423e séance – matin & après-midi
AG/PAL/1481

Le Comité pour les droits des Palestiniens commémore la Nakba sur fond de guerre à Gaza

(Le compte rendu complet de la réunion sera disponible ultérieurement.) 

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a commémoré, aujourd’hui, la « catastrophe » de 1948, à savoir l’exode forcé de leurs terres des populations palestiniennes, plus communément connue sous le nom de Nakba.  Au-delà de la guerre contre Gaza, les intervenants ont unanimement plaidé pour la fin de l’occupation israélienne dans l’ensemble du Territoire palestinien, la création d’un État de Palestine indépendant et sa reconnaissance pleine et entière par l’ONU.

Intervenant au nom du Président palestinien Mahmoud Abbas, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a affirmé que la guerre que mène actuellement Israël contre Gaza n’est que le prolongement des catastrophes de la Nakba qui se poursuit sans trêves depuis 1948.  « Cette tragédie est une honte pour l’humanité! » s’est-il exclamé. 

L’objectif d’Israël est de déplacer notre peuple et de le forcer à quitter la bande de Gaza en plus du vol continu de terres palestiniennes en Cisjordanie, a-t-il accusé.  Il a également exhorté les États Membres à soutenir et financer l’UNRWA, « témoin vivant de la Nakba » et « bouée de sauvetage » pour des millions de réfugiés palestiniens, mais aussi à lutter contre les « tentatives trompeuses » de mettre à mal son rôle mandaté par l’Assemblée générale.  Les souffrances du peuple palestinien sont aggravées par la prise pour cible de l’Office, a-t-il indiqué. 

La seule solution durable à cette crise réside dans le respect total du droit international, y compris l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 2024 déclarant illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens, a souligné à son tour le Vice- Président du Comité. 

La conférence de juin - occasion de soutenir la solution des deux États

Assurant que l’État palestinien est prêt à assumer toutes ses responsabilités politiques, économiques, sociales et sécuritaires à Gaza et en Cisjordanie, l’observateur palestinien a dit attendre des résultats tangibles de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États qui se tiendra le mois prochain, au Siège des Nations Unies.

Pour le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, cette conférence, demandée par l’Assemblée générale et coprésidée par la France et l’Arabie saoudite, sera l’occasion de soutenir une solution viable à deux États « avant qu’il ne soit trop tard ».

Qualifiant la situation à Gaza de « catastrophe sans fin » , M. Khaled Khiari a indiqué que depuis les terribles attentats terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 et la détention continue d’otages, plus de 1,9 million de Palestiniens –soit plus de 85% de la population de Gaza– ont été déplacés de force, parfois à 10 reprises ou plus.  Gaza est désormais un « enfer humanitaire », s’est-il alarmé.  Parallèlement, depuis le début de l’année 2025, plus de 40 000 Palestiniens ont été déplacés en Cisjordanie occupée en raison d’opérations militaires israéliennes.

Les déplacements forcés doivent être rejetés sans équivoque, a exigé M. Khiari qui a appelé en outre à un cessez-le-feu immédiat et durable, à la libération sans délai de tous les otages, à la fin de l’expansion des colonies et à la reprise de négociations politiques crédibles, des demandes largement reprises à leur compte par les États Membres et la Ligue arabe.  À défaut, la promesse d’une solution à deux États risque de s’amenuiser jusqu’à disparaître, a-t-il mis en garde.

Avancées judiciaires importantes en faveur de la libération de la Palestine

Professeure de relations internationales à la Rutgers University, Mme Nour Erekat s’est indignée de l’apathie de la communauté internationale alors « qu’au jour 585 du génocide perpétré par Israël », 92% des bâtiments résidentiels de Gaza ont été détruits, 36 hôpitaux rendus inutilisables et l’entrée de denrées alimentaires et de produits de première nécessité rendue impossible.  Ce faisant, Israël ne se contente pas de tuer des Palestiniens aujourd’hui, mais menace l’avenir même du peuple palestinien, s’est-elle inquiétée.

Mme Erekat a par ailleurs fait observer que cette période de génocide a néanmoins été marquée par des avancées judiciaires importantes en faveur de la libération de la Palestine, évoquant notamment les mesures provisoires de la Cour internationale de Justice (CIJ) ainsi que la délivrance, par la Cour pénale internationale, des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant. 

Dénonçant la « déférence sélective » de certains pays, dont les États-Unis, envers la CIJ sur la question du génocide des Palestiniens, Mme Erekat y a vu une tentative de se décharger de toute responsabilité.  En défendant Israël, les États-Unis menacent l’ensemble de la structure juridique établie depuis la Seconde Guerre mondiale, a -t-elle mis en garde.

À suivre...

 

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