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AG/DSI/3385

Première Commission: des délégations font un lien entre le gaspillage en dépenses militaires excessives et les obstacles qui se posent au développement

06/10/2009
Assemblée généraleAG/DSI/3385
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

3e séance - matin


PREMIÈRE COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS FONT UN LIEN ENTRE LE GASPILLAGE EN DÉPENSES MILITAIRES EXCESSIVES ET LES OBSTACLES QUI SE POSENT AU DÉVELOPPEMENT


Au deuxième jour de son débat général, la Première Commission, chargée des questions du désarmement et de la sécurité internationale, a entendu plusieurs délégations dénoncer les niveaux atteints par les dépenses militaires qui, sur le plan mondial, se sont élevées à 1 400 milliards de dollars en 2008, et sont en totale contradiction d’avec la nécessité de mobiliser les ressources indispensables à l’atteinte des objectifs de développement internationalement agréés.  Si le représentant du Nigéria a noté que les dépenses militaires mondiales atteignaient aujourd’hui 217 dollars par tête d’habitant de la planète par an, alors que beaucoup d’entre eux ne vivent qu’avec un dollar par jour, celui du Bangladesh a regretté que les pays en développement dépensent 42 milliards de dollars par an en achats d’armements.  De son côté, le représentant de Cuba a estimé que l’on pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avec 10% des fonds consacrés à l’industrie de la guerre, et il a suggéré une nouvelle fois de consacrer 50% des dépenses militaires aux besoins du développement économique et social par le biais d’un fonds géré par l’ONU. 


La délégation de Cuba a également regretté que les discours pacifistes de l’Administration américaine ne se traduisent en actes concrets, en citant pour exemple la création de nouvelles bases militaires américaines en Amérique du Sud et le rétablissement de la Quatrième flotte américaine dans les eaux de la région.  De son côté, la Sous-Secrétaire d’État américaine au contrôle des armes et à la sécurité internationale, a estimé qu’aucun gouvernement n’avait fait plus que celui des États-Unis pour éliminer les excédents d’armes et de munitions conventionnelles.  Elle a insisté que la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nécessitait une réponse mondiale –et non pas seulement une réponse de la part des États-Unis et de la Fédération de Russie- en précisant que les États-Unis détiendront d’ici quelques années, 75% d’armes nucléaires de moins qu’ils n’en avaient à la fin de la guerre froide. 


Ce débat a également été l’occasion d’entendre la plupart des délégations défendre le droit inaliénable à l’accès à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  À cet égard, le représentant de la Chine a invité la communauté internationale à explorer ensemble la réduction des risques de prolifération et la promotion de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, y compris par l’adoption d’un texte multilatéral sur la question de la fourniture du combustible nucléaire aux pays qui en ont besoin dans leurs installations civiles.


De nombreuses délégations ont estimé que la crédibilité et l’universalité du TNP reposaient sur la mise en œuvre équilibrée et déterminée des trois piliers de ce Traité, qui se soutiennent et se renforcent mutuellement.  La principale tâche de la Conférence d’examen du TNP, prévue en 2010, après l’échec de la Conférence d’examen de 2005, sera d’identifier les voies et moyens d’assurer enfin l’application des 13 mesures pratiques de désarmement nucléaire agréées en 2000, ont également souligné un certain nombre d’intervenants.


Les représentants du Nigéria et de l’Algérie ont insisté sur la contribution essentielle de l’Afrique au renforcement du régime de non-prolifération avec l’entrée en vigueur le 15 juillet 2009 du traité de Pelindaba créant une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) en Afrique.  Le représentant algérien a notamment regretté, à l’instar des délégations de la Jordanie et de l’Arabie saoudite, que le projet de zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient demeure bloqué en raison de l’intransigeance d’Israël qui refuse de rejoindre le TNP et de mettre ses installations nucléaires sous garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  


En outre, plusieurs délégations ont estimé qu’il était temps de poser un regard critique sur le Programme d’action contre le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre, en notant que plusieurs millions de civils avaient été tués ou blessés par de telles armes depuis l’adoption de ce programme en 2001.   


Faisant usage de son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté les propos tenus par les délégations de la République de Corée et du Japon sur la question de la dénucléarisation de la péninsule Coréenne.  Il a dit que la nucléarisation de la péninsule était le résultat de la menace que font peser les États-Unis sur elle depuis 50 ans.


Ont pris la parole au cours de cette séance, les représentants des pays suivants: République de Corée, Brésil, Japon, Chine, Cuba, Kenya, États-Unis, Bulgarie, Norvège, Jordanie, Arabie saoudite, Algérie, Afrique du Sud, Australie, Nigéria et Bangladesh.  La République populaire démocratique de Corée a fait usage de son droit de réponse.


La Première Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 7 octobre, à 10 heures, en salle de conférence 4. 



DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


M. KIM BONGHYUN (République de Corée) s’est félicité que la Conférence du désarmement ait enfin adopté son programme de travail, au moment où des négociations ont repris entre les États-Unis et la Fédération de Russie pour une réduction de leurs arsenaux d’armements stratégiques.  Il a estimé que la session extraordinaire du Conseil de sécurité du 24 septembre, qui a adopté le document historique qu’est la résolution 1887, est une manifestation claire des priorités de la communauté internationale au cours des prochaines années.  Le rôle central du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) devrait être renforcé comme pilier du régime international de non-prolifération, a-t-il dit.  Il a souhaité que le régime de contrôle et les mécanismes de vérification du TNP soient renforcés par le biais de l’universalisation du Protocole facultatif de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il s’est félicité des efforts déployés pour lutter contre la menace du terrorisme nucléaire en citant le Partenariat mondial du G-8 et l’Initiative mondiale contre le terrorisme nucléaire. 


Le représentant de la République de Corée a ajouté que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et l’Iran posaient un défi pressant au monde en matière de prolifération.  Il a espéré que le développement du nucléaire en RPDC ne saurait être toléré, en insistant sur l’importance de la résolution 1874.  Il a invité la RPDC à reprendre les Pourparlers à Six et à mettre en œuvre les accords du 19 septembre 2005.  Sur le même ton, il a invité l’Iran à collaborer avec la communauté internationale pour régler la question posée par son site d’enrichissement de Qom.  En outre, il a dit qu’il était urgent de mettre un terme aux souffrances causées par les armes à sous-munitions, en regrettant que, malgré deux années d’intenses négociations, le Groupe d’experts établi sur cette question n’ait pas pu s’entendre sur un projet de protocole.  Il a formé le vœu que la Conférence d’examen de 2010 du TNP sera en mesure de rappeler combien ce Traité est un pilier solide de la non-prolifération nucléaire.  Il a rappelé que la prochaine Conférence annuelle de désarmement « République de Corée-Nations Unies » se tiendra sur l’île de Jeju du 16 au 18 novembre dans le souci d’examiner le potentiel et la contribution que pourrait avoir la Conférence d’examen 2010 du TNP. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a salué le lancement de pourparlers stratégiques entre les États-Unis et la Fédération de Russie qu’elle a défini comme un pas significatif sur le chemin de la réduction des arsenaux de ces deux puissances.  Elle s’est félicitée de la contribution de la première réunion au sommet tenue par le Conseil de sécurité sur la question du désarmement nucléaire, et qui a eu lieu le 24 septembre 2009.  Mme Ribeiro Viotti a également salué l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement après 12 ans de blocage.  « Il est essentiel de franchir de nouvelles étapes pour aboutir à l’élimination totale des armes nucléaires », a-t-elle ajouté, rappelant que les accords multilatéraux ne devaient pas être remplacés par des initiatives bilatérales.


Pour Mme Viotti, l’entrée en vigueur du TICE serait un facteur majeur de renforcement du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.  Il en serait de même avec le commencement de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a-t-elle ajouté.


Estimant ensuite qu’il y a un lien inextricable entre désarmement et non-prolifération, Mme Viotti a estimé que le désarmement des puissances nucléaires était la meilleure garantie de non-prolifération.  Elle a également rappelé que l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Amérique du Sud, à laquelle appartient le Brésil, constituait une étape importante vers le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Elle a donc appelé à la création de nouvelles exemptes d’armes nucléaires ailleurs dans le monde.  Évoquant ensuite le problème des armes conventionnelles, Mme Maria Luiza Ribeiro Viottia a estimé qu’il fallait prendre des mesures concrètes pour mettre en place un contrôle du commerce des armes légères et de petit calibre.  Le Brésil soutient donc les efforts des Nations Unies sur ce dossier et demande la mise en œuvre de son Programme d’action pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite de ces armes, a dit la représentante.  Elle a conclu son intervention en demandant la mise en place d’un traité international, équilibré et non discriminatoire, sur le commerce des armes légères et de petit calibre afin d’éviter qu’elles viennent alimenter des marchés illicites.


M. AKIO SUDA (Japon) a d’abord estimé que le monde était le témoin d’un moment historique dans le domaine du désarmement.  Saluant l’annonce par la Fédération de Russie et les États-Unis de nouvelles discussions en vue d’une nouvelle réduction de leurs arsenaux nucléaires, il s’est aussi félicité de la tenue d’une réunion au sommet sur le désarmement au Conseil de sécurité et de l’adoption d’une résolution posant le principe de la recherche d’un monde sans armes nucléaires.  Rappelant ensuite que le Japon avait, par son histoire, une responsabilité morale dans le désarmement nucléaire, M. Suda a appelé tous les États disposant d’armes nucléaires à prendre des mesures concrètes de réduction de leurs arsenaux.  Il a aussi appelé les États ne disposant pas d’armes nucléaires à remplir pleinement leurs obligations en matière de non-prolifération.


M. Suda a ensuite développé plusieurs points qui devraient permettre de renforcer l’effectivité du TNP lors de la Conférence d’examen qui se déroulera l’année prochaine.  Premièrement, tous les États possédant des armes nucléaires doivent prendre des mesures en vue de réduire leurs arsenaux, a-t-il préconisé.  Deuxièmement, les deux instruments internationaux qui complètent le TNP doivent être renforcés.  Le TICE doit pour sa part entrer en vigueur aussi vite que possible, et les négociations en vue d’un traité interdisant la production de matières fissiles doivent se poursuivre, a indiqué le représentant.  Troisièmement, a-t-il ajouté, les obligations en matière de non-prolifération doivent êtres observées par tous les États Membres.  Quatrièmement, l’impunité en cas de violations sérieuses de ces obligations doit prendre fin.  Le Japon appelle donc la RPDC à respecter les obligations définies par les résolutions du Conseil de sécurité et soutient une solution pacifique, négociée entre le Groupe des Six et l’Iran, a dit M. Suda.  Cinquièmement, a-t-il dit, le Japon souhaite une plus grande sensibilisation du public sur les effets horribles de l’utilisation des armes nucléaires.


À propos du trafic illicite des armes légères et de petit calibre, M. Akio Suda a appelé tous les États Membres à mettre en œuvre le Programme d’action adopté par les Nations Unies sur cette question et à soutenir un projet de résolution que le Japon va déposer, avec l’Afrique du Sud et la Colombie.  Il a également demandé aux États Membres de soutenir les efforts déployés en vue de l’adoption d’un traité international sur le commerce des armes conventionnelles (Arms Trade Treaty) régulant l’importation, l’exportation et le transfert de ces armes.


M. WANG QUN (Chine) a rappelé que le Président Hu Jintao a, lors de la dernière réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre, présenté cinq propositions importantes, dont un projet en quatre points, pour un monde plus sûr pour tous.  Il a exhorté les États dotés de l’arme nucléaire à respecter leurs obligations en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération, et leur a demandé de réduire le rôle de ces armes dans leur stratégie de sécurité nationale et de renoncer à la doctrine de la dissuasion nucléaire.  Il a souhaité l’adoption d’un instrument juridique international sur les garanties négatives de sécurité que les États détenteurs de l’arme nucléaire doivent donner aux pays non détenteurs de cette arme.  Il a souhaité l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) et espéré la conclusion d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  L’universalité et l’autorité du TNP doivent être renforcées et les questions de non-prolifération doivent être réglées pacifiquement en s’appuyant sur la résolution 1540, a-t-il insisté. 


Pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, a dit le représentant de la Chine, il faut déployer des efforts vigoureux pour promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie et la coopération internationale.  Il a rappelé que l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire était un droit légitime inaliénable des États non dotés de l’arme nucléaire.  Il a invité l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à accroitre son assistance aux pays en développement dans le domaine de l’énergie nucléaire, de la sécurité et de la sûreté nucléaire.  M. Wang Qun a estimé que la communauté internationale devrait, par le biais de consultations multilatérales, explorer à la fois la réduction des risques de prolifération et promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, y compris par l’adoption d’un traité multilatéral relatif à la fourniture de combustibles nucléaires.


La Conférence d’examen du TNP, qui aura lieu en mai 2010, sera une occasion d’œuvrer en faveur des trois grands piliers de la non-prolifération, a-t-il ajouté.  Il a assuré que la Chine n’utilisera jamais en premier l’arme nucléaire, tout en précisant qu’elle ne dispose de telles armes que pour des raisons défensives.  S’agissant de la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, il a espéré que la communauté internationale parviendra à s’accorder sur un texte s’appuyant sur le projet présenté conjointement par la Russie et la Chine en février 2008.   


M. RODOLFO ELISEO BENÍEZ VERSÓN (Cuba) a dit qu’il n’était pas acceptable que les budgets cumulés d’armements et de défense, aient atteint 1 400 milliards de dollars en 2008, soit 15 fois le montant de l’aide publique au développement (APD).  Il a précisé que les 100 principales entreprises mondiales d’armement avaient augmenté leurs ventes de plus de 70%.  Il a précisé que l’on pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avec à peine 10% des fonds consacrés à l’industrie de la guerre.  Il a dit que Cuba formulait à nouveau sa proposition visant à consacrer la moitié des dépenses militaires actuelles aux besoins du développement économique et social par le biais d’un fonds géré par les Nations Unies.


Sur les 23 500 ogives nucléaires existantes, 8 392 sont prêtes à un emploi immédiat, s’est inquiété le représentant de Cuba, en estimant qu’il était plus urgent que jamais de procéder au désarmement nucléaire.  Il a défendu le droit inaliénable des États à utiliser de manière pacifique l’énergie nucléaire.  Il a dit que Cuba participera l’année prochaine à la deuxième Conférence des États parties aux traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires.  Il a regretté que les discours de l’Administration américaine ne se traduisent pas en actes concrets, en citant la création de nouvelles bases militaires américaines en Amérique du Sud et le rétablissement de la Quatrième flotte américaine dans la région.  Il a demandé la fermeture de la base militaire de Guantanamo, qu’il a qualifiée de « territoire cubain occupé ».  


Il a émis l’espoir que la réunion au sommet du 24 septembre du Conseil de sécurité ne se limitera pas à une démonstration d’effets de manche médiatique.  Il faut un délai précis pour s’assurer de l’élimination des armes de destruction massive, a-t-il ajouté.  Il s’est félicité qu’après de nombreuses années d’inaction, la Conférence du désarmement des Nations Unies ait pu adopter un programme de travail.  Il a espéré une ratification universelle des conventions relatives aux armes chimiques et bactériologiques.  Tout en soutenant le droit des États à fabriquer, importer et conserver des armes légères et de petit calibre (CALPC), Cuba préconise des mesures plus efficaces pour prévenir le commerce illicite de ces armes, a-t-il insisté.  Le représentant a par ailleurs précisé qu’en cette date du 6 octobre, Cuba commémorait le triste anniversaire de l’explosion au large des côtes de la Barbade d’un avion, qui a provoqué la mort de 73 personnes innocentes.  


M. ZACHARY D. MUBURI MUITA (Kenya) a d’abord rappelé que son pays soutenait les déclarations du Nigéria, qui représente le Groupe des États d’Afrique, et de l’Indonésie, qui s’est exprimée au nom du Mouvement des pays non alignés.


Le Kenya estime que les négociations et les accords multilatéraux sont « les seuls outils pour parvenir à un désarmement effectif et à la sécurité internationale », a-t-il souligné.  L’élimination totale des armes nucléaires est la meilleure garantie pour que « le cauchemar de l’usage de ces armes » ne se reproduise pas, a dit M. Muita.  Le Kenya salue donc les déclarations des Présidents Obama et Medvedev sur la reprise de discussions en vue de la réduction des arsenaux nucléaires des États Unis et de la Fédération de Russie.  Il salue également l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement, qui prévoit notamment le lancement de négociations pour un traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  M. Zachary Muburi Muita a ajouté que son pays soutient enfin la résolution adoptée par le Conseil de sécurité lors de sa réunion au sommet consacrée au désarmement.


Rappelant ensuite que l’Afrique est devenue une zone exempte d’armes nucléaires depuis la ratification du traité de Pélindaba, en juillet dernier, M. Muita a estimé que ce fait constituait un engagement fort du continent africain en faveur du désarmement nucléaire. 


Évoquant ensuite le problème de la prolifération des armes légères et de petit calibre, il a souligné que l’Afrique en était l’une des premières victimes.  Considérant que le volume d’armes sortant du circuit commercial légal et alimentant le commerce illicite avait atteint un « niveau alarmant », il a redit le soutien apporté par le Kenya au programme d’action des Nations Unies contre le commerce illicite de ces armes.  Il a également fait part du soutien ferme de son pays à la création d’un traité sur le commerce des armes conventionnelles.  Pour conclure, M. Muita a rappelé le lien existant entre réduction de la violence et le développement économique.  Le coût des conflits armés et des violences dépasse 18 milliards de dollars par an en Afrique, a-t-il indiqué, ajoutant que les gouvernements étaient obligés de consacrer une part importante de leur budget à l’achat de matériels et à l’entraînement de leurs forces de sécurité.  « C’est, entres autres, pour cette raison que le Kenya a été l’un des premiers signataires de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement, et qu’il soutient tous les efforts de la communauté internationale en vu d’un désarmement complet », a conclu le représentant.


Mme ELLEN TAUSCHER, Sous-Secrétaire d’État au contrôle des armes et à la sécurité internationale des États-Unis, a mis l’accent sur le rôle joué par les États-Unis dans l’adoption de la résolution 1887, qui a eu lieu lors de la réunion historique du Conseil de sécurité tenue le 24 septembre dernier.  Elle a également fait remarquer que les États-Unis ont participé pour la première fois en 10 ans à une réunion de la Conférence sur la facilitation de l’entrée en vigueur du TICE.  Elle a rappelé combien le Président Obama avait insisté sur le rôle pivot des Nations Unies dans la prévention de la prolifération nucléaire.  Elle a indiqué qu’après l’adoption du programme de travail de la Conférence de désarmement au mois de mai, les États-Unis étaient impatients de commencer en janvier 2010 les négociations sur un projet de convention d’interdiction de la production de matières fissiles.


Par ailleurs, la Sous-Secrétaire d’État américaine a estimé qu’aucun gouvernement n’avait fait plus que celui des États-Unis pour éliminer les excédents d’armes et de munitions conventionnelles et pour lutter contre le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre.  Elle a précisé que le Président Obama a appelé à la tenue d’un sommet sur la sécurité nucléaire en avril 2010, à Washington, pour traiter des risques de terrorisme nucléaire et encourager les pays à sécuriser leurs matériaux nucléaires.  Mme Tauscher a assuré que les États-Unis mettront tout en œuvre pour revigorer le TNP, en rappelant la nécessité pour les États dotés de l’arme nucléaire de désarmer, et l’obligation qu’ont ceux non dotés de l’arme nucléaire à ne pas chercher à acquérir de telles armes.  Les États-Unis s’efforceront également d’assurer aux autres pays le droit qu’ils ont d’avoir accès à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, a dit Mme Tauscher.  Elle a souligné que la mise en œuvre du TNP nécessitait une réponse mondiale, et non pas seulement de la part des États-Unis et de la Fédération de Russie.  Soulignant les efforts déployés par son pays, elle a précisé que les États-Unis détiendront d’ici quelques années, 75% en moins d’armes nucléaires stratégiques qu’ils n’en avaient à la fin de la guerre froide.  Notre gouvernement espère que tous nos partenaires nous rejoindront dans les efforts que nous déployons pour réduire la menace des armes nucléaires, et pour renforcer le régime de non-prolifération, a-t-elle ajouté, en exprimant l’espoir que l’on parvienne un jour à créer un monde de paix et de sécurité libéré des armes atomiques.


Mme ELENA POPTODOROVA (Bulgarie) a rappelé que son pays s’associait aux déclarations faites par la Suède, au nom de l’Union européenne.  Elle a ensuite souligné l’attachement de la Bulgarie au multilatéralisme, surtout en ce qui concerne les progrès à faire en matière de désarmement, de contrôle des armes et de lutte contre la prolifération.


Appelée à être l’un des six présidents de la Conférence sur le désarmement de 2010, la Bulgarie « redoublera d’efforts pour appliquer et faire appliquer les traités existants.  Elle en fera la promotion en vue de leur universalisation », a ajouté Mme Poptodorova.  Pour la Bulgarie, l’application complète du TNP doit rester une priorité de la communauté internationale.  Il en est de même de celle du TICE, qui est aussi un outil crucial du désarmement nucléaire et de la non-prolifération, a ajouté la représentante.  La Bulgarie a réitéré ses appels en faveur de l’entrée en vigueur du TICE « aussi vite que possible ».  Elle a aussi demandé la poursuite des discussions sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles, a indiqué la représentante.  À propos de la lutte contre les armes biologiques, bactériologiques et chimiques, Mme Poptodorova a insisté sur la nécessité de mettre en place des systèmes de vérification lors de la Conférence d’examen des conventions interdisant l’usage de ces armes, qui sera organisée en 2011.  Pour conclure, Mme Poptodorova a abordé le problème des armes légères et de petit calibre, qu’il faut considérer aujourd’hui comme « les nouvelles armes de destruction massive ».  Rappelant que ces armes causent chaque année la mort d’un demi-million de personnes dans le monde, elle a souhaité la mise en œuvre rapide du Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite de ces armes.


M. STEFFEN KONGSTAD (Norvège) a déclaré que sa délégation espérait que la Conférence d’examen de 2010 du TNP déterminera clairement la voie à suivre pour aller vers une élimination irréversible des armes nucléaires.  Il a insisté sur la nécessité de permettre aux États d’avoir accès à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire dans l’intérêt de la réalisation des OMD.  M. Kongstad a estimé que l’ouverture à la signature, l’année dernière à Oslo, de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de munitions en grappes démontrait qu’il était possible de se débarrasser des mauvaises habitudes.  Il a précisé que cette Convention avait déjà été signée par 100 États et ratifiée par 21 pays et a rappelé que la première Conférence des États parties à cette Convention se tiendra l’année prochaine à Vientiane, en République démocratique populaire lao.  Il a estimé qu’un traité sur le commerce des armes, pour être efficace, ne devait pas se limiter au seul contrôle des trafics illicites.  Il a insisté sur la valeur ajoutée d’une participation de la société civile à la mise au point d’un tel traité. 


M. Kongstad a par ailleurs estimé qu’il était temps d’avoir un regard critique sur le Programme d’action contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, en notant que plusieurs millions de civils avaient été tués ou blessés depuis l’adoption de ce Programme en 2001.  Rappelant que le monde avait beaucoup évolué depuis la mise en place des mécanismes intergouvernementaux de désarmement en 1978, il a estimé qu’il était temps de revoir le fonctionnement de la Conférence du désarmement et de la Commission du désarmement des Nations Unies.  Il a estimé que la Conférence du désarmement est paralysée depuis 10 ans.  Même si elle est parvenue à l’adoption d’un programme de travail, a-t-il dit, elle n’a pas pu débuter son travail sur un projet de traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  Il a indiqué que 120 pays étaient exclus de cette Conférence.  Il a donc estimé qu’il était légitime de convoquer une Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le désarmement, à condition que les organes délibératifs multilatéraux de l’ONU soient en phase avec la fenêtre d’opportunité qui émerge.  


M. ZEID ABUHASSAN (Jordanie) a d’abord rappelé que son pays souscrivait à la déclaration faite par l’Indonésie au nom du Mouvement des non-alignés.  Il s’est ensuite félicité des avancées « positives » de ces six derniers mois dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, en particulier depuis l’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement.  Ces évolutions marquent un tournant et offrent l’occasion de faire de réelles avancées lors de cette soixante-quatrième session de l’Assemblée générale, a-t-il estimé.


Pour M. Zeid Abuhassan, les déclarations faites par le Gouvernement américain en vue de « libérer le monde des armes nucléaires » donnent un nouvel élan aux travaux de la Première Commission.  La Jordanie salue aussi les efforts déployés en vue de parvenir à la conclusion d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  Revenant ensuite sur la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre, il a estimé qu’elle avait permis de réaffirmer que l’universalisation du TNP restait la priorité absolue de la communauté internationale.  « C’est un nouvel élan donné aux négociations qui se dérouleront en 2010 lors de la Conférence d’examen du TNP », a-t-il déclaré, ajoutant que pour la Jordanie, le TNP restait « la pierre angulaire du désarmement nucléaire ».


Évoquant ensuite la situation au Moyen-Orient, M. Abuhassen a rappelé que l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient était un objectif établi depuis la Conférence d’examen du TNP de 1995.  Pour la Jordanie, cet objectif reste un point essentiel revêtant une importance stratégique pour la région.  Elle appelle donc une nouvelle fois Israël à adhérer au TNP et à soumettre ses installations nucléaires aux inspections de l’AIEA, afin de « renforcer la confiance entre les pays, ainsi que la sécurité de la région, et de mettre fin à l’éventualité d’une catastrophe nucléaire ».  La Jordanie reconnaît cependant le droit de tous les États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a dit le représentant.


M. KHALID AL NAFISEE (Arabie saoudite), a d’abord fait part des regrets de son pays face au manque d’avancées dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération des armes nucléaires depuis 1978, année au cours de laquelle la communauté internationale avait fait du désarmement l’une de ses priorités, avec l’adoption d’une déclaration finale de l’Assemblée générale.  En dépit des efforts entrepris depuis, l’Arabie saoudite a estimé que, compte tenu du succès limité des traités adoptés et du contrôle international sur les armes de destruction massive, les instruments internationaux étaient devenus « sans valeur », notamment en raison du refus de certains États de se soumettre à leurs obligations et du silence de la communauté internationale face à ces comportements.  Pour M. Khalid Al Nafisee, cette situation a fait naître une politique du deux poids deux mesures, avec des obligations différentes en fonction des États, ce qui a remis en cause la majorité des instruments internationaux de désarmement existants.


« Nous assistons depuis peu à de nouveaux efforts, démontrés en particulier lors de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre », a toutefois estimé M. Al Nafisee, ajoutant que la communauté internationale ne devait pas rater l’étape de la Conférence d’examen du TNP de 2010.  Rappelant ensuite que l’Arabie saoudite reconnaissait à tous les États le droit à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, notamment le droit d’accéder à la connaissance et la maîtrise de la technologie nucléaire, le représentant a appelé tous les pays à adhérer aux principes des négociations et de la recherche de solutions pacifiques, en particulier dans le cas du programme nucléaire iranien, afin de préserver la sécurité de l’ensemble de la région du Moyen-Orient.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a indiqué que cette session de la Première Commission intervenait au lendemain de l’entrée en vigueur, le 15 juillet dernier, du Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (traité de Pelindaba), qui est la contribution essentielle de l’Afrique au renforcement du régime de non-prolifération.  Il a précisé que l’Algérie a été un des tous premiers États à ratifier le traité de Pelindaba.  Il a dit que l’année 2009 a été riche en matière d’engagements en faveur de la cause du désarmement et de la promotion de la paix et de la sécurité internationales sur des bases solides, consensuelles et fiables.  Les nouvelles dispositions annoncées par les grandes puissances en matière de désarmement sont pour nous des motifs d’optimisme après des années d’impasse, a-t-il ajouté.  Néanmoins, il a regretté que plus de 30 ans après la première session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, l’ONU peine à réaliser les progrès escomptés.


Il a dit la détermination de l’Algérie à promouvoir l’idéal du TNP.  Les conditions de sa crédibilité et de son universalité reposent, en particulier, sur la mise en œuvre équilibrée et déterminée des trois piliers du TNP, qui se soutiennent et se renforcent mutuellement, a-t-il dit.  Toute tendance qui viserait à privilégier un aspect du TNP sur les autres serait de nature à altérer sa crédibilité et menacer l’équilibre sensible qui existe entre les obligations édictées et les droits consacrés.  M. Benmehidi a estimé que la principale tâche de la Conférence d’examen de 2010 du TNP, après l’échec de la Conférence de 2005, sera d’identifier les voies et moyens d’assurer enfin l’application des 13 mesures pratiques de désarmement nucléaire agréées en 2000 et la mise en œuvre de la résolution de 1995 portant sur le Moyen-Orient.  Il a regretté que le projet de création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient demeure bloqué en raison de l’intransigeance d’Israël qui refuse de rejoindre le TNP et de mettre ses installations nucléaires sous garanties de l’AIEA.  


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) s’est d’abord félicité de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, avec l’entrée en vigueur du traité de Pelindaba en juillet.  « C’est une autre expression de la conviction du continent africain que notre développement et notre sécurité ne sont garantis que par le désarmement et l’élimination des armes nucléaires », a-t-il déclaré.  Le représentant de l’Afrique du Sud a ensuite fait part de sa préoccupation à l’égard des menaces que représentent les armes de destruction massive.  Après avoir souligné les avancées de ces derniers mois dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, M. Sangqu a estimé que « les changements de position de certains États ou la réinterprétation de leurs obligations » avaient créé un « climat de défiance et de scepticisme » sur d’éventuelles avancées à venir.  Il a cependant salué l’adoption d’une résolution sur la non-prolifération des armes nucléaires par le Conseil de sécurité, le 24 septembre, mais regretté que des efforts similaires n’aient pas été faits dans le domaine du désarmement des puissances nucléaires.  Pour l’Afrique du Sud, l’adhésion universelle à ces instruments, leur mise en œuvre et l’élimination complète des armes nucléaires, sont la seule garantie qu’elles ne seront jamais utilisées.


Évoquant ensuite le TICE, M. Sangqu a regretté qu’il ne soit pas entré en vigueur, estimant que cela minait les efforts de la communauté internationale vers l’établissement d’un monde sans armes nucléaires.  « L’entrée en vigueur de ce Traité est un objectif urgent et non négociable pour l’Afrique du Sud », a-t-il insisté.  Revenant sur la Conférence du désarmement, M. Baso Sangqu s’est félicité de l’adoption d’un programme de travail en 2009, mais a fait part de la déception de son pays devant l’incapacité des États Membres à s’entendre sur les modalités d’application de ce programme.  L’Afrique du Sud garde cependant l’espoir de voir un traité interdisant la production de matières fissiles « devenir une réalité », avec la Conférence d’examen du TNP prévue en 2010.  À propos des armes conventionnelles, M. Sangqu a par ailleurs rappelé que son pays avait déposé un projet de résolution, avec la Colombie et le Japon, sur le commerce illicite des armées légères et de petit calibre.  Il a demandé aux États Membres de soutenir l’adoption de cette résolution, avant d’insister sur l’engagement sud-africain en faveur d’un traité général sur le commerce des armes.


M. GARY QUINLAN (Australie) s’est félicité des signaux encourageants observés ces derniers mois, en particulier le succès de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre sur le désarmement et la non-prolifération.  Il a rappelé l’engagement ferme de son pays sur cette question, et la création, en juin dernier, avec le Japon, d’une Commission internationale sur le désarmement et la non-prolifération.  « Cette Commission travaille avec des États ayant ou n’ayant pas d’armes nucléaires, et avec des États ayant ratifié ou pas le TNP, et elle agit dans toutes les régions du monde », a précisé M. Quinlan, ajoutant qu’elle rendrait ses conclusions dans les prochains mois avec l’objectif de renforcer le régime international actuel.


L’Australie a appelé les puissances nucléaires à prendre la tête des efforts internationaux en vue d’un désarmement.  Elle a donc salué l’annonce faite par la Fédération de Russie et les États-Unis de poursuivre la réduction de leurs arsenaux nucléaires, ainsi que les efforts de la France et du Royaume-Uni dans la réduction de leurs arsenaux.  Elle s’est par ailleurs félicitée des efforts réalisés en vue de parvenir à l’instauration et l’entrée en vigueur du TICE, et elle a salué l’instauration d’une ZEAN en Afrique.


Rappelant ensuite que l’Australie avait été l’un des six présidents de la Conférence du désarmement en 2009, M. Quinlan a fait part de son regret de ne pas être parvenu à créer un consensus en vue de la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles.  « Nous devons faire mieux, il est essentiel que la Conférence de 2010 fasse des progrès substantifs », a-t-il insisté.  Estimant ensuite que le TNP était aujourd’hui « sous pression », notamment après les essais nucléaires de la République populaire démocratique de Corée et l’annonce par l’Iran de l’existence d’un second site d’enrichissement d’uranium, M. Quinlan a demandé que la Conférence d’examen du TNP de 2010 soit une priorité.


M. RAFF BUKON-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) s’est inquiété de l’augmentation des dépenses militaires mondiales, qui sont passées de 780 milliards au début de la décennie à 1 400 milliards en 2008, soit une hausse de 45% depuis 1999.  Il a précisé que ce montant représentait 2,4% du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit 217 dollars par habitant de la planète, alors que beaucoup vivent avec moins d’un dollars par jour.  Il a appelé la communauté internationale à renverser cette tendance négative.  Il a réaffirmé sa conviction que le multilatéralisme est le meilleur moyen pour traiter les questions de désarmement et de sécurité internationale.  Le Nigéria réaffirme que tous les États, nucléaires ou non nucléaires, partagent une obligation commune, a-t-il dit, en appelant à compléter les efforts de non-prolifération par des actions concrètes en matière de désarmement nucléaire.  Il a souhaité l’entrée en vigueur du TICE et a défendu le droit inaliénable de tous les États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.


M. Onemola a par ailleurs estimé que l’entrée en vigueur, le 15 juillet dernier, du traité de Pelindaba, démontrait la contribution essentielle de l’Afrique au renforcement du régime de non-prolifération.  Il a appelé la communauté internationale à démontrer sa volonté de prendre de nouvelles initiatives contraignantes pour prévenir le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Il a précisé que le Nigéria se portera coauteur des trois projets de résolution suivants: zone exempte d’armes nucléaires en Afrique; interdiction de déversement de déchets nucléaires; et centre des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique.  


M. ZULFIQUR RAHMAN (Bangladesh) s’est dit très encouragé par le fait que la Conférence du désarmement soit parvenue à s’entendre sur un programme de travail pour la première fois depuis 12 ans.  Il a rappelé que l’élimination totale de toutes les armes nucléaires est la seule garantie que ces armes ne seront jamais utilisées.  Il a estimé que le TNP constituait la pierre angulaire du régime de non-prolifération.  M. Rahman a lancé en appel en faveur de l’adoption d’une démarche équilibrée en ce qui concerne les trois piliers du TNP.  Il s’est dit convaincu que l’entrée en vigueur du TICE sera un pas déterminant vers un monde libéré des armes nucléaires.  Il a dit que le Bangladesh n’avait pas d’ambition en ce qui concerne l’arme nucléaire et a appelé à l’adoption d’un instrument juridique contraignant interdisant toute menace, de la part d’une puissance atomique, de recourir à l’usage de l’arme nucléaire contre un pays non doté de cette arme.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur en 2009 de deux traités établissant des zones exemptes d’armes nucléaires en Asie centrale et en Afrique.  Il a exhorté la communauté internationale à conclure un traité sur le commerce des armes, qui soit en mesure de garantir un commerce transparent des armes classiques.  Il a dit qu’il était immoral que les dépenses militaires aient dépassés 1 000 milliards de dollars alors qu’un milliard de personnes souffrent de la faim.  Il a noté que 3,5 millions de dollars étaient dépensés quotidiennement en acquisitions d’armes et en solde de soldats, et que les pays en développement achètent 42 milliards de dollars d’armes conventionnelles chaque année.   


Droit de réponse


Faisant usage de son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée a rejeté les propos tenus par les délégations de la République de Corée et du Japon sur la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne.  Il a dit que la nucléarisation de la péninsule était le résultat direct de la politique et de la menace que font peser les États-Unis sur la péninsule coréenne depuis 50 ans.  Il a assuré que la RPDC est prête à entreprendre la dénucléarisation de la péninsule et à conclure un accord de paix avec la République de Corée.  Le représentant a indiqué que son pays avait proposé la conclusion d’un pacte de non-agression entre la RPDC et les États-Unis.  Il a dit que les Pourparlers à Six ont été un échec parce que l’on a tenté de porter atteinte à la souveraineté de la RPDC et à son droit de lancer des satellites à des fins d’activités civiles.  Nous n’avions d’autres solutions que d’avoir recours à la dissuasion nucléaire pour parvenir à un équilibre des forces dans la région et pour faire face à la menace qui pèse sur nous, a-t-il encore dit, en assurant que la RPDC n’emploiera jamais l’arme nucléaire en premier.    


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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