La Déclaration sur les droits des peuples autochtones doit être un « impératif moral et politique », estime le Rapporteur spécial, M. James Anaya

AG/SHC/3982

La Déclaration sur les droits des peuples autochtones doit être un « impératif moral et politique », estime le Rapporteur spécial, M. James Anaya

18/10/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3982
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

18e et 19e séances - matin et après-midi


LA DÉCLARATION SUR LES DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES DOIT ÊTRE UN « IMPÉRATIF MORAL ET POLITIQUE »,

ESTIME LE RAPPORTEUR SPECIAL, M. JAMES ANAYA


LA TROISIÈME COMMISSION ACHÈVE ÉGALEMENT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LES DROITS DE L’ENFANT

À mi-parcours de la deuxième Décennie internationale sur les droits des peuples autochtones (2005-2015), plusieurs experts ont mis en exergue, aujourd’hui devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, l’urgence de la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée par l’Assemblée générale en 2007.


Cette Déclaration, qui concerne 370 millions de personnes dans le monde, a « un poids normatif important qu’elle tient de la très forte légitimité dont elle bénéficie, et sa mise en œuvre doit être considérée comme un impératif moral et politique », a affirmé le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, M. James Anaya. 


« Au rythme actuel, le bilan du parcours montre que peu d’États ont reconnu leurs peuples autochtones et ne leur fournissent pas la protection voulue », a souligné, pour sa part, la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la problématique hommes-femmes et la promotion de la femme, Mme Rachel Mayanja, qui s’exprimait au nom du Coordonnateur de la Décennie. 


Dans sa résolution 59/174, l’Assemblée générale a proclamé la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones –à compter du 1er janvier 2005.  Ladeuxième Décennie a pour thème le « Partenariat pour l’action et la dignité ».


Selon Mme Mayanja, le manque de protection dont souffrent les autochtones « met en péril leur existence même, leurs terres et leurs ressources ».


À cet égard, chaque 12 octobre, le Venezuela célèbre la « Journée de résistance des peuples autochtones », pour rendre hommage à tous ceux qui sont décédés en défendant leurs territoires et leurs droits.


« Dans la réalité, les peuples ont été déplacés et exclus de leurs terres d’origine, ce qui n’aurait jamais dû se produire », a poursuivi Mme Mayanja. 


Comme la plupart des 24 participants au débat sur les questions autochtones, la Conseillère spéciale du Secrétaire général a rappelé que les autochtones représentaient 15% des pauvres de la planète.  Chaque jour, a-t-elle dit, ils se heurtent à la violence et voient leurs progrès entravés. 


Aujourd’hui encore, «  la plupart des peuples ne savent pas ce qu’est cette Déclaration et connaissent très peu le fonctionnement de l’ONU », a constaté, de son côté, M. Anaya.  Le Rapporteur spécial, qui a fortement plaidé en faveur de la participation des autochtones dans les décisions qui les concernent, en particulier à l’heure de l’exploitation des ressources naturelles sur leurs terres ancestrales, a mis l’accent sur la nécessité de prendre des mesures minimales pour permettre la mise en œuvre de la Déclaration.


M. Anaya a également souligné le rôle des acteurs non étatiques, parmi eux les entreprises d’extraction minière, mais a insisté sur la responsabilité des États pour que celles-ci interviennent dans le respect des droits de l’homme.


Ainsi, à l’occasion d’un long dialogue avec une douzaine d’États Membres, il a recommandé la mise en place de processus qui portent à la connaissance des autochtones les différents aspects d’une politique minière.   


Plusieurs pays qui n’avaient pas souscrit à la Déclaration en 2007, tels les États-Unis, l’Australie, le Japon et le Canada, ont annoncé leur intention de le faire.  Ce dernier pays a toutefois tenu à redire qu’il avait une position différente sur ce texte.


D’autre part, El Salvador a « demandé pardon aux communautés autochtones pour l’extermination dont elles ont été victimes », tandis que plusieurs pays d’Amérique latine et centrale ont annoncé qu’ils avaient ratifié la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) relative aux peuples indigènes et tribaux (1989), ou envisageaient de le faire.


La Troisième Commission a aussi achevé, ce matin, son débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant et sur lasuite donnée aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants en 2002.      


La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain à 10 heures.  Elle entamera l’examen de la promotion et protection des droits de l’homme, notamment le suivi de la Déclaration et Programme d’action de Vienne. 



PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT (A/65/336)


a) Promotion et protection des droits de l’enfant (A/65/41, A/65/206, A/65/219, A/65/262 et A/65/221)


b) Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/65/226)


Suite et fin du débat général


M. AL AJMI(Koweït) a exhorté à accélérer les progrès dans la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et a encouragé à la ratification universelle de cet instrument à l’horizon 2012, tel que recommandé par la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’endroit des enfants.  Le Koweït a ratifié ce texte ainsi que ses Protocoles facultatifs.  La Constitution nationale prévoit que la famille est la fondation de la société et qu’elle protège les enfants contre tout abus psychologique et physique. 


Des institutions de protection des enfants ont été créées, notamment pour les orphelins, les handicapés et tous ceux ayant des besoins spécifiques.  Des efforts particuliers ont été déployés en matière d’éducation, désormais universelle au niveau primaire, et de santé des enfants, gratuite pour tous.  En outre, le représentant a attiré l’attention sur le bouclage de la bande de Gaza et a demandé aux États Membres de veiller à ce que les enfants palestiniens jouissent également de tous leurs droits et apportent une solution juste à la situation d’occupation étrangère les affectant.   


M. CARLOS ENRIQUE GARCÍA GONZÁLES (El Salvador) a déclaré que son pays avait fait des efforts pour améliorer la communication entre le Ministère de l’inclusion sociale et les autres ministères, pour augmenter l’efficacité des politiques en faveur des enfants.  En coopération avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), El Salvador a adopté une « feuille de route » pour devenir un pays dénué de toute forme de travail des enfants et adolescents d’ici à 2015.  Il va créer, en 2011, un système intégral de protection des enfants et des adolescents.


M. Gonzáles a signalé que le Gouvernement accordait une importance particulière aux efforts faits pour éliminer la traite des êtres humains et protéger les victimes de ce crime.  En 2009, il a établi un comité interinstitutions pour les enfants vivant dans la rue et sensibilisé la population à la prévention du harcèlement et des abus sexuels.  En outre, El Salvador s’efforce de garantir le droit à la participation égale des filles et des garçons à la vie publique et s’est engagé à accroître sa participation aux travaux du Conseil d’administration du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Le représentant a ajouté que tous les secteurs de la société devaient travailler ensemble pour trouver une solution au problème préoccupant des activités illicites des « Maras » ou gangs.


M. DORA NATH ARYAL (Népal) a souligné la corrélation entre le bien-être et l’état physique et mental de l’enfant, d’une part, et la paix et la sécurité dans le monde, de l’autre.  Aux fins de réaliser la stabilité internationale, il a estimé que les plans d’action et les engagements nationaux, spécifiquement dans les pays en développement et les moins avancés, nécessitaient un appui soutenu et des ressources de la part de la communauté internationale.  Il a noté que dans les efforts visant à atteindre les droits de l’enfant et à mettre un terme à l’exploitation, à la violence et aux abus, ainsi qu’aux inégalités, la discrimination à l’égard de la fillette demeurait un problème commun.  Le nombre d’enfants qui décèdent avant leur cinquième anniversaire reste également très élevé, ce qui est tout à fait inacceptable, a-t-il dit.


La malnutrition, les pandémies, y compris celle de VIH/sida, ainsi que le paludisme, la tuberculose et d’autres maladies évitables, empêchent encore des millions d’enfants d’avoir un état de santé sain, a-t-il ajouté.  Le manque d’accès à l’éducation et aux services de santé de base entrave fortement le développement.  Les filles sont encore les victimes de la superstition, de la tradition et de la traite, a précisé l’intervenant, en considérant que là résidait le défi majeur exigeant un partenariat international accru.  Le Népal, signataire de la majeure partie des instruments internationaux sur les enfants, a également mis en œuvre les recommandations du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés et, avec le ferme soutien des Nations Unies, a réussi à libérer tous les jeunes mineurs qui se trouvaient dans les casernes.  Ainsi environ 2 973 mineurs ont été relâchés et intégrés dans la société et, les forces armées ont adopté une tolérance zéro par rapport au recrutement des mineurs.      


M. MIKE JAMU MWANYULA(Malawi) a estimé que son pays avait fait des progrès considérables pour promouvoir les droits de l’enfant.  En ce qui concerne la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, il a indiqué que le Gouvernement du Malawi avait développé une approche flexible dans le développement de politiques et législations nationales, notamment celles ayant un impact sur les moyens d’existence des enfants et des jeunes.  Il a précisé que les jeunes étaient au centre de toutes les réformes du Malawi dans le domaine de la santé, de l’éducation et d’autres secteurs.  En juillet 2010, a-t-il dit, le Malawi a adopté la loi sur la protection de l’enfant qui aborde, entre autres, les questions de la traite des enfants et de l’enlèvement des enfants.  Cette loi interdit aussi les dons d’enfants en reconnaissance d’une dette, le travail des enfants, les châtiments corporels et toutes les activités qui sont contraires à l’intérêt de l’enfant. 


Le Gouvernement a également mis en place des services communautaires d’aide aux victimes à travers tout le pays qui sont composés de travailleurs sociaux de la protection de l’enfance, de policiers, d’enseignants et de chefs traditionnels dans le souci d’aborder la question de manière holistique au niveau de la communauté.  Le Malawi a mis en œuvre une politique de protection de l’enfant qui sera mise en phase avec la « Stratégie de croissance et de développement » du Malawi et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a précisé que le Malawi avait mis en place, en juillet 2008, des cours de justice pour mineurs dans quatre villes.  En 2009, le Malawi a lancé un Plan d’action national pour appuyer les politiques relatives au travail des enfants, a-t-il ajouté en citant la création d’une base de donnés pour mesurer les incidences du travail des enfants sur le pays.  Il a également cité les efforts du Malawi pour la prise en charge des orphelins et la protection des enfants handicapés.  Il a mis l’accent sur l’identification de 13 priorités pour aider les enfants avec des besoins spécifiques à avoir un accès égal à l’éducation et à la formation.     


Mme SHAIKHA AYSHA AHMED SAQUER AL KHALIFA(Bahreïn) a déclaré qu’en vertu des valeurs auxquelles son pays est très attaché, la loi protège la mère et l’enfant, tandis que l’État s’occupe du bien-être, de la santé et de l’épanouissement de l’enfant.  Le Bahreïn a accédé, en 1992, à la Convention relative aux droits de l’enfant dont il satisfait tous les besoins, notamment son droit à la santé, à l’éducation et au développement.  Le Royaume a mené plusieurs actions pour garantir les soins de santé à tous les citoyens, y compris des soins pré et post natals dans les maternités et les dispensaires de santé.  « L’accès à la santé de la plus grande qualité est un droit de tout citoyen », a insisté la représentante.   Il y a des bilans médicaux réguliers pour les enfants de moins de 6 ans.  Elle a indiqué que 100% des enfants étaient immunisés et que le congé de maternité est passé à 60 jours.


Le Bahreïn dispose d’une loi sur l’éducation libre et obligatoire.  Un centre pour protéger les enfants de la violence relève du Ministère du développement social et la promotion du sport est un élément important de sa politique.  La représentante a souligné le rôle de l’institution charitable créée par le Roi, qui a pour but d’assurer la protection financière et morale de tous les enfants, et de récompenser les meilleurs étudiants.  


M. HASSAN EL MKHANTAR(Maroc) a déclaré que depuis la ratification par son pays, en 1993, de la Convention relative aux droits de l’enfant, plusieurs lois avaient été adoptées et l’harmonisation des textes nationaux avec la Convention avait abouti à l’amendement de plusieurs textes juridiques importants.  Ceci concerne particulièrement la réforme du Code pénal et de procédure pénale, qui fixe la majorité pénale à 18 ans et organise les tribunaux pour enfants, le Dahir afférant à la protection des enfants abandonnés, le nouveau Code du travail qui établit l’interdiction du travail des enfants de moins de 15 ans et le renforcement des sanctions pénales en cas de non-respect des dispositions légales.  Plusieurs instances ont été également créées pour promouvoir le dialogue et la concertation, telles que le Congrès national des droits de l’enfant et le Parlement de l’enfant.


Le Maroc a mis en place une Stratégie annuelle pour l’alphabétisation qui touche un million de personnes ainsi que la scolarisation de 60 000 enfants non scolarisés ou ayant abandonné leurs études, a poursuivi le représentant.  Cette stratégie vise à réduire le taux d’analphabétisme à moins de 20% d’ici à 2010 et à éradiquer ce fléau d’ici à 2015.  Des progrès ont été enregistrés grâce à l’abaissement de l’âge d’accès à l’école et l’obligation de garder les enfants dans les établissements scolaires au moins jusqu’à 15 ans.  Le Gouvernement marocain a, également, mis en place des programmes dans le domaine de l’enfance et la promotion de la culture des droits de l’enfant et leur protection, ainsi que pour l’intégration scolaire et l’insertion professionnelle des jeunes handicapés. 


Mme ANI KOCHARYAN(Arménie) a affirmé que son pays continuait de travailler en étroite collaboration avec les agences du système des Nations Unies et les organisations chargées des droits de l’enfant.  L’Arménie, a-t-elle dit, a signé plusieurs conventions internationales et européennes sur ces droits, y compris celle sur les enlèvements.  La représentante a pris note du programme national 2010-2011 avec l’UNICEF, conformément à son programme du développement durable.  Elle a constaté que cet accord permettait de passer de l’assistance au développement. 


Un autre accord, a-t-elle ajouté, a été signé entre le Parlement et le Bureau de l’UNICEF, en particulier pour l’amélioration de la législation nationale et de son harmonisation avec les instruments et traités internationaux.  Toutes ces actions visent à favoriser un équilibre dans le système de protection de l’enfance aux niveaux communautaires, nationaux et régionaux, a souligné la représentante.


M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a fait valoir que son pays avait réalisé des progrès tangibles pour améliorer l’accès des enfants à l’éducation ainsi que la qualité de l’enseignement de base.  En 2009, le Botswana comptait 803 établissements scolaires, dont 742 écoles primaires.  Le budget consacré à l’éducation a augmenté de 4% par an au cours de la dernière décennie.  Le Gouvernement a également créé le « réseau de l’éducation » pour couvrir tous les niveaux de l’éducation, du préprimaire au tertiaire, y compris la formation tout au long de la vie.


M. Ntwaagae a indiqué que le Botswana continuait également de progresser dans le domaine de la santé, en particulier la lutte contre le VIH/sida, avec une réduction du taux de mortalité maternelle et infantile.  Le Gouvernement a ainsi mis en place un programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et une stratégie « pour le développement accéléré de la survie de l’enfant ».  Le représentant a reconnu que les partenaires du développement, ainsi que les organisations de la société civile et du secteur privé, avaient joué un rôle important pour combattre la pandémie.   


M. M. ASIF GARAYEV(Azerbaïdjan) a remercié le Secrétaire général de l’ONU et l’UNICEF pour leurs efforts inlassables et pour leur soutien aux enfants.  Son pays, qui est État partie aux différents traités internationaux en la matière, encourage les autres pays à ratifier tous les textes relatifs à l’enfance.  Le représentant a également exhorté à la promotion des droits et de programmes axés sur la petite enfance, en particulier dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Gouvernement est préoccupé par la situation des enfants qui ne peuvent plus bénéficier de la présence de leurs parents.  L’année dernière avait été proclamée « Année des enfants en Azerbaïdjan » et, dans ce cadre, le Gouvernement a beaucoup apprécié l’appel du Secrétaire général en vue d’un engagement politique très fort contre le travail des enfants.


Le représentant a ensuite fait état du déplacement d’une personne sur neuf dans son pays en raison du conflit qui l’oppose à l’Arménie, en particulier des enfants.  De ce fait, le pays est confronté à toute une série de problèmes.  Dans ce contexte, il a salué le rapport et les recommandations de la Rapporteure spéciale sur les enfants et les conflits armés et a soutenu les droits fondamentaux des enfants déplacés par les conflits.  Il a fortement appuyé les résolutions pertinentes relatives à la situation des enfants dans les conflits et le rôle des missions de consolidation de la paix.  Il a invité à se pencher davantage sur la situation des enfants enlevés et, a rappelé que son pays est le principal promoteur de la résolution sur les personnes disparues qu’il compte continuer à promouvoir.


M. M. WALTER A. FÜLLEMANN, Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a mis l’accent sur les conséquences néfastes des conflits sur les droits de l’enfant et leur développement.  Outre les violations du droit humanitaire international, les conflits empêchent l’accès des femmes et des enfants à de bons soins de santé, a-t-il dit.  Il a indiqué que le CICR considérait que le fait de forcer les gens à fuir leur domicile était du point de vue humanitaire une des conséquences les plus dévastatrices des conflits.  Ces déplacements forcés contribuent à augmenter la mortalité infantile et à séparer les enfants de leur famille, a-t-il insisté en notant qu’il n’était pas rare dans des situations de conflit de voir des enfants de 8 ou 9 ans assumer des responsabilités d’adultes en s’occupant de leurs petits frères. 


L’expérience de la guerre ne porte pas seulement atteinte au développement physique des enfants, mais laisse des blessures durables sur le plan psychologique.  Il a souhaité que l’on reconnaisse et combatte les conséquences durables de ces traumatismes.  Le CICR exhorte les États parties aux Conventions de Genève à se concentrer sur les droits des enfants victimes de conflits armés, a-t-il dit.  Il a également mis l’accent sur la nécessité de préserver les activités médicales durant les conflits en rappelant que le personnel médical et hospitalier était essentiel pour le bien-être des populations civiles.


M. BERTRAND DE LOOZ KARAGEORGIADES, Ordre de Malte, a rappelé que l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) visait à réduire, de deux tiers, le taux de mortalité infantile des enfants de moins de 5 ans, d’ici à 2015.  Il a regretté que les progrès réalisés soient bien en deçà des objectifs.  Le taux de mortalité n’a diminué que de 1,5% et doit atteindre 5% par an pour réaliser l’Objectif, a-t-il expliqué.  M. de Looz a souligné la nécessité de soigner et prévenir les maladies.  La pneumonie, les diarrhées, le paludisme, la rougeole et le VIH/sida représentent, aujourd’hui, la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans, a-t-il expliqué.  L’Ordre de Malte, a-t-il dit, poursuit son programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, en Argentine, au Mexique, en Angola, en Afrique du Sud et au Cambodge. 


L’observateur a, par ailleurs, déploré que beaucoup trop d’enfants de moins de 5 ans mouraient à la suite de la malnutrition maternelle et infantile.  Il a précisé que l’Ordre de Malte se concentrait sur cette question.  Il ne suffit pas d’éduquer sur les bienfaits d’une alimentation adéquate, il faut également fournir les moyens de récolter et de conserver des légumes.  À cet égard, il a cité, le programme de l’Ordre de Malte au Cambodge où 500 familles ont reçu des plantations, ainsi que les différents partenariats de distribution de graines à travers le monde.  L’observateur a dénoncé l’exploitation, le trafic humain et sexuel des enfants.  Il a rappelé que les enfants devaient être intégrés à part entière dans la société, pour développer leur personnalité et leur habilité.  Enfin, il a expliqué qu’à Bethléem, l’Ordre de Malte avait établi en 1989 un hôpital où des soins sont dispensés à tous, quel que soit leur origine, leur religion ou leur revenu, et où 25% des patients viennent de camps de réfugiés.  Ainsi, M. de Looz s’est-il réjoui de la naissance, cette année, du cinquante millième bébé dans cet établissement.


Mme ELENA GASTALDO, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que l’OIT avait lancé en mai 2010 un Rapport mondial surletravaildesenfants intitulé « Accélérer l’actioncontreletravaildesenfants » qui contient les données les plus récentes ventilées par sexe, par âge et par région.  Elle a précisé que cette étude montrait un ralentissement des progrès dans l’élimination du travail des enfants et que le nombre d’enfants qui travaillent n’a baissé que de 222 à 215 millions entre 2005 et 2008.  Cela ne représente qu’une baisse de 3%, contre 10% enregistrée sur la période 2000-2004, a-t-elle dit.  Elle s’est particulièrement inquiétée pour les 115 millions d’enfants exposés à des travaux dangereux.  Elle s’est réjouie des progrès réalisés parmi les enfants de 5 à 14 ans en citant une baisse de 10% des enfants qui travaillent dans cette catégorie d’âge et surtout une baisse de 31% du nombre d’enfants exposés à des travaux dangereux. 


Mme Gastaldo a déclaré que ce rapport a été lancé à la veille de la Conférence mondiale sur le travail des enfants tenue aux Pays-Bas et qui s’est conclue par l’adoption d’une feuille de route pour l’élimination des pires formes de travail des enfants.  Elle a ajouté que cette feuille de route renforçait la Convention concernant l’interdiction des pires formes de travail des enfants et réaffirmait l’objectif de l’élimination totale de ces formes de travail d’ici à 2016.  Elle a mis l’accent sur l’importance de reconnaître les liens entre la lutte contre le travail des enfants et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  En juin 2010, a-t-elle par ailleurs précisé, la Conférence internationale du travail a adopté des conclusions décisives pour le travail décent des travailleurs domestiques et a décidé de tenir une seconde discussion sur cette question en 2011, dans l’objectif d’adopter de nouvelles normes internationales dans ce domaine concernant tout particulièrement les enfants.


QUESTIONS AUTCHTONES


a) Questions autochtones (A/65/163, et A/65/264)


b) Deuxième Décennie internationale des peuples autochtones (A/65/166)


Déclarations liminaires


M. CHARLES RADCLIFFE, de la Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a présenté le rapport de la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur l’état du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones (A/65/163).  Ce rapport fournit des informations sur les activités entreprises avec les ressources du Fonds et rend compte des décisions adoptées par son Conseil d’administration lors de ses vingt-deuxième et vingt-troisième sessions.


Le rapport indique que les membres du Conseil adhèrent pleinement à la proposition faite par le Mécanisme d’experts sur les droits des populations autochtones d’élargir le mandat du Fonds afin d’y inclure un appui financier permettant aux populations autochtones de participer aux réunions du Conseil des droits de l’homme et des organes de traités relatifs aux droits de l’homme, a précisé M. Radcliffe.


Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la problématique hommes-femmes et la promotion de la femme, a rappelé que l’ONU, il y a deux mois, avait célébré la Journée internationale des peuples autochtones.  Cette année il a été reconnu que les autochtones avaient contribué au progrès de l’humanité, a-t-elle dit.  L’accent est mis cette année sur la culture et le développement, un thème particulièrement riche et important, accessible au grand public, a-t-elle ajouté.  Dans l’examen à mi-parcours de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones, le fait le plus marquant a été l’adoption de la Déclaration relative aux droits des peuples autochtones en 2007.  Depuis, elle est devenue une référence centrale, a-t-elle souligné, encourageant les États à fournir des contributions généreuses au Fonds de contribution volontaire des Nations Unies pour les populations autochtones. 


Au rythme actuel, le bilan du parcours montre néanmoins que peu d’États ont reconnu leurs peuples autochtones et ne leur fournissent pas la protection voulue.  De ce fait, leur existence même, leurs terres et leurs ressources sont en péril.  Là où ils sont reconnus, leur représentation politique directe est minime et le nombre de femmes qui représente leurs communautés est bas et tout à fait inacceptable, a-t-elle estimé.  Selon Mme Mayanja, les mesures préconisées dans la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones sont donc loin d’être réalisées.  Dans la réalité, les peuples ont été déplacés et exclus de leurs terres d’origine, ce qui n’aurait jamais dû se produire.  D’autre part, a-t-elle dit, ils représentent 15% des pauvres de cette planète et, chaque jour, ils se heurtent à la violence et voient leurs progrès entravés. 


Exposé du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones


M. JAMES ANAYA, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, a souligné que son rapport traitait des trois questions déjà abordées l’année dernière à savoir le droit des peuples autochtones au développement sous l’angle de la culture et l’identité, leurs droits à la participation et l’obligation des États de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones.  Pendant la période considérée, il a poursuivi sa coopération avec les autres mécanismes du système des Nations Unies et a continué de travailler dans les quatre grands domaines de son mandat qui sont: la promotion des bonnes pratiques; les communications sur les atteintes présumées aux droits de l’homme; les rapports de pays et les études thématiques.  Il a cherché à promouvoir les bonnes pratiques en fournissant une assistance juridique à l’Équateur et à la Colombie.  Il s’attache à préparer des observations dans le cadre d’une initiative du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en vue de la préparation d’une législation visant à l’harmonisation du système juridique coutumier autochtone et du système judiciaire étatique colombien.


Le Rapporteur spécial reçoit tous les jours des lettres, des courriers électroniques et des appels téléphoniques de représentants de ces peuples relatifs à leur survie culturelle et à des menaces à leur encontre.  Il a personnellement discuté avec des gouvernements qui ont positivement réagi à certains des cas examinés pour remédier à la situation.  Il s’est rendu au Guatemala en juin dernier pour enquêter sur la situation des populations mayas vivant près des mines d’or.  Il a également préparé un rapport sur la Colombie pour donner suite aux conclusions de son prédécesseur.  Il a visité la région samie de Norvège et de Suède, et prépare son rapport sur cette visite, ainsi que sur une autre en Nouvelle-Zélande.


Au cours de sa présentation à la neuvième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones cette année, il a souligné la nécessité de prendre en compte les préoccupations particulières des peuples autochtones relatives notamment à leur droit à la participation, à tous les niveaux du processus de prise de décisions.  Il a mis l’accent sur l’importance de renforcer leurs capacités et structures propres et de leur donner la possibilité de participer en tant que partenaires égaux au développement.  Il a appelé à un effort concerté pour mettre fidèlement en œuvre les droits prescrits dans la Déclaration sur les droits des populations autochtones.  La Déclaration, a-t-il dit, a un poids normatif important qu’elle tient de la très forte légitimité dont elle bénéficie, et sa mise en œuvre doit être considérée comme un impératif moral et politique.  


Dialogue interactif


M. ANAYA a insisté sur la nécessité d’établir la confiance entre l’État et les peuples autochtones dans le cadre des projets d’exploitation des ressources naturelles.  Il répondait à une question du Guatemala sur la conciliation des intérêts des entreprises minières avec les intérêts de ces peuples exclus des consultations.  M. Anaya a estimé qu’il fallait commencer par mettre en place des processus qui portent à leur connaissance les différents aspects de la politique minière.


L’Australie ayant fait état des progrès accomplis depuis la visite du Rapporteur spécial en 2009, celui-ci a dit qu’il serait intéressé de voir des données spécifiques, notamment en ce qui concerne les femmes autochtones dont il a salué la capacité d’initiative.   


L’Iran et l’Union européenne ont demandé au Rapporteur spécial de parler des mesures adoptées en vue de promouvoir les meilleures pratiques en faveur des peuples autochtones.  M. ANAYA a expliqué qu’il avait cité dans son rapport plusieurs activités visant à faire comprendre le besoin de mettre en place des réformes juridiques, administratives, et parfois constitutionnelles, en consultation avec ces peuples.


Répondant à une autre question de l’Iran, il a considéré que l’un des principaux défis auxquels il était confronté dans son travail quotidien était l’importance des problèmes des peuples autochtones partout dans le monde.  Il doit également faire face à l’absence de ressources adéquates et apprécierait plus d’aide de la part du système de l’ONU dans la réalisation de son mandat.  Il a également indiqué à l’Iran qu’il avait participé depuis un an à une série de séminaires avec le groupe d’experts et qu’il espérait contribuer à leur travail tout en évitant de faire double emploi.   


Le Mexique ayant insisté sur la promotion de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, M. ANAYA a déclaré que la mise en œuvre de la Déclaration, notamment par les différents acteurs onusiens, était l’un de ses principaux soucis.  Des mesures concrètes doivent être mises en place pour qu’elle fasse partie de la vie quotidienne des peuples autochtones.  « Or, la plupart des peuples ne savent pas ce qu’est cette déclaration et connaissent très peu le fonctionnement de l’ONU », a-t-il regretté.  « Le travail de l’ONU est très loin des préoccupations des peuples », a poursuivi le Rapporteur spécial.  « La Déclaration n’est pas une fin en soi mais elle devrait être pertinente.  C’est une question de volonté politique. »


M. ANAYA a dit à l’Union européenne, après qu’elle eût mis l’accent sur l’identité et les modes de vie des peuples autochtones, qu’il était indispensable que ces peuples participent depuis le début à la définition des projets de développement que les États mettent en place pour les aider.  « Ils ne doivent pas seulement être les objets de ces projets mais ils en doivent en être aussi les protagonistes. »  


Le Rapporteur spécial a ensuite pris bonne note de la déclaration du Canada indiquant qu’elle avait une position différente par rapport à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. 


Le Botswana a abordé la question du droit au développement vu sous l’angle de la culture et de l’identité.  Il a souhaité avoir des exemples concrets de situations dans lesquelles l’éducation, la formation et le renforcement des capacités des peuples autochtones avaient eu lieu sans que cela ait eu d’incidence sur leur mode de vie.  M. ANAYA a répondu qu’il ne connaissait pas d’exemples, mais il a réitéré que les peuples autochtones devaient être les principaux bénéficiaires des projets de développement.  À l’instar d’autres peuples, ils ont des cultures dynamiques.  La question est de savoir s’ils vont participer au processus de développement et devenir de plus en plus autonomes.


Le Nicaragua a souhaité savoir quelles mesures pourraient être prises pour mettre en place un véritable système d’éducation pour tous ses peuples autochtones et d’ascendance africaine.  Le Rapporteur spécial a reconnu la nécessité de promouvoir l’éducation.  Mais, a-t-il souligné, « il ne faut pas oublier que ces peuples sont les mieux à même de mener à bien les projets d’éducation », même s’ils ont besoin de l’appui des États et du système des Nations Unies.


La Bolivie ayant demandé comment inclure le principe de « la vie avec la nature » dans le contexte des OMD, M. ANAYA a reconnu que les droits de l’homme, et notamment de peuples autochtones, impliquaient « une philosophie du respect de la nature ».


Le Brésil lui a suggéré de proposer rapidement une étude thématique sur la situation des peuples autochtones les plus isolés.  M. ANAYA a répondu qu’il avait l’intention d’approfondir ce thème très important.  Sur une question du Brésil relative à la responsabilité des entreprises en matière de respect des droits de l’homme, il a dit qu’à son avis ce sont les États qui devraient garantir des processus de dialogue avec les peuples autochtones et ne pas laisser se débrouiller les entreprises sans s’impliquer.


Enfin, M. Anaya a fait remarquer qu’il était d’accord avec les États-Unis qui avaient indiqué que des mesures concrètes devaient être prises pour inclure les peuples autochtones dans les processus de décisions qui les concernent directement.


« Ce que nous voyons est le résultat de siècles d’oppression des peuples autochtones », a conclu le Rapporteur spécial, évoquant un processus d’exclusion historique qui fait que les peuples autochtones ne contrôlent pas leur destin.  


Débat général


M. NICOLAS BURNIAT (Belgique), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a souligné que le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones était un lieu important pour donner au Conseil des droits de l’homme des avis concrets sur les moyens de mieux promouvoir et protéger les droits figurant dans la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.  « Malgré tous les efforts déployés,  il n’y a guère de raisons de verser dans l’optimisme », a poursuivi le représentant.  Dans nombre de pays, les peuples autochtones sont confrontés à la discrimination, à la marginalisation, au racisme et à l’intolérance et ils sont nombreux à vivre dans la pauvreté.  Ils sont aussi particulièrement touchés par les changements climatiques qui menacent leur existence même, affectent leurs cultures et modes de vie traditionnels.


En Europe du Nord, a assuré le représentant, les États Membres de l’UE poursuivront leur coopération avec les communautés autochtones en concertation avec les autorités autochtones locales.  La Déclaration sur les droits des peuples autochtones a marqué une évolution considérable pour ces peuples et constitue un outil important pour traiter les questions qui les concernent.  L’UE invite tous les États à mettre la Déclaration en œuvre et les encourage à la traduire dans la langue des peuples autochtones vivant sur leurs territoires respectifs afin que ses dispositions soient mieux connues.  


Mme JANINE COYE-FELSON (Belize), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a réaffirmé l’engagement de la région en faveur des droits des peuples autochtones, de la deuxième Décennie internationale sur les droits des peuples autochtones sous le thème « Partenariat pour l’action et la dignité », et du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones.  Elle a lancé un appel à des contributions supplémentaires à ce fonds qui facilite une participation continue des représentants des communautés et des organisations autochtones aux sessions du Groupe de travail sur les peuples autochtones et à l’Instance permanente sur les questions autochtones.     


Rappelant que ces peuples constituaient près d’un tiers de la population rurale vivant dans une pauvreté extrême, elle a estimé qu’il importait de veiller à leur développement, y compris à travers les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La convergence des chocs provoqués par les crises actuelles ont exercé des pressions considérables sur les progrès accomplis jusqu’à présent et les membres de la CARICOM comptent sur la communauté internationale pour le développement des plus vulnérables.  La représentante a exhorté la communauté internationale à pleinement tenir compte de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones et à mettre en œuvre en profondeur le Programme d’action de la deuxième Décennie. 


Intervenant au nom des pays nordiques, Mme JEANNE TAALAS (Finlande) a rappelé que la plupart des peuples autochtones européens vivaient dans le territoire des pays nordiques (Danemark, Islande, Norvège, Suède et Finlande).  Elle a dit le souci des pays nordiques est de renforcer le statut des peuples autochtones par la promotion des objectifs de la Déclaration des droits des peuples autochtones adoptée par l’Assemblée générale en 2007.  Elle a précisé que les pays nordiques étaient en train de traduire cette Déclaration dans les langues nationales et les langues autochtones dans le souci de promouvoir la portée de ce texte.  


La participation au processus de prise de décisions est d’une importance fondamentale pour la réalisation des droits des peuples autochtones, a-t-elle ajouté en insistant sur le droit à la participation des peuples autochtones, à tous les niveaux du processus de prise de décisions, en privilégiant la définition d’un cadre normatif pour comprendre ce droit sous ses différents aspects.  Dans le cadre de la loi sur l’autonomie du Groenland, a-t-elle précisé, le Gouvernement du Groenland peut parler au nom du Danemark pour les questions concernant spécifiquement le Groenland.  Elle a salué la contribution des trois mécanismes de l’ONU pour la protection des droits des peuples autochtones en citant le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones, le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones et l’Instance permanente sur les questions autochtones.   


M. PABLO BERTI OLIVA (Cuba) a affirmé que, pendant des siècles, les peuples autochtones avaient souffert de discrimination, de pillage, et de dépossession de leurs richesses et de leurs droits.  À Cuba, le massacre avait atteint une telle ampleur qu’il a abouti à l’extermination totale de tous les autochtones.  C’est dire à quel point l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones est venue à point nommé et a été une victoire historique pour la lutte de ces peuples s’agissant de leurs droits ancestraux. 


La Déclaration est une nouvelle étape dans la reconnaissance des cultures et traditions spirituelles de 370 millions de personnes dans le monde et dans leur droit à conserver leurs propres institutions, leur culture et traditions spirituelles sans qu’elles soient victimes de souffrances dues au racisme et à la discrimination.  La Déclaration est une référence internationale pour établir des directives nationales contribuant à des activités incluses dans la deuxième Décennie internationale sur les peuples autochtones.  Il s’agit, en conséquence, d’obtenir des résultats supplémentaires dans la réalisation de la deuxième Décennie internationale sur les droits des peuples autochtones.  Le représentant a souligné le droit à l’autodétermination de ces populations qui représentent plus de 5% de la population mondiale mais qui vivent encore la réalité de l’extermination, des déplacements forcés et de la dépossession de leurs terres et ressources.  Il n’y a pas beaucoup de pays qui leur reconnaissent le droit à la propriété de la terre, a-t-il insisté.  Il faudrait, selon lui, promouvoir un exercice de ces droits, ainsi que la réalisation du développement de ces populations, a-t-il indiqué en réitérant l’attachement de son pays à cette question.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a salué le travail constructif du Rapporteur spécial, M. James Anaya, et a mis en valeur les commentaires de ce dernier dans son rapport sur la coordination qui devrait être améliorée entre son mandat et d’autres bureaux.  Il a fait référence au droit des populations autochtones au développement, en élargissant ce concept à la liberté, à la dignité, à l’identité et à l’autonomisation de ces populations.  À une année de l’entrée en vigueur de la Convention 169 de l’OIT, qui a pour but de protéger les droits des peuples autochtones et de garantir le respect de leur intégrité, le Chili s’enorgueillit de la diversité culturelle de ses habitants.  Dans ce sens, le Gouvernement est en train de débattre sur la « réforme constitutionnelle de nos peuples originaux » et souhaite qu’elle soit adoptée dans les meilleurs délais pour faire « justice à ces peuples qui sont la base de notre société et de notre identité nationale ».


Le Président du Chili a également ordonné aux gouvernements régionaux et provinciaux de faire en sorte que les communautés autochtones soient présentes à toutes les manifestations publiques et officielles qui les concernent.  S’agissant des institutions, il a fait part du projet de création d’un conseil national des populations autochtones, qui devra conseiller le Gouvernement en matière de développement socioéconomique, politique et culturel sur les questions relatives aux autochtones.  Un autre plan est également en phase d’élaboration pour ce qui est de l’enseignement primaire.  Le représentant a annoncé également la relance du mécanisme de restitution des terres sur une base transparente, permettant de surmonter les obstacles et les difficultés du passé.  Dans la Convention 169 de l’OIT, la loi sur les peuples autochtones a été mise en œuvre sur la base d’un dialogue et d’un processus de consultations avec leurs représentants et organisations.  


M. YANERIT MORGAN (Mexique) s’est félicité de l’adoption de la résolution 15/14 qui avait été soumise à la considération du Conseil des droits de l’homme par le Mexique et le Guatemala en vue de mettre à jour le titre et le mandat du Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones.  Cela signifie que les droits inhérents des peuples autochtones font partie intégrante de son mandat.  M. Morgan a dit que le droit de participer au processus de prise de décisions était un droit fondamental, sur lequel se fonde la jouissance des autres droits.  Pour les peuples autochtones, le droit à la consultation devrait se faire à travers leurs propres institutions représentatives afin d’obtenir leur consentement libre et informé.  À cet égard, le Mexique est en train de préparer un projet de loi pour réaliser le droit à la consultation de ses peuples autochtones.


Le Mexique a adopté en décembre 2009 le Programme pour le développement des peuples autochtones 2009-2012.  Son budget consacré à la question connaît une augmentation continue depuis 2001, a expliqué M. Morgan.  Il a considéré que l’éducation des peuples autochtones était essentielle pour garantir leur pleine participation au développement avec leur identité et leur culture.  Dans ce sens, le Mexique compte neuf universités « interculturelles » avec 5 684 étudiants issus de 40 peuples autochtones.  Le Mexique s’attache, en outre, à promouvoir l’éducation universelle et améliorer la qualité de l’enseignement bilingue dans les zones autochtones.  Il favorise également le multilinguisme dans la société et l’usage de langues autochtones dans les institutions publiques.    


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a indiqué que la Colombie avait progressivement renforcé le cadre légal et constitutionnel relatif aux droits des peuples autochtones et mis en place une politique de discrimination positive.  « Nous disposons d’importants mécanismes de consultations et de dialogue avec les populations autochtones », a-t-elle insisté, en citant l’importance des espaces de dialogue que constituent le Bureau permanent des consultations et le Bureau national des droits de l’homme pour les peuples autochtones.  Elle a indiqué qu’un effort de recensement des terres autochtones avait permis de reconnaître la propriété collective des autochtones sur près de 30% du territoire colombien.  Mettant l’accent sur la reconnaissance constitutionnelle des autorités traditionnelles, elle a dit que le souci de la Colombie est d’harmoniser le droit autochtone avec le droit ordinaire. 


La représentante a précisé que 110 consultations avaient été menées avec les communautés autochtones en 2009 et 50 au terme de la première moitié 2010 dans le cadre de l’application de la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Elle a précisé que 1,17 million d’autochtones sur 1,39 million étaient couverts par le système de santé public colombien et que les enfants autochtones avaient accès de manière prioritaire à une éducation gratuite.  Elle a rappelé que le recensement de 2005 avait permis de relever que 3,4% de la population colombienne était autochtone.  Elle a fait état de la visite du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones qui s’est rendu en Colombie en juillet 2009, à l’invitation du Gouvernement colombien.  Cette visite, a-t-elle assuré, a permis de renforcer le processus national en faveur des peuples autochtones.


M. ALAN SÉLLOS (Brésil) a déclaré que son pays disposait d’un cadre juridique et institutionnel avancé pour protéger les droits des peuples autochtones.  Il existe 488 zones autochtones qui représentent 12,4% du territoire brésilien.  Pas moins de 123 nouvelles zones sont en cours de démarcation dans le cadre d’un processus auquel participent les peuples autochtones eux-mêmes.  Le Brésil est fier des politiques mises en œuvre par la Fondation nationale indienne (FUNAI) pour protéger les peuples isolés.  La Fondation respecte la décision de ces peuples  –soit 64 groupes différents– de ne pas maintenir de contact avec la société civile non autochtone. 


Les droits des peuples autochtones au Brésil sont également consacrés par la Constitution de 1988, a poursuivi M. Sellos.  En plus des instruments internationaux auxquels adhère le Brésil, le projet de statut sur les peuples autochtones, qui est cours d’examen au congrès national, renforcera le cadre juridique les concernant.  Le droit d’être consulté dans les cas d’exploitation minière ou hydroélectrique est protégé par la Constitution.  Des consultations avec les peuples autochtones sont ainsi en cours pour des projets de construction de routes ou énergétiques qui les intéressent, notamment dans les États de Mato Grosso ou de Ceara.   


Le représentant de l’Australie a souligné l’importance du rapport remis en février 2010 par le Premier Ministre au Parlement australien sur les progrès réalisés pour combler le fossé qui subsiste entre les autochtones et le reste de l’Australie.  Il a affirmé que ce rapport montrait que ce défi était immense pour l’Australie.  Il a indiqué que le Gouvernement australien avait annoncé son soutien à la Déclaration de l’ONU sur les peuples autochtones, le 3 avril 2009, en reconnaissant ainsi les droits légitimes des peuples autochtones.  Il s’est réjoui que la Nouvelle-Zélande ait suivi la même démarche, que le Canada ait annoncé des mesures similaires, alors que les États-Unis ont indiqué qu’ils étaient prêts à revoir leur position.  Il a précisé que l’Australie était heureuse d’avoir contribué cette année au Mécanisme d’experts des Nations Unies sur les peuples autochtones sur la question des droits de ces peuples à la participation au processus de prise de décisions.


Le représentant a exprimé l’engagement du Gouvernement australien à travailler avec les peuples autochtones et la volonté des Australiens à obtenir la reconnaissance constitutionnelle des peuples autochtones.  Il a ajouté que le Congrès national des premières nations de l’Australie avait été créé en avril 2010 et devrait être opérationnel en janvier 2011.  Il a indiqué que cette instance indépendante avait été créée par et pour les peuples autochtones en tenant compte des articles 1 à 5 sur les droits fondamentaux et 18 à 21 sur les droits politiques et économiques de la Déclaration de l’ONU sur les peuples autochtones.  Le Gouvernement australien reconnaît l’importance d’une culture de réconciliation et appuie le rapatriement inconditionnel dans leurs terres d’origine des restes ancestraux d’autochtones australiens disséminés dans des collections à travers le monde, a-t-il dit.  Il a précisé que 1 200 restes avaient été rendus à l’Australie en provenance de cinq pays d’Europe et d’Amérique du Nord.


M. RONALD D. GODARD (États-Unis) s’est dit encouragé par les progrès accomplis jusqu’à présent et s’est réjoui des mesures envisagées et mises en œuvre à travers l’Instance permanente sur les questions autochtones.  La question de leur participation au processus de prise de décisions est particulièrement opportune et les dirigeants tribaux doivent avoir une voix dans ce domaine, a-t-il dit, tout en notant que, dans certains pays, nombre de ces peuples n’étaient pas reconnus et ne pouvaient donc pas participer à la vie politique.


Le représentant a rapidement décrit la relation politique et juridique toute particulière qui existe aux États-Unis car 565 tribus indiennes sont reconnues dans les statuts et ordonnances judiciaires.  Nombre d’individus autochtones n’ont pas la possibilité de communiquer avec le Gouvernement, même d’une manière officieuse dans certains pays, a-t-il dit.  Il a lancé un appel aux États pour qu’ils permettent un dialogue avec leurs peuples autochtones via le dialogue et l’ouverture.  Aux États-Unis, des projets de financement ont été lancés pour renforcer les capacités locales sur le terrain et pour la protection environnementale ainsi que le système de droit foncier.  Le Gouvernement se penche à l’heure actuelle sur la problématique de l’aménagement urbain qui demeure un problème complexe par rapport aux droits des peuples autochtones.  Un dialogue fructueux est d’ailleurs en cours avec le Rapporteur spécial, M. James Anaya, dans ce contexte, a-t-il déclaré en conclusion.


Le représentant de la Fédération de Russie a dit que son pays était l’un des plus grands États multiethniques.  Ses 46 peuples autochtones sont vulnérables aux changements que connaît le monde et c’est pour cela que la Russie considère la protection de leurs droits et de leurs intérêts comme une priorité de sa politique intérieure.  Depuis 2005, la Fédération de Russie met en œuvre une série de mesures prioritaires dans le cadre de la Deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.  Elle a développé une nouvelle approche conceptuelle de la protection de leurs droits, a expliqué le représentant.  Avant, le Gouvernement fournissait un soutien financier direct à ces peuples; maintenant, le principal objectif est de les aider à mobiliser leurs propres ressources.  Dans le Nord, en Sibérie et en Extrême-Orient, la Russie s’efforce de promouvoir le développement économique durable des peuples autochtones en appuyant leur mode traditionnel de culture.


La Russie continue à améliorer sa législation et prépare un projet de loi fédérale sur l’appui à l’élevage de cerfs dans le Nord.  Elle continue de discuter d’amendements sur la chasse et la pêche et de réglementer les relations entre les entreprises industrielles et les communautés autochtones, a poursuivi le représentant.  Un dialogue ouvert entre les associations de peuples autochtones du Nord et les industries a été lancé dans trois régions.  Forte de son expérience, la Russie est prête à coopérer avec d’autres États et la société civile.  Elle organisera un séminaire international sur la protection de la propriété intellectuelle attachée aux connaissances traditionnelles des peuples autochtones à Saint-Pétersbourg fin octobre 2010.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) s’est déclarée fière de ses racines autochtones et de sa descendance africaine et a indiqué que le Président nicaraguayen cherchait à réparer l’exclusion historique dont les autochtones ont été victimes.  Le Chef de l’État veut garantir leurs droits fondamentaux, comme le droit de vivre et de se développer comme ils l’entendent, sur la base de leurs convictions, de leurs langues, de leurs religions et de leurs coutumes, ainsi que leur droit à l’autonomie.  De tels droits ont été reconnus par une charte moderne qui a servi de modèle aux autres pays de la région.  Un cabinet multiculturel a été mis en place avec 11 Ministres originaires de différentes ethnies et d’ascendance africaine.  Le Conseil de développement de la côte atlantique réfléchit par ailleurs à la meilleure manière de faire avancer les différents programmes dans ce contexte et à promouvoir le développement des régions autonomes et des communautés autochtones.  Ce même Conseil, qui se réunit régulièrement, est l’auteur du Plan stratégique de développement de la côte des Caraïbes, dans le cadre du Plan national de développement humain.   


Mme TARA MORTON (Nouvelle-Zélande) a dit la volonté de son pays de garantir les droits des peuples autochtones.  Il a précisé que cet engagement se reflétait dans l’intervention de soutien à la Déclaration de l’ONU sur les peuples autochtones faite par le Ministre des affaires maories de la Nouvelle Zélande à l’ouverture de la dernière session de l’Instance permanente sur les questions autochtones.  Illustrant les efforts de la Nouvelle Zélande, il a indiqué que le Traité de Waitangi était au centre des relations entre le Gouvernement et les Maoris.  Il a rappelé que le Gouvernement de la Nouvelle Zélande était engagé à résoudre tous les différents historiques concernant les Maoris d’ici 2014. 


Une autre évolution significative, a-t-il dit, a été la visite de la Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones qui a été l’occasion de faire le bilan des progrès réalisés et de prendre conscience du chemin qui reste à parcourir pour garantir les droits des peuples autochtones. S’agissant de la question du « consentement préalable en connaissance de cause » qui a été l’objet de discussion au sein du Mécanisme d’experts, il a indiqué que la Nouvelle-Zélande continuera de développer sa propre approche de la question dans l’intérêt de la participation des Maoris.  Il a dit le souci de la Nouvelle-Zélande de partager les meilleures pratiques au sein du Mécanisme d’experts et de l’Instance permanente sur les peuples autochtones.      


Le représentant de la Bolivie a appuyé les conclusions et recommandations du Rapporteur spécial, avant de saluer les États Membres qui rejoignent les objectifs de la Déclaration.  Le droit à la participation et l’assentiment préalable en toute connaissance de cause sont très importants s’agissant de l’exploitation des ressources naturelles, a-t-il dit.  Il s’est déclaré perplexe devant le peu de résultats enregistrés jusqu’à présent dans la mise en œuvre du programme de la deuxième Décennie internationale sur les peuples autochtones, et alors que plusieurs pays ne reconnaissent toujours pas l’existence même de peuples autochtones sur leurs territoires.  Le rapport du développement humain souligne que les peuples autochtones ne sont toujours pas assez visibles, a-t-il remarqué.  Pour remédier à cette situation, il a proposé de mener une évaluation objective des progrès nécessaires pour répondre aux questions et résoudre les problèmes énumérés dans le rapport du Secrétaire général. 


Le représentant a demandé aux États Membres de soutenir l’organisation d’une conférence mondiale sur ces peuples.  Il a aussi appuyé le renouvellement du mandat du Rapporteur spécial dont le nom deviendrait Rapporteur spécial sur les peuples autochtones.  Il a salué le fait que l’Assemblée générale ait remplacé les questions autochtones dans son ordre du jour par « droits des peuples autochtones ».  La Déclaration et la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sont parties intégrantes de la Constitution de l’État plurinational de Bolivie, a-t-il souligné, en rappelant que son pays avait été l’hôte, à Cochabamba, de la première Conférence mondiale des peuplessur leschangements climatiques et les droits de la Terre nourricière.  Il a annoncé que son pays parrainerait une résolution reprenant les propositions de la première réunion des consultations officieuses tenues le 15 octobre 2010 sur cette question.  


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a rappelé que 9 groupes autochtones vivaient au Guyana.  Les Amérindiens qui représentant un peu plus de 9% de la population du Guyana sont intégrés à la société, participent à la vie politique du pays et au développement économique et social, a-t-il précisé.  Ainsi, deux Ministres du Gouvernement sur 17 et 10 Parlementaires sur 65 ont un héritage amérindien, a indiqué le représentant.  Le Guyana poursuit ses efforts pour s’assurer que la population autochtone se réalise pleinement et, à cette fin, des programmes ont été adoptés pour la promotion du développement économique et social et la préservation des identités culturelles et linguistiques.  Il a indiqué que l’Acte amérindien révisé de 2006 avait permis la création d’un Ministère des affaires amérindiennes chargé de promouvoir et de protéger les peuples autochtones.  Il a, par ailleurs, fait état de la mise en place de la Commission des peuples autochtones, signe d’une politique progressiste pour répondre aux questions autochtones. 


M. Talbot a également mis en avant la politique de son pays pour faciliter l’accès de la population amérindienne à l’éducation.  De nouvelles écoles ont été construites et des systèmes de bourses pour l’accès à l’éducation supérieure ont été mis en place, a-t-il dit.  Le Gouvernement guyanien et celui de la Norvège ont signé un programme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD-plus) d’un montant de 250 millions de dollars sur cinq ans, a indiqué le représentant.  Ces récents développements montrent les progrès réalisés après que le Gouvernement et la population autochtone se sont engagés sur la voie du dialogue, a-t-il ajouté.  M. Talbot a attiré l’attention des États sur l’appel lancé par le Secrétaire général pour financer le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a noté que son pays célébrait le 12 octobre la « journée de résistance des peuples autochtones », pour  rendre hommage à tous ceux qui sont décédés en défendant leur territoire contre l’avarice des colonisateurs. Le modèle de développement capitaliste basé sur la surexploitation des êtres humains viole les droits de l’homme et détruit l’environnement, a déploré le représentant.  Il met en cause l’intégrité politique, sociale, économique et culturelle des peuples du monde, et plus particulièrement des peuples autochtones.  Grâce à la révolution bolivarienne, le Venezuela s’avance sur un modèle socialiste de justice sociale où sont respectées les communautés autochtones.


Le représentant a regretté qu’il n’y ait pas suffisamment de mécanismes de consultation des peuples autochtones dans le monde.  Il a dit qu’il n’était pas d’accord avec les « commentaires généralisés » du Rapporteur spécial qui ne tiennent pas compte, selon lui,  des progrès dans certains pays du monde.  Au Venezuela, la Constitution consacre les droits des peuples, notamment sur leurs terres ancestrales.  Ainsi a-t-il été décrété qu’il ne pouvait pas y avoir d’activité minière délétère sur ces terres.  En outre, la population autochtone a mis sur pied des conseils locaux qui présentent des projets au Parlement national pour améliorer leur vie.  Le Gouvernement participe au développement économique de ces communautés en leur fournissant des formations dans le souci de préserver la biodiversité.


Mme CONNIE TARACENA SECAIRA(Guatemala) a reconnu le rôle déterminant du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones.  Elle a mis l’accent sur la visite de M. Anaya au Guatemala pour y examiner la situation des industries d’extraction dans certaines régions du pays.  Elle a admis que, du fait qu’ils sont désavantagés sur le plan économique et ont été forcés de quitter leurs terres, il convient de prendre compte de leur point de vue à l’heure de l’exploitation des ressources qu’ils ont utilisées pendant de longues années.  L’aménagement du territoire doit en conséquence se faire en respectant leurs propres institutions et en tenant compte au maximum de leurs points de vue et de leurs connaissances précieuses.


Par le biais du Conseil des femmes autochtones, les droits de celles-ci et leur influence sur les politiques publiques ont été prises en compte, par exemple, lors de la révision de la politique migratoire.  Un plan consacré aux femmes mayas et d’autres peuples a intégré des stratégies transversales.  Des services d’appui ont été mis en place pour conseiller et protéger les femmes doit les droits avaient été violés.  Une commission s’efforce aussi, avec le Bureau du Conseil des droits de l’homme au Guatemala, de diffuser des messages fondés sur le respect de la diversité.  Elle a souligné que les femmes autochtones faisaient face à des situations de pauvreté et qu’il fallait les consulter sur les politiques de développement durable.  


M. HENRY MAC DONALD (Suriname) a pris note des avancées significatives faites dans la mise en place des objectifs de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.  Le rapport sur la situation des droits de l’homme et des libertés des peuples autochtones note que la mise en œuvre des objectifs de la deuxième Décennie est insuffisante, a déploré le représentant.  Alors que l’on avance sur la deuxième moitié de la deuxième Décennie, le Suriname s’efforce de contribuer à la réalisation de ses buts et objectifs, a-t-il mis en avant.  Mon pays, a ajouté le représentant, a également proclamé le 9 août journée officielle de la reconnaissance des peuples autochtones. 


Le représentant a indiqué que les peuples autochtones et tribaux du Suriname contribuaient de manière significative à la mixité ethnique, culturelle et linguistique de la société.  Lors de son récent discours devant l’Assemblée générale, le Président a indiqué que des mesures allaient être prises pour mettre fin au cycle d’isolement et de marginalisation des peuples autochtones et tribaux du Suriname, a indiqué le représentant.  Il a estimé, à cet égard, que la coopération internationale était cruciale.  Il a également mis l’accent sur les propositions formulées par le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples sur les questions autochtones concernant la législation sur les droits fonciers et la mise en œuvre des décisions des autorités judiciaires.  Rappelant que les Listen Read phonetically autochtones représentaient 18% de la population du Suriname, selon le recensement de 2005, M. Mac Donald a souligné que son pays appuyait la Déclaration sur les droits de peuples autochtones. 


M. ENRIQUE GARCÍA GONZÁLEZ(El Salvador) a affirmé d’emblée qu’il relevait de l’obligation de l’État de reconnaître l’existence des peuples autochtones.  Citant le Président de son pays, il s’est dit fier que son gouvernement ait tenu le premier Congrès national autochtone, événement national sans  précédent, qui a permis de clore une longue histoire de discrimination qui s’est manifestée sous les pires formes, y compris l’extermination.  Il a invité à revoir l’histoire, car bien souvent, on ne l’assume pas, a-t-il dit.  Il a décrit les différents massacres commis contre les autochtones dans son pays et a dénoncé la persécution et le génocide qui ont forcé les victimes à changer de nom et de prénom, à cacher leur identité et à se disperser sur le territoire.  Ils ont été obligés de changer de coutumes et d’apparence pour ne pas continuer à être persécutés et assassinés, a-t-il expliqué.


Le représentant a demandé pardon aux communautés autochtones pour l’extermination dont elles ont été victimes.  L’État reconnaît qu’il combat la discrimination à l’égard des peuples autochtones et prône l’adoption de mesures positives protégeant leurs croyances, cultures, coutumes et langues, a-t-il dit.  Un conseil a été chargé d’éliminer toutes les formes de discrimination et d’inciter au développement des capacités des jeunes, des femmes et de tous les peuples autochtones.  Il mène un processus de consultation interne afin d’adhérer à la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Il a signé un contrat sur la reconnaissance des langues nahuatl et pipil du pays. 


M. DORA NATH ARYAL(Népal) a comparé son pays à une riche mosaïque sociale et culturelle.  Le Népal est un pays multiethnique, plurilingue et multireligieux.  Aujourd’hui, 59 groupes sont reconnus comme autochtones, soit 37,2% de la population.  La Constitution intérimaire du Népal garantit les droits et libertés de personnes qui étaient traditionnellement marginalisées, y compris les femmes, les Dalits, les peuples autochtones, les groupes ethniques et les personnes des zones défavorisées.  L’Assemblée constituante népalaise est très diversifiée en ce sens que 218 de ses 601 membres, dont son Président, sont membres de communautés autochtones.


M. Rai a expliqué que la Fédération des nationalités autochtones du Népal avait été établie en 2002 et que son objectif principal était d’assurer leur bien être.  Le Gouvernement est en train de préparer un plan d’action pour garantir la participation des peuples autochtones au processus de prise de décisions, conformément à la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) de 2007 sur cette question.  Par ailleurs, le Gouvernement s’attache à promouvoir le développement socioéconomique des minorités dans diverses parties du pays.  Le représentant a fait remarquer que les peuples autochtones avaient réussi à préserver leurs ressources forestières.


La représentante (Argentine) a félicité la Bolivie pour avoir soumis à la Commission un projet de résolution sur les droits des peuples autochtones.  Dans le cadre du Bicentenaire de l’Argentine, le Gouvernement est en train de prendre des mesures de reconnaissance et dédommagement des peuples autochtones.  Elle a également nommé une commission d’enquête qui aura 180 jours pour soumettre un projet de loi et évaluer la mise en œuvre du plan foncier destiné à homogénéiser les critères juridiques s’agissant des différentes communautés.  Elle a signalé aussi la nécessité de prendre en compte la représentativité des autochtones et de les inclure dans un processus de décisions clair.  


Pour ce qui a trait au logement, les autochtones sont inclus dans les opérations de recensement, ce qui permet aussi de mieux les connaître et de mieux répondre à leurs besoins.  La représentante a fait état de progrès dans la participation des autochtones dans la prise de décisions et dans l’application de la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Elle a également souligné que 20 000 bourses universitaires seraient offertes à des jeunes autochtones, avant de traiter de la gestion des restes d’aborigènes se trouvant dans des musées privés et publics.  Elle a également évoqué la mise en place de radios dans différentes régions et la réparation historique pour les peuples autochtones argentins.  


Mme ANKE STRAUSS, Organisation internationale des migrations (OIM), a noté que les migrants autochtones étaient confrontés à des difficultés particulières par rapport à leur identité et à leur culture, car ils subissaient une pression pour s’assimiler aux communautés d’accueil.  Les migrations, qu’elles soient internes ou internationales, qu’elles se produisent à l’intérieur ou à l’extérieur des territoires ancestraux, deviennent souvent un moyen de sauvegarder un mode de vie traditionnel dans les territoires autochtones à travers les transferts d’argent.  Les migrations des peuples autochtones vers les centres urbains peuvent s’avérer particulièrement difficiles.


Les migrations des peuples autochtones risquent d’entraîner la dilution de leurs traditions et de leur culture, a averti Mme Strauss.  Elles peuvent au contraire les rendre plus visibles s’ils conservent des liens avec leurs communautés d’origine.  Des protections spéciales sont nécessaires pour atténuer la pression à laquelle les migrants autochtones peuvent être assujettis dans la société d’accueil et faire en sorte qu’ils bénéficient des mêmes droits que les autres.  Leur autonomisation requiert leur participation dans les domaines de l’éducation et du droit du travail.  Les défis économiques sont d’autant plus importants que les niveaux de pauvreté au sein des communautés autochtones sont le double des communautés non autochtones dans certains pays.    


Mme ANDA FILIP, Union interparlementaire (UIP), a déclaré que la participation dans la vie politique et au Parlement revêtait une profonde importance pour favoriser une démocratie saine.  Elle a remarqué qu’un nombre croissant de députés s’identifiaient en tant qu’autochtones.  Elle a cité Maria Sumire, une députée péruvienne autochtone, selon qui le Parlement a toujours été élitiste et les autochtones ont eu leurs organisations mais, jamais leur propre parti politique.  Elle a ensuite donné un aperçu des résultats d’un sondage effectué conjointement par l’Union interparlementaire et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  


La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et (FAO) a souligné que la FAO avait approuvé, en août 2010, une politique sur les populations tribales et indigènes tendant à l’intégration de cette dimension dans tous les travaux de l’Organisation.  Cette politique sera lancée le 26 novembre 2010.  Un atelier sera organisé avec les représentants des communautés et associations autochtones.  Des directives volontaires sont également préparées pour améliorer une gouvernance responsable de la propriété foncière et d’autres ressources naturelles.  Les autochtones doivent être considérés non seulement comme des bénéficiaires mais comme des partenaires dans le dialogue et les politiques qui les concernent, a-t-elle déclaré.


Mme XENIA VON LILIEN-WALDAU, Fonds international de développement agricole (FIDA), a fait remarquer que les peuples autochtones représentaient environ un tiers des peuples ruraux les plus pauvres du monde.  En même temps, ils ont fait des progrès dans le sens d’une meilleure reconnaissance de leurs droits, et pour sauvegarder leur héritage et promouvoir leur culture.  Ils jouent un rôle vital en tant que gardiens des ressources naturelles et possèdent une richesse de savoirs sur leur environnement, a reconnu Mme Von Lilien-Waldau.


Le FIDA salue l’engagement pris lors de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale « d’accélérer les progrès sur les défis auxquels les peuples autochtones sont confrontés dans le contexte de la sécurité alimentaire et de prendre des mesures spéciales pour combattre les causes profondes du niveau élevé de faim et de malnutrition chez les peuples autochtones ».  Le FIDA appuie, depuis longtemps, le développement et l’autonomisation de ces peuples, a dit la représentante.  Il sait d’expérience que « les peuples autochtones ne doivent pas être les bénéficiaires passifs de l’aide mais les créateurs de leur propre développement et bien être ».  En septembre 2009, le FIDA a approuvé sa politique d’engagement avec les peuples autochtones,  qui vise à les aider à sortir de la pauvreté en respectant leur identité et leur culture. 


DOCUMENTATION


Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur l’état du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones (A/65/163)


Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme décrit, dans ce rapport, les activités financées grâce au Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtoneset indique l’état des recettes et des dépenses ainsi que des contributions annoncées et versées.  Il rend compte des vingt-deuxième et vingt-troisième sessions du Conseil d’administration pour les populations autochtones, tenues respectivement en 2009 et 2010.


Ce Conseil estime, dans ses recommandations, que le Fonds devrait recevoir un montant supplémentaire de 868 560 dollars avant sa vingt-quatrième session, qui se tiendra du 7 au 11 février 2011, pour pouvoir financer un nombre suffisant de nouvelles demandes attendues en 2011 et s’acquitter de son mandat de manière satisfaisante.


Par ailleurs, tous les gouvernements et les autres donateurs éventuels ont été invités à verser leurs contributions au Fonds avant la fin de 2010 pour que le Trésorier de l’ONU puisse les comptabiliser avant la prochaine session annuelle du Conseil.


Rapport du Secrétaire général sur l’évaluation à mi-parcours des progrès accomplis en ce qui concerne le but et les objectifs de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones (A/65/166)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, présente une évaluation à mi-parcours de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones (2005-2014), laquelle succède à une première Décennie (1995-2004) dont les buts fixés à l’origine n’avaient pas été atteints.


À partir d’informations fournies par le système des Nations Unies, par d’autres organisations internationales et par le Secrétariat des Nations Unies, il propose une analyse et des exemples types des progrès accomplis dans le sens du but et des objectifs que s'est fixée la deuxième Décennie.


Le rapport contient également une brève synthèse des informations fournies par 11 États Membres, par 19 institutions des Nations Unies et autres organisations intergouvernementales et par 11 organisations non gouvernementales et représentant les peuples autochtones.


Le Secrétaire général constate des avancées importantes en ce qui concerne le but et les objectifs de la deuxième Décennie.  Il reconnaît l’importance de l’adoption, en 2007, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, et du rôle qu’a pu jouer cette déclaration pour renforcer une approche fondée sur les droits de l’homme en ce qui concerne les questions autochtones, aussi bien au niveau intergouvernemental que national. 


Il constate également un écart important entre, d'une part, les intentions et la volonté politique dans ce domaine, et, d'autre part, la réalisation concrète des objectifs de la deuxième Décennie.


Le Secrétaire général recommande notamment aux États Membres concernés de prendre des mesures visant à la reconnaissance des peuples autochtones sur leur territoire et à la mise en place d’un cadre législatif national concernant les droits, individuels et collectifs, de ces peuples autochtones, ainsi que des politiques et mécanismes institutionnels.  Ce faisant, ils doivent se fonder sur la Déclaration des Nations Unies sur les peules autochtones.


Au niveau international, le système des Nations Unies, les États Membres et les peuples autochtones doivent poursuivre leurs efforts dans le sens de l’application intégrale de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


Note du Secrétaire général sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones (A/65/264)


Le Secrétaire général, par cette note, transmet à l’Assemblée générale le rapport provisoire du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des peuples autochtones, M. James Anaya, portant sur la période allant de juillet 2009 à juillet 2010.


M. Anaya y présente ses initiatives relatives à la promotion des bonnes pratiques, aux études de pays, aux rapports de pays et aux violations présumées des droits de l’homme.  Il analyse trois questions de fond abordées l’année dernière: le droit des populations autochtones au développement vu sous l’angle de la culture et de l’identité; leur droit à la participation et l’obligation des États de mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


Ses observations visent à compléter le travail entrepris par l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones et le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones.  Le rapport s’achève par plusieurs conclusions et recommandations.


S’agissant des programmes de développement concernant les peuples autochtones, il identifie deux grands domaines de préoccupation.  Le premier est lié aux effets négatifs, réels ou potentiels, des politiques étatiques de développement sur les peuples autochtones, tandis que le deuxième concerne les initiatives de développement visant spécifiquement à réduire les inégalités dont souffrent les peuples autochtones et à améliorer leur bien-être social et économique mais qui n’assure pas leur participation adéquate.


M. Anya fait aussi des observations initiales sur le droit à la participation des peuples autochtones, à tous les niveaux du processus de prise de décisions, en privilégiant la définition d’un cadre normatif pour comprendre ce droit sous ses différents aspects.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission examine les difficultés auxquelles font face les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral

AG/EF/3286

La Deuxième Commission examine les difficultés auxquelles font face les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral

18/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3286
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

13e & 14e séances – matin et après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION EXAMINE LES DIFFICULTÉS AUXQUELLES FONT FACE LES PAYS LES MOINS AVANCÉS

ET LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL


La Commission économique et financière de l’Assemblée générale (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui en séance plénière la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2001-2010, adoptée il y a une dizaine d’années à Bruxelles à l’issue de la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, après que les délégations aient pris part à une table ronde* organisée vendredi dernier sur le thème de la graduation de certains pays de la liste des PMA.


Parfois appelé « Programme d’action de Bruxelles » ce programme et sa mise en œuvre ont fait l’objet d’une évaluation du Secrétaire général qui, dans le rapport** qu’il a soumis à cet égard à la Commission, souligne le faible nombre de pays retirés de la liste des pays les moins avancés.  Seul un pays (le Cap-Vert) l’a été depuis 2001, tandis que deux autres devraient lui succéder avant la tenue de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui se tiendra en 2011 à Istanbul, fait observer M. Ban Ki-moon.


Comme cela a été expliqué vendredi et aujourd’hui, les Nations Unies et les autres partenaires internationaux soutiennent activement les PMA afin de leur assurer, au moment où ils sont jugés aptes à ne plus être classés dans cette catégorie, une transition en douceur vers leur nouveau statut, indique le Secrétaire général.  Il prend pour exemple le cas des Maldives, qui devraient quitter la liste des pays les moins avancés en janvier 2011, mais continueront de bénéficier de cet accompagnement.  La délégation de l’archipel des Maldives a cependant tenu à exprimer aujourd’hui son appréhension à l’idée de perdre le traitement spécial et différencié auquel le pays avait droit en tant que PMA.  Parlant de la notion de « paradoxe insulaire », le Gouvernement des Maldives a tenu à signaler le fait que les petits États insulaires en développement souffrent de vulnérabilités qui devraient être mieux prises en compte, comme par exemple, le danger auquel les expose la montée du niveau des océans due au réchauffement de la planète, une conséquence des changements climatiques. 


La plupart des États Membres qui ont pris la parole ont exprimé les espoirs qu’ils placent en la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, « qui devra s’intéresser aux moyens de doter les pays concernés des capacités nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie de développement à long terme et des mesures concrètes pour remédier à leurs points faibles », comme l’indique M. Ban dans son rapport.


La Deuxième Commission était également saisie aujourd’hui du rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty, qui désigne une série de partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et leurs voisins ayant un débouché sur la mer.


L’examen conjoint de la situation particulière des pays sans littoral et des pays les moins avancés est d’autant plus pertinent que 17 des 49 PMA, comme l’Ouganda ou le Népal, appartiennent aux deux catégories.  Étant donné les difficultés inhérentes à leur situation géographique, unanimement soulignées par les 30 orateurs qui ont pris la parole aujourd’hui, ces pays enclavés se trouvent pénalisés sur la voie du développement, une situation que n’a fait qu’aggraver la crise économique et financière de 2008.


Visant à intégrer pleinement les pays en développement sans littoral à l’économie mondiale, le Programme d’Almaty s’efforce de forger des partenariats afin de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans ces pays et d’élargir leur participation, qui stagne actuellement à 1%, des échanges internationaux, au commerce mondial.


La majorité des délégations qui se sont exprimées ont plaidé en faveur d’un renforcement de ces partenariats, de l’augmentation de l’aide publique au développement et de l’investissement direct étranger -en particulier dans le domaine de l’amélioration des infrastructures- et de la conclusion réussie des négociations commerciales du Cycle de Doha.


L’accent devrait être mis sur les liens entre l’aide pour le commerce et la réalisation des priorités définies par le Programme d’Almaty, notamment le développement de l’infrastructure de commerce et de transport des pays enclavés et la mise en œuvre des mesures de facilitation du commerce.


La prochaine séance de la Deuxième Commission se tiendra mercredi, le 20 octobre à 10 heures.  Elle sera consacrée à l’examen du point de l’ordre du jour de la Commission ayant trait à la question « Mondialisation et interdépendance ».


*     AG/EF/3285

**    A/65/80


GROUPE DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


- Quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/65/80-E/2010/77)


- Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit


Rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty (A/65/215)


Le Programme d’action d’Almaty désigne une série de partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral.  Étant donné les difficultés inhérentes à leur situation géographique, qui est caractérisée par l’absence d’accès direct au commerce maritime, les pays en développement sans littoral se trouvent pénalisés sur la voie du développement.  Les difficultés qu’ils rencontrent sont aggravées par leur éloignement des principaux marchés internationaux, de fastidieuses procédures de transit, l’insuffisance de l’infrastructure de transport et les aléas liés au fait que ces pays sont tributaires de la stabilité politique, de l’infrastructure et de la qualité des institutions de leurs voisins, pays de transit riverains de la mer, relève le Secrétaire général.  


Le Programme d’Almaty, qui a pour objectif premier de forger des partenariats afin de résoudre les difficultés particulières des pays en développement sans littoral, contribue directement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans ce groupe de pays vulnérables.  Constatant le lien direct qui existe entre transports, commerce international et croissance économique, le Programme d’Almaty vise à intégrer mieux et plus pleinement les pays en développement sans littoral à l’économie mondiale.  À cet effet, tous les partenaires potentiels du Programme d’Almaty doivent mettre en œuvre des actions spécifiques dans les cinq secteurs prioritaires que sont: les problèmes fondamentaux liés aux politiques en matière de transit; la création d’infrastructures et leur entretien; le commerce international et la facilitation des échanges; les mesures de soutien internationales et la mise en œuvre des recommandations contenues dans le Programme et l’examen de l’application de ces recommandations, souligne le rapport. 


La communauté internationale devrait prendre en compte les soucis et besoins de développement qui sont propres aux pays en développement sans littoral pour les aider, par un appui financier accru, prompt et durable, à accélérer leurs progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire et renforcer leur capacité d’atténuer les effets des changements climatiques et s’y adapter, note le Secrétaire général.  La Commission économique pour l’Afrique, la Commission de l’Union africaine, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Bureau du Haut-Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement devraient aider davantage à élaborer et à conclure un accord intergouvernemental portant sur le projet de construction de la route transafricaine.  Des indicateurs standards généralement acceptés devraient être mis au point pour contrôler les couloirs commerciaux reliant aux ports de haute mer les pays en développement sans littoral et suivre leurs progrès quant à la logistique et aux pratiques de facilitation du commerce. 


Les pays en développement sans littoral ont tout intérêt à faire valoir les liens entre l’aide pour le commerce et la réalisation des priorités du Programme d’Almaty, notamment le développement de l’infrastructure du commerce et des transports et la mise en œuvre des mesures de facilitation du commerce.  Pour ce faire, remarque M. Ban Ki-moon, ils devraient mieux maîtriser l’Initiative « Aide pour le commerce » en introduisant celle-ci dans leurs stratégies nationales et régionales de développement.


Les pays donateurs et les organismes internationaux de financement et de soutien au développement sont invités à verser des contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale créé pour faciliter la mise en œuvre des résultats et le suivi de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit, qui a eu lieu à Almaty au Kazakhstan, conclut le Secrétaire général dans ce rapport.

Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. KHALED HUSSEIN ALYEMANY (Yémen) a d’abord rappelé les handicaps structurels auxquels étaient confrontés les pays en situations particulières, handicaps qui ont été aggravés par les crises financière, alimentaire et énergétique.  S’il a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine appréciait les efforts déployés dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), il a néanmoins souligné la nécessité, pour la communauté internationale, de prendre des mesures concrètes en vue d’annuler la dette de ces pays envers les donateurs bilatéraux et multilatéraux.  Le Groupe des 77 et la Chine a pris par ailleurs note du fait que la levée des barrières tarifaires et des quotas d’entrée sur les marchés des pays industrialisés ne s’est pas traduite par une augmentation de la participation des pays les moins avancés (PMA) aux échanges commerciaux internationaux, la part des PMA dans ces transactions continuant de stagner et atteignant à peine 1% du commerce mondial, a dit M. Alyemany.


Évoquant ensuite la situation des pays en développement sans littoral, le représentant a estimé que l’amélioration de leur taux de croissance annuel entre 2003 et 2007 ne devait pas occulter les difficultés auxquelles ces pays continuent de faire face, comme notamment leur niveau de pauvreté, qui n’a pas diminué au cours de la période considérée.  Aussi, M. Alyemany a-t-il réaffirmé les besoins particuliers de cette catégorie de pays, dont les économies demeurent tout particulièrement vulnérables aux chocs externes.  Soulignant dans ce contexte l’importance d’une conclusion réussie des négociations commerciales du Cycle de Doha, le représentant a également rappelé l’importance de maintenir et d’accroître les flux d’investissements dans les pays sans littoral.


M. JEAN-PAUL CHARLIER (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’Union européenne est engagée dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la période 2001-2010 et, il a émis le vœu que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, qui va avoir lieu au printemps 2011 à Istanbul en Turquie, soit une opportunité pour redynamiser les soutiens aux PMA.  Malgré la croissance économique remarquable des PMA, a-t-il souligné, certains problèmes minent leur développement, parmi lesquels une population dont 40% vivent dans l’extrême pauvreté; la malnutrition et des progrès insuffisants en matière d’accès à l’eau potable et dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile.


L’Union européenne a fait des efforts durant la décennie qui s’achève pour venir en aide aux PMA, a indiqué le représentant de la Belgique, ceci afin de respecter ses engagements en matière d’aide publique au développement (APD), d’allègement de la dette et d’accès aux marchés pour tous les produits des PMA à l’exception des armes.  Il en a été de même en ce qui concerne l’intégration des PMA dans l’économie mondiale et dans le commerce international.  Rappelant que l’Union européenne est le plus grand donateur d’aide aux pays les moins avancés, le représentant a noté que le montant des financements de l’Union européenne est passé de 7,5 milliards d’euros en l’an 2000, à 13,5 milliards d’euros aujourd’hui.  Il a relevé que l’Union européenne se rapproche ainsi de l’objectif que se sont fixés ses États membres en matière d’assistance au développement en faveur des PMA à la date butoir de 2010, comme cela avait été arrêté dans le Programme d’action de Bruxelles.


Au sujet des besoins particuliers des pays enclavés, l’Union européenne, a soutenu le représentant de la Belgique, reste engagée à soutenir la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty relatif aux pays en développement sans littoral, adopté en 2003.  L’absence de littoral, a t-il reconnu, conduit à l’isolement, rendant difficile l’accès aux marchés internationaux et contribue à la pauvreté.  Pour résoudre ce désavantage, il a préconisé le développement d’infrastructures, l’octroi de facilités commerciales aux pays enclavés et l’intégration régionale.  L’Union européenne, a déclaré le représentant, joue un rôle majeur en fournissant l’assistance technique et financière pour le développement du secteur des transports, des télécommunications et de l’énergie dans les pays enclavés.  Enfin, l’Union européenne contribue à la modernisation des douanes et des infrastructures dans les pays en développement sans littoral, a noté le représentant.


S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a déclaré qu’en dépit des efforts qu’ils ont déployés ces dernières années, les PMA continuaient d’accumuler du retard dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les défis auxquels ils font face sont nombreux: pauvreté endémique, sous-alimentation, faible développement, manque de capacités productives et ressources naturelles très limitées, conflits, handicaps géographiques et extrême vulnérabilité aux chocs externes, a énuméré le représentant.  Tout ceci sans compter l’impact de la crise économique et financière, a-t-il ajouté.  C’est dans ce contexte que les Nations Unies tiendront leur quatrième Conférence sur les PMA l’an prochain à Istanbul, en Turquie, a poursuivi M. Acharya, qui a expliqué que les priorités de pays comme le Népal étaient notamment le développement économique et social, un accès plus équitable au commerce international et le lancement d’initiatives en matière d’allégement de la dette et de transfert de technologies de la communication et de l’information.  Il a donc demandé à la communauté internationale de veiller au succès de la Conférence d’Istanbul prévue en mai 2011 en la préparant le mieux possible.


Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie), s’exprimant au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a relevé que depuis l’adoption du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010, on a pu noter de nombreuses améliorations dans les pays les moins avancés.  De fait, a-t-elle noté, durant la décennie qui s’achève, un pays a pu sortir de la catégorie des PMA, et deux autres devraient le faire l’année prochaine lors de la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui va se tenir à Istanbul en Turquie.  En cette année 2010 marquant la fin du Programme d’action de Bruxelles, a noté Mme Wahab, les PMA font face à des obstacles et des difficultés qui sont hors de leur contrôle, comme par exemple la crise économique et financière qui a affecté le monde depuis 2008, ainsi que les effets des changements climatiques.  Ces facteurs sont susceptibles d’empêcher les PMA de réaliser les projets du Programme d’action de Bruxelles ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour se rapprocher des OMD à l’horizon 2015, a-t-elle indiqué, les pays les moins avancés pourraient prendre des mesures telles que le renforcement de leurs capacités de production, la promotion de l’agriculture, le renforcement de la mobilisation nationale de fonds pour le financement de leur développement, la promotion d’infrastructures, la gestion des effets des changements climatiques et la promotion des sources d’énergies vertes ainsi que le renforcement de l’accès pour tous aux services sociaux essentiels.


Au sujet du Programme d’action d’Almaty relatif aux pays en développement sans littoral, adopté en 2003, la représentante de l’Indonésie a relevé que de nombreuses avancées sont à noter.  Mais, a-t-elle constaté, les pays en développement sans littoral continuent d’être marginalisés en ce qui concerne le commerce international.  Rappelant que l’ANASE a mis en place des projets afin de réduire les écarts existant entre ses États membres les moins développés et les autres, elle a indiqué que la troisième initiative prise à cet égard par le Forum de coopération pour le développement intégré de l’ANASE en est à la phase de mobilisation des fonds qui pourraient permettre son implémentation.  Toujours dans le cadre de l’intégration des nations de l’Asie du Sud-Est, des politiques de transport et de circulation de marchandises sont en train d’être mis en œuvre par les pays de la région, a indiqué la représentante.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. JEAN CLAUDY PIERRE (Haïti) a rappelé l’importance de conclure avec succès les négociations commerciales du Cycle de Doha, en accordant une importance particulière aux pays les moins avancés (PMA).  Il a ensuite évoqué la vulnérabilité de cette catégorie de pays aux effets des changements climatiques, qui ne sont pourtant pas de leur fait.  C’est pourquoi la CARICOM plaide en faveur d’un développement durable, seul susceptible de pouvoir rendre compatibles le développement socioéconomique et le respect et la préservation de l’environnement.  En tant que seul PMA des Amériques, a indiqué M. Pierre, Haïti se trouve maintenant dans une situation unique après le tremblement de terre dévastateur qui l’a frappé le 12 janvier 2010.  Outre les vies humaines, les pertes se sont chiffrées à 50% du Produit intérieur brut (PIB) haïtien, qui viennent s’ajouter aux 15% de pertes provoquées par la série d’ouragans qui ont touché le pays l’an dernier.  Si la CARICOM salue l’esprit de solidarité démontré par les donateurs qui ont versé près de 9,9 milliards de dollars pour la reconstruction d’Haïti, a dit le représentant, elle les exhorte aussi à concrétiser leurs promesses de contribution.  La communauté internationale doit, d’une manière générale, renforcer son appui aux PMA, y compris au travers d’une hausse de l’aide publique au développement (APD), a conclu M. Pierre.


S’exprimant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, M. FEDERICO BARTOLOZZI (Paraguay) a rappelé que les effets de la crise économique et financière continuaient de se faire ressentir douloureusement dans des pays enclavés comme le Paraguay.  L’accès des produits des pays sans littoral au commerce et aux marchés internationaux demeure la clef du développement auxquels ils aspirent, compte-tenu de leur isolement géographique et de leur difficulté d’accès au financement dont ils ont besoin, a souligné M. Bartolozzi.  Le représentant a donc lancé un appel pour que soient levées les barrières tarifaires et supprimés les subsides agricoles qui constituent autant d’entraves à la croissance des pays en développement sans littoral.  M. Bartolozzi a souhaité que les négociations commerciales du Cycle de Doha parviennent à leur terme, et que l’aide publique au développement soit augmentée à hauteur des niveaux qui ont été agréés au niveau international.  En outre, les pays en développement sans littoral doivent bénéficier de ressources complémentaires pour financer les mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leur impact, a-t-il ajouté.  Les crises multiples auquel le monde fait face, a relevé en conclusion le représentant, rendent d’autant plus nécessaire un renforcement de l’aide fournie aux pays en développement sans littoral.


M. MIKE MWANYULA (Malawi), s’exprimant au nom du Groupe africain, a relevé que les pays africains connaissent des niveaux de croissance économique inégaux.  Indiquant que la croissance économique est étroitement liée au commerce, il a estimé que l’essor des échanges commerciaux devrait conduire au développement économique des pays africains.  Le représentant du Malawi a ensuite souligné que de nombreux pays africains sont sans littoral et que de ce fait, ils n’ont pas accès aux grands marchés internationaux.  Pour remédier à cette situation, a-t-il indiqué, il faudrait que les pays développés réduisent les barrières douanières qu’ils imposent à l’accès de certains produits à leurs marchés et abolissent les subventions agricoles qu’ils versent à leurs producteurs et exportateurs de produits agricoles.  La conclusion des négociations commerciales du Cycle de Doha, a-t-il souligné, devrait offrir un bon accès aux marchés internationaux aux pays africains, ce qui favoriserait leur développement économique.


L’aide au développement ne doit pas être négligée, a ensuite relevé le représentant du Malawi.  Cette aide doit être améliorée en quantité et en qualité, a-t-il précisé.  Reconnaissant que des aides au commerce doivent aussi être mises en place, il a noté que ces différentes initiatives d’assistance ne doivent pas se faire les unes aux dépends des autres.  Les changements climatiques sont un défi majeur pour les pays africains, a ensuite constaté le représentant.  Les programmes d’atténuation et d’adaptation à leurs effets, a-t-il relevé, doivent être soutenus pas la communauté internationale.  Enfin, il a indiqué que la crise mondiale actuelle a montré le besoin, pour les pays africains, d’améliorer leur économie afin de pouvoir combler le retard qu’ils ont pris dans la réalisation des OMD.


Mme WANG HONGBO (Chine) a déclaré que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) devrait être l’occasion de réaffirmer les engagements politiques pris en faveur de ces pays.  Après avoir rappelé l’importance d’augmenter l’aide publique au développement (APD), il a appelé de ses vœux la mise en place d’une approche holistique orientée sur les besoins de développement de ces pays.  La représentante de la Chine a ensuite préconisé à la communauté internationale de renforcer son action dans les domaines de l’amélioration des infrastructures et de la promotion des politiques de coordination dans les transports.  Pour sa part, le Gouvernement chinois a toujours vigoureusement soutenu le développement des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral, qui sont des priorités de sa coopération Sud-Sud, a indiqué Mme Wang.  Elle a rappelé à cet égard qu’en septembre dernier, le Premier Ministre chinois avait proposé six initiatives en faveur de ces pays.


M. FABIO MOREIRA CARBONELL FARIAS (Brésil) a affirmé que pour réduire l’impact de la crise sur les pays les moins avancés, il serait opportun de promouvoir la justice sociale et des politiques visant l’inclusion sociale qui sont la base d’une croissance économique durable.  À ce propos, la communauté internationale, a-t-il indiqué, devrait soutenir techniquement et financièrement, les politiques nationales mises en œuvre dans les pays les moins avancés et visant la création d’emploi et le bien-être social.  Relevant que l’agriculture demeure l’activité économique principale de nombreux pays les moins avancés, le représentant a affirmé qu’en investissant dans ce secteur, cela permettra de lutter contre la pauvreté et la famine dans ces pays.  Notant que les activités commerciales apparaissent primordiales pour l’essor des PMA, il a aussi appelé à la conclusion des négociations du Cycle de Doha.  L’Amérique latine, a-t-il relevé, compte deux pays sans littoral et, le Brésil travaille en accord avec la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes des Nations Unies (CEPALC), afin de renforcer le soutien régional à ces pays enclavés.


Mme NADIA ISLER (Suisse) a insisté sur le lien indissoluble qui existe entre développement, respect des droits de l’homme, paix et sécurité, et qui devrait figurer au cœur même de l’effort mondial de lutte contre la pauvreté, l’injustice et la violence.  Les PMA doivent être aidés dans les efforts qu’ils font pour se tailler une place dans l’économie mondiale et dans le système commercial international, a-t-elle souligné.  Aussi, la Suisse fournit-elle un accès en franchise de droits et sans contingents à son marché aux produits en provenance des PMA, a indiqué Mme Isler.  Mais la seule libéralisation du commerce n’est pas suffisante pour sortir ces pays de leurs difficultés, et elle doit être utilisée d’une manière durable et intégrée dans la stratégie générale de développement de chacun de ces États, a-t-elle préconisé.  Pour cette raison, la représentante a déclaré que sa délégation soutenait des initiatives importantes telles que celles relatives au « cadre intégré renforcé » et au « cluster des Nations Unies sur le commerce et les capacités productives ».  Pour éviter l’exclusion, les PMA doivent mettre en œuvre des politiques efficaces en faveur des pauvres, tels que des systèmes de protection sociale et de développement économique local, a recommandé Mme Isler.  Une éducation efficace et inclusive, des structures de santé accessibles et de bonne qualité, de l’eau potable pour tous ainsi que l’infrastructure de base pour les transports, l’énergie et la communication sont tout aussi importants, a-t-elle ajouté.


M. GRUM ABAY (Éthiopie) a noté que 33 des 49 pays les moins avancés (PMA) font partie du continent africain.  Ce continent marginalisé, a-t-il indiqué, doit être au centre de l’attention du prochain programme d’action relatif aux PMA.  Il a ainsi indiqué que le soutien à l’agriculture africaine serait opportun.  Ce soutien devrait se traduire par la prise de mesures telles que le soutien aux petits agriculteurs, l’accès des produits agricoles africains aux marchés internationaux, et la fin des subventions versées à l’agriculture des pays développés.  Les pays enclavés, a-t-il indiqué, ont fait des efforts dans le sens de l’amélioration de la gouvernance et ils ont procédé à des réformes économiques appropriées.  Ce que nous ne pouvons faire, a-t-il affirmé, c’est de changer notre situation géographique.  Il a de ce fait lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne mieux les pays en développement sans littoral afin de les aider à mettre en place les infrastructures appropriées à leurs besoins et leur ouvrir l’accès aux marchés internationaux.


M. AHMAD RAJABI (République islamique d’Iran) a rappelé l’importance qu’il y a de résoudre la problématique de la logistique pour les pays en développement sans littoral.  Le transit joue en effet un rôle déterminant dans la croissance économique de ces pays, a-t-il expliqué.  Dès lors, l’établissement d’un réseau logistique performant entre les pays sans littoral et les pays de transit est une question essentielle, a-t-il insisté.  Le représentant a ensuite rappelé que l’Iran était cerné de hauts plateaux qui n’ont jamais facilité la mise en place d’un réseau de ce type.  « C’est pourquoi notre pays a massivement investi, au cours des trois dernières décennies, dans la construction de voies ferrées et de routes pour relier entre elles les localités les plus isolées et les plus éloignées du territoire iranien », a-t-il indiqué.  En outre, l’Iran est sur le point d’accéder au couloir de transport Europe-Caucase-Asie, qui vise à promouvoir les échanges au sein de ces régions, s’est félicité le représentant.


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a noté que la plupart des pays les moins avancés n’ont pas pu établir une croissance durable.  À ce propos, il a estimé que le Programme d’action d’Istanbul, qui va être adopté l’an prochain à l’issue de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, devrait insister sur les politiques de renforcement des capacités institutionnelles et productives des PMA.  Le Conseil de recherche scientifique et technique de Turquie, a-t-il souligné, en collaboration avec l’Organisation turque pour la recherche et les affaires internationales, devrait tenir une conférence préparatoire sur le thème des priorités et des innovations scientifiques à intégrer dans les politiques des PMA.  M. Çorman a conclu sa déclaration en appelant au renforcement de l’implication du secteur privé et de la coopération entre le secteur privé et le secteur public, dans le développement des PMA.


Mme PHAWINEE CHANSAMRAN (Thaïlande) a indiqué que son pays, qui est dans le groupe des nations à revenu intermédiaire, était convaincu que la prospérité, pour être durable, devait être partagée.  C’est la raison pour laquelle la Thaïlande fournit une aide publique au développement à d’autres pays depuis 1992, et contribue également à leurs efforts dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a-t-elle souligné.  La représentante a ensuite déclaré qu’il fallait accorder une priorité à la création de liens entre les réseaux routiers des pays enclavés et ceux de leurs voisins ayant un accès à la mer pour appuyer l’intégration intra et interrégionale de leurs économies.  C’est ce qu’a fait la Thaïlande en renforçant sa coopération avec les autres États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, a dit Mme Chansamran.  Nous avons également coopéré avec les pays voisins dans le cadre d’un programme d’exportations de denrées alimentaires afin de renforcer le développement agricole et industriel dans la région, a-t-elle souligné.


Mme SOFIA BORGES (Timor-Leste) a déclaré que les efforts déployés par les pays les moins avancés doivent être soutenus par la communauté internationale.  Relevant que chaque pays est responsable, au premier chef, de ses politiques économiques et de son développement, Mme Borges a évoqué le dernier rapport de la Banque mondiale qui mentionne que la pauvreté a diminué de 9% au Timor-Leste ces trois dernières années.  Rappelant que l’aide au développement ne peut s’apparenter à la charité, la représentante a souligné l’importance de renforcer la communication et le dialogue entre les pays donateurs et les PMA pour une plus grande efficacité de l’aide.


Mme KOUMÉALO ANATÉ BALLI (Togo) a déclaré qu’en dépit des difficultés qui se posent à lui, le Togo avait réussi à faire quelques avancées dans le domaine de l’éducation et de la santé, notamment en ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida.  Le Togo a ainsi élaboré un plan quinquennal 2010-2015 pour l’amélioration des conditions de vie de sa population, plan qui repose sur une stratégie multiforme visant, d’une part, à lancer des actions à court terme destinées à obtenir des résultats tangibles, et d’autre part, à prendre des initiatives visant à établir la pérennité de l’essor économique du pays sur les moyen et long termes.  Cependant, a ajouté la représentante, toutes ces actions ne pourront déboucher sur des résultats concrets qu’avec un accroissement substantif des ressources internes et externes de financement du développement.  C’est en disposant de ressources nouvelles et additionnelles que le Togo pourra vaincre la paupérisation de sa population et s’orienter vers l’émergence d’une croissance économique forte et soutenue, a noté Mme Balli.


M. D. RAJA (Inde) a indiqué que les exportations des pays les moins avancés (PMA) représentaient 1% des exportations mondiales en 2009.  Il a, de ce fait, interpellé la communauté internationale pour qu’elle poursuive les négociations commerciales du Cycle de Doha afin de permettre une participation des PMA au commerce mondial.  Relevant que l’Inde a investi près de 15 milliards de dollars dans la mise en place d’infrastructures dans les pays les moins avancés, le représentant a affirmé que son pays a aussi participé à hauteur de 250 000 dollars au Fonds créé par l’ONU pour le soutien de la participation des délégués des pays les moins avancés à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui aura lieu l’an prochain à Istanbul en Turquie.  Regrettant que les pays en développement sans littoral payent trois fois plus de frais de transport et d’assurance pour l’exportation de leurs produits vers les marchés mondiaux que ne le font les pays en développement ayant un accès à la mer, M. Raja a souligné que l’Inde a conclu et mis en place des accords de coopération avec ses voisins enclavés pour faciliter le transit de leurs marchandises sur son territoire.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a estimé que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) devait être l’occasion d’identifier les moyens de répondre aux défis auxquels font face les pays les moins avancés.  Il a souhaité que de la Conférence PMA IV émerge un nouveau cadre pour les partenariats de développement.  Pour faire en sorte que les pays les plus pauvres deviennent indépendants de l’aide publique au développement et des droits de tirages spéciaux, il est indispensable de permettre à ces pays de prendre pleinement part aux échanges du commerce multilatéral et d’en tirer les fruits dont ils ont besoin pour financer leur développement, a souligné le représentant.  Aussi, la conclusion réussie des négociations du Cycle de Doha est-elle un objectif vers lequel doit tendre la communauté internationale, a ajouté M. Momen en conclusion.


M. TESFA ALEM SEYOUM (Érythrée) a déclaré qu’en dépit de la mise en œuvre de programmes d’action successifs relatifs à la promotion du développement au cours des trois dernières décennies, aucun progrès substantiel n’avait été réalisé dans les pays les moins avancés (PMA) en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim.  Dans le domaine du commerce, même si la part des pays les moins avancés dans les échanges internationaux a progressé, passant de 0,6% en 2002 à 1,08% en 2008, elle reste négligeable par rapport à ce qu’elle devrait être, a assuré le représentant.  Il a ensuite regretté que le niveau de l’aide publique au développement (APD) demeure en deçà des seuils agréés au niveau international. M. Seyoum a déclaré en conclusion que sa délégation était favorable à l’Initiative « Aide pour le commerce ».


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a affirmé que son pays est l’exemple vivant du « paradoxe insulaire », qui veut que les petits États insulaires en développement, relativement prospères économiquement, font, dans le même temps, face à une vulnérabilité particulière aux chocs externes.  Il a de ce fait indiqué que les Maldives, qui vont bientôt sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) devraient bénéficier de mesures de transition douce pour faire face à ce défi.  Déclarant que la Commission des politiques de développement a dit à quatre reprises que les Maldives ne pouvaient sortir de la catégorie des PMA, du fait de leur grande vulnérabilité économique, il a tout de même reconnu que son pays accueille cette graduation comme étant le reflet des progrès qu’il a accomplis.  Le système de graduation en vigueur ne dispose pas de mesures d’accompagnement pour les petits États insulaires en développement, a t-il regretté.  Rappelant que les Maldives, comme la plupart des petits États insulaires, font face à une grande vulnérabilité aux changements climatiques, le représentant a indiqué que les petites îles apparaissent comme désavantagées, car se trouvant éloignées des routes commerciales et des grands centres d’affaires. 


M. BENEDICT LUKWIYA (Ouganda) a déclaré que la situation des pays les moins avancés exigeait d’être pleinement prise en considération par la communauté internationale.  Il a donc souhaité que la quatrième Conférence des Nations Unies qui leur sera consacrée l’an prochain soit couronnée de succès.  La situation de l’Ouganda est particulière en cela que ce pays fait partie des deux catégories de pays dont la Deuxième Commission examine aujourd’hui la situation et que la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty est une priorité pour le Gouvernement ougandais, a déclaré le représentant.  Il a ensuite indiqué que l’Ouganda appuie le cadre de coopération qui a conduit à l’établissement de la Communauté d’Afrique de l’Est.  Il s’est cependant déclaré déçu par le fait que les spécificités des pays en situation particulière ne soient pas prises suffisamment en compte par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  M. Lukwiya a donc demandé que ces particularités soient  prises en considération dans le cadre des négociations commerciales du Cycle de Doha.


M. ALMAT IGENBAYEV (Kazakhstan) a indiqué que son pays s’est engagé dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, relatif à la situation des pays en développement sans littoral, et adopté en 2003.  À ce propos, a-t-il souligné, le Kazakhstan a mis en place des activités ciblées pour le développement de ses activités commerciales et celui de ses infrastructures de transport.  Les principales priorités du système de transport du Kazakhstan, a-t-il noté, sont orientées vers l’intégration des systèmes de transport dans le réseau de transit eurasiatique.  Prenant en compte sa situation géographique avantageuse, le Kazakhstan, a indiqué M. Igenbayev, voudrait remettre au goût du jour l’usage de l’historique « route de la soie », et servir de transit entre les continents européen et asiatique.  Invitant les Nations Unies à attacher une attention particulière à l’Asie centrale, il a rappelé que les pays de cette région regorgent d’énormes potentialités dans les domaines de l’énergie, des transports et du transit.


Mme PASCALINE GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo) a relevé des incohérences dans les programmes mis en place pour accompagner le développement des pays les moins avancés (PMA).  Comment les PMA peuvent-ils jouir des avantages liés aux mesures de préférences commerciales qui leur sont accordées quand on sait que ces pays ont des capacités de production insuffisantes?  S’est-elle par exemple interrogée.  Rappelant que la République démocratique du Congo (RDC) est à la fois riche de potentialités et très vulnérable du fait des conflits armés qui l’ont minée, elle a indiqué que les efforts déployés pour la mise en place de l’état de droit et de la bonne gouvernance ont été couronnés de succès avec l’atteinte, par la RDC, du point d’achèvement de l’Initiative de réduction de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE).  Elle a enfin affirmé que des mesures telles que le développement de l’agriculture des PMA et l’ouverture des marchés des pays développés à leurs produits, seraient salutaires pour la croissance économique de ces pays.


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a déclaré qu’en dépit de leurs progrès dans les cinq domaines prioritaires identifiés par le Programme d’action d’Almaty, les pays en développement sans littoral continuaient de faire face à des difficultés qui sont liées à leur isolement géographique.  Elle a attiré l’attention des délégations sur l’appel lancé, le 24 septembre dernier, par les ministres des affaires étrangères de ces pays, qui demandaient que soit conduite une étude sur leur vulnérabilité.  La représentante de la Mongolie et Présidente des travaux de la Deuxième Commission a fait observer que la coopération sous-régionale et régionale jouait un rôle clef dans la promotion des objectifs du Programme d’action d’Almaty.  Mme Ochir a donc invité les partenaires de développement, ainsi que les entités des Nations Unies, à organiser en avril prochain une réunion de haut niveau sur la situation des pays enclavés en Asie-Pacifique.


M. SALEM HAMAD ALJEERAN (Koweït) a déclaré que les pays développés doivent respecter les engagements qu’ils ont pris concernant le soutien aux PMA.  À ce propos, il a souligné que ces 50 dernières années, le Koweït a assisté une centaine de pays du monde en consacrant 1,31% de son produit intérieur brut à l’aide et à l’assistance aux pays défavorisés.  Le Koweït, a-t-il ajouté, a décidé d’augmenter ses contributions annuelles volontaires aux programmes de développement et aux activités opérationnelles de nombreux fonds, agences et programmes de l’ONU.  Rappelant que le Koweït a construit son essor économique à travers l’exploitation de ses ressources pétrolières, le représentant a affirmé la volonté de son pays à s’impliquer dans un partenariat entre pays exportateurs et consommateurs de pétrole afin que l’exploitation de cette ressource énergétique se fasse dans une perspective écologiquement acceptable et durable.


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a estimé que le développement des PMA ne relevait pas seulement d’un impératif moral, mais aussi d’un impératif stratégique et économique national et régional.  Il faut donc mettre l’accent sur les partenariats bilatéraux et multilatéraux, a déclaré le représentant, qui a dit que les domaines prioritaires dans lesquels il fallait intervenir se confondaient avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le secteur privé est aussi une composante clef pour le développement des PMA, a-t-il fait observer, saluant la contribution des banques de développement et des entreprises qui ont choisi d’investir dans les pays les plus pauvres.


M. THOMAS ADOUMASSE (Bénin) a relevé que la situation des pays les moins avancés (PMA) est inquiétante, avec plus de 800 millions d’habitants de cette catégorie de pays vivant avec moins d’un dollar par jour.  Citant un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) selon lequel la pauvreté progresse plus dans les PMA d’Afrique que dans les autres PMA du reste du monde, il a souligné que les PMA qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux dont l’économie dépend le moins de l’exportation des matières premières.  Si les tendances actuelles persistent, a-t-il prévenu, les PMA deviendront probablement le principal foyer d’extrême pauvreté dans l’économie mondiale d’ici à 2015.


M. ABDOURAHMANE TRAORÉ (Sénégal) a rappelé que le Président du Sénégal, M. Abdoulaye Wade, avait suggéré, le 22 septembre dernier, la mise en place d’un groupe d’experts sur les pays « candidats à l’émergence » pour explorer des pistes innovantes devant assurer un décollage économique effectif des pays qui ploient encore sous le poids de la pauvreté endémique.  Le Sénégal, a-t-il dit, salue et appuie les initiatives portant sur les financements innovants du développement pour combler les déficits notés dans le mécanisme de l’aide publique au développement (APD).  Avec l’arrivée à expiration du Plan décennal de Bruxelles, qui était centré sur huit axes clefs majeurs de l’agenda mondial et qui, en réalité, n’a pas abouti aux résultats escomptés, le représentant a souhaité qu’un nouvel élan de solidarité internationale voie le jour à Istanbul, lors de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA.


M. PAUL ROBERT TIENDRÉBÉOGO (Burkina Faso) a souligné l’importance d’un renforcement des capacités pour l’amélioration des statistiques.  Ce qui permettrait, a t-il indiqué, de renforcer l’analyse et de faire un meilleur diagnostic des situations socioéconomiques des pays les moins avancés.  Pays enclavé sans littoral, le Burkina Faso, a-t-il affirmé, ne cesse de renforcer sa coopération avec les pays de transit afin de créer des conditions maximales en faveur des échanges commerciaux internationaux.  Il a rappelé que les difficultés d’accès aux marchés internationaux des produits d’exportation des pays enclavés sont au cœur de leur exclusion du commerce mondial et, partant, de leurs problèmes de développement.


Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a fait observer que la situation particulière des PMA exigeait d’être prise en compte par les Nations Unies et les institutions financières internationales.  L’aide publique au développement doit être augmentée et alignée sur les priorités nationales des États concernés et de ceux qui sont dans le besoin, a-t-elle ensuite plaidé.  Si les Îles Salomon ont accompli des progrès, ils demeurent inégaux, a-t-elle reconnu, faisant état de l’érosion des côtes sous l’effet de la montée des eaux.  La représentante a donc souligné en conclusion qu’une approche holistique devait être mise au point afin de répondre aux besoins des pays insulaires, en particulier en matière de développement durable.


M. ALESSANDRO MOTTER (Union interparlementaire) a indiqué qu’en faisant des projections mathématiques, il faudrait environ 40 ans aux pays les moins avancés pour pouvoir sortir tous de cette catégorie.  Nous devons faire mieux que cela, a-t-il ajouté en appelant à une mobilisation des ressources nécessaires à cet effet et à une plus grande volonté politique.  Le nouveau programme d’action en faveur des PMA, a-t-il soutenu, doit corriger les erreurs commises dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles qui est resté silencieux sur le rôle des parlementaires des pays développés et des pays en développement.  La bonne gouvernance est fondamentale pour le développement durable, a t-il soutenu.  Estimant que les parlements peuvent jouer un rôle de première importance dans la mise en place de la bonne gouvernance et du développement durable, M. Motter a affirmé que les structures parlementaires ont la possibilité de transformer le futur programme d’action en stratégies nationales de développement.  De plus, les parlements peuvent aussi, a-t-il relevé, rendre leurs gouvernements responsable de la mise en œuvre de ces stratégies de développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Première Commission: les États insistent sur un suivi de la Réunion de haut niveau sur la revitalisation de la Conférence du désarmement

AG/DSI/3416

Première Commission: les États insistent sur un suivi de la Réunion de haut niveau sur la revitalisation de la Conférence du désarmement

18/10/2010
Assemblée généraleAG/DSI/3416
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

12e & 13e séances – matin & après-midi


P REMIÈRE COMMISSION: LES ÉTATS INSISTENT SUR UN SUIVI DE LA RÉUNION   DE HAUT NIVEAU SUR LA REVITALISATION DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT


Plusieurs pays rÉclament une plus grande coopÉration pour juguler le trafic des petites armes


La Première Commission, chargée des questions du désarmement et de la sécurité internationale, a continué aujourd’hui son débat thématique en traitant des mécanismes du désarmement et des armes classiques.


L’Autriche a présenté un projet de résolution sur la nécessité de revitaliser les travaux de la Conférence du désarmement (CD).  Ce texte, parrainé par 35 États, porte sur le suivi de la Réunion de haut niveau organisée le 24 septembre dernier à l’initiative du Secrétaire général, M. Ban Ki-moon.


Les délégations ont également entendu les Présidents de la Conférence du désarmement (CD) et de la Commission du désarmement (UNDC), ainsi que la Directrice de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), trois mécanismes prévus par la première session extraordinaire consacrée au désarmement.


« Il existe des différences de perception sur les causes du blocage de la CD », a résumé M. Anatole Fabien Marie Nkou, Président de la Conférence du désarmement.  Pour certains, il est urgent d’aller vers des réformes, tandis que pour d’autres les problèmes sont dus à une absence de volonté politique.  Plusieurs États mettent en cause la règle du consensus, tandis que d’autres délégations insistent sur la nécessité de préserver cette règle, persuadées qu’elle n’est pas la cause de l’impasse actuelle, a-t-il ajouté.


Pour la délégation des États-Unis et un grand nombre d’intervenants, l’urgence de la reprise des travaux de la CD concerne principalement la négociation d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires.  Le délégué du Pakistan a, pour sa part, dénoncé la perspective d’un traité qui serait discriminatoire et constituerait un handicap pour ses intérêts.


Plusieurs délégués ont ensuite appelé à l’organisation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement afin qu’y soit discutée, entre autres, la question d’un élargissement de la CD.  La Conférence du désarmement n’a plus connu d’élargissement depuis 10 ans et le nombre de ses membres, aujourd’hui à 65, soit moins d’un tiers des États Membres de l’ONU, n’en fait plus un organe représentatif, a estimé le représentant de la Thaïlande.


Lors de son exposé, M. Jean-Francis Régis Zinsou, Président de la Commission du désarmement, a expliqué qu’il s’était attelé à intensifier les consultations avec les États Membres pour parvenir à la définition des « Éléments d’un projet de déclaration faisant des années 10 la quatrième décennie du désarmement », mais toutes les délégations n’ont pas partagé le même sens de l’urgence à cet égard, a-t-il regretté.


Au cours du débat thématique sur les armes classiques, la plupart des délégations ont réaffirmé leur soutien à la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Le représentant de la République du Congo a rappelé les statistiques qui donnent l’ampleur du fléau: plus de 870 millions d’armes à feu sont en circulation à travers le monde, causant chaque année la mort d’environ 740 000 personnes.


La Première Commission a également entendu les vues de plusieurs délégués au sujet d’un traité sur le commerce des armes.  La France s’est notamment félicitée des débats encourageants qui ont eu lieu lors de la première réunion du Comité préparatoire qui a eu lieu en juillet dernier.


La Première Commission poursuivra son débat thématique mardi 19 octobre, à partir de 10 heures, en salle de conférence 4.


Débat thématique sur le mécanisme de désarmement


M. ANATOLE FABIEN MARIE NKOU, Président de la Conférence du désarmement, a expliqué qu’à la suite de la Réunion de haut niveau sur la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement, les membres de la CD ont pris à bras le corps les débats, qui continuent et montent en amplitude.  Les États ont pu ainsi prendre position.  Il existe d’abord des différences de perception sur les causes du blocage de la CD, a expliqué M. Nkou.  Pour certains, il est urgent d’aller vers des réformes dans les mécanismes du désarmement, tandis que pour d’autres, les problèmes sont dus à une absence de volonté politique, a-t-il indiqué.  Par ailleurs, sur les méthodes de travail de la CD, certains États mettent en causes la règle du consensus tandis que d’autres délégations insistent sur la nécessité de préserver cette règle, persuadées que la n’est pas la cause de l’impasse actuelle.


S’agissant du travail de fond de la CD, M. Nkou a fait remarquer qu’une majorité d’États plaide en faveur de l’ouverture de négociations sur un traité d’interdiction de la production des matières fissiles à des fins d’armes nucléaires, alors qu’une minorité s’y oppose.  Enfin, plusieurs positions existent pour savoir comment traiter le problème de l’impasse actuelle.  Pour certains, il faudrait convoquer une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, tandis que d’autres pensent qu’il faudrait imposer à la CD d’entamer ses travaux de fond dans un délai précis, ou de passer par des mécanismes extérieurs à la CD.  Certains États s’opposent à toutes ces initiatives qui, selon eux, mettraient en cause les mécanismes du désarmement, a souligné M. Nkou.  Le Président de la CD a ensuite expliqué qu’il restait optimiste dans la mesure où tous les États sont d’accord sur l’importance du multilatéralisme comme base des efforts de désarmement.


Toutefois, la CD doit prendre des décisions dans les mois à venir si elle veut préserver sa crédibilité, a-t-il averti.  M. Nkou a suggéré que la CD suive les suggestions du Secrétaire général des Nations Unies et travaille à partir du programme de travail de 2009.  Il a par ailleurs demandé aux membres de la CD de prendre en considération sérieusement les idées du Secrétaire général de la CD, M. Ordzhonikidze, qui a proposé quelques jours plus tôt d’appliquer des règles plus souples de procédure à la CD et de permettre à cette instance de ne pas attendre d’avoir adopté officiellement un programme de travail pour entamer des négociations en séances plénières.


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU, Président de la Commission du désarmement de l’Organisation des Nations Unies, a déclaré qu’au cours des années 90, la Commission a fait preuve d’une efficacité remarquable, adoptant à l’unanimité plus d’une quinzaine de textes, des directives et des recommandations sur les questions inscrites à son ordre du jour.  Il a indiqué que lors de son élection à la Présidence de la Commission, il s’était engagé à intensifier les consultations avec les États Membres pour conclure au cours de la session de 2010 la définition des « Éléments d’un projet de déclaration faisant des années 10 la quatrième décennie du désarmement ».  Tout portait à croire que nous aborderions la session sous d’heureux auspices.  Beaucoup pensaient, par exemple, que le contexte international, notamment l’avènement d’une nouvelle administration américaine qui accorde un haut degré de priorité à la promotion du désarmement permettrait de projeter une vision collective exprimant les aspirations et les attentes de nos peuples pour être consignés dans les éléments requis pour la Déclaration de la décennie du désarmement.  L’intervenant a regretté que toutes les délégations n’aient pas partagé le même sens de l’urgence, ainsi que l’ambiance décevante dans laquelle se sont déroulés les travaux.


M. Zinsou a exhorté les États Membres à se montrer conciliants pour trouver au sein de la Commission les formules répondant au vrai sens du consensus.  Selon lui, la Commission est victime d’un usage abusif du consensus, interprété comme conférant à chaque pays un droit de veto qui est utilisé pour empêcher non seulement l’adoption de textes, mais aussi –ce qui est pire– pour s’opposer à leur inclusion dans le rapport de la Commission, a affirmé son Président.  Malgré les difficultés et le fait qu’elle n’a pas pu adopter de texte concret au cours des 10 dernières années, la Commission du désarmement n’est pas un organe inutile, a-t-il ajouté.  Elle demeure un cadre privilégié pour maintenir le dialogue interactif entre tous les États.  Elle remplit également une fonction unique et irremplaçable dans le système des Nations Unies, certaines délégations privilégiant même cette fonction de cadre de dialogue, qui est l’essence de son mandat d’organe délibératif, par rapport à celle de formulation de recommandations, qui la contraint à s’engager dans des négociations ardues de textes à adopter, a-t-il conclu.


Mme THERESA HITCHENS, Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), a indiqué que son instance suivait de près les travaux de la Conférence du désarmement.  L’UNIDIR est par ailleurs prête à aider le Conseil consultatif pour les questions de désarmement.  Mme Hitchens a ensuite rappelé les recherches effectuées ces dernières années sur ces questions.  Nous avions organisé des discussions pour tirer le bilan des négociations qui avaient permis au TICE de voir le jour, et il s’agit d’un acquis pour les négociations qui s’annoncent sur un Traité pour l’interdiction de la production de matières fissiles, a-t-elle fait savoir.  Mme Hitchens a ensuite souligné qu’il était possible d’aborder la question du désarmement nucléaire sous l’angle du droit humanitaire et qu’il fallait creuser dans cette direction.  Il existe un argument soulignant les conséquences atroces des armes nucléaires et qui exige que les intérêts nationaux ne priment pas sur l’humanitaire, a-t-elle souligné.  Enfin, Mme Hitchens a indiqué que l’UNIDIR pouvait jouer un rôle de plate-forme quand d’autres instances sont bloquées sur les questions de désarmement.


M. JEAN LINT (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, considère que l’Assemblée générale et sa Première Commission, la Commission du désarmement de l’Organisation des Nations Unies (UNDC) et la Conférence du désarmement (CD), ainsi que les différents traités doivent se renforcer mutuellement.  Il a rappelé que la Première Commission constitue l’un des plus importants forums pour discuter des questions de désarmement et de non-prolifération, souhaitant qu’elle permette à la communauté internationale de faire face aux défis à travers la considération d’instruments appropriés.  Il a appelé toutes les délégations à faire en sorte que la Première Commission se concentre sur les questions qui occupent une place centrale dans le domaine de la non-prolifération et du désarmement.  L’Union européenne exprime également son soutien au Bureau des affaires du désarmement et réaffirme l’importance de la Conférence du désarmement pour des négociations en matière de désarmement.  À cet égard, le représentant s’est félicité de l’adoption d’un programme de travail, le 29 mai 2009, mais déplore profondément que celui-ci n’ait pu être mis en œuvre.  Saluant les résultats de la Réunion de haut niveau concernant la revitalisation des travaux de la CD, il a exhorté à une reprise des travaux de la CD sans délai, rappelant l’attachement de l’Union européenne à son élargissement.  Le représentant a encore regretté qu’il n’ait pas été possible à l’UNDC de progresser dans ses délibérations.


M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil), s’exprimant au nom du MERCOSUR et des États associés, a rappelé l’importance du mécanisme multilatéral pour le désarmement.  Nous renouvelons notre soutien au mécanisme mis en place en 1978 à la première session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les questions de désarmement.  Le blocage actuel vient d’une absence de volonté nécessaire, notamment chez les États dotés de l’arme nucléaire, a poursuivi le représentant.  Le MERCORSUR et les États associés souhaitent vivement que la Conférence du désarmement puisse se mettre d’accord sur un programme de travail.  Nous exprimons notre intérêt pour des questions de fond telles que le désarmement nucléaire, la prévention de la course aux armements, et la question des garanties négatives aux États non dotés pour qu’ils soient protégés contre l’emploi ou la menace de l’emploi des armes nucléaires.  Nous espérons que la Commission du désarmement accomplira son rôle de seul organe universel délibératif en charge des questions de désarmement, a-t-il conclu.


M. JESUS TORRO (Venezuela) a affirmé que le multilatéralisme et la bonne foi doivent régir les négociations dans le domaine du désarmement et de la sécurité internationale.  Réaffirmant le rôle de la Commission du Désarmement, il a émis le souhait qu’elle parvienne rapidement à un accord sur les trois points inscrits à son ordre du jour.  S’agissant de l’impasse de la CD, il a estimé que celle-ci devait rapidement, avec l’aide de ses États Membres, entamer des négociations en vue de la conclusion d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.


Mme YADIRA LEDESMA (Cuba) a expliqué que la solution à l’actuel blocage de la Conférence du désarmement n’était pas d’ignorer cette instance ou de diminuer son importance.   Il faut au contraire la renforcer, a-t-elle ajouté, appelant au respect des règles de procédure pour adopter un programme de travail large et équilibré, visant à un consensus.  Cuba appuie l’appel du mouvement des non-alignés en faveur d’un programme graduel d’élimination des armes nucléaires, et l’adoption d’une convention sur ces armes.  Par ailleurs, la représentante a indiqué que sa délégation s’inquiétait de la création de groupes d’experts à composition limitée sur les questions de désarmement, rappelant que celles-ci intéressent tous les États Membres.  Il faut au contraire privilégier des processus transparents et inclusifs où participent tous les États Membres, a-t-elle dit.  Cuba appelle à la tenue d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale et demande à ce qu’un comité préparatoire soit institué à cet effet.  Les blocages actuels ne sont pas liés à l’efficacité de la méthode de travail de la CD mais à un manque de volonté politique, a conclu la représentante.


M. CARLOS D. SORRETA (Philippines) s’est félicité de l’organisation de la Réunion de haut niveau du 24 septembre et a affirmé son soutien au projet de résolution présenté par l’Autriche, estimant qu’il est nécessaire que le suivi de celle-ci soit inscrit à l’ordre du jour de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale (L.34).  Le représentant a également estimé que la Conférence du désarmement doit être élargie et devait s’atteler à faciliter la procédure d’expansion aux États qui ont marqué leur intérêt à cet égard.  Rappelant que l’UNDC demeure un mécanisme essentiel pour le désarmement, il a réaffirmé son importance et sa pertinence compte tenu de sa composition et de sa capacité à proposer des questions urgentes à l’Assemblée.  Il a estimé qu’elle devait s’atteler à la rédaction des éléments pour la quatrième décennie du désarmement.  Rappelant l’importance de l’éduction en matière de désarmement, il a réaffirmé le soutien de sa délégation à l’appui du travail de l’UNIDIR.


M. CHRISTIAN STROHAL (Autriche) a présenté la résolution L. 34 portant sur le suivi de la Réunion de haut niveau du 24 septembre 2010 et la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement, parrainé et coparrainé par 35 États de plusieurs régions du monde.  Cette résolution rappellent notamment les attributions de l’Assemblée en matière de désarmement et accueille favorablement les suggestions faites à cette occasion pour revitaliser les mécanismes de désarmement.


M. MAGED A. ABDELAZIZ (Égypte) a réaffirmé le soutien de sa délégation à la Commission du désarmement en tant que seul organe délibérant spécialisé au sein du mécanisme du désarmement des Nations Unies, notant que son travail suit des cycles de trois ans sur trois questions.  Il a également appuyé la proposition du Secrétaire général de faire avancer les travaux de la Conférence du désarmement, ajoutant toutefois que sa délégation ne souhaite pas que le soutien à cette proposition soit une plate-forme pour critiquer la CD mais plutôt l’occasion de comprendre les causes sous-jacentes de la difficulté de parvenir à un consensus.  La Conférence du désarmement est le seul organe multilatéral de négociation sur le désarmement, a-t-il rappelé.  L’Égypte a soutenu l’inscription à l’ordre du jour de cette Assemblée d’un point relatif à la revitalisation de la CD et, dans ce contexte, se félicite des mesures collectives des États Membres en faveur de la Conférence tant que ces efforts ne visent pas sa méthode de travail, a ajouté son représentant.  Il s’est également félicité du fait que son pays appuie le projet de résolution présenté par l’Indonésie pour établir un groupe de travail en vue d’un comité préparatoire pour une SSOD-IV qui démarrerait à partir de l’an prochain.


M. PAUL VAN DER IJSSEL (Pays-Bas) a regretté l’impasse actuelle de la Conférence du désarmement, la jugeant inacceptable.  Il a  salué la Réunion de haut niveau convoquée par le Secrétaire générale le 24 septembre dernier.  Il est plus important de faire progresser les travaux de fond sur les questions de désarmement que de préserver à tout prix des institutions.  Les Pays-Bas sont fiers d’être coauteurs de la résolution L.34 présenté plus tôt par l’Autriche, a-t-il ajouté.


Mme HILDE JANNE SKORPEN (Norvège) a indiqué que son pays appuyait le mécanisme multilatéral pour les questions relatives au désarmement et à la non-prolifération.  La Norvège, a-t-elle ajouté, croit dans un processus transparent et inclusif.  Elle a regretté qu’il n’y ait toujours aucune interaction avec la société civile et que la Conférence du désarmement soit incapable de s’adapter à de nouvelles réalités.  Il est urgent de réformer les méthodes de travail de la Conférence, a-t-elle estimé.  Il n’est plus acceptable que le principe de consensus continue d’être appliqué et qu’il soit possible de stopper le travail de la Conférence, a-t-elle dit.  Le principe de la recherche du consensus au sein des groupes régionaux ralentit également le travail de la Conférence, a-t-elle ajouté.


La Norvège, a souligné Mme Skorpen, est coparrain du projet de résolution L.34, qui préconise de placer la question du suivi de la Réunion de haut niveau sur la revitalisation de la Conférence du désarmement à l’ordre du jour de sa prochaine session.  Il faut également améliorer les méthodes de travail de la Première Commission pour qu’elle joue un rôle essentiel sur les questions relatives au désarmement et à la non-prolifération, a estimé la représentante.  Elle a expliqué que son pays se demande, depuis des années, s’il est nécessaire de continuer à mobiliser un nombre important de coparrains pour chaque projet de résolution.  C’est le meilleur moyen de dépenser le temps et l’énergie de la Première Commission.  Il serait préférable que ces pratiques de parrainage ne s’appliquent que lors d’un nouveau projet de résolution, a-t-elle dit.  Elle a également émis l’idée qu’une fois qu’une résolution a été adoptée, il n’est pas nécessaire de revenir dessus a moins qu’une décision contraire n’intervienne.  Beaucoup trop de résolutions ont des textes identiques années après années et ne tient pas compte des nouvelles opportunités politiques d’aller de l’avant sur le programme du désarmement, a ajouté la représentante.


M. GIOVANNI MANFREDI (Italie) s’est réjoui d’être coauteur du projet de résolution L.34 et a salué, à cet égard, la décision du Secrétaire général d’organiser la Réunion de haut niveau le 24 septembre dernier.  Soutenant ces efforts, le représentant a indiqué que sa délégation avait fait circuler ces derniers jours un document de travail contenant les vue de son pays sur la manière de revitaliser la Conférence du Désarmement.  Cette dernière n’a produit aucun résultat concret depuis 1996, soit 14 ans, et cela est incroyable, a-t-il déclaré.  Rappelant qu’en 2009 l’adoption d’un programme de travail par consensus prévoyait la négociation d’un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles, il a estimé que la situation d’impasse actuelle ne pouvait plus être tolérée.  Il a également souligné que la reprise des travaux de la CD était nécessaire dans un monde où la situation stratégique internationale est très différente de celle qui prévalait en 1996.  Saluant les progrès internationaux en faveur d’un avenir sans arme nucléaire et le fait que les deux puissances principales travaillent activement à la réduction de leurs arsenaux stratégiques, il a émis le souhait d’une reprise rapide de négociations sur le désarmement au sein de la CD.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a indiqué que son pays était favorable à l’avancée rapide de négociations au sein de la Conférence du désarmement sur un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  L’état actuel dans lequel se trouve la CD pose la question même de sa raison d’être, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite rappelé que les avancées majeures de ces dernières années en matière de désarmement, par exemple la Convention sur les mines antipersonnel et la Convention sur les armes à sous-munitions, avaient vu le jour en dehors des Nations Unies et de son seul forum de négociation sur le désarmement, la CD.  Nous devons avoir un débat sur l’avenir de la CD et sur l’ensemble du mécanisme de désarmement, a-t-il expliqué.  Pour le Liechtenstein, le seul endroit où puisse être abordé un tel débat est l’Assemblée générale.  C’est à ce titre que notre pays est coauteur de la résolution L. 34.


M. LESLIE GUMBI (Afrique du Sud) a estimé que l’adoption d’un programme de travail au cours de la session de 2009 de la CD a signalé un espoir de progrès après des années d’impasse au sein de cet organe.  Rappelant cette atmosphère positive et l’esprit de compromis qui a permis l’adoption de ce programme, il a regretté qu’aucune avancée n’ait pu être enregistrée ultérieurement.  L’Afrique du Sud reste profondément attachée à l’élimination complète de toutes les armes nucléaires et des mesures urgentes transparentes, irréversibles et vérifiables sont nécessaires sur ce front, a rappelé le représentant qui s’est déclaré gravement préoccupé par le manque constant de progrès sur le désarmement nucléaire dans le contexte du mandat de la CD tel qu’il lui a été confié par première session extraordinaire sur le désarmement.  Certains se demandent si la CD est réellement nécessaire ou si elle est encore en connexion avec l’extérieur, tandis que d’autres estiment qu’elle demeure la seule institution de négociation multilatérale capable de fournir aux États les garanties nécessaires à leur sécurité, a-t-il souligné.  Pour l’Afrique du Sud, les résultats passés de la Conférence parlent pour eux-mêmes en matière de négociation de traités, a affirmé son représentant, ajoutant qu’il est clair qu’elle ne peut plus continuer à travailler comme elle l’a fait ces dernières années.


M. HELLMUT HOFFMANN (Allemagne) a expliqué que son pays souhaitait que la prochaine décennie soit celle du désarmement.  Depuis 15 ans, la Conférence du désarmement s’est trouvé incapable d’accomplir la tâche qui lui est assignée, à savoir l’adoption d’instruments en matière de désarmement a indiqué M. Hoffmann.  L’Allemagne remercie donc le Secrétaire général d’avoir pris l’initiative de convoquer une réunion de haut niveau sur la revitalisation des travaux de la CD.  Nous sommes très préoccupés par le blocage de la CD et notamment le fait qu’au moins un État aille à l’encontre de la majorité, créant une situation d’impasse, a indiqué le représentant.  L’utilisation qui peut être faite de la règle du consensus pour freiner les progrès de la CD est un autre sujet d’inquiétude de l’Allemagne, a poursuivi le représentant.


L’Allemagne souhaite que les négociations avancent sur le traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  Les États ne doivent pas avoir peur d’aller dans cette direction, a poursuivi M. Hoffmann.  Il est important de ne pas surcharger les circuits et de ne pas laisser la CD prendre en otage la résolution de certaines questions difficiles.  De telles questions devraient pouvoir être abordées dans des cadres régionaux élargis. Le représentant a rappelé qu’une grande majorité d’États s’étaient mis d’accord sur le programme de 2009. L’Allemagne souhaite, comme de nombreux autres États, que la CD commence ses travaux le long des lignes de ce programme.  L’Allemagne continue à apporter un ferme soutien à la CD, mais elle est pleinement consciente de la frustration croissante se faisant jour chez de nombreux pays devant l’impossibilité d’avancer plus avant.  Saluant la Réunion de haut niveau convoquée par le Secrétaire général le 24 septembre dernier, l’Allemagne soutient également sa proposition visant au Conseil consultatifs pour les questions de désarmement de réfléchir à l’établissement d’un groupe de haut niveau rassemblant des personnalités importantes pour qu’elles se penchent sur le fonctionnement de la CD.


M. JÜRG LAUBER (Suisse) a estimé que les mécanismes du désarmement devaient être en mesure de répondre aux défis actuels et a regretté que ceux-ci n’aient pas produit de résultats ces dernières années, contribuant plutôt au maintien d’un statut quo.  La communauté internationale a besoin d’outils fonctionnels et efficaces, a-t-il souligné, rappelant que la majorité des États ont reconnu l’insuffisance des mécanismes existants et souhaité un changement dans ce domaine lors de la réunion du 24 septembre.  Dans ce contexte, la Suisse a accueille l’inclusion d’un nouveau point à l’ordre du jour de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale comme une première étape nécessaire et encourage toutes les délégations à soutenir le projet de résolution L.34 soumis avec l’Autriche et 32 autres coparrains.  Le représentant a également estimé que le débat du désarmement devrait intégrer les vues de tous les acteurs pertinents, y compris les experts indépendants et les représentants de la société civile.


Conformément au projet de résolution, il a suggéré un échange de vues intense sur les défis liés au mécanisme du désarmement.  Celui-ci devrait permettre d’entreprendre une action concrète d’ici à la même époque l’an prochain, a-t-il ajouté.  S’agissant de la CD, il a estimé qu’un manque de volonté politique de toutes parts semble être le cœur du problème, ajoutant que son pays soutenait les étapes visant à réinterpréter l’application de la règle du consensus aux aspects de procédure.  La Conférence devrait, par exemple, envisager d’autres routes pour arriver à un consensus, notamment diminuer de manière significative le niveau de détails de son programme de travail.  Il s’est encore déclaré en faveur de l’élargissement de la Conférence et d’une meilleure inclusion des expertises indépendantes et des membres de la société civile.  Il a émis le souhait que les États démontrent une plus grande volonté politique pour surmonter les obstacles qui la minent.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a dénoncé la cacophonie régnant sur le malaise imaginaire de la Conférence du désarmement.  On laisse croire à la communauté internationale que la CD ne peut justifier son existence qu’en s’attelant à un agenda spécifique et centré sur les négociations relatives au traité sur l’interdiction de matières fissiles, a regretté le représentant, dénonçant les menaces déguisées ou directes dont faisait l’objet la CD.  Le Pakistan dénonce la perspective d’un traité sur l’interdiction de matières fissiles qui serait discriminatoire et constituerait un handicap pour ses intérêts.  M. Bashir Tarar a rejeté l’analyse selon laquelle son pays s’opposerait à des avancées en matière de désarmement.  Le représentant a indiqué que le Pakistan appuyait le règlement intérieur de la CD et qu’il était prêt à engager des discussions sur des questions de fond telles que l’adoption d’instruments juridiques contraignants sur les assurances négatives pour les pays non dotés, la course aux armements ou encore la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  Mais le Pakistan dénonce la campagne visant à établir un traité sur l’interdiction de matières fissiles qui soit discriminatoire et ignore les stocks existants.  Le représentant a par ailleurs annoncé qu’il présenterait plus amplement 4 résolutions dans la suite du débat thématique.


M. SIRIPORN CHAIMONGKOL (Thaïlande) rappelant que la CD a toujours un rôle à jouer en matière de négociation des traités, a réaffirmé que son travail demeurait directement lié aux questions qui préoccupent la communauté internationale.  En tant qu’État observateur à la Conférence du désarmement, la Thaïlande partage l’intérêt de voir avancer ses travaux.  Son représentant s’est dit prêt à appuyer les efforts visant à surmonter l’impasse actuelle.  Il a estimé que, pour que le travail de la CD soit plus efficace, celle-ci doit être plus transparente.  C’est la raison pour laquelle son pays a contribué, en mars de cette année, à des actions menant à la création du groupe des États observateurs auprès de la CD.  La Thaïlande, en tant qu’État coordinateur de ce groupe officieux, a notamment pu faire une déclaration lors de la Réunion de haut niveau du 24 septembre, a-t-il expliqué.  M. Chaimongkol a fait remarquer que les membres de la CD sont au nombre de 65, soit moins du tiers de l’ensemble des membres de l’ONU, et que cela fait plus de 10 ans qu’il n’y a pas eu d’examen de cette question.  Par conséquent, la CD n’est pas un organe représentatif de l’ensemble de la communauté internationale d’aujourd’hui, a-t-il ajouté, appelant à la nomination d’un Coordinateur spécial sur la question de l’élargissement pour 2012.  Le représentant a encore estimé que les questions institutionnelles ne devaient pas être négligées et qu’un élargissement pouvait aussi refléter l’intention de la CD à avancer et à remédier aux lacunes.  Il a émis le souhait que l’élargissement fasse partie des questions clefs abordées à la reprise de ses travaux en 2011.


M. GEOFF GARTSHORE (Canada) a appuyé la décision prise par le Secrétaire général d’organiser, le 24 septembre dernier, une Conférence du désarmement.  Il est nécessaire de revitaliser les travaux de la Conférence et faire avancer les négociations multilatérales sur les questions du désarmement, a-t-il dit.  A cet égard, il a souhaité que lors de sa prochaine session l’Assemblée générale examine la façon dont les travaux envisagés dans le cadre de la Conférence du désarmement doivent être menés, si cette dernière n’amorce pas des travaux de fond pour la réalisation de son programme, y compris des négociations avant la fin de sa session 2011.  Le Canada, a-t-il poursuivi, est préoccupé par l’impasse rencontrée par la Conférence du désarmement


M. Gartshore a rappelé qu’en 1978, l’Assemblée générale a reconnu la dualité entre le rôle de la Commission du désarmement, à titre d’organe délibérant et la Conférence du désarmement à titre d’unique organe de négociation multilatéral sur le désarmement.  Il a déploré que la Conférence du désarmement consacre plus de temps à délibérer sur des points de procédure plutôt qu’à s’acquitter de son mandat.  Le Canada, a ajouté le représentant, espère profiter de l’impulsion donnée par la récente réunion de haut niveau pour faire avancer les travaux dans l’ensemble du système de désarmement multilatéral et de cerner des possibilités de revoir de fond en comble le mécanisme des Nations Unies pour le désarmement.  Cette révision, selon M. Gartshore, pourrait comprendre une nouvelle session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement.


M. KAP-SOO RIM (République de Corée), considérant que l’impasse de la CD est liée à des questions complexes, qui mêlent à la fois des inquiétudes de sécurité régionale et la règle du consensus, a appelé chaque pays à faire preuve de flexibilité vis-à-vis des considérations sécuritaires et du modus operandi.  Rappelant que l’heure est propice à la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles, le représentant a réaffirmé le soutien de sa délégation à la négociation d’autres questions liées au désarmement nucléaire au sein de la Conférence.  Il s’est également dit favorable à la mise en place d’un panel de haut niveau composé d’un groupe de personnalités éminentes dont la tâche serait de se pencher sur le fonctionnement de la CD sous les auspices du Secrétaire général.  La Conférence du désarmement doit être revitalisée et peut redevenir un instrument robuste des mécanismes du désarmement global et du régime de non-prolifération, a-t-il conclu.


M. JEAN-FRANCIS R. ZINSOU (Bénin) a présenté le projet de résolution L.9 sur le rapport de la Commission du désarmement, qui vise à définir les modalités de la session de 2011.  En adoptant ce projet, l’Assemblée générale prendrait note du rapport de la Commission et de ses travaux en 2010 (A/65/42 supp.).  Ce projet réaffirme l’importance de renforcer la collaboration entre la Commission du désarmement, la Première Commission et la Conférence du désarmement, a-t-il souligné.  Le texte demande également à la Commission de faire tous les efforts pour formuler des recommandations sur les sujets inscrits à l’ordre du jour de sa session de 2011, qui sont au nombre de trois, et prévoit un calendrier de réunions.  Ce texte a toujours été adopté par consensus et le représentant a émis le souhait qu’il en soit de même pour cette session.


Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande), rappelant que sa délégation faisait partie des États qui -en 2005- avaient soumis une proposition destinée à remédier à l’inertie au sein de la CD, s’est déclarée grandement préoccupé par le peu de progrès enregistrés au sein de cet organe.  Dans ce contexte, la Nouvelle-Zélande accueille avec satisfaction et soutient les efforts du Secrétaire général en faveur d’une revitalisation des travaux de la Conférence, a-t-elle souligné.  Selon elle, ces efforts doivent rester à l’ordre du jour de l’agenda du désarmement, comme le prévoit le projet de résolution présenté par l’Autriche, a-t-elle fait remarquer.  La CD doit être en mesure de répondre aux défis globaux auxquels sont confrontés les mécanismes du désarmement et nous devons travailler ensemble à cet objectif, a-t-elle ajouté.


M. TAGHI FERAMI (République islamique d’Iran) a fait remarquer que les institutions existantes dans le domaine du désarmement sont adéquates.  Le problème étant le manque de volonté politique.  Certains pays souhaitent profiter de ces organes pour promouvoir leurs propres intérêts individuels, a-t-il regretté.  L’incapacité de la Conférence du désarmement à effectuer un travail de fond n’est pas dû à sa structure ou à ses méthodes de travail mais au fait que des États dotés de capacités nucléaires et d’autres États ne sont pas décidés à se mettre d’accord pour se pencher sur les questions de fond, et ce, sur un pied d’égalité.  Le représentant a estimé que la CD, conformément au mandat qui lui a été confié par la première Session extraordinaire sur le désarmement (SSOD-I), doit rester un organe important au sein du mécanisme du désarmement et que son rôle doit être, à ce titre, renforcé.  La seule façon de modifier le mandat ou la procédure de la CD doit être fondé sur SSOD-I, a affirmé le représentant, qui s’est dit en faveur de la convocation d’une SSOD-IV afin de se pencher sur ces questions.  Dans ce domaine, des approches exclusives et discriminatoires doivent être évitées, a conclu M. Ferami.


Mme LAURA KENNEDY (États-Unis) a insisté sur la nécessité de l’adoption d’un programme de travail pour la Conférence du désarmement, prévoyant notamment un mandat pour la négociation du traité interdisant la production de matières fissiles à des fins d’armes nucléaires.  La CD a aujourd’hui mauvaise réputation, a souligné la représentante, regrettant l’impasse actuelle et soulignant l’importance d’une enceinte multilatérale dans laquelle des négociations réelles puissent avoir lieu.  À Genève, notre délégation est tout à fait disposée à avancer sur le dossier du traité interdisant la production de matières fissiles a indiqué la représentant.  Néanmoins, au moins un État continue à susciter la frustration en bloquant les avancées en la matière.  L’adoption de ce traité ne mettra pas en cause la défense par les États de leurs intérêts nationaux, a souligné M. Kennedy.  Les États n’ont rien à craindre de ces négociations puisqu’au final, c’est à eux seuls que reviendra la décision d’adhérer ou non au traité, a-t-elle poursuivi.


Les États-Unis soutiennent pleinement les efforts du Secrétaire général visant à revitaliser les travaux de la CD et estiment que le programme de travail de 2009 constitue un dénominateur commun que la CD devrait adopter et mettre en œuvre lors de sa prochaine session plénière en janvier prochain.  Pour conclure, Mme Kennedy a indiqué que l’adoption du traité interdisant la production de matières fissiles était trop importante pour avoir à subir les dysfonctionnements de la CD et que si la situation devait en rester au blocage actuel, d’autres options seraient à envisager.


M. HAMID ALI RAO (Inde) a rappelé que SSOD-I avait prévu une triade constituée de la CD, de l’UNDC et de la Première Commission.  Cette dernière incarne notre foi dans les vertus de l’action collective en faveur de la paix et de la sécurité mondiale, tandis que la CD est le seul forum pour négocier des instruments juridiques d’application globale lorsque la volonté politique nécessaire existe.  Il a rappelé, à cet égard, que la Convention sur les armes chimiques avait été négociée à Genève.  Regrettant l’impasse qui découle, selon lui, du règlement intérieur de la CD, le représentant a cependant salué l’impulsion politique qui a mené en 2009 à l’inclusion dans son programme de travail d’un démarrage immédiat de négociations en faveur d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  Ces négociations doivent avoir lieu sans préjudice des autres questions prioritaires pour l’Inde, notamment dans le domaine du désarmement nucléaire, a ajouté son représentant.  Réaffirmant l’appui de son pays à la CD, il a estimé que l’UNDC fournit également un forum universel de délibération pour forger un consensus sur ces questions.  La Commission du désarmement a notamment mis au point une série de directives, entre autres, sur les mesures de confiance ou sur les transferts des armes classiques, a-t-il fait remarquer.  M. Ali Rao a encore indiqué que le Bureau des affaires de désarmement avait également une responsabilité importante et doit être, à ce titre, renforcé.  Estimant que l’UNIDIR dépend trop des contributions volontaires des États, il a appelé les délégations à renforcer l’Institut dans son rôle en matière d’éducation.


M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) a salué la Réunion de haut niveau organisée par le Secrétaire général le 24 septembre 2010 en vue de revitaliser les travaux de la Conférence du désarmement.  À cet égard, il est important de dire que ni la CD ni la Commission n’ont le monopole de la négociation en matière de désarmement.  Le Royaume-Uni est prêt à s’engager sur un programme de travail au sein de la CD et aborder plusieurs questions de fond sur les points mentionnés pas plusieurs délégations.  Nous réduisons nos capacités nucléaires, a précisé le représentant.  Il est étonnant d’entendre que l’incapacité de la CD serait à mettre au compte des États dotés d’armes nucléaires, a dit le représentant, soulignant qu’une communauté d’opinion se dégageait entre États dotés et les autres.


M. PAUL WILSON (Australie) s’est dit consterné par le manque constant de progrès dans les négociations du désarmement.  À cet égard, il a salué l’initiative du Secrétaire général du 24 septembre dernier, ajoutant que la résolution L.34 montre que le processus engagé par le Secrétaire général continuera.  L’Australie est heureuse de se porter coauteur de ce projet de résolution, a-t-il ajouté.


M. BOŠTJAN JERMAN(Slovénie) a indiqué que le mécanisme de désarmement ne servait pas son objectif et qu’il était en état de crise.  La Réunion de haut niveau du 24 septembre dernier était un pas important mais le suivi substantiel est très important.  La Slovénie est coauteur de la résolution L.34.  Pour le représentant, la CD connaît deux problèmes: d’abord elle ne reflète pas la réalité de l’après-guerre froide, et ensuite elle ne fonctionne pas.  Il faudrait pouvoir assouplir le règlement et faire en sorte que tous les pays puissent y entrer.  Enfin, le représentant a tenu à rappeler que la Slovénie avait participé cette année à un groupe  officieux pour s’associer aux travaux de la Conférence du désarmement.


M. JOSÉ EDUARDO PROAÑO (Équateur), souscrivant à la Déclaration du Brésil au nom du MERCOSUR et des États associés, a salué les récents efforts du Secrétaire général, rappelant que la SSOD-I a défini les organes qui seraient chargés de traiter du désarmement et de la sécurité internationale.  L’un de ces mécanismes étant la CD, il est nécessaire de revitaliser ses travaux, a-t-il affirmé, ajoutant qu’il était aussi opportun de convoquer une quatrième session extraordinaire consacrée au désarmement au sein de laquelle la Conférence du désarmement ferait l’objet d’un examen particulier, ainsi que la question de son élargissement, réitérant à cet égard l’appel des pays du Groupe des non-alignés.


Débat thématique sur les questions des armes classiques


M. PABLO MACEDO, Président de la quatrième Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, a rappelé que les ALPC faisaient de très nombreuses victimes et est ensuite revenu sur les aspects les plus pertinents du Document final de cette quatrième Réunion biennale.  La lutte contre le trafic illicite des ALPC près des frontières a un impact en termes de sécurité et de bien-être des peuples, a souligné M. Macedo.  Il est du devoir des États de lutter contre le trafic illicite et nous les exhortons à coopérer et se porter assistance mutuellement, a affirmé le représentant, tout en soulignant l’importance de préserver la sécurité des États.  Il a ensuite indiqué que les États souhaitaient que l’assistance comprenne des services d’experts pour renforcer les capacités nationales en vue de la mise en œuvre effective du Programme d’action.  Il est important que plus d’efforts soient déployés pour élaborer des ébauches de projet en réponse à des besoins nationaux concrets,

a-t-il indiqué.  La quatrième Réunion biennale a jeté des bases, mais il appartient désormais aux États d’agir et de faire face à leurs responsabilités considérables en la matière.


M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil), s’exprimant au nom du MERCOSUR et des États associés, a estimé que la pleine mise en œuvre du Programme d’action constitue une priorité et une urgence majeures.  À ce titre, il a tenu à souligner quatre étapes indispensables à sa mise en œuvre.  Primo, l’adoption d’instruments juridiques contraignants d’identification, de traçage et de courtage illicite.  Secundo, l’établissement d’un système de vérification efficace d’usagers finaux.  Tertio, la mise au point d’un cadre international pour leur authentification.  Enfin, en quatrième lieu, le représentant a insisté sur le renforcement de la coopération internationale et des capacités nationales dans la lutte contre les armes légères.  Il a rappelé que le rôle central du Programme nécessite qu’il y ait un suivi continu et structuré de la part de la communauté internationale. 


Le représentant a également fait état d’une initiative des Ministres des affaires étrangères de la défense du MERCOSUR, qui –dans le cadre de leur volonté de renforcer l’Amérique du Sud en tant que zone de paix- ont décidé de renforcer les mesures de confiance et notamment d’améliorer ou de mettre au point des systèmes nationaux de marquage ou de traçage comme solution aux détournements et à l’utilisation illégale de ces armes.  Il a rappelé qu’en 2001, le MERCOSUR a constitué un groupe de travail sur les armes à feu afin de partager les expériences nationales et de travailler à l’élaboration de législations sur les armes et les munitions.  Il s’agit là d’un forum d’échanges de vues qui se retrouve deux fois par an et qui est très utile pour unifier les positions dans ce domaine au sein du groupe, a-t-il précisé.  Dans ce contexte, les pays ont également analysé la création d’un registre des armes saisies et confisquées à partir d’une expérience menée en Argentine.  Le représentant a réaffirmé l’appui du MERCOSUR à la proposition présentée chaque année par la Colombie calibre sous tous ses aspects.


M. JEAN LINT (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a déclaré que l’UE est prête à travailler avec tous les Etats dans le cadre du Programme d’action de 2001 sur les ALPC. Il s’agit de l’instrument principal pour faire face à ce fléau dans le cadre multilatéral, qui est le plus pertinent, a précisé M. Lint.  A cet égard, il a insisté sur l’importance de la coopération régionale et a appelé à la mise au point d’outils et de pratiques novatrices pour prévenir le trafic de ces armes. Nous sommes attachés à la pleine mise en œuvre Programme d’action et l’UE a contribué pleinement à la Quatrième réunion biennale, a indiqué le représentant.  Pour l’Union européenne, la réunion des experts gouvernementaux de mai 2011 fournira l’occasion d’évaluer le niveau d’application du Programme d’action de l’ONU.  Il s’agit de prendre les décisions opportunes pour améliorer le Programme d’action, a-t-il poursuivi.


Le représentant a fait part du ferme soutien de l’Union européenne au Registre des armes. L’UE est convaincue de la nécessité de réguler le commerce légal des armes. L’UE européenne est satisfaite de l’issue des cinq premières sessions du Comité préparatoire chargé de réfléchir au contenu de ce Traité. Il faudra que ce Traité soit aussi universel que possible et qu’il ait un véritable impact sur le commerce des armes classiques, a-t-il affirmé.  Pour l’Union européenne, la transparence, la surveillance et l’assistance doivent être au cœur de ce traité.  Jean Lint a ensuite souligné l’importance de la lutte contre le fléau des armes classiques dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


S’agissant de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, l’UE a là encore insisté sur l’universalisation du texte.  C’est une grande priorité, a poursuivi M. Lint, rappelant que 156 États Etaient Paries à cet instrument.  L’Union européenne appelle les États qui n’ont pas adhéré à la convention à le faire, notamment ceux qui détiennent des mines antipersonnel. L’UE salue par ailleurs l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Nous appelons à son universalisation, a souligné M. Lint, indiquant par ailleurs que les États de l’Union étaient favorables à l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant dans le cadre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques.


Mme YADIRA LEDESMA (Cuba) considèrequ’il existe un net déséquilibre entre l’attention accordée aux armes de petit calibre et celle qui prévaut dans le domaine des armes à sous-munitions, dont les effets sont bien plus nuisibles.  Cuba défend le droit de tous les États à stocker et à importer des ALPC conformément à leurs besoins de sécurité nationale mais soutient l’adoption de mesures plus efficaces au plan international contre ceux qui se consacrent à des activités criminelles avec ces armes.  Sa délégation appuie fermement le Programme d’action pour prévenir, combattre et éradiquer le trafic illicite des armes de petit calibre sous tous ses aspects et encourage des mesures pratiques comme, par exemple, un mécanisme de suivi garantissant la pleine mise en œuvre du Plan d’action.  Cuba souligne qu’il est nécessaire que ce processus se tienne dans la cadre de l’ONU de façon équilibrée et dans le cadre d’un consensus.


Mme Ledesma a encore ajouté que Cuba fait siennes les légitimes préoccupations humanitaires concernant l’usage des mines antipersonnel.  Cependant, en raison de 50 années de politique de pression de la part de la superpuissance militaire, son pays ne peut se passer de telles armes destinées à garantir sa souveraineté territoriale et son droit à la légitime défense tel qu’inclus dans la Charte.  C’est la raison pour laquelle Cuba n’est pas partie à la Convention sur ce type de mines, a-t-elle précisé.  Elle a estimé qu’il s’agissait là d’un délicat équilibre entre des questions humanitaires et de sécurité nationale, tout en insistant sur la nécessité pour les États de prêter une assistance technique et financière aux activités de déminage ainsi qu’à la réinsertion sociale et économique des victimes.


M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a réitéré l’attachement de sa délégation en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies pour la prévention, la lutte et l’élimination du commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, adopté en 2001.  Le représentant a mis l’accent sur les efforts entrepris par son pays pour juguler au niveau de ses frontières le trafic des armes légères organisé par des réseaux transfrontaliers de contrebande qui contribuent également à alimenter le terrorisme notamment dans la bande sahélo-saharienne.  Outre l’adoption de la législation et de la réglementation existantes, l’Algérie poursuit le renforcement du dispositif visant à contrecarrer l’action des filières criminelles et terroristes, a-t-il dit.  Mettant l’accent sur l’importance de la coopération régionale et sous-régionale pour parvenir à l’éradication du commerce illicite des armes légères, M. Moktefi a indiqué que l’Algérie a engagé des actions de coopération avec les pays du Sahel. 


L’Algérie a adopté en 2005 l’Instrument international sur le traçage des armes légères et de petit calibre illicites et la règlementation nationale couvre les trois volets de l’Instrument, à savoir le marquage, l’enregistrement des armes et la coopération sur le traçage, a indiqué M. Moktefi.  Il a déploré que la coopération en matière de traçage des armes reste la principale difficulté pour permettre la mise en œuvre de cet Instrument international.


L’Algérie, a poursuivi M. Moktefi, est en faveur de la mise en place d’un traité sur le commerce des armes et, à cet égard, s’engage de manière déterminée et constructive.  Toutefois, il convient d’établir des normes internationales communes relatives à l’importation, l’exportation et le transfert des armes conventionnelles, a estimé le représentant.  Il a, à cet égard, mis l’accent sur la première réunion tenue, en juillet dernier, à New York, par le Comité préparatoire à la Conférence des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes et prévue en 2012.  Il a souhaité que les dispositions de ce traité soient conformes aux principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  Le processus d’élaboration engagé pour la conclusion de cet important instrument devrait être inclusif et transparent afin de prendre en charge l’ensemble des préoccupations et requiert la participation de l’ensemble des parties prenantes, en particulier les principaux pays exportateurs et importateurs d’armes, a jugé M. Moktefi.


M. ERIC DANON (France) a estimé que trois importantes négociations avaient abouti dans le domaine des armes conventionnelles depuis une quinzaine d’années.  Il s’agit de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, du Protocole de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques (CCW) sur les restes explosifs de guerre et de la Convention d’Oslo sur les armes à sous-munitions.  Il a précisé que la France serait à Vientiane le mois prochain pour saluer l’entrée en vigueur de la Convention d’Oslo et que sa délégation reprendrait, à Genève, le chantier de la négociation d’un sixième protocole à la CCW relatif aux sous-munitions.  Nous souhaitons qu’aboutisse cette négociation et que le futur protocole soit juridiquement contraignant avec des effets humanitaires forts, compatibles avec la Convention d’Oslo, et d’effet immédiat, a-t-il déclaré.  M. Danon a également souhaité un effort accru en faveur des armes légères et de petit calibre, réaffirmant la mobilisation de son pays pour apporter des améliorations au Programme d’action. Le marquage et le traçage, la coopération et l’assistance tiennent particulièrement à cœur à la France.


Le représentant de la France s’est en outre félicité de la résolution adoptée l’an dernier par la Première Commission en vue de lancer un processus de négociation d’un traité sur le commerce des armes et s’est félicité du premier PrepCom, qui a eu lieu en juillet dernier.  Aujourd’hui, le principe d’un tel traité est acquis et son architecture commence à se dessiner, a-t-il ajouté.  Il s’oriente vers une partie normative, qui sera amenée à mettre en place une structure nationale de contrôle des exportations, des importations et des transferts.  M. Danon s’est réjoui du fait que le traité permettra également d’incriminer les trafiquants et leurs complices à travers les moyens qu’ils utilisent, à savoir le blanchiment d’argent et la corruption.


M. AKIO SUDA (Japon) s’est félicité de l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Au sujet de ces armes, le Japon est favorable à l’adoption d’un système juridiquement contraignant dans le cadre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques. S’agissant des mines antipersonnel, le Japon est résolu à mettre en œuvre la Convention d’Ottawa.  Depuis 1998, nous avons fourni une aide d’un montant de 390 millions de dollars dans 44 pays pour le déminage et l’éradication des armes à sous-munitions.  Le Japon se satisfait de mécanisme de suivi du Programme d’action de 2001 sur les ALPC et présentera cette année encore un projet de résolution sur les ALPC à l’Assemblée générale. Pour conclure, M. Suda a rappelé que la Japon avait adopté une politique unique et stricte d’interdiction de toute exportation d’armes, par principe.


M. WENSLEY (Afrique du Sud) s’est dit convaincu qu’il faut placer la paix, la sécurité et le droit humanitaire avant les intérêts commerciaux si la communauté internationale souhaite traiter de la lutte contre ces armes.  À cet égard, sa délégation, ainsi que celle de la Colombie et du Japon vont cette année encore présenter une résolution qui traite du trafic illicite des ALPC.  Le représentant espère que la nature non controversée de cette résolution lui permettra une adoption par consensus.


L’Afrique du Sud continuera de travailler à côté d’autres États Membres autour d’un traité sur le commerce des armes en priant le Comité préparatoire d’établir les normes communes les plus élevées possibles, a-t-il affirmé, saluant à ce titre les débats encourageants qui ont eu lieu lors de la première session du Comité préparatoire.  Le représentant de l’Afrique du Sud s’est félicité de la Réunion de Carthagène, estimant toutefois qu’il restait encore fort à faire pour les victimes des mines antipersonnel concernant leur accès aux soins, à l’emploi et leur réhabilitation.  Il s’est dit préoccupé du fait qu’un certain nombre d’États n’ont pas pu répondre aux dates limites concernant le déminage et ont dès lors demandé un report.  Sa délégation partage les préoccupations de la communauté internationale sur l’impact des armes à sous-munitions et salue l’entrée en vigueur de la Convention le 1er août 2010.  Son pays a d’ailleurs joué un rôle actif dans la préparation de la Réunion de Vientiane, a-t-il précisé.


M. MANHIGA (Mozambique) salue le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’assistance aux États devant faire face au fléau du trafic illicite des ALPC.  Le représentant a indiqué que le Programme d’action de 2001 était l’instrument le plus important pour répondre au problème du trafic illicite des petites armes.  Il s’agit là d’un cadre favorable à l’établissement de normes et de mesures pour répondre à cette question et œuvrer à la promotion d’une application responsable par les États.  Le Mozambique continue à renforcer ses législations internes pour exercer un contrôle sur les exportations, transit et autres transferts d’ALPC.  Notre pays a également développé un système d’enregistrement des armes à feux électroniques.  S’agissant des mines antipersonnel, le Mozambique a agit en faveur du déminage conformément à la Convention d’Ottawa, avec une action menée district par district pour venir en aide aux communautés.  Le représentant a, par ailleurs, insisté sur l’importance de la sensibilisation au danger des mines.


M. JACQUES OBINDZA (République du Congo) a considéré que la prolifération des ALPC et leur usage excessif constitue un véritable défi à la sécurité internationale car ces armes sont facilement exposées à un trafic illicite.  Les statistiques donnent l’ampleur de ce fléau: plus de 870 millions d’armes à feu étaient en circulation à travers le monde en 2008 causant chaque année la mort d’environ 740 000 personnes.  Rappelant que ce fléau était en pleine expansion en Afrique, il a estimé qu’une coopération plus dynamique devrait inspirer l’action de la communauté internationale dans cette lutte.  Le représentant a ajouté que son pays s’est engagé dans la prévention et la lutte des ALPC.  Dans cette entreprise, son gouvernement a déployé son action aux plans régional, national et international, en adhérant notamment au Programme d’action.  Il a rappelé qu’il y a 10 jours, à l’occasion du débat général, sa délégation s’est félicitée de l’adoption à Kinshasa, en avril dernier, à l’issue la trentième Réunion du Comité consultatif sur les questions de sécurité en Afrique centrale, d’une Convention sur la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes les pièces et éléments pouvant servir à leur fabrication et à leur assemblage.


Le représentant a fait remarquer que la volonté de son pays à lutter contre le trafic illicite des ALPC s’est, entre autres, également concrétisé par la signature d’un Accord tripartite avec la RDC et l’Angola; la signature d’une Convention sur le criminalité organisée ou l’adhésion -en mai 2009- au processus que conduit le Centre régional sur les ALPC dans la région des Grands Lacs, la corne de l’Afrique.  Entre 2002 et 2009, 8 244 armes à feu, 696 armes blanches et 304 818 munitions et explosifs ont été collectés et détruits.


M. PAUL WILSON (Australie) s’est félicité de l’entrée en vigueur de la Convention sur les munitions à grappe le 1er août dernier, soulignant que ce texte établissait un principe d’assistance aux victimes qui pourrait inspirer d’autres textes.  S’agissant de l’éradication de ces munitions en grappe, des mines terrestres et de tous les autres restes explosifs de guerre qui font de nombreuses victimes, la communauté internationale a besoin d’instruments permettant de traiter ces fléaux.  L’Australie a par ailleurs rappelé qu’elle était un grand contributeur à l’effort de déminage dans le monde.  Le représentant a ensuite souligné que les ALPC étaient une menace à la sécurité et avaient par ailleurs pour conséquence de ralentir le développement économique.  Il a ensuite rappelé le rôle important joué par son pays dans l’élaboration, tant sur la structure que sur le fond du futur traité sur le commerce des armes.  L’Australie est ainsi à l’origine, avec deux autres pays, du Symposium de Boston relatif à ce traité.


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a souligné que sa délégation perçoit les transferts illicites d’armes légères comme une grave menace à la sécurité internationale car près d’un milliard d’ALPC sont en circulation dans le monde, dont la moitié entre des mains civiles.  La meilleure façon de résoudre ce problème est la mise en œuvre du Programme d’action, a estimé le représentant, appelant les États producteurs de ces armes à respecter à la lettre les principes juridiques en ne fournissant des ALPC qu’aux gouvernements responsables et aux entités autorisées.  Il a également insisté sur le respect des embargos décidés par l’ONU afin de prévenir que ces armes parviennent entre les mains d’acteurs terroristes.  Il a estimé que la mise en œuvre du Programme d’action nécessitait également une plus grande coopération entre les États dans le domaine de l’échange d’informations sur les pratiques optimales, ainsi que la création de points nationaux de contact.  À cet égard, le représentant a estimé qu’il est aussi essentiel que les États soumettent des rapports nationaux sur leurs importations et exportations d’armes.


M. Cabactulan a indiqué que les Philippines s’étaient engagées à vérifier l’utilisateur final et ne réexportent ou ne réimportent pas d’ALPC utilisées.  Réaffirmant l’appui de sa délégation à la Convention sur les armes à sous-munitions, ainsi qu’à la Convention sur les mines antipersonnel, il a salué la tenue, en novembre prochain, en République démocratique populaire lao de la première réunion des États parties.  Le représentant a encore estimé qu’un traité sur le commerce des armes devrait avoir une définition claire et normalisée des armes classiques.  Ce texte doit également contenir une disposition contre le non-transfert d’armes dans les pays qui font l’objet de sanctions de la part du Conseil de sécurité ou lorsque le transfert d’armes sape l’équilibre de la région où les armes sont envoyées.  Cet instrument devrait inclure des mécanismes de transparence accrus en matière de transfert, a-t-il précisé.


M. UKUR YATTANI (Kenya) s’est félicité des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme d’action sur les ALPC et de la quatrième Réunion biennale des États parties organisée en juin 2010. Le Kenya appelle à un renforcement de ce Programme et salue la réunion d’experts gouvernementaux prévue en mai 2011.  Le représentant a par ailleurs insisté sur la nécessité d’une sensibilisation du public à la question des ALPC, et la nécessité de l’avancée de négociations relatives à un traité sur le commerce des armes.  Il s’agit de faire en sorte que ce traité soit effectif et global, a indiqué le représentant.  Pour conclure, il a insisté sur les liens étroits entre les conflits armés et les retards en termes de développement.


M. TERJE HAUGE (Norvège) a rappelé que la première réunion des États parties à la Convention sur les armes à sous-munitions –signée par 108 États et ratifiée par 42– se tiendra en République démocratique populaire lao en novembre prochain.  Il a estimé que la rapide entrée en vigueur de cette Convention témoigne de l’urgence de mesures nécessaires pour faire face aux conséquences humanitaires inacceptables de ces armes.  Cette convention ne vise pas seulement à une interdiction catégorique de ces armes, a-t-il dit, mais elle constitue également un accord complet avec de fortes obligations en matière de déminage, de destruction des stocks et d’assistance aux victimes.  Il a indiqué que la Norvège a présidé la deuxième Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel tenue en Colombie en 2009, en mettant l’accent sur les objectifs humanitaires.  Il a rappelé que des milliers de femmes, de filles, de garçons et d’hommes étaient blessés ou tués chaque année par ces mines.  Il a salué l’impact de ces deux conventions qui ont permis de susciter un soutien international croissant en faveur de la protection des civils face aux conflits armés.


Par ailleurs, M. Hauge a indiqué que la Norvège, en collaboration avec le PNUD, a organisé en début d’année une Conférence sur la violence armée qui s’est traduite par l’adhésion de 62 États aux engagements d’Oslo sur la violence armée.  Ces engagements soulignent la nécessité d’inclure la prévention des conflits armés aux stratégies et plans de développement, de mieux suivre et documenter le problème, de reconnaître les droits des victimes des conflits armés, et de renforcer la coopération et l’assistance internationales aux fins de la réduction de la violence armée.  Il a indiqué que la Norvège était un ardent supporter du projet de traité sur le commerce des armes et participait activement à son processus préparatoire.  Il a jugé que l’objectif d’un tel traité devait être la prévention des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en raison de l’utilisation des armes classiques.  Il a souhaité que ce traité aborde aussi la question des droits des victimes de la violence armée et s’applique à toutes les armes classiques, munitions et technologies des armements.  En outre, il s’est inquiété des conséquences des armes et munitions à l’uranium appauvri sur la santé et l’environnement.


Mme ENCYLA SINJELA (Zambie) a indiqué que son pays attachait une grande importance à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et sur leur destruction.  La Zambie, a-t-elle ajouté, a été touchée par ce fléau, à la fois du point de vue humain et par des retards survenus dans le développement économique du pays.  Une enquête nationale, menée en septembre 2009, a conclu que mon pays était parvenu à éliminer la quasi-totalité de ces mines permettant le développement normal de l’activité, a expliqué la représentante.  La Zambie est maintenant en avance en ce qui concerne ses obligations relatives à la Convention

d’Ottawa sur les mines antipersonnel, ratifiée en 2001, a ajouté Mme Sinjela.  À cet égard, mon pays salue l’assistance fournie par les partenaires pour parvenir à cette réalisation, a-t-elle souligné.


Mme Sinjela a toutefois déploré qu’en dépit de ces progrès, neuf régions, notamment celles le long des frontières avec l’Angola et la République démocratique du Congo, sont toujours contaminées par d’autres restes explosifs de guerre.  La contamination liée aux restes explosifs de guerre demeure une préoccupation majeure.  Par ailleurs, la Zambie a également souffert de l’utilisation des armes à sous-munitions, et notamment dans les provinces du Nord-Ouest et de l’Ouest, a-t-elle expliqué.


Mme Sinjela a mis en avant les préoccupations de la Zambie concernant les armes légères et de petit calibre (ALPC) et la difficulté de contrôler ces flux, et a rappelé que son pays souhaitait la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies sur les ALPC.  Enfin, la représentante a estimé qu’il était important que le Registre des armes classiques des Nations Unies continue à être un important mécanisme mondial de la confiance et continuera à être élusive.  La Zambie appuie fermement les efforts vers la négociation d’un traité sur le commerce des armes complet et contraignant.


M. JARMO VIINANEN (Finlande) a indiqué que son pays était un des premiers supporters d’un traité sur le commerce des armes.  Il a salué la décision de l’Assemblée générale d’organiser une conférence sur un traité sur le commerce des armes en 2012 et ses comités préparatoires en 2010 et 2011.  Il s’est félicité des travaux du premier Comité préparatoire tenu à New York en juillet 2010 qui a permis d’identifier les éléments centraux d’un futur traité.  Il a jugé indispensable un engagement fort de toutes les parties, afin que les comités préparatoires de février et de juillet 2011 obtiennent un résultat optimal.  Il a estimé qu’un traité sur le commerce des armes universel et robuste constituera un élément important de la stabilité et du développement durable.


Par ailleurs, le représentant de la Finlande a mis l’accent sur la prévention des armes légères et de petit calibre (ALPC) en appuyant le Programme d’action de l’ONU en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Il a salué l’importance du Document final de la quatrième Réunion biennale des États qui s’est tenue en juin 2010.  Il a dit qu’il attendait beaucoup de la réunion des groupes d’experts de 2011 et de la conférence d’examen du Programme d’action en 2012.  En tant qu’instrument juridiquement non contraignant, une mise en œuvre consciencieuse du Programme d’action est essentielle à son succès, a-t-il estimé.  S’agissant de la lutte contre les mines antipersonel, il a indiqué que la Finlande adhèrera à la Convention d’Ottawa en 2012.  Il a également mentionné le soutien de la Finlande à des opérations de déminage dans sept pays, à savoir l’Afghanistan, l’Angola, le Cambodge, le Tchad, l’Éthiopie, l’Iraq et la Somalie.


Mme CLAUDIA MARIA VALENZUELA DIAZ (El Salvador) a rappelé combien la question du trafic illicite des ALPC était importante pour son pays, en proie aux bandes et au trafic de drogues.  Aujourd’hui, 875 millions d’armes à feu circulent dans le monde, dont beaucoup sont issues du trafic illicite, a expliqué la représentante.  Ce fléau a un coût important en matière de sécurité et de santé, a-t-elle précisé.  El Salvador se félicite de la réunion d’un groupe d’experts en mai 2011 en faveur de la prévention et de l’éradication du trafic des ALPC sous tous ses aspects.  El Salvador appuie instamment l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant pour réguler le commerce des armes.  Le traité sur le commerce des armes devra inclure les ALPC, a indiqué la représentante, mettant en garde contre toute utilisation du principe du consensus dans le but de freiner les négociations.  Nous devons pouvoir arriver à des progrès substantifs, a—t—elle conclu.


M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a estimé qu’il est nécessaire que la communauté internationale accélère ses efforts dans la lutte contre les armes légères, saluant à ce titre les conclusions de la quatrième Réunion biennale des États parties pour la mise en œuvre du Programme d’action.  Le Botswana est particulièrement attaché à sa mise en œuvre, ainsi qu’à celle des instruments régionaux comme la Déclaration de Bamako sur la position africaine commune sur la prolifération, la circulation et le trafic illicite des armes légères ou encore le Protocole de la SADC sur le contrôle des armes à feu, des munitions et autres matériels relatifs.  Il a insisté sur une approche régionale dans ce domaine, comprenant entre autres les questions liées au contrôle des frontières, à la gestion des stocks, au traçage et au marquage.  Il a appelé à l’appui des donateurs internationaux pour l’assistance et la mise en œuvre des accords régionaux.  Le représentant a déclaré qu’il se féliciterait du renforcement de l’Initiative du système de soutien à la mise en œuvre du Programme d’action (PoA-ISS).  Le Botswana est par ailleurs coauteur d’un projet de résolution sur la consolidation de la paix par le biais de mesures pratiques, a souligné son représentant.  Dans le cadre du PoA-ISS, sa délégation a présenté une demande d’assistance pour l’informatisation du registre central des armes du Botswana.


M. HERNAN TEJEIRA (Panama) a insisté sur les aspects multidimensionnels des ALPC, rappelant que son pays était attaché à la lutte contre le commerce illicite de ce type d’armes.  Le Panama agit notamment en faveur d’un échange d’informations et de renseignements qui puisse aider à lutter contre ce fléau.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays avait adopté un projet de loi sur les armes à feu visant à établir un régime juridique du port d’armes par les particuliers.  Le Panama a créé un registre national sur les armes à feu.  Mon pays soutient le processus lancé qui doit conduire à l’élaboration d’un traité sur le commerce des armes, a indiqué le représentant, soulignant que le Panama avait toujours souhaité voir entrer en vigueur un instrument juridique contraignant sur la circulation des armes conventionnelles.  Les ALPC doivent figurer parmi les armes conventionnelles retenues dans le traité, a-t-il conclu.


M. LEE JOOIL (République de Corée) a fait remarquer que son pays, en tant qu’État partie à la Convention sur certaines armes classiques (CCAC), avait accédé au cinquième Protocole sur les restes explosifs de guerre en 2008.  Sa délégation attache également une grande importance aux efforts internationaux pour réduire les souffrances causées par les mines terrestres.  Son pays a contribué à raison de 7,1 millions de dollars aux efforts de déminage et à l’assistance aux victimes.


S’agissant du traité sur le commerce des armes, le représentant a estimé que la communauté internationale entamait un voyage difficile mais nécessaire.  Il est important que ce voyage connaisse la plus grande participation des États Membres, a-t-il ajouté, regrettant que certains pays exportateurs d’armes aient déjà exprimé des points de vue divergents.  Il a estimé que dans ce domaine, la communauté internationale doit avancer pas à pas.  Le traité doit couvrir toutes les armes classiques, a-t-il ajouté, précisant qu’une annexe au traité concernant les activités faisant l’objet d’un contrôle pourra permettre d’éviter les ambiguïtés et l’incohérence.


Documentation


Rapport de la Directrice de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (A/65/177)


Le présent rapport porte sur les activités de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) durant la période allant d’août 2009 à juillet 2010, ainsi que le programme de travail proposé et le projet de budget pour 2010-2011.  Dans le cadre de la commémoration du trentième anniversaire de l’UNIDIR en 2010, l’Institut a lancé une réforme institutionnelle en vue de renforcer ses capacités de s’acquitter de son mandat et raviver sa stratégie de mobilisation des ressources.  Le programme de l’Institut a été restructuré autour de 5 catégories: armes de destruction massive, armes de perturbation sociale, sécurité et société, menaces émergentes, amélioration des processus et instaurations de synergies.


Une subvention imputée au budget ordinaire de l’ONU constitue la garantie de l’indépendance de l’UNIDIR.  En 2005, l’Assemblée générale a adopté la résolution 60/89, dans laquelle elle recommande au Secrétaire général de mettre en œuvre les recommandations du Bureau des services de contrôle interne et les décisions du Conseil d’administration de l’UNIDIR souhaitant que les dépenses relatives au personnel soient imputées au budget ordinaire et que l’Institut continue de rechercher, dans le cadre des ressources existantes, les moyens d’accroître son financement.  Dans le présent rapport, le Conseil d’administration recommande que le montant de la subvention soit revu à la hausse pour l’exercice biennal 2012-2013 de manière à couvrir les coûts de la Directrice et du personnel de l’Institut.


Rapport du Secrétaire général sur les travaux du Conseil consultatif pour les questions de désarmement (A/65/228)


Le présent rapport comprend, d’une part, le résumé des débats que le Conseil consultatif a tenus au cours de ses sessions respectivement du 24 au 26 février 2010 et du 7 au 9 juillet 2010, et, d’autre part, les recommandations qu’il a adressées au Secrétaire général.


Le Conseil a axé les travaux de ces deux sessions sur deux sujets de fond: les questions techniques à étudier avant la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2010 et la suite donnée à l’étude des Nations Unies de 2002 sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolifération.


Sur le premier point, le Conseil a recommandé que le Secrétaire général continue de soutenir sans réserve le dynamisme politique qui se manifestait dans le domaine du désarmement nucléaire et de la non-prolifération avant la Conférence et a encouragé les États à prendre des engagements à un niveau politique élevé et à participer à la Conférence.  Le Conseil a également engagé le Secrétaire général à poursuivre ses efforts pour envoyer des signaux positifs avant la Conférence et encourager les États à proposer des mesures concrètes pour le processus multilatéral touchant au désarmement nucléaire, à la non-prolifération et aux utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire et pour la mise en œuvre des normes existantes.


Le Conseil a également engagé le Secrétaire général à mettre l’accent, tant auprès des pays dotés d’armes nucléaires que de ceux qui ne le sont pas, sur leur responsabilité commune pour ce qui est de faire respecter le principe de tolérance zéro en matière de prolifération par des acteurs étatiques ou non étatiques et de promouvoir le désarmement nucléaire.  Il a estimé aussi que le Secrétaire général devait donner acte des progrès déjà réalisés, en particulier en ce qui concerne l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires et l’abandon par des États de leur statut nucléaire.


Rapport de la Conférence du désarmement à l’Assemblée générale (A/65/27)


La Conférence du désarmement a siégé du 18 janvier au 26 mars, du 31 mai au 16 juillet et du 9 août au 24 septembre 2010.  Après avoir adopté son ordre du jour, elle n’est parvenue à un consensus sur aucune des propositions de programme de travail pour la session de 2010.  Soucieuse de commencer ses travaux de fond à sa session de 2011, la Conférence a prié le Président en exercice et le Président entrant de procéder à des consultations pendant l’intersession, puis de faire, si possible, des recommandations eu égard à toutes les propositions pertinentes, qui ont été, sont ou seront présentées.


Au cours du débat général de la Conférence, les délégations ont réaffirmé ou précisé leurs positions sur les différents points de l’ordre du jour: cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire; prévention de la guerre nucléaire, y compris les questions qui y sont liées; prévention d’une course aux armements dans l’espace; arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace de ces armes; nouveaux types et systèmes d’armes de destruction massive; armes radiologiques; programme global de désarmement; transparence dans le domaine des armements; examen et adoption du rapport annuel et de tout autre rapport approprié à l’Assemblée générale.


La Conférence du désarmement a tenu 35 séances plénières officielles consacrées aux questions dont elle était saisie et 34 séances informelles consacrées, entre autres, aux points de son ordre du jour, à son programme de travail, à son organisation et à sa procédure.  Les représentants de 65 États Membres ont participé à ces travaux.  Après examen de leur demande, la Conférence a également invité 39 États non membres à participer à ses travaux.


Le Rapport de la Commission du désarmement pour 2010 figure au document A/65/42.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale invite les États Membres à tirer parti du sport pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire

AG/11012

L’Assemblée générale invite les États Membres à tirer parti du sport pour accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire

18/10/2010
Assemblée généraleAG/11012
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                        

Soixante-cinquième session                                 

32e et 33e séances plénières – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À TIRER PARTI DU SPORT POUR ACCÉLÉRER LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE


Avant d’aborder le thème du Dialogue entre les civilisations, l’Assemblée générale a invité aujourd’hui les États Membres à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par le biais d’initiatives axées sur le sport et à promouvoir l’intégration du sport dans les programmes de développement.


Dans cette résolution intitulée « Le sport comme moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix », présentée par le représentant tunisien, l’Assemblée invite les États Membres, et en particulier les organisateurs de grandes manifestations sportives, à mettre à profit ces événements pour promouvoir les initiatives liées au sport au service du développement et de la paix, ainsi qu’à renforcer les partenariats existants et à en former de nouveaux.  Elle demande aux États de promouvoir des mécanismes de financement novateurs et des arrangements faisant appel à divers partenaires à tous les niveaux.


L’Assemblée invite également les États Membres et les organisations sportives internationales à aider les pays en développement dans les efforts qu’ils déploient dans les domaines du sport et de l’éducation physique, tant en leur offrant des données d’expérience qu’en les dotant des ressources financières, techniques et logistiques.  Elle invite aussi la communauté internationale à fournir des contributions volontaires au Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix et au Groupe de travail international sur le sport au service du développement et de la paix.


Dans leur ensemble, les délégations, qui se sont exprimées aujourd’hui, ont insisté sur les bienfaits aussi bien économiques qu’immatériels que le sport peut apporter aux sociétés, notamment les jeunes, les femmes et les handicapés.


Le représentant du Brésil a rappelé qu’une décennie sportive extrêmement importante commençait pour son pays, qui sera l’hôte des Jeux mondiaux militaires en 2011, de la coupe du monde de la FIFA en 2014, et des Jeux olympiques et paralympiques en 2016.  Le Gouvernement brésilien s’engage à encourager et à adopter des mesures pour garantir que ces événements contribueront à créer des emplois, à améliorer l’infrastructure du pays et à élargir les options pour la jeunesse brésilienne.


La représentante de l’Afrique du Sud a exprimé la fierté de son pays qui a changé de façon permanente la perception de l’Afrique chez le plus grand nombre, en organisant une coupe du monde de la FIFA à la fois spectaculaire et mémorable.  Avant que l’Assemblée n’entame son débat sur le Dialogue entre les civilisations, la représentante de Monaco a souligné que le « pouvoir du sport » réside dans sa capacité spécifique à rapprocher des communautés.


Lors du deuxième débat, plusieurs propositions ont été faites dont celle du Paraguay qui suggère aux Nations Unies de proclamer le 30 juillet, journée internationale de l’amitié.  Le Paraguay, qui célèbre une Journée nationale depuis plus de 50 ans, mènera en temps opportun des consultations avec les États et les groupes régionaux afin de présenter un projet de résolution dans ce sens. 


Le représentant du Bélarus a rappelé l’idée de son pays de créer « Help Future Generations Prosper », un nouveau partenariat pour défendre et promouvoir les intérêts des jeunes.  Il a aussi rappelé l’idée de convoquer un débat de l’Assemblée générale sur cette question. 


Parrain avec l’Espagne de l’Alliance des civilisations, le représentant de la Turquie a indiqué que son Alliance travaille sur une stratégie régionale pour la Méditerranée visant à encourager les relations de bon voisinage.  La stratégie et son plan d’Action pour 2011-2015 seront adoptés à la première Conférence régionale sur la Méditerranée qui se tiendra à Malte le 9 novembre.  La Bolivie, par la voix de son représentant a quant à elle proposé la création d’un plan de travail pour lutter contre les tendances xénophobes actuelles qu’alimente la crise économique mondiale.


De nombreuses délégations se sont en effet inquiétées de la montée de l’intolérance religieuse et en particulier de l’islamophobie.  Certaines d’entre elles ont appelé à ce que l’incitation à la haine religieuse soit sanctionnée par un instrument juridique international.


La proclamation après 2010 d’une nouvelle Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde permettra de faire fructifier encore davantage le dialogue entre cultures et religions, a estimé le représentant des États-Unis. 


L’Assemblée générale tiendra sa prochaine réunion mercredi 20 octobre à partir de 10 heures pour examiner le rapport du Conseil économique et social (ECOSOC) et le suivi des textes issus des grandes conférences de l’ONU.   


* A/65/L.4


LE SPORT AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur le sport au service de la paix et du développement (A/65/270)


Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte des progrès enregistrés par les États Membres dans la mise en œuvre des recommandations du Groupe de travail international sur le sport au service du développement et de la paix ainsi que du fonctionnement du Bureau des Nations Unies et du Fonds d’affectation spéciale créés pour traiter de ce sujet.


Le Secrétaire général présente une version révisée du Plan d’action sur le sport au service du développement et de la paix, et tient également compte des diverses possibilités qu’offrent dans ce domaine les grandes manifestations sportives mondiales, telles que la coupe du monde de la FIFA 2010 en Afrique du Sud.  Il indique que le Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix a coordonné ou animé les activités de l’ONU menées dans ce cadre.


Si les gouvernements ont clairement manifesté leur intérêt à se servir du sport comme vecteur de développement et de paix, le Secrétaire général constate toutefois qu’il n’existe aucune preuve solide qu’ils aient augmenté leur investissement dans les programmes concernés.


Au vu des évolutions constatées, les organismes des Nations Unies sont encouragés à poursuivre le renforcement de leur coopération avec les organisations sportives internationales.  Ils sont en outre appelés à redoubler d’efforts pour inclure le sport dans les plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement, les bilans communs de pays, les programmes nationaux et autres documents stratégiques, politiques et de planification.


Les parties prenantes nationales et internationales, notamment les médias, les universités, la société civile, les entreprises et les organisations sportives sont invitées à examiner le Plan d’action en vue d’identifier les domaines dans lesquels des efforts supplémentaires peuvent apporter de la valeur ajoutée.


Déclarations


M. JOÃO ALBERTO DOURADO QUINTAES (Brésil) a rappelé qu’une décennie sportive extrêmement importante commençait pour le Brésil, qui sera l’hôte des Jeux militaires en 2011, de la coupe du monde de la FIFA en 2014, et enfin des Jeux olympiques et paralympiques de 2016.  Le Gouvernement brésilien reste engagé à encourager et à adopter des mesures pour garantir que ces événements contribueront à créer des emplois, à améliorer l’infrastructure du pays et à augmenter les options pour la jeunesse brésilienne, a-t-il ajouté.


Le Gouvernement brésilien considère le sport comme un moyen crucial de maintenir le tissu social et de promouvoir l’inclusion sociale, a poursuivi le délégué.  Conscient, cependant, que le sport en lui-même ne peut pas résoudre des défis sociaux et économiques et ne peut pas assurer la paix et la coopération mutuelle, le Gouvernement a adopté une série de politiques centrées sur la promotion de la citoyenneté, de l’éducation et de la santé.


M. Dourado Quintaes a ainsi cité en exemple un programme qui emploie plus de 12 000 prisonniers pour fabriquer des équipements sportifs, ainsi qu’un programme qui offre des activités sportives aux élèves des écoles publiques.  Dans un même temps, le Brésil est en train de développer des projets de coopération sportive en partenariat avec d’autres pays en développement tels que le Bénin, le Botswana, le Kenya, la Palestine, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a déclaré qu’il était extrêmement urgent de mettre en œuvre le Plan d’action pour le développement du sport, grâce à une intensification du dialogue, de la coordination et des échanges d’idées.  Elle a estimé que le Groupe de travail international pour le sport avait un rôle « décisif » à jouer en la matière.  Il doit fournir un appui consultatif et technique aux États Membres afin d’assurer une intégration systématique du thème « le sport au service du développement et de la paix » dans les activités locales, nationales et régionales, a-t-elle précisé.


Mme Aitimova a ensuite indiqué que le Kazakhstan avait pris des mesures spéciales dont l’adoption en 2008 d’une loi qui protège le droit de tous les Kazakhs d’avoir accès à l’éducation physique et au sport.  Elle a rappelé que son pays accueillerait Aziada 2011, les septième Jeux asiatiques d’hiver.  La représentante a également indiqué que, l’an dernier, son pays avait ratifié la Convention internationale contre le dopage dans le sport, et qu’il s’apprête à signer la Convention relative aux droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif. 


Mme Aitimova a ensuite fait savoir que son pays avait adopté diverses mesures destinées à créer un environnement juridique favorable à la création et au fonctionnement d’ONG qui cherchent à unir les communautés par le sport.  Elle a également estimé que le sport avait un rôle important à jouer auprès des jeunes, notamment en ce qui concerne la naissance « d’idéaux patriotiques positifs ».  Pour la représentante kazakhe, le sport serait également un moyen efficace d’accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a constaté que le sport, en renforçant la solidarité et l’amitié entre les peuples, constituait un aspect significatif du développement aux niveaux national et international.  Depuis le triomphe de la Révolution cubaine en 1959, le sport est devenu un droit pour le peuple tout entier et, en conséquence, Cuba a enregistré des victoires importantes dans les compétitions régionales et internationales.  Cuba, a continué le délégué, a instauré un système pédagogique qui intègre l’éducation physique comme partie intégrante de l’enseignement. Cuba s’oppose à l’activité sportive ayant l’argent pour seule récompense, et dénonce le drainage des talents sportifs dont sont victimes les pays en développement.


Depuis des années, le mouvement sportif cubain, sous l’égide du Comité olympique cubain et de l’Institut national des sports, a collaboré généreusement avec de nombreux pays du Sud, leur offrant techniciens, professeurs et entraîneurs.  Cuba a également renforcé sa coopération internationale en mettant son institut de médecine sportive et son laboratoire antidopage à la disposition des autres pays.  Le délégué a attiré l’attention sur le fait que les pays du Sud méritent pleinement d’organiser les Jeux olympiques, et a exprimé sa certitude que les Jeux de 2016 seront un succès pour le Sud tout entier.


M. MOHAMMED SAID AL-MUJAINI (Oman) a rappelé le rôle essentiel joué par le sport dans la promotion de la paix et de l’intégration sociale.  La participation de la jeunesse, à ce titre, est cruciale, puisque celle-ci est porteuse d’une créativité dont la société doit tirer le meilleur profit pour son développement.  À cet égard, le représentant a souligné l’importance de donner à la jeunesse les moyens d’exprimer ses capacités créatrices et d’œuvrer in fine à la paix et au développement.


Le représentant a ensuite rappelé les diverses résolutions  internationales pertinentes soulignant le rôle essentiel du sport.  Il a détaillé l’action du Gouvernement d’Oman pour la promotion du sport, et notamment celle visant à inclure des filles dans les activités sportives.  Pour conclure, M. Al-Mujaini a appelé à la création d’une structure spéciale à l’intérieur des Nation Unies, dédiée à la promotion du sport, et chargée notamment de définir la stratégie et les politiques au niveau mondial.


Mme CAROL FULP (États-Unis) a estimé que le sport pouvait créer une atmosphère de tolérance et de compréhension et être un bon outil pédagogique.  Le sport est une passion culturelle qui peut rassembler les personnes, au-delà des religions et des cultures.  La représentante a indiqué que son gouvernement venait de créer un bureau spécial « Sport United » au sein du Bureau des affaires culturelles du Département d’État.  Elle a précisé qu’il permettait aux jeunes américains et étrangers d’en savoir plus sur leurs cultures respectives.  La représentante a également parlé de l’appui que son gouvernement accorde depuis 2002 à des programmes sportifs dans plus de 80 pays. 


Mme FULP a indiqué que cette année, la Première Dame a lancé un programme contre l’obésité chez les enfants qui met l’accent sur l’activité physique.  Ce programme repose sur un partenariat exemplaire entre les secteurs public et privé, a-t-elle ajouté.  La représentante s’est ensuite attardée sur le rôle du sport pour l’égalité entre les sexes, arguant que le sport est une chose trop sérieuse pour le laisser aux garçons.  Stigmatisant la pratique destructrice du dopage, Mme Fulp a rappelé qu’en 2008, les États-Unis ont ratifié la Convention internationale contre le dopage dans le sport.


M. PETER STONE (Australie) a attiré l’attention sur la somme de recherche, toujours grandissante, montrant que le sport joue un rôle crucial dans les programmes de développement international.  En effet, en plus d’améliorer la santé physique et le bien-être, le sport contribue au développement d’autres qualités telles que la confiance, l’estime de soi, le travail en équipe, la coopération, la tolérance et la résolution des conflits.  De plus, a continué le délégué, le sport est une façon d’améliorer la vie des plus marginalisés, y compris les filles.  Le sport constitue donc un outil de choix de l’Australie dans sa politique de coopération au développement.  L’Australie fournit ainsi des financements pour des programmes sportifs dans près de 40 pays dont le Viet Nam, le Malawi, le Sri Lanka et Fiji.


M. ROBERT G. AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a pris l’exemple des Jeux olympiques pour illustrer la capacité du sport à nouer des liens interculturels susceptibles de combler les fossés ethniques ou culturels.  Après avoir rappelé l’organisation, l’année prochaine, des Jeux du Pacifique-Sud, il a insisté sur le fait que la promotion de l’éducation physique était un moyen de développer les talents et les capacités des jeunes.  Il a déploré la réduction du nombre de programmes d’éducation physique dans le monde.  Ces programmes, a-t-il plaidé, sont essentiels et ont démontré leurs capacités à améliorer les résultats scolaires.  Le représentant a également relevé que le sport était une alternative à des activités nocives comme l’abus de drogue et la criminalité.


Il a appelé à des moyens plus efficaces pour lutter contre le dopage et estimé que la communauté internationale devait créer un code de bonne conduite afin de lutter contre les dangers auxquels font face les jeunes athlètes.  Le représentant a engagé l’ONU à trouver des moyens novateurs de mettre le sport au service de la communication, de la réduction de tensions et de la promotion du dialogue.


M. SHANTA KUMAR (Inde) a rappelé le lien intrinsèque entre le sport et la quête humaine de l’excellence, lien qui a connu son apogée sous la civilisation de la Grèce ancienne.  L’Inde y a joué sa part, comme en témoigne notamment le développement du yoga.  M. Kumar a ensuite souligné les efforts actuels de l’Inde pour le développement d’infrastructures sportives modernes.  M. Kumar s’est félicité de ce que la communauté internationale ait reconnu la valeur du sport pour la réalisation des OMD.  Il s’est réjoui de la nomination de l’« icône indienne du cricket », Sachin Tendulkar, comme Ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies.  Il a conclu en soulignant que l’Inde avait été honorée d’accueillir les XIXe Jeux du Commonwealth qui pendant deux semaines ont permis de raviver l’esprit de paix, d’égalité et d’amitié entre les peuples et les nations.


Mme LULAMA RULUMENI (Afrique du Sud) a exprimé la fierté de son pays, qui a organisé une coupe du monde de la FIFA à la fois spectaculaire et mémorable, événement qui a encore une fois mis l’accent sur le Renouveau africain et renforcé la cohésion africaine.


Le sport a joué un rôle crucial dans la défaite du système d’apartheid et dans la création d’une société nouvelle après 1994, a souligné la représentante, qui a mis l’accent sur l’importance de Nelson Mandela dans les initiatives de reconstruction et de développement liées au sport.  Le sport, a poursuivi Mme Rulumeni, peut être un puissant instrument pour atteindre les OMD, notamment dans le domaine de l’éducation.  Il peut aussi contribuer à la promotion de l’unité, de la solidarité, de la paix et de la réconciliation, ainsi qu’à la prévention du VIH/sida.


D’autre part, depuis 1994, le Gouvernement a mis en place une législation progressive ayant pour but la promotion des femmes dans le sport, action inspirée par le fait que les femmes ont un rôle crucial à jouer dans tous les aspects de la société, y compris le sport.  Tout aussi importante sont les lois mises en place pour protéger et faire avancer la cause des personnes handicapées, a ajouté Mme Rulumeni.  La représentante a conclu en remerciant les Nations Unies et la communauté internationale pour le soutien qu’elles ont offert durant la coupe du monde.  « Nous espérons que cet événement a changé de façon permanente la perception de l’Afrique chez le plus grand nombre », a déclaré la représentante. 


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) s’est félicitée de l’engagement de la communauté des États Membres à faire valoir le « pouvoir du sport », qui réside dans sa capacité spécifique à rapprocher des communautés et à promouvoir des valeurs essentielles telles que le fair play et la discipline.  La représentante a également salué l’action déterminée du Conseiller spécial du Secrétaire Général pour le sport au service du développement.  Mme Picco a souligné le rôle majeur joué par le sport dans l’autonomisation des femmes et a salué à ce titre la victoire de Mlle Dalma Rushdi Malhas, première athlète saoudienne à participer aux Jeux olympiques de la jeunesse.   


Elle a rappelé que l’organisation d’évènements à retombée mondiale comme la coupe du monde n’était pas le seul exemple illustrant les bénéfices du sport et a cité l’initiative comme la construction d’un terrain de football à Bouaké qui a permis de mieux faire accepter l’opération des Nations Unies sur place.  Enfin, Mme Picco a rappelé l’engagement sans réserve de S.A.S. le Prince Albert II, récipiendaire le mois dernier du Prix des Nations-Unies pour les OMD.  La représentante a rappelé que, pendant la coupe du monde, le Prince Albert a inauguré un centre communautaire consacré au développement dans la municipalité de Gugulethu qui vise à intégrer les jeunes défavorisés au sein d’activités sportives.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a affirmé à son tour que le sport avait un rôle important à jouer dans la réalisation des OMD, ainsi que pour le développement des jeunes, notamment ceux issus de milieux défavorisés.  Il a engagé les États Membres à promouvoir le sport comme véhicule pour le développement, le renforcement de l’éducation des jeunes et la prévention de la toxicomanie.  Il a rappelé que son gouvernement avait largement investi dans le sport, sachant que « le sport en altitude n’a aucune conséquence sur la santé ».  Il a donc regretté qu’en 2007, la FIFA ait opposé un veto à l’organisation des jeux à La Paz.  Notre Président et son équipe de football ont démontré que jouer sur à 6 000 mètres n’a rien de nocif, a insisté le représentant.  Il a engagé la communauté internationale à tenir compte de cela afin de permettre l’organisation d’évènements sportifs situés à haute altitude.  Le sport ne saurait souffrir de discrimination, s’est-il emporté.


M. AMMAR HIJAZI, Observateur de la Palestine, a estimé que le sport était un « motivateur » du développement économique et de l’intégration sociale.  Consciente du potentiel inexploré de cette dimension du développement, a-t-il ajouté, la Palestine a investi de nombreux efforts dans ce domaine.  Il a notamment indiqué qu’au cours des trois dernières années, le sport avait beaucoup évolué et que désormais, ce n’était plus un luxe mais une ambition à la portée de tous les athlètes quelque soit leur milieu socioéconomique.  Il a également évoqué la création d’équipes sportives féminines dans de nombreuses disciplines, avant de rappeler que son pays a organisé plusieurs matchs amicaux et compétitifs avec des équipes internationales.


M. Hijazi a ensuite dénoncé les difficultés continues auxquelles font face les athlètes palestiniens confrontés à la « puissance occupante ».  Il a notamment indiqué qu’une « politique punitive » avait empêché plusieurs athlètes palestiniens de prendre part à d’importantes manifestations sportives dans les territoires palestiniens et au-delà.  Le 5 octobre dernier, a-t-il précisé, le capitaine d’une équipe sportive qui vit à Gaza, a été empêché de se rendre en Cisjordanie où il devait participer à un match.  Le représentant s’est félicité de la position de la Fédération internationale de football association (FIFA) et de l’Union des associations européennes de football (UEFA) à cet égard.


M. THOMAS SITHOLE, Comité international olympique (CIO), a rappelé qu’en tant que nouvel observateur auprès de l’Assemblée générale, le CIO entendait renforcer encore davantage ses liens avec les Nations Unies et contribuer ainsi aux efforts des États Membres et de l’Administration de l’ONU.  Il a souligné que l’engagement du CIO à placer le sport au service de l’humanité est ancré dans son document fondateur, la Charte olympique, ainsi que dans l’organisation de cet événement sportif de premier ordre que sont les Jeux olympiques.  Ces Jeux ont souvent été le témoin de véritables « moments de grâce » comme l’accolade entre un compétiteur russe et un compétiteur géorgien en 2008 à Beijing.


Plus concrètement, le CIO a ouvert le premier centre de développement olympique pour la jeunesse en Zambie, grâce à un partenariat noué avec toutes les parties concernées.  En plus d’activement promouvoir l’autonomisation des femmes, le CIO a également adopté l’environnement comme troisième dimension du Mouvement olympique, aux côtés du sport et de la culture.  M. Sithole a reconnu que le sport ne pouvait néanmoins pas tout faire, même s’il a montré à de multiples reprises qu’il pouvait apporter sa pierre au développement.  Il a ainsi et pour conclure invité les gouvernements nationaux à donner au sport toute l’attention, la promotion et les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux en terme de développement.


PROGRAMME MONDIAL POUR LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS


Rapport du Secrétaire général sur le dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations (A/65/269)


Le rapport dresse un aperçu général des activités menées par les principales institutions des Nations Unies.  Il couvre un large éventail de sujets, dont l’Année internationale du rapprochement des cultures, le troisième Forum de l’Alliance des civilisations, l’approche de ces questions fondée sur les droits et la promotion des objectifs des Nations Unies par la vulgarisation et la collaboration avec des organisations à vocation religieuse, ainsi que la communication, la sensibilisation et les activités éducatives dans ce domaine.


Le rapport témoigne de la diversité des activités menées par de nombreux acteurs du système des Nations Unies pour soutenir concrètement le dialogue et mettre en œuvre les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale dans ces domaines.  Certaines de ces activités sont axées sur les cultures, les religions ou les civilisations.  D’autres abordent ces dimensions du dialogue sans lien particulier avec l’une ou l’autre d’entre elles, ce qui rend parfois difficile de relier ces activités à une résolution ou un processus précis des Nations Unies.


Dans ce contexte, l’Assemblée peut souhaiter examiner à l’avenir ces questions de manière unifiée.  Les leçons tirées de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, qui prend fin en 2010, et les suites susceptibles d’y être données sont l’occasion d’élaborer un cadre plus large qui regrouperait les dimensions interculturelle, interreligieuse, intercivilisationnelle et autres.


Une telle approche, estime le Secrétaire général, permettrait des modes d’action plus cohérents de la part du système des Nations Unies dans ce domaine de travail essentiel.


Rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sur la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde (2001-2010) (A/65/299)


Le rapport établi par l’UNESCO fait la synthèse des activités menées durant la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde, 2001-2010, par l’UNESCO et d’autres organismes des Nations Unies, les États Membres et la société civile, y compris les organisations non gouvernementales (ONG) pour promouvoir et mettre en œuvre le Programme d’action en faveur d’une culture de paix.  Il évalue les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de la Décennie, et formule des recommandations en vue de l’action future.


Le rapport conclut que la Décennie a réussi à positionner le concept de la « culture de la paix » à tous les niveaux et dans tous les segments de la société et à promouvoir une action concrète.  La campagne de sensibilisation publique de l’UNESCO a contribué à cette prise de conscience généralisée puisque plus de 75 millions de personnes du monde entier ont signé le Manifeste 2000 en faveur d’une culture de la paix et de la non-violence, élaboré par un groupe de lauréats du prix Nobel de la Paix.  Un site Web consacré à la culture de la paix a également été créé par l’UNESCO afin de servir de centre d’échange sur les activités menées dans le cadre de la Décennie ainsi que de centre de documentation.


Outre le niveau relativement faible de réponses des États Membres quant à leur action en faveur d’une culture de la paix, l’une des principales difficultés rencontrées porte sur l’évaluation des progrès réalisés par les diverses parties prenantes dans la mise en œuvre des huit domaines d’intervention établis dans le Programme d’action.  Pour aborder cette difficulté, l’action multilatérale future devrait se centrer sur la définition d’objectifs, de cibles spécifiques et de résultats mesurables, et sur l’identification de partenaires clefs pour la mise en œuvre, ainsi que de bénéficiaires.


Une attention particulière devrait également être accordée à l’harmonisation des diverses années et décennies internationales en vue de réduire les chevauchements et de rationaliser les efforts.  Les équipes de pays des Nations Unies devraient également faire preuve de plus d’initiatives et s’impliquer davantage dans la réalisation des objectifs d’une Décennie si importante.


Notant en outre que, suite à l’évolution et à la portée des processus de mondialisation, les défis et les opportunités de la consolidation de la paix ont aussi considérablement changé depuis l’adoption du Programme d’action en 1998, le rapport préconise une meilleure compréhension de ces processus et des conséquences pour la consolidation de la paix.


Le rapport présente en annexe une synthèse du Haut Panel de l’UNESCO sur la paix et de dialogue entre les cultures convoqué par le Directeur général de l’UNESCO le 18 février 2010, simultanément au lancement de l’Année internationale du rapprochement des cultures (2010) qui est étroitement liée aux objectifs de la Décennie.


Déclarations


M. WILLIAM HABIB (Liban) a constaté que son pays a connu une expérience particulière dans le domaine de la paix.  Le Liban est un pays qui comprend un espace de dialogue et d’interaction entre les religions et les cultures.  Comme l’a déclaré précédemment le Président libanais, le Liban restera toujours ouvert au dialogue et aux interactions humaines, malgré les obstacles qu’il connaît.  Cette année, le Liban s’est joint au Groupe d’amis de la solidarité entre civilisations.  Le Liban estime que des relations mutuellement constructives commencent par la reconnaissance de l’autre et de sa culture.  La crainte et les intimidations n’ont pas de place dans cette relation, a dit M. Habib, qui a salué les programmes de l’ONU, et particulièrement l’UNESCO, pour aider les sociétés à surmonter l’ignorance et la pauvreté.


Le Liban salue également les groupes de travail et les efforts consentis pour prévenir les conflits en utilisant la diplomatie préventive.  Le Moyen-Orient mérite une paix globale, fondée sur la justice.  Le moment est venu de laisser la place au développement humain, grâce à une culture de paix, de tolérance, de respect mutuel et d’inclusion, a conclu M. Habib. 


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a rappelé qu’après l’initiative du Président kazakh, l’UNESCO avait lancé la célébration de l’Année internationale pour le rapprochement des cultures.  Elle a également indiqué que son gouvernement avait organisé une importante série de conférences internationales dans le domaine de la tolérance interculturelle.  Elle a évoqué l’organisation, depuis 2003, dans son pays, d’un Forum trisannuel sur le dialogue interconfessionnel regroupant des leaders religieux traditionnels.  Mme Aitimova a annoncé que la tolérance serait le thème principal de la présidence kazakh de l’Organisation de la Conférence islamique en 2011.


M. AHMED ABDULRAHMAN AL-JARMAN (Émirats arabes unis) a constaté que la présente discussion sur le culture du sport venait à point nommé, alors que l’humanité continue de faire face à des tendances grandissantes d’inégalité, d’occupation, d’oppression, de violations des droits de l’homme et autres formes de haine et de discrimination.  Les récentes tensions, nées de campagnes intolérantes et irresponsables appelant à offenser l’islam et les musulmans ainsi que les étrangers en général, montrent la gravité de ce problème et ses implications, a déclaré le délégué.


Les Émirats arabes unis veulent construire des ponts de confiance et de coopération avec le reste du monde, par la promotion d’une culture de dialogue, de tolérance, d’ouverture et de coopération constructive avec tous les pays.  Ces principes sont reflétés dans une série de législations nationales qui garantissent l’harmonie et la coexistence pacifique entre les groupes ethniques et les adeptes de fois différentes.  Au niveau international, les Émirats arabes unis ont fourni une assistance économique, humanitaire et d’urgence aux pays en développement ou aux pays sortant d’un conflit.


M. Al-Jarman a souligné que, pour parvenir aux objectifs de la paix, nous devons atteindre un véritable partenariat mondial qui encourage le dialogue entre les cultures et l’instillation d’un esprit de tolérance et de respect pour les autres, en particulier à cette ère de la mondialisation.  Les Émirats arabes unis soutiennent le développement d’une approche harmonisée mondiale pour traiter d’actes qui constituent une menace à la paix et à la stabilité dans le monde.  Le délégué a ainsi recommandé l’adoption de mesures pour criminaliser l’appel à la violence sous des prétextes religieux, y compris l’appel à insulter ou profaner le caractère sacré des religions.  À ce titre, les Émirats arabes unis se joignent au Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations.


M. MESHAL HUBAIL (Koweït) a souligné que l’extrémisme, le manque de respect et la mauvaise interprétation des religions pour justifier la violence étaient de véritables défis pour la communauté internationale.  Il a ajouté que le dialogue entre les civilisations, qui doit se poursuivre au sein des Nations Unies, ne signifie pas fusion des cultures mais, au contraire, plein respect de chacune d’entre elles.  L’État du Koweït soutient pleinement à cet égard le Groupe de l’Alliance des civilisations et participe notamment à toutes ses conférences.  Comme la liberté de culte est protégée par la Constitution, la tolérance est dans la culture même du Koweït, a souligné M. Hubail.  Il a conclu en ajoutant que le Koweït contribuait à l’affirmation de l’islam comme religion de la tolérance, grâce notamment à la création d’un Centre pour le compromis et la modération qui a déjà organisé plusieurs séminaires régionaux.


M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que malgré les niveaux inégaux de développement et leurs différences de religion et de culture, toutes les nations avaient contribué au développement humain.  Il a salué la tenue d’enceintes de dialogue comme l’Alliance des civilisations.  Le dialogue des civilisations, a-t-il estimé, ne doit pas seulement être conduit au niveau national.  La société civile, le monde universitaire, les médias doivent se l’approprier et diffuser le message de la « Culture de paix », notamment auprès des jeunes publics.  M. Baodong a ensuite rappelé que la civilisation de la Chine, pays multiethnique et comptant plusieurs religions, avait été imprégnée tout au long de son histoire par le concept d’harmonie.


Le Gouvernement chinois dans ce droit fil, aujourd’hui, respecte pleinement les opinions religieuses et protège la liberté de culte de chaque citoyen chinois.  Le représentant a rappelé que la Chine avait accueilli plusieurs évènements majeurs concourant au dialogue des civilisations comme le dialogue interreligieux de la Réunion Asie-Europe, le Forum bouddhiste mondial ou bien encore l’Exposition universelle de Shanghai, qui, avec la participation de 246 pays et organisations internationales, et plus de 60 millions de visiteurs, a donné toute sa force à la conciliation entre diversité et harmonie culturelle.


M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba) a déclaré que les objectifs établis dans le cadre de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde n’avaient pas été réalisés.  Il a estimé que la promotion d’une culture de paix exigeait la promotion de l’éducation à tous les niveaux, un développement socioéconomique durable et le respect des droits de l’homme de tous.  Ma délégation, a-t-il ajouté, note avec préoccupation l’existence de doctrines qui promeuvent le choc entre les civilisations et qui transforment en démon des cultures et religions millénaires.


M. Versón a réclamé des engagements concrets pour promouvoir le développement durable, la protection de l’environnement et le respect du droit à l’autodétermination.  On ne promeut pas une culture de paix en menaçant la souveraineté et l’indépendance d’autres nations, a-t-il dit.  Comment peut-on promouvoir une culture de paix, a-t-il par ailleurs ajouté, si les dépenses militaires avoisinent 1 531 milliards de dollars et que la faim dans le monde touche le nombre record de 925 millions personnes.  Le représentant cubain a prôné des programmes scolaires qui favorisent l’étude des différentes cultures et l’enseignement des langues.  Il a également engagé les médias à se conduire de manière éthique et responsable.


M. HASAN KLEIB (Indonésie) a rappelé combien le radicalisme religieux était à même de causer des dommages considérables pour l’harmonie interreligieuse et la paix dans le monde.  Il a regretté à ce titre l’absence d’un instrument multilatéral juridiquement contraignant permettant de lutter contre l’extrémisme.  L’Indonésie a pour sa part toujours veillé à promouvoir le dialogue et la coexistence harmonieuse des cultures et religions, a poursuivi M. Kleib.  Nous donnons du pouvoir aux modérés dont les voix seraient autrement noyées dans les agitations des extrémistes.  Il a prévenu que les efforts des Nations Unies seront vains s’ils se confinent aux salles de conférence.  Le dialogue n’est pas une « fin en soi ».  Il faut qu’il mène à la coopération au niveau des communautés, à savoir à des communautés qui travailleraient au bien-être de l’humanité, tout en inculquant aux uns et aux autres l’importance de la compréhension mutuelle.  Il nous faut, a insisté le représentant, des communautés qui auraient le rôle positif d’encourager et d’inspirer les gouvernements à œuvrer à la protection des principes démocratiques et des libertés individuelles, quelle que soit l’ethnie ou la religion.


M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a déclaré qu’on avait détourné la foi, la culture et la religion pour conduire les populations au désespoir et les pousser à la violence.  Il a indiqué que les conflits qui sévissent actuellement dans le sud des Philippines avaient mis l’accent sur l’importance du dialogue interconfessionnel pour la promotion de la compréhension, la paix, la coopération et le développement.  Il a précisé que l’île de Mindanao commérerait de nouveau sa « Semaine de paix » annuelle.  Il a rappelé que les Philippines étaient à l’origine de la résolution 59/63 sur la promotion de la coopération œcuménique pour la paix.  Il a également évoqué la création de la troïka du Forum tripartite sur la coopération œcuménique pour la paix, entre autres.  Le représentant a ensuite indiqué qu’en décembre 2009 les Philippines avaient accueilli une Réunion ministérielle spéciale du Mouvement des pays non alignés qui était consacrée au dialogue interconfessionnel et à la coopération pour la paix.  Il a précisé que son pays voulait ouvrir le dialogue interconfessionnel aux populations autochtones.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a déclaré que le dialogue constitue le seul moyen dont dispose l’humanité, unique en ses origines mais diverse dans ses manifestions, pour triompher de l’injustice et de la violence.  Le dialogue a pour point de départ l’acceptation de la diversité.  C’est pourquoi le Paraguay souhaiterait proposer que les Nations Unies proclament le 30 juillet « journée mondiale de l’amitié » afin de contribuer à l’édification d’une société mondiale plus fraternelle.  Le Paraguay, qui célèbre cette journée au niveau national depuis plus de 50 ans, mènera en temps opportun des consultations avec les États et les groupes régionaux afin de présenter un projet de résolution dans ce sens, a conclu M. Dos Santos.


M. MANSOUR SALSABILI (République islamique d’Iran) a estimé que la mondialisation pouvait être porteuse aussi bien de défis que d’opportunités.  Dans ce monde, la répression peut prendre la forme d’une désinformation servie par les technologies modernes de communication.  L’intolérance religieuse, dont l’islamophobie nourrie par des médias agressifs, procède à une diabolisation de certaines cultures et religieuses qui conduit à la haine et à l’exclusion.  Il faut prévenir cela, a préconisé le représentant, par un plan novateur et alternatif de coopération entre toutes les nations.  Il a engagé la communauté internationale à traiter sérieusement des « crimes » tels que la dernière tentative de brûler le Coran.  Il a aussi stigmatisé la tendance actuelle des politiques et lois discriminatoires.  Un des moyens de s’attaquer à cette tendance, a-t-il estimé, serait d’améliorer les politiques culturelles au plan national.  Le représentant a cité la résolution A/64/253 sur la Journée internationale du Novruzcomme le résultat concret d’une politique favorable à la diversité culturelle. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a rappelé que, face à la discorde et la division qui règnent dans le monde, le débat d’aujourd’hui sur la culture de paix nous ramène aux motivations qui ont mené à la création des Nations Unies.  Cependant, a-t-il poursuivi, force est de constater que la Charte ne met pas suffisamment l’accent sur l’importance de considérer la paix comme une nécessité absolue pour rompre avec les haines et les destructions du passé.  Les rapports de bon voisinage ne suffisent pas, il faut que la paix soit un besoin fondamental.


Chaque fois qu’un conflit éclate, les séquelles sont énormes; l’histoire a montré que la paix est difficile et que, de surcroît, les plus grands changements de la culture humaine sont nés des conflits, a fait observer M. Haroon.  Toutes les religions partagent des valeurs de paix, de tolérance, d’égalité et de respect pour l’humanité.  Pourtant, les guerres sont nées des religions monothéistes, qui ont produit plus de souffrances dans l’histoire que tout autre facteur.  Les religions ont une forte emprise sur la haine, haine qui peut être utilisée sans merci, comme cela a été le cas en Amérique du Sud.  Et cependant, les professions de foi de toutes ces religions s’appuient sur la paix.  Ici en Amérique, a poursuivi le délégué, la haine a été utilisée pour tenter de provoquer un choc des civilisations tel que prévu par Samuel Huntington.  Heureusement, la raison a prévalu.


Mais notre devoir est clair.  Nous devons nous lever ensemble pour dénoncer la haine.  L’éducation peut aider à la faire reculer, ainsi qu’une approche honnête de la justice et l’adoption d’un programme commun qui établirait la paix comme une nécessité fondamentale.  Cette nécessité a été illustrée lors de « l’U.S. Open de tennis » qui s’est tenu il y a peu, durant lequel l’Inde et le Pakistan ont montré leur volonté de mettre leur conflit de côté.  La coopération, non pas le choc des civilisations, doit être le paradigme de notre planète.  Nous devons encourager les générations à venir à utiliser la modernité et la technologie pour changer le monde dans la direction de la paix, a conclu M. Haroon.


M. VASILIY KURLOVICH (Bélarus) a indiqué que sa délégation appuyait fermement l’intensification du dialogue interconfessionnel et interculturel.  Il a souligné que la Constitution du Bélarus engage l’État à protéger l’héritage historique, culturel et spirituel du pays, et à promouvoir le libre développement des cultures de toutes les nationalités qui vivent sur le territoire national.  Le représentant a notamment évoqué l’existence d’un Conseil consultatif interethnique qui regroupe les représentants de plus de 20 nationalités, la célébration du Festival national biennal des cultures ethniques, et l’organisation, en 2009 d’une Conférence internationale sur le dialogue entre le christianisme et le judaïsme 


M. Kurlovich a ensuite rappelé qu’en 2009, à l’occasion de la Réunion ministérielle sur le dialogue interconfessionnel et la coopération pour la paix,  le Bélarus avait proposé à l’Assemblée générale d’organiser un débat thématique sur le dialogue interculturel et interconfessionnel avec la participation de dirigeants religieux, et que cette initiative avait été incorporée dans la résolution 64/81.  Il a rappelé l’idée de son pays de forger « Help Future Generations Prosper », un nouveau partenariat pour défendre et promouvoir les intérêts des jeunes.  Il a aussi rappelé l’idée de convoquer un débat de l’Assemblée générale sur cette question. 


M. PETER STONE (Australie) a estimé qu’il était important de promouvoir le dialogue, tout en faisant face à la menace des divisions.  L’Australie soutient l’Alliance des civilisations et le dialogue interconfessionnel.  Elle s’est attachée à établir une meilleure compréhension entre les communautés chrétienne et musulmane, et au niveau international, avec l’Indonésie.  L’Australie est pays multiculturel; une personne sur quatre étant née à l’étranger.  Le pays a dû apprendre les dures leçons sur la façon de surmonter les préjugés.  Du fait de cette expérience, elle est prête à encourager davantage le dialogue. 


Mme WARIF HALABI (République arabe syrienne) a appelé à une renaissance idéologique dont l’humanité aurait besoin pour approfondir la compréhension entre les cultures.  La représentante a appelé à dépasser la fausse logique du choc des civilisations et a invité celles d’aujourd’hui à tirer les enseignements du passé.  Elle  a cité comme exemple l’apport de la civilisation arabe en Andalousie et à l’Europe toute entière.  Seul le dialogue permettra de renforcer les liens entre l’homme et le savoir, et partant, de réduire les préjugés, a affirmé Mme Halabi.  Elle a appelé de ses vœux un monde harmonieux, sans occupation territoriale et où les lieux sacrés ne seraient jamais profanés, contrairement à ce que fait Israël en Palestine.


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a rappelé que les Nations Unies ont été fondées pour que les générations suivantes puissent être épargnées par le fléau de la guerre.  Malheureusement, nous n’avons pour le moment pas réussi à surmonter la polarisation, le manque de compréhension et la discrimination.  Les stéréotypes continuent de former notre perception de l’autre.  La présente discussion, a poursuivi M. Apakan, montre que les États du monde reconnaissent l’importance de leur responsabilité collective dans la promotion d’une culture de paix.  La Turquie, qui a servi de passerelle entre les cultures durant son histoire, a parrainé avec l’Espagne l’initiative de l’Alliance des civilisations. 


Aujourd’hui, cette Alliance est devenue une véritable initiative de paix mondiale et sert de facilitateur à la promotion d’un dialogue durable.  Le représentant a cependant exprimé sa préoccupation face aux conclusions du Rapport de la Fondation Anna Lindh sur les tendances interculturelles dans la région de la Méditerranée, qui conclut à un « choc des ignorances ».  S’il montre qu’une personne sur quatre des deux côtés de la rive a rencontré des personnes d’autres pays de la région, il montre aussi de profondes disparités dans la perception de l’autre.  Face à ce constat alarmant, l’Alliance des civilisations travaille sur une Stratégie régionale pour la Méditerranée visant à rapprocher les partenaires et à encourager les relations de bon voisinage. La Stratégie ainsi que son Plan d’Action pour 2011-2015 sera adoptée à la première conférence régionale sur la Méditerranée qui se tiendra à Malte le 9 novembre. La Turquie espère que cette Stratégie régionale aidera tous les segments de la société dans la région à promouvoir la paix ensemble.


M. JUAN ANTONIO YÁÑEZ-BARNUEVO (Espagne) a indiqué que depuis sa création en 2005, l’Alliance des civilisations s’efforçaient d’apporter une réponse aux défis de la mondialisation et de contrecarrer les forces de l’extrémisme et les ennemis de la paix.  Le représentant a passé en revue les diverses déclarations adoptées par l’Assemblée générale pour appuyer le travail de l’Alliance, ainsi que le contenu des rapports dont est saisie l’Assemblée générale.  Il a indiqué que la réunion prochaine, à Berlin, des points focaux de l’Alliance serait l’occasion de faire le bilan et d’établir de nouveaux objectifs.


M. Yáñez-Barnuevo a estimé que le développement de la dimension régionale de l’Alliance était particulièrement important.  L’adoption de Stratégie régionale est fondamentale pour réaliser les objectifs internationaux de l’Alliance, a-t-il notamment dit, en parlant des initiatives de Sarajevo et de Malte.  Le représentant a annoncé la création prochaine de l’institut international pour l’Alliance des civilisations de l’Université des Nations Unies qui sera basé à Barcelone.  Il a estimé que l’organisation du quatrième Forum de l’Alliance des civilisations, en 2011, au Qatar, serait l’occasion de percer de nouveaux horizons pour promouvoir une culture de paix et lancer une action conjointe pour le bien commun de l’humanité.


M. JORGE VALERO (Venezuela) est revenu sur la polémique qui entoure le projet de construction d’un centre culturel islamique près du site de « Ground zéro ».  Le représentant a constaté que 10 ans après les « malheureuses » attaques du 11 septembre, le sentiment antimusulman grandit en Europe et aux États-Unis.  Accusant en particulier, les dirigeants politiques américains du « Tea Party », il a prévenu qu’un tel réductionnisme sous-estime les dynamiques internes et la pluralité de chaque civilisation.  La violence, le racisme et la xénophobie sont, a-t-il dit, la négation absolue du dialogue qui ouvre pourtant la voie de la compréhension.  Le dialogue n’est pas une fin en soi mais plutôt un voyage vers une société fondée sur la justice, l’équité, l’égalité, la liberté et la solidarité.  Après avoir cité l’article 13 de la Convention américaine des droits de l’Homme et un passage du Programme d’action de la Conférence mondiale contre le racisme, il s’est demandé: « que faisons-nous ici à l’ONU pour prévenir la propagation de ces formes hideuses de discrimination contre des hommes, des cultures et des civilisations »?


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a estimé qu’alors que des tensions récurrentes menaçaient la paix et la stabilité dans la région méditerranéenne, il importait de renforcer la portée internationale de l’Alliance des civilisations.  Il a expliqué que Malte accueillerait les 8 et 9 » novembre prochain la première Conférence régionale pour la Méditerranée de l’Alliance des civilisations, laquelle devrait déboucher sur l’adoption de la première stratégie régionale pour la Méditerranée, ainsi que sur un plan d’action pour le lancement de projets novateurs destinés à renforcer le dialogue et la coopération interculturels.  Il a précisé que l’objectif principal de la stratégie serait de promouvoir la compréhension mutuelle, d’atténuer les tensions et d’améliorer la sécurité et le développement humain, entre autres.  M. Borg a également fait savoir que Malte jouait un rôle actif au sein de l’Union pour la Méditerranée.  Malte est aussi le siège de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée dont le but est de promouvoir le dialogue, la coopération et la compréhension mutuelle.  Il a indiqué que la cinquième session plénière du Parlement se déroulerait du 28 au 30 octobre à Rabat, au Maroc.


M. HASSAN ALI HASSAN (Soudan) a rejeté vigoureusement les pratiques, apparues dernièrement, qui profanent les symboles religieux ainsi que les personnes et les livres sacrés.  Le Soudan, a poursuivi M. Hassan, rejette l’argument de la liberté d’expression pour justifier de telles pratiques.  La communauté internationale doit se mettre d’accord sur une morale commune du respect mutuel et de la culture de la paix.  Le Soudan appelle donc la communauté internationale à soutenir l’Alliance des civilisations.


Le Soudan est à un stade critique de son histoire en tant que nation, a déclaré le représentant.  Les efforts de ses dirigeants ont mis fin à une des guerres civiles les plus longues d’Afrique, par la signature de l’Accord de paix de 2005.  En 2011, un référendum libre et équitable aura lieu qui permettra au peuple du Sud-Soudan de choisir entre union et indépendance.  Dans un même temps, le Gouvernement soudanais accepte de participer aux négociations sur le Darfour et exhorte la communauté internationale à appeler les dirigeants de cette région qui sont encore récalcitrants à rejoindre les négociations. 


M. GREG NICKELS (États-Unis) a rappelé que son pays était un membre actif de l’Alliance des civilisations et qu’il soutenait la proposition de la Jordanie de proclamer une semaine officielle pour l’harmonie interreligieuse.  Le représentant a affirmé que le dialogue interreligieux était essentiel à la paix.  La proclamation d’une nouvelle Décennie pour la culture de paix permettra de faire fructifier encore davantage ce dialogue, a-t-il poursuivi, avant de conclure par un passage du discours du Caire du Président américain qui insiste sur l’importance du dialogue dans un monde qui est le nôtre et que nous avons en partage pour un moment éphémère.


M. JANARDAN DWIVEDI (Inde) a déclaré que le rythme accéléré des développements économique et technique n’allait pas de pair avec le développement éthique, moral et culturel des sociétés.  L’environnement dans lequel nous vivons actuellement est marqué par les disparités, les privations et l’exploitation, ce qui n’est guère propice pour établir les bases de la paix et du développement durables, a-t-il estimé.  Il a voulu la création d’un environnement favorable au dialogue entre les différentes cultures, races et religions et capable d’inculquer les valeurs de la raison, du dialogue et de la paix. M. Dwivedi a affirmé que le terrorisme était l’antithèse de toutes les religions et a engagé les États Membres à travailler ensemble pour répondre à la menace que posent le terrorisme et l’extrémisme.


Évoquant la grande diversité religieuse qui existe en Inde, le représentant a affirmé que l’histoire de son pays était une conversation entre différentes civilisations et avec la nature.  La diversité a contribué à la richesse de notre culture composite et au maintien de notre civilisation, a-t-il notamment déclaré.  Il a dit que l’interaction entre l’Inde et l’Occident avait débouché sur « l’art exquis » de la région du Gandhara, tandis que les contacts entre son pays et l’Islam avaient créé les « grandes valeurs humaines » du soufisme.  La paix et la réconciliation, a-t-il ajouté,  ne verront pas le jour tant que nous n’aurons pas une approche collective fondée sur l’engagement, la confiance, le dialogue et la collaboration.


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a déclaré que les pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité puisaient essentiellement leur source dans les doctrines de supériorité raciale et des « syndromes de grandeurs civilisationnelle et culturelle ».  Il a affirmé que le dialogue que la Tunisie souhaite et préconise de consacrer dans les relations internationales ne peut réussir que dans la mesure où « chacun de nous, à l’Est ou à l’Ouest, s’attache à initier en premier lieu son propre pays à la culture du dialogue, de la tolérance et des droits de l’homme ».  Il a notamment évoqué l’éducation, les activités associatives et les programmes d’information destinés aux jeunes et aux femmes.  Il a ensuite indiqué que la Tunisie avait institué un prix mondial de la solidarité et un prix mondial pour l’encouragement des études islamiques qui prône « la modération, le juste milieu et la pensée éclairée ».


M. Jomaa a estimé qu’il était indispensable de s’employer à combattre les phénomènes de pauvreté et d’analphabétisme ainsi que la maladie, le chômage, l’enclavement et la marginalisation.  Il a rappelé qu’en 1999 le Président Zine El Abidine Ben Ali avait préconisé la création d’un fonds mondial de solidarité, et qu’en 2001, la Tunisie avait créé « la Chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions ».


Mme SIRIPORN CHAIMONGKOL (Thaïlande) a indiqué que son pays soutenait les recommandations du rapport du Secrétaire général pour une rationalisation des efforts sur le dialogue des civilisations, et ce, afin de les rendre plus visibles et plus compréhensibles du grand public.  Il a affirmé que le monde de divisions dans lequel nous vivons appelait une coordination toujours plus étroite.  À ce titre, l’Alliance des civilisations est un instrument utile, même si des passerelles avec les organisations régionales ou d’autres enceintes de dialogue, comme le Forum Tripartite sur la coopération tripartite pour la paix, devraient être construites.


Mme Chaimongkol a rappelé le rôle actif joué par la Thaïlande pour une meilleure entente entre les peuples de l’Asie du Sud-est, et ce, par l’amélioration de la connectivité des infrastructures régionales, grâce notamment à l’Initiative pour l’intégration de l’ANASE et le Couloir économique Est-Ouest.  Le représentant a conclu en rappelant que la circulation des biens, des services et des hommes œuvrait à une compréhension mutuelle des cultures. 


M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a rappelé que le racisme et le mépris des autres cultures continuaient de se nourrir à la mamelle des préjugés raciaux et culturels.  Il a souligné que le dialogue entre les civilisations et son pendant, le dialogue interreligieux, s’inspiraient bel et bien des buts et principes des Nations Unies.  Le Congo, qui a récemment adhéré au Groupe des amis de l’Alliance des civilisations, soutient à ce titre toutes les initiatives visant à favoriser le dialogue entre les cultures et les civilisations.  M. Balé a souligné à cet égard les vertus incarnées par la tradition africaine de la palabre qui a toujours donné un espace de dialogue dans la recherche de solutions pacifiques et consensuelles.


Abordant le danger posé par l’extrémisme religieux, il a appelé de ses vœux la tenue de rencontres entre les différentes confessions pour que se développe dans un esprit œcuménique un dialogue orienté vers la paix.  C’est grâce à ces vertus du dialogue et de la tolérance –notamment par l’organisation des cultes œcuméniques- que le Congo a pu surmonter les conséquences des violences qui ont déchiré le pays entre 1997 et 1999.  Le représentant a, pour conclure, appelé à une complémentarité entre l’État dans son pôle régalien et les confessions religieuses, elles-mêmes étant engagées dans un dialogue mutuel.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a affirmé que la promotion d’un « véritable » dialogue entre les civilisations était l’un des plus importants instruments politiques pour le renforcement de la paix et de la prospérité dans le monde.  Il a annoncé que la Stratégie régionale sur le dialogue et la coopération interculturelle en Europe du Sud-Est avait été adoptée au mois de décembre dernier à Sarajevo dans le but de promouvoir de bonnes relations de voisinage et renforcer les liens entre les peuples et les communautés.  Il a précisé que le Plan d’action pour la mise en œuvre de cette Stratégie avait été introduit au mois de mai de cette année.  Il a fait part de l’appui de sa délégation à la Stratégie régionale pour la Méditerranée ainsi qu’au lancement de l’« Année internationale de la jeunesse: dialogue et compréhension mutuelle ».  Le représentant a estimé que les travaux de l’Alliance des civilisations devaient être plus visibles dans les médias.


M. AMAN HASSEN (Éthiopie) a noté que les défis que nous avons à relever, qu’ils soient de nature politique ou autre, seraient plus faciles à surmonter si le dialogue entre civilisations pouvait être considéré comme une façon d’approcher les lignes de fracture entre nations.  En Éthiopie, la coexistence mutuelle de peuples différents et la tolérance entre les cultures et les religions constituent un héritage millénaire ainsi qu’un mode de vie.  Il s’agit même d’une question de survie si nous voulons garder notre tissu social intact durant des moments d’épreuves et d’agression étrangère, a ajouté le délégué.


Des mesures pratiques ont été prises par l’Éthiopie pour faire avancer le dialogue.  Le Gouvernement éthiopien compte d’ailleurs, avec la collaboration de l’Espagne et de l’Union européenne, organiser un séminaire sur le dialogue interreligieux en novembre. Consciente qu’une paix et une prospérité durables ne peuvent être obtenues qu’à travers un processus continue de dialogue entre différents intérêts et opinions, l’Éthiopie est fermement engagée à faire avancer les objectifs de l’Alliance des civilisations.  À ce titre, elle est en train d’élaborer un programme d’action national pour l’Alliance des civilisations et continuera de jouer un rôle actif dans ce domaine, a conclu le délégué.


M. PABLO SOLÓN-ROMERO (Bolivie) a indiqué que la Constitution de son pays rejetait le recours à la guerre pour la résolution de quelque conflit que ce soit.  Il a précisé que son pays avait récemment changé de nom, pour s’appeler État plurinational de Bolivie, afin de reconnaitre les 36 nations différentes qui y vivent.  Le représentant a indiqué que la Bolivie venait d’adopter une loi contre le racisme et la discrimination, laquelle veille également à la lutte contre les stéréotypes et l’incitation à la haine.


M. Solón-Romero a dénoncé la nouvelle vague de xénophobie qui, selon lui, sévit actuellement dans les pays développés, et qui serait le résultat des conditions économiques et sociales provoquées par « une crise qui ne cesse de se prolonger ».  Il a estimé que tout dialogue sur la civilisation, la culture et la religion devait également prendre en compte la dimension économique afin d’évaluer l’impact de la crise sur les sociétés actuelles.  Il a réclamé la création d’un plan de travail pour lutter contre une xénophobie alimentée par la crise économique mondiale.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a insisté sur le rôle que pouvaient jouer les organisations régionales en matière de promotion du dialogue entre les cultures.  Il a estimé que l’édification d’une culture de paix devait se fonder sur des principes sensés et établis, capables de renforcer la confiance et la compréhension entre les populations du monde.  Il a évoqué la promotion de la compréhension de l’autre, la résolution de conflits, le développement des cadres institutionnels et la mobilisation de ressources aux niveaux régional et national pour lancer des initiatives de paix.  Évoquant par ailleurs les idéologies extrémistes, la violence et le terrorisme, il a condamné l’intolérance et dénoncé les ressources de plus en plus importantes auxquelles ont accès les groupes intolérants.  Il a engagé les États Membres à promouvoir l’harmonie religieuse, la tolérance et l’égalité des traditions culturelles, des croyances et des religions.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que le Qatar, particulièrement actif dans ce dialogue interreligieux, va accueillir le 19 et 21 octobre 2010 à Doha la huitième Conférence du Forum sur dialogue des religions.  M. Al-Nasser a rappelé que le Qatar avait répondu à l’initiative de l’ancien Secrétaire général Kofi Annan qui avait mis en place en 2005 un Groupe de haut niveau afin de réfléchir à diverses initiatives, notamment de sensibilisation du jeune public, dans le cadre de l’Alliance des civilisations.  M. Al-Nasser a indiqué que le Qatar avait participé à toutes les dernières réunions de cette Alliance à Istanbul, Rio, Madrid.  Abordant la problématique transversale de l’emploi, le représentant a indiqué que le Qatar réfléchissait à un projet de forum sur les jeunes entrepreneurs dans les pays islamiques.  Il a conclu en rappelant que le Qatar accueillerait en 2011 le quatrième Forum de l’Alliance des civilisations.


M. ASHOUR (Jamahiriya arabe libyenne) a affirmé que de nombreux conflits actuels étaient alimentés par des tendances racistes, tout en estimant que si les État Membres faisaient preuve d’une volonté politique suffisante, il serait possible de créer un environnement propice à l’élimination du racisme et de la xénophobie.  Il a estimé que l’ONU avait un rôle important à jouer en la matière, en encourageant le dialogue.  Le représentant a néanmoins estimé que les mécanismes actuels ne suffisaient pas, car le racisme et les politiques d’occupation, entre autres, conduisent à l’extrémisme et à la violence.  Il a dénoncé l’exploitation des évènements du 11 septembre pour attiser la haine contre le monde musulman, ainsi que les attaques contre des musulmans.  Il incombe à tous de diffuser une culture de paix parmi les peuples, a-t-il affirmé, tout en estimant que les populations vivant sous occupation étrangère ne devaient pas pour autant accepter le statu quo.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a déclaré que la contribution unique des religions à la promotion d’une culture de paix résidait dans le fait que leur mission principale était de servir la dimension spirituelle et transcendante de la nature humaine.  Les religions promeuvent la réconciliation en poussant les gens à aller de l’avant dans un esprit de coopération mutuelle, a-t-il affirmé.  Il a évoqué le travail entrepris depuis plus de 40 ans par le Saint-Siège pour promouvoir l’harmonie interreligieuse.  Les initiatives récentes comprennent les réunions régulières du Comité du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Comité permanent d’Al-Azhar.  La dernière réunion de ce type, qui a eu lieu au Caire, a conclu que les causes de la violence entre croyants de différentes religions impliquent la manipulation de la religion à des fins politiques ou autres, la discrimination, les tensions sociales aussi bien que l’ignorance, la pauvreté et le sous-développement.


De nombreuses recommandations ont également été faites lors de cette réunion, y compris le pardon mutuel et la reconnaissance de nos points communs. Mgr Chullikatt a appelé les agences et bureaux des Nations Unies à approcher les cultures en tenant pleinement compte du rôle des religions.  Une manière de le faire serait de ne pas tenter de renforcer des réseaux internationaux et régionaux qui soutiennent des principes en désaccord avec l’ordre moral naturel et un agenda des droits reproductifs qui va contre le respect du droit à la vie de l’enfant.  Concluant sur la liberté d’expression, il a dit attendre avec intérêt la série d’ateliers d’experts que le Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme se propose de tenir sur les moyens d’interdire l’incitation à la haine nationale, raciale ou religieuse.  


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué que son organisation promouvait l’inclusion sociale, la diversité et la non-violence dans toutes ses activités.  Ces engagements sont contenus dans la Stratégie globale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que dans le Code de conduite du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des ONG qui a permis d’unifier les pratiques d’intervention autour de normes communes.  Le représentant a rappelé que des volontaires de 150 pays s'étaient réunis à Solférino pour marquer le cent cinquantième anniversaire de la Bataille du même nom, et ce, afin de promouvoir le respect de la dignité et la culture pour la paix, mission qui est celle de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge depuis 150 ans.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le dialogue entre la MONUSCO et le Gouvernement de la République démocratique du Congo a débuté sur de bonnes bases, déclare le Représentant spécial

CS/10058

Le dialogue entre la MONUSCO et le Gouvernement de la République démocratique du Congo a débuté sur de bonnes bases, déclare le Représentant spécial

15/10/2010
Conseil de sécuritéCS/10058
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6403e séance – matin


LE DIALOGUE ENTRE LA MONUSCO ET LE GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE

DU CONGO A DÉBUTÉ SUR DE BONNES BASES, DÉCLARE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL


L’ONU ne pourra pas assurer une protection complète

de tous les civils dans l’est du pays, prévient M. Roger Meece


Le dialogue entre la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo –la MONUSCO, qui a succédé à la MONUC le 28 mai dernier en vertu de la résolution 1925– et les autorités du pays a « débuté sur de bonnes bases, bien que beaucoup de travail reste à accomplir », a déclaré, ce matin au Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo et Chef de la MONUSCO.


M. Roger Meece, qui présentait le rapport du Secrétaire généralet intervenait pour la première fois devant le Conseil depuis sa nomination, a toutefois insisté sur l’énormité des difficultés rencontrées dans l’est du pays et a répété que la Mission, avec ses moyens, ne pouvait assurer une protection complète de tous les civils sur un territoire « plus étendu que l’Afghanistan ».  Tant que les groupes armés resteront actifs, les activités de maintien de la paix iront de pair avec les activités de consolidation de la paix et de redressement économique, a-t-il ajouté, en appelant au soutien de la communauté internationale dans tous ces domaines.


Le Représentant spécial a expliqué au Conseil de sécurité qu’il s’était fixé comme priorité, dès son arrivée à Kinshasa il y a trois mois, de « nouer un dialogue constant et constructif » avec le Gouvernement du pays.  Malheureusement, a-t-il ajouté, une « série d’événements graves », y compris les attaques et viols de masse au Nord-Kivu et une « escalade inquiétante de la violence en général », l’ont obligé à passer une bonne partie de ses premières semaines dans l’est du pays.


Les attaques atroces commises au Nord-Kivu, en juillet et août, ont clairement démontré l’importance de la protection des civils et ont donné lieu à un réexamen approfondi des activités de protection de la MONUSCO, a expliqué le Représentant spécial, qui a affirmé au Conseil que cet examen ne « serait pas une activité ponctuelle ».


La MONUC avait joué un rôle de pionnier, a affirmé M. Meece, qui a toutefois ajouté que la Mission s’était engagée plus avant, en augmentant les patrouilles militaires, en étendant les réseaux de téléphonie cellulaire ou de radio ou encore en améliorant la communication avec les populations.


Toutefois, en raison des atrocités commises en juillet et en août dans le Nord-Kivu, la MONUSCO a estimé nécessaire d’afficher une posture militaire plus visible et plus active, a expliqué M. Meece, qui a ainsi justifié l’opération « Vitrine » (Operation « Shop Window »), menée par la MONUSCO du 1er au 18 septembre.  Bien que les Forces armées de la RDC aient été tenues pleinement au courant, ce fut une opération unilatérale de la MONUSCO, « la première du genre depuis très longtemps », a précisé M. Meece.  Le Représentant spécial a estimé qu’elle avait été aussi bien accueillie par les militaires congolais que par le Gouvernement et avait « atteint ses objectifs principaux, au moins à court terme ».  Il a estimé qu’il était dans l’intérêt de la Mission de « conserver une position militaire plus active dans le cadre des ressources disponibles ».


M. Meece a rappelé que l’ONU était parvenue à multiplier le nombre de ses bases militaires, qui atteint aujourd’hui 90, ajoutant que ce nombre dépassait les capacités actuelles en matière de soutien.  L’ouverture de nouvelles bases devra être compensé par la fermeture de bases existantes », a-t-il ajouté, avant de mettre l’accent sur les contraintes budgétaires et le nombre limité d’hélicoptères dont dispose la Mission.


Le Représentant spécial s’est voulu franc en déclarant que « ces activités de la MONUSCO ne pouvaient pas résoudre tous les problèmes de sécurité dans l’est de la RDC ».  Il a rappelé que la Mission était confrontée à des problèmes immenses, faisant état de 15 000 viols commis l’an dernier dans la région.  Il a rappelé que les groupes armés opéraient dans de nombreuses régions très dispersées, parfois au milieu de la population, et que la zone concernée était « plus étendue que l’Afghanistan ».  Il n’est donc « pas possible » pour la MONUSCO de protéger pleinement tous les civils.  Il faudrait, pour cela, un niveau de forces nettement supérieur et des ressources supplémentaires.  Dans ce contexte, les forces gouvernementales ont la responsabilité première d’assurer la sécurité des Congolais, a-t-il rappelé.


En outre, même des opérations militaires bien menées à court terme ne pourront de toute façon pas assurer la sécurité à long terme dans le pays, a averti le Représentant spécial, qui a fait remarquer que la menace des groupes armés exigeait une stratégie plus large, allant bien au-delà de la seule pression militaire.


Rappelant que la coopération opérationnelle des forces de la MONUC avec les Forces armées de la RDC était conditionnée au respect par ces dernières des droits de l’homme, M. Meece a fait observer que ces conditions étaient de plus en plus considérées par les militaires congolais comme une contrainte à éviter.  C’est pourquoi, il a adopté une nouvelle approche lors de ses discussions avec les militaires congolais, en mettant davantage l’accent sur les opportunités que sur les problèmes.  Le Représentant spécial a néanmoins estimé que le dialogue avec les dirigeants de la RDC avait « débuté sur de bonnes bases, bien que beaucoup de travail reste à accomplir ».  Il a souligné que ce dialogue était indispensable pour le bon déroulement des opérations en cours comme pour l’accomplissement d’objectifs à plus long terme.


M. Meece a mis l’accent sur l’importance de la réforme du secteur de la sécurité en RDC, assurant que la MONUSCO y travaillait avec de nombreux partenaires internationaux.  Le Gouvernement a demandé à la MONUSCO de renforcer les programmes de formation, ce qui supposera davantage de ressources de la part des Nations Unies comme des autres donateurs, a-t-il ajouté.  M. Meece a aussi insisté sur l’importance de la lutte contre l’impunité.  Il s’est félicité de la bonne collaboration de la Mission avec le bureau du procureur militaire, de l’arrestation au Nord-Kivu du lieutenant colonel Sadko Kikonda Mayele, un chef des milices Maï-Maï Cheka, et celle, en France, du secrétaire général des FDLR, Callixte Mbarushimana, sur la base d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).  Ce sont, a-t-il estimé, des « mesures prometteuses ».


Tout en se disant convaincu que l’on peut améliorer le processus de concertation avec les autorités congolaises, le Chef de la MONUSCO a estimé qu’il faudrait traiter de nombreux autres problèmes qui affectent l’est de la RDC, y compris l’exploitation illicite des ressources naturelles.  Dans ce domaine comme dans d’autres, il faut renforcer les capacités nationales de la RDC, a-t-il ajouté.


M. Meece a par ailleurs expliqué que les autorités de la RDC accordent une grande importance à la bonne tenue des élections nationales prévues en novembre 2011.  Il a estimé que les choses étaient en bonne voie, avec le soutien de la MONUSCO et du PNUD.  Il faudra ensuite s’engager dans de nouveaux travaux pour garantir la bonne tenue des élections locales prévues en 2013, a-t-il ajouté.  Le Représentant spécial s’est aussi félicité de l’amélioration des relations régionales et notamment de la manière dont plusieurs pays voisins se concentrent sur la menace que représente l’Armée de libération du Seigneur (LRA).


« Nous voulons jouer notre rôle, renforcer les opérations militaires et la protection des civils et mener à bien nos programmes de stabilisation », a répété le Représentant spécial.  Il a toutefois insisté sur la nécessité pour la MONUSCO de disposer des ressources adéquates pour lui permettre de s’acquitter de son mandat.  « Nous devons clairement exposer nos besoins budgétaires et utiliser avec la plus grande efficacité possible nos ressources », a-t-il ajouté avant de conclure.



LA SITUATION CONCERNANT LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


Rapport du Secrétaire général sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) (S/2010/512)


Le présent rapport, qui rappelle que le Conseil de sécurité avait décidé que la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) s’appellerait, à partir du 1er juillet 2010, la « Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo » (MONUSCO) et qu’elle serait déployée jusqu’au 30 juin 2011, revient sur les progrès accomplis sur le terrain au cours des derniers mois.  Le Secrétaire général souligne que la protection des civils est demeurée la priorité absolue et le principal défi à relever pour la Mission.


À cet égard, la MONUSCO a commencé à constituer des groupes de gestion provinciaux de haut niveau pour la protection du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et dans les zones reculées, en collaboration avec les organisations non gouvernementales (ONG), en vue de renforcer les moyens d’alerte rapide et le suivi concernant l’application des recommandations des équipes mixtes de protection.  Cependant, M. Ban Ki-moon reconnaît que, malgré les progrès continuels enregistrés dans l’application de ces mesures et d’autres mesures originales élaborées dans le cadre de la Stratégie du système des Nations Unies pour la protection des civils en RDC, « la Mission a rencontré de graves difficultés en s’acquittant de ses tâches en matière de protection durant la période considérée ». 


Citant notamment l’attaque menée du 30 juillet au 2 août par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des éléments Maï-Maï Cheka à Walikale, le Secrétaire général indique, qu’en réponse, la Mission a non seulement accru ses activités de routine mais aussi pris des mesures préventives telles que « l’Opération vitrine » pour s’attaquer aux causes de l’insécurité dans la zone.  Le Secrétaire général détaille en outre la tâche qu’il a confiée à sa Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Margot Wallström, qui travaille aux côtés de la MONUSCO et de l’équipe de pays en vue de coordonner la réponse des Nations Unies dans le domaine considérée.


Dans ses observations sur la question, le Secrétaire général note que les violences sexuelles et les autres violations des droits de l’homme qui sont perpétrées en toute impunité en RDC « sont une telle abomination que tous ceux qui sont chargés de protéger les civils doivent tout mettre en œuvre pour traduire en justice les auteurs de tels actes ».  Il assure ainsi que l’ONU apportera tout son concours aux efforts que font les institutions judiciaires et au Gouvernement de la RDC pour que soient jugés les chefs des groupes responsables de ces crimes, et pour offrir aide et réparation aux victimes.  Le Secrétaire général exhorte également le Gouvernement de la RDC et ses partenaires internationaux à prendre progressivement des mesures pour que les fonctionnaires qui ont commis de graves violations des droits de l’homme « n’exercent plus de fonctions de commandement et de traduire devant les tribunaux compétents ceux qui sont soupçonnés d’être mêlés aux crimes les plus odieux ». 


Pour ce qui est de la situation sécuritaire dans la province Orientale, M. Ban demande au Gouvernement de s’engager avec la plus grande détermination à assurer, avec l’aide de la MONUSCO, la protection des communautés vulnérables.  « Les mesures, destinées à améliorer la coordination entre les missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales des Nations Unies dans les zones où sévit l’Armée de résistance du Seigneur, devraient être assorties d’un engagement accru de la part des États de la région et de ceux qui sont à même d’aider à mettre en œuvre une action efficace à l’échelle régionale », insiste-t-il.


Par ailleurs, concernant les élections générales prévues pour le 27 novembre 2011, qu’il considère comme essentielles « pour la légitimité des institutions nationales et pour que l’État puisse gérer efficacement l’immense potentiel du pays », le Secrétaire général engage vivement le Gouvernement et les autorités électorales de la RDC à veiller à ce que l’inscription des électeurs se fasse dans les délais. 


Enfin, s’agissant du rôle d’appui de la Mission compte tenu des problèmes rencontrés, M. Ban se félicite des évaluations réalisées conjointement par le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO: « il faut qu’elles soient suivies d’une réflexion rigoureuse et de consultations entre le Gouvernement, l’ONU, les autres partenaires régionaux et internationaux de la République démocratique du Congo et la société civile, au sujet des mesures à prendre pour remédier aux causes profondes des conflits qui continuent de faire des ravages dans l’est du pays et instaurer la stabilité grâce à laquelle il sera possible de modifier à terme la configuration de la présence de l’ONU dans le pays ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Côte d’Ivoire: le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 30 avril 2011 les sanctions et embargos imposés par ses résolutions 1572 et 1643

CS/10057

Côte d’Ivoire: le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 30 avril 2011 les sanctions et embargos imposés par ses résolutions 1572 et 1643

15/10/2010
Conseil de sécuritéCS/10057
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6402e séance – matin


CÔTE D’IVOIRE: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 30 AVRIL 2011 LES SANCTIONS

ET EMBARGOS IMPOSÉS PAR SES RÉSOLUTIONS 1572 ET 1643


Le Conseil réexaminera ces mesures « à la lumière des progrès accomplis dans la mise en œuvre

des étapes clefs du processus électoral et du déroulement du processus de paix » au plus tard le 30 avril


Le Conseil de sécurité, qui examinait ce matin la situation en Côte d’Ivoire, a adopté, à l’unanimité, la résolution 1946 (2010) par laquelle il proroge jusqu’au 30 avril 2011 les mesures concernant les armes, les opérations financières et les voyages prévues dans sa résolution 1572 (2004), ainsi que l’interdiction faite à tout État d’importer des diamants bruts provenant de la Côte d’Ivoire, imposée dans sa résolution 1643 (2005).  Le Conseil de sécurité a en outre décidé de proroger, également jusqu’au 30 avril 2011, le mandat du Groupe d’experts tel qu’il est défini par sa résolution 1727 (2006).


Le Conseil de sécurité décide d’examiner les mesures prorogées « à la lumière des progrès accomplis dans la mise en œuvre des étapes clefs du processus électoral et du déroulement du processus de paix » au plus tard le 30 avril.  Il décide également de procéder à un examen des mesures prorogées, « soit trois mois au maximum après la tenue d’une élection présidentielle ouverte, libre, régulière et transparente, conformément aux normes internationales », « en vue de modifier, de lever ou de maintenir le régime des sanctions, en fonction des progrès qui auront été accomplis dans le processus de paix ». 


Le Groupe d’experts devra, pour sa part, présenter 15 jours avant la fin de son mandat, un rapport final écrit au Conseil sur l’application des mesures imposées dans les résolutions 1572 et 1643, ainsi que des recommandations.


Le Conseil de sécurité souligne qu’il est « parfaitement prêt à imposer des sanctions ciblées à l’encontre de personnes qu’aura désignées le Comité », notamment si elles menacent le processus de paix et de réconciliation nationale, attaquent l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), les forces françaises qui la soutiennent » –l’Opération « Licorne »-, ou sont responsables d’obstacles mis à leur libre circulation, attaquent le Représentant spécial du Secrétaire général, le Facilitateur ou son Représentant spécial en Côte d’Ivoire » ou encore si elles sont responsables de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Côte d’ivoire, incitent publiquement à la haine et à la violence ou violent les mesures d’embargo.


L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, reportée à plusieurs reprises dans le passé, est actuellement prévue pour le 31 octobre 2010.  Le 6 septembre, les différents protagonistes ivoiriens se sont accordés sur la liste électorale définitive en vue des élections et, le 9 septembre, le Président Laurent Gbagbo a signé un décret portant autorisation de délivrance de cartes nationales d’identité aux 5 750 720 Ivoiriens figurant sur cette liste, que les membres du Cadre permanent de concertation de l’Accord politique de Ouagadougou ont également approuvée.  Prenant note de l’établissement de la liste électorale définitive et de sa certification, le 24 septembre, par le Représentant spécial du Secrétaire général en Côte d’ivoire, le Conseil de sécurité a, le 29 septembre, adopté à l’unanimité la résolution 1942 (2010), par laquelle il a autorisé une augmentation provisoire des effectifs militaires et de police autorisés de l’ONUCI de 8 650 à 9 150 hommes et leur déploiement immédiat pour une période d’une durée maximum de six mois.  L’objectif de ce renforcement est de contribuer à la sécurisation du scrutin présidentiel du 31 octobre et des élections législatives prévues 45 jours après l’annonce des résultats définitifs de l’élection présidentielle.


Informations de base


Le 15 novembre 2004, face à la reprise des hostilités en Côte d’Ivoire, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1572 (2004), imposant un embargo sur les armes, le matériel militaire et toute forme d’assistance, conseil ou formation se rapportant à des activités militaires à destination de ce pays.  Cet embargo qui avait été décidé initialement pour 13 mois, a été périodiquement renouvelé depuis 2004. 


Par la même résolution, le Conseil de sécurité avait décidé d’imposer des sanctions à l’encontre de personnes qui « font peser une menace sur le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire », qui « seraient reconnues responsables de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Côte d’Ivoire », qui « incitent publiquement à la haine et à la violence » ou violant l’embargo sur les armes.  Les sanctions consistaient pour tous les États Membres à empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire de toutes les personnes désignées par le Comité créé pour les identifier, et à geler les fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire qui sont en leur possession ou sous leur contrôle.  Ces sanctions, décidées initialement pour 12 mois, ont été périodiquement renouvelées depuis. 


Quant à l’interdiction faite à tout État d’importer des diamants bruts provenant de la Côte d’Ivoire, elle a été prise initialement pour 90 jours, le 15 décembre 2005 par la résolution 1643 (2005) du Conseil de sécurité, qui se disait conscient que le lien entre l’exploitation illégale des ressources naturelles, comme les diamants, le commerce illicite de ces ressources, et la prolifération et le trafic d’armes et le recrutement et l’utilisation de mercenaires est l’un des facteurs qui contribuent à attiser et exacerber les conflits en Afrique de l’Ouest.  Cette mesure a, elle aussi, été périodiquement renouvelée.


Texte de la résolution S/RES/1946 (2010)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures, en particulier les résolutions 1880 (2009), 1893 (2009), 1911 (2010) et 1933 (2010), et les déclarations de son président relatives à la situation en Côte d’Ivoire,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité de la Côte d’Ivoire, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,


Prenant note du rapport du Secrétaire général daté du 20 mai 2010 (S/2010/245) et des rapports du Groupe d’experts des Nations Unies sur la Côte d’Ivoire datés des 9 octobre 2009 (S/2009/521) et 12 avril 2010 (S/2010/179),


Soulignant que les mesures imposées par les résolutions 1572 (2004) et 1643 (2005) continuent de contribuer à la stabilité en Côte d’Ivoire, en particulier dans la perspective de l’élection présidentielle à venir, et que ces mesures visent à appuyer le processus de paix en Côte d’Ivoire,


Accueillant avec satisfaction les conclusions de la réunion du Cadre permanent de concertation tenue à Ouagadougou le 21 septembre 2010 sous l’égide du Facilitateur, le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, se félicitant de la consolidation et de la certification de la liste électorale, prenant note de l’engagement pris par les parties prenantes ivoiriennes de tenir le premier tour de l’élection présidentielle le 31 octobre 2010 et les exhortant à veiller à ce que cette élection se tienne comme prévu et à mener à terme le processus électoral de façon ouverte, libre, régulière et transparente, selon le chronogramme arrêté par la Commission électorale indépendante,


Notant avec préoccupation que, malgré l’amélioration constante de la situation générale des droits de l’homme, il subsiste dans différentes régions du pays des violations de ces droits et du droit humanitaire commises à l’encontre de civils, y compris des cas de violence sexuelle, soulignant que les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice, réitérant sa ferme condamnation de toute violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Côte d’Ivoire, et rappelant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que ses résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009) sur les enfants et les conflits armés et ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé,


Considérant que la situation en Côte d’Ivoire continue de mettre en péril la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide de proroger jusqu’au 30 avril 2011 les mesures concernant les armes, les opérations financières et les voyages imposées par les paragraphes 7 à 12 de la résolution 1572 (2004) et les mesures visant à empêcher l’importation par tout État de diamants bruts de la Côte d’Ivoire imposées par le paragraphe 6 de la résolution 1643 (2005);


2.    Décide d’examiner les mesures prorogées au paragraphe 1 ci-dessus à la lumière des progrès accomplis dans le processus électoral et dans la mise en œuvre des principales étapes du processus de paix, comme indiqué dans la résolution 1933 (2010), au plus tard à la fin de la période visée au paragraphe 1, et décide également de procéder, pendant la période visée au paragraphe 1, à l’examen des mesures prorogées au paragraphe 1 ci-dessus au plus tard trois mois après la tenue d’une élection présidentielle ouverte, libre, régulière et transparente conformément aux normes internationales, en vue de modifier, de lever ou de maintenir le régime des sanctions, en fonction des progrès qui auront été accomplis dans le processus de paix;


3.    Demande aux parties ivoiriennes à l’Accord politique de Ouagadougou et à tous les États, en particulier à ceux de la sous-région, d’appliquer intégralement les mesures prorogées au paragraphe 1 ci-dessus, notamment en adoptant, le cas échéant, les règles et règlements nécessaires, demande également à l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de leur apporter son plein soutien, dans les limites de ses capacités et de son mandat, et demande en outre aux forces françaises de soutenir l’ONUCI à cette fin, dans les limites de leur déploiement et de leurs moyens;


4.    Exige que les parties ivoiriennes à l’Accord politique de Ouagadougou, et en particulier les autorités ivoiriennes, donnent libre accès, en particulier au Groupe d’experts créé par le paragraphe 7 de la résolution 1584 (2005), aux matériels, sites et installations visés au paragraphe 2 a) de ladite résolution, où qu’ils se trouvent et sans préavis le cas échéant, y compris ceux placés sous le contrôle d’unités de la Garde républicaine, et exige en outre qu’elles donnent accès dans les mêmes conditions à l’ONUCI pour lui permettre de s’acquitter de son mandat et aux forces françaises qui la soutiennent, conformément aux dispositions des résolutions 1739 (2007), 1880 (2009) et 1933 (2010);


5.    Décide, conformément au paragraphe 27 de la résolution 1933 (2010) et en sus des dispositions du paragraphe 8 de la résolution 1572 (2004), que l’embargo sur les armes ne s’appliquera pas à la fourniture de matériel non létal visant seulement à permettre aux forces de sécurité ivoiriennes de maintenir l’ordre en n’ayant recours à la force que de façon appropriée et proportionnée sous réserve de l’approbation préalable du Comité des sanctions;


6.    Souligne qu’il est parfaitement prêt à imposer des sanctions ciblées à l’encontre de personnes qu’aura désignées le Comité en vertu des paragraphes 9, 11 et 14 de la résolution 1572 (2004) et dont il se sera avéré notamment qu’elles:


a)    Menacent le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, en particulier en mettant des obstacles à la mise en œuvre du processus de paix, comme indiqué dans l’Accord politique de Ouagadougou;


b)    Attaquent l’ONUCI, les forces françaises qui la soutiennent, le Représentant spécial du Secrétaire général, le Facilitateur ou son Représentant spécial en Côte d’Ivoire, ou entravent leur action;


c)    Sont responsables d’obstacles mis à la libre circulation de l’ONUCI et des forces françaises qui la soutiennent;


d)    Sont responsables de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises en Côte d’Ivoire;


e)    Incitent publiquement à la haine et à la violence;


d)    Agissent en violation des mesures imposées par le paragraphe 7 de la résolution 1572 (2004);


7.    Note avec inquiétude les rapports de suivi des médias établis par l’ONUCI, qui signalent que certains médias lancent des appels à la violence et à une reprise du conflit, et souligne qu’il reste disposé à imposer des sanctions à ceux qui chercheraient à entraver le processus électoral, notamment l’action de la Commission électorale indépendante et de tous les autres acteurs concernés, ainsi que la proclamation et la certification des résultats des élections présidentielle et législatives;


8.    Prie tous les États concernés, en particulier ceux de la sous-région, de coopérer pleinement avec le Comité, et autorise celui-ci à demander toute information supplémentaire qu’il juge nécessaire;


9.    Décide de proroger le mandat du Groupe d’experts, tel que défini au paragraphe 7 de la résolution 1727 (2006), jusqu’au 30 avril 2011, et prie le Secrétaire général de prendre les mesures administratives nécessaires;


10.   Décide que le rapport visé à l’alinéa e) du paragraphe 7 de la résolution 1727 (2006) peut contenir, selon qu’il convient, toute information ou recommandation en rapport avec la désignation éventuelle par le Comité de nouvelles personnes ou entités décrites aux paragraphes 9 et 11 de la résolution 1572 (2004) et rappelle le groupe de travail officieux du Conseil de Sécurité sur les questions générales relatives aux sanctions (S/2006/997), critères et meilleures pratiques, dont les paragraphes 21, 22 et 23 traitant des mesures susceptibles de clarifier les normes méthodologiques pour les mécanismes de surveillance;


11.   Prie le Groupe d’experts de lui présenter, 15 jours avant la fin de son mandat et par l’intermédiaire du Comité, un rapport sur l’application des mesures imposées aux paragraphes 7, 9 et 11 de la résolution 1572 (2004) et au paragraphe 6 de la résolution 1643 (2005), ainsi que des recommandations à ce sujet;


12.   Prie le Secrétaire général de lui communiquer s’il y a lieu, par l’intermédiaire du Comité, les informations recueillies par l’ONUCI et, si possible, examinées par le Groupe d’experts, concernant la fourniture à la Côte d’Ivoire d’armes et de matériel connexe;


13.   Prie également le Gouvernement français de lui communiquer s’il y a lieu, par l’intermédiaire du Comité, les informations recueillies par les forces françaises et, si possible, examinées par le Groupe d’experts, concernant la fourniture à la Côte d’Ivoire d’armes et de matériel connexe;


14.   Prie en outre le Processus de Kimberley de lui communiquer s’il y a lieu, par l’intermédiaire du Comité, des informations, si possible examinées par le Groupe d’experts, concernant la production et l’exportation illicite de diamants de Côte d’Ivoire, et décide de renouveler les dérogations prévues aux paragraphes 16 et 17 de sa résolution 1893 (2009) concernant l’importation d’échantillons de diamants bruts à des fins de recherche scientifique, sous réserve que ces travaux de recherche soient coordonnés par le Processus de Kimberley;


15.   Demande instamment à tous les États, aux organismes compétents des Nations Unies et aux autres organisations et parties intéressées de coopérer pleinement avec le Comité, le Groupe d’experts, l’ONUCI et les forces françaises, notamment en communiquant tous renseignements dont ils disposeraient sur d’éventuelles violations des mesures imposées aux paragraphes 7, 9 et 11 de la résolution 1572 (2004) et au paragraphe 6 de la résolution 1643 (2005) et prorogées au paragraphe 1 ci-dessus; et demande au Groupe d’experts de coordonner s’il y a lieu ses activités avec tous les acteurs engagés pour promouvoir le processus politique en Côte d’Ivoire;


16.   Demande instamment également dans ce contexte à toutes les parties ivoiriennes et à tous les États, en particulier ceux de la région, d’assurer:


–     La sécurité des membres du Groupe d’experts;


–     L’accès libre et immédiat du Groupe d’experts, en particulier aux personnes, documents et lieux, aux fins de l’exécution de son mandat;


17.   Décide de demeurer activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième Commission: les États expriment leur inquiétude face aux situations graves des droits de l’enfant dans les conflits

AG/SHC/3981

Troisième Commission: les États expriment leur inquiétude face aux situations graves des droits de l’enfant dans les conflits

15/10/2010
Assemblée généraleAG/SHC/3981
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

16e et 17e séances - matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: LES ÉTATS EXPRIMENT LEUR INQUIÉTUDE FACE AUX SITUATIONS GRAVES DES DROITS DE L’ENFANT DANS LES CONFLITS


Ils s’inquiètent des effets de la récession et des changements climatiques sur les enfants et les familles


La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a poursuivi aujourd’hui son débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, au cours duquel a été mis en relief le sort dramatique des enfants sortant de conflits armés.


L’Iraq souffre d’un lourd héritage de dictature, de guerre, de terrorisme et d’insécurité et les statistiques relatives aux enfants sont dramatiques, a ainsi déclaré son représentant.  Quant à l’Afghanistan, il a de nombreux défis à relever, compte tenu des effets de 30 ans de guerre, de destruction et de terrorisme; la vie des enfants afghans est marquée aujourd’hui par la violence et le danger, le stress de vivre dans la peur et la pauvreté.


En Sierra Leone, des mesures fortes ont été prises pour protéger les enfants qui ont été victimes de violences et d’abus pendant les 11 années qu’a duré la guerre.  En outre, la représentante du Burundi a affirmé qu’au sortir d’un contexte difficile marqué par un conflit armé, le Gouvernement de son pays avait mis au nombre de ses priorités la démobilisation des enfants soldats et leur réintégration dans leurs familles.


Dans le même esprit, le Sri Lanka s’est félicité qu’il n’y ait plus d’enfants enrôlés dans des combats dans le pays depuis la fin du conflit, en mai dernier.


D’autres délégations, parmi la cinquantaine qui se sont exprimées aujourd’hui, ont déploré l’incidence des crises mondiales et des changements climatiques sur le développement des enfants.


Le délégué des Maldives a noté que les femmes et les enfants représentaient plus de 75% des personnes déplacées à la suite de catastrophes naturelles.  Par ailleurs, pour Haïti, le thème de l’éducation est prioritaire, surtout après le séisme qui a gravement endommagé près de 80% des établissements scolaires de la capitale et de sa région.


Les délégations ont également fait remarquer que chaque enfant avait le droit de développer son potentiel au maximum.  Ainsi, la Colombie a-t-elle évoqué sa stratégie du « droit au bonheur ».


Il a été reconnu que la mise en œuvre des droits de l’enfant passait par la participation active à l’exercice de ses droits, à travers, notamment, la communication.  C’est ainsi que le Yémen « croit en l’importance de donner le droit aux enfants d’exprimer leurs préoccupations et leur idées », d’où son initiative de créer un parlement national pour les enfants.


Les États ont, par ailleurs, tous évoqué les progrès accomplis et les défis à relever dans le cadre du Plan d’action « Un monde digne des enfants ».  Ce document, adopté lors de la vingt-septième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants en 2002, énonce quatre grands thèmes visant à garantir le bien-être de l’enfant.


La Troisième Commission reprendra ses travaux le lundi 18 octobre, à 10 heures, pour conclure son débat sur les droits de l’enfant.  Elle abordera ensuite l’examen des questions autochtones et de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT (A/65/336)


a) Promotion et protection des droits de l’enfant (A/65/41, A/65/206, A/65/219, A/65/262 et A/65/221)


b) Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/65/226)


Suite et fin du débat général


M. JULIET GICHERU (Kenya) a déclaré que son pays avait accompli des progrès dans les secteurs de l’éducation et dans la lutte contre le VIH/sida depuis 2002 mais qu’il restait beaucoup à faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.  Le Kenya, qui fête le quarante-septième anniversaire de son indépendance, a toujours reconnu que son futur dépendait du bien-être des enfants qui représentent 65% de sa population.  Il s’est engagé à éliminer l’analphabétisme, la pauvreté et les maladies.


Depuis l’adoption de la résolution « Un monde digne des enfants », le Kenya a entrepris un certain nombre de réformes législatives pour assurer le respect des droits des enfants dans le cadre des quatre priorités définies lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants.  Le budget du Ministère de la santé a doublé au cours des huit dernières années, permettant l’expansion des programmes d’immunisation et des soins médicaux gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.  Le pays a lancé l’initiative « Malezi Bora » en vue de promouvoir la santé maternelle et infantile et mobiliser les communautés pour éliminer la malnutrition, a poursuivi M. Maina.  Quant à l’éducation, le Kenya y a consacré un tiers de son budget et rendu l’école primaire et secondaire gratuite.  


M. JORGE VALERO (Venezuela) a affirmé que la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion sociale affectaient le développement physique et mental des garçons et des filles et les privaient de la jouissance de leurs droits les plus fondamentaux.  Des études ont démontré que les enfants pauvres, généralement sous-alimentés, étaient désavantagés dans l’accès à l’éducation, aux arts et à la culture.  Le modèle capitaliste irrationnel aggrave la pauvreté, les maladies et la faim et tue l’espoir de vie de millions de garçons, de filles et d’adolescents.  Il est impératif de changer cette situation qui met en jeu l’avenir de l’espèce humaine, a-t-il dit.


L’État vénézuélien en a fait la plate-forme de sa politique, a ajouté le représentant.  Une loi approuvée en 2000 et révisée en 2007 inclut les préceptes contenus dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.  Fondée sur les principes d’égalité des chances, de la non-discrimination et de l’inclusion, elle garantit aux enfants et aux adolescents des deux sexes leurs droits les plus élémentaires, qu’ils soient de nationalité vénézuélienne ou non.  D’autre part, un Conseil national des garçons, filles et adolescents a été mis sur pied et des comités de protection sociale aident à la formulation, à l’exécution et au suivi de la gestion publique de ce secteur, a-t-il souligné.  Des programmes éducatifs novateurs assurent la promotion de la justice et de l’égalité.  Ils sont accompagnés de distribution d’aide alimentaire et d’actions en coopération avec les familles dans des domaines liés aux sciences, aux arts et aux sports.   


M. FALIH HILMI (Iraq) a affirmé que la responsabilité de la protection des droits de l’homme et de ceux des enfants incombait au Gouvernement.  En Iraq, qui souffre d’un lourd héritage de dictature, de guerre, de terrorisme et d’insécurité, les statistiques relatives aux enfants sont dramatiques, a-t-il dit.  La pauvreté des familles, lesquelles souffrent aussi des conséquences de l’insécurité, n’a fait qu’envenimer la situation.  En raison de la mauvaise situation sécuritaire, les enfants ont des difficultés à avoir une scolarité équilibrée.  Ces difficultés disparaissent progressivement et des politiques ont été adoptées pour des programmes d’aide psychologique aux enfants, pour les enfants des rues et qui ont été forcés à la mendicité, les enfants mutilés par des mines antipersonnel ou des actes terroristes.


En collaboration avec les organisations internationales, le Gouvernement s’efforce d’appliquer les instruments visant à la promotion et à la protection des droits de l’enfant.  Sur le plan gouvernemental, à travers le Ministère du travail et les questions sociales, une direction spéciale a été créée pour veiller au respect des droits des enfants pendant la période difficile que traverse tout le pays.  Le Ministère de l’éducation reçoit un soutien pour des projets de culture de non-violence et de la paix.  Il tente aussi de régler les impacts de l’insécurité dans le pays en offrant des services de réhabilitation, a ajouté le représentant.


M. MOURAD BENMEHIDI(Algérie) a fait remarquer que son pays était partie aux principaux instruments internationaux en matière de promotion des droits de l’enfant et qu’il présentera prochainement ses troisième et quatrième rapports périodiques sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Les pouvoirs publics en Algérie ont inclus plusieurs dispositions dans les textes de loi afin d’assurer une protection plus efficace des droits de l’enfant.  Ils ont également adopté une stratégie nationale de la famille et un plan de lutte contre la violence à l’encontre les enfants en collaboration avec leFonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). 


« L’un des acquis majeurs à enregistrer au chapitre des droits de l’enfant est l’amendement du Code de la nationalité algérienne qui reconnaît désormais la transmission de la nationalité algérienne par la mère », a indiqué M. Benmehidi.  L’Algérie lutte aussi contre le travail des enfants et leur exploitation à des fins de prostitution, et contre toutes les formes de traite ainsi que l’utilisation de moyens informatiques permettant de diffuser des séquences pornographiques mettant en scène des enfants.  Dans ce cadre, le Code pénal incrimine et sanctionne sévèrement tout abandon, exercice d’acte sexuel ou de viol d’enfant.  En matière d’éducation, la scolarisation obligatoire et gratuite des enfants, jusqu’à l’âge de 16 ans, demeure une priorité de l’Algérie.  Le taux de scolarisation a atteint 97,96% en 2010.  Ce bilan positif a été enregistré grâce à un effort soutenu du Gouvernement dans les domaines du transport, des cantines et des manuels scolaires, et à la décision du Président d’augmenter de 50% la prime scolaire de solidarité, a ajouté le représentant. 


M. BONANZA TAIHITU (Indonésie) s’est félicité de la collaboration entre le Comité des droits de l’enfant et le Comité sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), dans la protection des droits de l’enfant.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituent également un excellent vecteur de promotion des droits de l’enfant, a-t-il poursuivi, avec notamment la santé maternelle et la réduction de la mortalité infantile. 


Le représentant de l’Indonésie a aussi souligné l’importance d’aider les familles, une « pierre angulaire de la société », dans le but de garantir les droits de l’enfant.  Le Gouvernement a développé des programmes pour aider les familles pauvres, a-t-il expliqué.  Il s’agit de programmes basés sur des approches communautaires, sur le microcrédit ou sur un programme d’assurance des soins de santé.  D’autres initiatives ont été mises en place, dont la gratuité des certificats de naissance, l’objectif d’accueillir 75% des enfants dans les écoles primaires pour 2015, le Plan national contre les violences contre les enfants, le Plan national d’action pour éliminer les pires formes de travail des enfants, ainsi qu’un système de données pour combattre le trafic des êtres humains.  Le représentant a exhorté à renforcer la coopération entre les organes de l’ONU et les mécanismes régionaux, dont la Commission pour la promotion des droits des femmes et des enfants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).


Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie) a déclaré que depuis l’adoption, par les Nations Unies, de la Convention relative aux droits de l’enfant, la Bolivie avait été le huitième pays à la ratifier et à l’incorporer dans sa législation nationale.  Le pays a aussi promulgué, le 27 octobre 1999, le Code du garçon, de la fille et de l’adolescent et, a fait de grands progrès dans la lutte pour la défense des enfants et des adolescents, avec la participation de divers secteurs de la société et de différentes instances étatiques.  Le Gouvernement a adopté en 2006 le Plan national pour un développement digne, démocratique, souverain et productif pour bien vivre aux fins de l’établissement d’un état social, communautaire et participatif. 


En matière de droits des enfants, l’un des défis majeurs demeure la mortalité maternelle et infantile, même si les taux de prévalence ont considérablement diminué dernièrement.  D’après une enquête démographique nationale, 26,5% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique.  Pour lutter contre ce phénomène, dès 2007, le gouvernement du Président Evo Morales a lancé un programme visant à éliminer la malnutrition infantile, à réduire à au moins 5% le nombre de décès en milieu hospitalier dus à une malnutrition grave ou aigüe et à réduire de 78% à 40% l’anémie chez les garçons et les filles âgés de 6 à 23 mois.  Pour y arriver, les programmes alimentaires ont utilisé des plantes de quinua traitées, à forte valeur nutritive, et des agrumes, a précisé la représentante.  D’autre part, la loi sur la sécurité sociale universelle permet désormais aux paysannes autochtones des zones rurales de bénéficier de soins médicaux interculturels grâce à un programme de santé familiale communautaire qui traite les paysannes selon leurs us et coutumes.  La Constitution bolivienne interdit le travail forcé et l’exploitation infantile et, pour encourager la scolarisation et lutter contre l’abandon scolaire, un bon incitatif est offert aux enfants pour aller à l’école publique, ce dont ont bénéficié 1,8 million de garçons et de filles. 


Mme MARY E.FLORES (Honduras) a, tout en reconnaissant les progrès substantiels qui ont été réalisés pour la promotion et l’autonomisation des femmes, regretté que la vulnérabilité et la marginalisation des femmes restaient toujours un défi quotidien pour beaucoup de femmes dans le monde.  Elle a souligné que la bataille pour l’égalité avait demandé plusieurs siècles.  Pour illustrer son propos, elle a cité le cas des femmes vivant en milieu rural, dont beaucoup ne sont même pas conscientes de leurs droits.


La représentante a déclaré que les femmes qui vivent dans la pauvreté et ne disposent pas des moyens de vivre, de mettre au monde un enfant dans de bonnes conditions, sont forcées parfois de recourir à l’avortement clandestin.  Elle a, notamment, fait l’apologie du courage et de la dévotion des mères dans le monde, qui, souvent à la sueur de leur front, se battent pour le bien-être et la santé de leurs enfants.  Abordant également la cause des enfants, elle a déclaré: « l’avenir doit leur ouvrir des portes qui transcendent la réalité quotidienne. »


M. WAHEED AL-SHAMI(Yémen) a estimé qu’il restait beaucoup à faire car des facteurs tels que « la pauvreté, la lutte contre la maladie et les conflits nous empêchent d’atteindre les objectifs concernant les enfants et sont aggravés par les crises et les changements climatiques ».  Le Yémen a été l’un des premiers pays à adhérer à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs ainsi qu’à d’autres instruments internationaux pertinents.  Le pays a adopté une série de lois, notamment sur les soins aux mineurs, et en a modifié d’autres pour les aligner sur ses obligations internationales.


Le Yémen a établi le Conseil suprême pour la mère et l’enfant et lancé, en juillet 2007 une stratégie nationale sur les enfants et les jeunes.  Malgré ses ressources limitées et des circonstances difficiles, il a déjà engrangé de nombreux progrès, a souligné le représentant.  Le pays est ainsi exempt de polio.  En outre, il a mis en place une protection sociale pour les enfants vulnérables et lutte contre le trafic d’enfants.  Enfin, le Yémen « croit en l’importance de donner le droit aux enfants d’exprimer leurs préoccupations et leurs idées », d’où l’initiative de créer un parlement national pour les enfants.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que son pays avait incorporé les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses deux Protocoles facultatifs dans sa législation nationale.  Ces instruments internationaux constituent le fondement des politiques nationales visant à garantir la protection des droits de l’enfant et « notre contribution à l’avenir de l’humanité », a-t-elle dit.  Le Gouvernement colombien accorde une attention prioritaire à la petite enfance pour garantir aux filles et aux garçons le droit à des soins complets, en matière d’alimentation, d’éducation et de santé.  À cette fin, le Conseil de la politique économique et sociale a adopté en 2007 un plan national intitulé « La Colombie pour la petite enfance ».  Son objectif est de réaliser le développement intégral de tous les enfants colombiens, depuis leur conception jusqu’à l’âge de 6 ans.


La Colombie a développé la stratégie du « droit au bonheur » et prête une attention particulière aux populations les plus vulnérables, y compris les populations autochtones et d’origine africaine, les personnes handicapées et les habitants des zones rurales les plus pauvres, a dit Mme Blum.  L’éducation primaire et secondaire est assurée pour tous.  Par ailleurs, un Comité interagences, créé en 2009, s’occupe de la prévention et de l’élimination de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, des enfants et des adolescents.  Enfin, le Bureau du Vice-Président conduit une politique visant à combattre l’enrôlement forcé d’enfants et d’adolescents dans des combats.  Le Gouvernement a ainsi fourni une protection à plus de 4 200 enfants arrachés à des groupes armés illégaux.


Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a partagé l’avis du Secrétaire général sur le fait que la situation économique mondiale et les différentes crises en cours ne faisaient qu’aggraver la migration forcée, les changements climatiques et bien d’autres problèmes mondiaux.  Son pays appuie les actions de la communauté internationale pour défendre les droits des enfants et fait face à ses responsabilités relatives au développement et à la protection des enfants.  Le Bélarus a atteint le premier Objectif du Millénaire pour lutter contre la pauvreté.  Il a aussi atteint le deuxième Objectif en garantissant la scolarité des garçons et des filles, avec un accès gratuit à l’enseignement secondaire.  La stratégie générale de l’ONU pour la santé des femmes et des enfants a également été suivie par le Bélarus qui a enregistré des progrès significatifs avec un taux de mortalité infantile de 6,7% pour 1 000 naissances.


Des campagnes de lutte contre les maladies infantiles et de vaccination ont été conduites dans tout le pays.  L’immunisation est accessible et gratuite pour toutes les couches de la société, a ajouté la représentante.  Elle a souligné l’importance du travail extraordinaire effectué par l’UNICEF pour aider les pays qui en ont besoin.  La question du développement harmonieux et de l’éducation des enfants est primordiale, a-t-elle affirmé.  


M. CHITSAKACHIPAZIWA (Zimbabwe) a noté que son pays avait mis en place un cadre sophistiqué pour protéger les enfants aux plans légal et social par le biais d’instrument punissant les crimes sexuels ainsi que le trafic de femmes et d’enfants.  De même, au plan international, le Zimbabwe a souscrit à des accords tels que la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale ainsi que la Charte africaine sur les droits et le bien-être des enfants. Le Zimbabwe est par ailleurs en train de débattre de la ratification de deux Protocoles concernant le rôle des enfants dans les conflits armés et la vente et prostitution des enfants.


M. Chipaziwa a également rappelé que le Zimbabwe avait enregistré de grands succès dans le domaine de l’éducation, avec un taux de scolarisation dans les écoles primaires de 97% et une complète égalité des sexes à ce niveau.  De plus, le Zimbabwe a gardé sa position de pays avec le meilleur taux d’alphabétisation en Afrique.  Cependant, le Zimbabwe reconnaît que la Déclaration du Millénaire restera lettre morte si nous ne transformons pas les paroles en actes.  C’est pourquoi le Gouvernement a soutenu la création de plusieurs organismes tels que le Parlement des enfants et les associations pour la jeunesse.  Le Zimbabwe reste préoccupé par la régression qu’elle a connue en matière de santé maternelle et infantile, ainsi que par l’obstacle que pose la pandémie de VIH/sida, a déclaré le délégué.  Enfin, M. Chipaziwa a demandé à ce que soient levées les sanctions économiques imposées contre son pays il y a une décennie, sanctions qui ont constitué un obstacle majeur au développement social et économique du Zimbabwe.  Leur suppression jouera un rôle important dans l’amélioration de la situation des enfants au Zimbabwe, a conclu M. Chipaziwa.


Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a fait état des récents progrès enregistrés par son pays dans la mise en œuvre de politiques en faveur des droits de l’enfant et d’une amélioration de leur vie.  Dans le cadre de son Programme national de santé reproductive, qui s’étale jusqu’en 2015, l’Ukraine a mis en place des programmes de promotion de l’allaitement et s’est dotée de technologies périnatales modernes qui ont entraîné une baisse progressive de la mortalité infantile.  Celle-ci est passée de 14,7 décès pour 1 000 naissances en 1995 à 9,4 décès pour 1 000 naissances en 2009.  S’agissant de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, ce risque est passé de 40% en 2001 à 6,2% pour les enfants nés en 2007 et, selon les dernières statistiques disponibles, ce taux était de 4,2% pour les enfants de 6 mois nés en 2009.


La représentante a toutefois cité plusieurs défis auxquels demeure confrontée l’Ukraine, entre autres dans le domaine de l’accès aux soins, de la lutte contre le VIH/sida et de la protection des enfants orphelins ou privés de structure parentale.  Réaffirmant l’engagement de sa délégation à travailler sur ces thématiques en étroite collaboration avec l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation internationale du Travail (OIT), elle a également salué la décision du Bureau exécutif de l’UNICEF de proroger d’un an le Programme 2006-2010 de coopération entre le Fonds et son pays.  L’Ukraine, qui assumera en 2011 la présidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, est résolue à promouvoir les droits de l’enfant et a l’intention, l’an prochain, d’accueillir une conférence sur la protection des enfants à l’égard de toutes formes de violence.


M. STEVEN TAY (Singapour) a expliqué que son pays s’intéressait particulièrement à la question des enfants et avait promulgué une série de lois relatives à cette question.  De plus, a-t-il dit, une cour spéciale pour le droit des enfants a été établie pour administrer ces lois.  M. Tay a expliqué que cette année, Singapour allait accéder à la Convention de La Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants.  Le pays a également promulgué la loi sur l’enlèvement international d’enfants, a-t-il ajouté. 


Singapour a alloué un important budget pour améliorer la santé des enfants, a indiqué le représentant.  Il a rappelé que dans les années 60, le taux de mortalité à la naissance était de 31 pour 1 000, et qu’il est aujourd’hui de 2,2 pour 1 000.  À cet égard, il a souligné que Singapour était parmi les six premiers pays au monde où le taux de mortalité en dessous de 5 ans était le plus bas, selon le classement 2009 de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).  S’agissant du système éducatif, le représentant a indiqué que Singapour travaillait à développer les talents des enfants.  Dans les années 80, a-t-il dit, 2 étudiants sur 10 suivaient une éducation postsecondaire, chiffre qui est passé à 9 sur 10 aujourd’hui.  En dépit de ses réalisations, le représentant a affirmé que son pays continuait à améliorer et à réviser le système éducatif.  M. Tay a, par ailleurs, évoqué les Jeux olympiques pour les jeunes organisés en août dans son pays et auxquels 500 000 étudiants et athlètes étrangers ont participé.


Mme NADINE MUHIMPUNDU (Burundi) a affirmé qu’au sortir d’un contexte difficile marqué par un conflit armé, le Gouvernement de son pays avait mis au nombre de ses priorités la démobilisation des enfants soldats et leur réintégration dans leurs familles.  Actuellement, on ne compte aucun enfant soldat sur tout le territoire national, a-t-elle assuré en ajoutant qu’une Stratégie nationale de réintégration des personnes affectées par le conflit avait également été adoptée.  La question des orphelins et autres enfants vulnérables a également été traitée dans le Plan d’action mis en œuvre depuis quatre ans et dont la révision est en cours.  Un cadre de dialogue a été créé et est présidé par le Gouvernement par le biais du Ministère de la solidarité nationale, des droits de la personne humaine et du genre, en collaboration avec l’UNICEF. 


Il y a cinq ans, l’éducation est devenue gratuite, ce qui a eu un impact positif sur la vie des enfants, a-t-elle dit.  Ceci a permis une augmentation significative du taux net d’enregistrement à l’enseignement primaire qui est de 92% en 2010, soit 36% par rapport à 2005.  En outre, il y a eu l’élimination des disparités entre filles et garçons dans l’enseignement primaire et secondaire et la population y a contribué en participant activement à la construction des infrastructures scolaires.  Le décret présidentiel de 2006 sur l’enregistrement gratuit à la naissance pour tous les enfants âgés de 0 à 5 ans a permis aux enfants d’avoir une reconnaissance légale d’appartenance à une famille, contribuant ainsi à leur dignité propre.  Elle a toutefois indiqué que le phénomène des enfants des rues était apparu suite au conflit armé.  Il a fallu, a-t-elle dit, prendre conscience de son existence avant de mettre en place un comité de pilotage en vue de réaliser des études approfondies et d’en circonscrire l’ampleur.


M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a expliqué que la question des violences faites aux enfants avait été l’un des sujets majeurs de l’agenda politique des pays africains, depuis la mise en application de la Charte africaine sur les droits du bien-être de l’enfant.  Les politiques et législations relatives au droit des enfants adoptées par le Ghana sont parmi les plus avancées du continent africain, a estimé le représentant.  Le taux de scolarisation en au niveau de l’école primaire est de 89%, soit l’un des plus importants d’Afrique, tandis que le taux de mortalité a chuté de 30%, grâce notamment aux développements des services de santé, s’est félicité M. Christian.  Il a, toutefois, exprimé sa préoccupation concernant la malnutrition maternelle et infantile dans le monde.  Parmi les enfants qui meurent, un tiers d’entre eux décèdent des suites de malnutrition, a-t-il dit. 


Le représentant a expliqué que son gouvernement avait pris un certain nombre de mesures relatives à la protection des enfants, telles que des programmes alimentaires scolaires, des mesures contre les abus, le trafic ou les violences familiales.  Dans le même esprit, le Ghana a adopté plusieurs lois relatives aux droits de l’enfant, a ajouté le M. Christian.  Puisque l’adoption d’instruments juridiques ne garantit pas toujours le changement de mentalité, le représentant a indiqué que son pays travaillait à sensibiliser les familles et les communautés sur les violences faites aux enfants et encourageait les victimes à signaler les abus.  Même si le Ghana a enregistré des progrès significatifs au cours de la dernière décennie, des améliorations substantielles sont encore nécessaires, a estimé le représentant.


Mme MARIE-FRANCOISE BERNADEL (Haïti) a noté que de nouvelles statistiques du Bureau international du Travail (BIT) rappelaient que la main-d’œuvre enfantine constituait un volant persistant de la population mondiale active.  Depuis la fin des années 90, le nombre d’enfants âgés de moins de 14 ans « économiquement actifs », oscille entre 176 et 211 millions, auxquels s’ajoutent une centaine de millions d’enfants de 15 à 17 ans, a-t-elle dit.  En effet, les enfants contribuent à la subsistance de leurs familles, en travaillant aux champs ou en se déployant dans les petits métiers du secteur informel, leur contribution pouvant atteindre 20 ou 25% du revenu familial.  Dans certaines sociétés dépourvues de protection sociale, leurs revenus viennent aussi partiellement amortir l’insécurité des familles, la perte d’activité ou le départ du chef de famille, une mauvaise récolte, une catastrophe naturelle ou l’arrivée d’une maladie.


La représentante a expliqué que dans son pays, plus de la moitié de la population avait moins de 21 ans et 12% étaient âgés de moins de 5 ans.  En conséquence, l’éducation est l’un des secteurs clefs, surtout après le séisme qui a gravement endommagé près de 80% des établissements scolaires de la région de la capitale.  Le Gouvernement travaille à la pacification des bidonvilles où sont regroupés des jeunes s’adonnant à des activités désavouables résultant en grande partie du chômage et de la désintégration des familles.  Elle a, en particulier, souligné qu’un Plan d’action pour le relèvement et le développement d’Haïti, lancé en mars 2010 à la suite du tremblement de terre, définissait l’alimentation scolaire comme l’objet d’un programme essentiel. 


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a noté que les jeunes représentaient 44% de la population de la capitale de son pays.  Comme dans beaucoup d’États aujourd’hui, les services académiques et sociaux des Maldives ne sont pas équipés pour faire face à toutes les demandes de ce groupe vulnérable.  Mis à part les progrès engrangés en matière d’accès universel à l’éducation, les enfants ne bénéficient pas encore des opportunités qui les prépareraient aux complexités du monde d’aujourd’hui et à l’avenir, a regretté M. Mohamed.  Leur développement demeure entravé par le manque d’espaces sociaux, culturels et artistiques, ce qui exacerbe les incidences de toxicomanie et les conduites à risque.  Les Maldives ont travaillé en collaboration avec l’UNICEF et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) pour tenter de trouver des solutions à ces problèmes.


« Chacun sait que les Maldives sont l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques », a en outre fait remarquer le représentant, soulignant que ce défi était mentionné dans le rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Les changements climatiques ne font en effet qu’augmenter le nombre d’enfants mal nourris.  Les femmes et les enfants représentent plus de 75% des personnes déplacées à la suite de catastrophes naturelles. 


M. SANGYE CHEWANG (Bhoutan) a affirmé que depuis que son pays s’était attelé à la tâche du développement au début des années 60, les droits des enfants étaient au cœur de la philosophie du développement.  Témoin de l’engagement du Bhoutan en faveur de la sécurité et du bien-être des enfants, le pays fut l’un des premiers à ratifier, dès 1990, la Convention relative aux droits de l’enfant, puis les deux Protocoles facultatifs s’y rapportant.  La législation nationale a été amendée et d’autres lois promulguées pour mieux protéger l’enfance, tandis que le Parlement s’apprête à adopter lors de sa session d’hiver, deux nouveaux projets de loi à cet égard. 


Le Code pénal et celui de procédure civile contiennent des dispositions explicites pour des procédures favorables à l’enfant dans les cas impliquant des enfants qui nécessitent une protection de leur anonymat et l’accompagnement par un adulte durant les procès.  Le pays a également fait des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit, précisant que le Bhoutan avait atteint la parité dans la scolarisation, était sur le point d’atteindre l’éducation primaire universelle et avait réussi à réduire la mortalité infantile.  L’objectif visant à la réduction aux deux tiers des taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est aussi presque atteint, a-t-il ajouté.  Il a également indiqué que le Premier Ministre venait de signer la Convention des Nations Unies relatives aux droits des personnes handicapées, à l’occasion de la dernière Cérémonie des traités le mois dernier. 


M. YOUSEF ZEIDAN, Observateur de la Palestine, a regretté que dans le monde, des millions d’enfants souffraient de la violation de leurs droits essentiels pour leur bien-être.  C’est le cas, a-t-il dit, de tous les enfants palestiniens, y compris ceux vivant à Jérusalem-Est.  La réalité de ces enfants veut que l’occupation d’Israël cesse, a-t-il ajouté.  Il a rappelé que 350 enfants palestiniens avaient été tués et 1 800 autres blessés lors de l’offensive israélienne à Gaza.  De plus, 18 écoles ont été entièrement détruites, plus de 260 endommagées et près de la moitié des structures de santé à Gaza ont été endommagées ou détruites.  Deux ans après cette offensive, la plupart de ces infrastructures sont toujours en ruine à cause du blocus actuel par terre, air et mer qui a empêché la reconstruction, a-t-il dit.  Parmi d’autres conséquences dévastatrices, plus de 40 000 enfants palestiniens à Gaza n’ont pu retourner dans les écoles des Nations Unies cette année car, a-t-il précisé, le matériel de construction a été interdit par la puissance occupante.


Il a également décrit l’impact que la privation de liberté de circulation a eu sur les enfants dans la bande de Gaza.  Plusieurs dizaines d’enfants sont morts en attendant des autorisations de la part d’Israël pour pouvoir se déplacer afin d’avoir accès à un traitement médical.  Il a cité l’exemple tragique de Fuad Sherif, du camp de réfugiés Al-Nusseirat, au centre de Gaza, qui souffrait de complications respiratoires.  Lorsque les médecins ont voulu le transférer dans un hôpital israélien en raison du manque d’équipement médical, sa demande fut rejetée.  Fuad est mort.  Il avait 5 ans, a déclaré l’observateur palestinien. 


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a affirmé que dans la tradition afghane, chaque enfant était une bénédiction.  L’Afghanistan, a-t-il dit, continue de développer ses politiques pour promouvoir et protéger les droits des enfants et relever les défis, compte tenu des effets de 30 ans de guerre, de destruction et de terrorisme.  La vie des enfants afghans est marquée par la violence et le danger, le stress de vivre dans la peur et la pauvreté.  Malgré toutes les horreurs, ils ont soif d’apprendre.  M. Tanin a noté que les inscriptions scolaires avaient augmenté de 71% cette année.  Les filles et les garçons ont aujourd’hui un accès égal à l’éducation et 37% environ des sept millions d’écoliers afghans sont des filles.


Près de 90% de la population afghane est couverte par le système de santé de base, contre 9% en 2003, a ajouté le représentant.  La polio a pratiquement été éradiquée, a-t-il poursuivi.  Mais l’Afghanistan conserve l’un des taux de mortalité infantile le plus élevé au monde et 50% sont sous-alimentés.  La question des droits des enfants et leur bien-être sont étroitement liés à la sécurité.  Le danger principal vient de ceux qui ne respectent pas ces droits: des centaines d’écoles ont été incendiées ou détruites par des groupes terroristes, a déclaré M. Tanin.  La stratégie des Taliban consiste notamment à entraver l’accès aux écoles.  La lutte contre l’impunité nécessite l’appui de la communauté internationale.      


Mme MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a indiqué que son pays était partie à la Convention relative aux droits de l’enfant.  Le Parlement débat actuellement de la loi sur la protection et le bien-être de l’enfance qui doit notamment améliorer le système judiciaire relatif aux enfants, a-t-elle dit.  Le projet de loi est directement inspiré par les principes de la Convention et inclut les questions de protection de différentes catégories vulnérables, ainsi que de prévention des abus, d’exploitation économique et sexuelle, d’adoption et d’héritage.  Le texte prévoit en particulier la mise sur pied d’une commission sur les enfants chargée de veiller à la promotion, la protection et au contrôle du respect des droits des enfants.  Une unité de protection de l’enfant dans tous les commissariats de police veille à répondre aux allégations d’actes de violence à l’égard des enfants et à garantir la confidentialité.  Une ligne verte téléphonique permet aussi de dénoncer de manière anonyme des incidents d’abus.


Avec la prévalence élevée du VIH/sida, de nombreux enfants sont devenus orphelins ou chefs de famille, a encore déclaré la déléguée, en ajoutant que le Gouvernement s’efforçait d’assumer sa responsabilité, à cet égard, en payant les frais de scolarisation et la fourniture scolaire de ces enfants et en leur distribuant des colis alimentaires pour soulager le fardeau quotidien.  En 2005, une Commission nationale sur le VIH/sida a été créée pour, non seulement prévenir et traiter les personnes infectées ou affectée par la pandémie, mais également pour s’assurer que les orphelins et les vulnérables reçoivent les soins et l’assistance nécessaires.  En matière d’éducation, le Lesotho a dépassé les objectifs de l’accès à l’éducation primaire avec 82% pour les filles et 75% pour les garçons.  En outre, 80% des filles ont pu achever le cycle d’enseignement primaire, a poursuivi la représentante. 


Mme ZWELETHU MNISI (Swaziland) a expliqué que son pays avait adapté dans sa législation nationale le document intitulé « Un monde digne des enfants » dès 2005.  Son initiative est ancrée dans la culture swazie par laquelle les communautés et les familles élargies s’occupent de tous les enfants quel que soit leur statut.  Le Gouvernement est sur le point de réaliser l’éducation primaire gratuite pour les deux sexes, en vue d’atteindre l’Objectif d’universalité numéro 2 du Millénaire pour le développement.  La représentante a insisté sur le fait que la famille constituait l’unité de base de la société et que chaque famille devait par conséquent avoir le droit de choisir le mode d’éducation moral et intellectuel de ses enfants.


L’un des défis évidents auquel le Swaziland est confronté est le nombre croissant d’enfants orphelins et vulnérables, du fait de la pauvreté et de la pandémie de VIH/sida.  Cette situation a empiré avec les crises mondiales et les changements climatiques, a déploré la représentante.  Pour accueillir et nourrir les enfants dont les familles sont affectées par le VIH/sida ou la sécheresse, le Swaziland a créé des centres de « grand-mères » et de « voisinage ».  Par ailleurs, le pays condamne toute forme de violence contre les enfants, notamment la violence sexuelle.


Mme ANNICK YOLANDE NZOUNZA LEKAKA (République du Congo) a constaté que, 20 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, le bilan restait mitigé.  En effet, les millions d’entre eux qui vivent toujours dans la pauvreté, sans accès à l’éducation, à la nutrition, à la santé, à l’eau et à une habitation décente représentent un défi énorme à relever pour les gouvernements.  Pour la déléguée, on ne parviendra à la protection effective des droits de tous les enfants que si la communauté internationale replace l’être humain, l’enfant, au centre de ses préoccupations.  La République du Congo, qui est partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs, ne ménage aucun effort dans l’amélioration de la situation des enfants depuis la fin des conflits sociopolitiques a expliqué la représentante.  Parmi les mesures allant dans ce sens, elle a cité l’adoption d’un cadre juridique qui vise à protéger l’enfant contre la violence, la négligence, la maltraitance et l’exploitation.  Elle a cependant reconnu que la mise en œuvre d’une véritable politique de la famille congolaise et l’intensification de la lutte contre la traite des enfants constituaient des sphères dans lesquelles des efforts plus importants devront être déployés.


La déléguée a également abordé la situation « préoccupante » qui prévaut en Afrique centrale et en Afrique occidentale où, un grand nombre d’enfants, particulièrement des filles, sont victimes et utilisées comme main-d’œuvre bon marché ou encore à des fins de prostitution.  Pour faire face à ce fléau, la République du Congo a adopté un Plan d’action 2007-2008 pour le développement d’une expérience pilote dans la ville côtière de Pointe-Noire, où la traite des enfants prospère, dont l’objectif était de réinsérer ces enfants victimes de la traite.  Suite à l’évaluation des résultats obtenus, un second Plan d’action 2009-2010 a été adopté pour consolider les acquis et étendre les interventions, a-t-elle encore expliqué.  Au niveau sous-régional, la lutte contre la traite bénéficie de l’attention de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), et un accord multilatéral Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)-CEEAC a également été signé. 


M. ABDULLAH AL GIHUFLI (Émirats arabes unis) a déclaré comprendre les défis auxquels l’ONU était confrontée pour améliorer le sort des enfants dans le monde dans un contexte de crises économique, financière, énergétique et climatique mondiales.  Les Émirats arabes unis ont appliqué des normes nationales et internationales pour créer un meilleur environnement en vue d’améliorer la croissance, le développement et le bien-être des enfants, a-t-il dit.  L’âge minimal de travail a été relevé et les Émirats ont signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination et la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Des lois et amendements ont été promulgués, en particulier sur l’interdiction de la traite, et des structures mises en place.  Dans ce contexte, le rôle de la famille a été renforcé en tant que noyau de base de la société.


Le représentant a ajouté que la Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants avait fait des efforts remarquables et obtenus des résultats.  Les Émirats ont garanti la gratuité de l’éducation pour tous et à tous les niveaux, a-t-il dit.  L’éducation a atteint le taux de 98% et espère qu’il sera universel dans cinq ans.    


Mme SIMONA LESKOVAR (Slovénie) a exprimé le soutien de son pays à la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que ses Protocoles facultatifs, et a encouragé ceux qui ne l’ont pas fait de se joindre à ces mesures, tout en ajoutant qu’une application efficace de ces mesures était de la plus grande importance.  La Slovénie accorde une attention particulière aux problèmes de la violence à l’encontre des enfants, des enfants dans les conflits armés et de leur participation à la justice.  Bien que beaucoup ait été fait au cours des 15 années qui ont suivi le rapport Machel, les enfants sont encore victimes d’enrôlement, de meurtres, de mutilations, de viols et autres crimes graves.  Cet état de fait doit être abordé de façon urgente et détaillée, a déclaré Mme Leskovar, qui a ajouté que le combat contre l’impunité était également d’une importance significative.


Observant que la Convention relative aux droits de l’enfant était le seul instrument international de droits de l’homme à ne pas disposer d’une procédure de communication, la représentante a salué les travaux du Conseil des droits de l’homme de ces dernières années qui mèneront à l’adoption d’un protocole optionnel, qui à son tour établira cette procédure de communication.   


Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que des milliers d’enfants de pays partenaires de Monaco bénéficiaient de programmes de lutte contre la faim et la malnutrition, de vaccination contre la poliomyélite et de traitement contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.  Les interventions de Monaco ciblent les populations les plus défavorisées, notamment dans les zones rurales, et reconnaissent la particularité des enfants handicapés, a-t-elle souligné.  Dans le cadre de son effort de coopération, Monaco s’est également engagé à améliorer la santé maternelle en appuyant des programmes de santé reproductive ou à participer à la construction et à la réhabilitation d’écoles et de crèches.


La représentante a annoncé que Monaco accueillerait la Conférence Monaco + 5 dans le cadre du suivi de la Conférence du Conseil de l’Europe « Construire une Europe pour et avec les enfants », en novembre 2011, et dont l’objectif est de mettre en œuvre des politiques générales de sensibilisation, d’information et de prévention en vue du respect et de la promotion des droits de l’enfant en général et en particulier de leur droit à la protection contre toute forme de violence.


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a rappelé qu’au fil des années, l’ONU avait joué un rôle important dans la promotion des droits des enfants mais à des degrés variables.  Il importe que la communauté internationale poursuivre son action concertée et redouble d’efforts pour résoudre la situation alarmante des enfants dans les situations de conflits armés, de postconflit dans plusieurs pays et régions du monde.  Le représentant a saisi l’occasion pour annoncer officiellement que son pays approuvait les Principes de Paris relatifs aux enfants associés aux forces et aux groupes armés, et qu’il communiquerait sous peu cette décision au Gouvernement français. 


Le représentant a rappelé que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990 et, qu’à la fin de 2007, sa population était de 2,7 millions d’habitants, dont 34,3% étaient des enfants.  Selon les prévisions, ce pourcentage diminuera progressivement pour atteindre 30% en 2020.  Un enfant qui naît aujourd’hui en Jamaïque a plus de 97% de chance de vivre plus de cinq ans et quasiment 100% d’être scolarisé jusqu’au cycle secondaire, avec une espérance de vie de 73 ans, a-t-il estimé.  La récession économique a posé des défis dans la mise en œuvre des politiques sociales et plusieurs plans qui auraient pu faire une différence certaine dans la vie des enfants n’ont pas pu être financés, a-t-il dit.  Néanmoins, la loi sur la protection et les soins aux enfants est entrée en vigueur en avril 2004, ce qui a permis la consolidation du système en la matière par la mise en place d’un bureau de l’avocat et d’un tribunal spécial pour les enfants.


M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a noté que la pauvreté affectait de manière disproportionnée les enfants.  C’est la raison pour laquelle l’Érythrée s’efforce depuis toujours de réduire la pauvreté grâce à une croissance économique rapide et à un développement humain accéléré, y compris en assurant la sécurité alimentaire.  Depuis 19 ans, l’Érythrée a mis l’accent sur la santé de l’enfant et de la mère, en construisant 13 hôpitaux, 19 nouveaux centres de santé et 112 stations de santé.  L’incidence du VIH/sida et du paludisme a diminué de 71% et 86% respectivement.


L’objectif principal de l’Érythrée en matière d’éducation a été d’assurer l’éducation primaire pour tous.  Dans cette société multiethnique, l’enseignement des enfants se fait dans leur langue maternelle au primaire, a précisé M. Giorgio.  La scolarisation des enfants est passée de 30% en 1995 à 56,2% en 2010.  Toutefois, le Gouvernement est préoccupé par le fait que seulement 56% des enfants en âge d’être scolarisés allaient à l’école.  Il travaille notamment avec l’UNICEF pour améliorer l’accès à l’éducation des enfants nomades.  Par ailleurs, l’Érythrée a banni la mutilation génitale féminine.


Mme MARIA MJÖLL JÓNSDÓTTIR (Islande) a souligné qu’à travers la coopération bilatérale au développement, la construction d’écoles pour les enfants ruraux pauvres et marginalisés avait été complétée par des projets d’alphabétisation des adultes.  Dans l’évaluation de cette coopération, il s’est avéré que l’autonomisation des adultes sous-tendait celle de leurs enfants dans les pays en développement et avait eu un impact sur la fréquentation scolaire et sur les résultats des élèves des établissements primaires.  Elle a salué l’accent mis par l’UNICEF sur les enfants les plus vulnérables et souligné que le Fonds était un partenaire de confiance de l’Islande dans le domaine de l’assistance au développement. 


La représentante a appuyé les conclusions de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, et indiqué que les mesures prises par les gouvernements devaient viser à protéger les enfants de toutes les formes de violence et à fournir aux enfants victimes de la violence, de l’exploitation sexuelle et des abus une assistance et des services sociaux et de conseil.  Elle a exprimé sa profonde inquiétude face au phénomène croissant de la vente d’enfants, de la prostitution et de la pornographie mettant en scène des enfants et son lien étroit avec la traite des êtres humains.  Elle a appuyé les recommandations de la Rapporteure spéciale chargée de cette question, Mme Najat M’jid Maalla, qui a appelé à une meilleure compréhension et à une prise de conscience accrue de la complexité de ces problèmes.  D’autre part, son pays a rejoint les 94 autres qui ont approuvé les engagements et Principes de Paris sur les enfants associés aux forces et groupes armés.  Elle a enfin exhorté tous les pays à signer et ratifier la Convention et ses deux Protocoles facultatifs. 


M. IQBAL AHMED (Bangladesh) a indiqué avoir été l’un des premiers pays à signer et à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant.  Le pays a adopté un Plan quinquennal 2005-2010 pour la protection de l’enfant et a déclaré 2001-2010 « Décennie des droits de l’enfance », a indiqué le représentant en ajoutant que la responsabilité du respect des droits de l’enfant incombait au Gouvernement, mais également aux individus qui s’occupent des enfants.  Les secteurs de l’éducation et de la santé bénéficient d’une allocation budgétaire significative, centrée sur l’enfance et le Bangladesh a fait des progrès substantiels dans la réduction de la mortalité infantile et de la malnutrition.  


D’autre part, l’écart entre les garçons et les filles dans la plupart des indicateurs sociaux a été réduit, voire éliminé dans certains cas comme la scolarisation dans les cycles primaires et secondaires.  Actuellement, l’éducation des filles est gratuite jusqu’au lycée et l’introduction de plusieurs mesures incitatives a largement permis la scolarisation des filles.  La législation a été révisée pour devenir plus stricte concernant la protection des enfants, en particulier des filles, de toutes les formes d’abus et d’exploitation et de trafic.  Le Bangladesh est également partie à la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les formes les plus graves de travail, a-t-il dit, précisant que sa législation était en passe de s’aligner sur cet instrument.  Ceci a déjà eu pour résultat que l’industrie de l’habillement, la plus importante en termes d’exportation, est totalement exempte de travail infantile, a—t-il assuré.


Mme NELI SHIOLASHVILI (Géorgie) a fait savoir qu’un plan d’action sur le bien-être des enfants avait été mis en place pour la « désinstitutionnalisation et le renvoi dans les communautés ».  Le nombre d’enfants dans des institutions est ainsi passé de 5 000 en 2004 à 1 000 cette année, grâce, notamment, à l’appui de l’UNICEF et de l’Union européenne.


Mme Shiolashvili a mis l’accent sur le sort des familles déplacées et de leurs enfants.  Avec l’agression militaire étrangère d’août 2008 et l’occupation de territoires géorgiens, des milliers de familles d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ont été forcé d’abandonner leurs maisons, a-t-elle souligné.  Le sort des citoyens géorgiens qui vivent sous occupation militaire étrangère est aussi préoccupant, a ajouté la représentante.


Mme GABRIELA ORTIGOSA (Uruguay) a déclaré que le thème de la protection de l’enfance revêtait une importance capitale pour son pays et a lancé un appel à tous les États afin qu’ils souscrivent à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs.  Elle a défendu le droit de l’enfant à être entendu et à obtenir des réponses lors de prises de décision sur des questions qui affectent son existence.  Il convient qu’il jouisse également du droit de recours devant les tribunaux et de défendre ses droits avec une assistance juridique, a-t-elle dit.


Un Conseil consultatif des droits de l’enfant et des adolescents a été mis en place avec la participation de représentants de la société civile, a ajouté la représentante.  Ce Conseil est responsable de la coordination des politiques publiques relatives aux droits de l’enfant et de l’adolescent, de l’examen des aspects budgétaires liés à ces politiques et de l’analyse des amendements à apporter aux normes juridiques existantes et à la proposition de nouvelles normes.  Elle s’est ensuite penchée sur le fait que de plus en plus d’enfants vivaient dans la pauvreté, notamment avec la crise économique.  La mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement a, selon elle, favorisé une approche transversale avec l’inclusion de la thématique des enfants dans tous les secteurs de la politique nationale. 


M. ADOLPHE MINKOA SHE (Cameroun) a déclaré que, depuis sa ratification en 1993 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, son pays s’était attelé à mettre en œuvre ses dispositions.  Le Cameroun a adopté en 2009 une politique nationale du développement du jeune enfant qui entend rassembler, dans un cadre cohérent, l’ensemble des initiatives en faveur de l’enfant âgé de 0 à 8 ans.  Dans le domaine de la santé, l’accent est mis sur le rapprochement des soins de santé de la mère et de l’enfant, la nutrition et la sécurité alimentaire, le dépistage et la réhabilitation des enfants handicapés, la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité.  En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, la mise en œuvre du second plan stratégique multisectoriel a favorisé des progrès dans la prévention et l’accès au traitement.


Pour ce qui est de l’éducation, a poursuivi M. Minkoa She, le Cameroun a instauré la gratuité de la scolarisation au niveau de l’école primaire depuis 2000.  Un programme d’éducation de base concernant en priorité les jeunes filles est mis en œuvre, avec le concours de l’UNICEF.  Ce programme a déjà permis un accroissement sensible du taux de scolarisation et la réduction de la disparité garçon-fille.  Toutes ces initiatives sont toutefois confrontées à d’énormes contraintes dues à l’insuffisance des ressources.  Seule la contribution légitime de la communauté internationale pourrait renforcer de manière décisive les efforts engagés au niveau des États.


Mme AL-YAHYAI (Oman) a déclaré que son pays était un État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant depuis 1996 et collabore avec l’UNICEF afin de couvrir intégralement les projets et programmes en cours.  Le Gouvernement lutte également contre la traite des personnes ainsi que l’exploitation sexuelle des enfants et la prostitution et, a ratifié tous les instruments pour lutter contre ces fléaux.  Le Ministère de l’éducation déploie des efforts considérables, garantit la gratuité de l’éducation et s’efforce, entre autres, de réduire les taux d’abandon scolaire.


Les enfants sont la pierre angulaire de toute société et le pays a créé un large éventail d’activités et de programmes pour favoriser l’épanouissement des enfants avec la création, par exemple, d’un forum en ligne, des stages de formation pour les personnels chargés des enfants, l’examen de toutes les réunions et conférences à l’intérieur et à l’extérieur du pays.  Le Gouvernement attache aussi une grande importance aux droits des enfants handicapés et déploie progressivement des services visant à leur intégration dans la société et leur participation à la vie de tous les jours.  L’opinion est aussi sensibilisée à la situation et aux besoins des enfants handicapés.  Le Gouvernement supervise directement toutes ces activités.  


Mme ANNA MUBUKWANU-SIBANZE (Zambie) a cité, en préambule, la phrase suivante pour souligner l’importance de la protection des enfants: « Les enfants sont les messages vivants que nous envoyons pour des temps futurs que nous ne pourrons pas voir. »  Elle a ensuite souligné l’urgence qui s’attache à la lutte contre des maladies comme le paludisme ou le VIH/sida qui touchent un nombre toujours trop important d’enfants.  Grâce à une politique énergique, la Zambie a réussi à réduire la prévalence du paludisme parmi les enfants de moins de 5 ans de 53%, a indiqué la représentante.  S’agissant de la lutte contre le VIH/sida, le Gouvernement zambien a ouvert sur tout le territoire des centres de conseil et de prévention de la transmission du virus de mère à enfant.  Une nouvelle infection sur dix concerne en effet un enfant de moins de 14 ans, a rappelé Mme Mubukwanu-Sibanze.


La représentante a ensuite souligné l’importance de lutter contre les multiples formes d’exploitation dont sont victimes les enfants.  À cette fin, la Zambie est en train de renforcer son arsenal juridique, avec notamment des propositions de loi en cours d’examen au Parlement visant à criminaliser la transmission d’éléments pornographiques à des enfants et à interdire aux enseignants d’entretenir des relations sexuelles avec leurs élèves.  La déléguée a également déclaré que la mise en œuvre de la loi de 2008 contre le trafic d’êtres humains se poursuivait.  Elle a, pour conclure, félicité l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (UNODC) pour sa coordination des efforts de la communauté internationale dans la lutte contre le trafic d’êtres humains.


M. ULIBARRI BILBOA (Costa Rica) a lancé un appel en vue de la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses deux Protocoles facultatifs.  Il a axé son intervention sur l’enregistrement de la naissance, l’encouragement à une responsabilité partagée des deux parents et à la responsabilité paternelle en particulier.  Le pourcentage des naissances dont le père n’est pas déclaré a considérablement diminué dans le pays à l’issue de l’adoption de la nouvelle législation sur cette question, a-t-il dit.


Le représentant a également évoqué le soutien coordonné et systématique au chef de famille, y compris dans les situations d’urgence.  Il est important que les contenus encouragent au respect de la dignité humaine de l’enfant.  Il a cité, à cet égard, les stratégies et les recommandations faites par la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants.  Il a également traité de la prostitution des enfants et de la pornographie et a mis en exergue l’importance de la coordination des efforts de lutte contre la criminalité transnationale organisée.  Il s’est félicité du fait que le Conseil de sécurité s’intéresse de plus en plus aux enfants dans les conflits armés.  


Mme GIORRA EZEZIKA (Nigéria) a fait état des progrès dans son pays s’agissant de la promotion et de la protection des droits de l’enfant.  Signataire en 1991 de la Convention relative aux droits de l’enfant, le Nigéria a notamment promulgué en 2003 une loi sur les droits de l’enfant, reprise au niveau fédéral dans 24 États sur 36, certains d’entre eux possédant en outre une législation spécifique sur la mendicité des enfants.  Des progrès significatifs ont été enregistrés s’agissant de la scolarité des petites filles, par le biais notamment de l’établissement d’unités au sein des écoles dédiées à l’alphabétisation des filles.


Mme Ezezika a ensuite indiqué que des parlements pour les enfants du Nigéria avaient été mis en place au niveau fédéral et des États.  Sur le chapitre spécifique de la violence faite aux enfants, ainsi que des multiples formes de leur exploitation, la représentante a annoncé que le Gouvernement du Nigeria avait entamé le processus de ratification des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant, respectivement, l’implication d’enfants dans les conflits armés et la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.


M. ŞEN RAMIS (Turquie) a déclaré que son pays avait consacré la supériorité des instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant par rapport à ses lois nationales, en amendant sa Constitution dès 2004, puis les aspects pertinents de ses textes de loi par la suite.  À la suite de l’adoption de la réforme constitutionnelle par référendum, le 12 septembre dernier, les droits de l’homme et les libertés fondamentales ont été élargis en Turquie, a souligné le représentant. 


Le représentant a ajouté que la protection de la famille et des enfants faisait l’objet d’un article dans la Constitution qui garantit notamment le principe du « meilleur intérêt » de l’enfant.  M. ŞEN a ajouté que la Turquie célébrait chaque année, le 23 avril, date de l’inauguration du Parlement en 1920, la Journée des enfants.


Mme ALSALEH MONIA (République arabe syrienne) a donné un aperçu des activités de son pays en faveur de la petite enfance au cours des dernières années.  Un rapport pertinent est régulièrement préparé pour procéder à l’évaluation des plans, programmes et projets nationaux sur cette question qui a été couronnée par une réunion nationale.  La Syrie a accueilli, du 20 au 23 septembre 2010, la Conférence arabe et régionale sur les soins à la petite enfance, organisée par le Ministère de l’éducation, en coopération avec l’UNICEF et d’autres organisations arabes et régionales.  La Conférence a soulevé des questions nouvelles avec, notamment, la problématique de la transition des enfants du primaire vers le secondaire.  En juillet, la Syrie a également accueilli la Conférence régionale sur les adolescents dont les conclusions ont été présentées à la Conférence régionale de haut niveau sur les enfants.


La situation des enfants et adolescents vivant sous occupation étrangère a été particulièrement débattue et des actions proposées dans ce contexte, notamment en ce qui concerne la situation des enfants dans le Golan syrien occupé, a-t-elle expliqué.  Israël persiste à saper l’identité arabe par le biais de son programme d’éducation imposé et par sa négligence à l’égard des services d’éduction et de santé, a-t-elle dit.  Elle a précisé qu’Israël avait catégoriquement refusé les programmes et projets proposés par la Syrie pour les populations du Golan occupé.  Elle a appelé la communauté internationale à faire en sorte que cette occupation cesse et que des observations soient faites par des comités internationaux.  Elle a ensuite demandé qu’Israël lève le blocus contre Gaza. 


M. MILORAD ŠCEPANOVIĆ (Monténégro) a indiqué que son pays avait signé, en mars dernier, un nouveau programme d’action avec l’UNICEF pour 2010-2011 qui contribuera à la réalisation des objectifs clefs en ce qui concerne la protection et la promotion des droits de l’enfant.  Le Monténégro prépare, en outre, une analyse de la situation des femmes et des enfants, sur les plans humain, financier et organisationnel.


M. Šcepanović a attaché une grande importance à la question de la violence à l’encontre des enfants, y compris dans les conflits armés, et réaffirmé l’attachement du Monténégro aux Principes de Paris.  Par ailleurs, les objectifs d’une éducation de qualité pour tous et de l’inclusion sociale sont au cœur des priorités du Gouvernement.  Une stratégie de développement de l’éducation préscolaire pour la période 2010-2015 est en cours de réalisation pour offrir des opportunités à 40% des enfants d’ici à 2015, notamment les enfants roms et réfugiés, ceux vivant dans la pauvreté ou avec des handicaps.  Au niveau de l’éducation primaire, le but est de couvrir tous les enfants des groupes marginalisés, en incluant les enfants avec des besoins spécifiques.  


M. MiloŠ Koterec (Slovaquie) a encouragé les pays qui n’ont pas encore ratifié les protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant à le faire le plus vite possible.  En matière de protection des droits de l’enfant, la Slovaquie reconnaît les efforts du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Comité des droits de l’enfant, ainsi que des organisations non gouvernementales. 


Le représentant a néanmoins attiré l’attention sur le fait que certains droits contenus dans la Convention n’étaient pas respectés dans le cas de millions d’enfants à travers le monde.  M. Koterec a souligné que la Slovaquie avait été l’un des principaux soutiens au sein du Groupe de travail à composition non limitée de la Commission des droits de l’homme chargé d’élaborer un nouveau protocole facultatif à la Convention. 


Mme. DALI AMIRA (Tunisie) a indiqué que son pays avait ratifié, en 1991, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et promulgué, quatre ans plus tard, un code de protection de l’enfant, « ce qui constitua une avancée législative majeure ayant enrichi le système nationale des droits de l’homme ».  Après avoir mentionné d’autres initiatives, en faveur en particulier de l’enfant handicapé, la représentante a souligné la nécessité, dans le monde d’aujourd’hui, de permettre aux plus jeunes d’accéder à la culture numérique. 


« De même, la santé psychologique des adolescents a été renforcée par la promotion des cellules d’orientation dans les établissements d’enseignements », a ajouté Mme Dali.  « L’encadrement de l’enfance dans notre pays constitue une question stratégique de choix essentiel de notre projet de société », a résumé la représentante tunisienne.  Elle a expliqué que cette orientation trouvait son expression dans la création, en 2002, du Parlement de l’enfant et, en 2005, des conseils municipaux des enfants et des clubs des enfants parlementaires.


MmeOrokia Roxane Tiendrébéogo (Burkina Faso) a estimé que malgré les efforts accomplis, en matière de promotion et de protection de l’enfance, les défis à relever restent énormes.  Elle a rappelé que les visions projetées lors du Sommet mondial pour les enfants, en 1990 à New York, étaient loin d’être réalisées.  La moitié des enfants en âge scolaire n’ont pas accès au système scolaire, a-t-elle poursuivi.  Les enfants sont encore victimes de nombreuses violences, d’abus sexuels, de traite, de pires formes de travail, de l’impact de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition, de maladies, dont le paludisme ou le VIH/sida. 


La représentante s’est félicitée des progrès accomplis dans son pays, notamment en matière de couverture scolaire, d’approvisionnement en eau potable et de protection des droits de l’enfant et de la mère.  Mais, beaucoup reste à faire, a-t-elle précisé.  L’écart pour atteindre la scolarisation universelle, d’ici à 2015, reste important.  Sur le plan sanitaire, les maladies endémo-épidémiques et la faiblesse du taux de vaccination demeurent les principales causes de mortalité infantile.  Au niveau de la protection des droits, de nombreux enfants restent confrontés à la traite des personnes, a-t-elle prévenu.  Dans ce contexte, le Gouvernement du Burkina Faso a adopté, en 2009, un cadre d’orientation stratégique pour la promotion de l’enfant à l’horizon 2017.  Mme Tiendrébéogo a évoqué trois axes: la protection et la promotion juridique, l’accès des enfants et de leurs mères aux services sociaux, ainsi que les opportunités d’insertion économique.


Mme VICTORIA SULIMANI (Sierra Leone) a souligné l’importance de la santé maternelle et infantile.  En avril 2010, la Sierra Leone a développé un plan stratégique quinquennal pour offrir dans tout le pays des soins de santé gratuits aux femmes enceintes, aux femmes allaitant leurs bébés et aux enfants de moins de 5 ans, en particulier dans les milieux pauvres et vulnérables.  En outre, le Gouvernement a établi des comités pour lutter contre les violences sexuelle et domestique à l’endroit des enfants et leur exploitation.  En partenariat avec l’UNICEF, il a créé deux centres pilotes pour traiter les enfants qui ont été victimes d’abus.


Mme Sulimani a indiqué que la Sierra Leone appuyait la discrimination positive en faveur des filles dans le domaine de l’éducation.  En outre, le pays est en train de revoir tout son système éducatif pour mieux gérer la profession d’enseignant.  Les enfants ont malheureusement été victimes de violence et d’abus pendant les 11 années qu’a duré la guerre en Sierra Leone, d’où les mesures fortes qui ont été prises pour les protéger contre toute forme d’exploitation.  Une force de travail a également été mise en place pour lutter contre la traite des personnes, identifier les victimes, les loger et les réunir avec leur famille.  La représentante a indiqué que son pays allait bientôt signer et ratifier la Convention de La Haye relative à l’adoption. 


M. JEREMIAH MURONGWANA (Afrique du Sud) a estimé qu’il fallait des efforts concertés et un ferme engagement de la communauté internationale pour promouvoir et protéger les droits de l’enfant et que, dans ce cadre, les acteurs du système des Nations Unies chargés du bien-être de l’enfant apportaient une contribution positive.  Il a ensuite évoqué la violence à l’égard des enfants, leur vente, la prostitution et la pornographie les mettant en scène et, des enfants dans les conflits armés.  Il convient, a-t-il dit, d’avoir un cadre législatif garantissant la protection des enfants et la pénalisation des auteurs de violence à leur encontre.


Le représentant a dénoncé la pratique continue de la vente d’enfants, de leur prostitution et de la pornographie les exploitant et encouragé à la formulation de nouvelles approches fondées sur les réalités objectives et sur la complexité de ces phénomènes.  Il s’agit d’adopter et de mettre en œuvre des stratégies durables, prenant en compte les contextes spécifiques dans la prévention de la vente des enfants, a-t-il suggéré.  Il a remercié le Secrétaire général qui, avec d’autres dirigeants du monde, a souscrit à l’objectif de la campagne d’éducation lancée par le Président Jacob Zuma juste avant le coup d’envoi de la coupe du monde de football, cet été en Afrique du Sud.  M. Zuma et d’autres chefs d’État ont en effet consenti d’œuvrer au financement de l’éducation favorisant les enfants venant d’un environnement pauvre.  Le droit à l’éducation ne pourra être pleinement réalisé qu’en prenant en considération la capacité de l’État à fournir des financements, a-t-il conclu.


M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a rappelé avec quelle détermination sa nation avait fait face aux questions sociales tout en luttant contre le terrorisme.  Depuis la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant, il y a 20 ans, le Sri Lanka a entrepris des mesures concertées pour appliquer ses dispositions de façon prioritaire.  Les enfants de moins de 18 ans représentent 36% de la population, a poursuivi M. Kohona.  Un quart de la population ayant l’âge d’être scolarisée, le Sri Lanka met l’accent sur l’éducation.


Le représentant a indiqué que le Sri Lanka avait été l’un des premiers États Membres à établir une équipe spéciale conformément aux résolutions 1539 (2004) et 1612 (2005) du Conseil de sécurité pour surveiller l’enrôlement des enfants dans les conflits armés.  Le pays a coopéré étroitement avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et l’UNICEF dans l’application de sa politique de tolérance zéro sur le recrutement des enfants.  Depuis la fin du conflit en mai dernier, le Sri Lanka se félicite qu’il n’y ait plus d’enfants enrôlés dans des combats dans le pays.  Un total de 667 ex-enfants soldats –316 garçons et 351 filles– ont suivi pendant un an un programme de réhabilitation, avant de retrouver leur famille et leur communauté.    


M. ABEBAW FELLEKE (Éthiopie) a affirmé que l’enfance était l’un des secteurs prioritaires de son gouvernement qui intervient à travers des programmes ciblant les enfants par l’éducation et les soins de santé, notamment ceux rendus orphelins par la pandémie de VIH/sida.  En septembre, son pays est devenu signataire du Protocole sur les enfants dans les conflits armés.  Un nouveau Ministère des femmes, de l’enfant et des jeunes a été créé pour coordonner les activités des autres ministères en rapport avec les droits de l’enfant.  L’accès aux soins de santé s’est considérablement amélioré, en particulier les soins à la mère et à l’enfant.  C’est ainsi que la mortalité infantile a été réduite à 77 pour 1 000 naissances et que la mortalité des moins de 5 ans a diminué pour atteindre 123 pour 1 000 naissances.


Le représentant a également souligné que des programmes de sensibilisation du public sur l’hygiène et la nutrition, ainsi que des mesures de prévention des maladies avaient été développés.  La Stratégie nationale de gestion intégrée des maladies néonatales et de l’enfant a conduit à des résultats concrets dans l’amélioration de l’état de santé des nouveau-nés, a-t-il précisé.  D’autre part, le quart du budget national va à l’éducation et 85% à l’enseignement primaire dans les zones rurales.  Le représentant a également indiqué que le Code pénal interdisait le recrutement militaire des enfants de moins de 18 ans et que la Constitution les protégeait des châtiments corporels et des pratiques d’exploitation qui sont dangereuses ou préjudiciables à l’éducation, la santé ou le bien-être de l’enfant. 


Mme MARINA IVANOVIĆ (Serbie) a déclaré que son pays, en tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs, s’engageait à honorer ses obligations en incorporant ses instruments dans sa législation nationale.  La Serbie appuie également les Principes de Paris à propos des enfants dans les conflits armés.  Mme Ivanović a indiqué que l’UNICEF avait approuvé le programme de pays pour la Serbie pour la période 2011-2015.  La Serbie a enregistré beaucoup de développements positifs pendant les cinq années précédentes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la réforme des services sociaux et du système judiciaire.  Elle est consciente toutefois de la nécessité de faire des efforts en ce qui concerne l’inclusion sociale des enfants vulnérables, notamment issus des milieux pauvres, roms, ruraux, ou des enfants handicapés.


Au niveau institutionnel, la Serbie a créé le Conseil des droits de l’enfant et un groupe de travail sur les droits de l’enfant à l’Assemblée nationale.  Le Conseil des droits de l’enfant a adopté un Plan national d’action pour les enfants pour la période 2010-2015, a ajouté la représentante.     


M. HAMDULLAH SAYEED, membre du Parlement de l’Inde, a indiqué que les enfants âgés de 0 à 18 ans représentaient 44% de la population totale et que le Gouvernement n’avait pas ménagé ses efforts pour leur fournir les normes les plus élevées d’éducation, de sécurité sociale et de développement.  Le programme national phare, baptisé Services intégrés pour le développement de l’enfance, est l’un des plus larges et des plus remarquables qui soit en ce qui concerne l’éducation et les soins à la petite enfance.  Il fournit, a-t-il dit, une éducation formelle aux enfants de moins de 6 ans, tout en assurant une nutrition supplémentaire et l’immunisation et des examens médicaux réguliers.  L’année dernière, plus de 71,8 millions d’enfants et 15,7 millions de femmes enceintes et allaitant ont bénéficié de ce programme, qui a eu des incidences directes sur la réalisation de l’Objectif nº4 du Millénaire pour le développement.  Son financement a quadruplé au cours des cinq dernières années pour atteindre 49 milliards de roupies pour 2009-2010. 


Le député indien a également affirmé que l’éducation avait aussi été l’un des domaines du développement de l’enfant qui a connu les succès les plus retentissants avec l’entrée en vigueur, en avril dernier, de la loi sur l’éducation gratuite et obligatoire, érigée désormais en droit inaliénable.  Cette même loi exige que toutes les écoles privées réservent 25% de leurs sièges à des enfants issus de familles pauvres, la différence étant remboursée par l’État dans le cadre d’un plan de partenariat entre le secteur public et le secteur privé.  L’accent est également mis sur l’éducation des filles en tant que l’un des membres les plus vulnérables de la société. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: les délégations réaffirment l’obligation pour toutes les parties en conflit de respecter leurs obligations découlant des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève

AG/J/3393

Sixième Commission: les délégations réaffirment l’obligation pour toutes les parties en conflit de respecter leurs obligations découlant des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève

15/10/2010
Sixième CommissionAG/J/3393
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

12e séance - matin


SIXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS RÉAFFIRMENT L’OBLIGATION POUR TOUTES LES PARTIES EN CONFLIT DE RESPECTER LEURS OBLIGATIONS DÉCOULANT DES PROTOCOLES ADDITIONNELS AUX CONVENTIONS DE GENÈVE


La Commission achève ses débats sur la compétence universelle et sur l’état de droit


Toutes les parties engagées dans un conflit se doivent de respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire, ont rappelé, ce matin, les délégations à la Sixième Commission (chargée des questions juridiques), à l’occasion de l’examen de la question de « l’état des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949, relatifs à la protection des victimes des conflits armés ».


En cas de conflit armé, « la responsabilité première de protection des populations incombe à l’État, mais s’il ne peut le faire, la communauté internationale doit agir », a rappelé le représentant de la Suède.  Cette responsabilité internationale trouve son fondement dans le droit international humanitaire, dont l’objet est de limiter les effets des conflits armés sur la population civile, comme le soulignent quatre Conventions de Genève de 1949 et leurs trois Protocoles additionnels de 1977.


Le premier Protocole additionnel concerne la protection des victimes lors des conflits internationaux, le second Protocole additionnel a trait à la protection des victimes lors des guerres civiles (conflit armé non international) et, enfin, le troisième porte sur l’adoption d’un emblème additionnel par rapport aux emblèmes usuels de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.


Les 53 États africains ont déjà tous ratifié les quatre Conventions de Genève, dont 51 États ont ratifié le Protocole additionnel I et 50 États ont  ratifié le Protocole additionnel II.  Mais la réalité est bien différente sur le terrain, a regretté le représentant du Malawi, qui intervenait au nom du Groupe des États d’Afrique.  Il a fait remarquer que des groupes armés non gouvernementaux agissent en violation flagrante de ces instruments juridiques internationaux.


La Sixième Commission était saisie d’un rapport du Secrétaire général établi à partir des renseignements reçus de 17 États Membres et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur l’état des Protocoles additionnels de 1977 et sur les mesures prises en vue de renforcer le corps de règles en vigueur constituant le droit international humanitaire.


Pour garantir l’application effective du droit international humanitaire, les délégations ont souligné, au cours de cette séance, la nécessité de le faire connaître au plus grand nombre, en saluant le rôle du Comité international de la Croix-Rouge à cet égard.


Quelques délégations, comme celle de l’Argentine, ont également souligné l’important rôle que jouent les commissions mises en place au plan national pour veiller à l’application du droit international humanitaire.  Ce sont des mécanismes importants qui permettent en outre d’assurer la diffusion de ce droit sur l’ensemble du territoire.  La Commission, créée en Argentine, a également pour mission d’examiner la conduite des forces armées dans les opérations extérieures.


Ce matin, la Sixième Commission a aussi achevé son débat sur « l’état de droit » et celui sur la « compétence universelle ».  La compétence universelle autorise n’importe quel État à poursuivre l’auteur d’un crime qui, par sa gravité, affecte la communauté internationale dans son ensemble, quelle que soit la nationalité de l’auteur du crime ou quel que soit le lieu où il a été commis.


« Cette notion n’est pas nouvelle, a relevé le représentant de la République islamique d’Iran, qui a déploré la tendance de l’étendre à une gamme trop vaste de crimes ».  Comme d’autres intervenants, il a souligné que la compétence exclusive ne devrait pas être exercée en violation des principes de l’immunité des représentants des États et de l’égalité souveraine des États.


En outre, beaucoup ont souhaité que la compétence universelle soit exercée « de façon exceptionnelle », « en dernier recours », en « évitant tout abus », et « de bonne foi », afin d’assurer des garanties judiciaires à tous les accusés.  Les intervenants ont notamment invité à ne poursuivre que les crimes les plus graves définis par le droit international.  La représentante du Chili a cité à cet égard la piraterie, reconnue comme crime relevant de cette compétence par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ainsi que le crime de guerre, selon les Conventions de Genève et ses Protocoles additionnels.


La plupart des délégations ont invité la Sixième Commission à examiner cette question de manière plus approfondie, dans l’espoir qu’elle parvienne à déterminer les règles relatives à l’application du principe et à clarifier son contenu, certains se disant favorables à la constitution d’un groupe de travail au sein de la Sixième Commission, tandis que d’autres ont jugé que cette décision était, à ce stade, prématurée.


Par ailleurs, la Sixième Commission a entendu le Président du Groupe de travail sur l’administration de la justice de l’ONU, M. Ganeson Sivagurunathan (Malaisie), qui a présenté les travaux du Groupe ainsi que le projet de décision sur ce sujet.  Ce projet de décision recommande à l’Assemblée générale d’autoriser le Groupe de travail à poursuivre l’examen des questions juridiques en suspens liées à ce point de l’ordre du jour lors de sa soixante-sixième session.  La Sixième Commission se prononcera sur cette question la semaine prochaine.


La Sixième Commission reprendra ses travaux lundi 18 octobre, à partir de 10 heures.  Elle achèvera l’examen de l’état des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève et abordera les « mesures propres à renforcer la protection et la sécurité des missions et des représentants diplomatiques et consulaires ».  Elle entamera également l’examen du rapport du Comité spécial de la Charte des Nations Unies et du raffermissement du rôle de l’Organisation.



L’ÉTAT DE DROIT AUX NIVEAUX NATIONAL ET INTERNATIONAL


Déclarations


Mme FARHINI AHMAD (Malaisie) a salué les efforts déployés par le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit auquel son pays continuera à apporter un soutien véritable.  Elle a ensuite réaffirmé que son pays attachait une grande importance au respect du droit international, en indiquant que la Malaisie, qui a une tradition juridique « dualiste », a ratifié plusieurs traités internationaux.  Les dispositions de ces traités ne produisent effet sur le territoire de la Malaisie qu’après ratification.


La déléguée a également indiqué que de nouveaux pouvoirs de contrôle avaient été conférés aux institutions judiciaires de la Malaisie.  Ainsi, les juges sont dorénavant habilités à vérifier la compatibilité entre le droit interne et les conventions internationales.  La Malaisie, a-t-elle ajouté, a récemment adhéré à la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées et, à  cet effet, le Gouvernement a mis en place un plan d’action pour répondre aux exigences de cet instrument.  La Malaisie a ainsi promulgué une loi et créé un Conseil national pour les personnes handicapées.  Les mêmes efforts ont été déployés par la Malaisie en ce qui concerne la Convention relative aux droits de l’enfant, en promulguant une nouvelle loi pour reprendre ses dispositions.  Elle a enfin estimé que la sensibilisation des populations sur l’importance de l’état de droit serait une des conditions de son effectivité.


M. FARID DAHMANE (Algérie) a assuré que son pays plaçait le principe de l’état de droit au cœur de ses dispositions constitutionnelles et de son édifice institutionnel.  L’Algérie a soit adhéré, soit ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et régionaux, a-t-il dit.  L’Algérie s’est également employée à mettre rapidement en conformité son droit interne avec les engagements découlant de son adhésion aux différents instruments juridiques internationaux.  Une disposition importante de la Constitution algérienne stipule que les traités internationaux ratifiés par le Président de la République sont supérieurs à la loi.  Aux fins de la consolidation de l’état de droit, les processus d’auto-évaluation sont de grande importance, a-t-il dit, précisant que son pays avait  adhéré aux mécanismes d’évaluation par les pairs dans le cadre de l’Union africaine et du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


Le représentant a ensuite souligné que la mise en œuvre efficace de l’état de droit sur le plan international ne pourrait s’accommoder de confusions ou de « zones grises » du droit, où la norme internationale se trouverait contredite par certaines pratiques sur le terrain.  Il a, à ce propos, attiré l’attention sur le développement de pratiques dont la conséquence réelle in fine est le renforcement du terrorisme.  Il a cité le phénomène de prise d’otages par les groupes terroristes et de leur libération, par le chantage, en contrepartie du paiement d’une rançon.  Les millions de dollars ou d’euros versés aux groupes terroristes ne feront qu’agrandir les rangs de ces groupes, a-t-il fait remarquer, avant d’inviter à inclure dans les prochains rapports du Secrétaire général la dimension de lutte contre le terrorisme.


PORTÉE ET APPLICATION DU PRINCIPE DE COMPÉTENCE UNIVERSELLE


Déclarations


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a affirmé que le principe de compétence universelle autorisait tous les États à poursuivre tous les auteurs de crimes graves.  Cette notion n’est pas nouvelle, mais il y a une tendance à l’étendre à une trop vaste gamme de crimes, a-t-il regretté, en soulignant que toute application du principe ne doit pas porter atteinte aux principes de l’immunité des représentants des États, ni à l’égalité souveraine des États.  Il a ensuite affirmé que, pour l’Iran, les crimes visés par cette compétence devraient avant tout être reconnus au plan national.  Il a aussi partagé la position selon laquelle, en l’absence de l’accusé sur le territoire du for, il ne saurait y avoir d’application de la compétence universelle.  L’Iran a déjà pris des dispositions en la matière, a-t-il souligné, en précisant que le droit interne de son pays ne définit pas clairement le principe de compétence universelle.  Mais les juridictions iraniennes, a-t-il fait remarquer, ont la capacité de poursuivre les auteurs de crimes graves.  La Sixième Commission devrait examiner de manière approfondie cette question, en déterminant les conditions de son application et le type de crimes et de délits pouvant être poursuivis dans ce cadre.


Mme ALEJANDRA QUEZADA (Chili) a rappelé que la compétence juridictionnelle constituait un élément essentiel de l’état de droit et qu’elle faisait partie de la souveraineté des États.  Elle a constaté récemment que cette compétence avait été exercée de façon non conforme aux règles traditionnelles d’attribution de la compétence qui est généralement basée sur le lieu, la nationalité de l’auteur présumé ou, dans certains cas, sur la nationalité de la victime.  Cela entraîne une certaine confusion et, même parfois, une incertitude juridique, a-t-elle regretté.  De l’avis de sa délégation, la compétence universelle devrait être interprétée de façon restrictive.  Elle devrait donc être appliquée de façon exceptionnelle et uniquement pour des crimes graves définis par le droit international, a-t-elle ajouté.  Elle a précisé que la compétence universelle s’applique à la piraterie, qui est visée par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et aux crimes de guerre, que prévoient les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels de 1977.


Mme Quezada a cependant reconnu que la compétence universelle pouvait être parfois exercée en se fondant sur le droit international et, en particulier le droit des traités, dans l’objectif de mettre fin à l’impunité pour les crimes les plus graves, tels que le crime contre l’humanité, les crimes de guerre et le génocide.  Elle a estimé qu’il pouvait donc exister des éléments communs et acceptés par tous les États en ce qui concerne cette notion, comme le principe de territorialité.  Ce sont en général les juridictions de l’État sur lequel a lieu le crime qui devraient être compétentes pour poursuivre ses auteurs, a-t-elle rappelé.  En outre, a-t-elle dit, la compétence universelle ne peut être exercée que si elle est établie par un traité international, ce qui exclut tout fondement sur la législation nationale.  Elle a aussi expliqué qu’un État ne devrait exercer la compétence universelle que si l’État sur lequel est commis le crime n’envisage pas de poursuivre son auteur.


Mme ADY SCHONMANN (Israël) a dit espérer que la Sixième Commission parviendra à déterminer les règles relatives à l’application du principe de la compétence et à clarifier son contenu.  Cependant, il reste beaucoup de divergences quant au champ matériel de ce sujet, notamment en ce qui concerne les traités applicables, a-t-elle fait observer.  Pour la déléguée, il est fondamental de distinguer cette notion de celle de l’obligation d’extrader.  La compétence universelle peut être exercée en « évitant tout abus », a-t-elle dit.  Le principe devrait être utilisé uniquement en dernier recours, après l’épuisement de toutes les autres voies possibles offertes par l’État, a-t-elle rappelé.  La compétence universelle doit être exercée de manière judicieuse et de bonne foi, afin d’assurer des garanties judiciaires à tous les accusés, a-t-elle souligné avant de conclure.


M. MARCELO BÖHLKE (Brésil) a estimé que, vu ses incidences juridiques manifestes, la question de la compétence universelle devrait continuer à être examinée à la Sixième Commission, et il a appuyé la proposition tendant à créer un groupe de travail en son sein.  Il a fait observer qu’on ne savait même pas si la compétence universelle était un principe, une norme ou une règle.  La première étape dans l’examen de cette question serait d’essayer de trouver une définition acceptable, a-t-il déclaré, en remarquant que les positions des délégations se rejoignent sur les aspects essentiels.  L’objectif de cette procédure est de poursuivre des auteurs présumés de crimes extrêmement graves, a-t-il rappelé, c’est-à-dire de crimes qui violent les normes impératives du droit international et, par conséquent, les systèmes juridiques de tous les pays.


Parmi les autres aspects à examiner, le représentant a posé la question de savoir s’il fallait le consentement officiel de l’État où le crime avait eu lieu.  M. Böhlke a noté que l’une des questions les plus litigieuses qui apparait dans ce débat était celle des immunités juridictionnelles des chefs d’État et de gouvernement en exercice, car cette immunité est une émanation de la souveraineté de l’État.  Il a expliqué que l’ordre juridique brésilien était fondé sur la compétence territoriale et aussi sur celle liée à la nationalité.  La loi brésilienne prévoit cependant que les auteurs de crimes, que le Brésil est obligé de poursuivre en vertu de textes internationaux, relèvent de la compétence des juridictions brésiliennes, quels que soient le lieu de commission du crime et la nationalité des auteurs présumés.  Cela permet donc l’exercice de la compétence universelle, a-t-il expliqué.


M. HILDING LUNDKVIST (Suède) a déclaré que la lutte contre l’impunité était un but commun des États de la communauté internationale qui peuvent en cela faire application du principe de la compétence universelle.  Cette application, a-t-il souligné, doit se faire en tenant compte de la distinction qui existe entre compétence universelle et obligation de respecter l’immunité des représentants de l’État.  Dans ce contexte, le représentant a souligné la distinction entre les principes de la compétence universelle et de l’obligation d’extrader.


La Suède possède une vaste expérience en matière de mise en œuvre de la compétence universelle et est prête à aider les États à renforcer leurs capacités en la matière, a déclaré M. Lundkvist.  Toutefois, au vu de la complexité de la question, il serait utile que la Commission du droit international approfondisse les réflexions sur ce point, a-t-il conclu.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a fait observer le manque de certitude qui entoure la portée de la compétence universelle.  Il a donc invité à mettre en place des mécanismes permettant d’éviter son utilisation abusive ou toute ingérence dans les affaires internes d’un État.  La compétence universelle n’est pas liée à une exigence de territorialité ou de nationalité pour l’État qui l’exerce, a-t-il expliqué, car elle est justifiée par le caractère atroce de certains crimes.  Mais, a-t-il ajouté, il ne faut pas la confondre avec l’obligation de poursuivre ou d’extrader prévue dans certains instruments internationaux.


Il faut veiller, en appliquant la compétence universelle, à prendre en compte l’immunité judiciaire garantie par le droit international aux hauts fonctionnaires, a déclaré M. Valero.  Il a appelé à être très vigilant dans la démarche adoptée pour définir la compétence universelle, avertissant du risque de politisation et d’application sélective.  Il a enfin estimé qu’il faudrait créer au sein de la Sixième Commission un groupe de travail sur cette question, et confier ensuite les résultats de son étude à la Commission du droit international.


M. AMANUEL AJAWIN (Soudan) a déclaré que le sens et l’application du principe de compétence universelle ne faisaient pas encore consensus entre les États Membres.  Il n’y a même pas de consensus sur son champ d’application ni sur la liste des crimes visés par le principe, à l’exception de la piraterie ou encore de l’esclavage, a-t-il affirmé.  Le représentant a d’autre part appelé à respecter les immunités des représentants de l’État, en précisant que ces immunités étaient confortées par l’arrêtYerodiade la Cour internationale de Justice du14 février 2002 (affaire RDC contre Belgique).  L’insistance de certains États à élargir le contenu des crimes entrant dans le cadre de la compétence universelle, afin d’y inclure plusieurs types de crimes graves est trop hâtive, a estimé le représentant, qui a émis des doutes sur l’enracinement de ce principe dans le droit coutumier international.  Il faut approfondir la réflexion sur ce point, a-t-il conclu.


M. SIRAT ABU (Malaisie) a noté, comme l’indique le rapport du Secrétaire général, que les États Membres sont divisés sur la portée de la compétence universelle.  Cette question doit être examinée avec prudence, a-t-il dit, soulignant que son application variait d’un État à l’autre.  Concernant les crimes relevant de la compétence universelle, il a fait observer que la liste fournie par les États Membres couvrait non seulement des crimes internationaux atroces, mais aussi d’autres crimes.  Pour la Malaisie, la compétence universelle ne devrait s’appliquer que pour les crimes visés par les Conventions de Genève, et pour la piraterie.  La Malaisie, a-t-il ajouté, détermine le champ d’application de la compétence universelle par une loi nationale.


M. Abu a indiqué que sa délégation a estimé qu’il est prématuré pour la Sixième Commission, à ce stade, de créer un groupe de travail qui serait chargé d’examiner cette question.  Le rapport du Secrétaire général a été établi sur la base d’informations communiquées par 44 États Membres, ce qui, selon lui, n’est pas assez représentatif.  Par ailleurs, le représentant a souhaité que la question de l’obligation de poursuivre ou d’extrader soit étudiée séparément de celle de la compétence universelle.  Il faudrait se limiter à débattre de la question de la compétence universelle au sein de la Sixième Commission, a-t-il suggéré avant de conclure.


Mme CATHERINE ADAMS (Royaume-Uni) a expliqué que la compétence universelle était un fondement utile dans la poursuite des auteurs de crimes graves.  Il faut distinguer la compétence universelle de la compétence judicaire internationale reconnue aux tribunaux pénaux internationaux, a ensuite estimé la représentante, qui a aussi appelé à distinguer la compétence universelle de l’obligation d’extrader.  En vertu du droit international, la compétence universelle est établie pour un nombre de crimes spécifiques comme la piraterie et l’esclavage, a-t-elle rappelé, ajoutant que, pour juger de ces crimes, il était fondamental qu’il existât un traité international en prévoyant la possibilité. 


Mme Adams a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à préciser les conditions dans lesquelles cette compétence peut être mise en œuvre, en indiquant que celle-ci ne saurait être exercée en premier recours par l’État, comme le montre la pratique du Royaume-Uni.  De plus, ce principe doit être utilisé de façon responsable et ne doit pas l’être à l’encontre de personnes se trouvant hors du territoire, a-t-elle affirmé.  Il est trop tôt pour adopter un instrument sur la question, mais le Royaume-Uni s’engage à poursuivre le débat au sein de la Sixième Commission, a conclu Mme Adams.


M. PRADIP CHOUDHARY (Inde) a souligné que le principe de la compétence universelle était important et entretenait des liens étroits avec les principes de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale des États.  « Pour renforcer l’état de droit, aux niveaux national et international, il est important de combattre l’impunité dont bénéficient les auteurs de crimes graves, a-t-il ajouté, estimant que le principe de l’obligation de juger ou d’extrader demeurait fort utile.  Il est également important de faire une distinction entre l’exercice de la juridiction extraterritoriale et celui de la compétence universelle, a souligné le représentant, qui a ensuite jugé nécessaire d’approfondir la réflexion sur le thème de la compétence universelle dans un cadre structuré.  L’Inde a une position ouverte quant au format que pourrait avoir cette structure, a-t-il conclu.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a noté qu’il y avait un consensus sur les fondements du principe de la compétence universelle, à savoir la nécessité de lutter contre l’impunité pour les crimes les plus graves affectant la communauté internationale dans son ensemble.  On s’accorde aussi pour penser que la responsabilité première de poursuivre les auteurs de tels crimes repose sur l’État sur le territoire duquel les crimes ont été commis.  Le représentant a estimé que le droit des traités et le droit international coutumier sont assez clairs pour déterminer la portée de la compétence universelle.  Il a ajouté que la compétence universelle devrait être distincte de la compétence des tribunaux internationaux, notamment la Cour pénale internationale (CPI).  M. Barriga a fait observer que les normes du droit international relatives aux immunités des hauts fonctionnaires ne précisent pas clairement le fondement de la compétence.  Il en a déduit que le principe de la compétence universelle ne soulevait pas de question particulière à cet égard.  Il a aussi estimé qu’il ne faut pas envisager la création d’un mécanisme pour régler les différends entre États liés à l’application de la compétence universelle, mais simplement utiliser les mécanismes existants, notamment la Cour internationale de Justice (CIJ).


M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a défini la compétence universelle comme la capacité d’un pays à exercer sa compétence judiciaire sur un ressortissant d’un autre pays sans lien de nationalité aucun avec lui.  Se référant à l’arrêtYerodiade la Cour internationale de Justice du14 février 2002 (affaire RDC contre Belgique), il a dit ne pas contester la légalité du principe de compétence universelle en droit international.


Le représentant a en revanche dénoncé ce qu’il a appelé la politisation de la compétence universelle à l’encontre des dirigeants africains.  Il a appelé à définir le contenu de cette compétence à travers un traité clair et a insisté sur la nécessité de lutter contre les abus du principe.  « La complexité de ce principe justifierait que la question fût confiée à la Commission du droit international mais, au regard de sa sensibilité et de son urgence, il serait plus approprié de porter la question dans un autre cadre », a-t-il estimé, en réaffirmant la nécessité de combattre toute tentative de politisation du concept.


Mme MARIA LAOSE (Nigéria) espère que la justice pénale internationale continuera à jouer son rôle important en tant que pilier de la paix et de la sécurité mondiales.  Elle a noté que la compétence universelle pourrait être établie quels que soient la nationalité de l’auteur du crime et le lieu où le crime a été commis.  Il est nécessaire de définir des règles claires pour déterminer le champ d’application de la compétence universelle, notamment pour réduire l’exercice abusif de cette compétence.  Au Nigéria, les tribunaux n’ont pas de compétence extraterritoriale sur les citoyens d’autres États, a-t-elle assuré.  Mme Laose a rappelé qu’il était essentiel de respecter pleinement le principe de l’égalité souveraine des États en cas de recours à la compétence universelle.  Elle a souhaité que soient résolues les incertitudes et ambigüités relatives à son application, pour garantir que les crimes les plus graves ne fassent pas l’objet d’impunité, tout en respectant la souveraineté des États.  C’est pourquoi, la Sixième Commission doit faire preuve de prudence et envisager de confier l’étude de cette question à la Commission du droit international (CDI).


M. ROBERT YOUNG (Comité international de la Croix Rouge - CICR), a rappelé que tout État partie aux Conventions de Genève de 1949 est compétent pour juger toute personne présumée coupable d’infractions graves se trouvant sur son territoire, quelle que soit la nationalité de cette personne ou le lieu où elle a commis les infractions. Ce principe est profondément ancré dans le droit international humanitaire et, en réalité, tous les États sont astreints à établir leur compétence à l’égard des crimes visés par les Conventions de Genève, a-t-il ajouté.  Il s’est ensuite félicité du fait que certains États ont déjà engagé des poursuites en se fondant sur ce principe de compétence, tout en regrettant que beaucoup d’autres tardent à le faire.


La compétence universelle n’est pas le seul moyen pour s’attaquer aux auteurs de crimes graves, a par ailleurs rappelé le représentant, qui a précisé que cette compétence universelle constituait une mesure de dernier recours.


L’ÉTAT DES PROTOCOLES ADDITIONNELS AUX CONVENTIONS DE GENÈVE DE 1949 RELATIFS À LA PROTECTION DES VICTIMES DES CONFLITS ARMÉS


Déclarations


M. JEAN-CÉDRIC JANSSENS DE BISTHOVEN (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que les civils étaient les victimes les plus fréquentes des violations les plus graves du droit international humanitaire et invité à renforcer leur protection.  L’Union européenne continuera ses efforts en vue d’améliorer la promotion du droit international humanitaire dans ses politiques extérieures.  Il a rappelé que l’Union européenne avait organisé une conférence en 2009 pour discuter de tous les défis rencontrés dans l’application du droit international humanitaire et améliorer le respect de ce droit par tous les acteurs.  La même année, l’Union européenne a aussi mis à jour ses directives sur la promotion du respect du droit international humanitaire, a-t-il dit, soulignant les liens étroits entre ces directives et celles de l’Union européenne sur les droits de l’homme.


M. JEAN-CÉDRIC JANSSENS DE BISTHOVEN a exhorté tous les États Membres de l’ONU à adhérer aux trois Protocoles additionnels aux Conventions de Genève et à accepter la compétence de la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits.  Le Conseil de sécurité a envisagé d’y recourir, a-t-il noté.  Le représentant a aussi félicité le CICR pour ses travaux en droit international humanitaire, citant notamment une étude sur la pratique des États en la matière.  Outre les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels, il s’est félicité de l’entrée en vigueur, cette année, de la Convention sur les armes à sous-munitions.  Il a aussi apprécié les travaux fructueux de la deuxième Conférence des États parties à la Cour pénale internationale qui s’est tenue à Kampala (Ouganda) en juin dernier, notamment en ce qui concerne l’extension de la compétence de la Cour sur certains crimes de guerre.


M. HILDING LUNDKIVIST (Suède), s’exprimant au nom des Pays nordiques, a rappelé qu’en 2009, la communauté internationale avait célébré le soixantième anniversaire des Conventions de Genève.  « Avec la reconnaissance de l’importance de ces instruments majeurs, il est devenu obligatoire pour les États d’assurer leur mise en œuvre effective », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant qu’en ce domaine, beaucoup restait à faire.  Le représentant a réaffirmé que le droit humanitaire devait toujours, et en tout temps, s’appliquer à toutes les parties à un conflit.  Dans ce contexte, il a salué l’action de diffusion des normes de droit humanitaire menée depuis des décennies par le Comité international de la Croix Rouge (CICR) à travers le monde.  Il a invité le CICR à poursuivre ses réflexions en vue d’assurer la sécurité des civils dans les conflits armés, et a salué la pertinence de sa récente étude sur le droit international coutumier.  Le représentant a, d’autre part, estimé que la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits devrait jouer un rôle plus actif dans la vérification de l’application du droit humanitaire international.  À cet égard, il a appelé les États à se tourner vers cette instance, en cas de besoin.


Le délégué s’est en outre dit satisfait de l’action menée par le Conseil de sécurité en faveur de la protection des femmes et des enfants, avant d’inviter les États à mettre en œuvre les différentes résolutions adoptées par cet organe à l’égard de la protection de ces catégories de personnes.  Il a aussi relevé l’importance de la Cour pénale internationale (CPI) dans le respect du droit international et a invité les États qui ne l’ont pas encore fait à devenir partie au Statut de Rome de la CPI.  La responsabilité première de protection des populations incombe à l’État mais, s’il ne peut le faire, la communauté internationale doit agir, a-t-il conclu.


Mme ALEJANDRA QUEZADA (Chili), au nom du Groupe de Rio, a rendu hommage au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour la mise à jour de sa publication sur le droit international humanitaire coutumier.  Elle a souhaité que davantage d’États fournissent les informations demandées par le Secrétaire général sur les progrès accomplis dans leurs législations nationales en ce qui concerne l’application et la promotion du droit international humanitaire.  Elle a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faire en sorte que ce droit soit appliqué, a-t-elle dit, soulignant à cet égard le rôle important de la Sixième Commission dans ce domaine.


Mme Quezada a aussi rappelé le rôle des commissions nationales de droit international humanitaire qui doivent conseiller les autorités nationales sur la mise en œuvre, la diffusion et le développement de ce droit.  Beaucoup d’États, notamment des États du Groupe de Rio, ont mis en place une commission de ce type, s’est-elle réjouie, avant d’inviter ceux qui ne l’ont pas encore fait à suivre l’exemple.  Elle a aussi encouragé les États à former les hauts fonctionnaires en introduisant le droit international humanitaire dans les facultés de droit.  La coopération avec le CICR est cruciale dans ce domaine, a-t-elle ajouté.  Le Groupe de Rio se félicite des évènements organisés pour célébrer le soixantième anniversaire des Conventions de Genève.  Mme Quezada a aussi salué les travaux de la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits (CIHEF), qui permet d’aider les États à mettre en œuvre le droit international humanitaire.


M. MIKE MWANYULA (Malawi), intervenant au nom du Groupe des États africains, a indiqué que 53 États africains avaient déjà tous ratifiés les quatre Conventions de Genève.  Le Protocole additionnel I a déjà été ratifié par 51 États et le Protocole additionnel II, par 50 États du continent africain, s’est félicité le délégué.  Malheureusement, a-t-il poursuivi, la réalité est bien différente sur le terrain, car les groupes armés agissent en violation flagrante des instruments juridiques internationaux.  Dans 10 des 18 pays d’Afrique subsaharienne, on compte plus de 10 millions de personnes déplacées, a-t-il regretté.  C’est pourquoi il a appelé les États du continent africain à adopter des stratégies nationales pour répondre à cette situation.


« Le Groupe des États africains estime que les Conventions de Genève sont des textes importants, applicables à tous les conflits, et concernent toutes les parties engagées », a déclaré le délégué.  Il a exhorté les États et toutes les autres parties engagées dans des combats en Afrique à respecter ces instruments juridiques internationaux.  Avant de conclure, il a félicité le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour son action en matière de promotion et de diffusion du droit international humanitaire.  Il a souligné que dans ce domaine, les États sont des acteurs clefs et qu’ils doivent soutenir les travaux du Comité.


M. ABDELRAZAG GOUIDER (Jamahiriya arabe libyenne) a dénoncé les attaques contre des civils perpétrées dans la bande de Gaza qui touchent notamment des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées.  Il a expliqué les souffrances de ce peuple en mentionnant les arrestations forcées, la destruction des infrastructures civiles, ainsi que l’état de siège et le blocus qui empêchent les médicaments et le matériel médical d’arriver dans la bande de Gaza.  Il a regretté que la communauté internationale se limite à son rôle de témoin, face à une puissance occupante qui refuse de rendre des comptes.  Il a souligné l’importance de respecter les dispositions des Protocoles additionnels aux Conventions de Genève, afin de traduire en justice les auteurs de ces crimes.


M. CHRISTOPHE GONZALES (Monaco) a déclaré que les populations civiles étaient victimes d’un usage aveugle et disproportionné de la force et sont trop souvent exposées aux violences sexuelles et aux viols, désormais utilisés comme instrument de guerre et d’extermination.  De plus, elles sont soumises à un régime de double peine, a-t-il souligné, précisant qu’elles faisaient l’objet de déplacements forcés et, parfois même, privées de l’aide humanitaire, a-t-il ajouté.  Un an après le soixantième anniversaire des Conventions de Genève, a-t-il poursuivi, il est devenu primordial que les États Membres ratifient les Protocoles additionnels qui mettent justement l’accent sur les non-belligérants.  Les États Membres doivent également s’atteler à la ratification des instruments internationaux sur la protection des populations civiles, a-t-il insisté, en rappelant, à cet égard, que Monaco avait ratifié les Protocoles additionnels le 7 janvier 2000 et que cette année, il a ratifié la Convention sur les armes à sous-munitions


Le délégué a, par ailleurs, invité les États Membres à se mobiliser pour la diffusion et la pleine application du droit international humanitaire, au niveau national, et pour l’accès à l’aide humanitaire.  Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les affrontements entre États qui causent des préjudices à la population civile, a-t-il dit.  L’émergence de groupes armés non gouvernementaux dans les conflits non internationaux engendre de nouvelles conséquences humanitaires, a-t-il fait remarquer.  De nouvelles menaces, de nouveaux acteurs, de nouveaux moyens et de nouvelles méthodes de guerre prennent forme et appellent de nouvelles réponses mieux adaptées, a-t-il insisté.  « L’accroissement de la violence mondiale justifie que des mesures globales soient prises à l’intention de tous les acteurs des situations de violence », a-t-il conclu.


M. ANDREW AVRAMENKO (Bélarus) a assuré que son pays œuvrait pour que les juridictions nationales puissent appliquer les Protocoles additionnels aux Conventions de Genève.  Il a aussi indiqué qu’une loi sur l’utilisation des emblèmes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a été promulguée et que des règles sur le droit international humanitaire sont en cours d’élaboration à l’intention des forces armées.  Il a estimé que les connaissances sur le droit international humanitaire devraient être plus largement diffusées.  Au Bélarus, des conférences sont organisées sur ces questions, a-t-il assuré.  Le Bélarus organise en outre des « olympiades pour la paix » avec les étudiants de plusieurs pays.


Le Bélarus a en outre pris de mesures concernant la commémoration de dates importantes dans le domaine du droit humanitaire international, notamment pour les 90 ans de la Croix-Rouge.  C’est ainsi, par exemple, qu’un centre de ressources sur le droit international humanitaire a été ouvert à Minsk, a précisé le représentant.  Il a aussi parlé de la Commission d’application du droit international humanitaire qui joue un rôle important auprès du Gouvernement du Bélarus.  Avant de conclure, le représentant a indiqué que la Communauté des États indépendants (CEI) avait souligné, lors d’une réunion ministérielle, qu’il était important que le troisième Protocole additionnel aux Conventions de Genève porte sur l’utilisation d’un emblème supplémentaire.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que l’ONU avait déjà déployé beaucoup d’efforts pour atténuer l’impact des guerres sur les populations civiles.  Il a regretté qu’en dépit de tous ces efforts, les conflits continuent de faire payer un lourd tribut à ces populations.  Les États doivent respecter les obligations découlant du droit international, en particulier le droit international humanitaire.  De même, toutes les parties engagées dans un conflit doivent respecter les normes de droit humanitaire.  Condamnant les attaques croissantes contre le personnel humanitaire, le représentant a cependant fait remarquer que le personnel humanitaire était tenu de respecter le droit et les us et coutumes des pays dans lesquels il est déployé.


Le représentant a poursuivi en condamnant les graves atteintes au droit international humanitaire commises par les forces de défense israéliennes à Gaza, notamment contre des bâtiments appartenant aux Nations Unies.  Il a aussitôt appelé la communauté internationale à veiller à ce que de telles attaques ne se reproduisent plus.  Il a ensuite mis l’accent sur la question du déminage, en invitant les États à financer les programmes menés en la matière à travers le monde.


Mme FERNANDA MILLICAY (Argentine) a souligné l’importance des informations fournies par le CICR et les États dans le cadre de l’élaboration du rapport présenté par le Secrétaire général.  Elle a ensuite indiqué qu’il était important pour les États d’assurer l’enseignement et une plus large diffusion du droit international, en particulier le droit international humanitaire, notamment à travers les programmes universitaires.


L’Argentine a créé, en 1994, une commission nationale pour l’application du droit international humanitaire.  Cette institution siège au sein du Ministère de la défense et comprend des représentants des Ministères des affaires étrangères, de l’intérieur, de la justice et des droits de l’homme.  Elle est chargée à la fois de veiller à la bonne application du droit international au plan interne et d’assurer sa diffusion sur l’ensemble du territoire, a indiqué la déléguée.  Cette commission a également pour mission d’examiner la conduite des forces armées dans les opérations extérieures. 


La représentante s’est, par ailleurs, appesantie sur le rôle de la Commission internationale humanitaire d’établissement des faits, en expliquant que celle-ci a pour compétence d’enquêter sur les allégations de violations graves du droit international.  Cependant cette compétence ne peut être exercée qu’avec le consentement des parties concernées, a-t-elle précisé.  L’Argentine, est l’un des 72 États ayant déjà accepté cette compétence, a-t-elle dit, en ajoutant qu’il est urgent que les autres États en fassent autant.  Elle a conclu en appelant les pays ne l’ayant pas encore fait à devenir également parties aux Protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949, relatifs à la protection des victimes des conflits armés internationaux, en particulier le droit international humanitaire, notamment à travers les programmes universitaires.


M. AL HAMMADI (Émirats arabes unis) a déploré les graves violations des droits des civils commises par des individus armés dans plusieurs régions du monde, réclamant une application plus rigoureuse des Conventions de Genève et de leurs Protocoles additionnels.  Soulignant qu’il est fondamental de respecter le droit de vivre dans la sécurité, le représentant a indiqué que son pays avait aligné ses lois sur ces instruments juridiques internationaux.  Les Émirats arabes unis ont également lancé une campagne d’information sur les droits de l’homme, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les violations délibérées du droit international humanitaire auxquelles se livre Israël depuis 40 ans.  Il a cité, à cet égard, les génocides et l’exploitation des ressources naturelles, ainsi que la destruction des infrastructures civiles et la construction du mur de séparation sur le Territoire palestinien.  La communauté internationale doit agir pour faire cesser les violations flagrantes du droit international, et, en particulier, du droit international humanitaire, commises par Israël.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Une table ronde de la Deuxième Commission met en lumière la nécessité de réévaluer les critères de radiation de la liste des pays les moins avancés

AG/EF/3285

Une table ronde de la Deuxième Commission met en lumière la nécessité de réévaluer les critères de radiation de la liste des pays les moins avancés

15/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3285
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

Table ronde – matin


UNE TABLE RONDE DE LA DEUXIÈME COMMISSION MET EN LUMIÈRE LA NÉCESSITÉ DE RÉÉVALUER LES CRITÈRES DE RADIATION

DE LA LISTE DES PAYS LES MOINS AVANCÉS


La révision devrait prendre en compte ce que plusieurs intervenants

ont appelé le « paradoxe insulaire », qui affecte les Maldives, pays néanmoins radié de la liste des PMA


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé ce matin la série de manifestations spéciales inscrite à l’ordre du jour de ses travaux pour cette soixante-cinquième session de l’Assemblée générale en organisant une table ronde qui s’inscrivait dans la préparation de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui se tiendra à la fin du mois de mai 2011 à Istanbul, en Turquie.


Les PMA sont une catégorie de pays créée en 1971 par les Nations Unies, au sein de laquelle sont regroupés les pays les moins développés au plan socioéconomique.  Ils présentent les indices de développement humain (IDH) les plus faibles et doivent à ce titre faire l’objet d’une attention particulière de la part de la communauté internationale.


Organisée sur le thème: « Un appui international renforcé et une transition sans heurt pour les pays les moins avancés sur la voie de leur radiation de la liste », la table ronde d’aujourd’hui était présidée par Mme Enkhsetseg Ochir, Présidente de la Deuxième Commission, et modérée par Cheick Sidi Diarra, Secrétaire général adjoint, Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique et Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.


Un des principaux intervenants à la table ronde, le Ministre des finances du Bangladesh a proposé la création d’une nouvelle catégorisation des pays qui regrouperait les trois précédemment adoptées et citées ci-dessus.  Selon cette proposition, les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement feraient désormais partie du « Groupe des pays vulnérables et fragiles ».  D’autres intervenants à la table ronde ont plaidé pour une prise en compte du « paradoxe insulaire », qui traduit la vision selon laquelle des petits États insulaires en développement (PEID) seraient radiés de la liste des PMA sans qu’aucune considération ne soit accordée à leur vulnérabilité aux effets des changements climatiques.


Table ronde sur le thème «  Quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés: Un appui international renforcé et une transition sans heurt pour les pays les moins avancés sur la voie de leur radiation de la liste »


Déclarations liminaires


M. ABUL MAAL ABDUL MUHITH, Ministre des finances du Bangladesh, a relevé que les pays en développement étaient confrontés à de nombreux obstacles tels que la crise alimentaire, la crise énergétique et la crise financière.  Rappelant qu’en 1971 le monde ne comptait que 25 pays dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA), il a regretté que de nos jours ce nombre soit passé à 49.  Les PMA comptent 12% de la population mondiale, mais ne participent qu’à hauteur de 1% au commerce international, a-t-il fait observer.  M. Abdul Muhith a suggéré le renforcement du rôle du commerce, et la mobilisation de ressources financières substantielles et adéquates comme voies de relance des économies des PMA.  Il faut développer une vision nouvelle dans l’approche du développement, a-t-il recommandé.  À ce propos, il a suggéré la mise en place d’une nouvelle catégorie de pays, qu’il a désigné comme étant « les pays vulnérables et fragiles », et qui seront recensés sur la base de critères tels que l’absence de littoral dont souffre un État, l’étroitesse de son marché intérieur, ou encore son statut insulaire et l’étroitesse de son territoire.  Il a rappelé qu’un pays comme les Maldives pourrait disparaître d’ici 50 ans du fait des conséquences des effets des changements climatiques, dont la montée du niveau des océans, et son propre pays, le Bangladesh, pourrait perdre 20% de ses terres d’ici 40 ans pour les mêmes raisons.  Il faut réviser le plan d’action de développement des PMA en prenant en compte ce nouveau facteur climatique, a suggéré le Ministre des finances du Bangladesh.  Il a estimé que les réformes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international ne vont pas résoudre tous les problèmes des pays en développement et a plutôt exhorté la communauté internationale à examiner des mesures concrètes comme la facilitation de l’accès des produits des pays en développement aux marchés des pays riches.


M. PATRICK GUILLAUMONT, Professeur émérite de l’Université d’Auvergne (France), a évoqué la question de la transition de « l’inclusion, vers la graduation » d’un pays de la liste des PMA.  Par définition, a souligné M. Guillaumont, « le but final est, pour les États de la catégorie des PMA, de voir le nombre de membres de cette liste diminué de manière progressive, et de parvenir finalement à sa disparition ».  Or, cette catégorie de pays, qui regroupait lors de sa création en 1971, 25 pays, a pratiquement vu sa composante doubler puisqu’elle en inclut 49 en 2010 ».  « Pourquoi donc un taux de graduation si faible? », s’est demandé l’expert.


Tout d’abord, a-t-il expliqué, il existe une asymétrie entre les critères d’inclusion et ceux de radiation de la liste, a-t-il constaté.  Il a rappelé que l’inclusion des pays sur la liste des PMA s’appuyait sur trois critères: le revenu par habitant; le retard dans le développement humain basé sur un indice composite incluant des indicateurs de santé, de nutrition et de scolarisation et la vulnérabilité économique du pays concerné.  La radiation, ou graduation, répond, quant à elle, à quatre critères: tout d’abord, l’incapacité d’un pays à répondre à  deux des critères d’inclusion, et non pas seulement à un seul.  Ensuite les seuils de graduation, contrairement à ceux d’inclusion, bénéficient d’une marge de tolérance.  En outre, pour être recommandé pour sa graduation et sa sortie de la liste des PMA, un pays doit être approuvé comme étant éligible à son exclusion de cette liste lors de deux examens triennaux consécutifs.  Enfin, la graduation effective a lieu seulement trois ans après la décision prise par l’Assemblée générale, a indiqué l’expert.


En raison de cette asymétrie, 18 pays en développement sont aujourd’hui dans une situation intermédiaire, a-t-il poursuivi: d’un côté, ils ne sont pas considérés comme éligibles à la graduation.  Mais de l’autre, s’ils s’apprêtaient à rejoindre la liste des PMA, ils ne pourraient pas y être inclus.  Cinq autres pays à faible revenu, qui ne sont pas considérés comme éligibles sur la liste, ne pourraient pas en être radiés s’ils y figuraient, a poursuivi M. Guillaumont.  Quant aux pays qui contestent leur graduation, ils ont tous en commun le fait d’être des petits États insulaires en développement (PEID), comme c’est le cas des Maldives, qui craignent de perdre les avantages liés à leur statut de PMA, dans un contexte où ils estiment que leur existence même est menacée par les effets des changements climatiques, a relevé M. Guillaumont.  Aussi l’expert a-t-il souligné la nécessité pour la communauté internationale d’assouplir la transition, en se dotant notamment d’un bon indicateur de vulnérabilité aux changements climatiques pour déterminer le niveau des fonds concessionnels qui doivent être attribués à ces États insulaires pour mettre en œuvre leurs stratégies d’adaptation et d’atténuation aux conséquences du réchauffement du climat mondial.


M. PIERRE ENCONTRE, Chef des programmes spéciaux à la Division de l’Afrique, des pays les moins avancés et des programmes spéciaux de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a affirmé que la CNUCED accompagne les pays vers la voie de sortie de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Il a décrit le chemin et la transition par lesquels passent ces pays.  La sortie d’un pays de la catégorie des PMA, a-t-il relevé, se désigne par le terme graduation.  Tout d’abord, le Comité pour les politiques de développement constate que le pays en question est éligible à la graduation, a-t-il noté.  Ensuite, le Comité vérifie, trois ans plus tard, que le pays remplit effectivement les critères qui ont été relevés trois ans auparavant avant de proposer alors sa graduation.  Cette graduation est entérinée par le Conseil économique et social d’abord, puis par l’Assemblée générale des Nations Unies.  Après cette étape, le pays entre dans la période dite de transition douce qui dure trois ans et, au cours de laquelle, il doit se préparer structurellement à quitter le statut de PMA.  Rappelant qu’à la fin de cette période de transition douce, le pays perd tous les avantages relatifs au statut de PMA, M. Encontre a souligné que des négociations bilatérales ou multilatérales peuvent tout de même permettre à cet État de garder un certain nombre d’avantages de PMA pour une période de temps déterminée, de commun accord avec ses partenaires.  L’Union européenne a accordé ce genre de dérogation en 2008.


Certains pays, comme les Maldives, peuvent cesser d’être dans la catégorie des PMA mais, rester tout de même très vulnérables du fait de leur situation de petit État insulaire en développement, a-t-il expliqué.  Exhortant la communauté internationale, notamment les pays développés, à tenir compte de la vulnérabilité particulière de certains pays, comme le Botswana, qui n’est plus un PMA, mais souffre tout de même de son enclavement, il a suggéré que les pays développés adoptent des positions souples face à ces pays qui ne constituent pas pour eux des concurrents commerciaux sérieux.


M. AHMED NASEEM, Ministre d’État chargé des affaires étrangères des Maldives, a évoqué la situation de son pays, qui est un petit État insulaire en développement, et a été radié de la liste des PMA, cette décision prenant effet à compter du 1er janvier 2011.  Il a expliqué que le développement constant des Maldives au cours des 40 dernières années était lié à l’expansion de l’entreprenariat et de l’industrie touristique locale.  Toutefois, a-t-il précisé, cette croissance économique réelle s’est traduite par de graves disparités au sein de la population, en raison d’un déficit de bonne gouvernance et d’une corruption endémique.  Le Ministre a ensuite contesté la pertinence des critères d’évaluation qui président à la graduation des PMA, soulignant que les coûts de l’adaptation aux changements climatiques devraient être pris en compte par les indicateurs de bien-être et de vulnérabilité.  M. Naseem a affirmé que les Maldives n’avaient jamais été en mesure de respecter le critère de vulnérabilité économique fixé par le Comité des politiques de développement des Nations Unies.  Il est donc indispensable pour la communauté internationale de reconsidérer les limites imposées actuellement aux États bénéficiant du concept de « traitement spécial et différencié », a-t-il préconisé.  La situation des petits États insulaires en développement met cruellement en lumière ce besoin, a dit le Ministre, avant de qualifier la situation actuelle des Maldives de « paradoxe insulaire ».


M. PETER THOMPSON, Directeur pour les accords de partenariat économique et de développement à la Direction générale du commerce de la Commission européenne, a souligné les efforts déployés par l’Union européenne pour mettre en œuvre le Plan d’action de Bali.  Évoquant la question de l’accès au marché, il a déclaré que l’Union européenne avait tenu ses engagements de fournir un accès total et libre de droits de douanes à toutes les importations en provenance des pays les moins avancés (PMA), en dehors des armes.  Il a souligné que l’aide publique au développement (APD) devait être liée à d’autres sources de financement, conformément au Consensus de Monterrey et à la Déclaration de Doha.  S’agissant des PMA, l’Union européenne a porté son aide, qui était de 7,5 milliards d’euros en 2000, à 13,5 milliards en 2009.  Une telle aide, a-t-il dit cependant, sera insuffisante pour leur permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a appelé d’autres donateurs et puissances émergentes à contribuer plus substantiellement à l’APD.


Discussion interactive


Le représentant du Népal a estimé que les PMA étaient extrêmement marginalisés dans l’économie mondialisée, que ce soit sur les plans logistique, de l’accès au commerce ou de la vulnérabilité aux changements climatiques.  L’appui réclamé par ces pays est donc parfaitement justifié au vu des difficultés qu’ils rencontrent par rapport à d’autres pays en développement, a-t-il estimé.  À cet égard, il s’est dit satisfait de l’assouplissement en cours des critères d’inclusion à la liste des PMA.  Mais le rapport sur les investissements au niveau mondial indique que les flux financiers en direction des PMA ont baissé en 2010, ce qui est source de pessimisme, dans un contexte de crises où les prix des denrées alimentaires ont doublé en l’espace de quelques années et où presque tous les PMA sont des importateurs nets de produits de base.


Son homologue de l’Ouganda a indiqué que des PMA sans littoral, comme son propre pays, devaient consentir des investissements pour renforcer leur infrastructure et leurs réseaux logistiques.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), créent des obligations fiscales sans générer de base saine pour permettre de trouver les ressources fiscales nécessaires à la promotion de ces infrastructures, a-t-il fait observer.  Le représentant de l’Éthiopie, pays qui est également un PMA, a recommandé pour sa part de mettre l’accent sur le développement agricole, facteur de croissance économique.  Le représentant de l’Australie a indiqué de son côté, que son pays contribuait à hauteur d’un milliard de dollars par an à l’aide en faveur du développement des PMA, mais qu’il comptait dès l’an prochain doubler le montant de cette assistance.


Reprenant la parole à l’issue de ces commentaires, M. Thompson a reconnu que le « paradoxe insulaire » était une réalité.  Il est en effet souvent facile de considérer les petits États insulaires en développement (PEID) comme prospères, alors qu’ils ont des problèmes spécifiques, a-t-il indiqué.  « Il est temps de transformer la générosité purement verbale vis-à-vis des PEID en actes concrets à leur endroit », a ajouté M. Thompson, avant de proposer l’organisation, à l’issue de la prochaine Conférence d’Istanbul sur les PMA, d’une rencontre internationale portant sur la différenciation entre catégories de pays en développement, ceci afin de pouvoir réévaluer et ajuster le type de réponse à apporter à chacune de ces catégories de pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les États-Unis et la Fédération de Russie proposent en Première Commission un projet de résolution inspiré de leur nouveau Traité START

AG/DSI/3415

Les États-Unis et la Fédération de Russie proposent en Première Commission un projet de résolution inspiré de leur nouveau Traité START

15/10/2010
Assemblée généraleAG/DSI/3415
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

11e séance – après-midi


L ES ÉTATS-UNIS ET LA FÉDÉRATION DE RUSSIE PROPOSENT EN PREMIÈRE COMMISSION UN PROJET DE RÉSOLUTION INSPIRÉ DE LEUR NOUVEAU TRAITÉ START


La Commission de la sécurité internationale et du désarmement a achevé, cet après-midi, les deux journées de son débat thématique consacrées aux armes nucléaires.  Cinq projets de résolutions ont été présentés, dont un nouveau texte américano-russe concernant la réduction bilatérale des armements nucléaires stratégiques.


La délégation des États-Unis a présenté un projet de résolution commun avec la Fédération de Russie concernant le nouveau Traité START, signé en avril 2010, dont l’objectif est de réduire plus avant et de limiter le nombre d’armes stratégiques de part et d’autre.  Le texte proposé exprime l’appui à cet engagement bilatéral et souligne l’importance de sa contribution au désarmement nucléaire comme faisant partie des engagements respectifs de ces États au titre de l’article VI du TNP, a précisé la représentante américaine.  Ce projet de résolution émet également le souhait que le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) entre en vigueur dans les plus brefs délais et soutient le démarrage de négociations en faveur d’un traité interdisant la production de matière fissile destinée à des armements nucléaires ou à d’autres engins explosifs.


Au cours du débat, plusieurs représentants ont salué la signature de ce nouvel Accord américano-russe, émettant l’espoir qu’il soit rapidement ratifié et ouvre la voie à de nouvelles négociations dans le domaine du désarmement nucléaire.


Pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, de nombreuses délégations ont ensuite insisté sur la mise en œuvre et le suivi du Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de mai dernier, ainsi que sur la nécessité d’entamer des négociations de fond au sein de la Conférence du désarmement (CD).  « Notre feuille de route à tous, dans le domaine nucléaire, est désormais le document adopté par consensus à l’issue de cette conférence d’examen », a déclaré le représentant de la France, rappelant que son pays accueillera ses partenaires du P5 pour la première réunion de suivi en 2011.


L’Égypte a rappelé la nécessité de mettre en œuvre le Plan d’action au niveau international et régional, notamment en appuyant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Son représentant a présenté une résolution sur cette question, précisant qu’elle avait connu une mise à jour technique par rapport à l’an dernier, ainsi qu’un projet de texte portant sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient, au nom des États de la Ligue des États arabes.


L’Irlande, au nom de la Coalition pour un nouvel agenda (CNA), a présenté le projet sur l’accélération de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire tandis que la Malaisie en a présenté un sur l’avis de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires.


L’an prochain sera une année également cruciale pour la Conférence du désarmement, a estimé le représentant de l’Autriche.  Sa délégation présentera lundi en Première Commission un projet de résolution sur le suivi de la Réunion de haut niveau consacrée notamment à la revitalisation des travaux de la CD, organisée le 24 septembre dernier à l’initiative du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.


Rappelant que le Secrétaire général a demandé, dans son Plan d’action en cinq points présenté dans le cadre de cette réunion, la négociation d’une convention sur les armes nucléaires, le représentant de l’Inde s’est dit préoccupé du fait qu’une telle négociation n’ait pas encore démarré au sein de la CD.  Il a souligné que sa délégation soutiendra les projets de résolution qui appuient toute initiative en faveur du démarrage rapide de négociations destinées à aboutir à un monde sans armes nucléaires.


Une quarantaine d’orateurs se sont exprimés au cours de ces deux journées thématiques consacrées aux armes nucléaires.  Le Président de la Première Commission, M. Miloš Koterec de la Slovaquie, a annoncé que le Secrétariat avait reçu 55 projets de résolutions et 3 projets de décisions.


La Première Commission poursuivra son débat thématique lundi 18 octobre, à partir de 10 heures, en salle de Conférence 4.


Débat thématique sur les armes nucléaires et présentations de projets de résolutions


Mme SIRIPORN CHAIMONGKOL (Thaïlande) a plaidé en faveur de l’universalisation du TNP et le respect de ses obligations par les États parties.  Elle a rappelé certains développements positifs qui ont eu lieu au cours de cette année dans le processus de désarmement et de non-prolifération nucléaires, notamment la signature de l’Accord START et l’engagement renouvelé des États parties lors de la Conférence d’examen au cours de laquelle un Document final a pu être signé par consensus.  À cet égard, la Thaïlande appuie le Plan d’action en 64 points pour la réalisation des trois piliers du TNP, en particulier les recommandations en vue de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  La déléguée a partagé l’avis selon lequel il faudrait organiser une conférence en 2012 sur la ZEAN au Moyen-Orient.  La déclaration ministérielle conjointe sur le TICE de septembre dernier représente un autre jalon positif.


Constatant les deux autres grandes questions en matière de désarmement nucléaire où des progrès sont nécessaires, à savoir les garanties de sécurité négatives et l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires nucléaires, elle a émis l’espoir de voir la Conférence du désarmement sortir de l’impasse actuelle afin de se consacrer aux négociations sur les deux questions en vue de l’élaboration d’instruments juridiques.  La déléguée a également mis en avant le rôle joué par les organisations régionales dans la création de zones exemptes d’armes nucléaires, citant à titre d’exemple le Traité de Bangkok et celui sur la zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est.  Face à la menace du terrorisme nucléaire, il est crucial de renforcer le régime de la sécurité nucléaire, a-t-elle aussi fait valoir, avant de rappeler que la Thaïlande s’est associée cette année à l’Initiative mondiale pour la lutte contre le terrorisme nucléaire.


Mme MARCIE B. RIES (États-Unis) a souligné que sa délégation se réjouissait de présenter un projet de résolution (A/C.1/65/L.28) commun avec la délégation russe concernant le nouveau Traité START, signé en avril 2010, dont l’objectif est de réduire plus avant et de limiter le nombre d’armes stratégiques de part et d’autre.  Le texte proposé exprime l’appui à l’engagement pris par ces deux pays et reconnaît l’importance de leur contribution au désarmement nucléaire comme faisant partie de leur engagement au titre de l’article VI du TNP, a-t-elle précisé.  Ce texte émet encore le souhait que le Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) entre en vigueur dans les plus brefs délais.  Rappelant que les États-Unis et la Fédération de Russie ont cessé la production de matières fissiles destinées aux armes nucléaires, elle a indiqué que le projet de résolution soutient également le démarrage de négociations en faveur de la conclusion d’un traité vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour l’utilisation des armes nucléaires ou d’autres engins explosifs.


Ce projet de résolution reconnaît aussi la mise en œuvre de l’accord américano-russe de 1993 concernant l’uranium appauvri extrait d’armes nucléaires démantelées comme faisant partie de leur engagement au titre de l’article VI du TNP et se félicite de celle de leur Accord de 2000 concernant le plutonium.  Le texte invite les deux pays à continuer de notifier leurs activités de réduction de leurs armes nucléaires aux autres Membres des Nations Unies et invite ces derniers à apporter une contribution active au processus de désarmement.


Rappelant la Déclaration du Président Obama d’avril 2009 à Prague à propos de sa vision d’un monde sans armes nucléaires, la représentante a souligné que les États-Unis et la Fédération de Russie ne pouvaient pas à elles seules créer les conditions nécessaires à cet objectif.  Regrettant l’impasse de la Conférence du désarmement (CD) sur la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins d’armes nucléaires ainsi que sur d’autres questions de fond en faveur du désarmement, elle a réaffirmé le soutien de sa délégation en faveur de la négociation d’un tel instrument concernant les matières fissiles au sein de la CD.  Toutefois, la communauté internationale commence à manquer de patience à ce sujet, a-t-elle précisé, ajoutant que si les efforts continuaient à stagner, il faudrait peut-être envisager d’autres options pour faire avancer ce processus.  Elle s’est dite convaincue que les États-Unis et tous les autres États vivront en sécurité dans un monde sans essais nucléaires, affirmant ainsi le soutien de sa délégation au TICE.  Elle a ajouté que les États-Unis se préparent activement à un nouvel examen de ce Traité par leur Sénat.


M. VICTOR L. VASILIEV (Fédération de Russie) a rappelé que son pays avait signé en avril dernier un nouveau Traité avec les États-Unis portant sur la réduction et la limitation des armes offensives stratégiques.  Ce texte vient remplacer l’un des plus grands accords de désarmement de l’histoire, à savoir le Traité START signé par les deux pays en 1991, a indiqué M. Vasiliev.  Les dispositions de ce nouveau Traité prévoient que chacune des parties restreigne et limite ses armes offensives stratégiques pour que sept ans après l’entrée en vigueur du texte et au-delà, un certain nombre d’objectifs chiffrés soient atteints.  Par cet accord, les États-Unis et la Fédération de Russie ont manifesté à nouveau clairement leur engagement en faveur de réductions substantielles d’armes offensives stratégiques, a indiqué le représentant, soulignant que les deux parties du Traité s’étaient engagées à réduire d’un tiers leur stock total d’ogives.  Au cours de cette session, la Fédération de Russie a présenté aux côtés des États-Unis un projet de résolution traitant des réductions bilatérales des armes nucléaires stratégiques et du nouveau cadre des relations stratégiques.  Nous espérons que ce projet sera largement soutenu et sera adopté par consensus.  Le représentant a ensuite mentionné la question de l’adhésion progressive d’autres États dotés de l’arme nucléaire à ces efforts, indiquant par ailleurs qu’aucun progrès supplémentaire dans le domaine du désarmement ne sera possible sans une contribution des États n’étant pas parties au TNP.


Le représentant a ensuite indiqué que pour la première fois en 10 ans, les États parties au TNP avaient lancé un signal fort en adoptant le Plan d’action de mai 2010.  S’agissant du TICE, la Fédération de Russie souligne que ce texte doit constituer une étape importante en direction du désarmement nucléaire.  Nous appelons avec insistance tous les pays, notamment ceux dont l’adhésion au TICE est nécessaire pour son entrée en vigueur, à signer et ratifier le Traité aussi rapidement que possible.  Un moratoire sur les tests nucléaires constitue une mesure importante mais ne saurait se substituer aux obligations légales du Traité.  S’agissant des efforts de revitalisation de la Conférence du désarmement, la Fédération de Russie appuie les efforts du Secrétaire général pour que la CD s’engage dans des travaux de fond.


La Fédération de Russie prend une part active dans la création de zones exemptes d’armes nucléaires, a ensuite indiqué M. Vasiliev, rappelant que son pays soutenait l’entrée en vigueur des traités établissant de telles zones en Asie centrale et en Afrique.  Il faut par ailleurs renforcer la non-prolifération des armes nucléaires et de toutes les autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, a indiqué le représentant.  À cet égard, la Fédération de Russie salue l’issue de la Conférence d’examen du TNP qui prévoit des étapes précises quant à la mise en œuvre d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Coauteur de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient, la Fédération de Russie se réjouit de ce que les étapes prévues soient fidèles aux propositions qu’elle avait fait entendre plus tôt.


Nous avons l’intention de contribuer au renforcement du système de garanties de l’AIEA.  C’est ainsi que depuis le 1er juillet 2010, les garanties de l’AIEA ont été appliquées au matériel nucléaire situé dans le centre international d’enrichissement d’uranium d’Angarsk.  Il s’agit d’une étape importante dans la mesure où auparavant, aucune de nos facilités d’enrichissement n’avaient jamais été soumises aux garanties de l’AIEA, a précisé le représentant.


M. SAIFUL AZAM MARTINUS ABDULLAH (Malaisie) a indiqué que depuis 1997 son pays présentait, chaque année, une résolution sur « la suite donnée à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires ».  Il a expliqué qu’afin d’obtenir le plus grand soutien, d’importantes décisions de la Cour internationale de Justice avaient été maintenues dans le texte, notamment aux paragraphes 1 et 2 du projet.  Ces paragraphes sont accompagnés d’une mise à jour, qui prend en compte les récents progrès accomplis, notamment sur une convention sur les armes nucléaires et sur l’application du droit international humanitaire.  L’avis consultatif de la Cour international de Justice est une contribution importante pour la question du désarmement nucléaire et donne du poids à l’argument moral concernant l’élimination totale de ces armes, a estimé le représentant.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est félicité des résultats de la Conférence des parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui s’est tenue en mai dernier et où, pour la première fois, la notion d’un monde sans armes nucléaires a été formulée par tous les États parties comme l’un des objectifs du désarmement nucléaire.  L’Autriche, a-t-il dit, a activement contribué aux négociations sur le Plan d’action adopté à l’occasion de la Conférence.  Énumérant les différents engagements de ce plan, M. Mayr-Harting a mis l’accent sur le cadre selon lequel les États dotés de l’arme nucléaire doivent s’engager sur un certain nombre de questions sensibles.


Ces engagements ne peuvent se réaliser sans le mécanisme multilatéral des Nations Unies pour le désarmement, a poursuivi M. Mayr-Harting.  Dans ce cadre, il a indiqué que les engagements qui ont été pris cette année par les États Membres doivent commencer à se mettre en place pour, notamment, le traité sur l'arrêt de la production de matières fissiles.  Il est, par ailleurs, nécessaire de répondre aux causes de l’impasse à la Conférence du désarmement, a-t-il ajouté.  Il a, à cet égard, rappelé que son pays à appuyé l’initiative du Secrétaire général d’organiser une réunion de haut niveau sur la revitalisation de la CD.  L’Autriche estime que 2011 sera une année cruciale pour la CD.  Elle présentera lundi, avec un groupe de coauteurs, un projet de résolution sur le suivi de l’initiative du Secrétaire général et concernant la nécessité d’aller de l’avant dans les négociations multilatérales de désarmement.  Enfin, M. Mayr-Harting a indiqué que l’Autriche appuyait un nouveau Centre de compétence, basé à Vienne, une plate-forme pour une expertise indépendante, la surveillance et le soutien en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaire.


M. HAN-TAEK IM (République de Corée) a salué la signature d’un nouvel Accord américano-russe START, ajoutant que la communauté internationale émettait l’espoir qu’il soit rapidement ratifié et ouvre la voie à de nouvelles négociations.  Saluant les résultats de la huitième Conférence d’examen du TNP, qui a permis l’adoption d’un Document final par consensus pour la première fois en 10 ans, le représentant a réaffirmé que le TNP devait continuer d’être la pierre angulaire des efforts en faveur de la paix et de la sécurité internationale.  Il a émis le souhait que tous les États Membres de l’ONU souscrivent à l’esprit qui a prévalu lors de la Réunion de haut niveau organisée le 24 septembre dernier à l’initiative du Secrétaire général en remettant la CD sur les rails, dont l’une des tâches urgentes est la négociation d’un Traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.  Le représentant s’est encore réjoui des efforts de la communauté internationale qui continue de faire pression pour que la Corée du Nord cesse son programme nucléaire de façon complète, vérifiable et irréversible.  Il a rappelé l’approche à deux voix, adoptée par la République de Corée, qui consiste à mettre en œuvre des sanctions tout en laissant la porte ouverte au dialogue.


M. HOSSAM ELDEEN M. ALY (Égypte) a salué l’adoption d’un nouveau traité START entre la Fédération de Russie et les États-Unis et a indiqué que son pays travaillerait sans faille avec les deux pays pour que la résolution A/C.1/65/L.28 qu’ils présentent lors de cette session, soit adoptée.  Le représentant s’est ensuite félicité de l’effort de revitalisation de la Conférence du désarmement initié par le Secrétaire général des Nations Unies.  Membre du mouvement des non-alignés, l’Égypte rappelle l’importance du TNP et se félicite de l’annonce d’une conférence de suivi à Paris en 2011 où se réuniront les 5 membres permanents du Conseil de sécurité: il s’agit d’une évolution importante en direction d’un désarmement nucléaire transparent vérifiable et irréversible.  L’Égypte tient par ailleurs à souligner l’importance d’établir des garanties négatives inconditionnelles et juridiquement contraignantes.  Le représentant a ensuite indiqué que l’élaboration du traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles devait être au cœur du programme de travail de la Conférence du désarmement.  L’Égypte plaide, d’autre part, en faveur de l’adoption d’un instrument juridique contraignant pour protéger les États non dotés de l’emploi ou la menace de l’emploi des armes nucléaires.


Le représentant a ensuite souligné l’importance de la mise en œuvre du Plan d’action de la Conférence du désarmement aux niveaux régional et international, notamment la création d’une zone exempte d’armes nucléaires dans le Moyen-Orient, avec la conférence prévue à cet effet en 2012.  Durant cette session, l’Égypte présente cette fois encore deux projets de résolution.  Le premier, A/C.1/65/L.1, porte sur la « Création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient », pour que la menace d’une course aux armements n’ait plus sa place dans la région, a indiqué le représentant, soulignant que ce projet de résolution avait connu une mise à jour technique par rapport à l’année dernière.  Le second projet, A/C.1/65/L.3, porte sur le « Risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient », présenté au nom de la Ligue des États arabes, a lui aussi été actualisé sur un plan technique par rapport à l’année dernière, et possède un nouvel alinéa au préambule faisant référence au Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP.


M. LI YANG (Chine) a estimé que, tout en profitant de l’occasion offerte par la mise en œuvre des résultats de la huitième Conférence d’examen du TNP, la communauté internationale devrait embrasser un nouveau concept de sécurité encourageant la confiance et les intérêts mutuels, ainsi que l’égalité et la coordination.  Il est nécessaire de consolider l’élan acquis dans le domaine du désarmement nucléaire, a souligné le représentant.  À cette fin, tous les États devraient s’acquitter de bonne foi de leurs obligations en vertu de l’article VI du TNP et réaffirmer publiquement leur engagement à réduire leurs arsenaux nucléaires.  Les pays qui possèdent les plus larges arsenaux nucléaires devraient continuer à être des chefs de file dans ce domaine en réduisant ceux-ci de manière drastique, vérifiable et irréversible.   Les puissances nucléaires devraient réduire le rôle de ces armes dans leur politique de défense et ne pas vouloir utiliser ou recourir à la menace de l’utilisation de ces armes contre les États qui n’en sont pas dotés, a-t-il souligné, appelant tous les États nucléaires à conclure un instrument international contraignant à cet égard le plus rapidement possible.  Le représentant de la Chine a ajouté que le développement de systèmes de missiles de défense devait être abandonné et qu’un processus de négociation multilatéral devrait être encouragé pour prévenir une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  Rappelant que son pays avait toujours appuyé l’interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires, il a réaffirmé l’engagement de la Chine à ne pas déployer de telles armes sur un territoire étranger ou à participer à toute forme de course à l’armement nucléaire.


M. KIM YONG JO (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que l’annonce faite par le plus grand État doté d’armes nucléaires sur « un monde exempt d’armes nucléaires » n’avait pas donné lieu à des changements fondamentaux en matière de politique nucléaire.  À ce jour, il existe plus de 20 000 ogives nucléaires dans le monde, a dit le représentant, soulignant que des États souverains et l’humanité tout entière étaient ainsi menacés.  Pour la RPDC, la première des priorités est donc le désarmement nucléaire.  Le refus d’agir en ce domaine des plus grands États dotés d’armes nucléaires ne peut qu’inviter un grand nombre d’autres États à acquérir des armes de ce type, a-t-il poursuivi.  À l’heure où l’importance de textes comme le TICE ou la nécessité d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles est chaque jour rappelée, la RPDC ne peut que constater que les blocages de la Conférence du désarmement trouvent leur origine dans le refus du désarmer de la part de la plus grande puissance nucléaire.  La RPDC appuie la position commune des non-alignés affichant une priorité au désarmement nucléaire et salue également l’initiative visant à établir une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


M. Kim a ensuite affirmé que la non-prolifération ne devait pas constituer un prétexte pour attaquer des États souverains.  L’attitude hypocrite des États-Unis vis-à-vis des questions nucléaires se posant dans la péninsule coréenne et au Moyen-Orient montre clairement quel est le but authentique de la soi-disant lutte contre la prolifération.  M. Kim a affirmé que les États-Unis avaient caché leurs propres crimes de prolifération dans la région et mènent aujourd’hui une politique visant au renversement du régime nord-coréen sous prétexte de non-prolifération.  Le représentant a par ailleurs souligné le silence des États-Unis sur la possession d’armes nucléaires par Israël et sur les actions menées par cet État contre des navires humanitaires à destination de la Palestine.  Si un tel silence se poursuit, un nouvel État nucléaire pourrait voir le jour.  M. Kim a conclu en expliquant que son pays continuerait à augmenter ses capacités de dissuasion nucléaire tout en restant fidèle à son engagement en faveur de la non-prolifération, en tant qu’État responsable doté d’armes nucléaires.


M. MANI SHANKAR AIYAR (Inde) a remarqué que le jeune Shri Rajiv Gandhi avait présenté des propositions en faveur d’un monde libéré d’armes nucléaires à la troisième session spéciale des Nations Unies consacrée au désarmement qui a été organisée il y a 22 ans, regrettant qu’en 2010 la menace globale présentée par ces armes n’ait toujours pas été jugulée.  Rappelant que le Secrétaire général a demandé, dans son Plan d’action en 5 points, la négociation d’une convention sur les armes nucléaires, il s’est dit préoccupé par le fait qu’une telle négociation n’ait pas encore démarré au sein de la CD.  Il a souligné que sa délégation croyait en un processus progressif en faveur d’une élimination complète des armes nucléaires, et que celui-ci comprenait notamment des mesures en vue de prévenir des accidents liés à l’usage non autorisé de ces armes, des mesures en vue d’en réduire l’état d’alerte, ainsi que des mesures pour prévenir l’acquisition de ces armes par des terroristes.  Les résolutions qui sont soumises par l’Inde à la Première Commission reprennent ces principes, qui acquièrent un soutien accru au sein de la communauté internationale, a-t-il précisé.  Sa délégation s’est par ailleurs associée à des projets de résolution présentés par d’autres délégations qui appuient toute initiative en faveur d’un démarrage rapide de négociations destinées à aboutir à la conclusion d’une convention internationale en faveur d’un monde sans armes nucléaires.


Insistant également sur l’importance de la non-prolifération, il a souligné que tous les États devraient mettre en œuvre les accords ou traités auxquels ils sont parties et ne pas négliger le lien entre désarmement et non-prolifération.  Il est aussi nécessaire, pour consolider la confiance entre les États, que les traités et les accords en matière de désarmement soient négociés de manière multilatérale.  L’Inde a accepté et mis en œuvre deux conventions non discriminatoires concernant d’une part, les armes biologiques, d’autre part, les armes chimiques.  Il n’y a aucune raison pour que les armes nucléaires ne puissent être éliminées de la même manière, a estimé son représentant.  Rappelant la position de l’Inde à l’égard du TNP, il a réaffirmé que sa délégation s’y associe en tant qu’État non doté et a estimé qu’il est logique que les pays qui disposent des plus grands arsenaux nucléaires assument une responsabilité particulière à cet égard, se félicitant du nouveau Traité START russo-américain qui, selon lui, constitue un pas dans la bonne direction.  Soulignant que l’Inde s’était engagée à un moratoire unilatéral et volontaire sur les essais nucléaires, il a souligné que sa délégation participera –en tant qu’État nucléaire et membre responsable de la communauté internationale– de manière constructive aux négociations en vue d’un traité sur l’interdiction de la production des matières fissiles au sein de la CD.


M. ERIC DANON (France) a dit que, depuis un an, l’agenda nucléaire a été particulièrement fourni et marqué par une série de succès dont la conclusion de l’Accord START, le Sommet sur la sécurité nucléaire et la Conférence d’examen du TNP.  « Notre feuille de route à tous, dans le domaine du nucléaire, est désormais le document adopté par consensus à l’issue de la dernière Conférence d’examen du TNP », a-t-il déclaré, avant d’exhorter chaque État partie à remplir la part qui lui revient des actions adoptées collectivement.  Pour sa part, la France poursuivra son action résolue en faveur du désarmement, de la lutte contre la prolifération et du meilleur usage de l’énergie nucléaire civile, a assuré le délégué.  La France portera dans tous les forums, y compris le G-8 dont elle assurera la présidence l’an prochain, un effort particulier sur la réduction du « plus grand danger » qui menace la sécurité de tous aujourd’hui à savoir la prolifération nucléaire.  Pour lui, nul ne peut douter de la volonté de la France, qui compte parmi les rares États qui ont pris des mesures de désarmement de nature irréversible notamment en éliminant, sur une période de 15 ans, près de la moitié de ses têtes nucléaires.  En outre, la France a cessé de produire du plutonium et de l’uranium pour les armes nucléaires et démantelé les installations correspondantes.  La doctrine de la France, qui est strictement défensive, limite rigoureusement les recours aux armes nucléaires aux cas extrêmes de légitime défense.


S’agissant de la coopération avec les autres États dotés, le délégué a rappelé que la France avait invité à Paris ses partenaires P5 pour la première réunion de suivi de la Conférence d’examen pour envisager ensemble la manière de leur présence au rendez-vous de 2015 sur les trois piliers du Traité.  Il a cependant insisté sur le fait que la réussite du Plan d’action est « l’affaire de tous », sans vouloir éluder la responsabilité des États dotés.  Il est également d’avis que seule une dynamique soutenue de résolution des graves tensions qui affectent le Moyen-Orient, le sous-continent indien et la péninsule coréenne, permettra des progrès décisifs du désarmement dans ces régions du monde.  Par conséquent il faut, selon lui, travailler simultanément à des stratégies ciblées de règlement de ces tensions et au renforcement des mécanismes de sécurité collective.


En ce qui concerne le blocage des négociations multilatérales de désarmement, le représentant a proposé de « réfléchir ensemble » aux causes profondes de ce blocage et faire des propositions constructives pour sortir de l’impasse.  Il a ajouté qu’il fallait insister auprès des pays qui pensent tirer avantage de ce blocage, qu’ils vont désormais à contresens de l’histoire.  S’agissant des travaux de la Commission, il a souhaité que les résolutions reflètent le plus possible, dans leur rédaction, les évolutions récentes.  Trop de résolutions, reprises d’année en année, reflètent, selon lui, des situations désormais dépassées.


M. DJAMEL MOKTEFI (Algérie) a indiqué que malgré les satisfactions exprimées à l’égard des résultats obtenus, notamment lors de la Conférence d’examen du TNP de 2010, les échéances semblent lointaines avant d’aboutir à des engagements concrets et substantiels dans le domaine du désarmement nucléaire.  C’est pourquoi il est vital que des mesures transparentes, irréversibles et vérifiables soient prises dans la perspective ultime de l’élimination totale des armes nucléaires, a-t-il poursuivi.  L’Algérie tient à réitérer son engagement vis-à-vis du TNP, pierre angulaire du régime de désarmement et de non-prolifération.  Toute approche sélective et parcellaire des termes du TNP est susceptible de vider cet instrument de sa substance et de donner raison à ceux qui éprouvent des réticences, qu’ils soient signataires ou non du TNP, a expliqué M. Moktefi, appelant au respect absolu de l’équilibre entre les trois piliers du TNP.  Le représentant a par ailleurs indiqué que sa délégation demeurait grandement préoccupée par le fait qu’aucune des 13 mesures, arrêtées d’un commun accord lors de la sixième Conférence d’examen du TNP, n’ait connu le moindre début d’application.


Pour l’Algérie, les obligations souscrites conformément à l’article VI du TNP méritent une concrétisation tangible et vérifiable à même d’apaiser les craintes des États non dotés d’armes nucléaires, qui se sentent menacés.  Les résultats en matière de désarmement restent faibles à ce jour, quatre décennies après la conclusion du TNP, a souligné M. Moktefi, rappelant l’avis consultatif de la CIJ sur le caractère non conforme au droit international humanitaire de l’emploi des armes nucléaires.  Pour conjurer les menaces que représentent de telles armes, il est nécessaire que le TNP parachève son universalité et que le TICE entre finalement en vigueur, a-t-il poursuivi.  Le représentant a ensuite souligné que le respect du droit à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire était nécessaire pour maintenir la crédibilité du TNP.  L’accent, mis de plus en plus sur le volet non-prolifération, a tendance à susciter des restrictions non conformes, ni à l’esprit, ni à la lettre de l’article IV du TNP a indiqué M. Moktefi.  Pour l’Algérie, la mise en place d’un mécanisme multilatéral d’approvisionnement en combustible nucléaire ne devrait pas constituer un frein notamment en matière de développement des capacités  scientifiques sur le nucléaire.  S’agissant de la création de zones exemptes d’armes nucléaires, l’Algérie s’est félicitée de l’entrée en vigueur du Traité de Pelindaba et a apporté son soutien sur l’accord conclut lors de la Conférence d’examen du TNP quant à la mise en œuvre de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient.  Le représentant a enfin indiqué qu’il ne serait pas judicieux de dessaisir la Conférence du désarmement de ses prérogatives ou de lui substituer un autre forum ou même de légitimer la dissociation d’un des thèmes fondamentaux de son mandat.  Pour l’Algérie, la sortie de l’impasse dans laquelle se trouve la CD passe par le retour au Programme de travail adopté en 2009 dans un esprit de compromis.


M. JÜRG LAUBER (Suisse) a estimé que l’année 2010 a connu des progrès en matière de désarmement nucléaire avec la tenue de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Il a toutefois estimé que la Suisse aurait souhaité un Plan d’action plus ambitieux.  La pleine mise en œuvre de la section du Plan d’action consacré au désarmement nucléaire en est d’autant plus importante, a-t-il jugé.  À cet égard, la Suisse estime que l’entrée en vigueur du nouveau Traité START revêt une importance particulière, appelant les États-Unis et la Fédération de Russie à finaliser le processus de ratification dans les plus brefs délais.  La réduction du rôle et de l’importance de l’arme nucléaire est essentielle, a-t-il poursuivi, en espérant que l’OTAN montre l’exemple lors de l’adoption de son nouveau concept stratégique en novembre prochain, en réduisant le rôle de ces armes dans leurs doctrines.


Le représentant de la Suisse a indiqué que le désarmement nucléaire doit s’opérer de manière vérifiable, irréversible et transparente.  C’est dans ce contexte que la Suisse a réintroduit, cette année, avec la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Chili et le Nigéria, une résolution portant sur la réduction du niveau de disponibilité opérationnelle des systèmes d’armes nucléaires.  M. Lauber a aussi insisté sur l’entrée en vigueur de Traité d’interdiction complète des essais nucléaires de même que sur la nécessité de négocier dans les plus brefs délais au sein de la Conférence du désarmement (CD) un Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armes nucléaires (FMCT).  Il a ajouté que la Suisse est prête à soutenir un programme de travail de la CD qui initierait non seulement de telles négociations mais aussi des négociations sur les 4 autres sujets centraux à l’agenda de la CD.


Mme ALISON KELLY (Irlande) a présenté le projet de résolution A/C.1/65/L.25 intitulé « Vers un monde exempt d’armes nucléaires: accélération de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire ».  Elle a réitéré l’appui sans réserve des membres de la Coalition pour un nouvel agenda (CNA) au TNP.  Ce texte se félicite de l’adoption du document final par la Conférence d’examen du TNP de mai 2010 et réaffirme que le désarmement nucléaire et la non-prolifération nucléaire se renforcent mutuellement.  Pour la CNA, le test de la véritable valeur de ce document final sera la mise en œuvre concrète des engagements pris.  Le texte souligne l’importance de réaliser des progrès le plus rapidement possible et encourage certaines actions en ce sens.


M. PABLO MACEDO (Mexique) a souhaité mettre l’accent sur l’action 5 du Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de 2010, qui invite les États Membres à s’engager dans des mesures en faveur du désarmement nucléaire en vue de promouvoir la stabilité, la paix et la sécurité internationales pour tous.  Il a cité certains des progrès auxquels peuvent se référer ce paragraphe, émettant entre autres l’espoir d’avoir en 2011 un Traité START ratifié.  À cet égard, le représentant s’est déclaré satisfait des explications du projet commun de résolution fournies cet après-midi par les États-Unis et la Fédération de Russie.  La seule garantie absolue contre la menace ou l’utilisation des armes nucléaires est leur élimination totale, a-t-il poursuivi, réaffirmant le rejet absolu par sa délégation d’une justification de la possession de ces armes aux fins de dissuasion.  Le représentant a regretté que l’on n’ait pas pu se saisir de la possibilité du Sommet de l’OTAN à Lisbonne, le mois prochain, pour réduire cette politique de dissuasion nucléaire et a appelé à la destruction d’ogives nucléaires présentes dans des pays européens en contradiction avec leurs obligations découlant du TNP.  La réunion des P5 à Paris sera un élément clef pour que les États procèdent à des accords importants en vertu de leurs obligations découlant de l’article VI du TNP, a-t-il estimé.


M. TAGHI FERAMI (République islamique d’Iran) a indiqué qu’à la suite de violations d’engagements juridiquement contraignants relatifs à l’article VI du TNP, l’intégrité même du Traité avait été mise en danger.  La confiance des États non dotés de l’arme nucléaire dans le TNP a été érodée, a poursuivi M. Ferami, indiquant que le monde ne pouvait pas attendre indéfiniment que les États dotés soient à la hauteur des obligations auxquelles ils se sont liés au sujet de leurs programmes nucléaires.  L’universalisation du TNP est encore à réaliser, a indiqué le représentant, soulignant que le régime sioniste était resté en dehors du Traité et continuait à bénéficier d’une aide technologique et financière de certains autres États dotés.  M. Ferami a ensuite regretté que le régime sioniste et son principal protégé aient affaibli les chances de succès de la feuille de route adoptée dans la foulée du Programme d’action adopté en mai 2010 suite à la Conférence d’examen du TNP.  Il a rappelé que 189 pays à travers le monde avaient demandé au régime sioniste de rejoindre le TNP comme État non doté et de soumettre ses installations au régime de garanties de l’AIEA.  L’intervenant a estimé que la conférence de 2012 sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient constituerait un forum à l’intérieur duquel le régime sioniste pourrait se voir obliger d’accéder au TNP sans conditions.


Le représentant a ensuite voulu rappeler que le déploiement de centaines d’armes nucléaires sur le territoire d’États non dotés, constituaient des violations du TNP.  Plutôt que de crier au loup et menacer d’autres pays, ces États, notamment ceux de l’Union européenne qui accueillent de telles armes, feraient bien, à son avis, de commencer par respecter les obligations de l’AIEA.  Pour l’Iran, l’élimination totale des armes nucléaires reste le meilleur moyen contre leur utilisation.  Le représentant a indiqué que son pays continuait à nourrir l’espoir d’une élimination totale des armes nucléaires dans un temps limité qui pourrait débuter en 2011, baptisée « année pour le désarmement » par le Président iranien.  L’Iran soutient la position des non-alignés pour des négociations en faveur d’un instrument sur les armes nucléaires dans le cadre de la Conférence du désarmement, pour aboutir à l’interdiction de la possession, du développement, du stockage et de l’utilisation des armes nucléaires, ainsi qu’à la destruction de celles-ci à l’horizon 2025.


M. BABACAR NBAYE (Sénégal), au cours d’une déclaration initialement prévue lundi 18 octobre prochain, a réaffirmé l’engagement de sa délégation en faveur de la Convention sur certaines armes classiques et ses protocoles car elle répond au respect du droit humanitaire international.  En vertu de la Conférence des parties de 2009, le représentant est chargé de faire rapport sur l’état d’avancement des efforts en faveur de son universalité au cours de cette soixante-cinquième session.  À ce jour, la Convention a été ratifiée par 113 États, les trois récents signataires depuis la Conférence de 2009 étant: Antigua-et-Barbuda, la République dominicaine et le Qatar.  Il a émis l’espoir que ces ratifications encouragent d’autres États en Afrique à rejoindre collectivement la Convention.  Le représentant a également souligné que la prochaine conférence d’examen aura lieu en 2011.  L’entièreté du rapport, présenté brièvement par le représentant du Sénégal, sera mise à disposition des délégations auprès du Secrétariat de la Commission.


Droits de réponse


Le représentant de la Syrie, exerçant son droit de réponse, a tenu à revenir sur la position très troublante du Canada sur l’engagement de son pays à se limiter à un usage pacifique des activités nucléaires, expliquant qu’une telle position était un manque de respect à l’endroit de son pays.  La Syrie a précédé le Canada dans l’accession au TNP, a rappelé le représentant, rappelant par ailleurs que la Syrie s’était engagée de longue date, notamment en 2003, en faveur de la dénucléarisation du Moyen-Orient.  Nous recevons les inspecteurs de l’AIEA et respectons les accords auxquels nous sommes liés, a poursuivi le représentant.  Pour la Syrie, l’acte d’agression d’Israël à son endroit en 2007 n’était aucunement justifié et s’est fait en violation de la Charte des Nations Unies.  Les représentants ont même été diminués dans leur capacité à contrôler la nature de nos installations, a-t-il poursuivi.  La Syrie a néanmoins permis à l’AIEA d’aller sur le site et de travailler à partir d’échantillons récupérés sur le site en question, et au terme de ces inspections, aucune activité nucléaire n’a été identifiée, a indiqué le représentant, soulignant que son pays respectait les dispositions du régime de garanties de l’AIEA.


Exerçant à son tour son droit de réponse, le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a rejeté les arguments avancés par le Japon et la République de Corée au sujet de la question de la péninsule coréenne.  Il a souligné que ce sont les États-Unis qui ont déployé des armes nucléaires autour de la Corée et que leur politique va au-delà de la simple hostilité car elle désigne la RPDC comme une cible.  L’Administration américaine actuelle a exclu la RPDC de la liste des assurances de sécurité négatives dans sa nouvelle politique nucléaire (New Nuclear Posture Review).  S’agissant des Pourparlers à Six, il a réaffirmé que la responsabilité de l’impasse incombe à trois pays: les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.  Ils n’autorisent pas la RPDC à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  La RPDC continuera à redoubler d’efforts pour parvenir à la démilitarisation de la péninsule dans le cadre de la construction d’un monde libéré d’armes nucléaires et égalitaire, a-t-il conclu.


Documentation


La liste et la côte des rapports dont est saisie la Commission figure au document A/C.1/65/INF/1.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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