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Deuxième Commission: face à la crise alimentaire, des délégations appellent à investir davantage dans le secteur agricole

AG/EF/3254

Deuxième Commission: face à la crise alimentaire, des délégations appellent à investir davantage dans le secteur agricole

23/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3254
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

20e& 21eséances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: FACE À LA CRISE ALIMENTAIRE, DES DÉLÉGATIONS APPELLENT

À INVESTIR DAVANTAGE DANS LE SECTEUR AGRICOLE


Deux semaines avant la tenue à Rome du Sommet consacré à la sécurité alimentaire, organisé sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de nombreuses délégations ont identifié la nécessité d’investir davantage dans le développement agricole comme une des principales solutions à apporter à ce problème.  Au cours d’un débat sur le thème « développement agricole et sécurité alimentaire », ouvert hier et qui s’est achevé ce soir à la Deuxième Commission (économique et financière), les délégations des pays qui ont pris la parole ont unanimement regretté que plus d’un milliard de personnes à travers le monde souffrent toujours de la faim et de la malnutrition.


À l’occasion de cette discussion, les délégations étaient saisies d’un rapport* du Secrétaire général qui estime que « les changements climatiques, les besoins en énergie, la diminution des ressources naturelles, et des systèmes de marchés en déclin ou archaïques sont autant de facteurs qui entravent la capacité à relever de manière stratégique et systématique le défi de la sécurité alimentaire ».


Illustrant cette analyse, le représentant du Malawi, qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a relevé que les changements climatiques, qui se manifestent par des cycles de sècheresse extrême dans certaines régions et d’inondations dans d’autres, remettent en cause les efforts déployés par les pays en vue de combattre l’insécurité alimentaire.  Pourtant, a-t-il ajouté, aucun autre secteur économique n’est plus important pour les États membres de la SADC que celui de l’agriculture.


Tout en partageant cette analyse des causes de l’insécurité alimentaire, certains délégués, parmi lesquels le représentant du Soudan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de même que celui de l’Algérie notamment, ont ajouté que la crise alimentaire actuelle était aussi le résultat d’une agriculture longtemps négligée et de la spéculation excessive sur les denrées alimentaires.  L’insuffisance des investissements dans l’agriculture a encore été évoquée par la délégation de Cuba notamment, qui a, tout comme celle du Sénégal, reproché aux gouvernements des pays développés de continuer à subventionner leurs productions et leurs exportations agricoles, ce qui crée des distorsions sur les marchés agricoles mondiaux et la spéculation qui entraîne la hausse des prix.  Ces subventions sont d’autre part en grande partie responsables de la dégradation du secteur agricole dans les pays en développement.


Après avoir qualifié d’« inacceptable » qu’une personne sur six à travers le monde souffre de la faim et de la malnutrition, le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a souligné que cette situation est liée à l’appauvrissement des populations et non à une quelconque pénurie de nourriture.


Face à ce problème, les intervenants ont fait part des efforts entrepris tant au plan national qu’à l’échelle des régions.  Prenant la parole au nom des pays membres du Groupe de Rio, le représentant du Mexique a noté les efforts menés en Amérique latine en vue de faire de l’accès à l’alimentation un droit fondamental.  Le représentant de la Suède a précisé que l’Union européenne, au nom de laquelle il s’exprimait, a accru sa contribution à ce secteur dans le cadre de son aide aux pays en développement.  Le Parlement européen et le Conseil de l’Europe, a-t-il ajouté, ont décidé de la mise en place d’un fonds alimentaire doté d’un milliard d’euros.


Le représentant des États-Unis a, de son côté, souligné les engagements du Président Obama de parvenir à des améliorations majeures dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale et d’accorder 3,5 milliards de dollars à la promotion de l’agriculture dans les pays en développement.  Son homologue du Japon a précisé qu’en Asie, son pays a consacré 2,1 milliards de dollars au titre de l’aide aux pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) et à la Chine, alors qu’en Afrique, il a lancé une initiative « New Rice for Africa » destinée à améliorer la production de riz dans 12 pays. 


De manière plus notable cependant, rejoignant les conclusions du Secrétaire général, la quasi-totalité des délégations ont plaidé en faveur du renforcement de la productivité agricole par le biais notamment de l’investissement, mais aussi en faveur de la promotion de la coopération en matière de mobilisation de nouvelles ressources.  Enfin, quelques délégations, à l’image de celle des Philippines, ont plaidé pour la mise en place d’une gouvernance agricole mondiale.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux lundi, le 26 octobre, à partir de 10 heures.


*     A/64/221



DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE (A/64/221)


Suite du débat général


S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays candidats à l’accession à cette entité, M. JAKOB STRÖM (Suède) a rappelé que la sécurité alimentaire était fondamentale en vue de réaliser des progrès dans les domaines économiques et sociaux.  Il a jugé inacceptable qu’une personne sur six à travers le monde souffre de la faim et de la malnutrition, notant que cette situation est liée à l’appauvrissement et non à une quelconque pénurie de nourriture.  Le représentant de la Suède a plaidé en faveur des investissements dans l’agriculture, et il a précisé que l’Union européenne a accru sa contribution à ce secteur dans le cadre de son aide aux pays en développement.  Le Parlement européen et le Conseil de l’Europe ont décidé de la mise en place d’un fonds alimentaire doté d’un milliard d’euros, a-t-il encore indiqué, tout en se félicitant des initiatives internationales, dont celle du G-8, allant dans le même sens. 


L’investissement dans l’agriculture, l’utilisation des connaissances scientifiques notamment, et l’amélioration du statut de la femme doivent accompagner un meilleur accès à l’alimentation, a en outre plaidé M. Ström.  Il a souligné le rôle positif que peut jouer le commerce et insisté sur la nécessité de conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha.  Le problème de la faim, a-t-il analysé, est aussi la conséquence de catastrophes humanitaires, de même qu’il est aggravé par la crise économique.  Dès lors, a suggéré le représentant de la Suède, des politiques visant à y faire face tant aux niveaux local que régional doivent être mises en place et soutenues par la communauté internationale et des institutions internationales toujours plus efficaces.  Il a enfin souhaité que, sur la base d’expériences positives passées, une attention particulière soit accordée aux principes d’appropriation nationale et à celui du partenariat.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. GEORGE TALBOT (Guyana) a indiqué que, face aux défis qui se posent à l’agriculture régionale, la CARICOM avait lancé une stratégie intitulée « Initiative Jagdeo », qui vise à rendre compétitif son secteur agricole au niveau international.  Au nombre de ses priorités sont l’élaboration d’une politique agricole et de normes phytosanitaires communes, la diversification des cultures, et la valorisation des sols arables menacés par l’érosion côtière.  Mais la CARICOM est préoccupée par la réduction de l’assistance internationale, en particulier de l’aide publique au développement (APD), qui pourrait compromettre la mise en œuvre de l’Initiative, a indiqué le représentant.  Il a donc appelé les partenaires de développement à prêter assistance aux pays de la région afin de mettre en place un environnement international propice à la croissance et au développement.  M. Talbot a indiqué que la CARICOM continuerait à lutter contre « la compétition injuste et les distorsions du commerce mondial », qui n’ont pas leur place dans un système commercial multilatéral.  Aussi a-t-il appelé à conclure les négociations commerciales du Cycle de Doha.  M. Talbot s’est également félicité de la tenue à Rome, en novembre prochain, d’un Sommet sur la sécurité alimentaire, au cours duquel la communauté internationale devra renouveler son engagement en faveur de l’éradication de la pauvreté et de la faim, ainsi que de la bonne gouvernance en ce qui concerne la maîtrise des prix des denrées alimentaires.  Le porte-parole de la CARICOM a estimé en conclusion qu’il fallait poursuivre la recherche en cours sur la possibilité d’utiliser les biocarburants.


Prenant la parole au nom du Groupe de Rio, M. BENITO JIMÉNEZ SAUMA (Mexique) a relevé que l’agriculture était centrale au développement des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.  D’où, a-t-il poursuivi, la mise en place de politiques aux plans local et régional, à l’image de l’initiative visant à éradiquer la faim dans cette région à l’horizon 2025.  L’accès à l’alimentation est un droit fondamental, et les politiques nationales relatives à la sécurité alimentaire doivent prendre en compte cette dimension, a plaidé le représentant du Mexique.  Cet enjeu, a-t-il jugé, est lié à tous les autres dont la Deuxième Commission est saisie.  Il a regretté qu’en dépit du renchérissement des produits alimentaires, l’on ne se soit pas attaqué aux causes profondes de la crise. 


M. Sauma s’est cependant félicité du consensus global qui émerge progressivement autour de cette question, et a estimé que l’investissement public et privé dans l’agriculture, une assistance accrue à certains pays ou encore la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha notamment, représentent quelques-unes des avenues par le biais desquelles on pourra résoudre le problème de l’accès à l’alimentation.  Le représentant du Mexique a enfin espéré que les rencontres internationales à venir sur cette question, dont le Sommet de Rome prévu en novembre, permettent de relancer la mobilisation internationale autour d’actions concrètes et de programmes à mettre en œuvre. 


S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. STEVE MATENJE (Malawi) a déclaré qu’aucun autre secteur économique n’était plus important pour les États membres de la SADC que celui de l’agriculture, qui est déterminant pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En dépit de sols diversifiés et de ressources naturelles importantes, ce secteur n’est pourtant pas pleinement exploité, en raison de l’absence de technologies agricoles abordables, a-t-il relevé.  La SADC a donc mis au point une stratégie qui vise à coordonner et harmoniser les politiques agricoles de ses États membres afin d’accroître la productivité agricole, stratégie alignée sur le Plan stratégique indicatif de développement régional, sur la Déclaration de Dar es-Salaam et sur le Plan d’action sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.  Mais l’engagement de la SADC est remis en question par les changements climatiques, qui se manifestent par des cycles de sècheresse extrême et d’inondations, a déploré M. Matenje.  Tout en appelant à un renforcement de l’assistance internationale, il a indiqué que la SADC avait pris de son côté la décision d’augmenter d’au moins 10% l’investissement public dans l’agriculture et d’accroître sa productivité agricole d’au moins 6%.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a relevé la nécessité d’une approche systématique face au problème de l’insécurité alimentaire.  Commerce, investissement et aide à l’adaptation face aux changements climatiques sont des aspects importants de cette approche, a-t-elle ajouté.  De plus, a estimé la représentante de la Colombie, afin de faciliter l’accès à l’alimentation dans de nombreux pays, la coopération internationale doit être renforcée, en particulier lors de catastrophes humanitaires.  Mme Blum a souligné les efforts de son pays pour garantir la sécurité alimentaire à ses populations et précisé que ceux-ci se fondent sur divers principes, dont celui du respect du droit à l’alimentation.  La Colombie, a-t-elle conclu, n’est pas confrontée à l’insécurité alimentaire.


M. DAVID CARBAJAL (États-Unis) a rappelé qu’un milliard d’êtres humains souffraient quotidiennement de malnutrition et que pour répondre aux besoins de la population mondiale en 2030, l’offre alimentaire mondiale devrait être augmentée de 50%.  Il a ensuite souligné les engagements du Président Obama de parvenir à des améliorations majeures dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale et d’accorder 3,5 milliards de dollars à la promotion de l’agriculture dans les pays en développement.  Il a aussi mis l’accent sur le Sommet « Partenariat pour la sécurité alimentaire mondiale » organisé le mois dernier par la Secrétaire d’État Hillary Clinton et le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.


M. Carjabal a également annoncé que les États-Unis allaient soutenir la mise en place de plans d’actions nationaux, en coopération avec les gouvernements, les organisations non gouvernementales (ONG) et le secteur privé.  « Nos efforts incluront le développement agricole, la recherche des causes des problèmes de production, la protection sociale, l’assistance alimentaire d’urgence et la création de programmes nationaux de nutrition », a-t-il expliqué.  Saluant par ailleurs le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, « qui offre un cadre pour coordonner le soutien international », il a appelé à la mise en place de programmes similaires dans d’autres régions du monde.


M. Carjabal a également énuméré les priorités de son pays dans le domaine de la lutte contre la faim et la malnutrition: intensification du soutien aux stratégies nationales et régionales de promotion de l’agriculture dans les pays en développement; mise en place d’une architecture flexible de financement de l’aide incluant des mécanismes bilatéraux et multilatéraux; facilitation de l’intégration économique régionale en collaboration avec les organisations, associations et agences actives à ce niveau; appel à tous les participants du Sommet du G-8 de L’Aquila à tenir leurs engagements à verser 20 milliards de dollars sur trois ans pour le développement agricole durable et l’assistance alimentaire d’urgence; soutien à un développement agricole respectueux de l’environnement, et enfin, soutien à la réforme de la FAO.


M. LIU YUYIN (Chine) a estimé que les questions d’alimentation, de sécurité et de développement sont liées, avant de déplorer le fait que plus d’un milliard de personnes dans le monde et 35% de la population de 16 pays africains souffrent de la faim.  Il a, par ailleurs, appelé à davantage de soutien international en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Face à la crise alimentaire, tout en plaidant pour une meilleure coordination au plan international, M. Liu Yuyin a estimé que trois dimensions doivent mobiliser l’attention.  Premièrement, le développement agricole en vue de parvenir à la sécurité alimentaire doit devenir une priorité.  Deuxièmement, des mesures multisectorielles touchant au commerce, à l’environnement ou au transfert des technologies doivent être mises en œuvre.  Enfin en troisième lieu, la coopération internationale doit être renforcée.  Le représentant de la Chine a enfin abordé les progrès de son pays en matière de sécurité alimentaire, précisant que l’autosuffisance alimentaire de la Chine se situe à 95%.


M. JOSÉ ALBERTO BRIZ GUTIÉRREZ (Guatemala) a rappelé que son pays souscrivait aux déclarations faites au nom du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe de Rio.  Il a ensuite souligné que le problème de la sécurité alimentaire avait une importance particulière pour le Guatemala, où des milliers de petits fermiers dépendent de l’agriculture de subsistance.  « N’importe quel phénomène qui perturbe l’équilibre fragile entre offre et demande peut se transformer en crise alimentaire », a-t-il expliqué.  Le représentant a notamment cité la sécheresse qui a frappé le Guatemala et qui a contraint le Gouvernement à déclarer, en septembre dernier, « un état de catastrophe nationale ».  Confronté à des crises alimentaires régulières, le Guatemala a également mis en place une stratégie nationale pour réduire la malnutrition chronique des enfants de moins de cinq ans et « briser le cycle intergénérationnel de la malnutrition », a indiqué le représentant.


En dépit de cette situation, le Guatemala peut quand même devenir un pays exportateur de produits agricoles, a-t-il estimé.  Il a rappelé le succès de la coopérative « 4 Pinos », créée en 1976 au lendemain d’un tremblement de terre et devenue l’un des principaux exportateurs mondiaux de pois.  Pour le représentant, c’est la preuve que les crises alimentaires peuvent aussi jouer un rôle de catalyseur pour développer de nouvelles méthodes de coopération couronnées de succès.  Pour conclure, il s’est félicité que la question de la sécurité alimentaire « ait retrouvé sa place centrale dans l’agenda international ».  Il a enfin souhaité que le Sommet mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur la sécurité alimentaire, qui aura lieu en novembre prochain à Rome, permette de renforcer la coopération et la coordination entre États Membres.


M. GONZALO GUILÉN (Pérou) a relevé l’importance des progrès enregistrés dans la lutte contre l’insécurité alimentaire dans son pays, mais il a déploré l’impact des changements climatiques sur la production agricole nationale qui représente, a-t-il indiqué, 92% de la consommation alimentaire du pays.  Les problèmes hydriques menacent cependant d’affecter ce secteur vital de l’économie du Pérou, a-t-il poursuivi.  Des superficies importantes de terres arables sont en danger et les cultures de base sont les plus affectées.  Face au développement de la production des biocarburants dans le monde, M. Guilén a plaidé en faveur de la préservation des terres nécessaires à la culture des produits de base.  Il a enfin évoqué les efforts de son pays visant à faire face aux effets des changements climatiques sur l’agriculture du Pérou.  


M. ASAD MAJEED KHAN (Pakistan) a estimé que, pour relever de manière durable les défis qui se posent aujourd’hui en termes de sécurité alimentaire, la communauté internationale devait mettre au point une stratégie cohérente, qui mobilise toutes les parties prenantes aux niveaux international, régional et national.  Une telle stratégie devrait promouvoir les investissements dans l’agriculture, en particulier les investissements directs étrangers, pour renforcer la productivité agricole, a expliqué le représentant, pour qui elle devrait aussi fournir un soutien technologique approprié et l’assistance technique requise.  Il a également estimé que cette stratégie devrait faire réfléchir aux moyens de renforcer la coopération mondiale en matière d’irrigation dans les pays en développement et identifier de nouvelle sources de financement, en dehors de l’aide publique au développement.  Cette stratégie, a ajouté M. Khan, devrait aussi permettre de maîtriser la spéculation excessive sur les denrées alimentaires et surveiller les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. EDUARDO R. MEÑEZ (Philippines) a noté que l’enjeu du développement agricole et de la sécurité alimentaire, dont débat aujourd’hui la Deuxième Commission, doit être lié à celui de l’éradication de la pauvreté et du rôle de la femme dans le développement dont il était question la veille.  La volatilité des prix des denrées alimentaires oblige à ne plus accorder foi aux vertus du marché, a-t-il jugé.  L’urgence, a-t-il poursuivi, doit être de mettre en place une gouvernance agricole mondiale et de trouver les financements nécessaires pour mettre en œuvre des mesures d’adaptation face aux changements climatiques.  Commerce et transfert des technologies notamment doivent également être intégrés dans le cadre des solutions à promouvoir.  M. Meñez a conclu en relevant que la question du développement agricole et de la sécurité alimentaire a pris une importance particulière pour son pays à la suite des dégâts causés par deux ouragans qui ont récemment affecté les Philippines et qui ont touché plus de 8,4 millions de personnes.


Mme BAYA BENSMAIL (Algérie) a estimé que la crise alimentaire actuelle était le résultat, entre autres, d’une agriculture négligée, de la spéculation excessive sur les denrées alimentaires et les produits de base, et des dégâts occasionnés par les changements climatiques.  Elle a donc appelé de tous ses vœux à la mise en place d’une nouvelle gouvernance mondiale capable de garantir la sécurité alimentaire de tous.  La mobilisation de la communauté internationale face aux situations de disette en Afrique a été toujours encourageante, s’est félicitée la représentante, qui a rappelé que des ressources importantes avaient été débloquées et que d’autres étaient annoncées.  Ces ressources devraient être renforcées par des mesures visant à renforcer la productivité agricole, a-t-elle toutefois estimé.  Mme Bensmail a indiqué que son pays s’était doté pour sa part d’un plan national de développement durable, qui constitue une réponse aux objectifs assignés au secteur agricole pour permettre une garantie de la sécurité alimentaire de la population algérienne.  Le Gouvernement algérien veille en outre à la mise en œuvre du programme de renouvellement rural qui vise en particulier à augmenter la production des produits de large consommation, a-t-elle conclu.


Mme HANNA PROROK (Ukraine) a regretté que l’insécurité alimentaire touche toujours plus de personnes dans le monde.  L’Ukraine, a-t-elle poursuivi, comprend le drame de ces populations puisqu’en 1932-1933, 10 millions d’Ukrainiens sont morts, pour avoir été privés de nourriture par le régime de Staline.  Cette année, l’Ukraine est devenue un pays donateur au Programme alimentaire mondial (PAM), lui fournissant plus d’un demi-million de dollars, a encore indiqué la représentante.  Mme Prorok s’est félicitée des initiatives internationales dans ce domaine et en particulier de la tenue à Rome, le mois prochain, d’un Sommet mondial.  Face à la crise alimentaire, a-t-elle conclu, la coopération mondiale est nécessaire, de même que l’utilisation des technologies agricoles et d’une assistance financière internationale accrue. 


Mme MAYTE MASOT (Cuba) a reproché aux gouvernements des pays développés de continuer à subventionner leurs productions agricoles, alors que sévit une situation de plus en plus précaire parmi les petits agriculteurs et éleveurs des pays en développement.  « Si seulement les pays qui se sont engagés autrefois à porter à hauteur de 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) leur aide publique au développement tenaient leur parole », a déclaré la représentante.  « Si seulement les dépenses militaires des nations les plus puissantes étaient utilisées pour mettre fin à la misère dans laquelle se trouve la majorité des habitants de la planète », a-t-elle poursuivi.  Pour sa part, Cuba présente chaque année à la Troisième Commission et au Conseil des droits de l’homme une résolution sur le droit à l’alimentation, a rappelé Mme Masot, qui a également indiqué que son Gouvernement soutenait toutes les initiatives de la FAO visant à remédier aux conséquences de la crise alimentaire mondiale.  Aussi Cuba souhaite-t-il que le Sommet sur la sécurité alimentaire qui se tiendra à Rome en novembre soit une seconde chance de garantir à chaque habitant de la planète la possibilité de pouvoir exercer son droit inaliénable à l’alimentation, a dit Mme Masot.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) s’est félicité des conclusions du rapport du Secrétaire général sur le développement agricole et la sécurité alimentaire (A/64/221) et de la tenue à Rome, le mois prochain, sous l’égide de la FAO, d’un sommet sur cet enjeu.  Promouvoir la sécurité alimentaire dans le monde, a-t-il poursuivi, est l’un des objectifs de la politique étrangère du Japon qui est l’un des plus grands donateurs dans ce domaine.  En Asie, a-t-il précisé, le Japon a consacré 2,1 milliards de dollars au titre de l’aide aux pays de l’ANASE et à la Chine.  En Afrique, le Japon a lancé une initiative destinée à améliorer la production de riz dans 12 pays, a-t-il encore souligné.  Citant les conclusions du rapport du Secrétaire général, M. Sumi a relevé que son pays a pris diverses mesures destinées à favoriser les investissements dans l’agriculture des pays en développement, mais aussi à contribuer au renforcement des partenariats public-privé.  Enfin, le représentant du Japon a fait référence au respect de la sécurité humaine, dont le concept constitue désormais un des fondements de la politique étrangère de son pays.  Cette approche, a-t-il conclu, vise à permettre à chaque individu de réaliser son potentiel afin de pouvoir mener une vie digne.


Mme HYE-RYOUNG SONG (République de Corée) a estimé que la sécurité alimentaire ne serait pas réalisée seulement en consentant des investissements financiers, mais aussi grâce à des approches qualitatives mises en place en coopération avec toutes les parties prenantes.  Pour sa part, la République de Corée a débloqué 100 millions de dollars pour les deux prochaines années afin de fournir une aide alimentaire d’urgence et soutenir le secteur agricole dans des pays en développement, a dit Mme Hye-Ryoung Song.  En outre, l’Agence de coopération internationale de la République de Corée travaille avec 14 pays partenaires dans des domaines tels que les infrastructures, les technologies et la formulation de politiques.  En outre, pour parer aux changements climatiques, notre gouvernement a lancé un « Partenariat du climat en l’Asie de l’Est », qui propose des programmes d’un montant global de 200 millions de dollars sur cinq ans (2008-2012) destinés à soutenir d’autres pays dans leurs efforts pour réaliser une croissance économique durable et respectueuse de l’environnement, a annoncé la représentante.


M. URI RESNICK (Israël) s’est félicité de la tenue, dans le cadre des débats de la Deuxième Commission, du débat consacré à la sécurité alimentaire.  Israël, a-t-il poursuivi, est d’autant plus prêt à contribuer aux efforts de développement agricole en vue d’atteindre la sécurité alimentaire que le pays a réussi ce pari.  Évoquant les initiatives internationales sur cet enjeu, M. Resnick a suggéré certaines mesures concrètes au rang desquelles un soutien à l’investissement dans la recherche agricole, un accès facilité aux ressources financières, et le transfert de technologies agricoles efficaces vers les pays du Sud.  Des initiatives mises sur pied avec des pays africains ont déjà mené à des résultats positifs, a-t-il en outre expliqué, avant de noter que ces initiatives s’inspirent d’expériences menées sur le terrain.  M. Resnick a conclu en insistant sur la place que doivent avoir les technologies au service du développement agricole.


M. RAYMOND SERGE BALE (République du Congo) a expliqué que son gouvernement s’était engagé à s’affranchir de la totale dépendance envers les lourdes importations d’aliments qui lui coûtent, chaque année, près de 120 milliards de francs CFA, soit l’équivalent des charges salariales de la fonction publique congolaise.  Après avoir réalisé le Programme spécial de sécurité alimentaire (PSSA), le Congo est aujourd’hui engagé dans la mise en œuvre de son Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) 2008-2012, a-t-il indiqué.  Par ailleurs, conscient que les petites exploitations agricoles constituent la principale activité dans les zones où 70% des personnes souffrant de la faim dans le monde vivent et travaillent, le Gouvernement congolais a lancé l’initiative des Projets de développement rural, a poursuivi le représentant.  Ces projets contribuent à l’amélioration durable des revenus et de la sécurité alimentaire des ménages ruraux pauvres du Congo.  En outre, le Fonds de soutien à l’agriculture constitue un autre pilier de cette stratégie et, à ce jour, a permis de financer 145 projets sur le territoire national, s’est félicité M. Bale.  La priorité est également accordée à l’élevage, notamment dans le cadre de la construction de plusieurs villages agricoles modernes, qui seront chacun spécialisés dans des domaines combinant de façon intégrée la culture intensive de certains produits vivriers et l’élevage du bétail ou des volailles adaptés, a ajouté le représentant.


Mme SAMANTHA JAYASURIKA (Sri Lanka) a estimé que l’humanité traverse une phase critique marquée par une combinaison de crises.  Relayant les conclusions du rapport du Secrétaire général sur le développement agricole et la sécurité alimentaire (A/64/221), il a appelé à prendre des mesures à court, moyen et long termes visant notamment les populations des zones rurales.  Le Sri Lanka, a-t-elle poursuivi, a mené avec succès des politiques de lutte contre la pauvreté, de sorte que les pauvres représentent désormais 14% de sa population, contre 22,7% en 2002.  Elle a exprimé l’engagement de son pays à poursuivre sur ce chemin et noté que l’agriculture représente 11% du PIB du Sri Lanka et regroupe 31% de la force de travail nationale.  À la suite d’autres représentants, Mme Jayasurika a souligné le fait que le problème de la faim est en fait la conséquence, dans une certaine mesure, seulement de celui de la production, mais qu’il tient surtout à celui que pose l’accès à l’alimentation.  D’où, a-t-elle conclu, la nécessité de mettre en œuvre des politiques concertées, comme c’est le cas au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), où la sécurité alimentaire est devenue une priorité. 


M. ALEXANDER PANKIN (Fédération de Russie) a déclaré que la crise alimentaire actuelle avait un caractère systémique et était due à l’insuffisance de l’investissement dans l’agriculture.  Il s’est donc félicité des mesures collectives urgentes annoncées par le G-8 lors du Sommet de L’Aquila, dont le Partenariat global sur l’agriculture et l’alimentation, qui pourrait être opérationnalisé en novembre lors du Sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire.  M. Pankin a également rappelé que plus de 30 pays avaient adopté un cadre d’action stratégique prévoyant des mesures d’amélioration agricole à court terme et des solutions à plus long terme, qui vise à mobiliser 20 milliards de dollars pour lutter contre l’insécurité alimentaire.  Pour sa part, la Fédération de Russie a entrepris de prendre part aux efforts de lutte contre la crise en consacrant 130 millions de dollars aux programmes arrêtés niveaux multilatéral et bilatéral, dont 15 millions au Programme alimentaire mondial (PAM).  « À partir de 2010, nous prévoyons de porter notre contribution à hauteur de 20 millions de dollars », a annoncé le représentant.


M. ESAYAS GOTTA (Éthiopie) a déclaré que la question du développement agricole et de la sécurité alimentaire était chère au peuple éthiopien.  Une stratégie de développement national a donc été adoptée en ce sens et elle fait du secteur agricole le moteur de notre économie, qui est essentiellement agraire, a-t-il indiqué.  Les mesures prévues dans ce cadre impliquent la libéralisation du marché des produits agricoles, le renforcement des technologies agricoles et le soutien au secteur privé.  Pour garantir la mise en œuvre de cette politique, le Gouvernement a constamment augmenté la part du secteur agricole dans le budget de l’État, a expliqué le représentant.  L’Éthiopie s’est également engagée dans un Programme de sécurité alimentaire, qui ambitionne de réaliser sur cinq ans la sécurité alimentaire de 8,5 millions de personnes souffrant de malnutrition et de faim chronique.  Enfin, a précisé le représentant, notre pays a récemment signé un pacte avec le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, mis en place par l’Union africaine.


Mme CLAUDE LEMIEUX (Canada) a estimé que face aux problèmes d’insécurité alimentaire qui ont été aggravés par la récession mondiale, la coopération internationale doit être renforcée en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  C’est aux causes structurelles qu’il faut s’attaquer et notamment aux faibles investissements dans le développement agricole, à la production insuffisante, ou encore, à la hausse des coûts de production.  La représentante du Canada s’est félicitée des actions internationales menées en ce sens par les Nations Unies et le G-8 avant de faire état des initiatives prises par son pays, dont celle de doubler sa contribution au Fonds international de développement agricole (FIDA), qui atteindra 750 millions de dollars au cours des trois années à venir.  Elle a enfin appelé au respect des engagements internationaux au moment ou l’on prépare le prochain sommet de Rome sur la sécurité alimentaire.


M. SERGEI SERGEEV (Bélarus) s’est félicité du cadre d’action stratégique adopté par consensus au plan mondial pour lutter contre l’insécurité alimentaire.  Les pays donateurs doivent cependant continuer de prêter assistance pour le mettre en œuvre, tandis que le Cycle de négociations commerciales de Doha doit s’achever avec succès, a-t-il estimé, soulignant aussi l’importance de mettre en place un successeur au Protocole de Kyoto.  Il est maintenant temps d’investir dans les nouvelles technologies et de développer des énergies renouvelables, a ajouté le représentant.  Le Bélarus, qui est un pays où l’agro-industrie est assez développée, a appelé la FAO à renforcer sa coopération avec les pays en développement soucieux de moderniser leur agriculture.  Ce n’est qu’en œuvrant de concert que nous pourrons surmonter cette crise et empêcher qu’elle ne se reproduise, a conclu le représentant.


Mme PATCHARAMON SIRIWATANA (Thaïlande) a exprimé le soutien de son pays à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu’à celle de l’ANASE et a insisté sur la nécessité d’actions décisives à long terme pour faire face à l’insécurité alimentaire.  Ce problème est lié à de multiples enjeux et nécessite une approche multisectorielle en vue de parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle ajouté.  La Thaïlande, qui dépend de son secteur agricole, s’est engagée sur la voix d’un développement durable de ce secteur, a encore indiqué la représentante qui a ensuite fait référence aux efforts nationaux, régionaux et internationaux de son pays dans ce domaine.  Enfin, Mme Siriwatana a plaidé pour un accès facilité aux ressources financières pour les pays en développement, tout en appelant les pays riches à respecter leurs engagements internationaux en matière d’aide au développement.


M. IMAD IBRAHIM TANGURI (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu’il fallait trouver une solution aux erreurs commises ces deux dernières décennies dans le domaine agricole.  Il est donc paradoxal que ce monde qui dépense des centaines de milliards de dollars chaque année dans l’armement, ne soit pas capable d’en dépenser seulement 30, ce qui serait suffisant pour assurer une sécurité alimentaire durable au reste du monde, a-t-il dit.  Le représentant a préconisé d’investir dans les infrastructures agricoles et de privilégier des politiques basées sur le dialogue.  À cet égard, le Sommet de Rome sera l’occasion de souligner l’importance de la coordination de tous les efforts pour mettre fin au monopole des agricultures subventionnées.  La Libye, qui fait partie des importateurs nets de produits agricoles, considère que l’intégration africaine est la meilleure voie possible pour aider le pays à faire face à ces défis.  C’est la raison pour laquelle mon pays a organisé de nombreuses réunions à ce sujet, a dit le représentant en conclusion.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) s’est dit préoccupée par l’impact de la récession mondiale sur les populations les plus vulnérables du monde et s’est félicitée de la tenue prochaine à Rome d’un Sommet consacré à la sécurité alimentaire.  La représentante du Kazakhstan a rappelé que son pays a déjà assuré son autosuffisance alimentaire et qu’il est, en outre, un des 10 grands exportateurs mondiaux de céréales.  Face à la crise alimentaire, a-t-elle conclu, il faut favoriser un commerce international plus équitable, soutenir l’assistance humanitaire, investir davantage dans le développement agricole, et renforcer la coopération internationale, notamment par le biais de la mise en place d’une base de données sur la production et la consommation alimentaire mondiale.


Mme MARIA TERESA MESQUITA PESSÔA (Brésil) a déclaré que le rapport du Secrétaire général soulevait certaines questions.  Il ne mentionne ainsi ni les subventions agricoles ni les prix des combustibles fossiles comme des facteurs  ayant contribué à la hausse des prix des denrées alimentaires.  En outre, le rapport ne donne pas d’informations sur les moyens par lesquels les subventions accordées par les gouvernements des pays développés à leur secteur agricole entraînent une distorsion du prix de ces denrées, a jugé la représentante.  Le rapport échoue à identifier le problème des petits agriculteurs touchés par les prix élevés des engrais, en particulier ceux basés sur les carburants fossiles, a fait remarquer la représentante.  Mme Pessoa a dit que le Brésil aurait souhaité que le rapport du Secrétaire général, au lieu de s’appuyer sur des conjectures et des hypothèses, repose sur des données empiriques.


M. DIEGO LIMERES (Argentine) a exprimé le soutien de son pays à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu’à celle du Groupe de Rio.  Il a noté que le 17 octobre dernier la FAO avait reformé son Comité chargé de la sécurité alimentaire et que celui-ci constitue une plate-forme indiquée pour tous les États impliqués dans la lutte pour assurer ce besoin aux populations.  Il a détaillé les responsabilités de ce Comité et notamment son rôle dans la coordination internationale sur les questions alimentaires, avant de lui exprimer le soutien de l’Argentine.


M. ENAYET MADANI (Afghanistan) a fait état du déclin de l’agriculture afghane, autrefois florissante, en raison de la destruction des infrastructures, de la sècheresse récurrente dans le pays et de la fluctuation des prix des denrées alimentaires.  À peine 12% du territoire afghan sont occupés par des terres arables, a-t-il souligné, invoquant la nécessité d’une assistance de la communauté internationale.  Au cours des dernières années, nous avons subi l’une des pires sècheresses de notre histoire, a poursuivi le représentant, qui a expliqué que les petits agriculteurs afghans devaient être les premiers bénéficiaires de la politique agricole.  Aussi, avec l’assistance de la communauté internationale, le Gouvernement afghan souhaite améliorer la productivité agricole nationale, investir dans les technologies de pointe, y compris d’irrigation et moderniser les infrastructures.  Enfin, a indiqué M. Madani, une politique de contrôle des prix des denrées alimentaires devrait être établie au niveau international.


            M. FERNANDO BERGUÑO (Chili) a noté les nombreuses solutions évoquées par les autres intervenants; mais il a souligné l’importance primordiale de la suppression des subventions à l’agriculture dans les pays développés.  Un commerce plus juste et davantage d’investissements dans l’agriculture sont également des éléments clefs pour améliorer l’accès à l’alimentation pour tous, a-t-il ajouté.  Le représentant du Chili a enfin noté l’importance de la tenue ce 29 octobre, au Siège des Nations Unies à New York, d’un évènement organisé notamment par le Conseil économique et social (ECOSOC) et relatif à l’insécurité alimentaire dans les pays sortant de conflit.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a déclaré qu’il ne partageait pas toutes les recommandations du Secrétaire général dans son rapport.  Selon lui, la sécurité alimentaire est un problème géopolitique qui repose avant tout sur une distribution inégale des richesses mondiales.  Il a expliqué que le droit à l’alimentation était consacré dans la Constitution vénézuélienne, et que le Gouvernement avait lancé des programmes audacieux en ce sens pour garantir l’accès de tous à des aliments de qualité, nutritifs et en quantité suffisante.  Le développement rural intégral est de la plus haute importance à nos yeux, a poursuivi M. Valero Briceño, qui a précisé que le Gouvernement du Venezuela avait choisi de diversifier son agriculture tout en veillant à une distribution équitable des terres arables.


Tout en exprimant son soutien à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, M. ABDOURAHMANE TRAORE (Sénégal) a relevé que le thème abordé aujourd’hui met en exergue une des plus grandes contradictions de ce siècle: « la production alimentaire mondiale augmente à un rythme exponentiel et pourtant, le nombre de personnes en proie à la famine a aussi considérablement augmenté ».  Il a déploré, entre autres faits, qu’un enfant sur trois dans les pays en développement âgés de moins de 5 ans soit victime d’un retard de croissance attribuable à la sous-alimentation chronique et à un régime alimentaire pauvre.  Alors que nous approchons de l’année 2015, M. Traoré a préconisé une plus grande attention au secteur agricole et un accès facilité aux produits alimentaires pour les populations les plus vulnérables, de même que la fin des subventions agricoles dans les pays riches.  Le représentant du Sénégal a, enfin, fait état des mesures mises en œuvre par son pays et qui ont permis de réaliser l’autosuffisance en riz, principale denrée alimentaire du pays.  Le Sénégal, a-t-il conclu, poursuit ses efforts et bénéficie du soutien de partenaires internationaux parmi lesquels il a cité les États-Unis.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a attiré l’attention sur un rapport tout récemment publié par la Banque mondiale et la FAO consacré à l’Afrique, qui relève que 400 millions d’hectares de savane du continent sont complètement inexploités, alors qu’ils recèlent un potentiel agricole immense.  Aussi, une réforme agraire et des systèmes nationaux de propriété doivent être entrepris, a poursuivi l’Observateur permanent du Saint-Siège, qui s’est élevé contre le fait que le leadership agricole est aujourd’hui aux mains de ceux qui contrôlent aussi le crédit et la distribution des nouvelles technologies.  Aussi la phase de travail et de production doit-elle être revalorisée au bénéfice d’une agriculture plus soucieuse de nourrir les personnes souffrant de la faim, au lieu de simplement chercher à faire des profits, a estimé l’Observateur.


Mme XENIA VON LILIEN, Représentante du Fonds international de développement agricole (FIDA), a estimé que par la faute des crises multiples qui contrarient les efforts déployés pour mettre fin à la faim et à la pauvreté, le monde est entré dans une ère nouvelle d’insécurité alimentaire.  Elle a cependant relevé que la situation actuelle est le produit de longues années de négligence de cet enjeu au niveau politique, et que les défis du futur s’annoncent plus importants encore, rendant nécessaires davantage d’investissements dans l’agriculture.  En 2050, a-t-elle prédit, il faudra nourrir 9,1 milliards de personnes.  Il est dès lors urgent, a plaidé Mme Von Lilien, de mettre en œuvre des politiques sur le long terme, en prêtant une attention particulière aux petits producteurs, aux femmes et aux pauvres vivant dans les zones rurales.  Elle s’est félicitée des initiatives internationales en ce sens et notamment des résolutions du dernier Sommet du G-8 de L’Aquila, avant d’aborder les actions menées par le FIDA au cours des trois dernières décennies.  Mme Von Lilien a conclu par un appel au renforcement du partenariat pour combattre l’insécurité alimentaire mondiale.


M. ALI MCHUMO, Observateur du Fonds commun pour les produits de base, a indiqué que son organisation avait, l’an dernier, adopté un projet stratégique visant à améliorer les revenus issus de l’agriculture en Afrique et à réduire la dépendance de certains pays au riz en introduisant un riz hybride appelé « Nouveau riz pour l’Afrique » (NERICA).  Il a indiqué qu’un peu plus tôt cette semaine, le Comité exécutif du Fonds commun avait réitéré sa volonté que celui-ci s’engage plus fermement en faveur de la sécurité alimentaire en menant à bien d’autres projets de ce type avec les partenaires au développement et les institutions intéressées.  L’Observateur a estimé en conclusion que le Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, conjointement lancé par l’Union africaine et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). était un modèle du genre.


Mme LILA HANITRA RAFSIFANDRIHAMANANA, représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a relevé que la récession mondiale a mis en lumière la vulnérabilité du système alimentaire mondial.  Dans ce contexte, le renforcement de la production agricole, le lancement d’une révolution verte, la mobilisation de ressources financières additionnelles et l’investissement dans les infrastructures rurales constituent quelques-unes des solutions envisagées par le système des Nations Unies, a-t-elle ajouté.  Évoquant les scénarios du futur, la représentante de la FAO a souligné que la production alimentaire mondiale devra augmenter de 50% en 2030 et de 70% en 2050 pour pouvoir faire face à une augmentation de la population qui atteindra 9,1 milliards de personnes dans 40 ans.  Pour ce faire, les investissements devront atteindre 83 milliards de dollars, a-t-elle encore précisé. 


Abordant l’incidence sur la stabilité politique de la crise alimentaire, elle a rappelé les soulèvements et révoltes qui ont eu lieu dans 22 pays en 2008 avant d’indiquer que 31 pays doivent de toute urgence être aidés.  Mme Rafsifandrihamanana a, enfin, souhaité le succès du prochain Sommet de Rome sur la sécurité alimentaire afin de renforcer la réforme en cours au sein de l’Organisation et d’honorer les engagements internationaux dans ce domaine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Première Commission achève son débat thématique en examinant la question relative au mécanisme de désarmement

AG/DSI/3398

La Première Commission achève son débat thématique en examinant la question relative au mécanisme de désarmement

23/10/2009
Assemblée généraleAG/DSI/3398
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

18 séance – après-midi


LA PREMIÈRE COMMISSION ACHÈVE SON DÉBAT THÉMATIQUE EN EXAMINANT LA QUESTION RELATIVE AU MÉCANISME DE DÉSARMEMENT


Elle se prononcera, dès mardi prochain, le 27 octobre, sur les 54 projets de résolution et de décision dont elle a été saisie par les délégations


La Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale (Première Commission) a achevé aujourd’hui la deuxième phase de ses travaux, qui a consisté, depuis le 14 octobre, en un débat thématique relatif à sept domaines clefs*.  À partir de mardi, 27 octobre 2009, elle passera à la dernière et troisième phase de sa session de 2009 qui consistera en l’adoption, avant le 3 novembre, de 54 projets de résolution et de décision.  À cet égard, la Commission était saisie d’un document de travail** contenant la liste des projets présentés et mentionnant les pays auteurs ou cosignataires de ces projets de texte. 


Le dernier débat thématique de la Commission qui s’est concentré aujourd’hui sur le point intitulé « mécanisme de désarmement » a offert à l’ensemble des délégations l’occasion de mettre l’accent sur l’importance du multilatéralisme et des mécanismes dont disposent les Nations Unies pour atteindre les objectifs du désarmement.  Elles ont salué le rôle que joue la Conférence du désarmement, seule instance multilatérale de négociations d’accords de désarmement, de la Commission du désarmement, qui est quant à elle le seul organe spécialisé de délibérations sur les questions de désarmement à composition universelle, et de la Première Commission qui a servi de forum de discussion sur une cinquantaine de projets de résolution ayant trait, chaque année, à tous les domaines du désarmement. 


Intervenant au nom de l’Union européenne, le représentant de la Suède a estimé que les mécanismes existants -l’Assemblée générale, la Première Commission, la Conférence et la Commission du désarmement, le Bureau des affaires du désarmement des Nations Unies et l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR)- se renforçaient mutuellement.  « Si les mécanismes de désarmement peuvent sembler lourds, c’est parce qu’ils reflètent la complexité des questions abordées et la diversité de la communauté internationale » a, quant à lui, insisté le représentant du Brésil, avant de se féliciter du principe de succession par ordre alphabétique des pays à la présidence de la Conférence du désarmement, ce qui permet une transition souple entre les présidences. 


De son côté, le représentant du Canada a regretté « le faible soutien institutionnel accordé au mécanisme du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui ne compte même pas une personne à temps plein au Bureau des affaires du désarmement, alors que trois personnes appuient l’application de la Convention sur les armes biologiques et une équipe encore plus vaste celle de la Convention sur les armes chimiques ».  C’est pourquoi, a relevé le représentant, le Canada a diffusé, à l’occasion de la troisième Réunion du Comité préparatoire de mai 2009, un document relevant le « déficit institutionnel dont souffre le TNP » et proposant trois options pour y remédier, dont l’établissement d’un bureau permanent qui serait composé des présidents actuels et antérieurs. 


Par ailleurs, le représentant de l’Uruguay, qui s’exprimait au nom du MERCOSUR, ainsi que ceux du Pérou, du Venezuela et de Cuba ont salué l’importance du mécanisme que constitue le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui est basé à Lima, et dont le mandat inclut aussi la promotion du développement économique et social.  La délégation du Cuba s’est, en outre, inquiétée de l’absence de consensus concernant la tenue d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement et de la multiplication des groupes d’experts à composition limitée qui traitent, pourtant, de questions très sensibles qui intéressent de ce fait tous les États Membres.


Ont pris la parole aujourd´hui les représentants des pays suivants: Suède (au nom de l’Union européenne); Uruguay (au nom du MERCOSUR); Pérou; Norvège; Autriche; Venezuela; Canada; Malaisie; Qatar; Brésil; Inde; Cuba; Turquie; Myanmar; et Mexique.


La Première Commission reprendra ses travaux mardi, 27 octobre, à 15 heures, en salle de conférence 4, pour prendre des décisions sur les projets de résolution et de décision dont elle est saisie et qu’elle doit recommander à l’adoption de l’Assemblée générale. 


*     armes nucléaires; autres armes de destruction massive; désarmement de l’espace extra-atmosphérique; armes classiques; autres mesures de désarmement et sécurité internationale; Désarmement régional et sécurité; Mécanisme(s) de désarmement.

**    document A/C.1/64/CRP.4/Rev.1.



DÉBAT THÉMATIQUE SUR LES QUESTIONS ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS SOUMIS AU TITRE DES POINTS 86 À 103 DE L’ORDRE DU JOUR


Débat thématique sur le mécanisme de désarmement


M. MAGNUS HELLGREN (Suède), intervenant au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé qu’une approche multilatérale sur la sécurité, le désarmement et la non-prolifération, était le meilleur moyen de maintenir la paix et la stabilité internationales.  Il a réitéré l’appui de l’UE aux mécanismes existants, estimant que l’Assemblée générale, la Première Commission, la Conférence du désarmement et l’ensemble des traités internationaux se renforçaient mutuellement.  Il a indiqué que la Première Commission, par sa nature universelle, restait le meilleur forum pour présenter, discuter et adopter des projets de résolution.  Il a également réaffirmé l’appui de l’UE au Bureau des affaires du désarmement qui a joué un rôle clef dans le soutien aux décisions de l’Assemblée générale et dans leur mise en œuvre.  M. Hellgren s’est également félicité de l’adoption par consensus d’un programme de travail en 2009 par la Conférence du désarmement (CD).  Il a profondément regretté que celui-ci n’ait pas pu être mis en œuvre avant la fin de la session 2009 et a appelé au lancement des travaux dès le début de l’année 2010.  Il a aussi demandé, au nom de l’UE, l’élargissement de la composition de la CD.


M. Hellgren a par ailleurs réaffirmé le soutien de l’UE à la Commission du désarmement de l’ONU, « seul forum universel de délibération ».  Il a souhaité qu’elle puisse remplir cet objectif en mettant en œuvre son agenda adopté en 2009.  Pour conclure, le représentant a indiqué que l’UE estimait que les mécanismes de désarmement existants avaient produit des résultats significatifs.  Il a estimé qu’il y avait encore de la marge pour des améliorations, mais que ces mécanismes avaient le potentiel nécessaire pour atteindre les objectifs fixés.


Les progrès en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération sont essentiels pour renforcer la paix et la sécurité internationales, a déclaré M. FEDERICO PERAZZA (Uruguay), au nom du MERCOSUR, rappelant le rôle central et la responsabilité première des Nations Unies en la matière.  À cet égard, il a estimé que l’existence de la Commission des questions de désarmement et de sécurité internationale était hautement pertinente dans la conjoncture actuelle d’intensification des efforts internationaux de désarmement.  L’an 2010 apparaît de plus en plus porteur de l’espérance d’arriver au consensus nécessaire sur les thèmes qui sont à son ordre du jour, a-t-il dit.


Le représentant a également rendu hommage aux travaux du Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, basé à Lima.  Il a rappelé que ce Centre est le seul dont le mandat inclut non seulement la mise en œuvre des moyens en faveur de la paix et du désarmement, mais aussi la promotion du développement économique et social.  En conséquence, des activités pratiques ont été mises en place avec une vision élargie qui prend en considération les liens étroits entre le développement durable et la sécurité des États, s’est-il félicité.


M. ALEXIS AQUINO (Pérou) a souligné l’importance du mécanisme que constitue le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, en matière de promotion de la sécurité, de désarmement et de développement, de renforcement de la confiance, de lutte contre le trafic illicite d’armes, de promotion des instruments multilatéraux ou de développement d’une culture de la paix.  Il a déclaré que la violence armée était l’un des problèmes les plus graves de la région, en s’inquiétant que ce phénomène soit en constante augmentation dans les zones urbaines.  Cette violence est une menace à la paix sociale, à la bonne gouvernance et à l’état de droit, a insisté M. Aquino.  Il a salué l’appui technique apporté par le Centre régional à tous les pays de la région en matière de réforme et d’harmonisation des législations nationales sur les armes à feu, conformément aux instruments internationaux pertinents.  Il s’est notamment inquiété de l’absence d’un budget ordinaire pour ce Centre. 


Mme HILDE JANNE SKORPEN (Norvège) a estimé que l’approche multilatérale était essentielle pour le maintien de la paix et le renforcement de la sécurité internationale.  Elle a ensuite rappelé que la structure des mécanismes du désarmement avait été élaborée en 1978.  « Aujourd’hui, 31 ans plus tard, nous vivons dans un monde différent », a-t-elle souligné, avant de regretter que ces dernières années, des organes multilatéraux clefs n’aient pu faire de réelles avancées à cause de blocages répétitifs.  Elle a ainsi fait part de la déception ressentie par la Norvège de voir la Conférence du désarmement adopter un programme de travail après une décennie d’inertie sans pour autant être capable de le mettre en œuvre.  Mme Skorpen a aussi critiqué le fait que la CD soit le seul forum multilatéral de négociations « alors que 120 États Membres en sont exclus ».  « L’année 2010 sera critique pour la CD », a-t-elle ajouté, estimant que si elle n’était pas capable de produire les avancées escomptées, une réflexion sur ses méthodes de fonctionnement et sa composition s’imposerait.


La représentante norvégienne a aussi invité les États à se poser les mêmes questions à propos de la Commission du désarmement de l’ONU « qui entend être un organe de délibération mais a beaucoup de difficultés à produire des débats et des recommandations substantielles ».  Elle a demandé que la Commission devienne plus efficace, plus concrète et que ses réunions soient plus courtes et se concentrent sur une ou deux questions seulement.  Pour conclure, Mme Skorpen a demandé certains changements dans le fonctionnement de la Première Commission.  Elle a demandé notamment que les délégations qui présentent des projets de résolution cessent de perdre du temps à rassembler des cosignatures et que cette démarche n’ait lieu qu’en cas d’introduction de nouvelles résolutions.  Elle a également demandé que les résolutions adoptées lors des précédentes sessions n’aient pas à être adoptées à nouveau chaque année.


M. CHRISTIAN STROHAL (Autriche) s’est exprimé en tant que Président de la Conférence du désarmement en août 2009.  Après avoir salué le succès de la CD en 2009, avec l’adoption, après une décennie de blocage, d’un programme de travail, il a regretté que ce programme n’ait pu être mis en œuvre.  Il a cependant rappelé qu’il fallait garder à l’esprit le fonctionnement de la CD qui rassemble 65 États « avec des opinions, des points de vue, des priorités différentes » et qui fonctionne sur la base du consensus.  M. Strohal a ensuite fait part de ses recommandations pour améliorer le fonctionnement et l’efficacité de la Conférence du désarmement.  Il a appelé d’abord à une coopération permanente entre les six présidents qui se succèdent chaque année, estimant que sans cette coopération, il était impossible de faire des avancées significatives.  Le représentant autrichien a ensuite souhaité l’ouverture de consultations, saluant la règle du consensus mais estimant que toutes les délégations devaient pouvoir faire part de leurs positions ouvertement et de manière informelle afin que les autres délégations aient une chance d’engager des discussions sur les points soulevés.  M. Strohal a également défendu la qualité des expertises disponibles en dehors de la CD, et a appelé à l’intégration de la société civile aux travaux de la Conférence.  Pour conclure, il a appelé la CD à reprendre ses travaux et la mise en œuvre de son programme de travail adopté en 2009, dés le début de l’année 2010.


Mme LISETH ANCIDEY (Venezuela) a souligné l’importance de la Commission du désarmement comme seul organe spécialisé de délibération à composition universelle, qui vient cette année de lancer son nouveau cycle de travail triennal.  Elle s’est félicitée que cette Commission se soit entendue sur les trois questions suivantes: les recommandations pour atteindre les objectifs de désarmement et de non-prolifération nucléaires; les éléments de la quatrième décennie des Nations Unies pour le désarmement; et l’instauration d’un climat de confiance en ce qui concerne les armes classiques.  Elle a salué le rôle de la Conférence du désarmement, seule instance multilatérale de négociation d’accords de désarmement, qui vient d’approuver enfin cette année un programme de travail après 12 années de paralysie.  Elle a demandé que ce programme de travail soit entamé sans plus attendre.  Par ailleurs, elle s’est félicitée des nombreuses initiatives sous-régionales et régionales en matière de désarmement avec une vision claire liée au développement.  Elle a appuyé la contribution du Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, basé à Lima. 


M. GEOFF GARTSHORE (Canada) a rappelé que le mécanisme de désarmement nécessitait une volonté politique forte pour obtenir des résultats.  Il a salué l’existence d’une telle volonté aujourd’hui, visible avec l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1887 qualifiant le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de « pierre angulaire » du régime international de désarmement et de non-prolifération.  Dans la perspective de la Conférence d’examen du TNP de 2010, le Canada a attiré l’attention des États sur « le faible soutien que l’ONU et les États Membres accordent au mécanisme du TNP ».  M. Gartshore a regretté que le TNP « ne puisse même pas compter sur une personne à temps plein au Bureau des affaires de désarmement de l’ONU », alors que des équipes appuient la mise en œuvre des Conventions sur les armes biologiques et chimiques.  Souhaitant profiter de la Conférence d’examen de 2010 pour renforcer le mécanisme de désarmement du TNP, le Canada a diffusé, lors de la troisième réunion du Comité préparatoire de mai 2009, un document montrant le « déficit institutionnel du TNP » et proposant trois options pour le pallier, a indiqué M. Gartshore.  Ces trois options intègrent les mesures suivantes: modification du calendrier du Comité préparatoire au profit de « conférences générales annuelles » plus courtes et plus ciblées; établissement d’une structure de gouvernance plus réceptive et plus responsable avec la création d’un bureau permanent composé des présidents actuels et antérieurs; et renforcement de la capacité administrative du processus d’examen au moyen d’une unité d’appui.  Le représentant canadien a souhaité qu’un dialogue soit ouvert avec les États sur ces propositions.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) est intervenu pour présenter un projet de résolution publié sous la cote A/C.1/64/L.51 et intitulé « Suivi des avis de la Cour internationale de Justice sur la légalité de l’utilisation ou la menace d’utilisation de l’arme nucléaire ».  Ce projet de texte est présenté par la Malaisie depuis 1997 et constitue « une contribution significative dans le domaine du désarmement nucléaire qui donne beaucoup plus de poids à l’argument moral en faveur de l’élimination totale des armes nucléaires », a dit Hamidon Ali.


M. ALI MUBARAK A.E. AL-KHATER (Qatar) a estimé que l’on ne pouvait pas se passer du mécanisme de désarmement des Nations Unies.  Il a souligné l’importance de la Première Commission en matière de préparation et d’adoption des projets de résolution dans les domaines les plus variés du désarmement.  Il a dit que le Qatar avait formé des cadres et sensibilisé sa société en matière de réalisation des objectifs de désarmement.  Nous avons renforcé les mécanismes régionaux de désarmement en collaboration avec la ligue des États arabes, a–t-il précisé, en jugeant essentielle la collaboration entre les instances régionales et les structures des Nations Unies. 


M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a estimé que les mécanismes de désarmement pouvaient sembler lourds parce qu’ils reflètent la complexité des questions abordées et la diversité de la communauté internationale.  Il a insisté sur le rôle prépondérant de la Première Commission qui négocie chaque année une cinquantaine de projets de résolution et de décision sur les thèmes les plus variés en matière de désarmement.  L’adoption d’un programme de travail par la Conférence du désarmement, le 29 mai dernier, après 12 années de blocage, a montré que des barrières commençaient à tomber, a-t-il dit.  Il s’est félicité d’une ouverture politique, associée aux compétences diplomatiques, ce qui a permis de dissiper les craintes et de parvenir à un consensus.  La succession des présidents de la Conférence du désarmement selon un ordre alphabétique s’est avérée positive, en permettant une transition souple et sans heurt entre les présidences.  L’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) est un élément indispensable du mécanisme, a ajouté M. Macedo Soares, en saluant également le rôle du Bureau des affaires de désarmement de l’ONU.  Par ailleurs, il a dit qu’il était indispensable pour le système des Nations Unies de s’appuyer sur les expériences de la société civile.


M. HAMID ALI RAO (Inde) a estimé que la Conférence du désarmement, seul forum multilatéral de négociation en matière de désarmement, avait la lourde responsabilité de faire des progrès dans la mise en œuvre d’un agenda international du désarmement.  Saluant l’adoption par consensus d’un programme de travail en 2009, il a demandé que la CD mette en œuvre ce programme dés le début de l’année 2010.  M. Ali Rao a également réitéré le soutien de son pays à la Commission du désarmement qu’il considère comme « l’organe universel de délibération » sur cette question.  Rappelant qu’elle offre la possibilité de traiter en profondeur des questions liées aux difficultés du désarmement, il a salué aussi sa capacité à redonner de la cohérence et à renforcer le consensus sur l’agenda international du désarmement.


Revenant ensuite sur les efforts du Secrétaire général de l’ONU qui a fait du désarmement nucléaire l’une de ses priorités avec son plan en cinq points se référant à un futur traité sur les armes nucléaires, le représentant indien a demandé que le Conseil consultatif pour les questions de désarmement soit mieux représentatif de tous les groupes de pays « afin de refléter un spectre d’opinons et de points de vue plus large ».  Évoquant par ailleurs le travail du Bureau des affaires de désarmement de l’ONU, M. Ali Rao a souhaité que sa branche installée à Genève soit renforcée pour faciliter la mise en œuvre des traités permanents, comme les conventions d’interdiction des armes chimiques et biologiques.  Il a également demandé que l’UNIDIR soit à l’avant-garde de la recherche sur le désarmement nucléaire.  C’est une « tâche qu’il ne peut pas remplir tant qu’il dépend des contributions volontaires », a-t-il indiqué.  Pour conclure, M. Ali Rao a salué l’ouverture à Katmandou du Centre régional pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique.  Il a réitéré la pleine coopération et le soutien financier de l’Inde aux activités du Centre.


M. CAMILO GARCIA LOPEZ-TRIGO (Cuba) a insisté sur l’importance de la Conférence du désarmement, seule instance multilatérale de négociations sur le désarmement.  Il a souhaité que le désarmement nucléaire reste la priorité de cette Conférence, en demandant à nouveau la création d’un comité spécial sur le désarmement nucléaire.  Il a fait sien l’appel lancé par le Mouvement des pays non alignés en espérant que la communauté internationale pourra s’entendre sur une déclaration relative à la quatrième Décennie du désarmement.  Il s’est dit préoccupé par l’absence de consensus relatif à la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement.  Il s’est inquiété de la multiplication des groupes d’experts à composition limitée, qui traitent de questions d’une grande sensibilité qui intéressent tous les États Membres.  Considérant que la création de tels groupes doit être exceptionnelle et non constituer la règle et qu’il faut privilégier des processus transparents et ouverts auxquels tous les États Membres peuvent participer, il a estimé que la principale difficulté à laquelle fait face le mécanisme de désarmement est le manque de volonté de certains pays de progresser, notamment en matière de désarmement. 


M. VOLKAN OSKIPER (Turquie) a réitéré le soutien de son pays à la Première Commission de l’Assemblée générale, à la Conférence du désarmement et à la Commission du désarmement de l’ONU.  Il a ensuite salué l’adoption par la Conférence du désarmement d’un programme de travail en 2009.  S’il a regretté que ce programme n’ait pu être mis en œuvre, il a espéré voir disparaître les obstacles qui se sont posés, afin que la Conférence du désarmement entame ses travaux au début de l’année 2010, en particulier les négociations sur l’élaboration d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires, l’ouverture de débats sur la question des garanties négatives de sécurité, et sur celle de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  M. Oskiper a ensuite rappelé la position turque en faveur d’un élargissement de la composition de la Conférence du désarmement.  Il a toutefois estimé que ce n’était pas une priorité aujourd’hui.  « Nous devons concentrer nos efforts sur le fonctionnement effectif de la CD plutôt que de dédier notre précieux temps à des questions qui ne sont pas urgentes », a-t-il indiqué, avant de proposer un examen au cas par cas des différents thèmes, en prenant en compte les contributions des États à la paix et à la stabilité internationales.  Évoquant pour conclure le rôle de la Commission du désarmement de l’ONU, le représentant de la Turquie a souhaité que cet organe universel joue un rôle plus important dans la promotion du désarmement et de la non-prolifération nucléaires.


M. U WUNNA MAUNG LWIN (Myanmar) a présenté le projet de résolution contenu dans le document (A/C.1/64/L.48) et intitulé « Désarmement nucléaire » au nom de l’Algérie, du Bangladesh, du Bhoutan, du Burundi, du Cambodge, du Congo, de Cuba, de l’Indonésie, de la République islamique d’Iran, de la Jordanie, du Kenya, du Koweït, de la République démocratique populaire lao, de la Mongolie, du Népal, des Philippines, de Samoa, de l’Arabie saoudite, du Sénégal, de la Sierra Leone, de Singapour, du Sri Lanka, du Soudan, du Suriname, de la Thaïlande, du Timor-Leste, de l’Ouganda, du Venezuela, du Viet Nam, de la Zambie, du Zimbabwe et de sa propre délégation, le Myanmar.


Le représentant du Myanmar a indiqué que « la seule garantie absolue contre l’usage ou la menace d’armes nucléaires était l’élimination totale de ces armes » afin d’assurer la sécurité pour tous.  Le projet de résolution encourage la Conférence du désarmement à commencer son travail le plus tôt possible durant sa session de 2010, en prenant en compte toutes les priorités dans le domaine du désarmement et du contrôle des armes.  « Le droit légitime des États qui ont renoncé à l’option nucléaire doit de nouveau être reconnu et honoré par les pays nucléarisés », a estimé le représentant du Myanmar, en exhortant les États nucléaires à donner aux pays non détenteurs de l’arme atomique les garanties de sécurité auxquelles ils ont droit.  Aux termes du droit international, un État non nucléaire ne devrait jamais être intimidé, menacé ou attaqué à l’arme nucléaire, a rappelé le représentant.


M. PABLO ARROCHA (Mexique) a indiqué que son pays ne déposera pas cette année le texte de projet de décision déposé chaque année depuis 2002 qui invitait à la « tenue d’une conférence des Nations Unies sur les moyens d’éliminer les menaces nucléaires dans le cadre du désarmement ».  Le choix de ne pas présenter ce projet de décision répond à une volonté du Gouvernement mexicain d’instaurer un climat positif et de multiplier les chances de succès de la Conférence d’examen du TNP de 2010, a indiqué le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

« Sans assise financière saine, l’ONU ne peut remplir efficacement son mandat », rappellent les délégations devant la Cinquième Commission

AG/AB/3923

« Sans assise financière saine, l’ONU ne peut remplir efficacement son mandat », rappellent les délégations devant la Cinquième Commission

23/10/2009
Assemblée généraleAG/AB/3923
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission                                       

8e séance – matin                                          


« SANS ASSISE FINANCIÈRE SAINE, L’ONU NE PEUT REMPLIR EFFICACEMENT SON MANDAT », RAPPELLENT LES DÉLÉGATIONS DEVANT LA CINQUIÈME COMMISSION


La Commission adopte un projet de résolution sur les contributions volontaires gérées par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés


Après l’exposé*, la semaine dernière, de la Secrétaire générale adjointe au Département de la gestion, Mme Angela Kane, sur la situation financière de l’ONU au 13 octobre 2009, les délégations de la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) ont aujourd’hui débattu de cette question.  La Commission a aussi adopté, sans vote, un projet de résolution portant sur les contributions volontaires gérées par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).


De nombreuses délégations se sont inquiétées de la situation financière mitigée de l’Organisation, malgré l’amélioration constatée cette année pour le budget des opérations de maintien de la paix dont le montant des impayés a baissé même s’il est toujours important (2,1 milliards de dollars).  Mme Kane avait précisé que les sommes dues au titre du budget ordinaire étaient de 830 millions de dollars, celles pour les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda de 63 millions, soit 10 millions de plus qu’en 2008, et les impayés pour le Plan-cadre d’équipement (PCE) de 86 millions de dollars.


Au 20 octobre, 123 États Membres s’étaient acquittés entièrement de leurs quotes-parts au budget ordinaire et 93% des contributions impayées à ce titre étaient dues par un seul État Membre.  Ce chiffre a suscité de nombreux commentaires de la part de délégations qui ont dénoncé l’attitude des États-Unis, le « principal contributeur » aux différents budgets de l’ONU.  « Cette situation insoutenable oblige l’Organisation à prendre des mesures exceptionnelles afin de poursuivre le cours normal de ses activités », a constaté le représentant du Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


La représentante du Venezuela a dénoncé la pratique de cet État qui, selon elle, « retarde ses paiements afin d’exercer des pressions ».  Partageant cet avis, le délégué du Nicaragua a cependant espéré que cette époque était révolue.


Saisissant cette occasion pour faire le point des actions menées par son Gouvernement, le représentant des États-Unis a expliqué que son pays avait d’ores et déjà réglé 1,2 milliard de dollars au titre des arriérés de paiement sur les 10 dernières années.  Les États-Unis sont à jour dans le paiement de leurs contributions au titre des budgets des opérations de maintien de la paix, a-t-il ajouté, avant de rassurer les délégations en annonçant que l’Administration du Président Barack Obama allait payer ses contributions au titre du budget ordinaire et au titre du Plan-cadre d’équipement pour 2009 avant la fin de l’année.


Le Contrôleur des Nations Unies, M. Jun Yamazaki, a précisé que les États-Unis devaient encore à l’ONU 75,5 millions de dollars au titre du Plan-cadre d’équipement (PCE) et, au total, la somme de 1,389 milliard de dollars.


La représentante de l’Australie, s’exprimant également au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (CANZ) a déploré que le nombre de pays ayant intégralement payé leurs dus au titre des différents budgets de l’ONU avait baissé de près de 30% par rapport à 2008.  Elle a en outre dénoncé le fait que certains États Membres continuent à effectuer des paiements de façon sélective, illustrant son propos par le sous-financement des budgets des Tribunaux pénaux internationaux.  Dans le même sens, le représentant du Nicaragua s’est étonné que certains États continuent à devoir des montants importants à l’Organisation, tout en décaissant des sommes considérables au titre des contributions volontaires qui sont très souvent accompagnées de conditions.


Constatant que la dette des Nations Unies à l’égard des pays fournisseurs de contingents aux OMP, qui devrait atteindre 944 millions de dollars fin 2009, a plus que doublé depuis 2008 et certaines délégations se sont plaintes de ces retards de paiement.  La plupart des pays concernés par ce problème sont des pays en développement qui n’ont pas les moyens de supporter cette charge financière supplémentaire.  Pour le CANZ, ces pays « subventionnent de fait les États Membres ayant décidé de ne pas honorer leurs engagements financiers à l’égard de l’ONU ».  À titre d’exemple, les Nations Unies doivent 35 millions de dollars à l’Uruguay, 166 millions au Bangladesh et 152 millions à l’Inde.


Plusieurs délégations ont souligné l’appui considérable dont bénéficie le Plan-cadre d’équipement, pour lequel 93% des contributions ont été payées pour la période 2003-2009.  Le Groupe des 77 et la Chine s’est félicité du fait que 119 États Membres ont déjà intégralement payé leur contribution à ce titre.  Il reste encore 86 millions de dollars à payer sur un budget d’1,9 milliard de dollars.


De façon générale, les délégations ont rappelé l’obligation qu’ont tous les États Membres de s’acquitter intégralement, dans les délais et sans condition, de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU.  Sans une assise financière solide, l’Organisation ne peut pas mener à bien les mandats qui lui sont confiés et honorer ses responsabilités en vertu de la Charte des Nations Unies.  Il va sans dire que les États Membres attendent en contrepartie une gestion rationnelle, transparente et efficace, ont souligné plusieurs intervenants.


En fin de séance, la Commission a adopté un projet de résolution aux termes duquel l’Assemblée générale accepterait le rapport financier et les états financiers vérifiés relatifs aux contributions volontaires gérées par le HCR concernant l’exercice annuel clos le 31 décembre 2008, ainsi que le rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) s’y rapportant.  Elle souscrirait aux recommandations formulées par le CCC et prendrait note des préoccupations qu’il exprime.  Elle prendrait également note des mesures prises par le HCR pour remédier à ses graves difficultés financières et engagerait le Haut Commissaire à appliquer toutes les recommandations du Comité et à rendre compte aux organes directeurs compétents des progrès qu’il aura réalisés.


La Cinquième Commission devrait se réunir, en séance publique, mercredi 28 octobre, à 10 heures.


* Voir le communiqué de presse paru sous la cote AG/AB/3921 ou le rapport du Secrétaire général A/64/497


AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Rapport du Secrétaire général (A/64/497)


Ce rapport présente le contenu de l’exposé de la Secrétaire général adjointe à la gestion, Mme Angela Kane, que la Cinquième Commission a entendue vendredi 16 octobre (voir communiqué de presse paru sous la cote AG/AB/3921).  Il fait le point de la situation financière de l’ONU au 13 octobre 2009 et présente les projections les plus récentes pour la période allant jusqu’au 31 décembre 2009.


Rapports financiers et rapports du Comité des commissaires aux comptes


Fonds de contributions volontaires gérés par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés - Rapport financier et états financiers vérifiés pour l’exercice clos le 31 décembre 2008 et Rapport du Comité des commissaires aux comptes (A/64/5/Add.5)


Le montant total des recettes du Fonds en 2008 s’est élevé à 1 milliard 652 millions de dollars et le montant total des dépenses s’est établi à 1 milliard 628 millions de dollars, d’où un excédent (avant ajustements) de 23,7 millions de dollars.  Si la charge de 26 millions de dollars correspondant aux prestations dues à la cessation de service et après le départ à la retraite n’avait pas été inscrite dans les comptes, l’excédent aurait été de 49,7 millions de dollars.


Au 31 décembre 2008, le montant des engagements non réglés s’élevait à 120,5 millions de dollars, ce qui représentait 7,4% des dépenses de l’année.  Bien que des mesures aient été prises par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) pour vérifier la validité des engagements, le Comité a constaté que certains engagements, représentant un montant total de 1,4 million de dollars, ne se rattachaient pas à l’exercice 2008, ce qui donne à penser que les vérifications ne sont toujours pas faites avec une précision suffisante pour écarter tout risque de surestimation des dépenses.


Parmi les recommandations présentées au HCR, le Comité des commissaires aux comptes (CCC) propose de mettre en place un financement spécifique pour les charges à payer à la cessation de service et après le départ à la retraite, notamment au titre des prestations dues après la cessation de service.  Il recommande aussi d’approuver un plan révisé pour le passage aux Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS), accompagné d’un budget révisé afin d’inclure le coût de la modernisation du logiciel; de poursuivre les efforts entrepris pour nettoyer sa base de données concernant les biens durables et établir un mécanisme de contrôle permettant de retracer toutes les corrections apportées à la base de données lors d’un exercice annuel donné.


Il recommande aussi de déclarer dans ses états financiers futurs la valeur des biens non durables non utilisés à la fin de l’année, dans le but de rendre compte de ses actifs de façon plus complète et exacte; de poursuivre ses efforts pour réduire le nombre de fonctionnaires qui sont en attente d’affectation et n’ont pas d’affectation temporaire; de contrôler les versements aux partenaires opérationnels qui sont en attente de justification depuis plus d’un an.  En outre, le Comité recommande de prendre en collaboration avec le Bureau des services de contrôle interne, des mesures appropriées afin de réduire le temps requis pour pourvoir les postes vacants d’auditeur interne.


Dans une note (A/64/98), le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale une lettre du Président du CCC contenant le rapport du Comité sur la suite donnée à ses recommandations relatives à l’exercice biennal 2006-2007.  Ce rapport traite de 15 organismes dont les comptes donnent lieu tous les deux ans à la présentation par le Comité de rapports adressés à l’Assemblée générale.  Il concerne notamment le Secrétariat de l’ONU, le Centre CNUCED/OMC du commerce international, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).


Le nombre des recommandations faites par le Comité est passé de 651 à 507 au cours du dernier exercice biennal, soit une diminution de 22% par rapport à l’exercice précédent.  En dépit de cette diminution, le taux d’application des recommandations du Comité était moins élevé au 31 mars 2009 qu’au 31 mars 2007.  Ainsi, le pourcentage des recommandations appliquées est-il passé de 52 à 47%.


Les raisons pour lesquelles les recommandations n’ont pas été intégralement appliquées varient d’une entité à l’autre.  Le Comité a néanmoins dégagé quelques points communs, comme l’absence, dans certaines entités, d’un mécanisme de suivi spécifique permettant d’attirer l’attention des échelons supérieurs sur les dispositions à prendre pour assurer l’application intégrale des recommandations.  On a aussi noté, concernant plusieurs entités, l’insuffisance de la coordination transversale pour l’application des recommandations.  Le rapport relève aussi, dans certains cas, un délai d’attente avant l’application des Normes comptables internationales pour le secteur public.


Le Comité a recensé des pratiques permettant une application et un suivi rationnels de ses recommandations, notamment l’établissement d’une liste de questions prioritaires en matière de vérification des comptes et le suivi de ces questions, et l’établissement d’échéanciers et de normes régissant les délais à respecter pour l’application complète des recommandations.


Rapports financiers et états financiers vérifiés et rapports du Comité des commissaires aux comptes pour l’exercice clos le 31 décembre 2008 et application des recommandations du Comité relatives à l’exercice biennal 2006-2007 (A/64/469)


Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné le rapport du Comité des commissaires aux comptes (CCC) sur les états financiers, pour l’année qui s’est achevée le 31 décembre 2008, des fonds de contributions volontaires administrés par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) (A/64/5/Add.5), ainsi que le rapport des commissaires aux comptes sur l’application de leurs recommandations relatives à l’exercice biennal 2006-2007.  Il examinera le rapport du CCC sur le Plan-cadre d’équipement pour l’année qui s’est terminée le 31 décembre 2008 [A/64/5 (Vol. V)], lorsqu’il se penchera sur le septième rapport annuel sur l’état d’avancement de l’exécution du Plan-cadre d’équipement.


Le CCC a émis une opinion avec réserve à propos des états financiers pour l’année terminée le 31 décembre 2008 des fonds de contributions volontaires administrés par le HCR.  La réserve porte sur le fait que le montant total des dépenses qui est de 1 milliard 628 millions de dollars comprend 498,6 millions de dollars de dépenses effectuées par le HCR pour des projets réalisés par l’intermédiaire de partenaires d’exécution.  Ce dernier montant doit être vérifié par des tiers auditeurs indépendants, alors qu’au 29 juin, le HCR n’avait pas reçu de certificats de vérification comptable pour des projets d’une valeur totale de 252 millions de dollars, soit 50,5% du total.  Les commissaires n’ont donc pas pu être convenablement convaincus de la validité d’une forte proportion des dépenses engagées par l’intermédiaire de partenaires d’exécution.  Le Comité consultatif souligne que les attestations d’audit sont un important outil de contrôle interne; il estime que l’absence des documents d’audit permettant des vérifications pourrait accroître le risque de fraude.


Pour ce qui est de l’application des recommandations du CCC relatives à l’exercice biennal 2006-2007, le Comité consultatif, notant que le taux d’application de ces recommandations marque une baisse par rapport à l’exercice biennal 2004-2005, engage vivement les organisations concernées à redoubler d’efforts pour que les recommandations du Comité des commissaires aux comptes ne restent pas lettre morte.


Le Comité consultatif partage en outre l’avis du CCC pour qui la plupart des organisations n’auront pas achevé la mise en application des normes IPSAS à la date prévue du 1er janvier 2010, et qui insiste sur la nécessité d’un contrôle efficace du déroulement du projet dans le temps si l’on veut que les nouvelles dates limites fixées pour son achèvement soient respectées.


RAPPORTS FINANCIERS ET ÉTATS FINANCIERS VÉRIFIÉS ET RAPPORTS DU COMITÉ DES COMMISSAIRES AUX COMPTES


Adoption d’un projet de résolution


Projet de résolution sur les rapports financiers et états financiers vérifiés
et rapports du Comité des commissaires aux comptes (A/C.5/64/L.3)


Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale accepterait le rapport financier et les états financiers vérifiés relatifs aux contributions volontaires gérées par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés concernant l’exercice annuel clos le 31 décembre 2008 ainsi que le rapport et l’opinion du Comité des commissaires aux comptes (CCC) s’y rapportant.  Elle souscrirait aux recommandations formulées par le CCC dans son rapport relatif aux contributions volontaires gérées par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés concernant l’exercice clos le 31 décembre 2008 et prendrait note des préoccupations exprimées par le CCC dans l’opinion avec réserve qu’il a émise au sujet des états financiers relatifs aux contributions volontaires gérées par le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés concernant l’exercice annuel clos le 31 décembre 2008.  Elle prendrait également note des mesures prises par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour remédier à ses graves difficultés financières et engagerait le Haut Commissaire à appliquer toutes les recommandations du Comité et à rendre compte aux organes directeurs compétents des progrès qu’il aura réalisés. 


En outre, l’Assemblée générale souscrirait aux conclusions et recommandations figurant dans les rapports du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, sous réserve des dispositions de la présente résolution.  Elle prierait le Secrétaire général et les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies de veiller à ce que les recommandations du CCC et les recommandations connexes du CCQAB soient mises en œuvre intégralement, rapidement et en temps voulu et de continuer à tenir les directeurs de programme responsables de leur application.  En outre, elle prierait le Secrétaire général d’inclure dans ses rapports une explication détaillée des retards observés dans l’application de ces recommandations, en particulier de celles qui remontent à deux ans ou plus et d’indiquer dorénavant dans ses rapports quels sont les délais prévus pour la mise en œuvre des recommandations du Comité des commissaires aux comptes, l’ordre de priorité qui sera suivi, les objectifs à atteindre et les échéances à respecter, ainsi que les fonctionnaires qui auront à en rendre compte et les mesures prises à cet égard.


Débat général


M. JUN YAMAZAKI, Contrôleur des Nations Unies, a rappelé que la présentation de la situation financière de l’ONU le 16 octobre dernier a été depuis lors publiée sous la forme d’un rapport (A/64/497).  Il a précisé que, depuis le 13 octobre 2009, la Croatie, l’Islande, les Philippines, la République tchèque et la Suisse ont versé l’intégralité de leurs contributions aux différents budgets de l’ONU, s’ajoutant aux 18 États Membres qui l’avaient déjà fait.  En outre, a-t-il dit, le Danemark et la Norvège ont aussi payé la totalité de leurs contributions.  Ainsi, 25 États Membres ont réglé toutes leurs contributions dues et exigibles, a indiqué le Contrôleur.  Conformément à l’échéance qui avait été fixée pour le faire, la Guinée, la Jordanie et la Serbie se sont acquittés de leurs contributions au budget ordinaire tandis que les Émirats arabes unis l’ont également fait à l’égard des budgets des Tribunaux pénaux internationaux.  Le Contrôleur a enfin indiqué que des informations mises à jour à la date du 19 octobre sont maintenant disponibles.  La somme restant due par les États Membres est passée de 1,4 milliard de dollars au 30 septembre, à 741 millions au 19 octobre.


M. MAGID YOUSIF (Soudan), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné à nouveau qu’il était impératif pour les États Membres des Nations Unies de s’acquitter intégralement et à temps de leurs obligations financières vis-à-vis de l’Organisation.  Le Groupe des 77 et la Chine regrette que le déficit budgétaire actuel au titre du budget régulier montre une dégradation par rapport à 2008, et qu’un État Membre en particulier représente plus de 93% des contributions impayées.  Cette situation insoutenable pousse l’Organisation à prendre des mesures exceptionnelles afin de poursuivre le cours normal de ses activités.  Passant au budget des opérations de maintien de la paix, M. Yousif a noté une légère amélioration, tout en faisant remarquer qu’à ce jour, 2,121 milliards de dollars n’ont toujours pas été réglés.  Le Groupe des 77 et la Chine n’est pas en faveur de prêts entre les différentes opérations de maintien de la paix actives, a indiqué le représentant.  Le Groupe des 77 et la Chine est également préoccupé par le montant sans précédent de 1,384 milliard de dollars dus aux pays fournisseurs de contingents.  Cela résulte principalement des retards dans le paiement des contributions au titre du budget des opérations de maintien de la paix, a expliqué M. Yousif qui appelle par conséquent tous les États Membres à s’acquitter de leurs contributions dans les délais prescrits et sans condition.   


Pour ce qui est du Plan-cadre d’équipement, le Groupe des 77 et la Chine se félicite du fait que 119 États Membres ont déjà intégralement payé leurs contributions à ce titre, et invite les autres, en particulier le pays hôte, à en faire de même dans les meilleurs délais.  À ce titre, le Groupe des 77 et la Chine souhaite que le Secrétariat fournisse des explications sur le paiement des arriérés du plus grand contributeur aux différents budgets de l’ONU qui avait pourtant annoncé, en août dernier, son intention de les régler.  Il ressort de la présentation de Mme Angela Kane, qu’il reste toujours plus de la moitié des arriérés impayés, a noté M. Yousif qui a demandé au Secrétariat de fournir un état détaillé de ce qui a été payé à ce jour.  Il a saisi cette occasion pour exprimer la surprise du Groupe des 77 et la Chine à la suite de la déclaration du Secrétaire général qui s’était empressé en août dernier de féliciter l’État Membre en question pour le paiement de ses arriérés alors que ce paiement n’a toujours pas eu lieu.  Le Groupe des 77 et la Chine réaffirme que toutes les mesures nécessaires devraient être prises pour faciliter le paiement des quotes-parts des États Membres de l’ONU et rejette toute mesure unilatérale coercitive, qui serait contraire au droit international, visant à bloquer et parfois interdire les paiements de certains pays membres du Groupe des 77 et de la Chine au titre des budgets de l’ONU.


M. HENRIC RASBRANT (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a réitéré qu’il incombe aux États Membres de s’acquitter intégralement, dans les délais et sans condition, de leurs contributions au budget ordinaire et aux budgets des opérations de maintien de la paix de l’ONU.  Cela est encore plus important dans le contexte de la crise financière mondiale, a-t-il fait observer.  Compte tenu de la situation financière mitigée de l’Organisation cette année, malgré quelques progrès, le représentant a rappelé que 10 pays de moins que l’année dernière avaient payé, à la même date, leurs contributions au budget ordinaire.  Il s’est inquiété que les sommes dues à ce titre se chiffrent encore à 830 millions de dollars.  En ce qui concerne les budgets des opérations de maintien de la paix (OMP), l’Union européenne note l’amélioration de la situation financière par rapport à 2008, mais fait observer que le montant des contributions restant à verser est de 2,1 milliards de dollars.  Le représentant a rappelé que les sommes dues sur les comptes des opérations de maintien de la paix achevées devraient être remboursées aux États Membres et que leur rétention dans les comptes des budgets de maintien de la paix n’est pas acceptable.  Passant à la situation financière des Tribunaux pénaux internationaux, il a noté qu’elle s’est légèrement détériorée par rapport à octobre 2008 et a averti des difficultés auxquelles ils vont devoir faire face.  Quant au Plan-cadre d’équipement (PCE), l’Union européenne appuie pleinement ce projet et souhaite que tous les États Membres versent les sommes dues à ce titre.  Le représentant a conclu en relevant les niveaux importants des sommes qui restent impayées.  L’Union européenne, dont les contributions représentent près de 40% du total des contributions aux différents budgets de l’ONU, insiste sur l’utilisation efficace des ressources de l’Organisation, a ajouté M. Rasbrant.


Mme INGRID BERLANGA VASILE (Mexique), intervenant au nom du Groupe de Rio, s’est félicitée de la légère amélioration de la situation financière des Nations Unies par rapport à 2008.  Elle a félicité les pays qui ont payé intégralement leurs contributions financières à l’ONU.  Elle a également souligné l’importance d’une bonne assise financière de l’ONU pour que l’Organisation puisse s’acquitter de ses activités, tout en expliquant que plusieurs membres du Groupe de Rio avaient rencontré des difficultés pour régler leurs contributions en raison de l’impact de la crise financière et économique mondiale sur leur situation nationale.


Concernant les budgets des opérations de maintien de la paix, le Groupe de Rio se félicite du fait que la dette a été réduite de 796 millions de dollars par rapport à 2008.  Pour ce qui est des Tribunaux pénaux internationaux, et du Plan-cadre d’équipement, Mme Vasile a tenu à souligner que plusieurs des membres du Groupe de Rio figuraient dans la liste des pays ayant intégralement payé leurs quotes-parts.  Le Groupe de Rio souhaite que l’on accorde des facilités aux États Membres qui sont confrontés à des difficultés pour leur permettre de s’acquitter de leurs dettes vis-à-vis de l’Organisation.


M. PATRICK CHUASOTO (Philippines), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a rappelé que sans un financement suffisant, les mandats de l’Organisation ne pourront pas être exécutés efficacement.  L’ANASE est préoccupée par le montant des contributions non acquittées pour le budget ordinaire, celui des Tribunaux pénaux internationaux et le Plan-cadre d’équipement (PCE).  Il a appelé tous les États Membres à s’acquitter pleinement de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU, tout en prenant dûment en considération la situation de ceux qui ne sont pas en mesure de le faire pour des raisons indépendantes de leur volonté.  En ce qui concerne les contributions non acquittées aux budgets des opérations de maintien de la paix, il s’est félicité de la diminution de leur montant, notant qu’elle résulte principalement des versements payés par des États dont les contributions sont les plus élevées.  Il a espéré que cette tendance se poursuivrait.  Le représentant a aussi noté les bonnes prévisions en ce qui concerne la trésorerie qui devrait être positive pour tous les budgets d’ici la fin de 2009.


Mme ANNETTE ELLIS (Australie), s’exprimant également au nom du Canada et dela Nouvelle-Zélande (CANZ), a déclaré que face aux multiples défis à la paix, la prospérité et la sécurité mondiales de nos jours, il faudrait plus que jamais une ONU qui puisse fonctionner efficacement.  Elle a noté les progrès réalisés concernant certains aspects de la situation financière de l’Organisation, comme les excédents de trésorerie dus en partie aux arriérés des États-Unis qui, à ce jour, ne sont pas encore réglés, ou le ferme appui dont bénéficie le Plan-cadre d’équipement dont 93% des quotes-parts pour 2003-2009 ont été payées et qui dispose actuellement de $800 millions de trésorerie.  Mme Ellis a aussi insisté sur le fait que tous les pays membres du CANZ payaient intégralement leurs contributions au titre de différents budgets et félicite les autres États Membres qui en font de même.  Le CANZ déplore que le nombre de pays ayant intégralement payé leurs contributions ait baissé de près de 30% par rapport à 2008, et a dénoncé le fait que certains États Membres continuent de pratiquer des paiements sélectifs de leurs quotes-parts, illustrant son propos par le sous-financement des budgets des Tribunaux pénaux internationaux.  Les pays du CANZ sont également préoccupés par la dette croissante de l’Organisation vis-à-vis des pays fournisseurs de troupes et de la police aux missions de maintien de la paix.  Beaucoup de ces pays n’ont pas les moyens de « subventionner » les États Membres ayant opté de ne pas honorer leurs engagements financiers à l’égard de l’ONU, a ajouté Mme Ellis.


M. DANILO ROSALES DÍAZ (Nicaragua) a souligné l’importance de renforcer le multilatéralisme en mettant à la disposition de l’ONU les ressources nécessaires pour qu’elle soit en mesure de s’acquitter efficacement de son mandat.  Il s’est dit surpris que certains États doivent encore des sommes importantes à l’Organisation, tout en décaissant des sommes considérables au titre des contributions volontaires qui représentent presque le double de l’enveloppe du budget ordinaire.  Ces contributions volontaires sont très souvent accompagnées de conditions qui aboutissent souvent à des distorsions des mandats des organes délibérants, a estimé M. Rosales Díaz.  Il a aussi dénoncé la tentative de certains pays de réduire l’assise financière de l’ONU et de compromettre ainsi le rôle qu’elle doit jouer dans le monde.  Le représentant a fait référence aux « sommes exorbitantes » dépensées pour sauver un modèle économique injuste qui cause la mort injuste de dizaines de millions de personnes chaque année.  Ces montants se chiffrent à 18 trillions de dollars –soit 18 000 milliards de dollars- qui sont sans commune mesure avec les contributions des États Membres, a-t-il estimé.


Le représentant du Nicaragua a rappelé que, comme le stipule la Charte de l’ONU, tous les États Membres ont la responsabilité juridique de payer leurs contributions intégralement, sans retard et sans condition, afin de permettre à l’Organisation de mener à bien ses mandats approuvés par ses organes délibérants.  Il a regretté qu’à ce jour, 830 millions de dollars ne soient toujours pas réglés à l’Organisation, dont 93% sont dus par le principal contributeur qui est en fait par la même occasion le principal débiteur de l’ONU.  Si on comptabilise toutes les dettes dues par cet État Membre, à l’exception de celles qui sont dues au titre du Plan-cadre d’équipement (PCE) dont on ne connaît pas le montant exact, il serait encore débiteur de 1,315 milliard de dollars, a fait remarquer M. Rosales Díaz.  Contrairement à ce que prétend cet État Membre, une partie de cette dette n’a pas été annulée, a-t-il dit.  Le représentant a estimé que cet État Membre est celui qui a le plus profité de la distorsion du barème des quotes-parts.  Il a espéré que les années pendant lesquelles cet État Membre utilisait les contributions non versées comme moyen de pression est une époque révolue.


Le Nicaragua souligne la nécessité de mettre un terme aux innombrables obstacles que connaît Cuba pour payer ses contributions, à cause de l’embargo qui lui est imposé, a poursuivi M. Rosales Díaz, avant de demander que s’ouvre une nouvelle ère d’espoir.  Le représentant a ensuite relevé que le budget des missions politiques spéciales est passé en neuf ans de 100 millions à 829 millions de dollars.  Il s’est par ailleurs dit préoccupé par la somme de 2,121 milliards de dollars qui est encore due au titre des opérations de maintien de la paix, dont 54% concernent les deux principaux contributeurs.  Cela a une incidence sur la capacité de remboursement aux pays fournisseurs de contingents, généralement des pays en développement, a-t-il rappelé.  Le Nicaragua, qui fait face à des problèmes économiques aggravés par la crise économique et financière actuelle, s’est toutefois acquitté de ses obligations financières au titre du budget ordinaire, des budgets des Tribunaux pénaux internationaux et du Plan-cadre d’équipement (PCE), a assuré son représentant.


M. LOY HUI CHIEN (Singapour) a regretté que trop souvent les États Membres des Nations Unies estiment qu’il faut que les pays s’acquittent intégralement et dans les temps de leurs obligations financières vis-à-vis de l’Organisation, alors que la réalité de la situation financière ne reflète pas cet engagement de leur part.  Le tableau financier est mixte cette année, a noté M. Chien, avec certaines améliorations des paiements des quotes-parts au titre du budget de maintien de la paix, et une dégradation de la situation du budget régulier, des budgets des Tribunaux pénaux internationaux et du Plan-cadre d’équipement par rapport à 2008.  Singapour est d’avis que les difficultés financières des Nations Unies ne sont pas insurmontables et peuvent même être évitées.  Reconnaissant que certains pays ont eu des difficultés à payer leurs contributions du fait de la crise économique mondiale, M. Chien a souligné que ces pays ne représentent pourtant qu’une part du budget de l’Organisation.  La vraie raison de cette situation est bien connue, a-t-il dit, en citant les retards de paiement et le non-paiement par le plus grand contributeur de ses quotes-parts.  Autrement dit, nous ferions des progrès importants si les États Membres qui sont les plus grands contributeurs au budget de l’Organisation faisaient preuve d’un leadership responsable en s’acquittant de leurs arriérés sans plus attendre et sans condition.  Le représentant de Singapour a rappelé l’engagement pris récemment par l’un de ces États Membres de régler sa dette et a souhaité que cette question soit résolue rapidement.  L’autre volet de la question des difficultés financières de l’Organisation est la bonne gestion des ressources disponibles, a-t-il ajouté.  Les États Membres sont en droit d’exiger une gestion efficace de ces ressources limitées et, par conséquent, Singapour appuie les efforts de contrôle interne et de responsabilisation menés dans le cadre de la gestion de l’ONU.


M. SYED SHAHNAWAZ HUSSAIN (Inde) a rappelé qu’en vertu de la Charte de l’ONU et d’une obligation morale, tous les États Membres doivent s’acquitter pleinement de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU.  Concernant le budget ordinaire, il a regretté qu’au 13 octobre 2009, les contributions encore dues s’élevaient à 830 millions de dollars, dont 93% sont dues par un seul État Membre.  Il faut trouver une solution pour que l’ONU n’en soit pas affaiblie, a-t-il dit.  L’Inde n’est pas dans la liste des États Membres qui ont intégralement versé leurs contributions alors qu’elle a effectué ces paiements le 31 mars 2009, a-t-il annoncé, avant de demander un rectificatif des documents à cet égard.  « Nous fournissons en outre d’importants contingents aux opérations de maintien de la paix (OMP), a-t-il rappelé, tout en se disant encouragé par la diminution des sommes dues à ce titre par rapport à l’année dernière.  Le représentant a noté que le retard dans la réception des contributions des États Membres nuit à la capacité du Secrétariat de payer les dettes de l’ONU aux pays fournisseurs de contingents pour les OMP.  Il a donc demandé que toutes les parties aux mémorandums d’accord s’acquittent de leurs obligations.  Il est difficile aux pays concernés d’expliquer à leur parlement pourquoi l’ONU ne paye pas ses dettes, a-t-il indiqué, précisant que la dette de l’ONU à l’égard de l’Inde concernant la fourniture de troupes est de 152 millions de dollars au 30 septembre 2009.  On ne peut pas exiger d’augmenter la contribution de l’Inde aux budgets de l’ONU, alors que celle-ci lui doit autant, a-t-il argué.


M. AKIHIRO OKOCHI (Japon) a noté que s’il y avait eu des progrès dans certains domaines, il n’en demeure pas moins que le niveau des quotes-parts impayées au titre des budgets des Nations Unies ne cesse d’augmenter, ce qui peut s’expliquer en partie par la crise internationale qui a eu un impact certain sur la situation budgétaire des États Membres.  Pour le Japon, il est essentiel que les États Membres payent leurs contributions intégralement et dans les délais prescrits d’une part, et que l’Organisation fasse preuve d’une gestion saine et efficace des ressources dont elle dispose, en particulier dans le contexte de la crise actuelle, d’autre part.  Le Japon se félicite de la possibilité d’un solde positif de trésorerie anticipé pour le budget ordinaire d’ici à la fin de l’année, et rend hommage aux efforts du Secrétaire général qui auront permis d’aboutir à cette situation.  Pour ce qui est du budget des opérations de maintien de la paix, le Japon est préoccupé de l’augmentation croissante de ce budget au cours des dernières années.  Il salue, à ce titre, les initiatives du Secrétaire général pour faire face à la diversité et à la complexité croissantes de ces opérations, et pour rationnaliser la gestion dans ce domaine.


M. JORGE CUMBERBATCH (Cuba) a noté la situation financière mitigée de l’ONU, rappelant cependant que la situation n’a pas véritablement changé par rapport aux années précédentes.  Il a souligné que 93% des contributions non acquittées au budget ordinaire sont dues par un seul État Membre, sans compter ses dettes également importantes aux budgets des Tribunaux pénaux internationaux et aux budgets des opérations de maintien de la paix (OMP).  Selon les chiffres disponibles, cet État, qui s’était pourtant engagé à s’acquitter de ses arriérés en août dernier, doit encore 1,315 milliard de dollars au titre des divers budgets de l’ONU, a-t-il fait remarquer, rappelant qu’à cette somme s’ajoute également la contribution au titre du Plan-cadre d’équipement (PCE) dont le montant n’est pas déterminée à ce stade.  Le représentant s’est dit attaché au multilatéralisme, comme en témoignent sa participation aux délibérations des instances des Nations Unies et le paiement de ses contributions dans les délais.  Cuba, qui subit un embargo et souffre des catastrophes naturelles, est cependant à jour de ses contributions et s’est acquitté de presque toutes ses dettes au titre des budgets des opérations de maintien de la paix, a souligné le délégué.


Le représentant s’est ensuite plaint de la poursuite de l’embargo contre les banques et le système financier cubains, qui affecte la capacité de règlement de ses dettes aux budgets de l’ONU.  Il a expliqué que Cuba ne peut pas utiliser le dollar américain pour ses transactions internationales, notamment pour payer ses contributions aux organisations internationales.  Il en résulte que ses transferts d’argent sont constamment soumis aux variations de taux de change et cela compromet la capacité de paiement du pays.  Il a ajouté que le règlement de ses contributions aux Nations Unies doit se faire par l’intermédiaire d’un pays tiers.  Le représentant de Cuba a indiqué par exemple que le Bureau cubain de la propriété industrielle n’est pas en mesure de régler ses dettes au Bureau de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, à Genève.  En outre, a-t-il indiqué, la banque UBS a été sanctionnée pour avoir ouvert un compte pour Cuba et d’autres banques ont refusé de faire un transfert demandé par Cuba.  C’est pourquoi, il a appelé à mettre fin à l’embargo contre Cuba.  Revenant à la situation financière de l’ONU, le représentant a insisté sur la nécessité pour l’ONU d’axer ses activités sur le développement économique et social.  Il a appelé tous les États Membres à s’acquitter pleinement de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU, sans retard et sans condition.


M. MUHAMMAD A. MUHITH (Bangladesh) a noté que la présentation la semaine dernière de la situation financière des Nations Unies par la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Angela Kane, avait fait ressortir le fait que le non-paiement de leurs quotes-parts par certains compromettait la situation financière de l’Organisation dans son ensemble, et empêchait les Nations Unies de s’acquitter de leur dette à l’égard de certains pays en développement.  Le Bangladesh est préoccupé par l’augmentation du montant des contributions dues qui s’élève actuellement à 830 millions de dollars.  En dépit de la légère amélioration constatée dans les paiements des quotes-parts au titre des budgets des opérations de maintien de la paix, le représentant a estimé que le montant des sommes dues au titre de ces opérations était encore élevé puisqu’il atteint 2,1 milliards de dollars.  Le Bangladesh, qui se rallie à la position du Groupe des 77 et la Chine, souhaite que l’ONU mette un terme à la pratique des « prêts entre missions » et que les excédents de trésorerie de toute mission active servent au remboursement des pays contributeurs de troupes ou soient rendus aux États Membres.  Le Bangladesh reste préoccupé par la dette croissante des Nations Unies vis-à-vis des pays contributeurs de troupes qui pourrait passer à 944 millions de dollars en fin décembre 2009, alors qu’elle était de 431 millions de dollars à la fin de décembre 2008, dont 166 millions de dollars sont dus au Bangladesh.  Rappelant que les pays contributeurs sont pour la plupart des pays en développement, le représentant a expliqué que les retards dans ces remboursements posaient des problèmes supplémentaires à la situation économique de ces pays.   


M. ABDUL HAMEED (Pakistan) s’est référé à la Charte de l’ONU pour rappeler l’obligation de tous les États Membres de s’acquitter pleinement de leurs contributions au titre des différents budgets de l’ONU.  La tendance dominante indique que la situation s’aggrave, le montant des sommes dues ayant augmenté par rapport à octobre 2008, s’est-il inquiété.  Le montant des quotes-parts impayées au titre des budgets des opérations de maintien de la paix (OMP) augmente rapidement, a-t-il aussi noté avec inquiétude.  Il s’est opposé à tout prélèvement d’avance interne entre les opérations de maintien de la paix.  La situation financière des Tribunaux pénaux internationaux est également préoccupante, a-t-il dit.  Concernant le Plan-cadre d’équipement (PCE), il a noté que 119 États Membres ont payé toutes leurs contributions, précisant que sur un budget de 1,9 milliard de dollars, 86 millions n’ont pas été payés à ce jour.


Mme YU HONG(Chine) a noté avec préoccupation qu’il y avait une augmentation des contributions non acquittées pour 2009, à l’exception de celles concernant le budget du maintien de la paix.  Elle a aussi regretté que le nombre des États Membres ayant intégralement versé leurs quotes-parts avait aussi baissé par rapport à 2008 alors que le montant dû par les Nations Unies aux États Membres avait augmenté pour atteindre 1,384 milliard de dollars à la fin de septembre 2009.  Soulignant que les arriérés de contributions sont le fait d’un petit nombre de pays, la déléguée a rappelé que tous les États Membres devraient s’acquitter sans retard et sans condition de leurs quotes-parts afin que l’ONU puisse s’acquitter de son mandat en vertu de sa Charte.  Le rôle de l’ONU, qui est une organisation universelle, est irremplaçable, a estimé Mme Hong, ajoutant que sans une assise financière saine, l’ONU ne peut jouer un rôle efficace pour faire face aux défis mondiaux.  Appelant les États Membres à s’acquitter de leurs obligations financières au titre des différents budgets de l’ONU (régulier, maintien de la paix, Tribunaux pénaux internationaux et Plan-cadre d’équipement), la déléguée de la Chine a félicité les 120 pays qui l’avaient déjà fait en dépit de la crise économique et financière mondiale.  Elle a aussi invité l’Organisation à faire preuve de plus d’efficacité dans sa gestion et à renforcer la transparence de manière à garantir une gestion budgétaire saine qui veille à ce que chaque dollar versé par les États Membres soit dépensé de façon optimale.  Pour sa part, la Chine paiera toutes ses quotes-parts au titre du maintien de la paix d’ici à la fin de l’année, a annoncé Mme Hong.


M. JOSE LUIS CANCELA (Uruguay) s’est félicité de la légère amélioration de la situation financière de l’Organisation par rapport à la même période en 2008, remerciant les efforts des États Membres qui subissent fortement les conséquences de la crise mais qui se sont tout de même acquittés de leur dette.  L’Uruguay a réglé presque toutes ses contributions au titre des divers budgets de l’ONU, rappelant que sa dette totale à ce jour n’excède pas 250 000 dollars.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, est préoccupée par la situation financière des opérations de maintien de la paix qui résulte, a-t-il fait remarquer, du retard dans le paiement des contributions aux opérations de maintien de la paix et également dans le paiement des dettes aux pays fournisseurs de contingents et d’équipement pour ces opérations.  Ces pays sont souvent des pays en développement qui ont des difficultés pour faire face aux défis du développement, et c’est pourquoi, les retards dans le remboursement constituent pour eux un lourd fardeau, a fait remarquer le représentant.  L’Uruguay reçoit des paiements à ce titre avec un retard moyen de 12 mois, a-t-il indiqué, avant de préciser que le montant total des dettes de l’ONU à l’égard de l’Uruguay représente 35 millions de dollars, un fardeau considérable pour le pays.  Cette année, a-t-il ajouté, plusieurs OMP ont eu des trésoreries négatives et ont dû recourir à des avances internes.  Il a regretté que l’on ne puisse pas avoir recours au fusionnement des comptes des OMP, estimant que cela permettrait d’éviter des situations déficitaires graves.  M. Cancela a appelé tous les États Membres à s’acquitter pleinement de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU.  Le système de maintien de la paix des Nations Unies continue à être le moyen le plus efficace de faire face à des situations de conflit, a-t-il noté.  Les budgets des opérations de maintien de la paix dépassent, par leur montant, l’enveloppe budgétaire de l’ONU, a-t-il noté, tout en reconnaissant que le budget mondial consacré à la défense a, en 2008, dépassé la somme de 1,5 milliard de dollars, selon l’Institut pour la paix de Stockholm.  Les budgets des opérations de maintien de la paix de l’ONU ne représentent donc que 0,55% de ce montant, a-t-il observé.


Mme CLAUDIA CORTI (Argentine), s’associant à la déclaration faite par le Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que la bonne assise financière de l’ONU était essentielle pour que l’Organisation puisse s’acquitter de son mandat.  Elle a noté que les paiements des quotes-parts dues au titre du budget ordinaire, des Tribunaux pénaux internationaux et du Plan-cadre d’équipement sont inférieurs à ceux effectués en 2008.  Elle a ajouté qu’il y a une légère amélioration de la situation financière des opérations de maintien de la paix qui s’explique par le fait que le régime des quotes-parts pour 2010 n’avait pas encore était pris en compte.  Ces difficultés financières font que le Secrétariat se trouve dans l’impossibilité matérielle d’honorer ses propres engagements vis-à-vis des pays contributeurs de troupes, a-t-elle dit avant de souligner que la dette à ce titre pour 2009 avait plus que doublé par rapport à 2008 et le montant total est estimé à 950 millions de dollars.  La représentante de l’Argentine se félicite des initiatives prises par le Secrétariat pour régler les paiements dus aux pays contributeurs de troupes, dans la limite des ressources disponibles.  Elle a rappelé que, pour l’exercice en cours, l’Argentine avait versé plus 63 millions de dollars essentiellement au titre du budget ordinaire et des budgets des opérations de maintien de la paix.


M. MEHMET YENER (Turquie) a indiqué que l’ONU ne peut mener à bien sa mission sans disposer de ressources suffisantes.  Tous les États Membres, a-t-il insisté, doivent s’acquitter pleinement de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU.  Cependant, a-t-il noté, les pays les moins développés se sont heurtés à des difficultés particulières à cause de la crise mondiale.  De l’avis du représentant, les contributions devraient correspondre à une répartition juste et équilibrée des responsabilités financières entre les États Membres.  Le maintien de la paix est une responsabilité collective, a-t-il rappelé, avant d’indiquer que son pays participe à ces opérations et à tous les secteurs d’activité de l’ONU et contribue par conséquent à tous les budgets de l’Organisation.


M. VLADIMIR PROKHOROV (Fédération de Russie) a noté avec préoccupation qu’au mois d’octobre 2009, le montant total des sommes dues à l’ONU par les États Membres au titre des divers budgets, à l’exception de ceux des opérations de maintien de la paix, dépassait celui de 2008.  Il a aussi souligné qu’au cours de cette même période, il y a eu un endettement accru de l’Organisation vis-à-vis des pays contributeurs de troupes.  Les difficultés financières résultent essentiellement du non-paiement par un petit nombre d’États Membres de leurs quotes-parts, a-t-il dit.  Le représentant a cependant appelé à une plus grande discipline financière de manière à permettre à l’ONU de s’acquitter, à son tour, de sa dette à l’égard des pays contributeurs de troupes.  La position de la Fédération Russe reste inchangée, a réaffirmé son représentant, rappelant que les États Membres doivent s’acquitter sans condition et dans les délais prescrits de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU pour lui donner les moyens de s’acquitter de son mandat.


Mme LORENA GIMÉNEZ (Venezuela) a fait remarquer que beaucoup de pays en développement ne pouvaient pas s’acquitter dans les temps de leurs obligations financières à l’égard de l’ONU, pour des raisons indépendantes de leur volonté.  Elle a relevé qu’un pays est, à lui seul, débiteur de 93% des sommes dues au budget ordinaire à ce jour, se référant aux États-Unis qui doivent 772 millions de dollars à ce titre.  Elle a dénoncé la pratique de cet État Membre qui retarde ses versements comme moyen de pression, avant de demander que l’Assemblée générale suive de près le comportement du principal débiteur de l’Organisation, notamment en réexaminant le calcul du plafond des contributions.  La représentante a assuré que le Venezuela continuera à s’acquitter sans retard de ses obligations financières à l’égard de l’ONU, tout en insistant sur la nécessité de tenir compte de la capacité de paiement des États Membres confrontés à des difficultés financières dans le système des quotes-parts.


M. JOSEPH MELROSE (États-Unis) a pris la parole pour expliquer les mesures prises par son Gouvernement afin de rembourser ses arriérés de paiement vis-à-vis de l’ONU.  Les États-Unis ont effectué des paiements de plus de 1,2 milliard de dollars au titre des arriérés représentant les 10 dernières années et sont à jour pour ce qui est de leurs contributions au titre des budgets des opérations de maintien de la paix.  Le délégué s’est dit convaincu que son Gouvernement s’acquittera de ses obligations financières au titre du budget ordinaire et du Plan-cadre d’équipement pour 2009 avant la fin de l’année.


Répondant aux questions posées par les délégations, le Contrôleur des Nations Unies a repris la parole pour préciser le montant des sommes encore dues par les États-Unis.  Avec la somme de 75,5 millions de dollars qu’il doit au titre du Plan-cadre d’équipement (PCE), cet État Membre doit, au total, la somme de 1,389 milliard de dollars.  Le Contrôleur a indiqué ne pouvoir se baser que sur les montants effectivement reçus.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de tutelle de l’Organisation des Nations Unies élit son Président et son Vice-Président

Soixante-septième session, 
1712e séance – après-midi
TR/2429

Le Conseil de tutelle de l’Organisation des Nations Unies élit son Président et son Vice-Président

Le Conseil de tutelle des Nations Unies s’est brièvement réuni cet après-midi, pour procéder à l’élection de son Président et de son Vice-Président.  M. Nicolas de Rivière (France) et M. Philip John Parham (Royaume-Uni) ont été élus par acclamation respectivement aux postes de Président et de Vice-Président du Conseil.  M. de Rivière a remercié les autres membres du Conseil pour la confiance qu’ils ont placée en lui.

Composé des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, le Conseil de tutelle est l’un des six organes principaux des Nations Unies, aux côtés de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social (ECOSOC), du Secrétariat et de la Cour internationale de Justice (CIJ).  Il a officiellement suspendu ses travaux le 1er novembre 1994, lorsque Palaos, le dernier des 11 territoires placés sous la tutelle des Nations Unies, a accédé à l’indépendance.  Le rôle qui sera assigné au Conseil dans l’avenir fait actuellement l’objet de discussions dans le cadre de la réforme des Nations Unies et du Conseil de sécurité.

Créé en vertu du Chapitre XIII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de tutelle était chargé de surveiller l’administration des 11 territoires placés sous tutelle de l’ONU.  À cet effet, il examinait et discutait les rapports de l’Autorité administrante sur les progrès politiques, économiques et sociaux des habitants des territoires sous tutelle et sur le développement de leur instruction.  Il examinait également les pétitions émanant des territoires sous tutelle, où il pouvait envoyer des missions spéciales.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le soutien de la MINURCAT au Détachement intégré de sécurité tchadien reste essentiel pour la mise en œuvre de son mandat, déclare Edmond Mulet

CS/9771

Conseil de sécurité: le soutien de la MINURCAT au Détachement intégré de sécurité tchadien reste essentiel pour la mise en œuvre de son mandat, déclare Edmond Mulet

22/10/2009
Conseil de sécuritéCS/9771
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6204e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE SOUTIEN DE LA MINURCAT AU DÉTACHEMENT INTÉGRÉ DE SÉCURITÉ TCHADIEN RESTE ESSENTIEL POUR LA MISE EN ŒUVRE DE SON MANDAT, DÉCLARE EDMOND MULET


Le soutien de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) au Détachement intégré de sécurité tchadien (DIS) reste essentiel pour accomplir certains des objectifs qui sont liés à la mise en œuvre de son mandat, a déclaré ce matin au Conseil de sécurité M. Edmond Mulet, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix.


M. Mulet, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général en date sur la MINURCAT, a appelé le Conseil de sécurité à l’aider à obtenir les fonds nécessaires pour permettre à la MINURCAT de poursuivre cet appui.


Comme le Détachement intégré de sécurité -la Force de police communautaire tchadienne chargée de maintenir la loi et l’ordre dans les camps de réfugiés, de déplacés et dans les principales villes de l’est du Tchad et de contribuer à créer un environnement propice à la conduite des activités humanitaires- est maintenant déployé, la MINURCAT a désormais pour tâche d’améliorer sa formation et ses capacités, a expliqué M. Mulet. 


À cette fin, de même que pour financer de nouveaux programmes dans les secteurs de la justice et des prisons, le fonds fiduciaire de la MINURCAT a besoin de 21,7 millions de dollars pour 2010, a précisé le Sous-Secrétaire général, notant que lors de la Conférence des bailleurs de fonds, qui s’était tenue à Bruxelles le 2 octobre dernier, la Commission européenne, la France, le Luxembourg, la Norvège et les États-Unis avaient annoncé un montant total de 14,5 millions de dollars.  Convaincu qu’il s’agit là d’un « engagement ferme des bailleurs de fonds à soutenir le Détachement intégré de sécurité », lequel est « reconnu et grandement apprécié », M. Mulet a demandé aux membres du Conseil de sécurité de l’aider à obtenir les 7,2 millions de dollars manquants auprès d’autres bailleurs. 


La MINURCAT et le Gouvernement tchadien « atteindront bientôt une phase clef avec la transition progressive vers une appropriation et un financement nationaux du Détachement intégré de sécurité », a plaidé M. Mulet, qui a estimé que le soutien de la communauté internationale demeure essentiel pour aider le Gouvernement tchadien à prendre en charge la responsabilité de cette « capacité nationale vitale ».


M. Mulet a présenté quelques données actualisées depuis la rédaction du rapport.  Il a notamment précisé qu’au 19 octobre, la MINURCAT disposait de 2 750 hommes, soit 53% de ses effectifs autorisés et continuait de faire tout son possible pour assurer le déploiement de tous les contingents promis, malgré les difficultés citées dans le rapport.  En même temps, il a fait remarquer que le départ prochain de certaines unités de transport et de soutien logistique actuellement présentes allait poser quelques difficultés dans l’attente de l’arrivée de nouveaux contingents entre décembre 2009 et mars 2010.  Il a souhaité que le récent complément à l’Accord sur le statut de la mission, signé le 15 octobre entre la MINURCAT et le Gouvernement tchadien, permette de régler certaines questions juridiques qui avaient retardé l’équipement des contingents.


Malgré ces défis, la MINURCAT continue de bâtir la confiance, y compris par des opérations très visibles de lutte contre la criminalité, a estimé M. Mulet, qui a en outre fait état du lancement, le 17 octobre dernier, d’une campagne destinée à mettre fin aux violences à l’encontre des femmes.


Alors que la saison des pluies touche à sa fin, le Sous-Secrétaire général s’est toutefois dit préoccupé par les rumeurs, qui ont été démenties par le Gouvernement de N’Djamena, concernant la présence des forces du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) dans le nord-est du Tchad, ainsi que de rumeurs similaires concernant la présence de membres des groupes d’opposition armée tchadiens du côté soudanais de la frontière.


Quant à la situation dans le nord-est de la République centrafricaine, M. Mulet a assuré qu’elle s’était « dans une certaine mesure stabilisée ».  Il a toutefois ajouté que la situation demeurait imprévisible et que les sources sous-jacentes de l’insécurité, notamment les tensions ethniques, n’ont pas encore été résolues.  Il a conclu en encourageant le Gouvernement de la République centrafricaine à favoriser le dialogue intercommunautaire et à commencer un processus de désarmement crédible dans la région. 


LA SITUATION AU TCHAD, EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET DANS LA RÉGION


Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (S/2009/535)


Dans ce rapport trimestriel soumis en application de la résolution 1861 (2009) du Conseil de sécurité, le Secrétaire général décrit l’évolution de la situation politique, humanitaire et en matière de sécurité dans l’est du Tchad et dans le nord-est de la République centrafricaine depuis le 14 juillet, date de son précédent rapport.  Il fait également le point des progrès enregistrés dans la mise en place de laMission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).


Le Secrétaire général constate que la saison des pluies a provoqué une pause dans les affrontements entre les groupes de l’opposition armée tchadienne et le Gouvernement du Tchad et a obligé les bandits à réduire leurs activités.  De ce fait, le nouveau Détachement intégré de sécurité (DIS) tchadien et la MINURCAT ont pu « entamer une phase de consolidation et de renforcement de leur capacité d’appui à l’action humanitaire », écrit M. Ban, qui demande à la communauté internationale de continuer à fournir des ressources au Détachement intégré de sécurité.


La MINURCAT a accompli des « progrès constants, quoique limités », vers ses principaux objectifs, écrit le Secrétaire général.  Il rappelle qu’au 15 septembre dernier, la Mission comptait 2 665 soldats, soit 51% de l’effectif autorisé de 5 225 militaires.  L’accroissement des effectifs depuis le rapport précédent est faible, reconnaît-il, ajoutant que le « gros des unités de combat et de soutien n’est pas encore arrivé ».  Le Secrétaire général, qui impute cet état de fait essentiellement à la lenteur des opérations d’achat des fournisseurs de nouvelles unités, constate que l’insuffisance des moyens disponibles « continue d’empêcher la Force des Nations Unies de devenir pleinement opérationnelle ».  Il rappelle en outre que le Secrétariat n’a toujours pas reçu d’engagement concernant 11 des 18 hélicoptères militaires de manœuvre demandés, alors même que la MINURCAT doit disposer de « moyens de projection militaire » capables de mener des opérations « de jour et de nuit par tout temps ».


Le Secrétaire général estime toutefois que la MINURCAT peut « progressivement assurer la sécurité dans l’ensemble de sa zone d’opérations » et ajoute qu’elle a conduit « une série d’opérations de grande envergure pour lutter contre la criminalité et le banditisme et garantir la sécurité des activités humanitaires ».  Ces mesures ont permis de « créer des conditions permettant de continuer de fournir de l’aide humanitaire à ceux qui en ont le plus besoin pendant la saison des pluies », a-t-il dit.  Une meilleure coordination entre la MINURCAT, le Détachement intégré de sécurité, la police et la gendarmerie tchadiennes a permis d’améliorer les procédures en matière de sécurité, poursuit M. Ban. 


Le Secrétaire général estime que ces efforts, renforcés par les programmes de consolidation de la paix lancés « de manière bien synchronisée » par la communauté de l’aide humanitaire et du développement, « pourraient faciliter le retour volontaire » des réfugiés et des personnes déplacées dans leur lieu d’origine.  Il rappelle que les organisations humanitaires fournissent de l’aide à 254 000 réfugiés soudanais, 70 000 réfugiés centrafricains et 171 000 personnes déplacées, ainsi qu’à quelque 150 000 membres de la population d’accueil touchés par le conflit.  M. Ban avertit aussi que le Gouvernement tchadien et ses partenaires doivent encore « renforcer les capacités nationales de protection des civils ».


Ils doivent aussi, ajoute-il, « remédier aux causes de conflit armé » dans l’est du Tchad et dans la sous-région, « notamment les tensions entre le Soudan et le Tchad, les combats entre groupes rebelles et armée régulière au Tchad et au Darfour et les conflits interethniques locaux ». 


Or, déplore le Secrétaire général, les initiatives de paix régionales « restent au point mort » du fait de tensions persistantes entre le Tchad et le Soudan.  Il constate notamment que « l’engagement, pris à Doha le 3 mai dernier, n’a pas été tenu ».  La poursuite des hostilités entre le Tchad et le Soudan éloigne les perspectives de règlement des conflits au Darfour et dans l’est du Tchad, ajoute-t-il.  M. Ban estime toutefois que le déplacement du grand camp de réfugiés d’Ouré Cassoni, « s’il est conduit d’une manière qui en facilite la démilitarisation, pourrait contribuer à rétablir la confiance » entre le Soudan et le Tchad. 


La paix et la stabilité ne pourront revenir durablement dans la région que si le Soudan et le Tchad règlent l’un et l’autre leurs conflits internes, écrit encore le Secrétaire général.  Il juge « encourageante » la création par le Gouvernement du Tchad et les partis d’opposition d’une commission électorale indépendante chargée de superviser les futures élections législatives et présidentielle.  M. Ban estime toutefois qu’il reste des progrès à accomplir sur d’autres aspects de « l’accord du 13 août ».  Les perspectives de stabilité au Tchad « continuent de pâtir de l’absence d’un processus global de réconciliation nationale ».  C’est pourquoi, il juge impératif que les groupes d’opposition armée tchadiens « renoncent à la solution militaire et engagent un véritable dialogue politique avec le Gouvernement du Tchad ». 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission adopte sans vote un projet de résolution en faveur de la poursuite des recherches sur les effets des rayonnements sur la santé

CPSD/434

La Quatrième Commission adopte sans vote un projet de résolution en faveur de la poursuite des recherches sur les effets des rayonnements sur la santé

22/10/2009
Assemblée généraleCPSD/434
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

14eséance – après-midi


LA QUATRIÈME COMMISSION ADOPTE SANS VOTE UN PROJET DE RÉSOLUTION EN FAVEUR DE LA POURSUITE DES RECHERCHES SUR LES EFFETS DES RAYONNEMENTS SUR LA SANTÉ


Fin du débat sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique: plusieurs délégations en appellent au renforcement du cadre juridique spatial international


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté sans vote, cet après-midi, un projet de résolution relatif aux effets des rayonnements ionisants par lequel l’Assemblée générale inviterait les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales intéressées à continuer de communiquer des données pertinentes sur les doses, les effets et les dangers des différentes sources de rayonnement.  Par ailleurs, la Quatrième Commission a achevé son débat général sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace.


Par ce projet de résolution, la Commission recommande à l’Assemblée générale de prier le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) de poursuivre ses travaux, y compris ses importantes activités visant à mieux faire connaître les niveaux, les effets et les dangers des rayonnements ionisants de toute origine.  L’Assemblée générale inviterait, également par ce texte, les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales intéressées à continuer de communiquer des données pertinentes sur les doses, les effets et les dangers des différentes sources de rayonnement, afin d’aider le Comité scientifique à élaborer les prochains rapports qu’il lui présentera.


Auparavant, la Quatrième Commission avait achevé son débat général entamé la veille relatif à l’espace extra-atmosphérique.  Une dizaine de délégations se sont exprimées, la majorité d’entre elles plaidant pour le renforcement du cadre juridique régissant les activités spatiales afin de prévenir toute utilisation à des fins militaires.  Par ailleurs, le problème posé par la quantité considérable de débris dans l’espace a aussi été largement évoqué.  La délégation des États-Unis, en particulier, a souligné qu’une collision récente en orbite rappelait à la communauté spatiale la nécessité de renforcer la coopération internationale afin d’assurer un environnement spatial sûr aux futures générations. 


Les délégations suivantes ont pris la parole dans le cadre de la conclusion de ce débat général: Israël, Chili, République islamique d’Iran, Malaisie, Burkina Faso, États-Unis, Fédération de Russie, Australie, Nigéria et Ukraine.  Par ailleurs, le Canada, le Pérou et le Brésil se sont exprimés dans le cadre de l’adoption du projet de résolution relatif aux rayonnements ionisants.


La Quatrième Commission se réunira demain, vendredi 23 octobre à 10 heures pour aborder l’étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.  Elle entendra, dans ce cadre, les Secrétaires généraux adjoints concernés dont les exposés seront suivis d’un débat interactif « à huis clos », le débat général sur cette question devant commencer seulement lundi, 26 octobre.


COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/64/20)


Débat général


M. DAVID WALZER (Israël) a indiqué qu’environ 40% des découvertes scientifiques résultaient d’observations effectuées à partir du cosmos, que ce soit par le biais de télescopes ou de satellites.  Israël attache une grande importance à la coopération internationale dans le domaine spatial qui est aussi nécessaire qu’essentielle, a assuré son représentant.  Il a précisé qu’Israël avait assisté aux réunions du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) en tant qu’observateur et qu’il avait participé activement à UNISPACE-III et ses activités.  Il a rappelé que son pays était entré dans l’ère spatiale avec le lancement d’un satellite en septembre 1988, rejoignant ainsi un groupe de huit pays capables de produire, de lancer et de faire fonctionner leurs propres satellites.  Israël compte se spécialiser dans certains domaines de la technologie spatiale axée sur les satellites de petite taille et sophistiquée, ainsi que sur la propulsion et l’observation à distance. 


L’industrie spatiale israélienne continue de consolider ses liens avec ses partenaires étrangers, a-t-il ajouté, citant un certain nombre d’exemples à cet égard.  Il a notamment évoqué le projet israélo-français Vénus consacré à l’observation de la végétation et de l’environnement.  Il a aussi évoqué la collaboration d’Israël avec la NASA américaine (National Aeronautics and Space Administration) qui avait permis, en 2003, à un astronaute israélien, Ilan Ramon, de participer à une mission à bord de la navette Columbia qui s’était, malheureusement, achevée tragiquement, a-t-il rappelé.  Au total, l’Agence spatiale israélienne a signé des accords de coopération avec les Agences française, canadienne, allemande, américaine, russe, indienne, ukrainienne et néerlandaise, a-t-il précisé.  En outre, elle négocie son entrée au sein de l’Agence spatiale européenne.  Israël souhaite renforcer sa coopération spatiale en partageant ses connaissances et son expertise avec d’autres États, a-t-il indiqué, en assurant que l’Observatoire israélien était ouvert aux astronomes de tous les pays.


M. RAIMUNDO GONZALES (Chili) a salué le travail réalisé par le Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), l’Ambassadeur Ciro Arevalo Yepes, de la Colombie.  Il a souhaité que les négociations, entamées à New York sur cette question, se poursuivent, notamment lors de la prochaine session du Comité, à Vienne.  Il a, par ailleurs, indiqué que son pays entendait participer activement aux travaux du Comité.  UNISPACE III, qui a eu lieu en 1999 pour définir les mesures visant à protéger l’environnement mondial et à gérer les ressources naturelles, est arrivé à un tournant, a estimé le représentant.  C’est pourquoi, il a jugé nécessaire d’organiser UNISPACE IV.


Pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant a indiqué que le Chili avait besoin de techniques spatiales supplémentaires pour le faire.  Sans technologie appropriée, il sera difficile d’atteindre les OMD aux plans régional et international, a-t-il ajouté.  M. Gonzales a rappelé que les résolutions adoptées lors de la Conférence UNISPACE II sont toujours en vigueur.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur la volonté exprimée par les pays latino-américains de devenir membres du COPUOS, notamment le Costa Rica.  Il a souhaité la création d’un partenariat avec les organismes régionaux.  Il est important de renforcer le COPUOS et de créer les instances qui nous permettront de passer des paroles aux actes, a-t-il dit en conclusion. 


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a souligné que son pays, en tant que l’un des premiers membres du Comité des utilisations de l’espace extra-atmosphérique de l’ONU, avait constamment soutenu et contribué à ses travaux.  Rappelant que l’espace était « la province de toute l’humanité », il a demandé à ce que celle-ci bénéficie à tous les pays, quel que soit leur développement économique et scientifique, sur la base de l’égalité.  Il a réitéré que la République islamique d’Iran était profondément préoccupée par le risque d’une course aux armements dans l’espace qui requiert une prise de conscience et des efforts préventifs de la communauté internationale.  Il a rappelé que son pays effectuait des efforts remarquables pour développer son programme spatial, rappelant qu’il avait lancé son premier satellite l’an dernier.


Par ailleurs, l’Iran est pleinement conscient de l’importance de la coopération internationale dans ce domaine.  Après avoir souligné les « mérites considérables » du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER), le représentant a rappelé le lourd tribut payé par l’Asie dans les catastrophes naturelles.  Compte tenu de la vulnérabilité du continent, la mise en œuvre de ce programme a d’autant plus d’importance, a-t-il relevé.  La délégation iranienne est convaincue de l’utilité d’un éventuel réseau régional de bureaux d’appui afin de coordonner le programme UN-SPIDER.       

Si les satellites contribuent au bien-être de l’humanité et au développement social et économique, il est toutefois très préoccupant de constater l’utilisation à mauvais escient des images satellitaires par le biais d’Internet, qui constitue, a-t-il dit, une violation de la vie privée des individus et affecte la sécurité nationale des États, a-t-il expliqué.  Cela exige une réponse collective appropriée de la communauté internationale, a-t-il ajouté  


COLONEL CHIN HUAT NG (Malaisie) a indiqué que le deuxième satellite de la Malaisie RazakSAT a été lancé avec succès le 14 juillet 2009.  Son pays, a-t-il ajouté, poursuit ses efforts pour mieux répondre aux catastrophes naturelles, grâce à l’utilisation de ce nouveau satellite.  Il a appuyé l’initiative UN-SPIDER, le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence.  La Malaisie, a-t-il dit, a participé à la commémoration en 2007 de l’Année internationale de l’hélio physique et célèbre actuellement l’Année internationale de l’astronomie.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a salué le travail effectué par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS).  La technologie et les activités spatiales sont indispensables dans la prévention des maladies et des catastrophes, a-t-il expliqué.  Le représentant a estimé que les retombées de la recherche et de la technologie spatiale étaient nombreuses et visibles.  Il a, à cet égard, déploré que les pays en développement ne bénéficient pas suffisamment des données concernant l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique et que le transfert des technologies spatiales vers ces pays ne soit toujours pas effectif.   


Le représentant a ensuite indiqué que le Burkina Faso venait de subir des inondations, conséquences directes des changements climatiques.  Ces inondations ont souligné la nécessité et l’urgence d’évaluer en permanence les capacités en matière de prévention et de gestion des catastrophes, a-t-il expliqué.  Les pays en développement sont ceux qui paient le plus lourd tribut en cas de catastrophes naturelles.  Il faut permettre à tous les pays d’avoir accès aux services spatiaux, a-t-il souhaité.  M. Tiendrebeogo a exhorté la communauté internationale à intensifier la coopération en matière d’utilisation pacifique de l’espace et de continuer à soutenir le COPUOS.  Il est temps d’agir et de relever les nouveaux défis qui se posent, a-t-il estimé avant de conclure. 


M. KEN HODGKINS (États-Unis) a rappelé qu’il y a 40 ans l’astronaute américain Neil Armstrong posait le pied sur la Lune.  S’adressant aux millions de téléspectateurs qui suivaient son exploit, il avait dit que c’était un « petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’humanité », a rappelé le représentant.  Le projet Apollo avait constitué un premier pas important dans le processus en cours visant à acquérir de nouvelles connaissances, les États-Unis et leurs partenaires de la station spatiale internationale bâtissant sur ces fondations.  Après avoir mentionné les réalisations accomplies depuis UNISPACE III, malgré des ressources limitées, le représentant des États-Unis a estimé que cette Conférence constituait un exemple concret pour les autres instances de l’ONU, en ce qui concerne l’organisation de forums sur des sujets d’importance planétaire, tout en prenant bien garde d’éviter des excédents budgétaires.


Il a souligné par ailleurs que le Comité des utilisations de l’espace extra-atmosphérique de l’ONU et son sous-comité juridique avaient l’habitude de travailler en privilégiant le consensus.  Le représentant des États-Unis a néanmoins relevé que de nombreux États, y compris au sein du Comité, n’avaient pas entériné certains traités importants en la matière.  Il a rappelé que sa délégation, de concert avec d’autres, encourageait ces États à envisager de ratifier et de mettre en œuvre les quatre principaux traités relatifs à l’espace.


Le représentant des États-Unis a rappelé par ailleurs que, le 10 février dernier, le satellite de télécommunication privé Iridium avait percuté un satellite militaire russe inactif.  Outre l’impact économique direct résultant des dégâts, les débris causés par cette collision ont ajouté les risques existant en orbite basse.  Cet accident rappelle à la communauté spatiale la nécessité de mesures de coopération internationale afin d’assurer un environnement spatial sûr aux futures générations.  Les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient augmenter le nombre de satellites qu’ils surveillent en raison des risques de collision avec d’autres satellites ou des débris, a-t-il rappelé.  Il s’est dit convaincu que le Comité des utilisations pacifiques de l’espace de l’ONU ferait œuvre utile dans ce domaine.


M. ANDREY KALININ (Fédération de Russie) s’est félicité de l’augmentation du nombre de pays accordant une attention prioritaire aux utilisations de l’espace à des fins pacifiques.  Il a indiqué que sa délégation était convaincue de l’importance de la plate-forme UN-SPIDER.  S’agissant d’UNISPACE III, il a estimé qu’il convient de continuer à œuvrer dans la direction définie par la Conférence, a-t-il poursuivi.  La Fédération de Russie est fière de sa contribution en matière spatiale pour le bien de l’humanité, a-t-il dit, rappelant que celle-ci avait réalisé 40% des lancements en 2008.  Il a indiqué que la partie russe de la station spatiale internationale avait accru l’intensité de ses travaux. 


Par ailleurs, M. Kalinin a souligné que son pays était favorable au renforcement du rôle et des capacités politiques et juridiques du Comité.  Malheureusement, il existe un risque de voir l’espace devenir un nouveau domaine de la course aux armements, a-t-il ajouté.  La Fédération de Russie est favorable à ce que les Nations Unies rendent inacceptable la militarisation de l’espace.  Il a rappelé l’initiative conjointe de la Fédération de Russie et de la Chine visant à bannir toute arme en orbite.  « Il faut renforcer la base juridique des utilisations de l’espace », a-t-il ajouté proposant l’élaboration d’une convention générale à cet égard.


Mme CAROLINE FOGARTY (Australie) a indiqué que son pays avait travaillé au système d’observation de la grande barrière de corail et avait recueilli des données chiffrées résultant des mesures de télédétection.  Elle a mis l’accent sur l’expertise de l’Australie qui procède à l’observation des océans.  Par ailleurs, la représentante a souligné l’utilité des technologies spatiales, notamment pour les pays en développement.  L’Australie, a-t-elle dit, a mis au point une politique en matière d’exploration et d’utilisation spatiales, qui est axée sur les priorités nationales du pays.  Elle a ajouté que l’Australie envisageait de renforcer sa coopération avec le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS).  Il est important de recueillir les données concernant l’observation de la Terre et de fournir un accès gratuit et rapide à ces données, a-elle estimé.


Mme AUGUSTA IHENACHO (Nigéria) a salué les efforts du COPUOS pour informer les États Membres sur l’évolution des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Le Nigéria attache une grande importance à l’espace extra-atmosphérique, mais il est préoccupé par une éventuelle course aux armements, a-t-elle dit.  Le temps est venu, a estimé la représentante, d’accorder la priorité à la prévention des essais, de la prolifération et de l’utilisation d’armes de destruction massive, en particulier dans l’espace.  Le Nigéria appelle tous les États Membres et, en particulier, les membres du COPUOS, à appuyer le projet de résolution relatif aux recommandations du Comité en vue de son adoption.  Le Nigéria lancera son second satellite d’observation de la Terre « Nigériasat-2 », en 2010.  Ce satellite sera un outil indispensable pour prévenir et atténuer les catastrophes naturelles, a estimé la représentante.


M. ANDRIY KHARYTYNSKYI (Ukraine) a estimé que les observations spatiales devraient être utilisées afin de prendre des mesures visant à atténuer et à s’adapter aux changements climatiques.  Par ailleurs, le représentant de l’Ukraine a estimé que, 10 ans après UNISPACE III, le Comité devrait étudier la possibilité de tenir une quatrième conférence sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Sa délégation, a-t-il poursuivi, est satisfaite des progrès réguliers accomplis en 2009 dans la mise en œuvre du Programme des Nations Unies sur les applications spatiales.  Le représentant ukrainien a rappelé les ressources financières limitées pour mettre ce programme pleinement en œuvre et il en a appelé aux États et aux organisations de continuer à le soutenir par le biais de contributions volontaires.  Le représentant a indiqué que le programme spatial ukrainien prévoyait une nouvelle approche pour la période 2008-2012, notamment avec le lancement d’un système de télécommunication par satellite. 


Pour continuer à utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, le représentant a estimé nécessaire que les activités spatiales fassent l’objet d’une plus grande transparence, ce qui suppose des échanges d’informations entre États et le respect du droit international de l’espace.  Il a assuré que son pays adhérait strictement à ses obligations dans ce domaine.


S’agissant du problème des débris, l’Ukraine prend note de la proposition des délégations allemande et italienne visant à établir, sous les auspices des Nations Unies, une plate-forme internationale de recueil de données et d’information sur les objets spatiaux.  Avant de conclure, le représentant de l’Ukraine a estimé nécessaire d’élargir et de renforcer la base juridique actuelle des activités spatiales en encourageant davantage d’adhésions, par des États et des organisations intergouvernementales aux traités relatifs à l’espace.  Compte tenu de l’augmentation constante dans la conduite des activités spatiales, il est souhaitable d’élaborer une nouvelle convention générale sur le droit spatial pour renforcer le régime juridique international régissant ces activités, a estimé le représentant de l’Ukraine


EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS


Présentation et adoption d’un projet de résolution


Aux termes du projet de résolution intitulé « Effets des rayonnements ionisants » (A/C.4/64/L.8) adopté sans vote, l’Assemblée générale, préoccupée par les effets néfastes que pourraient avoir les niveaux de rayonnement auxquels l’être humain et son environnement sont exposés et consciente de la nécessité de continuer à analyser leurs effets sur l’être humain et son environnement, prierait le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) de poursuivre ses travaux, y compris ses importantes activités visant à mieux faire connaître les niveaux, les effets ainsi que les dangers des rayonnements ionisants de toute origine.  Elle l’encouragerait à présenter dans les meilleurs délais, les rapports portant sur l’évaluation des niveaux de rayonnement imputables à la production d’énergie et de leurs effets sur la santé des populations et l’environnement. 


L’Assemblée générale soulignerait à nouveau que le Comité scientifique devrait tenir des sessions ordinaires annuelles afin qu’il puisse rendre compte dans son rapport des faits nouveaux et des résultats les plus récents dans le domaine des rayonnements ionisants et communiquer ainsi des informations actualisées à tous les États.


Elle inviterait les États Membres, les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales intéressées à continuer de communiquer des données pertinentes sur les doses, les effets et les dangers des différentes sources de rayonnement, afin d’aider le Comité scientifique à élaborer les prochains rapports qu’il lui présentera.  Elle demanderait au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de continuer à apporter son appui au Comité scientifique afin de lui permettre de poursuivre efficacement ses travaux et d’assurer la diffusion de ses conclusions auprès de l’Assemblée générale, de la communauté scientifique et du public.  Elle le prierait en outre de continuer à examiner et à renforcer le niveau de financement du Comité scientifique, et à chercher et examiner des mécanismes de financement temporaires en vue de compléter les mécanismes existants.  Dans ce contexte, elle engagerait les États Membres à envisager de verser des contributions volontaires au fonds général d’affectation spéciale créé par le PNUE.


Enfin, l’Assemblée générale se féliciterait du fait que le Bélarus, l’Espagne, la Finlande, le Pakistan, la République de Corée et l’Ukraine aient participé, en qualité d’observateurs, aux travaux de la cinquante-sixième session du Comité.  Elle inviterait chacun de ces pays à désigner un scientifique qui participerait, en qualité d’observateur, aux travaux de la cinquante-septième session du Comité.  Elle déciderait qu’elle se prononcerait au sujet de la participation de plein droit des pays aux travaux du Comité, y compris des six pays susmentionnés, lorsqu’une décision sur l’affectation de ressources aura été prise.


Le représentant du Canada qui a présenté ce projet de résolution a indiqué qu’il s’agissait d’un texte de compromis.  C’est un texte très équilibré, a t-il ajouté.


Explications de position


Le représentant du Pérou a expliqué que la situation avait évolué depuis la création du Comité.  En 1973, l’Assemblée générale avait décidé d’augmenter le nombre des membres du Comité.  Aujourd’hui, a-t-il noté, six États Membres souhaitent siéger au sein du sous-comité scientifique.  Leur contribution enrichira les travaux du Comité, a souligné le représentant.  Toutefois, tant que les difficultés budgétaires ne seront pas réglées, l’entrée de nouveaux membres au sein de cet organe restera difficile, a-t-il ajouté.  Les paragraphes 13 et 14 du projet de résolution A/C.4/64/L.8 intitulé « Les Effets des rayonnements ionisants » ne pourront s’appliquer que lorsqu’un membre du Comité décidera de se retirer.


La représentante du Brésil a souligné que le paragraphe 13 du projet de résolution intitulé « Effets des rayonnements ionisants », relatif à la composition du Comité scientifique devrait respecter le principe de représentation géographique équitable afin de permettre la participation de scientifiques des pays en développement.  S’agissant du paragraphe 14 sur la représentation des États observateurs, le Brésil estime qu’il ne s’agit pas pour l’Assemblée générale de revoir intégralement la composition du Comité mais simplement de décider d’autoriser ou non ces États à participer à ses travaux.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission fait de l’autonomisation des femmes et de la démarginalisation des pauvres des questions à inclure dans le débat sur le développement

AG/EF/3253

La Deuxième Commission fait de l’autonomisation des femmes et de la démarginalisation des pauvres des questions à inclure dans le débat sur le développement

22/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3253
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

18e& 19eséances – matin & après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION FAIT DE L’AUTONOMISATION DES FEMMES ET DE LA DÉMARGINALISATION DES PAUVRES DES QUESTIONS À INCLURE DANS LE DÉBAT SUR LE DÉVELOPPEMENT


C’est à l’examen de deux questions récemment inscrites à son ordre du jour que la Deuxième Commission (économique et financière) a aujourd’hui consacré ses travaux: la démarginalisation des pauvres par le droit, et la participation des femmes au développement.  Les deux sujets ont fait l’objet d’un débat général conjoint auquel ont participé une trentaine de délégations.


Si le premier de ces deux thèmes a fait l’objet d’une table ronde vendredi dernier, 16 octobre, le second n’avait jamais été inscrit comme un point à part entière de l’ordre du jour de la Deuxième Commission qui était, à ce titre, saisie aujourd’hui de deux rapports* du Secrétaire général, présentés par Mme Christine Brautigam, de la Division de la promotion de la femme.


Portant sur la maîtrise des ressources économiques et sur l’accès des femmes aux ressources financières, notamment le microfinancement, l’un des rapports examinés révèle que les progrès accomplis dans la répartition équitable des ressources de base entre hommes et femmes ont été très inégaux au cours de la dernière décennie, tandis que l’autre souligne la nécessité d’« intégrer les femmes dans les stratégies nationales de développement ».


Une « ségrégation » professionnelle persistante confine les femmes à des tâches ménagères ou à des activités non rémunérées, tandis qu’elles continuent de se heurter à la discrimination en ce qui concerne l’accès à la propriété foncière, mobilière, ou à d’autres moyens de production, relève le Secrétaire général dans ces rapports.  Seules 10% des femmes, qui forment pourtant la moitié de la population mondiale, sont propriétaires de terres ou d’autres moyens de subsistance économique, alors qu’elles produisent 80% des denrées dans les pays en développement, est-il noté dans ces rapports.


Afin d’inverser cette dynamique, Ban Ki-moon parie sur « l’interdépendance des politiques économiques et sociales ».  Par exemple, les investissements dans la santé, l’éducation et la protection sociale, traditionnellement considérés comme « politiques sociales », non seulement allègent le fardeau que constituent les tâches non rémunérées qui jusqu’à aujourd’hui étaient dévolues aux femmes, mais ils contribuent également à une productivité dans leur travail.  D’autre part, les améliorations apportées aux routes et aux systèmes de transport, catégorisées comme investissements économiques, ont des impacts sociaux qui se traduisent par la baisse de la mortalité des femmes et la hausse des inscriptions scolaires, notamment pour les filles, relève aussi Ban Ki-moon dans les rapports soumis aujourd’hui à la Deuxième Commission.


Ces constats et propositions ont été repris à leur compte par les délégations, qui ont présenté les initiatives prises par leur gouvernement respectif.  À cet égard, la délégation de la Chine a indiqué que son gouvernement a lancé un Programme pour le développement de la femme chinoise pour la période 2001-2010.  Celle de l’Inde a, pour sa part, dit que son pays a récemment atteint son objectif d’impliquer un million de femmes dans le processus de la vie politique au niveau local.


Alors qu’a débuté en 2008 la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), la Deuxième Commission a choisi cette année d’aborder cette question sous l’angle inédit de la démarginalisation des pauvres par le droit.  Présenté ce matin par le Directeur adjoint de la Division du développement social, M. Jean-Pierre Gonnot, le rapport** du Secrétaire général sur cette question a été diversement commenté par les délégations.


Les délégations du Venezuela et Nicaragua ont reproché à ce document de ne faire nulle part mention des exemples de démocraties participatives existants.  Le Groupe des États d’Afrique a, quant à lui, par la voix de l’Algérie, enjoint l’Assemblée générale « à la prudence », estimant que les implications juridiques et sociales de ce nouveau concept de « démarginalisation des pauvres par le droit » doivent être examinées avec soin.


Dans son rapport, le Secrétaire général estime notamment que la démarginalisation des pauvres par le droit passe par l’élargissement de l’accès des pauvres aux services judiciaires et aux services d’assistance judiciaire.  Il recommande, en outre, de sensibiliser les populations locales –les femmes en particulier, qui sont les victimes les plus nombreuses de la pauvreté.  S’exprimant au nom de l’Union européenne, la représentante de la Suède a déploré le fait que 70% des enfants dans les pays les moins avancés (PMA) ne disposent pas de documents d’identité et se trouvent privés d’accès aux soins de santé.


En début de séance, la délégation du Soudan a présenté deux projets de résolution*** relatifs aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et à la coopération Sud-Sud.  Ils feront l’objet d’une décision ultérieurement.


En fin de journée, la Deuxième Commission a entamé l’examen du point de son ordre du jour consacré au développement agricole et à la sécurité alimentaire, qu’elle poursuivra demain, vendredi 23 octobre, à partir de 10 heures.


*A/64/93etA/64/162

**A/64/133

*** A/C.2/64/L.2 et A/C.2/64/L.3



ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur la démarginalisation des pauvres par le droit et l’élimination de la pauvreté (A/64/133)


Ce rapport du Secrétaire général résume la nouvelle manière d’envisager la démarginalisation des pauvres par le droit et en dégage l’ampleur et la portée concrètes.  Il résume par ailleurs l’expérience accumulée par les pays et les régions dans ce domaine et évoque le rôle joué par les divers organismes des Nations Unies.  Enfin, il décrit les enseignements tirés et les difficultés rencontrées.


Le rapport rappelle que la démarginalisation des pauvres par le droit est à la fois une stratégie et un objectif de développement.  Ses priorités doivent être définies par les pauvres, dans l’intérêt des pauvres, et être dictées par les principes d’égalité, de non-discrimination, de participation et de responsabilité qui sous-tendent les droits de l’homme.  Il importe, poursuit le rapport, de s’assurer qu’il existe un nombre suffisant de mécanismes judiciaires adaptés et équitables et qu’ils sont accessibles et abordables pour les pauvres et d’une qualité satisfaisante.  Il faudrait aussi sensibiliser les populations locales

–les femmes en particulier, victimes majoritaires de la pauvreté- et faciliter l’accès aux services judiciaires et aux services d’assistance judiciaire.  Le document note enfin que le succès des initiatives et des réformes menées sur le terrain dépendra de nombreux facteurs, notamment de la volonté et de l’engagement politiques des pouvoirs publics et des parties concernées.


Rapport du Secrétaire général sur l’étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement: maîtrise sur les ressources économiques et accès des femmes aux ressources financières, y compris le microfinancement (A/64/93)


Ce rapport du Secrétaire général, soumis tous les cinq ans à la Deuxième Commission, traite des récentes questions de développement qui ont une incidence sur le rôle des femmes dans l’économie.  Il est le sixième d’une série d’études portant sur le rôle des femmes dans le développement.  Conformément à une demande de l’Assemblée générale, il porte sur la maîtrise sur les ressources économiques et l’accès des femmes aux ressources financières, y compris au microfinancement.  Élaborée dans un contexte de crise économique et financière mondiale, cette étude constate que les contraintes structurelles qui entravent l’émancipation économique des femmes n’ont pas été correctement abordées au cours de la dernière décennie.  Elle estime que les perspectives d’égalité des sexes ont généralement été négligées dans les analyses macroéconomiques et que la plupart des mesures en faveur de l’égalité n’ont été prises qu’à un micro-niveau.


Le rapport révèle que les progrès dans l’instauration de l’égalité entre hommes et femmes en ce qui concerne la répartition des ressources de base ont été très inégaux au cours de la dernière décennie.  L’inégalité dans l’éducation a été réduite, ceci notamment dans l’enseignement primaire et secondaire, mais les progrès ont été lents et très variables d’une région du monde à l’autre.  Un nombre accru de femmes ont eu accès à des emplois non agricoles au cours des années 1980 et 1990, mais leur part d’emploi est restée relativement constante au cours de la dernière décennie.  De plus, souligne le document, la concentration des femmes dans des formes de travail « non standard » est en partie une réponse à la ségrégation professionnelle et au partage inégal des responsabilités s’agissant des travaux ménagers et du rôle consistant à s’occuper des autres membres de la famille auxquels sont reléguées les femmes, et qui sont autant d’activités qui ne sont pas rémunérées.  En outre, selon l’étude du Secrétaire général, dans de nombreuses régions du monde, les femmes continuent d’être en butte à la discrimination en ce qui concerne l’accès à la propriété foncière, mobilière ou à d’autres moyens de production.  Le rapport note encore que, alors que les femmes sont de plus en plus visibles dans la vie publique, elles sont sous-représentées dans la plupart des domaines, notamment dans les postes décisionnels.


Face à cette situation, le document estime que l’interdépendance des politiques économiques et sociales, des secteurs structuré et non structuré de l’économie, et du travail rémunéré et non rémunéré, doit retenir l’attention et être ouvertement abordée.  Par exemple, les investissements dans la santé, l’éducation et la protection sociale, traditionnellement considérés comme « politiques sociales » non seulement allègent le fardeau des tâches non rémunérées qui incombent aux femmes, mais contribuent également à la productivité de leur travail et à la capacité de prendre des risques et de s’adapter à des conditions économiques changeantes.  D’autre part, constate le rapport, les améliorations apportées aux routes et aux systèmes de transport, catégorisées comme investissements économiques, ont des impacts sociaux tels que la baisse de la mortalité des femmes et la hausse des inscriptions scolaires, notamment pour les filles.


Le rapport souligne notamment le besoin de renforcer l’appui aux prestations de soins non rémunérées et de promouvoir un partage plus équitable de ces tâches entre hommes et femmes.  Il note que les prestations de soins résultant du VIH/sida retombent essentiellement sur les femmes et les filles, et que les soins aux personnes âgées figurent également à l’ordre du jour des politiques.  Dès lors, poursuit le Secrétaire général dans ce document, l’existence d’installations de soins de santé de qualité et offrant des prestations à des prix abordables, ainsi que l’accès aux soins de santé et à l’éducation, se présentent partout dans le monde comme des besoins critiques pour les femmes.  Enfin, afin que les femmes puissent normalement accéder aux ressources économiques et financières et en avoir la maîtrise, le rapport recommande de mettre en œuvre la stratégie d’intégration des sexospécificités tant dans la définition des politiques macroéconomiques, que dans celles de l’emploi, ainsi que dans celles relatives à l’accès à la propriété ou encore à la protection sociale.


Rapport du Secrétaire général intitulé « intégrer les femmes dans les stratégies nationales de développement » (A/64/162)


Dans ce rapport consacré à la participation des femmes au développement, le Secrétaire général fait état des progrès réalisés dans la prise en considération des priorités et des besoins spécifiques des femmes en matière de développement, notamment dans la formulation des stratégies nationales de développement.  Le rapport constate que si la participation des femmes au développement a augmenté dans certains domaines, par exemple au chapitre des objectifs de l’Objectif 3 du Millénaire pour le développement (éducation, emploi et participation à la vie politique), les avancées ont été lentes et inégales d’une région à l’autre.  Le Secrétaire général estime dans ce rapport que malgré les initiatives prises pour inscrire la problématique hommes-femmes dans les mesures pour l’emploi, la création d’entreprises et la protection sociale élaborées dans le cadre de l’effort de développement national, les inégalités entre les hommes et les hommes n’ont pas disparu.  Il note encore que de lourdes contraintes continuent de peser sur l’accès des femmes au plein emploi et au travail décent dans de nombreuses régions du monde.


Le rapport préconise par conséquent que les actions engagées face à la crise procèdent d’une démarche attentive aux sexospécificités, qu’elles prennent la forme de création d’emplois ou de mesures de protection sociale.  Autrement dit, le document recommande de tenir compte des sexospécificités dans la conception, l’application, le suivi, l’évaluation et la publication des résultats de l’ensemble des politiques, des stratégies et des plans, et cela de manière coordonnée dans tous les domaines de l’action publique, y compris la croissance économique et le développement, la protection sociale et la réduction de la pauvreté.  En outre, toujours selon l’étude, il faudrait augmenter la part de l’aide au développement allant à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, à travers des activités en faveur de l’égalité mais aussi du renforcement du pouvoir d’action des femmes.


Échange de questions-réponses


Les représentants du Nicaragua et du Venezuela ont demandé pourquoi le rapport sur l’éradication de la pauvreté mettait l’accent sur la démarginalisation des pauvres par le droit, sans faire nulle part référence à des exemples de démocratie participative, comme ceux qui existent dans leur pays respectif, ni à des programmes nationaux efficaces.  Réagissant à ces propos, le Directeur adjoint de la Division du développement social, M. JEAN-PIERRE GONNOT, a expliqué que le rapport mettait l’accent sur cette problématique parce qu’elle constitue un cadre opérationnel très pragmatique au niveau national avec des effets concrets sur le développement.  Il a expliqué que les aspects qu’auraient souhaité voir les délégations du Nicaragua et du Venezuela dans ce rapport seraient examinés dans le cadre d’autres documents à paraître au cours de cette session et l’an prochain.


Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme NADIA M. OSMAN (Soudan) a indiqué que la crise économique et financière ne saurait constituer une excuse pour ne pas tenir les engagements déjà pris au niveau international, en particulier par les pays développés.  « Aussi devrions-nous nous appuyer sur les leçons apprises au cours de la Première Décennie pour l’éradication de la pauvreté », a-t-elle dit, « notamment en adoptant une approche holistique intégrée qui comprendrait un réalignement de l’aide publique au développement sur les objectifs agréés au niveau international ».  La représentante a également préconisé d’investir dans l’éducation et la formation, dans la science et la technologie au service du développement, dans le développement agricole et dans la création d’emplois et le travail décent.


En outre, a poursuivi Mme Osman, le système de développement des Nations Unies devrait veiller à ce qu’une priorité soit accordée à la question de l’éradication de la pauvreté.  Pour sa part, le Groupe des 77 et la Chine, qui a réaffirmé sa volonté de contribuer de manière significative à la deuxième Décennie pour l’éradication de la pauvreté, a souligné qu’il existe un besoin de tenir compte des causes profondes de la pauvreté.  Par ailleurs, comme cela est souligné par le Secrétaire général dans son rapport, l’accès des femmes aux ressources financières et à la propriété, notamment, devrait être renforcé, a plaidé la représentante.  Il est donc capital que des politiques soient adoptées aux niveaux national, régional et international pour mettre fin à des inégalités de longue date dans la distribution des richesses qui empêchent que les femmes prennent pleinement part aux processus de développement.  Leur représentation au sein des entités de développement devrait être également accrue, a estimé en conclusion Mme Osman, de même que leur accès à la microfinance.


Mme FREDRIKA ORNBRANT (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a estimé que l’éradication de la pauvreté est l’un des défis les plus importants de l’heure.  Des progrès considérables ont été enregistrés, mais ils sont désormais menacés par l’impact de la crise économique et financière notamment, a-t-elle poursuivi.  La représentante de la Suède a regretté qu’en dépit des engagements pris au titre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) de réduire de moitié la pauvreté extrême à l’horizon 2015, tout indique qu’à cette date le monde comptera encore 1 milliard de personnes vivant dans cette situation difficile contre 1,4 milliard enregistrées en 2005.  Mme Ornbrant a rappelé l’engagement de l’Union européenne à aider les pays en développement à réaliser leurs objectifs de développement, en réalisant, notamment, d’ici à 2015 l’objectif de consacrer 0,7% du produit intérieur brut (PIB) des pays de l’Union à l’aide publique au développement (APD). 


Abordant l’enjeu de la démarginalisation des pauvres par le droit, la représentante de la Suède a déploré le fait que 70% des enfants dans les pays les moins avancés (PMA) ne disposent pas de documents d’identité et sont privés d’accès aux soins de santé.  Les femmes, a-t-elle encore regretté, qui représentent la moitié de la population mondiale, ne sont propriétaires que de 10% des biens, alors même qu’elles produisent 80% des denrées alimentaires dans les pays en développement.  Relevant les conclusions du rapport du Secrétaire général sur la démarginalisation des pauvres par le droit et l’élimination de la pauvreté (A/64/133), Mme Ornbrant a précisé qu’il existe un lien fort entre démarginalisation des pauvres et éradication de la pauvreté, et elle a souligné, en outre, l’engagement de l’Union européenne à soutenir les efforts menés en ce sens.  Elle a conclu en relevant, dans le cadre de ces efforts, la nécessité d’être tout particulièrement à l’écoute des enfants.


S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. MOHAMAD OEMAR (Indonésie) a reconnu que les progrès accomplis dans l’éradication de la pauvreté et la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) no 1 étaient mitigés.  Pour sa part, l’ANASE est fermement engagée en faveur du bien-être des populations de ses États membres et, a indiqué le représentant, entreprend à cet égard des actions concrètes pour réduire la pauvreté.  M. Oemar a fait notamment référence à une feuille de route de l’ANASE et à l’établissement d’une base de données sur l’incidence de la pauvreté et les programmes entrepris au sein de cette organisation régionale.  Il a encore évoqué un projet de marché commun s’étalant sur la décennie 2007-2017 et qui permettra aux populations les plus pauvres des pays de l’ANASE notamment d’avoir accès à divers biens et produits et offrira des occasions d’échanges entre responsables de différents pays en vue de lutter contre la pauvreté au sein des couches les plus défavorisées. 


Selon le représentant de l’Indonésie, les pays de l’ANASE récoltent déjà les fruits des actions entreprises dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.  La proportion de la population vivant avec moins de 1,25 dollar par jour est passée de 39% en 1995 à 19% en 2005, a-t-il indiqué.  Notant que les pays développés n’ont toujours pas honoré leurs engagements en matière d’aide au développement et de libéralisation commerciale, M. Oemar a observé qu’une évolution sur ces questions serait très profitable aux pays en développement en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La responsabilité d’éradiquer la pauvreté, a-t-il conclu, incombe à tous, et il en va de la stabilité et du développement de tous les pays du monde.


M. MANI RATNA SHARMA (Népal), qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés (PMA), a noté que les progrès enregistrés dans le domaine de l’éradication de la pauvreté dans de nombreux pays sont moins visibles dans les PMA, par la faute notamment des crises diverses auxquelles le monde fait face.  Pourtant, a-t-il observé, les PMA ont fait d’importants efforts dans la lutte contre ce problème.  Le représentant du Népal a, de plus, observé que la baisse de l’aide publique au développement et l’impasse dans le Cycle de négociations commerciales de Doha contrarient davantage les efforts des PMA.  En vue de relever les défis de la deuxième Décennie pour l’éradication de la pauvreté, le monde a besoin d’une approche pragmatique et constructive s’inspirant des expériences passées, a-t-il encore déclaré.  M. Sharma a estimé que cet engagement nouveau devrait se traduire par un renforcement de l’appropriation nationale, du partenariat intergouvernemental, de la société civile et du secteur privé ainsi que par une meilleure coordination de la présence des Nations Unies sur le terrain. 


Poursuivant sur la même question, M. Sharma a estimé que la persistance de la pauvreté dans le monde est, entre autres, le résultat de l’exclusion et du non-respect des droits de l’homme.  Dès lors, a-t-il conclu, cette question est un problème de développement de dimension internationale pour lequel il faut mobiliser des ressources. 


M. NOEL GONZÁLEZ SEGURA (Mexique), s’exprimant au nom des pays membres du Groupe de Rio, a noté que selon les prévisions, par la faute de la crise économique et financière, entre 55 à 90 millions de personnes devraient tomber dans la pauvreté en 2009, contrariant ainsi la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Rappelant les nombreux engagements internationaux en matière d’éradication de la pauvreté et de financement du développement, le représentant du Mexique a souligné la nécessité d’agir enfin tant dans le domaine de l’éducation que dans la mise à disposition des ressources financières.  Il s’est félicité de la tenue en 2010 d’une Conférence de haut niveau sur la question de l’éradication de la pauvreté, et il a espéré qu’elle permette de mobiliser la volonté politique au plus haut niveau en vue de réaliser les objectifs que le monde s’est fixés. 


Abordant le rôle des femmes dans le développement, le représentant du Mexique a noté que ces femmes sont les plus affectées dans les situations de pauvreté.  Enfin, tout en déplorant la croissance continue du chômage des femmes à la suite de la récession mondiale, il a exprimé la volonté des pays membres du Groupe de Rio de favoriser une plus grande présence des femmes dans la vie publique, en dépit des progrès déjà réalisés. 


S’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. NOR EDDINE BENFREHA (Algérie) a souligné que la démarginalisation des pauvres par le droit, telle qu’elle est présentée par le Secrétaire général dans son rapport, est une nouvelle approche qui mérite d’être examinée avec prudence par l'Assemblée générale.  En effet, le Groupe des États d’Afrique est d’avis que les aspects juridiques et sociaux de ce concept doivent être longuement discutés.  Estimant ensuite que la pauvreté constituait un déni des droits fondamentaux de l’homme, le représentant a jugé que le droit à l’alimentation devrait être placé au cœur d’une stratégie universelle visant à éliminer les distorsions qui persistent dans les pays en développement les plus vulnérables et les autres.  Alors que nous approchons de la date butoir de 2015 pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, de nombreux défis demeurent, comme l’impact de la crise économique et financière et des changements climatiques, en particulier sur le continent africain.  M. Benfreha a ainsi rappelé qu’en raison de ce dernier phénomène, ce sont près de 600 millions d’Africains de plus qui pourraient souffrir de malnutrition et 1,8 milliard d’autres personnes de pénuries d’eau à travers le monde.  D’où l’importance du développement agricole, a-t-il relevé.  Un autre défi qui pèse lourdement sur le continent, c’est celui du VIH/sida, a poursuivi le représentant, indiquant que l’Afrique subsaharienne demeure la région du monde la plus touchée par la pandémie, avec 67% des malades et 75% des décès en 2007.  Dans ce contexte, le besoin de ressources financières prévisibles et appropriées ne saurait être assez souligné, a-t-il ajouté.  Aussi est-il nécessaire que les pays développés consentent à porter les niveaux d’aide publique au développement à hauteur de 0,7% de leur PIB respectif, a conclu le représentant.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a estimé que la réduction de la pauvreté était la base fondamentale de la construction de sociétés plus équitables et plus démocratiques, et nécessitait des politiques qui favorisent une croissance économique durable et la confiance citoyenne.  Dans ce contexte, la Colombie a renforcé son système de protection sociale, augmenté l’accès à la santé et à l’éducation, amélioré la qualité de vie dans les villes et facilité l’accession aux crédits et à la propriété, a-t-elle énoncé, ajoutant que le « Réseau Ensemble (Red Juntos) pour la prévention et l’éradication de la pauvreté extrême » était un exemple de succès dans la coordination des services sociaux de l’État.  La représentante a également évoqué le programme « Familles en Action » qui vient en aide plus spécifiquement aux mères et aux jeunes filles en favorisant leur autonomisation.


Dans le contexte actuel, il est nécessaire d’avoir une vision globale des problèmes, afin de pouvoir mieux répondre aux conséquences de la crise économique et de développer les stratégies les plus efficaces possibles de lutte contre la pauvreté, a-t-elle poursuivi, plaidant pour le maintien de la perspective de développement dans les analyses et les négociations de la Deuxième Commission.  L’autonomisation des plus vulnérables doit être appréhendée dans une perspective globale, a-t-elle insisté, qui passe à la fois par une amélioration de leur situation économique et sociale, et leur plus grande participation aux prises de décisions.  La clef de nos efforts est de transcender les discussions sur les notions et les concepts et de nous concentrer sur la consolidation de stratégies qui nous permettent de combler les lacunes existantes dans la mise en œuvre de nos engagements, a-t-elle enfin dit.


M. DAVID CARBAJAL (États-Unis) a rappelé l’engagement de son pays en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté et a indiqué l’importance de la bonne gouvernance, de l’État de droit, d’un contexte économique propice à l’investissement et de la paix et de la sécurité.  Le monde, a-t-il poursuivi, a réalisé d’importants progrès dans la lutte contre la pauvreté, notamment en Chine et dans les régions de l’Asie du Sud et du Sud-Est.  Il a noté cependant que ces progrès sont plus contrastés en Afrique, au sud du Sahara, tout en insistant sur la volonté de son pays de soutenir, ici également, les efforts entrepris. 


Tout en observant qu’en 2008 les États-Unis ont consacré 26 milliards de dollars à l’aide publique au développement, soit 4,2 milliards de plus qu’en 2007, M. Carbajal a rappelé que davantage que l’aide internationale, les flux de capitaux privés vers les pays du Sud, l’investissement, et d’autres sources de financements au niveau local, de même que la bonne gouvernance sont essentiels en vue de promouvoir le développement.  Il a enfin espéré que la reprise économique notée dans les pays du Nord touche bientôt ceux du Sud, et il a rappelé les efforts internationaux, ceux du G-20 notamment, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.


M. LI KEXIN (Chine) a associé sa déclaration à celle prononcée par le Soudan, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, avant de déclarer que des efforts avaient été faits par la communauté internationale en matière de formulation de stratégies pour la réduction de la pauvreté.  Cependant, a-t-il constaté, l’objectif de réduire de moitié la portion de la population mondiale vivant avec moins d’un dollar par jour reste hors d’atteinte pour beaucoup de pays. S’attaquant aux causes de cette pauvreté, le représentant de la Chine a estimé qu’elle avait pour origine de multiples facteurs économiques, sociaux et historiques, aggravés, a-t-il poursuivi, par un ordre international inéquitable. La communauté internationale doit saisir l’opportunité de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté pour adopter des politiques qui visent et améliorent la coopération, a-t-il suggéré.  Les pays développés ont l’obligation et la responsabilité de fournir de l’aide aux pays en développement, a-t-il préconisé.


Revenant sur le plan national, M. Li Kexin a présenté les résultats obtenus par son pays dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  Il a ainsi cité la réduction du nombre de personnes en milieu rural vivant sous le seuil de pauvreté, passé de 250 millions en 1978 à 14,79 millions en 2007.  Le nombre de personnes à faible revenu est passé de 62,13 millions à 28,41 millions entre 2000 et 2007, a chiffré le représentant.


Concluant sur la question de l’égalité des sexes, M. Li Kexin a estimé que la question de la promotion des droits des femmes ne pouvait être isolée et devait être intégrée dans le cadre stratégique global de la paix et du développement.  Les pays devraient effectivement appliquer la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), la Déclaration de Beijing, et sa Plate-forme d’action, a-t-il dit, avant d’affirmer que son pays avait pour sa part pris des mesures en cette faveur, notamment avec la promulgation du Programme pour le développement de la femme chinoise pour la période 2001-2010.


M. SEYLA EAT (Cambodge) a déclaré que l’élimination de la pauvreté était l’élément clef du programme de développement du Cambodge, pour ensuite signaler que la crise actuelle avait sapé les progrès réalisés jusqu’à présent par les pays en développement dans ce domaine.  Ma délégation, a-t-il ajouté, est de l’avis que tout doit être mis en œuvre pour relancer les pourparlers du Cycle de négociations commerciales de Doha et les mener à bien.  Le représentant a notamment évoqué l’importance de lever les obstacles au commerce, d’assurer un meilleur accès aux marchés, surtout pour les produits agricoles, et de réduire les subventions agricoles.  Il a également estimé qu’un nouvel élan devait être insufflé au Consensus de Monterrey afin d’aider les pays pauvres à alléger la pauvreté de leur population et à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Passant ensuite aux changements climatiques, M. Seyla Eat a expliqué que le Cambodge était particulièrement vulnérable aux désastres climatiques.  Selon lui, la communauté internationale doit s’employer à faire baisser la température moyenne du globe « avant qu’il ne soit trop tard ».  Il s’est ensuite félicité de l’engagement pris par de nombreux pays développés de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  L’éradication de la pauvreté et la réalisation des OMD est une responsabilité qui doit être partagée aussi bien par les pays développés que par les pays en développement, et les pays développés doivent faire preuve de transparence et de responsabilité dans ce domaine. a-t-il affirmé en conclusion de son intervention.


M. TARIQ KHADDAM ALFAYEZ (Arabie saoudite) a déclaré que son pays était fermement engagé en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, dont l’éradication de la pauvreté.  Ainsi, par l’entremise du Fonds saoudien pour le développement, notre gouvernement s’efforce d’aider des pays en difficulté à mener à bien certains projets de développement, a-t-il précisé.  Le représentant de l’Arabie saoudite a en outre fait état de la participation saoudienne à des initiatives administrées par le Fonds monétaire international (FMI), relatives à l’allègement de la dette de certains pays.  D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, notre pays était le premier contributeur mondial aux opérations de secours en 2008, s’est félicité le représentant.  Il a enfin encouragé la communauté internationale à renforcer les niveaux d’assistance aux pays pauvres et à améliorer l’efficacité de l’aide au travers d’une meilleure coordination des donateurs.


M. GIRIJA VYAS (Inde) a noté que dans le contexte actuel de crise, la lutte contre la pauvreté doit plus que jamais rester une priorité.  Il a salué le rôle des Nations Unies dans la mobilisation autour de cet enjeu au cours de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) et a souhaité que celle-ci se poursuive dans le cadre de la seconde (2007-2017).  En plus de la contribution de l’ONU, l’accès aux marchés, l’allègement de la dette, et le transfert des technologies sont des facteurs importants dans ce combat, a-t-il ajouté.  M. Vyas a, en outre, plaidé en faveur d’une plus grande flexibilité des mesures à mettre en œuvre dans chaque pays pour faire face à la crise.  Il a lancé un appel au renforcement du partenariat mondial, par la mise en œuvre d’un Conseil de sécurité économique et social au sein des Nations Unies.  Évoquant le rôle des femmes dans le développement, le représentant de l’Inde a souligné la nécessité de mettre en place des politiques inclusives et a fait état des efforts de son pays sur ce terrain.  L’Inde, a-t-il déclaré, a réussi récemment le pari d’impliquer un million de femmes dans le processus de la vie politique au niveau local. 


Relevant que la crise économique et financière mondiale freinait la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, M. MATTHIAS BACHMANN (Suisse) a estimé important d’intensifier les approches innovantes pour « dynamiser » la réalisation des OMD.  Il a évoqué la démarginalisation des pauvres par le droit, faisant remarquer que l’insécurité juridique entravait le développement économique durable et empêchait les pauvres d’accéder à des marchés plus larges pour commercialiser leurs produits.  De l’avis de sa délégation, une plus grande attention devrait être portée au lien qui existe entre les opportunités économiques et la protection juridique.  Le représentant a également expliqué que la démarginalisation des pauvres par le droit reposait sur quatre piliers interdépendants, à savoir l’accès à la justice, le droit à la propriété, le droit d’entreprendre et le droit du travail.  Il a également évoqué l’accès à l’information, la non-discrimination et la participation, autres éléments importants, selon lui, pour la démarginalisation des pauvres.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, de renforcer les capacités, non seulement économiques, mais aussi sociales et politiques des pauvres, afin de leur permettre de participer aux décisions qui les concernent.  Il a estimé que les femmes et les populations autochtones méritaient une attention particulière.


Le représentant de la Suisse a ensuite fait remarquer que les pauvres n’avaient souvent pas pleinement droit au statut de citoyen, d’où l’importance, selon lui, d’améliorer les systèmes d’identification et d’enregistrement à la naissance.  Il a également avancé que les mécanismes traditionnels de la justice informelle pouvaient être d’utiles compléments aux systèmes de justice formelle, car ils sont souvent plus « culturellement accessibles » aux pauvres.  M. Bachmann a également proposé la mise en œuvre d’un système de protection minimale allant au-delà de la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail, et qui serait applicable aux travailleurs, tant dans le secteur formel qu’informel.  Il a également engagé la communauté internationale à appuyer le renforcement des capacités et des institutions des pays en développement.


Mme CLAUDIA LOZA (Nicaragua) a estimé que le Nicaragua d’aujourd’hui n’était plus celui d’il y a deux ans, lorsque le Gouvernement de réconciliation et d’unité nationale a été élu par un peuple désireux de se réapproprier les droits dont il avait été spolié.  Elle a affirmé qu’il n’existait plus dans le pays d’analphabétisme, que ses habitants avaient gratuitement accès à l’éducation et aux soins de santé, et que le Nicaragua s’était doté d’un programme de nutrition scolaire considéré comme l’un des quatre meilleurs du monde par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Au nombre des réalisations de son gouvernement, la représentante a également cité l’accès au microcrédit des pauvres, l’émancipation des femmes, l’étendue de la couverture sociale.  Par ailleurs, alors qu’il y a quelques jours, a été observée la Journée mondiale pour l’éradication de la pauvreté, la représentante s’est demandée ce que le monde célébrait exactement: les 1,4 milliard de personnes qui vivent dans la pauvreté, dont 550 dans la pauvreté extrême? ou les 18 milliards de dollars accordés sous la forme de paquets de stimulation à une banque privée, soit 150 fois plus que les dépenses destinées en 2008 à lutter contre la pauvreté au niveau mondial et 20 fois plus que les sommes promises pour les 50 prochaines années?  La représentante s’est indignée que les produits intérieurs bruts des 40 pays les plus pauvres du monde soient inférieurs aux fortunes des sept personnes les plus riches du monde, dénonçant un système dans lequel le capital est concentré dans les mains de quelques-uns.


M. MOHAMED TARAWNEH (Jordanie) s’est félicité des conclusions du rapport du Secrétaire général sur la démarginalisation des pauvres par le droit et l’élimination de la pauvreté (A/64/133).  La pauvreté est un défi majeur posé au développement, qui prive ceux qui en sont victimes de la jouissance de leurs droits, a-t-il poursuivi.  Le représentant de la Jordanie a estimé que combattre la pauvreté est une cause internationale et a fait référence aux efforts de son pays, sur le plan légal notamment, en vue d’y contribuer.  Enfin, il a rappelé les conventions et initiatives internationales auxquelles la Jordanie s’est jointe.


M. EDUARDO R. MEÑEZ (Philippines) a affirmé que la Constitution des Philippines s’efforce de faciliter la démarginalisation des pauvres par le droit.  La Cour suprême a pris ainsi des décisions pour leur permettre de mieux participer à la création de richesses, tandis que le Gouvernement philippin a ouvert un fonds fiduciaire pour le développement, a dit le représentant.  Au travers de ce fonds, le Gouvernement a investi deux milliards de pesos dans un programme qui fournit des moyens aux populations les plus défavorisées.  S’agissant du droit des femmes, l’État philippin a mis en place toute une série d’initiatives visant à protéger les femmes des violences domestiques ou de violations de leurs droits fondamentaux, a indiqué le représentant.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a déclaré qu’il était essentiel de créer un cadre juridique propice à l’élimination de la pauvreté.  La création d’une société mondiale juste et équitable nécessite une approche intégrée et un changement de paradigme économique et social, a-t-il préconisé.  Au cours de la période couverte par les différents rapports soumis à la Commission, des mesures ont été prises en Occident pour réduire la pauvreté, mais pas pour l’éliminer, a relevé M. Valero Briceño.  Pour sa part, le Gouvernement vénézuélien a lancé un Plan d’équité sociale qui universalise les droits de l’homme en garantissant l’éradication de la pauvreté dans le cadre d’une démocratie participative, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, les ressources pétrolières du pays sont au service du peuple, a poursuivi le représentant, qui a dit que la redistribution des richesses, la démocratisation de la propriété et la réalisation du plein-emploi étaient des priorités du Venezuela, qui a atteint tous les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Mme DANIYAR AIMANRETOV (Kazakhstan) a relevé l’importance de l’engagement des Nations Unies sur la question de la lutte contre la pauvreté, par le biais du lancement de la deuxième Décennie pour l’éradication de la pauvreté (2008-2017).  Dans le contexte actuel de crises, cet engagement est plus que jamais nécessaire en vue de réaliser, dans les zones rurales notamment, les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle ajouté.  Le Kazakhstan, a déclaré la représentante, est heureux d’annoncer qu’il a atteint ses Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de réduction de la pauvreté et d’éradication de ses formes extrêmes, de même que ceux fixés dans les domaines de l’accès à l’éducation primaire et dans l’égalité entre hommes et femmes.  Mme Aimanretov a abordé les stratégies mises en œuvre par son pays au-delà des OMD.  Elle a, enfin, plaidé en faveur du respect des engagements internationaux relatifs au financement du développement.


M. SHIN BOONAM (République de Corée) a regretté qu’en dépit des progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté ces dernières années, 55 à 90 millions de personnes vont s’appauvrir en 2009, par la faute de la crise économique et financière mondiale.  Plus que jamais, l’aide internationale doit venir en aide aux populations vulnérables, a-t-il plaidé, avant d’annoncer que son pays triplerait sa contribution à l’aide publique au développement en portant le montant de sa contribution à 3 milliards de dollars en 2015.  De même, a-t-il encore annoncé, la République de Corée accroîtra son soutien financier à l’Asie et au continent africain.  Évoquant le rôle des femmes dans le développement, M. Shin Boonam a estimé que les progrès en vue de combattre la pauvreté dans le monde resteraient insuffisants tant que l’amélioration du statut des femmes ne sera pas réalisée.  Il a exprimé l’engagement de son pays à promouvoir des politiques fondées sur le genre et destinées, en outre, à favoriser la démarginalisation des pauvres.  Sur ce dernier problème, le représentant de la République de Corée a apporté le soutien de son pays au projet de résolution présenté par le Guatemala.


M. HLA MYINT (Myanmar) a affirmé que le Myanmar faisait tout son possible pour éradiquer la pauvreté au niveau national et ce, en dépit du fait que le pays n’a pas reçu la moindre assistance de la part de la Banque mondiale, du FMI ou de la Banque asiatique de développement depuis 1988.  Cette situation déjà difficile a déjà été aggravée par les sanctions unilatérales imposées par certains pays occidentaux, qui ont compromis la mise en œuvre des plans de développement nationaux, a poursuivi le représentant, qui a aussi évoqué l’impact de la crise économique et financière.  Axée sur l’agriculture, l’économie du Myanmar repose sur 43 millions d’acres de terres arables, a-t-il dit.  Aussi le Gouvernement a-t-il mis l’accent sur l’expansion de la production agricole et l’établissement des industries du secteur privé.  La production du riz a ainsi doublé, tandis que 18 zones industrielles ont été créées dans tout le pays, à proximité des grandes villes, qui offrent des opportunités professionnelles aux jeunes âgés de 18 à 24 ans, a précisé le représentant.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a rappelé l’importance d’honorer l’objectif de consacrer 0,7% du PNB à l’aide publique au développement (APD) et de verser 0,15% à 0,20% en faveur des PMA.  Pour les pays en développement, surtout ceux qui souffrent de l’extrême pauvreté, l’appropriation du processus du développement et de la lutte contre la pauvreté passe d’abord par l’instauration de la sécurité alimentaire, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, cet objectif ne peut être atteint sans l’augmentation de la part d’aide au développement destinée à l’agriculture.  Il a noté que, selon la FAO, cette part de l’APD a diminué de 37% par rapport à son niveau de 1988, les changements climatiques exerçant de plus une pression énorme sur les pays pauvres qui dépendent du secteur agricole pour leur sécurité alimentaire.  Le représentant a donc souhaité que la Conférence de Copenhague sur le climat réponde aux intérêts des pays les plus touchés par le réchauffement climatique. 


Évoquant ensuite les politiques menées par le Gouvernement du Royaume du Maroc, M. Loulichki a souligné l’Initiative nationale de développement humain, un programme ambitieux de développement dans le cadre duquel, le Maroc, dès 2007, a atteint les valeurs cibles des OMD en matière de lutte contre la pauvreté et la faim.  Il a ajouté que le Maroc a entrepris d’importantes réformes pour faire de la femme l’égale de l’homme, tant dans les domaines sociaux et économiques que politiques.  Sur ce dernier point, il a souligné que dans le Gouvernement marocain actuel, sept femmes occupent des postes ministériels, 34 femmes ayant par ailleurs été élues au Parlement. 


M. MILOŠ KOTEREC (Slovaquie) a estimé que face à la crise actuelle, les pays riches avaient une responsabilité plus grande envers les autres et se devaient d’assister les pays en développement à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La Slovaquie, a-t-il indiqué, est résolue à respecter ses obligations en ce sens.  M. Koterec a plaidé en faveur de la promotion du statut de la femme et de l’amélioration des conditions de vie des enfants et s’est félicité des efforts des Nations Unies dans ces domaines.  Le représentant de la Slovaquie a, enfin, souhaité l’accession de son pays au Conseil économique et social (ECOSOC), à l’issue des élections prévues la semaine prochaine.


M. ADAM KUYMIZAKIS (Malte) a souligné d’entrée l’opposition de son pays à l’avortement en tant que procédure « légitime » en matière de santé reproductive, et il a rappelé les réserves de son pays vis-à-vis de certaines des conclusions de la Conférence internationale sur la population et le développement tenue au Caire en 1994.  Abordant la question de l’émancipation de la femme, le représentant de Malte a évoqué les efforts de son pays en vue de la réaliser tant dans les domaines de l’accès aux soins de santé que dans celui de l’accès à l’emploi et de la lutte contre le chômage notamment.  M. Kuymizakis a, enfin, fait état de diverses initiatives lancées par son pays dans le secteur de la protection de l’enfance.


M. FARID JAFAROV (Azerbaïdjan) a rappelé que les crises financière et économique actuelles avaient eu de graves conséquences à travers le monde, telles que la montée du chômage et l’augmentation de la pauvreté.  Pour réduire les effets négatifs de cette situation, le Gouvernement de l’Azerbaïdjan a pris une série de mesures, dont le lancement de plusieurs projets d’infrastructures régionales qui ont non seulement stimulé l’économie nationale mais aussi contribué au développement des États voisins », a-t-il souligné.


Engagé dan la réalisation de Objectifs du Millénaire pour le développement, l’Azerbaïdjan, a-t-il poursuivi, a déjà posé divers actes pour éradiquer la pauvreté.  Il a cité à cet égard l’encouragement du secteur privé, la promotion de mesures socioéconomiques au bénéfice des populations, et la fourniture aux citoyens d’un accès égal à la protection sociale et aux services sociaux.  Aujourd’hui le taux de pauvreté a baissé de 13,2%, a-t-il souligné.  Le représentant a estimé que la pauvreté « dérive non seulement du manque de moyens de subsistance pour satisfaire les besoins essentiels, mais aussi du cadre juridique inapproprié destiné à assurer l’égal et raisonnable accès de tous les groupes sociaux à la justice, l’éducation, la santé et la protection sociale ».  C’est pour cela qu’il a appelé à l’instauration de cadres adéquats en vue de favoriser cette égalité dans l’accès à tous les citoyens sans distinction de sexe ou de condition sociale.  Il a aussi plaidé pour la levée des barrières douanières et des entraves à l’obtention de crédits et prêts financiers.  Le représentant a conclu en partageant la position selon laquelle chaque pays doit être en premier responsable de son propre développement, mais que ses efforts doivent être harmonisés et équilibrés par des programmes de soutien mondiaux.


M. IMAD IBRAHIM TAGURI (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que l’impact de la pauvreté se faisait ressentir dans tous les secteurs de la société, notamment en Afrique subsaharienne, une région déjà accablée par les changements climatiques et la pandémie de VIH/sida.  Aussi, la solidarité des donateurs est-elle indispensable, a affirmé le représentant, qui a recommandé de mettre l’accent sur l’investissement et la création d’emplois, ainsi que sur la réduction des disparités entre villes et campagnes.  M. Imad Ibrahim a donc exprimé sa préoccupation devant la baisse des niveaux d’APD cette année, soulignant aussi que les Nations Unies devaient jouer un rôle clef dans la mise en œuvre de tous les programmes de développement.  Le représentant a par ailleurs estimé qu’il était important de répondre suffisamment tôt aux conséquences des catastrophes naturelles.  Il a enfin dit que le Colonel Kadhafi avait lancé une initiative pour renforcer la sécurité alimentaire en Libye et pris des mesures en vue de faciliter les investissements dans les pays africains.


M. ELYES LAKHAL (Tunisie) a noté le caractère contrasté des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à travers les différentes régions du monde, avant de préciser que « la pauvreté n’est pas une fatalité, mais le produit d’un contexte mondial créant l’inégalité ».  Cependant, a-t-il regretté, un partenariat mondial solidaire contre ce problème fait défaut.  Le représentant de la Tunisie a dès lors appelé à davantage de solidarité et lancé un appel afin que le Fonds mondial de solidarité (FMS), créé en 2002 à l’initiative de son pays, soit enfin doté de moyens opérationnels.  M. Lakhal a enfin évoqué les succès de la Tunisie dans la lutte contre la pauvreté, où elle se situe actuellement à 3,8% de la population, contre 33% en 1967, et 6% il y a moins de 10 ans. 


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a rappelé qu’« ActionAid », une ONG spécialisée dans la sécurité alimentaire et la nutrition, avait publié, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, qui a été observée le 16 octobre, un rapport qui multiplie les références aux politiques adoptées par le Gouvernement du Brésil.  Ainsi le programme « Zero Hunger » est cité en exemple pour son impact considérable sur la population.  Il s’est notamment traduit par la création de banques alimentaires et de magasins d’alimentation communautaires; par la fourniture de repas gratuits dans les écoles; et par un soutien accru aux petites familles d’agriculteurs.  La promotion de l’égalité entre hommes et femmes est aussi une priorité du Gouvernement brésilien, qui est convaincu, comme le Secrétaire général de l’ONU, de la pertinence des programmes de protection sociale.  C’est la raison pour laquelle le Brésil a lancé un programme intitulé « le sac à main familial » (The family purse), qui fournit une allocation mensuelle aux ménages vivant avec des ressources se situant en dessous du revenu minimum pour leur permettre de se pourvoir en médicaments, vaccins et soins de santé, et de scolariser leurs enfants.  À ce jour, ce programme a permis de venir en aide à 30% de la population brésilienne, soit 55 millions de personnes, s’est félicité le représentant.


M. JIDE OSUNTOKUN (Nigéria) a relevé que toute discussion relative au développement doit forcément aborder l’enjeu de l’éradication de la pauvreté pour être légitime.  La question de l’insécurité alimentaire et celle de ses implications au niveau de la sécurité doivent être abordées à leurs racines et de manière coordonnée, a-t-il ajouté.  Abordant l’impact de la crise mondiale sur les pays africains et le Nigéria en particulier, M. Osuntokun a relevé les initiatives prises par son pays pour faire face à la récession.  L’amélioration du statut de la femme est un élément essentiel de la lutte contre la pauvreté, a-t-il enfin indiqué, avant d’évoquer les actions menées par le Nigéria dans ce domaine précis


M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué devant la Deuxième Commission que « la pauvreté et la mobilité physique avaient toujours été en relation étroite depuis des milliers d’années, mais bien plus encore aujourd’hui ».  Il a estimé à 212 millions le nombre de migrants dans le monde, soit une force de travail équivalente à 305 milliards de dollars de production de richesses.  « Ce sont des acteurs d’importance dont le comportement économique et social et les aspirations doivent être inclues dans une discussion sur la réduction de la pauvreté », a-t-il déclaré.  M. Dall’Oglio a déploré que les migrations internationales n’aient pas été complètement intégrées dans les stratégies nationales de développement, alors que les Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté les plus récents soulignent « l’impact positif en matière de développement des migrations ».  Le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations a donc appelé à renforcer la coopération internationale sur les migrations et le développement.


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a regretté qu’en dépit de la relance économique, les progrès dans les domaines de la santé ou de la protection sociale soient remis en cause dans les pays en développement.  La vraie crise actuelle, a-t-il poursuivi, est l’aggravation de la pauvreté et le risque d’une plus grande misère dans le monde.  Le représentant du Saint-Siège a, de plus, déploré la marginalisation des pauvres dans un débat qui les concerne pourtant.  Il a noté que le taux de chômage des 12 derniers mois se situe au niveau de celui enregistré dans les années 30, et que la malnutrition a augmenté de 11%.  Tout ceci, a-t-il jugé, nécessite un changement d’approche dans la gestion des affaires mondiales.  Il faudrait par exemple, a-t-il indiqué, se servir d’une partie des réserves en or des institutions financières internationales pour venir en aide aux pauvres.  De même, a-t-il ajouté, il faudrait honorer les nombreux engagements internationaux en matière de lutte contre la pauvreté notamment.  La démarginalisation des pauvres, a conclu Mgr Migliore, doit dépasser le seul domaine du droit et s’étendre à tous les domaines.


M. RICHARD MICHAEL KENNEDY, représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a indiqué que celle-ci participera au lancement, à Vienne en octobre 2009, de l’Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement, et qu’elle organisera, en février 2010, l’atelier biennal conjoint du Comité d'aide au développement et du Réseau interinstitutions pour les femmes et l'égalité des sexes.  Il a par ailleurs encouragé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour soutenir l’autonomisation des femmes, conformément aux recommandations du Secrétaire général.


Mme AMBER BARTH, Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé que depuis l’adoption en décembre dernier de la résolution 63/230 sur la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017), l’Organisation internationale du Travail s’était activement engagée auprès des partenaires de l’ONU pour développer une politique cohérente et construire un vaste système de synergie autour du thème « Plein-emploi et travail décent pour tous ».  Atteindre cet objectif est déjà un défi difficile à relever en période de croissance économique; il est encore plus difficile de le faire en période de crise, comme c’est actuellement le cas, a-t-elle souligné, avant d’ajouter qu’il fallait concentrer les efforts sur les segments sociaux les plus vulnérables, en particulier les femmes.


Rappelant ensuite le décalage entre retour de la croissance économique et création d’emplois, Mme Barth a estimé que si la croissance revenait en 2010 comme le prédisent les experts les plus optimistes, il faudrait cependant attendre 2015 pour que l’emploi retrouve son niveau d’avant la crise, or 2015, c’est l’année au cours de laquelle les OMD sont censés être atteints.  Reconnaissant que la deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté sera une décennie de réponses à la crise, l’OIT concentre son action sur la réduction de ce décalage en mettant en œuvre les mesures communes adoptées par l’ONU en réaction à la crise.  Rappelant par ailleurs que l’OIT a toujours défendu l’idée selon laquelle la pauvreté ne peut pas être combattue sans que l’on s’attaque au problème de l’absence de jouissance de leurs droits, dont souffrent certaines catégories de personnes, et qui les pousse ou les enferme dans la pauvreté (fermiers, migrants, personnes âgées…), Mme Barth a appelé au renforcement de la coopération entre l’OIT et les États Membres, les partenaires sociaux, les agences de l’ONU, la société civile ou les ONG.  « C’est seulement avec un réseau de soutien, une collaboration mutuelle et une volonté politique soutenue que l’on peut nourrir l’espoir que la deuxième Décennie pour l’élimination de la pauvreté soit la dernière du genre », a-t-elle conclu.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES, Observateur de l’Ordre militaire souverain de Malte, a expliqué que l’élimination de la pauvreté était la raison d’être de l’Ordre militaire souverain de Malte, qui est au service des déshérités dans plus de 120 pays.  L’Ordre compte sur ses 12 500 membres et ses 80 000 bénévoles, sans compter son personnel médical et paramédical parfaitement qualifié, pour l’accomplissement de ses missions, a-t-il indiqué.  Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’Ordre militaire souverain de Malte n’a cessé d’accroître sa contribution au développement de la communauté internationale, a précisé M. de Looz Karageorgiades.  Malteser International a ainsi permis la mise au point des projets pilotes efficaces fondés sur les notions d’accueil, d’intégration et d’éducation dans différents pays en développement.  L’observateur de l’Ordre militaire souverain de Malte a notamment cité le Viet Nam, où un programme de formation à destination des femmes est en cours; l’Ouganda, où une initiative a été lancée pour lutter contre la malnutrition des enfants; et la Roumanie, où un appui spécial est apporté aux plus pauvres.


            Mme DHAMMIKA SEMASINGHE (Sri Lanka) a déploré l’incidence de la crise mondiale sur la réalisation du premier des huit Objectifs du Millénaire pour le développement, qui est celui de parvenir à réduire de moitié le nombre de pauvres à travers le monde.  Le Sri Lanka, a-t-elle poursuivi, a réalisé d’importants progrès dans la lutte contre la pauvreté en la faisant passer de 22,7% de sa population en 2002 à 14% en 2008.  De même, a-t-elle relevé, le pays a maintenu son taux de chômage à moins de 10% et est en voie de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement en matière d’accès à l’éducation et à la santé, par le biais d’un plan décennal (2006-2016) consacré à la lutte contre la pauvreté.  La représentante du Sri Lanka a aussi évoqué les initiatives en matière d’accès au crédit lancées dans son pays et qui visent précisément les catégories les plus vulnérables de la population.  Abordant l’enjeu de l’autonomisation des femmes, elle a également fait part des efforts de son pays en vue de parvenir à l’égalité entre femmes et hommes, et s’est félicitée de ce que le Sri Lanka se situe au deuxième rang, parmi 160 pays, en matière de parité entre hommes et femmes. 


DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


Rapport du Secrétaire général sur le développement agricole et la sécurité alimentaire (A/64/221)


Dans ce rapport, le Secrétaire général note que la crise alimentaire de 2008 a eu des conséquences complexes et de grande portée: elle a causé une augmentation du nombre de personnes souffrant de la faim et sous-alimentées à travers le monde et battu en brèche les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement convenus au plan international.


L’étude constate que les changements climatiques, les besoins en énergie, la diminution des ressources naturelles et des systèmes de marchés en déclin ou archaïques sont autant de facteurs qui entravent la capacité à relever de manière stratégique et systématique le défi de la sécurité alimentaire.  Elle rappelle qu’un cadre d’action stratégique adopté par consensus au plan mondial prévoit des mesures d’amélioration à court terme et des solutions à plus long terme, qui doivent être mises en œuvre par le biais d’une stratégie intégrée de développement durable.  Cette stratégie, souligne l’étude, est mise en œuvre dans divers pays à des degrés divers de détermination et de réussite.


Selon le rapport, les mesures suivantes pourraient permettre d’obtenir ces résultats: renforcer la productivité agricole; traduire dans les faits une révolution verte durable; promouvoir la coopération en matière de mobilisation de nouvelles ressources; et investir dans les infrastructures, la recherche et le développement en milieu rural et dans les capacités techniques et sociales des organismes publics ainsi que dans celles des collectivités locales.


Débat général


Mme NADIA OSMAN (Soudan) s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine s’est félicitée de la tenue d’un débat consacré au développement agricole et à la sécurité alimentaire, estimant qu’il offre l’occasion d’une nécessaire mobilisation politique autour de ces questions.  Ces enjeux, a-t-elle poursuivi, sont étroitement liés aux engagements internationaux en matière de développement dans un monde ou 1 milliard de personnes, dans les pays en développement en particulier, sont confrontées à l’insécurité alimentaire.  Mme Osman a jugé que l’insécurité alimentaire est une conséquence des déséquilibres structurels de l’économie mondiale, et qu’elle représente un des plus grands défis de notre temps.  Elle a souhaité que, dans la lutte contre ce problème, l’accent soit mis sur une aide à long terme à l’agriculture des pays en développement ainsi que sur les causes fondamentales de l’insécurité alimentaire.  La solution à ce problème doit être globale et intégrer autant des financements additionnels que le renforcement du secteur privé et d’institutions favorisant la bonne gouvernance, a-t-elle encore déclaré.


De plus, la représentante du Soudan a suggéré que l’insécurité alimentaire résulte de la mise en œuvre de politiques économiques et commerciales incohérentes qui ont mis un frein au développement agricole, changé les habitudes de consommation alimentaire et privilégié, dans les pays en développement, les produits importés des pays riches.  Dès lors, a-t-elle plaidé, il faut investir dans l’agriculture des pays en développement et promouvoir un commerce international équitable.  Mme Osman s’est enfin félicitée de la contribution du système des Nations Unies dans le domaine du développement agricole et dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, avant de se réjouir de la tenue dans quelques jours à Rome d’un sommet international sur la sécurité alimentaire.


S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, M. HASAN KLEIB (Indonésie) a estimé que les politiques de sécurité alimentaire et agricole devaient être pleinement intégrées aux processus de développement aux niveaux national et international.  En outre, a poursuivi le représentant, les petits agriculteurs doivent être soutenus à travers un meilleur accès aux semences, à l’irrigation, aux fertilisants et aux marchés.  Il a également recommandé de renforcer les dispositifs de protection sociale à leur intention et de veiller à ce que le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) disposent de stocks suffisants en cas de situations d’urgence.  Une plus grande maîtrise du prix des produits de base est indispensable, de même qu’une réforme fondamentale du commerce agricole mondial pour corriger les disparités qui affectent les pays en développement, a ajouté M. Kleib.  Il a en outre relevé la nécessité de renforcer la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire, en veillant à faire des agences pertinentes, telles que la FAO, les garants de ce processus.  Le représentant a enfin rappelé que près 646 millions de personnes souffraient de la faim en Asie-Pacifique, d’où la décision, prise lors du  quatorzième Sommet de l’ANASE, par les dirigeants de ses États Membres de faire de la sécurité alimentaire une priorité de leurs politiques.


M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal), qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés (PMA) a noté que pour ces pays, le secteur agricole est celui qui emploie le plus grand nombre de travailleurs et contribue le plus à leurs économies.  Il connaît malheureusement beaucoup de problèmes, responsables notamment de l’aggravation de la pauvreté, a-t-il ajouté.  En Afrique, a-t-il rappelé, l’agriculture compte en moyenne pour 70% des emplois, 33% du produit national brut (PNB) et 40% des importations. 


Le représentant du Népal s’est dit préoccupé par les subventions agricoles versées par les gouvernements dans les pays du Nord et a souhaité la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha.  M. Bahadur Rai a déploré la baisse de la part de l’aide publique au développement destinée à l’agriculture au cours des dernières décennies, mais s’est félicité des efforts internationaux récents, ceux du dernier Sommet du G-8 en particulier.  Il s’est dit troublé par l’insécurité alimentaire dans laquelle se trouvent plus d’un milliard de personnes dans le monde et a appelé à une mobilisation mondiale contre la faim et la pauvreté.  Le prochain sommet de Rome sur l’insécurité alimentaire devrait être l’occasion de réorienter l’attention internationale sur cet enjeu par la création de mécanismes mondiaux efficaces, a relevé M. Bahadur Rai.  Le représentant du Népal a enfin noté le lien qui existe entre cette question et celle des changements climatiques et a espéré que lors de la prochaine Conférence de Copenhague, ce lien soit clairement reconnu. 


Mme ZALWANI ZALKAPLY (Malaisie) a jugé que les subsides agricoles n’étaient pas une solution de long terme.  Ensuite, elle a déclaré que la plupart des pays en développement avaient investi des sommes considérables dans l’industrialisation de leurs économies, au détriment de leur agriculture, estimant qu’il était temps d’inverser cette dynamique.  La représentante a dit qu’elle aurait souhaité que le rapport du Secrétaire général mette davantage l’accent sur la question de la spéculation sur les produits de base et son impact sur le développement.  Pour sa part, a-t-elle ajouté, le Gouvernement malaisien a consacré un milliard de dollars à la modernisation des exploitations agricoles traditionnelles.  Près de 560 millions de dollars ont été distribués jusqu’à présent.  La Malaisie est désormais considérée par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires comme l’un des pays ayant le plus largement réformé son secteur agricole, s’est félicitée Mme Zalkaply.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Première Commission débat du désarmement régional comme facteur de promotion de la confiance et de la sécurité internationale

AG/DSI/3397

La Première Commission débat du désarmement régional comme facteur de promotion de la confiance et de la sécurité internationale

22/10/2009
Assemblée généraleAG/DSI/3397
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

17 séance – matin


LA PREMIÈRE COMMISSION DÉBAT DU DÉSARMEMENT RÉGIONAL COMME FACTEUR DE PROMOTION DE LA CONFIANCE ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE


Les délégations de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) ont examiné ce matin le point de l’ordre du jour de la Commission intitulé « Désarmement régional et sécurité internationale ».  Plusieurs délégations ont mis l’accent au cours de ce débat sur l’importance des mesures de confiance au niveau régional.  La Commission a également entendu les délégations de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie s’exprimer sur le contentieux qui oppose leurs pays au sujet du Haut-Karabagh, et les délégations de la Fédération de Russie et de la Géorgie qui ont eu un échange assez vif au sujet de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.  Ces quatre délégations ont, malgré leurs positions totalement divergentes, estimé que les conflits dont elles ont parlé avaient éclaté et persistaient en raison du non-respect et du caractère obsolète d’instruments régionaux de désarmement.


Le représentant de l’Azerbaïdjan s’est inquiété de l’occupation, depuis près de 20 ans, du territoire du Haut-Karabagh par l’Arménie.  Si la délégation azérie a accusé l’Arménie de renforcer ses capacités militaires dans le Haut-Karabagh, celle de l’Arménie s’est, pour sa part, inquiétée du lancement d’une course aux armements dans le Sud-Caucase, en estimant que l’Azerbaïdjan ne respectait pas les traités internationaux limitant les quantités d’armes conventionnelles et de troupes dans la région, dont le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (traité FCE). 


Le représentant de la Fédération de Russie a lancé un appel en faveur de la création d’un nouveau régime de contrôle régional sur les armes classiques en Europe en estimant que le traité FCE qui, à l’origine, reposait sur le principe de l’équilibre des forces entre le Pacte de Varsovie, qui n’existe plus, et le Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dont la composition a été élargie, était aujourd’hui obsolète.  Il a par conséquent demandé la création d’un nouveau régime de contrôle régional sur les armes classiques qui soit basé sur de nouvelles règles du jeu, plus claires et plus effectives en ce qui concerne les équilibres militaires sur le continent européen.  Ce nouveau régime de contrôle des forces et des armements sur le théâtre européen doit être conçu et appliqué au nom du respect du principe de l’indivisibilité de la sécurité sur l’espace euroatlantique, a estimé le représentant. 


« Les mesures de renforcement de la confiance sont essentielles pour créer des conditions favorables, mais elles ne sont pas une fin en soi » a, de son côté, déclaré le représentant du Pakistan dont le pays a soumis plusieurs projets de résolution reconnaissant l’importance des approches régionales en matière de désarmement et la complémentarité entre les approches régionales et mondiales. 


La Commission a en outre entendu le représentant du Gabon présenter un projet de résolution sur les « Activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale »* qui réaffirme le rôle que joue ce Comité dans les actions de consolidation de la confiance en Afrique centrale et souligne l’importance des programmes de désarmement et de limitation des armements en cette région.  Le représentant du Népal a présenté un projet de résolution intitulé « Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique »** qui réaffirme le rôle central du Centre, une plate-forme de dialogue qui a ouvert ses portes le 18 août 2008, à Katmandou.  Enfin, le représentant de l’Algérie a présenté un projet de résolution intitulé « Promotion de la paix et de la sécurité dans la Méditerranée »*** qui appelle à des efforts de renforcement de la confiance et de la promotion de la transparence, ainsi que de lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale et le trafic de stupéfiants et des armes.


Les délégations de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de l’Iraq ont estimé que les zones exemptes d’armes nucléaires représentaient un outil essentiel en matière de promotion de la confiance.  Elles ont déclaré que toute tentative de parvenir à une telle zone au Moyen-Orient devait être précédée par le désarmement nucléaire d’Israël et son adhésion au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaire (TNP). 


Sont intervenus ce matin en Première Commission les représentants des délégations suivantes: Malte, Pérou, Algérie, Népal, Émirats arabes unis, Égypte, Iraq, Arménie, Russie, Gabon, Pakistan, Cuba, Azerbaïdjan et Venezuela.  Les représentants de la Fédération de Russie et de la Géorgie ont exercé leur droit de réponse.  À également pris la parole le représentant du Centre régional sur les armes légères et de petit calibre dans la région des Grands Lacs, la corne de l’Afrique et les États limitrophes (RECSA). 


La Première Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi, 23 octobre, à 15 heures, pour aborder le point à son ordre du jour intitulé « Mécanismes de désarmement ».


*     contenu au document L.27

**    contenu au document L.45

***   contenu au document L.49


DÉBAT THÉMATIQUE SUR LES QUESTIONS ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS SOUMIS AU TITRE DES POINTS 86 À 103 DE L’ORDRE DU JOUR DE LA PREMIÈRE COMMISSION


Débat thématique sur le désarmement régional et la sécurité internationale


M. CLAUDE BONELLO (Malte) a d’abord rappelé que son pays œuvrait en permanence au renforcement du dialogue entre pays méditerranéens.  Il a ensuite indiqué que le 14 octobre, la Commission européenne et la Ligue des États arabes avaient inauguré un bureau de liaison à Malte destiné à servir de plate-forme d’engagement et de dialogue entre les deux organisations.  M. Bonello a également souligné le rôle de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), établie en 2006, et qui rassemble 26 pays du bassin méditerranéen.  Cette Assemblée est aussi une plate-forme de dialogue permettant d’échanger des points de vue sur des questions centrales telles que la lutte contre le crime organisé et le terrorisme ou encore la gestion du commerce maritime, a dit M. Bonello.  Le représentant de Malte a ensuite exposé les deux préoccupations principales de son pays à l’heure actuelle.  D’une part, il a cité le conflit israélo-palestinien.  Il a rappelé la position de Malte en faveur de la création de deux États, Israël et la Palestine, vivant en paix côte à côte.  Il a ensuite cité le problème de l’immigration clandestine.  M. Bonello a rappelé que les Forces de sécurité maltaises avaient porté secours à 2 775 clandestins en 2008, et à 1 475 depuis le début de l’année 2009.  Reprenant les déclarations du Premier ministre maltais devant l’Assemblée générale de l’ONU, il a estimé que les Nations Unies devraient se pencher sur cette question afin de trouver des solutions au problème humanitaire qu’elle pose. 


M. ALEXIS AQUINO ALBENGRIN (Pérou) a souligné l’importance de la promotion de mesures bilatérales et multilatérales afin de renforcer la confiance pour prévenir les conflits.  Il a dit que l’Amérique latine était pionnière dans la mise en œuvre de mesures de confiance, avec l’établissement, en juillet 2002, de la Zone de paix et de coopération en Amérique du Sud, comme zone interdisant l’utilisation ou la menace de l’utilisation de la force entre ses États Membres.  Il a regretté que la création de cette Zone de paix et de coopération n’ait pas réussi à empêcher que l’on continue à consacrer des sommes importantes aux dépenses militaires.  Il a souhaité le renforcement de la confiance mutuelle et de la coopération de la défense en Amérique du Sud, en demandant que les dépenses militaires soient conformes aux nécessités réelles de sécurité nationale, avec une information adéquate du grand public.  Dans un souci de renforcement de la confiance, il a exhorté les pays d’Amérique du sud à participer au système d’information sur les acquisitions d’armes classiques de l’Organisation des États américains (OEA), ainsi qu’au Registre des armes classiques des Nations Unies. 


M. MOHAMMED BELAOURA (Algérie) est intervenu pour présenter un projet de résolution intitulé « Promotion de la paix et la sécurité dans la Méditerranée ».  Ce projet de texte, déjà adopté lors de la soixante-troisième Assemblée générale, a connu quelques modifications reflétant des « ajustements techniques nécessaires ».  Un paragraphe supplémentaire a notamment été ajouté pour entériner l’entrée en vigueur, cette année, du traité de Pelindaba et de la Zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Le projet de résolution reprend les initiatives lancées pour faire face aux tensions qui peuvent exister en Méditerranée.  Il se penche aussi sur les raisons de ces tensions et répertorie les efforts des États pour renforcer leur coopération.  L’Algérie a demandé à tous les pays qui ne l’avaient pas encore fait d’accéder aux instruments internationaux du désarmement et de la non-prolifération, a dit le représentant.  Elle les encourage aussi à adopter des mesures pour renforcer la confiance et promouvoir la transparence.  Le projet de résolution appelle également tous les États à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale, ainsi que contre le trafic des drogues et des armes.


M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) est intervenu pour présenter un projet de résolution soutenu par 19 États, publié sous la cote (L.45), et intitulé « Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique ».  L’objectif de ce projet de résolution est de réaffirmer le rôle central de plate-forme de dialogue du Centre régional des Nations Unies qui a ouvert ses portes le 18 août 2008, à Katmandou.  Le Népal présente cette résolution car il souhaite réitérer son appui aux activités du Centre, en particulier dans la mise en œuvre continue du Processus de Katmandou, a dit M. Bahadur Rai.


M. KHALIFA ABDULRAHMAN ALMARZOUQI (Émirats arabes unis) a estimé que la détention de l’arme nucléaire par Israël était une cause de la persistance de tensions au Moyen-Orient.  Il a cité la référence que constitue la résolution du 18 septembre 2009 de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant le potentiel nucléaire israélien.  Il a souhaité le développement d’une pression diplomatique et économique visant à pousser Israël à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à soumettre ses installations nucléaires aux vérifications de l’AIEA.  Il a rappelé que tous les pays détenteurs d’armes nucléaires, conformément aux principes de non-prolifération, devaient s’abstenir de tout soutien technique, financier ou scientifique à des États qui souhaitent acquérir l’arme nucléaire.  Il a rappelé l’importance du projet de zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et de la nécessité de prohiber dans la région tous les types d’armes de destruction massive. 


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que des activités nucléaires « ambiguës » se déroulaient au Moyen-Orient, sapant la stabilité et la paix dans la région, effritant la confiance entre États et provoquant une course aux armements.  L’Égypte présente donc deux projets de résolution sur ce problème, a-t-il dit.  Le premier, intitulé « Établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient » et publié sous la cote (L.3), contient les mêmes éléments que la résolution similaire adoptée par consensus par la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.  Les quelques modifications que le projet comporte relèvent d’adaptations techniques.  « Le projet reprend les recettes pour une paix durable au Moyen-Orient et incarne la vision régionale et internationale sur l’avenir d’une région où les armes nucléaires n’ont pas de rôle à jouer », a rappelé le représentant.


Le second projet de résolution, intitulé « Risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient » et publié sous la cote (L.4), contient aussi les mêmes éléments que la résolution similaire adoptée par la soixante-troisième session de l’Assemblée générale.  Les quelques modifications que le projet comporte relèvent aussi d’adaptations techniques.  Soutenu par les 20 États de la Ligue des États arabes, le projet appelle Israël à ratifier le TNP et à soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA, afin de « rétablir l’équilibre dans une région où tous les États, à l’exception d’Israël, ont ratifié le TNP ».


Mme JWAN H. TAWFIQ KHIOKA (Iraq) a souligné l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires comme outil permettant de partager des valeurs de paix.  Toute tension dans la région du Moyen-Orient a des conséquences sur la paix et la sécurité internationales, a-t-elle dit, en rappelant que le conflit israélo-arabe était le plus long de l’histoire contemporaine.  Le Gouvernement de l’Iraq estime que toute tentative de parvenir à une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient doit être précédée par un certain nombre de mesures dont, principalement, le désarmement nucléaire d’Israël et son adhésion au TNP, a ajouté la représentante.  Elle a dit que la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre 2009, les deux résolutions de l’AIEA sur le potentiel nucléaire israélien et le récent Accord américano-russe étaient le fruit d’une volonté forte et claire en faveur de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.  Elle a formé le vœu que la Conférence d’examen du TNP en 2010 sera l’occasion de poser une nouvelle brique dans l’édifice d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Elle a appelé à la destruction de toutes les armes de destruction massive présentes dans la région. 


M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a rappelé que son pays accordait une importance particulière au désarmement, « pivot de la stabilité et de la paix dans le monde en général et dans le Caucase en particulier ».  C’est pour cette raison que l’Arménie met en œuvre les instruments internationaux du désarmement et de la non-prolifération, a-t-il ajouté.  L’Arménie appuie en particulier les efforts de l’ONU et des organisations régionales pour le contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Elle soutient fermement le Programme d’action de l’ONU pour prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite de ces armes.  Elle participe aussi aux mécanismes d’échange d’informations, notamment entre l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l’ONU, ainsi qu’au Registre des armes classiques.


Mais l’Arménie regrette que ces instruments ne soient pas appliqués de la même manière par tous les États du Caucase et s’inquiète, en particulier, d’une course aux armements qui est en train de se dérouler dans le Sud-Caucase, menaçant directement la sécurité de la région, a poursuivi le représentant.  L’Arménie dénonce les violations des obligations des traités internationaux, notamment le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (CFE), par l’Azerbaïdjan, qui importe, depuis 2007, toutes sortes d’armes, en violation de tous les quotas fixés, a-t-il précisé.  « Ces faits sont visibles dans les mécanismes d’échange d’informations et dans le Registre des armes classiques de l’ONU, a-t-il conclu.


M. VICTOR VASILIEV (Fédération de Russie) a rappelé que son pays a dû, au mois d’aout 2008, mettre fin à l’agression de la Géorgie contre l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie.  Il a cité un rapport établi par une mission indépendante de l’Union européenne (UE) qui explique que c’est la politique de connivence de certains pays avec la Géorgie et la fourniture injustifiée d’armes à ce pays qui sont les principales causes de ce conflit.  Il a indiqué que le conflit a eu lieu parce que les mécanismes existants de sécurité régionale ont été ignorés ou n’ont pas été appliqués.  Le représentant a estimé que le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (traité FCE) datant des années 80 était désespérément obsolète, car il reposait sur le principe de l’équilibre des forces entre le Pacte de Varsovie qui n’existe plus, et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui a été élargi.  Il a appelé à la création d’un nouveau régime de contrôle régional sur les armes classiques en Europe, en précisant qu’il ne fallait pas compter sur des concessions russes en échange d’un examen de cette question.  Au nom du respect du principe de l’indivisibilité de la sécurité sur l’espace euroatlantique, il a exhorté tous les États et organisations actives sur le continent européen à parvenir à de nouvelles règles du jeu claires et effectives.  Il a espéré que la Première Commission parviendra à s’entendre sur des principes universellement reconnus en matière de coopération régionale et de sécurité. 


M. MICHEL RÉGIS ONANGA NDIAYE (Gabon) est intervenu pour présenter un projet de résolution portant sur le point 97 de l’ordre du jour de la Première Commission, consacré aux activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale.  M. Ndiaye est revenu sur les conclusions du rapport du Secrétaire général de juillet 2009 sur les mesures de confiance à l’échelon régional et intitulé « Activités du Comité consultatif permanent de l’ONU chargé des questions de sécurité en Afrique centrale ».  Il a souligné que le document rappelait, d’une part, les discussions des 11 États de l’Afrique centrale sur la situation géopolitique de la sous-région, et d’autre part, les importantes décisions prises pour renforcer la confiance et le dialogue interétatique.  Le projet de résolution présenté reprend quasiment, de manière identique, la résolution adoptée par consensus par la soixante-troisième Assemblée générale et prend en compte les recommandations de la vingt-huitième Réunion du Comité consultatif, tenue à Libreville au mois de mai 2009.  Il réaffirme notamment le rôle du Comité consultatif pour mener des actions de consolidation de la confiance en Afrique centrale, et souligne l’importance des programmes de désarmement et de limitation des armements en Afrique centrale.  M. Ndiaye a appelé les États à soutenir cette résolution afin qu’elle soit adoptée, comme les années précédentes, par consensus. 


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a déclaré qu’il incombait aux États militairement puissants de prendre l’initiative de promouvoir des mesures de confiance.  Il a estimé que l’équilibre des forces devait être l’objectif prioritaire des accords régionaux.  Les mesures de renforcement de la confiance sont essentielles pour créer des conditions favorables, mais elles ne sont pas une fin en soi, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi, le Pakistan a soumis plusieurs projets de résolution sur le désarmement régional qui reconnaissent l’importance des approches régionales en matière de désarmement et la complémentarité entre les approches régionales et mondiales.  C’est pour éviter que les mesures de réduction de risques ne se transforment en course aux armements que le Pakistan souhaite l’avènement d’un régime de « retenue stratégique » pour l’Asie du Sud, a encore insisté le représentant. 


Mme IVONNE SÁNCHEZ QUINTERO (Cuba) a affirmé que la totalité des pays d’Amérique latine avaient été victimes d’interventions et d’agressions politiques ou économiques, et a dénoncé l’intérêt renouvelé des États-Unis dans l’implantation de bases militaires dans la région.  Il s’agit d’une menace directe et injustifiable qui pèse sur la souveraineté et l’intégrité de nos peuples, a-t-elle dit, estimant que des bases étrangères n’ont jamais représenté, ni ne peuvent représenter, une contribution à la paix et à la sécurité des nations.  L’Histoire a démontré que ces bases ont servi à commettre des actes d’agression et de subversion contre nos pays et leurs voisins, a-t-elle poursuivi.  L’industrie des armements, la plus prospère du monde, sert les intérêts du système économique qui prétend s’imposer dans le monde, et les plus grandes avancées scientifiques et technologiques ont été mises à sa disposition, décuplant son pouvoir de destruction, a accusé Mme Sánchez Quintero.


La représentante a rappelé que les prétextes invoqués pour justifier l’implantation de bases militaires en Amérique latine incluaient la lutte contre le trafic de drogues, le terrorisme, le trafic d’armes, l’immigration clandestine ou encore les catastrophes naturelles. Pourtant, nous ne pouvons pas effacer l’Histoire, s’est-elle exclamée, ni occulter la menace et les conséquences néfastes qu’a sur notre région le développement de programmes d’expansion militaire au détriment de notre indépendance et de notre souveraineté.  Si l’on souhaite contribuer réellement à la paix et à la sécurité internationales, il faut fermer toutes les bases militaires étrangères en Amérique latine et dans les Caraïbes, a-t-elle donc estimé, y compris la base de Guantanamo, territoire cubain illégalement occupé contre la volonté du peuple de notre pays, a dit Mme Sánchez Quintero.


M. OGTAY ISMAYIL-ZADA (Azerbaïdjan) a rappelé que les conflits non résolus demeuraient la principale source de prolifération des armes illégales et du développement de la criminalité transnationale organisée.  Il a dit que le conflit non résolu depuis près de 20 ans entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie à propos du territoire du Haut-Karabagh était un exemple de menace à la paix et à la sécurité internationales.  Depuis l’agression de l’Arménie, a-t-il dit, un cinquième du territoire azéri est occupé, et un million d’azéris sont réfugiés ou déplacés.  Il a déclaré que l’Arménie renforçait ses positions militaires dans le Haut-Karabagh en y citant la présence de 316 tanks, 324 véhicules blindés de combat et 322 systèmes d’artillerie.  Il a estimé que cette situation ne menaçait pas seulement la sécurité de l’Azerbaïdjan, mais aussi le développement de toute la région. 


M. Ismayil-Zada a déclaré que les accusations infondées des dirigeants arméniens au sujet d’une prétendue course aux armements de l’Azerbaïdjan n’étaient que le fruit d’une « hystérie arménienne » en raison du développement rapide de l’Azerbaïdjan.  Il a précisé que les dépenses militaires azéries représentaient 3,26% du produit intérieur brut (PIB) de son pays, contre 3,86% en Arménie.  Il a déclaré que les insinuations arméniennes n’avaient d’autres buts que de divertir la communauté internationale sur les intentions arméniennes dans les territoires occupés et de gagner du temps.  Bien que nous soyons en état de guerre et que nos territoires soient occupés, l’Azerbaïdjan continue de remplir ses obligations au titre du traité FCE, a dit le représentant azéri.   Il a précisé que l’Azerbaïdjan avait éliminé ou détruit plus de 150 armes de ses stocks au cours des cinq dernières années dans le respect de l’Accord de Tashkent.


Mme LISETH ANCIDEY (Venezuela) a rappelé qu’un changement important était intervenu ces dernières années en Amérique latine, avec notamment la création du Groupe de Rio, un forum régional de concertation et de dialogue pour tous les pays du continent.  Elle a ensuite estimé que l’Amérique latine vivait « des moments révolutionnaires » au cours desquels les peuples retrouvaient leur dignité et une conscience collective émergeait.  Elle a souligné que le Venezuela avait initié la mise en place de mécanismes destinés à consolider le dialogue entre peuples et États du continent sud-américain.  Elle s’est félicitée également des avancées effectuées vers la naissance d’une Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), avec, en particulier, la création d’un Conseil de défense sud-américain.  « Ce Conseil participe à la construction d’une identité régionale en matière de défense et renforce le dialogue et les consultations », a-t-elle souligné.


Rappelant ensuite que le Venezuela apportait une attention « essentielle » à la stabilité et la sécurité régionales, la représentante du Venezuela a appelé au respect de la souveraineté des États et au refus des ingérences étrangères dans leurs affaires intérieures.  Elle a rappelé en particulier l’engagement des États de l’Amérique du Sud en faveur de la paix, leur engagement à refuser le conflit et leur décision de créer une zone exempte d’armes nucléaires sur le continent.  Elle a ensuite dénoncé l’installation de sept bases militaires américaines en Colombie, estimant que cela créait de fortes inquiétudes parmi les autres États de la région et en particulier « au Venezuela, qui se sent menacé ».


M. FRANCIS K. SANG, Centre régional sur les armes légères et de petit calibre dans la région des Grands Lacs, la corne de l’Afrique et les États limitrophes (RECSA), a présenté les efforts de ce Centre en faveur du désarmement et de la non-prolifération.  Il a souligné la pertinence du Protocole de Nairobi en matière de marquage et de traçage des armes.  Il a mis l’accent sur les mesures prises aux niveaux national et transfrontaliers en matière de lutte contre la prolifération des armes.  Grace au financement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a-t-il dit, le point focal du Burundi a pu promouvoir des programmes de désarmement et éviter la prolifération des ALPC grâce à une sensibilisation du grand public.  Au Kenya, le Président a publié une note sur le désarmement des civils en possession d’armes, a-t-il encore dit.  Il a également présenté les activités de sensibilisation organisées par le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) en matière de désarmement.  Il est nécessaire que la communauté internationale appuie les efforts de la Somalie en matière de désarmement en raison de l’existence de 60 000 miliciens dans ce pays, a-t-il recommandé.  Il a également présenté les efforts et difficultés que rencontrent le Soudan et l’Ouganda en matière de désarmement et la lutte contre la prolifération des armes dans la région.


Droits de réponse


Faisant usage de son droit de réponse, le représentant de la Géorgie a exhorté la délégation de la Fédération de Russie à « cesser de dénaturer les faits historiques » et d’honorer les obligations qui lui incombent en matière de sécurité et de coopération.  Il a rappelé que la Fédération de Russie « a agressé la Géorgie », et non le contraire, en estimant que l’agression russe est le résultat d’un processus de nettoyage ethnique préparé de longue date.  Il a estimé que le rapport de la mission indépendante de l’UE démontrait que la Fédération de Russie avait « violé le droit international en attaquant la Géorgie ».  Il a fustigé le « comportement irresponsable » et les « mesures disproportionnées employées par le voisin du nord en Géorgie ».  S’agissant de la proposition d’une nouvelle architecture européenne en matière de sécurité, il a précisé que la Géorgie avait participé aux négociations entamées à cet égard à Corfou, en Grèce, au début de l’année.  Néanmoins, a-t-il dit, « le problème subsistera tant que des pays ne respecteront pas leurs obligations ».


Exerçant son droit de réponse, le représentant de la Fédération de Russie a d’abord demandé que soit respecté le règlement intérieur de la Première Commission.  Il a estimé que la séance consacrée au désarmement régional et à la sécurité internationale ayant été clôturée par le Président de la Commission, le représentant de la délégation Géorgienne ne pouvait plus, dès lors, exercer un droit de réponse sur ce sujet.


Il a ensuite indiqué que, pour répondre à la question de savoir qui était l’agresseur dans le conflit armé qui a opposé la Géorgie à la Fédération de Russie durant l’été 2008, il fallait se référer au rapport de la mission indépendante de l’Union européenne, dirigée par la diplomate suisse Heidi Tagliavini, sur les causes de la guerre.  Après avoir rappelé que ce rapport avait conclu que la Géorgie avait déclenché l’offensive militaire contre l’Ossétie du Sud, sans qu’il y ait eu une incursion préalable de la Fédération de Russie, le représentant a rejeté les déclarations du représentant de la Géorgie.  Pour conclure, il a demandé que le climat constructif qui a marqué le déroulement des débats de la Première Commission jusqu’à présent soit préservé.  Il a ensuite souhaité « un bon appétit et un bon déjeuner à toutes les délégations, y compris à celle de la Géorgie ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission débat du renforcement de la coopération internationale dans le domaine de l’exploration et de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique

CPSD/433

La Quatrième Commission débat du renforcement de la coopération internationale dans le domaine de l’exploration et de l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique

21/10/2009
Assemblée généraleCPSD/433
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

13eséance – après-midi


LA QUATRIÈME COMMISSION DÉBAT DU RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE DANS LE DOMAINE DE L’EXPLORATION ET DE L’UTILISATION DE L’ESPACE EXTRA-ATMOSPHÉRIQUE


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a ouvert, cet après-midi, son débat général sur les utilisations de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, la plupart des délégations appelant au renforcement de la coopération internationale dans ce domaine sous les auspices des Nations Unies.


La délégation de la Chine, en particulier, a souhaité que la communauté internationale intensifie ses efforts pour bâtir un « ordre spatial harmonieux ».  Elle a rappelé que l’an dernier son pays et la Fédération de Russie avaient proposé conjointement à la Conférence du désarmement de Genève un projet de traité sur la prévention et le déploiement d’armements dans l’espace.  Le Japon a indiqué qu’il souhaitait accélérer ses efforts diplomatiques en vue de parvenir à l’élaboration de règles appropriées aux activités spatiales.


La délégation suédoise, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, s’est félicitée du nombre croissant de pays participant aux activités spatiales.  Elle a toutefois fait observer que cela pourrait aussi représenter un risque.  C’est dans ce contexte, a-t-elle ajouté, que l’Union européenne a proposé un projet de code de conduite pour les activités spatiales. 


Pour sa part, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a sévèrement critiqué le Conseil de sécurité de l’ONU qui a condamné la mise en orbite d’un satellite par son pays, le 5 avril dernier.  Il a demandé que le Sous-Comité juridique des utilisations de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques procède à une « clarification juridique » sur cette question.  Il s’est en effet interrogé sur la question de savoir s’il était légitime pour le Conseil de sécurité de contester l’exercice par un État Membre de son droit souverain à lancer des satellites.  Cette mesure est sans précédent et contraire aux principes démocratiques, a-t-il estimé.


Les délégations suivantes se sont exprimées au cours de ce débat général: Thaïlande au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), Uruguay (au nom du MERCOSUR), Suède (au nom de l’Union européenne), Cuba, Kazakhstan, Inde, République arabe syrienne, Soudan, Chine, Pakistan, Colombie, Philippines, Sainte-Lucie, Jamahiriya arabe libyenne, République populaire démocratique de Corée (RPDC), Japon et Indonésie.


La Quatrième Commission poursuivra son débat général sur les utilisations de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques demain, jeudi 22 octobre à 15 heures.  Elle doit aussi se prononcer, en fin de séance, sur un projet de résolution relatif aux effets des rayonnements ionisants.


COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE


Le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique ( A/64/20)dresse le bilan de la cinquante-deuxième session de cette instance qui s’est tenue aux Nations Unies, à Vienne, du 3 au 12 juin 2009.  Il fait aussi la synthèse des travaux de ses organes subsidiaires, le Sous-Comité scientifique et technique et le Sous-Comité juridique. 


Le document aborde un grand nombre de questions, l’une des plus critiques étant le problème posé par les débris spatiaux.  Il évoque aussi le recours à des systèmes spatiaux pour la gestion des catastrophes, les évolutions récentes des systèmes mondiaux de navigation par satellite ou l’utilisation des sources d’énergie nucléaire dans l’espace.  Le rapport évoque aussi l’espace et l’eau, l’espace et les changements climatiques ou encore la coopération internationale visant à promouvoir l’utilisation de données d’origine spatiale pour le développement durable.


Débat général


M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande), qui s’est exprimé au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a mis l’accent sur le développement des technologies spatiales.  Elles permettent la gestion des catastrophes, le développement durable et la protection des ressources naturelles grâce à une télédétection de plus en plus précise, a expliqué le représentant.  Il faut, a-t-il estimé, mettre les technologies au service des pays en développement.  Le représentant a salué UN-SPIDER, le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes naturelles et des interventions d’urgence.  Le représentant a regretté que certains pays seulement soient en mesure d’utiliser l’espace extra-atmosphérique, parfois de manière abusive.  Il a estimé qu’il faudrait promouvoir le renforcement des capacités nationales, plus précisément celles des pays en développement, afin de garantir les utilisations rationnelles et pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, a conclu le représentant.  


M. MARTIN VIDAL (Uruguay), au nom du Marché commun du Sud (MERCOSUR), a souligné que grâce au travail de ses experts, le Comité de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) avait édifié depuis 50 ans un patrimoine inestimable dans les domaines du droit et de la coopération spatiale internationale.  Le MERCOSUR réaffirme le rôle fondamental du COPUOS dans l’action de l’ONU concernant les usages pacifiques de l’espace.  Il est favorable au maintien et au renforcement du Comité et salue, à cet égard, la proposition de son président relative à une « Politique spatiale des Nations Unies ».  Celle-ci, a-t-il fait observer, est susceptible de permettre d’augmenter la coordination entre les États Membres et le système des Nations Unies dans l’application de la science et de la technologie spatiale afin de satisfaire les besoins en matière de développement.  Les efforts de coopération doivent être axés en priorité sur la création de capacités, a-t-il souligné. 


M. STAFFAN HEMRA (Suède), au nom de l’Union européenne, a souligné que 40 ans après que l’homme eut posé le pied sur la Lune, la technologie spatiale avait montré son caractère essentiel, particulièrement dans le domaine des télécommunications.  Il a indiqué que l’Union européenne avait suivi de près le développement du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER).  La mise en œuvre de ce Programme est capitale pour permettre à tous les pays de développer des capacités spatiales, a-t-il souligné. 


Il s’est félicité du nombre croissant de pays en mesure de mener des activités spatiales, tout en notant que cela pourrait présenter aussi un risque.  Alors que des engagements multilatéraux supplémentaires contraignants ont été proposés contre l’utilisation à des fins militaires, il nous faut trouver le moyen de progresser à court terme et contre tous les types de menaces, a-t-il souligné.  C’est dans un esprit de transparence et de confiance que l’Union européenne a proposé un projet de code de conduite pour les activités spatiales.  Par ailleurs, le représentant a exprimé la préoccupation de tous les États membres de l’Union européenne face à la prolifération des débris spatiaux.


Mme REBECA HERNANDEZ TOLEDANO (Cuba) a rappelé qu’à travers le monde, 1 milliard 339 millions de dollars étaient utilisés pour les dépenses militaires et que certains pays consacraient des milliards de dollars pour la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  D’autres États s’attachent, pour leur part, à faire en sorte que l’espace soit utilisé à des fins plus nobles, tels que le développement durable et la prévention des catastrophes naturelles, a indiqué Mme Hernandez Toledano.  Cuba, a-t-elle dit, réitère l’importance de redoubler les efforts pour éviter une nouvelle course aux armements qui serait destructrice.  Elle a, à cet égard, souligné le rôle que joue le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS). 


En dépit de ses ressources limitées, Cuba poursuit ses efforts pour développer des activités de recherche spatiale et des applications visant des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, notamment dans les domaines de la météorologie et de la médecine, a souligné Mme Hernandez Toledano.  Ces mesures préventives, a-t-elle dit, ont permis de réduire la mortalité, notamment lors du passage de l’ouragan dévastateur qui a frappé récemment Cuba.  La représentante a rappelé le droit de tous les États d’utiliser à des fins pacifiques l’espace extra-atmosphérique.  C’est un principe juridique universellement accepté qui n’est malheureusement pas toujours respecté, a-t-elle fait remarquer.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé que le cosmodrome de Baïkonour se trouvait sur son territoire, celui-ci contribuant à développer la coopération internationale dans le domaine spatial.  Ceci montre l’importance qu’attache son pays à ce domaine, a-t-elle dit, ajoutant que son Gouvernement offre des bourses d’études pour ses étudiants dans les plus grandes universités du monde.  Le Kazakhstan a pour but de disposer d’un vivier d’ingénieurs spatiaux hautement qualifiés susceptibles de permettre au pays de jouer un rôle important dans l’avenir des programmes spatiaux internationaux et régionaux.  En matière de coopération internationale, elle a rappelé la signature d’un traité bilatéral entre le Kazakhstan et la France lors de la récente visite du Président français, M. Nicolas Sarkozy.  Elle a relevé que le rapport du Président du COPUOS, M. Arcévalo Yepes, recommandait le développement de la coopération régionale et interrégionale, ainsi qu’un usage élargi des installations et équipements spatiaux en faveur du développement.  En conclusion, elle a appelé les États disposant d’une capacité spatiale à prévenir une escalade militaire dans l’espace.


M. ALI ANWAR ANSARI (Inde) a tout d’abord salué le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) qui a contribué considérablement au renforcement des capacités nationales pour le développement durable.  Le Comité est également indispensable pour maintenir l’espace extra-atmosphérique au service de tous les pays, a-t-il dit.  Par ailleurs, le représentant a indiqué que les délibérations du Comité sur son nouveau point à l’ordre du jour intitulé « Espace et climat » ont été fructueuses.


L’Inde, a souligné son représentant, a accompli des progrès dans le cadre de ses activités spatiales.  L’engin Chandrayaan-1, lancé le 22 octobre 2008, a été placé en orbite autour de la Terre puis à 100 kilomètres autour de la Lune.  L’Inde a laissé son empreinte sur la surface de la Lune en utilisant une sonde d’impact lunaire, a ajouté le représentant.  Il a, par ailleurs, souhaité que les données spatiales soient utilisées pour le développement durable.  L’Inde attache une importance au renforcement des capacités technologiques en vue de développer les technologies spatiales, a précisé le représentant.  Enfin, il a renouvelé son appui au Comité afin que ce dernier continue à mieux faire connaître les avantages des utilisations pacifiques de l’espace et aide les pays en développement à accéder et à tirer profit des données extra-atmosphériques. 


M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) s’est félicité que, 10 ans après UNISPACE-III, le rapport du Comité mette l’accent sur le rôle de l’espace dans le développement économique.  Il s’est aussi félicité des liens créés avec la Commission du développement durable.  Il a souligné que la question de la lutte contre les pandémies avait une très grande importance, compte tenu du rôle que peuvent jouer les activités spatiales à cet égard.  Sa délégation souhaite une plus grande intégration des pays en développement dans ce domaine, a-t-il dit, en se félicitant du rôle des Nations Unies en ce sens. 


M. Taleb a indiqué que sa délégation avait accordé un intérêt particulier à la partie du rapport consacrée à la télédétection.  Les technologies dans ce domaine devraient pouvoir être mises à la disposition des pays en développement à un coût modique, voire gratuit, a-t-il convenu.  Le représentant a évoqué le rôle de l’agence syrienne de télédétection qui privilégie la coopération internationale.  Il a précisé que cette agence avait réalisé un atlas spatial des sites archéologiques de la Syrie.  Un autre projet consiste à identifier les villages manquant d’eau afin de pouvoir étudier les nappes phréatiques et programmer le creusement de puits.  L’agence œuvre également à la mise en place d’un observatoire astronomique.  Elle envisage aussi de former des spécialistes de la télédétection et de participer à la mise en orbite d’un satellite arabe. 


La délégation syrienne est favorable à la collecte de données spatiales dans le cadre de l’ONU.  Le représentant a estimé qu’il faudrait accorder la priorité à la promotion de la coopération internationale dans le domaine spatial.  À l’inverse, l’utilisation d’armes dans l’espace extra-atmosphérique saperait tous les efforts visant à contrôler la prolifération.  C’est la raison pour laquelle la Syrie a toujours soutenu les initiatives contre la militarisation de l’espace.


M. KHALID MOHAMMED OSMAN SIDAHMED (Soudan) a appuyé le rôle important que joue le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) depuis sa création.  M. Sidahmed a insisté sur l’importance d’établir des principes internationaux équitables, tout en assurant les utilisations de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques.  Il a souhaité que les données sur ces utilisations servent à mieux répondre aux défis mondiaux, comme les changements climatiques, la gestion des catastrophes, la crise alimentaire et la lutte contre les épidémies.  Le représentant a également mis l’accent sur l’insuffisance des ressources financières dont dispose le Comité qui, a-t-il fait observer, éprouve des difficultés à mettre en œuvre ses programmes.  Le représentant a souhaité que les pays en développement bénéficient des données spatiales disponibles.  Il a appelé à une transparence des activités extra-atmosphériques et du contrôle des armes dans l’espace afin de limiter l’espace à des utilisations à des fins pacifiques.  Le représentant a conclu son propos en notant les problèmes liés à la question des débris spatiaux et de l’absence d’une définition et d’une délimitation de l’espace.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a rappelé que son pays adhérait depuis toujours aux utilisations de l’espace à des fins pacifiques.  Il a souhaité que la communauté internationale intensifie ses efforts pour bâtir un « ordre spatial harmonieux » et a estimé que la militarisation de l’espace est contraire au bien de l’humanité.  Le représentant a rappelé que l’an dernier, son pays et la Fédération de Russie avaient proposé conjointement à la Conférence du désarmement de Genève un projet de traité sur la prévention et le déploiement d’armement dans l’espace.  Il a indiqué les progrès récents de son pays dans le domaine spatial.  Tout en développant ses capacités spatiales, la Chine participe activement dans la coopération internationale, a-t-il assuré.  Son pays, a-t-il ajouté, est favorable à un élargissement de cette coopération.  Le représentant a rappelé que son pays sollicitait un statut d’observateur au sein du Comité.  Il a également souhaité l’ouverture d’un bureau UN-SPIDER à Beijing, précisant que la Chine a conclu un accord de principe avec le Bureau des affaires spatiales sur cette question.


M. TAHIR HUSSAIN ANDRABI (Pakistan) a indiqué que l’espace est un patrimoine commun de l’humanité.  Il a salué le rôle et l’importance du Comité des utilisations pacifiques de l’espace (COPUOS), estimant que ce Comité doit poursuivre son action.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, d’améliorer la coopération entre les États et de poursuivre l’objectif des utilisations de l’espace en vue de prévenir les catastrophes naturelles et de favoriser le développement social et économique.  « Nous devons partager nos expériences en assurant un accès non discriminatoire aux données spatiales », a-t-il souhaité.  Le représentant du Pakistan a, par ailleurs, réaffirmé l’appui de sa délégation au Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER).  Il a également salué la mission du bureau des affaires spatiales de l’ONU qui vise à assurer un accès égal à tous les pays aux informations sur les utilisations de l’espace extra-atmosphérique. 


Le représentant a indiqué que des progrès significatifs avaient été réalisés par son pays dans le domaine des sciences des technologies et des sciences de l’espace.  Il a, par ailleurs, indiqué que le premier satellite du pays serait prochainement opérationnel et qu’il permettrait de fournir des images satellitaires utiles pour les activités de développement.  Il a également rappelé que son pays était partie au Traité relatif à la prévention du déploiement d’armes dans l’espace.  Il est essentiel de préserver le patrimoine commun de l’humanité, a-t-il souligné, avant de souhaiter que la Conférence du désarmement et le Comité COPUOS coordonnent leurs efforts et renforcent leur coopération.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a souhaité une participation plus active des groupes régionaux, en particulier ceux d’Amérique latine, dans les organes de décisions d’institutions telles que la Fédération astronautique internationale, l’Institut international du droit de l’espace et l’Académie aéronautique internationale.  Cette participation accrue permettrait une meilleure diffusion de leurs connaissances et objectifs, a-t-elle fait observer.  Cela traduirait également les efforts en faveur de l’interrégionalisation des activités spatiales promue par les Nations Unies.  La Colombie rappelle à cette occasion son engagement en faveur de la coopération au niveau régional, en particulier l’expérience acquise sous les auspices de la Conférence spatiale des Amériques.  Mme Blum s’est enfin félicitée de la proposition du Président du Comité en faveur d’une « politique spatiale des Nations Unies ».


M. HILARIO G. DAVIDE (Philippines) a rappelé la vulnérabilité de son pays face aux changements climatiques.  Quelque 19 typhons touchent les Philippines chaque année, a-t-il précisé.  Le représentant a indiqué que les données satellites fournies par UN-SPIDER seront très utiles dans les zones frappées par les inondations.  Il a salué à cet égard les efforts du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale concernant la gestion des catastrophes et les interventions d’urgence.  Ces efforts, a-t-il précisé, permettent de fournir des données supplémentaires sur le typhon et son impact, et des images à l’issue des catastrophes afin d’assister les Philippines à répondre de manière efficace aux besoins de la population.  Les ressources satellitaires doivent continuer à être utilisées pour faire face aux catastrophes naturelles, a poursuivi le représentant.  Il a estimé qu’il faudrait identifier les chevauchements entre les activités de UN-SPIDER et celles menées au titre d’autres initiatives pertinentes afin d’éviter des doublons dans les travaux de recherche et d’étude et d’utiliser efficacement les données.


M. DONATUS KEITH ST-AIMÉE (Sainte-Lucie) a émis l’espoir de ne jamais avoir à faire une déclaration similaire à celle que vient d’exprimer la délégation des Philippines.  L’usage de la technologie spatiale dans le domaine météorologique est l’un des secteurs où ses bénéfices sont les plus immédiats, a-t-il fait observer.  Son importance est particulièrement cruciale face à l’accélération de l’impact des changements climatiques, la plus grande fréquence et la plus grande violence des ouragans en particulier. 


Sainte-Lucie est particulièrement encouragée par le fait que le Comité reconnaisse le rôle de l’information spatiale pour assister les petits États insulaires en développement à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés.  Elle participe activement à l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a assuré son représentant.  Il a ajouté que l’Alliance travaille activement non seulement en faveur de leur développement mais aussi de leur survie même, soulignant que l’augmentation de deux degrés centigrades des températures entraînerait la submersion de leur territoire.


M. EZZIDIN Y.A. BELKHEIR (Jamahiriya arabe libyenne) a souhaité que le Comité définisse clairement le règlement des activités des États en vue des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Il ne faut pas répéter les erreurs qui ont été commises sur la Terre, a-t-il dit.  Il faut protéger l’espace extra-atmosphérique des activités humaines, a-t-il ajouté.  Sa délégation, a-t-il assuré, appuie la démilitarisation de l’espace.


Le représentant a, par ailleurs, appelé les États à consentir plus d’efforts pour réduire les débris.  Pour limiter les conséquences dévastatrices des catastrophes naturelles, il a préconisé la mise en place d’un système d’alerte efficace pour transmettre des données, tout en évitant de l’utiliser à des fins politiques. 


M. SIN SON HO, République populaire démocratique de Corée (RPDC), a rappelé que l’espace extra-atmosphérique était un bien commun de l’humanité, et c’est pourquoi son pays a lancé un satellite le 5 avril dernier.  La délégation de la RPDC a souhaité que le Sous-Comité juridique des utilisations de l’espace à des fins pacifiques procède à une clarification juridique sur la déclaration présidentielle que le Conseil de sécurité a faite à la suite de cette mise en orbite. 


La première question est de savoir si oui ou non le lancement pacifique d’un satellite par la RPDC le 5 avril est contraire au droit international, a déclaré son représentant.  Dans le cas où il ne s’agirait pas d’une violation, alors l’action prise par le Conseil de sécurité des Nations Unies doit faire l’objet d’un examen, a-t-il estimé.  Celui-ci a en effet relevé que « cette initiative du Conseil de sécurité avait entraîné une confrontation sérieuse et aggravé les tensions dans la péninsule coréenne ». 


Le deuxième point est de savoir s’il est légitime ou non pour le Conseil de sécurité de contester l’exercice par des États Membres de leurs droits souverains en vertu du droit international.  L’initiative prise par le Conseil de sécurité à l’encontre de la RPDC indique clairement que cette instance est non seulement « anti-démocratique » mais qu’elle transgresse ses limites en faisant preuve de « partialité ».  Bien que la RPDC ait lancé ce satellite de manière « ouverte et transparente », les États-Unis se sont entêtés à prétendre qu’il s’agissait d’un lancement de missile balistique, a-t-il noté.  Dans l’histoire du Conseil de sécurité, c’est la première fois que cet organe se réunit à la suite du lancement d’un satellite, a fait observer le représentant.  En outre, la pratique du Conseil montre que le Conseil de sécurité n’a jamais condamné auparavant le lancement d’un satellite par un État partie au Traité sur l’espace extra-atmosphérique et qu’il impose des sanctions, a-t-il affirmé.  Les États-Unis en ont lancé bien plus et c’est ce pays qui devrait faire l’objet d’une condamnation et de sanctions, « si l’on suivait la logique des États-Unis », a-t-il rappelé.  La RPDC, a-t-il assuré, est en faveur d’une coopération dans le domaine spatial, en particulier avec les pays en développement.


M. KATSUHIDE ARIYOSHI (Japon) a mis l’accent sur le plan adopté, en juin dernier par son pays, visant à assurer à sa population la sécurité et la prospérité.  Le Japon souhaite accélérer ses efforts diplomatiques en vue d’établir des règles appropriées régissant les activités spatiales et de développer les ressources humaines nécessaires pour que notre pays joue un rôle de chef de file, a expliqué le représentant.  Il a appuyé l’utilisation des technologies spatiales comme outil indispensable pour prévenir les catastrophes naturelles et faire face aux changements climatiques.  Il a souhaité que l’utilisation de ces technologies permette de résoudre les problèmes environnementaux et énergétiques.  Par ailleurs, le Japon envisage d’adopter des mesures visant à réduire les débris spatiaux et entend participer activement aux efforts déployés au niveau international dans ce domaine.  Le représentant a assuré par ailleurs que le Japon continuerait de promouvoir l’exploration de l’espace et ses utilisations dans l’intérêt de la communauté internationale et de tous les peuples en accord avec le Traité relatif à la prévention du déploiement d’armes dans l’espace et de la menace ou l’emploi de la force contre des objets spatiaux.  


M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) a rappelé que son pays qui dispose de satellites depuis 1975, participe activement aux activités spatiales.  L’Indonésie considère la coopération internationale comme un instrument fondamental des activités spatiales.  Elle continue de contribuer activement au renforcement de cette coopération bien qu’elle soit un pays en développement.  Le représentant a indiqué que son pays participait au réseau Sentinel ASIA et a rappelé qu’il avait accueilli une réunion de cette instance en juillet 2009, à Bali.  L’an prochain, Bali accueillera le Forum des systèmes d’observation de la Terre (GEOSS).


S’agissant des orbites géostationnaires, la délégation indonésienne rappelle qu’il s’agit d’une ressource limitée risquant la saturation et la surexploitation si elle n’est pas utilisée de manière prudente et rationnelle.  Le représentant de l’Indonésie a appelé à ce que l’utilisation de ces orbites soit étendue à tous les pays tout en garantissant un accès universel.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième Commission: les droits de l’homme constituent le chaînon manquant des OMD, estime la Haut-Commissaire aux droits de l’homme

AG/SHC/3956

Troisième Commission: les droits de l’homme constituent le chaînon manquant des OMD, estime la Haut-Commissaire aux droits de l’homme

21/10/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3956
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

22e & 23e séances – matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: LES DROITS DE L’HOMME CONSTITUENT LE CHAÎNON MANQUANT DES OMD, ESTIME LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME


Le Conseiller spécial Ibrahim Gambari expose les grandes lignes du rapport du Secrétaire général sur sa mission de bons offices au Myanmar


Les droits de l’homme constituent le « chaînon manquant » des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a déclaré aujourd’hui la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, en présentant devant la Troisième Commission les activités de son Bureau depuis son entrée en fonction il y a un an.


Cette omission est d’autant plus remarquée dans les efforts en vue de réaliser l’Objectif nº8 relatif à la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement et à la lumière des effets pervers des crises alimentaire, économique, financière actuelles sur des millions de personnes dans le monde, a-t-elle souligné, à l’occasion d’un riche dialogue avec les États Membres.


Mme Pillay a défini six tâches prioritaires dans les futures activités du Haut Commissariat, lesquelles sont, la réalisation des droits de l’homme dans le contexte des migrations, l’élimination de la discrimination pour des raisons de race, de sexe ou de religion, ou contre des groupes marginalisés, la protection des droits économiques, sociaux et culturels dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté, la protection des droits de l’homme dans les conflits armés et les situations de violence et d’insécurité, la lutte contre l’impunité et le renforcement des mécanismes internationaux des droits de l’homme et le développement progressif du droit international des droits de l’homme.


Au chapitre des victoires récentes, elle a cité l’adoption consensuelle par 182 États du Document final de la Conférence d’examen de Durban qui fait suite à la Conférence mondiale de 2001 tenue dans cette ville d’Afrique du Sud, sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  Sur cet aspect, le Président du Comité des travailleurs migrants, M. Abdelhamid El Jamri, a ponctué son intervention d’exhortations à la ratification de la Convention internationale des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, entrée en vigueur en juillet 2003 et seulement ratifiée à ce jour par 42 États.


« Aujourd’hui près de 200 millions de personnes vivent dans un pays dont ils ne sont pas nationaux », a affirmé M. El Jamri.  « Si toutes ces personnes étaient regroupées sur le territoire d’un État, elles constitueraient le cinquième pays le plus peuplé au monde. »  Il a précisé que 60% de ces migrants vivaient dans des régions dites « développées » et que le durcissement du contexte économique actuel frappait généralement de manière disproportionnée les travailleurs migrants et s’accompagnait « souvent de relents xénophobes et d’une recrudescence des comportements discriminatoires à leur égard ».


Pour que la jouissance de tous les droits de l’homme devienne une réalité, il était important pour Mme Pillay que soit ratifié le Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, chose faite le mois dernier. Cela aidera à corriger « le déséquilibre insoutenable qui a historiquement établi une distinction artificielle entre les droits civils et politiques, d’une part, et les droits économiques, sociaux et culturels, d’autre part », a estimé la Haut-Commissaire.


Évoquant un thème qui lui tient à cœur, l’égalité entre les sexes, elle a réaffirmé que les États avaient l’obligation de prendre toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination exercée à l’encontre des femmes par toute personne, organisation ou entreprise.


Traitant des questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la Troisième Commission a également accueilli le Conseiller spécial auprès du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari, qui a exposé les grandes lignes du rapport de M. Ban Ki-moon sur sa mission de bons offices au Myanmar.  M. Gambari a répété les domaines clefs, qui avaient été approuvés par le Groupe des amis du Secrétaire général sur le Myanmar et par le Conseil de sécurité.  Il s’agit de la libération de tous les prisonniers politiques, y compris Daw Aung San Suu Kyi; de la nécessité d’instaurer un dialogue sans exclusive, portant sur le fond et assorti d’un calendrier; et la nécessité de créer les conditions propices à un processus de transition politique menant à un régime civil et démocratique.


La Commission a examiné un autre droit fondamental à travers son dialogue avec M. Anand Grover, Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possibles, qui présentait son deuxième rapport annuel centré sur l’obtention d’un consentement éclairé pour les soins de santé.


« L’obtention de ce consentement éclairé est essentiel pour assurer l’exercice du droit à la santé par le biais de pratiques, politiques et travaux de recherche qui respectent l’autonomie, l’autodétermination et la dignité humaine », à indiqué à plusieurs reprises M. Grover.  Il a recommandé notamment aux États et aux personnels de la santé de s’assurer que les services de conseil et de dépistage qu’ils mettaient à disposition des informations qui soient véritablement acceptables, accessibles et de bonne qualité.


Un débat également fourni et fructueux entre les États Membres et le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, M. Olivier De Schutter, autour de son deuxième rapport, a révélé à quel point, dans un contexte de crise alimentaire, il était important de revoir le cadre législatif sur les ressources phytogénétiques et l’apport des petits paysans à la biodiversité génétique dans le domaine agricole.  M. De Schutter a donné aux États un certain nombre d’exemples pratiques qu’il a observés durant ses visites sur ce qu’ils pourraient faire pour appliquer des politiques semencières propices au plein exercice des droits de l’homme.


La Commission poursuivra ses travaux le jeudi 22 octobre à 10 heures du matin.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME ( A/64/81 )


Questions relatives aux droits de l’homme, y compris les divers moyens de mieux assurer l’exercice effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales


Rapport du secrétaire général sur les droits de l’homme et la diversité culturelle (A/64/160)


Ce rapport expose les diverses mesures mises en œuvre par un certain nombre de pays afin de promouvoir la diversité culturelle et de lutter contre le racisme, la xénophobie, l’intolérance et la discrimination.


En effet, la résolution 62/15 de l’Assemblée générale avait prié le Secrétaire général d’établir un rapport sur les droits de l’homme et la diversité culturelle qui tienne compte des États Membres, des organismes compétents des Nations-Unis et des organisations non gouvernementales et de le lui présenter à sa soixante-quatrième session.


Suivant cette demande, le Haut Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme a invité les États Membres à soumettre, par écrit, leurs observations concernant la reconnaissance de la diversité culturelle et de son importance.


Les pays qui ont répondu sont l’Algérie, le Belarus, la Bolivie, Chypre, l’Espagne, la Grèce, le Guatemala, le Kazakhstan, le Mexique et Monaco.


Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (A/64/171)


Dans sa résolution 63/186 sur la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, l’Assemblée générale a invité les États qui ne l’avaient pas encore fait à envisager de signer et de ratifier la Convention à titre prioritaire ainsi qu’à envisager l’option prévue aux articles 31 et 32 de la Convention concernant le Comité des disparitions forcées.


Il a également invité le Secrétaire général et la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à redoubler d’efforts pour aider les États à devenir parties à la Convention et demandé aux organismes et institutions des Nations Unies de continuer à s’employer à diffuser des informations sur la Convention, à veiller à ce qu’elle soit bien comprise, à préparer son entrée en vigueur et à aider les États parties à s’acquitter de leurs obligations au titre de cet instrument.  Dans sa résolution 63/186, l’Assemblée a également prié le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-quatrième session, un rapport sur l’état de la Convention et sur l’application de la résolution.  Le présent rapport fait suite à cette requête.


Dans une note verbale datée du 8 mai 2009, le Secrétariat a invité les gouvernements à transmettre toute information concernant la mise en œuvre de la résolution 63/186.  Des réponses ont été reçues des Gouvernements argentin, autrichien, costaricien, grec, guatémaltèque, iraquien, kazakh, libanais, malgache, monégasque, néerlandais, paraguayen, qatarien, slovène, suisse et ukrainien.  Les réponses de ces gouvernements sont résumées dans le présent rapport.


Le présent rapport comprend également des informations sur les activités menées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires pour ce qui est de la diffusion et de la promotion de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.


Renforcement de l’action des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme par la promotion de la coopération internationale et importance de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité (A/64/175)


Dans sa résolution 62/125, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général d’inviter les États Membres, ainsi que les organisations gouvernementales et non gouvernementales à présenter de nouvelles propositions et idées afin de contribuer à renforcer l’action des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme, pour l’instauration d’une coopération internationale fondée sur les principes de la non-sélectivité, de l’impartialité et de l’objectivité.


Les pays qui ont répondu sont l’Algérie, le Brésil, le Qatar, la République arabe syrienne, la Serbie et l’Ukraine.


Protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroristes (A/64/186)


Dans sa résolution 63/185, l’Assemblée générale a réaffirmé que les États devaient faire en sorte que toute mesure qu’ils prennent pour combattre le terrorisme respecte les obligations que leur impose le droit international, en particulier humanitaire, des droits de l’homme et des réfugiés et, leur a demandé de mieux faire comprendre toute l’importance de ces obligations aux autorités nationales chargées de la lutte antiterroriste.


Le présent rapport a été établi en application de cette résolution.  Il retrace les activités récentes menées au sein du système des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme et de la lutte antiterroriste, notamment par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme et les titulaires de mandats au titre des procédures spéciales, les organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme, l’Équipe spéciale de la lutte contre le terrorisme et son Groupe de travail sur la protection des droits de l’homme dans le contexte de la lutte antiterroriste, le Comité contre le terrorisme et sa Direction exécutive.


Il rend compte des travaux de ces organismes sur de nombreuses questions d’actualité relatives aux droits de l’homme et à la lutte contre le terrorisme (interdiction absolue de la torture, maintien en détention dans le cadre de la lutte antiterroriste, accès à la justice et droit fondamental à un procès équitable), et il en tire un certain nombre de conclusions.


Le Secrétaire général formule un certain nombre de recommandations.  Il appelle notamment les États à respecter tous les droits, notamment ceux qui ne peuvent subir aucune dérogation, comme le droit à la vie et l’interdiction de la torture.  Pour cela, le Secrétaire général recommande l’adoption de mesures telles que donner aux organes de contrôle accès à tous les prisonniers dans tous les lieux de détention, abolir les centres de détention secrets, respecter le principe de non-refoulement et s’abstenir d’expulser des personnes dans des pays où elles risquent d’être torturées.  Le Secrétaire général invite également les États Membres à ratifier et à mettre en œuvre la Convention contre la torture, le Protocole facultatif s’y rapportant ainsi que la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.


Protection des migrants (A/64/188)


Ce rapport présente les réponses d’États Membres concernant l’application de deux résolutions, l’une prise à la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale (62/156), l’autre prise à la soixante-troisième session (63/184), sur les droits et la protection des migrants.


Les pays ayant répondu au sujet de la résolution de la soixante-deuxième session sont l’Algérie, le Belarus, le Costa Rica, l’Égypte, la Finlande, la Grèce, le Guatemala, l’Iraq, le Kazakhstan, Maurice, le Mexique, le Qatar, la Serbie, la Slovénie, l’Ukraine et l’Uruguay.  Ceux ayant répondu au sujet de la résolution de la soixante-troisième session sont l’Allemagne, l’Iraq, le Japon, le Maroc, Maurice, le Mexique, le Monténégro, le Qatar et la Suisse.


En outre, le rapport fait part des activités du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants.  Il est rappelé que lors de la Conférence d’examen de Durban, qui s’est tenue à Genève en avril dernier, le Rapporteur spécial a attiré l’attention sur une résurgence des tendances xénophobes et il a souligné la nécessité d’adopter une stratégie de lutte plus approfondie contre le racisme, la discrimination raciale et l’intolérance, ce type d’attitude entravant l’exercice des droits de l’homme des migrants.


Le Secrétaire général formule un certain nombre de recommandations.  Les États sont tenus, en vertu des principaux instruments relatifs aux droits de l’homme, de protéger les droits de l’homme de toutes les personnes relevant de leur juridiction, quelque soit leur nationalité, origine ou statut migratoire.  Les obstacles qui entravent l’exercice des droits de l’homme par les migrants, notamment les immigrés en situation irrégulière, doivent être surmontés.


Il est également recommandé de faire prendre conscience à la population générale des contributions positives des migrants, économiquement, socialement et culturellement.  Le Secrétaire général encourage les États à ratifier la Convention internationale de protection des droits de tous les travailleurs migrants ainsi que des membres de leur famille, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses Protocoles additionnels (Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer et Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes).


Lutte contre le dénigrement des religions (A/64/209)


Le présent rapport est soumis en application de la résolution 63/171 de l’Assemblée générale.  Il porte sur l’application de ladite résolution, y compris sur la corrélation possible entre le dénigrement des religions et la montée de l’incitation, de l’intolérance et de la haine dans de nombreuses parties du monde.


Les limitations permises à la liberté d’expression constituent l’un des principaux aspects du débat sur le dénigrement des religions.  Le lien entre appel à la haine et dénigrement des religions est également un enjeu important de ce rapport, notamment dans les cas où religion et ethnie semblent se chevaucher.


Les organes créés en vertu d’instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et les procédures spéciales de l’ONU ont fait état de cas graves d’intolérance, de discrimination et d’actes de violence fondés sur la religion ou la conviction tels que décrits dans la résolution de l’Assemblée générale 63/171 comme étant le dénigrement de religions, des exemples étant les stéréotypes désobligeants et la stigmatisation de personnes sur la base de leur religion ou de leur conviction, et la projection d’images négatives et le ciblage de certaines religions et de certains symboles religieux.


À cet égard, ils ont recommandé de mettre l’accent tout particulièrement sur l’exécution des obligations essentielles des États ayant trait à la protection des individus et groupes d’individus contre les violations de leurs droits par le biais de l’appel à la haine.


De nombreuses pratiques discriminatoires mentionnées dans la résolution 63/171 de l’Assemblée générale, notamment la diffusion, l’incitation, le recours à des stéréotypes, l’usage de préjugés, la stigmatisation et la légitimation de la discrimination, relèvent également de la compétence de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.


Le Comité a fait de nombreuses références dans ses observations finales à des phénomènes tels que l’islamophobie, notamment les informations en faisant état à la suite des attaques du 11 septembre 2001, la discrimination contre les juifs et les sikhs, la discrimination contre les religions autochtones et la profanation de sites sacrés, ainsi que d’autres cas où religion et ethnie semblaient se chevaucher.


Comme souligné par le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, la Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction et le Rapporteure spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le but ultime est de trouver les moyens les plus efficaces de protéger les individus contre l’appel par autrui à la haine et à la violence.


L’appel à la haine n’est qu’un symptôme, une manifestation extérieure de quelque chose de beaucoup plus profond: l’intolérance et le sectarisme. Les réponses juridiques, telles que les restrictions à la liberté d’expression à elles seules sont loin de suffire pour apporter des changements réels dans les mentalités, les perceptions et le discours.


Pour s’attaquer aux causes profondes de l’intolérance, il faut une panoplie beaucoup plus vaste de mesures couvrant les domaines du dialogue interculturel ainsi que de l’éducation pour la tolérance et la diversité.


Rapport du Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises (A/64/216)


Le présent rapport offre une vue d’ensemble des principales évolutions touchant les travaux menés par le Représentant spécial en application de son mandat depuis la présentation de son dernier rapport au Conseil des droits de l’homme en juin 2009 (A/HRC/11/13).  Il fait par ailleurs observer qu’une dichotomie trop rigide opposant approches volontaires et approches obligatoires de la question des entreprises et des droits de l’homme fait obstacle à toute réflexion ou action novatrice.  Enfin, il rend compte des principales réunions et activités de sensibilisation organisées ou entreprises par le Représentant spécial depuis la présentation de son dernier rapport au Conseil des droits de l’homme.


Il rappelle que les principes d’action en matière de protection, de respect et de réparation concernant les entreprises et les droits de l’homme que le Conseil des droits de l’homme a accueillis avec satisfaction en 2008 reposent sur trois piliers: l’obligation qui incombe à l’État, lorsque des tiers, y compris des sociétés, portent atteinte aux droits de l’homme, de protéger ces droits par des politiques, des réglementations ou des décisions appropriées; la responsabilité des entreprises de respecter les droits de l’homme, c’est-à-dire, essentiellement, de prévenir avec diligence toute atteinte aux droits de tiers; et la nécessité d’améliorer l’accès des victimes à des voies de recours efficaces, judiciaires ou non judiciaires.


L’enjeu central concerne la dichotomie entre approches volontaires et approches obligatoires de la question des droits de l’homme, dichotomie qui peut faire obstacle à toute réflexion ou action novatrice.


En effet, les partisans de mesures obligatoires oublient deux choses.  La première est que les traités internationaux sont des instruments volontaires en ce sens qu’aucun État ne peut être contraint d’en adopter un.  En outre l’application ne peut en être que volontaire car il n’existe pas un quelconque mécanisme coercitif international dans ce domaine.  De l’autre côté, le seul volontarisme peut difficilement rallier les entreprises qui traînent des pieds, et les gouvernements qui ne proposent aucune contrainte n’aident pas les entreprises qui opèrent dans des régions difficiles, en proie à des conflits.


Le Représentant spécial a relevé quatre grandes priorités en ce qui concerne l’obligation de protection incombant à l’État.  La première est de sauvegarder la capacité des États de s’acquitter de leurs obligations en matière de droits de l’homme, y compris celle d’assurer la protection contre les préjudices commis par des entreprises.


La deuxième est que les gouvernements devaient garder les droits de l’homme à l’esprit quand ils participaient à des opérations commerciales, à titre de détenteurs du capital, d’investisseurs, d’assureurs, de fournisseurs ou de simples promoteurs.


Le troisième point est que même lorsqu’un gouvernement n’est pas directement lié à une entreprise commerciale, il doit encourager des cultures d’entreprise respectueuses des droits de l’homme.


Enfin le Représentant spécial a souligné la nécessité d’élaborer d’urgence des mesures et des outils novateurs que les gouvernements pourraient utiliser pour guider les entreprises opérant dans des régions en proie à un conflit, où les structures de gouvernance et l’état de droit sont par définition faibles ou inexistants.


Concernant la responsabilité des entreprises, le point saillant concerne la limite de responsabilité de l’entreprise, par rapport par exemple aux chaines de distribution ou aux partenaires d’une co-entreprise.


Rapport du Secrétaire général intitulé sur les droits de l’homme et mesures de contrainte unilatérales (A/64/219)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, présente une synthèse des réponses envoyées par des gouvernements à une note verbale envoyée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.


Ce rapport s’inscrit dans le cadre de la résolution 63/179 de l’Assemblée générale, par laquelle elle priait le Secrétaire général de continuer à recueillir leurs vues ainsi que des informations sur les répercussions et les effets négatifs qu’ont les mesures de contrainte unilatérales sur leur population.


Au 26 juin 2009, le Haut-Commissariat avait reçu les réponses des Gouvernements de l’Algérie, de l’Angola, du Belarus, du Costa Rica, de la Jamaïque, du Paraguay et de la République arabe syrienne.


La réponse de l’Iraq, également communiquée en application de la résolution 9/4 du Conseil des droits de l’homme, figure dans le rapport du Secrétaire général présenté à la douzième session du Conseil des droits de l’homme (A/HRC/12/20).


Droit au développement (A/64/256)


Le rapport complète celui que le Secrétaire général a présenté au Conseil des droits de l’homme à sa douzième session conformément à la demande susvisée (A/HRC/12/29) et il donne des informations sur la dixième session du Groupe de travail sur le droit au développement et notamment sur ses conclusions et recommandations.


Lors de sa dixième session tenue à Genève du 22 au 26 juin 2009, le Groupe de travail a adopté, par consensus, ses conclusions et recommandations (voir A/HRC/12/28) d’après lesquelles l’Équipe spéciale devrait notamment s’appliquer à préciser les critères et à mettre au point des sous-critères opérationnels correspondants, qu’elle lui présenterait à sa onzième session en 2010, et continuer d’étudier les partenariats pour le développement dans certains domaines thématiques pour mieux préciser les critères.


Pour préciser les critères du droit au développement, le Groupe de travail recommande que l’Équipe spéciale s’appuie sur les compétences spécialisées, notamment celles des institutions universitaires et scientifiques, des organismes pertinents des Nations Unies et des autres organisations mondiales, ainsi que sur l’expérience des pays s’agissant de la promotion de la réalisation du droit au développement.


Parmi d’autres recommandations, il faudrait que les critères et sous-critères révisés portent sur les traits essentiels de ce droit, y compris les préoccupations prioritaires de la communauté internationale en dehors de celles qui sont énumérées dans l’Objectif 8 du Millénaire pour le développement, et qu’ils servent les buts visés dans toutes les dispositions pertinentes de la résolution 9/3 du Conseil des droits de l’homme.


Le Groupe de travail est d’avis que l’Équipe spéciale veille à ce que les autres questions intéressant le droit au développement reçoivent l’attention voulue, notamment dans le contexte des changements climatiques et des crises économique et financière mondiale actuelles.


La mondialisation et ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme (A/64/265)


Dans ce rapport, le Secrétaire généralrésume les réponses sur la question de la mondialisation et de ses effets sur le plein exercice de tous les droits de l’homme, qui ont été reçues du Gouvernement du Sultanat d’Oman et du Saint-Siège.


Dans sa réponse, le Gouvernement omanais a fait observer que la mondialisation ne devait pas constituer une menace pour l’identité, les valeurs et la culture nationales et qu’elle ne devait pas non plus être considérée comme une politique orientée uniquement vers l’hégémonie sur les marchés et les profits.


Quant aux autorités du Saint-Siège, elles ont souligné que la richesse économique croissante rendue possible par la mondialisation économique et financière et le progrès technologique s’était accompagnée d’une croissance de la pauvreté relative.  Le Saint-Siège a indiqué qu’en raison des fortes disparités entre les pays dans le domaine de l’accès aux connaissances techniques et scientifiques et aux produits technologiques les plus récents, le processus de mondialisation finissait par creuser, au lieu de les réduire, les inégalités entre les pays, en termes de développement économique et social.  Le Saint-Siège a également ajouté que la libre circulation de capitaux, sous leur forme et leur structure actuelles, n’était pas suffisante en soi pour favoriser le rapprochement des pays en développement de ceux plus avancés.


Le Saint-Siège a souligné l’importance des critères éthiques dans l’établissement de relations économiques internationales, qui comprenaient notamment l’équité dans les relations commerciales, ainsi que de la prise en considération des droits et besoins des plus pauvres dans les politiques commerciales et de coopération internationale.


Le rapport présente également un résumé des réponses du Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies (DESA), du Fonds monétaire international (FMI), de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’Organisation mondiale du commerce (OIC).


Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme (A/64/293)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, rend compte de la mise en œuvre de l’Année internationale de l’apprentissage des droits de l’homme, qu’elle a proclamée à sa soixante-deuxième session et qui a effectivement commencé le 10 décembre 2008.


Il fournit des informations sur un échantillon d’initiatives et d’activités de célébration menées à ce jour à divers niveaux pour réaliser les objectifs de l’Année et promouvoir plus largement l’éducation et l’apprentissage dans le domaine des droits de l’homme.


Au 7 août 2009, des informations sur des activités extrêmement diverses avaient été communiquées par 18 États Membres: Argentine, Bélarus, Chypre, Colombie, Espagne, Fédération de Russie, Guatemala, Iraq, Kazakhstan, Maroc, Monaco, Monténégro, Oman, Panama, Royaume-Uni, Suisse, Turquie et Ukraine.


Le rapport donne un aperçu d’un large éventail d’efforts déployés sur les plans national et international, notamment dans le cadre du Programme mondial d’éducation dans le domaine des droits de l’homme qui en est à sa première phase, en cours depuis 2005.  Il contient également une mise à jour relative à l’élaboration d’un projet de déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme que le Conseil des droits de l’homme avait confiée à son Comité consultatif aux termes de sa résolution 6/10.  Un projet de déclaration devrait en principe être présenté au Comité consultatif à sa quatrième session, en janvier 2010.


Le Secrétaire général souligne dans ses conclusions que des processus d’établissement de normes, tels que l’élaboration d’un projet de déclaration des Nations Unies sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, pourront avoir une incidence positive sur le caractère durable de ces efforts.  Il achève son rapport en indiquant que si la Déclaration universelle, « idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations », reste le document le plus important sur le plan international en ce qui concerne les droits de l’homme, beaucoup d’efforts sont encore nécessaires pour atteindre les millions de personnes dans le monde entier qui ignorent leurs droits.


Dans sa résolution 63/173, l’Assemblée générale a reconnu que l’apprentissage des droits de l’homme intégrait l’acquisition et l’assimilation de la signification de la notion de dignité humaine, pour soi-même et pour autrui.


L’Année devait être consacrée à des activités destinées à élargir et approfondir la connaissance des droits de l’homme, sur la base des principes d’universalité, d’indivisibilité, d’interdépendance, d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité, d’un dialogue et d’une coopération constructifs, de façon à favoriser la promotion et la défense de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales, y compris le droit au développement.


Rapport du Secrétaire général portant sur l’affermissement du rôle des Nations Unies aux fins du renforcement de l’efficacité du principe d’élections périodiques et honnêtes et de l’action en faveur de la démocratisation (A/64/304)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, rend compte des activités menées par le système des Nations Unies au cours des deux dernières années au titre de l’assistance électorale aux États Membres.  Le système des Nations Unies n’offre une assistance électorale qu’aux États Membres qui en font la demande, ou bien en application d’une résolution du Conseil de sécurité ou de l’Assemblée générale, est-il expliqué dans le rapport.


Au cours des 20 dernières années, l’Organisation a offert une assistance électorale à 104 États Membres et 4 territoires.


Pendant la période à l’examen, l’Organisation est venue en aide à 52 États Membres et, dans huit cas, cette assistance reposait sur un mandat émanant du Conseil de sécurité. 


Le rapport décrit un certain nombre de phénomènes positifs, y compris  le nombre croissant d’États Membres utilisant les élections comme un moyen pacifique de déterminer la volonté du peuple, la capacité croissante des démocraties les plus récentes à organiser des élections crédibles et une coopération Sud-Sud renforcée entre les administrateurs électoraux.


Au chapitre des difficultés, le Secrétaire général cite la possibilité que les élections soient mises en péril par une discorde politique ou par la violence, et plus particulièrement à l’issue de l’annonce des résultats, ainsi que des problèmes concernant le coût des élections et la durabilité.


D’autre part, avec l’augmentation du nombre d’acteurs impliqués dans l’assistance électorale à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des Nations Unies, il insiste sur la nécessité d’assurer la coordination et la cohésion ainsi que de garantir l’impartialité des Nations Unies.


Un certain nombre d’observations sont également mises en exergue dans le rapport, parmi lesquelles la nécessité d’accorder une place plus centrale à la durabilité et à l’efficacité sur le plan des coûts dans l’élaboration et la fourniture de l’assistance électorale; celle d’envisager des mesures additionnelles afin de garantir que les élections contribuent à la paix et à une bonne gouvernance, plutôt qu’à la violence ou à l’instabilité; ainsi que le besoin d’augmenter l’utilisation de procédures administratives spéciales ou plus flexibles, avec les garanties et les contrôles nécessaires pour les projets électoraux dans une situation de crise ou à la demande du Conseil de sécurité.


Tout en mettant l’accent sur le caractère politique des élections de même que sur l’impartialité de l’ONU comme principal atout dans le processus d’appui, le Secrétaire général indique néanmoins que la véritable manière de mesurer une élection consiste à voir si elle inspire une large confiance au public dans le processus et à l’issue de celui-ci.  Il conclut que les élections doivent être honnêtes et transparentes, respecter des droits élémentaires, offrir un soutien efficace et neutre aux institutions d’État et une conduite responsable des participants (dirigeants, candidats et électeurs), autant d’éléments susceptibles de déboucher sur une issue acceptée et pacifique.


Rapport du Secrétaire général intitulé sur les institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme (A/64/320)


Le Secrétaire général affirme, dans ce rapport, que les institutions nationales qui satisfont aux Principes de Paris constituent une composante primordiale de tout système national de défense des droits de l’homme qui se veut solide et efficace.


À ce titre, elle peuvent être un premier interlocuteur des victimes de violations des droits de l’homme, souligne-t-il dans le document qui fournit une synthèse des activités du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) concernant l’établissement et le renforcement des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme, pour la période allant de septembre 2008 à septembre 2009.


Rédigés à l’occasion des premières rencontres internationales des institutions nationales des droits de l’homme à Paris en 1991, le « Principes de Paris »  ont été approuvés par l’Assemblée générale dans sa résolution A/RES/48/134 du 20 décembre 1993.  Ils régissent le statut et le fonctionnement de ce type d’institutions nationales.


Ces institutions jouent un rôle crucial notamment dans la transposition des normes internationales en matière de droits de l’homme dans le droit et les pratiques nationales, en appuyant les efforts que déploient les gouvernements pour veiller à leur application, en surveillant et abordant les principales difficultés liées aux droits de l’homme fondamentaux au niveau domestique, et en protégeant le travail des défenseurs des droits de l’homme, indique le Secrétaire général.  Il met aussi l’accent sur le rôle majeur qu’elles peuvent jouer dans la lutte contre l’impunité.


Il salue l’adoption en octobre 2008 de la Déclaration de Nairobi par la neuvième Conférence internationale des institutions nationales de promotion et de protection des droits de l’homme en tant que preuve de l’engagement croissant de ces institutions dans l’administration de la justice et l’état de droit.


De la même façon, il salue la constitution du Comité international de coordination des institutions nationales de promotion et de protection des droits de l’homme (CIC) sous la forme d’une association de droit suisse en juillet 2008; l’élaboration par ce comité d’observations générales, utilisées comme un outil d’interprétation supplémentaire des Principes de Paris; et fait siennes les recommandations personnalisées et assorties de délais, émises à la suite de l’examen des institutions nationales des droits de l’homme.  Il salue aussi l’appui financier et de fond fourni au Comité par le Haut Commissariat, y compris l’assistance permanente aux réunions du CIC, au processus d’accréditation du CIC et aux conférences internationales des institutions nationales des droits de l’homme.


Au niveau des Nations Unies, il se félicite entre autres de la mise au point d’un jeu d’outils conjoint Haut Commissariat – PNUD destiné au personnel des équipes de pays et ciblé sur la création et le renforcement d’institutions nationales des droits de l’homme.


Le Secrétaire général encourage, par ailleurs, les institutions nationales des droits de l’homme à jouer un rôle actif dans le système international des droits de l’homme, notamment au sein du Conseil des droits de l’homme, dans son mécanisme d’examen périodique universel, dans les procédures spéciales, ainsi qu’avec les organes conventionnels afférents aux droits de l’homme.  Il juge à cet égard que leur engagement enrichit les délibérations de ces organes en fournissant une expertise nationale indépendante, tout en améliorant également l’efficacité des mesures de suivi au niveau national de recommandations résultant des mécanismes internationaux des droits de l’homme.


Il salue l’adoption de la résolution 63/169 par l’Assemblée générale sur le rôle des institutions de médiateurs, met l’accent sur l’importance de l’autonomie et de l’indépendance de l’ombudsman, du médiateur et des autres institutions nationales de défense des droits de l’homme.


Par cette résolution, l’Assemblée générale engage en effet les États Membres à envisager de mettre en place des ombudsmans, médiateurs et autres institutions nationales de défense des droits de l’homme indépendants et autonomes ou de les renforcer là où ils existent et à mettre au point, le cas échéant, des mécanismes de coopération entre ces institutions, là où il en existe, pour leur permettre de coordonner leur action.


Il est stipulé dans le rapport que le Haut Commissariat gère depuis 2003 le site Internet du Forum des institutions nationales des droits de l’homme (http://www.nhri.net), qui est lié à la page principale du site du Haut Commissariat et des sites Internet des institutions  nationales.


Le Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale ( A/64/333 )


Le Secrétaire général, dans ce rapport soumis en application de la résolution 63/177 de l’Assemblée générale, présente un aperçu des travaux effectués par le Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale et de l’évolution la plus importante de ses activités entre septembre 2008 et août 2009.


Il fournit des détails sur les activités exécutées dans les domaines du renforcement des capacités des gouvernements de la région, de la coopération technique et des services consultatifs, de la démocratie et de l’appui à la paix, de la diffusion des informations parmi le public et de la documentation, ainsi que de la création de partenariats plus novateurs avec les gouvernements, les organisations sous-régionales, les organismes de la société civile, les organismes des Nations Unies et les missions diplomatiques.


Le Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale a été établi en 2001 à la demande des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), conformément à la résolution adoptée par le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale lors de sa quatrième réunion, tenue en avril 1994 à Yaoundé, ainsi qu’aux résolutions 53/78 A et 54/55 A de l’Assemblée générale.  Le Centre fonctionne sous les auspices du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, qui l’a officiellement inauguré en juin 2002.


Le Centre a pour mandat de contribuer au renforcement des capacités dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme, d’appuyer l’établissement et le renforcement d’institutions nationales de protection des droits de l’homme et d’aider à la diffusion des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et à la sensibilisation de ceux-ci.  Le Centre a également pour mandat de promouvoir la démocratie et l’état de droit dans toute la sous-région et d’agir en vue d’empêcher les conflits et d’appuyer la paix et le développement durables.


Élimination de toutes les formes d’intolérance religieuse (A/64/159)


Par cette note, le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport d’activité que la Rapporteuse spéciale sur la liberté de religion ou de conviction, Mme Asma Jahangir, a présenté en application de la résolution 63/181 de l’Assemblée générale.


Mme Jahangir souligne que les droits universels de la personne, y compris le droit à la liberté de religion ou de conviction, s’appliquent à tout être humain, partout dans le monde.


De son point de vue, pour venir à bout de l’intolérance religieuse, les États doivent se doter d’une législation antidiscriminatoire, d’un système judiciaire indépendant et impartial et faire en sorte que leurs forces de maintien de l’ordre aient une attitude positive vis-à-vis de la diversité religieuse.  En outre, elle estime qu’il est de la plus haute importance de prêter l’attention voulue aux signes précurseurs d’intolérance qui, s’ils ne constituent pas eux-mêmes des violations des droits fondamentaux, peuvent à terme se transformer en discrimination fondée sur la religion.


Elle s’intéresse plus particulièrement à la vulnérabilité dans laquelle se trouvent les personnes qui sont privées de leur liberté, les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées, les enfants, les personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, et les migrants, pour ce qui est de leur capacité d’exercer librement leur droit à la liberté de religion ou de conviction.


La Rapporteuse spéciale achève son rapport sur une série de recommandations afférentes à chacune des catégories susmentionnées. 


Concernant les personnes en détention, Mme Jahangir déclare qu’il est indispensable de dispenser au personnel des établissements de détention une formation appropriée et de les sensibiliser à leur devoir de promouvoir et de respecter les normes internationales en matière de droits de l’homme, en particulier le droit à la liberté de religion ou de conviction, dans le traitement des détenus.


Sur la situation des enfants en ce qui concerne la liberté de conviction et de religion, elle met en exergue le concept des « capacités d’évolution » de l’enfant et souligne que l’enseignement des religions et des convictions ne devrait pas chercher à endoctriner mais, devrait être dispensé de manière juste et équilibrée.  Pour ce faire, elle invite les États à éradiquer les préjugés et conceptions incompatibles avec la liberté de religion ou de conviction et à garantir le respect et l’acceptation du pluralisme et de la diversité en matière de religion ou de conviction.


Traitant des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées, la Rapporteuse spéciale se réfère au paragraphe 80 du document final de la Conférence d’examen de Durban, ayant eu lieu en avril de cette année à Genève, qui réaffirme que les interventions et politiques nationales, régionales et internationales visant les situations de réfugiés et de déplacements internes à travers le monde, y compris les programmes d’aide financière, ne devraient être guidées par aucune forme de discrimination proscrite par le droit international.


Pour l’ensemble du processus de décision en matière d’asile, elle considère impératif de disposer d’informations fiables, objectives et à jour sur les pays d’origine des demandeurs d’asile et sur d’éventuelles persécutions religieuses actuelles ou passées.  Elle souligne également que les entretiens de demande d’asile devraient se dérouler en présence d’interprètes bien formés, fiables et impartiaux, de façon à éviter que les demandeurs d’asile fassent les frais de conditions défavorables.


Rappelant qu’une religion donnée peut à la fois être le culte d’une minorité de personnes dans une région du monde, et souffrir de cette situation, et être la religion de la majorité de la population dans une autre, la Rapporteuse spéciale estime que les représentants des pouvoirs publics et les fonctionnaires devraient avoir une connaissance appropriée des normes relatives aux droits de l’homme et, en particulier, de celles intéressant la liberté de religion ou de conviction.


D’une manière plus générale, les États devraient à son avis prendre, dans le domaine de l’éducation, des mesures propres à faire en sorte que l’ensemble de la population ait une meilleure connaissance de l’histoire, des traditions, des langues et de la culture des différentes minorités religieuses dans son pays.  Selon elle, il faudrait également, dans certaines régions, prendre des mesures destinées à promouvoir les minorités, afin de leur donner des moyens d’action et d’attirer l’attention sur leur situation.


Elle se déclare aussi préoccupé par les mesures visant à restreindre la liberté des migrants de manifester leur religion ou leur conviction publiquement.


Parmi les autres sujets de préoccupation, Mme Jahangir évoque le nombre de réserves formulées par plusieurs États Membres au moment de la ratification d’instruments relatifs aux droits de l’homme, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, du fait par exemple de l’incompatibilité de certaines de ses dispositions avec les lois nationales d’inspiration religieuse.  Elle annonce, à cet égard, que l’étude de son prédécesseur sur la liberté de religion ou de conviction et la condition de la femme au regard de la religion et des traditions, sera disponible dans les six langues officielles de l’ONU en 2009.


Elle réaffirme en conclusion que plus que toute autre chose, l’état de droit et le fonctionnement des institutions démocratiques sont des préalables indispensables à l’efficacité de ces stratégies de promotion d’un dialogue et d’une compréhension véritables.


« Politiques semencières et droit à l’alimentation: accroître l’agrobiodiversité et encourager l’innovation » (A/64/170)


La garantie de la sécurité alimentaire pour le futur signifie qu’il faut protéger la diversité génétique des cultures ainsi que la biodiversité agricole et redéfinir en conséquence les paradigmes du développement durable, affirme le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, M. Olivier De Schutter, dans son rapport que le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale, en application du paragraphe 36 de la résolution 63/187 de l’Assemblée générale.


Cette redéfinition doit s’inspirer des exigences normatives relatives au droit à une nourriture suffisante.  Il importe, dans ce contexte, de s’assurer que le développement du régime des droits de propriété intellectuelle et la mise en œuvre des politiques semencières au niveau national sont compatibles avec la réalisation du droit à une nourriture suffisante et lui sont propices,  précise M. De Schutter.


Note du Secrétaire général intitulée sur l’indépendance des juges et des avocats (A/64/181)


Les Principes de base relatifs au rôle du barreau sont d’une importance primordiale pour l’égalité de toute procédure judiciaire, dès lors qu’ils énoncent en détail les conditions et garanties nécessaires à l’exercice libre et indépendant de la profession d’avocat, affirme le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, M. Leandro Despouy, qui recommande à l’Assemblée générale d’approuver ces Principes officiellement.


Le Secrétaire général, dans cette note, communique à l’Assemblée générale le dernier rapport en trois parties du rapporteur spécial à l’issue de six années de mandat.  Il y analyse en particulier les garanties établies par le droit international pour assurer l’indépendance des avocats et de leur profession, condition indispensable à l’exercice libre et effectif de leurs fonctions professionnelles.


Dans ses recommandations sur le cadre juridique et institutionnel de la profession, M. Despouy affirme que des lois régissant le rôle et les activités des avocats et de la profession juridique doivent être élaborées, adoptées et appliquées conformément aux normes internationales.  Elles doivent aussi renforcer l’indépendance, l’autoréglementation et l’intégrité de la profession, laquelle doit d’autre part, être effectivement consultée à tous les stades du processus législatif.


Il recommande que, dans les États Membres où l’admission à la profession juridique est organisée ou contrôlée par les autorités, cette responsabilité doit être transférée progressivement à la profession selon un calendrier prédéterminé.


M. Despouy, dont le successeur, Mme Gabriela Carina Knaul de Albuquerque e Silva (Brésil) a été élue en juin 2009, fait un bilan de ses activités, notamment sur la fourniture d’assistance technique aux autorités de l’Équateur, du Guatemala et des Maldives, sa participation à des conférences et ses rencontres avec des professionnels de la justice ainsi que leurs avocats dans le monde.  Il insiste sur le cas des Maldives où ses principales recommandations ont été prises en compte, avant, pendant et après le processus de transition démocratique.


Il estime qu’il serait bon de développer une sorte de « jurisprudence » qui aiderait le titulaire du mandat et les États Membres à résoudre les questions liées aux allégations.  Il note, à cet égard, que depuis la création du mandat il y a 15 ans, sa portée a évolué considérablement suivant les décisions successives de la Commission puis du Conseil des droits de l’homme.


M. Despouy observe que le mandat, centré à l’origine sur la situation des juges, des avocats et des juristes, couvre actuellement toutes les questions liées à la structure et au fonctionnement de l’appareil judiciaire et à l’administration de la justice dans un environnement démocratique, notamment l’accès à la justice, le droit à une procédure régulière et les garanties s’y rapportant.  Il estime que cette évolution est justifiées et appropriée, étant donné que les atteintes dont sont victimes les professionnels de la justice vont très souvent de pair avec des difficultés touchant la structure et le fonctionnement de l’appareil judiciaire.


À ce propos, il indique que les États Membres doivent reconnaître que la liberté d’expression et d’association des avocats constitue une condition essentielle à l’exercice indépendant de la profession et que cette liberté doit être garantie par la loi et dans la pratique.  Il recommande par ailleurs que l’association professionnelle s’efforce d’assurer le pluralisme au sein de son organe directeur afin d’éviter toute ingérence politique ou autre.


Un code de déontologie unique s’appliquant à tous les avocats du pays doit être établi de préférence par l’association des avocats et un organe disciplinaire impartial établi par la profession avec des mesures disciplinaires appliquées selon une procédure préétablie et conforme aux normes internationales, suggère encore le Rapporteur spécial sortant.  Il ajoute qu’il convient d’adopter des lois garantissant l’accès des avocats à l’information et la confidentialité de la relation entre l’avocat et son client, trop souvent non respectée dans beaucoup de pays comme l’attestent, selon lui, « de très nombreuses allégations d’agressions, de harcèlement et d’intimidation visant des avocats ».


En effet, 11% des communications qu’il a reçues au cours de l’année écoulée concernaient « des intimidations, du harcèlement, des menaces et des agressions contre des avocats, notamment des violences physiques et des assassinats (voir A/HRC/11/41/Add2 par. 240).


Le rapport contient aussi un résumé des principaux événements survenus dans le domaine de la justice internationale, tels le jugement rendus par la Cour pénale internationale (CPI) concernant Jean-Pierre Bemba, Président et commandant en chef présumé du Mouvement de libération du Congo (MLC), le premier mandat d’arrêt lancé contre un dirigeant en exercice, le Président du Soudan, Omar Hassan Ahmad Al-Bashir, accusé de crimes de guerre et crime contre l’humanité; et le procès de Thomas Lubanga Dyilo, fondateur et chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), de Mathieu Ngudjolo Chui, ancien dirigeant présumé du Front des nationalistes et intégrationniste (FNI) et de Germain Katanga, commandant présumé de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) -République démocratique du Congo-.


Il y cite aussi des affaires examinées par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) -Radovan Karadzic-; le Tribunal pénal international pour la Rwanda (TPIR) -Calixte Kalimanzira-; le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL)–l’ex-président Charles Taylor-, ainsi que par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) -Kaing Guek Eav, alias « Duch »-.


Il énumère à cet effet une série de recommandations et de mesures à prendre par tous les États et en particulier par ceux parties au Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture.


Adopté le 3 novembre 2001 lors de la trente et unième Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce Traité fonctionne en harmonie avec la Convention de 1993 sur la biodiversité biologique


Le Rapporteur spécial indique aux États ce qu’ils pourraient faire pour appliquer des politiques semencières propices au plein exercice des droits de l’homme.


Il examine la façon dont la recherche-développement serait susceptible de mieux servir les intérêts des paysans les plus pauvres dans les pays en développement, en mettant par exemple les agriculteurs au cœur de la recherche grâce à des programmes de recherche participative, dans le domaine de la sélection végétale.  Il s’intéresse aussi à la manière dont le secteur des semences industrielles pourrait être réglementé, dans le respect du droit à l’alimentation.


Il se penche par ailleurs sur les mesures propres à soutenir les circuits de semences paysannes de manière à servir l’intérêt de tous, qui est de préserver la biodiversité agricole.


Il recommande d’autre part aux donateurs et aux institutions internationales, dont le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale et la FAO, d’aider les États à appliquer les recommandations qu’il fait dans son rapport, notamment en apportant leur appui aux efforts que font les pays en développement pour établir un régime de protection des droits de propriété intellectuelle qui réponde à leurs besoins en matière de développement et soit centré sur les droits de l’homme.


Les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (A/64/187)


Le présent rapport porte sur les exécutions imputables au vigilantisme et sur la justice populaire.  Un sondage effectué par le Rapporteur spécial révèle que des exécutions de ce type sont signalées un peu partout dans le monde, ce qui dénote l’existence d’un problème dont tous les États pourraient avoir à se préoccuper.


Le rapport analyse le phénomène sous différents angles: victimes et auteurs, conséquences sur les droits de l’homme et sur la sécurité, contexte et motifs.


Les exécutions imputables au vigilantisme constituent un problème dans nombre de pays dans lesquels le Rapporteur spécial s’est rendu, notamment le Brésil, le Nigéria, le Kenya, les Philippines, la République centrafricaine et le Guatemala.  Des recherches plus approfondies ont montré qu’il s’agissait d’un phénomène répandu dans le monde entier, qui n’était l’apanage ni de telle ou telle région ni lié à telle ou telle phase du développement socioéconomique de tel ou tel pays.


Le vigilantisme n’est pas aisé à définir dans la mesure où les actes imputables au vigilantisme sont très divers.  Fondamentalement, les exécutions vigilantistes sont des meurtres commis, en violation du droit, par des personnes ou des milices privées qui prétendent lutter contre la criminalité ou contre des comportements qu’elles qualifient de délinquant ou d’immoral.  Le vigilantisme est à distinguer de la légitime défense, des meurtres commis par des mercenaires et des membres de groupes insurrectionnels.  L’État peut avoir un rôle dans les exécutions vigilantistes, notamment une approbation implicite ou  une participation officielle.


Les victimes d’actes de violence vigilantistes sont le plus souvent des délinquants présumés, en général jeunes et de sexe masculin, et plus particulièrement des personnes soupçonnées de vol.  Les auteurs varient: ce peut être des personnes connaissant la personne exécutée ou des milices privées plus organisées.


Le rapport formule un certain nombre de recommandations.  Les États devraient prendre les dispositions voulues pour garantir qu’ils n’encouragent ni ne soutiennent en aucune façon, ni directement ni indirectement, les exécutions vigilantistes.  Pour réduire le nombre des exécutions imputables au vigilantisme, il est crucial de diligenter rapidement des enquêtes sur les faits, de poursuivre les auteurs et de les punir.


La solution devra généralement s’inscrire dans le cadre plus large d’une réforme de la police et de la justice pénale.  Les réformes doivent s’appuyer sur une analyse du contexte spécifique où opère le vigilantisme en question.  Pour être efficace, la réponse que les États et la communauté internationale entendent apporter à des exécutions imputables au vigilantisme doit s’appuyer sur une détermination préalable du profil général des victimes et des exécuteurs dans un pays ou une région donnée.


Fondamentales dans la lutte antiterroriste (A/64/211) et (A/64/211/Corr.1)


Le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales de la lutte antiterroriste, M. Martin Scheinin, demande aux États de « prendre toutes les mesures voulues pour rechercher, établir et contrôler les effets sexistes des mesures antiterroristes sur les femmes et sur les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transsexuels et les hermaphrodites en les signalant notamment aux organisations intergouvernementales.


M. Scheinin fait l’inventaire, dans son rapport transmis par cette note du Secrétaire général,de la fréquence et de la nature des violations des droits de l’homme à motivation sexiste découlant des mesures antiterroristes et étudie le lien complexe qui existe entre la lutte pour l’égalité des sexes et la lutte contre le terrorisme.


Nombre de mesures examinées concernent les droits fondamentaux des femmes mais la problématique sexuelle ne concerne pas exclusivement les femmes.  Elle renvoie en fait aux constructions sociales qui sous-tendent la façon de définir et de comprendre les rôles, les fonctions et les responsabilités qui incombent aux femmes comme aux hommes, en relation notamment avec leur orientation et leur identité sexuelles.


Outre les droits fondamentaux des femmes, le Secrétaire général analyse donc les effets des mesures antiterroristes, différenciés selon les sexes et les diverses orientations et identités sexuelles.  Il étudie également comment l’appartenance sexuelle s’articule avec d’autres motifs prohibés de discrimination, comme la race et la religion.


Le Rapporteur spécial recommande aux États de mettre fin à l’impunité de toutes les violations sexistes des droits de l’homme, directes et indirectes, commises au nom de la lutte contre le terrorisme, y compris les violations des droits économiques, sociaux et culturels, et de prévoir des voies de recours pour les victimes.


Il les invite également à veiller à ce que les mesures antiterroristes ne ciblent ni n’empêchent des activités qui ne sont pas des actes de terrorisme, comme l’exercice du droit à la liberté de réunion pacifique et d’association par les défenseurs des droits fondamentaux des femmes et des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transsexuels et des hermaphrodites.


Comme il l’avait déjà fait l’année dernière, M. Scheinin réitère sa position sur les sanctions et considère que le Conseil de sécurité et ses organes subsidiaires devraient poursuivre le processus de réforme du mode d’inscription des individus et des entités sur la liste des terroristes pour veiller au respect intégral des droits l’homme lors de l’imposition et de l’application des sanctions qui en découlent, et inscrire dans cet examen une évaluation de la problématique sexuelle.


D’autre part, le Conseil de sécurité et ses organes subsidiaires devraient poursuivre le processus de réforme du mode d’inscription des individus et des entités sur la liste des terroristes pour veiller au respect intégral des droits l’homme lors de l’imposition et de l’application des sanctions qui en découlent, et inscrire dans cet examen une évaluation de la problématique sexuelle.


Les droits de l’homme des migrants (A/64/213) et ( A/64/213/Corr.1 )


Par cette note, leSecrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport du Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, Jorge Bustamante, présenté conformément à la résolution 63/184 de l’Assemblée et à la résolution 8/10 du Conseil des droits de l’homme et portant sur les activités menées entre janvier 2008 et juin 2009.


Dans ce rapport, M. Bustamente s’attache en particulier à l’analyse de la protection des enfants dans le contexte des migrations.  À cet égard, il demande aux États Membres de garantir la protection de l’enfant dans toutes les situations migratoires, quel que soit son statut ou celui de sa famille au regard de l’immigration.  Il faut accorder la priorité à son intérêt supérieur dans toutes les initiatives et mesures prises le concernant à tous les niveaux, précise-t-il.


Il affirme qu’une bonne gestion des migrations devrait avoir pour principe directeur de garantir le respect des droits fondamentaux reconnus internationalement à tous les migrants –à toutes les étapes de leur processus– quel que soit leur statut au regard de l’immigration.


Dans ce contexte, les lois et politiques de l’immigration doivent comprendre des dispositions concrètes visant à protéger les droits de l’enfant dans le cadre des migrations et à répondre à leurs besoins particuliers dans diverses circonstances.


Le Rapporteur spécial invite les États Membres à tenir compte du principe de la non-expulsion des enfants non accompagnés.  En vertu de ce principe, un enfant ne peut pas, en effet, être rapatrié si cette démarche ne sert pas son intérêt supérieur, c'est-à-dire la réunification familiale.  En tout état de cause, cette expulsion ne peut se faire qu’à l’issue d’une procédure régulière.


Dans les situations où il y aurait eu des violations des droits de l’homme des migrants, il cite entre autres la détention arbitraire et la mise au secret; le rapatriement de migrants menacés de tortures dans leurs pays d’origine, le racisme, la xénophobie, la discrimination et l’intolérance connexe contre les migrants, les menaces sur la vie et la sécurité physique, les exécutions sommaires; l’usage disproportionné de la force, l’expulsion de migrants mariés à des nationaux, menaces contre la liberté d’association, déportations et expulsions collectives, disparitions forcées et violence contre les migrantes.


Le Rapporteur spécial a été au Mexique du 9 au 15 mars 2008 et son rapport à ce sujet figure comme additif à son rapport à la onzième session du Conseil des droits de l’homme.  Il y met l’accent sur certains des efforts déployés par les autorités mexicaines pour améliorer la gestion des centres de détention, surpeuplés, la formation des agents de la police des frontières, le retour et la protection des enfants.  Il s’inquiète cependant des allégations d’impunité dans des cas de corruption –notamment pots de vin et extorsion-, de violence contre les femmes et le trafic d’enfants.


Du 24 au 28 mars de la même année, le Rapporteur spécial s’est rendu au Guatemala, pays d’origine, de destination et de transit de migration en Amérique centrale.  Il a soulevé les problèmes du trafic et de la traite des personnes, de la situation des mineurs non accompagnés, des pots de vin et de l’extorsion dans le système judiciaire et la police, parmi une série de problèmes relevé dans le pays.  Après sa visite en Roumanie, du 15 au 20 juin 2009, il a souligné que la migration des travailleurs était l’une des grandes questions de la politique intérieure et étrangère de ce pays.  Il a noté deux tendances opposées: le recul de la traite des personnes d’une part et la hausse des travailleurs migrants d’autre part.


M. Bustamante a aussi effectué une visite au Royaume–Uni du 22 au 26 juin de cette année et a constaté que le Gouvernement s’était véritablement employé à mettre en place une politique migratoire qui, tout en fixant les conditions de séjour et d’expulsion des étrangers, respectait les principes des droits de l’homme.  Il reste cependant un nombre élevé d’allégations de cas de détention prolongée de migrants en situation irrégulière en attente d’être expulsés.


Il a rappelé que les migrations ne sont pas un fait nouveau pour les enfants qui en ont toujours été touchés puisque dans les pays d’origine, elles affectent les enfants qui restent au pays, que dans les pays de transit, elles ont des conséquences sur les enfants migrants avant leur et après leur arrivée et que dans les pays de destination, ils sont éprouvés à l’arrivée ainsi que lors du séjour et de l’émigration.


L a protection des personnes déplacées et l’assistance à leur apporter (A/64/214)


Le Secrétaire général, dans cette note, transmet à l’Assemblée générale le rapport que son Représentant pour les droits de l’homme des personnes déplacées dans leur propre pays, M. Walter Kälin, a établi conformément aux dispositions des résolutions 62/153 de l’Assemblée générale et 6/32 du Conseil des droits de l’homme.


Le  rapport du Représentant du secrétaire général offre une vue d’ensemble de la situation qui règne actuellement en matière de déplacement interne; examine les liens qui unissent changements climatiques et déplacements internes; et décrit le mandat du Représentant et les activités que celui-ci a menées entre août 2008 et juillet 2009.


Les déplacements internes comptent toujours parmi les principaux problèmes qui se posent dans le monde dans le domaine humanitaire et sur le plan des droits de l’homme, et les droits fondamentaux de nombreux déplacés sont gravement bafoués.


L’importance du respect des droits de l’homme dans le cadre des déplacements internes est de plus en plus reconnue sur la scène internationale et régionale, et il faut concrétiser cette prise de conscience en adoptant des mesures efficaces pour protéger ces droits aux échelons national et local.


Cela requiert d’adopter des lois et des politiques cohérentes, d’établir des mécanismes de coordination et d’exécution efficaces et de dégager des ressources financières et humaines suffisantes.  Tout doit être mis en œuvre pour mobiliser les volontés politiques et améliorer les cadres nationaux, afin de prévenir les déplacements internes et de protéger les droits fondamentaux des déplacés.


Le Représentant recommande donc aux États Membres de mettre leurs administrés à l’abri des déplacements internes liés à un conflit ou à d’autres formes de violence en se conformant strictement aux obligations qui sont les leurs en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.


Il leur recommande d’exercer leur devoir de précaution en protégeant les personnes des actes de violence commis par des acteurs non étatiques armés, y compris des groupes criminels, et des déplacements arbitraires.


Le Représentant engage vivement les États à continuer d’examiner ces questions dans le cadre des négociations en cours de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Le nouvel instrument international qui sera élaboré, comme on l’espère, à l’issue de ces négociations sera la pierre angulaire de toutes les grandes initiatives qui pourront être lancées dans les prochaines années pour lutter contre les changements climatiques.  Il est donc primordial que l’instrument post-Kyoto relatif aux changements climatiques tienne compte du problème des déplacements liés aux effets des changements climatiques et prévoie parmi les mesures d’adaptation des interventions appropriées.


Les défenseurs des droits de l’homme (A/64/226)


Le présent rapport est consacré au droit à la liberté d’association. Il prolonge, complète et approfondit l’examen d’un certain nombre de questions interdépendantes que l’ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général concernant la situation des défenseurs des droits de l’homme a abordé dans ses précédents rapports, notamment dans le rapport sur les défenseurs des droits de l’homme qu’elle a présenté à l’Assemblée générale à sa cinquante-neuvième session (A/59/401).

Dans son introduction, la Rapporteuse spéciale énonce les raisons de revenir à la question du droit à la liberté d’association, cinq ans après la présentation du précédent rapport.


Dans une première partie, elle analyse le cadre juridique mis en place aux niveaux international et régional pour protéger le droit à la liberté d’association.  Elle décrit la portée et le contenu du droit et analyse ce qui constitue les restrictions pouvant être apportées à ce droit.


La deuxième partie du rapport expose la jurisprudence et les travaux des organes de suivi des droits de l’homme.  La Rapporteuse spéciale illustre son propos d’exemples tirés d’affaires soumises à des organes tant internationaux que régionaux et montre de quelle façon les différents systèmes se complètent et se renforcent.  Les décisions prises par le Comité des droits de l’homme, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, la Cour interaméricaine des droits de l’homme ainsi que la Cour européenne des droits de l’homme contribuent à démontrer la portée et le contenu du droit à la liberté d’association.


Les tendances principales qui se dessinent dans l’exercice du droit à la liberté d’association sont présentées dans la troisième partie du rapport, notamment: les difficultés rencontrées dans la formation et l’enregistrement des associations de défense des droits de l’homme et l’application de sanctions pénales pour activités non autorisées; le refus d’enregistrement et la radiation; la lourdeur et la longueur des procédures d’enregistrement.  La Rapporteuse spéciale donne également des exemples de restrictions à l’enregistrement des ONG internationales, de supervision et de contrôle par les pouvoirs publics ainsi que de harcèlement administratif et judiciaire.


Enfin sont donnés des cas de restrictions à l’accès au financement.  Le rapport se termine par des exemples de bonnes pratiques et des recommandations eu égard aux préoccupations suscitées et aux maillons faibles repérés.


Le droit à un logement convenable (A/64/255)


Le Secrétaire général, dans cette note, transmet à l’Assemblée générale le rapport présenté en application de la résolution 6/27 du Conseil des droits de l’homme par la Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant qu’élément du droit à un niveau de vie suffisant ainsi que le droit à la non-discrimination dans ce contexte, Mme Raquel Rolnik.


Mme Rolnik, dans ce rapport, analyse les conséquences des changements climatiques sur la réalisation du droit à un logement convenable.  Le rapport donne un aperçu de l’ampleur et de la gravité des changements climatiques, de ses répercussions sous forme de phénomènes climatiques extrêmes, et de ses impacts sur les zones urbaines et rurales, notamment les établissements non structurés et non desservis, sur la mobilité humaine et sur les petites îles et les zones basses du littoral.


En outre, la Rapporteuse spéciale évoque sommairement des instruments internationaux pertinents relatifs aux droits de l’homme et les obligations découlant du droit au logement et examine le rôle essentiel de la coopération internationale dans le traitement des effets inévitables des changements climatiques.  Elle examine les politiques d’atténuation et d’adaptation dans une perspective de droits de l’homme, et plus particulièrement sous l’angle du droit à un logement convenable.


Enfin, la Rapporteuse spéciale formule des conclusions préliminaires sur les liens entre les changements climatiques et le droit à un logement convenable et exhorte les États à prendre un certain nombre de mesures, notamment à honorer leurs obligations en matière de droits de l’homme quand ils s’efforceront d’atténuer l’impact des changements climatiques et de s’adapter à ses effets inévitables.


Droit de toute personne au meilleur état de santé physique et mentale possible (A/64/272)


Il est essentiel pour assurer l’exercice du droit à la santé par le biais de pratiques, politiques et travaux de recherche qui respectent l’autonomie, l’autodétermination et la dignité humaine, de garantir l’obtention d’un consentement éclairé.  Telle est la principale recommandation contenue dans le dernier rapport du Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, M. Anand Grover, transmis par la note du Secrétaire général.


Les États doivent s’assurer que les services de conseil et de dépistage mettent à disposition des informations qui soient véritablement acceptables, accessibles et de bonne qualité.  De telles informations doivent être communiquées et comprises par le biais d’initiatives assurant un soutien et une protection, notamment l’accompagnement psychologique et la participation des réseaux communautaires.


Le Rapporteur spécial examine en détail l’évolution de la notion de consentement éclairé et ses principaux éléments sous l’optique du droit à la santé.  Il analyse les questions, devoirs et obligations qui incombent tout particulièrement aux États et aux prestataires de soins de santé pour garantir l’obtention d’un consentement éclairé dans les pratiques cliniques, la santé publique et la recherche médicale.


M. Grover souligne en conclusion la nécessité d’accorder la priorité au consentement éclairé en tant qu’élément essentiel des services continus de conseil –dépistage- soins volontaires dans la mise au point des directives concernant les pratiques cliniques, la santé publique et les protocoles de recherche médicale, une attention toute particulière étant accordée aux besoins des groupes vulnérables.


Il affirme aussi que la garantie du consentement éclairé est une dimension fondamentale du droit à la santé et requiert l’adoption de politiques, pratiques et protocoles qui respectent l’autonomie, l’autodétermination et la dignité humaines.


Il incombe, par conséquent, aux États et aux tierces parties chargés de respecter, de promouvoir et de rédiger le droit à la santé, de préserver le consentement éclairé dans le cadre d’un continuum de soins.  Il faut pour ce faire que les États veillent à ce que les informations soient.


Pour le Rapporteur spécial, toutes limitations au consentement éclairé et aux éléments associés du continuum des soins de santé nécessaires à la santé publique devraient être examinées d’un œil critique de façon à s’assurer qu’elles respectent pleinement les droits et libertés individuelles. 


À cet égard, M. Grover ajoute qu’il conviendrait d’accorder une attention toute particulière aux besoins spécifiques des groupes vulnérables (dont la liste est détaillée dans le rapport avec des analyses spécifiques à chacun de ces groupes) et d’adapter en conséquence les informations et les initiatives en faisant réellement participer ceux qui sont concernés et les organisations qui les représentent à tous les processus.


Il conviendrait également d’accorder une attention toute particulière aux besoins spécifiques des groupes vulnérables et d’adapter en conséquence les informations et les initiatives en faisant réellement participer ceux qui sont concernés et les organisations qui les représentent à tous les processus.


Droit à l’éducation ( A/64/273 )


Le Secrétaire général, dans cette note, transmet aux membres de l'Assemblée générale le rapport intermédiaire sur le droit à l’éducation soumis par le Rapporteur spécial sur le droit à l’éducation, M. Vernor Muñoz, conformément à la résolution 8/4 du Conseil des droits de l’homme.


Le Rapporteur spécial présente un résumé des activités auxquelles il a participé et assisté pendant l’exercice de son mandat, couvrant la période depuis la finalisation du dernier rapport présenté à l’Assemblée générale (A/63/292).


Le Rapporteur spécial soulève ici le problème de l’apprentissage permanent et des droits de l’homme.  L’apprentissage doit être considéré comme une expérience de toute une vie, un processus demeurant inachevé.  L’apprentissage permanent englobe l’enseignement formel, informel et non formel.  Les initiatives visant la promotion de l’apprentissage permanent aux niveaux national et international, dans les secteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, sont exposées dans le présent rapport.


Le Rapporteur spécial est d’avis que l’apprentissage permanent doit se rapprocher du contexte des droits de l’homme, étant donné qu’il est essentiel à l’évolution vers une société exempte de toute forme de préjudice, d’exclusion et de discrimination et vers la mise en place d’une culture mondiale des droits de l’homme.


Le Rapporteur spécial présente également le concept d’apprentissage des droits de l’homme et démontre son interdépendance avec l’apprentissage permanent, et évoque plusieurs concepts et initiatives concernant l’apprentissage des droits de l’homme qu’il a constatés dans la pratique.


R apport de l’experte indépendante sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté (A/64/279)


Le Secrétaire général, dans cette note, transmet aux membres de l’Assemblée générale le rapport soumis par experte indépendante sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté, Mme Magdalena Sepúlveda Carmona, conformément à la résolution 8/11 du Conseil des droits de l’homme.


Le mandat de l’experte indépendante sur la question des droits de l’homme et de l’extrême pauvreté est énoncé dans la résolution 8/11 du Conseil des droits de l’homme.  Les activités de l’experte portent essentiellement sur la place donnée aux droits de l’homme dans l’action de lutte contre la pauvreté menée aux niveaux international, régional et national et plus particulièrement sur la protection sociale et les systèmes de sécurité sociale.


L’experte traite des répercussions de la crise financière mondiale sur les personnes vivant dans une extrême pauvreté et l’exercice effectif de leurs droits fondamentaux.  Elle met l’accent sur le fait que la crise offre la possibilité, outre de restructurer les systèmes financier et monétaire mondiaux, de replacer la population au centre de l’attention politique et de renforcer les systèmes de protection sociale selon une approche axée sur les droits de l’homme.


L’experte explique comment les normes relatives aux droits de l’homme peuvent servir d’orientation à l’adoption de mesures de protection sociale et guider l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de ces mesures.  Un appel est lancé à la communauté internationale pour qu’elle ne se limite pas à réaffirmer sa volonté de sauver les économies mais agisse et mobilise tout l’appui nécessaire pour offrir protection et assistance à ceux qui continuent de pâtir des crises économiques en mettant en place ou en renforçant les systèmes de protection sociale.


Effets de la dette extérieure et des obligations financières internationales connexes des États sur le plein exercice de tous les droits de l’homme, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels ( A/64/289 )


Le Secrétaire général, dans cette note, transmet à l’Assemblée générale le rapport établi en application de la résolution 11/5 du Conseil des droits de l’homme par l’expert indépendant, M. Cephas Lumina, chargé d’examiner les effets de la dette extérieure et des obligations financières internationales connexes des États sur le plein exercice de tous les droits de l’homme, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels.


Dans son rapport initial au Conseil des droits de l’homme (A/HRC/11/10), l’expert indépendant a fait observer que le débat concernant la responsabilité de la dette souveraine contractée dans des conditions contestables avait une longue histoire mais qu’il avait pris, depuis le Consensus de Monterrey, une place prépondérante dans les discussions concernant le règlement juste, équitable et durable du problème de la dette des pays en développement.


En particulier, le fait qu’il est admis dans le Consensus de Monterrey que les pays créanciers et les pays débiteurs sont responsables au même titre de la prévention et du règlement d’une dette insoutenable, a ouvert le débat sur la question de la coresponsabilité des créanciers à l’égard de ce qui est appelé « dette illégitime ».


Dans le présent rapport, l’expert indépendant souligne l’importance du concept de la dette illégitime pour les efforts entrepris au niveau mondial en vue de trouver une solution juste et durable à la crise de la dette.  Il fait valoir que les questions concernant les droits de l’homme doivent faire partie des efforts visant à formuler en termes précis le concept de dette illégitime.


L’expert présente d’abord les activités entreprises par l’expert indépendant depuis le dépôt de son rapport initial à l’Assemblée générale en 2008.  Puis, il passe en revue les diverses définitions de la dette illégitime présentées par les partisans de l’allégement de la dette et autres personnes et fait valoir que les principes relevant des droits de l’homme qui concernent la participation, l’inclusion, la transparence, la responsabilité, la primauté du droit, l’égalité et la non-discrimination, offrent des orientations fort utiles pour les efforts visant à formuler une définition de la dette illégitime qui soit acceptée sur le plan international.  Il est aussi déclaré que les audits nationaux des portefeuilles de la dette et de l’emprunt et l’arbitrage international constituent des outils potentiellement utiles pour aborder le problème de la dette illégitime. 


L’expert indépendant appelle brièvement l’attention sur les limites des initiatives d’allégement de la dette et demande que des efforts concertés soient entrepris d’urgence au niveau international en vue de réformer le système financier mondial.


Il offre, en conclusion, un certain nombre de recommandations au titre desquelles, notamment, tous les États sont appelés à appuyer les efforts visant à trouver une définition précise et rationnelle du concept de dette illégitime, à créer un mécanisme international d’arbitrage indépendant sur la dette et à réformer le système financier international.


La T raite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants ( A/64/290


Le Secrétaire général, dans cette note, transmet à l’Assemblée générale le rapport de la Rapporteuse spéciale sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, Mme Joy Ngozi Ezeilo, présenté conformément à la résolution 8/12 du Conseil des droits de l’homme.


Le rapport compte des activités entreprises par la Rapporteuse spéciale pendant la période allant du 1er octobre 2008 au 30 septembre 2009, dont les trois visites de pays qu’elle a effectuées en 2009, et développe le thème principal retenu pour l’exercice, à savoir protéger, identifier et assister les victimes de la traite.


Pour établir le présent rapport, la Rapporteuse spéciale a consulté un grand nombre d’organisations internationales et de la société civile, actives dans ce domaine, telles que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).


La Rapporteuse spéciale présente un exposé des faits à propos d’affaires concernant des victimes de la traite ainsi qu’un examen distinct des normes et pratiques applicables, y compris les rôles et responsabilités incombant aux États et aux acteurs non étatiques face à la situation des victimes de la traite.  Sont également étudiées dans le rapport une approche axée sur l’enfant, notamment ceux qui sont victimes de la traite, et la question de la protection et de l’assistance pour les victimes de la traite, en particulier celles qui sont dans des situations vulnérables, comme les réfugiés, les demandeurs d’asile, les rapatriés et les apatrides ainsi que les personnes déplacées.


La Rapporteuse spéciale présente des conclusions et des recommandations visant à identifier effectivement les personnes victimes de la traite, à les protéger et à leur fournir une assistance directe, ainsi qu’une recommandation tendant à développer des directives, procédures et instruments opérationnels pour identifier ces victimes, en s’inspirant de modèles existants mis au point notamment par les organismes et programmes des Nations Unies.


Situations relatives aux droits de l’homme et rapports des rapporteurs et représentants spéciaux


Rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée ( A/64/319 ) et ( A/64/319/Corr.1


Le Secrétaire général, dans ce rapport, engage le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à mettre en place des dispositifs de protection des droits de l’homme et à lancer au niveau national les réformes juridiques nécessaires au respect des obligations découlant des traités conclus par ce pays.


Le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) n’a pas reconnu les résolutions adoptées par le Conseil des droits de l’homme et l’Assemblée générale à propos de la situation des droits de l’homme dans son pays.  Il continue de refuser l’assistance technique du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et l’accès à son territoire au Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée, lequel a été nommé par le Conseil des droits de l’homme.   Aussi, cet état de fait n’a-t-il pas permis au Secrétaire général d’obtenir les informations nécessaires pour rendre pleinement compte à l’Assemblée générale de la situation des droits de l’homme en RPDC.


Le Secrétaire général note avec une vive inquiétude les informations qui continuent à lui parvenir concernant la gravité de la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée et l’absence de mesures notables prises par le Gouvernement pour protéger les droits de l’homme et mettre fin aux violations qui se produiraient de manière systématique et généralisée.


Il souligne que la RPDC continue d’être aux prises avec des problèmes humanitaires complexes qui empêchent la population de jouir de ses droits fondamentaux.  Le Secrétaire général est gravement préoccupé par la diminution de l’aide alimentaire internationale malgré l’aggravation de la pénurie alimentaire dont font état les organismes humanitaires.


Le rapport fait le point sur l’engagement et la coopération de la RPDC avec les mécanismes internationaux relatifs aux droits de l’homme, dont les organes de surveillance des traités, les experts mandatés au titre des procédures spéciales et le Conseil des droits de l’homme dans le cadre de l’examen périodique universel.  Il contient également des données actualisées, provenant d’autres organismes des Nations Unies, sur le droit à l’alimentation, le droit à la santé, les droits de l’enfant et les droits des réfugiés.


Le Secrétaire général exhorte le Gouvernement à protéger les droits de l’homme et à réformer le système de justice, conformément aux obligations souscrites en vertu des instruments internationaux.


Il invite à nouveau le Gouvernement à engager le dialogue avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en matière de coopération technique et à coopérer avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée.


Il prie le Gouvernement de consacrer les ressources en priorité aux besoins humanitaires de la population et de permettre aux organismes des Nations Unies et à leurs partenaires humanitaires sur le terrain de renforcer leurs opérations, en imposant des modalités de contrôle raisonnables.


Le Secrétaire général demande instamment à la communauté internationale d’honorer l’engagement qu’elle a pris de protéger les droits de l’homme et de contribuer à parer aux besoins humanitaires criants des citoyens de la République populaire démocratique de Corée.


Le Secrétaire général encourage vivement toutes les parties concernées à se rencontrer aux niveaux bilatéral et multilatéral pour favoriser le dialogue et la coopération dans le domaine des droits de l’homme.


Situation des droits de l’homme au Myanmar (A/64/334)


Un processus de réconciliation nationale et de transition démocratique ancré dans le respect des droits de l’homme, le dialogue et la compréhension mutuelle offre les meilleures chances de régler le double problème d’impasse politique et de conflit armé dont a hérité le pays, condition préalable de la paix et du développement au Myanmar, indique le Secrétaire général dans son rapport sur ses visites dans le cadre de sa mission de bons offices dans ce pays du sud-est asiatique.


Rédigé à la première personne, le rapport porte sur la période allant du 25 août 2008 au 25 août 2009, pendant laquelle le Secrétaire général s’est rendu au Myanmar les 3 et 4 juillet 2009 à l’invitation du Gouvernement.


En outre, son Conseiller spécial, M. Ibrahim Gambari, a effectué trois visites dans ce pays, du 31 janvier au 3 février 2009, et a accompagné le Secrétaire général dans ses visites les 26 et 27 juin et les 3 et 4 juillet 2009, dans le cadre de sa mission de bons offices en vue de promouvoir la réconciliation nationale, une transition démocratique et le respect des droits de l’homme au Myanmar, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.


M. Ban Ki-moon  y réitère que son engagement personnel dans la mission de bons offices indique de la façon la plus claire la volonté des Nations Unies de collaborer avec le Gouvernement et le peuple du Myanmar au règlement des problèmes qui revêtent une importance fondamentale pour l’avenir du pays, ainsi que la responsabilité du Gouvernement vis-à-vis de son peuple mais aussi de la communauté internationale dans ce processus.


Il informe que les discussions ont porté essentiellement sur cinq domaines clefs, qui avaient été approuvés par le Groupe des amis du Secrétaire général sur le Myanmar et par le Conseil de sécurité.  Il s’agit de la libération de tous les prisonniers politiques, y compris Daw Aung San Suu Kyi; de la nécessité d’instaurer un dialogue sans exclusive, portant sur le fond et assorti d’un calendrier; et la nécessité de créer les conditions propices à un processus de transition politique menant à un régime civil et démocratique.


Les discussions ont également été axées sur l’amélioration de la situation socioéconomique et sur la régularisation du processus de bons offices engagé entre le Myanmar et l’Organisation des Nations Unies.


Le rapport fait état de la situation particulière de la lauréate du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi et Secrétaire général de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), accusée, le 14 mai 2009, d’avoir violé les dispositions de l’assignation à résidence dont elle faisait l’objet en raison de l’intrusion d’un citoyen américain à son domicile, dans la période du 3 au 5 mai 2009.  En dépit du fait qu’elle a plaidé non coupable, elle a été néanmoins condamnée, le 11 août 2009,  à trois ans de travail forcé, peine que le Gouvernement a immédiatement commuée en mesure de 18 mois d’assignation à résidence.


Le Secrétaire général rappelle que le même jour, il a fait une déclaration déplorant cette condamnation et réaffirmant qu’à moins que Daw Aung San Suu Kyi et tous les prisonniers politiques du Myanmar ne soient libérés et autorisés à participer à des élections libres et régulières, la crédibilité du processus politique resterait douteuse.


Évoquant le financement de ses missions de bons offices, qui font l’objet de demandes accrues, le Secrétaire général explique qu’elles ont été financées par des contributions extrabudgétaires.  Il remercie à cet égard la Commission européenne des contributions financières qu’elle fait au profit de ses bons offices.


Myanmar, se trouvant dans une étape importante de la transition engagée, et compte tenu du caractère multidimensionnel de sa mission de bons offices, M. Ban estime que l’Assemblée générale devrait fournir des ressources suffisantes au Bureau du Conseiller spécial jusqu’à 2010 et de maintenir le dispositif des bons offices.


Il considère en effet que la transition politique offre une possibilité exceptionnelle de parvenir à des changements positifs et la communauté internationale, notamment l’Union européenne, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et les acteurs du développement devraient indiquer clairement aux habitants du Myanmar qu’ils ne sont pas seuls et que la communauté internationale se tient prête à investir dans leur avenir, notamment en soutenant les efforts à long terme allant vers un environnement social, politique, économique plus ouvert et des améliorations de la gouvernance liées à la paix et au développement économique.


En conclusion, le Secrétaire général souligne de nouveau que seul un processus politique crédible et sans exclusive fondé sur la compréhension mutuelle et des compromis constructifs acceptés par toutes les parties peut promouvoir les perspectives de paix durable, de réconciliation nationale, de démocratie et de respect des droits de l’homme au Myanmar, et que le Gouvernement doit impérativement tenter de répondre aux préoccupations de toutes les parties prenantes.


Situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran ( A/64/357 )


Le Secrétaire général, dans ce rapport, décrit l’évolution de la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran depuis juin 2008 et montre les grands schémas et les tendances caractérisant cette situation, compte tenu des obligations que le pays a contractées en vertu des traités internationaux et des observations faites par les organes de surveillance des traités et les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme.


Le Secrétaire général met l’accent sur les préoccupations spéciales mentionnées dans la résolution 63/191 de l’Assemblée générale, mais donne aussi un aperçu de l’évolution de la situation des droits de l’homme depuis l’élection présidentielle de 2009 en République islamique d’Iran.


Le Secrétaire général souligne une nouvelle fois les nombreux domaines touchant aux droits de l’homme en République islamique d’Iran qui demeurent préoccupants.  Le fait que certaines de ces questions, les droits des femmes par exemple, aient donné lieu à un débat vif et ouvert à l’occasion de la campagne présidentielle de cette année est un élément encourageant.  Le niveau très élevé de participation à l’élection et les manifestations pacifiques qui ont suivi illustrent le dynamisme de la société civile iranienne.


Comme lors de précédentes déclarations publiques, le Secrétaire général appelle le Gouvernement et l’opposition à résoudre leurs différends de manière pacifique, par le biais du dialogue et de moyens légaux.  Il souligne avoir été profondément consterné par les informations faisant état d’un usage immodéré de la force, de cas d’arrestations et de détentions arbitraires, et de cas d’opposants qui auraient été torturés ou maltraités.


Le Secrétaire général prend acte des mesures qu’ont prises les autorités pour empêcher les lapidations, par exemple, ou pour limiter l’application de la peine de mort à des mineurs.  Toutefois, il s’inquiète de constater que ces mesures ne sont pas appliquées.  Il encourage le Gouvernement de la République islamique d’Iran à répondre aux préoccupations exprimées dans le rapport et à poursuivre la révision des lois nationales, en particulier le nouveau code pénal et les lois relatives à la justice pour mineurs, afin de les mettre en conformité avec les normes internationales relatives aux droits de l’homme et de prévenir les pratiques discriminatoires à l’égard des femmes, des minorités ethniques et religieuses et d’autres groupes minoritaires.


Il prend acte des progrès réalisés par la République islamique d’Iran au regard de nombreux indicateurs économiques et sociaux.  Il encourage le Gouvernement à poursuivre la réduction des disparités régionales pour ce qui concerne la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels et les discriminations à l’égard des femmes et des minorités, surtout à l’heure où l’économie mondiale est en difficulté.


Il encourage le Gouvernement de la République islamique d’Iran à coopérer avec les Nations Unies, en particulier avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, pour promouvoir les droits de l’homme et poursuivre la réforme de la justice, mais il l’appelle aussi à ratifier les principaux traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et à retirer les réserves générales qu’il a émises lors de la signature et de la ratification de divers instruments relatifs aux droits de l’homme, comme l’ont recommandé les organes de surveillance des traités concernés.


Conformément à ses obligations internationales, la République islamique d’Iran doit achever les rapports périodiques au titre des traités relatifs aux droits de l’homme, qui auraient dû être soumis depuis longtemps, en particulier ceux qu’elle doit présenter au Comité des droits de l’homme et au Comité des droits économiques, sociaux et culturels, aux fins d’un examen systématique des progrès accomplis dans l’exécution des obligations contractées.


Le Secrétaire général estime que l’invitation permanente adressée par le Gouvernement aux titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme est bienvenue, mais il regrette qu’aucun d’entre eux ne se soit rendu en Iran depuis 2005.  Il encourage le Gouvernement à faciliter la venue des experts qui le demandent et à en faire une priorité, afin de leur permettre de conduire des évaluations plus complètes.  Il appelle le Gouvernement de la République islamique d’Iran à appliquer sans délai les recommandations faites au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, celles de la Commission d’experts de l’OIT pour l’application des conventions et recommandations et celles des organes de surveillance des traités relatifs aux droits de l’homme.


Situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée ( A/64/224)


Le présent rapport analyse la situation des droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) au cours de la période allant de la dernière partie de 2008 à la mi-2009.


Le Rapporteur spécial regrette que les autorités de la République populaire démocratique de Corée aient refusé de coopérer avec lui bien qu’il ait tenté sans relâche de nouer des relations constructives avec elles.


Le rapport établit un constat à partir de l’observation de six points qui constituent six types de droit: le droit de vivre à l’abri du besoin, le droit de vivre à l’abri de la peur, le droit de vivre à l’abri des discriminations, le droit de vivre à l’abri des persécutions, le droit de vivre à l’abri de l’exploitation.

Il apparaît que le pays souffre de pénuries alimentaires et que 8,7 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.  Le Secrétaire général souligne la répression imposée par le régime qui pousse à la délation et les clivages opérés par le régime afin de mieux contrôler la population.


À cela s’ajoutent, au niveau judiciaire, des exécutions publiques, des peines abusives et la pratique de la torture même si celle-ci n’est pas inscrite dans la loi.  Tout cela entretient un système de peur généralisée.  De plus, aucune des libertés attachées au droits de l’homme (liberté d’expression, d’information, d’association, de religion, droit à la vie privée) n’est garantie alors que la rhétorique trompeuse du régime assure le contraire.


Certaines catégories de la population sont victimes de discrimination dans la mesure où le système du pays est hiérarchisé avec une élite bénéficiant de privilèges.  Les catégories de population les plus vulnérables sont les femmes, victimes de maltraitance et d’exploitation, et les enfants qui sont victimes de travail forcé et de mesures de rééducation sociale.


De plus, les persécutions et la crise alimentaire ont entraîné des déplacements forcés de population.  Enfin il apparaît que l’élite dirigeante exploite le peuple afin d’assurer sa propre survie: le pays dispose de ressources nationales mais elles sont mal distribuées.  Les ressources alimentaires sont contrôlées dans leur distribution afin de s’assurer un contrôle de la population et la rendre tributaire du régime.


Les recommandations du Secrétaire général portent sur des mesures immédiates et d’autres à plus long terme.  À court terme, il est recommandé aux autorités de la République populaire démocratique de Corée de prendre des mesures concrètes pour garantir le droit de vivre à l’abri du besoin en assurant un approvisionnement suffisant et l’accès à la nourriture et aux autres produits de première nécessité à ceux qui ont besoin d’aide et de coopérer de manière constructive avec les organismes des Nations Unies et les autres acteurs humanitaires dans ce domaine.


Il leur est recommandé d’autoriser les gens à entreprendre des activités économiques pour subvenir à leurs besoins fondamentaux et compléter leurs revenus sans ingérence de l’État, de garantir le droit de vivre à l’abri des persécutions en mettant fin aux sanctions à l’encontre des personnes qui ont demandé l’asile à l’étranger et qui ont été renvoyées dans le pays, et de donner clairement pour instruction aux agents de la force publique de traiter ces personnes avec humanité et d’éviter de les placer en détention.


Elles sont, en outre, invitées à mettre fin à la culture de la peur en bannissant les exécutions publiques et les pratiques abusives à l’encontre de la sécurité des personnes, en réformant la législation, en donnant aux agents de la force publique des consignes plus claires de respect des droits de l’homme, en renforçant les capacités dans ce domaine et en contrôlant les actes des agents pour garantir le respect du principe de responsabilité.  De même, doivent-elles coopérer efficacement pour résoudre le problème des étrangers enlevés, donner suite de manière constructive aux recommandations du Rapporteur spécial et s’engager dans une voie démocratique en redéployant les crédits militaires au profit du secteur social.


À plus long terme, les recommandations portent sur une modernisation du système de gouvernement afin de favoriser la participation des citoyens, réformer le système judiciaire, devenir partie aux principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et aux Conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT).


La communauté internationale est invitée à faire valoir concrètement la nécessité d’une démarche intégrée pour faire cesser l’exploitation de la population par les pouvoirs de l’État.  Elle doit alors prôner une politique de priorité à la personne humaine et non pas à l’option militaire qui prévaut actuellement dans le pays, dans le cadre d’un processus de développement équitable, et permettre à l’ensemble du système des Nations Unies de prendre des mesures pour faire cesser les violations graves et aider à garantir les libertés fondamentales en République populaire démocratique de Corée.


Note du Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme au Myanmar (A/64/318)


Le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport du Rapporteur spécial, M. Tomás Ojea Quintana, sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, conformément aux dispositions du paragraphe 6 de la résolution 63/245.


Dans ses conclusions, le Rapporteur spécial déplore que le Gouvernement du Myanmar n’ait pas répondu favorablement à sa demande de visite depuis sa dernière mission en février 2009 mais espère pouvoir retourner dans ce pays avant la fin de 2009.


Il insiste cependant sur les quatre éléments fondamentaux à mettre en œuvre avant les élections de 2010 et qu’il avait recommandés au Gouvernement à l’issue de sa première mission dans le pays en août 2008.  Il rappelle au Gouvernement que ces éléments font partie intégrante des obligations que lui impose le droit international des droits de l’homme et qu’ils sont indispensables pour que la feuille de route en sept étapes vers la démocratie soit un instrument crédible et fondé sur les valeurs démocratiques internationalement reconnues auxquelles le Myanmar a adhéré en tant qu’État Membre de l’Organisation des Nations Unies.


Il réitère les quatre éléments en les assortissant de recommandations exhaustives: adapter la législation nationale à la nouvelle constitution et aux obligations internationales en matière de droits de l’homme; libérer progressivement tous les prisonniers d’opinion ; mettre en place des mécanismes judiciaires efficaces pour enquêter sur les violations des droits de l’homme et combattre l’impunité; solliciter une assistance technique internationale pour assurer l’impartialité et l’indépendance du pouvoir judiciaire, conformément aux normes et aux principes internationaux.  Sur ce dernier élément, le Rapporteur stipule que le Président de la Cour suprême doit donner suite à sa décision d’accepter de consulter la Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats.


Il informe également qu’à l’heure actuelle, plus de 2 160 prisonniers d’opinion sont détenus au Myanmar.


Le Rapporteur spécial fait part de sa détermination à coopérer avec le Gouvernement du Myanmar pour l’aider à améliorer la situation des droits de l’homme dans le pays, notamment pour ce qui concerne les musulmans du nord de l’État d’Arakan.  Il souligne qu’à moins que le Gouvernement ne montre clairement qu’il est réellement déterminé à promouvoir et à défendre les droits fondamentaux de l’ensemble de la population du pays, le Rapporteur spécial peut douter de sa volonté de collaborer en vue de garantir les droits civils, politiques, économiques, sociaux, et culturels de la population du Myanmar.


Note du Secrétaire général intitulée « sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 » (A/64/328)


Par cette note, leSecrétaire général communique à l’Assemblée générale le rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Richard Falk, au cours de la période allant de décembre 2008 à juillet 2009 et présenté conformément à la résolution 5/1 du Conseil des droits de l’homme.


Le Rapporteur spécial prend note du refus persistant et arbitraire du Gouvernement israélien de coopérer avec le titulaire du mandat et s’intéresse plus particulièrement à la bande de Gaza, au lendemain de l’opération militaire israélienne « Plomb durci ».  Il signale que le maintien du blocus met en péril les droits fondamentaux et entrave les travaux de reconstruction et de réparation des infrastructures civiles de base.


Le rapport évalue les crimes qui auraient été commis lors de l’opération « Plomb durci » et la question des responsabilités.  Il examine les informations faisant état d’attaques contre des installations de l’ONU et la population civile et en analyse les aspects juridiques.  Le rapport relève les témoignages de soldats qui ont pris part à l’opération « Plomb durci », qui confirment un recours constant à des règles d’engagement floues et la destruction systématique de cibles qui ne pouvaient se justifier ni sur le plan militaire ni par souci de sécurité.


Il aborde la question des colonies de peuplement israéliennes en notant que de récentes discussions engagées sur le gel de leur implantation en ont fait des jalons politiques plutôt que des droits des Palestiniens au regard du droit international humanitaire.


Rappelant que tant l’Autorité palestinienne que le Gouvernement des États-Unis ont clairement fait comprendre que l’on ne pourra pas faire avancer la Feuille de route tant qu’Israël ne procédera pas à un gel inconditionnel de l’expansion des colonies.  M. Falk affirme que même s’il fait l’objet d’un accord, un gel ne résout pas la question de l’illégalité fondamentale des colonies telle que définie à l’article 49 (6) de la quatrième Convention de Genève.


Enfin, le rapport évoque la question de la poursuite de la construction d’un mur dans les territoires palestiniens occupés et le non-respect par Israël de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice en 2004, qu’il estime porter préjudice au droit international.


Certaines des recommandations formulées par le Rapporteur spécial revêtent un caractère d’urgence. La première souligne qu’il conviendrait que l’Assemblée générale adresse à la Cour internationale de Justice (CIJ) une requête pour avis consultatif concernant les obligations et devoirs qui incombent aux États Membres de l’ONU en matière de coopération avec l’Organisation et ses représentants.


La deuxième consiste à encourager les États Membres à recourir à leurs instruments nationaux, y compris les tribunaux, pour s’acquitter des obligations que leur imposent les articles 146 à 149 de la quatrième Convention de Genève en matière d’application du droit pénal international en ce qui concerne le territoire palestinien occupé.


Par une dernière recommandation, le Secrétaire général indique qu’il conviendrait que le respect du droit international et des droits des Palestiniens par Israël fasse dorénavant partie intégrante des négociations de paix.


Nommé conformément à la résolution 1993/2 A de la Commission des droits de l’homme, le 26 mars 2008, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 a pris fonction le 1er mai 2008.  M. Falk, Rapporteur spécial titulaire du mandat, a été expulsé d’Israël le 14 décembre 2008, et en dépit de maintes démarches officielles effectuées pour tenter de déterminer les prochaines visites en territoire.  La mission d’établissement des faits sur le conflit de Gaza dirigée par le juge Richard Goldstone s’est également vu refuser entrée et coopération.


Faute d’avoir pu effectuer des visites d’inspection, le Rapporteur spécial compte beaucoup, pour l’établissement de son rapport, sur le travail des autres, notamment d’un large éventail d’organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme indépendantes et fiables et celui de divers acteurs du système des Nations Unies, est-il signalé dans le rapport.


Déclaration de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, suivie d’une séance de questions


Mme NAVANETHEM PILLAY, Haut-Commissaireaux droits de l’homme, a déclaré qu’il y a un an, lorsqu’elle avait été nouvellement nommée à son poste, elle avait déjà eu une première discussion avec la Troisième Commission.  Elle a résumé la campagne d’un an organisée par le Secrétaire général à l’occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et dirigée par le Haut Commissariat aux droits de l’homme.  Cette campagne visait à une sensibilisation sur les droits de l’homme et sur la déclaration universelle des droits de l’homme à travers des événements et des activités tenus dans une centaine de pays.  Cet anniversaire est passé mais de nombreuses personnes ordinaires lui ont affirmé qu’elles attendaient maintenant des États et des Nations Unies une action concrète dans la pleine réalisation de tous les droits et c’est justement ce que la Haut-Commissaire au travers de multiples activités s’efforce de traduire dans la réalité.


Son plus grand défi a été la Conférence d’examen de la Conférence de Durban sur le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  Elle a estimé que cette Conférence qui a eu lieu en avril 2009 à Genève, a abouti à un document consensuel de 182 États.  Il réaffirme la Déclaration et le Programme d’action de la Conférence de Durban de 2001 et la nécessité de combattre le racisme.  La tâche désormais qui nous attend consiste à mettre en œuvre un nouveau document.  Il faut veiller à ce que la Conférence d’examen fasse une véritable différence dans les vies des hommes et des femmes dans le monde entier.  Ce sera, là, la véritable mesure de son succès, a-t-elle affirmé.


À cet effet, le Haut Commissariat a créé une équipe spéciale interne de lutte contre le racisme et la discrimination.  Il s’agit d’intégrer une perspective antiraciste dans tous les programmes des Nations Unies et de consolider la coopération, à cet égard, dans l’ensemble du système.  Elle attend l’approbation du document de la Conférence d’examen par l’Assemblée générale ainsi que des allocations et ressources nécessaires pour le programme de travail de suivi.


L’élimination de la discrimination est l’une des six priorités thématiques du Bureau de la Haut-Commissaire au cours du prochain exercice biennal, que ce soit la discrimination fondée sur le sexe ou la discrimination raciale, celle fondée sur la religion ou contre les personnes marginalisées car, malgré des progrès, les discriminations persistent.  Il est évident que les femmes ne gagnent toujours pas un salaire égal pour un travail de valeur égale, ou qu’elles n’accèdent pas à l’égalité des chances sur le marché de l’emploi, elles sont marginalisées et les filles sont confrontées à toutes sortes de discriminations, notamment dans l’accès à l’éducation.  Dans de nombreux pays, des politiques discriminatoires économiques privent les femmes de moyens de subsistance durable et des lois discriminatoires les privent aussi de l’égalité des droits.


Le Haut Commissariat a encouragé le Conseil des droits de l’homme, lors de ses délibérations sur les droits des femmes, y compris sur les dimensions des droits fondamentaux quant à la mortalité maternelle et a recommandé l’établissement d’un mécanisme spécial sur l’égalité devant la loi.  Ce mécanisme s’avère nécessaire pour renforcer l’intégration des droits des femmes et de l’égalité des sexes.  Pour renforcer cette perspective, le Haut Commissariat a déployé ou déploiera des conseillers dans le bureau de New York et dans les bureaux régionaux pour intégrer cette perspective sexospécifique.  Son Bureau a aussi demandé une évaluation approfondie sur l’égalité des sexes aux fins de consolider son travail dans ce domaine.  Elle s’est félicitée de la création future d’une entité composite pour inclure toutes les institutions chargées des questions relatives aux femmes.  La violence contre les femmes est un moyen de les dominer dans les foyers et une arme dans les guerres.  Une telle entité consolidera et renforcera l’architecture des Nations Unies sur les femmes et son Bureau veillera à la coordination entre cette entité et les mécanismes pertinents relatifs aux droits de l’homme et pour garantir l’inclusion d’une perspective des droits de l’homme dans les efforts à l’échelle de tout le système en vue de la promotion et de l’autonomisation de la femme.


Mme Pillay s’est également félicitée de l’adoption par le Conseil de sécurité, de la résolution 1888 dudit Conseil, qui vise à la protection des femmes et des filles contre la violence sexuelle dans les conflits armés.  La discrimination rend en effet les femmes vulnérables à la violence ce qui ouvre la voie à d’autres violations.  Comme la violence à l’égard des femmes est une arme de domination à la maison, la violence est aussi une arme de guerre dans les conflits.


La protection des droits économiques, sociaux et culturels dans les efforts de lutte contre les inégalités et la pauvreté constitue une autre priorité thématique, a souligné la Haut-Commissaire qui a assisté le mois dernier à la signature, du Protocole facultatif se rapportant au Pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.  Cela aidera à corriger le déséquilibre insoutenable qui a historiquement établi une séparation/distinction artificielle entre les droits civils et politiques, d’une part, et les droits économiques, sociaux et culturels, d’autre part.


Ces vulnérabilités sont devenues d’autant plus visibles avec les crises mondiales alimentaire, financière et économique, ainsi qu’avec les changements climatiques.  Le Haut Commissariat a constamment plaidé en faveur d’une approche des droits de l’homme de riposte à de telles crises.  Son Bureau s’est associé à l’Équipe spéciale du Secrétaire général sur la crise alimentaire.  À la demande du Conseil des droits de l’homme, le Bureau a terminé une étude sur les menaces à court et à long terme que posent les changements climatiques sur tous les peuples du monde.  Des campagnes de sensibilisation et des ateliers spécialisés sont organisés en partenariat avec d’autres organisations pour inclure le droit au développement dans les politiques et programmes.  Bien que les États soient principalement responsables de promouvoir et de protéger les droits de l’homme, les entreprises privées sont elles aussi responsables, surtout celles qui opèrent dans un environnement sensible à ces droits.  Les milieux d’affaires et les sociétés bénéficient désormais d’un guide pratique, préparé par le Bureau de la Haut-Commissaire.  Le Bureau a aussi contribué à la mise en œuvre de la Déclaration relative aux droits des peuples autochtones, notamment le droit à l’éducation.


Le Bureau de la Haut-Commissaire veille aussi à ce que l’on réalise les droits de l’homme et qu’on les respecte dans le contexte de la migration.  Elle a exhorté à mettre fin à la détention des migrants irréguliers et a rappelé que tous les droits de l’homme ne sont pas suspendus parce qu’une personne est réfugiée ou immigrée.  Cela est aussi vrai dans les situations de traite des personnes.  Il faut respecter les droits de l’homme et mettre fin à l’exclusion et arrestation des migrants, en rappelant que ce n’est pas parce qu’ils sont illégaux qu’il faut leur nier leurs droits fondamentaux.  De la même manière, son Bureau a une approche fondée sur les droits de l’homme dans la problématique de la traite des personnes en mettant les intérêts des victimes au premier plan.  Les efforts de plaidoyer dans ce domaine ont été reflétés par un certain nombre d’initiatives parmi lesquelles, en mai 2009, l’organisation d’un dialogue interactif de l’Assemblée générale et une manifestation spéciale.


Le Conseil des droits de l’homme a eu cette année quatre sessions spéciales sur les droits de l’homme dans plusieurs pays et une session extraordinaire thématique sur l’impact des crises économique et financière sur l’exercice des droits de l’homme.


Elle a signalé que son Bureau bénéficiait des résultats des activités de 39 mandats au titre des procédures spéciales.  Chaque année, quelque 1 000 communications sont envoyées par ces titulaires, qui constituent des alertes quant aux violations potentielles des droits de l’homme.  Les États devraient par ailleurs profiter des systèmes mis en place par les organes de suivi des traités.  Ces procédures de communication peuvent tirer le signal d’alarme en cas de possibilités d’incidents de violence.  Le Comité pour les personnes sur les droits des personnes handicapées a d’ores et déjà commencé ses fonctions et a salué la présentation des rapports par les États.  L’examen de ces rapports alourdit la tâche des organes des traités qui s’emploient à s’acquitter de leur mandat au mieux.


Par ailleurs, Mme Pillay a indiqué avoir dépêché une mission d’établissement des faits au Honduras.  Il n’y a que des conclusions préliminaires pour le moment, a-t-elle dit, précisant qu’elle présenterait un rapport au conseil des droits de l’homme.  Le Haut Commissariat veille aussi à renforcer le mécanisme de l’Examen périodique universel (EPU), le partenariat avec les différentes régions et a ouvert un Bureau régional en Europe.  Dans les efforts de renforcement de l’accès à la justice, la Haut- Commissaire a appuyé les systèmes juridiques nationaux, y compris la formation dans les pays.  La Haut-Commissaire a un rôle crucial pour développer une méthodologie dans le domaine de la justice transitoire.  Une troisième série d’outils de justice transitoire a été publiée.


Son Bureau participe également aux questions relatives au terrorisme dans le cadre de la Stratégie mondiale de lutte antiterroriste.  Elle prendra la parole devant le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité.  Elle a souligné l’importance du respect des droits de l’homme dans la lutte contre le terrorisme.


L’Initiative Action II entre les différentes agences a permis d’aider 60 pays en développement grâce à des conseils, ce qui a permis de consolider le système judiciaire national.  Cette initiative doit renforcer la coordination à l’échelle du système des Nations Unies.


En outre, des efforts importants sont réalisés pour intégrer la dimension des droits de l’homme par exemple dans toutes les missions pour la paix. Des efforts sont en cours pour les intégrer dans les politiques spéciales.  Les fonctionnaires sont également formés pour mieux comprendre leur rôle dans l’action humanitaire.


Le Bureau a identifié 6 priorités pour le futur: garantir les droits de l’homme dans le contexte de la migration; éliminer la discrimination, en particulier la discrimination raciale, la discrimination fondée sur le sexe ou la religion ou contre d’autres personnes marginalisées; protéger les droits économiques, sociaux et culturels dans les efforts tendant à combattre les inégalités et la pauvreté, y compris dans le contexte des crises alimentaire, économique et climatique; protéger les droits de l’homme dans les situations de conflits armés, violence et insécurité; lutter contre l’impunité et renforcer la reddition de compte, la primauté du droit et les sociétés démocratiques; et renforcer le mécanisme international de renforcement des droits de l’homme et le développement progressif de la législation internationale relative aux droits de l’homme.


Après un an, Mme Pillay a dit mieux comprendre les défis auxquels les États font face pour intégrer la problématique des droits de l’homme.  La crédibilité de notre travail dépend de notre engagement à travailler d’une manière intègre, impartiale, en évitant la politique de deux poids deux mesures, a-t-elle déclaré.


Questions à la Haut-Commissaire aux droits de l’homme


La représentante du Chili a centré sa question sur les droits de l’homme pour la santé maternelle.  Elle a rappelé que des étapes importantes avaient été franchies le 4 juin dernier à Genève.  Elle a évoqué la création possible d’un mécanisme spécial pour contribuer à renforcer les efforts de l’État concernant les femmes.


La représentante de la Colombie a évoqué les mesures pour éliminer les formes de discrimination.  Elle a rappelé que son pays avait présenté, au Conseil des droits de l’homme, une résolution sur la discrimination contre les femmes et cherchait à établir un autre projet de résolution sur les descendants d’africains lorsque cela posait problème.  Elle a rappelé que le Bureau de la Colombie avait donné des conseils pour renforcer le cadre juridique de promotion des droits de l’homme et les mécanismes de prévention.  C’est un mécanisme de coopération avec le Bureau du Haut Commissariat.  Suivant cet exemple, elle a demandé des renseignements sur les mécanismes et les domaines de coopération qui auront sa priorité et qui pourraient se trouver renforcés avec l’aide des gouvernements.


Le représentant du Soudan a estimé que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devait être atteinte.  Il souhaite qu’une plus grande importance soit donnée aux changements climatiques car, a-t-il dit, cela a une incidence sur les droits de l’homme.  En outre, il a rappelé que les mécanismes des droits de l’homme se superposaient dans les pays en développement, ce qui est moins le cas dans les pays développés.  Enfin, concernant la lutte contre l’impunité, il a souligné que les juridictions internationales ne devraient pas être dans la main de quelques pays


La représentante de la Chine a souligné l’impact de la crise.  À cet égard, il est urgent d’éradiquer la pauvreté et de protéger les droits économiques et sociaux.  Elle espère que le Bureau du Haut Commissariat et le Conseil des droits de l’homme donneront plus d’importance aux droits économique et sociaux ainsi qu’au développement et agiront pour atteindre les OMD.


La Conférence de suivi de Durban a attiré l’attention sur le racisme.  Le Haut Commissariat a appuyé, sur le plan technique, cette conférence.  Elle a demandé comment son document final allait être appliqué et a dit espérer que le Haut Commissariat va renforcer sa coordination avec le Conseil des droits de l’homme.  Elle a demandé si le Conseil des droits de l’homme allait vouloir améliorer son contrôle.  Elle reste préoccupée par le manque de solutions du Haut Commissariat sur son personnel.


La représentante de la Suède, au nom de l’Union européenne, a salué le travail réalisé par Mme Pillay lors de la première année de son mandat, notamment concernant l’aide apportée aux États Membres pour établir des institutions des droits de l’homme.  Elle s’est interrogée sur la manière dont le Bureau du Haut Commissariat comptait améliorer les procédures de suivi et le contrôle des organes conventionnels.  Elle a salué l’unité d’alerte rapide pour répondre aux situations où les droits de l’homme sont en péril.  Elle a demandé si les déploiements de cette unité avaient eu des effets positifs.  Elle a demandé quelles étaient les possibilités des États pour appuyer les efforts du Haut Commissariat quand des enquêtes sont mises en place lors des cas de violations des droits de l’homme et ce, afin de s’assurer que les parties prenantes soient redevables.


Le représentant du Liechtenstein a posé une question sur la mise en œuvre, demandant notamment si des progrès tangibles avaient été réalisés.  Il a souligné qu’il était trop tôt pour savoir si l’instrument qu’est l’examen périodique universel était celui souhaité.  À cet effet, il a préconisé d’attendre d’achever un cycle complet.  Il s’est en outre interrogé sur les relations du Haut Commissariat avec les organes conventionnels.  Concernant la lutte contre l’impunité, il a demandé comment le Bureau du Haut Commissariat envisageait son rôle.


L’Observatrice de la Palestine a rappelé les violations contre les droits de l’homme dont, selon elle, Israël est coupable depuis 42 ans.  Elle a souligné que le rapport Goldstone établissait clairement les responsabilités lors du dernier conflit à Gaza.  Elle a demandé comment la communauté internationale pouvait s’assurer que la justice prenne le dessus et comment cette impunité pouvait prendre fin.


Le représentant du Maroc a rappelé que la Conférence de réexamen de Durban avait été un succès grâce à l’engagement de la Haut-Commissaire.  Il s’est réjoui de l’évolution du Conseil des droits de l’homme.  Selon lui, l’évaluation de cet organe devrait être menée conjointement entre New York et Genève et, à ce sujet, il a souhaité connaître le point de vue de Mme Pillay.  De plus, il a souligné que la mise en œuvre de l’examen périodique universel confortait la réussite de ce mécanisme.  Cela n’aurait pas été possible sans l’apport technique du Bureau de Genève.  Enfin il a rappelé l’importance du droit au développement pour lequel le Haut-Commissarait doit œuvrer.


La représentante de la Nouvelle-Zélande a souligné qu’il était indispensable que le Haut Commissariat soit présent physiquement dans toutes les parties du monde.  Selon elle, il faut que cela s’étende à tout le système des Nations Unies.  Concernant les changements climatiques, elle a pris note d’une étude du Bureau de la Haut-Commissaire et du Conseil des droits de l’homme.  Elle a souhaité connaître les vues de Mme PILLAY sur ce sujet.


La représentante de l’Égypte a rappelé la priorité du droit au développement et des droits sociaux et économiques dont a parlé Mme Pillay.  Elle a ainsi demandé quels étaient les programmes qu’elle envisageait de mettre en place pour la réalisation de ces droits.  Elle a rappelé la pertinence de la question posée par la Palestine.  Elle a demandé quels étaient les programmes relatifs à la traite des êtres humains.  Elle a demandé comment Mme Pillay envisageait la concertation entre le Représentant du Secrétaire général sur les femmes dans les conflits armés et le système des Nations Unies sur les problèmes des femmes à l’échelle du système.


Le représentant de la Malaisie s’est félicité de l’initiative de la Haut-Commissaire sur le séminaire d’experts sur l’expression et l’incitation à la haine.  Il lui a demandé ce qu’elle comptait faire de plus dans ce domaine.  Il a souhaité notamment savoir si elle envisageait des initiatives pour un dialogue interculturel et interconfessionnel.  Concernant les mandataires des droits de l’homme, il a demandé ce que pouvait faire le Haut Commissariat pour que les mandataires respectent le Code de conduite.


Le représentant des Maldives a abordé la question des droits de l’homme et des changements climatiques.  Il a demandé comment classer les séquelles des changements climatiques en violation des droits de l’homme.  En effet, les divers rapports montrent que les changements climatiques nuisent aux droits de l’homme.  Il s’est félicité des mesures prises par le Haut Commissariat sur ce thème jusqu’à présent et a dit attendre des résultats positifs du Sommet de Copenhague sur les changements climatiques.


Le représentant du Mexique a affirmé qu’au sujet des droits des migrants, le Haut Commissariat avait déclaré l’an dernier que l’une de ses priorités serait d’être présent sur le terrain.  Il a ainsi souhaité en connaître les résultats et les plans pour augmenter les plans de coopération technique dans ce domaine.


La représentante des États-Unis a posé une question sur le renforcement des mécanismes des droits de l’homme.  Elle a demandé comment combler les lacunes à ce sujet et comment aider et assurer l’indépendance de ces mécanismes.


La représentante du Royaume-Uni a souligné l’importance de l’harmonisation des mécanismes et du concours de la société civile.  Elle a souhaité un rapport sur ce sujet.  Selon elle, le travail de suivi du Haut Commissariat est important dans la mesure où il fait partir du système d’alerte des Nations Unies.


La représentante de la République arabe syrienne a affirmé qu’elle s’attendait à ce que la Haut-Commissaire n’omette pas de mentionner dans son intervention les actes commis par Israël dans les territoires occupés d’autant plus que le rapport Goldstone a été adopté par le Conseil des droits de l’homme la semaine dernière.  Elle a demandé des précisions sur ce que la Haut-Commissaire comptait faire sur les droits de l’homme dans les conflits armés.


Le représentant du Pakistan a salué les efforts de Mme Pillay en vue de redresser les déséquilibres géographiques dans son Bureau, soulignant toutefois qu’il existait toujours un déséquilibre.  Il a ainsi demandé comment la Haut-Commissaire pensait rectifier ce déséquilibre.  En outre, il a demandé comment son Bureau pouvait assumer un appui aux procédures spéciales en respectant un Code de conduite.  Enfin, il s’est interrogé sur la manière de travailler face à la forme de discrimination qu’est la diffamation des religions.


Le représentant de la République islamique d’Iran a appuyé la déclaration de Mme Pillay stipulant qu’elle ne tolérerait pas de politique de deux poids deux mesures dans le système des droits de l’homme à l’ONU.  Il a souhaité en savoir plus sur les mesures que la Haut-Commissaire pouvait prendre pour améliorer les engagements en matière de coopération technique.


La déléguée de Cuba a reconnu les efforts du Bureau de Mme Pillay pour renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme.  Elle a affirmé que la crise alimentaire et financière touchait de nombreuses personnes dans les pays en développement qui n’ont pas provoqué cette crise.  Elle a jugé satisfaisant le document de la Conférence d’examen de Durban.  Elle a posé des questions sur la manière dont le Haut Commissariat entend mettre en œuvre ce document.  Elle a observé néanmoins un déséquilibre au sein du personnel du Bureau et a voulu que cela soit amélioré.  Elle a appelé à éviter la politisation pendant les procédures spéciales, et a encouragé au respect du Code de conduite des mandats spéciaux.  Elle a mentionné les difficultés de traduction de tous les documents résultant de l’Examen périodique universel (EPU).  Les États attendent ces rapports dans toutes les langues pour être en mesure de les étudier.


Le représentant du Bénin a renouvelé le soutien de sa délégation aux efforts de Mme Pillay et a salué la nouvelle orientation d’accorder davantage d’importance et de moyens au travail sur le terrain.  Les droits de l’homme ne sont pas une abstraction et il faut les rendre concrets auprès des citoyens.  Ce n’est pas d’abord l’affaire des États mais principalement des communautés.  Sans adhésion populaire, il n’y aura pas vraiment de progrès.  Il s’est demandé comment le Haut Commissariat pourrait mieux le faire.  Il a évoqué l’initiative que son pays avait prise d’encourager à la proclamation d’une année de l’apprentissage des droits de l’homme.  Il a reproché à Mme Pillay de ne pas l’avoir mentionné et a espéré qu’elle n’enterrerait pas les acquis de cette année qui a marqué la première édition de l’Année de l’apprentissage des droits de l’homme.


La représentante de l’Australie a félicité la Haut-Commissaire pour cette première année dans ses fonctions.  Elle a évoqué la création de l’unité de réponse rapide, les consultations d’experts et les systèmes de justice traditionnels en Australie.  Elle a salué les travaux de la Commissaire, réalisés de manière intègre et a voulu savoir comment cette intégrité pourrait être maintenue.


Le délégué de l’Inde a fait allusion aux efforts de Mme Pillay pour assurer une représentation géographique équitable au sein de son bureau.  Il a aussi demandé si elle avait amélioré les travaux du Haut Commissariat sur l’évaluation des droits économiques et sociaux.


Réponses de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme


Mme Pillay a déclaré qu’il était important d’entendre de la part des États que ce qui est fait sur le terrain est apprécié.  Concernant la question posée par les États-Unis, portant sur les mécanismes relatifs aux droits de l’homme, elle a indiqué qu’il s’agissait d’un élément crucial de la réforme des Nations Unies.  Il y a maintenant un organe intergouvernemental, le Conseil des droits de l’homme, qui diffère de la Commission, a-t-elle dit, encourageant ce conseil à examiner les violations chroniques des droits de l’homme.


Concernant les six priorités qu’elle a énumérées dans sa déclaration, elle estime que les efforts doivent effectivement se concentrer sur les droits économiques et sociaux.  Elle a souligné qu’elle livrerait des indications le moment voulu.


S’agissant de l’indépendance de son Bureau, elle s’est dite guidée par son mandat.  Elle estime que le Bureau et le Conseil des droits de l’homme devraient coopérer étroitement.  Elle a noté les bons résultats déjà obtenus en matière de coopération.  Le dialogue et la discussion, vont permettre de promouvoir une meilleure compréhension, a-t-elle précisé.


Elle a déclaré qu’elle encourageait une plus grande implication du Bureau de New York au niveau du suivi du Conseil des droits de l’homme dans la mesure où le statut du Conseil dépend de l’Assemblée générale.  Le processus doit se faire de manière inclusive afin d’arriver à un consensus devant le Conseil, a-t-elle affirmé.


Elle a souligné que l’amélioration de la diversité géographique était essentielle pour garantir la crédibilité du Bureau.  Elle fait tout ce qu’elle peut pour incorporer des membres de différents systèmes juridiques, de diverses provenances ethniques.  Les mesures introduites jusque-là fonctionnent, a-t-elle dit.  Elle a noté des progrès tangibles, notamment une meilleure présence de pays non occidentaux.


En réponse au Pakistan sur ce même sujet, elle a précisé qu’elle avait essayé d’élargir le nombre de candidats, d’avoir une meilleure visibilité quant aux annonces par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales ou des institutions universitaires.  Elle a aussi développé des stratégies pour des processus de recrutement avec les missions permanentes.  Cependant, elle a souligné qu’elle respectait le travail du personnel actuel et qu’elle ne pouvait pas bouleverser complètement la structure.  Elle a rappelé les lois sur les candidatures internes.


Concernant les mandats internes, elle a appelé à respecter les procédures et le Code de conduite.  Depuis 2008, il y a eu l’organisation de trois sessions de formation pour les nouveaux titulaires de mandat pour qu’ils se familiarisent avec le Code de conduite.  Au sujet de l’examen périodique universel, elle a reconnu qu’il était peut être trop tôt pour évaluer ce processus.  On doit attendre un cycle complet, mais la participation à haut niveau d’États montre que ce processus est de grande valeur, a-t-elle souligné.  Il faudrait que ce niveau d’aide soit vraiment accordé aux États, a-t-elle dit.


Mme Pillay a déclaré qu’elle souhaitait que la société civile s’engage pour mettre en œuvre les recommandations de l’examen périodique universel.  Les organes conventionnels sont pourvus de mises à jour régulières et l’examen périodique universel a encouragé une ratification des traités.  Elle a indiqué qu’elle avait rendu visite à tous les organes conventionnels.


Au Bénin, sur la manière dont le Bureau du Haut Commissariat a mis en œuvre la résolution sur l’Année internationale d’apprentissage des droits de l’homme, elle a indiqué qu’elle avait intensifié les efforts de développement de matériel de formation, disponible sur le site Web.  Plus de 200 ONG dans 60 pays ont participé à ce projet, ainsi qu’à l’établissement d’une banque de données.  Un accord vient d’être signé avec les États francophones en vue d’activités de ce genre.


Répondant notamment à la Chine, à Cuba et à l’Égypte sur le droit au développement, elle a indiqué qu’au cours des deux années écoulées, les activités avaient été ciblées pour le respect de ce droit.  Elle a l’intention de travailler avec plusieurs institutions globales en intégrant le droit au développement dans leurs politiques et plans.  Des partenariats stratégiques, y compris de conseil et de plaidoyers, sont aussi en cours ou prévus.


À la question de la Chine sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), elle a souligné l’importance de l’Objectif nº8, et tout ce qui est prioritaire pour autonomiser les plus vulnérables.  Il faut recueillir les ressources nécessaires et coopérer en la matière, a-telle préconisé.  Le chaînon manquant dans les OMD, ce sont précisément les droits de l’homme et il faut rétablir ce chaînon.


Dans sa réponse au Mexique qui désirait connaître les résultats du travail du Haut-Commissariat sur le terrain en matière de défense des droits des migrants, elle a estimé qu’il était trop tôt pour disposer de résultats, mais qu’on planifiait pour novembre un panel sur la détention des migrants, avec l’accent sur des options autres que la détention.  Elle a insisté sur la Convention sur les travailleurs migrants et des membres de leur famille, base de tous les programmes d’action à l’avenir.  Elle souhaite promouvoir une approche imprégnée des droits de l’homme et une conférence sera organisée à Athènes dans ce but.


Parlant de son thème favori, l’égalité entre les sexes, elle a réitéré son appui ferme pour la création d’un mécanisme d’égalité devant la loi, adopté par le Conseil des droits de l’homme, qui lui a demandé de procéder à une étude thématique sur l’égalité entre les sexes devant la loi.  Cette nouvelle entité composite sur la structure de la parité, il y aura une nouvelle Secrétaire général adjoint sur les femmes dans les conflits.  Elle a souhaité que cette entité ait les moyens de faire avancer la protection des femmes.  Elle désire participer au processus de nomination du secrétaire général adjoint pour cette entité.


L’Initiative Action II s’est clôturée avec succès en 2008.  Elle a joué un rôle important dans le renforcement des capacités sur le terrain.  Toutes une série de publications, incluant des mesures pratiques, ont été distribuées à toutes les équipes de pays pour appuyer leur programmation et action.  Un mécanisme de suivi est prévu également.


À la question de la Malaisie à propos des séminaires sur la liberté d’expression, elle a considéré que celle-ci était essentielle et avait une certaine limite dans le droit international.  Un séminaire d’experts a été organisé sur la liberté d’expression et l’incitation à la haine religieuse.  Il s’agit de comprendre le concept d’incitation à la haine, incluse dans la Déclaration et le Programme d’action de Durban.  Elle a attiré l’attention sur une résolution adoptée par le Conseil des droits de l’homme sur cette question le mois dernier.


Par rapport à l’intervention des Maldives, elle a estimé que les changements climatiques avaient bien évidemment des incidences négatives sur la jouissance des droits de l’homme.  Elle a exhorté les États à examiner de plus près leurs obligations pour combattre ces changements et atténuer ses conséquences, dont un grand nombre sont humaines et incitent donc à l’action.


À la Chine, l’Égypte et Cuba à nouveau, Mme Pillay a salué les priorités et orientations actuelles sur la promotion et la défense des droits dans les situations de conflit et a insisté qu’il s’agissait là d’une question transversale face à la violence et à l’insécurité dans les conflits armés.  La publication de deux manuels à ce sujet suivra bientôt.  Elle a publié un rapport sur la mise en œuvre et le contrôle, ainsi que sur certains droits spécifiques comme le droit au logement par exemple.  Les capacités des partenaires nationaux ont été améliorées. 


Au Soudan, sur le caractère justiciable des droits économiques, sociaux et culturels, elle a indiqué que cette question lui tenait particulièrement à cœur et qu’il fallait promouvoir cette idée au niveau national. 


En réponse aux États-Unis, qui s’intéressaient au travail sur le terrain, elle a appuyé la déclaration du délégué américain selon laquelle il faut traduire au niveau national tous les instruments relatifs aux droits de l’homme.  Tout le monde a un rôle important dans la mise en œuvre de ces instruments, et le partenariat sur le terrain est très riche et permet de mieux comprendre les enjeux, a-t-elle dit.


S’adressant au Royaume-Uni sur les résultats obtenus au Népal, elle a indiqué qu’une commission sur les disparitions avait été établie et que celles-ci avaient été érigées en crime.  Le Haut-Commissariat a aidé au renforcement des capacités nationales et des organisations de la société civile, des séminaires pour la police et à l’élargissement des partenariats en général.  Il y a eu des progrès dans la médiation et le leadership avec une approche basée sur les droits de l’homme dans toutes les situations d’urgence.


Pour qu’il y ait des enquêtes crédibles dans les cas de violations des droits de l’homme, il faut un mécanisme d’enquête indépendant avec trois fonctions: contrôler la mise en œuvre des instruments gouvernementaux, faire des consultations et traiter de la perspective des victimes.  Les mécanismes d’enquête ne doivent pas être liés au Gouvernement.


Il faut aider aux procédures d’enquête nationales sur la base de la complémentarité.  Un délégué a évoqué l’unité de réponse rapide du Haut Commissariat.  Effectivement, a répondu Mme Pillay, cette unité a permis de réagir dans certains cas de manière très rapide.  Des conseillers de l’unité ont été envoyés dans des pays ou dans des missions de paix.


Répondant aux questions de l’observatrice de la Palestine et des représentants de l’Égypte, de la République arabe syrienne, de la Suède sur le rapport Goldstone, elle a admis qu’elle aurait dû l’évoquer.  Le Conseil des droits de l’homme a examiné cette question et une résolution a été adoptée par 25 membres du Conseil.  Cette question viendra devant l’Assemblée générale et donc à la Troisième Commission, a-t-elle précisé.  Le rapport Goldstone met l’accent sur toutes les violences excessives commises par toutes les parties au conflit.  On ne doit pas mettre le principe de responsabilité sous couvert de processus de paix, a-t-elle dit.  Toutes les parties doivent organiser des enquêtes transparentes sur les violations des droits de l’homme, conformément aux normes internationales.


À la République arabe syrienne, elle a reconnu la vulnérabilité particulière des personnes vivant sous occupation étrangère, et le Haut-Commissariat fournit de l’aide dans les différentes régions, notamment dans les territoires arabes occupés, et réclame réparation pour les victimes.  Les États doivent appuyer les processus de justice et de compensation ou de justice transitoire dans certains pays.  Elle a exhorté à encourager la responsabilité dans toutes les situations allant de pair avec notre volonté d’être équitable.  Il n’y a aucun pays qui n’a pas de violation des droits de l’homme, a-t-elle conclu.


Déclaration de M. Ibrahim Gambari, Conseiller spécial auprès du Secrétaire général, suivie d’une séance de questions


M. IBRAHIM GAMBARI, Conseiller spécial du Secrétaire général, a introduit, au nom du Secrétaire général, le dernier rapport de ce dernier sur la situation des droits de l’homme au Myanmar conformément à la résolution 63/245 de l’Assemblée générale.  La période couverte par le rapport est du 25 août 2008 au 25 août 2009 et inclut la visite du Secrétaire général, les 3 et 4 juillet 2009, à l’invitation du Gouvernement du Myanmar.


Le Secrétaire général y avait aussi effectué une visite en mai 2008 au lendemain du cyclone Nargis, dans le cadre des efforts des Nations Unies visant à transmettre au Gouvernement et au peuple du Myanmar les inquiétudes, les attentes et les encouragements de la communauté internationale, et d’apporter une assistance pour les aider à relever les nombreux défis auxquels ils sont confrontés.


Ainsi, le Secrétaire général a été en mesure de faire directement des propositions spécifiques au plus haut niveau du leadership au Myanmar, sur la base de cinq points: la remise en liberté de tous les prisonniers politiques, y compris Daw Aung San Suu Kyi; un dialogue véritable entre le Gouvernement et toutes les parties prenantes; la création de conditions conduisant à un processus électoral crédible et inclusif; relever les défis socioéconomiques auxquels le pays se heurte et la régularisation du processus d’engagement à travers la mission de bons offices des Nations Unies. 


Il s’agit de créer un climat propice pour que le Gouvernement du Myanmar applique ses propres priorités par l’organisation d’élections libres et équitables et de jeter les bases de la stabilité et du développement largement acceptable tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays.  Le Secrétaire général a rencontré des groupes minoritaires et les a priés de participer au processus d’engagements politiques.  Il a présidé une réunion des amis du Secrétaire général au Myanmar dont 11 des 15 membres ont été représentés au niveau ministériel.  Il a exhorté les autorités du Myanmar à dialoguer de manière inclusive dans le but d’organiser des élections crédibles respectant les propositions faites par le Secrétaire général


Il a mis l’accent sur la nécessité de la consolidation du rôle de l’ONU pour aider le pays à relever ces défis, afin d’assurer la transition vers la démocratie et garantir une marche continue vers le développement durable. Le Secrétaire général salue l’appui unanime qu’il a reçu et les assurances de haut niveau à cet égard.  Un dialogue constructif s’est donc établi entre l’ONU et les autorités du Myanmar.  Depuis la visite du Secrétaire général en juillet dernier, l’attention a été attirée en particulier sur la déception face au procès de Daw Aung San Suu Kyi.  Le Secrétaire général souhaiterait éviter les tensions qui ont eu lieu au mois d’août entre le Gouvernement et des groupes armés.  Il est encouragé par la remise en liberté de 130 prisonniers politiques, la reprise des entretiens entre le Gouvernement et Daw Aung San Suu Kyi.  C’est une réaction incomplète aux propositions précises formulées par le Secrétaire général lors de ses visites.


En prévision des premières élections depuis plus de 20 ans, il a estimé qu’il faut régler immédiatement trois problèmes: la remise en liberté de tous les prisonniers politiques, un véritable dialogue entre le Gouvernement, l’opposition et les groupes ethniques armés et la création d’un environnement propice et crédible pour la tenue d’élections libres, transparentes et honnêtes.  Il importe aussi de s’attaquer aux défis humanitaires et économiques, notamment par la réalisation des OMD et utiliser le potentiel économique de la nation.  Le dialogue transparent est la seule voie pour enclencher un échange pacifique entre le Gouvernement et l’opposition.


Le Myanmar pourra tirer grand parti de toute l’expérience des Nations Unies dans de nombreux domaines.  Le Gouvernement doit maintenant donner corps à tous ses engagements, et faire les bons choix en se montrant prêt à progresser vers un avenir centré sur les efforts de développement économique et social.


Questions au Conseiller spécial auprès du Secrétaire général


Le représentant du Myanmar a déclaré que le Président du Conseil d’État s’était engagé à organiser des élections libres et à remettre le pouvoir au nouveau Gouvernement.  Il souligne que le rapport mentionne que des mesures concrètes doivent être prises et s’inquiète du sort de Daw Aung San Suu Kyi alors que sa peine a été commuée en assignation à résidence.  Il a affirmé que 114 prisonniers avaient été remis en liberté le mois dernier, ce qui signifie que des mesures avaient été prises après la visite du Rapporteur.  Selon le représentant du Myanmar, le Rapporteur sort de son rôle de bons offices.  Il n’y a pas des personnes emprisonnées uniquement pour des motifs politiques dans son pays, mais aussi pour atteinte aux lois pénales.  Des lois électorales vont être adoptées et une commission électorale va être mise en place.  Concernant les droits sociaux et économiques, il est difficile de progresser actuellement.  Il a rappelé que le Secrétaire général adjoint avait reconnu que le Myanmar était à un tournant.  Mais c’est le Gouvernement et le peuple du Myanmar qui doivent décider de leur destin, a-t-il estimé.


Le représentant du Japon s’est félicité de l’annonce du Gouvernement de Myanmar de remettre en liberté des prisonniers, mais il s’est dit inquiet du sort de Daw Aung San Suu Kyi.  Il a estimé que tous les prisonniers politiques devaient être remis en liberté.  Tout en étant satisfait avec le travail des Nations Unies sur cette question, il a demandé comment les pays voisins du Myanmar, les pays d’Asie, pourraient coopérer pour aider le Myanmar à aller de l’avant.


La représentante de la Nouvelle-Zélande a demandé comment le suivi des bons offices allait être assuré et s’est interrogé sur la relation entre le Gouvernement et les groupes ethniques armés.


La représentante de la Suède, au nom de l’Union européenne, a relevé un certain nombre de défis dans le rapport, notamment le problème des prisonniers d’opinion, et l’absence de lois électorales.  Elle a demandé comment les élections allaient en être affectées.  Concernant la Constitution, elle a noté que le processus d’adoption n’était pas inclusif, des parties prenantes ayant été exclues.  Que faire pour qu’une Constitution représentative soit mise en place, a-t-elle demandé.


Le représentant du Chili a rappelé que c’était au peuple du Myanmar de décider de son avenir, mais dans le cadre d’élections libres et informées.  Il a estimé que la peine de Daw Aung San Sau Kyi n’était pas de nature à créer un climat propice.  Il a déclaré que la façon dont les organisations régionales s’impliquaient avait un rôle fondamental.  Il a donné l’exemple de son pays par rapport aux organisations d’Amérique latine.  Enfin, il a évoqué la question de la création d’un mécanisme spécialisé pour lutter contre les discriminations des femmes devant la loi.


La délégation des États-Unis a rappelé que la libération des prisonniers politiques était un élément essentiel de la démocratie.  Elle a demandé si l’on disposait d’indices sur la remise en liberté d’autres prisonniers.


La délégation de l’Australie a déclaré qu’un engagement stratégique avec le Gouvernement du Myanmar serait une relation constructive.


Réponses


M. Gambari a rappelé les demandes de l’ONU et a précisé que le Secrétaire général attendait des mesures concrètes par rapport à ses propositions précises qui s’inspirent des sept points figurant dans la feuille de route concernant le Myanmar.  Il a apprécié que le Gouvernement du Myanmar ait jugé constructif le rapport du Secrétaire général.


Au Japon, qui voulait savoir ce que l’ONU faisait pour coordonner ses activités avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), il a notamment indiqué que l’Indonésie avait organisé des réunions de groupes officieux où les Nations Unies, l’ANASE et le Myanmar œuvraient ensemble et que tous jugeaient utiles.


À la Nouvelle-Zélande, sur les futures activités de bons offices de l’ONU, il s’est dit lui-même prêt à retourner dans ce pays si nécessaire.  Il a engagé tous les pays à aider le Myanmar à devenir uni et pacifique dans la transition et le respect des droits de l’homme de son peuple.


Les tensions entre le Gouvernement et les groupes armés ethniques tiennent de causes connues.  Il attend la réaction du Gouvernement aux propositions du Secrétaire général car les Nations Unies ont une longue expérience dans ce type de situation.  Plus vite on approuve une loi électorale, plus rapidement on encouragera ceux qui vont y participer.  Il faut, a-t-il dit, un engagement politique vers le changement et créer un climat général propice à cet effet.  La Constitution, par exemple, a déjà été adoptée par une majorité des peuples du Myanmar et il faut insister sur le dialogue pour finaliser ce processus.


La résolution sur la mission de bons offices a été adoptée par l’Assemblée générale, en coordination avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar.  La coordination et la coopération entre les deux sont très étroites, a-t-il dit.  Le Gouvernement du Myanmar promulgue régulièrement des amnisties, a-t-il ajouté, se déclarant convaincu qu’il continuera à le faire.


M. Gambari a recommandé que la communauté internationale s’engage de manière constructive avec le Gouvernement du Myanmar.  Il faut s’engager vers un Myanmar démocratique sur la base d’un processus dont il a lui-même tracé la feuille de route.


Exposés et dialogue avec:


Président du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs

migrants et des membres de leur famille Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation


Échange de vues avec le Président du Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille


La représentante des Philippines a rappelé que, le 14 octobre dernier, il y avait eu un débat sur les travailleurs migrants domestiques.  Elle a ainsi souhaité savoir pourquoi le Comité avait tenu une journée sur cette question et, en connaître les conclusions et résultats.  En outre, elle a rappelé le débat, au sein d’un groupe d’experts, sur la détention des migrants, qui a eu lieu à Genève.  Elle a demandé si le Comité essayait de formaliser par écrit ses vues sur les conditions de détention des migrants sur les pratiques alternatives.


M. El Jamri a répondu que cette journée sur la question des travailleurs domestiques avait été organisée en vue de traiter de la mise en place d’un nouvel instrument de protection des migrants domestiques.  D’ici à 2011, un nouvel instrument sera appliqué, mais on ne sait pas encore sous quelle forme.  Le Comité a axé son travail sur trois points: l’examen des rapports des États parties, la promotion et les réflexions pour harmoniser la Convention.  Il a souligné la nécessité de sensibiliser, de créer des outils didactiques et de s’attaquer aux pays qui reçoivent des migrants domestiques.  Il a déclaré avoir besoin des efforts de tous pour que cette Convention puisse s’appliquer.  Il a précisé que tout ce qu’il venait de dire s’appliquait à la détention et à la rétention.  Il y a un ensemble d’articles sur ce thème dans la Convention, a-t-il dit.  Le point important, selon lui, est qu’il ne faut pas faire de la migration un crime.  Il faut que les migrants aient accès à un droit de recours, a-t-il affirmé.


Le représentant de la République islamique d’Iran a demandé qu’on lui fournisse des détails sur les mesures prises pour lutter contre les attaques xénophobes et racistes dont les migrants sont victimes dans les pays d’accueil.


M. El Jamri a déclaré qu’au niveau de la Convention, ces attaques ne devaient pas avoir lieu.  On recommande aux États de prendre des mesures pour assurer un traitement similaire aux nationaux et aux non nationaux car la discrimination peut être institutionnalisée notamment dans des domaines comme l’éducation, la santé, l’emploi.  Il a souligné que l’on constatait qu’avec la crise, les migrants se trouvaient davantage discriminés.  En effet, quand il y a des difficultés, la préférence nationale surgit.  On le voit aussi par rapport aux attitudes de syndicats et d’associations.  On demande aux États d’accueil et d’origine de mettre en place des plans d’accompagnement, aussi bien quand les migrants arrivent dans un pays (accueil) que quand ils reviennent (réinsertion dans le pays d’origine), a-t-il déclaré.


M. ANAND GROVER, Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possibles, a présenté son deuxième rapport qui traite d’une question essentielle consacrée au rôle du consentement éclairé quant au droit de jouir du meilleur état de santé physique et mentale.  Les informations doivent être fournies de manière à garantir une compréhension intégrale.  Il incombe aux gouvernements et aux services publics de s’assurer que les informations sont accessibles, acceptables et que les services sont de qualité.  Le dépistage et le traitement, approche principale dans ce domaine, sont des droits de l’homme relatifs à la santé.


Il existe des déséquilibres créés dans les niveaux d’expérience et de connaissance entre le personnel médical et les patients, notamment les vulnérables, les femmes, les travailleurs migrants, les minorités ethniques.  Des représentants de leurs associations ou de conseils doivent être présents et les aider à prendre des décisions de consentement éclairé dans la situation de santé qui les concerne.  Les handicapés, par exemple, ne bénéficient souvent pas de ce type de services.  Certaines normes et lois qui limitent l’accès des femmes et des enfants aux soins de santé entravent l’accès de ceux-ci à des soins indispensables.  Les pandémies récentes ont soulevé de nombreuses préoccupations car il faut faire très attention aux droits des personnes et à leurs libertés fondamentales.  Malgré les restrictions, certains pays continuent d’appliquer des pratiques illégales avec des tests obligatoires, qui sont des mesures coercitives susceptibles de renforcer la stigmatisation.  Cela décourage les personnes considérées comme les vecteurs de la maladie comme les travailleurs migrants, les travailleurs du sexe ou des personnes infectées par le VIH/sida, qui craignent souvent d’avoir recours à des services médicaux.  Il s’agit avant tout d’encourager le dépistage, et les mesures de traitement forcé transgressent les droits fondamentaux des personnes.


On voit, a-t-il ajouté, que de nombreux États continuent de mettre en détention des personnes handicapées.  La Convention relative aux personnes handicapées précise pourtant qu’un handicap n’empêche pas une personne d’avoir le droit de vivre et d’être soignée.  Le consentement éclairé nécessite que tout sujet potentiel soit informé de la maladie, des traitements et des risques potentiels de tels traitements notamment.  Il faut tenir compte des risques associés au deux poids deux mesures.  Il faut surmonter les barrières de mise en œuvre au niveau de la communauté.  Il recommande aux États d’assurer la confidentialité et le consentement éclairé pour les personnes vulnérables.  Il s’agit d’éviter la stigmatisation et la discrimination par le biais de cycles de formation du personnel médical, de l’encouragement du volontariat, de la réforme du cadre législatif et juridique en la matière.


À l’issue de sa première année de mandat, M. Grover a remercié les pays qui l’ont accueilli ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et d’autres institutions.  Il a rendu hommage aux associations et groupes qui lui ont fourni des conseils très précieux pour mieux comprendre la situation dans le domaine de la santé dans leur pays et les défis qui restent à relever.


Questions au Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possibles


La représentante de l’Australie est revenue sur la notion de consentement éclairé.  Elle a remercié M. Grover de sa visite en Australie, l’objectif étant de voir les liens entre la pauvreté et les résultats obtenus en matière de santé.  Elle a demandé si le Rapporteur spécial avait des modèles à évoquer au sujet des relations entre pauvreté et VIH/sida.


La représentante du Chili a indiqué que son pays encourageait les mécanismes pour la protection des personnes âgées.  Elle a ainsi demandé des renseignements sur la capacité juridique des personnes âgées concernant le consentement éclairé.  Selon elle, cette question devrait, peut-être, être abordée sous les notions de secret médical et de confidentialité.


Le représentant de la Suède, au nom de l’Union européenne, a déclaré que le consentement éclairé était un droit essentiel et, à ce titre, devait être inscrit dans toutes les politiques.  Malheureusement, il est encore compromis dans nombre de systèmes de santé.  Il a demandé ce qui pouvait être fait pour améliorer la sensibilisation de cet aspect chez les professionnels de la santé.  Il s’est également interrogé sur les mesures destinées aux groupes vulnérables, par exemple les homosexuels, les personnes utilisant des drogues.  Enfin, il a demandé des précisions sur les pratiques, les mécanismes à mettre en place et les voies de recours afin que ceux qui menacent la dignité humaine en rendent compte.


La représentante de Cuba a rappelé que son pays avait travaillé pour que tous les Cubains aient accès à la santé et avait favorisé la coopération internationale dans le domaine de la santé.  Elle a demandé si M. Grover avait des exemples de coopération Sud-Sud qui permettent de promouvoir le droit à la santé.  Concernant les ressources humaines, elle a demandé quelles étaient les conséquences de la fuite des cerveaux des pays en développement sur les systèmes de santé du sud.


La représentante du Canada a déclaré que la question de l’alphabétisation était importante dans le domaine du consentement éclairé.  Elle a demandé si le Rapporteur spécial avait vu des exemples où les soins étaient incorporés à l’approche du droit de l’homme à la santé.


Le représentant de la Suisse a demandé de quelle manière on pouvait garantir que le patient comprenne l’information nécessaire à son consentement.  Quelles personnes peuvent délivrer l’information nécessaire?  À cet égard, quel est rôle joué par l’école?


Le représentant de la Malaisie a rappelé que le problème du consentement éclairé était central.  Il a demandé si M. Grover avait procédé à un examen des efforts entrepris pour que tout le monde jouisse du meilleur état de santé mentale et physique possibles.  Concernant la dimension internationale, qu’en est-il de l’aide pour que les pays en développement réalise leur droit à la santé grâce, notamment à la formation de personnel et des fonds?  Enfin, il a demandé ce que le Rapporteur spécial pensait de la phrase « meilleur état de santé mentale et physique possibles » pour limiter l’accès aux soins aux individus.


Le représentant de l’Afrique du Sud a rappelé l’initiative sur la santé mentale qu’un certain nombre de pays dont l’Afrique du Sud et le Brésil avaient prise.  Il a demandé son avis au Rapporteur spécial.  En outre, il a demandé à M. Grover ce qu’il pensait de l’impact sur la santé de questions liées au commerce, à l’environnement, aux changements climatiques.


Le représentant du Brésil a souligné que les gens pauvres ne savaient pas qu’il existait des médicaments génériques qui étaient moins chers que ceux de marque.  Il est du devoir du personnel médical de les renseigner, a-t-il dit.  Souvent le médecin traitant refuse de remettre le dossier du patient à un autre médecin, a-t-il également dit, rappelant que les précédents rapporteurs avaient mis l’accent sur l’importance de fournir des informations sur les médicaments.


La déléguée de l’Inde a manifesté son intérêt pour les bonnes approches communautaires dans le domaine médical et de la relation avec les patients.  Elle a souligné qu’il faut tenir compte du degré d’alphabétisation et de la pauvreté des patients et du consentement éclairé.  Elle a demandé comment on pourrait arriver à un équilibre entre ces trois éléments.


Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible


M. Grover a réitéré le fait qu’il fallait investir dans la diffusion d’informations par les services de conseils.  Les essais de médicaments sont une question différente surtout du fait que c’est pour une période déterminée.  Il est évident que des membres de la communauté elle-même, ayant reçu des informations pertinentes, peuvent constituer des relais pour exercer un contrôle sur les essais de médicaments.  Au Brésil, par exemple, une législation dans ce sens n’existait pas et les sociétés multinationales profitent de ce vide législatif d’où l’urgence de la mise en place d’un cadre législatif et juridique défini et réglementant cet aspect.


Il a salué l’initiative de sept pays citée par l’Afrique du Sud.  Il a pris note de leurs préoccupations et estimé qu’il s’agissait d’un défi difficile à relever.  Il a signalé qu’il était au courant et qu’il prendrait contact avec les pays mentionnés par l’Afrique du Sud.


À la question de la Malaisie sur l’assistance et la coopération technique, il a considéré qu’elle était inégale.  Un bon exemple en matière de santé, est le Fonds mondial de soutien à la lutte contre le paludisme qui est directement orienté et géré par la société civile.  L’assistance technique pour les vaccins est vitale, surtout avec les dernières pandémies.


La notion du meilleur état de santé physique et mentale possible n’est pas bien comprise.  Il a évoqué le « Wall Street Journal » qui écrivait dernièrement qu’il s’agissait d’une notion américaine.  Mais, encore une fois, cette expression est mal comprise, a-t-il rectifié, en faisant référence à l’indivisibilité de tous les droits et du cadre plus large de l’approche de questions relatives à la santé.  Il a insisté sur le fait que les initiatives, que l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde avaient prises, étaient intéressantes mais que s’ils arrivaient à faire leurs achats groupés, les prix chuteraient immédiatement.  Cela ne manquera pas d’avoir une répercussion importante sur les prix des médicaments au niveau mondial, a-t-il estimé.


M. Grover, qui est biochimiste de formation mais aussi avocat, a vivement plaidé en faveur d’aide des États pour orienter leurs efforts également sur la recherche.


Le conseil, le dépistage et le consentement éclairé dans la confidentialité et la non-discrimination sont autant d’éléments de réflexion pour ces questions d’intérêt public.


À l’issue des réponse apportées par le Rapporteur spécial, la représentante des États-Unis a fait état du débat actuel dans son pays en vue d’une réforme du système de santé et a confirmé que l’Administration du Président américain Barack Obama cherchait à mettre en place des services de santé à des prix abordables et que cela n’était pas toujours bien compris.


Réponses du Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possibles


Le Rapporteur spécial a noté que beaucoup de questions étaient liées entre elles comme les pratiques et le lien entre la pauvreté et des maladies comme le VIH/Sida.  La pauvreté aboutit à un manque d’informations pour les pauvres et les groupes vulnérables.  D’un autre côté, beaucoup de ces groupes sont pauvres, donc sans accès à ces informations.


Il a répondu à la déléguée du Canada qu’il existait des modèles comme les travailleurs du sexe qui ont décidé d’utiliser des préservatifs pour se protéger.  L’utilisation du préservatif a augmenté et avec lui la prévalence du VIH/sida.  Il existe des modèles de communautés qui ouvrent des hôpitaux et il y a une sensibilisation.


Il s’est réjoui que le Chili ait mentionné la situation des personnes âgées.  Il faut parvenir à un changement de comportement par rapport à ce groupe, surtout les invalides car souvent ces personnes ne décident pas des soins à leur dispenser.  Ce sont leurs enfants ou un proche parent qui le font.  À défaut d’information, il faudrait des systèmes de conseil accessibles aux différentes couches de la société.


Au représentant de la Suède, le rapporteur spécial a fait une distinction entre pays en développement et pays développés à cet égard.  Des législations existent dans de nombreux pays développés mais elles ne sont pas toujours dûment appliquées de ce point de vue.  Dans les pays en développement, elles ne sont pas assez présentes.  Il a pris l’exemple des efforts et résultats obtenus dans la lutte contre le sida.


À la déléguée de Cuba, qui avait évoqué la fuite des cerveaux des pays en développement vers les pays développés avec la récession, il a confirmé que cette fuite se manifestait dans le domaine de la santé en particulier, le domaine juridique et d’autres encore à cause de la récession.  Il a estimé qu’il s’agissait d’un problème à examiner de plus près.  Il a dit son admiration pour la grande expérience de Cuba dans le domaine médical et à la mise à disposition de ses capacités dans d’autres pays.


Questions au Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible


Le représentant du Brésil a souligné que les gens pauvres ne savaient pas qu’il existait des médicaments génériques qui étaient moins chers que ceux de marque.  Il est du devoir du personnel médical de les renseigner, a-t-il dit.  Souvent le médecin traitant refuse de remettre le dossier du patient à un autre médecin, a-t-il également, rappelant que les précédents rapporteurs avaient mis l’accent sur l’importance de fournir des informations sur les médicaments.


La déléguée de l’Inde a manifesté son intérêt pour les bonnes approches communautaires dans le domaine médical et de la relation avec les patients.  Elle a souligné qu’il faut tenir compte du degré d’alphabétisation et de la pauvreté des patients et le consentement éclairé.  Elle a demandé comment on pourrait arriver à un équilibre entre ces trois éléments.


Rapporteur spécial sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.


M. Grover a réitéré le fait qu’il fallait investir dans la diffusion d’informations par les services de conseil.  Les essais de médicaments sont une question différente surtout du fait que c’est pour une période déterminée.  Il est évident qu’il faut que des membres de la communauté elle-même ayant reçu des informations pertinentes qui peuvent constituer des relais pour exercer un contrôle sur les essais de médicaments.  Au Brésil, par exemple, une législation dans ce sens n’existait pas et les sociétés multinationales profitent de ce vide législatif d’où l’urgence de la mise en place d’un cadre législatif et juridique défini et réglementant cet aspect.


Il a salué l’initiative de sept pays citée par l’Afrique du Sud.  Il a prisnote de leurs préoccupations et estimé qu’il s’agissait d’un défi difficile à relever.  Il a signalé qu’il était au courant et qu’il prendrait contact avec les pays mentionnés par l’Afrique du Sud.


À la question de la Malaisie sur l’assistance et la coopération technique, il a considéré qu’elle était inégale.  Une bonne technique en matière de santé c’est le fonds mondial de lutte contre le paludisme qui est directement orienté et géré par la société civile.  L’assistance technique pour les vaccins est vitale, surtout avec les dernières pandémies.


La notion du meilleur état de santé physique et mentale possible n’est pas bien comprise.  Il a évoqué le « Wall Street Journal » qui écrivait dernièrement qu’il s’agissait d’une notion américaine.  Mais, encore une fois, cette expression est mal comprise, a-t-il rectifié, en faisant référence à l’indivisibilité de tous les droits et du cadre plus large de l’approche de questions relatives à la santé.  Il a insisté sur le fait que les initiatives que l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde avaient prises étaient intéressantes mais que s’ils arrivaient à faire leurs achats groupés, les prix chuteraient immédiatement.  Cela ne manquera pas d’avoir une répercussion importante sur les prix des médicaments au niveau mondial, a-t-il estimé.


M. Grover, qui est biochimiste de formation mais aussi avocat, a vivement plaidé en faveur d’aide des États pour orienter ses efforts également sur la recherche.


Le conseil, le dépistage et le consentement éclairé dans la confidentialité et la non discrimination sont autant d’éléments de réflexion pour ces questions d’intérêt public.    


À l’issue des réponse apportées par le Rapporteur spécial, la représentante des États Unis a fait état du débat actuel dans son pays en vue d’une réforme du système de santé et a confirmé que l’administration du Président américain Barack Obama cherchait a mettre en place des services de santé à des prix abordables et que cela n’était pas toujours bien compris.


M. OLIVIER DE SCHUTTER, Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, a déclaré que l’on avait battu un record historique récemment: plus d’un milliard de personnes ont faim.  Cependant, le problème n’est pas le fait que nous ne produisions pas assez de nourriture.  La récolte de céréales en 2008 et 2009 a en effet atteint un niveau historique.  Nous vivons dans un monde où nous produisons plus de nourriture que jamais, mais où il n’y a jamais eu autant d’affamés, a-t-il dit.  La raison, a-t-il ajouté, est que nous avons mis l’accent sur l’augmentation et la disponibilité de la nourriture, alors que nous avons négligé la distribution, la viabilité et les conséquences environnementales à long terme.  Les rendements doivent augmenter, mais ce n’est pas une condition suffisante, a-t-il expliqué.


Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les niveaux de production ont été augmentés, créant les conditions d’un désastre écologique majeur.  Les formes classiques de l’agriculture ont contribué aux dérèglements climatiques.  La diversité génétique des cultures diminue.  Tous les efforts ont été entrepris afin d’assurer le développement d’un nombre limité de variétés, ce qui fait que nous arrivons désormais à environ 150 espèces cultivées.  Cette augmentation de l’uniformité est une source de vulnérabilité aux diverses attaques, que ce soit par des maladies ou des événements liés au climat.


M. De Schutter a présenté son rapport, fruit de consultations menées avec des organisations comme l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV).  Il faut chercher à savoir comment aider les plus pauvres à avoir accès aux aliments et quelles sont les meilleures politiques semencières.  En ce sens, la pérennité de la production vivrière devrait être une priorité.  La question est aussi d’augmenter les revenus des petits agriculteurs.


Le rapporteur spécial a identifié deux systèmes, le système commercial et le système « informel ».  Le premier système est marqué par des variétés uniformes et stables alors que le second système consiste davantage en des échanges de variétés locales.  L’accès à l’innovation devrait être encouragé dans les deux systèmes, dans la mesure où chacun des systèmes remplit des besoins spécifiques, a-t-il expliqué.


Concernant le système semencier commercial, certaines variétés peuvent améliorer la valeur nutritionnelle.  Mais l’expansion de ces variétés crée des problèmes, notamment une perte de l’agro biodiversité.  En outre, le secteur des céréales connaît un nombre limité d’entreprises, les grandes firmes des pays développés (Monsanto, DuPont et Syngenta).  Cela signifie que la dépendance des agriculteurs quant à l’écoulement de leur production est importante, a-t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité de législations antitrust.


Échange de vues avec le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation


Le représentant de la Suède, au nom de l’Union européenne, a fait référence à l’obtention participative des ressources phytogénétiques et a évoqué, dans ce cadre, la question de l’accès des femmes aux semences pour réaliser le droit d’accès pour tous.  Comment on peut aider les États Membres à promouvoir le droit des agriculteurs dans l’accès aux semences? Pourquoi les fermiers ne participent-ils pas à la définition de la recherche sur les semences?


La représentante de Cuba a admis que le mandat de M. De Schutter était sans doute la procédure des droits de l’homme qui bénéficiait d’un appui pratiquement universel.  Ainsi, a-t-elle dit, M. De Schutter bénéficie de l’appui ferme de la communauté internationale.  La question de la biodiversité génétique est essentielle et il existe des exemples constructifs de politiques semencière dans des pays comme l’Inde.  Elle a encouragé à des échanges permanents avec les pays et les institutions de l’ONU et autres partenaires dans ce domaine.


La déléguée de l’Irlande a observé que la population mondiale allait passer à 9 milliards de personnes et que les changements climatiques allaient provoquer une baisse des précipitations, d’où l’urgence d’améliorer l’accès aux semences et les rendements des agriculteurs des pays pauvres.  De nouvelles incitations au secteur privé s’avèrent nécessaires pour que la  recherche intègre les agriculteurs pauvres, surtout les femmes dans les pays en développement.  De même, le savoir traditionnel doit être maintenu et transmis entre les agriculteurs, a-t-elle souligné, demandant si le Rapporteur spécial pouvait fournir des exemples.


Le représentant du Brésil a déclaré que, dès son entrée en fonctions, le Président Lula da Silva s’était toujours soucié des pauvres et de la problématique de l’accès des agriculteurs aux semences.  Le dilemme du Brésil est qu’il faut près de 20 ans d’investissements pour développer un médicament, alors que pour l’agriculture, la plupart des pays en développement ont des ressources inestimables.  Dans ces conditions, pourquoi est-il si difficile de produire suffisamment pour se nourrir?  Il a évoqué le marché agricole international qui, selon lui, n’est pas ouvert et qui reste déformé par le grand nombre de subventions de produits agricoles par de nombreux pays du monde.  Il est très important d’identifier ces problèmes clairement et de trouver des solutions viables pour tous.  Le Brésil suit une approche en deux volets avec deux ministères, un pour l’agriculture familiale et un autre pour l’industrie agricole.  Dans les deux cas, le Gouvernement a mis l’accent sur la recherche agricole.  La libéralisation des marchés doit donc être développée et la coopération Sud-Sud intensifiée, a-t-il également affirmé.


Le représentant du Lesotho a demandé au Rapporteur spécial des détails sur les mesures et les meilleures pratiques pour trouver un équilibre et faire coexister les deux systèmes semenciers.  Il a aussi voulu savoir comment les semences et les matériels utilisés dans les pays en développement pourraient être l’objet d’un achat de semences appropriées.  Il a demandé si le Rapporteur spécial comptait faire une étude sur l’impact de ces semences introduites dans les pays.


Réponses du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation


Le Rapporteur spécial s’est déclaré impressionné par les sommes importantes investies dans la recherche pour arriver au même résultat que les fermiers locaux utilisaient déjà.  Le plan d’achat des semences par les investisseurs doit se faire conformément aux besoins des paysans locaux, sans les déloger ou les priver de leur pouvoir de décision.


À Cuba, il a répondu que le prochain rapport se pencherait sur la concentration de la chaîne alimentaire.  Les paysans n’ont pas le choix, a-t-il dit, notant qu’ils achetaient leurs intrants à des prix élevés et vendaient leurs produits à des prix dérisoires sur le marché local.


Il a rappelé le lien entre l’histoire de l’Irlande et le droit à l’alimentation, notamment les séquelles de la famine de la pomme de terre causée par une récolte unique.  Il a déconseillé la politique d’une seule récolte, pour éviter entre autres des crises profondes en cas de catastrophes naturelles.  Il a souligné que 6% des recherches internationales étaient consacrées aux besoins des petits paysans, le reste allant à la recherche sur des produits plus rémunérateurs.  Beaucoup de techniques agricoles pratiques sont négligées et n’attirent pas d’investissement de recherche, ce qui n’améliore ni les conditions de travail ni les conditions de vie des petits agriculteurs. 


Il a partagé l’avis du Brésil sur les inégalités actuelles et les progrès considérables de la biotechnologie.  Toutes sortes de brevets sont ainsi devenus la propriété d’une seule société.  Les sociétés semencières possèdent 43% de toutes les compagnies et une autre domine le marché mondial des semences.  Ceci n’est pas acceptable, a-t-il estimé, se déclarant profondément préoccupé par des sociétés comme Monsanto.


Réponses du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation


À la question de savoir pourquoi la participation des fermiers à la recherche n’était pas développée, il a affirmé que l’on était souvent victime d’un préjugé.  On considère que les innovations interviennent seulement dans les laboratoires.  Parfois, on améliore certaines variétés sans comprendre la fonction sociale de la plante en question.  En outre, la participation des cultivateurs introduirait une notion de responsabilisation.  Il a déclaré que son prochain rapport porterait sur le rôle des sociétés transnationales dans la chaîne des aliments et serait présenté à la treizième session du Conseil des droits de l’homme.


Concernant la concentration des pouvoirs économiques, si on investit trop dans une récolte unique, cela peut avoir des conséquences désastreuses.  Les récoltes uniques rendent vulnérables. Il faut encourager la diversité, a-t-il insisté.  Il a estimé que les recherches qui permettaient aux agriculteurs de gagner leur vie devraient être en bonne place.  Il existe des régimes de propriété intellectuelle plus équilibrés, a-t-il dit, citant l’exemple de l’Inde.


Questions du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation


Le représentant de l’Argentine s’est dit préoccupé par la situation d’insécurité alimentaire au niveau mondial.  Au niveau régional, l’Argentine a appuyé plusieurs initiatives comme celle de Montevideo.  Elle a participé aux initiatives de coopération Sud-Sud.  Cependant, elle estime qu’il existe d’autres instances pour traiter de ces questions.  L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent s’occuper de règles multilatérales sur le commerce agricole.  Elle a souhaité savoir ce que pensait le Rapporteur spécial sur la relation entre les politiques protectionnistes, la crise alimentaire et le droit à l’alimentation.


Le représentant de la Malaisie s’est dit favorable à l’amélioration de l’innovation dans le système de semences.  Il a repris l’idée des banques de semences.  Il a relevé l’attitude des compagnies qui fait que les cultivateurs doivent avoir recours à des entrants onéreux.  Parfois les monopoles semenciers mondiaux font baisser les prix mais posent un problème pour la diversité agricole.


La représentante de la Chine a affirmé que l’alimentation avait un impact sur les droits de l’homme.  Elle a demandé si le Rapporteur avait l’intention de poursuivre ses consultations avec des scientifiques.


La représentante des États-Unis a déclaré que le bon fonctionnement du système des droits de propriété intellectuelle permettait aux agriculteurs d’avoir accès à des produits de bonne qualité.  Les États-Unis prennent des mesures pour préserver la biodiversité.


La représentante du Guatemala a estimé que le rapport ne mentionnait pas les peuples autochtones alors qu’ils contribuent à préserver la biodiversité.  Selon elle, si on parle de brevet aux populations autochtones, cela est contraire à leur forme intrinsèque de vie.  Concernant les changements climatiques, elle a déclaré que le Guatemala, à cause de la sécheresse, avait dû faire face à la malnutrition.


La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré que la variété et le droit à l’alimentation étaient des éléments essentiels.  Elle a rappelé que les directives sur les droits à l’alimentation avaient été adoptées en 2004 par la FAO.  Cet instrument méthodologique comprend un guide sur les mesures législatives du droit à l’alimentation, des méthodes pour surveiller le droit de l’homme à une alimentation adéquate et un budget pour promouvoir les variétés.  Un certain nombre de pays ont reconnu le droit à l’alimentation dans leur constitution.  Une autre réalisation est l’intégration du droit à l’alimentation dans le nouveau cadre stratégique de la FAO.  Elle a rappelé le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire qui se tiendra à Rome en novembre prochain et dont le but est d’éradiquer la faim.  Selon elle, il faut une meilleure gouvernance, de meilleurs partenariats.  L’objectif est de fournir aux agriculteurs un revenu comparable aux travailleurs des secteurs secondaires et tertiaires.  Elle a parlé de l’adoption d’un mécanisme pour la réaction rapide face aux crises alimentaires.


À une question de la Chine sur l’impact de la crise économique dans les pays en développement, le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation a estimé que souvent les prix étaient trop faibles pour les producteurs et trop faibles pour les consommateurs.  Il s’agit d’une question d’économie politique à laquelle, a-t-il dit, il ne peut répondre dans le contexte de ce dialogue interactif.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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