Après deux jours de mise en commun des intelligences, y compris celles dites artificielles, le Conseil économique et social (ECOSOC) a mis fin à son dixième forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation (STI) au service de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Tout au long des cinq sessions, dont la première au niveau ministériel, les représentants d’États, experts, entrepreneurs et innovateurs ont discuté de la meilleure façon de tirer parti de ces outils que sont les STI, notamment l’intelligence artificielle, pour accompagner la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Aujourd’hui, les délégations ont examiné les moyens de tirer parti des sciences et technologies pour parvenir au développement durable, y compris en s’appuyant sur l’intelligence artificielle (IA) afin de réduire les inégalités entre sexes et d’assurer la gestion durable des écosystèmes marins. Elles ont aussi exploré les questions de financement et plaidé pour le renforcement des capacités en matière de STI.
Le Président de l’ECOSOC et les deux Coprésidents du forum sur les STI (les représentants permanents du Maroc et de la Finlande) ont conclu la session, avec à leurs côtés la Coprésidente du Groupe des dix représentants de haut niveau de la société civile, du secteur privé et de la communauté scientifique des Nations Unies pour promouvoir la science, la technologie et l’innovation pour les ODD.
Session 2 - faire progresser la science, la technologie et l’innovation (STI) pour l’égalité des sexes
Cette session était consacrée à l’examen des moyens de combler la fracture numérique entre les sexes et promouvoir le leadership des femmes et des filles dans les domaines des STI. Les intervenants ont plaidé pour l’élimination des obstacles à l’accès, à la participation et au leadership de manière égale dans l’éducation, l’emploi et la recherche, notamment les grands domaines symbolisés par l’acronyme STIM (Sciences, technologies, ingénierie et mathématiques).
L’animateur, M. Tony Maciulis, responsable des contenus à GZERO Media Lightning Talks, s’est dit heureux de constater qu’il était le seul homme de la première partie de la session, les autres protagonistes étant des femmes.
Même si elles sont bien représentées à cette discussion, a reconnu Mme Aree Moon, les femmes ne représentent que 30% dans les STIM. Celle qui est Présidente de la Fondation coréenne pour les femmes dans la science, l’ingénierie et la technologie, a prévenu que si nous voulons agir, il faut commencer par promouvoir des données fiables. Sans les données, aucune action ne saurait se faire, a-t-elle dit. Elle a aussi fait remarquer que c’est après l’âge de 30 ans généralement que le fossé se creuse entre les sexes. L’intervenante a donc plaidé pour que les garçons et les hommes soient les alliés des femmes en quête d’une place dans les domaines scientifiques.
Mme Mariana Costa, de Laboratoria (Pérou), a expliqué comment sa plateforme mise en ligne permet de renforcer les capacités des femmes d’Amérique latine dans les domaines des STIM. « Une révolution », quand l’on se souvient que dans les années 1990, certaines poupées Barbie destinées aux jeunes filles pouvaient s’exprimer et disaient des choses comme « les mathématiques, c’est vraiment dur », a rappelé Mme Paola Cecchi Dimeglio, Présidente de Executive Leadership Research Initiative for Women and Minority Attorneys. Elle a d’ailleurs relevé que, 30 ans plus tard, la situation n’a pas beaucoup évolué. Celle qui est enseignante à Harvard a fait observer que « les algorithmes sont créés par les hommes et reproduisent l’approche sexiste de la société ».
C’est aussi après avoir constaté les discriminations dans l’éducation des jeunes filles que Mme Catherine Ngila, Directrice exécutive de l’ONG African Foundation for Women and Youth in Education, Sciences, Technology and Innovation (Kenya), s’est engagée à faire bouger les lignes. Prenant exemple sur son propre parcours, elle a indiqué qu’une femme qui passe par une maternité pendant ses études ne doit pas avoir à choisir entre sa formation et sa vie familiale. Elle a personnellement pu bénéficier d’une année supplémentaire de bourse pour prendre soin de son enfant.
Les jeunes femmes et filles ont grandement besoin d’outils, a enchaîné Mme Mariéme Jamme,fondatrice de IamtheCODE (Royaume-Uni), dont l’organisation sillonne l’Afrique (Kenya, Sénégal, Burkina Faso...) afin d’apprendre aux jeunes femmes à faire du codage informatique, et ce depuis 2020. Des milliers de jeunes femmes font désormais du codage informatique grâce à cette organisation. L’argent est le socle de telles initiatives, a souligné Mme Jamme en expliquant qu’il faut, par exemple, s’assurer que les filles mangent à leur fin et qu’elles aient des serviettes hygiéniques. Elle a aussi tancé les bailleurs de fonds qui offrent 5 000 dollars et exigent d’innombrables rapports alors qu’ils ont les moyens de donner des millions.
Il s’agit d’abord de mettre sur pied des politiques appropriées, a estimé Mme Sunungurai Dominica Chingarande, Recteure de Women’s University in Africa (Zimbabwe). Selon elle, les questions de genre sont les questions de développement et sont donc le problème de tous. Pour le continent africain, elle a jugé que la base de l’action serait d’améliorer la connectivité.
Des délégations ont également pris la parole pour faire l’état des lieux des obstacles que les femmes rencontrent dans les STI, avant de plaider pour des solutions systémiques. « Qui fixe les règles du jeu? » a demandé par exemple le Mexique en faisant observer que si les femmes ne sont pas impliquées dans la mise en place des règles, y compris dans le secteur de l’intelligence artificielle, il est peu probable de les voir prises en compte après coup.
Session 3: tirer parti de la science pour conserver, restaurer et utiliser de manière durable les écosystèmes marins, océaniques et côtiers
Cette session était axée sur l’exploitation de la science, de la technologie et de l’innovation pour accélérer la conservation, la restauration et l’utilisation durable des océans et des écosystèmes marins, conformément à l’ODD 14.
Le modérateur, M. Latif Nasser, de WNYC/Radiolab, a planté le décor en rappelant que « notre océan » recouvre la majorité de la surface terrestre, et que c’est là où la vie a commencé et continue. Alors que les océans absorbent plus de 90% de la chaleur excédentaire générée par les changements climatiques, ils sont aux prises avec des menaces existentielles comme l’augmentation de leur température, ce qui entraîne la montée des eaux et leur acidification, la perte de la biodiversité marine, sans oublier la surpêche et la pollution plastic marine (11 millions de tonnes par an), comme l’a rappelé le représentant du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui a jugé plus urgent que jamais de trouver des solutions efficaces pour préserver et restaurer de façon durable les océans.
Cela passe par une gouvernance renforcée des océans qui doit pouvoir s’appuyer sur des données et solutions scientifiques et technologiques. Si l’ONU assume un rôle de premier plan en tant que plateforme pour réduire le fossé entre les connaissances et les politiques visant à transformer la relation entre l’humanité et son environnement, l’économie durable bleue dépend des innovations technologiques et scientifiques et de l’intégration de ces technologies de pointe et de l’IA dans la réalité quotidienne des pays directement concernés, en particulier les petits États insulaires en développement (PEID) et les nations océaniques.
Ces États représentent 1% de la population mondiale, 1% du PIB mondial mais 40% de la biodiversité mondiale et 18% des récifs coraliens, a rappelé M. Xavier Estico, fondateur du Centre des Seychelles pour l’innovation et le développement durable, et membre du Groupe des dix experts de haut niveau de la communauté scientifique, de la société civile et du secteur privé auprès du Secrétaire général. Les PEID sont devenus le « baromètre du changements climatiques », mais alors que leur patrimoine appartient au monde entier, ces pays n’ont pas les moyens de le préserver sans la collaboration et le soutien internationaux.
Partant du constat que l’océan est vivant et que ce n’est que par le biais de l’innovation qu’on pourra le protéger, cette discussion a permis de donner des exemples concrets de ce qui se fait déjà dans des contextes nationaux et locaux.
Aux Seychelles, par exemple, des « obligations marines » financent un Fonds spécial de conservation de l’environnement marin, dont un projet porté par une ONG qui, grâce à la science de pointe, fait pousser le corail plus rapidement. Cette expérience innovante est aujourd’hui répliquée ailleurs dans le monde.
Le professeur Nianzhi Jiao, qui occupe la chaire Cheung Kong Scholar à l’Université de Xiamen en Chine, a développé une pompe microbienne à carbone, une innovation qui lutte contre les émissions de carbone dans l’atmosphère et donc contre le réchauffement de la planète. Il a mis l’accent sur l’acidification des océans qui est directement liée aux quantités de CO2 dans l’atmosphère et aux eaux usées rejetées dans l’océan.
Pour Mme Awa Bousso Drame, fondatrice de l’Institut de recherche CoastGIS (Sénégal), et Jeune talent 2022 du programme L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science en Afrique subsaharienne, classée dans la liste Forbes Africa 30 Under 30 2023, il faut sortir des cadres théoriques pour bâtir l’économie de la connaissance et renforcer le capital humain, à commencer par les jeunes et les femmes.
Prouvant son argument, deux jeunes Kenyans sont venus présenter leurs initiatives phares. M. Joseph Nguthiru de HyaPak, a développé des solutions biodégradables pour les plastiques à usage unique et travaille notamment avec les communautés côtières. De son côté, M. Lennox Omondi, d’ECOBANA, a développé des serviettes hygiéniques biodégradables à base de fibres de bananes.
Il y a aussi l’exemple de ce projet de l’Union africaine et l’Union européenne, piloté par M. Kwame Adu Agyekum, chercheur en télédétection à l’Université du Ghana et Coprésident du Comité directeur de GEO Blue Planet (Ghana). Ce projet a pour vocation de fournir des données satellitaires sur 18 pays africains -allant du Nigéria à l’Égypte- aux gouvernements, au monde universitaire et aux scientifiques, afin d’alimenter les recherches sur la sauvegarde des océans.
Toujours sur les données marines, le Chef du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER) au Bureau des affaires spatiales des Nations Unies, a annoncé le lancement d’une alliance entre UN-SPIDER et plusieurs agences spatiales nationales lors de la troisième Conférence sur l’océan qui aura lieu au mois de juin à Nice. L’objectif de cette alliance est de connecter le secteur spatial et les océans en vue de leur préservation, a expliqué M. Lorant Czaran. Il souhaite soutenir les pays en première ligne, notamment les PMA et les PEID, en leur facilitant l’accès aux données et technologies spatiales pertinentes pour relever les défis locaux et mondiaux liés aux océans.
L’une des applications concrètes des données satellites pour la surveillance des océans a été présentée par M. Agyekum. En vue d’améliorer la sécurité des pêcheurs en mer, un système de drapeaux, avec un code couleur, a été mis en place pour contourner le problème de l’analphabétisme. Les informations satellites sont relayées aux responsables des ports via leurs téléphones portables et les drapeaux couleur sont hissés dans les ports en fonction.
Mme Bousso Drame a également cité le cas d’un système d’alerte précoce pour informer les pêcheurs des risques météorologiques, notamment sur la force et la direction des vagues. Pour elle, l’IA est un outil efficace pour traiter l’imagerie satellite en grand volume afin d’obtenir des instruments sur mesure pour avoir une surveillance en temps réel des océans et milieux côtiers.
Session 4: renforcer le financement et les capacités en matière de technologie, ainsi que les infrastructures de recherche aux fins de développement durable
Élever le niveau d’investissement et renforcer les capacités en faveur du développement des sciences, des technologies et de l’innovation
« Qui va financer les besoins en matière de sciences, de technologies et d’innovation (STI)? Qui va payer l’addition? » a lancé en ouverture de cette table ronde le modérateur, M. Latif Nasser, de WYNBC Studios, résumant ainsi ses enjeux.
Justement, M. Chola Milambo, Représentant permanent de la Zambie, a présenté les propositions faites relatives aux STI dans le document final préparé pour la Conférence de Séville. Le document met notamment l’accent sur les investissements à consentir dans des infrastructures numériques afin de combler le fossé qui existe. Il s’est dit confiant en un consensus sur un document final à la mi-juin, même si le calendrier négociations est serré.
Un exemple de financement privé a été donné par M. Gong Ke, de l’université de Nankai (Chine), qui appartient au plus grand réseau d’ingénieurs dans le monde. Il a mentionné un programme de formations d’ingénieurs au Kenya qui a été financé grâce notamment à des entreprises privées. L’ingénierie est un élément essentiel et davantage de financements doivent être consacrés pour renforcer les capacités en la matière, a estimé l’expert.
M. Marco Gilli, de la Fondazione Compagnia di San Paolo (Italie), a axé son intervention sur l’importance des organisations philanthropiques pour répondre aux besoins de financement. « Nos outils sont différents, comme les bourses d’études par exemple, et nous pouvons nous montrer patients quant au retour sur investissement, à la différence des entreprises privées. » Il a détaillé le plan de partenariat en cours entre l’Italie et l’Afrique afin de créer un réseau de projets notamment universitaires. « Il existe vraiment une possibilité de renforcer le partenariat entre l’Europe et l’Afrique. »
Des partenariats et autres initiatives ont également été mis en avant pour illustrer ce qu’il est possible de faire en matière de financement. Mme Thandi Mgwebi, de la Fondation nationale pour la recherche (Afrique du Sud), a dit que son travail consiste à développer des partenariats en matière de STI, « élément central » du Programme 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA). « Les partenariats, ça marche, parce cela permet d’insuffler de la confiance et cela a des effets multiplicateurs. » Le financement des STI n’est pas adéquat en Afrique, a-t-elle indiqué, en estimant que la cible de consacrer 1% du budget aux STI n’est pas atteint dans la plupart des pays africains. » Le financement des STI n’est pas adéquat en Afrique, a-t-elle indiqué, en estimant que la cible de consacrer 1% du budget public ((national ???)) aux STI n’est pas atteint dans la plupart des pays africains.
Une initiative pour l’excellence africaine a par ailleurs été présentée par Mme Peggy Oti-Boateng, de l’Académie africaine des sciences, académie créée il y a 40 ans qui bénéficie du soutien diplomatique de l’UA. Cette initiative prend en considération les objectifs de développement durable (ODD) et est basée sur le principe de partenariat équitable. Il n’y a pas de partenariat équitable entre le Nord et le Sud, a-t-elle d’ailleurs fait remarquer. Elle a jugé qu’il est temps que l’Afrique développe son propre financement en matière de technologie et d’innovation. « On doit travailler ensemble. » Elle a saisi cette occasion pour demander une réforme de l’architecture financière internationale.
Mme Angela Sarcina, de la Commission européenne, a précisé qu’un partenariat a été noué avec cinq pays africains (Namibie, Rwanda, Seychelles, Maurice et Kenya) en vue d’élaborer des feuilles de route pour réaliser les ODD dans le domaine des STI. Des stratégies STI adaptées aux réalités locales sont des moteurs de changement, a-t-elle fait valoir, mais les financements font défaut, a-t-elle reconnu, en espérant que la conférence de Séville permette de mobiliser les financements nécessaires.
M. António Gomes Souza Filho, de la Fondation CAPES (Brésil), a, lui, indiqué que sa fondation vise notamment à la préservation des écosystèmes de la forêt amazonienne. Près de 750 agents ont été ainsi formés, s’est-il félicité.
Lors du débat qui a suivi, l’Indonésie et l’Algérie ont espéré que la conférence de Séville permettra d’aboutir à des financements innovants. Une position partagée par l’Éthiopie qui, au nom du Groupe des États d’Afrique, a appelé à répondre aux besoins technologiques du Sud global par le biais notamment de transferts. « Les connaissances scientifiques sont un bien public mondial. »
Pointant pour sa part les disparités d’accès dans les diagnostics et les traitements, alors que l’accès à la santé est un droit fondamental, la Fédération mondiale de neurologie a martelé que les financements publics sont indispensables. Enfin, le Cambodge a rappelé l’importance du capital humain, « sans lequel il est difficile d’aller loin », avant de plaider vigoureusement en faveur de transferts technologiques.
Améliorer les infrastructures de recherche orientées vers le développement durable
La deuxième table ronde de l’après-midi, dans la continuité des discussions précédentes, s’est ouverte par l’intervention de M. Addisu Fedaku, professeur d’université en Éthiopie. Il a lancé un appel à l’assistance pour soutenir son entreprise Enset Starter Culture, spécialisée dans la culture de bananes et la production de farines alimentaires, qui emploie majoritairement des femmes.
M. Navid Hanif, Sous-Secrétaire général chargé du développement économique au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a introduit cette discussion en disant que sans architecture de recherche solide, il sera difficile de réussir la transition technologique. Cela implique d’investir dans la collaboration et le partenariat en matière de recherche. Les collaborations existantes ont abouti à des feuilles de route qui permettent des investissements ainsi que le renforcement des capacités et des politiques pour réaliser les ODD. En juin, a annoncé le Sous-Secrétaire général, le DESA inaugurera une nouvelle initiative sur la science, la technologie et l’innovation pour une action climatique intégrée dans les petits États insulaires en développement (PEID) d’Afrique. Et face à l’augmentation de la demande, le Département publiera un deuxième guide de mise en œuvre de la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des ODD. M. Hanif a misé sur la conférence de Séville sur le financement du développement pour trouver des voies afin de financer ces secteurs.
Dans cette même perspective, Mme Jelena Begovic, chercheuse principale à l’Institut de génétique moléculaire et d’ingénierie génétique (Serbie) et Présidente du Conseil des gouverneurs de l’ICGEB, a insisté sur la nécessité de relier les besoins en développement aux travaux scientifiques, et de créer un pont entre les ODD, les chercheurs et le public. Elle a rappelé que ce projet bénéficie d’un financement gouvernemental. Les services publics bénéficient de la numérisation, a justement fait valoir M. Ibrahima Guimba Saïdou, PDG du Partenariat pour l’accès numérique en Afrique (Niger), qui a plaidé pour une numérisation progressive de l’administration. Il a proposé de créer un pôle d’innovation réunissant bailleurs de fonds, secteur public et secteur privé. Il a également évoqué la mise en place d’une académie de codage, d’un programme de villages intelligents et connectés, d’une compétition technologique annuelle, ainsi que de mécanismes de financement mixtes confiés au secteur privé.
C’est un appel aux financements volontaires de la science, de la technologie et de l’innovation qu’a lancé pour sa part Mme Motoko Kotani, Vice-Présidente exécutive pour la recherche à l’Université de Tohoku (Japon), chercheuse principale à l’Institut avancé pour la recherche sur les matériaux et à l’Institut de mathématiques, ainsi que membre du Groupe des dix représentants de haut niveau. Ces financements sont indispensables quand on connaît la contribution importante des travaux des scientifiques à la réalisation des 17 ODD, comme l’a fait valoir M. Carlos Henrique Brito Cruz, Vice-Président du réseau de recherche Elsevier et Coprésident du Groupe des dix représentants de haut niveau. Ces travaux constituent en effet une base essentielle de connaissances pour atteindre chaque objectif, a-t-il observé.
D’ailleurs, les infrastructures de recherche devraient être considérées comme des biens publics mondiaux, selon l’avis de M. Peter Hanke, Ministre fédéral de l’innovation, de la mobilité et de l’infrastructure de l’Autriche. C’est pourquoi le Ministre a insisté sur la nécessité de mobiliser à la fois les investissements publics et les fonds privés pour garantir leur pérennité. L’importance d’un financement durable et équitable pour la science a également été soulignée par Mme Lidia Arthur Brito, Sous-Directrice générale pour les sciences naturelles à l’UNESCO, qui a plaidé pour une science ouverte, inclusive et accessible aux chercheurs comme aux communautés marginalisées. Elle a évoqué à cet égard l’ouvrage Recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte, avant d’insister sur le rôle des gouvernements et de la philanthropie dans le financement. Mme Arthur Brito a également promu l’accès à distance aux laboratoires, ainsi que le réseau de connaissances scientifiques de l’UNESCO, conçu pour promouvoir un développement fondé sur les données.
Ces efforts de financement nécessitent de coordonner les partenaires, selon M. Seizo Onoe, Directeur du Bureau de la normalisation des télécommunications à l’Union internationale des télécommunications (UIT), qui a présenté une initiative lancée par son organisme pour rassembler des partenaires en vue de financer l’accessibilité universelle à la connectivité. La question de l’accessibilité a aussi été abordée par M. Chris Sharrock, Vice-Président de Microsoft pour les Nations Unies et les organisations internationales. Il a insisté sur l’importance de la diffusion technologique et sur le principe selon lequel « celui qui a besoin de la technologie doit pouvoir y accéder ». Microsoft investit à cet effet 80 milliards de dollars, cette année, dans les technologies, dont 8 milliards pour le Sud et 1,6 milliard pour le Kenya et les Émirats arabes unis.
Le développement durable ne saurait se réaliser sans les ingénieurs, a conclu M. Mustafa Shehu, Président de la Fédération mondiale des organisations d’ingénieurs (WFEO), en proposant d’ajouter un second I à l’acronyme STI pour y inclure l’ingénierie. Il a appelé à des incitations fiscales en faveur de cette discipline, notamment pour renforcer la connectivité.
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