La Commission de la condition de la femme poursuit ses travaux

Soixante-neuvième session,
4e séance plénière – matin
FEM/2241

La Commission de la condition de la femme poursuit ses travaux

(Le résumé complet de la réunion sera disponible ultérieurement.) 

Au deuxième jour de sa soixante-neuvième session, la Commission de la condition de la femme tient, ce matin, une table ronde sur le thème "Mécanismes nationaux pour l’égalité des genres et l’avancement des femmes et des filles: renouveler l’engagement de mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing, mobiliser les ressources à cet effet et accélérer cette mise en œuvre, en vue également de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable". 

 

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Conseil de sécurité: gros plan sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne

9876e séance – matin
CS/16016

Conseil de sécurité: gros plan sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne

(Le résumé complet de la réunion sera disponible ultérieurement.)

Le Conseil de sécurité fait le point, ce matin, sur la coopération entre l’ONU et l’Union européenne aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales.

À cette occasion, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Kaja Kallas, devrait présenter son premier exposé au Conseil depuis sa prise de fonction en décembre 2024.

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Conseil de sécurité: l’heure est venue pour les Taliban de faire preuve de réalisme et pour l’Afghanistan de respecter ses obligations internationales

9875e séance – après-midi
CS/16015

Conseil de sécurité: l’heure est venue pour les Taliban de faire preuve de réalisme et pour l’Afghanistan de respecter ses obligations internationales

« Comment pouvons-nous aller de l’avant, compte tenu des tendances négatives à l’œuvre en Afghanistan? » a lancé, cet après-midi au Conseil de sécurité, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour ce pays.  « C’est le moment de faire preuve de réalisme », a estimé Mme Roza Otunbayeva, en regrettant que les Taliban continuent de faire obstacle à la réintégration de Kaboul dans le giron de la communauté internationale. 

Venue présenter le dernier rapport en date du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales, la haute fonctionnaire a rappelé que cette réintégration pleine et entière dans le concert des nations reste subordonnée au respect par les autorités de facto dans le pays de leurs obligations juridiques internationales.  C’est l’une des conditions posées par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2679 (2023).  Cette évaluation, a rappelé la haute fonctionnaire, appelle à une voie politique qui tiendrait compte des intérêts de toutes les parties – le peuple afghan, la communauté internationale et les autorités de facto – et à laquelle ne cesse d’œuvrer la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), que dirige Mme Otunbayeva. 

Or, la tendance actuelle, marquée par des priorités internationales concurrentes, des contraintes budgétaires de plus en plus drastiques, et le repli des gouvernements sur leurs problèmes de politique intérieure, risque d’appauvrir encore l’Afghanistan et de l’isoler davantage, a prévenu la Représentante spéciale, qui a dit attendre un « signal clair » de la part des autorités de facto. Au contraire, les Taliban se montrent sélectifs dans la mise en œuvre des obligations internationales de l’État afghan, en rejetant certaines au motif qu’elles empiéteraient sur la souveraineté nationale ou violeraient ses « traditions ».  Si la situation sécuritaire s’est stabilisée trois ans et demi après leur arrivée au pouvoir, « cette paix ne permet pas aux Afghans de vivre dans la dignité, dans le respect de leurs droits humains et en ayant confiance dans un avenir stable », a constaté Mme Otunbayeva, qui a signalé que de plus en plus de mécontents se tournent vers la MANUA pour exprimer leurs griefs. 

Discrimination sans relâche des Afghanes

Au surlendemain de la Journée internationale des femmes, observée le 8 mars, le sort des Afghanes a longuement été évoqué lors de cette séance. Avec pas moins de 126 décrets « brutalement exécutés », les Taliban ont privé les femmes de leurs droits fondamentaux, s’est indignée Mme Azadah Raz Mohammad, avocate et cofondatrice de la Ham Diley Campaign, qui œuvre à l’établissement des responsabilités pour les crimes internationaux graves commis en Afghanistan.  « Les Taliban ont si bien effacé les Afghanes que même entendre leurs voix ou voir leur visage en public est un crime », a-t-elle précisé, en s’élevant contre un « apartheid par le genre ». 

Devant les efforts entrepris par les Taliban pour démanteler toutes les institutions de protection des droits humains et persécuter des minorités comme les Hazara, les Tadjiks ou encore les personnes LGBT, l’activiste a jugé « alarmantes » les mesures prises par l’ONU et les États Membres pour « normaliser » ce groupe, se disant « choquée » par la troisième Réunion des envoyés spéciaux pour l’Afghanistan tenue à Doha le 30 juin et le 1er juillet 2024, où les femmes ont été exclues des discussions formelles.  Une réunion qui s’inscrit dans le cadre d’un processus auquel l’Inde et le Kazakhstan, entre autres, ont exprimé leur adhésion. 

De la France au Panama, en passant par la Chine et la Slovénie, la quasi-totalité des membres du Conseil ont condamné les atteintes répétées aux droits des Afghanes.  Le Pakistan a rappelé que ces mesures, dont l’interdiction pour les femmes de travailler, non seulement violent les normes internationales, mais qu’elles sont « contraires à la Loi et aux enseignements de l’islam », comme l’a rappelé très clairement la déclaration d’Islamabad sur l’éducation des filles dans les communautés musulmanes, adoptée en janvier 2025. 

Le 2 décembre dernier, a observé la Représentante spéciale, le Ministère afghan de la santé publique a ordonné la fermeture des écoles de médecine pour les femmes, qui représentaient, pour elles, l’une des dernières voies d’accès à une formation professionnelle.  Dénoncée notamment par la République islamique d’Iran, cette nouvelle restriction creuse un fossé à long terme dans la capacité du pays à protéger la santé des femmes et des filles, ne faisant qu’aggraver la mortalité maternelle et infantile en Afghanistan, déjà l’une des plus élevées au monde.  Parallèlement, l’application par les Taliban de la loi sur la prévention du vice et la promotion de la vertu demeure un obstacle majeur à la réintégration de l’Afghanistan dans la communauté internationale. 

Faux-semblants économiques

Certes, l’économie afghane a connu une croissance modeste de 2,7% en 2024, « mais elle reste fragile en raison de l’incertitude politique, de l’isolement financier du pays, des restrictions qui continuent d’empêcher la participation économique des femmes, des déséquilibres commerciaux et de la faiblesse de l’investissement public », indique le Secrétaire général dans son rapport.  À court et à moyen termes, a mis en garde Mme Otunbayeva, les niveaux de croissance actuels ne pourront pas compenser la baisse de l’aide étrangère et la croissance démographique. Et à plus long terme, l’autosuffisance économique à laquelle prétendent les autorités de facto ne pourra se réaliser pleinement que si les obstacles persistants à sa réintégration dans le système international sont résolus. 

Pour les États-Unis, l’Afghanistan ne pourra y parvenir tant que son peuple restera soumis à des restrictions qui l’étranglent sur le plan économique.  Le représentant afghan, opposé à l’« emprise illégitime » des Taliban, a déclaré que son pays reste pris au piège d’une profonde crise où se mêlent répression des droits et libertés fondamentaux, déclin économique, instabilité politique et catastrophe humanitaire.  Derrière la prétendue stabilité et sécurité des Taliban, se cache un pays de plus en plus vulnérable au terrorisme et aux conflits régionaux, a averti le représentant afghan. 

Ces paroles ont trouvé écho auprès du Pakistan, qui a annoncé son intention d’initier des consultations au sein du Conseil pour envisager la création ou l’activation d’un mécanisme dédié à la question du terrorisme en provenance d’Afghanistan.  Préoccupée par la présence continue dans le pays de l’EIIL-Province du Khorassan, la Fédération de Russie a mis en exergue le rapport entre terrorisme et trafic de stupéfiants, alors que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a documenté l’essor des drogues synthétiques, principalement la méthamphétamine. 

« Il s’agit d’un problème de taille qui exige une attention particulière et des mesures concrètes pour lutter contre la culture, la production et la distribution de drogues », a jugé le délégué russe, en plaidant pour l’élaboration d’une stratégie globale de lutte contre la drogue.  Si le Guyana, qui s’exprimait au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), s’est félicité que la production d’opium en 2024 en Afghanistan soit restée faible pour la deuxième année consécutive, il n’en a pas moins relevé qu’elle a connu une augmentation de 19% par rapport à 2023.  D’où la nécessité de trouver des moyens de subsistance alternatifs viables, a exhorté le groupe. 

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La situation en Afghanistan (S/2025/109)

Exposé

Mme ROZA OTUNBAYEVA, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a rappelé que l’évaluation indépendante demandée par le Conseil de sécurité en novembre 2023 appelle à une voie politique par laquelle les intérêts de toutes les parties – le peuple afghan, la communauté internationale et les autorités de facto – peuvent être équitablement discutés afin que l’Afghanistan puisse être pleinement réintégré dans le système international dans le respect de ses obligations juridiques internationales.  « L’élaboration de cette voie politique a été notre tâche fondamentale au cours des derniers mois », a expliqué la haute fonctionnaire. 

Des défis subsistent, a-t-elle reconnu, en expliquant que les autorités de facto ont jusqu’à présent traité de manière sélective la question des obligations internationales de l’État afghan, en rejetant certaines au motif qu’elles empiéteraient sur la souveraineté du pays ou violeraient ses traditions.  De plus en plus d’Afghans s’adressent à la MANUA pour exprimer leurs préoccupations, mécontents des intrusions dans leur vie privée et de l’isolement prolongé de leur pays.  Alors que les Taliban ont pris le pouvoir il y a trois ans et demi, les habitants se sont certes réjouis de l’absence de conflit et d’une plus grande stabilité et liberté de mouvement, du moins pour la population masculine. « Mais cette paix ne leur permet pas de vivre dans la dignité, dans le respect de leurs droits humains et avec la confiance dans un avenir stable », a constaté Mme Otunbayeva.

Elle a indiqué que les Afghans continuent de faire face à une grave crise humanitaire caractérisée par des décennies de conflit, une pauvreté endémique, des chocs climatiques, une forte croissance démographique et des risques croissants en matière de protection, en particulier pour les femmes et les filles. En 2025, plus de 50% de la population, soit près de 23 millions de personnes, aura besoin d’une aide humanitaire, alors que celle-ci est en chute libre.  Au cours du mois dernier, plus de 200 établissements sanitaires ont fermé, affectant quelque 1,8 million de personnes, et les services vitaux de lutte contre la malnutrition infantile ont été limités. 

Aussi la Représentante spéciale a-t-elle salué la Banque mondiale pour sa décision, la semaine dernière, de fournir 240 millions de dollars supplémentaires au secteur de la santé jusqu’en novembre 2026.  Les donateurs ont réagi en augmentant leurs propres contributions pour répondre aux besoins humains fondamentaux, qui ont atteint près de 1,6 milliard de dollars en 2024.  Bien qu’il y ait eu quelques cas d’interférence dans la distribution de l’aide, a-t-elle relevé, les autorités de facto à Kaboul et dans les provinces ont généralement coopéré avec l’ONU et leurs partenaires pour permettre la fourniture de l’aide et résoudre les cas d’interférence. 

L’économie afghane a progressé d’environ 2,7% en 2024, s’est félicitée Mme Otunbayeva, et des investissements, notamment dans les infrastructures, avec le soutien des pays de la région, sont en cours.  « Mais à court et moyen termes, les niveaux de croissance actuels ne peuvent pas compenser la baisse de l’aide étrangère et la croissance démographique.  À plus long terme, la vision positive des autorités de facto de l’autosuffisance économique ne pourra se réaliser pleinement que si les obstacles persistants à sa réintégration dans le système international sont résolus », a mis en garde la haute fonctionnaire. 

Elle s’est ensuite émue des restrictions importantes qui continuent d’être imposées aux Afghanes.  Le 2 décembre dernier, le Ministère de la santé publique a ordonné la fermeture des instituts médicaux pour les femmes, qui étaient l’une des dernières voies permettant aux femmes d’accéder à une formation professionnelle.  Cette nouvelle restriction creuse un fossé à long terme dans la capacité du pays à protéger la santé des femmes et des filles, ne faisant qu’aggraver la mortalité maternelle et infantile en Afghanistan, déjà l’une des plus élevées au monde, a déploré la Représentante spéciale.  La MANUA, a-t-elle ajouté, surveille de près l’application par les Taliban de la loi sur la prévention du vice et la promotion de la vertu, qui, a-t-elle indiqué, demeure un obstacle majeur à la mise en œuvre de la voie politique nécessaire à la réintégration de l’Afghanistan dans la communauté internationale. 

En ce qui concerne la situation sécuritaire, les autorités de facto continuent d’exercer un contrôle total sur le pays, bien que des incidents sécuritaires continuent de se produire.  L’EIIL-Province du Khorassan a revendiqué un attentat suicide contre des agents de sécurité des autorités de facto qui faisaient la queue pour recevoir leurs salaires à Konduz le 11 février, tuant 4 civils et 14 agents de sécurité de facto, et faisant un nombre inconnu de blessés. 

« Comment pouvons-nous aller de l’avant compte tenu de ces tendances négatives? » s’est demandé Mme Otunbayeva.  La tendance des événements au niveau mondial, notamment les priorités internationales concurrentes, les contraintes budgétaires et la disposition croissante des gouvernements à se concentrer sur les problèmes internes, risquent d’appauvrir l’Afghanistan, de le rendre plus vulnérable et de l’isoler davantage, a prévenu la Représentante spéciale.  Le développement le plus utile serait un signal clair de la part des autorités de facto indiquant qu’elles sont engagées dans la réintégration de l’Afghanistan dans la communauté internationale avec tout ce que cela suppose. « C’est le moment de faire preuve de réalisme », a ajouté la Représentante spéciale. 

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Trente ans après Beijing, la Commission de la condition de la femme adopte une déclaration politique en ouverture de sa soixante-neuvième session 

Soixante-neuvième session,
2e et 3e séances plénières – matin & après-midi
FEM/2240

Trente ans après Beijing, la Commission de la condition de la femme adopte une déclaration politique en ouverture de sa soixante-neuvième session 

La Commission de la condition de la femme a donné, aujourd’hui, le coup d’envoi de sa soixante-neuvième session en adoptant une déclaration politique qui réaffirme l’engagement pris voilà 30 ans, lors de l’adoption à l’unanimité de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.  Étalés sur deux semaines, les travaux de la Commission porteront sur l’examen et l’évaluation de la mise en œuvre de ces jalons, avec un accent particulier mis sur les défis qui freinent la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. 

Dans leur déclaration politique, entérinée par consensus, les États Membres réunis à l’occasion de cette session réaffirment leur « détermination à appliquer de manière intégrale, effective et accélérée la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, les documents finaux de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale et les déclarations de la Commission de la condition de la femme, sachant que c’est un moyen de contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». 

Tout en constatant que, 30 ans après la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, « aucun pays n’a pleinement réalisé l’égalité des genres et l’avancement des femmes et des filles », ils conviennent que des obstacles majeurs subsistent, notamment des barrières structurelles, des lois et pratiques discriminatoires, des stéréotypes de genre et des normes sociales négatives, ainsi que toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes et des filles et des niveaux importants d’inégalité à l’échelle mondiale. 

À cette aune, ils demandent au système des Nations Unies de continuer à soutenir la mise en œuvre intégrale, effective et accélérée de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, notamment au moyen de l’intégration systématique de la dimension de genre, de partenariats multipartites, de la mobilisation de ressources pour obtenir des résultats, et du suivi et de l’évaluation des progrès à l’aide de données ventilées et de systèmes de responsabilité solides.  Ils encouragent par ailleurs la présentation de candidatures de femmes lors du prochain processus de sélection pour les postes de secrétaire général et de président de l’Assemblée générale. 

Des droits en « état de siège »

En ouvrant cette session, le Secrétaire général de l’ONU a reconnu que « garantir l’égalité pour toutes et tous est une mission de longue haleine ». Trois décennies après la Conférence de Beijing, cette promesse semble plus difficile à tenir que nous ne l’aurions jamais imaginé, a concédé M. António Guterres, pour qui « les droits des femmes sont en état de siège ».  Face au retour en force du « poison du patriarcat », qui détruit les progrès accomplis et prend des formes nouvelles et dangereuses, il n’existe selon lui qu’un antidote: l’action. 

Alors que d’immenses disparités persistent, que la violence, la discrimination et les inégalités économiques sont monnaie courante pour les femmes et les filles, le Chef de l’ONU a jugé urgent d’intensifier le financement en faveur du développement durable « et, partant, en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes ».  À ses yeux, le Pacte pour l’avenir, adopté l’an dernier, constitue une « formidable avancée dans ce sens » puisque les droits des femmes et des filles y sont « partout ». 

M. Guterres a également plaidé en faveur d’un renforcement du soutien aux organisations de femmes, d’une utilisation accrue de la technologie pour corriger les biais de genre, et d’une participation pleine, égale et effective des femmes à la consolidation de la paix et à la prise de décisions « à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie ». Des avancées pour lesquelles l’ONU peut servir d’exemple, étant elle-même parvenue à la parité femmes-hommes aux postes de haute direction, s’est-il enorgueilli. 

À sa suite, le Président de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang, a fait valoir que le développement durable ne pourra être atteint que si les droits des femmes sont respectés, tandis que le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Bob Rae, rappelait que l’égalité de genre est non seulement un objectif commun mais aussi « le socle dont nous avons besoin pour bâtir un monde juste, pacifique et durable ». 

Témoignages de femmes de la société civile

Des témoignages de représentantes de la société civile sont venu éclairer ces déclarations.  Mme Jana Suliman AlRifi, étudiante saoudienne en ingénierie électrique, a confié qu’au cours de son parcours académique et de chercheuse, chaque obstacle a alimenté sa détermination.  « Je suis la preuve que la résilience et un environnement favorable peuvent permettre aux jeunes femmes de réaliser des rêves incroyables dans le monde entier », a-t-elle affirmé.  Moins enthousiaste, Mme Françoise Moudouthe, Présidente du Conseil d’administration de l’organisation non gouvernementale « The African Women’s Development Fund », a dénoncé la baisse des fonds dédiés à l’autonomisation des femmes, notamment les quelque 730 millions de dollars venant d’entités philanthropiques, avant de rappeler, à l’adresse des donateurs, que « s’engager à soutenir les droits des femmes est un acte de justice et non de charité ». 

Représentante des femmes autochtones, Mme Loretta Jeff Combs a rappelé que ses semblables ont été à l’avant-garde de la lutte pour les droits des femmes.  Un avis partagé par la représentante des jeunes, Mme Küyenray Rupayan, qui a rendu hommage au combat des femmes autochtones, avant de dénoncer la violence dans les espaces numériques et l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle et des réseaux sociaux qui rendent invisibles les luttes des femmes. 

Malgré ces abus, l’amélioration de la culture numérique est devenue un moyen important de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, a assuré Mme Bu Wei, qui s’exprimait au nom de la société civile dans son ensemble.  De fait, il est essentiel de garantir la participation égale et complète des femmes à l’innovation scientifique et technologique, a-t-elle argué, appelant à des politiques concrètes et à des investissements spécifiques aux femmes et aux filles. 

Dialogue interactif de haut niveau avec les commissions régionales

Dans l’après-midi, la Commission a tenu un dialogue interactif de haut niveau avec les commissions régionales de l’ONU sur les résultats des examens régionaux de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et sur les prochaines étapes.  Modératrice de cette discussion, la Directrice exécutive d’ONU-Habitat a établi un lien entre l’égalité de genre et l’accès des femmes au logement et au droit foncier.  Bien que des progrès aient été réalisés sur les plans législatif et pratique, un milliard de femmes et de filles qui résident dans des installations informelles risquent de se retrouver sans logement d’ici à 2050, a-t-elle alerté, appelant à investir dans un développement urbain qui tienne compte de la dimension de genre, avec un budget et une planification intégrant les effets des changements climatiques. 

Tirant les enseignements de l’examen régional Beijing + 30, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe s’est déclarée préoccupée par l’insécurité économique des femmes âgées, un phénomène que partagent les régions Europe, Asie centrale et Amérique du Nord, où 1 femme sur 4 aura plus de 65 ans d’ici à 2050, contre 1 sur 5aujourd’hui.  « En raison des systèmes de retraite et du fait que ces femmes prennent souvent en charge leur famille, il est nécessaire de mettre en place une protection sociale qui les cible spécifiquement », a-t-elle préconisé. 

S’agissant de la région Europe, elle a constaté la montée d’un « mouvement conservateur » qui restreint la portée de l’égalité entre les genres, met à mal les financements et affaiblit les mécanismes nécessaires au progrès.  Elle a d’autre part rappelé que, comme le montre la guerre en Ukraine, les conflits touchent particulièrement les femmes et les filles, qui sont exposées à des risques de violence, de traite et de difficultés économiques accrus. 

Si des propositions concrètes sont faites au sein de la région, comme l’établissement de politiques étrangères féministes, l’investissement dans les recherches et programmes relatifs aux femmes et la participation active des femmes à l’action climatique et aux pratiques agroécologiques, on note aussi une augmentation des féminicides, une diminution des opportunités économiques, une aggravation de la pauvreté des femmes et un manque de statistiques ventilées par sexe.

La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) a également recensé des obstacles à l’essor des femmes dans sa région. Pour sa Secrétaire exécutive, il faut agir d’urgence pour l’éducation des filles et des femmes, assurer la santé maternelle et infantile, ou encore soutenir l’autonomisation économique des femmes.  Même urgence dans l’appel lancé par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) pour juguler des problèmes régionaux tels que les grossesses précoces, les violences à l’encontre des femmes, la sous-scolarisation des filles et la sous-représentation des femmes dans les domaines de l’éducation, de l’administration publique, de l’industrie, du commerce, de la politique ou encore des technologies.  Les représentantes de cette région ont également identifié des problèmes émergents tels que les changements climatiques, la violence sexiste facilitée par la technologie et l’augmentation des migrations en raison de défis socioéconomiques et de conflits. 

La situation des femmes a incontestablement progressé en Afrique depuis 1995, a observé, pour sa part, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).  Il en a tenu pour preuve la proportion paritaire des femmes dans l’éducation primaire et secondaire, mais aussi l’augmentation du nombre de femmes à des postes à responsabilité, certains pays comme l’Ouganda dépassant la moyenne africaine de représentation politique.  Il a aussi noté que 34 pays africains ont adopté des plans d’action au titre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité. 

Il a toutefois constaté qu’une femme sur 10 continue de vivre dans la pauvreté extrême et que l’écart entre hommes et femmes demeure. Pour combler ce fossé, la CEA propose d’utiliser la part des budgets nationaux consacrée au service de la dette pour l’égalité de genre.  Elle plaide en outre en faveur d’une baisse de l’assiette fiscale et d’un accès au marché des capitaux pour les entrepreneuses.  Enfin, pour les 17 pays les plus vulnérables aux changements climatiques, elle demande de développer la résilience via le leadership des femmes. 

Des représentantes de cette région ont déploré qu’une question centrale comme celle du VIH/sida n’occupe qu’une place mineure dans la déclaration politique adoptée par la Commission.  Elles ont par ailleurs jugé prioritaire de mettre en place des filets de sécurité sociale spécifiques compte tenu du fort taux de femmes engagées dans le secteur informel en Afrique. 

La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) a clôturé cet échange en notant des améliorations notables dans plusieurs domaines clefs comme la réduction de la pauvreté, l’élargissement de l’accès à la protection sociale et aux soins de santé tout comme à d’autres services publics.  Malgré ces avancées, elle a pointé de profondes lacunes, notamment des obstacles systémiques persistants en matière d’autonomisation et de résilience économiques, de représentation et d’élimination de la violence sexiste. 

De l’avis de la Secrétaire exécutive adjointe de la CESAP, la persistance de l’inégalité de genre dans la région impose de donner la priorité à l’autonomisation économique des femmes et de transformer les systèmes de soins.  Notant que de nombreuses femmes continuent d’être piégées dans des emplois informels à bas salaires, privées de protection sociale et de sécurité économique, elle a également constaté que la part disproportionnée du travail de soins non rémunéré reste un obstacle fondamental à la participation économique des femmes. 

Pour éliminer ces obstacles structurels, elle a appelé à étendre la protection sociale aux femmes, favoriser des marchés du travail qui incluent les femmes et investir dans l’économie des soins.  À cet égard, elle a qualifié d’encourageante la déclaration de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) sur le renforcement de l’économie des soins, adoptée l’an dernier, car elle positionne les soins comme un bien public et réclame des politiques globales prévoyant une protection sociale inclusive. 

Nominations et procédure

En début de séance, le Président de la soixante-neuvième session de la Commission, M. Abdulaziz M. Alwasil (Arabie saoudite) a supervisé les procédures de désignation des membres du Bureau. Les postes de vice-président sont revenus à Mme Dúnia Pires do Canto (Cabo Verde), Mme Yoka Brandt (Pays-Bas), Mme Maritza Chan Valverde (Costa Rica) et Mme Nataliia Mudrenko (Ukraine), cette dernière faisant également office de Rapporteur de la session. 

En plus de l’Ukraine et de l’Espagne, la Commission a également nommé l’Arabie saoudite et le Nigéria comme membres du Groupe de travail chargé des communications relatives à la condition de la femme. Elle a d’autre part adopté son ordre du jour provisoire (E/CN.6/2025/1) et le projet d’organisation des travaux (E/CN.6/2025/1/Add.1). 

Demain, mardi 11 mars, la Commission tiendra à 10 heures une table ronde sur les mécanismes nationaux pour l’égalité des genres et l’avancement des femmes et des filles. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité spécial de la décolonisation poursuit les préparatifs de son Séminaire régional pour le Pacifique

Session de 2025
2e séance plénière – matin
AG/COL/3387

Le Comité spécial de la décolonisation poursuit les préparatifs de son Séminaire régional pour le Pacifique

Ce matin, le Comité spécial de la décolonisation a approuvé les lignes directrices et le règlement intérieur du  Séminaire régional pour le Pacifique sur la mise en œuvre des activités relatives à la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, qui se tiendra à Dili, au Timor-Leste, du 21 au 23 mai 2025 sous le thème: « Vers un avenir viable: promouvoir le développement socioéconomique et culturel des territoires non autonomes ».

L’objectif du séminaire, dont les langues de travail seront l’anglais, l’espagnol et le français, est de recueillir les points de vue de représentants des territoires non autonomes, d’experts, de membres de la société civile, de représentants d’États Membres et d’autres parties prenantes, qui pourraient l’aider à définir les politiques et les modalités pratiques susceptibles d’être retenues dans le processus de décolonisation mené par l’ONU. 

La délégation officielle du Comité spécial sera composée de sa présidente, Mme Menissa Rambally, de Sainte-Lucie, de son conseiller, des membres du Bureau et des représentants des quatre groupes régionaux du Comité, à savoir le Groupe des États d’Afrique, le Groupe des États d’Asie-Pacifique, le Groupe des États d’Europe orientale et le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes. 

Comme l’a précisé la Présidente de cet organe subsidiaire de l’Assemblée générale, les frais de voyage de la délégation officielle ainsi que ceux des représentants officiels des territoires non autonomes seront pris en charge par l’ONU.

De son côté, le représentant des Fiji a suggéré au Secrétariat de préparer un document officieux synthétique sur la situation de chacun des 17 territoires non autonomes sur lequel les débats organisés dans le cadre du séminaire pourront s’appuyer.  Il a également souhaité savoir à quel moment le Secrétariat pourra communiquer la liste des représentants des territoires non autonomes et des ONG qui participeront au séminaire afin de pouvoir « peaufiner » leur stratégie en matière de représentation. 

En raison des contraintes budgétaires, la Présidente a par ailleurs annoncé vouloir annuler l’une des consultations officieuses prévue durant la session de fond du Comité qui se tiendra du 9 au 20 juin 2025.

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Cinquième Commission: examen d’une enveloppe de 871 200 dollars pour les mesures de lutte contre l’islamophobie

Soixante-dix-neuvième session
26e séance plénière – matin
AG/AB/4491

Cinquième Commission: examen d’une enveloppe de 871 200 dollars pour les mesures de lutte contre l’islamophobie

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a décortiqué aujourd’hui l’enveloppe de 871 200 dollars demandée par le Secrétaire général pour financer les activités du nouvel Envoyé spécial des Nations Unies pour la lutte contre l’islamophobie.  L’Organisation de la coopération islamique a exhorté les États Membres à adopter la proposition avant la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, le 15 mars. 

Dans son rapport (A/79/726), le Secrétaire général rappelle que l’année dernière, l’Assemblée générale a prévu que les fonctions de l’Envoyé spécial seront assumées par le Haut-Représentant pour l’Alliance des civilisations de l’Organisation des Nations Unies, qui a rang de secrétaire général adjoint. 

Les responsabilités actuelles de l’Alliance sont de promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux ainsi que la culture de paix et de non-violence, en s’attachant à mener des activités de programmation concrètes; d’aider les États Membres à poursuivre leurs efforts en vue de réaffirmer la valeur de la diversité culturelle, en se fondant sur le respect des droits humains de toutes les personnes ainsi que le respect et la compréhension mutuels; et de s’attaquer aux causes profondes de l’intolérance religieuse, de la xénophobie et de la discrimination fondée sur la religion, les convictions ou l’appartenance ethnique. 

Avec son nouveau titre d’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la lutte contre l’islamophobie, le Haut-Représentant pour l’Alliance des civilisations, qui est actuellement M. Miguel Angel Moratinos Cuyaubé, de l’Espagne, aura également à organiser des manifestations institutionnelles axées sur les tendances de l’islamophobie et à assurer la coordination avec les entités des Nations Unies, notamment le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, et les rapporteurs spéciaux concernés. 

Il aura enfin à organiser des visites régulières dans les pays où les actes islamophobes sont répandus, l’idée étant d’engager un dialogue avec les acteurs étatiques et non étatiques et à établir le rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution pertinente de l’Assemblée générale (A/RES/78/264).  Pour ce faire, le Secrétaire général demande l’ouverture de crédits supplémentaires d’un montant de 871 200 dollars. 

Commentaires des délégations

Si l’Iraq, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que la Cinquième Commission trouve un accord le plus rapidement possible, le Cameroun, au nom de l’Organisation de la coopération islamique, a insisté sur une décision avant la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie le 15 mars. Nous avons déjà enregistré trop de retards, s’est impatientée la Türkiye, appuyée par l’Iran et le Pakistan, qui a voulu que les délégations s’abstiennent de rouvrir une question scellée par la résolution A/RES/78/264 de l’Assemblée générale. 

La Türkiye a estimé que la double casquette de Haut-Représentant et d’Envoyé spécial permettra d’éviter les doubles emplois, de créer des synergies et d’utiliser efficacement les capacités existantes au service d’objectifs et de principes similaires. 

L’inscription de la somme demandée dans le budget ordinaire, a poursuivi la Türkiye, rendra plus efficace et plus durable l’exécution d’un mandat, lequel imprimera un nouvel élan à l’Alliance des civilisations, l’une des initiatives les plus populaires à l’ONU. 

Aujourd’hui, la Cinquième Commission a également recommandé à l’Assemblée générale la nomination au Comité des contributions de M. Denis Piminov, de la Fédération de Russie, pour pourvoir le siège laissé vacant par son compatriote M. Vadim Laputin. 

La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique mercredi 12 mars, à partir de 10 heures, pour examiner la situation financière de l’ONU. 

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Conseil de sécurité: la volonté du nouveau pouvoir syrien de détruire les restes d’armes chimiques du régime Al-Assad saluée comme une étape historique

9874e séance – matin
CS/16014

Conseil de sécurité: la volonté du nouveau pouvoir syrien de détruire les restes d’armes chimiques du régime Al-Assad saluée comme une étape historique

À l’occasion de sa première séance d’information sur le dossier de l’élimination des armes chimiques en Syrie depuis la chute du régime de Bashar Al-Assad en décembre dernier, les membres du Conseil de sécurité ont pris acte, ce matin, de l’engagement pris par les nouvelles autorités du pays de détruire les restes du programme développé par le pouvoir déchu et de coopérer à cette fin avec le Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Si tous ont salué cette évolution encourageante, la Chine et la Fédération de Russie ont dit compter sur une approche dépolitisée de l’OIAC pour clore le dossier.  Un grand nombre de délégations ont par ailleurs condamné les actions militaires d’Israël en territoire syrien. 

Dans son exposé, la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Izumi Nakamitsu, a rappelé que, depuis la dernière réunion du Conseil sur cette question, une « nouvelle réalité politique » est apparue dans le pays. C’est à son avis l’occasion d’obtenir les éclaircissements attendus de longue date sur l’étendue et la portée du programme d’armes chimiques syrien, de débarrasser le pays de toutes les armes chimiques, de normaliser les relations avec l’OIAC et de garantir le respect à long terme de la Convention sur les armes chimiques. 

« Détruire tout vestige du programme d’armes chimiques »

Saluant le fait que les nouvelles autorités ont exprimé « le désir et l’engagement d’entamer un nouveau chapitre de coopération avec l’OIAC » pour régler les 19 questions encore en suspens concernant la déclaration initiale de la Syrie, Mme Nakamitsu a rendu compte de la visite à Damas, le 8 février, du Directeur général de l’OIAC, M. Fernando Arias, et d’une délégation de haut niveau du Secrétariat technique de l’Organisation, à l’invitation du Ministre des affaires étrangères par intérim, M. Asaad al-Shaibani.  Une visite au cours de laquelle le nouveau dirigeant de la Syrie, M. Ahmed al-Sharaa, a « donné l’assurance de l’intention des nouvelles autorités de coopérer avec l’OIAC ».

Après avoir pris note de la nomination par la Syrie d’un « point focal pour les questions liées aux armes chimiques » afin de faire avancer le plan d’action en neuf points élaboré par l’OIAC, Mme Nakamitsu s’est réjouie de la déclaration faite, mercredi dernier à La Haye, par le Chef par intérim de la diplomatie syrienne lors de la session de cette semaine du Conseil exécutif de l’OIAC, dans laquelle il a souligné l’engagement des nouvelles autorités à « détruire tout vestige du programme d’armes chimiques développé sous les autorités précédentes, à rendre justice aux victimes et à garantir le respect du droit international par la Syrie ». 

La Haute-Représentante a constaté avec satisfaction que les nouvelles autorités syriennes et le Secrétariat technique de l’OIAC ont déjà commencé à œuvrer pour atteindre ces objectifs.  Concrètement, elle a indiqué qu’une équipe d’experts techniques serait déployée à Damas dans les prochains jours pour préparer l’établissement de la présence physique permanente de l’OIAC en Syrie et les déploiements sur les sites d’armes chimiques.

Une occasion historique de clore ce dossier

Ces développements majeurs ont été jugés positivement par les membres du Conseil, mais à différents degrés.  « C’est une opportunité à ne pas manquer », s’est enflammé le Panama, tandis que la République de Corée et la Slovénie évoquaient un « élan historique » à saisir par le nouveau pouvoir syrien pour traiter rapidement les questions restant en suspens en coopération avec l’OIAC.  Un avis partagé par la Grèce, qui a invité le Conseil à faire fond sur cette nouvelle dynamique pour aboutir à des progrès tangibles, qui seraient les premiers depuis de nombreuses années. 

« Nous avons l’occasion historique de clore un chapitre bien sombre et d’en ouvrir un autre », ont abondé les États-Unis, non sans rappeler que le Président Trump a répondu à l’emploi d’armes chimiques en Syrie par des frappes militaires en 2017, puis en 2018, aux côtés de ses alliés, la France et le Royaume-Uni. La délégation américaine a confirmé l’importance de la destruction de tous les restes du programme syrien sous supervision internationale, afin notamment que ces éléments ne tombent pas « entre de mauvaises mains ».  Le risque que de telles armes ou leurs vecteurs soient disséminés et détenus par des acteurs non étatiques constitue une menace immédiate pour la paix et la sécurité internationales, a appuyé la France, elle aussi consciente de l’« opportunité historique » que présente la transition politique en Syrie pour progresser vers l’élimination de l’arsenal chimique de ce pays. 

C’est avant tout une occasion de coopération « ouverte, transparente et constructive » entre l’OIAC et la Syrie qu’a soulignée l’Algérie, qui s’exprimait au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), une coopération qui permette d’atteindre les objectifs fondamentaux de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Le Pakistan a insisté sur le devoir des nouvelles autorités de résoudre les questions en suspens et de permettre à l’OIAC d’effectuer, sans entrave, un contrôle de l’élimination des armes chimiques et des menaces de prolifération. 

Des défis à relever et des soupçons de politisation à dissiper

« Nous ne devons pas sous-estimer l’ampleur de la tâche qui attend l’OIAC », a cependant averti le Danemark, relevant que plus de 100 sites doivent encore être inspectés, conformément à la résolution 2118 (2013) du Conseil. La mise en œuvre intégrale de ce texte impose de fournir l’assistance financière et technique requise par l’OIAC, a souligné le Royaume-Uni, avant de rappeler son appui financier, à hauteur de plus d’un million de dollars, aux missions de l’Organisation en Syrie depuis la chute de l’ancien régime. 

À l’instar de la Chine, de la Fédération de Russie, du Pakistan, de la République de Corée ou encore de la Türkiye, invitée à cette séance, la délégation britannique s’est émue de l’activité militaire d’Israël en territoire syrien.  Cela « risque de déstabiliser une situation sécuritaire déjà fragile », a-t-elle mis en garde, appelant toutes les parties à fournir les conditions de sécurité nécessaires pour que l’OIAC puisse mener à bien son travail.  Son homologue turque a, elle, exhorté le Conseil à prendre des mesures immédiates et décisives contre les « actes expansionnistes et déstabilisateurs » d’Israël. 

Elle aussi favorable à une clôture « dès que possible » du dossier des armes chimiques syriennes, la Chine a regretté que, par le passé, « des facteurs géopolitiques aient entravé la coopération entre la Syrie et l’OIAC ». Compte tenu des changements intervenus dans le pays, elle a encouragé le Secrétariat technique de l’Organisation à travailler « de manière technique et scientifique » avec les nouvelles autorités et d’éviter « toute politisation des questions pertinentes ». Plus offensive, la Fédération de Russie a déclaré « douter toujours de la capacité de l’OIAC à s’acquitter en toute honnêteté de ses fonctions purement techniques, vu le niveau de politisation de son travail depuis des années ». 

De l’avis de la délégation russe, le Secrétariat technique a « porté atteinte à sa propre réputation en se livrant à des jeux politiques et des machinations, au risque de formuler des accusations creuses à l’encontre de l’ancien régime syrien ». Elle a donc recommandé à l’OIAC de se concentrer sur l’étude des données existantes, tout en estimant que, dans les conditions actuelles en Syrie, « la présence d’armes chimiques n’est absolument pas la priorité ». 

La Syrie, prête à coopérer, espère une levée des sanctions

« Le programme d’armes chimiques et l’emploi qui en a été fait remonte à l’ancien régime », a fait observer le délégué syrien en se désolant que le nouveau Gouvernement syrien « hérite d’obligations juridiques découlant de violations qu’il n’a pas commises ».  Il n’en a pas moins assuré de la « volonté indéfectible » des nouvelles autorités de coopérer avec l’OIAC, dans le cadre d’un « nouveau chapitre caractérisé par l’ouverture et la transparence » et destiné à régler toutes les questions en suspens pour arriver à clore ce dossier.  Il a aussi réitéré l’engagement de son pays à sécuriser tous les matériaux d’armes chimiques pour qu’ils ne tombent pas dans de mauvaises mains.

Après avoir évoqué la première visite du Directeur général de l’OIAC et de l’Équipe d’enquête et d’identification à Damas, ainsi que les mesures à prendre pour mettre en œuvre le plan d’action, la délégation a répété que la Syrie souhaite une coopération fructueuse avec l’OIAC, mais « avec les droits et privilèges qui lui reviennent en tant qu’État partie à la Convention », lesquels ont été suspendus en 2021 en raison de violations répétées.  Elle a formé le vœu que ces « mesures punitives » ainsi que les sanctions liées aux « pratiques de l’ancien régime » soient prochainement levées « car elles remontent à une ère qui n’a plus lieu d’être ». 

Pour garantir l’application du principe de responsabilité, indispensable dans la transition actuelle, la délégation a assuré qu’elle continuera d’œuvrer pour la justice en faveur des victimes de l’ancien régime, notamment en établissant des instances pour « garantir que ces atrocités ne se produisent plus ».  Enfin, après avoir remercié le Qatar pour avoir accepté de représenter temporairement la Syrie auprès de l’OIAC, elle a condamné à son tour les attaques menées par Israël contre plusieurs sites militaires et civils de son pays, expliquant que ces actions sont venues « compliquer la situation aux plans logistique et technique ». 

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La situation au Moyen-Orient S/2025/127

Exposé

Mme IZUMI NAKAMITSU, Secrétaire générale adjointe et Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, a rappelé que, depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la question de l’élimination des armes chimiques en Syrie, une « nouvelle réalité politique » est apparue dans le pays, après la chute en décembre dernier du régime de Bashar Al-Assad.  Outre l’occasion historique de construire un avenir stable et pacifique pour le peuple syrien après 14 années de guerre brutale, cette nouvelle réalité permet, selon elle, d’envisager des éclaircissements attendus de longue date sur l’étendue et la portée du programme d’armes chimiques syrien, de débarrasser le pays de toutes les armes chimiques, de normaliser les relations avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de garantir le respect à long terme de la Convention sur les armes chimiques.  « La Syrie a commencé à prendre des mesures en vue d’atteindre cet objectif », s’est-elle félicitée. 

Soulignant l’importance de régler toutes les questions en suspens liées au dossier des armes chimiques de la Syrie, Mme Nakamitsu a rappelé que les autorités syriennes précédentes ont soumis 20 amendements à la déclaration initiale de la République arabe syrienne, sans que l’Équipe d’évaluation des déclarations de l’OIAC n’ait jamais été en mesure de confirmer que cette déclaration soumise était exacte et complète, en raison des informations insuffisantes et inexactes qu’elle contenait.  Au cours des 11 dernières années, l’Équipe a soulevé et signalé un total de 26 questions en suspens concernant la déclaration de la Syrie, dont 19 restent non résolues, a précisé la Haute-Représentante. Pour le Secrétariat technique de l’OIAC, a-t-elle relevé, le contenu de ces questions en suspens reste un motif de grave préoccupation car il concerne de grandes quantités d’agents de guerre chimique et de munitions chimiques potentiellement non déclarés ou non vérifiés. En outre, la mission d’établissement des faits de l’OIAC et l’Équipe d’enquête et d’identification de l’OIAC ont documenté l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et, dans un certain nombre d’incidents, identifié les Forces armées arabes syriennes comme étant les auteurs de ces actes. 

Mme Nakamitsu a ajouté que, selon le Secrétariat technique de l’OIAC, il est « indéniable » que les autorités syriennes précédentes n’ont pas déclaré l’ampleur réelle du programme d’armes chimiques syrien et qu’elles ont continué à utiliser, et peut-être à produire, des armes chimiques après avoir adhéré à la Convention sur les armes chimiques en 2013.  Qualifiant d’« extrêmement préoccupante » la situation laissée par les autorités syriennes précédentes, la haute fonctionnaire s’est déclarée encouragée par le fait que les nouvelles autorités aient exprimé « le désir et l’engagement d’entamer un nouveau chapitre de coopération avec l’OIAC » pour régler les questions en suspens.  Ainsi, a-t-elle souligné, le 8 février, le Directeur général de l’OIAC et une délégation de haut niveau du Secrétariat technique de l’OIAC se sont rendus à Damas, à l’invitation du Ministre des affaires étrangères par intérim, M. Asaad Al-Shaibani.  Au cours de cette visite, le Directeur général a également rencontré le dirigeant syrien, M. Ahmed al-Sharaa, qui a « donné l’assurance de l’intention des nouvelles autorités de coopérer avec l’OIAC ». 

La Haute-Représentante a indiqué avoir ensuite été informée de la nomination par le Ministère syrien des affaires étrangères d’un « point focal pour les questions relatives aux armes chimiques », lequel s’est rendu à La Haye pour des réunions en personne avec le Secrétariat technique de l’OIAC sur la manière de faire avancer le « plan d’action en neuf points pour la Syrie » de l’OIAC.  À cet égard, Mme Nakamitsu s’est réjouie de la déclaration faite mercredi dernier par le Ministre des affaires étrangères par intérim lors de la session de cette semaine du Conseil exécutif de l’OIAC, dans laquelle il a souligné l’engagement des nouvelles autorités à « détruire tout vestige du programme d’armes chimiques développé sous les autorités précédentes, à rendre justice aux victimes et à garantir le respect du droit international par la Syrie ».  Constatant avec satisfaction que les nouvelles autorités syriennes et le Secrétariat technique de l’OIAC « ont déjà commencé à œuvrer pour atteindre ces objectifs », elle a indiqué que, dans les prochains jours, une équipe d’experts techniques sera déployée à Damas pour travailler à l’établissement de la présence physique permanente de l’OIAC en Syrie et commencer à planifier conjointement les déploiements sur les sites d’armes chimiques. 

Si l’engagement pris par les autorités intérimaires en Syrie de coopérer pleinement et de manière transparente avec le Secrétariat technique de l’OIAC est « louable », « le travail qui nous attend ne sera pas facile », compte tenu des défis humanitaires, sécuritaires et de relèvement que connaît le pays, a reconnu l’intervenante, avant d’inviter la communauté internationale à fournir aux deux parties un soutien solide et des ressources supplémentaires.  Exhortant les membres de ce Conseil à s’unir pour apporter le soutien que nécessitera cet « effort sans précédent », elle a assuré que l’ONU continuera de faire sa part pour faire respecter la norme interdisant l’utilisation d’armes chimiques « où que ce soit et à tout moment ». 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale tient sa réunion post-veto sur l’Ukraine et fixe les modalités d’une prochaine réunion sur la santé

Soixante-dix-neuvième session
60e séance – matin
AG/12677

L’Assemblée générale tient sa réunion post-veto sur l’Ukraine et fixe les modalités d’une prochaine réunion sur la santé

L’Assemblée générale s’est réunie aujourd’hui, dans le cadre de ses réunions post-veto, en raison de l’opposition de la Russie à deux amendements proposés par les membres européens du Conseil de sécurité concernant la résolution 2774 (2025).  Présenté le 24 février par les États-Unis, au troisième anniversaire du début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, ce texte est la première résolution adoptée en trois ans par le Conseil sur le dossier ukrainien. 

Il faut rappeler que le même jour, l’Assemblée générale avait adopté à une nette majorité des deux tiers deux résolutions sur l’Ukraine intitulées « Promouvoir une paix globale, juste et durable en Ukraine » et « La voie de la paix ». 

La version de cette dernière adoptée par le Conseil de sécurité le même jour sans les amendements proposés ne reflète pas les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a regretté la majorité de la trentaine de délégations qui se sont succédé à la tribune ce matin, dont de nombreuses européennes.  Les « omissions » de la résolution 2774 sont encore plus frappantes lorsqu’on les compare aux résolutions adoptées le même jour par l’Assemblée générale, a fait remarquer la Suisse, pour laquelle cette divergence entre ces deux principaux organes des Nations Unies démontre toute la pertinence du débat d’aujourd’hui. 

Le premier veto russe a bloqué l’ajout au texte d’une référence à « l’engagement du Conseil de sécurité envers la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », alors que le deuxième veto a empêché d’y insérer « un appel à une paix juste, durable et globale, conformément à la Charte des Nations Unies ».  Leur adoption aurait dû être évidente, a estimé la France, mais la Russie a décidé, seule, de mettre son veto sur ces messages et principes essentiels, pour la simple raison qu’elle les bafoue en Ukraine en tant qu’État agresseur.

« Que les choses soient claires: la Russie a abusé de son droit de veto pour bloquer les références au principe d’intégrité territoriale et à la paix conformément à la Charte des Nations Unies », a renchéri l’Union européenne (UE).  Qui plus est, par ces vetos, la Russie a ignoré l’expression de la volonté politique de l’organe le plus démocratique de l’ONU, à savoir l’Assemblée générale, ont pointé les États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). 

Pour l’Union européenne, il est inconcevable que les Membres des Nations Unies puissent laisser passer un tel comportement.  La Russie sape les principes fondamentaux de notre système multilatéral et on ne peut pas accepter de faire une équivalence entre l’agresseur et la victime de l’agression, ont martelé aux côtés de l’UE les pays nordiques (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède), les pays baltes et bien d’autres. On ne peut pas non plus accepter un monde où la raison du plus fort l’emporte, où la force de la loi est remplacée par la force des armes, ont argué la plupart des intervenants de ce matin, dans un vibrant plaidoyer pour un monde fondé sur des règles.  L’argument qui n’a cessé de revenir est que pour qu’une paix soit durable, elle doit être conforme au droit international, y compris aux règles et principes de la Charte des Nations Unies. 

« La paix véritable ne peut être construite sur l’ambiguïté » (Pologne)

Pour la Pologne, une telle paix ne peut être obtenue qu’en reconnaissant la réalité sur le terrain: il y a un agresseur et un agressé.  « Il n’y a pas de place pour une zone grise et la paix véritable ne peut être construite sur l’ambiguïté. »  Aux côtés de l’Allemagne, elle a fait valoir que toute proposition ou tout accord de paix viable nécessite l’assentiment de l’Ukraine.  « Aucune paix ne sera complète et durable sans la participation et le consentement de l’Ukraine. »

Abondant en ce sens, un groupe de 34 pays, représentés par le Liechtenstein, a estimé qu’adopter un texte qui ne reconnaît pas la violation manifeste de la Charte par la Fédération de Russie dans le cadre de l’agression contre l’Ukraine, ni la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays, constitue « un précédent inquiétant » et menace la sécurité de chacun des États Membres. 

La Russie justifie son recours au veto

La Russie leur a rétorqué que l’adoption des amendements présentés par les membres européens du Conseil de sécurité aurait eu des conséquences très lourdes à l’avenir.  Elle a accusé les pays européens de chercher à contrecarrer toute initiative de paix, y compris de déformer le texte que les États-Unis avaient proposé au Conseil.  « Si cette guerre ne peut se poursuivre infiniment, Starmer et Macron appellent pourtant à continuer d’armer l’Ukraine », a tancé le représentant russe en dénonçant la russophobie de cette diplomatie. « Nous n’avons pas usé de ce veto à la légère », a-t-il affirmé en expliquant que le veto russe a été exercé pour éviter une fragilisation du Conseil et une détérioration de la situation.

Face à ce plaidoyer, le Royaume-Uni a répondu qu’« il faudrait juger Putin à l’aune de ses actes », sachant que ce ne sont pas les actes d’un artisan de la paix. 

« L’auteur du crime est le juge de sa propre affaire » (Luxembourg)

Un aspect procédural a été en outre abordé par de nombreuses délégations qui se sont élevées, aux côtés de l’Ukraine, pour contester le droit de vote et le droit de veto de la Russie dans le contexte du conflit ukrainien.  En effet, étant partie à ce conflit, comme le reconnaît d’ailleurs la résolution 2774 (2025), elle ne devrait pas voter au Conseil. À l’instar du Danemark, ces délégations ont invoqué le paragraphe 3 de l’Article 27 de la Charte des Nations Unies qui dispose qu’« une partie à un différend s’abstient de voter ». 

Le raisonnement qui sous-tend ce principe, qui est également mentionné de manière explicite dans le Pacte pour l’avenir, est simple, a relevé la Suisse: nul ne devrait être juge de sa propre cause.  Pour le Luxembourg, qui parlait au nom des pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), il est tout simplement inacceptable que cette situation se produise au Conseil de sécurité, la Russie votant systématiquement sur le dossier de l’Ukraine alors qu’elle est l’agresseur dans ce conflit.  Pour les défenseurs de ce point de vue, la Russie aurait dû non seulement s’abstenir d’opposer son veto aux amendements, mais aussi de voter sur la résolution elle-même. 

« N’oublions pas que si la Russie cesse de se battre, la guerre prendra fin, alors que si l’Ukraine cesse de se battre, elle cessera d’exister en tant que pays indépendant », a mis en garde le Danemark.

L’intention de la résolution

Les États-Unis, qui sont à l’origine de la résolution 2774 (2025) du Conseil, se sont limités à dire qu’elle témoigne de leur détermination à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. 

Avec l’adoption de cette résolution, le Conseil de sécurité a montré que les Nations Unies peuvent toujours être à la hauteur des buts et des principes de sa Charte, a déclaré la représentante américaine, principalement pour maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment par le règlement pacifique des différends.  « La résolution 2774 du Conseil de sécurité ne met pas fin à la guerre, mais elle nous a mis sur la voie de la paix. »

L’Allemagne, l’Égypte, la Sierra Leone et d’autres délégations se sont d’ailleurs félicitées de l’intention de la résolution présentée par les États-Unis, qui a été suivie par le Conseil de sécurité, de créer une dynamique en faveur de la paix.  Avec les deux textes adoptés le même jour par l’Assemblée générale, la résolution 2774 renforce notre détermination à trouver une solution durable pour retrouver la paix en Ukraine, a estimé le délégué allemand en appelant à laisser cette ambition commune guider les efforts collectifs pour mettre fin à cette guerre. 

« Personne ne veut la paix plus que les Ukrainiens, mais la paix doit être juste, réelle, durable et assortie de garanties sécuritaires », a plaidé la déléguée ukrainienne.

Si le Brésil, avec les « Amis de la paix », a proposé leurs services pour aider à rapprocher les positions divergentes, l’Égypte a appelé à éviter de pratiquer le « deux poids, deux mesures » face à un conflit. « On ne peut invoquer les principes de la Charte dans le conflit en Ukraine tout en les bafouant sur la question palestinienne. »

La prévention des maladies non transmissibles et la promotion de la santé mentale

L’Assemblée générale a également adopté par consensus une résolution qui fixe la portée, les modalités, la forme et l’organisation de sa quatrième réunion de haut niveau sur « la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles et la promotion de la santé mentale et du bien-être ».  Cette réunion sera organisée par sa présidence, au Siège de l’ONU, à New York, le 25 septembre 2025, pendant le débat général de sa quatre-vingtième session.

Parmi les délégations qui ont expliqué leur position sur la résolution et leur vote sur un amendement rejeté, les États Unis ont déclaré se dissocier de plusieurs paragraphes du texte, en invoquant des libellés qui ne font pas l’objet de consensus, comme « l’équité », qui n’a pas de définition communément admise.  Tout en étant favorable à l’objectif général de ce texte, la délégation américaine a également contesté les références faites au Programme 2030, « un programme de gouvernance incompatible avec les intérêts des Américains ». 

L’Argentine a partagé cette position, expliquant que le Programme 2030 est composé d’aspirations juridiquement non contraignantes et estimant que chaque État a le droit d’interpréter ses dispositions, en particulier celles qui sont contraires aux principes de protection de la vie, de liberté et de propriété privée. 

Avant l’adoption de la résolution, la Fédération de Russie a proposé un amendement sur son paragraphe 9 qui concerne la participation à la réunion de représentants d’autres organisations non gouvernementales que les concernées et de représentants d’organisations de la société civile, d’organisations médicales, d’établissements universitaires, de la communauté scientifique et du secteur privé intéressés.  Les organisations concernées sont celles dotées du statut consultatif auprès de l’ECOSOC.

Par cet amendement, qui a été rejeté par un vote de 71 États Membres contre, 29 pour et 43 abstentions, la délégation russe voulait demander que la présidence de l’Assemblée soumette le projet de liste de ces organisations aux États Membres en temps utile « afin qu’ils puissent se prononcer sur la participation à la réunion de haut niveau ».

Appelant à ne pas politiser la question de la participation de ces organisations, Cuba a souhaité préserver le statut de non-objection associé à la participation des ONG n’ayant pas le statut consultatif auprès de l’ECOSOC. Appuyant également la participation des ONG, le Mexique et le Royaume-Uni ont fait valoir qu’elle participe de la transparence des travaux et renforce le multilatéralisme, alors que la Türkiye a reconnu que celles-ci peuvent toutefois avoir des activités politisées comme cela a pu être le cas à l’ECOSOC.

Aux côtés de la Fédération de Russie, l’Iran a déploré le libellé non consensuel de ce texte sur la participation des ONG et s’est dissocié des éléments se référant au genre. 

 

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Conseil de sécurité: au Yémen, la crainte d’un retour à un conflit généralisé est « palpable », selon l’Envoyé spécial du Secrétaire général

9873e séance – matin
CS/16013

Conseil de sécurité: au Yémen, la crainte d’un retour à un conflit généralisé est « palpable », selon l’Envoyé spécial du Secrétaire général

Malgré l’absence d’opérations terrestres de grande envergure depuis la trêve négociée par l’ONU il y a trois ans, la trajectoire actuelle du Yémen n’en reste pas moins profondément préoccupante, alors que la crainte d’un retour à un conflit généralisé est palpable, a prévenu ce matin, au Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour ce pays.  M. Hans Grundberg intervenait par visioconférence lors d’une séance au cours de laquelle de nombreuses délégations se sont alarmées de la crise humanitaire prolongée du pays, qui touche tout particulièrement les femmes. 

Depuis plus de 10 ans que dure ce conflit, les souffrances accablantes que subissent les Yéménites ne font que s’aggraver, a constaté M. Grundberg. Le PIB par habitant a diminué de plus de moitié et les salaires des fonctionnaires vivant dans les zones contrôlées par Ansar Allah – la branche politique des houthistes, l’une des parties au conflit – ne sont régulièrement pas versés à temps ou en totalité depuis 2018.  Des retards de paiement qui concernent également ceux qui sont établis dans les zones contrôlées par le Gouvernement, où le rial, la devise yéménite, a plongé l’an dernier, faisant flamber les prix des produits de base.  Résultat, la pauvreté a augmenté dans tout le pays, a ajouté le haut fonctionnaire. 

Femmes et filles, premières victimes du conflit

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a confirmé cette tendance négative, aggravée par les « coupes budgétaires sévères » qui sapent le « travail visant à sauver des vies ».  À l’approche de la Journée internationale des femmes le 8 mars, M. Thomas Fletcher a évoqué l’impact de cette contraction de l’aide internationale sur elles, qui endurent déjà discriminations et exclusion systématiques depuis des décennies: elles sont aujourd’hui 9,6 millions à avoir besoin d’une aide humanitaire vitale.  De surcroît, 1,3 million de femmes enceintes et de jeunes mères souffrent de malnutrition, plus de 6 millions de femmes et de filles sont confrontées à des risques accrus de maltraitance et d’exploitation, et près d’un tiers de toutes les filles au Yémen sont victimes de mariage précoce. 

« À mesure que votre financement s’évapore, les chiffres de mes prochains exposés empireront », a prévenu le Secrétaire général adjoint, ajoutant que la raréfaction des fonds entraînera immanquablement la mort de nombreuses femmes et filles.  « D’autres n’auront d’autre choix que d’adopter des mécanismes de survie dangereux: le sexe de survie, la mendicité, la prostitution forcée, la traite d’êtres humains et la vente de leurs enfants », a mis en garde M. Fletcher, suivi sur ce point par plusieurs membres du Conseil, de la Grèce à la France, en passant par la Slovénie. 

Représentante de l’ONG Peace Track Initiative, Mme Nesmah M. Ali a appelé de son côté le Conseil à intégrer la question des changements climatiques aux négociations de paix, et à faire figurer l’adaptation au climat et la restauration de l’environnement au cœur de tout accord de paix ou règlement politique au Yémen.  Elle a expliqué que la guerre a dévasté l’environnement et les écosystèmes de son pays, notamment les attaques contre les raffineries de pétrole et les ports, la dissémination de mines terrestres dans les champs agricoles et les zones côtières, ainsi que les fuites de pétrole et de toxines.  Dans ce contexte, les femmes, en particulier celles qui font vivre des familles, sont touchées de manière disproportionnée par les changements climatiques, qui portent atteinte à leurs moyens de subsistance, notamment l’extraction du sel, le séchage du poisson et l’artisanat. 

Un conflit à basse intensité susceptible de s’aggraver à tout moment

Si aucune offensive majeure n’a été déplorée au Yémen depuis avril 2022, l’Envoyé spécial a tout de même relayé des informations récentes faisant état de bombardements, d’attaques de drones, de tentatives d’infiltration et de campagnes de mobilisation à Mareb ainsi qu’à Jaouf, Chaboua et Taëz.  Sans compter que les parties au conflit multiplient les déclarations incendiaires susceptibles de relancer la confrontation militaire, a regretté M. Grundberg, en les appelant à la retenue. 

Alors que l’Administration américaine vient de désigner Ansar Allah comme organisation terroriste étrangère, le haut fonctionnaire a réitéré l’importance de protéger les efforts en cours pour promouvoir un règlement pacifique de la crise au Yémen et de préserver l’espace de médiation dont disposent les parties sous les auspices de l’ONU.  M. Fletcher a abondé en ce sens, soulignant pour sa part l’importance vitale de veiller à l’acheminement des articles de première nécessité aux civils, que ce soit par des « canaux commerciaux ou humanitaires ». 

« Conformément à un décret exécutif du Président Trump », les États-Unis ont confirmé avoir désigné à nouveau Ansar Allah comme organisation terroriste afin d’éliminer ses capacités et a imposé des sanctions ciblées aux houthistes qui se livrent à des activités illicites, une annonce saluée par le Yémen. Washington agit également pour faire cesser le soutien de Téhéran ainsi que les attaques en mer Rouge et contre Israël, a ajouté la délégation américaine. 

L’Envoyé spécial a quant à lui manifesté un optimisme prudent, partagé par la Fédération de Russie et la Chine, en indiquant qu’aucune attaque d’Ansar Allah en mer Rouge et contre des cibles israéliennes n’avait été perpétrée depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza.  D’où la nécessité de rendre permanent celui-ci, selon le Pakistan, qui n’a pas été seul aujourd’hui à souligner l’interdépendance des crises au Proche et Moyen-Orient.  Pour la Sierra Leone, qui s’exprimait au nom des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), il en va de la stabilité régionale même, au moment où des négociations sont en cours non seulement pour pérenniser le cessez-le-feu à Gaza mais aussi pour appuyer le processus de paix en Syrie, qui se trouve, pareillement, à une phase cruciale. 

Ramifications régionales

Si elle a été saluée par le Yémen, la désignation d’Ansar Allah par les États-Unis a été condamnée par la délégation russe, pour qui elle est de nature à antagoniser l’une des parties au conflit, avec pour corollaire inévitable d’entraver la réponse humanitaire, qui souffre déjà du refus des Américains de continuer à la financer.  Les efforts pour permettre une reprise du processus de paix doivent tenir compte des intérêts légitimes d’Ansar Allah, sous peine de voir reprendre la guerre civile, a insisté la Russie, pour qui la « logique de pressurisation maximale » privilégiée par certains pays a déjà prouvé son inefficacité. 

Le représentant yéménite a, au contraire, vivement mis en cause les « milices houthistes », qui ne respectent aucune de leurs obligations et prévoient de revenir à une « guerre d’envergure », là où le Conseil présidentiel, a-t-il assuré, s’engage à participer aux efforts internationaux et régionaux en faveur d’un règlement politique de la crise, conformément à la feuille de route définie par la résolution 2216 (2015).  Parvenir à une paix juste et inclusive exige de soutenir le Gouvernement yéménite, d’asseoir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et d’assurer la sécurité en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandab. Pour cela, l’afflux d’armes iraniennes, qui prolonge le conflit et aggrave la crise humanitaire, doit être endigué, a exhorté le délégué yéménite. 

L’annonce par les gardes-côtes yéménites de l’interception d’un boutre à destination de Hodeïda, avec à son bord des composants d’armes de pointe, constitue une nouvelle violation flagrante de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité, a d’ailleurs dénoncé le Royaume-Uni.  Réitérant son appel à tous les États Membres pour qu’ils le respectent pleinement, la délégation britannique a exigé du Gouvernement iranien qu’il cesse de se livrer à des activités déstabilisatrices.  Elle a également souligné l’importance pour la communauté internationale de fournir un soutien financier « indéfectible » à la Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations Unies, qui reste essentielle pour empêcher la contrebande d’armes illicites. 

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La situation au Moyen-Orient

Exposé

M. HANS GRUNDBERG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a commencé par rendre hommage aux musulmans du monde entier, qui célèbrent le mois sacré de ramadan, et notamment « les familles de nombre de nos collègues détenus de façon arbitraire par Ansar Allah ».  Il a réitéré son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus.  Depuis plus de 10 ans que dure ce conflit, les souffrances accablantes que subissent les Yéménites ne font que s’aggraver, a rappelé le haut fonctionnaire: le PIB par habitant a diminué de plus de moitié; les salaires des fonctionnaires des zones contrôlées par Ansar Allah ne sont régulièrement pas versés à temps ou en totalité depuis 2018; tandis que les fonctionnaires des zones contrôlées par le Gouvernement yéménite sont également confrontés à des retards dans le paiement de leurs salaires.  En outre, le rial yéménite dans les zones contrôlées par le Gouvernement a chuté de 50% l’an dernier, faisant flamber les prix des produits de base.  En conséquence, la pauvreté a augmenté dans tout le pays. 

Au cours des derniers mois, a rappelé l’Envoyé spécial, nous avons assisté à une escalade de la rhétorique des parties au conflit, qui multiplie les effets d’annonce d’une confrontation militaire.  « Nous ne devons pas permettre que cela se produise », a-t-il plaidé.  « Les messages contradictoires et le discours d’escalade peuvent avoir de réelles conséquences, approfondissant la méfiance et nourrissant les tensions à un moment où la désescalade est cruciale. »

Bien qu’aucune opération terrestre à grande échelle n’ait été menée au Yémen depuis la trêve négociée par l’ONU en avril 2022, l’activité militaire s’y poursuit, a précisé M. Grundberg.  Il s’est dit préoccupé par les récentes informations faisant état de bombardements, d’attaques de drones, de tentatives d’infiltration et de campagnes de mobilisation, observés à Mareb ainsi qu’à Jaouf, Chaboua et Taëz.  Aussi a-t-il réitéré son appel aux parties pour qu’elles s’abstiennent de toute menace militaire et de toute mesure de rétorsion qui risqueraient de replonger le Yémen dans un conflit généralisé dont les civils paieraient à nouveau le prix. 

L’Envoyé spécial a dit poursuivre sans relâche le dialogue avec les parties yéménites et internationales, en recueillant activement des points de vue et des idées sur la voie à suivre, « malgré d’énormes défis ».  Pour régler le conflit au Yémen, il faudra relever trois défis, a-t-il estimé.  Tout d’abord, les parties devront s’entendre sur un cessez-le-feu national et sur un mécanisme pour le mettre en œuvre.  Elles devront également faire des concessions difficiles mais nécessaires et convenir d’un compromis, notamment sur la situation économique difficile du pays.  Enfin, il faudra un processus politique incluant un large éventail de Yéménites pour que ce conflit soit réglé une fois pour toutes. 

L’environnement pour que cela se produise doit être porteur, a expliqué l’Envoyé spécial.  Au cours du mois dernier, nous avons constaté la cessation continue des attaques d’Ansar Allah contre des navires en mer Rouge et des cibles en Israël.  « C’est positif, mais comme le Conseil ne le sait que trop bien, les environnements propices à la paix peuvent être fragiles et éphémères », a-t-il prévenu. 

M. Grundberg a ensuite abordé la question de la mise en œuvre de la désignation américaine d’Ansar Allah comme organisation terroriste étrangère, qui est en cours.  « Bien que toutes les ramifications de cette mesure restent à déterminer, je réitère l’importance de protéger nos efforts pour faire avancer un règlement pacifique au Yémen », a-t-il insisté, jugeant essentiel de préserver l’espace de médiation dont disposent les Yéménites sous les auspices de l’ONU. 

Après avoir salué le travail sans relâche des femmes yéménites pour faire avancer la paix, M. Grunberg a souligné que la trajectoire actuelle du Yémen est profondément préoccupante, alors que la crainte d’un retour à un conflit généralisé est palpable.  Quelle que soit l’évolution des prochaines semaines et des prochains mois, son Bureau reste déterminé à réunir les parties pour mettre fin à ce conflit, a-t-il assuré.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: la pandémie de COVID-19, illustration parfaite de l’utilité d’un système de gestion de la résilience institutionnelle à l’ONU

Soixante-dix-neuvième session
25e séance plénière – matin
AG/AB/4490

Cinquième Commission: la pandémie de COVID-19, illustration parfaite de l’utilité d’un système de gestion de la résilience institutionnelle à l’ONU

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a audité ce matin les progrès du système de gestion de la résilience institutionnelle qui, créé en 2013, a été particulièrement mis à l’épreuve pendant la pandémie de COVID-19.

Ce matin, Mme Olga de la Piedra, Directrice au Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité, a rappelé les sept éléments fondamentaux du système: la gestion des crises; la sûreté et la sécurité du personnel de l’ONU mais aussi des visiteurs, des locaux et des biens; la communication de crise; le soutien sanitaire d’urgence; la résilience en matière de technologies de l’information et des communications; la continuité des opérations; et l’appui aux fonctionnaires des Nations Unies et aux membres de leur famille concernés (A/79/692). 

C’est le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination qui est responsable de la politique en la matière; et dans les différents pays où les entités de l’ONU sont déployées, l’équipe de pays des Nations Unies est le principal mécanisme de coordination. 

Selon le rapport (A/79/692) de M. António Guterres, de 2022 à 2024, la mise en œuvre du système a nécessité un montant de 3,7 millions de dollars pour la sensibilisation, la formation et la coordination, y compris le temps de travail du personnel.  Ces dépenses ont été engagées à la fois au titre du budget ordinaire et des ressources destinées au maintien de la paix. 

Pour les technologies de l’information et des communications, c’est une somme de 119,4 millions de dollars qui a été dépensée par, entre autres, le Bureau de l’informatique et des communications, le Centre de services régional d’Entebbe, la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi, les commissions régionales, les Offices des Nations Unies à Genève, à Nairobi et à Vienne, et 20 missions sur le terrain. 

Dès le début de la pandémie de COVID-19 en 2020, a expliqué Mme de la Piedra, des équipes de gestion des crises ont été actionnées dans les différents sièges de l’ONU pour faciliter une réponse cohérente.  La qualité de la collaboration et de la coordination a été la clef d’un processus dynamique et souple, non seulement au Siège de New York mais aussi dans les organisations du système des Nations Unies et ce, en consultation avec les États Membres. 

Une coordination a également été assurée avec les autorités locales, les fournisseurs ou encore les partenaires pour assurer l’exécution des mandats.  Cette expérience, a estimé le Vice-Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), M. Udo Fenchel, doit inspirer les réponses aux défis actuels et futurs. 

Dans son rapport (A/79/7/Add.45), le Comité consultatif réclame un état détaillé des coûts totaux des activités d’appui au système de gestion de la résilience institutionnelle ainsi qu’une vue d’ensemble du coût global du système et de tout gain d’efficacité réalisé.  Ces coûts devraient concerner les dépenses de personnel, les investissements dans les technologies de l’information et des communications, les formations, les services de conseil et les assurances. 

La Cinquième Commission tiendra une autre séance publique lundi 10 mars, à partir de 10 heures, pour examiner les prévisions budgétaires pour les mesures de lutte contre l’islamophobie. 

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