La crise économique sape les acquis sociaux de ces dernières décennies, constatent les États Membres à l’ouverture de la Troisième Commission
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Troisième Commission
1ere et 2e séances
Matin et après-midi
LA CRISE ÉCONOMIQUE SAPE LES ACQUIS SOCIAUX DE CES DERNIÈRES DÉCENNIES, CONSTATENT LES ÉTATS MEMBRES À L’OUVERTURE DE LA TROISIÈME COMMISSION
La conjonction des crises actuelles a des « répercussions négatives sans précédent sur le développement social », affirme M. Sha Zukang
Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, a lancé un signal d’alarme, aujourd’hui, à l’ouverture des travaux de la Troisième Commission (sociale, humanitaire et culturelle), en appelant les États Membres à « agir maintenant » pour préserver les acquis sociaux menacés par la conjonction des crises économique, financière, alimentaire et énergétique, et à « prendre les mesures nécessaires pour réduire le fossé entre l’engagement et l’action ».
Ces crises multiples ont des « répercussions sans précédent sur le développement social », a déclaré M. Sha devant la Commission, qui débutait son débat sur le développement social, précisant que plus de 100 millions de personnes supplémentaires passeraient cette année au-dessous du seuil de pauvreté. Le Secrétaire général adjoint a ainsi exhorté les pays à mettre en place des systèmes de protection sociale susceptibles de protéger les plus vulnérables.
M. Sha a mis l’accent sur le rôle pivot que peut jouer, à ses yeux, la Troisième Commission en encourageant les États Membres à envisager l’établissement d’un « plancher de protection sociale pour tous ». Il a ajouté que l’ordre du jour de la Commission comportait une série de thèmes centrés sur les plus vulnérables et les plus marginalisés de la planète.
Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs souligné que la Troisième Commission, qui avait auparavant élu par acclamation les membres de son bureau et approuvé son ordre du jour révisé, était saisie d’un projet de résolution proposant la proclamation d’une Journée internationale des coopératives.
Les quelque 30 délégations qui sont intervenues dans la journée ont pour leur part insisté sur les risques de voir les crises actuelles remettre en question les progrès accomplis depuis ces dernières décennies, en particulier depuis les Sommets mondiaux sur le développement social de 1995 et 2005 et dans le cadre des efforts en vue de réaliser des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
La représentante du Mexique, au nom du Groupe de Rio, a souhaité voir les Nations Unies jouer un rôle plus accru en cette période charnière et a appuyé la proclamation d’une Journée internationale des coopératives, qui ne manquera pas, a-t-elle dit, de favoriser une meilleure intégration sociale des peuples autochtones, des femmes rurales et des plus vulnérables.
La Ministre suédoise de la santé et des affaires sociales a, elle, souligné que l’une des préoccupations majeures de l’Union européenne, au nom de laquelle elle s’exprimait, était d’empêcher que les personnes privées d’emploi ne sombrent dans l’exclusion de longue durée. Plusieurs représentants, comme ceux de la Malaisie, du Botswana, de la Chine ou du Pakistan ont affirmé que pour éviter une aggravation de la situation, les pays développés devaient honorer leurs engagements pris lors des Sommets sociaux et d’autres rencontres internationales, en particulier en augmentant leur aide publique au développement, en transférant leur technologie et leur savoir-faire, et en réduisant la dette extérieure des pays en développement.
Le Président de la Troisième Commission, M. Normans Penke (Lettonie), a appelé les États Membres « au dialogue et à un engagement sans failles » en faveur du développement social de tous.
La Troisième Commission a élu aux postes de vice-président Mme Filoa Hoosen, de l’Afrique du Sud, pour le Groupe des états africains; M. Zahid Rastam, de la Malaisie, pour le Groupe des États asiatiques; et M. Edgard Pérez, Pérou, pour le Groupe des États de l’Amérique latine et des Caraïbes. Elle a également élu comme Rapporteure Mme Nicola Hill, de la Nouvelle-Zélande.
Les pays qui ont pris la parole au premier jour du débat sur les questions relatives au développement social sont le Soudan (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), la Suède (au nom de l’Union européenne), le Botswana (au nom des pays de la SADC), Sainte-Lucie (au nom des pays de CARICOM), le Mexique (au nom du Groupe de Rio), le Japon, le Pakistan, Cuba, la Chine, les États-Unis, la République de Corée, le Brésil, la Tunisie, Malte, le Myanmar, le Burkina Faso, la Turquie, le Qatar, l’Algérie, la Norvège, la Finlande, l’Égypte (au nom du Mouvement des pays non alignés), la Fédération de Russie, les Pays-Bas, la Malaisie, la Slovaquie et la Belgique.
Plusieurs délégations ont donné la parole à des jeunes qui ont fait part de leurs rêves, de leurs craintes et des défis qu’ils rencontrent.
La Troisième Commission poursuivra son débat demain mardi 6 octobre à 10 heures.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/64/180 et A/64/65)
Rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées, par la mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (A/64/180)
Le Secrétaire général, dans ce rapport, traite des relations entre le handicap et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), puis analyse la situation des personnes handicapées dans le contexte de ces OMD.
Le rapport contient ainsi des informations issues des rapports de pays sur ces objectifs, des commentaires sur leur suivi et des données relatives au handicap, aux actions et aux initiatives menées par les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des personnes handicapées.
La réunion d’un groupe d’experts, organisée du 14 au 16 avril 2009 à Genève par le Département des affaires économiques et sociales (DESA), avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur le thème de l’« Intégration du handicap dans les politiques, les processus et les mécanismes des Objectifs du Millénaire pour le développement: le développement pour tous », a facilité l’élaboration de ce rapport.
Le Secrétaire général constate que le handicap toucherait, selon certaines affirmations, jusqu’à 20% de la population mondiale vivant dans la pauvreté. Le handicap n’a semble-t-il pas constitué une cible spécifique pour les programmes relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Malgré l’attachement des Nations Unies aux droits des handicapés, le handicap apparaît peu dans la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des Objectifs du Millénaire pour le développement. En effet, les termes « handicap » et « personnes handicapées » ne figurent pas dans l’énonciation des objectifs et dans les indicateurs qui mesurent les actions adoptées.
Le Secrétaire général souligne qu’il est difficile de construire et de suivre des politiques tenant compte du handicap dans la mesure où ce dernier est insuffisamment mesuré. En outre, sa définition varie selon les pays. Le Secrétaire général montre que ces manques expliquent pourquoi on ne peut pas savoir si les progrès réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement ont bénéficié aux personnes handicapées. À cet effet, le Secrétaire général recommande de demander aux gouvernements de porter leurs efforts sur la production d’enquêtes permettant de disposer de données plus complètes sur les personnes handicapées.
En outre, le Secrétaire général estime que les politiques relatives aux Objectifs du Millénaire pour le développement et leur mise en œuvre peuvent être renforcées grâce aux normes et au cadre énoncés dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées. À ce titre, reprenant les observations explicitées dans la Convention concernant l’accessibilité, il insiste sur cette notion et propose qu’elle soit prise en compte aussi bien dans la promotion des droits que dans les processus de développement.
Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/64/157)
Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, qui ont tous deux souligné l’importance de l’intégration sociale.
Le rapport fournit un aperçu analytique des débats portant sur le thème prioritaire intitulé « Intégration sociale » menés au cours de la quarante-septième session de la Commission du développement social, en février 2009.
Il examine l’incidence des crises mondiales actuelles sur le développement social et l’intégration sociale, tandis qu’une partie est consacrée aux dimensions sociales du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Le but de l’intégration sociale est de faire une place à l’ensemble des groupes sociaux et des individus dans les structures politiques, sociales, culturelles et économiques d’une société afin qu’ils puissent participer pleinement et contribuer à son développement, souligne le Secrétaire général dans son rapport.
Toutefois, ajoute-t-il, la persistance de l’exclusion sociale freine de manière significative les efforts de réduction de la pauvreté et entrave la croissance économique et le développement social. C’est la raison pour laquelle l’intégration sociale doit devenir l’une des priorités des États, de la communauté internationale et de tous ceux qui ont un rôle à jouer dans le processus de développement. Par ailleurs, la paix et la stabilité au sein de la société et entre les États peuvent tout aussi bien dépendre du succès de politiques favorisant l’intégration sociale poursuivie par les États Membres.
Il incombe aux gouvernements, selon le Secrétaire général, de mettre en place des dispositions institutionnelles aux niveaux national et local pour faciliter l’intégration sociale, la promotion de l’intégration sociale doit impliquer l’ensemble de la société. Ainsi, le processus d’intégration sociale doit être pris en charge par tous les secteurs de l’économie et de la société au sens large, y compris par le secteur privé et les organisations de la société civile.
Malgré les engagements pris en ce qui concerne les objectifs de développement adoptés au niveau international, la promesse d’agir en faveur de l’intégration sociale reste en grande partie sans suite tandis que, dans le même temps, les tendances économiques liées à la mondialisation se sont révélées préjudiciables à l’intégration sociale dans de nombreuses parties du monde.
Les pauvres et les individus marginalisés n’ont pour la plupart pas profité des avantages de la mondialisation, tandis que les tendances récentes de l’emploi ont conduit à une plus grande segmentation du marché du travail, situation qui va certainement aggraver et perpétuer les crises mondiales actuelles.
L’Assemblée générale pourrait ainsi envisager des recommandations aux niveaux national et international. Au niveau national, les États devraient élaborer des politiques socialement incluantes et les intégrer à leurs stratégies nationales de développement et de lutte contre la pauvreté. De même, les gouvernements devraient mettre en œuvre des politiques interdisant explicitement la discrimination fondée sur la race, la couleur de peau, le sexe, la langue, la religion, les opinions politiques et autres, l’origine sociale ou nationale, la propriété, la naissance ou d’autres éléments du statut social, et supprimer de leur législation nationale toutes dispositions discriminatoires.
Ils pourraient envisager de promouvoir le plein-emploi et un travail décent pour tous afin de favoriser l’inclusion sociale et économique et de lutter contre la pauvreté, en accordant une attention spéciale à ceux qui sont socialement et économiquement exclus. Ils devraient en outre élaborer et appliquer des politiques sociales intersectorielles, notamment des plans de protection sociale pour l’économie formelle et pour l’économie informelle, afin d’assurer l’équité, l’inclusion, la stabilité et la cohésion sociales.
Au niveau international, une attention particulière devrait être portée aux sociétés fragiles, plus particulièrement celles sortant d’un conflit. De plus, l’échange intergouvernemental de bonnes pratiques concernant l’intégration sociale devrait être facilité. Enfin, le système des Nations Unies pourrait adopter une approche cohérente sur ce thème et ce, afin d’aider les États à prendre en compte les objectifs d’intégration sociale dans leurs politiques.
La situation sociale dans le monde en 2009: vue d’ensemble (A/64/158 et A/64/158/Corr.1)
Ce rapport dresse un bilan de la situation sociale dans le monde en 2009 et formule un certain nombre de recommandations. Il traite plus spécifiquement de la pauvreté, de son évolution conformément aux objectifs de la Déclaration du Millénaire, du contexte économique dans lequel s’inscrit la réduction de la pauvreté ainsi que les politiques d’emploi et les politiques sociales qui favorisent la réduction de la pauvreté.
Le rapport constate un retard par rapport aux objectifs de la Déclaration du Millénaire qui prévoyait de diminuer la pauvreté de moitié d’ici à 2015. En outre, la crise économique et financière mondiale, la plus importante depuis la Grande Dépression, a donné un coup d’arrêt aux progrès déjà réalisés.
La pauvreté a reculé ces 20 dernières années: on est passé de 1,9 milliard de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour en 1981 à 1,4 milliard en 2005. Malgré cette évolution, due à la croissance, des régions du monde restent très pauvres, comme l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Asie occidentale.
La région de l’Asie de l’Est et du Pacifique est la seule à avoir atteint l’Objectif du Millénaire visant à réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015.
En outre, les inégalités concernant la pauvreté ont augmenté, que ce soit au niveau international ou au niveau national.
Concernant les politiques de l’emploi, le rapport attire l’attention sur le fait que depuis 30 ans, la création d’emplois productifs et décents n’a pas occupé la place qui lui revenait dans les programmes de développement. De plus, la libéralisation économique a accentué la précarité de l’emploi et la crise économique et financière mondiale a provoqué des destructions d’emplois.
Les programmes de lutte contre la pauvreté font débat: ceux liés au microfinancement ont joué un rôle non négligeable mais non suffisant. La question se pose du versement de prestations sous conditions aux populations des pays pauvres.
Dans ces recommandations, le rapport insiste sur une nécessaire refondation des politiques qui ont prévalu jusqu’à la crise mondiale. Il paraît nécessaire de mener des réformes structurelles, garantes d’une croissance durable de la production réelle, de l’emploi et du revenu qui favorisent un développement profitant également aux pauvres.
Les recommandations portent sur le développement des ressources humaines. Ainsi, les dépenses sociales doivent être préservées et intégrées aux plans de relance. Elles doivent notamment être consacrées à la santé et à l’éducation. Les stratégies de lutte contre la pauvreté doivent mêler politiques économiques et politiques sociales.
Au niveau macroéconomique, le rapport note que les politiques macroéconomiques ne doivent pas avoir pour objectif simplement de maîtriser l’inflation et les déficits budgétaires mais de stabiliser l’économie réelle et de réduire les fluctuations de la production, de l’investissement, de l’emploi et des revenus.
Enfin, le rapport appelle à un engagement de la communauté internationale, notamment des pays développés qui doivent aider les pays en développement conformément à l’objectif convenu au plan international, à savoir 0,7% du PNB. L’ouverture des marchés aux produits des pays en développement est également encouragée.
Rapport du Secrétaire général sur le rôle des coopératives dans le développement social (A/64/132)
Le Secrétaire général, dans ce rapport, propose qu’il soit recommandé à l’Assemblée générale d’approuver et de soutenir l’Année internationale des coopératives, initiative mondiale destinée à promouvoir les coopératives et à faire connaître la contribution qu’elles apportent sur le plan socioéconomique.
Ce rapport fait suite à une résolution adoptée par la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale. Cette résolution demandait au Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-quatrième session, un rapport sur le rôle socioéconomique des coopératives, afin d’examiner s’il serait opportun de proclamer une Année internationale des coopératives, et sur les progrès accomplis dans la promotion des coopératives.
Le Secrétaire général met ici l’accent sur l’importance de la contribution que les coopératives en général et les coopératives agricoles et financières en particulier apportent au développement socioéconomique. Il apparaît que ces dernières contribuent à créer des emplois, particulièrement dans des situations de difficultés économiques, d’insuffisances du secteur privé ou du gouvernement.
Les coopératives agricoles participent à la sécurité alimentaire, favorisent la participation des femmes à la production économique et facilitent l’accès aux marchés. Les coopératives financières permettent aux plus pauvres de bénéficier de services financiers. Ces résultats positifs ont été reconnus également par la Banque mondiale et le Fonds monétaire internationale (FMI), dans une étude en 2007.
Le Secrétaire général propose également de recommander de favoriser la formation et le développement de coopératives de tous types en créant un environnement porteur, à savoir un régime législatif et réglementaire cohérent qui tienne compte des spécificités des coopératives et de leurs points forts comme de leurs points faibles, tout en respectant leur autonomie.
Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille
(A/64/134)
Ce rapport, qui analyse les politiques familiales et leur relation avec la protection sociale et la solidarité intergénérationnelle, contient des indications sur les activités qui ont fait suite à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, actualisées sur la base des rapports soumis par les États Membres.
Il rend compte d’un certain nombre d’initiatives nationales qui ont été mises en œuvre pour améliorer le bien-être des familles et présente les activités récentes du Programme des Nations Unies sur la famille.
Au vu de ces renseignements, souligne le Secrétaire général, on constate qu’un grand nombre d’États appliquent un large éventail de politiques diverses pour promouvoir, par des moyens d’action variés, le bien-être des familles.
Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que la protection de la famille par la société et l’État est inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. En outre, le contexte actuel de crise économique, dans la mesure où il a favorisé la pauvreté de certaines familles et où la solidarité entre générations est un mécanisme important de survie, a donné une nouvelle importance aux questions liées à la famille.
Il apparaît que les problèmes auxquels les familles sont confrontées sont la conciliation du travail et de la vie familiale, la vulnérabilité des enfants (pauvreté, marginalisation du fait de leur sexe, handicap ou ethnie), les déplacements et migrations ainsi que l’évolution même du modèle familial (notamment la composition de la famille avec coexistence de plusieurs générations qui peuvent cohabiter).
Les politiques de la famille mises en place par les différents États, que ces politiques soient explicites ou implicites, se heurtent à différents problèmes, notamment dans les pays en développement, ce qui rend difficile la formulation d’une politique nationale globale. Un autre obstacle est constitué par le manque de ressources et la trop faible harmonisation entre les politiques de protection sociale et les politiques familiales.
Parmi les propositions et recommandations que l’Assemblée générale pourrait faire aux gouvernements, figure celle de la création d’un mécanisme institutionnel tel qu’un ministère de la famille ou un centre de coordination de la politique en faveur de la famille au sein d’un ministère existant, lequel serait doté de ressources organisationnelles, budgétaires et humaines suffisantes pour promouvoir la famille comme priorité politique.
De même, les gouvernements pourraient être invités à entreprendre des campagnes de sensibilisation pour éduquer les populations sur les questions concernant la famille, telles que la prévention de la violence familiale; la suppression des préjugés pernicieux; et le partage des responsabilités entre les hommes et les femmes.
Ils pourraient être aussi priés instamment d’améliorer l’application et l’exécution des lois interdisant les pratiques traditionnelles nuisibles à l’égard des femmes, des enfants, des personnes âgées et d’autres membres de la famille
Enfin, les gouvernements pourraient être invités à faciliter les activités qui favorisent les activités intergénérationnelles en créant des centres communautaires pour les jeunes et les personnes âgées, organisés et financés par les communautés et animés par les associations de personnes âgées, avec le gouvernement et la société civile.
Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/64/127)
Le Secrétaire général traite, dans ce rapport, de la promotion et de la protection des droits des personnes âgées dans le cadre de l’application des instruments internationaux et des diverses mesures nationales mises en place.
Il constate que, face à l’évolution démographique enregistrée dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’attention s’est recentrée, aux niveaux national et international, sur les questions liées à la promotion et la défense des droits des personnes âgées. Il est aujourd’hui clair que les droits des personnes âgées ne sont pas suffisamment présents dans ce qu’il est convenu d’appeler la Charte internationale des droits de l’homme.
Le rapport a été établi à partir des rapports soumis par les États Membres au Secrétariat de l’ONU pour le premier examen-évaluation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement, d’informations communiquées par les commissions régionales des Nations Unies sur l’examen de ce plan au niveau régional, ainsi que des conclusions d’un groupe d’experts sur « les droits des personnes âgées » réunis à Bonn (Allemagne) du 5 au 7 mai 2009 par le Département des affaires économiques et sociales (DESA).
Il contient ainsi une analyse des activités de création de capacités et des exemples de pratiques optimales de protection, au niveau national, des droits des personnes âgées. En outre, il traite des violations actuelles des droits des personnes âgées, notamment celles qui concernent la discrimination en fonction de l’âge, et de la maltraitance des personnes âgées et la violence exercée contre elles.
Le vieillissement de la population est un fait marquant: dans les pays développés, la population âgée de 60 ans ou plus devrait augmenter de plus de 50% au cours des 40 prochaines années; dans les pays en développement, la population ayant 60 ans ou plus triplerait sur la même période.
Les personnes âgées doivent être partie prenante du développement économique et social. Le Secrétaire général souligne que les personnes âgées sont souvent victimes de discrimination, que ce soit au niveau du travail, des pensions de retraite, l’accès aux soins de santé, l’éducation et la culture ainsi que la vie quotidienne. En outre, les personnes âgées peuvent être victimes de maltraitance, que ces dernières soient physiques et/ou psychologiques.
Entre autres recommandations du Secrétaire général, les États sont encouragés àveiller à améliorer l’accès des personnes âgées à l’information concernant leurs droits, de sorte qu’elles soient mieux à même de faire valoir leurs droits et de participer plus pleinement et plus équitablement à la vie de leur société.
Ils pourraient aussi envisager de renforcer leurs moyens de veiller au respect des droits des personnes âgées, en consultation avec les organisations qui les représentent, par exemple en créant des institutions nationales de promotion et de protection des droits fondamentaux ou en renforçant celles qui existent.
Les États Membres pourraient s’efforcer d’intégrer une démarche plus soucieuse d’équité entre les sexes dans toutes les politiques relatives au vieillissement et d’éliminer la discrimination fondée sur l’âge et le sexe. De même, devraient-ils s’attaquer aux problèmes importants du manque de soins, de la maltraitance et de la violence à l’égard des personnes âgées en procédant à un examen national de la situation dans ces trois domaines.
Les États Membres pourraient également réfléchir aux meilleurs moyens d’améliorer les normes internationales relatives aux personnes âgées et, à cet égard, ils souhaiteront peut-être examiner les recommandations formulées par les experts à la réunion de Bonn, en ce qui concerne notamment la possibilité d’adopter de nouveaux instruments ou politiques pour améliorer encore la situation des personnes âgées.
Les droits des personnes âgées ont été abordés dans deux grandes réunions : l’Assemblée mondiale sur le vieillissement de Vienne, en 1982, dont le Plan d’action est le premier instrument international portant sur la question, et celle de Madrid, en 2002. Les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées ont été adoptés en 1991. Regroupés en cinq thèmes (indépendance, participation, soins, épanouissement personnel, dignité) qui ont trait à la situation des personnes âgées et à leur contribution à la société, les Principes sont un important instrument de définition des politiques; ils ont notamment influencé la conceptualisation du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.
Les Plans d’action internationaux de Vienne et Madrid de même que les Principes des Nations Unies constituent un cadre de travail bien qu’ils ne contiennent pas d’obligations légalement contraignantes.
Déclarationsliminaires
M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que la Commission ouvrait ses travaux alors que régnait une incertitude croissante à l’échelle mondiale. Les inquiétudes concernant l’insécurité des revenus, le chômage et l’affaiblissement, voire la non-existence de protection sociale, sont aggravées par la crise mondiale financière, alimentaire et énergétique, a-t-il dit. Les changements climatiques ont affecté les moyens de subsistance de nombre de personnes, particulièrement dans les pays en développement. M. Zukang a indiqué que ces crises avaient des conséquences négatives sans précédent sur le développement et a estimé que de tels défis exigeaient une approche intégrée. Il s’agit en effet de faire en sorte que, selon lui, les politiques puissent mieux s’attaquer aux contraintes les plus sérieuses sur le développement social et des droits de l’homme et qu’aussi bien les hommes
que les femmes puissent avoir l’opportunité d’obtenir un emploi productif dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité humaine. Ce sont, a-t-il ajouté, les composantes essentielles des efforts en vue d’éliminer la pauvreté et de progresser en direction d’un développement social inclusif. L’ordre du jour de cette session reflète ces intentions, a-t-il précisé, en mettant en garde contre le fait que si l’on ne se concentre pas sur les besoins de base et les moyens de subsistance des plus pauvres et des plus vulnérables, on court le risque d’une exclusion sociale accrue et d’un accroissement des tensions sociales.
Le Secrétaire général adjoint a souligné que l’un des rôles de la Troisième Commission était de se concentrer sur les défis auxquels sont confrontés les groupes sociaux en matière de développement. Dans le cas des peuples autochtones, il a indiqué que cette année avait marqué un engagement international accru vers la vision de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Il a néanmoins relevé que sa mise en œuvre était à la traîne au plan national. Le moment est venu pour que les États Membres mettent pleinement en œuvre la Déclaration dans le cadre de leur développement national, a-t-il affirmé.
Au sujet des personnes handicapées, il a noté que leurs besoins n’avaient pas été inclus dans les politiques et programmes relatifs aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Concernant les jeunes, il a observé une hausse du chômage et une aggravation des conditions d’emploi et a recommandé aux États Membres de faire le suivi de l’application nationale du Programme mondial d’action pour la jeunesse selon des indicateurs adéquats, ce qui, a-t-il dit, requiert des données nationales fiables. Il a annoncé que son Département s’employait, en collaboration avec d’autres entités des Nations Unies, à développer des buts, objectifs et indicateurs pour le Programme d’action. Il a considéré que l’Assemblée générale devrait envisager de donner un nouvel élan à cette tâche au niveau national. M. Zukang a également mis l’accent sur les atteintes aux droits des personnes âgées et a estimé que la Troisième Commission pourrait contribuer aux efforts en cours visant à mieux articuler leurs droits dans le cadre des instruments des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme.
S’il faut, en outre, se pencher sur les groupes vulnérables en vue de leur intégration sociale, il convient d’établir des systèmes de protection solides, a-t-il poursuivi. La crise actuelle montre que nous sommes tous vulnérables face à l’insécurité économique. Il importe donc de veiller à ce que ces systèmes se concentrent sur la famille de façon à empêcher la progression de la pauvreté. Il a recommandé de mettre en place des filets de sécurité et s’est ainsi félicité de l’adoption, en juin 2009 par l’Organisation internationale du travail (OIT), du Pacte mondial pour l’emploi visant à la promotion et à la protection d’un emploi décent. Il a également salué l’adoption par le G-20 du Cadre de lutte contre la vulnérabilité. Ce cadre promet, selon lui, d’être un vecteur efficace de renforcement des filets de sécurité sociaux. Le Secrétaire général adjoint a indiqué que la Commission était saisie d’une proposition en vue de la proclamation d’une année internationale des coopératives et l’a encouragé à l’adoption de cette importante proposition car, a-t-il dit, elle est l’occasion d’encourager les coopératives comme partenaires dans le redressement mondial.
M. Zukang a, par ailleurs, abordé la question de la violence à l’égard des femmes et des filles, en relevant le rôle critique de la Commission à cet égard. Le Secrétaire général est à la tête de ces efforts à l’échelle mondiale dans le cadre de la campagne « Unis contre la violence à l’égard des femmes » et a fortement encouragé à lutter contre ce fléau, a-t-il déclaré, exhortant tous les États Membres à unir leurs forces pour en finir avec ce fléau et lutter contre l’impunité.
Le Secrétaire général adjoint a, de même, vivement encouragé les États Membres, les partenaires de l’ONU, les organisations non gouvernementales (ONG) et les autres parties prenantes à utiliser à bon escient les dates repères que constituent le trentième anniversaire de la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et le quinzième anniversaire de la Quatrième conférence sur les femmes (Beijing) pour contracter de nouveaux partenariats et entreprendre de nouvelles initiatives, de façon à véritablement changer la vie des femmes. Il faut agir maintenant afin de combler le fossé entre l’engagement et l’action, a conclu M. Zukang.
M. JEAN-PIERRE GONNOT, Directeur de la Division de la politique sociale et du développement (DESA) a présenté l’ensemble des rapports ´sur le développement social.
Le rapport du secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale(A/64/157) offre, selon lui, une vue d’ensemble des sujets de la session de la Commission du développement social. Il montre que les progrès de l’intégration sociale sont très limités. Face à la faiblesse des progrès réalisés, l’engagement des gouvernements devrait ainsi se traduire par des efforts plus importants, à la fois dans la conception et la mise en œuvre de politiques, et ce, d’autant plus que l’augmentation des prix alimentaires a augmenté les problèmes. Les gouvernements doivent également adopter des politiques intersectorielles pour les travailleurs de l’économie formelle comme de ceux de l’économie informelle. Le rapport aborde également le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Le cadre a pour but de promouvoir une croissance économique durable. La mise en œuvre de ce plan d’action devrait permettre de limiter les effets négatifs de la crise. Le rapport conclut qu’il est urgent que l’intégration sociale devienne une vraie priorité pour tous les acteurs du développement.
Le rapport du Secrétaire général sur la situation sociale dans le monde en 2009 (A/64/158) offre une vue d’ensemble des tendances en matière de pauvreté de 1981 à 2005. Il note que des progrès considérables ont été réalisés mais que des retards subsistent par rapport à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les niveaux de pauvreté demeurent trop hauts en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. La croissance économique ne s’est pas nécessairement accompagnée de l’élimination de la pauvreté. La crise menace les progrès effectués et remet en question les perspectives de croissance future. Le rapport souligne l’importance de préserver les dépenses en faveur de la protection sociale. Il souligne l’importance d’un travail décent pour tous dans un contexte où la flexibilité du marché de travail a accru la précarité qui a provoqué une augmentation du travail informel.
Le rapport du Secrétaire général sur le rôle des coopératives dans le développement social(A/64/132) met l’accent sur la contribution des coopératives au développement social et économique, leur rôle dans le défi de la sécurité alimentaire. Elles contribuent à l’élimination de la pauvreté, notamment par la réduction des coûts de production et l’accès au marché. La création d’entreprises coopératives peut apporter des réponses en termes d’emploi et d’accès au crédit, est-il souligné.
Le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille (A/64/134) constate que la solidarité entre générations est un important mécanisme de survie. Il recommande des partenariats entre organisations de la jeunesse et organisations de personnes âgées. Il prône des mesures de protection sociales importantes ainsi que des cadres institutionnels pour la protection de la famille.
Il propose des mesures visant à faciliter conciliation entre vie professionnelle et familiale. Le rapport souligne l’impératif d’assurer l’égalité entre les sexes donc d’instaurer des lois interdisant les pratiques discriminatoires.
Le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/64/127) invite les gouvernements à apporter aux personnes âgées une meilleure information sur leurs droits.
Le rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs aux personnes handicapées, par la mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (A/64/180) relève la pertinence de la question du handicap et analyse la situation des personnes handicapées à partir des OMD. Il analyse également les actions prises par les États Membres.
Le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse: progrès réalisés et problèmes rencontrés en ce qui concerne le bien-être des jeunes et leur rôle dans la société civile (A/64/61) examine les questions liées à la santé, au VIH/sida, à la toxicomanie, à la délinquance, à la situation des femmes, aux conflits armés, à la vie sociale, aux loisirs, à la prise de décision. Il propose des mesures ciblées et des indicateurs de progrès.
Questions et réponses
La délégation de la Malaisie est intervenue au sujet des impacts de la crise financière. Elle a demandé ce qu’envisagent de faire les Nations Unies pour aider les efforts nationaux.
M. Gonnot a répondu que plusieurs initiatives étaient en cours. Il existe des initiatives mondiales des Nations Unies concernant l’emploi ou l’initiative de plancher social mondial et d’autres relevant de la Deuxième Décennie pour l’éradication de la pauvreté. Il a précisé que le système des Nations Unies prenait au sérieux ces questions. Le niveau d’interaction entre les éléments du système a été au-delà des questions relevant des mandats, a-t-il dit, affirmant qu’une meilleure cohésion était recherchée entre cette Commission, l’ECOSOC et l’Assemblée générale.
La délégation de la Syrie s’est intéressée aux effets de la crise sur les peuples sous occupation. Il est impossible d’ignorer les effets sociaux sur les peuples sous occupation, a dit le représentant syrien, relevant qu’aucun rapport ne traitait de ce problème. Comment peut-on trouver les meilleurs moyens de lever les obstacles qu’affrontent des peuples vivant sous occupation, a-t-il demandé.
M. Gonnot a précisé qu’aucun rapport n’avait été rédigé effectivement sur ce sujet, mais que l’ONU collaborait avec les membres de la société civile qui agissent dans de telles situations. L’Organisation évalue les mesures concrètes mises en œuvre sur ces problèmes. Il ne faut pas négliger cette question, a-t-il dit.
Se déclarant non convaincu, le représentant de la Syrie a estimé que les Nations Unies ignoraient les défis auxquels faisaient face les peuples sous occupation. Il a précisé que sa délégation œuvrerait pour l’intégration des recommandations destinées à aplanir les difficultés des peuples sous occupation.
Débat général
M. HASSAN ALI HASSAN (Soudan), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé la Déclaration et le Programme d’action adoptés en 1995 par le Sommet sur le développement social. Il a déploré que les promesses faites à l’époque n’aient pas encore été tenues. Il a noté que les crises mondiales actuelles s’exacerbaient mutuellement et, ajoutées aux changements climatiques, risquaient de saper davantage tous les acquis obtenus dans le cadre du suivi du Sommet mondial ainsi que les objectifs de développement agréés au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement. Les crises financière et économique actuelles, que les pays du Sud n’ont pas provoquées, ainsi que les échecs et les fossés dans la gouvernance financière internationale, servent à montrer la nécessité pour l’ONU d’assumer d’urgence un rôle central et proactif quant aux problèmes économiques internationaux, en particulier pour ce qui a trait à la réforme du système économique et financier.
Le représentant a renouvelé l’appel du Groupe des 77 et de la Chine en faveur d’un système multilatéral universel, fondé sur le droit, ouvert, non discriminatoire et équitable, et contre les mesures protectionnistes, qui freinent la croissance économique des pays en développement. Il a insisté sur le besoin urgent pour la communauté internationale et surtout les pays développés d’adopter des mesures effectives en vue d’apporter des ressources nouvelles et accrues, ceci afin de permettre aux pays en développement de répondre efficacement aux défis imminents et à long terme en matière de sécurité alimentaire. Le Groupe des 77 et la Chine estime, par ailleurs, indispensable d’appuyer une approche intégrée dans l’analyse de cette question urgente, y compris la promotion du plein emploi et d’un travail décent caractérisé par l’équité, l’égalité, la sécurité et la dignité. Il appuie une attitude qui consiste à se concentrer sur la problématique afférente aux femmes, aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées, de même qu’aux migrants et aux peuples autochtones, étant donné leur précieuse contribution aux efforts visant à l’élimination de la pauvreté et en faveur du développement durable. Il a annoncé que cette année encore, le Groupe comptait présenter des projets de résolutions sur ces questions.
M. Hassan s’est, en outre, penché sur la question des droits des personnes âgées, jugeant décevant le niveau de mise en œuvre du Programme mondial d’action de Madrid. Depuis 1994, la communauté internationale a entrepris une série d’actions en vue de la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de l’Année internationale de la famille, a-t-il rappelé. Il a fortement recommandé à la Commission du développement social d’envisager les préparatifs et la tenue du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en tant que priorité dans son prochain programme de travail. Le Groupe des 77 et la Chine engage la communauté internationale à prendre de nouvelles mesures efficaces pour éliminer les obstacles aux droits des peuples à l’autodétermination, notamment ceux vivant sous occupation, laquelle continue d’affecter leur développement économique et social. Il a exhorté la communauté internationale et les gouvernements donateurs à maintenir leurs engagements, à répondre aux demandes de services sociaux et d’assistance et à assurer la sécurité de revenus issus des crises économique et financière mondiales.
Le développement économique et social est au centre des objectifs des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, a-t-il dit. Les crises actuelles sapent les efforts de pays en développement dans ce contexte, a—t-il noté en demandant aux pays industrialisés de respecter leurs engagements quant à l’aide publique au développement et la réduction de la dette extérieure et à l’appui technique, le transfert technique notamment. Il ne fait selon lui aucun doute que la réalisation des OMD constitue une opportunité de partenariat mondial sans pareille et pour atteindre les buts d’élimination de la pauvreté et de la faim et développer un partenariat pour le développement. La mise en place d’un tel partenariat mondial est indispensable aux OMD. Leur réalisation doit être une des clefs de voûte du système de l’ONU, a-t-il conclu.
Mme. CRISTINA HUSMARK PEHRSSON, Ministre de la santé et des affaires Sociales de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que le développement, la paix, la sécurité et les droits de l’homme étaient liés et se renforçaient mutuellement. L’objectif de l’intégration sociale, tel que défini par le Sommet mondial, est de créer « une société pour tous », dans laquelle les individus peuvent exercer leurs droits et contribuer à la société sur un pied d’égalité, a-t-elle dit, précisant que l’Union européenne était engagée envers ces objectifs. La Ministre a souligné que l’importance du travail décent ne devait pas être sous-estimée lorsque l’on traitait de l’intégration sociale. L’augmentation alarmante du chômage a affaibli les mécanismes de protection sociale informels a anéanti les progrès récents, a-t-elle dit, notant que les plus affectés étaient les jeunes, les femmes et les groupes déjà marginalisés. En outre, elle a souligné que ceux qui souffraient de la pauvreté vivaient souvent de revenus du secteur informel. En effet, le secteur informel compte pour la moitié de l’emploi dans les pays en développement, a-t-elle expliqué, précisant que cette forme d’emploi ne garantissait pas une protection sociale. Or, a-t-elle ajouté, en période de crise, la protection sociale est d’une importance capitale car elle fournit une sécurité économique.
Selon la Ministre, le Pacte mondial pour l’emploi s’est concentré sur les liens entre l’emploi, la protection sociale et le développement économique. Ce Pacte, a-t-elle dit, crée un cadre, appelle des mesures cohérentes et demande aux gouvernements, travailleurs et employeurs de s’atteler à combattre la crise de l’emploi. Le défi de l’Union européenne est d’empêcher que les personnes privées d’emploi tombent dans l’exclusion de long terme. Elle a mis l’accent sur la nécessité de créer de nouveaux emplois car, a-t-elle dit, il s’agit du meilleur moyen de sortir de la pauvreté.
En outre, la Ministre s’est félicitée des progrès réalisés dans le cadre de la Convention des Nations Unies pour les personnes handicapées. De même, rappelant le rôle joué par les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle a jugé vital de s’assurer que les personnes âgées soient traitées avec dignité et reçoivent une protection sociale adéquate même quand les ressources sociales sont rares. Elle a enfin estimé important d’élaborer un Programme d’action mondiale pour les jeunes.
M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), s’est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine avant de prendre acte des documents soumis à la Troisième Commission. Il a ensuite centré son intervention sur les changements climatiques et ses effets néfastes pour les pays de la région qu’il représente. À cet égard, il a vivement salué l’initiative prise par le Secrétaire général d’avoir réuni un Sommet de haut niveau sur les changements climatiques. Les crises financière, alimentaire et énergétique actuelles continuent d’affecter et d’entraver le développement dans la majeure partie des régions du monde, a-t-il estimé. En outre, l’impact croissant des changements climatiques exacerbe les défis existants et liés à la pauvreté, au sous-développement et aux maladies, y compris le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. Ces crises représentent un recul dans l’espérance de la région de faire des progrès sur un chemin déjà ardu en vue d’atteindre les objectifs de développement internationalement agréés, notamment les OMD.
La quarante-septième session de la Commission du développement a amplement débattu de la question de l’intégration sociale et a réitéré qu’il importait d’inclure et d’engager tous les membres de la société dans les processus de prise de décision, a-t-il expliqué. D’autre part, le Sommet social tenu à Copenhague en 1995 a caractérisé l’intégration sociale comme « la création d’une société pour tous, où chaque individu a des droits, des responsabilité et un rôle actif à jouer ». Une telle société inclusive doit être « basée sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de la diversité culturelle et religieuse, de la justice sociale et des besoins particuliers des groupes vulnérables et désavantagés, la participation démocratique et la primauté du droit ».
Le représentant a salué les jalons posés depuis le Sommet social centrés en particulier sur les besoins des groupes marginalisés et vulnérables dans la société comme les personnes âgées, les femmes, les enfants et les personnes handicapées. Mais, a-t-il insisté, les défis en matière de développement ne sauraient être relevés sans des partenariats efficaces entre les pays de la SADC et la communauté internationale. À cet égard, il a estimé que les partenaires au développement devraient collaborer et appuyer les pays en développement pour que ces derniers soient effectivement en mesure de mettre en œuvre leur ordre du jour social. Il s’agit donc d’assurer le flux de ressources financières durables par le biais d’une aide publique au développement accrue, de la réduction et de la suppression de la dette extérieure afin de permettre aux pays en développement d’investir davantage dans le secteur social et les travaux publics, l’accès au marché et l’échange de programmes d’appui technique.
En conclusion, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de souligner la corrélation entre l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration, trois piliers convergeant vers un développement durable centré sur l’humain.
M. DONATUS ST. AIMEE (Sainte-Lucie), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que le nombre de pauvres avait augmenté dans le monde et qu’une telle situation avait été exacerbée par la crise. De même, selon lui, la crise de l’environnement représente un danger pour l’existence des petits pays en développement. Il a ajouté que le Sommet de Copenhague sur les changements climatiques, en décembre prochain, aurait des implications claires pour le développement social des peuples de la planète. Le représentant a précisé qu’il était en accord avec les recommandations du Secrétaire général sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques sociales globales et intersectorielles au plan national, y compris des plans de protection sociale. La CARICOM continue d’adopter des mesures dans ce sens, notamment en matière de sécurité alimentaire, et par le biais d’une plus grande coopération.
Le représentant a expliqué ainsi que lors de leur treizième sommet, en août dernier, les chefs d’État de la CARICOM ont adopté la Déclaration Liliendaal sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, laquelle reconnaît la nécessité de maximiser la production agricole régionale afin de remplir les besoins nutritionnels de leurs pays. La CARICOM attend le Sommet de la l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en novembre prochain, qui devrait apporter des réponses adéquates aux défis alimentaires.
De plus, la CARICOM coordonne, via son Conseil pour le développement social et humain, des efforts nationaux afin de s’attaquer aux défis dans les domaines des changements climatiques, de l’éducation et de la santé.
Prenant note du rapport du Secrétaire Général sur la jeunesse, le représentant a appelé à augmenter le soutien au Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/sida en même temps qu’il invitait ONUSIDA à intensifier son travail. Il a précisé que le CARICOM allait tenir un sommet sur la jeunesse au Suriname, plus tard dans l’année. Le CARICOM a également rendu opérationnel son Cadre régional pour l’action en faveur des enfants qui insiste sur la protection de l’enfant et le développement de la petite enfance.
En outre, le CARICOM continue son action dans le but de procurer notamment aux personnes âgées une protection sociale et une sécurité économique. Il a estimé que le soutien de la famille devait constituer la première préoccupation des gouvernements dans l’établissement de politiques sociales qui protègent les intérêts des jeunes et des personnes âgées.
Mme. SOCORRO ROVIROSA (Mexique) s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a estimé que l’examen des Objectifs du Millénaire pour le développement prévu en 2010 et le quinzième anniversaire du Sommet de Copenhague offraient une bonne occasion pour évaluer ce qui a été d’ores et déjà réalisé. L’intégration sociale exige un engagement ferme de la part des gouvernements et des sociétés, a-t-elle dit. L’aspect central d’un tel engagement consiste à atteindre un ordre social juste, démocratique, multiethnique et pluriculturel fondé sur la réalisation de tous les droits de l’homme pour tous, notamment le droit au développement, la participation effective dans le cadre d’un esprit démocratique aux niveaux national et international, un climat général de tolérance et de respect de la diversité.
Le Groupe de Rio considère que l’intégration sociale n’est pas une simple question de devoir moral ou d’efficacité économique, mais également l’expression d’un contrat social basé sur la solidarité et l’humanisme, l’objectif ultime étant des stratégies de base efficaces qui, au-delà des mots, aideront à atteindre des niveaux adéquats de développement pour répondre aux besoins de la population, a-t-elle ajouté. La représentante a ensuite décrit les politiques mises en place par les pays membres du Groupe de Rio en vue de la promotion du développement social aux niveaux régional et de leur pays respectif.
D’autre part, la représentante du Mexique a appuyé la proposition consistant à proclamer une année internationale des coopératives aux fins de sensibiliser et de promouvoir leur contribution au développement économique. Elle a estimé que la population en général, mais surtout les autochtones et les communautés rurales pourraient ainsi bénéficier de l’accès au financement et à des terres productives, à l’adoption de techniques de production durables, à l’investissement dans les infrastructures et à la participation des femmes dans des activités économiques. Le Groupe de Rio appuie également les petites et moyennes entreprises car elles répondent à une majorité d’emplois au sein des sociétés, sans oublier néanmoins le rôle de l’État dans la garantie du développement social de la population.
La déléguée mexicaine a souligné l’importance pour la communauté internationale de continuer d’agir de concert aux niveaux multilatéral et régional pour surmonter la crise alimentaire et réduire ses effets sur les plus vulnérables. Elle a jugé nécessaire de promouvoir le développement rural et la production agricole. Le problème de la sécurité alimentaire, en particulier, la crise provoquée par une hausse sans précédent du prix des denrées préoccupe au plus haut point le Groupe de Rio, vu son impact sur les questions sociales et sur la manière dont cela affecte le pouvoir d’achat des travailleurs. Il est indispensable que les pays développés adoptent les mesures nécessaires pour améliorer l’accès aux marchés des exportations des pays en développement, d’achever la dimension développement du Cycle de Doha et de continuer, entre autres, à réduire la dette extérieure et d’améliorer l’architecture financière internationale pour prévenir et empêcher de futures crises financières.
Il est nécessaire de donner une impulsion aux réformes du système financier et économique mondial pour promouvoir le développement, a encore indiqué la déléguée. D’un côté, les jeunes âgés de 15 à 24 ans demandent des réponses rapides à leurs besoins tandis que de l’autre le monde vieillit à une vitesse croissante, a-t-elle noté en déclarant que de tels changements démographiques figuraient parmi les plus grands défis au développement. Elle a indiqué que la communauté internationale devrait donc accorder une attention accrue aux défis d’une population vieillissante, en particulier par la promotion et la protection des droits de l’homme de cette catégorie de personnes et par le renforcement de la mise en œuvre du Plan d’action de Madrid à tous les niveaux. Elle a souligné le caractère multidimensionnel de la pauvreté, ce qui nécessite des stratégies nouvelles et efficaces pour atteindre les objectifs agréés au niveau international, y compris les OMD.
M. AZUSA SHINOHARA (Japon) a jugé indispensable de promouvoir le développement social de manière globale. Dans les pays en développement, environ la moitié des progrès qui ont été faits en matière de réduction de pauvreté au cours des dix dernières années risquent d’être anéantis, a-t-il dit. Dans les pays développés, la récession économique a affecté l’emploi, a-t-il ajouté, précisant que le taux d’emploi ne reviendrait à son niveau antérieur à la crise
que 4 à 5 ans après le début de la reprise économique. Il est donc urgent, a-t-il dit, d’adopter des mesures qui répondent aux besoins fondamentaux des gens, qui améliorent les stratégies visant à promouvoir une croissance économique durable et qui jettent les bases d’une intégration sociale susceptible de désamorcer les crises futures.
Le représentant a mis l’accent sur le sujet des personnes âgées. Au Japon, il est prévu qu’en 2035, la population âgée aura augmenté d’un tiers. Afin de créer une société où les personnes de tous âges peuvent vivre en sécurité, le Japon a adopté des mesures adaptées à une société vieillissante. Elles concernent l’emploi, l’intégration sociale, les services médicaux, la participation sociale et la protection contre le crime. Il s’est ensuite penché sur le thème de l’intégration sociale des handicapés. Le Japon promeut des politiques pour les personnes handicapées qui visent à éliminer les barrières qui peuvent se dresser face à leur intégration sociale. Enfin, il a affirmé que le Japon s’engageait à surmonter la crise mondiale en créant une société pour tous, où chaque personne aurait accès à l’éducation, à la nourriture, au logement, ce qui, en retour, contribuerait à accroître la productivité et favoriserait l’activité économique.
M. AMJAD HUSSAIN B. SIAL (Pakistan) a déclaré que le monde était confronté à une urgence en matière de développement déclenchée par la confluence sans précédent de crises multiples, financière, alimentaire et énergétique. Ces crises ont été aggravées par la destruction et les pertes économiques infligées par des catastrophes naturelles croissantes en raison des changements climatiques. Citant le rapport de l’ONU sur la situation sociale dans le monde en 2009, il a estimé que des progrès considérables avaient été accomplis en vue de la réduction du niveau de pauvreté absolue dans le monde. Il n’en reste pas moins que le monde est aussi en retard pour ce qui est de la réalisation des OMD dans ce contexte, comme celui de réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015. Les crises mondiales actuelles ont eu un impact sur les progrès et cette situation risque de s’inverser, a-t-il dit. Il a attiré également l’attention sur le fait que cette situation risquait de conduire à un affaiblissement de l’aide publique au développement et des efforts de réduction de la dette des pays en développement.
En cette époque charnière, il importe de réitérer les engagements pris en 1995 et 2005 lors des Sommets mondiaux pour le développement social. Avec les priorités d’élimination de la pauvreté, de la promotion d’un emploi décent pour tous, l’intégration sociale constitue un objectif d’importance, a-t-il souligné. Le but de l’intégration sociale consiste à réunir tous les groupes et individus pour qu’ils puissent contribuer pleinement à son développement. À ce stade, a-t-il recommandé, il faut mesurer ou définir avec précision les vulnérabilités. Il faut déterminer cette vulnérabilité en se basant sur une méthodologie scientifique. Une telle approche permettrait d’attribuer les ressources de manière plus efficace et plus équitable.
Au Pakistan, un train de mesures a été pris et le Gouvernement s’est engagé à augmenter les ressources par le biais notamment de la libéralisation des importations des produits de base pour utiliser les canaux du marché national, ainsi que par un transfert de liquidité à 3,4 millions de ménages dirigés par des femmes, a-t-il expliqué. Dans le cadre de ce programme, 1 000 roupies mensuelles seront allouées à chaque famille et le projet couvre 14 à 15% de la population dans la tranche de revenus la plus faible.
M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a souligné que les engagements du Sommet du développement social de 1995 représentaient une chimère pour les pays du Sud. En raison de la plus grande crise économique et financière de l’histoire depuis la Grande Dépression et des crises alimentaire et énergétique, les problèmes se sont en effet aggravés. Selon lui, les pays riches continuent d’insister sur la préservation d’un ordre international qui fait peser l’impact de la crise sur les pays du Sud qui n’en sont pas responsables. Il a précisé que cet ordre mondial, non durable, maintenait 2,5 milliards d’êtres humains dans la pauvreté. Affirmant que le succès des Objectifs du Millénaire pour le développement serait impossible pour beaucoup de pays, il a demandé pourquoi une partie des deux mille milliards de dollars destinés aux banques et entreprises spéculatrices ne pouvaient être affectés à l’aide au développement des pays du Sud.
Le représentant a ensuite fait part des mesures adoptées dans son pays en matière de développement social depuis 1959, Cuba, a-t-il précisé, étant une société fondée sur la justice sociale. En dépit du blocus imposé par le gouvernement américain depuis plus de 50 ans, des dégâts causés par des ouragans et la crise, il n’y a pas d’analphabètes à Cuba, a-t-il ajouté. En outre, il a précisé que Cuba partageait ses ressources avec les pays du Sud par le biais d’une coopération internationale. Cuba a aussi mis en place un programme de bourses pour les jeunes du tiers monde qui étudient gratuitement à Cuba ainsi qu’un programme permettant d’accorder des soins gratuits à plus de 100 000 malades d’autres pays atteints de cécité. Il s’est dit enfin convaincu qu’avec l’aide de la société internationale, le blocus injuste contre Cuba serait levé tôt ou tard.
Mme. ZHANG DAN (Chine) s’est attardée sur les méfaits des crises économique et financière sur l’emploi, relevant que l’exacerbation de la pauvreté, l’érosion de la sécurité sociale publique et les coupures dans les dépenses destinées à l’éducation et à la santé publique constituaient autant d’éléments qui menacent les acquis de ces dernières années en matière de développement social dans de nombreux pays. Elle a mis le doigt sur la corrélation entre ces difficultés et les changements climatiques, les épidémies, les crises alimentaire et énergétique et les catastrophes naturelles, qui posent des défis supplémentaires à la stabilité sociale et au développement des pays.
La représentante a estimé que lors de la formulation de politiques macroéconomiques et de mesures de relance économique, les gouvernements devraient pleinement prendre en compte le besoin de développement social et s’efforcer de réduire l’impact de la crise financière sur l’éducation, la santé, la sécurité sociale et l’aide sociale. De même, convient-il de veiller à la protection des groupes vulnérables ainsi qu’à leur promotion. Les difficultés auxquelles se heurtent les pays en développement méritent également une attention spéciale car la crise financière a rendu encore plus difficile la réalisation des OMD. Les pays développés doivent honorer leurs engagements relatifs à l’aide publique au développement ainsi que leurs promesses relatives au transfert technique pour répondre aux changements climatiques, éviter de prendre des mesures commerciales protectionnistes contre les pays en développement et donner à ces derniers chapitre à la parole dans la gouvernance économique internationale.
Elle a rappelé que cette année marquait le soixantième anniversaire de la création de la République populaire de Chine et qu’au cours des trente dernières années, son pays s’était prêté à un processus de réforme et d’ouverture tout comme il avait réalisé d’énormes progrès dans le domaine du développement social. C’est ainsi que la Chine a atteint avant les dates butoirs les OMD dans les domaines de la réduction de la pauvreté et de la mortalité infantile, de l’éducation et de
l’égalité entre les sexes, et est bien placée pour en faire de même pour d’autres objectifs. La déléguée a ensuite décrit plusieurs projets mis en place par le Gouvernement en faveur des personnes âgées, des personnes handicapées, du développement des organisations de la jeunesse en vue de favoriser la participation des jeunes dans les activités communautaires de même que l’emploi ou la création d’entreprises par des jeunes, y compris dans les zones rurales.
M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a affirmé que les engagements pris lors du Sommet mondial pour l’éradication de la pauvreté étaient des objectifs que son pays s’attachait à poursuivre. Autrefois, la pauvreté, la faim et le chômage dans des pays de l’autre côté de la planète étaient considérés comme les problèmes des autres, a-t-il dit. Désormais, les problèmes de certains pays peuvent avoir des incidences sur tous, a-t-il dit. Il a précisé qu’il était nécessaire d’inverser la tendance du chômage, une exigence qui est l’un des objectifs du G-20, du G-8, de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Gouvernement américain, a-t-il affirmé.
Le représentant a précisé que nombre des priorités du Gouvernement américain étaient contenues dans le Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement. Un responsable a été désigné au sein du Secrétariat à la santé afin de traiter du vieillissement pour que chacun puisse vivre chez soi le plus longtemps possible, a-t-il dit. Concernant la famille, il a noté que sous la houlette du Vice-Président Joseph Biden, des efforts étaient entrepris afin d’aider la classe moyenne. De plus, des efforts ont été développés afin de rendre l’éducation supérieure plus abordable. Enfin, il a noté que les États-Unis avaient signé la Déclaration sur les droits des personnes handicapées.
M. KIM BONGHYUN (République de Corée) a estimé qu’il existait des liens très forts entre la pauvreté et l’exclusion sociale et qu’améliorer l’accès à l’éducation constituait un élément crucial vers l’intégration. L’emploi décent est aussi un élément important, y compris pour les jeunes dont les possibilités actuelles d’emploi décent sont actuellement limitées. Le nombre des travailleurs précaires a augmenté en Corée et compte maintenant environ 24% de la population active. Des programmes de recyclage et de formation ont été mis en place et des mesures spécifiques ont été prises en faveur des personnes handicapées, a-t-il dit, précisant que son pays était 45ème partie à la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Pour s’attaquer au problème du vieillissement de la population, il faut, a-t-il dit, une approche plus intégrée, en respectant le rôle et l’expérience des personnes au sein de la société. Il a exprimé la détermination de son pays de continuer à mettre en œuvre le Plan mondial de Madrid sur le vieillissement. Par ailleurs, il a jugé impératif d’interdire l’exclusion sociale et d’œuvrer en vue d’une société de la cohésion. Il a ensuite présenté une jeune Coréenne de sa délégation, Su-hi CHOT, qui a proposé trois idées pour la promotion des jeunes: une participation accrue des jeunes dans le processus de prise de décisions; une restructuration des politiques relatives aux jeunes; une participation des jeunes dans la vie des communautés. Il faut, enfin, que les jeunes participent davantage au processus de prise de décisions dans le domaine du travail.
Mme. ISABEL MEYVAERT (Brésil) a réaffirmé son soutien aux engagements pris au Sommet de Copenhague et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale. Il a reconnu que ces principes étaient pertinents face à la crise qui touche les familles du monde entier, particulièrement les plus pauvres et les plus vulnérables. Il a dit espérer que la mise en œuvre de ces principes directeurs permettrait d’atteindre les objectifs des OMD. Face à la crise, le Gouvernement brésilien n’a pas réduit ses dépenses sociales, a-t-il également souligné. Au contraire, a-t-il dit, le budget a été augmenté et les objectifs des programmes existants ont été élargis. Il a ainsi donné l’exemple du programme « Bolsa Familia », qui vise à aider 11 millions de familles à vaincre la pauvreté. Par ce programme, les familles prennent soin de la santé de leurs enfants et veillent à ce qu’ils aillent à l’école. Ce programme est articulé avec le principal programme brésilien d’assistance sociale établi dans plus de 1 600 municipalités.
Le Brésil a l’une des populations les plus jeunes du monde, avec plus de 50 millions de personnes âgées entre 15 et 29 ans, a-t-il par ailleurs expliqué. Dans cette catégorie de population, le chômage est élevé, tandis que les jeunes meurent davantage de mort violente, a-t-il souligné. Pour remédier à cela, le programme PROVOJEM inscrit plus de 2 millions de jeunes dans les écoles primaires, les programmes de renforcement des capacités dans le domaine du travail et dans les activités communautaires. Ceux qui vivent dans les grandes villes reçoivent 60 dollars par mois pour achever leurs études, apprendre un travail et œuvrer pour leur communauté. Le but est de parvenir à arriver à ce que le programme comprenne 3 millions de personnes d’ici à la fin de 2010. Il a précisé que les problèmes des jeunes et des personnes âgées ne s’excluaient pas. Les jeunes, les handicapés et les personnes âgées constituent des groupes qui ont des besoins spécifiques et qui doivent être pris en compte dans la formulation de politiques publiques, a-t-il également souligné.
M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a affirmé qu’il était aujourd’hui largement reconnu que la pauvreté, le chômage et l’intégration sociale présentaient les problèmes les plus sérieux qui se posaient à la société contemporaine. Ces problèmes se sont aggravés avec les crises alimentaire, énergétique et financière qu’a connues récemment le monde. Selon lui, la définition d’une nouvelle solidarité internationale et une action déterminée et coordonnée au niveau national, régional et international demeurent nécessaires pour faire face à ce genre de défis. Il est donc impérieux, a-t-il dit, de renforcer la coopération internationale aux fins du développement économique et social. Il a indiqué que son pays avait suivi une approche de développement global qui plaçait l’homme au premier plan des priorités de développement. Il a expliqué la politique de son pays où la dimension sociale de la démarche de développement constitue la clef de voûte de la création d’une société moderne et équilibrée capable d’assurer l’égalité des chances des différentes couches sociales et d’écarter toute forme d’exclusion et de marginalisation.
D’autre part et eu égard à l’importance de la proportion des jeunes dans les différentes sociétés, il a indiqué que le Président tunisien, M. Zine El Abidine Ben Ali, avait lancé un appel en vue de placer l’année 2010 sous le signe de l’Année internationale des jeunes et des valeurs universelles communes, et de tenir sous les auspices des Nations Unies et avec le concours des agences spécialisées, organes, programmes et fonds concernés, un Congrès mondial de la jeunesse. Cette initiative vise notamment à sensibiliser les générations futures quant à l’ampleur des responsabilités qui leur incombent en matière d’ancrage et de consécration des valeurs universelles, de manière à consolider les fondements de la paix, sécurité et de stabilité dans le monde et à assurer le développement pour tous les peuples. La Tunisie estime qu’en dépit des différences de conditions de culture, d’appartenances et d’aspirations, les jeunes du monde sont capables de puiser dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres chartes et traités internationaux, un ensemble de valeurs universelles et de principes humains nobles, tels que la tolérance, la modération, la pondération, le respect de l’autre, le rejet de toutes les formes de violence et d’extrémisme, la paix le dialogue et la compréhension mutuelle, la stimulation de l’esprit de volontariat et la protection de l’environnement. Il a signalé que son pays partageait avec d’autres États Membres un projet de résolution qui avait été préparé pour faire aboutir cette initiative.
M. SAVIOUR F.Borg(Malte) a rappelé que son pays avait soulevé pour la première fois, en 1968, la problématique du vieillissement comme préoccupation internationale, figurant depuis comme une priorité de l’ordre du jour social de la Commission du développement social et de la Troisième Commission. Suite à la conférence internationale de Madrid de 1982, un programme d’action a été adopté à l’unanimité et sans réserves. C’est une démonstration irréfutable qu’il existe un large consensus sur cette question, a-t-elle dit. Le Conseil économique et social (ECOSOC) a adopté une résolution (1987/41) qui crée un institut international sur le vieillissement (INIA) à Malte, inauguré à l’époque par le Secrétaire général Javier Pérez de Cuellar. Depuis, cet institut a formé plus 30 000 étudiants et joue un rôle de catalyseur en matière de recherche et d’analyse sur le problème du vieillissement. Inauguré le 15 avril 1988, il a permis de former pas moins de 3 937 étudiants de 137 pays, a-t-elle précisé.
Au plan national, l’essor social et économique est censé être défendu par tous. Depuis 2008, le nombre total des personnes âgées de plus de 59 ans s’élève à plus de 21 % de la population totale à Malte et Gozo, les femmes constituant
plus de 55 % de ce total. Selon les projections démographiques, les personnes âgées de plus de 60 ans devraient constituer 33 % de la population en 2050. Les dépenses publiques totales pour les pensions de retraite ont aussi augmenté de 12 % par rapport à l’année précédente, a-t-elle indiqué en précisant que ce pourcentage équivalait à près de la moitié des dépenses totales de la protection sociale pour la même année. Compte tenu de la population vieillissante, le Gouvernement a l’intention de renforcer le bien-être de ces personnes afin qu’elles ne soient pas confinées dans les hôpitaux et qu’elles puissent mener une vie décente au sein de leurs communautés.
M. U THAUNG TUN (Myanmar) a affirmé que plus d’une décennie après le Sommet mondial pour le développement social, et à mi-chemin de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, les progrès étaient inégaux, et ce, en dépit de signes encourageants. Le fossé s’est creusé entre riches et pauvres, a-t-il dit, ajoutant que les effets néfastes de la crise avaient augmenté la détresse des pauvres. Il a affirmé que si certains pays, comme la Chine et l’Inde, avaient réussi à réduire la pauvreté, tel n’était pas le cas d’autres pays. En outre, la crise a anéanti certains progrès réalisés jusque-là. Selon le représentant, l’intégration sociale est un préalable à une société juste. Il a salué l’importance accordée à l’intégration sociale par la Commission du développement durable qui l’a choisie comme thème prioritaire pour 2009-2010. En trouvant des solutions d’intégration, nous ne pouvons oublier que les pays ont des objectifs différents, a-t-il assuré.
Parlant plus spécifiquement de son pays, il a affirmé que la mise en œuvre des OMD était fondée sur le développement des zones rurales et urbaines. Les différents plans mis sur pied ont enregistré des succès dans des domaines tels que l’éducation élémentaire, la santé et l’environnement, a-t-il dit. Il a précisé que son pays mettait désormais en application un quatrième plan quinquennal dont le but était, entre autres, d’élargir l’industrie agroalimentaire et de répondre à un secteur industriel en pleine croissance. Il a ajouté que le Myanmar avait beaucoup investi dans l’éducation. Il a cité l’exemple du nombre des inscriptions à l’université qui ne cessent de croître. Au niveau sanitaire, le Myanmar a développé un plan national qui accorde la priorité à trois maladies: le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose. Ainsi, le Myanmar, selon lui, a endigué ces épidémies tout en mettant en place des mesures de prévention.
Le représentant a par ailleurs souligné que les sanctions décrétées à l’encontre de son pays sapaient les efforts nationaux entrepris dans le domaine de l’emploi. Ces sanctions ont fait fuir les investisseurs étrangers, a-t-il ajouté, rappelant l’intervention du Premier Ministre du Myanmar à l’Assemblée Générale, le 28 septembre dernier. Celui-ci avait en effet affirmé que ces sanctions n’avaient pas de base morale, empiétant sur le domaine de compétence de pays et constituaient une forme de violence.
Mme. LUCILE BONKOUNGOU (Burkina Faso) a estimé qu’il était encore possible de réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population mondiale qui souffre de la faim. À cet égard, elle a exhorté l’ensemble de la communauté internationale, y compris les Nations Unies, à continuer d’appuyer les pays en situation de pauvreté aggravée et a appelé au respect des engagements du Sommet mondial sur le microcrédit tenu en 2006. Elle a encouragé les pays en développement à mettre en place des politiques sociales plus efficaces, axées sur l’investissement, la coopération Nord-Sud et Sud-Sud, et à développer plus de stratégies en vue d’assurer la sécurité alimentaire. Elle a émis le vœu que la question de la famille continue de demeurer au nombre des priorités des activités entreprises dans le cadre multilatéral. Dans ce cadre, le Burkina Faso a créé un Ministère en charge de l’action sociale, une direction générale de la promotion de la famille et des services spécialisés (DGPFSS). Au plan opérationnel, le pays commémore, depuis 1995, la Journée internationale de la famille.
Sur la problématique des personnes handicapées, elle a indiqué que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, pour non seulement réaliser cet engagement mais, également, respecter les normes et les principes qui y sont contenu. Le Burkina Faso œuvre déjà à la mise en œuvre des dispositions de la Convention et deux départements ministériels, le Ministère de l’action sociale et le Ministère de la promotion des droits humains, disposent de programmes opérationnels consacrés aux droits des personnes handicapées. La représentante s’est félicitée des résultats encourageants dans le domaine de la santé, dans la lutte contre la toxicomanie des jeunes, la réinsertion sociale des jeunes après les conflits armés et l’intégration des besoins des filles et des jeunes femmes au niveau du Programme d’action mondial. Elle a noté que de nombreux défis demeuraient car bien des facteurs dont la crise financière, le VIH/sida, le chômage, continuaient de saper les efforts des pays. Elle a, en outre, fait état de l’adoption d’une politique nationale de l’emploi et de la création de l’Agence nationale pour l’emploi, qui ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre le chômage, de même que de deux projets d’appui à l’insertion socioprofessionnelle au profit des jeunes diplômés des universités et écoles supérieures. En 2007, un programme de formation aux métiers (PFM) de 50 000 jeunes pour la période 2006 à 2010 a vu le jour, a-t-elle poursuivi.
SEYITHAN AHMET ATES, représentant des jeunes de la Turquie, a débuté son intervention sur la question des changements climatiques. Le consensus scientifique sur la question est que les facteurs humains ont modifié le climat, a-t-il dit. En Turquie, a-t-il expliqué, les glaciers ont perdu cinq mètres, et, récemment, Istanbul a été touchée par les précipitations les plus graves des dernières décennies. Il a affirmé que les jeunes turcs aimeraient voir des mesures concrètes se mettre en place. Il a exprimé son espoir de voir le Sommet de Copenhague sur les changements climatiques couronné de succès. S’agissant de la crise économique, il a lancé un appel à tous les pays pour atténuer ses effets sur les jeunes. Il a réitéré la volonté des jeunes Turcs à mettre en œuvre des OMD.
Le jeune représentant a précisé que son pays était une démocratie multipartite. Des réformes importantes ont été mises en place cette dernière décennie à ce sujet, a-t-il dit, notant que les jeunes avaient joué un rôle important. Cela a permis à la Turquie de commencer des négociations avec l’Union européenne (UE), a-t-il ajouté.
Il a également rappelé l’initiative lancée par son pays et l’Espagne de l’ « Alliance des civilisations », qui a reçu le soutien de 80 pays et d’un nombre important d’organisations de la société civile. Il a précisé que les jeunes Turcs soutenaient ce projet, dans le droit fil de l’esprit des Nations Unies.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que son pays avait fait le choix d’un développement social durable centré sur la personne. Le pays a aussi établi des mécanismes institutionnels de réponse aux défis auxquels sont confrontés les divers groupes sociaux. Il s’est félicité de la coopération existante entre le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA) et l’Institut international de Doha pour les études relatives à la famille et au développement à l’occasion de la réunion du groupe d’experts, en avril 2009, autour du thème « Politique familiale dans un monde en changement et la réalisation de la protection sociale et de la solidarité entre les générations », dont les conclusions figurent dans le rapport du Secrétaire général (A/64/134).
Le représentant a rappelé le rôle clef joué par le Qatar lors de la commémoration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, suivie, en novembre 2004, par la Conférence internationale de Doha sur la famille, ainsi que par l’adoption de la Déclaration de Doha, adoptée par l’Assemblée générale dans sa résolution 59/911. Il a rappelé que le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille serait célébré en 2014 et a fait part de la disposition de son pays à poursuivre ses efforts dans ce domaine, à privilégier les préparatifs pour cette occasion et à promouvoir une culture de partenariat qui repose sur le consensus notamment.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a affirmé que la convergence des crises économique, financière et alimentaire risquait de porter un coup sévère aux objectifs pris lors du Sommet mondial de Copenhague en 1995. Ainsi, a-t-il rappelé, le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que le nombre de personnes souffrant de la faim dépassera le milliard en 2009. Il a estimé que les pays les plus pauvres subiraient les retombées de cette crise multiforme. De façon continue, l’écart entre riches et pauvres s’agrandit. Pour faire face aux conséquences négatives, il faut œuvrer à la création et à la préservation d’emplois. La coopération internationale dans ce domaine demeure un impératif, surtout envers les pays en développement, a-t-il dit.
Considérant que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était incertaine, il a demandé à ce que la communauté internationale redouble d’efforts, surtout en faveur du secteur agricole et dans les zones rurales. Le représentant a précisé qu’un développement social sain et durable ne saurait être garanti sans prise en compte des questions de santé publique. À cet effet, il a prôné une coopération internationale.
Le représentant a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’une insertion des jeunes. Il a, de même, estimé qu’une attention plus grande devait être accordée aux diverses politiques en faveur des personnes âgées et des handicapés. Face aux défis du continent africain, il a demandé un accompagnement de la communauté internationale.
Le représentant a précisé qu’en Algérie, des programmes avaient permis à la situation socioéconomique d’enregistrer une évolution remarquable ces dix dernières années. Ainsi, le PIB a augmenté, les salaires ont été revalorisés, ce qui a entraîné une augmentation du pouvoir d’achat, tandis que le secteur de la santé a bénéficié d’un investissement public global. M. Benmehidi a également fait part de la réalisation de plusieurs infrastructures de base. Enfin, il a signalé que l’Algérie avait ratifié, le 13 mai dernier, la Convention sur les droits des personnes handicapées, ce qui vient compléter une série d’actions du Gouvernement dans ce domaine.
JENS KIHL (Norvège), qui représentait les jeunes de son pays, a rappelé plusieurs dates et anniversaires de conventions des Nations Unies, affirmant qu’elles étaient aussi pertinentes aujourd’hui que lors de leur rédaction. Il a mis l’accent sur l’importance des défis liés au réchauffement climatique qui rend l’eau potable plus difficilement accessible, rend les terres non arables et force les populations à quitter leurs terres. Ce ne sont pas ceux qui souffrent le plus qui doivent trouver des solutions, a-t-il dit. Selon lui, les changements climatiques sont causés, d’une façon disproportionnée, par les générations précédentes qui ont fermé les yeux sur les dégâts occasionnés au climat. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirme que les changements climatiques rendront les conditions climatiques impossibles pour beaucoup de populations pauvres, a-t-il expliqué, soulignant l’urgence d’agir pour réduire le fossé entre les nantis et ceux qui sont dans le besoin. Il faut passer à l’acte maintenant en mettant en œuvre tous les instruments internationaux pertinents, a-t-il déclaré. Il a demandé au nom de la jeunesse de faire montre d’un engagement ferme à la prochaine conférence de Copenhague en décembre. Des millions de jeunes attendent des décisions sûres quant à l’avenir de la planète, a-t-il ajouté. « Ne nous décevez pas », s’est-il écrié.
MATTI NIEMI, représentant des jeunes de la Finlande, a noté que les jeunes, s’ils étaient plus éduqués qu’auparavant, n’étaient pas pour autant mieux armés. Les OMD portant sur l’éducation ne sont pas remplis, a-t-il regretté. Il a également souligné que les jeunes Finnois étaient davantage sensibles au sujet des changements climatiques qu’au terrorisme. Les efforts dans la lutte contre les effets des changements climatiques doivent être accrus, a-t-il déclaré, précisant que ce travail devait également être entrepris en collaboration avec les ONG. Le représentant a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de préserver les jeunes des conflits armés et de la violence.
M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a affirmé que le Sommet social de Copenhague demeurait un tournant décisif dans l’histoire. Ses buts ne pourront être réalisés sans un développement de l’individu ni la participation sur un pied d’égalité de toutes les composantes de la société et sans discrimination aucune, a-t-il dit. Il a indiqué que la formation, l’égalité des chances, les services de base et sanitaires étaient des conditions pour réaliser ces objectifs, mis à mal par la conjonction des crises financière, alimentaire, énergétique et économique en cours. L’exclusion sociale, l’isolement et la perte de l’emploi sont au nombre des séquelles de ces crises et il s’agit désormais de trouver rapidement des politiques pour sortir de cette situation. Il a particulièrement fait référence dans ce contexte aux migrants. La migration d’un pays à l’autre, temporaire ou autre, se base sur l’intérêt des deux parties, a–t-il affirmé avant de les exhorter à respecter leurs spécificités culturelle, ethnique, et religieuse. De leur côté, les migrants se doivent de respecter les lois et le mode de vie dans le pays d’accueil.
Pour faire face aux répercussions des crises actuelles, le représentant a encouragé à élargir le réseau de sécurité sociale, de programmes pour faire face à la hausse des prix, dans le cadre de l’égalité de tous les membres de la famille. L’Égypte, a-t-il dit, fait des efforts au niveau local pour consolider les acquis et remédier aux difficultés actuelles. Au plan international, elle a participé aux efforts de la Ligue des États arabes pour consolider le rôle et la participation de la société civile et des ONG pour que tous les pays de la région participent à la politique de cohésion régionale afin de parvenir à un programme arabe unifié. L’année prochaine est une année de défis car il s’agira d’évaluer les progrès accomplis depuis le Sommet social, a-t-il souligné. Il a formé l’espoir que tous participent ensemble à la création d’une plateforme internationale pour le développement social.
M. NIKOLAY RAKOVSKIY (Fédération de Russie) a noté que les tendances négatives de l’économie mondiale ne devaient pas entraver les objectifs de l’ONU. Les crises économique et financière prouvent que l’engagement de l’Organisation envers les questions sociales doit être renforcé. À cet effet, il est nécessaire, selon lui, de promouvoir une coopération internationale en soutenant les personnes âgées et les jeunes, et de renforcer l’institution de la famille. Les investissements dans le domaine social sont des investissements qui sont garants de l’épanouissement de la société, a-t-il ajouté. La Fédération de Russie a ainsi continué, malgré la crise, à procurer une protection sociale à ses citoyens. S’agissant de la question des jeunes, il a souligné la nécessité de prendre en considération les générations futures. Cette priorité est à la base de l’Année internationale de la jeunesse en 2009 en Fédération de Russie.
Le représentant a également insisté sur la nécessité de défendre les citoyens retraités qui constituent un cinquième de la population en Russie. Il est important d’apporter une aide, a-t-il dit. Au sujet de l’invalidité, il a noté que le Gouvernement russe travaillait entre autres sur la manière de rendre les infrastructures plus accessibles. Il a précisé que la Fédération de Russie avait signé la Convention sur les droits des personnes handicapées en 2008. Enfin, le représentant a exprimé la volonté de son pays d’octroyer une place particulière à la famille. Il a précisé que la Fédération de Russie élargissait l’appui financier aux familles nombreuses y compris avec des dotations de capitaux.
JORDY SWEEP, représentant des jeunes des Pays-Bas, a mis en exergue l’importance de l’éducation et du sport. Il a fait part de ses visites dans des bidonvilles où il a vu des gens vivre dans des tentes ou dans de petites huttes de fortune, où plus de 50% des habitants étaient infectés par le VIH/sida, où les jeunes étaient doublement vulnérables à cause du risque de transmission des maladies sexuelles ainsi que du VIH/sida. Il a raconté la vie de Themba, un garçon de 10 ans qui n’a jamais connu son père, dont la mère est séropositive et le frère aîné toxicomane. Il a affirmé que l’importance du sport chez les jeunes était très sous-estimée par la majorité des gens car, a-t-il dit, il ne s’agit pas seulement d’une activité, mais d’une langue partagée par tous les jeunes dans le monde entier. « Nous devons investir dans le sport pour gagner ce match », a-t-il déclaré en engageant les États Membres à donner une chance à l’éducation par ce biais.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a affirmé que le Sommet social de 1995 demeurait l’une des réalisations majeures de la gouvernance internationale contemporaine car elle a réuni les gouvernements pour atteindre un consensus sur la nécessité de mettre l’être humain au cœur du développement. Le suivi du Sommet social par le biais de la session extraordinaire de l’Assemblée générale a mis l’accent sur les questions du développement social. Certains progrès et les efforts politiques des gouvernements nationaux en vue de maintenir la croissance seront menacés par les crises alimentaire, financière et du carburant. La Troisième Commission devra recommander à l’Assemblée générale d’insister sur les recommandations du Sommet mondial relatives aux objectifs de l’aide publique au développement dans les plus brefs délais, au transfert de technologie et de savoir faire. Il a encouragé à une réforme de la structure de l’environnement financier et économique mondial pour garantir qu’il soit juste, équitable et permette un équilibre entre le rôle du gouvernement et celui du secteur privé, de même qu’entre les approches de la régulation et celles orientées/dictées par le marché. Dans le climat socioéconomique actuel, il ne faudrait pas permettre que les objectifs de développement social soient mis de côté, a mis en garde le représentant. Il a souligné la nécessité de procéder à l’évaluation des répercussions des crises financière, alimentaire et énergétique car les mesures politiques mises en place dans de nombreux pays sont basées sur des réponses à la crise.
Le représentant a indiqué par ailleurs que la jeunesse avait fait l’objet d’une attention particulière du Gouvernement malaisien, notant qu’un institut de recherche pour le développement de la jeunesse avait été créé. Sur la question des personnes âgées, il a estimé qu’une approche basée sur le développement ou une autre centrée sur les droits de l’homme ne s’excluaient pas mutuellement. Il a ajouté que son pays avait également fourni des efforts pour améliorer le sort des personnes âgées, fondés sur une approche pluridisciplinaire. Un plan d’action national met l’accent sur les personnes âgées et leur apport à leur communauté.
Mme MARIE-YVETTE BANZON ABALOS (Philippines) a salué les efforts des différents pays qui ont mis en place des mécanismes de microcrédit afin de combattre la pauvreté. Elle a demandé aux pays de se montrer plus agressifs en partageant les stratégies qui fonctionnent pour eux. Ainsi, il sera possible, selon elle, de trouver les moyens d’améliorer les programmes de développement et de réduire la pauvreté. La représentante a précisé que les inégalités croissantes rendaient l’intégration sociale difficile. Les mesures ciblées devraient couvrir des risques fondamentaux tels que le chômage, a-t-elle dit. De même, les gouvernements doivent améliorer le renforcement de la protection sociale en termes de politiques publiques de longue durée.
Elle a insisté sur l’importance du mandat de la Troisième Commission, et a regretté que le handicap ne figure pas dans les Objectifs du Millénaire pour le développement et leurs rapports. Les handicapés, qui représentent 10% de la population mondiale, font face à une crise de représentation, a-t-elle également déploré. Les Objectifs du Millénaire pour le développement ne peuvent pas être atteints si les handicapés sont exclus du tableau, a-t-elle ajouté.
GUTA HULMANOVA, représentante des jeunes de Slovaquie, a rappelé que les jeunes dans beaucoup de pays souffraient et étaient souvent victimes des conflits armés. Elle s’est demandée si les gouvernements donnaient réellement les possibilités aux jeunes de s’exprimer, ajoutant que sur les 192 États Membres de l’Organisation, seuls 42 comptaient des jeunes dans leurs délégations. Le chômage n’est qu’un exemple de ce que les jeunes ont à affronter puisque dans de nombreux pays, même ceux qui ont un emploi l’exercent dans des conditions de précarité, a-t-elle dit. Les facteurs qui engendrent le chômage des jeunes sont aussi différents que les lieux ou les cultures. La mise en œuvre de l’OMD relatif aux jeunes exige, selon elle, une augmentation des ressources, plus de reconnaissance, et que le système éducatif relie l’école au marché de l’emploi. Investir dans une meilleure intégration des jeunes au monde du travail favorisera la mise en œuvre de cet OMD, a-t-elle assuré.
ELLEN DE GEESE, représentante des jeunes de Belgique, a souligné que la participation active à la vie politique et nationale à tous les niveaux des jeunes était, pour eux, un rêve. Selon elle, l’ONU pourrait faire un effort en donnant davantage de place aux jeunes. Elle a demandé à ce que des structures soient mises en place dans les différents pays pour que les jeunes soient effectivement inclus dans la prise de décision, comme c’est le cas au sein de l’Union européenne. Les nouvelles technologies offrent aux jeunes des possibilités accrues pour faire entendre leur voix, a-t-elle dit, soulignant également l’importance qu’il y a, à fournir aux jeunes des connaissances fondamentales afin qu’ils développent un esprit critique.
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