En cours au Siège de l'ONU

Sixième Commission: les délégations appellent à se concentrer sur les causes profondes du terrorisme et l’utilisation malveillante des nouvelles technologies

Soixante-dix-neuvième session
3e & 4e séances plénières – matin & après-midi
AG/J/3716

Sixième Commission: les délégations appellent à se concentrer sur les causes profondes du terrorisme et l’utilisation malveillante des nouvelles technologies

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

La Sixième Commission (questions juridiques) a poursuivi aujourd’hui son débat, entamé hier, sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Ne s’accordant toujours pas sur la définition du terrorisme, les délégations se sont concentrées sur les solutions à apporter pour contrer ce fléau, mais également sur la prévention, en insistant sur la nécessité de s’attaquer à ses causes profondes et d’encadrer les nouvelles technologiques utilisées à mauvais escient. 

Avec une part importante de délégations africaines s’exprimant aujourd’hui, plusieurs représentants ont fait part de leur crainte d’un embrasement dans le Sahel, ainsi que dans la Corne de l’Afrique et en Afrique centrale et de l’est.  Dans ces régions où Daech constitue toujours une menace bien réelle, les attaques terroristes exacerbent les problèmes structurels et les défis posés par les changements climatiques ou le sous-financement du développement durable, a fait remarquer le représentant du Sénégal.  Dans le même esprit, la Sierra Leone a appelé à soutenir le Sahel dans sa lutte contre les activités criminelles.  « La paix et la sécurité de l’Afrique sont tout bonnement indissociables de la paix et la sécurité mondiales », a tranché le représentant sénégalais. 

Depuis l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011, les populations du Sahel souffrent des affres du terrorisme et de ces trafics connexes, a déploré le Mali.  « Il est regrettable de constater que des États travaillent à saper les efforts coordonnés de ceux qui ont décidé de prendre leur destin en main par la fourniture d’armes, le financement », a déclaré la déléguée malienne, rappelant que son pays a créé avec le Burkina Faso et le Niger voisins la Confédération des États du Sahel.

Plusieurs délégations, dont la Fédération de Russie, le Bangladesh et la Sierra Leone, ont souligné les changements rapides induits par les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle, préoccupées par l’utilisation malveillante des plateformes numériques et des drones à des fins terroristes, notamment par les États eux-mêmes.  Il est temps de mettre en place des cadres juridiques internationaux afin de contrôler ces technologies et d’en assurer la mise en œuvre, ont insisté les Émirats arabes unis et la Mongolie. 

À la suite des récentes explosions simultanées de milliers d’appareils de communication mobiles piégés dans des zones civiles au Liban, le représentant dudit pays a accusé Israël de semer la terreur, via des « cyberattaques terroristes odieuses », et d’avoir déclenché une nouvelle ère de terrorisme.  « Pour Israël, les civils libanais n’existent apparemment pas, chaque personne au Liban est une cible légitime », s’est-il indigné. 

La définition même du terrorisme reste pourtant l’éternelle pomme de discorde.  Tandis que les délégués du Soudan et de l’Ukraine ont appelé à y inclure le terrorisme « sous toutes ses formes et manifestations », ceux du Sénégal et de la Mongolie ont estimé que « la lutte pour l’autodétermination des peuples ne saurait être confondue avec le terrorisme », y compris celle du peuple palestinien.  Dans le même ordre d’idées, le Venezuela, prenant la parole au nom du Groupe des Amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, a dénoncé « la manipulation politique » de l’action antiterroriste par des États en vue de provoquer des changements de régime.  La Chine en a profité, au passage, pour rappeler que la lutte antiterroriste au niveau international ne peut en aucun cas servir de « prétexte pour s’ingérer dans les affaires internes des États ». 

« Il ne saurait y avoir de bons ou de mauvais terroristes », a poursuivi le représentant du Venezuela qui a exhorté la communauté internationale à éviter le deux poids, deux mesures.  Même son de cloche du côté de la Russie qui a, en sus, accusé l’Ukraine de sponsoriser des groupes terroristes au Mali et de faire la promotion d’idées néonazies au travers de ses activités militaires, ce qui devrait être considéré comme du terrorisme.  « Les actions de la Russie ont été reconnues comme du terrorisme d’État », a retorqué le représentant ukrainien, estimant que les atrocités commises contre les civils ukrainiens et les attaques contre les infrastructures civiles doivent faire l’objet d’une action décisive de la part de la communauté internationale.  Le délégué russe a, pour sa part, prêché l’irréversibilité des peines et l’application du principe « extradé ou jugé » aux terroristes. 

En dépit de ces divergences, de nombreuses délégations ont néanmoins réitéré l’importance de coopérer, « la lutte contre le terrorisme étant une responsabilité commune de la communauté internationale », a rappelé le délégué de la Chine.  Son homologue marocain a rappelé, au même titre que d’autres intervenants, que le terrorisme concerne toutes les nations et qu’il ne peut en aucun cas être associé à une ethnie, nationalité ou religion quelconque.  Appelant à mettre la dernière mouture à une convention générale sur le terrorisme international « qui comblerait enfin les lacunes juridiques dans la lutte unifiée contre le terrorisme », plusieurs délégations, dont l’Inde et l’Indonésie, ont souhaité un engagement « constructif et consensuel ».  À cet égard, le Pakistan a rejeté l’association du terrorisme à l’Islam et demandé que les termes tels que « djihadistes islamistes, Islam radical et autres concepts islamophobes » soient exclus du lexique des Nations Unies.

Outre le projet de convention, de nombreuses délégations ont préconisé une approche holistique qui traite à la fois des facteurs aggravants du terrorisme, tels que son financement, et des causes profondes qui forment un terrain fertile pour son développement, comme la pauvreté. Partant, les délégués de la Chine, de la République de Corée et des Émirats arabes unis ont mis l’accent sur la nécessité de tarir les sources du blanchiment d’argent, de promouvoir la tolérance religieuse et de créer des conditions socioéconomiques favorables, notamment pour les jeunes qui sont particulièrement sensibles au recrutement par des groupuscules extrémistes et aux discours de haine propagés en ligne. 

Forts de leurs succès, plusieurs États Membres ont, à ce titre, fait part de programmes ayant diminué la menace terroriste à l’intérieur des frontières nationales, se disant prêts à partager leurs bonnes pratiques avec la communauté internationale.  Dans cet esprit de coopération, les délégations ont attiré l’attention sur les avantages des initiatives régionales.  La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent doit se faire dans le droit-fil des considérations socioculturelles, a appuyé le représentant du Soudan. 

La Sixième Commission poursuivra ses travaux demain, 4 octobre, à partir de 10 heures.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Première Commission, en charge du désarmement, adopte son programme de travail

Soixante-dix-neuvième session
1re séance plénière – après-midi
AG/DSI/3734

La Première Commission, en charge du désarmement, adopte son programme de travail

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

Chargée des questions de désarmement et de la sécurité internationale, la Première Commission a tenu aujourd’hui sa séance d’organisation sous la présidence de Mme Maritza Chan Valverde (Costa Rica).  Elle a approuvé son programme de travail pour la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale. 

Présentant le programme de travail de la Première Commission, Mme Chan Valverde a précisé que cette dernière se déroulera sur un total de 30 réunions. Son travail de fond commencera le 7 octobre et s’achèvera le 8 novembre, a-t-elle poursuivi.  Elle a rappelé que, suivant la pratique établie, la session se produira en trois phases, à savoir 8 séances de débat général du 7 au 16 octobre, 14 séances de discussions thématiques du 18 au 30 octobre et 6 séances consacrées à l’adoption des projets de résolution et décision du 1er au 8 novembre.  En outre, les Première et Quatrième Commissions se réuniront le 30 octobre pour une discussion conjointe sur les défis potentiels relatifs à la sécurité et à la durabilité dans l’espace.

Mme Chan Valverde a annoncé l’intervention du Président de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, à la Commission le 8 octobre.  Le débat sur les méthodes de travail de la Première Commission se déroulera le 17 octobre; la date limite des dépôts de projets de résolution et de décision est fixée ce même jour à midi.  Le 18 octobre, jour de lancement du débat thématique, sera également marqué par le traditionnel échange avec la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu. 

Comme l’année précédente, la Russie a soulevé le problème du non-octroi de visa à des membres de sa délégation par les États-Unis.  Ces derniers ne respectent pas leurs obligations en tant que pays hôte, a déploré le représentant de la Russie, rappelant qu’ils se doivent de fournir aux représentants des États Membres un accès sans entraves au Siège de l’ONU, conformément à l’Accord de Siège de 1947 et à la résolution 78/116 de l’Assemblée générale.  Dans ce cadre, il a suggéré à la Première Commission une pause procédurale jusqu’à la réunion du 7 octobre. 

Prenant bonne note, la Présidente de la Première Commission a reconnu les répercussions de cette situation sur la capacité de la délégation russe à participer aux délibérations sur un pied d’égalité.  Elle a toutefois relevé que certains points soulevés par le délégué russe vont au-delà du mandat de la Première Commission.  En outre, le Comité des relations avec le pays hôte de l’ONU a été saisi, a-t-elle poursuivi, évoquant une demande formelle qui aurait été déposée à ce sujet ce matin. 

Le calendrier des différentes séances de travail figure dans le document A/C.1/79/CRP.1

Lors de la présente session, le Bureau de la Première Commission sera composé, outre sa Présidente Mme Maritza Chan Valverde, de M. El Hadj Mohamedou (Mauritanie) M. Abdulrahman Abdulaziz F. A. Al-thani (Qatar) et Mme Vivica Munkner (Allemagne), Vice-Présidents; et de M. Pēteris Filipsons (Lettonie), Rapporteur. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission entame ses travaux en peignant un tableau mitigé du développement social, en particulier pour les personnes âgées

Soixante-dix-neuvième session,
1re et 2e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4403

La Troisième Commission entame ses travaux en peignant un tableau mitigé du développement social, en particulier pour les personnes âgées

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies et des contraintes horaires qui en résultent, l’intégralité du communiqué sera publiée ultérieurement.)

La Troisième Commission, en charge des questions sociales, humanitaires et culturelles, a lancé aujourd’hui les travaux de sa soixante-dix-neuvième session, présidée par M. Zéphyrin Maniratanga (Burundi).  La première séance, consacrée au développement social, a été l’occasion de constater le peu de progrès enregistrés dans ce domaine, avec un accent particulier mis sur les personnes âgées, leurs droits et leur intégration dans la société, étant donné le vieillissement constant de la population mondiale. 

Le sort des personnes âgées dans des sociétés vieillissantes

Venue présenter son rapport annuel, centré sur l’évolution démographique dans le contexte d’un doublement attendu du nombre des seniors d’ici à 2050, l’Experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme a rappelé qu’il n’existe actuellement « aucun cadre normatif, ni instrument international complet et juridiquement contraignant » pour traiter de ces questions.  Une carence qui, selon elle, entraîne de graves lacunes en matière d’autonomie, de soins, de sécurité économique et de non-discrimination. 

Mme Claudia Mahler a d’autre part posé la question de l’âgisme, « phénomène structurel et culturel qui reste omniprésent », avec un impact négatif sur l’élaboration de politiques relatives aux personnes âgées.  Pour y remédier, son rapport appelle à la collecte de données désagrégées, à une plus grande sensibilisation et à des mesures juridiques.  Le rapport évoque aussi la question de la participation des personnes âgées, recommandant de promouvoir la solidarité intergénérationnelle et de garantir l’inclusion des seniors dans les processus de planification « pour que la société soutienne tous les groupes d’âge ». 

Le dialogue interactif qui a suivi cette présentation a permis à nombre de délégations de solliciter l’Experte indépendante sur les bonnes pratiques dans la réalisation des droits des personnes âgées.  Cuba a, pour sa part, souhaité avoir l’avis de Mme Mahler sur les conséquences des mesures coercitives unilatérales pour la jouissance de ces droits, tandis que le Pérou s’interrogeait sur les retombées d’un instrument universel pour les pays à revenu intermédiaire à la population vieillissante.  La Fédération de Russie a préféré rappeler, par la voix de sa déléguée de la jeunesse, que le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement continue de faire autorité dans ce domaine. 

Cette dernière affirmation a été nuancée par l’Experte indépendante selon qui le Plan d’action de Madrid -tout comme le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des personnes âgées en Afrique- promeut des politiques mais n’a pas force de loi.  Elle a donc encouragé les pays à transcrire le contenu de ces textes dans leurs législations nationales.  Revenant sur la question de l’âgisme, elle a estimé que la lutte contre ce phénomène devrait concerner toutes les générations, à commencer par les seniors eux-mêmes, qui ont tendance à ne pas solliciter de soutien pour ne pas être un « fardeau pour la société ». 

La discussion générale sur le développement social a, elle aussi, porté sur la problématique du vieillissement.  Au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, le Chili a insisté sur la nécessité d’investir dans l’accès des personnes âgées, et notamment des femmes âgées, aux nouvelles technologies de l’information et des communications.  Il a déploré l’absence de définition internationale de la « personne âgée » et le manque de ventilation par âge dans les indicateurs pertinents.

Autre point saillant du débat: le « rôle critique de la famille ».  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Ouganda y a vu un facteur déterminant de développement social.  Par la voix du Bélarus, le Groupe des Amis de la famille a appelé l’ONU à accorder plus d’attention à la famille traditionnelle, « source de stabilité dans un monde troublé ».  Même insistance de la part de l’Iran, pour qui protéger la famille, « unité fondamentale de la société », permet de perpétuer des valeurs et de garantir la « santé sociale ». 

Un grand nombre de délégués de la jeunesse ont aussi fait entendre leur voix.  À l’instar de la représentante de l’Union européenne, beaucoup se sont inquiétés du sort des jeunes à Gaza, en Ukraine, au Soudan ou en Afghanistan, tout en appelant à investir dans les mouvements fondés par des jeunes.  « Ils veulent qu’on les laisse ouvrir la porte de l’avenir avec leur propre clef », a résumé la déléguée de la Slovaquie, appuyée par son homologue de la Thaïlande, selon lequel la jeunesse peut se muer en un « réseau de coopération, capable de tendre des ponts vers un avenir résilient ». 

Le développement social – entre menaces et promesses

En début de séance, le Sous-Secrétaire général chargé du développement économique a présenté la situation actuelle du développement social comme « un moment de menaces et de promesses ».  Au rang des menaces, M. Navid Hanif a évoqué les défis climatiques, les tensions géopolitiques, les conflits armés, les perturbations technologiques, les répercussions persistances de la pandémie de COVID-19 et les « progrès dévoyés » dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

Au rythme actuel, près de 7% de l’humanité pourrait continuer de vivre dans l’extrême pauvreté en 2030, a-t-il souligné, non sans rappeler que la faim et la malnutrition connaissent une recrudescence.  Faisant état de « progrès mitigés » dans l’amélioration des conditions de vie des groupes défavorisés, il a relevé que près de 70% de la population mondiale vit dans des pays ou les inégalités de revenu se creusent, avec des effets sur l’accès à l’éducation, à un emploi décent et à la protection sociale.  Il a cependant vu des motifs d’espoir dans la progression des « réalisations académiques » des filles, le développement mondial d’Internet et le déploiement des sources d’énergie renouvelable. 

Il a enfin plaidé pour que le financement du développement soit « au service des populations et non le contraire ».  Trop de pays consacrent plus de ressources au service de la dette qu’aux politiques sociales, a-t-il déploré, souhaitant que la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue elle aussi en 2025, soit l’occasion de « changer la donne ». 

L’importance de l’alphabétisation

Après la présentation d’une série de rapports relatifs au développement social par le Directeur de la Division du développement social inclusif du Département des affaires économiques et sociales, M. Charles Katoanga, le Directeur du Bureau de l’UNESCO à New York a insisté sur l’importance de l’alphabétisation, alors qu’environ une personne sur 10 dans le monde n’a toujours pas acquis les compétences de base en lecture et en écriture.  Deux tiers de ces personnes sont des femmes, une proportion qui n’a pas changé depuis plusieurs décennies, a ajouté M. Eliot Minchenberg, notant en outre que 4 élèves sur 10 n’atteignent pas le niveau minimum de compétence en lecture à la fin de l’enseignement primaire. 

Sur la base d’un rapport du Secrétaire général sur cette question, M. Minchenberg a préconisé une approche holistique de l’alphabétisation, non seulement pour améliorer les résultats d’apprentissage mais aussi pour promouvoir la pensée critique, la citoyenneté et la transformation sociale.  Il a aussi recommandé l’inclusion d’une « vision 2030 » de l’alphabétisation et d’une perspective d’apprentissage tout au long de la vie dans les politiques nationales. 

Le volontariat au service du développement durable 

À sa suite, la Cheffe des affaires du système des Nations Unies au Bureau de l’appui aux Volontaires des Nations Unies à New York a présenté un rapport triennal sur le volontariat au service du Programme 2030.  Mme Naoual Driouich s’est félicitée du fait qu’une majorité d’États Membres aient intégré le volontariat dans leurs politiques de développement.  En 2023, 82% des évaluations nationales volontaires mentionnaient la contribution des volontaires aux ODD, contre 63% en 2021, a-t-elle salué. 

En début de séance, Mme Robin Maria de Vogel (Pays-Bas) a été élue Rapporteuse de la Troisième Commission à sa soixante-dix-neuvième session.  Elle rejoint Mme Nur Azura Binti Abd Karim (Malaisie), Mme Ekaterine Lortkipanidze (Géorgie) et Mme Mayra Lisseth Sorto Rosales (El Salvador), élues Vice-Présidentes le 6 juin. 

Au préalable, la Troisième Commission, qui reprendra ses travaux sur le développement social demain, vendredi 4 octobre, à partir de 10 heures, a adopté le projet d’organisation de ses travaux (A/C.3/79/L.1).

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) approuve son ordre du jour pour une session axée sur la résilience dans un monde incertain

Soixante-dix-neuvième session,
1re séance plénière – matin
AG/EF/3598

La Deuxième Commission (questions économiques et financières) approuve son ordre du jour pour une session axée sur la résilience dans un monde incertain

La Deuxième Commission de l’Assemblée générale (questions économiques et financières) a entamé, ce matin, sa soixante-dix-neuvième session en approuvant son ordre du jour et l’organisation de ses travaux.

Les délégués s’en souviennent: le 6 juin 2024, la Commission a élu son Président, M. Muhammad Abdul Muhith, du Bangladesh, qui envisage la fin des travaux pour le 27 novembre.  Il a d’emblée affiché la tonalité de sa présidence, l’augurant comme méticuleuse et à cheval sur les horaires. 

M. Muhith a aussi annoncé la série d’événements spéciaux qui jalonneront l’automne, à commencer par le débat général, du 7 au 9 octobre.  Cette année, le discours liminaire sera prononcé par l’universitaire et économiste américain Jeffrey Sachs, professeur à l’Université Columbia de New York, et Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU.  Le sujet du débat sera: « Favoriser la résilience et la croissance dans un monde incertain ».

En consultation avec le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), le Bureau de la Deuxième Commission a proposé que la traditionnelle réunion conjointe entre les deux entités se tienne le matin du 15 octobre, sur la thématique « Favoriser des sociétés durables et résilientes en période d’incertitude ». 

Dans le calendrier des réunions, un débat prévu le 22 octobre a été avancé au 16: celui sur la « souveraineté du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur ses ressources naturelles ».

Le Bureau organisera en outre une manifestation parallèle, où l’on tâchera de réfléchir à comment « façonner un avenir numérique écologiquement durable et inclusif ».  Elle se tiendra le 9 octobre.

Le numérique sera également au centre du dialogue annuel avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales, le 21 octobre, qui aura pour objet « Construire un avenir numérique inclusif et durable pour une mise en œuvre accélérée des objectifs de développement durable (ODD), en mettant l’accent sur l’éradication de la pauvreté et la promotion de l’égalité des sexes: expériences régionales ».

Le Président Muhith a rappelé aux États Membres les règles de ponctualité, ses exigences de discipline et les contraintes des dates butoirs.  « Faisons le maximum pour respecter les échéances précisées dans le document de travail. »  M. Muhith a aussi insisté sur la nécessaire célérité des interventions, qui seront scrupuleusement minutées (7 minutes pour les délégations s’exprimant au nom d’un groupe d’États, 5 minutes pour les États Membres individuels).  La présentation des rapports du Secrétariat devrait, elle, être limitée à 7 minutes, bien qu’une certaine souplesse puisse être exercée lorsque deux ou plusieurs rapports sont présentés lors d’une seule intervention.

Il a enfin présenté aux délégations les autres membres élus de son Bureau: M. Ezekwesiri David Anyaegbu (Nigéria), Mme Ivana Vejic (Croatie), Mme Gudrun Thorbjornsdottir (Islande), les trois Vice-Présidents, ainsi que Mme Stefany Romero (Uruguay), la Rapporteuse.

La Deuxième Commission entamera ses travaux de fond lundi prochain, le 7 octobre, à 10 heures.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Coup d’envoi des travaux de la Quatrième Commission, qui adopte son programme de travail pour la session 2024

Soixante-dix-neuvième session
1re séance plénière - matin
CPSD/800

Coup d’envoi des travaux de la Quatrième Commission, qui adopte son programme de travail pour la session 2024

Ce matin, la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a approuvé son calendrier et programme de travail pour la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, qui prévoit 28 séances réparties entre le 3 octobre et le 20 novembre 2024.

Avant d’adopter son programme de travail, lequel, dans son paragraphe 9, prévoit une réduction du temps de parole alloué aux délégations, un vif débat s’est engagé à propos de cette décision visant à le faire passer de 10 à 8 minutes, et de 15 à 12 pour les groupes de pays.  La Présidente de la Commission, Mme Sanita Pavluta-Deslandes, de la Lettonie, a justifié cette décision par la crise de liquidités qui affecte l’ONU, ce à quoi l’Argentine, le Venezuela, la Fédération de Russie et El Salvador, parmi d’autres pays, ont rétorqué que toute modification des méthodes de travail devait faire préalablement l’objet d’un consensus entre États Membres.  La Présidente a accepté de revenir à la pratique coutumière, en insistant toutefois sur la ponctualité des délégués et le respect du temps imparti, sous peine que le micro soit coupé.

La Commission entamera l’examen des questions de fond dont elle est saisie le vendredi 4 octobre, date de l’ouverture de son débat général sur la décolonisation, dont les renseignements relatifs aux territoires non autonomes et l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

Elle a reçu cette année 215 demandes d’audition de pétitionnaires en provenance des Samoa, d’Anguilla, des Îles Vierges britanniques, de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie, des Îles Vierges américaines, de Gibraltar, de Guam, des Îles Turques et Caïques et du Sahara occidental. Ces auditions se tiendront les 7, 8, 9, 10 et 14 octobre.  L’aide-mémoire comprenant leur liste sera distribué aujourd’hui.

En outre, les représentants des Îles Vierges britanniques, de la Polynésie française, de Gibraltar, de Guam et de la Nouvelle-Calédonie ont exprimé le souhait d’intervenir au titre de l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a précisé Mme Pavluta-Deslandes.

Au cours des prochaines semaines, les délégations se pencheront également sur des sujets aussi variés que les missions politiques spéciales et les opérations de maintien de la paix, mais aussi l’assistance à la lutte antimines ou encore la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace.  S’agissant des méthodes de travail, la Présidente a indiqué que des dialogues interactifs sur certaines questions continueraient de se tenir et qu’il y aurait un débat général conjoint sur tous les points relatifs à la décolonisation. 

Cette année, le bureau de la Quatrième Commission est formé, outre de Mme Pavluta-Deslandes, des Vice-Présidents M. Sheikh Jassim Abdulaziz J. A. Al-thani, du Qatar; Mme Carmen Rosa Rios, de la Bolivie; et de M. Hussein Hirji, du Canada.  Mme Makarabo Hycinth Moloeli, du Lesotho, assume les fonctions de Rapporteuse.

Comme le veut la pratique établie, le Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, M. Sherif Sedky, de l’Égypte, présidera aussi le groupe de travail plénier sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace. 

Conformément à la rotation prévue pour les présidences des grandes commissions de l’Assemblée générale, celle de la Quatrième Commission pour la quatre-vingtième session sera assumée par un candidat issu du Groupe d’Amérique latine et des Caraïbes.

Cette année encore, la Section des communiqués de presse du Département de la communication globale (DCG) publiera quotidiennement sur son site, en français et en anglais, des communiqués résumant les délibérations de la Commission.  Les séances publiques seront retransmises en direct sur UN Web TV.

La Commission entamera son débat général sur la décolonisation le vendredi 4 octobre 2024, à compter de 10 heures.  Auparavant, le Président de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, s’adressera aux membres de la Commission.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Somalie: le Conseil de sécurité fait le point dans la perspective du retrait de la mission de l’Union africaine et de la transition à définir de la MANUSOM

9740e séance – matin
CS/15843

Somalie: le Conseil de sécurité fait le point dans la perspective du retrait de la mission de l’Union africaine et de la transition à définir de la MANUSOM

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

Le Conseil de sécurité s’est réuni, ce matin, pour examiner la situation en Somalie sur la base du dernier rapport en date du Secrétaire général portant sur les principaux faits intervenus du 24 mai au 18 septembre 2024.  En présence du Ministre somalien des affaires étrangères, M. Ahmed Moalim Fiqi, les membres du Conseil ont abordé le processus institutionnel en Somalie, la lutte contre le terrorisme des Chabab et de Daech et les tensions régionales, ainsi que l’avenir de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), sans oublier la perspective du retrait progressif de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), dans des conditions qui restent à définir. 

La question sécuritaire a été largement abordée, en particulier la poursuite de la lutte contre les Chabab qui, a rappelé le Chef de la MANUSOM et Représentant spécial par intérim du Secrétaire général en Somalie, M. James Swan, reste la principale priorité de sécurité du Gouvernement somalien.  Le Chef de l’ATMIS, M. Mohammed El-Amine Souef, a estimé que, depuis la levée de l’embargo sur les armes par le Conseil de sécurité le 1er décembre dernier, la Somalie avait fait preuve d’un « engagement exemplaire en matière de sécurité ». 

M. Swan a précisé que cette levée avait facilité l’accès du Gouvernement à des armes et à des fournitures supplémentaires.  Il a toutefois noté qu’en même temps qu’elle déploie des efforts louables pour soutenir les opérations militaires de l’ATMIS contre le groupe, la Somalie doit relever les défis de la génération de forces, de la reprise des responsabilités en matière de sécurité de la Mission de l’Union africaine (UA) et de la planification de la transition vers la future Mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), ainsi que la mise en œuvre de programmes de stabilisation cruciaux dans les zones récupérées. 

À cet égard, une intervenante de la société civile, Mme Elman, qui a déploré les limites à la participation des jeunes et des femmes à la construction d’une paix durable en Somalie, a jugé particulièrement pressante une telle participation dans les zones nouvellement libérées, où les dynamiques sociales et politiques complexes ont été façonnées par des années de règne des Chabab.

M. Souef, qui est aussi le Représentant spécial pour la Somalie de la présidence de la Commission de l’Union africaine, a déclaré qu’une équipe conjointe UA-ONU s’était rendue à Mogadiscio pour consulter le Gouvernement et les partenaires afin de garantir une planification post-ATMIS adaptée et cohérente. 

M. Souef a ensuite souligné l’importance de garantir un financement prévisible et durable pour la mission qui succédera à l’ATMIS.  Lorsqu’il a adopté, le 15 août dernier, la résolution 2748 (2024) par laquelle il a prolongé jusqu’au 31 décembre 2024 l’autorisation accordée à l’ATMIS, le Conseil de sécurité a notamment prié le Secrétaire général, conjointement avec le Président de la Commission de l’Union africaine et en consultation avec la Somalie et les parties prenantes internationales, de lui faire rapport sur la conception générale de la mission proposée, d’ici au 15 novembre 2024.  M. Souef a rappelé que l’UA, en collaboration avec l’ONU, a mis en place un groupe de travail chargé de l’application de la résolution 2719 (2023) et cherche activement des options de financement innovantes. 

D’autres voix, en particulier celles des A3+ (Algérie, Guyana, Mozambique et Sierra Leone), ont également insisté sur un financement prévisible et durable pour la nouvelle mission.  Le Royaume-Uni a aussi relevé qu’il est essentiel que, pendant la transition, la mission dispose de ressources et de capacités nécessaires pour continuer à fournir des services dans les domaines qui restent essentiels aux besoins de la Somalie.  Les États-Unis ont, de leur côté, exhorté les parties prenantes à finaliser rapidement les préparatifs pour la mission qui succédera à l’ATMIS, même si, ont-ils estimé, « cette transition ne doit pas être précipitée sous le cadre de la résolution 2719, au risque de compromettre sa crédibilité ».  La Chine a appelé à renforcer la transition sécuritaire en Somalie.  Pour la Fédération de Russie, le Gouvernement somalien doit « avoir le dernier mot » sur les paramètres de cette mission politique spéciale.

En tant que Chef de la MANUSOM, M. Swan a également fait le point sur le devenir de cette mission, dont le mandat actuel s’achève le 31 octobre et qui devrait progressivement céder ses compétences à l’équipe de pays des Nations Unies et au Gouvernement somalien.  Rappelant que la proposition du Gouvernement fédéral somalien, en ce sens, a été transmise au Conseil par le Secrétaire général le 30 août, il s’est dit impatient de travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement fédéral pour mettre en œuvre cette transition et poursuivre le soutien des Nations Unies aux priorités nationales de la Somalie, une fois qu’un mandat aura été reçu du Conseil de sécurité. 

M. Swan a en outre évoqué des avancées dans la révision de la Constitution par le Gouvernement fédéral somalien, ainsi que des progrès dans la définition du processus d’élections au suffrage universel, même si la transition du système électoral indirect précédent au système de suffrage universel nécessitera des consultations larges et inclusives.  Là encore, les Nations Unies sont déterminées à aider la Somalie à relever les défis techniques, logistiques et autres et à mobiliser le soutien financier des donateurs pour organiser des élections crédibles et dans les délais, a-t-il promis. 

Le Ministre des affaires étrangères somalien a assuré que le Gouvernement fédéral était déterminé à assurer un processus électoral libre et crédible, tout en reconnaissant qu’il reste un travail considérable à accomplir pour parvenir au principe « une personne, une voix ».  Comme la représentante de la société civile et un certain nombre d’autres délégations, la Slovénie a appelé à respecter le quota de 30% pour les femmes élues et dans les nominations dans les différentes institutions de l’État.

Par ailleurs, même si le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire a fortement baissé durant l’année écoulée, la Somalie doit continuer d’être aidée, a souligné M. Swan.  Il a appelé à un soutien supplémentaire au Plan de réponse humanitaire de 1,6 milliard de dollars des États-Unis pour 2024, lequel n’est financé qu’à 37%.  À sa suite, les A3+ ont appelé les partenaires de développement et autres à augmenter le financement du Plan de réponse humanitaire.

Enfin, le Chef de la MANUSOM s’est dit préoccupé par les tensions régionales persistantes à la suite du mémorandum d’accord annoncé le 1er janvier entre l’Éthiopie et le « Somaliland ».  Il a exhorté l’Éthiopie et la Somalie à travailler ensemble pour trouver une solution diplomatique qui résolve ce problème dans le cadre du droit international. 

Le Chef de la diplomatie somalienne s’est toutefois lancé dans une vigoureuse diatribe contre l’Éthiopie.  Selon M. Ahmed Moalim Fiqi, « l’affirmation selon laquelle l’Éthiopie est en Somalie pour lutter contre le terrorisme n’est qu’un prétexte à l’occupation et à l’annexion d’un territoire somalien pour masquer ses véritables intentions ». La France a rappelé que la stabilité de la Somalie, essentielle à la paix et à la sécurité dans la Corne de l’Afrique, nécessite un dialogue constant et apaisé avec l’ensemble des forces politiques somaliennes et les partenaires de la région.

LA SITUATION EN SOMALIE (S/2024/698)

Exposés

M. JAMES SWAN, Représentant spécial par intérim du Secrétaire général en Somalie et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), a évoqué des avancées dans la révision de la Constitution par le Gouvernement fédéral somalien.  Des consultations ont déjà commencé avec les États membres fédéraux, la société civile et d’autres parties prenantes clefs sur les amendements proposés sur des questions telles que le partage du pouvoir et des ressources entre le Gouvernement central et les États membres fédéraux.  Des progrès ont également été réalisés dans la définition du processus d’élections au suffrage universel, même si la transition du système électoral indirect précédent au système de suffrage universel nécessitera des consultations larges et inclusives.  Les Nations Unies sont déterminées à aider la Somalie à relever les défis techniques, logistiques et autres, et à mobiliser le soutien financier des donateurs pour organiser des élections crédibles et dans les délais, a assuré M. Swan.

Le Représentant spécial a indiqué que la lutte contre les Chabab reste la principale priorité de sécurité du Gouvernement somalien.  Tout en déployant des efforts louables pour soutenir les opérations militaires contre le groupe, la Somalie, a-t-il souligné, relève en même temps les défis de la génération de forces, de la reprise des responsabilités en matière de sécurité de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), et la planification de la transition vers la Mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), ainsi que la mise en œuvre de programmes de stabilisation cruciaux dans les zones récupérées. 

M. Swan a rappelé que les Nations Unies continuent de soutenir le Gouvernement fédéral dans ces activités, en travaillant en étroite collaboration avec l’Union africaine (UA) et d’autres partenaires.  Le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) continue d’ailleurs de faciliter le retrait de l’ATMIS tout en s’acquittant de ses responsabilités de soutien en cours, a-t-il expliqué.

La levée de l’embargo sur les armes imposé au Gouvernement national a facilité son accès à des armes et à des fournitures supplémentaires, a relevé M. Swan, tout en rappelant aux autres entités opérant en Somalie l’obligation de respecter l’embargo sur les armes établi par la résolution 2713 (2023).  Il a affirmé que les Chabab continuent de démontrer leur mépris pour la vie civile, en ciblant des zones civiles, principalement Mogadiscio et Baidoa, y compris en utilisant des engins explosifs improvisés et en commettant des attentats suicides contre des civils.  M. Swan, qui a dénoncé l’attaque du 2 août sur la plage du Lido à Mogadiscio, s’est également dit inquiet des activités accrues de Daech en Somalie. 

Le Représentant spécial par intérim s’est dit préoccupé par les tensions régionales persistantes à la suite du mémorandum d’accord annoncé le 1er janvier entre l’Éthiopie et le « Somaliland ».  Il a exhorté l’Éthiopie et la Somalie à travailler ensemble pour trouver une solution diplomatique qui résolve ce problème dans le cadre du droit international. 

Les besoins humanitaires restent importants dans toute la Somalie, a par ailleurs déclaré M. Swan.  L’intensification des chocs climatiques, des conflits, des épidémies et une pauvreté généralisée continuent de toucher des millions de personnes.  Si le nombre de personnes ayant besoin d’assistance a diminué de 17% en un an, passant de 8,3 millions l’année dernière à 6,9 millions en 2024, la Somalie continue d’avoir besoin d’une importante et urgente aide humanitaire.  Le Représentant spécial par intérim a appelé à un soutien supplémentaire au Plan de réponse humanitaire de 1,6 milliard de dollars pour 2024, lequel n’est financé qu’à 37%.  La pénurie de ressources et le déplacement des communautés sont à leur tour des facteurs de conflit, a-t-il souligné. 

Enfin, M. Swan a rappelé que la proposition du Gouvernement fédéral somalien concernant la transition de la MANUSOM à l’équipe de pays des Nations Unies a été transmise au Conseil par le Secrétaire général le 30 août.  Il a présenté la proposition somalienne comme le résultat de discussions constructives et cordiales au sein d’une équipe technique conjointe Nations Unies-Gouvernement fédéral somalien et de consultations supplémentaires avec les dirigeants somaliens, notamment le Président, le Premier Ministre et le Ministre des affaires étrangères.  En conclusion, il s’est dit impatient de travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement fédéral pour mettre en œuvre la transition et de poursuivre le soutien des Nations Unies aux priorités nationales de la Somalie une fois qu’un mandat aura été reçu du Conseil.

M. MOHAMMED EL-AMINE SOUEF, Représentant spécial pour la Somalie de la présidence de la Commission de l’Union africaine et Chef de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS), s’est réjoui du fait que, depuis sa précédente intervention, en juin, la Somalie a démontré un engagement significatif envers la stabilité, la paix et le développement national.  Cet effort s’est matérialisé par la tenue du dixième Conseil consultatif national (CNC), le 2 octobre, qui a abordé les opérations militaires contre les Chabab, l’avancée du processus de démocratisation et l’évaluation de la mise en œuvre des accords précédents, a-t-il précisé. Il a encouragé l’État du Puntland à revenir au sein du Conseil consultatif national afin de garantir un dialogue inclusif et une application efficace des priorités nationales. 

M. Souef a en outre observé des progrès dans la révision de la Constitution provisoire.  À ses yeux, l’approbation parallèle d’un projet de loi instituant une commission électorale indépendante vient renforcer les processus démocratiques du pays.

Le Chef de l’ATMIS a ensuite salué la décision du Gouvernement somalien d’interdire totalement le commerce et la contrebande d’armes par des acteurs non étatiques.  Depuis la levée de l’embargo sur les armes, la Somalie a fait preuve d’un engagement exemplaire en matière de sécurité, a-t-il souligné, insistant sur l’importance de renforcer les mécanismes de contrôle des armes afin d’éviter leur prolifération illégale.  Notant qu’en revanche, des tensions persistent entre la Somalie et l’Éthiopie depuis janvier 2024, il a appelé à accueillir favorablement les efforts en cours pour résoudre ce différend dans le respect des principes de souveraineté et de l’intégrité territoriale.

Abordant la situation sécuritaire, M. Souef a noté que les forces somaliennes ont intensifié leurs opérations contre les Chabab, ciblant notamment les dirigeants insurgés et démantelant plusieurs bases opérationnelles. Cependant, ceux-ci continuent de mener des attaques asymétriques.  Des attaques récentes contre les camps de l’Union africaine et de l’ONU à Baidoa, Mogadiscio et Kismayo, ainsi que contre des cibles civiles et militaires, illustrent la résilience des Chabab, soulignant l’urgence de renforcer les mécanismes de partage des renseignements.  Le Représentant spécial a également exprimé ses inquiétudes quant à leur possession de missiles et de drones armés, et a mis en garde contre les risques d’une collaboration croissante entre les Chabab et les houthistes du Yémen, menaçant la stabilité régionale et la sécurité maritime.

Le Chef de l’ATMIS s’est réjoui des progrès accomplis dans le transfert des bases militaires de la Mission aux forces somaliennes, précisant que six des huit bases prévues ont déjà été transférées et que les deux dernières devraient l’être d’ici à la fin du mois.  Il a également mentionné le retard dans la nouvelle réduction des troupes de l’ATMIS, initialement prévue pour septembre, afin de préparer un retrait ordonné de la Mission d’ici au 31 décembre 2024.  Concernant l’après-ATMIS, il a salué le Gouvernement fédéral de la Somalie pour avoir pleinement assumé la responsabilité du processus de planification de la transition, en favorisant une collaboration accrue entre les parties prenantes.  Cela a permis de développer un concept d’opérations aligné sur les besoins sécuritaires de la Somalie et la capacité d’intervention de l’Union africaine, a-t-il assuré.  Ce plan prévoit une mission allégée, à mandat défensif, avec une stratégie de sortie claire, a-t-il ajouté, précisant qu’une équipe conjointe UA-ONU s’était rendue à Mogadiscio pour consulter le Gouvernement et les partenaires afin de garantir une planification post-ATMIS adaptée et cohérente.

M. Souef a enfin souligné l’importance de garantir un financement prévisible et durable pour la mission qui succédera à l’ATMIS.  Il a rappelé que l’UA, en collaboration avec l’ONU, a mis en place un groupe de travail chargé de l’application de la résolution 2719 (2023) et cherche activement des options de financement innovantes.

Mme ILWAD ELMAN, de The Elman Peace & Human Rights Centre, a plaidé pour la mise en place d’une de « norme la plus élevée de responsabilité » pour tous, y compris les membres de la société civile et les partenaires internationaux, parce que la Somalie ne peut pas se permettre de perdre une autre génération à cause de la guerre.  Avec 75% de la population âgée de moins de 30 ans et 42% de moins de 14 ans, la jeunesse mérite d’hériter d’un avenir de paix plutôt que du conflit, a-t-elle plaidé.  Si elle s’est réjouie qu’aucun incident n’ait perturbé le Festival Jiilka Maanta, qui a réuni près de 6 000 personnes en juillet, elle a noté que les Chabab continuent de cibler les jeunes, comme ce fut le cas deux jours après le Festival. 

Mme Elman a déploré les limites à la participation des jeunes et des femmes à la paix durable en Somalie.  Ce besoin est particulièrement pressant dans les zones nouvellement libérées, où les dynamiques sociales et politiques complexes façonnées par des années de règne des Chabab exigent des interventions adaptées au contexte, a-t-elle ajouté.  L’extrémisme violent ne peut pas être vaincu uniquement par des moyens militaires ni atténué par des actions purement gouvernementales.  Il faut une approche qui embrasse toute la société.  Elle a donc regretté que la réforme du secteur de la sécurité a été faite en l’absence de la société civile somalienne, y voyant une occasion manquée dans la mesure où les organisations non gouvernementales jouent un rôle crucial dans la promotion de la confiance et la coopération entre les forces militaires et les communautés locales. 

Pour répondre efficacement aux défis d’aujourd’hui, la communauté internationale doit adopter des approches souples qui reflètent les réalités en Somalie, a poursuivi l’oratrice, qui estime que le pays a acquis une expérience inestimable en matière d’adaptation, d’agilité et de contextualisation des cadres internationaux pour déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Pour tirer efficacement parti de cette expertise, il est essentiel de donner la priorité à la participation des organisations de la société civile à la consolidation d’une paix inclusive. Mme Elman, dont l’organisation milite en faveur de la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000), a également lancé un appel en faveur d’une participation significative des femmes somaliennes au processus de paix.

Selon Mme Elman, la Somalie a du mal à répondre aux besoins urgents de 2,8 millions de personnes déplacées.  De plus, l’absence d’une justice pénale efficace a perpétué l’impunité des responsables de crimes violents.  Ce n’est donc pas le moment de régresser sur des questions cruciales et des gains durement acquis, a-t-elle averti.  Exhortant le Gouvernement à maintenir l’âge de majorité des garçons et des filles à 18 ans, elle a aussi demandé que la Somalie consolide son approche en matière de poursuites contre le recrutement des enfants par les groupes armés terroristes, y compris par l’adoption du projet de loi sur les mineurs. Elle a déploré le manque de ressources et de soutien pour le programme pour les enfants dans le conflit armé en Somalie. 

Pour l’intervenante, l’utilisation abusive des armes exige l’obligation de rendre des comptes et la transparence dans la circulation des armes.  Une approche du désarmement soucieuse de l’égalité des sexes est nécessaire.  La paix naissante et fragile en Somalie ne peut être durable dans un environnement où la majorité de la population est exclue de ces processus, a répété Mme Elman, pour qui cette paix durable demande aussi une approche de bas en haut et la participation active et significative des femmes et des jeunes. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: entre l’ONU et l’UA, un cadre de coopération renforcé qui passe par un meilleur financement des opérations de paix sous conduite africaine

9739e séance – après-midi
CS/15842

Conseil de sécurité: entre l’ONU et l’UA, un cadre de coopération renforcé qui passe par un meilleur financement des opérations de paix sous conduite africaine

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

Le Conseil de sécurité s’est réuni cet après-midi pour évoquer la coopération accrue entre l’ONU et l’Union africaine (UA).  La mise en œuvre de la résolution 2719, sur le financement des opérations de soutien de la paix menées par l’UA, a été au cœur des discussions. Ce texte, adopté à l’unanimité des 15 membres du Conseil le 21 décembre 2023, constitue un cadre pour un financement stable et prévisible des opérations de soutien de la paix menées par l’UA —y compris les opérations de lutte contre le terrorisme–, tout en renforçant les capacités africaines à gérer les conflits de manière autonome. Il s’agit ainsi, comme l’a dit la Sierra Leone au nom du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyana), de mettre en place des « solutions africaines aux défis africains ». 

Selon M. Parfait Onanga-Anyanga, le Représentant spécial du Secrétaire général auprès de l’Union africaine, la résolution 2719 représente une avancée décisive pour permettre à l’UA de répondre aux défis sécuritaires du continent, notamment dans des contextes complexes comme celui du Soudan, où plus de 10 millions de personnes ont été déplacées.  Pour ce qui est de cette crise, il a souligné l’importance de mécanismes de coordination élargis pour apporter des solutions politiques et mettre fin aux violences. 

S’inquiétant de l’instabilité croissante dans d’autres pays africains comme le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Niger —qui ont récemment quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour fonder une nouvelle alliance— le haut fonctionnaire a insisté sur la nécessité d’un accompagnement international pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel. Enfin, il s’est félicité de l’accord de cessez-le-feu signé le 30 juillet entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, facilité par l’Angola dans le cadre du processus de Luanda. 

Pas seulement un cadre financier mais un moyen de soutenir le leadership africain

En ce qui concerne le financement, la Sierra Leone a insisté pour que la nouvelle Architecture africaine de paix et de sécurité qui découlera du partenariat ONU/UA soit dotée de ressources suffisantes et d’un soutien politique, si elle veut être en mesure de répondre efficacement aux défis actuels et émergents. 

Mme Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique au Département des affaires politiques et de consolidation de la paix (DPPA) et au Département des opérations de paix (DPO), a expliqué que le groupe de travail conjoint ONU-UA a déjà pris des mesures concrètes pour opérationnaliser la résolution 2719, en identifiant quatre domaines clés: la planification; le soutien aux missions; le financement; ainsi que le respect des droits humains, du droit humanitaire, et des normes applicables de conduite et de discipline. Elle a précisé que ces efforts devraient permettre d’assurer un soutien continu aux missions africaines, notamment en Somalie, où une nouvelle mission de stabilisation est en cours de préparation pour succéder à la Mission de transition de l’UA.  Enfin, a annoncé Mme Pobee, un rapport sur la mise en œuvre globale de la résolution 2719 (2023) sera présenté au Conseil avant la fin de l’année. 

« Ne pas imposer des recettes détachées des réalités nationales »

De leur côté, les États-Unis, exhortant à faire de cette résolution une réalité, ont insisté sur le fait qu’elle ne devait pas être seulement un mécanisme financier, mais un outil pour soutenir de manière plus concrète le leadership africain.  Toutefois, ont-ils nuancé, si « les opérations de paix de l’ONU ne sont pas la panacée, les opérations de l’Union africaine ne sont pas non plus une réponse absolue à toutes les crises africaines ».  Il convient donc, ont-ils souligné, de « défendre des processus politiques inclusifs avec des positions courageuses réunissant l’ONU, les Gouvernements et les parties au conflit ». 

La France, elle aussi favorable à la résolution 2719, a toutefois mis en garde contre une utilisation précipitée ou inappropriée de cet outil, rappelant que son succès dépendra de la mise en place rigoureuse des premières opérations de maintien de la paix. 

La Fédération de Russie a souligné l’importance de respecter la souveraineté africaine dans le cadre de ces processus.  « Les Africains ont montré qu’ils étaient capables d’utiliser les boîtes à outils en matière de prévention et de réaction aux crises », a-t-elle ainsi rappelé, exhortant l’ONU à soutenir plus encore ces efforts « sans imposer des recettes détachées des réalités nationales ».  Au Conseil de sécurité, a plaidé la délégation, le rôle des porte-plumes devrait être assumé par le groupe A3+, notamment en ce qui concerne la préparation des documents pour les différents dossiers territoriaux. Cela permettrait d’éviter les situations « où d’anciennes puissances coloniales orientent le travail vers leurs propres intérêts ». 

Concernant les sanctions, la Russie a noté qu’elles empêchent souvent les autorités nationales de reconstruire leurs États ou de mettre en place des forces de l’ordre effectives.  Enfin, prônant des mandats réalistes et clairs pour les opérations de paix et les missions politiques spéciales de l’ONU, la Russie a estimé qu’il fallait laisser les Africains définir eux-mêmes les paramètres de lutte contre les menaces terroristes, « indépendamment du financement extérieur et sans pression en coulisses de la part de puissances occidentales ou régionales, qui défendent leurs propres intérêts nationaux ». 

La Chine a, pour sa part, insisté sur l’élimination des causes profondes des conflits et la promotion du développement en Afrique.  Selon elle, l’ONU ne devrait ainsi « pas seulement proposer une stabilité sur le court terme mais se concentrer également sur le long terme, en aidant davantage les pays africains à se développer de manière durable », tout en veillant à ce que les pays développés honorent leurs engagements s’agissant du financement de l’action climatique, dans le cadre d’une architecture financière internationale réformée. 

Inclure les femmes et les jeunes Africains dans les processus de paix

Abordant le lien indéniable entre les changements climatiques et la sécurité en Afrique, un continent « déjà fragilisé », M. Parfait Onanga-Anyanga a salué les progrès réalisés par les États africains, notamment lors du processus de Nairobi, pour formuler une position commune sur le climat, la paix et la sécurité.  Il a également mentionné l’ouverture d’un centre pour le climat, la paix et la sécurité dans la Corne de l’Afrique, avec le soutien des Nations Unies, comme un pas important vers une réponse coordonnée aux défis environnementaux.  Ce constat a été partagé par la Slovénie, qui a appelé à davantage d’efforts pour développer une position commune de l’Afrique sur le sujet.  Dans le même ordre d’idées, Malte a mis en avant l’importance d’aborder les défis liés à la compétition pour les ressources naturelles, exacerbés par les changements climatiques, et leur impact sur la sécurité et la paix. 

Les discussions ont aussi porté sur la question de la participation des femmes et des jeunes dans les processus de paix.  Un sujet particulièrement défendu par Mme Fatima Kyari Mohammed, Observatrice permanente de l’UA auprès des Nations Unies, qui a jugé essentiel de s’attaquer aux inégalités auxquelles sont confrontées ces deux catégories de personnes, au moyen d’interventions et de programmes ciblés.  Cela permettra, selon elle, de « s’attaquer aux causes profondes des conflits », tout en améliorant le cadre de conformité de l’UA en matière de droits humains.  Cette position a trouvé écho chez plusieurs États membres, dont le Japon qui a souligné les efforts de l’UA dans le programme pour les femmes et la paix et la sécurité, ou encore la Suisse, pour qui doivent être renforcés les mécanismes existants comme le Réseau des femmes africaines pour la prévention des conflits et la médiation (FemWise-Africa). 

La réunion a enfin permis d’aborder la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union africaine plaidant pour une meilleure représentation de l’Afrique dans le système de gouvernance mondiale.  M. Parfait Onanga-Anyanga a conclu par une note d’optimisme, soulignant qu’en dépit des défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée, il existe de nombreuses raisons d’espérer.  Il a notamment cité la résilience des populations africaines, notamment les jeunes et les femmes, la préférence croissante pour l’ordre démocratique, l’accession de l’Afrique au G20, ainsi que le nouveau Pacte pour l’avenir qui vise à renforcer le système multilatéral.  « L’espoir l’emportera sur le désespoir », a-t-il finalement lancé. 

COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES S/2024/629

Déclarations

M. PARFAIT ONANGA-ANYANGA, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine, a souligné l’importance du partenariat stratégique entre l’ONU et l’Union africaine (UA), qui s’est intensifié au fil des années, avec une coopération renforcée entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA.  Il a ensuite évoqué la mise en œuvre de la résolution 2719, qui prévoit un financement stable et prévisible des opérations de paix dirigées par l’UA.

Plus spécifiquement, le haut fonctionnaire a d’abord évoqué le conflit au Soudan, où plus de 10 millions de personnes ont été déplacées en raison d’une grave crise humanitaire.  Il a salué les efforts diplomatiques visant à trouver une solution à ce conflit et souligné l’importance des mécanismes de coordination élargis pour promouvoir des solutions politiques et mettre fin aux violences. 

Il a également cité l’instabilité croissante dans d’autres pays africains tels que le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Niger, où des transitions politiques sont en cours et qui ont récemment quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour fonder une nouvelle alliance. Il a insisté sur la nécessité d’un accompagnement international pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel, comme récemment au Gabon.

Il s’est ensuite félicité de l’accord de cessez-le-feu du 30 juillet entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, facilité par l’Angola, qui a contribué à réduire les affrontements au Nord-Kivu.  Il a remercié le Président angolais pour ses efforts dans le cadre du processus de Luanda et a appelé à un soutien opérationnel continu pour consolider ces avancées.

Le Représentant spécial a mis en lumière le lien indéniable entre les changements climatiques et la sécurité en Afrique, un continent « déjà fragilisé ».  Il a salué les progrès réalisés par les États africains, notamment lors des processus de Londres et de Nairobi, pour formuler une position commune.  Il a mentionné l’ouverture d’un centre pour le climat, la paix et la sécurité dans la Corne de l’Afrique, avec le soutien des Nations Unies, comme un pas important vers une réponse coordonnée aux défis environnementaux.

Enfin, concernant l’agenda « Femmes, paix et sécurité », il a évoqué les efforts continus de l’UA pour promouvoir le leadership des femmes et renforcer la parité de genre dans les processus de médiation.  Il a insisté sur la nécessité de donner aux femmes un rôle central dans les initiatives de paix, non seulement comme bénéficiaires, mais aussi comme architectes de la paix.

Le Représentant spécial a conclu sur une note d’optimisme, soulignant qu’en dépit des défis majeurs auxquels l’Afrique est confrontée, il existe de nombreuses raisons d’espérer.  Il a notamment cité la résilience des populations africaines, notamment les jeunes et les femmes, la préférence croissante pour l’ordre démocratique, l’accession de l’Afrique au G20, ainsi que le nouveau Pacte pour l’avenir qui vise à renforcer le système multilatéral.  « L’espoir l’emportera sur le désespoir », a-t-il finalement lancé.

Mme FATIMA KYARI MOHAMMED, Observatrice permanente de l’Union africaine (UA) auprès des Nations Unies, a déclaré qu’au fil des ans, l’UA et l’ONU ont forgé un partenariat solide et dynamique axé sur la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique, basé sur la compréhension que les organisations mondiales et régionales doivent s’unir pour répondre aux principales priorités de l’Afrique, en tirant parti du potentiel de croissance économique, d’innovation et d’une population jeune du continent. 

La collaboration entre les deux institutions est fondée sur le principe de la complémentarité, a-t-elle fait remarquer car aucune entité à elle seule ne peut relever pleinement les défis de sécurité actuels et futurs.  Dans ce cadre, l’UA utilise ses capacités, son expertise et sa proximité pour prévenir et résoudre les conflits, tout en s’appuyant sur la légitimité politique, l’expérience et le soutien de l’ONU pour atteindre ses objectifs de paix et de sécurité. 

Comme les interactions entre le Président du Conseil de sécurité et le Président du Conseil de paix et de sécurité de l’UA visent à mieux harmoniser les objectifs et les efforts des deux entités, l’UA attend avec impatience de mettre en œuvre les méthodes de travail conjointes entre les deux conseils, a expliqué Mme Mohammed. Elle a annoncé que le Président de la Commission de l’UA se réjouit d’accueillir le Secrétaire général à la huitième Conférence annuelle entre les deux institutions qui se tiendra dans les prochains jours pour passer en revue les progrès réalisés dans cette coopération en matière de paix, de sécurité et de développement ainsi que dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et l’Agenda 2063 de l’UA. 

Pour les cas où les opérations de maintien de la paix de l’ONU ne sont pas appropriées, la mise en œuvre effective de la résolution 2719 (2023) est cruciale, a-t-elle poursuivi en recommandant que le Conseil et la Commission pour la consolidation de la paix identifient les pays où la résolution devrait être appliquée avec le financement adéquat.  Elle a de plus jugé essentielle une coopération renforcée entre le Centre de l’Union africaine pour la reconstruction et le développement post-conflit au Caire et le Bureau d’appui à la consolidation de la paix des Nations Unies pour la mise en œuvre du protocole d’accord UA-ONU sur la consolidation de la paix. 

L’examen de l’architecture de consolidation de la paix en 2025 offre une occasion précieuse de renforcer la collaboration dans l’exécution de la politique révisée de l’UA en matière de reconstruction et de développement postconflit, a relevé Mme Mohammed.  Elle a aussi recommandé de s’attaquer aux inégalités auxquelles sont confrontés les femmes et les jeunes au moyen d’interventions et de programmes ciblés pour s’attaquer aux causes profondes des conflits. 

Par ailleurs, elle a mentionné les mesures concrètes prévues par l’UA, comme le lancement de négociations intergouvernementales fondées sur des textes, pour donner la priorité à l’Afrique dans la réforme du Conseil de sécurité se basant sur le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte. 

En conclusion, Mme Mohammed a souligné la nécessité de résoudre les conflits au Soudan et dans l’est de la République démocratique du Congo, d’apaiser les tensions entre les pays voisins dans certaines régions, et de consolider les acquis au Mozambique et en Somalie.  Il faut lutter contre la propagation de l’extrémisme violent, notamment au Sahel, dans le bassin du lac Tchad et en Afrique de l’Ouest, a-t-elle appelé en priant aussi de s’attaquer à la menace persistante de la piraterie dans le golfe d’Aden.  Elle a demandé en outre de gérer les transitions politiques qui se prolongent dans certains États membres de l’UA.  Enfin, elle a plaidé pour que des mesures urgentes soient prises pour soutenir les pays confrontés au double défi des changements climatiques et des conflits. 

D’après Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE, Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique au Département des affaires politiques et de consolidation de la paix (DPPA) et au Département des opérations de paix (DPO), l’adoption à l’unanimité de la résolution 2719 (2023) a marqué une étape majeure dans le partenariat entre l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies.  Avec cette résolution, le Conseil de sécurité a répondu aux appels de longue date, notamment du Secrétaire général, en faveur d’un soutien aux opérations de soutien à la paix menées par l’UA –y compris les opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme– avec des mandats du Conseil et par le biais des contributions statutaires de l’ONU, sur la base du cas par cas.  Depuis l’adoption de cette résolution, le Secrétariat de l’ONU a intensifié sa collaboration avec la Commission de l’UA.  En conséquence, des progrès significatifs ont déjà été réalisés vers la mise en œuvre de la résolution.  À cet égard, a détaillé la Sous-Secrétaire générale, un groupe de travail conjoint Union africaine-Nations Unies a été créé pour guider le processus.  Ce dernier s’est réuni au niveau technique à deux reprises -d’abord à Addis-Abeba, du 23 au 24 mai 2024, puis à New York, du 29 au 31 juillet 2024. 

Le groupe de travail conjoint a également tenu une série de consultations virtuelles.  Au cours de celles-ci, l’équipe a discuté de quatre domaines clefs: la planification; le soutien aux missions; le financement, qui devrait occuper une place importante tout au long des phases de démarrage et de clôture desdites missions; et enfin, le respect des droits humains, du droit humanitaire, et des normes applicables de conduite et de discipline.  « La mise en œuvre de la résolution 2719 présentera sans aucun doute des défis complexes à cet égard, en particulier lorsqu’il s’agit de missions d’imposition de la paix, en raison des risques inhérents », a pointé Mme Pobee. 

L’équipe a également convenu d’une feuille de route pour l’opérationnalisation de la résolution 2719 (2013) qui servira de cadre pour renforcer en permanence la performance et l’impact global.  Le Secrétaire général et le Président de la Commission de l’Union africaine devraient approuver le projet de feuille de route lors de leur conférence annuelle à Addis-Abeba plus tard dans le mois, a-t-elle précisé. 

De même, la haute fonctionnaire a indiqué que la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat des Nations Unies sont en consultation avec le Gouvernement fédéral somalien pour organiser la mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie qui succédera à la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie.  Comme demandé par le Conseil, un rapport relatif à son financement est en cours d’élaboration, et un point sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de la résolution 2748 (2024) sera fait devant le Conseil le 10 octobre.  Enfin, a annoncé Mme Pobee, un rapport sur la mise en œuvre globale de la résolution 2719 (2023) sera présenté au Conseil avant la fin de l’année: il fournira de plus amples détails sur ce nouvel aspect essentiel du partenariat entre l’UA et l’ONU. 

Suivez toutes les délibérations en direct sur https://press.un.org/fr/live

 

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La Sixième Commission entame ses travaux en se penchant sur la revitalisation de l’Assemblée générale et la lutte contre le terrorisme international

Soixante-dix-neuvième session
1re & 2e séances plénières – matin & après-midi
AG/J/3714

La Sixième Commission entame ses travaux en se penchant sur la revitalisation de l’Assemblée générale et la lutte contre le terrorisme international

(En raison de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies, la Section des communiqués de presse est contrainte de modifier le format de la couverture des réunions.)

La Sixième Commission, chargée des questions juridiques, a entamé, ce matin, son programme de travail (A/C.6/79/1 et A/C.6/79/L.1) qui sera marqué par la tenue d’une trentaine de réunions jusqu’au 22 novembre, date prévue pour la dernière séance de cette soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale. 

Le Président de la Commission, M. Rui Vinhas, du Portugal, a souligné l’importance de la Sixième Commission parmi les autres grandes commissions de l’Assemblée et loué son expertise.  Il n’a pas fait mystère du moment difficile que traverse le multilatéralisme.  « Notre travail est d’autant plus important. »  Il a également appelé les délégations à travailler d’arrache-pied pour préserver la règle de consensus qui prévaut au sein de la Commission. 

La Commission est entrée dans le vif du sujet en entamant, une fois n’est pas coutume, son débat sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  La Commission discutera à nouveau de ce point le 8 novembre.  La déléguée du Costa Rica en a profité pour déplorer la concomitance de la réunion de l’Assemblée générale sur les océans et le droit de la mer prévue plus tard dans l’année avec les travaux de la Commission du droit international (CDI).  Cela a des conséquences négatives pour des « petites délégations » comme la nôtre, a-t-elle dit.  

Elle a aussi regretté que la Commission entame ses travaux deux jours à peine après la fin de « l’intense » semaine de haut niveau.  Au moins quatre jours ouvrables de pause auraient été nécessaires, a-t-elle dit.  De son côté, la représentante de la Lettonie, qui s’exprimait également au nom de l’Estonie et de la Lituanie, a souhaité la nomination d’une femme au poste de Secrétaire général.  « Après 78 ans où les hommes ont occupé ce poste important, il est grand temps qu’une femme soit à la tête de l’ONU. » 

Dans ce droit fil, la Colombie, qui s’exprimait au nom du Brésil, du Costa Rica, d’El Salvador, de l’Italie, du Mexique, du Portugal et de l’Afrique du Sud, a dit sa préoccupation concernant la parité entre les sexes au sein de la Sixième Commission.  Enfin, cette délégation a souhaité un dialogue plus dynamique et structuré entre la Sixième Commission et la CDI.  Ce dialogue doit également porter sur le choix des thèmes de travail, a dit la déléguée. 

La Commission a ensuite entamé son débat sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international (A/79/99 et A/79/99/Add.1).  Les événements actuels au Moyen-Orient ont été au cœur de nombreuses interventions, l’Arabie saoudite, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) condamnant avec force « le génocide commis par Israël contre le peuple palestinien à Gaza » ainsi que l’agression du Liban.  Cette délégation a également dénoncé la colonisation israélienne et demandé que les mouvements de colons soient classés parmi les organisations terroristes.  « Israël doit répondre de ses actes », a appuyé le Yémen. 

La délégation de l’État de Palestine a, elle aussi, dénoncé l’impunité dont bénéficie Israël afin d’étendre un État colonial de peuplement et de maintenir une idéologie raciste, religieuse et suprématiste.  « Il n’y a pas de ligne rouge imposée par la légalité, la rationalité ou l’humanité qu’Israël n’ait pas franchie. »  De fait, Israël peut tuer n’importe quel Palestinien et le qualifier de « terroriste ou de bouclier humain pour justifier son assassinat, a-t-elle protesté.  « Israël veut nous effacer de l’histoire et de la carte du monde. »  

De son côté, le délégué d’Israël a dénoncé l’attaque sans précédent lancée hier par l’Iran contre son pays.  Des zones densément peuplées ont été ciblées, contrairement au droit, mettant en danger la vie de millions de personnes.  Notre réponse est claire, Israël continuera de lutter contre tous les terroristes qui la menacent, a-t-il assuré, en ajoutant qu’aucun lieu n’est trop éloigné pour être frappé par son pays.  Il a rappelé les atrocités commises le 7 octobre 2023, « les portes de l’enfer s’étant ouvertes » ce jour-là. 

Des violences innommables, notamment sexuelles, ont été commises.  Il a souligné la complicité d’employés de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans cette attaque, avant de dénoncer le recours par le Hamas à des boucliers humains, ce qui constitue des crimes de guerre.  Il a dénoncé les tirs de roquette du Hezbollah et son projet d’infiltration du nord d’Israël, lesquels s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie offensive plus large de l’Iran.  « Mon pays est contraint de se battre sur sept fronts. » 

Il a rappelé que Hassan Nasrallah, tué par une frappe israélienne, avait du sang sur les mains et avait exprimé son intention de commettre un autre « 7 octobre, mais en plus grand, dans le nord d’Israël. »  Le monde se porte mieux sans Hassan Nasrallah, a-t-il tranché, avant de dénoncer, « face à l’hydre terroriste », le silence de l’ONU.  Mon pays mène une guerre juste contre le mal, a tranché le délégué, en ajoutant qu’il n’y a aucune différence entre Daech, Boko Haram, le Hamas et le Hezbollah.  

Une majorité de délégations ont souhaité un approfondissement de la coopération internationale.  « Il est impossible de lutter contre le terrorisme sans un socle de coopération », a ainsi déclaré l’Iraq.  L’Afrique du Sud a détaillé la coopération menée dans ce domaine avec les autres pays des BRICS, notamment pour lutter contre le blanchiment d’argent et l’utilisation du dark Web à des fins terroristes.  Les enlèvements et les demandes de rançon constituent la première source de financement du terrorisme, a, de son côté, rappelé l’Ouganda, au nom du Groupe des États d’Afrique, en appelant à se concentrer sur la coopération entre les États.  

Le Cambodge, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a également demandé une lutte renforcée contre les groupes terroristes dans le cyberespace.  « Nous devons prévenir et combattre la menace posée par les éléments extrémistes violents sur des bases raciales ou ethniques », a déclaré la délégation des États-Unis, en expliquant que ces acteurs ciblent les minorités raciales, sexuelles et religieuses, les femmes et les filles ainsi que les migrants.  Cette menace a été amplifiée par les réseaux sociaux.  

Le délégué de Cuba a, lui, fustigé « les listes politiquement motivées d’États parrains du terrorisme qui illustrent l’utilisation peu scrupuleuse d’un thème sensible, à savoir le terrorisme, à des fins uniquement politiques ».  Cette pratique représente une intimidation, a-t-il dit, en exigeant que son pays soit rayé de ces listes.  Même son de cloche du côté de l’Iran qui, au nom du Mouvement des pays non alignés, a estimé que ces listes constituent une forme de « terrorisme psychologique et politique ». 

Le Mouvement a également demandé aux comités des sanctions du Conseil de sécurité de rationaliser davantage leurs procédures d’inscription et de radiation sur ces listes.  Il a proposé de créer un poste de médiateur indépendant, transparent et permanent, avant de souligner la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme.  Une position partagée par le Brésil qui a rappelé que le terrorisme est un phénomène qui ne peut s’appréhender au seul prisme du droit.  

L’Australie, au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande également, a souhaité que tous les éléments de la société soient associés à la lutte contre l'extrémisme violent.  Un nouveau programme de l’Union européenne (UE) pour la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent est en cours d’élaboration afin de fournir un cadre stratégique pour les années à venir et s’adapter à l’évolution dynamique et complexe du terrorisme, a déclaré la délégation de l’UE. 

Sur un plan plus juridique, les délégations se sont exprimées en faveur d’une convention générale sur le terrorisme qui comprendrait une définition internationalement agréée.  « Une définition du terrorisme nous permettrait de remédier à l’extension injustifiée du sens de ce mot », a déclaré le Brésil.  Cela fait plus de 10 ans que ce point est inscrit à l’ordre du jour de la Commission, a appuyé l’Afrique du Sud, en soulignant la nécessité de remédier aux lacunes du cadre juridique actuel.  L’OCI a également demandé d’avancer dans cette voie, tout en appelant à établir une distinction claire entre terrorisme et lutte légitime pour l’autodétermination. 

« Convoquons à cette fin une conférence internationale sous l’égide de l’ONU », a poursuivi l’OCI, appuyé par le Mouvement des pays non alignés, qui a aussi demandé que le terrorisme ne soit pas assimilé à la lutte légitime des peuples sous domination coloniale ou étrangère et sous occupation étrangère.  À son tour, le Groupe des États d’Afrique a appelé à un consensus autour d’une telle convention.  « Il est capital que l’ONU envoie des signaux clairs, sans ambiguïté, sur ce sujet de convention sous peine de compromettre les progrès jusque-là accomplis », ont nuancé les États-Unis. 

La Commission poursuivra son débat demain, jeudi 3 octobre, à partir de 10 heures. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Devant le Conseil de sécurité réuni en session d’urgence, le Secrétaire général demande de mettre fin au « cycle mortifère » au Moyen-Orient

9738e séance – matin
CS/15841

Devant le Conseil de sécurité réuni en session d’urgence, le Secrétaire général demande de mettre fin au « cycle mortifère » au Moyen-Orient

À la demande de la France, le Conseil de sécurité s’est réuni, ce matin, pour faire le point sur l’enchevêtrement des crises qui secouent le Moyen-Orient alors que le conflit qui fait rage dans la bande de Gaza menace de se transporter au Liban, où frappes et représailles se succèdent entre Israël, le Hezbollah et l’Iran, alimentant des tensions qui menacent d’entraîner la région tout entière dans l’abîme.

Les « incendies » qui se propagent au Moyen-Orient lui font courir le risque de se transformer en un « véritable enfer », s’est inquiété le Secrétaire général.  Depuis une semaine, la situation déjà alarmante au Liban est passée selon lui de « mauvaise à bien pire ».  Malgré la proposition de cessez-le-feu présentée par la France et les États-Unis, les forces israéliennes ont continué de mener des frappes aériennes incessantes à travers le Liban, y compris à Beyrouth, a détaillé M. António Guterres.  Israël a non seulement refusé cette proposition, il a intensifié ses frappes, bombardant notamment le quartier général du Hezbollah, où son chef a été tué. De son côté, cette organisation a poursuivi ses attaques de roquettes et de missiles contre Israël.  Hier, les Forces de défense israéliennes ont mené ce qu’elles ont qualifié d’« incursions limitées » au Sud-Liban.

Le Secrétaire général a réitéré sa condamnation ferme de l’attaque « massive » de quelque 200 missiles balistiques lancée hier par l’Iran vers Israël.  « Ces attaques ne contribuent en rien à soutenir la cause du peuple palestinien ou à réduire ses souffrances », a-t-il noté.  Les escalades successives conduisent plutôt les populations du Moyen-Orient au bord du précipice, chaque escalade « servant de prétexte à la suivante », s’est alarmé M. Guterres, pour qui « ce cycle mortifère de violences réciproques doit cesser ».

« L’invasion terrestre du Liban a commencé hier soir », a affirmé le représentant de ce pays, lorsque que les Forces de défense israéliennes se sont massées à la frontière.  Dans cet entrelacement de crise, il a condamné 11 mois « d’attaques barbares qui n’ont épargné aucun civil » avant de rappeler que, le 23 septembre, en une seule journée, les attaques aériennes israéliennes avaient tué 569 personnes.  Après avoir réaffirmé que son pays rejette la guerre, il a appelé le Conseil à assumer ses responsabilités, dont l’application de la résolution 1701 (2006), afin d’éviter « l’implosion du Moyen-Orient ».

Le représentant israélien s’est, lui, concentré sur l’attaque subie hier soir par son pays de la part de l’Iran, dénonçant un « acte d’agression sans précédent », tout juste après que des terroristes ont attaqué des civils innocents en pleine rue.  « Voilà notre quotidien: le terrorisme à nos frontières, des missiles qui nous survolent, des échanges de tirs dans nos rues », a-t-il constaté, Israël étant selon lui l’objet d’attaques de toutes parts depuis un an, pendant que la communauté internationale « se tait ».  Un silence qui, a-t-il mis en garde, ne fait qu’encourager Téhéran, qui « devra payer le prix de cette attaque ».  Après avoir remercié ses partenaires qui l’ont aidé à accomplir un miracle, hier, en sauvant un nombre de vies « inimaginable », Israël a estimé que nulle région du monde n’est épargnée par « l’empreinte sanglante de l’Iran » qui, en soutenant le terrorisme, est « l’ennemi de toutes les nations ».  « Les masques que portaient les dirigeants iraniens sont tombés », a ajouté le représentant israélien, pour qui cette attaque a été menée à seule fin de venger la mort du chef d’une organisation terroriste.

Pour l’Iran, au contraire, l’attaque menée hier visait uniquement des positions militaires et sécuritaires israéliennes, en réponse « directe » aux actes d’agression répétés de ce pays contre sa souveraineté au cours des derniers mois.  La délégation iranienne a accusé le « régime » israélien d’étendre sa guerre d’agression toujours plus profondément en territoire libanais, en toute impunité, après un an de « brutalités » en Palestine occupée.  Ces frappes, a expliqué le représentant iranien, se voulaient donc une réponse « nécessaire et proportionnée » aux « actes d’agression terroriste persistants » d’Israël, dont l’assassinat du chef politique du Hamas à Téhéran, le ciblage de l’Ambassadeur iranien au Liban et l’assassinat du chef du Hezbollah.  En avril dernier, a-t-il rappelé, Israël a également attaqué sa mission diplomatique à Damas, en violation flagrante du droit international.  Il a en outre dénoncé la « complicité » militaire et politique des États-Unis, dont les armes sont utilisées par Israël à Gaza.

Le représentant iranien a ensuite évoqué l’explosion d’appareils de communication au Liban, les 17 et 18 septembre, qui a causé un grand nombre de victimes civiles.  Or, a-t-il ajouté, plutôt que de condamner ces actes d’agression, le Conseil a tout simplement appelé l’Iran à la retenue.

Le représentant d’Israël lui aussi s’en est pris au Conseil de sécurité.  Les missiles qui pleuvent aujourd’hui sur Israël sont la conséquence directe de l’incapacité du Conseil à agir, a-t-il accusé, en exigeant des sanctions « immédiates et considérables » contre l’Iran, ainsi que la désignation du Corps des gardiens de la révolution en tant que groupe terroriste. « Israël agira, et les conséquences pour l’Iran seront bien plus grandes qu’il aurait pu l’imaginer », a-t-il prévenu, ajoutant que « l’heure n’est plus aux appels vains à la désescalade ».

Les États-Unis ont réclamé à leur tour une action immédiate du Conseil face à l’attaque « non provoquée » perpétrée par l’Iran, dont l’imposition de sanctions supplémentaires contre les gardiens de la révolution.  « Il n’existe pas d’exemple plus flagrant d’appui au terrorisme de la part d’un État Membre qu’une vengeance suite à la mort d’un terroriste », a observé la représentante américaine.  Elle a réitéré sa proposition d’un accord de cessez-le-feu, conformément à la résolution 2735 (2024).  « Que les choses soient claires: les États-Unis continueront d’appuyer le droit d’Israël à se défendre » contre tout groupe terroriste soutenu par Téhéran, a ajouté la représentante, qui a toutefois tempéré, estimant que la « façon » dont Israël se défend est « également essentielle ».

À l’opposé, la Fédération de Russie a jugé Israël responsable de l’escalade comme de ses conséquences, présentant le Liban comme la nouvelle victime de la « machine de guerre » israélienne.  Le représentant russe a condamné le « meurtre » du chef du Hezbollah, qui a nécessité le « largage de 80 tonnes de bombes sur Beyrouth », y voyant une « véritable liquidation politique » lourde de conséquences pour le Liban et la région dans son ensemble.  Ayant en outre « pris note que Téhéran ne souhaite pas l’escalade des confrontations », il a dénoncé la « volonté à tout prix d’Israël de provoquer un conflit entre l’Iran et des États-Unis », conflit qui pourrait « menacer non seulement le Moyen-Orient mais l’ensemble du monde ».

Attachée à la sécurité d’Israël, la France a indiqué qu’elle a mobilisé ses moyens militaires au Moyen-Orient afin de parer à la menace que fait peser l’Iran sur Israël, tout en s’opposant à une opération terrestre israélienne au Liban, dont la souveraineté doit être « restaurée ».  Son représentant a également incité les parties à répondre à l’appel de la France et des États-Unis afin de parvenir à un cessez-le-feu dans les plus brefs délais.

Dans cette « crise de représailles et de vengeance où chaque frappe alimente la suivante », dans une escalade qui prend une ampleur « dangereuse », aucune partie « ne peut s’absoudre de toute responsabilité », a estimé le représentant slovène.  La résolution 1701 (2006) ayant été violée par toutes les parties, la perspective d’une guerre régionale plus vaste, susceptible de dévaster le Liban, la région et au-delà a amené la République de Corée, comme la Syrie et l’Iraq, à exiger de la part du Conseil « davantage qu’une condamnation passive ».  « La stabilité régionale et la crédibilité de ce Conseil sont désormais en péril », a insisté le représentant coréen.

Estimant que « nous disposons des moyens, au Conseil de sécurité, de régler cette question; la question est de savoir si nous avons la volonté politique », le représentant russe s’est dit convaincu que « 14 sur 15 des membres du Conseil auraient déjà pris depuis longtemps des mesures pour rétablir la paix » et qu’Israël ne pourrait pas fouler au pied le droit international s’il ne pouvait compter sur l’appui inconditionnel des États-Unis, qu’il a accusés d’avoir « mené en bateau » l’ONU « avec son plan Biden et diplomatie silencieuse ».

Pour l’Algérie, c’est cette inaction du Conseil de sécurité qui a donné carte blanche aux « velléités meurtrières et destructrices » d’Israël, le laissant libre de fouler aux pied ses décisions, dont la résolution 2735.  Le représentant a en outre estimé que les tensions dues à l’invasion du Liban et l’attaque iranienne « détournent notre attention de la tragédie à Gaza ».

Ajoutant que « certains sont devenus indifférents au sort des Palestiniens à Gaza, le représentant algérien a rappelé que « tout effort visant à éviter une escalade des tensions dans la région doit commencer par la cessation des attaques meurtrières et brutales contre Gaza ».  « Nous ne devons pas oublier toute la population de Gaza, qui est déplacée à répétition », a également estimé le représentant slovène.

Le Secrétaire général a quant à lui qualifié la campagne militaire menée par Israël à Gaza de « la plus meurtrière et la plus destructrice » jamais vécue depuis son entrée en fonction », estimant qu’elle avait infligé au peuple palestinien des souffrances « qui dépassent l’imagination ».  Il a aussi rappelé que la situation en Cisjordanie occupée continue de se détériorer avec la multiplication des opérations militaires, les expulsions et l’intensification des attaques des colons.  Les événements des derniers jours le montrent clairement: le temps est venu d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avec la libération inconditionnelle de tous les otages, la livraison de l’aide humanitaire et des progrès « irréversibles » en vue de la solution des deux États, a martelé le Secrétaire général.

Pour le Royaume-Uni, « Nous ne pouvons accepter que le Liban devienne un autre Gaza ».  De fait, le nombre élevé de victimes civiles et les déplacements massifs au Liban ajoutent une pression supplémentaire sur un État déjà confronté à de nombreux défis, s’est inquiétée la Slovénie.  Le Secrétaire général a appelé au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Liban, ajoutant que le Gouvernement libanais devait avoir le contrôle total des armes présentes sur son territoire.

La population et le Gouvernement du Liban rejettent la guerre, a affirmé le représentant libanais, qui a rappelé que son pays avait accepté l’initiative franco-américaine demandant un cessez-le-feu de trois semaines au Liban, proposition « qu’Israël a réduit à néant ».  Estimant que « nous nous approchons dangereusement d’une guerre régionale », il a répété son plein soutien à la mise en œuvre complète de la résolution 1701 (2006), ajoutant: « Nous sommes prêts à déployer l’Armée libanaise au sud du fleuve Litani afin que nous puissions nous acquitter de nos responsabilités côte à côte avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ».

Malgré la demande d’Israël de voir se déplacer le contingent de la Force onusienne, le Secrétaire général a assuré que les Casques bleus de la FINUL restaient sur leurs positions, et que « le drapeau de l’ONU flotte toujours » dans le sud du Liban.  Le représentant russe a rappelé que toute attaque contre les Casques bleus pourrait constituer un crime de guerre et l’Italie a demandé au Conseil d’assurer la sécurité le long de la Ligne bleue, par le biais de la réalisation effective du mandat de la FINUL.

Enfin, plusieurs représentants ont dénoncé la décision israélienne de déclarer le Secrétaire général « persona non grata » en Israël.  L’Algérie y a vu la preuve du « dédain » dont fait preuve ce pays à l’égard de l’ONU et de la communauté internationale.  Le représentant russe a parlé de « décision déplorable pour le Secrétaire général » et « d’affront pour l’ONU », en appelant l’organisation à « réagir à cette annonce préoccupante ».  La représentante des États-Unis n’a pas abordé la question, pas plus que le représentant d’Israël.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Exposé

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déploré les « incendies » qui font rage au Moyen-Orient, qui est en train de devenir un « véritable enfer ».  Depuis une semaine, la situation alarmante au Liban est passée, selon lui, de « mauvaise à bien pire ».  Théâtre de tensions depuis des années, les échanges de tirs ont récemment gagné en ampleur et en intensité de part et d’autre de la Ligne bleue.  Les échanges de tirs quasi quotidiens entre le Hezbollah et les Forces de défense israéliennes au Liban constituent, selon lui, une violation répétée de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité.  « La souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban doivent être respectées », a-t-il affirmé, et le Liban doit avoir le contrôle total des armes présentes sur son territoire.  En raison de l’escalade dramatique de la situation, « je me demande ce qu’il reste du cadre établi par le Conseil de sécurité dans la résolution 1701 (2006) », a ajouté M. Guterres.

Malgré la proposition de cessez-le-feu temporaire présentée par la France et les États-Unis, les forces israéliennes ont continué de mener des frappes aériennes incessantes à travers le Liban, y compris à Beyrouth, a relevé le Secrétaire général.  Israël a non seulement refusé cette proposition, il a intensifié ses frappes, notamment en bombardant le quartier général du Hezbollah où son chef a été tué.  De son côté, cette organisation a continué ses attaques de roquettes et de missiles contre Israël.  Hier, les Forces de défense israéliennes ont mené ce qu’elles ont qualifié d’« incursions limitées » au Sud-Liban.  Malgré la demande d’Israël de se déplacer, les soldats de la paix de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) restent sur leurs positions, a assuré M. Guterres, et « le drapeau de l’ONU continue de flotter », a-t-il fait valoir, avant d’insister sur le fait que « la sûreté et la sécurité de tout le personnel de l’ONU doivent être assurées ». 

Pendant ce temps, a poursuivi le Secrétaire général, les civils « paient un prix terrible, que je condamne sans réserve ». Ainsi, depuis octobre dernier, plus de 1 700 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 100 enfants et 194 femmes, cependant qu’au moins 346 000 personnes étaient contraintes de fuir leur foyer.  L’ONU a mobilisé l’ensemble de ses capacités afin de fournir une aide humanitaire d’urgence au Liban, a-t-il assuré, avant d’enjoindre à la communauté internationale de financer son appel à l’aide. M. Guterres a également rappelé que, depuis le 8 octobre 2023, les attaques du Hezbollah dirigées contre Israël ont fait 49 morts, et déplacé plus de 60 000 personnes.  « Il est absolument essentiel d’éviter une guerre totale au Liban qui aurait des conséquences profondes et dévastatrices », s’est-il alarmé. 

Le Secrétaire général a réitéré sa ferme condamnation de l’attaque « massive » lancée hier par l’Iran avec quelque 200 missiles balistiques vers Israël, en réponse aux meurtres de Hassan Nasrallah, du commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique et du chef du Hamas.  « Ces attaques ne contribuent en rien à soutenir la cause du peuple palestinien ou à réduire ses souffrances », a-t-il noté.  

La campagne militaire menée par Israël, « la plus meurtrière et la plus destructrice » de ses années en tant que Secrétaire général, ont infligé au peuple palestinien des souffrances « qui dépassent l’imagination », a poursuivi le Secrétaire général.  Il a rappelé que la situation en Cisjordanie occupée continue de se détériorer avec la multiplication des opérations militaires, les expulsions et l’intensification des attaques des colons, sapant progressivement toute possibilité d’une solution à deux États.  Hier, sept Israéliens ont été tués dans une attaque terroriste à Jaffa.

Ces événements le montrent clairement: le temps est venu d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avec la libération inconditionnelle de tous les otages, la livraison de l’aide humanitaire et des progrès « irréversibles » en vue de la solution des deux États, a martelé le Secrétaire général.  Il est également temps de mettre un terme aux hostilités au Liban, et de prendre de véritables mesures en vue de mettre en œuvre les résolutions 1559 (2004) et 1701 (2006) afin d’ouvrir la voie à des efforts diplomatiques en vue d’une paix durable. 

Les escalades successives conduisent les populations du Moyen-Orient au bord du précipice, chaque escalade « servant de prétexte à la suivante », s’est alarmé M. Guterres, qui a conclu en rappelant que « ce cycle mortel de violences réciproques doit cesser ».

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Débat général de l’Assemblée générale: procès du monde actuel et jugement sans appel des institutions de la gouvernance mondiale, y compris les Nations Unies

Soixante-dix-neuvième session
17e séance, matin & après-midi
AG/12640

Débat général de l’Assemblée générale: procès du monde actuel et jugement sans appel des institutions de la gouvernance mondiale, y compris les Nations Unies

Après s’être projetés dans l’avenir lors d’un sommet de deux jours qui a adopté deux pactes et une Déclaration sur les générations futures, 113 Chefs d’État et de gouvernement sont, avec d’autres, remontés à la tribune de l’Assemblée générale pour faire le procès du présent et rendre un jugement sans appel aux institutions de la gouvernance mondiale, y compris les Nations Unies.

Avec la multiplication des conflits, la violence des chocs économiques, l’impact des changements climatiques, la reprise de la course aux armements, les dangers de la transformation technologique et numérique et la lenteur du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les institutions internationales ont été reconnues coupables de n’avoir pas su sauver le monde du purgatoire de la polarité et du tourbillon d’impunité, d’inégalités et d’incertitude, comme l’a décrié le Secrétaire général de l’ONU, le 24 septembre, au premier jour de ce débat annuel de haut niveau qui s’est terminé aujourd’hui.

Dans son réquisitoire, M. António Guterres a estimé que nous ne sommes pas encore dans un monde multipolaire.  Nous sommes toujours dans le purgatoire où nous voyons de plus en plus de pays occuper les espaces laissés vides par les divisions géopolitiques et faire ce qu’ils veulent sans rendre de compte à personne.  Le Secrétaire général a dénoncé un monde d’impunité dans lequel les violations et les atteintes menacent le fondement même du droit international et de la Charte des Nations Unies.

Il a fustigé un monde d’inégalités où les injustices et les griefs risquent d’affaiblir les pays ou les précipiter dans le gouffre; un monde d’incertitude où les risques mondiaux ne sont pas gérés, hypothéquant l’avenir, bien au-delà de l’imaginable.  Un monde, a ajouté la Première Ministre de la Barbade, où trop de gens n’ont qu’un pavé pour lit et une pierre pour oreiller.

Un monde, a renchéri le Président du Brésil, où les cinq plus grands milliardaires ont plus que doublé leur capital depuis le début de la décennie, tout en payant proportionnellement moins d’impôts que la classe ouvrière.  L’oligarchie mondiale dirigée par « les puissances de la mort » conduit l’humanité à sa perte, a prophétisé le Président de la Colombie.  Alors que l’alarme retentit et que le bateau s’enfonce dans des eaux inconnues, l’orchestre, imperturbable, continue de jouer les mêmes airs, a renchéri le Président des Maldives.

Nous fonçons droit dans le mur et nous ne pouvons pas continuer ainsi, a tranché le Secrétaire général.  Appuyons sur la touche « pause » et repartons à zéro mais cette fois avec des institutions de la gouvernance mondiale réformées, à commencer par les Nations Unies, a acquiescé la Première Ministre de la Barbade.

Au XXIe siècle, des organes qui semblent indiquer que certains pays ont le droit d’être des membres à plein temps alors que d’autres doivent se contenter d’un mi-temps voire d’un contrat temporaire n’ont plus leur place, a-t-elle tranché.  Nous ne pouvons pas vivre avec un Conseil de sécurité des Nations Unies qui reflète la structure des pouvoirs de 1945, quand la plupart des États des d’Afrique étaient encore sous domination coloniale et n’avaient pas voix au chapitre, a averti, à son tour, le Président de Sao Tomé-et-Principe.

Outre l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie du Sud n’y sont toujours pas représentées comme il se doit, s’est indigné le Président du Ghana.  Son homologue du Kenya a rejeté un organe « dysfonctionnel, non démocratique, non inclusif, non redevable, autocratique et opaque ».  Pour rétablir l’équilibre, il nous faut, a dit aujourd’hui-même le représentant de l’Équateur, après d’autres, une Assemblée générale plus moderne et plus efficace.

Mais l’on ne pourra vraiment parler de la participation des pays exclus des processus décisionnels mondiaux, sans une réforme « radicale » de l’architecture financière internationale, a souligné le Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, en se joignant à la vindicte contre le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Aucune réforme n’est aussi essentielle, pour la confiance et l’espoir des peuples, que celle des institutions de Bretton Woods dans un monde caractérisé par un accès limité aux capitaux et des taux d’intérêt disproportionnellement élevés qui conduisent les pays à un endettement insurmontable, les empêchant d’investir dans la santé, l’éducation et les infrastructures, a affirmé la Première Ministre de la Barbade.

Mises en place il y a 80 ans, ces deux institutions n’ont pas suivi le rythme de la transformation de l’économie mondiale, a diagnostiqué le Secrétaire général.  Il est parfaitement injuste, a enchaîné la Ministre fédérale des affaires étrangères de l’Allemagne, que les institutions de Bretton Woods ne soient dirigées que par des Américains et des Européens. Nous voulons des mécanismes acceptés par tous et représentatifs de tous.

La semaine a commencé sous un ciel assombri mais nous quittons New York sous le soleil, s’est réjouie la Première Ministre de la Barbade.  En effet, a rappelé le Président de l’Assemblée générale, nous partons munis d’un Pacte pour l’avenir, d’un Pacte numérique mondial et d’une Déclaration pour les générations futures qui apparaissent comme une promesse solide pour revitaliser le système multilatéral et la coopération internationale et propulser les efforts vers le Programme 2030.

C’est par ces mots que M. Philémon Yang, a fermé les portes du débat de haut niveau auquel ont participé 190 États Membres sur le thème « Ne laisser personne de côté: agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures ».

SUITE  ET FIN DU DÉBAT GÉNÉRAL

Déclarations

M. BASSAM SABBAGH, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Syrie République arabe syrienne, a estimé que les affrontements, les conflits, le terrorisme, la crise économique, la pauvreté, les changements climatiques et le recul des indicateurs du développement sont le résultat malheureux de 80 années du multilatéralisme instauré après la création des Nations Unies.  Il a dénoncé les guerres menées en utilisant des moyens terroristes et technologiques modernes.  Il a accusé certains pays d’exploiter de façon flagrante les ressources d’autres pays et des autres peuples, en imposant des mesures unilatérales coercitives.  La Syrie est victime d’une campagne politique et de diffamation sans précédent pour inverser ses progrès en matière de développement, répandre le chaos, saper la sécurité et stabilité.  Le Ministre a poursuivi, en dénonçant l’occupation israélienne des territoires arabes depuis 1967, y compris du Golan arabe syrien.  Le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés par Israël sont des exemples flagrants de l’échec de l’ONU et de son Conseil de sécurité.  Le Ministre a accusé Israël de vouloir entraîner la région dans une grave escalade en ciblant que l’agression israélienne pousse la région au bord de l’affrontement et de l’embrasement général.

En conséquence, le Ministre a demandé aux États Membres de mettre un terme à l’agression israélienne contre la Palestine, la Syrie et le Liban.  Il a réitéré que le Golan est un territoire syrien occupé et que ses habitants sont des citoyens arabes syriens qui seront toujours parties intégrantes de la population de la Syrie.  Il a associé les pays occidentaux aux crimes des forces occupantes contre la Syrie, en particulier les États-Unis.  Ces derniers sont entrés en Syrie pour soutenir des rebelles séparatistes et des groupes terroristes.  Ils ont privé la population syrienne de leurs ressources naturelles et imposé des mesures coercitives unilatérales dont les effets dévastateurs touchent tous les aspects du quotidien des Syriens.  M. Sabbagh, qui a demandé la levée de ces sanctions, a affiché la solidarité de son gouvernement aux autres pays frappés par les mêmes mesures.  Il a terminé en informant l’Assemblée générale des mesures prises par son gouvernement pour préserver la souveraineté, l’unité, l’intégrité territoriale du pays et pour améliorer les conditions de vie des Syriens.

Le Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, M. VALDRACK LUDWING JAENTSCHKE WHITAKER, a constaté que nous nous réveillons, chaque matin, dans de nombreux endroits de notre planète, pour compter les morts, sacrifiés au le bûcher de la supériorité insipide d’une poignée d’États.  Face à toutes les agressions, les barbaries, les attaques et les crimes, parmi toutes les offensives sataniques et infernales, il revient aux peuples de se battre.  Personne ne nous volera la certitude d’un nouveau monde.

Nous ne nous taisons pas et nous ne nous tairons plus, a poursuivi le Ministre qui a condamné le génocide que le Gouvernement d’Israël et ses alliés du « Premier Monde » ont commis, commettent et cherchent à commettre contre le glorieux peuple palestinien, contre le peuple courageux du Liban et contre tant d’autres peuples courageux, vaillants et dignes qui ne se soumettent pas face à la brutalité.  Il a aussi dénoncé la politique systématique d’extermination des cultures et des droits que les puissances colonialistes et impérialistes maintiennent contre les peuples, les gouvernements et les pays comme Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua. 

Aux « envahisseurs et aux interventionnistes déguisés en moutons, sans pouvoir cacher leurs mâchoires de loup, nous disons: Nous sommes des peuples riches en culture, en ressources et en modèles communautaires, a-t-il lancé.  Oh, Seigneur Jésus-Christ!  Pourquoi tardes-tu autant? » s’est emporté le Ministre face à tous les malheurs à travers le monde.  « Viens, Seigneur, montre-nous toute ta gloire, viens avec des étoiles tremblantes et la crainte du cataclysme, viens apporter l’amour et la paix à travers l’abîme.  Que ton cheval blanc, dont le visionnaire a été témoin, entre et que sonne ce clairon divin extraordinaire », a dit le Ministre en paraphrasant le poète nicaraguéen Rubén Darío.

M. OSMAN SALEH MOHAMMED, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a dénoncé les crises fomentées dans différentes régions d’Afrique et en Amérique latine et les politiques visant à maintenir l’ordre unipolaire.  Il a plaidé pour un ordre juste, où les aspirations des peuples du monde entier sont pleinement prises en compte.  Il a ensuite détaillé les souffrances du peuple érythréen, sacrifié parce que son pays est accusé de ne pas servir les intérêts américains.

Même après son indépendance acquise de haute lutte en 1993, l’Érythrée s’est vu refuser tout appui, dont l’absence a engendré instabilité et pertes économiques colossales.  Le Ministre a rappelé qu’en 2009 l’Érythrée a été sans raison frappée de sanctions, les « forces hégémoniques » invoquant des motifs fallacieux.  Ces sanctions ont été levées en 2018 mais une question perdure, pourquoi ont-elles été imposées? a demandé M. Saleh qui a réclamé la levée de toutes les sanctions dans le monde, y compris contre Cuba et le Venezuela.  « Œuvrons contre la loi de la jungle », a-t-il conclu, en demandant que les « forces hégémoniques » soient traduites en justice.

M. BAKARY YAOU SANGARÉ, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Nigériens à l’extérieur du Niger, a rappelé qu’il y a un an, son pays avait été « privé de parole de façon injustifiée », en comparaison avec d’autres dans la même situation qui ont pu parler à la tribune et même être reçus avec les honneurs du Secrétaire général.  Cette politique de  deux poids, deux mesures est de nature à entamer la crédibilité de l’ONU, a-t-il mis en garde.  Pour la présente session, il a salué la participation de la Palestine et réaffirmé son soutien à la solution des deux États.  Le Ministre a déploré la situation au Liban et appelé à un arrêt immédiat des hostilités.

Le Ministre a estimé que les États Membres se réunissent trop et agissent peu alors que les pays pauvres « s’enfoncent dans la galère » pendant que « les riches s’en mettent plein les poches avec nos ressources, continuent de soutenir des régimes corrompus et inféodés qui truquent les élections, confisquent le pouvoir et plongent leurs peuples dans la misère totale ».

Dans ce contexte, a questionné le Ministre, que représente le Pacte pour l’avenir?  « Un vœu pieux?  Une nouvelle diversion?  Ou alors de la poudre aux yeux des pays pauvres? » Selon lui, les pays riches n’ont aucune volonté d’aider ceux du Sud à sortir de la pauvreté.  S’agissant de la réforme des Nations Unies, et du Conseil de sécurité en particulier, M. Bakary a tranché : « Cessons de compter sur les grandes puissances mondiales pour traduire dans les faits cette exigence de justice et d’équité, et cette forte volonté des peuples d’élargir le Conseil de sécurité à de nouveaux membres.  Donnons-nous les moyens d’imposer cette exigence. »

Lançant un appel aux peuples exploités et laissés pour compte, il a déclaré que « ce n’est pas aux pays nantis de nous trouver des solutions », car « ces solutions sont en nous ».  Il a ainsi recommandé de renoncer à l’aide mendiante et avilissante, pour « un partenariat digne dans lequel nos ressources naturelles seront payées à leur juste prix et les gains investis au profit de nos populations ».

Le Niger, a expliqué le Ministre, gère sur ses fonds propres les dégâts et la crise humanitaire nés des inondations sans précédent qu’il subit cette année.  Le Niger n’a pas besoin de leçon de démocratie, a-t-il déclaré.  Ce qui importe ce sont les intérêts, les choix et les aspirations de nos vaillants peuples, a-t-il martelé.  Citant le Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, il a dit qu’aucun État, aucune organisation interétatique ne dictera au Niger la conduite à tenir, encore moins son agenda en matière de partenariat stratégique ou diplomatique.

Dans le souci de faire face ensemble aux défis communs au Sahel, il a informé que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé, le 16 septembre 2023, la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) dont le nouveau cadre stratégique d’intégration dispose d’un fort potentiel en ressources naturelles pour atteindre leurs objectifs.  Selon lui, ce potentiel fait l’objet de convoitise de certaines puissances occidentales qui financent et arment les groupes terroristes afin de déstabiliser nos pays.  Il a accusé l’Ukraine pour son soutien actif et public à la coalition terroriste qui a lâchement attaqué la localité de Tinzawaten au Mali.  Il a aussi dénoncé les actions subversives et la nouvelle stratégie de recolonisation revendiquées et assumées par la France, accusant celle-ci de renseigner, former, financer et armer les groupes terroristes au Sahel.  « En dépit de toutes ces adversités, la caravane de l’AES passe! », a-t-il lancé en conclusion.

M. KARAMOKO JEAN-MARIE TRAORE, Ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur du Burkina Faso, a dit l’aspiration de son peuple à vivre « libre, digne et fier ».  Il a demandé à aller au-delà des mots pour enfin agir en faveur d’un monde plus juste, débarrassé de préjugés et de stéréotypes qui tendent à reléguer certains peuples ou certaines parties de la planète au second plan.  « Ces derniers sont condamnés à attendre dans les geôles de l’isolement et du mépris une aide potentielle, à la merci et au gré des humeurs de puissances qui prétendent être les seules à pouvoir indiquer la marche et le rythme à imprimer aux autres. »  Le Ministre a dénoncé un multilatéralisme essoufflé, dont la réputation a maintes fois été écornée par les actions partisanes et prédatrices de certains États Membres qui se sont érigés en « maîtres du monde ».  Il en a appelé à la sagesse de tous, notamment les puissances de la planète, afin que soit privilégiée une gouvernance mondiale inclusive, débarrassée des visions hégémoniques.  « C’est à ce prix que nous rendrons à l’ONU toutes ses lettres de noblesse. »

Le Ministre a ensuite loué les succès enregistrés –« jadis inespérés »- par son pays dans la lutte acharnée contre des terroristes « instrumentalisés, téléguidés et financés par des puissances néocolonialistes ».  Il a assuré que son pays avait démultiplié ses moyens d’actions, avec comme effets salvateurs, une reprise totale en main de la reconquête des « zones infestées par ces criminels et leurs alliés ».  De manière concrète, près de 70% du territoire est désormais sous le contrôle de l’État contre 40% en 2022, ce qui permet la réinstallation des populations déplacées et la réouverture des écoles, a-t-il détaillé.

Le Ministre a dénoncé ces « officines à la réputation et à l’intégrité douteuses » qui se sont curieusement engagées dans une vaste et virulente campagne de dénigrement et de stigmatisation contre les forces combattantes du Burkina Faso qu’elles accusent de violer les droits humains, sans avoir la moindre preuve à produire.  « Cette propagande, orchestrée, vise en réalité à démoraliser les patriotes burkinabè et à saborder leurs combats légitimes, parce que tout simplement ces adeptes du chaos n’ont pas encore compris la dynamique en marche au Sahel, c’est-à-dire notre volonté de nous affranchir de toute tutelle et de tout paternalisme. »  Le Ministre a en particulier dénoncé les activités terroristes de l’Ukraine au Sahel, « à l’instar d’autres États actifs dans les coulisses de la trahison ».

Face aux impératifs sécuritaires du Sahel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé en toute souveraineté la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), a-t-il déclaré, en rappelant l’adoption dans la foulée du Traité portant création de la Confédération des États du Sahel (AES).  « Cette nouvelle communauté sous-régionale d’intégration, qui n’est dirigée contre aucun pays et aucun peuple, peut contribuer, en collaboration avec des partenaires sincères, dans une démarche dépouillée de toute hypocrisie, à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel. »

Le Ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger, M. JEAN-CLAUDE GAKOSSO, a appelé à la fraternité universelle, « cette utopie généreuse, sublimée au temps des Lumières et qui a nourri, en 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme, devenue le credo de tous les humanistes ». Il a constaté que notre monde a vitalement besoin de renouer avec la paix, avant de rappeler le plaidoyer légitime de l’Afrique en faveur de deux sièges de membres permanents, avec droit de veto, au sein du Conseil de sécurité.  Il a rappelé la position commune africaine, telle qu’elle a été consignée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte.

M. Gakosso a ensuite évoqué les diverses problématiques écologiques auxquelles le monde fait face, y compris les changements climatiques qui constituent aujourd’hui une menace existentielle. Il a appelé à agir « ici et maintenant », afin d’épargner à notre monde un bouleversement cataclysmique irréparable.  L’un des axes de cette action, a-t-il souhaité, c’est l’afforestation intelligente et le reboisement généralisé de la planète.  Le Congo porte un projet de résolution sur la question, lequel vise l’augmentation substantielle, progressive et irréversible de la superficie forestière mondiale, sur la base d’une coopération internationale qui mutualise harmonieusement les activités d’afforestation et de reboisement sur l’ensemble du globe.

Le Ministre a en outre évoqué le « sempiternel blocus infligé à Cuba », qui cause d’indicibles souffrances aux populations innocentes de ce pays.  Il a appelé à la sagesse du peuple américain et à la sagacité de ses dirigeants, qui pour la plupart n’ont rien à avoir avec cette sorte d’avatar résiduel de la guerre froide.  Il a terminé en plaidant pour une humanité fraternelle et « arc-en-ciel », comme l’imaginait dans cette même ville le grand artiste qu’était John Lennon et comme la rêvait, du fin fond de sa prison, Nelson Mandela.

M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’extérieur l’étranger de l’Algérie, a fait le constat d’un monde qui se trouve à un moment charnière, délicat et dangereux caractérisé par la multiplication des conflits, des crises et des guerres, l’écart entre le Nord et le Sud, les disparités et la crise climatique.  Ce tournant révèle l’ampleur des lacunes du système de sécurité collective à résoudre les différends de façon pacifique.  Des mesures punitives unilatérales ont été prises sans la légitimité internationale.  Avec l’échec du Conseil de sécurité à s’acquitter de sa mission, le multilatéralisme s’érode posant la question du fonctionnement des relations internationales et de la Charte de l’ONU.  Le quatre-vingtième anniversaire de l’ONU devrait être l’occasion de réaffirmer notre engagement en faveur de ce système qui repose sur l’état de droit et non sur la loi du plus fort, sur la raison et non sur la logique de pouvoir, et en faveur de la Charte des Nations Unies.

Selon le Ministre, les États Membres ont l’obligation de respecter ces règles face au génocide d’Israël à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, lequel n’aurait pas été possible si la communauté internationale avait pris une position ferme face à l’occupation et la colonisation israéliennes. Aujourd’hui, il faut se hâter de mettre un terme à l’enfer qui est infligé aux peuples palestinien et libanais et contenir l’action de l’occupant israélien qui souhaite plonger le Moyen-Orient dans un état de crise et de guerre sans fin.  Il faut aussi soutenir la création d’un État indépendant et souverain palestinien.

Sur le continent africain, a poursuivi le Ministre, il faut tourner la page du colonialisme au Sahara occidental.  Le Maroc et le Front POLISARIO doivent s’engager sur la voie des négociations directes afin de parvenir à une solution politique pour garantir au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.  En Libye, il faut mettre un terme aux ingérences étrangères qui sèment la discorde et qui alimentent le conflit.  Les priorités stratégiques de l’Afrique doivent être au cœur de la réforme des institutions financières et bancaires, en améliorant sa représentation.  M.  Attaf a aussi demandé de corriger la sous-représentation de l’Afrique au Conseil de sécurité.

S’agissant du Sahel, le Ministre n’a pas voulu répondre au représentant d’un pays de cette région qui a attaqué l’Algérie avec des accusations infondées.  « Nous tendons la main à nos frères et nos sœurs pour construire une région caractérisée par la prospérité et la sécurité. »  Sur le plan national, l’Algérie suit la voie tracée par le Président Abdelmadjid Tebboune afin de renforcer la stabilité politique, bâtir une économie forte et diversifiée et mettre un terme à la dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier.  La dernière élection présidentielle a jeté les bases d’une renaissance économique qui permettra de renforcer la position de notre économie à l’échelle de l’Afrique, a martelé le Ministre.

M. ALBERT SHINGIRO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération au développement du Burundi, a déclaré que le Burundi, qui est un vrai partisan du multilatéralisme, s’oppose aux mesures unilatérales imposées par certains acteurs, car ces mesures peuvent conduire à l’érosion et à la destruction des tissus sociaux dans les pays ciblés.  Il a déclaré que le Burundi travaille d’arrache-pied pour améliorer sensiblement la qualité de vie de sa population.  À l’horizon 2040, le Burundi projette d’être un pays paisible, où chacun vit dans des conditions décentes, a déclaré le Ministre.  Il a ensuite affirmé que les droits humains doivent répondre aux principes fondamentaux d’universalité, de transparence, d’impartialité, de non-sélectivité, de non-politisation et d’objectivité.

Dans ce cadre, le Burundi doit être traité à sa juste valeur au Conseil des droits de l’homme à Genève et en appelle à certains acteurs d’éviter continuellement de coller à ses épaules des mécanismes spéciaux à caractère politique sans aucune valeur ajoutée sur le plan de la jouissance des droits humains dans toutes leurs composantes.  En conclusion, le Ministre a encouragé les initiateurs de ce type de projet à retirer l’initiative d’extension du mandat du « soi-disant rapporteur spécial des droits de l’homme au Burundi ».  « Une telle attitude qui vise à réguler la politique intérieure au Burundi engendre des tensions inutiles et surtout évitables entre notre pays et les initiateurs de ce projet politiquement motivé, cynique et immoral. »

La Ministre des affaires étrangères du Canada, Mme MÉLANIE JOLY, a rappelé qu’aujourd’hui, son pays célèbre la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, afin de commémorer les peuples autochtones qui y vivaient et continuent d’y vivre.  C’est aussi l’occasion de reconnaître la douleur causée par des décennies d’abus, de négligence et de racisme, a-t-elle dit.  La Ministre a ensuite dénoncé le dévoiement du terme « liberté » qui est parfois utilisé comme arme pour marginaliser les plus vulnérables.  Elle a évoqué la situation en Afghanistan où les Taliban continuent d’imposer des règles inhumaines à l’endroit des femmes et filles, les empêchant de sortir en public et les privent d’éducation.  Les Taliban ne peuvent pas faire fouler au pied le droit international par des décrets, a-t-elle protesté.  C’est pourquoi avec l’Allemagne, l’Australie, les Pays-Bas et 22 autres pays, le Canada entend s’assurer que l’Afghanistan réponde de ses décisions.

En ce qui concerne Haïti, elle a indiqué que la solution à la crise doit provenir des Haïtiens.  Néanmoins, le peuple haïtien a besoin d’une mission multinationale de soutien à la sécurité qui travaille conjointement avec la Police nationale pour l’aider à rétablir l’ordre.  Voilà pourquoi le Canada a investi 100 millions de dollars pour la mission.  Sur la question du Moyen-Orient, la Ministre a enjoint Israël et le Hezbollah à accepter un cessez-le-feu immédiat.  Les Palestiniens ne peuvent payer le prix de la défaite du Hamas, a-t-elle déclaré, tout en appelant également à un cessez-le-feu à Gaza et la libération d’otages israéliens.  Elle a dit soutenir l’avènement d’un État palestinien, promettant la reconnaissance officielle d’un tel État au moment opportun, « quand cela permettra de bâtir une paix durable ».  Enfin, elle a dénoncé l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, promettant que le Canada va maintenir son soutien à l’Ukraine.  En octobre prochain, le Canada, la Norvège et l’Ukraine organisent d’ailleurs une conférence sur la dimension humanitaire de la formule de paix en 10 points proposée par l’Ukraine.

Depuis près de 80 ans, le poste de Secrétaire général de l’ONU a toujours été occupé par un homme.  C’est inacceptable, a lancé Mme Joly, avant de souhaiter que le prochain dirigeant de l’Organisation soit une femme.  Elle a aussi souhaité que, l’an prochain, les délégations pourront dire: « Madame la Présidente de l’Assemblée générale ».

M. SEÁN FLEMING, Ministre d’État de l’Irlande, a annoncé que son pays était pleinement engagé à soutenir le travail essentiel de la Cour internationale de Justice (CIJ), en appelant tous les États à se conformer à ses décisions.  De même pour le système de justice pénale internationale, dont la pierre angulaire, la Cour pénale internationale (CPI), doit selon lui être autorisée à exercer son mandat sans crainte ni favoritisme.  Il a condamné à cet égard « toutes les tentatives d’intimidation ou de menace » envers la Cour.

Il a aussi appelé à défendre les droits des femmes et des filles en danger, particulièrement en Afghanistan, ainsi qu’à lutter contre « la hausse inacceptable » des attaques envers les personnes LGBTQI+ partout dans le monde.

S’agissant du Liban, le délégué a rappelé que l’Irlande a systématiquement condamné les attaques du Hezbollah dans la région.  Il a également souligné que les frappes aériennes d’Israël sur des zones densément peuplées causent la mort de civils et des destructions à grande échelle, forçant des centaines de milliers de personnes à fuir.  Une guerre terrestre serait « catastrophique », a-t-il prévenu avant de faire un rappel aux parties: elles ont l’obligation de respecter le droit international humanitaire, sans exception.  Le Ministre a appelé à une désescalade immédiate, ainsi qu’à créer un espace permettant de développer des solutions politiques et diplomatiques, en veillant à ce qu’une aide humanitaire d’urgence puisse être acheminée.  Concernant Gaza, il a appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la signature d’un accord de libération des otages, suivis d’une augmentation massive de l’aide humanitaire.  Partisan d’une solution à deux États, M. Fleming a jugé que l’adoption récente par l’Assemblée générale d’une résolution sur l’avis consultatif de la CIJ marquait un pas dans la bonne direction.

Concernant la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, il a dénoncé le « mépris de la Charte » exercé par un membre permanent du Conseil de sécurité.  De même, le transfert de missiles balistiques par l’Iran et la RPDC à la Russie est illégal, menace la paix et la sécurité internationales, et doit cesser, a-t-il martelé.  Pour lui, cette guerre n’est pas seulement une affaire européenne, mais une guerre aux répercussions mondiales – sur la sécurité alimentaire, les prix de l’énergie et des matières premières.  Il l’a aussi qualifiée de « guerre coloniale », visant à annexer un territoire et à détruire l’identité d’un État Membre de l’ONU.  Il s’est en outre alarmé de la menace de la Russie d’utiliser des armes nucléaires dans ce conflit, raison pour laquelle son pays proposera une résolution à l’Assemblée générale pour approfondir la compréhension scientifique collective des dangers de ces armes.

Enfin, concernant la guerre au Soudan, le Ministre irlandais a exigé un cessez-le-feu, un accès humanitaire, la protection des civils et la poursuite des auteurs de violations des droits humains.

M. MANUEL JOSÉ GONÇALVES, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a rappelé l’urgence de mobiliser les ressources nécessaires au financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à six ans de son échéance, afin de réaliser les objectifs de développement durable (ODD).  Il a donc encouragé tous les États Membres à accélérer la mise en œuvre des engagements consentis, notamment en renforçant la coopération mutuellement bénéfique à tous, en vue de relever les défis actuels, en particulier la lutte contre la pauvreté, les conflits, le terrorisme et les changements climatiques.  Le Ministre s’est dit optimiste quant à l’avenir collectif, voulant croire à un monde où règnent la paix et la sécurité.

Pour ce faire, les institutions internationales doivent suivre le tempo imposé par les dynamiques contemporaines, a poursuivi M. Gonçalves, qui a défendu l’urgence d’une réforme du Conseil de sécurité afin qu’il soit plus inclusif, en particulier en donnant une voix permanente au continent africain, réparant ainsi une injustice historique.  À cet égard, il s’est dit encouragé par la collaboration continue entre l’ONU et l’Union africaine pour régler les conflits par le biais d’une prise en charge nationale et régionale des initiatives de paix.

M. Gonçalves s’est dit vivement préoccupé par l’escalade des tensions et des conflits dans plusieurs régions du monde.  Constatant l’absence de signes encourageants en Ukraine, il a estimé qu’il revient aux États Membres de convaincre les parties au conflit de cesser les hostilités et de choisir la voie du dialogue pour parvenir à la paix.  Le Ministre a également appelé à une cessation des hostilités au Moyen-Orient et à la protection des civils innocents.  L’existence de deux États souverains, Israël et la Palestine, est la formule la plus juste pour parvenir à une paix durable et à la stabilité dans la région, a-t-il dit.  Le conflit au Soudan est également un sujet de préoccupation pour le Mozambique, qui appelle les parties belligérantes à mettre fin aux hostilités et insiste sur la voie du dialogue pour parvenir à la paix.

Rappelant que le recours aux sanctions et à d’autres mesures coercitives unilatérales ne contribue pas à la préservation de la paix, de la sécurité et du développement économique et social durable, le Ministre a réitéré son appel à la levée totale des mesures coercitives imposées au Zimbabwe et à Cuba, qui ont des effets néfastes sur leurs populations.

M. Gonçalves a fait observer que son gouvernement continue à raffermir les bases de la jeune démocratie au Mozambique et que les septièmes élections présidentielles et législatives se tiendront le 9 octobre.  Dans sa lutte contre le terrorisme dans la province de Cabo Delgado, son action s’accompagne de progrès, et est soutenue par la Communauté de développement de l’Afrique australe, le Rwanda et des partenaires de coopération.  M. Gonçalves a tenu à remercier les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour aider le Mozambique à lutter contre le terrorisme, à restaurer la paix et à reconstruire les infrastructures économiques et sociales dans les régions frappées par des attentats terroristes.

CHEIKH SHAKHBOOT NAHYAN AL-NAHYAN, Ministre d’État pour le Ministère des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a appelé à créer un monde dans lequel toutes les capacités politiques, diplomatiques et économiques, ainsi que les dernières avancées technologiques et scientifiques, seront mises au service de la préservation de la vie sous toutes ses formes.  Dans cet esprit, les Émirats arabes unis misent sur le progrès dans tous les domaines, a-t-il expliqué, qu’il s’agisse du développement, de l’économie, de l’éducation, de la technologie ou de l’industrie.  Appelant à soutenir tous les peuples sans appliquer la politique de deux poids, deux mesures, à assurer la protection des civils, à faire respecter l’état de droit et à s’engager en faveur des droits humains et du principe de bon voisinage, le Ministre a souligné l’urgence d’y parvenir, en particulier face aux graves violations commises dans les conflits qui font rage dans sa région.

Le Ministre a rappelé que même les guerres ont des règles, les parties devant respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire.  À Gaza, un cessez-le-feu immédiat et durable doit être conclu, l’aide humanitaire à grande échelle doit être autorisée et facilitée, et les otages et les détenus doivent être libérés, a-t-il insisté en souhaitant que les résolutions du Conseil de sécurité soient mises en œuvre.  Il a invité à agir avec sagesse pour répondre aux développements rapides qui menacent la région, regrettant de voir le conflit s’étendre au Liban, au moment où on attendait l’annonce d’un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza.  Il est inacceptable d’ignorer les décisions et les avis consultatifs émis par la plus haute instance judiciaire des Nations Unies, la Cour internationale de Justice (CIJ), a-t-il estimé, dont les mesures provisoires émises par la Cour au sujet de la guerre à Gaza.  Il a de plus annoncé qu’aujourd’hui, le Cheikh Mohammed bin Zayed Al-Nahyan, Président des Émirats arabes unis, a alloué une aide d’urgence de 100 millions de dollars « au peuple frère du Liban », afin de l’aider à relever les défis actuels.

Si nous voulons mettre fin au cercle vicieux de la question palestinienne qui dure depuis sept décennies, nous devons prendre des mesures concrètes en vue de la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, sur la base de la solution des deux États, a é le Ministre.  Il a également soutenu la création d’une mission internationale temporaire dans la bande de Gaza, à la demande officielle du Gouvernement palestinien, pour faire face à la crise humanitaire, rétablir la sécurité et le droit, et réunifier Gaza et la Cisjordanie sous l’égide d’une Autorité palestinienne réformée.  Celle-ci pourrait, une fois réformée, prendre des mesures fermes pour parvenir à une solution politique globale et juste de la question palestinienne.  Le Ministre a estimé que l’État de Palestine, « qui a pris place il y a quelques semaines dans cette salle comme toute autre nation », a rempli les conditions requises pour devenir Membre à part entière de l’ONU.  « Il mérite d’être reconnu par tous les États comme un État à part entière sous occupation. »

Après avoir rappelé les positions des Émirats arabes unis sur les conflits au Soudan, en Ukraine et ailleurs, le Ministre a saisi l’occasion de son intervention pour renouveler la demande de son pays à l’Iran pour qu’il mette fin à son occupation des trois îles des Émirats arabes unis: - Grande-Tounb, de la Petite-Tounb et d’Abou Moussa.  Ces îles font partie intégrante des Émirats arabes unis, a-t-il tranché en appelant à régler ce différend soit par des négociations directes, soit en recourant à la CIJ.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a rappelé que le 23 septembre, à l’issue d’un processus électoral transparent et pacifique et d’une transition démocratique, le Président Anura Kumara Dissanayake a prêté serment en tant que neuvième Président de Sri Lanka.  Il a exprimé sa détermination à mettre en place un pays uni et une culture politique éthique.  Le Président a lancé une vision d’une nation sri-lankaise unifiée qui respecte la diversité, mettant fin à la division basée sur la race, la religion, la caste et la classe.  Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement continue de stabiliser l’économie, de renforcer la confiance et de stimuler la croissance.  Des mesures seront mises en place pour générer davantage de ressources, accroître les dépenses publiques et élever le niveau de vie dans l’équité et la justice.  Sri Lanka est déterminé à réussir, y compris avec le soutien de la communauté internationale.

En dépit de l’adoption du Pacte pour l’avenir, a continué le représentant, les pays en développement sont confrontés à une crise de la dette d’une ampleur sans précédent.  Dès lors, il faut réformer d’urgence l’architecture financière internationale.  En outre, le Conseil de sécurité doit refléter le monde actuel pour relever les défis du présent et de l’avenir.  Sa composition doit être élargie pour être représentative de la diversité mondiale actuelle.  En parallèle, le rôle de l’Assemblée générale doit être renforcé.  Face à la crise climatique, les pays développés doivent s’acquitter de leurs obligations en matière d’indemnisation des pertes et préjudices et du financement de la lutte contre les changements climatiques.  Le représentant a aussi attiré l’attention sur les menaces de l’élévation du niveau de la mer qui touche Sri Lanka et de la résistance aux antimicrobiens.  Dans la recherche de solutions aux défis mondiaux, il faut exploiter le pouvoir de la technologie et de l’innovation, du numérique et de l’intelligence artificielle.

Pays insulaire, Sri Lanka veut que les océans et les mers soient exempts de rivalités, de conflits et de pollution.  Dans notre monde interconnecté, toutes les voix doivent être soient entendues dans l’élaboration de notre avenir commun.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée (RPDC) a déclaré que la priorité de son pays est d’apporter aux enfants en âge d’être scolarisés les produits laitiers et les fournitures scolaires qui leur sont nécessaires.  L’éducation et la qualité de vie des enfants s’améliorent de manière constante dans son pays, a-t-il dit.  Il a ajouté que le Gouvernement vise également à combler les disparités de développement entre la capitale et les villes de province.  Il a assuré que le monde devrait être le témoin, dans les 10 prochaines années, d’une RPDC au développement totalement nouveau.  Il a également exprimé l’attachement de son pays à un environnement stable et pacifique.

Sur le plan international, le délégué a dénoncé les exercices militaires menés au début de l’année par les États-Unis et ses alliés dans le voisinage de la RPDC, arguant qu’ils nourrissent les tensions. « Qui a développé et fait usage de l’arme nucléaire pour la première fois dans l’histoire? »  Il a déclaré que l’hostilité des États-Unis et ses menaces nucléaires à l’endroit de son pays ont poussé ce dernier à prendre la décision historique d’acquérir l’arme nucléaire.  « Nos armes nucléaires ne servent qu’à nous défendre. »  Enfin, il a déclaré que son pays continuera d’accroître ses capacités de dissuasion à des fins non seulement de sécurité nationale mais aussi de maintien de la paix dans la région.  « Nous ne braderons jamais le prestige de notre pays auprès de qui que ce soit parce qu’il est le fruit de la lutte sanglante menée par le peuple coréen tout entier. »

M. TEBURORO TITO (Kiribati) a estimé que le succès ou l’échec de l’ONU dans sa mission fondamentale de paix, de progrès et de prospérité dépend non seulement du dévouement, de l’engagement et de la persévérance de ses dirigeants et de ses Membres, mais aussi de la qualité du travail d’équipe.  Afin de rendre l’ONU apte à faire face efficacement aux défis nouveaux et complexes auxquels l’humanité est confrontée en ce moment, Kiribati appelle à des réformes attendues depuis longtemps du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de garantir que sa composition soit élargie pour être plus inclusive et représentative, y compris en octroyant des sièges aux petits États insulaires en développement (PEID) et d’autres pays vulnérables.

En tant que nation qui a été témoin de première main des conséquences destructrices et durables des essais nucléaires, Kiribati reste inébranlable dans son soutien au Traité sur l’interdiction de ces armes, a-t-il indiqué.  De même, dans sa politique étrangère, Kiribati réaffirme son droit à l’autodétermination.  « Un droit que nous continuerons d’exercer, en vue d’un avenir prospère, sain et pacifique, dans le plein exercice de notre souveraineté permanente sur notre territoire et les ressources naturelles qui s’y trouvent », a-t-il expliqué.  Bien que nous soyons engagés à respecter le calendrier de sortie de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), nous devons néanmoins tenir compte des défis sans précédent auxquels nous sommes confrontés, notamment dans les domaines des changements climatiques, de la résilience économique et du développement social, a souligné le représentant.  Il a salué l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle qui est « une mesure plus appropriée pour tous les pays en développement ».

Dans le domaine climatique, le délégué a appelé la communauté internationale à passer des paroles aux actes.  Les engagements pris dans les forums internationaux, y compris les réunions de la COP, doivent se traduire par des résultats tangibles sur le terrain, s’est-il impatienté.  La protection côtière demeure une priorité pour Kiribati et, bien que des mesures d’adaptation telles que la plantation de mangroves et la délimitation des herbiers marins se poursuivent, il faut aussi de toute urgence des interventions dans les infrastructures physiques telles que les digues résilientes, a—t-il déclaré.  Enfin, il a relevé que Kiribati attend avec impatience la mise en œuvre du Programme d’Antigua-et-Barbuda pour les PEID.

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti) a réclamé aux institutions financières internationales de fournir aux pays en développement un accès à un volume plus important de subventions et de financements, et à des conditions favorables.  Ces solutions doivent faire l’objet d’une discussion approfondie au Conseil économique et social (ECOSOC), dont le rôle et la place doivent être renforcés, a recommandé le représentant.

Sur le volet du financement climatique international, il a souligné que la promesse de versement par les pays développés de 100 milliards de dollars par an n’avait pas été tenue.  « Il est urgent de rétablir la confiance en procédant au versement rapide des milliards de dollars nécessaires », a-t-il plaidé en relevant combien cela est important pour permettre aux pays à faible revenu d’opérer une transition équitable vers les énergies renouvelables.  Avec un même sentiment d’urgence, il a appelé à opérationnaliser le fonds pour les pertes et dommages.

Se félicitant des progrès accomplis par la Somalie dans ses efforts de stabilisation, le représentant djiboutien a recommandé d’intensifier les discussions afin de convenir de la meilleure option de financement d’une future mission qui succèderait à l’actuelle Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS).  La menace sécuritaire posée par « les attaques terroristes » des Chabab constitue un obstacle majeur à nos efforts conjoints et doit être éliminée le plus rapidement possible, a-t-il souhaité.  Il a appelé à garantir à la future mission les ressources adéquates et les équipements nécessaires.  « Nous devons soutenir, sans réserve, les efforts du Gouvernement somalien à se repositionner comme un acteur clef dans la région. »  Son mandat au Conseil de sécurité qui débutera en janvier prochain lui servira assurément de plateforme, a anticipé le représentant.

En ce qui concerne la sécurité en mer Rouge, le représentant a reconnu que les attaques houthistes contre les navires marchands et les navires de commerce perturbent le commerce maritime international et font augmenter les coûts de transports.  Il a souligné l’impact que pourraient avoir ces attaques sur l’économie djiboutienne si la situation se prolongeait, ainsi que les conséquences environnementales de ces attaques répétées.  Il a donc appelé à intensifier les efforts diplomatiques pour parvenir à un processus de paix au Yémen, sous les auspices de l’ONU.

Enfin, le représentant a réaffirmé son attachement à l’unité du Soudan.  Il a demandé aux dirigeants soudanais d’avoir à cœur l’intérêt supérieur du peuple soudanais, et aux acteurs extérieurs au conflit d’exercer une « pression constructive » sur les parties, afin qu’elles s’engagent dans une démarche de médiation.

M. ERNEST RWAMUCYO (Rwanda) a soutenu la série de mesures de relance du Secrétaire général visant à remédier aux inégalités structurelles et à veiller à ce que des ressources parviennent à ceux qui en ont besoin.  Il a relevé que depuis trop longtemps, les pays africains et les régions marginalisées du monde font les frais des chocs économiques mondiaux sans pouvoir compter sur un soutien adéquat de la communauté internationale, pour y faire face grâce à des mesures financières ciblées, des initiatives de développement et un allègement de la dette.  Le représentant a mis en exergue le potentiel du continent africain en tant que moteur de la croissance mondiale dans les décennies à venir.

Avec une classe moyenne de 1,1 milliard de personnes d’ici à 2060, l’Afrique occupera une place de premier plan dans les affaires internationales, a-t-il affirmé.  Mais cela suppose des investissements conséquents dans la décarbonisation de leurs économies et dans l’action climatique, a souligné le représentant.  Il a insisté sur l’impératif de construire des économies résilientes dans le Sud global et appelé à la solidarité de ceux qui sont responsables de ces problèmes.  Le modèle du « payer pour polluer » n’est pas viable, a tranché le délégué, en y opposant celui de la solidarité et de l’investissement.  Par conséquent, le Rwanda attend des économies développées qu’elles réduisent rapidement leurs niveaux de pollution et investissent dans la transition vers des économies vertes en Afrique.  Il a donné rendez-vous à la COP29, à Bakou, pour des annonces en ce sens, avant d’encourager également toutes les nations à parvenir à un traité ambitieux sur la pollution plastique.

En tant que grand pays contributeur de troupes aux opérations de paix de l’ONU, le Rwanda, a dit son représentant, est inquiet de ce que l’insécurité en Afrique ait atteint des niveaux sans précédent.  Il faut traiter des causes sous-jacentes des conflits et éviter les corrections cosmétiques.  Le représentant a souligné que la sécurité ne s’obtient pas uniquement en faisant taire les armes.  Elle doit pouvoir s’appuyer sur une bonne gouvernance mondiale, ce qui passe par une réforme de l’architecture financière internationale et une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU.  Réclamant que l’on rende justice à l’Afrique, il a insisté sur le fait que les réformes que le continent appelle de ses vœux ne sont pas seulement nécessaires mais inévitables pour garantir un avenir fondé sur l’équité, la justice et la solidarité.

M. JOSÉ JAVIER DE LA GASCA (Équateur) a appelé à la mise en œuvre du Pacte pour l’avenir, adopté le 22 septembre, qui contribuera à ce que l’ONU ne soit plus figée dans « une photo prise voici 79 ans » mais reflète mieux la réalité du monde contemporain.  Le délégué a invité à comprendre que lorsque nous renforçons la démocratie et les institutions, nous combattons la violence sous toutes ses formes; en s’attaquant à la corruption, nous offrons davantage de justice et de paix aux populations.  Construire un avenir plus prospère et pacifique exige également de combattre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogue, qui minent les institutions et le tissu social des démocraties, a-t-il encore observé.

Le représentant a voulu souligner l’un des défis auquel l’Amérique latine est confrontée: la nécessité de préserver l’état de droit et le respect de la volonté des peuples.  Au Venezuela, il s’est inquiété de l’escalade des tensions, des violations systématiques des droits humains, de la persécution des leaders politiques et de la répression quotidienne de la part d’un gouvernement totalitaire contre ses propres citoyens qui réclament le respect de la volonté populaire exprimée par les urnes.  La situation humanitaire, économique, politique et sécuritaire au Venezuela a déjà provoqué la fuite de 7,7 millions de personnes, a rappelé M. de la Gasca, soulignant qu’elle représente une menace directe pour la stabilité régionale, avec de possibles répercussions internationales.  L’Équateur est le pays qui accueille le plus grand nombre de Vénézuéliens, en proportion de la population locale, a-t-il signalé en indiquant également qu’il plaide au niveau international pour une transition pacifique et démocratique pour tous les Vénézuéliens.

Plus généralement, la migration est l’un des défis les plus complexes à relever d’urgence dans le monde, a poursuivi le délégué équatorien. Des réseaux de traite d’êtres humains et de trafic illicite de migrants mettent en danger l’intégrité et la vie de millions de personnes, parmi lesquelles les mineurs non accompagnés et les femmes sont les plus vulnérables.  « C’est intolérable », a lancé le représentant, rappelant que la lutte contre ces réseaux exige des actions conjointes et coordonnées.  L’Équateur connaît bien toutes les dimensions de la migration puisqu’il est un pays d’origine, de destination, de transit, de retour et même de refuge.  C’est la raison pour laquelle il plaide pour une migration sûre, ordonnée et régulière, avec le soutien résolu de la communauté internationale, qui doit bien comprendre que la criminalisation de la migration n’est pas la solution.

Quant aux effets des changements climatiques, c’est également en étant unie que la communauté internationale doit les affronter.  En tant que pays très divers, avec des écosystèmes uniques et fragiles, comme l’Amazonie, les Andes et les îles Galapagos, l’Équateur est engagé dans la conservation de la biodiversité.  Il actualise actuellement sa stratégie nationale en la matière et a mis en marche une politique de transition écologique qui préserve son patrimoine naturel.

Mais ces efforts nécessitent davantage de coresponsabilité de la communauté internationale, en particulier en matière de financement, de transfert de technologies, de renforcement des capacités et de recherche scientifique, qui sont pour l’heure insuffisants et inadaptés.  L’Accord de Paris et le principe des responsabilités communes mais différenciées ne peuvent être négligés mais doivent au contraire être renforcés, a souligné le délégué.  La présidence équatorienne est par ailleurs très investie dans le comité chargé d’élaborer un instrument juridiquement contraignant pour éliminer la pollution par les plastiques.  Elle espère qu’il se concrétisera bientôt et qu’il sera signé aux Galapagos, patrimoine naturel de l’humanité.

Dans sa déclaration de clôture, M. PHILÉMON YANG (Cameroun), Président de l’Assemblée générale, a remercié les États Membres pour leur participation active aux débats, participation qui illustre « le genre de coopération multilatérale nécessaire » pour régler les défis actuels.  En cette période agitée, M. Yang a relevé, entre autres, l’extrême pauvreté, une architecture financière inefficace, les inégalités persistantes entre hommes et femmes, les effets néfastes de la transformation technologique et numérique, comme les principaux défis ayant émergé au cours du débat cette semaine.

M. Yang a appelé à poursuivre sur la lancée du Sommet de l’avenir, et de son Pacte, qui vise à revitaliser le système multilatéral et la coopération internationale.  Le Pacte pour l’avenir, le Pacte numérique mondial et la Déclaration sur les générations futures apparaissent, a-t-il dit, comme une « promesse solide » pour enfin réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le parcours à venir consistera à s’attaquer aux défis entravant la coopération internationale.  La solution, pour M. Yang, est l’application effective du Pacte et de ses annexes.  Le Président de l’Assemblée a indiqué que son bureau prévoit de mener une sensibilisation intensive tout au long de cette session et s’est ouvert à toute suggestion pour faciliter cette action.

Le Président a ensuite dressé une liste des conflits en cours dans le monde, liste « hélas non exhaustive »: Gaza, Soudan, Liban, Ukraine.  Ces derniers jours, le monde a assisté à une escalade de la violence entre Israël et le Hezbollah au Liban pouvant causer une déflagration régionale.  « La paix ne tient qu’à un fil », a observé le Président avec inquiétude.  Les incertitudes sont nombreuses: beaucoup de personnes ont été déplacées et des infrastructures réduites à néant.  Tout cela doit cesser immédiatement, a martelé M. Yang, selon qui le monde ne peut pas se permettre une guerre totale dans cette région.  Il a appelé à la désescalade, à la libération de tous les otages, et a imploré les acteurs extérieurs à « s’abstenir de fournir des armes aux belligérants ».  La diplomatie doit demeurer la priorité.  Seule une solution à deux États pourra garantir une paix durable pour les deux peuples et pour le reste de la région, a soutenu M. Yang.

Lors du débat général, 190 États Membres ont pris la parole mais seulement 10% de leurs représentants étaient des femmes.  Un fait que M. Yang a considéré « décevant » et « inacceptable ».  Il a exigé des mesures concrètes allant plus loin que la seule reconnaissance verbale du problème.  « La diversité fait notre force », a conclu M. Yang, en appelant les États Membres à « aller de l’avant main dans la main ».

Droits de réponse

L’Égypte a catégoriquement rejeté la position de l’Éthiopie, l’accusant d’être laprincipale source de menace à la paix et à la sécurité dans la région avec l’accord qu’elle a conclu qui viole la souveraineté de la Somalie.  Il a aussi dénoncé le fait que l’Éthiopie pense qu’elle contrôle le Nil et qu’elle peut priver l’Égypte de son accès historique à ce fleuve.  Il a appelé l’Éthiopie à faire preuve de responsabilité en arrêtant de menacer ses voisins.

L’Iran a répondu aux déclarations « non fondées » de l’Albanie, en rejetant catégoriquement toute tentative d’attribution des cyberattaques ayant visé des infrastructures albanaises.

Réagissant également aux propos des Émirats arabes unis, le représentant a réaffirmé la souveraineté de l’Iran sur les trois îles de Grande-Tounb, de Petite-Tounb et d’Abou Moussa en qualifiant ce différend de « question non négociable ».  Le représentant a conclu en invitant les Émirats arabes unis à s’en tenir au principe de bon voisinage.

La République de Corée a dénoncé les « déclarations fallacieuses » de la République populaire démocratique de Corée.  Elle a reproché à celle-ci d’exacerber les tensions dans la péninsule avec des manœuvres militaires « menaçantes » et un programme nucléaire « illicite ».

Le représentant du Maroc a critiqué les propos de l’Algérie au sujet de la décolonisation du Sahara et de son soutien aux efforts du Secrétaire général sur cette question.  Le « Sahara marocain est indépendant dans le cadre de son intégration à la mère-patrie, le Royaume du Maroc, depuis un demi-siècle », a-t-il déclaré.

La représentante des Émirats arabes unis, réagissant à la déclaration de l’Iran au titre de son droit de réponse, a souligné que ces trois îles de Grande-Tounb, de Petite-Tounb et d’Abou Moussa se trouvent dans le golfe d’Arabie occupé par l’Iran et qu’elles font partie intégrante des Émirats arabes unis qui refusent leur occupation par l’Iran.  « Toute revendication iranienne ne changera rien à la réalité. »  La représentante a toutefois tenu à rappeler l’excellente coopération entre les deux pays par ailleurs, appelant de ses vœux à un règlement pacifique de ce différend.

La République populaire démocratique de Corée a reproché à la République de Corée des « accusations insensées » à son encontre.  Le Ministre des affaires étrangères de ce pays « paiera le prix fort » pour avoir déclaré de telles contre-vérités historiques, a lancé le délégué en déclarant que c’est la République de Corée qui est une menace pour la République populaire démocratique de Corée, et non l’inverse.

En réponse au Maroc, le représentant de l’Algérie a rappelé que son pays avait toujours soutenu à l’Assemblée générale l’indépendance de tous les pays sous occupation coloniale, se demandant pourquoi le Maroc tenait à singulariser cette position de l’Algérie en la réduisant au seul Sahara occidental.  L’Algérie soutient le droit inaliénable des Saharaouis à l’autodétermination, a dit le délégué.

Reprenant la parole, le représentant du Maroc a remercié son homologue algérien d’avoir fait lecture de certaines parties du discours de son Ministre, en estimant que cela explique précisément pourquoi le Maroc l’a citée plus de 20 fois.  Il a reproché à l’Algérie de continuer à entraîner les « séparatistes » et de les laisser traverser la frontière.

À travers une motion d’ordre, le représentant de l’Algérie a demandé au Président de l’Assemblée générale de demander à son homologue marocain de bien vouloir s’adresser à lui au lieu de s’adresser à l’Algérie.  Le représentant marocain a dit ne pas répondre aux injonctions faites par son homologue algérien.  Il a dit s’être adressé à l’Algérie parce que c’est elle qui est la « mère de tous nos problèmes » et parce que c’est elle qui finance le Front POLISARIO et qui détourne l’aide humanitaire.  Pour ce qui est du processus politique, le délégué marocain a expliqué qu’il est au point mort parce que l’Algérie refuse de revenir à la table des négociations.

Pourquoi, a demandé l’Algérie, la Cour internationale de Justice (CIJ) ne reconnaît-elle pas le Sahara occidental?  Pourquoi le Maroc a-t-il accepté de le dépecer et de le partager avec la Mauritanie?  Pourquoi partager ce qui est à soi?  Pourquoi le Maroc a-t-il une telle peur de la démocratie, du référendum, de la consultation libre et franche de la population du Sahara occidental?

En réponse aux propos de l’Égypte, le représentant de l’Éthiopie a dit respecter les principes internationaux, notamment celui du partage équitable de l’eau et des ressources naturelles.

C’est l’Éthiopie, a rétorqué le représentant de l’Égypte, qui envoie des armes, y compris, aux terroristes, pour créer l’instabilité dans la Corne de l’Afrique.  Nous parlons ici du respect du droit international s’agissant des ressources en eau, a souligné le délégué, reprochant à l’Éthiopie de politiser les questions relatives au Nil.  Nous avons le droit, a martelé le représentant, de protéger nos ressources, conformément à la Charte des Nations Unies.

L’Iraq a critiqué les actes d’Israël à Gaza et ses frappes menées au Liban, qu’il a qualifiées de « crimes ».  C’est la passivité de la communauté internationale qui encourage l’occupant israélien à porter le fer au Liban, comme en atteste l’attaque contre Hassan Nassrallah qui risque de faire sombrer la région dans une guerre totale, avec un impact certain sur la paix et la sécurité internationales.

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