AG/EF/3286

La Deuxième Commission examine les difficultés auxquelles font face les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral

18/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3286
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

13e & 14e séances – matin et après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION EXAMINE LES DIFFICULTÉS AUXQUELLES FONT FACE LES PAYS LES MOINS AVANCÉS

ET LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL


La Commission économique et financière de l’Assemblée générale (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui en séance plénière la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2001-2010, adoptée il y a une dizaine d’années à Bruxelles à l’issue de la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, après que les délégations aient pris part à une table ronde* organisée vendredi dernier sur le thème de la graduation de certains pays de la liste des PMA.


Parfois appelé « Programme d’action de Bruxelles » ce programme et sa mise en œuvre ont fait l’objet d’une évaluation du Secrétaire général qui, dans le rapport** qu’il a soumis à cet égard à la Commission, souligne le faible nombre de pays retirés de la liste des pays les moins avancés.  Seul un pays (le Cap-Vert) l’a été depuis 2001, tandis que deux autres devraient lui succéder avant la tenue de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui se tiendra en 2011 à Istanbul, fait observer M. Ban Ki-moon.


Comme cela a été expliqué vendredi et aujourd’hui, les Nations Unies et les autres partenaires internationaux soutiennent activement les PMA afin de leur assurer, au moment où ils sont jugés aptes à ne plus être classés dans cette catégorie, une transition en douceur vers leur nouveau statut, indique le Secrétaire général.  Il prend pour exemple le cas des Maldives, qui devraient quitter la liste des pays les moins avancés en janvier 2011, mais continueront de bénéficier de cet accompagnement.  La délégation de l’archipel des Maldives a cependant tenu à exprimer aujourd’hui son appréhension à l’idée de perdre le traitement spécial et différencié auquel le pays avait droit en tant que PMA.  Parlant de la notion de « paradoxe insulaire », le Gouvernement des Maldives a tenu à signaler le fait que les petits États insulaires en développement souffrent de vulnérabilités qui devraient être mieux prises en compte, comme par exemple, le danger auquel les expose la montée du niveau des océans due au réchauffement de la planète, une conséquence des changements climatiques. 


La plupart des États Membres qui ont pris la parole ont exprimé les espoirs qu’ils placent en la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, « qui devra s’intéresser aux moyens de doter les pays concernés des capacités nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie de développement à long terme et des mesures concrètes pour remédier à leurs points faibles », comme l’indique M. Ban dans son rapport.


La Deuxième Commission était également saisie aujourd’hui du rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty, qui désigne une série de partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et leurs voisins ayant un débouché sur la mer.


L’examen conjoint de la situation particulière des pays sans littoral et des pays les moins avancés est d’autant plus pertinent que 17 des 49 PMA, comme l’Ouganda ou le Népal, appartiennent aux deux catégories.  Étant donné les difficultés inhérentes à leur situation géographique, unanimement soulignées par les 30 orateurs qui ont pris la parole aujourd’hui, ces pays enclavés se trouvent pénalisés sur la voie du développement, une situation que n’a fait qu’aggraver la crise économique et financière de 2008.


Visant à intégrer pleinement les pays en développement sans littoral à l’économie mondiale, le Programme d’Almaty s’efforce de forger des partenariats afin de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans ces pays et d’élargir leur participation, qui stagne actuellement à 1%, des échanges internationaux, au commerce mondial.


La majorité des délégations qui se sont exprimées ont plaidé en faveur d’un renforcement de ces partenariats, de l’augmentation de l’aide publique au développement et de l’investissement direct étranger -en particulier dans le domaine de l’amélioration des infrastructures- et de la conclusion réussie des négociations commerciales du Cycle de Doha.


L’accent devrait être mis sur les liens entre l’aide pour le commerce et la réalisation des priorités définies par le Programme d’Almaty, notamment le développement de l’infrastructure de commerce et de transport des pays enclavés et la mise en œuvre des mesures de facilitation du commerce.


La prochaine séance de la Deuxième Commission se tiendra mercredi, le 20 octobre à 10 heures.  Elle sera consacrée à l’examen du point de l’ordre du jour de la Commission ayant trait à la question « Mondialisation et interdépendance ».


*     AG/EF/3285

**    A/65/80


GROUPE DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


- Quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/65/80-E/2010/77)


- Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit


Rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty (A/65/215)


Le Programme d’action d’Almaty désigne une série de partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral.  Étant donné les difficultés inhérentes à leur situation géographique, qui est caractérisée par l’absence d’accès direct au commerce maritime, les pays en développement sans littoral se trouvent pénalisés sur la voie du développement.  Les difficultés qu’ils rencontrent sont aggravées par leur éloignement des principaux marchés internationaux, de fastidieuses procédures de transit, l’insuffisance de l’infrastructure de transport et les aléas liés au fait que ces pays sont tributaires de la stabilité politique, de l’infrastructure et de la qualité des institutions de leurs voisins, pays de transit riverains de la mer, relève le Secrétaire général.  


Le Programme d’Almaty, qui a pour objectif premier de forger des partenariats afin de résoudre les difficultés particulières des pays en développement sans littoral, contribue directement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans ce groupe de pays vulnérables.  Constatant le lien direct qui existe entre transports, commerce international et croissance économique, le Programme d’Almaty vise à intégrer mieux et plus pleinement les pays en développement sans littoral à l’économie mondiale.  À cet effet, tous les partenaires potentiels du Programme d’Almaty doivent mettre en œuvre des actions spécifiques dans les cinq secteurs prioritaires que sont: les problèmes fondamentaux liés aux politiques en matière de transit; la création d’infrastructures et leur entretien; le commerce international et la facilitation des échanges; les mesures de soutien internationales et la mise en œuvre des recommandations contenues dans le Programme et l’examen de l’application de ces recommandations, souligne le rapport. 


La communauté internationale devrait prendre en compte les soucis et besoins de développement qui sont propres aux pays en développement sans littoral pour les aider, par un appui financier accru, prompt et durable, à accélérer leurs progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire et renforcer leur capacité d’atténuer les effets des changements climatiques et s’y adapter, note le Secrétaire général.  La Commission économique pour l’Afrique, la Commission de l’Union africaine, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Bureau du Haut-Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement devraient aider davantage à élaborer et à conclure un accord intergouvernemental portant sur le projet de construction de la route transafricaine.  Des indicateurs standards généralement acceptés devraient être mis au point pour contrôler les couloirs commerciaux reliant aux ports de haute mer les pays en développement sans littoral et suivre leurs progrès quant à la logistique et aux pratiques de facilitation du commerce. 


Les pays en développement sans littoral ont tout intérêt à faire valoir les liens entre l’aide pour le commerce et la réalisation des priorités du Programme d’Almaty, notamment le développement de l’infrastructure du commerce et des transports et la mise en œuvre des mesures de facilitation du commerce.  Pour ce faire, remarque M. Ban Ki-moon, ils devraient mieux maîtriser l’Initiative « Aide pour le commerce » en introduisant celle-ci dans leurs stratégies nationales et régionales de développement.


Les pays donateurs et les organismes internationaux de financement et de soutien au développement sont invités à verser des contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale créé pour faciliter la mise en œuvre des résultats et le suivi de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit, qui a eu lieu à Almaty au Kazakhstan, conclut le Secrétaire général dans ce rapport.

Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. KHALED HUSSEIN ALYEMANY (Yémen) a d’abord rappelé les handicaps structurels auxquels étaient confrontés les pays en situations particulières, handicaps qui ont été aggravés par les crises financière, alimentaire et énergétique.  S’il a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine appréciait les efforts déployés dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), il a néanmoins souligné la nécessité, pour la communauté internationale, de prendre des mesures concrètes en vue d’annuler la dette de ces pays envers les donateurs bilatéraux et multilatéraux.  Le Groupe des 77 et la Chine a pris par ailleurs note du fait que la levée des barrières tarifaires et des quotas d’entrée sur les marchés des pays industrialisés ne s’est pas traduite par une augmentation de la participation des pays les moins avancés (PMA) aux échanges commerciaux internationaux, la part des PMA dans ces transactions continuant de stagner et atteignant à peine 1% du commerce mondial, a dit M. Alyemany.


Évoquant ensuite la situation des pays en développement sans littoral, le représentant a estimé que l’amélioration de leur taux de croissance annuel entre 2003 et 2007 ne devait pas occulter les difficultés auxquelles ces pays continuent de faire face, comme notamment leur niveau de pauvreté, qui n’a pas diminué au cours de la période considérée.  Aussi, M. Alyemany a-t-il réaffirmé les besoins particuliers de cette catégorie de pays, dont les économies demeurent tout particulièrement vulnérables aux chocs externes.  Soulignant dans ce contexte l’importance d’une conclusion réussie des négociations commerciales du Cycle de Doha, le représentant a également rappelé l’importance de maintenir et d’accroître les flux d’investissements dans les pays sans littoral.


M. JEAN-PAUL CHARLIER (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’Union européenne est engagée dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la période 2001-2010 et, il a émis le vœu que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, qui va avoir lieu au printemps 2011 à Istanbul en Turquie, soit une opportunité pour redynamiser les soutiens aux PMA.  Malgré la croissance économique remarquable des PMA, a-t-il souligné, certains problèmes minent leur développement, parmi lesquels une population dont 40% vivent dans l’extrême pauvreté; la malnutrition et des progrès insuffisants en matière d’accès à l’eau potable et dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile.


L’Union européenne a fait des efforts durant la décennie qui s’achève pour venir en aide aux PMA, a indiqué le représentant de la Belgique, ceci afin de respecter ses engagements en matière d’aide publique au développement (APD), d’allègement de la dette et d’accès aux marchés pour tous les produits des PMA à l’exception des armes.  Il en a été de même en ce qui concerne l’intégration des PMA dans l’économie mondiale et dans le commerce international.  Rappelant que l’Union européenne est le plus grand donateur d’aide aux pays les moins avancés, le représentant a noté que le montant des financements de l’Union européenne est passé de 7,5 milliards d’euros en l’an 2000, à 13,5 milliards d’euros aujourd’hui.  Il a relevé que l’Union européenne se rapproche ainsi de l’objectif que se sont fixés ses États membres en matière d’assistance au développement en faveur des PMA à la date butoir de 2010, comme cela avait été arrêté dans le Programme d’action de Bruxelles.


Au sujet des besoins particuliers des pays enclavés, l’Union européenne, a soutenu le représentant de la Belgique, reste engagée à soutenir la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty relatif aux pays en développement sans littoral, adopté en 2003.  L’absence de littoral, a t-il reconnu, conduit à l’isolement, rendant difficile l’accès aux marchés internationaux et contribue à la pauvreté.  Pour résoudre ce désavantage, il a préconisé le développement d’infrastructures, l’octroi de facilités commerciales aux pays enclavés et l’intégration régionale.  L’Union européenne, a déclaré le représentant, joue un rôle majeur en fournissant l’assistance technique et financière pour le développement du secteur des transports, des télécommunications et de l’énergie dans les pays enclavés.  Enfin, l’Union européenne contribue à la modernisation des douanes et des infrastructures dans les pays en développement sans littoral, a noté le représentant.


S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a déclaré qu’en dépit des efforts qu’ils ont déployés ces dernières années, les PMA continuaient d’accumuler du retard dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les défis auxquels ils font face sont nombreux: pauvreté endémique, sous-alimentation, faible développement, manque de capacités productives et ressources naturelles très limitées, conflits, handicaps géographiques et extrême vulnérabilité aux chocs externes, a énuméré le représentant.  Tout ceci sans compter l’impact de la crise économique et financière, a-t-il ajouté.  C’est dans ce contexte que les Nations Unies tiendront leur quatrième Conférence sur les PMA l’an prochain à Istanbul, en Turquie, a poursuivi M. Acharya, qui a expliqué que les priorités de pays comme le Népal étaient notamment le développement économique et social, un accès plus équitable au commerce international et le lancement d’initiatives en matière d’allégement de la dette et de transfert de technologies de la communication et de l’information.  Il a donc demandé à la communauté internationale de veiller au succès de la Conférence d’Istanbul prévue en mai 2011 en la préparant le mieux possible.


Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie), s’exprimant au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a relevé que depuis l’adoption du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010, on a pu noter de nombreuses améliorations dans les pays les moins avancés.  De fait, a-t-elle noté, durant la décennie qui s’achève, un pays a pu sortir de la catégorie des PMA, et deux autres devraient le faire l’année prochaine lors de la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés qui va se tenir à Istanbul en Turquie.  En cette année 2010 marquant la fin du Programme d’action de Bruxelles, a noté Mme Wahab, les PMA font face à des obstacles et des difficultés qui sont hors de leur contrôle, comme par exemple la crise économique et financière qui a affecté le monde depuis 2008, ainsi que les effets des changements climatiques.  Ces facteurs sont susceptibles d’empêcher les PMA de réaliser les projets du Programme d’action de Bruxelles ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour se rapprocher des OMD à l’horizon 2015, a-t-elle indiqué, les pays les moins avancés pourraient prendre des mesures telles que le renforcement de leurs capacités de production, la promotion de l’agriculture, le renforcement de la mobilisation nationale de fonds pour le financement de leur développement, la promotion d’infrastructures, la gestion des effets des changements climatiques et la promotion des sources d’énergies vertes ainsi que le renforcement de l’accès pour tous aux services sociaux essentiels.


Au sujet du Programme d’action d’Almaty relatif aux pays en développement sans littoral, adopté en 2003, la représentante de l’Indonésie a relevé que de nombreuses avancées sont à noter.  Mais, a-t-elle constaté, les pays en développement sans littoral continuent d’être marginalisés en ce qui concerne le commerce international.  Rappelant que l’ANASE a mis en place des projets afin de réduire les écarts existant entre ses États membres les moins développés et les autres, elle a indiqué que la troisième initiative prise à cet égard par le Forum de coopération pour le développement intégré de l’ANASE en est à la phase de mobilisation des fonds qui pourraient permettre son implémentation.  Toujours dans le cadre de l’intégration des nations de l’Asie du Sud-Est, des politiques de transport et de circulation de marchandises sont en train d’être mis en œuvre par les pays de la région, a indiqué la représentante.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. JEAN CLAUDY PIERRE (Haïti) a rappelé l’importance de conclure avec succès les négociations commerciales du Cycle de Doha, en accordant une importance particulière aux pays les moins avancés (PMA).  Il a ensuite évoqué la vulnérabilité de cette catégorie de pays aux effets des changements climatiques, qui ne sont pourtant pas de leur fait.  C’est pourquoi la CARICOM plaide en faveur d’un développement durable, seul susceptible de pouvoir rendre compatibles le développement socioéconomique et le respect et la préservation de l’environnement.  En tant que seul PMA des Amériques, a indiqué M. Pierre, Haïti se trouve maintenant dans une situation unique après le tremblement de terre dévastateur qui l’a frappé le 12 janvier 2010.  Outre les vies humaines, les pertes se sont chiffrées à 50% du Produit intérieur brut (PIB) haïtien, qui viennent s’ajouter aux 15% de pertes provoquées par la série d’ouragans qui ont touché le pays l’an dernier.  Si la CARICOM salue l’esprit de solidarité démontré par les donateurs qui ont versé près de 9,9 milliards de dollars pour la reconstruction d’Haïti, a dit le représentant, elle les exhorte aussi à concrétiser leurs promesses de contribution.  La communauté internationale doit, d’une manière générale, renforcer son appui aux PMA, y compris au travers d’une hausse de l’aide publique au développement (APD), a conclu M. Pierre.


S’exprimant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, M. FEDERICO BARTOLOZZI (Paraguay) a rappelé que les effets de la crise économique et financière continuaient de se faire ressentir douloureusement dans des pays enclavés comme le Paraguay.  L’accès des produits des pays sans littoral au commerce et aux marchés internationaux demeure la clef du développement auxquels ils aspirent, compte-tenu de leur isolement géographique et de leur difficulté d’accès au financement dont ils ont besoin, a souligné M. Bartolozzi.  Le représentant a donc lancé un appel pour que soient levées les barrières tarifaires et supprimés les subsides agricoles qui constituent autant d’entraves à la croissance des pays en développement sans littoral.  M. Bartolozzi a souhaité que les négociations commerciales du Cycle de Doha parviennent à leur terme, et que l’aide publique au développement soit augmentée à hauteur des niveaux qui ont été agréés au niveau international.  En outre, les pays en développement sans littoral doivent bénéficier de ressources complémentaires pour financer les mesures d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leur impact, a-t-il ajouté.  Les crises multiples auquel le monde fait face, a relevé en conclusion le représentant, rendent d’autant plus nécessaire un renforcement de l’aide fournie aux pays en développement sans littoral.


M. MIKE MWANYULA (Malawi), s’exprimant au nom du Groupe africain, a relevé que les pays africains connaissent des niveaux de croissance économique inégaux.  Indiquant que la croissance économique est étroitement liée au commerce, il a estimé que l’essor des échanges commerciaux devrait conduire au développement économique des pays africains.  Le représentant du Malawi a ensuite souligné que de nombreux pays africains sont sans littoral et que de ce fait, ils n’ont pas accès aux grands marchés internationaux.  Pour remédier à cette situation, a-t-il indiqué, il faudrait que les pays développés réduisent les barrières douanières qu’ils imposent à l’accès de certains produits à leurs marchés et abolissent les subventions agricoles qu’ils versent à leurs producteurs et exportateurs de produits agricoles.  La conclusion des négociations commerciales du Cycle de Doha, a-t-il souligné, devrait offrir un bon accès aux marchés internationaux aux pays africains, ce qui favoriserait leur développement économique.


L’aide au développement ne doit pas être négligée, a ensuite relevé le représentant du Malawi.  Cette aide doit être améliorée en quantité et en qualité, a-t-il précisé.  Reconnaissant que des aides au commerce doivent aussi être mises en place, il a noté que ces différentes initiatives d’assistance ne doivent pas se faire les unes aux dépends des autres.  Les changements climatiques sont un défi majeur pour les pays africains, a ensuite constaté le représentant.  Les programmes d’atténuation et d’adaptation à leurs effets, a-t-il relevé, doivent être soutenus pas la communauté internationale.  Enfin, il a indiqué que la crise mondiale actuelle a montré le besoin, pour les pays africains, d’améliorer leur économie afin de pouvoir combler le retard qu’ils ont pris dans la réalisation des OMD.


Mme WANG HONGBO (Chine) a déclaré que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) devrait être l’occasion de réaffirmer les engagements politiques pris en faveur de ces pays.  Après avoir rappelé l’importance d’augmenter l’aide publique au développement (APD), il a appelé de ses vœux la mise en place d’une approche holistique orientée sur les besoins de développement de ces pays.  La représentante de la Chine a ensuite préconisé à la communauté internationale de renforcer son action dans les domaines de l’amélioration des infrastructures et de la promotion des politiques de coordination dans les transports.  Pour sa part, le Gouvernement chinois a toujours vigoureusement soutenu le développement des pays les moins avancés et des pays en développement sans littoral, qui sont des priorités de sa coopération Sud-Sud, a indiqué Mme Wang.  Elle a rappelé à cet égard qu’en septembre dernier, le Premier Ministre chinois avait proposé six initiatives en faveur de ces pays.


M. FABIO MOREIRA CARBONELL FARIAS (Brésil) a affirmé que pour réduire l’impact de la crise sur les pays les moins avancés, il serait opportun de promouvoir la justice sociale et des politiques visant l’inclusion sociale qui sont la base d’une croissance économique durable.  À ce propos, la communauté internationale, a-t-il indiqué, devrait soutenir techniquement et financièrement, les politiques nationales mises en œuvre dans les pays les moins avancés et visant la création d’emploi et le bien-être social.  Relevant que l’agriculture demeure l’activité économique principale de nombreux pays les moins avancés, le représentant a affirmé qu’en investissant dans ce secteur, cela permettra de lutter contre la pauvreté et la famine dans ces pays.  Notant que les activités commerciales apparaissent primordiales pour l’essor des PMA, il a aussi appelé à la conclusion des négociations du Cycle de Doha.  L’Amérique latine, a-t-il relevé, compte deux pays sans littoral et, le Brésil travaille en accord avec la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes des Nations Unies (CEPALC), afin de renforcer le soutien régional à ces pays enclavés.


Mme NADIA ISLER (Suisse) a insisté sur le lien indissoluble qui existe entre développement, respect des droits de l’homme, paix et sécurité, et qui devrait figurer au cœur même de l’effort mondial de lutte contre la pauvreté, l’injustice et la violence.  Les PMA doivent être aidés dans les efforts qu’ils font pour se tailler une place dans l’économie mondiale et dans le système commercial international, a-t-elle souligné.  Aussi, la Suisse fournit-elle un accès en franchise de droits et sans contingents à son marché aux produits en provenance des PMA, a indiqué Mme Isler.  Mais la seule libéralisation du commerce n’est pas suffisante pour sortir ces pays de leurs difficultés, et elle doit être utilisée d’une manière durable et intégrée dans la stratégie générale de développement de chacun de ces États, a-t-elle préconisé.  Pour cette raison, la représentante a déclaré que sa délégation soutenait des initiatives importantes telles que celles relatives au « cadre intégré renforcé » et au « cluster des Nations Unies sur le commerce et les capacités productives ».  Pour éviter l’exclusion, les PMA doivent mettre en œuvre des politiques efficaces en faveur des pauvres, tels que des systèmes de protection sociale et de développement économique local, a recommandé Mme Isler.  Une éducation efficace et inclusive, des structures de santé accessibles et de bonne qualité, de l’eau potable pour tous ainsi que l’infrastructure de base pour les transports, l’énergie et la communication sont tout aussi importants, a-t-elle ajouté.


M. GRUM ABAY (Éthiopie) a noté que 33 des 49 pays les moins avancés (PMA) font partie du continent africain.  Ce continent marginalisé, a-t-il indiqué, doit être au centre de l’attention du prochain programme d’action relatif aux PMA.  Il a ainsi indiqué que le soutien à l’agriculture africaine serait opportun.  Ce soutien devrait se traduire par la prise de mesures telles que le soutien aux petits agriculteurs, l’accès des produits agricoles africains aux marchés internationaux, et la fin des subventions versées à l’agriculture des pays développés.  Les pays enclavés, a-t-il indiqué, ont fait des efforts dans le sens de l’amélioration de la gouvernance et ils ont procédé à des réformes économiques appropriées.  Ce que nous ne pouvons faire, a-t-il affirmé, c’est de changer notre situation géographique.  Il a de ce fait lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne mieux les pays en développement sans littoral afin de les aider à mettre en place les infrastructures appropriées à leurs besoins et leur ouvrir l’accès aux marchés internationaux.


M. AHMAD RAJABI (République islamique d’Iran) a rappelé l’importance qu’il y a de résoudre la problématique de la logistique pour les pays en développement sans littoral.  Le transit joue en effet un rôle déterminant dans la croissance économique de ces pays, a-t-il expliqué.  Dès lors, l’établissement d’un réseau logistique performant entre les pays sans littoral et les pays de transit est une question essentielle, a-t-il insisté.  Le représentant a ensuite rappelé que l’Iran était cerné de hauts plateaux qui n’ont jamais facilité la mise en place d’un réseau de ce type.  « C’est pourquoi notre pays a massivement investi, au cours des trois dernières décennies, dans la construction de voies ferrées et de routes pour relier entre elles les localités les plus isolées et les plus éloignées du territoire iranien », a-t-il indiqué.  En outre, l’Iran est sur le point d’accéder au couloir de transport Europe-Caucase-Asie, qui vise à promouvoir les échanges au sein de ces régions, s’est félicité le représentant.


M. FAZLI ÇORMAN (Turquie) a noté que la plupart des pays les moins avancés n’ont pas pu établir une croissance durable.  À ce propos, il a estimé que le Programme d’action d’Istanbul, qui va être adopté l’an prochain à l’issue de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, devrait insister sur les politiques de renforcement des capacités institutionnelles et productives des PMA.  Le Conseil de recherche scientifique et technique de Turquie, a-t-il souligné, en collaboration avec l’Organisation turque pour la recherche et les affaires internationales, devrait tenir une conférence préparatoire sur le thème des priorités et des innovations scientifiques à intégrer dans les politiques des PMA.  M. Çorman a conclu sa déclaration en appelant au renforcement de l’implication du secteur privé et de la coopération entre le secteur privé et le secteur public, dans le développement des PMA.


Mme PHAWINEE CHANSAMRAN (Thaïlande) a indiqué que son pays, qui est dans le groupe des nations à revenu intermédiaire, était convaincu que la prospérité, pour être durable, devait être partagée.  C’est la raison pour laquelle la Thaïlande fournit une aide publique au développement à d’autres pays depuis 1992, et contribue également à leurs efforts dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a-t-elle souligné.  La représentante a ensuite déclaré qu’il fallait accorder une priorité à la création de liens entre les réseaux routiers des pays enclavés et ceux de leurs voisins ayant un accès à la mer pour appuyer l’intégration intra et interrégionale de leurs économies.  C’est ce qu’a fait la Thaïlande en renforçant sa coopération avec les autres États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, a dit Mme Chansamran.  Nous avons également coopéré avec les pays voisins dans le cadre d’un programme d’exportations de denrées alimentaires afin de renforcer le développement agricole et industriel dans la région, a-t-elle souligné.


Mme SOFIA BORGES (Timor-Leste) a déclaré que les efforts déployés par les pays les moins avancés doivent être soutenus par la communauté internationale.  Relevant que chaque pays est responsable, au premier chef, de ses politiques économiques et de son développement, Mme Borges a évoqué le dernier rapport de la Banque mondiale qui mentionne que la pauvreté a diminué de 9% au Timor-Leste ces trois dernières années.  Rappelant que l’aide au développement ne peut s’apparenter à la charité, la représentante a souligné l’importance de renforcer la communication et le dialogue entre les pays donateurs et les PMA pour une plus grande efficacité de l’aide.


Mme KOUMÉALO ANATÉ BALLI (Togo) a déclaré qu’en dépit des difficultés qui se posent à lui, le Togo avait réussi à faire quelques avancées dans le domaine de l’éducation et de la santé, notamment en ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida.  Le Togo a ainsi élaboré un plan quinquennal 2010-2015 pour l’amélioration des conditions de vie de sa population, plan qui repose sur une stratégie multiforme visant, d’une part, à lancer des actions à court terme destinées à obtenir des résultats tangibles, et d’autre part, à prendre des initiatives visant à établir la pérennité de l’essor économique du pays sur les moyen et long termes.  Cependant, a ajouté la représentante, toutes ces actions ne pourront déboucher sur des résultats concrets qu’avec un accroissement substantif des ressources internes et externes de financement du développement.  C’est en disposant de ressources nouvelles et additionnelles que le Togo pourra vaincre la paupérisation de sa population et s’orienter vers l’émergence d’une croissance économique forte et soutenue, a noté Mme Balli.


M. D. RAJA (Inde) a indiqué que les exportations des pays les moins avancés (PMA) représentaient 1% des exportations mondiales en 2009.  Il a, de ce fait, interpellé la communauté internationale pour qu’elle poursuive les négociations commerciales du Cycle de Doha afin de permettre une participation des PMA au commerce mondial.  Relevant que l’Inde a investi près de 15 milliards de dollars dans la mise en place d’infrastructures dans les pays les moins avancés, le représentant a affirmé que son pays a aussi participé à hauteur de 250 000 dollars au Fonds créé par l’ONU pour le soutien de la participation des délégués des pays les moins avancés à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui aura lieu l’an prochain à Istanbul en Turquie.  Regrettant que les pays en développement sans littoral payent trois fois plus de frais de transport et d’assurance pour l’exportation de leurs produits vers les marchés mondiaux que ne le font les pays en développement ayant un accès à la mer, M. Raja a souligné que l’Inde a conclu et mis en place des accords de coopération avec ses voisins enclavés pour faciliter le transit de leurs marchandises sur son territoire.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a estimé que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV) devait être l’occasion d’identifier les moyens de répondre aux défis auxquels font face les pays les moins avancés.  Il a souhaité que de la Conférence PMA IV émerge un nouveau cadre pour les partenariats de développement.  Pour faire en sorte que les pays les plus pauvres deviennent indépendants de l’aide publique au développement et des droits de tirages spéciaux, il est indispensable de permettre à ces pays de prendre pleinement part aux échanges du commerce multilatéral et d’en tirer les fruits dont ils ont besoin pour financer leur développement, a souligné le représentant.  Aussi, la conclusion réussie des négociations du Cycle de Doha est-elle un objectif vers lequel doit tendre la communauté internationale, a ajouté M. Momen en conclusion.


M. TESFA ALEM SEYOUM (Érythrée) a déclaré qu’en dépit de la mise en œuvre de programmes d’action successifs relatifs à la promotion du développement au cours des trois dernières décennies, aucun progrès substantiel n’avait été réalisé dans les pays les moins avancés (PMA) en matière d’éradication de la pauvreté et de la faim.  Dans le domaine du commerce, même si la part des pays les moins avancés dans les échanges internationaux a progressé, passant de 0,6% en 2002 à 1,08% en 2008, elle reste négligeable par rapport à ce qu’elle devrait être, a assuré le représentant.  Il a ensuite regretté que le niveau de l’aide publique au développement (APD) demeure en deçà des seuils agréés au niveau international. M. Seyoum a déclaré en conclusion que sa délégation était favorable à l’Initiative « Aide pour le commerce ».


M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a affirmé que son pays est l’exemple vivant du « paradoxe insulaire », qui veut que les petits États insulaires en développement, relativement prospères économiquement, font, dans le même temps, face à une vulnérabilité particulière aux chocs externes.  Il a de ce fait indiqué que les Maldives, qui vont bientôt sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) devraient bénéficier de mesures de transition douce pour faire face à ce défi.  Déclarant que la Commission des politiques de développement a dit à quatre reprises que les Maldives ne pouvaient sortir de la catégorie des PMA, du fait de leur grande vulnérabilité économique, il a tout de même reconnu que son pays accueille cette graduation comme étant le reflet des progrès qu’il a accomplis.  Le système de graduation en vigueur ne dispose pas de mesures d’accompagnement pour les petits États insulaires en développement, a t-il regretté.  Rappelant que les Maldives, comme la plupart des petits États insulaires, font face à une grande vulnérabilité aux changements climatiques, le représentant a indiqué que les petites îles apparaissent comme désavantagées, car se trouvant éloignées des routes commerciales et des grands centres d’affaires. 


M. BENEDICT LUKWIYA (Ouganda) a déclaré que la situation des pays les moins avancés exigeait d’être pleinement prise en considération par la communauté internationale.  Il a donc souhaité que la quatrième Conférence des Nations Unies qui leur sera consacrée l’an prochain soit couronnée de succès.  La situation de l’Ouganda est particulière en cela que ce pays fait partie des deux catégories de pays dont la Deuxième Commission examine aujourd’hui la situation et que la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty est une priorité pour le Gouvernement ougandais, a déclaré le représentant.  Il a ensuite indiqué que l’Ouganda appuie le cadre de coopération qui a conduit à l’établissement de la Communauté d’Afrique de l’Est.  Il s’est cependant déclaré déçu par le fait que les spécificités des pays en situation particulière ne soient pas prises suffisamment en compte par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  M. Lukwiya a donc demandé que ces particularités soient  prises en considération dans le cadre des négociations commerciales du Cycle de Doha.


M. ALMAT IGENBAYEV (Kazakhstan) a indiqué que son pays s’est engagé dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, relatif à la situation des pays en développement sans littoral, et adopté en 2003.  À ce propos, a-t-il souligné, le Kazakhstan a mis en place des activités ciblées pour le développement de ses activités commerciales et celui de ses infrastructures de transport.  Les principales priorités du système de transport du Kazakhstan, a-t-il noté, sont orientées vers l’intégration des systèmes de transport dans le réseau de transit eurasiatique.  Prenant en compte sa situation géographique avantageuse, le Kazakhstan, a indiqué M. Igenbayev, voudrait remettre au goût du jour l’usage de l’historique « route de la soie », et servir de transit entre les continents européen et asiatique.  Invitant les Nations Unies à attacher une attention particulière à l’Asie centrale, il a rappelé que les pays de cette région regorgent d’énormes potentialités dans les domaines de l’énergie, des transports et du transit.


Mme PASCALINE GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo) a relevé des incohérences dans les programmes mis en place pour accompagner le développement des pays les moins avancés (PMA).  Comment les PMA peuvent-ils jouir des avantages liés aux mesures de préférences commerciales qui leur sont accordées quand on sait que ces pays ont des capacités de production insuffisantes?  S’est-elle par exemple interrogée.  Rappelant que la République démocratique du Congo (RDC) est à la fois riche de potentialités et très vulnérable du fait des conflits armés qui l’ont minée, elle a indiqué que les efforts déployés pour la mise en place de l’état de droit et de la bonne gouvernance ont été couronnés de succès avec l’atteinte, par la RDC, du point d’achèvement de l’Initiative de réduction de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE).  Elle a enfin affirmé que des mesures telles que le développement de l’agriculture des PMA et l’ouverture des marchés des pays développés à leurs produits, seraient salutaires pour la croissance économique de ces pays.


Mme ENKHTSETSEG OCHIR (Mongolie) a déclaré qu’en dépit de leurs progrès dans les cinq domaines prioritaires identifiés par le Programme d’action d’Almaty, les pays en développement sans littoral continuaient de faire face à des difficultés qui sont liées à leur isolement géographique.  Elle a attiré l’attention des délégations sur l’appel lancé, le 24 septembre dernier, par les ministres des affaires étrangères de ces pays, qui demandaient que soit conduite une étude sur leur vulnérabilité.  La représentante de la Mongolie et Présidente des travaux de la Deuxième Commission a fait observer que la coopération sous-régionale et régionale jouait un rôle clef dans la promotion des objectifs du Programme d’action d’Almaty.  Mme Ochir a donc invité les partenaires de développement, ainsi que les entités des Nations Unies, à organiser en avril prochain une réunion de haut niveau sur la situation des pays enclavés en Asie-Pacifique.


M. SALEM HAMAD ALJEERAN (Koweït) a déclaré que les pays développés doivent respecter les engagements qu’ils ont pris concernant le soutien aux PMA.  À ce propos, il a souligné que ces 50 dernières années, le Koweït a assisté une centaine de pays du monde en consacrant 1,31% de son produit intérieur brut à l’aide et à l’assistance aux pays défavorisés.  Le Koweït, a-t-il ajouté, a décidé d’augmenter ses contributions annuelles volontaires aux programmes de développement et aux activités opérationnelles de nombreux fonds, agences et programmes de l’ONU.  Rappelant que le Koweït a construit son essor économique à travers l’exploitation de ses ressources pétrolières, le représentant a affirmé la volonté de son pays à s’impliquer dans un partenariat entre pays exportateurs et consommateurs de pétrole afin que l’exploitation de cette ressource énergétique se fasse dans une perspective écologiquement acceptable et durable.


M. JOHN F. SAMMIS (États-Unis) a estimé que le développement des PMA ne relevait pas seulement d’un impératif moral, mais aussi d’un impératif stratégique et économique national et régional.  Il faut donc mettre l’accent sur les partenariats bilatéraux et multilatéraux, a déclaré le représentant, qui a dit que les domaines prioritaires dans lesquels il fallait intervenir se confondaient avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le secteur privé est aussi une composante clef pour le développement des PMA, a-t-il fait observer, saluant la contribution des banques de développement et des entreprises qui ont choisi d’investir dans les pays les plus pauvres.


M. THOMAS ADOUMASSE (Bénin) a relevé que la situation des pays les moins avancés (PMA) est inquiétante, avec plus de 800 millions d’habitants de cette catégorie de pays vivant avec moins d’un dollar par jour.  Citant un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) selon lequel la pauvreté progresse plus dans les PMA d’Afrique que dans les autres PMA du reste du monde, il a souligné que les PMA qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux dont l’économie dépend le moins de l’exportation des matières premières.  Si les tendances actuelles persistent, a-t-il prévenu, les PMA deviendront probablement le principal foyer d’extrême pauvreté dans l’économie mondiale d’ici à 2015.


M. ABDOURAHMANE TRAORÉ (Sénégal) a rappelé que le Président du Sénégal, M. Abdoulaye Wade, avait suggéré, le 22 septembre dernier, la mise en place d’un groupe d’experts sur les pays « candidats à l’émergence » pour explorer des pistes innovantes devant assurer un décollage économique effectif des pays qui ploient encore sous le poids de la pauvreté endémique.  Le Sénégal, a-t-il dit, salue et appuie les initiatives portant sur les financements innovants du développement pour combler les déficits notés dans le mécanisme de l’aide publique au développement (APD).  Avec l’arrivée à expiration du Plan décennal de Bruxelles, qui était centré sur huit axes clefs majeurs de l’agenda mondial et qui, en réalité, n’a pas abouti aux résultats escomptés, le représentant a souhaité qu’un nouvel élan de solidarité internationale voie le jour à Istanbul, lors de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA.


M. PAUL ROBERT TIENDRÉBÉOGO (Burkina Faso) a souligné l’importance d’un renforcement des capacités pour l’amélioration des statistiques.  Ce qui permettrait, a t-il indiqué, de renforcer l’analyse et de faire un meilleur diagnostic des situations socioéconomiques des pays les moins avancés.  Pays enclavé sans littoral, le Burkina Faso, a-t-il affirmé, ne cesse de renforcer sa coopération avec les pays de transit afin de créer des conditions maximales en faveur des échanges commerciaux internationaux.  Il a rappelé que les difficultés d’accès aux marchés internationaux des produits d’exportation des pays enclavés sont au cœur de leur exclusion du commerce mondial et, partant, de leurs problèmes de développement.


Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a fait observer que la situation particulière des PMA exigeait d’être prise en compte par les Nations Unies et les institutions financières internationales.  L’aide publique au développement doit être augmentée et alignée sur les priorités nationales des États concernés et de ceux qui sont dans le besoin, a-t-elle ensuite plaidé.  Si les Îles Salomon ont accompli des progrès, ils demeurent inégaux, a-t-elle reconnu, faisant état de l’érosion des côtes sous l’effet de la montée des eaux.  La représentante a donc souligné en conclusion qu’une approche holistique devait être mise au point afin de répondre aux besoins des pays insulaires, en particulier en matière de développement durable.


M. ALESSANDRO MOTTER (Union interparlementaire) a indiqué qu’en faisant des projections mathématiques, il faudrait environ 40 ans aux pays les moins avancés pour pouvoir sortir tous de cette catégorie.  Nous devons faire mieux que cela, a-t-il ajouté en appelant à une mobilisation des ressources nécessaires à cet effet et à une plus grande volonté politique.  Le nouveau programme d’action en faveur des PMA, a-t-il soutenu, doit corriger les erreurs commises dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles qui est resté silencieux sur le rôle des parlementaires des pays développés et des pays en développement.  La bonne gouvernance est fondamentale pour le développement durable, a t-il soutenu.  Estimant que les parlements peuvent jouer un rôle de première importance dans la mise en place de la bonne gouvernance et du développement durable, M. Motter a affirmé que les structures parlementaires ont la possibilité de transformer le futur programme d’action en stratégies nationales de développement.  De plus, les parlements peuvent aussi, a-t-il relevé, rendre leurs gouvernements responsable de la mise en œuvre de ces stratégies de développement.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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