En cours au Siège de l'ONU

Afrique centrale: le Représentant spécial évoque une région faisant face à des défis considérables, mais restant pleine de potentiel et de ressources

9931e séance – matin
CS/16081

Afrique centrale: le Représentant spécial évoque une région faisant face à des défis considérables, mais restant pleine de potentiel et de ressources

Le Conseil de sécurité a discuté, ce matin, de la situation dans une Afrique centrale « faisant face à des défis considérables, bien qu’elle reste et demeure une région pleine de potentialités et de ressources », comme l’a indiqué M. Abdou Abarry, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale.

Celui qui est également le Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC) a présenté le rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique centrale et les activités du Bureau, énumérant les développements des six derniers mois dans une région marquée par deux foyers d’insécurité: le bassin du lac Tchad et la région des Grands Lacs. 

Il n’a pas manqué d’évoquer la conjoncture financière que traverse l’ONU et qui affecte son travail, ce qui a d’ailleurs expliqué son intervention par visioconférence.  Si cette situation devait perdurer, il a averti qu’il n’aurait plus les moyens de mettre en œuvre le mandat du Bureau, à travers ses bons offices, « dans les différents États de cette belle région ». 

Mais pour l’heure, le BRENUAC envisage la mise en place d’un fonds fiduciaire en complément du budget ordinaire, a-t-il informé, afin de pouvoir utiliser ses bons offices au moment où plusieurs pays de la région ont des rendez-vous électoraux.  En effet, le Burundi, le Cameroun, le Gabon et la République centrafricaine ont des élections en vue en 2025 ou en 2026. 

« Je m’attache lors de mes missions de bons offices à souligner l’importance de l’ouverture de l’espace politique et de la garantie de la liberté d’expression », a assuré à ce propos M. Abarry.  Il a rappelé qu’il s’est rendu, début mars, au Cameroun où il a été alerté sur le danger posé par la désinformation et la montée des discours de haine.  Une étude récente a en effet révélé que 65% des contenus politiques partagés sur les réseaux sociaux entre janvier et avril 2025 étaient faux ou manipulés, a-t-il signalé tout en notant une augmentation des violences intercommunautaires, en particulier dans les régions Sud et Centre.

En matière d’ouverture et d’inclusion dans l’espace politique, il s’est réjoui de constater qu’au Tchad, les dernières élections ont fait augmenter la représentation des femmes, qui représentent maintenant 34% des membres de l’Assemblée nationale et 36,2% des membres du Sénat.  De même, l’introduction dans le nouveau code électoral du Gabon d’un quota de 30% pour les femmes sur les listes électorales laisse à son avis présager que le prochain parlement sera lui aussi plus inclusif, à l’image du Gouvernement mis en place le 5 mai dernier, où un tiers des ministères sont détenus par des femmes. 

Sur le plan sécuritaire, il s’est inquiété de voir se confirmer une tendance observée à la fin de l’année dernière dans bassin du lac Tchad: la résilience et la capacité à s’adapter des groupes affiliés à Boko Haram ou dissidents face aux opérations coordonnées des forces de défense et de sécurité des quatre pays.  Il a aussi noté que le Niger s’est retiré de la Force multinationale mixte le 3 avril dernier.  Or, de l’avis de M. Abarry, il faut préserver cette force en tant qu’outil essentiel de lutte contre Boko Haram et les groupes associés. 

Le Chef du BRENUAC a également évoqué l’escalade des tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda d’une part, et entre le Burundi et le Rwanda d’autre part, ce qui lui a fait craindre une guerre régionale.  Il a par ailleurs indiqué que le BRENUAC a approfondi l’intégration des risques climatiques dans son travail quotidien de diplomatie préventive, d’alerte précoce et de soutien à la coopération régionale.

« En plus de la crise sécuritaire, l’Afrique centrale est également confrontée à une crise humanitaire complexe qui ne cesse de s’aggraver », avec près de 13 millions de personnes en situation de déplacement forcé, a pour sa part expliqué le Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).  M. Gilberto da Piedade Veríssimo a informé de l’adoption d’une déclaration à ce sujet par les chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC, réunis en session extraordinaire à Malabo, le 7 février 2025.  Ce texte instruit la Commission de la CEEAC d’élaborer la politique humanitaire pour la région et de définir les modalités de la création d’un fonds humanitaire.

Nous devons aider les pays de la région à faire face aux défis sécuritaires, a dit le délégué de la Chine, alors que la Sierra Leone, au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), a salué les transitions pacifiques au Tchad, au Gabon et à Sao Tomé-et-Principe.  Préoccupés par les conséquences des conflits en RDC et au Soudan pour les pays voisins, les A3+ ont demandé un soutien accru et une intensification des efforts diplomatiques visant à remédier aux causes profondes de ces crises. 

Au vu de la diminution des ressources à la disposition du BRENUAC, le groupe a souhaité un appui financier pour qu’il puisse exécuter son mandat.  À l’approche de la présidentielle au Cameroun, les A3+ ont encouragé son gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir la transparence du processus électoral, tout en remédiant à « la crise anglophone » et en promouvant l’unité nationale.  Le Royaume-Uni a dit la même chose en estimant que le BRENUAC est bien placé pour soutenir un dialogue et une résolution de la « crise anglophone ».

Les États-Unis ont de leur côté souligné les conséquences par ricochet de la crise au Soudan sur le Tchad et la République centrafricaine, exhortant les parties soudanaises à mettre fin à la violence, à garantir un accès humanitaire et à assurer le passage en toute sécurité de civils qui veulent fuir les violences.  Dans la même veine, constatant que le conflit au Soudan a un impact sur ces deux pays, la France a appelé à une action coordonnée au niveau régional pour faire face aux menaces transversales, telles que les trafics alimentant les groupes armés et terroristes, mais aussi l’insécurité maritime ou les changements climatiques. 

Le renforcement de la résilience climatique et des stratégies d’adaptation a un effet positif sur la paix et la stabilité, a confirmé le Danemark.  À l’inverse, la Fédération de Russie a dit ne pas soutenir le lien entre le climat et les questions de paix et de sécurité, encore moins l’inscription de ce sujet à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.  Selon elle, les mesures visant à contribuer à l’adaptation et à la lutte contre les conséquences des changements climatiques devraient être prises en charge par des fonds et programmes spécialisés des Nations Unies dotés de mandats y afférant.

Le Pakistan a, pour sa part, encouragé le BRENUAC à promouvoir des solutions mises en œuvre par les Africains eux-mêmes.  C’est pourquoi le Danemark a exhorté la RDC et le Rwanda à poursuivre leur engagement rapide et total en faveur d’une paix durable.  Ces deux délégations ont appelé à renforcer les efforts régionaux dans la lutte antiterroriste.  Précisant sa vision, le Danemark a estimé que « si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes du terrorisme, nous nous résignons à relever sans cesse les mêmes défis sécuritaires ».  Une action préventive est une action efficace, a conclu la délégation.

 

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Région de l’Afrique centrale

Exposé

M. ABDOU ABARRY, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), a présenté le rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique centrale et les activités du BRENUAC.  Intervenant par visioconférence, il a fait l’historique des développements des six derniers mois.

M. Abarry a relevé que cette période a vu le Tchad conclure sa transition politique alors que le Gabon progressait de manière irréversible vers le plein rétablissement de l’ordre constitutionnel, ce qui a déjà permis à ce pays de réintégrer les instances de l’Union africaine.  « Si nous devons nous féliciter de ces développements positifs, ils ne nous autorisent cependant pas à détourner notre attention de ces pays », a-t-il tempéré en exprimant les attentes de voir les autorités nouvellement élues mettre en œuvre les réformes issues des processus de transition. 

Alors que sont célébrés les 25 ans de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, il s’est réjoui de constater qu’au Tchad, les dernières élections ont été marquées par des progrès importants pour la représentation des femmes: celles-ci représentent maintenant 34% des membres de l’Assemblée nationale et 36,2% des membres du Sénat.  De même, l’introduction dans le nouveau code électoral du Gabon d’un quota de 30% pour les femmes sur les listes électorales laisse présager que le prochain parlement sera lui aussi plus inclusif, à l’image du Gouvernement mis en place le 5 mai dernier, où un tiers des ministères sont détenus par des femmes. 

Dans le même temps, Sao Tomé-et-Principe est un autre pays de la région fermement engagé dans la voie des réformes, a poursuivi M. Abarry en évoquant la réunion de la Commission de consolidation de la paix du 29 mai qui a permis de constater les progrès réalisés dans les réformes des secteurs de la justice et de la sécurité du pays et dans l’élaboration de la stratégie nationale de prévention des conflits.  Concernant le Burundi, le Représentant spécial a rappelé que des élections législatives et communales ont eu lieu le 5 juin et que d’autres scrutins sont prévus d’ici à la fin de l’année au Burundi, au Cameroun, au Gabon et en République centrafricaine.  Souhaitant que ces rendez-vous électoraux renforcent l’état de droit, il a dit s’attacher lors de ses missions de bons offices à souligner l’importance de l’ouverture de l’espace politique et de la garantie de la liberté d’expression.

M. Abarry a rappelé qu’il s’est rendu au Cameroun début mars où ses interlocuteurs l’ont alerté sur le danger posé par la désinformation et la montée des discours de haine.  Une étude récente a révélé que 65% des contenus politiques partagés sur les réseaux sociaux entre janvier et avril 2025 étaient faux ou manipulés, a-t-il informé en signalant en parallèle une augmentation des violences intercommunautaires, en particulier dans les régions du Sud et du Centre du pays. 

Deux foyers d’insécurité de portée régionale demeurent, a-t-il indiqué, le bassin du lac Tchad et la région des Grands Lacs.  Dans le bassin du lac Tchad, ces derniers mois ont confirmé la tendance observée à la fin de l’année dernière: les groupes affiliés à Boko Haram ou dissidents ont démontré leur résilience et leur capacité à s’adapter et à faire face aux opérations coordonnées des forces de défense et de sécurité des quatre pays.  Dans la nuit du 24 au 25 mars, des drones chargés d’explosifs ont tué au moins 19 soldats camerounais dans un poste de la Force multinationale mixte près de la ville de Soueram, au Nigéria.  C’était la première fois que les forces camerounaises étaient confrontées à de tels types d’attaques, a précisé M. Abarry.  Il a aussi signalé que le Niger s’est retiré de la Force multinationale mixte le 3 avril. En tant qu’outil essentiel de lutte contre Boko Haram et les groupes associés, la Force multinationale mixte devrait être préservée, a-t-il plaidé. 

Le Chef du BRENUAC a également évoqué l’escalade des tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda d’une part; et entre le Burundi et le Rwanda d’autre part, ce qui fait craindre une guerre régionale.  Même si les différentes initiatives pour l’établissement d’une paix durable dans l’est de la RDC sont porteuses d’espoir considérable, elles ne se sont pas encore traduites par une cessation des hostilités, ni sur le terrain militaire, ni dans la sphère diplomatique, a—t-il constaté. Il a indiqué qu’il y a deux jours, lors de leur sommet ordinaire tenu à Malabo, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), préoccupés par le conflit persistant entre la RDC et le Rwanda, ont exprimé leur soutien sans réserve aux initiatives de paix en cours.  Ces dirigeants ont par ailleurs différé le passage de la présidence tournante de la CEEAC au Rwanda.  La délégation du Rwanda, en guise de protestation à ce qui précède, s’est retirée du huis-clos, et a, dans la foulée, annoncé la décision de retrait du Rwanda de la CEEAC. 

Le BRENUAC, a poursuivi M. Abarry, a approfondi l’intégration des risques climatiques dans son travail quotidien de diplomatie préventive, d’alerte précoce et de soutien à la coopération régionale.  Il a en outre évoqué des contraintes budgétaires des États Membres exacerbées par la multiplicité et la gravité des crises humanitaires à l’heure actuelle.  « Lors de nos missions sur le terrain, nous avons constaté que les populations les plus impactées demeurent les femmes et les enfants. »  Dans ce contexte, il a mis en garde que l’inaction de la communauté internationale risquerait de conduire à une aggravation de la situation humanitaire, d’autant que la poursuite du conflit au Soudan continue d’entraîner vers le Tchad un nombre de plus en plus important de nouveaux réfugiés. 

M. Abarry a également témoigné de la façon dont il adapte les méthodes de travail de son bureau en fonction de la conjoncture financière que traverse l’ONU, raison pour laquelle il participait à la séance par visioconférence, une pratique qu’il a étendue à ses réunions avec les ministres de la région. Le BRENUAC envisage la mise en place d’un fonds fiduciaire en complément du budget ordinaire, a-t-il informé, le but étant une plus grande souplesse au niveau des ressources pour répondre efficacement aux besoins de bons offices alors que plusieurs pays de la région ont des rendez-vous électoraux en 2025 et 2026. 

Le Chef du BRENUAC a ensuite fait remarquer que l’Afrique centrale fait face à des défis considérables en dépit de son grand potentiel et de ses ressources. C’est également une région engagée dans la recherche de solutions aux enjeux continentaux et mondiaux.  À cet égard, la présidence de l’Union africaine par l’Angola et la présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies par le Cameroun, de même que le rôle joué par la République du Congo pour l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale sur la Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement, sont autant d’illustrations de cet attachement de l’Afrique centrale au multilatéralisme, a-t-il illustré. 

En conclusion, il a promis que le BRENUAC ne ménagera aucun effort pour mettre en œuvre son mandat, notamment en ce moment critique où l’Organisation est confrontée à une crise financière inédite qui impacte sévèrement le Bureau. « Si cette situation devait perdurer, elle m’enlèverait les moyens pouvant me permettre de mettre en œuvre le mandat du Bureau, à travers les bons offices au service des valeurs portées par notre Organisation, dans les différents États de cette belle région. »

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les membres du Conseil de sécurité, sauf la Russie, misent sur la « nouvelle réalité politique » à Damas pour éliminer l’arsenal chimique syrien

9930e séance – après-midi
CS/16080

Les membres du Conseil de sécurité, sauf la Russie, misent sur la « nouvelle réalité politique » à Damas pour éliminer l’arsenal chimique syrien

Venue faire le point, cet après-midi au Conseil de sécurité, sur la mise en œuvre de la résolution 2118 (2013) relative à l’élimination du programme d’armes chimiques de la Syrie, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement s’est réjouie des possibilités qu’offre la « nouvelle réalité politique » dans le pays pour faire progresser ce dossier. Mme Izumi Nakamitsu a qualifié de « louable » la coopération des nouvelles autorités syriennes avec le Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), rejointe dans cet avis par l’ensemble des membres de l’organe, à l’exception notable de la Fédération de Russie. 

Tout en saluant le dialogue continu des autorités syriennes intérimaires avec l’OIAC, la haute fonctionnaire n’a pas manqué de rappeler que, ces 11 dernières années, cette organisation chargée de mettre en œuvre la Convention sur les armes chimiques a signalé un total de 26 questions en suspens liées à la déclaration syrienne, dont 19 restent non résolues.  Elle a une nouvelle fois fait part de la « grave préoccupation » du Secrétariat technique de l’OIAC quant au contenu de ces questions en suspens, qui concernent « de grandes quantités d’agents de guerre chimique et de munitions chimiques potentiellement non déclarées ou non vérifiées ».

À titre d’illustration de la coopération de Damas, Mme Nakamitsu a fait état de l’envoi en Syrie de deux équipes d’experts du Secrétariat technique de l’OIAC, le premier entre le 12 et le 21 mars, le second du 14 au 25 avril, précisant qu’un nouveau déploiement est en préparation.  À l’occasion du premier déploiement, a-t-elle indiqué, l’équipe de l’OIAC a pu effectuer des visites initiales dans cinq sites à Damas et ses environs, notamment les installations de Barzé et de Jamraya du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS).  Lors du deuxième déploiement, sept sites ont été visités, conformément à la liste des priorités du Secrétariat technique.

La Haute-Représentante a fait savoir que trois échantillons prélevés dans l’un des sites visités sont actuellement analysés en laboratoire.  Elle a ajouté que la visite effectuée en avril a aussi permis à l’équipe de l’OIAC de rencontrer les représentants des autorités intérimaires syriennes, ainsi que deux experts syriens qui leur ont fourni « de nouvelles informations qui n’avaient pas été révélées par les anciennes autorités syriennes ».

Après avoir remercié les autorités syriennes intérimaires pour le soutien apporté lors de ces déploiements et pour les assurances apportées en vue des activités futures de l’OIAC en Syrie, Mme Nakamitsu a averti que la tâche à accomplir « ne sera pas facile et nécessitera le soutien de la communauté internationale ». Elle a souligné, à cet égard, l’importance de ressources supplémentaires de la part des États parties à la Convention et des acteurs internationaux concernés, avant d’exhorter les membres du Conseil à s’unir et à faire preuve de leadership en apportant l’appui nécessaire à cet « effort sans précédent ».

Cet appel a été repris par la plupart des membres du Conseil, en particulier par quatre des cinq membres permanents du Conseil.  Prenant acte des progrès enregistrés, notamment dans la collecte d’échantillons, le Royaume-Uni a plaidé pour qu’un soutien technique, financier et logistique soit fourni à l’OIAC afin qu’elle s’acquitte de son mandat en Syrie, indiquant avoir déjà versé plus d’un million de dollars pour appuyer ses missions.  Sur la même ligne, les États-Unis se sont faits l’écho des demandes de « contributions financières vitales » exprimées par le Directeur général de l’OIAC, M. Alfredo Arias.  La Chine a, elle, salué le travail de l’OIAC et les « interactions positives » avec le Gouvernement syrien, tandis que la France soulignait le professionnalisme et l’impartialité des équipes de l’Organisation.

D’une manière générale, les délégations ont applaudi la volonté de coopération manifestée par le nouveau pouvoir syrien.  À l’instar de nombre d’autres membres du Conseil, la Slovénie a invité les autorités intérimaires à rester engagées dans cette « voie prometteuse » et à prendre toutes les mesures nécessaires pour remplir pleinement leurs obligations au titre de la Convention.  Elle a insisté sur l’urgence de cartographier, sécuriser et détruire avec précision tout site non déclaré lié au développement, à la production ou au stockage d’armes chimiques.  En mettant en œuvre ses obligations au titre de la Convention, la Syrie pourra recouvrer ses droits et prérogatives d’État partie, qui ont été suspendus en 2021, a fait valoir la France, non sans rappeler les « immenses espérances » soulevées par la chute, en décembre dernier, du régime de Bachar el-Assad.

La Fédération de Russie a fait entendre un autre son de cloche en dénonçant la « politisation » des travaux de l’OIAC et en estimant que le changement de gouvernance en Syrie n’est pas de nature à favoriser les enquêtes en cours.  À l’appui de ses dires, la délégation a relevé qu’une partie significative du territoire syrien est passée sous le contrôle de différents groupes armés et que beaucoup de sites militaires ou importants d’un point de vue industriel ont été soit détruits soit largement endommagés, à la suite des frappes de la coalition occidentale ou d’Israël.

Dans ces conditions, « parler de collecte de nouveaux échantillons sur ces sites ne semble pas relever du possible », a-t-elle affirmé, avant de conseiller au Secrétariat technique de l’OAIC de se concentrer sur une analyse détaillée des matériaux collectés au cours des années précédentes.  Observant par ailleurs que ce sont les Occidentaux qui ont « imposé leurs décisions » à l’OIAC et que ces arrangements ont longtemps prévalu s’agissant de la rédaction des rapports, elle a jugé qu’« on ne peut pas faire confiance à cette organisation ».

Plusieurs membres ont également exprimé la crainte que des groupes terroristes exploitent les lacunes sécuritaires de la Syrie et s’emparent d’armes chimiques.  Face à ce risque, la Chine a appelé la communauté internationale à rester vigilante, se disant préoccupée par l’intégration d’anciens éléments terroristes dans les forces armées syriennes.  Par la voix de l’Algérie, les A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana) se sont alarmés des menaces persistantes de l’EIIL, soulignées par 10 attentats dans le nord-est de la Syrie le mois dernier, avant de saluer la première opération syrienne anti-Daech menée à Alep.

Le représentant de la Syrie, quant à lui, a assuré que son pays est désormais un « partenaire fiable » de l’OIAC et de la communauté internationale. En attestent l’engagement pris par son gouvernement de détruire tous les restes du programme d’armes chimiques développé sous le régime précédent, ainsi que l’aide fournie aux équipes de l’OIAC déployées sur son territoire.  Il a souhaité que les États Membres se mobilisent pour soutenir les efforts conjoints de la Syrie et de l’OIAC.  La « nouvelle Syrie » pourra ainsi s’acquitter de toutes ses obligations au titre de la Convention et « clore ce dossier une fois pour toute », a-t-il promis.

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La situation au Moyen-Orient (S/2025/330)

Exposé

Mme IZUMI NAKAMITSU, Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, a noté que, depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la question de l’élimination du programme d’armes chimiques syrien, une « nouvelle réalité politique » a continué de se mettre en place en Syrie.  Dans ce cadre, a-t-elle souligné, l’occasion est donnée d’obtenir des éclaircissements attendus de longue date sur l’étendue et la portée de ce programme, de débarrasser le pays de toutes les armes chimiques, de normaliser les relations entre la Syrie et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de garantir le respect à long terme de la Convention sur les armes chimiques. 

Rappelant que, ces 11 dernières années, l’OIAC a signalé un total de 26 questions en suspens liées à la déclaration syrienne, dont 19 restent non résolues, Mme Nakamitsu a fait part de la « grave préoccupation » du Secrétariat technique de l’OIAC quant au contenu de ces questions en suspens, « car il concerne de grandes quantités d’agents de guerre chimique et de munitions chimiques potentiellement non déclarés ou non vérifiés ».  Elle a cependant salué le dialogue continu des autorités syriennes intérimaires avec l’OIAC en vue de régler ces questions en suspens. 

Après avoir fait état de l’envoi en Syrie de deux équipes d’experts du Secrétariat technique de l’OIAC, le premier entre le 12 et le 21 mars, le second du 14 au 25 avril, Mme Nakamitsu a annoncé qu’un nouveau déploiement est en préparation.  À l’occasion du premier déploiement, a-t-elle précisé, l’équipe de l’OIAC a pu effectuer des visites initiales dans cinq sites à Damas et dans ses environs, notamment les installations de Barzé et de Jamraya du Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS).  Lors du deuxième déploiement, sept sites ont été visités, conformément à la liste des priorités du Secrétariat technique de l’OIAC.  Elle a ajouté que trois échantillons ont été prélevés dans l’un des sites visités et sont actuellement analysés par les laboratoires désignés par l’OIAC.  La visite effectuée en avril a aussi permis à l’équipe de l’OIAC de rencontrer les représentants des autorités intérimaires syriennes, ainsi deux experts syriens qui leur ont fourni « de nouvelles informations qui n’avaient pas été révélées par les anciennes autorités syriennes ». 

Remerciant les autorités syriennes intérimaires pour le soutien apporté lors de ces déploiements, la haute fonctionnaire a indiqué que des discussions ont également eu lieu sur les exigences relatives à la conduite en toute sécurité des futures activités de l’OIAC en Syrie.  Si l’engagement des nouvelles autorités syriennes à coopérer pleinement et en toute transparence est « louable », la tâche à accomplir « ne sera pas facile et nécessitera le soutien de la communauté internationale », a-t-elle affirmé, soulignant l’importance de ressources supplémentaires de la part des États parties à la Convention sur les armes chimiques et des acteurs internationaux concernés.  Dans cet esprit, elle a exhorté les membres du Conseil à s’unir et à faire preuve de leadership en apportant l’appui nécessaire à cet « effort sans précédent ». 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale fait le point sur la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida dans un contexte marqué par l’interruption du financement des États-Unis

76e séance plénière
AG/12688

L’Assemblée générale fait le point sur la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida dans un contexte marqué par l’interruption du financement des États-Unis

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies et des contraintes horaires qui en résultent, l’intégralité du communiqué sera publiée ultérieurement)

Les délégations ont été nombreuses, cet après-midi,  a appelé à la solidarité et à la volonté politique lors de l’examen, par l’Assemblée générale, de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida dans un contexte marqué par l’interruption du financement des États-Unis depuis la fin de janvier 2025.

« Cette interruption a mis en évidence la fragilité de la riposte au VIH » indique le Secrétaire général dans son dernier rapport, intitulé « L’urgence d’aujourd’hui: le sida à la croisée des chemins – état des progrès accomplis au regard des cibles fixées pour 2025 et objectifs stratégiques pour l’avenir » (A/79/869).

Si le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida était définitivement interrompu, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) estime qu’il y aurait 4 millions de décès supplémentaires liés au sida, 3 millions d’orphelins du sida, 600 000 nouvelles infections à VIH chez les enfants et 6 millions de nouvelles infections chez les adultes d’ici à 2029.

Ceci rendrait impossible la réalisation de la cible 3.3 associée aux objectifs de développement durable et l’élimination du sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030.

Le rapport indique que cela faisait plus de 20 ans que le Gouvernement des États-Unis était un chef de file « inébranlable » de la riposte mondiale au VIH dans le cadre du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que par son soutien à ONUSIDA, qui, ensemble, ont financé plus de 70 % de la riposte. Depuis sa création en 2003, le Plan d’urgence a permis de sauver plus de 26 millions de vie dans 55 pays.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: un nouveau projet de résolution exigeant le cessez-le-feu à Gaza se heurte au veto des États-Unis

9929e séance – après-midi
CS/16078

Conseil de sécurité: un nouveau projet de résolution exigeant le cessez-le-feu à Gaza se heurte au veto des États-Unis

En raison d’un veto des États-Unis, le Conseil de sécurité n’est pas parvenu à adopter, cet après-midi, un projet de résolution qui exigeait un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza. 

Ce texte, qui a recueilli 14 voix pour, exigeait aussi la levée immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution en toute sécurité et sans entrave à grande échelle, y compris par les entités des Nations Unies et les partenaires humanitaires, dans toute la bande de Gaza.  En négociation depuis plusieurs semaines, il a été présenté par la Slovénie au nom des 10 membres élus du Conseil. 

Il s’agit du cinquième projet de résolution relatif à Gaza auquel les États-Unis opposent leur veto depuis les attaques perpétrées contre Israël par le Hamas le 7 octobre 2023.  Le texte rappelait que le Conseil de sécurité a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages encore détenus.  Une disposition jugée insuffisante par la délégation américaine, qui a trouvé ce texte « inacceptable pour ce qu’il dit et ne dit pas ».  Jamais nous n’appuierons de mesure qui ne condamne pas le Hamas, a-t-elle assuré, jugeant impensable que l’ONU n’ait pas désigné ce mouvement comme organisation terroriste. 

Le droit d’Israël de se défendre inclut, pour ce pays, de pouvoir vaincre le Hamas, a argué la représentante des États-Unis, en estimant que les éléments de langage de ce projet dressent de « faux parallèles » avec le Hamas.  Israël a remercié son allié d’avoir été du côté de la vérité et de la « clarté morale » en refusant de légitimiser un texte qui ne fait aucune mention du refus du Hamas de libérer les otages et de l’accord conclu par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte.  Le projet de résolution d’aujourd’hui ne contredit toutefois pas le soutien indéfectible du Conseil de sécurité aux efforts des pays médiateurs pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages, a souligné la délégation de la République de Corée. 

Pour le Pakistan, le 4 juin 2025 est une journée triste.  « Gaza est en train de mourir » et « le Conseil est muselé », a constaté cette délégation, en puisant néanmoins du réconfort dans l’indignation qui semble désormais gagner le reste du monde, y compris dans les rues d’Israël.  « Aujourd’hui, nous avons tous eu une nouvelle occasion de voir qui souhaite réellement la paix au Moyen-Orient et qui continue de se livrer à des jeux géopolitiques », a déclaré la Fédération de Russie.  Même son de cloche du côté de la Chine, « extrêmement déçue » du résultat du vote, et qui a accusé Washington d’avoir « une fois de plus » abusé de son droit de veto, « en éteignant l’espoir des Gazaouites ». 

Ce Conseil ne peut-il pas agir, comme l’exige la Charte des Nations Unies, face à cette menace ouverte et permanente qui pèse sur des millions de vies humaines? s’est insurgé l’Observateur permanent de l’État de Palestine en dévisageant les membres du Conseil autour de la table.  Aussi a-t-il annoncé que sa délégation se tournerait vers l’Assemblée générale dans les prochains jours.  Ce qui peut mettre fin à ce génocide, ce sont des mesures immédiates et concrètes des États Membres pour dissuader Israël de prolonger son agression et interrompre sa marche folle à travers le Territoire palestinien occupé, a ajouté l’Observateur permanent.  « Aucune résolution ne bloquera notre chemin » pour libérer tous les otages, a rétorqué le représentant israélien, en invitant les membres du Conseil à ne pas gaspiller leur énergie à présenter une résolution à l’Assemblée. 

Si les États-Unis et Israël ont défendu la Gaza Humanitarian Foundation, seul organisme actuellement en mesure de distribuer l’aide à la population gazaouite, au prétexte que ce mécanisme l’empêche d’être détournée par le Hamas, la plupart des membres du Conseil ont considéré qu’il contrevenait aux principes d’impartialité et de neutralité de l’assistance humanitaire.  Le Royaume-Uni a ainsi relevé que des Palestiniens ont été tués par les Forces de défense israéliennes alors qu’ils se rendaient dans des points de distribution désignés, appelant, comme d’autres délégations, à une enquête sur les circonstances de ces meurtres. 

La France a estimé que la fourniture de l’aide humanitaire ne saurait être subordonnée à un cessez-le-feu, ni instrumentalisée à des fins politiques.  Tous les otages doivent être libérés sans délai et sans conditions, a ajouté la délégation, en promettant de continuer d’œuvrer en faveur de ces objectifs, avec l’Arabie saoudite, en coprésidant la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États, qui se tiendra à New York du 17 au 20 juin prochains. 

À la suite de la Slovénie, la Sierra Leone, la Somalie et le Panama ont affirmé que « ce texte était le dénominateur minimal pour répondre à la situation humanitaire à Gaza », d’autant plus que les nouveaux mécanismes d’aide à la population civile sont décevants et contre-productifs.  « Nous ne pouvions rester les bras ballants », a soutenu le Danemark.  Pour l’Algérie, cette résolution est le miroir d’un multilatéralisme agonisant qui doit être ramené à la vie de toute urgence.  « Le monde vous regarde », a-t-elle mis en garde, en s’adressant à la Puissance occupante. 

Au nom du Groupe des États arabes, le Yémen a regretté l’échec du Conseil à adopter ce texte. Lui aussi a fustigé la Gaza Humanitarian Foundation, qui ne respecte pas de mesures de sécurité minimale en faisant au contraire des dizaines de victimes.  La famine est devenue une arme de guerre flagrante, a encore dénoncé le Groupe, en demandant la levée du blocus imposé à Gaza et l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale sur toutes les violations commises par Israël. 

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La Quatrième Commission adopte une résolution sur l’étude d’ensemble des opérations de maintien de la paix et approuve le rapport du Comité des 34

Soixante-dix-neuvième session
31e séance plénière – après-midi
CPSD/829

La Quatrième Commission adopte une résolution sur l’étude d’ensemble des opérations de maintien de la paix et approuve le rapport du Comité des 34

La Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a adopté, cet après-midi, par consensus, un projet de résolution portant sur l’étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix des Nations Unies sous tous leurs aspects, ainsi que le rapport de la session de 2024 du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, aussi appelé « Comité des 34 ».

En entérinant cette résolution, l’Assemblée générale prendrait acte du rapport de la session de fond du Comité spécial, qui s’est tenue du 17 février au 14 mars 2025, à New York. En l’absence de consensus, il n’a pas été possible pour le Comité des 34 de transmettre ses recommandations à l’Assemblée, a précisé le Rapporteur du Comité spécial, M. Mohamed Soliman, de l’Égypte.

Par ce texte, coparrainé par l’Argentine, le Canada, l’Égypte, le Japon, le Nigéria et la Pologne, la Commission recommande en outre à l’Assemblée de réaffirmer que les États Membres qui fourniront du personnel aux opérations de maintien de la paix dans les années à venir, ou qui participeront aux travaux du Comité spécial en qualité d’observateurs pendant trois années consécutives, deviendront membres du Comité des 34 à la session suivante. 

L’Assemblée générale déciderait par ailleurs que le Comité spécial, composé de 157 États Membres et de 6 États et organisations observateurs, poursuivra son examen de la question des opérations de maintien de la paix, et qu’il fera le point sur la suite donnée à ses propositions antérieures et examinera toute nouvelle proposition concernant le renforcement des moyens dont dispose l’Organisation pour s’acquitter de ses responsabilités dans ce domaine. 

Pour sa part, la Quatrième Commission a examiné ce point à son ordre du jour, qui est sans incidence sur le budget-programme de l’ONU, lors de la partie principale de la session de l’Assemblée générale, en octobre 2024.

Le Canada s’est déclaré déçu par le fait que le Comité n’ait pu adopter un rapport sur le fond, estimant que l’heure des bilans est arrivée.  Aussi sa délégation a-t-elle participé à un examen intersessions, sous la forme de discussions informelles très constructives, dont le résumé sera présenté lors d’une réunion des coordonnateurs régionaux qui se tiendra la semaine prochaine.

La prochaine réunion de la Quatrième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies

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L’Assemblée générale élit 18 membres du Conseil économique et social (ECOSOC)

Soixante-dix-neuvième session,
75e séance plénière – matin
AG/12687

L’Assemblée générale élit 18 membres du Conseil économique et social (ECOSOC)

L’Assemblée générale a élu, ce matin, 18 membres au Conseil économique et social (ECOSOC) pour remplacer ceux dont le mandat expirera le 31 décembre 2025.  Elle a également procédé à une élection partielle afin de pourvoir les sièges de membres ayant renoncé à leur siège avant la fin de leur mandat, à savoir le Liechtenstein et l’Italie.

Cette élection partielle faisait suite à une note verbale de la Mission permanente de l’Italie, Présidente du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États pour mai 2025, informant le Secrétariat qu’à la fin de cette année, le Liechtenstein renoncerait à son siège en faveur de l’Allemagne, pour un mandat expirant le 31 décembre 2026; que la Suisse renoncerait à son siège en faveur des États-Unis, pour un mandat expirant le 31 décembre 2027; et que l’Italie renoncerait à son siège en faveur de la Suisse, pour un mandat expirant le 31 décembre 2027. 

La Suisse demeurant membre du Conseil pour la durée du mandat expirant le 31 décembre 2027, il ne restait donc que deux sièges vacants. 

Ayant obtenu la majorité requise des deux tiers, l’Allemagne (171 voix) et les États-Unis (170 voix) ont été élus membres du Conseil, la première pour un mandat commençant le 1er janvier 2026 et expirant le 31 décembre 2026, les seconds pour un mandat commençant le 1er janvier 2026 et prenant fin le 31 décembre 2027. 

L’Assemblée a ensuite procédé à l’élection de 18 membres du Conseil pour remplacer ceux dont le mandat expirera le 31 décembre 2025*.  À l’occasion de ce scrutin, il a également été rappelé qu’un siège devant revenir au Groupe des États d’Europe orientale restait à pourvoir pour un mandat commençant à la date de l’élection et expirant le 31 décembre 2025. 

À l’issue du vote, 17 États ont été élus membres du Conseil pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2026: l’Australie (172 voix), le Burundi (184 voix), la Chine (180 voix), la Croatie (146 voix), l’Équateur (182 voix), la Finlande (173 voix), l’Inde (181 voix), le Liban (183 voix), le Mozambique (186 voix), la Norvège (169 voix), le Pérou (182 voix), Saint-Kitts-et-Nevis (180 voix), la Sierra Leone (186 voix), le Tchad (183 voix), la Türkiye (174 voix), le Turkménistan (183 voix) et l’Ukraine (130 voix). 

Le Bélarus (96 voix); la Fédération de Russie (108 voix) et la Macédoine du Nord (59 voix) n’ont pas été élus à l’issue du premier tour, n’ayant pas obtenu la majorité des deux tiers requise des membres présents et votants.

Bien que non candidate, l’Andorre a récolté une voix.

À l’issue d’un deuxième tour de scrutin, ayant obtenu la majorité requise des deux tiers et le plus grand nombre de voix, la Fédération de Russie (115 voix) a été élue membre du Conseil pour un mandat débutant le 1er janvier 2026 et qui arrivera à son terme le 31 décembre 2028.  Le Bélarus a été écarté, n’ayant obtenu que 46 voix.

 

* Les 17 membres sortants étaient l’Australie, le Botswana, le Brésil, Cabo Verde, le Cameroun, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, la Finlande, la Guinée équatoriale, le Qatar, la République de Corée, la République démocratique populaire lao, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède et la Türkiye. 

Conformément à l’article 146 du Règlement intérieur de l’Assemblée générale, ces pays étaient immédiatement rééligibles. 

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L’Assemblée élit cinq membres du Conseil de sécurité, proclame la Journée mondiale du cheval et se penche sur la situation des déplacés d’Abkhazie et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud

Soixante-dix-neuvième session
73e & 74e séances plénières – matin & après-midi
AG/12686

L’Assemblée élit cinq membres du Conseil de sécurité, proclame la Journée mondiale du cheval et se penche sur la situation des déplacés d’Abkhazie et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud

L’Assemblée générale a élu, ce matin, cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité, à savoir Bahreïn, la Colombie, la Lettonie, le Libéria et la République démocratique du Congo, pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2026 et prendra fin le 31 décembre 2027.  Elle a également proclamé le 11 juillet, Journée mondiale du cheval, et adopté sa résolution annuelle sur la situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie). 

La Lettonie, qui a obtenu 178 voix remplacera au Conseil la Slovénie pour le compte du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.  Le Libéria, qui a réuni autour de sa candidature 181 voix, la République démocratique du Congo, avec ses 183 voix, et Bahreïn, avec 186 voix, entrent également au Conseil au nom du groupe des États d’Asie-Pacifique et d’Afrique.  Ces trois nouveaux élus siègeront à la place de l’Algérie, de la Sierra Leone et de la République de Corée.  

L’Assemblée générale a également élu la Colombie, qui a raflé 180 voix, pour représenter le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes.  Elle succédera au Guyana. 

À compter du 1er janvier 2026, le Conseil sera donc composé, outre les 5 membres permanents (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni), des 10 membres non permanents suivants: Bahreïn, la Colombie, le Danemark, la Grèce, la Lettonie, le Libéria, le Pakistan, le Panama, la République démocratique du Congo et la Somalie. 

La Journée mondiale du cheval proclamée à l’issue d’un vote

L’Assemblée a ensuite décidé de proclamer le 11 juillet comme Journée mondiale du cheval en adoptant par 169 voix pour, une contre (États-Unis) et aucune abstention une résolution (A/79/L.89) présentée par la Mongolie qui a souligné que le cheval est l’un des animaux les plus importants de l’humanité. 

Le préambule du texte précise d’ailleurs que le monde compte actuellement plus de 57 millions de chevaux et que, dans de nombreux pays, le secteur équin contribue de façon importante au développement socioéconomique et au bien-être des populations, notamment à la vie quotidienne et à l’émancipation économique des populations rurales et locales.   

La mise aux voix du texte a été demandée par les États-Unis qui ont objecté contre les références aux changements climatiques et au Programme de développement durable à l’horizon 2030 contenues dans la résolution.  Le Mexique a estimé que la protection du cheval ne nécessitait pas de proclamer une journée internationale.  Constatant une prolifération préoccupante de ce type de commémorations, il a mis en garde contre l’alourdissement du système et la surcharge de travail que cela entraîne. 

La situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie)

Dans l’après-midi, l’Assemblée générale a adopté par 107 voix pour, 9 voix contre (Bélarus, Cuba, Fédération de Russie, Guinée équatoriale, Mali, Nicaragua, République populaire démocratique de Corée, Soudan et Zimbabwe), et 49 abstentions, sa résolution annuelle sur la situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie) (A/79/L.90).  La mise aux voix a été demandée par la Fédération de Russie. 

Par ce texte, l’Assemblée reconnaît le droit qu’ont tous les déplacés et réfugiés et leurs descendants, indépendamment de leur origine ethnique, de rentrer en Abkhazie et dans la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud.  Elle invite également tous les participants aux pourparlers de Genève à redoubler d’efforts en vue d’établir une paix durable. 

Dans sa présentation de cette résolution, la Géorgie a indiqué que ce texte « qui ne vise pas une partie en particulier » laisse de côté la question politique pour se concentrer sur les aspects humanitaires.  La question politique a été néanmoins au cœur de certaines interventions prononcées lors du débat, dont celles de la Lituanie.  Au nom des États baltes et nordiques, ce pays a en effet déploré la détérioration de la démocratie en Géorgie, notamment avec les tentatives des autorités actuelles de museler les voix indépendantes, notamment les médias. 

« La situation en Géorgie s’inscrit en droite ligne de la guerre illégale à grande échelle que mène la Russie en Ukraine, avec une présence illégale dans la République de Moldova et en Géorgie », a tranché la Lituanie.  Au nom des délégations du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), le Canada a également accusé la Russie de fomenter l’instabilité en Géorgie, avant de fustiger son invasion immorale et illicite de l’Ukraine.  Nous nous opposons fermement à toute tentative unilatérale de modifier par la force les frontières internationalement reconnues, a appuyé le Japon. 

De son côté, le Royaume-Uni s’est dit profondément préoccupé par la présence russe dans les régions séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie et a condamné le lancement, en mai dernier, de vols directs entre la Russie et l’Abkhazie, en violation flagrante du droit géorgien et international. 

En soumettant ce projet « politisé » à l’Assemblée générale, la Géorgie tente de détourner l’attention du fait que ce sont ses actions qui ont provoqué l’afflux de réfugiés, a rétorqué la délégation russe avant le vote.  La délégation russe a également accusé Tbilissi d’entraver le dialogue trilatéral et une véritable solution aux problèmes des réfugiés et des déplacés.  Selon elle, la clef réside dans l’abandon des attitudes conflictuelles et la signature d’un accord juridiquement contraignant sur la renonciation à l’usage de la force, puis d’un traité de paix entre la Géorgie, d’une part, et les Républiques d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, d’autre part. 

De fait, a souligné la délégation russe, si la Géorgie se soucie réellement du sort des réfugiés et des personnes déplacées, elle doit renoncer à cette résolution et engager un dialogue constructif avec l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie dans le cadre des discussions de Genève.  Le Venezuela a estimé que ce texte ne faisait qu’exacerber les tensions. 

Après le vote, Israël a rappelé que sa position de principe demeure un soutien total et sans équivoque à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la Géorgie, concernant les régions d’Abkhazie et de Tskhinvali/Ossétie du Sud.  Le Brésil, qui s’est abstenu, a estimé que l’Assemblée générale ne devrait pas s’ingérer dans les négociations en cours dans le cadre des pourparlers de Genève ou préjuger de l’issue de ces discussions. 

L’Assemblée générale se réunira à nouveau demain, mercredi 4 juin, à partir de 10 heures, pour élire des membres du Conseil économique et social (ECOSOC). 

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Élue Présidente de la quatre-vingtième session de l’Assemblée générale, Mme Annalena Baerbock, de l’Allemagne, choisit le slogan « Mieux ensemble » pour sa présidence

72e séance plénière - matin
AG/12685

Élue Présidente de la quatre-vingtième session de l’Assemblée générale, Mme Annalena Baerbock, de l’Allemagne, choisit le slogan « Mieux ensemble » pour sa présidence

L’Assemblée générale a élu, ce matin, avec 167 voix Mme Annalena Baerbock, Présidente de sa quatre-vingtième session.  Ancienne Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, l’élue a placé sa future présidence sous le thème « Mieux ensemble » avant de recevoir les félicitations du Président en exercice, M. Philémon Yang, du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres et des États Membres. 

Notant que l’ONU subit actuellement une immense pression politique et financière, la Présidente élue a annoncé, dans sa déclaration d’acceptation, que son premier objectif sera d’aider les États Membres « à renouveler, à recentrer et à adapter » l’ONU à ses objectifs et au XXIe siècle. 

Les plus de 120 conflits armés dans le monde rappellent que la mission première de l’ONU, qui est de « préserver les générations futures du fléau de la guerre », n’est toujours pas accomplie.  Et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) ne pourra se faire sans des mesures audacieuses, ambitieuses, accélérées, justes et transformatrices, a-t-elle indiqué.

Cette Organisation a besoin d’un financement adéquat et fiable, a-t-elle souligné, insistant en outre sur l’importance d’accroître l’efficience et l’efficacité de l’ensemble du système.

Mme Baerbock a également prévenu que l’Initiative ONU80 du Secrétaire général ne doit pas se résumer à une simple réduction des coûts. « Notre objectif commun est une Organisation forte, ciblée, agile et adaptée à ses objectifs », a-t-elle affirmé, jugeant par ailleurs essentiel de renforcer encore le rôle de l’Assemblée générale dans le domaine de la paix et de la sécurité, en étroite coopération avec le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix.

Cinquième femme seulement à occuper la présidence de l’Assemblée générale, elle a souligné en outre que la paix et le développement ne pourront être durables que si la moitié de la population mondiale, les femmes, a une place égale à la table des négociations. 

Parmi les autres priorités de Mme Baerbock: faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030; veiller à la transparence et à l’inclusion lors de la sélection du prochain Secrétaire général; lutter contre la désinformation; et promouvoir le multilinguisme.

« Mieux ensemble » - une vision saluée par les délégations

La vision de la Présidente élue a été saluée par le Secrétaire général qui a lui aussi reconnu que le système multilatéral vit un moment difficile et incertain, évoquant notamment les conflits, la catastrophe climatique, la pauvreté et les inégalités, ainsi que l’enracinement de la méfiance et des divisions. 

Jugeant le moment venu pour les États Membres de « s’unir, de trouver des solutions communes et d’agir ensemble pour relever ces défis », M. António Guterres a estimé que la vision portée par Mme Baerbock et les mots qu’incarnent « Mieux ensemble » sont à même de rallier et d’inspirer le monde d’aujourd’hui et le système international de règlement des problèmes qu’est l’ONU. 

Le Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, s’est réjoui pour sa part de l’engagement de sa successeure à être une médiatrice impartiale, à écouter, à instaurer la confiance et à favoriser le dialogue. 

La délégation du pays hôte a promis à la nouvelle Présidente d’être un « partenaire solide ».  Elle devra se concentrer sur les conflits, la lutte contre l’antisémitisme ou encore la réforme de l’Organisation, ont conseillé les États-Unis qui ont invité Mme Baerbock à « mettre de côté les petits jeux politiciens » et à coopérer pour promouvoir les objectifs communs. 

Au nom des pays d’Europe occidentale et autres États, le Liechtenstein, a appelé la nouvelle Présidente à œuvrer à la transparence du processus de sélection du prochain Secrétaire général, espérant que cette fonction sera elle aussi assumée par une femme.

Rappelant que le développement de l’Afrique fait partie des priorités de principes de l’ONU, le Gabon, au nom du Groupe des États d’Afrique a dit compter sur le leadership de Mme Baerbock pour maintenir une attention particulière sur cette région, notamment pour l’allocation des ressources nécessaires aux programmes essentiels.  Il a également formé le vœu que la lutte contre les changements climatiques reste une priorité de l’Assemblée. 

Au nom du Groupe des États d’Asie-Pacifique, la République islamique d’Iran a noté l’engagement pris par la Présidente élue en faveur d’un travail de l’Assemblée mu par l’inclusion, la transparence, le professionnalisme, l’impartialité, la collaboration, la coopération, la responsabilité et la reddition de comptes. 

Au cours de cette élection, sept États Membres ont voté pour Mme Helga Schmid, de l’Allemagne, qui n’était pas candidate. 

Les pays suivants ont été élus par acclamation, à la vice-présidence de la quatre-vingtième session de l’Assemblée générale: Andorre, Arabie saoudite, Argentine, Bangladesh, Cabo Verde, Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France, Kenya, Liban, Lesotho, Maldives, Monténégro, Saint Kitts-et-Nevis, République démocratique du Congo (RDC), Royaume-Uni, Timor-Leste, Tunisie et le Venezuela. 

Les États-Unis ont émis une réserve quant à l’élection du Venezuela déclarant ne pas reconnaître le « régime de Nicolás Maduro ». 

Élection des bureaux des grandes commissions

C’est par acclamation que l’Assemblée générale a élu les présidents, vice-présidents et rapporteurs de ses six Grandes Commissions. 

M. Maurizio Massari, de l’Italie, a été élu Président de la Première Commission (question de désarmement et de sécurité internationale).  Il sera épaulé par M. Amr Essameldin Sadek Ahmed (Égypte), Mme Pawinrat Mahaguna (Thaïlande), M. Jakub Jaros (Pologne) et par la Rapporteure, Mme Ana Maricela Ávila Becerril (Costa Rica). 

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) sera, elle, présidée par M. Lamin B. Dibba, (Gambie).  Elle aura pour Vice-Présidents, Mme Weronika Garbacz (Pologne), M. Andrés Napuri Pita (Pérou), Mme Jenni Mikkola (Finlande) et pour Rapporteur, M. Javad Momeni (Iran).

En ce qui concerne la Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles), c’est M. Cherdchai Chaivaivid (Thaïlande) qui présidera les travaux.  M. Glentis Thomas (Antigua-et-Barbuda), Mme Katarina Andric (Croatie) et Mme Ginevra Oliva (Italie) seront les Vice-Présidents, tandis que Mme Edna Stephanie Williams (Ghana) en sera la Rapporteure. 

La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) sera quant à elle présidée par M. José Alberto Briz Gutiérrez (Guatemala).  Les Vice-Présidents sont Mme Josélyne Kwishaka (Burundi), M. Noel Novicio (Philippines), M. Raphael Ruppacher (Autriche) et M. David Sz. Nagy (Hongrie) comme Rapporteur. 

Pour la Cinquième Commission (questions administratives et budgétaires), c’est Mme Zsuzsanna Horváth (Hongrie) qui sera Présidente.  M. Mohammad Taghi Amrollahi (Iran), M. Badreldeen Bakhit (Soudan) et M. Erik Björk (Suède) en seront les Vice-Présidents. M. Vadim Belloni (Chili) fera office de Rapporteur. 

Enfin, Mme Leila Castillon Lora-Santos (Philippines), assurera la présidence de la Sixième Commission (questions juridiques).  Les Vice-Présidents de la Commission seront Mme Estela Mercedes Nze Mansogo (Guinée-Équatoriale), M. Marek Zukal (République tchèque) et Mme Lucia Teresa Solano Ramirez (Colombie).  La Rapporteure sera Mme Wieteke Theeuwen (Pays-Bas). 

À noter par ailleurs, que suite à un tirage au sort par le Secrétaire général, le Niger occupera la première place dans la salle de l’Assemblée générale, à la quatre-vingtième session.

L’Assemblée générale se réunira de nouveau demain, mardi 3 juin, pour procéder à l’élection de cinq membres non permanents du Conseil de sécurité.

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Soudan du Sud: le Conseil de sécurité prolonge d’un an le régime de sanctions, nonobstant l’abstention de six de ses membres

9928e séance – matin
CS/16077

Soudan du Sud: le Conseil de sécurité prolonge d’un an le régime de sanctions, nonobstant l’abstention de six de ses membres

Comme ce fut le cas déjà l’an dernier, six membres du Conseil de sécurité (Algérie, Chine, Fédération de Russie, Pakistan, Sierra Leone et Somalie) ont préféré s’abstenir alors que l’organe onusien renouvelait, pour un an, le régime de sanctions concernant le Soudan du Sud qui comprend un embargo sur les armes et des sanctions ciblées.

C’est grâce à neuf votes positifs que le Conseil a adopté la résolution 2781 (2025) qui a suscité de nombreuses réserves non seulement des abstentionnistes, mais également du Soudan du Sud qui a estimé que la levée des sanctions et de l’embargo sur les armes n’est pas seulement une question de sécurité nationale, mais aussi une question de souveraineté, d’opportunités économiques et de dignité humaine.

En vertu de ce texte, le Conseil de sécurité décide donc de reconduire jusqu’au 31 mai 2026 l’embargo sur les armes au Soudan du Sud, conformément aux mesures imposées par le paragraphe 4 de la résolution 2428 (2018), de même que les sanctions ciblées, notamment les mesures concernant les voyages et les mesures financières imposées par les paragraphes 9 et 12 de la résolution 2206 (2015).

Le Conseil décide également de proroger jusqu’au 1er juillet 2026 le mandat qu’il a confié au groupe d’experts. 

Selon la résolution, les violations de l’embargo sur les armes, « en particulier dans le climat de violence politique croissante qui règne au Soudan du Sud », risquent d’alimenter le conflit et d’accroître davantage l’instabilité. 

Saluant l’adoption du texte, le Royaume-Uni a argué que le régime de sanctions est un outil important pour la paix au Soudan du Sud, notant que la levée progressive de l’embargo devrait suivre les progrès sur le terrain.  Or, ceux-ci sont trop lents, a déploré la délégation.  Les États-Unis, porte-plume de la résolution, ont exhorté pour leur part les dirigeants du Gouvernement de transition à faire avancer la mise en œuvre de l’Accord de paix revitalisé. 

La Fédération de Russie a constaté que la résolution ne comporte que des modifications cosmétiques par rapport à celle de l’an dernier.  Le fait de relier l’embargo à des processus politiques internes renvoie à des ingérences politiques, a dénoncé la délégation russe qui estime que « la tactique de la pression adoptée vis-à-vis du Soudan du Sud est évidente dans ce texte qui ne reflète en rien les besoins de la population ». 

Ce texte risque de miner les efforts régionaux de paix, a mis en garde la Chine qui a regretté « les pratiques déraisonnables du porte-plume ».  Opposé à toute forme de politisation, le Pakistan, qui s’est lui aussi abstenu, a estimé que les sanctions ne doivent pas être plus nuisibles qu’utiles.  Or l’embargo freine la capacité du Soudan du Sud à s’acquitter de ses responsabilités notamment en matière de protection. 

Au nom des A3 (Algérie, Sierra Leone et Somalie), l’Algérie a plaidé pour un examen approfondi et rapide de l’embargo sur les armes pour garantir que le régime de sanctions reste réactif à l’évolution de la dynamique sur le terrain et qu’il soutienne, plutôt qu’il ne freine, les efforts nationaux de consolidation de la paix, de réconciliation et de développement institutionnel.  La délégation a également rappelé qu’en février dernier, le sommet de l’Union africaine avait donné lieu à un nouvel appel à la levée de l’embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud.  Les sanctions doivent être non seulement efficaces, mais aussi adaptées au contexte et proportionnées, et soutenir les efforts de consolidation de la paix des États Membres. 

Le Conseil doit rester engagé, mais aussi écouter la voix des populations, soutenir les solutions locales et veiller à ce que les outils internationaux destinés à encourager la paix ne la retardent pas involontairement, a plaidé pour sa part le Soudan du Sud. 

Selon la délégation, la levée des sanctions et de l’embargo sur les armes n’est pas seulement une question de sécurité nationale, mais aussi une question de souveraineté, d’opportunités économiques et de dignité humaine.  Le coût des sanctions est supporté non seulement par le Gouvernement, mais aussi par les citoyens ordinaires.  Ces mesures créent des obstacles à la croissance, retardent le développement, découragent les investissements étrangers et rendent l’État vulnérable aux acteurs non étatiques et aux hors-la-loi, a expliqué la délégation. 

En fin de séance, la Grèce a remercié les membres du Conseil de sécurité qui l’ont accompagnée au cours de sa présidence de l’organe en ce mois de mai 2025. 

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Rapports du Secrétaire général sur le Soudan et le Soudan du Sud

Texte du projet de résolution (S/2025/331)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses précédentes résolutions, les déclarations de sa présidence et les déclarations à la presse concernant la situation au Soudan du Sud,

Affirmant son soutien à l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud (« l’Accord revitalisé ») de 2018,

Soulignant que la viabilité du processus de paix ne pourra être assurée sans l’adhésion totale de toutes les parties, demandant instamment la pleine application, sans plus tarder, de l’Accord revitalisé et de l’Accord relatif à la feuille de route pour une fin pacifique et démocratique de la période de transition, qui en est issu, et notant avec préoccupation le retard accusé dans l’application de l’Accord revitalisé, qui a nécessité une nouvelle prorogation de deux ans des arrangements politiques transitoires,

Se déclarant vivement préoccupé par l’augmentation de la violence entre les forces associées aux partis du Gouvernement provisoire d’union nationale revitalisé (« le gouvernement de transition »), l’assignation à résidence du Premier Vice-Président Machar, le fait que le gouvernement de transition a reporté à plusieurs reprises la tenue d’élections, d’abord à décembre 2022, puis à décembre 2024, et la prorogation continue du gouvernement de transition, prenant note de l’engagement contracté tout récemment à l’égard du peuple par les dirigeants sud-soudanais de tenir des élections en décembre 2026, et soulignant qu’il incombe au premier chef au gouvernement de transition d’organiser et de financer des élections libres, régulières et pacifiques qui doivent se tenir de manière inclusive, transparente et pacifique, dans le respect des délais prévus,

Se félicitant de la présentation du deuxième rapport du gouvernement de transition sur les progrès accomplis concernant les critères de référence (S/AC.57/2025/COMM.01),

Notant les mesures prises dans l’application de l’Accord revitalisé, notamment les efforts déployés par le gouvernement de transition pour former et déployer le premier contingent des Forces unifiées nécessaires, pour signer et adopter des projets de loi relatifs à la création de la Commission vérité, réconciliation et apaisement et de l’Autorité d’indemnisation et de réparation, et pour reconstituer la Commission nationale de révision de la Constitution chargée de rédiger une constitution permanente, la Commission électorale nationale et le Conseil des partis politiques, ayant à l’esprit que le gouvernement de transition n’a pas mobilisé de ressources suffisantes pour garantir le bon fonctionnement de ces institutions, et demandant au gouvernement de transition d’utiliser ses propres ressources pour garantir le bon fonctionnement de ces institutions afin de respecter ses engagements essentiels au titre de l’Accord revitalisé,

Constatant avec satisfaction que la dynamique imprimée par l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement contribue à faire progresser le processus de paix au Soudan du Sud, se félicitant du rôle joué par le Gouvernement kényan pour ce qui est de faciliter le dialogue en cours entre les parties prenantes de l’Accord revitalisé, avec l’appui technique de la Communauté de Sant’Egidio, et avec la participation pleine, égale, sûre et véritable des femmes à ce dialogue, et demandant aux parties sud-soudanaises de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour régler par des moyens pacifiques les divergences persistantes qui alimentent les violences constantes,

Se félicitant de la solidarité témoignée par la région et le continent en faveur d’une paix et d’une stabilité durables au Soudan du Sud, et soulignant que l’Organisation des Nations Unies et les autorités régionales doivent engager une action collective pour apaiser les tensions qui règnent au Soudan du Sud,

Notant avec inquiétude l’intensification persistante de la violence, notamment de la violence intercommunautaire, qui prolonge la crise sur les plans politique, économique, humanitaire et de la sécurité dans la majeure partie du pays, condamnant la mobilisation de groupes armés et l’encouragement de défections, notamment de membres des forces gouvernementales et des groupes d’opposition armés, constatant que les violences intercommunautaires au Soudan du Sud sont liées sur les plans politique et économique à la corruption et aux violences commises à l’échelle nationale et qu’il est essentiel de préparer correctement les élections pour éviter une aggravation de la violence et de l’instabilité, et demandant à toutes les parties, y compris au gouvernement de transition, de s’engager à assurer une campagne électorale pacifique et de s’abstenir de toutes formes d’activités déstabilisantes et d’incitation à la haine et à la violence,

Soulignant la nécessité pour les parties d’éviter un retour à un conflit généralisé et de respecter l’accord sur la structure de commandement, et insistant sur le fait qu’il importe de faire avancer rapidement les dispositions de sécurité énoncées au chapitre II de l’Accord revitalisé, notamment en veillant au versement régulier et suffisant des salaires et au déploiement de tous les membres des Forces unifiées nécessaires, en phase avec les crédits budgétaires alloués au Service national de sécurité et à la garde présidentielle sud-soudanaise, et en assignant des missions claires à ces forces, conformément au processus d’examen stratégique de la défense et de la sécurité prévu dans l’Accord revitalisé,

Se déclarant vivement préoccupé par l’intensification de la violence au Soudan du Sud, condamnant avec la plus grande fermeté l’attaque lancée en mars 2025 par l’Armée blanche contre le personnel des Nations Unies dans le comté de Nasser, dans l’État du Haut-Nil, soulignant que les attaques visant le personnel de maintien de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international, condamnant également le bombardement de l’hôpital de Médecins sans frontières dans l’État de Jongleï et le bombardement généralisé de civils à Mayam, dans l’État de l’Unité, et dans les comtés de Nasser et d’Ulang, dans l’État du Haut-Nil, survenus le 3 mai, ainsi que les violations répétées de l’Accord revitalisé et de l’Accord sur la cessation des hostilités, la protection des civils et l’accès humanitaire, condamnant fermement tous les combats, notamment les attaques lancées contre les civils dans les États du Haut-Nil, de Jongleï, de l’Unité, de l’Équatoria-Central et de l’Équatoria-Occidental, et exigeant que les parties qui violent l’Accord sur la cessation des hostilités soient tenues de rendre des comptes, conformément aux obligations que leur imposent l’Accord sur la cessation des hostilités et l’Accord revitalisé,

Condamnant énergiquement toutes les violations des droits humains, atteintes à ces droits et violations du droit international humanitaire qui ont été et continuent d’être commises par toutes les parties, y compris les groupes armés et les forces de sécurité nationale, ainsi que l’incitation à commettre de telles atteintes et violations et l’augmentation alarmante des violences sexuelles liées aux conflits, qui constituent un motif de désignation aux termes des dispositions de l’alinéa e) du paragraphe 15 de la résolution 2521 (2020), condamnant également le fait que des membres de la société civile, dont des journalistes, des défenseurs des droits humains, des humanitaires et des correspondants des médias sont harcelés, pris pour cible et soumis à la censure et à des arrestations arbitraires, soulignant que les personnes responsables de violations du droit international humanitaire, de violations des droits humains et d’atteintes à ces droits doivent répondre de leurs actes et qu’il incombe au premier chef au gouvernement de transition de protéger sa population contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité, et notant avec préoccupation que, malgré la signature de l’Accord revitalisé, des violations et des atteintes, notamment des violences sexuelles et fondées sur le genre, continuent de se produire et pourraient être constitutives de crimes internationaux, y compris de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité,

Se déclarant alarmé et vivement préoccupé par la poursuite de la violence armée contre le personnel médical et le personnel, les installations et les convois humanitaires, condamnant fermement tous les cas de violence perpétrée contre des agents humanitaires, se déclarant vivement préoccupé par l’imposition de taxes et de frais illégaux qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire sur l’ensemble du territoire, soulignant les conséquences néfastes de l’insécurité persistante sur les opérations humanitaires dans tout le pays, encourageant toutes les parties à permettre l’accès rapide, en toute sécurité et sans entrave des organismes humanitaires à toutes les personnes dans le besoin, et demandant à toutes les parties, y compris au gouvernement de transition, de protéger le personnel humanitaire et de créer un environnement sûr et propice à l’aide humanitaire, conformément au droit international humanitaire ainsi qu’au droit international des droits humains, selon qu’il convient, et aux obligations qui lui incombent au titre de l’Accord revitalisé et dans le respect des dispositions de la résolution 2730 (2024),

Exprimant sa profonde inquiétude face à l’augmentation des violences entre groupes armés dans certaines régions du Soudan du Sud, qui ont fait des milliers de morts et de déplacés, et condamnant l’utilisation de ces groupes par des parties au conflit,

Constatant avec une vive inquiétude les retards pris dans l’application de l’Accord revitalisé, et quoique saluant en particulier la création d’un compte unique du Trésor, demandant l’utilisation de ce compte et des audits, examens et outils supplémentaires requis pour un système de commercialisation du pétrole qui soit ouvert, transparent et concurrentiel comme précisé au chapitre IV de l’Accord revitalisé, invitant les parties à appliquer pleinement l’Accord revitalisé, notamment en allouant les ressources financières nécessaires, en mettant en place sans délai les institutions prévues par celui-ci et en assurant la participation pleine, égale, véritable et sûre des femmes et la participation des jeunes, des groupes d’inspiration religieuse et de la société civile à tous les efforts de règlement du conflit et de consolidation de la paix, et à faire avancer les réformes transitoires, notamment en ce qui concerne la création d’un espace civique libre et ouvert, la mise en place d’un processus inclusif d’élaboration de la constitution ainsi que la transparence économique et la réforme de la gestion des finances publiques, constatant avec une profonde préoccupation que la corruption et le détournement de fonds publics nuisent à la capacité du gouvernement de transition de fournir des services à la population, et soulignant qu’il faut améliorer la gouvernance économique de façon à garantir l’efficacité des structures nationales de perception des recettes et de lutte contre la corruption en vue de financer la mise en œuvre du cadre réglementaire essentiel à une transition politique, ainsi que les besoins humanitaires de la population,

Se félicitant que les États Membres continuent d’exprimer clairement leur intention de fournir une assistance technique et une aide au renforcement des capacités aux autorités sud-soudanaises compétentes, conformément aux dispositions de la résolution 2428 (2018), à l’appui de l’application de l’Accord revitalisé, et encourageant les États Membres à aider le gouvernement de transition pour ce qui est du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration, de la gestion des stocks d’armes, du stockage des munitions et du contrôle des armureries, en vue de renforcer les capacités du Soudan du Sud compte tenu des critères de référence énoncés au paragraphe 2 de la résolution 2577 (2021),

Rappelant aux États Membres qu’ils doivent veiller à ce que toutes les mesures prises pour appliquer la présente résolution soient conformes aux obligations que leur impose le droit international, y compris, selon qu’il convient, le droit international humanitaire, le droit international des droits humains et le droit international des réfugiés,

Sachant qu’il faut préserver les garanties d’une procédure régulière et garantir des procédures claires et équitables pour radier des listes relatives aux sanctions des personnes et des entités qui y sont inscrites, conformément à la résolution 2206 (2015) telle qu’amendée, et se félicitant de l’adoption de la résolution 2744 (2024), par laquelle le mandat du point focal pour les demandes de radiation et la procédure à suivre ont été renforcés,

Soulignant que les mesures imposées par la présente résolution n’ont pas pour objet d’avoir des conséquences humanitaires négatives pour la population civile sud-soudanaise et rappelant le paragraphe 1 de la résolution 2664 (2022), qui dispose que la fourniture, le traitement ou le versement de fonds ou d’autres avoirs financiers ou ressources économiques, ou la fourniture de biens et de services, par certaines entités ou organisations, nécessaires à l’acheminement en temps voulu de l’aide humanitaire ou à l’appui d’autres activités visant à répondre aux besoins essentiels sont autorisés et ne constituent pas une violation des mesures de gel des avoirs,

Se déclarant vivement préoccupé par les résultats et conclusions figurant dans le rapport final soumis en 2024 par le Groupe d’experts sur le Soudan du Sud (S/2024/343) et soulignant que la violence armée, l’impunité et la mauvaise allocation des recettes peuvent avoir un effet dévastateur sur la société et les personnes, affaiblir les institutions démocratiques, nuire à l’état de droit, perpétuer des conflits violents, faciliter des activités illégales, détourner l’aide humanitaire ou en compliquer l’acheminement et fragiliser les marchés économiques,

Se déclarant également vivement préoccupé par la menace que le transfert illicite, l’accumulation déstabilisante et le détournement d’armes légères et de petit calibre font peser sur la paix et la sécurité au Soudan du Sud, et constatant avec inquiétude que le trafic et le détournement d’armes et de matériels connexes de tous types portent atteinte à l’état de droit, qu’ils peuvent compromettre le respect du droit international humanitaire et entraver l’acheminement de l’aide humanitaire et qu’ils ont de nombreuses répercussions sur les plans humanitaire et socioéconomique,

Donnant acte de la coopération des autorités sud-soudanaises avec le Groupe d’experts et encourageant fortement les autorités sud-soudanaises à poursuivre leur coopération avec le Groupe d’experts et à prévenir toute entrave à l’exécution de son mandat,

Prenant note du rapport du Secrétaire général sur les critères d’évaluation de l’embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud (S/2021/321),

Prenant acte du rapport du Secrétaire général en date du 15 avril 2025 (S/2025/231), soumis en application des dispositions du paragraphe 4 de sa résolution 2731 (2024) et consacré à l’évaluation des progrès accomplis concernant les principaux critères de référence, et constatant avec préoccupation l’absence de progrès substantiels concernant ces critères,

Constatant que la situation au Soudan du Sud continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

Embargo sur les armes et inspections

1.    Décide de reconduire jusqu’au 31 mai 2026 les mesures imposées par le paragraphe 4 de la résolution 2428 (2018) et réaffirme les dispositions du paragraphe 5 de la résolution 2428 (2018) ainsi que celles du paragraphe 2 de la résolution 2683 (2023), par lequel il a supprimé l’obligation de notification applicable à la fourniture, à la vente ou au transfert de matériel militaire non létal, qui ne devaient servir qu’à appuyer la mise en œuvre des dispositions de l’accord de paix, et à l’assistance technique ou la formation au matériel militaire non létal connexes;

2.    Se déclare de nouveau prêt à réexaminer les mesures d’embargo sur les armes, notamment à apprécier s’il convient de les modifier, de les suspendre ou de les lever progressivement, compte tenu des progrès accomplis par rapport aux principaux critères énoncés au paragraphe 2 de la résolution 2577 (2021), et encourage les autorités sud-soudanaises à accomplir de nouveaux progrès à cet égard;

3.    Prie de nouveau le gouvernement de transition de faire avancer la mise en place des réformes de la gestion des finances publiques prévues dans l’Accord revitalisé, notamment en mettant à la disposition du public des informations concernant l’ensemble des recettes, dépenses, déficits et dettes du gouvernement de transition, et demande de nouveau au gouvernement de transition d’établir le Tribunal mixte pour le Soudan du Sud ainsi que la Commission vérité, réconciliation et apaisement et l’Autorité d’indemnisation et de réparation;

4.    Prie le Secrétaire général, à cet égard, en étroite consultation avec la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et le Groupe d’experts, de procéder, au plus tard le 15 avril 2026, à une évaluation des progrès accomplis concernant les principaux critères de référence établis au paragraphe 2 de la résolution 2577 (2021);

5.    Prie les autorités sud-soudanaises de rendre compte au Comité créé par la résolution 2206 (2015) concernant le Soudan du Sud (« le Comité »), au plus tard le 15 avril 2026, des progrès accomplis concernant les principaux critères énoncés au paragraphe 2 de la résolution 2577 (2021) et exhorte les autorités sud-soudanaises à rendre compte des progrès accomplis concernant la mise en place des réformes;

6.    Souligne qu’il importe que les notifications ou demandes de dérogation présentées en application du paragraphe 5 de la résolution 2428 (2018) soient accompagnées de toutes les informations nécessaires, y compris l’utilisation à laquelle le matériel est destiné et l’utilisateur final, les caractéristiques techniques et le nombre d’articles à expédier ainsi que, le cas échéant, le fournisseur, la date envisagée de livraison, le mode de transport et l’itinéraire de transport;

7.    Souligne que les violations de l’embargo sur les armes, en particulier dans le climat de violence politique croissante qui règne au Soudan du Sud, risquent d’alimenter le conflit et d’accroître davantage l’instabilité, et engage vivement tous les États Membres à prendre des mesures d’urgence pour les détecter et les empêcher sur leur territoire;

8.    Demande de nouveau à tous les États Membres, en particulier aux États voisins du Soudan du Sud, agissant conformément à leur jurisprudence et leur législation internes et au droit international, en particulier le droit de la mer et les accords pertinents sur l’aviation civile internationale, de faire inspecter sur leur territoire, y compris dans les ports maritimes et aéroports, tous les chargements à destination du Soudan du Sud, si les États concernés disposent d’informations leur donnant des motifs raisonnables de penser que ces chargements contiennent des articles dont la fourniture, la vente ou le transfert sont interdits par le paragraphe 4 de la résolution 2428 (2018), afin de garantir une stricte application de ces dispositions;

9.    Décide que tous les États Membres ont l’autorisation et l’obligation, lorsqu’ils découvrent des articles dont la fourniture, la vente ou le transfert sont interdits par le paragraphe 4 de la résolution 2428 (2018), de les saisir et de les éliminer (en les détruisant, en les mettant hors d’usage, en les entreposant ou en les transférant à un État autre que le pays d’origine ou de destination aux fins de leur élimination) et que, lorsqu’ils éliminent ces articles, ils en donnent notification au Comité dans un délai de 30 jours en communiquant une liste détaillée de tous les articles éliminés et de leur mode d’élimination, et décide également que tous les États Membres sont tenus de coopérer à cet effort;

10.   Enjoint à tout État Membre effectuant une inspection en application du paragraphe 8 de la présente résolution de présenter au Comité, par écrit et sans délai, un rapport initial exposant en particulier les motifs de l’inspection et les résultats de celle-ci et faisant savoir s’il y a eu coopération ou non, et, si des articles dont la fourniture, la vente et le transfert sont interdits ont été découverts, enjoint également audit État Membre de présenter par écrit au Comité, dans les 30 jours, un autre rapport donnant des précisions sur l’inspection, la saisie et l’élimination, ainsi que des précisions sur le transfert, notamment une description des articles en question, leur origine et leur destination prévue, si ces informations ne figurent pas dans le rapport initial;

Sanctions ciblées

11.   Décide de reconduire jusqu’au 31 mai 2026 les mesures concernant les voyages et les mesures financières imposées par les paragraphes 9 et 12 de la résolution 2206 (2015), et réaffirme les dispositions des paragraphes 10, 11, 13, 14 et 15 de ladite résolution et des paragraphes 13, 14, 15 et 16 de la résolution 2428 (2018);

12.   Décide de garder constamment à l’étude les mesures reconduites au paragraphe 11 ci-dessus compte tenu des progrès qui auront été accomplis dans l’application de toutes les dispositions de l’Accord revitalisé et en fonction de l’évolution de la situation concernant les violations des droits humains et les atteintes à ces droits, y compris les violences sexuelles liées aux conflits, et se déclare prêt à envisager de les adapter, notamment en les modifiant, en les suspendant, en les levant ou en les renforçant, de manière à répondre à la situation;

13.   Souligne qu’il est prêt à imposer des sanctions ciblées afin d’appuyer la recherche d’une paix durable et inclusive au Soudan du Sud et note que le Comité peut examiner des demandes de radiation de personnes ou d’entités inscrites sur la liste;

14.   Réaffirme que les mesures édictées au paragraphe 9 de la résolution 2206 (2015) s’appliquent à toutes les personnes, et celles édictées au paragraphe 12 à toutes les personnes et entités que le Comité aura désignées comme étant, directement ou indirectement, responsables ou complices d’activités ou de politiques faisant peser une menace sur la paix, la sécurité ou la stabilité au Soudan du Sud, et réaffirme également que les mesures édictées aux paragraphes 9 et 12 de la résolution 2206 (2015) s’appliquent aux personnes désignées par le Comité qui sont à la tête ou membres de toute entité, y compris une administration sud-soudanaise, un parti d’opposition, une milice ou tout autre groupe, s’étant livrée ou dont les membres se sont livrés à toute activité visée au présent paragraphe et au paragraphe 16;

15.   Réaffirme que les activités ou les politiques décrites au paragraphe 14 peuvent comprendre, sans s’y limiter, les critères décrits au paragraphe 15 de la résolution 2521 (2020), et souligne que les activités ou les politiques visant à entraver la conduite ou la légitimité d’élections libres et régulières au Soudan du Sud, notamment en entravant ou en altérant les activités préélectorales préparatoires, constituent également un motif de désignation;

16.   Se déclare préoccupé par les informations faisant état de malversations et de détournements de fonds publics, qui compromettent la paix, la sécurité et la stabilité du Soudan du Sud, s’inquiète vivement des informations faisant état de malversations financières et d’un manque de transparence, de contrôles et de gouvernance financière, lesquels font peser une menace sur la paix, la stabilité et la sécurité dans le pays et contreviennent au chapitre IV de l’Accord revitalisé, et, dans ce contexte, souligne que les personnes menant des activités ou des politiques qui ont pour objet ou pour effet d’étendre ou de prolonger le conflit au Soudan du Sud pourraient se voir frappées d’une interdiction de voyager et de sanctions financières;

Comité des sanctions et Groupe d’experts

17.   Souligne qu’il importe de tenir des consultations régulières avec les États Membres concernés, les organisations internationales, régionales et sous-régionales, ainsi que la MINUSS, selon que de besoin, et en particulier avec les États voisins et les États de la région, afin de garantir l’application de toutes les mesures visées dans la présente résolution et, à cet égard, encourage le Comité à envisager que son Président ou ses membres se rendent dans certains pays, selon qu’il conviendra;

18.   Décide de proroger jusqu’au 1er juillet 2026 le mandat qu’il a confié au Groupe d’experts, énoncé au paragraphe 19 de la résolution 2428 (2018), et décide que ce dernier devra lui présenter, après concertation avec le Comité, un rapport d’activité le 1er décembre 2025 au plus tard et un rapport final le 1er mai 2026 au plus tard, ainsi qu’un point de la situation tous les mois, sauf ceux où ces rapports doivent lui être remis, et rappelle le paragraphe 6 de la résolution 2664 (2022), dans lequel il charge le Comité de surveiller, avec l’aide du Groupe d’experts, l’application des dispositions du paragraphe 1 de la résolution 2664 (2022), y compris tout risque de détournement;

19.   Demande au Secrétariat de doter le Groupe d’experts des compétences requises concernant les femmes et la paix et la sécurité, conformément au paragraphe 6 de la résolution 2242 (2015) et au paragraphe 11 de la résolution 2467 (2019);

20.   Demande à toutes les parties et à tous les États Membres, ainsi qu’aux organisations internationales, régionales et sous-régionales, de coopérer avec le Groupe d’experts, notamment en fournissant toute information sur les transferts illicites de biens sud-soudanais à des réseaux financiers, patrimoniaux ou commerciaux, et prie instamment tous les États Membres concernés de garantir la sécurité des membres du Groupe d’experts et de leur donner libre accès, en particulier, aux personnes, documents et sites pour permettre à celui-ci de s’acquitter de son mandat;

21.   Prie la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la question des enfants et des conflits armés et la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit de communiquer au Comité toute information utile sur ces questions, conformément au paragraphe 7 de la résolution 1960 (2010), au paragraphe 9 de la résolution 1998 (2011) et au paragraphe 12 de la résolution 2467 (2019), et invite le Haut-Commissaire aux droits de l’homme à communiquer toute information utile au Comité, selon que de besoin;

22.   Encourage l’échange rapide d’informations entre la MINUSS et le Groupe d’experts, et prie la MINUSS de prêter assistance au Comité et au Groupe d’experts, dans les limites de son mandat et de ses capacités;

23.   Invite la Commission mixte de suivi et d’évaluation reconstituée à lui communiquer, selon que de besoin, des informations pertinentes sur son évaluation de l’application par les parties de l’Accord revitalisé, sur le respect de l’Accord sur la cessation des hostilités, la protection des civils et l’accès humanitaire et sur la facilitation de l’accès humanitaire sans entrave et en toute sécurité;

24.   Décide de rester saisi de la question.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: plusieurs délégations rejettent l’appel de la Fédération de Russie à régler les causes profondes du conflit en Ukraine afin de parvenir à la paix

9926e séance – matin
CS/16075

Conseil de sécurité: plusieurs délégations rejettent l’appel de la Fédération de Russie à régler les causes profondes du conflit en Ukraine afin de parvenir à la paix

La Fédération de Russie a appelé ce matin, lors d’une réunion du Conseil de sécurité convoquée à sa demande, à régler les causes profondes du conflit en Ukraine afin de parvenir à la paix, se disant prête au dialogue, comme l’atteste sa proposition de tenir de nouveaux pourparlers le 2 juin prochain à Istanbul, en Türkiye.  Plusieurs délégations ont rejeté la position russe, affirmant à l’instar de la France, que la Russie ne cherche pas la paix mais la capitulation de l’Ukraine.  Cette séance a été marquée par des échanges acrimonieux entre les États-Unis et la Chine, les premiers accusant cette dernière de fournir des biens à double usage à la Russie. 

À l’entame de sa longue intervention, le délégué russe est revenu sur la réunion qui s’est tenue hier au Conseil au sujet de l’Ukraine et qui a visé, selon lui, à maintenir artificiellement le dossier ukrainien au centre de l’attention.  Il a dit vouloir faire de cette nouvelle séance l’occasion de parler de manière constructive des obstacles à la paix en Ukraine, loin de tout « discours creux ».  Le délégué a loué les efforts de paix de certains pays comme les États-Unis et la Türkiye, tout en soulignant la nécessité de remédier aux causes profondes du conflit.  « Un cessez-le-feu n’est pas suffisant. » 

Le délégué a rappelé la proposition de son pays sur un deuxième cycle de pourparlers qui doit se tenir à Istanbul, le 2 juin prochain, en vue de parvenir à la paix.  Il a dénoncé les acteurs qui ne veulent pas de la paix, au premier chef le Président ukrainien.  Ce dernier, privé pourtant de toute légitimité, ne veut pas la fin de la guerre car il faudra alors organiser des élections et se justifier des milliards de dollars des contribuables européens et américains engloutis dans cette guerre. Certains pays européens, qui voulaient mettre la Russie à genoux, ne veulent pas non plus de la paix, a-t-il poursuivi.  « Mais c’est aujourd’hui l’Ukraine qui est au bord du précipice. »  

Les parrains européens de « Zelenskyy et de sa clique » -Londres, Bruxelles, Paris et Berlin- lui ordonnent de combattre jusqu’au dernier Ukrainien, alors que les États-Unis ont changé de position, a poursuivi le délégué.  Il a accusé les pays européens de vouloir manipuler le Président des États-Unis afin d’empêcher l’amélioration des relations avec la Russie.  Il a en particulier ciblé le nouveau Chancelier allemand qui s’est engagé à aider l’Ukraine à produire des missiles de longue portée. 

Il s’agit d’actes hostiles, a déploré le délégué, en évoquant des possibilités de représailles de la part de son pays.  « L’histoire montre que l’aventurisme allemand se termine mal », a-t-il averti. Il a également dénoncé le soutien de l’Union européenne à l’Ukraine, encourageant ainsi le « régime néonazi ukrainien » à continuer la guerre.  Le délégué a aussi fustigé la part active jouée par les services de renseignement britanniques dans les combats.  « En réalité, cette guerre est menée par des acteurs autres que l’Ukraine. » 

Le représentant russe a estimé que l’objectif poursuivi est de refaire ce qui a été fait du temps de la signature des accords de Minsk, à savoir permettre au régime de Kiev de reconstituer ses forces pour mieux poursuivre la guerre.  « On ne refera pas Minsk », a-t-il averti.  Il a indiqué que la Russie est prête à envisager la cessation des hostilités à condition que cela conduise à une paix pérenne et au règlement des causes profondes.  Les régimes occidentaux doivent cesser de fournir des armes et l’Ukraine doit cesser sa mobilisation, a-t-il déclaré. 

« L’objectif de notre opération spéciale peut être atteint par des moyens pacifiques et militaires. »  Au nombre des causes profondes, le délégué a mentionné le renversement inconstitutionnel du régime en Ukraine en 2014 et l’éradication de la culture et de la langue russe.  « La population russophone est persécutée en Ukraine. »  En conclusion, il a demandé l’abrogation de toutes les lois discriminatoires à l’égard de la population russophone, ajoutant que la Russie ne l’abandonnera pas et se battra jusqu’au bout.  Les tentatives d’isoler la Russie sont vouées à l’échec, a tranché le délégué, en ajoutant que son pays est prêt au dialogue. 

Nous formons l’espoir que la Russie abordera les pourparlers de paix menés par les États-Unis avec plus de sincérité que ce qu’elle a montré aujourd’hui, a réagi la délégation du Royaume-Uni.  Alors que Moscou accuse son pays et d’autres pays européens de saboter la paix, le délégué britannique a, de manière factuelle, rappelé que la Russie a envahi l’Ukraine à deux reprises et a violé la Charte des Nations Unies.  Elle essaye, a-t-il poursuivi, d’annexer des territoires ukrainiens et de changer le régime de Kyïv, sans compter qu’elle a rejeté un cessez-le-feu inconditionnel, tout en continuant de bombarder des villes ukrainiennes. 

L’Ukraine, quant à elle, défend son territoire et les principes de la Charte, et a accepté un cessez-le-feu inconditionnel, a tranché la délégation. « Ce que veut la Russie, c’est que l’Ukraine, désarmée, ne soit pas en mesure d’exercer son droit à la légitime défense, pour qu’elle n’ait d’autre choix que de capituler et d’accepter les annexions territoriales et autres exigences de la Russie », a ajouté la déléguée de la France.  Elle a assuré que son pays continuera de fournir à l’Ukraine le soutien militaire indispensable à la défense de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. 

La France, a encore dit la déléguée, continuera d’appeler la Russie à accepter un cessez-le-feu immédiat, complet et inconditionnel.  « C’est le premier pas à faire pour qui veut sincèrement s’engager sur le chemin de la paix », a-t-elle martelé, appuyée pleinement par la Grèce, le Danemark et la Slovénie.  Cette dernière a rappelé que la Russie vient de mener les plus importantes attaques aériennes depuis le début de la guerre.  « Nous pourrions conclure un cessez-le-feu aujourd’hui si le Président russe souhaitait la paix », a déclaré le Danemark, en soulignant le droit de l’Ukraine d’acquérir des armes pour se défendre. 

« La Russie dit aujourd’hui que les pays européens sapent les efforts de paix en aidant l’Ukraine, mais ce n’est pas le cas », a rectifié la délégation des États-Unis.  Selon elle, l’Ukraine a le droit de se défendre contre l’agression russe et ses alliés ont le droit de l’aider à y parvenir.  De fait, l’Ukraine n’est pas l’obstacle à un arrêt des hostilités, a-t-elle constaté, notant que Kyïv s’est dit prêt à plusieurs reprises à accepter un cessez-le-feu sans condition et immédiat.  « C’est la Russie qui a refusé cet appel », a ajouté la délégation, se disant également inquiète de la volonté de la Russie de parvenir à une victoire militaire. 

Dans ce contexte, le délégué américain a appelé la Chine à cesser de fournir à la Russie des biens à double usage qui ne font que prolonger la guerre.  Les États-Unis, a rétorqué le représentant chinois, continuent de nous diffamer et leur comportement montre que ces attaques ne sont pas fondées sur des faits mais sur leur propre programme politique.  Il a réitéré que la Chine n’a jamais fourni aucune arme à aucune partie au conflit.  Condamnant cette « manipulation politique », le représentant a jugé que les États-Unis ont « la responsabilité principale du déclenchement et de la poursuite de cette guerre ».  Ils doivent donc œuvrer en faveur d’une cessation des hostilités. 

Enfin, certains pays ont souligné l’importance des prochains pourparlers à Istanbul.  « Toute opportunité de paix, aussi brève soit-elle, doit être saisie et exploitée », a ainsi estimé la Somalie, jugeant essentiel le soutien continu du Conseil.  La Sierra Leone a souhaité que les négociations prennent pleinement en compte les besoins sécuritaires à long terme des deux parties.  « Il est essentiel que les deux pays soient représentés au plus haut niveau politique à ces négociations. »  Les deux parties devraient continuer d’explorer la voie des négociations afin de mettre fin à ce conflit, a déclaré le Pakistan. 

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