En cours au Siège de l'ONU

Conseil de sécurité: condamnation quasi-unanime de la frappe meurtrière sur Kryvyi Rih qui, aux dires de la Russie, ciblait des militaires ukrainiens

9893e séance – matin
CS/16040

Conseil de sécurité: condamnation quasi-unanime de la frappe meurtrière sur Kryvyi Rih qui, aux dires de la Russie, ciblait des militaires ukrainiens

Réunis ce matin à la demande de l’Ukraine, quatre jours après la frappe menée par la Fédération de Russie contre la ville densément peuplée de Kryvyi Rih, la plus meurtrière touchant des enfants depuis le début du conflit en février 2022, les membres du Conseil de sécurité ont quasi-unanimement condamné cette nouvelle attaque russe contre des civils, certains, dont les États-Unis, avertissant que de tels agissements mettent en péril les pourparlers de paix engagés avec les deux parties.  La délégation russe a, elle, soutenu que cette frappe visait des objectifs militaires et que, contrairement à la version des faits diffusée par le « régime de Kiev » et ses alliés occidentaux, le missile tiré n’était pas équipé d’une ogive à sous-munitions. 

Intervenant en début de séance en sa qualité de Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Tom Fletcher a dénoncé cette « frappe massive », qui, selon un dernier bilan officiel, a tué 18 civils, dont 9 enfants, et fait 75 blessés. Il a également fait état d’une poursuite des hostilités dans les régions frontalières de Kherson, Kharkiv, Donetsk et dans les zones frontalières de Sumy, avec à la clef d’autres victimes civiles et d’importants dégâts. 

Après avoir rappelé que des victimes ont aussi été recensées parmi les civils en Fédération de Russie, dans les régions de Koursk, Belgorod et Briansk, le haut fonctionnaire a une nouvelle fois fait valoir qu’en vertu du droit international humanitaire, « que ce Conseil est censé défendre », les parties aux conflits doivent protéger les civils et les infrastructures civiles. « Les attaques aveugles contre eux sont strictement interdites; il doit y avoir des limites à la manière dont la guerre est menée. » 

Invitée par le Conseil, l’Ukraine a estimé que « chaque missile, chaque drone qui tuent des gens quotidiennement prouve que Moscou ne veut que la guerre ».  Selon la délégation, non seulement la Russie n’a pas cessé ses attaques contre les civils ukrainiens, mais elle a « considérablement intensifié ses attaques et leur létalité », comme l’atteste le tir, le 4 avril sur un quartier résidentiel de Kryvyi Rih, d’un missile balistique Iskander-M équipé d’une ogive à fragmentation.  Ce missile a atterri près d’une aire de jeux, ravageant des habitations, des écoles et un restaurant.  Une frappe, dont la plus jeune victime n’avait que trois mois, et qui a été suivie d’attaques de drones lors de l’opération de sauvetage.

« Tous les témoins et les caméras d’un restaurant local ont confirmé l’absence de présence militaire dans le restaurant ou aux alentours au moment de l’impact », a assuré la délégation ukrainienne, avant de remercier la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine de l’ONU, dont l’équipe s’est rendue sur place le lendemain pour constater les dégâts et identifier les victimes, ainsi que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour son soutien aux familles touchées. 

Reprise par une majorité de délégations, cette version des faits a été battue en brèche par la Fédération de Russie, qui a dit avoir identifié des cibles militaires à Kryvyi Rih, notamment un rassemblement d’experts militaires ukrainiens accompagnés d’instructeurs de l’OTAN dans un restaurant situé dans une zone peuplée de la ville.  « Hélas, le mauvais fonctionnement du système de défense aérien ukrainien a conduit au drame », a-t-elle commenté, démentant d’autre part tout usage de bombe à sous-munitions.  Ce type d’armes ne produit pas de fumée, alors que les images de l’incident font apparaître un épais nuage, a pointé le représentant russe. 

La plupart des membres du Conseil ont condamné cette frappe aveugle, qualifiée d’atrocité par la République tchèque, d’action « irréfléchie et barbare » par le Royaume-Uni et de crime de guerre par l’Estonie, au nom des trois États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). Il ne s’agissait que d’une des attaques quotidiennes de la Russie contre la population civile ukrainienne, a fait remarquer le Danemark, tandis que le Panama s’élevait contre une violence qui « ne semble faire aucune distinction entre combattants et civils ». 

Dans ce contexte, les États-Unis ont rappelé leurs efforts destinés à obtenir des deux parties un cessez-le-feu durable, tout en adressant un avertissement à la Russie: des frappes telles que celle menée sur Kryvyi Rih et l’exécution de prisonniers de guerre peuvent hypothéquer les négociations.  « Nous jugerons la volonté du Président Putin à parvenir à la paix à l’aune des actions de la Russie », a ajouté la délégation, sommant Russes et Ukrainiens de mettre en œuvre les promesses faites lors des pourparlers indirects en Arabie saoudite.  « Nous ne ferons montre d’aucune patience face à des négociations de mauvaise foi ou toute violation des engagements. » 

Alors que la Fédération de Russie exprimait son refus catégorique de « discuter avec des autorités ayant perdu toute légitimité », bon nombre des délégations ont appuyé la mise en demeure américaine, la Slovénie ou encore l’Union européenne appelant le pouvoir russe à manifester sa volonté de parvenir à la paix sans plus tarder.  « La Russie ne négocie pas de bonne foi, elle procrastine et son objectif demeure la capitulation de l’Ukraine », a accusé la France, rejointe par le Royaume-Uni, qui a, pour sa part, rappelé que le Président Zelenskyy avait « accepté un cessez-le-feu total, immédiat et inconditionnel, sous réserve de l’accord de Moscou ». 

De son côté, la Chine a observé qu’en dépit d’une « situation compliquée sur le terrain », un véritable « élan » existe en faveur d’un accord de paix.  À cet égard, elle a rappelé que, depuis le début de la « crise ukrainienne », elle milite pour une solution politique prenant en compte les préoccupations sécuritaires des deux parties belligérantes, une condition également soulignée par l’Algérie.  La délégation chinoise a d’autre part évoqué le consensus en six points qu’elle défend avec le Brésil, avant de juger « naturel » que l’Europe prenne part aux négociations, ce qu’a aussi exigé la Pologne. 

Dénonçant, quant à elle, le déploiement en début d’année de 3 000 soldats nord-coréens, en plus des 11 000 soldats déjà mobilisés sur ce théâtre en 2024, la République de Corée a réitéré son appel à Pyongyang et Moscou pour qu’ils cessent immédiatement leur « coopération militaire illégale », qui constitue une violation flagrante de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité.  « Ces développements jettent un sérieux doute sur la sincérité et la volonté politique de parvenir à un véritable cessez-le-feu », a-t-elle affirmé, prévenant, à l’instar du Guyana et de la Sierra Leone, qu’une poursuite de la trajectoire actuelle ne ferait qu’engendrer davantage de souffrances et de pertes humaines. 

 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

Maintien de la paix et de la sécurité de l’Ukraine

Exposé

M. TOM FLETCHER, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, a constaté que les frappes aériennes de la Fédération de Russie continuent de tuer et mutiler des civils et de détruire des infrastructures civiles en Ukraine.  Il a dénoncé celle, « massive », qui a touché la ville densément peuplée de Kryvyi Rih, dans la région de Dniepr, vendredi dernier, tuant 18 civils, dont 9 enfants, et faisant 75 autres blessés.  Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) en Ukraine, qui a vérifié le nombre de victimes, il s’agissait de la frappe la plus meurtrière touchant des enfants depuis février 2022, a-t-il indiqué, faisant également état d’une poursuite des hostilités dans les régions frontalières de Kherson, Kharkiv, Donetsk et dans les zones frontalières de Soumy, avec à la clef d’autres victimes civiles et d’importants dégâts.  Le haut fonctionnaire a dit comprendre la colère et le désespoir des civils ukrainiens qui paient un lourd tribut à cette « guerre atroce ».  Même si le bilan est « probablement plus lourd », le HCDH a vérifié la mort d’au moins 12 910 civils, dont 682 enfants, et les blessures de près de 30 700 personnes en Ukraine entre le 24 février 2022 et le 31 mars 2025.  On recense par ailleurs près de 3,7 millions de personnes déplacées, tandis que près de 7 millions de réfugiés ukrainiens sont dispersés dans le monde, principalement en Europe. 

Il a noté que des victimes civiles et des dommages causés aux infrastructures civiles ont aussi été recensées dans les régions de Koursk, Belgorod et Briansk, en Fédération de Russie, et que le Bureau de la coordination des affaires humanitaire (OCHA) ne parvient toujours pas à atteindre environ 1,5 million de civils ayant besoin d’aide dans certaines parties des régions de Donetsk, Kherson, Luhansk et Zaporizhzhia sous occupation russe.  Il a appelé les parties à faciliter l’acheminement rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux civils dans le besoin, avant de rappeler qu’en Ukraine, les femmes et les filles sont confrontées à une crise particulière.  Depuis février 2022, les naissances prématurées représentent près de 50% de tous les accouchements, ce qui met les mères et les nouveau-nés en grand danger, a-t-il relevé, évoquant également une hausse de 36% de la violence fondée sur le genre au cours de cette période, en plus des problèmes de santé mentale auxquels sont confrontées les femmes déplacées, en particulier les réfugiées. 

Selon le Secrétaire général adjoint, près de 13 millions de personnes en Ukraine ont besoin d’une aide humanitaire alors que seulement 17% des 2,6 milliards de dollars nécessaires au plan de réponse et de besoins humanitaires de l’Ukraine pour 2025 ont été réunis.  « Il en faut bien davantage », a souligné M. Fletcher, précisant que l’OCHA et ses partenaires concentrent désormais leurs ressources limitées sur quatre priorités stratégiques: le soutien aux communautés en première ligne, les interventions d’urgence, la facilitation des évacuations et l’aide aux personnes déplacées. 

Le Coordonnateur des secours d’urgence a ensuite salué l’annonce d’un cessez-le-feu axé sur les infrastructures énergétiques, ainsi que les négociations visant à garantir la sécurité de la navigation en mer Noire. Notant que la meilleure protection des civils réside dans la fin de cette guerre, il a estimé que la priorité des négociations –qu’il s’agisse d’une trêve temporaire ou d’un accord durable– doit être la protection et les besoins des civils.  Il a réitéré qu’en vertu du droit international humanitaire « que ce Conseil est censé défendre », les parties aux conflits doivent protéger les civils et les infrastructures civiles.  « Les attaques aveugles contre eux sont strictement interdites; il doit y avoir des limites à la manière dont la guerre est menée ».  En ces temps de « coupes budgétaires drastiques », il a enfin demandé au Conseil de fournir à l’OCHA et à ses partenaires « la sécurité et les ressources nécessaires pour sauver autant de survivants que possible ». 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission de la population et du développement lance sa session de 2025 centrée sur la santé et le bien-être de tous à tout âge

Cinquante-huitième session,
2e et 3e séances plénières - matin et après-midi
POP/1115

La Commission de la population et du développement lance sa session de 2025 centrée sur la santé et le bien-être de tous à tout âge

« Assurer une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tout âge »: tel est le thème de la cinquante-huitième session de la Commission de la population et du développement, qui a entamé ses travaux aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York.  Après les interventions d’ouverture et le lancement du débat général, un débat entre experts, suivi d’un échange interactif, a permis d’entrer dans le vif du sujet, l’accent étant mis sur l’application, dans le domaine sanitaire, du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).

Plus de 30 ans après la CIPD, qui s’est tenue au Caire en 1994, force est de constater que trop d’objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 liés à la santé ne sont pas en voie d’être atteints, a déploré la Présidente de cette session, Mme Catharina Jannigje Lasseur (Pays-Bas), en ouvrant cette semaine de travaux.

« Trop de femmes et de filles sont encore privées de leur autonomie corporelle ou sont victimes de violences, trop de femmes meurent encore en couches, trop de jeunes n’ont toujours pas accès à une éducation sexuelle complète et trop de communautés, en particulier celles qui vivent dans des contextes humanitaires et vulnérables aux changements climatiques, sont encore laissées pour compte », a-t-elle résumé, appelant à l’établissement de systèmes de santé résilients et équitables, qui donnent la priorité aux soins de santé primaires et à la couverture sanitaire universelle afin de répondre aux besoins des personnes tout au long de la vie, en s’adaptant aux tendances démographiques du monde de demain.

Des progrès inégaux et des financements insuffisants

Les progrès réalisés ces dernières décennies sont pourtant indéniables, a observé le Secrétaire général adjoint aux politiques, en rappelant que, depuis 2000, l’espérance de vie a augmenté de 10 ans en Afrique et de 9 ans en Asie du Sud.  Dans le même temps, la mortalité infantile au niveau mondial a été diminuée de près de moitié, tandis que les infections au VIH reculaient de 50% et que les décès liés au tabagisme et aux accidents de la route diminuaient fortement.  « Cela montre que nous pouvons avancer grâce à une volonté politique et des investissements », a indiqué M. Guy Ryder, tout en reconnaissant que les financements nationaux et l’assistance internationale restent globalement insuffisants pour réaliser les objectifs sanitaires du Programme 2030.

« Toutes les deux minutes, une femme meurt de causes liées à la grossesse ou à l’accouchement, une autre d’un cancer du col de l’utérus et deux autres d’un cancer du sein », a alerté à cet égard la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).  Assurant que la plupart de ces décès sont évitables, Mme Natalia Kanem a relevé que, derrière chacun d’eux, se cache « une clinique dépourvue de médicaments essentiels, une communauté sans sages-femmes qualifiées et une crise où les soins de santé de base sont inaccessibles ».  Selon elle, investir dans la santé maternelle et néonatale est le gage d’une main-d’œuvre en meilleure santé, capable de stimuler l’économie mondiale à hauteur de 400 milliards de dollars par an.

« Il incombe à chacun de nous de veiller à ce que la promesse d’une couverture sanitaire universelle et la réalisation des droits sexuels et reproductifs soient une réalité pour tous », a renchéri la Première Ministre de Sri Lanka, Mme Harini Amarasuriya, qui s’est alarmée de la résistance croissante à cette dimension de la santé et à l’égalité des genres dans de nombreuses régions du monde.  Cette situation menace de saper les progrès initiés par la CIPD, a-t-elle averti.  Le Ministre d’État chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale, M. Abdoulaye Bio Tchané a, lui, insisté sur le rôle des femmes dans la réduction des risques sanitaires, la promotion de l’hygiène et les bonnes pratiques en matière de planification familiale. 

Reste que les coupes sombres qui sont actuellement opérées dans l’assistance humanitaire et l’aide au développement risquent d’avoir des conséquences dévastatrices pour les populations vulnérables du monde entier, a averti le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.  Pour atténuer cet impact négatif, il importe selon M. Li Junhua d’identifier de nouvelles sources d’aide extérieure afin d’atteindre les objectifs liés à la santé. Le haut fonctionnaire a notamment plaidé en faveur des « conversions dette contre santé » permettant aux pays créanciers d’annuler la dette des pays débiteurs si ces derniers utilisent ces fonds pour investir dans des programmes de santé nationaux.

Une transition démographique mondiale qui nécessite des moyens

La table ronde organisée dans l’après-midi a permis à des experts de l’ONU d’échanger avec les États Membres sur la base de deux rapports du Secrétaire général, intitulés respectivement « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge » (E/CN.9/2025/2) et « Programmes et interventions menés aux fins de l’application du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement pour permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge » (E/CN.9/2025/3). 

Détaillant ces rapports, la Cheffe du Service de l’analyse et des tendances démographiques au Département des affaires économiques et sociales (DESA), Mme Cheryl Sawyer, a indiqué qu’ils reflètent la transition démographique de grande ampleur que connaît le monde, avec des différences marquantes en termes de vieillissement selon les régions.  Ces 25 prochaines années, la population âgée de 60 ans ou plus devrait en effet augmenter de 72%, passant de 1,22 milliard en 2025 à 2,11 milliards en 2050, ce qui nécessitera des changements dans les systèmes de santé et de protection sociale et accroîtra la pression budgétaire pour la viabilité des retraites.  Ainsi, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus augmentera de 25% d’ici à 2050 dans les pays à revenu élevé, contre plus de 90% dans les pays à revenu intermédiaire inférieur. 

Pour Mme Sawyer, l’efficacité et l’équité des systèmes de santé peuvent être améliorées au moyen d’une prise de décisions fondée sur des données pour recenser et hiérarchiser les besoins essentiels.  Grâce à ce type d’action, le retour sur investissement de la prévention et de la maîtrise des maladies non transmissibles, par exemple, dépasse largement le coût des interventions, a-t-elle relevé, ajoutant que l’accroissement de l’efficacité de la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des achats peut également se traduire par des gains importants pour les systèmes de santé.  À ce sujet, elle a fait état d’initiatives lancées pour réduire le coût des médicaments et des vaccins en groupant les achats. 

Garantir une couverture sanitaire universelle 

Le lien entre bonne santé et développement a été abordé par le responsable de l’unité développement Chef par intérim du Service de la population et du développement du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), selon qui promouvoir la couverture sanitaire universelle est la meilleure solution pour réduire les problèmes de santé et jeter les bases d’une productivité économique pour toute société. 

M. Alessio Cangiano a cependant constaté que, depuis 2000, les dépenses de santé publique en proportion du PIB tendent à stagner voire reculer.  Tout aussi inquiétantes, les décisions de pays donateurs de réduire drastiquement leur aide publique au développement (APD) aura des effets importants en termes de santé, a-t-il prévenu, avant d’appeler les États concernés à optimiser leurs efforts en la matière, tout en rectifiant l’équilibre entre aide humanitaire et aide au développement.  Si l’APD représentait 13% des dépenses totales de santé dans les pays à faible revenu il y a 20 ans, elle représente maintenant plus de 30%, a fait remarquer le responsable du FNUAP, encourageant les gouvernements de ces pays à adopter des stratégies multiples pour financer durablement leurs systèmes de santé et garantir une couverture sanitaire universelle. 

Appelant de son côté à renforcer le financement de la santé pour éliminer les obstacles à l’accès aux services de santé essentiels et les conséquences paupérisantes des dépenses de santé à la charge des ménages, la Directrice, Santé sexuelle et reproductive, et recherche à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Mme Pascale Allotey, a averti que la diminution de l’aide internationale mondiale à la santé dans les pays à revenus faible et intermédiaire de la tranche inférieure pourrait encore aggraver les difficultés que connaissent ces derniers en termes de coûts de santé. 

Parmi les autres priorités, Mme Allotey a cité l’augmentation du nombre de personnels de santé et de soins, passant de 10 millions à 11,1 millions dans le monde; l’exploitation accrue du potentiel des données, de la santé numérique et de l’intelligence artificielle pour améliorer équitablement le lettrisme en santé, ainsi que l’efficacité et la qualité des services de santé; et l’amélioration de l’accès aux services de santé de base dans les contextes fragiles, touchés par des conflits et vulnérables, où vivront 60% des personnes les plus pauvres du monde d’ici à 2030 et où se situe la moitié de la mortalité maternelle. 

Les États Membres en quête de solutions 

Le dialogue interactif avec les États Membres a donné lieu à des interventions d’une grande variété, en fonction du niveau de développement des États représentés.  « À l’échelle mondiale, nous avons les mêmes objectifs, malheureusement nous n’avons pas les mêmes moyens, c’est là le problème », a pointé la Gambie, non sans relever que le budget de santé d’un pays développé est souvent plusieurs fois supérieur au budget global d’un pays en développement.  Que fait l’OMS pour fournir un accès à la santé, aux médicaments et aux équipements médicaux vitaux? a interrogé la délégation. 

À l’instar des Philippines, qui ont fait état du vieillissement de leur population en raison des effets conjugués de la baisse de la fertilité et de l’augmentation de l’espérance de vie, l’Indonésie a mis en avant sa politique en matière de santé qui inclut toutes les personnes, à toutes les étapes de leur vie.  L’accent est également mis sur les maladies non transmissibles et la santé mentale, a expliqué la délégation, rejointe sur ce point par la Serbie, qui a dit avoir lancé en 2019 un programme de santé mentale visant toutes les générations, avec comme priorité l’exercice des droits humains des personnes âgées. 

Comme d’autres pays du Sud, le Paraguay a détaillé les efforts qu’il déploie pour venir en aide sur le plan sanitaire aux populations vulnérables, qu’il s’agisse de migrants, de personnes âgées ou encore d’enfants défavorisés.  Il a évoqué en particulier son programme d’alimentation des enfants vulnérables en milieu scolaire, évoquant des résultats prometteurs. 

Ce matin, en début de séance, la Commission a élu par acclamation Mmes Stefany Romero Veiga (Uruguay), Joselyne Kwishaka (Burundi) et Galina Nipomici (République de Moldova) aux fonctions de Vice-Présidentes pour cette cinquante-huitième session, Mme Kwishaka assumant en outre la responsabilité de rapporteuse.  La Commission a également adopté son ordre du jour provisoire (E/CN.9/2025/1)avant d’approuver la proposition d’organisation de ses travaux (E/CN.9/2025/L.1/Rev.1). 

Elle poursuivra ses travaux jusqu’au vendredi 11 avril. 

 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: outre la surveillance du cessez-le-feu, la compréhension du terrain et l’action rapide sont attendues des opérations de maintien de la paix

9892e séance – matin
CS/16039

Conseil de sécurité: outre la surveillance du cessez-le-feu, la compréhension du terrain et l’action rapide sont attendues des opérations de maintien de la paix

Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, sa réunion annuelle avec les chefs des composantes militaires des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, avec un intérêt marqué pour la connaissance du terrain et le renseignement via les technologies, afin de pouvoir agir efficacement dans le cadre de la surveillance du cessez-le-feu.  En effet, si cette surveillance est « l’une des tâches et compétences fondamentales les plus anciennes des opérations de maintien de la paix des Nations Unies », comme l’a rappelé le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, elle ne se limite plus à une simple présence; il s’agit de comprendre et d’agir rapidement sur le terrain.

Dans des environnements opérationnels de plus en plus changeants et souvent caractérisés par des menaces hybrides, les délégations ont donc tout naturellement appuyé l’utilisation des technologies de pointe, tout en insistant sur une plus grande collaboration entre tous les acteurs du maintien de la paix, en particulier l’ONU et les parties impliquées - les belligérants et surtout le pays hôte. 

Selon M. Jean-Pierre Lacroix, la technologie peut aider à mettre en œuvre des stratégies cohérentes, fondées sur les principes de consentement, d’impartialité et de non-recours à la force.  Mais, a-t-il précisé, elle doit s’inscrire dans un processus politique marqué par le soutien unifié des États Membres, et en particulier du Conseil de sécurité. 

Les technologies, outil pour mieux surveiller et agir en conséquence

Au Département des opérations de paix, des plateformes intégrées permettent de suivre les violations du cessez-le-feu en temps quasi réel, tandis que les outils mobiles facilitent le signalement et la vérification rapides des incidents, a indiqué M. Lacroix en citant notamment la plateforme Unite Aware.  Selon lui, les efforts de surveillance futurs devront s’attaquer aux menaces qui dépassent les domaines physiques traditionnels.  Il a évoqué notamment les opérations d’influence, les cyberattaques et autres menaces hybrides qui remettent en question les modèles conventionnels et exigent des approches nouvelles et innovantes.

Pour innover, justement, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), chargée de maintenir la stabilité le long de la Ligne bleue, a besoin de capacités technologiques que peuvent apporter des drones, des radars au sol et des appareils photo de grandes surfaces, en complément du déploiement de longue durée des troupes, a plaidé le général de corps d’armée Aroldo Lázaro Sáenz, commandant de la force.  Il est certain, selon lui, que l’utilisation de la technologie renforcera la capacité de la Force à surveiller et à rendre compte des violations de la résolution 1701 (2006). 

La Fédération de Russie a observé à ce propos qu’au Liban, Israël n’a pas tenu compte de l’instauration du cessez-le-feu obtenu le 26 novembre 2024, mais a, au contraire, ciblé le territoire libanais.  La délégation a mentionné le rapport du Secrétaire général de l’ONU, publié en mars dernier, qui laisse voir que depuis la trêve, Israël a mené plus de 50 bombardements au nord de la Ligne bleue.

Rassurante, la délégation américaine a indiqué que les violences ont diminué de façon drastique depuis l’entrée en vigueur du mécanisme créé par les États-Unis, avec la participation de la France, qui fait le suivi de toutes les violations de l’accord entre Israël et le Liban.  D’ailleurs, avec l’appui de la FINUL, le mécanisme a contribué au déploiement de forces armées libanaises au sud du fleuve Litani, a-t-elle signalé.  La délégation des États-Unis a également apprécié que les avancées de l’intelligence artificielle puissent être des outils permettant aux États de prévoir et de prévenir des violations.

La France a fait remarquer que l’acquisition de ces technologies, comme des drones de dernière génération ou des caméras fixes, exige de doter les missions de maintien de la paix de ressources financières suffisantes et d’y mettre en place des programmes de formation.  Si les avantages apportés par ces technologies ont été reconnus par le Guyana, la délégation a attiré l’attention sur l’importance de veiller à ce que l’introduction des nouvelles technologies se fasse dans le respect des droits humains, du droit international et de la souveraineté des États hôtes. 

Un avis partagé par la Chine pour qui ces technologies, telles que les drones, doivent impérativement être utilisées dans le respect de la souveraineté du pays hôte.  La Sierra Leone a ajouté que l’appui du pays hôte et son engagement à l’égard du mandat de cessez-le-feu sont essentiels à la réussite de la mise en œuvre.

Les dangers de la désinformation/mésinformation

L’efficacité du contrôle du cessez-le-feu dépend précisément de la coopération et du consentement de l’État hôte et des populations locales, a relevé lui aussi le général de corps d’armée Ulisses De Mesquita Gomes, commandant de la force de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).  C’est pourquoi, a-t-il prescrit, il faut maintenir la confiance par le biais de la transparence, de la responsabilisation et d’une communication efficace.

Par ailleurs, a-t-il avancé, la collaboration avec les fournisseurs de télécommunications peut contribuer à la mise en place de systèmes d’alerte précoce mobiles, permettant aux civils de signaler rapidement et efficacement les violations du cessez-le-feu.  Cependant, il a rappelé que ces mêmes technologies de surveillance sont également utilisées par des groupes armés, des milices et des réseaux criminels.  Ces derniers mois, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), on a par exemple observé que des groupes armés utilisaient des drones à des fins de reconnaissance, ainsi que des applications de messagerie cryptées aux fins de coordination et de propagande, contournant ainsi les méthodes de surveillance traditionnelles. 

Le général Gomes a insisté à cet égard sur l’importance de la lutte contre la menace croissante de la mésinformation et de la désinformation, des fléaux qui sapent la crédibilité des missions de maintien de la paix et compromettent l’exécution de leurs mandats.  Pour y faire face, la MONUSCO a diffusé proactivement des preuves factuelles sur de multiples plateformes de communication.  Dans le cas de la FINUL également, la désinformation est une menace croissante, a témoigné le général Lázaro Sáenz.  Il est important selon lui que les acteurs gouvernementaux prennent également des mesures pour sensibiliser la population sur le rôle et le mandat de la FINUL, afin d’éviter les malentendus. 

De nombreuses délégations ont aussi évoqué cette question, dont le Royaume-Uni, qui a estimé que des technologies avancées, telles que les systèmes d’alerte précoce et une surveillance renforcée, peuvent contribuer à atténuer les menaces de la désinformation et de la mésinformation. 

La contribution d’acteurs régionaux et sous-régionaux

La surveillance du cessez-le-feu peut également bénéficier de la contribution d’acteurs régionaux et sous-régionaux, ont plaidé certains États. C’est ainsi que l’Algérie s’est dite convaincue que les acteurs régionaux comme l’Union africaine et les organisations sous-régionales disposent à la fois des capacités nécessaires et de la légitimité requise pour prêter appui aux Nations Unies dans l’exécution de ces mandats dans le cas de l’est de la RDC où la Communauté de l’Afrique de l’Est et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) remplissent les critères pour se voir confier un mandat de surveillance du cessez-le-feu.  C’est réalisable avec un appui logistique de l’ONU, a argumenté l’Algérie.  Pour le Pakistan, comme pour d’autres délégations, il ne faut pas perdre de vue que cette surveillance doit pouvoir servir les objectifs politiques. 

M. Lacroix a en outre exprimé sa gratitude à l’Allemagne qui accueille, le mois prochain, la réunion ministérielle sur le maintien de la paix de 2025.  Ce sera à son avis une occasion unique de tenir des discussions de haut niveau sur l’avenir du maintien de la paix et ses réformes.

 

NOUVEAU - Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE

 

Opérations de maintien de la paix des Nations Unies

Exposé

M. JEAN-PIERRE LACROIX, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, a d’emblée exprimé sa gratitude à l’Allemagne pour son accueil, le mois prochain, de la réunion ministérielle sur le maintien de la paix de 2025.  Ce sera une occasion unique de tenir des discussions de haut niveau sur l’avenir du maintien de la paix et ses réformes, a-t-il expliqué.

M. Lacroix est revenu sur « l’une des tâches et compétences fondamentales les plus anciennes des opérations de maintien de la paix des Nations Unies », à savoir la surveillance d’un cessez-le-feu ou d’une trêve. Le mandat initial des Casques bleus était d’assurer une observation impartiale, un compte rendu rigoureux et un soutien au renforcement de la confiance dans les processus politiques visant à résoudre pacifiquement les conflits.  M. Lacroix a fait observer qu’aujourd’hui, l’efficacité de la surveillance des cessez-le-feu repose essentiellement sur le strict respect des principes fondamentaux du maintien de la paix: consentement, impartialité et non-recours à la force, afin de garantir que les Casques bleus soient, à tout moment, perçus comme des observateurs crédibles et impartiaux, capables d’enregistrer et de signaler avec précision les incidents.

En outre, l’environnement opérationnel actuel est de plus en plus dynamique et souvent caractérisé par des menaces hybrides qui brouillent les frontières entre les domaines.  Dans ce contexte, la surveillance du cessez-le-feu ne se limite plus à une simple présence; il s’agit de comprendre et d’agir rapidement sur le terrain, a relevé le Secrétaire général adjoint.  Il a noté que la technologie peut aider à mettre en œuvre des stratégies cohérentes, fondées sur les principes de consentement, d’impartialité et de non-recours à la force.  Elle doit s’inscrire dans un processus politique soutenu par le soutien unifié des États Membres, et en particulier du Conseil de sécurité.

La Stratégie pour la transformation numérique du maintien de la paix des Nations Unies, déclinée dans le cadre d’Action pour le maintien de la paix Plus, vise à améliorer l’efficacité des missions en fournissant de meilleurs outils pour détecter rapidement les violations, coordonner efficacement les interventions et maintenir la confiance des communautés qu’elles servent.  Des plateformes intégrées permettent de suivre les violations du cessez-le-feu en temps quasi réel, tandis que les outils mobiles facilitent le signalement et la vérification rapides des incidents, a indiqué M. Lacroix.  La plateforme Unite Aware, par exemple, a transformé notre façon de surveiller les zones critiques, a-t-il relevé.  Selon lui, les efforts de surveillance futurs devront s’attaquer aux menaces qui dépassent les domaines physiques traditionnels.  Les opérations d’influence, les cyberattaques et autres menaces hybrides remettent en question nos modèles conventionnels et exigent des approches nouvelles et innovantes, a-t-il constaté.

M. Lacroix a en outre rappelé que le Pacte pour l’avenir a réaffirmé l’importance du maintien de la paix en tant qu’instrument des Nations Unies, soulignant la nécessité pour celui-ci de s’adapter « aux nouveaux défis et aux nouvelles réalités ».  Nous prenons déjà des mesures en ce sens, a-t-il assuré.  Il a enfin souligné que si le maintien de la paix peut faire partie intégrante d’un régime de surveillance du cessez-le-feu, le succès de tout cessez-le-feu relève de la seule responsabilité des parties.  Et le maintien de la paix ne peut jamais remplacer la volonté politique. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

À l’ouverture de la Commission du désarmement, la Haute-Représentante met en garde contre le risque élevé d’un recours à l’arme nucléaire

Session de fond de 2025
397e & 398e séances plénières – matin
CD/3896

À l’ouverture de la Commission du désarmement, la Haute-Représentante met en garde contre le risque élevé d’un recours à l’arme nucléaire

« À aucun moment depuis la guerre froide, le risque d’utilisation d’une arme nucléaire n’a été plus élevé qu’aujourd’hui et les mécanismes conçus pour en empêcher l’usage aussi fragiles. »  C’est sur une mise en garde de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement que se sont ouverts, ce matin, les travaux de la session 2025 de la Commission du désarmement, un organe que Mme Izumi Nakamitsu a décrit comme une « avenue unique », dont les recommandations peuvent montrer la voie à suivre, alors que se multiplient les défis à la sécurité internationale. 

Un seul accord de contrôle des armements nucléaires, le Nouveau Traité START, reste actuellement en vigueur, a rappelé la haute fonctionnaire.  « Nous nous éloignons des normes efficaces de désarmement et de non-prolifération établies de longue date pour entrer dans un territoire dangereux et inexploré », en l’absence des garde-fous sécuritaires qui ont fait leurs preuves par le passé, a prévenu Mme Nakamitsu.  Elle a rappelé que, grâce aux traités internationaux, les stocks mondiaux d’ogives nucléaires sont passés de plus de 70 000 en 1986 à environ 12 000 aujourd’hui. 

À rebours de ces réalisations, a souligné la Haute-Représentante, nous voilà confrontés à une expansion et à une modernisation des puissance nucléaires, à une érosion des cadres multilatéraux et autres qui ont assuré notre sécurité pendant des décennies, à une propension à une rhétorique incendiaire et à l’élargissement, dans certaines doctrines militaires, des critères permettant de déterminer à quel moment recourir aux armes nucléaires.  Parallèlement, les avancées technologiques fulgurantes, notamment l’intelligence artificielle, exigent une gouvernance adaptée.  « Elles révolutionnent la dynamique des conflits, outrepassant largement les cadres de gouvernance en vigueur », s’est alarmée Mme Nakamitsu, qui a jugé crucial de tirer parti des bénéfices de ces technologies tout en atténuant leurs risques. 

Pour la Haute-Représentante, il est donc temps pour les États Membres de renouveler leur engagement en faveur du désarmement et de prendre des mesures urgentes pour éviter un retour à la course aux armements: « Le monde ne peut se permettre davantage de retours en arrière ». 

Estimant pour sa part que la Commission du désarmement est un outil dont l’efficacité peut être améliorée, son Président élu, M. José Eduardo Pereira Sosa, a signalé que les États Membres ne peuvent se permettre de passer à côté de cette opportunité de formuler des recommandations pertinentes pour un monde plus sûr, « pour nous-mêmes ainsi que pour les générations futures ». Ne cédons pas aux points de vue intransigeants et efforçons-nous de parvenir à des consensus là où ils semblent possibles, a encore encouragé le Président. 

Lors de la session d’organisation des travaux qui a précédé, outre l’élection de M. José Eduardo Pereira Sosa, du Paraguay, à la présidence, la Commission a élu MM. Mohammed Lawal Mahmud, du Nigéria, et Amr Essameldin Sadek Ahmed, de l’Égypte (pour le Groupe des États d’Afrique), et Mme Vivica Olympia Maria Muenkner, de l’Allemagne (pour le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États), Vice-Présidents. 

Dans la mesure où la session d’organisation des travaux ne peut se conclure tant que tous les membres du Bureau n’ont pas été élus, le Président a lancé un appel aux groupes régionaux concernés pour qu’ils finalisent toutes les consultations nécessaires pour pouvoir permettre à la Commission d’aborder sa session de fonds avec un bureau complet. 

La Commission a également élu M. Akaki Dvali, de la Géorgie, et Mme Julia Elizabeth Rodríguez Acosta, d’El Salvador, comme Présidents des Groupe de travail I et II, respectivement. 

La Commission achèvera ses travaux le 25 avril. 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ECOSOC pourvoit des postes vacants dans 15 organes subsidiaires

Session de 2025
14e séance plénière – matin
ECOSOC/7195

L’ECOSOC pourvoit des postes vacants dans 15 organes subsidiaires

Le Conseil économique et social (ECOSOC) s’est réuni ce matin pour une réunion de gestion au cours de laquelle il a procédé à la nomination et l’élection de nouveaux membres dans 15 de ses organes subsidiaires, certains après une mise aux voix.

Nomination et élections

Le Conseil a ainsi proposé la candidature de la Chine, de Cuba, de l’Égypte, du Nigéria, de la République de Corée et du Sénégal à l’élection par l’Assemblée générale au Comité du programme et de la coordination pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2026. 

L’ECOSOC a ensuite élu la Suisse par acclamation à la Commission du développement social pour un mandat commençant le 4 avril 2025 et expirant à la clôture de la soixante-septième session de la Commission en 2029. 

Il a aussi procédé par acclamation pour l’élection du Bélarus, de la Colombie, de l’Inde et du Kirghizistan au Groupe de travail intergouvernemental d’experts des normes internationales de comptabilité et de publication, chacun pour un mandat commençant le 4 avril 2025 et expirant le 31 décembre 2027.  Pour sa part, la Grèce accède à la même instance pour un mandat expirant le 31 décembre 2026. 

Au Comité d’attribution du Prix des Nations Unies en matière de population, Chypre a été élue par acclamation pour un mandat commençant aujourd’hui et expirant le 31 décembre 2027. 

À la Commission de la population et du développement, l’ECOSOC a aussi acclamé l’élection du Cameroun, de la Chine, de Cuba, de l’État plurinational de Bolivie, de la Fédération de Russie, de l’Irlande, du Ghana, de la Malaisie, de la Mongolie, de la Norvège, du Sénégal, du Royaume-Uni et de la République-Unie de Tanzanie.  Leur mandat de quatre ans commencera à la première séance de la soixantième session de la Commission en 2026. 

De son côté, l’Albanie accède à la Commission de la population et du développement dès ce jour et son mandat s’achèvera à la clôture de la cinquante-neuvième session de la Commission en 2026.  C’est également par acclamation que le Japon et les Philippines ont été élus à la même Commission pour un mandat de quatre ans prenant effet à la première séance de la cinquante-neuvième session de la Commission en 2025. 

Cabo Verde, la Chine, le Gabon, le Japon, les Maldives, la Mongolie, le Maroc, le Qatar, la République-Unie de Tanzanie et le Zimbabwe feront désormais partie de la Commission de la condition de la femme pour un mandat de quatre ans prenant effet à la première séance de la soixante-et-onzième session de la Commission en 2026. 

Au Conseil d’administration du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’ECOSOC a élu par acclamation Antigua-et-Barbuda, la Chine, la Géorgie, le Guatemala, l’Islande, le Japon, le Kirghizistan, la Norvège, l’Ukraine et le Royaume-Uni pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2026.  Sur la même lancée, il a élu par acclamation le Canada, la Türkiye et le Liechtenstein pour compléter le mandat restant à courir de l’Australie, de la France et du Portugal, respectivement, commençant le 1er janvier 2026 et expirant le 31 décembre 2027. 

L’Arménie, la Chine, Cuba, les États-Unis, l’Estonie, l’État plurinational de Bolivie, la Finlande, le Japon, le Népal, la Norvège et le Rwanda ont ensuite été élus par acclamation pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2026 au Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement, du Fonds des Nations Unies pour la population et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets

De leur côté, Monaco, la Nouvelle-Zélande et la Türkiye vont compléter le mandat restant à courir de l’Autriche, du Luxembourg et de l’Irlande, respectivement, au cours de l’année civile 2026.  Pour sa part, la Suisse va compléter le mandat restant à courir de la Belgique à partir du 1er janvier 2026 jusqu’au 31 décembre 2027. 

En ce qui concerne l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, le Burkina Faso, la Chine, la Colombie, la Fédération de Russie, le Japon, les Philippines, la République de Corée, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Sénégal ont été élus par acclamation à son Conseil d’administration pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2026. 

Cuba, le Gabon et le Kenya ont pour leur part été élus par acclamation au Conseil d’administration du Programme alimentaire mondial pour un mandat de trois ans commençant le 1er janvier 2026. 

Mises aux voix

Pour certains organes subsidiaires, l’ECOSOC a dû passer par des élections au scrutin secret pour pourvoir les sièges vacants, notamment lorsque le nombre de candidats dépassait le nombre de sièges vacants dédiés aux groupes régionaux. 

Après avoir élu par acclamation l’Autriche, le Bénin, le Brésil, le Burundi, la Chine, Cuba, l’Érythrée, la Finlande, le Maroc, le Mozambique, la Namibie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l’Ouzbékistan, le Pérou, et le Royaume des Pays-Bas à la Commission de statistique pour un mandat de quatre ans commençant le 1er janvier 2026, le Conseil a procédé à une mise aux voix pour élire la Roumanie (44 voix) au premier tour d’un scrutin qui a vu la Fédération de Russie obtenir 23 voix et le Bélarus, 21.  Au second tour, la Fédération de Russie l’a emporté avec 23 voix devant le Bélarus et ses 13 voix. 

Le Burkina Faso, la Colombie, la Côte d’Ivoire, l’État plurinational de Bolivie, le Ghana, le Honduras, la Mauritanie et la Trinité-et-Tobago ont ensuite été élus par acclamation à la Commission des stupéfiants pour un mandat de quatre ans commençant le 1er janvier 2026.  Après un scrutin, le Pakistan (50 voix), le Kazakhstan (46 voix), les Émirats arabes unis (43 voix), et le Kirghizistan (41 voix) ont été élus à la même Commission alors que la République islamique d’Iran (25 voix) a été recalée. 

Pour le compte des États d’Europe orientale, la Slovénie (47 voix), la Lituanie (37 voix), et l’Ukraine (36 voix) sont également passées tandis que la Fédération de Russie (25 voix) et le Bélarus (6 voix) ont été recalés.  En ce qui concerne les États d’Europe occidentale et autres États, le premier tour du scrutin a permis d’élire la Belgique (48 voix), l’Allemagne (48 voix), la Suisse (44 voix) et l’Australie (40 voix).  La France s’en est sortie avec 39 voix tout comme la Türkiye.  C’est au second tour d’un scrutin serré que la France est passée avec 26 voix contre 25 pour la Türkiye.  Tous les pays élus au cours du scrutin auront le même mandat que ceux ayant été plébiscités par acclamation. 

Le Conseil a ensuite élu par acclamation Mme Brenda Gunn (Canada), Mme Nan Li (Chine), M. Rodrigo Paillalef Monnard (Chili), M. Diego A. Tituaña Matango (Équateur), et Mme Anne Chantal Nama (Cameroun) à l’Instance permanente sur les questions autochtones pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2026.  Pour le même mandat et après un vote, l’ECOSOC a fait le choix de M. Valts Ernštreits de la Lettonie (45 voix) et de M. Suleiman Mamutov de l’Ukraine (34 voix).  M. Sergei Timoshkov de la Fédération de Russie n’a pu obtenir que 25 voix et perd le scrutin. 

Au Conseil de coordination du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, le Kenya a été élu par acclamation pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2026.  Les résultats du scrutin secret pour les candidats des États d’Europe orientale ont permis à l’Ukraine d’obtenir sa place au sein de l’organe subsidiaire avec 42 voix contre 10 pour le Bélarus.  Le Conseil a également élu par acclamation les Philippines pour terminer le mandat restant à courir du Japon, commençant le 4 avril 2025 et expirant le 31 décembre 2027. 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: appels à un cessez-le-feu et à une enquête impartiale sur les « assassinats » d’acteurs humanitaires à Gaza

9891e séance - après-midi
CS/16037

Conseil de sécurité: appels à un cessez-le-feu et à une enquête impartiale sur les « assassinats » d’acteurs humanitaires à Gaza

À la demande de l’Algérie, soutenue par la Fédération de Russie, la Chine, le Pakistan et la Somalie, le Conseil de sécurité s’est réuni, cet après-midi, pour examiner la question palestinienne, dans le contexte de la dangereuse escalade à Gaza depuis la rupture du cessez-le-feu, sur fond de crainte d’annexion, et des attaques délibérées contre le personnel humanitaire. 

Nombre d’orateurs, dont le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et le Président de la Société du Croissant-Rouge palestinien, ont exigé une enquête « indépendante, rapide et impartiale » pour déterminer les responsabilités de l’attaque du 23 mars.  De leur côté, Israël et les États-Unis ont expliqué que la reprise des hostilités était imputable au Hamas, décrié même au sein de sa propre population. 

L’assassinat de 15 membres du personnel médical et humanitaire le mois dernier suscite de nouvelles inquiétudes quant à la « commission de crimes de guerre » par l’armée israélienne, a averti d’emblée M. Volker Türk.  Une enquête approfondie et indépendante est dès lors le minimum que le Conseil de sécurité et la communauté internationale devraient exiger pour tenir les auteurs de cet incident responsables de leurs actes, a enchaîné M. Younes Al Khatib, précisant que la Société du Croissant-Rouge palestinien avait déjà perdu 30 collègues avant cet incident atroce. 

Les interprétations de la tragédie du 23 mars

Tout en présentant ses « sincères condoléances » aux familles des victimes, la délégation des États-Unis a toutefois estimé que cette tragédie aurait pu être évitée si le Hamas avait accepté la proposition de prorogation du cessez-le-feu avancée le mois dernier.  Elle a de plus expliqué les circonstances de l’incident, en citant les forces israéliennes: le 23 mars, jour de la tragédie, des véhicules avançaient vers les Forces de défense israéliennes (FDI) sans porter de signaux reconnaissables permettant de les identifier. 

« Nous sommes face à une organisation terroriste, qui continue de détenir en otage certains de nos citoyens », a justifié Israël en assurant ne pas vouloir rester les bras croisés pendant que les terroristes utilisent les ambulances comme des taxis.  Le délégué israélien a signalé, à l’appui de ses dires, la présence de neuf terroristes du Hamas dans une ambulance du Croissant-Rouge au milieu de la nuit, dont un qui avait participé directement au massacre du 7 octobre 2023.

« Faux! » a rétorqué l’Observateur permanent de l’État de Palestine pour qui les humanitaires ont été exécutés « parce qu’ils s’acquittaient de leur mission sacrée, celle de sauver des vies ».  Il a informé avoir envoyé au Président du Conseil de sécurité, pour diffusion, une vidéo d’un humanitaire filmant en détails l’attaque israélienne visant son convoi, pris en embuscade. 

L’Algérie a fait remarquer qu’Israël avait fait de Gaza le conflit le plus mortifère pour les humanitaires, les journalistes, le personnel médical et les agents de santé, sans compter les plus de 17 000 enfants tués.  Ce qui a fait dire au Président de la Société du Croissant-Rouge palestinien qu’il s’agit, de la part d’Israël, d’une stratégie de « châtiment collectif » pour atteindre des objectifs de guerre, et donc une violation grave du droit international humanitaire.

En tout état de cause, « toute la lumière doit être faite sur cette attaque », a insisté la France qui assure la présidence du Conseil pour le mois en cours, appelant, dès aujourd’hui à travailler à définir les contours du « jour d’après » à Gaza.

Quasi-unanimité contre l’annexion et appel à la solution des deux États

En attendant, a averti l’observateur de Palestine, les forces d’occupation n’ont pas caché leur intention de « saisir de vastes pans du territoire pour être annexés aux zones de sécurité de l’État d’Israël », mettant en œuvre à un rythme rapide le « plan E1 », décrié à l’échelle internationale depuis 25 ans.  « D’ores et déjà, 40 000 Palestiniens ont été déplacés en quelques semaines! »

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme s’est dit alarmé de voir que la moitié de la bande de Gaza est désormais soumise à des ordres d’évacuation.  Ces ordres ne respectent pas les exigences du droit international humanitaire, a-t-il mis en garde.

« Nous exhortons Israël à immédiatement cesser son occupation de la bande de Gaza », a dès lors exigé la Chine, à l’instar de la Fédération de Russie qui a dénoncé les changements territoriaux ou démographiques de Gaza.  Un point de vue partagé par la majorité des membres du Conseil, dont le Royaume-Uni qui a condamné les propos du Ministre israélien de la défense au sujet de l’annexion de territoires à Gaza.  La délégation a également condamné les récentes décisions israéliennes d’accélérer l’implantation de colonies et d’avant-postes en Cisjordanie. 

Conseillant de tirer les enseignements de l’histoire, l’Algérie a rappelé qu’« aucune force ne peut déraciner un peuple de sa terre ».  Il faut en finir avec l’impunité, a ajouté le Pakistan, notamment s’agissant du déplacement forcé de la population et de l’annexion de territoires.  Il a vu dans la solution des deux États la seule voie possible pour parvenir à une paix durable. 

C’est avec la même conviction que la France organisera avec l’Arabie saoudite, en juin prochain à New York, une conférence sur la mise en œuvre de cette solution, a annoncé le Président du Conseil.  « Il faut restaurer un horizon politique pour les Israéliens comme pour les Palestiniens. »

Accès humanitaire et reconstruction à Gaza, mais aussi libération des otages

Une approche saluée par la Libye, au nom du Groupe des États arabes, qui a appelé le Conseil, en outre, à soutenir la conférence du Caire sur la reconstruction de Gaza, prévue le mois prochain. 

Pour l’heure, il faut urgemment rétablir l’accès humanitaire à Gaza, ont plaidé de nombreux intervenants en demandant une action concrète.  La famine ne doit pas être utilisée comme arme de guerre, a-t-on entendu notamment de la part de M. Türk pour qui le fait d’affamer des civils est une « méthode de guerre ».  De manière générale, le blocus et le siège de Gaza ont été dénoncés en ce qu’ils constituent une forme de « punition collective ».  M. Türk a, de plus, pointé du doigt le Hamas et s’est dit « très préoccupé » par le sort et le bien-être des otages israéliens toujours détenus à Gaza. 

Pour le diplomate israélien, cette guerre ne se terminera que lorsque les 59 otages restants seront libérés et que le Hamas quittera Gaza.  Israël prend des mesures pour se défendre, s’est justifié son représentant, avant de s’adresser directement aux Nations Unies, dont il « respecte le travail », pour demander comment un employé de l’Organisation pouvait avoir des tatouages nazis sur ses deux avant-bras.  « Qui les recrute? » s’est-il interrogé, photos à l’appui.

Lors d’un vif échange entre les deux parties en fin de séance, l’observateur de Palestine a estimé qu’Israël n’avait aucune autorité morale pour juger quiconque et n’était pas un partenaire pour la paix.  « Votre ennemi, c’est le Hamas », a répondu le diplomate israélien.

 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

 

La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne

Exposé

M. VOLKER TÜRK, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a dit revenir avec amertume pour une fois de plus parler des « souffrances catastrophiques » de la population de Gaza.  Depuis la reprise, le 1er mars, des opérations militaires israéliennes, plus de 1 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 320 enfants, a-t-il dit en citant les chiffres du Ministère de la santé de Gaza. 

Il s’est dit consterné par l’assassinat récent de 15 professionnels de la santé et agents humanitaires, ce qui suscite de nouvelles inquiétudes quant à la commission de crimes de guerre par l’armée israélienne.  Ces meurtres doivent faire l’objet d’une enquête indépendante, rapide et approfondie, et les responsables doivent être traduits en justice. 

La moitié de la bande de Gaza est désormais soumise à des ordres d’évacuation obligatoire ou a été déclarée zone interdite.  Ces ordres ne respectent pas les exigences du droit international humanitaire. 

Le haut fonctionnaire a aussi pointé du doigt le Hamas et les autres groupes armés palestiniens qui continuent de procéder à des tirs de roquettes aveugles contre Israël à partir de Gaza.  M. Türk s’est, en outre, dit « très préoccupé » par le sort et le bien-être des otages israéliens toujours détenus à Gaza. 

Cela fait maintenant un mois qu’Israël bloque complètement l’entrée de toute aide humanitaire et produits essentiels.  Le blocus et le siège de Gaza, constituent une forme de « châtiment collectif », alors qu’affamer les civils devient une méthode de guerre. 

Au 1er avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) s’est vu contraint de fermer ses 25 boulangeries à Gaza.  Les tensions sociales résultant des privations alimentaires sont palpables.  Comme avant le cessez-le-feu, l’ordre social s’effondre à nouveau sous nos yeux, s’est alarmé le Haut-Commissaire. 

De plus, il s’est dit préoccupé par les déclarations incendiaires de hauts responsables israéliens qui parlent de saisir, diviser et contrôler la bande de Gaza et d’en expulser les Palestiniens. 

Tout cela s’apparente à des crimes internationaux, a mis en garde M. Türk, rappelant la résolution 2735 (2024) qui rejette toute tentative de changement démographique ou territorial dans la bande de Gaza. 

La situation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, est également extrêmement alarmante.  L’annonce selon laquelle les résidents ne doivent pas retourner chez eux pendant un an suscite de vives inquiétudes. 

Depuis le 7 octobre 2023, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a comptabilisé 909 morts, dont 192 enfants et 5 personnes handicapées.  Ces morts, a précisé M. Türk, sont toutes imputables à l’État et aux colons israéliens et certaines d’entre elles peuvent s’apparenter à des exécutions extrajudiciaires ou à d’autres exécutions illégales. 

Au cours de la même période, 51 Israéliens, dont 15 femmes et 4 enfants, ont été tués lors d’attaques palestiniennes présumées ou d’affrontements armés, 33 en Cisjordanie et 18 en Israël. 

Rien ne peut justifier les horribles attaques commises contre les communautés israéliennes le 7 octobre 2023, et rien ne peut justifier le châtiment collectif du peuple palestinien, a fait valoir M. Türk. 

Tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition.  Toutes les personnes détenues arbitrairement doivent également être libérées. 

Les 18 derniers mois de violence ont montré très clairement qu’il n’y a pas de voie militaire pour sortir de cette crise, a constaté le Haut-commissaire, pour qui, le seul moyen d’avancer est un règlement politique, fondé sur la solution des deux États. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité pour les droits des Palestiniens fait le point sur les aspects juridiques des questions foncières dans les territoires palestiniens occupés

Soixante-dix-neuvième session
422e séance – matin
AG/PAL/1479

Le Comité pour les droits des Palestiniens fait le point sur les aspects juridiques des questions foncières dans les territoires palestiniens occupés

« Je filme pour que le monde sache que nous existons et voit ce que nous subissons au quotidien sous cette occupation israélienne brutale. »  C’est en ces termes qu’un des coréalisateurs du film oscarisé No Other Land a expliqué, ce matin, au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, ce qui le motive à saisir sa caméra chaque jour.  M. Basel Adra intervenait dans le cadre d’une réunion consacrée aux aspects juridiques des questions foncières dans les territoires palestiniens occupés.

Ce documentaire relate le quotidien de sa communauté de Massafer Yatta, un ensemble de 20 villages en Cisjordanie, aux prises avec les forces israéliennes et les attaques quasi quotidiennes de colons qui cherchent à expulser de force les familles qui y vivent depuis des générations.

M. Basel Adra a déploré qu’alors même que ce film a été montré aux quatre coins du monde et qu’il a reçu l’Oscar du meilleur documentaire cette année, « rien n’a changé sur le terrain ».  Il est revenu sur le passage à tabac subit quelques semaines après la cérémonie hollywoodienne par l’un de ses coréalisateurs, M. Hamdan Ballal, alors qu’il cherchait à protéger sa famille des colons, ainsi que sur un autre incident qui s’est produit en octobre 2023 pendant lequel deux colons israéliens armés, venant d’un avant-poste illégal, ont frappé des fidèles à la sortie de la mosquée puis tiré sur l’un d’entre eux, son cousin, sous les yeux de soldats israéliens qui ne sont pas intervenus.  Trois mois après cette attaque, et après une longue hospitalisation en soins intensifs, son cousin est allé voir la police pour porter plainte et s’est retrouvé détenu. 

Plus tard, M. Adra a filmé ce même colon en train d’attaquer un militant contre l’occupation.  Cet homme est toujours libre de ses mouvements, s’est-il indigné.  Et son impunité totale motive d’autres colons à commettre des crimes contre nous.  Depuis, sept villages de Massafer Yatta ont été déplacés suite aux violences des colons, a-t-il confié.

Concédant ne plus avoir beaucoup d’espoir, il a néanmoins appelé à ne pas baisser les bras et à se battre pour faire respecter le droit international et trouver une solution. « Nous souhaitons vivre sur notre terre, dans la liberté, et j’espère que ma fille et mon neveu ne vivront pas sous le joug militaire. »

S’élevant à son tour contre une déshumanisation des Palestiniens, le Président de la Société du Croissant-Rouge palestinien a signalé que ce qui se passe aujourd’hui dans le nord de la Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain, avec des communauté démantelées comme celle de Massafer Yatta, est une lutte pour accaparer des terres.  Voilà ce qui se trame, a martelé M. Younis Al Khatib, rappelant les récents propos du Ministre israélien de la défense, selon lesquels la Cisjordanie était le cœur d’Israël.  La communauté internationale doit réfléchir au fait que lorsqu’elle parle de la solution des deux États, l’un des partenaires ne pense pas que l’aboutissement du processus de paix devrait être l’exercice par les Palestiniens de leur droit en tant qu’êtres humains, a-t-il ajouté.

Pointant lui aussi qu’au cœur de l’occupation israélienne se trouve la question des terres, M. James Turpin, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), s’est indigné qu’aujourd’hui, plus de 737 000 colons israéliens vivent illégalement en Cisjordanie, pointant en outre les 10 nouveaux ordres d’évacuation obligatoires émis par Israël depuis l’effondrement du cessez-le-feu à Gaza.  Là encore, on assiste à des déplacements de personnes, s’est-il alarmé en rappelant que le transfert de population par la force constitue un crime au titre du droit international. 

Le Comité a également entendu l’exposé de Mme Netta Amar-Shiff, avocate juriste qui travaille sur les droits des Palestiniens depuis 1998, qui a concentré son intervention sur les déplacements forcés des bédouins dans le Neguev et en Cisjordanie.  S’appuyant sur des cartes datant de 1879, et différents ouvrages et études anthropologiques, elle a fait état de la présence « ancestrale » de communautés palestiniennes dans le sud d’Hébron et dans les villages de Khirbet Kuwaywis et Khirbet el-Fakhit, « un fait que la Cour suprême israélienne a refusé de reconnaître malgré la présentation de preuves ». 

L’intérêt que suscite ces zones chez les colons n’est pas récent, a-t-elle constaté, mais il s’est accru et débouchera sur l’asphyxie des villes et des bédouins qui s’y trouvent, ce qui marquera la fin de la solution des deux États.  Dès lors, la juriste a plaidé pour un arrêt d’une telle évolution, au risque de voir l’explosion des violences et l’élargissement des colonies atteindre un point de non-retour.

En début de séance, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a d’ailleurs signalé que la frustration est considérable à tous les niveaux depuis que le Gouvernement israélien a décidé de reprendre les affrontements.  Il a espéré que la conférence internationale prévue au mois de juin sous la coprésidence de l’Arabie saoudite et de la France, permettra de déboucher sur des résultats concrets dans la mise en œuvre de la solution des deux États.

Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Afrique de l’Ouest: le Conseil de sécurité informé des réalignements politiques majeurs sur fond de crises sécuritaire et climatique persistantes

9890e séance – matin
CS/16036

Afrique de l’Ouest: le Conseil de sécurité informé des réalignements politiques majeurs sur fond de crises sécuritaire et climatique persistantes

L’Afrique de l’Ouest et le Sahel continuent d’être marqués par des évolutions politiques aux conséquences régionales, sur fonds de défis sécuritaires exacerbés, a déclaré, ce matin au Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour cette sous-région. 

S’exprimant par visioconférence, M. Leonardo Santos Simão, qui est également le Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), a présenté le dernier rapport en date du Secrétaire général sur les activités de cet organe et les progrès accomplis en ce qui concerne l’application de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, en application de la résolution 2349 (2017) du Conseil de sécurité. 

« L’évolution des défis posés à la sécurité régionale, à l’intégration et à l’unité de l’Afrique de l’Ouest met en avant l’urgente nécessité, pour les dirigeants et les parties prenantes concernées, de poursuivre leurs efforts visant à préserver et développer les acquis de décennies de coopération, y compris dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et d’autres mécanismes sous-régionaux », indique le Secrétaire général dans son rapport.  Une telle coopération est une « priorité absolue » dans un environnement instable marqué par des attaques à grande échelle menées par des groupes terroristes et d’autres groupes armés non étatiques, précise-t-il. 

Prenant l’exemple de Bama, une ville burkinabé dévastée par Boko Haram où sont installés de vastes camps de personnes déplacées, qu’il a visitée récemment, M. Simão a relayé les aspirations à la paix et au développement de la population.  Il a estimé que cela, reflète les efforts fructueux des quatre pays du bassin du lac Tchad - Cameroun, Niger, Nigéria et Tchad - pour lutter contre le terrorisme et favoriser la stabilité.  Toutefois, a tempéré le haut fonctionnaire, les inquiétudes de la population persistent quant au manque d’opportunités professionnelles et d’éducation dans une région plus que jamais sous la menace du terrorisme et des changements climatiques. 

La sécurité, préoccupation régionale majeure

Les parties prenantes qu’il a rencontrées, a expliqué le Représentant spécial, ont insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts diplomatiques et le soutien financier à la Force multinationale mixte (FMM), qui est actuellement le seul mécanisme de sécurité opérationnel de la région.  Malgré la poursuite des bons offices visant à maintenir l’« intégrité » de cette coalition, le Niger a récemment annoncé qu’il s’en retirait, une décision qui a suscité l’inquiétude de la République de Corée.  Une annonce qui arrive au moment où la sécurité est la principale préoccupation régionale, même si des investissements significatifs en ressources militaires et en coopération transfrontalière ont pu renforcer l’autorité de l’État dans certaines zones du Sahel central, a relevé M. Simão. 

Ainsi, les progrès accomplis, notamment au Burkina Faso, sont fragilisés par l’intensification des attaques terroristes dans les zones frontalières du nord, qui visent principalement les États côtiers du Bénin et du Togo, s’est-il alarmé.  Bien que la Force en attente de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne soit pas encore pleinement opérationnelle, les patrouilles conjointes et l’intérêt de la Côte d’Ivoire et du Ghana pour le renforcement de leur collaboration en matière de sécurité sont encourageants, s’est-il félicité.  Plusieurs membres du Conseil, dont le Royaume-Uni, ont placé leurs espoirs dans le déploiement de cette force. 

Cependant, pour la Grèce, l’approche militaire ne suffira pas à elle seule à s’attaquer aux causes profondes de la violence et de la radicalisation.  Afin de maintenir les acquis et de prévenir toute récidive, nous devons nous attaquer aux causes socioéconomiques des conflits dans la région, a-t-elle souligné.  Même son de cloche du côté de la Sierra Leone, qui s’est exprimée au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), qui a souligné la nécessité de s’attaquer aux « aggravateurs » de menaces, tels que la pauvreté, les changements climatiques et l’insécurité alimentaire, des facteurs exacerbant les conflits. 

Autonomisation des femmes et intégration régionale

Alors que les femmes d’Afrique de l’Ouest sont les premières victimes de cette multicrise, Mme Abiola Akiyode-Afolabi, la Directrice et fondatrice de l’ONG Women Advocates Research and Documentation Center, a suggéré que les États de la région abrogent les lois discriminatoires, notamment en matière de nationalité, de mariage et d’héritage, afin de les aligner sur les normes internationales.  L’activiste a également défendu l’élimination des obstacles à l’éducation des filles, tels que le mariage et les grossesses précoces, et le respect intégral des cycles scolaires. 

Sur le plan économique, elle a plaidé pour des politiques d’amélioration de l’accès des femmes aux services financiers, à la propriété foncière et aux opportunités professionnelles, en garantissant l’égalité de rémunération et des conditions de travail sûres.  La France a pour sa part appelé à une participation renforcée des femmes à la vie politique, car « un processus politique ne peut être représentatif s’il exclut une partie de sa population ». 

Alors que les pays de l’Alliance des États du Sahel – le pacte de défense mutuelle conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso – se sont officiellement retirés de la CEDEAO le 29 janvier 2026, le Représentant spécial s’est félicité que les deux organisations souhaitent préserver les avantages de leur intégration régionale, notamment la liberté de circulation.  Pour la Fédération de Russie, la décision de l’Alliance des États du Sahel est une étape vers le renforcement de leur souveraineté nationale et vers la résolution des problèmes sécuritaires régionaux. 

Tandis que les États-Unis mettaient l’accent sur le respect de l’état de droit et des droits humains dans la lutte antiterroriste, la Chine estimait qu’il fallait s’abstenir de toute pression ou ingérence extérieure.  La délégation russe a elle aussi encouragé la coopération avec la CEDEAO pour maintenir les régimes d’exemption de visas et les zones de libre-échange, dans un esprit de confiance mutuelle.  De son côté, les A3+ se sont dits partisans d’« une stratégie régionale globale » pour renforcer la coopération transfrontalière, l’échange de renseignements, y compris avec les pays voisins, et l’efficacité opérationnelle de cadres tels que la FMM et l’Initiative d’Accra. 

Rétablissement de la confiance

Le rétablissement de la confiance dans la région est l’un des objectifs majeurs du Représentant spécial qui l’a expliqué lors de son récent déplacement au Mali et en Mauritanie. « Les dirigeants mauritaniens sont déterminés à soutenir le dialogue dans la région, tandis qu’au Mali, les autorités ont invité l’ONU à soutenir les prochaines élections, m’assurant que les préparatifs progressent. »  Dans ce pays, la nomination d’un ministre chargé des élections, l’allocation budgétaire pour les scrutins et la révision du système d’inscription électorale témoignent d’un progrès vers un retour à l’ordre constitutionnel, s’est félicité le Chef de l’UNOWAS. 

En Guinée, a-t-il poursuivi, les autorités de transition ont réitéré leur intention d’organiser des élections d’ici à la fin de l’année, après l’adoption d’une nouvelle constitution et la réalisation d’un recensement général.  Enfin, au Ghana, le Président Mahama a nommé un envoyé spécial auprès de l’Alliance des États du Sahel et s’est rendu dans plusieurs pays de la région pour renforcer la coopération, notamment entre l’Alliance et la CEDEAO, afin de soutenir les citoyens dont les moyens de subsistance dépendent du libre passage frontalier, a encore indiqué le Représentant spécial. 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

 

Consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest (S/2025/187)

Exposé

M. LEONARDO SANTOS SIMÃO, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a présenté les activités trimestrielles du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), dont il est Chef.  Il a commencé par indiquer qu’il s’était rendu en janvier à Maiduguri, au Nigéria, avec M. Abdou Abarry, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), pour participer au cinquième Forum des gouverneurs du bassin du lac Tchad.  Puis ils sont allés à Bama, une ville dévastée par Boko Haram et abritant de vastes camps de personnes déplacées.  « Celles-ci nous ont fait part de leurs aspirations à la paix et au développement, reflétant les efforts fructueux des quatre pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigéria et Tchad) pour lutter contre le terrorisme et favoriser la stabilité. »  Toutefois, leurs inquiétudes concernant le manque d’opportunités en matière d’éducation et d’emploi persistent, pendant que la région est confrontée aux défis du terrorisme et des changements climatiques, a tempéré le haut fonctionnaire. 

Au cours de notre visite, a-t-il relaté, les parties prenantes ont insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts diplomatiques et le soutien financier pour maintenir la Force multinationale mixte (FMM), actuellement le seul mécanisme de sécurité opérationnel de la région.  Malgré la poursuite des bons offices visant à maintenir l’intégrité de cette coalition, le Niger en a récemment annoncé son retrait.  Une annonce qui arrive au moment où la sécurité est la principale préoccupation de la région, même si des investissements significatifs en ressources militaires et en coopération transfrontalière ont pu renforcer l’autorité de l’État dans certaines zones du Sahel central. 

Les progrès accomplis, notamment au Burkina Faso, sont fragilisés par l’intensification des attaques terroristes dans les zones frontalières du nord, qui visent principalement les États côtiers du Bénin et du Togo, a poursuivi le Représentant spécial. Bien que la Force en attente de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne soit pas encore pleinement opérationnelle, il a jugé encourageants le déploiement de patrouilles conjointes et l’intérêt de la Côte d’Ivoire et du Ghana pour le renforcement de leur collaboration en matière de sécurité.  De plus, la restructuration de l’Initiative d’Accra offre selon M. Simão une occasion unique de poursuivre la coopération régionale en matière de sécurité.  Et la mise en œuvre de la résolution 2719 (2023) pourrait beaucoup aider à la lutte contre le terrorisme. 

Dans ce contexte, le haut fonctionnaire a signalé que le Mali a lancé un processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), que le Niger a réuni plus de 700 dirigeants pour les assises nationales afin de fixer les objectifs du processus de transition, que le Burkina Faso mène des consultations nationales sous la houlette du Premier Ministre et que le Président de la Mauritanie a entamé un dialogue national avec les partis d’opposition. 

Le Représentant spécial a expliqué s’être récemment rendu au Mali et en Mauritanie afin de mettre l’accent sur le rétablissement de la confiance dans la région. « Les dirigeants mauritaniens sont déterminés à soutenir le dialogue dans la région, tandis qu’au Mali, les autorités ont invité l’ONU à soutenir les prochaines élections, m’assurant que les préparatifs progressent », a-t-il dit.  Il s’est félicité des avancées sur le plan électoral au Mali, qui témoignent d’un progrès vers un retour à l’ordre constitutionnel, et a salué l’intention exprimée par les autorités de transition de Guinée d’organiser des élections d’ici à la fin de l’année, après l’adoption d’une nouvelle constitution et la réalisation d’un recensement général.  Il a également indiqué que le Président du Ghana a nommé un Envoyé spécial auprès de l’Alliance des États du Sahel (AES) et s’est rendu dans plusieurs pays de la région pour renforcer la coopération. 

Le Représentant spécial a rappelé que la CEDEAO et les pays de l’AES se préparent à négocier leur séparation, effective le 29 janvier, avec une période de transition fixée par la CEDEAO jusqu’à fin juillet.  Alors que la CEDEAO maintient la porte ouverte, l’Alliance approfondit sa coopération interne, les deux parties souhaitant préserver les avantages de l’intégration régionale, notamment la liberté de circulation.  Ces évolutions sont encourageantes, selon M. Simão. 

Évoquant plusieurs autres questions urgentes, il a cité l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, prévue en octobre prochain, qui suscite des inquiétudes quant à son caractère inclusif, compte tenu des souvenirs de la crise électorale de 2010-2011 et des violences survenues lors du scrutin de 2020.  En Guinée-Bissau, il a prévenu de graves risques qu’entrainent les profonds désaccords concernant la fin du mandat présidentiel actuel, la date des élections de 2025 et la légitimité des institutions étatiques.  « Je suis préoccupé par les informations faisant état de civils non armés pris pour cible dans la lutte contre le terrorisme, ce qui porte atteinte à l’état de droit et contrecarre les efforts de lutte contre l’extrémisme violent. »  

Sur le plan économique, il a signalé la hausse des indicateurs socioéconomiques dans la région, qui proviennent en grande partie de l’extraction des ressources et de la production alimentaire.  Il a cependant énoncé les défis persistants liés à l’inflation élevée, à un endettement croissant, aux chocs climatiques et à une capacité budgétaire limitée, autant d’obstacles pour les gouvernements qui investissent dans les services et les infrastructures essentiels.  Pour renforcer la résilience à long terme, il a suggéré des approches globales et des partenariats donnant la priorité à la stabilité macroéconomique et à la croissance inclusive, ainsi qu’à une gouvernance économique plus solide. 

Enfin, en tant que Président de la Commission mixte Cameroun-Nigéria, M. Simão a souhaité souligner une réalisation cruciale en matière de prévention de conflits et de consolidation de la paix: les deux pays ont réaffirmé leur volonté de résoudre les derniers points de désaccord.  Il a indiqué travailler au lancement de la phase finale et au soutien des équipes nationales des Nations Unies dans l’élaboration d’un programme de développement global pour les populations frontalières.  « Ce programme vise à transformer la frontière en un couloir de développement, favorisant la coopération transfrontalière, la paix et la stabilité dans la région. » 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: multiplication d’appels à la mise en œuvre de la résolution 2730 (2024) sur la protection des travailleurs humanitaires

9889e séance – matin
CS/16035

Conseil de sécurité: multiplication d’appels à la mise en œuvre de la résolution 2730 (2024) sur la protection des travailleurs humanitaires

Alertant que 2024 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, avec 377 tués dans 20 pays, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Joyce Msuya, a appelé, ce matin, le Conseil de sécurité à condamner « haut et fort » les atteintes au personnel humanitaire, y compris le personnel local, et à prendre la défense des organisations onusiennes et humanitaires lorsqu’elles sont attaquées ou visées par des campagnes de diffamation.  Mme Msuya a également dénoncé la criminalisation du travail humanitaire, pointant les cas de détentions et d’accusations de terrorisme. 

« En moyenne, au moins un travailleur humanitaire est tué, blessé ou enlevé chaque jour », a alerté le Directeur exécutif de International NGO Safety Organisation (INSO), M. Nic Lee, précisant qu’avec 30% des incidents, et pour la deuxième année consécutive, les forces gouvernementales représentent une plus grande menace pour les humanitaires que les groupes armés non étatiques notamment à Gaza, en Ukraine et au Soudan.  Il a également signalé que le personnel national et local est particulièrement vulnérable, représentant plus de 90% des victimes.  Sans les travailleurs humanitaires locaux qui forment 95% de l’effectif, la réponse humanitaire s’effondrerait, a prévenu Mme Msuya qui s’est indignée du silence médiatique qui entoure les attaques contre le personnel local. 

Pour protéger l’espace humanitaire et lutter contre la criminalisation de l’aide, M. Lee a estimé que le Conseil de sécurité doit insister sur le principe de contact impartial avec toutes les parties à un conflit et veiller à ce que les organisations puissent y parvenir sans crainte de harcèlement, de sanction ou de punition.  Cela implique de soutenir le mandat du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour ouvrir et maintenir un espace humanitaire et d’assurer une réponse collective forte lorsque des organisations sont persécutées pour l’avoir fait, a-t-il indiqué. 

De son côté, le Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité, M. Gilles Michaud, a constaté que l’impunité à la suite des attaques contre les humanitaires est devenue une nouvelle normalité qui est le fait non seulement d’acteurs non étatiques mais également de gouvernements et de leurs supplétifs.  « Aurons-nous le courage de dire la vérité lorsque le droit international humanitaire est violé ? » a lancé M. Michaud qui a signalé par ailleurs que dans le contexte actuel de mépris généralisé du droit international humanitaire, les organismes de l’ONU doivent maintenant réduire l’aide de manière significative en raison de coupes budgétaires imposées par plusieurs États Membres.  « Nos agences humanitaires font partie des organisations les plus touchées et on doit s’attendre à des coupes qui devraient alimenter davantage d’insécurité pour les humanitaires », a-t-il mis en garde.  C’est notamment le cas à Gaza où la population est en proie au désespoir, a-t-il ajouté, rappelant que 288 membres du personnel de l’ONU y ont été tués depuis le début du conflit, dont 11 depuis l’effondrement du cessez-le-feu au cours duquel un immeuble de l’ONU a été directement attaqué. 

La découverte récente des corps de 15 secouristes dans un charnier près de Rafah, tués quelques jours plus tôt par les forces israéliennes, selon Mme Msuya, a été commenté à de nombreuses reprises, notamment par l’Algérie qui a appelé à la justice pour les humanitaires tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Le délégué s’est indigné en outre que, contrairement au meurtre d’un fonctionnaire du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), la mort de milliers de civils à Gaza n'ait pas donné lieu à une enquête.  Sans mécanisme robuste garantissant le respect du droit international humanitaire et mettant fin à l’impunité, nos efforts seront vains, s’est-il inquiété. 

Dans leurs déclarations, les membres du Conseil se sont majoritairement entendus pour donner une seconde vie à la résolution 2730 (2024) sur la protection des travailleurs humanitaires, à l’instar du Royaume-Uni qui a avancé trois actions essentielles pour assurer leur sécurité: le respect du droit international humanitaire, le renforcement des engagements internationaux et le soutien aux organisations humanitaires confrontées à des risques opérationnels en raison d’un financement inadéquat. 

Mais pour la France, le constat est sans appel: près d’un an après l’adoption de ladite résolution, et quatre mois après la publication des recommandations du Secrétaire général, la situation s’est aggravée.  La conclusion à en tirer est claire, a-t-elle souligné, il ne suffit pas d’adopter des résolutions, il faut une mobilisation internationale, et un engagement des États pour en garantir l’application sur le terrain. 

Ces attaques contre les humanitaires ne sont pas des incidents isolés ou accidentels, a-t-elle observé, mais le symptôme d’une remise en cause délibérée de l’ordre international, marquée par des violations continues du droit international, s’est inquiétée la Suisse. 

Le Panama a amplifié l’appel du Secrétaire général pour garantir l’inviolabilité des installations humanitaires par toutes les parties et en tout temps.  Ce principe fondamental doit être accompagné de conditions sur le terrain qui permettent d’opérer en toute sécurité et efficacité, a insisté la délégation.  Le message de la résolution n’est pas qu’une obligation morale, il souligne la nécessité d’avoir une souplesse opérationnelle afin de prévenir et d’atténuer les risques encourus par le personnel humanitaire et de l’ONU, a fait valoir la Grèce. 

Le Pakistan a suggéré la création d’un tableau de bord pour assurer le suivi des informations, des enquêtes en cours et des résultats ainsi que des conséquences en cas de non-respect des règles du droit international humanitaire.  Il a également estimé que pour mettre fin à l’impunité, le Conseil de sécurité doit soutenir des sanctions et actions juridiques contre les auteurs. 

« Les obligations internationales existantes sont plus que suffisantes », a nuancé la Fédération de Russie pour laquelle « la véritable question est leur respect scrupuleux » citant les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels ainsi que la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.  La délégation russe a également encouragé les agences humanitaires à développer une coopération étroite avec les autorités officielles du pays hôte afin de minimiser les risques et de mettre au point les formats les plus optimaux pour fournir une assistance à ceux qui en ont besoin. 

Les États-Unis ont appelé pour leur part à la libération des travailleurs de l’ONU, des organisations internationales et des missions diplomatiques détenus par les houthistes.  La délégation a également jugé important que l’ONU se prononce contre les abus du Hamas qui utilise depuis trop longtemps des infrastructures civiles et des boucliers humains pour se protéger. 

***Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE***

 

Protection des civils en période de conflit armé

Exposé

Mme JOYCE MSUYA, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a exigé la cessation des attaques contre les travailleurs humanitaires, signalant que 2024 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour eux, avec 377 travailleurs humanitaires tués dans 20 pays.  Cela représente près de 100 décès de plus qu’en 2023, qui avait déjà connu une augmentation de 137% par rapport à 2022.  Beaucoup d’autres ont été blessés, enlevés, attaqués et détenus arbitrairement. 

Elle a indiqué que ces deux dernières années ont été particulièrement brutales, précisant qu’au Soudan, au moins 84 travailleurs humanitaires soudanais ont été tués depuis le début du conflit en avril 2023.  Le 30 mars à Rafah, a-t-elle poursuivi, des équipes du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et de la Société du Croissant-Rouge palestinien ont récupéré dans une fosse commune les corps de 15 travailleurs d’urgence et humanitaires tués quelques jours plus tôt par les forces israéliennes.  Ces décès portent à plus de 408 le nombre de travailleurs humanitaires tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.  Que compte faire le Conseil pour obtenir justice et éviter d’autres meurtres? a-t-elle lancé. 

Mme Msuya a rappelé que des cadres juridiques internationaux robustes pour protéger les travailleurs et les opérations humanitaires existent, évoquant notamment les conventions relatives aux activités et au personnel des Nations Unies, et le droit international humanitaire.  Ce qui manque, c’est la volonté politique de les respecter, a-t-elle dénoncé. 

Elle a ensuite indiqué que sans les travailleurs humanitaires locaux qui forment 95% de l’effectif, la réponse humanitaire s’effondrerait.  Pourtant, ces personnes travaillent alors que leurs familles ont été déplacées, qu’elles ne parviennent pas à nourrir leurs enfants et qu’elles ont connu des incidents sécuritaires éprouvants.  Ces collègues méritent notre plus grand respect, a-t-elle appuyé, avant de déplorer le silence médiatique sur les attaques contre le personnel local: selon un étude de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le meurtre d’un travailleurs humanitaire local reçoit 500 fois moins de couverture médiatique que celui d’un membre du personnel international. 

De même, Mme Msuya a dénoncé la criminalisation du travail humanitaire pointant les détentions, les interrogations et les accusations de terrorisme.  Elle s’est également inquiétée de la multiplication des campagnes de désinformation et de mésinformation visant les organisations humanitaires, notamment en Haïti, dans le Territoire palestinien occupé, au Yémen, au Soudan et en République démocratique du Congo. 

Rappelant l’adoption de la résolution 2730 (2024) la Sous-Secrétaire générale a appelé à faire respecter le droit international et à protéger les travailleurs humanitaires en recourant aux nombreuses mesures concrètes existantes.  Le Conseil et l’ensemble des États Membres doivent condamner haut et fort les atteintes au personnel humanitaire, y compris le personnel local, et prendre la défense des organisations onusiennes et humanitaires lorsqu’elles sont attaquées ou visées par des campagnes de diffamation, a-t-elle insisté. 

Mme Msuya a également demandé des mesures de reddition de comptes et a appelé les États Membres à renforcer les cadres juridiques nationaux et internationaux pour enquêter et poursuivre les crimes internationaux. 

Et lorsque les juridictions nationales échouent, le Conseil peut utiliser des mécanismes internationaux, y compris en renvoyant les situations à la Cour pénale internationale. Citant le Secrétaire général, elle a également demandé que les personnes touchées aient une voix dans les discussions mondiales.  Les survivants et leurs familles ont urgemment besoin d’une aide juridique, de réparations et d’un accès aux services de soutien en santé mentale, a-t-elle indiqué. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission achève une session marquée par l’absence de décision sur plusieurs questions, dont les solutions aux crises de trésorerie récurrentes de l’ONU

Soixante-dix-neuvième session
30e séance plénière – après-midi
AG/AB/4495

La Cinquième Commission achève une session marquée par l’absence de décision sur plusieurs questions, dont les solutions aux crises de trésorerie récurrentes de l’ONU

Parvenue à la fin de sa reprise de session avec sur la table cinq projets de résolution seulement, la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a reporté à sa session du mois de mai, sa décision sur les solutions aux crises de trésorerie récurrentes qui affectent le Secrétariat de l’ONU (A/C.5/79/L.34).

Pourtant, le 12 mars dernier, le Secrétaire général, M. António Guterres, proposait plusieurs solutions: la restitution des crédits inutilisés au titre du budget ordinaire, des opérations de paix et des tribunaux de manière cohérente, sur la base de la pratique suivie actuellement pour les opérations de paix, et la création d’un mécanisme permettant de suspendre temporairement cette restitution, s’agissant du budget ordinaire, lorsque l’état de la trésorerie risque d’empêcher l’Organisation d’exécuter ses mandats, l’année suivante.

Le Secrétaire général proposait aussi le maintien de la gestion commune de la trésorerie des opérations de paix en cours, à l’issue de la période d’essai qui se terminera en juin 2027; et l’utilisation, en dernier recours, de l’excédent de trésorerie des tribunaux ayant fermé pour que ces opérations puissent obtenir des liquidités.

Pour éviter à l’ONU une situation d’insolvabilité dès le mois d’octobre, la Fédération de Russie ouvrait sa boîte à idées: la réduction de la masse salariale par la rétention, pendant une période de six mois, de 10% des salaires de la catégorie des services généraux et des administrateurs de grade 1 à 4 et de 20% des salaires des administrateurs P5 et au-dessus, à savoir, les directeurs, les sous-secrétaires généraux et les secrétaires généraux adjoints.

Il faudra donc attendre la deuxième reprise de session, au mois de mai, pour voir ce que la Cinquième Commission en pense. 

Projets de résolution adoptés aujourd’hui 

Avant même l’adoption sans vote de tous les textes, l’Argentine s’est dissociée de toute mention du Pacte pour l’avenir et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, au nom de sa souveraineté politique.  Le projet de texte sur les prévisions révisées de l’application des dernières décisions du Conseil des droits de l’homme recommande l’inscription au budget ordinaire d’un montant supplémentaire de 479 900 dollars (A/C.5/79/L.31).

Dans le même, la Commission a aussi recommandé un montant supplémentaire de 774 200 dollars à inscrire au budget ordinaire pour la lutte contre l’islamophobie.  Elle s’est prononcée pour l’inscription au même budget d’un poste, financé auparavant par des contributions volontaires, et la création de deux postes (P-5 et P-3) au secrétariat de l’Alliance des civilisations. 

Le Pakistan s’est félicité de ce consensus, en ce jour particulier de la période du ramadan.  Ce succès montre l’importance de la lutte contre toutes les discriminations, y compris religieuse, a salué Israël qui a averti de l’aggravation de l’antisémitisme. L’ONU, a-t-il dit, doit prendre des mesures décisives contre l’antisémitisme dans ses sièges comme dans le monde entier.

Pour la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), c’est une somme passant de 86,5 milliards de dollars à 95,4 milliards qui est à inscrire au budget.  La même résolution demande également au Secrétaire général une estimation des ressources nécessaires à l’application de la stratégie sur les technologies de l’information et des communications et la liste de toutes les initiatives et activités envisagées, assorties de leur coût, d’un calendrier de mise en œuvre et des indicateurs de performance.  Le Secrétaire général est aussi prié de présenter un plan pluriannuel, dans le cadre du Plan d’investissement

Dans un autre texte (A/C.5/79/L.30), la Cinquième Commission recommande à l’Assemblée générale l’évaluation et l’examen des fonctions et de la procédure d’établissement des rapports du Bureau des services de contrôle interne (BSCI). Le texte paru sous la cote A/C.5/79/L.32 rappelle aux chefs de secrétariat leur obligation d’étudier les rapports du Corps commun d’inspection et surtout de soumettre leurs commentaires, y compris des informations sur ce qu’ils ont l’intention de faire pour mettre en œuvre lesdites recommandations.  La Fédération de Russie a fait observer que ce texte invite le Corps commun d’inspection à participer aux initiatives de réforme du Secrétaire général reprises dans UN80.

Enfin, un dernier projet de résolution (A/C.5/79/L.33) rappelle que tous changements aux directives relatives aux niveaux et grades des fonctionnaires de la catégorie des administrateurs et de rang supérieur doivent être conformes aux résolutions et décisions de l’Assemblée générale.  Par exemple, dans le cadre d’une promotion, un fonctionnaire sous contrat à durée déterminée ou permanent doit commencer au grade le moins élevé. 

Haro sur les méthodes de travail de la Cinquième Commission

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, l’Iraq a certes salué ces textes de consensus mais a regretté l’absence d’accord sur l’efficacité administrative et financière de l’ONU, sa situation financière et la gestion des ressources humaines.  Après avoir insisté sur la nécessité de résoudre de façon durable les problèmes de liquidités, l’Iraq a attiré l’attention sur les progrès attendus s’agissant des voyages en avion du personnel de l’ONU et le recrutement des stagiaires, y compris issus des pays en développement.

La Cinquième Commission n’a pas réussi à fournir les orientations nécessaires pour réfléchir à la manière de la rendre plus efficace, a tranché l’Union européenne. Une fois de plus, rien n’a été décidé sur la majeure partie des points à l’ordre du jour dont, a-t-elle dit en ajoutant aux questions soulevées par l’Iraq, la gestion de la chaîne d’approvisionnement. 

Elle s’est aussi dite « déçue » de l’examen quinquennal du mandat du BSCI qui n’a donné lieu à aucune action décisive.  De plus, un seul texte sur l’application des résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme a été adopté.  La prolongation de cette session de 4 à 5 semaines, à un coût considérable pour l’Organisation et les délégations, n’est qu’est un gaspillage, s’est agacée l’Union européenne. Pas moins de 7 jours et 3 demi-journées, soit presque 2 semaines entières, n’ont rien donné; des progrès n’ayant été enregistrés que pendant les tout derniers jours, donc trop tard. 

La Commission n’a pas besoin de plus de temps, mais d’engagement plus tôt, plus actif et plus constructif.  Plutôt que d’augmenter le nombre d’heures, elle doit utiliser le temps qui lui est imparti plus efficacement.  Elle devrait, a insisté l’Union européenne, s’imposer les mêmes normes, si ce n’est plus, que celles qu’elle exige de l’Organisation et de son personnel.  La Commission demande à l’ONU de réduire les coûts mais elle ne lui donne pas les orientations nécessaires pour y parvenir, a tranché, à son tour, le Japon. 

Qu’a-t-elle fait pour que l’ONU puisse éviter les doubles emplois et revoir et supprimer les mandats anciens et obsolètes? a-t-il demandé.  L’amélioration des méthodes de travail doit rester un objectif permanent et un engagement continu en faveur de la responsabilité, de la flexibilité et de l’excellence, avec le souci de donner l’exemple, a ajouté l’Union européenne. 

Il faut dire aussi qu’une seule délégation a réussi à faire barrage au consensus nécessaire, a révélé le Royaume-Uni, tout aussi « déçu » des résultats de cette reprise de session.  Ces maigres résultats, ont embrayé les États-Unis, montrent que la Cinquième Commission n’arrive pas à renforcer son efficacité, ce qui est une tendance « ingérable ». 

 

NOUVEAU - Suivez la couverture des réunions en direct sur notre LIVE

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.