À la fois conséquence de la crise des institutions multilatérales de plus en plus largement considérées comme dépassées et contribution majeure à celle-ci, la paralysie du Conseil de sécurité s’est poursuivie et amplifiée en 2023, résultat des profondes divisions en son sein. Elle s’est illustrée particulièrement, quoique sur des lignes de fracture différentes, dans les deux conflits majeurs traités par le Conseil durant l’année: la poursuite de la guerre en Ukraine et, à compter du 7 octobre, la guerre dans la bande de Gaza.
Le Conseil de sécurité, qui avait su adapter en 2020 ses méthodes de travail pour continuer de fonctionner au plus fort de la pandémie de COVID-19, a été confronté en 2022 à un défi d’une tout autre ampleur avec l’implication directe de l’un de ses membres permanents dans un conflit armé majeur.
À l’image du retour progressif à des conditions de travail proches de celles d’avant la pandémie, 2021 apparaît pour le Conseil de sécurité comme une année de transition. Si le Conseil a fait preuve de compromis sur les questions humanitaires, il a multiplié les reconductions techniques, soit pour prendre le temps de mieux analyser des événements survenus en Afghanistan, au Soudan, en Libye ou encore au Mali, soit en raison de désaccords entre ses membres, en particulier face à la crise climatique, objet du seul veto de l’année.
En cette année 2020 extraordinaire, c’est l’arrêt, pendant les deux dernières semaines du mois de mars, des réunions publiques du Conseil de sécurité, et leur reprise en visioconférence puis en alternance, à partir du mois de juillet, avec des séances en personne au Siège de l’ONU, qui aura le plus marqué l’attention.
De l’espoir pour le Yémen, en janvier, à l’indignation des acteurs humanitaires face au non-renouvellement de l’assistance transfrontalière à quatre millions de Syriens, en décembre, le sort des populations civiles prises au piège des conflits aura souvent dominé en 2019 les travaux d’un Conseil de sécurité maintes fois bloqué par les divisions profondes entre ses membres permanents.
Si en 2018, le Conseil de sécurité a tenu moins de séances publiques qu’en 2017 -275 contre 282-, il leur a en revanche consacré un temps record. Mais les 481 heures écoulées, au nom de la transparence, devant les caméras, ont rendu d’autant plus visibles les divisions, voire la paralysie du Conseil.
Uni ou divisé, le Conseil a été d’une activité sans précédent en 2017. Il a, avec 282 séances publiques, dont 10 en urgence, laissé loin derrière son précédent record de 241 établi en 2014 et approché en 2016. En revanche, il a adopté sensiblement moins de résolutions –61 contre un record de 77 en 2016– mais davantage de déclarations présidentielles: 27.
Année où son unité fut particulièrement mise à mal, le Conseil de sécurité a, en 2016, accordé une place centrale dans ses travaux à l’Afrique, qui héberge nombre de missions de maintien de la paix, au Moyen-Orient, déchiré par les conflits israélo-palestinien et syrien, et à la lutte contre le terrorisme.
Le terrorisme, qui a ensanglanté de nombreux pays en Afrique, au Moyen-Orient ou en Europe, fut en 2015 un dossier prioritaire du Conseil de sécurité, dont les 15 membres ont, à l’unanimité, engagé des actions sans précédent pour le combattre.
L’année 2014 fut très chargée pour le Conseil de sécurité qui a tenu un nombre record de séances, l’Afrique et le Moyen-Orient, mais aussi l’Europe, avec la crise en Ukraine, qui avait constitué une large part de ses activités.
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