En cours au Siège de l'ONU

Reprise de la session de 2025,
14e& 15e séances plénières – matin & après-midi
ONG/989

Le Comité des ONG reprend sa session de 2025

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies et des contraintes horaires qui en résultent, l’intégralité du communiqué sera publiée ultérieurement)

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales (Comité des ONG) a repris sa session de 2025 en recommandant l’octroi du statut consultatif spécial à plusieurs dizaines ONG.  De nombreuses autres ont en revanche vu leur demande reportée dans l’attente de l’examen de leurs réponses aux questions que leur ont posées aujourd’hui un ou plusieurs membres du Comité. 

Le Comité a également décidé de rayer de la liste les demandes de statut consultatif reportées des sessions précédentes pour lesquelles les ONG n’ont pas répondu aux trois derniers rappels. 

Le Comité des ONG, qui est composé de 19 membres, peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès du Conseil économique et social (ECOSOC): le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.   

Le premier statut est réservé aux grandes ONG internationales dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’ordre du jour de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.   

Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.  Enfin, la Liste va aux ONG qui ont tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.

Dans le cadre de cette reprise de session, le Comité devra examiner un total de 258 nouvelles demandes de statut consultatif et 356 demandes reportées des sessions précédentes, ce qui porte le nombre total de demandes à examiner à 614.   

Outre les demandes, le Comité est saisi de deux reclassements et d’une fusion reportés, de 407 nouveaux rapports quadriennaux et de 148 rapports reportés des sessions précédentes.  Il y a également 76 organisations qui ont soumis des rapports quadriennaux en souffrance et dont le statut consultatif doit donc être rétabli, 204 organisations dont les rapports sont en souffrance et dont le statut consultatif doit être suspendu et 239 organisations dont les rapports sont toujours en souffrance et dont le statut consultatif doit être retiré.   

Intervenant au sujet des méthodes de travail du Comité, l’Algérie a suggéré de ne pas inclure sur la liste les ONG qui ne sont pas éligibles.  La délégation algérienne a également souhaité obtenir des explications sur les changements de nom des ONG et a appelé à éviter les doublons sur le système de « Comité sans papier ». 

La Türkiye a réagi à la proposition du Président d’accorder une seule minute au lieu de deux à l’examen des nouvelles demandes, regrettant que les délégations n’aient pas été consultées.  Le Président a ensuite fait observer que c’était une pratique établie.  Israël a commenté pour sa part la proposition de réduire de 10% le nombre de rapports examinés durant cette session. 

La Chine a dénoncé la politisation des travaux du Comité, notant que les ONG chinoises font l’objet de nombreuses questions.  À son tour, le Royaume-Uni a demandé l’approbation de toutes les ONG légitimes, dénonçant le blocage de certaines demandes et les reports politisés.  Elle a notamment pointé le fait que certaines ONG se voient poser des questions identiques à de multiples reprises. 

La question de la politisation figurait également parmi les préoccupations de Cuba qui a par ailleurs appelé à rationaliser les processus internes de l’ECOSOC, s’agissant notamment du groupe de travail informel sur les méthodes de travail, afin d’éviter les chevauchements et alléger la charge de travail des petites délégations.  L’Inde a assuré pour sa part de son attachement au rôle de la société civile. 

Avant de passer à l’examen des demandes, le Comité a accordé la parole au représentant de l’Azerbaïdjan, qui a accusé l’ONG Christian Solidarity International (CSI) d’abuser de son statut consultatif auprès de l’ECOSOC par des actes sans fondement et politiquement motivés et par une campagne de diffamation dirigée contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays.  Les réponses apportées par l’ONG aux questions du Comité sont trompeuses, a-t-il également affirmé.  La Türkiye a dit partager les préoccupations de l’Azerbaïdjan, de même que le Pakistan. 

L’Arménie a en revanche dénoncé des « tentatives infondées » visant à discréditer CSI.  Les accusations à son encontre sont motivées politiquement, a-t-elle affirmé, insistant sur l’importance pour la société civile de pouvoir s’exprimer sans craindre des représailles. 

En début de séance, le Chef du Service des organisations non gouvernementales a informé des répercussions de la crise de liquidités sur le travail du Comité.  Les ressources nécessaires ne sont pas mises à disposition et on n’est pas non plus en mesure de recruter pour les postes vacants, a-t-il déploré. 

Nouvelles demandes d’admission au statut consultatif et nouvelles demandes de reclassement

Octroi du statut consultatif spécial

  1. African Transport and Logistics Supportive Foundation (Nigéria)
  2. Alliance Africaine pour la Gouvernance Participative (AAGP) (Guinée)
  3. Alliance For Reproductive Health Rights (Ghana)
  4. Altar Relief Foundation (Ghana)
  5. Arab Youth Climate Movement Qatar LLC(G) (Qatar)
  6. Asia Philanthropy Circle Ltd (Singapour)
  7. Asido Ohieku Foundation (Nigéria)
  8. Association Mauritanienne pour l’Aide aux enfants pauvres (Mauritanie)
  9. Association for Dalit Women Advancement of Nepal (Népal)
  10. Association pour la citoyenneté, le développement et la solidarité au Sahel (Mauritanie)
  11. Associação Data Privacy Brasil de Pesquisa (Brésil)
  12. Child Care Association (Arabie saoudite)
  13. Child's Destiny and Development Organisation (CHIDDO) (Soudan du Sud)
  14. Civil Society Network on Migration and Development (Nigéria)
  15. Coordinadora Latinoamericana y del Caribe de Pequeños Productores de Comercio Justo (El Salvador)
  16. Corporación Makaia Asesoría Internacional (Colombie)
  17. CrimsonBow Sickle Cell Initiative (Nigéria)
  18. EEGAI (Guarantee) Limited (Sri Lanka)
  19. Federation of Entrepreneurs (Ghana)
  20. Foyer de l'humanité pour un futur meilleur (République démocratique du Congo)
  21. Fundación Barranquilla+20 (Colombie)
  22. Fundación para el Desarrollo Integral en Género y Familia – GENFAMI (Colombie)
  23. Green Africa Youth Organization (Ghana)
  24. Green Crescent South Africa (Afrique du Sud)
  25. HATOF Foundation LBG (Ghana)
  26. Health Aid for All Initiative (Nigéria)
  27. HomeNet South Asia Trust (Maurice)
  28. Iniciativa Negra por Uma Nova Política de Drogas (Brésil)
  29. Instituto Brasileiro de Direito e Religião (Brésil)
  30. Instituto Rede Mulher Empreendedora - IRME (Brésil)
  31. International Organisation for Development and Environment (Égypte)
  32. International Water Management Institute (Sri Lanka)
  33. Jumeaux Republicains du Togo (Togo)
  34. Kadana Foundation (Kenya)
  35. Manluku Youth Development Initiatives Tanzania (Mydia-tz) (Tanzanie)
  36. ONG Cœur en Éveil (Côte d’Ivoire)
  37. Organisation Humanitaire pour le Développement Local (OHDEL) (Tchad)
  38. Philippine Center for Islam & Democracy Inc. (Philippines)
  39. Pink Africa Foundation (Nigéria)
  40. Qendra « .as » Durrësi Aktiv" « .as » (Albanie)
  41. Red Latinoamericana de Acogimiento Familiar (R.E.L.A.F.) (Uruguay)
  42. Resource Centre for Human Rights & Civic Education (Nigéria)
  43. STS International Solidarity (Somalie)
  44. Sino-Phil Asia International Peace Awards Foundation Inc. (Philippines)
  45. Sommac (RDC)
  46. United Nations Association of Tchad (UNA-CHAD) (Tchad)
  47. United Peace Organization (Soudan)
  48. Vulnerable Persons Rights Protection Foundation (Nigéria)
  49. Women Of Uganda Network Development (Ouganda)
  50. World Humanity Commission (Nigéria)
  51. Young Global Leaders Network LBG (Ghana)
  52. Youth and Conflict Resolution Initiatives (Nigéria)
  53. Youths and Environmental Advocacy Centre (Nigéria)
  54. Age Platform Korea (République de Corée)
  55. Assembly of Manitoba Chiefs Secretariat Inc. (Canada)
  56. Association Sine Qua Non (Suisse)
  57. Associazione ONLUS Missione Calcutta Hélène Ehret Children's Home (Italie)
    À suivre...

Examen des demandes de statut

Les ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reportée suite aux questions soulevées par un ou plusieurs membres du Comité.

L’Arménie a voulu savoir dans quels pays l’ONG « Azerbaijani Students and Alumni Platform » Public Union (Azerbaïdjan) met en œuvre ses projets en matière d’éducation et de culture et quelles sont ses organisations partenaires.

Comment « Sancaq Media Group » Məhdud Məsuliyyətli Cəmiyyəti (Azerbaïdjan) assure-t-elle sa viabilité financière, a demandé la Türkiye qui a noté que l’ONG n’est financée que par ses membres.

Les États-Unis ont demandé à African Belt and Road Development Initiative (Nigéria) une liste de ses projets en cours.  Ils ont également souhaité connaître les sources de financement des projets de l’ONG Aircraft Owners and Pilots Association of China (Chine). La Chine a quant à elle demandé à l'Association Impact pour le Développement (Maroc) de fournir davantage d’informations sur les subventions qu’elle reçoit et comment elle assure son indépendance financière. 

Le Cameroun a demandé à l’Association des jeunes entrepreneurs du Cameroun (Cameroun) de fournir un état détaillé de ses contributions par membre statutaire, relevant que l’ONG indique disposer d’un milliard de francs CFA pour 2023, qui ne proviendrait que de 40 membres. Quels sont les garde-fous mis en place pour vérifier d’où viennent les financements des membres?  Et y a-t-il un montant de contributions statutaires pour ses adhérents?

La délégation camerounaise a également souhaité obtenir une liste des montants versés à Ban Animal Trading South Africa (Afrique du Sud).

La Türkiye a souhaité connaître les critères d’adhésion au Center for Peace Advocacy and Sustainable Development (Nigéria), relevant que le Ministre de la jeunesse et des sports du Nigéria en est membre.  Pourriez-vous fournir par écrit le détail des sources de financement de tous vos projets, ont demandé les États-Unis à Chinese Doctors Association (Chine).  De son côté, le Pakistan a souhaité obtenir des détails sur le programme CROP de Dr. Reddy's Foundation (Inde) et son incidence pour améliorer les conditions de vie des personnes handicapées.  Notant que Environment Conservation Society (Inde) a reçu un montant important du Gouvernement indien, le Pakistan a souhaité comprendre comment l’organisation peut dès lors prendre des décisions indépendantes.

Passant à Environment and Food Foundation (Cameroun), le Cameroun a demandé les états financiers complets de l’organisation pour l’année 2024.  S’adressant à Environment and Social Development Organization (Bangladesh), l’Inde a souhaité savoir comment l’organisation gère ses projets, notant que dans sa déclaration, il est indiqué qu’elle n’a pas de dépenses administratives.

Les États-Unis ont demandé le plan d’action pour 2025-2026 de l’ONG Fundación Huésped (Argentine), notamment les activités en rapport avec les Nations Unies.  À Gender Links (Afrique du Sud), Israël a demandé des détails sur les organisations internationales qui la financent, tandis que le Pakistan attend des détails sur les projets que mène Internet Freedom Foundation (Inde).  Les États-Unis ont souhaité obtenir la liste des projets déjà menés par Jingshi International Consulting Services (Hainan) Co., Ltd. (Chine) et connaître leur source de financement.  À L’instance nationale des droits de l’Homme (Maroc), la Chine a demandé de préciser les activités en 2024 en lien avec l’ONU.

S’adressant à Reality of Aid Network Asia Pacific, Inc. (Philippines), la Chine a demandé comment son champ de déploiement peut être circonscrit à l’Asie pacifique alors qu’elle dit recevoir des financements de l’Union européenne.  Slum Dwellers International (Afrique du Sud) a été invitée par le Cameroun à fournir la liste des États qui l’ont financé en 2024.  Quant à Society of Entrepreneurs & Ecology (SEE)(Chine), les États-Unis lui ont demandé de préciser ses liens avec le parti communiste chinois.  The Union of Palestinian National Organizations (État de Palestine) a été invitée également par la délégation américaine à clarifier sa liste d’ONG membres.  Le Pakistan a réclamé des détails du programme « connaître ses droits » de l’ONG The YP Foundation (Inde). 

L’ONG Ukrainian Peace Council (Ukraine) a ensuite été priée par la Chine d’expliquer comment elle fonctionne sans aucune dépense administrative.  Urban Planning Society of China (Chine) devra également expliquer, à la demande des États-Unis, ses rapports avec le Gouvernement chinois.  La délégation américaine a aussi voulu savoir s’il y a eu des mutations à la tête de Vanke Foundation (Chine) comme semble le montrer des articles de presse.  La délégation chinoise a réagi à cette question en demandant au Comité si une délégation pouvait baser sa question sur des articles de presse alors que le dossier envoyé par les ONG fait foi.  Le secrétariat du Comité a confirmé que toutes les sources d’information sont exploitables par les États.

La Chine a pour sa part souhaité obtenir des explications sur le fonctionnement de l’ONG Accountable Impact Corp (États-Unis) qui n’a pas mentionné de dépenses administratives.  À Agora Partnerships (États-Unis), la délégation chinoise a demandé de justifier ses frais de fonctionnement très élevés et établis à 44% du budget total annuel.  À American Clean Power Association, la Chine a demandé des explications sur sa contribution aux travaux de l’ECOSOC, avant de prier American Geophysical Union (États-Unis), de détailler sa contribution aux deux dernières conférences des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

De même, la Chine a prié Arab Foundations Forum USA (États-Unis) d’apporter des précisions sur certaines de ses ONG partenaires, et à Artistic Freedom Initiative Inc. (États-Unis) de fournir la liste des bailleurs de fonds des deux derniers exercices budgétaires.  À Association Jeunesse pour Christ International (États-Unis), la Chine s’est enquise de l’usage qui a été réservé au prêt de 420 000 dollars du Gouvernement américain en 2020.

À suivre...

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