La Troisième Commission ouvre ses travaux par un débat sur le développement social dans la perspective de l’après-2015
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Troisième Commission
1re et 2e séances – matin et après-midi
LA TROISIÈME COMMISSION OUVRE SES TRAVAUX PAR UN DÉBAT SUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
DANS LA PERSPECTIVE DE L’APRÈS-2015
Elle reporte l’élection
de certains membres de son Bureau et adopte son ordre du jour
La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a ouvert les travaux de sa soixante-septième session par un débat sur le développement social dans la perspective des mesures à prendre à l’issue de la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixée en 2015.
« Un développement équitable et inclusif est la voie à emprunter », a affirmé le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, citant le Document final de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, tenu en juin dernier à Rio, et intitulé « L’Avenir que nous voulons ».
M. Wu, qui intervenait pour la première fois devant la Commission depuis sa nomination en août 2012, a donné le ton en indiquant que « les préparatifs pour la période post-2015 reposeraient sur les succès et les enseignements tirés de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement ».
Parmi les solutions envisageables, il a recommandé dese concentrer sur la création d’emplois décents pour tous, pour les jeunes particulièrement, et sur des transitions efficientes entre l’école et l’emploi.
Le Secrétaire général adjoint a également invité à rechercher des « solutions pratiques » et à une « réflexion hors des sentiers battus », en ajoutant que « les options ne manquent pas, y compris des initiatives inspirées du modèle des coopératives ».
« Un enfant capable de lire est un futur leader; une mère jouissant d’un bon état de santé est un entrepreneur potentiel », a-t-il soutenu, avant de mettre l’accent sur l’égalité des chances et l’autonomisation des femmes. « Aucune société ne s’épanouira sans l’autonomisation des femmes », a-t-il encore observé.
Les différents groupes d’États qui sont intervenus dans le débat général, notamment sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, ont aussi souligné l’importance du Sommet d’examen des Objectifs du Millénaire pour le développement, prévu en 2013, et du cadre général post-2015 pour le développement.
À cet égard, l’Union européenne a voulu que cet exercice soit « efficace et cohérent », tandis que la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a souhaité que l’intégration et l’inclusion sociale des gens vivant dans la pauvreté se traduisent par un accès à la santé, à l’emploi et aux services sociaux de base.
La promotion d’une stabilité macroéconomique et d’une croissance économique durable combinée à l’amélioration de la fourniture de prestations sociales sont également partie intégrante des efforts visant à un développement social durable et inclusif, a ajouté la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Comme cela est devenu la tradition depuis plusieurs années, de jeunes délégués, dont ceux, notamment, de la Suisse, de l’Allemagne, de la Suède, de la Thaïlande, des Pays-Bas ou de l’Autriche ont versé au débat le point de vue des jeunes, en pointant du doigt le chômage galopant exacerbé par la crise financière, la militarisation, les inégalités flagrantes, le problème des réfugiés et des déplacements à l’intérieur dû à l’instabilité politique, aux conflits armés et aux répercussions des changements climatiques.
« La perception des jeunes du monde est que les décisions des Nations Unies sont bien en deçà des attentes de la jeunesse », a estimé la jeune représentante des Pays-Bas, qui a exhorté à des mesures radicales pour trouver des solutions urgentes, réelles et rapides au chapelet de maux actuels dont pâtit le monde. « Il faut cesser de prendre des engagements sans suite », a-t-elle lancé.
Pour étayer son débat, la Commission était saisie de quatre rapports* du Secrétaire général sur divers aspects du développement social, présentés par la Directrice de la Division des politiques sociales et du développement, Mme Daniela Bas.
Le Chef du Bureau du Programme des Volontaires des Nations Unies à New York, M. Jordi Llorat, a donné, quant à lui, un aperçu du rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale des volontaires**. Ce document est axé sur la reconnaissance et la promotion, la facilitation, la mise en place d’un réseau de bénévoles, et l’intégration du volontariat local, national et international.
Par ailleurs, la Commission a décidé de reporter l’élection de certains membres de son Bureau, et a approuvé la liste de 45 titulaires de mandats qu’elle accueillera au cours de la présente session.
Outre les points traditionnels à son ordre du jour, la Commission a été invitée par le Président du Comité du programme et de la coordination (CPC)*** à se prononcer sur le Programme 20 (droits de l’homme) du Cadre stratégique pour la période 2014-2015, au titre de la planification du programme.
La Commission, dont les séances sont retransmises sur le webcast, poursuivra son débat sur le développement social mardi à 10 heures.
* A/67/179, A/67/211, A/67/188, A/67/63
** A/67/153
*** A/C.3/67/2
Élection de membres du Bureau
M. HENRY LEONARD MAC-DONALD, Président de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a annoncé qu’à la suite de nombreuses consultations, un accord sur le partage des responsabilités au sein du Bureau n’avait pu être atteint et que l’élection des membres restants serait reportée à la semaine prochaine, conformément à l’article 99 (a) du Règlement intérieur de l’Assemblée générale.
M. Mac-Donald a assuré de son attachement à l’exécution stricte de son mandat avec les autres membres du Bureau et avec toutes les délégations. Il a remercié le secrétariat de la Troisième Commission et invité à un esprit de coopération qui a toujours marqué les travaux de cette Commission, et à se concentrer sur les débats de fond sur le sort des personnes de par le monde. « Nous pouvons avoir des opinions différentes sur les priorités en matière de développement social, des femmes, des enfants, des réfugiés, des autochtones ou encore des migrants, mais il ne faut pas perdre de vue que nous sommes tous ici soucieux de leur bien-être », a-t-il déclaré.
M. Mac-Donald a indiqué que les travaux de la Commission seraient retransmis par vidéo sur le webcast, en soulignant toutefois que certains pays n’y auraient pas accès. Il a cité à cet égard la situation des Palaos qui ne disposent pas encore d’accès à l’Internet. C’est sur cette toile de fond qu’une initiative conjointe avec la Deuxième Commission a été prise pour un meilleur accès aux technologies de l’information. Il a réitéré son dévouement et son esprit de collaboration pour que les travaux soient fructueux et ponctuels.
Adoption de l’ordre du jour
La Commission a adopté l’ordre du jour de sa soixante-septième session tel qu’oralement révisé par le Secrétariat et contenu dans le document A/C.3/67/L.1/Add.1/Rev.1. Elle a également entériné la liste des 45 titulaires de mandats des procédures spéciales, représentants spéciaux, experts indépendants et présidents de groupe de travail et d’organes conventionnels qui lui soumettront leurs rapports et tiendront un dialogue interactif avec elle.
Cadre stratégique pour la période 2014-2015
Le Président de la Commission a fait état d’une lettre que lui a adressée le Président du Comité du programme et de la coordination (CPC) (A/C.3/67/2) invitant la Troisième Commission à se prononcer sur le Programme 20 (droits de l’homme) du Cadre stratégique pour la période 2014-2015 au titre de la planification du programme.
M. Mac-Donald a rappelé qu’à sa cinquante-deuxième session, le CPC n’avait pas été en mesure d’achever l’examen de ses amendements au Programme 20 proposés par les délégations et que les conclusions et recommandations du CPC figuraient dans le rapport A/67/16.
Nomination de facilitateurs
Le Président a ensuite indiqué que M. Roberto de Leon, du Mexique, et M. Monzer Fathi Selim, de l’Égypte, avaient été nommés facilitateurs. D’autre part, la Vice-Présidente de la Commission, Mme Dragana Šcepanović (Monténégro), assurera le rôle de facilitatrice pour le projet de résolution sur le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/67/179)
Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/67/61–E/2012/3, A/67/211 et A/67/153)
Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/67/188)
Déclarations liminaires
M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que la Commission examinait un large éventail de questions liées au développement social, notamment la lutte contre la pauvreté et le chômage, le renforcement de la protection sociale et la promotion et la protection des droits de l’homme. Dans ce contexte, la recherche de solutions pratiques à ces défis est un impératif. Il a souligné que la date butoir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) approchait à grands pas et que des progrès significatifs avaient été accomplis. Ainsi, la proportion des personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de par le monde et, selon les dernières estimations, l’objectif tendant à réduire de moitié le taux mondial d’extrême pauvreté par rapport à celui de 1990 a été atteint.
Des avancées ont également été enregistrées dans d’autres domaines, comme la réduction de moitié de la proportion de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable, la réduction de la prévalence de certaines maladies, l’amélioration de l’accès aux services de santé, la baisse de la mortalité infantile et l’amélioration de l’égalité des chances des filles en matière de scolarisation. Dès lors, il ne faut pas sous-estimer l’importance de ces succès, a-t-il commenté. Un enfant capable de lire est un futur leader; une mère jouissant d’un bon état de santé est un entrepreneur potentiel, a affirmé le nouveau Secrétaire général adjoint, qui s’exprimait pour la première fois devant la Commission.
M. Wu a toutefois mis un bémol en faisant remarquer le caractère complexe de tels défis, arguant que rien n’est plus ardu que de combattre les inégalités croissantes et leur impact sur les groupes vulnérables. Depuis 1990, 62 pays sur 116 disposant de données ont affiché une inégalité croissante, un ralentissement des progrès en matière de réduction de la pauvreté et des perspectives difficiles pour la croissance économique.
La crise mondiale dans le secteur de l’emploi a fortement affecté les jeunes puisque les jeunes femmes et hommes représentent 40% des 200 millions de chômeurs dans le monde. Ils courent trois fois plus que les adultes le risque de devenir chômeurs. En outre, une grande proportion de femmes continue de se heurter à la discrimination sociale et économique et au manque d’autonomisation, avec un accès limité aux services de base.
La pauvreté et le manque d’opportunités constituent aussi un défi de taille pour les autochtones, souvent exacerbé par une absence d’accès aux services. De la même façon, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées sont confrontés à une réduction en matière de protection sociale résultant des coupures des dépenses sociales. Enfin, de nombreuses familles luttent sans relâche pour protéger leurs membres des répercussions actuelles des crises socioéconomiques.
S’interrogeant sur la voie à suivre, M. Wu a signalé qu’à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), les États Membres avaient reconnu que si l’on voulait progresser dans le développement, d’une manière équitable et inclusive, il convenait d’offrir des opportunités. Il s’agit d’abord d’adopter des mesures résolues aux fins de créer des emplois, en vue d’un plein emploi décent pour tous, et de façon durable. Dans ce contexte, il faudrait se focaliser sur l’emploi des jeunes et sur des transitions efficientes entre l’école et l’emploi.
M. Wu a invité à une réflexion hors des sentiers battus en ajoutant que les options ne manquent pas, y compris des initiatives inspirées du modèle des coopératives. En deuxième lieu, il serait nécessaire d’autonomiser les femmes en veillant à ce que les politiques sociales et économiques soient conçues en tenant compte des droits et des intérêts des femmes. Aucune société ne s’épanouira sans l’autonomisation des femmes, a-t-il dit. En troisième lieu, il importe de s’attaquer aux inégalités croissantes et à leurs répercussions sur les groupes vulnérables. Enfin, il faudra continuer à œuvrer à la mise en place de systèmes efficaces de protection sociale, en reconnaissant leur valeur à l’heure de la stabilisation des économies et en mettant en place des « tampons » pour contrecarrer les effets de la crise économique, en particulier sur les familles.
Le Secrétaire général adjoint a, en conclusion, souligné que les préparatifs pour la période post-2015 reposeraient sur les succès et les enseignements tirés de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. M. Wu s’est enfin déclaré convaincu que la présente session répondra aux responsabilités complexes de la Commission.
Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division des politiques sociales et du développement, a présenté quatre rapports au titre du développement social.
S’agissant du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/67/179), Mme Bas a souligné que ce document présentait les éléments essentiels des débats tenus par la Commission du développement social à sa cinquantième session sur le thème prioritaire intitulé « Élimination de la pauvreté ». Il examine, a-t-elle dit, lesliens avec l’intégration sociale, le plein emploi et un travail décent pour tous, et montre qu’il importe d’améliorer la cohérence des politiques et de mobiliser suffisamment de ressources financières pour concrétiser effectivement les engagements en matière de développement social.
Le rapport étudie plus particulièrement la pauvreté et le chômage de la jeunesse, que la Commission considère comme des questions nouvelles. Mettant l’accent sur les inégalités et leurs répercussions sur les groupes sociaux vulnérables, Mme Bas a souligné que l’inégalité des revenus hypothéquait la croissance économique et la stabilité sociale et faisait obstacle à la participation des pauvres à la vie économique, sociale et politique.
Au chapitre des recommandations, elle a noté que l’objectif fondamental des politiques macroéconomiques et sociales devrait être de créer des emplois productifs et un travail décent, puisque les possibilités d’emploi décent sont le principal moyen d’échapper à la pauvreté et d’aller sur la voie d’une croissance économique inclusive, équitable et soutenue.
Au sujet du rapport du Secrétaire général sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement adoptés au niveau international pour les personnes handicapées: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà (A/67/211),Mme Bas a indiqué que durant la période considérée, l’Assemblée avait décidé de convoquer le 23 septembre 2013 une réunion de haut niveau des chefs d’État et de gouvernement, qui serait chargée d’étudier le thème général intitulé « La voie à suivre: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà » (voir résolution 66/124).
Le rapport contient aussi des recommandations sur les quatre domaines prioritaires à faire figurer en priorité dans le document final de la réunion de haut niveau (accessibilité, développement des capacités, données et statistiques sur le handicap et renforcement et application du cadre normatif international sur le handicap), ainsi que pour la poursuite de l’action menée pour traiter systématiquement la question du handicap dans le programme de développement jusqu’en 2015 et au-delà.
Dans son rapport sur la préparation et la célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 (A/67/61-E/2012/3),le Secrétaire général conclut que l’isolement social et le vieillissement sont les deux défis majeurs à l’intégration sociale des personnes âgées. Il recommande une approche coordonnée qui se pencherait sur les meilleurs moyens d’autonomiser la majorité des personnes âgées et de leur permettre de continuer à contribuer au développement social et économique.
Mme Bas a, enfin, présenté le Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/67/188), quidonne un aperçu de l’intégration des personnes âgées dans les initiatives de développement social et analyse les grands problèmes auxquels elles se heurtent à cet égard ainsi que pour jouir de leurs droits de l’homme.
M. JORDI LLOPART, Chef du Bureau du Programme des volontaires des Nations Unies à New York (VNU), qui présentait, au nom du Coordonnateur exécutif le rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale des volontaires (A/67/153), a souligné que celui-ci visait à évaluer les progrès réalisés et à formuler des recommandations pour promouvoir le volontariat pour la paix et le développement dans la prochaine décennie et au-delà.
M. Llopart a expliqué que ce rapport se concentrait sur quatre points: la reconnaissance et la promotion, la facilitation, la mise en place d’un réseau de bénévoles, et l’intégration du volontariat local, national et international du bénévolat. Il a ajouté que le bénévolat était reconnu par les Nations Unies comme étant un facteur de développement et de cohésion sociale. La publication du premier Rapport sur la situation du volontariat dans le monde et l’observation du dixième anniversaire de l’Année internationale en 2011 montrent que « le bénévolat est une ressource renouvelable et souvent invisible pour promouvoir le développement et la paix », a affirmé M. Llopart.
M. Llopart a mis l’accent sur plusieurs recommandations en matière d’éducation et notamment concernant l’implication des institutions universitaires des États Membres. Ces dernières sont ainsi invitées à mettre en place des mesures de sécurité et à accorder des privilèges d’immunité et de protection permettant aux volontaires de remplir leur mission. Selon lui, les politiques nationales doivent s’efforcer de reconnaître et d’inclure le travail des volontaires, notamment en matière de gestion des opérations de secours d’urgence en cas de catastrophes humanitaires.
Il a mis l’accent sur l’importance pour les entités des Nations Unies et d’autres parties prenantes de collaborer avec les Volontaires des Nations Unies pour soutenir le lancement d’un corps mondial de jeunes volontaires, la multiplication des programmes de volontariat nationaux et régionaux et la croissance du Fonds d’affectation spéciale VNU.
M. Llopart a également réaffirmé le rôle joué par le volontariat sur le plan de la cohésion sociale ainsi que dans la prévention et le règlement des conflits. Il a enfin appuyé et encouragé la collaboration entre les secteurs public et privé pour donner au volontariat une nouvelle impulsion.
Débat général
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a exprimé son plein accord sur la nécessité de poursuivre les efforts entrepris pour la réalisation des trois objectifs du développement social que sont l’éradication de la pauvreté, la promotion d’un travail décent pour tous et l’intégration sociale.
Le représentant s’est inquiété des conséquences de la crise financière et économique, de l’insécurité alimentaire et des changements climatiques. Malgré des progrès certains, « de nombreux défis restent à relever » pour mener à bien la mission que s’est fixée l’ONU, a-t-il déclaré. Le représentant algérien a insisté sur la nécessité pour les pays développés de remplir leurs engagements et de prendre leur pleine part dans la mise en œuvre de politiques globales et notamment par l’apport d’une assistance financière, technologique et technique aux pays en développement. L’occupation étrangère a des effets délétères sur le développement
M. Benmehidi a également exprimé le soutien du Groupe des 77 et la Chine dans les domaines du handicap. Il s’est ainsi félicité de la tenue, l’année prochaine, d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui sera, selon lui, l’occasion d’évaluer les politiques de développement en matière de handicap, et notamment pour renforcer l’autonomisation des personnes handicapées.
Le vieillissement est une autre question qui mérite attention et concertation a-t-il déclaré. Les discriminations, les violences et le dénuement dont souffrent les personnes âgées sont une source de préoccupation pour le Groupe des 77 et la Chine. « La crise financière et économique rend plus nécessaire que jamais la mise en œuvre de mesures efficaces d’ampleur. »
Le Groupe des 77 et la Chine met en outre l’accent sur la jeunesse et encourage la mise en œuvre des recommandations de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la jeunesse de 2011. Pour M. Benmehidi, le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille, qui sera célébré en 2014, sera une occasion de renforcer les politiques familiales en particulier en matière de réduction de la pauvreté, d’équilibre entre la famille et le travail ainsi que sur le plan de la solidarité intergénérationnelle.
Il s’est enfin félicité de la désignation de 2012 comme Année internationale des coopératives et a encouragé les États Membres à promouvoir les coopératives comme facteur de développement économique et social.
M. Benmehidi a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine soumettrait les trois résolutions intitulées « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement » et « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 ».
M. TOMMO MONTHE (Cameroun), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que, depuis l’adoption en 2006 du Programme d’action sur le développement social, l’Union africaine avait mis en œuvre la Décennie africaine pour les personnes handicapées (1999-2009) visant à insuffler un élan à l’exécution du Programme d’action par le renforcement de la coopération régionale sur des questions relatives à la réalisation des objectifs du développement social, en particulier celles afférentes à la pleine participation et à l’égalité des personnes handicapées, ainsi que celles contenues dans les Normes des Nations Unies en matière d’égalité des chances des personnes handicapées dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’emploi.
Le représentant a expliqué que sur les 68 millions de personnes handicapées en Afrique, seulement 1 à 2% avaient accès aux soins, à la réhabilitation et aux services d’éducation dans les pays africains. Insistant sur le fait que le handicap demeure une question de survie en Afrique, il a affirmé que de nombreuses personnes touchées par un grave handicap, particulièrement dans les zones rurales, ne survivaient pas à cause du manque de services d’appui et de ressources.
En conséquence, les ministres africains pour le développement social réunis au Sommet de Khartoum, en 2010, ont décidé de proroger la Décennie jusqu’en 2019. La Commission de l’Union africaine examinera le Plan africain pour la décennie des personnes handicapées afin d’inclure les questions émergentes telles les mesures de protection sociale, a-t-il ajouté, précisant qu’il sera procédé à un examen à mi-parcours en 2014.
M. Tommo Monthe a ensuite encouragé au développement et à l’autonomisation des jeunes, thèmes pour lesquels l’Afrique a également proclamé une décennie pour l’épanouissement et l’autonomisation des jeunes (2009-2018) en vue d’engager les jeunes dans tous les programmes de développement et de garantir des investissements à la fois plus ambitieux et efficaces. Il s’agit également, a-t-il dit, d’appuyer l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes d’éducation, de formation technique et professionnelle, y compris en période de post-conflit, ainsi que la mise en œuvre de la Charte africaine pour la jeunesse (2006).
Le représentant a rappelé en outre le Cadre politique de l’Union africaine et du Plan d’action sur le vieillissement, adopté lors de la trente-huitième session de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement en 2002 à Durban, en Afrique du Sud, et plaidé pour des efforts accrus, en consultation avec les personnes âgées, et des allocations budgétaires plus substantielles.
Il a invité les partenaires de l’Afrique à redoubler d’efforts pour préserver les acquis en matière de développement social car, a-t-il observé, beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs fixés. À cet égard, il a mis l’accent sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a réaffirmé que l’ANASE visait à améliorer les conditions de vie, le bien-être social et la justice sociale pour ses populations. Élargir l’accès à la santé, réduire les risques de contamination, favoriser la cohésion sociale sont des objectifs prioritaires de l’ANASE, a-t-il également soutenu.
L’ANASE appuie les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social en matière d’emploi décent pour tous, d’accès universel à une protection sociale, d’efforts pour combler les fossés financiers et économiques entre riches et pauvres et l’inclusion sociale de tous les membres d’une population.
Il a indiqué que les efforts de l’ANASE en matière de protection sociale étaient soutenus par des contacts interétatiques et une coopération régionale, notamment avec le Japon. L’inclusion de la société civile pour la mise en place et l’évaluation des politiques sociales est, à ce titre, un élément important pour la réussite des initiatives en vigueur, a-t-il affirmé.
Le Groupe reconnaît l’importance critique de la collaboration entre toutes les parties prenantes pour améliorer les conditions de vie des personnes handicapées. Il a également affirmé le soutien du Groupe à la déclaration de Bali rendue publique lors du dix-neuvième Sommet de l’ANASE de 2011. Pour M. Haniff, le besoin de représentation des catégories vulnérables est essentiel.
Le représentant a souligné l’importance accordée par les pays de son groupe à la jeunesse par le biais de projets mettant en relation de jeunes volontaires internationaux, conformément aux objectifs fixés par l’ONU en cette matière.
L’inclusion des jeunes, des femmes, des personnes âgées et des personnes handicapées est cruciale à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il déclaré en guise de conclusion.
Mme MENISSA RAMBALLY (Sainte-Lucie), qui intervenait au nom des 14 membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a fait remarquer qu’alors même que l’économie mondiale affichait une amélioration, la relance demeurait inégale et fragile, avec une persistance du chômage, une vulnérabilité économique et sociale accrue, en particulier dans les pays en développement, et des prix prohibitifs pour les denrées alimentaires de base et le carburant.
La Commission du développement social a mis l’accent sur la corrélation entre ces problèmes relevant du développement social et le Secrétaire général a signalé à l’issue de la cinquantième session de cet organe, que plusieurs régions et nombre de pays étaient à la traîne concernant la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à la réduction de la pauvreté.
L’impact des changements climatiques constitue le défi majeur sapant les efforts des petits États insulaires visant au développement social. À cet égard, les États Membres de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), dont la CARICOM fait partie, ont adopté un communiqué le mois dernier affirmant que ce phénomène est le plus grave pour l’intégrité, la viabilité et la survie même de ces pays.
Citant la Banque mondiale et son Rapport 2013 sur le développement dans le monde, elle a pris acte de la nécessité de politiques macroéconomique et sociales qui privilégient la création d’emplois et du travail décent en tant que principal moyen de sortir les pays de la pauvreté et de les mettre sur le chemin d’une croissance économique soutenue.
Mme Rambally a souligné, dans ce contexte, l’importance des programmes de protection sociale; la nécessité d’investissements dans l’éducation, la santé, l’agriculture et l’infrastructure; ainsi que la mobilisation effective des ressources domestiques, complétées par une assistance publique au développement.
Elle a également pris note de l’évaluation par pays et de l’impact des changements climatiques, avant de s’associer aux recommandations du Secrétaire général sur l’importance du renforcement des contacts entre les jeunes pour favoriser une meilleure compréhension fondée sur la tolérance et la paix.
La CARICOM a célébré, le 1er octobre, la Journée des jeunes des Caraïbes, qui fait partie d’une action spécifique dans le cadre du Plan d’action 2012 de la CARICOM pour le développement des jeunes afin de favoriser leur épanouissement au sein de la société.
Elle a remercié le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour son appui au projet « Innovation jeunesse », dont le but consiste, entre autres, à faciliter la participation des jeunes à la gouvernance. Notant qu’en 2050, 80% des personnes âgées vivront dans les pays en développement, elle a mis en garde contre les immenses défis que cela implique. De nouvelles approches tout à fait nouvelles en matière de soins de santé, de logement et de relations entre générations seront nécessaires, a-t-elle dit.
La reprise économique mondiale se fait de manière laborieuse et de nombreux pays vulnérables continuent à se heurter à des défis et la CARICOM poursuivra ses efforts inlassables pour améliorer les conditions de vie des populations de la région, a-t-elle conclu.
M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a souligné l’attachement de celle-ci aux objectifs de développement social. Il a mis l’accent sur les progrès réalisés par les pays membres de la Communauté. Il a néanmoins regretté que la pauvreté demeure encore très répandue et touche en particulier les catégories les plus vulnérables de la population.
M. Ntwaagae a rappelé que la SADC prenait part à de nombreuses initiatives régionales pour la promotion d’une stabilité macroéconomique et d’une croissance économique durable combinée à l’amélioration de la fourniture de prestations sociales. Il a également fait valoir qu’un observatoire de la pauvreté de la SADC avait été créé en 2010 pour évaluer les progrès réalisés, tout en reconnaissant que la région de la SADC restait particulièrement fragile pour réagir aux défis et obstacles auxquels elle était confrontée.
Le chômage est un défi majeur pour la SADC. Il a appelé à la mise en œuvre des recommandations formulées par la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la jeunesse de 2011 en matière de création d’emplois et de formation professionnelle. Le représentant a conclu en rappelant que les personnes handicapées étaient également au centre des préoccupations des États de la SADC et rappelé que la plupart d’entre eux avaient ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a déclaré qu’aujourd’hui encore, de nombreux pays étaient confrontés aux répercussions de la crise économique et financière mondiale qui continue de menacer les efforts consentis dans la promotion de plusieurs dimensions du développement social. En conséquence, la coopération internationale demeure indispensable et le meilleur moyen de progresser vers une véritable relance. Il importe de s’attaquer, ensemble, aux défis globaux puisque les pays deviennent chaque fois plus interdépendants, a-t-il dit, en ajoutant que l’Union européenne, quant à elle, n’épargnait aucun effort pour surmonter les difficultés actuelles.
Il en a voulu pour preuve l’adoption, en juin dernier par la Commission européenne, d’un pacte pour la croissance et l’emploi, qui met l’accent sur la lutte contre le chômage, l’allègement des conséquences de la crise et l’amélioration de l’emploi. « Nous avons d’ores et déjà traversé un long chemin », a observé le délégué, qui s’est réjoui des résultats obtenus, en soulignant la nécessité de persévérer dans les efforts conjuguant la relance économique et le développement social.
Il a également fait état de la Plate-forme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale, une initiative à l’horizon 2020 qui prévoit des mesures d’appui à l’emploi à tous les niveaux pour pas moins de 20 millions de ressortissants des pays membres aux fins de les sortir de la pauvreté et de l’exclusion sociale d’ici à 2020.
À l’approche de la date butoir 2015 des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit, la crise économique et financière continue de miner les efforts visant à la réalisation de tels objectifs. Il ressort donc que les efforts des gouvernements doivent être stratégiques et novateurs, et reposer sur un large agenda pour le développement social qui inclurait l’amélioration de l’état de santé physique et mental, et des investissements dans le capital humain, tout en gommant les inégalités. Il a assuré que l’Union européenne était prête pour un examen efficace et cohérent lors du Sommet d’examen des OMD 2013 et le cadre général post-2015 pour le développement.
Le printemps arabe est né dans une quête de liberté et de démocratie et de nouvelles perspectives de développement social et d’emploi. Le succès à long terme sera mesuré à l’aune de la capacité des gouvernements d’inclure les jeunes, hommes et femmes, dans les politiques de développement économique et social, a-t-il affirmé, ajoutant que le chemin de la transition structurelle sera long. Mais il n’y a plus de recul possible, a-t-il assuré.
Il a apporté un ferme appui aux questions relatives aux droits des personnes handicapées, et souligné que la Convention relative aux droits des personnes handicapées était le premier instrument relatif aux droits de l’homme auquel l’Union européenne est devenue partie le 22 janvier 2011 et que plus des trois quarts de ses membres l’avaient d’ores et déjà ratifiée.
Il a réaffirmé le ferme attachement de l’Union européenne au développement social et aux efforts visant à rechercher des solutions viables et applicables mondialement.
M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé son soutien à la Commission du développement social et à ses objectifs d’autonomisation des peuples par l’éradication de la pauvreté, la favorisation de l’intégration sociale et le plein emploi pour tous. L’intégration et l’inclusion sociale des gens vivant dans la pauvreté doit se traduire par un accès à la santé, à l’emploi et aux services sociaux de base, a-t-il affirmé. Il a poursuivi en soulignant que la crise financière ne devait pas se traduire par une réduction des moyens de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. L’investissement dans le social doit être une priorité des États Membres, a-t-il encore déclaré avant d’indiquer que les catégories de population telles que les jeunes et les femmes devaient faire l’objet d’une attention particulière.
Le représentant a indiqué que les femmes, en particulier dans les zones rurales, jouaient un rôle essentiel pour le développement et que leur accès à un plein emploi est essentiel à la cohésion sociale. La CELAC appuie également les initiatives prises par l’Organisation des Nations Unies en matière de formation et d’accès à l’emploi pour la jeunesse. Il a conclu son propos en insistant sur la prise en compte des flux migratoires dans l’approche adoptée par l’Organisation des Nations Unies en matière de développement. L’apport des migrants aux économies mondiales n’est pas suffisamment reconnu selon lui. Il encourage à ce titre les États Membres à faciliter l’intégration des populations migrantes et mettre fin aux politiques de criminalisation encore en vigueur dans de nombreux États.
Le représentant du Venezuela a déclaré que depuis l’ère du colonialisme jusqu’à nos jours, le capitalisme avait été le modèle économique qui avait développé des disparités permanentes au sein de la population mondiale, un modèle d’oppression auquel les pays en développement ont été assujettis, ce qui a abouti à des inégalités aux dimensions dramatiques. Face à l’échec flagrant de tels rapports de pouvoir caractérisés par le recours à la violence, l’exploitation et la domination, il s’avère nécessaire de sauver la dimension sociale des modèles de développement par la création de nouvelles formes d’organisation qui reposeraient sur les principes de la solidarité, de l’équité, de l’égalité, de la justice et du respect de la souveraineté. Au cours des 13 années écoulées, le Venezuela, qui a vu venir l’ampleur de la crise capitaliste mondiale, a opté pour l’investissement social avant toute chose, a-t-il expliqué.
Le pays a mis en place une dimension de justice sociale, qui joue un rôle protagoniste aux niveaux national, régional et international, en plaçant en avant des modèles de développement alternatifs. Le représentant a fait état d’une série de lois promulguées dans son pays et censées consolider le cadre économique, politique, social, culturel et juridique. Cette politique a ainsi permis une réduction de la pauvreté, un accroissement de l’alphabétisation, une réduction des inégalités, soit un coefficient de Gini annuellement réduit de 2 à 3%, et ce, depuis 2003.
D’autre part, les investissements étatiques dans les programmes sociaux a atteint 468 milliards de dollars et l’investissement social a représenté 60% des dépenses gouvernementales en 2011. Ces résultats se sont aussi accompagnés d’une réduction de plus de moitié de la malnutrition, passant de 7,7% dans les années 1990 à 3,7% en 2010. Les services de santé, pour leur part, ont permis à des milliers de personnes de bénéficier des centres Barrio Adentro et de sauver ainsi plus de 300 000 vies. Au niveau international, le représentant a exhorté à avancer vers des sociétés qui soient équilibrées, justes et souveraines. Enfin, il a rappelé qu’à l’issue des élections présidentielles, dimanche au Venezuela, l’abstention avait été inférieure à 20%.
M. WANG MIN (Chine) a affirmé la volonté de son pays de soutenir les efforts de l’Organisation des Nations Unies en faveur du développement social. Selon lui, la crise financière fait peser des nouveaux défis sur la mise en œuvre de politiques économiques créatrices d’emploi. Ces politiques sont, pour M. Wang, un élément essentiel du développement social par la réduction des inégalités et l’éradication de la pauvreté. Des politiques tournées vers la formation, en particulier des jeunes, sont nécessaires pour réaliser cet objectif de développement social.
Il a également insisté sur l’attention devant être portée, a-t-il estimé, sur la protection des catégories les plus vulnérables telles que les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées. Le représentant de la Chine a proposé que la communauté internationale se concentre sur trois secteurs dans ses efforts pour la promotion du développement social: des emplois stables et nombreux, une meilleure protection des groupes vulnérables et un appui plus important aux pays en développement.
S’agissant de son pays, M. Wang a rappelé que le Gouvernement adhérait au concept de développement scientifique centré sur l’individu et qui prévoit le développement durable et équilibré du pays. En réponse à la crise, il a mis en place une politique de promotion de l’emploi et des moyens d’existence en créant 12,21 millions d’emplois en 2011 tandis que 6,3 millions de personnes handicapées ont bénéficié des divers programmes d’aide du Gouvernement. Pas moins de 1,3 milliard de Chinois, soit 95% de la population, sont actuellement couverts par les réseaux d’assurance maladie et 700 millions d’autres bénéficient du système de retraite.
La Chine apporte également une assistance aux pays en développement, a rappelé M. Wang. En 2011, elle a financé 2 200 projets, annulé la dette de 50 pays très endettés, donné des formations à 60 000 personnes venant de 173 pays. Enfin, il a souligné que la Chine continuerait de travailler dans le cadre de la coopération Sud-Sud pour aider les pays en développement dans leur développement social et l’amélioration de leurs moyens de subsistance.
M. LIBRAN NUEVAS CABACTULAN (Philippines) a entamé son propos en affirmant que la croissance économique devait se traduire par des emplois décents. Pour atteindre cet objectif, il a appelé à la mise en œuvre de politiques harmonisées d’emploi, d’accès à des emplois décents, de couverture santé et de protection sociale. Les gouvernements développés doivent, au-delà de l’aide qu’ils consentent, appuyer et non pas affaiblir les pays en développement dans leurs efforts, a-t-il dit.
M. Cabactulan a souligné que le handicap demeurait une question chère à sa délégation. Il a salué le rapport du Secrétaire général sur le développement social en ce qu’il inclut les personnes handicapées dans l’approche de l’Organisation des Nations Unies et encourage l’adoption de solutions transversales pour réaliser cet Objectif du Millénaire. Pour conclure, il a indiqué que les Philippines, conjointement avec la République-Unie de Tanzanie, présenteraient une résolution sur ce thème qui se concentrera sur la nécessité de l’élaboration d’outils statistiques fiables afin d’évaluer les progrès réalisés sur la question des personnes handicapées.
Mme AMIRA FAHMY(Égypte), au nom du Groupe des États arabes, a commencé son propos en précisant que sa délégation ne s’opposait pas à un changement de l’ordre des orateurs, et a souhaité que l’on évitât de créer un précédent pour les procédures démocratiques de la Commission. La déléguée a souligné l’importance de la coopération internationale, notamment pour les pays les moins avancés (PMA), afin qu’ils puissent tenir leurs engagements conformément à la Déclaration de Copenhague. Elle a également tenu à exprimer l’inquiétude du Groupe arabe en ce qui concerne la baisse de l’aide publique au développement (APD) et la hausse de la mortalité et de la malnutrition.
De même, la représentante a affirmé que les jeunes formaient le tiers de la population des États arabes. Face à la hausse du chômage constatée pour cette catégorie de la population, elle a souligné la nécessité de mettre en œuvre des politiques globales en fournissant des formations et en réalisant des investissements qui offrent des opportunités de travail. En guise de conclusion, elle s’est dite inquiète de la détérioration des conditions de vie des Palestiniens en raison des restrictions de mouvement imposées par l’occupation israélienne d’une part, et par les violences perpétrées par les colons contre la population palestinienne d’autre part.
Le représentant des jeunes de la Suisse a affirmé que les jeunes se devaient de porter un regard critique sur les décisions prises par leurs aînés et de trouver des solutions pour l’avenir. Il a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les politiques éducatives. Selon lui, c’est une condition sine qua non de la réalisation des objectifs de développement de l’Organisation des Nations Unies. Il a poursuivi en indiquant que les jeunes dans le monde n’avaient jamais été aussi nombreux, représentant près de 3 milliards d’êtres humains.
Le jeune délégué suisse s’est réjoui de la nomination d’un conseiller spécial pour la jeunesse et de la promotion du volontariat international par l’Organisation des Nations Unies. Il a également appelé la communauté internationale à mieux respecter les droits des minorités. Selon lui, la méconnaissance des droits des minorités « nuit à une paix durable et sème les graines des conflits de demain ».
Le représentant du Brésil a souligné que, dans son Document final intitulé « L’avenir que nous voulons », la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) avait mis en relief le droit à l’éducation, la participation active des jeunes dans les processus de prise de décisions, la nécessité d’une stratégie mondiale sur les jeunes et l’emploi et la responsabilité des États dans l’octroi de la participation et de l’accès à l’information aux personnes handicapées aux fins d’améliorer leur bien-être. Toutes ces déclarations, a-t-il souligné, montrent l’importance accordée à la problématique sociale et il est souhaitable que l’accessibilité octroyée à Rio+20 encourage l’adoption d’une stratégie et de principes universels d’accessibilité pour l’organisation de tous les événements mondiaux majeurs, comme la coupe du monde de football 2014 et les Jeux olympiques et paralympiques de 2016.
Au Brésil, a-t-il expliqué, la Présidente Dilma Roussef a lancé il y a une semaine le Programme « Brasil Carinhoso », qui vient compléter le programme « Bolsa Familia », une vaste initiative nationale de promotion de l’inclusion sociale. D’autre part, il convient de reconnaître que l’accès universel à la santé et à l’éducation sont des instruments indispensables pour briser le cycle de la pauvreté et réduire les disparités sociales. Les programmes de protection sociale doivent également prévoir une couverture la plus large possible, avec une attention spéciale aux groupes vulnérables, comme les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées.
À cet égard, un emploi productif et décent est le moyen le plus efficace de réduction de la pauvreté et de l’inégalité, et l’expérience brésilienne prouve que les politiques d’imposition visant à l’émergence de petites entreprises constituent un outil puissant pour encourager la création d’emplois nouveaux et formels, plus spécialement pour les jeunes, qui représentent environ 1,8 milliard de personnes .
M. DAN RYAN (Australie), décrivant la diversité multiforme de son pays, plus particulièrement aux niveaux géographique et culturel, a vanté les mérites des réseaux sociaux grâce auxquels tous les jeunes australiens étaient interconnectés. « Les réseaux sociaux nous permettent d’être connectés les uns aux autres, et de partager nos expériences, pas seulement dans notre pays mais sur le plan mondial », a-t-il observé. Quant à l’environnement des médias sociaux qui continue de croître, il a fait valoir qu’il était une force puissante, mettant également en exergue la révolution numérique qui a contribué à rassembler les peuples à travers le monde et à transcender les frontières nationales.
Pour autant, il a regretté que la violence et l’intolérance se soient aussi emparées des réseaux sociaux où sont persécutées de jeunes personnes. En conséquence, il a fait un plaidoyer pour la promotion de la tolérance et du respect de la dignité humaine. « En respectant les personnes, nous renforçons leur détermination et nous leur donnons les moyens de jouer leur rôle dans la société », a-t-il précisé.
S’agissant de la fracture numérique, le jeune délégué australien a noté qu’il était dans l’intérêt de tous d’œuvrer à ce que l’analphabétisme technologique ne devienne pas un point de différence ou de désavantage. Par ailleurs, M. Dan a fait remarquer que les réseaux sociaux étaient une chance pour la jeunesse car source de développement et d’autonomisation. Il est essentiel, a-t-il déclaré, que la jeunesse du monde d’aujourd’hui saisisse les opportunités offertes par les réseaux sociaux notamment en convertissant l’avantage éducatif en emploi et en gains économiques.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a souligné que le Sommet mondial pour le développement social, qui s’est tenu à Copenhague en 1995, demeurait l’une des réalisations majeures de la gouvernance internationale contemporaine en vue de relever les défis du développement social. Cette vision a été élargie et précisée lors de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, à Genève en 2000, qui a mis l’accent sur la promotion et la protection du développement social et a convenu d’une série de mesures pour atteindre les objectifs fixés tout en réduisant les effets préjudiciables de la mondialisation.
Il reste toutefois que les progrès enregistrés dans la mise en œuvre des engagements pris au Sommet social et lors de la session extraordinaire demeurent otages de l’impact de l’actuelle crise financière et économique, ainsi que des défis de l’élimination de la pauvreté issus des inégalités accrues, de l’insuffisance de la création d’emplois, de la faiblesse de la production agricole et des répercussions des changements climatiques. Le représentant a appuyé les recommandations du Secrétaire général encourageant les États à accélérer leurs efforts et à consacrer davantage de ressources à la création d’opportunités d’emplois, avec un accent particulier sur l’emploi des jeunes, en vue d’une croissance économique inclusive, équitable et soutenue.
Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a souligné que son pays mettait le bien-être social et l’égalité au centre de ses priorités. Elle a rappelé que le Gouvernement de son pays avait mis en place un système de santé gratuit et s’est targuée des progrès réalisés par le Nicaragua en matière de lutte contre la mortalité infantile et de soins apportés aux mères par la création de foyers spécialisés.
Elle s’est également réjouie de la reconnaissance par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de l’action du Nicaragua en matière de lutte contre l’analphabétisme. La Ministre a, par ailleurs, mis en avant une initiative menée par son pays s’articulant autour d’une cartographie du handicap afin de déterminer la localisation des personnes handicapées, et ce, afin de pouvoir répondre au mieux à leurs besoins.
Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé que ce n’est pas la première fois que la lutte contre les implications de la crise économique et financière occupait les débats de la Commission. Il importe donc que les partenaires au développement mettent véritablement en œuvre tous les engagements pris et les objectifs fixés au Sommet du développement social. Il s’est vivement inquiété de l’opposition manifestée lors des débats concernant certaines résolutions et a souhaité qu’en dépit de certaines tentatives de saper les discussions sur la Commission du développement social, celle-ci soit maintenue et renforcée en tant qu’entité hors pair dans le domaine de l’intégration sociale et économique.
Même dans cette situation difficile de crise mondiale qui persiste, la Fédération de Russie a consenti des efforts soutenus pour maintenir la croissance et un emploi décent pour tous, ainsi que l’aide aux petites et moyennes entreprises. Lors de la Conférence internationale de haut niveau sur l’application de la Convention de l’Organisation internationale du Travail sur l’emploi décent, à Moscou, la Russie a réitéré tous ses engagements. Chaque année, les pensions de base des personnes âgées sont augmentées et le pays a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. La politique de la jeunesse prend également en compte le Programme mondial d’action sur la jeunesse, et la solidarité entre les générations demeure l’un des fondements de la société russe. La mondialisation et les défis émergeants appellent à un renforcement de la coopération internationale en vue d’améliorer les conditions de vie de tous les êtres humains.
Deux représentants des jeunes d’Allemagne ont instamment appelé la communauté internationale à améliorer la participation des jeunes à la vie politique et sociale. Ils ont demandé pour cela l’adoption de droits mondiaux de la jeunesse garantissant une inclusion effective des jeunes et une éducation tout au long de la vie. Ils ont également insisté sur leurs préoccupations en matière de respect de l’environnement et de lutte contre les discriminations telles que le racisme et toutes les formes d’inégalité.
Ils ont conclu en demandant aux États Membres de prolonger au-delà de 2015 les efforts en matière de développement. « Les pays ne peuvent faire cavaliers seuls » et doivent s’organiser dans des cadres robustes, ont-ils insisté. Ils ont exprimé la disponibilité des jeunes allemands pour prendre part à cet effort en déclarant: « Il faut se battre pour lutter contre les crises mondiales, faire confiance et faire participer les jeunes. Nous voulons que nous soit donnée une chance ».
MILISCHIA REZAI, représentante de la jeunesse de la Suède, a estimé que la meilleure réponse à opposer au terrorisme était « plus d’ouverture, plus de démocratie et plus d’humanité ». Il faut donner la priorité à la sécurité humaine en s’attaquant à des questions telles que les menaces environnementales et les défis humanitaires. Il faut renforcer la démocratie et l’égalité économique et sociale, au lieu d’investir des sommes d’argent considérables dans les agressions militaires et les armes. « La paix et la sécurité vont de pair avec la justice et l’égalité », a-t-elle résumé.
La jeune déléguée, elle-même fille d’immigrés, a fait remarquer que la discrimination structurelle et la subordination des immigrés dans le monde avaient conduit à « une forme contemporaine d’apartheid où votre nom et la couleur de votre peau influencent votre vie ». Plaidant pour une politique migratoire humaine, qui ouvre les portes aux personnes dans le besoin, elle a souhaité que les questions relatives aux droits des migrants et des demandeurs d’asile soient incorporées dans le processus des Objectifs du Millénaire pour le développement pour après 2015.
Le délégué des jeunes de la Thaïlande a souligné que ceux-ci souhaitaient de manière uniforme participer au processus de prise de décisions dans leurs communautés concernant les questions qui les touchent.
Il s’est, de même, réjoui du fait que l’année 2015 soit non seulement celle de l’achèvement prévu des Objectifs du Millénaire pour le développement, mais qu’elle coïncidera aussi avec le début de la Communauté économique de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, laquelle promet une plus grande prospérité économique et des opportunités de développement dans la région grâce à la liberté de circulation des mains d’œuvre et l’ouverture des marchés.
Alors que le chômage est un sérieux problème dans le monde, il ne touche que 4,5% des jeunes thaïlandais, grâce aux investissements dans l’éducation dans le pays qui a pu maintenir un programme de 15 années d’éducation gratuite pour tous.
Le jeune délégué de la Thaïlande a également déclaré que de nombreux efforts avaient été réalisés pour la protection des droits des personnes âgées, notamment celles qui ne bénéficient pas de pensions couvertes par l’État. Enfin, devant l’augmentation du nombre des personnes âgées, le Gouvernement a mis en place une couverture universelle de soins de santé pour elles.
Mme KIRTY MATABADAL (Pays-Bas) a rappelé que, depuis son élection en tant que représentante de la jeunesse dans son pays il y a un an, et après avoir rencontré des milliers de jeunes à travers le monde, le message de ceux-ci restait le même, à savoir que l’Organisation des Nations Unies doit démontrer sa pertinence dans un monde qui change de manière très rapide. « Les jeunes connaissent les promesses, les résolutions, les discours et les plans d’action mais ne voient pas les engagements des États Membres pour leur mise en œuvre dans la vie de tous les jours », a-t-elle regretté.
Pour illustrer son propos, elle a pris l’exemple du VIH/sida. Dix ans après les grandes promesses faites dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le nombre de personnes séropositives a triplé en Europe de l’Est et en Asie centrale, a-t-elle souligné. Actuellement, a-t-elle dit, 1,8 milliard de jeunes vivent dans des pays qui font face aux problèmes du chômage, de la faim, de l’accès à l’éducation ou à l’eau, au VIH/sida, aux guerres, aux mariages forcés ou aux grossesses non désirées.
Il est temps de mettre en œuvre les engagements pris dans le passé, a déclaré la représentante, qui a suggéré, entre autres, de lever des fonds pour soutenir l’initiative mondiale pour l’éducation du Secrétaire général visant l’inscription à l’école de 61 millions d’enfants; de réunir les universités, le secteur privé et les gouvernements pour s’assurer que les jeunes reçoivent l’éducation dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail; de mettre en place des programmes en vue de mettre fin aux mariages des enfants; et de créer des espaces où les jeunes pourront participer à la gestion locale et nationale.
Mme MELISSA OFOEDU (Autriche) a soutenu notamment que les problématiques du chômage, de l’égalité d’accès à l’éducation, à la santé et aux services en faveur des jeunes filles auxquelles est confrontée la jeunesse, avaient un caractère intersectoriel et nécessitaient une réponse aux niveaux national, régional et international. Rappelant l’avertissement lancé par le Secrétaire général de l’ONU sur l’incapacité d’une génération à trouver un emploi décent, Mme Ofoedu s’est montrée très critique envers les gouvernements du monde entier qui, selon elle, n’ont pas réussi à mettre en œuvre des mesures efficaces en vue de combattre le chômage de plus en plus croissant des jeunes.
La déléguée autrichienne a donc lancé un appel urgent aux décideurs du monde entier à garantir un accès au marché de l’emploi aux jeunes demandeurs d’asile en vue de favoriser leur intégration sociale et de garantir leurs droits à un niveau de vie décent. En outre, elle les a exhortés à mettre fin aux mesures économiques qui ont conduit à la réduction des opportunités d’emploi, tout en appelant les États Membres à mettre en œuvre une politique budgétaire expansionniste en vue de stimuler la croissance et les possibilités d’emplois pour les jeunes.
Mme Ofoedu a également expliqué que le secteur de l’éducation offrait une alternative aux jeunes en période de chômage et constituait une arme pouvant changer la face du monde, soulignant son rôle important dans l’éducation des jeunes filles concernant leurs droits sexuels et à la reproduction. S’appuyant sur les statistiques du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) sur la mortalité infantile et maternelle due aux complications de l’accouchement, la déléguée autrichienne a appelé la communauté internationale à se pencher sur la question pour contribuer à une réduction drastique du phénomène.
Mme LISANDRA ASTIASARAN ARIAS (Cuba) a interpellé la Commission sur les grandes difficultés rencontrées par les pays en développement dans le contexte actuel de crises financière et économique. Selon elle, la pauvreté s’accroît dans les pays en développement, tandis que les inégalités se creusent dans les pays développés. Elle a fait porter la responsabilité de cette situation à l’inégalité des échanges commerciaux mondiaux.
Elle a également déploré l’insuffisance de l’aide publique au développement (APD) et le maintien d’un endettement massif des pays en développement qui nuit aux perspectives de progrès des conditions de vie. Elle a poursuivi en mettant en avant les résultats atteints par Cuba en matière de lutte contre la mortalité infantile et d’accès à un système de santé gratuit pour tous.
M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a affirmé que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, principaux facteurs de fragilisation sociale, était un combat permanent et de longue haleine qui devrait mobiliser toutes les énergies et toutes les forces sociales pour faire face à la précarité, laquelle constitue une grave atteinte à la dignité et aux droits de l’homme. Les stratégies intégrées de redressement économique qui placent l’individu au centre des préoccupations gouvernementales et des priorités du développement ne peuvent être opérationnelles qu’à travers des projets socioéconomiques de grande envergure qui nécessitent un développement soutenu des capacités productives et une valorisation du potentiel humain en vue de permettre aux groupes démunis, notamment les jeunes, de bénéficier des opportunités d’emploi à travers un accès équitable au marché du travail, a estimé le représentant.
M. Loulichki a ensuite donné un aperçu de l’Initiative nationale du développement humain, lancée par le Roi Mohammed VI du Maroc, et qui vise à s’attaquer à la pauvreté et à la marginalisation sociale de plusieurs communautés défavorisées des zones rurales et urbaines du pays. Il a fait remarquer que cet ambitieux projet avait doublé lors de la mise en œuvre de la seconde phase en 2011, que sa couverture géographique s’était élargie et que son budget avait sensiblement augmenté, passant de 1,7 milliard à 2,1 milliards de dollars. Il a précisé que, pour donner une impulsion forte et durable à cette initiative, le Maroc avait sollicité et reçu, tout récemment, l’appui de la Banque mondiale. Celle-ci accorde un prêt de 300 millions de dollars dont les fonds, et c’est une première, ne sont décaissés que sur la base de la réalisation effective de résultats vérifiables et d’indicateurs de performance convenus à l’avance.
Mme CECILIA PELLOSNIEMI (Finlande), dépeignant un tableau sombre et une situation alarmante en ce qui concerne les jeunes dans les régions en proie à des conflits ou qui en sortent, a insisté sur le fait que cette frange de la population demeurait la première cible en période d’affrontements armés. Ces jeunes, a-t-elle souligné, sont vulnérables aux enrôlements involontaires au sein de l’armée, des groupes d’insurgés ou de terroristes, les empêchant de recevoir la formation scolaire nécessaire ou même d’obtenir un emploi.
En conséquence, la jeunesse peut représenter un risque majeur dans le sens où elle est susceptible d’exprimer ses frustrations violemment et déclencher des émeutes à l’échelle mondiale, a prévenu Mme Pellosniemi. Il est donc urgent de remédier à ces frustrations et de réorienter l’énergie des jeunes qui constituent une ressource non négligeable pour la société, et plus particulièrement dans les régions déchirées par les conflits, a-t-elle déclaré.
Pour ce faire, il est indispensable de garantir le respect des droits des jeunes en vue d’éviter leur radicalisation, a-t-elle poursuivi. Se félicitant de l’initiative du Secrétaire général de créer un poste de conseiller spécial pour la jeunesse visant à répondre aux besoins de la plus importante génération de jeunes jamais connue, elle a mis l’accent sur la nécessité pour le Conseil économique et social (ECOSOC) de reconnaître la jeunesse en tant que groupe spécial au sein du système des Nations Unies. Car, a-t-elle fait remarquer, les jeunes pourraient être des agents de changements positifs dans toutes les sociétés du monde s’ils bénéficiaient de l’appui nécessaire.
M. SHIN DONG-IK (République de Corée) a estimé que l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, notamment en ce qui concerne la participation au processus de décision et l’éducation, devait faire partie du programme de développement pour l’après 2015. Par ailleurs, la communauté internationale doit prêter une attention particulière à la pauvreté et au chômage chez les jeunes, car ils sont affectés de façon disproportionnée par la crise économique et financière mondiale. La République de Corée, qui voit augmenter rapidement le nombre de ses citoyens âgés, est également d’avis qu’il faut renforcer leur intégration économique et sociale à travers une approche holistique de la question du vieillissement.
Le représentant a annoncé que son pays accueillerait la réunion intergouvernementale de haut niveau de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) sur le handicap, du 24 octobre au 2 novembre 2012, à Incheon.
Le représentant de la République islamique d’Iran a souligné que la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale étaient au centre des priorités de son pays tout en indiquant que les gouvernements devaient faire en sorte que leurs politiques de développement soient en harmonie avec leur contexte national. Il a également estimé nécessaire une collaboration intergouvernementale pour recenser les meilleures pratiques.
Il s’est également réjoui de la tenue en 2013 d’une Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le handicap en ce qu’elle offrira une opportunité de se pencher sur la situation des personnes handicapées et d’élaborer un plan stratégique pour leur venir en aide. L’Iran encourage tous les organes de l’Organisation des Nations Unies à renforcer leur action et les assure par avance de sa pleine collaboration.
Mme ANN MARIT SAEBONES (Norvège) a consacré son propos à la question des personnes handicapées en soulignant la ratification prochaine par la Norvège de la Convention de l’Organisation des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Elle s’est réjouie de la prise en compte active des personnes handicapées dans des programmes onusiens de grande ampleur. Jusque-là, a-t-elle déploré, les personnes handicapées restaient « invisibles » dans les politiques et initiatives favorisant un accès à l’emploi et à une alimentation décente. La Norvège préconise la détermination de nouveaux Objectifs du Millénaire pour le développement qui mettront l’accent sur les groupes les plus vulnérables et sur l’égalité.
S’exprimant après Mme Saebones, la représentante des jeunes de Norvège a déploré que la situation des minorités sexuelles demeurait aussi difficile. Elle s’est émue du maintien dans certains États de la peine de mort pour les homosexuels. « Les droits sont universels et s’appliquent à tous. Femmes, hommes et jeunes doivent pouvoir décider par eux-mêmes de ce qui touche à leur sexualité », a-t-elle affirmé.
Selon elle, l’éducation et l’information sont nécessaires pour l’amélioration des conditions de vie des minorités sexuelles. Elle a conclu en appelant à réaffirmer l’universalité des droits et à respecter la résolution « Droits de l’homme, orientation sexuelle et identité de genre » (A/HRC/RES/17/19),adoptée en 2011 par le Conseil des droits de l’homme.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a déclaré que, selon une étude des Nations Unies, l’exigence de lier la question des droits de l’homme de toutes les personnes sans distinction aucune, à la croissance économique et au développement était devenue incontournable dans toutes les perspectives d’évolution des sociétés. Le droit des personnes handicapées est un droit de l’homme, a-t-il indiqué, en appelant à des mesures appropriées pour prévenir la discrimination à leur encontre et intégrer une perspective de tolérance zéro discrimination dans tous les programmes de développement.
Le représentant a appelé par ailleurs à s’attaquer au « délit de faciès » et autres préjugés et stigmatisations qui privent les personnes handicapées de leurs droits et libertés fondamentales. Précisant qu’aujourd’hui plus d’un milliard de personnes, soit près de 15% de la population mondiale, vivaient avec une forme de handicap et constituaient la plus grande minorité dans le monde, il a salué la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, que le Sénégal a signée et ratifiée en avril 2007 et janvier 2010 respectivement. Il a précisé que le 6 juillet 2010, le Parlement sénégalais avait voté la loi d’orientation sociale, cadre de référence en matière de prise en charge des personnes handicapées.
La représentante de la Colombie a rappelé que la réduction de la pauvreté et des disparités sociales ainsi que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement figuraient parmi les priorités majeures de son pays qui a réussi à afficher une croissance économique élevée en 2011, malgré la crise économique mondiale. La représentante a affirmé que cette croissance avait permis un changement des taux de pauvreté et d’inégalité puisque le coefficient GINI a baissé de 1,2 point, événement de taille pour la Colombie dont le niveau d’inégalité a décru pour la première fois en 20 ans, et dont la distribution des revenus tend vers une équité accrue.
De la même façon, le taux de Colombiens vivant dans la pauvreté extrême est passé à 10,6%, et le taux de chômage a baissé de 10,1% à la fin de 2011, à 9,7% en août dernier. La représentante a appuyé les recommandations du Secrétaire général visant à la réduction de la pauvreté et à rompre le cycle des inégalités sociales, en se concentrant sur l’emploi productif, l’emploi décent, un accès accru à la protection sociale et l’augmentation des investissements dans l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures.
Bien que les chiffres montrent que la Colombie est sur le bon chemin, il conviendrait de renforcer les programmes sociaux réussis tel le programme intitulé « Famille en action », qui implique plus de 20 entités étatiques chargées de la prestation de services orientés vers les familles parmi les pauvres, et de la consolidation des politiques transversales dans tous les secteurs de l’économie, notamment par le maintien d’un dialogue avec le secteur privé dans les différents domaines sociaux, a-t-elle indiqué.
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