9282e séance – matin
CS/15228

Yémen: la trêve est nécessaire pour l’aide humanitaire et le règlement politique de la crise, déclare l’Envoyé spécial au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité s’est penché, ce matin, sur la situation au Yémen, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour ce pays estimant que si beaucoup a été accompli au cours de l’année écoulée, « il est maintenant temps de passer à l’étape suivante ».  Selon M. Hans Grundberg, les parties au conflit doivent prolonger la trêve pour se donner le temps de venir en aide aux millions de Yéménites qui dépendent d’une aide humanitaire pour vivre et, surtout, pour s’engager activement sur la voie du règlement politique d’une crise qui éclaté il y a près d’une décennie. 

Le sort des femmes, le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous l’égide la Chine, salué à l’unanimité, et l’opération de sauvetage du pétrolier Safer ont également été au menu de la discussion.

Sur le volet humanitaire, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence a tiré la sonnette d’alarme: les 1,16 milliard de dollars de dons promis il y a deux semaines à Genève lors de la Conférence des donateurs ne suffiront pas pour tenir jusqu’à la fin de l’année.  Mme Joyce Msuya a plaidé pour un décaissement immédiat de toutes ces promesses et pour le financement intégral du plan de riposte - soit 4,3 milliards de dollars pour aider d’urgence les 17 millions de personnes dans le besoin. 

Les membres du Conseil de sécurité, qui étaient saisis du rapport final du Groupe d’experts sur le Yémen créé en application de la résolution 2140 (2014) du Conseil, ont également entendu un exposé de la Présidente du Comité créé par cette résolution.  La représentante de l’Albanie a indiqué qu’au cours de la période considérée, aucune radiation de la liste des sanctions n’avait été effectuée et que le Comité continue de recevoir des rapports relatifs à des enquêtes menées par des États Membres sur des navires.  Cette question du respect des embargos a été évoquée par le représentant du Yémen, qui a pris la parole en fin de séance.  Lors de cette séance, par ailleurs, les délégations ont exprimé leur solidarité à l’égard du Président du Conseil, l’Ambassadeur du Mozambique, au lendemain de la catastrophe causée par le passage, dans son pays et au Malawi, du cyclone Freddy. 

« La trêve doit être un tremplin vers l’instauration d’un cessez-le-feu national ouvrant la voie à un règlement politique inclusif pour mettre fin au conflit au Yémen », a déclaré M. Grundberg.  S’il a salué les efforts continus des États Membres régionaux, en particulier l’Arabie saoudite et le Sultanat d’Oman, et demandé aux parties de saisir les opportunités créées par cet élan, l’Envoyé spécial a jugé inutiles les solutions à court terme et les approches au coup par coup, « qui ne peuvent apporter qu’un soulagement partiel.  « C’est dans cet esprit que je continue de collaborer activement avec les parties yéménites », a-t-il expliqué en soulignant que pour les parties, comme pour les États de la région, tout accord conclu dans le cadre des discussions en cours devra être accompagné d’un accord « yéménite-yéménite » sous les auspices de l’ONU.  « La reprise d’un processus politique yéménite-yéménite est en effet un élément central et reste au cœur de mon mandat », a-t-il résumé.

M. Grundberg a été entendu quand il a rappelé l’impératif de promouvoir la participation significative des femmes à tous les niveaux du processus de paix, conformément au programme pour les femmes et la paix et la sécurité, tel qu’énoncé dans la résolution 1325 (2020) du Conseil de sécurité. 

« Les milices houthistes bafouent les droits des femmes, y compris les femmes militantes qu’ils violentent, torturent et emprisonnent en montant de toute pièces des accusations infondées », a fustigé le représentant du Yémen, qui a aussi pointé du doigt l’obligation faite aux femmes de circuler dans l’espace public avec un accompagnateur homme.  Selon le représentant, pour que la paix soit possible, il faut « un partenaire qui renonce à la violence pour imposer ses vues politiques ».  Il a accusé les houthistes d’inculquer des idées terroristes aux enfants des régions qu’ils contrôlent, d’y chasser les citoyens de leur maison « comme en témoignent les quelque quatre millions de déplacés internes », d’utiliser de manière indiscriminée des mines terrestres et d’entraver la bonne conduite des opérations de secours de l’ONU.  Il a espéré que l’accord de Beijing rétablissant les relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite marquera « le début de la fin de l’ingérence iranienne dans notre pays et de son soutien aux milices houthistes ».

Le représentant yéménite a remercié les marines française et britannique pour leurs efforts destinés à garantir un plein respect de l’embargo sur les armes, ces efforts ayant permis la saisie de nombreuses cargaisons d’armes et munitions iraniennes destinées d’après lui aux houthistes.  Le délégué russe, de son côté, a tenu à rappeler que « les sanctions du Conseil de sécurité sont destinées à rétablir la paix et non à punir ou mettre en danger ».  Quant à la Chine elle a préféré mettre l’accent sur « la vraie bonne nouvelle pour la sécurité dans la région et dans le monde » que représente l’accord trouvé la semaine dernière, à Beijing, entre l’Arabie saoudite et l’Iran pour rétablir leurs relations diplomatiques. 

C’est enfin d’une seule voix que les intervenants ont salué l’annonce par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qu’un navire pourrait être affrété à la récupération du pétrole stocké dans le Safer.  La représentante britannique, se félicitant d’une avancée majeure dans le cadre de l’opération de sauvetage du Safer destinée à éloigner la menace d’une marée noire en mer Rouge, a demandé à l’ONU de partager le budget détaillé de l’opération et à la communauté internationale d’intervenir en comblant le déficit de financement des 34 millions de dollars requis.  « Sans ceux-ci, l’opération ne pourra pas démarrer », a-t-elle averti. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (S/2023/130)

Déclarations

M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a déclaré qu’alors que le mois sacré du ramadan approche, et malgré une situation économique et humanitaire proche de la catastrophe, le Yémen bénéficie toujours des quelques acquis de la trêve.  Mais bien sûr, tous les Yéménites à qui j’ai parlé espèrent plus, c’est pourquoi nous devons trouver la voie à suivre vers une résolution globale du conflit, a-t-il ajouté. 

La situation militaire générale au Yémen reste relativement stable, a rapporté M. Grundberg, revenant à ce propos sur l’entrée en vigueur de la trêve, le 2 avril de l’année dernière, pour se féliciter que « les hommes et les femmes yéménites ont connu près d’un an de moindre violence ».  Il a néanmoins pointé la nature fragile de cet état de paix relatif, se disant préoccupé par la hausse du nombre et de l’intensité des affrontements dans plusieurs zones de première ligne, en particulier les fronts de Mareb et de Taëz.  J’appelle les parties à faire preuve d’un maximum de retenue en cette période critique, notamment en s’abstenant de toute rhétorique incendiaire qui risquerait d’entraîner une escalade, a-t-il dit.  M. Grundberg a également salué le soutien de la Jordanie, grâce auquel des vols commerciaux continuent d’avoir lieu trois fois par semaine entre Sanaa et Amman.  Et si les navires-citernes continuent d’entrer dans les ports de Hodeïda ainsi que d’autres marchandises, la situation reste également fragile à ce niveau, a-t-il de nouveau tempéré.  « La vie quotidienne reste un combat pour la plupart des Yéménites, leur situation est toujours aussi désastreuse en raison de la persistance de représailles économiques », a-t-il ainsi regretté avant de condamner les nouvelles restrictions qui entravent la liberté de mouvement des civils, en particulier des femmes, et le trafic commercial entre les différentes parties du pays. 

Après avoir rappelé que la trêve doit être un tremplin vers l’instauration d’un cessez-le-feu national ouvrant la voie à un règlement politique inclusif pour mettre fin au conflit au Yémen, M. Grundberg a noté avec satisfaction les efforts diplomatiques intenses en cours à différents niveaux.  Nous assistons actuellement à un nouvel élan diplomatique régional, a-t-il expliqué, ainsi qu’à un changement radical dans la portée et la profondeur des discussions.  Je salue les efforts continus des États Membres régionaux, en particulier l’Arabie saoudite et le Sultanat d’Oman, et demande aux parties de saisir les opportunités créées par cet élan régional, a poursuivi l’Envoyé spécial.  Il a également rappelé l’inutilité des solutions à court terme et les approches au coup par coup, « qui ne peuvent apporter qu’un soulagement partiel ».  C’est pourquoi il a plaidé pour un cessez-le-feu et un règlement politique durables, lesquels ne pourront être obtenus que dans le cadre de processus globaux.  C’est dans cet esprit que je continue de collaborer activement avec les parties yéménites, ainsi qu’avec les parties prenantes régionales et internationales, pour veiller à ce que tout accord trace la voie vers un règlement politique complet et pérenne, a-t-il indiqué.  À cet égard, il a souligné que pour les parties, ainsi que les États de la région, tout accord conclu dans le cadre des discussions en cours devra être accompagné d’un accord « yéménite-yéménite » sous les auspices de l’ONU.  « La reprise d’un processus politique yéménite-yéménite est en effet un élément central et reste au cœur de mon mandat. »

M. Grundberg a ensuite indiqué que, tandis que sont explorées les voies vers un règlement global du conflit, il reste déterminé à promouvoir la participation significative des femmes à tous les niveaux du processus de paix conformément au programme sur les femmes, la paix et la sécurité, tel qu’énoncé dans la résolution 1325 (2020) du Conseil de sécurité et d’autres résolutions pertinentes. 

Enfin, l’Envoyé spécial n’a pas manqué de saluer le récent accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran marquant la reprise de leurs relations diplomatiques, accord qui a été facilité par la médiation de la Chine.  Ce dialogue et ces relations de bon voisinage sont importants pour la région et pour le Yémen, a-t-il noté, les parties devant selon lui saisir l’opportunité offerte par cet élan régional et international pour faire des pas décisifs vers un avenir plus pacifique.  « Cela demande de la patience et une perspective à long terme ».  « Et cela demande du courage et du leadership », a-t-il insisté.  Si beaucoup a été accompli au cours de l’année écoulée, il est maintenant temps de passer à l’étape suivante, a-t-il conclu.

Mme JOYCE MSUYA, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a expliqué que l’année dernière a apporté un certain nombre d’améliorations au Yémen, avec la trêve, bien sûr, qui suscite l’espoir.  Le nombre de personnes souffrant de la faim au Yémen a diminué de près de deux millions de personnes grâce aux efforts des travailleurs humanitaires, au soutien généreux des donateurs, à l’aide de l’Union européenne et à la trêve elle-même.  Des progrès ont également été réalisés en ce qui concerne le pétrolier Safer.  La semaine dernière, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a annoncé l’achat d’un navire de remplacement qui devrait arriver à Hodeïda en mai.  Cela signifie que l’opération de déchargement pourrait s’achever d’ici au mois de septembre, à condition que les donateurs fournissent rapidement les 34 millions de dollars de fonds restants, a-t-elle souligné.  Se réjouissant de ces améliorations importantes, elle a toutefois modéré son enthousiasme en évoquant la « situation d’urgence dramatique » dans laquelle se trouvent 17 millions de personnes qui comptent sur les aides d’urgence pour obtenir assistance et protection, alors que trop souvent, les agences n’ont pas de quoi les aider.  L’accès des travailleurs humanitaires et la sécurité demeurent des défis majeurs.  « Les fonds manquent », a appuyé la haute fonctionnaire, et « les problèmes économiques poussent encore plus de personnes dans le dénuement ». 

Concernant le défi de la sécurité, elle a reporté, parmi les bonnes nouvelles, le fait que les agences ont atteint d’anciennes zones de front à Hodeïda, des parties reculées de Hajja accueillant de nombreuses personnes déplacées, ainsi que d’autres endroits difficiles d’accès.  Cependant, malgré ces lueurs d’espoir, le tableau général de l’accès et de la sécurité demeure très sombre.  Dans les zones contrôlées par les houthistes, Mme Msuya a relevé que les travailleuses humanitaires yéménites ne peuvent toujours pas se déplacer sans la présence d’un tuteur masculin, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, ce qui perturbe gravement la capacité des agences à aider les femmes et les filles.  Elle a donc appelé les rebelles houthistes à lever les restrictions de circulation.  En outre, a-t-elle relevé, les tentatives houthistes d’interférer avec les opérations d’aide restent monnaie courante.  Les rebelles tentent notamment d’obliger les agences à sélectionner certains contractants de leur choix.  Sans oublier que deux membres du personnel de l’ONU sont toujours détenus par les houthistes à Sanaa depuis novembre 2021; la Sous-Secrétaire générale a de nouveau demandé leur libération immédiate.  Le scepticisme croissant à l’égard des vaccins, en particulier dans les zones contrôlées par les houthistes, préoccupe aussi gravement l’ONU. 

Concernant le financement de l’aide, Mme Msuya a informé que les 1,16 milliard de dollars de dons promis voici deux semaines ne suffiront pas pour tenir jusqu’à la fin de l’année.  Elle a plaidé pour un décaissement immédiat de toutes ces promesses et pour le financement intégral du plan de riposte - soit 4,3 milliards de dollars pour aider 17 millions de personnes.  Elle a aussi évoqué la nécessité d’un soutien accru pour renforcer l’économie du Yémen, dont le déclin économique est le principal moteur des besoins humanitaires avec le déminage.  Les mines terrestres et autres explosifs tuent et mutilent beaucoup de Yéménites et étouffent la vie économique, a-t-elle relevé.  Au-delà de l’action antimines, les Nations Unies travaillent avec des donateurs et des partenaires sur un cadre économique révisé qui contribuera à répondre aux facteurs économiques plus larges des besoins humanitaires au Yémen.  Pour Mme Msuya, 2023 présente une occasion importante de progresser sur le volet économique tant qu’une opération d’aide massive a cours dans le pays.  Si nous manquons le coche, il sera beaucoup plus difficile de ne pas mettre des millions de vies en danger, a-t-elle prévenu. 

Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie), Présidente du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2140 (2014), a présenté les travaux de son organe, un an après la dernière présentation, le 15 février 2022.  Depuis lors, a-t-elle précisé, les membres du Comité se sont réunis quatre fois dans le cadre de consultations officieuses.  Le 10 juin 2022, ils ont entendu un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés.  Le 9 septembre 2022, a poursuivi la Présidente du Comité, ils ont entendu un exposé du Groupe d’experts sur son examen à mi-parcours.  Le Comité a ensuite donné effet à une mesure contenu dans le rapport du Groupe d’experts, soumis au Conseil le 28 juillet 2022.  Le 29 novembre 2022, conformément à la résolution 751 (1992), a poursuivi sa Présidente, le Comité a évoqué le transfert d’armes entre le Yémen et la Somalie.  Le 30 janvier 2023, il a entendu une intervention du Groupe d’experts sur son rapport soumis le 13 décembre 2022.  Le Comité a également évoqué les recommandations contenues dans ce rapport et envisagé des lignes de conduite à adopter, a-t-elle indiqué. 

Pendant la période à l’examen et en vertu de la résolution 2624 (2022), des entités faisant l’objet d’un embargo sur les armes ont été rajoutées à la liste des sanctions.  Le 4 octobre 2022, le Comité a ajouté un individu à cette liste.  Il n’a pas demandé de radiations pendant la période écoulée, a précisé la Présidente.  Par ailleurs, le Comité a reçu le 1er novembre 2022 une demande d’exemption au système de gel des avoirs en vertu de la résolution 2140 (2014).  Aucune décision négative n’a été prise par le Comité à la suite de cette notification.  Enfin, a-t-elle conclu, le Comité continue de recevoir des rapports relatifs à des enquêtes menées sur des navires. 

M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a déploré la persistance et la gravité des actes malveillants des houthistes, en particulier autour du navire Safer, à l’égard des travailleurs humanitaires et des femmes.  Les houthistes doivent entendre les nombreux appels à la paix, faute de quoi, et s’ils restent aussi intransigeants, ils devront être tenus pour responsables des souffrances endurées par le peuple yéménite, a-t-il averti.  Le représentant a exhorté les houthistes à cesser de fouler au pied le droit international et le droit international humanitaire, en mettant un terme aux exécutions sommaires, aux tortures et autres mauvais traitements ainsi qu’aux attaques contre les bateaux transportant des biens de consommation.  Il a ensuite accusé les houthistes d’inculquer aux enfants des zones qu’ils contrôlent des idéologies extrémistes et de réduire à néant le rôle que « peuvent et doivent » jouer les femmes dans la société.  Après avoir salué les efforts des marines française et britannique pour donner effet à l’embargo sur les armes ciblant les houthistes, le représentant a appelé les parties à tout mettre en œuvre pour une trouver une solution politique durable au conflit tout en apaisant les souffrances des 22 millions de Yéménites qui dépendent de l’aide humanitaire pour vivre.  En plus de mesures pour soutenir la stabilité du real yéménite, les Émirats arabes unis vont investir 125 millions de dollars dans des projets sanitaires et agricoles d’envergure en 2023, a-t-il annoncé. 

M. JOÃO GENÉSIO DE ALMEIDA FILHO (Brésil) a rappelé que l’intervention humanitaire pouvait sauver de très nombreuses vies au Yémen.  Les promesses de dons du Brésil faites lors de la dernière Conférence des donateurs iront au Programme alimentaire mondial (PAM) et permettront à la population yéménite d’avoir un accès à l’eau et à l’assainissement.  Malgré les progrès relevés par les panélistes, la famine directement liée au conflit préoccupe encore le Brésil, la sécurité alimentaire étant essentielle au retour de la stabilité et de la confiance.  Les mesures unilatérales entravant l’accès aux denrées agricoles doivent impérativement cesser, a soutenu le délégué.  Un environnement favorable au retour de la sécurité alimentaire et l’accès aux ressources financières doivent être assurés afin que le Yémen puisse importer des denrées, comme le préconisent l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds monétaire international (FMI), a-t-il insisté.  Jugeant que l’accord d’échange de prisonniers était une étape encourageante dans le retour du dialogue entre les parties pour restaurer la confiance, le délégué a appelé à la retenue et à éviter tout acte provoquant une escalade.  Concernant le pétrolier Safer, il a espéré qu’il sera secouru rapidement pour éviter la catastrophe.

Au nom du groupe des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique), M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) s’est félicité que, pour la première fois depuis 2015, certains éléments de la trêve aient été mis en œuvre au Yémen, offrant un peu de répit à la population.  Il a également salué le fait que les parties yéménites aient renoué un dialogue avec d’autres acteurs dans le but de consolider la trêve, et espéré que les accords conclus au niveau local permettront un rétablissement progressif de la paix.  Pour le représentant, il est essentiel que les houthistes collaborent avec le Gouvernement yéménite dans cette perspective.  Il s’est réjoui à cet égard des échanges de prisonniers entre les deux parties.  Il s’est toutefois alarmé de la situation militaire dans plusieurs provinces, appelant les parties au conflit à donner véritablement effet à la trêve et à éviter tout acte susceptible de saper la désescalade.  Sur le plan humanitaire, le représentant a souhaité que la communauté internationale ne perde pas de vue le Yémen, où 21,6 millions de personnes dépendent de l’aide et où plus de deux millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë.  Tout en se félicitant de la tenue de la Conférence des donateurs, le mois dernier à Genève, il a relevé que les promesses de dons ne représentent encore que 28% de ce qui est nécessaire.  Après avoir dénoncé les obstacles qui empêchent l’aide d’atteindre certaines régions, le représentant a regretté que les agences humanitaires sur le terrain se voient également imposer des restrictions concernant leur personnel féminin dans les zones sous contrôle houthiste.  Enfin, il a salué la décision du Gouvernement yéménite d’autoriser des importations vers certaines ports pour redynamiser l’économie, avant de remercier les Émirats arabes unis d’avoir envoyé un navire de secours en vue du sauvetage du pétrolier Safer

Mme BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a déclaré qu’alors que le Conseil de sécurité travaille à la stabilité à long terme, la communauté internationale doit également agir pour atténuer dès à présent les souffrances des Yéménites.  Près de 22 millions de Yéménites ont un besoin urgent d’aide, a-t-elle rappelé, son pays saluant le rôle vital joué par le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies dans le maintien des flux de marchandises commerciales vers le Yémen.  Elle a déploré le comportement des houthistes dans le Nord, où ils empêchent notamment le personnel humanitaire féminin de fournir et même d’avoir accès à l’aide humanitaire.  Nous exhortons les autorités houthistes à reconsidérer cette politique injuste, a-t-elle dit.  La représentante a salué les efforts visant à remédier à l’instabilité économique, qu’elle a qualifiés de fondamentaux pour réduire les besoins humanitaires.  Sur ce point, elle s’est réjouie des généreuses contributions financières de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour faire face à la grave situation économique du peuple yéménite.  Enfin, elle a salué les « avancées majeures » réalisées dans le cadre de l’opération de sauvetage du navire Safer, l’achat par l’ONU d’un navire de remplacement étant une étape essentielle pour éloigner la menace d’une marée noire.  Mais la mission ne s’arrête pas là, a-t-elle ajouté, et nous demandons à l’ONU de partager le budget détaillé de l’opération et à la communauté internationale d’intervenir en comblant le déficit de financement des 34 millions de dollars requis.  « Sans ceux-ci, l’opération ne pourra pas démarrer », a-t-elle averti. 

Mme FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a estimé qu’un processus inclusif mené par le Yémen sous les auspices de l’ONU, avec une participation pleine et égale des femmes, est le seul moyen de parvenir à une paix durable et pérenne.  La déléguée s’est cependant dite très préoccupée par les entraves à l’accès humanitaire au Yémen.  Les parties doivent s’efforcer de limiter et de surmonter les obstacles bureaucratiques afin de garantir que l’aide vitale parvienne à ceux qui en ont besoin en temps voulu, a-t-elle insisté, soulignant aussi la nécessité d’un financement adéquat et prévisible.  Dans cet esprit, Malte a apporté une nouvelle contribution financière au plan d’intervention humanitaire lors de l’événement de haut niveau organisé à Genève le mois dernier.  Déplorant le manque d’accès des femmes yéménites aux services essentiels dans les zones contrôlées par les houthistes, exacerbant leur situation déjà vulnérable, la déléguée a exhorté les rebelles à autoriser les travailleuses humanitaires à effectuer leur travail sans entrave, ainsi qu’à assurer la sécurité des travailleurs humanitaires et du personnel de soutien.  Enfin, elle a appelé à davantage d’efforts en matière de déminage, particulièrement dans la région de Hodeïda.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a qualifié la situation au Yémen de « relativement stable », les affrontements étant limités et se produisant principalement le long de la ligne de contact.  Selon lui, un retour à une confrontation armée de grande ampleur devrait être évité, malgré l’absence de trêve officielle.  Espérant que le calme continuera de prévaloir, il a exprimé l’appui de son pays aux efforts déployés par l’Envoyé spécial pour consolider l’assistance internationale aux parties yéménites.  Le résultat logique de ces efforts devrait être l’élaboration d’un plan politique global et durable sous l’égide de l’ONU, a-t-il souligné, ajoutant que ce travail exigera une approche constructive, de la souplesse et des concessions.  Le représentant s’est déclaré convaincu que, dans la situation actuelle, l’accent doit être mis sur le lancement d’un dialogue interyéménite direct, avec la participation des quatre parties impliquées dans le conflit, y compris les houthistes.  Un tel format pourrait contribuer à remettre un processus politique pacifique sur les rails, a-t-il estimé.  Le délégué a d’autre part rappelé que « les sanctions du Conseil de sécurité sont destinées à rétablir la paix et non à punir ou mettre en danger ».  Les sanctions doivent être ciblées, flexibles et régulièrement révisées, jusqu’à leur élimination, a-t-il insisté, jugeant en conséquence que le Comité des sanctions concernant le Yémen devrait travailler en concertation avec le pays, de façon neutre et dépolitisée.  Constatant par ailleurs que la situation socioéconomique du Yémen reste alarmante en dépit des nombreux efforts déployés par les donateurs internationaux et régionaux, il a préconisé la levée de toutes les restrictions sur la livraison de produits alimentaires, de médicaments et d’autres biens essentiels dans l’ensemble du Yémen.  Il a également appelé tous ceux qui sont impliqués dans le règlement yéménite à poursuivre la coopération avec les institutions financières internationales et à soutenir les activités des structures compétentes de l’ONU, notamment le Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies au Yémen. 

M. GENG SHUANG (Chine) a regretté que la situation humanitaire au Yémen demeure aussi préoccupante, d’autant plus que les programmes d’assistance de l’ONU sont confrontés à des risques de fermeture en raison de financements insuffisants.  Ainsi a-t-il appelé la communauté internationale à garantir la conduite des opérations de l’ONU dans le pays, saluant en outre l’annonce du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qu’un navire de remplacement a été trouvé pour éliminer le risque économique et environnemental que pose toujours le pétrolier Safer.  Après avoir salué les efforts de l’Arabie saoudite et du Sultanat d’Oman pour que les parties s’engagent à « faire passer le peuple yéménite en premier » en empruntant la voie d’un règlement politique du conflit, Le représentant a salué l’accord trouvé la semaine dernière, à Beijing, entre l’Arabie saoudite et l’Iran pour rétablir leurs relations diplomatiques.  « Il s’agit là d’une vraie bonne nouvelle pour la sécurité dans la région et dans le monde », a-t-il conclu. 

M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a exhorté la communauté internationale à faire preuve de générosité pour lever l’argent nécessaire dans la lutte contre « la pire crise humanitaire au monde ».  Pour leur part, les États-Unis contribueront prochainement plus de 440 millions de dollars, pour un total de 7,4 milliards de dollars depuis le début du conflit.  Le délégué s’est dit préoccupé par d’éventuelles coupes dans les programmes d’aide et par la situation sur le terrain, où les houthistes bloquent l’accès dans le sud du pays.  Les rebelles houthistes, a-t-il noté, aggravent la crise avec leurs exigences liées au « mahram » appliquées à l’aide humanitaire.  Soutenant par ailleurs les discussions entre les parties, le délégué a espéré qu’elles ouvriront la voie vers un cessez-le-feu durable.  De même, il a espéré que l’accord récemment annoncé entre l’Arabie saoudite et l’Iran permettra de répondre aux problèmes de flux et de soutenir le processus de résolution de la crise.  Enfin, constatant que le trafic d’armes se poursuit malgré l’embargo, le délégué a rappelé aux États impliqués qu’ils s’exposaient à des sanctions. 

M. ANDRÉS EFREN MONTALVO SOSA (Équateur) a jugé impératif de renforcer les stratégies visant à établir un dialogue solide, fondé sur la confiance et la bonne foi, en vue d’un cessez-le-feu définitif au Yémen.  Par ailleurs, alors que plus de 21 millions de Yéménites dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, il a déploré que certaines pratiques entravent l’accès à l’aide humanitaire, notamment les obstacles bureaucratiques ou l’obligation pour le personnel féminin de circuler en compagnie de tuteurs masculins.  Sur le plan politique, le représentant a appuyé le travail de négociation mené par l’Envoyé spécial.  À cet égard, il a souhaité que ce processus bénéficie de la participation pleine et équitable de toutes les parties prenantes, en particulier des femmes.  Il a également appelé les équipes sur le terrain à évaluer les meilleures alternatives permettant la mise en œuvre du Plan d’action national pour les femmes, la paix et la sécurité au Yémen.  Le représentant a par ailleurs exhorté les parties à considérer comme une priorité dans les négociations la mise en œuvre d’un plan d’action immédiat pour le déminage et la neutralisation des engins explosifs improvisés.  Enfin, se disant convaincu de la nécessité d’établir des mécanismes efficaces de responsabilisation et d’accès aux voies de justice au Yémen, il a demandé aux houthistes de libérer les prisonniers politiques et les employés des Nations Unies et des organisations humanitaires arbitrairement privés de liberté. 

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a déclaré qu’après huit ans de conflit au Yémen, l’heure n’est plus aux hésitations: « nous devons répondre sans plus tarder à ces aspirations légitimes ».  La décision prise par l’Arabie saoudite et l’Iran de rétablir leurs relations diplomatiques la semaine dernière constitue un signal important pour la paix et la stabilité dans la région, a-t-elle estimé, notant également avec satisfaction la volonté des parties de s’acquitter de leurs obligations découlant de l’Accord de Stockholm de libérer toutes les personnes détenues.  À cet égard, les discussions du Comité de supervision en cours en Suisse sont un pas dans la bonne direction qu’il s’agit de concrétiser au plus vite.  Après avoir appelé les parties à la retenue et à se montrer pleinement disposées à un dialogue national intrayéménite, la représentante a souligné l’importance de parvenir à un règlement politique inclusif sous l’égide de l’ONU, « avec la participation de toute la société ».  Ainsi a-t-elle mis l’accent sur la nécessité d’inclure les femmes au processus de paix pour un avenir juste et égalitaire.  Par ailleurs, pour éviter une marée noire en mer Rouge, elle a déclaré que le plan de sauvetage du pétrolier Safer requiert l’attention continue de toute la communauté internationale.  Sur le volet humanitaire, la représentante a déploré que les enfants continuent de figurer parmi les victimes principales des mines et des restes explosifs de guerre.  Or, tout travail de reconstruction n’est pas envisageable sans régler ce problème, a-t-elle dit, exhortant les autorités et la communauté internationale à faire de la lutte contre les mines une priorité. 

Mme ALBANA DAUTLLARI (Albanie) a estimé que les aspirations du peuple yéménite devraient être au cœur de la recherche d’un règlement politique juste et durable.  Il devrait s’agir d’un processus dirigé par les Yéménites, a-t-elle insisté, avec l’aide de l’ONU.  La déléguée a regretté que les exigences maximalistes des houthistes ne permettent pas un engagement constructif avec l’Envoyé spécial et les acteurs régionaux pour trouver une solution politique au conflit.  Elle s’est également inquiétée des violations continues de la résolution 2216 (2015) du Conseil de sécurité par les rebelles houthistes, qui continuent de faire passer en contrebande des armes et des munitions, comme constaté lors d’une saisie par la marine britannique le 2 mars, armes qui sont utilisées pour attaquer des infrastructures civiles.  La déléguée a condamné ces actes et demandé que les auteurs de violations du droit humanitaire soient traduits en justice.  Les travailleurs humanitaires internationaux et locaux sur le terrain doivent aussi être pleinement protégés de tous les obstacles liés au « mahram »: la déléguée a demandé que les houthistes mettent fin à cette pratique, qui affecte surtout les femmes et les enfants.  Elle a enfin réitéré son appel à la libération immédiate du personnel de l’ONU, d’ONG et d’autres civils enlevés par des groupes armés.

Mme SHINO MITSUKO (Japon) a souhaité que l’accord diplomatique entre l’Arabie saoudite et l’Iran marque une étape positive vers la résolution de la question yéménite.  Cependant, préoccupée par la poursuite des livraisons d’armes aux houthistes, comme l’a signalé le Groupe d’experts dans son rapport final, elle a prié les États Membres d’appliquer l’embargo sur les armes et de soutenir les efforts de paix au Yémen.  Le Japon est également préoccupé par diverses actions perturbatrices menées par les houthistes à l’intérieur du Yémen pour saper la capacité économique du Gouvernement yéménite.  Selon la représentante, le processus de paix doit s’appuyer sur une économie stable.  « À cet égard, nous saluons le ferme soutien de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis à l’économie du Yémen ».  La représentante a répété que le processus de paix et la reconstruction nationale doivent aller de pair avec le développement économique.  C’est ainsi qu’elle a annoncé le lancement, ce mois-ci, du projet de renforcement du port d’Aden soutenu financièrement par son pays.  Ce projet, a-t-elle précisé, montre notre engagement envers la reconstruction de l’économie du Yémen, comme l’a déclaré le Ministre des affaires étrangères Hayashi lors de la Conférence des donateurs en février.  Elle a par ailleurs rappelé l’importance de continuer à soutenir les personnes dans le besoin, le Japon saluant les efforts des travailleurs humanitaires opérant dans un environnement difficile et exhortant les parties concernées à améliorer leur sécurité « conformément au droit international humanitaire ».

Mme NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France) s’est félicitée de la dynamique actuelle au Yémen, marquée par une trêve de facto.  Appelant à la transformer en cessation des hostilités durable, elle a invité les parties, en particulier les houthistes, à agir de façon responsable pour parvenir à un accord politique avec le Gouvernement yéménite.  La déléguée s’est réjouie à cet égard de la tenue à Genève d’une réunion sur les échanges de prisonniers, avant d’espérer que d’autres mécanismes de dialogue et de désescalade, comme le comité de coordination militaire, pourront être réactivés sous l’égide de l’ONU.  Elle a également rappelé l’attachement de sa délégation au mécanisme d’inspection des bateaux qui arrivent dans les ports contrôlés par les houthistes.  « Seules des mesures de confiance permettront de consolider une paix durable. »  Dans ce contexte, la déléguée a salué la décision de l’Arabie saoudite et de l’Iran de rétablir leurs relations diplomatiques, souhaitant qu’elle contribue à faire avancer les négociations en cours entre les parties yéménites et à renforcer la sécurité et la stabilité régionales.  Par ailleurs, s’agissant de la situation humanitaire, la France a annoncé une contribution de près de 23 millions d’euros pour 2023 lors de la Conférence des donateurs qui s’est tenue le mois dernier à Genève.  Avertissant que cette aide ne bénéficiera pas aux Yéménites si les conditions de travail et de sécurité du personnel humanitaire ne sont pas garanties, la déléguée elle a exhorté les houthistes à lever les restrictions imposées aux travailleuses humanitaires.  Elle les a en outre appelés à libérer, immédiatement et sans condition, le personnel humanitaire et les représentants des Nations Unies détenus.  Pour finir, elle s’est félicitée de l’achat par l’ONU d’un navire de remplacement pour transférer des millions de barils du pétrolier Safer.

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen), qui a rappelé que la résolution 2216 (2015) du Conseil de sécurité forme la base inamovible du processus de paix conduit sous les auspices de l’ONU et « dirigé par les Yéménites », a déclaré qu’il fallait, pour que la paix soit possible, « un partenaire qui renonce à la violence pour imposer ses vues politiques ».  Ainsi toute solution pacifique devra-t-elle passer selon lui par un processus global permettant d’obtenir des milices houthistes qu’elles « renoncent à vouloir diriger le Yémen selon la volonté de Dieu ».  Sinon, a averti le représentant, les violences, le chaos et les vagues migratoires menaceront de nouveau et pour longtemps la paix et la sécurité régionales et internationales.  Il a ajouté que pour mettre fin aux souffrances humanitaires, la première chose à faire est de prolonger la trêve, en tant qu’étape vers l’instauration d’un cessez-le-feu durable.  Nous avons respecté la trêve et autorisé l’entrée de navires dans certains ports, pendant que les milices houthistes continuaient de viser les infrastructures économiques nationales et les ports d’exportation de pétrole, sapant ce faisant nos recettes au point qu’il n’a pas été possible de verser leurs salaires aux fonctionnaires, a témoigné le représentant. 

Le représentant a en outre accusé les houthistes d’inculquer des idées terroristes aux enfants des régions qu’ils contrôlent et d’y chasser les citoyens de leur maison « comme en témoignent les quelque quatre millions de déplacés internes ».  Il a également condamné l’emploi indiscriminé de mines terrestres et les entraves à la bonne conduite des opérations de secours de l’ONU.  Les milices houthistes bafouent les droits des femmes, y compris les femmes militantes qu’ils violentent, torturent et emprisonnent en montant de toute pièces des accusations infondées, a encore dit le représentant, qui a pointé du doigt l’obligation faite aux femmes de circuler dans les lieux politiques avec un accompagnateur homme.  Il a ensuite assuré que le Gouvernement, dans ce contexte difficile, reste engagé à appuyer la stabilité économique du Yémen et à mener les plans prévus de reconstruction du pays.  À cet égard, il a signalé la mise en œuvre de réformes structurelle destinées à renforcer le rôle de la banque centrale et autres établissements bancaires.  Les fonds humanitaires passeront désormais directement par la banque centrale pour faciliter le relèvement rapide du pays, a-t-il annoncé, ajoutant que « la situation désespérée de millions de Yéménites ne laisse pas le luxe aux autorités d’attendre la fin de la guerre ». 

Concernant l’embargo sur les armes, le représentant a indiqué que, depuis la fin de la trêve, des cargaisons de munitions et d’armes iraniennes ont été saisies.  Le Conseil de sécurité doit s’acquitter de ses responsabilités en mettant fin aux ingérences iraniennes dans nos affaires intérieures, a-t-il exhorté.  Il a par ailleurs accueilli positivement l’accord de Beijing rétablissant les relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite, qui, a-t-il souhaité, « pourrait marquer le début de la fin de l’ingérence iranienne dans notre pays et de son soutien aux milices houthistes ».  Enfin, le représentant a demandé au Conseil d’exercer les pressions nécessaires sur la partie houthiste pour qu’elle respecte l’accord sur l’échange de détenus de Genève.  De même a-t-il souligné l’importance de mesures internationales efficaces pour sauvegarder le patrimoine culture yéménite, remerciant à ce propos les États-Unis d’avoir aidé son gouvernement à récupérer récemment 77 biens culturels de grande valeur. 

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