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Le Conseil de sécurité proroge d’un an l’autorisation de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan

CS/10786

Le Conseil de sécurité proroge d’un an l’autorisation de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan

09/10/2012
Conseil de sécuritéCS/10786
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6843e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN L’AUTORISATION DE LA FORCE INTERNATIONALE

D’ASSISTANCE À LA SÉCURITÉ (FIAS) EN AFGHANISTAN


En adoptant à l’unanimité de ses 15 membres la résolution 2069 (2012), le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger d’une année l’autorisation de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) déployée en Afghanistan.  Le mandat de la FIAS court désormais jusqu’au 13 octobre 2013.


Se félicitant de l’accord conclu entre le Gouvernement afghan et les pays qui fournissent des effectifs à la FIAS en vue de transférer progressivement la responsabilité intégrale de la sécurité dans tout l’Afghanistan au Gouvernement afghan d’ici à la fin de 2014 et de la mise en œuvre continue, depuis juillet 2011, du processus de transition, le Conseil engage les États Membres à fournir du personnel, du matériel et d’autres ressources à la FIAS et à poursuivre les efforts qu’ils déploient en faveur de la sécurité, la stabilité et la transition en Afghanistan.


Par cette résolution, le Conseil de sécurité souligne en outre qu’il importe de rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, professionnel et responsable et se félicite du rôle de premier plan que jouent de plus en plus les autorités afghanes dans le maintien de la sécurité dans tout le pays.  Il importe, ajoute-t-il, d’appuyer la professionnalisation continue de l’Armée nationale afghane et de la Police nationale afghane.


La FIAS et les autres partenaires sont ainsi encouragés à continuer, dans les limites des ressources disponibles, de former, conseiller et responsabiliser les Forces nationales de sécurité afghanes afin d’atteindre l’objectif de forces de sécurité afghanes autosuffisantes, viables, responsables et ethniquement équilibrées.


Par la présente résolution, le Conseil accueille également avec satisfaction les conclusions de la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan, ainsi que l’adoption de l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo destiné à favoriser une croissance économique et un développement durables de l’Afghanistan, par lequel le Gouvernement afghan et la communauté internationale ont réaffirmé leurs engagements mutuels.


Le délégué du Togo a expliqué le vote de son pays, en indiquant que, s’il s’était joint au consensus, il regrettait néanmoins la formulation du paragraphe 18 du préambule de la résolution relatif « à la menace que la production et le commerce illicites et le trafic de stupéfiants posent pour la paix internationale et la stabilité des différentes régions du monde ».


« Il n’y a aucune indication que la production et le commerce illicites de stupéfiants en Afghanistan aient un impact au-delà de la région, a-t-il soutenu, en ajoutant qu’il aurait souhaité plus de précisions sur ce sujet.


LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Texte du projet de résolution S/2012/742


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant ses précédentes résolutions sur l’Afghanistan, en particulier ses résolutions 1386 (2001), 1510 (2003), 2011 (2011) et 2041 (2012),


      Réaffirmantégalement ses résolutions 1267 (1999), 1368 (2001), 1373 (2001), 1822 (2008), 1904 (2009), 1988 (2011) et 1989 (2011), et exprimant à nouveau son soutien en faveur des efforts engagés au plan international pour éradiquer le terrorisme conformément à la Charte des Nations Unies,


      Rappelant ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1674 (2006), 1738 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes et la paix et la sécurité, et ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur le sort des enfants en temps de conflit armé, et prenant note du rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants et le conflit armé en Afghanistan (S/2012/261) ainsi que des conclusions de son groupe de travail sur les enfants et les conflits armés (S/AC.51/2011/3),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de l’Afghanistan,


Reconnaissant qu’il incombe aux autorités afghanes d’assurer la sécurité et de faire respecter l’état de droit dans l’ensemble du pays, soulignant le rôle de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) s’agissant d’aider le Gouvernement afghan à améliorer la sécurité et à se doter des capacités nécessaires à cet effet et se félicitant de la coopération entre le Gouvernement afghan et la FIAS,


Soulignant qu’il est essentiel que l’Afghanistan exerce un contrôle et joue un rôle directeur plus important dans tous les domaines de la gouvernance, conformément au processus de Kaboul,


      Accueillant avec satisfaction les conclusions de la Conférence internationale sur l’Afghanistan tenue à Bonn (S/2011/762), qui prévoient que le processus de transition, qui doit s’achever fin 2014, soit suivi d’une Décennie de la transition (2015-2024) au cours de laquelle l’Afghanistan consolidera sa souveraineté en assurant durablement le bon fonctionnement d’un État au service du peuple, se félicitant du consensus stratégique qui s’est établi entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale au sujet d’un partenariat renouvelé et durable, fondé sur des engagements mutuels fermes, en faveur de la Décennie de la transitionet accueillant également avec satisfaction les conclusions de la Conférence de Tokyo sur l’Afghanistan (S/2012/532) ainsi que l’adoption de l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo destiné à favoriser une croissance économique et un développement durables de l’Afghanistan, par lequel le Gouvernement afghan et la communauté internationale ont réaffirmé leurs engagements mutuels,


Reconnaissant à nouveau l’interdépendance des défis auxquels est confronté l’Afghanistan, réaffirmant que des progrès durables dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, des droits de l’homme, de l’état de droit et du développement ainsi que dans les domaines transversaux de la lutte contre les stupéfiants, de la lutte contre la corruption et de la responsabilisation se renforcent mutuellement et que les programmes en matière de gouvernance et de développement considérés comme devant être prioritaires pendant la période de transition devront être conformes aux objectifs énoncés dans la Déclaration de Tokyo et aux programmes prioritaires nationaux, et se félicitant des efforts permanents du Gouvernement afghan et de la communauté internationale pour aborder ces défis dans le cadre d’une approche globale,


      Soulignant dans ce contexte que le Gouvernement afghan doit lutter plus énergiquement contre la corruption, promouvoir davantage la transparence et assumer davantage ses responsabilités, conformément à l’engagement qu’il a pris d’intensifier la lutte contre la corruption et qu’il a renouvelé avec une vigueur accrue dans les conclusions de la Conférence de Tokyo et l’Accord-cadre de responsabilité mutuelle de Tokyo,


      Se félicitant des engagements à long terme pris par les partenaires internationaux de l’Afghanistan, notamment l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’Union européenne (UE), les États voisins et les partenaires régionaux de l’Afghanistan, de continuer à appuyer l’Afghanistan après la période de transition, y compris au cours de la Décennie de la transformation, et soulignant qu’il importe que ces engagements se complètent mutuellement et soient également complémentaires des futurs partenariats bilatéraux que déciderait de conclure le Gouvernement afghan,


Soulignant l’importance de l’accord conclu entre le Gouvernement afghan et les pays contributeurs à la FIAS lors du Sommet de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord tenu à Lisbonne, visant à transférer progressivement la pleine responsabilité de la sécurité dans l’ensemble du pays au Gouvernement afghan d’ici à la fin de 2014, se félicitant de la poursuite de la mise en œuvre des trois premières phases de la transition et attendant avec intérêt l’étape importante de la mi-2013, date à laquelle le processus de transition aura été progressivement étendu à toutes les régions du pays et les forces afghanes assumeront le rôle principal pour ce qui est d’assurer la sécurité sur tout le territoire, soulignant le rôle que continue de jouer la FIAS à l’appui du Gouvernement afghan pour promouvoir une transition responsable ainsi que l’importance d’un renforcement des capacités des forces nationales de sécurité afghanes,


      Reconnaissant les progrès réalisés et les défis qui restent à relever en matière de réforme du secteur de la sécurité et de gouvernance, se félicitant de l’appui et de l’assistance fournis par les partenaires internationaux à la Police nationale afghane à cet égard, et notamment de l’engagement de la Mission de formation de l’OTAN en Afghanistan, de la mission de police de l’Union européenne (EUPOL Afghanistan) et de la Force européenne de gendarmerie et, dans le contexte de la transition, se félicitant du renforcement des capacités et des moyens des forces nationales de sécurité afghanes,soulignant que l’Afghanistan doit renforcer davantage, avec les donateurs internationaux, l’armée et la Police nationale, demandant instamment, entre autres, que soient poursuivies les activités de formation afin que l’Afghanistan dispose des moyens nécessaires pour assumer durablement des responsabilités et un rôle directeur accrus en ce qui concerne les opérations visant à assurer la sécurité et à maintenir l’ordre public, à assurer le respect de la loi, à sécuriser les frontières du pays et à préserver les droits constitutionnels des citoyens afghans ainsi qu’à intensifier ses efforts visant à démanteler les groupes armés illégaux et à lutter contre le trafic de stupéfiants, comme rappelé dernièrement dans la Déclaration du Sommet de Chicago et dans la Déclaration de Tokyo,



      Accueillant avec satisfaction la Déclaration du Sommet de Chicago concernant l’Afghanistan qui insiste sur l’engagement à long terme, après 2014, en faveur de l’instauration durable de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afghanistan, prenant acte de la responsabilité du Gouvernement afghan pour ce qui est d’assurer la pérennité des forces nationales afghanes capables et en nombre suffisant, appuyées par la communauté internationale, se félicitant, dans ce contexte, de la décision de la communauté internationale, lors de la Conférence internationale sur l’Afghanistan tenue à Bonn le 5 décembre 2011, de participer à la formation, à l’équipement, au financement et au renforcement des capacités des forces armées nationales afghanes après la période de transition, se félicitant, comme réaffirmé dans la Déclaration du Sommet de Chicago, du soutien financier en faveur des forces nationales afghanes avec comme objectif clair qu’en 2024 au plus tard, le Gouvernement afghan assumera intégralement la responsabilité financière de ses forces de sécurité, se félicitant de l’affirmation du Gouvernement afghan selon laquelle l’OTAN a un rôle à jouer pour ce qui est de former, de conseiller et d’aider les forces de sécurité nationales afghanes après 2014,


      Prenant note des initiatives régionales concernant l’Afghanistan, telles que le Processus d’Istanbul sur la sécurité et la coopération régionales pour la paix et la stabilité en Afghanistan, dont la Conférence ministérielle la plus récente s’est tenue à Kaboul le 14 juin 2012, la Conférence sur la coopération économique régionale concernant l’Afghanistan, qui a tenu sa cinquième session à Douchanbé les 26 et 27 mars 2012, le Sommet de Delhi pour les investissements tenu le 28 juin 2012, ainsi que des initiatives comme celles mises en œuvre dans le cadre de l’Association sud-asiatique de coopération régionale, de l’Organisation pour la coopération de Shanghai, de l’Organisation du Traité de sécurité collective, de l’Union européenne, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et d’autres initiatives ayant pour but de renforcer la coopération économique régionale avec l’Afghanistan, notamment en ce qui concerne le développement des échanges et des infrastructures le long des routes commerciales traditionnelles, l’offre énergétique, les transports et la gestion intégrée des frontières, et se félicitant, dans ce contexte, de la Conférence d’Istanbul pour l’Afghanistan: sécurité et coopération au Cœur de l’Asie du 2 novembre 2011 et de la conférence ministérielle de Kaboul sur la sécurité et la coopération régionale dans le « Cœur de l’Asie » tenue le 14 juin 2012, lors desquelles a été lancé et développé le Processus d’Istanbul dans le cadre duquel l’Afghanistan et ses partenaires régionaux ont affirmé leur engagement à promouvoir, avec l’appui de la communauté internationale, la sécurité et la coopération régionales aux fins d’instaurer la paix et la stabilité en Afghanistan en renforçant le dialogue et les mesures de confiance au niveau régional, attendant avec intérêt les prochaines conférences et notant que le Processus d’Istanbul est censé compléter et faciliter les efforts déployés par les organisations régionales, en particulier en ce qui concerne l’Afghanistan, et non s’y substituer,


      Reconnaissant l’importance de la contribution des voisins et des partenaires régionaux ainsi que des organisations régionales, y compris l’Union européenne, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’Organisation de Shanghai pour la coopération, l’Organisation du Traité de sécurité collective et l’Association sud-asiatique de coopération régionale pour la stabilisation de l’Afghanistan, soulignant qu’il est essentiel de développer la coopération régionale en tant que moyen efficace de promotion de la sécurité, de la gouvernance et du développement en Afghanistan, se félicitant de l’intensification des efforts menés au plan régional en faveur de la poursuite de la mise en œuvre des déclarations antérieures sur les relations de bon voisinage et appuyant ces efforts,


Mettant l’accent sur le rôle central et impartial que l’Organisation des Nations Unies continue de jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan en dirigeant les activités de la communauté internationale, prenant note, à ce propos, de la complémentarité des objectifs de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et de la FIAS, et soulignant qu’il faut renforcer la coopération, la coordination et l’appui mutuel, compte dûment tenu des tâches qui seront assignées à l’une et à l’autre ainsi que du caractère évolutif et de la taille réaménagée de la présence de la communauté internationale,


Se déclarant gravement préoccupé par l’état de la sécurité en Afghanistan, en particulier par la poursuite des actes de violence et de terrorisme perpétrés par les Taliban, Al-Qaida et autres groupes violents et extrémistes, des groupes armés illégaux et des criminels, notamment ceux qui sont impliqués dans la production, le trafic ou le commerce des drogues illicites comme le Secrétaire général les a décrits dans ses rapports depuis l’adoption de sa résolution 2011 (2011), et par les liens étroits qui existent entre les activités terroristes et les drogues illicites, qui font peser des menaces sur la population locale, y compris les enfants, ainsi que sur les forces nationales de sécurité et le personnel militaire et civil international,


Saluant les mesures prises par le Gouvernement afghan pour actualiser et renforcer la Stratégie nationale de lutte contre la drogue, en privilégiant une démarche de partenariat pour que l’application et la coordination en soient conjointes et efficaces, engageant la FIAS à continuer d’apporter un appui efficace, dans le cadre des tâches qui lui sont assignées, à l’action soutenue menée sous direction afghane, notamment par les Forces nationales de sécurité afghane, pour contrer la production et le trafic de stupéfiants, en collaboration avec les acteurs internationaux et régionaux concernés, conscient de la menace que la production et le commerce illicites et le trafic de stupéfiants posent pour la paix internationale et la stabilité des différentes régions du monde, ainsi que du rôle important que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) joue dans ce domaine, et demeurant préoccupé par les conséquences néfastes de la culture, de la production, du trafic et de la consommation d’opium pour la sécurité, le développement et la gouvernance en Afghanistan, ainsi que pour la région et le monde, et saluant l’Initiative du Pacte de Paris qui constitue un des cadres les plus importants dans la lutte contre les opiacées en provenance d’Afghanistan,


S’inquiétant des incidences néfastes des actes de violence et de terrorisme perpétrés par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes et groupes armés illégaux sur l’aptitude du Gouvernement afghan à garantir la primauté du droit, à assurer au peuple afghan la sécurité et les services essentiels et à veiller au plein exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales,


S’inquiétant des incidences néfastes des actes de violence et de terrorisme perpétrés par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes et groupes armés illégaux sur l’aptitude du Gouvernement afghan à garantir la primauté du droit, à assurer au peuple afghan la sécurité et les services essentiels et à veiller au plein exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales,



Renouvelant son appui à l’action que continue de mener le Gouvernement afghan, avec l’aide de la communauté internationale, notamment la FIAS et la coalition de l’opération Liberté immuable, pour améliorer la situation sur le plan de la sécurité et faire front à la menace créée par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes et groupes armés illégaux, et soulignant à ce propos la nécessité de poursuivre l’action menée à l’échelle internationale, notamment par la FIAS et la coalition de l’opération Liberté immuable,


Condamnant avec la plus grande fermeté tous les attentats –qu’il s’agisse d’attentats commis à l’aide d’engins explosifs artisanaux, d’attentats-suicides, d’assassinats ou d’enlèvements, d’attentats aveugles dirigés contre des civils, d’attaques menées contre des humanitaires ou d’attentats contre les forces afghanes et internationales– qui nuisent à l’entreprise de stabilisation, de reconstruction et de développement de l’Afghanistan, et condamnant également l’utilisation des civils comme boucliers humains par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes et groupes armés illégaux,


Se félicitant des résultats obtenus par le Gouvernement afghan en ce qui concerne l’interdiction du nitrate d’ammonium comme engrais, et demandant que l’action menée pour faire appliquer les règlements relatifs à la lutte contre les matières explosives et les précurseurs soit poursuivie, et réduire ainsi la capacité qu’ont les insurgés de s’en servir pour la fabrication d’engins explosifs improvisés,


Conscient des menaces que continuent de constituer les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents et extrémistes et groupes armés illégaux, ainsi que des gros problèmes que pose l’action menée pour faire face à ces menaces,


Se déclarant gravement préoccupé par le nombre élevé et encore accru des pertes civiles en Afghanistan, en particulier parmi les femmes et les enfants, dont la majorité de plus en plus forte est causée par les Taliban, Al-Qaida et d’autres groupes violents extrémistes et groupes armés illégaux, condamnant avec la plus grande fermeté les nombreuses attaques dirigées contre des écoles, y compris le fait qu’elles soient incendiées et contraintes de fermer, leur utilisation par des groupes armés ainsi que les actes d’intimidation, les enlèvements et les assassinats dont fait l’objet le personnel éducatif, en particulier les attaques menées par les groupes armés, y compris les Taliban, contre l’éducation des filles et se félicitant, à cet égard, que les Taliban aient été inscrits sur la liste figurant dans l’annexe du rapport du Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé en Afghanistan (S/2012/261) conformément à sa résolution 1998 (2011), et réaffirmant que toutes les parties à un conflit armé doivent prendre toutes les mesures possibles pour assurer la protection des civils touchés, en particulier les femmes, les enfants et les déplacés, demandant à toutes les parties d’honorer les obligations que leur font le droit international humanitaire et le droit des droits de l’homme et que toute mesure utile soit prise pour assurer la protection des civils, constatant qu’il importe que la situation des populations civiles et plus particulièrement les pertes civiles soient suivies en permanence, notamment par la FIAS, et qu’il en soit informé, et prenant note à ce propos de l’action menée par l’unité de la FIAS chargée de recenser les victimes civiles,


Prenant acte des nouveaux progrès enregistrés par la FIAS et les autres forces internationales pour réduire au minimum le nombre de victimes civiles, comme il est constaté dans le rapport de mi-2012 de la MANUA sur la protection des civils dans les conflits armés, engageant ardemment la FIAS et les autres forces internationales à continuer de redoubler d’efforts pour prévenir les pertes civiles, notamment en s’attachant plus encore à protéger la population afghane, cette protection étant considérée comme un élément central de leur mission, et notant qu’il importe de faire le point en permanence des tactiques et procédures et de dresser, avec le Gouvernement afghan, après enquête, le bilan de toute intervention ayant causé des pertes civiles, ou dont le Gouvernement estime qu’elle appelle une investigation conjointe, ainsi que de continuer de coopérer avec les Forces nationales de sécurité afghanes pour améliorer la protection des civils,


Se déclarant profondément préoccupé par le recrutement et l’emploi d’enfants par les forces des Taliban en Afghanistan et par le fait que le conflit tue et mutile des enfants, appuyant le décret du Ministre de l’intérieur en date du 6 juillet 2011, réaffirmant que le Gouvernement tient résolument à empêcher les violations des droits de l’enfant, se félicitant de la création du Comité directeur interministériel sur les enfants et le conflit armé et des progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan d’action, et demandant que toutes les dispositions de ce plan soient mises en œuvre, en étroite collaboration avec la MANUA,


Soulignant à cet égard combien il importe que le Gouvernement afghan progresse encore sur la voie de l’élimination de l’impunité, du renforcement des capacités des institutions judiciaires, de la reconstruction et de la réforme du secteur pénitentiaire, et de l’amélioration du respect de la légalité et des droits de l’homme en Afghanistan, y compris pour les femmes et les filles, en particulier le droit qu’ont les femmes en vertu de la Constitution de participer pleinement à la vie politique, économique et sociale du pays, et se félicitant, à cet égard, du plan de la Police nationale et des objectifs qui y sont énoncés pour renforcer la formation en matière de droits de l’homme, notamment ce qui concerne la problématique hommes-femmes, et pour recruter davantage de femmes,


Appelant de nouveau toutes les parties et tous les groupes afghans à concourir de manière constructive au dialogue politique pacifique dans le cadre défini par la Constitution afghane, à œuvrer avec les donateurs internationaux au développement socioéconomique du pays et à s’abstenir de recourir à la violence, y compris en utilisant des groupes armés illégaux, et souscrivant aux objectifs du Haut Conseil pour la paix,


Réaffirmant qu’il est fermement résolu à soutenir le Gouvernement afghan dans l’action qu’il mène, conformément au Communiqué de Kaboul et aux conclusions de la Conférence de Bonn et dans le cadre de la Constitution afghane et des procédures qu’il a énoncées dans sa résolution 1988 (2011) et ses autres résolutions pertinentes, pour faire avancer le processus de paix et de réconciliation,


Se félicitant des efforts renouvelés du Gouvernement afghan visant à faire avancer le processus de paix et de réconciliation, comme en témoignent notamment la création du Haut Conseil de la paix et la mise en œuvre du Programme afghan pour la paix et la réintégration, pour faciliter un dialogue sans exclusive mené par les Afghans sur la réconciliation et la participation politique ainsi qu’il ressort du communiqué de la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010 consacré au dialogue avec ceux qui renoncent à la violence, n’ont pas de lien avec des organisations terroristes internationales, dont Al-Qaida, respectent la Constitution afghane, en particulier ses dispositions relatives aux droits humains, notamment les droits de la femme, et souhaitent participer à l’édification d’un Afghanistan pacifique, ainsi que des principes et des résultats détaillés découlant des conclusions de la Conférence de Bonn du 5 décembre 2011, approuvé par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, dans le respect total de l’application des mesures et procédures définies dans ses résolutions 1267 (1999) et 1988 (2011) et toute autre résolution qu’il a adoptée sur la question, exhortant tous les États concernés à continuer de participer au processus de paix, et conscient des effets que les attaques terroristes ont sur le peuple afghan et des conséquences qu’elles risquent d’avoir sur les perspectives de règlement pacifique,


Constatant qu’un nombre accru de Taliban se sont réconciliés avec le Gouvernement afghan, ont rejeté l’idéologie terroriste d’Al-Qaida et de ses partisans et soutiennent la recherche d’un règlement pacifique du conflit qui se poursuit en Afghanistan, constatant également que, malgré l’évolution de la situation dans le pays et les progrès de la réconciliation, la sécurité continue de poser de graves problèmes en Afghanistan et dans la région,


Constatant également l’augmentation du nombre de personnes qui ont rejoint le Programme afghan pour la paix et la réintégration, saluant les résultats de la Conférence d’examen du Programme qui s’est tenue en mai 2011 et les efforts récemment déployés pour assurer sa mise en œuvre, et encourageant la poursuite de l’action menée pour remédier aux problèmes opérationnels qui subsistent, notamment par la mise en place d’un mécanisme de vérification approprié, et encourageant à nouveau la communauté internationale à appuyer cette initiative pilotée par l’Afghanistan,


Rappelant les engagements qu’a pris le Gouvernement afghan, le plus récemment à la Conférence de Tokyo, de renforcer et d’améliorer le processus électoral, et d’entreprendre une réforme électorale à long terme pour veiller à ce que les prochaines élections soient transparentes, crédibles et démocratiques, et réaffirmant que l’avenir pacifique de l’Afghanistan repose sur la construction d’un État stable, sûr et viable sur le plan économique, à l’abri du terrorisme et des stupéfiants, et fondé sur la primauté du droit, des institutions démocratiques solides, le respect du principe de la séparation des pouvoirs, le renforcement de l’équilibre entre les pouvoirs constitutionnels, ainsi que la garantie et le respect des droits et des obligations du citoyen,


Saluant les efforts que la communauté internationale déploie pour renforcer la cohérence des activités militaires et civiles, y compris celles menées dans le cadre de la FIAS,


Se félicitant du maintien de la coordination entre la FIAS et la coalition de l’opération Liberté immuable, ainsi que de la coopération sur le théâtre des opérations entre la FIAS et la présence de l’Union européenne en Afghanistan,


Saluant le rôle de chef de file joué par l’OTAN et la contribution apportée par de nombreux pays à la FIAS et à la coalition de l’opération Liberté immuable, qui agit dans le cadre des opérations antiterroristes menées en Afghanistan et conformément aux règles applicables du droit international,


Considérant que la situation en Afghanistan continue de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales,


Résolu à faire en sorte que la Force internationale s’acquitte pleinement de sa mission, en coordination avec le Gouvernement afghan,


Agissant donc en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de proroger l’autorisation de la Force internationale d’assistance à la sécurité, telle que définie dans les résolutions 1386 (2001) et 1510 (2003), pour une période de 12 mois jusqu’au 13 octobre 2013;


2.    Autorise les États Membres participant à la FIAS à prendre toutes mesures nécessaires à l’exécution de son mandat;


3.    Constate que la FIAS doit pouvoir satisfaire tous ses besoins opérationnels, se félicite de l’accord conclu entre le Gouvernement afghan et les pays qui fournissent des effectifs à la FIAS en vue de transférer progressivement la responsabilité intégrale de la sécurité dans tout l’Afghanistan au Gouvernement afghan d’ici à la fin de 2014 et de la mise en œuvre continue, depuis juillet 2011, du processus de transition, et engage les États Membres à fournir du personnel, du matériel et d’autres ressources à la FIAS et à poursuivre les efforts qu’ils déploient en faveur de la sécurité, la stabilité et la transition en Afghanistan;


4.    Se félicite de l’engagement ferme du Gouvernement afghan à poursuivre le développement, avec le soutien des pays de la FIAS, de Forces nationales de sécurité afghanes soumises à la Constitution afghane, aptes à assurer la paix, la sécurité et la stabilité pour tous les Afghans, placées sous une direction civile efficace et agissant dans le respect de l’état de droit et des droits de l’homme, et capables de contribuer à la sécurité de la région en stabilisant la situation en Afghanistan;


5.    Salue la volonté affichée par l’OTAN et le Gouvernement afghan de développer encore toutes les dimensions du partenariat durable auquel ils se sont engagés en novembre 2010 au Sommet de Lisbonne, jusqu’en 2014 et au-delà, et en particulier l’intention qui y est exprimée d’apporter, dans le cadre du partenariat durable, un soutien pratique visant à maintenir et améliorer la capacité et l’aptitude de l’Afghanistan à lutter efficacement contre les menaces pesant sur sa sécurité, sa stabilité et son intégrité, et à contribuer à la sécurité régionale en stabilisant la situation dans le pays;


6.    Souligne qu’il importe de prendre, dans le cadre d’un dispositif global, des mesures tendant à rendre le secteur de la sécurité afghan plus fonctionnel, professionnel et responsable, encourage la FIAS et les autres partenaires à continuer, dans les limites des ressources disponibles, à former, conseiller et responsabiliser les Forces nationales de sécurité afghanes afin d’accélérer la réalisation de l’objectif que constitue l’existence de forces de sécurité afghanes autosuffisantes, viables, responsables et ethniquement équilibrées, vouées au maintien de la sécurité et de l’état de droit dans la totalité du pays, se félicite du rôle de premier plan que jouent de plus en plus les autorités afghanes dans le maintien de la sécurité dans tout le pays, ainsi que des progrès notables réalisés dans la croissance de l’Armée nationale afghane et de la Police nationale afghane, et souligne qu’il importe d’appuyer la professionnalisation continue de ces institutions;


7.    Demande à la FIAS et au Haut Représentant civil de l’OTAN de continuer d’agir en étroite consultation avec le Gouvernement afghan et le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, conformément à sa résolution 2041 (2012), ainsi qu’avec la coalition de l’opération Liberté immuable, dans l’exécution du mandat de la Force;


8.    Prie le Commandement de la FIAS de le tenir régulièrement informé, par l’intermédiaire du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, de l’exécution du mandat de la Force, notamment en lui présentant régulièrement ses rapports trimestriels;


9.    Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission entame l’audition de pétitionnaires sur Gibraltar, Guam, les îles Turques et Caïques et le Sahara occidental

CPSD/505

La Quatrième Commission entame l’audition de pétitionnaires sur Gibraltar, Guam, les îles Turques et Caïques et le Sahara occidental

09/10/2012
Assemblée généraleCPSD/505
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

3e séance – après-midi


LA QUATRIÈME COMMISSION ENTAME L’AUDITION DE PÉTITIONNAIRES SUR GIBRALTAR, GUAM, LES ÎLES TURQUES ET CAÏQUES ET LE SAHARA OCCIDENTAL


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi, l’examen de la situation prévalant dans certains des 16 territoires inscrits sur la liste des territoires non autonomes des Nations Unies.  Après avoir entendu le Chef du Gouvernement de Gibraltar, et le Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, la Commission a entamé les auditions de pétitionnaires et représentants d’associations de défense des populations des territoires non autonomes, relatives à Guam, aux îles Turques et Caïques, et au Sahara occidental.


Dans son allocution, M. Fabian Ricardo, ancien chef de l’opposition et aujourd’hui Chef du Gouvernement de Gibraltar est revenu sur les déclarations faites par le Premier Ministre espagnol devant la soixante-septième session de l’Assemblée générale et sur celles du Ministre des affaires étrangères de l’Espagne à sa prise de fonctions.  La question de la souveraineté de Gibraltar ne concerne que son peuple et le Royaume-Uni, a estimé M. Ricardo.  En conséquence, les pourparlers bilatéraux souhaités par l’Espagne n’auront pas lieu, ceci en raison du veto que leur oppose le peuple de Gibraltar, a-t-il indiqué.  Ce peuple s’est clairement prononcé par le référendum, il y a 45 ans, en faveur d’une alliance avec le Royaume-Uni, a rappelé Fabian Ricardo.  Il est temps que l’Espagne « cesse de poursuivre des chimères » et gagne en crédibilité en renonçant à ses prétentions souveraines sur Gibraltar, a estimé le Chef du Gouvernement de Gibraltar.  Il a en outre qualifié « les incursions espagnoles dans les eaux maritimes de Gibraltar » d’« agression constante contre un pays allié ».


M. Harold Martin, Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a quant à lui expliqué que la composition collégiale de son gouvernement est la preuve de la volonté de la Nouvelle-Calédonie de s’écarter de la logique majorité-minorité et de dépasser les oppositions idéologiques en instaurant une nouvelle méthode de gouvernance reposant sur un partage du pouvoir dans les institutions du territoire.  Aujourd’hui le Congrès de Nouvelle-Calédonie est présidé par un Kanak non indépendantiste qui a remplacé un indépendantiste, a encore précisé M. Martin.


La pétitionnaire qui s’exprimait concernant la question de Guam, a quant à elle déploré la relocalisation de quelque 5 000 marines américains à Guam décidée en avril dernier par les États-Unis et le Japon, et elle a estimé que cette relocalisation allait avoir un impact négatif sur le territoire. 


Concernant les îles Turques et Caïques, l’un des pétitionnaires a déclaré que ces îles ne sont pas « une colonie de la Couronne, obtenue après une guerre ou un achat ».  Dans ce contexte, les pétitionnaires ont appelé la Commission à envisager un recours au système de tutelle, qui par le passé, a fait ses preuves, ont-ils dit.


Au cours de l’audition de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental, plusieurs d’entre eux ont déclaré qu’elle relève bien du cas colonial. Dans ce contexte, les Nations Unies doivent tenir leur engagement en ce qui concerne la tenue d’un référendum d’autodétermination qui a été promis au peuple sahraoui, ont insisté les intervenants.  Ceci pourrait se traduire par un renforcement du mandat de la MINURSO, ont plaidé certains pétitionnaires, alors que d’autres, soutenant les propositions faites par le Maroc, ont estimé que la solution à la crise passe par l’adoption de la solution marocaine d’accorder une large autonomie au territoire.


L’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc a par ailleurs été jugée illégale par certains pétitionnaires, tant qu’elle ne bénéficie pas du consentement du peuple sahraoui.  Un pétitionnaire a demandé à la Commission d’en référer à l’Assemblée générale afin qu’elle saisisse la Cour international de Justice pour avis consultatif.


Pour sa part, la délégation du Maroc, a mis en garde l’Algérie concernant le soutien que ce pays apporterait au Front Polisario, soulignant qu’au regard de la situation au nord du Mali, on ne peut dissocier la question du Polisario de celle des Touaregs ou encore du fondamentalisme ambiant.  En tant que « pays ami », l’Algérie devrait se méfier des risques de contagion de ce fondamentalisme à l’intérieur de ses frontières, a prévenu le représentant.


La Quatrième Commission se réunira demain, mercredi 10 octobre, à 15 heures, pour poursuivre l’audition des pétitionnaires sur la question du Sahara occidental.



Question de Gibraltar


Déclarations


Mme PEDROS CARRETERO (Espagne) a expliqué que son pays contribuait et participait activement au Comité de la décolonisation.  S’agissant de la question de Gibraltar, le représentant a indiqué que ce cas était « très différent de celui de la plupart des territoires soumis à la décolonisation ».  C’est pour cette raison qu’il a plaidé en faveur d’une solution différente.  Il a rappelé que l’Assemblée générale avait à maintes reprises adopté des résolutions exhortant le Royaume-Uni et l’Espagne à négocier.  Il a expliqué que pour son pays « la solution passe par la restitution d’un territoire transféré par le Traité d’Utrecht en 1713, sans aucune base juridique ».


Il a estimé que les intérêts de la population de Gibraltar devaient être pris en compte.  Le Gouvernement de l’Espagne a déclaré à plusieurs reprises sa volonté d’établir des mécanismes permettant une coopération locale dans le domaine du développement économique et du bien-être des habitants de Campo de Gibraltar et de Gibraltar, a-t-il indiqué.  Cependant, cela ne signifie pas, a-t-il dit, d’une aucune manière un droit à l’autodétermination, car un tel droit est attribué à la population d’un territoire colonisé et non imposé par les puissances occupantes au détriment d’une population autochtone.  Ainsi, il a rappelé que la doctrine des Nations Unies concernant le processus de décolonisation d’un territoire non autonome est pleinement consacrée à la défense des droits des populations autochtones vis-à-vis des intérêts des peuples colonisateurs.


Concluant son propos, le représentant a ajouté qu’en conformité du droit international, il ne pouvait y avoir aucun doute quant à la validité du Traité d’Utrecht qui, comme le Royaume-Uni l’a rappelé à plusieurs reprises, rend irréalisable l’indépendance de Gibraltar sans le consentement de l’Espagne.  « Mon pays revendique depuis de nombreuses années la nécessité de trouver une solution pacifique au moyen d’une négociation bilatérale avec le Royaume-Uni sur la question de souveraineté de Gibraltar », a-t-il rappelé.


Audition des pétitionnaires sur la question de Gibraltar


M. FABIAN RICARDO, Chef du Gouvernement de Gibraltar, revenant sur les déclarations du Premier Ministre espagnol, M. Rajoy, devant la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a déclaré que les pourparlers bilatéraux entre l’Espagne et le Royaume-Uni voulus par l’Espagne ne tiennent pas compte des aspirations du peuple de Gibraltar, mais seulement des intérêts nationaux espagnols.  Rappelant le refus maintes fois affirmé du Royaume-Uni de voir Gibraltar passer sous une autre souveraineté que la sienne, M. Ricardo a déclaré qu’il s’agit d’un veto clair à tout pourparler.  Fort de ce veto, le peuple de Gibraltar n’accepte donc pas de négociation sur sa souveraineté, car cette question ne concerne que lui et le Royaume-Uni, a lancé M. Ricardo.  Il n’y aura donc pas de pourparlers tels qu’attendus par l’Espagne, a-t-il conclu sur ce point.


Revenant sur des déclarations du Ministre des affaires étrangères de l’Espagne à sa prise de fonction, M. Ricardo a estimé que, vu la situation économique de l’Espagne, « le temps n’est pas à la poursuite de chimères ».  La quête de souveraineté sur Gibraltar est nulle et non avenue, a-t-il encore déclaré, avant de demander que Gibraltar soit retiré de la liste des territoires non autonomes sur la base de la relation constitutionnelle établie avec le Royaume-Uni.  Cela fait 45 ans que le peuple de Gibraltar a massivement voté dans un référendum pour rester britannique et 10 ans qu’il a également voté pour rejeter toute souveraineté espagnole.  « Gibraltar ne sera jamais espagnole, pourquoi alors poursuivre cette chimère? », a encore demandé M. Ricardo, avant de rappeler que dans le Traité d’Utrecht, signé il ya 299 ans, l’Espagne a accepté de transférer sa souveraineté sur Gibraltar au Royaume-Uni.


M. Ricardo a ensuite estimé que « les incursions militaires de l’Espagne dans les eaux de Gibraltar » constituent des agressions constantes envers un pays allié au sein de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne.  Elles le sont d’autant plus que des analyses légales objectives démontrent que ces eaux sont indiscutablement britanniques, pour les 3,000 nautiques et pour les 12,000 nautiques qui pourraient être réclamés à tout moment au titre de l’extension de la zone économique exclusive.  Ce qui est troublant, c’est que cette situation a été par le passé acceptée par l’Espagne, a-t-il poursuivi, produisant une copie d’un article de presse publié en mai 1967.  « L’Espagne doit renoncer à ses prétentions, si elle veut être crédible », a conclu M. Ricardo.


Question de la Nouvelle-Calédonie


Déclarations


M. HAROLD MARTIN, Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a expliqué que le Gouvernement collégial du territoire est constitué d’indépendantistes et de non-indépendantistes, représentant ainsi la double légitimité du pays, ce qui est la preuve de la volonté de la Nouvelle-Calédonie de s’écarter de la logique majorité-minorité et de dépasser les oppositions idéologiques en instaurant une nouvelle méthode de gouvernance reposant sur un partage du pouvoir dans les institutions.  Il a rappelé que, cette année, le drapeau indépendantiste a été levé aux côtés du drapeau tricolore français en présence du Premier Ministre de la France de l’époque, M. François Fillon.  Ce geste fort de reconnaissance à l’adresse des indépendantistes et ce geste symbolique de paix et d’apaisement entre les communautés ont néanmoins été combattus vivement par un parti politique qui en a fait son argument de campagne électorale lors des élections législatives de juin 2012, développant un discours radicalement anti-indépendantiste, a expliqué M. Martin.  Il a souligné que ce parti, qui est non signataire de l’Accord de Nouméa, a pour la première fois remporté deux postes de députés au Parlement français.  Ce rejet du drapeau indépendantiste du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) prouve qu’une partie de la population calédonienne, principalement d’origine européenne, reste très méfiante des évolutions survenues et s’inquiète quant à l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.  Aujourd’hui le Congrès est présidé par un Kanak non indépendantiste qui a remplacé un indépendantiste, a encore précisé M. Martin.


Le résultat des élections législatives de juin dernier et son impact sur la nouvelle organisation politique de l’Assemblée délibérante a eu, pour conséquence immédiate, de lancer prématurément la campagne des élections générales de mai 2014.  Par conséquent, M. Martin a estimé que son gouvernement aura du mal à faire adopter par les élus, les réformes majeures de réduction des inégalités sociales et de justice sociale, ainsi que la réforme fiscale.  Il a tenu à réaffirmer, en tant que Président et au nom du Gouvernement collégial « que nous avons collectivement l’obligation de continuer de mobiliser nos capacités de raison, de compréhension, notre maturité, notre sens du consensus et des compromis positifs au service de l’intérêt général ».


Sur le plan institutionnel, M. Martin a expliqué que les dossiers majeurs de l’Accord de Nouméa ont connu des avancées significatives, notamment pour ce qui est des transferts de compétences de l’État à la Nouvelle-Calédonie; les enseignements secondaires public et privé, qui ont été transférés en janvier 2012 à la Nouvelle-Calédonie, et les conventions relatives à la sécurité maritime et la sauvegarde de la vie en mer, ont été signés en avril 2012.  Il a également fait part des développements récents sur le plan économique et social, comme l’entrée en vigueur du « complément retraite de solidarité » et du « minimum vieillesse », depuis janvier 2012.  Quant aux relations extérieures de la Nouvelle–Calédonie, M. Martin a fait état de la participation du territoire au Groupe du fer de lance mélanésien ainsi qu’au Forum des îles du Pacifique.  Il a également rappelé que son gouvernement avait porté une Déclaration commune signée à Nouméa le 28 avril 2012 par 14 États du Pacifique relayant les craintes et les espoirs des populations directement concernées par les effets des changements climatiques, qui a été présentée à Rio au dernier Sommet de la Terre.


Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a reconnu les nombreuses réalisations qui ont eu lieu en Nouvelle-Calédonie, et a salué le fait que les droits du peuple kanak sont prévus dans l’Accord de Nouméa.  Il a demandé au Président Martin de lui fournir des informations quant au nombre de Kanaks qui ont été formés ou sont en cours de formation dans les domaines techniques et autres.  Il est parti du principe que le peuple kanak doit pouvoir activement participer à tous les domaines économiques et politiques et que, pour cela, il doit avoir la formation adéquate.


Répondant à cette question, M. MARTIN est revenu sur la question de la formation de la jeunesse kanake, la qualifiant « de véritable enjeu ».  Il a reconnu que 7 000 personnes ne travaillent pas, faute de formation.  Cependant il existe un dispositif spécial qui ne s’adresse qu’aux Kanaks, les « 400 cadres ».  Ce programme a formé 1 600 cadres kanaks qui occupent des postes de responsabilité dans tous les domaines, a-t-il précisé.  Les jeunes Kanaks peuvent également intégrer les grandes écoles françaises dans le cadre d’un accord, et il existe un autre accord avec le Canada, où des ingénieurs calédoniens sont formés chaque année.  De plus, il y a des programmes de formation professionnelle et technique en Nouvelle-Calédonie.


Audition des pétitionnaires sur la question de Guam


Présente en tant que membre de la diaspora Chamorro, Mme TIARA NAPUTI, pétitionnaire, a rappelé qu’en 2012 le territoire de Guam était toujours colonisé par les États-Unis et inscrit parmi les 16 territoires non autonomes.  En avril 2012, a-t-elle dit, une déclaration commune publiée par le Comité consultatif de la sécurité USA-Japon a confirmé que quelque 5 000 marines américains et leurs familles seraient relocalisés à Guam.  Elle a estimé que cette relocalisation allait avoir un impact négatif sur le territoire.  La pétitionnaire a déploré que le statut de dépendance de l’île de Guam empêche les autochtones d’exercer leurs droits et de prendre part aux décisions qui les touchent de près.


Audition des pétitionnaires sur la question des îles Turques et Caïques


M. DANIEL M. MALCOM, membre de la Commission des droits de l’homme des îles Turques et Caïques, a déclaré que, malgré les efforts des Nations Unies pour se débarrasser du fléau du colonialisme, celui-ci ne cesse de persister.  Le colonialisme reste une tache indélébile au sein de cette société.  Il a sapé l’autorité des gouvernements élus des territoires non autonomes, en empiétant sur les droits démocratiques alors que ces territoires luttent contre les conséquences de la récession et de la crise financière.  M. Malcom a appelé au rétablissement du régime de tutelle qui, a-t-il dit, fonctionnait très bien dans le passé.  À cette fin, il a demandé à la Quatrième Commission d’adopter un projet de résolution qui donnerait accès au régime de tutelle à la fois aux territoires non autonomes et aux puissances administrantes nommées par les Nations Unies qui assurent la tutelle de ces territoires.


M. BRIAN FORBES, du Comité pour le référendum du peuple des îles Turques et Caïques, a déclaré que les agissements du Royaume-Uni donnent le sentiment que les peuples des îles Turques et Caïques ont peu de choses à dire en ce qui concerne leur gouvernance. « Il convient de rappeler que ces îles ne sont pas une colonie de la Couronne, obtenue après une guerre ou un achat », a ajouté M. Forbes.  Dans ce contexte, il a demandé à ce que le mécanisme de tutelle soit ravivé pour résoudre la situation des îles Turques et Caïques.


Audition des pétitionnaires sur la question des îles Vierges américaines


M. CARLYLE G. CORBIN JR., pétitionnaire, a estimé que la mise en œuvre des résolutions sur la décolonisation adoptée par l’Assemblée générale était cruciale, afin que l’article 73 (b) de la Charte des Nations Unies prenne tout son sens.  Il a rappelé qu’il a été établi depuis longtemps par l’Assemblée générale que le droit à l’autodétermination est un droit de l’homme.  Dans ce contexte, a-t-il dit, les États Membres ont adopté de nombreuses mesures pour permettre la décolonisation, corriger l’inégalité politique du statu quo, au lieu de la légitimer.


Droits de réponse


La représentante de la Grenade a demandé à M. Corbin si la participation des territoires non autonomes aux grandes conférences internationales pouvait leur apporter des capacités spécifiques.


Lui répondant, M. Corbin a expliqué que la participation des territoires non autonomes aux grandes conférences internationales et à leurs processus de préparation, notamment sur les changements climatiques, est importante, car c’est une occasion de s’informer et de s’engager sur des questions concernant des transferts de technologie et de connaissances. 


Auditions de pétitionnaires sur le Sahara occidental 


M. ALI SAHEL, représentant de la National Association for Youth Exchanges, a donné à la Commission des informations sur la situation tragique que connaît la jeunesse sahraouie dans les territoires occupés. Ces jeunes sont confrontés aux conséquences de la colonisation marocaine et sont devenus l’otage de l’incertitude qui plane sur leur avenir.  Les conditions de vie dans le territoire sahraoui sont en chute libre, avec un taux de chômage de 70% parmi les jeunes Sahraouis, a-t-il précisé.  Par ailleurs, le pétitionnaire a dénoncé les conditions prévalant, dans les camps, qui ne leur offrent aucune possibilité de formation.  La jeunesse sahraouie demande seulement le droit de vivre dans la dignité dans une République démocratique sahraouie, a-t-il conclu.


M. OMAR SADOK, pétitionnaire, a axé son intervention sur la base juridique internationale de la question sahraouie.  Il a réaffirmé qu’il s’agissait bien d’une question de décolonisation, et que par conséquent il fallait permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.  La situation actuelle ne nécessite pas, a-t-il estimé, de délais supplémentaires pour résoudre cette question, et la communauté internationale doit déployer plus d’efforts afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer ce droit sur la base de toutes les résolutions pertinentes de l’ONU.


M. SAID AYICHI, Vice-Président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, a exprimé toute sa préoccupation en ce qui concerne les violations des droits de l’homme dont est victime le peuple sahraoui.  Ces violations sont commises par les forces de sécurité marocaines qui installent, par ailleurs, un climat de terreur, alimenté par les exécutions arbitraires, la torture, les viols de femmes et autres destructions de biens et de points d’eau, a ajouté le représentant, en soulignant que tout cela se passe à huis-clos.  Ceci n’est pas un discours militant, mais l’amer quotidien que vit le peuple sahraoui, a-t-il poursuivi.  Le représentant a ensuite déploré que le Sahara occidental n’ait toujours pas eu droit à son référendum d’autodétermination, tel que promis par la communauté internationale.  Dans ce contexte, il a appelé au renforcement du mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) et à la tenue du référendum d’autodétermination.


M. MHAND BERKOUK, du Centre de recherche stratégique et sécuritaire, a accusé le Maroc de « poursuivre ses politiques haineuses de violation des droits de l’homme, y compris en consacrant d’énorme sommes d’argent dans le but de saper le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».  En raison de cette situation, il y a des risques que la jeunesse sahraouie ait recours à la voie armée afin de défendre ses droits, a-t-il dit.  Dans ce contexte, le pétitionnaire a plaidé pour un renforcement du mandat de la MINURSO, en y incluant une dimension des droits de l’homme.


Mme NANCY HUFF, Présidente de « Teach the Children International  », a souligné l’absence de sécurité dans le Maghreb islamique, notamment autour du camp de Tindouf.  Elle a ensuite demandé au Front Polisario de revoir sa politique de visite familiale, afin de permettre à plusieurs personnes de pouvoir visiter les personnes vivant dans les camps. Elle a ensuite déploré l’absence de documentation en ce qui concerne les abus des droits de l’homme dans les camps de Tindouf.


Mme GALE SHERRILL, Directrice de The Glenpool Outreach Center at the Landing,est intervenue au nom des « personnes prises au piège » qui se trouvent dans le camp de refugiés de Tindouf en Algérie.  Elle a affirmé qu’il y avait une présence accrue d’Al-Qaida dans la région, qui se traduit notamment par des activités terroristes de trafic d’armes, de drogues et la traite de personnes.  Face à cette situation, elle a appelé l’ONU à s’en alarmer et à dépêcher des moniteurs sur place en dehors de ceux du Polisario, qui est en charge dans cette région.  Elle a également dénoncé la pratique du Front Polisario « qui consiste à détourner l’aide humanitaire internationale.  Elle a recommandé que l’Algérie prenne en charge la supervision et la responsabilité des camps de réfugiés et que soit accordé un statut d’immigration à tous les réfugiés sahraouis et à leurs enfants qui sont nés dans les camps depuis 1975.


M. SURESH KUMAR, du Département des études africaines de l’Université de Delhi, a noté que depuis 2004 le Conseil de sécurité n’a cessé d’appeler les parties concernées par la question du Sahara occidental à parvenir à une solution politique.  Il a fait état de la proposition du Maroc, qui propose l’autonomie de ce territoire, et a expliqué que la nouvelle Constitution du Maroc prévoit d’ores et déjà une décentralisation qui correspond pratiquement à une régionalisation du Royaume, ce qui va dans le sens d’un territoire sahraoui autonome. 


Mme JANET LENZ de l’Organisation Not Forgotten International, a expliqué qu’elle avait travaillé dans les camps de refugiés sahraouis depuis 1999.  Elle a affirmé que les Sahraouis qui vivent sous oppression marocaine sont punis s’ils font entendre leur souhait d’indépendance.  La patience des Sahraouis s’amenuise, et ils sont de plus en plus enclin à se battre en luttant pour l’indépendance de leur pays après avoir attendu trop longtemps une solution pacifique, a averti Mme Lenz.  Elle a lancé un appel pour que l’ONU agisse et qu’elle mette un terme à cette crise de 37 ans.  Lorsque le peuple sahraoui sera réuni dans son propre territoire, il ne subira plus d’abus des droits de l’homme, a-t-elle conclu.


M. JEFFREY J. SMITH de « Western Sahara Resource Watch » a rappelé que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental serait illégale sans le consentement du peuple sahraoui.  Après avoir rappelé un précédent survenu en Namibie, le représentant a demandé à la Commission de renvoyer la question de la légalité ou de l’illégalité de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental devant l’Assemblée générale pour avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ). 


M. PEDRO PINTO LEITE, Secrétaire général de la plateforme internationale des juristes pour le Timor-Leste, a déclaré que la question du Sahara occidental relève bien de la décolonisation.  Dans ce contexte, les Nations Unies ont le devoir de forcer le Maroc à accepter la tenue du référendum d’autodétermination et doivent déclarer illégales les activités économiques menées par le Maroc, sur le territoire du Sahara occidental, qui se font sans le consentement de son peuple. 


M. AYMERIC CHAUPRADE, délégation marocaine, a, après avoir présenté une analyse de la situation au nord du Mali, estimé que la question du Polisario ne peut être séparée de la question touarègue et du fondamentalisme.  Aussi a-t-il lancé un appel à l’Algérie, « pays ami », l’invitant à revoir sa position sur cette question, « car le fondamentalisme pourrait par ailleurs s’abattre sur son territoire ».  Ceux qui regardent le Sahara occidental avec les vielles lunettes du passé et de la guerre froide doivent revoir leur position, a-t-il conclu. 


M. AHMED LAKHRIF, Député parlementaire de Laayoune, a dénoncé la situation « terrible » qui prévaut dans le camp de Tindouf.  Il s’agit essentiellement de jeunes qui cherchent une alternative à un exile forcé.  Les organisations terroristes et les groupes armés ont profité de cette situation pour s’infiltrer dans les camps et pour y diffuser leurs idéologies et y recruter de nouveaux membres.  Les intérêts du Front Polisario sont « personnels et mesquins », a-t-il estimé, et empêchent de faire avancer la cause du peuple sahraoui.  Il a souhaité que l’Algérie « se rende compte de la gravité du rôle qu’elle joue en ouvrant son territoire à ces milices armées » et lui a lancé un appel en tant que « représentant légitime de la population du Sahara » pour qu’elle veille à cette menace qui plane sur l’intégrité territoriale des pays de la région. 


M. PIERRE LEGROS, avocat à Bruxelles qui représente une famille belge d’origine marocaine qui « a été instrumentalisée par le Front Polisario », a expliqué que, le 12 novembre 2010, une chaîne de télévision espagnole avait diffusé un reportage sur le démantèlement d’un camp de refugiés sahraouis à Laayoune « en utilisant des photos prises 10 mois plus tôt à Casablanca par les services de police lorsqu’un déséquilibré mental avait tué 4 membres de la famille Rachidi ».  Ces photos lui avaient été envoyées par le Front Polisario dans le but de dénoncer la violence des forces de police marocaines, a-t-il précisé.  M. Legros, qui a indiqué qu’il représente la famille des victimes de Casablanca, a demandé à ce que ces photos ne soient plus montrées, mais malgré deux conférences de presse et une demande de droit de réponse, la chaîne de télévision espagnole a continué de diffuser ce reportage, alors que la presse écrite espagnole a refusé de le faire, a indiqué le pétitionnaire.


M. ANTONIO ALBERTO NETO, Président du « Partido Democratico Angolano  », a estimé que « le territoire du Sahara occidental fait partie intégrante du Maroc pour des raisons liées à son histoire ».  Il a averti que la population de Tindouf « était instrumentalisée par des groupes terroristes ».  Il faut déloger ces terroristes qui menacent à terme toute la région.  Il a également souligné que la nouvelle Constitution marocaine permet une large autonomie dans le cadre de la régionalisation avancée, estimant que « cela ouvrait la voie à la fin du conflit au Sahara occidental ».


M. MOHAMMAD ZIYAD ALJABARI, de « Palestinian-Maroccan Friendship Society », a déclaré que la situation dans les camps de Tindouf est « catastrophique ».  « Ce gang qu’est le Front Polisario viole les droits de l’homme, avec l’aide de l’armée algérienne », a poursuivi le pétitionnaire.  Combien de temps la MINURSO va-t-elle restée silencieuse, a-t-il demandé, avant d’appeler la Commission à considérer les propositions et initiatives marocaines.


M. DAVID LIPPIAT, Directeur de « WE International », s’est demandé ce qu’il faut faire pour que la communauté internationale agisse afin de faire cesser l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.  « Faut-il revenir ici tous les ans et répéter les mêmes choses ? » a-t-il demandé.  Le Maroc ne tient pas ses promesses.  Il dit une chose et en fait une autre, a-t-il ajouté, accusant ce pays de « faire jouer ses alliances pour s’imposer et exploiter illégalement les ressources du Sahara occidental ». 


M.OMAR DKHIL, Président de la « Commission de législation et des droits de l’homme à la Chambre des Conseillers », s’est exprimé au nom des habitants sahraouis du Sud du Maroc.  Contrairement a ce qui a été dit par les ennemis du Maroc, « mon pays fait de son mieux pour que les efforts de l’ONU soient couronnés de succès en proposant un statut d’autonomie aux provinces du Sud », a-t-il dit.  Il a regretté le fait que le Front Polisario soit perçu comme l’unique représentant du peuple sahraoui.  En tant que sahraoui lui-même et membre du Parlement marocain, il a dit ne pas partager pas cette opinion, et a affirmé que les autres Sahraouis des provinces du Sud du Maroc partagent ce sentiment.  Ces Sahraouis du Maroc sont en faveur de la proposition marocaine, a-t-il affirmé, et il a dénoncé le fait que ce soit « l’Algérie » qui s’exprime au nom des Sahraouis à l’ONU.


M. AHMED BOUKHARI, Représentant du Front Polisario, a rappelé qu’en 1975 le Maroc avait envahi le Sahara occidental.  En 1979, une résolution du Conseil de sécurité le sommait de mettre un terme à son occupation militaire, mais le Maroc a fait la sourde oreille.  Puis, en 1991, le Maroc s’est engagé à coopérer avec l’ONU dans le but d’organiser un référendum d’autodétermination, qui prévoyait l’option de l’indépendance.  La MINURSO a été chargée de cette mission qui devait se terminer en 1992. A ce jour ce référendum n’a toujours pas pu avoir lieu du fait de la déclaration unilatérale du Maroc, qui avait proclamé sa souveraineté sur le territoire du Sahara occidental, décision que la communauté internationale a déclarée comme nulle et non avenue, a encore rappelé le représentant du Front Polisario.  Aujourd’hui, le Maroc occupe toujours illégalement ce territoire, a souligné M. Boukhari qui a également dénoncé le fait que le Maroc continue à violer les droits de l’homme du peuple sahraoui et à exploiter ses ressources.  Il a également rappelé que, du fait de la décision du Maroc de suspendre sa coopération avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général en mai dernier, il n’a pas été possible de poursuivre les négociations en cours.  « Il a été dit que ce véto a été révoqué, mais il n’existe aucune preuve tangible de cela », a-t-il poursuivi.  Le Maroc a réussi à transformer l’ONU en une partie du problème dans le cas du Sahara occidental, a-t-il accusé. 21 ans de tromperies marocaines et de paralysie à l’ONU ont entamé la patience du peuple sahraoui qui continue pourtant à placer sa confiance dans l’ONU pour arriver à organiser ce référendum d’autodétermination.  Le peuple sahraoui attend le soutien de la communauté internationale pour être admis aux Nations Unies, a-t-il conclu.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse à la déclaration faite par l’Espagne sur le cas de Gibraltar, le représentant du Royaume-Uni a rappelé la souveraineté de son pays sur ce territoire, ceci au titre de la Constitution de 2007.  Il a ensuite déploré que le « Comité des Vingt-Quatre » ne tienne pas compte de ce fait.  Par conséquent, le Royaume-Uni n’accepte pas l’affirmation selon laquelle le peuple de Gibraltar n’a pas le droit à l’autodétermination.  Par ailleurs, la Constitution de 2007 ne réduit en rien la souveraineté du Royaume-Uni sur Gibraltar, a-t-il dit.  Enfin, le Royaume-Uni n’entrera jamais dans des négociations sur la souveraineté qui ne satisferait pas les habitants de Gibraltar.  Pour autant, il entend maintenir une coopération avec l’Espagne dans une relation tripartite pour le bénéfice des habitants de Gibraltar.


Exerçant à son tour son droit de réponse, le représentant de l’Espagne a affirmé que son pays ne changeait pas de position en ce qui concerne le statut des eaux entourant Gibraltar.  Ces eaux n’ont jamais été cédées dans le Traité d’Utrecht, a-t-il conclu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Pauvreté et chômage des jeunes, obstacles persistants au développement social, affirment les délégations devant la Troisième Commission

AG/SHC/4037

Pauvreté et chômage des jeunes, obstacles persistants au développement social, affirment les délégations devant la Troisième Commission

09/10/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4037
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

3e et 4e séances – matin et après-midi


PAUVRETÉ ET CHÔMAGE DES JEUNES, OBSTACLES PERSISTANTS AU DÉVELOPPEMENT SOCIAL,

AFFIRMENT LES DÉLÉGATIONS DEVANT LA TROISIÈME COMMISSION


La cohérence des politiques et la mobilisation de ressources

parmi les solutions envisageables pour surmonter ces obstacles


La pauvreté et le chômage de la jeunesse sont des défis majeurs que tous les pays doivent relever dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement social, ont souligné aujourd’hui, au dernier jour du débat général de la Troisième Commission, les délégations qui se sont exprimées sur les questions sociales, humanitaires et culturelles.


Partant du constat du Secrétaire général* que si le taux de diminution observé entre 1990 et 2005 se poursuivait, il faudrait 88 ans de plus pour éliminer l’extrême pauvreté, le Pakistan, l’Indonésie et le Viet Nam, en particulier, ont estimé que la cohérence des politiques et la mobilisation de ressources financières suffisantes s’imposaient.


Certains intervenants ont évoqué, à cet égard, la cinquantième session de la Commission du développement social dont le thème prioritaire fut consacré à l’élimination de la pauvreté. 


Beaucoup de pays ayant réussi à réduire la pauvreté sur le plan des revenus se heurtent, néanmoins, à des difficultés considérables dans des secteurs tels que l’accès à l’éducation, à l’alimentation et à d’autres services de base, aggravées par la crise alimentaire.


Il s’avère, dès lors, que pour les pays en développement, et de plus en plus pour les pays développés depuis la crise de la dette souveraine dans la zone euro, les programmes de protection sociale sont essentiels pour réduire la précarité.  Ainsi, près de 75% de la population mondiale n’est pas encore couverte par une sécurité sociale adéquate.


L’Algérie, qui se faisait la voix du continent africain, a mis en relief « l’urgence pour la communauté internationale d’apporter son soutien afin que les résultats très encourageants enregistrés ces dernières années sur le continent, en termes de croissance du PIB, de santé publique, et de réduction de la pauvreté, ne soient pas remis en cause ».


D’autre part, « l’absence d’opportunités de développement des jeunes est porteuse de comportements asociaux dans cette catégorie de la population », a observé le Bélarus, qui a mis en place un système d’assurance chômage.


« Si l’excuse est la crise, alors je réponds que c’est l’occasion idéale pour faire preuve de créativité!  Réveillez les talents des jeunes! », a lancé la jeune représentante de Slovaquie, en rejetant les « prétextes » invoqués par les gouvernements pour justifier l’absence de progrès dans le système éducatif, clef de voûte du développement social.


Des pays ayant traversé un conflit armé ont fait part de difficultés spécifiques héritées de cette période.


«  LeGouvernement libyen actuel est confronté à des responsabilités colossales et à des enjeux très importants pour faire face au chômage, à la corruption et à la distribution de services sociaux comme l’approvisionnement en eau et l’assainissement », a déclaré la représentante de la Libye.


La République démocratique populaire lao a rappelé, pour sa part, qu’elle a été « la nation la plus lourdement bombardée au monde, spécialement lors de la guerre du Viet Nam ».


De ce fait, aujourd’hui encore, quelque 120 000 Laotiens souffrent d’un handicap consécutif à l’utilisation d’armes à sous-munitions et autres engins explosifs, a expliqué le représentant de ce pays qui a d’ailleurs ratifié, en 2009, la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. 


La représentante de la République démocratique du Congo (RDC) a constaté, que, malgré tous les efforts déployés par son pays, « il se trouve confronté aux conflits armés et à l’instabilité politique dans l’est, perpétrés par la milice M23 hostile au développement social du pays ».  Le représentant des jeunes de Géorgie a, lui, traité des traumatismes chez les enfants et les jeunes suite au conflit avec la Fédération de Russie, en août 2008.


Le Burkina Faso, le Mexique, Saint-Marin et d’autres délégations ont salué la décision de l’Assemblée générale de tenir, en 2013,une Réunion de haut niveau en vue de définir un programme de développement qui tiendrait compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà.


Dans le cadre du développement social, la Commission a notamment discuté de la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale »; du « Développement social: développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille »; et de la « Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement ».


La Troisième Commission se réunira à nouveau demain, mercredi 10 octobre, à 10 h 15, pour entamer l’examen combiné de deux points à son ordre du jour: prévention du crime et justice pénale; et contrôle international des drogues.


* A/67/179



DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/67/179)


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/67/61–E/2012/3, A/67/211 et A/67/153)


Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/67/188)


Suite et fin du débat général


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a constaté que la situation en termes d’inégalités ne s’est pas améliorée compte tenu de la difficile reprise économique mondiale, tandis que la crise alimentaire a fortement affecté le revenu des familles les plus pauvres, en particulier dans le monde en développement.  La crise a également sévèrement touché les chances d’emploi décent des jeunes, ce qui a mis en péril leurs perspectives d’intégration sociale.


M. Errázuriz a préconisé des politiques d’envergure centrées sur l’autonomisation des individus par la création d’emplois.  Il a affirmé qu’au Chili, le taux de chômage avait diminué à 6,4% mais que la résorption du chômage parmi les jeunes demeurait problématique, avec un taux de 16% de sans-emploi.  En conséquence, il s’avère nécessaire de ne ménager aucun effort en vue de l’intégration des jeunes dans le marché de l’emploi.  Le chômage est un problème mondial persistant, a-t-il souligné.  Les jeunes femmes et hommes autochtones et les personnes handicapées se trouvent dans une situation particulièrement difficile à cet égard. 


Sur la question de la protection sociale, le représentant a mis l’accent sur la nécessité, mise en relief par le Secrétaire général, pour les gouvernements de déterminer un niveau minimal de protection sociale qui soit cohérent avec les conditions du pays.  Il a décrit une série de programmes mis en place par le Ministère du développement social visant à mieux protéger les plus démunis, y compris les familles vivant dans l’extrême pauvreté, à travers des bons et des transferts en espèces, assortis de conditions spécifiques.  L’un des programmes bénéficiera notamment à 250 000 femmes entre 2012 et 2013.  En juillet 2012, un programme de bons solidaires alimentaires a été lancé pour épauler les familles les plus vulnérables et remédier à la hausse des prix des denrées alimentaires de 10,4% l’année dernière.  Il s’est ensuite prononcé en faveur de la nomination d’un rapporteur spécial aux fins d’arriver à une convention juridiquement contraignante sur les droits des personnes âgées.


Deux représentants de la jeunesse du Mexique se sont exprimés au nom de leur pays.  La première déléguée a insisté sur l’importance de l’inclusion pleine et effective des jeunes dans les politiques de développement.  Elle a indiqué que la population mexicaine comptait actuellement plus de 6 millions de personnes mineures.  Elle s’est inquiétée du phénomène par lequel de nombreux jeunes se tournent vers les secteurs informels de l’économie faute de pouvoir trouver une place au sein des structures sociales officielles.  Toutefois, elle s’est réjouie de la tenue en 2013 d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le handicap et a précisé que le Mexique avait apporté une contribution de 20 000 dollars au Fonds d’affectation spéciale du partenariat des Nations Unies pour la promotion des droits des personnes handicapées.


Le second représentant a pour sa part concentré son propos sur la situation des personnes âgées.  Il a rappelé que les personnes âgées représentaient plus de 2 milliards de personnes dans le monde.  À ce titre, elles doivent être intégrées dans les politiques de développement social menées par les gouvernements du monde entier, a-t-il affirmé.  Conscient des difficultés que fait peser la crise économique mondiale sur les gouvernements, il a néanmoins appelé à ne pas négliger le sort des personnes âgées et des autres catégories de population les plus vulnérables.  L’autonomisation de ces populations, le plein emploi et l’intégration sociale doivent être la priorité des États Membres à l’horizon de 2015 et au-delà, a-t-il conclu.


Mme SAMIRA A. ABUBAKAR (Libye) a affirmé que les engagements pris au Sommet du développement social avaient marqué un tournant historique, et que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) représentait un défi majeur pour la Libye.  Le Gouvernement libyen a mis au point un programme de réintégration des combattants ayant contribué au renversement du régime dictatorial, a-t-elle précisé.  C’est aussi une façon de remédier au chômage des jeunes car les combattants bénéficient d’une formation pour intégrer les forces de police et l’armée.


D’autre part, une stratégie et un plan d’action national sur les droits des personnes handicapées sont en passe d’être adoptés, de même qu’une gamme de mesures tendant à la protection sociale des personnes rendues vulnérables par la situation chaotique qu’a connue le pays, ainsi que par les effets de la crise économique mondiale.  Le conflit de 2011 a engendré de nombreux problèmes sociaux car les infrastructures sont détruites et l’ancien régime utilisait des bâtiments pour le stockage d’armes hautement dangereuses.  


Le Gouvernement actuel est confronté à des responsabilités colossales et à des enjeux très importants pour faire face au chômage, à la corruption et à la distribution des services sociaux tels que l’approvisionnement en eau et l’assainissement.  En conclusion, Mme Abubakar a attiré l’attention sur la situation des Palestiniens vivant, selon elle, dans des conditions inhumaines inacceptables du fait de l’occupation étrangère. 


Mme IRINA VELICHKO (Bélarus) a indiqué que les stratégies nationales jouaient un grand rôle dans le développement social.  Elle a détaillé certaines des politiques mises en œuvre par son pays.  En premier lieu, la création d’une base statistique nationale des besoins de la population a permis au Gouvernement du Bélarus d’apporter une aide sociale ciblée pour la fourniture de médicaments aux enfants en bas âge.  Elle a également mis en avant l’élaboration d’un projet d’aide technique pour venir en aide aux personnes handicapées venant en complément d’un réseau existant d’aide sociale gratuite et de foyers pour les personnes handicapées du pays.  


Elle a également exprimé l’inquiétude de son pays à propos des conséquences de la crise économique sur l’intégration des jeunes.  L’absence d’opportunités pour les jeunes entraîne des comportements asociaux dans cette catégorie de la population, a-t-elle expliqué.  Pour répondre à cet enjeu, elle a indiqué que le Bélarus examinait actuellement la mise en place d’un système d’assurance chômage.  Elle a conclu son propos en appelant les organisations internationales à renforcer l’aide apportée aux gouvernements des pays en développement.


GLADWELL WAMBI KAHARA et REBECCA MWAVISHI DOMBI, représentants de la jeunesse du Kenya, ont souligné que la jeunesse au Kenya représentait 70% de la population du pays, et, en tant que telle, était reconnue comme priorité nationale, notamment dans divers programmes et plans nationaux, comme la Vision 2030 du Kenya ou encore le premier planà moyen terme 2008-2012. 


Les représentants ont expliqué que le chômage restait, y compris au Kenya, un défi majeur pour la jeunesse.  Ce défi est d’autant plus difficile à relever dans un contexte de crise mondiale, de sous-développement et de concurrence en matière de ressources, ont-ils affirmé, avant de se déclarer satisfaits des efforts du Kenya pour relever ce défi.  Pour autant, il y a un besoin urgent de renforcer ces efforts afin de permettre à tous les jeunes de répondre aux besoins actuels du marché, ont-ils ajouté. 


L’autre défi auquel sont confrontés les jeunes kenyans est le VIH/sida, sachant que 70% des nouvelles infections touchent essentiellement les jeunes, dont une majorité de filles.  Dans ce contexte, le rôle de la prévention, et en particulier de l’éducation en matière de lutte contre la pandémie, est essentiel, ont-ils estimé, notant que la prévention se trouvait d’ores et déjà intégrée au programme éducatif du primaire et du secondaire.  Cela a permis de réduire la prévalence de 14% en 2000 à seulement 6,4% actuellement.  Néanmoins, le Kenya peut encore faire mieux et la communauté internationale doit accroître les ressources disponibles, en raison notamment de la difficulté à mettre en œuvre l’éducation sexuelle dans les écoles et dans la société en général, ont dit les deux représentants.


Pour eux, tous les progrès enregistrés ne seront préservés que si un bon environnement social, économique et culturel est créé, les crises ayant tendance à toucher de manière disproportionnée les jeunes.  En conséquence, ils ont appelé la communauté internationale à aider le Kenya à favoriser un tel environnement, y compris par une plus grande inclusion des jeunes dans les processus de prise de décisions et de gouvernance. 


MILENA DUDASOVA, Représentante de la jeunesse de la Slovaquie, a dénoncé le fait que l’on avait tendance aujourd’hui à avoir des « attentes trop faibles » de la jeunesse.  Constatant que près de 50% de la population mondiale est constituée de jeunes, elle s’est demandée en quoi nos économies reflétaient cette réalité.  Ces jeunes sont dans leurs années les plus productives, alors que la perception générale est qu’un jeune n’est « pas encore assez capable ».  « Jusqu’au début du XXe siècle on était soit enfant, soit adulte et la différence entre les deux se basait sur le nombre de responsabilités assumées et le degré d’indépendance de la personne », a-t-elle rappelé.  Allant plus loin, elle a souligné que la notion d’« adolescent » n’était apparue qu’en 1941.  Forte de ce constat, elle a demandé quelles étaient les responsabilités des adolescents de nos jours et s’il était même possible de parler de leur « indépendance » en tant que telle. 


Pour la représentante, il y a là un énorme potentiel de gâché.  Elle a proposé un certain nombre d’idées pour changer cette réalité à commencer par l’éducation.  À ce sujet, elle a souligné que les seuls diplômes n’étaient plus suffisants aujourd’hui.  Il faut, selon elle, apprendre aux jeunes à réfléchir différemment et de manière pluridimensionnelle. 


Face à l’excuse trop souvent invoquée pour justifier le manque d’amélioration des systèmes éducatifs dans le monde, elle a répondu: « Si l’excuse est la crise, alors je réponds que c’est l’occasion idéale pour faire preuve de créativité!  Réveillez les talents des jeunes! »  Pour elle, tout système éducatif ne doit pas se limiter à transmettre des informations.  « Les connaissances ne doivent pas être qu’informatives, il faut aussi qu’elles soient sources de performances », a-t-elle insisté. 


Compte tenu du fait que les jeunes sont plein d’énergie et d’idées, il faut, selon elle, mettre l’accent sur leurs capacités d’analyse, d’adaptation et d’application, et c’est aux générations plus âgées de leur donner les moyens de les réaliser.  La priorité accordée aux jeunes ne doit plus simplement l’être sur papier, a-t-elle dit, avant de lancer un appel aux parents, enseignants, et aux adultes en général pour qu’ils aient des attentes plus élevées vis-à-vis des jeunes.  Pour elle, c’est la meilleure façon d’apprendre.  « Le plus tôt vous nous traitez comme partenaires égaux, le plus tôt nous serons de vrais professionnels », a conclu Mme Dudasova, en rappelant que la jeunesse était l’avenir de chaque nation.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a exprimé son pessimisme quant à la réalisation de la vision axée sur l’être humain convenue lors du Sommet mondial pour le développement social, vision qui repose sur l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale.  Il a souligné que selon le pronostic du Secrétaire général, et avec le rythme lent de la réduction de la pauvreté, il faudrait 88 ans de plus pour éliminer l’extrême pauvreté.  Cet objectif semble d’autant plus lointain si l’on considère les crises financières en cours qui ont donné lieu à un accroissement du chômage et des disparités au sein et entre les sociétés.   En conséquence, la complaisance n’est plus de mise, a-t-il insisté, en joignant sa voix à celle du Secrétaire général en vue d’améliorer la cohérence des politiques et d’accroître les ressources financières adéquates du développement social. 


Au Pakistan, la protection sociale fait partie intégrante des outils nécessaires au développement social du pays.  Ainsi, le Programme Benazir d’appui aux revenus est un programme pionnier dans ce domaine qui consiste à transférer de l’argent aux femmes dans le but de leur autonomisation.  Il a ajouté que la promotion et la protection de la famille demeurait le socle de toute inclusion sociale, des soins et de la protection.  Il a estimé que le trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille l’an prochain, offrirait l’occasion de réitérer notre foi et respect en cette institution qui a résisté à l’épreuve du temps, a-t-il affirmé.   


M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a souligné que le Gouvernement de son pays continuait à appliquer les recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport sur la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale ».  Il a cité en exemple de cet engagement la mise en place duProgramme MKUKUTA de lutte contre la pauvreté, tout en reconnaissant que des défis importants restaient à être relevés en matière de mortalité infantile et de chômage.


M. Manongi a ensuite mis en avant la dimension rurale de son pays.  Il a rappelé que la majorité de la population tanzanienne vivait dans des zones rurales pour justifier le fait que le développement agricole était un aspect essentiel pour atteindre les Objectifs de du Millénaire pour le développement.


L’autonomisation des femmes est également une priorité du Gouvernement tanzanien, a affirmé M. Manongi.  Il a affirmé qu’une réforme de la législation foncière avait été mise en œuvre, garantissant un accès à la propriété de terres agricoles. 


En ce qui concerne les personnes âgées, il a souligné qu’une pension de retraite minimale avait été mise en place afin d’assurer à cette catégorie de la population un mode de vie sain et actif.  Pour conclure, il s’est réjoui de la tenue, en 2013, d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les droits des personnes handicapées.


Mme YAEKO SUMI (Japon) a déclaré que le fossé entre riches et pauvres se creusait, même dans les pays industrialisés, et que la polarisation de la société ne faisait que s’aggraver, d’où la nécessité pour la communauté internationale de s’attaquer, en bloc et de manière exhaustive, à de tels défis qui affectent en particulier les groupes vulnérables.  Il conviendrait de créer une société qui respecte les droits de l’homme et les libertés fondamentales des individus et favorise leur émancipation, en prenant en compte de la diversité de la société, a-t-elle recommandé. 


En outre, le pouvoir et la force des jeunes ont été visibles l’année dernière en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans d’autres régions du monde.  La problématique des jeunes doit être traitée d’une manière urgente et cohérente également.  L’incertitude économique mondiale actuelle et les troubles financiers ne font qu’aggraver cette situation qui risque de conduire à davantage d’instabilité sociale et d’entraver la croissance économique, a-t-elle mis en garde.


Le Gouvernement du Japon a mis en œuvre, en juin 2012, une Stratégie pour l’emploi des jeunes conçue à moyen et long termes pour encourager les jeunes à avoir un emploi et à bénéficier d’une formation systématique pour pénétrer le marché de l’emploi.  Les lycées et les universités veilleront, dans ce contexte, à éliminer les écarts entre formation et emploi, et ce, par une coopération avec les agences de l’emploi et autres partenaires.  En outre, des bureaux d’appui à l’emploi local ont également été établis pour aider les jeunes à développer des plans de carrière professionnelle. 


Mme NOA FURMAN (Israël) a entamé son propos en réaffirmant la volonté de son pays à poursuivre sa coopération internationale pour faire avancer les objectifs de développement social.  Elle a mis en avant les programmes mis en œuvre par le centre de coopération internationale Mashav qui a formé plus de 250 000 personnes originaires de plus de 140 pays dans les domaines de l’agriculture, de la santé et de la technologie.


Elle a poursuivi en soulignant qu’Israël était sensible à la question des droits des personnes handicapées.  Selon elle, plus de 1,5 millions d’Israéliens sont touchés par le handicap.  Elle a ainsi fait part de l’engagement israélien en la matière, concrétisé notamment par l’adoption récente d’une loi offrant des logements aux personnes handicapées qui souffrent de violence.  Elle a conclu en appelant l’ONU à inclure le handicap dans les objectifs de développement à venir.


M. KHAM-INH KITCHADETH (République démocratique populaire lao) a noté la lenteur des progrès pour atteindre les objectifs du développement social.  Atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015 est simplement un défi colossal pour de nombreux pays, a-t-il dit, notant l’incertitude autour de la croissance économique mondiale, elle-même exacerbée par la crise financière dans la zone euro et par la tension géopolitique qui prévaut dans plusieurs parties du monde.


En outre, les barrières commerciales ainsi que les mesures de sortie de la crise introduites par certains États ne manqueront pas d’avoir un impact direct sur les économies les plus vulnérables.  Avec cette toile de fond, il a appuyé les recommandations du Secrétaire général en vue de la promotion d’un développement social durable en encourageant davantage d’investissements dans les secteurs publics de tous les pays, et dans les pays les moins avancés et en Afrique. 


Rappelant le conflit que le pays a traversé, il a souligné l’importance qu’il attachait à la question des droits des personnes handicapées et à leur intégration dans la société en général.  La république démocratique populaire lao a été la nation la plus lourdement bombardée au monde, spécialement lors de la guerre du Viet Nam, a-t-il dit.  De ce fait, des milliers de personnes ont été affectées et, aujourd’hui encore, quelque 120 000 personnes sont handicapées car elles ont été victimes d’armes à sous-munitions et autres engins explosifs, a-t-il rappelé, ajoutant que son pays avait ratifié en 2009 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et promu l’égalité des chances dans tous les domaines. 


M. SACHA LLORENTI SOLIZ (Bolivie) a exprimé la conviction de son pays selon laquelle le capitalisme a provoqué les crises financière et économique actuelles.  Il a indiqué que le capitalisme rendait impossible la réalisation des objectifs de développement que s’est fixée l’ONU.  Pour étayer son propos, il a mis en avant le fait que les programmes de nationalisation des ressources naturelles mis en œuvre par son pays avaient permis de réduire sensiblement l’extrême pauvreté et s’est montré optimiste sur sa complète éradication d’ici à 2025.


Il a poursuivi en insistant sur le rôle primordial de l’État pour atteindre les objectifs de développement social.  Au premier rang de ces objectifs figure, selon lui, l’accès à l’eau potable, à l’électricité, au gaz et aux services sociaux élémentaires.  Il s’est réjoui de la reconnaissance par l’ONU de l’accès à l’eau en tant que droit fondamental et a souligné le fait que 78% de la population bolivienne avait désormais accès à l’eau.


Le représentant a conclu en soulignant que la construction de sociétés égalitaires et modernes nécessitait la mise en place d’une assistance technique, d’un transfert de technologies entre les pays du monde afin de promouvoir les conditions propices à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. GEORGE AFAMEFUNA OSSI (Nigéria) a déclaré que de nombreuses initiatives et instruments internationaux relatifs au développement social, dont la Déclaration de Copenhague sur le développement social, la Déclaration du Millénaire des Nations Unies et ses Objectifs, ou encore les résolutions du Conseil économique et social (ECOSOC) relatives au travail décent étaient des piliers essentiels pour l’articulation des programmes et politiques relatifs au développement social dans son pays.


Dans ce cadre, le Nigéria a adopté une série de mesures programmatiques et législatives nationales pertinentes, notamment en direction des personnes âgées, des jeunes, des personnes handicapées ou encore des cellules familiales.  Par exemple, une étude sur les personnes handicapées a fourni au Gouvernement des données qui lui permettront d’adopter des politiques appropriées en matière de bien être.  Une autre étude menée avec l’UNICEF est en cours en ce qui concerne les enfants handicapés, a encore indiqué le représentant.


Mme ESTER MCHEKA-CHILENJE NKHOMA (Malawi) a rappelé les conséquences négatives de la crise économique mondiale sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Elle a notamment cité l’augmentation du chômage, la perte de vitesse des taux de croissance économique et le nombre croissant de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Pour lutter contre cette crise, le Malawi a adopté un programme pour l’élimination de la pauvreté qui est axé sur la création d’emplois et les jeunes, ainsi que sur l’autonomisation des femmes, a expliqué la représentante. 


De plus le Plan de croissance et de développement stratégique du Malawi, qui est articulé autour de neuf domaines prioritaires, doit permettre au pays de devenir l’une des économies à la plus forte croissance sur le continent africain au cours des 10 prochaines années, a encore précisé Mme Nkhoma.  Ce plan à moyen terme a pour vocation de restaurer la stabilité macroéconomique du Malawi et de faire en sorte que le pays soit en mesure de réaliser les OMD.  Concrètement, pour les 18 prochains mois, le Gouvernement du Malawi a mis l’accent sur trois projets dans chacun des cinq secteurs suivants: agriculture, énergie, infrastructure, tourisme et exploitation minière.


Le représentant de l’Iraq a affirmé que le développement social constituait le dénominateur commun des droits des individus.  Aussi, le Gouvernement iraquien a-t-il établi un environnement législatif qui garantit la paix et la stabilité, la diversification de la productivité et le partenariat.  Pour établir un cadre économique viable et s’insérer dans l’environnement économique international, les principes de non-discrimination ont été inscrits dans la Constitution et autres documents pertinents, à l’issue de l’instauration d’une sécurité relative après le conflit.


Des services de base comme les dispensaires et les établissements de soins urgents ont eu des effets positifs sur une population éprouvée à tous les points de vue.  La guerre a eu des effets dévastateurs sur le secteur de l’éducation.  Cependant, des programmes d’alimentation et l’octroi d’une aide mensuelle aux familles, aux personnes vulnérables et aux personnes qui ont été directement affectées par la guerre sont en cours d’exécution.


Depuis 2006, le Gouvernement conduit une étude sur la crise du logement dans le but d’évaluer les besoins et de distribuer des lotissements à bâtir, ou pour la construction de logements à prix modéré.  La réduction de l’écart entre les sexes, et entre les villes et les campagnes fait également partie des différentes mesures prises.  Le représentant a remercié la communauté internationale pour son aide et a sollicité le maintien de l’assistance et des partenariats afin de poursuivre les efforts du Gouvernement.


Mme ALIA AL-MUZAINI (Koweït) a mis l’accent sur l’approche collaborative de son pays pour promouvoir le développement social sur le plan international.  Elle a, à ce titre, souligné la création du Fonds du Koweït pour le développement qui a accordé des prêts et des subventions à plus de 100 États dans le monde.  Elle a également indiqué que la jeunesse était au centre des priorités du Gouvernement de son pays et a cité, à cet égard, la mise en place d’un programme national de formation dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.


Sur la question du vieillissement, elle a appelé les États Membres à renforcer leurs efforts d’intégration des personnes âgées.   Elle a réaffirmé le fait que l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées était essentielle et a reconnu que le Gouvernement du Koweït avait dû revoir certaines de ses politiques en vue de mieux répondre à ces objectifs.  Elle a conclu en mentionnant la promulgation par son pays d’une loi en faveur de l’aide aux personnes handicapées et s’est réjouie de la tenue en 2013, sous l’égide de l’ONU, d’une Réunion de haut niveau sur les droits des personnes handicapées.


M. ENRIQUE ROMAN-MOREY (Pérou) a réaffirmé l’attachement du Pérou  au plan d’action issu du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague.  La tâche la plus importante des pays en développement est de convertir la croissance économique en dividendes sociaux susceptibles d’améliorer la qualité de vie de tous leurs citoyens.  Il incombe donc aux États de faire tout leur possible pour garantir les droits de tous et veiller à une gouvernance transparente, juste et équilibrée.  Il apparaît fondamental que les États prennent des mesures fortes en faveur des populations exclues et vivant dans une situation de vulnérabilité, de manière à édifier des sociétés inclusives, jouissant de services de qualité, sur un pied d’égalité pour tous les citoyens et citoyennes. 


Dans ce cadre, il s’avère essentiel d’assurer un développement durable, l’inclusion sociale, la stabilité de l’ordre démocratique et une administration transparente et responsable.  Rappelant que son pays était l’initiateur d’une résolution sur la promotion de l’intégration sociale par l’inclusion sociale, adoptée par consensus l’année dernière par l’Assemblée générale, il a insisté sur la nécessité de prendre des mesures de protection sociale basées sur les principes d’égalité, d’équité, de non-discrimination, de participation et de transparence, ainsi que sur le respect des cadres juridiques nationaux et des normes internationales relatives aux droits de l’homme. 


M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a réitéré le plein engagement de son pays en faveur des objectifs de développement social de l’ONU.  Pour étayer son propos, il a détaillé le plan mis en œuvre par l’Ukraine pour faire reculer la pauvreté.  Ce plan s’articule autour de quatre axes: la restauration de la confiance de la population dans les politiques sociales, la mise en place de mécanismes efficaces de redistribution des richesses, la modernisation de la protection sociale et une politique de croissance et de création d’emplois.


Au regard des résultats obtenus par l’Ukraine en termes de recul de la pauvreté et de progression des revenus, M. Golitsyn s’est dit confiant dans la capacité de son pays à atteindre les objectifs que s’est fixés le Gouvernement de son pays à l’horizon de 2015. 


Le délégué a également exprimé la détermination de son pays à accompagner les efforts entrepris par les Nations Unies en faveur des personnes handicapées.  Pour preuve de cet engagement, il a cité l’adoption par l’Ukraine d’un plan de mise en œuvre de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées qui se traduira par des mesures concrètes et des financements favorisant une meilleure inclusion des personnes handicapées dans la vie sociale.


M. AMIN JAVED FAIZAL (Maldives) a souligné que les jeunes avaient des aspirations qui influenceront nécessairement les moyens de subsistance des futures générations et qu’il était essentiel de les épauler à travers une action concertée où l’éducation représente un volet clef.  Il s’est félicité de l’Initiative « L’éducation avant tout » annoncée par le Secrétaire générale à l’occasion de l’ouverture de la présente session de l’Assemblée générale.  Les Maldives mettent au point des programmes de formation professionnelle pour offrir aux jeunes les moyens d’intégrer le marché du travail.


Le représentant a appelé à « tirer profit de cet enthousiasme et de la capacité des jeunes à se passionner ».  La Constitution adoptée en 2008 inclut les droits des personnes handicapées, a-t-il précisé.  Dans ce cadre, les politiques et plans d’actions nationaux intègrent systématiquement ces personnes, à l’horizon 2015 et au-delà.  La famille est un agent essentiel du développement social et c’est par le truchement de ses membres que l’inclusion sociale pourra devenir une réalité pour tous, a-t-il estimé. 


Le délégué a préconisé que la communauté internationale reconnaisse les vulnérabilités spécifiques des petits États insulaires en développement, notamment face aux répercussions des changements climatiques.  


Mme MONIA ALSALEH (Syrie) a assuré que son pays était engagé depuis longtemps dans la promotion du développement social et dans l’inclusion de toutes les catégories de la population dans la vie sociale et économique.  Elle a déploré le fait que les efforts syriens avaient pâti et continuaient de pâtir des sanctions imposées contre son pays.  Ces sanctions, a-t-elle fait valoir, entravent le développement social et affectent tous les domaines de la vie économique et sociale au sein desquels elle a cité le commerce, les transports, la santé, la culture et l’alimentation.  La déléguée a également fait état des conséquences néfastes de ces sanctions sur les plans de la pauvreté, du chômage et de l’inflation. 


Pour conclure, la représentante syrienne a exigé que les rapports des Nations Unies relatifs au développement mentionnent les « conséquences catastrophiques de l’occupation israélienne ».  Elle a, de plus, exigé que les rapports du Secrétaire général citent les dangers pour le développement et les droits de l’homme posés par l’imposition de sanctions par certains pays contre des pays en développement.


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a rappelé qu’aujourd’hui encore, plus d’un milliard de personnes vivaient avec un peu plus d’un dollar par jour, alors que, dans le même temps, la croissance économique mondiale s’est accompagnée d’une croissance des inégalités sociales.  Il est clair que les fruits de la croissance ne sont pas équitablement répartis, a-t-il déclaré, ajoutant que le ralentissement économique avait eu des effets négatifs sur la vie des personnes ordinaires. 


Rappelant que la dernière session de la Commission avait permis de mettre en lumière les multiples dimensions de la pauvreté, le représentant a estimé qu’il était désormais temps de se servir de ces idées dans le cadre des stratégies de lutte contre la pauvreté.  Parallèlement, il faut renforcer les systèmes de protection sociale pour combattre la pauvreté intergénérationnelle, a encore plaidé le représentant. 


Pour sa part, l’Indonésie a d’ores et déjà adopté des mesures idoines, dont une stratégie d’autonomisation des familles, qui fournit notamment un accès aux ressources économiques.  La célébration prochaine du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, en 2014, donnera par ailleurs une bonne occasion de renforcer ces programmes, a-t-il poursuivi.  Dans la même veine, l’Indonésie a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2011, après avoir renforcé et harmonisé ses cadres pertinents, dans le but de créer un environnement favorable aux personnes handicapées.  Un plan national d’action pour la période 2004-2013 avait par exemple été adopté à cette fin.  Le pays s’est en outre penché sur la situation des personnes âgées, adoptant aussi en 2003 un plan national d’action pour les personnes âgées. 


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a remarqué que plus d’un milliard de personnes vivaient aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté, résultat selon lui, de l’augmentation continue des inégalités sociales et économiques dans le monde.  Compte tenu du fait que la majorité de ces personnes vivent dans les pays pauvres et en développement, cette situation aura des conséquences sur leur capacité à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Pour M. Jerandi, le printemps arabe a démontré qu’il ne suffisait pas d’investir dans la croissance économique, mais qu’il s’agissait aussi de réhabiliter la dimension humaine du développement, lequel doit être perçu comme une responsabilité collective et partagée de tous les acteurs internationaux.


La révolution tunisienne a révélé des réalités douloureuses telles que la pauvreté, le chômage et la corruption, mais elle a également montré le niveau de conscience politique et sociale du peuple tunisien, un sens aigu des droits fondamentaux avec tout ce que cela implique comme aspirations légitimes au bien-être et à l’équité sociale, a expliqué le représentant.  Pour y répondre, le Gouvernement tunisien a conçu un projet social ambitieux fondé sur les principes de l’égalité des chances, l’élimination de toute forme d’exclusion et de marginalisation, la consécration des valeurs de solidarité et d’entraide entre les différentes catégories sociales, régions et générations et, surtout, l’enracinement de la vision globale des droits de l’homme en tant que garants de la paix sociale. 


Concrètement, ce programme se matérialise par un ensemble de mesures pratiques comme le renforcement des aides permanentes, l’application de majorations salariales ou encore la facilitation de l’accès aux microcrédits, a précisé le représentant.  Il a cependant reconnu que la Tunisie restait toujours confrontée à plusieurs défis d’ordre économique et social qui l’empêchent de surmonter cette phase sensible du processus de transition démocratique et de réaliser « les objectifs de la révolution ».  Il a réitéré le fait que la Tunisie comptait sur le soutien et la solidarité de ses partenaires afin d’apporter aux jeunes l’espoir d’un avenir meilleur.


M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a affirmé que son pays avait toujours été actif dans la promotion de l’intégration sociale, de la promotion et la protection des droits de l’homme, en particulier des groupes les plus vulnérables comme les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les femmes.  Chaque année, Saint-Marin se porte aussi coauteur de quasiment toutes les résolutions afférentes à ces groupes.  La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule que chaque personne doit jouir des mêmes droits et libertés fondamentales, sans distinction aucune, a-t-il rappelé.


Malheureusement, a-t-il expliqué, nos sociétés sont caractérisées par un lien clair et direct entre handicap, pauvreté et exclusion sociale, a-t-il noté, en se félicitant que son pays eût été l’un des premiers à adhérer à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Il incombe au premier chef aux États d’améliorer la condition de la femme et de pleinement reconnaître le rôle fondamental que celle-ci joue.  Pourtant, dans bien des parties du monde, les femmes continuent à subir discrimination, violence, humiliation et pratiques atroces, a-t-il dit.


Le représentant a salué la proposition visant à tenir une conférence mondiale sur les femmes, 25 années après celle de Beijing.  Enfin, il a rappelé que Saint-Marin avait adopté, en 2008, une Charte sur les droits, la protection et l’amélioration du rôle des personnes âgées dans la société.  Ce document vise à les intégrer dans la société, en reconnaissant leur expérience, savoir et culture.  


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que le thème prioritaire de la cinquantième session de la Commission du développement social consacrée à l’élimination de la pauvreté avait mis en exergue l’importance de la cohérence des politiques et de la mobilisation suffisante de ressources financières pour concrétiser les engagements en matière de développement social.  De même, les discussions et les échanges sur les bonnes pratiques intervenus au cours de cette session ont fait ressortir la nécessité pour les États de concevoir des politiques et des programmes appropriés visant la création d’emplois productifs et du travail décent. 


M. Kogda a relevé que près de 75% de la population mondiale ne bénéficiait pas encore d’une protection sociale adéquate.  L’intervenant a néanmoins constaté avec satisfaction que, dans le cadre des préparatifs du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébrée en 2014, plusieurs États avaient pris des mesures visant à lutter contre la pauvreté des familles et l’exclusion sociale.  Il a également salué la décision de l’Assemblée générale de convoquer en 2013 une réunion de haut niveau en vue de définir un programme de développement qui tiendrait compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà.


Mme PASCALINE GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo)  a déclaré que l’intégration sociale favorisait la cohésion des sociétés stables et justes, et instaurait un environnement propice à la lutte contre la marginalisation pour le progrès social.  Elle a expliqué que la Constitution de février 2006 reconnaissait un certain nombre de droits sociaux, notamment le droit à l’éducation, à l’emploi, à la culture, à la santé, à un logement décent ainsi que le droit à la protection et à l’épanouissement des groupes vulnérables et de toutes les minorités.


Le Gouvernement a aussi procédé à des multiples réformes dans ces secteurs sociaux qui ont permis une certaine modernisation du cadre institutionnel, ainsi que des structures de coordination de tous les secteurs pour assurer l’efficacité de la coopération interministérielle.  Cette coordination est couronnée par l’élaboration du Document de stratégie de la croissance pour la réduction de la pauvreté (DSCRP) qui intègre ces secteurs. 


La République démocratique du Congo (RDC) ambitionne également de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement à  l’horizon 2015 pour améliorer sensiblement les conditions de vie de la population.  Malgré tous ces efforts déployés par le pays, a-t-elle dit, il se trouve confronté aux conflits armés et à l’instabilité politique dans l’est perpétrés par la milice M23 hostile au développement social du pays.  Mme Yakivu a sollicité l’assistance de la communauté internationale pour sortir des conflits récurrents et en vue de continuer les efforts déjà entrepris dans la réalisation des OMD.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a consacré sa déclaration au thème du vieillissement.  « La Turquie est le deuxième pays qui vieillit le plus vite au monde.  Les plus de 60 ans devraient représenter 22% de la population d’ici à 2050 », a-t-il précisé.  En raison de l’augmentation générale de l’espérance de vie, il a jugé qu’il faisait peu de doute que le vieillissement serait « un sujet capital du XXIe siècle ».  En conséquence, il a appelé les États Membres à prendre part à un large débat sur ce thème.  Il a rappelé en outre que la Turquie avait créé une plate-forme neutre d’action sur la question du vieillissement afin d’insuffler un « nouvel élan » et a invité tous les États Membres disposés à la rejoindre et à y prendre part.


Le représentant des jeunes, Orhan Esad Akgun, s’est réjoui quant à lui de la possibilité offerte par l’Organisation aux jeunes de prendre part à la prise de décision internationale et à la mise en œuvre du Programme mondial d’action pour la jeunesse.  Il a néanmoins déploré que les jeunes doivent trop souvent renoncer à une participation pleine et entière à la vie de leur société.  Il a, à ce titre, souligné que le Parlement turc avait décidé d’abaisser l’âge minimal d’éligibilité de 30 à 25 ans.  Il a achevé sa déclaration en affirmant que la jeunesse turque avait à cœur qu’un accord d’ampleur soit conclu sur le thème des changements climatiques.


M. ABDULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déclaré que le non-respect des engagements au titre de l’aide publique au développement (APD) et de la lutte contre les effets des changements climatiques, entre autres, avait compliqué davantage la situation des pays en développement.  Il s’est dit préoccupé d’apprendre, dans un rapport du Secrétaire général, qu’au rythme actuel de la réduction de la pauvreté, il faudrait 88 ans de plus pour l’élimination de l’extrême pauvreté.  De ce fait, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement restera un rêve inaccessible pour nombre de pays, spécialement pour les moins avancés parmi eux.


Toutefois, le Bangladesh s’est employé à consentir des efforts soutenus pour garantir le développement social et a placé au rang de ses priorités l’élimination de la pauvreté en développant des programmes sociaux, tels que des programmes « nourriture contre travail » ou des programmes alimentaires en faveur des groupes vulnérables et des allocations versées aux veuves et aux femmes démunies.


Le Gouvernement a également appuyé les petites et moyennes entreprises, en particulier celles dirigées par des femmes pour lesquelles il a établi un fonds et des formules de prêts sans conditions.  En outre, et en dépit de ses ressources limitées, le Bangladesh a offert un programme d’allocations à quelque 2,4 millions de personnes âgées.  


S’agissant du problème des répercussions des changements climatiques, le représentant a expliqué que, compte tenu de la montée du niveau de la mer, des milliers de personnes avaient été contraintes à l’exode vers les villes, ce qui a aggravé les conditions de vie dans les bidonvilles urbains, le chômage et la pauvreté.  Les acquis en matière de développement au fil des ans sont érodés par les catastrophes naturelles récurrentes, a-t-il déploré, en jugeant nécessaire que les pays vulnérables soient dûment compensés pour être en mesure de répondre aux conséquences des changements climatiques. 


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a exprimé les difficultés rencontrées par son pays pour répondre aux attentes de développement de sa population en raison des crises financière et économique.  Il a en outre appelé les organisations internationales à permettre aux gouvernements nationaux de disposer d’une marge de manœuvre plus grande dans l’utilisation de l’aide qui leur est accordée.


M. Desta a également souligné le rôle joué par la jeunesse érythréenne dans les efforts de développement et de réduction de la pauvreté.  Il s’agit pour lui d’une preuve supplémentaire de la nécessité d’inclure les jeunes dans le fonctionnement des sociétés.  Leur rôle, a-t-il ajouté, est d’autant plus important dans un pays comme l’Érythrée qui a été durement touchée par la guerre.  Il a indiqué que son gouvernement, avec le soutien des Érythréens de la diaspora, avait dû réaliser des efforts particuliers pour venir en aide à ceux qui ont été le plus touchés par la guerre. 


Il a conclu en soulignant qu’une utilisation efficace des ressources naturelles du pays combinée à des investissements structurels de long terme avait permis à l’Érythrée de faire reculer la pauvreté.


GIORGI TSHEKHANI, délégué de la jeunesse de la Géorgie, a déclaré que la participation des jeunes au processus de prise de décisions revêtait chaque fois plus d’importance, ce qui a été reconnu dans les conférences et documents des Nations Unies des décennies écoulées.  Cependant, les progrès sont loin d’être suffisants, car l’avis des jeunes n’est pas ou très peu pris en considération par les gouvernements à l’heure de la planification et de l’exécution des politiques sociales.  Pourtant, les jeunes, loin d’être inexpérimentés, peuvent promouvoir une citoyenneté active et participative, comme l’ont démontré les événements récents de par le monde.  Il est temps de passer des paroles aux actes, a-t-il dit.


D’autre part, la violence à l’égard des filles et des adolescentes figure parmi les problèmes les plus courants et systématiques dans toutes les sociétés.  Il a suggéré la mise en place de matériels didactiques qui contribueraient à la lutte contre les stéréotypes entre les sexes.  Avec le problème de la guerre entre la Géorgie et la Fédération de Russie en août 2008, les jeunes ont été traumatisés et des centaines d’enfants ont gardé des traces indélébiles, a-t-il expliqué, en exhortant les dirigeants du monde à s’unir pour la paix. 


M. ISAAC VASQUEZ, délégué de la jeunesse de la République dominicaine, a reconnu que, depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement, la perspective de développement était liée à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des opportunités pour les populations vulnérables.  Il a cité les obstacles liés aux maladies infectieuses, à la déforestation, au manque d’accès à l’eau potable, à la faim et à la malnutrition.  Au moins 875 millions d’adultes sont analphabètes dans les pays en développement et plus de 100 millions de personnes vivent dans la pauvreté dans les pays les plus riches en Amérique du Nord, en Asie et en Europe.


Le délégué a prôné « une meilleure qualité de vie pour tous ».  La République dominicaine est engagée à respecter l’état de droit.  Les membres de la société jouissent de droits et d’opportunités égaux.  L’économie doit être durable.  Il a souligné l’importance de l’intégration des personnes handicapées dans les objectifs de développement.  « Les OMD sont des objectifs techniquement et économiquement viables », a-t-il conclu.  « Nous avons seulement besoin de la volonté politique des États Membres, notamment dans les pays en développement, qui doivent prendre des mesures pour renforcer la gouvernance et la défense des droits de l’homme. » 


M. SEGHAIROON ELSHEIKH (Soudan) a souligné les difficultés rencontrées par son pays pour promouvoir le développement social dans un contexte de crise financière.  Il a déploré l’insuffisance des efforts consentis sur le plan international et le manque de concertation pour répondre aux défis très lourds qui restent encore à relever.  Il a cité la hausse du prix des denrées alimentaires comme un autre facteur de persistance de la pauvreté.  Il a également rappelé que le Gouvernement soudanais avait conclu des accords avec le Gouvernement du Soudan du Sud permettant la livraison d’aide humanitaire dans deux provinces du pays.


Sur la question de la jeunesse, il a fait état de la création par son gouvernement d’un fonds de soutien aux projets économiques des jeunes Soudanais.  Il a affirmé que son gouvernement mettait un accent particulier sur l’éducation de la jeunesse et sur la lutte contre l’analphabétisme.  Il a enfin mis en avant la charité musulmane comme pilier de l’entraide et de la solidarité entre Soudanais.  

Cette charité a permis de venir en aide aux personnes âgées du pays et aux plus défavorisés.  Il s’est en outre félicité de l’octroi de 2 millions de dollars par le Gouvernement soudanais aux efforts mis en œuvre pour venir en aide aux personnes handicapées.


M. FAHAD M. ALRUWAILY (Arabie saoudite) a déclaré que le Gouvernement avait accordé une attention suffisante à la famille, aux personnes âgées, aux jeunes et aux personnes ayant des besoins spéciaux, et n’épargnait aucun effort pour leur fournir les meilleurs soins et services.  Au niveau national, en 2009, le Centre du Roi Abdul Aziz pour le dialogue national a, avec les autorités compétentes et les institutions concernées, mis au point des programmes de formation au dialogue familial.  Le Ministère des affaires sociales a créé des maisons de soins infirmiers modernes pour des personnes âgées, y compris des handicapés, reproduisant une vie familiale normale.  L’Arabie saoudite a également développé des projets, mis en œuvre des politiques et élaboré des lois visant à régler les questions relatives aux personnes handicapées.


Le Gouvernement a également contribué à élargir les connaissances des jeunes, les plaçant sur un pied d’égalité avec leurs pairs à l’échelle mondiale, répondant à leurs préoccupations et les impliquant dans les processus décisionnels.  Des forums de discussion ont ainsi été lancés entre les jeunes saoudiens et leurs pairs dans le monde en vue de mettre en exergue la culture et l’héritage de leur pays.  Le Gouvernement a également présenté de nombreux prix internationaux, dont le prix international du Roi Fayçal décerné à des scientifiques dont les recherches ont abouti à des progrès substantiels dans les domaines scientifiques qui servent l’humanité.  Il a poursuivi ses efforts en vue de hisser la jeunesse saoudienne au degré le plus élevé possible de réussite, en utilisant les techniques d’apprentissage les plus modernes et avancées, en se concentrant sur le développement de leurs compétences et en élargissant la compréhension des cultures des autres sociétés, tout en favorisant le respect mutuel, a expliqué le représentant.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a encouragé à la mise en œuvre, rapide et concrète, des décisions agréées au niveau international pour réduire, dans la mesure du possible, l’impact négatif des crises économique, financière et sociale.  Elle a appelé à un partenariat mondial pour le développement par le biais d’un système multilatéral commercial ouvert, non discriminatoire et équitable qui appuie la croissance économique et le développement durable.  Dans ce but, des mesures de facilitation commerciales plus actives et centrées sont indispensables si l’on veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il s’agit en particulier de favoriser la participation au processus de négociation à toutes les parties prenantes en vue de trouver des approches mutuellement acceptables pour l’élargissement des exportations des biens, marchandises et services, ainsi que pour l’accès aux marchés mondiaux.


D’autres stratégies pourraient être axées sur l’instauration de conditions favorisant une meilleure intégration des pays en développement et des pays à économie de transition dans le commerce international.  Mme Aitimova a ensuite appelé à rejeter la réduction des engagements sociaux en matière de lutte contre la pauvreté, le chômage et la faim, ou encore concernant l’éducation, la santé et les efforts visant à la promotion de l’intégration sociale.  La feuille de route nationale se concentre sur les besoins réels des jeunes spécialistes par le biais d’une formation et de la création d’emplois sociaux, a-t-elle souligné, en ajoutant que ce programme avait permis de juguler le chômage des jeunes, qui se situe à 4,6% contre 12,7% à l’échelle mondiale. 


M. PHAM VINH QUANG (Viet Nam) a cité à son tour le Secrétaire général selon lequel, si le taux de diminution observé entre 1990 et 2005 se poursuit, il faudra 88 ans de plus pour éliminer l’extrême pauvreté, avant d’exhorter le monde à des mesures urgentes et concrètes pour s’attaquer promptement au chômage, aux inégalités sociales, et à assurer une protection sociale durable. Faisant siennes les conclusions et recommandations du Secrétaire général figurant dans les rapports relatifs au développement social, le représentant a reconnu que son pays se heurtait également à des difficultés économiques mais que, grâce aux mesures musclées prises par le Gouvernement en matière de stabilisation économique et de contrôle de l’inflation, la situation économique actuelle a révélé quelques signes positifs.  À titre d’exemple, la croissance économique a atteint 5,9% en 2011, et 4,4% au premier semestre de 2012.  Le pays a également accompli des progrès significatifs dans la réduction de la pauvreté, la création d’emplois et atteint avant terme plusieurs Objectifs du Millénaire pour le développement.   


M. NURBEK KASYMOV (Kirghizistan) a attiré l’attention sur les difficultés particulières rencontrées par les pays dits « de montagne ».  « L’isolement géographique et le coût élevé des moyens de transport rendent difficile la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et nous appelons la communauté internationale à venir en aide aux pays de montagne », a-t-il déclaré.  Il a poursuivi en appelant à l’élaboration d’une stratégie internationale de lutte contre le chômage des jeunes, catégorie de la population particulièrement touchée par les crises financière et économique.  


Le représentant a également exprimé l’attachement du Kirghizistan aux efforts déployés par l’ONU pour les personnes handicapées en soulignant que son pays avait signé en 2011 la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il a en outre souligné que son gouvernement avait intégré les objectifs de cette Convention aux politiques nationales kirghizes.  Il a conclu sa déclaration en abordant la question des migrations économiques et leur rôle dans le développement des pays les moins avancés (PMA).  Il a enjoint les pays d’accueil à leur réserver une meilleure place et à faciliter les transferts de fonds qu’ils réalisent vers leur pays d’origine.


M. L.K. ADVANI (Inde) a déclaré que le Secrétaire général avait affirmé, dans un de ses rapports, qu’alors que beaucoup de pays ont réussi à réduire la pauvreté en termes de revenus, ils continuent toutefois à être confrontés à des difficultés considérables dans des secteurs tels que l’accès à l’éducation, à l’alimentation et aux biens et services de base.  La situation économique mondiale sombre sape les capacités limitées des pays en développement à faire face aux chocs et aux vulnérabilités du système économique mondial.  Il est donc essentiel de mettre en œuvre, d’une manière collective, des politiques de stimulation pour accroître la demande et créer des emplois car, avec plus d’un milliard de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et souffrant de la faim, on ne saurait se permettre de faire autrement que de placer la croissance inclusive au cœur des priorités, a souligné le représentant indien.


Lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), la communauté internationale a renouvelé son engagement en faveur d’un développement durable, reconnaissant que la pauvreté était l’enjeu mondial majeur.  Après avoir parlé des tâches multiples que les pays en développement doivent effectuer d’une manière simultanée, et ce, en pleine crise économique et financière mondiale, il a souligné que la création de richesses illicites affaiblissaient les économies.


Le délégué a appelé à la saisie des avoirs acquis par des pratiques corrompues et des malversations.  Certes, a-t-il dit, le G-20 a accepté de mettre en place un traçage des avoirs et de refuser de capitaliser sur les bénéfices de la corruption.  Ces efforts doivent toutefois être complétés par une hausse de l’aide publique au développement (APD) pour le développement durable, a-t-il préconisé.  Le régime de garantie d’emplois ruraux mahatma Gandhi est le plus large programme « argent contre travail » au monde qui répond aux besoins directs de plus de 53 millions de ménages ruraux pauvres en leur garantissant 100 jours de travail par an, a encore souligné le délégué.  


Mme CÉCILE MBALLA EYENGA (Cameroun) a déclaré que son pays s’était appuyé sur les divers plans mondiaux et les programmes d’action adoptés sur la jeunesse et les personnes âgées pour mettre en place des politiques et programmes en faveur de chacun de ces groupes.  Concernant la santé, elle a affirmé que chacune des couches de la société bénéficiait de soins spécifiques.  C’est dans ce sens que s’inscrit la prévention des infections sexuellement transmissibles et du VIH/sida chez les jeunes, qui vise à leur fournir des informations et à leur conseiller des aptitudes adéquates pour réduire leur vulnérabilité. 


Dans le domaine de l’emploi, les pouvoirs publics se sont engagés à favoriser les recherches sur les nouvelles filières professionnelles en fonction de l’émergence de nouveaux besoins de santé.  C’est dans ce cadre que des efforts sont envisagés dans les filières de gérontologie, compte tenu du vieillissement de la population camerounaise.


La représentante a également expliqué que l’octroi de crédits à des conditions préférentielles aux jeunes, le prolongement du temps d’emploi ou d’exercice d’activités génératrices de revenus chez les personnes âgées, l’établissement de cartes de sécurité sociale pour ces dernières, les politiques de création d’emplois et de conditions de facilitation de l’accès aux emplois classiques pour les personnes souffrant de handicaps étaient au nombre des mesures prises en faveur de la famille, des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes.  


Enfin, a-t-elle dit, il existe des programmes d’alphabétisation à l’attention tant des jeunes que des personnes âgées, tandis que des campagnes sont régulièrement menées avec des mesures incitatives.  De même, les personnes handicapées bénéficient de soutiens divers en matière de logements universitaires, de formation professionnelle ou d’apprentissage.


M. HABIB MIKAYILI (Azerbaïdjan) s’est félicité du fait que son pays connaissait un des taux de croissance les plus élevés du monde et a souligné que son gouvernement avait à cœur de consacrer les fruits de cette croissance à l’amélioration des conditions de vie de sa population.  Il a indiqué que 30% du budget de l’État azerbaidjanais pour l’année 2012 était consacré aux dépenses sociales.  La création d’emplois décents, l’assistance aux personnes âgées, les conditions de vie des réfugiés et la fourniture de prestations sociales de base dans le domaine de l’éducation et de la santé sont au centre des priorités des plans d’action mis en œuvre par le Gouvernement pour promouvoir le développement social.  Preuve de l’efficacité de ces politiques, il a souligné que le taux de pauvreté avait été réduit de 49 à 7,6%.


Le représentant des jeunes de l’Azerbaïdjan, ELCHIN ABDULLAYEV, a, lui, déploré que, dans le monde, 133 millions de jeunes ne savaient ni lire ni écrire.  « L’éducation permet de combattre la pauvreté et permet d’atteindre la prospérité », a-t-il affirmé.  Il a également salué les efforts entrepris par le Gouvernement pour améliorer les conditions de vie de la jeunesse et leurs perspectives de réussite.  Il a, à ce titre, mentionné la mise en œuvre d’un plan d’action à l’horizon de 2015 pour favoriser la création d’emplois et l’octroi à 5 000 étudiants du pays de bourses d’études leur permettant d’étudier dans les meilleures universités du monde.


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a souligné que des domaines tels que la lutte contre la pauvreté, l’emploi, l’éducation, la santé et l’intégration sociale avait subi des revers importants.  Il a évoqué la situation particulière des personnes handicapées qui représentent plus de 15% de la population mondiale, particulièrement nombreuses parmi les plus pauvres et les plus marginalisés. Il a salué l’initiative de l’Assemblée générale d’organiser, en septembre 2013, une réunion de haut niveau sur les personnes handicapées et le développement, qui offrira, selon lui, l’occasion d’examiner les politiques et les perspectives de développement du point de vue des handicapés et de renforcer la volonté de garantir les droits de ces personnes en matière de développement.


M. Benmehidi a aussi plaidé pour accorder une priorité absolue à la protection des personnes âgées qui continuent d’être exclues d’une pleine participation dans les domaines politique, social, économique et culturel.  Il a salué et encouragé l’action du Groupe de travail à composition non limitée, mis en place en 2011, dont l’objectif vise au renforcement de la protection des droits de l’homme des personnes âgées.  Il a aussi estimé que la promotion du rôle de la famille, en tant que principal agent de l’intégration et de la protection sociale, devrait également être au cœur des stratégies et programmes des États.


Il a d’ailleurs jugé que le vingtième anniversaire de l’année internationale de la famille, prévu en 2014, constituerait une excellente occasion pour renforcer les politiques et programmes axés sur la famille.  Au niveau africain, le représentant a indiqué que les pays demeuraient profondément préoccupés par la hausse des prix des denrées alimentaires, la progression du chômage et la prolifération des pandémies, autant de facteurs adverses pour leurs économies.  Il a souligné l’urgence pour la communauté internationale d’apporter son soutien afin que les résultats très encourageants enregistrés ces dernières années sur le continent, en termes de croissance du PIB, de santé publique, et de réduction de la pauvreté, ne soient pas remis en cause.


« Nous voulons que nos voix soient entendues et deviennent un facteur important dans le processus de prise de décision politique », ont déclaré GERGANA TOMOVA et ASEN DIMITROV, délégués de la jeunesse de la Bulgarie.  Ils ont estimé qu’il fallait mieux promouvoir « l’esprit d’entreprise » chez les jeunes, grâce notamment à des démarches administratives simplifiées.  Une étude récente réalisée en Bulgarie a révélé que 93% des jeunes entre 15 et 29 ans souhaitaient créer leur propre entreprise; 65% d’entre eux y voyaient un symbole d’indépendance et le courage de « réaliser leurs rêves ». 


Il faut lutter contre « le sentiment d’insécurité et d’apathie » qu’éprouvent de nombreux jeunes, en particulier ceux qui sont inactifs, ont averti les délégués.  S’il appartient aux gouvernements de réduire le chômage des jeunes, ceux-ci doivent aussi rechercher des solutions créatives pour résoudre les problèmes qui se posent à eux.  Les mandats d’une durée d’un an des délégués de la jeunesse sont l’occasion de créer un élan en inspirant d’autres jeunes.  En conclusion, Tomova et Dimitrov ont appelé les pays ne l’ayant pas encore fait à désigner des délégués de la jeunesse.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a souligné la nécessité de réintégrer les individus exclus du marché du travail, y compris les jeunes, et de donner à la force de travail les compétences nécessaires pour assurer une croissance économique durable à long terme.  Un Plan national triennal pour la jeunesse, lancé en 2010, met ainsi l’accent sur la transition des jeunes de l’école au travail, sur leurs droits et obligations sur leur lieu de travail, et sur la formation continue. Plusieurs pays, notamment les pays en développement ou avec des économies en transition, sont confrontés au manque de personnel qualifié à tous les niveaux.  Ce problème touche particulièrement la population vieillissante.


À cet égard, le pays est fier d’avoir établi, en 1987, avec les Nations Unies, l’Institut international du vieillissement (INIA) qui a formé des individus dans 3 500 professions à travers 137 pays.  Le Gouvernement maltais a nommé la même année un secrétaire parlementaire directement responsable des personnes âgées, a poursuivi M. Grima.  Un Conseil national des personnes âgées a également été créé en 1992 pour aider à protéger leurs droits.  Enfin, Malte est en train de mener une enquête pour évaluer les besoins quotidiens de ces individus.


Mme SAFAA ALI HADY (Yémen) a pleinement appuyé la déclaration du Groupe des 77 et la Chine, et du Groupe des États arabes.  Elle a déclaré que, face aux nombreux défis dans son pays au fil des décennies, celui-ci avait adopté une série de mesures de lutte contre la pauvreté, d’inclusion sociale, d’accès à l’éducation et à la santé, d’égalité des chances, de participation et de coopération avec les organisations non gouvernementales pour améliorer le système de sécurité sociale et lutter contre la pauvreté.


Le Yémen, convaincu que la jeunesse est le socle de la nation, a créé un Ministère de la jeunesse et des sports, lequel bénéficie d’un appui particulier pour favoriser la formation et la création d’emplois.  D’autre part, au cours de 2011, le pays a fait face à nombre de problèmes politiques et de sécurité qui ont conduit à une augmentation du taux de la pauvreté, lequel touche à présent 50% de la population. Elle a renouvelé l’engagement du Gouvernement à s’efforcer de mettre en œuvre les objectifs du Sommet mondial pour le développement social.  


JONATHAN MOSKOVIC et AELJANA RADELICKI, représentants des jeunes de la Belgique, ont souligné qu’entre les événements actuels en Syrie, la crise financière et économique, la fonte record des glaciers en Arctique et au Groënland, ainsi que l’incompréhension grandissante entre les différentes cultures, religions et visions du monde, cette première partie de l’année 2012 avait rappelé à quel point le monde était confronté à des défis essentiels.  Les jeunes délégués ont invité à ne pas se laisser aveugler par les crises et faire passer les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général, tout en prônant la coopération.  Aujourd’hui, un milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable, c’est-à-dire plus d’une personne sur sept dans le monde.  Ce chiffre alarmant doit conduire à adopter et à soutenir des politiques d’accès à l’eau plus durables, plus équitables et plus justes, ont-ils dit.


En outre, selon eux, il faut sensibiliser la communauté internationale à la corrélation entre les différents Objectifs du Millénaire pour le développement, car il est désormais établi que l’accès à des sources d’eau potable et à un assainissement adéquat contribue à la réalisation de la plupart des OMD.  Il est intolérable qu’au XXIe siècle, 4 000 enfants meurent chaque jour par absence d’accès à l’eau potable dans une indifférence quasi-totale.  


Les jeunes représentants belges ont appelé l’ensemble des États Membres à s’engager en faveur d’une politique globale de gestion sur le long terme, centrée sur les droits fondamentaux et l’application du droit à l’eau comme bien commun.  Faut-il considérer l’eau comme un business comme un autre qui doit être soumis aux seules lois du marché, et encadré par les seuls droits de compétition et du commerce? ou faut-il réguler ce secteur en œuvrant à la défense de valeurs comme la solidarité? ont-ils demandé.


Mme ANDREA WILSON (Jamaïque) a appuyé les déclarations faites par les représentants de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et de Sainte-Lucie, au nom des États Membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Après avoir relevé que les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille revêtaient une importance prioritaire pour son pays, notamment dans la perspective de développement après 2015, elle a donné la parole à une déléguée de la jeunesse de la Jamaïque, FRANCINA FRANCIS.


Francis a reconnu que la Jamaïque avait une longue tradition d’inclusion de la jeunesse dans le processus de prise de décisions, aux niveaux national et international, à travers notamment le Conseil national de la jeunesse, le Parlement national de la jeunesse et le programme des jeunes ambassadeurs jamaïcains dans le cadre de la CARICOM, du Commonwealth et de l’ONU.  Toutefois, beaucoup de jeunes ruraux de l’île continuent d’avoir un accès limité aux formes non traditionnelles d’éducation, notamment par manque d’accès à Internet.  « Comment peut-on demander aux jeunes d’être des agents du changement quand ils n’ont pas accès aux ressources qui leur permettent d’évoluer? » s’est-elle demandée en substance.


Mme KADRA AHMED HASSAN (Djibouti) a souligné que l’élimination de la pauvreté restait un défi majeur pour les pays de la corne de l’Afrique qui sont particulièrement confrontés à des conditions climatiques rendant très difficile la satisfaction des besoins alimentaires des populations.  Pour tenter, néanmoins, d’assurer la sécurité alimentaire de la population djiboutienne, elle a fait part de projets d’exploitation de terres arables en Éthiopie et au Soudan et d’un projet de captage d’eau du fleuve Awash.  Les changements climatiques font peser des risques particuliers en termes d’accès à l’eau potable, a-t-elle ajouté.


La représentante a également cité les efforts entrepris par son pays en matière d’autonomisation des femmes et d’amélioration des conditions de vie des jeunes djiboutiens.  Elle a souligné que la jeunesse était un enjeu majeur du continent africain et a rappelé que 65% de la population africaine avait moins de 35 ans.  Elle a, à ce titre, reconnu que malgré les nombreux efforts de son pays, des défis de grande ampleur restaient à être relevés pour atteindre les objectifs de développement social.  Elle a conclu en rappelant que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées et s’est réjouie de la tenue d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les handicaps et le développement, prévue pour le 23 septembre 2013.


M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBUN (El Salvador) a appuyé les déclarations faites par les représentants de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et du Chili, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC).  Il a concentré son intervention sur la question du vieillissement de la population.  Aujourd’hui, 700 millions de personnes, soit 10% de la population mondiale, a 60 ans ou plus; en 2005, ce pourcentage sera de 20%.  Outre les nombreux instruments relatifs à cette question, il a mentionné la Charte de San José sur les droits des personnes âgées qui a été adoptée en mai 2012.  Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes se sont engagés à entamer des consultations en vue d’élaborer une convention sur les droits de l’homme des personnes âgées sous l’égide des Nations Unies.


El Salvador souhaite que la communauté internationale prenne les mesures qui s’imposent pour protéger les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des personnes âgées.  Dans la mesure où il faut prendre en compte « la féminisation de la vieillesse », M. Hasbun a proposé d’inclure cette thématique dans les travaux d’ONU-Femmes.  Il est en faveur également d’actions ponctuelles au sein des agences spécialisées du système des Nations Unies, de dialogues directs avec les représentants des organes de traités pertinents et de l’inclusion de la perspective de l’adulte âgé dans les réunions de haut niveau de l’Assemblée générale.  El Salvador présentera à la Troisième Commission un projet de résolution intitulé: « Convention internationale intégrale pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des personnes adultes âgées ».


M. NEGASH KEBRET, Directeur général des organisations internationales au Ministère des affaires étrangères de l’Éthiopie, a expliqué que son pays accordait une grande priorité à la réduction de la pauvreté, car « la pauvreté constitue une menace pour la sécurité nationale ».   Grâce à une croissance annuelle moyenne de 11%, l’Éthiopie, qui fait partie des pays les moins avancés (PMA), a vu passer son index d’extrême pauvreté de 38,7% en 2004-2005 à 26,6% en 2010-2011.  Le pays est donc sur la bonne voie pour réduire de moitié ce problème d’ici à 2015.


Par ailleurs, l’Éthiopie a pris plusieurs mesures pour promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées, ainsi que les droits des personnes âgées, dans le cadre de son plan quinquennal de croissance et de transformation.  M. Kebret a affirmé que son gouvernement était également conscient du rôle important de la jeunesse dans l’édification de la nation.  Des mesures spécifiques visent à réduire les difficultés économiques, sociales et politiques des jeunes vivant dans les zones urbaines, rurales et pastorales.  Le nombre d’enfants scolarisés dans le primaire atteignait 95,4% fin 2011.


M. ANDRÉS FIALLO a estimé que la lutte contre la pauvreté devait permettre de surmonter les inégalités.  Il faudrait se pencher sur des indicateurs susceptibles de conduire à un diagnostic plus précis et à des solutions viables.  À l’échelle nationale, le Gouvernement a investi d’une manière historique et inédite pour briser le cercle vicieux de la pauvreté.  Pour ce faire, il convient surtout de veiller au respect des normes internationales à tous les égards et de les appliquer aux niveaux national et local, selon les besoins concrets.


Ainsi, le pays a œuvré en faveur de la promotion des femmes autochtones, dans le cadre d’une stratégie régionale des pays andins.  Par ailleurs, le Gouvernement a fait la promotion d’un Équateur sans barrières, tant dans le milieu urbain que rural, par la création de la Mission solidarité pour les personnes handicapées, en particulier celles vivant dans les zones éloignées ou difficilement accessibles.  Le représentant a ajouté que la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale fournirait l’occasion d’une réflexion approfondie sur les moyens de mieux inclure les droits des personnes handicapées dans le développement durable.


ARUTHRA RAJASINGHAM, déléguée des jeunes du Sri Lanka, a souligné que les jeunes représentaient un quart de la population du pays.  Elle a affirmé que le Sri Lanka vivait un moment historique après avoir connu trois décennies de conflit.  Elle a également appelé les États Membres de l’Organisation à donner aux jeunes une place plus grande afin qu’ils puissent « jouer un rôle sur le présent et l’avenir, faute d’avoir eu leur mot à dire sur les décisions du passé ».  Elle s’est également émue des difficultés rencontrées par les jeunes sri-lankais notamment pour trouver des emplois en rapport avec leur formation ou leurs ambitions et de la trop fréquente impossibilité de trouver des écoles offrant des conditions d’enseignement satisfaisantes.


JAYATHMA D. WICKRAMANAYAKE, autre représentante de la jeunesse du Sri Lanka, s’est félicitée de la création du Parlement de la jeunesse par le Gouvernement.  Elle a indiqué que ce Parlement de la jeunesse représentait 335 jeunes issus de différentes minorités ethniques.  Elle s’est également montrée optimiste en relevant

que les nouvelles technologies pouvaient être des moyens pour révéler les capacités et le potentiel des jeunes.  Elle a conclu en réaffirmant la disponibilité de la jeunesse du Sri Lanka à prendre part aux décisions mondiales et en remerciant l’ONU pour son engagement en faveur de la jeunesse.


M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a cité le nouveau Directeur général de l’OIT, M. Guy Ryder, selon lequel la crise a ouvert une fenêtre d’opportunités pour concevoir de nouvelles approches de politique mais que la création de nouveaux emplois ne suffit pas, à elle seule, car une croissance économique sans la création d’emplois de qualité ne saurait être durable.  Des politiques sociales et de l’emploi bien conçues peuvent jouer un rôle fondamental en garantissant que les emplois formels ne soient pas remplacés par des formes de travail informelles et inacceptables.


Notant qu’il n’existait pas de stratégie à taille unique pour atteindre cet objectif, le délégué de l’OIT a précisé que les obstacles à la croissance domestique variaient d’un pays à l’autre, ce qui requiert une masse d’investissements divers dans les infrastructures, les politiques salariales et de protection sociale et les initiatives de développement rural, y compris l’aide à la création et à l’expansion des entreprises.  Dans tous les cas, il faut, selon lui, respecter les droits et les normes relatifs au travail.  


Comme l’ont montré les événements récents au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, un  développement équilibré de l’emploi et des revenus est au centre de la cohésion sociale, a expliqué M. Cassidy.  En effet, l’expérience a prouvé que le chômage et les inégalités de revenus étaient les principaux facteurs derrière les troubles sociaux.  Ce sujet exige une attention urgente, a-t-il dit, d’autant que la tendance à la hausse des prix des denrées alimentaires risque d’aggraver les inégalités de revenus. 


Par ailleurs, M. Cassidy a souligné que, dans le cadre des efforts de l’OIT visant à lutter contre le travail forcé, celle-ci avait levé ses restrictions à la pleine participation du Myanmar et avait approuvé la stratégie conjointe en vue de l’élimination de la pauvreté.  Le Gouvernement du Myanmar a reconnu la nécessité d’une action immédiate dans le but de la mettre en œuvre avant la date butoir de 2015, a-t-il dit.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: les délégations appellent à finaliser la convention générale sur le terrorisme

AG/J/3434

Sixième Commission: les délégations appellent à finaliser la convention générale sur le terrorisme

9/10/2012
Assemblée généraleAG/J/3434
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

3e séance – matin


SIXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT À FINALISER LA CONVENTION GÉNÉRALE SUR LE TERRORISME


Elles appellent à renforcer la coopération à tout niveau et à lutter

contre le financement du terrorisme pour mieux prévenir et lutter contre le terrorisme


Renforcer les capacités et la coopération entre États, lutter contre le financement du terrorisme et finaliser les travaux sur la convention générale sur le terrorisme international figurent parmi les propositions mises en exergue par les délégations de la Sixième Commission (chargée des questions juridiques) pour accroître l’efficacité de la lutte contre le terrorisme.  Celles-ci achevaient, aujourd’hui, leur examen des « mesures visant à éliminer le terrorisme international ».


Une majorité de délégations a reconnu, au cours de ces débats, l’importance de mener la lutte contre le terrorisme dans le respect du droit international.  La seule solution pour lutter efficacement contre le terrorisme est de renforcer la mise en œuvre des conventions relatives à cette lutte et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, ont-elles fait valoir.  Les États Membres négocient depuis l’an 2000 un projet de convention générale sur le terrorisme international.  Toutefois, plusieurs délégations dont celle de l’Érythrée et de l’Afrique du Sud, ont regretté que depuis plusieurs années, les efforts pour adopter le projet de convention générale n’aient pas porté leurs fruits.  C’est pourquoi une majorité d’entre elles, parmi lesquelles l’Égypte, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, les Maldives, le Japon et Cuba ont appelé à renforcer le cadre juridique existant en matière de lutte contre le terrorisme.  Il importe que les délégations fassent preuve de souplesse et redoublent d’efforts pour trouver le consensus nécessaire qui permettra de finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international, ont souligné les représentants du Mozambique, de la République de Corée et de l’Algérie.


Malgré la volonté politique des pays d’honorer leurs engagements, la lutte contre le terrorisme peut représenter un fardeau pour ceux qui sont confrontés à un manque de ressources et à de faibles capacités, ont expliqué certaines délégations comme le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des États d’Afrique.  « Le renforcement de la coopération est la clef de notre succès », se sont, à cet égard, accordées plusieurs délégations dont la République de Corée.  Elles ont, en ce sens, appelé à accroître à la fois l’assistance offerte aux pays qui en ont besoin et à renforcer la coopération à tout niveau pour qu’ils puissent lutter efficacement contre ce fléau.  Les initiatives de coopération du type de l’Initiative de lutte contre le terrorisme transsahélienne (TSCTI) sont importantes en ce sens qu’elles permettent de renforcer la lutte contre le terrorisme, a souligné le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des États d’Afrique.


Le Groupe des États d’Afrique a notamment exhorté la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires et à coopérer pour lutter contre les enlèvements et les demandes de rançons qui contribuent à financer le terrorisme.  Cette proposition a été soutenue par de nombreuses autres délégations, parmi lesquelles l’Algérie, les Maldives et l’Éthiopie qui a, par exemple, mis en place un centre chargé de l’étude des financements suspects et de ceux liés au terrorisme.


Les représentants de la République arabe syrienne, de l’Arabie saoudite, d’Israël, de la République démocratique populaire de Corée et de la République de Corée ont exercé leur droit de réponse.


La prochaine réunion de la Sixième Commission aura lieu demain, mercredi 10 octobre, à 10 heures.  Elle examinera la question de l’état de droit aux niveaux national et international.


MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL ( A/67/162 , A/67/162/ADD.1 Et A/67/158 )


Déclarations


M. IBRAHIM SALEM (Égypte), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que rien ne justifiait le terrorisme et que le Groupe condamnait le terrorisme dans toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Sa délégation, a-t-il dit, réaffirme la nécessité de parvenir à un consensus sur le processus de convention générale sur le terrorisme international et de prendre des mesures concrètes.  L’Union africaine a, par exemple, pris plusieurs mesures dont l’adoption de la Convention pour la prévention et la lutte contre le terrorisme en 1999, puis un plan d’action en 2002.  Préoccupé par le nombre croissant d’enlèvements en échange de rançons pour financer des activités terroristes, le Groupe des États d’Afrique exhorte la communauté internationale à coopérer pour lutter contre ce type de financement, en renforçant la coopération lors de l’arrestation de terroristes.


Le Groupe de États d’Afrique salue différentes initiatives destinées à renforcer la coopération entre les différentes entités, a indiqué le représentant en citant notamment l’Initiative de lutte contre le terrorisme transsahélienne.  Ce sont des initiatives importantes qui permettent de renforcer les capacités des pays africains et renforcer la lutte contre le terrorisme, a tenu à souligner le représentant.  Malgré les engagements qu’ils ont pris pour appliquer les dispositions juridiques pertinentes en matière de lutte contre le terrorisme ainsi que nombre d’initiatives, les États africains se heurtent à un manque de ressources, rappelle le représentant.  C’est pourquoi nous appelons la communauté internationale pour aider ces pays à s’acquitter efficacement de leur rôle dans ce domaine.


M. LESTER DELGADO SANCHEZ (Cuba), faisant siennes la déclaration de la République islamique d’Iran au nom du Mouvement des pays non-alignés, et celle du Chili au nom du CELAC, a réaffirmé que son pays était déterminé à lutter contre le terrorisme.   « Nous rejetons et condamnons tout acte terroriste, quel qu’en soit l’auteur, sa cible ou ses motivations. » La lutte contre le terrorisme, a-t-il dit, doit être globale.  Il s’agit en premier lieu de prendre des mesures concrètes pour éradiquer les causes du terrorisme car, a-t-il fait remarquer, lorsque les peuples sont abandonnés à la misère, le terreau fertile du terrorisme est facilement alimenté. 


« Nous ne pouvons accepter qu’au nom de la lutte contre le terrorisme, des États se livrent à des actions qui vont à l’encontre des droits de l’homme », a-t-il déclaré.  Le délégué a par ailleurs réaffirmé le principe de non-ingérence, même au nom de la lutte contre le terrorisme.  Le délégué a réitéré la volonté de Cuba de contribuer à la finalisation du projet de convention générale des Nations Unies sur le terrorisme international.  Le délégué a affirmé qu’il n’y avait pas à Cuba de groupe terroriste anti-américain.  Les propos de l’ex-Président américain James Carter devraient être pris en compte, a suggéré le représentant, en rappelant que, lors d’une visite, ce dernier avait déclaré que les accusations de terrorisme des États-Unis à l’encontre de Cuba sont infondées.  Il a même estimé que le Président actuel des États-Unis devrait revenir sur la déclaration selon laquelle Cuba promeut le terrorisme à Cuba.  Pour le représentant, cela montre le caractère irrationnel de la politique des États-Unis envers Cuba.  Pendant ce temps, le terroriste Luis Posada Carilles continue librement de circuler dans les rues de New York et de Miami et cela fait sept ans qu’il vit sur le territoire américain.  Les États-Unis vont-ils dire que Luis Posada Carrilles est un « bon terroriste? » s’est-il interrogé.


M. NEGASH KEBRET (Éthiopie) a déclaré qu’il ne faisait aucun doute qu’il était nécessaire de relever le défi du terrorisme par des mesures ciblées.  Toutefois les actes terroristes se poursuivent et attestent que la Stratégie antiterroriste mondiale n’a pas rempli tous ses objectifs.  « Il faut le reconnaître: l’avenir est incertain et le recours aux technologies rend la situation plus complexe », a fait valoir le représentant.  L’Éthiopie est préoccupée par l’utilisation croissante des nouvelles technologies de l’information et des communications.  Ce n’est pas nouveau, mais les terroristes utilisent de plus en plus l’Internet pour collecter des fonds, financer leurs activités et mener des actions de propagande, a-t-il mis en garde.  À cet égard, l’Éthiopie a pris différentes mesures pour lutter contre le terrorisme et ses sources de financement et s’est fixé pour objectif de créer un cadre stratégique de lutte contre le terrorisme, a indiqué le représentant.  La prévention du financement est l’une de nos autres grandes préoccupations et priorités, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi nous avons mis en place un centre pour l’étude des financements suspects et de ceux liés au terrorisme, a-t-il indiqué.  La coopération avec les Nations Unies est cruciale pour pouvoir honorer nos objectifs en la matière, a-t-il conclu.


M. U HAN THEIN KYAW (Myanmar), se ralliant à la déclaration du Viet Nam au nom de l’ANASE et de la République islamique d’Iran au nom du Mouvement des pays non alignés, a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il s’est déclaré prêt à coopérer avec les différents organes des Nations Unies de lutte contre le terrorisme.  Le délégué a rappelé que son propre pays avait été victime du terrorisme.  « Nous sommes d’accord pour dire que la lutte contre le terrorisme ne peut justifier une ingérence dans les affaires d’un pays tiers.»  Le représentant a réitéré qu’il ne faudrait établir aucun lien entre une religion ou l’appartenance à une communauté et le terrorisme.  Pour les aider à prendre les mesures qui s’imposent en matière de lutte contre le terrorisme, il est essentiel de fournir une assistance technique aux pays en développement, a-t-il souligné.


Au niveau national, le Code pénal du Myanmar contient des dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, notamment contre le blanchiment d’argent.  De nouvelles mesures sont effectives depuis 2002.  Le représentant a expliqué que son pays faisait partie du Groupe Asie-Pacifique sur le blanchiment d’argent.  «  À la lumière de l’importance de la question de la lutte contre le terrorisme, nous pensons que d’autres délibérations seront nécessaires pour désigner le coordonnateur de la lutte des Nations Unies contre le terrorisme, une position importante qui est proposée par le Secrétaire général des Nations Unies », a-t-il dit.


M. WANG MIN (Chine) a déclaré que les États Membres ne devraient pas adopter la politique des « deux poids, deux mesures » dans les efforts de lutte contre le terrorisme.  « L’adoption de positions contradictoires pour défendre des intérêts nationaux ne contribuera qu’à protéger les terroristes et à renforcer la complaisance », a-t-il prévenu.  Cela risque également de saper les efforts contre le terrorisme et d’affaiblir la coopération internationale dans ce domaine », a-t-il dit.  Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité de combattre les causes profondes du terrorisme qui prend racine, a-t-il dit, au cœur d’un ensemble complexe de facteurs sociaux, politiques et économiques.  Dans ce contexte, le représentant a considéré que les mesures visant à lutter contre le terrorisme devraient se concentrer sur la promotion du développement et de la justice sociale, et qu’elles devraient aussi viser à éliminer « la polarisation » et à résoudre de manière adéquate les conflits régionaux.


M. Min a ensuite rappelé « le rôle central » que jouent les Nations Unies dans le renforcement de la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme et a réaffirmé le soutien de la Chine à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a également tenu à rappeler que le terrorisme ne saurait être associé à certains États, certains gouvernements, certaines cultures ou certaines religions et que la communauté internationale devrait s’atteler à promouvoir le dialogue et l’échange entre les civilisations, les religions et les cultures afin d’amener respect et tolérance.  Enfin, M. Min a fait remarquer que la Chine était une victime du terrorisme à travers les activités du « Mouvement islamique du Turkestan oriental », un mouvement qui « menace sérieusement la sécurité nationale, ainsi que la paix et la stabilité régionales », a-t-il précisé.  La Chine continuera à collaborer avec la communauté internationale en vue de combattre le terrorisme sous toutes ses formes, y compris celui du « Turkestan oriental », a assuré son représentant.  


M. KIM YONG SONG (République populaire démocratique de Corée), souscrivant à la déclaration faite au nom du Mouvement des pays non alignés, a déclaré que des mesures concrètes étaient nécessaires pour mettre fin aux activités terroristes menées contre des États souverains.  L’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak et la violation de leur souveraineté nationale par le États-Unis ont complètement mis à mal la stabilité de la région, a dénoncé le représentant.  Les actes terroristes motivés par des objectifs politiques et parrainés par des États sont le type de terrorisme le plus dangereux et la cause profonde de tous les types de terrorisme, a-t-il mis en garde. 


Aujourd’hui, les actes terroristes contre des innocents comme ceux qui sont perpétrés en Syrie se déroulent à cause de pays comme les États-Unis dont l’objectif est de manipuler.  Si l’on veut que ce point de l’ordre du jour porte ses fruits pour établir la paix et la sécurité dans le monde, le projet de convention générale sur le terrorisme international doit clairement parler de l’élimination des actes terroristes commis par les forces armées des États et ceux perpétrés par des États.  Les efforts de lutte contre le terrorisme doivent être menés dans le respect de la Charte de l’ONU, a rappelé le représentant.  « Notre position consiste à s’opposer à tout type de terrorisme et toute forme de soutien apporté au terrorisme », a soutenu le représentant.  Le Gouvernement de la RDPC prend des mesures concrètes pour lutter contre le terrorisme et continuera de le faire pour contribuer à instaurer un monde pacifique et stable, mais également pour protéger la souveraineté des États, a-t-il dit avant de conclure.


M. ABDULLA BIN NAIFEH (Qatar), se ralliant à la déclaration de l’Égypte faite au nom de l’OCI, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes.  Il a estimé que le terrorisme devrait être combattu par le biais d’une solide coordination des efforts entrepris au niveau international.  « Ce n’est pas par la guerre que nous vaincrons le terrorisme », a-t-il dit.  Il est important de reconnaitre la gravité du terrorisme, a-t-il souligné.  Le représentant a rappelé que le Qatar avait adhéré à plusieurs conventions et protocoles et signé des traités bilatéraux pour lutter contre le terrorisme.  « Notre Code pénal punit toute personne, quelle que soit sa nationalité, qui vit sur notre territoire et commet un crime à l’étranger et notre loi sur l’aviation civile punit les attaques contre les aéronefs », a-t-il assuré.


Concernant la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme, le représentant a indiqué que le Qatar avait adhéré à plusieurs conventions et signé des accords bilatéraux avec de nombreux pays.  Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité établissent, selon lui, le cadre juridique de lutte contre le terrorisme.  Le Qatar, a-t-il affirmé, est attaché aux résolutions du Conseil de sécurité.  Le représentant a ensuite estimé qu’il était temps d’adopter une convention internationale générale sur le terrorisme international qui contiendrait une définition claire de cette notion.  Cette définition doit tenir compte des droits légitimes des peuples sous occupation coloniale ou étrangère, a-t-il précisé.


M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a déclaré que le terrorisme ne  pouvait être justifié sous aucun prétexte.  La lutte contre ce fléau, pour être efficace, doit se faire à travers la coopération internationale.  « Nous sommes convaincus que, dans le contexte d’aujourd’hui, nous saurons prévenir avec succès le terrorisme uniquement par le biais d’efforts multilatéraux », a-t-il assuré.  Le Mozambique condamne les actes terroristes contre les croyances religieuses et les incitations à la violence, mais aucune religion ne doit tolérer les actes de violence, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi nous devons prendre des mesures aux niveaux national et international, a-t-il dit avant d’exhorter tous les États Membres à faire preuve de souplesse pour obtenir des progrès tangibles sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  L’absence de consensus sur une définition du terrorisme constitue un échec majeur et un obstacle de poids pour mener à bien l’ensemble du processus de lutte contre le terrorisme.  L’adoption de cette définition est dans ce cadre essentielle pour améliorer la réponse de la communauté internationale à ces actes criminels.  Le Mozambique appelle tous les États à ratifier les conventions et protocoles relatifs à la lutte contre le terrorisme.  Seule une approche complète et globale nous permettra d’éradiquer le terrorisme et de répondre à ses causes, a-t-il souligné.


M. DIRE DAVID TLADI (Afrique du Sud), souscrivant à la déclaration de la République islamique d’Iran au nom du Mouvement des pays non alignés et de l’Égypte au nom de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI), a rejeté le terrorisme, lequel, a-t-il dit, a un impact terrible sur la vie des gens.  Le représentant a pris note des ateliers organisés conjointement par le Kenya et le Nigéria pour lutter contre le terrorisme et a estimé que ces initiatives devraient être développées pour lutter contre le développement du terrorisme.


Le représentant a souligné que l’Afrique du Sud attend avec impatience la finalisation du projet de convention générale sur la base des travaux de 2007.  Il aurait souhaité, a-t-il dit, qu’à la fin de cette année, la Sixième Commission soit en mesure d’obtenir le texte final de ce projet de convention.  « Malheureusement les déclarations entendues jusqu’ici ne nous donnent que peu d’espoir ».  Or, on ne peut pas continuer à débattre des mêmes questions chaque année si l’on sait que c’est sans espoir, a-t-il fait remarquer.


M. ARAYA DESTA (Érythrée) a condamné fermement le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Les actes de terrorisme ne doivent pas être assimilés à une religion, un groupe ethnique ou une communauté et il est nécessaire, a-t-il rappelé, de tenir compte des luttes légitimes des peuples pour l’autodétermination dans la définition du terrorisme.  Depuis plusieurs années, les efforts pour adopter une convention générale sur le terrorisme international qui définit clairement le terrorisme n’ont pas porté leurs fruits, a-t-il regretté.  Tout en soulignant que ce travail doit rester une priorité, il a estimé que la Stratégie antiterroriste mondiale devrait orienter les efforts dans la lutte contre le terrorisme.


Le terrorisme ne peut pas être éliminé uniquement par voie militaire et toute action menée pour le combattre doit se faire dans le respect du droit international, a souligné le représentant.  Pour prévenir et lutter efficacement contre ce fléau, il importe de s’attaquer aux causes profondes: les conflits prolongés, les inégalités et la pauvreté doivent être pris en compte dans la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  L’Érythrée réaffirme son engagement à prendre, aux niveaux national, régional et international, des mesures pour lutter efficacement contre le terrorisme, et ce dans le respect du droit international, a assuré le représentant.


M. SOLOMON KARIUKI MAINA (Kenya) a déclaré que le terrorisme avait des conséquences dévastatrices sur les plans économique et social.  Les victimes du terrorisme gardent des « cicatrices » à vie, tant physiques que psychologiques.  Notant la complexité des différentes formes que peut revêtir le terrorisme, le Ministre kényan des affaires étrangères a estimé que la lutte et la prévention contre ce phénomène exigeaient des efforts multilatéraux coordonnés car les États à eux seuls ne pouvaient pas faire face à cette situation.  Il a à cet effet exhorté les États Membres à surmonter leurs divergences qui ont, a-t-il rappelé, ralenti la conclusion de la convention générale sur le terrorisme international.  


En outre, le représentant a salué le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur l’assistance technique pour la mise en œuvre des conventions internationales et protocoles liés au terrorisme.  Rappelant les attaques terroristes majeures dont son pays a été la cible, et plus particulièrement depuis que les forces de défense kenyanes ont rejoint la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), M. Maina a fait savoir que le Kenya continuait malgré tout de renforcer ses structures, parmi lesquelles l’Unité de police anti-terrorisme et le Centre national de lutte contre le terrorisme, afin de s’attaquer à toutes ses formes et manifestations. 


Mme DIAZ MENDOZA (République bolivarienne du Venezuela), faisant sienne la déclaration de la République islamique d’Iran au nom du Mouvement des pays non alignés, et celle du Chili au nom de la CELAC, a réitéré sa ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes, y compris le terrorisme d’État.  La lutte contre le terrorisme incombe à tous les pays conformément à la Charte des Nations Unies, a-t-elle déclaré.  Pour assurer le succès de la lutte contre le terrorisme, il faut s’attaquer aux causes du terrorisme, notamment aux causes sociales du terrorisme, a-t-elle insisté.  Au niveau national, a assuré la représentante, le Venezuela ne prêtera jamais son territoire à des groupes terroristes.


Les Nations Unies doivent promouvoir les moyens de lutte contre le terrorisme au niveau international, a-t-elle déclaré. Or, la définition du terme terrorisme reste un défi, a-t-elle estimé.  La Sixième Commission devra adopter  un instrument juridique international qui respecte les principes fondamentaux énoncés dans la Charte des Nations Unies.  « Le terrorisme est un problème transnational auquel il faut s’attaquer sous un angle international », a-t-elle souligné.  La déléguée a insisté sur le fait qu’un avion cubain avait été la cible d’une attaque terroriste perpétrée par Luis Possada Carriles, qui a trouvé refuge aux États-Unis.  Cet individu, a-t-elle demandé à nouveau, doit être jugé pour ses crimes.


M. AL-ADHANI (Irak) a déclaré que son pays condamnait le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les causes ou les mobiles.  Il s’agit d’une violation flagrante des droits de l’homme, d’un frein au développement social et économique et d’un obstacle à la paix et à la sécurité, a-t-il souligné.  La position de l’Irak reste inchangée, a ajouté le représentant, en mettant l’accent sur la nécessité de prendre des mesures et de renforcer la coopération internationale pour lutter efficacement contre le terrorisme, mais également pour traduire les auteurs d’actes terroristes en justice.


L’Irak est devenu partie à trois conventions importantes, a indiqué son représentant.  Il s’agit de la Convention arabe de lutte contre le terrorisme et de son amendement, de la Convention de l999 de l’OCI relative à la lutte contre le terrorisme et de la Convention internationale de 1999 pour la répression du financement du terrorisme.  L’Irak, qui est encore la cible d’actes terroristes, est convaincu du danger du terrorisme et de la nécessité de le réprimer, a-t-il tenu à rappeler.  Beaucoup de travail a été réalisé pour tenter de l’éliminer ce fléau mais, malgré ces efforts, le terrorisme continue de frapper, a regretté le représentant.  C’est la raison pour laquelle il est important, a-t-il dit, de s’interroger sur ses causes profondes, parmi lesquelles l’on retrouve la pauvreté, le chômage, ou encore la diffamation vis-à-vis des religions.  Si nous ne trouvons pas de solutions raisonnables à ces causes, nous ne pourrons éradiquer le terrorisme, a-t-il mis en garde avant de conclure.


Mme DAFFA-ALLA ELHAG ALI OSMAN (Soudan), se ralliant à la déclaration de la République islamique d’Iran faite au nom du Mouvement des pays non alignés, a réitéré sa ferme condamnation contre le terrorisme sous toutes ses formes.  Il a estimé qu’à travers la coopération, il sera possible de réaliser des progrès substantiels dans la lutte contre le terrorisme.  S’attaquer au terrorisme par la voie militaire, a-t-il dit, va à l’encontre de tels progrès.  C’est pourquoi il faut continuer à œuvrer pour trouver une solution par le biais d’une coopération régionale et internationale renforcée, a-t-il estimé.


Le Soudan reste convaincu que les Nations Unies doivent jouer un rôle de chef de file pour lutter contre le terrorisme.  Réaffirmant l’appui de sa délégation à la résolution 60/288, le représentant a déclaré que le Soudan avait ratifié toutes les conventions internationales existantes en la matière et participe activement dans le cadre de l’Organisation de la coopération islamique.  « Nous avons promulgué la loi lutte contre le terrorisme en 2001 et une autre pour lutter contre le blanchiment d’argent en 2010.»  Des efforts sont entrepris concernant les délits informatiques.


La question de la définition du terrorisme est une question cruciale et il est important de distinguer les actes terroristes de la lutte contre l’occupation étrangère.  Il ne faut pas confondre, a-t-il ajouté, le droit à la résistance à l’occupation étrangère et au terrorisme.  Le terrorisme ne devrait en aucun cas être lié à l’Islam ou une religion, ni être lié à un groupe déterminé, a-t-il affirmé.  Dans ce cadre, le Soudan est prêt à poursuivre sa coopération avec tous les pays pour venir à bout de ce phénomène.


M. KENGO OTSUKA (Japon) a observé qu’en dépit des résultats remarquables enregistrés par la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il était indispensable d’intensifier les efforts car le phénomène demeurait une menace réelle à la paix, la démocratie et la liberté.  À ce titre, il a accueilli avec satisfaction le troisième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, qui a réaffirmé son engagement à poursuivre davantage ses efforts ainsi que la coopération en vue d’éliminer le terrorisme.  Concernant la recommandation du Secrétaire général de l’ONU visant la nomination d’un coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, M. Otsuka a accueilli favorablement cette initiative.  Il a insisté sur la nécessité de garantir que ce nouveau poste réponde au souci de mise en œuvre des mesures prises en vue de lutter contre le terrorisme.  En outre, le Japon s’est déclaré attaché au renforcement d’un cadre juridique visant à apporter une réponse efficace au danger que représente le terrorisme à travers le monde. 


M. JEFFREY SALIM WAHEED (Maldives) a déclaré que le terrorisme n’était pas la responsabilité d’un seul pays. La seule solution pour lutter efficacement contre le terrorisme est de renforcer la mise en œuvre des conventions relatives à cette lutte et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Les Maldives sont partie à huit conventions et examinent actuellement son accession aux autres, a-t-il indiqué.  C’est pourquoi il est important également de finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international qui, a-t-il dit, permettra de protéger de façon plus simple et complète les générations à venir.


Les Maldives, petit État insulaire, sont confrontées à la piraterie et à la criminalité organisée qui, a fait remarquer le représentant, financent les activités terroristes dans la région.  Ces activités criminelles continuent d’être un fardeau pour tous les pays, a-t-il fait valoir.  « Nous nous réjouissons à cet égard d’initiatives telles que l’organisation du 17ème Sommet de la SAARC que les Maldives ont accueilli en novembre 2011 et qui a permis de prendre des décisions importantes afin de lutter contre la piraterie en Asie du Sud. »   En raison de leur vulnérabilité, les Maldives sont conscientes du risque de radicalisation des groupes les plus pauvres de la population nationale.  C’est pourquoi nous mettons également l’accent sur le développement économique et social, l’éducation et le respect des droits et de la dignité humaine, a-t-il ajouté avant de réaffirmer le plein appui de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale.


Mme ADY SCHONMANN (Israël) a déclaré que la question du terrorisme avait été longuement examinée, notamment au sein de cette enceinte, mais que les discussions mènent toutes à la même conclusion: les actes terroristes sont répréhensibles, injustifiables et immoraux, a-t-elle précisé.  Le terrorisme dépasse toutes les frontières.  Le Président du Conseil de sécurité, le 19 septembre dernier, avait condamné fermement la récente attaque terroriste contre des touristes israéliens en Bulgarie, en réaffirmant que le terrorisme, quelle qu’en soit sa forme ou sa manifestation, était la plus grande menace qui pèse sur la paix dans le monde.


La sémantique du terrorisme montre la grande perplexité qui existe quant à sa définition, a-t-elle dit.  On explique par exemple « qu’un terroriste est un combattant pour la liberté ».  De l’avis de la représentante d’Israël, il faut condamner le terrorisme sous tous ses aspects.  « Ce qui est choquant, c’est la distinction tentée par certains entre les « bons terroristes » et les « mauvais terroristes » a-t-elle déclaré.  Le terrorisme prospère de la même manière que les affaires d’une entreprise, a-t-elle dit en précisant qu’il bénéficiait ainsi du refuge que lui offrent certains États.  Le terrorisme prospère sur une culture de la mort, a-t-elle ajouté.


Il est triste, a fait remarquer la représentante, que certains pays, parmi ceux qui commettent les violations les plus flagrantes des droits de l’homme, se permettent d’exploiter ce débat.  Ils essaient de façon cynique de détourner l’attention de leurs véritables actes.  Le représentant de l’Arabie saoudite a cherché à nous donner des leçons, alors que son pays ne respecte pas les droits fondamentaux de l’individu, en particulier des femmes et des minorités.  Quant à la Syrie, les milliers de personnes tuées par les forces armées du Gouvernement syrien ces derniers mois devraient suffire à faire comprendre que le représentant syrien est le dernier à pouvoir donner des leçons sur la question du terrorisme, a-t-elle ironisé.  La Syrie est un sanctuaire de terroristes de première importance, a-t-elle insisté avant de conclure.


Mme FATIMA AKILU (Nigéria) a partagé avec les délégations les vives préoccupations de son pays face aux agissements du groupe terroriste « Boko Haram » qui depuis deux ans menace la sécurité du Nigéria et « semble à présent étendre ses tentacules vers d’autres mouvements terroristes dans le Sahel », a-t-elle dit.  Pour faire face à la menace terroriste, la représentante a considéré qu’il faudrait adopte une riposte à la fois « globale, multidimensionnelle et durable » qui puisse être mise en œuvre à la fois aux niveaux local, régional et mondial.  Elle a ensuite détaillé plusieurs initiatives nationales de lutte contre le terrorisme, notamment deux législations adoptées en 2011 et visant, d’une part, à prévenir le terrorisme et, d’autre part, à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. 


Le Nigéria s’est également doté d’une série d’institutions visant à renforcer la lutte contre le terrorisme en créant, par exemple, un poste de coordonnateur national de la lutte contre le terrorisme, un point focal national sur le terrorisme et une banque de données concernant les individus et les groupes suspectés d’entretenir des liens avec des terroristes, a indiqué Mme Akilu.  Par ailleurs, le Nigéria a également ratifié plusieurs traités et conventions régionales, ainsi qu’un certain nombre d’accords bilatéraux en vue de lutter contre le terrorisme, a précisé la représentante.  Elle a ajouté que son pays accueillera, en janvier prochain, un séminaire régional de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme de l’ONU au sujet de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel.


M. KIM SAENG (République de Corée) a rappelé que rien ne pouvait justifier des actes terroristes.  Le renforcement de la coopération est la clef du succès de notre lutte, a-t-il estimé avant de réaffirmer l’engagement de son pays en la matière.  À cet égard, les États ne devraient ménager aucun effort pour obtenir un accord sur la convention générale sur le terrorisme international, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite présenté quelques-unes des mesures prises par son pays pour lutter contre le terrorisme, comme le renforcement de sa législation pour répondre à la question du financement du terrorisme et aux dispositions contenues dans les résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité.


Par ailleurs, le représentant a estimé que le renforcement des capacités était un élément clef de la stratégie de lutte contre le terrorisme.  La République de Corée offre sur ce point plusieurs programmes de coopération pour renforcer les capacités des pays en développement, a-t-il indiqué en citant notamment la lutte contre la cybercriminalité ou la formation de forces de l’ordre.  Avant de conclure, il a réfuté les allégations selon lesquelles son pays serait responsable de l’attaque perpétrée à l’encontre de la statue de Kim il Sung, avant de dénoncer également l’attentat de 1987 et l’attentat du Rainbow qui ont coûté la vie à des dizaines de ressortissants sud-coréens.


Mme ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran), intervenant au nom du Mouvement des pays non alignés, a souscrit à la délégation faite par l’Égypte au nom de l’OCI.  L’Iran, qui est lui-même la cible du terrorisme, comprend pleinement les souffrances des victimes de ce fléau.  Le terrorisme d’État continue à assassiner des ressources humaines importantes pour les pays, a-t-il déclaré.  Pour résoudre le terrorisme, il faut notamment mettre fin à la politique des « deux poids-deux mesures », ainsi qu’à la tentation de classer les terroristes en « bons » et « mauvais » terroristes, a-t-il insisté.  La communauté internationale devrait unir ses forces et adopter une démarche unique pour lutter contre ce fléau.


Le représentant iranien a estimé qu’il y avait une discrimination qui était faite par certains États.  Dans une affaire récente, il a été décidé de radier de la liste établie par un État un groupe responsable de la mort de milliers d’Iraniens.  Cette décision politique, a-t-il dit, montre l’incapacité de la communauté internationale à lutter contre le terrorisme.  Le délégué a ensuite évoqué la situation dans les pays voisins de l’Iran où des attaques militaires aveugles déciment des populations civiles innocentes, que l’on ne peut qualifier de victimes collatérales.  Leurs souffrances injustifiées devraient être considérées comme aussi graves que celles de victimes de terrorisme, a-t-il déclaré.


M. MOURAD BENMEHDI (Algérie) a déclaré que la région du Sahel était confrontée à la menace et à l’action destructrice du terrorisme opérant sous l’étiquette d’Al-Qaïda.  Afin de faire face à cette menace, les États se sont engagés dans une coopération concertée qui a culminé en septembre 2001 avec la tenue à Alger d’une Conférence de haut niveau à laquelle les Nations Unies et la communauté internationale avaient été associées, a-t-il indiqué.  La jonction opérée entre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogue a eu pour effet de « démultiplier » la capacité de nuisance du terrorisme, a regretté le représentant.  La priorité doit être donnée au combat contre ces groupes terroristes, à savoir AQMI, MUJAO et la criminalité transnationale organisée, a-t-il insisté.


En matière de coopération régionale, l’Algérie s’est employée à resserrer les efforts de lutte contre le terrorisme à l’échelon africain, a poursuivi le représentant en citant en particulier les activités du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme.  L’Algérie continue ses efforts pour combattre le financement du terrorisme et le procédé criminel qui consiste à prendre en otage et libérer contre le versement de rançons.  Dans ce contexte, il est impératif d’assécher les sources de financement du terrorisme, a insisté M. Benmehdi avant d’exprimer son soutien à la lutte contre le cyberterrorisme et l’utilisation des moyens de communication modernes pour prévenir le terrorisme.  L’Algérie attache un intérêt particulier à la finalisation de la convention générale sur le terrorisme international, a-t-il assuré avant d’exhorter les différents protagonistes à redoubler d’efforts et à rechercher le compromis nécessaire pour adopter cet instrument juridique important qui, selon lui, apportera à la lutte collective contre le terrorisme une nouvelle impulsion.  Le représentant s’est également félicité de différentes initiatives, telles que la création du Centre des Nations Unies contre le terrorisme, dont les activités sont à même de donner une impulsion à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale.


Mme ELIELE NADINE TRAORE BAZIE (Burkina Faso) a mis l’accent sur la nécessité pour le Comité spécial mis en place par les Nations Unies de faire avancer les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Elle a également tenu à rappeler que la responsabilité individuelle des États restait également engagée afin de parvenir à une éradication du terrorisme et a souligné que son pays avait inscrit la lutte contre le terrorisme international au titre des priorités de sa politique étrangère.  La représentante a notamment expliqué que le Burkina Faso avait ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et qu’il avait mis en place, depuis 2007, une Cellule nationale de traitement de l’information financière en vue de lutter contre le financement du terrorisme international. 


En ce qui concerne plus particulièrement la montée du phénomène terroriste dans la sous-région, notamment dans la bande sahélo-saharienne, la représentante a précisé que les autorités du Burkina Faso avaient pris l’engagement de renforcer leur dispositif institutionnel, notamment à travers la mise en place d’un Comité national de lutte contre le terrorisme.  Elle a cependant rappelé que les efforts de son pays demeuraient difficiles en raison « d’un manque crucial de moyens face à des adversaires qui utilisent de plus en plus des technologies modernes ».  Elle a appelé la communauté internationale au renforcement des capacités des pays en développement, et ce à travers la formation et l’assistance en matériel et autres équipements destinés à lutter contre le terrorisme.


M. RICARDO STEVANO RURU (Indonésie), se faisant l’écho de la déclaration du  Viet Nam au nom  de l’ANASE, de l’Égypte au nom de l’OCI et de la république islamique d’Iran au nom du Mouvement des pays non alignés, a déclaré que son pays, pendant longtemps victime des conséquences dévastatrices du terrorisme, estime que la lutte contre ce fléau ne peut réussir que par le biais de la coopération internationale et, en particulier, par la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


Le représentant a exhorté les pays Membres à mettre en œuvre cette Stratégie et à prendre toutes les mesures au niveau national pour appliquer les mesures destinées à lutter contre le terrorisme.  « Au niveau national, nous avons pris d’importantes mesures qui nous ont permis d’arrêter plus de 600 terroristes, dont 400 ont déjà été jugés », a-t-il affirmé.  « En établissant l’Agence nationale de lutte contre le terrorisme en 2010, nous avons aussi pris en compte le dialogue social, notamment au niveau confessionnel. »  En outre, le représentant a estimé qu’aucune religion ou doctrine n’encourage le terrorisme et ne doit être considérée comme telle.


Droits de réponse


Le représentant de la République arabe syrienne a répondu à la représentante d’Israël qui a, selon lui, donné de fausses informations.  Israël a été créé sur l’idée même du terrorisme, a-t-il rappelé.  Les colons se sont installés sur des terres qui ne leur appartiennent pas, a-t-il ajouté.  L’action d’Israël à travers le monde est une action terroriste, a-t-il insisté, avant d’appeler au retrait d’Israël du Golan syrien.


Le représentant de l’Arabie saoudite a, à son tour, fait remarquer à la représentante d’Israël que les commentaires qu’elle a faits sur la situation en matière de droits de l’homme en Arabie saoudite n’avaient pas leur place dans cette enceinte.  C’est une question, a-t-il dit, qui relève des travaux de la Troisième Commission.  Il a dénoncé que le terrorisme d’État perpétré par Israël contre le peuple palestinien est inacceptable.


La représentante d’Israël a trouvé extraordinaire qu’un représentant de la Syrie puisse faire la leçon sur les droits de l’homme à sa délégation alors que le peuple syrien est en train d’être massacré.  Elle avait espéré que la délégation de la Syrie aurait abandonné la rhétorique et le discours de la haine auxquels sa délégation était habituée.  Mais l’obsession syrienne à l’égard d’Israël n’a pas empêché la Syrie de décimer des communautés entières avec ses tanks ou de commettre d’autres crimes.  La véritable question qui se pose, a—t-elle dit, est de savoir si la Sixième Commission devait servir à des invectives en manipulant un débat juridique ou, au contraire, si les membres de la Commission souhaitaient utiliser cette instance pour un débat politique.  Cette Commission, a-t-elle rappelé, doit rester digne de son nom.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée, a clarifié la position de sa délégation par rapport au discours du représentant de la « Corée du Sud ».  Les propos tenus par ce dernier, a-t-il soutenu, sont sans fondement.  Il a déclaré que la destruction des statues de dirigeants est, de l’avis de sa délégation, un acte typique du terrorisme.


Reprenant la parole, le représentant de la République arabe syrienne a fait remarquer que la portée des actes terroristes d’Israël était connue de tous, précisant que l’ONU elle-même avait fréquemment condamné Israël pour ces actes.


Le représentant de la République de Corée, réagissant aux remarques du représentant de la RPDC, a rappelé que des attaques de nature terroriste avaient été perpétrées en 2010, en ciblant des innocents sur une île du Pacifique.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le débat général de la Deuxième Commission se concentre sur le développement durable et la lutte contre les changements climatiques

AG/EF/3337

Le débat général de la Deuxième Commission se concentre sur le développement durable et la lutte contre les changements climatiques

09/10/2012
Assemblée généraleAG/EF/3337
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

4e & 5e séances – matin & après-midi                        


LE DÉBAT GÉNÉRAL DE LA DEUXIÈME COMMISSION SE CONCENTRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


Les Conférences RIO+20 et COP 18, prévue au Qatar,

constituent des jalons importants en 2012, soulignent de nombreuses délégations


Les préoccupations des États Membres, dans un contexte de crise économique et financière mondiale se sont exprimées, aujourd’hui, au sein de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), par la voix d’une quarantaine de délégations inquiètes des doutes qui pèsent sur l’avenir durable de la planète et de ses habitants.  Les espoirs sont cependant permis grâce aux résultats atteints cette année à la Conférence Rio+20 et aux efforts menés pour réagir face aux menaces que font planer les changements climatiques, alors que se tiendra bientôt, à Doha au Qatar, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18).


Les participants au débat général de la Deuxième Commission ont regretté aujourd’hui le climat économique morose qui affecte la planète, conséquence de la crise mondiale qui touche en particulier les pays les plus pauvres et vulnérables.  D’une part leur croissance ralentit, alors que d’autre part l’aide au développement diminue.  Le volume de l’aide publique au développement (APD) a ainsi baissé en 2011, de 3%, pour la première fois depuis 1997, ce qui réduit dangereusement les ressources allouées au financement du développement, ont regretté de nombreuses délégations.  Répondant à ces inquiétudes, le représentant de la République de Corée a indiqué que son pays avait pris l’engagement d’augmenter le niveau de son APD.


Les efforts doivent aussi porter sur l’ouverture des marchés aux produits agricoles des pays en développement, ont demandé plusieurs délégations, notamment celle du Sénégal.  Elles ont plaidé en faveur d’une conclusion ambitieuse et équilibrée des négociations commerciales du Cycle de Doha, dit « Cycle du développement ».  La stagnation du processus de Doha représente un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a prévenu le représentant du Qatar.  « La conclusion du Cycle est une question de volonté politique », a souligné son homologue du Maroc.


Les nombreux défis qui restent à relever pour atteindre un développement durable n’ont cependant pas empêché les orateurs de saluer les résultats obtenus à l’issue des travaux de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, surnommée « Rio+20 », qui s’est tenue en juin dernier dans la ville brésilienne, une Conférence présentée comme une étape importante pour l’avenir du développement.  Les intervenants ont insisté pour que le Document final de Rio, intitulé « L’avenir que nous voulons », soit mis en œuvre en respectant les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable.  Ils ont aussi demandé que les « objectifs du développement durable » devant maintenant être définis pour la période après 2015 viennent compléter les OMD.


À ce propos, beaucoup d’intervenants ont appelé à la création rapide du Groupe de travail à composition non limitée chargé d’élaborer des recommandations équilibrées et pratiques sur la formulation des objectifs de développement durable.  En outre, le représentant du Mexique, parmi d’autres, a appelé à mener à bien le processus de négociation pour préparer la première session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable.


Plusieurs délégations, comme celle de l’Afrique du Sud, ont soutenu l’idée de créer un groupe de travail sur le financement et la mobilisation des ressources en vue d’atteindre ces objectifs.  De son côté, le représentant du Lesotho a fait part de son souhait de voir créer un Conseil du développement durable placé sous l’égide de l’Assemblée générale afin de faciliter la mise en œuvre des décisions prises à Rio.  Dans le processus d’élaboration des objectifs de développement durable, certains intervenants ont demandé spécifiquement que soit maintenu le principe de « responsabilité commune mais différenciée », notamment dans la lutte contre les changements climatiques.


Cette question environnementale a aussi été examinée avec soin par les membres de la Deuxième Commission.  Beaucoup ont placé leur espoir dans la dix-huitième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18), qui se tiendra au Qatar, à Doha, du 26 novembre au 7 décembre.


Les tendances en matière de changement climatique doivent s’inverser, a déclaré le représentant des Philippines, un pays particulièrement touché par les catastrophes naturelles.  « Il appartient aux pays industrialisés de faire preuve d’engagement, d’honorer leurs promesses et de se concentrer sur la recherche de solutions », a déclaré le délégué du Kenya.  Celui de la Thaïlande a parlé des activités de sensibilisation menées par les pays de sa région pour augmenter la résilience face aux effets des catastrophes.


Comme exemple des efforts menés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables en grande partie des changements climatiques, le Ministre de la coopération internationale et de l’intégration économique du Libéria a parlé du récent Sommet des chefs d’État de la CEDEAO qui a conduit à l’adoption d’un projet d’approvisionnement énergétique en Afrique de l’ouest, basé sur l’augmentation des investissements dans les énergies renouvelables.


Enfin, il a été déclaré à maintes reprises au cours de la journée que « la coopération Sud-Sud ne doit pas remplacer la coopération Nord-Sud ».  La Chine, le Maroc, les Philippines, la République islamique d’Iran, parmi d’autres, ont souligné le caractère complémentaire des deux formes de coopération.  De son côté, la Guinée a proposé la création de la Coalition Sud-Sud et triangulaire.


La Deuxième Commission poursuivra et devrait achever son débat général demain, mercredi 10 octobre, à partir de 10 heures.


Suite du débat général


Mme ARIAS OROZCO (El Salvador) a souligné qu’il est fondamental pour El Salvador de continuer à chercher des solutions à l’actuelle crise économique et financière, aux prix élevés des produits alimentaires, à la dette extérieure, à la crise de l’eau, aux changements climatiques, aux migrations et à la lutte pour éradiquer la pauvreté et la faim.  Ceci implique de renforcer l’Assemblée générale et le Conseil économique et social pour que les Nations Unies puissent poser les bases nécessaires à une véritable gouvernance économique et politique mondiales, a estimé la représentante.


La délégation salvadorienne considère que l’aide publique au développement (APD) ne doit pas prendre en compte le seul critère du revenu par habitant mais aussi, comme l’a proposé la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), les écarts structurels, pour que la coopération ait un impact plus fort sur le développement.


M. MAFIROANE MOTANYANE (Lesotho) a souligné que la reprise économique est loin d’être une réalité pour la plupart des pays et que les nuages noirs de la crise alimentaire continuent à planer sur la plupart des pays en développement, surtout en Afrique.  Le Lesotho a été particulièrement affecté par les différentes crises qui touchent le monde, y compris par les changements climatiques, ce qui a sapé les efforts déployés pour mettre en œuvre le Programme national d’action pour l’adaptation aux changements climatiques (NAPA), a dit le représentant.  Le Lesotho reste néanmoins déterminé à continuer à travailler avec ses partenaires régionaux et internationaux pour renforcer son secteur agricole et faire face aux défis des changements climatiques.  À cet égard, M. Motanyane a fait part de son souhait de voir créer un Conseil du développement durable placé sous l’égide de l’Assemblée générale afin de faciliter la mise en œuvre des décisions prises à Rio à l’issue de la Conférence sur le développement durable.


Les pays les moins développés sans littoral continuent à faire face aux défis du développement en raison de leur situation géographique, et le Lesotho, enclavé au sein d’un seul pays, l’Afrique du Sud, est particulièrement touché.  Le financement du développement est crucial pour la transformation structurelle et la croissance de l’industrie dans les économies très fragiles des pays les moins développés, a-t-il conclu.


Évoquant les nombreuses réunions tenues depuis la fin des travaux de la précédente session de la Commission, Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a fait observer qu’« une fois de plus », les idées et propositions formulées dans ces nombreux fora n’ont pas été traduites en solutions pratiques, capables d’être appliquées à l’échelon international.  Elle a également pointé du doigt l’incapacité des dispositifs institutionnels à répondre à tout un éventail de défis en matière de développement, à commencer par la réduction des déséquilibres économiques internationaux et la création d’un accord commercial multilatéral.  La représentante est ensuite revenue sur la proposition du Président du Kazakhstan de créer un G-Mondial « G-Global » qui permette de renforcer les capacités du G-20.  Elle a indiqué que les principes du G-Mondial, à savoir la réforme, la justice, l’égalité, le consensus, la tolérance, la confiance dans les relations interétatiques, la transparence sur le plan international, l’absence de politiques de deux poids, deux mesures et une multipolarité constructive, « garantiraient le développement constructif de la civilisation du XXIe siècle et établiraient les principes fondamentaux d’un nouvel ordre mondial ».


Mme Aitimova a par ailleurs invité les États Membres à se rendre, en mai 2013, à Astana, où aura lieu la Conférence internationale anticrise.  Elle a également rappelé qu’à l’issue de la quatrième Réunion des ministres du commerce des pays en développement sans littoral, un appel avait été lancé pour le déblocage des négociations commerciales du Cycle de Doha dans tous les domaines.


Mme ABIR ALI (Liban) a estimé qu’il était urgent de procéder à une réforme en profondeur des institutions de Bretton Woods, en particulier de leurs structures de gouvernance, et ce, afin que la voix des pays en développement soit davantage entendue dans le processus de prise de décisions et d’établissement des normes.  Dans le même ordre d’idées, elle a aussi plaidé pour une réforme des quotas au sein du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale « afin d’aboutir à une distribution du pouvoir et des votes plus équitable entre pays développés et pays en développement », a-t-elle dit.


La représentante a ensuite mis l’accent sur le développement durable et l’économie verte en précisant que ces deux éléments devaient, entre autres, contribuer à éradiquer la pauvreté.  Elle a fait remarquer que son pays avait réalisé d’importants progrès en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et que le Liban était, dès lors, favorable à la mise en place d’objectifs de développement durable.  Toutefois, en ce qui concerne l’économie verte, « chaque pays devrait être en mesure d’évaluer les opportunités que ce secteur représente, ainsi que les défis, les risques ou les coûts qu’il pourrait entrainer », a-t-elle précisé.  Elle a ensuite insisté sur la nécessite de réformer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), notamment en élargissant ses moyens financiers, et afin de permettre une meilleure coordination et une meilleure mise en œuvre des politiques.


Mme Ali a ensuite tenu à rappeler qu’un conflit, qu’une occupation ou une agression, constituait un obstacle majeur au développement durable et elle a mis en exergue le sort du peuple palestinien « qui continue à devoir faire face à des difficultés énormes pour accéder aux ressources naturelles qui sont cruciales pour son développement économique et social ». 


M. SANDO WAYNE, Ministre de la coopération internationale et de l’intégration économique du Libéria s’est remémoré que son village natal avait été relié à un réseau électrique grâce à une aide des États-Unis, ceci à l’initiative du Président Lyndon Johnson.  Il a ensuite parlé du récent Sommet des chefs d’État de la CEDEAO qui a été l’occasion de se pencher sur l’approvisionnement énergétique en Afrique de l’ouest.  Le projet adopté à l’issue du Sommet permettra à l’avenir de relier les hôpitaux à des sources d’énergie durable, a-t-il indiqué.  Il renforcera aussi la coopération entre les pays de la région et réduira les coûts pour chacun.  Le Ministre a précisé que la stratégie adoptée dans ce domaine est basée sur l’augmentation des investissements dans les énergies renouvelables.  C’est une question politique, et nous devons montrer la direction à prendre, a-t-il expliqué.  Nous avons besoin d’un cadre politique fort et d’une règlementation honnête, a-t-il insisté.  Le Ministre a donc demandé l’appui de la communauté internationale pour qu’elle aide les pays de la région à utiliser au mieux les bénéfices de ce projet.


En ce qui concerne la stratégie de développement de son pays, M. Wayne a indiqué qu’elle est basée sur quatre piliers que sont la paix et la sécurité, la revitalisation économique, la gouvernance et l’état de droit, et les infrastructures de base.  Des investissements ont notamment été faits dans le domaine de l’éducation, a-t-il indiqué.  Le Gouvernement libérien, déterminé à sortir le Libéria de l’impasse, prend des mesures favorisant la création d’emplois pour les jeunes et entend faire des investissements dans l’agriculture.  M. Wayne a ensuite exprimé le besoin de son pays de recevoir l’aide des Nations Unies.  En outre, en tant que pays sortant d’un conflit, nous avons besoin de l’aide publique au développement (APD), a-t-il dit, notant cependant avec préoccupation que cette aide a diminué de 3% en 2011 et que ce déclin va se poursuivre.  En conclusion, le Ministre a appelé la communauté internationale à renouveler les engagements en faveur de l’aide au développement.


M. KIM SOOK (République de Corée) a salué les résultats obtenus lors de la Conférence Rio+20 et exprimé l’engagement de la République de Corée à mettre en œuvre les objectifs du développement durable.  Il a néanmoins précisé que le suivi des mesures recommandées à la Conférence Rio+20 devait se faire de la manière la plus harmonieuse, sans perdre de temps avec les positions nationales et en prenant en considération les différences entre pays développés et pays en développement.


En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le développement, M. Kim a rappelé les progrès importants réalisés dans l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’eau potable et les traitements du VIH, mais il a estimé que les efforts doivent être doublés pour atteindre les objectifs agréés d’ici à 2015.  L’Agenda post-2015 devrait conserver les objectifs essentiels d’éradication de la pauvreté et des droits de l’homme, a-t-il affirmé.  En conclusion, il a regretté la baisse de 3% en 2011 de l’aide publique au développement (APD) et affirmé que la République de Corée poursuivra ses efforts pour l’augmenter.


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a évoqué la persistance et les conséquences de la crise économique mondiale et souligné que les pays développés devraient rechercher les meilleures mesures d’ajustement budgétaire et ne pas ignorer l’impact des politiques monétaires expansionnistes sur les économies des pays en développement, politiques qui aboutissent à accentuer la récession mondiale.  Ces mesures doivent être complétées par des programmes sociaux afin de garantir la distribution des revenus, la création d’emplois et un accès universel à la santé et à l’éducation.  Dans ce contexte, il ne faut pas oublier les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a indiqué M. dos Santos, qui a considéré que des ressources financières de la communauté internationale sont nécessaires pour le développement, en particulier en faveur des pays les plus pauvres.  Il a regretté la baisse de l’aide publique au développement (APD) en 2011.


Concernant le développement durable et la Conférence Rio+20, le Brésil estime que le groupe de travail sur les objectifs du développement durable devrait être mis en place dans les meilleurs délais, vu son importance pour l’Agenda post-2015.  Il est essentiel de renforcer le système institutionnel à tous les niveaux et les capacités opérationnelles des Nations Unies, a conclu M. dos Santos.


M. YURI YAROSHEVICH (Bélarus) a demandé que la Deuxième Commission élabore des résolutions concrètes dans les domaines de compétence de cet organe.  La Conférence Rio+20 a montré que les États du monde étaient prêts à s’engager pour arriver au développement durable, a-t-il noté, avant d’inciter les Nations Unies à accélérer le rythme de mise en œuvre des décisions prises lors de cette Conférence, en utilisant au mieux ses groupes d’experts.  Il ne faut pas enterrer le Document final de Rio+20 par des discussions sans fin, a demandé le représentant, appelant notamment à trouver un accord sur la composition du Groupe de travail à composition non limitée sur le développement durable.  Le Bélarus a l’intention de participer activement aux discussions dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la question des sources d’énergie modernes.  M. Yaroshevich a ensuite regretté que les Nations Unies n’utilisent pas suffisamment certains facteurs pour relancer l’économie mondiale.  Il a invité à mieux utiliser le grand potentiel des pays à revenu intermédiaire ainsi que le cadre des organisations régionales, comme l’espace économique dont font partie son pays, le Kazakhstan et la Fédération de Russie.  Enfin, il s’est élevé contre l’imposition par certains pays de mesures commerciales, financières et économiques unilatérales, qui vont à l’encontre de la Charte des Nations Unies et empêchent les pays d’atteindre des objectifs convenus au niveau international.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a souligné que les objectifs du développement durable devraient s’inscrire dans la continuité des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En ce sens, la priorité devrait être accordée aux décisions adoptées dans le cadre de la mise en œuvre des instruments internationaux relatifs à l’environnement, notamment en matière de changements climatiques et de désertification.  Le représentant a par ailleurs fait remarquer que le dysfonctionnement du système économique et financier mondial continue d’affecter les économies des pays en développement, les éloignant davantage de la réalisation des OMD.  En ce sens, la délégation sénégalaise plaide en faveur d’un appui conséquent pour faciliter la mise en œuvre de politiques de développement cohérentes, orientées vers des secteurs productifs, afin de générer une croissance à même d’éradiquer la pauvreté.  Elle réaffirme également son attachement à l’instauration d’un cadre de coopération viable, capable de restaurer les flux d’aide publique au développement (APD) et d’allouer une aide appropriée aux pays les moins avancés (PMA).  En conclusion, la délégation demeure persuadée que la communauté internationale devrait fournir davantage d’efforts pour parvenir à des conclusions ambitieuses et équilibrées dans les négociations commerciales du Cycle de Doha.


M. ABDULRAHMAN YAAQOB Y.A. AL-HAMADI (Qatar) a déploré les conséquences de la crise économique et financière mondiale sur les pays pauvres et appelé à renforcer la coopération internationale, invitant tous les pays à tenir leurs engagements dans le domaine de l’aide au développement.  Les pays pauvres sont les moins à même de se protéger contre les conséquences de la crise, a-t-il remarqué, avant d’inviter à renforcer le système financier international et à le réformer.  Ce système doit permettre d’assurer une reprise économique et d’alléger les dettes des pays en développement.  Les dernières prévisions économiques indiquent qu’il reste d’énormes défis à relever, et que les conséquences de la crise se feront sentir même après la fin de la crise, a averti le représentant.  Il a demandé de faire en sorte que les pays en développement puissent profiter de la reprise économique et des bénéfices de la mondialisation.  Les négociations du Cycle de Doha, qui stagnent, représentent un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il aussi observé, appelant à les faire avancer.  En ce qui concerne les changements climatiques, le Qatar respecte les principes de Rio, a-t-il assuré, notamment celui de la responsabilité commune mais différenciée.  Il a souhaité que les questions relatives aux changements climatiques soient traitées de manière intégrée.  Enfin, il a rappelé que Doha accueillera à la fin de l’année la 1dix-huitième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18).


M. EDUARDO JOSE ATIENZA DE VEGA (Philippines) a rappelé que plusieurs points divisent les pays en ce qui concerne la voie à adopter pour la promotion du développement durable.  Les conséquences de la crise économique et financière mondiale sont une grande source de préoccupation pour la Deuxième Commission, alors que la date butoir de 2015, censée voir la réalisation des OMD, approche à grands pas, a-t-il souligné.  Il a appelé à renforcer les engagements en faveur de l’état de droit et à mettre en place des conditions qui encouragent la prospérité de tous les peuples.  Il a notamment demandé que s’achèvent enfin les négociations commerciales du Cycle de Doha engagées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  En tant que pays en développement et archipélagique, les Philippines ont intérêt à ce que les tendances sur le changement climatique soient inversées, a poursuivi le représentant.  La réduction des risques de catastrophes est un autre élément essentiel du développement durable, a-t-il ajouté, avant de rappeler que son pays a été touché par un terrible ouragan l’an dernier et par des pluies diluviennes cette année.  La question de la migration est une autre question essentielle, et nous regrettons que le Document de Rio+20 n’y fasse pas suffisamment référence, a-t-il dit, car toutes les nations devraient reconnaitre les incidences positives de la migration, un phénomène qui n’est pas seulement dans le sens Sud-Nord mais aussi Sud-Sud.  Le délégué a enfin souligné le droit qu’ont tous les paysd’élaborer leurs propres stratégies de développement durable.


M. LUIS-ALFONSO DE ALBA (Mexique) a d’abord qualifié « d’opportunité unique » les résultats de la Conférence sur le développement durable, ceux de la session de fond de 2012 du Conseil économique et social, et le lancement du processus pour définir l’Agenda du développement post-2015.  Pour le Mexique, il est nécessaire de profiter des synergies et d’éviter la dispersion de ressources pour parvenir à un nouveau cadre stratégique. En ce sens, le Mexique plaide pour la nécessité de rechercher une meilleure cohérence, la complémentarité, et surtout l’efficacité des actions des institutions pertinentes, à commencer par cette Deuxième Commission, a dit M. de Alba.  Le processus de négociation pour préparer la première session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable représente une chance de définir le rôle complémentaire de la Deuxième Commission et du Conseil économique et social, a-t-il estimé.  De plus, le Mexique appelle à un renforcement de l’efficacité opérationnelle des Nations Unies.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a rappelé l’engagement de son pays à éradiquer la pauvreté, considérant qu’il s’agit du plus grand défi planétaire et que c’est une condition indispensable au développement durable. Ceci dit, l’éradication durable de la pauvreté et la prospérité équitable pour tous dépendront en grande partie de la façon dont le monde modifie ses processus de production et ses modes de consommation, ceux jusqu’ici en vigueur étant insoutenables. En ce sens, la Colombie considère que l’Agenda du développement durable doit en intégrer les dimensions économique; sociale et environnementale, et que les objectifs du développement durable doivent compléter les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Concernant le financement du développement, la Colombie attire l’attention sur la situation des pays à revenu intermédiaire, partenaires stratégiques dans les échanges avec les pays les moins avancés.  Les réformes politiques du système financier international ne doivent pas oublier les besoins de financement des pays en développement,  a insisté M. Ruiz.  La Colombie soutient la réforme du système des Nations Unies et les mesures adoptées pour renforcer la cohérence et la coordination de ses efforts au niveau opérationnel, a-t-il souligné.  En 2014, la Colombie accueillera le VIIe Forum urbain mondial, à Medellín.  Il offrira une plateforme de discussion et de promotion de la coopération Sud-Sud et des alliances public-privé, a-t-il conclu.


M. TARIK IZIRAREN (Maroc) a souligné les conséquences de la crise économique et financière mondiale, de la baisse de l’aide publique au développement (APD), de la multiplication des mesures protectionnistes, ainsi que les subventions agricoles qui posent des obstacles majeurs aux exportations agricoles des pays en développement.  En ce qui concerne l’Agenda du développement de l’après-2015, il a expliqué que la conception d’objectifs qui ne seraient pas purement à caractère économique, social ou environnemental rendrait encore plus difficile leur réalisation.  Il a aussi souhaité que le partenariat mondial pour le développement soit au centre de l’Agenda du développement post-2015.  La conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha est une question de volonté politique, a-t-il aussi estimé, souhaitant des résultats qui placent le développement au centre du système commercial multilatéral, afin de mettre un terme aux mesures protectionnistes.  Revenant au Document final de Rio+20, le représentant a appelé au renforcement du cadre institutionnel de développement durable.  Cette session de la Deuxième Commission sera aussi l’occasion de discuter de l’examen politique quadriennal complet, qui est un instrument important pour la définition de nouvelles orientations pour les activités de développement des Nations Unies, a-t-il noté.  Il a souhaité qu’il réponde aux besoins des pays en développement sur la base du principe de l’appropriation nationale.  Il faut aussi que cela soit l’occasion de discuter du financement des activités opérationnelles, a relevé le représentant.  Enfin, il a plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud, qui doit compléter la coopération Nord-Sud, et non pas s’y substituer.


M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a exprimé l’inquiétude de son pays « au vu du calendrier chargé et trop ambitieux de la Deuxième Commission », mais il a noté avec satisfaction l’inscription à l’ordre du jour, le 1er novembre, d’une manifestation spéciale sur les besoins des pays à revenu intermédiaire.  D’autres manifestations spéciales sur les sciences et la technologie, l’entrepreneuriat et le développement, pourraient définir de nouvelles frontières à la coopération avec les pays à revenu intermédiaire, a-t-il relevé.  La délégation du Botswana considère que seul l’esprit de compromis peut faire aboutir les discussions sur la macroéconomie et le développement durable, comme cela a été le cas à Rio+20, a dit le représentant.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé les conséquences de la crise économique mondiale et déclaré qu’il était nécessaire de changer nos modes de vie dès maintenant, par le biais de nouveaux plans d’action qu’il revient à cette Commission de déterminer, en matière économique, sociale et environnementale.  Sur ce point, il a relevé le manque de volonté politique dans la mise en place de mesures en faveur du développement durable et appelé à une mobilisation pour respecter les engagements de Rio+20.  Sur le point économique, M. Haniff a fait part de l’inquiétude de la Malaisie à propos de l’impact de la crise sur les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, et il a lancé un appel en faveur d’une réforme des institutions économiques et financières mondiales, y compris celles de Bretton Woods.  La Malaisie a achevé la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et elle appelle les États Membres à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre générale de ces OMD à la date butoir de 2015.  Elle les appelle aussi à définir l’Agenda de développement post-2015.  Pour ce faire, le Conseil économique et social (ECOSOC) a un rôle essentiel à jouer pour renforcer la coordination, a-t-il conclu.


M. MOJTABA ALIBABAEE (République islamique d’Iran) a noté que la croissance économique léthargique dans les pays développés entrave le développement économique dans les pays en développement.  Il a plaidé en faveur de la réforme complète du système financier mondial.  L’ONU est le seul organe ayant la légitimité pour traiter de ces questions d’ordre mondial, a-t-il estimé, invitant à lui offrir les capacités nécessaires pour pendre ces problèmes à bras le corps.  Il a jugé encourageant le Document final de Rio+20, mais a regretté le manque d’engagement en matière de transfert de technologies et de ressources financières en faveur de la promotion du développement durable.  Si les gouvernements avaient mis en œuvre les nombreuses conventions négociées dans ce domaine, nous aurions déjà parcouru un grand chemin, a dit le représentant.  Abordant la question des changements climatiques, qui aggravent la pauvreté dans tous les pays, le représentant iranien a estimé que la Convention-cadre des Nations Unies est le forum adéquat pour apporter une réponse à ce problème.  Il a appelé les États à en respecter les dispositions et notamment le principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a également placé beaucoup d’espoir dans les résultats de la prochaine Conférence COP 18 qui se tiendra bientôt à Doha.  Enfin, le représentant a expliqué que la coopération Sud-Sud ne doit pas être perçue comme remplaçant la coopération Nord-Sud.


M. MAMADI TOURÉ (Guinée) a relevé que la présente session se tient à un moment crucial pour l’avenir du partenariat mondial pour le développement et que la Deuxième Commission demeure le lieu privilégié pour la recherche de solutions dans la mise en œuvre des engagements en faveur du développement durable.  La Guinée considère que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs du développement durable (ODD) doivent être complémentaires.  La Guinée vient d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, grâce à son programme de réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, a-t-il expliqué.  L’allègement de la dette permettra désormais de consacrer plus de ressources à la réduction de la pauvreté.  Et la Guinée a pour ambition de placer le développement durable au cœur de son programme économique et de faire la promotion d’une économie verte en Afrique de l’Ouest, a souligné M. Touré.  Dans le cadre des réflexions sur l’agenda de développement de l’Afrique post-2015, la création de la Coalition Sud-Sud et triangulaire, sur proposition de la Guinée, devient une modalité de coopération pour faire face à la crise de la dette, à celle des marchés financiers et à l’insuffisance de l’aide publique au développement (APD) traditionnelle, a indiqué le représentant.  En conclusion, M. Touré a lancé un appel aux États Membres et aux partenaires de développement afin qu’ils soutiennent cette initiative de solidarité envers l’Afrique, laquelle continue à être le maillon le plus faible du dispositif international de développement.


M. MENGEANG NAY (Cambodge) a souligné que la gravité de la crise économique, les menaces des changements climatiques et la baisse de l’aide publique au développement (APD) ont empêché beaucoup de pays en développement d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Cambodge, malgré ses faibles ressources, espère les atteindre d’ici à 2015 et réduire la pauvreté de 20% cette année, a dit le représentant.  Il s’est aussi particulièrement attaché à la lutte contre la faim, à la mortalité infantile et à la santé maternelle.  Par ailleurs, le Cambodge développe le secteur de l’écotourisme, nouvelle vision vers le développement durable.  Des solutions novatrices et le partage des savoirs sont des éléments cruciaux dans l’échange entre pays développés et pays en développement pour donner aux générations futures un meilleur avenir, a conclu M. Nay.


M. THEMBELA NGCULU (Afrique du Sud) a estimé que le rôle des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale devrait être renforcé, invitant les États Membres à s’engager sur la voie du multilatéralisme.  L’Afrique est le seul continent qui n’atteindra pas les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici la date butoir de 2015, alors qu’elle regorge de ressources naturelles, a-t-il noté.  Observant que les deux tiers des Africains vivent de l’agriculture, il a appelé à adopter des politiques de promotion de la productivité agricole afin de stimuler la croissance.  En ce qui concerne les objectifs de développement durable, le représentant a exigé qu’ils ne détournent pas l’attention des efforts entrepris pour atteindre les OMD.  Quel que soit le cadre de développement qui verra le jour après 2015, l’élimination de la pauvreté doit rester la priorité en Afrique, a-t-il demandé.  Il a aussi souligné l’importance de la dimension environnementale des objectifs de développement durable et invité à renforcer le dialogue sur cette question.  L’Afrique du Sud soutient l’idée de créer un groupe de travail sur le financement et la mobilisation des ressources en vue d’atteindre ces objectifs.  Passant au problème des catastrophes naturelles, M. Ngculu a souligné la responsabilité collective qu’ont tous les États de mettre en œuvre le Document final de Durban.  La prochaine Conférence COP 18 qui se tiendra à Doha, au Qatar, offre, a-t-il estimé, l’occasion de franchir une étape importante dans la poursuite des objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Ne ratons pas cette opportunité d’offrir une réponse mondiale crédible à ce problème, a-t-il préconisé.


M. WANG MIN (Chine) a relevé avec préoccupation que le volume de l’aide publique au développement a connu une baisse notable en 2011 pour la première fois depuis 1997, ce qui réduit dangereusement les ressources allouées au développement.  Il a aussi noté les difficultés posées par le changement climatique et l’incertitude posée à la sécurité alimentaire et énergétique, qui sont d’autres entraves sur la voie du développement durable.  Après la Conférence Rio+20 et dans le cadre de l’examen politique quadriennal complet de la Deuxième Commission, la communauté internationale devrait s’engager dans une réflexion approfondie, en tenant compte des succès et des échecs du passé, pour planifier l’avenir de la coopération internationale au service du développement, a dit M. Wang.  Le représentant a demandé d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et de ne pas prendre pour prétexte la crise économique et financière mondiale pour réduire les ressources de l’APD.


M. Wang a également souhaité que les Nations Unies continuent de jouer un rôle central dans le renforcement de la gouvernance économique mondiale.  L’ONU devrait renforcer le dialogue avec les institutions financières internationales, notamment celles de Bretton Woods et avec le G-20, afin de pousser pour une réforme du système financier international, a préconisé M. Wang.  Il a plaidé par ailleurs pour l’accélération de la mise en œuvre du Document final de Rio+20, insistant sur l’application du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a demandé la création rapide du Groupe de travail à composition non limitée devant élaborer des recommandations équilibrées et pratiques sur la formulation des objectifs de développement durable.  Il faut aussi entamer au plus tôt les discussions dans le cadre du Forum politique intergouvernemental de haut niveau sur le développement durable, ainsi que sur la stratégie de financement du développement, a-t-il dit.  La coopération Sud-Sud ne doit pas d’autre part se substituer à la coopération Nord-Sud, a-t-il enfin déclaré.


Mme DIANA ALI NAHAR AL-HADID (Jordanie) a remarqué que, même presque cinq ans après la dernière crise économique et financière mondiale, l’économie mondiale reste déséquilibrée.  Elle a espéré la mise en place d’un modèle de développement international dynamique permettant de renforcer la coopération dans des domaines tels que la finance, le transfert de technologie, l’allègement de la dette et le commerce.  Le cadre de développement de l’après-2015 devrait adopter une approche plus inclusive de l’élimination de la pauvreté et mieux intégrer les trois dimensions du développement durable, a-t-elle estimé.  Au cours de la présente session, la Deuxième Commission procèdera à l’examen politique quadriennal complet des activités opérationnelles de développement de l’ONU, ce sera l’occasion d’évaluer et d’améliorer l’efficacité du soutien fourni par les Nations Unies aux programmes de pays, a-t-elle observé.  Même si on ne peut pas avoir un modèle unique, la représentante a estimé que l’initiative « Unis dans l’action » devrait permettre d’atteindre une plus grande cohérence dans ce soutien.


M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a souligné l’importance d’un bon suivi des recommandations issues de la Conférence Rio+20 en vue de définir l’Agenda pour le développement durable pour l’après-2015.  Il a attiré l’attention de la Commission sur l’importance de la solidarité internationale fondée sur le principe de responsabilité commune mais différenciée.  Le Document final de Rio+20 reflète toutes les ambitions et les idées nouvelles, s’est-il réjoui.  Il a apprécié en particulier que soient affirmés le droit au développement et le droit à l’alimentation.  Ces droits se réaliseront grâce à l’engagement de tous les pays et l’abandon de toute entrave à leur exercice, comme l’occupation étrangère et les mesures unilatérales, a-t-il estimé.  Le représentant a dénoncé l’occupation israélienne des territoires palestiniens et du Golan syrien occupé, la violation du droit international humanitaire par Israël, et l’exploitation des ressources naturelles du Golan syrien occupé.  Il s’est inquiété de voir se réaliser le projet israélien d’installation de turbines sur le territoire syrien occupé du Golan, destinées à créer de l’énergie au profit des Israéliens, en violation du droit international et des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Enfin, le représentant syrien s’est plaint des mesures unilatérales imposées par certains pays à d’autres, soulignant qu’elles empêchent le développement durable de ces derniers.


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a souhaité que les objectifs de développement durable soient élaborés sur la base des Objectifs du Millénaire pour le développement tout en appelant à trouver aussi des solutions pour régler les problèmes immédiats, notamment en améliorant la gouvernance économique mondiale.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’un système commercial et de transactions financières justes et transparents, notamment en partageant les bonnes pratiques par le biais des organisations internationales comme le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  M. Sinhaseni a en outre invité la communauté internationale à traiter la question de la sécurité alimentaire en utilisant des mécanismes tels que le Système d’information crée sur cette question par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et la Plateforme d’information sur la sécurité Asie-Pacifique (APIP).  M. Sinhaseni a ensuite abordé le problème du changement climatique, espérant que les négociations fructueuses de la Conférence tenue à Bangkok tenue en septembre allaient porter des fruits en vue d’un accord à la Conférence COP 18 qui se tiendra à Doha.  Il a aussi indiqué que son pays et ceux de sa région, qui sont souvent affectés par les catastrophes naturelles, mènent des activités de sensibilisation pour augmenter la résilience aux conséquences des catastrophes.


M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a rappelé que la dégradation de l’environnement économique mondial a limité la capacité des pays en développement à créer de l’emploi, à faire de réels progrès dans la réduction de la pauvreté et à établir les bases d’une croissance économique durable.  Aussi, a-t-il souhaité que les décideurs des économies avancées prennent des mesures urgentes pour restaurer la confiance et empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique mondiale.


Cette situation a également sapé les efforts déployés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a relevé le représentant.  La faim et la malnutrition restent à des niveaux élevés, en particulier en Afrique subsaharienne, a-t-il noté.  Et les défis posés par les changements climatiques handicapent encore plus les pays en développement.  Dans ce contexte, la baisse du niveau de l’aide publique au développement en 2011 est tout à fait regrettable.  L’Éthiopie estime que le postulat de la Déclaration du Millénaire devrait être le point de départ de l’Agenda de développement post-2015.  De nouvelles questions devraient également être prises en considération, dont l’emploi, les changements climatiques et les inégalités entre pays, a dit M. Bame.  Ce postulat devrait aussi mettre l’accent sur la vulnérabilité des plus pauvres aux effets des catastrophes naturelles et des chocs économiques, a-t-il conclu.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a estimé que la communauté internationale devrait à présent transformer en actes l’enthousiasme reflété dans le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.  Il a fait remarquer que de nombreux pays en développement, y compris le Sri Lanka, luttaient pour améliorer les conditions de vie de leur population alors qu’ils sont confrontés aux menaces posées par les changements climatiques et le réchauffement planétaire.  Il a par ailleurs estimé, à cet égard, qu’il revenait aux pays industrialisés de faire preuve d’engagement, d’honorer leurs promesses et de se concentrer sur la recherche de solutions.


À trois ans de la date butoir fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant s’est ensuite félicité des progrès accomplis par son pays dans différents domaines.  L’économie du Sri Lanka a progressé de 8,2% en 2011.  L’insécurité alimentaire n’existe plus dans le pays, qui est parvenu à réduire de 7,9% l’extrême pauvreté, tandis que 85% de la population ont accès à l’eau potable, a-t-il dit.  En outre, le programme baptisé « Energie pour tous » sera une réalité avant 2015 et l’empreinte carbone du Sri Lanka est quasi négligeable, a précisé M. Kohona.  Il a aussi souligné que son pays était prêt à partager l’expérience acquise dans ces domaines dans le cadre de la promotion de la coopération Sud-Sud. 


S’agissant plus particulièrement des travaux de la Deuxième Commission, le représentant du Sri Lanka a plaidé pour la tenue de réunions conjointes avec la Troisième Commission (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles) et le Conseil économique et social (ECOSOC), et ce, dans une perspective de gain de temps, de suivi et de mise en œuvre des résultats des grandes conférences de l’ONU.


M. DIEGO MOREJÓN (Équateur) a regretté que le travail de la Deuxième Commission soit une nouvelle fois réalisé dans un contexte d’instabilité économique et financière.  Malheureusement, aucun défi ne pourra être relevé sans la volonté politique d’avancer vers une réforme profonde de l’architecture financière internationale, un suivi efficace des engagements de financement pour le développement, une solution au blocage des négociations du Cycle de Doha, une régulation de la volatilité excessive des flux financiers et des prix alimentaires, la création de nouveaux mécanismes pour la restructuration de la dette extérieure et la reconnaissance du droit de chaque pays à adopter les politiques anticycliques nécessaires pour atténuer les effets de la crise.


L’Équateur encourage la tenue d’une nouvelle Conférence sur le financement du développement en 2013 en vue de doter la communauté internationale des instruments nécessaires au développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement et l’Agenda post-2015.  L’examen quadriennal complet devrait aussi apporter une orientation complète aux activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement, a espéré le représentant de l’Équateur.


Dans le cadre du travail de la Deuxième Commission sur les objectifs définis à Rio+20, l’Équateur veut exiger l’adoption de la seconde phase des engagements du Protocole de Kyoto, à partir de 2013, afin que les pays développés s’engagent sur les objectifs obligatoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre en prenant le niveau d’émission de 1990 comme indice de base.  Les résultats de la Conférence sur le développement durable ont montré le manque de volonté politique des pays industrialisés pour appuyer le développement durable et pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ce qui impliquerait des changements significatifs de leur modèle de production et de consommation, a accusé M. Morejón.  L’Équateur est le premier pays au monde à reconnaître les droits de la nature dans sa Constitution, a souligné le représentant.


M. MATEO ESTREME (Argentine) a lancé un appel à des réformes sur la gouvernance économique mondiale, qui améliorent la légitimité et l’efficacité des institutions financières internationales et qui augmentent la représentativité et la marge de manœuvre des pays en développement.


Concernant le développement durable, l’Argentine estime que les obligations de chaque pays en matière économique, sociale et environnementale doivent correspondre à son niveau de développement et à sa contribution à la détérioration de l’environnement, a souligné M. Estreme.  Notre pays s’engage à travailler au sein des Nations Unies pour assurer la matérialisation des processus lancés à Rio +20.  Il appelle la Deuxième Commission et l’Assemblée générale à faire avancer la constitution du groupe de travail à composition non limitée sur les objectifs du développement durable.


M. NURAN NIYAZALIEV (Kirghizistan) a demandé qu’une attention particulière soit accordée aux pays économiquement les plus vulnérables, notamment les pays montagneux, les pays sans littoral et les petits États insulaires.  La plupart des pays montagneux en développement sont affligés d’une dette très lourde et leur capacité à financer le social et l’environnement s’en trouve réduite, ce qui les empêche d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a expliqué le représentant.  La République du Kirghizistan espère des progrès lors de la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue à Doha.  Les changements climatiques représentent l’une des menaces les plus graves de notre temps, a expliqué le représentant, citant en exemple le recul des glaciers qui fait diminuer de façon constante les réserves d’eau douce de son pays.  Le Kirghizistan étudiera avec la plus grande attention les propositions formulées dans cette Commission pour le développement durable après-2015, qui devraient prendre en compte les nouvelles menaces apparues ces dernières années.


M. LAURIE FERGUSON, Membre du Parlement de l’Australie, a apprécié les dispositions du Document final de Rio+20 concernant la gestion durable et la conservation des océans, son pays étant celui qui a le plus de côtes au monde.  Il a aussi souligné que les voisins de l’Australie sont en grande majorité des petits États insulaires en développement (PEID) pour lesquels le développement dépend des océans.  L’Australie est donc engagée à mettre en œuvre le Programme d’action de La Barbade, la Stratégie de Maurice et le Document final de la Conférence Rio+20.  En matière de droit à la sécurité alimentaire, il a appelé à investir davantage dans la recherche et le développement agricole, ce que fait déjà son pays.  Aujourd’hui même, le Ministre des affaires étrangères australien a annoncé la création d’un premier bureau en Afrique, à Nairobi, du Centre australien pour la sécurité alimentaire internationale.  Cette initiative doit compléter les efforts menés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de lever les obstacles à la participation des pays en développement producteurs dans le commerce agricole international, a indiqué M. Fergusson.  S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, le délégué a indiqué que l’Australie a triplé son aide au développement depuis l’an 2000.  Il a espéré contribuer aussi à la définition des objectifs de développement durable pour l’après-2015.


M. TULGA NARKHUU (Mongolie) a salué le résultat historique de la Conférence Rio+20 et insisté pour que le Document final intitulé « L’avenir que nous voulons » soit mis en œuvre, notamment en élaborant des objectifs de développement durable pour l’après-2015.  Pour cela, il nous faut renforcer la coopération et le partenariat, tant au niveau Sud-Sud que Nord-Sud, a-t-il dit.  Le représentant a attiré l’attention sur le cas particulier des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement, soulignant l’aide publique au développement (APD) et l’aide technique dont ils ont besoin.  Ces pays demandent aussi la levée des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce international, a-t-il ajouté.  M. Narkhuu a espéré que l’examen du Programme d’action d’Almaty pour les pays enclavés, qui aura lieu en 2014, fera des recommandations de mesures concrètes permettant à ces pays de s’intégrer dans les systèmes commerciaux régionaux et mondiaux.  Il a aussi appelé de ses vœux la conclusion du Cycle de négociations de Doha pour parvenir à un système commercial juste pour les pays en développement.  En ce qui concerne la Mongolie, il a indiqué que 77,9% des Objectifs du Millénaire pour le développement y ont été atteints.  Mais, a-t-il tempéré, celui visant la réduction de moitié de la pauvreté et celui sur l’environnement durable ne seront cependant pas atteints d’ici à 2015.


M. PAUL EFAMBE LOSOKO EMPOLE (République démocratique du Congo) a déclaré que la Commission devra faire preuve de beaucoup d’audace en prenant des initiatives ambitieuses pour parachever le processus Rio+20, particulièrement en ce qui concerne les objectifs du développement durable, l’établissement du Forum politique de haut niveau chargé de veiller au suivi du développement durable et le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  De plus, la réalisation intégrale des Objectifs du Millénaire pour le développement et l’assistance pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés devraient demeurer en bonne place parmi les priorités des Nations Unies.  Les pays comme la République démocratique du Congo (RDC) n’atteindront pas les OMD sans solidarité internationale, a indiqué le représentant.  La RDC, avec la moitié des réserves d’eau douce de l’Afrique et ses millions d’hectares de forêts, a tous les atouts pour la transition vers une économie verte, mais les conflits armés sapent les efforts destinés à relever les défis de la faim, de la pauvreté et de la protection de l’environnement.  La délégation en appelle à la condamnation des seigneurs de la guerre à la base de ces conflits et à ce que soient reconnus les efforts du Gouvernement de la RDC en faveur de la préservation de l’environnement.


M. ANDREW KIHURANI (Kenya) a attiré l’attention de la Commission sur l’importance des mesures de suivi de la Conférence Rio+20, comme l’élaboration des objectifs de développement durable et la mise en route du processus intergouvernemental pour définir l’Agenda du développement de l’après-2015.  Le Kenya estime que les objectifs de développement durable devront refléter les différents niveaux de développement et combler les lacunes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Ils devront aussi respecter les besoins spécifiques des pays en développement, en particulier des pays africains.  Le processus intergouvernemental devrait donc respecter le principe de représentation géographique équitable, a demandé le délégué.  Il a aussi tenu à ce que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) soit doté de ressources financières prévisibles et qu’il ait une composition universelle.  En ce qui concerne la stratégie de financement des ressources pour le développement durable, il a noté qu’elle reconnait l’inadaptation des ressources nationales des pays en développement.  Ces ressources doivent donc être complétées par de nouvelles ressources prévisibles destinées au développement durable, a-t-il dit.


M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a estimé que les pays en développement sont victimes des effets de la crise économique mondiale qu’ils n’ont pas provoquée.  La Bolivie estime que les ressources pour le développement durable ne peuvent provenir des mécanismes de marché et encore moins de la création de nouvelles bulles spéculatives.  Raison pour laquelle il propose un impôt sur les transactions financières internationales qui permette de créer un Fonds pour le développement durable qui s’occupe des défis des pays en développement.  Plusieurs études de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) montrent que le nombre de personnes souffrant de malnutrition a encore augmenté avec la crise mondiale, et la situation des peuples indigènes et des agriculteurs est encore pire, a souligné le représentant.  La Bolivie aspire à l’autosuffisance alimentaire et développe les cultures traditionnelles comme le quinoa, aux hautes valeurs nutritives, qui contribuera à obtenir la sécurité alimentaire.  À ce propos, il rappelle que l’Assemblée générale lancera le 29 octobre, l’Année internationale du quinoa, en 2013, et elle invite toutes les délégations à participer aux événements organisés pour l’occasion, a déclaré le représentant.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé, au vu de défis mondiaux sans précédent comme le taux de chômage extrêmement élevé, le déclin du commerce mondial, l’escalade des dettes souveraines ou les menaces posées en termes de sécurité alimentaire, de ressources énergétiques ou de réchauffement climatique, que la communauté internationale n’avait pas encore avancé dans la bonne direction.  Il s’est cependant félicité de l’aboutissement de plusieurs processus destinés à façonner l’agenda du développement pour la période de l’après 2015.  Il a notamment cité, à ce sujet, les engagements pris au Brésil, lors de la « Conférence Rio+20 », visant à mettre en œuvre des « objectifs de développement durable », à renforcer le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC) ou à créer une instance de haut niveau qui assurera le suivi des activités de développement durable. 


M. Tarar a ensuite particulièrement mis l’accent sur la nécessité de respecter les délais dans la mise en œuvre des décisions prises.  Il a notamment regretté le fait que les États Membres n’aient pas été en mesure de mettre en place le Groupe de travail en vue de formuler les objectifs de développement durable, et il a appelé les États à faire preuve de flexibilité et à dépasser leurs divergences politiques sur cette question.  Il a ensuite salué la mise en place par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, d’un Panel de haut niveau qui sera chargé de définir l’agenda du développement pour la période de l’après 2015.  Il a cependant fait remarquer que la composition de ce type de panel restait « parfois limitée à certains groupes ou régions spécifiques ».  Il a encouragé les membres de ce panel à avoir des consultations régulières avec les États Membres, à accepter les propositions de ceux-ci, et il les a encouragés à se rendre dans différentes régions du monde « afin de prendre la mesure des défis particuliers auxquels chacun doit faire face lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre les priorités à l’agenda du développement ».


M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a souligné que la crise économique ne peut servir de prétexte à la réduction du niveau de l’aide officielle au développement et a constaté avec regret la hausse des ressources consacrées à la guerre.  Or plusieurs études estiment que 329 milliards de dollars par an suffiraient à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, ce qui représente seulement 20% des dépenses militaires mondiales.


Les fondements du système économique et financier mondial sont en crise, a déclaré le représentant, et Cuba répète qu’il est absolument nécessaire d’atteindre un nouvel ordre économique international, plus juste et inclusif, et pour lequel il faudra renforcer le multilatéralisme et le rôle central de l’Assemblée générale comme organe représentatif et démocratique des Nations Unies.  Les recettes appliquées pour remédier à la crise, non seulement, n’ont pas donné de résultat, mais ont entraîné des conséquences tragiques pour des millions de personnes dans le monde, en particulier dans les pays sous-développés, alors que les élites économiques et financières, responsables de la situation, s’enrichissent de plus en plus, a affirmé le représentant.  Cuba estime qu’il est de la responsabilité de cette Commission d’assurer le suivi, de façon transparente et inclusive, des accords issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio.  Il lui incombe également d’accorder toute son attention au processus de préparation de la troisième Conférence des nations Unies sur les petits États insulaires en développement de 2014.


M. USMAN SARKI (Nigéria) a estimé que l’examen politique quadriennal complet représente une occasion unique d’évaluer l’efficacité des activités opérationnelles de Nations Unies en faveur du développement.  En ce qui concerne la Conférence Rio+20, il a demandé d’assurer la représentation géographique équitable et une implication de toutes les parties prenantes dans le processus d’élaboration des objectifs de développement durable.  Il s’est félicité de la nomination, par le Secrétaire général, du Ministre des finances de son pays comme membre du Groupe de haut niveau de personnalités chargées de définir le programme de développement pour l’après 2015.


« Nous devons saisir l’occasion de la session de la Deuxième Commission pour faire avancer les stratégies de réduction de la pauvreté », a-t-il dit, notant avec satisfaction que cette question continuera à rester au centre des efforts de développement menés par les Nations Unies.  L’aide publique au développement (APD) peut jouer un rôle catalyseur dans ces efforts, a-t-il observé, avant de demander aux pays développés de tenir leur promesse de doubler cette aide.  De leur côté, les pays en développement doivent examiner leurs politiques de mobilisation des ressources pour le développement.  Le représentant a aussi abordé la question de l’insécurité alimentaire dont souffrent les habitants et le bétail au Sahel.  Il s’est félicité de l’organisation récente, par le Secrétaire général, d’une réunion de haut niveau sur le Sahel, ainsi que de l’adoption d’une stratégie intégrée pour le Sahel et de la nomination d’un Envoyé spécial des Nations Unies dans la région.


M. SIRODJIDIN M. ASLOV (Tadjikistan) a tenu à réitérer l’importance que sa délégation attache au sort des pays enclavés « car l’absence d’un accès au littoral constitue un sérieux obstacle au développement durable du Tadjikistan », a-t-il rappelé.  Face à une telle « vulnérabilité géographique », il a expliqué que son pays était fermement engagé en faveur des recommandations issues du Programme d’action d’Almaty en ce qui concerne le transport en transit.  Il s’est dit convaincu qu’une mise en œuvre effective des décisions du Programme d’action contribuerait au développement du commerce régional et renforcerait la coopération économique.  Il a donc appelé à l’élimination de toutes les barrières et des tous les obstacles artificiels érigés en matière de transport ou de communication entre les pays de sa région.


M. Aslov a ensuite salué l’initiative « Énergie durable pour tous », lancée par le Secrétaire général de l’ONU, qui vise à renforcer l’accès universel à des services énergétiques fiables et à accroître l’utilisation des énergies renouvelables dans le monde.  « Faire de l’accès à l’énergie une priorité est l’une des clefs pour parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).  C’est particulièrement le cas pour des pays montagneux, dont certaines régions sont isolées de toute infrastructure », a estimé le représentant.  Le Tadjikistan est l’un des pays les plus montagneux au monde, avec 93% de son territoire couvert de montagnes.  « C’est une situation qui nous rend également plus vulnérables aux catastrophes naturelles et au changement climatique et qui constitue un obstacle supplémentaire pour l’achèvement des OMD », a expliqué le représentant. 


En 2013, la communauté internationale célèbrera –à l’initiative du Tadjikistan- l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau.  M. Aslov a émis l’espoir que cette Année puisse aider à renforcer la compréhension commune des enjeux, ainsi que la coopération dans ce domaine.


M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a rappelé qu’une mise en œuvre rapide et complète du Programme d’action d’Istanbul pour la décennie 2011-2020, avec ses huit domaines d’actions prioritaires, demeurait « la priorité en matière de développement durable pour les pays les moins avancés ».  « Les pays les moins développés et les pays enclavés, comme le Népal, souffrent de contraintes structurelles et ont des économies vulnérables.  Ils doivent faire face à des chocs internes et externes en tous genres », a-t-il souligné.  Il a aussi fait remarquer que, pour ces pays, le développement de systèmes de transport et de transit efficaces ou un meilleur accès au marché international à travers des mesures appropriées étaient encore loin d’être des réalités.  Le Népal souffre, en outre, de manière disproportionnée des effets des changements climatiques, qui affectent ses montages et ses campagnes.  C’est pourquoi le représentant a aussi plaidé pour une mise en œuvre rapide des décisions prises lors des Conférences sur le climat de Cancun (2010) et de Durban (2011).  


Sur le plan socioéconomique, M. Bhattarai a ensuite mis l’accent sur l’importance des envois de fonds en provenance de l’extérieur pour une économie comme celle de son pays, où les possibilités d’emplois pour les jeunes sont relativement limitées, a-t-il expliqué.  Il a en outre insisté sur la nécessité de protéger les droits des travailleurs migrants dans les pays de destination et a prévenu que ces envois de fonds ne sauraient être confondus avec l’aide publique au développement (APD) ou toute autre forme de financement extérieur du développement.  Il a, une nouvelle fois, appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière de développement.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant d’Israël a répondu aux accusations lancées contre son pays par plusieurs délégations, les qualifiant d’ « attaques cyniques » qui n’ont rien à voir avec ce débat.  Il a regretté que le délégué syrien « fasse perdre son temps à la Deuxième Commission », alors qu’il représente « un régime qui n’a aucune crédibilité et qui torture son propre peuple ».  En ce qui concerne l’intervention du Liban, il a regretté qu’elle n’ait pas donné le contexte du conflit de 2006, « omettant de préciser qu’il s’agissait d’une attaque lancée par une organisation terroriste ».  Elle n’a pas mentionné non plus la coopération d’Israël avec les Nations Unies, notamment avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Il y a beaucoup de questions urgentes à l’ordre du jour de la session de la Deuxième Commission, a-t-il rappelé, regrettant « les tentatives de politisation » du débat. 


Répondant à ces remarques, le représentant de la République arabe syrienne a dit qu’Israël était le « pire occupant de l’histoire de l’humanité ».  Nous avons soulevé cette question parce qu’Israël a violé les résolutions des Nations Unies en détruisant les ressources du Golan syrien occupé et de la Cisjordanie, a-t-il affirmé, ce qui relève bien des travaux de la Deuxième Commission.  « Il faut démasquer les pratiques d’Israël dans les fora internationaux », a-t-il lancé, invitant ce pays à mettre fin à son exploitation des terres syriennes et à leur destruction. 


L’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a rappelé les violations commises par Israël, État qui occupe la Palestine de façon illégale, et il a estimé qu’Israël a perdu toute crédibilité.  Les Palestiniens souffrent de cette occupation, ainsi que la faune et la flore du territoire palestinien occupé, a-t-il indiqué.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Première Commission: désarmement et non-prolifération dominent la deuxième journée du débat général

AG/DSI/3454

Première Commission: désarmement et non-prolifération dominent la deuxième journée du débat général

9/10/2012
Communiqué de presseAG/DSI/3454
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

3e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: DÉSARMEMENT ET NON-PROLIFÉRATION DOMINENT

LA DEUXIÈME JOURNÉE DU DÉBAT GÉNÉRAL


La Haut-Représentante pour le désarmement appelle

les États Membres à placer leurs intérêts communs avant leurs intérêts nationaux


La Première Commission, chargée du désarmement et de la sécurité internationale, a poursuivi aujourd’hui ses travaux en entendant la Haut-Représentante pour le désarmement, Mme Angela Kane, avant de reprendre son débat général, entamé hier.


Mme Kane s’est faite l’écho des préoccupations exprimées par de nombreuses délégations et un grand nombre d’observateurs de la société civile, après la clôture des travaux de la Première Commission l’année dernière.  « On peut être tenté de conclure que tout le processus de coopération multilatéral pour faire avancer le désarmement et la non-prolifération est à l’arrêt », a dit Mme Kane.  « Pourtant, aucune de ces préoccupations n’est une surprise, étant donné la complexité des questions inscrites à l’ordre du jour de la Première Commission, y compris celles qui nous préoccupent depuis des décennies », a-t-elle ajouté. 


Pour la Haut-Représentante pour le désarmement, les difficultés pour atteindre les objectifs sont bien plus à mettre au compte des différences de politiques et de priorités entre États Membres que de quelconques défauts dans l’organisation ou le mandat de la Première Commission.  Mme Angela Kane a ainsi plaidé pour une harmonisation des efforts internationaux, en rappelant que la poursuite des intérêts communs devrait primer sur la défense des intérêts de tel ou tel État Membre, comme c’est le cas dans d’autres forums.


Les délégations, qui sont intervenues à la suite de cette déclaration, sont notamment revenues sur les blocages au sein de la Conférence du désarmement, et l’absence de négociations sur un traité visant à interdire la production de matières fissiles.  Le représentant du Japon a ainsi appelé la Première Commission à trouver des moyens permettant de contourner cette impasse, en appuyant les efforts du Canada et les propositions concrètes qu’il a présentées pour faire avancer les discussions sur un tel traité, indépendamment de la situation au sein de la Conférence du désarmement.  De leur côté, Cuba et le Yémen ont réaffirmé le rôle de la Conférence du désarmement comme seule instance habilitée à négocier les traités de désarmement. 


Autre thème central de cette séance du débat général: les questions de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  Les délégations ont réitéré leur soutien au TNP et salué les résultats positifs de la première session du Comité préparatoire de la Conférence d’examen de 2015, qui s’est tenue en mai dernier.  Plusieurs États Membres ont rappelé l’importance de mettre en œuvre les plans d’action de 2010 et de 1995, en particulier pour ce qui a trait à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  La Turquie, le Yémen, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont, notamment, insisté pour que la conférence prévue sur cette question avant la fin de l’année 2012 soit organisée rapidement.  Par ailleurs, après avoir rappelé le droit légitime des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, plusieurs délégations ont appelé Israël et l’Iran à soumettre leurs installations nucléaires aux contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Le représentant du Japon a aussi lancé un appel à la transparence à l’attention de la République démocratique populaire de Corée, dont le programme nucléaire suscite aussi de vives inquiétudes.


La Première Commission poursuivra son débat général, demain mercredi 10 octobre, à 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Déclarations


Mme ANGELA KANE, Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, a évoqué les préoccupations partagées par de nombreuses délégations et de nombreux observateurs de la société civile après la clôture des travaux de la Première Commission, l’année dernière.  Certaines de ces préoccupations reflètent des difficultés de longue date dans le mécanisme du désarmement, notamment l’impasse de la Conférence du désarmement, l’incapacité chronique de la Commission du désarmement à parvenir à un consensus, et la longue histoire de divisions apparues lors de votes sur certaines résolutions clefs au sein de la Première Commission.  Mme Kane a également attiré l’attention sur d’autres préoccupations, notamment l’impatience résultant des faibles avancées en matière de désarmement nucléaire.  Les dépenses militaires continuent de croître, nous continuons à nous armer plutôt que de développer les instruments de la paix, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) n’est toujours pas entré en vigueur, et il y a des résistances pour démarrer les négociations sur un projet de convention sur les armes nucléaires. 


En passant en revue ces préoccupations, on peut être tenté de conclure que tout le processus de coopération multilatéral pour faire avancer le désarmement et la non-prolifération est à l’arrêt, a dit Mme Kane.  Pourtant, aucune de ces préoccupations n’est une surprise, étant donné la complexité des questions inscrites à l’ordre du jour de la Première Commission, y compris celles qui nous préoccupent depuis des décennies.  À cet égard, Mme Kane a rappelé aux délégations que cette année marquait le dixième anniversaire du premier rapport du Secrétaire général sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolifération.  Selon ce rapport, l’objectif de l’éducation dans ces domaines est de permettre aux citoyens de contribuer aux mesures de désarmement et de non-prolifération.


Pour Mme Kane, les difficultés pour atteindre les objectifs sont bien plus à mettre au compte des différences de politiques et de priorités entre États Membres, que de quelconques défauts dans l’organisation ou le mandat de la Première Commission.  Il faut harmoniser les efforts nationaux pour atteindre les objectifs communs, a-t-elle affirmé, en ajoutant que la Commission avait fait des efforts pour résoudre certains problèmes.  Pour la Haut-Représentante, la poursuite des intérêts communs doit être le principe.  La Première Commission ne doit pas être un forum pour la défense des intérêts de tel ou tel État Membre, comme c’est peut être le cas dans bien d’autres forums dans le monde, a-t-elle affirmé.  Mme Kane a rappelé qu’en janvier 1946, le premier Président de l’Assemblée générale avait demandé aux États Membres de faire en sorte que leurs intérêts nationaux soient incorporés dans le cadre général de l’intérêt commun.  Il faut trouver une harmonie entre intérêts particuliers et intérêts généraux, a-t-elle dit avant de conclure.


S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. U MAUNG WAI (Myanmar) a salué l’adhésion de l’Union européenne et du Royaume-Uni au Protocole du Traité instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est.  Il a rappelé que le désarmement nucléaire restait la priorité de l’ANASE et qu’il reposait sur une approche multilatérale.  Il a salué les résultats de la première session du Comité préparatoire de la Conférence d’examen du TNP qui s’est tenu, en mai dernier.  Les pays de l’ANASE attendent toujours la mise en œuvre des plans d’actions adoptés à l’issue des Conférences d’examen du TNP de 1995 et 2010, notamment pour ce qui a trait à l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant a ensuite souligné que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) était l’un des outils incontournables du désarmement et de la non-prolifération.  C’est pourquoi, il a appelé les pays qui ne l’ont pas encore fait, à signer et ratifier le Traité afin qu’il puisse entrer en vigueur.


Abordant la question des armes conventionnelles, le représentant a exhorté les États à adhérer aux conventions interdisant les armes chimiques et biologiques.  Il a salué les résultats encourageants obtenus lors de la onzième Conférence des États parties à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, qui s’est tenue l’année dernière.  Il a déploré cependant l’échec de la Conférence pour un traité sur le commerce des armes, tout en reconnaissant que le document final prenait au moins en compte les armes légères et de petit calibre (ALPC), dont le trafic illicite reste un fléau pour de nombreuses régions du monde.


M. ENRIQUE ROMÁN-MOREY (Pérou) a souligné que la prolifération d’armes légères et de petit calibre avait des effets déstabilisateurs en Amérique latine, mais aussi en Afrique et au Moyen-Orient.  Il a ajouté que les pays développés étaient également touchés par l’usage de telles armes, comme l’ont montré certains évènements dramatiques récents.  Le Pérou appuie l’organisation d’un nouveau cycle de négociations en 2013 en vue de parvenir à un accord sur l’adoption d’un traité vigoureux visant à réglementer le commerce des armes. 


Le représentant a ensuite insisté sur la question des munitions: l’heure est venue pour que l’Assemblée générale aborde cette question incontournable, et il faut trouver les moyens et les mécanismes pour réaliser cet objectif.  S’agissant de la question de la non-prolifération nucléaire, le Pérou appelle les pays qui sont en dehors du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à le rejoindre.  Le représentant a par ailleurs ajouté que son pays attendait avec impatience la conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  S’agissant des mécanismes du désarmement et de la Commission du désarmement, il a insisté sur la nécessité de trouver un moyen de surmonter l’impasse absurde dans laquelle elle se trouve.


M. MARI AMANO (Japon) a souligné l’importance des initiatives des États dotés d’armes nucléaires pour faire avancer le désarmement et renforcer le régime international de non-prolifération.  Dans ce contexte, il a appelé les puissances nucléaires qui ne l’ont pas encore fait à adhérer au Protocole du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est.  Il a également appelé à la tenue de la Conférence, prévue en principe cette année, en vue de l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, comme prévu par le Plan d’action adopté à l’issue de la Conférence d’examen du TNP de 2010.


Concernant la question des mécanismes du désarmement, le représentant du Japon a déploré l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement.  Face à l’incapacité de cet organe de négociation multilatéral à adopter et mettre en œuvre un programme de travail substantiel permettant, en particulier, de lancer les négociations sur un traité sur la production de matières fissiles, le représentant a appelé la Première Commission à trouver des moyens permettant de contourner cette impasse.  Sa délégation, a-t-il dit, appuie les efforts du Canada et les propositions concrètes qu’il a présentées pour faire avancer les discussions sur un tel traité, indépendamment de la situation au sein de la Conférence du désarmement. 


Évoquant ensuite la question de non-prolifération, le représentant a souligné les inquiétudes suscitées par le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), en appelant ses dirigeants à l’abandonner complètement et de manière totalement transparente vis-à-vis de la communauté internationale.  Il a également appelé l’Iran à prendre des mesures fortes pour restaurer la confiance à l’égard de ses activités de recherche nucléaire.  Soulignant enfin que le désarmement n’était pas limité aux armes nucléaires, le représentant a fait part de la déception de son pays après l’échec de la Conférence pour un traité sur le commerce des armes, en juillet dernier.  Il a estimé qu’il était nécessaire de conclure ces négociations le plus tôt possible, sur la base du projet de traité existant à l’heure actuelle ».  


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a rappelé l’adhésion de son pays au multilatéralisme, particulièrement dans le domaine du désarmement.  Il a déploré les blocages persistants au sein de la Conférence du désarmement, en les qualifiant « d’intenables » et en soulignant que la revitalisation de « cet organe de négociation par excellence » nécessitait un large consensus des États Membres.  Dans ce contexte, il a appelé les États Membres à parvenir à un consensus afin que la Conférence du désarmement puisse adopter un programme de travail équilibré, en y incluant des négociations sur le désarmement nucléaire, sur les assurances négatives de sécurité, sur la prévention de la course aux armements dans l’espace et sur un traité encadrant la production de matières fissiles.


Après avoir rappelé que le TNP était la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération, le représentant a réaffirmé l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), à l’instar de celle qui avait été instaurée en Amérique latine par le Traité de Tlatelolco.  Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les Plans d’action adoptés à l’issue des Conférences d’examen du TNP de 1995 et de 2010, en insistant en particulier, sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


Soulignant les différents aspects du désarmement nucléaire, le représentant a défendu une approche simultanée pour avancer tant sur l’élimination des armes nucléaires non stratégiques, que sur la réduction du rôle des armes nucléaires dans les doctrines stratégiques et les politiques de sécurité.  Dans ce contexte, le représentant a également estimé que l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) était une priorité et a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à le ratifier au plus vite pour permettre son universalisation.  Avant de conclure, il a regretté l’échec des négociations sur un projet de traité sur le commerce des armes, menées lors de la Conférence de juillet à New York, et rappelé que son pays défendait un traité robuste, juridiquement contraignant et établissant les plus hautes normes internationales pour la transparence des transferts d’armes conventionnelles.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a estimé qu’en dépit des développements positifs récents, un certain « malaise » était perceptible dans la sphère des institutions du désarmement.  Soulignant l’impasse à la Conférence du désarmement et les problèmes d’universalisation des autres traités et conventions, il a regretté que soient présentés comme des « progrès » ou des « succès » les avancées qui, en réalité, sont bien en deçà des attentes.  Après avoir rappelé que la politique sécuritaire de la Turquie excluait la production et l’utilisation d’armes de destruction massive, il a réaffirmé le soutien de son pays au TNP qu’il a qualifié de « principal instrument international » avec ses trois piliers: le désarmement, la non-prolifération et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a toutefois estimé que la pérennité du TNP nécessitait le renforcement du système de contrôle et de garantie assuré par l’AIEA.  Considérant également l’arrêt des essais nucléaires comme une mesure indispensable au désarmement et à la non-prolifération, il a appelé les États qui n’ont pas ratifié le TICEN à le faire pour permettre son entrée en vigueur.  Il a également appuyé la tenue, cette année, en Finlande, d’une conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, conformément au plan d’action adopté à l’issue de la Conférence d’examen du TNP de 2010.


Attribuant ensuite les blocages de la Conférence du désarmement « aux paramètres de la négociation sur un traité interdisant la production de matières fissiles », M. Apakan a appelé à surmonter l’impasse existante afin que la Conférence du désarmement puisse avancer en parallèle sur les trois autres dossiers relevant de son mandat: établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, garanties négatives de sécurité pour les États non dotés de l’arme nucléaire et prévention d’une course aux armements dans l’espace.  Soulignant par ailleurs les menaces constituées par les autres armes de destruction massive, en particulier si elles tombaient entre les mains de groupes terroristes, le représentant a aussi rappelé l’engagement de la Turquie dans les conventions d’interdiction des armes biologiques ou chimiques, et dans la mise en œuvre du Programme d’action pour combattre les armes légères et de petit calibre.  Favorable au contrôle des transferts d’armes conventionnelles, la Turquie soutient également l’organisation d’une nouvelle conférence diplomatique début 2013 afin de dépasser l’échec de juillet dernier et de parvenir à un accord sur un traité sur le commerce des armes.


M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a souligné que de nombreux conflits étaient attisés par des transferts illégaux d’armes vers des acteurs non étatiques.  Rappelant le contexte actuel de crise économique mondiale où sont appliqués des plans de sauvetage qui prévoient des coupes dans les dépenses publiques, le représentant a affirmé que les dépenses militaires, qui s’élèvent à 1 738 milliards de dollars par an dans le monde, étaient injustifiables.  Il a ainsi réitéré la proposition de Cuba visant à consacrer au moins la moitié des dépenses militaires actuelles au développement économique et social.  Le représentant a également rappelé que plus de 20 000 ogives nucléaires continuaient de menacer l’humanité.  Pour Cuba, il est prioritaire de conclure un traité qui permette aux États non dotés de l’arme nucléaire d’obtenir des garanties contre l’utilisation de ces armes.  Le représentant a insisté sur la nécessité d’établir sans retard une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a par ailleurs fait savoir que Cuba appuyait la position du Mouvement des pays non alignés, exprimée lors de son seizième Sommet, selon laquelle le désarmement nucléaire est la plus haute priorité dans le domaine du désarmement. 


Le représentant a regretté que la Conférence du désarmement n’ait pu avancer dans ses travaux, tout en rappelant que cette instance avait un rôle à jouer comme seul organe de négociation des traités.  Pour Cuba, les difficultés actuelles de la Conférence du désarmement ne sont aucunement liées à son règlement intérieur.  C’est pourquoi, nous réitérons la nécessité de préserver et renforcer la Conférence du désarmement, a dit le représentant.  S’agissant de la perspective d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles, Cuba souhaite l’adoption d’un texte non discriminatoire et équilibré.  Le représentant a conclu son propos en insistant sur la nécessité d’une application stricte des Conventions des Nations Unies sur les armes chimiques et biologiques.  S’agissant de la Convention sur les armes biologiques, Cuba estime qu’il faut adopter un protocole juridiquement contraignant pour pallier aux lacunes de cet instrument, a indiqué son représentant.


Mme FATOU ISIDORA MARA NIANG (Sénégal) a rappelé que plusieurs foyers de tensions à travers le monde continuaient de traverser de graves problèmes de sécurité et de stabilité résultant de la circulation illicite des armes conventionnelles.  Dans ce contexte, elle a émis l’espoir que le délai supplémentaire demandé par les États-Unis et la Fédération de Russie à l’issue des négociations pour un traité sur le commerce des armes (TCA), tenues en juillet à New York, soit très court car « nous sommes déterminés à obtenir le plus rapidement possible ce traité », a-t-elle affirmé.  Mme Niang a ensuite considéré que le document final de la Conférence chargée d’examiner les progrès accomplis dans l’exécution du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre était « peu ambitieux » car celui-ci ne prend pas en compte la question des munitions. 


Mme Niang a ensuite déploré le fait que la Commission du désarmement des Nations Unies, alors qu’elle vient d’entamer un nouveau cycle de travail de trois ans, n’ait formulé, à ce jour, aucune recommandation.  « L’arrêt des travaux de la Commission du désarmement a pour origine des antagonismes de nature politique que des améliorations de procédure ne suffiront pas à débloquer », a-t-elle dit.  Avant de conclure, elle a appelé les États Membres à faire preuve de « souplesse et de volonté politique » afin de créer une atmosphère favorable et d’accélérer la question du désarmement et de la non-prolifération nucléaire.


M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a rappelé que la priorité de son pays était le désarmement nucléaire et qu’il considérait le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) comme la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération.  Il a appelé à l’universalisation du TNP, en soulignant que l’élimination totale des armes nucléaires était la seule garantie pour prévenir leur utilisation.  Dans ce contexte, il a rappelé que son pays soutenait l’adoption d’une déclaration générale dans laquelle les États réaffirmeraient leur engagement en faveur d’un monde sans armes nucléaires.  Dans l’immédiat, il a réclamé une entrée en vigueur rapide du TICEN et appelé tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le texte.  Il a réitéré également la proposition faite par son pays d’accueillir une banque mondiale des matières fissiles qui permettrait de garantir un accès de tous les pays à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et s’inscrirait dans le cadre d’un traité sur les matières fissiles, qui soit négocié et élaboré au sein de la Conférence du désarmement.


Déplorant par ailleurs l’échec de la Conférence pour un traité sur le commerce des armes de juillet dernier, le représentant a appelé à une « entente mutuelle pour finaliser, dans un avenir proche, un texte juridiquement contraignant permettant de limiter la circulation illicite des armes conventionnelles ».  À cet égard, il a salué les résultats positifs de la Conférence d’examen du Programme d’action pour combattre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, qui s’est également tenue cette année.


M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) a tenu à réaffirmer le ferme appui de sa délégation à la Conférence du désarmement en tant que principal organe multilatéral de négociation.  Il s’est cependant inquiété de plusieurs facteurs qui « bien qu’extérieurs aux travaux de la Conférence continuent d’avoir un impact sur ses délibérations », a-t-il estimé.  Le représentant a d’abord mis l’accent sur « la pierre d’achoppement » que constitue la doctrine de dissuasion nucléaire dans les stratégies de défense des États dotés d’armes nucléaires. 


Le représentant s’est ensuite inquiété du fait que certains tentent de justifier et de rendre légitimes les armes nucléaires ou la doctrine de dissuasion nucléaire, et ce, contrairement aux engagements ou aux assurances précédemment énoncés.  Notant que le risque de guerre nucléaire allait croissant, il a mis en garde contre une « perpétuelle modernisation de ces armements, de leurs installations ou de leurs systèmes au sein des États dotés de l’arme nucléaire ».  « On ne peut pas négocier si le climat politique nécessaire et la bonne volonté font défaut », a-t-il souligné.  Le représentant a ensuite engagé les États à aborder de front cette réalité: « Nous avons tous pris la mesure de ces questions.  Nous pouvons être désabusés mais nous devons, à présent, nous montrer à la hauteur », a-t-il ajouté.


M. ABDULKHALEQ BIN-DHAAER AL-YAFEI (Émirats arabes unis) a réitéré l’importance, de la part des États, de faire preuve d’une volonté politique sérieuse et de souplesse dans les délibérations pour avancer sur le dossier du désarmement.  Il a également réitéré l’importance de renforcer les traités de désarmement.  Il faudrait que les États non Membres adhèrent à ces instruments, a-t-il souhaité.  Les Émirats arabes unis estiment aussi qu’il faudrait relancer les négociations sur un traité interdisant les matières fissiles.  Le représentant a indiqué que la réduction de toutes les menaces et de tous les dangers exige que les États dotés de l’arme nucléaire réduisent le volume de leurs arsenaux.  Les Émirats arabes unis appellent, en outre, à l’adoption de politiques globales et équilibrées, ainsi qu’à la mise en place de mesures de confiance. 


Le représentant a insisté par ailleurs à l’adoption d’un outil contraignant qui garantisse que nul État doté n’utilise les armes nucléaires contre des pays non dotés de l’arme nucléaire.  « Nous souhaitons que soit trouvé un règlement pacifique concernant la République islamique d’Iran et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) », a-t-il ajouté.  Il faut redoubler, a souligné le représentant, les efforts internationaux visant à soumettre toutes les installations nucléaires israéliennes aux inspections de l’AIEA.  Israël doit adhérer au TNP comme tous les autres pays de la région, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite dit que les Émirats arabes unis espéraient que la conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, prévue en 2012, soit couronnée de succès.  Il a réappelé que les États avaient un droit légitime à effectuer des recherches sur le nucléaire à des fins pacifiques, dans le cadre des critères définis par l’AIEA.  Exprimant la déception de son pays face à l’échec des négociations sur un projet de traité sur le commerce des armes, en juillet dernier à New York, le représentant a souhaité que les négociations sur la question se poursuivent.


M. JAMAL ABDULLAH AL-SALLAL (Yémen) s’est associé aux déclarations faites au nom du Groupe des États arabes et du Mouvement des pays non alignés.  Il a réitéré son soutien au multilatéralisme dans le domaine du désarmement et de la sécurité internationale.  Il a demandé de nouveaux efforts pour sortir de l’impasse au sein de la Conférence du désarmement, seul organe de négociation dans ce domaine, avec l’adoption de mesures pratiques et concrètes.  Le représentant a réaffirmé la position de principe de son pays en faveur de l’élimination totale des armes de destruction massive, dont les armes nucléaires.  Il a précisé que son pays s’était doté d’une législation nationale permettant de prohiber ses armes sur son territoire.  Il a appelé à tous les États dotés à mettre en place des mécanismes de désarmement et tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) pour permettre son entrée en vigueur.


Défendant le TNP qualifié de pierre angulaire du désarmement, le représentant a déploré la poursuite du programme nucléaire israélien qui provoque, selon lui, une course à l’armement dans la région.  « Le silence de la communauté internationale encourage Israël à poursuivre cette politique et à ne pas adhérer au TNP », a-t-il déclaré, avant d’appeler à la tenue de la Conférence prévue initialement cette année pour avancer dans la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, conformément aux plans d’action adoptés à l’issue des Conférences d’examen du TNP de 1995 et 2010.


Après avoir rappelé les conséquences sur la paix et la stabilité de la circulation des armes légères et de petit calibre qui alimente la criminalité transnationale organisée et le terrorisme, le représentant a salué les résultats positifs de la Conférence d’examen sur la mise en œuvre du Programme d’action pour combattre le trafic illicite des ALPC qui s’est tenue cette année, en particulier pour ce qui a trait de l’Instrument de traçage.  Revenant sur l’échec de la Conférence pour un traité sur le commerce des armes, qui s’est tenue en juillet dernier à New York, il a appelé à l’adoption rapide par consensus d’un texte équilibré et juridiquement contraignant imposant les plus hauts standards pour la transparence des transferts d’armes conventionnelles.


M. ABDALLAH YAHYA A. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a indiqué que le monde d’aujourd’hui connaissait diverses crises, notamment dans la région du Moyen-Orient.  Les assurances de sécurité définies par le TNP sont inexistantes au Moyen-Orient tant qu’Israël refuse de se rallier au TNP et de placer ses installations sous le contrôle des inspections de l’AIEA, a affirmé le représentant. L’Arabie saoudite invite tous les États parties au TNP à mettre en œuvre de manière complète la résolution sur le Moyen-Orient de 1995 et à appuyer la Conférence d’examen de 2010 du TNP.  L’Arabie saoudite invite également tous les États qui ont adopté la résolution de 1995 à coopérer pour la tenue de la Conférence de 2012, et souhaite que toutes les parties répondent à l’appel pour cette conférence.  « Nous demandons également à la République islamique d’Iran de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Secrétaire général, de coopérer avec l’AIEA et de permettre à celle-ci de procéder à ses inspections », a indiqué le représentant.  Il a ensuite rappelé le droit légitime des États de détenir l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. 


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté la déclaration faite par le représentant du Japon.  La prolifération nucléaire sur la péninsule coréenne, a-t-il rappelé, était le produit d’une politique hostile des États-Unis.  À propos de l’enrichissement d’uranium par son pays, il a indiqué que c’était uniquement à des fins pacifiques.  Le représentant a également réaffirmé que son gouvernement rejetait les résolutions du Conseil de sécurité condamnant la RPDC, soulignant qu’elles étaient le résultat d’une politique de « deux poids deux mesures », menée par les États-Unis dans la région.  Il a enfin accusé le Japon d’être la principale menace nucléaire dans la région en raison de sa collaboration avec les États-Unis et de la présence d’armes nucléaires américaines sur le territoire japonais.  


Exerçant son droit de réponse, le représentant du Japon a rappelé que son pays adhérait aux trois principes non nucléaires et qu’il s’était exprimé en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires.  La politique du Japon est exclusivement fondée sur la défense, aucun pays en particulier n’est visé, a assuré le représentant.  Son pays, a-t-il soutenu, respecte strictement le TNP.


Exerçant à nouveau son droit de réponse, le représentant de la RPDC a qualifié le Japon de « cancer » en Asie du Sud, qui, a-t-il dit, fait peser un risque sur toute la région.  « Ce pays, a-t-il ajouté, réalise son rêve de militarisation, dispose d’armes nucléaires et a des différends avec tous les pays voisins. »


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’autoriser cinq pays, en retard de contributions, de voter jusqu’à la fin de la soixante-septième session

AG/AB/4040

La Cinquième Commission recommande à l’Assemblée d’autoriser cinq pays, en retard de contributions, de voter jusqu’à la fin de la soixante-septième session

09/10/2012
Assemblée généraleAG/AB/4040
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

4e séance – matin                                          


LA CINQUIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE D’AUTORISER CINQ PAYS, EN RETARD DE CONTRIBUTIONS,

DE VOTER JUSQU’À LA FIN DE LA SOIXANTE-SEPTIÈME SESSION


Les délégations souhaitent un barème des contributions

aux opérations de maintien de la paix reflétant mieux la capacité de paiement


La Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a recommandé1, ce matin, à la plénière de l’Assemblée générale, d’autoriser les Comores, la Guinée-Bissau, la République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie à exercer leur droit de vote jusqu’à la fin de sa soixante-septième session, malgré leurs arriérés de paiement au budget ordinaire de l’Organisation.  En vertu de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies, ces pays peuvent être autorisés à voter sur une décision de l’Assemblée générale, s’ils démontrent que le retard de paiement résulte de circonstances indépendantes de leur volonté.

La Cinquième Commission a aussi débattu, ce matin, des moyens de rendre plus équitable le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies2.  Elle a aussi entendu la présentation d’un rapport3 sur la coordination administrative et budgétaire entre l’ONU et les institutions spécialisées ainsi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), par la voix de M. Kenneth Herman, du Conseil des chefs de secrétariat (CCS) ainsi que d’un rapport4 sur le financement du Bureau des Nations Unies pour les partenariats, par M. Ronald Reich, chargé de ce Bureau qui supervise les activités du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI), du Fonds des Nations Unies pour la démocratie (FNUD), et des services consultatifs et de promotion des partenariats.


Le débat sur le barème des quotes-parts pour le financement des opérations de maintien de la paix a vu l’ensemble des intervenants appeler à un barème reflétant plus fidèlement la capacité de paiement, mais aussi la responsabilité particulière en matière de maintien de la paix des membres permanents du Conseil de sécurité.  Depuis 2000, les États Membres ont été répartis entre 10 catégories, de A à J, sur la base de critères établis par la résolution 55/235.  Les membres permanents du Conseil de sécurité constituent la catégorie A.  Les pays les moins avancés font partie de la catégorie J.  Des États Membres désignés constituent la catégorie C.  Les autres sont classés en fonction des rapports entre leur produit national brut (PNB) moyen par habitant au cours d’une période de référence de six ans.


Plusieurs délégations ont souhaité que le PNB cesse d’être utilisé comme critère dominant pour la détermination du barème, puisqu’il favorise le reclassement vers le haut de pays pauvres.  Au nom de la CARICOM, la représentante des Bahamas, dont le pays est classé en catégorie B, a souhaité que le barème tienne compte de la situation particulière des petits États insulaires en développement (PEID) qui font partie des pays les plus vulnérables.  Parce que les PEID disposent d’une petite population, le revenu moyen par habitant peut rapidement augmenter, a-t-elle noté, sans que cela traduise une augmentation de la capacité de paiement.


À l’instar de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), par la voix des Philippines, du Groupe des 77 et de la Chine, par la voix de l’Algérie, et du Conseil de coopération du Golfe, par la voix de l’Arabie saoudite, la représentante de la CARICOM a souhaité qu’aucun pays en développement –non membre permanent du Conseil de sécurité– ne soit classé au-delà de la catégorie C.  De son côté, le représentant des États-Unis, qui s’est opposé à ce que son taux de contribution aux opérations de maintien de la paix dépasse les 27,1% actuellement en vigueur, s’est étonné que cinq pays dont les revenus sont estimés confortables se retrouvent dans la catégorie C, alors qu’ils devraient figurer dans la catégorie B au regard des critères arrêtés par la résolution 55/235. 


Tout en souhaitant un barème reflétant mieux la capacité de paiement, le représentant de l’Union européenne a espéré que des États Membres d’autres groupes accepteront d’augmenter volontairement leur contribution aux opérations de maintien de la paix, suivant ainsi l’exemple d’un certain nombre de pays européens.   


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la question, M. Chandramouli Ramanathan, Contrôleur adjoint de l’ONU a rappelé que l’Assemblée générale avait décidé, en 2000, que le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix s’appuierait sur le barème du budget ordinaire, basé essentiellement sur le produit national brut moyen par habitants.  Avant l’adoption d’un nouveau barème de quote-part pour le budget ordinaire de l’ONU, il ne sera pas possible de modifier celui consacré aux OMP, a-t-il prévenu. 


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux demain, 10 octobre, à 10 heures en salle 3.  Cet après-midi à 15 heures, elle entendra en séance privée un exposé sur l’état de la réhabilitation du Siège des Nations Unies (plan-cadre d’équipement). 


1A/C.5/67/L.2

2A/67/224

3A/67/215

4A/67/165


BARÈME DES QUOTES-PARTS POUR LA RÉPARTITION DES DÉPENSES RELATIVES AUX OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Rapport du Secrétaire général sur l’Application des résolutions 55/235 et 55/236 de l’Assemblée générale (A/67/224)


Ce rapport est établi en réponse à la demande de l’Assemblée et fournit des renseignements sur l’actualisation, pour la période 2013-2015, de la composition des catégories établies pour le financement des opérations de maintien de la paix. Tant que l’Assemblée générale n’aura pas adopté un nouveau barème des quotes-parts pour le financement des dépenses inscrites au budget ordinaire, il ne sera pas possible de déterminer le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix pour la période 2013-2015.


Dans sa résolution 55/235, l’Assemblée générale avait réaffirmé les principes généraux régissant le financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et adopté un nouveau mécanisme d’ajustement du barème des quotes-parts au budget ordinaire aux fins du calcul des quotes-parts pour le financement des opérations de maintien de la paix.  Ce mécanisme est fondé sur le classement des États Membres dans 10 catégories sur la base, entre autres critères, de leur produit national brut moyen par habitant pendant la période 1993-1998.


Dans sa résolution 55/236, l’Assemblée générale avait favorablement accueilli l’engagement pris par certains États Membres de contribuer volontairement au financement des opérations de maintien de la paix à un taux plus élevé que celui qui serait appliqué en fonction du nouveau mécanisme.


Également dans sa résolution 55/235, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de mettre à jour, tous les trois ans, le classement des États Membres dans les différentes catégories, parallèlement à la révision du barème des quotes-parts pour le financement des dépenses inscrites au budget ordinaire, en se conformant aux critères établis dans la résolution, et de lui faire rapport à ce sujet.  Le premier de ces rapports a été soumis en 2003 et le deuxième en 2006.  Dans cette même résolution, l’Assemblée a décidé que les modalités du classement des États Membres qui entrerait en vigueur le 1er juillet 2001 seraient revues au bout de neuf ans.


En vertu de sa résolution 61/243, l’Assemblée générale, rappelant qu’elle avait décidé de revoir au bout de neuf ans les modalités de classement des États Membres aux fins du calcul des quotes-parts de financement des opérations de maintien de la paix, a décidé de procéder à cet examen à sa soixante-quatrième session.  En conséquence, le Secrétaire général lui a présenté, en 2009, un rapport sur l’actualisation de la composition des catégories établies aux fins du financement des opérations de maintien de la paix.


Par sa résolution 64/249, l’Assemblée avait réaffirmé les principes énoncés dans ses résolutions 1874 (S-IV), 3101 (XXVIII) et 55/235.  En outre, elle a noté les inquiétudes exprimées par des États Membres, notamment Bahreïn et les Bahamas, au sujet des modalités de classement des États Membres aux fins du calcul des quotes-parts de financement des opérations de maintien de la paix et décidé d’examiner les modalités de classement, en vue de prendre une décision, si un accord est trouvé, au plus tard à sa soixante-septième session.


Déclarations


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que les opérations de maintien de la paix doivent être considérées comme une mission importante des Nations Unies.  « Nous insistons donc sur le fait que toutes les opérations de maintien de la paix doivent être dotées de toutes les ressources nécessaires pour mener à bien leurs activités », a déclaré M. Benmehidi.  Le Groupe des 77 et la Chine a communiqué à la Cinquième Commission la décision contenue dans sa Déclaration ministérielle du 28 septembre 2012.  Cette Déclaration, a rappelé M. Benmehidi, souligne notamment que le barème du maintien de la paix doit clairement refléter les responsabilités spéciales des membres permanents du Conseil de sécurité pour le maintien de la paix et de la sécurité, et qu’aucun membre du Groupe des 77, qui n’est pas un membre permanent du Conseil de sécurité, ne doit pas par conséquent être classé au-dessus de la catégorie C.  Le Groupe des 77 estime qu’il est d’une importance capitale de réaffirmer les principes qui régissent le financement des opérations de maintien de la paix tels que contenus dans les résolutions 1874 (S-IV) du 27 juin 1963, 3101 (XXVIII) du 11 décembre 1973 et 55/235 du 30 janvier 2011 de l’Assemblée générale.


Il n’est pas acceptable, a déclaré M. Benmehidi, que certains membres permanents cherchent à faire porter leur fardeau légitime aux pays en développement.  « Les pays en développement ne doivent pas être ciblés pour une réévaluation de leur classement, ou contraints d’accepter des déductions dans leurs rabais pour leur contribution au maintien de la paix comme le souligne la Déclaration ministérielle.  Il existe une différence claire entre la capacité des pays développés et celle des pays en développement à contribuer au financement du maintien de la paix, a-t-il dit, en rappelant que les pays en développement ne doivent pas être assujettis au même niveau de contribution que les pays développés, sur la base de leurs revenus par habitant.  Par ailleurs, une attention particulière doit être accordée aux pays les moins développés et à la situation de ces États Membres -dont la plupart font partie du Groupe des 77- qui sont au cœur des opérations de maintien de la paix, a insisté M. Benmehidi.  Il a également déploré l’application automatique du système de rabais actuel qui entraîne une situation dans laquelle les pays en développement peuvent être classés de manière aléatoire.  « Nous pensons qu’il s’agit d’une violation du principe selon lequel les pays en développement ont des moyens limités pour contribuer aux opérations de maintien de la paix », a-t-il estimé, en demandant que ces anomalies soient corrigées.


Intervenant au nom de la CARICOM, Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas) a demandé que le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix (OMP) devrait tenir compte de la situation particulière des petits États insulaires en développement (PEID) qui font partie des pays les plus vulnérables.  Elle a souhaité que le produit national brut moyen par habitant cesse d’être utilisé comme critère dominant pour la détermination du barème des quotes-parts.  Aucun petit État insulaire en développement ne devrait être classé au-delà de la catégorie C, a-t-elle estimé, en faisant observer que cela était en contradiction avec le principe de la capacité de paiement et d’un partage juste et équitable du fardeau financier. 


La représentante a indiqué que la création de la catégorie C représentait une délimitation claire entre les pays développés et les pays en développement et devrait donc être préservée.  À l’instar du Groupe des 77 et de la Chine, la CARICOM s’oppose à tout changement de méthode de calcul destiné à accroître la contribution des pays en développement, a souligné la représentante des Bahamas.  Elle a rappelé que la CARICOM avait souffert négativement de la méthode de calcul, adoptée en 2000, puisque des pays comme les Bahamas se sont retrouvés classés en catégorie B.  « Être petit ne devrait pas nous rendre invisible ou insignifiant », a fait remarquer la représentante des Bahamas, avant de conclure. 


Au nom des six États membres du Conseil de coopération du Golfe, M. ABDULLAH AHMED AL-GHAMDI (Arabie saoudite) a salué l’importance des opérations de maintien de la paix dont le rôle, a-t-il dit, ne se limite pas à préserver la paix et la sécurité internationales, mais contribue à faciliter aussi les processus politiques, la protection des civils, le désarmement, la promotion des droits de l’homme et de la primauté du droit.  Il a estimé que les principes généraux de financement des opérations de maintien de la paix, adoptés par l’Assemblée générale dans sa résolution 55/235, devraient constituer la base de toutes discussions relatives au barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives à ces opérations.  Il a indiqué que ce financement devrait refléter fidèlement les responsabilités des États membres du Conseil de sécurité.  Il a regretté que certains pays en développement aient été propulsés dans la catégorie B.  Il a fait sienne la déclaration ministérielle du 28 septembre 2012 du Groupe des 77 et de la Chine, en exigeant qu’aucun pays membre du Groupe des 77 et de la Chine, qui n’est pas membre permanent du Conseil de sécurité, soit classé au-delà de la catégorie C. 


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines), parlant au nom de L’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), a constaté que les pays en développement assumaient plus de responsabilités pour le financement du maintien de la paix.  En se basant sur la méthodologie actuelle, « les taux de contribution de la plupart des pays en développement, y compris ceux des membres de l’ANASE, ont tendance à augmenter, alors que la contribution des pays développés, diminuera, a relevé M. Cabactulan.  Toujours selon la méthodologie actuelle, les membres permanents du Conseil de sécurité absorbent les réductions qui sont appliquées aux autres États Membres dont la capacité à payer est limitée, a souligné le représentant.  L’ANASE, a-t-il dit, réaffirme le principe selon lequel les membres permanents du Conseil de sécurité continuent à être assujettis, pour les opérations de maintien de la paix, à un taux du barème des quotes-parts plus élevé que pour le budget régulier.


Les États Membres de l’ANASE ont également demandé que le financement du maintien de la paix prenne en compte la situation particulière des pays en développement, qui sont souvent de petits pays économiquement vulnérables et qui pourraient avoir un revenu par habitant artificiellement élevé, du fait de leur population restreinte.  « Aucun pays en développement ne doit être classé au-dessus du niveau C dans le barème des quotes-parts pour les opérations de maintien de la paix, a estimé le représentant.  Le niveau C doit continuer à servir de démarcation entre les pays développés et les pays en développement, a-t-il insisté.  L’ANASE, a-t-il poursuivi, dénonce la catégorisation automatique des pays en développement au niveau B, qui est une catégorie réservée aux pays développés.  « Ce classement automatique va à l’encontre du principe, énoncé dans la résolution 55/235, qui demande qu’il y ait une différentiation claire entre les pays développés et les pays en développement dans le partage du fardeau du financement du maintien de la paix », a souligné M. Cabactulan.  L’ANASE a demandé que tous les pays en développement actuellement au niveau B soient reclassés au niveau C ou en-deçà.


M. FRANCESCO PRESUTTI de la délégation de l’Union européenne, a déclaré que les pays de l’Union européenne seront toujours prêts à fournir un appui suffisant aux opérations de maintien de la paix.  Il a déclaré que l’objectif du barème des quotes-parts est de fournir une base de financement équitable, qui soit stable et durable pour les activités de l’ONU.  Il a rappelé que le financement du budget ordinaire de l’ONU et de ses opérations de maintien de la paix relève de la responsabilité financière de tous les États Membres. 


Le barème des contributions pour les opérations de maintien de la paix devrait tenir compte de la capacité de paiement des États Membres et de la responsabilité particulière des membres permanents du Conseil de sécurité.  Il est essentiel que tout dégrèvement dans les contributions soit basé sur des critères objectifs et comparables, ce qui n’est pas le cas actuellement pour la catégorie C.  Il a souhaité qu’une nouvelle analyse nous permette de nous assurer que le barème reflète mieux la capacité de paiement.  Par ailleurs, il a espéré qu’un certain nombre d’États Membres de toutes les catégories accepteront d’augmenter volontairement leur contribution aux opérations de maintien de la paix, suivant ainsi l’exemple d’un certain nombre de pays européens.   


M. KEN SIAH (Singapour) a rappelé que dans un monde où le pouvoir est généralement associé au poids militaire, économique et humain d’un pays, il est facile de perdre de vue que les petits États constituent le socle des Nations Unies et forment la majorité des membres de l’Organisation.  Ces petits États sont sérieusement affectés par les décisions des pays aux pouvoirs étendus, des décisions qui sont souvent prises sans tenir compte de la vulnérabilité des petits pays, a expliqué le représentant de Singapour.  « Trop souvent, nous ne pouvons obtenir de la machine des Nations Unies qu’elle se mette au travail, même lors des situations urgentes, à cause des résistances venant des pays ayant un grand pouvoir », s’est indigné M. Siah.  Dans le domaine du financement du maintien de la paix, une majorité de Membres des Nations Unies peuvent éprouver des difficultés à remplir leurs obligations à cause de leur taille, a tenu à signaler M. Siah.  En prenant l’exemple de Singapour, pays à peine plus grand que Manhattan et en même temps plus petit que les cinq communes de la ville de New York, M. Siah a expliqué que son pays ne disposait pas de ressources naturelles et devait importer la nourriture, l’eau et le carburant.  « Plusieurs petits États sont dans une situation similaire.  Les défis économiques, structurels et géophysiques auxquels sont confrontés ces petits États ne peuvent être ignorés », a défendu M. Siah.


En rappelant que les membres permanents du Conseil de sécurité occupent une position privilégiée au sein de l’Organisation, la délégation de Singapour a estimé que ces membres permanents, « qui exercent un pouvoir et une influence sur les autres membres de l’Assemblée générale, devraient également assumer les responsabilités correspondant à leurs pouvoirs ».  Entre autres responsabilités qui doivent incomber aux membres permanents du Conseil de sécurité, le représentant de Singapour souligne le niveau A qui doit toujours exister dans le système des rabais du barème du maintien de la paix, de sorte que « les membres permanents du Conseil continuent à absorber les rabais des autres membres ».  M. Siah a également rappelé la position de Singapour qui approuve un barème de maintien de la paix équitable et qui ne désavantage aucun pays ou groupe de pays.  « Nous sommes fermement opposés à toute proposition tendant à contraindre des pays à subir plus de réductions dans leurs rabais », a affirmé M. Siah.  La délégation de Singapour a, par ailleurs, jugé inacceptable qu’un petit État insulaire en développement soit classé dans la même catégorie que les pays développés et confronté aux même obligations.


M. TED DINTERSMITH (États-Unis) a noté avec inquiétude que, sur la base des taux indicatifs contenus dans le rapport du Secrétaire général, la part des États-Unis au budget des opérations de maintien de la paix devrait augmenter au-delà du niveau actuel de 27,1%.  C’est pourquoi, il s’est opposé à toute tentative d’augmenter encore la part de contribution des États-Unis par des moyens qualifiés « d’inéquitables ».  Il a rappelé que le système de dégrèvement contenu dans le barème des quotes-parts pour les opérations de maintien de la paix est défini par plusieurs indicateurs économiques dont les trois critères pour identifier les pays les moins avancés (PMA) utilisés par le Conseil économique et social et le revenu national brut moyen par habitant. 


Le représentant a cité une exception à cette règle qui est caractérisée, a-t-il dit, par la présence à la catégorie C de cinq pays dont le PNB est élevé et qui, au regard des critères approuvés par l’Assemblée générale dans sa résolution 55/235, devraient se retrouver dans la catégorie B.  M. Dintersmith a exhorté tous les États Membres à régler une part équitable des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies dans la cadre du barème pour le cycle budgétaire 2013-2015. 


M. MONDO YAMAMOTO (Japon) a indiqué que son pays, en tant que deuxième contributeur des Nations Unies, accordait une grande importance au barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ainsi qu’au barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives au budget ordinaire.  Rappelant que le barème des quotes-parts pour les opérations de maintien de la paix est basé sur celui du budget ordinaire, il a souligné que toute discussion relative à ce dernier devrait être basée sur la discussion relative au premier.  Il a réaffirmé la nécessité de respecter avant tout le principe de la capacité de paiement dans la détermination de ce barème.  La détermination du barème pour les opérations de maintien de la paix, a-t-il ajouté, devait aussi prendre en compte le principe de la responsabilité.   


M. RAYMOND O. WOLFE (Jamaïque) a souligné la contribution de son pays aux opérations de maintien de la paix depuis 1989, en citant le déploiement de policiers jamaïcains au Darfour (Soudan), au Timor-Leste et en Haïti.  Il a estimé que toute réduction de ressources en faveur des opérations de maintien de la paix ne devrait pas entraîner une limitation des activités essentielles au maintien de la stabilité politique et de l’état de droit.  Il a souhaité que les circonstances particulières des pays en développement soient considérées avec tout le sérieux que la question mérite. 


Le barème devrait refléter le principe de la capacité de paiement, a-t-il insisté.  Le représentant a également souligné qu’il faudrait tenir compte, parmi les critères de calcul, de la situation financière et économique de certains pays et de la responsabilité particulière des membres permanents du Conseil de sécurité, a-t-il insisté.  Le représentant de la Jamaïque a jugé inacceptable que des pays en développement soient classés au-delà de la catégorie C du barème.  C’est le cas de nombreux pays à revenus intermédiaires comme la Jamaïque dont le niveau de dette limite ses capacités budgétaires, a-t-il ajouté.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a précisé que, pour avoir souvent participé à des missions de maintien de la paix des Nations Unies, la Malaisie est consciente que le maintien de la paix devient de plus en plus complexe.  Néanmoins, M. Haniff s’est appuyé sur la Déclaration ministérielle du Groupe des 77 et de la Chine pour demander que le barème appliqué pour le financement du maintien de la paix soit conforme aux responsabilités spéciales des membres permanents du Conseil de sécurité.  « Ma délégation estime qu’il serait irresponsable, de la part des membres permanents du Conseil, de chercher à faire porter leur fardeau légitime aux pays en développement.  Ainsi, aucun pays en développement ne doit être classé au même niveau que les pays développés sur la base de son revenu par habitant et sa capacité à payer », a exhorté M. Haniff.


Dans le but d’éviter toute pratique discriminatoire dans la répartition des barèmes du maintien de la paix entre les pays en développement, des mesures adéquates doivent être prises, a proposé le représentant de la Malaisie, également préoccupé par l’application automatique de la méthode actuelle.  « Il serait indiqué, pour le système actuel, de faire une distribution juste et équitable des niveaux de rabais entre les pays en développement, et de reclasser tous les pays en développement par rapport à leur capacité actuellement limitée de payer », a plaidé M. Haniff.  Selon le barème de répartition des quotes-parts pour les opérations de maintien de la paix pour 2013-2015, M. Haniff a fait remarquer que la quote-part de la Malaisie pourrait connaître une nouvelle hausse, comme pour les années précédentes.


M. LATIF TUAH (Brunei Darussalam) s’est inquiété de ce que de nombreux pays en développement soient classés dans la catégorie B, seulement parce qu’ils franchissent un certain seuil de revenu national brut moyen par habitant.  Il a rappelé que ce seuil est souvent atteint parce que ces pays sont très peu peuplés.  C’est pourquoi, il a souhaité que le barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses relatives aux opérations de maintiende la paixrespecte le principe d’une distinction entre pays développés et pays en développement. 


BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2012-2013


Rapport du Secrétaire général sur le Bureau des Nations Unies pour les partenariats (A/67/165)


Le présent rapport fait suite aux décisions 52/466 et 53/475 de l’Assemblée générale, par lesquelles l’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui rendre régulièrement compte des activités du Bureau des Nations Unies pour les partenariats.  Il complète les renseignements figurant dans les rapports précédents du Secrétaire général (A/53/700 et Add.1, A/54/664 et Add.1 à 3, A/55/763 et Corr.1, A/57/133, A/58/173, A/59/170, A/60/327, A/61/189, A/62/220, A/63/257, A/64/91, A/65/347 et A/66/188).


Le Bureau des Nations Unies pour les partenariats sert de passerelle aux acteurs des secteurs public et privé souhaitant nouer des partenariats avec les organismes du système des Nations Unies au service des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il supervise les activités des entités ci-après:


- Le Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI).  Il assure la liaison entre les organismesdes Nations Unies et la Fondation pour les Nations Unies, organisme caritatif chargéd’administrer la contribution d’un milliard de dollars des États-Unis versée parRobert E. Turner.  À la fin de 2011, le montant cumulé des subventions versées par la Fondation des Nations Unies par l’intermédiaire du FNUPI au profit de projets mis en œuvre par les organismes du système des Nations Unies a atteint approximativement 1,19 milliard de dollars.


- Le Fonds des Nations Unies pour la démocratie (FNUD).  Institué pour contribuer à la démocratisation partout dans le monde, il s’emploie à promouvoir l’action de la société civile, la défense des droits de l’homme et la participation de tous les groupes aux processus démocratiques. Par l’intermédiaire du Fonds, le montant total des subventions approuvées par la Fondation pour les Nations Unies, de 1998 à 2011, est de 1 187 517 303 dollars.  Ces subventions ont permis de financer 524 projets menés par 43 organismes du système des Nations Unies dans 124 pays.  Ces projets vont du renforcement des compétences des cadres de la société civile à la promotion de la participation des femmes et des jeunes, en passant par des programmes destinés à faire en sorte que la société civile fasse entendre sa voix dans les médias.


- Les services consultatifs et de promotion des partenariats.  Ils ont été mis en place pour répondre à une demande croissante émanant des organismes du système des Nations Unies, des gouvernements et des agents non étatiques qui sollicitaient des conseils sur les meilleurs moyens de nouer et de mettre en œuvre des partenariats public-privé.  Le Bureau chargé de ces services conseille des établissements d’enseignement supérieur, des entreprises, des fondations, des organismes publics, des médias ainsi que des organisations de la société civile.  Soucieux d’encourager les initiatives à fort impact, il oriente les partenaires potentiels sur les procédures et les pratiques de référence; il les aide à concevoir leurs programmes et leurs projets; il contribue à la création et à l’administration de réseaux mondiaux et régionaux; et il recommande que le cadre d’action de ces partenariats se fonde sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.


COORDINATION ADMINISTRATIVE ET BUDGÉTAIRE ENTRE L’ONU ET LES INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES, AINSI QUE L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE (AIEA)


Situation budgétaire et financière des organismes des Nations Unies (A/67/215)


Par la présente note, le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport statistique du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination sur la situation budgétaire et financière des organismes des Nations Unies.


Dans sa résolution 63/311, consacrée à la cohérence du système des Nations Unies, l’Assemblée générale priait le Secrétaire général de créer une base centrale de données sur les activités opérationnelles de développement qui comprendrait des statistiques ventilées entre toutes les catégories de ressources et de dépenses, ferait fond sur son analyse statistique globale du financement des activités opérationnelles de développement et serait accessible en ligne, facile à utiliser et mise à jour régulièrement.


Le secrétariat du Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination n’a cessé de s’employer à améliorer la structure et le contenu de ce rapport.  Chaque nouvelle version contient des informations plus complètes sur les recettes et les dépenses liées aux ressources extrabudgétaires provenant de gouvernements et d’autres donateurs.


Si les données relatives aux contributions mises en recouvrement sont toujours présentées de la même manière, celles concernant les produits, les charges et les budgets approuvés sont exposées de manière plus transparente, conformément aux normes comptables internationales pour le secteur public.  Le présent rapport contient notamment un nouveau tableau donnant le total des dépenses pour 2010-2011, par grand domaine d’activité, ce qui permet au Conseil des chefs de secrétariat de reprendre les données financières utilisées par le Département des affaires économiques et sociales dans son rapport sur les activités opérationnelles de développement et allège donc la charge que représente, pour les organisations, la communication de données.


Ce rapport et les analyses portent sur les chiffres présentés, dont plusieurs tableaux montrant les évolutions récentes et des aperçus de la répartition des ressources extrabudgétaires par pays, par organisme et par type de donateur.  Il en ressort, entre autres, qu’en 2011, le HCR, l’ONU, et l’OMS sont les organes à plus gros budget, avec 3 821 707 581 dollars pour le HCR, 2 319 503 800 dollars pour l’ONU et 2 269 957 000 dollars pour l’OMS.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le programme de développement durable pour l’après-2015 mobilise l’attention des délégations à l’Assemblée générale

AG/11299

Le programme de développement durable pour l’après-2015 mobilise l’attention des délégations à l’Assemblée générale

09/10/2012
Assemblée généraleAG/11299
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-septième session                                  

22e séance plénière – matin


LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR L’APRÈS-2015 MOBILISE

L’ATTENTION DES DÉLÉGATIONS À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La réflexion qui, sur la base des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), doit mener à l’élaboration d’un programme de développement pour l’après-2015, a été au centre des interventions des États Membres qui examinaient, ce matin, à l’Assemblée générale, le Rapport annuel du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation*.


« Créer les conditions du développement durable: tel est le pari le plus redoutable que la communauté internationale doit tenir de nos jours », déclare le Secrétaire général dans son Rapport.


Le Secrétaire général évoque la nouvelle voie tracée par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui s’est tenue du 20 au 22 juin dernier.  Dans le Document final, intitulé « L’avenir que nous voulons »**, les États Membres ont décidé de fixer des objectifs de développement durable de portée mondiale.


Rio+20, la conférence « la plus grande et la plus ouverte à tous dans l’histoire des Nations Unies », constitue un jalon crucial sur la voie du développement durable, s’est félicité le représentant du Brésil.


Des délégations, dont l’Égypte et l’Indonésie, ont souhaité que le Groupe de haut niveau de personnalités éminentes chargé du programme de développement pour l’après-2015 entame rapidement ses travaux.


Le Ministre d’État des affaires extérieures de l’Inde a souligné qu’il fallait intégrer les OMD qui n’ont pas été réalisés dans ce programme pour l’après-2015.


Le délégué du Cambodge, s’exprimant au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a indiqué que l’ANASE avait adopté une feuille de route pour aider ses membres à atteindre les OMD.  En outre, pour cette région, la gestion des catastrophes naturelles constitue une priorité.  À ce sujet, la troisième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes se tiendra au Japon en 2015, a annoncé le représentant de ce pays.


Après avoir abordé la question de la réforme des Nations Unies, plusieurs délégations ont également, à l’instar de Cuba et du Venezuela, réaffirmé des principes consacrés par la Charte comme la souveraineté et l’intégrité territoriale des États.  La non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État doit prévaloir et les États doivent pouvoir choisir de façon autonome leur mode de développement, a déclaré dans le même esprit le délégué de la Chine.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale, qui aura lieu le jeudi 11 octobre, sera consacrée à la revitalisation de ses travaux et à l’application des résolutions de l’ONU.


* A/67/1

** A/CONF.216/L.1*


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/67/1)


« Créer les conditions du développement durable: tel est le pari le plus redoutable que la communauté internationale doit tenir de nos jours », écrit le Secrétaire général dans son rapport annuel sur l’activité de l’Organisation.


Le Secrétaire général évoque la nouvelle voie tracée par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui s’est tenue du 20 au 22 juin dernier. 


Dans le Document final, intitulé « L’avenir que nous voulons » les États Membres ont décidé de fixer des objectifs de développement durable de portée mondiale.  Ils ont lancé la réflexion qui, sur la base des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), doit être conduite en coordination avec les travaux menés dans la perspective de l’après-2015, notamment par le Groupe de personnalités de haut niveau du Secrétaire général chargé d’étudier le programme de développement pour l’après-2015.


À Rio, les États Membres ont également décidé de créer un fonds global pour l’environnement et de fournir à chaque pays l’assistance technique qui lui permettra de se donner une économie verte adaptée à sa situation.  Un forum politique intergouvernemental mondial de haut niveau remplacera la Commission du développement durable et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sera renforcé.


En matière de paix et de sécurité internationales, le Secrétaire général fait observer que l’Organisation a pris part, cette année, à plus de 20 processus de paix, facilité la transition démocratique en cours dans plusieurs États arabes, notamment en Égypte et en Tunisie, et participé aux préparatifs et au déroulement d’élections dans plus de 50 États Membres.  L’ONU a travaillé à la consolidation de la paix dans le cadre de 16 opérations de maintien de la paix et de 18 missions politiques, avec le concours des équipes de pays des Nations Unies.


La crise qui continue de sévir en Syrie risque de s’étendre à toute la région, avertit le Secrétaire général.  « Les tentatives de règlement politique ont jusqu’à présent été tenues en échec par le refus des parties de renoncer à la violence, voire leur propension à surenchérir, au mépris quasi-total du sort des civils, et par la persistance de divisions entre les membres du Conseil de sécurité ».


Pendant l’année écoulée, l’Assemblée générale a adopté le troisième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant et le Comité des disparitions forcées a tenu sa première session, note le Secrétaire général en abordant les questions relatives aux droits de l’homme.


L’année 2012 a en outre été marquée par le premier jugement de la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire Lubangaet lacondamnation, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, de l’ex-Président du Libéria, Charles Taylor, pour complicité par aide et encouragement et planification de crimes contre l’humanité.


En revanche, le Secrétaire général est préoccupé par l’impasse dans le dialogue sur le désarmement et la non-prolifération.  Il juge très décevant que la Conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes, qui s’est tenue du 2 au 27 juillet 2012, n’ait pu parvenir à un accord sur un ensemble de normes communes tendant à réglementer le commerce international des armes classiques.


Enfin, pendant l’année écoulée, l’Organisation et ses États Membres ont beaucoup fait pour renforcer l’action des Nations Unies face à la menace terroriste.  Ils ont créé le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme qui viendra épauler l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme et aider les États Membres à mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.


S’agissant du renforcement de l’Organisation, le Secrétaire général assure qu’elle est maintenant à même de faire face dans plusieurs pays à l’aggravation de l’insécurité sans interrompre ses programmes vitaux, là où auparavant une évacuation massive aurait été quasi-inévitable.


Déclarations


M. SEA KOSAL (Cambodge), qui s’exprimait également au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a reconnu que la communauté internationale faisait face à de nouvelles menaces, exacerbées par un monde de plus en plus interconnecté et par des conflits régionaux qui se répandent rapidement.  Cette situation exige de sa part des réactions rapides, globales et coordonnées. 


L’ANASE, qui reste attachée aux principes des Nations Unies, a décidé, de son côté, de redoubler d’efforts pour son intégration régionale par l’établissement d’une communauté économique de l’ANASE d’ici à 2015. 


L’ANASE vise une croissance économique durable.  Afin de stabiliser le secteur financier, l’ANASE travaille avec le Japon, la Chine et la République de Corée en portant à 240 milliards de dollars sa contribution dans l’Initiative multilatérale de Chiang Mai, adoptée en mai 2000 lors d’une réunion des ministres des finances de l’ANASE, pour faire face à la crise de liquidités.  Dans sa coopération avec le G-20, l’ANASE vise, avec ses partenaires, à entreprendre une réforme structurelle en vue d’aboutir à une croissance économique mondiale durable.


En ce qui concerne le développement, l’ANASE a adopté une feuille de route pour aider ses membres à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Dans une région très exposée à ce type de menaces, la gestion des catastrophes naturelles constitue en outre une priorité de l’ANASE, qui s’efforce de renforcer les mécanismes de réaction.


L’ANASE s’attache par ailleurs à promouvoir la coopération régionale en matière de défense et de sécurité avec les autres pays de la région.  Cinq mille experts militaires et de police de l’ANASE participent à des opérations de maintien de la paix à travers le monde, y compris dans la région.  Elle adhère aussi aux efforts pour la signature du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires par les cinq puissances nucléaires de la région.  Elle milite pour faire de l’Asie une zone exempte d’armes nucléaires.


L’ANASE accorde enfin une grande importance à la promotion et à la protection des droits de l’homme.  Actuellement, elle finalise la déclaration des droits de l’homme de l’ANASE qui sera proclamée lors du vingt et unième Sommet de l’ANASE, en novembre 2012.  L’objectif est d’établir un cadre régional de coopération pour réaliser pleinement les droits de l’homme dans la région.


M. KAZUO KODOMA (Japon) a débuté son propos en soulignant l’importance du respect de la Charte des Nations Unies et du principe partagé par la communauté internationale de régler les conflits de manière pacifique en vertu du droit international.  À cet égard, le Japon est déterminé à préserver la paix, à garantir la sécurité de sa population, et à protéger sa souveraineté et son intégrité internationale.  Toute tentative de recourir à la force est incompatible avec la Charte des Nations Unies, a-t-il estimé.


Le représentant a également mis l’accent sur l’importance de la question des droits de l’homme.  Le Japon, a-t-il rappelé, présentera cette année encore un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC), notamment afin de répondre aux préoccupations de la communauté internationale, en particulier sur la question des enlèvements. 


S’agissant de la question relative à la paix et la sécurité, le représentant a noté des progrès notables au Soudan, au Soudan du Sud, en Somalie et au Yémen.  Le Japon s’engage dans les efforts de paix, notamment en contribuant de manière active aux opérations de maintien de la paix.  Quelque 12,5 millions de dollars supplémentaires ont été octroyés au Fonds pour la consolidation de la paix en novembre dernier. 


Abordant la question des catastrophes naturelles, le représentant a rappelé la situation qui a prévalu dans son pays avec le tremblement de terre de mars 2011.  Il a annoncé la tenue au Japon, en 2015, de la troisième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes. 


M. Kodoma s’est également dit préoccupé par la situation au Moyen-Orient, notamment les violences graves qui se poursuivent en Syrie.  Il a appuyé les efforts de l’Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi.  Les Nations Unies doivent jouer un rôle dans le processus de paix au Moyen-Orient, a-t-il estimé. 


Le représentant a jugé nécessaire que les Nations Unies redoublent d’efforts pour supprimer les armes de destruction massive, obstacles à la paix dans le monde.  Le Japon joue un rôle moteur dans l’adoption des résolutions de l’Assemblée générale pour un monde débarrassé des armes nucléaires.  Enfin, après l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations pour un traité sur le commerce des armes, M. Kodoma a rappelé la nécessité de finaliser le travail sur cette question. 


Enfin, le délégué a regretté le retard pris dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  M. Kodoma a souligné l’importance de redoubler d’efforts pour parvenir à leur réalisation avant 2015.  Le développement durable et le suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) sont également une tâche qui incombe aux Nations Unies.  Le Japon, qui est pleinement engagé à participer au suivi de Rio+20, tiendra l’an prochain une conférence internationale sur la planification urbaine.


M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a déclaré que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20 marquait le lancement d’une ère de développement durable dans les travaux de l’Organisation.  « Une approche plus intégrée sera nécessaire pour répondre à tous les défis », en incorporant les piliers sociaux, économiques et environnementaux.  Le programme de développement de l’après-2015 devra être « juste, inclusif et durable », a ajouté le représentant.  Préoccupé par le retard pris dans la mise sur pied du Groupe de travail intergouvernemental chargé de réfléchir à un tel programme, il a proposé de nommer, dans l’intervalle, deux cofacilitateurs, issus d’un pays en développement et d’un pays développé.


Après avoir insisté sur l’importance d’accélérer les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015, il a réaffirmé la nécessité de renforcer la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  À ce sujet, il a espéré que la dix-huitième Conférence des États parties qui aura lieu à Doha, au Qatar, sera couronnée de succès.


« La crise syrienne se détériore et le peuple syrien a besoin d’améliorations tangibles sur le terrain », a poursuivi le représentant.  Cela ne sera pas possible tant qu’on ne mettra pas un terme à la violence dont le régime porte la première responsabilité.  Selon lui, « la transition en Égypte et dans le monde arabe démontre qu’une véritable démocratie doit émaner du peuple » et tenir compte de ses caractéristiques culturelles et sociales. 


Le représentant a jugé fondamental d’appuyer les efforts des Nations Unies visant à promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales, dont le droit au développement.  Toutefois, s’il faut appuyer les États lorsqu’ils s’acquittent de la responsabilité de protéger, il faut « éviter de politiser ce type de question et de l’utiliser comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires d’un État ».


Il a ensuite réitéré l’appel du Président égyptien Mohamed Morsi pour la création d’une « ONU-Jeunes » en vue de répondre à leurs attentes en matière d’éducation et d’emploi.  Par ailleurs, l’Égypte s’engage à lutter contre la corruption sous toutes ses formes, « l’un des crimes les plus dangereux des sociétés ».  Elle appuie la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient et soutient que l’universalité du Traité sur la non-prolifération (TNP) doit rester la base du régime de désarmement international.  Quant à un traité sur le commerce des armes, il doit atteindre un équilibre entre l’intérêt des pays importateurs et exportateurs.


Après avoir énuméré les défis à la paix, à la sécurité et au développement dans le monde, M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a estimé que le slogan d’un monde idéal en paix et en sécurité resterait vide de sens sans la prospérité des pays en développement.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteints en 2015 dans de nombreux pays et particulièrement dans les pays les moins avancés (PMA) sans de nouvelles ressources financières, a-t-il ajouté.


À cet effet, les pays en développement doivent avoir leur mot à dire dans les échanges économiques internationaux.  Il est nécessaire, selon lui, d’établir un système multilatéral de commerce juste et fondé sur des règles équitables et de faire avancer les négociations commerciales multilatérales sur les principes de compréhension mutuelle et de compromis.  Il est tout aussi essentiel de revoir le processus de prise de décisions internationale dans le système financier international.


Les pays en développement doivent avoir un accès aux marchés, voir levées les barrières commerciales, être aidés dans leurs efforts pour faire face aux changements climatiques.  Ils revendiquent aussi une voix égale au sein des institutions financières internationales.


S’agissant des changements climatiques, il est temps, a-t-il dit, de parvenir à un accord global.  Cet accord devrait inclure notamment le Fonds vert pour le climat et l’aide aux pays en développement pour que ceux-ci bénéficient des technologies vertes.


Le Bangladesh regrette, par ailleurs, l’échec des négociations internationales sur le désarmement et la non-prolifération nucléaire.  Les États possédant l’arme nucléaire doivent s’engager dans un dialogue constructif, pour établir la confiance en vue de la réduction impérative de l’arme nucléaire dans les doctrines de défense et de sécurité, a déclaré le délégué.  Enfin, M. Rahman a déploré le fait que les États n’aient pu s’entendre sur des normes communes tendant à réglementer le commerce international des armes classiques et l’échec de la Conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes. 


M. YUSRA KHAN (Indonésie) a estimé que l’ONU devait se concentrer sur le suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20.  À l’approche de la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il faut commencer à concevoir un agenda ambitieux pour l’après-2015.  Pour sa part, l’Indonésie s’efforce de promouvoir une énergie renouvelable aux niveaux bilatéral et multilatéral et peut s’inspirer de l’Initiative du Secrétaire général sur l’énergie durable pour tous afin de formuler sa politique nationale dans ce domaine.  En outre, le monde doit élaborer un régime complet sur les changements climatiques pour l’après-2020.


Préoccupée par la question du chômage des jeunes, l’Indonésie juge important de développer les secteurs de la santé et de l’éducation et d’intensifier la formation.  M. Khan a rappelé ensuite que son pays avait participé activement aux opérations de maintien de la paix de l’ONU depuis 1957.  Il a mis l’accent sur l’importance de la transparence dans la sélection des postes stratégiques au sein des opérations de maintien de la paix, tant sur le terrain qu’au Siège.  L’Indonésie a en outre l’intention d’élargir sa participation en contribuant du personnel civil dans les situations post-conflit. 


Le représentant a regretté l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence sur le désarmement, qui empêche la réalisation d’un monde libre d’armes nucléaires.  Il a indiqué ensuite que son pays appuyait la Stratégie antiterroriste mondiale de l’Organisation et qu’il participait à diverses initiatives au niveau régional, notamment dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) pour lutter contre le terrorisme.  Enfin, l’Indonésie se félicite de contribuer aux efforts visant à renforcer le fonctionnement efficace des organes de traités des droits de l’homme des Nations Unies.  Elle considère également que l’ONU doit promouvoir davantage ses travaux en matière de réduction des risques de catastrophe naturelle.


M. MATEO ESTREME (Argentine) a dit que le processus de développement devait se faire sans exclusive et conformément au principe de la responsabilité.  Les obligations de chaque pays doivent correspondre à son niveau de développement, à ses spécificités particulières et à sa responsabilité historique dans la détérioration de l’environnement.  De toute façon, l’un des piliers du développement durable est la pleine souveraineté de chaque pays sur ses ressources naturelles.  L’Argentine ne croit pas qu’il existe un modèle unique de développement applicable à chaque pays et à tous les pays, a-t-il dit.


Au sujet du concept d’économique verte, l’Argentine a appelé à ce qu’il ne contribue pas à établir une forme de protectionnisme vert.  Il ne doit pas non plus être pris comme un nouveau paradigme de développement ou comme un nouvel alibi pour réduire les aides au développement.


Pour ce qui concerne la sécurité et la paix dans le monde, M. Estreme a déclaré que face à la multiplication des conflits et des crises, le recours à la force devait être une solution exceptionnelle et de dernier recours conformément au Chapitre VI de la Charte des Nations Unies.


Le représentant a, par ailleurs, souligné la nécessité d’introduire la prévisibilité dans les normes multilatérales de négociation sur les armes conventionnelles.  À cet égard, il est important, pour le représentant, de renforcer le travail de la Conférence des Nations Unies sur le traité du commerce des armes et d’adopter le traité dans le cadre des Nations Unies.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a souligné l’importance du rapport présenté par le Secrétaire général, notamment sur les questions relatives au développement durable.  Le représentant a indiqué que son pays appuyait les efforts et les décisions prises lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).  Selon lui, le développement durable passe par la coopération technologique dans tous les secteurs et entre tous les acteurs.  Cette coopération doit également permettre aux pays les moins avancés (PMA) de bénéficier de l’appui des pays développés, a-t-il estimé.  Les Nations Unies doivent prendre des mesures concertées pour réformer les institutions financières internationales afin de mieux répondre aux besoins de l’important groupe que forment les pays à revenu moyen.


Dans un contexte de tension accrue, le maintien de la paix et de la sécurité est indispensable.  À cet égard, le représentant a fait part de ses préoccupations concernant l’échec du dialogue sur le désarmement et la non-prolifération, soulignant l’urgence de poursuivre les engagements pris en 2010 lors de l’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire.  L’échec des négociations sur le commerce des armes est également un sujet de préoccupation pour le Bélarus, a-t-il ajouté. 


Selon lui, l’une des menaces véritables à la paix et à la sécurité internationales demeure le terrorisme.  À cet égard, il a plaidé pour une coopération efficace de la communauté internationale, estimant que le terrorisme ne pouvait être combattu que par des actions concertées et par le renforcement du cadre juridique international. 


Le délégué s’est félicité de l’approche prise par l’Organisation concernant la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants et la traite des personnes.  Il a plaidé pour un dialogue constructif entre tous les États Membres sur cette question.  Enfin, le représentant a rappelé la nécessité de réformer l’Organisation.  Il faut se doter d’instruments efficaces, renforcer la transparence et réformer le Conseil de sécurité, a-t-il dit.   


M. PEDRO NUÑEZ MOSQUERA (Cuba) a attaché une grande importance à l’élaboration d’un agenda pour le développement pour l’après-2015.  Ce processus devra être « intergouvernemental, transparent et inclusif, placé sous l’égide de l’Assemblée générale ».  Il faudra analyser les raisons pour lesquelles les Objectifs du Millénaire pour le développement n’ont pas pu être atteints, puis répondre aux besoins des pays du Sud.


S’agissant de la réforme des Nations Unies, M. Mosquera a fait remarquer que de nombreuses initiatives n’avaient pas été suivies d’effet.  À cet égard, il s’est félicité de la réorientation du projet de progiciel de gestion intégré Umoja, après la crise institutionnelle qui a paralysé la modernisation coûteuse des ressources informatiques de l’Organisation et a salué le dialogue du Secrétariat avec les États Membres.


Cuba appuie le processus visant à améliorer et renforcer le fonctionnement des organes de traités des droits de l’homme, a poursuivi le représentant.  Toutefois, Cuba est préoccupée par la façon déséquilibrée dont les droits de l’homme sont traités au sein du système des Nations Unies.  Ainsi les droits économiques, sociaux et culturels sont-ils « relégués » au second plan.  « Le thème des droits de l’homme se trouve de plus en plus utilisé, tant au Conseil des droits de l’homme que dans d’autres instances, pour la politisation, la sélectivité et la manipulation à l’encontre de certains pays en développement, alors que les violations systématiques des droits de l’homme qui se produisent dans certains pays, en particulier les pays développés, sont ignorées. »


M. Mosquera a considéré que des concepts tels que la « responsabilité de protéger », la « sécurité humaine » et la « diplomatie préventive », entre autres, n’étaient pas clairement définis et n’avaient pas fait l’objet d’une entente intergouvernementale.  Ces concepts ne peuvent pas être utilisés comme prétextes pour s’ingérer dans les affaires intérieures des États et violer leur souveraineté, ni pour une invasion militaire ou la promotion d’un changement de régime, a-t-il insisté.  En conclusion, il a également réitéré la nécessité de réformer le Conseil de sécurité pour le rendre plus équitable et plus représentatif.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a fait part de ses préoccupations concernant « la crise de la dette souveraine » et son risque de propagation à d’autres économies.  Le système onusien doit établir un ordre du jour, notamment définir un agenda pour le développement conforme aux principes de l’éradication de la pauvreté, de la croissance économique verte et du développement durable.  Sur cette question, il a déploré que les progrès en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) soient restés mitigés.  Il s’est en revanche félicité de l’accord trouvé lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, à Rio, au Brésil en juin dernier. 


S’agissant de la question relative aux opérations de maintien de la paix, M. Tarar a rappelé l’engagement de son pays, important contributeur de personnels.  Membre non permanent du Conseil de sécurité pour la septième fois, le Pakistan s’engage à continuer de jouer un rôle constructif et à répondre aux préoccupations qui demeurent.  Il s’est dit particulièrement conscient de l’urgence de la situation en Syrie et au Mali. 


M. Tarar s’est également exprimé sur la question du Jammu-et-Cachemire, estimant qu’un règlement pacifique de cette question permettrait de promouvoir la paix et la sécurité internationales et de renforcer la crédibilité de l’ONU.  Par ailleurs, le dialogue sur les questions de désarmement et de non-prolifération doit se poursuivre, tout en respectant le droit à une sécurité égale pour tous les États.  Le Pakistan continuera à soutenir les efforts de la communauté internationale axés sur la sûreté et la sécurité nucléaires, a-t-il ajouté.


Enfin, le représentant a déploré les récents incidents délibérés de diffamation à l’encontre de l’Islam et du prophète.  Il faut dissuader et combattre ces actes, a-t-il dit.  La communauté internationale ne doit pas être un acteur silencieux mais doit combattre ces actes qui détruisent la paix dans le monde et mettent en danger la sécurité en abusant de la liberté d’expression.


M. SHRI E. AHAMED, Ministre d’État des affaires extérieures de l’Inde, a souligné la pertinence de la lutte pour l’élimination de la pauvreté et le développement durable.  Des obstacles importants entravent la sécurité alimentaire et énergétique, ainsi que la santé et l’éducation, dans la plus grande partie du monde en développement.  Plus d’un milliard de personnes vivent encore dans une pauvreté extrême et souffrent de la faim, a précisé le Ministre.  C’est pourquoi il faut intégrer les objectifs pour le développement qui n’ont pas été réalisés dans le programme de l’après-2015, conformément à l’agenda sur le développement durable issu de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20.


L’Inde accueille en ce moment la onzième Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique, a indiqué M. Ahamed.  Par ailleurs, l’Inde vise à élargir sa coopération Sud-Sud avec l’Afrique, dans le cadre du Forum Inde-Afrique, et avec les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement.  S’agissant du maintien de la paix, l’Inde a déployé à ce jour 130 000 soldats dans des opérations de l’ONU.  Alors que l’ONU opère dans des environnements de plus en plus complexes, il est important de faire en sorte que les mandats soient assortis de ressources adéquates et de consulter dans la durée les pays contributeurs de troupes, a insisté le Ministre.


En conclusion, M. Ahamed a relevé l’importance de la réforme du Conseil de sécurité qui, a-t-il constaté, n’est pas mentionnée dans le rapport annuel du Secrétaire général.  La majorité écrasante des États Membres sont favorables à l’élargissement du Conseil dans les catégories de membres permanents et non permanents.


Le monde connaît à l’heure actuelle de profonds et de nombreux bouleversements, a affirmé M. WANG MIN (Chine), qui s’est, à cet égard, félicité du rapport présenté par le Secrétaire général des Nations Unies, lequel identifie les nombreux défis.  Tous les pays sont liés les uns aux autres et sont interdépendants, c’est pourquoi le respect de la paix et de la sécurité est essentiel.  Il a constaté le fait que la crise économique profonde avait eu un impact sur la situation sécuritaire et avait fait apparaître de nouveaux problèmes.  Ainsi, il a mis l’accent sur le rôle joué par les Nations Unies pour promouvoir la coopération multilatérale, la paix et la sécurité internationales et la lutte contre le terrorisme. 


Le rôle des Nations Unies est primordial et cette Organisation doit continuer à s’attacher au respect de sa Charte, a poursuivi le délégué.  Il a estimé que la souveraineté et l’intégrité territoriale ne pouvaient être violées et que l’ordre établi après la Seconde Guerre mondiale ne pouvait être remis en cause.  La non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État doit prévaloir et les États doivent pouvoir choisir de façon autonome leur mode de développement, a-t-il poursuivi.  Il faut promouvoir une culture de paix et bannir le terrorisme comme menace commune à la paix et la sécurité internationales. 


S’il est important, selon lui, de protéger les civils, aucun État ne peut imposer par la force des changements de régime.  Il a plaidé en faveur du dialogue entre les différentes civilisations.  La communauté internationale s’attend à ce que l’ONU joue un rôle dans le maintien de la paix et de la sécurité et s’acquitte du mandat qui lui a été confié par la Charte.  Concluant son propos, il a rappelé que, comme toujours, son pays continuerait de participer de façon active aux travaux des Nations Unies.


Le renforcement du multilatéralisme doit être au cœur de nos priorités, a déclaré M. SERGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil).  Il faut revitaliser le travail de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité et entamer les travaux sur le programme de développement pour l’après-2015.  Le représentant s’est dit confiant que le Groupe de travail de haut niveau du Secrétaire général sur cette question apportera une contribution importante aux États Membres qui doivent élargir leurs objectifs de développement et renforcer le cadre de partenariat.


La Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), « la plus grande et la plus ouverte à tous dans l’histoire des Nations Unies », constitue un jalon crucial sur la voie du développement durable, s’est félicité le délégué.  L’accord conclu à Rio a renforcé le multilatéralisme et la confiance.  Maintenant, il faut un effort collectif pour mettre en œuvre les objectifs de développement et répondre aux besoins spécifiques des pays en développement.


La paix et la sécurité représentent encore l’un des aspects cruciaux du travail de l’Organisation pour des millions de personnes dans le monde, a reconnu le représentant.  Il a souhaité que les opérations de maintien de la paix soient plus efficaces et regroupées avec les opérations de consolidation de la paix et la protection des civils, compte tenu des problèmes complexes posés par la sécurité et le développement.


Par ailleurs, le Brésil reste un partenaire actif des pays africains et suit avec un vif intérêt la collaboration croissante entre les Nations Unies et les institutions africaines.  Pour ce qui est de la promotion des droits de l’homme et de la responsabilité de protéger, la détermination du Brésil à promouvoir les droits de la personne humaine est indéfectible, a assuré son représentant. 


Soulignant l’importance de la prévention, il a dit que « chaque fois qu’un recours collectif à la force est envisagé, il faut promouvoir la responsabilité en protégeant ». 


Enfin, le Brésil attend avec impatience la décision de la Cinquième Commission sur la réforme administrative proposée par le Secrétaire général et contribuera aux propositions sur la mobilité du personnel, en tenant compte de la nécessité d’une représentation géographique équitable.


Mme FORTUNA DIBACO CIZARE (Éthiopie) a indiqué qu’aucun gouvernement ne pouvait plus aujourd’hui résoudre tout seul les nombreux et complexes problèmes du monde actuel.  Ces problèmes requièrent une coopération renforcée et des actions collectives et plus de participation dans les processus de prise de décisions au niveau international.


S’agissant du maintien de la paix, l’Éthiopie se félicite du renforcement et de l’approfondissement de l’approche stratégique des Nations Unies et de la coopération avec les organisations régionales telles que l’Union africaine. 


En ce qui concerne le développement, le délégué de l’Éthiopie, après avoir énuméré les réalisations de son gouvernement dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, a affirmé que les changements climatiques auraient des effets négatifs sur les populations.  Dès lors, il faudra mobiliser des ressources supplémentaires d’un côté et, de l’autre, parvenir à un accord global pour faire face aux menaces et aux impacts des changements climatiques avant 2015.


S’agissant des droits de l’homme dont la réalisation passe par le dialogue et la coopération, l’Éthiopie prépare actuellement un dialogue direct avec le Conseil des droits de l’homme, a annoncé la déléguée.


Enfin, en matière de sécurité internationale, elle a souligné que les attaques terroristes se poursuivaient et constituaient ainsi des menaces contre les États et les peuples.  À cet égard, elle a salué l’accord conclu lors de l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en juin 2012.  Cet accord prévoit des plans de mise en œuvre nationaux et régionaux ainsi qu’une assistance intégrée pour une initiative contre le terrorisme.


Mme ARLINE DIAZ MENDOZA (Venezuela) a rappelé que, tout au long de son histoire, l’ONU avait enregistré des réalisations importantes dans le règlement pacifique des conflits.  Toutefois, a-t-elle dit, l’application des principes de la Charte des Nations Unies ne s’est pas faite sans difficultés, notamment lors de l’échec de négociations entre les pays ou lorsque certaines puissances hégémoniques ont tenté d’imposer leur vue.  La non-intervention dans les affaires intérieures d’un pays, l’égalité souveraine entre les États, l’abstention du recours à la force doivent être les principes qui régissent cette Organisation, a estimé la déléguée. 


Selon elle, les différends entre États, qui puisent leurs sources dans la pauvreté, l’exclusion sociale et le racisme, mettent en péril la paix et la sécurité internationales.  Le Venezuela condamne le recours à la force, notamment pour régler les différends.  Elle s’est dite préoccupée par le rôle du  Conseil de sécurité concernant « l’usage unilatéral de la force, la légitime défense et plus récemment l’utilisation de la mal-nommée "responsabilité de protéger" », qu’elle a qualifiée de « violation flagrante des buts et des principes de la Charte ».  La Syrie, a-t-elle poursuivi, comme ce fut le cas dans le passé en Libye, est aujourd’hui soumise à l’ingérence des puissances coloniales qui appuient des groupes armés qui commettent des violations ayant causé la mort de milliers de civils. 


Par ailleurs, la déléguée a mis l’accent sur la récente crise mondiale et capitaliste qui nécessite un changement radical de l’ordre économique financier.  Elle a appelé l’Organisation à appuyer une nouvelle architecture financière qui représenterait l’intérêt de tous les peuples du monde.  Le respect et la diversité des différents systèmes doivent être respectés, a-t-elle poursuivi.  Ce respect est une valeur fondamentale dans un monde de plus en plus interdépendant.  Elle s’est prononcée en faveur du dialogue entre les civilisations, la culture de la paix et de la foi, fondées sur la non-ingérence dans les affaires d’un État et le principe de souveraineté. 


Enfin, la déléguée a mis l’accent sur la nécessaire réforme du Conseil de sécurité.  « Le recours anachronique au veto » doit être éliminé et les pays en développement doivent être ajoutés comme nouveaux membres permanents. 


En sus des problèmes économiques, sociaux et humanitaires, et des effets des changements climatiques, Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a souligné l’absence de confiance parmi les États et les autres acteurs de la communauté internationale comme un autre problème majeur.  Cette confiance reste pourtant essentielle si l’on veut préserver le bien commun de l’humanité, a estimé l’observateur.  Elle est aussi importante notamment dans les efforts pour parvenir à un accord sur le désarmement et la non-prolifération nucléaire, a-t-il dit.


S’agissant du développement durable, l’observateur du Saint-Siège a dit qu’il était essentiel de placer la personne humaine au centre des préoccupations et non pas la prendre comme un obstacle au développement.  À cet effet, il faut travailler pour respecter les relations entre les hommes, les relations avec l’environnement et le rôle des hommes en tant que dépositaires de la création.


L’observateur a ajouté que les dirigeants mondiaux et les institutions internationales devaient aider à faire respecter les droits de l’homme et plus particulièrement la liberté des religions.  Il a noté au passage que, même dans les grandes démocraties, la liberté de religions était attaquée.  La manifestation publique de la foi ne doit pas être prise comme une menace contre la foi individuelle ou un danger contre la gouvernance démocratique, ou encore une violation de la sécurité publique.


Les dirigeants mondiaux et les institutions internationales doivent s’assurer que les droits fondamentaux sont respectés mais aussi que leur respect conduit à la confiance entre les sociétés et envers les institutions. 


Avant de conclure, l’observateur a souligné qu’en allant porter de l’aide aux populations victimes des changements climatiques ou d’autres catastrophes à travers le monde, la communauté internationale renforce la confiance des populations du monde envers elle-même.


Droits de réponse


La représentante de l’Inde a regretté que le représentant du Pakistan ait fait des références « hors contexte » à l’État du Jammu-et-Cachemire qui fait « partie intégrante de l’Inde ».


Le représentant du Pakistan s’est contenté de conseiller à l’Inde de « ne pas aborder des questions existant de longue date en s’efforçant de les introduire dans des remarques en passant ».


La représentante de l’Inde a rejeté les remarques du représentant du Pakistan qui « n’ont pas de place au sein de cette Assemblée ».


Le représentant du Pakistan a répondu qu’il ne voulait pas « que ces répétitions créent l’illusion de la véracité des faits ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les délégations de la Quatrième Commission, dans leur grande majorité, dénoncent la lenteur du processus de décolonisation à l’ouverture du débat général

CPSD/504

Les délégations de la Quatrième Commission, dans leur grande majorité, dénoncent la lenteur du processus de décolonisation à l’ouverture du débat général

08/10/2012
Assemblée généraleCPSD/504
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

2e séance – après-midi


LES DÉLÉGATIONS DE LA QUATRIÈME COMMISSION, DANS LEUR GRANDE MAJORITÉ, DÉNONCENT LA LENTEUR

DU PROCESSUS DE DÉCOLONISATION À L’OUVERTURE DU DÉBAT GÉNÉRAL


Les délégations des États d’Amérique latine appellent le Royaume-Uni à reprendre

avec l’Argentine les négociations sur le différend de souveraineté relatif aux Îles « Malvinas »


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, Quatrième Commission, a débuté, cet après-midi, son débat général de cinq jours sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes.  Cinquante ans après l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 1514, relative à l’application de la « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », 2 millions de personnes vivent toujours sous des régimes coloniaux, dans 16 territoires non autonomes, a relevé le représentant de la Chine, qui a ainsi exprimé un sentiment partagé par la plupart des intervenants de cet après-midi, à savoir la lenteur des processus de décolonisation.


La question des Îles Falkland (Malvinas) a suscité des prises de position fermes de la part des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes qui ont tous affirmé « les droits légitimes de l’Argentine concernant la souveraineté sur les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud ».  Àl’instar du représentant argentin, de nombreux intervenants ont insisté sur le « caractère spécial » du cas de ces îles, dans la mesure où il s’agit « d’un territoire colonisé » mais non pas d’un « peuple colonisé ».  Ces délégations ont par conséquent déclaré que « le principe de l’autodétermination ne pouvait pas s’appliquer à la situation des îles Malvinas ».


Exerçant son droit de réponse, la représentante du Royaume-Uni a indiqué que son pays « n’avait aucun doute quant à sa souveraineté sur les Îles Falkland ».  Pour appuyer son point de vue, elle a fait valoir la position exprimée aux Nations Unies « par les représentants démocratiquement élus de ces îles, qui ont affirmé qu’il n’y avait pas de population autochtone sur les Falkland et que leurs ancêtres n’en avaient expulsé personne. »  Le référendum d’autodétermination prévu pour 2013 doit, a-t-elle estimé, permettre à la population des Îles « Falkland » de décider librement de son avenir.


En début de séance, le Rapporteur du Comité spécial des Vingt-Quatre, M. Bashar Ja’afari, de la Syrie, a présenté le rapport de ce Comité.


De son côté, le Président du Comité des Vingt-Quatre, M. Diego Morejon (Équateur), a assuré que le Comité spécial poursuivra ses efforts en vue de suivre la situation dans les territoires non autonomes et de promouvoir le dialogue avec

les puissances administrantes, notamment par le biais de séminaires régionaux.  Il a également souligné la vulnérabilité croissante de certains de ces territoires aux changements climatiques.  Conscient du besoin d’une action effective qui tient compte des particularités de chaque territoire, le Président du Comité des Vingt-Quatre a insisté sur le rôle que les organisations régionales pouvaient jouer à cet égard et de la coopération avec celles-ci.


Créé en 1961, ce Comité, également appelé « Comité spécial des Vingt-Quatre», est chargé d’examiner la situation politique, économique et sociale de chacun des territoires non autonomes.  Le Comité des Vingt-Quatre envoie des missions dans ces territoires, organise des séminaires régionaux, et met en œuvre les mesures approuvées par l’Assemblée générale.


La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 9 octobre, dans l’après-midi à 15 heures, et entendra des pétitionnaires.


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran), s’exprimant aussi au nom du Mouvement des pays non alignés a rappelé que depuis sa création en 1955, le Mouvement attache une grande importance aux aspirations des peuples à l’autodétermination.  Il a ensuite regretté que depuis 1960 et malgré tous les efforts de l’Organisation des Nations Unies et de ses organes pertinents pour mettre un terme à la décolonisation, ce processus reste incomplet et que 16 territoires soient toujours non autonomes.  Pour les non-alignés, l’existence du colonialisme sous toutes ses formes est incompatible avec la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Dans ce contexte, il est important que le processus de décolonisation s’accélère, en prenant notamment en compte les recommandations du document final de la seizième Conférence des chefs d’États et de gouvernements du Mouvement des pays non alignés et du document final de la dix-septième Réunion ministérielle du Mouvement des pays non alignés, a souligné le représentant.


M. Khazaee a ensuite estimé que le Comité spécial de la décolonisation doit améliorer son efficacité dans le but d’accroître non seulement son interaction et sa coopération avec les puissances administrantes, mais aussi pour garantir l’inclusion active des peuples concernés dans le processus d’autodétermination.  De leur côté, les puissances administrantes doivent pleinement coopérer avec ledit Comité.  Elles doivent en outre verser des compensations financières du fait de l’occupation coloniale, a encore plaidé le représentant.  Par ailleurs, le Mouvement des non-alignés appelle tous les États Membres des Nations Unies à mettre en œuvre la décision de l’UNESCO en ce qui concerne le retour des biens culturels dans leurs pays d’origine, a-t-il souligné.  Il a demandé également à l’Assemblé générale à se pencher activement sur la question de Porto-Rico.  Le Mouvement des pays non alignés réaffirme enfin son soutien à l’autodétermination du peuple palestinien et à la solution à deux États sur la base des frontières de 1967, a dit M. Khazaee.


M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil), qui s’exprimait au nom du MERCOSUR, a rappelé les termes du Communiqué conjoint des présidents des États parties du MERCOSUR et États associés, du 29 juin dernier, qui affirment le droit légitime de l’Argentine en ce qui concerne le différend de souveraineté sur les îles « Malvinas », Géorgie du Sud et Sandwich.  Il est dans l’intérêt régional qu’une solution puisse être trouvée à ce différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni, a-t-il-poursuivi.  Les États parties au MERCOSUR dénoncent en outre la  présence militaire britannique sur ces îles et dans les espaces maritimes qui les entourent et rejettent les activités unilatérales britanniques dans cette zone, notamment l’exploitation de ressources renouvelables et non renouvelables, a dit M. Rodrigues Dos Santos.  Les mandataires ont également apporté leur plein appui à la résolution adoptée le 14 juin dernier par le Comité des Vingt-Quatre sur la question des îles Malvinas et attachent un intérêt particulier à son application en vue de parvenir à une solution pacifique à cette situation « anachronique ».  Le représentant du MERCOSUR a également dénoncé la volonté affichée de certains pays de vouloir appliquer la quatrième partie du Traité de fonctionnement de l’Union européenne aux îles « Malvinas », dans la mesure où elles font l’objet d’un différend de souveraineté.


S’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a rappelé l’importance du processus de décolonisation et du droit inaliénable à l’autodétermination de tous les peuples du monde.  S’il a noté des progrès significatifs dans ce processus, il a en revanche rappelé que 16 territoires ne sont toujours pas autonomes.


La Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes réaffirme le droit légitime de l’Argentine dans le différend de souveraineté qui l’oppose au Royaume-Uni concernant les îles Malvinas.  Les négociations permettant de parvenir à une solution pacifique et définitive au conflit de souveraineté sur les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud doivent reprendre au plus vite, a dit le représentant.  « S’agissant de l’exploration et de l’exploitation, par le Royaume-Uni, des hydrocarbures dont les réserves se trouvent sur le plateau continental de l’Argentine », il a rappelé que l’Assemblée générale, par sa résolution 31/49, avait demandé aux deux parties de s’abstenir de prendre des décisions qui pourraient entraîner des modifications unilatérales de la situation de ces îles.  Par ailleurs, M. Errázuriz a insisté sur la déclaration prononcée par le Groupe de Rio, le 10 février 2010, qui refuse toute activité militaire du Royaume-Uni sur et autour des îles Malvinas.  Par ailleurs, depuis plus de 35 ans, et après l’adoption de 31 résolutions et décisions, la Quatrième Commission n’a eu de cesse de réaffirmer le droit à l’autodétermination de Porto Rico, a dit le représentant.  Il a fait part de sa préoccupation concernant les Îles Turques et Caïques et y a souhaité le retour d’un gouvernement démocratique.  Il a encouragé les habitants des îles à prendre part aux élections de novembre prochain.


Enfin, s’agissant de la question du Sahara occidental, M. Erráruriz  a souhaité l’entière application des résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  À cet égard, il a souligné les efforts déployés par le Secrétaire général et son Envoyé spécial pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, juste et durable.


Mme LOIS MICHELE YOUNG (Belize), s’exprimant aussi au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a rappelé que la position de principe de ce groupe d’États au regard du droit à l’autodétermination est connue de la Quatrième Commission.  « Alors que nous traversons la Troisième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme, la CARICOM demeure préoccupée par l’arrêt du processus de décolonisation.  En conséquence, ce groupe d’États exhorte les Nations Unies à instaurer un dialogue entre les puissances administrantes et les peuples des territoires dépendants, afin que « cette décennie ne soit perdue », a dit Mme Young.  Après avoir souligné le rôle du « Comité des Vingt-Quatre », la représentante a appelé cet organe à remplir pleinement son mandat, tout en se déclarant prêt à se pencher sur l’amélioration de son fonctionnement.


Même si la CARICOM reconnaît qu’il revient aux seuls peuples concernés de déterminer leur futur dans le cadre des options qui leur sont offertes, indépendance, libre association ou statu quo, il revient aux Nations Unies de contrebalancer l’influence des puissances administrantes dans ces territoires, a poursuivi Mme Young.  Dans ce contexte, la situation des Îles Turques et Caïques, et en particulier la dissolution du Parlement par la puissance administrante, est une source de préoccupation pour la CARICOM, d’autant plus que cela n’a pas amélioré la situation, a déploré la représentante.  Pour la CARICOM, seule une pleine participation de toutes les couches de la population à la vie politique peut conduire à une résolution des problèmes qui persistent dans ce territoire.  De même, la situation du Sahara occidental préoccupe la CARICOM.  Elle appelle donc toutes les parties à la négociation afin de trouver également une solution pacifique, a conclu la représentante.


M. ENRIQUE ROMÁN-MOREY (Pérou) s’est adressé à la Commission en tant que Président temporaire de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR).  Il a expliqué que les chefs d’États et de gouvernements de l’UNASUR ont envoyé, à deux reprises, le 2 avril 2011 et le 2 avril 2012, un courrier au Secrétaire général des Nations Unies dans lequel ils réaffirment les droits inaliénables de la République argentine dans son différend de souveraineté sur les îles « Malvinas », Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, y compris sur les espaces maritimes territoriaux situés autours de ces îles.  Dans un courrier adressé le 13 juin dernier, a-t-il poursuivi, le Secrétaire général reconnaît le fort soutien régional apporté à l’Argentine concernant cette question.  Le représentant a souligné l’attitude constructive du Gouvernement argentin et la volonté dont il fait preuve pour atteindre, par des négociations, une solution pacifique et définitive à cette « situation coloniale anachronique ».  Il a appelé le Royaume-Uni à reprendre les négociations bilatérales afin de résoudre ce différend.


M. WEI ZONGLEI (Chine) a rappelé les objectifs fondamentaux de la Déclaration de l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, à savoir que ces peuples puissent exercer leur droit à l’autodétermination.  Même si nous reconnaissons les progrès historiques réalisés depuis l’adoption de cette Déclaration en termes de décolonisation, nous regrettons toutefois qu’il existe toujours 2 millions de personnes qui vivent dans 16 territoires non autonomes, a dit le représentant de la Chine.  Pour la Chine il est important que les processus de décolonisation de ces territoires fassent des progrès, et à cette fin, elle appelle les Etats Membres des Nations Unies à défendre les droits de ces peuples et à les aider à réaliser leur autodétermination.  La Chine, qui soutient la troisième Décennie de l’élimination du colonialisme, espère que le Comité spécial des Vingt-Quatre renforcera ses contacts avec les territoires non autonomes et qu’il y aura une meilleure coopération entre le Comité et les puissances administrantes.


M. PEDRO NÚÑES MOSQUERA (Cuba) a déploré que le fléau du colonialisme soit toujours présent, malgré les délais fixés par la communauté internationale pour y mettre fin.  En conséquence, l’un des objectifs des Nations Unies doit être l’élimination complète de ce phénomène, a plaidé le représentant.  M. Núñez Mosquera a ensuite déploré que certaines puissances administrantes ne coopèrent toujours pas avec le Comité spécial de la décolonisation, avant d’appeler celles-ci à revoir leur position.  Le Département de l’information des Nations Unies doit également maintenir cette question comme priorité de ses activités, a-t-il poursuivi.


Pour Cuba, la question de Porto Rico relève bien du colonialisme. En conséquence, les États-Unis doivent assumer leurs responsabilités pour accélérer le processus qui conduira à l’autodétermination du peuple portoricain, a expliqué M. Núñez Mosquera.  De même, le peuple sahraoui a le droit de déterminer librement son destin.  Dans cette perspective, le processus en cours doit conduire à cette fin, a-t-il encore plaidé.


S’exprimant ensuite sur la situation des îles Malvinas, le représentant a mis en garde contre toute militarisation de l’Atlantique Sud, avant d’appeler le Royaume-Uni à prendre en compte les recommandations du Comité spécial de la décolonisation appelant à des négociations entre les parties prenantes.  Pour Cuba, l’Assemblée générale a un rôle majeur à jouer en matière de lutte pour la défense du droit inaliénable des tous les peuples du monde, a conclu le représentant.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a réaffirmé les droits légitimes de l’Argentine sur les îles « Malvinas », de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et les espaces maritimes qui les entourent.  Rappelant que depuis 1965, l’Assemblée générale reconnaît qu’il existe un différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni relatif à ces îles qui a été qualifié de « situation coloniale spéciale », le représentant a dénoncé le fait que ce territoire ait été occupé par l’usage de la force en 1833 et par l’expulsion de la population argentine qui s’y trouvait.  Il a ajouté que, depuis, cette « politique coloniale » avait été renforcée par un transfert continu de sujets britanniques sur ce territoire.  Ainsi, il s’agit d’un territoire colonisé et non pas d’une population colonisée, a-t-il noté, ajoutant que le droit à l’autodétermination ne s’appliquait pas à cette situation coloniale.  Sa délégation est préoccupée par les activités britanniques unilatérales dans les zones maritimes du plateau continental argentin ainsi que sur ces îles, a-t-il dit.


Pour le Guatemala, il est crucial que les négociations bilatérales entre le Royaume-Uni et l’Argentine puissent reprendre rapidement pour parvenir à une solution pacifique à ce différend, a dit M. Rosenthal.  À cet égard, il a rappelé que l’Argentine avait toujours exprimé son désir de régler cette question par le dialogue, et a espéré que le Royaume-Uni fera preuve du même engagement.  Abordant la question du Sahara occidental, le représentant a dit que sa délégation appuyait les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel.  Il a estimé qu’il est nécessaire d’exhorter les parties à collaborer pour mettre en place un climat propice au dialogue.  À cet égard il a accueilli avec satisfaction les mesures visant à renforcer la confiance mutuelle entre les parties.  Pour conclure, il a déclaré que le règlement de cette question est nécessaire à la fois pour la population du Sahara occidental et pour la stabilité de la région.


M. MATEO ESTREME (Argentine) a estimé que la participation de la Présidente de l’Argentine aux travaux du Comité spécial de la décolonisation, en juin dernier, témoigne de l’importance accordée par l’Argentine au travail de ce Comité qui doit guider les processus de décolonisation dans le monde entier.  Revenant sur les dispositions de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale, il a mis en avant le fait qu’elle reconnait qu’il existe plusieurs formes de colonialisme et que les deux principes fondamentaux pour le combattre sont l’autodétermination et la restauration de l’intégrité territoriale.  C’est au nom de la défense du principe de l’autodétermination que la délégation argentine ne peut admettre que ce principe soit détourné pour justifier l’existence continue « d’un différend colonial de souveraineté anachronique qui mutile l’intégrité territoriale de l’Argentine depuis l’usurpation britannique d’une partie de son territoire national en 1833 », a expliqué le représentant avant de préciser que ce territoire était toujours « illégalement occupé par le Royaume-Uni ».  Le différend de souveraineté relatif aux îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et des zones maritimes qui les entourent a été qualifié de « situation coloniale spéciale » par l’Assemblée générale, et le Comité spécial des Vingt-Quatre, a rappelé le représentant, expliquant cela par le fait qu’il s’agit en fait « d’une situation coloniale » mais qu’il n’y a pas de « peuple colonisé » puisque la population de ces îles est aujourd’hui composée de sujets britanniques qui y ont été transférés, alors même que les Argentins du continent sud-américain ont été empêchés de s’y installer.  C’est la raison pour laquelle l’Argentine dénonce le fait que ce soit cette « population britannique » qui joue aujourd’hui le rôle d’arbitre dans ce différend territorial auquel leur propre pays est partie.  L’Argentine dénonce plus précisément la pseudo-validité du référendum d’autodétermination proclamé par le Royaume-Uni, car il s’agit en fait d’un « exercice illégal et tautologique » puisqu’il a consisté « à demander à des citoyens britanniques s’il veulent rester britanniques ».  « Il s’agit d’une distorsion grave du principe d’autodétermination », a estimé le représentant pour lequel la seule manière de résoudre ce différend de souveraineté passe par la reprise de négociations directes qui tiennent compte des intérêts des habitants de ces îles et qui excluent l’application du principe d’autodétermination à ce cas.


Le représentant a également dénoncé les exercices militaires britanniques effectués à partir des îles Malvinas et l’exploitation unilatérale des ressources renouvelables et non renouvelables de ces îles.  Il a insisté sur le fait que le Gouvernement argentin avait exprimé à chaque occasion sa volonté de reprendre les négociations concernant la souveraineté sur ce territoire.  Le Royaume-Uni doit respecter ses obligations internationales en vue de trouver une solution à ce différend, a estimé le représentant qui a souligné que cela était d’autant plus important que « le Royaume-Uni est membre permanent du Conseil de sécurité ».  Il s’agit, a-t-il indiqué, d’une question d’importance internationale puisqu’il est question de mettre un terme à la colonisation au XXIe siècle.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa-Rica) a commencé par déplorer que la communauté internationale ait échoué à faire du colonialisme un souvenir du passé, alors qu’il existe encore 16 territoires non autonomes sur la planète.  S’exprimant ensuite sur les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, le représentant a déclaré que, pour son pays, ces territoires font partie intégrante de l’Argentine, et ce, depuis la date de son indépendance.  Le Costa Rica reconnaît le caractère juste des revendications argentines et considère que toute action qui a lieu dans cette région, sans le plein accord du Gouvernement argentin, constitue une violation du statu quo, a poursuivi M. Ulibarri, avant d’inviter le Royaume-Uni à la table des négociations afin de parvenir à une résolution pacifique et juste du différend.  Dans le même esprit, le Costa Rica appelle toutes les parties prenantes à la question du Sahara occidental à négocier pour une issue pacifique de ce conflit, les Nations Unies devant faciliter ce processus.


Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a noté que plus de 50 ans se sont écoulés depuis l’adoption de la résolution 1514 qui réaffirme le droit inaliénable à l’autodétermination des pays et des peuples coloniaux.  Elle a regretté qu’aujourd’hui il n’a toujours pas été possible d’éradiquer le colonialisme puisqu’il existe encore 16 territoires non autonomes.  Plus de la moitié des peuples des 16 territoires non autonomes se trouvent précisément dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, a-t-elle noté.  Abordant la question de Porto Rico, il a déclaré que le peuple portoricain était un « peuple héroïque de la région », et que Porto Rico était un exemple de lutte actuelle contre le militarisme et la course aux armements dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.  Le Nicaragua appelle l’Assemblée générale à examiner la situation coloniale à Porto Rico sous tous ses aspects, dit la représentante. 


En ce qui concerne l’Argentine et ses droits légitimes sur les îles « Malvinas », il a exhorté le Royaume-Uni « à écouter la clameur de la communauté internationale en vue de la reprise immédiate des négociations bilatérales » sur ces territoires qui sont « légitimement argentins ».  Le Nicaragua réitère, une fois de plus, sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination et son indépendance, a ajouté la représentante.  Notre pays continue à nourrir l’espoir de voir la reprise des négociations entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, et qu’on puisse enfin organiser le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, a-t-elle indiqué.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a déclaré que l’absence de progrès en matière de décolonisation est déplorable et témoigne de la nécessité de renforcer la volonté politique de mettre fin au colonialisme.  Dans ce contexte, il revient, en premier lieu, aux puissances administrantes d’assumer leurs responsabilités, les Nations Unies devant uniquement se concentrer sur les besoins des peuples des territoires non autonomes, a poursuivi le représentant.  Pour le Pakistan, la négation du droit à l’autodétermination représente une menace à la paix et à la sécurité dans différentes régions et ne doit pas être ignorée.  Dans ce contexte, le processus de décolonisation au Jammu-et-Cachemire ne sera pas pleinement réalisé tant que perdure le conflit dans la région, a expliqué le représentant.  Au Moyen-Orient également, un État palestinien fort et viable est la seule garantie de paix dans la région, a encore estimé le représentant du Pakistan, avant d’appeler à des négociations dans le cadre du conflit au Sahara occidental.


Mme LALAMA MOREJON-PAZMINO (Équateur) s’est dite préoccupée par la lenteur du processus de décolonisation, estimant qu’il faut prendre conscience de cette situation et progresser.  Évoquant la situation des îles « Malvinas », Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, la représentante a estimé que seule une négociation conduira à une résolution pacifique du différend de souveraineté, et elle a condamné les mesures unilatérales qui sont de nature à envenimer la situation.  Il s’agit d’un problème non seulement pour l’Argentine, mais aussi pour toute la région, a poursuivi la représentante.


Pour l’Équateur, la question du Sahara occidental est un défi pour toute la communauté internationale.  Le Conseil de sécurité devrait dans ce contexte rendre plus efficace le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO).  Par ailleurs, l’Assemblée générale devrait examiner sérieusement la situation de Porto Rico, a conclu la représentante.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, la représentante du Royaume-Uni a réagi aux déclarations faites par le Brésil au nom du MERCOSUR, par le Chili au nom de la CELAC, par l’Argentine, par le Costa-Rica, le Nicaragua et le Guatemala.  Elle a expliqué que son pays n’avait aucun doute quant à sa souveraineté sur les Îles Falklands.   Elle a ajouté que l’article 1er de la Convention internationale sur les droits civils et politiques était appliqué dans le cas des Îles Falklands, ce qui signifie que la population de ces îles devait pouvoir exercer son droit à l’autodétermination.  Elle a rappelé que les représentants démocratiquement élus des îles Falklands étaient venus exprimer leur point de vue devant le Comité des Vingt-Quatre, et ont indiqué qu’ils veulent rester rattachés au Royaume-Uni.  Ils ont également réitéré des faits historiques, à savoir que ces îles n’avaient pas de population indigène et qu’aucune population n’en avait été expulsée par leurs ancêtres.  La délégation du Royaume-Uni est déçue par l’attitude de l’Argentine qui persiste à refuser d’entendre la volonté de la population de ces îles et la position du Royaume-Uni.  La représentante a également « dénoncé » l’attitude argentine qui ne facilite pas la coopération.  Le Royaume-Uni tient a protéger les droits du peuple des Îles Falklands à décider de son avenir politique qui sera exprimé en 2013 par le biais d’un référendum, a-t-elle indiqué.


Pour ce qui est des déclarations du Belize, faite au nom de la CARICOM, et concernant les Îles Turques et Caïques, elle a fait remarquer que beaucoup de progrès avaient été réalisés au cours des deux dernières années en terme de bonne gouvernance dans ces îles.  Elle a annoncé la prochaine mise en vigueur de la nouvelle Constitution le 15 octobre prochain.  Par ailleurs, elle a rappelé que des conditions préalables aux élections sur le territoire avaient été fixées par les autorités britanniques en vue de garantir la bonne gouvernance   .


Exerçant son droit de réponse après la déclaration du Pakistan,la délégation de l’Inde a rejeté l’évocation du conflit au Jammu-et-Cachemire par ce pays au sein de cette Commission.


La délégation de l’Argentine, répondant à l’intervention du Royaume-Uni, a réaffirmé que les îles « Malvinas », Géorgie du Sud et Sandwich du Sud font partie intégrante de son territoire.  De plus, la souveraineté argentine sur ces territoires est reconnue par plusieurs États, de même que plusieurs résolutions de l’Assemblée générale reconnaissent l’existence d’un conflit territorial entre les deux pays.


Il est regrettable que le Gouvernement britannique essaie de tergiverser et tente de faire oublier les faits de 1833, au moment de l’invasion par le Royaume-Uni de ces territoires, et ce malgré les protestations de l’Argentine.  Le Royaume-Uni devrait reprendre les négociations comme le lui demande la communauté internationale pour trouver une solution à ce différend, a encore déclaré le représentant.


En guise de conclusion, il a qualifié « d’illégal » le référendum auquel le Royaume-Uni fait référence, avant d’accuser ce pays de prendre prétexte de défendre le résultat de cette consultation pour militariser la région.


Le représentant du Pakistan a qualifié d’« inacceptable » la position de l’Inde, qui estime que le différend du Jammu-et-Cachemire ne relève pas de la décolonisation.  Il a insisté sur le fait que ce territoire n’est pas une partie intégrante de l’Inde et ne l’a jamais été, ajoutant que son statut devra dépendre de la volonté de sa population sur la base d’un référendum d’autodétermination.


Reprenant la parole, le représentant de l’Inde a répété que le Jammu-et-Cachemire a toujours fait partie du territoire de l’Inde et, par conséquent, ne relève pas des travaux de cette Commission.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Troisième Commission ouvre ses travaux par un débat sur le développement social dans la perspective de l’après-2015

AG/SHC/4036

La Troisième Commission ouvre ses travaux par un débat sur le développement social dans la perspective de l’après-2015

08/10/2012
Assemblée généraleAG/SHC/4036
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

1re et 2e séances – matin et après-midi


LA TROISIÈME COMMISSION OUVRE SES TRAVAUX PAR UN DÉBAT SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL

DANS LA PERSPECTIVE DE L’APRÈS-2015


Elle reporte l’élection

de certains membres de son Bureau et adopte son ordre du jour


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a ouvert les travaux de sa soixante-septième session par un débat sur le développement social dans la perspective des mesures à prendre à l’issue de la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixée en 2015.


« Un développement équitable et inclusif est la voie à emprunter », a affirmé le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, citant le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenu en juin dernier à Rio, et intitulé « L’Avenir que nous voulons ».


M. Wu, qui intervenait pour la première fois devant la Commission depuis sa nomination en août 2012, a donné le ton en indiquant que « les préparatifs pour la période post-2015 reposeraient sur les succès et les enseignements tirés de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ».


Parmi les solutions envisageables, il a recommandé dese concentrer sur la création d’emplois décents pour tous, pour les jeunes particulièrement, et sur des transitions efficientes entre l’école et l’emploi.


Le Secrétaire général adjoint a également invité à rechercher des « solutions pratiques » et à une « réflexion hors des sentiers battus », en ajoutant que « les options ne manquent pas, y compris des initiatives inspirées du modèle des coopératives ».


« Un enfant capable de lire est un futur leader; une mère jouissant d’un bon état de santé est un entrepreneur potentiel », a-t-il soutenu, avant de mettre l’accent sur l’égalité des chances et l’autonomisation des femmes.  « Aucune société ne s’épanouira sans l’autonomisation des femmes », a-t-il encore observé.


Les différents groupes d’États qui sont intervenus dans le débat général, notamment sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, ont aussi souligné l’importance du Sommet d’examen des Objectifs du Millénaire pour le développement, prévu en 2013, et du cadre général post-2015 pour le développement.


À cet égard, l’Union européenne a voulu que cet exercice soit « efficace et cohérent », tandis que la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a souhaité que l’intégration et l’inclusion sociale des gens vivant dans la pauvreté se traduisent par un accès à la santé, à l’emploi et aux services sociaux de base.


La promotion d’une stabilité macroéconomique et d’une croissance économique durable combinée à l’amélioration de la fourniture de prestations sociales sont également partie intégrante des efforts visant à un développement social durable et inclusif, a ajouté la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).


Comme cela est devenu la tradition depuis plusieurs années, de jeunes délégués, dont ceux, notamment, de la Suisse, de l’Allemagne, de la Suède, de la Thaïlande, des Pays-Bas ou de l’Autriche ont versé au débat le point de vue des jeunes, en pointant du doigt le chômage galopant exacerbé par la crise financière, la militarisation, les inégalités flagrantes, le problème des réfugiés et des déplacements à l’intérieur dû à l’instabilité politique, aux conflits armés et aux répercussions des changements climatiques.


« La perception des jeunes du monde est que les décisions des Nations Unies sont bien en deçà des attentes de la jeunesse », a estimé la jeune représentante des Pays-Bas, qui a exhorté à des mesures radicales pour trouver des solutions urgentes, réelles et rapides au chapelet de maux actuels dont pâtit le monde.  « Il faut cesser de prendre des engagements sans suite », a-t-elle lancé.


Pour étayer son débat, la Commission était saisie de quatre rapports* du Secrétaire général sur divers aspects du développement social, présentés par la Directrice de la Division des politiques sociales et du développement, Mme Daniela Bas.


Le Chef du Bureau du Programme des Volontaires des Nations Unies à New York, M. Jordi Llorat, a donné, quant à lui, un aperçu du rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale des volontaires**.  Ce document est axé sur la reconnaissance et la promotion, la facilitation, la mise en place d’un réseau de bénévoles, et l’intégration du volontariat local, national et international.


Par ailleurs, la Commission a décidé de reporter l’élection de certains membres de son Bureau, et a approuvé la liste de 45 titulaires de mandats qu’elle accueillera au cours de la présente session.


Outre les points traditionnels à son ordre du jour, la Commission a été invitée par le Président du Comité du programme et de la coordination (CPC)*** à se prononcer sur le Programme 20 (droits de l’homme) du Cadre stratégique pour la période 2014-2015, au titre de la planification du programme. 


La Commission, dont les séances sont retransmises sur le webcast, poursuivra son débat sur le développement social mardi à 10 heures.


* A/67/179, A/67/211, A/67/188, A/67/63

** A/67/153

*** A/C.3/67/2


Élection de membres du Bureau


M. HENRY LEONARD MAC-DONALD, Président de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a annoncé qu’à la suite de nombreuses consultations, un accord sur le partage des responsabilités au sein du Bureau n’avait pu être atteint et que l’élection des membres restants serait reportée à la semaine prochaine, conformément à l’article 99 (a) du Règlement intérieur de l’Assemblée générale.


M. Mac-Donald a assuré de son attachement à l’exécution stricte de son mandat avec les autres membres du Bureau et avec toutes les délégations.  Il a remercié le secrétariat de la Troisième Commission et invité à un esprit de coopération qui a toujours marqué les travaux de cette Commission, et à se concentrer sur les débats de fond sur le sort des personnes de par le monde.  « Nous pouvons avoir des opinions différentes sur les priorités en matière de développement social, des femmes, des enfants, des réfugiés, des autochtones ou encore des migrants, mais il ne faut pas perdre de vue que nous sommes tous ici soucieux de leur bien-être », a-t-il déclaré.


M. Mac-Donald a indiqué que les travaux de la Commission seraient retransmis par vidéo sur le webcast, en soulignant toutefois que certains pays n’y auraient pas accès.  Il a cité à cet égard la situation des Palaos qui ne disposent pas encore d’accès à l’Internet.  C’est sur cette toile de fond qu’une initiative conjointe avec la Deuxième Commission a été prise pour un meilleur accès aux technologies de l’information.  Il a réitéré son dévouement et son esprit de collaboration pour que les travaux soient fructueux et ponctuels.


Adoption de l’ordre du jour


La Commission a adopté l’ordre du jour de sa soixante-septième session tel qu’oralement révisé par le Secrétariat et contenu dans le document  A/C.3/67/L.1/Add.1/Rev.1.  Elle a également entériné la liste des 45 titulaires de mandats des procédures spéciales, représentants spéciaux, experts indépendants et présidents de groupe de travail et d’organes conventionnels qui lui soumettront leurs rapports et tiendront un dialogue interactif avec elle.


Cadre stratégique pour la période 2014-2015


Le Président de la Commission a fait état d’une lettre que lui a adressée le Président du Comité du programme et de la coordination (CPC) (A/C.3/67/2) invitant la Troisième Commission à se prononcer sur le Programme 20 (droits de l’homme) du Cadre stratégique pour la période 2014-2015 au titre de la planification du programme. 


M. Mac-Donald a rappelé qu’à sa cinquante-deuxième session, le CPC n’avait pas été en mesure d’achever l’examen de ses amendements au Programme 20 proposés par les délégations et que les conclusions et recommandations du CPC figuraient dans le rapport A/67/16.



Nomination de facilitateurs


Le Président a ensuite indiqué que M. Roberto de Leon, du Mexique, et M. Monzer Fathi Selim, de l’Égypte, avaient été nommés facilitateurs.  D’autre part, la Vice-Présidente de la Commission, Mme Dragana Šcepanović (Monténégro), assurera le rôle de facilitatrice pour le projet de résolution sur le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes.   


DÉVELOPPEMENT SOCIAL


Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/67/179)


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/67/61–E/2012/3, A/67/211 et A/67/153)


Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/67/188)


Déclarations liminaires


M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que la Commission examinait un large éventail de questions liées au développement social, notamment la lutte contre la pauvreté et le chômage, le renforcement de la protection sociale et la promotion et la protection des droits de l’homme.  Dans ce contexte, la recherche de solutions pratiques à ces défis est un impératif.  Il a souligné que la date butoir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) approchait à grands pas et que des progrès significatifs avaient été accomplis.  Ainsi, la proportion des personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de par le monde et, selon les dernières estimations, l’objectif tendant à réduire de moitié le taux mondial d’extrême pauvreté par rapport à celui de 1990 a été atteint.


Des avancées ont également été enregistrées dans d’autres domaines, comme la réduction de moitié de la proportion de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable, la réduction de la prévalence de certaines maladies, l’amélioration de l’accès aux services de santé, la baisse de la mortalité infantile et l’amélioration de l’égalité des chances des filles en matière de scolarisation.  Dès lors, il ne faut pas sous-estimer l’importance de ces succès, a-t-il commenté.  Un enfant capable de lire est un futur leader; une mère jouissant d’un bon état de santé est un entrepreneur potentiel, a affirmé le nouveau Secrétaire général adjoint, qui s’exprimait pour la première fois devant la Commission.


M. Wu a toutefois mis un bémol en faisant remarquer le caractère complexe de tels défis, arguant que rien n’est plus ardu que de combattre les inégalités croissantes et leur impact sur les groupes vulnérables.  Depuis 1990, 62 pays sur 116 disposant de données ont affiché une inégalité croissante, un ralentissement des progrès en matière de réduction de la pauvreté et des perspectives difficiles pour la croissance économique.  


La crise mondiale dans le secteur de l’emploi a fortement affecté les jeunes puisque les jeunes femmes et hommes représentent 40% des 200 millions de chômeurs dans le monde.  Ils courent trois fois plus que les adultes le risque de devenir chômeurs.  En outre, une grande proportion de femmes continue de se heurter à la discrimination sociale et économique et au manque d’autonomisation, avec un accès limité aux services de base.  


La pauvreté et le manque d’opportunités constituent aussi un défi de taille pour les autochtones, souvent exacerbé par une absence d’accès aux services.  De la même façon, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées sont confrontés à une réduction en matière de protection sociale résultant des coupures des dépenses sociales.  Enfin, de nombreuses familles luttent sans relâche pour protéger leurs membres des répercussions actuelles des crises socioéconomiques.


S’interrogeant sur la voie à suivre, M. Wu a signalé qu’à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), les États Membres avaient reconnu que si l’on voulait progresser dans le développement, d’une manière équitable et inclusive, il convenait d’offrir des opportunités.  Il s’agit d’abord d’adopter des mesures résolues aux fins de créer des emplois, en vue d’un plein emploi décent pour tous, et de façon durable.  Dans ce contexte, il faudrait se focaliser sur l’emploi des jeunes et sur des transitions efficientes entre l’école et l’emploi.


M. Wu a invité à une réflexion hors des sentiers battus en ajoutant que les options ne manquent pas, y compris des initiatives inspirées du modèle des coopératives.  En deuxième lieu, il serait nécessaire d’autonomiser les femmes en veillant à ce que les politiques sociales et économiques soient conçues en tenant compte des droits et des intérêts des femmes.  Aucune société ne s’épanouira sans l’autonomisation des femmes, a-t-il dit.  En troisième lieu, il importe de s’attaquer aux inégalités croissantes et à leurs répercussions sur les groupes vulnérables.  Enfin, il faudra continuer à œuvrer à la mise en place de systèmes efficaces de protection sociale, en reconnaissant leur valeur à l’heure de la stabilisation des économies et en mettant en place des « tampons »  pour contrecarrer les effets de la crise économique, en particulier sur les familles.


Le Secrétaire général adjoint a, en conclusion, souligné que les préparatifs pour la période post-2015 reposeraient sur les succès et les enseignements tirés de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  M. Wu s’est enfin déclaré convaincu que la présente session répondra aux responsabilités complexes de la Commission.      


Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement, a présenté quatre rapports au titre du développement social.


S’agissant du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/67/179), Mme Bas a souligné que ce document présentait les éléments essentiels des débats tenus par la Commission du développement social à sa cinquantième session sur le thème prioritaire intitulé « Élimination de la pauvreté ».  Il examine, a-t-elle dit, lesliens avec l’intégration sociale, le plein emploi et un travail décent pour tous, et montre qu’il importe d’améliorer la cohérence des politiques et de mobiliser suffisamment de ressources financières pour concrétiser effectivement les engagements en matière de développement social.


Le rapport étudie plus particulièrement la pauvreté et le chômage de la jeunesse, que la Commission considère comme des questions nouvelles.  Mettant l’accent sur les inégalités et leurs répercussions sur les groupes sociaux vulnérables, Mme Bas a souligné que l’inégalité des revenus hypothéquait la croissance économique et la stabilité sociale et faisait obstacle à la participation des pauvres à la vie économique, sociale et politique.


Au chapitre des recommandations, elle a noté que l’objectif fondamental des politiques macroéconomiques et sociales devrait être de créer des emplois productifs et un travail décent, puisque les possibilités d’emploi décent sont le principal moyen d’échapper à la pauvreté et d’aller sur la voie d’une croissance économique inclusive, équitable et soutenue.


Au sujet du rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement adoptés au niveau international pour les personnes handicapées: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà (A/67/211),Mme Bas a indiqué que durant la période considérée, l’Assemblée avait décidé de convoquer le 23 septembre 2013 une réunion de haut niveau des chefs d’État et de gouvernement, qui serait chargée d’étudier le thème général intitulé « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà » (voir résolution 66/124).


Le rapport contient aussi des recommandations sur les quatre domaines prioritaires à faire figurer en priorité dans le document final de la réunion de haut niveau (accessibilité, développement des capacités, données et statistiques sur le handicap et renforcement et application du cadre normatif international sur le handicap), ainsi que pour la poursuite de l’action menée pour traiter systématiquement la question du handicap dans le programme de développement jusqu’en 2015 et au-delà.


Dans son rapport sur la préparation et la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 (A/67/61-E/2012/3),le Secrétaire général conclut que l’isolement social et le vieillissement sont les deux défis majeurs à l’intégration sociale des personnes âgées.  Il recommande une approche coordonnée qui se pencherait sur les meilleurs moyens d’autonomiser la majorité des personnes âgées et de leur permettre de continuer à contribuer au développement social et économique.


Mme Bas a, enfin, présenté le Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/67/188), quidonne un aperçu de l’intégration des personnes âgées dans les initiatives de développement social et analyse les grands problèmes auxquels elles se heurtent à cet égard ainsi que pour jouir de leurs droits de l’homme.


M. JORDI LLOPART, Chef du Bureau du Programme des volontaires des Nations Unies à New York (VNU), qui présentait, au nom du Coordonnateur exécutif le rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale des volontaires (A/67/153), a souligné que celui-ci visait à évaluer les progrès réalisés et à formuler des recommandations pour promouvoir le volontariat pour la paix et le développement dans la prochaine décennie et au-delà. 


M. Llopart a expliqué que ce rapport se concentrait sur quatre points: la reconnaissance et la promotion, la facilitation, la mise en place d’un réseau de bénévoles, et l’intégration du volontariat local, national et international du bénévolat.  Il a ajouté que le bénévolat était reconnu par les Nations Unies comme étant un facteur de développement et de cohésion sociale.   La publication du premier Rapport sur la situation du volontariat dans le monde et l’observation du dixième anniversaire de l’Année internationale en 2011 montrent que « le bénévolat est une ressource renouvelable et souvent invisible pour promouvoir le développement et la paix », a affirmé M. Llopart.


M. Llopart a mis l’accent sur plusieurs recommandations en matière d’éducation et notamment concernant l’implication des institutions universitaires des États Membres.  Ces dernières sont ainsi invitées à mettre en place des mesures de sécurité et à accorder des privilèges d’immunité et de protection permettant aux volontaires de remplir leur mission.  Selon lui, les politiques nationales doivent s’efforcer de reconnaître et d’inclure le travail des volontaires, notamment en matière de gestion des opérations de secours d’urgence en cas de catastrophes humanitaires. 


Il a mis l’accent sur l’importance pour les entités des Nations Unies et d’autres parties prenantes de collaborer avec les Volontaires des Nations Unies pour soutenir le lancement d’un corps mondial de jeunes volontaires, la multiplication des programmes de volontariat nationaux et régionaux et la croissance du Fonds d’affectation spéciale VNU.  


M. Llopart a également réaffirmé le rôle joué par le volontariat sur le plan de la cohésion sociale ainsi que dans la prévention et le règlement des conflits.  Il a enfin appuyé et encouragé la collaboration entre les secteurs public et privé pour donner au volontariat une nouvelle impulsion.


Débat général


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a exprimé son plein accord sur la nécessité de poursuivre les efforts entrepris pour la réalisation des trois objectifs du développement social que sont l’éradication de la pauvreté, la promotion d’un travail décent pour tous et l’intégration sociale. 


Le représentant s’est inquiété des conséquences de la crise financière et économique, de l’insécurité alimentaire et des changements climatiques.  Malgré des progrès certains, « de nombreux défis restent à relever » pour mener à bien la mission que s’est fixée l’ONU, a-t-il déclaré.  Le représentant algérien a insisté sur la nécessité pour les pays développés de remplir leurs engagements et de prendre leur pleine part dans la mise en œuvre de politiques globales et notamment par l’apport d’une assistance financière, technologique et technique aux pays en développement.  L’occupation étrangère a des effets délétères sur le développement


M. Benmehidi a également exprimé le soutien du Groupe des 77 et la Chine dans les domaines du handicap.  Il s’est ainsi félicité de la tenue, l’année prochaine, d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui sera, selon lui, l’occasion d’évaluer les politiques de développement en matière de handicap, et notamment pour renforcer l’autonomisation des personnes handicapées.


Le vieillissement est une autre question qui mérite attention et concertation a-t-il déclaré.  Les discriminations, les violences et le dénuement dont souffrent les personnes âgées sont une source de préoccupation pour le Groupe des 77 et la Chine.  « La crise financière et économique rend plus nécessaire que jamais la mise en œuvre de mesures efficaces d’ampleur. »


Le Groupe des 77 et la Chine met en outre l’accent sur la jeunesse et encourage la mise en œuvre des recommandations de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la jeunesse de 2011.  Pour M. Benmehidi, le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébré en 2014, sera une occasion de renforcer les politiques familiales en particulier en matière de réduction de la pauvreté, d’équilibre entre la famille et le travail ainsi que sur le plan de la solidarité intergénérationnelle.  


Il s’est enfin félicité de la désignation de 2012 comme Année internationale des coopératives et a encouragé les États Membres à promouvoir les coopératives comme facteur de développement économique et social.


M. Benmehidi a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine soumettrait les trois résolutions intitulées « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement » et « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 ».


M. TOMMO MONTHE (Cameroun), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que, depuis l’adoption en 2006 du Programme d’action sur le développement social, l’Union africaine avait mis en œuvre la Décennie africaine pour les personnes handicapées (1999-2009) visant à insuffler un élan à l’exécution du Programme d’action par le renforcement de la coopération régionale sur des questions relatives à la réalisation des objectifs du développement social, en particulier celles afférentes à la pleine participation et à l’égalité des personnes handicapées, ainsi que celles contenues dans les Normes des Nations Unies en matière d’égalité des chances des personnes handicapées dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’emploi.


Le représentant a expliqué que sur les 68 millions de personnes handicapées en Afrique, seulement 1 à 2% avaient accès aux soins, à la réhabilitation et aux services d’éducation dans les pays africains.  Insistant sur le fait que le handicap demeure une question de survie en Afrique, il a affirmé que de nombreuses personnes touchées par un grave handicap, particulièrement dans les zones rurales, ne survivaient pas à cause du manque de services d’appui et de ressources.  


En conséquence, les ministres africains pour le développement social réunis au Sommet de Khartoum, en 2010, ont décidé de proroger la Décennie jusqu’en 2019.  La Commission de l’Union africaine examinera le Plan africain pour la décennie des personnes handicapées afin d’inclure les questions émergentes telles les mesures de protection sociale, a-t-il ajouté, précisant qu’il sera procédé à un examen à mi-parcours en 2014. 


M. Tommo Monthe a ensuite encouragé au développement et à l’autonomisation des jeunes, thèmes pour lesquels l’Afrique a également proclamé une décennie pour l’épanouissement et l’autonomisation des jeunes (2009-2018) en vue d’engager les jeunes dans tous les programmes de développement et de garantir des investissements à la fois plus ambitieux et efficaces.  Il s’agit également, a-t-il dit, d’appuyer l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes d’éducation, de formation technique et professionnelle, y compris en période de post-conflit, ainsi que la mise en œuvre de la Charte africaine pour la jeunesse (2006).


Le représentant a rappelé en outre le Cadre politique de l’Union africaine et du Plan d’action sur le vieillissement, adopté lors de la trente-huitième session de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement en 2002 à Durban, en Afrique du Sud, et plaidé pour des efforts accrus, en consultation avec les personnes âgées, et des allocations budgétaires plus substantielles.


Il a invité les partenaires de l’Afrique à redoubler d’efforts pour préserver les acquis en matière de développement social car, a-t-il observé, beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs fixés.  À cet égard, il a mis l’accent sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a réaffirmé que l’ANASE visait à améliorer les conditions de vie, le bien-être social et la justice sociale pour ses populations.  Élargir l’accès à la santé, réduire les risques de contamination, favoriser la cohésion sociale sont des objectifs prioritaires de l’ANASE, a-t-il également soutenu.


L’ANASE appuie les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social en matière d’emploi décent pour tous, d’accès universel à une protection sociale, d’efforts pour combler les fossés financiers et économiques entre riches et pauvres et l’inclusion sociale de tous les membres d’une population. 


Il a indiqué que les efforts de l’ANASE en matière de protection sociale étaient soutenus par des contacts interétatiques et une coopération régionale, notamment avec le Japon.  L’inclusion de la société civile pour la mise en place et l’évaluation des politiques sociales est, à ce titre, un élément important pour la réussite des initiatives en vigueur, a-t-il affirmé.


Le Groupe reconnaît l’importance critique de la collaboration entre toutes les parties prenantes pour améliorer les conditions de vie des personnes handicapées.  Il a également affirmé le soutien du Groupe à la déclaration de Bali rendue publique lors du dix-neuvième Sommet de l’ANASE de 2011.  Pour M. Haniff, le besoin de représentation des catégories vulnérables est essentiel.  


Le représentant a souligné l’importance accordée par les pays de son groupe à la jeunesse par le biais de projets mettant en relation de jeunes volontaires internationaux, conformément aux objectifs fixés par l’ONU en cette matière.


L’inclusion des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des personnes handicapées est cruciale à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il déclaré en guise de conclusion. 


Mme MENISSA RAMBALLY (Sainte-Lucie), qui intervenait au nom des 14 membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a fait remarquer qu’alors même que l’économie mondiale affichait une amélioration, la relance demeurait inégale et fragile, avec une persistance du chômage, une vulnérabilité économique et sociale accrue, en particulier dans les pays en développement, et des prix prohibitifs pour les denrées alimentaires de base et le carburant. 


La Commission du développement social a mis l’accent sur la corrélation entre ces problèmes relevant du développement social et le Secrétaire général a signalé à l’issue de la cinquantième session de cet organe, que plusieurs régions et nombre de pays étaient à la traîne concernant la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à la réduction de la pauvreté. 


L’impact des changements climatiques constitue le défi majeur sapant les efforts des petits États insulaires visant au développement social.  À cet égard, les États Membres de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), dont la CARICOM fait partie, ont adopté un communiqué le mois dernier affirmant que ce phénomène est le plus grave pour l’intégrité, la viabilité et la survie même de ces pays.


Citant la Banque mondiale et son Rapport 2013 sur le développement dans le monde, elle a pris acte de la nécessité de politiques macroéconomique et sociales qui privilégient la création d’emplois et du travail décent en tant que principal moyen de sortir les pays de la pauvreté et de les mettre sur le chemin d’une croissance économique soutenue. 


Mme Rambally a souligné, dans ce contexte, l’importance des programmes de protection sociale; la nécessité d’investissements dans l’éducation, la santé, l’agriculture et l’infrastructure; ainsi que la mobilisation effective des ressources domestiques, complétées par une assistance publique au développement.


Elle a également pris note de l’évaluation par pays et de l’impact des changements climatiques, avant de s’associer aux recommandations du Secrétaire général sur l’importance du renforcement des contacts entre les jeunes pour favoriser une meilleure compréhension fondée sur la tolérance et la paix.


La CARICOM a célébré, le 1er octobre, la Journée des jeunes des Caraïbes, qui fait partie d’une action spécifique dans le cadre du Plan d’action 2012 de la CARICOM pour le développement des jeunes afin de favoriser leur épanouissement au sein de la société. 


Elle a remercié le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour son appui au projet « Innovation jeunesse », dont le but consiste, entre autres, à faciliter la participation des jeunes à la gouvernance.  Notant qu’en 2050, 80% des personnes âgées vivront dans les pays en développement, elle a mis en garde contre les immenses défis que cela implique.  De nouvelles approches tout à fait nouvelles en matière de soins de santé, de logement et de relations entre générations seront nécessaires, a-t-elle dit. 


La reprise économique mondiale se fait de manière laborieuse et de nombreux pays vulnérables continuent à se heurter à des défis et la CARICOM poursuivra ses efforts inlassables pour améliorer les conditions de vie des populations de la région, a-t-elle conclu.   


M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a souligné l’attachement de celle-ci aux objectifs de développement social.  Il a mis l’accent sur les progrès réalisés par les pays membres de la Communauté.  Il a néanmoins regretté que la pauvreté demeure encore très répandue et touche en particulier les catégories les plus vulnérables de la population.


M. Ntwaagae a rappelé que la SADC prenait part à de nombreuses initiatives régionales pour la promotion d’une stabilité macroéconomique et d’une croissance économique durable combinée à l’amélioration de la fourniture de prestations sociales.  Il a également fait valoir qu’un observatoire de la pauvreté de la SADC avait été créé en 2010 pour évaluer les progrès réalisés, tout en reconnaissant que la région de la SADC restait particulièrement fragile pour réagir aux défis et obstacles auxquels elle était confrontée.


Le chômage est un défi majeur pour la SADC.  Il a appelé à la mise en œuvre des recommandations formulées par la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la jeunesse de 2011 en matière de création d’emplois et de formation professionnelle.  Le représentant a conclu en rappelant que les personnes handicapées étaient également au centre des préoccupations des États de la SADC et rappelé que la plupart d’entre eux avaient ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a déclaré qu’aujourd’hui encore, de nombreux pays étaient confrontés aux répercussions de la crise économique et financière mondiale qui continue de menacer les efforts consentis dans la promotion de plusieurs dimensions du développement social.  En conséquence, la coopération internationale demeure indispensable et le meilleur moyen de progresser vers une véritable relance.  Il importe de s’attaquer, ensemble, aux défis globaux puisque les pays deviennent chaque fois plus interdépendants, a-t-il dit, en ajoutant que l’Union européenne, quant à elle, n’épargnait aucun effort pour surmonter les difficultés actuelles.


Il en a voulu pour preuve l’adoption, en juin dernier par la Commission européenne, d’un pacte pour la croissance et l’emploi, qui met l’accent sur la lutte contre le chômage, l’allègement des conséquences de la crise et l’amélioration de l’emploi.  « Nous avons d’ores et déjà traversé un long chemin », a observé le délégué, qui s’est réjoui des résultats obtenus, en soulignant la nécessité de persévérer dans les efforts conjuguant la relance économique et le développement social.


Il a également fait état de la Plate-forme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, une initiative à l’horizon 2020 qui prévoit des mesures d’appui à l’emploi à tous les niveaux pour pas moins de 20 millions de ressortissants des pays membres aux fins de les sortir de la pauvreté et de l’exclusion sociale d’ici à 2020.


À l’approche de la date butoir 2015 des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit, la crise économique et financière continue de miner les efforts visant à la réalisation de tels objectifs.  Il ressort donc que les efforts des gouvernements doivent être stratégiques et novateurs, et reposer sur un large agenda pour le développement social qui inclurait l’amélioration de l’état de santé physique et mental, et des investissements dans le capital humain, tout en gommant les inégalités.  Il a assuré que l’Union européenne était prête pour un examen efficace et cohérent lors du Sommet d’examen des OMD 2013 et le cadre général post-2015 pour le développement.


Le printemps arabe est né dans une quête de liberté et de démocratie et de nouvelles perspectives de développement social et d’emploi.  Le succès à long terme sera mesuré à l’aune de la capacité des gouvernements d’inclure les jeunes, hommes et femmes, dans les politiques de développement économique et social, a-t-il affirmé, ajoutant que le chemin de la transition structurelle sera long.  Mais il n’y a plus de recul possible, a-t-il assuré.


Il a apporté un ferme appui aux questions relatives aux droits des personnes handicapées, et souligné que la Convention relative aux droits des personnes handicapées était le premier instrument relatif aux droits de l’homme auquel l’Union européenne est devenue partie le 22 janvier 2011 et que plus des trois quarts de ses membres l’avaient d’ores et déjà ratifiée.


Il a réaffirmé le ferme attachement de l’Union européenne au développement social et aux efforts visant à rechercher des solutions viables et applicables mondialement.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé son soutien à la Commission du développement social et à ses objectifs d’autonomisation des peuples par l’éradication de la pauvreté, la favorisation de l’intégration sociale et le plein emploi pour tous.  L’intégration et l’inclusion sociale des gens vivant dans la pauvreté doit se traduire par un accès à la santé, à l’emploi et aux services sociaux de base, a-t-il affirmé.  Il a poursuivi en soulignant que la crise financière ne devait pas se traduire par une réduction des moyens de lutte contre la pauvreté et l’exclusion.  L’investissement dans le social doit être une priorité des États Membres, a-t-il encore déclaré avant d’indiquer que les catégories de population telles que les jeunes et les femmes devaient faire l’objet d’une attention particulière.


Le représentant a indiqué que les femmes, en particulier dans les zones rurales, jouaient un rôle essentiel pour le développement et que leur accès à un plein emploi est essentiel à la cohésion sociale.  La CELAC appuie également les initiatives prises par l’Organisation des Nations Unies en matière de formation et d’accès à l’emploi pour la jeunesse.  Il a conclu son propos en insistant sur la prise en compte des flux migratoires dans l’approche adoptée par l’Organisation des Nations Unies en matière de développement.  L’apport des migrants aux économies mondiales n’est pas suffisamment reconnu selon lui.  Il encourage à ce titre les États Membres à faciliter l’intégration des populations migrantes et mettre fin aux politiques de criminalisation encore en vigueur dans de nombreux États.


Le représentant du Venezuela a déclaré que depuis l’ère du colonialisme jusqu’à nos jours, le capitalisme avait été le modèle économique qui avait développé des disparités permanentes au sein de la population mondiale, un modèle d’oppression auquel les pays en développement ont été assujettis, ce qui a abouti à des inégalités aux dimensions dramatiques.  Face à l’échec flagrant de tels rapports de pouvoir caractérisés par le recours à la violence, l’exploitation et la domination, il s’avère nécessaire de sauver la dimension sociale des modèles de développement par la création de nouvelles formes d’organisation qui reposeraient sur les principes de la solidarité, de l’équité, de l’égalité, de la justice et du respect de la souveraineté.  Au cours des 13 années écoulées, le Venezuela, qui a vu venir l’ampleur de la crise capitaliste mondiale, a opté pour l’investissement social avant toute chose, a-t-il expliqué.


Le pays a mis en place une dimension de justice sociale, qui joue un rôle protagoniste aux niveaux national, régional et international, en plaçant en avant des modèles de développement alternatifs.  Le représentant a fait état d’une série de lois promulguées dans son pays et censées consolider le cadre économique, politique, social, culturel et juridique.  Cette politique a ainsi permis une réduction de la pauvreté, un accroissement de l’alphabétisation, une réduction des inégalités, soit un coefficient de Gini annuellement réduit de 2 à 3%, et ce, depuis 2003.


D’autre part, les investissements étatiques dans les programmes sociaux a atteint 468 milliards de dollars et l’investissement social a représenté 60% des dépenses gouvernementales en 2011.  Ces résultats se sont aussi accompagnés d’une réduction de plus de moitié de la malnutrition, passant de 7,7% dans les années 1990 à 3,7% en 2010.  Les services de santé, pour leur part, ont permis à des milliers de personnes de bénéficier des centres Barrio Adentro et de sauver ainsi plus de 300 000 vies.  Au niveau international, le représentant a exhorté à avancer vers des sociétés qui soient équilibrées, justes et souveraines.  Enfin, il a rappelé qu’à l’issue des élections présidentielles, dimanche au Venezuela, l’abstention avait été inférieure à 20%.  


M. WANG MIN (Chine) a affirmé la volonté de son pays de soutenir les efforts de l’Organisation des Nations Unies en faveur du développement social.  Selon lui, la crise financière fait peser des nouveaux défis sur la mise en œuvre de politiques économiques créatrices d’emploi.  Ces politiques sont, pour M. Wang, un élément essentiel du développement social par la réduction des inégalités et l’éradication de la pauvreté.  Des politiques tournées vers la formation, en particulier des jeunes, sont nécessaires pour réaliser cet objectif de développement social.


Il a également insisté sur l’attention devant être portée, a-t-il estimé, sur la protection des catégories les plus vulnérables telles que les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées.  Le représentant de la Chine a proposé que la communauté internationale se concentre sur trois secteurs dans ses efforts pour la promotion du développement social: des emplois stables et nombreux, une meilleure protection des groupes vulnérables et un appui plus important aux pays en développement.


S’agissant de son pays, M. Wang a rappelé que le Gouvernement adhérait au concept de développement scientifique centré sur l’individu et qui prévoit le développement durable et équilibré du pays.  En réponse à la crise, il a mis en place une politique de promotion de l’emploi et des moyens d’existence en créant 12,21 millions d’emplois en 2011 tandis que 6,3 millions de personnes handicapées ont bénéficié des divers programmes d’aide du Gouvernement.  Pas moins de 1,3 milliard de Chinois, soit 95% de la population, sont actuellement couverts par les réseaux d’assurance maladie et 700 millions d’autres bénéficient du système de retraite.  


La Chine apporte également une assistance aux pays en développement, a rappelé M. Wang.  En 2011, elle a financé 2 200 projets, annulé la dette de 50 pays très endettés, donné des formations à 60 000 personnes venant de 173 pays.  Enfin, il a souligné que la Chine continuerait de travailler dans le cadre de la coopération Sud-Sud pour aider les pays en développement dans leur développement social et l’amélioration de leurs moyens de subsistance.


M. LIBRAN NUEVAS CABACTULAN (Philippines) a entamé son propos en affirmant que la croissance économique devait se traduire par des emplois décents.  Pour atteindre cet objectif, il a appelé à la mise en œuvre de politiques harmonisées d’emploi, d’accès à des emplois décents, de couverture santé et de protection sociale.  Les gouvernements développés doivent, au-delà de l’aide qu’ils consentent, appuyer et non pas affaiblir les pays en développement dans leurs efforts, a-t-il dit.


M. Cabactulan a souligné que le handicap demeurait une question chère à sa délégation.  Il a salué le rapport du Secrétaire général sur le développement social en ce qu’il inclut les personnes handicapées dans l’approche de l’Organisation des Nations Unies et encourage l’adoption de solutions transversales pour réaliser cet Objectif du Millénaire.  Pour conclure, il a indiqué que les Philippines, conjointement avec la République-Unie de Tanzanie, présenteraient une résolution sur ce thème qui se concentrera sur la nécessité de l’élaboration d’outils statistiques fiables afin d’évaluer les progrès réalisés sur la question des personnes handicapées.


Mme AMIRA FAHMY(Égypte), au nom du Groupe des États arabes, a commencé son propos en précisant que sa délégation ne s’opposait pas à un changement de l’ordre des orateurs, et a souhaité que l’on évitât de créer un précédent pour les procédures démocratiques de la Commission.  La déléguée a souligné l’importance de la coopération internationale, notamment pour les pays les moins avancés (PMA), afin qu’ils puissent tenir leurs engagements conformément à la Déclaration de Copenhague.  Elle a également tenu à exprimer l’inquiétude du Groupe arabe en ce qui concerne la baisse de l’aide publique au développement (APD) et la hausse de la mortalité et de la malnutrition.


De même, la représentante a affirmé que les jeunes formaient le tiers de la population des États arabes.  Face à la hausse du chômage constatée pour cette catégorie de la population, elle a souligné la nécessité de mettre en œuvre des politiques globales en fournissant des formations et en réalisant des investissements qui offrent des opportunités de travail.  En guise de conclusion, elle s’est dite inquiète de la détérioration des conditions de vie des Palestiniens en raison des restrictions de mouvement imposées par l’occupation israélienne d’une part, et par les violences perpétrées par les colons contre la population palestinienne d’autre part.


Le représentant des jeunes de la Suisse a affirmé que les jeunes se devaient de porter un regard critique sur les décisions prises par leurs aînés et de trouver des solutions pour l’avenir.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les politiques éducatives.  Selon lui, c’est une condition sine qua non de la réalisation des objectifs de développement de l’Organisation des Nations Unies.  Il a poursuivi en indiquant que les jeunes dans le monde n’avaient jamais été aussi nombreux, représentant près de 3 milliards d’êtres humains.


Le jeune délégué suisse s’est réjoui de la nomination d’un conseiller spécial pour la jeunesse et de la promotion du volontariat international par l’Organisation des Nations Unies.  Il a également appelé la communauté internationale à mieux respecter les droits des minorités.  Selon lui, la méconnaissance des droits des minorités « nuit à une paix durable et sème les graines des conflits de demain ».


Le représentant du Brésil a souligné que, dans son Document final intitulé « L’avenir que nous voulons », la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) avait mis en relief le droit à l’éducation, la participation active des jeunes dans les processus de prise de décisions, la nécessité d’une stratégie mondiale sur les jeunes et l’emploi et la responsabilité des États dans l’octroi de la participation et de l’accès à l’information aux personnes handicapées aux fins d’améliorer leur bien-être.  Toutes ces déclarations, a-t-il souligné, montrent l’importance accordée à la problématique sociale et il est souhaitable que l’accessibilité octroyée à Rio+20 encourage l’adoption d’une stratégie et de principes universels d’accessibilité pour l’organisation de tous les événements mondiaux majeurs, comme la coupe du monde de football 2014 et les Jeux olympiques et paralympiques de 2016.


Au Brésil, a-t-il expliqué, la Présidente Dilma Roussef a lancé il y a une semaine le Programme « Brasil Carinhoso », qui vient compléter le programme « Bolsa Familia », une vaste initiative nationale de promotion de l’inclusion sociale.  D’autre part, il convient de reconnaître que l’accès universel à la santé et à l’éducation sont des instruments indispensables pour briser le cycle de la pauvreté et réduire les disparités sociales.  Les programmes de protection sociale doivent également prévoir une couverture la plus large possible, avec une attention spéciale aux groupes vulnérables, comme les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées.


À cet égard, un emploi productif et décent est le moyen le plus efficace de réduction de la pauvreté et de l’inégalité, et l’expérience brésilienne prouve que les politiques d’imposition visant à l’émergence de petites entreprises constituent un outil puissant pour encourager la création d’emplois nouveaux et formels, plus spécialement pour les jeunes, qui représentent environ 1,8 milliard de personnes .  


M. DAN RYAN (Australie), décrivant la diversité multiforme de son pays, plus particulièrement aux niveaux géographique et culturel, a vanté les mérites des réseaux sociaux grâce auxquels tous les jeunes australiens étaient interconnectés.  « Les réseaux sociaux nous permettent d’être connectés les uns aux autres, et de partager nos expériences, pas seulement dans notre pays mais sur le plan mondial », a-t-il observé.  Quant à l’environnement des médias sociaux qui continue de croître, il a fait valoir qu’il était une force puissante, mettant également en exergue la révolution numérique qui a contribué à rassembler les peuples à travers le monde et à transcender les frontières nationales. 


Pour autant, il a regretté que la violence et l’intolérance se soient aussi emparées des réseaux sociaux où sont persécutées de jeunes personnes.  En conséquence, il a fait un plaidoyer pour la promotion de la tolérance et du respect de la dignité humaine.  « En respectant les personnes, nous renforçons leur détermination et nous leur donnons les moyens de jouer leur rôle dans la société », a-t-il précisé. 


S’agissant de la fracture numérique, le jeune délégué australien a noté qu’il était dans l’intérêt de tous d’œuvrer à ce que l’analphabétisme technologique ne devienne pas un point de différence ou de désavantage.  Par ailleurs, M. Dan a fait remarquer que les réseaux sociaux étaient une chance pour la jeunesse car source de développement et d’autonomisation.  Il est essentiel, a-t-il déclaré, que la jeunesse du monde d’aujourd’hui saisisse les opportunités offertes par les réseaux sociaux notamment en convertissant l’avantage éducatif en emploi et en gains économiques.


M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a souligné que le Sommet mondial pour le développement social, qui s’est tenu à Copenhague en 1995, demeurait l’une des réalisations majeures de la gouvernance internationale contemporaine en vue de relever les défis du développement social.  Cette vision a été élargie et précisée lors de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, à Genève en 2000, qui a mis l’accent sur la promotion et la protection du développement social et a convenu d’une série de mesures pour atteindre les objectifs fixés tout en réduisant les effets préjudiciables de la mondialisation.  


Il reste toutefois que les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des engagements pris au Sommet social et lors de la session extraordinaire demeurent otages de l’impact de l’actuelle crise financière et économique, ainsi que des défis de l’élimination de la pauvreté issus des inégalités accrues, de l’insuffisance de la création d’emplois, de la faiblesse de la production agricole et des répercussions des changements climatiques.  Le représentant a appuyé les recommandations du Secrétaire général encourageant les États à accélérer leurs efforts et à consacrer davantage de ressources à la création d’opportunités d’emplois, avec un accent particulier sur l’emploi des jeunes, en vue d’une croissance économique inclusive, équitable et soutenue. 


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a souligné que son pays mettait le bien-être social et l’égalité au centre de ses priorités.  Elle a rappelé que le Gouvernement de son pays avait mis en place un système de santé gratuit et s’est targuée des progrès réalisés par le Nicaragua en matière de lutte contre la mortalité infantile et de soins apportés aux mères par la création de foyers spécialisés. 


Elle s’est également réjouie de la reconnaissance par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de l’action du Nicaragua en matière de lutte contre l’analphabétisme.  La Ministre a, par ailleurs, mis en avant une initiative menée par son pays s’articulant autour d’une cartographie du handicap afin de déterminer la localisation des personnes handicapées, et ce, afin de pouvoir répondre au mieux à leurs besoins.


Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé que ce n’est pas la première fois que la lutte contre les implications de la crise économique et financière occupait les débats de la Commission.  Il importe donc que les partenaires au développement mettent véritablement en œuvre tous les engagements pris et les objectifs fixés au Sommet du développement social.  Il s’est vivement inquiété de l’opposition manifestée lors des débats concernant certaines résolutions et a souhaité qu’en dépit de certaines tentatives de saper les discussions sur la Commission du développement social, celle-ci soit maintenue et renforcée en tant qu’entité hors pair dans le domaine de l’intégration sociale et économique.  


Même dans cette situation difficile de crise mondiale qui persiste, la Fédération de Russie a consenti des efforts soutenus pour maintenir la croissance et un emploi décent pour tous, ainsi que l’aide aux petites et moyennes entreprises.  Lors de la Conférence internationale de haut niveau sur l’application de la Convention de l’Organisation internationale du Travail sur l’emploi décent, à Moscou, la Russie a réitéré tous ses engagements.  Chaque année, les pensions de base des personnes âgées sont augmentées et le pays a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  La politique de la jeunesse prend également en compte le Programme mondial d’action sur la jeunesse, et la solidarité entre les générations demeure l’un des fondements de la société russe.  La mondialisation et les défis émergeants appellent à un renforcement de la coopération internationale en vue d’améliorer les conditions de vie de tous les êtres humains. 


Deux représentants des jeunes d’Allemagne ont instamment appelé la communauté internationale à améliorer la participation des jeunes à la vie politique et sociale.  Ils ont demandé pour cela l’adoption de droits mondiaux de la jeunesse garantissant une inclusion effective des jeunes et une éducation tout au long de la vie.  Ils ont également insisté sur leurs préoccupations en matière de respect de l’environnement et de lutte contre les discriminations telles que le racisme et toutes les formes d’inégalité.


Ils ont conclu en demandant aux États Membres de prolonger au-delà de 2015 les efforts en matière de développement.  « Les pays ne peuvent faire cavaliers seuls » et doivent s’organiser dans des cadres robustes, ont-ils insisté.  Ils ont exprimé la disponibilité des jeunes allemands pour prendre part à cet effort en déclarant: « Il faut se battre pour lutter contre les crises mondiales, faire confiance et faire participer les jeunes.  Nous voulons que nous soit donnée une chance ».


MILISCHIA REZAI, représentante de la jeunesse de la Suède, a estimé que la meilleure réponse à opposer au terrorisme était « plus d’ouverture, plus de démocratie et plus d’humanité ».  Il faut donner la priorité à la sécurité humaine en s’attaquant à des questions telles que les menaces environnementales et les défis humanitaires.  Il faut renforcer la démocratie et l’égalité économique et sociale, au lieu d’investir des sommes d’argent considérables dans les agressions militaires et les armes.  « La paix et la sécurité vont de pair avec la justice et l’égalité », a-t-elle résumé.


La jeune déléguée, elle-même fille d’immigrés, a fait remarquer que la discrimination structurelle et la subordination des immigrés dans le monde avaient conduit à « une forme contemporaine d’apartheid où votre nom et la couleur de votre peau influencent votre vie ».    Plaidant pour une politique migratoire humaine, qui ouvre les portes aux personnes dans le besoin, elle a souhaité que les questions relatives aux droits des migrants et des demandeurs d’asile soient incorporées dans le processus des Objectifs du Millénaire pour le développement pour après 2015.


Le délégué des jeunes de la Thaïlande a souligné que ceux-ci souhaitaient de manière uniforme participer au processus de prise de décisions dans leurs communautés concernant les questions qui les touchent. 


Il s’est, de même, réjoui du fait que l’année 2015 soit non seulement celle de l’achèvement prévu des Objectifs du Millénaire pour le développement, mais qu’elle coïncidera aussi avec le début de la Communauté économique de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, laquelle promet une plus grande prospérité économique et des opportunités de développement dans la région grâce à la liberté de circulation des mains d’œuvre et l’ouverture des marchés.


Alors que le chômage est un sérieux problème dans le monde, il ne touche que 4,5% des jeunes thaïlandais, grâce aux investissements dans l’éducation dans le pays qui a pu maintenir un programme de 15 années d’éducation gratuite pour tous. 


Le jeune délégué de la Thaïlande a également déclaré que de nombreux efforts avaient été réalisés pour la protection des droits des personnes âgées, notamment celles qui ne bénéficient pas de pensions couvertes par l’État.  Enfin, devant l’augmentation du nombre des personnes âgées, le Gouvernement a mis en place une couverture universelle de soins de santé pour elles.


Mme KIRTY MATABADAL (Pays-Bas) a rappelé que, depuis son élection en tant que représentante de la jeunesse dans son pays il y a un an, et après avoir rencontré des milliers de jeunes à travers le monde, le message de ceux-ci restait le même, à savoir que l’Organisation des Nations Unies doit démontrer sa pertinence dans un monde qui change de manière très rapide.  « Les jeunes connaissent les promesses, les résolutions, les discours et les plans d’action mais ne voient pas les engagements des États Membres pour leur mise en œuvre dans la vie de tous les jours », a-t-elle regretté.


Pour illustrer son propos, elle a pris l’exemple du VIH/sida.  Dix ans après les grandes promesses faites dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le nombre de personnes séropositives a triplé en Europe de l’Est et en Asie centrale, a-t-elle souligné.  Actuellement, a-t-elle dit, 1,8 milliard de jeunes vivent dans des pays qui font face aux problèmes du chômage, de la faim, de l’accès à l’éducation ou à l’eau, au VIH/sida, aux guerres, aux mariages forcés ou aux grossesses non désirées.


Il est temps de mettre en œuvre les engagements pris dans le passé, a déclaré la représentante, qui a suggéré, entre autres, de lever des fonds pour soutenir l’initiative mondiale pour l’éducation du Secrétaire général visant l’inscription à l’école de 61 millions d’enfants; de réunir les universités, le secteur privé et les gouvernements pour s’assurer que les jeunes reçoivent l’éducation dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail; de mettre en place des programmes en vue de mettre fin aux mariages des enfants; et de créer des espaces où les jeunes pourront participer à la gestion locale et nationale.


Mme MELISSA OFOEDU (Autriche) a soutenu notamment que les problématiques du chômage, de l’égalité d’accès à l’éducation, à la santé et aux services en faveur des jeunes filles auxquelles est confrontée la jeunesse, avaient un caractère intersectoriel et nécessitaient une réponse aux niveaux national, régional et international.  Rappelant l’avertissement lancé par le Secrétaire général de l’ONU sur l’incapacité d’une génération à trouver un emploi décent, Mme Ofoedu s’est montrée très critique envers les gouvernements du monde entier qui, selon elle, n’ont pas réussi à mettre en œuvre des mesures efficaces en vue de combattre le chômage de plus en plus croissant des jeunes.


La déléguée autrichienne a donc lancé un appel urgent aux décideurs du monde entier à garantir un accès au marché de l’emploi aux jeunes demandeurs d’asile en vue de favoriser leur intégration sociale et de garantir leurs droits à un niveau de vie décent.  En outre, elle les a exhortés à mettre fin aux mesures économiques qui ont conduit à la réduction des opportunités d’emploi, tout en appelant les États Membres à mettre en œuvre une politique budgétaire expansionniste en vue de stimuler la croissance et les possibilités d’emplois pour les jeunes. 


Mme Ofoedu a également expliqué que le secteur de l’éducation offrait une alternative aux jeunes en période de chômage et constituait une arme pouvant changer la face du monde, soulignant son rôle important dans l’éducation des jeunes filles concernant leurs droits sexuels et à la reproduction.  S’appuyant sur les statistiques du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) sur la mortalité infantile et maternelle due aux complications de l’accouchement, la déléguée autrichienne a appelé la communauté internationale à se pencher sur la question pour contribuer à une réduction drastique du phénomène.


Mme LISANDRA ASTIASARAN ARIAS (Cuba) a interpellé la Commission sur les grandes difficultés rencontrées par les pays en développement dans le contexte actuel de crises financière et économique.  Selon elle, la pauvreté s’accroît dans les pays en développement, tandis que les inégalités se creusent dans les pays développés.  Elle a fait porter la responsabilité de cette situation à l’inégalité des échanges commerciaux mondiaux. 


Elle a également déploré l’insuffisance de l’aide publique au développement (APD) et le maintien d’un endettement massif des pays en développement qui nuit aux perspectives de progrès des conditions de vie.  Elle a poursuivi en mettant en avant les résultats atteints par Cuba en matière de lutte contre la mortalité infantile et d’accès à un système de santé gratuit pour tous. 


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a affirmé que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, principaux facteurs de fragilisation sociale, était un combat permanent et de longue haleine qui devrait mobiliser toutes les énergies et toutes les forces sociales pour faire face à la précarité, laquelle constitue une grave atteinte à la dignité et aux droits de l’homme.  Les stratégies intégrées de redressement économique qui placent l’individu au centre des préoccupations gouvernementales et des priorités du développement ne peuvent être opérationnelles qu’à travers des projets socioéconomiques de grande envergure qui nécessitent un développement soutenu des capacités productives et une valorisation du potentiel humain en vue de permettre aux groupes démunis, notamment les jeunes, de bénéficier des opportunités d’emploi à travers un accès équitable au marché du travail, a estimé le représentant. 


M. Loulichki a ensuite donné un aperçu de l’Initiative nationale du développement humain, lancée par le Roi Mohammed VI du Maroc, et qui vise à s’attaquer à la pauvreté et à la marginalisation sociale de plusieurs communautés défavorisées des zones rurales et urbaines du pays.  Il a fait remarquer que cet ambitieux projet avait doublé lors de la mise en œuvre de la seconde phase en 2011, que sa couverture géographique s’était élargie et que son budget avait sensiblement augmenté, passant de 1,7 milliard à 2,1 milliards de dollars.  Il a précisé que, pour donner une impulsion forte et durable à cette initiative, le Maroc avait sollicité et reçu, tout récemment, l’appui de la Banque mondiale.  Celle-ci accorde un prêt de 300 millions de dollars dont les fonds, et c’est une première, ne sont décaissés que sur la base de la réalisation effective de résultats vérifiables et d’indicateurs de performance convenus à l’avance. 


Mme CECILIA PELLOSNIEMI (Finlande), dépeignant un tableau sombre et une situation alarmante en ce qui concerne les jeunes dans les régions en proie à des conflits ou qui en sortent, a insisté sur le fait que cette frange de la population demeurait la première cible en période d’affrontements armés.  Ces jeunes, a-t-elle souligné, sont vulnérables aux enrôlements involontaires au sein de l’armée, des groupes d’insurgés ou de terroristes, les empêchant de recevoir la formation scolaire nécessaire ou même d’obtenir un emploi. 


En conséquence, la jeunesse peut représenter un risque majeur dans le sens où elle est susceptible d’exprimer ses frustrations violemment et déclencher des émeutes à l’échelle mondiale, a prévenu Mme Pellosniemi.  Il est donc urgent de remédier à ces frustrations et de réorienter l’énergie des jeunes qui constituent une ressource non négligeable pour la société, et plus particulièrement dans les régions déchirées par les conflits, a-t-elle déclaré. 


Pour ce faire, il est indispensable de garantir le respect des droits des jeunes en vue d’éviter leur radicalisation, a-t-elle poursuivi.  Se félicitant de l’initiative du Secrétaire général de créer un poste de conseiller spécial pour la jeunesse visant à répondre aux besoins de la plus importante génération de jeunes jamais connue, elle a mis l’accent sur la nécessité pour le Conseil économique et social (ECOSOC) de reconnaître la jeunesse en tant que groupe spécial au sein du système des Nations Unies.  Car, a-t-elle fait remarquer, les jeunes pourraient être des agents de changements positifs dans toutes les sociétés du monde s’ils bénéficiaient de l’appui nécessaire.


M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a estimé que l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, notamment en ce qui concerne la participation au processus de décision et l’éducation, devait faire partie du programme de développement pour l’après 2015.  Par ailleurs, la communauté internationale doit prêter une attention particulière à la pauvreté et au chômage chez les jeunes, car ils sont affectés de façon disproportionnée par la crise économique et financière mondiale.  La République de Corée, qui voit augmenter rapidement le nombre de ses citoyens âgés, est également d’avis qu’il faut renforcer leur intégration économique et sociale à travers une approche holistique de la question du vieillissement.


Le représentant a annoncé que son pays accueillerait la réunion intergouvernementale de haut niveau de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) sur le handicap, du 24 octobre au 2 novembre 2012, à Incheon.


Le représentant de la République islamique d’Iran a souligné que la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale étaient au centre des priorités de son pays tout en indiquant que les gouvernements devaient faire en sorte que leurs politiques de développement soient en harmonie avec leur contexte national.  Il a également estimé nécessaire une collaboration intergouvernementale pour recenser les meilleures pratiques.


Il s’est également réjoui de la tenue en 2013 d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le handicap en ce qu’elle offrira une opportunité de se pencher sur la situation des personnes handicapées et d’élaborer un plan stratégique pour leur venir en aide.  L’Iran encourage tous les organes de l’Organisation des Nations Unies à renforcer leur action et les assure par avance de sa pleine collaboration.


Mme ANN MARIT SAEBONES (Norvège) a consacré son propos à la question des personnes handicapées en soulignant la ratification prochaine par la Norvège de la Convention de l’Organisation des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.  Elle s’est réjouie de la prise en compte active des personnes handicapées dans des programmes onusiens de grande ampleur.  Jusque-là, a-t-elle déploré, les personnes handicapées restaient « invisibles » dans les politiques et initiatives favorisant un accès à l’emploi et à une alimentation décente.  La Norvège préconise la détermination de nouveaux Objectifs du Millénaire pour le développement qui mettront l’accent sur les groupes les plus vulnérables et sur l’égalité.


S’exprimant après Mme Saebones, la représentante des jeunes de Norvège a déploré que la situation des minorités sexuelles demeurait aussi difficile.  Elle s’est émue du maintien dans certains États de la peine de mort pour les homosexuels.  « Les droits sont universels et s’appliquent à tous.  Femmes, hommes et jeunes doivent pouvoir décider par eux-mêmes de ce qui touche à leur sexualité », a-t-elle affirmé.


Selon elle, l’éducation et l’information sont nécessaires pour l’amélioration des conditions de vie des minorités sexuelles.  Elle a conclu en appelant à réaffirmer l’universalité des droits et à respecter la résolution « Droits de l’homme, orientation sexuelle et identité de genre » (A/HRC/RES/17/19),adoptée en 2011 par le Conseil des droits de l’homme.


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a déclaré que, selon une étude des Nations Unies, l’exigence de lier la question des droits de l’homme de toutes les personnes sans distinction aucune, à la croissance économique et au développement était devenue incontournable dans toutes les perspectives d’évolution des sociétés.  Le droit des personnes handicapées est un droit de l’homme, a-t-il indiqué, en appelant à des mesures appropriées pour prévenir la discrimination à leur encontre et intégrer une perspective de tolérance zéro discrimination dans tous les programmes de développement. 


Le représentant a appelé par ailleurs à s’attaquer au « délit de faciès » et autres préjugés et stigmatisations qui privent les personnes handicapées de leurs droits et libertés fondamentales.  Précisant qu’aujourd’hui plus d’un milliard de personnes, soit près de 15% de la population mondiale, vivaient avec une forme de handicap et constituaient la plus grande minorité dans le monde, il a salué la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, que le Sénégal a signée et ratifiée en avril 2007 et janvier 2010 respectivement.  Il a précisé que le 6 juillet 2010, le Parlement sénégalais avait voté la loi d’orientation sociale, cadre de référence en matière de prise en charge des personnes handicapées. 


La représentante de la Colombie a rappelé que la réduction de la pauvreté et des disparités sociales ainsi que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement  figuraient parmi les priorités majeures de son pays qui a réussi à afficher une croissance économique élevée en 2011, malgré la crise économique mondiale.  La représentante a affirmé que cette croissance avait permis un changement des taux de pauvreté et d’inégalité puisque le coefficient GINI a baissé de 1,2 point, événement de taille pour la Colombie dont le niveau d’inégalité a décru pour la première fois en 20 ans, et dont la distribution des revenus tend vers une équité accrue. 


De la même façon, le taux de Colombiens vivant dans la pauvreté extrême est passé à 10,6%, et le taux de chômage a baissé de 10,1% à la fin de 2011, à 9,7% en août dernier.  La représentante a appuyé les recommandations du Secrétaire général visant à la réduction de la pauvreté et à rompre le cycle des inégalités sociales, en se concentrant sur l’emploi productif, l’emploi décent, un accès accru à la protection sociale et l’augmentation des investissements dans l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures.  


Bien que les chiffres montrent que la Colombie est sur le bon chemin, il conviendrait de renforcer les programmes sociaux réussis tel le programme intitulé « Famille en action », qui implique plus de 20 entités étatiques chargées de la prestation de services orientés vers les familles parmi les pauvres, et de la consolidation des politiques transversales dans tous les secteurs de l’économie, notamment par le maintien d’un dialogue avec le secteur privé dans les différents domaines sociaux, a-t-elle indiqué.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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