Le débat général de la Deuxième Commission se concentre sur le développement durable et la lutte contre les changements climatiques
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Deuxième Commission
4e & 5e séances – matin & après-midi
LE DÉBAT GÉNÉRAL DE LA DEUXIÈME COMMISSION SE CONCENTRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Les Conférences RIO+20 et COP 18, prévue au Qatar,
constituent des jalons importants en 2012, soulignent de nombreuses délégations
Les préoccupations des États Membres, dans un contexte de crise économique et financière mondiale se sont exprimées, aujourd’hui, au sein de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), par la voix d’une quarantaine de délégations inquiètes des doutes qui pèsent sur l’avenir durable de la planète et de ses habitants. Les espoirs sont cependant permis grâce aux résultats atteints cette année à la Conférence Rio+20 et aux efforts menés pour réagir face aux menaces que font planer les changements climatiques, alors que se tiendra bientôt, à Doha au Qatar, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18).
Les participants au débat général de la Deuxième Commission ont regretté aujourd’hui le climat économique morose qui affecte la planète, conséquence de la crise mondiale qui touche en particulier les pays les plus pauvres et vulnérables. D’une part leur croissance ralentit, alors que d’autre part l’aide au développement diminue. Le volume de l’aide publique au développement (APD) a ainsi baissé en 2011, de 3%, pour la première fois depuis 1997, ce qui réduit dangereusement les ressources allouées au financement du développement, ont regretté de nombreuses délégations. Répondant à ces inquiétudes, le représentant de la République de Corée a indiqué que son pays avait pris l’engagement d’augmenter le niveau de son APD.
Les efforts doivent aussi porter sur l’ouverture des marchés aux produits agricoles des pays en développement, ont demandé plusieurs délégations, notamment celle du Sénégal. Elles ont plaidé en faveur d’une conclusion ambitieuse et équilibrée des négociations commerciales du Cycle de Doha, dit « Cycle du développement ». La stagnation du processus de Doha représente un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a prévenu le représentant du Qatar. « La conclusion du Cycle est une question de volonté politique », a souligné son homologue du Maroc.
Les nombreux défis qui restent à relever pour atteindre un développement durable n’ont cependant pas empêché les orateurs de saluer les résultats obtenus à l’issue des travaux de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, surnommée « Rio+20 », qui s’est tenue en juin dernier dans la ville brésilienne, une Conférence présentée comme une étape importante pour l’avenir du développement. Les intervenants ont insisté pour que le Document final de Rio, intitulé « L’avenir que nous voulons », soit mis en œuvre en respectant les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable. Ils ont aussi demandé que les « objectifs du développement durable » devant maintenant être définis pour la période après 2015 viennent compléter les OMD.
À ce propos, beaucoup d’intervenants ont appelé à la création rapide du Groupe de travail à composition non limitée chargé d’élaborer des recommandations équilibrées et pratiques sur la formulation des objectifs de développement durable. En outre, le représentant du Mexique, parmi d’autres, a appelé à mener à bien le processus de négociation pour préparer la première session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable.
Plusieurs délégations, comme celle de l’Afrique du Sud, ont soutenu l’idée de créer un groupe de travail sur le financement et la mobilisation des ressources en vue d’atteindre ces objectifs. De son côté, le représentant du Lesotho a fait part de son souhait de voir créer un Conseil du développement durable placé sous l’égide de l’Assemblée générale afin de faciliter la mise en œuvre des décisions prises à Rio. Dans le processus d’élaboration des objectifs de développement durable, certains intervenants ont demandé spécifiquement que soit maintenu le principe de « responsabilité commune mais différenciée », notamment dans la lutte contre les changements climatiques.
Cette question environnementale a aussi été examinée avec soin par les membres de la Deuxième Commission. Beaucoup ont placé leur espoir dans la dix-huitième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18), qui se tiendra au Qatar, à Doha, du 26 novembre au 7 décembre.
Les tendances en matière de changement climatique doivent s’inverser, a déclaré le représentant des Philippines, un pays particulièrement touché par les catastrophes naturelles. « Il appartient aux pays industrialisés de faire preuve d’engagement, d’honorer leurs promesses et de se concentrer sur la recherche de solutions », a déclaré le délégué du Kenya. Celui de la Thaïlande a parlé des activités de sensibilisation menées par les pays de sa région pour augmenter la résilience face aux effets des catastrophes.
Comme exemple des efforts menés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables en grande partie des changements climatiques, le Ministre de la coopération internationale et de l’intégration économique du Libéria a parlé du récent Sommet des chefs d’État de la CEDEAO qui a conduit à l’adoption d’un projet d’approvisionnement énergétique en Afrique de l’ouest, basé sur l’augmentation des investissements dans les énergies renouvelables.
Enfin, il a été déclaré à maintes reprises au cours de la journée que « la coopération Sud-Sud ne doit pas remplacer la coopération Nord-Sud ». La Chine, le Maroc, les Philippines, la République islamique d’Iran, parmi d’autres, ont souligné le caractère complémentaire des deux formes de coopération. De son côté, la Guinée a proposé la création de la Coalition Sud-Sud et triangulaire.
La Deuxième Commission poursuivra et devrait achever son débat général demain, mercredi 10 octobre, à partir de 10 heures.
Suite du débat général
Mme ARIAS OROZCO (El Salvador) a souligné qu’il est fondamental pour El Salvador de continuer à chercher des solutions à l’actuelle crise économique et financière, aux prix élevés des produits alimentaires, à la dette extérieure, à la crise de l’eau, aux changements climatiques, aux migrations et à la lutte pour éradiquer la pauvreté et la faim. Ceci implique de renforcer l’Assemblée générale et le Conseil économique et social pour que les Nations Unies puissent poser les bases nécessaires à une véritable gouvernance économique et politique mondiales, a estimé la représentante.
La délégation salvadorienne considère que l’aide publique au développement (APD) ne doit pas prendre en compte le seul critère du revenu par habitant mais aussi, comme l’a proposé la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), les écarts structurels, pour que la coopération ait un impact plus fort sur le développement.
M. MAFIROANE MOTANYANE (Lesotho) a souligné que la reprise économique est loin d’être une réalité pour la plupart des pays et que les nuages noirs de la crise alimentaire continuent à planer sur la plupart des pays en développement, surtout en Afrique. Le Lesotho a été particulièrement affecté par les différentes crises qui touchent le monde, y compris par les changements climatiques, ce qui a sapé les efforts déployés pour mettre en œuvre le Programme national d’action pour l’adaptation aux changements climatiques (NAPA), a dit le représentant. Le Lesotho reste néanmoins déterminé à continuer à travailler avec ses partenaires régionaux et internationaux pour renforcer son secteur agricole et faire face aux défis des changements climatiques. À cet égard, M. Motanyane a fait part de son souhait de voir créer un Conseil du développement durable placé sous l’égide de l’Assemblée générale afin de faciliter la mise en œuvre des décisions prises à Rio à l’issue de la Conférence sur le développement durable.
Les pays les moins développés sans littoral continuent à faire face aux défis du développement en raison de leur situation géographique, et le Lesotho, enclavé au sein d’un seul pays, l’Afrique du Sud, est particulièrement touché. Le financement du développement est crucial pour la transformation structurelle et la croissance de l’industrie dans les économies très fragiles des pays les moins développés, a-t-il conclu.
Évoquant les nombreuses réunions tenues depuis la fin des travaux de la précédente session de la Commission, Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a fait observer qu’« une fois de plus », les idées et propositions formulées dans ces nombreux fora n’ont pas été traduites en solutions pratiques, capables d’être appliquées à l’échelon international. Elle a également pointé du doigt l’incapacité des dispositifs institutionnels à répondre à tout un éventail de défis en matière de développement, à commencer par la réduction des déséquilibres économiques internationaux et la création d’un accord commercial multilatéral. La représentante est ensuite revenue sur la proposition du Président du Kazakhstan de créer un G-Mondial « G-Global » qui permette de renforcer les capacités du G-20. Elle a indiqué que les principes du G-Mondial, à savoir la réforme, la justice, l’égalité, le consensus, la tolérance, la confiance dans les relations interétatiques, la transparence sur le plan international, l’absence de politiques de deux poids, deux mesures et une multipolarité constructive, « garantiraient le développement constructif de la civilisation du XXIe siècle et établiraient les principes fondamentaux d’un nouvel ordre mondial ».
Mme Aitimova a par ailleurs invité les États Membres à se rendre, en mai 2013, à Astana, où aura lieu la Conférence internationale anticrise. Elle a également rappelé qu’à l’issue de la quatrième Réunion des ministres du commerce des pays en développement sans littoral, un appel avait été lancé pour le déblocage des négociations commerciales du Cycle de Doha dans tous les domaines.
Mme ABIR ALI (Liban) a estimé qu’il était urgent de procéder à une réforme en profondeur des institutions de Bretton Woods, en particulier de leurs structures de gouvernance, et ce, afin que la voix des pays en développement soit davantage entendue dans le processus de prise de décisions et d’établissement des normes. Dans le même ordre d’idées, elle a aussi plaidé pour une réforme des quotas au sein du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale « afin d’aboutir à une distribution du pouvoir et des votes plus équitable entre pays développés et pays en développement », a-t-elle dit.
La représentante a ensuite mis l’accent sur le développement durable et l’économie verte en précisant que ces deux éléments devaient, entre autres, contribuer à éradiquer la pauvreté. Elle a fait remarquer que son pays avait réalisé d’importants progrès en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et que le Liban était, dès lors, favorable à la mise en place d’objectifs de développement durable. Toutefois, en ce qui concerne l’économie verte, « chaque pays devrait être en mesure d’évaluer les opportunités que ce secteur représente, ainsi que les défis, les risques ou les coûts qu’il pourrait entrainer », a-t-elle précisé. Elle a ensuite insisté sur la nécessite de réformer le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), notamment en élargissant ses moyens financiers, et afin de permettre une meilleure coordination et une meilleure mise en œuvre des politiques.
Mme Ali a ensuite tenu à rappeler qu’un conflit, qu’une occupation ou une agression, constituait un obstacle majeur au développement durable et elle a mis en exergue le sort du peuple palestinien « qui continue à devoir faire face à des difficultés énormes pour accéder aux ressources naturelles qui sont cruciales pour son développement économique et social ».
M. SANDO WAYNE, Ministre de la coopération internationale et de l’intégration économique du Libéria s’est remémoré que son village natal avait été relié à un réseau électrique grâce à une aide des États-Unis, ceci à l’initiative du Président Lyndon Johnson. Il a ensuite parlé du récent Sommet des chefs d’État de la CEDEAO qui a été l’occasion de se pencher sur l’approvisionnement énergétique en Afrique de l’ouest. Le projet adopté à l’issue du Sommet permettra à l’avenir de relier les hôpitaux à des sources d’énergie durable, a-t-il indiqué. Il renforcera aussi la coopération entre les pays de la région et réduira les coûts pour chacun. Le Ministre a précisé que la stratégie adoptée dans ce domaine est basée sur l’augmentation des investissements dans les énergies renouvelables. C’est une question politique, et nous devons montrer la direction à prendre, a-t-il expliqué. Nous avons besoin d’un cadre politique fort et d’une règlementation honnête, a-t-il insisté. Le Ministre a donc demandé l’appui de la communauté internationale pour qu’elle aide les pays de la région à utiliser au mieux les bénéfices de ce projet.
En ce qui concerne la stratégie de développement de son pays, M. Wayne a indiqué qu’elle est basée sur quatre piliers que sont la paix et la sécurité, la revitalisation économique, la gouvernance et l’état de droit, et les infrastructures de base. Des investissements ont notamment été faits dans le domaine de l’éducation, a-t-il indiqué. Le Gouvernement libérien, déterminé à sortir le Libéria de l’impasse, prend des mesures favorisant la création d’emplois pour les jeunes et entend faire des investissements dans l’agriculture. M. Wayne a ensuite exprimé le besoin de son pays de recevoir l’aide des Nations Unies. En outre, en tant que pays sortant d’un conflit, nous avons besoin de l’aide publique au développement (APD), a-t-il dit, notant cependant avec préoccupation que cette aide a diminué de 3% en 2011 et que ce déclin va se poursuivre. En conclusion, le Ministre a appelé la communauté internationale à renouveler les engagements en faveur de l’aide au développement.
M. KIM SOOK (République de Corée) a salué les résultats obtenus lors de la Conférence Rio+20 et exprimé l’engagement de la République de Corée à mettre en œuvre les objectifs du développement durable. Il a néanmoins précisé que le suivi des mesures recommandées à la Conférence Rio+20 devait se faire de la manière la plus harmonieuse, sans perdre de temps avec les positions nationales et en prenant en considération les différences entre pays développés et pays en développement.
En ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le développement, M. Kim a rappelé les progrès importants réalisés dans l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’eau potable et les traitements du VIH, mais il a estimé que les efforts doivent être doublés pour atteindre les objectifs agréés d’ici à 2015. L’Agenda post-2015 devrait conserver les objectifs essentiels d’éradication de la pauvreté et des droits de l’homme, a-t-il affirmé. En conclusion, il a regretté la baisse de 3% en 2011 de l’aide publique au développement (APD) et affirmé que la République de Corée poursuivra ses efforts pour l’augmenter.
M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a évoqué la persistance et les conséquences de la crise économique mondiale et souligné que les pays développés devraient rechercher les meilleures mesures d’ajustement budgétaire et ne pas ignorer l’impact des politiques monétaires expansionnistes sur les économies des pays en développement, politiques qui aboutissent à accentuer la récession mondiale. Ces mesures doivent être complétées par des programmes sociaux afin de garantir la distribution des revenus, la création d’emplois et un accès universel à la santé et à l’éducation. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a indiqué M. dos Santos, qui a considéré que des ressources financières de la communauté internationale sont nécessaires pour le développement, en particulier en faveur des pays les plus pauvres. Il a regretté la baisse de l’aide publique au développement (APD) en 2011.
Concernant le développement durable et la Conférence Rio+20, le Brésil estime que le groupe de travail sur les objectifs du développement durable devrait être mis en place dans les meilleurs délais, vu son importance pour l’Agenda post-2015. Il est essentiel de renforcer le système institutionnel à tous les niveaux et les capacités opérationnelles des Nations Unies, a conclu M. dos Santos.
M. YURI YAROSHEVICH (Bélarus) a demandé que la Deuxième Commission élabore des résolutions concrètes dans les domaines de compétence de cet organe. La Conférence Rio+20 a montré que les États du monde étaient prêts à s’engager pour arriver au développement durable, a-t-il noté, avant d’inciter les Nations Unies à accélérer le rythme de mise en œuvre des décisions prises lors de cette Conférence, en utilisant au mieux ses groupes d’experts. Il ne faut pas enterrer le Document final de Rio+20 par des discussions sans fin, a demandé le représentant, appelant notamment à trouver un accord sur la composition du Groupe de travail à composition non limitée sur le développement durable. Le Bélarus a l’intention de participer activement aux discussions dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la question des sources d’énergie modernes. M. Yaroshevich a ensuite regretté que les Nations Unies n’utilisent pas suffisamment certains facteurs pour relancer l’économie mondiale. Il a invité à mieux utiliser le grand potentiel des pays à revenu intermédiaire ainsi que le cadre des organisations régionales, comme l’espace économique dont font partie son pays, le Kazakhstan et la Fédération de Russie. Enfin, il s’est élevé contre l’imposition par certains pays de mesures commerciales, financières et économiques unilatérales, qui vont à l’encontre de la Charte des Nations Unies et empêchent les pays d’atteindre des objectifs convenus au niveau international.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a souligné que les objectifs du développement durable devraient s’inscrire dans la continuité des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En ce sens, la priorité devrait être accordée aux décisions adoptées dans le cadre de la mise en œuvre des instruments internationaux relatifs à l’environnement, notamment en matière de changements climatiques et de désertification. Le représentant a par ailleurs fait remarquer que le dysfonctionnement du système économique et financier mondial continue d’affecter les économies des pays en développement, les éloignant davantage de la réalisation des OMD. En ce sens, la délégation sénégalaise plaide en faveur d’un appui conséquent pour faciliter la mise en œuvre de politiques de développement cohérentes, orientées vers des secteurs productifs, afin de générer une croissance à même d’éradiquer la pauvreté. Elle réaffirme également son attachement à l’instauration d’un cadre de coopération viable, capable de restaurer les flux d’aide publique au développement (APD) et d’allouer une aide appropriée aux pays les moins avancés (PMA). En conclusion, la délégation demeure persuadée que la communauté internationale devrait fournir davantage d’efforts pour parvenir à des conclusions ambitieuses et équilibrées dans les négociations commerciales du Cycle de Doha.
M. ABDULRAHMAN YAAQOB Y.A. AL-HAMADI (Qatar) a déploré les conséquences de la crise économique et financière mondiale sur les pays pauvres et appelé à renforcer la coopération internationale, invitant tous les pays à tenir leurs engagements dans le domaine de l’aide au développement. Les pays pauvres sont les moins à même de se protéger contre les conséquences de la crise, a-t-il remarqué, avant d’inviter à renforcer le système financier international et à le réformer. Ce système doit permettre d’assurer une reprise économique et d’alléger les dettes des pays en développement. Les dernières prévisions économiques indiquent qu’il reste d’énormes défis à relever, et que les conséquences de la crise se feront sentir même après la fin de la crise, a averti le représentant. Il a demandé de faire en sorte que les pays en développement puissent profiter de la reprise économique et des bénéfices de la mondialisation. Les négociations du Cycle de Doha, qui stagnent, représentent un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il aussi observé, appelant à les faire avancer. En ce qui concerne les changements climatiques, le Qatar respecte les principes de Rio, a-t-il assuré, notamment celui de la responsabilité commune mais différenciée. Il a souhaité que les questions relatives aux changements climatiques soient traitées de manière intégrée. Enfin, il a rappelé que Doha accueillera à la fin de l’année la 1dix-huitième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 18).
M. EDUARDO JOSE ATIENZA DE VEGA (Philippines) a rappelé que plusieurs points divisent les pays en ce qui concerne la voie à adopter pour la promotion du développement durable. Les conséquences de la crise économique et financière mondiale sont une grande source de préoccupation pour la Deuxième Commission, alors que la date butoir de 2015, censée voir la réalisation des OMD, approche à grands pas, a-t-il souligné. Il a appelé à renforcer les engagements en faveur de l’état de droit et à mettre en place des conditions qui encouragent la prospérité de tous les peuples. Il a notamment demandé que s’achèvent enfin les négociations commerciales du Cycle de Doha engagées dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En tant que pays en développement et archipélagique, les Philippines ont intérêt à ce que les tendances sur le changement climatique soient inversées, a poursuivi le représentant. La réduction des risques de catastrophes est un autre élément essentiel du développement durable, a-t-il ajouté, avant de rappeler que son pays a été touché par un terrible ouragan l’an dernier et par des pluies diluviennes cette année. La question de la migration est une autre question essentielle, et nous regrettons que le Document de Rio+20 n’y fasse pas suffisamment référence, a-t-il dit, car toutes les nations devraient reconnaitre les incidences positives de la migration, un phénomène qui n’est pas seulement dans le sens Sud-Nord mais aussi Sud-Sud. Le délégué a enfin souligné le droit qu’ont tous les paysd’élaborer leurs propres stratégies de développement durable.
M. LUIS-ALFONSO DE ALBA (Mexique) a d’abord qualifié « d’opportunité unique » les résultats de la Conférence sur le développement durable, ceux de la session de fond de 2012 du Conseil économique et social, et le lancement du processus pour définir l’Agenda du développement post-2015. Pour le Mexique, il est nécessaire de profiter des synergies et d’éviter la dispersion de ressources pour parvenir à un nouveau cadre stratégique. En ce sens, le Mexique plaide pour la nécessité de rechercher une meilleure cohérence, la complémentarité, et surtout l’efficacité des actions des institutions pertinentes, à commencer par cette Deuxième Commission, a dit M. de Alba. Le processus de négociation pour préparer la première session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable représente une chance de définir le rôle complémentaire de la Deuxième Commission et du Conseil économique et social, a-t-il estimé. De plus, le Mexique appelle à un renforcement de l’efficacité opérationnelle des Nations Unies.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a rappelé l’engagement de son pays à éradiquer la pauvreté, considérant qu’il s’agit du plus grand défi planétaire et que c’est une condition indispensable au développement durable. Ceci dit, l’éradication durable de la pauvreté et la prospérité équitable pour tous dépendront en grande partie de la façon dont le monde modifie ses processus de production et ses modes de consommation, ceux jusqu’ici en vigueur étant insoutenables. En ce sens, la Colombie considère que l’Agenda du développement durable doit en intégrer les dimensions économique; sociale et environnementale, et que les objectifs du développement durable doivent compléter les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Concernant le financement du développement, la Colombie attire l’attention sur la situation des pays à revenu intermédiaire, partenaires stratégiques dans les échanges avec les pays les moins avancés. Les réformes politiques du système financier international ne doivent pas oublier les besoins de financement des pays en développement, a insisté M. Ruiz. La Colombie soutient la réforme du système des Nations Unies et les mesures adoptées pour renforcer la cohérence et la coordination de ses efforts au niveau opérationnel, a-t-il souligné. En 2014, la Colombie accueillera le VIIe Forum urbain mondial, à Medellín. Il offrira une plateforme de discussion et de promotion de la coopération Sud-Sud et des alliances public-privé, a-t-il conclu.
M. TARIK IZIRAREN (Maroc) a souligné les conséquences de la crise économique et financière mondiale, de la baisse de l’aide publique au développement (APD), de la multiplication des mesures protectionnistes, ainsi que les subventions agricoles qui posent des obstacles majeurs aux exportations agricoles des pays en développement. En ce qui concerne l’Agenda du développement de l’après-2015, il a expliqué que la conception d’objectifs qui ne seraient pas purement à caractère économique, social ou environnemental rendrait encore plus difficile leur réalisation. Il a aussi souhaité que le partenariat mondial pour le développement soit au centre de l’Agenda du développement post-2015. La conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha est une question de volonté politique, a-t-il aussi estimé, souhaitant des résultats qui placent le développement au centre du système commercial multilatéral, afin de mettre un terme aux mesures protectionnistes. Revenant au Document final de Rio+20, le représentant a appelé au renforcement du cadre institutionnel de développement durable. Cette session de la Deuxième Commission sera aussi l’occasion de discuter de l’examen politique quadriennal complet, qui est un instrument important pour la définition de nouvelles orientations pour les activités de développement des Nations Unies, a-t-il noté. Il a souhaité qu’il réponde aux besoins des pays en développement sur la base du principe de l’appropriation nationale. Il faut aussi que cela soit l’occasion de discuter du financement des activités opérationnelles, a relevé le représentant. Enfin, il a plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud, qui doit compléter la coopération Nord-Sud, et non pas s’y substituer.
M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a exprimé l’inquiétude de son pays « au vu du calendrier chargé et trop ambitieux de la Deuxième Commission », mais il a noté avec satisfaction l’inscription à l’ordre du jour, le 1er novembre, d’une manifestation spéciale sur les besoins des pays à revenu intermédiaire. D’autres manifestations spéciales sur les sciences et la technologie, l’entrepreneuriat et le développement, pourraient définir de nouvelles frontières à la coopération avec les pays à revenu intermédiaire, a-t-il relevé. La délégation du Botswana considère que seul l’esprit de compromis peut faire aboutir les discussions sur la macroéconomie et le développement durable, comme cela a été le cas à Rio+20, a dit le représentant.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a rappelé les conséquences de la crise économique mondiale et déclaré qu’il était nécessaire de changer nos modes de vie dès maintenant, par le biais de nouveaux plans d’action qu’il revient à cette Commission de déterminer, en matière économique, sociale et environnementale. Sur ce point, il a relevé le manque de volonté politique dans la mise en place de mesures en faveur du développement durable et appelé à une mobilisation pour respecter les engagements de Rio+20. Sur le point économique, M. Haniff a fait part de l’inquiétude de la Malaisie à propos de l’impact de la crise sur les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, et il a lancé un appel en faveur d’une réforme des institutions économiques et financières mondiales, y compris celles de Bretton Woods. La Malaisie a achevé la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et elle appelle les États Membres à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre générale de ces OMD à la date butoir de 2015. Elle les appelle aussi à définir l’Agenda de développement post-2015. Pour ce faire, le Conseil économique et social (ECOSOC) a un rôle essentiel à jouer pour renforcer la coordination, a-t-il conclu.
M. MOJTABA ALIBABAEE (République islamique d’Iran) a noté que la croissance économique léthargique dans les pays développés entrave le développement économique dans les pays en développement. Il a plaidé en faveur de la réforme complète du système financier mondial. L’ONU est le seul organe ayant la légitimité pour traiter de ces questions d’ordre mondial, a-t-il estimé, invitant à lui offrir les capacités nécessaires pour pendre ces problèmes à bras le corps. Il a jugé encourageant le Document final de Rio+20, mais a regretté le manque d’engagement en matière de transfert de technologies et de ressources financières en faveur de la promotion du développement durable. Si les gouvernements avaient mis en œuvre les nombreuses conventions négociées dans ce domaine, nous aurions déjà parcouru un grand chemin, a dit le représentant. Abordant la question des changements climatiques, qui aggravent la pauvreté dans tous les pays, le représentant iranien a estimé que la Convention-cadre des Nations Unies est le forum adéquat pour apporter une réponse à ce problème. Il a appelé les États à en respecter les dispositions et notamment le principe de responsabilité commune mais différenciée. Il a également placé beaucoup d’espoir dans les résultats de la prochaine Conférence COP 18 qui se tiendra bientôt à Doha. Enfin, le représentant a expliqué que la coopération Sud-Sud ne doit pas être perçue comme remplaçant la coopération Nord-Sud.
M. MAMADI TOURÉ (Guinée) a relevé que la présente session se tient à un moment crucial pour l’avenir du partenariat mondial pour le développement et que la Deuxième Commission demeure le lieu privilégié pour la recherche de solutions dans la mise en œuvre des engagements en faveur du développement durable. La Guinée considère que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs du développement durable (ODD) doivent être complémentaires. La Guinée vient d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, grâce à son programme de réformes politiques, institutionnelles, économiques et sociales, a-t-il expliqué. L’allègement de la dette permettra désormais de consacrer plus de ressources à la réduction de la pauvreté. Et la Guinée a pour ambition de placer le développement durable au cœur de son programme économique et de faire la promotion d’une économie verte en Afrique de l’Ouest, a souligné M. Touré. Dans le cadre des réflexions sur l’agenda de développement de l’Afrique post-2015, la création de la Coalition Sud-Sud et triangulaire, sur proposition de la Guinée, devient une modalité de coopération pour faire face à la crise de la dette, à celle des marchés financiers et à l’insuffisance de l’aide publique au développement (APD) traditionnelle, a indiqué le représentant. En conclusion, M. Touré a lancé un appel aux États Membres et aux partenaires de développement afin qu’ils soutiennent cette initiative de solidarité envers l’Afrique, laquelle continue à être le maillon le plus faible du dispositif international de développement.
M. MENGEANG NAY (Cambodge) a souligné que la gravité de la crise économique, les menaces des changements climatiques et la baisse de l’aide publique au développement (APD) ont empêché beaucoup de pays en développement d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le Cambodge, malgré ses faibles ressources, espère les atteindre d’ici à 2015 et réduire la pauvreté de 20% cette année, a dit le représentant. Il s’est aussi particulièrement attaché à la lutte contre la faim, à la mortalité infantile et à la santé maternelle. Par ailleurs, le Cambodge développe le secteur de l’écotourisme, nouvelle vision vers le développement durable. Des solutions novatrices et le partage des savoirs sont des éléments cruciaux dans l’échange entre pays développés et pays en développement pour donner aux générations futures un meilleur avenir, a conclu M. Nay.
M. THEMBELA NGCULU (Afrique du Sud) a estimé que le rôle des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale devrait être renforcé, invitant les États Membres à s’engager sur la voie du multilatéralisme. L’Afrique est le seul continent qui n’atteindra pas les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici la date butoir de 2015, alors qu’elle regorge de ressources naturelles, a-t-il noté. Observant que les deux tiers des Africains vivent de l’agriculture, il a appelé à adopter des politiques de promotion de la productivité agricole afin de stimuler la croissance. En ce qui concerne les objectifs de développement durable, le représentant a exigé qu’ils ne détournent pas l’attention des efforts entrepris pour atteindre les OMD. Quel que soit le cadre de développement qui verra le jour après 2015, l’élimination de la pauvreté doit rester la priorité en Afrique, a-t-il demandé. Il a aussi souligné l’importance de la dimension environnementale des objectifs de développement durable et invité à renforcer le dialogue sur cette question. L’Afrique du Sud soutient l’idée de créer un groupe de travail sur le financement et la mobilisation des ressources en vue d’atteindre ces objectifs. Passant au problème des catastrophes naturelles, M. Ngculu a souligné la responsabilité collective qu’ont tous les États de mettre en œuvre le Document final de Durban. La prochaine Conférence COP 18 qui se tiendra à Doha, au Qatar, offre, a-t-il estimé, l’occasion de franchir une étape importante dans la poursuite des objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Ne ratons pas cette opportunité d’offrir une réponse mondiale crédible à ce problème, a-t-il préconisé.
M. WANG MIN (Chine) a relevé avec préoccupation que le volume de l’aide publique au développement a connu une baisse notable en 2011 pour la première fois depuis 1997, ce qui réduit dangereusement les ressources allouées au développement. Il a aussi noté les difficultés posées par le changement climatique et l’incertitude posée à la sécurité alimentaire et énergétique, qui sont d’autres entraves sur la voie du développement durable. Après la Conférence Rio+20 et dans le cadre de l’examen politique quadriennal complet de la Deuxième Commission, la communauté internationale devrait s’engager dans une réflexion approfondie, en tenant compte des succès et des échecs du passé, pour planifier l’avenir de la coopération internationale au service du développement, a dit M. Wang. Le représentant a demandé d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et de ne pas prendre pour prétexte la crise économique et financière mondiale pour réduire les ressources de l’APD.
M. Wang a également souhaité que les Nations Unies continuent de jouer un rôle central dans le renforcement de la gouvernance économique mondiale. L’ONU devrait renforcer le dialogue avec les institutions financières internationales, notamment celles de Bretton Woods et avec le G-20, afin de pousser pour une réforme du système financier international, a préconisé M. Wang. Il a plaidé par ailleurs pour l’accélération de la mise en œuvre du Document final de Rio+20, insistant sur l’application du principe de responsabilité commune mais différenciée. Il a demandé la création rapide du Groupe de travail à composition non limitée devant élaborer des recommandations équilibrées et pratiques sur la formulation des objectifs de développement durable. Il faut aussi entamer au plus tôt les discussions dans le cadre du Forum politique intergouvernemental de haut niveau sur le développement durable, ainsi que sur la stratégie de financement du développement, a-t-il dit. La coopération Sud-Sud ne doit pas d’autre part se substituer à la coopération Nord-Sud, a-t-il enfin déclaré.
Mme DIANA ALI NAHAR AL-HADID (Jordanie) a remarqué que, même presque cinq ans après la dernière crise économique et financière mondiale, l’économie mondiale reste déséquilibrée. Elle a espéré la mise en place d’un modèle de développement international dynamique permettant de renforcer la coopération dans des domaines tels que la finance, le transfert de technologie, l’allègement de la dette et le commerce. Le cadre de développement de l’après-2015 devrait adopter une approche plus inclusive de l’élimination de la pauvreté et mieux intégrer les trois dimensions du développement durable, a-t-elle estimé. Au cours de la présente session, la Deuxième Commission procèdera à l’examen politique quadriennal complet des activités opérationnelles de développement de l’ONU, ce sera l’occasion d’évaluer et d’améliorer l’efficacité du soutien fourni par les Nations Unies aux programmes de pays, a-t-elle observé. Même si on ne peut pas avoir un modèle unique, la représentante a estimé que l’initiative « Unis dans l’action » devrait permettre d’atteindre une plus grande cohérence dans ce soutien.
M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a souligné l’importance d’un bon suivi des recommandations issues de la Conférence Rio+20 en vue de définir l’Agenda pour le développement durable pour l’après-2015. Il a attiré l’attention de la Commission sur l’importance de la solidarité internationale fondée sur le principe de responsabilité commune mais différenciée. Le Document final de Rio+20 reflète toutes les ambitions et les idées nouvelles, s’est-il réjoui. Il a apprécié en particulier que soient affirmés le droit au développement et le droit à l’alimentation. Ces droits se réaliseront grâce à l’engagement de tous les pays et l’abandon de toute entrave à leur exercice, comme l’occupation étrangère et les mesures unilatérales, a-t-il estimé. Le représentant a dénoncé l’occupation israélienne des territoires palestiniens et du Golan syrien occupé, la violation du droit international humanitaire par Israël, et l’exploitation des ressources naturelles du Golan syrien occupé. Il s’est inquiété de voir se réaliser le projet israélien d’installation de turbines sur le territoire syrien occupé du Golan, destinées à créer de l’énergie au profit des Israéliens, en violation du droit international et des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Enfin, le représentant syrien s’est plaint des mesures unilatérales imposées par certains pays à d’autres, soulignant qu’elles empêchent le développement durable de ces derniers.
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a souhaité que les objectifs de développement durable soient élaborés sur la base des Objectifs du Millénaire pour le développement tout en appelant à trouver aussi des solutions pour régler les problèmes immédiats, notamment en améliorant la gouvernance économique mondiale. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’un système commercial et de transactions financières justes et transparents, notamment en partageant les bonnes pratiques par le biais des organisations internationales comme le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ainsi que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). M. Sinhaseni a en outre invité la communauté internationale à traiter la question de la sécurité alimentaire en utilisant des mécanismes tels que le Système d’information crée sur cette question par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et la Plateforme d’information sur la sécurité Asie-Pacifique (APIP). M. Sinhaseni a ensuite abordé le problème du changement climatique, espérant que les négociations fructueuses de la Conférence tenue à Bangkok tenue en septembre allaient porter des fruits en vue d’un accord à la Conférence COP 18 qui se tiendra à Doha. Il a aussi indiqué que son pays et ceux de sa région, qui sont souvent affectés par les catastrophes naturelles, mènent des activités de sensibilisation pour augmenter la résilience aux conséquences des catastrophes.
M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a rappelé que la dégradation de l’environnement économique mondial a limité la capacité des pays en développement à créer de l’emploi, à faire de réels progrès dans la réduction de la pauvreté et à établir les bases d’une croissance économique durable. Aussi, a-t-il souhaité que les décideurs des économies avancées prennent des mesures urgentes pour restaurer la confiance et empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique mondiale.
Cette situation a également sapé les efforts déployés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a relevé le représentant. La faim et la malnutrition restent à des niveaux élevés, en particulier en Afrique subsaharienne, a-t-il noté. Et les défis posés par les changements climatiques handicapent encore plus les pays en développement. Dans ce contexte, la baisse du niveau de l’aide publique au développement en 2011 est tout à fait regrettable. L’Éthiopie estime que le postulat de la Déclaration du Millénaire devrait être le point de départ de l’Agenda de développement post-2015. De nouvelles questions devraient également être prises en considération, dont l’emploi, les changements climatiques et les inégalités entre pays, a dit M. Bame. Ce postulat devrait aussi mettre l’accent sur la vulnérabilité des plus pauvres aux effets des catastrophes naturelles et des chocs économiques, a-t-il conclu.
M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a estimé que la communauté internationale devrait à présent transformer en actes l’enthousiasme reflété dans le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable. Il a fait remarquer que de nombreux pays en développement, y compris le Sri Lanka, luttaient pour améliorer les conditions de vie de leur population alors qu’ils sont confrontés aux menaces posées par les changements climatiques et le réchauffement planétaire. Il a par ailleurs estimé, à cet égard, qu’il revenait aux pays industrialisés de faire preuve d’engagement, d’honorer leurs promesses et de se concentrer sur la recherche de solutions.
À trois ans de la date butoir fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant s’est ensuite félicité des progrès accomplis par son pays dans différents domaines. L’économie du Sri Lanka a progressé de 8,2% en 2011. L’insécurité alimentaire n’existe plus dans le pays, qui est parvenu à réduire de 7,9% l’extrême pauvreté, tandis que 85% de la population ont accès à l’eau potable, a-t-il dit. En outre, le programme baptisé « Energie pour tous » sera une réalité avant 2015 et l’empreinte carbone du Sri Lanka est quasi négligeable, a précisé M. Kohona. Il a aussi souligné que son pays était prêt à partager l’expérience acquise dans ces domaines dans le cadre de la promotion de la coopération Sud-Sud.
S’agissant plus particulièrement des travaux de la Deuxième Commission, le représentant du Sri Lanka a plaidé pour la tenue de réunions conjointes avec la Troisième Commission (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles) et le Conseil économique et social (ECOSOC), et ce, dans une perspective de gain de temps, de suivi et de mise en œuvre des résultats des grandes conférences de l’ONU.
M. DIEGO MOREJÓN (Équateur) a regretté que le travail de la Deuxième Commission soit une nouvelle fois réalisé dans un contexte d’instabilité économique et financière. Malheureusement, aucun défi ne pourra être relevé sans la volonté politique d’avancer vers une réforme profonde de l’architecture financière internationale, un suivi efficace des engagements de financement pour le développement, une solution au blocage des négociations du Cycle de Doha, une régulation de la volatilité excessive des flux financiers et des prix alimentaires, la création de nouveaux mécanismes pour la restructuration de la dette extérieure et la reconnaissance du droit de chaque pays à adopter les politiques anticycliques nécessaires pour atténuer les effets de la crise.
L’Équateur encourage la tenue d’une nouvelle Conférence sur le financement du développement en 2013 en vue de doter la communauté internationale des instruments nécessaires au développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement et l’Agenda post-2015. L’examen quadriennal complet devrait aussi apporter une orientation complète aux activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement, a espéré le représentant de l’Équateur.
Dans le cadre du travail de la Deuxième Commission sur les objectifs définis à Rio+20, l’Équateur veut exiger l’adoption de la seconde phase des engagements du Protocole de Kyoto, à partir de 2013, afin que les pays développés s’engagent sur les objectifs obligatoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre en prenant le niveau d’émission de 1990 comme indice de base. Les résultats de la Conférence sur le développement durable ont montré le manque de volonté politique des pays industrialisés pour appuyer le développement durable et pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ce qui impliquerait des changements significatifs de leur modèle de production et de consommation, a accusé M. Morejón. L’Équateur est le premier pays au monde à reconnaître les droits de la nature dans sa Constitution, a souligné le représentant.
M. MATEO ESTREME (Argentine) a lancé un appel à des réformes sur la gouvernance économique mondiale, qui améliorent la légitimité et l’efficacité des institutions financières internationales et qui augmentent la représentativité et la marge de manœuvre des pays en développement.
Concernant le développement durable, l’Argentine estime que les obligations de chaque pays en matière économique, sociale et environnementale doivent correspondre à son niveau de développement et à sa contribution à la détérioration de l’environnement, a souligné M. Estreme. Notre pays s’engage à travailler au sein des Nations Unies pour assurer la matérialisation des processus lancés à Rio +20. Il appelle la Deuxième Commission et l’Assemblée générale à faire avancer la constitution du groupe de travail à composition non limitée sur les objectifs du développement durable.
M. NURAN NIYAZALIEV (Kirghizistan) a demandé qu’une attention particulière soit accordée aux pays économiquement les plus vulnérables, notamment les pays montagneux, les pays sans littoral et les petits États insulaires. La plupart des pays montagneux en développement sont affligés d’une dette très lourde et leur capacité à financer le social et l’environnement s’en trouve réduite, ce qui les empêche d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a expliqué le représentant. La République du Kirghizistan espère des progrès lors de la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue à Doha. Les changements climatiques représentent l’une des menaces les plus graves de notre temps, a expliqué le représentant, citant en exemple le recul des glaciers qui fait diminuer de façon constante les réserves d’eau douce de son pays. Le Kirghizistan étudiera avec la plus grande attention les propositions formulées dans cette Commission pour le développement durable après-2015, qui devraient prendre en compte les nouvelles menaces apparues ces dernières années.
M. LAURIE FERGUSON, Membre du Parlement de l’Australie, a apprécié les dispositions du Document final de Rio+20 concernant la gestion durable et la conservation des océans, son pays étant celui qui a le plus de côtes au monde. Il a aussi souligné que les voisins de l’Australie sont en grande majorité des petits États insulaires en développement (PEID) pour lesquels le développement dépend des océans. L’Australie est donc engagée à mettre en œuvre le Programme d’action de La Barbade, la Stratégie de Maurice et le Document final de la Conférence Rio+20. En matière de droit à la sécurité alimentaire, il a appelé à investir davantage dans la recherche et le développement agricole, ce que fait déjà son pays. Aujourd’hui même, le Ministre des affaires étrangères australien a annoncé la création d’un premier bureau en Afrique, à Nairobi, du Centre australien pour la sécurité alimentaire internationale. Cette initiative doit compléter les efforts menés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de lever les obstacles à la participation des pays en développement producteurs dans le commerce agricole international, a indiqué M. Fergusson. S’agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, le délégué a indiqué que l’Australie a triplé son aide au développement depuis l’an 2000. Il a espéré contribuer aussi à la définition des objectifs de développement durable pour l’après-2015.
M. TULGA NARKHUU (Mongolie) a salué le résultat historique de la Conférence Rio+20 et insisté pour que le Document final intitulé « L’avenir que nous voulons » soit mis en œuvre, notamment en élaborant des objectifs de développement durable pour l’après-2015. Pour cela, il nous faut renforcer la coopération et le partenariat, tant au niveau Sud-Sud que Nord-Sud, a-t-il dit. Le représentant a attiré l’attention sur le cas particulier des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement, soulignant l’aide publique au développement (APD) et l’aide technique dont ils ont besoin. Ces pays demandent aussi la levée des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce international, a-t-il ajouté. M. Narkhuu a espéré que l’examen du Programme d’action d’Almaty pour les pays enclavés, qui aura lieu en 2014, fera des recommandations de mesures concrètes permettant à ces pays de s’intégrer dans les systèmes commerciaux régionaux et mondiaux. Il a aussi appelé de ses vœux la conclusion du Cycle de négociations de Doha pour parvenir à un système commercial juste pour les pays en développement. En ce qui concerne la Mongolie, il a indiqué que 77,9% des Objectifs du Millénaire pour le développement y ont été atteints. Mais, a-t-il tempéré, celui visant la réduction de moitié de la pauvreté et celui sur l’environnement durable ne seront cependant pas atteints d’ici à 2015.
M. PAUL EFAMBE LOSOKO EMPOLE (République démocratique du Congo) a déclaré que la Commission devra faire preuve de beaucoup d’audace en prenant des initiatives ambitieuses pour parachever le processus Rio+20, particulièrement en ce qui concerne les objectifs du développement durable, l’établissement du Forum politique de haut niveau chargé de veiller au suivi du développement durable et le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). De plus, la réalisation intégrale des Objectifs du Millénaire pour le développement et l’assistance pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés devraient demeurer en bonne place parmi les priorités des Nations Unies. Les pays comme la République démocratique du Congo (RDC) n’atteindront pas les OMD sans solidarité internationale, a indiqué le représentant. La RDC, avec la moitié des réserves d’eau douce de l’Afrique et ses millions d’hectares de forêts, a tous les atouts pour la transition vers une économie verte, mais les conflits armés sapent les efforts destinés à relever les défis de la faim, de la pauvreté et de la protection de l’environnement. La délégation en appelle à la condamnation des seigneurs de la guerre à la base de ces conflits et à ce que soient reconnus les efforts du Gouvernement de la RDC en faveur de la préservation de l’environnement.
M. ANDREW KIHURANI (Kenya) a attiré l’attention de la Commission sur l’importance des mesures de suivi de la Conférence Rio+20, comme l’élaboration des objectifs de développement durable et la mise en route du processus intergouvernemental pour définir l’Agenda du développement de l’après-2015. Le Kenya estime que les objectifs de développement durable devront refléter les différents niveaux de développement et combler les lacunes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ils devront aussi respecter les besoins spécifiques des pays en développement, en particulier des pays africains. Le processus intergouvernemental devrait donc respecter le principe de représentation géographique équitable, a demandé le délégué. Il a aussi tenu à ce que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) soit doté de ressources financières prévisibles et qu’il ait une composition universelle. En ce qui concerne la stratégie de financement des ressources pour le développement durable, il a noté qu’elle reconnait l’inadaptation des ressources nationales des pays en développement. Ces ressources doivent donc être complétées par de nouvelles ressources prévisibles destinées au développement durable, a-t-il dit.
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a estimé que les pays en développement sont victimes des effets de la crise économique mondiale qu’ils n’ont pas provoquée. La Bolivie estime que les ressources pour le développement durable ne peuvent provenir des mécanismes de marché et encore moins de la création de nouvelles bulles spéculatives. Raison pour laquelle il propose un impôt sur les transactions financières internationales qui permette de créer un Fonds pour le développement durable qui s’occupe des défis des pays en développement. Plusieurs études de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) montrent que le nombre de personnes souffrant de malnutrition a encore augmenté avec la crise mondiale, et la situation des peuples indigènes et des agriculteurs est encore pire, a souligné le représentant. La Bolivie aspire à l’autosuffisance alimentaire et développe les cultures traditionnelles comme le quinoa, aux hautes valeurs nutritives, qui contribuera à obtenir la sécurité alimentaire. À ce propos, il rappelle que l’Assemblée générale lancera le 29 octobre, l’Année internationale du quinoa, en 2013, et elle invite toutes les délégations à participer aux événements organisés pour l’occasion, a déclaré le représentant.
M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé, au vu de défis mondiaux sans précédent comme le taux de chômage extrêmement élevé, le déclin du commerce mondial, l’escalade des dettes souveraines ou les menaces posées en termes de sécurité alimentaire, de ressources énergétiques ou de réchauffement climatique, que la communauté internationale n’avait pas encore avancé dans la bonne direction. Il s’est cependant félicité de l’aboutissement de plusieurs processus destinés à façonner l’agenda du développement pour la période de l’après 2015. Il a notamment cité, à ce sujet, les engagements pris au Brésil, lors de la « Conférence Rio+20 », visant à mettre en œuvre des « objectifs de développement durable », à renforcer le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC) ou à créer une instance de haut niveau qui assurera le suivi des activités de développement durable.
M. Tarar a ensuite particulièrement mis l’accent sur la nécessité de respecter les délais dans la mise en œuvre des décisions prises. Il a notamment regretté le fait que les États Membres n’aient pas été en mesure de mettre en place le Groupe de travail en vue de formuler les objectifs de développement durable, et il a appelé les États à faire preuve de flexibilité et à dépasser leurs divergences politiques sur cette question. Il a ensuite salué la mise en place par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, d’un Panel de haut niveau qui sera chargé de définir l’agenda du développement pour la période de l’après 2015. Il a cependant fait remarquer que la composition de ce type de panel restait « parfois limitée à certains groupes ou régions spécifiques ». Il a encouragé les membres de ce panel à avoir des consultations régulières avec les États Membres, à accepter les propositions de ceux-ci, et il les a encouragés à se rendre dans différentes régions du monde « afin de prendre la mesure des défis particuliers auxquels chacun doit faire face lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre les priorités à l’agenda du développement ».
M. OSCAR LEÓN GONZÁLEZ (Cuba) a souligné que la crise économique ne peut servir de prétexte à la réduction du niveau de l’aide officielle au développement et a constaté avec regret la hausse des ressources consacrées à la guerre. Or plusieurs études estiment que 329 milliards de dollars par an suffiraient à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, ce qui représente seulement 20% des dépenses militaires mondiales.
Les fondements du système économique et financier mondial sont en crise, a déclaré le représentant, et Cuba répète qu’il est absolument nécessaire d’atteindre un nouvel ordre économique international, plus juste et inclusif, et pour lequel il faudra renforcer le multilatéralisme et le rôle central de l’Assemblée générale comme organe représentatif et démocratique des Nations Unies. Les recettes appliquées pour remédier à la crise, non seulement, n’ont pas donné de résultat, mais ont entraîné des conséquences tragiques pour des millions de personnes dans le monde, en particulier dans les pays sous-développés, alors que les élites économiques et financières, responsables de la situation, s’enrichissent de plus en plus, a affirmé le représentant. Cuba estime qu’il est de la responsabilité de cette Commission d’assurer le suivi, de façon transparente et inclusive, des accords issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio. Il lui incombe également d’accorder toute son attention au processus de préparation de la troisième Conférence des nations Unies sur les petits États insulaires en développement de 2014.
M. USMAN SARKI (Nigéria) a estimé que l’examen politique quadriennal complet représente une occasion unique d’évaluer l’efficacité des activités opérationnelles de Nations Unies en faveur du développement. En ce qui concerne la Conférence Rio+20, il a demandé d’assurer la représentation géographique équitable et une implication de toutes les parties prenantes dans le processus d’élaboration des objectifs de développement durable. Il s’est félicité de la nomination, par le Secrétaire général, du Ministre des finances de son pays comme membre du Groupe de haut niveau de personnalités chargées de définir le programme de développement pour l’après 2015.
« Nous devons saisir l’occasion de la session de la Deuxième Commission pour faire avancer les stratégies de réduction de la pauvreté », a-t-il dit, notant avec satisfaction que cette question continuera à rester au centre des efforts de développement menés par les Nations Unies. L’aide publique au développement (APD) peut jouer un rôle catalyseur dans ces efforts, a-t-il observé, avant de demander aux pays développés de tenir leur promesse de doubler cette aide. De leur côté, les pays en développement doivent examiner leurs politiques de mobilisation des ressources pour le développement. Le représentant a aussi abordé la question de l’insécurité alimentaire dont souffrent les habitants et le bétail au Sahel. Il s’est félicité de l’organisation récente, par le Secrétaire général, d’une réunion de haut niveau sur le Sahel, ainsi que de l’adoption d’une stratégie intégrée pour le Sahel et de la nomination d’un Envoyé spécial des Nations Unies dans la région.
M. SIRODJIDIN M. ASLOV (Tadjikistan) a tenu à réitérer l’importance que sa délégation attache au sort des pays enclavés « car l’absence d’un accès au littoral constitue un sérieux obstacle au développement durable du Tadjikistan », a-t-il rappelé. Face à une telle « vulnérabilité géographique », il a expliqué que son pays était fermement engagé en faveur des recommandations issues du Programme d’action d’Almaty en ce qui concerne le transport en transit. Il s’est dit convaincu qu’une mise en œuvre effective des décisions du Programme d’action contribuerait au développement du commerce régional et renforcerait la coopération économique. Il a donc appelé à l’élimination de toutes les barrières et des tous les obstacles artificiels érigés en matière de transport ou de communication entre les pays de sa région.
M. Aslov a ensuite salué l’initiative « Énergie durable pour tous », lancée par le Secrétaire général de l’ONU, qui vise à renforcer l’accès universel à des services énergétiques fiables et à accroître l’utilisation des énergies renouvelables dans le monde. « Faire de l’accès à l’énergie une priorité est l’une des clefs pour parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). C’est particulièrement le cas pour des pays montagneux, dont certaines régions sont isolées de toute infrastructure », a estimé le représentant. Le Tadjikistan est l’un des pays les plus montagneux au monde, avec 93% de son territoire couvert de montagnes. « C’est une situation qui nous rend également plus vulnérables aux catastrophes naturelles et au changement climatique et qui constitue un obstacle supplémentaire pour l’achèvement des OMD », a expliqué le représentant.
En 2013, la communauté internationale célèbrera –à l’initiative du Tadjikistan- l’Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau. M. Aslov a émis l’espoir que cette Année puisse aider à renforcer la compréhension commune des enjeux, ainsi que la coopération dans ce domaine.
M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a rappelé qu’une mise en œuvre rapide et complète du Programme d’action d’Istanbul pour la décennie 2011-2020, avec ses huit domaines d’actions prioritaires, demeurait « la priorité en matière de développement durable pour les pays les moins avancés ». « Les pays les moins développés et les pays enclavés, comme le Népal, souffrent de contraintes structurelles et ont des économies vulnérables. Ils doivent faire face à des chocs internes et externes en tous genres », a-t-il souligné. Il a aussi fait remarquer que, pour ces pays, le développement de systèmes de transport et de transit efficaces ou un meilleur accès au marché international à travers des mesures appropriées étaient encore loin d’être des réalités. Le Népal souffre, en outre, de manière disproportionnée des effets des changements climatiques, qui affectent ses montages et ses campagnes. C’est pourquoi le représentant a aussi plaidé pour une mise en œuvre rapide des décisions prises lors des Conférences sur le climat de Cancun (2010) et de Durban (2011).
Sur le plan socioéconomique, M. Bhattarai a ensuite mis l’accent sur l’importance des envois de fonds en provenance de l’extérieur pour une économie comme celle de son pays, où les possibilités d’emplois pour les jeunes sont relativement limitées, a-t-il expliqué. Il a en outre insisté sur la nécessité de protéger les droits des travailleurs migrants dans les pays de destination et a prévenu que ces envois de fonds ne sauraient être confondus avec l’aide publique au développement (APD) ou toute autre forme de financement extérieur du développement. Il a, une nouvelle fois, appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière de développement.
Droits de réponse
Exerçant son droit de réponse, le représentant d’Israël a répondu aux accusations lancées contre son pays par plusieurs délégations, les qualifiant d’ « attaques cyniques » qui n’ont rien à voir avec ce débat. Il a regretté que le délégué syrien « fasse perdre son temps à la Deuxième Commission », alors qu’il représente « un régime qui n’a aucune crédibilité et qui torture son propre peuple ». En ce qui concerne l’intervention du Liban, il a regretté qu’elle n’ait pas donné le contexte du conflit de 2006, « omettant de préciser qu’il s’agissait d’une attaque lancée par une organisation terroriste ». Elle n’a pas mentionné non plus la coopération d’Israël avec les Nations Unies, notamment avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il y a beaucoup de questions urgentes à l’ordre du jour de la session de la Deuxième Commission, a-t-il rappelé, regrettant « les tentatives de politisation » du débat.
Répondant à ces remarques, le représentant de la République arabe syrienne a dit qu’Israël était le « pire occupant de l’histoire de l’humanité ». Nous avons soulevé cette question parce qu’Israël a violé les résolutions des Nations Unies en détruisant les ressources du Golan syrien occupé et de la Cisjordanie, a-t-il affirmé, ce qui relève bien des travaux de la Deuxième Commission. « Il faut démasquer les pratiques d’Israël dans les fora internationaux », a-t-il lancé, invitant ce pays à mettre fin à son exploitation des terres syriennes et à leur destruction.
L’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies a rappelé les violations commises par Israël, État qui occupe la Palestine de façon illégale, et il a estimé qu’Israël a perdu toute crédibilité. Les Palestiniens souffrent de cette occupation, ainsi que la faune et la flore du territoire palestinien occupé, a-t-il indiqué.
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