complémentarité et d’un partenariat honnête et efficace, loin des ingérences extérieures, qui redonnerait au travail diplomatique arabe son rôle en matière de maintien de la paix dans la région.  Aligné sur cette position, le Secrétaire général de la Ligue a appelé de ses vœux une coopération accrue avec l’ONU pour remédier aux défis que connaissent les pays arabes.  À cet effet, M. Aboul Gheit a proposé une visite du Conseil de sécurité au Siège de la Ligue au Caire, la dernière visite remontant à 2016.  Il a également souhaité que des consultations plus étroites aient lieu pour la sélection des responsables onusiens dans les pays arabes et que des échanges plus réguliers se tiennent avec les représentants et envoyés spéciaux de l’ONU pour les pays de la région. 

Lui aussi favorable à une intensification du partenariat stratégique entre l’ONU et la Ligue, notamment via le lancement d’initiatives communes et l’adoption d’une approche unifiée, le représentant de la Somalie a salué le rôle joué par le bureau de liaison des Nations Unies ouvert en 2019 au Siège de la Ligue au Caire, qui veille à entretenir le dialogue et la coopération entre les deux organisations. 

Par la voix de l’Égypte, le Groupe des États arabes a demandé que la Ligue soit consultée lors de la rédaction des projets de résolution du Conseil de sécurité sur les questions relatives au Moyen-Orient, arguant que les solutions et règlements de ces questions doivent émerger en premier lieu de la région.  C’est aussi l’une des bases de la revendication du Groupe concernant sa représentation au sein du Conseil dans les deux catégories de membres. 

La Ligue en soutien du peuple palestinien

M. Khiari a rappelé que la Ligue a toujours soutenu le peuple palestinien et ses efforts pour rallier le soutien international à un cessez-le-feu. Mais « le cessez-le-feu à Gaza n’est pas une solution permanente », a souligné de son côté M. Aboul Gheit. La paix au Moyen-Orient ne sera possible qu’en réalisant le droit du peuple palestinien à un État indépendant, sur les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale, a-t-il fait valoir.  Sur ce point, le Pakistan et d’autres intervenants ont souligné le rôle de premier plan joué par la Ligue pour revitaliser le processus diplomatique de la solution des deux États.  La France a rappelé qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite, en juin à New York, une conférence internationale sur la mise en œuvre de cette solution. 

Appelant à faire fond sur l’élan imprimé par l’accord de cessez-le-feu à Gaza, les États-Unis ont avancé la possibilité de l’étendre aux Accords d’Abraham et de promouvoir ainsi l’intégration régionale.  Ils ont annoncé leur souhait de travailler avec les membres de la Ligue sur cette approche.  En réponse, la Fédération de Russie a mis en garde contre les modèles de normalisation proposés par « des médiateurs extérieurs à la région », en insistant sur l’impératif d’obtenir l’aval des Palestiniens sous peine de retomber dans la spirale de violence. 

Une coopération à l’œuvre dans toutes les situations de crise de la région

Élargissant le débat, la délégation russe a également jugé justifié d’étendre la coordination entre l’ONU, la Ligue des États arabes et l’Union africaine, « compte tenu du lien inextricable entre les régions ».  Elle s’est déclarée convaincue que la clef d’une solution durable et à long terme aux crises de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord réside dans des accords collectifs avec la participation active des pays arabes, « sans imposer de recettes toutes faites de l’extérieur ». 

Le Sous-Secrétaire général a par ailleurs salué l’étroite collaboration entre l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie et la Ligue, qui vise à coordonner le soutien à un processus politique inclusif dirigé et contrôlé par les Syriens.  Si le Groupe des États arabes s’est dit d’avis que l’ONU et la Ligue ont la responsabilité d’accompagner la Syrie autour d’un projet national qui réponde aux aspirations des Syriens, les États-Unis et d’autres membres du Conseil ont été plus prudents. 

Quoique favorables à une transition inclusive et non sectaire en Syrie, les États-Unis ont conditionné leur soutien à un projet dans lequel le pays vivrait en paix avec ses voisins, respecterait les droits des minorités et ne redeviendrait pas le terrain de jeux de l’État islamiste ni un moyen pour l’Iran de diffuser le terrorisme.  Alors que la Ligue a indiqué avoir envoyé une mission en Syrie, M. Aboul Gheit a espéré que la transition arrivera à son terme sans interférence extérieure.  Il a également alerté sur les visées expansionnistes d’Israël en Syrie en appelant à préserver l’accord de 1974 sur le désengagement et en rappelant que l’occupation du Golan est illicite.

Avec l’élection d’un président au Liban, après un vide de plus de deux ans, et la nomination d’un premier ministre, M. Khiari a espéré que ces avancées ouvriront la voie à la sécurité et à la stabilité du pays. Les Nations Unies sont prêtes à soutenir le gouvernement libanais, dès lors qu’il sera formé, dans ses efforts de réforme et de reconstruction, a-t-il assuré, saluant le rôle joué par la Ligue, qui a contribué à la cessation des hostilités entre le Liban et Israël « grâce à un plaidoyer et un engagement inlassables ».  De son côté, le Secrétaire général de la Ligue a exigé qu’Israël se retire du territoire libanais. 

Les deux hauts responsables ont aussi évoqué les situations au Yémen, au Soudan et en Libye, et la collaboration entre l’ONU et la Ligue sur ces dossiers. 

L’action climatique, nouveau cheval de bataille commun 

La France et la Slovénie ont quant à elles abordé l’impact des changements climatiques sur la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient, notamment le stress hydrique.  Elles ont encouragé l’ONU et la Ligue à travailler de manière conjointe en ce sens. Pour la délégation slovène, cela devrait commencer par l’adhésion des États membres de la Ligue arabe au mécanisme des Nations Unies pour le climat, la paix et la sécurité. 

En guise de synthèse, le Guyana a souligné que les organisations régionales et sous-régionales sont non seulement mieux placées pour soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de prévention des conflits et d’alerte précoce, mais ont aussi un intérêt dans l’issue des règlements.  « En un mot, nous avons beaucoup à apprendre d’elles », a souligné le Danemark. 

 

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COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Ligue des États arabes (S/2025/39)

Exposés

M. MOHAMED KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, a mis en exergue la longue coopération multiforme entre l’ONU et la Ligue des États arabes, rendant hommage au rôle joué par l’organisation régionale dans les efforts visant à faire cesser les hostilités au Moyen-Orient et à créer un horizon politique.  Évoquant le récent accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza, il a salué la médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis.  Les Nations Unies font maintenant leur part pour garantir l’augmentation rapide de l’aide humanitaire, a-t-il indiqué, appelant toutefois à « travailler tous ensemble pour en assurer le succès ». À cet égard, il a insisté sur l’impératif de permettre à l’UNRWA de remplir son mandat dans toutes ses zones d’opérations, avant de remercier la Ligue pour son « soutien vocal » à cette agence vitale.  Préoccupé par la poursuite de la violence en Cisjordanie occupée, en particulier par l’opération militaire de grande envergure en cours à Jénine, qui aurait fait des victimes palestiniennes, M. Khiari a relevé que la Ligue a toujours soutenu le peuple palestinien, notamment en s’efforçant de rallier le soutien international en faveur d’un cessez-le-feu. 

La communauté internationale a la responsabilité partagée de soutenir les efforts en vue d’un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien, a-t-il insisté en plaidant pour une solution négociée à deux États, « seule voie viable pour garantir la paix, la sécurité et la coexistence des Israéliens et des Palestiniens ».

Alors que la Syrie cherche à tracer une nouvelle voie après la chute du régime Assad, le Sous-Secrétaire général a informé le Conseil que l’Envoyé spécial, M. Pedersen, poursuit son engagement étroit avec la Ligue et ses États membres pour coordonner le soutien à un processus politique inclusif dirigé et contrôlé par les Syriens, basé sur les principes clefs de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.  L’ONU est prête à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider le peuple syrien à réaliser ses aspirations légitimes. 

Avec l’élection d’un président au Liban, après un vide de plus de deux ans, et la nomination d’un premier ministre, il a espéré que ces avancées ouvriront la voie à la sécurité et à la stabilité du pays.  Les Nations Unies sont prêtes à soutenir le Gouvernement libanais, dès lors qu’il sera formé, dans ses efforts de réforme et de reconstruction, a-t-il assuré, saluant le rôle joué par la Ligue, qui a contribué à la cessation des hostilités entre le Liban et Israël « grâce à un plaidoyer et un engagement inlassables ». 

Regrettant qu’au Yémen, les progrès politiques soient bloqués par les attaques des houthistes contre les navires marchands en mer Rouge et contre Israël, M. Khiari a espéré que le cessez-le-feu et l’accord sur les otages à Gaza conduiront à une désescalade dans la région.  À l’avenir, a-t-il dit, le soutien des partenaires régionaux -y compris celui de la Ligue- sera essentiel pour promouvoir la désescalade, rétablir la confiance et progresser vers une feuille de route des Nations Unies pour un règlement politique global et inclusif du conflit.

Face à l’impasse politique en Libye et au fragile statu quo, M. Khiari a rappelé que la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a récemment lancé une initiative politique intralibyenne inclusive pour amener le pays à des élections. À cet égard, la Ligue est un partenaire important des Nations Unies, a-t-il souligné, notant qu’elle est bien placée pour rallier et démontrer le soutien collectif des pays arabes à des solutions menées et contrôlées par les Libyens, dans le cadre du processus facilité par l’ONU.

Pour ce qui est du Soudan, il a appelé à intensifier les efforts diplomatiques pour mettre enfin un terme au conflit.  Alors que l’Envoyé personnel, M. Lamamra, travaille sans relâche pour soutenir les efforts de médiation et promouvoir le dialogue, M. Khiari a salué les efforts déployés par la Ligue, notamment pour renforcer la coordination multilatérale en convoquant la première réunion du groupe consultatif sur le Soudan en juin de l’année dernière.

Alors que la situation au Moyen-Orient reste fragile et que plusieurs conflits majeurs se poursuivent sans relâche, le cessez-le-feu à Gaza, la cessation des hostilités au Liban et l’évolution de la situation en Syrie représentent « une opportunité de changement positif significatif dans la région », a relevé le Sous-Secrétaire général.  Dans ce contexte, il a dit attendre avec impatience que la Ligue accueille la seizième réunion sectorielle des deux organisations, sur le thème de la « coopération dans le domaine des droits de la femme et de la protection de l’enfance dans les conflits armés », plus tard cette année. 

En guise de conclusion, il a assuré que les Nations Unies s’engagent à poursuivre leur partenariat avec la Ligue des États arabes afin d’accroître leurs efforts conjoints « pour améliorer la vie des populations dans la région arabe et au-delà ».

M. AHMED ABOUL GHEIT, Secrétaire général de la Ligue des États arabes, a appelé à une intensification de la coopération avec l’ONU tant les préoccupations sont communes.  Il a mentionné la rivalité actuelle entre deux grandes puissances qui engendrent des tensions délétères pour les dossiers arabes du Conseil.  Il a salué les efforts de médiation qui ont abouti à un accord de cessez-le-feu après 15 mois de génocide à Gaza, tout en relevant que ce cessez-le-feu n’est pas une solution permanente et en appelant à l’édification d’un État palestinien indépendant et viable. « La solution des deux États doit être mise en œuvre. »

M. Gheit s’est ensuite félicité que le Liban se soit doté d’un nouveau président et a demandé la préservation du cessez-le-feu entre Israël et le Liban. Israël doit se retirer des zones du Sud-Liban, a-t-il exhorté.  S’agissant de la Syrie, M. Gheit a précisé qu’une mission a été envoyée dans ce pays, avant d’espérer que la transition arrive à son terme sans interférence extérieure.  Il a mis en garde contre les visées expansionnistes d’Israël en Syrie. L’occupation du Golan est illicite, a-t-il rappelé.

La Ligue soutient l’unité du Soudan, a-t-il poursuivi, avant d’exhorter les parties soudanaises à reprendre le dialogue dans l’intérêt du pays. « Nous sommes prêts à coopérer avec le Conseil pour réaliser les aspirations du peuple soudanais. »  S’agissant de la Libye, il a salué la coordination accrue avec l’ONU pour une consolidation du processus en cours en vue de mettre un terme à cette crise complexe sans ingérence extérieure.  Un nouvel envoyé spécial connaissant bien la situation et la culture arabe devrait être nommé, a-t-il déclaré. 

De manière générale, il a souhaité plus de réunions entre les représentants des deux organisations, y compris au Siège de la Ligue, au Caire. M. Gheit a appelé à préserver l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) contre les visées israéliennes.  Cet office joue, selon lui, un rôle irremplaçable. « Nous souhaitons une coopération accrue avec l’ONU pour remédier aux défis que connaissent les pays arabes », a conclu le Secrétaire général.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième jour de session d’hiver du Comité des ONG

Session ordinaire de 2025,
5e et 6e séances plénières – matin & après-midi
ONG/983

Troisième jour de session d’hiver du Comité des ONG

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, 
la Section des communiqués de presse n’a pas pu couvrir ces séances.)

Organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), le Comité des organisations non gouvernementales (Comité des ONG) poursuit sa session annuelle.

Composé de 19 membres, le Comité des ONG a pour mission d’examiner les demandes d’ONG souhaitant obtenir un des trois statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC, pour recommander, ou non, l’octroi du statut consultatif général, du statut consultatif spécial ou de « la Liste ».  Il examine également les rapports quadriennaux des ONG possédant déjà l’un des statuts consultatifs.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.