En cours au Siège de l'ONU

La Commission du développement social ouvre ses travaux axés sur le rôle du plein emploi et du travail décent dans un contexte postpandémique

Soixante et unième session,
2e et 3e séances plénières – matin & après-midi
SOC/4906

La Commission du développement social ouvre ses travaux axés sur le rôle du plein emploi et du travail décent dans un contexte postpandémique

La Commission du développement social a entamé aujourd’hui sa soixante et unième session qui, jusqu’au 15 février, examinera le rôle du plein emploi productif et du travail décent pour surmonter les inégalités pour accélérer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

La création d’emplois productifs et d’un travail décent pour tous est une solution pour réduire les inégalités de manière durable, a insisté à cette occasion la Présidente de la Commission.  Mme Alya Ahmed Saif Al-Thani a également insisté sur l’importance d’élaborer des politiques salariales et de protection sociale capables d’appuyer le plein emploi productif et le travail décent et avoir un impact plus important dans la lutte contre les inégalités et les défis à l’inclusion sociale. 

Il faut investir dans les capacités humaines pour répondre aux demandes émergentes et futures du marché du travail, tout en inculquant les valeurs d’inclusion, de durabilité et de partenariat inscrites dans le Programme 2030, a renchéri la Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme Lachezara Stoeva, selon qui les gouvernements ont « la responsabilité de faire passer les gens en premier » dans le cadre de la transition juste et inclusive vers une économie verte.

Exhortant la Commission à « passer de la théorie à la pratique », le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales l’a d’ailleurs encouragé à déterminer comment améliorer les possibilités d’emploi dans l’économie verte sur fond de changements démographiques et de transition vers le numérique.  M. Li Junhua s’est également inquiété de l’ampleur des pertes d’emplois qui ont touché les femmes depuis 2020 et a appelé à garantir des moyens de subsistance aux milliards de personnes qui travaillent dans le secteur informel.

Nous ne devons pas perdre de vue que le droit au travail est un droit humain, a insisté la Ministre des services sociaux de la Suède.  Intervenant au nom de l’Union européenne, Mme Camilla Waltersson Grönvall a notamment appelé à améliorer les perspectives des jeunes sur le marché du travail, notant que ces derniers y sont exposés à des obstacles structurels et sont souvent employés dans des formes d’emploi atypiques, sans avoir nécessairement accès à une protection sociale adéquate, à la formation et au développement des compétences, ainsi qu’aux droits humains au travail.  La situation des jeunes a également inquiété le Groupe des d’États d’Afrique qui, par la voix de l’Égypte, a relevé que 75% d’entre eux seraient employés dans le secteur informel.

« Des emplois décents et de qualité sont nécessaires parce que c’est la condition pour une reprise durable après la COVID-19 », a aussi martelé le Directeur exécutif de Building Blocks for Peace Foundation, M. Rafiu Lawal, qui a appelé à impliquer les jeunes dans les efforts de reprise afin de ne pas accentuer les fossés entre eux et le reste de la société.  Le Chili au nom du Groupe des amis des personnes âgées a, de son côté, appelé à la collecte de données sur les femmes âgées qui sont obligées de travailler faute de couverture sociale et de pension de retraite décente. 

Pour éradiquer la pauvreté, faire avancer le progrès social et parvenir à un développement social pour tous, il convient d’investir à long terme dans les politiques qui favorisent la croissance économique et d’adopter une approche collaborative, a exhorté la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qui, par la voix d’Antigua-et-Barbuda, s’est dite d’avis que la pandémie offre une fenêtre d’opportunités pour construire un marché du travail plus inclusif, équitable et adaptable.

Les participants à cette soixante et unième session ont poursuivi leurs travaux dans l’après-midi dans le cadre d’une table ronde de haut niveau sur le thème prioritaire. 

La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain mardi 7 février à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Déclarations liminaires

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar), Présidente de la Commission du développement social, a souligné l’importance du thème prioritaire « plein emploi productif et travail décent pour toutes et tous: surmonter les inégalités pour accélérer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » dans un monde confronté à des crises multiples qui causent d’immenses souffrances.  Les fortes inégalités sont devenues l’un des problèmes majeurs de notre époque, a-t-elle souligné, pointant notamment l’augmentation des inégalités des revenus dans de nombreux pays.  Elle a également dénoncé l’inégalité des opportunités sociales en termes d’accès à un emploi décent, à une éducation et à des soins de santé de qualité ou à des moyens de production tels que la terre et le crédit.  La création d’emplois productifs et d’un travail décent pour tous est une solution pour réduire les inégalités de manière durable, a-t-elle insisté. 

Selon la Présidente, les délibérations de la Commission devraient également suggérer des politiques salariales et de protection sociale capables de créer le plein emploi productif et un travail décent et avoir un impact plus important dans la lutte contre les inégalités et les défis à l’inclusion sociale.  Il est important d’avoir des réponses intégrées en matière de politique de l’emploi.  De même, la protection sociale est essentielle pour une prospérité partagée, l’équité sociale et la justice, et pour lutter contre l’exclusion systémique des groupes les plus défavorisés et les plus vulnérables.  La protection sociale est un investissement et non une simple dépense, a-t-elle déclaré, avant de rappeler le programme de la session réparti en six tables rondes pour répondre à ces questions.  La Commission discutera également des questions relatives au développement social de l’Afrique et à la situation des groupes sociaux. 

Mme LACHEZARA STOEVA, Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a tout d’abord fait état d’un net ralentissement de la croissance économique mondiale, du fait des multiples crises interconnectées.  Sous l’effet des changements numériques, démographiques ou encore climatiques, on assiste en outre à des transformations sectorielles de la croissance, avec des retombées sur le marché du travail, a-t-elle observé, estimant que ces tendances, exacerbées par la pandémie, nécessitent des efforts complémentaires en matière d’éducation, de formation et d’apprentissage tout au long de la vie.  Investir dans les capacités humaines pour répondre aux demandes émergentes et futures du marché du travail, tout en inculquant les valeurs d’inclusion, de durabilité et de partenariat inscrites dans le Programme 2030, est, selon elle, un moyen fondamental de progresser dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

Évoquant ensuite les discussions à venir sur la transition juste et inclusive vers une économie verte, l’intervenante a estimé qu’elles seront essentielles non seulement pour éclairer les travaux du Conseil et du forum politique de haut niveau, mais aussi pour préparer le Sommet sur les objectifs de développement durable prévu en septembre prochain.  Dans le cadre de cette transition, a-t-elle souligné, les gouvernements ont « la responsabilité de faire passer les gens en premier », notamment en soutenant les régions et les industries, en facilitant la réinstallation des travailleurs déplacés et en créant des opportunités pour que les jeunes accumulent des compétences pertinentes pour le marché du travail.  Donner la priorité aux personnes implique aussi que chacun ait accès à une protection complète, adéquate et durable, ce qui nécessite des systèmes nationaux de protection sociale universels, complets, tenant compte des risques, sensibles au genre et durables, a ajouté la Présidente, en se félicitant que la Commission du développement social collabore avec d’autres commissions techniques et des partenaires du système des Nations Unies pour « naviguer dans les complexités de notre époque et faciliter les approches intégrées ». 

M. LI JUNHUA, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a dit que l’emploi productif et le travail décent permettent de lutter contre la pauvreté et de juguler les inégalités.  Il a salué l’approche ciblée qu’adoptera la Commission sur l’ODD 8 pour venir en aide aux pays en développement qui connaissent encore des taux de chômage très élevés, notamment en raison de la pandémie.  Même si certains progrès ont été constatés, des pertes d’emplois considérables ont touché principalement les femmes depuis 2020.  Il faut inverser ces tendances pour éviter que cette situation ne s’exacerbe, a exhorté le haut fonctionnaire.  Selon lui, il faut également garantir des moyens de subsistance à ceux qui sont dans le secteur informel où travaillent des milliards de personnes dans le monde, en particulier les femmes.  L’économie informelle occupe également un très grand nombre de personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les personnes âgées, les peuples autochtones et les jeunes qui paient un très lourd tribut notamment en raison de leur manque de formation. 

Notant qu’il ne reste plus que sept ans pour concrétiser les ODD d’ici à 2030, le haut fonctionnaire a appelé la Commission à fixer des priorités pour trouver de vraies solutions afin d’investir dans les capacités de chacun, soulignant que tout le monde doit pouvoir se prévaloir des possibilités que l’emploi décent peut lui offrir.  Il faut en outre façonner un marché du travail plus inclusif et plus adaptable capable de résoudre les problèmes des inégalités mais aussi proposer des mesures de protection sociale pour l’ensemble des employés et soutenir les plus vulnérables.  Les discussions devront également se porter sur les grandes entreprises, les petites et moyennes entreprises mais aussi sur l’économie solidaire et la façon dont cette notion s’inscrit dans le développement durable.  De même, le Secrétaire général adjoint a encouragé la Commission à déterminer dans quelle mesure on peut améliorer les possibilités d’emploi dans des secteurs nouveaux tels que l’économie verte sur fond de changements démographiques et de transition vers le numérique.  La Commission devra passer de la théorie à la pratique, a-t-il insisté. 

Mme JEAN QUINN, Présidente du Comité des ONG pour le développement social, a rappelé que cet organe fondé voilà 25 ans, a pour ambition de mettre l’individu au centre du développement.  Dans cet esprit, a-t-elle indiqué, le Comité a participé cette année au soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « l’une des réussites les plus remarquables et une source d’inspiration pour l’humanité », qui appelle notamment à reconnaître les droits fondamentaux et à rendre l’emploi accessible pour tous.  L’article 23 de la Déclaration stipule ainsi que chaque personne a droit au travail, à des conditions de travail justes et équitables et à une protection face au chômage, a souligné l’intervenante, précisant que le Comité travaille sur ces questions avec des organisations de la société civile qui connaissent les obstacles structurels auxquels se heurtent les personnes les plus vulnérables en matière d’emploi.  Selon elle, la pandémie a exacerbé les inégalités sur le marché du travail, frappant tout particulièrement les homme et femmes déjà touchés par les discriminations et le chômage, ainsi que les personnes travaillant dans le secteur informel, les autochtones et les handicapés.  Constatant que les politiques économiques, sociales et environnementales restent fragmentaires, elle a appelé à un renouveau social pour parvenir à une qualité de vie supérieure pour tous.  Pour ce faire, il faut une reprise post-COVID-19 axée sur l’individu, a-t-elle plaidé, ajoutant que cet appel figure dans la déclaration de la société civile signée par un millier d’organisations.  Elle a souhaité que cette déclaration fasse partie du document final de la Commission du développement social. 

S’exprimant au nom des jeunes dans un message vidéo, M. RAFIU LAWAL, fondateur et Directeur exécutif de Building Blocks for Peace Foundation, une ONG nigériane, a relevé que la pandémie a changé nos modes de vie.  Au Nigéria par exemple, de nombreux jeunes ont perdu leur emploi et ont été exclus des services médicaux, alors que le monde estimait alors que les jeunes étaient immunisés contre la pandémie.  Il a appelé à impliquer les jeunes dans les efforts de reprise, afin de ne pas accentuer les fossés entre ceux-ci et le reste de la société.  Il a évoqué le Programme d’action pour l’emploi des jeunes initié par le Gouvernement nigérian, invitant les États à créer des politiques adaptées aux demandes du marché de l’emploi.  Des emplois décents et de qualité sont nécessaires, a-t-il insisté en arguant que c’est la condition pour une reprise durable après la COVID-19. 

Mme FRANCES ZAINOEDDIN, représentante de la International Federation on Ageing (IFA), et membre du Comité des ONG sur le vieillissement, a indiqué que des millions de personnes ne peuvent pas bénéficier des services sociaux et médicaux.  Elle a relevé que des personnes âgées à travers le monde n’ont toujours pas accès aux services dont ils ont besoin, malgré le Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement.  Notant que « les jeunes d’aujourd’hui sont les vieux de demain », elle a prévenu qu’ils seraient donc confrontés à plus de problèmes que les seniors d’aujourd’hui si rien n’est fait dès à présent.  La déléguée a souligné qu’un instrument juridique international pour renforcer les droits des personnes âgées serait utile à la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid.  Cet instrument juridique, a-t-elle expliqué, permettrait de codifier les droits fondamentaux des personnes âgées et permettrait d’améliorer la redevabilité et la transparence. 

Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division du développement social inclusif du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté les six rapports du Secrétaire général dont est saisi la Commission:

  • Plein emploi productif et travail décent pour toutes et tous: surmonter les inégalités pour accélérer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 E/CN.5/2023/3
  • Aspects sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique E/CN.5/2023/2
  • Politiques et programmes mobilisant les jeunes E/CN.5/2023/5
  • Quatrième cycle d’examen et d’évaluation du Plan d’action international de Madrid de 2002 sur le vieillissement E/CN.5/2023/6
  • Préparation et célébration du trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille A/78/61–E/2023/7
  • Remédier aux conséquences sociales des crises multiformes afin d’accélérer le relèvement après la pandémie et ses effets persistants par la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 E/CN.5/2023/4

Débat de haut niveau sur le thème prioritaire: Plein emploi productif et travail décent pour toutes et tous: surmonter les inégalités pour accélérer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030

Au nom de l’Union européenne (UE), Mme CAMILLA WALTERSSON GRÖNVALL, Ministre des services sociaux de la Suède, a estimé que les violations des droits fondamentaux au travail, les mauvaises conditions de travail, en particulier dans l’économie informelle, l’insuffisance de la sécurité et de la santé au travail, le manque de salaires équitables, les horaires de travail irréguliers ou excessifs, la discrimination à l’égard des personnes vulnérables, ainsi que la discrimination fondée sur le sexe et la violence contre les femmes et les filles doivent être combattus par une approche globale.  Nous ne devons pas perdre de vue que le droit au travail est un droit humain, inscrit dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, a-t-elle insisté, appelant à favoriser la création d’emplois de qualité et pérennes, notamment en promouvant l’économie sociale et verte, en améliorant les perspectives des jeunes sur le marché du travail et en renforçant la participation au marché du travail des femmes, des groupes sous-représentés et des personnes confrontées à des formes multiples et croisées de discrimination. 

Pour la Ministre, le dialogue social joue un rôle crucial dans la gestion et l’atténuation des effets de la crise de COVID-19 et ne peut être efficace que si la liberté d’association et la négociation collective sont protégées.  De même, a-t-elle ajouté, la réalisation des objectifs fixés par le Programme 2030 nécessite des efforts accrus pour promouvoir le travail décent, en particulier dans le contexte des transitions verte et numérique.  Pour sa part, l’UE promeut le travail décent dans différents domaines, notamment l’égalité et la non-discrimination, le commerce, la coopération au développement, les politiques du travail et des droits humains, les politiques sectorielles, les politiques de voisinage et les mesures liées à la responsabilité des entreprises, a-t-elle indiqué, avant d’appeler à la ratification universelle et à la mise en œuvre effective de toutes les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du Travail (OIT). 

Évoquant ensuite la situation des jeunes en matière d’emploi, la Ministre a noté que ces derniers sont exposés à des obstacles structurels sur le marché du travail et sont souvent employés dans des formes d’emploi atypiques, sans avoir nécessairement accès à une protection sociale adéquate, à la formation et au développement des compétences, ainsi qu’aux droits humains au travail.  Pour répondre à ces carences, l’UE promeut l’éducation et la formation, et prépare les jeunes aux transitions numérique et verte, par exemple par le biais de la nouvelle garantie européenne pour les enfants et de la garantie renforcée pour la jeunesse, a-t-elle expliqué.  Rappelant que 2022 a été l’Année européenne de la jeunesse, elle a fait état d’un nouveau plan d’action de l’UE sur la jeunesse qui vise à donner aux jeunes les moyens de participer à la prise de décisions.  Elle a également indiqué que l’Année européenne des compétences 2023 souligne le rôle essentiel de l’éducation et du développement des compétences, tandis que le Pacte pour les compétences, lancé en novembre 2020, rassemble des entreprises, des travailleurs, des acteurs locaux, les partenaires sociaux, les prestataires de formation et les services de l’emploi afin d’identifier les compétences qui seront nécessaires dans les différents secteurs.  L’UE, a-t-elle poursuivi, est également attachée à la pleine jouissance par les femmes et les filles de tous les droits humains, de l’égalité des sexes, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et de l’autonomisation des femmes et des filles.  De même, a encore précisé la Ministre, l’UE s’engage à respecter, protéger et réaliser les droits des personnes handicapées dans toutes les politiques, comme le montre l’adoption de la stratégie relative aux droits des personnes handicapées 2021-2030, qui contient des mesures destinées à assurer le plein emploi productif et un travail décent pour les personnes handicapées. 

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. YURI ARIEL GALA LÓPEZ (Cuba) a souligné l’importance du thème « plein emploi productif et travail décent pour toutes et tous » si l’on veut réaliser le Programme 2030 et la Déclaration de Copenhague sur le développement social.  Il faut surmonter les inégalités pour accélérer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme 2030, a insisté le délégué pour qui cette période sans précédent nécessité une riposte sans précédent.  Il a préconisé le partage des responsabilités, la coopération, triangulaire et Sud-Sud qui doivent compléter les efforts des pays en développement dans la promotion de l’emploi productif.  Il a attiré l’attention sur les cas des pays dans des situations particulières en demandant aux pays développés les promesses de l’aide publique pour le développement (APD).  Il a aussi demandé un espace fiscal décent pour les pays en développement pour qu’ils puissent aider leurs populations.  Il a exhorté les institutions financières internationales à augmenter leurs contributions et a exigé un système financier international plus juste et plus équitable.  Le représentant a également dénoncé les sanctions unilatérales qui ne sont pas acceptables car elles sapent le développement des pays et affectent directement l’accès des populations aux produits de base.  En conclusion, il a souligné l’importance de l’éducation équitable, de la formation professionnelle, l’accès à Internet, l’investissement dans la petite enfance et l’accès aux vaccins. 

M. OSAMA MAHMOUD ABDEL KHALEK MAHMOUD (Égypte), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a constaté que les personnes en situation de vulnérabilité, y compris les personnes vivant avec le VIH et le sida, les personnes handicapées, les réfugiés et personnes déplacées, ainsi que les femmes, jeunes et enfants continuent d’être les plus touchés par les impacts de la COVID-19, ce qui exacerbe les inégalités au sein et entre les communautés et les pays.  Il a fait part de sa préoccupation de constater que plus de 2 milliards de travailleurs dans le monde exercent dans l’économie informelle.  Les jeunes et les personnes âgées sont les plus touchés, car on estime que 75% parmi eux sont employés de manière informelle dans le monde.  Et les femmes sont elles aussi surreprésentées dans les professions informelles parmi les moins rémunératrices et les moins protégées.  Pour résoudre cette situation, il a plaidé pour la création du plein emploi productif et un travail décent pour réduire les inégalités de manière durable. 

Au-delà d’être une simple source de revenus, l’emploi favorise un sentiment de dignité et crée des liens sociaux qui favorisent l’inclusion sociale et une participation politique accrue, en particulier pour les femmes, a-t-il argué.  De même, les systèmes de protection sociale, y compris au niveau national, sont un instrument efficace non seulement pour éradiquer la pauvreté, mais aussi pour réduire les inégalités, remédier aux vulnérabilités et renforcer la résilience au sein des communautés.  Il a appelé les partenaires au développement à assurer la fourniture d’un soutien nécessaire et indispensable aux pays en développement.  Le Groupe des États d’Afrique entend pour sa part mettre en œuvre le Programme 2030, l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et la Déclaration de Copenhague sur le développement social. 

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a rappelé que les pays en développement, et en particulier les petits États insulaires en développement (PEID), ont été durement touchés par la pandémie, laquelle a placé des économies déjà vulnérables dans une situation plus précaire.  Les retombées sur la santé, l’éducation, l’emploi et les moyens de subsistance, encore aggravés par les effets des changements climatiques, ont été écrasantes, a-t-il ajouté, assurant toutefois que les États membres de la CARICOM restent résolus à accélérer leurs efforts pour réaliser le Programme 2030.  À cet égard, il s’est dit d’avis que la pandémie offre également une fenêtre d’opportunités pour construire un marché du travail plus inclusif, équitable et adaptable, avec pour objectif le plein emploi productif et un travail décent pour tous.  La CARICOM, a poursuivi le représentant, s’efforce d’améliorer la qualité de vie de son peuple en s’appuyant sur sa stratégie de développement des ressources humaines 2030, qui reconnaît la nécessité d’une réforme de l’éducation et sa contribution à la croissance et au développement.  Pour éradiquer la pauvreté, faire avancer le progrès social et parvenir à un développement social pour tous, il convient aussi d’investir à long terme dans les politiques qui favorisent la croissance économique et d’adopter une approche collaborative, a-t-il affirmé, plaidant pour une coopération intégrée et transversale des pays du Nord et des partenariats entre toutes les parties prenantes, y compris la coopération Sud-Sud et triangulaire.  Enfin, il a réitéré l’engagement de la CARICOM à atteindre les objectifs de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague adoptés en 1995. 

Au nom du Groupe des amis des personnes âgées, Mme PAULA NARVÁEZ OJEDA (Chili) a demandé des mesures pour permettre aux personnes âgées de participer aux marchés du travail et à l’emploi, insistant sur l’importance de la formation à la technologie numérique pour cette catégorie de la population.  Elle a indiqué que les personnes âgées représentent un groupe hétérogène dont trois-quarts des membres travaillent dans le secteur informel.  Des systèmes de sécurité sociale et de prise en charge sont donc nécessaires pour qu’elles disposent d’un revenu minimum durant leur retraite.  Les personnes âgées sont aussi confrontées au risque de maladies graves ce qui les expose à des risques supplémentaires, et peuvent par ailleurs se trouver facilement dans une situation de vulnérabilité en raison de la discrimination et la violence qui empêchent leur participation active dans la vie publique.  La représentante a ainsi attiré l’attention sur les femmes âgées qui sont nombreuses à être obligées de travailler dans le monde.  Il faut promouvoir leur bien-être et réfléchir à des systèmes de protection sociale pour elles.  À cet effet, la déléguée a souligné l’importance des données sur les femmes qui travaillent mais qui ne sont plus en âge de procréer.  S’agissant du Programme d’action de Madrid de 2002 sur le vieillissement, elle a demandé l’établissement de normes contraignantes pour réaliser les droits des personnes âgées. 

Au nom du Groupe restreint LGBTI, Mme LEONOR ZALABATA TORRES (Colombie) a souligné que ce groupe de personnes est confronté aux plus grands risques de chômage et d’exclusion.  En conséquence, les personnes LGBTI sont plus exposées à la pauvreté, à la faim et aux multiples et interdépendantes formes de violence et de discrimination.  Elle a rappelé que selon l’ancienne Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, seulement un tiers des États du monde ont des lois qui protègent contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.  Il est préoccupant que ces défis ne soient pas explicitement pris en compte dans les rapports du Secrétaire général de cette session lorsqu’il évoque les groupes en situation de vulnérabilité, a-t-elle estimé.  Elle a exigé la reconnaissance expresse des LGBTI, et des défis auxquels ils sont confrontés, dans les documents officiels de l’ONU.  Toutes les personnes LGBTI, quelle que soit leur origine, devraient avoir le droit d’être incluses dans le lieu de travail sur un pied d’égalité avec les autres, et les employeurs doivent disposer des outils nécessaires pour garantir un environnement de travail inclusif et égalitaire pour tous, a-t-elle plaidé. 

M. LUIS MIGUEL DE CAMPS GARCIA, Ministre du travail de la République dominicaine, a constaté que la pandémie a creusé les inégalités économiques en privant d’emploi des millions de travailleurs et en réduisant les conditions d’emploi décent pour ceux qui ont eu la chance de conserver leur travail.  Face à cette réalité, le Gouvernement dominicain s’est efforcé de promouvoir la reprise des emplois perdus, tout en œuvrant à la création de 600 000 emplois supplémentaires, a-t-il indiqué, précisant qu’à ce jour, plus de 400 000 emplois ont été récupérés et plus de 120 000 nouveaux emplois créés.  Cela a permis d’améliorer les salaires minima, avec des augmentations historiques dans les secteurs vulnérables, s’est félicité le Ministre.  Reconnaissant que ces mesures restent insuffisantes pour vaincre les inégalités, il y a néanmoins vu un moyen d’offrir des salaires égaux au coût de la vie et d’inverser l’effet de l’inflation mondiale sur le revenu des travailleurs.  Le pays a également mis en œuvre en décembre dernier les dispositions de la Convention 189 de l’OIT sur le travail domestique, espérant ainsi venir en aide aux plus de 200 000 travailleurs domestiques dominicains, qui sont des femmes à 90%, en les faisant bénéficier de droits tels qu’une couverture santé, une couverture des risques professionnels, le droit à une retraite décente, un congé maladie et des pauses d’allaitement rémunérées, ainsi qu’un salaire minimum.  Un programme a par ailleurs été lancé à l’échelle nationale pour connecter les entreprises et ceux qui cherchent à améliorer leur qualité de vie grâce à l’emploi formel, tandis que le système de sécurité sociale a été renforcé quantitativement et qualitativement, a ajouté le Ministre.  Il a enfin fait état de mesures visant à garantir la pleine inclusion des personnes handicapées dans le marché du travail, notamment par la suppression des obstacles qui pourraient empêcher leur participation à des conditions égales. 

Mme NIVINE EL KABBAG, Ministre du développement social d’Égypte, a souligné l’importance des petites entreprises et de leur accès au crédit pour créer des emplois productifs et du travail décent.  Il a expliqué que son gouvernement a investi dans la formation et l’autonomisation des groupes vulnérables en élaborant notamment une politique visant à atténuer la pauvreté multidimensionnelle.  Cette politique a bénéficié à plus de 2 millions de personnes, et le Gouvernement apporte aussi un appui financier à plus de 1,5 million de jeunes pour les aider à la réinsertion professionnelle.  De même, il a lancé le programme « vie décente » doté de 850 milliards de livres égyptiennes pour les personnes vivant dans le milieu rural en vue d’améliorer les services de base, la collecte d’eau, l’assainissement, l’accès au gaz, les services bancaires et la télécommunication.  Le Gouvernement a également mis en œuvre un « projet de sécurité alimentaire et vert » pour soutenir les petits agriculteurs pour qu’ils utilisent de manière efficace les ressources naturelles et les chaînes de valeur.  Le Gouvernement encourage en outre la participation des femmes sur le marché du travail, notamment en améliorant les centres de soins pour les enfants et les services à la petite enfance.  La Ministre a ensuite préconisé d’adopter des politiques à long terme pour juguler la pauvreté et créer un système de sécurité sociale bien financé et inclusif. 

M. RAFAEL RODRÍGUEZ (Guatemala) a indiqué que son gouvernement a lancé un dialogue national sur le travail décent et le plein emploi et créé une Commission nationale pour l’emploi décent qui cible entre autres le secteur informel.  Le Gouvernement investit dans le capital humain en offrant 24 000 bourses pour apprendre l’anglais ainsi qu’un programme de cantines scolaires.  En 2022, la création d’un programme d’économie verte a profité à 127 000 bénéficiaires, et dans les 22 départements du pays, 33 guichets pour l’emploi ont vu le jour.  Le représentant a également parlé de la mise sur pied d’un système de formation professionnelle pour appuyer la création d’emploi.  Entre 2022 et 2023, celui-ci va octroyer 2 500 bourses de formation pour des emplois productifs.  Une campagne de lutte contre la corruption et de protection des migrants va également être lancée afin de promouvoir une migration régulière, a-t-il ajouté, précisant que le Code de la migration a permis à 500 000 Guatémaltèques de travailler à l’étranger.  Un salaire minimum est garanti pour les personnes handicapées, et le programme d’inclusion sociale a permis à 32 000 personnes handicapées d’intégrer le marché du travail.  Le Gouvernement a également adopté une loi permettant l’augmentation automatique de la pension de retraite de 240 000 personnes âgées de plus de 75 ans.  Le représentant a ensuite demandé l’application de la Convention de l’OIT pour combattre l’emploi d’enfants de moins de 15 ans, et renforcer le dialogue social pour mieux protéger les travailleurs. 

M. JULIO JAVIER DEMARTINITI MONTES, Ministre du développement et de l’inclusion sociale du Pérou, a indiqué que les efforts nationaux ont permis au Pérou de sortir 9 millions de personnes de la pauvreté, mais la pandémie est venue ensuite annuler ces avancées.  Il a fait savoir que 22% de la population active du Pérou exerce dans l’informel, notamment les jeunes et les femmes qui sont dans une situation de précarité extrême.  Les politiques d’inclusion sociale mises sur pied entendent réduire, d’ici à 2030, l’exclusion qui est génératrice de pauvreté.  De ce fait, les politiques mises en place par le Gouvernement péruvien participent à la répartition équitable des richesses dans le pays, a—t-il affirmé. 

Mme OKSANA ZHOLNOVYCH, Ministre de la politique sociale de l’Ukraine, a expliqué que du fait de la guerre, de nombreuses personnes ont perdu un ou plusieurs membres de leur corps.  Le Gouvernement fournit une assistance aux familles vulnérables et soutient les employeurs pour favoriser le recrutement des déplacés.  Les autorités sont conscientes qu’il faudrait créer une industrie locale de fabrication des prothèses, afin que les personnes estropiées reçoivent des prothèses et puissent se réinsérer dans le monde de l’emploi.  Dans le même temps, le Gouvernement apporte une assistance sociale aux populations affectées par l’invasion de la Russie.  La Ministre a appelé au soutien des pays du monde entier, notamment par le biais d’une plateforme numérique gouvernementale qui permet de sélectionner les services que les bailleurs de fonds veulent soutenir.  Elle s’est félicitée de voir que 34 pays ont déjà choisi cet outil très apprécié à l’international.  La Ministre a dit que la victoire de l’Ukraine contre la Russie est in facteur important pour la mise en œuvre du Programme 2030 dans le monde. 

M. JOSE CARLOS CARDONA ERAZO, Ministre du développement social du Honduras, a rappelé qu’à la suite du coup d’État de 2019, son pays a connu deux années difficiles durant lesquelles la démocratie a été mise à mal, ce qui a entraîné une hausse de la pauvreté de 17%.  Depuis, a-t-il ajouté, la détérioration des conditions de vie exacerbée par la pandémie et la proportion croissante des populations en état de vulnérabilité ont fait que très peu de revenus ont été générés au niveau national.  De fait, les ressources utilisées pour contrer la crise sanitaire et ses effets socioéconomiques ont retiré des moyens pour répondre à la situation des plus vulnérables, a expliqué le Ministre, pour qui l’élection fin 2021 de Mme Xiomara Castro, première Présidente de l’histoire du pays, a représenté un espoir sur le plan social.  Mme Castro, a-t-il souligné, s’est attelée à la réalisation des ODD dans le cadre d’un plan d’action et a établi une feuille de route sur la pauvreté extrême.  Dans ce cadre, le nouveau Gouvernement a créé des programmes d’action solidaires destinés à garantir des moyens de subsistance aux personnes vulnérables, tout en luttant contre la malnutrition afin de rendre les populations plus autonomes et résilientes.  Le programme national de cantine scolaire a ainsi pu reprendre, aidant 1,2 million d’enfants à s’alimenter correctement, s’est-il félicité.  Enfin, après avoir détaillé les mesures prises pour rembourser la dette extérieure du pays sans obérer son budget, les subventions accordées aux familles pauvres, les aides fournies au secteur agricole et les actions de protection des réserves naturelles du pays, le Ministre a appelé au renforcement de la solidarité internationale, notamment pour pallier les pénuries de produits alimentaires de base.  Face à nos réalités, il faut nous aider à réaliser les ODD et à survivre, a-t-il conclu. 

Mme MARIAM BINT ALI BIN NASSER AL MISNAD, Ministre du développement social et de la famille du Qatar, a rappelé que 28 années se sont écoulées depuis le sommet de Copenhague, au cours duquel les États Membres s’étaient entendus pour soutenir les pays et leur développement social.  Invitant la communauté internationale à passer en revue les raisons de la récession actuelle et à réfléchir aux moyens d’atteindre les objectifs fixés en 1995, elle a constaté que des défis supplémentaires se font jour aujourd’hui.  Face à ces crises interconnectées, il convient de faire émerger des solutions qui garantiront un avenir radieux pour nos enfants, a-t-elle plaidé, ajoutant que son pays entend partager son expérience en la matière avec le reste du monde, notamment les pays en développement qui souffrent du sous-développement et de la guerre.  Le Qatar est en effet parvenu à limiter la pauvreté, tout en renforçant l’inclusion sociale et en aidant les groupes vulnérables, s’est enorgueillie la Ministre.  Malgré la crise liée à la pandémie, notamment ses répercussions sur les marchés, nous avons soutenu les droits des travailleurs et débloqué des dizaines de millions de dollars pour soutenir le secteur privé, a-t-elle indiqué, avant de relever que le Qatar est un des pays ayant enregistré le moins de pertes d’emploi au monde.  Elle a également dit la fierté qu’a son pays d’accueillir en mars prochain la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA).  Enfin, elle a jugé que la coopération internationale est indispensable pour assurer une reprise pour tous. 

Table ronde de haut niveau sur le thème prioritaire

Pour atteindre les objectifs de développement durable énoncés dans le Programme 2030, il est indispensable de surmonter les inégalités, rappelle le Secrétaire général de l’ONU dans un rapport portant sur le thème prioritaire de la session de la Commission du développement social.  Ce fut également le thème d’une table ronde, cet après-midi, au cours de laquelle les intervenants ont établi des constats et suggéré des solutions sous la modération de Mme CARMELA TORRES, Sous-Secrétaire à l’emploi et au développement des ressources humaines au Ministère du travail des Philippines

Dans son discours liminaire, Mme MANUELA TOMEI, Directrice du Département des conditions de travail et de l’égalité à l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que 214 millions de travailleurs à travers le monde vivent dans la pauvreté extrême, tandis que 290 millions de jeunes sont dans une situation de chômage et hors de tout cadre formel de formation.  De même, 2 milliards d’humains appartiennent au secteur informel qui a été le plus affecté par la COVID-19.  Elle a appelé à agir contre les inégalités, arguant que le problème est plus prononcé dans les pays en développement qui font face à des dettes immenses et ne bénéficient pas des transferts de technologies.  Elle a donc appelé au dialogue social et à la solidarité internationale, tout en faisant fond sur les normes internationales du travail pour réduire les inégalités. 

Selon Mme Tomei, des politiques de travail inclusives devraient permettre l’insertion des plus vulnérables au monde du travail.  L’égalité des salaires et la prévention du harcèlement au travail sont parmi les mesures à prendre à cet effet.  Avec des socles de protection sociale, cela permettrait à tous les travailleurs de bénéficier d’une couverture sanitaire, a-t-elle argué.  Elle a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU envisage la création de pas moins de 400 millions d’emplois décents grâce à l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste.  Elle a indiqué que l’OIT entend pour sa part lancer une coalition mondiale en faveur de la justice sociale. 

C’est pour mettre en branle cette justice sociale que le Ministre du travail et du bien-être social du Guatemala, M. RAFAEL RODRIGUEZ, a évoqué la création d’un fonds destiné à appuyer financièrement 3 millions de personnes pendant trois mois au cours de la pandémie de COVID-19.  Dans le même temps, un autre fonds dédié à la protection de l’emploi a permis au Gouvernement de prendre en charge les salaires de 190 000 employés dont les contrats auraient été suspendus du fait du marasme économique relatif à la pandémie.  De son côté, la Malaisie a mis en place des mesures pour soutenir les femmes vulnérables et les personnes au foyer et les mères célibataires. 

« La COVID-19 a mis en relief les conséquences des inégalités entre et au sein des pays », a relevé M. DIRK ANDREAS ZETZSCHE, enseignant et Chef du Département de droit des finances à l’Université du Luxembourg.  De même, a-t-il ajouté, la pandémie a inversé des avancées déjà acquises et nous a obligés à nous tourner vers la numérisation.  Pour le professeur, l’inclusion financière est incontournable pour lutter contre les inégalités et permettrait d’appuyer l’émancipation sociale des travailleurs.  Il a cité le cas du Kenya et de l’Inde pour expliquer comment l’inclusion financière a permis de protéger les plus vulnérables et de suivre les flux financiers.  Ainsi, l’inclusion financière numérique, les services financiers utilisant les téléphones mobiles par exemple, permet également de fournir une identité numérique à des populations qui n’étaient pas formellement identifiées par les services d’état civil.

Avant la COVID-19, les inégalités étaient à la baisse à travers le monde, mais depuis, près de 95 millions de personnes ont sombré dans la pauvreté extrême en 2020 du fait de la pandémie, a affirmé Mme CÉLINE THÉVENOT, économiste principale à la Division des affaires fiscales au Département des finances publiques du Fonds monétaire international (FMI).  Face à cette situation, elle a préconisé une bonne éducation et des soins de santé universels comme préalables avant l’insertion professionnelle, afin de réduire les inégalités dans le monde du travail.  Et au travail, il faut garantir des salaires justes pour les deux sexes et assurer des congés de maternité et d’autres factibilités aux femmes.  Elle a relevé que les gouvernements qui investissent plus dans l’éducation connaissent une baisse des inégalités du fait de ces actions.  Cela permet donc de donner plus de chance aux enfants démunis avant qu’ils ne frappent aux portes du marché du travail. 

L’inclusion sociale dépend effectivement de la solidarité internationale pour de nombreux pays en développement sans moyens nécessaires pour investir dans le social, a estimé le Pérou.  Le délégué du Portugal a aussi relevé que les pays développés doivent participer à ces efforts internationaux.  C’est pourquoi le pays a mis en place des programmes de sécurité sociale ciblant les immigrés et leur famille arrivant au Portugal.   

Mme PAOLA SIMONETTI, Directrice du Département de l’égalité à la Confédération syndicale internationale, a demandé un nouveau contrat social qui verrait la création d’emplois afin de caser au moins 1 milliard de travailleurs du secteur informel.  L’économie des soins de longue durée peut créer plus de 200 millions d’emplois formels, a-t-elle suggéré.  Elle a, de ce fait, appelé les gouvernements à créer des cadres qui favorisent la création d’emplois dans ce secteur précis.  Elle a aussi appelé à l’égalité des salaires entre les sexes, alors que l’écart de salaires est de 20% dans le monde.  La protection sociale est cruciale, a-t-elle insisté, plaidant pour une solidarité internationale à travers un fonds mondial de protection social en faveur des pays en développement.  Elle a enfin souligné l’importance de la liberté syndicale et du dialogue social, et a invité les États à organiser en 2025 un sommet social mondial. 

Intervenant par visioconférence, Mme ROSE NGUGI, Directrice exécutive de l’Institut Kenyan de recherche et d’analyse des politiques publiques, a axé son intervention sur la question du handicap au Kenya.  Elle a constaté qu’il y a plus d’handicapés hommes que de femmes, alors que la plupart de ces gens sont localisés en zones rurales et appartiennent au secteur informel.  Elle a souhaité que l’environnement des entreprises soit mieux équipé en termes d’accessibilité afin de mieux accommoder le personnel handicapé.  Elle a également appelé leur intégration à tous les niveaux du secteur public afin qu’ils accompagnent les politiques d’intégration des handicapés au monde du travail.  Le secteur privé devrait aussi adopter des mesures idoines, a-t-elle argué, avant de conclure en appelant au renforcement des capacités des organisations dédiées aux personnes vivant avec un handicap. 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: en Ukraine, un bilan humanitaire accablant après presque un an de guerre

9254e séance – matin
CS/15192

Conseil de sécurité: en Ukraine, un bilan humanitaire accablant après presque un an de guerre

À l’approche du premier anniversaire du conflit déclenché par la Fédération de Russie en Ukraine, le Conseil de sécurité s’est réuni aujourd’hui pour entendre le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, qui a dressé un bilan accablant, susceptible de s’aggraver si les entraves à l’assistance prêtée par l’ONU et ses partenaires ne sont pas levées et ce, dans un contexte où la violence ne montre « aucun signe d’apaisement ».

M. Martin Griffiths, qui est également le Coordonnateur des secours d’urgence, a commencé par rappeler que 17,6 millions d’Ukrainiens –soit près de 40% de la population– ont besoin d’une aide humanitaire et que plus de 7 000 civils ont été tués, le bilan réel étant « certainement plus élevé ».  En outre, près de 8 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et 5,3 millions ont été déplacées à l’intérieur de l’Ukraine.  Par ailleurs, un nombre incalculable se sont terrées dans des sous-sols pendant des jours et des semaines pour se protéger des bombes, pendant que des maisons, des écoles, des hôpitaux et d’autres infrastructures civiles essentielles continuent d’être détruits par des missiles russes.

Alors que l’aide humanitaire est plus vitale que jamais, M. Griffiths a annoncé le lancement, d’ici à la fin de ce mois, du Plan de réponse humanitaire pour l’Ukraine en 2023, d’un montant de 3,9 milliards de dollars, en vue de prêter assistance à plus de 11 millions de nécessiteux.  Si plus de 650 organisations opèrent actuellement dans les 24 provinces de l’Ukraine, l’accès aux zones sous contrôle militaire temporaire de la Fédération de Russie est devenu de plus en plus imprévisible et semé d’entraves, a regretté le Secrétaire général adjoint: malgré des négociations répétées, aucun convoi interinstitutions n’a pu s’y frayer un chemin. 

« Permettez-moi de rappeler quelques règles de base de la guerre  », a poursuivi le Secrétaire général adjoint, qui a mis l’accent sur l’obligation pour toutes les parties de veiller constamment à épargner les civils dans la conduite de leurs opérations militaires et permettre et faciliter l’acheminement rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin, « où qu’elles se trouvent ».  Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, le renouvellement de l’Initiative céréalière de la mer Noire au-delà du mois de mars revêt un caractère essentiel, l’ONU faisant également pression pour faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais en provenance de la Fédération de Russie, lesquelles restent un élément clef d’un effort plus vaste pour lutter contre l’insécurité alimentaire mondiale. 

L’Ukraine a démenti aujourd’hui les allégations de la Fédération de Russie, selon qui les exportations d’engrais russes seraient bloquées par des navires militaires, assurant que c’était tout le contraire.  Si l’Initiative céréalière s’est avérée moins opérationnelle le mois dernier, la faute en incombe à la restriction délibérée du nombre d’équipes d’inspection à bord des navires par la Fédération de Russie, et par ses frappes, 114 cargos étant toujours bloqués dans les eaux territoriales de la Türkiye. 

Aux accusations de violations commises par Moscou à l’encontre de la population ukrainienne, lancées par son homologue ukrainien et plusieurs autres délégations, le représentant russe a répondu en invoquant le dernier rapport en date de l’ONG Human Rights Watch, qui affirme que Kiev utilise contre les civils du Donbass des mines antipersonnel interdites.  Citant aussi la frappe, « provenant d’un système de tir américain HIMARS », qui a fait 14 morts dans un hôpital de la ville de Novayadar, dans la « République populaire de Lougansk », le représentant russe s’est étonné du silence autour de cette violation par les alliés de l’Ukraine, preuve selon lui de leur implication directe dans le conflit et leur complicité dans les crimes commis. 

À l’opposé de ce narratif, la France a estimé que la Russie mise ouvertement sur l’hiver pour « faire plier » le peuple ukrainien, une stratégie « d’usure » qui justifie de soutenir les efforts de l’Ukraine en vue d’assurer sa légitime défense.  Si plusieurs membres du Conseil ont, à l’image de la Suisse ou du Ghana, plaidé pour une « désescalade » du conflit, le Gabon n’a pu que constater que les « perspectives de dialogue entre les parties tardent à émerger; aucune ne paraît prête à s’asseoir autour de la table de négociations; bien au contraire, chacun affûte ses armes, affine sa tactique et durcit sa rhétorique ».  De fait, ce sont les transferts d’armes et de munitions qui dominent le débat public sur le conflit en Ukraine, a déploré pour sa part le Brésil, qui a constaté que la paix est « un mot qui jusqu’à présent n’a pas été souvent utilisé ». 

L’Ukraine a annoncé son intention d’organiser, le 22 février, soit deux jours avant l’anniversaire de l’invasion, une manifestation de haut niveau avec 30 autres États Membres, afin d’examiner les graves violations commises à l’encontre de son pays par la Fédération de Russie et réfléchir à une position unie afin de la contraindre à cesser son agression et à retirer ses troupes de son territoire.  Le Conseil doit quant à lui tenir une séance de haut niveau le 24 février, jour même de l’anniversaire, sous la présidence du Ministre des affaires étrangères de Malte.  Toutefois, à la demande de la Fédération de Russie, l’Ukraine sera de nouveau au programme du Conseil le mercredi 8 février.

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ DE L’UKRAINE

Déclarations

M. MARTIN GRIFFITHS, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, a fait observer que le premier anniversaire de la guerre en Ukraine approche avant de rappeler quelques chiffres, à commencer par le fait que 17,6 millions d’Ukrainiens –soit près de 40% de la population– ont besoin d’une aide humanitaire et que plus de 7 000 civils ont été tués, sachant que le bilan réel est certainement plus élevé.  En outre, près de 8 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et 5,3 millions ont été déplacées à l’intérieur du pays, beaucoup cherchant refuge dans des centres d’accueil.  Un nombre incalculable de personnes se sont terrées dans des sous-sols pendant des jours et des semaines pour se protéger des bombes, pendant que des maisons, des écoles, des hôpitaux et d’autres infrastructures civiles essentielles ont été détruits. 

Cette violence, a constaté le Secrétaire général adjoint, ne montre aucun signe d’apaisement.  La semaine dernière encore, des frappes aériennes ont touché des hôpitaux de part et d’autre de la ligne de front, faisant des dizaines de morts et de blessés parmi les civils.  Le peuple ukrainien continue d’impressionner le monde entier par sa résilience, malgré la violence meurtrière et le fait qu’aucune des horreurs de la guerre ne lui a été épargnée.  La communauté humanitaire fait de son mieux pour l’aider, en livrant des générateurs à des hôpitaux, des abris, des points de chauffage, des installations de pompage d’eau, des écoles et des lieux d’accueil pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays.  Une aide vitale a ainsi été apportée aux villages proches de la ligne de front dans les oblasts de Donetsk, Zaporijia, Kherson et Kharkiv, en utilisant des convois interinstitutions pour offrir une palette de services de soutien, facilités par un partenariat constructif avec les autorités nationales, régionales et locales. 

Le Plan de réponse humanitaire pour l’Ukraine en 2023, que M. Griffiths lancera lui-même plus tard ce mois-ci à Genève, nécessite 3,9 milliards de dollars pour prêter assistance à plus de 11 millions de nécessiteux.  Avant février 2022, les partenaires humanitaires fournissaient déjà une assistance principalement à l’Est, de part et d’autre de la ligne de front dans les oblasts de Donetsk et de Louhansk.  Aujourd’hui, cependant, plus de 650 organisations humanitaires opèrent dans les 24 oblasts de l’Ukraine.  Mais l’accès humanitaire aux zones sous contrôle militaire temporaire de la Fédération de Russie est devenu de plus en plus imprévisible et semé d’entraves, a remarqué M. Griffiths, qui a déploré que, malgré des tentatives et des négociations répétées, aucun convoi humanitaire interinstitutions n’ait pu se frayer un chemin entre les deux zones. 

« Au risque de me répéter, permettez-moi de rappeler quelques règles de base de la guerre », a poursuivi le Secrétaire général adjoint.  Toutes les parties, a-t-il dit, doivent veiller constamment à épargner les civils dans la conduite de leurs opérations militaires et permettre et faciliter l’acheminement rapide et sans entrave de l’aide humanitaire pour les nécessiteux, « où qu’ils se trouvent ».  Dans ce contexte, le renouvellement de l’Initiative céréalière de la mer Noire au-delà du mois de mars revêt un caractère essentiel.  L’ONU a également continué à faire pression pour faciliter les exportations de denrées alimentaires et d’engrais en provenance de la Fédération de Russie, lesquelles restent un élément clef de notre effort plus vaste pour lutter contre l’insécurité alimentaire mondiale.  À la veille de cet horrible anniversaire –qui vient s’ajouter aux huit années de conflit précédentes– il reste encore beaucoup à faire, a ajouté M. Griffiths qui a conclu en invitant chacun à « aller de l’avant avec une vigueur renouvelée pour apporter au peuple ukrainien la paix et le soutien dont il a besoin et qu’il mérite ».

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a regretté qu’alors que nous nous approchons de la triste commémoration du 24 février, la Russie poursuive sa stratégie cynique de frappes contre les infrastructures civiles ukrainienne.  Une nouvelle vague de bombardements a eu lieu le 26 janvier, alors que la Ministre française des affaires étrangères se rendait à Odessa pour marquer son soutien au peuple ukrainien et saluer la décision prise la veille par l’UNESCO d’inscrire la ville sur la liste du patrimoine mondial en danger, a-t-il rappelé, avant de condamner avec la plus grande fermeté cette stratégie de ciblage systématique des infrastructures et des populations civiles, constitutive de crimes de guerre.  Il est grand temps que cela cesse, a poursuivi le représentant, qui a rappelé qu’en un an, la guerre lancée par la Russie avait, selon les chiffres disponibles, tué plus de 7 000 civils ukrainiens et blessé plus de 11 000 autres.  Les chiffres réels sont sans doute largement supérieurs, a-t-il ajouté. 

Le représentant a également noté que le Haut-Commissaire aux réfugiés, M. Filippo Grandi, avait rappelé récemment que l’intensification des combats allait entraîner une nouvelle hausse du nombre de réfugiés, alors que 8 millions de personnes ont déjà quitté le pays et que plus de 6 millions sont déplacées sur le territoire ukrainien.  La Russie a ouvertement misé sur l’hiver pour faire plier le peuple ukrainien, s’est indigné le représentant, estimant que l’on ne saurait permettre à cette stratégie de réussir et qu’il fallait continuer de soutenir les efforts de l’Ukraine pour assurer sa légitime défense.  C’est dans cet esprit que la France a organisé, le 13 décembre dernier, la conférence « Solidaires du peuple ukrainien », qui a permis d’aider l’Ukraine à parer aux besoins de l’hiver les plus pressants, en mobilisant plus d’un milliard d’euros, a rappelé le représentant.  Pour sa part, a-t-il rappelé, la France reste pleinement mobilisée.  Citant quelques opérations emblématiques, il a indiqué que la France a livré au cours des dernières semaines 63 générateurs de haute puissance et 5 millions d’ampoules LED.  L’intégralité des engagements qu’elle a pris sera tenue d’ici à la mi-février, permettant ainsi d’avoir un impact concret sur la vie quotidienne de millions d’Ukrainiens a-t-il promis. 

Passant aux conséquences plus larges de l’agression russe, M. de Rivière a cité l’insécurité alimentaire globale, qui a atteint des niveaux d’acuité sans précédent, avant d’appeler la Russie à ne pas faire obstacle au renouvellement de l’Initiative céréalière de la mer Noire d’ici au 19 mars prochain.  Pour sa part, la France s’engage à travers l’initiative FARM, l’opération « Sauvez les récoltes » et les corridors de solidarité européens, qui facilitent l’accès des pays vulnérables aux céréales et aux engrais.  Le représentant a exhorté la Russie a enfin respecter les règles, y compris celles de la Charte des Nations Unies, celles relatives à la protection des civils et celles du droit international humanitaire, y compris en permettant sans délai ni entrave l’accès des acteurs humanitaires aux populations civiles qui se trouvent dans les territoires qu’elle occupe. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a rappelé que l’Ukraine compte six millions de personnes déplacées, avant de se dire profondément préoccupé par la situation des femmes et des filles, qui sont les plus exposées à la violence.  Il a déploré l’escalade permanente et les bombardements contre les infrastructures critiques, les hôpitaux et les écoles en Ukraine.  Il a réaffirmé l’obligation de garantir l’accès humanitaire et de mettre fin aux attaques contre des cibles civiles.  Le représentant a appelé à mettre fin à l’agression militaire afin de faire place à un dialogue qui permette le rétablissement de la paix, dans le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de l’Ukraine.  Enfin, il a appuyé les travaux de la Cour pénale internationale et de la Cour internationale de Justice.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a rappelé que ce mois de février est le douzième depuis le début de la guerre en Ukraine, appelant les belligérants au respect du droit international humanitaire et à permettre un accès sans entrave aux nécessiteux, en l’absence de toute politisation ou marchandage.  Il les a appelés à respecter strictement leurs engagements internationaux relatifs à la protection des civils et en particulier des enfants, des femmes et des personnes vulnérables, ainsi qu’à s’abstenir de toute attaque visant des infrastructures civiles.  Les allégations faisant état du recours aux violences sexuelles et à leur utilisation comme arme de guerre sont particulièrement alarmantes, a dénoncé le représentant, qui a également condamné le recours aux armes à sous-munitions, aux mines antipersonnel ou aux armes téléguidées. 

En dépit de l’élan de solidarité constaté depuis le début de la guerre au travers d’une assistance multiforme, les besoins humanitaires restent encore incomplètement couverts, s’est inquiété M. Biang.  Or, tout semble indiquer une tendance à la guerre d’usure.  « Les perspectives de dialogue entre les parties tardent à émerger; aucune des parties ne paraît prête à s’asseoir autour de la table de négociations; bien au contraire, chacun affûte ses armes, affine sa tactique et durcit sa rhétorique », a constaté le représentant.  Plus que jamais, il est temps d’envisager la fin de cette guerre, de mettre fin au flot de morts et de destructions et d’activer les canaux de la diplomatie pour « faire taire les armes » en Ukraine, a-t-il conclu.

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a réitéré la condamnation par son pays des attaques contre des cibles civiles, en violation du droit international et du droit international humanitaire.  Il a exhorté toutes les parties à permettre et à faciliter l’accès rapide, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin et à protéger les civils, y compris le personnel humanitaire et les personnes en situation de vulnérabilité, en particulier les enfants.  Il ne doit y avoir ni politisation de l’aide humanitaire ni application sélective du droit international humanitaire, a-t-il rappelé.  Particulièrement alarmé par les signes récents d’escalade, le représentant a dit suivre avec inquiétude les nouvelles concernant le lancement d’une nouvelle offensive militaire, alors même que l’envoi d’armes et de munitions vers la région s’intensifie.  Il a notamment pointé du doigt le recours aux mines antipersonnel. 

Alors que la logique d’une solution militaire au conflit prévaut toujours entre les parties, le Brésil appelle à trouver ceux qui veulent la paix, « un mot qui jusqu’à présent n’a pas été souvent utilisé », a regretté le représentant qui a constaté que ce sont les transferts d’armes et de munitions qui dominent le débat public sur le conflit en Ukraine.  Le manque de volonté dans les années 1990 et 2000 de créer une architecture de sécurité européenne durable était une bombe à retardement dont nous voyons aujourd’hui les conséquences, a-t-il déploré.  Seule une solution politique convenue par tous peut apporter une paix durable dans la région et offrir aux deux parties la possibilité de coexister en harmonie, a-t-il insisté.  À la lumière du rapport de M. Griffiths sur la détérioration de la situation humanitaire, la priorité du Conseil de sécurité et des acteurs régionaux devrait être la cessation immédiate des hostilités et l’ouverture de négociations de paix, a insisté le représentant, qui a renouvelé l’appel de son pays à un cessez-le-feu sans conditions préalables et son soutien à tout effort de médiation.

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a rappelé que l’invasion russe a été dévastatrice pour la population ukrainienne et a dit soutenir une action humanitaire neutre en Ukraine.  Elle a déploré le manque d’accès humanitaire dans les territoires sous contrôle russe, avant d’appuyer l’Initiative céréalière de la mer Noire.  Elle a plaidé pour une prorogation de cette initiative et exhorté la Russie à s’acquitter des engagements pris dans ce cadre.  La Russie doit cesser de rechercher des coupables et reconnaître des vérités fondamentales, à savoir les souffrances qu’elle inflige à la population ukrainienne et mondiale, a ajouté la représentante, qui a demandé le retrait unilatéral des forces russes en Ukraine et la fin de l’agression russe.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a rappelé que la guerre en Ukraine constituait une catastrophe déclenchée par un seul pays, la Fédération de Russie.  Or, a déploré le représentant, le conflit ne connaît aucun signe d’apaisement, comme en témoignent les frappes russes récentes contre des infrastructures civiles ukrainiennes.  Odessa, une ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, est ainsi plongée dans les ténèbres. 

Le représentant s’est ensuite alarmé de constater que cette guerre avait une incidence majeure sur les plus vulnérables, à commencer par les enfants, des millions d’entre eux ne pouvant se rendre à l’école.  Innombrables sont ceux qui sont exposés au stress post-traumatique et à la dépression, a-t-il averti, avant de souligner que cette guerre avait aussi poussé à la hausse la mortalité infantile. 

De nombreux pays, y compris l’Albanie et la Fédération de Russie elle-même, subissent les conséquences économiques du conflit, a rappelé le représentant, qui a exhorté le Conseil à ne pas devenir victime de son impuissance face à un membre permanent.  Pour lui, il est plus que jamais nécessaire de continuer de faire état de toutes les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, et d’aider l’Ukraine à se défendre. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a condamné l’invasion russe en Ukraine dans les termes les plus forts, y compris les attaques russes délibérées de cibles civiles qui menacent la vie et l’avenir du peuple ukrainien, alors que l’hiver bat son plein.  Condamnant également toutes les violations du droit international et des droits humains, le représentant a souligné qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour les crimes de guerre.  Saluant la mise en œuvre de l’Initiative céréalière de la mer Noire, il a exhorté la Russie à faciliter plus avant et sans obstruction les exportations de céréales en provenance d’Ukraine.

Le Japon travaille de concert avec la communauté internationale pour venir en aide aux Ukrainiens sous forme d’aide humanitaire et aide alimentaire à hauteur de 1,5 milliard de dollars, ainsi qu’en soutenant les Ukrainiens réfugiés au Japon.  À l’avenir, cette coopération du Japon avec la communauté internationale se poursuivra, avec un accent mis sur l’aide humanitaire d’urgence, le déminage et la reconstruction de l’Ukraine, indiqué le représentant. 

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique) a déploré l’escalade de la confrontation en Ukraine et rappelé que les femmes et enfants sont les premières victimes de la guerre.  La communauté internationale doit faire front commun et apporter une aide humanitaire en Ukraine, a déclaré le représentant, avant de regretter que la perspective d’un règlement négocié s’éloigne.  Par son histoire, le Mozambique connaît le lourd tribut de la guerre, a-t-il ajouté.  À cette aune, il a exhorté les parties à renouer le dialogue et à s’acquitter de leurs obligations humanitaires.

M. DAI BING (Chine) a constaté que le conflit ne montre aucun signe d’apaisement, les parties concernées n’ayant fait preuve d’aucune volonté pour tenter d’y trouver une solution pacifique.  La priorité devrait être de respecter les dispositions du droit international humanitaire, en commençant par lever toutes les entraves pesant sur l’acheminement de l’aide, a estimé le représentant.  S’agissant des questions de sécurité financière, alimentaire et énergétique, les parties devraient assumer leurs responsabilités en mettant fin à la perturbation des chaînes d’approvisionnement.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a déclaré que l’ampleur de la crise humanitaire, des violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme décrite par le Secrétaire général adjoint se traduisait notamment par des besoins humanitaires massifs.  Citant les chiffres de l’OCHA, la représentante a noté que les attaques contre les infrastructures civiles aggravent encore plus la situation de la population civile.  Elle s’est dite « consternée » par les attaques indiscriminées contre les infrastructures énergétiques menées par la Russie, avant de lui renouveler son appel en vue d’une désescalade immédiate, de l’arrêt des combats et de son retrait sans délai de l’ensemble du territoire ukrainien.  Les responsables de cette agression et de tous les crimes commis doivent être traduits en justice, a ajouté la représentante. 

Mme Baeriswyl a salué le travail des acteurs humanitaires en Ukraine et demandé qu’un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave leur soit assuré sur l’ensemble du territoire ukrainien, y compris dans les zones occupées par la Russie.  Elle a annoncé que la Suisse poursuivrait son soutien à la population affectée en livrant des équipements d’hiver et en réhabilitant les infrastructures énergétiques et les logements.  Au-delà, elle a appelé à faire dès maintenant avancer le processus de reconstruction. 

Rappelant que les conséquences humanitaires de la guerre se faisaient sentir au-delà de l’Ukraine, la représentante a rappelé que certaines solutions diplomatiques, comme l’Initiative céréalière de la mer Noire, avaient contribué à en diminuer l’impact.  Elle a encouragé toutes les parties à poursuivre les efforts de ce type.  Face à l’« impératif humanitaire urgent » que représente la protection de la population civile, elle a appelé les membres du Conseil à œuvrer sans relâche pour une paix juste, conforme au droit international et pour la protection des civils.

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a réaffirmé l’obligation des parties belligérantes de prendre des mesures spécifiques visant à préserver des vies et la dignité humaine malgré la poursuite de la guerre.  Il a instamment demandé à toutes les parties d’accorder un accès humanitaire sans entrave et de s’abstenir de nouvelles attaques de missiles ciblées contre des installations résidentielles, des installations énergétiques et d’autres infrastructures civiles.  Le respect par les parties des principes de la proportionnalité et de la distinction est crucial pour sauver des vies, a-t-il insisté, et, dans le cas de l’Ukraine, cela contribuerait à garder les hôpitaux, les écoles et les marchés ouverts et fonctionnels.

Mettant l’accent sur l’impact des conflits violents sur les enfants, le représentant a argué que l’avenir des enfants ukrainiens dépendait des actions prises aujourd’hui pour promouvoir la paix et la sécurité internationales.  Il a appelé à n’épargner aucun effort pour contribuer à mettre fin à la guerre et redonner aux enfants la promesse d’un avenir pacifique, en saluant les mesures prises par l’UNICEF pour alléger le sort des enfants. 

Face à la multiplicité des défis posés par la guerre, il faut une réponse humanitaire globale et efficace impliquant une approche multisectorielle et une coordination entre les différentes agences des Nations Unies, a poursuivi le représentant.  Quant au Conseil de sécurité, il doit continuer d’appuyer le travail de tous les organismes opérant en Ukraine d’une manière qui assure une assistance et une protection optimales à la population.  Pour le Ghana, il est impératif aujourd’hui d’intensifier les efforts diplomatiques en Ukraine.  À cet égard, le représentant a appelé les membres du Conseil à travailler de manière unie pour soutenir la désescalade des tensions et œuvrer à la cessation de hostilités.  Nous devons intensifier les efforts de paix et aider les parties à négocier pour répondre à leurs préoccupations par le dialogue et un règlement négocié, a-t-il conclu.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a souligné les souffrances du peuple du Donbass, soumis au pilonnage ukrainien.  Il a accusé les « deux maîtres occidentaux » de l’Ukraine -les États-Unis et le Royaume-Uni- d’avoir contraint l’Ukraine à refuser la paix quelques semaines après le début de l’opération militaire spéciale.  Il a estimé que les efforts pour trouver une formule de paix auraient été plus fructueux si les « nationalistes et nazis ukrainiens » ne violaient pas le droit international humanitaire en se cachant derrière leur propre population civile comme un bouclier humain.  Il a aussi dénoncé les actions criminelles perpétrées par les forces armées ukrainiennes contre les habitants du Donbass et des territoires devenus russes après les référendums de septembre dernier. 

Comme preuves de violation du droit international humanitaire, le représentant a mentionné la frappe du 28 janvier, provenant d’un système de tir américain HIMARS, contre un hôpital de la ville de Novayadar dans la République populaire de Lougansk, qui a tué 14 personnes.  Il a dénoncé l’absence de réaction devant ces violations par les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN qui fournissent des armes à Kiev, y voyant « une fois de plus » la confirmation de leur implication directe dans le conflit et leur complicité dans les crimes commis.  Il a assuré que les crimes commis par des groupes armés ukrainiens avec l’appui de l’Occident ne resteraient pas impunis.  Le représentant a également indiqué que le dernier rapport de l’ONG Human Rights Watch -organisation qu’il est difficile de soupçonner de sympathie pour la Russie, a-t-il ajouté- montre que l’Ukraine utilise contre la population civile du Donbass des mines antipersonnel interdites.

Pour toute personne sensée, il est clair qu’aujourd’hui, la guerre n’est pas entre l’Ukraine et la Russie, mais entre la Russie et l’OTAN et l’Occident, lesquels utilisent l’Ukraine comme une arme dans leur « croisade » géopolitique contre la Russie, a affirmé M. Polyanskiy.  Il a mentionné les propos d’une membre polonaise du Parlement européen, Mme Anna Fotyga, qui a évoqué les avantages considérables qui découleraient de l’effondrement de la Russie.  Enfin, le représentant a dénoncé cet « ennemi insidieux » qui cherche à détruire la Russie et sa culture, l’Ukraine n’étant qu’un « outil aveugle » entre ses mains.  Nous devons gagner pour l’avenir de nos enfants et celui des enfants ukrainiens, dont les pères sont envoyés par le régime criminel de Kiev à une mort certaine, a ajouté le représentant, qui a conclu en affirmant: « Il est de notre devoir d’arrêter les criminels nazis de Kiev. »

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a rappelé que les chiffres communiqués par le Secrétaire général adjoint ont toutes les raisons d’augmenter en plein hiver, alors que les infrastructures électriques et de chauffage sont gravement endommagées à travers tout le pays.  Il est donc d’autant plus nécessaire, a-t-elle souligné, que les voisins de l’Ukraine, l’ONU, les pays donateurs et les acteurs humanitaires continuent de soutenir la réponse, dans le respect du droit international humanitaire et, en particulier, des protections spéciales accordées par les Conventions de Genève. 

Après avoir réaffirmé l’importance de l’Initiative céréalière de la mer Noire et du protocole d’entente entre la Russie et l’ONU pour faciliter l’exportation d’engrais, la représentante a rappelé le terrible avertissement adressé par le Programme alimentaire mondial, selon lequel l’incapacité à faire face à l’insécurité alimentaire mondiale pourrait entraîner une « déstabilisation planétaire massive ».  Pour leur part, les Émirats arabes unis œuvrent à la livraison d’un paquet d’aide d’un montant de 100 millions de dollars, annoncé l’an dernier, a rappelé Mme Nusseibeh. 

La représentante a toutefois assuré qu’il n’existe aucune autre alternative à la résolution pacifique du conflit, son gouvernement se disant prêt à continuer à faciliter une médiation constructive susceptible de produire des résultats positifs tangibles, comme ce week-end, pendant lequel a eu lieu un nouvel échange de prisonniers. 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a regretté les atrocités de la guerre « non provoquée » en Ukraine, en accusant les forces russes d’avoir pris pour cible les infrastructures civiles, les systèmes énergétiques et les terres arables en Ukraine alors que l’hiver bat son plein.  La Russie doit cesser de bombarder les infrastructures critiques ukrainiennes et de tuer des civils innocents, a insisté la représentante, ajoutant qu’en attendant, la communauté internationale doit apporter le soutien humanitaire requis à l’Ukraine.  Elle a regretté que même les travailleurs humanitaires soient victimes des attaques russes sur les lignes de front et a exigé un accès humanitaire sans entrave et en toute sécurité à tout le territoire ukrainien.  Elle a également accusé la Russie de déporter des enfants ukrainiens en Russie pour adoption, en dénonçant cette violation flagrante des principes de protection de l’enfance. 

La guerre du Président Putin a des effets ravageurs au-delà des frontières, a poursuivi Mme Thomas-Greenfield en évoquant les huit millions d’Ukrainiens qui ont cherché refuge en Europe depuis le début du conflit ainsi que l’exacerbation de la crise alimentaire mondiale liée au conflit.  À ce sujet, la représentante a rappelé à la Russie qu’elle avait passé un accord avec l’ONU pour faciliter les exportations sans entrave de céréales, de denrées alimentaires et d’engrais depuis les ports de la mer Noire, en l’exhortant à le respecter et à ne plus empêcher les navires de quitter les ports ukrainiens. 

La représentante a dit avoir entendu les appels à la négociation et a rappelé que celle-ci est entre les mains d’une seule personne, le Président Putin, qui peut donner une chance à la paix et mettre fin à ce conflit en retirant immédiatement ses troupes de l’Ukraine.  À court terme, elle a exhorté tous les pays à appuyer le plan de riposte humanitaire de l’ONU 2023 ainsi que le plan d’aide aux réfugiés, qui devrait être présenté à Genève la semaine prochaine. 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a dénoncé la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, en rappelant que 17,7 millions d’Ukrainiens ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire.  Mettre un terme à l’agression russe est la seule façon d’interrompre « le cycle des violences et des horreurs » en Ukraine, a affirmé la représentante, avant de souligner la nécessité que les auteurs de violations répondent de leurs actes.  Déplorant le manque d’accès humanitaire dans les territoires sous contrôle russe, elle a aussi dénoncé les restrictions imposées aux visites du Comité international de la Croix-Rouge auprès des prisonniers de guerre ukrainiens.  Enfin, elle a exhorté la Russie à mettre un terme à cette guerre insensée et à revenir à la table des négociations.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) s’est félicité de la tenue de cette séance du Conseil, alors que se poursuivent les attaques « barbares » de l’armée russe contre la population civile de son pays.  Même si elle ne donne pas toujours lieu à des frappes, toute menace déclenche immédiatement le retentissement des sirènes, perturbant le bien-être des Ukrainiens, qui doivent immédiatement cesser leurs activités pour se réfugier dans des abris, a expliqué le représentant.  Les forces russes ont en outre infesté le territoire ukrainien d’engins explosifs extrêmement dangereux, nous contraignant à un gigantesque travail de déminage une fois que l’agresseur se sera retiré, a-t-il poursuivi. 

Le représentant a ensuite démenti les allégations de la Fédération de Russie selon qui les exportations d’engrais russes seraient bloquées par des navires militaires, assurant que c’était surtout le contraire, raison pour laquelle l’Initiative céréalière de la mer Noire n’a pas été aussi opérationnelle le mois dernier que le précédent.  M. Kyslytsya a estimé que la faute en incombe aussi à la restriction délibérée du nombre d’équipes d’inspection russes à bord des navires.  En outre, du fait des frappes russes, 114 navires se trouvent toujours dans les eaux territoriales de la Türkiye, a-t-il accusé, et les exportations ont diminué de 33%, par rapport au mois précédent. 

Le représentant s’est désolé du sort des enfants ukrainiens, 16 000 étant séparés de leurs familles.  Aussi a-t-il demandé qu’ils soient réunis avec elles et que la Russie remette en liberté tous les mineurs « déportés » sur son territoire.  L’Ukraine, a indiqué son représentant, organisera, le 22 février, une manifestation de haut niveau avec 30 autres États Membres, afin d’examiner les graves violations commises à l’encontre de son pays et réfléchir à une position unie pour contraindre la Fédération de Russie à cesser son agression et à retirer ses troupes.  Il a invité tous les pays qui le souhaitent à y participer.

M. REIN TAMMSAAR (Estonie), qui s’exprimait au nom des États baltes (Estonie, Lituanie et Lettonie), a dénoncé les niveaux de destruction épouvantables à la suite des attaques russes indiscriminées visant des civils et des infrastructures civiles ukrainiennes.  Cela a réduit des villes et des villages entiers en ruines, causé des morts, des déplacements et des souffrances humaines et affecté les approvisionnements en énergie et en eau, a-t-il rappelé.  Les Ukrainiens ont été exposés au froid glacial, privés d’abri, de lumière, de chaleur et d’eau potable, s’est indigné le représentant, qui a accusé la Fédération de Russie d’avoir provoqué la plus grande crise humanitaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, forçant des millions de personnes à quitter leur foyer.  Huit millions d’Ukrainiens ont cherché protection en Europe, a-t-il rappelé, en exigeant que la Russie mette fin à ses pratiques illégales, y compris les déportations d’enfants ukrainiens des territoires occupés par la Russie et les violences sexuelles. 

Les pays baltes demandent un accès inconditionnel aux prisonniers de guerre ukrainiens par le CICR, a poursuivi le représentant, en insistant sur le fait qu’il ne saurait y avoir d’impunité pour les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine.  Les pays baltes sont favorables à la création d’un tribunal international chargé de poursuivre le crime d’agression contre l’Ukraine. 

Alors que le tragique premier anniversaire du début de la guerre d’agression de la Russie en Europe approche, le représentant a souhaité que ce soit aussi le dernier, et qu’il soit possible de mettre fin en 2023 à cette guerre brutale.  Le chemin vers la paix doit être juste et fondé sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international, a-t-il insisté.

M. MAURIZIO MASSARI (Italie) a déclaré que la Russie devait « comprendre que nous continuerons, plus que jamais, à nous tenir aux côtés du Gouvernement et du peuple ukrainiens ».  Le représentant a dénoncé les « attaques inhumaines » perpétrées par la Russie contre les infrastructures civiles, en rappelant qu’elles constituent une violation du droit international humanitaire.  Il a rappelé que son pays avait fourni 45 millions de dollars d’aide humanitaire à l’Ukraine.  Il a plaidé pour une prorogation de l’Initiative céréalière de la mer Noire et exhorté la Russie à éviter toute désinformation et politisation de cette initiative, qui constitue une véritable « lueur d’espoir ».  Enfin, il a constaté que la Russie n’avait pas, pour l’heure, démontré de véritable engagement en faveur de la paix, avant de saluer l’initiative pour une paix juste du Président ukrainien.

M. SILVIO GONZATO, de l’Union européenne(UE), a d’abord mis l’accent sur la nécessité de faire respecter le droit international humanitaire et de fournir une assistance humanitaire continue en raison des souffrances incommensurables causées par les frappes russes contre les infrastructures civiles essentielles et les civils eux-mêmes.  Rappelant que les auteurs des différents crimes au regard du droit international devraient rendre des comptes, il a salué les efforts déployés en ce sens et a réaffirmé le soutien de l’Union européenne aux enquêtes du Procureur de la Cour pénale internationale. 

Rappelant que la grande majorité des réfugiés ukrainiens avaient trouvé refuge dans les pays de l’Union européenne, M. Gonzato a estimé que la principale priorité était désormais de fournir des abris afin d’aider la population à survivre aux températures glaciales de l’hiver.  L’Union européenne contribue au rétablissement des infrastructures énergétiques de l’Ukraine et livre des équipements pour assurer le fonctionnement du réseau électrique, a-t-il ajouté.  Il a également rappelé, pour s’en féliciter, que la solidarité envers l’Ukraine allait au-delà de l’Europe, puisque ce sont 47 États qui se sont engagés lors de la Conférence de Paris de décembre dernier, à verser un milliard d’euros supplémentaires.  Il a demandé à la Russie de permettre un « accès humanitaire complet aux territoires temporairement occupés » en passant par les lignes de front.  Il a également pris note des « efforts impressionnants » du Gouvernement ukrainien et de la société civile et a félicité les Nations Unies pour leur travail de coordination.

Le représentant a relevé que l’agression russe avait entraîné « une forte contamination par les mines terrestres », qui limite l’acheminement de l’aide et empêche les civils de rentrer chez eux en toute sécurité.  Il s’est également dit gravement préoccupé par la poursuite des attaques des forces russes autour des sites nucléaires ukrainiens, notamment la centrale nucléaire de Zaporijia, « illégalement saisie ».

Pour M. Gonzato, la première étape vers une paix durable serait un arrêt immédiat des hostilités par la Fédération de Russie et le retrait inconditionnel, complet et immédiat de toutes ses forces de l’ensemble du territoire de l’Ukraine.  En attendant, l’UE reste « déterminée à apporter le soutien dont l’Ukraine a besoin » et ce, « aussi longtemps qu’il le faudra ».  Pour l’Union européenne, l’Ukraine ne défend pas seulement elle-même et son peuple, mais aussi les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.  Elle soutient l’initiative ukrainienne pour une paix juste et la formule de paix du Président Zelenskyy et s’efforcera d’obtenir le plus large soutien international possible en sa faveur. 

Le représentant a également rappelé les efforts consentis pour faire face aux conséquences mondiales de la guerre, et apporté le soutien de l’Union européenne à la prolongation au-delà de mars prochain de l’Initiative céréalière de la mer Noire et sa mise en œuvre intégrale.  Rappelant que le soutien de l’Union européenne à l’Ukraine lui avait permis d’exporter quelque 23 millions de tonnes de céréales entre mai et décembre 2022, il a rappelé que l’Union européenne, premier fournisseur mondial d’aide alimentaire et d’aide au développement, avait augmenté son soutien financier pour faire face à la crise alimentaire mondiale.

M. KRZYSZTOF MARIA SZCZERSKI (Pologne) a rappelé que son pays soutient l’Ukraine depuis le tout début de la guerre et ce, sur trois fronts.  Premièrement, elle accueille et soutient la plus grande communauté de réfugiés ukrainiens.  Deuxièmement, elle fonctionne comme une plaque tournante pour le transfert de l’aide humanitaire internationale par sa frontière terrestre avec l’Ukraine.  Troisièmement, elle apporte une aide humanitaire à l’Ukraine.  En 2022, la Pologne a ainsi dépensé plus de 9 milliards de dollars, soit 1,5% de son PIB, en aide humanitaire pour les réfugiés ukrainiens, selon de récentes estimations de l’OCDE, ce qui représente en moyenne plus de 5 600 dollars des États-Unis par habitant, a souligné le représentant, ce qui fait de la Pologne l’un des principaux donateurs de l’Ukraine.  M. Szczerski a assuré que son pays restait déterminé à poursuivre ce soutien, y compris pour garantir l’approvisionnement en énergie de la population civile innocente, qui souffre des attaques de la Russie contre les infrastructures critiques. 

Alors que l’Ukraine a demandé plus de 25 000 générateurs et 1 500 stations thermiques mobiles, certaines entreprises privées et publiques et le service d’incendie de l’État de Pologne ont offert plusieurs centaines de générateurs et d’équipements liés à l’énergie, a poursuivi le représentant.  En janvier de cette année, une plateforme logistique spéciale a été créée en Pologne dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’Union européenne dans le contexte des besoins de l’Ukraine liés aux défis du secteur de l’énergie, a-t-il notamment détaillé.  En outre, depuis février 2022, plus de 9,5 millions de personnes ont traversé la frontière vers la Pologne depuis l’Ukraine, dont plus de 2,5 millions ont été évacuées.  Quatre-vingt-quinze pour cent des évacués étaient des femmes et des enfants, principalement des Ukrainiens, bien que plus de 100 000 représentaient au total plus de 180 nationalités, a encore précisé le représentant.  Selon les dernières données du HCR, plus de 1,5 million de réfugiés ukrainiens sont enregistrés pour une protection temporaire en Pologne.  Ils ont reçu un numéro d’identification personnel polonais et bénéficient des mêmes services publics (écoles, soins de santé, prestations sociales) que tout autre citoyen polonais, a expliqué le représentant, ajoutant qu’environ 450 000 réfugiés avaient pris un travail en Pologne, ce qui équivaut à 70% du groupe éligible. 

Mme ANTJE LEENDERTSE (Allemagne) a rappelé que son pays avait accueilli plus d’un million de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.  L’aide bilatérale allemande à l’Ukraine s’élève à 12,5 milliards d’euros, a-t-elle précisé.  Elle s’est dite préoccupée par l’accès humanitaire dans les territoires sous contrôle russe, avant de dénoncer les déportations forcées d’enfants ukrainiens en territoire russe.  La représentante a plaidé pour une prorogation de l’Initiative céréalière de la mer Noire et exhorté la Russie à cesser de reporter les inspections de navires prévues dans ce cadre.  Enfin, elle a demandé à la Russie de cesser les hostilités et de retirer ses forces du territoire ukrainien.

M. MARTIN BILLE HERMANN (Danemark), au nom des pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède), a mis l’accent sur trois aspects, à commencer par les violations flagrantes et continues du droit international humanitaire par la Russie et la nécessité de fournir un accès complet, sûr et sans entrave aux acteurs humanitaires.  En effet, les besoins les plus importants sont ressentis dans les zones sous le contrôle militaire temporaire de la Russie, a remarqué le représentant, en appelant la Russie à respecter ses obligations en tant que Puissance occupante.  Il a ensuite dénoncé les conséquences négatives de la guerre d’agression de la Russie sur les prix mondiaux des denrées alimentaires, rappelant que la semaine dernière, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait signalé que les graves conséquences de la guerre en Ukraine réduiraient d’environ 40% les superficies plantées en blé d’hiver.  Dans ce contexte, à l’approche de la date de renouvellement de l’accord en mars, il est de la plus haute importance que l’Initiative céréalière de la mer Noire soit prolongée « sans heurts », a mis en garde le représentant.

M. Hermann a souligné le rôle essentiel de la responsabilité pour les crimes commis dans le contexte de l’agression.  Les pays nordiques sont alarmés par le très grand nombre de crimes de guerre signalés depuis l’invasion du territoire ukrainien par la Russie, dont les allégations de violences sexuelles commises par des soldats russes en Ukraine.  Aussi, le représentant a salué les initiatives importantes telles que la Commission d’enquête sur l’Ukraine établie par le Conseil des droits de l’homme et a exprimé le soutien des pays nordiques à la Cour pénale internationale.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le monde est proche du minuit apocalyptique: devant l’Assemblée générale, le Secrétaire général tire la sonnette d’alarme et appelle au sursaut

Soixante-dix-septième session,
58e séance plénière, Matin & après-midi
AG/12489

Le monde est proche du minuit apocalyptique: devant l’Assemblée générale, le Secrétaire général tire la sonnette d’alarme et appelle au sursaut

M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a prévenu aujourd’hui les États Membres réunis à l’Assemblée générale que « l’humanité n’a jamais été aussi près de son heure la plus sombre, même au plus fort de la guerre froide ».  Le monde se dirige en effet vers le minuit de « L’Horloge de l’apocalypse », c’est-à-dire son autodestruction, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’emballement de la catastrophe climatique, la montée des menaces nucléaires, et l’affaiblissement des normes et des institutions mondiales, a-t-il dépeint, estimant le moment venu de « nous réveiller » et de « nous mettre au travail ». 

Nous entamons l’année 2023 face à une confluence de défis sans précédent, a fait observer le Chef de l’ONU qui a demandé un « changement de cap » orienté vers une vision stratégique, une réflexion et un engagement à long terme, en lieu et place de la « préférence pour l’instant présent » qui emprisonne selon lui les politiciens et les décideurs.  Il n’a pas hésité à dire que cette pensée à court terme est profondément « irresponsable, immorale et contre-productive ». 

En présentant son rapport 2022 sur l’activité de l’ONU, il a détaillé ses six priorités pour 2023, à savoir le Nouvel Agenda pour la paix; les droits sociaux et économiques; le droit au développement et à un environnement propre, sain et durable; le respect de la diversité et l’universalité des droits culturels; le droit à la pleine égalité des genres; et les droits civils et politiques. 

Le Président de l’Assemblée générale a souligné que le rapport de M. Guterres s’aligne de manière cohérente sur les priorités de l’Assemblée générale exposées il y a quelques semaines.  « Nous devons donc aborder ces processus de manière holistique », a poursuivi M. Csaba Kőrösi, appelant à garder à l’esprit que les domaines prioritaires définis par le Secrétaire général sont à la fois interconnectés et interdépendants.  Selon lui, la croissance économique et le développement durable auront une incidence directe sur les perspectives de paix et de sécurité internationales.  Il a notamment jugé nécessaire de renouveler notre réflexion sur l’évaluation du développement, en allant au-delà du critère du PIB par habitant. 

Sur ce même volet des droits sociaux et économiques et du droit au développement, M. Guterres a pointé du doigt les « failles béantes » de notre système économique et financier, estimant l’heure venue d’un nouveau Bretton Woods.  Il est temps, selon lui, d’adopter un nouvel engagement afin de placer les besoins essentiels des pays en développement au centre de chaque décision et mécanisme du système financier mondial, car la pauvreté et la faim augmentent, tandis que les frais d’emprunt sont cinq fois plus cher pour les pays en développement que pour les économies avancées. 

Une approche saluée par plusieurs délégations, à l’instar de la Papouasie-Nouvelle-Guinée qui a pointé du doigt une architecture financière et économique mondiale « injuste et inéquitable », qui se fait au détriment des États en développement.  El Salvador a estimé à cet égard que l’architecture financière mondiale nécessite une réforme pour permettre aux pays en développement d’accéder aux ressources nécessaires à leur développement et à la création de capacités.  Le Bangladesh et la Côte d’Ivoire ont aussi appelé les pays développés, outre leur aide au développement, à respecter leurs engagements en matière de fonds climatiques, à la suite du Secrétaire général qui demandait de tenir la promesse des 100 milliards de dollars aux pays en développement, de mettre en place le Fonds « pertes et dommages » convenu à Charm el-Cheikh et de réalimenter le Fonds vert pour le climat d’ici à la COP28, qui sera précédée en septembre par le Sommet sur l’ambition climatique.  

Pour sauver les ODD, le Secrétaire général a misé sur la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA5), prévue du 5 au 9 mars à Doha (Qatar), et sur le Sommet sur les ODD prévu en septembre, qui sera le « moment phare de 2023 ».  C’est pourquoi il a appelé le monde à mobiliser des ressources en veillant de toute urgence à ce que les économies en développement disposent des liquidités nécessaires pour financer les investissements dans l’éducation de qualité, les soins de santé universels et la préparation aux pandémies, le travail décent et la protection sociale.

Ces éléments représentent pour lui les bases solides d’un « nouveau contrat social » fondé sur les droits et les opportunités pour tous -comme indiqué dans son rapport « Notre Programme commun »-, dont il se réjouit de partager, dès lundi prochain, les grandes lignes à l’Assemblée générale. 

Parmi les autres rendez-vous annoncés par le Chef de l’ONU, la conférence des Nations Unies sur l’eau (New York, 22-24 mars) et le Sommet de l’avenir prévu en 2024 qui doit « placer les droits des générations futures » au cœur du débat mondial.  Et qui de mieux placés que les jeunes pour défendre cet avenir, a proposé M. Guterres, se disant persuadé que le nouveau Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, qui sera opérationnel cette année, permettra d’accroître ces efforts. 

Après avoir pris note du rapport du Secrétaire général, l’Assemblée générale a adopté par consensus, en fin de séance, une résolution (A/77/L.43) présentée par le Ministre du tourisme de la Jamaïque, proclamant la « Journée mondiale de la résilience du tourisme », qui sera célébrée le 17 février de chaque année.  Enfin, elle a décidé (A/77/L.50) d’accréditer le Centre international pour le génie génétique et la biotechnologie à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA et de l’inviter à y participer en tant qu’organisation intergouvernementale. 

En début de séance, l’Assemblée générale a observé une minute de silence à la mémoire des victimes du tremblement de terre qui a frappé tôt, aujourd’hui, le sud de la Türkiye et le nord de la Syrie. 

La prochaine séance de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies

RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION - (A/77/1)

« Nous sommes à un moment décisif de l’histoire », a déclaré d’emblée le Président de lAssemblée générale, M. CSABA KŐRÖSI, en faisant état d’une crise complexe, aux facettes multiples.  Nous devons penser et agir dans un état d’esprit de gestion de crise, en cherchant « les voies de la transformation » de façon pragmatique, tout en assumant l’entière responsabilité des conséquences de nos actions ou de notre inaction, a-t-il plaidé.  À ses yeux, le rapport du Secrétaire général s’aligne de manière cohérente sur les priorités de l’Assemblée générale exposées il y a quelques semaines.  Celle-ci s’est en effet engagée dans une série de 16 processus de négociations recoupant plusieurs des priorités identifiées par le Secrétaire général, parmi lesquelles les préparatifs en vue du Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD), qui se tiendra en septembre prochain, à mi-parcours du Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que les efforts visant à façonner le Sommet de l’avenir, prévu en 2024.  De même, le mois prochain, la Conférence des Nations Unies sur l’eau constituera une occasion cruciale d’avancer vers une gestion proactive et durable de l’eau. 

Nous devons donc aborder ces processus de manière holistique, a poursuivi le Président de l’Assemblée générale, en gardant à l’esprit que les domaines prioritaires définis par le Secrétaire général sont à la fois interconnectés et interdépendants.  Selon lui, la croissance économique et le développement durable auront une incidence directe sur les perspectives de paix et de sécurité internationales.  Il est nécessaire à ses yeux de renouveler notre réflexion sur l’évaluation du développement, en allant au-delà du PIB.  Il a jugé important de s’appuyer sur les preuves et données scientifiques.  Tous les organes de l’ONU, a-t-il par ailleurs insisté, doivent travailler de façon harmonisée pour réaliser les changements transformationnels qu’attendent nos « 8 milliards d’actionnaires ». 

M. Kőrösi a cité en exemple « l’initiative du veto », qui renvoie une crise à l’Assemblée lorsqu’un membre permanent du Conseil de sécurité fait usage de son droit de veto.  Cette initiative a offert selon lui un « cours magistral » sur l’importance du travail de l’Assemblée générale, tout en ouvrant la porte à une collaboration et une responsabilité accrues dans l’ensemble du système onusien.  Il nous appartient maintenant de gérer et de prévenir les crises, de construire la solidarité et de rechercher des solutions ancrées dans l’universalité des droits humains, afin de jeter les bases d’un changement durable, a-t-il conclu. 

Exposé du Secrétaire général sur ses priorités pour 2023

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de lONU, a tout d’abord fait part de sa profonde tristesse au sujet des tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé la Türkiye et la Syrie, présentant ses condoléances aux familles des victimes et assurant que les Nations Unies se mobilisent pour soutenir la réponse d’urgence.  Il a ensuite alerté sur l’état du monde en évoquant l’Horloge de l’apocalypse: chaque année des experts mesurent à quelle distance l’humanité se trouve de minuit, autrement dit, de son autodestruction, et cette année on est à 90 secondes du minuit apocalyptique, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’emballement de la catastrophe climatique, la montée des menaces nucléaires, et l’affaiblissement des normes et des institutions mondiales.  « L’humanité n’a jamais été aussi près de son heure la plus sombre, même au plus fort de la guerre froide. »   

Le Secrétaire général a dès lors appelé à « nous réveiller, et nous mettre au travail », soulignant que nous entamons l’année 2023 face à une confluence de défis sans précédent.  C’est « un changement de cap » qu’il a demandé en espérant gagner une vision stratégique, une réflexion et un engagement à long terme, plutôt que la « préférence pour l’instant présent » qui emprisonne selon lui les politiciens et les décideurs.  Cette pensée à court terme est profondément irresponsable, c’est immoral, et c’est contre-productif, a lancé le Secrétaire général.  « Mon message aujourd’hui se résume à ceci: Ne vous limitez pas uniquement à ce qui peut vous arriver aujourd’hui, pour tergiverser », a déclaré le Secrétaire général en rappelant aux délégations l’obligation d’agir, en profondeur et de manière systémique.  « L’heure n’est pas aux petites retouches.  L’heure est à la transformation. »  

M. Guterres, qui présentait à l’Assemblée le rapport 2022 sur « l’activité de l’Organisation », a détaillé six priorités pour 2023: le droit à la paix; les droits sociaux et économiques et le droit au développement; le droit à un environnement propre, sain et durable; le respect de la diversité et l’universalité des droits culturels; le droit à la pleine égalité des genres; et enfin les droits civils et politiques comme fondement de sociétés inclusives. 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie inflige des souffrances indicibles au peuple ukrainien et a de profondes répercussions mondiales, a rappelé M. Guterres en soulignant que les perspectives de paix ne cessent de s’amenuiser.  Il a exhorté à œuvrer davantage pour la paix partout dans le monde: en Palestine et en Israël, où la solution des deux États s’éloigne de jour en jour; en Afghanistan, où les droits des femmes et des filles sont bafoués et où les attentats terroristes meurtriers se poursuivent; au Sahel, où la sécurité se détériore à un rythme alarmant; au Myanmar, qui connaît de nouvelles vagues de violence et de répression; en Haïti, où la violence en bande organisée prend tout le pays en otage; et ailleurs dans le monde, pour les deux milliards de personnes qui vivent dans des pays touchés par des conflits et des crises humanitaires. 

Le Chef de l’ONU a appelé à revoir notre approche de la paix en nous engageant de nouveau à appliquer la Charte, en mettant les droits humains et la dignité humaine au premier plan, et la prévention au cœur de notre action.  Il a prôné une vision globale du continuum de la paix qui identifie les causes profondes et empêche les graines de la guerre de germer.  Une vision qui se concentre sur la médiation, fasse avancer la consolidation de la paix et comprenne une participation beaucoup plus large des femmes et des jeunes.  Ce sont là des éléments fondamentaux du Nouvel Agenda pour la paix, proposé pour redynamiser l’action multilatérale dans un monde en transition et dans une nouvelle ère de compétition géostratégique, a-t-il expliqué.  M. Guterres a rappelé au passage que de nombreuses missions de maintien de la paix des Nations Unies manquent de ressources et subissent des attaques, assurant que nous renforcerons notre engagement en faveur de la réforme moyennant l’initiative Action pour le maintien de la paix Plus. 

Il a reconnu en même temps la nécessité d’une nouvelle génération de missions d’imposition de la paix et d’opérations antiterroristes, dirigées par des forces régionales, dotées d’un mandat du Conseil de sécurité établi en vertu du chapitre VII et bénéficiant d’un financement garanti et prévisible.  L’Union africaine est à cet égard un partenaire évident, a-t-il commenté avant de passer à la question du désarmement et de demander aux pays dotés de l’arme nucléaire de renoncer au recours en premier à ces armes effroyables.  Il a jugé absurde l’utilisation dite « tactique » des armes nucléaires et plaidé pour que soit mis fin à cette menace, avant de demander aussi de prévoir des mesures pour interdire sur le plan international les cyberattaques contre les infrastructures civiles.  Avec ce Nouvel Agenda pour la paix, le Secrétaire général espère tirer parti au maximum du pouvoir de rassemblement de l’ONU pour former de vastes coalitions et faciliter les efforts diplomatiques, prenant exemple sur l’Initiative céréalière de la mer Noire ou encore la récente visite de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU en Afghanistan.  Il a souhaité des approches audacieuses et innovantes. 

Sur le volet des droits sociaux et économiques et le droit au développement, le Chef de l’ONU a pointé du doigt les « failles béantes » de notre système économique et financier, estimant l’heure venue d’un nouveau Bretton Woods. 

Face à la pauvreté et la faim qui augmentent, aux frais d’emprunt cinq fois plus cher pour les pays en développement que pour les économies avancées, entre autres, il a jugé qu’il est temps d’adopter un nouvel engagement afin de placer les besoins essentiels des pays en développement au centre de chaque décision et mécanisme du système financier mondial.  Pour sauver les ODD, il a misé sur la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA5), prévue le mois prochain à Doha, et le Sommet sur les ODD en septembre, qui sera le « moment phare de 2023 ».  C’est pourquoi il a appelé le monde à s’unir dès maintenant pour mobiliser des ressources et veiller de toute urgence pour que les économies en développement disposent des liquidités nécessaires pour financer les investissements dans l’éducation de qualité, les soins de santé universels et la préparation aux pandémies, le travail décent et la protection sociale.  

Ces éléments représentent pour lui les bases solides d’un « nouveau contrat social » fondé sur les droits et les opportunités pour tous - comme indiqué dans son rapport « Notre Programme commun ».  En attendant, il a exhorté le Groupe des Vingt (G20) à s’entendre sur le plan de relance des ODD qu’il a proposé au Sommet du G20 de novembre dernier pour soutenir les pays du Sud.  Il a promis de continuer à faire pression pour une action immédiate et des réformes en profondeur, en mettant le pouvoir fédérateur de l’Organisation au service d’un véritable changement. 

Poursuivant, il a défendu le droit à un environnement propre, sain et durable qui va de pair avec le droit au développement, exigeant de mettre un terme à la guerre implacable et insensée contre la nature qui fait courir le risque immédiat de dépasser la limite du réchauffement climatique.  L’année 2023 est une année charnière, car elle doit être celle d’une action climatique qui change la donne, a prévenu M. Guterres.  « Finies les demi-mesures.  Finies les excuses.  Fini l’écoblanchiment.  Finie la cupidité illimitée de l’industrie des combustibles fossiles et de ceux qui la font vivre. »  Il a invité à se concentrer sur deux priorités urgentes: réduire les émissions et réaliser la justice climatique.  Il a dit attendre d’ici à septembre des plans de transition assortis d’objectifs crédibles et ambitieux pour 2025 et 2030, de la part de toutes les entreprises, villes, régions et institutions financières qui ont pris l’engagement d’atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050. 

Le Secrétaire général a adressé un message particulier aux producteurs de combustibles fossiles et consorts « qui se démènent pour accroître la production et engranger des bénéfices monstrueux »: « Si vous ne pouvez pas vous engager de manière crédible sur la voie de la neutralité carbone et fixer des objectifs pour 2025 et 2030 qui couvrent toutes vos opérations, vous ne devriez pas être en activité. »  Il a martelé que nous avons besoin d’une révolution des énergies renouvelables, pas d’une résurgence autodestructrice des combustibles fossiles, avant de plaider pour un financement adéquat de l’action climatique.  Il a pour cela demandé aux pays développés d’au minimum, respecter les engagements pris lors de la dernière conférence des Nations Unies sur le climat (COP), notamment tenir la promesse des 100 milliards de dollars aux pays en développement, mettre en place le Fonds « pertes et dommages » convenu à Charm el-Cheikh et réalimenter le Fonds vert pour le climat d’ici à la COP28, qui sera précédée en septembre par le Sommet sur l’ambition climatique.  

M. Guterres a donné rendez-vous en septembre à tous les leaders membres d’un gouvernement, chef d’entreprise, représentant ou représentante de la société civile, mais à une condition: « Venez avec le projet d’accélérer l’action au cours de cette décennie et avec des plans renouvelés et ambitieux pour atteindre la neutralité carbone – ou bien, je vous en prie, ne venez pas! »  Il a aussi souhaité que soit donné vie au cadre mondial de la biodiversité, en prévoyant des ressources suffisantes, et que les gouvernements élaborent des plans concrets pour transformer les subventions nocives pour la nature en mesures d’incitation en faveur de la préservation de la nature et du développement durable.  Agir en faveur des océans a été une autre de ses préoccupations, ainsi que la ressource de l’eau sur laquelle un sommet se tiendra en mars pour adopter un programme d’action audacieux.  

Dans son quatrième point, M. Guterres a défendu le respect de la diversité et l’universalité des droits culturels.  Il s’est inquiété pour les minorités ethniques et religieuses, les réfugiés, les migrants, les populations autochtones et les membres de la communauté LGBTQI+, qui sont de plus en plus la cible de la haine, en ligne et hors ligne.  Il a dénoncé les plateformes de réseaux sociaux utilisant des algorithmes qui amplifient les idées toxiques et banalisent les opinions extrémistes, ainsi que les annonceurs qui financent ce modèle économique.  Il a lancé un appel à l’action à toutes celles et ceux qui peuvent influer sur la diffusion de fausses informations et la désinformation sur Internet et annoncé une réunion de toutes les parties prenantes autour d’un code de conduite portant sur l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques. 

Venant à sacinquièmepriorité, il a défini le droit à la pleine égalité des genres, comme étant à la fois un droit humain fondamental et une solution à certains des plus grands défis de notre monde.  Et pourtant, la moitié de l’humanité est bridée par la violation des droits humains, a-t-il déploré citant le cas de l’Afghanistan où les femmes et les filles sont des exilées dans leur propre pays, bannies de la vie publique, et voient chaque aspect de leur vie contrôlé par les hommes.  « Nous sommes mortes, et pourtant vivantes », a dit une jeune femme dont il a rapporté les propos.  En Iran, des femmes et des filles sont descendues dans la rue pour réclamer le respect des droits fondamentaux, au prix d’un lourd tribut, a-t-il rappelé tout en rappelant que la discrimination fondée sur le genre est mondiale, systématique, omniprésente et entrave le développement de chaque pays.  Au rythme actuel, il faudrait 286 ans pour que les femmes obtiennent le même statut juridique que les hommes, s’est écrié le Chef de l’ONU.  Il a aussi remarqué que certains gouvernements s’opposent désormais à l’inclusion même d’une perspective de genre dans les négociations multilatérales.  Il s’est souvent retrouvé face à des panels exclusivement masculins, ironisant sur ces « manels » dont les thèmes touchent aussi bien les femmes et les filles que les hommes et les garçons.  « Cette pratique doit être bannie », a-t-il lancé en dénonçant le patriarcat et en annonçant un examen indépendant des capacités de l’ONU en matière d’égalité des genres.  Il a aussi prévu de consolider les progrès réalisés dans les postes de haute direction au sein de l’Organisation. 

Abordant pour finir le volet desdroits civils et politiques, objet de son sixième point, le Secrétaire général a pointé du doigt ce qu’il a appelé une pandémie de violations de ces droits sous couvert de COVID-19, regrettant que les nouvelles technologies fournissent bien souvent un alibi et des moyens de contrôler la liberté de réunion et même la liberté de circulation.  Il s’est aussi alarmé du nombre croissant de pays où les médias sont en ligne de mire, sachant que le nombre de journalistes et de professionnels des médias tués a grimpé de 50% l’an dernier et que beaucoup d’autres ont été harcelés, emprisonnés et torturés.  Pour contribuer à la réalisation de son appel à l’action en faveur des droits humains, il s’est employé à faire progresser les libertés fondamentales, à promouvoir une participation plus systématique de la société civile et à protéger l’espace civique dans le monde entier.  

Enfin, il a appelé à prendre conscience que les menaces auxquelles le monde est confronté portent non seulement atteinte aux droits de nos contemporains, mais également aux droits des générations futures trop souvent oubliées.  C’est pourquoi le Sommet de l’avenir, qui se tiendra l’année prochaine, doit placer ces droits au cœur du débat mondial.  Et qui de mieux placés que les jeunes pour défendre cet avenir, a proposé M. Guterres, se disant persuadé que le nouveau Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, qui sera opérationnel cette année, permettra d’accroître ces efforts.  Ce sera également l’occasion de renforcer l’action mondiale et de bâtir une Organisation des Nations Unies prête pour une nouvelle ère, une ONU plus créative, diverse, multilingue et plus proche des personnes que nous servons.  Pour finir, M. Guterres s’est réjoui de pouvoir informer l’Assemblée générale plus en détail sur « Notre Programme commun », dès lundi prochain. 

Débat

Mme AGNES MARY CHIMBIRI MOLANDE (Malawi), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a estimé que 2023 est une année critique pour la communauté internationale, confrontée aux impacts de crises multiples, découlant des effets persistants de la pandémie de COVID-19, des changements climatiques et de la montée des tensions géopolitiques.  De fait, l’inflation, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie touchent les PMA de manière disproportionnée, a noté la représentante en s’inquiétant qu’ils mettent en péril la mise en œuvre du Programme 2030.  Pour y faire face, elle a appelé les partenaires au développement à faire preuve de solidarité, et non d’austérité.  De même, le système des Nations Unies pour le développement a besoin d’un soutien accru pour lui permettre d’apporter un appui renforcé aux PMA et aux autres pays vulnérables, a-t-elle fait remarquer. 

La mise en œuvre du Programme d’action de Doha est d’une importance vitale pour aider les PMA, a poursuivi la représentante, en invitant les États Membres à renforcer leur résilience et à accélérer la mise en œuvre du Programme 2030.  Elle a invité tous les pays à participer à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA au niveau des chefs d’État et de gouvernement, du 5 au 9 mars prochain.  S’agissant de « Notre Programme commun » et du Sommet sur les ODD, la représentante s’est dite impatiente de traduire leurs recommandations en actions, avec l’appui des États Membres, afin de mener des changements transformateurs. 

M. YASEEN LAGARDIEN (Afrique du Sud) a estimé que si, pour beaucoup d’entre nous, la pandémie de COVID-19 semble s’être largement atténuée, son impact disproportionné sur les pays en développement reste toujours présent et la distribution des vaccins continue d’être inégale et inadéquate. 

La solidarité est nécessaire pour faire face à ces conséquences qui, sinon, compromettent la réalisation des ODD, a-t-il soutenu.  Des initiatives telles que l’Accélérateur ACT (dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19), coprésidé par le Président Ramaphosa, champion de l’UA pour la réponse à la pandémie, et le Premier Ministre norvégien, en sont pour lui un exemple. 

Sur un autre volet, le représentant s’est inquiété des dépenses militaires vertigineuses dans le monde, avoisinant 2,1 billions de dollars, soit le niveau le plus élevé depuis la guerre froide, ce qui illustre selon lui l’environnement géopolitique difficile auquel le monde est confronté en raison des tensions accrues et de l’incapacité du Conseil de sécurité à remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il est donc urgent de progresser dans la réforme du Conseil de sécurité pour relever ce défi structurel, a-t-il réclamé.  Il a toutefois misé sur le Nouvel Agenda pour la paix pour tracer une nouvelle voie pour la prévention des conflits et la consolidation de la paix, avec un rôle clair pour l’ONU, les bons offices du Secrétaire général et les organisations régionales, telles que l’UA.  Il a aussi appelé à créer des synergies entre les priorités régionales telles que l’Agenda 2063 pour l’Afrique et le Programme 2030. 

Mme NORDIANA BINTI ZIN ZAWAWI (Malaisie) a souligné qu’alors qu’une guerre en cours continue de dominer les dialogues et les discussions au sein de la communauté internationale, polarisant même le travail des Nations Unies, le Secrétaire général a réussi à identifier d’autres menaces pour la paix et la sécurité qui exigent une attention et une priorité tout aussi pressantes. 

C’est dans cet esprit que son pays appelle la communauté internationale à soutenir l’implication étroite de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Myanmar, avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dans les efforts visant à ramener la paix et la démocratie dans le pays.  Au Moyen-Orient, la Malaisie espère que le même élan pourra être donné pour trouver une solution juste et pacifique au conflit palestinien, a poursuivi la déléguée. 

Elle a dit par ailleurs soutenir les efforts déployés pour arriver à une pleine mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La représentante a également rappelé son engagement en faveur du désarmement, nucléaire en particulier.  Commentant le rapport sur la question du fonctionnement de l’Organisation, elle a réitéré sa position en faveur de la réforme, pour une ONU plus transparente, inclusive et responsable, et a souhaité que les ressources nécessaires soient fournies pour lui permettre d’accomplir toutes les missions mandatées par les États Membres.  Pour finir, elle a rappelé que l’ONU n’a pas été créée pour servir uniquement certaines régions du monde.  L’ONU a été conçue pour servir l’humanité tout entière, et « nous sommes loin d’être à la hauteur des idéaux inscrits dans la Charte », a-t-elle ajouté.

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a fait état de crises profondes et interconnectées, telles que les changements climatiques, la pandémie de COVID-19 et la multiplication des confits.  Les tensions entre l’humanité et la nature se manifestent par un risque accru de maladies zoonotique, la perte de biodiversité et la désertification, entraînant déplacements, famines et insécurité, a-t-il aussi recensé.  À ses yeux, l’approche sanitaire envisagée en riposte implique autant la sécurité que des mesures sanitaires.  À cet égard, l’incapacité du Conseil de sécurité à adopter une résolution sur le climat et la sécurité est mauvais signe, a-t-il noté.  Pour y faire face, il a recommandé, dans nos efforts, de garder à l’esprit les personnes les plus affectées par ces phénomènes, notamment les peuples autochtones et les jeunes. 

Selon le représentant, la crise en Ukraine causée par l’agression est venue remettre en question la capacité de l’ONU à répondre aux violations de la Charte des Nations Unies, bien que l’Assemblée générale soit passée à l’action.  Il a estimé que le Nouvel Agenda pour la paix arrive à point nommé.  L’agression contre l’Ukraine démontre encore une fois selon lui les lacunes des processus décisionnels en matière de paix et de sécurité, alors qu’un agresseur est en mesure de court-circuiter le Conseil.  L’initiative sur le veto est de la plus haute importance, a estimé le représentant en appelant à intensifier la reddition de comptes au sein même de l’Organisation. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a rappelé les défis émergents auxquels se heurte la communauté internationale, dont la crise climatique et ses conséquences sur les plus vulnérables, la multiplication des conflits, les tensions entre les grandes puissances militaires, la crise du développement liée à la pandémie de COVID-19, la spirale de l’inflation, l’explosion de la dette et la croissance économique en berne.  Ces défis qui touchent à la paix, au développement et aux droits de l’homme ne pourront être relevés que grâce à la coopération multilatérale, dans le cadre de la Charte des Nations Unies.  Il est donc essentiel de donner les moyens à l’Organisation. 

L’instabilité, a poursuivi le représentant, est exacerbée par la pauvreté, l’injustice, les inégalités, la haine, l’intolérance, la xénophobie et l’islamophobie qui ne cesse de progresser.  Le Nouvel Agenda pour la paix proposé par le Secrétaire général doit par conséquent tout mettre en œuvre afin de garantir un respect cohérent et universel des grands préceptes de la Charte, des résolutions du Conseil de sécurité et du droit international, a-t-il conclu.

Mme SHINO MITSUKO (Japon) s’est inquiétée de la remise en cause de l’ordre international « libre, ouvert et stable » dans un contexte de changements historiques dans les rapports de force et de tensions géopolitiques accrues.  Évoquant une « crise de confiance » dans l’ONU et le multilatéralisme, elle a jugé impératif de restaurer la crédibilité de l’Organisation en revenant aux principes de la Charte et en rompant avec le « règne par la force ».  Nous devons en outre construire des sociétés résilientes en investissant dans les personnes, a fait valoir la déléguée, en faisant remarquer l’accent que met son pays sur l’éducation et la santé.  L’investissement dans les personnes et l’autonomisation des femmes et des jeunes constitue à ses yeux le moyen idoine de participer à l’instauration et au maintien de la paix et du développement. 

La représentante a ensuite invité à renouveler l’engagement commun en faveur du désarmement et de la non-prolifération, notamment en renforçant le régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Afin par ailleurs de renforcer les fonctions de l’ONU, elle a jugé essentiel de réformer le Conseil de sécurité, question qui demeure en suspens malgré les initiatives répétées au plus haut niveau de l’Organisation, y compris dans le Document final du Sommet mondial de 2005.  Pour sa part, le Japon entend travailler avec l’ONU et ses États Membres afin de relever les défis actuels et futurs à l’approche du Sommet sur les ODD, de préparer le Sommet de l’avenir et de mettre en œuvre « Notre Programme commun ». 

M. PAVEL EVSEENKO (Bélarus) a estimé que le développement durable ne sera possible qu’en misant sur un multilatéralisme adéquat et une coopération cohérente avec les gouvernements nationaux.  À cet égard, il s’est félicité des mesures prises par l’ONU pour mobiliser des ressources financières, renforcer le commerce international, lutter contre les inégalités sociales ainsi que pour mettre en œuvre le Programme 2030 et le Programme d’action de Vienne.  Le délégué a pris note du travail effectué pour développer le système des coordonnateurs résidents et les équipes de pays de l’ONU, notamment dans le cadre de la pandémie de COVID-19.  Il s’est toutefois inquiété de la tendance émergente à la réduction du financement des budgets ordinaires des agences de développement des Nations Unies, du non-respect des engagements pris par les pays donateurs et de la politisation de ces questions, estimant qu’une telle approche affecte certains pays en particulier ainsi que la réalisation des ODD dans le monde entier. 

Le représentant a par ailleurs souligné la contribution importante des missions politiques spéciales de l’ONU en vue de favoriser le maintien de la paix et de la sécurité internationales ainsi que la protection des civils, en renforçant les systèmes répressifs, judiciaires et pénitentiaires.  Il s’est félicité à cet égard des efforts diplomatiques déployés par les Nations Unies pour résoudre le conflit en Ukraine, notamment l’Initiative de la mer Noire qui permet de faire face à la crise alimentaire mondiale.  La coordination de la réponse humanitaire de l’ONU aux populations les plus vulnérables du monde est devenue l’une des priorités de l’Organisation, a-t-il noté, de même que la réglementation et la limitation des armes conventionnelles et nucléaires.  Malgré le travail crucial accompli par l’Organisation, le représentant a estimé que ses efforts peuvent et doivent être encore plus efficaces afin de relever les défis de notre temps. 

M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte dIvoire) a exprimé son ferme appui aux initiatives du Secrétaire général visant à apporter des réponses pérennes aux défis actuels, ainsi qu’aux solutions proposées dans le cadre de « Notre Programme commun ».  La résurgence des tensions géopolitiques, l’expansion du terrorisme, les risques liés aux armes de destruction massive et les crises alimentaire, énergétique et climatique soulignent selon lui l’urgence d’apporter des réponses durables à ces défis.  Le représentant a demandé la mise en œuvre des engagements pris par les États Membres en matière de financement de l’action climatique et du développement durable, en plaidant pour une réforme de la gouvernance financière mondiale.  À cette fin, une attention particulière devrait être accordée à la coopération internationale en matière fiscale afin d’aider les États en développement à financer les programmes de développement. 

Le délégué a en outre appelé à intensifier les efforts de lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, « fléau » qui menace la sécurité internationale et freine le développement.  Il a réaffirmé en conclusion l’engagement de son pays envers le multilatéralisme afin de bâtir un monde de paix, de prospérité et de progrès pour tous les peuples. 

M. BASSAM SABBAGH (Syrie) a expliqué que le Gouvernement syrien a mobilisé toutes les ressources nécessaires pour faire face aux effets du séisme d’aujourd’hui qui a fait des centaines de morts et de blessés.  La Syrie est reconnaissante aux États Membres et à l’ONU qui ont exprimé leurs condoléances et leur solidarité avec le peuple syrien en ces moments difficiles, avant de les appeler à lui tendre la main face à cette catastrophe humanitaire et à lever les contraintes qui découlent des mesures coercitives unilatérales qui lui sont imposées et qui entravent les secours.  Concrètement, il a parlé du cas des compagnies de fret aériennes qui, par crainte des conséquences des mesures unilatérales, ont refusé d’acheminer de l’aide par les aéroports syriens. 

Passant au rapport du Secrétaire général, il a insisté sur la nécessité de renforcer le développement, la paix et le droit à un environnement sain.  Il a revendiqué l’égalité des chances en matière de développement pour tous les pays, tout en relevant un immense fossé entre pays développés et en développement, qui doit être comblé si l’on veut mettre en œuvre le plan à l’horizon 2030.  Pour cela, il a recommandé de mettre en place des partenariats stratégiques plus efficaces entre les Nations Unies et les gouvernements des pays en difficultés, ainsi que de tenir compte du principe de souveraineté nationale et des priorités nationales de développement.  Le représentant a ensuite dénoncé les politique coercitives et d’exclusion à l’encontre de certains pays, en citant les mesures coercitives unilatérales et les contraintes économiques qui menacent de manière générale le développement et la paix.  Il a donné le cas de son pays, où les mesures imposées par les États-Unis et certains pays européens constituent le principal obstacle au relèvement et à la reconstruction.  Sur le dossier des combattants étrangers, qui est évoqué dans le rapport du Secrétaire général, il a observé la réticence de certains pays à rapatrier ces éléments, ainsi que leurs familles, alors même que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité l’exigent.  C’est la preuve d’une volonté d’instrumentalisation politique de ce dossier, a-t-il estimé arguant que le terrorisme est utilisé comme prétexte pour justifier la présence en Syrie de la coalition internationale, menée par les États-Unis.  À ses yeux, la présence illégitime des forces américaines dans son pays et la violation du droit souverain des Syriens sur leur pétrole, leur gaz et leurs récoltes sont les véritables raisons qui exacerbent les souffrances du peuple syrien. 

Mme SHARIFA YOUSEF A. S. ALNESF (Qatar) a salué les priorités arrêtées par le Secrétaire général, ainsi que sa stratégie de mobilisation des ressources au service du développement durable.  Elle a dit attendre avec impatience la réunion informelle que l’Assemblée générale a prévue, le 13 février prochain, sur « Notre Programme commun ».

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a pointé du doigt la profonde crise systémique que connaît le monde et dont les principales causes sont liées à la volonté d’un certain nombre d’États de préserver, par tous les moyens, l’ordre mondial unipolaire et d’empêcher la formation de relations internationales et d’un nouveau système qui soient équitables.  Elle a déploré les tentatives d’acteurs individuels d’engager le dialogue en position de supériorité, d’imposer le « droit du plus fort », de remplacer les normes universelles du droit international par un « ordre mondial fondé sur des règles », et des mécanismes multilatéraux avec des clubs d’États « aiguisés » pour servir leurs intérêts géopolitiques. 

La représentante a ensuite déclaré ne pas pouvoir non plus fermer les yeux sur ce qui figure dans le rapport du Secrétaire général s’agissant des accords conclus à Istanbul le 22 juillet 2022.  Les résultats du deuxième document et de sa mise en œuvre pour ce qui est de l’exportation de denrées alimentaires et d’engrais n’ont toujours pas été publiés, a-t-elle déploré, y voyant l’explication de ce qui semble être une absence de véritables résultats.  Elle a estimé que les débats concernant les menaces liées à la faim et à la sécurité alimentaire servent en réalité les intérêts économiques de l’Ukraine et de bénéficiaires occidentaux.  Depuis 2020, l’ONU parle régulièrement d’une menace de famine aux « proportions bibliques », ce qui confirme, selon elle, que les causes profondes de la crise alimentaire d’aujourd’hui remontent à bien avant 2022.  La pénurie alimentaire et d’engrais de 2022 est en fait artificielle, selon la déléguée qui l’a attribuée aux choix économiques des pays occidentaux ainsi qu’aux restrictions unilatérales qui sapent l’exportation des denrées alimentaires et des ressources énergétiques.  En effet, ces mesures ont a eu pour conséquence une rupture des chaînes d’approvisionnement et une crise du pouvoir d’achat, a-t-elle explicité en regrettant que cela ne figure pas dans le rapport, ni dans les recommandations du Groupe mondial d’intervention en cas de crise alimentaire, énergétique et financière. 

Abordant le rapport « Notre Programme commun », la représentante a souligné la nécessité d’une discussion étape par étape des initiatives afin d’éviter les chevauchements et les doubles emplois.  Elle a aussi souhaité voir empêcher la substitution des processus adoptés par les États, principalement pour la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030.  La déléguée a appelé les États développés à accroître leur soutien financier au système des Nations Unies pour le développement, principalement en augmentant leurs contributions aux budgets réguliers des agences des Nations Unies, dont les revenus sont en baisse.  Sur le volet humanitaire, elle a noté les efforts déployés, tout en relevant dans la réponse de l’ONU, une tendance à la politisation manifeste par les donateurs au nom d’ambitions politiques.  Les situations d’aide humanitaire témoignent du sous-financement chronique des plans humanitaires de l’ONU pour l’Afghanistan, Cuba, la Syrie, le Venezuela, le Mozambique, le Mali et le Myanmar, a regretté la déléguée qui a trouvé que la liste est longue, jugeant la situation inacceptable et immorale. 

M. CARLOS EFRAÍN SEGURA ARAGÓN (El Salvador) a estimé que l’architecture financière mondiale nécessite une réforme pour permettre aux pays en développement d’accéder aux ressources nécessaires à leur développement et à la création de capacités.  Il faut tenir compte des besoins divers de ces pays et de leurs difficultés, notamment en matière de financement du développement, a demandé le représentant.  S’agissant du maintien de la paix et de la sécurité internationales, il a plaidé pour le renforcement des régimes de non-prolifération et insisté sur la lutte contre la violence liée aux armes à feu et aux armes de petit calibre.  Les processus de paix sont plus durables lorsque les hommes et les femmes y participent sur un pied d’égalité, a poursuivi le représentant.  En tant que pays fournisseur de contingents, El Salvador soutient les efforts de maintien de la paix de l’ONU, a-t-il assuré en appelant à investir dans la consolidation et la pérennisation de la paix.  Il a aussi appelé à combler les manques de financement existants dans ce domaine.  Enfin, le représentant a plaidé en faveur d’un multilatéralisme fort, ce qui passe, selon lui, par la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale. 

M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) a appelé à un partenariat mondial renforcé pour parvenir au développement durable, relever les défis actuels et se préparer aux crises futures.  Alors que les crises actuelles ont aggravé les vulnérabilités structurelles des PMA, des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement (PEID), il a soutenu l’appel du Secrétaire général visant à réformer l’architecture financière internationale, en collaboration avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et les agences économiques et financières concernées.  Le délégué a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière de fonds climatiques pour soutenir la mise en œuvre des ODD dans les pays en développement.  De même, il est urgent selon lui de garantir un financement adéquat afin de soutenir l’adaptation des pays en développement aux changements climatiques, notamment en mettant en œuvre les recommandations et stratégies contenues dans « Notre Programme commun ». 

Le délégué s’est félicité des progrès accomplis dans l’élaboration d’un futur pacte numérique mondial afin d’améliorer la coopération numérique et la contribution des technologies numériques dans les pays en développement, notamment en vue de la réalisation du Programme 2030.  Alors que 1,2% de la population mondiale est déplacée, le représentant a souligné la nécessité d’accorder une attention accrue aux solutions politiques aux conflits et à leurs causes profondes.  Le Bangladesh, a-t-il rappelé, a accueilli plus d’un million de Rohingya qui ont fui le Myanmar en raison des atrocités de masse et des persécutions systématiques.  Il s’est dit encouragé par l’adoption, en décembre dernier, de la toute première résolution du Conseil de sécurité sur le Myanmar.  Il a salué à cet égard les initiatives issues du Nouvel Agenda pour la paix, qui mettent l’accent sur la prévention et la consolidation de la paix.

Pour M. TOFIG MUSAYEV (Azerbaïdjan), les buts et principes de la Charte sont universellement contraignants et doivent être appliqués de manière cohérente et non sélective.  Afin de maintenir et de consolider la paix, les obligations doivent être traduites en actes concrets pour faire face à toutes les formes de menaces, à contrer la désinformation et à surmonter les anciennes et les nouvelles lignes de division.  La pierre angulaire de tous ces efforts, a souligné le représentant, est et doit rester l’État dont la souveraineté et l’intégrité territoriale doivent être respectées.  Fournir un appui aux États touchés par un conflit et engagés dans la consolidation de la paix, est et doit rester un engagement essentiel de l’ensemble du système des Nations Unies, a poursuivi le délégué. 

Il a invoqué l’expérience de son pays qui connait près de 30 ans d’occupation par l’Arménie voisine.  Cette situation illustre la nécessité de faire beaucoup plus pour régler les conflits.  Rappelant que son pays a saisi la Cour internationale de Justice et la Cour européenne des droits de l’homme, il a vivement rejeté les allégations « fausses et trompeuses » que l’Arménie a faites aujourd’hui, lors de la séance informelle.  Le délégué a appelé la communauté internationale à soutenir les pourparlers bilatéraux pour ne pas rater la chance de tourner la page de l’inimitié et d’établir une paix durable. 

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a exprimé sa profonde reconnaissance au système des Nations Unies pour ses contributions pragmatiques, constructives et appréciées dans de nombreux domaines prioritaires importants de notre développement durable.  Le représentant a, en outre, réaffirmé le ferme engagement de son pays à renforcer davantage son partenariat avec l’ONU et avec les autres partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux, soulignant l’importance cruciale d’assurer et de maintenir la paix et la sécurité mondiales.  Cela reste une sérieuse préoccupation pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, en tant que pays sortant d’un conflit, a-t-il précisé.  De plus, l’impact mondial désastreux et continu de la guerre injustifiée contre l’Ukraine reflète l’importance cruciale de la paix, de la sécurité et de la stabilité par des moyens pacifiques, a fait remarquer le délégué. 

Il s’est dit, par ailleurs, tout à fait d’accord avec l’appel du Secrétaire général à remanier l’architecture financière et économique mondiale, injuste et inéquitable, qui se fait au détriment des États en développement. 

De fait, a-t-il estimé, l’architecture financière et économique internationale n’est pas conçue de manière adéquate pour faire face aux défis mondiaux croissants auxquels sont confrontés nombre de nos pays et de nos populations, et elle doit donc être réformée pour mieux servir la communauté internationale.  Les efforts déployés par les PEID au cours des trois dernières décennies pour établir l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle en vue de soutenir leur développement durable sont un exemple de cette lacune. 

M. RUSLAN BULTRIKOV (Kazakhstan) a salué le « leadership remarquable » du Secrétaire général, avant d’exprimer l’accord de son pays avec les paradigmes de sécurité humaine, de résilience et de durabilité des infrastructures.  Mon pays est en faveur du désarmement, du Traité sur l’interdiction des armes chimiques, d’une médiation de paix en Syrie et d’un déploiement renforcé des contingents de maintien de la paix, a dit le délégué.  Enfin, il a proposé la création à Almaty d’un centre régional onusien pour l’Asie centrale et l’Afghanistan en vue d’intégrer les dimensions de développement, d’aide humanitaire et de justice sociale. 

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a estimé que le monde a besoin de davantage de paix pour relever les défis de notre époque, dont plusieurs figurent au nombre des priorités du Secrétaire général.  À cette fin, nous devons, selon lui, renforcer les principes du multilatéralisme et améliorer leur application.  Les lacunes du système des Nations Unies ne sont pas tant le fait de l’Organisation que de ses États Membres qui continuent de défendre jalousement leurs intérêts nationaux en toute impunité, aux dépens des pays en développement, tout en promouvant « du bout des lèvres » les idéaux des Nations Unies.  Les inégalités, les changements climatiques et la dégradation de la biodiversité entraînent une perte de confiance qui peut s’avérer dangereuse.  La souffrance des citoyens des pays en développement est une constante, malgré le fait que les crises auraient pu être évitées avec des financements adéquats.  Nous devons investir massivement dans le capital humain, en s’appuyant sur les objectifs de développement durable et en adoptant des mesures responsables en matière de gouvernance, a conclu le représentant.

M. RAJESH PARIHAR (Inde) a répondu aux observations « fantaisistes et mensongères » du Pakistan.  « Remettant les pendules à l’heure », il a déclaré que le territoire du Jammu-et-Cachemire restera un territoire indien, « n’en déplaise au Pakistan ».  Il a reproché à ce dernier de propager la haine contre son pays, au mépris des principes chers à la communauté internationale. 

Mme JOSEPHINE MOOTE (Kiribati) a salué les orientations stratégiques retenues dans le rapport, y compris l’appui aux petits pays qui sont vulnérables aux catastrophes.  Les conséquences des changements climatiques sont désormais reconnues, a-t-elle dit, en souhaitant que les engagements pris dans le cadre de la lutte contre ces conséquences soient honorés.  La déléguée a appelé au respect de la souveraineté de tous les États, avant de plaider pour l’élimination des armes nucléaires.  Elle a souligné l’importance des partenariats qui viennent appuyer les pays vulnérables comme le sien. 

Droit de réponse 

Le Pakistan a dénoncé la position « incorrecte » de l’Inde sur le Jammu-et-Cachemire, territoire contesté qui ne fait pas partie intégrante de l’Inde.  Répéter une position erronée ne la rend pas acceptable, a-t-il souligné, en faisant remarquer que cela contredit le droit du peuple cachemiri à l’autodétermination.  L’Inde continue de réprimer dans la violence des manifestants et d’emprisonner des femmes et des enfants qui ne font que revendiquer leurs droit légitimes, a dénoncé la délégation pakistanaise en expliquant que cela ne fait que renforcer la lutte pour le droit à l’autodétermination du peuple du Cachemire.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: la Représentante spéciale pour l’Iraq exhorte la classe politique à saisir la fenêtre d’opportunité pour sortir le pays de l’instabilité

9253e séance – matin
CS/15189

Conseil de sécurité: la Représentante spéciale pour l’Iraq exhorte la classe politique à saisir la fenêtre d’opportunité pour sortir le pays de l’instabilité

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq a espéré, ce matin, devant le Conseil de sécurité, que la confirmation du nouveau Gouvernement iraquien permettra de résoudre de manière structurelle les nombreux problèmes auxquels le pays est confronté, tout en insistant sur l’urgence pour la classe politique iraquienne de saisir la fenêtre d’opportunité qui lui est offerte, et sortir enfin le pays des cycles récurrents d’instabilité et de fragilité. 

Mme Jeannine Hennis-Plasschaert, appuyée par de nombreux membres du Conseil, a mis l’accent sur la nécessité pour le nouvel exécutif iraquien de mener à bien la réforme institutionnelle et socioéconomique.  Elle a également exhorté les partis politiques et les autres acteurs à prioriser l’intérêt du pays, insistant en outre sur l’importance de gérer les attentes du public.  « Les promesses excessives et les manquements peuvent avoir des conséquences désastreuses », a-t-elle prévenu, appelant en outre le Gouvernement à faire preuve d’un véritable engagement en faveur des droits humains.  « Museler les critiques constructives ne contribue qu’à ternir l’image de l’État et éroder la confiance du public », a-t-elle dit. 

La Cheffe de la MANUI a également souligné que la corruption généralisée est un problème majeur en Iraq, exhortant à ne donner aucun répit à ceux qui volent les ressources de l’État pour des intérêts privés ou autres.  Elle a aussi appelé à l’adoption du budget fédéral le plus rapidement possible, tout comme les Émirats arabes unis y voyant la clef de l’accélération des progrès économiques. 

Pour ce qui est des relations entre le nouvel exécutif et la Région du Kurdistan, la Représentante spéciale, ainsi que de nombreux membres du Conseil, a pris note les mesures prises pour résoudre les problèmes en suspens, notamment en adoptant une loi sur le pétrole et le gaz dans les six mois.  Mme Hennis-Plasschaert a toutefois regretté que malgré cette « dynamique positive », un dialogue structuré, qui demeure d’une grande importance pour institutionnaliser les relations, reste absent, et que ces consultations n’ont toujours pas débouché sur des accords concrets, y compris sur la question urgente du budget fédéral pour 2023. 

De son côté, le représentant de l’Iraq, qui a réitéré le ferme engagement de son pays à lutter contre le terrorisme, a dénoncé l’agression répétée du territoire iraquien par la Türkiye et l’Iran sous prétexte d’autodéfense et de l’obligation constitutionnelle de l’Iraq d’éviter toute menace depuis son territoire à l’encontre des États voisins.  « Les problèmes internes de chaque État doivent être réglés à l’intérieur de leurs frontières et non pas à l’extérieur », a insisté le délégué, tandis que la Fédération de Russie a jugé intolérable que l’Iraq soit transformé en un théâtre d’affrontements pour des règlements de comptes géopolitiques. 

Malte a appelé tous les États, en particulier les pays voisins, à respecter et à soutenir la souveraineté, l’intégrité territoriale et le processus politique démocratique de l’Iraq.  La délégation a également salué les efforts diplomatiques de Bagdad pour faire progresser la stabilité, notamment grâce à la facilitation du dialogue avec les partenaires régionaux. 

Les membres du Conseil de sécurité ont également été informés par un représentant de l’Iraqi Health and Social Care Organization (IHSCO) que l’Iraq est l’un des pays les plus minés au monde.  M. Ahmed a aussi prévenu qu’en raison de la lenteur des efforts de déminage, l’Iraq ne serait pas en mesure de s’acquitter de ses obligations en vertu de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et d’atteindre l’objectif fixé pour 2028.  La Représentante spéciale a appelé la communauté internationale à soutenir les financements des efforts de déminage. 

Le Royaume-Uni, la Suisse, l’Albanie et le Japon, entre autres, ont par ailleurs averti des risques que représentent les changements climatiques pour l’Iraq appelant à des mesures urgentes et efficaces afin d’éviter les coûts humains considérables et un effet néfaste sur les droits humains, la sécurité, la viabilité économique et la stabilité politique du pays. 

Enfin, la victoire de l’équipe iraquienne de football lors de la dernière Coupe du Golfe a été saluée à plusieurs reprises au cours de cette séance.  « C’est un beau témoignage du retour à la normale du pays et de son potentiel à rallier non seulement la nation mais aussi les partenaires régionaux autour d’un objectif commun et positif », a estimé Mme Hennis-Plasschaert.

LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ (S/2023/51, S/2023/58)

Déclarations

Mme JEANINE HENNIS-PLASSCHAERT, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Iraq, après avoir rappelé la création, il y a près de 20 ans, de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) dont elle est la Cheffe, a déclaré que l’année 2023 sera une année du souvenir pour l’Iraq.  Elle a indiqué que des décennies de troubles continuent de se faire ressentir sur le présent et a exhorté les partis politiques et les autres acteurs à prioriser l’intérêt du pays, insistant en outre sur l’importance de gérer les attentes du public.  Les promesses excessives et les manquements peuvent avoir des conséquences désastreuses, a-t-elle affirmé.

Elle a salué la confirmation par le Conseil des représentants du nouveau Président et du nouveau Gouvernement de 23 membres dont trois femmes, tout en appelant à augmenter le nombre de femmes dans les postes importants.  Elle a souligné que la corruption généralisée est un problème majeur en Iraq et s’est félicitée des mesures prises par le Gouvernement, notamment en ce qui concerne le recouvrement des fonds volés et les enquêtes sur les allégations de corruption.  Il ne faut donner aucun répit à ceux qui volent les ressources de l’État pour des intérêts privés ou autres, a-t-elle insisté. 

La Représentante spéciale a également salué les mesures prises pour améliorer la livraison des services publics, tout en appelant à une réforme socioéconomique systémique et au renforcement des institutions et de la gouvernance à tous les niveaux. 

De même, elle s’est inquiétée de l’augmentation du taux de change sur le marché parallèle, avant d’appeler à l’adoption du budget fédéral le plus rapidement possible.  Elle a également mis en garde contre le gonflement de la fonction publique pour s’attaquer aux niveaux élevés de chômage et a appelé l’Iraq à diversifier son économie pour compenser la dépendance au pétrole. 

La Cheffe de la MANUI a aussi affirmé que museler les critiques constructives ne contribue qu’à ternir l’image de l’État et éroder la confiance du public, alors que le discours public permet aux institutions de s’épanouir et de s’adapter.  Un véritable engagement en faveur des droits humains est donc essentiel pour l’Iraq, a-t-elle dit. 

Passant aux relations entre Bagdad et Erbil, Mme Hennis-Plasschaert a indiqué que des mesures initiales ont été prises pour résoudre les problèmes en suspens, notamment en adoptant une loi sur le pétrole et le gaz dans les six mois.  La dynamique est positive, mais un dialogue structuré, qui demeure d’une grande importance pour institutionaliser les relations, reste absent.  Et ces consultations n’ont toujours pas débouchés sur des accords concrets, y compris sur la question urgente du budget fédéral pour 2023.  Elle a espéré que la récente décision de la Cour suprême fédérale n’entravera pas les négociations en cours sur le budget fédéral.  Pour ce qui est de la Région du Kurdistan, elle s’est inquiétée de la persistance des divisions parmi les partis au pouvoir et a insisté sur la nécessité de parvenir à des compromis rapides sur les désaccords budgétaires, administratifs, sécuritaires et électoraux de toute urgence. 

La Représentante spéciale a ensuite indiqué que l’Iraq continue d’être confronté à des violations répétées de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.  Le pays demeure également l’un des plus contaminés par les engins explosifs au monde, a-t-elle ajouté, alertant du manque de financement pour les efforts de déminage et appelant la communauté internationale à poursuivre son soutien.  Sur la question des ressortissants koweïtiens et de pays tiers portés disparus et des biens koweïtiens disparus y compris les archives nationales, elle a salué les mesures prises par le Gouvernement iraquien pour présenter davantage de témoins. 

Elle a terminé en exprimant son sentiment d’espoir et d’urgence.  L’espoir est que la confirmation du nouveau Gouvernement iraquien fournira l’occasion de résoudre de manière structurelle les nombreux problèmes urgents auxquels le pays et son peuple sont confrontés.  L’urgence est pour la classe politique iraquienne de saisir la fenêtre d’opportunité qui lui est offerte, et de sortir enfin le pays des cycles récurrents d’instabilité et de fragilité.  Elle a ensuite félicité l’équipe nationale iraquienne de football pour sa récente victoire en Coupe du Golfe.  C’est un beau témoignage du retour à la normale du pays et de son potentiel à rallier non seulement la nation mais aussi les partenaires régionaux autour d’un objectif commun et positif, a-t-elle déclaré.

Le docteur AHMED, Iraqi Health and Social Care Organization (IHSCO), a indiqué que l’Iraq est l’un des pays les plus minés au monde en raison des conflits successifs qui s’y sont déroulés.  Ces mines continuent de tuer, les dernières victimes étant quatre enfants qui jouaient le 16 décembre dernier à Ninive, a-t-il dit.  Trois sont morts et le quatrième a été blessé.  Il a rappelé que le pays compte 1,2 million de personnes déplacées et que 13% d’entre elles indiquent qu’elles ne peuvent regagner leurs foyers en raison des mines. 

S’il a salué les efforts accomplis pour remédier à ce défi, il a noté que la rééducation physique des victimes et l’assistance à leur famille sont souvent oubliées dans les programmes de lutte contre les mines en Iraq.  Il a en outre signalé que l’Iraq ne devrait pas être en mesure de s’acquitter de ses obligations en vertu de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et d’atteindre l’objectif fixé pour 2028.  « Le rythme de déminage est trop lent. »  Il a précisé que le processus d’accréditation des organisations de déminage est trop complexe, tandis que les autorisations gouvernementales d’accès sur site ne sont valides que pour 30 jours. 

Il a aussi déploré la baisse des dons internationaux, en raison notamment de l’émergence d’autres foyers de crise dans le monde.  Il est également vrai que l’Iraq est un pays à revenu intermédiaire et que l’augmentation du prix du pétrole lui assure des recettes sans précédent, a-t-il ajouté, avant d’évoquer la corruption et le taux élevé de corruption.  Il a déclaré que les acteurs de la lutte contre les mines ont souffert de cette baisse des dons, avant d’insister sur l’importance du rôle des acteurs locaux de déminage. 

Le représentant de la société civile a ensuite appelé le Gouvernement iraquien à financer les efforts de déminage d’une manière transparente, en donnant la priorité aux ONG.  Les dons s’orientent généralement vers les agences internationales, les organisations de la société civile iraquiens ne recevant que la portion congrue.  Il a donc encouragé les donateurs à « briser ce tabou » et à engager et financer directement les ONG locales. 

M. RICHARD M. MILLS (États-Unis) a salué la formation du nouveau Gouvernement iraquien en octobre, avant de l’encourager à agir « parce que la population iraquienne mérite des chances économiques et des opportunités ».  Il l’a également appelé à lutter contre la corruption, à offrir plus de services publics et à encourager la création d’emplois et la participation des femmes au marché du travail.  Les États-Unis, a-t-il ajouté, ont hâte de travailler avec le Gouvernement fédéral pour travailler sur des questions comme la lutte contre les changements climatiques, les énergies renouvelables et la gestion de l’eau ou encore la réduction des explosions liées au gaz.  En outre, le nouveau Gouvernement doit répondre à l’appel de sa population en matière de respect des droits humains, notamment en demandant des comptes aux responsables de la répression brutale des manifestations d’octobre 2019. 

Passant à la question des personnes déplacées, le délégué a insisté sur la coopération entre la MANUI et le Gouvernement et sur l’importance de fournir des documents juridiques officiels aux familles et orphelins afin de permettre leur réinsertion dans la société iraquienne, y compris la communauté yézidie.  En outre, le représentant a encouragé tous les États Membres à rapatrier, réinsérer et traduire en justice les combattants étrangers.  Il a imputé la baisse des attaques de Daech aux efforts des forces de sécurité nationales et a assuré que les États-Unis restent déterminés à lutter contre ce groupe aux côtés du Gouvernement iraquien.  Avant de conclure, le représentant a félicité l’Iraq d’avoir gagné la Coupe du Golfe en football.

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a souligné l’importance de s’appuyer sur la dynamique créée par la formation du Gouvernement qui, a-t-il espéré, devrait permettre à l’Iraq de relever ses défis et de renforcer la sécurité et la stabilité.  Il a encouragé le Gouvernement à promouvoir l’état de droit et accélérer le développement et les progrès économiques, à commencer par l’adoption du budget fédéral.  Notant que trois femmes seulement sont ministres, le délégué a demandé des efforts pour l’émancipation de toutes les femmes sur le plan économique.  Alors que l’Iraq a récemment marqué le cinquième anniversaire de la victoire sur Daech, le représentant a appelé le pays à ne pas perdre de vue les menaces continues causées par ce groupe terroriste contre sa sécurité et sa stabilité.  Il a également condamné les ingérences dans les affaires internes de l’Iraq et a appelé la communauté internationale à rejeter ces violations du droit international qui représentent en outre une menace pour la stabilité de la région.  Le représentant a ensuite salué la victoire de l’Iraq à la Coupe du Golfe et l’accueil chaleureux réservé aux visiteurs arabes au cours de cet événement, y voyant le témoignage du souhait de l’Iraq de bâtir des ponts avec ses voisins arabes. 

En ce qui concerne les nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus et les biens koweïtiens disparus, notamment les archives nationales, le délégué a espéré que des progrès seront consentis sur cette question au cours de la période à venir. 

M. PEDRO COMISSÁRIO AFONSO (Mozambique), au nom des A3 (Ghana, Gabon et Mozambique), a qualifié d’encourageante la situation politique en Iraq, saluant notamment la formation d’un nouveau gouvernement et le vote de confiance du Parlement.  Il a invité le Gouvernement à lutter contre la corruption, à renforcer les services publics, à remédier au chômage et à dialoguer avec Erbil.  Il a dénoncé les attaques asymétriques que Daech et les autres groupes terroristes continuent de perpétrer et a apporté son soutien à l’action des forces de sécurité iraquiennes contre Daech.  Le délégué a ensuite salué l’accent mis par le Gouvernement iraquien sur le développement de relations avec les pays voisins, ainsi que son intention de renforcer le rôle de l’Iraq au sein des organisations arabes, régionales et internationales. 

M. HERNÁN PÉREZ LOOSE (Équateur) a apporté le soutien de son pays aux activités de la MANUI et aux mesures prises par la Représentante spéciale pour faciliter un dialogue inclusif en Iraq.  Il s’est inquiété de la poursuite des attaques perpétrées par Daech, pour ensuite se féliciter de la fin de l’impasse politique en Iraq, suite aux élections parlementaires, et à celle du Président Abdullatif Jamal Rashid et du Premier Ministre Mohammed Shia al-Sudani.  Des élections libres et le retour à la démocratie ont un impact positif sur la construction des institutions et la stabilisation, a-t-il noté.  Le représentant a aussi salué les mesures prises pour surmonter la crise politique; renforcer l’autorité de l’État; démanteler des menaces à la sécurité; et réorganiser les institutions et l’état de droit.  Il a cependant appelé à investir plus de ressources dans la lutte contre la radicalisation et le terrorisme; l’identification de mécanismes permettant d’inverser la désertification et la raréfaction des sources d’eau; et l’amélioration de l’accès aux services de santé, à l’éducation, à la justice et à la protection des droits humains.  Le représentant a salué la mise en place de conditions favorisant la participation des femmes à la vie politique démocratique en Iraq, et a souhaité voir des mesures de lutte contre la violence domestique. 

Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a rappelé que l’Iraq reste confronté à des problèmes politiques et sécuritaires, y compris la menace terroriste de Daech.  Elle a appelé l’ensemble des forces politiques iraquiennes à régler leurs différends par le biais de négociations dans l’intérêt de tous, tout en affirmant qu’on ne peut régler les problèmes accumulés au fil des ans du jour au lendemain.  L’aide internationale reste nécessaire, a-t-elle insisté.  Prenant note du programme du nouveau Gouvernement, la déléguée a salué le fait que l’exécutif iraquien compte réformer le système financier afin de lutter contre le chômage et d’aider les groupes vulnérables, entre autres. 

Face aux difficultés pour les dirigeants iraquiens de prendre en compte les avis de tous les représentants du paysage politique, social et confessionnel du pays, la représentante a souligné que seul un dialogue inclusif permettra de surmonter les différends.  Elle a salué la poursuite du dialogue entre le Gouvernement fédéral et la Région du Kurdistan pour régler les désaccords notamment pétroliers et gaziers.  Malgré les progrès dans la lutte contre le terrorisme, la situation sécuritaire demeure précaire notamment en raison de la recrudescence des cellules terroristes, a-t-elle constaté, appelant à une coordination des efforts de lutte contre le terrorisme dans le respect de la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Iraq.  Il est intolérable de transformer l’Iraq en un théâtre d’affrontements pour des règlements de comptes géopolitiques, a-t-elle affirmé. 

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a estimé que le retour et la réintégration de près de 1,2 million d’Iraquiens et Iraquiennes déplacés sont essentiels pour la stabilité et la cohésion sociale.  Elle a encouragé l’Iraq à poursuivre ses efforts pour trouver des solutions durables dans un climat de sécurité et de manière volontaire et digne.  Préoccupée par les conditions de sécurité en Iraq, elle a condamné toutes les violations de la souveraineté iraquienne et appelé au respect de celle-ci et de l’intégrité territoriale du pays.  Inquiète également des plus de 110 attaques recensées entre octobre et décembre dernier, attribuées à Daech, elle a rappelé que les mesures de lutte contre le terrorisme doivent être menées dans le plein respect du droit international.  Enfin, la déléguée a rappelé que les changements climatiques sont un facteur déstabilisant en Iraq, avec notamment une raréfaction de l’eau.  Elle s’est félicitée de la volonté de l’Iraq d’œuvrer avec ses voisins à une gestion commune des ressources en eau transfrontalières. 

M. DAI BING (Chine) a salué la formation du nouveau Gouvernement iraquien en octobre dernier, en l’assurant du soutien de la Chine pour trouver un cheminement indépendant qui corresponde à l’intérêt national.  Préoccupé par la persistance des attaques terroristes en Iraq, il a appelé la communauté internationale à soutenir le pays dans sa lutte contre le terrorisme en vue de renforcer les acquis dans ce domaine.  Il a soutenu les efforts continus de l’Iraq pour assurer le retour des ressortissants iraquiens du camp de Hol, ainsi que l’identification des combattants étrangers et leur rapatriement.  Il a également appelé « le pays qui a lancé la guerre il y a 20 ans » à fournir son assistance aux efforts de déminage en Iraq.  Notant que la paix en Iraq est liée à un contexte régional stable, il a appelé à régler les problèmes de sécurité en coopération avec le Gouvernement iraquien.  La communauté internationale doit soutenir le développement socioéconomique et la reconstruction de ses infrastructures l’Iraq, a ajouté le délégué.  S’agissant de la MANUI, qui fête son vingtième anniversaire, le représentant a estimé que c’est le moment de solliciter l’avis du pays hôte sur la Mission. 

M. FERGUS JOHN ECKERSLEY (Royaume-Uni) a salué la formation du nouveau Gouvernement iraquien et l’accent placé par le Premier Ministre sur la fourniture de services.  Il a indiqué que le Royaume-Uni continuera de soutenir l’Iraq pour affronter les défis de sécurité, renforcer la stabilité économique et appuyer la transition énergétique.  Il a encouragé le Gouvernement à stimuler les investissements avant d’insister sur l’importance de promouvoir les droits humains et la responsabilisation.  Le délégué a salué les efforts déployés pour la renforcer la stabilité régionale via des relations bilatérales y compris sur des questions cruciales comme la sécurité, l’eau et les effets néfastes des changements climatiques.  Il a félicité la MANUI pour ses efforts afin de soutenir le Gouvernement et ses partenaires régionaux: c’est essentiel pour renforcer la stabilité et la sécurité de l’Iraq et de la région.  Le représentant s’est également réjoui des contacts en cours entre Bagdad et Erbil pour régler les différends notamment sur la loi sur les hydrocarbures et le budget.  Il a dit être encouragé par le dialogue entre les partis politiques kurdes et a souligné l’importance d’adopter une loi facilitant des élections dans la Région du Kurdistan cette année. 

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) a condamné toutes les violations de la souveraineté iraquienne, soulignant que l’Iraq n’est pas un espace de règlement de comptes entre puissances régionales.  Elle a appelé les acteurs concernés à cesser toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Iraq, avant d’inviter l’Iraq à continuer à jouer un rôle positif au plan régional, saluant sa diplomatie régionale équilibrée qui permet à des pays clefs de la région de renouer le dialogue.  La représentante a aussi souligné l’importance de la coopération entre l’Iraq et le Koweït sur le dossier des Koweïtiens et des ressortissants d’États tiers disparus.  Les appels à témoins et le recours à l’imagerie satellite sont des outils précieux au service de l’identification des disparus, a-t-elle noté.  Enfin, la déléguée a appelé à la reprise d’un dialogue constructif entre Bagdad et Erbil, s’agissant notamment de la sécurité et du partage des revenus des ressources pétrolières. 

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a salué la formation du nouveau Gouvernement iraquien et a encouragé tous les acteurs politiques à soutenir le plan gouvernemental dans tous ses domaines.  Il s’est félicité de la présence de femmes à des postes de haut niveau au sein du nouveau Gouvernement.  Il a également salué les efforts du Gouvernement pour régler les questions en suspens dans les relations entre le Gouvernement fédéral et le Gouvernement de la Région du Kurdistan, y compris s’agissant de la gestion des recettes pétrolières.  La compréhension et la coopération mutuelles, avec une unité de devoir et d’objectif, renforceront la capacité de toutes les entités gouvernementales à défendre le droit de l’Iraq au développement d’une manière qui soit compatible avec la souveraineté permanente du peuple iraquien sur ses richesses et ressources naturelles, a-t-il dit. 

La promotion du développement économique et du bien-être de la population doit être considérée comme un instrument clef de la lutte contre le terrorisme, a poursuivi le représentant en insistant sur le fait que la menace posée par Daech ne peut être éradiquée uniquement par des sanctions et des mécanismes de responsabilité individuelle.  Il est nécessaire de s’attaquer aux causes profondes de l’extrémisme violent, a-t-il estimé, y compris l’injustice économique résultant de la pauvreté, des inégalités, des disparités de revenus et du manque d’opportunités.  En outre, la lutte contre la menace mondiale du terrorisme en Iraq exige une coopération entre les États, en particulier avec les pays voisins.  Le représentant a par ailleurs encouragé la MANUI à accélérer le transfert au Gouvernement iraquien de tous les services publics qui sont toujours assurés par des organisations humanitaires.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a déclaré que la formation du Gouvernement est une avancée considérable en vue de la stabilité politique souhaitée par la population.  Il a apporté son appui au programme présenté par le Premier Ministre visant à s’attaquer à la corruption et à respecter les droits humains.  Il a aussi soutenu les réformes pour renforcer la participation des femmes se disant encouragé par la nomination de trois femmes au Gouvernement et l’encourageant à aller encore plus loin.  De même, le délégué a appelé à accélérer l’examen de la loi sur la violence domestique.  En ce qui concerne les relations entre le Gouvernement fédéral et le Gouvernement de la Région du Kurdistan, des efforts continus sont nécessaires pour créer les conditions favorables à la coopération, a-t-il estimé. 

Poursuivant, le représentant s’est inquiété des attaques continues de Daech.  À cet égard, il a salué la détermination du Premier Ministre à reprendre le contrôle sur les groupes armés et a appelé à aider le Gouvernement à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale.  Il a condamné toute atteinte visant à saper l’indépendance politique de l’Iraq qui, a-t-il ajouté, doit pouvoir compter sur la communauté internationale mais également bénéficier de la coopération de la part de ses voisins, par le dialogue et la diplomatie.  Le délégué a terminé sur la question des changements climatiques estimant que si l’on n’y réagit pas de manière efficace, les risques de pénurie d’eau entraîneraient des coûts humains considérables et un effet néfaste sur les droits humains, la sécurité, la viabilité économique et la stabilité politique du pays. 

M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a salué la formation d’un nouveau Gouvernement iraquien et l’accent mis sur la lutte contre la corruption et la création d’emplois.  Il a appelé au plein respect de la souveraineté iraquienne et au développement de relations de bon voisinage.  Toute attaque contre l’Iraq, y compris au Kurdistan, doit cesser.  Il a salué le dialogue noué par le Gouvernement avec les pays voisins, avant de souligner l’importance de la coopération entre l’Iraq et le Koweït sur le dossier des Koweïtiens et des ressortissants d’États tiers disparus.  Enfin, le délégué a appelé à remédier d’urgence aux défis posés par les changements climatiques.  L’assistance apportée par la MANUI dans ce domaine est, à ce titre, vitale, a-t-il conclu.

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a salué la formation d’un nouveau Gouvernement en Iraq et encouragé tous les acteurs et institutions politiques à travailler ensemble de manière constructive pour permettre au Gouvernement de répondre aux besoins du pays, y compris dans la mise en œuvre des réformes pertinentes.  Elle s’est félicitée du respect des quotas de genre dans la composition du nouveau Gouvernement et, sur le front politique, de l’engagement prononcé et des mesures prises par le Gouvernement fédéral et le Gouvernement de la Région du Kurdistan pour régler les problèmes en suspens.  Appelant le nouveau Gouvernement à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité persistante dans le pays, à savoir les défis politiques, économiques, sociaux et environnementaux, elle a exprimé le soutien de Malte aux réformes indispensables dans ce contexte, soulignant, en outre, que l’adoption en temps voulu d’un nouveau budget est essentielle.  Par ailleurs, elle a appelé tous les États, en particulier les pays voisins, à respecter et à soutenir la souveraineté, l’intégrité territoriale et le processus politique démocratique de l’Iraq, saluant les efforts diplomatiques de l’Iraq pour faire progresser la stabilité, notamment grâce à la facilitation du dialogue avec les partenaires régionaux. 

Sur le front humanitaire, la représentante a noté les besoins importants qui subsistent et demandé que toutes les restrictions à l’accès humanitaire soient levées.  Les civils paient le prix le plus lourd de l’instabilité en Iraq, a regretté la représentante en rappelant qu’au 31 décembre, 1,17 million d’Iraquiens étaient toujours déplacés et 990 000 personnes avaient un besoin urgent d’aide humanitaire.  Elle a appelé le Gouvernement à œuvrer pour éliminer les principaux obstacles à la fin des déplacements internes, notamment la contamination massive du territoire par les armes, et la restauration incomplète des logements et des services de base dans les zones prises à Daech.  Elle a rappelé que l’Iraq est le cinquième pays au monde le plus touché par les changements climatiques, et salué les efforts de la MANUI pour aider le pays à atténuer les effets de la crise climatique, notamment par le développement durable et l’utilisation des énergies renouvelables.  Des efforts internationaux et régionaux accrus sont nécessaires pour relever le défi de la rareté de l’eau, a-t-elle fait valoir. 

M. SARHAD SARDAR ABDULRAHMAN FATAH (Iraq) a réitéré la volonté de son gouvernement de mettre en œuvre un partenariat national axé sur l’ouverture aux différentes forces politiques, la tenue d’élections anticipées, la lutte contre la corruption financière, ainsi que le contrôle des armes.  Il a également cité la fourniture d’électricité, le renforcement des droits de la personne et l’autonomisation des femmes, le dossier des personnes déplacées et des minorités, la lutte contre la pauvreté et le chômage, la lutte contre l’inflation, la gestion de l’eau et l’amélioration de la production agricole, entre autres.  Il a également affirmé que les relations extérieures du pays sont marquées par le dialogue et le rapprochement des points de vue et fait part de la fierté de son pays d’avoir organisé et gagné la vingtième-cinquième Coupe du Golfe.

Il a indiqué que les rencontres se poursuivent entre Bagdad et Erbil sur le partage du revenu du pétrole, du gaz et des recettes douanières.  S’agissant de la question sécuritaire, l’Iraq est fermement engagé dans la lutte contre le terrorisme, a assuré le représentant qui a souligné que son pays ne doit pas être un théâtre de règlements de comptes géopolitiques sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme.  Il a dénoncé l’agression répétée du territoire iraquien par la Türkiye et l’Iran sous prétexte d’autodéfense et de l’obligation constitutionnelle de l’Iraq d’éviter toute menace depuis son territoire à l’encontre des États voisins.  Les problèmes internes de chaque État doivent être réglés à l’intérieur de leurs frontières et non pas à l’extérieur, a-t-il insisté. 

Après avoir remercié le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour son appui qui a permis le retour digne, sûr et volontaire de près de 4 millions d’individus au pays, le représentant a rappelé la décision du 27 décembre dernier garantissant le droit à la propriété des yézidis.  Le Gouvernement tient aussi à renforcer la coopération et les partenariats avec les pays voisins à travers le renforcement des infrastructures communes, l’intégration économique et les investissements réciproques.  Il a également fait état du lancement d’une vaste campagne de lutte contre la corruption financière et a appelé la communauté internationale à aider à recouvrer les avoirs iraquiens volés et à permettre l’extradition des responsables.  La situation financière est aujourd’hui stable malgré la volatilité du taux de change et notamment le cours du dollar, a-t-il ajouté. 

S’agissant de l’autonomisation de la femme, le Gouvernement a lancé le plan d’action national 2021-2024 pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix et la sécurité.  Le nouveau plan stratégique pour la période 2023-2030 vise à renforcer la participation des femmes, la protection de leurs droits et leur autonomisation socioéconomique.  La Haute-Commission pour les droits humains mène des campagnes de sensibilisation relatives aux droits civils et politiques, aux droits économiques, culturels et sociaux.  Le pays a cependant besoin de partenariat en matière d’aide psychosociale pour les survivantes et les victimes de violences sexuelles notamment les victimes de Daech. 

Concernant la lutte contre la désertification et les changements climatiques, le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs projets relatifs à l’irrigation et à la lutte contre le gaspillage de l’eau ainsi qu’un projet stratégique relatif à l’économie verte. 

En ce qui concerne les relations avec le Koweït, le délégué a indiqué que l’Iraq entend renforcer la coopération bilatérale sur les plans politique, économique, culturel et historique.  Le Premier Ministre a effectué sa première visite officielle au Koweït depuis sa prise de fonction et le Gouvernement travaille à la mise en œuvre du projet électrique commun dans le Golfe depuis la station de Wafra dans le sud du Koweït.  Grâce à la coopération au sein du Conseil de coopération du Golfe, l’Iraq continue de recevoir toute information utile concernant les citoyens koweïtiens ou de pays tiers et les avoirs koweïtiens y compris les archives nationales koweïtiennes, a-t-il fait savoir.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

ECOSOC: l’examen des efforts de coordination des organes du système des Nations Unies démontre une synergie croissante en faveur du développement

Session de 2023
9e & 10e séances – matin & après-midi
ECOSOC/7113

ECOSOC: l’examen des efforts de coordination des organes du système des Nations Unies démontre une synergie croissante en faveur du développement

Au deuxième jour du débat consacré aux questions de coordination, les nombreux représentants d’organes du système des Nations Unies, en particulier ceux dépendant du Conseil économique et social (ESOCOC), ont fourni une multitude d’exemples des efforts déployés par leurs entités pour travailler ensemble à la réalisation du développement durable dans toutes les parties du monde.  Les États Membres, qui se sont engagés à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à l’échéance de 2030, mais qui pour beaucoup ne peuvent y arriver sans soutien, ont commenté les actions et les résultats de ce système qui œuvre de plus en plus en synergie. 

La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 a pris du retard, comme l’ont reconnu les intervenants, notamment le responsable du Comité des politiques de développement qui a pointé le « décalage évident entre l’ambition transformatrice affichée et les efforts déployés au niveau national ».  Il faut selon lui commencer par adopter les bonnes politiques de développement, ce sur quoi ce comité fournit des conseils indépendants, par l’intermédiaire de l’ECOSOC.  Cet exercice lui a permis de dire que les stratégies de mise en œuvre sont trop cloisonnées et ne reflètent généralement pas une approche intégrée.

Si ce manque de coordination au niveau national a été souligné, les divers organes représentés aujourd’hui ont tenté de donner l’exemple en matière d’interconnexion.  Les statisticiens ont ainsi assuré qu’ils œuvrent assidûment avec leurs partenaires pour que l’architecture de données et de statistiques à long terme réponde aux besoins futurs.  L’an dernier, la Commission de statistique a pris un engagement auprès d’autres organes, tels que la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et la Commission pour la population et le développement, afin de créer et de maintenir des liens entre les besoins en matière de statistiques et de données, a illustré sa présidente.

Les discussions du jour ont abordé le problème des pays coincés dans le piège du revenu intermédiaire, en matière de financement du développement.  Le Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a mis en valeur les travaux menés par cette instance en faveur de ces pays et a plaidé pour que le PIB par habitant ne soit plus le seul critère d’attribution de l’aide.  Des délégations, comme le Portugal et le Maroc, ont abondé en reprenant l’idée du Secrétaire général, exprimée dans son rapport « Notre Programme commun », de cesser de faire du PIB l’unité de mesure de référence du développement.  Ces États Membres ont misé sur les négociations en cours visant à finaliser l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle pour les petits États insulaires en développement. 

Autre sujet récurrent dans les échanges de cette journée, la dette.  Le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a rappelé que le coût de la dette ne cesse de croître, tandis que son homologue de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a fait valoir les bienfaits attendus des contrats d’échanges dettes-climat, une initiative régionale qui accompagne les pays de la région à sortir de l’étau de la dette tout en mettant en œuvre des mesures palliatives sur le plan climatique.  L’avis de l’Administrateur du PNUD sur ce sujet est qu’une percée dans le financement du développement est possible si les États Membres y consentent, y compris sur la question de la dette.  Le plan de relance des ODD formule des recommandations sur la manière d’accélérer l’allégement de la dette, notamment par le biais d’assurances financières et d’instruments de dette subordonnés à l’État, a précisé M. Achim Steiner. 

Les acteurs des niveaux « régional » et « local » ont été à leur tour appelés à l’action.  La Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE) a souhaité la mobilisation de tous les acteurs locaux en faveur des ODD.  Elle a signalé à cet égard l’existence d’un forum régional de maires qui permet de présenter des examens volontaires de mise en œuvre des ODD au niveau local.  Cette commission a cependant été critiquée par la Fédération de Russie qui s’est dite déçue de la politisation de sa coopération, qui a selon elle un impact négatif sur les liens économiques et la coopération régionale. 

Au cours de la table ronde du matin, les États Membres ont été invités à fournir des orientations politiques afin d’assurer la cohérence des politiques et des travaux normatifs des organes subsidiaires et des entités du système des Nations Unies.  Les participants se sont également penchés, dans l’après-midi, sur « la voie à suivre: politiques et actions transformatrices ».  L’Administrateur du PNUD a mis l’accent sur le plan de relance des ODD proposé par le Secrétaire général, qui comprend à la fois des réponses cycliques aux crises multiples que connaît le monde et des propositions structurelles liées à l’architecture financière internationale.  La Sous-Secrétaire générale aux droits de l’homme a enchaîné en demandant de réformer les économies afin qu’elles puissent donner un sens à la vision de la Déclaration universelle, arguant que la priorité devrait être de remédier aux inégalités et non de les exacerber. 

« Plus de temps à perdre », c’est l’initiative lancée par l’UNICEF en lien avec des partenaires, que sa directrice exécutive a cité comme exemple d’action transformatrice menée de manière collaborative.  Cette initiative soutient la prévention, la détection et le traitement précoces de l’émaciation sévère chez les enfants de moins de 5 ans dans les 15 pays les plus touchés par la crise nutritionnelle.  Un exemple très concret qui confirme l’un des trois mots clefs retenus par le Vice-Président de l’ECOSOC après ces deux journées: « interdépendance », « autoévaluation » et « caractère concret ». 

SUITE DU DÉBAT CONSACRÉ AUX QUESTIONS DE COORDINATION

Table ronde 1

Dialogue entre les secrétaires exécutifs(ves) des commissions régionales: perspectives régionales pour une reprise inclusive et résiliente guidée par le Programme de développement durable à l’horizon 2030

La seconde journée de cette session de coordination de l’ECOSOC a commencé par des exposés des secrétaires exécutifs des commissions régionales.  Ces derniers ont donné un aperçu de ce qui se prépare à l’occasion des forums régionaux sur le développement durable.  Ils ont aussi exposé les perspectives régionales et les innovations pour les approches intégrées de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) pour une reprise inclusive après la pandémie. 

Le ton fut donné par Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour lAsie et le Pacifique (CESAP) et Coordonnatrice des commissions régionales des Nations Unies.  Elle a évoqué un partenariat régional pour accompagner les pays et aller au-delà du produit intérieur brut (PIB) comme indicateur de développement, dans le but de renforcer la mise en œuvre des ODD.  La région entend mieux se préparer aux catastrophes naturelles futures et s’engager vers la transition énergétique, a-t-elle ajouté.  Elle a également fait valoir les contrats d’échanges dettes-climat, une initiative qui pourrait accompagner les pays de la région d’Asie et du Pacifique à sortir de l’étau de la dette tout en mettant en œuvre les mesures palliatives sur le plan climatique. 

M. ANTONIO MARIA AFONSO PEDRO, Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour lAfrique (CEA), a rappelé que la pandémie de COVID-19 a conduit à une chute de la croissance en Afrique, une première depuis la Deuxième Guerre mondiale.  Aujourd’hui les conditions de financement sont de plus en plus difficiles pour les gouvernements et le coût de la dette ne cesse de croître, a-t-il constaté en soulignant le recul des gains faits dans la cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des ODD.  Pour y faire face, M. Afonso Pedro a appelé à une reprise juste et à une transition énergétique pour combler le déficit des 500 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité.  Un nouveau contrat social exigera aussi des emplois décents, notamment dans un contexte où plus de 60% de la populations africaine a moins de 30 ans et a besoin de formations adéquates pour l’insertion professionnelle, a encore recommandé le Secrétaire exécutif avant d’inviter les gouvernements africains à faire des réformes budgétaires et à réorienter les dépenses vers des projets porteurs de croissance.  Il a aussi plaidé pour la restructuration de l’architecture de la dette. 

Mme OLGA ALGAYEROVA, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour lEurope (CEE), a appelé à la mobilisation de tous les acteurs locaux en faveur des ODD.  Elle a signalé à cet égard l’existence d’un forum des maires au niveau régional qui permet de présenter des examens volontaires de mise en œuvre des ODD au niveau local.  Elle a plaidé pour une approche multisectorielle qui tienne compte de l’avenir. 

M. RAÚL GARCIA-BUCHACA, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour lAmérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a noté que la performance économique de l’année écoulée est « l’une des pires ».  Il a fait remarquer que le service de la dette est très contraignant pour les pays de la région.  Dans ce contexte, la CEPALC a présenté, en octobre dernier, une stratégie sectorielle pour relancer le développement régional, a signalé le haut fonctionnaire en précisant qu’elle tient compte de plusieurs domaines dont la transition énergétique, l’agriculture durable, l’industrie sanitaire, la numérisation, le secteur des soins, le tourisme durable et l’économie dite solidaire ou sociale.  La Commission régionale travaille également sur la question du financement du développement pour les pays qui sont coincés dans le piège du revenu intermédiaire.  C’est pourquoi le PIB par habitant ne doit plus être le seul indicateur de classement des États, a-t-il plaidé. 

Dans un message vidéo, Mme ROLA DASHTI, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour lAsie occidentale (CESAO), a déploré l’augmentation des inégalités dans sa région, avec notamment un taux de chômage très élevé chez les jeunes et les femmes.  La Commission économique accompagne les gouvernements dans leur stratégie d’emprunt, a-t-elle indiqué.  Elle a misé sur l’action et l’espoir, dont sa région a grandement besoin. 

Table ronde 2

Réflexions sur l’action des organes subsidiaires du Conseil économique et social

Les présidents des Commissions techniques et des groupes d’experts de l’ECOSOC ont présenté à l’occasion de cette conversation les travaux les plus récents de leurs organes respectifs et donné un aperçu des sessions à venir, tout en mettant en évidence les recommandations, initiatives et cadres normatifs qui ont le potentiel d’accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 dans un contexte postpandémique.  Leur collaboration avec d’autres organes subsidiaires et entités de l’ONU a été également mise en évidence, et parfois jugée lacunaire.  Les États Membres ont donc été invités à fournir des orientations politiques afin d’assurer la cohérence des politiques et des travaux normatifs des organes subsidiaires et des entités du système des Nations Unies. 

Le Comité des politiques de développement, par exemple, fournit des conseils indépendants à l’ECOSOC sur les questions de politique de développement, a indiqué Mme SAKIKO FUKUDA-PARR, Professeure daffaires internationales à la New School et Vice-Présidente de la vingt-cinquième session du Comité.  À ce titre, le Comité a suivi de près et évalué la mise en œuvre du Programme 2030, identifiant un décalage évident entre l’ambition transformatrice affichée et les efforts déployés au niveau national.  En effet, les stratégies de mise en œuvre ne reflètent généralement pas une approche intégrée et restent cloisonnées, fragmentées et sans vision cohérente.  Souvent, leur portée est limitée et se concentre sur le soutien aux groupes vulnérables au lieu de s’attaquer aux vecteurs structurels d’inégalités et d’exclusion.  Le Programme, a estimé l’intervenante, est une « liste de souhaits » en faveur de l’éradication de la pauvreté et de la conservation des écosystèmes, mais il est trop superficiel sur les inégalités et les mécanismes de gouvernance et de mise en œuvre.  L’experte a jugé l’objectif 10 (inégalités réduites) trop faible et l’objectif 16 (paix, justice et institutions efficaces) « irrémédiablement » insuffisant sur la gouvernance participative. 

De leur côté, les statisticiens de la Commission de statistique œuvrent assidûment avec leurs partenaires à des synergies.  Ils travaillent pour que l’architecture de données et de statistiques à long terme réponde aux besoins futurs, a expliqué Mme GABRIELLA VUKOVICH, Présidente de lOffice central de la statistique de Hongrie et Présidente de la cinquante-troisième session de la Commission de statistique.  Elle a assuré qu’il y a des changements importants en ce sens dans le domaine des statistiques ainsi que dans les systèmes de données, à savoir davantage d’interconnexions.  Elle a également mis en exergue les liens de ladite commission avec d’autres organes de l’ONU, tels que la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et la Commission pour la population et le développement: la Commission de statistique a pris l’engagement de créer et de maintenir des liens entre les besoins en matière de statistiques et de données. 

La coordination qui se fait par ailleurs entre les organes de l’ONU et les États Membres a été illustrée, notamment, par le Groupe de travail intergouvernemental dexperts des normes internationales de comptabilité et de publication (ISAR), représenté par M. SANJEEV SINGHAL, Président de sa trente-neuvième session.  Ces experts aident les pays à renforcer leurs infrastructures nationales pour faire rapport sur la viabilité afin de suivre les changements internationaux et promouvoir le financement et le développement durables.  L’ISAR promeut cet effort en collectant et en partageant les leçons apprises et les pratiques optimales dans ce domaine et par le biais de nouveaux partenariats régionaux.  Le groupe d’expert agit en outre de concert avec d’autres organes onusiens.  Lors de sa trente-neuvième session en novembre 2022, l’ISAR a ainsi demandé à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de soutenir le renforcement des capacités et des infrastructures de préparation de rapports; de suivre les développements concernant l’établissement de rapports sur la durabilité dans le secteur public; et de mener des travaux sur la comptabilité et l’établissement de rapports pour les microentreprises et petites et moyennes entreprises, a précisé son président. 

La Commission pour la prévention du crime et de la justice pénale, par la voix de Mme MARY WANGUI MUGWANJA, Présidente de sa trente-deuxième session, a donné son témoignage d’action menée en soutien aux efforts des pays.  Sachant que les systèmes judiciaires doivent gagner la confiance des citoyens et rendre une véritable justice, la Commission s’efforce de rendre les systèmes de justice pénale plus efficaces, responsables et inclusifs, en cherchant à promouvoir l’objectif 16 relatif à la promotion de sociétés pacifiques et inclusives.  Consciente de la nécessité d’accélérer la reprise postpandémique, la Commission organise depuis 2021 des discussions thématiques annuelles pour mettre en œuvre les engagements énoncés dans la Déclaration de Kyoto et garantir l’accès à la justice pour tous, a précisé cette panéliste. 

Si nous voulons vraiment mettre en œuvre dans les délais impartis le Programme 2030, une volonté politique supplémentaire sera nécessaire pour ne pas choisir certains ODD au détriment d’autres, a recommandé Mme GERALDINE FRASER-MOLEKETI, Chancelière de lUniversité Nelson Mandela et Présidente de la vingt et unième session du Comité dexperts de ladministration publique.  M. ZÉPHYRIN MANIRATANGA, Président de la dix-huitième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, a annoncé l’intention de cette instance d’organiser un événement d’une journée en avril 2023 sur les forêts, l’énergie et les moyens de subsistance pour contribuer à la préparation du Sommet sur les ODD de septembre 2023.  Cet événement, a-t-il expliqué, présentera les contributions importantes des forêts et de leur gestion durable aux objectifs d’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et à ceux relatifs à l’amélioration de la nutrition et à la promotion d’une agriculture durable. 

Discussion interactive

La Fédération de Russie s’est demandé comment, dans un contexte d’affaiblissement du multilatéralisme, les organes subsidiaires de l’ECOSOC, en particulier les commissions économiques régionales, pourraient améliorer leur coopération.  La délégation s’est dite déçue de la politisation de cette coopération au sein de la Commission économique pour l’Europe (CEE) de l’ONU, qui a, selon elle, un impact négatif sur les liens économiques et la coopération régionale, jetant « des doutes sur son avenir ».  Il s’est dit convaincu que le Secrétaire exécutif de cette commission s’efforcera de prendre les mesures nécessaires pour réduire les « tensions politiques » en son sein afin de rétablir une interaction efficace. 

Répondant à une question du Maroc sur l’apprentissage par les pairs, entre pays, la Secrétaire exécutive de la CESAP, qui est la coordonnatrice des commissions régionales de l’ONU, a indiqué qu’une plateforme de collaboration économique régionale a été mise en place à destination des pays émergents, avant de reconnaître, en réaction aux propos de la Russie, la nécessité de rationaliser les approches en vigueur et de renforcer les synergies.  Le Mexique a plaidé de son côté pour une réaction globale holistique, afin de parvenir à un effet catalyseur positif et avoir un réel impact.  À cet égard, il faut que le système des Nations Unies privilégie la coordination, la cohérence et les synergies entre les principaux organes de l’ECOSOC, a-t-il insisté en ajoutant que cela vaut aussi pour les processus intergouvernementaux lancés par l’ONU.  Toutefois, la délégation mexicaine a reconnu le défi que représente la pénurie de ressources, exigeant la gestion rationnelle de celles-ci et un multilatéralisme intégral cohérent et coordonné.  Des propos appuyés par le Portugal, qui a rappelé les limites du PIB, à la suite du Secrétaire général dans son Programme commun, où il était demandé de cesser d’en faire l’unité de mesure de référence du développement.  Comme le Maroc avant lui, il a fait référence aux négociations en cours visant à finaliser l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle pour les petits États insulaires en développement (PEID).

Table ronde 3

Discussion sur le thème « La voie à suivre: les politiques et mesures porteuses de transformation »

Cette table ronde s’est appuyée sur les conclusions des séances précédentes de ce débat sur la coordination afin d’identifier les principales recommandations politiques transformatrices destinées à accélérer la reprise postpandémie et à atteindre les ODD en tenant compte des crises en cours.  Les débats ont mis en lumière l’importance du Programme 2030, qui reste notre boussole pour surmonter les crises et réaliser la transformation nécessaire aux objectifs de développement durable (ODD), a résumé M. JONIBEK ISMOIL HIKMAT, Représentant permanent du Tadjikistan auprès de l’ONU et corapporteur de ces échanges.  Ce dialogue permet de recenser les questions majeures qui se posent en matière de coordination pour mettre en œuvre les ODD, a ajouté son homologue de la Nouvelle-Zélande, Mme CAROLYN SCHWALGER.  Les discussions ont mis l’accent sur l’importance de financer le développement durable et de réaliser tous les ODD sans exception, a-t-elle souligné, déclarant attendre du prochain Sommet sur les ODD qu’il aide les pays à piloter la transformation. 

Lançant la discussion, M. ACHIM STEINER, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a mis l’accent sur le plan de relance des ODD proposé par le Secrétaire général, qui comprend à la fois des réponses cycliques aux crises multiples que connaît le monde et des propositions structurelles liées à l’architecture financière internationale.  Si la croissance mondiale devrait chuter à 2,9% en 2023 avant de remonter à 3,1% en 2024, ce taux de croissance restera trop faible pour offrir une marge de manœuvre budgétaire aux économies en développement, a-t-il relevé, ajoutant que les taux d’intérêt sont trop élevés pour permettre de puiser dans les marchés financiers à des niveaux raisonnables.  Selon lui, le plan de relance des ODD est conçu pour aider les pays à éviter ce « piège parfait » pour l’inaction des ODD, notamment en élargissant l’espace budgétaire et en accélérant la restructuration de la dette. 

Dans ce contexte, l’Administrateur du PNUD s’est félicité que le débat sur le financement du développement ait mûri ces derniers mois, sous l’impulsion des banques multilatérales de développement, de la Banque mondiale et du G20.  Alors que trop d’économies en développement sont aujourd’hui soit exclues des marchés de capitaux ou soumises à des taux d’intérêt insoutenables de 12 à 18% sur les obligations souveraines à 10 ans, M. Steiner a jugé qu’une percée dans le financement du développement est possible si les États Membres y consentent.  Il a fait le même pronostic sur la question de la dette, tout en regrettant sa stagnation actuelle.  Selon le décompte du PNUD, 54 économies en développement sont aujourd’hui en situation de surendettement ou à haut risque, a-t-il rappelé, déplorant que le Cadre commun du G20 n’ait pas été en mesure de traiter la restructuration de la dette à l’échelle et à la vitesse nécessaires.  Le plan de relance des ODD formule des recommandations sur la manière d’accélérer l’allégement de la dette, notamment par le biais d’assurances financières et d’instruments de dette subordonnés à l’État, a-t-il précisé, avant d’appeler à l’élaboration d’une architecture financière internationale adaptée à la fois au développement et au financement climatique.  Pour ce faire, a expliqué le haut fonctionnaire, nous aurons besoin de mécanismes publics de réduction des risques pour attirer les flux privés à grande échelle, mais aussi de nouvelles allocations de droits de tirage spéciaux (DTS) axées spécifiquement sur l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques. 

Mme CATHERINE M. RUSSELL, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour lenfance (UNICEF), a ensuite dépeint un monde où, sous l’effet des conflits, des changements climatiques et des retombées socioéconomiques de la COVID-19, des décennies de progrès en matière de bien-être des enfants ont commencé à s’effondrer.  À l’approche du Sommet sur les ODD prévu cette année et du Sommet sur l’avenir programmé en 2024, elle a plaidé pour que les droits des enfants soient au centre de la planification du relèvement et du renforcement des systèmes.  Nous avons besoin d’une action concertée pour garantir que chaque enfant puisse pleinement accéder et jouir de ses droits à une santé, une nutrition et une éducation de qualité et être à l’abri de tout danger, a-t-elle souligné, appelant à atteindre en priorité les enfants les plus vulnérables et les plus défavorisés, en particulier ceux touchés par les conflits.  Pour cela, la collecte et l’utilisation de données désagrégées aideront à identifier ceux qui en ont le plus besoin et comment les atteindre au mieux, a ajouté Mme Russell.  Enfin, considérant les enfants et les jeunes comme des agents de changement, elle a souhaité qu’ils puissent participer à l’élaboration de solutions, faisant état d’actions menées dans ce sens par l’UNICEF et ses partenaires, notamment l’initiative « Pas de temps à perdre », qui soutient la prévention, la détection et le traitement précoces de l’émaciation sévère chez les enfants de moins de 5 ans dans les 15 pays les plus touchés par la crise nutritionnelle en cours, ou encore l’initiative Giga, destinée à connecter chaque école à Internet.  L’UNICEF aide également les gouvernements à s’engager auprès des institutions financières internationales afin qu’ils puissent accéder au financement du développement pour soutenir les enfants vulnérables, a-t-elle conclu. 

Mme ILZE BRANDS KEHRIS, Sous-Secrétaire générale aux droits de lhomme, a quant à elle souligné le pouvoir de transformation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont on célèbre cette année les 75 ans.  Cette déclaration « révolutionnaire » ne fait pas de distinction entre les différents droits et continue d’inspirer l’action pour changer notre monde, y compris le Programme 2030, qui vise à libérer le monde de la pauvreté, de la faim, de la maladie et du besoin, a-t-elle observé, estimant que ces objectifs ne sont pas hors de portée.  Pour progresser, nous devons changer nos priorités et notre façon de travailler, notamment en réformant nos économies afin qu’elles puissent donner un sens à la vision de la Déclaration universelle, a soutenu la haute fonctionnaire, pour qui la priorité devrait être de remédier aux inégalités et non de les exacerber.  Cela implique selon elle d’aligner les obligations des États en matière de droits humains sur leurs priorités en matière de finances publiques, de fiscalité, de budgétisation, de commerce et de dette.  Au niveau international, cela signifie réformer le système financier international afin d’élargir l’espace budgétaire pour les droits de l’homme et le développement durable, a-t-elle ajouté, avant de présenter quelques exemples du travail effectuée dans cette voie par le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en Jordanie, au Kenya, en République démocratique populaire lao et en Serbie.  Enfin, après avoir plaidé pour que l’action environnementale transformatrice soit également guidée par les droits humains, elle s’est réjouie que les examens nationaux volontaires se fondent de plus en plus sur cette approche pour traiter les causes structurelles des inégalités.

Intervenant en visioconférence, M. J. JAIME MIRANDA, Coprésident du Groupe indépendant de scientifiques (IGS) en charge du Rapport mondial sur le développement durable 2023, enseignant-chercheur et Directeur du Centre dexcellence Cronicas sur les maladies chroniques à lUniversidad Peruana Cayetano Heredia de Lima (Pérou), a estimé que les transformations sont inévitables si l’on veut répondre efficacement aux crises géopolitique, socioéconomique, énergétique, alimentaire et climatique actuelles.  À mi-parcours du processus de réalisation des ODD, il convient, à ses yeux, de faire preuve de solidarité et d’utiliser le temps et les ressources à bon escient pour adopter des mesures véritablement transformatrices et durables.  Pour ce faire, il faut renforcer la capacité des États mais aussi des personnes, a-t-il avancé, non sans faire valoir qu’il n’existe pas de solution universelle et que tous les contextes sont particuliers.  Dans cet esprit, a ajouté M. Miranda, le Rapport mondial sur le développement durable n’est pas seulement prescriptif, il fournit un cadre concret pour accompagner la transformation sur la base de données précises.  Jugeant urgent de se remettre sur la voie des ODD et d’accélérer le processus, il a appelé à l’adoption d’une approche stratégique et a encouragé toutes les parties prenantes à s’y engager. 

Discussion interactive

Dans la foulée de ces présentation, M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR, Vice-Président de lECOSOC et responsable du débat sur la coordination, a demandé aux panélistes de préciser leurs vues sur les changements de comportement nécessaires pour se remettre sur la voie de la réalisation des ODD.  L’Administrateur du PNUD a répondu à cette question en se référant aux enseignements tirés de la pandémie.  En 2023, a-t-il dit, nous devons réfléchir à la manière de ne pas tomber dans le piège des illusions à court terme et de rester unis face aux défis.  Selon lui, les conséquences de la COVID-19 sont tellement perturbatrices et transformatrices que la situation actuelle ressemble à celle qui régnait au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’ONU est née, notamment en matière de sécurité collective. 

Invitée pour sa part à déterminer si la pandémie a créé une « génération perdue », la Directrice exécutive de lUNICEF a reconnu que le contexte pandémique a été très difficile pour les plus vulnérables, à commencer par les enfants.  Au-delà de leur protection sanitaire et de leur immunisation face au virus, il importe de veiller à ce qu’ils soient instruits, a-t-elle affirmé, rappelant à cet égard que 70% des enfants du monde âgés de plus de 10 ans ne savent pas lire et comprendre un texte simple.  Quel sera l’avenir si les enfants n’ont pas les connaissances élémentaires, s’est-elle interrogée, avant d’appeler la communauté internationale à déployer les efforts nécessaires pour faire de l’enfance la priorité pour bâtir un monde meilleur. 

La Finlande s’est ensuite intéressée à l’ODD 6 et à la sécurité hydrique, souhaitant que l’eau soit considérée comme un bien public mondial et qu’une structure de gouvernance mondiale veille à sa bonne gestion, sous l’égide des Nations Unies.  Il est urgent selon elle de penser à l’ensemble du cycle de l’eau et de faire en sorte que la sécurité hydrique soit garantie pour tous. 

En réponse à cette intervention, l’Administrateur du PNUD a fait observer que l’ODD 6 est lié à l’alimentation et à l’agriculture, mais aussi à la gestion des ressources hydrique et au recyclage de l’eau.  Comprendre le cycle hydrologique de l’eau est la seule façon de procéder dans un monde qui connaît un stress hydrique de plus en plus fort, a-t-il estimé, appelant à réfléchir à tout ce qui peut servir l’ODD 6, notamment la réduction de la pollution et la protection des forêts.  L’accès à l’eau est également fondamental pour les enfants, a renchéri la Directrice exécutive de lUNICEF, pour qui une attention particulière doit être accordée aux femmes et aux filles qui vont chercher de l’eau au quotidien.  La Sous-Secrétaire générale aux droits de lhomme a, pour sa part, déclaré attendre de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’eau qu’elle mette au cœur de ses travaux les liens entre cette ressource vitale et les droits humains, tandis que le Coprésident du Groupe indépendant de scientifiques appelait à davantage de synergies pour faire avancer les ODD.   

Prenant à son tour la parole, l’Égyptea rappelé que les moyens mis en œuvre constituent le principal défi pour les pays en développement.  Rappelant que la COP27 organisée l’an dernier à Charm el-Cheikh a exhorté les institutions financières internationales à réfléchir à leur rôle en matière de financement de l’action climatique, elle a souhaité que le sommet de septembre permette de combler le fossé existant dans ce domaine entre pays développés et en développement.  Sur cette même ligne, l’Inde a voulu savoir quelles options sont sur la table dans le cadre du plan de relance des ODD.  L’Indonésie s’est, elle, demandé si la longue liste des politiques porteuses de transformation aidera à pousser les pays à trouver les voies et moyens de réaliser les ODD. 

Abordant la question démographique, la Fédération de Russie a de son côté fait valoir que la famille est le cœur des sociétés et l’environnement naturel pour l’épanouissement des enfants, comme le souligne la Convention internationale sur les droits de l’enfant.  Comment le système des Nations Unies peut-il apporter une assistance à la famille et promouvoir son rôle de véhicule des idéaux du Programme 2030? a-t-elle demandé. 

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est ensuite revenue sur la nécessité d’une approche intégrée tenant compte des liens entre les ODD, invitant l’ONU et l’ECOSOC à renforcer la collaboration et la solidarité entre les nations sur des questions fondamentales comme celle de la gestion de l’eau.  Si certains pays ne partagent pas beaucoup de données à ce sujet, c’est qu’ils n’en ont pas les capacités, a-t-elle relevé, avant d’appeler l’ECOSOC et les autres acteurs pertinents à dégager des ressources pour aider les pays à réaliser les ODD, et en particulier l’ODD 6. 

Le monde n’est pas sur la bonne voie pour réaliser l’égalité femmes-hommes d’ici à 2030, a pour sa part déploré la représentante d’ONU-Femmes, constatant que les femmes restent frappées de manière disproportionnée par la violence, la pauvreté et la perte d’emploi et de moyens de subsistance.  Les progrès face aux crises seront impossibles si nous n’abattons pas les barrières structurelles que représentent les lois et les normes discriminatoires, a-t-elle soutenu, avant d’appeler à libérer l’accès des femmes aux postes à responsabilité et à prendre des mesures sur les droits sexuels et reproductifs, l’éducation des filles et l’aide aux femmes sur le marché du travail. 

Enfin, la Bulgarie a souhaité connaître les priorités de l’ECOSOC alors qu’approche le forum de haut niveau pour le développement durable.    

En réaction à ces commentaires et questions, l’Administrateur du PNUD s’est concentré sur la question du financement.  Évoquant les défis financiers externalisés par certains pays et la dette qui souvent paralyse leurs marges de manœuvre budgétaires, il a mis en avant les leviers susceptibles de débloquer ces situations.  Outre les prêts concessionnels, les restructurations de la dette et les assurances pour les risques sanitaires ou climatiques, il a rappelé que les gouvernements ont aussi la capacité à collecter des impôts.  Il a par ailleurs déclaré miser sur la taxation des entreprises multinationales à 15% pour combler en partie le fossé entre pays pauvres et développés.  Il a enfin souligné l’importance des outils de financement internationaux, dont l’aide publique au développement et les investissements des acteurs privés.  Citant l’exemple de l’Inde, il a plaidé pour que ces derniers puissent investir dans les pays les moins avancés.  Il faut trouver une formule pour coinvestir et accélérer les progrès vers les ODD, a ajouté M. Steiner, pour qui le plan de relance des ODD est un premier pas dans cette direction. 

La Directrice exécutive de lUNICEF a, elle aussi, plaidé pour une finance intelligente, qui prévoit des investissements ciblés pour la réalisation effective des ODD.  Elle a d’autre part applaudi la prise de position d’ONU-Femmes, avant de confirmer à l’attention de la Fédération de Russie que la famille et les donneurs de soins sont en première ligne dans la protection de l’enfance.  Lui emboîtant le pas sur la question du financement, la Sous-Secrétaire générale aux droits de lhomme a souhaité que le Sommet sur les ODD, cette année, et le Sommet sur l’avenir en 2024 donnent l’occasion d’avancer.  Il faut décloisonner les choses, le financement n’est pas l’affaire des seuls financiers, a-t-elle déclaré, appelant à des mesures innovantes et respectueuses des droits humains. 

Concluant cette table ronde, le Coprésident du Groupe indépendant de scientifiques a recommandé aux différentes parties prenantes de « penser au-delà du statu quo ».  Selon lui, « la question du financement est l’éléphant dans la pièce » et ne peut donc être ignorée.  De même, chaque acteur de la société a un rôle à jouer, ce qui implique de multiplier les synergies, a-t-il préconisé, invitant notamment à impliquer davantage la jeunesse dans la réalisation des ODD.  Il a également exhorté les différents acteurs du développement à réfléchir au fait que les solutions viennent souvent du niveau local.

Déclarations de clôture

M. LI JUNHUA, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé qu’au cours des deux derniers jours, les organes subsidiaires et les groupes d’experts de l’ECOSOC, ainsi que les commissions régionales des Nations Unies avaient démontré leur engagement en faveur du Programme 2030 et la réalisation des ODD.  Simultanément, les États Membres ont identifié les domaines dans lesquels elles souhaiteraient que le système des Nations Unies et les organes subsidiaires de l’ECOSOC approfondissent leur travail analytique sur le financement des ODD, l’égalité entre les sexes, les changements climatiques et l’économie solidaire.  Des recommandations ont également émergé sur les domaines dans lesquels le système des Nations Unies pourrait travailler plus étroitement, en s’appuyant sur les interrelations entre ODD pour multiplier l’impact de l’expertise de chaque agence.  Pour le haut fonctionnaire, la Conférence des Nations Unies sur l’eau en mars sera l’occasion de générer des actions et des engagements concrets en vue de faire progresser l’ODD 6 sur l’eau potable et l’assainissement, avec des retombées forcément positives sur les autres ODD tous étroitement interdépendants. 

M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie), Vice-Président de lECOSOC, s’est félicité de la discussion très fructueuse de ces deux derniers jours.  « Nous avons identifié des politiques et des initiatives transformatrices susceptibles de donner un coup de pouce à la mise en œuvre du Programme 2030 », a-t-il assuré.  Il a tenu à souligner trois points, qu’il a résumés en trois mots clefs –à savoir « interdépendance », « autoévaluation » et « caractère concret ».  Si les défis sans précédent auxquels nous sommes confrontés sont interdépendants, nous avons également appris que les solutions pour relever ces mêmes défis sont liées entre elles.  Comprendre la nature interdépendante d’une solution constitue donc une bonne base pour commencer à s’éloigner de l’approche en silo, pour nous diriger vers une approche globale et intégrée.  La notion d’autoévaluation a quant à elle résonné à plusieurs reprises dans les discussions pour savoir si les politiques de développement mondial actuelles ont fourni un environnement propice au progrès des pays.  « Qu’il s’agisse des politiques et programmes des organes subsidiaires de l’ECOSOC, des entités du système des Nations Unies et des agences spécialisées, ou des politiques, actions et objectifs mondiaux que nous nous sommes fixés, 2023 nous offre une bonne occasion de nous autoévaluer », a insisté M. Nasir. 

Enfin, le « concret »: selon lui, tout au long de la discussion, nous avons été informés des pratiques optimales et des actions qui ont été adoptées pour accélérer la mise en œuvre des ODD.  Nous devons donc traduire les différents accords, plans d’action ou objectifs en programmes et projets concrets.  Garantir un financement adéquat et permettre aux organes subsidiaires de l’ECOSOC, des entités du système des Nations Unies et des agences spécialisées de fonctionner de concert est donc essentiel à cet égard, a conclu le Vice-Président.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Comité des ONG: finalisation du projet de rapport et appels insistants des délégations pour une amélioration des méthodes de travail

Session de 2023,
14e séance plénière – matin
ONG/954

Comité des ONG: finalisation du projet de rapport et appels insistants des délégations pour une amélioration des méthodes de travail

L’avant-dernière séance de la première partie de la session 2023 du Comité chargé des organisations non gouvernementales a été marquée par l’accord donné par les délégations pour la finalisation du projet de rapport et par leurs appels insistants pour une amélioration des méthodes de travail.  Le manque de temps pour examiner les réponses des ONG a en effet été, de nouveau, critiqué. 

La Vice-Présidente du Comité, Mme Petronellar Nyagura, du Zimbabwe, a présenté le projet de rapport en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une adoption, puisque ce projet doit servir d’ossature au rapport final.  Le Comité l’a donc autorisée à finaliser ledit projet qui sera soumis pour adoption au Comité lors de l’ultime séance de cette première partie de session, le 13 février prochain. 

Ce projet de rapport résume les travaux du Comité entamés le 23 janvier dernier.  Il précise le nombre d’ONG recommandées pour l’obtention du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) et le nombre de celles pour lesquelles le Comité a décidé de reporter sa décision.  La Vice-Présidente a ainsi noté que le Comité a examiné 239 nouvelles demandes, émanant de 66 pays, pour l’octroi du statut consultatif spécial et 321 demandes qui avaient fait l’objet d’un report lors des sessions précédentes. 

L’octroi du statut consultatif spécial a ainsi été recommandé pour 206 organisations, soit près de 40% du nombre total de demandes examinées, a indiqué la Vice-Présidente.  Le Comité a en outre examiné 560 nouveaux rapports quadriennaux et 95 rapports quadriennaux reportés précédemment.  Le statut consultatif spécial, qui est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique, permet à ces dernières de soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC. 

La Vice-Présidente s’est enfin félicitée de l’amélioration des méthodes de travail du Comité.  Elle a fait valoir qu’un délai de deux jours ouvrés a été institué afin de permettre au Comité d’examiner les réponses apportées par les ONG dont la demande est réexaminée.  Cette avancée n’a pas semblé suffisante aux délégations qui se sont, à nouveau, plaintes d’un délai trop court pour mener à bien leur travail. 

La Türkiye a ainsi souhaité une révision des méthodes de travail pour éviter les discussions trop longues, tandis que la Chine a invité le Comité à se montrer plus efficace.  L’Inde a demandé plus de temps pour examiner les demandes en rappelant que certaines réponses étaient mises en ligne au moment même où le Comité se penchait sur une ONG.  Utilisons mieux les ressources à notre disposition, a abondé Cuba, avant de souligner le rôle essentiel joué par le Comité. 

Le Comité poursuivra ses travaux le lundi 13 février 2023 à partir de 10 heures. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ECOSOC lance son débat sur la coordination qui met en évidence le fort engagement de ses organes subsidiaires pour réaliser le développement durable

Session de 2023
7e& 8e séances, matin & après-midi
ECOSOC/7112

L’ECOSOC lance son débat sur la coordination qui met en évidence le fort engagement de ses organes subsidiaires pour réaliser le développement durable

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a ouvert, aujourd’hui, son débat consacré aux questions de coordination avec pour but de tirer parti du travail de ses organes subsidiaires et des entités du système des Nations Unies pour surmonter les crises, accélérer la reprise post-COVID-19 et relancer le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Les échanges ont notamment porté sur le renforcement de la résilience, l’accélération des progrès en matière de gestion de l’eau et l’appui à la transition énergétique, alors que la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) a pris du retard en conséquence des crises en cours. 

En lançant les discussions, le Vice-Président de l’ECOSOC en charge de ce débat annuel a constaté que, pour la première fois depuis qu’il est mesuré, l’Indice mondial de développement humain a diminué deux années de suite, effaçant les gains de développement des dernières années.  Dans ce contexte, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que la croissance mondiale passera de 3,4% en 2022 à 2,9% en 2023, a ajouté M. Arrmanatha Christiawan Nasir, en appelant néanmoins à rester optimiste.  « Le financement du développement et des ODD doit remplacer le financement des conflits », a-t-il plaidé, avant de souhaiter que le Sommet sur les objectifs de développement durable prévu en septembre prochain débouche sur des actions transformatrices pour la vie des gens. 

Le monde incertain et en proie aux crises d’aujourd’hui appelle des partenariats multipartites plus larges, qui engagent efficacement une diversité d’acteurs au-delà des gouvernements nationaux, pour « ne laisser personne de côté », a renchéri la Présidente de l’ECOSOC.  « Le test décisif pour un Sommet sur les ODD réussi est un engagement multipartite efficace et inclusif, qui puisse créer une dynamique en faveur du développement durable », a insisté Mme Lachezara Stoeva. 

Les quatre tables rondes de la journée ont rivalisé d’exemples et d’idées pour coordonner le soutien aux nations les plus vulnérables et pour que le monde entier se relève des crises tout en œuvrant pour atteindre les ODD à l’échéance de 2030.  Les entités du système des Nations Unies ont fait valoir leur dynamisme et leur engagement pour soutenir les pays de toutes catégories dans cette entreprise.  Le travail spécialisé des organes subsidiaires de l’ECOSOC a été particulièrement mis en valeur, en mettant l’accent sur la façon dont leurs mandats et initiatives se coordonnent entre eux. 

Premier à montrer l’exemple, le Comité d’experts sur la gestion de l’information géospatiale à l’échelle mondiale a présenté son cadre intégré sur la question qui a pour vocation d’aider les pays à améliorer leurs processus de prise de décision gouvernementale pour faire face aux nombreux défis de développement. 

Une feuille de route géospatiale des ODD a aussi été adoptée en 2022 par la Commission de statistique en vue d’aider les pays à utiliser ces informations pour mesurer et diffuser les ODD. 

Autre feuille de route, celle soumise par le Groupe de la Banque mondiale à ses actionnaires, qui a pour ambition de renforcer l’engagement collectif en faveur des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.  Depuis 2016, les entités de l’ONU ont mis en œuvre de nombreux projets de la Banque mondiale dans des endroits fragiles et en crise, a aussi fait valoir son représentant.  De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a mis en avant son fonds fiduciaire sur la résilience et la vulnérabilité, lancé en octobre dernier, qui appuie les pays en développement dans l’atténuation des effets des changements climatiques. 

Dans un autre domaine d’action, c’est en collaboration avec des agences partenaires, dont le PNUD et l’UNICEF, que l’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé en septembre 2021 l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste.  Cet outil est un autre exemple d’action collective et coordonnée, car il réunit les États Membres, les institutions financières internationales, les partenaires, la société civile et le secteur privé pour aider les pays à créer 400 millions d’emplois décents et étendre la protection sociale aux exclus. 

Les commissions régionales de l’ONU n’ont pas été en reste, notamment avec leurs cinq plateformes de collaboration régionales.  Parmi les efforts de ces commissions pour rassembler les acteurs, celle de l’Asie occidentale, la CESAO, travaille avec celle de l’Europe, la CEE, ainsi qu’avec la Ligue des États arabes, la Banque mondiale et le PNUE pour améliorer la gouvernance de l’eau et faire progresser la gestion partagée des ressources en eau. 

Les questions relatives à l’eau potable et à l’assainissement (ODD 6) ont d’ailleurs fait l’objet de l’un des débats, alors que se prépare la Conférence des Nations Unies sur l’eau, prévue à New York en mars.  Le Président d’ONU-Eau a misé sur cet événement qui donnera naissance à un programme d’action pour l’eau: ce sera notre « modèle d’accélération », a-t-il dit en espérant la création d’une plateforme mondiale ECOSOC sur l’eau.  À ce sujet, l’Union européenne a insisté sur l’importance de la gestion de l’eau, plaidant pour une plus grande mobilisation de ressources à cet effet.  La Présidente de la dernière session de la Commission de la condition de la femme a, pour sa part, recommandé que les décisions relatives à la gouvernance de l’eau comblent les inégalités entre les sexes dans l’accès à cette ressource. 

De mêmes appels à l’action collective ont été entendus en ce qui concerne l’accès à l’énergie, la transition énergétique et la transformation numérique pour arriver à de meilleurs systèmes de santé et de sécurité alimentaire.  Les interventions des États Membres, celle de l’Indonésie par exemple, ont mis l’accent sur l’importance du travail en synergie des entités du système de l’ONU pour aider les pays à renforcer, de manière générale, leur résilience.  Le Zimbabwe a demandé que les propositions faites ne restent pas lettre morte. 

Le débat consacré à la coordination se poursuivra demain, jeudi 2 février, à partir de 10 heures. 

DÉBAT CONSACRÉ AUX QUESTIONS DE COORDINATION

Déclarations liminaires

M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR, Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC) et responsable du débat sur la coordination 2023 de lECOSOC, a ouvert cet échange en rappelant que des crises multiples viennent frapper le monde, lequel est déjà fragilisé par une pandémie aux proportions historiques.  Alors que les conflits prolongés et la guerre en Ukraine aggravent les crises alimentaire, énergétique, financière et économique, avec des conséquences désastreuses pour les pays en développement, des années de progrès sur de nombreux objectifs de développement durable (ODD) ont été annulées, tandis que la pauvreté et la faim augmentent, a-t-il constaté, avant de déplorer que, pour la première fois, l’Indice mondial de développement humain a diminué deux années de suite, effaçant les gains de développement de ces dernières années.  Dans ce contexte, a-t-il ajouté, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que la croissance mondiale passera de 3,4% en 2022 à 2,9% en 2023. 

Le Vice-Président de l’ECOSOC a néanmoins appelé à rester optimiste et à donner la priorité absolue aux efforts de mise en œuvre des ODD, estimant que le sommet qui leur sera consacré en septembre prochain sera décisif: il devra déboucher sur des actions concrètes, pouvant faire une réelle différence dans la vie des gens sur le terrain.  « Le financement du développement et des ODD doit remplacer le financement des conflits. »  À l’occasion de ce débat sur la coordination, qui vise à tirer parti du travail des organes subsidiaires de l’ECOSOC et des entités du système des Nations Unies afin de surmonter les crises, d’accélérer la reprise post-COVID-19 et de lancer des politiques guidées par le Programme 2030, M. Nasir s’est dit encouragé par les efforts déployés à tous les niveaux pour apporter un changement positif dans la vie des gens.  Il s’est réjoui d’entendre les présidents des commissions techniques et des organes d’experts du Conseil, les secrétaires exécutifs des commissions régionales et les chefs des entités du système des Nations Unies sur leurs travaux respectifs consacrés à la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a espéré que les politiques et initiatives identifiées lors de ce débat contribueront au Sommet des ODD, ainsi qu’à d’autres événements majeurs prévus en 2023. 

Mme LACHEZARA STOEVA, Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que le monde incertain et en proie aux crises d’aujourd’hui appelle à des partenariats multipartites plus larges, transparents et inclusifs qui engagent efficacement une diversité d’acteurs au-delà des gouvernements nationaux, pour ne laisser personne de côté.  Pour elle, une condition préalable à un engagement significatif des parties prenantes est un environnement propice qui offre de vastes espaces civiques à toutes les parties prenantes et promeut une approche sur mesure de ces partenariats.  « Le test décisif pour un sommet sur les ODD réussi est un engagement multipartite efficace et inclusif qui peut créer une dynamique en faveur du développement durable », a insisté la Présidente.  Le segment qui s’ouvre aujourd’hui a démontré, à son avis, la capacité du Conseil à renforcer son rôle clef en tant que mécanisme central de coordination du système des Nations Unies pour le développement afin d’en assurer la cohérence et la coordination.  Mme Stoeva a encouragé les participants à œuvrer de concert au cours des deux prochains jours en vue d’identifier des politiques et des actions transformatrices capables de faire progresser la mise en œuvre du Programme 2030. 

M. GUY RYDER, Secrétaire général adjoint chargé des politiques, qui s’exprimait pour la première fois en cette capacité devant l’ECOSOC, après avoir travaillé étroitement avec le Conseil dans ses fonctions précédentes de Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a salué le rôle de ce conseil qui rassemble les travaux et les expertises de son système et des entités de l’ONU en général.  Cela est utile pour confronter de manière coordonnée et cohérente les crises multiples et interconnectées d’aujourd’hui, tout en œuvrant pour atteindre les ODD, a-t-il fait valoir.  Il a aussi observé que les commissions techniques et les organes d’experts de l’ECOSOC ont aligné leurs travaux sur le Programme 2030, montrant ainsi comment leurs recommandations politiques et leurs cadres normatifs contribuent à faire progresser les ODD.  Il a noté que divers mécanismes de coordination sont utilisés pour renforcer les synergies. 

Il a rappelé que le Secrétaire général a créé le Groupe mondial d’intervention des Nations Unies en cas de crise alimentaire, énergétique et financière, qui a débouché sur des recommandations et des actions protégeant les plus vulnérables des impacts de la guerre en Ukraine.  Il a également cité plusieurs initiatives mises en œuvre pour rassembler le système des Nations Unies afin d’accélérer la reprise après la COVID-19: l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste, le Sommet sur la transformation de l’éducation et le Bureau de la jeunesse des Nations Unies.  Le Secrétaire général adjoint a misé sur le Sommet sur les ODD en septembre, qui sera un moment clef pour raviver l’espoir et recentrer notre plan d’action transformateur.  Il a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU aimerait voir de nombreux dirigeants mondiaux venir au Sommet pour partager leur vision, leurs idées et leurs engagements pour réaliser les objectifs, et qu’il a plaidé en faveur d’un plan de relance des ODD.  Le Sommet sur les ODD ouvrira la voie au Sommet de l’avenir de 2024, a poursuivi M. Ryder en invitant à les considérer comme complémentaires.  Il a annoncé que, dans les semaines à venir, une série de notes d’orientation seront publiées sur certaines des principales questions proposées par le Secrétaire général avant le Sommet de l’avenir.  « Travaillons ensemble pour faire de 2023 l’année où nous libérerons véritablement le pouvoir du multilatéralisme vers un avenir durable pour tous, sans laisser personne de côté », a lancé en conclusion M. Ryder. 

Table ronde 1

Remédier aux crises, renforcer la résilience et atteindre les ODD grâce à des politiques tenant compte des risques

La première table ronde du débat sur la coordination 2023 de l’ECOSOC a permis d’explorer la manière dont les organes subsidiaires de l’ECOSOC, ainsi que les entités du système des Nations Unies, notamment les agences spécialisées, traitent les crises actuelles et promeuvent la réalisation des ODD, tout en renforçant la résilience et des politiques centrées sur les risques. 

Première panéliste à s’exprimer, Mme PALOMA MERODIO GOMEZ, Vice-Présidente de lInstitut national de la statistique et de la géographie (INEGI) du Mexique et Coprésidente du Comité dexperts sur la gestion mondiale de linformation géospatiale (UN-GGIM) lors de sa douzième session, a souligné l’importance de ces données pour répondre à des défis tels que la pandémie de COVID-19.  Des tableaux de bord et des cartes établis par les experts ont ainsi permis de répertorier les taux d’infection et de vaccination par régions, a-t-elle expliqué, avant de se féliciter de l’adoption, en juillet dernier, de la résolution 2022/24 de l’ECOSOC, qui a appelé au renforcement de ces travaux pour réaliser les opérations axées sur les ODD et le Cadre intégré d’information géospatiale IGIF.  Ce cadre multidimensionnel aide les pays à améliorer leurs processus de prise de décision gouvernementale pour faire face aux nombreux défis de développement, a précisé Mme Merodio Gomez en insistant sur la transformation numérique dont tous les pays ont besoin pour réaliser leurs priorités de développement et atteindre les ODD.  À cet égard, a-t-elle ajouté, le Comité travaille avec les organes subsidiaires de l’ECOSOC pour promouvoir la coordination et la cohérence dans l’utilisation des informations géospatiales.  Un exemple en est la feuille de route géospatiale des ODD qui, avec le soutien de l’UN-GGIM, a été adoptée par la Commission de statistique en 2022 en vue d’aider les pays à utiliser les informations géospatiales, les observations de la Terre et d’autres sources de données géospatiales intégrées pour mesurer, surveiller et diffuser les ODD, a indiqué la Vice-Présidente de l’INEGI. 

Intervenant en visioconférence, M. GILBERT F. HOUNGBO, Directeur général de lOrganisation internationale du Travail (OIT), a quant à lui mis l’accent sur les financements nécessaires pour garantir une sécurité de revenu de base et l’accès aux soins de santé essentiels pour tous, lesquels ont augmenté d’au moins 30% après le déclenchement de la pandémie.  Pour répondre à ce défi, a-t-il dit, l’OIT a lancé en septembre 2021 l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale à l’appui d’une transition juste, en collaboration avec des agences partenaires, dont le PNUD et l’UNICEF, et sous la direction du Secrétaire général de l’ONU.  En réunissant les États Membres, les institutions financières internationales, les partenaires, la société civile et le secteur privé, cet outil vise à aider les pays à créer 400 millions d’emplois décents et à étendre la couverture de la protection sociale aux personnes actuellement exclues, a-t-il expliqué, faisant également état d’un élan impulsé par l’OIT pour renforcer l’économie sociale et solidaire (ESS).  L’OIT aide les États Membres, notamment par le biais de l’Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies sur l’économie sociale et solidaire (UNTFSSE), qu’elle copréside avec la CNUCED, a encore précisé M. Houngbo, qui s’est félicité de l’adoption en décembre d’une résolution de l’Assemblée générale reconnaissant la contribution de l’économie sociale et solidaire à la réalisation du Programme 2030. 

À sa suite, M. ED MOUNTFIELD, Vice-Président du Groupe de la Banque mondiale en charge de la politique des opérations et des services aux pays (OPCS), qui parlait lui aussi en visioconférence, a observé que, sous l’effet des nombreuses crises, la croissance mondiale connaît un ralentissement spectaculaire, aggravé par la crise énergétique, une inflation forte et le poids des dettes, ce qui rend l’objectif 2030 difficile à atteindre.  Dans ce contexte, a-t-il déclaré, le Groupe de la Banque mondiale s’efforce de trouver un équilibre entre la réponse aux crises et le développement grâce à une démarche holistique menée dans le cadre des programmes d’aide d’urgence aux pays.  D’ici à juin 2023, a-t-il indiqué, 70 milliards de dollars de financement iront aux pays fragiles pour les aider à faire face aux crises.  Concrètement, il s’agit de riposter à l’insécurité alimentaire via des transferts de fonds, protéger les personnes et les emplois, consolider la résilience et la préparation aux crises et renforcer les politiques et les investissements pour améliorer les résultats à long terme.  Reconnaissant toutefois que ces efforts ne seront pas suffisants pour répondre à la crise de développement, il a fait état d’une feuille de route soumise par le Groupe de la Banque mondiale à ses actionnaires pour relever les défis clefs de l’époque et renforcer l’engagement collectif en faveur des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.  Quant à la coopération avec l’ONU, il l’a jugée essentielle dans des domaines tels que la santé, la protection sociale et l’agriculture, ajoutant que, depuis 2016, les entités de l’ONU ont mis en œuvre de nombreux projets de la Banque mondiale dans des endroits fragiles et en crise. 

Dans le même ordre d’idées, Mme ARMIDA SALSIAH ALISJAHBANA, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour lAsie et le Pacifique (CESAP) et Coordonnatrice des commissions régionales de lONU, a indiqué que ces dernières viennent en aide aux États Membres en leur proposant des options innovantes et en promouvant des partenariats régionaux, notamment via les cinq plateformes de collaboration régionales (PCR).  En collaboration avec la FAO et le PAM, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a ainsi lancé une note d’orientation conjointe sur la sécurité alimentaire, qui contient des propositions concrètes pour renforcer le plan régional pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’éradication de la faim d’ici à 2025 avec les partenaires régionaux.  Aux côtés de l’OMC, du PNUD et de la CNUCED, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a, pour sa part, appuyé la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine, tandis que la Commission économique européenne (CEE) fournit des services consultatifs aux pays de sa région sur la gestion de l’eau, la prévention des accidents industriels et l’évaluation des impacts sur l’environnement.  Dans la région arabe, a-t-elle poursuivi, la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) travaille avec la CEE, la Ligue des États arabes, la Banque mondiale et le PNUE pour améliorer la gouvernance de l’eau et faire progresser la gestion partagée des ressources en eau.  De son côté, la CESAP œuvre au renforcement de la résilience face aux risques futurs, tout en soutenant le développement d’une protection sociale complète et universelle et en aidant les pays à accélérer leur transition énergétique, a précisé sa Secrétaire exécutive. 

Mme MAMI MIZUTORI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe et Cheffe du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNDRR), a ensuite insisté sur le renforcement de la résilience face aux chocs actuels et futurs.  Soulignant l’opportunité cruciale que constitue à cet égard la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, les 18 et 19 mai prochains, sur l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.  Elle a encouragé l’ECOSOC à contribuer à ce processus, avant de citer plusieurs exemples d’initiatives qui pourront être examinées à cette occasion, à commencer par la coordination du Plan d’action des Nations Unies et du Groupe de direction sur la réduction des risques de catastrophe pour la résilience.  Ce mécanisme est au cœur des efforts déployés par le système des Nations Unies pour aider les États Membres à mettre en œuvre le Cadre de Sendai, a-t-elle rappelé, avant d’évoquer l’initiative « Alertes précoces pour tous » du Secrétaire général, qui vise à garantir que chaque personne sur Terre soit protégée par des systèmes d’alerte précoce d’ici à 2027.  Enfin, la haute fonctionnaire a salué l’initiative « Rendons les villes résilientes d’ici à 2030 », dont la vocation est d’aider les gouvernements locaux à renforcer leur résilience aux catastrophes grâce à des partenariats, une assistance technique et des conseils. 

Discussion interactive

À la suite de ces présentations, le Maroc, qui s’exprimait au nom du Groupe des pays de même avis soutenant les pays à revenu intermédiaire, a jugé prioritaire, face aux crises multiples que connaît le monde, de reconnaître les vaccins contre la COVID-19 comme des biens publics mondiaux et d’assurer leur distribution sans discrimination, notamment par le biais du Mécanisme COVAX.  Il a également appelé la communauté internationale à aider les pays à revenu faible ou intermédiaire à renforcer leur résilience et à progresser vers les ODD.  Pour ce faire, il importe selon lui d’aller au-delà du critère du PIB pour l’octroi des financements concessionnels en adoptant un indice de vulnérabilité multidimensionnelle. 

L’Union européenne a, elle, constaté que l’avancée vers les ODD est entravée par les conflits, à commencer par la guerre en Ukraine, la pandémie, les inégalités et la crise climatique.  Se voulant néanmoins optimiste, elle s’est réjouie que la croissance des capacités énergétiques renouvelables soit appelée à doubler ces cinq prochaines années, le coût de l’énergie solaire ayant notamment diminué de 82% en Europe.  Elle a aussi insisté sur l’importance de la gestion de l’eau, estimant que de meilleures mobilisations de ressources sont nécessaires pour y faire face.  Appelant à l’unité sur ces questions, elle a indiqué qu’elle fera un point sur sa mise en œuvre des ODD lors du forum politique de haut niveau de juillet. 

De son côté, la Chine a appelé à davantage de coopération et de coordination pour donner un coup de fouet à la croissance.  Face aux crises actuelles, les États doivent bâtir un marché stable en matière de biens de première nécessité, résister aux tentations protectionnistes, revoir à la hausse leurs prévisions de croissance et atténuer les risques systémiques, a-t-elle prôné, tout en invitant la communauté internationale à penser aux pays à revenu faible, en particulier s’agissant de l’atténuation de leur dette.  L’Indonésie a défendu une même approche tout en invitant l’ECOSOC et les entités du système de l’ONU à travailler en synergie pour aider les pays à renforcer leur résilience.  Soulignant l’importance des circonstances locales, elle a souhaité que des solutions adaptées soient trouvées pour chacun en matière de financement du développement. 

Le Zimbabwe a ensuite demandé au Groupe de la Banque mondiale d’expliquer en quoi consiste son changement de paradigme, avant d’inviter Mme Mizutori à préciser le fonctionnement des alertes précoces pour tous en vue de réduire les risques de catastrophe.  Il faut que les propositions faites ne restent pas lettre morte, a-t-il ajouté en appelant les États à travailler ensemble dans ce sens.  Enfin, à la suite de l’Inde qui fait part de ses initiatives en matière de création d’infrastructures résilientes face aux catastrophes, la République populaire démocratique lao, nouveau membre de l’ECOSOC, a insisté à son tour sur la nécessité d’aider les pays les plus vulnérables à se relever, en particulier les pays à revenu intermédiaire, qui font face à trop d’obstacles pour y parvenir. 

En réponse à ces commentaires et questions, la Coprésidente du Comité dexperts sur la gestion mondiale de linformation géospatiale (UN-GGIM) a réaffirmé la détermination de cette structure à répondre aux défis du moment en prenant des décisions basées sur la science.  Le Directeur général de lOIT a, pour sa part, insisté sur le lien existant entre les crises et les menaces auxquelles font face les ODD, notamment dans le domaine social et environnemental.  Il a ajouté que l’OIT est à pied d’œuvre pour lancer en juin une coalition mondiale pour une meilleure justice sociale.  Le Vice-Président du Groupe de la Banque mondiale a indiqué que son institution prévoit de faire évoluer son modèle financier pour l’allocation de ressources, notamment s’agissant de l’octroi de prêts à conditions préférentielles et du financement des pays les plus endettés.  Enfin, après que la Secrétaire exécutive de la CESAP eut assuré que les commissions régionales de l’ONU continueront de travailler unies dans l’action pour relever les défis en matière de développement, la Représentante spéciale pour la réduction des risques de catastrophe a expliqué que le système d’alerte précoce, dont le plan d’action a été lancé lors de la COP27, consiste à rassembler des informations sur les risques de catastrophe, à faire des prévisions et des suivis, et à réaliser une cartographie précise pour savoir où en sont les différents pays, tant en matière de risques que d’infrastructures et de financements.

Table ronde 2

Politiques transformatrices en vue d’avancer plus rapidement dans la réalisation de l’objectif de développement durable 6 sur l’eau potable et l’assainissement

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud), Présidente de la soixante-septième session de la Commission de la condition de la femme, a commencé par rappeler l’importance de l’eau et de l’assainissement pour la réalisation de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles.  Ainsi, a-t-elle souligné, lorsque l’eau potable n’est pas disponible au sein d’un ménage, le fardeau de sa collecte et de sa purification repose en grande partie sur les épaules des femmes et des filles.  Le manque d’installations sanitaires et d’hygiène sûres à la maison peut aussi exposer celles-ci à la maladie, au harcèlement et à la violence, entravant leur capacité à étudier, à générer un revenu et à se déplacer librement.  Par ailleurs, lorsque des membres du foyer tombent malades, ce sont principalement les femmes et les filles qui fournissent les soins indispensables.  Pourtant, elles ne sont pas représentées comme elles le devraient dans les processus de prise de décision liée à WASH (Eau, Assainissement et Hygiène pour tous), a noté Mme Joyini.  C’est pourquoi la Commission considère qu’il faut tenir compte de ces problématiques, de même que de l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles et de l’accès à la santé sexuelle et reproductive.  Cela exige que les décisions relatives à la gouvernance de l’eau comblent les inégalités entre les sexes dans l’accès aux autres ressources, afin d’empêcher la discrimination indirecte, par exemple, dans les politiques de tarification. 

M. MANSOUR ALQURASHI, Directeur général des affaires internationales au sein de la Commission des communications et des technologies de linformation de lArabie saoudite et Président par intérim de la vingt-sixième session de la Commission de la science et de la technologie au service du développement, a donné quelques exemples de solutions technologiques et innovantes pour faire progresser l’ODD 6 relatif à l’eau potable et à l’assainissement, et exploiter les interconnexions avec d’autres objectifs.  Les technologies de pointe, telles que l’intelligence artificielle, les mégadonnées et l’Internet des objets peuvent être des catalyseurs dans la surveillance des infrastructures d’eau et d’assainissement et accélérer la réalisation de l’objectif 6.  En outre, a observé M. Alqurashi, de meilleurs systèmes d’alerte précoce et modèles prédictifs, y compris certains reposant sur les drones ou les systèmes intégrés d’observation de la Terre, permettent d’anticiper rapidement les menaces de catastrophe et de savoir quelles zones seront particulièrement touchées.  Pour le panéliste, l’innovation technologique doit être mise en œuvre de pair avec des innovations en matière de politique et de gouvernance, l’innovation sociale et l’innovation de processus.  En effet, une technologie inaccessible vaut souvent à peine mieux que pas de technologie du tout, a-t-il noté, et la notion d’accès peut être décomposée en termes de disponibilité, de prix abordable, de sensibilisation, d’accessibilité et de capacité d’utilisation efficace.  Il est donc crucial de privilégier des solutions concrètes, a conclu le Directeur général, en plaidant pour la mobilisation d’acteurs de secteurs et d’horizons différents. 

M. GILBERT F.  HOUNGBO, Directeur général de lOrganisation internationale du Travail (OIT) et Président dONU-Eau, a indiqué que la Conférence des Nations Unies sur l’eau sera une occasion unique de répondre à la crise mondiale de l’eau et de l’assainissement.  Au sein du système des Nations Unies, cet événement doit devenir le catalyseur de progrès importants dans la seconde moitié de la Décennie d’action pour l’eau et du Programme 2030.  Aussi a-t-il exhorté l’ECOSOC à encourager ses différents organes à envisager et à annoncer des engagements volontaires, individuellement ou collectivement.  Le programme d’action pour l’eau qui en résultera -un des principaux résultats de la Conférence- sera notre « modèle d’accélération », a assuré le haut fonctionnaire, pour qui l’eau et l’assainissement doivent être intégrés à tous les processus intergouvernementaux, « du mondial au local ».  Il a donc appelé les États Membres de l’ONU à envisager la création d’une plateforme mondiale ECOSOC sur l’eau, qui contribuerait de manière significative à relever les défis qui se posent de manière urgente dans ce domaine. 

M. WENJIAN ZHANG, Sous-Secrétaire général de lOrganisation météorologique mondiale (OMM), a souligné que les objectifs en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène d’ici à 2030 nécessitent une augmentation quatre fois supérieure au rythme actuel des progrès.  Leur réalisation passe par le développement et le déploiement rapides de solutions et de politiques innovantes et véritablement transformatrices qui vont au-delà du statu quo notamment en s’appuyant sur des données et informations hydrologiques qui font cruellement défaut dans plusieurs régions.  « Ces informations sont importantes pour comprendre où, en quelle quantité et dans quelle qualité l’eau est et sera disponible », a précisé le haut fonctionnaire.  Il a fait savoir que des données et des informations plus complètes, connectées et harmonisées sur les ressources en eau aux échelles locale, régionale et mondiale sont nécessaires pour soutenir la prise de décision liée aux changements climatiques et à d’autres changements environnementaux et sociétaux.  Raison pour laquelle les services hydrologiques et météorologiques nationaux ont besoin de toute urgence de capacités améliorées pour fournir des évaluations et des perspectives de l’état hydrologique en tant que fondement d’une gestion durable de l’eau. 

Discussion interactive

La Colombie a affirmé que, pour avancer vers la mise en œuvre de l’ODD 6, les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre doivent véritablement s’engager en faveur de l’action climatique.  En outre, il faut améliorer l’accès au financement pour les pays en développement, y compris à travers des mécanismes d’échange proenvironnementaux et, au-delà, mettre en place une véritable transformation du modèle économique.  Selon cette délégation également, il faut parvenir à la parité et à l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles et promouvoir la pleine participation de celles qui sont issues des peuples autochtones et des communautés locales et de la société civile dans son ensemble, pour qu’elles participent à la conception des politiques publiques. 

L’Inde a mentionné l’existence de mécanismes de suivi de la consommation d’eau, dans le cadre d’une campagne nationale de sensibilisation aux questions d’hygiène, qui prévoit également des garanties de traitement et de recyclage des eaux usées.  Elle a également précisé que des initiatives de collecte des eaux de pluie étaient en cours, avec le souci d’accorder un rôle plus important aux femmes à cet égard.  Les États-Unis ont dit appuyer la réalisation des ODD, notamment du numéro 6, que Washington soutient, en figurant parmi les principaux bailleurs de fonds du secteur hydrique: nous investissons dans le renforcement des capacités avec la participation du secteur privé et en nous appuyant sur des instruments financiers innovants, a ajouté le représentant.

Table ronde 3

Accès à l’énergie et transition énergétique

Au cours de cette session relative à l’objectif de développement durable 7 (énergie propre et à un coût abordable), M. CIYONG ZOU, Directeur général en charge de la coopération technique et Directeur général adjoint de lOrganisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a relevé que si les industries consomment le tiers de l’énergie mondiale, c’est aussi elles qui sont à l’origine d’innovations en matière d’énergies propres comme les batteries électriques et les éoliennes.  Il a appelé les gouvernements à arrêter d’investir dans les sources d’énergies polluantes qui sont à l’origine de la plupart des émissions de gaz à effet de serre.  Il a également assuré que l’ONUDI accompagne les pays à faire leur transition énergétique. 

Mme SAKIKO FUKUDA-PARR, professeur daffaires internationales à The New School et Vice-Présidente de la vingt-cinquième session du Comité des politiques de développement, a mis l’accent sur les défis énergétiques qu’affrontent les pays les moins avancés (PMA).  Selon elle, parvenir à des sources d’énergie propre demande à ces pays de procéder à des ajustements structurels de leur économie.  Les PMA ont contribué à hauteur de 4% aux émissions de gaz à effet de serre, pourtant, ces pays ont recensé 30% des décès dus aux catastrophes naturelles aux cours des 50 dernières années, a-t-elle fait remarquer.  Elle a donc appelé à une transition énergétique juste qui nécessite un soutien à ces pays, notamment grâce aux transferts de technologies vertes à leur bénéfice. 

Mme LIGIA NORONHA, Sous-Secrétaire générale et Cheffe du Bureau de New York du Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE), a mis l’accent sur l’ODD 7 en lien avec les autres ODD, soulignant le lien étroit qui existe entre cet ODD et la mise en œuvre de tous les autres.  Elle a relevé que la transition énergétique requiert d’énormes quantités de minéraux.  Il faut donc éviter, à son avis, d’avoir une transition énergétique et une décarbonisation ayant une forte empreinte écologique.  Elle a en outre insisté sur le coût de cette transition. 

M. ROBERT POWELL, Représentant spécial du FMI auprès des Nations Unies, a fait référence à un rapport du FMI sur l’économie mondiale qui laisse voir des risques de récession amoindris.  Il a souligné que les besoins de financement climatique sont évalués à 3% du PIB mondial.  Ce financement est selon lui possible avec la mobilisation du secteur privé et un prix de carbone abordable.  Il a ainsi invité le secteur privé à partager le risque d’investissement vert.  Le fonds fiduciaire du FMI pour la résilience et la vulnérabilité, lancé en octobre dernier, appuie les pays en développement dans l’atténuation des effets des changements climatiques, a fait valoir M. Powell. 

Il ne faut pas que la fiscalité soit un obstacle à la transition énergétique, a averti Mme LISELOTT KANA, Cheffe du Département de la fiscalité internationale au Bureau des impôts du Chili et Coprésidente des vingt-cinquième et vingt-sixième sessions du Comité dexperts de la coopération internationale en matière fiscale.  Intervenant par le biais d’une vidéo préenregistrée, elle a jugé opportun de veiller à ce que l’économie du carbone soit bénéfique pour la transition énergétique.  Intervenant également par vidéo, Mme DAMILOLA OGUNBIYI, PDG, Représentante spéciale du Secrétaire général de lONU pour lÉnergie durable pour tous et Coprésidente dONU-Énergie, a expliqué que 185 engagements ont été pris à travers le monde pour la réalisation de l’ODD 7 sur l’énergie propre.  Ces contrats énergétiques sont ainsi mis en œuvre pour accélérer les progrès, notamment dans les pays les plus vulnérables, y compris en Afrique. 

Discussion interactive

Faisant mention de leur expérience nationale en matière de transition énergétique, les États Membres ont également pris la parole.  Ainsi, les États-Unis ont dit avoir lancé de nombreuses initiatives, par le biais du Gouvernement et du secteur privé, en vue de cette transition.  La délégation a promis qu’elle allait poursuivre l’investissement pour lutter contre les changements climatiques.  Il en est de même pour notre pays, a renchéri la Chine qui a expliqué avoir créé le plus grand marché du carbone au monde, dans le cadre de ses efforts de réduction des émissions polluantes, et avoir grandement investi dans l’éolienne et la biomasse.  La Chine a promis qu’elle atteindrait la neutralité carbone d’ici à l’année 2060 et a assuré accompagner les pays en développement vers cet objectif. 

La Colombie a appelé à renforcer le marché de l’énergie en Amérique latine.  La délégation a fait remarquer que la transition énergétique permet la création d’emplois et qu’elle devrait donner lieu à une réduction des inégalités entre villes et zones rurales dans le domaine énergétique.  La Fédération de Russie s’est montrée soucieuse, quant à elle, d’éviter la politisation de la question énergétique, notamment avec les sanctions unilatérales. 

Pour l’Inde, les pays en développement, notamment ceux d’Afrique, ne reçoivent pas assez de soutien pour leur transition énergétique.  L’ONUDI a des programmes pour accompagner ces pays, a répondu M. Ciyong tout en reconnaissant que la coopération interétatique est essentielle pour les soutenir.  Il faut aussi éviter des initiatives de coopération qui pourraient s’avérer négatives pour certains pays, a toutefois averti Mme Fukuda-Parr, de The New School.  Selon Mme Noronha, du PNUE, il serait utile de mieux faire le lien entre les gouvernements, l’ONU et le secteur privé dans ces initiatives de collaboration.  Et il ne faut pas oublier l’importance d’un leadership fort, a-t-elle relevé.  De son côté, M. Powell, du FMI, a souligné que l’atténuation des risques d’investissements dans le secteur énergétique n’est pas du ressort du Fonds mais de banques d’investissement et autres partenaires financiers du secteur privé.

Table ronde 4

Transformation numérique pour la santé et la sécurité alimentaire

M. TEDROS ADHANOM GHEBREYESUS, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a rappelé que les technologies numériques recèlent un énorme potentiel pour la santé et la sécurité alimentaire.  Il a pris pour exemple les diagnostics numériques pour le dépistage du diabète, du VIH et du paludisme; l’utilisation de drones pour livrer du sang, des vaccins et d’autres fournitures dans des zones reculées; les applications mobiles d’étiquetage des aliments; et la technologie des chaînes de blocs pour améliorer la sécurité alimentaire.  « Cependant, nous devons veiller à ce que ces technologies contribuent à réduire les inégalités, plutôt qu’à les creuser », a-t-il ajouté.  En effet, l’absence de connectivité ou d’électricité, les inégalités entre les sexes en matière d’accès à la technologie, pourraient laisser certaines personnes encore plus à la traîne.  En outre, les outils numériques peuvent également être utilisés pour nuire, par le biais de l’intimidation et des discours de haine, de la désinformation et de la commercialisation de produits et de comportements malsains.  Dans ce contexte, a expliqué le Directeur général, l’OMS s’efforce d’aider les pays à mettre en place des directives numériques, des cadres de gouvernance des données et des politiques pour protéger la vie privée et la sécurité des données.  Et nous nous engageons à soutenir l’élaboration de lois, de règlements et de politiques qui favorisent la confiance du public et limitent l’utilisation du marketing numérique auprès des enfants et des adolescents, a-t-il ajouté. 

Mme GABRIELLA VUKOVICH, Présidente de l’Office central de la statistique de Hongrie et Présidente de la cinquante-troisième session de la Commission de statistique, a expliqué que les défis de notre époque sont étroitement liés aux statistiques et aux données ventilées collectées en temps opportun: ce sont les sources d’informations les plus fiables et elles sont fondées d’un point de vue scientifique, a-t-elle argué.  Or, si la majeure partie des pays fournissent des données, pour de nombreuses cibles, leur ventilation ou leur nombre doivent être encore améliorés.  Dans ce contexte, la Commission de statistique continue de fournir des directives aux États concernés afin de les aider à améliorer leur stratégie nationale pour moderniser leurs statistiques, promouvoir de nouvelles méthodologies et l’identification de nouvelles sources de données, comme des sources administratives ou les données privées. 

Mme GERALDINE FRASER-MOLEKETI, Chancelière de l’Université Nelson Mandela et Présidente de la vingt-et-unième session du Comité d’experts de l’administration publique (CEPA), a considéré comme essentiel de s’assurer que la transformation numérique renforce la confiance dans la capacité des gouvernements à fournir des services publics équitables, à gérer les données individuelles et, dans le cas des réseaux sociaux, à faire face aux risques de désinformation et de polarisation.  Le défi principal est donc d’assurer une transformation numérique juste, inclusive, centrée sur les personnes et fondée sur les droits tout en atténuant les risques d’élargissement des fractures numériques.  Dans ce contexte, les modèles hybrides de prestation de services publics devraient être considérés comme la norme pour ne laisser personne de côté, a estimé l’intervenante. 

M. AMANDEEP SINGH GILL, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU chargé des technologies, a déclaré que nous devons vraiment faire preuve d’audace si nous souhaitons rattraper le retard accumulé en vue de la réalisation du Programme 2030, ce qui signifie que les technologies, la science et l’innovation doivent être utilisées et exploitées de façon totalement différente de ce que nous avons fait jusqu’à présent.  Pour cela, a-t-il dit, nous avons besoin de volonté politique, de penser autrement et de mener à bien une réflexion politique pour mettre en œuvre des cadres réglementaires et de gouvernance adéquats.  Il faut le faire par la voie législative tout en veillant à protéger les droits humains, car ces technologies qui ont un fort potentiel doivent être utilisées à bon escient, a rappelé M. Gill.  Il a également recommandé d’avoir des infrastructures de connectivité et des formations adéquates dans les domaines suivants: santé, agriculture, sécurité alimentaire, gouvernance, services publics, éducation, transition verte, transition énergétique et transition climatique. 

Mme BETH BECHDOL, Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a considéré, elle aussi, que les technologies numériques peuvent avoir un effet transformationnel sur les économies et les sociétés, notamment s’agissant de l’agriculture, des systèmes agroalimentaires, des systèmes de santé et du développement rural.  Ainsi, l’agriculture de précision aide les exploitants à optimiser le rendement des cultures et à améliorer la gestion de l’eau et des engrais, produisant ainsi davantage avec moins d’intrants et moins d’impact sur l’environnement.  Mme Bechdol a aussi noté que les outils numériques et les « big data » peuvent améliorer la disponibilité et l’accès aux connaissances et aux informations pour soutenir des interventions politiques plus ciblées et transformatrices dans le cadre des systèmes agroalimentaires.  Attention toutefois à ce que cette transformation numérique ne soit pas inaccessible à tous, a-t-elle mis en garde.  Nous devons veiller à ce que les petits exploitants agricoles, les agriculteurs familiaux et les communautés rurales aient accès à des technologies pertinentes et applicables à leurs contextes spécifiques, a-t-elle ajouté, avant de citer en exemple l’initiative de la FAO « 1 000 villages numériques », qui favorise le développement local et communautaire pour accélérer la transformation numérique des zones rurales. 

Discussion interactive

Dans la lignée de ce qui a été exposé par les panelistes, le Guatemala a appelé les États à renforcer leurs capacités pour créer un environnement propice en vue de réduire l’illettrisme numérique et le manque d’accès à la connectivité et au numérique.  Le renforcement de la connectivité peut en effet bénéficier directement aux petits agriculteurs, créer des emplois dignes et améliorer l’inclusion financière.  À titre d’exemple, a indiqué la délégation, son gouvernement est en train de mettre sur pied des écoles pour aider les jeunes et les femmes à travailler dans le domaine de l’agriculture.  Pour y parvenir, a poursuivi la Suède, le processus doit s’appuyer sur les initiatives existantes au sein des Nations Unies et créer des synergies entre les différents processus existants. 

En Colombie, a ajouté sa représentante, les droits à l’alimentation et à la sécurité alimentaire font partie intégrante de la stratégie nationale de la réalisation du Programme 2030.  Le Mexique a indiqué que, pour faire face aux défis actuels, il faut améliorer les conditions et les opportunités offertes aux petits agriculteurs qui vivent dans les zones reculées marginalisées.  Il a reconnu que la transformation numérique permet d’impliquer les jeunes au sein de leur communauté et de créer des débouchés professionnels dans les zones rurales pour y créer des « écosystèmes numériques ».  La délégation mexicaine a suggéré de mettre au point des politiques d’inclusion numérique et de bâtir des infrastructures physiques et numériques pour garantir une croissance plus équilibrée.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le forum des partenariats de l’ECOSOC offre une première occasion de rallier tous les partenaires avant le Sommet sur les ODD de septembre

Session de 2023
Forum des partenariats – matin & après-midi
ECOSOC/7111

Le forum des partenariats de l’ECOSOC offre une première occasion de rallier tous les partenaires avant le Sommet sur les ODD de septembre

« Nous ne pouvons réussir qu’en travaillant ensemble, avec des partenaires clefs faisant preuve de leadership, d’ambition et d’action », a martelé ce matin la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, à l’ouverture du forum des partenariats du Conseil économique et social (ECOSOC).  Le thème de cette session annuelle portait sur l’accélération de la reprise au sortir de la pandémie de COVID-19 et la mise en œuvre intégrale du Programme de développement durable à l’horizon 2030 « à tous les niveaux ». 

À un peu plus de sept mois du Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD), qui se tiendra à New York pour faire le bilan à mi-parcours du Programme 2030, la Présidente de l’ECOSOC, Mme Lachezara Stoeva, a présenté le forum d’aujourd’hui comme une première occasion de rallier tous les partenaires autour du Sommet et d’entendre les points de vue des gouvernements et des parties prenantes sur la manière de travailler ensemble pour remettre le monde sur les rails en faveur des personnes, de la planète et de la paix.   

L’objectif de développement durable (ODD) 17, qui vise à « renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser », était à l’honneur pendant cette journée marquée par un débat général où les diverses parties prenantes se sont succédé: États Membres, secteur privé, société civile, milieu académique, entre autres, ont exposé leurs vues sur les moyens d’œuvrer ensemble pour réaliser le Programme 2030.  La Vice-Secrétaire générale de l’ONU a parlé d’une année charnière pour ce programme, en 2023, avec son examen à mi-parcours et d’autres conclaves multilatéraux tout aussi importants. 

Mme Mohammed a constaté que huit ans après le lancement des ODD, « nous sommes loin de là où nous devrions être ».  Elle a prévenu que nous allons dans la mauvaise direction pour presque tous les indicateurs clefs (pauvreté, exclusion, conflits, déplacements, émissions de CO2, perte de biodiversité et promotion de l’égalité des sexes), au moment, en outre, où la solidarité mondiale et la confiance vacillent.  Elle a donc demandé de se mobiliser en ce moment véritablement existentiel en faveur de l’opportunité offerte par l’énergie ainsi que les transitions alimentaire, numérique et sociale.  Elle a appelé à mobiliser « tout le monde », invitant les gouvernements à montrer la voie.

La Vice-Secrétaire générale a misé en particulier sur les gouvernements locaux et régionaux, qui jouent un rôle vital en tant que premiers intervenants en cas de crise, de reprise et de reconstruction, comme on l’a vu pendant la pandémie quand il fut question de transformer l’éducation et d’accélérer la transition vers l’énergie verte.  Elle a estimé qu’il est maintenant temps pour les autorités locales d’être au centre des efforts de sauvetage des ODD.  Un avis similaire a été exprimé par les États-Unis qui ont valorisé la contribution des acteurs régionaux et locaux, de la société civile et d’autres acteurs en faveur du développement durable, qui doit commencer au niveau local. 

Comme nombre d’intervenants, Mme Mohammed a mis en avant les jeunes, qui sont les militants, les innovateurs et les consommateurs, et qui doivent orienter la voie vers des solutions nouvelles, créatives et audacieuses pour faire face à des vieux défis tenaces.  L’ONG EduBeyond a par exemple appelé à se servir des avancées technologiques et de l’intelligence artificielle pour à la fois révolutionner l’éducation et détecter les talents à un âge plus jeune.  L’Indonésie a souhaité que les jeunes soient davantage associés aux travaux de l’ONU et de l’ECOSOC en particulier.  Dans cet esprit, la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse a été maintes fois saluée.

Le grand groupe des femmes a averti pour sa part qu’il ne faudra pas moins de 298 ans pour réaliser la parité entre les sexes au rythme actuel.  Sans partenariats avec des organisations de femmes de la société civile, plus de la moitié de la population mondiale sera laissée de côté, a-t-elle mis en garde.  De manière générale, la participation de la société civile a été plébiscitée, par l’Union européenne (UE), notamment, qui, par la voix de la Suède, a invité à l’inclure dans tous les domaines d’intervention de l’ECOSOC.

International disabilities alliance, s’exprimant au nom du groupe des personnes handicapées, a plaidé pour que ces dernières soient incluses dans toutes les discussions sur la reprise postpandémique.  Selon elle, cette participation ne peut se faire sans la disponibilité des données ventilées par critères et tenant compte du handicap.  Même son de cloche pour le groupe LGBTIQ qui a fait observer que ses membres sont très souvent invisibles, malgré leur présence dans tous les coins du monde.

Le représentant du Sénégal, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a interpellé le secteur privé, qui dispose des ressources financières, de l’expertise et de l’innovation nécessaires pour soutenir la mise en œuvre des ODD.  Il a appelé à créer un environnement propice à l’investissement de ce secteur, ce qui passe notamment par la création d’un environnement politique stable et prévisible ainsi que par l’amélioration de l’accès au financement et à l’information. 

La Sous-Secrétaire générale chargée du Pacte mondial des Nations Unies, Mme Sanda Ojiambo, a fait état d’un sondage récent qui a recueilli l’avis de PDG dans le monde entier: plus de 2 600 d’entre eux reconnaissent de plus en plus qu’ils peuvent renforcer leur crédibilité et la valeur de leur marque en s’engageant pour des pratiques commerciales responsables et en faveur de la durabilité.  L’occasion de rendre hommage au Pacte mondial qui, depuis déjà 20 ans, jette des ponts entre les entreprises, l’ONU, les gouvernements et la société civile, afin de forger des partenariats en faveur du développement durable.  Son intervention répondait à des interpellations de délégations qui remettaient en cause la cohérente du système des Nations Unies pour le développement. 

Dans ses remarques de clôture, la Présidente de l’ECOSOC a indiqué qu’elle entendait préparer, en consultation avec le Bureau du Conseil, un résumé conjoint du forum des partenariats 2023 et du segment de coordination de l’ECOSOC qui débutera demain, 1er février, dès 10 heures. 

« ACCÉLÉRER LA REPRISE AU SORTIR DE LA PANDÉMIE DE MALADIE À CORONAVIRUS (COVID-19) ET LA MISE EN ŒUVRE INTÉGRALE DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À L’HORIZON 2030 À TOUS LES NIVEAUX »

Déclarations liminaires

La Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), Mme LACHEZARA STOEVA, a donné le coup d’envoi du forum des partenariats 2023 en saluant les plus de 700 parties prenantes qui ont participé à une consultation mondiale en ligne en vue de cette rencontre.  Afin de parvenir à un avenir plus durable et plus inclusif pour les 8 milliards de personnes sur Terre, nous devons trouver de meilleures façons de travailler ensemble, a mis en avant Mme Stoeva.  Pour cela, elle a souhaité un partenariat mondial audacieux et sans précédent pour inverser l’extrême pauvreté, alléger le fardeau de la dette et mobiliser e s financements.  Elle a appelé à relever radicalement nos ambitions pour fournir un soutien multilatéral plus ciblé et harmonisé aux communautés et aux personnes risquant d’être laissées pour compte.  Bien que les gouvernements en portent la responsabilité principale, Mme Stoeva a estimé qu’ils ne peuvent le faire sans la participation active de tous les secteurs de la société.  Il faut tirer parti des connaissances et des ressources de tous les acteurs, qu’il s’agisse de scientifiques, de jeunes, de gouvernements locaux, de la société civile ou du secteur privé, et favoriser des partenariats véritablement transformateurs et qui changent la donne, a-t-elle estimé. 

À un peu plus de sept mois du Sommet sur les objectifs de développement durable (ODD), qui se tiendra à New York et fera le bilan à mi-parcours du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la Présidente de l’ECOSOC a vu le forum des partenariats d’aujourd’hui comme une première occasion de rallier tous les partenaires autour du Sommet et d’entendre les points de vue des gouvernements et des parties prenantes sur la manière de travailler ensemble pour remettre le monde sur les rails en faveur des personnes, de la planète et de la paix.  Pour sa part, elle s’est dite déterminée à faire en sorte que chaque segment, forum ou réunion de l’ECOSOC aide à fixer le cap du Sommet des ODD.  Le forum politique de haut niveau pour le développement durable, organisé sous les auspices de l’ECOSOC, servira d’événement pré-Sommet, a-t-elle annoncé en faisant valoir que le système de l’ECOSOC, dans son ensemble, peut clarifier les priorités de fond et créer une dynamique politique en vue du Sommet.  En tant que Présidente de l’ECOSOC, elle a dit souhaiter voir toutes les réunions du Conseil et de ses organes subsidiaires, y compris le forum politique de haut niveau pour le développement durable en juillet et d’autres forums clefs des Nations Unies, catalyser ces partenariats.  Son espoir sincère est d’ouvrir les portes de toutes les réunions de l’ECOSOC pour accueillir et engager toutes les institutions et tous les peuples de tous horizons, les plus importants comme les moins visibles. 

Dans un message vidéo, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme AMINA J. MOHAMMED, a rappelé que nous sommes dans une année charnière pour le Programme 2030.  En effet, en septembre, les Chefs d’État et de gouvernement seront réunis au Sommet des ODD pour examiner la situation à mi-parcours de cet ambitieux programme.  La même semaine, ils se réuniront également pour un événement crucial qu’est le Sommet sur le Climat, ainsi qu’un dialogue de haut niveau sur le financement du développement, une réunion ministérielle sur le Sommet de l’avenir et un certain nombre de réunions relatives à la santé mondiale.  Avant cela, au cours de l’année, les dirigeants convergeront également à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), à la Conférence des Nations Unies sur l’eau, à l’examen à mi-parcours du Cadre de Sendai et à la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques prévue aux Émirats arabes unis.  Pour Mme Mohammed, cela nous offre une occasion unique de faire de 2023 un tournant pour les hommes, la planète et la paix. 

La Vice-Secrétaire générale a ensuite constaté que huit ans après le lancement des ODD, nous sommes loin de là où nous devrions être.  Elle a prévenu que nous allons dans la mauvaise direction pour presque tous les indicateurs clefs (pauvreté, exclusion, conflits, déplacements, émissions de CO2, perte de biodiversité et promotion de l’égalité des sexes).  Et ce, à un moment où la solidarité mondiale et la confiance vacillent, s’est-elle alarmée.  Elle a aussi rappelé que les pays en développement sont enfermés dans les spirales de la dette et n’ont pas accès au financement des ODD.  Mais, au lieu de baisser les bras, elle a demandé de se mobiliser en ce moment véritablement existentiel en faveur de l’opportunité offerte par l’énergie ainsi que les transitions alimentaire, numérique et sociale.  Elle a appelé à mobiliser tout le monde, soulignant que les gouvernements doivent montrer la voie.  Selon elle, nous ne pouvons réussir que si nous travaillons ensemble, avec des partenaires clefs faisant preuve de leadership, d’ambition et d’action. 

Parmi ces partenaires, elle a évoqué les jeunes, qui sont les militants, les innovateurs et les consommateurs et qui doivent orienter la voie vers des solutions nouvelles, créatives et audacieuses pour faire face à des vieux défis tenaces.  Elle a souligné que le leadership intergénérationnel, y compris à travers le nouveau Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, veillera à ce que les jeunes soient impliqués de manière significative à la prise de décisions à tous les niveaux.  En ce qui concerne les gouvernements locaux et régionaux, elle a estimé qu’en tant que premiers intervenants en cas de crise, de reprise et de reconstruction, on a pu voir leur rôle vital en première ligne de la pandémie quand il fut question de transformer l’éducation et d’accélérer la transition vers l’énergie verte.  Elle a estimé qu’il est maintenant temps pour les autorités locales d’être au centre des efforts de sauvetage des ODD.  La Vice-Secrétaire générale a ensuite rappelé le rôle de la science au cours de ces dernières années.  Nous avons besoin de solutions durables et socialement responsables de la part du secteur privé, des multinationales aux petites et moyennes entreprises, a-t-elle encore plaidé, en les invitant à aligner leurs activités à la nouvelle stratégie du Pacte mondial des Nations Unies. 

Déclarations

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement, la représentante de Samoa a réitéré l’importance des Orientations de Samoa en matière de développement durable et pour faire face aux difficultés des petits États insulaires en développement (PEID).  Elle a rappelé que plus de 300 délégués de PEID ont créé le cadre de la plateforme de partenariats en 2014, qui définit les domaines d’intervention prioritaire pour les PEID et recommande l’adoption urgente de mesures et la fourniture d’une assistance à l’appui des efforts consentis par ces États pour parvenir au développement durable.  Une évaluation menée à mi-parcours a conclu qu’un cinquième des partenariats conclus seront terminés en 2023, a informé la déléguée en précisant qu’ils portent notamment sur la résilience climatique et le financement du développement.  Elle a encore mis l’accent sur les difficultés rencontrées par ces pays qui découlent des financements non pérennes, de la mauvaise gouvernance et d’un manque de données.  Si les partenariats entre le PEID et les autres pays en développement ont été un succès, ont-ils complètement atteint leurs objectifs, à savoir la mise en œuvre des Orientations de Samoa? a interrogé la représentante.  Enfin, elle a attiré l’attention sur les pertes subies par les PEID dans le domaine de l’éducation, en soulignant l’importance de reconstruire des systèmes plus forts. 

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, la représentante de Cuba a rappelé que, pour leur survie après la COVID-19, les pays en développement se sont battus pour financer l’éducation et le paiement de dettes.  Ils ont consacré plus de 300 milliards de dollars à honorer leurs dettes en 2022, a-t-elle précisé.  Pour elle, il est clair que le Programme 2030 ne sera pas atteint.  Elle a toutefois estimé que cela ne doit pas nous éloigner de la nécessité de lutter vigoureusement contre les conséquences de la pandémie sur l’éducation, notamment, et d’arriver à la couverture sanitaire universelle.  Il faut aussi faire face aux problèmes de l’endettement, augmenter l’aide publique au développement (APD), réformer le système financier international, promouvoir le transfert d’énergie et de technologie vers les pays en développement, réformer le commerce international, gérer l’environnement ainsi que mettre en place un partenariat mondial conforme à l’ODD 17, a prôné la déléguée.  Elle a également exigé que l’ONU soit plus adaptée, financée et dotée de ressources.  Le rôle de l’ECOSOC est de promouvoir la coopération internationale et d’accroître la mise en œuvre des ODD, a-t-elle rappelé.

La représentante de l’International disabilities alliance, s’exprimant au nom du groupe des personnes handicapées, a plaidé pour que ces dernières soient incluses dans toutes les discussions sur la reprise postpandémique.  Selon elle, cette participation ne peut se faire sans la disponibilité des données ventilées par critères et tenant compte du handicap. 

Le délégué de l’Inde a souligné que la pandémie a davantage affecté les pays en développement.  Il a donc appelé à des partenariats pour réaliser tous les ODD, notamment des partenariats qui rassemblent, étant donné que la pandémie a apporté de nombreuses divisions.  Il faut également veiller à ce que les partenariats prennent en compte les priorités de chaque région, a-t-il demandé.  À ce propos, il a souhaité que l’hémisphère Sud se fasse plus entendre.  Le représentant a aussi demandé que l’on mette en marche des solutions de partenariats qui fonctionnent effectivement.

Le représentant de l’Indonésie a encouragé l’ECOSOC à transformer le modèle de partenariat et à faire la différence sur le terrain.  À cet égard, il faut, selon lui, intégrer une perspective de résilience dans les partenariats et associer davantage les jeunes aux travaux de l’ONU, et de l’ECOSOC en particulier. 

Le représentant d’Oman s’est dit favorable au dialogue global et franc lancé par l’ECOSOC.  Ce dialogue doit être inclusif, paisible et exhaustif pour aboutir à des conclusions consensuelles, a-t-il souhaité, recommandant pour cela de garantir la participation des institutions de Bretton Woods, des pays les moins avancés (PMA) et des jeunes qui représentent l’avenir.  Le représentant s’est dit ravi de voir que ce forum soulignera l’importance de ne laisser personne de côté. 

Au nom de l’Union européenne (UE), la représentante de la Suède a invité à renforcer la résilience pour être capable de faire face aux chocs à venir.  Elle a souligné l’importance de la participation de la société civile dans tous les domaines d’intervention de l’ECOSOC.  Rappelant que le Programme 2030 reste la feuille de route collective pour réaliser les ODD, elle a réitéré l’appel du Secrétaire général dans « Notre Programme commun » en faveur du multilatéralisme, afin de tenir compte des plus marginalisés.  Le Programme d’action de Doha en faveur des pays les moins avancés (PMA) et la conférence sur les PMA qui se tiendra à Doha en mars seront un jalon, qui permettra à la communauté internationale d’atteindre les plus démunis, a-t-elle souhaité.  Elle a aussi mis l’accent sur l’importance du financement du développement, en particulier l’aide publique au développement (APD) qui demeure essentielle, surtout pour les pays en situation de précarité.  La déléguée a dès lors suggéré d’accélérer la collecte de fonds pour cette aide et de créer un dispositif de financement « agile ». 

La représentante de United Cities and Local Government a plaidé pour que les membres de la société civile participent, avec les gouvernements, aux actions menées pour améliorer la fourniture de services au niveau local et pour contrer les attaques à la démocratie et aux populations les plus vulnérables.  Elle a souligné le rôle crucial de l’ODD 11 (villes et communautés durables) pour parvenir au Programme 2030, appelant à réfléchir de façon innovante, à coopérer et à transformer la société en société créative avec des individus libres. 

Le représentant d’EduBeyond a constaté que l’école ne fournit plus une éducation de qualité et que plus de 31% de lycéens du monde sont en proie à l’angoisse.  Il a donc appelé à se servir des avancées technologiques et de l’intelligence artificielle pour à la fois révolutionner l’éducation et détecter les talents à un âge plus jeune. 

La représentante du Chili a demandé à tous les acteurs de travailler ensemble au niveau national pour réaliser les ODD.  Cette mise en œuvre doit être le fruit de partenariats entre tous les secteurs de la société, a-t-elle recommandé en donnant l’exemple de ce qui se fait au Chili.  En effet, le pays a mis en place notamment un Conseil national de l’éducation avec divers partenaires de la société qui réfléchissent aux défis de l’éducation.  La déléguée a prôné des processus inclusifs afin de parvenir à des résultats probants dans la mise en œuvre des ODD. 

Pour la représentante du Costa Rica, cette année marque l’occasion de changer de cap dans la réalisation du Programme 2030 en facilitant la participation de différents acteurs qui veulent avoir une incidence directe sur le terrain.  L’action au niveau de l’ECOSOC doit être axée sur la personne, a-t-elle souligné en invitant tous les organes du système de ce Conseil à œuvrer en ce sens.  En tant que membre entrant à l’ECOSOC, le Costa Rica mettra l’accent sur la cohérence et la coordination, a annoncé la représentante. 

La représentante de El Salvador a souligné l’importance des partenariats au moment de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme 2030.  Elle a relevé que les difficultés de mobilisation de ressources financières pour la réalisation des objectifs de développement durable restent le principal obstacle pour les pays en développement.  Il faut une réponse cohérente du système des Nations Unies pour le développement, a-t-elle insisté en exprimant ses préoccupations face à la réallocation des ressources initialement prévues pour le financement du développement.  Ce système doit soutenir la mise en place de partenariats pour permettre un financement pérenne du développement, a donc recommandé la représentante. 

Le représentant de l’Angola a informé que son pays a adopté un nouveau plan de développement axé notamment sur le développement du capital humain et les partenariats internationaux.  Il s’est réjoui de dire que l’Angola a vu s’arrêter la récession économique, qui a duré cinq ans.  Si le pays a retrouvé la croissance en 2022, il faut toutefois veiller à ce qu’elle soit inclusive, a-t-il reconnu.

La représentante de la Fédération internationale sur le vieillissement a demandé des interventions novatrices et des partenariats en faveur des groupes vulnérables en vue de soulager les pressions sur les systèmes de soins.  Elle a plaidé pour des interventions particulières en faveur des personnes âgées en matière de santé visuelle et auditive, en partenariat avec les gouvernements. 

La déléguée du grand groupe des femmes a averti qu’il ne faudra pas moins de 298 ans pour réaliser la parité entre les sexes au rythme actuel.  Sans partenariats avec des organisations de femmes de la société civile, plus de la moitié de la population mondiale sera laissée de côté, a-t-elle mis en garde. 

La déléguée de la Hongrie a mis l’accent sur les questions hydriques.  Elle a indiqué que son pays a engagé dans des partenariats dans ce domaine avec plusieurs pays, précisément 45, qui participent aux activités de son agence de coopération, la Hungary Help Program.

Le représentant du Portugal a estimé que les partenariats sont au cœur du changement de paradigme pour la réalisation du Programme 2030.  Il a passé en revue une série d’exemples de partenariats mis sur pied au Portugal à cet effet, notamment pour suivre les prestations et résultats des municipalités dans la poursuite des objectifs de développement durable, grâce à une plateforme née d’un partenariat avec la société civile. 

La représentante des Maldives a souligné les ravages causés par la pandémie dans l’économie de l’île et a fait part des efforts de relève en cours.  Des plateformes numériques ont permis de passer à l’apprentissage à distance, a-t-elle notamment indiqué.  La déléguée a également parlé de partenariats forgés par la société civile qui ont permis de faciliter la relève de l’économie locale, la reprise du tourisme et la protection de l’environnement.  La représentante a insisté sur l’importance de l’accès dans des conditions préférentielles au financement du développement pour les PEID, en appelant à mettre en place l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle. 

Le représentant de l’Iraq a souligné l’importance des partenariats afin de favoriser un développement inclusif et réaliser les ODD.  Les visions présentées aujourd’hui doivent se traduire en réalité étant donné les nombreuses difficultés posées au niveau mondial, a souhaité le délégué.  Dans cette entreprise, il a salué en particulier le rôle du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au service du développement durable. 

La représentante de l’Association internationale des approches novatrices pour les défis mondiaux a dénoncé le consumérisme et le profit à tout prix, qui ont conduit à la destruction de la planète.  Il faut mobiliser les jeunes et assurer le financement de leur participation durant la décennie à venir, a-t-elle lancé.  Elle a salué la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse. 

Le représentant de l’Université de Dublin a souligné le rôle majeur de l’éducation dans le développement durable.  Il a ainsi plaidé pour un monde dans lequel les ODD sont réalisés par le biais de l’éducation et de l’apprentissage. 

Le représentant de l’Algérie a prôné des partenariats qui servent les besoins des pays en développement, afin de garantir que ces derniers puissent s’intégrer dans les chaînes de valeurs mondiales.  Il a estimé que l’aide publique au développement est plus que jamais cruciale et appelé les donateurs à respecter leurs engagements.

La représentante des États-Unis a réaffirmé son attachement à la réalisation des objectifs de développement durable, y compris par le biais de partenariats qui permettront de mobiliser toutes les ressources et tous les acteurs.  La contribution des acteurs régionaux et locaux, de la société civile et d’autres acteurs est essentielle pour l’approche du développement durable, car celle-ci doit commencer au niveau local, a-t-elle fait valoir.  Elle a expliqué que les États-Unis suivent ce modèle de développement du bas vers le haut. 

La représentante du Pakistan a rappelé que la croissance économique mondiale devrait passer de 3% en 2022 à 1,9% cette année, et que l’inflation mondiale est estimée à 6,5%, avec près de 350 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.  Elle a donc insisté sur l’espace budgétaire supplémentaire qu’il faudra pour aider les groupes et pays les plus vulnérables.  Elle a prôné des actions à court terme et des réformes systémiques, notamment la mise en place d’un mécanisme multilatéral de gestion durable de la dette souveraine, la réalisation de l’objectif d’APD convenu de 0,7% du RNB des pays développés, la réorientation et la création des droits de tirage spéciaux (DTS) pour les objectifs du Programme 2030 et ceux relatif au climat, et la recapitalisation des banques de développement (multilatérales et nationales).  Ses autres recommandations ont porté sur la mise en œuvre des objectifs relatifs au climat (financement, activation du fonds pour les « pertes et dommages », investissements pour des infrastructures durables) ainsi que sur la restructuration du système commercial international et l’adoption d’un accord technologique international, aligné sur les ODD.  La représentante a fait valoir que les domaines d’action clefs ci-dessus peuvent être mis en œuvre en forgeant des partenariats et en renforçant la collaboration entre les États et les parties prenantes concernées. 

Le représentant de l’Organisation internationale du droit du développement a souligné l’interconnexion qui existe entre les partenariats et le multilatéralisme, la justice et l’état de droit.  Il a recommandé notamment d’éviter des procédures onéreuses pour le règlement des différends.  L’intervenant a ensuite énuméré les programmes et les partenariats menés par son organisation dans certains pays d’Afrique. 

Au nom des pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède), le représentant du Danemark a insisté sur l’importance de réussir les grandes conférences internationales et les réunions de haut niveau de cette année, y compris le forum des partenariats d’aujourd’hui.  Les partenariats sont nécessaires afin de ne laisser personne de côté, a-t-il rappelé en soulignant que le Programme 2030 dépend de partenariats robustes incluant toutes les parties prenantes.  Le représentant a appelé à élever le niveau d’investissement du secteur privé pour le financement du développement, avant de souligner l’importance du Pacte mondial des Nations Unies.  Il a aussi plaidé pour une participation plus importante de la jeunesse et salué à cet égard la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse qui associera les jeunes à la prise de décisions. 

La déléguée du groupe LGBTIQ a fait observer que les membres de ce groupe sont très souvent invisibles, malgré leur présence dans tous les coins du monde.  Ces populations ont par exemple été oubliées dans les politiques de lutte contre la pandémie de COVID-19, a-t-elle rappelé.  Elle a appelé à mieux se préparer aux crises à venir et à assurer une meilleure implication du groupe LGBTIQ dans la reprise après la pandémie. 

La représentante du Conseil pour le commerce international a pris la parole au nom du grand groupe du secteur privé.  Elle a appelé à renforcer la solidarité internationale, notamment en soutien aux PMA.  Elle a dit parier sur un multilatéralisme plus inclusif et a misé également sur une plus grande implication du secteur privé dans les initiatives de développement.

Le représentant du Qatar a présenté les efforts de son pays pour mettre en œuvre le Programme 2030 et faire face aux défis actuels dans le monde.  Le Qatar renforce ses partenariats et sa coopération avec les Nations Unies et ses agences, a-t-il indiqué en rappelant notamment l’aide de 500 millions de dollars sur 10 ans qu’il apporte aux organismes onusiens pour soutenir leurs réponses aux différentes crises et défis mondiaux.  Regardant vers l’avenir, il a annoncé l’ouverture d’une maison des Nations Unies à Doha en mars 2023.

La représentante de l’Espagne a estimé que pour réaliser les ODD et reconstruire en mieux au lendemain de la pandémie, il faut miser sur une transition écologique juste, renforcer la résilience climatique, entreprendre une profonde transformation des systèmes économiques et productifs au niveau mondial, relever les défis numériques et renforcer le rôle des États et des entités régionales et locales dans l’élaboration de politiques efficaces à ces fins.  La COVID-19 a mis en exergue le rôle clef joué par les entités et les communautés locales ainsi que la société civile dans une réponse agile et efficace aux défis mondiaux, a-t-elle souligné arguant que les ODD ne font pas exception.  Elle a signalé que l’Espagne, engagée envers les ODD, accueille le secrétariat de l’initiative LOCAL 2030 dans la ville de Bilbao.  Consciente que rien ne pourra se faire sans la compréhension mutuelle entre les différents acteurs et sans capacité financière et d’innovation, elle a misé sur les différentes étapes prévues avant le Sommet des ODD en septembre pour livrer des résultats tangibles sur les deux plans. 

La représentant du Guatemala a rappelé que les priorités de son gouvernement sont adossées aux ODD.  Cette politique a permis trois importantes réalisations à commencer par la coopération technique en matière de développement et l’intégration de tous les processus de développement dans le plan du Gouvernement.  Nous avons besoin de financement pour obtenir des résultats, a plaidé la représentante qui a aussi souligné l’importance de promouvoir le partenariat public-privé, tout en prévenant qu’il ne doit pas se substituer à l’APD.  Elle a terminé en indiquant que la politique de suivi et d’évaluation menée par son pays a permis de concrétiser les orientations stratégiques du Président.  Elle a appelé à mobiliser davantage de ressources et à faire preuve de plus de coopération internationale. 

Le représentant de la Zambie a appelé à plus de partenariats entre toutes les parties prenantes, y compris les jeunes et le secteur privé, surtout dans les PMA.  Il a souligné la nécessité d’établir un partenariat robuste avec le système des Nations Unies pour le développement afin de faire respecter les engagements en termes d’APD.  Il a également milité pour davantage de partenariats public-privé et de coopération triangulaire en matière de technologies de l’information et des communications (TIC).  Il a conclu en recommandant de prendre des mesures pour protéger le bien commun, en veillant à ce que le multilatéralisme soit axé sur le développement pour être efficace. 

Le représentant d’Interpol a promis que son organisation veut jouer un rôle dans la mise en œuvre des 17 ODD qui ont des liens avec les 7 objectifs mondiaux d’Interpol.  Il a appelé à un avenir marqué par la prospérité et la sécurité. 

Le représentant d’ASTM international a dit que l’organisation, qui regroupe les scientifiques de plus de 150 pays, a noué depuis 2001 plus de 120 partenariats avec les organisations garantes de normes techniques des pays en développement, notamment.  Son délégué a expliqué que les normes promues par ASTM international, qui concernent des matériaux, produits, systèmes et services, contribuent à faire avancer la mise en œuvre des ODD.

Le représentant de World Youth Alliance a expliqué que l’Alliance souhaite présenter des solutions axées sur l’être humain.  Il a plaidé en faveur de l’éducation sur la dignité humaine, qui est l’objet d’un programme phare mené par l’ONG dans plusieurs pays du monde. 

La représentante du Tadjikistan a remarqué que les multiples crises mondiales ont mis en avant la précarité des pays.  Les questions climatiques sont l’une des priorités du Tadjikistan, a-t-elle expliqué en insistant sur l’impératif du respect des « engagements climatiques de Paris ».  Le 14 décembre 2022, l’Assemblée générale a adopté le projet de résolution sur la préservation des glaciers, présenté par le Tadjikistan, a rappelé la représentante dont le pays coparraine en 2023 la Conférence sur l’eau. 

Le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a appelé à accorder la priorité au travail décent et à la justice sociale.  C’est possible, a insisté l’orateur qui s’est attardé sur différentes initiatives dont certaines pourraient aider à créer plus de 400 millions d’emplois décents.  Il faut aussi accorder une attention accrue à l’environnement du travail, a exhorté le délégué. 

Le représentant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a rappelé le principe « atome pour la paix » avant de souligner la contribution de la technologie nucléaire à la fourniture d’énergie.  Les technologies nucléaires soutiennent directement la réalisation des ODD, a-t-il estimé en soulignant notamment qu’elles améliorent la performance agricole et la production animale, et contribuent à la lutte contre le cancer.  L’orateur a insisté sur l’importance du renforcement des capacités, par exemple pour l’utilisation des scanners.  L’AIEA a participé à la lutte contre la COVID-19 en aidant les pays à faire face aux nouvelles pandémies, a-t-il rappelé en citant aussi l’aide apportée par l’Agence dans leur lutte contre les déchets plastiques et le rejet de plastique dans l’environnement.

Le représentant du Sénégal, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, plaidant pour un partenariat mondial forgé sur la base de la coopération et de la solidarité mondiales, a mentionné le besoin urgent de financement à long terme pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et du Programme 2030.  Le secteur privé dispose des ressources financières, de l’expertise et de l’innovation nécessaires pour soutenir leur mise en œuvre, a-t-il relevé en appelant à créer un environnement propice à l’investissement de ce secteur.  Cela comprend notamment la création d’un environnement politique stable et prévisible, l’amélioration de l’accès au financement et à l’information, et le renforcement des capacités des acteurs du secteur privé.  Il a aussi souligné que les jeunes jouent un rôle vital dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et du Programme 2030: ils doivent donc être activement engagés dans la collaboration intergénérationnelle pour assurer leur réussite.  Avec plus de 75% des 1,2 milliard d’habitants de l’Afrique âgés de moins de 35 ans, les jeunes peuvent avoir un effet significatif et durable sur la trajectoire du continent, a-t-il ajouté. 

Le représentant a plaidé pour le partage des connaissances, élément crucial pour faciliter les partenariats, avant de demander que les partenariats multipartites des Nations Unies soient fondés sur la transparence, la responsabilité, l’engagement, ainsi que sur la participation et l’inclusion.  Il a appelé à une répartition claire des rôles et du travail entre les entités onusiennes dans la gestion des partenariats, selon leurs mandats respectifs.  Selon lui, l’ECOSOC, en tant que principal organe de coordination des partenariats, peut jouer un rôle plus important pour aider à définir un ensemble de buts et d’objectifs et pour guider la formulation des partenariats et établir des indicateurs mesurables pour suivre les progrès. 

Le délégué de Triumphant Hand of Mercy Initiative NPC a déploré le manque d’accès des femmes et filles aux services de base.

La représentante de l’Alliance mondiale des Roms est venue souligner l’importance de l’ODD 2, qui porte sur la faim zéro et donc l’inclusion sociale de tous.  Le peuple rom a toujours fait l’objet de discriminations et a été exclu des sociétés, a-t-elle rappelé en demandant d’améliorer la qualité de vie de tous et de permettre à tout le monde de participer à la société, notamment en garantissant l’accès à l’emploi. 

Le représentant du Kazakhstan a appelé à mettre en place des stratégies transformatrices pour financer le développement et faire face aux problèmes mondiaux de sécurité alimentaire, hydrique et climatique.  Conscient des difficultés auxquelles se heurtent les États en termes de développement et compte tenu des menaces et défis transnationaux, il a plaidé pour une réforme de l’architecture financière internationale et, par ailleurs, pour que l’on parvienne à la couverture sanitaire universelle. 

Le représentant de la Chine a appelé tous les pays et toutes les populations du monde à faire du développement durable une priorité.  Il a assuré que son pays continue d’investir dans le développement des pays en difficultés.  Durant la pandémie de COVID-19, a-t-il donné comme exemple, le Gouvernement a consacré 2 milliards de dollars pour ces pays en mettant l’accent sur le relèvement postpandémie.  Il a cité une initiative du Président Xi Jinping qui a augmenté la contribution de la Chine au Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, invitant tous les acteurs à agir sur cette lancée. 

Le représentant du Fonds monétaire international (FMI), réagissant aux déclarations précédentes, a rappelé les dernières mises à jour concernant les perspectives économiques internationales du Fonds, qui soulignent la baisse de la croissance et de l’investissement.  Il a dit avoir pris note de la politique axée sur les personnes qui a été évoquée par plusieurs délégations, ainsi que de la nécessité de la réforme de la dette.  Il a aussi fait siens les appels à fournir davantage de crédits pour le développement et à respecter les engagements en matière d’APD.  Il a pris note des demandes visant à ce que les droits de tirage spéciaux (DTS) aillent aux banques de développement et aux pays qui en ont le plus besoin.  Les partenariats ont progressé dans les États fragiles, a constaté l’orateur qui a appelé à mettre l’accent sur les avantages comparatifs de ces collaborations. 

Le représentant de l’Italie a fait remarquer que l’année 2023 sera cruciale pour avancer dans la mise en œuvre des ODD, sachant que celle-ci a pris du retard.  Il a donc recommandé de trouver des solutions multilatérales pour accélérer la réalisation de ces objectifs et combler les besoins des PMA.  Il a déclaré que son pays est prêt à partager son expérience dans le domaine des partenariats, car ceux-ci sont au cœur de sa politique de coopération au développement.

Déclarations de clôture

La Sous-Secrétaire générale chargée du Pacte mondial des Nations Unies, Mme SANDA OJIAMBO, a reconnu que les actions des entreprises et des autres parties prenantes ne correspondent pas au rythme et à l’ambition nécessaires pour atteindre les ODD et prévenir une catastrophe climatique.  Elle a relevé qu’un sondage récent de plus de 2 600 PDG dans le monde montre qu’ils reconnaissent de plus en plus qu’ils peuvent renforcer leur crédibilité et la valeur de leur marque en s’engageant pour des pratiques commerciales responsables et en faveur de la durabilité.  En tant que plus grande initiative de développement durable au monde, a-t-elle expliqué, le Pacte mondial des Nations Unies a passé plus de deux décennies à jeter des ponts entre les entreprises, les Nations Unies, les gouvernements et la société civile. 

Elle a ensuite évoqué plusieurs initiatives, comme l’Africa Business Leaders Coalition (ABLC), une association dirigée par des PDG et qui est engagée à faire progresser la croissance durable, la prospérité et le développement en Afrique.  Elle a également parlé du lancement d’une série de nouveaux accélérateurs du Pacte mondial, notamment des programmes conçus pour aider les entreprises à intégrer les pratiques alignées sur les ODD dans les opérations commerciales et à travers leurs chaînes de valeur.  Le temps de faire comme d’habitude est révolu, a-t-elle indiqué, assurant que le prochain sommet des ODD en septembre sera un point de ralliement pour tous afin de redynamiser les partenariats existants et d’identifier de nouvelles pistes de coopération.  Mais avant cela, au mois de mars prochain, le Pacte mondial des Nations Unies appellera les entreprises à rejoindre une campagne pour faire avancer les ODD, avec notamment des actions sur des questions telles que les salaires décents, les changements climatiques, l’égalité des genres, la gestion des eaux et la finance durable.  Nous ne devons pas oublier que la force de nos partenariats déterminera le succès des objectifs mondiaux, a-t-elle conclu. 

Mme MARIA-FRANCESCA SPATOLISANO, Sous-Secrétaire générale à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a lu le discours de M. LI JUNHUA, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, dans lequel il s’est réjoui d’avoir entendu aujourd’hui de nombreuses nouvelles idées sur la manière dont nous pourrions donner un nouvel élan à l’ambition collective et faire de cette année un tournant pour les objectifs de développement durable, dans le contexte des préparatifs de la session de juillet du forum politique de haut niveau pour le développement durable et du Sommet des ODD en septembre.  Qualifiant les interventions de stimulantes, il a fait mention des appels répétés de parties prenantes de différents secteurs et régions pour un engagement politique et une coopération internationale plus forts, étant donné que les ODD courent un risque réel d’échec.  Un message commun qui est ressorti des interventions d’aujourd’hui est que nous devons combler, en priorité, les lacunes en matière de capital, de capacité, de données et d’opportunités de développement grâce à un partenariat mondial revitalisé, a-t-il noté. 

L’importance d’une large participation et de l’engagement de tous, y compris les femmes et les populations les plus vulnérables, a été soulignée à plusieurs reprises, a poursuivi M. Junhua qui a également pris note des appels à augmenter le soutien au renforcement des capacités pour permettre une participation significative de tous, y compris des PMA.  Il s’est dit convaincu que les idées et les exemples partagés aujourd’hui apporteront également des contributions précieuses à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui aura lieu en mars.  Le Secrétaire général adjoint a conclu par un appel à l’action: « Nous tous -gouvernements, système des Nations Unies et parties prenantes de tous les secteurs- devons redoubler d’efforts pour faire du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des ODD une réalité pour tous avec un sens renouvelé de la concentration et de la détermination.  Il est temps d’agir. » 

Dans ses remarques de clôture, la Présidente de l’ECOSOC a repris l’idée que le combat pour « l’avenir que nous voulons » est un combat que nous pouvons gagner, à condition d’unir nos forces.  C’est pourquoi le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba soulignent tous deux les rôles importants des partenariats et de la participation, a-t-elle fait valoir.  Ayant pris note tout au long de la journée des nombreuses recommandations qui ont été faites, elle a dit vouloir préparer, en consultation avec le Bureau du Conseil, un résumé conjoint du forum des partenariats 2023 et du segment de coordination de l’ECOSOC qui débutera demain, 1er février, pour capturer l’essence des discussions et les propositions faites au cours de ces deux réunions.  Ce résumé constituera une contribution importante aux travaux à venir de l’ECOSOC, a espéré Mme Stoeva, y compris ceux du forum politique de haut niveau pour le développement durable qui se tiendra en juillet, mais aussi du sommet sur les ODD de septembre. 

Réjouie de voir que le forum des partenariats de l’ECOSOC soit devenu une plateforme véritablement inclusive et centrale, qui rassemble les gouvernements et les parties prenantes, la Présidente du Conseil s’est réjouie qu’il y ait eu autant de jeunes conférenciers aujourd’hui.  Leurs points de vue et leurs contributions constitueront une partie importante de nos solutions, a-t-elle estimé.  Mme Stoeva a dit compter sur l’engagement continu des États Membres et des parties prenantes aux travaux du Conseil tout au long de cette année, y compris ceux des commissions techniques et d’autres organes subsidiaires dans les mois à venir, et elle les a exhortés à activement prendre part au Sommet sur les ODD en septembre.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG reporte sa décision sur les demandes de statut consultatif de Coppieters Foundation et de 32 autres organisations

Session de 2023,
13e séance plénière – après-midi
ONG/953

Le Comité des ONG reporte sa décision sur les demandes de statut consultatif de Coppieters Foundation et de 32 autres organisations

Le Comité chargé des ONG a reporté aujourd’hui sa décision sur les demandes de statut consultatif spécial de 33 organisations non gouvernementales auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) dont la Coppieters Foundation et l’International Center for the Study, Prevention and Treatment of Multigenerational Trauma Inc.

La première ONG, immatriculée en Belgique, se définit comme un groupe de réflexions sur les questions européennes en développant des nouvelles idées et en produisant des connaissances, entre autres, sur la diversité culturelle et linguistique, les droits des minorités, la gouvernance, la décentralisation et les réformes constitutionnelles et étatiques.  Si le Comité des ONG agrée de lui recommander le statut qu’elle souhaite, cette ONG entend contribuer au travail de l’ECOSOC en formulant un plan de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) à travers des mécanismes informels et formels dans le cadre de la résolution 1996/31 de l’ECOSOC. 

La Türkiye qui a noté des liens entre l’ONG et un parti politique européen lui a demandé des documents juridiques attestant son immatriculation en tant que fondation politique et non plus une association à but non lucratif. 

L’ONG américaine International Center for the Study, Prevention and Treatment of Multigenerational Trauma Inc. devra aussi faire preuve de patience vu que sa demande a été reportée par le Comité qui a demandé à savoir les détails de ses projets au Brésil et au Mexique. 

Cette ONG qui a pour objectif de mieux connaître et de remédier aux traumatismes endurés sur plusieurs générations, est soutenue par Richard Rockerfeller qui a été convaincu par la gratuité de l’aide apportée.  La Chine a demandé comment l’ONG entend promouvoir les droits humains des peuples autochtones, tandis que l’Érythrée a souhaité savoir comment l’ONG choisit les pays dans lesquels elle compte opérer.

Le Comité des ONG, qui est composé de 19 membres, peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.  Le premier statut est réservé aux grandes ONG internationales dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour. 

Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.  Enfin, la Liste va aux ONG qui ont tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites. 

Le Comité des ONG poursuivra ses travaux, mercredi 1er février, à partir de 10 heures. 

DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF OU DE RECLASSEMENT DONT LE COMITÉ A DÉCIDÉ DE REPORTER L’EXAMEN LORS DE SESSIONS ANTÉRIEURES

Examen des demandes de statut

Les ONG suivantes ont vu l’examen de leur demande reportée suite aux questions soulevées par des membres du Comité. 

L’Alma Mater Studiorum - Università di Bologna (Italie) devra répondre à une question de la Türkiye demandant des explications sur ses relations avec le Réseau des universités pour le développement durable d’Italie.  All India Council of Human Rights Liberties & Social Justice (Inde) a été invitée par le Pakistan à fournir des informations détaillées sur les réunions de l’ECOSOC auxquelles l’ONG souhaite participer.  Quelle est la nature des relations entre l’Arab Media Union (Égypte) et son sponsor? a ensuite demandé Israël

L’Algérie a questionné l’Association de l’Alliance Nationale des Chourafa Naciryiene et leurs cousins, chargés des affaires de la Zaouia Naciria (Maroc) sur ses dépenses administratives, notant que celles-ci représentent 50% de son budget.  Comment l’ONG entend garantir la pérennité de ses activités?  Quelles sont les sources de revenu de Baghbaan (Pakistan)? a voulu savoir l’Inde, avant que l’Algérie demande à la Fondation Youya pour promouvoir l’excellence en la jeunesse africaine (Maroc) de préciser dans quels pays africains elle est présente ainsi que son mode de fonctionnement.

L’Inde a voulu en savoir plus sur les activités de Global Village Forum Chakwal c/o Shaheen Degree College Chappar Bazar Chakwal (Pakistan) et a demandé l’adresse de son bureau.  Green Camel Bell (Chine) devra expliquer aux États-Unis comment elle entend mener son projet d’amélioration de l’environnement.  Avec quels membres de la société civile travaille-t-elle?  Comment sont sélectionnés ses partenaires?  Lahore Educational and Welfare Society (Pakistan) a été priée par l’Inde de mettre à jour son site Internet.  Combien de personnes ont bénéficié de l’aide juridique fournie par Mwatana Organization for Human Rights (Yémen)?  Quelle est la nature de cette aide? a demandé le Pakistan

Sur requête de la Türkiye OxYGen Foundation for Protection of Women and Youth Rights (Arménie) devra expliquer les raisons de l’écart entre ses ressources et dépenses en 2019.  Israël a demandé à Palestinian Association for Human Rights (Witness) (Liban) de préciser quels types de problèmes elle vise à résoudre auprès des réfugiés et à Pusat Komas SDN. BHD. (Malaisie) des détails sur les états financiers.  Le Pakistan a ensuite exigé des détails sur les activités de United Global Organization of Development (U-GOOD) (Pakistan) dans le domaine des ODD. 

À son tour, Bahreïn a demandé des explications sur le financement de l’Union européenne reçu par ALQST Human Rights (Royaume-Uni).  American Medical Women’s Association, Inc. (États-Unis) devra fournir une mise à jour des activités menées en 2020 et 2022 suite à une demande de la Chine qui a aussi voulu savoir comment les activités de l’ONG contribuent au travail de l’ECOSOC.  Associazione Luca Coscioni per la libertà di ricerca scientifica (Italie) a été priée, toujours par la Chine, de donner des informations sur les résultats de sa participation à la Commission des stupéfiants.  Israël a demandé à Euro-Mediterranean Human Rights Monitor (Suisse) des états financiers des années 2020 et 2021. 

Recommandation d’octroi du statut consultatif spécial

Israël a demandé des précisions sur les relations entretenues par Euro-Mediterranean Human Rights Network (Danemark) avec les six organisations qui contribuent à son budget.  La même délégation a aussi prié le Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (Belgique) de préciser ses liens avec la Fédération des organisations islamiques en Europe (FIOE).  La Géorgie a souhaité que Fundació Josep Irla (Espagne) fournisse une liste de ses ONG partenaires.  Une question identique a été posée par Israël à l’endroit de Gazze Destek Association (Türkiye). 

Cuba a souhaité profiter de la séance de questions-réponses prévue plus tard dans l’après-midi avec International Center for the Study, Prevention and Treatment of Multigenerational Trauma Inc. (États-Unis) pour lui poser des questions.  Cette demande a été acceptée par le Comité.  Israël a ensuite voulu savoir si Muslim Hands (Royaume-Uni) a déjà coopéré ou tenu des réunions avec des responsables de « l’organisation terroriste Hamas ».  La Chine s’est intéressée à la contribution de la National Federation of Business and Professional Women’s Clubs of Japan (Japon) à la cause de l’égalité entre les sexes. 

L’Inde a invité Rescue: Freedom International (États-Unis) à donner des précisions sur le projet qu’elle mène à Pattaya.  La Chine a souhaité que SKT Welfare (Royaume-Uni) détaille son partenariat avec certaines entités onusiennes, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Cette même délégation a demandé des précisions sur la contribution de The Conflict and Environment Observatory (Royaume-Uni) à l’élaboration du cadre juridique de protection de l’environnement en temps de conflit. 

Israël a prié The Humanitarian Forum (Royaume-Uni) d’indiquer si son site Internet sera réactivé après les deux dernières années d’inactivité constatées.  The International Center for Supporting Rights and Freedoms (Suisse) peut-elle nous communiquer des informations actualisées sur son conseil d’administration, a demandé le Nicaragua.  Ce même pays a invité The National Democratic Institute for International Affairs (NDI) (États-Unis) à indiquer de quelle manière ses activités ont contribué aux objectifs de la Commission de la condition de la femme.  L’Arménie a demandé des précisions sur le programme d’études de Türkiye Gençlik Vakfi (Tügva) (Türkiye). 

Dialogue avec les ONG

Le Comité a ensuite tenu sa séance interactive avec Coppieters Foundation (Belgique), qui est un groupe de réflexions consacré aux enjeux européens.  Son représentant a indiqué qu’il y a deux catégories de membres, les membres de plein droit dotés du droit de vote et les membres associés sans droit de vote.  La Türkiye a noté que la grande partie des revenus du groupe provient de subventions du Parlement européen et a voulu savoir comment ces fonds ont été utilisés.  Ces fonds sont utilisés pour le fonctionnement général du groupe et pour le cofinancement des projets sélectionnés, a répondu le responsable, qui a précisé que « nous sommes totalement indépendants vis-à-vis du Parlement européen ».  

La Türkiye a repris la parole pour noter les liens entre cette ONG et un parti politique européen, avant de lui demander de fournir des documents juridiques, en langue anglaise, attestant de son immatriculation en tant que fondation politique, non plus d’association à but non lucratif.  Nous allons vous fournir ces documents qui sont en tout état de cause disponibles sur le bulletin officiel de l’État belge, a répondu le responsable, en précisant que le changement de statut en fondation politique n’a pas modifié la nature non lucrative de Coppieters Foundation.  « Nous faisons de notre mieux pour agir en toute transparence. »

À son tour, le représentant de Baghbaan (Pakistan) a indiqué que son ONG œuvre notamment à la lutte contre la pauvreté au Pakistan.  Le budget a doublé de 2021 à 2022, ce qui a permis de venir en aide à 4 000 familles.  Il a précisé que la liste des bailleurs de fonds est disponible sur Internet.  Le délégué de l’Inde a noté que le site Internet de l’ONG ne fonctionne pas, ce qui l’a empêché de consulter la liste des projets et le rapport financier pour 2022.  Nous allons y remédier le plus rapidement possible et transmettre le rapport financier dans les deux prochaines heures, a assuré le responsable. 

La responsable d’International Center for the Study, Prevention and Treatment of Multigenerational Trauma Inc. (États-Unis), qui vise à mieux connaître et remédier aux traumatismes endurés sur plusieurs générations, a ensuite pris la parole.  Elle a évoqué les sommes versées par le docteur Richard Rockerfeller, ce dernier ayant été convaincu par la gratuité de l’aide apportée.  Il n’y a aucune idéologie, la souffrance humaine nous concerne tous, a-t-elle dit, en avouant son rêve de faire traduire les travaux de son ONG dans toutes les langues.  Elle a indiqué avoir publié trois ouvrages pour les Nations Unies. 

Cuba a salué son engagement, avant de noter que l’ONG mène des projets dans plusieurs pays d’Amérique latine.  « Pouvez-vous nous donner plus de détails sur ces projets? »  La Chine a demandé comment l’ONG entend promouvoir les droits humains des peuples autochtones, tandis que l’Érythrée a souhaité savoir comment l’ONG choisit les pays dans lesquels elle compte opérer.  La Présidente du Comité a enfin invité la représentante de cette ONG à répondre aux questions par écrit. 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour huit organisations

Session de 2023,
11e et 12e séances plénières – matin & après-midi
ONG/952

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour huit organisations

Le Comité chargé des ONG a entamé, ce matin, la deuxième semaine de sa session de 2023 et recommandé l’octroi du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) pour huit organisations non gouvernementales.  Il a reporté sa décision sur les demandes de 84 ONG, en attendant les réponses aux questions soulevées par ses membres.  Certaines délégations ont marqué leur impatience vis-à-vis du Comité, en indiquant ne pas disposer de suffisamment de temps pour examiner les réponses des ONG.

Le statut consultatif spécial, qui est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique, permet à ces dernières de soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC. 

Composé de 19 membres, le Comité des ONG peut aussi recommander deux autres statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC: le statut consultatif général et l’inscription sur la Liste.  Le premier statut est réservé aux grandes ONG internationales dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.  L’inscription sur la Liste est pour les ONG qui ont tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil que des communications écrites.

Zamzam Foundation s’est vue aujourd’hui octroyer le statut consultatif spécial.  Cette ONG somalienne apporte une aide d’urgence aux personnes touchées par des catastrophes dans la Corne de l’Afrique.  De son côté, Centre for International Promotion Fund, organisation basée en Fédération de Russie, également récompensée, vise à appuyer la réalisation des objectifs de développement durable en promouvant la diplomatie et un rôle plus actif de la jeunesse. 

Quant à Royal College of Obstetricians and Gynaecologists, du Royaume-Uni, qui a aussi décroché le précieux sésame, elle vise à améliorer les pratiques obstétriques au Royaume-Uni et dans le monde.  Elle s’est notamment donnée pour objectif de mettre à profit sa réputation à l’échelle mondiale pour améliorer la santé des femmes.

Le Comité poursuivra ses travaux demain, mardi 31 janvier 2023, à 15 heures.

NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Zamzam Foundation (Somalie)
  2. Centre for International Promotion Fund (Fédération de Russie)
  3. Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (Royaume-Uni)
  4. VIDEA a BC-Based International Development Education Association (Canada)
  5. World Humanitarian Drive (Royaume-Uni)
  6. Fagrådet - Rusfeltets hovedorganisasjon (Norvège).
  7. Corporate Counsel Women of Color Inc. (États-Unis)
  8. Disability:IN (États-Unis)

Examen des demandes de statut

Le Pakistan a demandé des précisions sur les projets de l’Association of Women for Awareness & Motivation (AWAM) (Pakistan).  La même délégation a noté que 80% des ressources budgétaires de Centre for Research and Development (Inde) est d’origine gouvernementale et a voulu savoir comment elle garantit son indépendance.  Comment China Group Companies Association (Chine) entend remédier à son déficit budgétaire? a interrogé Cuba.  Le Pakistan a voulu obtenir des détails sur le financement de Council for Sustainable Peace and Development (Inde). 

L’Inde a souhaité en savoir plus sur les partenaires et le financement de Legal Aid Society (Pakistan).  Même demande du Pakistan concernant Nature Labs (Inde), Samajik Yuva Sangthan Sansthan (Inde), Sri Sharada Institute of Indian Management Research Foundation (Inde) et Water, Environment and Sanitation Society – WESS (Pakistan).  Le même pays a voulu en savoir davantage sur les bourses octroyées par Youth Parli of Pakistan (YPP) (Pakistan).

L’Algérie a voulu d’autres précisions sur le processus de décision d’A.D.A.M. (Association d’aide aux migrants) (France) et sur la portée internationale des projets d’Association Des Juristes Spécialises En Droits Etrangers (France).  La Türkiye a demandé des détails sur l’enregistrement d’Association Femmes Solidaires (AFS) (France) auprès des autorités.  Quels sont les bailleurs de fonds de Best Practices Policy Project, Inc, (États-Unis), a demandé Bahreïn.  La Chine a souhaité des précisions sur les projets de Canadian Lutheran World Relief (Canada) au Myanmar et en Palestine, notamment.

La Türkiye a demandé à Centro Intercultural de Estudios de Desiertos y Océanos A.C (Mexique) comment elle remédie à son fort déficit budgétaire.  Le Nicaragua a demandé une liste des projets menés à bien par Coalition pour l’abolition de la prostitution (CAP) (France) en 2020 et 2021.  La Türkiye a demandé des précisions sur les données collectées par Feminist Legal Clinic Inc. (Australie), avant de prier Fondazione Pangea ONLUS (Italie) de détailler ses donateurs venus du secteur privé.  Les États-Unis ont voulu connaître le montant d’une aide octroyée à Georgian Academy of Criminology Sciences (Géorgie).

L’Algérie a souhaité des détails sur le financement des projets d’International Cultural Diversity Organization (Autriche) depuis 2019.  Le Pakistan a voulu avoir des précisons sur les projets de Khalsa Aid International (Royaume-Uni).  Idem pour l’Algérie en ce qui concerne Kite Oxford (Royaume-Uni).  Cuba a demandé des précisions sur la fondation qui finance une grande partie du budget de Moscow Helsinki Group (Fédération de Russie).  Comment Roosevelt House Public Policy Institute (États-Unis) entend contribuer à la réalisation des objectifs de l’ECOSOC? a interrogé Bahreïn

La Chine a demandé à Southern Poverty Law Center, Inc. (États-Unis) de fournir une liste des entités internationales avec lesquelles elle coopère.  L’Algérie a souhaité des précisions sur l’indépendance budgétaire de Stichting Mideast Youth (Pays-Bas).  La Türkiye a demandé des détails sur les projets de Stichting Volunteer Activists (Pays-Bas), tandis que Cuba a prié Stichting White Helmets Foundation (Pays-Bas) de fournir une ventilation de ses dépenses. 

Le Nicaragua a demandé des précisions sur les états financiers de TMG Research gGmbH (Allemagne).  L’Algérie en a fait de même pour The Global Imams Council (Australie), Cuba pour The VII Foundation Inc. (États-Unis) et l’Arménie pour Öz Gida Sanayi Ve Yardimci İşçileri Sendikasi (Türkiye).  Israël a demandé à Al-Quds University (État de Palestine) de transmettre la liste complète de ses ONG partenaires.  La Chine a prié Colegio Colombiano de Psicólogos (Colombie) d’utiliser la terminologie onusienne en ce qui concerne Taiwan.  L’Algérie a demandé des précisions sur les états financiers de Leaders club de développement des compétences de la vie (Maroc). 

Israël a voulu avoir une liste complète des bailleurs de fonds de MENA Rights Group (Suisse).  Cuba a souhaité en savoir davantage sur la manière dont Protection International (Belgique) préserve son indépendance, compte tenu de son financement gouvernemental.  La Chine a demandé des précisions sur les formations dispensées par Stichting InterNations Exchange (Pays-Bas).  La Türkiye a posé une question sur l’indépendance organisationnelle de Suomalaiset kehitysjärjestöt - Finnish Development NGOs Fingo ry (Finlande).

Quels sont les programmes exécutés par "The Awakening" A Society for Social & Cultural Development (Pakistan) dans le domaine de la bonne gouvernance? a demandé le Pakistan.  Sous quelle forme l’Asociación Civil Grupo SURES (Venezuela) participe-t-elle à la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC)? ont interrogé les États-Unis.  L’Algérie a voulu être informée du processus de décision en vigueur au sein de l’Association Achbal Maroc culturelle et artistique (Maroc).

Quels sont les projets de l’Association de la femme saharienne pour le développement intégré (Maroc) qui sont financés par le pouvoir public? a demandé l’Algérie.  L’Association for Social Solidarity and Empowerment Training Trust (ASSET) (Inde) a été invitee par l’Inde à s’expliquer sur l’origine des 10 millions de roupies de financement.  Belarusian Fund of Peace (Bélarus) devra fournir aux États-Unis les détails de son travail pour les anciens combattants ainsi que le nombre des bénéficiaires. 

L’Inde a demandé à Centre for Participatory Democracy (Inde) des détails sur ses activités et ses partenaires sur le terrain.  Elle a aussi voulu connaître l’adresse du site Internet de cette ONG.  Cette question a aussi été posée par la même délégation à Direct Focus Community Aid (Pakistan).  La Chine a demandé à la Dr. APJ Abdul Kalam International Foundation (Inde) de donner des précisions sur sa mission, ses projets et la façon dont ceux-ci contribuent au travail de l’ECOSOC. 

D’où vient le financement de la Fundación Ciudadanía y Desarrollo (Équateur) et comment fait l’ONG pour préserver son indépendance? a questionné Cuba.  Quel est le budget de General Union of Arab Experts (Maroc) en 2021 et 2022? a interrogé BahreïnGirija Prasad Koirala Foundation for Democracy Peace and Development (Népal) devra donner à l’Inde les détails de son projet financé par le Gouvernement.  L’Inde a voulu des détails sur les activités de Human Rights Initiative (Inde). 

L’Inde a également demandé à Human Rights Protection Group and MFP Federation (Inde) de fournir des détails sur les doléances qu’elle a reçues.  Le Pakistan a souhaité des informations sur le programme de plaidoyer de l’International Human Right Organization (Pakistan).  Est-ce que l’on peut trouver des informations sur les soins palliatifs pour les malades atteints de cancer sur le site Internet de PAY-W Clinic (Inde)? a interrogé l’Inde avant de demander également la liste de partenaires étrangers de l’ONG. 

L’Inde a ensuite demandé un rapport complet sur les études menées par Peace Justice Humanity and Relief Foundation (Inde).  Les États-Unis ont voulu que Public Association "Regional Consumer Protection Society" (PA "Regional Consumer Protection Society") (Bélarus) donne des exemples de projets qu’elle a menés en 2022 en précisant les bénéficiaires et les financements.  L’Algérie a demandé à Solidariteit/Solidarity (Afrique du Sud) de fournir des détails sur son financement. 

L’Inde a voulu des informations supplémentaires sur les initiatives locales de Tamdeen Youth Foundation (Yémen).  La même délégation a prié Welfare Association Jared (Pakistan) de donner des détails sur son projet visant l’émancipation et la participation des femmes aux élections.  Yadam Institute of Research (Inde) devra donner des précisions sur les projets d’éducation qu’elle a menés durant les deux dernières années, comme demandé par le Pakistan, et des détails sur son programme relatif aux droits humains, selon la requête de la Chine

La Türkiye a voulu savoir pourquoi l’ARCS Arci Culture Solidali APS (Italie) n’a pas utilisé ses 2 millions de dollars de budget.  Le Nicaragua a demandé les bilans financiers des trois dernières années de All Survivors Project Foundation (Liechtenstein).  L’Association of Non-for- Profit Organizations to Facilitate the Drug Prevention and Socially Dangerous Behaviour “National Anti-Drug Union” (Fédération du Russie) devra répondre aux États-Unis qui lui ont demandé à quelle entité de l’ONU elle souhaiterait contribuer. 

L’Érythrée a voulu savoir comment le Ceasefire Centre for Civilian Rights (Royaume-Uni) compte effectuer son travail s’il n’a pas de présence sur le terrain.  La Chine a demandé à Center for Military Human Rights Korea (CMHRK) (République de Corée) des informations sur le financement reçu de l’Open Society Foundation.  À Coppieters Foundation (Belgique), il a été demandé par la Türkiye d’expliquer pourquoi il existe deux catégories de membres en précisant leurs occupations. 

Cuba a voulu connaître les noms de sponsors de Den Norske Helsingforskomité (Norvège).  Le Royaume-Uni a voulu savoir comment Global Alumni Alliance (Fédération de Russie) s’y prend pour préserver son indépendance.  Quels sont les programmes et les projets de Human Rights Activists (États-Unis) sur les droits sociaux et culturels? a interrogé le PakistanIlankai Thamil Sangam, Inc. (États-Unis) devra expliquer au Nicaragua comment elle fait pour promouvoir la langue tamile aux États-Unis. 

L’Arménie a demandé à International Human Rights Commission La Commission Internationale des Droits de l’homme Mezinárodní komise pro lidská práva- nadační fond, ve zkrácené formě IHRC- nadační fond (République tchèque) de préciser son lien avec son partenaire suisse et de fournir la liste des gouvernements qui financent ses activités.  La Chine a voulu savoir si International Society of Criminology (États-Unis) a des bureaux à l’étranger et si son travail contribue à celui de l’ECOSOC.  L’ONG International Youth Federation (Royaume-Uni) a été priée par l’Algérie de dévoiler ses partenaires locaux.

La Türkiye a demandé à Luftbrücke Irak e.V. (Allemagne) d’informer de ses activités menées avec ONU-Femmes en Iraq et de ses projets dans ce pays.  Magistrats Européens pour la Démocratie et les Libertés (MEDEL) (Allemagne) devra dire comment sont financées ses réunions, pour répondre à une question de la Türkiye.  La Chine a voulu que Merciful Souls (Al-Qolub Al-Rahima)(R/A) (Israël) explicite l’aspect novateur de son travail en matière de soutien et de secours humanitaires.

Le Pakistan a voulu des détails sur le programme de plaidoyer mené en 2022 par NTC-Hands off Cain (Italie) et les noms des pays qui en ont bénéficié.  La Türkiye a demandé à Peace Without Limits (PWL) International Organization, Inc. (Suisse) des informations sur ses projets concrétisés au Moyen-Orient.  L’Algérie a questionné SAM pour les droits et les libertés (Suisse) sur ses relations avec les bénévoles et sur le processus de décision au sein de l’ONG.

Syrian Legal Development Programme (Royaume-Uni) a été priée par Cuba de clarifier son programme de travail.  La Chine a voulu savoir comment The Center for Justice and Accountability (États-Unis) alloue ses 20 000 dollars de budget.  Israël a demandé à Österreichischer Rat Für Nachhaltige Entwicklung- Österreichischer Nachhaltigkeitsrat für soziale, ökologische und ökonomische Angelegenheiten (Autriche) d’expliquer sa contribution au travail de l’ECOSOC. 

Retrait de demande par une ONG

Au cours de la réunion de l’après-midi, la Présidente par intérim du Comité a annoncé que l’International Human Rights Commission La Commission Internationale des Droits de l’homme Mezinárodní komise pro lidská práva- nadační fond, ve zkrácené formě IHRC- nadační fond (République tchèque) avait retiré sa demande de statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC.  

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