Conseil de sécurité: le Représentant spécial pour le Soudan du Sud met en garde contre l’absence de garanties pour la tenue des élections en 2026
Conseil de sécurité: le Représentant spécial pour le Soudan du Sud met en garde contre l’absence de garanties pour la tenue des élections en 2026
« La population sud-soudanaise ne veut plus d’une nouvelle prorogation de la transition. Elle attend de ses dirigeants qu’ils mettent en œuvre les objectifs fixés dans l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud. Elle souhaite un règlement rapide des points de désaccord », a déclaré ce matin le Représentant spécial Nicholas Haysom devant le Conseil de sécurité. Or selon lui, les progrès réalisés entre le 16 octobre 2024 et le 15 janvier 2025, période couverte par le rapport du Secrétaire général sur la situation au Soudan du Sud, ne donnent pas de garanties suffisantes pour la tenue d’élections en décembre 2026, ce qu’ont constaté également plusieurs membres du Conseil.
Celui qui est à la tête de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a prévenu qu’il ne devrait pas y avoir de nouvelle extension de la période de transition à la fin de cette quatrième prorogation, en février 2027, car la population sud-soudanaise n’en voudra pas. Il a prié les parties de mettre en œuvre les objectifs de l’Accord revitalisé en soulignant les progrès réalisés dans les domaines civiques et politiques et dans l’accès à la justice, ainsi qu’en ce qui concerne les arrangements en matière de sécurité et le processus électoral. Mais ces progrès sont à son avis insuffisants pour le règlement de questions dans six domaines -règlement pourtant à portée de main selon lui- ainsi que pour la tenue des élections de 2026.
Le haut fonctionnaire a observé, en effet, un manque de volonté politique concrète pour le déploiement complet des Forces unifiées nécessaires, l’éducation civique, le recensement électoral, la révision du projet de loi sur le Service national de sécurité, l’adoption d’un code de conduite pour les partis politiques, la société civile et les médias, et, enfin, le partage des responsabilités pour la sécurité électorale. S’agissant des élections et de la rédaction d’une nouvelle constitution, le Chef de la MINUSS a déploré l’absence de programme de travail et d’échéancier.
Les ressources ne viendront que si la volonté politique est manifeste
Le problème, selon lui, est que les retards dans l’élaboration de la nouvelle Constitution et dans le recensement des électeurs ne sont pas compatibles avec la tenue d’élections dans 22 mois. Le manque de financement gouvernemental ainsi que les retards dans les décisions juridiques et politiques freinent ces processus, a-t-il remarqué, regrettant que l’absence de finalisation de ces décisions essentielles ne soit pas expliquée.
Si le Représentant spécial a demandé à la communauté internationale de rester unie afin d’éviter une nouvelle prolongation de la période de transition, il a averti les parties sud-soudanaises que les ressources internationales pour financer la mise en œuvre de l’Accord revitalisé jusqu’aux élections ne viendront pas si la volonté politique d’accélérer les réformes ne se manifeste pas.
Avec des fonds, les institutions et mécanismes de l’Accord peuvent pleinement s’acquitter de leurs mandats, a d’ailleurs témoigné le général en retraite Charles Tai Gituai, Président par intérim de la Commission mixte de suivi et d’évaluation reconstituée, organe de surveillance officiel chargé de suivre et d’évaluer l’état de mise en œuvre de l’Accord revitalisé. Il a ainsi signalé que le Comité national d’amendement de la Constitution et le Comité de réforme judiciaire avaient tous deux achevé leurs travaux.
En ce qui concerne les arrangements de sécurité transitoires, il s’est félicité que le cessez-le-feu permanent continue de tenir. Aucun changement n’est à signaler concernant l’unification des forces, a-t-il dit. Quant au Conseil d’examen stratégique de la défense et de la sécurité, il a achevé ses travaux qui attendent maintenant d’être présentés à la présidence pour approbation. Le général a aussi commenté l’initiative de paix Tumaini, soulignant que les participants doivent parvenir à un processus de paix plus inclusif.
Surmonter les défis logistiques et financiers pour préparer les élections
Un représentant de la société civile venu apporter son témoignage (par visioconférence) s’est dit impressionné par le processus qui a conduit à un gouvernement inclusif par le biais de l’initiative Tumaini, sous la triple médiation du Kenya, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de la Communauté de Sant’Egidio. Fort de ce constat, M. Edmund Yakani, Directeur exécutif de Community Empowerment for Progress Organization (CEPO), a souhaité voir un engagement politique concret du Gouvernement du Soudan du Sud en faveur de la tenue d’élections « crédibles et pacifiques » en décembre 2026. Les expériences de report des élections ne devraient pas se reproduire, a-t-il prié en espérant que le Gouvernement crée les conditions favorables à la bonne tenue des élections.
« Nous prenons acte des préoccupations exprimées quant aux retards dans le processus de transition », a déclaré la représentante sud-soudanaise tout en assurant des efforts déployés pour accélérer les préparatifs en vue d’élections libres, équitables et crédibles. Elle a déclaré que son gouvernement s’engage à financer et soutenir le processus électoral, tandis qu’il a pris d’importantes mesures en vue de la rédaction d’une constitution permanente. Le Gouvernement s’emploie en outre à surmonter les défis logistiques et financiers pour achever la phase 2 de formation et de déploiement des Forces unifiées nécessaires. S’agissant de l’initiative de paix Tumaini, la déléguée a exhorté les groupes d’opposition à négocier de bonne foi dans le cadre de l’Accord revitalisé plutôt que de rechercher un processus parallèle qui pourrait compliquer davantage la feuille de route pour la paix.
La détermination du Gouvernement sud-soudanais discutée
La Fédération de Russie a pris note de la décision du Gouvernement du Soudan du Sud de prolonger la période de transition de deux ans et de reporter les élections générales à décembre 2026. Elle s’est déclarée convaincue que les parties sud-soudanaises feront preuve de détermination et de volonté politique pour mettre pleinement en œuvre les dispositions de l’Accord revitalisé et qu’elles déploieront les efforts nécessaires pour respecter scrupuleusement le nouveau calendrier.
Dans la foulée, la Russie a plaidé pour que l’embargo international sur les armes imposé au Soudan du Sud, qui est dépassé selon elle, soit revu. La Chine a, elle aussi, appelé à l’ajustement, voire à la levée des sanctions imposées dans le cadre du conflit au Soudan du Sud, notant que ces dernières entravent le renforcement des capacités de sécurité.
De leur côté, les États-Unis se sont désolés que les autorités du Soudan du Sud aient échoué à créer les conditions permettant de conclure avec succès et de manière pacifique la période de transition. Ils ont pointé du doigt le Président Salva Kiir et les autres dirigeants du pays qui, à leur avis, n’ont pas réussi à remplir les conditions nécessaires à la tenue d’élections justes et équitables, faute de volonté politique et d’un engagement à créer un espace civil et politique. « Ils ont laissé les choses empirer », a reproché la délégation avant de les prier de mettre en œuvre l’Accord revitalisé de 2018 plutôt que de financer une élite corrompue.
Plutôt compréhensive, la Sierra Leone, qui s’exprimait au nom du groupe A3+ (Algérie, Guyana, Sierra Leone et Somalie), a encouragé les parties sud-soudanaises à profiter de ces deux années d’extension pour élaborer la nouvelle constitution, unifier les forces armées et enregistrer tous les électeurs. Elle a souligné l’importance d’un processus électoral inclusif, garantissant la participation de l’ensemble des citoyens sud-soudanais. Cela nécessite d’après la Chine que la communauté internationale appuie la transition politique au Soudan du Sud et aide au maintien de la paix. La délégation chinoise a prié également la MINUSS d’accroître son appui au Gouvernement du Soudan du Sud afin de promouvoir le dialogue intercommunautaire, la réconciliation et la protection des civils.
La MINUSS, qui contribue à la stabilité du pays, doit pouvoir pleinement mettre en œuvre son mandat, a appuyé la France, qui a regretté le peu d’avancées en matière de déploiement des Forces unifiées nécessaires et d’élaboration d’une constitution. Elle a encouragé le Gouvernement sud-soudanais à poursuivre ses efforts dès à présent pour réunir les conditions nécessaires à l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes d’ici deux ans.
L’impact du conflit au Soudan sur la situation sécuritaire et humanitaire
Plusieurs délégations se sont inquiétées de l’impact croissant du conflit au Soudan sur le Soudan du Sud, qui aggrave une situation humanitaire, sécuritaire et économique déjà « désespérée », selon le Royaume-Uni. La délégation a comptabilisé plus d’un million de déplacés soudanais qui sont arrivés au Soudan du Sud depuis le début du conflit. Le Représentant spécial a aussi alerté sur la situation humanitaire du pays et sur les conséquences toxiques du conflit au Soudan qui se font ressentir au Soudan du Sud voisin. Il a dit attendre de voir si la reprise de l’exportation du pétrole se traduirait par un soutien aux services sociaux et au processus de transition. La Grèce a encouragé le Gouvernement à assurer la transparence et l’efficacité au niveau du budget pour répondre aux besoins essentiels de la population.
La Fédération de Russie a fait entendre un autre son de cloche sur la situation humanitaire, estimant que jusqu’à présent, les autorités du pays, avec le soutien de la MINUSS et des agences humanitaires, ont réussi à garder la situation sous contrôle.
Pourtant la déléguée du Soudan du Sud a dit être gravement préoccupée par l’impact du conflit chez son voisin sur la sécurité nationale de son pays. Elle a condamné le meurtre de Sud-Soudanais au Soudan et a appelé à la recherche des responsables, avant de rappeler que son gouvernement a constamment exhorté le Soudan à cesser de soutenir et d’abriter les rebelles qui sapent les efforts de sécurité au Soudan du Sud.
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RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD (S/2025/54)
Exposés
M. NICHOLAS HAYSOM, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), a fait remarquer que ce mois de février 2025 marque le début de la période de transition prolongée, soit la quatrième extension de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud de 2018 (Accord revitalisé), et que la population du pays ne veut plus d’une nouvelle prorogation de la transition. Elle attend que les dirigeants mettent rapidement en œuvre les objectifs fixés dans l’Accord et souhaite un règlement rapide des points de désaccord, a-t-il rappelé. Les parties doivent s’engager de manière constructive afin de permettre des avancées vers un accord inclusif, a encouragé le Représentant spécial.
M. Haysom a signalé les progrès réalisés dans les domaines civiques et politiques et dans l’accès à la justice, ainsi qu’en ce qui concerne les arrangements en matière de sécurité et le processus électoral. Toutefois, a-t-il tempéré, ils ne suffisent pas à faire avancer le processus devant mener à 10 décisions nécessaires à la tenue des élections et à l’adoption d’une nouvelle constitution. Et ils ne permettent pas de régler les six questions faciles à résoudre pour montrer une volonté politique tangible, a-t-il ajouté en citant le déploiement complet des Forces unifiées nécessaires, l’éducation civique, le recensement électoral, la révision du projet de loi sur le Service national de sécurité, l’adoption d’un code de conduite pour les partis politiques, la société civile et les médias, et, enfin, le partage des responsabilités pour la sécurité électorale.
Le Chef de la MINUSS a en outre déploré l’absence d’un programme de travail assorti d’un échéancier pour le processus électoral. Il a également observé que le calendrier de l’élaboration de la Constitution et celui du recensement électoral ne sont pas compatibles avec des élections prévues en décembre 2026. Le manque de financement gouvernemental ainsi que les retards dans les décisions juridiques et politiques freinent ces processus, s’est-il inquiété. Il a prévenu que la Mission, la communauté internationale et les organes de gestion électorale ne pourront pas apporter l’appui nécessaire tant que ces décisions importantes ne seront pas prises. Aucune explication n’a été fournie quant à l’absence de finalisation de ces décisions essentielles, a regretté le Représentant spécial.
Afin d’éviter une nouvelle prolongation de la période de transition, la communauté régionale et internationale doit adopter une position unifiée et claire sur la nécessité d’éviter une nouvelle extension, a suggéré M. Haysom. Il a aussi averti les parties sud-soudanaises que les ressources internationales pour financer la mise en œuvre de l’Accord revitalisé jusqu’aux élections n’arriveront pas si la volonté politique d’accélérer les réformes ne se manifeste pas. Le haut fonctionnaire a aussi parlé des défis sécuritaires, humanitaires et économiques. « La violence communautaire demeure le principal facteur du conflit affectant les civils. » Il a aussi alerté sur la situation humanitaire du pays et sur les conséquences toxiques du conflit au Soudan qui se font ressentir au Soudan du Sud. Sur le plan économique, il a dit attendre de voir si la reprise de l’exportation du pétrole se traduirait par un soutien aux services sociaux et au processus de transition.
La MINUSS, a assuré son chef, continue de protéger les populations civiles dans les zones à haut risque. Elle a lancé une nouvelle initiative pour dissuader de commettre des actes de violences sexuelles liées aux conflits. Face à la demande du Gouvernement de récupérer une partie du siège de la MINUSS dans un délai de 45 jours, la Mission privilégie une approche collaborative en fonction des nécessités opérationnelles et des ressources disponibles. En vue de la période électorale, la situation restera fragile, a averti M. Haysom assurant que la Mission entend garantir l’irréversibilité des progrès réalisés en faveur de la paix, dans un contexte humanitaire et sécuritaire difficile. La MINUSS est aux côtés du peuple du Soudan du Sud, a-t-il assuré, en vue d’appuyer ses efforts en faveur de la stabilisation et de la démocratisation du pays.
M. CHARLES TAI GITUAI, Président par intérim de la Commission mixte de suivi et d’évaluation reconstituée, organe chargé de suivre et d’évaluer l’état de mise en œuvre de l’Accord revitalisé de 2018 sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud, a rappelé qu’en septembre dernier, les parties à l’Accord ont convenu, par consensus, de prolonger la période de transition du 22 février 2025 au 22 février 2027, les élections étant reportées à décembre 2026. Il a ensuite fait le point la mise en œuvre de l’accord de paix revitalisé, précisant que la Commission électorale nationale a ouvert des bureaux dans les 10 États du pays et que le Conseil des partis politiques a déjà enregistré 29 formations. À ce sujet, il a relevé qu’en vertu des lois électorales, les partis dotés d’une composante armée ne peuvent être enregistrés tant qu’ils n’ont pas renoncé à leurs forces dans le cadre du processus d’unification. Cela inclut l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition et d’autres partis membres de l’Alliance de l’opposition du Soudan du Sud, a-t-il indiqué, appelant à accélérer l’unification des forces afin que ces partis puissent participer aux élections.
Le général Gituai a par ailleurs noté que le Comité national d’amendement de la Constitution et le Comité de réforme judiciaire ont tous deux achevé leurs travaux, ce qui démontre selon lui qu’avec des fonds, les institutions et mécanismes de l’Accord peuvent pleinement s’acquitter de leurs mandats. En ce qui concerne les arrangements de sécurité transitoires, il s’est félicité que le cessez-le-feu permanent continue de tenir, bien que les récentes escarmouches dans l’État de l’Équatoria-Occidental entre les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud et l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition soient préoccupantes. Quant à l’unification des forces, aucun changement n’est à signaler, environ 55 000 des 83 000 membres des Forces unifiées de la phase 1 étant formés et diplômés, et 8 bataillons de la composante armée étant pour l’heure déployés. Le Comité d’examen stratégique de la défense et de la sécurité a, quant à lui, achevé ses travaux, qui attendent maintenant d’être présentés à la présidence pour approbation.
S’agissant de l’initiative de paix Tumaini, médiation de haut niveau lancée en 2024 à Nairobi avec pour objectif d’incorporer les groupes non signataires de l’accord de paix revitalisé, le général a souhaité que les participants aux pourparlers maintiennent un esprit de compromis, de coopération et de consensus. Le but est de parvenir à un processus de paix plus inclusif, qui conduise aux premières élections du pays et inaugure un nouveau système de gouvernance démocratique soutenu par l’état de droit dans la phase postélectorale, a-t-il souligné.
Sur le plan humanitaire, il a constaté que la prestation de services dans tout le pays reste très faible. Le fonds spécial de reconstruction et son conseil d’administration définis dans l’Accord revitalisé ne sont pas encore établis, a-t-il indiqué, ajoutant que l’impact du conflit au Soudan voisin continue d’exacerber la crise humanitaire et de provoquer un afflux massif de rapatriés et de réfugiés, dont le nombre dépasse désormais un million. Les inondations généralisées sont également persistantes, a-t-il expliqué, avant de saluer les réformes économiques engagées pour améliorer le suivi des dépenses publiques du budget national et le recouvrement des recettes, notamment non pétrolières. Il a précisé que la production de pétrole, principale source de recettes étrangères du pays, a été perturbé au deuxième trimestre de 2024 en raison du conflit au Soudan. Le principal oléoduc transportant environ 60% du brut vers Port-Soudan a été endommagé et n’a pas encore été réparé.
Abordant la question de la justice transitionnelle, le général a fait état de progrès lents. La loi relative à la Commission vérité, réconciliation et apaisement et à l’Autorité d’indemnisation et de réparation a cependant été promulguée, a-t-il salué, précisant que le processus d’opérationnalisation de ces mécanismes est en cours. Aucune avancée n’a en revanche été enregistrée s’agissant du Tribunal mixte pour le Soudan du Sud, dont la création est elle aussi prévue par l’accord de paix revitalisé. Pour ce qui est du processus d’élaboration de la Constitution, la Commission nationale de révision de la Constitution a formé des sous-comités pour mener une éducation civique et des consultations publiques à l’échelle nationale mais ces travaux sont également retardés en raison du manque de ressources.
Pour le Président par intérim de la Commission mixte de suivi et d’évaluation reconstituée, la mise en œuvre de l’Accord reste confrontée à un faible niveau de volonté politique, à un déficit de confiance entre les parties et à l’absence de financement prévisible. En outre, les lacunes en matière de capacités et la persistance des violences intercommunautaires dans les États ralentissent tout progrès. Dans l’immédiat, il importe selon lui de fournir des fonds aux institutions et mécanismes de l’Accord, d’harmoniser les plans de travail de la Commission électorale nationale et de la Commission nationale de révision de la Constitution, et d’achever l’unification des forces. Avant de conclure, il a invité le Conseil de sécurité à effectuer une visite au Soudan du Sud pour montrer sa solidarité avec le processus en cours et à encourager la communauté internationale à soutenir politiquement et financièrement le pays pour l’aider à organiser ses premières élections démocratiques en décembre 2026.
M. EDMUND YAKANI, Directeur exécutif de Community Empowerment for Progress Organization (CEPO), a reconnu les difficultés de son pays à passer de l’instabilité à la stabilité. Il s’est dit impressionné par le processus d’adoption d’un gouvernement inclusif par le biais de l’initiative Tumaini sous la comédiation du Kenya, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de la Communauté de Sant’Egidio. L’activiste s’est toutefois inquiété des violations de plus en plus fréquentes du cessez-le-feu. Pour faire passer le pays de la violence à la paix, il a souhaité voir un engagement politique concret du Gouvernement du Soudan du Sud en faveur de la tenue d’élections crédibles et pacifiques en décembre 2026. « Les expériences de report des élections dans le passé ne devraient pas se reproduire. »
M. Yakani a souhaité que le Gouvernement crée les conditions favorables à la bonne tenue de ces élections, énumérant celles-ci, notamment le financement adéquat et opportun des élections et la mise en pratique des réformes judiciaires et de la justice transitionnelle. L’espace civique et politique doit être ouvert, a-t-il ajouté. Il a conclu en rappelant que la violence intercommunautaire dans les communautés du Soudan du Sud pose un grand défi pour le succès de la transition entre la violence et la paix. Il a lancé un appel aux membres de la communauté internationale pour qu’ils se tiennent aux côtés du peuple du Soudan du Sud.