À l’occasion de sa première séance d’information sur le dossier de l’élimination des armes chimiques en Syrie depuis la chute du régime de Bashar Al-Assad en décembre dernier, les membres du Conseil de sécurité ont pris acte, ce matin, de l’engagement pris par les nouvelles autorités du pays de détruire les restes du programme développé par le pouvoir déchu et de coopérer à cette fin avec le Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Si tous ont salué cette évolution encourageante, la Chine et la Fédération de Russie ont dit compter sur une approche dépolitisée de l’OIAC pour clore le dossier. Un grand nombre de délégations ont par ailleurs condamné les actions militaires d’Israël en territoire syrien.
En cours au Siège de l'ONU
Syrie
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Geir Otto Pedersen, et de nombreuses délégations ont, ce matin devant le Conseil de sécurité, appelé à une transition politique « inclusive et transparente » dans ce pays, souhaitant une levée des sanctions afin de la faciliter. De vives préoccupations ont par ailleurs été exprimées quant à la situation sécuritaire et humanitaire sur place, en particulier dans le nord-est syrien, en proie à un conflit actif.
Ce sont les « énormes possibilités de jeter les bases d’une paix et d’une stabilité durables en Syrie » qu’a voulu voir l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le pays, ce matin, devant le Conseil de sécurité qui examinait la situation politique et humanitaire du pays, un mois après la chute de Bashar Al-Assad. M. Geir Pedersen a néanmoins prévenu que « les faux pas ou les occasions manquées pourraient mettre en danger l’avenir de la Syrie et semer l’instabilité ». Il a exprimé, comme la plupart des intervenants, un sentiment ambivalent de « grandes opportunités et de réels dangers » pour le pays, tout comme le vœu de voir préserver l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie.
Le Secrétaire général, M. António Guterres, a annoncé aujourd’hui la nomination de Mme Karla Quintana, du Mexique, comme Cheffe de l’Institution indépendante chargée de la question des personnes disparues en République arabe syrienne, créée par l’Assemblée générale des Nations Unies au mois de juin 2023 pour faire la lumière sur le sort de toutes ces personnes et le lieu où elles se trouvent, et apporter un soutien aux victimes, aux survivants et à leurs familles, en étroite coopération et en complémentarité avec tous les acteurs concernés.
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, Mme Linda Thomas-Greenfield (États-Unis):
Lors de la première séance du Conseil de sécurité se tenant après la chute du régime d’Assad, il y a seulement 11 jours, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie a fait un premier bilan après avoir rencontré des acteurs syriens sur le terrain. Ceux-ci expriment « des espoirs et des craintes », a noté M. Geir Pedersen tout en voyant « un grand espoir que la Syrie ait maintenant une réelle chance d’avancer vers la paix, la stabilité économique et la croissance ». Toutefois, « ce qui n’a pas changé, c’est l’ampleur de la crise humanitaire », a relevé le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Thomas Fletcher, intervenant également en direct de Damas.
La déclaration suivante a été faite, aujourd’hui, par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres:
La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Le dernier rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), transmis au Conseil de sécurité le 26 novembre, témoigne une fois de plus de l’absence de progrès véritable vers l’élimination du programme syrien d’armes chimiques.
La situation en Syrie, qui fait chaque mois l’objet de deux séances distinctes au Conseil de sécurité, a donné lieu cet après-midi à une réunion d’urgence tumultueuse, après les récents développements survenus ce week-end dans le nord-est du pays, où la ville d’Alep, la deuxième plus importante du pays, a été reprise par une coalition regroupant l’organisation terroriste Hay’at Tahrir el-Cham ou Organisation de libération du Levant (HTS) et des groupes d’opposition armés, dont l’Armée nationale syrienne.