ECOSOC: le débat annuel sur les activités opérationnelles de développement de l’ONU s’ouvre sur toile de fond de l’initiative ONU80
« La tâche qui nous attend n’est pas simplement de faire plus, mais de faire mieux, plus vite, et de manière transformatrice et responsable. » C’est en ces termes que le Vice-Président de l’ECOSC a ouvert le débat annuel consacré aux activités opérationnelles de développement, affirmant que le système des Nations Unies pour le développement est particulièrement bien placé pour aider les pays à renforcer leur résilience, à condition de veiller à ce qu’il dispose des outils, des ressources et de la flexibilité nécessaires pour y parvenir. Notre approche du développement doit être préventive, inclusive et ancrée dans le leadership et les partenariats locaux, a ajouté M. Krzysztof Szczerski.
Ce segment, a-t-il souligné, est l’une des plateformes les plus importantes pour examiner l’efficacité, l’efficience, la cohérence et les résultats du système des Nations Unies pour le développement. « C’est également là que nous façonnons son avenir. » Même si le Pacte de l’avenir a tracé les voies d’un multilatéralisme renforcé à l’appui du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Szczerski a relevé que, selon le dernier rapport 2025 du Secrétaire général, des mesures urgentes restent nécessaires pour accroître le soutien offert par le système des Nations Unies pour le développement, ainsi que pour combler les déficits de financement persistants et garantir l’impact au niveau des pays.
Ce segment est en effet essentiel pour veiller à ce que les coordonnateurs résidents soient dotés des outils nécessaires pour montrer la voie et que les équipes de pays soient équipées pour apporter un soutien cohérent, a reconnu la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, qui préside le Groupe des Nations Unies pour le développement durable (GNUDD). Mme Amina Mohammed a appelé à réfléchir, ensemble, à comment rendre le système onusien de développement plus « stratégique, cohérent et orienté vers les résultats ».
Cela passe à son avis par la « coordination des coordonnateurs résidents », d’une part, et par des financements et des investissements de qualité, d’autre part. Mettant en exergue « l’effet domino des investissements », Mme Mohammed a donné rendez-vous aux États Membres à la quatrième conférence des Nations Unies sur le financement du développement, qui se tiendra à Séville début juillet. Elle a espéré que cette conférence sera l’occasion de débloquer des investissements pour le développement et de réformer l’architecture financière internationale afin de la rendre plus résiliente aux chocs.
Tous ces efforts doivent inclure les jeunes, a prôné à son tour Mme Chelsea Antoine (Trinité-et Tobago), qui s’exprimait au nom du grand groupe des enfants et des jeunes. Mme Antoine, qui représentait également le Conseil régional de la jeunesse des Caraïbes, a dès lors appelé l’ONU à promouvoir et faciliter la participation des jeunes, souhaitant que les équipes de pays collaborent avec les structures de jeunes de manière inclusive, et non pas avec quelques jeunes triés sur le volet. « Si nous sommes réellement attachés à la promesse du développement durable, alors il faut investir dans ceux qui doivent donner corps à cette promesse. »
Le débat de l’ECOSOC sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui se tient sur trois jours, s’articule en une série de dialogues thématiques, dont deux aujourd’hui. Le premier avait pour thème « Soutenir les activités opérationnelles de première ligne pour le développement: messages provenant du terrain », alors que l’après-midi était consacrée à un dialogue de haut niveau entre le Secrétaire général de l’ONU et les États Membres.
Soutenir les activités opérationnelles de première ligne pour le développement: les messages du terrain
Le premier dialogue interactif de ce débat a permis de mettre en exergue le travail des coordonnatrices et coordonnateurs résidents des Nations Unies à partir du témoignage de celles et ceux postés au Lesotho, au Tadjikistan, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie.
Leurs interventions ont illustré les avantages comparatifs du système des Nations Unies pour le développement, la façon dont celui-ci fédère non seulement la famille onusienne mais aussi les autres acteurs du développement, dont le secteur privé, les banques nationales, la société civile et les mécanismes de mise en commun des financements. Des exemples ont été donnés pour illustrer les fruits des efforts pilotés par les pays et facilités par un système onusien de développement cohérent et harmonisé. Tour à tour, les coordonnatrices et coordonnateurs régionaux ont ainsi présentés les progrès concrets réalisés grâce à une appropriation nationale forte et appuyés par des équipes de pays intégrées.
Comme l’a résumé la modératrice du dialogue, Mme Inga Rhonda King (Saint-Vincent-et-les Grenadines), le système des Nations Unies pour le développement, grâce à son repositionnement, joue un rôle de catalyseur: il fédère expertise et partenariats et permet de déployer des actions conjointes dans différents secteurs.
Mme Amanda Mukwashi, Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Lesotho, a décrit le soutien à fort impact et à forte valeur ajoutée apporté par l’équipe de pays des Nations Unies. Celui-ci favorise en effet une coopération au développement intégrée et fondée sur des données factuelles. La Coordonnatrice a notamment salué la collaboration entre l’équipe de pays et le Gouvernement pour lancer conjointement le Cadre de coopération 2024-2028, un cadre ancré dans les priorités nationales et articulé autour de trois piliers stratégiques: la bonne gouvernance et l’équité sociale; les systèmes alimentaires, l’action climatique et la durabilité environnementale; et le développement économique. Ce cadre a été élaboré à travers un processus inclusif, avec la participation de la société civile, du secteur privé et des partenaires de développement. Sa mise en œuvre est codirigée par le Ministre lesothan des finances et la Coordonnatrice résidente des Nations Unies, a-t-elle expliqué, ce qui garantit une forte appropriation et une grande responsabilité au niveau national.
Son homologue, la Coordonnatrice résidente Des Nations Unies en Indonésie, Mme Gita Sabharwal, a donné un exemple concret du pouvoir fédérateur des coordonnateurs résidents. Grâce à ce système, différents programmes alimentaires ont été mis en place pour aider 83 millions de personnes, avec le concours de l’OMS, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et de l’UNICEF qui misent sur des chaînes de valeur alimentaires pour lutter contre la malnutrition et donner des moyens aux communautés pour développer une agriculture verte.
Les équipes de pays adoptent une approche plus axée sur les résultats, a témoigné à son tour le Coordonnateur résident en Papouasie-Nouvelle-Guinée en évoquant par exemple la mise en œuvre du nouveau Pacte de financement. M. Richard Howard a expliqué comment, à partir d’une analyse du pays destinée à définir le cadre de coopération et les priorités pour une action conjointe, il a été possible de mettre en place des mécanismes de coordination avec le Gouvernement et les partenaires de développement. L’équipe intégrée a travaillé sur une plus longue période et a permis de lever un budget de 50 millions de dollars non préaffectés auxquels se sont ajoutés des fonds de la Banque mondiale. Cette mise en commun des financements a permis d’élaborer une stratégie politique nationale pour réaliser les objectifs de développement durable (ODD).
Dans la même veine, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Tadjikistan a cité le nouveau programme de la Banque mondiale dans le secteur de la santé, élaboré à partir des recommandations d’une initiative de l’OMS dans le domaine des soins de santé primaires. Ce programme constitue un modèle de cohérence programmatique et de renforcement des résultats, s’est réjouie Mme Parvathy Ramaswami.
À la suite de ces exposés, plusieurs États Membres, dont le Paraguay, le Suriname, la République de Moldova, le Guatemala et l’Éthiopie, sont venus témoigner de leurs expériences respectives en matière de coopération avec le système des Nations Unies pour le développement. Ils ont mis en avant les mérites non seulement de la coopération technique entre les différentes agences onusiennes et les institutions nationales pour renforcer les capacités des pays, mais également d’une approche participative. Les programmes et les cadres de coopération sont élaborés à l’issue de consultations systématiques avec les autorités nationales, ainsi qu’avec les acteurs de la société civile et les secteurs concernés afin de garantir la légitimité, la cohérence et l’appropriation locale.
Sur la base de leurs expériences, certaines recommandations ont été faites afin de continuer à améliorer l’efficacité du système de coopération. Tout d’abord, les délégations ont plaidé pour une plus grande souplesse opérationnelle qui permette de s’adapter à l’évolution des contextes nationaux. Face à la « lourdeur bureaucratique », le Paraguay a encouragé l’unification des mécanismes de rapport et d’évaluation afin de réduire les charges administratives inutiles. Tous ont soutenu le renforcement du rôle du coordonnateur résident, avec des ressources suffisantes et l’autorité nécessaire pour promouvoir une véritable articulation entre les agences.
Ces points ont été repris à leur compte par les coordonnateurs résidents qui ont tiré plusieurs enseignements clefs. Tout d’abord, l’appropriation nationale et la codirigeance sont essentielles pour garantir la légitimité et la durabilité des programmes. Cela passe par un soutien politique intégré et un dialogue inclusif, qui permettent une programmation agile et adaptative. L’accent a été mis sur l’efficacité de la coordination dirigée par le coordonnateur résident, notamment la coordination avec les institutions financières internationales. Cela renforce l’impact collectif. Sans oublier l’impératif de l’inclusivité, sachant que les partenariats impliquant l’ensemble de la société, notamment la société civile, le secteur privé et les communautés, sont essentiels pour opérer un changement systémique.
Ces exposés ont mis en valeur le rôle précieux du système des Nations Unies pour le développement dans le soutien aux différents contextes nationaux, a relevé la modératrice du dialogue. Elle a incité à poursuivre les efforts communs existants, à améliorer la coordination entre les acteurs et à créer des alliances innovantes dans le cadre de l’Initiative ONU80, la réforme structurelle entreprise par l’Organisation à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire.
Dialogue de haut niveau avec le Secrétaire général
Au cours de l’après-midi, les États Membres ont échangé avec le Secrétaire général de l’ONU après qu’il a présenté son « rapport sur l’application de la résolution 79/226 de l’Assemblée générale relative à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies ».
M. António Guterres a souligné qu’alors que l’ONU fête ses 80 ans, cet anniversaire est tempéré par une réalité dure et indéniable, qui transparaît à chaque page du rapport: « à moins de cinq ans de l’échéance de 2030, nous sommes face à une véritable crise du développement ». En effet, la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) accuse un retard alarmant, alors que certains des gains durement acquis ces dernières années risquent d’être réduits à néant.
Face à la pauvreté, à la faim, aux inégalités, à la crise climatique, aux infrastructures en déclin et au manque de ressources dans l’éducation et la protection sociale, les progrès demeurent trop lents, a-t-il déploré, rappelant qu’il ne faut pas perdre de vue qu’une crise du développement est, avant tout, une crise humaine. Cette crise du développement est aussi une crise du financement, a-t-il poursuivi en soulignant que dans tous les secteurs, les ressources se réduisent comme peau de chagrin, et ce depuis un certain temps.
Le Secrétaire général a souligné que les contributions financières versées en 2023 au système des Nations Unies pour le développement ont chuté de 9 milliards de dollars, soit une baisse de 16% par rapport à l’année précédente. « Notre Organisation est de plus en plus appelée à faire plus avec moins, et cela ne devrait pas changer de sitôt », a-t-il prévenu. D’ailleurs, a-t-il constaté, cette année, plusieurs bailleurs de fonds mettent un coup de frein sans précédent à leurs engagements en matière d’aide sur le terrain.
En dépit de ces défis, M. Guterres a estimé que son rapport est également porteur d’un vrai message d’espoir. Cet espoir repose sur plusieurs éléments. Il a évoqué les progrès accomplis ensemble dans la réforme et le repositionnement du système des Nations Unies pour le développement. Il a cité l’Initiative ONU80, qui, dans le prolongement de ces réformes, induira les changements nécessaires à travers l’ensemble du système pour une organisation « plus efficace, plus cohésive et plus efficiente ».
Le Secrétaire général a aussi parlé de l’appui résolu que les États continuent de manifester aux coordonnatrices et coordonnateurs résidents et aux équipes de pays, avant de mentionner leur détermination à travailler aux côtés des Nations Unies dans un esprit de collaboration. Il a enfin dit compter sur le potentiel du Pacte pour l’avenir à accélérer les progrès vers les ODD. Un Pacte dont les engagements exigent notamment de l’audace dans tous les aspects propices au développement durable, y compris le financement du développement, l’allègement de la dette et le renforcement de l’architecture financière internationale.
Pour la suite, le Secrétaire général a suggéré de « garder le cap sur les objectifs de développement durable ». Selon lui, si l’on veut accélérer la cadence, il faut que les États Membres honorent les engagements ambitieux qu’ils ont pris en 2015 en adoptant les ODD et dans le cadre du Pacte pour l’avenir. La quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Séville, constituera un moment clef dans la conduite des changements nécessaires, a-t-il estimé. « Pour passer à la vitesse supérieure, il faut engager une transformation audacieuse. »
M. Guterres a ensuite promis que l’ONU continuera d’adapter ses opérations aux besoins et aux priorités des pays hôtes. Il a relevé que 98% des pays hôtes estiment que les activités de l’ONU prévues dans les plans-cadres de coopération concordent bien ou très bien avec les priorités nationales. Il a néanmoins constaté que le cadre de gestion et de responsabilité, établi pour renforcer la responsabilité dans l’action collective des Nations Unies, n’est pas appliqué de manière uniforme dans toutes les entités du système. Il a indiqué que le Bureau chargé des évaluations dans le système des Nations Unies pour le développement, récemment établi, rédige actuellement son premier rapport indépendant qui sera présenté à l’ECOSOC cette année.
En matière de financement, il s’est dit très préoccupé par la situation du système. En effet, les contributions aux ressources de base des organismes de développement sont insuffisantes. Elles ne représentent plus que 16,5% du financement total, voire 12% pour certaines entités. On est bien loin de l’objectif de 30% que les pays se sont engagés à atteindre dans le cadre du Pacte de financement, a-t-il mis en garde. « Notre capacité à stimuler le développement et à apporter une aide durable est compromise, or c’est maintenant que les pays ont le plus besoin de nous », s’est-il lamenté. Nous avons plus que jamais besoin de sources de financement souples, durables, prévisibles et novatrices, a-t-il souligné en invitant instamment les États Membres à mettre en œuvre sans délai le nouveau Pacte de financement.
Enfin, M. Guterres a expliqué que l’ONU s’évertue à chercher comment optimiser l’utilisation des ressources consacrées au développement. Selon lui, l’Initiative ONU80 n’est pas une réponse aux coupes budgétaires mondiales, mais une réponse aux besoins mondiaux et aux besoins des populations du monde entier.
Préoccupations des États Membres et réaction du Secrétaire général
L’Iraq, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a constaté lui aussi que le financement du développement se réduit comme peau de chagrin alors que les pays font face à une crise de surendettement. Sachant que 3,8 milliards de personnes ne bénéficient pas de couverture sociale par exemple, il a demandé à se reconcentrer sur le développement, en soulignant que la communauté internationale a ce qu’il faut pour résoudre ces problèmes. Il faut juste transformer les promesses en réalité. Il faut également que l’Initiative ONU80 permette de traduire le Pacte pour l’avenir en réalisations concrètes accompagnant la mise en œuvre des ODD, a renchéri l’Union européenne (UE). L’UE, rappelant qu’elle est le plus grand bailleur de fonds du système des Nations Unies pour le développement, a appelé à élargir la base des donateurs.
Au nom des pays les moins avancés (PMA), le Népal a lancé un appel pour que soit renforcé le financement du développement et pour que des solutions soient trouvées pour remédier au surendettement de ces pays. Le groupe a aussi plaidé pour une transition en douceur des PMA vers la catégorie des pays à revenu intermédiaire, précisant que le succès du Programme 2030 sera jugé à l’aune des progrès menés dans ces pays. De son côté, l’Éthiopie, parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, a pointé les lacunes de l’ECOSOC dans le suivi de la mise en œuvre des programmes du système des Nations Unies pour le développement,.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), les Bahamas ont évoqué des défis structurels des pays de la région dont la majorité sont des petits États insulaires en développement (PEID). La CARICOM a dit son inquiétude face aux perspectives de réduction de la présence de l’ONU dans les Caraïbes du fait de la conjoncture actuelle. Le soutien au développement doit se fonder sur la vulnérabilité réelle, a-t-elle insisté. À ce propos, l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle doit être pris en compte dans la programmation des activités opérationnelles de développement, ont confirmé les Palaos qui parlait au nom de l’Alliance des petits États insulaires. Les pays en développement sans littoral, par la voix de la Bolivie, ont aussi égrené un chapelet de mesures à prendre pour les sortir de leur isolement géographique et faciliter leur accès aux chaînes de valeurs sur la scène mondiale.
L’Australie a pris la parole au nom du CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) pour plaider en faveur de solutions difficiles au vu de la situation critique que vit le système des Nations Unies pour le développement,. Le système doit d’abord optimiser les fonctions que les Nations Unies maîtrisent le mieux, a déclaré le CANZ. Pour le groupe, il faut un système pragmatique et souple, en évitant les doublons qui font apparaître la concurrence entre agences onusiennes au sein des pays. Il faut également que les coordonnateurs résidents aient le profil de l’emploi, a ajouté la délégation des Philippines qui s’exprimait au nom du Groupe des amis des pays à revenu intermédiaire. Ce groupe a appelé le Secrétaire général à nommer un point focal dédié à ces pays en situation particulière.
Réagissant aux délégations, le Secrétaire général a promis le langage de la franchise. « Les grandes questions ne portent pas sur le système des Nations Unies pour le développement, mais sur le système financier international », a-t-il avancé. Selon lui, même avec toutes les améliorations du système des Nations Unies pour le développement, on n’arrivera pas à résoudre tous les problèmes. Il a aussi constaté que ce sont les pays en développement qui payent le prix des tensions et confrontations entre les grandes puissances. M. Guterres s’est tout de même réjoui des avancées que le système des Nations Unies pour le développement, a connu depuis sa prise de fonction. Il a dépeint un système naguère désorganisé et segmenté qui connaît aujourd’hui une coordination plus élaborée, même s’il peut encore être améliorée. « Nous voulons procéder à toutes les réformes nécessaires, c’est notre engagement. »