Quatrième Commission: dans ce « nouveau cycle » du système mondial, l’Université pour la paix fait de la promotion de la paix un objectif fondamental
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Cet après-midi, la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, a adopté son projet de résolution triennal concernant l’Université pour la paix, laquelle poursuit sa mission de promouvoir la paix dans un environnement mondial en pleine mutation.
Dans ce « nouveau cycle » que connaît le système international, la promotion de la paix est devenue un objectif fondamental, a déclaré le Recteur de l’Université, venu présenter le rapport du Secrétaire général pour la période 2021-2024. Constatant que l’ordre mondial basé sur des règles est en train d’être remplacé celui de la « force des armes », cependant que les conflits et les attaques contre l’ONU deviennent des tendances dominantes du système international, M. Francisco Rojas Aravena a prévenu qu’aucun acteur ni groupe d’acteurs ne peut régler à lui seul ces problèmes. Devant la fracture de la relation existante entre pays développés et pays en développement, il a jugé nécessaire de revoir les règles de fonctionnement afin qu’elles reflètent les « nouveaux équilibres de pouvoir ».
Pour y parvenir, le Recteur a proposé une « conjugaison de nos talents », assortie d’une volonté politique fondée sur des normes et des accords globaux. Dans le cadre de son dialogue interculturel, l’Université pour la paix dispose d’observateurs permanents auprès de l’ONU à New York et Genève, ainsi que de bureaux régionaux sur plusieurs continents. Bien que ses programmes de doctorat et de maîtrise aient permis de former des dirigeants attachés à la cause de la paix, notamment dans les domaines de la prévention des conflits et de la coopération pour la paix, M. Aravena a noté que le nombre d’étudiants a baissé du fait des conflits et de la réduction du financement. Afin d’accroître son empreinte, l’Université a lancé de nouveaux programmes sur le rôle des femmes dans les processus de paix, en lien avec d’autres entités de l’ONU.
En tant que pays hôte, le Costa Rica a présenté le projet de résolution triennal de la Commission concernant l’Université pour la paix, texte par lequel l’Assemblée générale prierait celle-ci de concevoir des méthodes viables, propres à renforcer encore la coopération avec le système onusien. En entérinant cette résolution, l’Assemblée renouvellerait la demande qu’elle a faite au Secrétaire général en vue de la création d’un fonds d’affectation spéciale pour la paix destiné à faciliter le versement de contributions volontaires à l’Université. Elle prierait en outre le Secrétaire général de faire davantage appel à l’Université, dans le cadre de l’action qu’il mène en vue de prévenir et de régler les conflits et de consolider la paix. L’Assemblée générale prierait encore les États Membres de soutenir la mission de l’Université en lui apportant des contributions financières, y compris en offrant des possibilités de bourses.
La délégation costaricienne a noté que depuis sa création, en 1980, l’Université pour la paix a donné « des milliers de raisons d’envisager l’avenir avec espoir », forte d’un réseau diversifié de plus de 7 000 anciens étudiants, dont 65% de femmes, ce qui met en exergue le rôle crucial que jouent les femmes en tant que bâtisseuses de la paix. Sa représentante a vu dans le renforcement de la prévention et la résolution des conflits une « rupture rafraîchissante au milieu du vacarme de la guerre qui dévore les ressources qui devraient être consacrées à combler les écarts d’inégalités entre nos peuples ». L’élargissement de l’offre académique de l’Université en maîtrises, doctorats et certificats, par le biais de programmes adaptés aux besoins particuliers des États, ainsi que les programmes conjoints qui ajoutent une valeur régionale et locale à ses formations, sont autant de preuves à ses yeux des avancées qu’une institution éducative peut offrir à l’humanité dans l’un des moments les plus critiques du système multilatéral.
Tout en prenant acte de ces progrès, le Bangladesh a jugé essentiel que l’Université noue des liens plus étroits avec les entités de l’ONU, en particulier dans le domaine de la consolidation de la paix. Il a également salué les initiatives visant à créer un bureau dédié à l’étude du rôle de l’intelligence artificielle dans les questions liées à la paix.
Au nom du groupe CANZ, le Canada a noté que l’Université se distingue par son double objectif d’offrir des études sur les conflits majeurs tout en étant une plateforme pour l’analyse multidimensionnelle des conditions exacerbant ces conflits. Une approche multidisciplinaire essentielle afin de rappeler les formes multiples et croisées de la discrimination qui amplifient les expériences des personnes touchées par les conflits, en particulier les femmes et les filles, a relevé la délégation. Comme le Chili, l’Inde a salué les programmes d’études de la paix et d’autonomisation des femmes, avec une attention particulièrement au maintien et à la consolidation de la paix.
L’Université ayant été créée par un traité multilatéral approuvé ultérieurement par l’Assemblée générale, El Salvador, qui fait partie des 120 pays bénéficiant de l’expérience acquise par les anciens élèves de l’institution, s’est inquiété de l’impact de la diminution de la coopération ainsi que du financement du développement et de l’éducation, jugeant essentiel de continuer à soutenir l’établissement au moyen de bourses.
Alors que nous discutons du rôle de l’Université de la paix en tant que centre international spécialisé d’enseignement supérieur et de recherche, le Timor-Leste a jugé impératif de reconnaître que celle-ci sert non seulement à fournir des connaissances et une formation pour la paix, mais constitue également un phare pour les nations aux prises avec les conséquences d’un conflit. « Le long chemin que nous avons entrepris pour obtenir l’indépendance a été ponctué par la reconnaissance du rôle essentiel de l’éducation dans la réconciliation, la compréhension et la collaboration entre diverses communautés », a témoigné son représentant.
Pour sa part, le Venezuela a regretté qu’une institution telle que l’Université pour la Paix participe à des « événements extérieurs au système des Nations Unies » ayant pour but, selon lui, de politiser des questions complexes comme la mobilité humaine, tout en ignorant leurs causes profondes.
La Quatrième Commission entreprendra son examen de la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace lors de sa prochaine réunion, mardi 29 octobre 2024, à 10 heures.
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