Cinquième Commission: examen d’une enveloppe de 5,5 milliards de dollars pour financer les 10 opérations de paix de l’ONU en 2025-2026
La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné aujourd’hui une enveloppe exacte de 5 498 500 000 dollars demandée par le Secrétaire général pour financer les 10 opérations de maintien de la paix des Nations Unies du 1er juillet 2025 au 30 juin 2026.
Le Groupe des 77 et la Chine ainsi que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) ont pris note de la réduction de 1,7% par rapport à l’exercice budgétaire précédent, compte tenu de la fermeture de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Mme Maria Costa, Contrôleuse adjointe des Nations Unies, qui a présenté le rapport de M. António Guterres, a aussi donné un aperçu de l’exécution du budget en 2024-2025. À cet égard, le CCQAB se dit préoccupé, dans son rapport, par le fait que les missions au Kosovo, au Sahara occidental et en Somalie ne disposent pas actuellement de liquidités suffisantes pour couvrir leurs dépenses de fonctionnement pendant trois mois.
Revenant au budget 2025-2026, Mme Costa a précisé que le montant de 5,5 milliards de dollars représente une diminution de 94,6 millions de dollars par rapport au budget approuvé pour l’exercice 2024-25. Elle a tenu à souligner que les opérations de maintien de la paix sont l’un des instruments les plus importants et les plus visibles de l’Organisation en matière de gestion et de règlement des conflits. Elles doivent recevoir des ressources suffisantes pour s’acquitter efficacement des mandats qui leur ont été confiés par le Conseil de sécurité. Les bénéficiaires ultimes sont les populations des pays où les Casques bleus sont déployés, a rappelé la Contrôleuse adjointe.
Le Groupe des 77 et la Chine ont noté la réduction du budget global, avant de s’étonner de l’augmentation significative des budgets de certaines missions. Le Groupe a en effet jugé la chose « inhabituelle » dans le contexte de la réforme des opérations de maintien de la paix. Toute réduction, a-t-il tout de même prévenu, doit se baser sur des données, étayées par des faits et évaluées de manière approfondie, afin de ne pas compromettre l’exécution des mandats, en particulier dans des environnements complexes et à haut risque. Le CCQAB a pour sa part encouragé le Secrétaire général à poursuivre et à renforcer ses efforts pour recenser les domaines dans lesquels des réductions de ressources pourraient être réalisées.
Saluant les gains d’efficacité de 53,4 millions de dollars prévus par le Secrétaire général, qui reflètent également la promotion d’une nouvelle culture, le Groupe des 77 et la Chine ont, comme le CCQAB, réclamé des explications plus détaillées et plus complètes sur les méthodes et les hypothèses utilisées pour calculer ces gains. L’efficacité ne saurait se faire au détriment de la sécurité du personnel, a insisté le Groupe.
En ce qui concerne les emprunts croisés, le Groupe a noté que le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix continue d’être mis à rude épreuve par des problèmes de liquidités dus aux arriérés considérables du plus grand contributeur. Un montant de 306,6 millions de dollars a dû être emprunté aux missions clôturées. Le Groupe a réitéré son appel en faveur du paiement intégral et en temps voulu des contributions statutaires. Préoccupé par ailleurs par le niveau élevé de soldes inutilisés, en particulier au titre du personnel civil, des installations et des besoins opérationnels, le Groupe a dit appuyer la recommandation du CCQAB appelant les missions à renforcer la coordination entre les fonctions de planification et de budgétisation afin d’assurer une meilleure exécution et une évaluation plus précise des besoins.
En ce qui concerne les mécanismes de recouvrement des coûts, le Groupe a noté avec préoccupation l’accumulation de soldes excédentaires dans le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et d’autres arrangements de partage des coûts. Nous demandons des précisions sur la gestion de ces excédents. Un lien plus clair doit être établi entre les besoins en ressources et les tendances réelles des dépenses, a-t-il argué.
Le Groupe a également souligné l’importance pour les opérations de s’approvisionner sur les marchés locaux, avant de souligner la nécessité de maintenir une représentation géographique équitable, en particulier aux échelons supérieurs. Les pays contributeurs de troupes doivent avoir une voix au chapitre de la gestion des opérations de maintien de la paix, a martelé le Groupe.
La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique le mercredi 28 mai, à partir de 10 heures, pour examiner le rapport d’étape annuel sur le Plan stratégique patrimonial de l’Office des Nations Unies à Genève.
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