Troisième Commission: les États expriment leur inquiétude face aux situations graves des droits de l’enfant dans les conflits
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Troisième Commission
16e et 17e séances - matin et après-midi
TROISIÈME COMMISSION: LES ÉTATS EXPRIMENT LEUR INQUIÉTUDE FACE AUX SITUATIONS GRAVES DES DROITS DE L’ENFANT DANS LES CONFLITS
Ils s’inquiètent des effets de la récession et des changements climatiques sur les enfants et les familles
La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a poursuivi aujourd’hui son débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, au cours duquel a été mis en relief le sort dramatique des enfants sortant de conflits armés.
L’Iraq souffre d’un lourd héritage de dictature, de guerre, de terrorisme et d’insécurité et les statistiques relatives aux enfants sont dramatiques, a ainsi déclaré son représentant. Quant à l’Afghanistan, il a de nombreux défis à relever, compte tenu des effets de 30 ans de guerre, de destruction et de terrorisme; la vie des enfants afghans est marquée aujourd’hui par la violence et le danger, le stress de vivre dans la peur et la pauvreté.
En Sierra Leone, des mesures fortes ont été prises pour protéger les enfants qui ont été victimes de violences et d’abus pendant les 11 années qu’a duré la guerre. En outre, la représentante du Burundi a affirmé qu’au sortir d’un contexte difficile marqué par un conflit armé, le Gouvernement de son pays avait mis au nombre de ses priorités la démobilisation des enfants soldats et leur réintégration dans leurs familles.
Dans le même esprit, le Sri Lanka s’est félicité qu’il n’y ait plus d’enfants enrôlés dans des combats dans le pays depuis la fin du conflit, en mai dernier.
D’autres délégations, parmi la cinquantaine qui se sont exprimées aujourd’hui, ont déploré l’incidence des crises mondiales et des changements climatiques sur le développement des enfants.
Le délégué des Maldives a noté que les femmes et les enfants représentaient plus de 75% des personnes déplacées à la suite de catastrophes naturelles. Par ailleurs, pour Haïti, le thème de l’éducation est prioritaire, surtout après le séisme qui a gravement endommagé près de 80% des établissements scolaires de la capitale et de sa région.
Les délégations ont également fait remarquer que chaque enfant avait le droit de développer son potentiel au maximum. Ainsi, la Colombie a-t-elle évoqué sa stratégie du « droit au bonheur ».
Il a été reconnu que la mise en œuvre des droits de l’enfant passait par la participation active à l’exercice de ses droits, à travers, notamment, la communication. C’est ainsi que le Yémen « croit en l’importance de donner le droit aux enfants d’exprimer leurs préoccupations et leur idées », d’où son initiative de créer un parlement national pour les enfants.
Les États ont, par ailleurs, tous évoqué les progrès accomplis et les défis à relever dans le cadre du Plan d’action « Un monde digne des enfants ». Ce document, adopté lors de la vingt-septième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants en 2002, énonce quatre grands thèmes visant à garantir le bien-être de l’enfant.
La Troisième Commission reprendra ses travaux le lundi 18 octobre, à 10 heures, pour conclure son débat sur les droits de l’enfant. Elle abordera ensuite l’examen des questions autochtones et de la deuxième Décennie internationale des peuples autochtones.
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT (A/65/336)
a) Promotion et protection des droits de l’enfant (A/65/41, A/65/206, A/65/219, A/65/262 et A/65/221)
b) Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants (A/65/226)
Suite et fin du débat général
M. JULIET GICHERU (Kenya) a déclaré que son pays avait accompli des progrès dans les secteurs de l’éducation et dans la lutte contre le VIH/sida depuis 2002 mais qu’il restait beaucoup à faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015. Le Kenya, qui fête le quarante-septième anniversaire de son indépendance, a toujours reconnu que son futur dépendait du bien-être des enfants qui représentent 65% de sa population. Il s’est engagé à éliminer l’analphabétisme, la pauvreté et les maladies.
Depuis l’adoption de la résolution « Un monde digne des enfants », le Kenya a entrepris un certain nombre de réformes législatives pour assurer le respect des droits des enfants dans le cadre des quatre priorités définies lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants. Le budget du Ministère de la santé a doublé au cours des huit dernières années, permettant l’expansion des programmes d’immunisation et des soins médicaux gratuits pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Le pays a lancé l’initiative « Malezi Bora » en vue de promouvoir la santé maternelle et infantile et mobiliser les communautés pour éliminer la malnutrition, a poursuivi M. Maina. Quant à l’éducation, le Kenya y a consacré un tiers de son budget et rendu l’école primaire et secondaire gratuite.
M. JORGE VALERO (Venezuela) a affirmé que la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion sociale affectaient le développement physique et mental des garçons et des filles et les privaient de la jouissance de leurs droits les plus fondamentaux. Des études ont démontré que les enfants pauvres, généralement sous-alimentés, étaient désavantagés dans l’accès à l’éducation, aux arts et à la culture. Le modèle capitaliste irrationnel aggrave la pauvreté, les maladies et la faim et tue l’espoir de vie de millions de garçons, de filles et d’adolescents. Il est impératif de changer cette situation qui met en jeu l’avenir de l’espèce humaine, a-t-il dit.
L’État vénézuélien en a fait la plate-forme de sa politique, a ajouté le représentant. Une loi approuvée en 2000 et révisée en 2007 inclut les préceptes contenus dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Fondée sur les principes d’égalité des chances, de la non-discrimination et de l’inclusion, elle garantit aux enfants et aux adolescents des deux sexes leurs droits les plus élémentaires, qu’ils soient de nationalité vénézuélienne ou non. D’autre part, un Conseil national des garçons, filles et adolescents a été mis sur pied et des comités de protection sociale aident à la formulation, à l’exécution et au suivi de la gestion publique de ce secteur, a-t-il souligné. Des programmes éducatifs novateurs assurent la promotion de la justice et de l’égalité. Ils sont accompagnés de distribution d’aide alimentaire et d’actions en coopération avec les familles dans des domaines liés aux sciences, aux arts et aux sports.
M. FALIH HILMI (Iraq) a affirmé que la responsabilité de la protection des droits de l’homme et de ceux des enfants incombait au Gouvernement. En Iraq, qui souffre d’un lourd héritage de dictature, de guerre, de terrorisme et d’insécurité, les statistiques relatives aux enfants sont dramatiques, a-t-il dit. La pauvreté des familles, lesquelles souffrent aussi des conséquences de l’insécurité, n’a fait qu’envenimer la situation. En raison de la mauvaise situation sécuritaire, les enfants ont des difficultés à avoir une scolarité équilibrée. Ces difficultés disparaissent progressivement et des politiques ont été adoptées pour des programmes d’aide psychologique aux enfants, pour les enfants des rues et qui ont été forcés à la mendicité, les enfants mutilés par des mines antipersonnel ou des actes terroristes.
En collaboration avec les organisations internationales, le Gouvernement s’efforce d’appliquer les instruments visant à la promotion et à la protection des droits de l’enfant. Sur le plan gouvernemental, à travers le Ministère du travail et les questions sociales, une direction spéciale a été créée pour veiller au respect des droits des enfants pendant la période difficile que traverse tout le pays. Le Ministère de l’éducation reçoit un soutien pour des projets de culture de non-violence et de la paix. Il tente aussi de régler les impacts de l’insécurité dans le pays en offrant des services de réhabilitation, a ajouté le représentant.
M. MOURAD BENMEHIDI(Algérie) a fait remarquer que son pays était partie aux principaux instruments internationaux en matière de promotion des droits de l’enfant et qu’il présentera prochainement ses troisième et quatrième rapports périodiques sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant. Les pouvoirs publics en Algérie ont inclus plusieurs dispositions dans les textes de loi afin d’assurer une protection plus efficace des droits de l’enfant. Ils ont également adopté une stratégie nationale de la famille et un plan de lutte contre la violence à l’encontre les enfants en collaboration avec leFonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
« L’un des acquis majeurs à enregistrer au chapitre des droits de l’enfant est l’amendement du Code de la nationalité algérienne qui reconnaît désormais la transmission de la nationalité algérienne par la mère », a indiqué M. Benmehidi. L’Algérie lutte aussi contre le travail des enfants et leur exploitation à des fins de prostitution, et contre toutes les formes de traite ainsi que l’utilisation de moyens informatiques permettant de diffuser des séquences pornographiques mettant en scène des enfants. Dans ce cadre, le Code pénal incrimine et sanctionne sévèrement tout abandon, exercice d’acte sexuel ou de viol d’enfant. En matière d’éducation, la scolarisation obligatoire et gratuite des enfants, jusqu’à l’âge de 16 ans, demeure une priorité de l’Algérie. Le taux de scolarisation a atteint 97,96% en 2010. Ce bilan positif a été enregistré grâce à un effort soutenu du Gouvernement dans les domaines du transport, des cantines et des manuels scolaires, et à la décision du Président d’augmenter de 50% la prime scolaire de solidarité, a ajouté le représentant.
M. BONANZA TAIHITU (Indonésie) s’est félicité de la collaboration entre le Comité des droits de l’enfant et le Comité sur la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), dans la protection des droits de l’enfant. Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituent également un excellent vecteur de promotion des droits de l’enfant, a-t-il poursuivi, avec notamment la santé maternelle et la réduction de la mortalité infantile.
Le représentant de l’Indonésie a aussi souligné l’importance d’aider les familles, une « pierre angulaire de la société », dans le but de garantir les droits de l’enfant. Le Gouvernement a développé des programmes pour aider les familles pauvres, a-t-il expliqué. Il s’agit de programmes basés sur des approches communautaires, sur le microcrédit ou sur un programme d’assurance des soins de santé. D’autres initiatives ont été mises en place, dont la gratuité des certificats de naissance, l’objectif d’accueillir 75% des enfants dans les écoles primaires pour 2015, le Plan national contre les violences contre les enfants, le Plan national d’action pour éliminer les pires formes de travail des enfants, ainsi qu’un système de données pour combattre le trafic des êtres humains. Le représentant a exhorté à renforcer la coopération entre les organes de l’ONU et les mécanismes régionaux, dont la Commission pour la promotion des droits des femmes et des enfants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie) a déclaré que depuis l’adoption, par les Nations Unies, de la Convention relative aux droits de l’enfant, la Bolivie avait été le huitième pays à la ratifier et à l’incorporer dans sa législation nationale. Le pays a aussi promulgué, le 27 octobre 1999, le Code du garçon, de la fille et de l’adolescent et, a fait de grands progrès dans la lutte pour la défense des enfants et des adolescents, avec la participation de divers secteurs de la société et de différentes instances étatiques. Le Gouvernement a adopté en 2006 le Plan national pour un développement digne, démocratique, souverain et productif pour bien vivre aux fins de l’établissement d’un état social, communautaire et participatif.
En matière de droits des enfants, l’un des défis majeurs demeure la mortalité maternelle et infantile, même si les taux de prévalence ont considérablement diminué dernièrement. D’après une enquête démographique nationale, 26,5% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique. Pour lutter contre ce phénomène, dès 2007, le gouvernement du Président Evo Morales a lancé un programme visant à éliminer la malnutrition infantile, à réduire à au moins 5% le nombre de décès en milieu hospitalier dus à une malnutrition grave ou aigüe et à réduire de 78% à 40% l’anémie chez les garçons et les filles âgés de 6 à 23 mois. Pour y arriver, les programmes alimentaires ont utilisé des plantes de quinua traitées, à forte valeur nutritive, et des agrumes, a précisé la représentante. D’autre part, la loi sur la sécurité sociale universelle permet désormais aux paysannes autochtones des zones rurales de bénéficier de soins médicaux interculturels grâce à un programme de santé familiale communautaire qui traite les paysannes selon leurs us et coutumes. La Constitution bolivienne interdit le travail forcé et l’exploitation infantile et, pour encourager la scolarisation et lutter contre l’abandon scolaire, un bon incitatif est offert aux enfants pour aller à l’école publique, ce dont ont bénéficié 1,8 million de garçons et de filles.
Mme MARY E.FLORES (Honduras) a, tout en reconnaissant les progrès substantiels qui ont été réalisés pour la promotion et l’autonomisation des femmes, regretté que la vulnérabilité et la marginalisation des femmes restaient toujours un défi quotidien pour beaucoup de femmes dans le monde. Elle a souligné que la bataille pour l’égalité avait demandé plusieurs siècles. Pour illustrer son propos, elle a cité le cas des femmes vivant en milieu rural, dont beaucoup ne sont même pas conscientes de leurs droits.
La représentante a déclaré que les femmes qui vivent dans la pauvreté et ne disposent pas des moyens de vivre, de mettre au monde un enfant dans de bonnes conditions, sont forcées parfois de recourir à l’avortement clandestin. Elle a, notamment, fait l’apologie du courage et de la dévotion des mères dans le monde, qui, souvent à la sueur de leur front, se battent pour le bien-être et la santé de leurs enfants. Abordant également la cause des enfants, elle a déclaré: « l’avenir doit leur ouvrir des portes qui transcendent la réalité quotidienne. »
M. WAHEED AL-SHAMI(Yémen) a estimé qu’il restait beaucoup à faire car des facteurs tels que « la pauvreté, la lutte contre la maladie et les conflits nous empêchent d’atteindre les objectifs concernant les enfants et sont aggravés par les crises et les changements climatiques ». Le Yémen a été l’un des premiers pays à adhérer à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs ainsi qu’à d’autres instruments internationaux pertinents. Le pays a adopté une série de lois, notamment sur les soins aux mineurs, et en a modifié d’autres pour les aligner sur ses obligations internationales.
Le Yémen a établi le Conseil suprême pour la mère et l’enfant et lancé, en juillet 2007 une stratégie nationale sur les enfants et les jeunes. Malgré ses ressources limitées et des circonstances difficiles, il a déjà engrangé de nombreux progrès, a souligné le représentant. Le pays est ainsi exempt de polio. En outre, il a mis en place une protection sociale pour les enfants vulnérables et lutte contre le trafic d’enfants. Enfin, le Yémen « croit en l’importance de donner le droit aux enfants d’exprimer leurs préoccupations et leurs idées », d’où l’initiative de créer un parlement national pour les enfants.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que son pays avait incorporé les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses deux Protocoles facultatifs dans sa législation nationale. Ces instruments internationaux constituent le fondement des politiques nationales visant à garantir la protection des droits de l’enfant et « notre contribution à l’avenir de l’humanité », a-t-elle dit. Le Gouvernement colombien accorde une attention prioritaire à la petite enfance pour garantir aux filles et aux garçons le droit à des soins complets, en matière d’alimentation, d’éducation et de santé. À cette fin, le Conseil de la politique économique et sociale a adopté en 2007 un plan national intitulé « La Colombie pour la petite enfance ». Son objectif est de réaliser le développement intégral de tous les enfants colombiens, depuis leur conception jusqu’à l’âge de 6 ans.
La Colombie a développé la stratégie du « droit au bonheur » et prête une attention particulière aux populations les plus vulnérables, y compris les populations autochtones et d’origine africaine, les personnes handicapées et les habitants des zones rurales les plus pauvres, a dit Mme Blum. L’éducation primaire et secondaire est assurée pour tous. Par ailleurs, un Comité interagences, créé en 2009, s’occupe de la prévention et de l’élimination de l’exploitation sexuelle à des fins commerciales, des enfants et des adolescents. Enfin, le Bureau du Vice-Président conduit une politique visant à combattre l’enrôlement forcé d’enfants et d’adolescents dans des combats. Le Gouvernement a ainsi fourni une protection à plus de 4 200 enfants arrachés à des groupes armés illégaux.
Mme ZOYA KOLONTAI (Bélarus) a partagé l’avis du Secrétaire général sur le fait que la situation économique mondiale et les différentes crises en cours ne faisaient qu’aggraver la migration forcée, les changements climatiques et bien d’autres problèmes mondiaux. Son pays appuie les actions de la communauté internationale pour défendre les droits des enfants et fait face à ses responsabilités relatives au développement et à la protection des enfants. Le Bélarus a atteint le premier Objectif du Millénaire pour lutter contre la pauvreté. Il a aussi atteint le deuxième Objectif en garantissant la scolarité des garçons et des filles, avec un accès gratuit à l’enseignement secondaire. La stratégie générale de l’ONU pour la santé des femmes et des enfants a également été suivie par le Bélarus qui a enregistré des progrès significatifs avec un taux de mortalité infantile de 6,7% pour 1 000 naissances.
Des campagnes de lutte contre les maladies infantiles et de vaccination ont été conduites dans tout le pays. L’immunisation est accessible et gratuite pour toutes les couches de la société, a ajouté la représentante. Elle a souligné l’importance du travail extraordinaire effectué par l’UNICEF pour aider les pays qui en ont besoin. La question du développement harmonieux et de l’éducation des enfants est primordiale, a-t-elle affirmé.
M. CHITSAKACHIPAZIWA (Zimbabwe) a noté que son pays avait mis en place un cadre sophistiqué pour protéger les enfants aux plans légal et social par le biais d’instrument punissant les crimes sexuels ainsi que le trafic de femmes et d’enfants. De même, au plan international, le Zimbabwe a souscrit à des accords tels que la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale ainsi que la Charte africaine sur les droits et le bien-être des enfants. Le Zimbabwe est par ailleurs en train de débattre de la ratification de deux Protocoles concernant le rôle des enfants dans les conflits armés et la vente et prostitution des enfants.
M. Chipaziwa a également rappelé que le Zimbabwe avait enregistré de grands succès dans le domaine de l’éducation, avec un taux de scolarisation dans les écoles primaires de 97% et une complète égalité des sexes à ce niveau. De plus, le Zimbabwe a gardé sa position de pays avec le meilleur taux d’alphabétisation en Afrique. Cependant, le Zimbabwe reconnaît que la Déclaration du Millénaire restera lettre morte si nous ne transformons pas les paroles en actes. C’est pourquoi le Gouvernement a soutenu la création de plusieurs organismes tels que le Parlement des enfants et les associations pour la jeunesse. Le Zimbabwe reste préoccupé par la régression qu’elle a connue en matière de santé maternelle et infantile, ainsi que par l’obstacle que pose la pandémie de VIH/sida, a déclaré le délégué. Enfin, M. Chipaziwa a demandé à ce que soient levées les sanctions économiques imposées contre son pays il y a une décennie, sanctions qui ont constitué un obstacle majeur au développement social et économique du Zimbabwe. Leur suppression jouera un rôle important dans l’amélioration de la situation des enfants au Zimbabwe, a conclu M. Chipaziwa.
Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a fait état des récents progrès enregistrés par son pays dans la mise en œuvre de politiques en faveur des droits de l’enfant et d’une amélioration de leur vie. Dans le cadre de son Programme national de santé reproductive, qui s’étale jusqu’en 2015, l’Ukraine a mis en place des programmes de promotion de l’allaitement et s’est dotée de technologies périnatales modernes qui ont entraîné une baisse progressive de la mortalité infantile. Celle-ci est passée de 14,7 décès pour 1 000 naissances en 1995 à 9,4 décès pour 1 000 naissances en 2009. S’agissant de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, ce risque est passé de 40% en 2001 à 6,2% pour les enfants nés en 2007 et, selon les dernières statistiques disponibles, ce taux était de 4,2% pour les enfants de 6 mois nés en 2009.
La représentante a toutefois cité plusieurs défis auxquels demeure confrontée l’Ukraine, entre autres dans le domaine de l’accès aux soins, de la lutte contre le VIH/sida et de la protection des enfants orphelins ou privés de structure parentale. Réaffirmant l’engagement de sa délégation à travailler sur ces thématiques en étroite collaboration avec l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation internationale du Travail (OIT), elle a également salué la décision du Bureau exécutif de l’UNICEF de proroger d’un an le Programme 2006-2010 de coopération entre le Fonds et son pays. L’Ukraine, qui assumera en 2011 la présidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, est résolue à promouvoir les droits de l’enfant et a l’intention, l’an prochain, d’accueillir une conférence sur la protection des enfants à l’égard de toutes formes de violence.
M. STEVEN TAY (Singapour) a expliqué que son pays s’intéressait particulièrement à la question des enfants et avait promulgué une série de lois relatives à cette question. De plus, a-t-il dit, une cour spéciale pour le droit des enfants a été établie pour administrer ces lois. M. Tay a expliqué que cette année, Singapour allait accéder à la Convention de La Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfants. Le pays a également promulgué la loi sur l’enlèvement international d’enfants, a-t-il ajouté.
Singapour a alloué un important budget pour améliorer la santé des enfants, a indiqué le représentant. Il a rappelé que dans les années 60, le taux de mortalité à la naissance était de 31 pour 1 000, et qu’il est aujourd’hui de 2,2 pour 1 000. À cet égard, il a souligné que Singapour était parmi les six premiers pays au monde où le taux de mortalité en dessous de 5 ans était le plus bas, selon le classement 2009 de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). S’agissant du système éducatif, le représentant a indiqué que Singapour travaillait à développer les talents des enfants. Dans les années 80, a-t-il dit, 2 étudiants sur 10 suivaient une éducation postsecondaire, chiffre qui est passé à 9 sur 10 aujourd’hui. En dépit de ses réalisations, le représentant a affirmé que son pays continuait à améliorer et à réviser le système éducatif. M. Tay a, par ailleurs, évoqué les Jeux olympiques pour les jeunes organisés en août dans son pays et auxquels 500 000 étudiants et athlètes étrangers ont participé.
Mme NADINE MUHIMPUNDU (Burundi) a affirmé qu’au sortir d’un contexte difficile marqué par un conflit armé, le Gouvernement de son pays avait mis au nombre de ses priorités la démobilisation des enfants soldats et leur réintégration dans leurs familles. Actuellement, on ne compte aucun enfant soldat sur tout le territoire national, a-t-elle assuré en ajoutant qu’une Stratégie nationale de réintégration des personnes affectées par le conflit avait également été adoptée. La question des orphelins et autres enfants vulnérables a également été traitée dans le Plan d’action mis en œuvre depuis quatre ans et dont la révision est en cours. Un cadre de dialogue a été créé et est présidé par le Gouvernement par le biais du Ministère de la solidarité nationale, des droits de la personne humaine et du genre, en collaboration avec l’UNICEF.
Il y a cinq ans, l’éducation est devenue gratuite, ce qui a eu un impact positif sur la vie des enfants, a-t-elle dit. Ceci a permis une augmentation significative du taux net d’enregistrement à l’enseignement primaire qui est de 92% en 2010, soit 36% par rapport à 2005. En outre, il y a eu l’élimination des disparités entre filles et garçons dans l’enseignement primaire et secondaire et la population y a contribué en participant activement à la construction des infrastructures scolaires. Le décret présidentiel de 2006 sur l’enregistrement gratuit à la naissance pour tous les enfants âgés de 0 à 5 ans a permis aux enfants d’avoir une reconnaissance légale d’appartenance à une famille, contribuant ainsi à leur dignité propre. Elle a toutefois indiqué que le phénomène des enfants des rues était apparu suite au conflit armé. Il a fallu, a-t-elle dit, prendre conscience de son existence avant de mettre en place un comité de pilotage en vue de réaliser des études approfondies et d’en circonscrire l’ampleur.
M. LESLIE KOJO CHRISTIAN (Ghana) a expliqué que la question des violences faites aux enfants avait été l’un des sujets majeurs de l’agenda politique des pays africains, depuis la mise en application de la Charte africaine sur les droits du bien-être de l’enfant. Les politiques et législations relatives au droit des enfants adoptées par le Ghana sont parmi les plus avancées du continent africain, a estimé le représentant. Le taux de scolarisation en au niveau de l’école primaire est de 89%, soit l’un des plus importants d’Afrique, tandis que le taux de mortalité a chuté de 30%, grâce notamment aux développements des services de santé, s’est félicité M. Christian. Il a, toutefois, exprimé sa préoccupation concernant la malnutrition maternelle et infantile dans le monde. Parmi les enfants qui meurent, un tiers d’entre eux décèdent des suites de malnutrition, a-t-il dit.
Le représentant a expliqué que son gouvernement avait pris un certain nombre de mesures relatives à la protection des enfants, telles que des programmes alimentaires scolaires, des mesures contre les abus, le trafic ou les violences familiales. Dans le même esprit, le Ghana a adopté plusieurs lois relatives aux droits de l’enfant, a ajouté le M. Christian. Puisque l’adoption d’instruments juridiques ne garantit pas toujours le changement de mentalité, le représentant a indiqué que son pays travaillait à sensibiliser les familles et les communautés sur les violences faites aux enfants et encourageait les victimes à signaler les abus. Même si le Ghana a enregistré des progrès significatifs au cours de la dernière décennie, des améliorations substantielles sont encore nécessaires, a estimé le représentant.
Mme MARIE-FRANCOISE BERNADEL (Haïti) a noté que de nouvelles statistiques du Bureau international du Travail (BIT) rappelaient que la main-d’œuvre enfantine constituait un volant persistant de la population mondiale active. Depuis la fin des années 90, le nombre d’enfants âgés de moins de 14 ans « économiquement actifs », oscille entre 176 et 211 millions, auxquels s’ajoutent une centaine de millions d’enfants de 15 à 17 ans, a-t-elle dit. En effet, les enfants contribuent à la subsistance de leurs familles, en travaillant aux champs ou en se déployant dans les petits métiers du secteur informel, leur contribution pouvant atteindre 20 ou 25% du revenu familial. Dans certaines sociétés dépourvues de protection sociale, leurs revenus viennent aussi partiellement amortir l’insécurité des familles, la perte d’activité ou le départ du chef de famille, une mauvaise récolte, une catastrophe naturelle ou l’arrivée d’une maladie.
La représentante a expliqué que dans son pays, plus de la moitié de la population avait moins de 21 ans et 12% étaient âgés de moins de 5 ans. En conséquence, l’éducation est l’un des secteurs clefs, surtout après le séisme qui a gravement endommagé près de 80% des établissements scolaires de la région de la capitale. Le Gouvernement travaille à la pacification des bidonvilles où sont regroupés des jeunes s’adonnant à des activités désavouables résultant en grande partie du chômage et de la désintégration des familles. Elle a, en particulier, souligné qu’un Plan d’action pour le relèvement et le développement d’Haïti, lancé en mars 2010 à la suite du tremblement de terre, définissait l’alimentation scolaire comme l’objet d’un programme essentiel.
M. ABDUL GHAFOOR MOHAMED (Maldives) a noté que les jeunes représentaient 44% de la population de la capitale de son pays. Comme dans beaucoup d’États aujourd’hui, les services académiques et sociaux des Maldives ne sont pas équipés pour faire face à toutes les demandes de ce groupe vulnérable. Mis à part les progrès engrangés en matière d’accès universel à l’éducation, les enfants ne bénéficient pas encore des opportunités qui les prépareraient aux complexités du monde d’aujourd’hui et à l’avenir, a regretté M. Mohamed. Leur développement demeure entravé par le manque d’espaces sociaux, culturels et artistiques, ce qui exacerbe les incidences de toxicomanie et les conduites à risque. Les Maldives ont travaillé en collaboration avec l’UNICEF et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) pour tenter de trouver des solutions à ces problèmes.
« Chacun sait que les Maldives sont l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques », a en outre fait remarquer le représentant, soulignant que ce défi était mentionné dans le rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant. Les changements climatiques ne font en effet qu’augmenter le nombre d’enfants mal nourris. Les femmes et les enfants représentent plus de 75% des personnes déplacées à la suite de catastrophes naturelles.
M. SANGYE CHEWANG (Bhoutan) a affirmé que depuis que son pays s’était attelé à la tâche du développement au début des années 60, les droits des enfants étaient au cœur de la philosophie du développement. Témoin de l’engagement du Bhoutan en faveur de la sécurité et du bien-être des enfants, le pays fut l’un des premiers à ratifier, dès 1990, la Convention relative aux droits de l’enfant, puis les deux Protocoles facultatifs s’y rapportant. La législation nationale a été amendée et d’autres lois promulguées pour mieux protéger l’enfance, tandis que le Parlement s’apprête à adopter lors de sa session d’hiver, deux nouveaux projets de loi à cet égard.
Le Code pénal et celui de procédure civile contiennent des dispositions explicites pour des procédures favorables à l’enfant dans les cas impliquant des enfants qui nécessitent une protection de leur anonymat et l’accompagnement par un adulte durant les procès. Le pays a également fait des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit, précisant que le Bhoutan avait atteint la parité dans la scolarisation, était sur le point d’atteindre l’éducation primaire universelle et avait réussi à réduire la mortalité infantile. L’objectif visant à la réduction aux deux tiers des taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est aussi presque atteint, a-t-il ajouté. Il a également indiqué que le Premier Ministre venait de signer la Convention des Nations Unies relatives aux droits des personnes handicapées, à l’occasion de la dernière Cérémonie des traités le mois dernier.
M. YOUSEF ZEIDAN, Observateur de la Palestine, a regretté que dans le monde, des millions d’enfants souffraient de la violation de leurs droits essentiels pour leur bien-être. C’est le cas, a-t-il dit, de tous les enfants palestiniens, y compris ceux vivant à Jérusalem-Est. La réalité de ces enfants veut que l’occupation d’Israël cesse, a-t-il ajouté. Il a rappelé que 350 enfants palestiniens avaient été tués et 1 800 autres blessés lors de l’offensive israélienne à Gaza. De plus, 18 écoles ont été entièrement détruites, plus de 260 endommagées et près de la moitié des structures de santé à Gaza ont été endommagées ou détruites. Deux ans après cette offensive, la plupart de ces infrastructures sont toujours en ruine à cause du blocus actuel par terre, air et mer qui a empêché la reconstruction, a-t-il dit. Parmi d’autres conséquences dévastatrices, plus de 40 000 enfants palestiniens à Gaza n’ont pu retourner dans les écoles des Nations Unies cette année car, a-t-il précisé, le matériel de construction a été interdit par la puissance occupante.
Il a également décrit l’impact que la privation de liberté de circulation a eu sur les enfants dans la bande de Gaza. Plusieurs dizaines d’enfants sont morts en attendant des autorisations de la part d’Israël pour pouvoir se déplacer afin d’avoir accès à un traitement médical. Il a cité l’exemple tragique de Fuad Sherif, du camp de réfugiés Al-Nusseirat, au centre de Gaza, qui souffrait de complications respiratoires. Lorsque les médecins ont voulu le transférer dans un hôpital israélien en raison du manque d’équipement médical, sa demande fut rejetée. Fuad est mort. Il avait 5 ans, a déclaré l’observateur palestinien.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a affirmé que dans la tradition afghane, chaque enfant était une bénédiction. L’Afghanistan, a-t-il dit, continue de développer ses politiques pour promouvoir et protéger les droits des enfants et relever les défis, compte tenu des effets de 30 ans de guerre, de destruction et de terrorisme. La vie des enfants afghans est marquée par la violence et le danger, le stress de vivre dans la peur et la pauvreté. Malgré toutes les horreurs, ils ont soif d’apprendre. M. Tanin a noté que les inscriptions scolaires avaient augmenté de 71% cette année. Les filles et les garçons ont aujourd’hui un accès égal à l’éducation et 37% environ des sept millions d’écoliers afghans sont des filles.
Près de 90% de la population afghane est couverte par le système de santé de base, contre 9% en 2003, a ajouté le représentant. La polio a pratiquement été éradiquée, a-t-il poursuivi. Mais l’Afghanistan conserve l’un des taux de mortalité infantile le plus élevé au monde et 50% sont sous-alimentés. La question des droits des enfants et leur bien-être sont étroitement liés à la sécurité. Le danger principal vient de ceux qui ne respectent pas ces droits: des centaines d’écoles ont été incendiées ou détruites par des groupes terroristes, a déclaré M. Tanin. La stratégie des Taliban consiste notamment à entraver l’accès aux écoles. La lutte contre l’impunité nécessite l’appui de la communauté internationale.
Mme MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a indiqué que son pays était partie à la Convention relative aux droits de l’enfant. Le Parlement débat actuellement de la loi sur la protection et le bien-être de l’enfance qui doit notamment améliorer le système judiciaire relatif aux enfants, a-t-elle dit. Le projet de loi est directement inspiré par les principes de la Convention et inclut les questions de protection de différentes catégories vulnérables, ainsi que de prévention des abus, d’exploitation économique et sexuelle, d’adoption et d’héritage. Le texte prévoit en particulier la mise sur pied d’une commission sur les enfants chargée de veiller à la promotion, la protection et au contrôle du respect des droits des enfants. Une unité de protection de l’enfant dans tous les commissariats de police veille à répondre aux allégations d’actes de violence à l’égard des enfants et à garantir la confidentialité. Une ligne verte téléphonique permet aussi de dénoncer de manière anonyme des incidents d’abus.
Avec la prévalence élevée du VIH/sida, de nombreux enfants sont devenus orphelins ou chefs de famille, a encore déclaré la déléguée, en ajoutant que le Gouvernement s’efforçait d’assumer sa responsabilité, à cet égard, en payant les frais de scolarisation et la fourniture scolaire de ces enfants et en leur distribuant des colis alimentaires pour soulager le fardeau quotidien. En 2005, une Commission nationale sur le VIH/sida a été créée pour, non seulement prévenir et traiter les personnes infectées ou affectée par la pandémie, mais également pour s’assurer que les orphelins et les vulnérables reçoivent les soins et l’assistance nécessaires. En matière d’éducation, le Lesotho a dépassé les objectifs de l’accès à l’éducation primaire avec 82% pour les filles et 75% pour les garçons. En outre, 80% des filles ont pu achever le cycle d’enseignement primaire, a poursuivi la représentante.
Mme ZWELETHU MNISI (Swaziland) a expliqué que son pays avait adapté dans sa législation nationale le document intitulé « Un monde digne des enfants » dès 2005. Son initiative est ancrée dans la culture swazie par laquelle les communautés et les familles élargies s’occupent de tous les enfants quel que soit leur statut. Le Gouvernement est sur le point de réaliser l’éducation primaire gratuite pour les deux sexes, en vue d’atteindre l’Objectif d’universalité numéro 2 du Millénaire pour le développement. La représentante a insisté sur le fait que la famille constituait l’unité de base de la société et que chaque famille devait par conséquent avoir le droit de choisir le mode d’éducation moral et intellectuel de ses enfants.
L’un des défis évidents auquel le Swaziland est confronté est le nombre croissant d’enfants orphelins et vulnérables, du fait de la pauvreté et de la pandémie de VIH/sida. Cette situation a empiré avec les crises mondiales et les changements climatiques, a déploré la représentante. Pour accueillir et nourrir les enfants dont les familles sont affectées par le VIH/sida ou la sécheresse, le Swaziland a créé des centres de « grand-mères » et de « voisinage ». Par ailleurs, le pays condamne toute forme de violence contre les enfants, notamment la violence sexuelle.
Mme ANNICK YOLANDE NZOUNZA LEKAKA (République du Congo) a constaté que, 20 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant, le bilan restait mitigé. En effet, les millions d’entre eux qui vivent toujours dans la pauvreté, sans accès à l’éducation, à la nutrition, à la santé, à l’eau et à une habitation décente représentent un défi énorme à relever pour les gouvernements. Pour la déléguée, on ne parviendra à la protection effective des droits de tous les enfants que si la communauté internationale replace l’être humain, l’enfant, au centre de ses préoccupations. La République du Congo, qui est partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses Protocoles facultatifs, ne ménage aucun effort dans l’amélioration de la situation des enfants depuis la fin des conflits sociopolitiques a expliqué la représentante. Parmi les mesures allant dans ce sens, elle a cité l’adoption d’un cadre juridique qui vise à protéger l’enfant contre la violence, la négligence, la maltraitance et l’exploitation. Elle a cependant reconnu que la mise en œuvre d’une véritable politique de la famille congolaise et l’intensification de la lutte contre la traite des enfants constituaient des sphères dans lesquelles des efforts plus importants devront être déployés.
La déléguée a également abordé la situation « préoccupante » qui prévaut en Afrique centrale et en Afrique occidentale où, un grand nombre d’enfants, particulièrement des filles, sont victimes et utilisées comme main-d’œuvre bon marché ou encore à des fins de prostitution. Pour faire face à ce fléau, la République du Congo a adopté un Plan d’action 2007-2008 pour le développement d’une expérience pilote dans la ville côtière de Pointe-Noire, où la traite des enfants prospère, dont l’objectif était de réinsérer ces enfants victimes de la traite. Suite à l’évaluation des résultats obtenus, un second Plan d’action 2009-2010 a été adopté pour consolider les acquis et étendre les interventions, a-t-elle encore expliqué. Au niveau sous-régional, la lutte contre la traite bénéficie de l’attention de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), et un accord multilatéral Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)-CEEAC a également été signé.
M. ABDULLAH AL GIHUFLI (Émirats arabes unis) a déclaré comprendre les défis auxquels l’ONU était confrontée pour améliorer le sort des enfants dans le monde dans un contexte de crises économique, financière, énergétique et climatique mondiales. Les Émirats arabes unis ont appliqué des normes nationales et internationales pour créer un meilleur environnement en vue d’améliorer la croissance, le développement et le bien-être des enfants, a-t-il dit. L’âge minimal de travail a été relevé et les Émirats ont signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination et la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Des lois et amendements ont été promulgués, en particulier sur l’interdiction de la traite, et des structures mises en place. Dans ce contexte, le rôle de la famille a été renforcé en tant que noyau de base de la société.
Le représentant a ajouté que la Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants avait fait des efforts remarquables et obtenus des résultats. Les Émirats ont garanti la gratuité de l’éducation pour tous et à tous les niveaux, a-t-il dit. L’éducation a atteint le taux de 98% et espère qu’il sera universel dans cinq ans.
Mme SIMONA LESKOVAR (Slovénie) a exprimé le soutien de son pays à la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que ses Protocoles facultatifs, et a encouragé ceux qui ne l’ont pas fait de se joindre à ces mesures, tout en ajoutant qu’une application efficace de ces mesures était de la plus grande importance. La Slovénie accorde une attention particulière aux problèmes de la violence à l’encontre des enfants, des enfants dans les conflits armés et de leur participation à la justice. Bien que beaucoup ait été fait au cours des 15 années qui ont suivi le rapport Machel, les enfants sont encore victimes d’enrôlement, de meurtres, de mutilations, de viols et autres crimes graves. Cet état de fait doit être abordé de façon urgente et détaillée, a déclaré Mme Leskovar, qui a ajouté que le combat contre l’impunité était également d’une importance significative.
Observant que la Convention relative aux droits de l’enfant était le seul instrument international de droits de l’homme à ne pas disposer d’une procédure de communication, la représentante a salué les travaux du Conseil des droits de l’homme de ces dernières années qui mèneront à l’adoption d’un protocole optionnel, qui à son tour établira cette procédure de communication.
Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que des milliers d’enfants de pays partenaires de Monaco bénéficiaient de programmes de lutte contre la faim et la malnutrition, de vaccination contre la poliomyélite et de traitement contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies. Les interventions de Monaco ciblent les populations les plus défavorisées, notamment dans les zones rurales, et reconnaissent la particularité des enfants handicapés, a-t-elle souligné. Dans le cadre de son effort de coopération, Monaco s’est également engagé à améliorer la santé maternelle en appuyant des programmes de santé reproductive ou à participer à la construction et à la réhabilitation d’écoles et de crèches.
La représentante a annoncé que Monaco accueillerait la Conférence Monaco + 5 dans le cadre du suivi de la Conférence du Conseil de l’Europe « Construire une Europe pour et avec les enfants », en novembre 2011, et dont l’objectif est de mettre en œuvre des politiques générales de sensibilisation, d’information et de prévention en vue du respect et de la promotion des droits de l’enfant en général et en particulier de leur droit à la protection contre toute forme de violence.
M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a rappelé qu’au fil des années, l’ONU avait joué un rôle important dans la promotion des droits des enfants mais à des degrés variables. Il importe que la communauté internationale poursuivre son action concertée et redouble d’efforts pour résoudre la situation alarmante des enfants dans les situations de conflits armés, de postconflit dans plusieurs pays et régions du monde. Le représentant a saisi l’occasion pour annoncer officiellement que son pays approuvait les Principes de Paris relatifs aux enfants associés aux forces et aux groupes armés, et qu’il communiquerait sous peu cette décision au Gouvernement français.
Le représentant a rappelé que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990 et, qu’à la fin de 2007, sa population était de 2,7 millions d’habitants, dont 34,3% étaient des enfants. Selon les prévisions, ce pourcentage diminuera progressivement pour atteindre 30% en 2020. Un enfant qui naît aujourd’hui en Jamaïque a plus de 97% de chance de vivre plus de cinq ans et quasiment 100% d’être scolarisé jusqu’au cycle secondaire, avec une espérance de vie de 73 ans, a-t-il estimé. La récession économique a posé des défis dans la mise en œuvre des politiques sociales et plusieurs plans qui auraient pu faire une différence certaine dans la vie des enfants n’ont pas pu être financés, a-t-il dit. Néanmoins, la loi sur la protection et les soins aux enfants est entrée en vigueur en avril 2004, ce qui a permis la consolidation du système en la matière par la mise en place d’un bureau de l’avocat et d’un tribunal spécial pour les enfants.
M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a noté que la pauvreté affectait de manière disproportionnée les enfants. C’est la raison pour laquelle l’Érythrée s’efforce depuis toujours de réduire la pauvreté grâce à une croissance économique rapide et à un développement humain accéléré, y compris en assurant la sécurité alimentaire. Depuis 19 ans, l’Érythrée a mis l’accent sur la santé de l’enfant et de la mère, en construisant 13 hôpitaux, 19 nouveaux centres de santé et 112 stations de santé. L’incidence du VIH/sida et du paludisme a diminué de 71% et 86% respectivement.
L’objectif principal de l’Érythrée en matière d’éducation a été d’assurer l’éducation primaire pour tous. Dans cette société multiethnique, l’enseignement des enfants se fait dans leur langue maternelle au primaire, a précisé M. Giorgio. La scolarisation des enfants est passée de 30% en 1995 à 56,2% en 2010. Toutefois, le Gouvernement est préoccupé par le fait que seulement 56% des enfants en âge d’être scolarisés allaient à l’école. Il travaille notamment avec l’UNICEF pour améliorer l’accès à l’éducation des enfants nomades. Par ailleurs, l’Érythrée a banni la mutilation génitale féminine.
Mme MARIA MJÖLL JÓNSDÓTTIR (Islande) a souligné qu’à travers la coopération bilatérale au développement, la construction d’écoles pour les enfants ruraux pauvres et marginalisés avait été complétée par des projets d’alphabétisation des adultes. Dans l’évaluation de cette coopération, il s’est avéré que l’autonomisation des adultes sous-tendait celle de leurs enfants dans les pays en développement et avait eu un impact sur la fréquentation scolaire et sur les résultats des élèves des établissements primaires. Elle a salué l’accent mis par l’UNICEF sur les enfants les plus vulnérables et souligné que le Fonds était un partenaire de confiance de l’Islande dans le domaine de l’assistance au développement.
La représentante a appuyé les conclusions de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, et indiqué que les mesures prises par les gouvernements devaient viser à protéger les enfants de toutes les formes de violence et à fournir aux enfants victimes de la violence, de l’exploitation sexuelle et des abus une assistance et des services sociaux et de conseil. Elle a exprimé sa profonde inquiétude face au phénomène croissant de la vente d’enfants, de la prostitution et de la pornographie mettant en scène des enfants et son lien étroit avec la traite des êtres humains. Elle a appuyé les recommandations de la Rapporteure spéciale chargée de cette question, Mme Najat M’jid Maalla, qui a appelé à une meilleure compréhension et à une prise de conscience accrue de la complexité de ces problèmes. D’autre part, son pays a rejoint les 94 autres qui ont approuvé les engagements et Principes de Paris sur les enfants associés aux forces et groupes armés. Elle a enfin exhorté tous les pays à signer et ratifier la Convention et ses deux Protocoles facultatifs.
M. IQBAL AHMED (Bangladesh) a indiqué avoir été l’un des premiers pays à signer et à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant. Le pays a adopté un Plan quinquennal 2005-2010 pour la protection de l’enfant et a déclaré 2001-2010 « Décennie des droits de l’enfance », a indiqué le représentant en ajoutant que la responsabilité du respect des droits de l’enfant incombait au Gouvernement, mais également aux individus qui s’occupent des enfants. Les secteurs de l’éducation et de la santé bénéficient d’une allocation budgétaire significative, centrée sur l’enfance et le Bangladesh a fait des progrès substantiels dans la réduction de la mortalité infantile et de la malnutrition.
D’autre part, l’écart entre les garçons et les filles dans la plupart des indicateurs sociaux a été réduit, voire éliminé dans certains cas comme la scolarisation dans les cycles primaires et secondaires. Actuellement, l’éducation des filles est gratuite jusqu’au lycée et l’introduction de plusieurs mesures incitatives a largement permis la scolarisation des filles. La législation a été révisée pour devenir plus stricte concernant la protection des enfants, en particulier des filles, de toutes les formes d’abus et d’exploitation et de trafic. Le Bangladesh est également partie à la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les formes les plus graves de travail, a-t-il dit, précisant que sa législation était en passe de s’aligner sur cet instrument. Ceci a déjà eu pour résultat que l’industrie de l’habillement, la plus importante en termes d’exportation, est totalement exempte de travail infantile, a—t-il assuré.
Mme NELI SHIOLASHVILI (Géorgie) a fait savoir qu’un plan d’action sur le bien-être des enfants avait été mis en place pour la « désinstitutionnalisation et le renvoi dans les communautés ». Le nombre d’enfants dans des institutions est ainsi passé de 5 000 en 2004 à 1 000 cette année, grâce, notamment, à l’appui de l’UNICEF et de l’Union européenne.
Mme Shiolashvili a mis l’accent sur le sort des familles déplacées et de leurs enfants. Avec l’agression militaire étrangère d’août 2008 et l’occupation de territoires géorgiens, des milliers de familles d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ont été forcé d’abandonner leurs maisons, a-t-elle souligné. Le sort des citoyens géorgiens qui vivent sous occupation militaire étrangère est aussi préoccupant, a ajouté la représentante.
Mme GABRIELA ORTIGOSA (Uruguay) a déclaré que le thème de la protection de l’enfance revêtait une importance capitale pour son pays et a lancé un appel à tous les États afin qu’ils souscrivent à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs. Elle a défendu le droit de l’enfant à être entendu et à obtenir des réponses lors de prises de décision sur des questions qui affectent son existence. Il convient qu’il jouisse également du droit de recours devant les tribunaux et de défendre ses droits avec une assistance juridique, a-t-elle dit.
Un Conseil consultatif des droits de l’enfant et des adolescents a été mis en place avec la participation de représentants de la société civile, a ajouté la représentante. Ce Conseil est responsable de la coordination des politiques publiques relatives aux droits de l’enfant et de l’adolescent, de l’examen des aspects budgétaires liés à ces politiques et de l’analyse des amendements à apporter aux normes juridiques existantes et à la proposition de nouvelles normes. Elle s’est ensuite penchée sur le fait que de plus en plus d’enfants vivaient dans la pauvreté, notamment avec la crise économique. La mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement a, selon elle, favorisé une approche transversale avec l’inclusion de la thématique des enfants dans tous les secteurs de la politique nationale.
M. ADOLPHE MINKOA SHE (Cameroun) a déclaré que, depuis sa ratification en 1993 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, son pays s’était attelé à mettre en œuvre ses dispositions. Le Cameroun a adopté en 2009 une politique nationale du développement du jeune enfant qui entend rassembler, dans un cadre cohérent, l’ensemble des initiatives en faveur de l’enfant âgé de 0 à 8 ans. Dans le domaine de la santé, l’accent est mis sur le rapprochement des soins de santé de la mère et de l’enfant, la nutrition et la sécurité alimentaire, le dépistage et la réhabilitation des enfants handicapés, la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité. En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, la mise en œuvre du second plan stratégique multisectoriel a favorisé des progrès dans la prévention et l’accès au traitement.
Pour ce qui est de l’éducation, a poursuivi M. Minkoa She, le Cameroun a instauré la gratuité de la scolarisation au niveau de l’école primaire depuis 2000. Un programme d’éducation de base concernant en priorité les jeunes filles est mis en œuvre, avec le concours de l’UNICEF. Ce programme a déjà permis un accroissement sensible du taux de scolarisation et la réduction de la disparité garçon-fille. Toutes ces initiatives sont toutefois confrontées à d’énormes contraintes dues à l’insuffisance des ressources. Seule la contribution légitime de la communauté internationale pourrait renforcer de manière décisive les efforts engagés au niveau des États.
Mme AL-YAHYAI (Oman) a déclaré que son pays était un État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant depuis 1996 et collabore avec l’UNICEF afin de couvrir intégralement les projets et programmes en cours. Le Gouvernement lutte également contre la traite des personnes ainsi que l’exploitation sexuelle des enfants et la prostitution et, a ratifié tous les instruments pour lutter contre ces fléaux. Le Ministère de l’éducation déploie des efforts considérables, garantit la gratuité de l’éducation et s’efforce, entre autres, de réduire les taux d’abandon scolaire.
Les enfants sont la pierre angulaire de toute société et le pays a créé un large éventail d’activités et de programmes pour favoriser l’épanouissement des enfants avec la création, par exemple, d’un forum en ligne, des stages de formation pour les personnels chargés des enfants, l’examen de toutes les réunions et conférences à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Le Gouvernement attache aussi une grande importance aux droits des enfants handicapés et déploie progressivement des services visant à leur intégration dans la société et leur participation à la vie de tous les jours. L’opinion est aussi sensibilisée à la situation et aux besoins des enfants handicapés. Le Gouvernement supervise directement toutes ces activités.
Mme ANNA MUBUKWANU-SIBANZE (Zambie) a cité, en préambule, la phrase suivante pour souligner l’importance de la protection des enfants: « Les enfants sont les messages vivants que nous envoyons pour des temps futurs que nous ne pourrons pas voir. » Elle a ensuite souligné l’urgence qui s’attache à la lutte contre des maladies comme le paludisme ou le VIH/sida qui touchent un nombre toujours trop important d’enfants. Grâce à une politique énergique, la Zambie a réussi à réduire la prévalence du paludisme parmi les enfants de moins de 5 ans de 53%, a indiqué la représentante. S’agissant de la lutte contre le VIH/sida, le Gouvernement zambien a ouvert sur tout le territoire des centres de conseil et de prévention de la transmission du virus de mère à enfant. Une nouvelle infection sur dix concerne en effet un enfant de moins de 14 ans, a rappelé Mme Mubukwanu-Sibanze.
La représentante a ensuite souligné l’importance de lutter contre les multiples formes d’exploitation dont sont victimes les enfants. À cette fin, la Zambie est en train de renforcer son arsenal juridique, avec notamment des propositions de loi en cours d’examen au Parlement visant à criminaliser la transmission d’éléments pornographiques à des enfants et à interdire aux enseignants d’entretenir des relations sexuelles avec leurs élèves. La déléguée a également déclaré que la mise en œuvre de la loi de 2008 contre le trafic d’êtres humains se poursuivait. Elle a, pour conclure, félicité l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (UNODC) pour sa coordination des efforts de la communauté internationale dans la lutte contre le trafic d’êtres humains.
M. ULIBARRI BILBOA (Costa Rica) a lancé un appel en vue de la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses deux Protocoles facultatifs. Il a axé son intervention sur l’enregistrement de la naissance, l’encouragement à une responsabilité partagée des deux parents et à la responsabilité paternelle en particulier. Le pourcentage des naissances dont le père n’est pas déclaré a considérablement diminué dans le pays à l’issue de l’adoption de la nouvelle législation sur cette question, a-t-il dit.
Le représentant a également évoqué le soutien coordonné et systématique au chef de famille, y compris dans les situations d’urgence. Il est important que les contenus encouragent au respect de la dignité humaine de l’enfant. Il a cité, à cet égard, les stratégies et les recommandations faites par la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants. Il a également traité de la prostitution des enfants et de la pornographie et a mis en exergue l’importance de la coordination des efforts de lutte contre la criminalité transnationale organisée. Il s’est félicité du fait que le Conseil de sécurité s’intéresse de plus en plus aux enfants dans les conflits armés.
Mme GIORRA EZEZIKA (Nigéria) a fait état des progrès dans son pays s’agissant de la promotion et de la protection des droits de l’enfant. Signataire en 1991 de la Convention relative aux droits de l’enfant, le Nigéria a notamment promulgué en 2003 une loi sur les droits de l’enfant, reprise au niveau fédéral dans 24 États sur 36, certains d’entre eux possédant en outre une législation spécifique sur la mendicité des enfants. Des progrès significatifs ont été enregistrés s’agissant de la scolarité des petites filles, par le biais notamment de l’établissement d’unités au sein des écoles dédiées à l’alphabétisation des filles.
Mme Ezezika a ensuite indiqué que des parlements pour les enfants du Nigéria avaient été mis en place au niveau fédéral et des États. Sur le chapitre spécifique de la violence faite aux enfants, ainsi que des multiples formes de leur exploitation, la représentante a annoncé que le Gouvernement du Nigeria avait entamé le processus de ratification des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant, respectivement, l’implication d’enfants dans les conflits armés et la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
M. ŞEN RAMIS (Turquie) a déclaré que son pays avait consacré la supériorité des instruments internationaux relatifs aux droits de l’enfant par rapport à ses lois nationales, en amendant sa Constitution dès 2004, puis les aspects pertinents de ses textes de loi par la suite. À la suite de l’adoption de la réforme constitutionnelle par référendum, le 12 septembre dernier, les droits de l’homme et les libertés fondamentales ont été élargis en Turquie, a souligné le représentant.
Le représentant a ajouté que la protection de la famille et des enfants faisait l’objet d’un article dans la Constitution qui garantit notamment le principe du « meilleur intérêt » de l’enfant. M. ŞEN a ajouté que la Turquie célébrait chaque année, le 23 avril, date de l’inauguration du Parlement en 1920, la Journée des enfants.
Mme ALSALEH MONIA (République arabe syrienne) a donné un aperçu des activités de son pays en faveur de la petite enfance au cours des dernières années. Un rapport pertinent est régulièrement préparé pour procéder à l’évaluation des plans, programmes et projets nationaux sur cette question qui a été couronnée par une réunion nationale. La Syrie a accueilli, du 20 au 23 septembre 2010, la Conférence arabe et régionale sur les soins à la petite enfance, organisée par le Ministère de l’éducation, en coopération avec l’UNICEF et d’autres organisations arabes et régionales. La Conférence a soulevé des questions nouvelles avec, notamment, la problématique de la transition des enfants du primaire vers le secondaire. En juillet, la Syrie a également accueilli la Conférence régionale sur les adolescents dont les conclusions ont été présentées à la Conférence régionale de haut niveau sur les enfants.
La situation des enfants et adolescents vivant sous occupation étrangère a été particulièrement débattue et des actions proposées dans ce contexte, notamment en ce qui concerne la situation des enfants dans le Golan syrien occupé, a-t-elle expliqué. Israël persiste à saper l’identité arabe par le biais de son programme d’éducation imposé et par sa négligence à l’égard des services d’éduction et de santé, a-t-elle dit. Elle a précisé qu’Israël avait catégoriquement refusé les programmes et projets proposés par la Syrie pour les populations du Golan occupé. Elle a appelé la communauté internationale à faire en sorte que cette occupation cesse et que des observations soient faites par des comités internationaux. Elle a ensuite demandé qu’Israël lève le blocus contre Gaza.
M. MILORAD ŠCEPANOVIĆ (Monténégro) a indiqué que son pays avait signé, en mars dernier, un nouveau programme d’action avec l’UNICEF pour 2010-2011 qui contribuera à la réalisation des objectifs clefs en ce qui concerne la protection et la promotion des droits de l’enfant. Le Monténégro prépare, en outre, une analyse de la situation des femmes et des enfants, sur les plans humain, financier et organisationnel.
M. Šcepanović a attaché une grande importance à la question de la violence à l’encontre des enfants, y compris dans les conflits armés, et réaffirmé l’attachement du Monténégro aux Principes de Paris. Par ailleurs, les objectifs d’une éducation de qualité pour tous et de l’inclusion sociale sont au cœur des priorités du Gouvernement. Une stratégie de développement de l’éducation préscolaire pour la période 2010-2015 est en cours de réalisation pour offrir des opportunités à 40% des enfants d’ici à 2015, notamment les enfants roms et réfugiés, ceux vivant dans la pauvreté ou avec des handicaps. Au niveau de l’éducation primaire, le but est de couvrir tous les enfants des groupes marginalisés, en incluant les enfants avec des besoins spécifiques.
M. MiloŠ Koterec (Slovaquie) a encouragé les pays qui n’ont pas encore ratifié les protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant à le faire le plus vite possible. En matière de protection des droits de l’enfant, la Slovaquie reconnaît les efforts du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Comité des droits de l’enfant, ainsi que des organisations non gouvernementales.
Le représentant a néanmoins attiré l’attention sur le fait que certains droits contenus dans la Convention n’étaient pas respectés dans le cas de millions d’enfants à travers le monde. M. Koterec a souligné que la Slovaquie avait été l’un des principaux soutiens au sein du Groupe de travail à composition non limitée de la Commission des droits de l’homme chargé d’élaborer un nouveau protocole facultatif à la Convention.
Mme. DALI AMIRA (Tunisie) a indiqué que son pays avait ratifié, en 1991, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et promulgué, quatre ans plus tard, un code de protection de l’enfant, « ce qui constitua une avancée législative majeure ayant enrichi le système nationale des droits de l’homme ». Après avoir mentionné d’autres initiatives, en faveur en particulier de l’enfant handicapé, la représentante a souligné la nécessité, dans le monde d’aujourd’hui, de permettre aux plus jeunes d’accéder à la culture numérique.
« De même, la santé psychologique des adolescents a été renforcée par la promotion des cellules d’orientation dans les établissements d’enseignements », a ajouté Mme Dali. « L’encadrement de l’enfance dans notre pays constitue une question stratégique de choix essentiel de notre projet de société », a résumé la représentante tunisienne. Elle a expliqué que cette orientation trouvait son expression dans la création, en 2002, du Parlement de l’enfant et, en 2005, des conseils municipaux des enfants et des clubs des enfants parlementaires.
MmeOrokia Roxane Tiendrébéogo (Burkina Faso) a estimé que malgré les efforts accomplis, en matière de promotion et de protection de l’enfance, les défis à relever restent énormes. Elle a rappelé que les visions projetées lors du Sommet mondial pour les enfants, en 1990 à New York, étaient loin d’être réalisées. La moitié des enfants en âge scolaire n’ont pas accès au système scolaire, a-t-elle poursuivi. Les enfants sont encore victimes de nombreuses violences, d’abus sexuels, de traite, de pires formes de travail, de l’impact de la pauvreté, de la faim, de la malnutrition, de maladies, dont le paludisme ou le VIH/sida.
La représentante s’est félicitée des progrès accomplis dans son pays, notamment en matière de couverture scolaire, d’approvisionnement en eau potable et de protection des droits de l’enfant et de la mère. Mais, beaucoup reste à faire, a-t-elle précisé. L’écart pour atteindre la scolarisation universelle, d’ici à 2015, reste important. Sur le plan sanitaire, les maladies endémo-épidémiques et la faiblesse du taux de vaccination demeurent les principales causes de mortalité infantile. Au niveau de la protection des droits, de nombreux enfants restent confrontés à la traite des personnes, a-t-elle prévenu. Dans ce contexte, le Gouvernement du Burkina Faso a adopté, en 2009, un cadre d’orientation stratégique pour la promotion de l’enfant à l’horizon 2017. Mme Tiendrébéogo a évoqué trois axes: la protection et la promotion juridique, l’accès des enfants et de leurs mères aux services sociaux, ainsi que les opportunités d’insertion économique.
Mme VICTORIA SULIMANI (Sierra Leone) a souligné l’importance de la santé maternelle et infantile. En avril 2010, la Sierra Leone a développé un plan stratégique quinquennal pour offrir dans tout le pays des soins de santé gratuits aux femmes enceintes, aux femmes allaitant leurs bébés et aux enfants de moins de 5 ans, en particulier dans les milieux pauvres et vulnérables. En outre, le Gouvernement a établi des comités pour lutter contre les violences sexuelle et domestique à l’endroit des enfants et leur exploitation. En partenariat avec l’UNICEF, il a créé deux centres pilotes pour traiter les enfants qui ont été victimes d’abus.
Mme Sulimani a indiqué que la Sierra Leone appuyait la discrimination positive en faveur des filles dans le domaine de l’éducation. En outre, le pays est en train de revoir tout son système éducatif pour mieux gérer la profession d’enseignant. Les enfants ont malheureusement été victimes de violence et d’abus pendant les 11 années qu’a duré la guerre en Sierra Leone, d’où les mesures fortes qui ont été prises pour les protéger contre toute forme d’exploitation. Une force de travail a également été mise en place pour lutter contre la traite des personnes, identifier les victimes, les loger et les réunir avec leur famille. La représentante a indiqué que son pays allait bientôt signer et ratifier la Convention de La Haye relative à l’adoption.
M. JEREMIAH MURONGWANA (Afrique du Sud) a estimé qu’il fallait des efforts concertés et un ferme engagement de la communauté internationale pour promouvoir et protéger les droits de l’enfant et que, dans ce cadre, les acteurs du système des Nations Unies chargés du bien-être de l’enfant apportaient une contribution positive. Il a ensuite évoqué la violence à l’égard des enfants, leur vente, la prostitution et la pornographie les mettant en scène et, des enfants dans les conflits armés. Il convient, a-t-il dit, d’avoir un cadre législatif garantissant la protection des enfants et la pénalisation des auteurs de violence à leur encontre.
Le représentant a dénoncé la pratique continue de la vente d’enfants, de leur prostitution et de la pornographie les exploitant et encouragé à la formulation de nouvelles approches fondées sur les réalités objectives et sur la complexité de ces phénomènes. Il s’agit d’adopter et de mettre en œuvre des stratégies durables, prenant en compte les contextes spécifiques dans la prévention de la vente des enfants, a-t-il suggéré. Il a remercié le Secrétaire général qui, avec d’autres dirigeants du monde, a souscrit à l’objectif de la campagne d’éducation lancée par le Président Jacob Zuma juste avant le coup d’envoi de la coupe du monde de football, cet été en Afrique du Sud. M. Zuma et d’autres chefs d’État ont en effet consenti d’œuvrer au financement de l’éducation favorisant les enfants venant d’un environnement pauvre. Le droit à l’éducation ne pourra être pleinement réalisé qu’en prenant en considération la capacité de l’État à fournir des financements, a-t-il conclu.
M. PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a rappelé avec quelle détermination sa nation avait fait face aux questions sociales tout en luttant contre le terrorisme. Depuis la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant, il y a 20 ans, le Sri Lanka a entrepris des mesures concertées pour appliquer ses dispositions de façon prioritaire. Les enfants de moins de 18 ans représentent 36% de la population, a poursuivi M. Kohona. Un quart de la population ayant l’âge d’être scolarisée, le Sri Lanka met l’accent sur l’éducation.
Le représentant a indiqué que le Sri Lanka avait été l’un des premiers États Membres à établir une équipe spéciale conformément aux résolutions 1539 (2004) et 1612 (2005) du Conseil de sécurité pour surveiller l’enrôlement des enfants dans les conflits armés. Le pays a coopéré étroitement avec la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et l’UNICEF dans l’application de sa politique de tolérance zéro sur le recrutement des enfants. Depuis la fin du conflit en mai dernier, le Sri Lanka se félicite qu’il n’y ait plus d’enfants enrôlés dans des combats dans le pays. Un total de 667 ex-enfants soldats –316 garçons et 351 filles– ont suivi pendant un an un programme de réhabilitation, avant de retrouver leur famille et leur communauté.
M. ABEBAW FELLEKE (Éthiopie) a affirmé que l’enfance était l’un des secteurs prioritaires de son gouvernement qui intervient à travers des programmes ciblant les enfants par l’éducation et les soins de santé, notamment ceux rendus orphelins par la pandémie de VIH/sida. En septembre, son pays est devenu signataire du Protocole sur les enfants dans les conflits armés. Un nouveau Ministère des femmes, de l’enfant et des jeunes a été créé pour coordonner les activités des autres ministères en rapport avec les droits de l’enfant. L’accès aux soins de santé s’est considérablement amélioré, en particulier les soins à la mère et à l’enfant. C’est ainsi que la mortalité infantile a été réduite à 77 pour 1 000 naissances et que la mortalité des moins de 5 ans a diminué pour atteindre 123 pour 1 000 naissances.
Le représentant a également souligné que des programmes de sensibilisation du public sur l’hygiène et la nutrition, ainsi que des mesures de prévention des maladies avaient été développés. La Stratégie nationale de gestion intégrée des maladies néonatales et de l’enfant a conduit à des résultats concrets dans l’amélioration de l’état de santé des nouveau-nés, a-t-il précisé. D’autre part, le quart du budget national va à l’éducation et 85% à l’enseignement primaire dans les zones rurales. Le représentant a également indiqué que le Code pénal interdisait le recrutement militaire des enfants de moins de 18 ans et que la Constitution les protégeait des châtiments corporels et des pratiques d’exploitation qui sont dangereuses ou préjudiciables à l’éducation, la santé ou le bien-être de l’enfant.
Mme MARINA IVANOVIĆ (Serbie) a déclaré que son pays, en tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles facultatifs, s’engageait à honorer ses obligations en incorporant ses instruments dans sa législation nationale. La Serbie appuie également les Principes de Paris à propos des enfants dans les conflits armés. Mme Ivanović a indiqué que l’UNICEF avait approuvé le programme de pays pour la Serbie pour la période 2011-2015. La Serbie a enregistré beaucoup de développements positifs pendant les cinq années précédentes dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la réforme des services sociaux et du système judiciaire. Elle est consciente toutefois de la nécessité de faire des efforts en ce qui concerne l’inclusion sociale des enfants vulnérables, notamment issus des milieux pauvres, roms, ruraux, ou des enfants handicapés.
Au niveau institutionnel, la Serbie a créé le Conseil des droits de l’enfant et un groupe de travail sur les droits de l’enfant à l’Assemblée nationale. Le Conseil des droits de l’enfant a adopté un Plan national d’action pour les enfants pour la période 2010-2015, a ajouté la représentante.
M. HAMDULLAH SAYEED, membre du Parlement de l’Inde, a indiqué que les enfants âgés de 0 à 18 ans représentaient 44% de la population totale et que le Gouvernement n’avait pas ménagé ses efforts pour leur fournir les normes les plus élevées d’éducation, de sécurité sociale et de développement. Le programme national phare, baptisé Services intégrés pour le développement de l’enfance, est l’un des plus larges et des plus remarquables qui soit en ce qui concerne l’éducation et les soins à la petite enfance. Il fournit, a-t-il dit, une éducation formelle aux enfants de moins de 6 ans, tout en assurant une nutrition supplémentaire et l’immunisation et des examens médicaux réguliers. L’année dernière, plus de 71,8 millions d’enfants et 15,7 millions de femmes enceintes et allaitant ont bénéficié de ce programme, qui a eu des incidences directes sur la réalisation de l’Objectif nº4 du Millénaire pour le développement. Son financement a quadruplé au cours des cinq dernières années pour atteindre 49 milliards de roupies pour 2009-2010.
Le député indien a également affirmé que l’éducation avait aussi été l’un des domaines du développement de l’enfant qui a connu les succès les plus retentissants avec l’entrée en vigueur, en avril dernier, de la loi sur l’éducation gratuite et obligatoire, érigée désormais en droit inaliénable. Cette même loi exige que toutes les écoles privées réservent 25% de leurs sièges à des enfants issus de familles pauvres, la différence étant remboursée par l’État dans le cadre d’un plan de partenariat entre le secteur public et le secteur privé. L’accent est également mis sur l’éducation des filles en tant que l’un des membres les plus vulnérables de la société.
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