L’Assemblée élit cinq membres du Conseil de sécurité, proclame la Journée mondiale du cheval et se penche sur la situation des déplacés d’Abkhazie et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud
L’Assemblée générale a élu, ce matin, cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité, à savoir Bahreïn, la Colombie, la Lettonie, le Libéria et la République démocratique du Congo, pour un mandat de deux ans qui débutera le 1er janvier 2026 et prendra fin le 31 décembre 2027. Elle a également proclamé le 11 juillet, Journée mondiale du cheval, et adopté sa résolution annuelle sur la situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie).
La Lettonie, qui a obtenu 178 voix remplacera au Conseil la Slovénie pour le compte du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États. Le Libéria, qui a réuni autour de sa candidature 181 voix, la République démocratique du Congo, avec ses 183 voix, et Bahreïn, avec 186 voix, entrent également au Conseil au nom du groupe des États d’Asie-Pacifique et d’Afrique. Ces trois nouveaux élus siègeront à la place de l’Algérie, de la Sierra Leone et de la République de Corée.
L’Assemblée générale a également élu la Colombie, qui a raflé 180 voix, pour représenter le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle succédera au Guyana.
À compter du 1er janvier 2026, le Conseil sera donc composé, outre les 5 membres permanents (Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni), des 10 membres non permanents suivants: Bahreïn, la Colombie, le Danemark, la Grèce, la Lettonie, le Libéria, le Pakistan, le Panama, la République démocratique du Congo et la Somalie.
La Journée mondiale du cheval proclamée à l’issue d’un vote
L’Assemblée a ensuite décidé de proclamer le 11 juillet comme Journée mondiale du cheval en adoptant par 169 voix pour, une contre (États-Unis) et aucune abstention une résolution (A/79/L.89) présentée par la Mongolie qui a souligné que le cheval est l’un des animaux les plus importants de l’humanité.
Le préambule du texte précise d’ailleurs que le monde compte actuellement plus de 57 millions de chevaux et que, dans de nombreux pays, le secteur équin contribue de façon importante au développement socioéconomique et au bien-être des populations, notamment à la vie quotidienne et à l’émancipation économique des populations rurales et locales.
La mise aux voix du texte a été demandée par les États-Unis qui ont objecté contre les références aux changements climatiques et au Programme de développement durable à l’horizon 2030 contenues dans la résolution. Le Mexique a estimé que la protection du cheval ne nécessitait pas de proclamer une journée internationale. Constatant une prolifération préoccupante de ce type de commémorations, il a mis en garde contre l’alourdissement du système et la surcharge de travail que cela entraîne.
La situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie)
Dans l’après-midi, l’Assemblée générale a adopté par 107 voix pour, 9 voix contre (Bélarus, Cuba, Fédération de Russie, Guinée équatoriale, Mali, Nicaragua, République populaire démocratique de Corée, Soudan et Zimbabwe), et 49 abstentions, sa résolution annuelle sur la situation des déplacés et des réfugiés d’Abkhazie (Géorgie) et de la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud (Géorgie) (A/79/L.90). La mise aux voix a été demandée par la Fédération de Russie.
Par ce texte, l’Assemblée reconnaît le droit qu’ont tous les déplacés et réfugiés et leurs descendants, indépendamment de leur origine ethnique, de rentrer en Abkhazie et dans la région de Tskhinvali/Ossétie du Sud. Elle invite également tous les participants aux pourparlers de Genève à redoubler d’efforts en vue d’établir une paix durable.
Dans sa présentation de cette résolution, la Géorgie a indiqué que ce texte « qui ne vise pas une partie en particulier » laisse de côté la question politique pour se concentrer sur les aspects humanitaires. La question politique a été néanmoins au cœur de certaines interventions prononcées lors du débat, dont celles de la Lituanie. Au nom des États baltes et nordiques, ce pays a en effet déploré la détérioration de la démocratie en Géorgie, notamment avec les tentatives des autorités actuelles de museler les voix indépendantes, notamment les médias.
« La situation en Géorgie s’inscrit en droite ligne de la guerre illégale à grande échelle que mène la Russie en Ukraine, avec une présence illégale dans la République de Moldova et en Géorgie », a tranché la Lituanie. Au nom des délégations du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), le Canada a également accusé la Russie de fomenter l’instabilité en Géorgie, avant de fustiger son invasion immorale et illicite de l’Ukraine. Nous nous opposons fermement à toute tentative unilatérale de modifier par la force les frontières internationalement reconnues, a appuyé le Japon.
De son côté, le Royaume-Uni s’est dit profondément préoccupé par la présence russe dans les régions séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie et a condamné le lancement, en mai dernier, de vols directs entre la Russie et l’Abkhazie, en violation flagrante du droit géorgien et international.
En soumettant ce projet « politisé » à l’Assemblée générale, la Géorgie tente de détourner l’attention du fait que ce sont ses actions qui ont provoqué l’afflux de réfugiés, a rétorqué la délégation russe avant le vote. La délégation russe a également accusé Tbilissi d’entraver le dialogue trilatéral et une véritable solution aux problèmes des réfugiés et des déplacés. Selon elle, la clef réside dans l’abandon des attitudes conflictuelles et la signature d’un accord juridiquement contraignant sur la renonciation à l’usage de la force, puis d’un traité de paix entre la Géorgie, d’une part, et les Républiques d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, d’autre part.
De fait, a souligné la délégation russe, si la Géorgie se soucie réellement du sort des réfugiés et des personnes déplacées, elle doit renoncer à cette résolution et engager un dialogue constructif avec l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie dans le cadre des discussions de Genève. Le Venezuela a estimé que ce texte ne faisait qu’exacerber les tensions.
Après le vote, Israël a rappelé que sa position de principe demeure un soutien total et sans équivoque à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la Géorgie, concernant les régions d’Abkhazie et de Tskhinvali/Ossétie du Sud. Le Brésil, qui s’est abstenu, a estimé que l’Assemblée générale ne devrait pas s’ingérer dans les négociations en cours dans le cadre des pourparlers de Genève ou préjuger de l’issue de ces discussions.
L’Assemblée générale se réunira à nouveau demain, mercredi 4 juin, à partir de 10 heures, pour élire des membres du Conseil économique et social (ECOSOC).
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