La Quatrième Commission examine les cas de la Nouvelle-Calédonie, des Îles Vierges américaines et du Sahara Occidental

CPSD/423

La Quatrième Commission examine les cas de la Nouvelle-Calédonie, des Îles Vierges américaines et du Sahara Occidental

06/10/2009
Assemblée généraleCPSD/423
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

3eséance – après-midi


L A QUATRIÈME COMMISSION EXAMINE LES CAS DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE,
DES ÎLES VIERGES AMÉRICAINES ET DU SAHARA OCCIDENTAL


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi l’examen de la situation prévalant dans les 16 derniers territoires non autonomes avec l’audition du Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, qui a mis en avant la formule d’autodétermination originale expérimentée par la France dans son territoire.  Par ailleurs, la Commission a entendu des interventions relatives aux Îles Vierges américaines et au Sahara occidental. 


Le Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, M. Philippe Gomes, a dressé un  bilan très positif des Accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa qui ont permis, selon lui, « de construire 10 années de paix et de développement dans le cadre d’un partage des responsabilités entre indépendantistes et non- indépendantistes ».  Ils ont aussi permis d’entreprendre le rééquilibrage économique du territoire.  L’Accord de Nouméa « est avant tout un accord de décolonisation original puisqu’il se déploie au sein de la France », a-t-il observé.  Pour le Président néo-calédonien, l’Accord de Nouméa « appelle à transcender le fait colonial » et « oblige à écrire une page originale de l’histoire du monde ». 


Dans sa réponse, une représentante du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) a souhaité qu’un choix réel, un « choix libre et éclairé », soit offert à la population.  Selon elle, en vertu même de l’Accord de Nouméa, la Nouvelle-Calédonie a néanmoins vocation, au bout du compte, à devenir indépendante. 


Après avoir entendu deux représentants des Îles Vierges américaines qui ont souligné la nécessité de conduire à son terme le lent processus d’autodétermination de cet archipel des Caraïbes, la Commission a entendu des « pétitionnaires » –représentants d’association de défense des populations des territoires non autonomes– s’exprimer en faveur du Sahara occidental.  Une majorité d’entre eux a appelé à l’autodétermination du territoire avec l’aide de l’ONU et a dénoncé les exactions qui seraient commises par les forces de l’ordre marocaines.  Quelques intervenants ont souligné à l’inverse que l’indépendance du Sahara occidental, nouveau « micro-État » a priori non viable, entraînerait la « balkanisation » d’une région déjà menacée d’instabilité.


La Quatrième Commission se réunira demain, mercredi 7 octobre, à 15 heures, pour examiner les situations de Gibraltar et de Guam. Elle continuera ensuite d’entendre les pétitionnaires sur le Sahara occidental.



QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION


Suite du débat général


M. PHILIPPE GOMES, Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a rappelé qu’il y avait près de 10 ans qu’un chef de l’exécutif néo-calédonien ne s’était exprimé devant le Comité spécial de la décolonisation.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, il a semblé utile au cinquième Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, élu le 10 mai dernier, de prendre la parole devant la Quatrième Commission, conformément à l’Accord de Nouméa qui prévoit que « le chemin vers l’émancipation de la Nouvelle-Calédonie sera porté à la connaissance de l’ONU ». 


Pour M. Gomes, cet Accord, ainsi que celui de Matignon-Oudinot, ont permis de « construire 10 années de paix et de développement dans le cadre d’un partage des responsabilités entre indépendantistes et non-indépendantistes ».  Il a souligné que les moyens financiers de l’État et de la Nouvelle-Calédonie avaient fait l’objet d’une « répartition inégalitaire entre les trois provinces, afin de faciliter le rééquilibrage du pays », notamment en ce qui concerne les infrastructures. 


L’Accord de Nouméa, signé par les indépendantistes et les non-indépendantistes et approuvé par référendum « est avant tout un accord de décolonisation original puisqu’il se déploie au sein de la France », a observé M. Gomes.  Cet Accord reconnaît le peuple kanak en tant que peuple colonisé, a-t-il ajouté; il reconnaît aussi la population originaire du reste du monde.  Pour M. Gomes, il s’agit d’une « décolonisation pour rassembler, non pour exclure » et destinée à « refonder un lien sociable entre les communautés ». 


Pour le Président néo-calédonien, l’Accord de Nouméa « appelle à transcender le fait colonial » et « oblige à écrire une page originale de l’histoire du monde ».  Il a attiré l’attention sur le fait que le territoire bénéficiait d’outils juridiques originaux.  Ainsi, certaines délibérations du Congrès de Nouméa ont le caractère de loi et de ce fait ne peuvent être contestées que devant le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction française.  Surtout, l’exécutif n’est plus assuré par l’État français.  L’Accord de Nouméa organise l’émancipation de la Nouvelle-Calédonie au travers d’un « partage de souveraineté avec la France », a-t-il expliqué.  Des transferts de souveraineté sont en cours.  Des démarches ont été engagées pour que le territoire devienne membre de certaines organisations régionales, notamment du Forum des îles du Pacifique.  La Nouvelle-Calédonie va aussi être représentée dans les pays de la région.  Par ailleurs, « le Gouvernement a décidé de porter la parole du pays, chaque année devant vous, lors de la réunion du Comité de la décolonisation mais aussi au moment de l’Assemblée générale de la Quatrième Commission », a ajouté M. Gomes.  Il a ensuite évoqué dans le détail les projets économiques entrepris afin de « créer les conditions d’un développement économique et social plus équitable ».  Il a évoqué en particulier la construction de trois usines métallurgiques qui feront de la Nouvelle-Calédonie le deuxième producteur mondial de nickel.  En outre, dans le domaine culturel, de nombreuses actions ont été engagées afin de mieux prendre en compte l’identité autochtone.


Reconnaissant le fait qu’« en Nouvelle-Calédonie, comme ailleurs, tout n’était pas parfait et qu’il restait un chemin important à parcourir », M. Gomes a notamment cité les fléaux de l’alcoolisme et de la drogue affectant la jeunesse. 


M. Gomes a enfin indiqué avoir proposé l’ouverture d’un « espace de discussion » entre indépendantistes et non indépendantistes, sur la manière d’aborder la « ligne d’horizon » de l’Accord de Nouméa, « celle d’un futur partagé entre tous les Calédoniens ».  « Un chemin incontestable – considérable – a été accompli », a-t-il conclu, soulignant qu’il convenait de continuer à préparer l’avenir « afin que, demain, nos deux rêves pour une seule terre puissent ne faire qu’un ».  


Mme ILAISAANE LAUOUVEA, Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste - FLNKS, a rappelé que les Calédoniens avaient aujourd’hui « une chance formidable de relever le défi de l’Accord de Nouméa », qui est « l’accord fondateur » pour la Nouvelle-Calédonie.  L’Accord de Nouméa est un accord de décolonisation, a-t-elle affirmé.  Il doit mener notre pays de manière irréversible à l’autonomie la plus aboutie dans le cadre de la République française, a poursuivi la représentante du FLNKS.  C’est, selon elle, le consensus minimum qui doit fonder et orienter toute politique et toute action publique.  Elle a souhaité qu’un choix réel, un choix libre et éclairé, soit offert à ceux qui auront à se prononcer demain sur l’avenir du pays. 


L’Accord de Nouméa, c’est reconnaître que la Nouvelle-Calédonie a la vocation de devenir indépendante, sinon on aura menti aux Calédoniens et principalement au peuple kanak, a affirmé la représentante du FLNKS.  Elle a estimé qu’il fallait donner des perspectives aux peuples et entamer la décentralisation.  Elle a demandé à la communauté internationale de permettre au peuple calédonien de devenir acteur de son destin.  Il nous faut par ailleurs assurer le développement durable et humain, et notamment assurer notre production de nickel comme fer de lance de notre production et du développement à long terme de notre économie, a ajouté Mme Lauouvea. 


Le projet d’émancipation porté par les Calédoniens reste à être consolidé et enrichi, a estimé Mme Lauouvea.  En 1998, les Calédoniens ont accepté de relever les défis et de montrer que la décolonisation peut se faire démocratiquement et dans la paix, a-t-elle rappelé.  Cela s’accompagne, selon elle, de la mise en place de politiques publiques.  À cinq ans du référendum de l’autodétermination, nous sollicitons l’aide des Nations Unies pour évaluer le processus que nous sommes actuellement en train de mettre en place, a-t-elle conclu. 


M. EDWARD L. BROWNE, représentant des Îles Vierges américaines, a dénoncé la « relation coloniale continue » qui existe entre les États-Unis d’Amérique et les Îles Vierges américaines.  Il est aujourd’hui plus important que jamais que les États-Unis continuent de reconnaître et de soutenir que le principe d’autodétermination est le seul principe pertinent applicable à la décolonisation des Îles Vierges américaines, a-t-il affirmé.  Il a réitéré son appel à l’Organisation des Nations Unies pour qu’elle continue d’appuyer l’émancipation de son pays.  Rappelant que son pays avait été colonisé par le Danemark avant d’être cédé aux États-Unis, il a déploré le silence de ce pays.  Il a demandé aux Gouvernements danois et américains pourquoi n’avaient-ils rien fait pour émanciper sa population.   


M. Browne a demandé à la Quatrième Commission si elle était en mesure d’aider le peuple des « Îles Vierges » à résoudre son statut politique actuel alors que le « fléau de l’esclavage » existe encore, avant d’appeler à la libération de son peuple de l’esclavage et du colonialisme.  Il a conclu en demandant aux gouvernements du monde de travailler plus intensément pour abolir une fois pour toutes le système terrible de l’esclavage et du colonialisme. 


M. GERARD LUZ AMWUR JAMES II, Président de la Cinquième Convention constitutionnelle des Iles Vierges américaines, a évoqué dans le détail le processus constitutionnel en cours dans le territoire.  Celui-ci a toutefois été affecté par un manque de ressources, ce qui a retardé la progression des travaux, a-t-il observé.  Puisque la puissance administrante ne fournit pas les financements nécessaires, le territoire souhaite bénéficier de l’assistance de l’ONU, a-t-il déclaré.


M. James a souligné que l’un des principaux sujets en discussion concernait les critères de définition d’un habitant des Îles Vierges.  Selon le traité de 1917 par lequel les États-Unis ont acheté l’archipel au Danemark, les droits politiques et la citoyenneté des habitants du territoire devaient être déterminés par le Congrès des États-Unis.  À l’époque, a-t-il rappelé, la majorité de la population était constituée de descendants d’esclaves.  Le projet de Constitution envisage une définition large de la question en prévoyant qu’un insulaire de souche doit être, soit né dans le territoire, soit être le descendant d’une personne y étant née.  Or, a expliqué M. James, cette population considérée comme de souche continue de diminuer, les derniers chiffres qui datent de 2005 indiquant qu’elle ne représentait plus que 51,3% du total, selon l’université des Îles Vierges.  L’orateur a souligné que ce déclin avait des implications significatives pour l’identité de la population.  Il s’est toutefois dit confiant dans la capacité du projet de constitution à aller de l’avant.  


Mme NANCY HUFF, Teach the Children International, a dénoncé le statu quo dans la situation du Sahara occidental et a proposé la poursuite des pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario.  En outre, le développement économique doit se poursuivre, a-t-elle déclaré.  Elle a demandé l’ouverture d’une enquête sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme.  Elle a aussi demandé à la Quatrième Commission d’appuyer le plan d’autonomie du Sahara occidental.  Il faut donner sa chance au peuple sahraoui aujourd’hui et non pas dans 35 ans, a-t-elle dit.


Mme LEAH FARISH, avocate, a regretté que les Sahraouis soient « des cibles pour les recruteurs d’Al Qaida ».  Elle a souhaité que le peuple sahraoui reçoive des formations, qu’il soit recensé et qu’une procédure électorale soit conduite avec l’assistance d’experts neutres.  Il est grand temps pour la Quatrième Commission d’apporter une assistance, a-t-elle ajouté, avant de conclure: Si la Commission traite de la sortie du colonialisme, alors elle doit exiger que les Sahraouis aient un gouvernement transparent et juste.  


Mme CYNTHIA BASINET soulignant que les Sahraouis voulaient leur part de développement, a estimé que l’énergie solaire pouvait leur offrir ce dont de nombreux peuples privés de sources d’énergie ont besoin.  Ainsi, ils pourraient se passer de pompes hydrauliques ou disposer de stocks de médicaments réfrigérés, alors qu’à l’heure actuelle, l’approvisionnement en eau doit se faire par bateau.  Mme Basinet a cité plusieurs expériences pilotes menées dans certains pays comme l’Afghanistan ou l’Éthiopie.  Elle a indiqué que, dans les camps, les gens utilisent actuellement des sources d’énergie telles que le gaz ou le pétrole alors que l’énergie solaire, de par sa nature illimitée, pourrait changer complètement leur vie.


Mme CHERYL BANDA, Christ the Rock Community Church, a indiqué qu’au cours de ses visites dans les camps de réfugiés depuis 2002, elle avait pris connaissance des besoins du peuple sahraoui.  Elle a rapporté le témoignage d’un sahraoui qui a grandi dans un camp de réfugiés.  Cet homme, a-t-elle expliqué, a rappelé que cela faisait 18 ans qu’un cessez-le-feu avait été conclu et que le peuple sahraoui était toujours privé de son droit à l’indépendance.  « Nous espérons toujours et un grand nombre de personnes de ma génération en ont assez », lui a dit cet homme, « combien d’années devrons-nous attendre? ».  Au nom du peuple sahraoui, Mme Banda a indiqué qu’elle souhaitait qu’une solution pacifique soit trouvée.   


Mme Banda a ensuite rapporté un autre témoignage, celui d’un enseignant sahraoui âgé de 34 ans qui ne veut pas que ses enfants souffrent ce qu’il avait vécu.  Cet homme vit dans un camp de réfugiés depuis trois décennies, a-t-elle dit.  Lorsque vous vivez dans un camp de réfugiés, vous rêvez de savoir si vous allez pouvoir rentrer chez vous un jour, a-t-elle poursuivi.  Elle a rappelé que le peuple sahraoui réfugié est conscient qu’il n’est pas chez lui.  Ce peuple espère rejoindre sa famille, vivre, riche ou pauvre, ignorant ou avec du savoir, mais libre et sur sa terre, a-t-elle conclu. 


Mme JANET LENZ, Not Forgotten International, a cité des lettres d’enfants en provenance des camps de déplacés sahraouis dans le désert, qu’elle a dépeints comme des enfants se plaignant de l’absence de la mer, de la maison familiale, de terrains de jeux.  Elle a évoqué les appels à l’aide et à la liberté de ces enfants ainsi que leurs souffrances sans fin, la perte de tout ce qui fait un être humain.  « La seule chose que nous ayons encore, c’est l’espoir et la patience », a-t-elle conclu.


Mme DANICA RUTH STANLEY a déclaré qu’elle avait passé du temps dans le désert avec le peuple du Sahara occidental et qu’elle souhaitait rapporter la parole des Sahraouis devant la Quatrième Commission.  « Tout ce qu’ils demandent, c’est un territoire », a affirmé Mme Stanley.  « Vous êtes là, M. le Président, pour veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés », a-t-elle ajouté.  Elle a mis l’accent sur les témoignages d’un peuple « qui demande simplement à rentrer chez lui et à exercer son droit à l’autodétermination ».  


M. DAN STANLEY, Pasteur de l’Église RockFish, en Caroline du Nord, a estimé qu’il était grand temps de voter une résolution en faveur de l’indépendance du Sahara occidental.  Dénonçant l’intolérance du « gouvernement d’occupation », il a émis l’espoir que les Nations Unies mettraient fin à cette tragédie en imposant la décolonisation du Sahara occidental et en permettant le vote promis aux Sahraouis.


M. KIM KUSTUSCH a relaté son dernier voyage dans la « République arabe sahraouie », expliquant qu’il s’était rendu dans le camp de Tindouf où il avait travaillé comme journaliste.  Il a estimé que les Sahraouis étaient prêts à devenir des voisins du Maroc.  Il a affirmé qu’ils avaient construit une infrastructure importante qui comprend des cafés Internet, une station de radio, une station de télévision qui transmet dans l’ensemble des camps.  Ils ont également établi de nombreux services sociaux et civils, a-t-il ajouté, précisant qu’ils disposent de leurs propres vaccins et même d’écoles destinées aux personnes handicapées.  Les Sahraouis se sont consacrés aux principes de la démocratie depuis le début de leur mouvement, a mis en avant M. Kustusch.  Au cours des 35 dernières années, les Sahraouis ont entrepris des initiatives difficiles pour montrer qu’ils étaient prêts à former un État-nation, a-t-il conclu.   


MGR JEAN ABBOUD a exprimé son intime conviction que les discussions entre les parties au Sahara occidental ne pourraient être fructueuses sans justice équitable.  Il a cité le témoignage d’un réfugié rencontré l’an dernier à Nouakchott, en Mauritanie.  L’orateur a affirmé que cet homme, appartenant au Front Polisario, lui avait raconté les tortures qu’il avait subies pendant sa détention, de 1983 à 1988, et il a décrit dans le détail ces mauvais traitements.  Mgr Abboud a indiqué avoir déposé à l’ONU un compte rendu de ce récit.  Les parties impliquées dans les négociations ne doivent pas perdre de vue le caractère imprescriptible des crimes contre l’humanité, a-t-il souligné.  Il a demandé un dédommagement pour les victimes et la traduction en justice des responsables des tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants.  Ces faits avérés exigent l’ouverture sans délai d’une enquête devant un tribunal pénal spécial, a-t-il conclu.


Mme BOI-TIA STEVENS, Robert Kennedy Center for Justice and Human Rights, a rappelé que, depuis 40 ans, le Centre Kennedy travaille pour un monde plus juste.  Elle s’est exprimée au nom de Mme Aminatou Haidar, du Robert Kennedy Center, dont elle a lu une lettre adressée aux membres de la Commission.  Depuis 1975, le Maroc a toujours violé le droit du peuple sahraoui par des assassinats, des détentions arbitraires, des dénis du droit d’expression, entre autres, affirme Mme Haidar dans sa lettre.  Ces violations continuent aujourd’hui et la communauté internationale se tait, déplore-t-elle.  Elle accuse les autorités marocaines de violer les droits du peuple sahraoui.  Elle affirme que de nombreux prisonniers politiques vivent dans des conditions terribles.  Elle demande aux Nations Unies d’exercer des pressions sur les autorités marocaines.  L’an dernier, la police marocaine a jeté du quatrième étage un étudiant qui avait participé à une manifestation, affirme-t-elle.  Elle demande aux Nations Unies d’élargir le mandat de la MINURSO afin de protéger la population et implore les Nations Unies d’agir maintenant pour la protection du peuple sahraoui.  


Mme NINA NEDREBO, United Nations Association of the USA, a déclaré que seul le peuple sahraoui doit pouvoir décider de son sort.  Elle a rendu hommage aux efforts menés sous les auspices des Nations Unies par Christopher Ross, l’Envoyé spécial du Secrétaire général au Sahara occidental.  Le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) doit être prorogé, comme le demandent de nombreuses organisations, dont Human Rights Watch, a-t-elle souligné.  Elle a enfin évoqué les projets menés par son organisation, rappelant que celle-ci militait en faveur d’une implication constructive des États-Unis au sein de la communauté internationale.


Mme ROSARIO GARCIA DIA, Fundacion Sahara occidental, a condamné les violations des droits de l’homme au Sahara occidental et a demandé l’application du Droit international humanitaire, et notamment l’application des Conventions de Genève de 1949.  Elle a, par ailleurs, demandé la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et l’élargissement des compétences de la MINURSO.  Elle a exhorté les gouvernements de l’Union européenne à dénoncer les abus et les violations du droit international commis par le Maroc.  Nous pensons que le Gouvernement espagnol doit être tenu pour responsable en tant « qu’ancienne puissance colonisatrice », a-t-elle ajouté.  


M. JESUS LOZA AGUIRRE, Premier Secrétaire au Parlement basque, a évoqué sa visite dans la ville de Laayoune.  Selon un témoignage recueilli sur place, il y a « deux catégories de Marocains » au Sahara occidental: ceux qui sont présents pour conforter la présence marocaine et ceux qui y sont exilés.  Pour M. Aguirre, cette sorte d’exil à l’intérieur du territoire est comparable à ce qui se passait en Espagne sous Franco.  Il s’agit, selon lui, d’une deuxième colonisation pour cette ancienne possession espagnole.  Il a dénoncé la répression des manifestations ainsi que les mauvais traitements subis par les détenus auxquels il est même interdit d’évoquer publiquement leur sort.  Le représentant a rapporté le témoignage de deux jeunes filles qui lui ont demandé de rapporter le récit de ce qu’elles avaient subi de la part des forces de l’ordre, tout en soulignant que ces choses se produisaient malgré la présence des Nations Unies.  Le droit d’association, pourtant reconnu par le Maroc, ne s’applique pas aux Sahraouis, a encore constaté l’intervenant.


M. ANTONIO LOPEZ ORTIZ, Secrétaire de la National Federation of Institutions Working in Solidarity with the Saharawi People, a estimé que la MINURSO devrait garantir les droits des peuples du Sahara occidental.  Il a appelé à la libération de tous les prisonniers politiques.  M. Ortiz a rappelé que le Sahara occidental était la dernière colonie en Afrique et que le processus de décolonisation était inachevé.  Le peuple Sahraoui n’a pas pu exercer son droit à l’autodétermination lorsqu’en 1975 l’Espagne a empêché le référendum sur l’autodétermination, a-t-il poursuivi, expliquant qu’il était possible de mettre fin à ce conflit.  Il a appelé à un référendum juste et équitable.   


M. Ortiz a salué la nomination du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général, Christopher Ross et a indiqué que ce dernier avait besoin de l’appui des Nations Unies.  Les Nations Unies disposent de suffisamment de moyens pour faire respecter leurs résolutions et leurs accords et pour s’assurer que le droit international est respecté, a-t-il affirmé.  Selon lui, la seule solution stable et durable qui renforcera indéniablement la paix dans la région est de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination à travers la tenue d’un référendum.  Le temps est venu de trouver une solution, a-t-il conclu, soulignant qu’une telle solution a été trouvée pour la Namibie et le Timor Leste.


Mme LATIFA AIT-BAALA, Action internationale Femmes, a appelé à plus de réalisme.  L’option indépendantiste avec la création d’un micro-État est jugée non viable par nombre d’experts, a-t-elle souligné, parlant d’un risque de balkanisation et de déstabilisation de la région.  À l’inverse, elle a loué « les efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller vers un règlement », ajoutant que les résolutions de l’ONU soulignent cet état de fait.  La Communauté internationale doit appuyer de tels efforts, pour mettre fin notamment à la situation lamentable vécue par 50.000 réfugiés en plein désert, a ajouté Mme Ait-Baala.  Il est temps que la Communauté internationale exige le recensement de ces populations et que soit garanti le principe du droit au retour librement consenti de ces réfugiés, a-t-elle poursuivi, estimant que si ce n’était pas le cas leur déplacement vers un pays tiers devrait alors être envisagé.  L’oratrice a par ailleurs dénoncé l’importation du conflit en Europe et le « terrorisme intellectuel », ainsi que « les pressions » exercées à l’encontre de ceux qui partagent la position marocaine.


M. FELIPE BRIONES VIVES, Secrétaire général de la Asociacion Internacional de Juristas por el Sahara Occidental, a rappelé que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation.  Il a indiqué que le processus de décolonisation du Sahara occidental avait été interrompu en 1975 par l’intervention du Maroc.  Il s’agit d’une tentative du Maroc d’élargir son territoire et d’une négation délibérée d’un peuple, a-t-il dit.  Il a indiqué que le Maroc n’est pas cité comme puissance administrante de ce territoire et qu’il n’a pas la souveraineté sur le Sahara occidental.  Le Maroc ne peut se soustraire à l’état de droit au Sahara occidental, a-t-il ajouté.  La communauté internationale continue de rechercher une solution au conflit, a-t-il déclaré, affirmant que les revendications sahraouies sont légitimes alors que les revendications marocaines ne le sont pas.  Il a souhaité qu’un accord soit trouvé entre les parties.


M. SMAIL DEBECHE, Professeur à l’université d’Alger, a évoqué le « droit absolu à l’autodétermination » du peuple sahraoui.  Il a estimé que le Maroc avait fait la même chose au Sahara occidental que l’Iraq au Koweït.  L’acceptation du projet marocain supposerait que l’on acceptât la colonisation et l’extension d’un pays par la force.  Le partage initial du Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie revient à reconnaître que ce territoire n’est pas marocain, a-t-il observé.  Il a rappelé qu’après avoir refusé de reconnaître l’indépendance de la Mauritanie, le Maroc avait fini par le faire en 1969, comme il aurait dû le faire par la suite avec le Sahara occidental.  Le résultat d’un Sahara occidental indépendant ne doit pas être vu comme portant atteinte à la royauté marocaine, a-t-il estimé.  L’argument selon lequel l’indépendance du Sahara occidental constituerait un obstacle à l’unification du Maghreb n’est pas recevable, la République arabe sahraouie démocratique étant favorable à ce projet régional, a-t-il conclu.


Mme HASSIBA BOULMERKA, première femme à avoir rapporté une médaille d’or olympique au sport algérien, a indiqué qu’elle se présentait devant la Quatrième Commission afin de réaffirmer le droit du peuple sahraoui à son autodétermination et à son indépendance.  Elle a dénoncé le colonialisme marocain, ajoutant que le peuple sahraoui est ambitieux, plein d’espoir, décidé à retrouver son indépendance et qu’il réclame un avenir stable.  Elle a mis l’accent sur les souffrances des femmes sahraouies, tout en soulignant que ces dernières s’occupent, reçoivent des conseils et travaillent en tandem avec les hommes, alors même, a-t-elle fait remarquer, que cette situation n’existe pas dans certains États indépendants.


Mme Boulmerka s’est dite désespérée à la vue d’enfants pleins d’espoir et d’ambition, alors que, a-t-elle affirmé, il n’y a pas d’espoir.  Je ne peux que lancer un appel à tous les peuples pour redonner au peuple Sahraoui sa liberté et redonner confiance aux jeunes du Sahara occidental pour qu’ils réalisent leurs ambitions, a ajouté Mme Boulmerka.  Elle a affirmé que les jeunes sahraouis sont civilisés, forts et déterminés.  « Ce sont des sportifs distingués », a-t-elle conclu. 


M. RAFAEL ESPARZA MACHIN a souligné que le problème du Sahara occidental résultait au départ d’une décolonisation ratée de la part de l’Espagne.  Il a souligné que le problème pourrait être d’abord résolu par l’instauration de l’autonomie du territoire.  Il a souligné que la deuxième phase supposait la réunification des familles.  Tout en se disant bien conscient de la difficulté de mettre en œuvre ses propositions, il a souligné la nécessité d’agir de manière équitable en prenant bien soin de ne pas faire surgir de nouvelles difficultés.  Ou bien tout le monde gagne ou bien tout le monde perd, a-t-il observé.  Il a mis en garde contre une balkanisation de la région.  L’Union européenne pourrait voir avec satisfaction l’édification d’un espace plus stable au sein d’un grand Maghreb plus développé et d’une stabilisation pour les peuples du Sahel, a-t-il estimé.


M. ALOUAT HAMOUDI s’est exprimé en tant que réfugié du Sahara occidental.  « C’est un pays que je n’ai jamais vu de mes propres yeux, mais que j’ai vu dans les yeux de ma famille réfugiée », a-t-il dit avec émotion.  Il a regretté que rien n’ait été fait pour résoudre le différend international.  Bien que le Sahara occidental soit l’une des régions du monde reconnue comme un territoire non autonome, aucun pays du monde ne reconnait la souveraineté du Maroc sur ce territoire, pas même les amis du Maroc, a indiqué M. Hamoudi.  Il a mis l’accent sur l’histoire de sa famille qui vit dans les camps de réfugiés sur le territoire algérien et a rappelé que leur vie dépendait de l’aide humanitaire.  Un bon nombre de prisonniers politiques ont été jugés de manière injuste, c’est une tragédie d’autoriser la colonisation, a-t-il estimé.  Pourquoi le Timor-Leste et pas le Sahara occidental, pourquoi le Kosovo et pas le Sahara occidental? s’est interrogé M. Hamoudi.  L’autodétermination est considérée comme peu réaliste selon certains, a-t-il remarqué, tout en s’interrogeant sur la raison pour laquelle le peuple sahraoui ne pourrait pas décider de son propre avenir politique.  Il a assuré que le peuple sahraoui continuera à se battre pour son droit à l’autodétermination.


M. FRANCIS NEWALL, Comité international pour les prisonniers de Tindouf, a estimé que le moment était venu pour cette assemblée de mettre un terme à la violation des droits des réfugiés de Tindouf qui, a-t-il affirmé, sont, de fait, des prisonniers.  La Commission des droits de l’homme doit, elle aussi, faire plus pour préserver leurs droits.  Il a estimé que de nombreux enfants sont éloignés de leurs familles pour étudier à l’étranger.  Ils ne sont plus capables de communiquer avec elles à leur retour du fait qu’ils ont perdu l’usage de leur langue maternelle, ce qui constitue un crime, a-t-il fait observer.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième Commission: des jeunes délégués insistent sur une pleine participation des jeunes à la vie sociale et à la prise de décisions

AG/SHC/3946

Troisième Commission: des jeunes délégués insistent sur une pleine participation des jeunes à la vie sociale et à la prise de décisions

06/10/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3946
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

3e et 4e séances - matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: DES JEUNES DÉLÉGUÉS INSISTENT SUR UNE PLEINE PARTICIPATION DES JEUNES À LA VIE SOCIALE ET À LA PRISE DE DÉCISIONS


Des délégations représentées par des jeunes ont milité aujourd’hui, devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, pour une participation pleine et effective des jeunes à la vie sociale et à la prise de décisions.  « Exclure la jeunesse, c’est compromettre l’avenir », a assuré la Suisse, évoquant un « réservoir inépuisable d’espoir, de créativité et d’idées novatrices ».


Les jeunes forment en effet 25% de la population mondiale, a constaté la déléguée du Pérou.  Et si l’on se doit de garantir leur avenir, les jeunes ne disposent cependant pas de suffisamment de place dans le débat international, a-t-elle regretté.


Les jeunes représentants ont également demandé à ce que les États Membres concentrent aussi leurs efforts sur l’emploi décent et la lutte contre les conséquences des changements climatiques sur les éléments les plus vulnérables de toutes les sociétés, en particulier dans les pays les moins avancés.  Pour la République dominicaine, il est « indispensable » de les habiliter à participer à la croissance économique et sociale.


Certains délégués ont déploré que peu de pays aient ratifié la Charte mondiale des jeunes.  L’Allemagne a, elle, proposé l’adoption d’une convention mondiale sur les droits des jeunes.  Son représentant a, de même, proposé que les jeunes puissent participer aux élections dès 15 ans, l’âge à partir duquel, selon la définition des Nations Unies, débute la jeunesse.


La Troisième Commission achevait aujourd’hui son débat général sur les questions relatives au développement social, entamé la veille lors de l’ouverture de ses travaux.


Plusieurs États ont ainsi estimé qu’une coopération internationale à tous les niveaux s’imposait pour donner un élan aux politiques d’intégration sociale mises à mal par l’impact des multiples crises actuelles.


« La question du développement est d’abord politique car elle est à la fois compétence et responsabilité de la part de nos dirigeants », a observé le Sénégal.  Pour sa représentante, « les pays en développement doivent s’engager à mieux gouverner et à investir dans leur population par le biais de la santé, et surtout de l’éducation », tandis que « les pays riches doivent à leur tour appuyer les pays en développement par l’allègement de la dette et pour un commerce plus juste ».


Le Cameroun a rappelé, lui, les engagements pris par les pays industrialisés et plus spécifiquement ceux consistant à consacrer à l’aide publique au développement 0,7% de leur revenu national, à accroître les investissements en direction des pays en développement, à alléger la dette extérieure de ceux-ci et à leur ouvrir leurs marchés.


Le Nicaragua, qui a relevé que la crise économique et financière n’avait pas été provoquée par les pays en développement, a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils assument de façon concrète leur part de responsabilité en aidant leurs homologues du Sud à répondre aux effets négatifs de cette crise.


Plusieurs pays ont présenté les mesures qu’ils ont prises pour faire face à la crise.  Ces mesures s’ajoutent aux efforts constants déployés dans le cadre de leurs propres engagements en matière de développement social, en particulier ceux relatifs à l’élimination de la pauvreté, à l’amélioration des infrastructures sociales de base et à l’intégration sociale de toutes les personnes vulnérables, qu’il s’agisse des personnes âgées, des personnes handicapées, des jeunes ou des femmes. 


Des pays, comme l’Inde qui a enregistré des succès dans ce domaine tout en respectant les spécificités propres à sa population, selon l’évaluation du Secrétaire général de l’ONU, ont ainsi fait part de leur expérience.


Par ailleurs, le Népal a recommandé d’accorder une attention particulière aux pays les moins avancés émergents d’un conflit de sorte qu’ils puissent poursuivre leurs efforts de reconstruction et de développement.


La Troisième Commission s’est également penchée, lors de ce débat général, sur la situation des personnes âgées.  Nombre de délégués ont, par exemple, souhaité que tous les États s’investissent dans les préparatifs du vingt-quatrième anniversaire, en 2014, de l’Année internationale des personnes âgées.   


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Portugal, Allemagne, Suède, Australie, Iraq, Mongolie, Yémen, République islamique d’Iran, Népal, Mexique, Sénégal, Roumanie, Jordanie, Suisse, Bangladesh, Bulgarie, Inde, République-Unie de Tanzanie, Cameroun, Érythrée, Éthiopie, Nicaragua, République arabe syrienne, Ukraine, Ghana, Pérou, Arabie saoudite, Chili, Jamahiriya arabe libyenne, Bolivie, Togo, Kenya, Indonésie, République dominicaine, Botswana, Thaïlande, Colombie, les Émirats arabes unis et l’Argentine.  L’observatrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT) s’est également exprimée.


La Troisième Commission se réunira à nouveau ce mercredi 7 octobre à 15 heures.  Elle entamera l’examen des points relatifs à la prévention du crime et de la justice pénale et au contrôle international des drogues.



DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/64/180 ET A/64/65 )


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/64/157, A/64/158 et A/64/158/Corr.1)


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille (A/64/61-E/2009/3, A/64/132, A/64/132/Corr.1 et A/64/134)


Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/64/127)


Suite du débat général


RUI DUARTE, représentant des jeunes du Portugal, a rappelé que son pays déployait des efforts depuis la Première Conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse, qui s’est tenue à Lisbonne en 1998, trois ans après l’adoption du Programme mondial d’action pour la jeunesse, afin d’appeler la communauté internationale à faire de la sécurité des jeunes une priorité politique.  Il a précisé que le Programme d’action pour les jeunes traduisait les préoccupations des jeunes de toutes les régions.  Le Gouvernement portugais est engagé à promouvoir et à encourager la mobilité mondiale de la jeunesse en ce qui concerne l’éducation, le travail et les loisirs, a-t-il dit.  Des progrès significatifs ont été faits pour soutenir l’entreprenariat des jeunes et promouvoir les technologies de l’information et de la communication comme éléments clefs d’une société incluant tout le monde.  À cet égard, l’établissement récent de la Commission interministérielle sur la jeunesse représente une nouvelle approche à la politique de la jeunesse, en favorisant un travail intersectoriel.


Pourtant, dans le contexte de la crise, les jeunes se heurtent à des difficultés pour trouver des emplois qualifiés et un logement ce qui compromet leur autonomie, a-t-il expliqué.  Concernant l’éducation, il convient d’accorder une priorité à l’enseignement secondaire afin de garantir des possibilités égales pour tous.  S’agissant de la participation des jeunes, il a mis l’accent sur la mise en place, dans son pays, de conseils des jeunes locaux et de conseils de jeunes régionaux, qui permettent la communication entre groupes de jeunes et des responsables politiques.


EMILY MAY BÜNING, représentante des jeunes d’Allemagne, a noté qu’un mot avait dominé le climat de l’année écoulée: la crise, qu’elle soit économique, climatique ou alimentaire.  Elle a affirmé que certains États n’avaient pas rempli leurs promesses concernant les OMD.  À partir des discussions engagées avec des jeunes en Allemagne, elle a affirmé que les changements climatiques avaient des conséquences négatives sur les éléments les plus vulnérables de la société.  Les jeunes se sont unis pour mettre un terme à la propagation de ce qu’elle a appelé un « virus », a-t-elle ajouté.  Les États doivent prendre leur part dans cette bataille, a-t-elle précisé, évoquant le futur Sommet de Copenhague sur les changements climatiques. 


En outre, selon elle, l’éducation ne doit pas être restreinte à une valeur économique.  De même, elle a appelé à une participation pleine et entière des jeunes dans les organisations, demandant ainsi aux délégations d’inclure des représentants des jeunes, y compris dans d’autres conférences internationales telles que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Elle a estimé que les jeunes devaient participer aux élections.  L’âge limite doit être ainsi abaissé à 15 ans, âge à partir duquel, selon la définition des Nations Unies, débute la jeunesse.  Enfin, les droits des jeunes doivent être reconnus.  Elle a plaidé en faveur d’une convention globale sur les droits des jeunes.


LINDA WALLBERG, représentante des jeunes de la Suède, a mis les États devant leur responsabilité en citant Eleanor Roosevelt pour qui, si les droits de l’homme n’existent pas en un lieu donné, ils n’existent nulle part.  Les droits de l’homme sont universels, a-t-elle insisté.  Les jeunes participent à la prise de décisions, c’est là que les droits de l’homme doivent commencer, a poursuivi l’oratrice d’un ton déterminé.  Ces droits doivent être mis en œuvre et se fondent sur trois piliers; économique, social et écologique.  L’égalité entre les hommes et les femmes est un aspect crucial du développement social et du respect des droits de l’homme, a ajouté la jeune suédoise, en soulignant la liberté de chacun de préserver sa santé, son intégrité physique et d’exercer sa sexualité.


Notant que la moitié de la population mondiale était constituée d’enfants et de jeunes, elle a indiqué que les travaux pour modeler l’avenir commun devaient être faits avec leur participation, car c’est la solution la plus efficace.  Chaque jeune aujourd’hui vit dans un monde qu’il n’a pas contribué à modeler, a-t-elle ajouté.  C’est pourquoi, s’il participe à la prise de décisions, alors seulement des progrès seront possibles.  Les jeunes ne veulent pas de promesses ni de résolutions, ils veulent des solutions, a affirmé l’intervenante, qui a invité les États Membres à prendre les jeunes au sérieux.  « Nous sommes prêts à agir, agissons et interagissons », a-t-elle conclu.  


M. CHRISTOPHER VARNEY, représentant des jeunes de l’Australie, a rappelé les incendies qui se sont propagés dans l’État de Victoria, cette année, et qui ont fait 173 morts, incendies en partie dus aux changements climatiques.  Ces événements risquent de devenir habituels demain, a-t-il précisé.  Il a souligné que 37 400 jeunes s’étaient prononcés, une semaine avant le Sommet sur les changements climatiques, au Siège des Nations Unies, le 22 septembre dernier, lors d’un vote de jeunes, intitulé « La Jeunesse décide ».  Le message envoyé était que le monde mérite un climat durable via un accord global à Copenhague, un accord contraignant avec un objectif de réduction de 40% de réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2020.


Évoquant la participation des jeunes, il a montré que les choses avaient changé dans son pays, notamment avec l’appui du Gouvernement.  Il a cité divers exemples d’engagement, comme cette action de jeunes qui travaillent avec les populations autochtones pour assurer l’égalité entre les cultures et encourager les jeunes à agir en partenaires égaux.  Cette initiative, intitulée « Dear Kevin », sera présentée au Premier Ministre australien ainsi qu’au Parlement.  Il a plaidé, en outre, pour que les jeunes soient intégrés dans les processus de prise de décisions.


M. ABDULKARIM SHWAIKH (Iraq) a déclaré que dans le cadre du développement social, son pays s’efforçait de favoriser l’égalité des chances pour répondre aux besoins sociaux de ses citoyens en proie aux affres de guerres constantes et aux répercussions des sanctions économiques, qui ont détruit son tissu social et ses infrastructures de base.  Le Gouvernement s’est aussi employé à reconstruire l’infrastructure, à lutter contre la pauvreté en apportant une assistance financière aux plus démunis, en particulier aux veuves, aux orphelins, aux personnes âgées et aux personnes ayant des besoins spécifiques, à améliorer la situation de l’emploi et à augmenter les salaires des fonctionnaires publics, ainsi qu’à mettre en place des projets de santé publique.  Il a ainsi créé une caisse d’aide aux pauvres et a lancé une série de programmes sociaux dans les zones rurales. 


Le Gouvernement, a-t-il ajouté, a également veillé à réformer le système judiciaire, la police et l’armée en vue de créer un climat propice à la stabilité et à la justice sociale.  Le représentant a formulé le vœu que la communauté internationale, les Nations Unies ainsi que les organisations internationales continuent de jouer un rôle vital dans la promotion du développement de son pays pour lui permettre d’atteindre le développement durable, l’autosuffisance et l’épanouissement, afin de participer activement à la sécurité, la paix aux plans régional et international.  Il a réaffirmé l’engagement de son pays aux objectifs du développement social à tous les niveaux.  L’Iraq attache une grande importance au développement humain afin de fournir une vie décente et sûre pour les générations suivantes.  


Mme ONON SODOV (Mongolie) a rappelé que son pays avait participé au Sommet de Copenhague en 1995 et qu’il était déterminé à poursuivre les engagements qui en découlent, soulignant leur pertinence.  Elle a précisé que les crises mondiales économique, énergétique et alimentaire menaçaient les programmes réalisés en vue des OMD.  La représentante a ensuite mis l’accent sur le rôle important joué par les coopératives, sources, a-t-elle précisé, d’emplois productifs et d’augmentation des revenus en renforçant l’inclusion sociale.  Leurs avantages vont au-delà de la réduction de la pauvreté, a-t-elle expliqué, précisant qu’elles permettaient d’encourager la participation du plus grand nombre au développement économique et social.


La représentante a indiqué que le développement des coopératives en Mongolie remontait aux années 20 et que celles-ci étaient devenues des associations autonomes dans les années 90 quand le pays est passé d’une économie planifiée à une économique de marché.  Elle a affirmé que le Gouvernement avait créé un environnement favorable au développement des coopératives, et ce, via la création d’un contexte juridique favorable, reposant sur différentes lois, comme celle sur l’exemption de la taxe à valeur ajoutée.  Des efforts ont été faits pour augmenter la participation des parties prenantes et créer de nouveaux réseaux de marché, a-t-elle également dit, notant que cela avait accru le nombre de coopératives, aujourd’hui au nombre de 1 700 et qui comptent plus de 200 000 membres.  Elle a précisé que son pays était à l’origine de la résolution sur les coopératives dans le développement social et a appelé les États Membres à apporter leur soutien pour faire de 2012 l’année internationale des coopératives.


M. WAHEED AL-SHAMI (Yémen) a estimé que les crises actuelles menaçaient de saper les progrès réalisés et entravaient la réalisation des objectifs pour le développement.  L’aggravation du chômage, de la faim et de la pauvreté exige une action internationale, concertée, pour pallier les incidences de ces crises multiples.  À l’échelle nationale, le Yémen, a-t-il dit, s’active à mettre en œuvre le Programme d’action pour la jeunesse et a, d’autre part, été l’un des premiers à signer la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Son pays a aussi organisé de nombreuses réunions sur cette question d’importance.  S’agissant de la situation des personnes âgées.  En dépit des nombreux défis auxquels il fait face, notamment la baisse du prix du pétrole et la hausse du prix des produits alimentaires, le Yémen est un des pays qui reçoit le moins d’assistance pour le développement, a regretté le représentant. 


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a indiqué que, selon les estimations de la Banque mondiale, entre 130 et 155 millions de personnes avaient basculé dans la pauvreté en 2008 des suites de la hausse des prix des denrées alimentaires.  De même, entre 73 et 103 millions de personnes supplémentaires demeureront pauvres ou tomberont dans la pauvreté en 2009 à cause du ralentissement économique mondial, ce qui fait que selon les projections de l’Organisation internationale du Travail (OIT), 50 millions de personnes perdront leur emploi en 2009 par rapport à 2007.  Le taux de chômage atteindra plus de 7%, ce qui portera le nombre total de personnes sans emploi à 230 millions.  On estime, par ailleurs, à 200 millions le nombre de travailleurs risquant d’être poussés vers l’extrême pauvreté, en particulier dans les pays en développement.  Tous ces chiffres montrent s’il le faut, selon le délégué iranien, que les objectifs afférents aux grands axes du développement social que sont l’élimination de la pauvreté, le plein-emploi et l’intégration sociale, qui se renforcent mutuellement, n’ont pas été atteints.  Il a affirmé que la famille était le principal support de l’intégration sociale et a fait sienne l’invitation du Secrétaire général aux gouvernements en vue des préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014.  Il a recommandé de saisir l’occasion de cet anniversaire pour faire progresser les politiques centrées sur la famille.  Il a ajouté que d’autres groupes comme les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées bénéficiaient de l’attention nécessaire et de l’appui des pouvoirs publics iraniens.       


M. SUDHIR BHATTARAI (Népal) a précisé que le Sommet mondial pour le développement et la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée Générale avaient établi comme objectif une société inclusive.  Il a appelé à la pleine mise en application de cet engagement.  Il a estimé que l’expansion du marché du travail et des approches plus accommodantes, de la part des pays développés concernant les travailleurs émigrés des pays en développement, devraient permettre d’aboutir au plein-emploi et à des conditions de travail décentes dans les pays en développement.  Il a souligné que le Népal avait embrassé une nouvelle ère de démocratie fédérale qui ouvre la voie à une transformation politique et sociale.  Pour la première fois, a-t-il dit, les représentants élus sont engagés dans la rédaction d’une nouvelle constitution.  L’Assemblée constituante du Népal est l’une des assemblées les plus inclusives du monde, assurant une représentation de personnes de diverses ethnies et d’un nombre important de femmes, a-t-il expliqué.


Le représentant a ajouté que la Constitution provisoire avait intégré les droits au développement comme une obligation de l’État.  Le Gouvernement a mis en place divers programmes de développement social, a-t-il dit, citant des programmes de sécurité sociale pour les personnes âgées, les populations autochtones, les handicapés et la création d’abris destinés aux personnes âgées.  Au sujet des personnes âgées, il a prôné une nécessaire collaboration, aussi bien au niveau régional qu’international, afin de réaliser le Plan d’action de Madrid.  Concernant les jeunes, le Gouvernement a mis en place des politiques pour les faire participer aux transformations socioéconomiques.  Il a également décidé de mettre un terme à l’illettrisme.  Le Gouvernement a également formulé un plan d’action pour les handicapés et créé une loi sur le service civil pour donner aux personnes handicapées des emplois dans le service public.  Le représentant a, par ailleurs, estimé que la communauté internationale devrait accélérer son soutien financier et technique aux pays les moins avancés en prenant en compte leurs besoins spécifiques.


M. CHRISTIAN T. GONZALEZ (Mexique) a fait référence à l’intégration des jeunes dans le développement social et s’est félicité du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du programme mondial d’action pour la jeunesse, qui examine les obstacles au développement des jeunes.  Le rapport comporte diverses recommandations sur les mesures que les États et la communauté internationale devraient prendre pour améliorer la situation des jeunes dans le monde.  Il a souligné l’attachement du Secrétaire général pour chacune des 15 priorités relatives aux jeunes.  Le Mexique participe depuis cinq ans à l’intégration de jeunes dans sa délégation, a–t-il précisé.  Après avoir relevé qu’aujourd’hui la population de jeunes était plus nombreuse que jamais, il a jugé fondamental de se concentrer sur les objectifs dans ce contexte, en particulier les OMD. 


Le Gouvernement du Mexique a décidé d’inviter les États Membres, les ONG et les jeunes à Mexico pour la tenue de la Conférence mondiale sur la jeunesse, en octobre 2010, qui vise à constituer un forum de discussion pour les jeunes.  La Conférence constituera une enceinte idéale pour que toutes les parties prenantes définissent une plateforme commune.  L’objectif est de créer un consensus autour d’une déclaration des gouvernements qui identifierait les actions prioritaires en faveur de la jeunesse et du développement des politiques et contribuerait à promouvoir des mécanismes de suivi, en particulier de l’ordre du jour des jeunes dans le système des Nations Unies.  Il s’agira également d’encourager le dialogue entre les organisations de la société civile et les gouvernements autour des politiques liées aux jeunes et aux développement afin de mieux comprendre les priorités et les besoins des jeunes de par le monde, puis, d’échanger les expériences, diagnostics, politiques, stratégies et bonnes pratiques à cet égard.


Mme LEYSA SOW (Sénégal) a indiqué que les Objectifs du Millénaire pour le développement constituaient une réponse aux défis du développement qui visent à réduire la pauvreté, promouvoir l’éducation, améliorer la santé maternelle, faire avancer l’égalité des sexes et combattre la mortalité infantile, le VIH/sida et autres maladies.  À la pauvreté, qui est une menace à la sécurité mondiale, s’ajoutent la cherté de la vie due à la hausse du prix du pétrole et des denrées alimentaires, mais aussi les effets des changements climatiques qui entraînent une perte de la biodiversité.  Au Sénégal, l’analyse du profil de la pauvreté, de ses causes et de ses manifestations, a permis de retenir une stratégie axée sur quatre leviers fondamentaux qui sont la création de la richesse; le renforcement des capacités et la promotion des services sociaux de base; l’amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables; l’élaboration d’un dispositif de mise en œuvre et de suivi et d’évaluation décentralisé et participatif. 


Du point de vue de la santé, la prévalence du VIH/sida tourne autour de 0,7% mais le ratio par sexe montre deux fois plus de femmes infectées que d’hommes, a-t-elle également souligné.  Le Gouvernement du Sénégal a mis dans ses priorités l’accès aux soins avec un programme qui permet un accès égalitaire aux soins du VIH avec la gratuité du dépistage, du traitement et du suivi bioclinique des personnes vivant avec le virus.  La question du développement est d’abord politique car elle est à la fois compétence et responsabilité de la part de nos dirigeants, a-t-elle dit.  Elle a retenu en conclusion que les pays en développement devaient s’engager à mieux gouverner et à investir dans leur population par le biais de la santé, et surtout de l’éducation.  D’autre part, selon l’intervenante, les pays riches doivent, à leur tour, appuyer les pays en développement par l’allègement de la dette et pour un commerce plus juste.


M. ADRIAN SOLLEEN (Roumanie) a affirmé que, dans un monde interdépendant, les citoyens devaient être responsables.  Les jeunes constituent les ressources les plus importantes au monde, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que le système éducatif fondé sur les valeurs universelles devenait de plus en plus cher en Roumanie, et donc de plus en plus inaccessible.  Investir dans l’éducation est une réponse à la pauvreté et au chômage, a-t-il dit, jugeant important de lier l’éducation à l’emploi.  Il a souligné que le monde avait connu une crise difficile et que les jeunes étaient ceux qui en avaient le plus souffert.  En Roumanie, au début de 2009, 20% des jeunes étaient au chômage, a-t-il précisé.


Le représentant a indiqué que les autorités roumaines avaient développé des mesures législatives pour que les jeunes trouvent un emploi productif.  En outre, le chômage empêche l’accès aux services de santé de base.  Face à la crise, les gouvernants semblent avoir compris le rôle qu’ils devaient jouer, a-t-il estimé.  Selon lui, il est nécessaire de traiter le chômage des jeunes, ce qui implique une révision des programmes scolaires.  Les normes d’éducation doivent être les mêmes partout et les jeunes doivent avoir accès au marché pas seulement dans leur pays.  Il a demandé à ce que les entreprises mettent des ressources à disposition des jeunes pour favoriser leur créativité.


Mme SAMAR AL-ZIBDEH (Jordanie) a décrit les démarches de son pays pour assurer le bien-être social de sa population.  Elle a annoncé que la Jordanie célébrerait le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille car, a-t-elle dit, le renforcement de la famille procède d’une décision politique.  Le Gouvernement a lancé une campagne encourageant une meilleure cohésion entre les membres d’une famille.  Il a mis en œuvre un certain nombre de politiques pour garantir les besoins élémentaires de la famille. Elle a, par ailleurs, estimé que les personnes handicapées n’étaient pas suffisamment intégrées dans l’application des objectifs pour le développement.  La Jordanie a établi un Conseil suprême pour les personnes handicapées dont la première réunion aura lieu en novembre 2009. 


Le pays s’attache aussi à encourager les jeunes à participer aux prises de décisions mais, a-t-elle souligné, les jeunes sont confrontés à de nombreux défis.  La stratégie pour la jeunesse 2007-2009 vise à faire progresser les droits des jeunes et à appliquer leurs droits civils et politiques notamment.  Elle tente également de les responsabiliser, a précisé l’oratrice.  Au sujet des personnes âgées, elle a évoqué la stratégie d’intégration de cette catégorie dans tous les aspects de la vie sociale, économique et humaine.  Elle a conclu que la politique générale du royaume reposait sur le principe d’intégration et de respect des droits et du bien-être de tous. 


TOBIAS NAEF, représentant des jeunes de la Suisse, a rappelé que les jeunes représentaient environ 17% de la population mondiale, soit pas moins de 1,2 milliard d’individus qui cherchent à se forger une place dans la société.  Exclure la jeunesse, c’est compromettre l’avenir, a-t-il dit, évoquant un réservoir inépuisable d’espoir, de créativité et d’idées novatrices.  Il a ajouté que les débats au sein de la Commission du développement social, lors de la session de février 2009, avaient montré, une fois de plus, que l’inclusion sociale était une condition essentielle à l’instauration d’une société stable, juste, sûre et pacifique.  Elle constitue donc une condition préalable au développement social.  Le jeune orateur a estimé qu’il était indispensable de créer et d’utiliser des instruments d’inclusion sociale afin d’atténuer l’impact de la crise, en particulier en ce qui concerne l’accès à la formation et la création d’emploi et a salué l’accent mis par le Secrétaire Général sur l’importance des systèmes de sécurité sociale.  Ces systèmes jouent un rôle de premier plan en temps de crise économique, même s’ils présentent un risque supplémentaire pour le financement de la sécurité sociale. 


Le représentant a reconnu aussi qu’en ces temps de turbulences économiques et financières, le fait de proposer un filet de sécurité par le biais de prestations sociales sans mettre en danger les fondements même de la sécurité sociale constituait un défi majeur.  Il a cependant déploré que la communauté internationale n’étudie pas, pas plus qu’elle ne reconnaît l’énorme potentiel que renferme un système de sécurité sociale pour les pays en développement, y compris les pays les moins avancés.  Il a en conséquence plaidé en faveur d’efforts unis pour instaurer, dans un délai raisonnable, une sécurité sociale mondiale minimale, propre à garantir une couverture universelle adaptée aux besoins et aux possibilités de chaque pays.  Dans ce cadre, il a salué l’engagement important de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.

M. ZULFIQUR RAHMAN (Bangladesh) a affirmé que les personnes âgées devaient être encouragées à jouer un rôle plus actif dans la société, celles-ci devant également bénéficier d’une image moins dégradante de leur statut.  Il a mis en particulier l’accent sur la nécessité de se préoccuper des personnes âgées handicapées.  Le vieillissement est devenu une préoccupation majeure, a-t-il expliqué, précisant que le nombre de personnes âgées était de 737 millions au niveau mondial.  Au Bangladesh, a-t-il dit, on en comptera 18 millions en 2025, contre 6 millions en 1991.  La majorité d’entre elles vivent au-dessous du seuil de pauvreté, a-t-il ajouté, affirmant que cette population croissante pouvait poser un problème social dans un pays parmi les moins avancés comme le Bangladesh.  Il a déclaré que le Bangladesh s’était engagé à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement.  Tout en reconnaissant que la responsabilité première incombait aux gouvernements nationaux, une coopération internationale est nécessaire à la pleine mise en œuvre du Plan.


Le Bangladesh reconnaît le lien entre vieillissement et pauvreté, a-t-il poursuivi, précisant que son pays avait axé la mise en œuvre du Plan de Madrid en insistant sur l’éradication de la pauvreté.  Environ la moitié des ressources budgétaires sont consacrées à des programmes destinés à réduire la pauvreté, a-t-il dit.  Le Gouvernement a, de même, augmenté le taux de retraite des personnes âgées ainsi que sa couverture.  Il a également construit un partenariat avec les ONG et œuvre à promulguer une loi pour les droits des personnes âgées. 


KRISTINA POPOVA, représentante des jeunes de la Bulgarie, a insisté sur la nécessité primordiale, selon elle, de renforcer la contribution des jeunes à la prise de décisions sur tous les niveaux, notant qu’ils devaient être inclus dans l’ensemble des commissions et des organes des Nations Unies s’occupant de développement social.  De même, les ONG de jeunes devraient être intégrées dans le cercle des organisations qui consultent les Nations Unies.  En outre, une autre mesure importante à prendre, consisterait à accroître l’efficacité des associations de jeunes des Nations Unies par le biais d’une coopération avec le Forum mondial du système des Nations Unies pour la jeunesse.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a rappelé que le Sommet social pour le développement de 1995 avait constitué l’une des conférences majeures plaidant en faveur de la conquête de la pauvreté, la réalisation du plein-emploi et de l’avènement de sociétés justes et stables socialement.  Quinze ans après, il reste beaucoup à faire et l’année écoulée a été particulièrement difficile pour les pays en développement en raison des crises économique et financière qui sévissent encore, a-t-il dit.  Ces crises, qui n’ont pas été générées par les pays en développement, ont un impact sur ces pays et ont non seulement freiné la croissance économique mais aussi ont érodé les progrès lents des dernières années, a-t-il constaté.  Il a présenté néanmoins certaines mesures prises par son gouvernement dans les divers domaines relatifs au développement social. 


Il apparaît en conséquence impératif de poursuivre et même d’augmenter les efforts d’assistance aux pays en développement, a affirmé le diplomate en rappelant d’ailleurs que le Secrétaire général, dans son rapport, avait clairement mentionné le lien direct entre la disponibilité des ressources et les progrès en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cela devrait nous encourager à investir davantage dans des domaines dans lesquels nous sommes à la traîne pour atteindre les OMD, a-t-il recommandé.  Il a, par ailleurs, salué le fait que le Secrétaire général ait mentionné l’Inde comme l’un des rares cas de succès en matière de développement social et a souligné que la croissance inclusive constituait le principal thème du Onzième Plan quinquennal de son pays (2007-2011).  Il a, en particulier, fait mention du Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Act (NREGA), adopté en 2006, qui garantit, entre autres, 100 jours de travail par an aux adultes avec un salaire minimal obligatoire.  Ce programme, dont les femmes et d’autres tranches marginalisées de la population ont particulièrement bénéficié, a fourni du travail à 45 millions de personnes l’an dernier grâce à des programmes couvrant le développement rural.  Ce programme est conjointement mis en place avec un autre programme, Bharat Nirman, centré sur la construction d’infrastructures dans les zones rurales, a précisé l’intervenant.


M. EDINE MANGESHO (République-Unie de Tanzanie) a souligné que la mise en œuvre du Plan d’action de Copenhague pour le développement social était vitale.  Les objectifs de Copenhague sont des éléments nécessaires pour arriver aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit.  Il a précisé que son pays avait connu des résultats concrets mais que les crises représentaient un défi pour parvenir à soutenir les progrès réalisés.  Il a expliqué que la création d’emplois pour les jeunes était une priorité du Gouvernement tanzanien.  À ce titre, plusieurs mesures ont été mises en œuvre, notamment un Plan d’action pour l’emploi des jeunes.  Il a précisé qu’un jeune délégué tanzanien participait à cette session, dans un effort consistant à accroître la participation des jeunes au processus de prise de décisions. 


Le représentant a, par ailleurs, rappelé la proposition du Président tanzanien à l’Assemblée Générale de déclarer une décennie de l’emploi en Afrique.  Il a plaidé également en faveur d’une transformation de l’agriculture, afin de la rendre plus productive et a lancé un appel international pour favoriser les partenariats publics et privés.  Il a ajouté que le développement de l’agriculture était crucial pour la création d’emplois.  Les personnes handicapées exigent une attention accrue, a-t-il également assuré, notant qu’elles étaient invisibles dans la mise en œuvre des OMD.  La Tanzanie présentera des résolutions en vue d’inclure des personnes handicapées dans les OMD, a-t-il dit.  De même, selon lui, les coopératives sont des vecteurs importants pour promouvoir le développement économique, surtout en zones rurales.  Le mouvement coopératif a une histoire en Tanzanie, et, en ce sens, le Gouvernement poursuit une politique claire en faveur des coopératives.  Il a conclu en réitérant l’engagement de la Tanzanie à la poursuite de la mise en œuvre de la Déclaration de Copenhague sur le développement social.


Mme CÉCILE MBALLA EYENGA (Cameroun) a affirmé que la croissance et le développement social devaient aller de pair et que le développement reposait sur l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables.  Elle a souligné qu’en Afrique subsaharienne, la part de la population vivant dans l’extrême pauvreté avait plus que doublé par rapport à l’année 1981 et que les maux les plus répandus dans cette sous-région étaient le défaut d’accès aux soins de santé, le maintien de la mortalité maternelle et infantile à un taux toujours très élevé, le manque d’eau potable, la propagation du VIH/sida, le chômage et, en particulier celui des jeunes.  Malgré ces difficultés récemment aggravées par les crises mondiales multiples, il ne faut pas passer sous silence les efforts entrepris par les pays en développement pour faire du développement social une réalité, a-t-elle dit.  Elle a rappelé que la plupart des gouvernements avaient élaboré des stratégies et politiques concernant la promotion sociale des populations les plus vulnérables et avaient lancé des politiques et stratégies de création d’emplois. 


La représentante a rappelé l’appel lancé par son pays à l’occasion du cinquième anniversaire du Plan d’action de Madrid pour les personnes âgées en vue de la mise en place d’un fonds mondial destiné au financement de projets et de programmes.  Elle a invité les États Membres à renouveler leur engagement à promouvoir la paix, le développement et le progrès social à travers la coopération et la solidarité.  Il est fondamental de respecter les engagements solennellement souscrits durant les sommets et conférences organisés sous l’égide des Nations Unies, a affirmé la déléguée, qui a cité, entre autres de ces engagements, l’augmentation de l’aide publique au développement pour atteindre 0,7% du revenu national brut des pays développés, l’accroissement des investissements en direction des pays en développement, l’allègement de la dette et l’ouverture des marchés des pays développés aux produits et services des pays en développement.  


M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a affirmé que son pays demeurait engagé en faveur des objectifs du Sommet de Copenhague par le biais de la création d’un système social plus équitable.  L’Érythrée, qui a subi de nombreuses années de conflits, élabore des programmes de développement qui comprennent la création d’écoles et de collèges, ainsi que la création de réservoirs d’eau et de microdigues.  De même, des mesures ont été prises pour introduire l’électricité dans les zones rurales.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les services sociaux de base.


Évoquant le rapport du Secrétaire général sur les personnes handicapées, il a affirmé que cette question était intégrée à l’ordre du jour de son pays.  Il s’agit d’assurer une participation effective de ces personnes en augmentant leur visibilité, et de leur garantir un plein accès à la santé, à l’éducation, à l’économie et au logement.  Il a conclu en soulignant la nécessité de demeurer engagé à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement par le biais d’une coopération à tous les niveaux.


Mme ATSEDE KIDANU (Éthiopie) a estimé que la Déclaration et le programme d’action adoptés au Sommet de Copenhague sur le développement social (1995) représentait l’un des documents les plus exhaustifs et les plus utiles jamais conçus sous les auspices des Nations Unies.  L’Agence éthiopienne de la sécurité sociale a été établie dans le but de renforcer et d’élargir les programmes de sécurité sociale, d’appliquer les lois de sécurité sociale, les règles et les directives ainsi que d’administrer ses fonds, en grande partie recueillis du Gouvernement et de ses employés.


La représentante a affirmé que certains avantages de la famille n’étaient pas encore accordés au titre de la loi relative aux pensions de retraite.  L’agriculture étant un moyen de subsistance et de survie en milieu rural, le Gouvernement a appliqué des politiques et stratégies visant à améliorer la croissance de ce secteur important.  Des politiques tendant à la stimulation de l’emploi, tant dans le milieu rural qu’urbain, ont été mises en place.  Des possibilités d’emploi pour les pauvres en milieu rural ont d’autre part été offertes, de même que des programmes de crédit.  Ainsi 4 300 entreprises et plus de 60 000 nouveaux emplois ont été créés en milieu urbain.  Tous ces efforts ne pourraient être soutenus sans un partenariat et une coopération avec les pays développés, a-t-elle affirmé en conclusion.    


M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a affirmé que l’on observait aujourd’hui les résultats d’un système capitaliste qui n’a favorisé qu’un petit nombre tout en maintenant la majorité dans la pauvreté.  Le développement social et le capitalisme sont des concepts qui s’opposent, a-t-il précisé.  Il a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils assument de façon concrète leur part de responsabilité en aidant leurs homologues du Sud à répondre aux effets négatifs de cette crise.  Le Gouvernement du Nicaragua tient comme priorité l’éradication de la pauvreté, en mettant en place des plans de développement social et économique incluant tout le monde et surtout les classes défavorisées qui ont été ignorées par les gouvernements néolibéraux précédents.  Les pauvres sont ainsi passés d’une classe de laissé-pour-compte à une catégorie de protagonistes du nouveau développement du Nicaragua, basé sur l’humain et non plus sur le capital.  Ainsi, un Plan de développement Humain, qui porte sur la malnutrition chronique, a-t-il été mis en place sur la période 2008-2012.


Pour permettre un meilleur accès au service de base, le Nicaragua a déclaré la gratuité absolue de la santé et de l’éducation.  La Campagne nationale d’alphabétisation a réduit l’analphabétisme de manière drastique et le Nicaragua a été déclaré pays exempt d’analphabétisme, recevant une reconnaissance de la part de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).  De même, le programme de sécurité alimentaire a été qualifié de modèle par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  En matière de santé, le Nicaragua a reformulé son modèle, ce qui a eu comme résultat une baisse de la mortalité maternelle.  En outre, la loi sur la souveraineté alimentaire et nutritionnelle de juillet 2009 garantit le droit de tous à bénéficier de produits alimentaires correspondant à ses besoins vitaux. 


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a souligné que son pays continuait de faire face à des menaces graves qui risquaient de nuire au développement durable.  Il a recommandé de redoubler d’efforts concertés et de lutter contre la domination étrangère pour que les citoyens puissent pleinement jouir de leurs droits sociaux et économiques.  La Syrie, a-t-il dit, a ratifié la Convention et le Protocole sur les personnes handicapées.  Elle tente de permettre aux jeunes de déterminer leur avenir en prenant des décisions et en leur offrant des possibilités d’emploi adéquates. 


Établissant une corrélation entre les efforts entrepris aux plans national et international, il a espéré que les rapports du Secrétaire général ne laisseront pas de côté les effets catastrophiques de l’occupation étrangère dans les territoires occupés, en particulier l’utilisation par Israël de bombes et de mines.


Mme OLHA P.KAVUN (Ukraine) a souligné la grande importance des résultats du Sommet mondial pour le développement social, de la vingt-quatrième  session extraordinaire de l’Assemblée Générale et d’autres forums.


Les engagements contractés dans ces conférences ont exprimé la volonté politique des Chefs d’État et de gouvernement et ont donné un élan à la reconnaissance politique du développement social, a—t-il dit.  Le développement social est une priorité pour le Gouvernement ukrainien, a-t-il dit, rappelant la priorité du Président Yushchenko d’accorder un niveau de vie décent à tous les citoyens.  Dans cet objectif, les autorités nationales œuvrent à traduire constamment les stratégies internationales politiques et sociales dans des programmes nationaux.  Il a ajouté que cette année, la priorité avait été d’éviter la réduction des niveaux de vie afin de minimiser les effets négatifs de la crise.  Pour éviter une réduction des revenus, le salaire minimum a été augmenté de 3,3% en avril dernier, a-t-il expliqué, tandis que les salaires moyens ont augmenté de 6,1% par rapport à la même période en 2008.  Il a ajouté que le chômage avait baissé de 0,2% au 1er juillet 2009 et représentait 2,4% de la population en âge de travailler.


M. HENRY TACHIE-MANSON (Ghana) a regretté que le nombre absolu de personnes pauvres dans le monde ait augmenté.  Les changements climatiques et la crise ont exacerbé Les conditions socioéconomiques, a-t-il également souligné.  Le représentant a indiqué que son pays avait mis en place des mesures en insistant sur la protection sociale.  Le Gouvernement poursuit la mise en œuvre d’un programme commencé en janvier 2008 dont la stratégie repose sur la nécessité d’agir contre la pauvreté en investissant dans les couches les plus vulnérables.  Grâce à ce programme, a-t-il dit, des transferts d’argent sont effectués en faveur des foyers les plus pauvres, des orphelins, des personnes âgées pauvres, des handicapés.  D’autres interventions de protection sociale passent par des investissements dans des écoles élémentaires, a-t-il ajouté.  Il a affirmé que le Gouvernement avait adopté en 2006 une loi sur les personnes handicapées.  Il met actuellement la dernière touche à une politique du vieillissement visant à assurer les droits fondamentaux pour les personnes âgées.  Le représentant a également fait état de la mise en place d’une politique nationale de la jeunesse, citant en particulier un programme d’emploi national qui a permis de fournir des emplois à 108 000 jeunes dans tout le pays.


Mme DENISSE BECERRA (Pérou) a souligné que les jeunes représentaient plus de 25% de la population mondiale et qu’ils partageaient le même idéal, à savoir celui d’un monde meilleur.  Il s’agit d’assurer l’avenir des jeunes et la réalisation de plans de longue durée, pourtant ils ne disposent pas de suffisamment de place dans le débat international.  La solution ne consiste pas seulement à les préparer pour l’avenir, mais il faudrait surtout se demander si les jeunes sont véritablement préparés à faire face aux conséquences de la mondialisation.  Elle a néanmoins cité les progrès réalisés au niveau mondial en faveur de la jeunesse, notamment dans son propre pays.  Elle a recommandé d’adopter un plan national intégré pour préparer la population à la transition de la responsabilité d’une génération à l’autre.  Au Pérou, des programmes ont été mis en place pour préparer les jeunes, en particulier par la formation professionnelle et technique.  Ces efforts ne serviront à rien, a mis en garde l’intervenante, si on ne remédie pas aux facteurs exogènes qui affectent le bien-être des populations. 


Dans ce cadre, il faudrait, selon elle, lutter contre les changements climatiques et garantir la sécurité alimentaire pour tous.  Les émissions de gaz à effet de serre au Pérou représentent 1% des émissions au niveau mondial mais les conséquences se font sentir dans le pays puisque la taille des glaciers a fortement diminué.  Ceci fait, par exemple, que les jeunes ne disposent pas d’eau potable dans les villes, tandis que l’érosion des sols rend les terres non arables.  Il ne faut pas oublier que c’est la misère qui pousse certains jeunes à adhérer à des groupes radicaux dans le monde et il est urgent d’éliminer les causes profondes de la pauvreté, a-t-elle assuré.


M. IBRAHIM BIN SAAD BIN BAISHAN (Arabie saoudite) a remarqué qu’aucun des principes de ce qu’il est convenu d’appeler la légitimité internationale des droits de l’homme ne mentionne l’âge comme motif de discrimination.  Toutefois, la discrimination à l’égard des personnes âgées demeure occultée en raison de l’absence d’une convention internationale globale sur les droits de ces personnes, a-t-il dit.  Une telle convention aiderait à la consolidation des normes internationales en vigueur quant aux droits des personnes âgées et, encouragerait une allocation adéquate des ressources requises.  Il a souscrit aux conclusions et recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général sur ce thème.  Il a fait partager l’expérience de son pays visant à mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées.  Des institutions ont été créées, et en se fondant sur le principe islamique du respect pour les parents, tentent de mettre en place les conditions nécessaires à leur bien-être.


Une source de revenus est garantie à chaque personne âgée, homme et femme, de même qu’un logement public digne et le suivi de sa santé physique, psychologique et mentale.  Ces logements sont fournis par le Gouvernement, par des organisations charitables ou sont issus des dons de mécènes, a-t-il précisé.   D’autre part, le Gouvernement poursuit la recherche pour l’appui à cette catégorie et des soins sont assurés tant à domicile que dans les foyers.  Des abris et des services sanitaires psychologiques et sociaux sont aussi mis à la disposition de ces personnes.  Un comité national des personnes âgées, présidé par le Ministère des affaires sociales et constitué par les représentants de plusieurs entités publiques et agences du secteur privé, a également été créé pour veiller à répondre à leurs besoins et ce par le biais de plans, de programmes de prévention et de collecte de statistiques et de données.  Le Gouvernement veille aussi au bien-être économique des personnes âgées en instituant un système de retraite, d’assurance et de sécurité sociale.


Mme BELÈN SAPAG (Chili) a insisté sur la nécessité de mettre en place des normes internationales en faveur des personnes âgées.  Conformément aux engagements pris lors de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement à Madrid, le Chili a convoqué une réunion au siège de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), à Santiago.  Elle espère que cette rencontre contribuera à la création de mécanismes spécifiques sur les droits des personnes âgées.  Elle a dit accueillir favorablement les mesures et recommandations du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.  L’inclusion dans ce rapport de données sur la violence contre des personnes âgées a fait apparaître la nécessité de créer des mécanismes renforçant leurs droits, a-t-elle dit.


La représentante a également affirmé que la Présidente du Chili, Mme Michelle Bachelet, avait pris des initiatives nationales sur ce thème et ce, en suivant trois axes: créer et garantir les droits des personnes âgées; mettre en place un réseau de protection sociale; promouvoir leur inclusion sociale.  Elle a, par ailleurs, indiqué que le pays avait mis en œuvre une série de programmes, notamment concernant l’accès au logement.  En outre, une réforme provisoire a été entreprise, prévoyant l’octroi d’une pension de base aux personnes âgées qui n’auraient pas droit à un autre type de pension et qui font partie de la population à faible revenu.  Des mesures juridiques tendant à mettre en œuvre les recommandations de Madrid sont également mises en place.  Enfin, le Gouvernement chilien cherche la participation de la société civile dans les soins destinés aux personnes âgées.


Mme NAZEK SHAWISH (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné que les pays en développement faisaient face à des défis sans précédent pour assurer la croissance et la stabilité économique.  Elle a salué les efforts de la communauté internationale dans la réalisation des objectifs du développement social.  Son pays a accueilli le Forum international de la jeunesse qui encourage la pleine participation des jeunes à l’économie du pays.  Elle a affirmé que son pays avait adhéré l’an dernier à la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et qu’il soutenait les efforts des Nations Unies pour la mise en œuvre du Programme mondial d’action pour les personnes âgées.  L’intervenante a recommandé une utilisation maximale des ressources financières afin d’améliorer les conditions de vie économique et sociale des différentes composantes de la société.  Elle a exhorté la communauté internationale à maintenir l’élan pour garantir la justice sociale et le bien-être de tous les individus.


Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie) a indiqué que l’intégration sociale était un facteur important du développement social comme indiqué lors du Sommet social tenu en 1995 à Copenhague où l’on a défini la création d’une « société pour tous ».  Le processus de développement social requiert la création d’un consensus basé sur la solidarité en vertu duquel l’exclusion doit être éliminée.  L’État plurinational de Bolivie promeut le bien-être des peuples autochtones, a-t-elle également expliqué.  Elle a mis l’accent sur le principe de solidarité entre les peuples et a informé que la nouvelle Constitution adoptée par référendum le 25 janvier 2009, avec la participation de 61% de la population votante, réaffirmait les droits à la vie et à la sécurité alimentaire, au travail sous toutes ses formes et à un emploi digne, à l’accès universel et équitable aux services de base d’eau potable, d’assainissement, d’électricité, de gaz à domicile, de services postaux et de télécommunications.  Elle garantit, par ailleurs, le droit d’accès aux moyens de subsistance et aux ressources naturelles. 


Grâce à la coopération Sud-Sud (ALBA-TCP), la Bolivie est devenue le troisième pays d’Amérique latine qui ne connaît plus l’analphabétisme, comme l’a reconnu l’UNESCO.  Pour le soutien de l’agriculture et l’élevage familier, la Constitution a éliminé les barrières fondées sur l’origine ethnique.  Les populations ont droit à la santé gratuite, à la communication dans leur langue particulière et le droit à l’emploi sans discrimination.  Les jeunes sont aussi pris en considération dans la Constitution du pays.  Cependant, l’augmentation progressive du nombre d’adultes âgés représente également en Bolivie un défi pour le système de promotion et de protection sociale.  Leurs droits ont été inclus dans la Constitution, qui interdit les mauvais traitements et les discriminations à l’égard de cette catégorie.  La déléguée a évoqué les répercussions des crises alimentaire, financière et les conséquences des changements climatiques, notant qu’elles exigeaient des allocations financières supplémentaires, le transfert technologique et la création de conditions propices au progrès conformément aux engagements pris et aux objectifs fixés lors du Sommet de Copenhague.    


M. KOKO KPAYEDO (Togo) a affirmé que des années de politique d’austérité recommandées par les pays développés avaient débouché sur la stagnation économique et que, de surcroît, le monde était actuellement confronté à une crise économique et financière.  Les dégâts matériels et les pertes humaines occasionnées par les catastrophes naturelles, en particulier en Afrique, ont rendu l’impact de ces crises encore plus sévère.  Les peuples d’Afrique nécessiteraient une action rapide et urgente pour améliorer leurs conditions de vie.


L’essor démographique au Togo a une incidence sur les besoins essentiels et sur la capacité des pouvoirs publics de répondre aux besoins de base de la population, comme l’accès à l’eau, l’assainissement, l’emploi, l’éducation et la santé.  Le Gouvernement a initié un programme d’action sur la population et le développement et a mis notamment en place un comité national chargé de se pencher sur les besoins sociaux des femmes, des personnes âgées et des jeunes.  En collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), le Gouvernement est également en passe d’actualiser sa politique en matière de population et de mettre sur pied un comité sur la migration.  Il a aussi produit un document spécial sur la réduction de la pauvreté pour la période 2009-2011, lequel contient une analyse approfondie et des mesures progressives visant à mieux canaliser les ressources vers la réduction de la pauvreté.  


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a déclaré que la réalité sombre de la situation sociale dans le monde dans différentes régions, en particulier en Afrique, montrait que les Objectifs du Millénaire pour le développement seront loin d’être atteints, et ce dans une large mesure.  Il a remarqué que le rapport du Secrétaire général, s’il confirme que des pays comme l’Inde et la Chine ont été en mesure de réduire les niveaux de pauvreté du fait d’une solide croissance économique, le nombre absolu de pauvres en Afrique, en Amérique latine et en Asie ne cesse, lui, d’augmenter.  Il reste à peine cinq années et cette situation est inquiétante, a estimé le représentant kényen, qui s’est demandé si le monde était en mesure d’inverser cette tendance.


Au plan national, il a considéré que malgré les maigres ressources et les turbulences économiques, son pays était convaincu de la nécessité d’investir davantage de ressources dans l’éducation, la santé et la création d’emplois, même s’il n’est pas possible d’en tirer profit dans l’immédiat.  Traiter des jeunes a toujours posé des défis énormes, a-t-il également dit.  Il s’agit de les engager plutôt que de les écarter des difficultés.  Il a admis que dans son pays, le Gouvernement n’avait pas réussi à faire face à leurs besoins spécifiques.  La sécheresse n’y a pas aidé.  Il a toutefois fait part des succès enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida.  Enfin, l’orateur a mis l’accent sur la nécessité de partenariats mutuellement profitables et sur une mobilisation de ressources suffisantes.  Il est vrai que pour atteindre ces objectifs, il faudra faire preuve de dévouement et de sacrifice, d’autant plus que cette tâche est rendue difficile par la récession mondiale, la désertification incessante et la concurrence permanente des priorités, a-t-il indiqué.  Le partage des responsabilités demeure le seul moyen de réaliser collectivement le développement social de toutes les sociétés, a—t-il affirmé en conclusion.


M. HASSAN KLEIB(Indonésie) a estimé que la crise était susceptible d’anéantir les gains obtenus pour parvenir aux OMD.  Cette session de la Troisième Commission doit être l’occasion d’apporter une réponse inclusive, d’élaborer des stratégies pour placer les personnes au centre du développement, a-t-il dit.  À ce titre, il convient de promouvoir les objectifs du développement social pour que les individus puissent participer pleinement à la société.  Il a souligné que l’Indonésie était devenue la troisième démocratie la plus importante du monde.  Le principe sur lequel elle repose est que chaque membre de la société a une responsabilité sur le bien-être de l’autre.  Des mesures ont été adoptées, notamment concernant la retraite de base ou la santé.  Des programmes en faveur des familles ont été mis en place pour donner aux plus pauvres d’entre elles des activités procurant un revenu.


Le représentant a également affirmé que les coopératives constituaient l’épine dorsale de l’économie indonésienne depuis son indépendance.  Elles ont résisté à la crise.  Le pays compte 150 000 coopératives créant des emplois, a-t-il expliqué.  Il a, par ailleurs, déclaré que l’Indonésie avait renforcé le cadre juridique de la jeunesse.  Concernant les personnes âgées, un plan d’action national a été adopté.  Enfin, il a considéré que la macroéconomie devait être en mesure de stabiliser l’économie réelle et que l’éducation était un moyen de briser le cycle de la pauvreté


Mme SABRINA RIVAS PÉREZ, (République dominicaine) a déclaré que si les jeunes participaient aux activités de la vie civile, ils pouvaient favoriser des progrès pour l’avenir.  Elle a cité des exemples illustrant cette affirmation.  La jeunesse est productrice, et c’est là, a-t-elle dit, un capital et un chapitre de plus dans la politique nationale.  L’Organisation internationale du Travail (OIT) a publié un rapport sur l’emploi des jeunes qui révèle que ceux parmi eux qui ont une éducation supérieure sont plus à même de trouver des emplois de longue durée.  Il faut donc encourager les jeunes à poursuivre leurs études et veiller à leur assurer un travail décent et productif. 


Par ailleurs, des pays insulaires comme le sien se sentent fortement menacés par les changements climatiques, a-t-elle indiqué avant d’engager les États à redoubler d’efforts pour lutter contre ce fléau.  Elle a noté que la consommation humaine avait considérablement augmenté et que l’existence de disparités dans le monde rendait ce problème plus flagrant.  La République dominicaine est affectée par plusieurs phénomènes physiques tels que le relèvement du niveau de la mer.


Elle a incité à davantage d’efforts pour obtenir un document consensuel sur la situation des jeunes et a affirmé qu’il était indispensable d’habiliter les jeunes à participer à la croissance économique et sociale.


BOGOLO KENEZENDE et YOLISA MODISE, représentants des jeunes du Botswana, ont déclaré que leur mandat était de transmettre aux jeunes du monde entier un message de solidarité et de se joindre à la communauté internationale dans la réflexion sur les questions et les problèmes affectant la jeunesse d’aujourd’hui.  Ils ont estimé que la problématique des jeunes au sein de la société civile revêtait une grande importance pour leur pays.  Le chômage représente un défi majeur et la pauvreté sévit surtout dans les zones rurales, affectant en particulier les femmes, les jeunes et les personnes âgées.  En dépit du déclin dans le taux de prévalence du VIH/sida, le fléau touche encore de plein fouet la jeunesse du pays et le sida a un impact négatif sur la production, les chefs de ménage et les jeunes talentueux qui laissent derrière eux des orphelins et des démunis.  Le Botswana a pu se hisser du troisième rang des pays les plus pauvres au monde, en 1966, à celui de nation à revenu moyen, aujourd’hui, et ce à travers la collaboration avec des gouvernements et des agences multilatérales de toutes les régions du globe. 


Tour à tour, les deux intervenants ont souligné que le Botswana était disposé à échanger des informations et à collaborer avec différents départements de la jeunesse ainsi que d’autres organisations dans le cadre de programmes destinés à la jeunesse, insistant sur la notion de partage et d’échange avec les autres.  Ils ont encouragé d’autres pays à faciliter la participation de jeunes délégués car du point de vue de la pratique, cela équivaudrait à planter les graines de l’intégration mondiale et d’une amitié durable entre les nations, tout en fournissant une formation utile aux dirigeants de demain.


Le représentant des jeunes de la Thaïlande, a réclamé une participation plus active des jeunes dans la prise de décisions.  Il a ajouté que les jeunes pouvaient contribuer à la résolution de certains problèmes majeurs comme l’égalité en matière d’éducation, les réchauffements climatiques et la pauvreté.  Il a souligné les efforts de son gouvernement pour améliorer la situation dans les zones rurales et reculées du pays, il a néanmoins exhorté à prendre des mesures plus concrètes.  Prenant la parole à son tour, une jeune collègue de sa délégation a axé son intervention sur l’inégalité et a encouragé à se pencher sur les effets des réchauffements climatiques.  Les populations ne peuvent plus cultiver car elles sont exposées à des catastrophes naturelles et du moins, pour cet aspect, toutes les régions ne sont pas à la même enseigne, a-t-elle remarqué.  La communauté internationale doit s’efforcer de collaborer pour s’assurer que même les plus démunis puissent avoir leur voix au chapitre.  Elle a conclu en soulignant que les jeunes de son pays étaient à la fois une ressource importante et la clef pour apporter des idées créatrices.  Ils sont des ressources nettes dans le développement social ainsi que des acteurs de changement.  


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a affirmé que le principal objectif de la politique sociale du pays résidait dans l’édification d’une société plus équitable et plus inclusive et le Gouvernement développait un agenda complet combinant sécurité, confiance des citoyens et des investisseurs, avec des progrès dans la politique sociale.  En dépit des effets des crises mondiales, il continue de favoriser les politiques tendant à l’élimination de la pauvreté et à la réalisation de l’égalité sociale en investissant massivement dans l’éducation, la santé et dans d’autres facteurs qui ont un impact élevé dans la construction du capital humain et social. 


Le développement des ressources humaines est une composante clef de toute stratégie de développement, a-t-elle dit.  De ce fait, l’objectif majeur des pouvoirs publics vise à garantir à tous les Colombiens un accès à l’éducation, à la sécurité sociale équitable et inclusive et au marché de l’emploi.  Dans ce contexte, le Service national d’apprentissage (SENA), une institution de formation professionnelle des jeunes et des adultes, a dépassé les 6 millions de places en 2008, le but étant d’atteindre 6,2 millions de places à la fin de l’année en cours.  Ces contributions contribuent à faire faire à la Colombie un saut de cinq rangs dans le rapport de développement humain 2009 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) par rapport à celui de 2006.  Se disant convaincue que les programmes de protection sociale contribuaient à la réduction de la pauvreté, et à contrecarrer les symptômes de la vulnérabilité et des inégalités persistantes, elle a indiqué qu’en mars 2009, 90% de la population, soit plus de 40 millions de Colombiens, avaient bénéficié de soins de santé et que la moitié d’entre eux étaient affiliés à un programme subventionné par l’État.  L’objectif ultime en matière de sécurité sociale et de santé serait d’atteindre une couverture universelle en 2010, a préconisé la représentante, qui s’est ensuite attachée à décrire les politiques de son pays en faveur des groupes sociaux vulnérables, des jeunes, des personnes âgées.


Mme MARYAM ALKENDI (Émirats arabes unis) a affirmé que la crise économique et financière avait contribué à aggraver la situation socioéconomique des pays en développement.  Elle a salué les Nations Unies pour avoir mobilisé les États Membres en vue de promouvoir la sécurité à travers le monde et pour avoir milité dans des forums économiques et sociaux pour faire progresser les efforts dans la réalisation des OMD.  Les Émirats arabes unis ont pris différentes mesures pour affronter les effets de la crise et leur permettre de poursuivre leurs plans de développement socioéconomique.  Elle a, en particulier, souligné que le secteur de l’éducation revêtait une grande importance, le budget lui étant consacré atteignant 23% de celui de l’État en 2009.  Les Émirats arabes unis ont réalisé des efforts importants pour aider les pays en développement, en proie à des conflits, à des catastrophes naturelles, à surmonter leurs défis par le biais d’une fondation à vocation humanitaire.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a estimé que la réponse de la communauté internationale n’était pas à la hauteur des enjeux en ce qui concerne le vieillissement mondial de la population et a plaidé en faveur de ressources humaines et financières supplémentaires, d’abord et avant tout pour garantir la pleine application du Plan d’action de Madrid, en particulier la jouissance des droits des personnes âgées.  Il a indiqué que son pays s’employait à œuvrer en étroite collaboration avec d’autres pays intéressés par la question dans toutes les régions du monde. 


Le représentant a d’autre part appuyé la consolidation des coopératives et des mutuelles en tant que forme de propriété participative, démocratique et en tant que mode de distribution.  Il a conclu en affirmant la corrélation entre les droits de l’homme et le développement.  Lors de la conception des politiques publiques, l’on ne peut les traiter séparément comme s’il s’agissait de compartiments cloisonnés car les mesures prises dans ces domaines doivent se renforcer mutuellement et affectent inexorablement le tissu social de toute communauté, a-t-il expliqué.    


Mme. JANE STEWART, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que les chefs d’État et de gouvernement, les Ministres du travail, les travailleurs et les employeurs qui avaient participé au Sommet pour l’emploi, organisé par l’OIT en juin dernier, avaient soutenu l’adoption du Pacte mondial pour l’emploi, destiné à guider les politiques nationales et internationales et à réduire le délai du retour à la croissance économique.  Le Pacte, a-t-elle expliqué, propose un ensemble de solutions fondées sur des exemples réussis.  Il insiste sur la création d’emplois, le soutien aux entreprises, le tout combiné à des systèmes de protection sociale, surtout pour les plus vulnérables.  Le point fondamental était de reconnaître le rôle que joue le dialogue social dans l’adoption de mesures efficaces.  Les jeunes chômeurs sont les plus vulnérables et l’OIT appelle à des mesures concernant l’intégration des jeunes dans un cadre national, la mise en œuvre de programmes de formation et la promotion de l’entreprenariat des jeunes, a-t-elle indiqué.


Elle a expliqué que l’OIT collectait des données sur l’emploi des jeunes, le chômage, le sous-emploi, analysait les résultats des politiques nationales, apportait des conseils et collaborait avec d’autres institutions pour favoriser une ligne politique cohérente.  L’une des questions les plus graves est celle traitant des changements démographiques, a-t-elle dit.  Le vieillissement a en effet des conséquences sur les marchés.  Comme plus de gens vivent plus longtemps, moins de gens entrent sur le marché du travail ou le font plus tard.  Cela remet en question la durabilité des systèmes de protection sociale.  Les législations spécifiques par âge ont eu des résultats peu encourageants et de nouvelles idées sont nécessaires, a-t-elle poursuivi.  Concernant le travail des femmes, la formulation de solutions nécessite une collaboration entre les États et les partenaires sociaux. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: Les délégations affichent leur détermination à lutter contre le terrorisme qui est une des principales menaces pour la paix et la sécurité internationales

AG/J/3362

Sixième Commission: Les délégations affichent leur détermination à lutter contre le terrorisme qui est une des principales menaces pour la paix et la sécurité internationales

06/10/2009
Assemblée généraleAG/J/3362
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

2e séance – après-midi


SIXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS AFFIchent LEUR DÉTERMINATION À LUTTER CONTRE LE terrorisme

QUI EST une des principales menaces pour la paix et la sÉcuritÉ internationales


Elles appellent à parachever le projet de convention générale sur le terrorisme international


La détermination à lutter contre le terrorisme qui constitue « l’une des principales menaces pour la paix et la sécurité internationales et un facteur de déstabilisation des sociétés » a été affichée par un grand nombre de délégations de la Sixième Commission (chargée des questions juridiques) cet après-midi, à l’ouverture du débat consacré aux « mesures visant à éliminer le terrorisme international ».


Chacune à leur tour, les délégations comme celles de la Fédération de Russie, de la Tunisie et du Pakistan ont réaffirmé leur ferme condamnation du terrorisme international, « sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations ».  Le terrorisme « ne peut être justifié, quelles que soient les circonstances », a précisé le représentant de la République islamique d’Iran.  C’est « l’un des défis les plus difficiles pour le monde en développement et une menace au quotidien », a d’ailleurs reconnu le représentant du Cambodge, suivi en ce sens par le délégué du Mexique qui estime que le terrorisme « demeure non seulement une menace aux niveaux national et international, mais aussi une menace à la sécurité mondiale et un facteur de destruction des sociétés ».


L’ensemble des États Membres ont souligné la nécessité d’entreprendre des efforts et de mener des actions communes pour faire face à cette menace.  Le délégué du Cambodge a soutenu que « ce fléau doit être réglé par la communauté internationale par le biais de la coopération et de la coordination entre États ».  Pour le représentant de la Tunisie, qui s’exprimait au nom de l’Union africaine, « les Nations Unies restent l’instance appropriée pour coordonner les efforts à cet égard ».  Évoquant cette action internationale, la délégation de l’Ouzbékistan a appelé à éviter le recours à la politique de « deux poids deux mesures » dans la lutte contre le terrorisme.


Pour la majorité des délégations, à l’image des représentants de la Suisse, de la Nouvelle-Zélande ou du Pakistan, il est temps de travailler à la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international, afin de faire face aux menaces et aux méthodes de plus en plus diverses employées par les terroristes.  Le représentant de l’Inde s’est déclaré convaincu que l’adoption de ce nouvel instrument enverra un message clair aux terroristes.  Venu présenter le rapport du Comité spécial créé par l’Assemblée générale en vertu de sa résolution 51/210 du 17 décembre 1996, le Président de ce Comité, M. Rohan Perera (Sri Lanka), a d’ailleurs expliqué que « les discussions que le Comité avait menées, du 29 juin au 2 juillet derniers, avaient été « empreintes d’une réelle volonté des États à achever le projet de convention générale ».


En dépit de la condamnation unanime du terrorisme, des divergences de vues sur la définition du terrorisme ont persisté.  Certains États Membres, comme l’Égypte, la République islamique d’Iran et la Tunisie, soulignent la nécessité d’établir une distinction claire entre les actes de terrorisme et la lutte légitime des peuples soumis à l’occupation étrangère.  D’autres, notamment la Nouvelle-Zélande, estiment au contraire qu’aucune cause ne saurait justifier le terrorisme.  Des intervenants ont aussi appuyé l’idée de convoquer une conférence de haut niveau placée sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies et/ou de créer un centre international sur le terrorisme en Arabie saoudite.


Sont intervenus dans le cadre de ce débat les représentants des pays suivants: Nouvelle-Zélande, Viet Nam, Mexique, Trinité-et-Tobago, Tunisie, République arabe syrienne, République islamique d’Iran, Suède, Ouzbékistan, Costa Rica, Pakistan, Zambie, Cambodge, Liechtenstein, Fédération de Russie, Kenya, Jordanie, Suisse, Égypte, Inde et Thaïlande.


La Sixième Commission poursuivra son débat sur la question demain, mercredi 7 octobre à 10 heures.  



MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international ( A/64/161 )


Ce rapport, établi en application de la résolution 50/53 de l’Assemblée générale, porte sur l’application de la Déclaration sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Il contient, sur la base des documents communiqués par les États et les organisations internationales, des informations sur les mesures prises aux niveaux national et international en matière de prévention et de répression du terrorisme international, ainsi que des renseignements sur les incidents provoqués par le terrorisme international.


Le rapport fait le point sur l’état des instruments internationaux relatifs à la prévention et à la répression du terrorisme international, et insiste également sur les ateliers et cours de formation organisés dans le cadre de la lutte contre la criminalité liée au terrorisme international.


Il indique qu’au 30 juillet 2009, 26 États Membres ont répondu à la demande faite par le Secrétaire général de lui présenter des données sur les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international.  Parmi ces pays figurent: Andorre, l’Autriche, le Bélarus, la Chine, Cuba, la République tchèque, la Finlande et l’Allemagne.  Le rapport précise que la Grèce, le Liechtenstein et la Slovénie sont parties à 12 instruments universels contre le terrorisme, alors que la Lituanie et Oman sont parties à 13 instruments.  La Suisse est, quant à elle, partie à tous les instruments universels relatifs à la lutte contre le terrorisme.  De façon générale, les informations données par les États ont trait aux lois qu’ils ont adoptées en matière de lutte contre le terrorisme et à l’état de leur coopération judiciaire en matière criminelle liée au terrorisme international.


Le Secrétaire général indique dans son rapport qu’il avait aussi invité les institutions spécialisées et autres organisations internationales compétentes à présenter des informations sur la lutte contre le terrorisme.  Cette année, cinq organisations du système des Nations Unies lui ont adressé des réponses: l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et la Banque mondiale. 


Quatre autres organisations internationales lui ont aussi apporté leurs réponses: l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.


Le rapport présente en outre l’état actualisé des conventions internationales relatives au terrorisme international, en précisant qu’il existe actuellement 30 instruments, soit 16 textes internationaux (13 instruments et 3 amendements récents) et 14 régionaux.  Comme l’an dernier, la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1999 (entrée en vigueur le 10 avril 2002), enregistre le plus grand nombre de signatures, mais aussi de ratifications, adhésions ou successions.  À contrario, le Protocole pour la répression d’actes illicites contre la sécurité des plate-formes fixes situées sur le plateau continental, adopté à Londres le 14 octobre 2005 n’a été ratifié à ce jour que par six États.


Le rapport met également l’accent sur les ateliers et cours de formation relatifs à la lutte contre la criminalité liée au terrorisme international qui ont été organisés par diverses organisations internationales, notamment: l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Organisation maritime internationale (OMI), l’UNESCO, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et l’Agence internationale de  l’énergie atomique (AIEA) qui a organisé 14 cours de formation nationaux et 16 cours de formation régionaux consacrés à la protection physique des matières nucléaires lors de leur utilisation, de leur entreposage ou de leur transport ou relatifs à la protection des installations connexes, notamment le contrôle et la comptabilité des matières nucléaires par les systèmes nationaux.


Rapport du Comité spécial créé par la résolution 51/210 de l’Assemblée générale en date du 17 décembre 1996 ( A/64/37 )


Le présent rapport est un condensé des échanges de vues et des débats qui se sont déroulés lors de la treizième session du Comité spécial, qui s’est tenue au Siège de l’ONU du 29 juin au 2 juillet 2009 et qui était ouvert à tous les États Membres de l’Organisation des Nations Unies, à ceux des institutions spécialisées et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Le Comité était saisi du rapport sur les travaux de sa douzième session, contenant notamment un document de travail sur le préambule et l’article 1 du projet de convention générale sur le terrorisme international, le texte officieux des articles 2 et 2 bis, établi par le Coordonnateur du projet de convention générale, des textes relatifs à l’article 18, ainsi que la convocation d’une conférence de haut niveau consacrée à la coopération contre le terrorisme.


À la fin de la session, indique le rapport, le Comité spécial a décidé de recommander à la Sixième Commission de créer, à la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, un groupe de travail chargé de parachever le projet de convention générale sur le terrorisme international et de continuer à examiner l’éventualité de la convocation de la conférence de haut niveau placée sous les auspices de l’ONU.


Le rapport contient par ailleurs deux annexes.  L’annexe I qui est un résumé officieux établi à titre purement indicatif par le Président du Comité, M. Rohan Perera (Sri Lanka) concerne l’échange de vues en séance plénière et les résultats des consultations officieuses.  Les délégations, souligne le document, ont réaffirmé que le terrorisme constituait l’une des principales menaces pour la paix et la sécurité internationales et qu’il faudrait que la communauté internationale coordonne son action pour lutter contre cette menace aux niveaux régional et international.  D’autres, en outre, ont dénoncé la politique de « deux poids deux mesures » dans cette lutte contre le terrorisme et signalé l’existence d’un « terrorisme d’État ».  Certaines encore ont rappelé l’importance d’arrêter rapidement la version définitive du projet de convention générale.  Enfin, plusieurs autres ont souscrit, sous diverses conditions, à la proposition de l’Égypte d’organiser une conférence de haut niveau en vue d’examiner la question du terrorisme sous tous ses aspects.


L’annexe II fait état des rapports sur les contacts officieux concernant le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Au sortir de ces contacts, la Coordonnatrice du projet de convention générale sur le terrorisme international note la volonté des délégations à rechercher ensemble une solution aux questions en suspens, le souhait de certaines de commencer à établir un calendrier pour l’achèvement du processus en cours, mais aussi la perception chez d’autres que les négociations ont atteint une phase d’inertie et qu’il faudrait mobiliser les bonnes volontés et s’efforcer d’aller de l’avant.


Au cours de ces contacts officieux, la Coordonnatrice s’est par ailleurs attelé a rappelé aux délégations que le projet, conçu comme un instrument de répression ne devait pas être envisagé indépendamment des autres règles du droit international, mais comme une nouvelle pierre apportée à l’édifice du droit régissant les relations entre les États.  Elle leur a en outre précisé que l’ensemble de dispositions proposé en 2007 dans le cadre de ce projet de convention, s’inscrivait lui-même dans un ensemble plus vaste, et il convenait d’évaluer chacune de ces dispositions à la lumière des autres dispositions du projet de convention générale.


Déclarations


M. ROHAN PERERA (Sri Lanka), Président du Comité spécial créé par l’Assemblée générale en vertu de sa résolution 51/210 du 17 décembre 1996, a présenté les travaux du Comité spécial, précisant que des consultations ont eu lieu sur le projet de convention générale sur le terrorisme international et sur l’organisation d’une conférence diplomatique chargée d’adopter une riposte commune à ce fléau.


Évoquant l’atmosphère qui a prévalu durant les différentes séries de consultations et négociations, M. Perera a expliqué que les discussions avaient été très positives et empreintes d’une réelle volonté des États d’achever le projet de convention générale.  Concernant l’article 18 de ce projet de convention, il a fait état des discussions menées sur la base de la proposition du coordonnateur en 2007.  Il s’est dit convaincu que le texte du coordonnateur aurait le potentiel pour permettre la constitution d’un ensemble de dispositions.  Il ne faudrait pas perdre de vue que l’objectif premier de la présente session est l’élaboration d’un instrument pénal permettant de lutter contre le terrorisme.  La soixante-quatrième session est critique pour arriver à la conclusion du projet de convention générale, a poursuivi le Président du Comité.  « J’espère que les délégations enverront les signaux nécessaires pour avancer, car il y a une attente de la communauté internationale à voir ce processus progresser avec succès » a t-il indiqué, avant d’ajouter que « le terrorisme est l’un des derniers domaines pernicieux de notre époque ».


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande), s’exprimant également au nom de l’Australie et du Canada (CANZ), a rappelé que le 17 juillet 2009, des attaques terroristes avaient été perpétrées à Jakarta, en Indonésie, et hier encore, l’attaque contre les bureaux du Programme alimentaire mondial (PAM) au Pakistan est venue nous rappeler la gravité de cette menace, a-t-il ajouté.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à ne pas oublier ceux qui ont perdu des membres de leur famille dans des attaques terroristes.  Poursuivant son propos, il a réaffirmé le soutien des membres du CANZ aux efforts menés dans le cadre des Nations Unies, et notamment la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.  Il a par la suite appuyé la résolution 1822 qui demande au Comité créé par la résolution 1267 du Conseil de sécurité d’améliorer ses procédures d’inscription et de radiation des noms des individus, groupes terroristes ou entités associées de sa Liste. 


Le système multilatéral a permis de trouver des réponses face au terrorisme, a-t-il reconnu, avant d’appeler les États à souscrire aux différents instruments internationaux en matière de lutte contre le terrorisme.  Le représentant a conclu en appelant les délégations à travailler à la finalisation du projet de convention générale sur le terrorisme international, afin de répondre efficacement aux menaces et aux méthodes de plus en plus diverses employées par les terroristes.  Il a ensuite présenté les initiatives et programmes en cours dans les États du CANZ menés dans le cadre de cette lutte, notamment le renforcement des capacités antiterroristes de l’Australie en Asie du Sud-Est, la collaboration avec les pays voisins dans des domaines tels que le transport, la sécurité des frontières, le financement et le cadre légal du terrorisme.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a pris la parole, au nom du Groupe des pays de l’ANASE, et a réaffirmé l’appel de l’organisation à des efforts coordonnés et renforcés dans la mise en place de la Stratégie globale des Nations Unies contre le terrorisme.  Les pays de l’ANASE continuent à soutenir les négociations au sein du Comité spécial, établi par la résolution A/RES/51/210 de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Adopté en mars 2009 lors du Sommet de l’ANASE qui s’est tenu en Thaïlande, le document majeur de politique de sécurité de l’ANASE stipule des actions concrètes pour permettre la mise en œuvre de la Convention de l’ANASE contre le terrorisme, adoptée en 2009.  Lors de la seizième session du Forum régional de l’ANASE, qui s’est tenu en juillet 2009, un plan de travail contre le terrorisme et la criminalité organisée transfrontière a été adopté pour la période 2009-2010.  Ce document identifie le trafic de drogues, le bioterrorisme, la biosécurité, la cybersécurité et le cyberterrorisme comme des enjeux prioritaires.


La septième Conférence contre le terrorisme qui s’est tenue à Manille, aux Philippines, les 22 et 23 juin 2009, a rappelé le rôle de chef de file des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme et a souligné la responsabilité des États Membres pour mettre en application la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, tout en reconnaissant que les acteurs internationaux et régionaux jouent un rôle clef dans la diffusion des bonnes pratiques en matière d’application de la Stratégie globale de lutte contre le terrorisme.  En tant que représentant de l’ANASE et Président du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mois d’octobre, M. Le Luong Minh a rappelé le soutien constant de l’ANASE au Conseil de sécurité afin que ce dernier conduise le dialogue avec les États Membres et renforce son rôle en facilitant l’assistance technique et la coopération internationale en matière de contre-terrorisme.


M. CLAUDE HELLER (Mexique), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a expliqué que le terrorisme demeure non seulement une menace aux niveaux national et international, mais aussi une menace à la sécurité mondiale et un facteur de destruction des sociétés.  Il a ensuite insisté sur la nécessité de prendre en compte des souffrances causées par les attentats à de nombreuses personnes.  Les auteurs d’attentats doivent être traduits en justice sans exception, a-t-il défendu.  En matière de coopération dans cette lutte, l’ONU doit demeurer, de l’avis du Groupe de Rio, au centre de toutes les initiatives.  C’est pourquoi, le Groupe de Rio appuie la Stratégie antiterroriste mondiale qui aborde la question sous un angle holistique.


Les États Membres doivent respecter l’état de droit dans toutes leurs actions visant l’élimination du terrorisme international, a-t-il par ailleurs souhaité.  La prévention du terrorisme est aussi importante que les mesures répressives contre les actes de terrorisme, a souligné le représentant.  À cette fin, il faudrait s’attaquer à l’intolérance religieuse, mais aussi au fossé social et économique qui divise les pays, a-t-il précisé.  Il a poursuivi en appelant à améliorer les échanges d’informations entre les États et entre les États et les autres acteurs de la scène internationale que sont les organisations internationales.  Toute mesure prise en dehors du cadre international ne trouvera aucun soutien, en matière de lutte contre le terrorisme, a-t-il prévenu.  Le moment est venu pour que toutes les délégations fassent preuve de flexibilité afin de parvenir à l’adoption du projet de convention générale sur le terrorisme international au cours de cette session, en dépit des lacunes de ce texte.  Le Mexique, a-t-il dit, est toujours favorable à la tenue d’une prochaine conférence de plénipotentiaires pour adopter une riposte commune au terrorisme.


M. EDEN CHARLES (Trinité-et-Tobago), intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré qu’il s’associait à la déclaration faite par l’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés, sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  M. Charles a regretté que la treizième session du Comité spécial n’ait pu conclure ses travaux en raison de divergences de vues.  Sa délégation, a-t-il assuré, réitère son soutien aux efforts en vue de finaliser dans les temps le projet de convention générale de l’ONU sur le terrorisme.  Ce projet de convention devra inclure « une définition juridique claire du terrorisme », afin de prévenir contre l’impunité d’auteurs d’actes de haine.  Au nom de la CARICOM, le représentant de Trinité-et-Tobago a rejeté « toute tentative, directe ou indirecte, d’accueillir les auteurs d’actes de terrorisme. »  En tant qu’anciennes colonies, les États de la CARICOM sont attachés à ce qu’une distinction soit faite entre les actes de terrorisme et les droits des peuples sous occupation étrangère ou coloniale qui exercent leur droit légitime à l’autodétermination selon les principes énoncés par la Charte des Nations Unies.

Le représentant de Trinité-et-Tobago a exprimé le soutien de la CARICOM à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, adoptée par l’Assemblée générale.  M. Charles a rappelé que la coopération au niveau multilatéral et les mesures de renforcement des capacités sont essentiels afin que les petits États insulaires en développement puissent participer efficacement à la lutte mondiale contre le terrorisme.


M. GHAZI JAMAA (Tunisie), s’exprimant au nom de l’Union africaine, a condamné fermement et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes ainsi que tous les actes terroristes, quels qu’en soient les auteurs ou le lieu où sont commis ces actes.  Pour le délégué, ce phénomène qui est une menace contre l’humanité doit être combattu de façon globale et les Nations Unies restent le lieu indiqué pour coordonner les efforts à cet égard.  Il a précisé que la lutte contre le terrorisme devrait se concentrer sur les causes du phénomène que sont la pauvreté et les injustices, et en tenant compte du droit à l’autodétermination des peuples vivant sous occupation étrangère.  L’Union africaine, a-t-il dit, demande au Comité des sanctions, établi en vertu de la résolution 1267 du Conseil de sécurité, de rationaliser les procédures pour inscrire et retirer de sa Liste les noms des individus et autres entités soupçonnés de terrorisme, afin d’aller vers plus de transparente et de justice.  Les États africains font des efforts pour respecter les obligations liées à la lutte contre le terrorisme et, à cet égard, ils demandent instamment que les promesses d’assistance faites par la communauté internationale se traduisent par des actions concrètes, notamment avec le financement du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme, qui se trouve à Alger.


Le représentant a estimé qu’il faudrait inclure dans la définition du terrorisme le « terrorisme d’État » aux autres formes de ce fléau.  Il a ensuite fait mention des instruments régionaux africains destinés à cette lutte avant de reconnaître la nécessité d’arriver à la conclusion d’un instrument général.  Il faut faire progresser les travaux sur la définition de la notion de terrorisme qui, a-t-il insisté, devrait permettre de faire la distinction entre les actes terroristes et la lutte pour l’autodétermination des peuples vivant sous occupation étrangère.  Avant de conclure, le représentant a soutenu l’idée de convoquer une conférence consacrée au terrorisme en précisant que sa tenue ne devrait en aucune manière être liée à la conclusion des négociations sur le projet de convention générale.


M. BASHAR JAAFARI (République arabe syrienne) a condamné, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), tous les actes et les formes de terrorisme et rappelle que le terrorisme, quels qu’en soient les mobiles, les objectifs ou les formes, ne peut se justifier.  M. Jaafari a attiré l’attention sur le communiqué final du Sommet de l’OCI qui s’est tenu à Dakar, au Sénégal, les 13 et 14 mars 2008, et sur la résolution de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), adoptée lors de la Conférence islamique des ministres des affaires étrangères, qui s’est déroulée le 23 et le 25 mai à Damas, en Syrie.   L’OCI y réaffirme son soutien à une stratégie globale de lutte contre le terrorisme, qui doit se pencher sur les causes profondes du terrorisme, y compris l’emploi illicite de la force, l’agression, l’occupation étrangère, le droit à l’autodétermination des peuples vivant sous domination étrangère, les injustices politiques et économiques, ainsi que la marginalisation et l’aliénation politique, a-t-il indiqué.


L’Organisation de la Conférence islamique réitère de faire une distinction claire entre le terrorisme et le besoin légitime des peuples de résister à l’occupation étrangère, stipulé à l’Article 51 de la Charte des Nations Unies et appuyé par la résolution 46/51 de l’Assemblée générale.  Elle réaffirme que la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU constitue un effort constant et est un document vivant qui doit être mis à jour et réexaminé régulièrement. 


L’Organisation de la Conférence islamique rappelle également les besoins de progrès dans le processus de définition d’une convention générale de l’ONU sur le terrorisme, a ajouté M. Jaafari.  Sa délégation, a-t-il dit, appelle à la tenue d’une conférence de haut niveau sous l’égide de l’ONU pour adopter une réponse conjointe et concertée de la communauté internationale au terrorisme sous toutes ses formes et pour établir une définition du terrorisme.  Avant de conclure, M. Jaafari s’est rallié à la proposition du Roi d’Arabie saoudite Abdullah bin Abdulaziz Al-Saud d’établir un centre international de lutte contre le terrorisme sous l’égide des Nations Unies.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d'Iran), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a condamné tous les actes terroristes, quel que soit le lieu où ils sont commis et quels qu’en soient les auteurs ou les mobiles.  Le Mouvement des pays non alignés, a-t-il dit, réaffirme que les actes terroristes sont des violations des droits de l’homme, du droit humanitaire et surtout du droit à la vie.  Ils sont un danger pour la sécurité nationale et internationale et, de plus, ils affectent la stabilité des États et causent la destruction des infrastructures nationales, a-t-il ajouté.  Le représentant a appelé à ne pas confondre la lutte pour l’autodétermination des peuples vivant sous occupation étrangère avec le terrorisme, tout en qualifiant la soumission des peuples à l’occupation étrangère de terrorisme d’État.  Il a par ailleurs souligné la nécessité de s’abstenir de fournir des soutiens politiques ou diplomatiques à ceux qui souhaitent commettre des actes terroristes, avant d’inviter les États qui ne l’ont pas encore fait d’adhérer aux 13 instruments juridiques relatifs à la lutte contre le terrorisme.  Le Mouvement des pays non alignés, a-t-il indiqué avant de conclure, réaffirme la nécessité de mener une lutte antiterroriste dans le respect des droits de l’homme.  Sa délégation, a-t-il ajouté, appuie l’idée de créer un centre mondial pour la lutte contre le terrorisme.


M. HILDING LUNDKVIST (Suède) a réaffirmé, au nom de l’Union européenne, de la Croatie, de la Macédoine, de la Bosnie-Herzégovine, du Monténégro, de la Serbie, de l’Albanie, de l’Ukraine, de la Turquie, de la Moldavie, de l’Arménie et de la Géorgie, le soutien de da délégation dans la lutte contre le terrorisme au sein de l’ONU, du Conseil de l’Europe, de l’OSCE et de l’OTAN.  Le délégué suédois a appelé tous les États Membres à adhérer aux conventions et protocoles des Nations Unies, ainsi qu’aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, qui forment le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme.  L’Union européenne demande à tous les États Membres d’appuyer les efforts en vue de renforcer la transparence et d’améliorer les procédures du régime de sanctions contre Al-Qaïda et les Taliban.  « Nous pensons qu’il est important d’aider les victimes alors que les terroristes retiennent l’attention des médias, a par ailleurs déclaré M. Lundkvist.  La voix des victimes est vitale. »  Il a appelé les États Membres à prendre des mesures pour aider les victimes dont les témoignages peuvent constituer la base de poursuites contre les terroristes.


Au nom de l’Union européenne, le délégué suédois a renouvelé son appel à une mise en œuvre des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, adoptée par l’ONU en septembre 2008.  Toutes les mesures antiterroristes, a-t-il souligné, devront être prises dans le respect du droit international, y compris le droit international humanitaire, les droits de l’homme et le droit international des refugiés.  L’Union européenne est convaincue qu’une convention générale sur le terrorisme international compléterait le cadre juridique existant et serait un instrument solide pour renforcer les efforts de lutte contre le terrorisme, a estimé le représentant, avant de se féliciter des discussions prometteuses qui se sont tenues lors de la session du Comité spécial, en juillet 2009.


M. MURAD ASKAROV (Ouzbékistan), condamnant le terrorisme sous toutes ses formes, a affirmé que les pays de sa région continuaient à subir fortement les conséquences de ce fléau.  Il faut s’attaquer au terrorisme en évitant de recourir à la politique des « deux poids deux mesures », a-t-il souligné, en appelant à combattre les extrémistes qui créent la haine religieuse et endoctrinent les plus jeunes.  Il a ensuite expliqué que la recherche de l’acquisition des armes de destruction massive par certaines entités constituait un grand danger et un risque d’intensification du terrorisme.  C’est pourquoi, il a souligné la nécessité de créer un monde dénucléarisé, en appelant les États au respect des obligations imposées par le Traité de non-prolifération nucléaire.  « Ceci permettra d’ancrer véritablement la sécurité internationale dont a besoin notre monde », a-t-il dit.  Le représentant a également estimé que la situation en Afghanistan prouvait que la solution pour ce pays ne pouvait pas être uniquement militaire.  Pour aider ce pays, qui souffre gravement de terrorisme, il faut envisager d’autres types de solution, a-t-il insisté.


M. JAIRO HERNANDEZ (Costa Rica) s’est associé à la déclaration du Mexique et a condamné sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes.  Le représentant a indiqué que le Costa Rica a ratifié la grande majorité des 13 conventions internationales sur le terrorisme international et a incorporé les dispositions des instruments ratifiés dans sa législation nationale afin de geler les fonds qui serviraient à financer des actes de terrorisme.  Le Costa Rica demande que l’ONU assume son rôle de chef de file dans la lutte mondiale contre le terrorisme et il réitère son appui à la Stratégie antiterroriste mondiale, adoptée par l’Assemblée des Nations Unies, a indiqué son représentant.  Il a souhaité que les instances de l’ONU chargées de la lutte contre le terrorisme coordonnent mieux leurs travaux.  Le Costa Rica, a-t-il annoncé, participera à la fin 2009 à Vienne à un atelier sur la coopération internationale et l’appui aux efforts des États pour harmoniser leurs actions en matière de lutte antiterroriste, en application de la Stratégie antiterroriste mondiale.


M. AMJAD HUSSAIN SIAL (Pakistan) a condamné fermement l’attentat-suicide commis à l’encontre des bureaux du Programme alimentaire mondial (PAM) à Islamabad, hier 5 octobre, qui a causé la mort de quatre employés pakistanais et d’un Iraquien et en a blessé sept autres.  Le Pakistan rejette le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les auteurs, a-t-il ajouté.  Il a ensuite relevé la difficulté pour la communauté internationale de lutter contre le terrorisme quand il s’agit de s’attaquer à des terroristes endoctrinés et prêts à commettre des attentats-suicides, dans un contexte de marginalisation économique des sociétés touchées.  Le Pakistan soutient pleinement la Stratégie mondiale des Nations Unies de lutte contre le terrorisme adoptée par les États Membres et a rappelé qu’il appartient à ces États de la mettre en œuvre au niveau national.


M. Hussain Sial a passé en revue les mesures prises par son pays, notamment une campagne de sensibilisation sur les atrocités commises par des terroristes.  « Nous poursuivons les terroristes jusque dans les régions montagneuses les plus inaccessibles », a-t-il ajouté, notamment à Malakand, dans le nord-ouest du pays.  Il a aussi assuré que les forces de l’ordre étaient attachées à respecter les droits de l’homme et les normes internationales en matière de lutte antiterroriste.  L’opération à Malakand a entraîné la réhabilitation de plus de deux millions de personnes déplacées, a-t-il précisé.  Le représentant a aussi indiqué avoir déployé plus de 150 000 hommes à sa frontière occidentale, pour empêcher les Taliban et Al-Qaida de la franchir.  Le représentant a ensuite souligné le défi que doit relever l’équipe spéciale du Comité contre le terrorisme créé par le Conseil de sécurité en vue de parvenir à mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, adoptée par les Nations Unies.  Il faut pour cela que cet organe soit suffisamment financé, a-t-il averti.  Il a enfin indiqué que le Pakistan est partie à 11 instruments juridiques internationaux et deux instruments régionaux en matière de lutte contre le terrorisme.  Le Pakistan, qui est favorable à l’adoption du projet de convention générale sur le terrorisme, s’interroge, a dit son représentant, sur plusieurs questions en suspens, et notamment sur son intitulé « convention générale »,  alors que le texte ne prévoit pas de définition qui couvre tous les aspects du terrorisme.


Mme GAUDENTIA SALASINI (Zambie) a salué le rapport du Secrétaire général (A/64/161) et rapporté que son pays était en plein processus de ratification des divers traités des Nations Unies contre le terrorisme international.  La Zambie s’aligne sur les déclarations faites par les membres du Mouvement des pays non alignés et par le Groupe des États d’Afrique, a-t-elle indiqué.  La Zambie est, en tant que membre des Nations Unies, fermement engagée à participer à la lutte internationale contre le terrorisme, a assuré Mme Salasini.  Elle a souligné que son pays était actif à l’échelle régionale au sein du Groupe antiblanchiment de l'Afrique orientale et australe, entité créée en 1999 et dont le périmètre d’activité a été étendu à la lutte contre le terrorisme financier après les attentats du 11 septembre 2001.  Parmi les efforts de la Zambie pour lutter au niveau national contre le terrorisme, elle a cité la promulgation en 2007 d’une loi contre le terrorisme, la création de commissions contre la corruption et le trafic de drogue et la mise en place actuelle d’une unité de suivi des transactions financières douteuses. 


La représentante a par ailleurs plaidé en faveur d’une aide aux pays en développement pour accroître leurs capacités dans plusieurs domaines attenants à la lutte contre le terrorisme au niveau international: formation aux normes biométriques et de sécurité, mais aussi aux formes de terrorisme nucléaire, biologique et chimique, ou encore fourniture d’équipements modernes de détection et de prévention d’activités terroristes.  Sans cette aide, les pays en développement resteront le maillon faible de la lutte internationale contre le terrorisme, a-t-elle averti.  Elle a enfin exprimé son inquiétude face à l’échec continu des États Membres à parvenir à un consensus sur une convention générale sur le terrorisme international.  Il faut dépasser les quelques divergences de vues qui persistent et trouver un compromis, a-t-elle martelé, rappelant que la Stratégie antiterroriste mondiale, adoptée en 2006 par l’Assemblée générale, avait été une étape positive, mais pas suffisante.  Si ces divergences de vues étaient dépassées, les États Membres seraient en mesure de se mettre d’accord sur une définition juridique du terrorisme, a assuré Mme Salasini. 


M. KOSAL SEA (Cambodge) a rappelé que son pays s’alignait sur la déclaration faite par le représentant du Viet Nam, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Qualifiant le terrorisme de l’un des défis les plus redoutables pour le monde en développement et de menace constante, il a souligné que ce fléau doit être réglé par la communauté internationale au moyen de la coopération et de la coordination entre États.  Une lutte efficace doit être dotée d’une stratégie complète et de long terme, et la Stratégie antiterroriste mondiale, adoptée par l’Assemblée générale en 2006, est à ce titre un instrument clef de ce combat, a souligné le représentant du Cambodge, ajoutant qu’un autre instrument d’importance était le dialogue entre États.  Rappelant que le Cambodge était fermement engagé dans la lutte, la prévention et la suppression de toutes les formes de terrorisme, il a souligné que l’arsenal législatif de son pays en la matière avait été reconnu en mai 2008 par les Nations Unies comme l’un des plus complets de la région.  M. Sea a insisté sur l’importance d’une collaboration aux niveaux international et régional et a réaffirmé l’engagement de son pays à collaborer avec tous les partenaires œuvrant pour la sécurité, citant à cet égard la participation du Cambodge à des accords de coopération dans la région en termes de partage d’informations, par le biais des institutions régionales comme l’ANASE et le Système de données électroniques (ASEANAPOL).


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a indiqué que son pays avait ratifié 13 traités universels contre le terrorisme et que son pays continuait le dialogue avec le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité auquel il a déjà six rapports périodiques.  Le représentant du Liechtenstein a souhaité que l’on passe le moins de temps possible lors des négociations sur le projet annuel de résolution, et que l’on concentre plutôt l’attention sur la conclusion des négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  M. Barriga a insisté sur le fait que l’approche de la coordinatrice, Mme Maria Telelian (Grèce), était « la seule voie possible vers un compromis.  Il s’agit d’une proposition juridiquement forte et politiquement réaliste qui mérite un examen approfondi de la part de toutes les délégations ».


La délégation du Liechtenstein a souligné que la proposition de compromis clarifie des positions sur l’application et la préservation du droit international humanitaire, dans la mesure où l’article 18 du projet de convention, tel que proposé dans le document de la coordinatrice, se réfère à l’intégrité du droit international humanitaire, alors que « les 13 conventions existantes n’emploient pas le même langage pour décrire leur relation au regard du droit international humanitaire ».  Cependant, M. Barriga a estimé qu’une « clarification » telle que celle qui était incluse dans le compromis était utile afin que la future convention générale de l’ONU contre le terrorisme préserve l’intégrité du droit international humanitaire.


M. EIHAB OMAISH (Jordanie) a affirmé qu’aucune forme de terrorisme ne saurait être tolérée.  Il a souligné la nécessité d’éviter tout amalgame avec la religion.  Sa délégation attend des progrès sur le projet de convention générale au cours de la présente session de l’Assemblée générale.  Il a ensuite présenté les mesures prises par la Jordanie pour lutter contre le terrorisme et combattre les auteurs de ces actes.  Avant de conclure, le représentant de la Jordanie a appuyé l’initiative de l’Arabie saoudite sur la création d’un centre international sur le terrorisme et celle de l’Égypte sur la convocation d’une conférence de haut niveau sur cette question.


Mme CAROLINE BICHET-ANTHAMATTEN (Suisse) a annoncé que, dans le but d’encourager une plus grande interconnexion entre les points focaux nationaux de lutte contre le terrorisme et de faciliter leur rôle d’interface entre les efforts déployés à l’échelle nationale, régionale et mondiale, les Gouvernements autrichien, norvégien, suisse et turc organisent, en partenariat avec les Gouvernements costaricien, japonais et slovaque, un Atelier international des points focaux qui se déroulera à Vienne les 12 et 13 octobre prochain, en lien avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.  Cet atelier aura pour objectif de discuter des besoins concrets en matière de lutte contre le terrorisme et échanger sur les bonnes pratiques.  Parmi les thèmes abordés, l’atelier traitera, entre autres, de l’application de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU contre le terrorisme à l’échelle nationale.


La représentante de la Suisse a toutefois souligné que la principale tâche à réaliser est l’élaboration d’une convention générale contre le terrorisme.  Sa délégation a cependant regretté que les travaux n’aient guère progressé ces dernières années.  La Suisse réitère son soutien au texte de la coordinatrice relatif à l’article 18 du projet de convention dans la mesure où le droit international humanitaire y est respecté.  Avant de conclure, la représentante a réaffirmé l’engagement de la Suisse en faveur du respect de l’état de droit et des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme. Mme Bichet-Anthamatten a estimé que cela rehausse la légitimité de la lutte contre le terrorisme. 


M. NAMIRA NEGM (Égypte) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et a appelé à ne pas associer les actes terroristes à une religion ou à une culture particulière.  Il a souligné la nécessité de s’attaquer surtout aux causes profondes du terrorisme, en insistant sur l’importance de cesser la fin de l’occupation étrangère et en progressant vers la reconnaissance de la lutte pour l’autodétermination.  Il faut établir une distinction claire entre les activités terroristes et celles des mouvements de libération qui entrent dans le cadre de la lutte pour la libération nationale et l’autodétermination, a-t-il martelé.  Le moment est venu d’aplanir les obstacles pour arriver à un accord sur les questions en suspens dans le cadre du projet de convention internationale sur le terrorisme international.  Le délégué a également appelé à renforcer la coopération entre les États Membres et le Secrétariat.  Il a ensuite appuyé la proposition visant la convocation d’une conférence internationale sous les auspices  des Nations Unies sur le terrorisme en vue d’adopter une définition pour la riposte commune au terrorisme international.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a reconnu que le terrorisme est une menace majeure pour la communauté internationale.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit coordonner ses efforts pour le combattre, a-t-il dit.  Il a rappelé la gravité des attentats commis cette année à Bombay, dans son pays, en soutenant que ceux-ci visaient à tuer des personnes innocentes.  L’Inde va affronter de façon résolue ces défis, a-t-il martelé, avant d’ajouter que le terrorisme appelle une riposte commune.  L’Inde, a-t-il rappelé, est partie aux 13 conventions internationales en matière de terrorisme.  Il a ensuite insisté sur les mesures prises au niveau national pour combattre ce fléau et, plus spécifiquement, le blanchiment d’argent ou encore le trafic de drogue qui servent cette cause.  Il a aussi mentionné les accords de coopération et d’entraide judiciaire passés par son pays.  Il a par ailleurs insisté sur la conclusion du projet de convention générale « car la communauté internationale a trop attendu ».  Il s’est déclaré convaincu que l’adoption de cet instrument enverra un message clair aux terroristes.  Reconnaissant qu’il existe encore des questions en suspens dans cette discussion sur le projet de convention, il a demandé aux délégations de faire montre de souplesse pour que le processus aille de l’avant.


Mme STELLA ORINA (Kenya) a déclaré que sa délégation s’alignait sur les déclarations faites par la Tunisie, au nom de l’Union africaine, et par la République islamique d’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés.  Reconnaissant que le terrorisme international représente une grave menace pour la sécurité mondiale, la représentante du Kenya a souligné l’importance de la concertation aux niveaux régional et international dans la lutte contre ce fléau qui cause la mort d’innocents et la destruction de biens et infrastructures.  « La Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doit être centrale dans notre dispositif », a rappelé la représentante du Kenya. Il est urgent, a-t-elle estimé, d’adopter, sous les auspices des Nations Unies, une convention générale sur le terrorisme international.  Le projet de convention générale doit être finalisé rapidement afin de compléter le cadre juridique existant, a-t-elle dit. 


Le Kenya soutient par ailleurs la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par les Nations Unies et son approche globale.  La délégation kényenne estime que l’Équipe spéciale du Comité contre le terrorisme doit être renforcée pour être plus efficace dans son fonctionnement et souhaite son institutionnalisation pour coordonner tout le système de mise en œuvre de la stratégie.  Elle appelle également à fournir des ressources adéquates et prévisibles pour son fonctionnement, a ajouté la représentante.


Le Kenya, a-t-elle rappelé, a adhéré aux 13 conventions internationales contre le terrorisme.  « Des efforts ont été entrepris pour appliquer les dispositions de la résolution 1373 du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-elle assuré.  Les priorités du Kenya en matière de lutte antiterroriste sont le renforcement de la sécurité dans les aéroports, la sécurité avec les États voisins, le renforcement de la capacité institutionnelle, la coopération entre les agences de sécurité, la détection d’armes de destruction massive, sûreté, défense, la sécurité maritime, les frontières, a précisé la représentante.  Enfin, la représentante a rappelé que « l’environnement complexe du terrorisme dans la Corne de l’Afrique évolue constamment et que la communauté internationale ne peut plus continuer à percevoir les développements en Somalie comme de événements qui ne l’affectent pas. »  Elle a demandé à l’ONU ainsi qu’à la communauté internationale d’aider la Somalie à renforcer ses institutions pour empêcher que la menace du terrorisme prenne pied à l’intérieur de ses frontières. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Deuxième Commission: jugeant inadaptées les mesures annoncées récemment par le G-20, les pays en développement exigent la réforme de la gouvernance économique mondiale

AG/EF/3240

Deuxième Commission: jugeant inadaptées les mesures annoncées récemment par le G-20, les pays en développement exigent la réforme de la gouvernance économique mondiale

06/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3240
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

4e & 5e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: JUGEANT INADAPTÉES LES MESURES ANNONCÉES RÉCEMMENT PAR LE G-20, LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT EXIGENT LA RÉFORME DE LA GOUVERNANCE ÉCONOMIQUE MONDIALE


Au deuxième jour de son débat général, la Deuxième Commission est revenue longuement sur le contexte de crises dans lequel se déroulent ses travaux.  La séance d’aujourd’hui a été l’occasion pour les délégations de se rendre compte des divergences de vues qui existent entre pays développés et pays en développement sur les questions les plus urgentes de l’agenda économico-financier mondial: crise économique et financière, réforme de l’architecture financière internationale et lutte contre les changements climatiques.


« Le Sommet du G-20, qui s’est tenu il y a deux semaines à Pittsburgh, a permis d’aboutir à des résultats positifs », a estimé le représentant des États-Unis.  Il a, à cet égard, cité l’adoption des mesures de soutien aux programmes nationaux de relance et de celles visant à réformer les règlementations financières internationales et nationales, ainsi que l’établissement de l’accord qui prévoient que les pays abandonnent progressivement les subventions versées à l’industrie des énergies fossiles et aux consommateurs.


Mais plusieurs délégations, dont celles de la Malaisie et de l’Iran, ont exprimé des points de vue très divergents de celui de la délégation américaine.  Comme l’a expliqué le représentant du Sénégal, « l’ampleur des capitaux mobilisés au lendemain de la crise financière –par les pays riches- montre que les ressources existent, mais qu’elles ne sont pas à la portée des pays qui en ont vraiment besoin ».


« Et ce n’est pas pour fuir nos responsabilités que de l’affirmer, puisque nos pays ont, pour la plupart, dans la limite de leurs moyens, engagé des actions pour limiter les effets de la crise », a-t-il ajouté.  Ainsi, le Gouvernement sénégalais a, entre 2006 et 2008, mobilisé près de 800 millions de dollars sous forme de subventions pour contenir la hausse des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires et vient de lancer la « Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance », qui est proche de permettre au Sénégal de réaliser l’autosuffisance nationale en riz et en céréales, a ajouté le représentant.


S’exprimant au nom du Groupe de Rio, le représentant du Mexique a souligné les bienfaits de la coopération Sud-Sud, affirmant qu’elle avait joué en Amérique latine un rôle significatif dans les domaines de la justice sociale, de l’élimination de la pauvreté, du recul de l’analphabétisme, du développement technologique et de la consolidation d’une matrice énergétique efficace.  Ce point de vue a été repris par de nombreux orateurs, dont celui du Venezuela, qui a rappelé que le programme Petrocaribe permettait à 15 pays de la région d’acheter auprès du Venezuela des hydrocarbures à des tarifs préférentiels.


Le représentant du Viet Nam a, pour sa part, indiqué que les mesures prises par son gouvernement avaient permis d’assurer à son pays une croissance économique de 5% au cours des trois premiers trimestres de l’année 2009.  Cependant, a-t-il prévenu comme tant d’autres, le Viet Nam a encore besoin de l’aide et de l’assistance internationales pour faire face à divers enjeux de son développement.


La réussite de la relance passera sans doute par une meilleure intégration des pays en développement aux processus de prise de décisions au sein des institutions de gouvernance économique internationale, ont relevé de nombreuses délégations.  Celle de la Jamahiriya arabe libyenne a estimé que le système économique et financier mondial actuel, « vieux de 60 ans », n’était « ni juste, ni équitable », et il a regretté que l’Union africaine n’ait pas été invitée au dernier Sommet du G-20, contrairement à l’Union européenne.


Partageant ces soucis, le représentant de l’Algérie a appelé de ses vœux l’instauration d’un système monétaire et financier international « multilatéral, inclusif, transparent, régulé et en faveur du développement ».


Prenant la parole en fin de journée, la Représentante spéciale des Nations Unies et Directrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a fait observer qu’en dépit de la reprise des marchés financiers, les revenus et le secteur de l’emploi étaient toujours marqués par la crise.


Elle a ainsi évoqué de nouvelles statistiques, qui estiment à entre 39 et 61 millions le nombre de chômeurs supplémentaires en 2009.  Ce qui, a-t-elle révélé, porterait le nombre total de chômeurs dans le monde à un niveau « jamais atteint par le passé ».  Le nombre des sans-emploi variera entre 219 et 241 millions de personnes, a-t-elle prévenu.


La Deuxième Commission conclura son débat général demain, mercredi, 7 octobre, à partir de 10 heures.



DÉBAT GÉNÉRAL (SUITE)


S’exprimant au nom du Groupe de Rio, M. CLAUDE HELLER (Mexique) a déclaré que les États membres de ce Groupe accordaient leur confiance au Groupe de travail à composition non limitée établi par l'Assemblée générale pour assurer le suivi des questions examinées dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière et son impact sur le développement.  Le Groupe de Rio continue de penser que le commerce et l’investissement représentent les moteurs du développement, a affirmé le représentant mexicain, qui s’est dit préoccupé par les conséquences que risque d’avoir sur les pays en développement une résurgence du protectionnisme dans les pays développés.  À cet égard, M. Heller a lancé un nouvel appel pour que s’achève de manière satisfaisante le Cycle de négociations commerciales de Doha, exhortant les pays développés à abandonner les pratiques telles que les subventions agricoles, qui provoquent des distorsions dans le commerce international et découragent l’investissement des pays en développement dans leur propre secteur agricole.  Le représentant a aussi réitéré son appel pour que soit mis fin aux mesures économiques coercitives unilatérales qui ne sont pas autorisées par les organisations internationales et sont incompatibles avec les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies.


Il serait également souhaitable que les dépenses militaires exponentielles soient réorientées vers les investissements commerciaux, a dit M. Heller.  Attirant l’attention de la Commission sur les pays de la région du Mexique, il a rappelé l’impact qu’y ont les crises actuelles, y compris celui des changements climatiques sur le développement des pays sans littoral, ainsi que sur Haïti, qui au sein du Groupe de Rio est le seul pays à faire partie de la catégorie des pays les moins avancés.  Réitérant les principes de la coopération Sud-Sud, le représentant du Mexique a souligné le rôle qu’elle a joué en Amérique latine dans les domaines de la justice sociale, de l’élimination de la pauvreté, du recul de l’analphabétisme, du développement technologique et de la consolidation d’une matrice énergétique efficace.  M. Heller a déclaré qu’il était indispensable de veiller à ce qu’aient lieu des transferts de technologie appropriée en faveur des pays en développement pour leur permettre d’assumer leur propre développement durable.  Il faut également assurer une complémentarité et une coordination plus importantes au sein des organisations internationales et régionales, a-t-il ajouté, en mobilisant davantage de ressources, mais aussi en évitant les doubles emplois, a-t-il poursuivi.  Il a en conclusion souligné la volonté du Groupe de Rio à privilégier le dialogue et la concertation avec tous les acteurs concernés afin d’identifier les domaines d’intérêt commun susceptibles de faire avancer les négociations sur toutes les questions relevant du mandat de la Deuxième Commission.


Mme MARLENE MOSES (Nauru), s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement du Pacifique (PSIDS), a noté que les récents tremblements de terre ayant touché les Samoa américaines et Tonga mettent en lumière, à nouveau, la vulnérabilité des petits États insulaires du Pacifique.  Elle a regretté la difficile mise en œuvre de diverses initiatives internationales, dont le Consensus de Monterrey, le Plan d’action de la Barbade ou les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La réalisation de ces initiatives requiert, a souligné Mme Moses, une plus grande présence des Nations Unies dans la région du Pacifique.  De même, a-t-elle ajouté, il est nécessaire que la communauté internationale respecte ses engagements en matière d’aide publique au développement (APD).  Pour Mme Moses, le monde a besoin d’une réforme de l’architecture économique internationale.  Abordant l’enjeu des changements climatiques, la représentante de Nauru a rappelé le caractère critique de cet enjeu pour sa région et s’est félicitée qu’un consensus se soit fait sur l’urgence du règlement de cette question.  Mais, a-t-elle ajouté, « nous avons besoin d’actions et non plus de paroles ».  Elle a en outre souhaité un accord lors du prochain Sommet de Copenhague et a espéré que celui-ci prévoit une aide pour les petits États insulaires en développement du Pacifique.  Enfin, Mme Moses a lancé un appel aux Nations Unies ainsi qu’aux pays donateurs afin qu’ils soutiennent les efforts de développement en cours dans la région du Pacifique.


M. EDUARDO GALVEZ (Chili) a déclaré qu’il était difficile de passer sous silence la gravité de la crise économique et financière et son impact sur le développement.  Comme le représentant du Mexique avant lui ce matin, il a estimé que le système des Nations Unies devait continuer d’assurer le suivi de cette question par l’intermédiaire du Groupe de travail à composition non limitée de l'Assemblée générale.  De ce point de vue, le représentant chilien a estimé que la Deuxième Commission pouvait apporter une contribution importante aux préparatifs de la manifestation de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui se tiendra l’an prochain à la veille du débat général de l’Assemblée.  Pour cela, il faudra une coordination renforcée avec toutes les entités concernées pour éviter les doubles emplois susceptibles d’entraver une action commune, a préconisé M. Galvez.  Sur le plan de la sécurité alimentaire, le Chili a appuyé la tenue du Sommet qui se tiendra à Rome du 16 au 18 novembre prochain, à l’initiative de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et a également soutenu le renforcement des investissements agricoles.  S’agissant des évènements parallèles prévus par la Deuxième Commission, il serait bon d’éviter de surcharger l’ordre du jour de la Commission avec des questions inutiles et de choisir des panélistes sur la base d’une représentation géographique équitable, a suggéré M. Galvez.


M. BUI THE GIANG (Viet Nam) a rappelé que le contexte actuel, marqué par des crises qui affectent le plus sévèrement les pays en développement, nécessite la coopération de tous les pays.  M. Bui The Giang a estimé que les Nations Unies constituent le lieu par excellence de cette coopération.  Il a appelé les pays riches à respecter leurs engagements en matière d’assistance internationale et les pays en développement à réaliser des progrès en matière de bonne gouvernance et de performances économiques et financières.  Le représentant du Viet Nam a en outre évoqué les efforts déployés par son pays en vue de faire face aux impacts négatifs de la crise économique et financière mondiale qui a particulièrement affecté sa balance commerciale.  Il s’est félicité de ce que les mesures prises par le Gouvernement du Viet Nam aient permis d’assurer une croissance économique de 5% au pays au cours des neuf premiers mois de l’année.  Cependant, a-t-il conclu, le Viet Nam a encore besoin de l’aide et de l’assistance internationales pour faire face à divers enjeux liés à son développement.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a exprimé la préoccupation de la Syrie devant la crise économique et financière, dont l’impact continue de se faire ressentir sur les populations les plus vulnérables.  Pour y mettre fin, il faudrait notamment envisager une réforme véritable des institutions financières internationales, qui doivent veiller à instaurer en leur sein une meilleure représentativité des pays en développement et doivent mettre fin aux conditionnalités liées aux prêts dont ces mêmes pays ont besoin, a estimé le représentant.  Dénonçant ensuite la politique israélienne, il a accusé Israël, la puissance occupante d’exploiter les ressources naturelles du Golan syrien occupé et de provoquer la destruction des terres agricoles de ce territoire.  La Deuxième Commission ne devrait pas tenir pour négligeables les conséquences des crises multiples qui affectent les populations vivant sous l’occupation, ces conséquences étant d’autant plus graves que ces populations ne sont pas libres de réaliser leur propre développement durable, a souligné le représentant.  Il a rappelé à la Deuxième Commission la nécessité de ne pas politiser l’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de mettre en œuvre la résolution 62/184 qui appelle précisément à faciliter l’adhésion de tous les pays à l’OMC.  Le représentant a enfin dénoncé l’application par certains États de mesures unilatérales contre d’autres pays, et il a cité à cet égard les mesures de sanctions unilatérales qu’ont prises les États-Unis à l’encontre de la Syrie en 2004.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a noté que la reconnaissance du droit au développement doit se traduire par des mesures concrètes.  Il a regretté l’insuffisance de l’assistance internationale aux pays en développement.  Cette assistance est pourtant, a-t-il ajouté, un droit historique que la communauté internationale devrait reconnaître, les pays en développement ayant été victimes du colonialisme et de l’exploitation de leurs ressources par les pays qui sont aujourd’hui industrialisés et riches.  Le représentant de la Libye s’est en outre félicité de l’inscription dans les débats de la Deuxième Commission des points de l’ordre du jour relatifs au développement agricole et à l’insécurité alimentaire.  Il a relevé que, ces dernières décennies, les politiques relatives à la lutte contre l’insécurité alimentaire ayant eu peu de succès, il est important d’encourager l’investissement dans l’agriculture dans les pays en développement.  Parallèlement, les pays riches devraient éliminer les subventions qu’ils versent à leurs produits agricoles, a-t-il ajouté.  Toujours sur la question du développement agricole, le représentant de la Libye a évoqué les initiatives de son pays tant au niveau régional que national.  Évoquant l’enjeu des changements climatiques, il a souligné l’appui de la Lybie aux conclusions du Sommet de Rio, tenu en 1992, qui indiquait que tous les pays ont sur cette question des « responsabilités communes, mais différenciées ».  Il a appelé les pays riches à appuyer les pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques.  Il a enfin souhaité le succès de la Conférence de Copenhague en décembre.  Revenant sur les effets de la crise actuelle, il a estimé qu’elle est le fait d’un système économique vieux de 60 ans et qui « n’est ni juste, ni équitable ».  Il a regretté le caractère exclusif des institutions de gouvernance de l’économie internationale, au sein desquelles les pays en développement ne sont pas représentés.  L’Union africaine aurait dû, a-t-il regretté, être invitée au dernier sommet du G-20, comme l’était l’Union européenne.  Sur la question de l’immigration illégale, le représentant libyen a plaidé en faveur d’initiatives favorisant le développement des pays de départ des migrants.   


M. PAUL BADJI (Sénégal) a rappelé que, rien qu’en Afrique, ce sont près de 300 millions de personnes qui, chaque jour, souffrent de malnutrition et de faim chroniques.  Le paradoxe de cette situation intenable, c’est que les solutions pour vaincre la faim dans le monde sont connues, mais que les moyens pour les mettre en œuvre font défaut, a-t-il jugé.  En effet, l’ampleur des capitaux mobilisés au lendemain du déclenchement de la crise financière montre que les ressources existent, mais elles ne sont pas à la portée des pays où vivent ceux qui ont faim.  « Et ce n’est pas pour fuir nos responsabilités que de l’affirmer, puisque nos pays ont pour la plupart, dans la limite de nos moyens respectifs, engagé les actions nécessaires pour limiter les effets de la crise », a affirmé M. Badji.


Ainsi, s’agissant du Sénégal, les mesures que le Gouvernement a prises entre 2006 et 2008 ont permis de mobiliser environ 800 millions de dollars sous forme de subventions directes et indirectes pour contenir la hausse des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires.  En outre, a poursuivi le représentant, le Sénégal a lancé au mois d’avril 2008, la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA), qui a fait passer le taux d’autosuffisance en riz de 19% à 40% alors que la production céréalière a atteint 1,7 million de tonnes, soit 69% des besoins nationaux.  La « révolution rurale » sénégalaise s’inscrit également dans l’optique de faire de l’agriculture un levier de promotion économique centré sur la syndicalisation des producteurs agricoles et la création de banques rurales.  En outre, le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine, conçu dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), est une autre réponse envisagée par l’Afrique pour éradiquer la faim et l’insécurité alimentaire, réduire la pauvreté, et accroître les exportations, a précisé M. Badji.


Il reste évident que trouver des solutions nécessitera des ressources beaucoup plus importantes que les seules lignes budgétaires que leur consacrent les pays africains dans le cadre de leurs initiatives nationales et régionales, a relevé M. Badji.  Évoquant les changements climatiques, le représentant a indiqué que, pour le Sénégal et l’Afrique, l’urgence d’une transition vers une économie mondiale plus sobre en émissions de carbone ne fait l’objet d’aucun doute.  Pour sa part, l’Afrique s’est engagée dans diverses initiatives comme celle du projet continental de la Grande muraille verte, qui sera de 105 000 kilomètres carrés de large allant de Dakar à Djibouti et « constituera un véritable poumon vert au profit de la planète entière », a conclu le représentant.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a noté que la conjoncture actuelle demeure marquée par des contraintes structurelles dues notamment aux crises affectant les marchés des produits alimentaires et celle de la finance internationale.  Ces crises, a-t-il poursuivi, ont davantage aggravé la crise persistante des changements climatiques.  M. Benmehidi a relevé que la réalisation des objectifs internationaux de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), reste très mitigée dans nombre de pays en développement.  Les crises alimentaire, financière et climatique réduisent considérablement l’accomplissement de progrès dans la réalisation des OMD, a-t-il ajouté.  Il a lancé un appel afin que la réalisation des objectifs internationaux de développement reste une priorité des Nations Unies.  Il a souhaité qu’en vue de sortir de la crise, un système monétaire et financier international « multilatéral, inclusif, transparent, régulé et en faveur du développement » devait être mis en place.  Il s’est par ailleurs félicité des efforts déployés en vue de parvenir à un accord sur le climat lors de la prochaine Conférence de Copenhague.  Il a dit que l’Algérie espérait voir se réaliser la signature d’un accord « équitable au bénéfice de la communauté internationale tout entière ».  Cet accord, a-t-il poursuivi, doit exprimer sans ambiguïté les attentes de l’Afrique et des pays en développement en matière de financements et de transferts de technologie.  M. Benmehidi a rappelé la position commune africaine qui considère que la lutte contre les changements climatiques et celle pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ne peuvent être traitées séparément.  Tous ces efforts, a-t-il dit, doivent être liés à ceux menés dans la lutte contre la pauvreté.  Évoquant l’enjeu de la sécurité alimentaire, M. Benmehidi a noté qu’il est crucial de réduire la pauvreté et d’éradiquer ses formes extrêmes.  Il a espéré que la tenue à Rome du sommet de la FAO consacré à la sécurité alimentaire renforce l’engagement de la communauté à faire face à cet enjeu.  « Cette réunion, a-t-il déclaré, sera l’occasion d’examiner la mise en place d’une gouvernance de la sécurité alimentaire plus cohérente et plus efficace aux niveaux national et international ». 


M. WELLINGTON E. WEBB (États-Unis) a estimé que le principal défi auquel cette Commission faisait face était de forger un consensus sur toutes les questions qui figurent à son ordre du jour.  S’agissant de la crise économique et financière, il a estimé qu’une action efficace et rapide de la part de plusieurs pays avait permis de stabiliser l’économie mondiale.  Tout récemment, le Sommet du G-20 à Pittsburgh a permis d’aboutir à des résultats positifs, dont celui qui s’est traduit par la conclusion d’un accord pour soutenir les programmes nationaux de relance jusqu’au rétablissement de la croissance, a dit M. Webb.  Le représentant a également cité l’adoption de mesures visant à réformer les règlementations financières internationales et nationales, et celle d’un accord en vue d’abandonner progressivement les subventions versées au secteur travaillant dans l’exploitation des énergies fossiles et aux consommateurs.  Il a également évoqué les mesures à prendre pour réformer le système de la coopération et de la gouvernance économiques mondiales.  Notre conviction, a poursuivi M. Webb, c’est que ces efforts ne pourront obtenir les effets escomptés qu’à condition qu’ils viennent appuyer ceux que déploie le système des Nations Unies.  M. Webb s’est félicité qu’il y a quelques semaines, une décision historique ait été prise à l’Assemblée générale en faveur de l’émancipation des femmes et de l’égalité entre les sexes.  La création d’une nouvelle entité des Nations Unies en charge de ces questions démontre un nouveau niveau de reconnaissance mondiale envers le rôle crucial que les femmes peuvent jouer dans le développement socioéconomique et la paix et la sécurité.  Cet élan doit se maintenir à l’avenir en veillant à ce que cette perspective soit pleinement reflétée dans les résolutions de la Deuxième Commission, a souhaité le représentant des États-Unis, qui a également demandé qu’il en soit de même pour la lutte contre les changements climatiques, à l’approche de la Conférence de Copenhague.


M. ESHAGF AL HABIB (République islamique d’Iran), a noté l’habitude prise désormais, lors des débats de la Deuxième Commission, de débattre de crises diverses.  Celles-ci, a-t-il relevé, affectent plus durement les pays pauvres alors qu’elles naissent dans les pays riches qui en sont responsables.  Il a dès lors appelé la communauté internationale à assister les pays en développement, notamment en honorant, d’ici à 2015, l’engagement pris par les pays riches de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PNB) à l’aide publique au développement.  Évoquant les retards enregistrés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Al Habib a souhaité la mobilisation urgente des ressources nécessaires pour les atteindre.  Le représentant de la République islamique d’Iran a en outre protesté contre « la tendance de certaines instances internationales exclusives, comme le G-20, à donner des ordres et faire la leçon au reste du monde ».  Il a estimé que les Nations Unies sont le cadre indiqué pour débattre d’enjeux internationaux.  Il s’est en outre félicité des avancées dans le dialogue Sud-Sud, qui est complémentaire de la relation Nord-Sud.  M. Al Habib a par ailleurs souhaité la poursuite des réformes en cours à l’ONU.  Abordant la question des changements climatiques, le représentant de l’Iran a estimé qu’elle se situe dans le cadre des débats sur le développement durable.  Cependant, a-t-il précisé, « c’est aux pays riches de mener les autres dans la lutte contre les changements climatiques en raison de leurs responsabilités historiques ».  Ils doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et soutenir les pays en développement dans leurs efforts en ce sens, a-t-il précisé.  De plus, a-t-il déclaré, les questions de déforestation, de désertification et de menace contre la biodiversité doivent également mobiliser une attention comparable.


M. ELI BEN TURA (Israël) a déclaré que seule une action collective et concertée serait de nature à relever le défi des changements climatiques.  Israël jouera sa partition dans le cadre des négociations qui auront lieu lors de la tenue de la Conférence de Copenhague, a-t-il assuré, en vue de parvenir à l’établissement d’un nouveau régime post-Kyoto qui prenne en compte les spécificités de chaque pays sur la base du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Évoquant ensuite la question de la crise économique et financière, le représentant a annoncé la tenue en Israël, en novembre prochain, d’une conférence visant à évaluer l’impact de cette crise sur les femmes, conférence organisée en coopération avec le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes et la promotion de la femme.  S’agissant de la sécurité alimentaire, Eli Ben Tura a rappelé que la délégation israélienne avait l’an dernier coparrainé la résolution portant sur « la technologie agricole au service du développement ».  Il a par ailleurs évoqué le travail que fait MASHAV, le centre pour la coopération internationale du Ministère des affaires étrangères d’Israël, qui continue de prêter assistance aux pays africains en s’alignant sur les principes du NEPAD.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a fait observer que les crises actuelles ont permis de remettre à l’ordre du jour le rôle central des Nations Unies.  Il a souligné que l’Organisation peut contribuer à la marche de l’économie mondialisée en mettant notamment en place un mécanisme en vue de favoriser une croissance forte, viable et équilibrée.  M. Ali a relevé qu’en dépit de la relance qui s’amorce, l’économie mondiale n’est pas sortie de la crise.  Il faut donc s’attaquer, a-t-il expliqué, aux causes profondes de la crise, tant du côté de l’offre que de celui de la demande.  Afin de prendre en compte les dimensions sociales et environnementales du développement, a-t-il poursuivi, il faut aller bien plus loin que ne l’a fait le G-20 lors de son dernier Sommet.  Les Nations Unies, a-t-il noté, sont dotées des ressources et de l’expertise nécessaires.  L’Organisation, a-t-il souhaité, devrait promouvoir la croissance économique mondiale comme un bien public mondial; elle devrait formuler un point de vue cohérent et concret, et utiliser sa capacité à prévoir les tendances de l’économie mondiale.  Poursuivant son intervention en abordant la question de l’architecture économique mondiale, Hamidon Ali a en outre regretté la surreprésentation de l’Europe au sein du G-20, et a lancé un appel en faveur de la réforme des institutions économiques et financières internationales.  « Efficacité et légitimité doivent aller de pair », a-t-il relevé.  Le représentant de la Malaisie a enfin souhaité une collaboration plus renforcée entre le G-20, les Nations Unies et les organisations régionales.


M. LUBINDA AONGOLA (Zambie) a souligné que l’importance des défis actuels justifie l’assistance que la communauté internationale doit apporter aux pays en développement.  Pour la Zambie, grand exportateur de cuivre, la crise a entraîné une baisse importante de revenus, a relevé M. Aongola.  Le ralentissement économique qui a également touché d’autres secteurs, remet en cause la capacité du pays à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté.  C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la Zambie a besoin d’aide internationale.  Le représentant zambien s’est par ailleurs félicité du rôle central des Nations Unies dans le débat en cours sur l’enjeu des changements climatiques.  Évoquant la prochaine Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, qui aura lieu en décembre, M. Aongola a rappelé que son pays y souhaite la signature d’un accord contraignant, équitable, et prévoyant notamment un plan d’action ainsi qu’une importante assistance à sa mise en œuvre.  Le représentant de la Zambie s’est enfin félicité de l’inscription à l’agenda de la Deuxième Commission de la question relative au développement agricole et à la sécurité alimentaire.  Il a dit que sa délégation espérait que ceci permettra de renforcer les initiatives des Nations Unies dans ce domaine.


M. MESAID ALKULAIB (Koweït) a déclaré que sa délégation comptait mettre l’accent sur la recherche des moyens qui permettraient de faire face à la crise financière, en recherchant des solutions appropriées susceptibles d’empêcher qu’une telle situation ne se reproduise.  Il a réaffirmé l’engagement du Koweït en faveur du Document final adopté lors de la Conférence de haut niveau sur la crise économique et financière et ses conséquences sur le développement, qui s’est tenue en juin dernier aux Nations Unies.  Le Koweït, a-t-il dit, considère que la Conférence de Copenhague sera l’occasion de relever le défi des changements climatiques.  À cet égard, a fait observer le représentant, mon gouvernement a versé 150 millions de dollars lors du Sommet de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEC), qui s’est tenu en Arabie saoudite, afin de financer des projets de recherche scientifique liés à la production énergétique.


M. ILEKA ATOKI (République démocratique du Congo) qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement des États d’Afrique Australe (SADC) a relevé qu’en dépit des effets des diverses crises que vit le monde en ce moment, les pays de la SADC poursuivent leur objectif central d’intégration régionale.  Cependant, a-t-il poursuivi, les défis qui se posent à la région sont importants: la chute des exportations a négativement affecté la balance commerciale des pays de la région, et le déficit régional médian pourrait atteindre 11% en 2010, alors qu’il était de 3,7% en 2007.  Pour M. Ileka Itoki, face aux diverses crises et à leurs conséquences, le monde a notamment besoin d’une action coordonnée à l’échelle internationale, mais aussi d’une réforme des institutions financières internationales.  Sur la question des changements climatiques, le représentant de la République démocratique du Congo a exprimé le soutien de la SADC à la position commune africaine et au succès de la Conférence de Copenhague.  Abordant l’enjeu des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il a appelé les pays développés à honorer leurs engagements internationaux vis-à-vis des pays en développement en ce qui concerne leurs contributions à l’aide publique au développement.  Il a en outre dit espérer une réforme des activités opérationnelles des Nations Unies en matière de développement, afin que celles-ci répondent mieux aux besoins des pays du Sud.  M. Ileka Itoki a en outre souhaité que les financements de ces activités soient plus prévisibles.  Enfin, tout en se félicitant des avancées dans le dialogue Sud-Sud, le représentant de la République démocratique du Congo a estimé que celui-ci ne saurait se substituer au dialogue Nord-Sud.


M. PABLO SOLÓN ROMERO (Bolivie) a estimé que ces dernières années, au lieu d’assister à un transfert des capitaux du Nord vers le Sud, c’est l’inverse qui s’est produit.  Il a demandé que le Groupe de travail établi par l'Assemblée générale à l’issue de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière et son impact sur le développement assure le suivi de cette question.  Evoquant la situation des pays en développement sans littoral, le représentant a souligné l’impact particulier qu’avait la crise sur ces pays, dont la Bolivie fait partie.  M. Romero a donc jugé nécessaire d’accorder un traitement préférentiel à ces pays à tous les niveaux, en particulier sur le plan de la facilitation du commerce, de la construction d’infrastructures, et de la levée de droits de douane.  Il faut également faire progresser la coopération Sud-Sud en garantissant l’égalité entre tous les pays dans le cadre des négociations internationales, a-t-il préconisé.  Evoquant pour finir les changements climatiques, il a rappelé que les être humains faisaient partie d’un système interdépendant composé de plantes, d’animaux, et d’écosystèmes.  Il faut lancer un débat universel sur le droit à la « terre nourricière », a ajouté M. Romero, pour qui ce concept devrait être consacré comme idéal commun de l’humanité.


Mme SANSANEE SAHUSSARUNGSI (Thaïlande) s’est félicitée de la tenue, dans le cadre des Nations Unies, d’évènements relatifs aux changements climatiques et à la protection des forêts, notamment.  Ces initiatives, a-t-elle noté, donnent une importance particulière aux travaux de la Deuxième Commission.  Face aux crises de l’heure, elle a appelé à une action collective et coordonnée.  Mme Sahussarungsi a exprimé le soutien de son pays au renforcement de la coopération régionale et de l’architecture financière internationale.  A titre d’exemple de coopération financière réussie, la représentante de la Thaïlande a évoqué l’exemple de l’Initiative de Chang Maï, mise en place au lendemain de la crise asiatique de 1997.  Face à la crise, « nous devons résister à la tentative du protectionnisme. Il faut davantage libéraliser » a-t-elle ajouté.  Évoquant la Conférence de Copenhague de décembre prochain, consacrée aux changements climatiques, M. Sahussarungsi, a relevé que le chemin de Copenhague passe par Bangkok.  « J’espère qu’à Bangkok nous verrons la volonté politique qui rendra possible un accord à Copenhague », a-t-elle précisé.  Face au risque que certains pays ne réalisent pas les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015, la représentante de la Thaïlande a lancé un appel à soutenir les efforts de ces pays.  Elle s’est par ailleurs félicitée des progrès de la coopération Sud-Sud, tout en souhaitant qu’elle se fasse parallèlement au dialogue Nord-Sud.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a déclaré que le monde était en proie à une crise du capitalisme.  Pour en sortir, il faut changer de paradigme civilisationnel, et nous sommes loin de nous en approcher, comme en témoignent les « pansements » que les pays développés appliquent sur des plaies profondes, a-t-il dit.  Jusqu’à présent, les mesures fiscales adoptées ont surtout profité aux pays du Nord, tandis que ceux du Sud continuent de se débattre dans la pauvreté.  Le représentant a ensuite affirmé qu’il était nécessaire de rompre le monopole du crédit avec conditionnalités, imposé par les mêmes pays développés au sein des institutions financières internationales, et de mettre fin au dollar comme monnaie de réserve.  Nous sommes en faveur de la transformation de ces mêmes institutions, a poursuivi le représentant du Venezuela, qui a affirmé qu’il travaillerait en coopération étroite avec le Groupe de travail et de suivi établi par l'Assemblée générale.  La coopération Sud-Sud représente une voie interdépendante qui trouve une illustration parfaite dans PÉTROCARIBE, qui est une association de 15 pays d’Amérique latine qui achètent au Venezuela du pétrole à des conditions préférentielles, a-t-il souligné.


M. KHALID ABDULLAH KRAYYEM SHAWABKAH (Jordanie) a noté que les crises actuelles appellent une action de la part de tous les acteurs.  Rappelant que la crise économique et financière actuelle est la plus grave qu’ait connue le monde depuis les années 1930, le représentant de la Jordanie a relevé que cette crise met en danger la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Face à la crise, les actions des institutions financières internationales, notamment sont un pas dans la bonne direction, a-t-il poursuivi.  Il a cependant lancé un appel aux pays développés afin qu’ils respectent leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  La lutte contre les changements climatiques, a-t-il indiqué, exige l’accélération des efforts internationaux.  Il a appelé à la création d’un fonds destiné à aider les pays en développement à contribuer à ce combat.  Le représentant de la Jordanie a exprimé l’espoir que la Conférence de Copenhague, prévue en décembre prochain soit un succès.


M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a déclaré que, pour surmonter les conséquences de la crise économique et financière, il fallait renforcer le potentiel des pays et créer des conditions équitables pour le commerce international.  Il a ensuite espéré que lors du Sommet de Rome sur la sécurité alimentaire, organisé par la FAO, il serait possible de mettre au point des mesures pratiques afin de développer l’agriculture dans les zones les plus défavorisées et de réaliser le droit à l’alimentation.  Au niveau national, le Tadjikistan a adopté une Stratégie de réduction de la pauvreté pour les années 2007-2009 et développé un système éducatif pour la décennie 2005-2015, tous deux alignés sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit M. Aslov.  Il a appuyé la tenue en décembre de la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, qui est un mécanisme important pour assurer une croissance économique durable et relancer le processus de réalisation des OMD.  Enfin, face à la gravité des changements climatiques, des mesures collectives s’imposent, et de ce point de vue, le Tadjikistan a formé le vœu que la Conférence de Copenhague soit couronnée de succès, a dit le représentant.


M. ESAYAS GOTTA (Éthiopie) a noté qu’à cause de la plus grave crise économique et financière qu’ait connue le monde depuis la Deuxième Guerre mondiale, après cinq années consécutives de croissance de son PNB, de l’ordre de 5 à 6%, l’Afrique connaîtra un net ralentissement économique; le taux de croissance moyen des pays du continent revenant à environ 1% en 2009.  M. Gotta a fait remarquer que divers secteurs économiques ont été affectés, alors qu’au même moment, l’assistance internationale connaît une baisse.  Dans ce contexte, il a appelé la communauté internationale à venir en aide au continent africain.  Selon le représentant de l’Éthiopie, cette aide devrait se faire, en premier, par l’aide à la mise en place de politiques nouvelles, suite à l’échec des politiques néolibérales qui avaient été imposées aux pays du continent.  De plus, a-t-il ajouté, l’assistance au développement doit être accrue.  Face aux changements climatiques, a encore relevé le représentant de l’Éthiopie, le continent a plus que jamais besoin de l’aide internationale.  L’Afrique, a-t-il dit, sera présente à la prochaine Conférence de Copenhague dont elle souhaite la réussite.  Abordant la situation qui règne dans son pays, M. Gotta a fait état des changements institutionnels qu’il a connus, ainsi que des diverses réformes économiques mises en œuvre depuis 1991.  Il s’est enfin félicité de l’assistance apportée à son pays par la communauté internationale.


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a affirmé qu’un échec à conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha serait sans aucun doute un revers majeur pour le système multilatéral international, et ses premières victimes en seraient les pays en développement, et en particulier les pays les moins avancés (PMA), auquel le Bangladesh appartient.  Rappelant que les pays développés devaient respecter leur engagement à porter leur aide publique au développement (APD) à hauteur de 0,7% de leur produit intérieur brut, le représentant s’est félicité de l’appel lancé récemment en ce sens par le Premier Ministre britannique Gordon Brown.  M. Momen a ensuite indiqué que la dette des PMA devrait être immédiatement effacée en raison du fardeau qu’elle représente pour leurs perspectives de développement.  Évoquant ensuite les changements climatiques, il a estimé que son pays était « la pire victime » de ce phénomène.  Il a enfin réitéré la nécessité absolue de parvenir, à Copenhague, à la conclusion d’un accord ambitieux et juridiquement contraignant qui tienne compte des besoins spécifiques d’adaptation et d’atténuation des pays comme le sien.


M. THAN SWE (Myanmar) a fait remarquer que face à la crise économique actuelle, les populations des pays pauvres sont les plus durement touchées, ce qui remet en question la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les pays développés doivent dès lors, a-t-il ajouté, venir en aide aux pays en développement, en respectant notamment leurs engagements internationaux relatifs à l’aide publique au développement.  Face aux conséquences des changements climatiques, qui une fois encore ont des conséquences plus graves dans les pays en développement, M. Than Swe a souligné que la réponse à apporter à ce défi, lors de la Conférence de Copenhague, doit se fonder sur le principe des « responsabilités communes mais différenciées ».  Le représentant du Myanmar a précisé que c’est sur cette base que les pays riches doivent soutenir les efforts des pays en développement.  M. Than Swe a enfin évoqué les initiatives lancées par le Myanmar dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques et la déforestation.


M. VLADIMIR GERUS (Bélarus) a déclaré que le principal aspect positif de la crise avait été le renoncement au paradigme du marché qui s’autorégule, dominant depuis les années 1970.  Il a estimé que les mesures « efficaces » prises jusqu’à présent allaient dans le sens d’une réforme de l’architecture financière internationale.  Les Nations Unies peuvent quant à elles jouer un rôle de chef de file dans la mise en place de partenariats et d’une coopération entre États Membres en vue de redéfinir le cadre et les règles du commerce international, a poursuivi M. Gerus.  S’agissant des changements climatiques, le risque est grand, a-t-il déclaré, que d’ici à 2050, la hausse en besoins énergétiques entraîne une augmentation de la température du globe de l’ordre de 6°C.  C’est la raison pour laquelle il devient nécessaire de réfléchir de toute urgence à des sources d’énergie renouvelables dont l’usage aura un impact minimal sur l’environnement, a préconisé le représentant.  D’ici à 2030, la demande globale d’énergie dans les pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques(OCDE) augmentera de 73%, a-t-il insisté, et c’est avec ces chiffres à l’esprit, que le Bélarus a proposé de créer un mécanisme mondial pour faciliter le développement des énergies renouvelables.  Certaines propositions ont déjà été faites dans ce cadre et présentées lors du débat général de l’Assemblée, s’est félicité le représentant en conclusion.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a relevé qu’à cause des crises auxquelles le monde fait face, les progrès enregistrés dans le cadre de la réalisation des OMD sont remis en cause, sur le continent africain notamment.  Il a regretté que les engagements pris vis-à-vis de l’Afrique, en matière d’aide publique au développement, n’aient pas été honorés.  Évoquant l’impasse dans lequel sont les pourparlers du Cycle de négociations commerciales de Doha, le représentant du Ghana a estimé que, faute de parvenir à un accord facilitant l’accès des produits agricoles africains aux marchés internationaux, « Doha n’aura pas de sens pour les pays africains ».  Il a regretté le fait que ces négociations achoppent sur la question des subventions versées par les pays du Nord à leurs secteurs agricoles notamment.  « Il faut de la volonté politique et un intérêt partagé pour parvenir à un accord », a-t-il ajouté.  Abordant la Conférence de Copenhague prévue en décembre prochain, le représentant du Ghana a estimé que pour le continent africain, les efforts en vue de combattre les changements climatiques sont liés à ceux destinés à favoriser le développement.  Il a souhaité, par conséquent, le succès de Copenhague et la signature d’un accord sur le climat qui prenne en compte les préoccupations du continent.  Enfin, le représentant du Ghana a plaidé en faveur d’un soutien plus important au système des Nations Unies, afin que l’Organisation contribue aux efforts de développement.


Mme JOY OGWU (Nigeria) s’est réjouie des perspectives de relèvement économique qui se font jour dans certaines régions du monde, mais s’est dite préoccupée par les difficultés qui se posent à tant d’autres pays.  Dans ce contexte, elle a appelé à la mise en œuvre des recommandations du Document final de la Conférence des Nations Unies sur la crise financière et économique et son impact sur le développement.  Non seulement cette Déclaration propose des mesures pour faire face aux causes profondes de la crise, mais elle constitue une feuille de route pertinente pour entreprendre la réforme de l’architecture financière internationale, a souligné Mme Ogwu.  Un des défis majeurs auxquels est confronté le Nigéria, a-t-elle ensuite expliqué, est celui du développement des technologies propres pour l’usage des combustibles fossiles.  Son Gouvernement œuvre à la fois la diversification du bouquet énergétique et à la sécurité alimentaire du Nigéria, a-t-elle assuré.  Elle a enfin formé l’espoir que l’élan donné à la lutte contre les changements climatiques lors du sommet onusien du 22 septembre dernier permette d’aboutir à un accord vigoureux à Copenhague.


M. SAID MOHAMED OUSSEIN (Comores), a noté que cette session de la Deuxième Commission s’ouvre dans un monde marqué par diverses crises dont sont particulièrement victimes les populations d’Afrique.  Abordant la question de la crise alimentaire, il a tout d’abord rappelé qu’elle pourrait « jeter 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté, dont 10% seront des enfants », avant de faire état des efforts déployés par son pays pour faire face à la menace.  Ces initiatives, a-t-il cependant précisé, ne peuvent suffire.  « La communauté internationale doit nous venir en aide », a-t-il ajouté.  Le représentant des Comores a, en outre, plaidé en faveur d’un accès facilité aux marchés internationaux pour les produits agricoles africains.  « La crise financière actuelle a montré la faillite des institutions de Bretton Woods », a-t-il ajouté, avant d’appeler à une « réforme en profondeur » du système financier international.  Au chapitre de l’aide au continent africain, il a appelé les pays riches à respecter les engagements en matière d’aide publique au développement.  Abordant enfin la question des changements climatiques, le représentant des Comores a rappelé que d’ici à 2020, par leur faute, la production agricole pourrait être réduite de plus de 50%.  Or, a-t-il noté, ce sont les pays du Nord qui sont les principaux responsables de ces changements, ils doivent par conséquent apporter un « appui conséquent aux pays en développement », a-t-il estimé.  C’est sur cette base notamment, a-t-il conclu, qu’un « bon accord » devrait être conclu à Copenhague.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a expliqué que dans son pays, la crise économique et financière s’était traduite par un déclin des performances économiques et des revenus à l’exportation, et par la chute du taux de fréquentation touristique et du montant des envois de fonds des Kényens vivant à l’étranger.  « Tout en reconnaissant les efforts déployés par le G-20 pour endiguer cette crise, des actions supplémentaires sont indispensables pour lutter contre ses effets néfastes et veiller à ce qu’une telle situation ne se reproduise pas », a estimé le représentant.  Selon lui, la solution à apporter à long terme à l’insécurité alimentaire actuelle est de renforcer les capacités de chaque pays à réaliser son autosuffisance.  C’est d’autant plus vrai pour des pays ayant subi une sécheresse, comme celle qu’endure le Kenya depuis trois ans, et qui représente une menace pour 10 millions de ses habitants, a souligné M. Muburi-Muita.  Évoquant les changements climatiques, il a tout particulièrement attiré l’attention sur les problèmes de la désertification et de la dégradation des terres, « d’où la nécessité de renforcer le pilier du développement durable au sein du système des Nations Unies et au-delà », a-t-il préconisé.


M. NURBEK JEEBAEV (Kirghizistan) s’est félicité de ce que, par le passé, l’écosystème sensible de son pays avait justifié le vote d’une résolution de l’Assemblée générale recommandant qu’une assistance internationale lui soit fournie, face aux défis des changements climatiques.  Il a ajouté que le Kirghizistan accorde la plus haute importance aux enjeux posés par ce phénomène.  Évoquant la question de la crise économique et financière, le représentant du Kirghizistan a indiqué que « la communauté internationale peut et doit relever le défi de la crise économique et financière ».  Abordant enfin la situation régionale en Asie centrale, M. Jeebaev a exprimé l’engagement du Kirghizistan en faveur du soutien au redressement de l’Afghanistan.  Il a lancé un appel à tous les pays voisins pour qu’ils s’engagent, en fonction de leurs ressources, sur la même voie. 


Mme JANE STEWART, Représentante spéciale des Nations Unies et Directrice de l’Organisation internationale du Travail, a fait remarquer qu’en dépit de la reprise sur les marchés financiers, les revenus et l’emploi sont toujours marqués par la crise.  L’augmentation du chômage dans le monde, a-t-elle poursuivi, pourrait toucher de 39 à 61 millions de personnes en 2009.  Ce qui, a révélé Mme Stewart, mènerait le monde à des chiffres historiques, jamais atteints par le passé, variant entre 219 et 241 millions de personnes sans emploi contraintes au chômage.  Mme Stewart s’est, cependant, félicitée de la signature en juin 2008 du Pacte mondial pour l’emploi entre les gouvernements, les associations d’employeurs et les organisations regroupant des employés de 183 pays.  Néanmoins, a-t-elle averti, la mise en œuvre de ce pacte ne peut être du seul ressort de l’OIT.  Elle a lancé un appel aux gouvernements et au système des Nations Unies afin qu’ils favorisent la mise en œuvre des termes du Pacte.  La Directrice de l’OIT s’est félicitée de ce que la Deuxième Commission se penche sur l’enjeu de la protection sociale à l’échelle mondiale, en particulier dans le contexte actuel de crises.  Les changements climatiques et la crise de l’emploi doivent être abordés conjointement, a par ailleurs déclaré Mme Stewart.  Dans ce sens, elle a évoqué l’initiative des emplois verts, lancée par l’OIT.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Première Commission: des délégations font un lien entre le gaspillage en dépenses militaires excessives et les obstacles qui se posent au développement

AG/DSI/3385

Première Commission: des délégations font un lien entre le gaspillage en dépenses militaires excessives et les obstacles qui se posent au développement

06/10/2009
Assemblée généraleAG/DSI/3385
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

3e séance - matin


PREMIÈRE COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS FONT UN LIEN ENTRE LE GASPILLAGE EN DÉPENSES MILITAIRES EXCESSIVES ET LES OBSTACLES QUI SE POSENT AU DÉVELOPPEMENT


Au deuxième jour de son débat général, la Première Commission, chargée des questions du désarmement et de la sécurité internationale, a entendu plusieurs délégations dénoncer les niveaux atteints par les dépenses militaires qui, sur le plan mondial, se sont élevées à 1 400 milliards de dollars en 2008, et sont en totale contradiction d’avec la nécessité de mobiliser les ressources indispensables à l’atteinte des objectifs de développement internationalement agréés.  Si le représentant du Nigéria a noté que les dépenses militaires mondiales atteignaient aujourd’hui 217 dollars par tête d’habitant de la planète par an, alors que beaucoup d’entre eux ne vivent qu’avec un dollar par jour, celui du Bangladesh a regretté que les pays en développement dépensent 42 milliards de dollars par an en achats d’armements.  De son côté, le représentant de Cuba a estimé que l’on pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avec 10% des fonds consacrés à l’industrie de la guerre, et il a suggéré une nouvelle fois de consacrer 50% des dépenses militaires aux besoins du développement économique et social par le biais d’un fonds géré par l’ONU. 


La délégation de Cuba a également regretté que les discours pacifistes de l’Administration américaine ne se traduisent en actes concrets, en citant pour exemple la création de nouvelles bases militaires américaines en Amérique du Sud et le rétablissement de la Quatrième flotte américaine dans les eaux de la région.  De son côté, la Sous-Secrétaire d’État américaine au contrôle des armes et à la sécurité internationale, a estimé qu’aucun gouvernement n’avait fait plus que celui des États-Unis pour éliminer les excédents d’armes et de munitions conventionnelles.  Elle a insisté que la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nécessitait une réponse mondiale –et non pas seulement une réponse de la part des États-Unis et de la Fédération de Russie- en précisant que les États-Unis détiendront d’ici quelques années, 75% d’armes nucléaires de moins qu’ils n’en avaient à la fin de la guerre froide. 


Ce débat a également été l’occasion d’entendre la plupart des délégations défendre le droit inaliénable à l’accès à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  À cet égard, le représentant de la Chine a invité la communauté internationale à explorer ensemble la réduction des risques de prolifération et la promotion de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, y compris par l’adoption d’un texte multilatéral sur la question de la fourniture du combustible nucléaire aux pays qui en ont besoin dans leurs installations civiles.


De nombreuses délégations ont estimé que la crédibilité et l’universalité du TNP reposaient sur la mise en œuvre équilibrée et déterminée des trois piliers de ce Traité, qui se soutiennent et se renforcent mutuellement.  La principale tâche de la Conférence d’examen du TNP, prévue en 2010, après l’échec de la Conférence d’examen de 2005, sera d’identifier les voies et moyens d’assurer enfin l’application des 13 mesures pratiques de désarmement nucléaire agréées en 2000, ont également souligné un certain nombre d’intervenants.


Les représentants du Nigéria et de l’Algérie ont insisté sur la contribution essentielle de l’Afrique au renforcement du régime de non-prolifération avec l’entrée en vigueur le 15 juillet 2009 du traité de Pelindaba créant une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) en Afrique.  Le représentant algérien a notamment regretté, à l’instar des délégations de la Jordanie et de l’Arabie saoudite, que le projet de zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient demeure bloqué en raison de l’intransigeance d’Israël qui refuse de rejoindre le TNP et de mettre ses installations nucléaires sous garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  


En outre, plusieurs délégations ont estimé qu’il était temps de poser un regard critique sur le Programme d’action contre le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre, en notant que plusieurs millions de civils avaient été tués ou blessés par de telles armes depuis l’adoption de ce programme en 2001.   


Faisant usage de son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté les propos tenus par les délégations de la République de Corée et du Japon sur la question de la dénucléarisation de la péninsule Coréenne.  Il a dit que la nucléarisation de la péninsule était le résultat de la menace que font peser les États-Unis sur elle depuis 50 ans.


Ont pris la parole au cours de cette séance, les représentants des pays suivants: République de Corée, Brésil, Japon, Chine, Cuba, Kenya, États-Unis, Bulgarie, Norvège, Jordanie, Arabie saoudite, Algérie, Afrique du Sud, Australie, Nigéria et Bangladesh.  La République populaire démocratique de Corée a fait usage de son droit de réponse.


La Première Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 7 octobre, à 10 heures, en salle de conférence 4. 



DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) s’est félicité que la Conférence du désarmement ait enfin adopté son programme de travail, au moment où des négociations ont repris entre les États-Unis et la Fédération de Russie pour une réduction de leurs arsenaux d’armements stratégiques.  Il a estimé que la session extraordinaire du Conseil de sécurité du 24 septembre, qui a adopté le document historique qu’est la résolution 1887, est une manifestation claire des priorités de la communauté internationale au cours des prochaines années.  Le rôle central du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) devrait être renforcé comme pilier du régime international de non-prolifération, a-t-il dit.  Il a souhaité que le régime de contrôle et les mécanismes de vérification du TNP soient renforcés par le biais de l’universalisation du Protocole facultatif de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il s’est félicité des efforts déployés pour lutter contre la menace du terrorisme nucléaire en citant le Partenariat mondial du G-8 et l’Initiative mondiale contre le terrorisme nucléaire. 


Le représentant de la République de Corée a ajouté que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et l’Iran posaient un défi pressant au monde en matière de prolifération.  Il a espéré que le développement du nucléaire en RPDC ne saurait être toléré, en insistant sur l’importance de la résolution 1874.  Il a invité la RPDC à reprendre les Pourparlers à Six et à mettre en œuvre les accords du 19 septembre 2005.  Sur le même ton, il a invité l’Iran à collaborer avec la communauté internationale pour régler la question posée par son site d’enrichissement de Qom.  En outre, il a dit qu’il était urgent de mettre un terme aux souffrances causées par les armes à sous-munitions, en regrettant que, malgré deux années d’intenses négociations, le Groupe d’experts établi sur cette question n’ait pas pu s’entendre sur un projet de protocole.  Il a formé le vœu que la Conférence d’examen de 2010 du TNP sera en mesure de rappeler combien ce Traité est un pilier solide de la non-prolifération nucléaire.  Il a rappelé que la prochaine Conférence annuelle de désarmement « République de Corée-Nations Unies » se tiendra sur l’île de Jeju du 16 au 18 novembre dans le souci d’examiner le potentiel et la contribution que pourrait avoir la Conférence d’examen 2010 du TNP. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a salué le lancement de pourparlers stratégiques entre les États-Unis et la Fédération de Russie qu’elle a défini comme un pas significatif sur le chemin de la réduction des arsenaux de ces deux puissances.  Elle s’est félicitée de la contribution de la première réunion au sommet tenue par le Conseil de sécurité sur la question du désarmement nucléaire, et qui a eu lieu le 24 septembre 2009.  Mme Ribeiro Viotti a également salué l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement après 12 ans de blocage.  « Il est essentiel de franchir de nouvelles étapes pour aboutir à l’élimination totale des armes nucléaires », a-t-elle ajouté, rappelant que les accords multilatéraux ne devaient pas être remplacés par des initiatives bilatérales.


Pour Mme Viotti, l’entrée en vigueur du TICE serait un facteur majeur de renforcement du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  Il en serait de même avec le commencement de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a-t-elle ajouté.


Estimant ensuite qu’il y a un lien inextricable entre désarmement et non-prolifération, Mme Viotti a estimé que le désarmement des puissances nucléaires était la meilleure garantie de non-prolifération.  Elle a également rappelé que l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique du Sud, à laquelle appartient le Brésil, constituait une étape importante vers le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Elle a donc appelé à la création de nouvelles exemptes d’armes nucléaires ailleurs dans le monde.  Évoquant ensuite le problème des armes conventionnelles, Mme Maria Luiza Ribeiro Viottia a estimé qu’il fallait prendre des mesures concrètes pour mettre en place un contrôle du commerce des armes légères et de petit calibre.  Le Brésil soutient donc les efforts des Nations Unies sur ce dossier et demande la mise en œuvre de son Programme d’action pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite de ces armes, a dit la représentante.  Elle a conclu son intervention en demandant la mise en place d’un traité international, équilibré et non discriminatoire, sur le commerce des armes légères et de petit calibre afin d’éviter qu’elles viennent alimenter des marchés illicites.


M. AKIO SUDA (Japon) a d’abord estimé que le monde était le témoin d’un moment historique dans le domaine du désarmement.  Saluant l’annonce par la Fédération de Russie et les États-Unis de nouvelles discussions en vue d’une nouvelle réduction de leurs arsenaux nucléaires, il s’est aussi félicité de la tenue d’une réunion au sommet sur le désarmement au Conseil de sécurité et de l’adoption d’une résolution posant le principe de la recherche d’un monde sans armes nucléaires.  Rappelant ensuite que le Japon avait, par son histoire, une responsabilité morale dans le désarmement nucléaire, M. Suda a appelé tous les États disposant d’armes nucléaires à prendre des mesures concrètes de réduction de leurs arsenaux.  Il a aussi appelé les États ne disposant pas d’armes nucléaires à remplir pleinement leurs obligations en matière de non-prolifération.


M. Suda a ensuite développé plusieurs points qui devraient permettre de renforcer l’effectivité du TNP lors de la Conférence d’examen qui se déroulera l’année prochaine.  Premièrement, tous les États possédant des armes nucléaires doivent prendre des mesures en vue de réduire leurs arsenaux, a-t-il préconisé.  Deuxièmement, les deux instruments internationaux qui complètent le TNP doivent être renforcés.  Le TICE doit pour sa part entrer en vigueur aussi vite que possible, et les négociations en vue d’un traité interdisant la production de matières fissiles doivent se poursuivre, a indiqué le représentant.  Troisièmement, a-t-il ajouté, les obligations en matière de non-prolifération doivent êtres observées par tous les États Membres.  Quatrièmement, l’impunité en cas de violations sérieuses de ces obligations doit prendre fin.  Le Japon appelle donc la RPDC à respecter les obligations définies par les résolutions du Conseil de sécurité et soutient une solution pacifique, négociée entre le Groupe des Six et l’Iran, a dit M. Suda.  Cinquièmement, a-t-il dit, le Japon souhaite une plus grande sensibilisation du public sur les effets horribles de l’utilisation des armes nucléaires.


À propos du trafic illicite des armes légères et de petit calibre, M. Akio Suda a appelé tous les États Membres à mettre en œuvre le Programme d’action adopté par les Nations Unies sur cette question et à soutenir un projet de résolution que le Japon va déposer, avec l’Afrique du Sud et la Colombie.  Il a également demandé aux États Membres de soutenir les efforts déployés en vue de l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes conventionnelles (Arms Trade Treaty) régulant l’importation, l’exportation et le transfert de ces armes.


M. WANG QUN (Chine) a rappelé que le Président Hu Jintao a, lors de la dernière réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre, présenté cinq propositions importantes, dont un projet en quatre points, pour un monde plus sûr pour tous.  Il a exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à respecter leurs obligations en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération, et leur a demandé de réduire le rôle de ces armes dans leur stratégie de sécurité nationale et de renoncer à la doctrine de la dissuasion nucléaire.  Il a souhaité l’adoption d’un instrument juridique international sur les garanties négatives de sécurité que les États détenteurs de l’arme nucléaire doivent donner aux pays non détenteurs de cette arme.  Il a souhaité l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et espéré la conclusion d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  L’universalité et l’autorité du TNP doivent être renforcées et les questions de non-prolifération doivent être réglées pacifiquement en s’appuyant sur la résolution 1540, a-t-il insisté. 


Pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, a dit le représentant de la Chine, il faut déployer des efforts vigoureux pour promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie et la coopération internationale.  Il a rappelé que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire était un droit légitime inaliénable des États non dotés de l’arme nucléaire.  Il a invité l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à accroitre son assistance aux pays en développement dans le domaine de l’énergie nucléaire, de la sécurité et de la sûreté nucléaire.  M. Wang Qun a estimé que la communauté internationale devrait, par le biais de consultations multilatérales, explorer à la fois la réduction des risques de prolifération et promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, y compris par l’adoption d’un traité multilatéral relatif à la fourniture de combustibles nucléaires.


La Conférence d’examen du TNP, qui aura lieu en mai 2010, sera une occasion d’œuvrer en faveur des trois grands piliers de la non-prolifération, a-t-il ajouté.  Il a assuré que la Chine n’utilisera jamais en premier l’arme nucléaire, tout en précisant qu’elle ne dispose de telles armes que pour des raisons défensives.  S’agissant de la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, il a espéré que la communauté internationale parviendra à s’accorder sur un texte s’appuyant sur le projet présenté conjointement par la Russie et la Chine en février 2008.   


M. RODOLFO ELISEO BENÍEZ VERSÓN (Cuba) a dit qu’il n’était pas acceptable que les budgets cumulés d’armements et de défense, aient atteint 1 400 milliards de dollars en 2008, soit 15 fois le montant de l’aide publique au développement (APD).  Il a précisé que les 100 principales entreprises mondiales d’armement avaient augmenté leurs ventes de plus de 70%.  Il a précisé que l’on pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avec à peine 10% des fonds consacrés à l’industrie de la guerre.  Il a dit que Cuba formulait à nouveau sa proposition visant à consacrer la moitié des dépenses militaires actuelles aux besoins du développement économique et social par le biais d’un fonds géré par les Nations Unies.


Sur les 23 500 ogives nucléaires existantes, 8 392 sont prêtes à un emploi immédiat, s’est inquiété le représentant de Cuba, en estimant qu’il était plus urgent que jamais de procéder au désarmement nucléaire.  Il a défendu le droit inaliénable des États à utiliser de manière pacifique l’énergie nucléaire.  Il a dit que Cuba participera l’année prochaine à la deuxième Conférence des États parties aux traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires.  Il a regretté que les discours de l’Administration américaine ne se traduisent pas en actes concrets, en citant la création de nouvelles bases militaires américaines en Amérique du Sud et le rétablissement de la Quatrième flotte américaine dans la région.  Il a demandé la fermeture de la base militaire de Guantanamo, qu’il a qualifiée de « territoire cubain occupé ».  


Il a émis l’espoir que la réunion au sommet du 24 septembre du Conseil de sécurité ne se limitera pas à une démonstration d’effets de manche médiatique.  Il faut un délai précis pour s’assurer de l’élimination des armes de destruction massive, a-t-il ajouté.  Il s’est félicité qu’après de nombreuses années d’inaction, la Conférence du désarmement des Nations Unies ait pu adopter un programme de travail.  Il a espéré une ratification universelle des conventions relatives aux armes chimiques et bactériologiques.  Tout en soutenant le droit des États à fabriquer, importer et conserver des armes légères et de petit calibre (CALPC), Cuba préconise des mesures plus efficaces pour prévenir le commerce illicite de ces armes, a-t-il insisté.  Le représentant a par ailleurs précisé qu’en cette date du 6 octobre, Cuba commémorait le triste anniversaire de l’explosion au large des côtes de la Barbade d’un avion, qui a provoqué la mort de 73 personnes innocentes.  


M. ZACHARY D. MUBURI MUITA (Kenya) a d’abord rappelé que son pays soutenait les déclarations du Nigéria, qui représente le Groupe des États d’Afrique, et de l’Indonésie, qui s’est exprimée au nom du Mouvement des pays non alignés.


Le Kenya estime que les négociations et les accords multilatéraux sont « les seuls outils pour parvenir à un désarmement effectif et à la sécurité internationale », a-t-il souligné.  L’élimination totale des armes nucléaires est la meilleure garantie pour que « le cauchemar de l’usage de ces armes » ne se reproduise pas, a dit M. Muita.  Le Kenya salue donc les déclarations des Présidents Obama et Medvedev sur la reprise de discussions en vue de la réduction des arsenaux nucléaires des États Unis et de la Fédération de Russie.  Il salue également l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement, qui prévoit notamment le lancement de négociations pour un traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  M. Zachary Muburi Muita a ajouté que son pays soutient enfin la résolution adoptée par le Conseil de sécurité lors de sa réunion au sommet consacrée au désarmement.


Rappelant ensuite que l’Afrique est devenue une zone exempte d’armes nucléaires depuis la ratification du traité de Pélindaba, en juillet dernier, M. Muita a estimé que ce fait constituait un engagement fort du continent africain en faveur du désarmement nucléaire. 


Évoquant ensuite le problème de la prolifération des armes légères et de petit calibre, il a souligné que l’Afrique en était l’une des premières victimes.  Considérant que le volume d’armes sortant du circuit commercial légal et alimentant le commerce illicite avait atteint un « niveau alarmant », il a redit le soutien apporté par le Kenya au programme d’action des Nations Unies contre le commerce illicite de ces armes.  Il a également fait part du soutien ferme de son pays à la création d’un traité sur le commerce des armes conventionnelles.  Pour conclure, M. Muita a rappelé le lien existant entre réduction de la violence et le développement économique.  Le coût des conflits armés et des violences dépasse 18 milliards de dollars par an en Afrique, a-t-il indiqué, ajoutant que les gouvernements étaient obligés de consacrer une part importante de leur budget à l’achat de matériels et à l’entraînement de leurs forces de sécurité.  « C’est, entres autres, pour cette raison que le Kenya a été l’un des premiers signataires de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement, et qu’il soutient tous les efforts de la communauté internationale en vu d’un désarmement complet », a conclu le représentant.


Mme ELLEN TAUSCHER, Sous-Secrétaire d’État au contrôle des armes et à la sécurité internationale des États-Unis, a mis l’accent sur le rôle joué par les États-Unis dans l’adoption de la résolution 1887, qui a eu lieu lors de la réunion historique du Conseil de sécurité tenue le 24 septembre dernier.  Elle a également fait remarquer que les États-Unis ont participé pour la première fois en 10 ans à une réunion de la Conférence sur la facilitation de l’entrée en vigueur du TICE.  Elle a rappelé combien le Président Obama avait insisté sur le rôle pivot des Nations Unies dans la prévention de la prolifération nucléaire.  Elle a indiqué qu’après l’adoption du programme de travail de la Conférence de désarmement au mois de mai, les États-Unis étaient impatients de commencer en janvier 2010 les négociations sur un projet de convention d’interdiction de la production de matières fissiles.


Par ailleurs, la Sous-Secrétaire d’État américaine a estimé qu’aucun gouvernement n’avait fait plus que celui des États-Unis pour éliminer les excédents d’armes et de munitions conventionnelles et pour lutter contre le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre.  Elle a précisé que le Président Obama a appelé à la tenue d’un sommet sur la sécurité nucléaire en avril 2010, à Washington, pour traiter des risques de terrorisme nucléaire et encourager les pays à sécuriser leurs matériaux nucléaires.  Mme Tauscher a assuré que les États-Unis mettront tout en œuvre pour revigorer le TNP, en rappelant la nécessité pour les États dotés de l’arme nucléaire de désarmer, et l’obligation qu’ont ceux non dotés de l’arme nucléaire à ne pas chercher à acquérir de telles armes.  Les États-Unis s’efforceront également d’assurer aux autres pays le droit qu’ils ont d’avoir accès à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, a dit Mme Tauscher.  Elle a souligné que la mise en œuvre du TNP nécessitait une réponse mondiale, et non pas seulement de la part des États-Unis et de la Fédération de Russie.  Soulignant les efforts déployés par son pays, elle a précisé que les États-Unis détiendront d’ici quelques années, 75% en moins d’armes nucléaires stratégiques qu’ils n’en avaient à la fin de la guerre froide.  Notre gouvernement espère que tous nos partenaires nous rejoindront dans les efforts que nous déployons pour réduire la menace des armes nucléaires, et pour renforcer le régime de non-prolifération, a-t-elle ajouté, en exprimant l’espoir que l’on parvienne un jour à créer un monde de paix et de sécurité libéré des armes atomiques.


Mme ELENA POPTODOROVA (Bulgarie) a rappelé que son pays s’associait aux déclarations faites par la Suède, au nom de l’Union européenne.  Elle a ensuite souligné l’attachement de la Bulgarie au multilatéralisme, surtout en ce qui concerne les progrès à faire en matière de désarmement, de contrôle des armes et de lutte contre la prolifération.


Appelée à être l’un des six présidents de la Conférence sur le désarmement de 2010, la Bulgarie « redoublera d’efforts pour appliquer et faire appliquer les traités existants.  Elle en fera la promotion en vue de leur universalisation », a ajouté Mme Poptodorova.  Pour la Bulgarie, l’application complète du TNP doit rester une priorité de la communauté internationale.  Il en est de même de celle du TICE, qui est aussi un outil crucial du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, a ajouté la représentante.  La Bulgarie a réitéré ses appels en faveur de l’entrée en vigueur du TICE « aussi vite que possible ».  Elle a aussi demandé la poursuite des discussions sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a indiqué la représentante.  À propos de la lutte contre les armes biologiques, bactériologiques et chimiques, Mme Poptodorova a insisté sur la nécessité de mettre en place des systèmes de vérification lors de la Conférence d’examen des conventions interdisant l’usage de ces armes, qui sera organisée en 2011.  Pour conclure, Mme Poptodorova a abordé le problème des armes légères et de petit calibre, qu’il faut considérer aujourd’hui comme « les nouvelles armes de destruction massive ».  Rappelant que ces armes causent chaque année la mort d’un demi-million de personnes dans le monde, elle a souhaité la mise en œuvre rapide du Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite de ces armes.


M. STEFFEN KONGSTAD (Norvège) a déclaré que sa délégation espérait que la Conférence d’examen de 2010 du TNP déterminera clairement la voie à suivre pour aller vers une élimination irréversible des armes nucléaires.  Il a insisté sur la nécessité de permettre aux États d’avoir accès à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire dans l’intérêt de la réalisation des OMD.  M. Kongstad a estimé que l’ouverture à la signature, l’année dernière à Oslo, de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de munitions en grappes démontrait qu’il était possible de se débarrasser des mauvaises habitudes.  Il a précisé que cette Convention avait déjà été signée par 100 États et ratifiée par 21 pays et a rappelé que la première Conférence des États parties à cette Convention se tiendra l’année prochaine à Vientiane, en République démocratique populaire lao.  Il a estimé qu’un traité sur le commerce des armes, pour être efficace, ne devait pas se limiter au seul contrôle des trafics illicites.  Il a insisté sur la valeur ajoutée d’une participation de la société civile à la mise au point d’un tel traité. 


M. Kongstad a par ailleurs estimé qu’il était temps d’avoir un regard critique sur le Programme d’action contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, en notant que plusieurs millions de civils avaient été tués ou blessés depuis l’adoption de ce Programme en 2001.  Rappelant que le monde avait beaucoup évolué depuis la mise en place des mécanismes intergouvernementaux de désarmement en 1978, il a estimé qu’il était temps de revoir le fonctionnement de la Conférence du désarmement et de la Commission du désarmement des Nations Unies.  Il a estimé que la Conférence du désarmement est paralysée depuis 10 ans.  Même si elle est parvenue à l’adoption d’un programme de travail, a-t-il dit, elle n’a pas pu débuter son travail sur un projet de traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  Il a indiqué que 120 pays étaient exclus de cette Conférence.  Il a donc estimé qu’il était légitime de convoquer une Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le désarmement, à condition que les organes délibératifs multilatéraux de l’ONU soient en phase avec la fenêtre d’opportunité qui émerge.  


M. ZEID ABUHASSAN (Jordanie) a d’abord rappelé que son pays souscrivait à la déclaration faite par l’Indonésie au nom du Mouvement des non-alignés.  Il s’est ensuite félicité des avancées « positives » de ces six derniers mois dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, en particulier depuis l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement.  Ces évolutions marquent un tournant et offrent l’occasion de faire de réelles avancées lors de cette soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a-t-il estimé.


Pour M. Zeid Abuhassan, les déclarations faites par le Gouvernement américain en vue de « libérer le monde des armes nucléaires » donnent un nouvel élan aux travaux de la Première Commission.  La Jordanie salue aussi les efforts déployés en vue de parvenir à la conclusion d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  Revenant ensuite sur la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre, il a estimé qu’elle avait permis de réaffirmer que l’universalisation du TNP restait la priorité absolue de la communauté internationale.  « C’est un nouvel élan donné aux négociations qui se dérouleront en 2010 lors de la Conférence d’examen du TNP », a-t-il déclaré, ajoutant que pour la Jordanie, le TNP restait « la pierre angulaire du désarmement nucléaire ».


Évoquant ensuite la situation au Moyen-Orient, M. Abuhassen a rappelé que l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient était un objectif établi depuis la Conférence d’examen du TNP de 1995.  Pour la Jordanie, cet objectif reste un point essentiel revêtant une importance stratégique pour la région.  Elle appelle donc une nouvelle fois Israël à adhérer au TNP et à soumettre ses installations nucléaires aux inspections de l’AIEA, afin de « renforcer la confiance entre les pays, ainsi que la sécurité de la région, et de mettre fin à l’éventualité d’une catastrophe nucléaire ».  La Jordanie reconnaît cependant le droit de tous les États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a dit le représentant.


M. KHALID AL NAFISEE (Arabie saoudite), a d’abord fait part des regrets de son pays face au manque d’avancées dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération des armes nucléaires depuis 1978, année au cours de laquelle la communauté internationale avait fait du désarmement l’une de ses priorités, avec l’adoption d’une déclaration finale de l’Assemblée générale.  En dépit des efforts entrepris depuis, l’Arabie saoudite a estimé que, compte tenu du succès limité des traités adoptés et du contrôle international sur les armes de destruction massive, les instruments internationaux étaient devenus « sans valeur », notamment en raison du refus de certains États de se soumettre à leurs obligations et du silence de la communauté internationale face à ces comportements.  Pour M. Khalid Al Nafisee, cette situation a fait naître une politique du deux poids deux mesures, avec des obligations différentes en fonction des États, ce qui a remis en cause la majorité des instruments internationaux de désarmement existants.


« Nous assistons depuis peu à de nouveaux efforts, démontrés en particulier lors de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre », a toutefois estimé M. Al Nafisee, ajoutant que la communauté internationale ne devait pas rater l’étape de la Conférence d’examen du TNP de 2010.  Rappelant ensuite que l’Arabie saoudite reconnaissait à tous les États le droit à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, notamment le droit d’accéder à la connaissance et la maîtrise de la technologie nucléaire, le représentant a appelé tous les pays à adhérer aux principes des négociations et de la recherche de solutions pacifiques, en particulier dans le cas du programme nucléaire iranien, afin de préserver la sécurité de l’ensemble de la région du Moyen-Orient.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a indiqué que cette session de la Première Commission intervenait au lendemain de l’entrée en vigueur, le 15 juillet dernier, du Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (traité de Pelindaba), qui est la contribution essentielle de l’Afrique au renforcement du régime de non-prolifération.  Il a précisé que l’Algérie a été un des tous premiers États à ratifier le traité de Pelindaba.  Il a dit que l’année 2009 a été riche en matière d’engagements en faveur de la cause du désarmement et de la promotion de la paix et de la sécurité internationales sur des bases solides, consensuelles et fiables.  Les nouvelles dispositions annoncées par les grandes puissances en matière de désarmement sont pour nous des motifs d’optimisme après des années d’impasse, a-t-il ajouté.  Néanmoins, il a regretté que plus de 30 ans après la première session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, l’ONU peine à réaliser les progrès escomptés.


Il a dit la détermination de l’Algérie à promouvoir l’idéal du TNP.  Les conditions de sa crédibilité et de son universalité reposent, en particulier, sur la mise en œuvre équilibrée et déterminée des trois piliers du TNP, qui se soutiennent et se renforcent mutuellement, a-t-il dit.  Toute tendance qui viserait à privilégier un aspect du TNP sur les autres serait de nature à altérer sa crédibilité et menacer l’équilibre sensible qui existe entre les obligations édictées et les droits consacrés.  M. Benmehidi a estimé que la principale tâche de la Conférence d’examen de 2010 du TNP, après l’échec de la Conférence de 2005, sera d’identifier les voies et moyens d’assurer enfin l’application des 13 mesures pratiques de désarmement nucléaire agréées en 2000 et la mise en œuvre de la résolution de 1995 portant sur le Moyen-Orient.  Il a regretté que le projet de création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient demeure bloqué en raison de l’intransigeance d’Israël qui refuse de rejoindre le TNP et de mettre ses installations nucléaires sous garanties de l’AIEA.  


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est d’abord félicité de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, avec l’entrée en vigueur du traité de Pelindaba en juillet.  « C’est une autre expression de la conviction du continent africain que notre développement et notre sécurité ne sont garantis que par le désarmement et l’élimination des armes nucléaires », a-t-il déclaré.  Le représentant de l’Afrique du Sud a ensuite fait part de sa préoccupation à l’égard des menaces que représentent les armes de destruction massive.  Après avoir souligné les avancées de ces derniers mois dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, M. Sangqu a estimé que « les changements de position de certains États ou la réinterprétation de leurs obligations » avaient créé un « climat de défiance et de scepticisme » sur d’éventuelles avancées à venir.  Il a cependant salué l’adoption d’une résolution sur la non-prolifération des armes nucléaires par le Conseil de sécurité, le 24 septembre, mais regretté que des efforts similaires n’aient pas été faits dans le domaine du désarmement des puissances nucléaires.  Pour l’Afrique du Sud, l’adhésion universelle à ces instruments, leur mise en œuvre et l’élimination complète des armes nucléaires, sont la seule garantie qu’elles ne seront jamais utilisées.


Évoquant ensuite le TICE, M. Sangqu a regretté qu’il ne soit pas entré en vigueur, estimant que cela minait les efforts de la communauté internationale vers l’établissement d’un monde sans armes nucléaires.  « L’entrée en vigueur de ce Traité est un objectif urgent et non négociable pour l’Afrique du Sud », a-t-il insisté.  Revenant sur la Conférence du désarmement, M. Baso Sangqu s’est félicité de l’adoption d’un programme de travail en 2009, mais a fait part de la déception de son pays devant l’incapacité des États Membres à s’entendre sur les modalités d’application de ce programme.  L’Afrique du Sud garde cependant l’espoir de voir un traité interdisant la production de matières fissiles « devenir une réalité », avec la Conférence d’examen du TNP prévue en 2010.  À propos des armes conventionnelles, M. Sangqu a par ailleurs rappelé que son pays avait déposé un projet de résolution, avec la Colombie et le Japon, sur le commerce illicite des armées légères et de petit calibre.  Il a demandé aux États Membres de soutenir l’adoption de cette résolution, avant d’insister sur l’engagement sud-africain en faveur d’un traité général sur le commerce des armes.


M. GARY QUINLAN (Australie) s’est félicité des signaux encourageants observés ces derniers mois, en particulier le succès de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre sur le désarmement et la non-prolifération.  Il a rappelé l’engagement ferme de son pays sur cette question, et la création, en juin dernier, avec le Japon, d’une Commission internationale sur le désarmement et la non-prolifération.  « Cette Commission travaille avec des États ayant ou n’ayant pas d’armes nucléaires, et avec des États ayant ratifié ou pas le TNP, et elle agit dans toutes les régions du monde », a précisé M. Quinlan, ajoutant qu’elle rendrait ses conclusions dans les prochains mois avec l’objectif de renforcer le régime international actuel.


L’Australie a appelé les puissances nucléaires à prendre la tête des efforts internationaux en vue d’un désarmement.  Elle a donc salué l’annonce faite par la Fédération de Russie et les États-Unis de poursuivre la réduction de leurs arsenaux nucléaires, ainsi que les efforts de la France et du Royaume-Uni dans la réduction de leurs arsenaux.  Elle s’est par ailleurs félicitée des efforts réalisés en vue de parvenir à l’instauration et l’entrée en vigueur du TICE, et elle a salué l’instauration d’une ZEAN en Afrique.


Rappelant ensuite que l’Australie avait été l’un des six présidents de la Conférence du désarmement en 2009, M. Quinlan a fait part de son regret de ne pas être parvenu à créer un consensus en vue de la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles.  « Nous devons faire mieux, il est essentiel que la Conférence de 2010 fasse des progrès substantifs », a-t-il insisté.  Estimant ensuite que le TNP était aujourd’hui « sous pression », notamment après les essais nucléaires de la République populaire démocratique de Corée et l’annonce par l’Iran de l’existence d’un second site d’enrichissement d’uranium, M. Quinlan a demandé que la Conférence d’examen du TNP de 2010 soit une priorité.


M. RAFF BUKON-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) s’est inquiété de l’augmentation des dépenses militaires mondiales, qui sont passées de 780 milliards au début de la décennie à 1 400 milliards en 2008, soit une hausse de 45% depuis 1999.  Il a précisé que ce montant représentait 2,4% du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit 217 dollars par habitant de la planète, alors que beaucoup vivent avec moins d’un dollars par jour.  Il a appelé la communauté internationale à renverser cette tendance négative.  Il a réaffirmé sa conviction que le multilatéralisme est le meilleur moyen pour traiter les questions de désarmement et de sécurité internationale.  Le Nigéria réaffirme que tous les États, nucléaires ou non nucléaires, partagent une obligation commune, a-t-il dit, en appelant à compléter les efforts de non-prolifération par des actions concrètes en matière de désarmement nucléaire.  Il a souhaité l’entrée en vigueur du TICE et a défendu le droit inaliénable de tous les États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.


M. Onemola a par ailleurs estimé que l’entrée en vigueur, le 15 juillet dernier, du traité de Pelindaba, démontrait la contribution essentielle de l’Afrique au renforcement du régime de non-prolifération.  Il a appelé la communauté internationale à démontrer sa volonté de prendre de nouvelles initiatives contraignantes pour prévenir le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Il a précisé que le Nigéria se portera coauteur des trois projets de résolution suivants: zone exempte d’armes nucléaires en Afrique; interdiction de déversement de déchets nucléaires; et centre des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique.  


M. ZULFIQUR RAHMAN (Bangladesh) s’est dit très encouragé par le fait que la Conférence du désarmement soit parvenue à s’entendre sur un programme de travail pour la première fois depuis 12 ans.  Il a rappelé que l’élimination totale de toutes les armes nucléaires est la seule garantie que ces armes ne seront jamais utilisées.  Il a estimé que le TNP constituait la pierre angulaire du régime de non-prolifération.  M. Rahman a lancé en appel en faveur de l’adoption d’une démarche équilibrée en ce qui concerne les trois piliers du TNP.  Il s’est dit convaincu que l’entrée en vigueur du TICE sera un pas déterminant vers un monde libéré des armes nucléaires.  Il a dit que le Bangladesh n’avait pas d’ambition en ce qui concerne l’arme nucléaire et a appelé à l’adoption d’un instrument juridique contraignant interdisant toute menace, de la part d’une puissance atomique, de recourir à l’usage de l’arme nucléaire contre un pays non doté de cette arme.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur en 2009 de deux traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires en Asie centrale et en Afrique.  Il a exhorté la communauté internationale à conclure un traité sur le commerce des armes, qui soit en mesure de garantir un commerce transparent des armes classiques.  Il a dit qu’il était immoral que les dépenses militaires aient dépassés 1 000 milliards de dollars alors qu’un milliard de personnes souffrent de la faim.  Il a noté que 3,5 millions de dollars étaient dépensés quotidiennement en acquisitions d’armes et en solde de soldats, et que les pays en développement achètent 42 milliards de dollars d’armes conventionnelles chaque année.   


Droit de réponse


Faisant usage de son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée a rejeté les propos tenus par les délégations de la République de Corée et du Japon sur la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Il a dit que la nucléarisation de la péninsule était le résultat direct de la politique et de la menace que font peser les États-Unis sur la péninsule coréenne depuis 50 ans.  Il a assuré que la RPDC est prête à entreprendre la dénucléarisation de la péninsule et à conclure un accord de paix avec la République de Corée.  Le représentant a indiqué que son pays avait proposé la conclusion d’un pacte de non-agression entre la RPDC et les États-Unis.  Il a dit que les Pourparlers à Six ont été un échec parce que l’on a tenté de porter atteinte à la souveraineté de la RPDC et à son droit de lancer des satellites à des fins d’activités civiles.  Nous n’avions d’autres solutions que d’avoir recours à la dissuasion nucléaire pour parvenir à un équilibre des forces dans la région et pour faire face à la menace qui pèse sur nous, a-t-il encore dit, en assurant que la RPDC n’emploiera jamais l’arme nucléaire en premier.    


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission poursuit l’examen du barème des quotes-parts relatif au budget ordinaire de l’ONU et à ceux des opérations de maintien de la paix

AG/AB/3918

La Cinquième Commission poursuit l’examen du barème des quotes-parts relatif au budget ordinaire de l’ONU et à ceux des opérations de maintien de la paix

06/10/2009
Assemblée généraleAG/AB/3918
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

3eséance – matin


L A CINQUIÈME COMMISSION POURSUIT L’EXAMEN DU BARÈME DES QUOTES-PARTS RELATIF AU BUDGET ORDINAIRE DE L’ONU ET À CEUX DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a repris, ce matin, l’examen du barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses des Nations Unies.  Elle a également examiné celui qui s’applique aux dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix,

après avoir entendu la présentation du rapport* pertinent par M. Jun Yamazaki, Sous-Secrétaire général et Contrôleur de l’ONU.


La plupart des délégations qui sont intervenues sur l’examen du barème applicable au budget ordinaire de l’ONU ont demandé que la méthode de calcul actuelle de ce barème soit maintenue.  Pour le représentant du Sénégal, la crise économique et financière qui touche tous les pays du monde ne saurait être utilisée comme prétexte pour remettre en cause le principe de la capacité de paiement ou tenter de changer la méthode de calcul du barème des quotes-parts en vue de faire augmenter les contributions des pays pauvres.


Notant que le Comité des contributions propose des augmentations importantes des quotes-parts de certains pays en développement, le représentant du Koweït a estimé qu’il ne s’agit pas de compenser la réduction des quotes-parts des pays développés par une augmentation de celles de certains pays en développement.


Pour sa part, le Bélarus a demandé pourquoi le Comité des contributions avait décidé de ne pas utiliser le taux de change corrigé des prix (TCCP) à l’égard de 11 pays, dont le Bélarus, dans l’évaluation de leur quote-part pour le budget 2010-2012.  Cette décision explique en partie les augmentations substantielles des contributions de certains pays qui sont proposées.


En abordant l’examen du barème des quotes-parts aux budgets des opérations de maintien de la paix, les délégations ont tout d’abord insisté sur l’importance du financement de ces opérations dans les activités de l’ONU, pour donner les moyens requis aux missions de maintien de la paix pour l’accomplissement de leurs mandats.  La représentante de l’Angola, qui intervenait au nom du Groupe des États africains, a espéré qu’il n’y aura pas de coupes budgétaires arbitraires dans les budgets de maintien de la paix comme cela avait été le cas lors de la dernière reprise de la soixante-troisième session.


Les délégations ont aussi plaidé en faveur d’une répartition juste et équilibrée entre les États Membres.  Le représentant du Soudan, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, comme celui de Singapour, a souligné la responsabilité particulière des membres permanents du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de sécurité qui doit se refléter, selon lui, dans leur niveau de contribution au financement de ces opérations.  Le représentant de Singapour a ajouté que ces cinq pays devraient figurer systématiquement dans la catégorie A dans le classement des États Membres qui détermine leur quote-part dans le budget de maintien de la paix.  Il existe actuellement dix catégories dans le classement des États Membres en vue de la détermination de leur quote-part dans le budget des opérations de maintien de la paix.


Le Groupe des 77 et la Chine a également insisté sur la nécessité d’établir une distinction claire entre pays développés et pays en développement pour ce qui est de leur capacité de contribution au budget de maintien de la paix, en particulier les pays les moins avancés.


La représentante de la CARICOM a estimé que trop d’importance était accordée au critère du revenu par habitant, qui ne reflète pas toujours la réalité dans des pays de sa région par exemple, où la population est peu nombreuse et les ressources sont limitées.  Elle s’est particulièrement inquiétée de la situation des petits États insulaires en développement qui sont déjà vulnérables et doivent en outre supporter un fardeau plus lourd pour contribuer au financement des opérations de maintien de la paix.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant de la Suède a reconnu que les pays les moins développés ont une capacité de contribution moindre, mais, a-t-il relevé, le dégrèvement accordé à ces pays permet de leur appliquer une mesure de solidarité.  D’autres intervenants, comme le Groupe des 77 et la Chine, le Groupe des États africains et la Communauté des Caraïbes (CARICOM), n’ont pas partagé cette position et se sont, au contraire, inquiétés du système de dégrèvement actuellement en vigueur.


Si ce système a été créé pour faciliter l’évaluation de la capacité individuelle de chaque État Membre au budget de maintien de la paix, il a des incidences sur la quote-part de certains pays en développement qui se retrouvent dans la catégorie B -qui concerne celle des pays développés- et sont appelés à renoncer à leur dégrèvement.  Le Groupe des 77 et la Chine ainsi que les autres délégations, partageant le même avis, ont donc demandé que ces « anomalies » soient corrigées, afin qu’aucun pays en développement ne figure dans une catégorie au-dessus de la catégorie C.  Les Bahamas, qui se trouvent dans cette situation, ont bien évidemment plaidé dans ce sens. 


De son côté, le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a souligné que la méthode de calcul en vigueur pour le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’ONU, qui est appliquée également pour les budgets des opérations de maintien de la paix, impose à l’Union européenne un taux de contribution qui dépasse de beaucoup sa part dans la richesse mondiale.


La prochaine séance publique de la Cinquième Commission aura lieu demain, mercredi 7 octobre, à 10 heures.


* rapport publié sous la cote A/64/220


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/64/11 ET A/64/68)


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES RELATIVES AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES (A/64/220)


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur l’application des résolutions 55/235 et 55/236 de l’Assemblée générale (A/64/220)


En application des résolutions 55/235 et 55/236 de l’Assemblée générale, le présent rapport fournit des renseignements sur le changement de catégorie d’États Membres, par suite de l’évolution du revenu national brut moyen par habitant pendant la période 2002-2007.  Ces chiffres sont fondés sur les données utilisées par le Comité des contributions lorsqu’il a étudié le barème des quotes-parts pour la période 2010-2012, que l’Assemblée générale examinera à sa soixante-quatrième session.


Tant que l’Assemblée générale n’aura pas adopté un nouveau barème des quotes-parts pour le financement des dépenses inscrites au budget ordinaire, il ne sera pas possible de déterminer le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix pour la période 2010-2012.  En outre, lors de l’établissement de ce dernier barème, il faudra également prendre en compte toute modification des modalités du classement des États Membres que l’Assemblée générale pourrait apporter à sa soixante-quatrième session.


Toutefois, à titre d’exemple, et sur la base du classement actuel des États Membres aux fins des contributions, l’annexe IV contient un barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix correspondant au barème des quotes-parts pour le financement des dépenses inscrites au budget ordinaire de l’ONU pour la période 2010-2012.


Fin du débat général


M. PAUL BADJI (Sénégal) a insisté sur le fait que les dépenses de l’Organisation des Nations Unies doivent être réparties entre les États Membres en fonction de leur capacité de paiement.  La méthodologie de calcul du barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses du budget ordinaire doit être maintenue, notamment l’utilisation aussi longtemps que possible de la même période de référence; le dégrèvement au titre de l’endettement; le dégrèvement accordé aux pays à faible revenu et le taux de conversion.  Par ailleurs, le représentant du Sénégal a souligné l’importance du maintien d’un taux plancher pour les pays les moins avancés en vue de tenir compte de la situation économique fragile et de la nécessité de ne pas leur faire supporter un fardeau supplémentaire avec une contribution statutaire qu’ils ne pourront pas honorer.  M. Badji s’est dit conscient que la crise économique et financière touche tous les pays du monde, mais il a estimé qu’elle ne saurait toutefois être utilisée comme prétexte pour remettre en cause le principe de la capacité de paiement ou tenter de changer la méthode de calcul du barème des quotes-parts en vue de faire payer davantage les pays pauvres, notamment les pays africains.


M. JAVAD SAFAEI (République islamique d’Iran) a appuyé les recommandations du Comité des contributions en ce qui concerne les pays qui devraient être autorisés à voter à la soixante-quatrième session.  Ce Comité est le seul organe qui puisse conseiller l’Assemblée générale sur le barème des quotes-parts, a-t-il poursuivi, et son rapport constitue la base des discussions.  Il a estimé qu’il faut se fonder sur les données les plus récentes pour évaluer le revenu national et les plus fiables, un des éléments permettant de déterminer la contribution des États Membres.  Les gouvernements, a-t-il souligné, doivent fournir des données qui reflètent l’économie réelle.  Le représentant a ensuite expliqué la logique à l’origine de la décision de réduire le taux plafond qui visait à améliorer la situation de certains États.  De l’avis de sa délégation, il aurait été utile que l’Assemblée générale revoie ensuite l’application de cette mesure.  C’est pourquoi, il a suggéré qu’elle donne un aperçu de la situation budgétaire de l’ONU si ce taux n’était pas appliqué.  Le représentant a aussi relevé le problème de l’augmentation excessive des quotes-parts de certains pays, dénonçant les fluctuations et distorsions excessives qui ne sont pas prises en compte.  Ainsi, a-t-il fait observer, des pays dont la capacité est limitée se retrouvent avec un fardeau excessif.  Le rapport du Comité aurait dû prévoir des mesures permettant d’éviter des hausses subites des contributions de ces pays, a-t-il estimé.


Mme MARIA MJÖLL JÓNSDOTTIR (Islande) a estimé que le partage des responsabilités financières entre les États Membres des Nations Unies doit être équitable et se baser sur le principe de la capacité de paiement des pays.  Le barème doit reposer sur les données les plus récentes, les plus complètes et les plus comparables du revenu national brut, de manière à refléter au mieux la part que représente chaque pays dans l’économie mondiale.  Le représentant a dénoncé le fait que le barème actuel ne reflète plus la réalité économique et a estimé qu’il est nécessaire d’y apporter des ajustements pour garantir son équité, à défaut de quoi le principe de la capacité de paiement pourrait être remis en cause.  À titre d’exemple, il a expliqué qu’avec le barème actuel pour 2010-2012, son pays devrait contribuer 27% de plus que la part qu’il occupe dans l’économie mondiale.  Sans vouloir contester les dégrèvements dont bénéficient les pays les plus pauvres, le représentant de l’Islande a estimé cependant qu’il est temps que certains pays émergents, qui ont connu des taux de croissance économique importants au cours des dernières années, assument leur part de responsabilité dans le budget ordinaire de l’ONU.  Leur contribution doit être plus représentative de leur poids relatif dans l’économie mondiale.  « Ce serait juste et équitable, compte tenu de la nature collective des activités de notre Organisation », a conclu le représentant.


M. YURY YAROSHEVICH (Bélarus) a souligné que beaucoup d’États Membres sont fortement touchés par la crise actuelle et, de ce fait, leur capacité de contribution au budget des Nations Unies en est réduite.  Il s’est demandé pourquoi le Comité des contributions a décidé de ne pas utiliser le taux de change corrigé à l’égard de 11 pays, dont le Bélarus, dans l’évaluation de leur quote-part pour le budget 2010-2012.  Il a estimé qu’il faudrait remédier à cette situation de manière à avoir une répartition plus équitable qui tienne véritablement compte de la capacité de paiement de ces États Membres. 


Mme NTESANG MOLEMELE (Botswana) a rappelé que plusieurs pays se sont heurtés à des difficultés indépendantes de leur volonté, les empêchant de régler leur contribution au budget de l’ONU, avant d’approuver les demandes d’application de l’Article 19 de la Charte de l’ONU présentées par ces pays en vue d’être autorisés à voter à l’Assemblée générale.  Elle a souligné également la volonté politique du Libéria qui souhaite s’acquitter de ses arriérés et a présenté pour cela des échéanciers de paiements pluriannuels, et a félicité ce pays pour ses efforts. 


M. ZULFIQUR RAHMAN (Bangladesh) a rappelé que le barème des quotes-parts tel qu’adopté en 2006 est maintenu jusqu’en 2009 et qu’il faut maintenant adopter un nouveau barème pour la période 2010-2012.  Mais, a-t-il noté, l’Assemblée générale n’a pas établi de directive spécifique sur la démarche à suivre.  Il a salué cependant les efforts du Comité des contributions qui a réexaminé ce barème.  Les éléments qui avaient été fixés auparavant par le Comité pour déterminer le barème des quotes-parts, comme les taux de conversion, les taux plancher ou plafond, sont cruciaux pour refléter la véritable capacité de paiement des États Membres, a-t-il estimé.  Cette capacité de paiement doit être déterminée en se basant sur les données les plus récentes et sur le revenu national brut, ainsi que sur les taux de change du marché en tant que critère de conversion, avec quelques exceptions concernant les distorsions.  La méthode de calcul actuelle doit donc être utilisée pour 2010-2012, a recommandé le représentant.  Sa délégation, a-t-il ajouté, appuie aussi le taux plancher de 0,001% et la contribution maximum de 0,01% fixée pour les pays les moins avancés, a-t-il dit.  Le Bangladesh estime aussi que les États Membres devraient verser leur contribution intégralement, dans les délais prescrits et sans conditions.  Le critère du pouvoir d’achat n’est pas suffisamment fiable, a-t-il cependant estimé car, par exemple, il ne reflète que les préférences d’un pays sans se soucier des prix généralement acceptés.  Le représentant a aussi soutenu les recommandations du Comité des contributions concernant les pays qui ont demandé l’application de l’Article 19 de la Charte de l’ONU en vue d’être autorisés à exercer leur droit de vote.


M. SEYLA EAT (Cambodge) a réaffirmé que la capacité de paiement des États Membres doit être le critère de base pour le calcul de leur contribution au budget ordinaire des Nations Unies.  Le Cambodge est d’avis que la méthode de calcul actuelle pour le calcul du barème des quotes-parts tienne compte de ce critère et souhaite par conséquent que cette méthode soit appliquée au budget 2010-2012, a indiqué son représentant.


M. AL-DHBIRI (Koweït) a rappelé que le nouveau barème des quotes-parts pour 2010-2012 doit être déterminé en fonction du principe de la capacité de paiement des États Membres.  Il a estimé surprenant que la proposition du Comité des contributions entraîne des augmentations importantes dans les quotes-parts de certains pays en développement.  En ces temps de crise économique et financière mondiale, il ne s’agit pas de compenser la réduction des quotes-parts des pays développés par une augmentation de celles de certains pays en développement, a estimé le représentant.  Le Koweït est en faveur des échéanciers de paiements pluriannuels, qui sont un moyen de prouver la volonté des pays en difficulté de paiement de s’acquitter de leurs arriérés envers l’Organisation selon un calendrier précis.


M. TESFA ALEM SEYOUM (Érythrée) a estimé que la Cinquième Commission représente « les yeux et les oreilles des Nations Unies ».  Pour lui permettre de s’acquitter de son mandat important, les débats de la Cinquième Commission ne doivent pas être dominés par des considérations politiques, a-t-il souligné.  « Si nous laissons la politique nous diviser, notre capacité à servir notre objectif commun sera paralysée », a-t-il averti.  Il a ensuite indiqué de souscrire aux déclarations du Groupe des 77 et la Chine et du Groupe des États africains et a précisé que sa délégation était attachée au maintien de la méthode actuelle de calcul du barème des quotes-parts.  La méthode actuelle qui est appliquée en vertu du principe de la capacité de paiement sert l’intérêt de tous les États Membres, a-t-il estimé.  Il a aussi soutenu les demandes de six « pays frères » invoquant l’application de l’Article 19 de la Charte de l’ONU, pour les autoriser à exercer leur droit de vote au cours des travaux de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.  


M. DAVID KIBGUE (Tchad) a fait observer que le rapport du Comité des contributions indique, de manière erronée, que le Tchad est le seul pays à avoir perdu son droit de vote à l’Assemblée générale en vertu de l’application de l’Article 19 de la Charte de l’ONU.  Le délégué a expliqué que depuis la rédaction du rapport, son pays s’est acquitté de tous ses arriérés de paiement envers les Nations Unies en août 2009 et, par conséquent, le Tchad peut de nouveau exercer son droit de vote à l’Assemblée générale. 


M. MAGID YOUSIF (Soudan), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a insisté sur l’importance du maintien de la paix dans les activités de l’Organisation des Nations Unies.  Il faudrait par conséquent donner les moyens nécessaires aux missions de maintien de la paix.  Rappelant la déclaration ministérielle du 25 septembre 2009, le Groupe des 77 et la Chine insiste sur la responsabilité particulière des membres permanents du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de sécurité qui doit se refléter dans leur niveau de contribution au financement des opérations de maintien de la paix.  Il a insisté en outre sur la nécessité d’établir une distinction claire entre pays développés et pays en développement pour ce qui est de leur capacité de contribution au budget de maintien de la paix, en particulier les pays les moins avancés.  Le système de dégrèvement actuellement en vigueur a été créé pour faciliter l’évaluation de la capacité individuelle de chaque État Membre au budget du maintien de la paix, a rappelé M. Yousif, avant de faire part des préoccupations graves du Groupe des 77 et la Chine relatives à ce système.  Certains pays en développement figurent, a-t-il noté, dans la catégorie B, qui concerne les pays développés et sont appelés à renoncer à leur dégrèvement.  Ces anomalies doivent être corrigées, a demandé le représentant.  Le Groupe des 77 et la Chine estime qu’aucun pays en développement ne devrait figurer dans une catégorie au-delà de la Catégorie C.


M. PER ÖRNÉUS (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a réitéré que le barème des quotes-parts, tant pour le budget ordinaire de l’ONU que pour celui des opérations de maintien de la paix (OMP), doit assurer une répartition juste et équilibrée entre les États Membres pour qu’ils s’acquittent de leur responsabilité financière.  Il a cependant souligné que la méthode en vigueur du barème des quotes-parts du budget ordinaire, qui est appliquée au maintien de la paix, impose à l’Union européenne un taux de contribution qui dépasse de beaucoup sa part dans la richesse mondiale.  Au cours des dernières décennies, l’Union européenne et ses États membres ont participé activement aux activités de maintien de la paix de l’ONU, a-t-il rappelé, précisant que l’Union européenne est même le plus gros contributeur au budget de maintien de la paix.  Cela montre qu’elle s’engage pleinement en faveur d’un financement approprié pour les opérations des Nations Unies, a-t-il dit.


De l’avis de M. Örnéus, le barème appliqué au budget des opérations de maintien de la paix devrait refléter la capacité de paiement et la responsabilité particulière qui pèse sur les épaules des membres permanents du Conseil de sécurité.  Il faudrait aussi inciter tous les États Membres à prendre leur part de responsabilité pour arriver à un processus budgétaire efficace pour les opérations de maintien de la paix.  Il a déclaré être prêt à réexaminer la structure des niveaux de contribution du barème des quotes-parts des opérations de maintien de la paix telle que prévue par la résolution 55/235 de l’Assemblée générale.  Le représentant a reconnu que les pays moins développés ont une capacité de contribution moindre, mais, a-t-il relevé, la réduction accordée à ces pays est déjà une mesure de solidarité.  Trouver des ressources pour les Nations Unies et les OMP représente une responsabilité collective, a-t-il conclu, souhaitant que le barème se base sur des critères objectifs et comparables.


Mme ELSA DE JESUS PATACA (Angola), s’exprimant au nom du Groupe des États africains, a insisté d’emblée sur la nécessité de donner les moyens requis aux missions de maintien de la paix pour qu’elles puissent s’acquitter de leurs mandats, et a espéré qu’il n’y aura pas de coupes budgétaires arbitraires dans les budgets de maintien de la paix comme cela avait été le cas à la dernière reprise de session.  Compte tenu des moyens limités des pays en développement, le barème des quotes-parts pour le financement du maintien de la paix devrait faire une distinction claire entre pays développés et pays en développement en fonction de leurs capacités de contribution aux opérations de maintien de la paix, a soutenu Mme Pataca.  Notant que le système de classement actuel des États Membres a conduit à inscrire, de manière erronée, des pays en développement dans la catégorie des pays développés (Niveau B), elle a souhaité que cela soit rectifié.


M. DELANO F. BART (Saint-Kitts-Et-Nevis), parlant aussi au nom de la CARICOM, a noté que si l’on maintient la méthode de calcul actuelle pour déterminer les quotes-parts des États Membres, la majorité des pays en développement subiront une augmentation significative du montant de leur contribution aux budgets des opérations de maintien de la paix, pour la période 2010-2012.  Cela s’ajoutera aux incidences de la crise financière et économique mondiale qui ont porté atteinte à la capacité de paiement de ces États, a-t-il fait remarquer.  Le représentant a aussi fait observer que si les pays de la CARICOM, qui ont une population peu nombreuse et des ressources limitées, ont un revenu par habitant élevé, cela ne reflète pas les réalités économiques.  « C’est pour cette raison que nous avons toujours averti qu’il ne fallait pas donner trop d’importance à ce critère dans la détermination de la capacité de paiement d’un pays, a rappelé M. Bart.  Le représentant s’est particulièrement inquiété de la situation économique des petits États insulaires en développement qui sont déjà vulnérables et doivent en plus s’acquitter d’une obligation financière plus lourde concernant les opérations de maintien de la paix, à cause de l’application du système actuel de dégrèvement.  Les pays de la CARICOM continueront à s’acquitter de leurs obligations financières au titre du budget ordinaire et des budgets des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a-t-il assuré.  Ces pays, qui sont très préoccupés par les incidences de ce système de dégrèvement, souhaitent que le Comité des contributions les classe de nouveau dans la catégorie C, a indiqué M. Bart, précisant que les Bahamas, qui sont actuellement dans la catégorie B, devraient être replacés dans la catégorie C, a-t-il demandé.


M. MOHAMMED AQEEL BA-OMAR (Oman), intervenant également au nom du Conseil de coopération du Golfe, a souligné l’importance du Chapitre VIII de la Charte del’ONU, qui pose le principe de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Il a estimé que les opérations de maintien de la paix doivent bénéficier d’un financement leur permettant de s’acquitter de leur mandat important.  Il a ensuite mis l’accent sur les difficultés que rencontrent actuellement les pays du Golfe, tout en assurant qu’ils sont déterminés à continuer à honorer leurs obligations concernant le financement des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a estimé que, selon le principe de responsabilité collective mais différenciée, certaines obligations particulières pèsent sur les membres permanents du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il a aussi estimé qu’il faudrait distinguer clairement entre pays développés et pays en développement pour déterminer leurs responsabilités financières à l’égard des budgets des opérations de maintien de la paix.  Il s’est inquiété de l’application automatique du système actuel de dégrèvement, qui a entraîné notamment le reclassement d’un pays du Conseil de coopération du Golfe dans la catégorie B.  Cette catégorie regroupe, a-t-il rappelé, les pays développés.  Le représentant a donc demandé la reclassification du pays qu’il représente comme pays en développement.  Les négociations sur cette question devront être menées de façon transparente et ouverte, a-t-il aussi souhaité, avant de conclure.


M. BRUCE RASHKOW (États-Unis) a souligné l’importance du maintien de la paix et de la sécurité mondiale dans l’intérêt de tous les pays.  C’est pourquoi, le financement de ces opérations est une question extrêmement sérieuse.  Il a fait observer que c’est la première fois, en neuf ans, que la Cinquième Commission examine la question du barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  En outre, la Commission examine simultanément le barème des quotes-parts pour les budgets des opérations de maintien de la paix avec celui du barème des quotes-parts pour le budget ordinaire.  C’est pourquoi, les États Membres doivent examiner de manière approfondie ces questions, a-t-il insisté.


M. MASATOSHI SUGIURA (Japon) a rappelé que son pays était le deuxième plus grand contributeur au budget ordinaire et aux budgets des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, et qu’il attachait par conséquent un intérêt particulier au barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix, et à celles relatives au budget ordinaire.  Le Japon a intégralement payé ses contributions, en dépit de l’impact sévère de la crise économique et financière mondiale sur son économie, a assuré son représentant.  Compte tenu du fait que le barème des quotes-parts pour le maintien de la paix dépend de celui du budget ordinaire, le représentant a souhaité que cette question soit reflétée dans les discussions sur le budget ordinaire.  Le représentant a estimé en outre que si la capacité de paiement des États Membres est le critère de base pour établir le barème des quotes-parts du budget ordinaire, il faut tenir compte d’un deuxième critère pour le barème du maintien de la paix, à savoir le critère de la « responsabilité ». 


Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas), expliquant que son pays figure dans la catégorie B pour le financement des opérations de maintien de la paix, a souhaité que la Cinquième Commission examine ce problème.  Les Bahamas qui sont un petit État insulaire en développement, dont la population dépasse à peine 300 000 habitants, sont vulnérables aux catastrophes naturelles et aux crises financières, en raison de leur capacité humaine, institutionnelle et énergétique limitées, a-t-elle indiqué.  Le Gouvernement s’est pourtant engagé à fournir les services sociaux à l’ensemble de la population, a-t-elle précisé.  Les Bahamas estiment que le revenu brut par habitant ne devrait pas être le critère essentiel pour déterminer les quotes-parts aux budgets des opérations de maintien de la paix, car son application entraîne des distorsions qui pénalisent certains pays comme le sien.  « Le revenu national brut ne reflète pas la vulnérabilité de notre pays ni le coût de nos infrastructures qui est élevé compte tenu de notre configuration archipélagique », a-t-elle expliqué.  « Nous nous sommes toujours acquittés de nos obligations financières envers les Nations Unies et nous continuerons à le faire », a-t-elle assuré.  La représentante a cependant demandé que le fardeau qui pèse sur son pays pour le financement des opérations de maintien de la paix soit allégé, en respectant les critères de justice et d’équité pour fixer les quotes-parts.  Les pays en développement ne peuvent être classés que dans la catégorie C, a-t-elle suggéré.


M. LOY HUI CHIEN (Singapour) a expliqué que malgré la situation économique positive de son pays, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un petit État insulaire vulnérable à des défis multiples.  Singapour a fait un choix politique conscient en se ralliant systématiquement aux pays du Sud, et se considère toujours comme petit État insulaire du Sud, et c’est en cette qualité qu’il participera aux discussions en cours.  Tout en soulignant l’importance des opérations de maintien de la paix, le représentant a indiqué que Singapour, en raison des ressources limitées dont il dispose, contribue modestement aux budgets de ces opérations.  Comme il s’agit d’une responsabilité collective, Singapour s’acquitte de ses contributions en respectant les délais, a assuré son représentant.  Il a insisté sur la responsabilité particulière qui incombe aux membres permanents du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix du fait de leur rôle de premier rang.  Par conséquent, ces cinq pays devraient systématiquement figurer dans la catégorie A dans le classement des États Membres pour ce qui est du barème des quotes-parts de maintien de la paix, a-t-il poursuivi.  Sans vouloir préjuger des discussions à venir sur cette question, Singapour s’opposera à toute modification du barème actuel qui se traduirait par l’inscription de certains pays dans des catégories plus élevées contre leur volonté, ou par une réduction substantielle des dégrèvements de certains, a tenu à préciser son représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée: les délégations font écho aux appels du Secrétaire général à un « nouveau multilatéralisme » tout en demandant à l’ONU une meilleure discipline budgétaire

AG/10867

Assemblée: les délégations font écho aux appels du Secrétaire général à un « nouveau multilatéralisme » tout en demandant à l’ONU une meilleure discipline budgétaire

06/10/2009
Assemblée généraleAG/10867
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-quatrième session

14e et 15e séances plénières - matin et après-midi


ASSEMBLÉE: LES DÉLÉGATIONS FONT ÉCHO AUX APPELS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À UN « NOUVEAU MULTILATÉRALISME » TOUT EN DEMANDANT À L’ONU UNE MEILLEURE DISCIPLINE BUDGÉTAIRE


La discipline budgétaire et le calcul du barème des quotes-parts ont mobilisé l’attention des États Membres qui examinaient aujourd’hui le rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation dans lequel il appelle à « un nouveau multilatéralisme ».


Les délégations ont également décidé de convoquer à Nairobi, du 1er au 3 décembre 2009, une Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud pour marquer le trentième anniversaire de l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre pays en développement.  Les représentants de Cuba, du Nicaragua et de la Suisse ont expliqué leur position.


Dans son rapport annuel, le Secrétaire général appelle à un « nouveau multilatéralisme » qui privilégierait l’offre de biens collectifs pour contrer les menaces transfrontières; tiendrait compte des corrélations complexes entre les défis actuels; serait au service des plus vulnérables; mettrait à contribution des forces beaucoup plus diversifiées; et adapterait l’architecture du dispositif multilatéral actuel aux réalités du siècle.


L’ONU peut et doit être le pôle de ce nouveau multilatéralisme, ajoute le Secrétaire général.  Mais en cette année budgétaire et alors que la situation financière des États Membres se voit affectée par les crises financière et économique, de nombreuses délégations ont insisté sur l’importance pour l’Organisation de bien utiliser les ressources mises à sa disposition.


Le représentant du Japon a notamment dénoncé la tendance à augmenter le budget ordinaire de l’ONU et a réclamé une discipline financière plus stricte dans la préparation et l’application du budget de 2010/2011.  « Le Secrétariat doit hiérarchiser ses dépenses et trouver les moyens de mettre en œuvre les mandats d’une manière moins onéreuse », a-t-il notamment demandé.


Son homologue de la Malaisie s’est également étonné de l’augmentation « prodigieuse » des dépenses dans le domaine du maintien de la paix, lequel représente désormais plus de la moitié du budget total de l’ONU qui est de 13,9 milliards de dollars.  Il a notamment dénoncé la pratique qui consiste à établir un budget global pour toutes les opérations sans faire une analyse critique des besoins réels de chaque mission.  Afin de réduire les coûts, ce dernier a préconisé une coopération accrue entre l’ONU et les organisations régionales.


Tout en reconnaissant les préoccupations soulevées par ces délégations, le représentant du Sénégal a averti qu’une réduction drastique dans le budget des opérations de maintien de la paix pourrait non seulement saper la paix dans les zones d’intervention, mais aussi aliéner les efforts de développement appuyés par la communauté internationale dans ces régions.


Cela n’a pas empêché le représentant de la Suède, qui intervenait au nom de l’Union européenne (UE), de réclamer des modifications dans le calcul du barème des quotes-parts, et ce dès cet automne.  « L’Union européenne est fermement convaincue que la recherche de moyens plus justes et plus équitables de répartir les responsabilités budgétaires est essentielle à un fonctionnement efficace de l’Organisation », a prévenu le représentant.  Cette position a été contestée par le représentant de la Chine pour qui la méthode de calcul actuelle est dans l’intérêt de la majorité des États.


Outre ces préoccupations, les questions de la réforme du Conseil de sécurité, des changements climatiques et du désarmement ont été commentées à plusieurs reprises par les délégations.  Le représentant de l’Iran a notamment affirmé que le programme nucléaire iranien est et restera pacifique et qu’il est pleinement conforme au Traité sur la non-prolifération.


Par ailleurs, à l’instar du Président de l’Assemblée générale, de nombreux États Membres ont présentés leurs condoléances à l’Indonésie, aux Philippines et à Samoa pour les pertes en vies humaines résultant des catastrophes naturelles qui ont récemment frappé ces pays.


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux jeudi 8 octobre à partir de 10 heures avec l’examen des rapports du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/64/1)


Dans ce rapport annuel, le Secrétaire général détaille trois objectifs principaux, à savoir la réponse aux besoins des plus démunis, la sauvegarde des biens de l’humanité et la transformation de l’ONU une organisation plus forte.  Il y présente également, en annexe, de nombreux tableaux de statistiques relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Dans le premier chapitre, consacré aux besoins des plus démunis, le Secrétaire général estime que l’ONU se doit « plus que jamais » d’être la voix de ceux qui ne peuvent pas se faire entendre.  Il engage les États Membres à redoubler d’efforts pour atteindre les OMD d’ici la date butoir de 2015, qualifiant notamment « d’énorme » la distance à parcourir pour atteindre l’OMD nº5 relatif à la réduction du taux de mortalité maternelle.  Il se penche également sur « les besoins particuliers de l’Afrique », avertissant que la crise économique mondiale risque de renverser le « rythme impressionnant de développement » qu’a connu le continent ces 10 dernières années.


Le Secrétaire général passe également en revue les efforts déployés par l’ONU dans les domaines de la diplomatie préventive et de l’appui au processus de paix ainsi que du maintien et de la consolidation de la paix.  Il fait notamment état du fait que les membres des missions de maintien de la paix se heurtent aujourd’hui à des difficultés d’une « ampleur et d’une complexité sans précédent ».


Ban Ki-moon relève par ailleurs des « améliorations notables » du dispositif humanitaire international, notamment au niveau des pays.  Il indique également que près de 12 milliards de dollars ont été consacrés en 2008 à l’aide humanitaire dans le monde entier, ce qui est « presque un record ».  Au titre des principales difficultés auxquelles se heurte l’action humanitaire, le Secrétaire général cite la multiplication des problèmes d’accès, l’insécurité croissante et le fait que les principes fondamentaux d’humanité, d’indépendance, d’impartialité et de neutralité sont de « moins en moins respectés ». 


Le Secrétaire général signale en outre qu’en dépit des « progrès considérables » accomplis dans le domaine des droits de l’homme, des violations graves continuent d’être commises « systématiquement » dans de nombreux pays.  Il indique notamment que la crise économique a entrainé une recrudescence de la xénophobie et de la discrimination à l’égard des migrants.  Il estime, en outre, que le Conseil des droits de l’homme doit redoubler d’efforts pour faire face aux nombreuses situations graves en matière de droits de l’homme.


En matière d’état de droit, Ban Ki-moon estime que l’année écoulée a été une année historique dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes graves au regard du droit international et du fait de l’engagement renouvelé d’un « certain nombre d’États » en faveur de la primauté du droit.  Il passe en revue les efforts déployés par l’ONU dans les domaines de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger, ainsi que de la démocratie et de la bonne gouvernance.


Dans le chapitre consacré à la sauvegarde des biens de l’humanité, le Secrétaire général espère la conclusion, à la Conférence de Copenhague, d’un nouvel accord mondial sur la question des changements climatiques, estimant notamment que c’est là « le grand défi sur lequel l’histoire jugera notre génération ».  Il cite l’importance de fixer des objectifs suffisamment ambitieux d’atténuation des émissions dans les pays industrialisés; d’amener les pays en développement à prendre des mesures d’atténuation allant plus loin que celles qu’ils mettent déjà en œuvre; d’accroître les moyens de financement des mesures d’atténuation et d’adaptation; de mettre sur pied des dispositifs institutionnels et de gouvernance équitables; et de définir le cadre dans lequel s’inscrira l’aide à l’adaptation des pays les plus vulnérables aux effets des changements climatiques.


Ban Ki-moon indique aussi que face à la flambée de la grippe A(H1N1), le système de l’ONU se prépare à l’éventualité d’une pandémie et examine par ailleurs les problèmes qui entravent l’offre de services de santé dans le monde.  Il souligne notamment la nécessité d’améliorer la santé maternelle, « l’Objectif du Millénaire qui est le plus à la traîne ».


Outre les efforts déployés en matière de lutte contre le terrorisme, le Secrétaire général se penche sur la question du désarmement et de la non-prolifération.  De son avis, il est « encourageant de constater » que l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires emporte une adhésion grandissante.  Il signale cependant que le programme nucléaire de la République islamique d’Iran reste « un sujet de préoccupation ».


Enfin, pour faire de l’ONU une Organisation plus forte, le Secrétaire général estime que le Secrétariat doit avoir une administration « moderne, efficace et souple ».  Il considère que la réforme du Conseil de sécurité doit rendre cet « organe indispensable plus largement représentatif et plus efficace ».  Ban Ki-moon passe également en revue la cohérence de l’action des organismes de l’ONU, la coopération avec les organisations régionales, ainsi que le renforcement du partenariat avec la société civile et les relations avec le monde des affaires.


Déclarations


M. ANDERS LIDÉN (Suède), qui intervenait au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré que l’Union européenne se rendrait à Copenhague au mois de décembre, déterminée à sceller un accord « global, équitable et ambitieux » sur les changements climatiques.  Citant les scientifiques, le représentant a rappelé que la hausse de la température, dans le monde, doit être maintenue en dessous de 2ºC, et pour ce faire, les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites d’au moins 50% d’ici à 2050.  Il a estimé que les pays développés devaient tracer la voie en matière de réduction des émissions et a indiqué que l’UE était prête à assumer « équitablement » sa part dans le financement et l’appui aux efforts d’adaptation et d’atténuation des pays en développement.


Passant aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Lidén a indiqué que sa délégation était très encouragée par les « progrès concrets enregistrés » en matière de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  Il s’est cependant dit gravement préoccupé par les reculs dans beaucoup d’autres domaines dont la mortalité maternelle.


Venant aux questions liées à la paix dans le monde, le représentant a appuyé l’unité d’appui à la médiation de l’ONU et a expliqué que l’UE mettait sur pied une capacité similaire.  Les opérations de maintien de l’ONU sont parvenues à une étape critique, a-t-il poursuivi, en estimant que le « Nouvel Horizon » fournit une bonne base pour aller de l’avant.  En l’occurrence, il a jugé essentiel de continuer à forger des partenariats, en particulier avec l’Union africaine (UA). 


M. Lidén a poursuivi, en estimant que l’ONU devait adopter une approche plus cohérente en matière de lutte contre le terrorisme, y compris par la finalisation d’une convention globale.  En matière de désarmement, le représentant suédois a souligné l’importance que l’UE attache à la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération de 2010.  Face à des défis importants en matière de prolifération, a-t-il poursuivi, l’UE insiste sur l’importance « cruciale » de respecter les résolutions du Conseil de sécurité. 


M. Lidén a par ailleurs déclaré qu’afin d’être plus efficace, l’ONU devait intégrer les droits de l’homme dans tous ses domaines.  Il s’est félicité du travail accompli par le Représentant spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, avant de saluer l’adoption d’une résolution sur la création d’une unité chargée des questions du genre. 


Le représentant suédois a conclu en soulignant qu’en ces temps de crise, il fallait s’assurer d’une bonne utilisation des ressources.  L’UE étudiera donc soigneusement les propositions budgétaires et de réforme présentées aux États Membres.  Elle espère, a insisté le représentant, des modifications dans le barème des quotes-parts, dès cet automne.  L’UE est fermement convaincue que la recherche de moyens plus justes et plus équitables de répartir les responsabilités budgétaires est essentielle à un fonctionnement efficace de l’Organisation, a prévenu le représentant.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a commencé par féliciter le Secrétaire général pour son rapport avant de souligner que la réforme des Nations Unies ne devrait pas être l’affaire d’un seul homme et soumise à la seule approbation du chef de l’Administration de l’ONU.  Les États Membres, a plaidé le représentant, devaient avoir leur mot à dire sur ces réformes surtout lorsqu’elles concernent la création ou l’élargissement des mandats. 


Parlant en particulier de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, le représentant a relevé que depuis sa création en 2005, elle a été libre de créer des groupes de travail qui sont aujourd’hui au nombre de neuf.  Avoir des groupes de travail sans mandat et sans approbation des États Membres sur une question comme le terrorisme qui est l’une des questions les plus sensibles politiquement est tout simplement « déroutant » pour les États, s’est indigné le représentant.


Il s’est aussi élevé contre le fait que les nominations à des postes de responsabilité au sein de l’ONU ne semblent être discutées qu’avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.  Le représentant a également critiqué l’augmentation prodigieuse des dépenses dans le domaine du maintien de la paix.  Rien que cette année, a-t-il dit, le budget du maintien de la paix est passé à 7,8 milliards de dollars par rapport aux 5,3 milliards de l’année dernière. 


Le maintien de la paix représente désormais, s’est-il étonné, plus de la moitié du budget total de l’ONU qui est de 13,9 milliards de dollars.  Il faut mettre fin, a-t-il estimé, à la pratique qui consiste à proposer un budget global pour toutes les opérations sans faire une analyse critique des besoins réels de chaque mission.  Il faudra, a-t-il insisté, évaluer chaque opération et la pertinence de proroger le mandat d’une opération qui devrait de toute évidence devenir une mission de consolidation de la paix.  Il a proposé, comme moyen de réduire les coûts, une coopération accrue avec les organisations régionales, comme l’Union africaine et l’Union européenne. 


Cette session est une session budgétaire, a rappelé le représentant, en arguant que compte tenu de la situation économique mondiale, il faut appeler les États Membres à fournir les ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’ONU.  Cette dernière doit à tout prix, a-t-il ajouté, hiérarchiser ses priorités et allouer les ressources en conséquence.  Opérer des coupes est une bonne chose mais pas au détriment des tâches essentielles de l’Organisation, a conclu le représentant.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que contrairement aux apparences, la crise actuelle renforce la nécessité de mettre pleinement en œuvre les engagements pris en matière de développement et de doubler les ressources financières pour aider les pays en développement à surmonter les ramifications de cette crise. 


Concernant les efforts des Nations Unies en matière de diplomatie et de maintien de la paix, il a estimé qu’une étude approfondie des initiatives prises pour renforcer les opérations était nécessaire et a rappelé le soutien de son pays au travail de la Commission de consolidation de la paix, en particulier en Afrique.  Il faut renforcer les capacités nationales des pays concernés dans les domaines du maintien de la paix et les liens institutionnels entre la Commission et l’Assemblée générale, a-t-il préconisé.  Les catastrophes naturelles récentes aux Philippines, en Indonésie et aux Samoa américaines, a-t-il poursuivi, rappellent l’importance du rôle des Nations Unies dans les domaines de l’assistance humanitaire, de la préparation et de la prévention de ces catastrophes, a-t-il en outre déclaré.


Le représentant a aussi appelé à continuer de renforcer le rôle du Conseil des droits de l’homme en mettant fin à toute tentative d’imposer des normes spécifiques ou d’accorder la priorité à certaines questions politisées.  Il a aussi regretté que le concept d’Alliance des civilisations reste plus une grande idée qu’une réalité concrète.  Nous avons encore beaucoup de travail à accomplir en matière de revitalisation du rôle de l’Assemblée générale et de réforme du Conseil de sécurité, a-t-il aussi estimé, affirmant que l’absence d’équilibre institutionnel entre les différents organes de l’ONU faisait perdre à l’Organisation sa spécificité de locomotive du multilatéralisme.  Enfin, il a déclaré que les capacités nucléaires d’Israël sont une exception au Moyen-Orient que l’Égypte n’accepte pas.  Il a ajouté que le succès de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération de 2010 dépendrait en grande partie de l’évolution de cette question. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a, en matière de changements climatiques, promis que son pays travaillera avec les autres pays, dans une approche « responsable ».  La Chine, a-t-il dit, reste attachée à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), et au Protocole de Kyoto.  La Chine adhère au principe des responsabilités communes mais différenciées et à la feuille de route de Bali.  La Chine n’épargnera aucun effort pour assurer le succès de la Conférence de Copenhague, a affirmé le représentant.


Passant à la question du terrorisme, le représentant a prévenu que les politiques de deux poids deux mesures ne permettent pas de lutter contre ce fléau.  Il a appelé la communauté internationale à tirer parti de l’élan actuel dans le domaine du désarmement nucléaire.  Pour ce qui est de la réforme de l’ONU, M. Liu a estimé que celle-ci devait être multidimensionnelle et multisectorielle, et placer un accent particulier sur la question du développement.  Après avoir appuyé la revitalisation de l’Assemblée générale, le représentant a estimé que s’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, la priorité devrait être donnée à la représentation des pays en développement, en particulier l’Afrique. 


M. Liu s’est par ailleurs félicité des activités du Conseil des droits de l’homme et a engagé les États membres à éviter de politiser la question de ces droits.  Il a ensuite souligné que pour fonctionner normalement, l’ONU a besoin d’une base financière stable.  Le principe de la capacité de payer est, a-t-il estimé, un principe fondamental pour calculer le barème des quotes-parts.  Dans ce contexte de crise financière, le maintien de la méthode actuelle sert les intérêts de tous les États Membres, a insisté le représentant.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a estimé que le caractère universel des Nations Unies en faisait une plate-forme unique pour renforcer la coopération internationale, mais pour ce faire, le système doit être réformé et renforcé.  Le nouveau multilatéralisme exige un nouveau Conseil de sécurité, a-t-elle ajouté, un Conseil caractérisé par une représentation plus large des pays en développement dans les deux catégories de membres.  Une participation plus forte des pays en développement dans les systèmes multilatéraux leur permettra de mieux faire entendre leur voix dans la recherche de solutions aux problèmes qui les préoccupent et les touchent.  Il ne s’agit aucunement de leur faire porter un fardeau qui ne saurait être le leur, a insisté la représentante, en parlant, en particulier, des crises économique et climatique.


En parlant de la crise économique, elle a souligné que les pays en développement ont besoin de ressources nouvelles et additionnelles pour financer leurs politiques anticycliques alors que les pays développés doivent renforcer la régulation de leurs marchés.  En ce qui concerne les changements climatiques, Mme Ribeiro Viotti a appelé à l’adoption d’un plan audacieux à Copenhague fondé sur le principe de responsabilités partagées mais différenciées. 


Elle a ajouté que le transfert de technologie aux pays en développement et des ressources supplémentaires sont nécessaires pour qu’ils s’engagent vers un développement à faibles émissions de carbone.  Le développement durable doit continuer d’être une priorité internationale, a-t-elle ajouté, en jugeant nécessaire la convocation d’un Johannesburg+10. 


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a invité la communauté internationale, et plus particulièrement les principales grandes puissances, à traduire dans les actes leurs bonnes intentions en matière de partenariats et de gestion commune des crises.  À cet égard, il a estimé qu’il fallait porter davantage d’attention à la crise énergétique mondiale et améliorer l’accès à l’énergie des pays en développement.  Renforcer le rôle politique et économique des pays à revenu intermédiaire permettrait de soutenir les mesures préconisées par le Secrétaire général pour combattre la faim, la pauvreté et les maladies, a-t-il poursuivi, ajoutant que le système des Nations Unies devait avoir un rôle proactif en la matière.  Il a également appelé à la mise en place d’un plan d’action international de lutte contre le trafic des êtres humains et à la tenue d’un débat thématique de l’Assemblée générale sur le dialogue interreligieux et interculturel.  Enfin, le représentant a insisté sur la responsabilité des États dotés d’armes nucléaires et a proposé de proclamer le 11 septembre, journée internationale de lutte contre le terrorisme.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a observé que malgré l’implication des Nations Unies dans la gestion des crises des 12 derniers mois, les résultats restent mitigés, a-t-il dit.  En un mot, a-t-il ajouté, ce que l’on demande aux Nations Unies est large, divers et complexe.  Le représentant a cité des défis comme la crise financière, les changements climatiques, la grippe A(H1N1), l’insécurité alimentaire ou encore la prolifération des armes conventionnelles et de destruction massive, auxquels il a ajouté la criminalité transnationale organisée.  La réponse à ces défis, a-t-il estimé, exige que l’on tire parti de l’énorme potentiel du multilatéralisme. 


Mais, a-t-il reconnu, certains se demandent s’il ne vaudrait pas mieux inventer une nouvelle ONU au lieu de subir le poids de celle-ci et de ses structures et méthodes « pétrifiées » qui compromettent si souvent l’efficacité du travail.  Cette année, a-t-il estimé, nous avons l’occasion d’avancer.  Nous devons améliorer le budget ordinaire de l’ONU et celui des opérations de maintien de la paix ainsi que le barème des quotes-parts.  Nous devons aussi, a poursuivi le représentant, modifier le système de gouvernance de l’ONU, évaluer l’état de réalisation des OMD, définir l’avenir à Copenhague et prendre des décisions importantes sur le désarmement, le respect des droits de l’homme et, plus globalement, la coopération internationale.  Sommes-nous à la hauteur, a-t-il lancé.  Ce travail de réforme n’est pas seulement le travail de la machine intergouvernementale, a-t-il conclu, mais aussi celui du Secrétariat, des programmes et des agences spécialisées.  La responsabilité du Secrétaire général est donc évidente. 


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande), qui intervenait au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), a indiqué que l’ANASE attache une grande importance à la question du développement et est préoccupée par le fait que les répercussions de la crise économique et financière pourraient retarder la réalisation des OMD, voire menacer les acquis.  Le représentant a ensuite estimé que répondre aux défis des changements climatiques n’est pas un luxe mais une question de nécessité et de survie pour la région. 


Le message que nous envoie la nature est clair: soit nous mettons de côté nos intérêts individuels et œuvrons à compromis dans l’intérêt de tous, soit nous prenons le risque de voir davantage de catastrophes liées au climat.  Les pays devraient s’unir et promouvoir de plus grands investissements dans les technologies vertes, lesquelles doivent être accessibles aux pays en développement.  Il faut aussi mettre en place des mécanismes de financement pour renforcer les capacités d’atténuation et d’adaptation de ces pays.


Après avoir abordé les questions humanitaires, le représentant s’est dit convaincu que l’ONU était un « pilier indispensable » du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il s’est félicité des progrès enregistrés dans le domaine du désarmement, évoquant notamment les négociations entre les États-Unis et la Fédération de Russie.  Au cours de cette session, a-t-il annoncé, l’ANASE proposera un projet de résolution visant à créer une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est.


Annonçant également la création par l’ANASE d’une Commission intergouvernementale des droits de l’homme, le représentant a conclu en arguant que dans ce monde complexe aux multiples crises, l’ONU ne doit et ne devrait pas tout faire.  Elle devrait se concentrer sur ses avantages comparatifs et travailler étroitement avec des partenaires de différents secteurs.


Le défi le plus pressant pour les Nations Unies est avant tout d’atteindre les OMD en 2015, a déclaré M. YUKIO TAKASU (Japon), appelant les Nations Unies à rester mobilisées.  La lutte contre la seule pauvreté n’est pas suffisante, a-t-il dit, soulignant que d’importantes populations étaient prises au piège de conflits ou s’efforçaient de survivre dans des situations fragiles de postconflit.  Il a souligné qu’environ la moitié des pays en postconflit rechutaient dans les 10 ans et a estimé à cet égard que la Commission de consolidation de la paix avait un rôle essentiel à jouer.  Le représentant a souhaité que la question de la sécurité humaine soit pleinement reflétée dans le travail de l’ONU.


En tant qu’unique pays ayant subi la dévastation nucléaire, le Japon accueille également de manière positive les récents développements en matière de développement.  Il est crucial d’avancer vers un monde sans armes nucléaires, a insisté M. Takasu, estimant également que les changements climatiques représentaient un autre défi majeur pour l’humanité.  Sur cette question, il a rappelé que le Premier Ministre japonais, Yukio Hatoyama, s’était engagé à réduire les émissions de son pays de 25% en 2020 par rapport au niveau de 1990, et que le Japon s’était également engagé en matière de transfert de technologie verte et de soutien financier aux pays en développement.


Le représentant a ensuite déclaré que la réforme de l’ONU ne saurait être complète sans une réforme substantielle du Conseil de sécurité, appelant à augmenter le nombre de ses membres permanents et non permanents afin de refléter la réalité du XXIe siècle.  Il a souligné l’attachement de son pays à une gestion transparente, responsable et efficace des Nations Unies.  Étant donné que la situation économique mondiale affecte la situation financière des États Membres, a poursuivi le représentant, la tendance à augmenter le budget ordinaire de l’ONU et celui des opérations de maintien de la paix n’est plus « viable ». 


Il a appelé le Secrétariat à hiérarchiser ses dépenses et à trouver les moyens de mettre en œuvre les mandats d’une manière moins onéreuse.  Les nouveaux besoins doivent être couverts en redéployant des ressources déjà existantes, a-t-il dit, préconisant une discipline financière plus ferme dans la préparation et l’application du budget 2010/2011 et des budgets des opérations de maintien de la paix.


M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a déclaré que les OMD ne seront pas réalisés à moins de réformer « radicalement » l’ordre économique mondial qu’il a qualifié « d’injuste et d’inéquitable ».  Les crises actuelles résultent d’une crise structurelle du capitalisme, aggravée par des politiques néolibérales qui ont promu un modèle économique fondé sur des modes non viables de production, de consommation et de distribution, a affirmé le représentant.  Il a donc plaidé pour la conception et la mise en œuvre de politiques ayant en leur centre l’être humain et le développement de tous les pays.


Le représentant s’est dit préoccupé par le prompt renflouement des institutions financières du Nord qui contraste de « manière honteuse » avec les chiffres de l’aide publique au développement (APD) et la réticence des pays développés à s’engager à mobiliser des ressources nouvelles et additionnelles. 


S’agissant de la réforme de l’ONU, il a estimé que l’on ne peut se permettre un échec et risquer de transformer l’Organisation en un instrument soumis aux intérêts et aux caprices de quelques riches et grandes puissances.  S’attardant en particulier sur le concept de la responsabilité de protéger, le représentant a rappelé que les questions importantes et les préoccupations légitimes n’avaient pas encore trouvé de réponse. 


Il s’est opposé aux tentatives de certains pays de mettre en œuvre ce concept avant même qu’il ne soit clairement défini.  Il a dit craindre le risque de voir le concept devenir un instrument facilement manipulable contre « les principes sacrés » de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États. 


Après avoir plaidé pour la revitalisation de l’Assemblée générale et la réforme du Conseil de sécurité, le représentant a plaidé pour l’abandon des manipulations politiques, de la sélectivité et des politiques de deux poids deux mesures qui entourent la question des droits de l’homme.


Il s’est par ailleurs dit préoccupé par le fait que le rapport du Secrétaire général n’évoque que l’appui des pays en développement aux équipes de pays pour la mise en œuvre des recommandations issues de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme.  Il ne faut pas oublier, a-t-il dit, que les pays du Nord ont également des comptes à rendre à ce mécanisme. 


M. Núñez Mosquera a également affirmé que toute proposition pour la réforme des activités opérationnelles de l’ONU devait prendre en compte les besoins et les priorités des pays en matière de développement.  Du fait de leur diversité, les activités opérationnelles ne peuvent accepter des formules rigides, a-t-il précisé.  Il a appelé les chefs exécutifs des fonds et programmes de l’ONU à respecter les mandats intergouvernementaux, à améliorer la transparence et à respecter strictement leur obligation de rendre des comptes aux États Membres. 


M. PAUL BADJI (Sénégal) a noté, reprenant une citation du Secrétaire général, que des avancées significatives ont été réalisées dans les domaines de la paix et de la prospérité.  Mais les exclus de cette prospérité sont si nombreux que les besoins de l’Afrique, le maintien de la paix et les changements climatiques doivent encore retenir la plus grande attention, a-t-il déclaré. 


L’ampleur des moyens mobilisés au lendemain de la crise financière fait dire, a-t-il estimé, que les ressources pour combattre la faim existent bel et bien.  Il s’est félicité de la décision du G-8 d’accorder 20 milliards de dollars pour la lutte contre la faim et la promotion d’une agriculture durable, en espérant toutefois que cet engagement soit rapidement concrétisé par des initiatives telles que « Global Partnership for Agriculture and Food Security », lancé par le Secrétaire général et la Secrétaire d’État américaine, le 26 septembre dernier.


S’agissant des changements climatiques, le représentant a réaffirmé la disposition de l’Afrique à apporter sa contribution à l’effort, « à condition toutefois que cela n’hypothèque pas notre propre développement ».  Après avoir attiré l’attention sur le projet continental de la « Grande Muraille Verte », le représentant a prévenu que sans engagement clair de la part des pays de l’Annexe 1 en faveur d’une mise à disposition des ressources adéquates et sur une base non discriminatoire, les efforts en faveur d’un régime post-Kyoto s’avéreront vains à Copenhague.


Sur le maintien de la paix, il a fait observer que l’un des défis majeurs réside dans l’opérationnalisation de la mission de protection des civils.  L’autre défi est le quadruplement en 10 ans du budget des opérations de maintien.  S’il a reconnu le souci de certaines délégations, le représentant a néanmoins voulu que l’on garde à l’esprit qu’un manque de prévisibilité dans la programmation des ressources financières ou une réduction drastique dans le budget pourrait non seulement saper la paix encore fragile dans les zones d’intervention mais aussi aliéner les efforts de développement soutenus par la communauté internationale dans ces zones.


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a souligné que les conséquences des crises multiples et des changements climatiques appelaient à un multilatéralisme renforcé.  Nous devons assurer que les Nations Unies soient plus pertinentes, plus démocratiques et plus cohérentes, a-t-il insisté, ajoutant qu’il s’agissait de la seule manière pour elles de devenir une institution crédible et fiable capable de remplir leur mandat, conformément aux attentes des États Membres.  Il a appelé à défaire le nœud gordien de la crise économique et de la récession et déploré que les causes sous-jacentes de cette crise n’aient pas été traitées.  De même, la sécurité alimentaire nous échappe encore.  Il a souligné le rôle important des Nations Unies dans toutes ces questions tout comme dans la lutte contre les changements climatiques.


Le représentant a remercié les États qui ont apporté leur appui à son pays à la suite de la catastrophe naturelle dans l’ouest de Sumatra.  Il a appelé le système humanitaire des Nations Unies à continuer de mobiliser ses ressources et à développer les capacités nationales en matière de gestion et de préparation aux catastrophes.  Bien sûr, les Nations Unies ne sont pas la panacée à tous les maux, a reconnu le représentant, en jugeant néanmoins que leur importance ne doit pas être sous-estimée.  Il a estimé, à cet égard, qu’un Conseil de sécurité réformé renforcerait la crédibilité de l’Organisation, avant d’appeler à la revitalisation de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social.  Nous devons plus généralement arriver à une gestion orientée vers les résultats, la bonne gouvernance, la transparence et la reddition des comptes, a-t-il conclu.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que la clef réside dans la réforme de l’architecture multilatérale internationale.  Les efforts déployés pour promouvoir un nouveau multilatéralisme auront peu de chance de réussir sans une réforme complète des structures de gouvernance mondiale, notamment au vu de la crise financière actuelle, a-t-il affirmé.  Nous ne pouvons maintenir de structures qui datent de la Deuxième Guerre mondiale et qui ne tiennent pas compte des réalités actuelles, a-t-il affirmé.  De son avis, le rôle renforcé du G-20 est un début mais certainement pas une fin.  Il a souligné, dans ce contexte, l’importance de réformer le Conseil de sécurité en augmentant le nombre de ses membres permanents et non permanents.


Les efforts de relance économique doivent être impérativement maintenus, et l’heure n’est pas au protectionnisme, a enchaîné le représentant de l’Inde.  Il a engagé la communauté internationale à assurer un plus grand appui et des flux d’investissements plus importants pour les pays en développement.  Il a par ailleurs indiqué que des progrès importants avaient été accomplis pour revitaliser le processus de Doha, à l’occasion de la tenue, à New Delhi, d’une réunion de ministres du commerce.


M. Singh a ensuite estimé que le résultat de la Conférence de Copenhague devait s’aligner sur la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques.  De son avis, cet accord doit comprendre des responsabilités différenciées et permettre aux pays en développement de poursuivre leurs efforts d’élimination de la pauvreté.  Il a également insisté sur l’accès de ces derniers à des technologies abordables.


Abordant ensuite le domaine du maintien de la paix, M. Singh a avancé que l’ONU ne disposait ni des ressources ni de l’expertise nécessaires pour s’acquitter de ses mandats « ambitieux » en la matière.  Certains États Membres sont désireux de contribuer à davantage de ressources et il importe d’établir un cadre qui permette à l’ONU d’y avoir accès, a-t-il dit.  Le représentant de l’Inde a ensuite affirmé que la consolidation de la paix devait évoluer de façon urgente afin de répondre aux besoins des sociétés postconflit.


S’agissant de la question des droits de l’homme, il a mis en garde contre la tendance à compromettre l’Agenda du développement de l’ONU par l’introduction de nouvelles conditionnalités à l’aide au développement.  L’une des priorités devrait être de faire du droit au développement une réalité, a-t-il estimé. 


Il a aussi estimé que le concept de responsabilité de protéger ne doit pas servir de prétexte pour des interventions humanitaires ou des actions unilatérales.  M. Singh a également réclamé l’adoption, au cours de la session actuelle de l’Assemblée générale, de la convention générale sur la lutte contre le terrorisme.


L’Inde, a-t-il conclu, attache la plus grande importance au désarmement nucléaire et estime que le désarmement et la non-prolifération nucléaires exigeaient des efforts concertés de la part de la communauté internationale. 


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a estimé qu’un nouveau multilatéralisme exigeait d’accorder la priorité aux défis transfrontaliers tels que les changements climatiques, la croissance économique, la sécurité alimentaire, la santé, le désarmement et la non-prolifération, ainsi que la lutte contre le terrorisme.  Toutefois, a-t-il mis en garde, hiérarchiser les priorités sans les assortir d’un calendrier de mise en œuvre donne lieu à des débats interminables. 


À cet égard, il s’est inquiété que l’on discute déjà de l’après-Copenhague, révélant une possible hésitation à arriver à des accords concrets lors de cet événement.  Copenhague, a-t-il dit, doit être un moment clef.  Seules les questions résiduelles ou les modalités de mise en œuvre des actions agréées devraient être reportées à Mexico, l’année suivante.  De même en matière de financement du développement, il a voulu que les questions parallèles ou marginales ne viennent pas faire oublier l’objectif principal du Consensus de Monterrey qui est d’obtenir des pays développés qu’ils tiennent leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit national brut (PNB) à l’APD


Il a ensuite estimé que la question de la sécurité alimentaire montre la nécessité d’élargir l’horizon de la coopération internationale à la stabilisation des prix des produits agricoles.  Le représentant a par ailleurs rappelé qu’après une longue période d’hibernation, la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération aura lieu en 2010, sous la présidence de son pays.  En la matière, il a ici aussi appelé à des plans assortis d’un calendrier de mise en œuvre tout comme pour la lutte contre le terrorisme et pour la réalisation des OMD.  Les Philippines soulignent que l’établissement de calendriers, qui est un moyen très efficace de revitaliser l’ONU, doit être au cœur du nouveau multilatéralisme.  Sinon, ce multilatéralisme sera noyé « dans le bruit et la fureur de la rhétorique », a conclu le représentant.


M. KIM BONG-HYUN (République de Corée) a estimé que la prochaine Conférence d’examen des OMD avait un rôle crucial à jouer pour relancer la volonté politique et les efforts des États Membres dans ce domaine.  Il a indiqué que son pays honorerait son engagement à tripler, d’ici à 2015, le montant qu’il a accordé en 2008 à l’aide publique au développement (APD).


M. Kim a ensuite expliqué que son pays prévoyait d’annoncer d’ici à la fin de l’année ses objectifs à moyen terme en matière d’atténuation des effets des changements climatiques pour 2020.  La République de Corée a aussi proposé, a-t-il rappelé, la création d’un registre des meilleures pratiques des pays en développement en matière d’atténuation, lequel serait déposé au secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies. 


Le représentant coréen s’est par ailleurs félicité des efforts déployés pour reconfigurer les opérations de maintien de la paix de l’ONU et a souligné l’importance de renforcer le partenariat entre toutes les parties et d’établir des mandats clairs, crédibles et réalistes.  Il s’est donc félicité de la présentation du « Nouvel Horizon », avant d’estimer que la relation entre le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix mérite plus d’attention.  Passant ensuite à la question du désarmement, le représentant a affirmé que la République de Corée était prête à coopérer avec les États Membres pour exploiter pleinement l’élan actuel.


Dans le domaine humanitaire, le représentant a relevé des défis importants, notamment les problèmes de l’accès, de l’insécurité et du manque de respect envers les principes humanitaires fondamentaux.  Il a par ailleurs engagé les États Membres à tenir compte des droits de l’homme dans l’action visant à répondre aux défis actuels.  M. Kim leur a ensuite demandé d’aller de l’avant pour assurer la mise en œuvre sur le terrain du concept de responsabilité de protéger.  Il a également réclamé la mise en œuvre rapide de la résolution portant sur la création d’une entité chargée de la question des femmes.


M. JÓN ERLINGUR JÓNASSON (Islande) a déclaré que la communauté internationale doit faire tout son possible pour éviter que la crise financière ne devienne une vraie urgence pour le développement.  L’un des risques de cette crise, a-t-il poursuivi, est qu’elle risque de miner la confiance dans le système international y compris des Nations Unies.  Nous avons besoin d’institutions internationales plus fortes et plus représentatives, d’un cadre mondial de régulation plus stricte et d’une plus grande surveillance de la finance internationale, a estimé le représentant.


Mais, a-t-il prévenu, pour forger le nouveau multilatéralisme que le Secrétaire général de l’ONU appelle de ses vœux, il nous faut accélérer la réforme de l’ONU et, d’abord et avant tout, changer les méthodes de travail du Conseil et élargir sa composition.  Il faut ensuite promouvoir une plus grande responsabilité et plus d’efficacité dans le travail de l’ONU et rendre le système des Nations Unies plus cohérent, plus coordonné et plus prompt à la réaction.  Dans ce contexte, il s’est félicité du renforcement de « l’architecture du genre » qui est actuellement caractérisé par la fragmentation et le manque de responsabilisation.


Espérant que cette session permettre d’opérationnaliser le concept de responsabilité de protéger, le représentant a conclu sur la question des changements climatiques et du problème des océans.  Comme aucun pays n’est à l’abri des conséquences des changements climatiques, a-t-il déclaré, les solutions requièrent la coopération de tous.  Une réorientation progressive des politiques énergétiques doit être considérée comme un instrument de prévention des futurs changements climatiques, a-t-il plaidé.  Les pays doivent travailler pour accroître la part des énergies renouvelables avec l’aide de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (AIER), a-t-il insisté.


Sur les océans, il a regretté qu’il n’y ait aucun effort systématique pour surveiller leur état.  L’Islande, a-t-il conclu, soutient en ce sens, la finalisation en 2014 de la première évaluation intégrée de l’environnement marin. 


JORGE VALERO (Venezuela) a souligné la nécessité de renforcer le multiculturalisme pour affronter les crises financière, alimentaire et climatique.  Ces crises, a-t-il dit, révèlent l’épuisement du capitalisme sauvage qu’a imposé au monde le néolibéralisme.  L’Assemblée générale est l’organe central des Nations Unies et doit conserver son indépendance, a plaidé le représentant, en jugeant qu’il faut aussi inverser la tendance du Conseil de sécurité à s’immiscer dans les questions qui relèvent de la compétence de l’Assemblée générale.


Il faut immédiatement réformer le Conseil de sécurité, a-t-il plaidé, y compris dans sa composition, en supprimant le droit de veto et en améliorant ses méthodes de travail.  Il faut assurer, a-t-il ajouté, l’implication directe et universelle de l’Assemblée générale dans le choix et la nomination du Secrétaire général de l’ONU. 


Abordant les questions économiques, il a noté les progrès réalisés dans les OMD, en se déclarant néanmoins préoccupé de voir comment, à la veille de leur état des lieux en 2010, aucune proposition n’a été faite sur les moyens d’accélérer leur mise en œuvre.  En conclusion, il a interpellé le Secrétaire général sur le chapitre du rapport relatif au concept de responsabilité de protéger.  Il s’est dit préoccupé de voir qu’on prend position sur un sujet sur lequel l’Assemblée générale ne s’est pas encore mise d’accord.


M. ESHAGH AL-HABIB (République islamique d’Iran) a insisté sur l’importance de rénover l’architecture multilatérale internationale, de rétablir l’équilibre entre les principaux organes de l’ONU et de réaffirmer le rôle et l’autorité de l’Assemblée générale.  Il a ensuite estimé que l’application de la responsabilité de protéger ne devait en aucun cas porter préjudice au respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique des États Membres. 


Pour le représentant iranien, l’inaction de la communauté internationale dans le passé n’était pas liée à l’absence d’un cadre normatif, mais était la conséquence de l’échec du Conseil sécurité.  Il a estimé que ce concept méritait d’être davantage débattu et mieux défini.  « Le multilatéralisme et les solutions convenues de manière multilatérale représentent le seul moyen de répondre au problème du désarmement et à la question de la sécurité internationale », a poursuivi le représentant. 


Le représentant a affirmé que pour sa délégation, le désarmement nucléaire était de la plus haute priorité, pour ensuite regretter le manque d’avancées enregistrées pour assurer l’élimination totale des arsenaux nucléaires des États membres qui en disposent.  M. Al-Habib a estimé que la Conférence sur le désarmement devait créer un comité ad hoc chargé du suivi des décisions.  Pour lui, la Conférence d’examen de 2010 du TNP doit jouer un rôle crucial pour établir un équilibre entre le désarmement nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Elle doit aussi réaffirmer que les choix et décisions de chaque pays dans cette utilisation pacifique doivent être respectés. 


Grâce à sa coopération et à sa mise en œuvre entièrement transparente du plan de travail agréé avec l’AIEA, en 2007, l’Iran a réussi à résoudre toutes les questions liées au respect des accords de garantie.  Naturellement et conformément à ce plan de travail, la mise en œuvre de ces accords en Iran doit être normalisée, a convenu le représentant.  Nous le redisons, a-t-il insisté, le programme nucléaire iranien est, et a toujours été à usage pacifique et en pleine conformité avec le TNP.  


Concluant sur les changements climatiques, M. Al-Habib a estimé que des mesures concertées devaient être appliquées par les pays développés de manière à répondre aux besoins des pays en développement dans les domaines de l’atténuation, de l’adaptation, du financement et de la technologie. 


Après avoir cité les mérites de l’investissement dans la gestion durable des forêts, le représentant a évoqué le problème de la poussière et des tempêtes de sable qui frappent un nombre de plus en plus important de pays du fait des changements climatiques.  Les accords post-Kyoto se doivent d’examiner ce problème afin d’en comprendre les causes et les éradiquer, a-t-il estimé.


M. JAIRO MONTOYA (Colombie) a relevé les éléments pertinents contenus dans le rapport. Citant notamment le chapitre sur les OMD, il a demandé à la communauté internationale d’adopter des mesures complémentaires pour accélérer la réalisation de ces objectifs.  Dans le domaine de la sauvegarde des biens de l’humanité, le représentant a cité les mesures prises par son pays pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques, notamment la politique des transports en commun, les investissements dans les énergies renouvelables et le programme de protection de la forêt dénommé « famille contre forêt » dont le but est d’éviter, a-t-il ajouté, la dégradation de la forêt et la culture de drogues illicites, entre autres.


Il est connu, a-t-il poursuivi, que mon pays fait des efforts dans la lutte contre le trafic de drogues.  Il a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à réprimer plus sévèrement la consommation de drogues.  Chaque gramme de consommation illégale, a-t-il lancé, est un gramme qui pousse à la violence, au trafic d’armes, à la destruction des forêts et à la pollution des eaux.  La communauté internationale a besoin d’un multilatéralisme plus dynamique et plus concerté. Aucune nation, a conclu le représentant, ne peut prétendre seule résoudre les problèmes du monde.  Il a donc insisté sur la nécessité de réformer les institutions internationales dont le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.


M. BASU SANGQU (Afrique du Sud) a estimé que l’élimination de la pauvreté et de la faim « déshumanisantes » devait rester au cœur du travail de l’ONU. Le rapport du Secrétaire général énonce à juste titre le fait que la conjonction des crises actuelles a eu un impact grave sur l’Afrique et risque d’anéantir les progrès notables accomplis par ce continent, a-t-il notamment signalé.  S’agissant des changements climatiques, le représentant a réclamé la conclusion à Copenhague d’un accord contraignant, équitable et efficace.  La lutte contre les changements climatiques ne peut être séparée de la lutte contre la pauvreté, a-t-il affirmé.  Il nous faut réduire les émissions dans le monde sans pour autant entraver le développement des pays du Sud. 


Le représentant a ensuite réclamé une plus grande coopération entre l’ONU et l’Union africaine et d’autres organisations régionales africaines, notamment la SADC.  Il a évoqué l’importance que cette coopération revêt dans le domaine de la paix et de la sécurité.  Passant ensuite à la réforme du Conseil de sécurité, il a déclaré que le préjudice historique dont a fait l’objet l’Afrique devait être réparé et que le nombre d’États siégeant dans cet organe à titre permanent et non permanent devait être augmenté.  Il s’est par ailleurs félicité des progrès enregistrés dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.


Le représentant a annoncé que son pays présenterait des projets de résolution visant à célébrer, d’une part, la Journée internationale Mandela, dans le cadre de la lutte contre le racisme, et de l’autre, le rôle du football au service de la promotion de la paix et du développement.


L’année qui s’est écoulée a permis à la communauté internationale d’être davantage consciente de la fragilité de la prospérité et de la croissance, a estimé M. LUCAS SWANEPOEL (Saint-Siège).  Il revient, a-t-il estimé, à l’Assemblée générale de tirer les enseignements des erreurs du passé.  Il a insisté sur l’importance de la solidarité internationale dans le monde, en appelant à redonner la priorité aux démunis. L’aide au développement ne sera efficace que si les gouvernements locaux et la société civile travaillent ensemble pour résoudre certains dysfonctionnements politiques, administratifs et sociaux chroniques.


La Conférence de Copenhague sur les changements climatiques sera également un test pour la communauté internationale, a poursuivi le représentant, estimant que la question de la gestion durable des ressources était au cœur de la réflexion sur le climat. En outre, il s’est inquiété que  certains pays continuent de dépenser des sommes disproportionnées à l’acquisition d’armements, notamment nucléaires.  Nos efforts pour revitaliser le travail de l’ONU resteront inachevés si la communauté internationale et les États ne sont pas capables d’incorporer les voix de la société civile dans tous les aspects du travail de l’Organisation, a-t-il dit, estimant que les organisations religieuses avaient un rôle essentiel à jouer pour identifier les besoins des communautés.  Les problèmes mondiaux exigent une réponse internationale, a-t-il enfin insisté.


SUIVI DES TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE)


L’Assemblée générale a adopté sans vote une résolution sur la Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud (A/64/L.1) aux termes de laquelle elle décide de convoquer à Nairobi, du 1er au 3 décembre, cette Conférence, à l’occasion du trentième anniversaire de l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre pays en développement.


Cette Conférence aura pour thème principal la promotion de la coopération Sud-Sud au service du développement, et pour thèmes subsidiaires le renforcement du rôle du système des Nations Unies dans l’appui à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire d’une part, et de l’autre, à la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire au service du développement.


L’Assemblée générale décide égalementde reporter la seizième session du Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud, qui devait se tenir du 2 au 5 juin 2009, à une date pouvant convenir, en janvier 2010.


Déclarations


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé le contenu du cadre et des principes de la coopération Sud-Sud contenus dans le Consensus de Yamoussoukro, adopté par le Groupe des 77.  Cette coopération doit être poursuivie en tant qu’expression de la solidarité et de la stratégie d’indépendance économique du Sud et ne doit pas être vue comme un substitut à la coopération entre le Nord et le Sud.  Elle ne doit par conséquent pas être analysée selon les mêmes normes.  Enfin, le représentant a expliqué que cette coopération s’inscrit dans le respect de la souveraineté nationale et vise à renforcer le multilatéralisme et à permettre aux pays en développement de jouer un rôle plus actif dans les politiques internationales et les processus de prise de décisions.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar), Président du Comité de haut niveau de l’ONU sur la coopération Sud-Sud, a lui aussi insisté sur le fait que la coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud ne pouvaient pas être séparées car elles sont interdépendantes et complémentaires.  Il a rappelé les grands objectifs de la Conférence de haut niveau qui vise notamment à renforcer le rôle des Nations Unies dans ce domaine.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a estimé que la coopération Sud-Sud était un mécanisme viable pour promouvoir le développement, notamment par le partage des expériences, la promotion du commerce, le transfert de technologie et les flux d’investissements.  Le Kenya a, à certains moments, été tenté de revenir sur sa proposition d’accueillir la Conférence de haut niveau, a confié le représentant, en invoquant les moments difficiles dans le processus de préparation.  Mais les encouragements et la détermination de certaines délégations l’en ont dissuadé.  Le représentant a appelé toutes les délégations à faire preuve de davantage d’engagement et de coopération dans la négociation du document final de cette Conférence. 


Explications de position


La représentante de Cuba a adhéré au consensus sur la résolution adoptée aujourd’hui.  Le monde connait la position de Cuba sur ces négociations qui se sont révélées inutilement difficiles, a-t-elle déploré.  Le but du G-77 et de la Chine était de présenter une résolution technique qui aurait laissé l’examen des questions de fonds aux négociateurs du document final de la Conférence.  La référence à la Déclaration de Doha sur le financement du développement vise en fait à imposer un lien entre le « principe de l’efficacité de l’aide » et la coopération Sud-Sud, a-t-elle souligné.


Pour les pays en développement, la coopération Sud-Sud est un moyen de partager les expériences et le savoir-faire sans conditions préalables ni ingérence dans les affaires intérieures des États.  S’ils veulent vraiment sortir les pays du Sud du sous-développement, pourquoi les pays du Nord ne tiennent-ils pas leur engagement de verser 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, a-t-elle demandé.  Pourquoi veulent-ils détourner l’attention vers les soi-disant principes de l’efficacité de l’aide? 


Cuba juge inutile qu’une résolution technique fasse référence à la Déclaration de Doha et rejette toute tentative de préjuger du document final en y introduisant des éléments qui n’ont rien à voir avec les principes de la coopération Sud-Sud.


La représentante du Nicaragua a prévenu que son pays n’accepterait aucune condition, quelle qu’elle soit, pour la coopération Sud-Sud.  Cette dernière a ses propres principes directeurs, a-t-elle expliqué, et les tentatives des pays développés d’inclure une référence à la Déclaration de Doha ne sont qu’un nouveau moyen, pour eux, de ne pas assumer leurs responsabilités en la matière.


Il est offensant de voir que les pays développés, en particulier ceux qui ne remplissent pas leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, prétendent imposer une série de règles qui portent atteinte au ciment même de la coopération Sud-Sud, a-t-elle estimé, indiquant que le peuple du Nicaragua avait accès, entre autres, à des services de santé et à une éducation gratuite, uniquement grâce à cette coopération.  Elle a conclu en rappelant les principes de la coopération Sud-Sud: à savoir la solidarité, la complémentarité, le traitement équitable, la souveraineté des États, l’autodétermination des peuples et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.


Le représentant de la Suisse a jugé important d’aborder de manière constructive les enseignements du passé et les recommandations pour l’avenir.  Nous avons foi dans le potentiel de la complémentarité entre les coopérations Sud-Sud et Nord-Sud et dans la possibilité de développer des synergies entre les deux, a-t-il ajouté.  Mais pour que les bailleurs de fonds traditionnels accordent à la coopération Sud-Sud plus d’importance, il faut clarifier ces complémentarités et comprendre le fonctionnement de cette coopération, son impact potentiel sur les capacités nationales et ses mécanismes de responsabilisation, a averti le représentant.  Malgré le peu de temps qu’il reste avant la Conférence de Nairobi, il a appelé de ses vœux un processus de préparation efficace.


*   ***   *F

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité réaffirme l’importance d’associer les femmes à la reconstruction après les conflits

CS/9759

Le Conseil de sécurité réaffirme l’importance d’associer les femmes à la reconstruction après les conflits

05/10/2009
Conseil de sécuritéCS/9759
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6196e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RÉAFFIRME L’IMPORTANCE D’ASSOCIER LES FEMMES À LA RECONSTRUCTION APRÈS LES CONFLITS


Dans une nouvelle résolution, il demande que les ressources nécessaires soient allouées à la réponse aux besoins des femmes et des filles dans les situations postconflit


Le Conseil de sécurité a adopté, aujourd’hui, à l’unanimité de ses 15 membres une nouvelle résolution sur les femmes, la paix et la sécurité.  Ce texte vient renforcer le volet participation de la résolution 1325 (2000), dont l’ONU célébrera le dixième anniversaire l’année prochaine. 


Aux termes de la résolution 1889, le Conseil de sécurité demande en particulier aux États Membres, aux organismes des Nations Unies, aux donateurs et à la société civile de faire en sorte que la question de l’autonomisation des femmes soit prise en compte dans l’évaluation des besoins et la planification après les conflits. 


Les quelque 60 délégations qui ont pris part au débat présidé par le Vice-Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, M. Pham Gia Khiem, et qui étaient saisies d’un rapport du Secrétaire général de l’ONU, ont appuyé cette disposition de la résolution.


M. Ban Ki-moon, dans un message lu par la Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro, a indiqué en ce sens que les femmes devraient être impliquées aux « nécessaires efforts de prévention de la reprise des hostilités et de consolidation de la paix ».


« La fin d’un conflit ne doit pas donner lieu à la marginalisation des femmes et des filles ni à leur relégation dans des rôles stéréotypés, celles-ci devant à l’inverse participer pleinement aux négociations de paix et aux efforts de médiation », a-t-il souligné.  


L’expérience a montré, a-t-il fait remarquer, que les contributions des femmes dans les situations postconflit peuvent faire la différence dans le domaine de la reconstruction et de la survie des communautés.


Conformément à la résolution, les délégations ont demandé que soient dégagées les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des femmes au lendemain des conflits, l’enjeu étant d’améliorer l’accès de ces dernières à l’éducation et à la santé. 


« Il serait impossible d’autonomiser les femmes dans les situations postconflit sans améliorer, au préalable, leurs conditions sociales et économiques par le biais de la promotion d’un meilleur accès à la santé, à l’éducation, à la formation et au droit à la propriété foncière », a ainsi affirmé le représentant du Japon.


Les participants au débat ont également salué le fait que la résolution 1889 prie le Secrétaire général de présenter au Conseil, dans un délai de six mois, un ensemble d’indicateurs pour suivre l’application de la résolution 1888 (2009) sur les violences sexuelles dans les conflits armés, adoptée le 30 septembre dernier, et que les délégations considèrent comme faisant partie, avec la résolution 1889 et la résolution 1325, d’un régime général de protection des femmes.


Ils ont également appuyé la demande faite au Secrétaire général de présenter au Conseil, dans un délai de 12 mois, un rapport sur la participation des femmes à la consolidation de la paix en prenant en considération les vues de la Commission de la consolidation de la paix (CCP).


Plusieurs intervenants ont voulu mettre en avant les initiatives déjà menées en rapport avec la question débattue aujourd’hui.


La France, a indiqué son représentant, s’efforce, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de favoriser la réintégration des enfants soldats dans la société civile.   « L’un des Principes de Paris est de permettre, a-t-il rappelé, une meilleure prise en compte de la réintégration des filles, souvent laissées pour compte des programmes de démobilisation et de réintégration, car elles ne constituent qu’une part infime des porteurs d’armes. »


Il a également souligné l’action de l’Union européenne, qui a adopté des lignes directrices sur les violences faites aux femmes, en se dotant, « sous l’impulsion de la France », d’une politique globale de mise en œuvre de la résolution 1325.


De son côté, la Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), Mme Inés Alberdi, qui a souhaité que l’ONU renforce la capacité des femmes « avant même la fin des conflits », a indiqué que le Fonds s’attachait à cet effort en facilitant, entre autres, le dialogue entre Israéliennes et Palestiniennes à travers la Commission internationale des femmes pour une paix israélo-palestinienne juste et durable. 


Mme Alberdi a par ailleurs demandé que d’ici un an, le nombre des femmes faisant partie du personnel militaire et de police dans les opérations de maintien de la paix augmente au moins de 50%.  Elle a également demandé la mise en place d’un mécanisme de suivi efficace de la mise en œuvre de la résolution 1325, conformément aux dispositions du texte que vient d’adopter le Conseil de sécurité. 


Le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a emboîté le pas en déclarant que, dans un an, « il faudrait qu’il y ait au moins une femme responsable de la médiation, plusieurs femmes représentantes spéciales adjointes du Secrétaire général ainsi qu’une conseillère pour la parité entre les sexes au sein du Département des affaires politiques ».


La Chine, pour sa part, a émis l’espoir qu’après l’adoption récente de deux résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité, le Secrétariat intensifiera la coordination de ses services pour faciliter l’application « harmonieuse et informée » de ces textes. 


C’est à cette fin que les délégations ont soutenu la recommandation du Secrétaire général d’organiser, en octobre 2010, une réunion ministérielle au Siège de l’ONU à l’occasion du dixième anniversaire de la résolution 1325.


LES FEMMES, LA PAIX ET LA SÉCURITÉ


Texte de la résolution S/RES/1889 (2009


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant qu’il tient à ce que ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005), 1674 (2006), 1820 (2008), 1882 (2009) et 1888 (2009), ainsi que toutes les déclarations de son président sur la question, continuent d’être appliquées et le soient intégralement, de façon synergique,


Guidé par les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et ayant à l’esprit que la Charte lui confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales,


Rappelant que dans le document final du Sommet mondial de 2005 (A/RES/60/1), l’Assemblée générale des Nations Unies s’est dite déterminée à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, rappelant également les obligations qu’imposent aux États parties la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et le Protocole facultatif s’y rapportant, la Convention relative aux droits de l’enfant et les Protocoles facultatifs s’y rapportant, et rappelant aussi les engagements énoncés dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, ainsi que dans le document final de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée « Les femmes en l’an 2000: égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle » (A/S-23/10/Rev.1), en particulier ceux qui concernent les femmes et les conflits armés,


Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 16 septembre 2009 (S/2009/465) et soulignant que la présente résolution n’a pas pour objet d’établir du point de vue juridique si les situations visées dans ledit rapport sont ou ne sont pas des conflits armés au sens des Conventions de Genève et des Protocoles additionnels s’y rapportant, et ne préjuge pas du statut juridique des parties non étatiques impliquées,


Saluant les efforts que déploient les États Membres pour appliquer sa résolution 1325 (2000) au niveau national, notamment l’élaboration de plans d’action nationaux, et engageant les États Membres à poursuivre ces efforts,


Rappelant qu’il est nécessaire que les femmes participent pleinement, effectivement et sur un pied d’égalité à toutes les étapes des processus de paix, étant donné le rôle crucial qu’elles jouent dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la consolidation de la paix, réaffirmant le rôle clef que les femmes peuvent jouer dans la réparation du tissu social des pays qui sortent d’un conflit, et soulignant que les femmes doivent être associées à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies d’après conflit pour que leurs perspectives et leurs besoins soient pris en compte,


S’inquiétant vivement du fait que les femmes sont sous-représentées à toutes les étapes des processus de paix, en particulier qu’elles sont très peu nombreuses à concourir à titre officiel aux processus de médiation, et soulignant qu’il importe de veiller à ce que des femmes soient nommées en nombre suffisant à des fonctions de décision, en qualité de médiatrices de haut niveau et en tant que membres des équipes de médiation,


Demeurant vivement préoccupé par les obstacles persistants qui empêchent les femmes de concourir pleinement à la prévention et au règlement des conflits et de participer à la vie publique au lendemain des conflits, dont la violence, l’intimidation, l’insécurité, l’absence d’état de droit, la discrimination culturelle, l’opprobre et la montée de l’extrémisme et du fanatisme sexistes, ainsi que des facteurs socioéconomiques tels que l’impossibilité de s’instruire et, à cet égard, considérant que la marginalisation des femmes risque de retarder ou d’entraver l’instauration d’une paix durable et de bonnes conditions de sécurité, ainsi que la réconciliation,


Sachant que les femmes et les filles ont des besoins particuliers au lendemain des conflits, entre autres sur le plan de la sécurité physique, des services de santé, notamment des services de santé procréative et de santé mentale, des moyens de subsistance, des droits fonciers et du droit de propriété, de l’emploi, et aussi de la participation à la prise de décisions et à la planification du relèvement, en particulier aux premiers stades de la consolidation de la paix après un conflit,


Notant que si des progrès ont été accomplis, il subsiste des obstacles au renforcement de la participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits, ainsi qu’à la consolidation de la paix, s’inquiétant du fait que souvent, au lendemain des conflits, la capacité des femmes à participer à la prise des décisions publiques et au relèvement économique n’est pas suffisamment prise en compte et ne reçoit pas le soutien financier nécessaire, et soulignant qu’il est crucial de financer des activités répondant aux besoins des femmes au début de la phase de relèvement afin de renforcer leur autonomisation, laquelle peut contribuer à une consolidation effective de la paix au lendemain des conflits,


Notant que dans les situations de conflit armé ou d’après conflit, les femmes sont encore souvent considérées comme des victimes et non comme des agents capables de participer activement à la gestion et au règlement des conflits armés, et soulignant qu’il importe non seulement de protéger les femmes, mais aussi de leur donner les moyens de concourir à la consolidation de la paix,


Considérant que bien cerner les effets que les conflits armés ont sur les femmes et les filles, notamment les réfugiées et les déplacées, adopter des mesures qui permettent de répondre rapidement à leurs besoins particuliers et mettre en place des dispositifs institutionnels propres à garantir leur protection et leur participation pleine et entière aux processus de paix, en particulier aux premiers stades de la consolidation de la paix au lendemain des conflits, peuvent contribuer grandement au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité internationales,


Se félicitant de l’initiative qu’a prise l’Organisation des Nations Unies de mettre au point un système inspiré de celui qu’a lancé le Programme des Nations Unies pour le développement, pour permettre aux décideurs de suivre l’emploi qui est fait des crédits affectés à la problématique hommes-femmes dans les fonds d’affectation spéciale multidonateurs du Groupe des Nations Unies pour le développement,


Saluant les efforts que fait le Secrétaire général pour nommer davantage de femmes à des postes de responsabilité, en particulier dans les missions de terrain, grâce à quoi l’Organisation des Nations Unies donne concrètement l’exemple dans la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000),


Saluant la création prochaine d’un comité directeur des Nations Unies chargé de mieux faire connaître la résolution 1325 (2000) et de mieux coordonner la préparation du dixième anniversaire de cette résolution,


Encourageant les acteurs concernés à organiser en 2009-2010, à l’échelle mondiale, régionale et nationale, des activités visant à mieux faire connaître la résolution 1325 (2000), notamment des réunions au niveau des ministres, à renouveler les engagements pris dans le cadre de la question intitulée « Les femmes et la paix et la sécurité » et à trouver les moyens de surmonter les obstacles actuels et futurs à la mise en œuvre de ladite résolution,


1.    Exhorte les États Membres et les organisations internationales et régionales à prendre de nouvelles mesures pour renforcer la participation des femmes à tous les stades des processus de paix, notamment ceux du règlement des conflits, de la planification de l’après-conflit et de la consolidation de la paix après un conflit, en encourageant les femmes à participer à la prise de décisions politiques et économiques dès le début des processus de relèvement, notamment en leur confiant des postes de responsabilité et en facilitant leur participation à la planification et à la gestion de l’aide, en soutenant les organisations féminines et en luttant contre les préjugés sur la capacité des femmes à participer sur un pied d’égalité à la vie sociale;


2.    Renouvelle l’appel qu’il a lancé pour que toutes les parties aux conflits armés respectent pleinement le droit international applicable aux droits et à la protection des femmes et des filles;


3.    Condamne fermement toutes les violations du droit international commises à l’encontre des femmes et des filles pendant et après les conflits armés, exige que toutes les parties fassent cesser immédiatement de tels actes, et souligne la responsabilité qui incombe à tous les États de mettre un terme à l’impunité et de poursuivre en justice les auteurs d’actes de violence de toute nature commis contre des femmes et des filles dans les conflits armés, notamment le viol et les autres actes de violence sexuelle;


4.    Invite le Secrétaire général à élaborer une stratégie, reposant notamment sur des actions de formation, qui lui permettrait de confier à un plus grand nombre de femmes des missions de bons offices menées en son nom, notamment en qualité de représentantes et d’envoyées spéciales, et à prendre les mesures voulues pour favoriser la participation des femmes aux missions politiques, aux missions de consolidation de la paix et aux missions de maintien de la paix des Nations Unies;


5.    Prie le Secrétaire général de veiller à ce que figurent, dans tous les rapports qu’il lui soumet sur des pays, des informations sur l’impact que les situations de conflit armé ont sur les femmes et les filles, sur les besoins particuliers de celles-ci au lendemain d’un conflit et sur les difficultés qu’elles rencontrent pour les satisfaire;


6.    Prie le Secrétaire général de veiller à ce que les organismes compétents des Nations Unies, agissant en collaboration avec les États Membres et la société civile, réunissent, analysent et évaluent systématiquement des informations sur les besoins particuliers des femmes et des filles dans les situations d’après conflit, notamment des informations sur leurs besoins en matière de sécurité physique et de participation à la prise de décisions et à la planification de l’après-conflit, afin d’aider le système des Nations Unies à mieux répondre à ces besoins;


7.    Entend, lorsqu’il créera ou reconduira des missions des Nations Unies, inclure dans leur mandat des dispositions sur la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les situations d’après conflit, et prie le Secrétaire général de continuer, selon qu’il conviendra, à nommer dans les missions des Nations Unies des conseillers pour l’égalité des sexes et des conseillers pour la protection des femmes, qui seront chargés de dispenser une aide technique, en coopération avec les Équipes de pays des Nations Unies, et d’améliorer la coordination des actions pour répondre aux besoins des femmes et des filles dans les pays qui se relèvent d’un conflit;


8.    Exhorte les États Membres à assurer la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans tous les processus et les secteurs concourant à la consolidation de la paix et au relèvement après un conflit;


9.    Demande instamment aux États Membres, aux organismes des Nations Unies, aux donateurs et à la société civile de faire en sorte que la question de l’autonomisation des femmes soit prise en compte à la fois dans l’évaluation des besoins et la planification après les conflits et dans l’affectation subséquente des crédits qui auront été dégagés et dans les activités qui auront été programmées, notamment en mettant au point des dispositifs transparents d’analyse et de suivi des fonds affectés aux besoins des femmes au lendemain d’un conflit;


10.   Engage les États Membres sortant d’un conflit, en consultation avec la société civile, y compris les organisations féminines, à recenser de façon détaillée les besoins et les priorités des femmes et des filles et à élaborer, pour répondre à ces besoins et priorités et conformément à leur système juridique, des stratégies concrètes qui prévoient notamment des mesures visant à assurer aux femmes et aux filles une sécurité physique accrue et de meilleures conditions socioéconomiques, en faisant fond sur l’éducation, des activités productrices de revenus et l’accès aux services de base, en particulier les services de santé, y compris la santé sexuelle et procréative et les droits en matière de procréation et la santé mentale, ainsi que sur des services de police et une administration de la justice sensibles à la problématique hommes-femmes et sur le renforcement de la participation des femmes et des filles à la prise de décisions à tous les niveaux;


11.   Demande instamment aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et à la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, de prendre toutes les mesures possibles pour assurer l’égalité d’accès des femmes et des filles à l’éducation dans les situations d’après conflit, vu le rôle essentiel que l’éducation joue dans la promotion de la participation des femmes à la prise de décisions après un conflit;


12.   Exhorte toutes les parties aux conflits armés à respecter le caractère civil et humanitaire des camps et zones d’installation de réfugiés et à assurer la protection de tous les civils qui habitent dans ces camps, en particulier les femmes et les filles, contre toutes les formes de violence, dont les viols et les autres violences sexuelles, et à assurer aux organismes humanitaires un accès complet, en toute sécurité et sans entrave à ces camps et zones d’installation;


13.   Invite tous ceux qui participent à la planification des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion à prendre en considération les besoins particuliers des femmes et des filles associées aux forces armées et aux groupes armés et de leurs enfants, et à assurer leur plein accès à ces programmes;


14.   Engage la Commission de consolidation de la paix et le Bureau d’appui à la consolidation de la paix à continuer de faire en sorte que l’on prête systématiquement attention à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et que l’on mobilise des ressources dans ce but, dont la réalisation fait partie intégrante de la consolidation de la paix après un conflit, et à faciliter la pleine participation des femmes à ce processus;


15.   Prie le Secrétaire général, dans l’action qu’il mène pour améliorer les efforts de consolidation de la paix de l’ONU, de prendre en compte la nécessité de renforcer la participation des femmes à la prise de décisions politiques et économiques dès les premières phases de la consolidation de la paix;


16.   Prie le Secrétaire général d’assurer une parfaite transparence, coopération et coordination des actions respectives de sa Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés et de son Représentant spécial chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, dont il a demandé la nomination par sa résolution 1888 (2009);


17.   Prie le Secrétaire général de lui présenter dans un délai de six mois, pour examen, un ensemble d’indicateurs à utiliser au niveau mondial pour suivre l’application de la résolution 1325 (2000) et qui pourrait servir de base commune pour l’établissement de rapports par les organismes compétents des Nations Unies, les autres organisations internationales et régionales et les États Membres sur l’application de ladite résolution en 2010 et au-delà;


18.   Prie le Secrétaire général d’inclure, dans le rapport qui lui a été demandé dans le document S/PRST/2007/40, un examen des progrès accomplis dans l’application de la résolution 1325 (2000), une évaluation des procédures suivies par le Conseil pour recevoir et analyser les informations intéressant la résolution 1325 (2000) et y donner suite, des recommandations concernant les nouvelles mesures qui pourraient être prises pour améliorer la coordination au sein du système des Nations Unies et avec les États Membres et la société civile en vue d’assurer l’application de la résolution, et des données sur la participation des femmes aux missions des Nations Unies;


19.   Prie le Secrétaire général de lui présenter un rapport dans un délai de 12 mois sur les questions de la participation et de l’association des femmes à la consolidation de la paix et la planification au lendemain d’un conflit, en prenant en considération les vues de la Commission de la consolidation de la paix, et d’y inclure notamment:


a)    Une analyse des besoins particuliers des femmes et des filles dans les situations d’après conflit;


b)    Les problèmes auxquels se heurtent la participation des femmes au règlement des conflits et à la consolidation de la paix et la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans les premières phases des processus de planification, de financement et de relèvement après un conflit;


c)    Des mesures visant à appuyer les capacités nationales de planification et de financement des réponses aux besoins des femmes et des filles dans les situations d’après conflit;


d)    Des recommandations visant à améliorer les actions internationales et nationales répondant aux besoins des femmes et des filles dans les situations d’après conflit, y compris par la mise au point d’arrangements financiers et institutionnels efficaces pour garantir la pleine participation des femmes, sur un pied d’égalité, aux processus de consolidation de la paix;


20.   Décide de demeurer activement saisi de la question.


Rapport du Secrétaire général soumis en application de la résolution 1820 (2008) du Conseil de sécurité (S/2009/465)


Dans ce document, le Secrétaire général note qu’au cours de l’année écoulée, les entités du système des Nations Unies et les États Membres ont progressé dans la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) qui porte sur l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles, et qui promeut la participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits, ainsi qu’à la consolidation de la paix.  Il souligne ainsi les avancées réalisées sur le plan de la formation aux fonctions de direction et à l’exercice de responsabilités civiques, ce qui a eu pour conséquence, dans des pays sortant d’un conflit, l’augmentation de leur nombre dans la fonction publique. 


Toutefois, M. Ban Ki-moon estime que des difficultés persistent, en particulier s’agissant de la lutte contre les actes de violence sexuelle.  Il faut procéder à des interventions spécifiques et concrètes pour lutter contre cette forme de violence qui continue de faire des victimes parmi les femmes et les filles pratiquement partout où un conflit armé a éclaté, souligne le Secrétaire général.  Il préconise l’adoption d’une législation qui mette fin à l’impunité et des réformes conçues pour encourager une plus grande participation des femmes aux processus axés sur la paix, l’action humanitaire et la reconstruction. 


Le Secrétaire général exhorte les États Membres à prendre sans attendre des mesures pour poursuivre les auteurs d’actes de violence sexiste dans le contexte d’un conflit armé et leur demande de veiller à ce que les femmes soient représentées à tous les niveaux lors de la prise de décisions dans les processus de paix.  À cette fin, dit-il, il faut que des ressources soient fournies pour garantir leur accès à la formation et aux outils de développement de leurs capacités. 


Le Secrétaire général demande, en outre, que les parties impliquées dans la prévention et le règlement des conflits ainsi que dans la consolidation de la paix s’efforcent de recueillir des données sur tous les aspects de la résolution 1325 (2000).  Sur ce dernier point, il juge particulièrement important que les entités du système des Nations Unies continuent d’apporter un appui sans faille à l’application intégrale de cette résolution, en veillant notamment à ce que les enseignements pertinents qui ont été tirés de l’expérience acquise soient inclus dans les rapports adressés au Conseil.  Enfin, M. Ban Ki-moon demande l’instauration sans délai d’un mécanisme de suivi et de responsabilisation s’agissant de la mise en œuvre de la résolution aux niveaux mondial, régional et national. 


Déclarations


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, faisant lecture d’une déclaration du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a estimé qu’il était essentiel de renforcer l’autonomisation des femmes et des filles au lendemain des conflits, en les impliquant aux nécessaires efforts dans ces contextes de prévention de la reprise des hostilités et de consolidation de la paix.  Elle a ajouté que le débat du jour intervenait opportunément alors que l’ONU s’apprête à célébrer le dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325.  En près de 10 ans, seulement 16 pays ont adopté un plan d’action national pour mettre en œuvre la résolution, a-t-elle déploré, appelant tous les États Membres à imiter, au plus vite, ces pays.  Dans son discours, le Secrétaire général demande également au Conseil de sécurité de mettre en place un mécanisme de surveillance de l’application de la résolution 1325, l’accent devant être mis sur la participation des femmes aux processus de prise de décisions, a précisé Mme Migiro.  La fin d’un conflit ne doit pas donner lieu à la marginalisation des femmes et des filles ni à leur relégation dans des rôles stéréotypés; celles-ci devant à l’inverse participer pleinement aux négociations de paix et aux efforts de médiation, a-t-elle en outre estimé.  Elle a poursuivi en attirant l’attention sur le fait que l’expérience prouve que les contributions des femmes dans les situations postconflit peuvent faire la différence dans le domaine de la reconstruction et de la survie des communautés.  Enfin, la Vice-Secrétaire générale a appelé les États Membres à mettre en œuvre conjointement la résolution 1325 ainsi que les résolutions 1820 et 1888 relatives à la violence sexiste pendant les conflits.  Le renforcement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions est vital pour surmonter le fléau de la violence sexuelle, a-t-elle conclu. 


Mme RACHEL N. MAYANJA, Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, présentant le rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité, a rappelé que neuf ans après l’adoption de la résolution 1325 par le Conseil de sécurité, les femmes et filles continuent d’être les victimes de violences sexuelles dans les conflits armés.  Ces violences se poursuivent même après la fin des conflits, a ajouté la Conseillère spéciale, tandis que les atrocités commises dans les situations postconflit attirent souvent peu l’attention des médias.  Mme Mayanja fait état de progrès dans la mise en  œuvre de la résolution 1325, et notamment de la mise en place de plans d’action nationaux.  Toutefois, a-t-elle fait remarquer, la mise en place de tels plans d’action nationaux ne peut constituer qu’une première étape, et des efforts supplémentaires des Nations Unies seront nécessaires, ainsi que des actions concrètes.


Mme Mayanja a jugé essentiel que le Conseil de sécurité continue de jouer un rôle de plaidoyer important pour exclure les violences sexuelles des conflits en tant qu’armes de guerre.  Tout en se félicitant de l’adoption de la résolution 1888, elle a estimé que le Conseil de sécurité devrait insister sur l’inclusion des femmes dans les opérations de maintien de la paix, notamment pour participer activement aux efforts de paix.  Il a rappelé que des préparatifs sont en cours pour la commémoration du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325.


Mme Mayanja a déclaré que malgré les progrès, trop peu de femmes prennent part aux négociations de paix dans les pays frappés par des conflits.  L’impact des conflits sur les femmes et les filles ne figure pas encore de manière assez significative dans les rapports, et la dimension sexospécifique dans les conflits armés est loin d’être un élément universel dans les rapports du Conseil de sécurité.  Elle a conclu en appelant l’attention du Conseil de sécurité sur le mépris flagrant du droit international, du droit international humanitaire et de la résolution 1325 par les parties aux conflits armés, qui constitue, selon Mme Mayanja, un « défi majeur » à la mise en œuvre de la résolution.  Elle a en particulier regretté qu’aucun mécanisme n’ait été créé à ce jour pour rendre les parties responsables de leurs actes.  Les parties combattantes doivent rendre des comptes, a-t-elle déclaré, sans quoi la protection des civils en général, celles des femmes et filles en particulier, ne pourra être réalisée.


Mme INÉS ALBERDI, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a déclaré que la priorité devrait être donnée à l’accroissement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions dans les institutions impliquées dans le maintien et la consolidation de la paix.  « Nous devons investir dans le renforcement de la capacité des groupes de femmes avant même la fin des conflits, a-t-elle dit, ajoutant que l’UNIFEM s’attachait à cet effort, en facilitant, par exemple, le dialogue entre femmes israéliennes et palestiniennes à travers la Commission internationale des femmes pour une paix israélo-palestinienne juste et durable.  Elle a évoqué d’autres initiatives menées dans le Caucase et en Afrique, avant de souligner la nécessité d’allouer à ces efforts les ressources adaptées; les donateurs, l’ONU et la Banque mondiale devant faire de la réponse aux besoins des femmes dans les situations postconflit une priorité.  C’est ainsi qu’elle a plaidé pour la participation des organisations non gouvernementales (ONG) compétentes aux conférences des donateurs. 


Mme Alberdi a ensuite salué l’adoption, le 30 septembre dernier, de la résolution 1888 sur la violence à l’égard des femmes pendant les conflits; l’UNIFEM s’engageant à appuyer sa mise en œuvre comme celle de la résolution 1820 sur la même question.  En matière de sécurité des femmes, l’accent doit être mis sur le renforcement des secteurs de la sécurité au plan national et sur l’adaptation des législations aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a-t-elle encore dit.  Mme Alberdi a également estimé que la protection des droits fonciers des femmes devrait être intégrée dans les efforts de redressement ainsi que dans les négociations de paix.  Avant de conclure, elle a demandé une augmentation, d’ici à un an, d’au moins 50% du nombre de femmes faisant partie du personnel militaire et policier de maintien de la paix, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de surveillance solide de l’application de la résolution 1325. 


Mme ASHA HAGI ELMI AMIN, représentante du Groupe de travail des ONG sur les femmes, la paix et la sécurité, a rappelé que son organisation non gouvernementale plaide en faveur d’une participation pleine et égale des femmes dans les efforts de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Elle a précisé qu’en 2000, les femmes somaliennes avaient organisé un « Clan Six », pour participer à un processus de paix dans ce pays et que le processus de paix auquel les femmes somaliennes avaient ainsi pu participer avait été le premier à réussir, après diverses tentatives infructueuses.


Mme Amin s’est félicitée de ce débat ainsi que de l’adoption des résolutions 1888 et 1889.  Cette dernière, a-t-elle ajouté, ouvre la voie à de nouvelles étapes importantes concernant les obligations internationales pour veiller au respect des droits des femmes dans les conflits.  Toutefois, a-t-elle ajouté, dans un mécanisme de responsabilisation, les obstacles à leur mise en œuvre demeureront.  Elle a donc plaidé en faveur d’une ferme volonté de mettre en œuvre les mesures dans le cadre d’une approche cohérente et systématique, ainsi qu’en faveur de mécanismes de vérification.  Elle a rappelé que, dans sa résolution 1325, le Conseil de sécurité, il y a plus de neuf ans, avait mis l’accent sur une participation substantielle des femmes à la stabilisation postconflit et à la reconstruction, et avait ensuite renforcé cette approche.  Mais, en l’absence de mécanismes de suivi, les femmes restent souvent en marge des processus de paix, a ajouté Mme Amin.


La participation des femmes dans les processus de paix n’est pas une option mais une obligation, a appelé Mme Amin.  Toutefois, a-t-elle estimé, les hommes aussi doivent veiller à ce que les droits et intérêts des femmes soient discutés et respectés dans le cadre des processus de paix, y compris dans le cadre des réformes des systèmes de justice ou de sécurité.  « À moins d’un an du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325, nous nous adressons à la communauté internationale pour qu’elle respecte et renforce ses obligations à l’égard des femmes dans la résolution des conflits ».  Un appui concret est essentiel, a-t-elle ajouté, en demandant, notamment, que la nouvelle structure mise en place par le Secrétaire général au sein du système des Nations Unies pour la promotion de la femme dispose des moyens nécessaires.  Les femmes ne sont pas seulement les victimes de conflit, elles peuvent aussi représenter un élément clef en faveur de changement positif, a affirmé Mme Amin.  Ce dont elles manquent, c’est d’un soutien cohérent et concret de la part de la communauté internationale.  Les femmes ont besoin de ce soutien pour garantir leur place dans les processus de prise de décisions, a-t-elle conclu.


Neuf ans après la résolution 1325 (2000) sur l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles, M. PHILIP JOHN PARHAM (Royaume-Uni) s’est félicité de ce que la question des femmes, de la paix et de la sécurité fasse l’objet d’une attention particulière de la part des membres du Conseil de sécurité.  Il s’est cependant dit préoccupé par la mise en œuvre de la résolution 1325, indiquant que beaucoup restait à faire et que lors de l’examen de cette question devant le Conseil de sécurité, des incidents terribles continuent de se produire.  Le débat d’aujourd’hui porte sur la contribution des femmes aux opérations de consolidation de la paix, a dit M. Parham, ajoutant que ces dernières avaient un rôle indispensable à jouer.  Avec la résolution 1888 (2009), le Conseil de sécurité a été plus loin dans sa démarche pour mettre fin à l’impunité des auteurs des violences sexuelles contre les femmes et les enfants dans les conflits, a-t-il rappelé.  « Nous devons maintenant assurer aux femmes un rôle central dans le maintien et la consolidation de la paix après un conflit.  « Un an avant le dixième anniversaire de la résolution 1325, nous devons trouver des solutions créatives pour surmonter les obstacles auxquels se heurte l’application de la résolution 1325 », a souligné le représentant.  Il faut tout d’abord identifier les lacunes afin de déterminer la solution appropriée, a-t-il ajouté.  Il faudrait aussi mettre en place des indicateurs qui permettent de mesurer les progrès réalisés.  « Nous devons faire en sorte que les femmes puissent contribuer pleinement et de manière effective aux processus de paix, et que leurs voix soient entendues dans la société civile locale », a-t-il insisté.  Il faut en outre qu’un grand nombre de femmes compétentes soit nommé à des postes de responsabilité dans les opérations de maintien et de consolidation de la paix, a ajouté M. Parham avant de conclure.  


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a salué le rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité et indiqué que son pays s’alignait sur la déclaration que prononcera la Suède au nom de l’Union européenne.  Tout en reconnaissant les progrès réalisés depuis l’adoption de la résolution 1325, il y a bientôt une décennie, avec notamment l’adoption des résolutions complémentaires 1820, 1888, et 1882, il a insisté pour que les déclarations soient traduites en actions dans les domaines qui restent encore à améliorer, comme une participation égalitaire dans les processus de médiation, de négociation et de participation à la reconstruction postconflit.  Il s’est aussi dit alarmé au plus haut point par le fait que la sécurité des femmes et des filles ne soit pas, à ce jour, garantie dans les camps de réfugiés.  Le représentant de la Croatie a souligné qu’il était essentiel d’atteindre l’objectif de recrutement d’au moins 30% des femmes dans les délégations officielles chargées des négociations, afin que leurs besoins dans le processus de reconstruction de la paix soient mieux reconnus et résolus.  Tout en notant que son pays avait intégré au niveau national des éléments de la résolution 1325, il a renouvelé son soutien à l’établissement d’une gouvernance composite en termes de genre aux Nations Unies, y voyant un outil important pour régler la question des femmes, la paix et la sécurité.


M. ZHANG YESUI (Chine) a déclaré que l’adoption de la résolution 1325 avait permis de jeter les bases en matière de coopération internationale relativement aux femmes, à la paix et la sécurité.  Il faut aujourd’hui tenir compte du rôle croissant que jouent les femmes dans le maintien et la consolidation de la paix, a-t-il ajouté.  « Les femmes soutiennent la moitié du ciel », selon un proverbe chinois, mais la réalité est tout autre et l’expérience montre que beaucoup reste à faire pour mettre pleinement en œuvre la résolution 1325, a poursuivi M. Yesui.  Il faut répondre aux besoins des femmes en matière de reconstruction, assurer leur sécurité pour leur permettre de participer activement à l’essor des sociétés dans un environnement sûr, a-t-il dit. 


Pour le représentant de la Chine, les femmes doivent être en mesure de jouer un plus grand rôle dans la reconstruction postconflit, ce qui suppose une institutionnalisation de leur rôle.  Les pays doivent donc assumer ce progrès, en s’appuyant sur la générosité de la communauté internationale et des donateurs, a-t-il dit.  Il a émis l’espoir après adoption de deux résolutions sur la question des femmes, la paix et la sécurité, que le Secrétariat s’acquittera efficacement de la coordination de ses services afin de faciliter une mise en œuvre harmonieuse et informée de ces textes importants. 


Mme ROSEMARY A. DICARLO (États-Unis) affirmé que les États-Unis sont convaincus du rôle que les femmes peuvent jouer en faveur de la paix.  Mais, si beaucoup a été fait après l’adoption de la résolution 1325, les conflits armés continuent d’avoir des effets abominables sur les femmes et les filles et c’est pourquoi, les États Membres doivent renouveler leur engagement en faveur de la résolution 1325 et leurs efforts pour la mettre en œuvre, a-t-elle ajouté.  Les femmes, a souligné Mme DiCarlo, doivent jouer un rôle actif dans les négociations de paix.  La réalité montre cependant que 2,4% des participants aux accords de paix conclus depuis 1982 sont des femmes, a-t-elle regretté.  Le dynamisme des femmes a pourtant permis de sortir de situations d’impasse, comme au Libéria, a-t-elle fait remarquer.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit veiller à assurer la participation des femmes, y compris en fournissant des programmes de renforcement des capacités.


Mme DiCarlo a rappelé que la résolution 1325 insiste sur la lutte contre l’impunité, notamment contre les violences sexuelles.  La résolution 1820, adoptée en 2008, et la résolution 1888, adoptée la semaine dernière, réaffirment clairement la volonté du Conseil de sécurité en ce sens, a rappelé la représentante.  Les États-Unis attendent la mise en œuvre pleine et complète de la résolution 1888, y compris la nomination d’une représentante spéciale du Secrétaire général pour lutter contre les violences sexuelles, a-t-elle ajouté.  C’est dans ce contexte qu’elle a appuyé les efforts du Secrétaire général pour nommer davantage de femmes à des postes de responsabilité au sein du système des Nations Unies et a félicité les pays qui, comme l’Inde, envoient davantage de femmes Casques bleus.  La délégation des États-Unis appuie également la création de la nouvelle entité en faveur des femmes au sein du système des Nations Unies, a-t-elle assuré.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que le rapport du Secrétaire général rendait compte du foisonnement d’initiatives visant à former les personnels des opérations de maintien de la paix, à aider les femmes victimes de violences et à lutter contre l’impunité.  M. Araud a tenu à rappeler, parmi ces initiatives, celle de la France, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), pour favoriser la réintégration des enfants soldats dans la société civile, l’un des Principes de Paris étant de permettre une meilleures prise en compte de la réintégration des filles, souvent laissées pour compte des programmes, car elles ne constituent qu’une part infime des porteurs d’armes.  Le représentant a également mis en avant l’action de l’Union européenne, qui a adopté des lignes directrices sur les violences faites aux femmes, en se dotant, sous l’impulsion de la France, d’une politique globale de mise en œuvre de la résolution 1325 et d’un document opérationnel actualisé sur la politique européenne de sécurité et défense en la matière. 


M. Araud a ensuite estimé que la définition d’indicateurs par le Secrétariat dans les prochains mois pour permettre à l’ensemble des acteurs intéressés de suivre les progrès dans l’application de la résolution était une première mesure pratique et utile.  Il a souhaité à cet égard des aménagements de l’organisation du Département des opérations de maintien de la paix qui pourraient permettre de mieux prendre en compte la place des femmes dans la planification des crises et dans la préparation de la sortie de crise.  Le représentant de la France a en outre insisté sur les domaines sur lesquels les efforts de la communauté internationale doivent porter dans les phases postconflit: la protection des femmes et des filles et la réhabilitation des victimes, l’administration de la justice, la participation aux processus de prise de décisions et la mise en place d’institutions consacrant la parité.  M. Araud a, en conclusion, appuyé la recommandation du Secrétaire général d’organiser une réunion ministérielle au Siège de l’ONU à l’occasion du dixième anniversaire de la résolution 1325, en octobre 2010.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que, neuf ans après l’adoption de la résolution 1325, les objectifs visés sont encore loin d’être réalisés.  Les femmes et les filles sont très souvent la principale cible des combattants, et les pratiques dont elles sont victimes perdurent même après les conflits, a-t-il ajouté.  Il ne suffit toutefois pas d’adopter des résolutions, il faut aussi en assurer la mise en œuvre, a déclaré le représentant.  Il a notamment condamné les violences dont sont victimes les femmes et les jeunes filles palestiniennes.  Il a insisté sur la nécessité de promouvoir les droits sociaux et économiques des femmes en tout temps, en faisant observer qu’après les conflits, la promotion de la femme et de ses droits est rarement considérée comme prioritaire.


Le représentant a décrit divers programmes lancés par son pays en faveur des femmes dans plusieurs pays africains et a mis l’accent sur « l’égalité totale » dont jouissent, a-t-il précisé, les femmes dans son pays.  Il a rappelé qu’en 2000, l’Union africaine avait adopté le Plan d’action d’Ouagadougou qui reconnaît le rôle des femmes dans tous les programmes de développement.  Il a cité divers programmes mis en place dans ce cadre pour faciliter le rôle d’entrepreneur des femmes. 


M. YUKIO TAKASU (Japon) a affirmé qu’il était vital de répondre aux besoins des femmes et des filles à toutes les étapes des processus de paix, celles-ci devant être représentées en amont des efforts de paix et de consolidation de la paix.  Il s’agit du moyen le plus efficace d’empêcher la reprise des hostilités, a-t-il estimé.  M. Takasu a salué, à ce propos, le fait que trois femmes soient désormais à la tête de missions de l’ONU et le fait que les femmes policières jouent, par exemple, un rôle indispensable au Libéria.  Le représentant du Japon a insisté en demandant au Secrétaire général de poursuivre ses efforts pour nommer davantage de femmes à la tête d’organisations régionales et internationales. 


Il a ensuite demandé au Conseil de sécurité de réfléchir de manière approfondie aux moyens nécessaires pour que les missions de l’ONU puissent renforcer la sécurité des femmes et des enfants pendant les conflits.  Il a mis l’accent à ce sujet sur l’importance d’allouer des ressources adaptées dans les domaines clefs que sont la formation et l’appui logistique.  M. Takasu a aussi appelé à la fin de l’impunité dont jouissent les auteurs de crimes sexuels pendant et au lendemain des conflits, nombre d’entre eux occupant des postes de haut rang au sein des forces et groupes armés.  Il a proposé la mise en place de sanctions ciblées et a rappelé l’importance d’aider les pays à affermir l’état de droit.  Le représentant du Japon a en outre affirmé qu’il serait impossible d’autonomiser les femmes dans les situations postconflit sans s’attacher au préalable à améliorer leurs conditions sociales et économiques par le biais, en particulier, de la promotion accrue de l’accès de ces dernières à la santé, à l’éducation, à la formation et au droit de propriété foncière. 


M. GUILLERMO PUENTE ORDORICA (Mexique) a rappelé que les conflits armés continuent d’avoir un impact disproportionné sur les femmes et les filles qui sont victimes de manière constante de violences sexuelles et de violations du droit international humanitaire.  Il a souhaité qu’un représentant spécial du Secrétaire général sur les violences sexuelles dans les conflits armés soit rapidement nommé et a souhaité que la nouvelle architecture sur la parité entre les sexes permet d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre de la résolution 1325, qu’il a jugée « jusque-là très lente ».  Il a appuyé la stratégie du Secrétaire général pour augmenter le nombre de femmes à des postes de responsabilité au sein du système des Nations Unies, y compris en tant que représentantes spéciales et envoyées spéciales.  Il a souhaité l’adoption d’indicateurs pour permettre un meilleur suivi de la mise en œuvre de la résolution 1325.  Il a demandé que le Secrétaire général inclue dans tous les rapports sur les situations de conflits, des éléments sur la situation des femmes.


M. VITALY I. CHURKIN (Fédération de Russie) est intervenu brièvement pour indiquer que les progrès réalisés au cours des 10 dernières années étaient insuffisants en matière de protection des droits des femmes dans les conflits armés.  La résolution 1889 visant à renforcer le rôle des femmes dans ces situations vient compléter la résolution 1325 et la résolution 1888 adoptée le 30 septembre, a-t-il ajouté, en souhaitant que le régime de protection des femmes que forment ces textes permettra de parvenir à une réelle parité entre les sexes.  L’ONU doit donner l’exemple en nommant davantage de femmes aux postes de décision touchant en particulier les domaines social et économique, a encore estimé M. Churkin. 


M. PAUL ROBERT TIENDRÉBÉOGO (Burkina Faso) a déclaré que les violences sexuelles constituaient une véritable source de préoccupation, tant les séquelles et les conséquences physiques, psychologiques et économiques sont profondes à la fois pour les victimes et pour leurs communautés respectives.  Il a dénoncé l’adoption par certains groupes extrémistes de lois discriminatoires et la situation dans certains camps de réfugiés qui, au lieu de protéger les populations civiles, sont devenus des zones d’insécurité, notamment pour les femmes.  Le représentant a souhaité que la question des femmes et des filles demeure une priorité absolue.  Pour ce faire, il faut assurer la mise en place d’un cadre législatif, réglementaire et judiciaire, qui lutte contre l’impunité et permette aux victimes un accès aux soins et un soutien psychologique, a dit M. Tiendrébéogo.  Les programmes de désarmement, de mobilisation et de réinsertion doivent pleinement intégrer les besoins spécifiques des femmes et des filles, a–t-il ajouté. 


M. Tiendrébéogo a souligné la nécessité de soutenir des programmes d’éducation pour les filles, de formation aux activités génératrices de revenus et de création d’emplois pour les femmes.  Les gouvernements doivent tout mettre en œuvre pour renforcer l’état de droit et le Conseil de sécurité doit veiller à une prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des filles dans les mandats des opérations de la maintien de la paix, a-t-il indiqué.  Avant de conclure, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un système qui collecte les données afin d’évaluer les progrès accomplis et ajuster les stratégies nécessaires en fonction des besoins des femmes et des filles.  M. Tiendrébéogo a toutefois rappelé que toutes ces actions ne sont réalisables que si elles bénéficient d’un soutien financier conséquent et d’un renforcement des capacités humaines. 


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a souligné que son pays s’était engagé à améliorer la participation des femmes dans les opérations de promotion de la paix et de la sécurité, à éradiquer les violences sexuelles et à mettre un terme à l’impunité dans les situations de conflit.  Il a rappelé que l’Ouganda, en tant que pays qui a connu une période prolongée d’instabilité, avait fait de la mise en œuvre de la résolution 1325 l’une de ses priorités, citant notamment la participation des femmes à la vie politique au-delà de fonctions électives, jusque dans les efforts de construction de la paix et de réconciliation nationales.  Il a notamment cité Mme Betty Bigombe, qui a conduit des négociations de paix avec le mouvement de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) entre 1994 et 2004, pour mettre un terme au conflit affectant le nord du pays.  Il a aussi mentionné une mesure prise par le Gouvernement ougandais au titre de la participation des femmes aux négociations de paix 2006/2008 avec le LRA, ou encore la prise en compte de la résolution 1325 dans les accords de paix et les projets de développement postconflit dans le nord de l’Ouganda, en juillet 2009.  L’Ouganda est le premier et le seul pays au monde à avoir adopté un plan d’action national « 3 en 1 », basé sur les résolutions 1325, 1820, et sur la Déclaration de Goma, portant sur l’élimination de la violence sexuelle, a-t-il aussi souligné.


Fort de son expérience, l’Ouganda préconise, pour des résultats optimaux, une mise en œuvre de la résolution 1325 et ses résolutions associées dès les premiers stades de la construction de la paix.  Mais M. Rugunda s’est inquiété de constater que la contribution des femmes au processus de paix était loin d’être satisfaisante, en raison notamment du fait que les femmes sont exclues du processus décisionnel et que leurs besoins souffrent d’un financement insuffisant.  Une simple augmentation du nombre de femmes participant aux processus de paix ne suffit pas pour résoudre le problème, a-t-il poursuivi, proposant la tenue de consultations plus détaillées sur la manière dont la résolution 1325 doit être mise en œuvre.  Il a à cet égard cité en exemple la table ronde sur le sujet organisée du 14 au 16 septembre par l’Ouganda, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), l’UNIFEM et le Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme.  Cet événement a permis d’identifier 16 indicateurs permettant de mesurer la mise en place de la résolution 1325, et l’Ouganda préconise aux États Membres concernés d’établir également ce genre d’indicateurs.  


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est félicité de l’initiative prise de tenir un débat public sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité.  Cette rencontre, a-t-il indiqué, permet au Conseil de sécurité de continuer à examiner la résolution 1325 (2000) et sa mise en œuvre.  Il a salué les progrès réalisés par le Conseil de sécurité pour renforcer la résolution 1325, en adoptant la résolution 1820 (2008) et la résolution 1888 (2009) sur les violences sexuelles, ainsi que la résolution 1882 (2009) sur les enfants et les conflits armés.  M. Mayr-Harting a souhaité que le poste de représentant spécial sur les violences sexuelles dans les conflits armés soit rapidement pourvu.  Il a ajouté que d’autres résolutions doivent venir compléter la résolution 1325, la première adoptée dans ce domaine par le Conseil de sécurité.  L’Autriche souligne la nécessité pour les femmes et les filles de jouer un rôle dans les situations postconflit, a-t-il dit.  Le représentant s’est déclaré convaincu qu’investir dans les femmes, c’était investir dans le futur, et c’est pourquoi, il faut assurer l’accès des filles et des femmes à l’éducation.  Aucune société ne peut se permettre de se passer du potentiel des femmes dans les efforts de consolidation de la paix et de reconstruction.  L’UNIFEM nous a clairement montré que l’absence de femmes dans les négociations de paix et dans le processus de planification à l’issue des conflits ne permet pas de prendre en compte les besoins des femmes et des filles, a fait remarquer le représentant.  L’Autriche continuera de plaider en faveur de l’augmentation du nombre de femmes pour qu’elles accèdent à des postes de responsabilité au sein des Nations Unies, à la fois au Siège et sur le terrain, a-t-il ajouté.  L’an prochain marquera le dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325, a poursuivi M. Mayr-Harting.  Cette opportunité pourrait être utilisée pour définir les priorités futures et identifier la manière de mieux répondre aux défis posés par la pleine mise en place de la résolution 1325, a estimé le représentant avant de conclure.  


M. JORGE URBINA (Costa Rica) a souligné que la résolution 1889 appelait à une participation accrue des femmes dans l’évaluation des besoins et dans la planification des réponses dans les situations postconflit.  Il a plaidé pour une approche effectivement inclusive et a soutenu la proposition du Secrétaire général de définir une stratégie sur la parité entre les sexes s’appuyant sur une représentation plus importante des femmes au plus haut niveau des processus de prise de décisions.  Il faut que la réponse du Conseil de sécurité permette, sur le terrain, un meilleur accès des femmes à la justice, à la santé, à l’éducation et à la protection sociale, a encore dit M. Urbina, en particulier celles ayant survécu à l’exploitation et aux abus.  La paix durable ne pourra être instaurée tant que dureront les discriminations, l’inégalité et le déséquilibre des pouvoirs, a poursuivi le représentant du Costa Rica.  Souvent ces facteurs sont à l’origine des conflits, a-t-il rappelé avant de conclure, en disant que le « Réseau sécurité humaine », que présidera en 2010 son pays, appuyait la résolution 1889, et que le Réseau s’engageait à tout mettre en œuvre pour que soit appliqué pleinement ce texte. 


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a souligné que depuis l’adoption de la résolution 1325 en 2000, de nombreux progrès avaient été effectués dans plusieurs domaines concernant la protection et la promotion des droits des femmes en situation de conflit, notamment une meilleure prise de conscience des difficultés auxquelles elles sont exposées.  Il a jugé encourageants les résultats des projets et programmes déployés en faveur de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes, qui améliorent les conditions générales de vie des femmes mais transforment aussi la perception qu’elles ont de leur rôle dans le processus de paix.  Le Ministre a cité en exemple le fait que 64% des femmes afghanes estiment aujourd’hui devoir contribuer à la reconstruction de leur société.  Beaucoup encore reste à faire, a-t-il néanmoins relevé, évoquant des freins d’ordre structurel et institutionnel.  C’est pourquoi, il a plaidé pour des actions plus efficaces pour pouvoir répondre aux besoins des femmes et des filles en situation de postconflit, citant leur sécurité physique, mentale, l’emploi, l’éducation, l’accès à des services sociaux et à la justice, mais aussi leur plus grande participation dans le processus de paix, en particulier dans le domaine politique.  Réaffirmant l’engagement de la Turquie dans les efforts de l’ONU pour revitaliser la mise en œuvre de la résolution 1325, il a plaidé pour que les résolutions 1325, 1820 et 1888 fassent partie intégrante des travaux du Conseil de sécurité afin d’orienter les activités des Nations Unies et des États Membres.


Estimant que le débat du jour était très important pour préparer l’examen de la résolution 1325, 10 ans après son adoption, M. PHAM GIA KHIEM, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a ajouté que la résolution 1889 avait l’objectif profondément humain de protéger les femmes, les enfants et les filles, qui sont les plus vulnérables et les plus affectés en période de conflit armé.  Le Vice-Premier Ministre a estimé que les « efforts énormes » mis en œuvre par la communauté internationale, y compris les Nations Unies, pour appliquer les résolutions 1325 et 1880 ont produit des résultats, y compris la reconnaissance du rôle des femmes dans la paix et la sécurité internationales.


Toutefois, a ajouté le Vice-Premier Ministre, il reste des défis à surmonter, y compris dans les situations postconflit.  Il a cité la trop faible contribution des femmes à la consolidation de la paix, qu’il a attribuée à l’absence d’opportunités pour elles de participer à l’élaboration des politiques et à l’insuffisance des ressources destinées à apporter une réponse à leurs besoins les plus pressants.  Pour obtenir des résultats tangibles, les résolutions 1325, 1880 et 1888 doivent être mises en œuvre de manière cohérente, a poursuivi M. Pham, qui a apporté son soutien aux recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général.  M. Pham a déclaré qu’il faudrait insister sur la suppression de causes profondes des conflits et sur la prévention de ces derniers.  Les mesures de protection des femmes et des filles doivent être combinées à celles de promotion de la femme dans le règlement des conflits et la reconstruction, a-t-il ajouté, en plaidant pour leur inclusion à un stade précoce du processus de reconstruction.  Il a rappelé que ce dernier suppose des efforts d’ensemble qui comprennent aussi la reconstruction des structures familiales, ajoutant qu’il faudrait aussi faire attention aux femmes qui ont été impliquées dans des activités militaires.  Il a estimé que le système des Nations Unies, du fait de son expérience, a un rôle particulier à jouer dans la reconstruction, à la demande des États.  Il a enfin plaidé pour une coordination étroite entre les Nations Unies et les autres partenaires. 


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a estimé que, neuf ans après l’adoption de la résolution 1325, peu avait été fait concrètement pour réellement assurer la participation des femmes dans les processus de règlement des conflits.  Il a ajouté que la protection des femmes contre les violences sexuelles restait en fait hors de portée.  « Depuis le début de l’année, le nombre des violences sexuelles dans le monde entier augmente de manière alarmante et, souvent, les victimes en sont des enfants, a regretté M. Wenaweser.  En outre, la fin des hostilités ne garantit en aucun cas la fin de telles violences, bien au contraire, a fait observer le représentant.  Ceci résulte notamment du fait du retour des réfugiés ou des personnes déplacées, de la présence de nombreux ex-combattants démobilisés ou encore de l’absence d’opportunités économiques et de l’effondrement généralisé des normes sociales. 


Les résolutions 1325 et 1880 mettent l’accent sur la responsabilité des États pour mettre fin à l’impunité et poursuivre les auteurs de crimes de guerre, y compris les violences sexuelles, a rappelé le représentant.  Toutefois, a-t-il fait observer, souvent les systèmes de justice nationaux manquent des moyens nécessaires, et les mécanismes de justice traditionnelle sont souvent appliqués de manière discriminatoire à l’égard des femmes, contribuant ainsi au climat d’impunité.  C’est pourquoi, le représentant a salué l’adoption le 30 septembre dernier de la résolution 1888 qui demande au Secrétaire général de fournir, à la demande des États concernés, les services d’experts qui pourraient être rapidement envoyés sur place pour contribuer au renforcement de l’état de droit.  Il a estimé que cela constitue une excellente application du principe de complémentarité, lequel, a-t-il rappelé, préside aussi aux travaux de la Cour pénale internationale (CPI).  En traitant des violences sexuelles dans plusieurs situations, la CPI contribue à la lutte contre l’impunité, a ajouté M. Wenaweser, qui assure actuellement la présidence de cette institution.


Le représentant a rappelé que la résolution 1325 appelle à un renforcement du rôle des femmes dans les processus de paix.  Les chiffres disponibles montrent qu’il est nécessaire de considérablement renforcer cette présence, a-t-il affirmé.  M. Wenaweser a souhaité que ce débat donne un élan en ce sens, estimant encore « passablement modestes » les résultats obtenus par le groupe des ambassadeurs auprès du Secrétaire général -qui avait été pendant une certaine période dirigé par le Liechtenstein- dont le rôle visait à augmenter la présence de femmes comme envoyées spéciales ou représentantes spéciales du Secrétaire général.  Pourtant, a poursuivi M. Wenaweser, la nomination de femmes à de tels postes renforceraient la perception que les femmes peuvent être des décideurs et non seulement des victimes ou des bénéficiaires d’assistance.  


M. ANDERS LIDÉN (Suède), intervenant au nom de l’Union européenne, s’est demandé pourquoi, après 10 ans d’efforts, la communauté internationale était toujours confrontée au fléau de la violence à l’égard des femmes pendant et au lendemain des conflits.  Les femmes doivent être plus autonomes, a-t-il ajouté, précisant que l’autonomisation des femmes était indispensable à la promotion des droits des femmes ainsi qu’au développement économique et politique des pays sortant d’un conflit.  Elle est également nécessaire pour envisager une paix durable et pour soutenir les efforts de paix et de sécurité. 


Le représentant a poursuivi en affirmant qu’il était urgent que les pays renforcent les capacités des femmes en menant à bien les réformes institutionnelles relatives à la parité des sexes, l’Union européenne étant d’avis que le Conseil de sécurité doit œuvrer à l’augmentation du nombre de femmes dans tous les processus de paix en cours concernant les conflits dont il est saisi.  Dans un an, il faudrait qu’il y ait au moins une femme responsable de la médiation, plusieurs femmes représentantes spéciales adjointes du Secrétaire général ainsi qu’une conseillère pour la parité entre les sexes au sein du Département des affaires politiques, a déclaré M. Lidén.  Il a renchéri en considérant qu’une représentation équitable entre hommes et femmes dans les opérations de la paix de l’ONU enverrait un message clair aux parties que les femmes ont un rôle à jouer dans le règlement des conflits.  Le représentant a en outre affirmé que pour mettre pleinement en œuvre la résolution 1325, il était important que tous les États Membres lancent des plans d’action nationaux et mettent au point des outils de responsabilisation adéquats. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a rappelé que la période qui suit immédiatement un conflit est essentielle.  Ce qui se fait -ou ne se fait pas- durant cette période a d’énormes répercussions sur le processus de consolidation de la paix, a-t-elle ajouté.  C’est pour cette raison qu’il faut s’assurer que les droits des femmes et fillettes sont pris en compte et respectés au plus tôt, et traités comme une priorité dans le cadre des stratégies de reconstruction postconflit.


Néanmoins, cela ne suffit pas, a affirmé Mme Viotti.  Les femmes ne doivent pas seulement être vues comme des victimes.  Il faut aussi leur reconnaître une autonomie et un pouvoir en tant qu’acteurs centraux dans la préparation d’une paix durable.  Mme Viotti a expliqué qu’en tant que Présidente de la Formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix (CCP), elle avait pu constater la vitalité et la détermination des femmes de ce pays.  Elle a estimé que la CCP a un rôle à jouer en faveur de l’autonomisation des femmes en situations postconflit et s’est félicitée que la résolution 1888 en fasse état.  La représentante a estimé que, si le rapport du Secrétaire général contient des éléments alarmants concernant la situation dans plusieurs pays, il apporte aussi de « bonnes nouvelles », notamment sur le nombre d’organes du système des Nations Unies qui se sont engagés à mettre en œuvre la résolution 1325.  Elle a lancé un appel pour que ces efforts soient bien coordonnés afin d’éviter toute duplication et s’est félicitée de l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 63/311 sur la cohérence du système des Nations Unies. 


M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne) a déclaré: « les femmes et les enfants doivent être protégés de la violence! »  C’est d’autant plus vrai dans les situations postconflit lorsque la protection policière est inexistante et le système judiciaire non opérationnel.  Il faut garder cela à l’esprit dans les efforts de reconstruction postconflit, a expliqué M. Matussek, qui a ajouté: « les institutions doivent être remises en place, mais la protection ne peut pas attendre que les systèmes soient entièrement reconstruits.  La protection doit être assurée dès le départ dans le cadre des efforts de consolidation de la paix ».  Constatant que les femmes ne sont pas que des victimes des conflits, mais qu’elles peuvent aussi jouer un rôle moteur dans les efforts en faveur de la paix et de la sécurité, le représentant a mis l’accent sur l’importance des mesures visant à autonomiser les femmes, comme les microcrédits.  Les femmes devraient également être associées aux négociations de paix et aux processus de prise de décisions pour la reconstruction des pays et des sociétés après conflits, a poursuivi M. Matussek.  Alors que peuvent faire les États Membres, a demandé le délégué avant de donner quelques exemples concrets.  Il a notamment expliqué que l’Allemagne avait insisté pour que toutes les missions de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) aient un conseiller pour l’égalité des sexes, comme cela a été le cas pour la mission EUFOR en République démocratique du Congo (RDC).  Sous la présidence allemande, toutes les missions de la PESD avaient un tel conseiller.  Le déploiement de soldats femmes a aussi contribué au succès des missions, a soutenu M. Matussek.  L’Allemagne a aussi financé plusieurs projets en Afghanistan dont le but était d’améliorer la situation des femmes après le renversement des Taliban.  Parmi ces projets, il y avait notamment la construction d’écoles pour filles et la formation de juges de sexe féminin.  Posant cette fois la question de ce que les Nations Unies devraient faire, M. Matussek a suggéré qu’il faudrait continuer à étroitement travailler avec des ONG de femmes sur le terrain dans les situations postconflit.  Il faudrait aussi, a-t-il estimé, qu’il y ait plus de femmes au sein des missions de maintien de la paix et que ces missions prévoient des services spécifiques pour les femmes, comme des services médicaux et éducatifs. 


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a estimé que tout débat aux Nations Unies consacré aux femmes devrait être inscrit dans le cadre de la Charte de l’ONU, qui affirme l’égalité entre hommes et femmes, ainsi que de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Il a ensuite déclaré que le rôle des femmes dans la paix et la sécurité était particulièrement important pour son pays, où c’est une femme au foyer, Mme Corazon Aquino, qui avait présidé le pays à la sortie des Philippines d’une longue dictature.  La Constitution des Philippines de 1987, a-t-il ajouté, « reconnaît le rôle des femmes dans la construction de la nation » et garantit l’égalité entre les hommes et les femmes, avant de rappeler que c’est de nouveau une femme qui dirige aujourd’hui le pays.  M. Davide a précisé que son pays avait adopté en août une « Grande Charte » (« Magna Carta ») qui rend obligatoire la participation des femmes aux processus de prise de décisions, et a ajouté que des consultations pour l’adoption d’un plan d’action national sur la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 sont en cours et doivent culminer le 19 octobre à Manille.


M. Davide a estimé que le recours aux violences sexuelles comme arme de guerre représente une préoccupation fondamentale car ces pratiques cherchent à humilier et détruire les femmes en tant qu’individus et en tant que membres fondamentaux de l’ordre social, de la famille et de la vie communautaire.  Considérant la voix des femmes comme un élément de stabilité pour la communauté, le représentant l’a jugée indispensable à tous les stades du processus de paix et de réconciliation.  Cette réunion ne doit pas seulement servir à célébrer le rôle des femmes, mais aussi à célébrer un changement dans l’approche de la communauté internationale concernant les situations d’après conflit.  Plaidant pour une approche moins limitée à la situation humanitaire et plus largement orientée vers une paix durable, il a estimé qu’un tel changement impliquait une plus grande sensibilité au rôle des femmes.  Cela signifie, a-t-il précisé, davantage d’attention à l’accès des femmes aux emplois, au capital, à l’éducation et aux services de santé.  Saluant la résolution adoptée ce jour, il s’est dit encouragé par les efforts déployés au sein du système des Nations Unies pour améliorer les allocations de ressources aux questions relatives aux femmes.  Il s’est félicité que la résolution 1889 ait prévu une évaluation des besoins des femmes et des filles dans les situations postconflit.


M. JIM McLAY (Nouvelle-Zélande) a lancé un appel afin que les États Membres, les groupes régionaux et le système des Nations Unies traduisent dans les faits les engagements pris en faveur de la protection des femmes et de leur participation aux processus de paix sous les résolutions 1325, 1820, 1882 et 1888.  À cette fin, il faudrait un leadership plus fort et plus de coordination au sein de l’ONU, a estimé le représentant, avant de se féliciter des deux initiatives récentes allant dans ce sens, à savoir la nomination d’un représentant spécial pour les violences sexuelles dans les conflits armés, et la réforme prévue de l’architecture pour l’égalité des sexes des Nations Unies.  La Nouvelle-Zélande est en faveur d’une plus grande participation des femmes aux missions de maintien et de consolidation de la paix, ainsi qu’aux processus de médiation et de négociation.  Elle estime en outre que pour pouvoir avoir un impact durable sur la vie des femmes en situation de conflit et postconflit, il est nécessaire d’adopter une approche intégrée des piliers de la résolution 1325.  À cet égard, la Nouvelle-Zélande souhaite que le mandat du nouveau représentant spécial ne se limite pas aux violences sexuelles, mais porte sur tous les aspects de la question des femmes dans le contexte de la paix et de la sécurité.  Les pays doivent aussi assumer leurs responsabilités et associer les femmes aux processus de paix, a poursuivi M. McLay, avant de donner des exemples concrets des actions de son pays dans la province de Bamiyan, en Afghanistan.


M. JEAN OLINGER (Luxembourg) a noté que les femmes et les filles sont souvent les principales victimes des conflits et ont des besoins spécifiques à l’issue de ces conflits, notamment quand elles ont été déplacées, réfugiées maltraitées ou mutilées par des mines antipersonnel.  Ces besoins doivent être pris en compte dans l’évaluation des besoins d’un pays pour sortir définitivement d’un conflit, a-t-il ajouté, avant de souligner que les femmes doivent par ailleurs devenir des moteurs importants pour la paix et la sécurité dans leur communauté.  L’implication des femmes dans les processus de prise de décisions dès le départ devrait ultérieurement leur assurer une meilleure participation dans les efforts de développement, a encore estimé le représentant.  M. Olinger a appelé les États Membres à faire preuve de volonté politique pour pleinement mettre en œuvre la résolution 1325, en insistant sur la lutte contre l’impunité et en traduisant devant les tribunaux compétents les personnes soupçonnées de crime envers les femmes.  Le Conseil de sécurité pourrait aider les États Membres dans leurs efforts de mise en œuvre de la résolution 1325, en instaurant, comme le recommande M. Ban Ki-moon, un mécanisme de suivi clair, continu et exhaustif qui permette d’examiner les progrès accomplis. 


M. HENRY-PAUL NORMANDIN (Canada) a rappelé que les besoins des femmes et des filles dans les situations postconflit sont spécifiques et trop souvent négligés.  Les auteurs de violences sexuelles, qui prévalent dans les pays sortant de crise, agissent souvent en toute impunité du fait de la faiblesse, de la partialité ou de la corruption des systèmes de justice et d’application de la loi, a-t-il ajouté.  « Désormais, a poursuivi M. Normandin, nous disposons d’un important corpus de recherche qui vient confirmer ce que nous avons toujours su: l’instauration d’une paix durable comme le rétablissement et le développement dans les pays sortant d’un conflit exige la participation utile des femmes ».  Pour le représentant, il faut aussi traiter en priorité les questions soulevées par les femmes dans les programmes de consolidation de la paix, de rétablissement et de développement.  Mais seule « une voix forte et soutenue » permettra aux femmes en situation d’après conflit « d’échapper au statut de victime et d’infléchir favorablement le cours des événements », a-t-il ajouté.


M. Normandin a affirmé que le Secrétariat de l’ONU, les États Membres et les médiateurs de paix ont la responsabilité commune de veiller à ce que la proportion de femmes dans le processus de paix, actuellement de 7%, augmente.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité et le Secrétariat veillent à ce que des femmes soient systématiquement incluses dans tous les processus de paix, officiels ou non.  Il a estimé que les résolutions 1820 et 1888 décrivaient une série de mesures concrètes à prendre pour contrer plus systématiquement les violences sexuelles.  Le représentant s’est félicité de l’appel à la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général chargé d’assurer une direction stratégique dans cette lutte.  Il a également accueilli favorablement les recommandations du Secrétaire général dans son dernier rapport sur la mise en œuvre de la résolution 1325 et, notamment, sa proposition de créer un mécanisme de suivi et de responsabilisation.


À l’occasion du dixième anniversaire de son adoption, il faudra procéder à un examen approfondi de la mise en œuvre de la résolution 1325, a estimé M. Normandin, qui a fait état de « réalisations remarquables » obtenues grâce à de nombreux intervenants dévoués, y compris les organisations de la société civile.  Toutefois, a-t-il ajouté, aucun fonctionnaire de l’ONU n’a encore été chargé expressément de soutenir cette résolution.  Relevant qu’il existe actuellement 13 conseillers pour la parité entre les sexes affectés à des opérations de maintien de la paix, y compris les missions intégrées, le représentant a affirmé qu’il devrait y en avoir un par mission.  Il a estimé que la CCP est « porteuse de grands espoirs » pour l’implication des femmes et des filles dans la conception et la mise en œuvre des stratégies postconflit.  Les quatre pays inscrits à l’ordre du jour de la CCP ont adopté des stratégies en ce sens, a-t-il rappelé, même s’il reste difficile à la Commission d’évaluer réellement ces engagements.


M. Normandin a rappelé que le sentiment d’impunité dont jouissent les auteurs de violences sexuelles contribue à perpétuer le cycle de la violence.  Il a donc réitéré l’appel contenu dans la résolution 1888 concernant la mise sur pied d’une équipe à déploiement rapide composée d’experts en violences sexuelles et a proposé que le mécanisme d’intervention rapide au service de la justice soit envisagé comme moyen de donner suite à cet appel. 


M. MORTEN WETLAND (Norvège) s’est déclaré convaincu que lorsqu’il y avait volonté politique, il était possible de faire changer les choses, précisant que les femmes participant aux processus décisionnels faisaient souvent la différence.  Dix ans après l’adoption de la résolution 1325, il est temps que la communauté internationale démontre une telle volonté afin de pouvoir résoudre les défis qui subsistent en matière de promotion des femmes, de paix et de sécurité.  Les femmes doivent être reconnues non seulement comme victimes de guerre mais aussi comme des agents de la paix et de la sécurité, a ajouté le représentant.  « Nous appuyons l’appel du Secrétaire général de mettre d’urgence sur pied un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la résolution 1325.  Le représentant a poursuivi en estimant qu’un tel mécanisme devrait être doté d’indicateurs clairs, concernant notamment la participation des femmes à tous les niveaux du maintien et de la consolidation de la paix et de la médiation et des négociations dans les situations postconflit. 


Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a déploré que le sujet de la place des femmes dans les conflits soit largement sous-estimé par beaucoup de commentateurs et analystes.  Suivant la direction donnée par le rapport du Secrétaire général qui met en exergue l’importance des plans nationaux, l’Irlande développe actuellement son plan d’action national, a indiqué sa représentante.  « Nous nous sommes engagés dans une démarche qui s’inspire des expériences de femmes et d’hommes de pays se relevant de conflits, a déclaré Mme Anderson.  « Nous travaillons en ce moment en partenariat avec le Libéria et le Timor-Leste au sein d’un processus tripartite d’échange de données d’expérience. »  À travers cette collaboration, le but de l’Irlande est de s’assurer des changements réels et rapides pour les femmes qui ont connu l’expérience de la guerre et qui peuvent être par la suite des actrices du processus de construction de l’État et de la paix.  La représentante de l’Irlande a proposé que l’ONU mette en place un « guichet unique » offrant conseils et assistance aux États Membres qui établissent leurs plans nationaux.  Mme Anderson a suggéré que l’Équipe spéciale interinstitutions sur les femmes, la paix et la sécurité soit identifiée comme point focal.  Elle a proposé la mise en place de points focaux à l’échelle nationale.


M. GIAN LORENZO CORNADO (Italie) a déploré que les violences sexuelles soient utilisées comme armes de guerre en toute impunité.  Il faut mettre fin à la nature déshumanisante de ces violences, a-t-il ajouté.  Lors du Sommet du G-8 en septembre dernier, a-t-il rappelé, une réunion a été tenue sur ce sujet à Rome, au cours de laquelle les participants se sont engagés à mettre en œuvre les résolutions 1325 et 1820.  Le représentant a estimé que l’adoption de la résolution 1820 a été fondamentale et a bien montré en quoi les violences sexuelles contre les femmes constituaient une menace au maintien de la paix et la sécurité internationales.  L’Italie est fière d’avoir contribué à ce texte qui a ouvert la voie aux résolutions 1888 et 1889, a ajouté le représentant, qui a souhaité que le futur représentant spécial du Secrétaire général contre les violences sexuelles fasse preuve de leadership.


La protection des femmes ne constitue qu’un volet de la résolution 1325, a rappelé le représentant.  Le texte insistait aussi sur le rôle potentiel des femmes dans la paix.  Il nous faut aujourd’hui veiller à la participation des femmes à tous les niveaux des processus de paix, et la résolution 1889 représente un pas en ce sens, s’est félicité le représentant.  Il ne s’agit pas seulement de savoir combien de femmes participent à ces processus de prise de décisions, mais aussi de veiller à ce que leurs besoins soient mieux considérés, a-t-il dit.  M. Cornado a également souhaité qu’il y ait davantage de femmes dans les opérations de maintien de la paix.  Le représentant a enfin rappelé que son pays avait financé plusieurs projets de l’UNIFEM en Afrique de l’Ouest.


Mme K. TAJ (République-Unie de Tanzanie) s’est dit préoccupée par le fait qu’en dépit des mesures prises en vertu de la résolution 1325, sa mise en œuvre demeure toujours limitée, et les femmes et filles continuent à souffrir des affres de la guerre, en particulier des effets des violences sexuelles dévastatrices et de celles basées sur la parité entre les sexes.  Il a dit espérer que la nomination d’un représentant spécial chargé de cette question renforcerait le combat de l’ONU contre ces horribles actes de violence contre les femmes.  Le représentant qui a, par ailleurs, défendu l’accès des femmes et des filles à l’éducation et à la santé, droits fondamentaux de chaque être humain, a condamné fermement les parties qui, dans des conflits, détruisent les écoles et les infrastructures de santé.  « Le Conseil de sécurité doit prendre des sanctions ciblées contre les auteurs de telles actions », a-t-il suggéré. 


La participation des femmes est importante pour légitimer le processus de prise de décisions, a souligné Mme Taj, qui s’est dite convaincue que le changement positif dans la vie des femmes et des filles passe à la fois par la mise en œuvre des résolutions 1325, 1820 et 1888, et par la réalisation des objectifs ambitieux de la Plateforme de Beijing et des principes énoncés par la Convention sur l’é1imination de toutesles formes de discrimination à l’égard desfemmes.  Elle a insisté sur la nécessité de faire participer les femmes au processus de paix et de renforcer leur capacité aux niveaux social, politique et économique. 


Mme HEIDI GRAU(Suisse) a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la diffusion genre dans les aspects des politiques étrangères des États Membres, y compris dans les programmes de promotion de la paix et de coopération dans le domaine du développement.  En tant que pays ayant mis en place un plan d’action de mise en œuvre de la résolution 1325, la Suisse se réjouit d’échanger ses expériences avec d’autres pays et partenaires, a-t-il dit.  Elle a également indiqué qu’en tant que membre du Groupe des amis de la résolution 1325, la Suisse soutiendrait activement les préparatifs du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution, dont il a souhaité qu’il soit célébré l’an prochain par une réunion au sommet du Conseil de sécurité.  Mme Grau a également noté que le Conseil qui dispose déjà d’excellents instruments, devrait s’efforcer d’inclure la question de la parité entre les sexes sous tous ses aspects dans l’ensemble des mandats des opérations de maintien de la paix.  Le Conseil doit faire une utilisation cohérente du régime de sanctions et établir une unité de la parité entre les sexes forte et de haut niveau, autant de moyens d’améliorer la mise en œuvre de la résolution 1325.  La représentante a, enfin, préconisé d’ajouter au régime de la protection des femmes un volet consacré à la prévention. 


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) a estimé, à l’instar du Secrétaire général, que des progrès avaient déjà été accomplis dans la mise en œuvre de la résolution 1325 durant ces neuf dernières années, citant en exemple la collaboration et la coopération entre les entités du système des Nations Unies en vue de l’établissement de plans et de stratégies dans des situations postconflit.  Le rapport du Secrétaire général, a-t-il ajouté, relève également un nombre de difficultés dans la mise en application de cette résolution, comme la violence sexuelle.  Il s’est félicité à cet égard de l’adoption de la résolution 1888 qui demande au Secrétaire général de nommer un représentant spécial du Secrétaire général sur la question.  La participation des femmes au processus de paix, qui est l’un des principes cardinaux de la résolution 1320, demeure faible, a-t-il noté, appelant le Secrétariat à augmenter le nombre de femmes aux postes de responsabilité, particulièrement dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU.


M. Kim a aussi évoqué comme difficulté persistante, les déficits en ressources financières constatés dans les fonds destinés à répondre aux besoins des femmes.  « Moins de 3% des 17 000 projets examinés par l’UNIFEM, et ayant fait l’objet d’appels éclairs et consolidés dans le cadre de 23 situations de postconflit étaient spécifiquement destinés aux femmes », a-t-il mentionné pour appuyer son propos.  Il a conclu en appelant les entités des Nations Unies à faire plus en faveur des femmes à travers la réalisation des projets à effet rapide.  Il a cependant rappelé que la mise en œuvre de la résolution 1325 dépendra largement de la capacité du système des Nations Unies à poursuivre l’égalité entre les sexes et le renforcement des capacités des femmes.


Mme LULAMAH RULUMENI (Afrique du Sud) a souligné que si les femmes pendant les conflits sont les premières victimes des violences, elles demeurent des partenaires actifs du changement et jouent un rôle déterminant dans les phases de relèvement et de réintégration.  Les femmes tiennent également une part active dans la promotion de la démocratie et de la réconciliation nationale dans les sociétés postconflit, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué qu’en Afrique, l’Union africaine et les organisations sous-régionales étaient pleinement engagées dans la prévention et le règlement des conflits; l’Union africaine s’attachant dans ce contexte à encourager activement la participation des femmes dans le maintien et la consolidation de la paix.  Mme Rulumeni a aussi attiré l’attention sur l’importance du Traité de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et son Protocole sur la parité entre les hommes et les femmes et le développement, établi le 17 août 2008.  Il s’agit là d’une étape importante vers l’autonomisation des femmes, l’élimination de la discrimination et la réalisation de la parité entre hommes et femmes, a-t-il dit, ajoutant que le Protocole insistait sur la nécessité, dans le contexte des sociétés postconflit, de traduire en justice les auteurs de violences sexuelles.  Le représentant a appelé tous les États Membres à mettre en place des plans d’action nationaux pour appuyer la pleine application de la résolution 1325.


M. ANTHONY SEKUDO(Nigéria) a salué l’initiative du Gouvernement indien de déployer, « avec le succès que l’on sait », des contingents de femmes au Libéria, ce qui a notamment permis aux femmes de ce pays de participer activement aux activités de sécurisation des forces nationales, mais aussi de dénoncer les auteurs de crimes sexuels.  Le représentant a estimé que des efforts de cette nature étaient indispensables pour réaliser pleinement les objectifs prévus par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a ensuite exhorté tous les États Membres à mettre en place, comme le recommande instamment le Secrétaire général, des plans d’action pour accélérer ce processus de mise en œuvre et permettre aux sociétés de pouvoir bénéficier « enfin » des contributions positives des femmes et des filles au développement économique et social.


M. JARMO VELI TAPIO VIINANEN(Finlande) a rappelé qu’une paix durable nécessite plus que la simple absence de violence et a ajouté que les femmes, après un conflit, sont souvent le plus à même d’identifier les besoins essentiels de leur communauté.  Pourtant, elles sont trop souvent laissées à l’écart des négociations de paix et de leur suivi, a regretté le représentant, qui a affirmé que son pays met l’accent sur le droit des femmes à participer pleinement à la reconstruction après les conflits.


Il ne suffit pas de veiller à ce que les femmes soient présentes à la table des négociations, a ajouté M. Viinanen, qui a préconisé d’établir des normes concernant la participation des femmes comme des hommes dans les processus d’après conflits.  Il faut en outre s’assurer que les femmes sont en mesure d’utiliser leurs compétences potentielles, a poursuivi le représentant, qui a appelé que son pays avait, avec le Libéria, organisé en mars, à Monrovia, un colloque international sur l’autonomisation des femmes, le leadership, le développement et la paix.  Il nous faut désormais une nouvelle approche de la sécurité et du développement qui assure aussi l’autonomisation des femmes et les place au centre des politiques économiques et sociales, comme des processus de prise de décisions, a poursuivi le représentant.


M. Viinanen a rappelé que, dans toute l’histoire des Nations Unies, seulement sept femmes ont servi comme représentantes spéciales du Secrétaire général sur le terrain et qu’aucune n’a jamais été nommée négociatrice en chef d’un processus de paix conduit par les Nations Unies.  Cela doit changer, a-t-il ajouté, car les Nations Unies doivent donner l’exemple.  En même temps, il a félicité le Secrétaire général pour les efforts qu’il mène actuellement en ce sens.  Le représentant a salué la décision unanime de l’Assemblée générale de créer l’« entité composite », et a souhaité que cette nouvelle structure fonctionne d’ici à mi-2010.  Il a rappelé qu’il restait encore beaucoup à faire pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 1325.  L’adoption, le 30 septembre dernier, de la résolution 1888, marque une étape importante en prévoyant, notamment, la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général sur les violences sexuelles dans les conflits armés.  Il s’est félicité que la nouvelle résolution fixe un calendrier pour la création de nouveaux indicateurs et a souhaité qu’elle soit complétée par un mécanisme de contrôle de sa mise en œuvre. 


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a noté qu’en dépit des efforts menés depuis 10 ans en faveur des « femmes, la paix et la sécurité », 70% des victimes de conflit sont les femmes et les enfants.  À son tour, il a mis l’accent sur la nécessité de répondre efficacement aux besoins des femmes et des filles au lendemain d’un conflit, dans les domaines essentiels que sont la sécurité physique, l’éducation, l’emploi, l’accès aux services de base et le renforcement de l’état de droit.  Il est impératif que la communauté internationale redouble d’efforts pour autonomiser les femmes en incorporant davantage ces dernières aux activités de consolidation de la paix et à la planification des efforts postconflit, a déclaré M. Menon.  De l’avis de sa délégation, l’ONU doit donner l’exemple en incluant la question du genre dans les mandats de ses fonds et programmes et en encourageant activement la participation des femmes dans toutes ses missions politiques spéciales, de maintien et de consolidation de la paix.  La seule présence sur le terrain de militaires, policiers et Casques bleus civils femmes a un effet positif dans les communautés locales, où les jeunes les considèrent comme des références, a fait observer le représentant de Singapour. 


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a rappelé que l’adoption de la résolution 1325 avait constitué un tournant en matière de protection des droits de l’homme.  Ce texte, a-t-il affirmé, insiste sur l’autonomisation des femmes mais a aussi démontré que ces dernières avaient un rôle à jouer dans les situations de conflit, qui ne se limite pas à celui de victimes.  Elles ont également un rôle à jouer dans les efforts en faveur de la paix.  Le représentant s’est dit convaincu que la participation des femmes dans les processus de prise de décisions a des effets positifs sur la mise en œuvre des objectifs du Conseil de sécurité.  En même temps, a-t-il ajouté, il faut mettre en place des politiques qui considèrent la promotion des rôles politique, économique et social de la femme dans les situations postconflit. 


En effet, si les femmes sont les principales victimes des conflits, elles sont aussi, pendant ces conflits les principaux pourvoyeurs des moyens de subsistance des familles.  Il faut donc profiter ensuite de l’expérience qu’elles ont acquise.  M. Moraes Cabral a expliqué que son pays élaborait actuellement un plan d’action pour mettre en œuvre la résolution 1325, qui prévoit de renforcer la participation et la représentation des femmes dans tous les efforts de promotion de la paix et de la sécurité.  Ce plan prévoit ainsi de promouvoir les questions de parité entre les sexes dans les secteurs de la sécurité comme le maintien de la paix ou la réforme du secteur de sécurité, la justice et l’aide au développement, ou encore de renforcer la protection des femmes et filles dans les situations postconflit.


M. JON ERLINGUR JONASSON (Islande) a déclaré que la sensibilisation à la question des « femmes, la paix et la sécurité » devrait être sans cesse menée par la communauté internationale, au sein du système de l’ONU, par les États Membres et dans les sociétés sortant d’un conflit elles-mêmes.  Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité de renforcer et clarifier l’architecture onusienne en matière de parité entre les sexes, ce qui sera rendu possible par la création d’une entité spécialisée telle qu’envisagée par la résolution 63/311 de l’Assemblée générale.  Pour M. Jonasson, le 10ème anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 pourrait être un coup d’accélérateur à la pleine mise en œuvre de ce texte historique, dont il a souhaité que le Secrétaire général souligne le volet responsabilité auprès des responsables des Nations Unies.  Plus de femmes devraient être nommées aux postes de décision, a-t-il plaidé à son tour, afin d’éviter que la question de la parité entre les sexes ne soit reléguée à l’arrière-plan des préoccupations de la communauté internationale.  Le représentant islandais a également demandé aux États Membres d’adopter sans délai des plans d’action pour accélérer la pleine application de la résolution 1325.  Il a, lui aussi, souligné la nécessité que le Conseil de sécurité mette sur pied un mécanisme clair et efficace de suivi de la mise en œuvre de ce texte. 


M. GARY QUINLAN (Australie) a appuyé les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a estimé que l’organisation d’un grand événement à l’occasion du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 permettrait de dresser un bilan de sa mise en œuvre, et de capitaliser sur la base de l’élan récemment observé pour accélérer son application.  Les violences sexuelles ne doivent pas être tolérées, a-t-il souligné, se félicitant à cet égard de l’adoption de la résolution 1888.  Il s’est dit profondément préoccupé par les informations faisant état de viols et autres violences sexuelles graves au Myanmar.  Il a ajouté que l’absence de mécanismes judiciaires et institutionnels solides dans les situations postconflit représente un grave défi. 


M. Quinlan a jugé essentielle la promotion de la femme dans les situations postconflit.  Il faut veiller à ce que les femmes participent à tous les stades des processus de négociations afin d’insister sur leurs besoins et priorités, a-t-il ajouté.  Le représentant a également insisté sur l’importance de la participation des femmes aux processus électoraux, et a cité comme « un précédent utile » le cas du Timor Leste à l’occasion des élections aux conseils locaux en début d’année.  M. Quinlan a par ailleurs appuyé les observations du Secrétaire général en faveur d’un meilleur système de collecte de données pour surveiller les progrès et identifier les carences dans l’autonomisation des femmes.  Il a également appuyé les dispositions de la résolution 63/311 de l’Assemblée générale ainsi que la création d’une entité composite chargée des questions concernant les femmes.  Le représentant a souligné que les capacités des femmes à consolider la paix doivent être soutenues, en particulier quand les femmes elles-mêmes se mobilisent pour promouvoir la paix et la réconciliation au sein de leur communauté.  Il a rappelé que l’Australie a établi un partenariat en faveur du développement de telles capacités avec divers pays d’Asie et du Pacifique et a conclu en insistant le rôle essentiel des organisations de la société civile.   


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a souligné le lien entre développement, paix et sécurité.  Dans ce cadre, garantir la sécurité des femmes nécessite le renforcement des capacités des Nations Unies pour régler tous les aspects des questions à son ordre du jour.  Il a ainsi estimé que l’adoption, le 30 septembre dernier, de la résolution 1888, qui établit la création d’un poste de représentant spécial du Secrétaire général chargé des questions de violences sexuelles pendant les conflits, constitue un pas dans la bonne direction.  Il a ensuite déclaré que l’élargissement des mandats de maintien de la paix devait comporter des dispositions claires sur la protection des femmes contre les violences sexuelles pendant les conflits et sur l’autonomisation des femmes et leur participation aux processus de décision.  Cela s’applique à la Commission de consolidation de la paix, a ajouté le représentant, ainsi qu’à toutes les institutions, fonds et programmes des Nations Unies qui, aux côtés de la société civile, doivent œuvrer de concert au renforcement de la protection des femmes et à l’amélioration de leur condition d’existence, seul moyen de permettre leur participation à la paix et au développement. 


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a déclaré que l’autonomisation des femmes est un des meilleurs moyens d’assurer leur protection.  Il a rappelé que son pays avait ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), il y a 28 ans, et avait adopté une législation proactive en faveur des femmes, dont les droits sont garantis, même dans la Constitution nationale.  Le Sri Lanka, qui a un ministère pour les questions des femmes, punit sévèrement le viol, les auteurs sont passibles d’une peine allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement, a-t-il ajouté.


Rappelant que son pays avait mis fin, en mai, à un conflit de 27 ans par la défaite d’un « groupe terroriste », le représentant a affirmé que les Forces sri-lankaises de sécurité avaient fait preuve durant cette campagne du plus haut degré de discipline.  Il s’est dit fier que le Sri Lanka ne figure pas, dans le rapport du Secrétaire général, sur la liste des États dont les forces de sécurité ont commis des violences sexuelles graves contre les femmes et les filles.  Il n’y a pas eu d’allégations de viols contre nos forces durant cette campagne, a-t-il insisté, avant d’estimer que cet état de fait pouvait être attribuable à l’action du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à la rapidité avec laquelle les autorités ont réagi face à chaque cas allégué.  Il a appelé que six soldats impliqués dans le viol d’une jeune fille de 16 ans en 1996 avaient été rapidement arrêtés, puis condamnés à la prison à vie.  Il a vu, dans cet exemple, le caractère dissuasif de mesures prises rapidement.  Le représentant a profondément regretté dans ce contexte que l’on ait parfois cité le Sri Lanka comme un pays où le viol serait utilisé comme arme de guerre.  Même les terroristes des Tigres de l’Eelam Tamoul (LTTE), malgré leur tendance à exagérer des incidents pour les besoins de leur propagande, n’ont fait aucune allégation de ce genre lors de la campagne finale des forces de sécurité sri-lankaises, a affirmé M. Kohana.  


M. JAN GRAULS (Belgique) a déclaré que si la lutte contre les violences sexuelles était une chose, la question plus large du rôle des femmes et de leur place dans les processus de négociation de paix, de consolidation de la paix et de reconstruction en était une autre.  La résolution 1325 est, et doit rester aux yeux de la Belgique, l’instrument clef qui détermine notre action en la matière, a-t-il ajouté.  La communauté internationale, en ce qui concerne la mise en œuvre de cette résolution, n’a vraiment pas de quoi être fière, a regretté M. Grauls.  Après avoir salué les progrès accomplis grâce notamment à la Commission de la condition de la femme, il a indiqué que force était de constater que, sur le terrain, la situation des femmes qui vivent dans les pays en proie à des conflits ou qui viennent d’en sortir ne s’est pas réellement améliorée depuis l’adoption de la résolution 1325. 


Pour le représentant de la Belgique, à un an du dixième anniversaire de la résolution, il faut combler le fossé qui existe entre les programmes imaginés par l’ONU et leur financement et leur mise en œuvre sur le terrain.  Il a ainsi préconisé l’augmentation du nombre de femmes dans les équipes de médiation des Nations Unies, la nomination d’une médiatrice en chef et l’inclusion au sein du Département des affaires politiques d’une conseillère chargée de la parité entre les sexes.  « Nous devons aussi allouer suffisamment de ressources aux programmes destinées aux femmes », a poursuivi M. Grauls, qui a également appelé à la nécessité d’appuyer la présence grandissante des femmes Casques bleus et des femmes agents et officiers de police dans les missions de maintien de la paix.  À son tour, il a souligné l’importance et l’utilité de développer des plans d’action nationaux pour la mise en œuvre de la résolution 1325.  La Belgique est fière d’annoncer qu’elle s’est pourvue d’un tel plan d’action l’année dernière, et elle est prête à partager son expérience avec tout État Membre qui le souhaite, a indiqué M. Grauls. 


M. ERIK HOEGG (Danemark) a, au nom de l’Union européenne, applaudi la récente décision du Secrétaire général de créer une entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes.  « J’espère, a-t-il déclaré, que cette entité apportera les améliorations dont ont besoin les Nations Unies, y compris dans le domaine de la paix et de la sécurité internationale ».  Revenant sur le rapport du Secrétaire général sur les femmes la paix et la sécurité, il a réaffirmé que le lien entre l’impact de la guerre sur les femmes, et la possibilité de se servir du potentiel féminin dans les négociations de paix et la reconstruction est l’objectif final de la résolution 1325.  Le renforcement du pouvoir, le respect des droits de femmes sont des conditions préalables pour une paix viable et pour un développement démocratique stable, a-t-il poursuivi.  « Nous devons, a-t-il déclaré, parvenir à une participation active des femmes dans la réalisation de la paix et la construction.  Nous devons aussi améliorer la reconnaissance des besoins spécifiques des droits des femmes et des filles, avant, pendant et après les conflits armés.  Nous devons assurer la protection des filles et des femmes contre la violence, y compris le viol et abus sexuel et mettre fin à l’impunité concernant ces crimes », a déclaré M. Hoegg, en énonçant les trois objectifs de son gouvernement pour la mise en place de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.


Sur le plan national, le représentant du Danemark a indiqué que son pays avait réactualisé son Plan national d’action.  Le nouveau plan danois, a-t-il dit, met l’accent sur le potentiel inutilisé des femmes, en impliquant les femmes sur une base d’égalité dans les processus de consolidation de la paix et dans la prise de décision à tous les niveaux.  La résolution 1325 ne doit pas servir de détour.  Elle doit s’appliquer, a-t-il insisté.  C’est la responsabilité des Nations Unies et des gouvernements d’améliorer la visibilité des résultats des initiatives prises pour s’assurer de l’impact des résolutions  sur le rôle et le statut des filles et femmes dans les conflits, a-t-il conclu.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé que le sort des femmes afghanes était devenu un sujet d’attention lorsque les Taliban avaient pris le pouvoir.  En ce sens, le renversement du régime des Taliban est apparu comme une libération pour les femmes.  La communauté internationale et l’Afghanistan se sont alors mutuellement promis que ce qui avait existé sous le régime des Taliban ne se reproduirait plus jamais.  Plus important encore, a ajouté le représentant, l’Afghanistan a fait cette promesse aux femmes afghanes.  M. Tanin a affirmé que, depuis huit ans, l’Afghanistan fait de son mieux pour respecter cette promesse.  Il a rappelé que son pays a adhéré à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et s’est engagé pour les Objectifs du Millénaire pour le développement.  En outre, la Constitution afghane garantit aux femmes des droits égaux à ceux des hommes, ainsi qu’une représentation au sein du Gouvernement.  Les femmes afghanes ont pu constater une amélioration importante de leurs conditions de vie, a ajouté le représentant, qui a cité un meilleur accès à l’éducation, aux soins et aux infrastructures de base. 


Les femmes afghanes jouent désormais un rôle important dans la vie sociopolitique, a poursuivi M. Tanin, qui a rappelé que plusieurs avaient rang de ministre, deux femmes étaient candidates à la dernière élection présidentielle, 60 000 femmes ont été formées pour préparer et suivre le scrutin, et plus de deux millions de femmes se sont déplacées aux urnes.  Pourtant, les femmes afghanes ne jouissent pas de la sécurité, a poursuivi M. Tanin.  Il en a rendu responsables les Taliban qui, a-t-il ajouté, prennent les civils pour cibles, et notamment les femmes et les filles, afin de leur interdire l’accès aux services de base.  Ces dangers contraignent les femmes à rester confinées chez elles, a-t-il déploré.  M. Tanin a en outre rappelé que « l’extrémisme » justifiait et protégeait divers crimes contre les femmes, y compris les violences sexuelles et les mariages forcés.  Tout en reconnaissant que la faiblesse des institutions afghanes limitait la capacité du Gouvernement à protéger efficacement les femmes, M. Tanin a insisté sur l’engagement de son gouvernement en faveur des femmes.


M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), revenant sur l’expérience de conflit de son pays sur l’île de Bougainville, a observé que durant l’étape préconflit, la voix des femmes devrait être écoutée afin de déterminer la nature et le degré d’imminence d’un conflit, en vue d’empêcher des sociétés de sombrer dans une guerre.  Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a ajouté que la période suivant immédiatement la sortie d’un conflit offre « une fenêtre cruciale » pour assurer une application entière et effective de la résolution 1325 du Conseil de sécurité. 


De l’avis de M. Aisi, les États devraient disposer de références plus explicites à la mise en application de la résolution 1325.  Il faudrait aussi préciser dans quels domaines les femmes et les jeunes filles peuvent participer à cet effort.  Au niveau régional, le délégué de la Papouasie Nouvelle-Guinée a réclamé une application plus large du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies relatif aux accords régionaux, particulièrement en ce qui concerne les dispositions de l’Article 52.  Avant de conclure, M. Aisi a souhaité que la question des violences faites aux femmes soit intégrée au débat sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a déclaré que son pays a progressé dans la mise en œuvre de la résolution 1325 et qu’il procède actuellement à l’élaboration d’un plan national pour intégrer ses dispositions ainsi que celles de la résolution 1820 sur la violence sexuelle contre les femmes dans les conflits armés.  La participation des femmes dans le processus de reconstruction après conflit peut s’analyser à la fois dans le cadre des Nations Unies et de la perspective de l’État, a-t-il expliqué.  Dans le premier cas, il faut intégrer la question du genre dans toutes les étapes de planification des activités organisées sur le terrain pour la reconstruction et la consolidation de la paix.  Il a donc appelé à améliorer les systèmes d’information des diverses institutions et programmes de l’ONU.  Parallèlement, il a souligné l’importance de la collaboration des États Membres pour augmenter la participation des femmes sur le terrain, dans le civil comme dans l’armée ou la police.  L’autonomisation des femmes est un élément essentiel pour les faire participer à la reconstruction, a ajouté M. Argüello.  Il faut s’assurer que les femmes aient accès aux instances qui leur garantissent la jouissance de leurs droits et qu’elles bénéficient d’une meilleure éducation et formation afin de pouvoir prendre leur place au sein des nouvelles institutions, a-t-il aussi indiqué.  Le représentant a enfin appelé à faire cesser la violence sexiste et parlé d’un atelier, organisé par l’Argentine en collaboration avec le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), sur la question de la parité entre les sexes et des droits de l’homme.


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a estimé que la communauté internationale devrait œuvrer sans relâche à l’amélioration du sort des femmes et des filles  pendant les conflits comme dans les phases de reconstruction.  « Toutefois, nos activités ne doivent pas être conduites en considérant ces groupes uniquement comme des victimes mais plutôt comme des acteurs centraux de la paix », a-t-il ajouté.  Les femmes devraient être en mesure de jouer un rôle actif dans la plupart des phases post-conflit, en participant, en amont et en aval, aux divers processus politiques et de consolidation de la paix.  Le représentant a ensuite appelé la communauté internationale à prendre en compte tous les besoins des femmes et des filles dans les situations post-conflit, en premier lieu leur sécurité physique, l’accès aux soins de santé et à l’éducation.  Il a par ailleurs demandé que les mandats des opérations de maintien de la paix soient alignés sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur les violences sexistes, qui doivent faire partie des efforts destinés à protéger les civils.


Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a déclaré que son pays considérait l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes non seulement comme des objectifs importants, mais comme des moyens de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et comme des objectifs essentiels de développement.  Elle a rappelé que l’Ukraine était membre du Conseil de sécurité quand il a adopté en 2000 la résolution 1325, qui a représenté un tournant dans l’autonomisation des femmes.  Elle a apporté son soutien aux conclusions du rapport du Secrétaire général, dont elle a dit également partager les préoccupations.  La représentante a jugé honteux que les civils soient pris pour cibles dans les conflits armés.  Pourtant, malgré de nombreuses mesures adoptées par le Conseil de sécurité, les femmes continuent de figurer parmi les principales victimes de ces conflits, en particulier du fait des violences sexuelles, a poursuivi la représentante.  En outre, a-t-elle rappelé, les femmes forment la majorité des réfugiés et personnes déplacées.


La représentante s’est donc félicitée de l’attention particulière accordée par le Conseil de sécurité aux besoins spécifiques des femmes dans les conflits armés quand il s’agit d’agir pour promouvoir la paix et la sécurité.  Il est important que les rapports du Secrétaire général incorporent des perspectives sexospécifiques dans divers aspects de l’analyse des conflits et de leur résolution, a estimé la représentante.  Elle a également demandé que les personnels des Nations Unies envoyés dans des opérations de maintien de la paix reçoivent une formation appropriée sur la protection, les droits et les besoins spécifiques des femmes.  Les femmes ne devraient pas être considérées principalement comme des victimes dans les conflits, a poursuivi la représentante.  La communauté internationale doit utiliser le potentiel des femmes comme agents de diplomatie préventive, de maintien de la paix et de consolidation de la paix, a-t-elle ajouté.  La représentante a souhaité que les femmes soient plus nombreuses dans les opérations de maintien de la paix.  Leur présence peut favoriser la confiance de la population car elles sont perçues comme faisant preuve de compassion et plus désireuses de recourir à la réconciliation qu’à la force, a expliqué le représentant.  Elle a rappelé que l’Ukraine compte plusieurs femmes parmi les policiers et Casques bleus envoyés dans des opérations de maintien de la paix de l’ONU.    


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a souligné le fait que la question « femmes, paix et sécurité » avait des implications à la fois interdépendantes et multidimensionnelles, ainsi que l’importance d’examiner ces questions au sein de l’Assemblée générale.  L’Inde, a ajouté le représentant, a toujours estimé qu’une plus grande participation des femmes dans les domaines de la prévention des conflits, des négociations pour la paix, du maintien de la paix et de la reconstruction postconflit était la condition sine qua non pour l’établissement d’une paix et d’une sécurité durables.  M. Puri a qualifié de modestes les accomplissements de l’ONU dans ce domaine, relevant notamment que les femmes représentent uniquement 8% des officiers de police de l’ONU et 2% du personnel militaire déployé dans le cadre de ses opérations de maintien de la paix. « Ma délégation croit fermement que l’ONU doit montrer la voie », a-t-il ajouté, avant d’indiquer que l’Inde avait contribué une unité aux opérations de maintien de la paix au Libéria, une unité constituée de 100 femmes.


Le représentant a ensuite salué les efforts déployés par le Secrétaire général pour intégrer la dimension sexospécifique au sein du processus de recrutement de l’ONU.  Il a ensuite indiqué que sa délégation regrettait profondément le fait que la communauté internationale ait à débattre à de nombreuses reprises du problème de la violence sexuelle faite à l’égard des femmes et des filles en période de conflit.  Ce comportement odieux doit être condamné sans équivoque et résolument, et les auteurs de ces actes de violence doivent être traduits en justice, a-t-il insisté.


M. SHEKOU TOURAY (Sierra Leone) a rappelé qu’il avait, le 7 août dernier devant le Conseil de sécurité, rappelé l’expérience tragique qu’avaient vécue les femmes et filles sierra-léonaises pendant la guerre civile qui a déchiré le pays pendant 10 ans.  La violence et de l’exploitation sexuelles avaient été utilisées comme tactique de guerre par les forces armées pendant cette période.  La Sierra Leone dispose aujourd’hui d’un ministère chargé des affaires des femmes et des enfants, et a adopté une politique nationale sur la parité entre les sexes et la promotion de la femme.  Dans les années qui ont succédé à l’Accord de paix Lomé et à la Conférence de Beijing, le statut de la femme dans les affaires publiques s’est élevé de façon notable aux niveaux national, régional et international, a-t-il noté.  Les femmes participent de plus en plus aux processus de prise de décisions en Sierra Leone et certaines ont été nommées à des postes ministériels, notamment au ministère des affaires étrangères. «  Nous avons aussi créé une institution chargée de promouvoir la question de la femme dans le secteur de la sécurité », a-t-il ajouté.  Le représentant a aussi parlé des programmes de formation organisés dans le pays pour les femmes candidates aux élections parlementaires ou locales.  « En 2001, nous avons mis en place une équipe spéciale pour les femmes en politique, mais cette action est maintenant paralysée en raison de difficultés financières », a-t-il indiqué.


M. Touray a également présenté les mesures prises par le Gouvernement sierra-léonais pour améliorer les services de santé pour les femmes.  De même, il a mentionné les mesures prises pour éliminer la disparité entre les sexes dans le domaine de l’éducation.  La scolarisation est maintenant gratuite et obligatoire, a-t-il précisé.  « Pour celles dont l’éducation a été interrompue par la guerre, nous avons modifié certains programmes scolaires pour cibler les enfants âgés de 10 à 15 ans et accélérer leur formation », a-t-il assuré.  Le représentant a aussi signalé d’autres mesures, comme la réunification des enfants avec leur famille après la guerre.  Une loi de lutte contre la traite d’êtres humains a en outre été promulguée.  Il a conclu en reconnaissant la nécessité de déployer davantage d’efforts pour que les femmes et les filles jouissent de leur droit à une vie sans discrimination, abus ni exploitation.  « Nous manquons encore de ressources humaines et financières », a-t-il indiqué, avant de remercier tous les partenaires de développement pour le soutien apporté à son pays.


M. FEODOR STARČEVIĆ (Serbie) rappelé que son pays avait coparrainé la résolution 1888, exprimant ainsi sa détermination à agir pour mettre pleinement en œuvre la résolution 1325 et toutes les résolutions adoptées en application de celle-ci.  Le représentant a rappelé que les groupes vulnérables, dont les femmes et les enfants, avaient été les plus affectés par les violences et les conflits armés en ex-Yougoslavie.  Aujourd’hui encore, a-t-il ajouté, la Serbie abrite plus de 90 000 personnes qui ont fui les pays voisins et plus de 200 000 personnes déplacées de sa province sud du Kosovo.  Beaucoup de ces personnes, a-t-il précisé, sont des mères seules, des filles ou des femmes âgées.  Il a souhaité un engagement plus important et plus visible de la communauté internationale dans la province du Kosovo, ainsi qu’une coopération régionale plus forte pour apporter à la question des personnes déplacées une solution durable.


Le processus de démocratisation de la Serbie reconnaît comme essentiels l’autonomisation des femmes et leur plein engagement dans les processus de prise de décisions, a déclaré M. Starčević.  Il a rappelé que les femmes occupent en Serbie certaines des plus hautes fonctions, telles que la présidence de l’Assemblée nationale, les ministères des finances ou de la justice, la présidence de la Cour constitutionnelle et celle de la Cour suprême.  La part des femmes dans le système judiciaire a également augmenté de manière significative, a-t-il ajouté, avant de préciser que des femmes juges traitent de dossiers aussi sensibles que les crimes de  guerre, la corruption ou la criminalité organisée.  Il a également mentionné un réseau très vivant d’organisations non gouvernementales dirigées par des femmes et qui se consacrent aux crimes de guerre, à la justice transitionnelle et à la réconciliation.


M. HERMANUS SCHAPER (Pays-Bas) a rappelé que le thème des femmes, la paix et la sécurité, recouvre deux aspects.  Le premier concerne les femmes et filles victimes de violences.  Comme les débats de la semaine dernière au Conseil de sécurité l’ont encore montré, ces violences sont souvent utilisées comme armes de guerre.  Ce qu’il nous faut ici, c’est un autre mode de gestion des crises, a estimé le représentant, qui a cité comme exemple l’organisation de patrouilles militaires entre les villages et les points d’eau au point du jour pour protéger les femmes qui vont chercher l’eau.  Il faut aussi être conscient que les formes les plus brutales d’agression contre les femmes peuvent constituer un signal d’instabilité, a ajouté M. Schaper.


Les femmes victimes d’un viol ont une voix, non pas seulement en tant que victimes, mais aussi en tant que citoyennes qui veulent participer directement à la prévention des conflits, au maintien de la paix et à la reconstruction après-conflit, a ajouté le représentant.  C’est la seconde dimension, celle de l’autonomisation des femmes.  C’est pourquoi, il s’est félicité de l’adoption des résolutions 1888 et 1889.  Elles donnent a-t-il estimé, plus qu’une voix aux femmes, par exemple dans le cadre des rapports de pays au Conseil de sécurité.  Ces textes nous donnent aussi des outils, a ajouté M. Schaper, qui a cité les indicateurs de mise en œuvre que le Secrétaire général est invité à présenter.  Ces derniers peuvent être très utiles pour suivre les progrès, a estimé le représentant.  M. Schaper s’est dit par ailleurs encouragé par les efforts de la Commission de consolidation de la paix et du Bureau d’appui à la consolidation de la paix pour systématiquement inclure les femmes dans leurs efforts et pour faciliter la participation des femmes aux processus de prise de décisions économiques et politiques dès le stade le plus précoce de la consolidation de la paix.


Le rôle de femmes dans la paix et la sécurité ne se limite pas aux pays affectés par des conflits, a fait remarquer M. Schaper.  Il a expliqué qu’une étude menée par les pays nordiques a montré que l’efficacité de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) pour coopérer avec les populations  afghanes et pour gagner leur confiance s’améliore quand les forces armées incluent davantage de femmes.  L’incorporation de femmes dans les forces armées est un élément important, a-t-il estimé, avant d’expliquer que son pays et le Burundi coopèrent pour intégrer des éléments de la résolution 1325 dans les cours d’éthique dispensés aux forces de l’ordre burundaises.  M. Schaper a, par ailleurs, rappelé que le débat de ce jour doit aussi être examiné à la lumière de la résolution 63/311 de l’Assemblée générale.  Il a dit attendre des précisions sur la future entité composite et les modalités de sa coopération avec la personne qui assumera la fonction de représentante spéciale du Secrétaire général prévue par la résolution 1888, ainsi qu’avec la nouvelle secrétaire générale adjointe chargée des questions de la parité entre les sexes, dont il a souhaité voir rapidement la nomination.


M. DIEGO MOREJÓN (Équateur) a affirmé que son pays était engagé à combattre toutes les formes de discrimination et de violence faites aux femmes et a adhéré à tous les traités internationaux œuvrant dans ce sens.  Il a estimé qu’en adoptant sa résolution 1325 le Conseil de sécurité avait reconnu l’importance d’intégrer la perspective sexospécifique dans toutes les étapes d’un processus de paix.  M. Morejón a jugé urgent d’améliorer la collaboration entre les principaux organes du système des Nations Unies, en tenant compte de ce que l’Assemblée générale est l’organe universel chargé de fixer le cadre normatif qui guide les décisions de tous les États.  Ceux-ci doivent appliquer, de manière cohérente et systématique, le droit international et doivent combattre les obstacles à la réalisation des droits des femmes, a ajouté le représentant.


M. Morejón a affirmé que son pays a lancé depuis 2008 les bases d’une démocratie participative qui reconnaît dès le préambule de la Constitution les droits égaux des femmes, tout en établissant des traitements différenciés en faveur de celles qui ont le plus souffert des inégalités du fait de la tradition, de l’histoire, de la culture ou de leurs croyances religieuses.  Il a reconnu que les défis sont multiples: il existe une réalité qui doit être transformée, a-t-il déclaré, avant de réaffirmer la volonté de son gouvernement de collaborer avec la communauté internationale pour garantir le droit des femmes à une vie libérée de la violence, ainsi que leur pleine participation aux processus de négociations et de médiation, dans tous les aspects du maintien de la paix, de l’assistance humanitaire et de la reconstruction après-conflit.


Mme ILENIA MEDINA (Venezuela) a affirmé l’attachement de son pays au respect des droits de l’homme et des droits fondamentaux des femmes, ajoutant qu’il est favorable à l’élimination de toutes les formes de violences faites aux femmes, y compris les violences sexuelles.  Elle s’est dite préoccupée de voir le Conseil de sécurité s’emparer de thèmes qui relèvent, de l’avis de sa délégation, de l’ordre du jour de l’Assemblée générale et échappent à sa compétence.


Mme Medina a en outre fait part de sa préoccupation face à la possibilité pour le Conseil de sécurité de retarder indéfiniment des enquêtes de la Cour pénale internationale en utilisant l’article 16 du Statut de Rome, en particulier lorsque des « agents d’un État Membre permanent du Conseil de sécurité sont impliqués ».  La représentante a estimé qu’il s’agit là de la promotion de l’impunité pour des crimes graves commis contre des femmes et des enfants, ajoutant que sa délégation souhaitait alerter sur cette question l’ensemble des États Membres des Nations Unies.  


M. JAIRO MONTOYA PEDROZA (Colombie) a indiqué qu’en 2003, son pays avait adopté une stratégie visant à instaurer l’équité entre les sexes.  L’objectif est de mettre en place, aux niveaux local et régional, une politique d’émancipation des femmes au plan local par le biais de conseils communautaires de femmes, un lieu d’échange entre groupes des femmes et les représentants de départements.  Le représentant a poursuivi en indiquant que pour favoriser un développement social et économique fondé sur l’égalité entre les sexes, il faudrait rendre visible la situation des femmes et des filles, notamment parmi les populations autochtones.  C’est en ce sens, a-t-il dit, que la Colombie, aidée par l’Union européenne, a lancé son programme « Laboratoires de la paix » dans les régions les plus touchées par le fléau de la violence sexiste.  Le représentant a en outre souligné que les femmes, dans le cadre de ce programme, exécutaient elles-mêmes les programmes de développement et de prévention de la violence.  Il a ajouté que l’État colombien s’efforçait de faciliter l’accès des femmes à la justice, en particulier lorsqu’elles sont victimes de déplacements forcés et de violences par des groupes illégaux.  Il a conclu en rappelant que la Colombie attachait une importance particulière, en tant que membre du Groupe des amis de la résolution 1325, au renforcement des capacités et des droits des femmes colombiennes. 


M. JEEM LIPPWE (États fédérés de Micronésie) a déclaré, au nom des petits États insulaires en développement, que la nomination, en vertu de la résolution 1888 adoptée le 30 septembre dernier par le Conseil de sécurité, d’un représentant spécial du Secrétaire général sur la question des « femmes, la paix et la sécurité » permettra de fournir une approche plus coordonnée en la matière.  Il a souhaité que le mandat de ce responsable comporte un volet sur les implications en matière de sécurité, y compris des femmes et filles, des changements climatiques.  De l’avis de sa délégation, l’accent doit être mis sur la prévention des conflits liés au phénomène climatique.  « Nous avons dès l’an dernier signalé le lien entre ces deux éléments lors du débat du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité et, depuis cette date, la résolution 63/281 de l’Assemblée générale a été l’occasion pour la communauté internationale de reconnaître pour la première fois cette corrélation », a-t-il estimé.  Le représentant a poursuivi en réaffirmant que les effets néfastes des changements climatiques sur la sécurité des sociétés entravaient, de fait, l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  Si les Nations Unies répondent au défi climatique, elles auront alors la possibilité de vraiment prévenir l’éclatement des conflits et réduire la violence à l’égard des femmes, a conclu M. Lippwe. 


M. TETE ANTONIO, Observateur permanent par intérim de l’Union africaine, a salué le rapport du Secrétaire général ainsi que la résolution 63/311 de l’Assemblée générale, qui, a-t-il dit, marque une étape importante.  Le Conseil de sécurité, a-t-il souligné, doit soutenir les efforts du Secrétaire général.  M. Antonio s’est félicité que les célébrations du dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 coïncident avec le lancement de la Décennie de la femme africaine, décidée par l’Assemblée de l’Union africaine en janvier dernier.  M. Antonio a déclaré que l’Union africaine avait continué de mettre en place sa propre politique pour traiter des défis auxquels les femmes sont confrontées pendant et au lendemain des conflits armés.  Il a cité, parmi les mesures prises, le renforcement de la Commission de la femme africaine pour la paix et le développement et l’adoption d’une politique sur la parité entre les sexes par l’Assemblée de l’Union africaine.  Celle-ci, a-t-il expliqué, insiste sur la nécessité de renforcer le respect, l’égalité et la dignité humaine entre hommes et femmes et d’appliquer une politique de tolérance zéro envers les violences sexuelles de toutes sortes.  Cette politique, a ajouté l’Observateur permanent de l’Union africaine, appelle également à la mobilisation des femmes pour qu’elles participent aux médiations et autres processus de paix.


M. Antonio a rappelé le rôle joué par les femmes dans plusieurs processus de paix en Afrique, citant le Mozambique, l’Angola, la République démocratique du Congo (RDC), le nord de l’Ouganda, et les efforts en cours pour parvenir à une paix durable au Soudan et en Somalie.  Il a insisté sur la nécessité de renforcer ce processus et de veiller à tirer des enseignements du rôle que jouent les femmes.  En outre, a ajouté M. Antonio, l’Union africaine est elle-même confrontée au défi de l’intégration des femmes dans son architecture naissante de paix et de sécurité, d’une manière qui reflète notre vision du rôle des femmes dans la paix et la sécurité.  « Nous sommes déterminés à traiter cette question et comptons sur l’aide du Conseil de sécurité et de nos partenaires internationaux », a-t-il souligné avant de conclure.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Quatrième Commission: des délégations s’inquiètent du manque de progrès dans la décolonisation et dénoncent la suspension des institutions locales dans les Îles Turques et Caïques

CPSD/422

Quatrième Commission: des délégations s’inquiètent du manque de progrès dans la décolonisation et dénoncent la suspension des institutions locales dans les Îles Turques et Caïques

05/10/2009
Assemblée généraleCPSD/422
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

2eséance – après-midi


QUATRIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS S’INQUIÈTENT DU MANQUE DE PROGRÈS DANS LA DÉCOLONISATION ET DÉNONCENT LA SUSPENSION DES INSTITUTIONS LOCALES DANS LES ÎLES TURQUES ET CAÏQUES


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entamé cet après-midi l’examen de la situation des 16 derniers territoires non autonomes*, en particulier les Îles Turques et Caïques, les Îles Falkland (Malvinas) et le Sahara occidental. 


La fin de la Deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme étant fixée à l’année prochaine, le Président du Comité spécial, dit Comité des Vingt-Quatre, a, à l’instar de plusieurs délégations, reconnu l’absence de progrès.  Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le représentant de Saint-Kitts-Et-Nevis a déploré que la question de la décolonisation soit passée « d’un chantier inachevé à un chantier négligé en raison d’un vide politique ».  L’Assemblée générale doit se préparer à lancer une troisième décennie, a renchéri le représentant de l’Indonésie.


La situation dans les Îles Turques et Caïques a retenu l’attention de plusieurs délégations.  Comme d’autres, le représentant de Saint-Kitts-Et-Nevis a déploré la décision de la puissance administrante, le Royaume-Uni, de dissoudre le Gouvernement et le Parlement, de suspendre le droit d’être jugé en présence d’un jury et de rétablir le pouvoir direct de Londres.  « Nous réitérons notre opposition à cette position qui est un pas en arrière », s’est indigné le représentant. 


Dans son droit de réponse, le représentant du Royaume-Uni a indiqué que la suspension des institutions locales a été motivée par des cas de corruption.  Le Royaume-Uni, a-t-il assuré, souhaite voir des élections au plus tard en juillet 2011.


Le représentant du Royaume-Uni s’est également exprimé sur la question des Îles Falkland (Malvinas), réaffirmant la souveraineté de son pays sur ce territoire, une souveraineté qui a été contestée par l’Argentine, appuyée par les délégations de l’Amérique latine. 


Dans son droit de réponse, le représentant argentin a exprimé la disposition de son pays à reprendre les négociations sur ce différend alors que son homologue du Royaume-Uni avait déjà souligné que son pays n’imposerait pas l’indépendance à un territoire d’outre-mer qui ne la revendique pas. 


La situation au Sahara occidental a également été commentée par plusieurs délégations qui se sont dites préoccupées par les violations des droits de l’homme du peuple sahraoui.


Demain après-midi, à 15 heures, la Quatrième Commission entamera l’audition des pétitionnaires venant des territoires non autonomes.  Le Président de la Quatrième Commission, M. Nassir Abdulariz Al-Nasser, a indiqué qu’un grand nombre de demandes d’audition avait été déposé; le plus grand nombre, 84, concerne le Sahara occidental.


*     Sahara occidental, Anguilla, Bermudes, îles Caïmans, îles Falkland (Malvinas), Montserrat, Sainte-Hélène, îles Turques et Caïques, îles Vierges britanniques, îles Vierges américaines, Gibraltar, Guam, Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Samoa américaines et Tokélaou.


QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION


Documentation


      Pour l’examen de ces questions, la Commission était saisie du rapport du Comité des 24 (A/64/23) et du rapport du Secrétaire général sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies (A/64/62).   Elle était également saisie du rapport du Secrétaire général sur les renseignements relatifs aux territoires non autonomes, communiqués en vertu de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies (A/64/67), lesquels renseignements doivent être fournis par les puissances administrantes.  


La Commission avait aussi sur sa table le rapport du Secrétaire général sur les moyens d’étude et de formation offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes (A/64/69).  Ce rapport dresse la liste des 59 États Membres, à laquelle s’ajoute un État non membre, le Saint-Siège, qui ont offert des bourses aux habitants concernés.  Le rapport contient une note verbale de l’Argentine, datée du 27 février 2009, dans laquelle elle précise qu’« étant donné que les îles Malvinas, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud font partie du territoire national argentin, leurs habitants bénéficient, au même titre que le reste de la population argentine, de l’accès au système d’éducation argentin qui prévoit un enseignement gratuit et des avantages du programme national de bourses qu’offre le Ministère de l’éducation de la République argentine ». 


      La lettre de la Mission permanente du Royaume-Uni, datée du 2 mars 2009, stipule aussi que « les citoyens d’outre-mer qui sont également citoyens britanniques, ont accès aux établissements d’enseignements postscolaire et supérieur du Royaume-Uni ».


Quant à l’application des résolutions relatives à la décolonisation adoptées depuis la proclamation des première et deuxième Décennies internationales de l’élimination du colonialisme (A/64/70), le Secrétaire général mentionne la réponse apportée par le Mexique, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni. 


Dans sa réponse du 26 janvier 2009, le Gouvernement du Mexique reconnaît le droit des peuples à l’autodétermination et souhaite que les États s’acquittent des obligations qui leur incombent en vertu de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies. 


Dans sa réponse du 31 mars 2009, la Fédération de Russie rappelle qu’elle s’emploie activement à faciliter la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, qui a été adoptée à l’initiative de l’Union soviétique en 1960.  S’agissant des îles Falkland (Malvinas) et de Gibraltar, deux territoires faisant l’objet d’un conflit de souveraineté, la Fédération de Russie est d’avis que la recherche d’une solution définitive à ces questions devrait être fondée sur des négociations entre les gouvernements concernés. 


Concernant la question du Sahara occidental, la Fédération de Russie défend la position selon laquelle la cessation du conflit passe par des moyens politiques, sans qu’aucune solution externe ne soit imposée ni qu’aucun calendrier ou procédure d’arbitrage ne soit institué. 


Dans sa réponse du 18 mars 2009, le Royaume-Uni indique que le lien qui l’unit à ses territoires d’outre-mer est un lien moderne, fondé sur le partenariat des valeurs communes et le droit qu’a chaque territoire de décider s’il en souhaite le maintien.  Le Livre blanc de 1999 souligne que la politique britannique envers les territoires d’outre-mer est fondée sur le principe selon lequel ce sont les citoyens de chaque territoire qui déterminent s’ils souhaitent maintenir ou non leurs liens avec la Grande-Bretagne. 


Le Royaume-Uni indique qu’il n’a aucune intention d’imposer l’indépendance contre la volonté des peuples concernés.  Par ailleurs, il n’accepte pas le principe de l’intégration et précise que rien n’indique que l’un quelconque des territoires y soit favorable.  De plus, il se déclare non disposé à se placer dans le concept de libre association, tel que le définit l’Assemblée générale, selon lequel le territoire établirait sa propre constitution sans intervention de la puissance administrante. 


Enfin dans son rapport sur la question du Sahara occidental (A/64/185), le Secrétaire général indique avoir fait de M. Christophe Rosse son nouvel Envoyé personnel et que ce dernier serait guidé par la résolution 1813 (2008) et les résolutions antérieures du Conseil de sécurité.  M. Ross s’est rendu à deux reprises dans la région et s’est entretenu avec les représentants du Maroc et du Front Polisario.


Le Secrétaire général souligne avoir été informé par son Envoyé personnel que, lors des entretiens qu’il avait eus, tous ses interlocuteurs avaient confirmé qu’ils étaient résolus à coopérer avec l’ONU en vue de trouver dès que possible une solution au problème du Sahara occidental, condition préalable et indispensable pour assurer la stabilité, l’intégration et le développement de la région et permettre aux réfugiés sahraouis de retrouver une vie normale. 


En outre, le Secrétaire général souligne que les pourparlers futurs s’appuieraient sur les progrès accomplis lors des quatre cycles précédents, tenus à Manhasset, aux États-Unis.  À cet égard, son Envoyé personnel a fait savoir que les positions des parties n’avaient pas changé depuis le quatrième cycle des pourparlers en 2008 et demeuraient très éloignées sur les moyens de parvenir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable, prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.  Le Secrétaire général note aussi que le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la MINURSO jusqu’au 30 avril 2010.


Débat général


M. R. M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie), Président du Comité spécial chargé d’étudier l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a rappelé que l’on approchait de la fin de la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme et qu’il « restait un chantier inachevé » puisque 16 territoires n’avaient toujours pas l’autonomie.  L’application du mandat du Comité spécial exige un effort conjoint de la part de la communauté internationale, a-t-il dit.  « Il ne peut y avoir de formules magiques et le processus de décolonisation exige la participation active des puissances administrantes », a souligné le Président.  Appelant à « aller au-delà de la routine », il a estimé que certaines des délibérations auraient pu être plus approfondies et les résolutions plus affinées. 


Cette année, a-t-il dit, le Comité spécial a eu une année particulièrement productive.  Nous essayons, s’est-il expliqué, de faire comprendre la situation compliquée dans laquelle les territoires intéressés se trouvent et les arrangements qui sont en place.  Le travail du Comité spécial n’est qu’un aspect du processus et il ne lui revient pas, a souligné le Président, de finaliser l’effort de décolonisation.  Dans ce cadre, la coopération renforcée des puissances administrantes reste indispensable, a insisté M. Natalegawa.


Le Rapporteur du Comité spécial sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, M. BASHAR JAAFARI (République arabe syrienne), a détaillé les douze chapitres du rapport du Comité.  Il a expliqué que les nouveaux développements dans les territoires non autonomes de Sainte-Hélène et des îles Turques et Caïques avaient entrainé la révision des chapitres IX et X, contenus dans le projet de résolution VI.  Le Rapporteur a, par ailleurs, mis en avant les séminaires régionaux qui se sont tenus dans les Caraïbes et qui ont été l’occasion d’examiner les défis et les chances offertes au processus de décolonisation.  Les recommandations spécifiques du Comité, a-t-il conclu, sont présentées sous forme de projets de résolution qui seront soumis à l’Assemblée générale pour approbation.   


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non-alignés, a dit que la décolonisation était toujours considérée comme une priorité par son pays et le Mouvement qu’il représente.  Il a renouvelé son appui aux aspirations de tous les peuples à exercer leur droit à l’autodétermination et a regretté qu’en dépit de tous les efforts des Nations Unies, la décolonisation ne soit toujours pas terminée.  L’existence du colonialisme sous quelque forme que ce soit est incompatible avec la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, a-t-il dit, estimant que les puissances administrantes devaient offrir des indemnisations pour les conséquences économiques, sociales et culturelles que l’occupation des territoires non autonomes a entraînées.  Ces territoires doivent être aidés par les Nations Unies, notamment dans leur identité culturelle, composante de l’héritage universel de l’humanité, a-t-il poursuivi.  Le représentant a enfin appelé à des efforts soutenus et persistants de la part de l’ONU pour éradiquer le colonialisme et garantir le droit de tous les peuples à l’autodétermination.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay), s’exprimant au nom du Mercosur, a réaffirmé le soutien de cette organisation aux « droits légitimes » de l’Argentine sur le litige de souveraineté relatif aux îles Malvinas, rappelant le contenu de la Déclaration commune des Présidents des États parties au Mercosur et États associés, prononcée le 24 juillet 2009. La question doit être résolue en conformité avec les résolutions des Nations Unies et les déclarations de l’Organisation des États américains, a-t-il dit. Nous appuyons pleinement le processus de décolonisation conduit par l’ONU, a poursuivi le représentant, insistant toutefois sur le fait qu’il n’était pas synonyme de « libre détermination ».


Il n’existe pas de « peuple » soumis à la domination et à l’exploitation dans les îles Malvinas, mais une rupture de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale de l’Argentine, a-t-il dit, rappelant que le Royaume-Uni avait procédé en 1883 à l’expulsion de la population d’origine argentine.  La spécificité de cette question fait que le principe d’autodétermination ne s’applique pas ici, a estimé le représentant.  La seule manière de mettre fin à ce litige de souveraineté est de relancer des négociations entre les deux parties, l’Argentine et le Royaume-Uni, a-t-il conclu.


M. CLAUDE HELLER (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a réitéré son soutien au processus de décolonisation et a rappelé l’importance de garantir le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination.  Les résultats de la dernière session du Comité spécial des 24 ont été remarquables mais le fait que 16 territoires continuent de figurer sur la liste des territoires non autonomes montre bien que le processus de décolonisation n’a pas été conclu, a poursuivi le représentant, renouvelant son appel aux puissances administrantes pour qu’elles coopèrent pleinement, conformément à l’article 73 de la Charte des Nations Unies.  Il a également réaffirmé son appui au travail du Département de l’information de l’ONU et de ses Centres d’information.  


Le Groupe de Rio a en outre rappelé la nécessité pour les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de reprendre leurs négociations pour trouver aussitôt que possible une solution pacifique au différend sur la souveraineté sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud et les Sandwich du Sud ainsi que sur les espaces maritimes correspondants.  Le représentant a également souligné que les questions de développement des petits territoires insulaires des Caraïbes étaient cruciales, tout comme celles liées à la gestion et à la prévention des catastrophes naturelles auxquelles ces territoires sont particulièrement exposés.  Enfin, M. Heller a réaffirmé son soutien aux efforts du Secrétaire général sur la question du Sahara occidental, appelant à des négociations plus intenses et plus substantielles.


M. DELANO FRANK BART (Saint-Kitts-Et-Nevis), qui s’est exprimé au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est inquiété de voir que la décolonisation devient une tâche de moins en moins prioritaire.  Les rapports sur l’application de la Déclaration pour la période allant de 1992 à 2009, s’est-il expliqué, ne contenaient que cinq pages et n’offraient les réponses que de quelques États Membres.


La plupart des composantes du plan d’action pour la première et deuxième Décennie internationale sont restées en suspens, a précisé le représentant.  Il a ajouté qu’en 2006, lors de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre de la Deuxième décennie, très peu de progrès avaient déjà été enregistrés.  La CARICOM, a-t-il rappelé, demande en vain des études au cas par cas des différents territoires non autonomes.  L’action de l’ONU reste entravée par des obstacles et nous sommes aujourd’hui confrontés à une quasi-inertie, a tranché le représentant. 


Il a estimé qu’à l’ONU « la décolonisation est passée d’un chantier inachevé à un chantier négligé » dû à « un vide politique ».  Le représentant a poursuivi en rappelant que beaucoup de membres de la CARICOM étaient autrefois non autonomes.  Beaucoup d’entre nous ont réussi à se libérer de la colonisation, a-t-il dit, mais aujourd’hui la vigilance a diminué.  Le représentant a donc voulu que le processus de décolonisation soit relancé et revu, en assurant que la CARICOM est prête à travailler avec les délégations concernées.


Concernant les îles Turques et Caïques, il a déploré que la puissance gouvernante ait dissout le gouvernement local et suspendu le droit à être jugé en présence d’un jury.  Nous réitérons notre opposition à cette position qui est un pas en arrière, a déclaré le représentant. 


M. LIU ZHENMIN (Chine) a souligné qu’il restait beaucoup à faire pour parachever le processus de décolonisation, ce qui reste une priorité pour tous les États Membres, conformément à la Déclaration adoptée en ce sens en 2005.  Le Comité spécial a fait des efforts qui ont porté leurs fruits, s’est-il félicité, appelant une nouvelle fois les puissances administrantes à pleinement coopérer avec lui.  Le représentant a assuré que la Chine continuerait de son côté à participer activement aux travaux du Comité aux côtés des autres États Membres.


Mme MARIA FERNANDA ESPINOSA (Équateur) a déclaré que le principe d’intégrité territoriale, de respect de la souveraineté et de recherche de solutions pacifiques aux différends constituait des préceptes fondamentaux pour son pays.  Elle a réaffirmé à cet égard le soutien de l’Équateur aux droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas, la Géorgie du Sud et les Sandwich du Sud ainsi que sur les espaces maritimes correspondants.  Elle a également appelé le Royaume-Uni à reprendre les négociations sur une solution juste, pacifique et durable à ce différend de souveraineté.  La représentante a en outre réaffirmé le soutien de son pays au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et a appelé à la poursuite des négociations entre le Front POLISARIO et le Maroc.  Enfin, elle s’est dite confiante que la question de Porto Rico continuera d’être traitée conformément à la résolution du Comité, laquelle réaffirme le droit inaliénable de cette île caribéenne à l’autodétermination et à l’indépendance.


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a indiqué que le lien qui unit le Royaume-Uni à ses territoires d’outre-mer est un lien moderne fondé sur le partenariat et le droit de chacun de décider s’il souhaite ou non ce maintien.  Le Royaume-Uni n’a pas l’intention d’imposer l’indépendance contre la volonté du peuple de ses territoires, a-t-il ajouté.  Nous continuons de travailler et d’examiner toutes les propositions concernant les territoires d’outre-mer, a dit le représentant.  Tant que les territoires d’outre-mer souhaitent garder le lien avec le Royaume-Uni, nous n’avons pas l’intention de leur imposer quelque chose et nous laissons chacun d’entre eux se gérer avec le plus grand degré de liberté possible, a-t-il poursuivi.


Concernant les îles Turques et Caïques, le représentant a indiqué qu’une commission d’enquête avait été créée en 2008 afin d’examiner les cas de corruption dans l’Assemblée locale.  La finance des îles a été mal contrôlée, a-t-il dit, et le Gouvernement ne pouvait plus payer ses factures.  La Commission d’enquête a fait une soixantaine de propositions et le Royaume-Uni a suspendu les institutions locales, a-t-il ajouté.  C’est une décision que le Gouvernement britannique n’a pas pris à la légère, a assuré le représentant.  Nous voulons permettre au Gouverneur de restaurer et d’établir une bonne gouvernance dans l’île et nous espérons que des élections seront tenues au plus tard en juillet 2011, a-t-il conclu.


M. JORGE VALERO BRICENO (Venezuela) a déploré que des situations coloniales perdurent, notamment dans l’hémisphère Sud, en violation des normes et principes du droit international et des droits de l’homme.  Le Venezuela appuie de façon résolue les peuples qui luttent pour leur droit à l’autodétermination, a –t-il dit, rappelant que son Président, Hugo Chavez Frias, avait réaffirmé son soutien à l’Argentine dans le différend de souveraineté concernant les îles Malvinas et a appelé à la réouverture des négociations avec le Royaume-Uni.  Le Venezuela soutient également le droit à l’autodétermination du peuple portoricain qui est un peuple latino-américain et caribéen avec une identité propre, a poursuivi le représentant, appelant le Gouvernement des États-Unis à remettre toutes les terres occupées entre les mains des Portoricains et à libérer les prisonniers « politiques » condamnés, selon lui, en raison de leur combat pour l’indépendance par une répression brutale.  Le représentant a aussi rappelé que son pays reconnaissait la République autonome sahraouie et avait d’ores et déjà conclu trois accords de coopération avec elle.  Cinq autres vont bientôt suivre, a-t-il annoncé.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a rappelé que son pays accordait énormément d’importance au processus de décolonisation.  Notre délégation ne serait pas représentée à l’ONU sans les efforts du Comité spécial, a-t-il dit, faisant part de sa préoccupation face au fait qu’en Afrique, le peuple sahraoui ne soit toujours pas en mesure d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.  L’occupation par le Maroc du territoire constitue un défi aux principes de la Charte des Nations Unies et à son autorité et à sa crédibilité, a-t-il estimé, affirmant qu’il n’y avait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc avant la colonisation espagnole du territoire.  Il a par conséquent appelé à une solution juste et acceptable de cette question, qui irait dans le sens d’une autodétermination pour le peuple sahraoui.  L’Afrique du Sud demande donc au Gouvernement du Maroc et au Front POLISARIO de redoubler d’efforts pour arriver à cette solution.  Le représentant a fait part de sa préoccupation concernant de possibles violations des droits de l’homme du peuple sahraoui et a demandé des enquêtes concernant ces allégations.  La Mission des Nations Unies dans le territoire (MINURSO) continue de jouer un rôle essentiel dans le processus de paix et la coopération totale des parties avec elle est de la plus haute importance, a-t-il conclu.


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a rappelé que l’année 2010 marquera la fin de la seconde Décennie international alors qu’un grand nombre d’objectifs est toujours en suspens.  La cause de la décolonisation doit rester une priorité pour les Nations Unies, a-t-il ajouté, tout en saluant l’examen très sérieux auquel a procédé le Comité spécial.  La décolonisation, a-t-il poursuivi, exige le plein appui des puissances administrantes et il est regrettable que certaines d’entre elles ne coopèrent toujours pas.  Le représentant a déploré que la puissance administrante des îles Turques et Caïques ait suspendu une partie de la Constitution.  Cuba demande son rétablissement, a-t-il souligné.


Après un siècle de domination coloniale, nous défendons le droit du peuple de Porto Rico à l’indépendance, a poursuivi le représentant, en rappelant que le Comité spécial a adopté une résolution en ce sens.  Le conflit du Sahara Occidental, a-t-il poursuivi, est également une question de décolonisation.  Le peuple sahraoui a le droit de déterminer son propre avenir, a insisté le représentant en réitérant, par ailleurs, son appui à l’Argentine dans le différend de souveraineté concernant les îles Malvinas.  Avant de conclure, le représentant a réaffirmé la volonté de Cuba d’accompagner la cause de la décolonisation « pour éliminer ce fléau de la planète ». 


M. PAUL BADJI (Sénégal) a estimé que la décolonisation était l’une des activités les plus réussies de l’Organisation des Nations Unies.  Pourtant, en dépit de cette donne positive, plusieurs territoires font l’objet d’appréciations controversées, a-t-il dit, appelant les puissances administrantes à permettre aux peuples de ces territoires d’exprimer librement leur volonté.  La situation au Sahara occidental ne saurait nullement satisfaire les parties concernées ou intéressées, a poursuivi le représentant, apportant le soutien ferme de son pays à l’initiative de la partie marocaine visant à accorder une large autonomie au Sahara occidental dans le cadre du respect de la souveraineté du Maroc.  Qualifiant cette initiative de « réaliste et raisonnable », il a estimé, dans le cadre des efforts pour la consolidation des rapports fraternels entre les pays du Maghreb et du continent africain, qu’il est impératif de décourager toute forme de séparatisme.  Il a appelé à l’esprit de compromis et encouragé le Conseil de sécurité à s’investir davantage sur la question pour assurer la stabilité, l’intégration et le développement de la région et permettre aux réfugiés sahraouis de retrouver une vie normale.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA, (Kenya), a rappelé que son pays attachait une grande importance au droit à l’autodétermination.  Alors que la deuxième Décennie internationale s’achève, la tâche n’est pas accomplie, a déploré le représentant.  Il a souligné qu’il était regrettable de voir qu’il reste encore 16 territoires non autonomes et a jugé impératif de recentrer les efforts sur cette priorité.  Nous encourageons le comité spécial à poursuivre un véritable dialogue, a-t-il ajouté, avant de demander la coopération des puissances administrantes.  Le représentant a reconnu le droit de chaque peuple à préserver son héritage national et, à cet égard, a appuyé l’appel de l’UNESCO pour que les puissances administrantes restituent les biens culturels de chacun des territoires non autonomes.  Sur la question du Sahara occidental, le Kenya, a-t-il rappelé, soutient la poursuite des négociations afin qu’une solution juste, durable et acceptable soit trouvée.


M. KAIRE M.MBUENDE (Namibie), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a souligné que le droit à l’autodétermination de tous les peuples était un droit humain fondamental.  Il est regrettable que la question de la décolonisation soit toujours à l’ordre du jour du Comité spécial, a-t-il poursuivi, appelant les pays qui administrent les territoires non autonomes et les Nations Unies à accélérer le processus.  La Namibie est profondément préoccupée par l’occupation des terres palestiniennes qui se perpétue et la communauté internationale a la responsabilité de garantir à ce peuple l’exercice de son droit à l’autodétermination et à un État, a déclaré le représentant, exhortant le Gouvernement d’Israël à abandonner « ses activités illégales » et à lever « le blocus injuste » de la bande de Gaza qui compromet gravement la situation sociale, économique et humanitaire déjà mauvaise dans les territoires.  Le représentant a également fait part de la préoccupation de son pays face à la situation du Sahara occidental.  La Namibie exhorte les Nations Unies à assumer pleinement leur responsabilité envers ce territoire et encourage le renforcement de la MINURSO.  Le représentant a conclu en réaffirmant le soutien inébranlable de son pays à la cause des peuples du Sahara occidental et de la Palestine.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a déclaré que son pays, sorti lui-même du colonialisme après une lutte difficile, continuera de contribuer de façon constructive à l’accélération du processus de décolonisation dans le cadre des Nations Unies.  Le droit à l’autodétermination et le respect de l’intégrité territoriale d’un État Membre sont fondamentaux dans le processus de décolonisation, a dit le représentant, estimant que les actions futures en la matière devaient être bâties sur les accomplissements passés de l’Assemblée générale.  Nous ne voyons pas la nécessité de dévier ou de défaire ce qui a fait l’objet de délibérations, a déclaré le représentant, rappelant que la décolonisation était un processus politique avant tout, visant à une solution pacifique et permanente pour les territoires non autonomes.  Les progrès économiques et sociaux ne doivent pas se substituer à cet objectif, a insisté le représentant indonésien, appelant les puissances administrantes à coopérer pleinement aux travaux du Comité spécial.  Enfin, il a souhaité que l’Assemblée générale se prépare au lancement de la troisième décennie pour l’éradication du colonialisme, en 2010, en se dotant d’un plan d’action réalisable, orienté vers l’action et assorti d’objectifs quantifiables.


M. NELSON SANTOS, (Timor-Leste), a rappelé que les arguments utilisés hier par la puissance administrante de son pays sont les arguments repris aujourd’hui par la puissance administrante du Sahara occidental pour justifier sa colonisation.  Certains pays qui se disent défenseurs des droits de l’homme ne font rien pour améliorer la situation du Sahara occidental, a poursuivi le représentant.  Il s’est félicité de la nomination de Christopher Ross comme Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental.  Le moment est venu de faire cesser les abus des droits de l’homme au Sahara occidental, a conclu le représentant.  


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a exprimé la préoccupation de son pays face au fait que le processus de décolonisation n’avait toujours pas été amené à une conclusion couronnée de succès.  Les pères fondateurs de l’Union africaine ont fait des efforts immenses pour décoloniser l’Afrique, a-t-il dit, mais la question du Sahara occidental reste irrésolue.  Ceci est inacceptable, a déclaré le représentant, estimant que seul le peuple sahraoui peut décider de son futur, sans condition d’aucune sorte.  Il s’est dit encouragé par le fait que les parties ont exprimé leur intention de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général.  L’Ouganda reste préoccupé par les informations faisant état de violations des droits de l’homme et d’exploitation illégale des ressources naturelles au Sahara occidental.  Cette exploitation doit cesser et ses responsables identifiés et poursuivis, a conclu le représentant.


Droits de réponse


      Exerçant son droit de réponse, le représentant du Royaume-Uni a rappelé la position de son pays sur la question des îles Falkland.  Nous n’avons aucun doute sur la souveraineté des îles Falkland, a-t-il dit.  Concernant la question de la suspension des institutions locales, cette suspension est sérieuse et pourrait aller jusqu’à deux ans afin de permettre au gouverneur de restaurer et d’établir une bonne gouvernance dans l’île et que des élections soient tenues au plus tard en juillet 2011, a-t-il redit. 


Exerçant son droit de réponse, la délégation de l’Argentine a rappelé que les îles Malvinas et les espaces maritimes qui les entourent font partie intégrantes du territoire argentin et qu’elles sont occupées illégalement par le Royaume-Uni.  Plusieurs délégations souhaitent que l’Argentine et le Royaume Uni reprennent les négociations afin de trouver une solution pacifique à la question des îles Malvinas, des îles de la Géorgie du sud et des îles Sandwich du Sud, a indiqué le représentant de l’Argentine.  Il a souligné que le Comité s’était prononcé à de nombreuses reprises sur ce sujet.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La crise économique sape les acquis sociaux de ces dernières décennies, constatent les États Membres à l’ouverture de la Troisième Commission

AG/SHC/3945

La crise économique sape les acquis sociaux de ces dernières décennies, constatent les États Membres à l’ouverture de la Troisième Commission

05/10/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3945
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Troisième Commission

1ere et 2e séances

Matin et après-midi


LA CRISE ÉCONOMIQUE SAPE LES ACQUIS SOCIAUX DE CES DERNIÈRES DÉCENNIES, CONSTATENT LES ÉTATS MEMBRES À L’OUVERTURE DE LA TROISIÈME COMMISSION 


La conjonction des crises actuelles a des « répercussions négatives sans précédent sur le développement social », affirme M. Sha Zukang


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, a lancé un signal d’alarme, aujourd’hui, à l’ouverture des travaux de la Troisième Commission (sociale, humanitaire et culturelle), en appelant les États Membres à « agir maintenant » pour préserver les acquis sociaux menacés par la conjonction des crises économique, financière, alimentaire et énergétique, et à « prendre les mesures nécessaires pour réduire le fossé entre l’engagement et l’action ».


Ces crises multiples ont des « répercussions sans précédent sur le développement social », a déclaré M. Sha devant la Commission, qui débutait son débat sur le développement social, précisant que plus de 100 millions de personnes supplémentaires passeraient cette année au-dessous du seuil de pauvreté.  Le Secrétaire général adjoint a ainsi exhorté les pays à mettre en place des systèmes de protection sociale susceptibles de protéger les plus vulnérables.  


M. Sha a mis l’accent sur le rôle pivot que peut jouer, à ses yeux, la Troisième Commission en encourageant les États Membres à envisager l’établissement d’un « plancher de protection sociale pour tous ».  Il a ajouté que l’ordre du jour de la Commission comportait une série de thèmes centrés sur les plus vulnérables et les plus marginalisés de la planète.


Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs souligné que la Troisième Commission, qui avait auparavant élu par acclamation les membres de son bureau et approuvé son ordre du jour révisé, était saisie d’un projet de résolution proposant la proclamation d’une Journée internationale des coopératives.


Les quelque 30 délégations qui sont intervenues dans la journée ont pour leur part insisté sur les risques de voir les crises actuelles remettre en question les progrès accomplis depuis ces dernières décennies, en particulier depuis les Sommets mondiaux sur le développement social de 1995 et 2005 et dans le cadre des efforts en vue de réaliser des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


La représentante du Mexique, au nom du Groupe de Rio, a souhaité voir les Nations Unies jouer un rôle plus accru en cette période charnière et a appuyé la proclamation d’une Journée internationale des coopératives, qui ne manquera pas, a-t-elle dit, de favoriser une meilleure intégration sociale des peuples autochtones, des femmes rurales et des plus vulnérables.


La Ministre suédoise de la santé et des affaires sociales a, elle, souligné que l’une des préoccupations majeures de l’Union européenne, au nom de laquelle elle s’exprimait, était d’empêcher que les personnes privées d’emploi ne sombrent dans l’exclusion de longue durée.  Plusieurs représentants, comme ceux de la Malaisie, du Botswana, de la Chine ou du Pakistan ont affirmé que pour éviter une aggravation de la situation, les pays développés devaient honorer leurs engagements pris lors des Sommets sociaux et d’autres rencontres internationales, en particulier en augmentant leur aide publique au développement, en transférant leur technologie et leur savoir-faire, et en réduisant la dette extérieure des pays en développement.  


Le Président de la Troisième Commission, M. Normans Penke (Lettonie), a appelé les États Membres « au dialogue et à un engagement sans failles » en faveur du développement social de tous. 


La Troisième Commission a élu aux postes de vice-président Mme Filoa Hoosen, de l’Afrique du Sud, pour le Groupe des états africains; M. Zahid Rastam, de la Malaisie, pour le Groupe des États asiatiques; et M. Edgard Pérez, Pérou, pour le Groupe des États de l’Amérique latine et des Caraïbes.  Elle a également élu comme Rapporteure Mme Nicola Hill, de la Nouvelle-Zélande.


Les pays qui ont pris la parole au premier jour du débat sur les questions relatives au développement social sont le Soudan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), la Suède (au nom de l’Union européenne), le Botswana (au nom des pays de la SADC), Sainte-Lucie (au nom des pays de CARICOM), le Mexique (au nom du Groupe de Rio), le Japon, le Pakistan, Cuba, la Chine, les États-Unis, la République de Corée, le Brésil, la Tunisie, Malte, le Myanmar, le Burkina Faso, la Turquie, le Qatar, l’Algérie, la Norvège, la Finlande, l’Égypte (au nom du Mouvement des pays non alignés), la Fédération de Russie, les Pays-Bas, la Malaisie, la Slovaquie et la Belgique. 


Plusieurs délégations ont donné la parole à des jeunes qui ont fait part de leurs rêves, de leurs craintes et des défis qu’ils rencontrent.


La Troisième Commission poursuivra son débat demain mardi 6 octobre à 10 heures.



DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/64/180 et A/64/65)


Rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées, par la mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (A/64/180)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, traite des relations entre le handicap et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), puis analyse la situation des personnes handicapées dans le contexte de ces OMD. 


Le rapport contient ainsi des informations issues des rapports de pays sur ces objectifs, des commentaires sur leur suivi et des données relatives au handicap, aux actions et aux initiatives menées par les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des personnes handicapées.


La réunion d’un groupe d’experts, organisée du 14 au 16 avril 2009 à Genève par le Département des affaires économiques et sociales (DESA), avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur le thème de l’« Intégration du handicap dans les politiques, les processus et les mécanismes des Objectifs du Millénaire pour le développement: le développement pour tous », a facilité l’élaboration de ce rapport.


Le Secrétaire général constate que le handicap toucherait, selon certaines affirmations, jusqu’à 20% de la population mondiale vivant dans la pauvreté.  Le handicap n’a semble-t-il pas constitué une cible spécifique pour les programmes relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Malgré l’attachement des Nations Unies aux droits des handicapés, le handicap apparaît peu dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  En effet, les termes « handicap » et « personnes handicapées » ne figurent pas dans l’énonciation des objectifs et dans les indicateurs qui mesurent les actions adoptées.


Le Secrétaire général souligne qu’il est difficile de construire et de suivre des politiques tenant compte du handicap dans la mesure où ce dernier est insuffisamment mesuré.  En outre, sa définition varie selon les pays.  Le Secrétaire général montre que ces manques expliquent pourquoi on ne peut pas savoir si les progrès réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement ont bénéficié aux personnes handicapées.  À cet effet, le Secrétaire général recommande de demander aux gouvernements de porter leurs efforts sur la production d’enquêtes permettant de disposer de données plus complètes sur les personnes handicapées. 


En outre, le Secrétaire général estime que les politiques relatives aux Objectifs du Millénaire pour le développement et leur mise en œuvre peuvent être renforcées grâce aux normes et au cadre énoncés dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  À ce titre, reprenant les observations explicitées dans la Convention concernant l’accessibilité, il insiste sur cette notion et propose qu’elle soit prise en compte aussi bien dans la promotion des droits que dans les processus de développement.



Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/64/157)


Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, qui ont tous deux souligné l’importance de l’intégration sociale. 


      Le rapport fournit un aperçu analytique des débats portant sur le thème prioritaire intitulé « Intégration sociale » menés au cours de la quarante-septième session de la Commission du développement social, en février 2009.


Il examine l’incidence des crises mondiales actuelles sur le développement social et l’intégration sociale, tandis qu’une partie est consacrée aux dimensions sociales du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


Le but de l’intégration sociale est de faire une place à l’ensemble des groupes sociaux et des individus dans les structures politiques, sociales, culturelles et économiques d’une société afin qu’ils puissent participer pleinement et contribuer à son développement, souligne le Secrétaire général dans son rapport. 


Toutefois, ajoute-t-il, la persistance de l’exclusion sociale freine de manière significative les efforts de réduction de la pauvreté et entrave la croissance économique et le développement social.  C’est la raison pour laquelle l’intégration sociale doit devenir l’une des priorités des États, de la communauté internationale et de tous ceux qui ont un rôle à jouer dans le processus de développement.  Par ailleurs, la paix et la stabilité au sein de la société et entre les États peuvent tout aussi bien dépendre du succès de politiques favorisant l’intégration sociale poursuivie par les États Membres.


Il incombe aux gouvernements, selon le Secrétaire général, de mettre en place des dispositions institutionnelles aux niveaux national et local pour faciliter l’intégration sociale, la promotion de l’intégration sociale doit impliquer l’ensemble de la société.  Ainsi, le processus d’intégration sociale doit être pris en charge par tous les secteurs de l’économie et de la société au sens large, y compris par le secteur privé et les organisations de la société civile.


Malgré les engagements pris en ce qui concerne les objectifs de développement adoptés au niveau international, la promesse d’agir en faveur de l’intégration sociale reste en grande partie sans suite tandis que, dans le même temps, les tendances économiques liées à la mondialisation se sont révélées préjudiciables à l’intégration sociale dans de nombreuses parties du monde.


Les pauvres et les individus marginalisés n’ont pour la plupart pas profité des avantages de la mondialisation, tandis que les tendances récentes de l’emploi ont conduit à une plus grande segmentation du marché du travail, situation qui va certainement aggraver et perpétuer les crises mondiales actuelles.


L’Assemblée générale pourrait ainsi envisager des recommandations aux niveaux national et international.  Au niveau national, les États devraient élaborer des politiques socialement incluantes et les intégrer à leurs stratégies nationales de développement et de lutte contre la pauvreté.  De même, les gouvernements devraient mettre en œuvre des politiques interdisant explicitement la discrimination fondée sur la race, la couleur de peau, le sexe, la langue, la religion, les opinions politiques et autres, l’origine sociale ou nationale, la propriété, la naissance ou d’autres éléments du statut social, et supprimer de leur législation nationale toutes dispositions discriminatoires.


Ils pourraient envisager de promouvoir le plein-emploi et un travail décent pour tous afin de favoriser l’inclusion sociale et économique et de lutter contre la pauvreté, en accordant une attention spéciale à ceux qui sont socialement et économiquement exclus.  Ils devraient en outre élaborer et appliquer des politiques sociales intersectorielles, notamment des plans de protection sociale pour l’économie formelle et pour l’économie informelle, afin d’assurer l’équité, l’inclusion, la stabilité et la cohésion sociales.


Au niveau international, une attention particulière devrait être portée aux sociétés fragiles, plus particulièrement celles sortant d’un conflit.  De plus, l’échange intergouvernemental de bonnes pratiques concernant l’intégration sociale devrait être facilité.  Enfin, le système des Nations Unies pourrait adopter une approche cohérente sur ce thème et ce, afin d’aider les États à prendre en compte les objectifs d’intégration sociale dans leurs politiques.


La situation sociale dans le monde en 2009: vue d’ensemble (A/64/158 et A/64/158/Corr.1)


Ce rapport dresse un bilan de la situation sociale dans le monde en 2009 et formule un certain nombre de recommandations.  Il traite plus spécifiquement de la pauvreté, de son évolution conformément aux objectifs de la Déclaration du Millénaire, du contexte économique dans lequel s’inscrit la réduction de la pauvreté ainsi que les politiques d’emploi et les politiques sociales qui favorisent la réduction de la pauvreté.


Le rapport constate un retard par rapport aux objectifs de la Déclaration du Millénaire qui prévoyait de diminuer la pauvreté de moitié d’ici à 2015.  En outre, la crise économique et financière mondiale, la plus importante depuis la Grande Dépression, a donné un coup d’arrêt aux progrès déjà réalisés.


La pauvreté a reculé ces 20 dernières années: on est passé de 1,9 milliard de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour en 1981 à 1,4 milliard en 2005.  Malgré cette évolution, due à la croissance, des régions du monde restent très pauvres, comme l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Asie occidentale.


La région de l’Asie de l’Est et du Pacifique est la seule à avoir atteint l’Objectif du Millénaire visant à réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015.


En outre, les inégalités concernant la pauvreté ont augmenté, que ce soit au niveau international ou au niveau national.


Concernant les politiques de l’emploi, le rapport attire l’attention sur le fait que depuis 30 ans, la création d’emplois productifs et décents n’a pas occupé la place qui lui revenait dans les programmes de développement.  De plus, la libéralisation économique a accentué la précarité de l’emploi et la crise économique et financière mondiale a provoqué des destructions d’emplois.


Les programmes de lutte contre la pauvreté font débat: ceux liés au microfinancement ont joué un rôle non négligeable mais non suffisant.  La question se pose du versement de prestations sous conditions aux populations des pays pauvres. 


Dans ces recommandations, le rapport insiste sur une nécessaire refondation des politiques qui ont prévalu jusqu’à la crise mondiale.  Il paraît nécessaire de mener des réformes structurelles, garantes d’une croissance durable de la production réelle, de l’emploi et du revenu qui favorisent un développement profitant également aux pauvres.


Les recommandations portent sur le développement des ressources humaines.  Ainsi, les dépenses sociales doivent être préservées et intégrées aux plans de relance.  Elles doivent notamment être consacrées à la santé et à l’éducation.  Les stratégies de lutte contre la pauvreté doivent mêler politiques économiques et politiques sociales.


Au niveau macroéconomique, le rapport note que les politiques macroéconomiques ne doivent pas avoir pour objectif simplement de maîtriser l’inflation et les déficits budgétaires mais de stabiliser l’économie réelle et de réduire les fluctuations de la production, de l’investissement, de l’emploi et des revenus.


Enfin, le rapport appelle à un engagement de la communauté internationale, notamment des pays développés qui doivent aider les pays en développement conformément à l’objectif convenu au plan international, à savoir 0,7% du PNB.  L’ouverture des marchés aux produits des pays en développement est également encouragée.


Rapport du Secrétaire général sur le rôle des coopératives dans le développement social (A/64/132)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, propose qu’il soit recommandé à l’Assemblée générale d’approuver et de soutenir l’Année internationale des coopératives, initiative mondiale destinée à promouvoir les coopératives et à faire connaître la contribution qu’elles apportent sur le plan socioéconomique.


Ce rapport fait suite à une résolution adoptée par la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale.  Cette résolution demandait au Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-quatrième session, un rapport sur le rôle socioéconomique des coopératives, afin d’examiner s’il serait opportun de proclamer une Année internationale des coopératives, et sur les progrès accomplis dans la promotion des coopératives.


Le Secrétaire général met ici l’accent sur l’importance de la contribution que les coopératives en général et les coopératives agricoles et financières en particulier apportent au développement socioéconomique.  Il apparaît que ces dernières contribuent à créer des emplois, particulièrement dans des situations de difficultés économiques, d’insuffisances du secteur privé ou du gouvernement. 


Les coopératives agricoles participent à la sécurité alimentaire, favorisent la participation des femmes à la production économique et facilitent l’accès aux marchés.  Les coopératives financières permettent aux plus pauvres de bénéficier de services financiers.  Ces résultats positifs ont été reconnus également par la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale (FMI), dans une étude en 2007.


Le Secrétaire général propose également de recommander de favoriser la formation et le développement de coopératives de tous types en créant un environnement porteur, à savoir un régime législatif et réglementaire cohérent qui tienne compte des spécificités des coopératives et de leurs points forts comme de leurs points faibles, tout en respectant leur autonomie.


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille

(A/64/134)


Ce rapport, qui analyse les politiques familiales et leur relation avec la protection sociale et la solidarité intergénérationnelle, contient des indications sur les activités qui ont fait suite à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, actualisées sur la base des rapports soumis par les États Membres.


Il rend compte d’un certain nombre d’initiatives nationales qui ont été mises en œuvre pour améliorer le bien-être des familles et présente les activités récentes du Programme des Nations Unies sur la famille.


Au vu de ces renseignements, souligne le Secrétaire général, on constate qu’un grand nombre d’États appliquent un large éventail de politiques diverses pour promouvoir, par des moyens d’action variés, le bien-être des familles.


Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que la protection de la famille par la société et l’État est inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.  En outre, le contexte actuel de crise économique, dans la mesure où il a favorisé la pauvreté de certaines familles et où la solidarité entre générations est un mécanisme important de survie, a donné une nouvelle importance aux questions liées à la famille.


Il apparaît que les problèmes auxquels les familles sont confrontées sont la conciliation du travail et de la vie familiale, la vulnérabilité des enfants (pauvreté, marginalisation du fait de leur sexe, handicap ou ethnie), les déplacements et migrations ainsi que l’évolution même du modèle familial (notamment la composition de la famille avec coexistence de plusieurs générations qui peuvent cohabiter).


Les politiques de la famille mises en place par les différents États, que ces politiques soient explicites ou implicites, se heurtent à différents problèmes, notamment dans les pays en développement, ce qui rend difficile la formulation d’une politique nationale globale.  Un autre obstacle est constitué par le manque de ressources et la trop faible harmonisation entre les politiques de protection sociale et les politiques familiales.


Parmi les propositions et recommandations que l’Assemblée générale pourrait faire aux gouvernements, figure celle de la création d’un mécanisme institutionnel tel qu’un ministère de la famille ou un centre de coordination de la politique en faveur de la famille au sein d’un ministère existant, lequel serait doté de ressources organisationnelles, budgétaires et humaines suffisantes pour promouvoir la famille comme priorité politique.


De même, les gouvernements pourraient être invités à entreprendre des campagnes de sensibilisation pour éduquer les populations sur les questions concernant la famille, telles que la prévention de la violence familiale; la suppression des préjugés pernicieux; et le partage des responsabilités entre les hommes et les femmes.


Ils pourraient être aussi priés instamment d’améliorer l’application et l’exécution des lois interdisant les pratiques traditionnelles nuisibles à l’égard des femmes, des enfants, des personnes âgées et d’autres membres de la famille


Enfin, les gouvernements pourraient être invités à faciliter les activités qui favorisent les activités intergénérationnelles en créant des centres communautaires pour les jeunes et les personnes âgées, organisés et financés par les communautés et animés par les associations de personnes âgées, avec le gouvernement et la société civile.


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/64/127)


Le Secrétaire général traite, dans ce rapport, de la promotion et de la protection des droits des personnes âgées dans le cadre de l’application des instruments internationaux et des diverses mesures nationales mises en place.

Il constate que, face à l’évolution démographique enregistrée dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’attention s’est recentrée, aux niveaux national et international, sur les questions liées à la promotion et la défense des droits des personnes âgées.  Il est aujourd’hui clair que les droits des personnes âgées ne sont pas suffisamment présents dans ce qu’il est convenu d’appeler la Charte internationale des droits de l’homme.

Le rapport a été établi à partir des rapports soumis par les États Membres au Secrétariat de l’ONU pour le premier examen-évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, d’informations communiquées par les commissions régionales des Nations Unies sur l’examen de ce plan au niveau régional, ainsi que des conclusions d’un groupe d’experts sur « les droits des personnes âgées » réunis à Bonn (Allemagne) du 5 au 7 mai 2009 par le Département des affaires économiques et sociales (DESA).

Il contient ainsi une analyse des activités de création de capacités et des exemples de pratiques optimales de protection, au niveau national, des droits des personnes âgées.  En outre, il traite des violations actuelles des droits des personnes âgées, notamment celles qui concernent la discrimination en fonction de l’âge, et de la maltraitance des personnes âgées et la violence exercée contre elles.

Le vieillissement de la population est un fait marquant: dans les pays développés, la population âgée de 60 ans ou plus devrait augmenter de plus de 50% au cours des 40 prochaines années; dans les pays en développement, la population ayant 60 ans ou plus triplerait sur la même période.

Les personnes âgées doivent être partie prenante du développement économique et social.  Le Secrétaire général souligne que les personnes âgées sont souvent victimes de discrimination, que ce soit au niveau du travail, des pensions de retraite, l’accès aux soins de santé, l’éducation et la culture ainsi que la vie quotidienne.  En outre, les personnes âgées peuvent être victimes de maltraitance, que ces dernières soient physiques et/ou psychologiques.

            Entre autres recommandations du Secrétaire général, les États sont encouragés àveiller à améliorer l’accès des personnes âgées à l’information concernant leurs droits, de sorte qu’elles soient mieux à même de faire valoir leurs droits et de participer plus pleinement et plus équitablement à la vie de leur société.

Ils pourraient aussi envisager de renforcer leurs moyens de veiller au respect des droits des personnes âgées, en consultation avec les organisations qui les représentent, par exemple en créant des institutions nationales de promotion et de protection des droits fondamentaux ou en renforçant celles qui existent.


Les États Membres pourraient s’efforcer d’intégrer une démarche plus soucieuse d’équité entre les sexes dans toutes les politiques relatives au vieillissement et d’éliminer la discrimination fondée sur l’âge et le sexe.  De même, devraient-ils s’attaquer aux problèmes importants du manque de soins, de la maltraitance et de la violence à l’égard des personnes âgées en procédant à un examen national de la situation dans ces trois domaines.

Les États Membres pourraient également réfléchir aux meilleurs moyens d’améliorer les normes internationales relatives aux personnes âgées et, à cet égard, ils souhaiteront peut-être examiner les recommandations formulées par les experts à la réunion de Bonn, en ce qui concerne notamment la possibilité d’adopter de nouveaux instruments ou politiques pour améliorer encore la situation des personnes âgées.

Les droits des personnes âgées ont été abordés dans deux grandes réunions : l’Assemblée mondiale sur le vieillissement de Vienne, en 1982, dont le Plan d’action est le premier instrument international portant sur la question, et celle de Madrid, en 2002.  Les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées ont été adoptés en 1991. Regroupés en cinq thèmes (indépendance, participation, soins, épanouissement personnel, dignité) qui ont trait à la situation des personnes âgées et à leur contribution à la société, les Principes sont un important instrument de définition des politiques; ils ont notamment influencé la conceptualisation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.

Les Plans d’action internationaux de Vienne et Madrid de même que les Principes des Nations Unies constituent un cadre de travail bien qu’ils ne contiennent pas d’obligations légalement contraignantes.


Déclarationsliminaires


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que la Commission ouvrait ses travaux alors que régnait une incertitude croissante à l’échelle mondiale.  Les inquiétudes concernant l’insécurité des revenus, le chômage et l’affaiblissement, voire la non-existence de protection sociale, sont aggravées par la crise mondiale financière, alimentaire et énergétique, a-t-il dit.  Les changements climatiques ont affecté les moyens de subsistance de nombre de personnes, particulièrement dans les pays en développement.  M. Zukang a indiqué que ces crises avaient des conséquences négatives sans précédent sur le développement et a estimé que de tels défis exigeaient une approche intégrée.  Il s’agit en effet de faire en sorte que, selon lui, les politiques puissent mieux s’attaquer aux contraintes les plus sérieuses sur le développement social et des droits de l’homme et qu’aussi bien les hommes

que les femmes puissent avoir l’opportunité d’obtenir un emploi productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité humaine.  Ce sont, a-t-il ajouté, les composantes essentielles des efforts en vue d’éliminer la pauvreté et de progresser en direction d’un développement social inclusif.  L’ordre du jour de cette session reflète ces intentions, a-t-il précisé, en mettant en garde contre le fait que si l’on ne se concentre pas sur les besoins de base et les moyens de subsistance des plus pauvres et des plus vulnérables, on court le risque d’une exclusion sociale accrue et d’un accroissement des tensions sociales.


Le Secrétaire général adjoint a souligné que l’un des rôles de la Troisième Commission était de se concentrer sur les défis auxquels sont confrontés les groupes sociaux en matière de développement.  Dans le cas des peuples autochtones, il a indiqué que cette année avait marqué un engagement international accru vers la vision de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Il a néanmoins relevé que sa mise en œuvre était à la traîne au plan national.  Le moment est venu pour que les États Membres mettent pleinement en œuvre la Déclaration dans le cadre de leur développement national, a-t-il affirmé. 


Au sujet des personnes handicapées, il a noté que leurs besoins n’avaient pas été inclus dans les politiques et programmes relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Concernant les jeunes, il a observé une hausse du chômage et une aggravation des conditions d’emploi et a recommandé aux États Membres de faire le suivi de l’application nationale du Programme mondial d’action pour la jeunesse selon des indicateurs adéquats, ce qui, a-t-il dit, requiert des données nationales fiables.  Il a annoncé que son Département s’employait, en collaboration avec d’autres entités des Nations Unies, à développer des buts, objectifs et indicateurs pour le Programme d’action.  Il a considéré que l’Assemblée générale devrait envisager de donner un nouvel élan à cette tâche au niveau national.  M. Zukang a également mis l’accent sur les atteintes aux droits des personnes âgées et a estimé que la Troisième Commission pourrait contribuer aux efforts en cours visant à mieux articuler leurs droits dans le cadre des instruments des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme.


S’il faut, en outre, se pencher sur les groupes vulnérables en vue de leur intégration sociale, il convient d’établir des systèmes de protection solides, a-t-il poursuivi.  La crise actuelle montre que nous sommes tous vulnérables face à l’insécurité économique.  Il importe donc de veiller à ce que ces systèmes se concentrent sur la famille de façon à empêcher la progression de la pauvreté.  Il a recommandé de mettre en place des filets de sécurité et s’est ainsi félicité de l’adoption, en juin 2009 par l’Organisation internationale du travail (OIT), du Pacte mondial pour l’emploi visant à la promotion et à la protection d’un emploi décent.  Il a également salué l’adoption par le G-20 du Cadre de lutte contre la vulnérabilité.  Ce cadre promet, selon lui, d’être un vecteur efficace de renforcement des filets de sécurité sociaux.  Le Secrétaire général adjoint a indiqué que la Commission était saisie d’une proposition en vue de la proclamation d’une année internationale des coopératives et l’a encouragé à l’adoption de cette importante proposition car, a-t-il dit, elle est l’occasion d’encourager les coopératives comme partenaires dans le redressement mondial.


M. Zukang a, par ailleurs, abordé la question de la violence à l’égard des femmes et des filles, en relevant le rôle critique de la Commission à cet égard.  Le Secrétaire général est à la tête de ces efforts à l’échelle mondiale dans le cadre de la campagne « Unis contre la violence à l’égard des femmes » et a fortement encouragé à lutter contre ce fléau, a-t-il déclaré, exhortant tous les États Membres à unir leurs forces pour en finir avec ce fléau et lutter contre l’impunité.


Le Secrétaire général adjoint a, de même, vivement encouragé les États Membres, les partenaires de l’ONU, les organisations non gouvernementales (ONG) et les autres parties prenantes à utiliser à bon escient les dates repères que constituent le trentième anniversaire de la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et le quinzième anniversaire de la Quatrième conférence sur les femmes (Beijing) pour contracter de nouveaux partenariats et entreprendre de nouvelles initiatives, de façon à véritablement changer la vie des femmes.  Il faut agir maintenant afin de combler le fossé entre l’engagement et l’action, a conclu M. Zukang.


M. JEAN-PIERRE GONNOT, Directeur de la Division de la politique sociale et du développement (DESA) a présenté l’ensemble des rapports ´sur le développement social.


Le rapport du secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale(A/64/157) offre, selon lui, une vue d’ensemble des sujets de la session de la Commission du développement social.  Il montre que les progrès de l’intégration sociale sont très limités.  Face à la faiblesse des progrès réalisés, l’engagement des gouvernements devrait ainsi se traduire par des efforts plus importants, à la fois dans la conception et la mise en œuvre de politiques, et ce, d’autant plus que l’augmentation des prix alimentaires a augmenté les problèmes.  Les gouvernements doivent également adopter des politiques intersectorielles pour les travailleurs de l’économie formelle comme de ceux de l’économie informelle.  Le rapport aborde également le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le cadre a pour but de promouvoir une croissance économique durable.  La mise en œuvre de ce plan d’action devrait permettre de limiter les effets négatifs de la crise.  Le rapport conclut qu’il est urgent que l’intégration sociale devienne une vraie priorité pour tous les acteurs du développement.


Le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde en 2009 (A/64/158) offre une vue d’ensemble des tendances en matière de pauvreté de 1981 à 2005.  Il note que des progrès considérables ont été réalisés mais que des retards subsistent par rapport à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les niveaux de pauvreté demeurent trop hauts en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.  La croissance économique ne s’est pas nécessairement accompagnée de l’élimination de la pauvreté.  La crise menace les progrès effectués et remet en question les perspectives de croissance future.  Le rapport souligne l’importance de préserver les dépenses en faveur de la protection sociale.  Il souligne l’importance d’un travail décent pour tous dans un contexte où la flexibilité du marché de travail a accru la précarité qui a provoqué une augmentation du travail informel.


Le rapport du Secrétaire général sur le rôle des coopératives dans le développement social(A/64/132) met l’accent sur la contribution des coopératives au développement social et économique, leur rôle dans le défi de la sécurité alimentaire.  Elles contribuent à l’élimination de la pauvreté, notamment par la réduction des coûts de production et l’accès au marché.  La création d’entreprises coopératives peut apporter des réponses en termes d’emploi et d’accès au crédit, est-il souligné.


Le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille (A/64/134) constate que la solidarité entre générations est un important mécanisme de survie.  Il recommande des partenariats entre organisations de la jeunesse et organisations de personnes âgées.  Il prône des mesures de protection sociales importantes ainsi que des cadres institutionnels pour la protection de la famille.

Il propose des mesures visant à faciliter conciliation entre vie professionnelle et familiale.  Le rapport souligne l’impératif d’assurer l’égalité entre les sexes donc d’instaurer des lois interdisant les pratiques discriminatoires.


      Le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/64/127) invite les gouvernements à apporter aux personnes âgées une meilleure information sur leurs droits.


Le rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées, par la mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (A/64/180) relève la pertinence de la question du handicap et analyse la situation des personnes handicapées à partir des OMD.  Il analyse également les actions prises par les États Membres.


Le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse: progrès réalisés et problèmes rencontrés en ce qui concerne le bien-être des jeunes et leur rôle dans la société civile (A/64/61) examine les questions liées à la santé, au VIH/sida, à la toxicomanie, à la délinquance, à la situation des femmes, aux conflits armés, à la vie sociale, aux loisirs, à la prise de décision.  Il propose des mesures ciblées et des indicateurs de progrès.


Questions et réponses


La délégation de la Malaisie est intervenue au sujet des impacts de la crise financière.  Elle a demandé ce qu’envisagent de faire les Nations Unies pour aider les efforts nationaux. 


M. Gonnot a répondu que plusieurs initiatives étaient en cours.  Il existe des initiatives mondiales des Nations Unies concernant l’emploi ou l’initiative de plancher social mondial et d’autres relevant de la Deuxième Décennie pour l’éradication de la pauvreté.  Il a précisé que le système des Nations Unies prenait au sérieux ces questions.  Le niveau d’interaction entre les éléments du système a été au-delà des questions relevant des mandats, a-t-il dit, affirmant qu’une meilleure cohésion était recherchée entre cette Commission, l’ECOSOC et l’Assemblée générale.


La délégation de la Syrie s’est intéressée aux effets de la crise sur les peuples sous occupation.  Il est impossible d’ignorer les effets sociaux sur les peuples sous occupation, a dit le représentant syrien, relevant qu’aucun rapport ne traitait de ce problème.  Comment peut-on trouver les meilleurs moyens de lever les obstacles qu’affrontent des peuples vivant sous occupation, a-t-il demandé.


M. Gonnot a précisé qu’aucun rapport n’avait été rédigé effectivement sur ce sujet, mais que l’ONU collaborait avec les membres de la société civile qui agissent dans de telles situations.  L’Organisation évalue les mesures concrètes mises en œuvre sur ces problèmes.  Il ne faut pas négliger cette question, a-t-il dit.


Se déclarant non convaincu, le représentant de la Syrie a estimé que les Nations Unies ignoraient les défis auxquels faisaient face les peuples sous occupation.  Il a précisé que sa délégation œuvrerait pour l’intégration des recommandations destinées à aplanir les difficultés des peuples sous occupation.


Débat général


M. HASSAN ALI HASSAN (Soudan), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé la Déclaration et le Programme d’action adoptés en 1995 par le Sommet sur le développement social.  Il a déploré que les promesses faites à l’époque n’aient pas encore été tenues.  Il a noté que les crises mondiales actuelles s’exacerbaient mutuellement et, ajoutées aux changements climatiques, risquaient de saper davantage tous les acquis obtenus dans le cadre du suivi du Sommet mondial ainsi que les objectifs de développement agréés au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les crises financière et économique actuelles, que les pays du Sud n’ont pas provoquées, ainsi que les échecs et les fossés dans la gouvernance financière internationale, servent à montrer la nécessité pour l’ONU d’assumer d’urgence un rôle central et proactif quant aux problèmes économiques internationaux, en particulier pour ce qui a trait à la réforme du système économique et financier. 


Le représentant a renouvelé l’appel du Groupe des 77 et de la Chine en faveur d’un système multilatéral universel, fondé sur le droit, ouvert, non discriminatoire et équitable, et contre les mesures protectionnistes, qui freinent la croissance économique des pays en développement.  Il a insisté sur le besoin urgent pour la communauté internationale et surtout les pays développés d’adopter des mesures effectives en vue d’apporter des ressources nouvelles et accrues, ceci afin de permettre aux pays en développement de répondre efficacement aux défis imminents et à long terme en matière de sécurité alimentaire.  Le Groupe des 77 et la Chine estime, par ailleurs, indispensable d’appuyer une approche intégrée dans l’analyse de cette question urgente, y compris la promotion du plein emploi et d’un travail décent caractérisé par l’équité, l’égalité, la sécurité et la dignité.  Il appuie une attitude qui consiste à se concentrer sur la problématique afférente aux femmes, aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées, de même qu’aux migrants et aux peuples autochtones, étant donné leur précieuse contribution aux efforts visant à l’élimination de la pauvreté et en faveur du développement durable.  Il a annoncé que cette année encore, le Groupe comptait présenter des projets de résolutions sur ces questions.


M. Hassan s’est, en outre, penché sur la question des droits des personnes âgées, jugeant décevant le niveau de mise en œuvre du Programme mondial d’action de Madrid.  Depuis 1994, la communauté internationale a entrepris une série d’actions en vue de la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l’Année internationale de la famille, a-t-il rappelé.  Il a fortement recommandé à la Commission du développement social d’envisager les préparatifs et la tenue du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en tant que priorité dans son prochain programme de travail.  Le Groupe des 77 et la Chine engage la communauté internationale à prendre de nouvelles mesures efficaces pour éliminer les obstacles aux droits des peuples à l’autodétermination, notamment ceux vivant sous occupation, laquelle continue d’affecter leur développement économique et social.  Il a exhorté la communauté internationale et les gouvernements donateurs à maintenir leurs engagements, à répondre aux demandes de services sociaux et d’assistance et à assurer la sécurité de revenus issus des crises économique et financière mondiales.


Le développement économique et social est au centre des objectifs des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, a-t-il dit.  Les crises actuelles sapent les efforts de pays en développement dans ce contexte, a—t-il noté en demandant aux pays industrialisés de respecter leurs engagements quant à l’aide publique au développement et la réduction de la dette extérieure et à l’appui technique, le transfert technique notamment.  Il ne fait selon lui aucun doute que la réalisation des OMD constitue une opportunité de partenariat mondial sans pareille et pour atteindre les buts d’élimination de la pauvreté et de la faim et développer un partenariat pour le développement.  La mise en place d’un tel partenariat mondial est indispensable aux OMD.  Leur réalisation doit être une des clefs de voûte du système de l’ONU, a-t-il conclu. 


Mme. CRISTINA HUSMARK PEHRSSON, Ministre de la santé et des affaires Sociales de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que le développement, la paix, la sécurité et les droits de l’homme étaient liés et se renforçaient mutuellement.  L’objectif de l’intégration sociale, tel que défini par le Sommet mondial, est de créer « une société pour tous », dans laquelle les individus peuvent exercer leurs droits et contribuer à la société sur un pied d’égalité, a-t-elle dit, précisant que l’Union européenne était engagée envers ces objectifs.  La Ministre a souligné que l’importance du travail décent ne devait pas être sous-estimée lorsque l’on traitait de l’intégration sociale.  L’augmentation alarmante du chômage a affaibli les mécanismes de protection sociale informels a anéanti les progrès récents, a-t-elle dit, notant que les plus affectés étaient les jeunes, les femmes et les groupes déjà marginalisés.  En outre, elle a souligné que ceux qui souffraient de la pauvreté vivaient souvent de revenus du secteur informel.  En effet, le secteur informel compte pour la moitié de l’emploi dans les pays en développement, a-t-elle expliqué, précisant que cette forme d’emploi ne garantissait pas une protection sociale.  Or, a-t-elle ajouté, en période de crise, la protection sociale est d’une importance capitale car elle fournit une sécurité économique.


Selon la Ministre, le Pacte mondial pour l’emploi s’est concentré sur les liens entre l’emploi, la protection sociale et le développement économique.  Ce Pacte, a-t-elle dit, crée un cadre, appelle des mesures cohérentes et demande aux gouvernements, travailleurs et employeurs de s’atteler à combattre la crise de l’emploi.  Le défi de l’Union européenne est d’empêcher que les personnes privées d’emploi tombent dans l’exclusion de long terme.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de créer de nouveaux emplois car, a-t-elle dit, il s’agit du meilleur moyen de sortir de la pauvreté.


En outre, la Ministre s’est félicitée des progrès réalisés dans le cadre de la Convention des Nations Unies pour les personnes handicapées.  De même, rappelant le rôle joué par les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle a jugé vital de s’assurer que les personnes âgées soient traitées avec dignité et reçoivent une protection sociale adéquate même quand les ressources sociales sont rares.  Elle a enfin estimé important d’élaborer un Programme d’action mondiale pour les jeunes.


M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), s’est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine avant de prendre acte des documents soumis à la Troisième Commission.  Il a ensuite centré son intervention sur les changements climatiques et ses effets néfastes pour les pays de la région qu’il représente.  À cet égard, il a vivement salué l’initiative prise par le Secrétaire général d’avoir réuni un Sommet de haut niveau sur les changements climatiques.  Les crises financière, alimentaire et énergétique actuelles continuent d’affecter et d’entraver le développement dans la majeure partie des régions du monde, a-t-il estimé.  En outre, l’impact croissant des changements climatiques exacerbe les défis existants et liés à la pauvreté, au sous-développement et aux maladies, y compris le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  Ces crises représentent un recul dans l’espérance de la région de faire des progrès sur un chemin déjà ardu en vue d’atteindre les objectifs de développement internationalement agréés, notamment les OMD.


La quarante-septième session de la Commission du développement a amplement débattu de la question de l’intégration sociale et a réitéré qu’il importait d’inclure et d’engager tous les membres de la société dans les processus de prise de décision, a-t-il expliqué.  D’autre part, le Sommet social tenu à Copenhague en 1995 a caractérisé l’intégration sociale comme « la création d’une société pour tous, où chaque individu a des droits, des responsabilité et un rôle actif à jouer ».  Une telle société inclusive doit être « basée sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de la diversité culturelle et religieuse, de la justice sociale et des besoins particuliers des groupes vulnérables et désavantagés, la participation démocratique et la primauté du droit ».


Le représentant a salué les jalons posés depuis le Sommet social centrés en particulier sur les besoins des groupes marginalisés et vulnérables dans la société comme les personnes âgées, les femmes, les enfants et les personnes handicapées.  Mais, a-t-il insisté, les défis en matière de développement ne sauraient être relevés sans des partenariats efficaces entre les pays de la SADC et la communauté internationale.  À cet égard, il a estimé que les partenaires au développement devraient collaborer et appuyer les pays en développement pour que ces derniers soient effectivement en mesure de mettre en œuvre leur ordre du jour social.  Il s’agit donc d’assurer le flux de ressources financières durables par le biais d’une aide publique au développement accrue, de la réduction et de la suppression de la dette extérieure afin de permettre aux pays en développement d’investir davantage dans le secteur social et les travaux publics, l’accès au marché et l’échange de programmes d’appui technique.   


En conclusion, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de souligner la corrélation entre l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration, trois piliers convergeant vers un développement durable centré sur l’humain.  


M. DONATUS ST. AIMEE (Sainte-Lucie), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que le nombre de pauvres avait augmenté dans le monde et qu’une telle situation avait été exacerbée par la crise.  De même, selon lui, la crise de l’environnement représente un danger pour l’existence des petits pays en développement.  Il a ajouté que le Sommet de Copenhague sur les changements climatiques, en décembre prochain, aurait des implications claires pour le développement social des peuples de la planète.  Le représentant a précisé qu’il était en accord avec les recommandations du Secrétaire général sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques sociales globales et intersectorielles au plan national, y compris des plans de protection sociale.  La CARICOM continue d’adopter des mesures dans ce sens, notamment en matière de sécurité alimentaire, et par le biais d’une plus grande coopération. 


Le représentant a expliqué ainsi que lors de leur treizième sommet, en août dernier, les chefs d’État de la CARICOM ont adopté la Déclaration Liliendaal sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, laquelle reconnaît la nécessité de maximiser la production agricole régionale afin de remplir les besoins nutritionnels de leurs pays.  La CARICOM attend le Sommet de la l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en novembre prochain, qui devrait apporter des réponses adéquates aux défis alimentaires.

De plus, la CARICOM coordonne, via son Conseil pour le développement social et humain, des efforts nationaux afin de s’attaquer aux défis dans les domaines des changements climatiques, de l’éducation et de la santé.


Prenant note du rapport du Secrétaire Général sur la jeunesse, le représentant a appelé à augmenter le soutien au Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/sida en même temps qu’il invitait ONUSIDA à intensifier son travail.  Il a précisé que le CARICOM allait tenir un sommet sur la jeunesse au Suriname, plus tard dans l’année.  Le CARICOM a également rendu opérationnel son Cadre régional pour l’action en faveur des enfants qui insiste sur la protection de l’enfant et le développement de la petite enfance.


En outre, le CARICOM continue son action dans le but de procurer notamment aux personnes âgées une protection sociale et une sécurité économique.  Il a estimé que le soutien de la famille devait constituer la première préoccupation des gouvernements dans l’établissement de politiques sociales qui protègent les intérêts des jeunes et des personnes âgées.


Mme. SOCORRO ROVIROSA (Mexique) s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a estimé que l’examen des Objectifs du Millénaire pour le développement prévu en 2010 et le quinzième anniversaire du Sommet de Copenhague offraient une bonne occasion pour évaluer ce qui a été d’ores et déjà réalisé.  L’intégration sociale exige un engagement ferme de la part des gouvernements et des sociétés, a-t-elle dit.  L’aspect central d’un tel engagement consiste à atteindre un ordre social juste, démocratique, multiethnique et pluriculturel fondé sur la réalisation de tous les droits de l’homme pour tous, notamment le droit au développement, la participation effective dans le cadre d’un esprit démocratique aux niveaux national et international, un climat général de tolérance et de respect de la diversité.


Le Groupe de Rio considère que l’intégration sociale n’est pas une simple question de devoir moral ou d’efficacité économique, mais également l’expression d’un contrat social basé sur la solidarité et l’humanisme, l’objectif ultime étant des stratégies de base efficaces qui, au-delà des mots, aideront à atteindre des niveaux adéquats de développement pour répondre aux besoins de la population, a-t-elle ajouté.  La représentante a ensuite décrit les politiques mises en place par les pays membres du Groupe de Rio en vue de la promotion du développement social aux niveaux régional et de leur pays respectif.


D’autre part, la représentante du Mexique a appuyé la proposition consistant à proclamer une année internationale des coopératives aux fins de sensibiliser et de promouvoir leur contribution au développement économique.  Elle a estimé que la population en général, mais surtout les autochtones et les communautés rurales pourraient ainsi bénéficier de l’accès au financement et à des terres productives, à l’adoption de techniques de production durables, à l’investissement dans les infrastructures et à la participation des femmes dans des activités économiques.  Le Groupe de Rio appuie également les petites et moyennes entreprises car elles répondent à une majorité d’emplois au sein des sociétés, sans oublier néanmoins le rôle de l’État dans la garantie du développement social de la population.


La déléguée mexicaine a souligné l’importance pour la communauté internationale de continuer d’agir de concert aux niveaux multilatéral et régional pour surmonter la crise alimentaire et réduire ses effets sur les plus vulnérables.  Elle a jugé nécessaire de promouvoir le développement rural et la production agricole.  Le problème de la sécurité alimentaire, en particulier, la crise provoquée par une hausse sans précédent du prix des denrées préoccupe au plus haut point le Groupe de Rio, vu son impact sur les questions sociales et sur la manière dont cela affecte le pouvoir d’achat des travailleurs.  Il est indispensable que les pays développés adoptent les mesures nécessaires pour améliorer l’accès aux marchés des exportations des pays en développement, d’achever la dimension développement du Cycle de Doha et de continuer, entre autres, à réduire la dette extérieure et d’améliorer l’architecture financière internationale pour prévenir et empêcher de futures crises financières.


Il est nécessaire de donner une impulsion aux réformes du système financier et économique mondial pour promouvoir le développement, a encore indiqué la déléguée.  D’un côté, les jeunes âgés de 15 à 24 ans demandent des réponses rapides à leurs besoins tandis que de l’autre le monde vieillit à une vitesse croissante, a-t-elle noté en déclarant que de tels changements démographiques figuraient parmi les plus grands défis au développement.  Elle a indiqué que la communauté internationale devrait donc accorder une attention accrue aux défis d’une population vieillissante, en particulier par la promotion et la protection des droits de l’homme de cette catégorie de personnes et par le renforcement de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid à tous les niveaux.  Elle a souligné le caractère multidimensionnel de la pauvreté, ce qui nécessite des stratégies nouvelles et efficaces pour atteindre les objectifs agréés au niveau international, y compris les OMD. 


M. AZUSA SHINOHARA (Japon) a jugé indispensable de promouvoir le développement social de manière globale.  Dans les pays en développement, environ la moitié des progrès qui ont été faits en matière de réduction de pauvreté au cours des dix dernières années risquent d’être anéantis, a-t-il dit.  Dans les pays développés, la récession économique a affecté l’emploi, a-t-il ajouté, précisant que le taux d’emploi ne reviendrait à son niveau antérieur à la crise

que 4 à 5 ans après le début de la reprise économique.  Il est donc urgent, a-t-il dit, d’adopter des mesures qui répondent aux besoins fondamentaux des gens, qui améliorent les stratégies visant à promouvoir une croissance économique durable et qui jettent les bases d’une intégration sociale susceptible de désamorcer les crises futures.


Le représentant a mis l’accent sur le sujet des personnes âgées.  Au Japon, il est prévu qu’en 2035, la population âgée aura augmenté d’un tiers.  Afin de créer une société où les personnes de tous âges peuvent vivre en sécurité, le Japon a adopté des mesures adaptées à une société vieillissante.  Elles concernent l’emploi, l’intégration sociale, les services médicaux, la participation sociale et la protection contre le crime.  Il s’est ensuite penché sur le thème de l’intégration sociale des handicapés.  Le Japon promeut des politiques pour les personnes handicapées qui visent à éliminer les barrières qui peuvent se dresser face à leur intégration sociale.  Enfin, il a affirmé que le Japon s’engageait à surmonter la crise mondiale en créant une société pour tous, où chaque personne aurait accès à l’éducation, à la nourriture, au logement, ce qui, en retour, contribuerait à accroître la productivité et favoriserait l’activité économique.


M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a déclaré que le monde était confronté à une urgence en matière de développement déclenchée par la confluence sans précédent de crises multiples, financière, alimentaire et énergétique.  Ces crises ont été aggravées par la destruction et les pertes économiques infligées par des catastrophes naturelles croissantes en raison des changements climatiques.  Citant le rapport de l’ONU sur la situation sociale dans le monde en 2009, il a estimé que des progrès considérables avaient été accomplis en vue de la réduction du niveau de pauvreté absolue dans le monde.  Il n’en reste pas moins que le monde est aussi en retard pour ce qui est de la réalisation des OMD dans ce contexte, comme celui de réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015.  Les crises mondiales actuelles ont eu un impact sur les progrès et cette situation risque de s’inverser, a-t-il dit.  Il a attiré également l’attention sur le fait que cette situation risquait de conduire à un affaiblissement de l’aide publique au développement et des efforts de réduction de la dette des pays en développement.


En cette époque charnière, il importe de réitérer les engagements pris en 1995 et 2005 lors des Sommets mondiaux pour le développement social.  Avec les priorités d’élimination de la pauvreté, de la promotion d’un emploi décent pour tous, l’intégration sociale constitue un objectif d’importance, a-t-il souligné.  Le but de l’intégration sociale consiste à réunir tous les groupes et individus pour qu’ils puissent contribuer pleinement à son développement.  À ce stade, a-t-il recommandé, il faut mesurer ou définir avec précision les vulnérabilités.  Il faut déterminer cette vulnérabilité en se basant sur une méthodologie scientifique.  Une telle approche permettrait d’attribuer les ressources de manière plus efficace et plus équitable. 


Au Pakistan, un train de mesures a été pris et le Gouvernement s’est engagé à augmenter les ressources par le biais notamment de la libéralisation des importations des produits de base pour utiliser les canaux du marché national, ainsi que par un transfert de liquidité à 3,4 millions de ménages dirigés par des femmes, a-t-il expliqué.  Dans le cadre de ce programme, 1 000 roupies mensuelles seront allouées à chaque famille et le projet couvre 14 à 15% de la population dans la tranche de revenus la plus faible.


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a souligné que les engagements du Sommet du développement social de 1995 représentaient une chimère pour les pays du Sud.  En raison de la plus grande crise économique et financière de l’histoire depuis la Grande Dépression et des crises alimentaire et énergétique, les problèmes se sont en effet aggravés.  Selon lui, les pays riches continuent d’insister sur la préservation d’un ordre international qui fait peser l’impact de la crise sur les pays du Sud qui n’en sont pas responsables.  Il a précisé que cet ordre mondial, non durable, maintenait 2,5 milliards d’êtres humains dans la pauvreté.  Affirmant que le succès des Objectifs du Millénaire pour le développement serait impossible pour beaucoup de pays, il a demandé pourquoi une partie des deux mille milliards de dollars destinés aux banques et entreprises spéculatrices ne pouvaient être affectés à l’aide au développement des pays du Sud.


Le représentant a ensuite fait part des mesures adoptées dans son pays en matière de développement social depuis 1959, Cuba, a-t-il précisé, étant une société fondée sur la justice sociale.  En dépit du blocus imposé par le gouvernement américain depuis plus de 50 ans, des dégâts causés par des ouragans et la crise, il n’y a pas d’analphabètes à Cuba, a-t-il ajouté.  En outre, il a précisé que Cuba partageait ses ressources avec les pays du Sud par le biais d’une coopération internationale.  Cuba a aussi mis en place un programme de bourses pour les jeunes du tiers monde qui étudient gratuitement à Cuba ainsi qu’un programme permettant d’accorder des soins gratuits à plus de 100 000 malades d’autres pays atteints de cécité.  Il s’est dit enfin convaincu qu’avec l’aide de la société internationale, le blocus injuste contre Cuba serait levé tôt ou tard.


Mme. ZHANG DAN (Chine) s’est attardée sur les méfaits des crises économique et financière sur l’emploi, relevant que l’exacerbation de la pauvreté, l’érosion de la sécurité sociale publique et les coupures dans les dépenses destinées à l’éducation et à la santé publique constituaient autant d’éléments qui menacent les acquis de ces dernières années en matière de développement social dans de nombreux pays.  Elle a mis le doigt sur la corrélation entre ces difficultés et les changements climatiques, les épidémies, les crises alimentaire et énergétique et les catastrophes naturelles, qui posent des défis supplémentaires à la stabilité sociale et au développement des pays.


La représentante a estimé que lors de la formulation de politiques macroéconomiques et de mesures de relance économique, les gouvernements devraient pleinement prendre en compte le besoin de développement social et s’efforcer de réduire l’impact de la crise financière sur l’éducation, la santé, la sécurité sociale et l’aide sociale.  De même, convient-il de veiller à la protection des groupes vulnérables ainsi qu’à leur promotion.  Les difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement méritent également une attention spéciale car la crise financière a rendu encore plus difficile la réalisation des OMD.  Les pays développés doivent honorer leurs engagements relatifs à l’aide publique au développement ainsi que leurs promesses relatives au transfert technique pour répondre aux changements climatiques, éviter de prendre des mesures commerciales protectionnistes contre les pays en développement et donner à ces derniers chapitre à la parole dans la gouvernance économique internationale.


Elle a rappelé que cette année marquait le soixantième anniversaire de la création de la République populaire de Chine et qu’au cours des trente dernières années, son pays s’était prêté à un processus de réforme et d’ouverture tout comme il avait réalisé d’énormes progrès dans le domaine du développement social.  C’est ainsi que la Chine a atteint avant les dates butoirs les OMD dans les domaines de la réduction de la pauvreté et de la mortalité infantile, de l’éducation et de

l’égalité entre les sexes, et est bien placée pour en faire de même pour d’autres objectifs.  La déléguée a ensuite décrit plusieurs projets mis en place par le Gouvernement en faveur des personnes âgées, des personnes handicapées, du développement des organisations de la jeunesse en vue de favoriser la participation des jeunes dans les activités communautaires de même que l’emploi ou la création d’entreprises par des jeunes, y compris dans les zones rurales.      


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a affirmé que les engagements pris lors du Sommet mondial pour l’éradication de la pauvreté étaient des objectifs que son pays s’attachait à poursuivre.  Autrefois, la pauvreté, la faim et le chômage dans des pays de l’autre côté de la planète étaient considérés comme les problèmes des autres, a-t-il dit.  Désormais, les problèmes de certains pays peuvent avoir des incidences sur tous, a-t-il dit.  Il a précisé qu’il était nécessaire d’inverser la tendance du chômage, une exigence qui est l’un des objectifs du G-20, du G-8, de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Gouvernement américain, a-t-il affirmé.


Le représentant a précisé que nombre des priorités du Gouvernement américain étaient contenues dans le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Un responsable a été désigné au sein du Secrétariat à la santé afin de traiter du vieillissement pour que chacun puisse vivre chez soi le plus longtemps possible, a-t-il dit.  Concernant la famille, il a noté que sous la houlette du Vice-Président Joseph Biden, des efforts étaient entrepris afin d’aider la classe moyenne.  De plus, des efforts ont été développés afin de rendre l’éducation supérieure plus abordable.  Enfin, il a noté que les États-Unis avaient signé la Déclaration sur les droits des personnes handicapées.


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) a estimé qu’il existait des liens très forts entre la pauvreté et l’exclusion sociale et qu’améliorer l’accès à l’éducation constituait un élément crucial vers l’intégration.  L’emploi décent est aussi un élément important, y compris pour les jeunes dont les possibilités actuelles d’emploi décent sont actuellement limitées. Le nombre des travailleurs précaires a augmenté en Corée et compte maintenant environ 24% de la population active.  Des programmes de recyclage et de formation ont été mis en place et des mesures spécifiques ont été prises en faveur des personnes handicapées, a-t-il dit, précisant que son pays était 45ème partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Pour s’attaquer au problème du vieillissement de la population, il faut, a-t-il dit, une approche plus intégrée, en respectant le rôle et l’expérience des personnes au sein de la société.  Il a exprimé la détermination de son pays de continuer à mettre en œuvre le Plan mondial de Madrid sur le vieillissement.  Par ailleurs, il a jugé impératif d’interdire l’exclusion sociale et d’œuvrer en vue d’une société de la cohésion.  Il a ensuite présenté une jeune Coréenne de sa délégation, Su-hi CHOT, qui a proposé trois idées pour la promotion des jeunes: une participation accrue des jeunes dans le processus de prise de décisions; une restructuration des politiques relatives aux jeunes; une participation des jeunes dans la vie des communautés.  Il faut, enfin, que les jeunes participent davantage au processus de prise de décisions dans le domaine du travail. 


Mme. ISABEL MEYVAERT (Brésil) a réaffirmé son soutien aux engagements pris au Sommet de Copenhague et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Il a reconnu que ces principes étaient pertinents face à la crise qui touche les familles du monde entier, particulièrement les plus pauvres et les plus vulnérables.  Il a dit espérer que la mise en œuvre de ces principes directeurs permettrait d’atteindre les objectifs des OMD.  Face à la crise, le Gouvernement brésilien n’a pas réduit ses dépenses sociales, a-t-il également souligné.  Au contraire, a-t-il dit, le budget a été augmenté et les objectifs des programmes existants ont été élargis.  Il a ainsi donné l’exemple du programme « Bolsa Familia », qui vise à aider 11 millions de familles à vaincre la pauvreté.  Par ce programme, les familles prennent soin de la santé de leurs enfants et veillent à ce qu’ils aillent à l’école.  Ce programme est articulé avec le principal programme brésilien d’assistance sociale établi dans plus de 1 600 municipalités.


Le Brésil a l’une des populations les plus jeunes du monde, avec plus de 50 millions de personnes âgées entre 15 et 29 ans, a-t-il par ailleurs expliqué.  Dans cette catégorie de population, le chômage est élevé, tandis que les jeunes meurent davantage de mort violente, a-t-il souligné.  Pour remédier à cela, le programme PROVOJEM inscrit plus de 2 millions de jeunes dans les écoles primaires, les programmes de renforcement des capacités dans le domaine du travail et dans les activités communautaires.  Ceux qui vivent dans les grandes villes reçoivent 60 dollars par mois pour achever leurs études, apprendre un travail et œuvrer pour leur communauté.  Le but est de parvenir à arriver à ce que le programme comprenne 3 millions de personnes d’ici à la fin de 2010.  Il a précisé que les problèmes des jeunes et des personnes âgées ne s’excluaient pas.  Les jeunes, les handicapés et les personnes âgées constituent des groupes qui ont des besoins spécifiques et qui doivent être pris en compte dans la formulation de politiques publiques, a-t-il également souligné.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a affirmé qu’il était aujourd’hui largement reconnu que la pauvreté, le chômage et l’intégration sociale présentaient les problèmes les plus sérieux qui se posaient à la société contemporaine.  Ces problèmes se sont aggravés avec les crises alimentaire, énergétique et financière qu’a connues récemment le monde.  Selon lui, la définition d’une nouvelle solidarité internationale et une action déterminée et coordonnée au niveau national, régional et international demeurent nécessaires pour faire face à ce genre de défis.  Il est donc impérieux, a-t-il dit, de renforcer la coopération internationale aux fins du développement économique et social.  Il a indiqué que son pays avait suivi une approche de développement global qui plaçait l’homme au premier plan des priorités de développement.  Il a expliqué la politique de son pays où la dimension sociale de la démarche de développement constitue la clef de voûte de la création d’une société moderne et équilibrée capable d’assurer l’égalité des chances des différentes couches sociales et d’écarter toute forme d’exclusion et de marginalisation.


D’autre part et eu égard à l’importance de la proportion des jeunes dans les différentes sociétés, il a indiqué que le Président tunisien, M. Zine El Abidine Ben Ali, avait lancé un appel en vue de placer l’année 2010 sous le signe de l’Année internationale des jeunes et des valeurs universelles communes, et de tenir sous les auspices des Nations Unies et avec le concours des agences spécialisées, organes, programmes et fonds concernés, un Congrès mondial de la jeunesse.  Cette initiative vise notamment à sensibiliser les générations futures quant à l’ampleur des responsabilités qui leur incombent en matière d’ancrage et de consécration des valeurs universelles, de manière à consolider les fondements de la paix, sécurité et de stabilité dans le monde et à assurer le développement pour tous les peuples.  La Tunisie estime qu’en dépit des différences de conditions de culture, d’appartenances et d’aspirations, les jeunes du monde sont capables de puiser dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres chartes et traités internationaux, un ensemble de valeurs universelles et de principes humains nobles, tels que la tolérance, la modération, la pondération, le respect de l’autre, le rejet de toutes les formes de violence et d’extrémisme, la paix le dialogue et la compréhension mutuelle, la stimulation de l’esprit de volontariat et la protection de l’environnement.  Il a signalé que son pays partageait avec d’autres États Membres un projet de résolution qui avait été préparé pour faire aboutir cette initiative.


M. SAVIOUR F.Borg(Malte) a rappelé que son pays avait soulevé pour la première fois, en 1968, la problématique du vieillissement comme préoccupation internationale, figurant depuis comme une priorité de l’ordre du jour social de la Commission du développement social et de la Troisième Commission.  Suite à la conférence internationale de Madrid de 1982, un programme d’action a été adopté à l’unanimité et sans réserves.  C’est une démonstration irréfutable qu’il existe un large consensus sur cette question, a-t-elle dit.  Le Conseil économique et social (ECOSOC) a adopté une résolution (1987/41) qui crée un institut international sur le vieillissement (INIA) à Malte, inauguré à l’époque par le Secrétaire général Javier Pérez de Cuellar.  Depuis, cet institut a formé plus 30 000 étudiants et joue un rôle de catalyseur en matière de recherche et d’analyse sur le problème du vieillissement.  Inauguré le 15 avril 1988, il a permis de former pas moins de 3 937 étudiants de 137 pays, a-t-elle précisé.


Au plan national, l’essor social et économique est censé être défendu par tous.  Depuis 2008, le nombre total des personnes âgées de plus de 59 ans s’élève à plus de 21 % de la population totale à Malte et Gozo, les femmes constituant

plus de 55 % de ce total.  Selon les projections démographiques, les personnes âgées de plus de 60 ans devraient constituer 33 % de la population en 2050.  Les dépenses publiques totales pour les pensions de retraite ont aussi augmenté de 12 % par rapport à l’année précédente, a-t-elle indiqué en précisant que ce pourcentage équivalait à près de la moitié des dépenses totales de la protection sociale pour la même année.  Compte tenu de la population vieillissante, le Gouvernement a l’intention de renforcer le bien-être de ces personnes afin qu’elles ne soient pas confinées dans les hôpitaux et qu’elles puissent mener une vie décente au sein de leurs communautés.  


M. U THAUNG TUN (Myanmar) a affirmé que plus d’une décennie après le Sommet mondial pour le développement social, et à mi-chemin de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, les progrès étaient inégaux, et ce, en dépit de signes encourageants.  Le fossé s’est creusé entre riches et pauvres, a-t-il dit, ajoutant que les effets néfastes de la crise avaient augmenté la détresse des pauvres.  Il a affirmé que si certains pays, comme la Chine et l’Inde, avaient réussi à réduire la pauvreté, tel n’était pas le cas d’autres pays.  En outre, la crise a anéanti certains progrès réalisés jusque-là.  Selon le représentant, l’intégration sociale est un préalable à une société juste.  Il a salué l’importance accordée à l’intégration sociale par la Commission du développement durable qui l’a choisie comme thème prioritaire pour 2009-2010.  En trouvant des solutions d’intégration, nous ne pouvons oublier que les pays ont des objectifs différents, a-t-il assuré.


Parlant plus spécifiquement de son pays, il a affirmé que la mise en œuvre des OMD était fondée sur le développement des zones rurales et urbaines.  Les différents plans mis sur pied ont enregistré des succès dans des domaines tels que l’éducation élémentaire, la santé et l’environnement, a-t-il dit.  Il a précisé que son pays mettait désormais en application un quatrième plan quinquennal dont le but était, entre autres, d’élargir l’industrie agroalimentaire et de répondre à un secteur industriel en pleine croissance.  Il a ajouté que le Myanmar avait beaucoup investi dans l’éducation.  Il a cité l’exemple du nombre des inscriptions à l’université qui ne cessent de croître.  Au niveau sanitaire, le Myanmar a développé un plan national qui accorde la priorité à trois maladies: le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  Ainsi, le Myanmar, selon lui, a endigué ces épidémies tout en mettant en place des mesures de prévention.


Le représentant a par ailleurs souligné que les sanctions décrétées à l’encontre de son pays sapaient les efforts nationaux entrepris dans le domaine de l’emploi.  Ces sanctions ont fait fuir les investisseurs étrangers, a-t-il ajouté, rappelant l’intervention du Premier Ministre du Myanmar à l’Assemblée Générale, le 28 septembre dernier.  Celui-ci avait en effet affirmé que ces sanctions n’avaient pas de base morale, empiétant sur le domaine de compétence de pays et constituaient une forme de violence.


Mme. LUCILE BONKOUNGOU (Burkina Faso) a estimé qu’il était encore possible de réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population mondiale qui souffre de la faim.  À cet égard, elle a exhorté l’ensemble de la communauté internationale, y compris les Nations Unies, à continuer d’appuyer les pays en situation de pauvreté aggravée et a appelé au respect des engagements du Sommet mondial sur le microcrédit tenu en 2006.  Elle a encouragé les pays en développement à mettre en place des politiques sociales plus efficaces, axées sur l’investissement, la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, et à développer plus de stratégies en vue d’assurer la sécurité alimentaire.  Elle a émis le vœu que la question de la famille continue de demeurer au nombre des priorités des activités entreprises dans le cadre multilatéral.  Dans ce cadre, le Burkina Faso a créé un Ministère en charge de l’action sociale, une direction générale de la promotion de la famille et des services spécialisés (DGPFSS).  Au plan opérationnel, le pays commémore, depuis 1995, la Journée internationale de la famille.


Sur la problématique des personnes handicapées, elle a indiqué que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, pour non seulement réaliser cet engagement mais, également, respecter les normes et les principes qui y sont contenu.  Le Burkina Faso œuvre déjà à la mise en œuvre des dispositions de la Convention et deux départements ministériels, le Ministère de l’action sociale et le Ministère de la promotion des droits humains, disposent de programmes opérationnels consacrés aux droits des personnes handicapées.  La représentante s’est félicitée des résultats encourageants dans le domaine de la santé, dans la lutte contre la toxicomanie des jeunes, la réinsertion sociale des jeunes après les conflits armés et l’intégration des besoins des filles et des jeunes femmes au niveau du Programme d’action mondial.  Elle a noté que de nombreux défis demeuraient car bien des facteurs dont la crise financière, le VIH/sida, le chômage, continuaient de saper les efforts des pays.  Elle a, en outre, fait état de l’adoption d’une politique nationale de l’emploi et de la création de l’Agence nationale pour l’emploi, qui ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre le chômage, de même que de deux projets d’appui à l’insertion socioprofessionnelle au profit des jeunes diplômés des universités et écoles supérieures.  En 2007, un programme de formation aux métiers (PFM) de 50 000  jeunes pour la période 2006 à 2010 a vu le jour, a-t-elle poursuivi.    


SEYITHAN AHMET ATES, représentant des jeunes de la Turquie, a débuté son intervention sur la question des changements climatiques.  Le consensus scientifique sur la question est que les facteurs humains ont modifié le climat, a-t-il dit.  En Turquie, a-t-il expliqué, les glaciers ont perdu cinq mètres, et, récemment, Istanbul a été touchée par les précipitations les plus graves des dernières décennies.  Il a affirmé que les jeunes turcs aimeraient voir des mesures concrètes se mettre en place.  Il a exprimé son espoir de voir le Sommet de Copenhague sur les changements climatiques couronné de succès.  S’agissant de la crise économique, il a lancé un appel à tous les pays pour atténuer ses effets sur les jeunes.  Il a réitéré la volonté des jeunes Turcs à mettre en œuvre des OMD.


Le jeune représentant a précisé que son pays était une démocratie multipartite.  Des réformes importantes ont été mises en place cette dernière décennie à ce sujet, a-t-il dit, notant que les jeunes avaient joué un rôle important.  Cela a permis à la Turquie de commencer des négociations avec l’Union européenne (UE), a-t-il ajouté. 


Il a également rappelé l’initiative lancée par son pays et l’Espagne de l’ « Alliance des civilisations », qui a reçu le soutien de 80 pays et d’un nombre important d’organisations de la société civile.  Il a précisé que les jeunes Turcs soutenaient ce projet, dans le droit fil de l’esprit des Nations Unies. 


      M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que son pays avait fait le choix d’un développement social durable centré sur la personne.  Le pays a aussi établi des mécanismes institutionnels de réponse aux défis auxquels sont confrontés les divers groupes sociaux.  Il s’est félicité de la coopération existante entre le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA) et l’Institut international de Doha pour les études relatives à la famille et au développement à l’occasion de la réunion du groupe d’experts, en avril 2009, autour du thème « Politique familiale dans un monde en changement et la réalisation de la protection sociale et de la solidarité entre les générations », dont les conclusions figurent dans le rapport du Secrétaire général (A/64/134).


Le représentant a rappelé le rôle clef joué par le Qatar lors de la commémoration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, suivie, en novembre 2004, par la Conférence internationale de Doha sur la famille, ainsi que par l’adoption de la Déclaration de Doha, adoptée par l’Assemblée générale dans sa résolution 59/911.  Il a rappelé que le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille serait célébré en 2014 et a fait part de la disposition de son pays à poursuivre ses efforts dans ce domaine, à privilégier les préparatifs pour cette occasion et à promouvoir une culture de partenariat qui repose sur le consensus notamment.      


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a affirmé que la convergence des crises économique, financière et alimentaire risquait de porter un coup sévère aux objectifs pris lors du Sommet mondial de Copenhague en 1995.  Ainsi, a-t-il rappelé, le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que le nombre de personnes souffrant de la faim dépassera le milliard en 2009.  Il a estimé que les pays les plus pauvres subiraient les retombées de cette crise multiforme.  De façon continue, l’écart entre riches et pauvres s’agrandit.  Pour faire face aux conséquences négatives, il faut œuvrer à la création et à la préservation d’emplois.  La coopération internationale dans ce domaine demeure un impératif, surtout envers les pays en développement, a-t-il dit.


Considérant que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était incertaine, il a demandé à ce que la communauté internationale redouble d’efforts, surtout en faveur du secteur agricole et dans les zones rurales.  Le représentant a précisé qu’un développement social sain et durable ne saurait être garanti sans prise en compte des questions de santé publique.  À cet effet, il a prôné une coopération internationale.


Le représentant a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’une insertion des jeunes.  Il a, de même, estimé qu’une attention plus grande devait être accordée aux diverses politiques en faveur des personnes âgées et des handicapés.  Face aux défis du continent africain, il a demandé un accompagnement de la communauté internationale.


Le représentant a précisé qu’en Algérie, des programmes avaient permis à la situation socioéconomique d’enregistrer une évolution remarquable ces dix dernières années.  Ainsi, le PIB a augmenté, les salaires ont été revalorisés, ce qui a entraîné une augmentation du pouvoir d’achat, tandis que le secteur de la santé a bénéficié d’un investissement public global.  M. Benmehidi a également fait part de la réalisation de plusieurs infrastructures de base.  Enfin, il a signalé que l’Algérie avait ratifié, le 13 mai dernier, la Convention sur les droits des personnes handicapées, ce qui vient compléter une série d’actions du Gouvernement dans ce domaine.


JENS KIHL (Norvège), qui représentait les jeunes de son pays, a rappelé plusieurs dates et anniversaires de conventions des Nations Unies, affirmant qu’elles étaient aussi pertinentes aujourd’hui que lors de leur rédaction.  Il a mis l’accent sur l’importance des défis liés au réchauffement climatique qui rend l’eau potable plus difficilement accessible, rend les terres non arables et force les populations à quitter leurs terres.  Ce ne sont pas ceux qui souffrent le plus qui doivent trouver des solutions, a-t-il dit.  Selon lui, les changements climatiques sont causés, d’une façon disproportionnée, par les générations précédentes qui ont fermé les yeux sur les dégâts occasionnés au climat.  Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirme que les changements climatiques rendront les conditions climatiques impossibles pour beaucoup de populations pauvres, a-t-il expliqué, soulignant l’urgence d’agir pour réduire le fossé entre les nantis et ceux qui sont dans le besoin.  Il faut passer à l’acte maintenant en mettant en œuvre tous les instruments internationaux pertinents, a-t-il déclaré.  Il a demandé au nom de la jeunesse de faire montre d’un engagement ferme à la prochaine conférence de Copenhague en décembre.  Des millions de jeunes attendent des décisions sûres quant à l’avenir de la planète, a-t-il ajouté.  « Ne nous décevez pas », s’est-il écrié. 


MATTI NIEMI, représentant des jeunes de la Finlande, a noté que les jeunes, s’ils étaient plus éduqués qu’auparavant, n’étaient pas pour autant mieux armés.  Les OMD portant sur l’éducation ne sont pas remplis, a-t-il regretté.  Il a également souligné que les jeunes Finnois étaient davantage sensibles au sujet des changements climatiques qu’au terrorisme.  Les efforts dans la lutte contre les effets des changements climatiques doivent être accrus, a-t-il déclaré, précisant que ce travail devait également être entrepris en collaboration avec les ONG.  Le représentant a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de préserver les jeunes des conflits armés et de la violence.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé que le Sommet social de Copenhague demeurait un tournant décisif dans l’histoire.  Ses buts ne pourront être réalisés sans un développement de l’individu ni la participation sur un pied d’égalité de toutes les composantes de la société et sans discrimination aucune, a-t-il dit.  Il a indiqué que la formation, l’égalité des chances, les services de base et sanitaires étaient des conditions pour réaliser ces objectifs, mis à mal par la conjonction des crises financière, alimentaire, énergétique et économique en cours.  L’exclusion sociale, l’isolement et la perte de l’emploi sont au nombre des séquelles de ces crises et il s’agit désormais de trouver rapidement des politiques pour sortir de cette situation.  Il a particulièrement fait référence dans ce contexte aux migrants.  La migration d’un pays à l’autre, temporaire ou autre, se base sur l’intérêt des deux parties, a–t-il affirmé avant de les exhorter à respecter leurs spécificités culturelle, ethnique, et religieuse.  De leur côté, les migrants se doivent de respecter les lois et le mode de vie dans le pays d’accueil. 


Pour faire face aux répercussions des crises actuelles, le représentant a encouragé à élargir le réseau de sécurité sociale, de programmes pour faire face à la hausse des prix, dans le cadre de l’égalité de tous les membres de la famille.  L’Égypte, a-t-il dit, fait des efforts au niveau local pour consolider les acquis et remédier aux difficultés actuelles.  Au plan international, elle a participé aux efforts de la Ligue des États arabes pour consolider le rôle et la participation de la société civile et des ONG pour que tous les pays de la région participent à la politique de cohésion régionale afin de parvenir à un programme arabe unifié.  L’année prochaine est une année de défis car il s’agira d’évaluer les progrès accomplis depuis le Sommet social, a-t-il souligné.  Il a formé l’espoir que tous participent ensemble à la création d’une plateforme internationale pour le développement social.


M. NIKOLAY RAKOVSKIY (Fédération de Russie) a noté que les tendances négatives de l’économie mondiale ne devaient pas entraver les objectifs de l’ONU.  Les crises économique et financière prouvent que l’engagement de l’Organisation envers les questions sociales doit être renforcé.  À cet effet, il est nécessaire, selon lui, de promouvoir une coopération internationale en soutenant les personnes âgées et les jeunes, et de renforcer l’institution de la famille.  Les investissements dans le domaine social sont des investissements qui sont garants de l’épanouissement de la société, a-t-il ajouté.  La Fédération de Russie a ainsi continué, malgré la crise, à procurer une protection sociale à ses citoyens.  S’agissant de la question des jeunes, il a souligné la nécessité de prendre en considération les générations futures.  Cette priorité est à la base de l’Année internationale de la jeunesse en 2009 en Fédération de Russie.


Le représentant a également insisté sur la nécessité de défendre les citoyens retraités qui constituent un cinquième de la population en Russie.  Il est important d’apporter une aide, a-t-il dit.  Au sujet de l’invalidité, il a noté que le Gouvernement russe travaillait entre autres sur la manière de rendre les infrastructures plus accessibles.  Il a précisé que la Fédération de Russie avait signé la Convention sur les droits des personnes handicapées en 2008.  Enfin, le représentant a exprimé la volonté de son pays d’octroyer une place particulière à la famille.  Il a précisé que la Fédération de Russie élargissait l’appui financier aux familles nombreuses y compris avec des dotations de capitaux. 


JORDY SWEEP, représentant des jeunes des Pays-Bas, a mis en exergue l’importance de l’éducation et du sport.  Il a fait part de ses visites dans des bidonvilles où il a vu des gens vivre dans des tentes ou dans de petites huttes de fortune, où plus de 50% des habitants étaient infectés par le VIH/sida, où les jeunes étaient doublement vulnérables à cause du risque de transmission des maladies sexuelles ainsi que du VIH/sida.  Il a raconté la vie de Themba, un garçon de 10 ans qui n’a jamais connu son père, dont la mère est séropositive et le frère aîné toxicomane.  Il a affirmé que l’importance du sport chez les jeunes était très sous-estimée par la majorité des gens car, a-t-il dit, il ne s’agit pas seulement d’une activité, mais d’une langue partagée par tous les jeunes dans le monde entier.  « Nous devons investir dans le sport pour gagner ce match », a-t-il déclaré en engageant les États Membres à donner une chance à l’éducation par ce biais. 


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a affirmé que le Sommet social de 1995 demeurait l’une des réalisations majeures de la gouvernance internationale contemporaine car elle a réuni les gouvernements pour atteindre un consensus sur la nécessité de mettre l’être humain au cœur du développement.  Le suivi du Sommet social par le biais de la session extraordinaire de l’Assemblée générale a mis l’accent sur les questions du développement social.  Certains progrès et les efforts politiques des gouvernements nationaux en vue de maintenir la croissance seront menacés par les crises alimentaire, financière et du carburant.  La Troisième Commission devra recommander à l’Assemblée générale d’insister sur les recommandations du Sommet mondial relatives aux objectifs de l’aide publique au développement dans les plus brefs délais, au transfert de technologie et de savoir faire.  Il a encouragé à une réforme de la structure de l’environnement financier et économique mondial pour garantir qu’il soit juste, équitable et permette un équilibre entre le rôle du gouvernement et celui du secteur privé, de même qu’entre les approches de la régulation et celles orientées/dictées par le marché.  Dans le climat socioéconomique actuel, il ne faudrait pas permettre que les objectifs de développement social soient mis de côté, a mis en garde le représentant.  Il a souligné la nécessité de procéder à l’évaluation des répercussions des crises financière, alimentaire et énergétique car les mesures politiques mises en place dans de nombreux pays sont basées sur des réponses à la crise.


Le représentant a indiqué par ailleurs que la jeunesse avait fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement malaisien, notant qu’un institut de recherche pour le développement de la jeunesse avait été créé.  Sur la question des personnes âgées, il a estimé qu’une approche basée sur le développement ou une autre centrée sur les droits de l’homme ne s’excluaient pas mutuellement.  Il a ajouté que son pays avait également fourni des efforts pour améliorer le sort des personnes âgées, fondés sur une approche pluridisciplinaire.  Un plan d’action national met l’accent sur les personnes âgées et leur apport à leur communauté.


Mme MARIE-YVETTE BANZON ABALOS (Philippines) a salué les efforts des différents pays qui ont mis en place des mécanismes de microcrédit afin de combattre la pauvreté.  Elle a demandé aux pays de se montrer plus agressifs en partageant les stratégies qui fonctionnent pour eux.  Ainsi, il sera possible, selon elle, de trouver les moyens d’améliorer les programmes de développement et de réduire la pauvreté.  La représentante a précisé que les inégalités croissantes rendaient l’intégration sociale difficile.  Les mesures ciblées devraient couvrir des risques fondamentaux tels que le chômage, a-t-elle dit.  De même, les gouvernements doivent améliorer le renforcement de la protection sociale en termes de politiques publiques de longue durée.


Elle a insisté sur l’importance du mandat de la Troisième Commission, et a regretté que le handicap ne figure pas dans les Objectifs du Millénaire pour le développement et leurs rapports.  Les handicapés, qui représentent 10% de la population mondiale, font face à une crise de représentation, a-t-elle également déploré.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement ne peuvent pas être atteints si les handicapés sont exclus du tableau, a-t-elle ajouté.


GUTA HULMANOVA, représentante des jeunes de Slovaquie, a rappelé que les jeunes dans beaucoup de pays souffraient et étaient souvent victimes des conflits armés.  Elle s’est demandée si les gouvernements donnaient réellement les possibilités aux jeunes de s’exprimer, ajoutant que sur les 192 États Membres de l’Organisation, seuls 42 comptaient des jeunes dans leurs délégations.  Le chômage n’est qu’un exemple de ce que les jeunes ont à affronter puisque dans de nombreux pays, même ceux qui ont un emploi l’exercent dans des conditions de précarité, a-t-elle dit.  Les facteurs qui engendrent le chômage des jeunes sont aussi différents que les lieux ou les cultures.  La mise en œuvre de l’OMD relatif aux jeunes exige, selon elle, une augmentation des ressources, plus de reconnaissance, et que le système éducatif relie l’école au marché de l’emploi.  Investir dans une meilleure intégration des jeunes au monde du travail favorisera la mise en œuvre de cet OMD, a-t-elle assuré.


ELLEN DE GEESE, représentante des jeunes de Belgique, a souligné que la participation active à la vie politique et nationale à tous les niveaux des jeunes était, pour eux, un rêve.  Selon elle, l’ONU pourrait faire un effort en donnant davantage de place aux jeunes.  Elle a demandé à ce que des structures soient mises en place dans les différents pays pour que les jeunes soient effectivement inclus dans la prise de décision, comme c’est le cas au sein de l’Union européenne.  Les nouvelles technologies offrent aux jeunes des possibilités accrues pour faire entendre leur voix, a-t-elle dit, soulignant également l’importance qu’il y a, à fournir aux jeunes des connaissances fondamentales afin qu’ils développent un esprit critique.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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