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Réunion de haut niveau sur la désertification: « la désertification tue non seulement des gens, mais aussi notre développement et notre avenir »

AG/11143

Réunion de haut niveau sur la désertification: « la désertification tue non seulement des gens, mais aussi notre développement et notre avenir »

20/09/2011
Assemblée généraleAG/11143
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

6e & 9e séances plénières

Matin & après-midi


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA DÉSERTIFICATION: « LA DÉSERTIFICATION TUE NON SEULEMENT DES GENS, MAIS AUSSI NOTRE DÉVELOPPEMENT ET NOTRE AVENIR »


Par cette phrase, le Président de l’Assemblée appelle

la communauté internationale à mettre en œuvre avec efficacité et volonté la Convention contre la désertification


Dans un contexte rendu dramatique par la sécheresse qui affecte durement la région de la corne de l’Afrique, sécheresse qualifiée ce matin de « véritable tueur silencieux » par le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Nassir Adulaziz Al-Nasser, l’Assemblée a tenu une Réunion de haut niveau, organisée dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, pour tirer la sonnette d’alarme et rappeler au monde que les vies de deux milliards de personnes sont concernées par ce phénomène et ses impacts.


Il a été convenu que le Président de l’Assemblée générale présentera la synthèse des discussions de ce jour lors de la dixième session de la Conférence des États parties à la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement affectés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, qui doit se tenir du 10 au 21 octobre à Changwon, en République de Corée, et lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui aura lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, du 4 au 6 juin 2012 (Conférence Rio+20).


Chaque année, ce sont 12 millions d’hectares de terres cultivables qui disparaissent en raison de la désertification, soit l’équivalent, au bout de 10 ans, de la taille d’un pays comme l’Afrique du Sud!  Cette réalité est d’autant plus alarmante que les capacités globales de production alimentaire devront être augmentées de 70%, afin de nourrir les neuf milliards d’habitants que devrait compter la planète Terre en 2050.


Les intervenants au débat organisé par l’Assemblée générale se sont ainsi dits « vivement préoccupés » par la situation des 2,3 milliards de personnes qui vivent dans les zones arides, et dont les moyens de subsistance, essentiellement tirés de l’élevage du bétail et de la culture des terres sont menacés par la désertification.


« Les habitants des terres arides de la planète comptent parmi les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, notamment aux risques de famine », a ainsi déclaré M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, qui a également attiré l’attention de l’Assemblée générale sur les 13 millions de personnes qui, en ce moment, ont besoin d’une aide humanitaire urgente à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie.  « La survie de ces gens dépend des sols dégradés, dont la productivité a diminué en deçà du niveau de subsistance alimentaire », a souligné M. Ban.


Comme l’a indiqué, dans une déclaration liminaire, M. Luc Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, « la désertification fait courir un risque à chacun d’entre nous. Entre la survie et l’extinction de l’espèce humaine, il n’y a qu’une dizaine de centimètres de sol fertile ».


Les intervenants au débat d’ouverture et aux tables rondes qui l’ont suivi ont souligné l’interdépendance existant entre la lutte menée contre la désertification par les États et l’ambition poursuivie par la communauté internationale d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « S’il n’est pas mis fin au phénomène de la désertification, ses impacts risquent d’annihiler nos efforts de lutte contre la pauvreté ainsi que ceux déployés en faveur de la réalisation des OMD et du développement durable », a averti le Secrétaire général.


M. Ban a appelé la communauté internationale à une véritable prise de conscience, déplorant que les zones arides –soit 40% de la surface des terres de la planète- soient aussi trop souvent des déserts en termes d’investissements, car étant perçues par les gouvernements et les autres acteurs internationaux comme une cause perdue d’avance.  « Rien n’est cependant plus éloigné de la vérité », a souligné Ban Ki-moon.


Le Président de l’Assemblée, pour sa part, a insisté sur la mise en place de stratégies globales, venant appuyer des initiatives locales, afin de parvenir à un taux de dégradation des sols qui soit égal à zéro.  Il s’est ainsi réjoui de l’initiative de l’Union africaine « Un grand mur vert », qui participe à la lutte contre la désertification dans la région du Sahel en procédant à la plantation d’un véritable mur d’arbres couvrant une zone qui va du Sénégal, à l’Ouest, à Djibouti, à l’extrémité Est du continent.


Plusieurs intervenants ont également insisté sur la nécessité de mettre en place un panel scientifique global qui renforcerait les liens entre la communauté scientifique et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, adoptée en 1994, et permettrait de donner l’alerte en cas de menace de situations de crise.  Adoptée en 1994, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a été signée par 194 pays.  Elle est le seul instrument juridiquement contraignant liant l’environnement, le développement et la préservation des sols.


M. Alberto D’Alotto, Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Argentine, a fortement déploré que la mise en œuvre de cette Convention « soit à la traîne » comparée à celle des deux autres Conventions de Rio, qui sont respectivement la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique.  Plusieurs délégations ont fait le même constat.


Dans ses remarques de clôture, le Président de l’Assemblée générale a confirmé qu’il transmettrait à la Conférence de Changwon, ainsi qu’à la Conférence de Rio+20, les principales suggestions formulées lors du débat et des tables rondes qui ont eu lieu aujourd’hui.  Parmi ces suggestions et recommandations, il a notamment cité celle ayant trait à la création d’un groupe d’experts sur la désertification et la dégradation des sols.  Résumant l’importance des travaux de la journée, marqués par les deux tables rondes coprésidées notamment par les Présidents du Nigéria et de l’Autriche, M. Al-Nasser en a rappelé la teneur des enjeux en une phrase: « la désertification ne tue pas seulement les hommes, elle tue également notre développement et notre avenir ». 


RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA LUTTE CONTRE LA DÉSERTIFICATION, LA DÉGRADATION DES SOLS ET LA SÉCHERESSE DANS LE CONTEXTE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ


Déclarations liminaires


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a souligné les conséquences économiques, sociales et politiques très lourdes de la désertification, le cadre de vie d’un milliard d’habitants dans plus de 100 pays étant directement menacé par ce phénomène.  Il a ensuite rappelé que l’Afrique de l’Est connaissait la pire sécheresse depuis 60 ans, directement responsable de la mort, ces trois derniers mois, de dizaines de milliers d’enfants somaliens âgés de moins de 5 ans.  La sécheresse est un tueur silencieux qui requiert une action concertée au plus haut niveau pour être désarmée, a-t-il poursuivi.  M. Al-Nasser a reconnu que les efforts menés jusqu’à présent pour lutter contre la désertification et la dégradation des sols avaient été insuffisants.  Les stratégies mises en place doivent viser l’objectif d’un taux de dégradation des sols qui soit égal à zéro, et elles doivent venir en appui aux initiatives locales, et ce dans un cadre financier prévisible et pérenne.


Le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale a ensuite exhorté les États Membres à faire en sorte que la prochaine Conférence de Rio +20 débouche sur des résultats tangibles qui réaffirment un équilibre entre tous les aspects du développement durable.  M. Al-Nasser a ensuite insisté sur le défi majeur que représente la sécurité alimentaire, tant que la malnutrition aura un impact durable sur le développement d’un pays.  Il a préconisé l’élaboration de stratégies nationales pour s’attaquer aux racines de l’insécurité alimentaire, stratégies qui viendraient en appui de coopérations triangulaires, Sud-Sud, et globales, afin de dégager les politiques les plus efficaces en la matière.  Il s’est réjoui de l’initiative de l’Union africaine « Un grand mur vert », qui vise à lutter contre la désertification dans la région du Sahel en plantant un véritable mur d’arbres du Sénégal, à l’Ouest, à Djibouti, à l’extrémité Est du continent.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a attiré l’attention sur les 13 millions de personnes qui nécessitent une aide humanitaire urgente à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie.  La sécheresse ne doit pas se transformer en famine, a-t-il souligné, faisant remarquer que bien souvent la communauté internationale réagissait trop tard et que les décisions étaient souvent prises alors que les États veulent en même temps faire de fausses économies.  Nous comptabilisons les coûts non seulement en termes de vies humaines, mais sur la base des frais supplémentaires encourus pour répondre à des crises qui pourraient être évitées pour une fraction de ce montant, a-t-il déploré.  Les zones arides, a-t-il poursuivi, sont bien trop souvent un désert d’investissements, car elles sont perçues par les gouvernements et la communauté internationale comme une cause perdue.  Rien n’est plus éloigné de la vérité, a-t-il souligné.


Le Secrétaire général a rappelé que 40% des étendues de la surface totale du globe terrestre sont arides ou semi-arides et que deux milliards de personnes dépendent de ces zones pour leur subsistance.  Il a également attiré l’attention sur le fait que les zones arides ont le potentiel d’atténuer les effets des changements climatiques et que leur stock de carbone représentait plus d’un tiers du stock mondial.  Pour M. Ban, l’incitation à faire pour assurer la gestion durable des zones arides est évidente.  « Lutter contre la désertification, préserver les zones arides et appuyer les communautés qui en dépendent résident au cœur du développement durable », a dit le Secrétaire général, qui a notamment évoqué le fait que d’importantes cultures céréalières se faisaient dans des zones semi-arides.  Il a ajouté que le potentiel pratique des zones arides en matière d’énergie solaire et éolienne reste inexploité.  De son avis, le lancement d’une action en temps voulu est capable de libérer ces richesses et de fournir une solution à de nombreux défis mondiaux allant de l’insécurité alimentaire à la pauvreté rurale en passant par l’insécurité énergétique, la perte de la biodiversité, les changements climatiques, l’instabilité politique, les conflits géopolitiques et les migrations forcées.  Mais pour ce faire, a-t-il affirmé, nous devons augmenter les investissements pour combattre la désertification et reconquérir les sols dégradés.


S’agissant de la dégradation des sols, le Secrétaire général a signalé que les zones humides et tropicales étaient également victimes de ce phénomène.  Si celui-ci n’est pas inversé, a-t-il averti, il risque d’annihiler nos efforts de lutte contre la pauvreté ainsi que ceux en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du développement durable.  Observant qu’avec les changements climatiques les sécheresses deviendront plus fréquentes et intenses, M. Ban a estimé que la question de la sécheresse et de la dégradation des sols devait figurer au cœur des politiques de développement.  Selon lui, en recentrant l’agenda du développement de manière à inclure le potentiel des zones arides, il sera possible de briser les liens existant entre la pauvreté et la désertification, la sécheresse et la dégradation des sols.  « Faisons de l’utilisation durable des sols la pierre angulaire de l’économie verte pour l’élimination de la pauvreté et pour le développement durable », a-t-il conclu.


M. LUC GNACADJA, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a d’abord tenu à souligner les progrès enregistrés dans la lutte contre la désertification, notamment la meilleure connaissance scientifique des facteurs de la dégradation des sols et un engagement accru des États parties à la Convention dans la mise en œuvre de ladite Convention.  Il a ensuite déploré que la dégradation des sols demeure un « point aveugle » pour la communauté internationale, en dépit de la quête pour un développement durable.  Ainsi, chaque année, ce sont environ 24 milliards de tonnes de sol fertile qui sont perdus, et le pourcentage de la surface de la terre menacée par une sécheresse sévère a plus que doublé en 30 ans, a dit M. Gnacadja.  La sécheresse tragique en cours dans la corne de l’Afrique rappelle l’urgence de ce constat, a-t-il souligné.  Il a rappelé que la dégradation des sols touchait de manière prépondérante les zones non arides, et que la diminution des zones tampons entre zones arides et zones non arides était un facteur de dégradation accrue des sols.  Il a déploré que le coût de l’inaction dans la lutte contre la dégradation des sols soit très largement sous-estimé.  La lutte contre la désertification, bien loin d’être un fardeau pour les finances publiques, est un domaine essentiel du développement économique, a-t-il poursuivi.  Il a enfin souligné l’importance cruciale de l’édification d’un monde qui soit neutre du point de vue de la dégradation des sols.  À cette fin, la communauté internationale doit s’assigner un objectif exigeant et s’y tenir, afin de dégager un nouveau paradigme dans la gestion des sols, basé sur le partage des connaissances scientifiques et des investissements financiers conséquents.


M. ALBERTO D’ALOTTO, Ministre adjoint des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine et Président de la neuvième session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a appelé à une plus grande coopération des États Membres au niveau technique et financier pour lutter contre la désertification.  Il a ensuite attiré l’attention sur le fait que la Convention était désormais reconnue comme un corps subsidiaire permanent ainsi que sur la base des retombées de la réforme du processus institutionnel du Fonds pour l’environnement mondial.  Il a engagé la communauté internationale et les États Membres à prendre de meilleures décisions, de manière à lutter contre la désertification, appelant à la création d’un cadre pour obtenir des conseils scientifiques sur les questions pertinentes pour la Conférence.  Ce cadre doit également être capable de donner l’alerte sur d’éventuelles situations de crise, a-t-il ajouté.  M. D’Alotto a ensuite fait part de l’engagement de l’Argentine envers la Convention-cadre.  De son avis, celle-ci est l’instrument international adéquat pour la mise au point d’outils plus pertinents en matière de lutte contre la désertification, la dégradation des sols, et la sécheresse.


Intervenant ensuite au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. D’Alotto a rappelé que les pays en développement étaient les principales victimes de la désertification et a fait part des préoccupations de sa délégation au sujet du sort des populations de la corne de l’Afrique.  Il importe de réaliser tous les engagements pris en vertu de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et de son Plan stratégique décennal afin d’accorder une plus grande priorité à la désertification, à la dégradation des sols et à la sécheresse et de préparer au mieux la dixième Conférence des parties, a-t-il préconisé.  Il a mis l’accent sur les principes 2 et 7 de la Déclaration de Rio, lesquels soulignent le droit souverain des États à exploiter leurs propres ressources sur la base de leur propre politique de développement et de gestion de l’environnement ainsi que sur le principe de responsabilité différenciée.  Il a également souligné le rôle important des mécanismes régionaux de coordination dans le cadre de la mise en œuvre des annexes régionales de la Convention.


Le Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Argentine a estimé que la Convention sur la lutte contre la désertification était à la traîne comparée aux deux autres Conventions de Rio, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique.  La Convention sur la lutte contre la désertification doit être mise sur un pied d’égalité avec les autres et jouir de la même importance que ces deux autres textes cités, a-t-il préconisé.  Il a réclamé une plus grande coopération entre les Conventions de Rio qui respectent leur mandat individuel tout en reconnaissant les bienfaits potentiels de la complémentarité.  M. D’Alotto a par ailleurs estimé qu’outre l’aspect environnemental, la question de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse devait être traitée sur la base de ses répercussions sociales et commerciales.


M. LEE DON KOO, Ministre des forêts de la République de Corée et Président de la dixième session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a rappelé que 12 millions d’hectares de terre sont perdus chaque année en raison de la dégradation des sols et de la désertification.  Trois milliards d’habitants vivent dans un état de sévère pauvreté, dont un milliard dans les zones arides, ces personnes sont le milliard oublié, a-t-il indiqué.  Pourtant, cette situation très inquiétante ne bénéficie pas de l’attention adéquate de la communauté internationale, qui semble oublier que les sols ne sont pas seulement la propriété des générations actuelles mais aussi des générations à venir.  En conséquence, il a plaidé pour un changement de paradigme en passant d’une économie de croissance pure à une économie de croissance verte.  C’est la voie dans laquelle s’est engagée la République de Corée, qui a réussi à briser le dilemme de la pauvreté et de la désertification, au moyen d’une gestion des terres soutenable et d’une approche du développement écosystémique, a dit M. Lee.  Il a plaidé pour un engagement politique renforcé des États dans la lutte contre la désertification et pour la promotion de partenariats globaux, à même de dessiner une communauté internationale durable, au sein de laquelle chacun pourrait mener une vie digne.


M. ANDRIS PIEBALGS, Commissaire au développement de l’Union européenne, a appelé à la mise sur pied de politiques cohérentes pour lutter contre les défis de la désertification quand celle-ci est encore au stade le plus précoce.  Il a observé que les pressions exercées par la population, la recherche de la sécurité alimentaire et les pénuries en eau provoquaient souvent une utilisation non durable des sols.  Il a expliqué que la politique étrangère de l’Union européenne et de ses États membres soulignait l’importance d’une gestion durable des sols de manière à contribuer sur le long terme à la lutte contre la pauvreté et à la promotion de la sécurité alimentaire.  L’investissement dans une gestion durable des sols est une partie intégrante de la réalisation d’une économie verte, a-t-il affirmé.  M. Piebalgs a ensuite expliqué que sa délégation s’efforçait de mieux comprendre les répercussions économiques de la dégradation des sols afin d’aider les décideurs à répondre à ce problème et d’inciter le secteur privé à investir dans des politiques de gestion durable des sols.  La gestion durable des sols, a-t-il affirmé, est le chaînon manquant pour répondre aux changements climatiques, à la perte de la biodiversité et à l’insécurité alimentaire.  Il importe donc de mettre l’accent sur les objectifs partagés des trois Conventions de Rio et sur la nécessité d’une action coordonnée.


M. JATO SILLAH, Ministre des forêts de la Gambie, s’exprimant au nom des États de l’Afrique, a rappelé que les pays africains étaient les plus touchés par la désertification et la dégradation des sols, ce qui avait pour effet d’y exacerber une pauvreté rurale déjà très forte.  La situation actuelle des terres arides, où vivent un milliard d’habitants, est très préoccupante, a-t-il poursuivi.  Il faut identifier les moyens spécifiques de lutte contre ce phénomène, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, a préconisé M. Sillah.  Il a rappelé la détermination des États de l’Afrique de conduire les politiques les plus efficaces, même si les résultats enregistrés restent pour l’instant minces.  Il a ensuite plaidé pour que le Groupe africain soit doté d’un panel scientifique, ainsi que pour une mise en œuvre accélérée de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Il a insisté sur l’importance d’un cadre financier pérenne et d’une synergie accrue entre les trois Conventions de Rio.  Il s’est dit préoccupé par les conséquences de la désertification sur les changements climatiques.  Il a enfin exhorté la communauté internationale à se montrer à la hauteur des engagements qu’elle a contractés vis à vis du continent africain, notamment en annulant la dette extérieure des pays les plus touchés par la désertification.  Enfin, il a souligné le rôle précieux joué par la Commission du développement durable dans la lutte contre la désertification.


M. RAJ SHAH, Administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a observé que les « effets dévastateurs » de la désertification, de la dégradation des sols et de la sécheresse étaient particulièrement prononcés dans la corne de l’Afrique.  De son avis, l’aide d’urgence n’est pas une solution durable: il importe plutôt de  réhabiliter les sols et de développer de nouvelles technologies pour gérer les sols de manière durable, a-t-il préconisé.  Le représentant a ensuite évoqué l’initiative « Feed the Future » du Président Obama qui entend aider les États à mettre sur pied leur propre système agricole afin d’être capable d’assurer leur autonomie alimentaire sur le long terme.  Il a fait savoir que sa délégation appuyait fermement la Convention sur la lutte contre la désertification en matière de zones arides, pour ensuite s’attarder sur l’expérience des États-Unis en matière de gestion de leurs propres sols.  Il a mis l’accent sur l’importance d’investir sur des solutions portant sur le long terme, ainsi que sur les atouts des nouvelles technologies. 


La question n’est pas de savoir s’il faut mettre fin à la faim, mais plutôt si nous le ferons, a-t-il lancé.  M. Shah a par ailleurs observé qu’en permettant aux populations de se nourrir, on parvenait par ce biais à mettre un terme aux émeutes de la faim qui provoquent tant d’instabilité dans les pays et les régions.


Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique


Réunion-débat 1


Déclarations liminaires des Coprésidents


M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, Président de la République fédérale du Nigéria, a indiqué que plus de 35% de la superficie totale de l’Afrique sont touchés par la désertification et que 43% des territoires arides du continent africain étaient caractérisés par la présence de déserts aux conditions de vie extrêmes.  Une bonne partie des terres arables de l’Afrique seront perdues si le phénomène de la désertification persiste, a-t-il averti.


Le Président du Nigéria a expliqué que, pour faire face à ce phénomène, son pays avait mis sur pied un cadre de protection de l’environnement pour lutter contre la désertification et atténuer les effets de la sécheresse.  Le Gouvernement nigérian promeut également de bonnes pratiques agricoles ainsi qu’une bonne gestion des eaux.  M. Jonathan a prôné la création de partenariats pour faire face aux défis persistants posés par la désertification, citant notamment en exemple le programme de l’Union africaine de lutte contre la désertification du Sahel.  « Les zones arides ont le potentiel d’être transformées en terres de prospérité », a déclaré le Président du Nigéria, pour qui la lutte contre la désertification et celle contre la dégradation des sols sont les piliers du développement durable.  Il a préconisé la création d’un groupe de scientifiques indépendants chargé d’examiner ces questions afin d’aider les États Membres à prendre les décisions qui s’imposent en la matière.


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a indiqué que dans le monde, 2 milliards de personnes étaient touchées par la désertification.  Il a appelé à l’adoption de solutions globales, estimant que la Conférence Rio+20, qui aura lieu au mois de juin 2012, devait servir de plateforme politique pour faciliter la prise de décisions.  Il a observé que le phénomène de la désertification accroissait la vulnérabilité des populations les plus pauvres et accentuait l’insécurité alimentaire.  M. Asselborn a ensuite passé en revu les initiatives de son pays en matière d’appui à apporter à des pays partenaires, dont notamment le Cap-Vert.  Il a, entre autres, indiqué qu’en 2010, le Luxembourg avait consacré près de 10 millions d’euros à l’aide aux pays victimes de désertification.


Débat interactif


« La désertification et la dégradation des sols sont une menace à la stabilité mondiale et un facteur de stagnation économique, de pauvreté, d’insécurité et d’immigration », a déclaré la Ministre de l’environnement et de la protection des terres et de la mer de l’Italie.  À l’instar d’autres représentants, elle a demandé que ces questions forment la pierre angulaire des débats de la Conférence Rio+20.


« La Conférence Rio+20 doit être l’occasion d’insuffler un élan politique à la lutte contre la désertification », a déclaré le Président de la Namibie, qui a aussi lancé un appel en faveur de l’intégration des principes de l’économie verte dans tous les efforts de lutte contre le phénomène de la sécheresse et de la désertification.


Le Premier Ministre des Fidji a, quant à lui, évoqué l’importance de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification qui, a-t-il estimé, doit être un des outils de lutte contre l’insécurité alimentaire.


« La lutte contre la désertification ne doit plus être le parent pauvre du Fonds mondial pour la protection de l’environnement », a prévenu la Ministre des affaires étrangères de Madagascar qui a déploré que très peu de ressources soient allouées à ces efforts et que les procédures d’accès au financement pour les mener soient particulièrement « difficiles ».


Pour sa part, le Président de la Mongolie a proposé la création d’un panel intergouvernemental sur la dégradation des sols, la désertification et la sécheresse, ceci après avoir constaté une accélération du phénomène qui, a-t-il indiqué, affecte la Mongolie deux fois plus vite que d’autres pays ou territoires.


« L’investissement dans la durabilité des terres doit être la pierre angulaire du développement durable, a lancé, pour sa part, la Première Ministre du Mali qui a évoqué les ravages provoqués par les feux de brousse qui consument 14 millions d’hectares de végétations et de terres chaque année dans son pays.  Elle a également évoqué l’importance de l’augmentation des investissements dans la gestion des terres, et elle a préconisé le développement de partenariats sous-régionaux et un renforcement de la coopération Sud-Sud et Nord-Sud.


De son côté le Ministre de l’environnement du Liban a rappelé que les changements environnementaux et climatiques provoquaient des migrations forcées et aggravaient les conflits relatifs à la distribution de ressources, tandis que le Premier Ministre du Swaziland a observé que la désertification provoquait de nouvelles maladies qui frappent le cheptel et affectent l’agriculture et le niveau des récoltes.  Intervenant à son tour, le Président de Nauru a parlé de la pénurie en eau potable que connait son pays, dont les habitants, a-t-il expliqué, dépendent principalement des chutes d’eau de pluie.  Des sécheresses prolongées, des averses imprévisibles et l’infiltration de l’eau salée dans la nappe phréatique ont provoqué des situations de crise à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années, a-t-il signalé.


Le Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran s’est attardé sur les conséquences désastreuses des tempêtes de sable et de poussière sur l’environnement et sur la vie des populations, soulignant l’importance, pour les pays touchés par ces phénomènes, de coopérer afin de mieux les étudier, les comprendre et leur trouver des parades ou solutions.


Cette table ronde a également été l’occasion pour les intervenants de passer en revue certaines des initiatives prises sur le plan national pour faire face au phénomène de la désertification.  Le Président du Zimbabwe a ainsi évoqué les 20 millions d’arbres plantés l’an dernier à travers le territoire zimbabwéen dans le cadre d’un programme de reboisement.


L’importance de la sensibilisation, des échanges de bonne pratique et du renforcement des capacités en matière de recherche a également été évoquée à plusieurs reprises au cours du débat, de même que la pertinence de la mise en place d’un système d’alerte rapide et l’importance d’assurer plus de fiabilité et de souplesse dans les financements provenant des bailleurs de fonds.


Réunion-débat 2


Débat interactif


Cette réunion-débat était coprésidée, cet après-midi, par M. Heinz Fischer, Président fédéral de la République d’Autriche et par le Commodore Josaia Voreqe Bainimarama, Premier Ministre de la République des Fidji, qui ont dès l’ouverture donné la parole aux délégations.


« La gestion des sols fait trop souvent figure de parent pauvre dans la promotion du développement durable », a déploré la représentante de la Suisse, qui à l’instar d’autres représentants, a souligné le lien très fort qui existe entre la réduction de la pauvreté et la gestion harmonieuse des sols et de l’environnement naturel.


Le représentant du Niger a ainsi plaidé pour une réconciliation de l’homme et de la Terre afin de pouvoir en tirer des bénéfices plus durables.  Lui faisant écho, le représentant de l’Allemagne a insisté sur le fait que la dégradation des sols est un phénomène véritablement global auquel n’échappe aucun pays ou société humaine.


Le représentant de la société civile, qui prenait part à cette table ronde en tant que Grand Groupe, a tenu à dénoncer l’idée reçue selon laquelle la désertification ne toucherait que les populations pauvres.  « En réalité ce phénomène est une véritable lèpre pour toute la Terre et tous ses habitants», a-t-il estimé.


Prenant la parole, le Ministre des affaires étrangères du Botswana a souhaité que la désertification soit perçue comme un sujet réellement prioritaire en ce qui concerne l’agenda de la promotion du développement durable, notamment dans l’optique de la tenue de la Conférence Rio+20.  Avant cette intervention, la représentante de la Suisse avait plaidé en faveur de l’adoption par la communauté internationale d’une vision holistique de la lutte contre la désertification, la sécheresse et leurs conséquences, avec un renforcement des synergies entre les divers instruments internationaux.  Ce souhait a été repris par le représentant du Portugal


Le représentant de l’Algérie a, quant a lui, indiqué que la responsabilité de la communauté internationale était engagée dans la lutte contre la désertification, et à cet effet, il a plaidé pour que la communauté internationale procède à l’établissement d’un cadre financier pérenne.


Cet appel lancé pour la mise à disposition de ressources plus prévisibles aux efforts de lutte contre la désertification a été repris par de nombreuses délégations qui ont appelé la communauté internationale à se montrer à la hauteur de ses engagements. 


Ainsi, la Ministre de l’environnement de l’Afrique du Sud, après avoir indiqué que la priorité de son pays -la réduction de la pauvreté- était entravée par la dégradation des sols, a plaidé pour un financement adéquat de la mise en œuvre des programmes relevant de la Convention sur la lutte contre la désertification et pour la mise en place d’indicateurs dans l’application des recommandations contenues dans le texte de cette Convention.


La Ministre de l’environnement du Brésil a, quant à elle, avancé la notion « d’équité environnementale », qui ne pourra être assurée que par davantage de subventions et une coopération internationale accrue.  Elle a aussi souhaité, en même temps que le représentant du Paraguay, que la Convention soit dotée de fondements scientifiques plus solides.  Le représentant de Cuba a plaidé pour une plus grande cohérence dans les libellés des trois Conventions de Rio.


Plusieurs délégations ont fait part des défis spécifiques auxquels devaient faire face leurs pays en termes de lutte contre l’appauvrissement des sols et la désertification.


Le représentant du Kirghizstan a ainsi indiqué que les écosystèmes du Kirghizstan étaient fragiles, et que la préservation des sols devait prendre en compte les spécificités montagneuses du pays.


Alors que la représentante du Bangladesh déplorait la salinité des terres irriguées dans son pays, le Ministre de l’environnement du Tchad a indiqué que son pays, déjà fragilisé par la grande sécheresse des années 1970, devait aujourd’hui faire face a une désertification aigüe, avec des conséquences dramatiques pour la population.  La préservation du lac Tchad revêt à ce titre une importance cruciale, a-t-il poursuivi.


Dans le droit fil de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, plusieurs pays ont exposé leur stratégie de lutte contre ce phénomène et ses conséquences.  Le représentant du Tadjikistan a ainsi indiqué que son pays avait défini une stratégie nationale de préservation des sols, avec l’édiction d’un programme-cadre régissant la gestion durable des terres cultivables.


Pour sa part, le représentant du Sri Lanka a indiqué que la terre était devenue un bien de plus en plus prisé, en raison notamment de l’accroissement démographique.  Il a passé en revue les actions concrètes entreprises par son pays pour lutter contre la dégradation des sols, avec notamment un plan ambitieux de reboisement.


Le représentant d’Israël a indiqué que son pays pratiquait un système d’irrigation et arrosage des cultures économe en eau, basé sur le goutte à goutte, et dont pourraient s’inspirer d’autres pays.  Pour sa part, le Ministre des forêts de la République de Corée a rappelé que le système de reboisement mis en place par son pays avait permis d’y briser le lien entre pauvreté et dégradation des sols.


Le représentant du Tchad est de nouveau intervenu et a indiqué que des « ceintures vertes » avaient été mises en place autour des grandes villes du pays afin de faire pièce à la désertification.  La représentante de l’Équateur a, quant à elle, indiqué que la nature était dans son pays un véritable sujet de droit, bénéficiant à ce titre de la plus grande protection.


Enfin, un certain nombre de délégations, comme celles de la Gambie et del’Allemagne, ont profité de ce débat interactif pour attirer l’attention sur la dramatique famine en cours dans la corne de l’Afrique.  Le représentant du Kenya a indiqué que l’afflux au Kenya de refugiés somaliens fuyant la guerre et la sécheresse était source d’instabilité.


En conclusion, le Premier Ministre de la République des Fidji a indiqué qu’il n’y aurait jamais de développement durable sans lutte contre la désertification et la sécheresse.  Il a ensuite fait une rapide synthèse des travaux de la journée.


Remarques de clôture


Dans ses remarques de clôture, le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a observé que les trois piliers du développement durable seraient mis en péril si on ne répond pas au problème de la désertification; il a ajouté que la question de la dégradation des sols et ses impacts sont particulièrement ressentis par les plus pauvres, qui vivent en majorité dans les zones arides.  Les dirigeants, a-t-il indiqué, ont décidé que si ces terres doivent devenir des terres de prospérité commune, il faut protéger les sols par l’intermédiaire d’une gestion durable de leurs écosystèmes.  La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification doit être un catalyseur pour atteindre ces objectifs, a préconisé M. Al-Nasser.


Le Président de l’Assemblée générale a ensuite passé en revue les principales suggestions qui ont été formulées au cours de cette journée de débat, notamment la création d’un groupe d’experts sur la désertification et la dégradation des sols, et l’investissement dans la gestion durable des sols.  Il a précisé qu’il les transmettrait à la dixième Conférence des États parties à la Convention sur la lutte contre la désertification, qui doit se tenir en République de Corée, ainsi qu’à la Conférence Rio+20.


M. Al-Nasser a ensuite engagé les États Membres à prendre conscience du fait que la faim tue chaque année plus de personnes que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose réunis.  Il a également fait remarquer que la faim était provoquée par l’interconnexion entre plusieurs problèmes, notamment la désertification, la dégradation des sols, la sécheresse et les changements climatiques.  « La désertification ne tue pas uniquement les gens, mais tue également notre développement et notre avenir », a prévenu M. Al-Nasser, avant d’observer que ce sont les populations les plus pauvres et vulnérables qui en pâtissent le plus.


Le Président de l’Assemblée générale a estimé que les efforts destinés à réduire les pressions exercées sur les zones arides et à lutter contre la désertification devaient aller « main dans la main » avec les efforts de lutte contre la pauvreté.  Il a également appelé au renforcement des efforts de prévention de risques et de renforcement des capacités de gestion des catastrophes, par le biais notamment de l’information et des systèmes d’alerte précoce.  Pour M. Al-Nasser, la question de la désertification et celle de la dégradation des sols ne doivent pas seulement être une préoccupation environnementale mais une « composante intégrale » du développement durable.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Table ronde: il faut promouvoir des modes de vie plus sains pour faire face aux maladies non transmissibles, préconisent des délégations

AG/11141

Table ronde: il faut promouvoir des modes de vie plus sains pour faire face aux maladies non transmissibles, préconisent des délégations

19/09/2011
Assemblée généraleAG/11141
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

Table ronde 2 – après-midi


TABLE RONDE: IL FAUT PROMOUVOIR DES MODES DE VIE PLUS SAINS POUR FAIRE FACE AUX MALADIES NON TRANSMISSIBLES, PRÉCONISENT DES DÉLÉGATIONS


Deux tables rondes ont eu lieu aujourd’hui dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles.


Alors que les délégations avaient en matinée parlé de la progression de ces maux et des problèmes qu’ils posent, notamment pour le développement socioéconomique, la table ronde tenue dans l’après-midi était quant à elle axée sur le renforcement des capacités nationales et la mise au point de politiques adaptées en vue de la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.  Ses travaux étaient coprésidés par le Président de la République de Hongrie, M. Pál Schmitt, et le Ministre de la santé du Mexique, M. Salomón Chertorivski Woldenberg.


Au cours des débats, l’accent a été d’abord mis sur l’importance de la surveillance et de l’adoption de mesures préventives.  « Il faut de toute évidence investir dans la prévention, en tant qu’élément du développement économique durable », ont  ainsi insisté des participants au rang desquels le Président de la Hongrie.  Tous ont reconnu que, pour réussir, la prévention, tout comme la maîtrise des maladies non transmissibles, il est important de mobiliser les volontés politiques au plus haut niveau de chaque État.


L’imposition de taxes et d’impôts spéciaux sur la vente des produits alcooliques et sucrés, mais aussi sur le tabac ainsi que sur certains produits alimentaires pouvant conduire à l’obésité a été l’une des mesures fortes préconisée par la majorité des intervenants, dont les délégations de la Norvège, du Pérou et la Finlande. « La lutte contre le tabagisme est également une des priorités du Canada », a ajouté la représentante de ce pays à la table ronde.  Au cours des débats, un consensus s’est dégagé sur la nécessité de promouvoir des modes de vie et d’alimentation plus sains, notamment à travers un régime alimentaire assaini et allégé et la pratique d’activités physiques de plein air.   Certains participants, comme le Brésil, ont en outre insisté sur le renforcement des capacités des prestataires de services en matière de santé dans les pays en développement, notamment à travers une coopération internationale plus soutenue et plus efficace.


Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 36 millions des 57 millions de décès enregistrés dans le monde en 2008 étaient dus à des maladies non transmissibles, principalement des maladies cardiovasculaires, des cancers, des maladies respiratoires chroniques et le diabète.  Près de 9 millions de ces décès sont survenus chez des individus dont l’âge était inférieur à 60 ans, et près de 80% d’entre eux, vivaient dans des pays en développement.


TABLE RONDE SUR LE THÈME: «  RENFORCEMENT DES CAPACITÉS NATIONALES ET MISE AU POINT DE POLITIQUES ADAPTÉES EN VUE DE LA PRÉVENTION ET LA MAÎTRISE DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES »


Cette table ronde, qui se tenait en après-midi, était coprésidée par M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie et M. SALOMÓN CHERTORIVSKI WOLDENBERG, Ministre de la santé du Mexique.


Présentations liminaires


Dans ses remarques introductives, M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie a souligné l’urgence de s’attaquer aux maladies non transmissibles, faute de quoi, « nous perdrons l’élan déjà entamé et le fardeau économique et social sera à un niveau insupportable ».  Pour faire face à ces maladies non transmissibles (MNT), il faut de toute évidence investir dans la prévention, en tant qu’élément du développement économique durable a-t-il fait savoir, en plaidant pour la prise de décisions permettant des actions opportunes bénéfiques pour les populations.  Il a aussi souligné la nécessité de répondre aux conditions locales et d’utiliser, aux mieux, les ressources disponibles.  « Les stratégies internationales doivent permettre de combler les lacunes qui existent entre les États en matière de santé », a insisté le Président Hongrois.


Pour sa part, M. CHERTORIVSKI WOLDENBERG, Ministre de la santé du Mexiquea rappelé le poids des crises économiques et financières sur les capacités des États à répondre aux conséquences des maladies non transmissibles, « d’autant plus que ces maladies constituent des charges lourdes pour les pays en développement ».  La Réunion de haut niveau d’aujourd’hui devra permettre de renforcer la coopération internationale dans la lutte contre ces maladies a-t-il souhaité, en relevant qu’il est indispensable d’appliquer des politiques multisectorielles pour lutter efficacement contre les risques liés aux maladies non transmissibles.  Au Mexique, il a été mis en place des mesures financières drastiques pour lutter contre le tabagisme et l’abus d’alcool, a dit le Ministre.  Il a été également mis en œuvre une série de mesures préventives pour faire face à l’obésité, particulièrement chez la femme enceinte, s’est-il félicité, avant de plaider pour l’octroi d’une couverture universelle aux millions de foyers en manque de ressources à travers le monde.  Au Mexique l’État s’emploie à donner à des millions de nationaux une telle couverture.


Discussion interactive


Ouvrant le débat, le représentant à cette table ronde de l’État de Vanuatu, a indiqué que chaque année, près de 70% des décès survenus dans son pays sont liés aux maladies.  Il a ensuite relevé la vulnérabilité de Vanuatu en la matière, face aux MNT, cette vulnérabilité étant due principalement à son isolement et aux menaces que représentent les changements climatiques.  Des ressources financières adéquates et un cadre réglementaire pertinent sont une nécessité pour réussir la lutte entamée, a-t-il dit.  Évoquant la réponse nationale, il a indiqué qu’en vue d’améliorer la lutte contre les MNT, il fallait « mieux les surveiller et planifier la réaction gouvernementale ».  L’un des grands défis à relever pour Vanuatu est celui d’avoir les ressources humaines adéquates, et pour cela, « nous avons besoin de l’aide de nos partenaires internationaux », a insisté le Premier Ministre, avant de mentionner que la question sanitaire devait toujours être intégrée aux questions de politique générale.


Prenant la parole, le représentant du Botswana a évoqué les succès accomplis par son pays dans sa lutte contre le VIH/sida.  Mais beaucoup reste à faire en ce qui concerne la lutte contre les MNT, a-t-il reconnu, avant de présenter les initiatives et politiques prises au plan interne pour combattre l’alcoolisme, telle que l’imposition de taxes et d’impôts sur la vente de produits alcooliques, mais aussi sur le tabac.  Le Ministre a également fait état des mesures prises pour réglementer plus fermement la publicité concernant ces deux produits.  Il a en outre fait part de la volonté de son gouvernement de mettre en œuvre une étude sur la prévalence des MNT, ce qui permettra de mieux cibler la réponse nationale.


Concernant la Finlande, la représentante de ce pays a estimé qu’il faut, au niveau des États, intégrer la santé dans tous les domaines de politique nationale.  En matière de santé, a-t-elle poursuivi, il est fondamental de mettre l’accent sur la prévention et la promotion de l’exercice physique au niveau scolaire.  Elle a, par ailleurs, révélé que son gouvernement avait mis en place de nouvelles taxes sur la vente de tabac et d’alcool et sur celle des produits pouvant conduire à l’obésité.  Elle a estimé que toute action contre les MNT devait inclure les organisations de la société civile.  Elle a enfin appelé la communauté internationale à apporter son soutien aux pays à faible revenu ayant besoin de ressources pour s’attaquer aux MNT.


« On ne peut lutter contre ces maladies non transmissibles que par le biais d’une stratégie intersectorielle » a, pour sa part, maintenu la représentante de la Norvège.  Au titre des initiatives locales, elle a présenté la nouvelle signalétique sur les produits comportant des graisses et du sel à une quantité qui pourrait être à risque.  « Mon pays a également mis en place une politique de taxe sur le tabac pour aller vers la réduction du nombre des fumeurs », a-t-elle dit, avant de s’insurger contre les menaces économiques faites par les industriels du secteur du tabac contre son pays. 


« La lutte contre le tabagisme est également une des priorités du Canada », a dit la représentante de ce pays en soulignant que les écoles enseignent aux enfants les comportements sains à adopter en la matière.  La stratégie contre le cancer montre aussi la détermination canadienne à lutter contre ces MNT, a-t-elle encore dit.  « Il est important d’atteindre les populations reculées, a par ailleurs insisté la représentante, en soulignant que le Centre de recherche sur les MNT de son pays offrira son soutien aux pays à faible ou à revenus intermédiaires.


Le représentant du Brésil a, quant à lui, expliqué que dans son pays, l’usage du tabac est passé de 39% de taxation il y a quelques années, à 50% en 2010.  La multiplication des taxes contre ce produit est certainement l’une des raisons explicatives a-t-il dit, en notant également une réduction des maladies cardiovasculaires ces dernières années.  Pour réussir la lutte contre les MNT, le Gouvernement insiste aussi sur le renforcement des capacités des prestataires de service en matière de santé, et ce renforcement des capacités passe par une coopération plus soutenue et plus efficience des acteurs de la communauté internationale a aussi soutenu le représentant.


Intervenant à son tour, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a plaidé pour une approche et des réponses aux MNT portant sur tout le cycle de vie d’un être humain.  Il a ainsi refusé l’adoption de solutions de type sporadique.  Ceci implique, a-t-il expliqué, de commencer à prendre des initiatives au bénéfice des enfants et des jeunes très tôt, en leur inculquant notamment l’adoption de modes de vie sain.  Le Directeur exécutif a ensuite défendu la nécessité d’avoir un personnel de santé bien formé, tout comme, a-t-il dit, il faut renforcer les capacités des femmes et des filles, en les emmenant à prendre des décisions sur leur propre vie.


La représentante de la Suède a souligné le rôle de l’école dans la prévention contre les MNT et l’action de l’État dans la promotion de l’exercice physique auprès de la population suédoise.  Pour son pays, a-t-elle indiqué, il est fondamental de mesurer les solutions les plus efficientes avant l’établissement de toute stratégie nationale.  Sur un autre ton, le représentant du Malawi a expliqué qu’aujourd’hui, les MNT constituaient un lourd fardeau pour son pays.  Pour mon gouvernement, la réponse la plus efficace aux MNT exige une coopération accrue au niveau international, a-t-il dit.  « C’est ensemble que nous pourrons gagner cette lutte », a-t-il insisté. 


La Première dame de la Géorgie a ensuite détaillé l’action de son pays marquée par la promotion du sport, la lutte contre le tabagisme, et l’obésité.  Elle a également présenté, aux participants, deux personnages de dessins animés utilisés en Géorgie pour promouvoir l’adoption de comportements sains par les nationaux.  Sans la coopération internationale on ne peut réaliser les OMD, et notamment une modification des modes de vie pour aller vers des comportements de vie sains, a-t-elle précisé. 


Au cours du débat, la représentante de l’Indonésie a expliqué l’importance de la participation des communautés et des acteurs de la société civile dans la lutte contre les MNT.  Le représentant du Pérou, a quant à lui rappelé l’importance du poids des individus et de leur mode de vie comme éléments à prendre en compte dans la lutte contre les MNT à travers le monde.  Que faire alors? s’est-t-il demandé, en suggérant comme réponses l’amélioration des conditions de vie des populations, l’éducation des enfants aux modes de vie sains ainsi que la lutte contre le tabac et l’alcool.  Il a aussi plaidé pour un contrôle strict de la publicité pour les produits alimentaires à risques.  Le représentant de la Nouvelle-Zélande, a partagé ce dernier point de vue, avant de révéler l’engagement de son gouvernement à faire de la Nouvelle-Zélande « un territoire sans tabac à l’horizon 2025 ».  Pour y arriver, il faudra absolument l’implication de la société civile, a-t-il soutenu.  Le Gouvernement néo-zélandais continue à prendre des mesures spéciales pour aider à résorber les maux qui nourrissent les MNT chez les populations autochtones, a poursuivi le Ministre.


La prise de mesures pour lutter contre le tabac et l’abus d’alcool chez les populations a également été mise en exergue par le représentant de la Bulgarie qui a indiqué que les MNT étaient l’une des causes de nombreux décès.  Le représentant de la Hongrie a aussi fait mention de lois nationales sur les boissons sucrées et le tabac.  Constatant les nombreuses initiatives énumérées par les participants, le représentant de l’Irlande s’est demandé comment alors améliorer la santé des populations  en dépit de tout ce qui est déjà fait.  En Irlande a-t-il répondu, nous pensons que  l’imposition de taxes contres certains produits responsables par exemple de l’obésité, est une intéressante réponse.


Le représentant de la France à cette table ronde a aussi rappelé que son gouvernement avait pris une série de mesures pour lutter contre le tabagisme. Mais en dépit de toutes ces mesures, on constate encore une hausse du nombre de fumeurs, notamment chez les femmes, en France, a-t-il reconnu, en plaidant pour la recherche de financements innovants afin de faire face aux conséquences de ce mal.  S’agissant de la lutte contre l’obésité, il est important d’imposer des taxes sur les boissons sucrées.  Ce sont des mesures qui aident à la santé des consommateurs et pèsent sur les industriels.  Il y a des bonnes pratiques dans les différents pays, mais plus que jamais, il nous faut inclure cette question des MNT dans l’agenda général du développement, a-t-il souligné.


Le représentant de l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD) a indiqué que son organisation s’est engagée à aider les gouvernements et les organisations de la société civile à aider les États dans leurs stratégies nationales de lutte contre les MNT. Le représentant de la République islamique d’Iran à la table ronde a souligné l’impact de l’action Gouvernementale iranienne  dans la réglementation de la publicité pour produits à risques comme le tabac.  Le traitement des MNT est important, mais il faut surtout faire de la prévention, a insisté l’orateur.  Pour le représentant de l’Afrique du Sud, une démarche multisectorielle est importante pour lutter contre les MNT.  Il est aussi nécessaire de renforcer les cadres médicaux et les services sanitaires dans le cadre de cette action.  À l’instar des autres nations, l’Afrique du Sud va adopter les mesures idoines pour s’attaquer au tabagisme et à l’alcoolisme, a-t-il souligné.


Le représentant des Émirats arabes unis, a quant à lui, détaillé les mesures et efforts nationaux déployés dans les Émirats, notamment face au tabagisme.  En la matière, une loi a été adoptée par le Parlement, a-t-il indiqué.  Il a aussi plaidé pour l’instauration de meilleurs mécanismes de surveillance des MNT.  La promotion de comportements sains et la lutte contre le tabagisme sont des politiques publiques en place depuis des années.  La lutte contre l’obésité est aussi un des piliers de la stratégie nationale de lutte contre les MNT, a-t-il annoncé.  Le représentant des États-Unis a pour sa part indiqué qu’en 2009, l’Administration Obama avait fait voter une loi permettant d’agir avec beaucoup d’efficience contre le tabac.  La Première dame des États-Unis est également au cœur de la stratégie nationale de lutte contre l’obésité, a-t-il indiqué.  Ceci montre l’importance accordée à la question, a-t-il dit.  La représentante de la Ligue des États arabes a, quant à elle, fait part de l’intérêt des pays de la Ligue pour cette Réunion de haut niveau et surtout pour la recherche de solutions aux conséquences des MNT qui sont l’une des principales causes de mortalité dans la région arabe.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Les participants aux tables rondes sur les maladies non transmissibles préconisent une taxation renforcée des tabacs, alcools et sucres

AG/11140

Les participants aux tables rondes sur les maladies non transmissibles préconisent une taxation renforcée des tabacs, alcools et sucres

19/09/2011
Assemblée généraleAG/11140
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

Table ronde 1 – matin


LES PARTICIPANTS AUX TABLES RONDES SUR LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES PRÉCONISENT UNE TAXATION RENFORCÉE DES TABACS, ALCOOLS ET SUCRES


Dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, tenue ce jour au Siège de l’ONU à New York, deux tables rondes interactives ont été organisées pour permettre aux délégations de débattre en profondeur de certains aspects essentiels du thème général de la Réunion.


La première table ronde, organisée dans la matinée, était consacrée à la progression des maladies non transmissibles et leurs incidences socioéconomiques.  Elle avait pour coprésidents le Secrétaire d’État à la santé du Royaume-Uni, M. Andrew Lansley et la Ministre de la santé de l’Indonésie, Mme Endang Rahayu Sedyaningsih.


Au cours de leurs échanges, les participants ont reconnu que les maladies non transmissibles (MNT) représentent le plus grand défi se posant actuellement aux systèmes de santé, et que ce fait a des incidences notables sur le développement des pays.  À cet égard, le représentant de Nauru a noté que 72% des décès survenus dans son pays sont attribuables à ce type de maladies, pendant que sa collègue du Mexique indiquait que 75% des cas de décès dans son pays sont liés à des maladies non transmissibles, tandis que 39% de la population mexicaine souffre d’obésité et d’excès de poids.  Le représentant de l’Union européenne a pour sa part regretté que les MNT soient la cause directe de 4 millions de décès par an dans les 27 pays de la communauté, ce qui représente 86% des décès dénombrés dans toute l’Union européenne. 


Par de l’impact économique de certaines de ces maladies, le représentant de la Thaïlande a estimé qu’en 2009, les méfaits du tabac et de l’alcool ont coûté près de 7 milliards de dollars à son pays.  Tirant l’alarme face aux coûts induits des maladies non transmissibles sur les économies, le représentant de l’École de santé publique de l’université de Harvard a fait remarquer que des études récentes indiquent que le monde va dépenser plus de 47 000 milliards de dollars dans les 20 prochaines années pour la prise en charge des malades souffrant des MNT.  Il a relevé que ce montant représente près de 25 fois le montant total de l’aide publique au développement de ces 20 dernières années.


TABLE RONDE SUR LE THÈME « PROGRESSION DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES, PROBLÈMES QU’ELLES POSENT, NOTAMMENT POUR LE DÉVELOPPEMENT, INCIDENCES SOCIOÉCONOMIQUES ET FACTEURS DE RISQUE »


Prenant la parole au début de cette table ronde tenue ce matin dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT), le représentant de Nauru a noté que 72% des décès dans son pays sont attribuables aux MNT.  Ces affections, a t-il regretté, coûtent pour près de 10% du produit national brut (PNB) du pays et diminuent le réservoir de main d’œuvre disponible. 


Le représentant de Trinité-et-Tobago a souligné que près de 40% de la population adulte de son pays souffrent d’affections respiratoires aigües.  Il a souligné que les solutions à apporter aux MNT devraient tenir compte à la fois des niveaux national et global du problème posé par ces maladies.


Le représentant de la Jamaïque a indiqué que les MNT ont sapé la productivité de l’économie de son pays, et que l’État a, de ce fait, pris des mesures pour faire face au fléau.


Le représentant du Kenya a affirmé que les MNT représentent la moitié des hospitalisations dans son pays, et il a regretté le manque de personnels de santé qualifiés en soulignant, par exemple, que le Kenya ne compte que cinq spécialistes du cancer pour une population estimée à plus de 40 millions d’habitants.


Le représentant du Guyana a souligné que son pays tire la sonnette d’alarme depuis 10 ans sur l’impact qu’ont les MNT sur le développement, et il a regretté que la communauté internationale ne réagisse qu’assez tardivement.  Il s’est aussi alarmé des stratégies de marketing agressives qu’utilisent les multinationales des secteurs du tabac et de l’alcool pour se faire de plus en plus de consommateurs et de clients. 


Le représentant de l’Iraq a pour sa part noté que le Ministère de la santé de son pays a lancé, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), des programmes de prise en charge des cancers et d’autres MNT.  


La représentante de la Banque mondiale a indiqué que les MNT ont un impact majeur sur l’économie, car elles augmentent les prix des assurances et absorbent des fonds que les États et les entreprises privées auraient investis dans d’autres domaines.  Les MNT, a-t-elle relevé, touchent les populations en âge de travailler, réduisant le nombre de travailleurs disponibles.  « Les MNT réduisent les heures de travail de 50% en Égypte et conduisent à la perte de 12% du produit intérieur brut du pays (PIB)».  Elle a souhaité la mise en place de mesures multidimensionnelles et une réaction des autorités nationales des différents pays, ceci en appui aux mesures internationales.


Le représentant d’Israël a suggéré l’augmentation des mesures précoces de dépistage.  Il a indiqué que le taux de tabagisme est passé de 45% à 22% dans le pays depuis que la décision de l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été prise.  Il s’est félicité de la couverture universelle de santé qui a cours dans son pays et a indiqué qu’Israël mettra en œuvre des programmes pour assurer le suivi des mesures de prévention et de prise en charge des MNT.


La représentante de l’Alliance internationale des aliments et des boissons a relevé que depuis 2008, cette association a mis en circulation plus de 20 000 produits nouveaux contenant moins de graisse et de sucre, et elle a souligné que le secteur privé est un partenaire efficace et disponible dans le combat contre les MNT.


Le représentant de la Thaïlande a estimé qu’en 2009, les méfaits du tabac et de l’alcool ont coûté près de 7 milliards de dollars à son pays.  Le représentant a rappelé « qu’hier est passé, demain n’est pas encore arrivé, mais nous avons aujourd’hui pour réagir aux méfaits des MNT ».


Le représentant des Îles Salomon a indiqué que près de 75% de morts dans son pays sont imputables aux MNT.  Il a relevé que son pays compte 87 langues différentes, et que cette situation rend complexes les approches de prévention des MNT.


Intervenant ensuite, le représentant des Philippinesa souligné que son pays a pris la menace des MNT au sérieux et a adopté une approche intégrée de lutte contre ce fléau.


Le représentant de la Nouvelle-Zélande a indiqué que son pays a suggéré le renforcement de l’éducation des femmes afin de lutter contre les MNT, et il a également prôné une synergie de stratégies pour venir à bout des MNT et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.   


Le représentant du Suriname a relevé que 30% d’adultes fument dans son pays et a noté que les MNT ont une incidence sur les budgets des familles et de l’État.  Il a souhaité que la communauté internationale se mobilise pour faire face aux MNT avec le même engouement qu’elle a montré dans la lutte contre le paludisme.


La représentante du Tchad a regretté le fait que seulement 3% de Tchadiens consomment des légumes au quotidien.  Signalant que le taux élevé d’analphabétisme dans son pays est un frein à l’éducation des populations sur les causes des MNT, elle a noté que les services de santé tchadiens sont en pleine mutation afin de s’adapter aux nouvelles réalités des MNT.


Le représentant de l’Association médicale mondiale a relevé que cette organisation est préoccupée par la situation des MNT à travers le monde.  Il a souhaité que les gouvernements accordent une place importante aux désordres psychiques et a insisté sur la prise en compte des déterminants sociaux de la santé, car, a-t-il noté, « il faut placer l’homme au centre du système de santé ».


La représentante de l’Inde, a affirmé que dans son pays où vivent 1,2 milliard de personnes, le problème posé par les MNT est crucial.  Elle a relevé que la prise en charge des femmes et des enfants est essentielle, car la vaccination des jeunes femmes et les soins néonataux permettent de traiter des affections en amont.  Entre 2012 et 2017, a-t-elle assuré, l’Inde va augmenter les ressources allouées aux MNT.


Le représentant de la Barbade a souligné que la région des Caraïbes a pris des mesures particulières pour faire face aux MNT et produit intérieur brut) de son pays.


Prenant la parole à la suite de la Barbade, la représentante de l’Alliance internationales des patients a indiqué que les patients ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des acteurs de la lutte contre les MNT.  Elle a signalé que plus de 60% des victimes des MNT vivent dans les pays en développement.


Le représentant du Zimbabwe a indiqué que les MNT poussent les familles dans le cycle de la pauvreté et a noté qu’il est urgent que des actions soient lancées pour faire face au fléau.  


La représentante duCommonwealth a attiré l’attention sur l’approche genre qui doit sous-tendre les actions contre les maladies non transmissibles, et a plaidé en faveur d’une mobilisation globale contre la montée des MNT.


Le représentant de l’Italie a souligné que le taux de vieillissement élevé de la population de son pays influe sur l’augmentation des maladies chroniques et plus globalement des MNT.  Il a indiqué que le Gouvernement italien a mis en place des mesures comme la lutte contre le tabagisme et la consommation excessive de sel.  Rappelant que l’Italie est ouverte au marché intérieur européen, il a souligné la nécessité de la mise en œuvre de mesures transversales.


Dans son intervention, le représentant de l’Union européenne a regretté que les MNT soient la cause de 4 millions de décès par an dans les 27 pays de la communauté, soit 86% de décès dans toute l’Union européenne.  Il a noté que le vieillissement de la population devrait malheureusement faire augmenter l’impact des MNT sur les populations.  En outre, a-t-il relevé, des législations antitabac sont mises en œuvre au sein de l’Union européenne, et des mesures similaires sont engagées pour lutter contre la consommation d’alcool. 


Le représentant du Y émen a regretté l’absence de statistiques dans les pays en développement, une situation préjudiciable pour la prise en charge des cas de MNT.  Le représentant du Koweït a regretté que les pays fassent étalage de leurs réalisations et de leurs problèmes individuels et a souhaité que la mobilisation soit totale grâce à un plan d’action commun et concret.  


La représentante du Nigéria, a indiqué que son gouvernement a créé quatre nouveaux centres de soins, qui viennent en appui au centre de Lagos qui prend en charge les affections néonatales.  Elle a souligné que le Nigéria s’est engagé dans la lutte contre le tabagisme et accorde une importance majeure à l’alimentation des populations.


La représentante du Mexique a déclaré que 75% de la mortalité totale au Mexique est liée aux MNT tandis que 39% de la population souffre de surpoids.  Elle a regretté que la crise économique mondiale influe sur les capacités des populations de bien s’alimenter convenablement afin de faire face à l’augmentation des MNT.  


Prenant la parole au nom de l’OMS, une Ambassadrice de bonne volonté de cette Organisationa regretté que les femmes victimes de cancer ne soient pas assez soutenues dans leur combat contre la maladie.  La campagne « Ruban rose » pour combattre les cancers dont sont victimes les femmes a été lancée afin de sauver la vie des femmes, a-t-elle noté.


Le représentant de la République dominicaine, a souhaité que les stratégies de lutte contre les MNT prennent en compte les manques de capacités des pays en développement.  La représentante de l’ Union internationale contre les maladies respiratoires a pour sa part relevé que 35 millions de personnes sont affectées par l’asthme à travers le monde.  Les maladies pulmonaires coûtent près de 2 milliards de dollars par an en termes de perte de productivité économique, a-t-elle souligné, tout en souhaitant que la qualité de l’air soit améliorée afin de baisser le taux d’affections pulmonaires et respiratoires.


Le représentant du Ga bon a soutenu que son pays souffre de consommation excessive d’aliments gras et d’alcool.  Il a noté qu’à partir de 2012, le dépistage de certains cancers serait gratuit au Gabon, et en a appelé à la responsabilisation des multinationales opérant dans le domaine de l’agroalimentaire.  Le représentant de la République-Unie de Tanzanie,a regretté que les communautés pauvres soient les plus affectées par les MNT car ayant un mode de vie à risque, et peu de moyens de faire face à ces maladies.


La représentante des Comores s’est félicitée de l’adoption d’une loi antitabac par l’Assemblée nationale de son pays, et a souligné que les Comores ont engagé les acteurs sociaux à s’engager contre les maladies non transmissibles à travers des programmes de communication de masse.  La représentante de Sainte-Lucie a rappelé que les MNT touchent de façon particulière les petits États insulaires en développement (PEID) et a souhaité que la communauté internationale accorde une importance majeure à cette question.


Le représentant de l’École de santé publique de l’université de Harvard a noté que des études récentes font croire que le monde va dépenser plus de 47 000 milliards de dollars dans les 20 prochaines années pour la prise en charge des malades atteints par des MNT.  Il a relevé que ce montant représente près de 10 fois le coût total des dépenses de santé publique et privée du monde en 2010, et 25 fois le montant total de l’aide au développement de ces 20 dernières années.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles: l’Assemblée adopte une Déclaration politique qui engage les États Membres à s’aligner sur les directives de l’OMS

AG/11138

Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles: l’Assemblée adopte une Déclaration politique qui engage les États Membres à s’aligner sur les directives de l’OMS

19/09/2011
Assemblée généraleAG/11138
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-sixième session

3e, 4e & 5e séances plénières

Matin, après-midi & soir


RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES: L’ASSEMBLÉE ADOPTE UNE DÉCLARATION POLITIQUE QUI ENGAGE LES ÉTATS MEMBRES À S’ALIGNER SUR LES DIRECTIVES DE L’OMS


À l’occasion de la toute première Réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, l’Assemblée générale a adopté ce matin une Déclaration politique* aux termes de laquelle les États Membres reconnaissent « que ces maladies constituent l’un des principaux défis pour le développement au XXIe siècle ».


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a identifié les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète comme étant les quatre principales maladies non transmissibles.  Ces maladies, qui pouvaient être largement évitées, ont cependant tué, rien qu’en 2008, 36 millions de personnes à travers le monde, dont près de 80% dans les pays en développement, précise la Déclaration en s’appuyant sur les données les plus récentes.  Les maladies non transmissibles ont en commun quatre facteurs de risque: le tabagisme, la sédentarité, l’usage nocif de l’alcool et la mauvaise alimentation.


C’est la raison pour laquelle la Directrice de l’OMS, Mme Margaret Chan, a lancé ce matin aux nombreux chefs d’État et de gouvernement réunis dans la salle de l’Assemblée un appel pour lutter contre le tabagisme et l’alcool et « pour mettre un terme à l’ignorance, à la complaisance et à l’inertie dans ces secteurs », appel largement repris par la soixantaine de délégations qui se sont exprimées aujourd’hui.


Si la plupart d’entre elles ont souligné la nécessité de renforcer l’assistance internationale vis-à-vis des pays en développement, le Secrétaire général de l’ONU a rappelé que « la prévention ne devrait pratiquement rien coûter et même permettre de faire des économies ».  Il existe des solutions simples en ce domaine, comme une alimentation équilibrée et l’exercice physique, a fait observer M. Ban Ki-moon.


En adoptant cette Déclaration, les États Membres se sont donc engagés à prendre des mesures visant à réduire les facteurs de risque et à créer des environnements sains, par exemple en appliquant les stratégies et accords internationaux pertinents, tels que la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.  Ils ont aussi encouragé la formulation de politiques publiques multisectorielles propres à créer des environnements propices.


Invités par cette Déclaration à envisager des mesures visant à réduire la consommation et l’offre de tabac, de nombreux pays, comme la France, ont précisé qu’ils avaient déjà entrepris d’augmenter de manière significative les prix et la taxation du tabac, « un moyen efficace et non négligeable de réduire sa consommation ».


La Présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff, et celle de la Confédération suisse, Mme Micheline Calmy-Rey, ont fait état de lois très strictes à cet égard dans leurs pays respectifs, qu’il s’agisse de règlementer la consommation dans les lieux publics ou de limiter l’accès des mineurs aux cigarettes.


« Les médias du marketing de la consommation à bas prix sont en marche, en direction des enfants et des adolescents pour créer la demande de l’usage incontrôlé de l’alcool, du tabac et des boissons sucrées, en dehors de toute norme de santé publique », a prévenu de son côté le Premier Ministre du Mali, Mme Cisse Mariam Kaïdama Sidibé.  La Stratégie mondiale de l’OMS pour réduire l’usage nocif de l’alcool reste à la disposition des États Membres qui souhaitent y trouver les directives nécessaires à l’élaboration de leurs politiques de santé publique, a fait observer Mme Chan.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes - que le Président de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, a salué pour avoir attiré l’attention des États Membres sur la gravité de la « pandémie » des MNT, le Président du Suriname s’est félicité de cette Déclaration, qui répond aux préoccupations de la communauté internationale.  Il a estimé que son message central était celui de « parvenir à un consensus mondial sur l’engagement renforcé de s’attaquer aux maladies non transmissibles et à leur facteur à risque à tous les niveaux ».


Plusieurs intervenants ont toutefois jugé ce texte insuffisant, à l’instar de la Princesse Dina Mirad, qui s’exprimait en sa qualité de représentante de l’Union internationale pour la lutte contre le cancer.  Elle a estimé que le contenu se perdait en « déclarations trop vagues » et manquait d’« objectifs quantifiés », comme celui qui viserait à faire baisser de 25%, d’ici à 2025, le taux de mortalité imputable aux MNT.


L’Envoyée spéciale du Roi de Jordanie, la Princesse Ghida bin Talal, a quant à elle plaidé pour la création d’un fonds spécial de lutte contre les MNT, qui serait conçu sur le modèle du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Sa proposition a notamment été reprise par le Ministre de la santé de Tonga, M. ‘Uliti Uata, et la Ministre de la santé du Maroc, Mme Yasmina Baddou.


La Déclaration adoptée aujourd’hui prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa soixante-huitième session, en 2014, un rapport sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements souscrits dans la Déclaration politique, et leur incidence sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dans la perspective de l’examen des progrès réalisés en matière de prévention et de lutte contre les MNT.


La Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles se poursuivra demain, mardi 20 septembre, à partir de 9 heures, dans la salle de l’Assemblée générale.


* AG/66/L.1


RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA PRÉVENTION ET LA MAÎTRISE DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES


Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire: projet de résolution (A/66/L.1)


Déclarations liminaires


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a rappelé que les maladies non transmissibles étaient la première cause de décès à travers le monde.  Plus de 36 millions de personnes en meurent, alors qu’elles sont largement évitables, a-t-il souligné.  L’impact de cette tragédie ne se fait pas seulement ressentir au niveau de la santé publique, mais aussi sur le plan économique.  La présente Réunion est un véritable jalon dans la lutte que la communauté internationale doit engager contre ces maladies, a déclaré M. Al-Nasser.  C’est la seconde fois que l’Assemblée générale se réunit au niveau des chefs d’État et de gouvernement pour débattre d’une question de santé publique ayant un impact économique et social majeur.  Aujourd’hui est l’occasion de mettre sur pied un nouveau programme de renforcement de la protection des personnes les plus vulnérables dans le monde, a encouragé M. Al-Nasser, en rappelant que chacun a le droit de jouir de la meilleure santé physique et mentale possible.  Il a remercié les cofacilitateurs pour avoir mené des consultations sur les modalités de cette Réunion et sur la teneur du document final et particulièrement salué la contribution des États Membres qui ont porté à l’attention de l’Assemblée générale la question des maladies non transmissibles, notamment les États Membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Il est plus évident aujourd’hui que pour se prémunir de ces maladies, les gouvernements doivent renforcer leur arsenal législatif, adopter des mesures de plaidoyer, mobiliser les communautés, se doter de nouveaux règlements et œuvrer à une rationalisation du système de santé, a-t-il déclaré.  Si les États Membres le décident, cette Réunion donnera la possibilité de s’engager en faveur d’objectifs nationaux pour réduire les décès prématurés de maladies non transmissibles, a souligné le Président.  Dans ce contexte, il faut revoir la notion de coopération internationale, qui joue un rôle dans la réduction de la pauvreté et des inégalités, facteur aggravant de ces maladies, a-t-il conclu.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que les maladies non transmissibles (MNT) constituaient une menace pour le développement.  Elles frappent particulièrement fort les personnes pauvres et vulnérables, et les entraînent plus profondément dans la pauvreté.


Plus d’un quart des personnes touchées succombent aux MNT en pleine force de l’âge, en majorité dans des pays en développement.  Les perspectives sont sombres, a averti le Secrétaire général.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prévoit que les décès dus aux MNT vont augmenter de 17% au cours de la prochaine décennie.  En Afrique, ce chiffre sera de 24%.


M. Ban a dit que le traitement des MNT peut être financé.  Quant à la prévention, elle ne devrait pratiquement rien coûter et permettre même de faire des économies.  Il existe des solutions simples, comme une alimentation équilibrée et l’exercice physique, a-t-il fait remarquer.


Le Secrétaire général a reconnu que les ministres de la santé ne pouvaient pas résoudre seuls ce problème.  Il a donc appelé les partenaires à s’unir.  Les gouvernements doivent lancer les justes initiatives; les individus doivent protéger leur propre santé; les groupes civiques doivent maintenir la pression pour un marketing responsable; les entreprises doivent produire des biens plus sains et durables.


Comme les États touchés par les MNT ne peuvent pas progresser, les médicaments doivent être accessibles à tous ceux qui en ont besoin, a déclaré le Secrétaire général.


Il a demandé au secteur privé de se comporter de manière responsable et intègre, en s’adressant notamment aux entreprises qui tirent profit de la vente de produits alimentaires aux enfants.


Pour réussir, il faut des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, a poursuivi le Secrétaire général.  Cela implique une vision politique et la mobilisation de ressources.  Depuis la première Réunion de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, il y a 10 ans, a-t-il rappelé, des progrès énormes ont ainsi été réalisés.  Les MNT sont distinctes du VIH/sida, mais un grand nombre d’outils semblables peuvent être utilisés pour répondre au problème.


Mme MARGARET CHAN, Directrice exécutive de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a lancé un appel à lutter contre le tabagisme et l’alcool dans le monde et à mettre un terme à l’ignorance, à la complaisance et à l’inertie dans ces secteurs.  Ces responsabilités incombent aux chefs d’État car elles exigent plus que l’implication d’un seul ministère et il faut répondre à ces défis à tous les niveaux du gouvernement, a-t-elle insisté.  L’augmentation des maladies non transmissibles dans le monde entier est une catastrophe qui avance lentement mais sûrement, a-t-elle dit, soulignant que les causes profondes de ces maladies n’étaient pas traitées.  La question du surpoids, en particulier, montre que les politiques entreprises n’ont pas donné les résultats escomptés, a-t-elle souligné, « il y a donc quelque chose qui ne va pas ».  La Directrice de l’OMS a rappelé que dans certains pays, les soins contre le diabète absorbaient jusqu’à 15% des coûts de la santé et que selon une récente étude de l’Université de Harvard, les maladies non transmissibles (MNT) coûteront 30 000 milliards de dollars aux sociétés dans le futur.  Pour toutes ces raisons, les MNT frappent doublement car des milliards sont dépensés par les États et font plonger des populations dans la pauvreté, a insisté Mme Chan.  Elle a demandé aux gouvernements d’être fermes face à l’industrie du tabac et ses « tactiques très agressives ».  Elle a également souligné que le sel était consommé de manière excessive et que cette consommation pouvait être réduite de manière simple et peu coûteuse.  Cette Réunion de l’Assemblée générale doit être un tournant, a-t-elle enfin répété.  « Vous avez le pouvoir de renverser la situation et de faire en sorte que votre développement avance sur la bonne voie, il faut agir maintenant avec un sentiment d’urgence. »


S’exprimant au nom de la société civile, la Princesse DINA MIRED, représentante de l’Union internationale pour la lutte contre le cancer, a déclaré que cette année, nous ne bénéficierons pas de l’énergie des 36 millions de personnes qui sont mortes de maladies non transmissibles et des 360 millions qui risquent d’en mourir dans la décennie à venir.  « Que pouvons-nous faire pour faire face à ces maux, en particulier dans les pays en développement? »  En effet, 63% des décès imputables à ces maladies surviennent dans les pays à revenus faible ou intermédiaire.  Cela signifie concrètement que même si un individu survit à des maladies comme la tuberculose ou le paludisme, il y a de fortes chances qu’il succombe à une maladie non transmissible comme le cancer, une maladie cardiovasculaire ou le diabète, a déploré la Princesse Dina Mired.  Face à l’ampleur de ce problème de santé publique, qu’elle a qualifié de véritable « épidémie », elle a déclaré qu’il était temps d’agir.  Si elle a salué l’engagement des États Membres tel que reflété dans le projet de document final, elle a toutefois regretté l’absence d’objectifs quantifiés et la trop grande place accordée à des déclarations trop vagues.  Elle a raconté que son propre fils avait été atteint de leucémie, et qu’il n’avait dû son salut qu’au fait qu’il avait pu être soigné comme il en avait besoin, alors que tant d’autres enfants infortunés n’auront pas cette chance: en effet, a-t-elle souligné, 90% des enfants atteints de leucémie dans les 25 pays les plus pauvres du monde en meurent, à moins que quelque chose soit fait pour inverser cette dynamique.  Ce fossé entre pays développés et pays non développés est inacceptable, a tranché la représentante de la société civile.  Mettant en cause la vente d’alcool et de tabac, la Princesse Dina Mired a expliqué que l’absence de réglementation dans de nombreux pays sapait les efforts déployés par des systèmes de santé déjà dépassés par l’ampleur des maladies non transmissibles et par le coût exorbitant des médicaments.  « Il en va de notre responsabilité morale de trouver la volonté politique d’agir comme il le faut », a souligné la Princesse.  Aussi a-t-elle encouragé la communauté internationale à adresser un message visant à réduire de 25% la mortalité due à ces maladies d’ici à 2025. 


M. JACQUES ROGGE, Président du Comité international olympique (CIO), a rappelé la profonde conviction de son organisation selon laquelle il existe un lien direct entre un corps sain et des sociétés saines.  « Les maladies non transmissibles ne représentent pas seulement un danger pour la santé mais également pour le tissu social et économique mondial qui nous relie tous », a déclaré M. Rogge.  Ces maladies, qui sont aujourd’hui à l’origine de plus de 35 millions de décès par an, représentent un obstacle majeur au développement économique et social dans de nombreux pays du monde, a-t-il poursuivi.  Pour M. Rogge, il ne fait pas de doute que le manque d’exercice et l’obésité sont les causes essentielles de « l’explosion des MNT ».  Il a souligné que le manque d’exercice physique occupe aujourd’hui la quatrième place dans les facteurs à risque favorisant les MNT.  Cependant, « la bonne nouvelle c’est qu’on peut faire quelque chose pour y remédier », a-t-il déclaré.  D’ailleurs pour le Comité olympique, la pratique d’un sport constitue un droit de l’homme, a dit M. Rogge. Il a dit que le CIO soutient cette vision de différentes manières, à commencer par l’organisation des Jeux Olympiques, ainsi qu’à travers les travaux de sa Commission du sport pour tous, l’instauration de la Journée Olympique, ou encore par la tenue des Jeux Olympiques pour les jeunes.  Une grande partie des travaux menés par le CIO pour encourager l’exercice physique et des styles de vie plus sains se fait à travers des partenariats, a fait remarquer le Président du CIO, citant à titre d’exemple la coopération avec certaines agences onusiennes comme l’OMS, et avec des ONG.  De tels partenariats sont la clef de la réussite à l’échelle mondiale des efforts de lutte contre les MNT, a conclu M. Rogge qui s’est félicité du fait que le CIO jouit depuis 2009 du statut d’Observateur permanent auprès des Nations Unies.


Déclarations


M. DESIRÉ DELANO BOUTERSE, Président du Suriname, s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que la résolution 64/265 de l’Assemblée générale des Nations Unies incarnait la conviction de la communauté internationale selon laquelle, « la réussite de la lutte contre les maladies non transmissibles exigeait une réponse urgente, globale, multisectorielle et pleinement coordonnée aux niveaux national, régional et mondial ».  Il est clair, a t-il soutenu, que les maladies non transmissibles constituent un véritable fléau, particulièrement dans les pays en développement où les ressources financières ne permettent pas de faire face aux coûts élevés des traitements et des soins résultant de ces maladies.  « La bonne nouvelle est qu’il est possible de prévenir les maladies non transmissibles dans nos pays », s’est-il réjoui, en soulignant l’existence de capacités scientifiques permettant d’identifier des actions requises pour répondre de manière effective à ces maladies.  Le CARICOM, qui soutient pleinement l’adoption d’une déclaration politique sur la question, estime que le message central de ce texte doit être celui de l’édification d’un consensus mondial sur l’engagement renforcé de s’attaquer aux maladies non transmissibles et à leur facteur risque à tous les niveaux.  Le Président a par ailleurs présenté diverses mesures adoptées par le CARICOM, notamment l’élaboration d’un plan d’action stratégique régional et l’établissement de commissions nationales dans huit pays membres de l’organisation.  Si la déclaration politique est adoptée et mise en œuvre, elle pourra de façon efficiente contribuer à la réalisation des objectifs internationalement agréés, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. DANILO TÜRK, Président de la Slovénie, a regretté que, dans l’histoire des Nations Unies, l’Assemblée générale tienne seulement, pour la deuxième fois, une Réunion de haut niveau sur des questions de santé publique mondiale qui ont des effets négatifs sur le développement économique et social, alors que 80% des décès dus aux maladies non transmissibles (MNT) se produisent dans des pays en développement.  L’ONU et la communauté internationale doivent être encouragées par la campagne contre le VIH/sida car des progrès ont été enregistrés dans la plupart des régions du monde, a déclaré M. Türk.


Pour sa part, la Slovénie a participé au Partenariat européen pour la lutte contre le cancer. Le Président a dit que l’ONU devait placer, au centre de ses délibérations, la question des ressources nécessaires à la prévention et au traitement des MNT.  À cet égard, le Secrétaire général a un rôle crucial à jouer pour préparer une stratégie d’action multisectorielle efficace pour lutter contre les MNT, en partenariat avec les États Membres, les organisations internationales, les institutions spécialisées, la société civile et le milieu des affaires.


Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil, a déclaré que les succès remportés par le passé encourageaient la communauté internationale à continuer d’avancer sur les questions de santé publique.  À deux occasions, nous avons changé les paradigmes de prévention de la poliomyélite et de la pandémie de VIH/sida, a-t-elle souligné, en faisant observer qu’au Brésil, 72% des morts non violentes chez les moins de 70 ans sont dues aux maladies non transmissibles et que le pays soutenait l’accès aux médicaments comme faisant partie du droit de l’homme à la santé.  « L’une des premières actions de mon gouvernement a été d’augmenter cet accès aux patients touchés par l’hypertension et le diabète, a expliqué la Présidente, estimant que la flexibilité en matière d’accès aux nouvelles thérapies et technologies était indispensable pour les politiques qui garantissent le droit à la santé.  Le Brésil est engagé dans la prévention des maladies liées au tabac, à l’alcool, au manque d’activité physique et aux mauvais régimes alimentaires, en prévoyant la création de 4 000 centres sportifs dans les villes et en établissant des accords avec l’industrie agroalimentaire.  Les taxes sur le tabac ont été augmentées et des lois de tolérance zéro en matière d’alcool au volant ont été promulguées.  En outre, le Gouvernement brésilien fait de la santé des femmes une priorité, a assuré Mme Rousseff, en appelant à une participation active à la Conférence mondiale sur les facteurs déterminants sociaux de la santé qui se tiendra du 19 au 21 octobre prochain, à Rio de Janeiro.


M. MARCUS STEPHEN, Président de Nauru, a déclaré que son pays connaissait de très près le problème des maladies non transmissibles, précisant qu’il enregistrait un taux de diabète qui approche les 14%, soit plus du double de la moyenne mondiale.  Le fardeau des MNT sape les efforts de Nauru en faveur de la bonne gouvernance et de la stabilité politique, a-t-il dit.  « La trajectoire d’aujourd’hui n’est pas durable », a souligné le Président.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, la lutte contre les MNT doit faire partie de l’Agenda pour le développement durable de la communauté internationale.  Cette question n’a malheureusement pas encore reçu l’attention qu’elle mérite.


Pour sa part, Nauru a adopté des mesures pour contrôler la consommation de tabac, d’alcool et de sucre et pour promouvoir un mode de vie plus sain.  M. Stephen a indiqué que son pays était engagé dans des initiatives régionales avec les ministres de la santé des pays de la région du Pacifique, les MNT ayant atteint des proportions épidémiques.  En tant que petit État insulaire en développement, Nauru est confronté à des défis particuliers, notamment les changements climatiques et l’acidification des océans, qui ont un impact sur une alimentation déjà difficile à équilibrer.  C’est la raison pour laquelle il est important d’élargir la production de nourriture au niveau national et d’investir dans les installations portuaires.


M. PÁL SCHMITT, Président de la Hongrie, a insisté sur la menace que font peser les maladies non transmissibles sur la santé humaine et le développement, en particulier dans un environnement économique incertain et fragile. « Nous avons besoin de solutions innovantes et de nouveaux modèles de soins, ainsi que de nouveaux investissements dans la prévention de ces maladies, a-t-il estimé. Même si la Hongrie a rencontré des succès dans cette lutte, en contrôlant la tuberculose et en conduisant des campagnes globales de vaccination des enfants, nous n’avons pas encore atteint les résultats escomptés pour influencer les comportements de la population en matière de santé.  En tant qu’athlète, je sais que si nous voulons réaliser nos rêves, nous avons besoin d’engagement, d’enthousiasme, de patience, de soutien continu, d’un travail d’équipe bien établi et bien sûr, de chance, a conclu M. Schmitt.


M. HIFIKEPUNYE POHAMBA, Président de la République de Namibie, s’est déclaré lui aussi préoccupé par l’ampleur et l’impact des maladies non transmissibles sur la santé publique et le développement socioéconomique de son pays.  C’est la raison pour laquelle la Namibie a adopté un train de mesures pour lutter contre ces maladies, en devenant notamment État partie à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et en promulguant un loi visant l’interdiction du tabac dans les lieux publics.  D’autres mesures ont été adoptées par la Namibie, a poursuivi le Président Pohamba, qui a notamment cité les restrictions imposées aux mineurs concernant l’accès à l’alcool et la règlementation des jours de la semaine et des horaires pendant lesquels les boissons alcoolisées peuvent être vendues.  Compte tenu de la gravité du défi à relever, les pays en développement ont besoin du soutien de la communauté internationale, notamment sous la forme d’un appui financier et technique, ainsi que d’une coopération intersectorielle et de partenariats public-privé, a plaidé en conclusion M. Pohamba.


M. ROBERT GABRIEL MUGABE, Président du Zimbabwe, a fait part de sa préoccupation face aux projections de l’OMS qui estiment que les maladies non transmissibles toucheront 52 millions de personnes à l’horizon 2030, avec une majorité de cas dans les pays en développement, ce qui va faire peser un nouveau poids sur les systèmes de santé déjà dépassés dans ces pays.  Ceci, j’en ai bien peur, va entraver la réalisation de l’un des principaux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il déclaré, rappelant que l’Afrique était le continent le moins développé et, par conséquent, le moins équipé pour affronter ce fléau.  J’appelle donc la communauté internationale, en particulier les pays développés, à augmenter leur assistance, surtout envers l’Afrique, en matière de prévention et de contrôle des MNT, a déclaré le Président zimbabwéen.  Il a indiqué que son gouvernement considérait la santé comme une priorité, notamment les MNT, et avait mis en place un mécanisme national de lutte contre ces maladies.  Le Zimbabwe va en outre conduire en 2012 une deuxième Évaluation des facteurs de risques de ces maladies et élargir les campagnes de sensibilisation.  Le principal défi dans beaucoup de nos pays est de réduire la pauvreté qui contraint de nombreuses familles à suivre un régime alimentaire rigide et déséquilibré, a insisté M. Mugabe, estimant que la Déclaration politique adoptée lors de cette Réunion ne répondait pas de manière adéquate à certains des problèmes majeurs auxquels les pays en développement sont confrontés.  Il a notamment demandé des engagements concrets en matière d’accès aux médicaments, de transfert de technologie et de formation du personnel de santé aux MNT, appelant à la flexibilité pour que des médicaments génériques contre les MNT puissent être manufacturés par les pays du Sud, comme cela a été le cas pour les médicaments contre le VIH/sida. 


Mme MICHELINE CALMY-REY, Présidente de la Confédération Suisse, a déclaré que la question des maladies non transmissibles (MNT) est devenue non seulement une urgence sanitaire, mais aussi une préoccupation politique majeure de par son impact sur les sociétés et les économies.  Elle a dit que les MNT constituaient un défi mondial qui nous concerne tous, pays en développement, pays émergents ou pays développés, et que tous ces acteurs devaient donc le relever ensemble. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en tant qu’institution spécialisée de l’ONU en charge de la santé mondiale doit jouer un rôle central dans la coordination des actions globales de lutte contre les MNT, a-t-elle dit en rappelant que les principales causes des MNT sont liées aux modes et conditions de vie.  Soulignant qu’une grande partie de la mortalité prématurée due à ces maladies peut être évitée, elle a précisé que la Suisse a choisi d’agir en amont, par des actions de prévention et de promotion de la santé ciblées sur la lutte contre le tabac et l’usage abusif d’alcool, ainsi que sur la promotion d’une alimentation équilibrée et de l’activité physique.


« Nous avons développé des mécanismes qui nous permettent de travailler étroitement et de manière innovante avec le secteur privé, le secteur de la recherche, et la société civile, ceci en impliquant les diverses autorités publiques, pour mieux cibler les actions à mener sur les populations à risque », a précisé la Présidente de la Confédération Suisse.  Dans le cadre de notre coopération au développement nous adoptons une approche similaire en mettant l’accent sur le renforcement des systèmes de santé, la promotion, la prévention, l’éducation et la protection sociale, a ajouté Mme Calmy-Rey.  Elle a parlé du souci qu’a la Suisse de renforcer son action dans le domaine des MNT sans toutefois priver de ressources le secteur important des autres maladies, notamment  transmissibles.  Mme Micheline Calmy-Rey a jugé essentiel d’œuvrer à un changement de mentalités, ce qui exigera un engagement politique continu. Il faut agir d’urgence et s’engager sur le long terme pour que la prévention puisse déployer ses effets avant que les conséquences des MNT ne nous rattrapent tous, a-t-elle dit.  Elle a appelé à la recherche de solutions innovantes qui exploitent les synergies possibles entre les acteurs gouvernementaux, la société civile, le secteur privé, le secteur de la recherche et les organisations internationales.  Elle a souhaité que les actions de prévention et de promotion de la santé bénéficient aussi bien aux riches qu’aux pauvres de tous les pays.  Elle a jugé important de s’appuyer sur l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de profiter de son processus de réforme en cours pour lui donner la responsabilité de coordonner les réponses à apporter aux maladies non transmissibles. 


M. ABDOULAYE WADE, Président du Sénégal, a souligné que le taux de décès liés aux maladies non transmissibles (MNT) allait passer de 35% aujourd’hui à 75% au cours des 30 prochaines années et que les dépenses financières qu’il faudrait alors consentir dépasseraient les moyens à disposition.  Compte tenu de l’ampleur de cette question, le Sénégal va prendre des mesures à la pointe, comme il l’a fait contre le VIH/sida, -ce qui a permis au Sénégal d’avoir, aujourd’hui, un taux de prévalence parmi les plus faibles d’Afrique- et en matière de télémédecine.  Le plus important, est que les populations comprennent comment ces maladies se développent, a poursuivi le Président du Sénégal.  C’est une question de responsabilité individuelle qui exige la prévention et la sensibilisation auprès des populations.  En outre, le traitement de ces maladies exige des équipements plus ou moins sophistiqués qui coûtent beaucoup d’argent.  Le Président Wade a demandé que les équipements médicaux et produits pharmaceutiques soient produits localement, notamment en Afrique et que les pays africains soient aidés pour les procurer.  Il faut une prévention générale et au niveau de chaque individu, a-t-il insisté, précisant que c’est dans cette perspective que le Sénégal propose de consacrer la prochaine décennie à la prévention.


M. ARMANDO EMÍLIO GUEBUZA, Président du Mozambique, a fait remarquer que les plus grands problèmes de santé publique de son pays étaient encore liés aux maladies transmissibles.  Toutefois, au cours des dernières années, compte tenu du développement et de l’urbanisation, un nombre croissant de maladies non transmissibles (MNT) sont apparues.  « La situation est critique », a-t-il déclaré.  Les MNT affectent les citoyens tôt dans leur vie, mettant en danger leur participation à la production et créant un gros fardeau économique pour le pays, a poursuivi le Président.  Le Ministère de la santé a créé un département responsable de ces maladies chroniques en 2010 et adopté une approche intégrée basée sur la prévention.  Il s’agit de réduire la prévalence des facteurs de risque et d’améliorer la qualité de vie des citoyens.


M. ALI BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, a souligné que depuis 2008, son pays s’est résolument engagé dans la prévention des maladies que sont l’hypertension artérielle et le cancer, et continue à agir à réduire leur impact, à travers le développement de capacités et la mise en place de système de surveillance.  Dans ses stratégies nationales, a poursuivi M. Bongo Ondimba, le Gabon a souvent mis l’accent sur la prévention et l’éducation aux modes de vie sains.  Il a également adopté des mesures permettant aux populations à faibles revenus d’avoir accès aux soins et à une prévention efficace face aux maladies non transmissibles.  En dépit de ces avancées, de nombreux défis restent à relever, a cependant indiqué le Président du Gabon, en mettant l’accent  sur le besoin d’une visibilité au niveau des statistiques nationales pour orienter les programmes. M. Bongo Ondimba a ensuite plaidé pour des systèmes de surveillance épidémiologiques efficaces en vue d’assurer un meilleur suivi de l’impact des maladies non transmissibles sur le plan sanitaire, social et économique.  Il a conclu en attirant l’attention de la communauté internationale sur les liens qui existeraient entre les produits chimiques et le développement des cancers et appelle à la responsabilité des grandes firmes de fabrication d’alcool et de tabac.


M. NAMAN KEÏTA, Ministre de la santé de laGuinée, a déclaré que les maladies non transmissibles venaient s’ajouter à tous les autres maux dont souffraient déjà les pays en développement.  Il a fait par exemple état du taux de prévalence élevé du diabète, qui est de 5,7% à Conakry et de 4 à 6% dans les zones rurales de la Guinée, la moitié de ces cas n’étant pas traités en raison de l’insuffisance des moyens.  Or, quand elles ne tuent les individus qui en sont atteint, ces maladies s’avèrent coûteuses, a fait observer M. Keïta.  Avec l’appui de ses partenaires techniques, la Guinée, a-t-il expliqué, a renforcé son programme national intégré de lutte contre les maladies non transmissibles.  M. Keïta a espéré que la mobilisation de ressources financières par la communauté internationale serait à la hauteur des enjeux de santé publique, plaçant ses espoirs dans les mesures concertées consacrées dans le Document final et dans le renforcement de la coopération internationale.


Mme KAMLA PERSAD-BISSESSAR, Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, a expliqué que les maladies cardiaques étaient la principale cause de décès dans son pays et que le diabète était responsable de 14% de la mortalité dans son pays.  Elle a fait savoir qu’une part significative du PIB était consacrée à la fourniture de soins pour les personnes souffrant de MNT, à laquelle vient s’ajouter le coût économique de la charge sociale que doivent gérer les familles et les communautés afin de faire face aux multiples problèmes liés à ces maladies, notamment l’incapacité de travailler et la fourniture de soins aux malades et aux personnes vulnérables.  Mme Bissessar a indiqué que Trinité-et-Tobago avait mis sur pied de nombreux programmes pour combattre les MNT, évoquant notamment l’existence d’un programme pour assurer la distribution gratuite aux populations les plus vulnérables de médicaments pour soigner les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer, l’hypertension et l’asthme.  De plus, la législation du pays interdit l’usage du tabac dans les lieux publics clos, ainsi que la publicité du tabac et sa vente aux mineurs.


« La plupart des MNT n’ont pas d’origines médicales et exigent donc une solution non médicale », a poursuivi le Premier Ministre.  Elle a engagé les États Membres à renforcer leurs systèmes et services de détection précoce, de traitement et de rééducation, pour les appeler ensuite à mettre l’accent sur la recherche sur les causes d’origines humaines, la réduction des facteurs de risques et la protection de l’avenir des enfants.  Mme Bissessar a également appelé l’Assemblée générale à appuyer l’adoption d’objectifs mondiaux en matière de prévention et de contrôle afin de réduire les MNT de 25% d’ici à 2025.  Il faut aussi redéfinir les MNT sur la base des conditions qui favorisent le développement des facteurs de risque et mettre sur pied un groupe de travail scientifique et technique chargé d’élaborer un ordre du jour mondial en matière de recherche et d’établir un cadre qui permette  à la communauté internationale de réagir et d’évaluer l’efficacité de la réponse, a-t-elle ajouté.  Le Secrétaire général, a-t-elle proposé, devrait également envisager de nommer un Envoyé spécial sur les MNT.


SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a déploré l’exploitation non viable des ressources naturelles de la planète, la pollution, l’urbanisation non gérable et la dégradation de l’environnement, qui augmentent l’impact des maladies non transmissibles (MNT).  Ces maladies représentent 61% de la mortalité au Bangladesh, a dit Mme Hasina.  « Nous ne pouvons plus méconnaître ces problèmes », a-t-elle souligné.  « Cette épidémie silencieuse plonge de nombreuses personnes dans la pauvreté et ralentit la croissance économique ».  Elle touche aussi bien les riches que les pauvres, mais les décès précoces représentent un lourd fardeau socioéconomique et un cercle vicieux pour les foyers pauvres qui doivent réduire leur train de vie déjà bas et la qualité de leur alimentation.


Le Bangladesh prend des mesures concrètes pour lutter contre le tabagisme, promouvoir un régime alimentaire sain et encourager l’activité physique.  Dans le monde en développement, a rappelé Mme Hasina, les systèmes de santé sont limités aux soins primaires, et les services sont soit insuffisants, soit trop onéreux.  Le Bangladesh a ainsi  besoin de davantage d’établissements sanitaires, a dit Sheikh Hasina.  En outre, le pays a engagé des ressources supplémentaires pour combattre le diabète et les troubles du développement chez l’enfant, comme l’autisme.  Les défis posés par les MNT exigent plus de ressources et plus de partenariats public-privé.  Le Bangladesh a besoin de ressources accrues émanant de tous les partenaires de développement, a plaidé Sheikh Hasina.  En outre, il faut un transfert facile de technologie, un accès amélioré aux médicaments et des prix abordables.


M. RALPH E. GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a déclaré qu’il était temps que la communauté internationale s’engage à prendre les mesures nécessaires pour affronter une épidémie qui est « remédiable, réversible et traitable ».  Cette Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale n’est pas l’aboutissement d’un effort, mais constitue plutôt le début d’intenses actions coordonnées et ciblées pour s’attaquer aux impacts des maladies non transmissibles sur la santé et le développement, particulièrement dans les pays pauvres et à revenus intermédiaires, a-t-il indiqué.  Le Premier Ministre a, à cet égard, a invité la Réunion d’aujourd’hui, à mettre en exergue les aspects touchant au développement et à se pencher sur les énormes contraintes que le traitement des maladies non transmissibles fait peser sur les budgets des pays en développement pour la santé.  Nous ne pouvons pas non plus ignorer l’impact disproportionné de cette épidémie sur les populations pauvres et les pays en développement, ou son impact négatif sur la réalisation des OMD, a-t-il ajouté.  « Notre réponse aux maladies non transmissibles doit en conséquence être multidimensionnelle et coordonnée », a-t-il conclu.


M. FREUNDEL STUART, Premier Ministre de la Barbade, a rappelé qu’un habitant de la Barbade sur quatre était touché par au moins une maladie non transmissible (MNT).  Cette réalité, aggravée par le vieillissement de la population, rend d’autant plus nécessaire la mise en place d’objectifs réalistes dans le contrôle et la réduction de ces maladies, a-t-il poursuivi.  M. Stuart a ensuite passé en revue les actions entreprises par son gouvernement afin de lutter contre les MNT, citant notamment l’augmentation de 50% des ressources financières dédiées à cette lutte, l’établissement d’un registre national qui permettra de recenser au sein de la population de la Barbade tous les nouveaux cas de cancer et d’accidents vasculaires graves, ou encore l’adoption d’une législation interdisant l’usage du tabac dans les lieux publics notamment.  Bien que la déclaration politique qui devrait être adoptée à l’issue de la Réunion de haut niveau ne réponde pas, selon le Premier Ministre, à toutes les attentes, M. Stuart s’est néanmoins réjoui de l’attention accrue portée par l’Assemblée générale à cette thématique.  Il a enfin rappelé l’importance qui s’attache à ce que des pays en développement comme la Barbade continuent de bénéficier de l’aide et de la coopération internationale afin de faire face au coût économique de ces maladies qui, lors de la décennie écoulée, représente 5,3 % du PIB de la Barbade.


M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre de Fidji, a déclaré que les maladies non transmissibles, identifiées comme la première cause de mortalité dans le monde, constituaient une véritable pandémie.  Les conséquences économiques de ces maladies sont considérables, a-t-il ajouté.  Conscient que la responsabilité première de la lutte contre ces maladies incombe aux gouvernements, il a indiqué que le sien avait adopté un plan stratégique pour la période 2010-2014, axé sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) nos 4 et 5 grâce à une approche intersectorielle.  Le Premier Ministre a également expliqué que son pays était l’un des tous premiers au le monde à s’être vu décerner une récompense par l’OMS pour avoir lancé dans le pays une « Initiative pour un monde sans tabac ».  Avant de conclure, il a appelé à un renforcement de l’assistance internationale et à la pleine mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire.


Les maladies non transmissibles (MNT) sont une épidémie dans mon pays qui pèse de plus en plus lourd sur notre système de santé, a indiqué M. HUBERT A. INGRAHAM, Premier Ministre des Bahamas. La moitié des lits d’hôpitaux disponibles aux Bahamas sont occupés par des patients atteints de MNT; 80% des coûts liés aux médicaments sont consacrés à l’hypertension et au diabète, et la moitié des décès des plus de 45 ans leur est imputable, a-t-il détaillé, soulignant que son gouvernement avait renforcé les services de soin, élargi l’accès aux médicaments, appuyé la promotion de modes de vie sains et nommé un point focal pour les MNT, entre autres mesures.  Le Premier Ministre des Bahamas a appelé la communauté internationale à augmenter les ressources budgétaires destinées à financer la lutte contre les MNT aux niveaux international et régional, à améliorer l’accès à la formation, et à partager les connaissances sur ces questions dans les secteur du commerce et de l’industrie.  Tout en saluant l’adoption de la Déclaration politique, M. Ingraham a néanmoins mis l’accent sur ses « nombreuses lacunes », notamment en matière d’engagements concrets sur la question des ressources et sur celle de la mise en place d’un mécanisme de suivi efficace.


M. BARNABAS SIBUSISO DLAMINI, Premier Ministre du Swaziland, a déclaré que la situation des maladies non transmissibles (MNT) était très préoccupante dans son pays.  Ainsi, l’hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires sont-elles responsables de plus de 33 000 et 3 000 consultations respectivement.  Environ 15% de la population du Swaziland est touchée par le diabète.  En outre, dans la tranche des 25 à 35 ans, les citoyens encourent un risque de 32% de contracter des MNT, contre 50% pour les 45 à 55 ans.


Le Swaziland est attaché à la réalisation des six objectifs du plan mondial 2008-2013 pour la prévention et la maîtrise des MNT.  M. Dlamini a indiqué que son pays avait mis en place un programme de lutte contre les MNT qui se concentre sur la sensibilisation du grand public, la surveillance, les interventions ciblées, la détection précoce, une meilleure gestion des cas, les soins palliatifs et la recherche.  Tous les secteurs seront encouragés à adopter une approche multisectorielle et les partenaires seront priés de fournir un appui technique, financier et de renforcement des capacités.


M. ‘ULITI UATA, Ministre de la santé de Tonga, a relevé que 60% de tous les décès survenus en 2005 seraient dus aux maladies non transmissibles et que les pays du Pacifique figuraient parmi ceux qui arrivaient en tête de ce classement, qui est un classement « dont aucune nation ne peut être fière ».  Pour les petits États insulaires en développement, les MNT constituent le principal problème de santé publique, avec une prédominance de l’obésité et du diabète, a-t-il poursuivi.  En effet, 4 décès sur 5 seraient imputables à ce type de maladies.  Conscient du fardeau que ces maladies font peser, Tonga s’est dotée de stratégies et de politiques de lutte contre les MNT, notamment en mettant en place un système de recherche et de pistage de ces maladies, a dit le Ministre de la santé.  Pour parvenir à relever le défi auquel sont confrontés des pays comme le nôtre, des mécanismes viables de financement sont indispensables, a souligné M. ‘Uliti Uata.  Aussi a-t-il plaidé pour la création d’un fonds mondial de lutte contre les MNT, qui serait conçu sur le modèle du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


« Nous pouvons tous maîtriser les principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles », a dit M. MOHAMED WAHEED, Vice-Président de la République des Maldives.  La Réunion de haut niveau ouverte aujourd’hui devrait donc avoir pour priorité de renforcer la volonté politique nécessaire à la réalisation d’un monde sans tabac, a-t-il déclaré.  Le Vice-Président a rappelé que la prévention des MNT était liée au combat à mener contre les changements climatiques et les émissions de dioxyde de carbone à effet de serre.  C’est la raison pour laquelle il est important d’adopter des modes de vie sains dans le cadre du développement durable, a-t-il préconisé.


La dispersion géographique de la population des Maldives, répartie sur 200 îles s’étendant sur plus de 1 000 kilomètres dans l’océan Indien, crée des défis particuliers, a noté le Vice-Président.  M. Waheed a indiqué que son pays avait tout de même réussi à éradiquer la poliomyélite, le paludisme et d’autres maladies infantiles.  Il s’est dit confiant que les Maldives parviendraient à réduire le fardeau des MNT sur leur système de santé publique dans les années qui viennent.  Un système de télémédecine a ainsi été introduit dans plus de 40 îles pour promouvoir la détection et le traitement de ces maladies, a-t-il annoncé. 


Mme CISSE MARIAM KAÏDAMA SIDIBE, Premier Ministre du Mali, a salué les progrès immenses enregistrés dans la lutte contre la pandémie de sida, le paludisme et la tuberculose sous la bannière des Nations Unies et de leurs institutions spécialisées.  Aujourd’hui, les maladies non transmissibles évoluent rapidement dans le monde et, en particulier sur le continent africain, a-t-elle souligné.  Elles ne sont pas seulement un problème pour la prise en charge médicale des malades mais également un problème de développement et une question hautement politique.  Dans nos pays en développement, nous n’avons pas les moyens suffisants et c’est pourquoi, la solidarité internationale doit être plus active, a-t-elle déclaré.  Mme Kaïdama Sidibé a également dénoncé un monde souvent irrationnel et le modèle de la nourriture rapide, préfaçonnée pour son coût, son goût et son aspect.  « Les médias, du marketing de la consommation à bas prix, sont en marche, en direction des enfants et des adolescents pour créer la demande de l’usage incontrôlé de l’alcool, du tabac et des boissons sucrées, en dehors de toute norme de santé publique », a-t-elle dit.  Le Premier Ministre, détaillant les mesures prises par le Mali sur ces questions: réglementation de la publicité, de la consommation et de la distribution du tabac, et création de centres spécialisés pour soigner les patients atteints de MNT.  Le pays a également décidé de prendre en charge gratuitement le traitement des cancers de la femme et élargi l’accès aux médicaments.  Avant de conclure, Mme Kaïdama Sidibé a appelé à adopter un programme mondial multisectoriel de prévention et de lutte contre les MNT, fondé sur l’urgence et sous les auspices des Nations Unies.  


M. SALOMON NGUEMA OWONO, Ministre de la santé de la Guinée équatoriale, a déclaré que son pays s’était engagé de longue date sur la voie de la prévention et de la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), notamment en adhérant à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.  Au niveau de la région Afrique, la réunion ministérielle d’avril de 2008 de Brazzaville a permis de fixer les objectifs à atteindre pour des pays comme le nôtre, a-t-il précisé.  Outre de nouvelles lois et un programme de santé, la Guinée équatoriale, a ajouté le Ministre, s’est engagée à lutter contre la pauvreté et à réduire les inégalités, comme en témoignent ses programmes de logements sociaux à destination des populations les pauvres et d’expansion des points d’eau potable.


Son Altesse Royale, la Princesse TALAL GHIDA, Envoyée spéciale du Roi de Jordanie, a estimé que trop de temps avait été perdu contre les maladies non transmissibles, trop de communautés décimées.  Derrière ce nom, ces maladies sont le compagnon du monde en développement et continuent de s’épanouir, envahissant un monde déjà vulnérable qui ne dispose pas des ressources adéquates.  En Jordanie, il y a 10 ans, le contexte était très morne et les traitements cancéreux pratiquement inexistants, a dit la représentante.  « Moi-même, j’ai eu le privilège de pouvoir faire soigner mon mari dans un centre aux États-Unis », a-t-elle confié, « mais qu’en est-il des autres familles? ».  Aujourd’hui, 10 ans plus tard, l’Envoyée spéciale du Roi de Jordanie s’est dite fière de souligner que le Centre contre le cancer créé en Jordanie est sans équivalent au Moyen-Orient.  « Nous avons consacré tous nos efforts à une priorité: fournir des traitements en établissant des partenariats, a-t-elle rappelé.  Après avoir ouvert cet accès aux traitements, nous avons lancé la prévention car pour être écoutés par la population en matière de prévention, il faut assurer d’abord cet accès aux traitements », a-t-elle affirmé.  L’Envoyée spéciale a enfin estimé qu’il était impossible de réussir contre les MNT sans un fonds mondial contre les MNT pour soutenir les pays en développement dans cette lutte.  Sans une telle mesure, la Déclaration politique à laquelle nous sommes fiers de nous associer ne sera guère plus qu’une note de bas de page, a-t-elle déclaré.


Mme CECILIA MOREL de PIÑERA, Première Dame du Chili, a regretté que les maladies non transmissibles chroniques (MNT) représentent désormais un frein au bien-être des populations mondiales, ainsi qu´à toute tentative pour réduire les inégalités.  Elles sont également à l’origine d’une augmentation continue et alarmante des dépenses de santé, a-t-elle noté.  Tous ces constats sont une réalité croissante au Chili, a-t-elle expliqué, ajoutant que les MNT semblent y toucher de plus en plus souvent les femmes et les populations les plus vulnérables.  Les objectifs de santé du Chili pour la période 2011-2020 prennent en compte cette réalité et sont axés sur l’amélioration des modes de vie, le contrôle des facteurs de risques et l’importance de la prévention, a dit Mme de Piñera.  Il s’agit d’apporter les traitements nécessaires aux malades, mais aussi de faire en sorte que ceux qui sont en bonne santé le restent, a-t-elle  expliqué. La réalisation des ces objectifs de santé doit s’inscrire dans une approche intersectorielle entre les domaines de la santé, de l’éducation et de l’agriculture entre autres, a-t-elle ajouté; et les secteurs public et privé doivent être impliqués dans cette démarche pour construire une nouvelle culture.  Rappelant que pour le Gouvernement chilien, l’augmentation des MNT et les facteurs de risques associés représente un problème social prioritaire, d’où la mise en place du programme Elige vivir sano (choisissez de vivre de manière saine), auquel toute la population a souscrit.  Il s’agit d’un programme proactif, a dit la Première Dame du Chili en précisant qu’elle le dirige.  Ce programme a pour but de motiver les citoyens à prendre quatre engagements pour améliorer leur qualité de vie: manger sain, faire de l’exercice, et apprécier la famille et les activités de plein air, ce qui passe par la réduction du tabagisme et de l’obésité ainsi que de la consommation excessive d’alcool.  Le contrôle du diabète et des risques de tension artérielle font également partie du programme, a ajouté Mme de Piñera.


M. JOHN DALLI, Commissaire européen pour la santé et la consommation, parlant au nom de l’Union européenne, a déploré le fardeau croissant que représentent les maladies non transmissibles.  « Les normes de santé les plus élevées sont un droit fondamental pour tous les êtres humains »,  a-t-il dit.  Soucieuse de l’impact néfaste des MNT sur le développement dans tous les pays, l’Union européenne souhaite mettre l’accent sur les facteurs de risque, en abordant notamment les déterminants socioéconomiques et environnementaux sous-jacents, a indiqué M. Dalli.  L’Union européenne soutiendra les pays confrontés au double fardeau des maladies transmissibles et des MNT, a-t-il ajouté.  Afin d’obtenir des résultats, il faut souligner l’importance des engagements nationaux pour intégrer la prévention et la maîtrise des MNT dans le renforcement des secteurs de santé, a préconisé M. Dalli.  Le Commissaire européen s’est félicité du renforcement  de la coopération et des interventions fondées sur les besoins des populations et des personnes.  L’Union européenne a remporté des succès dans ses efforts contre les maladies chroniques, notamment ceux déployés contre le tabagisme, dans le secteur des aliments et contre les dégâts causés par l’alcool. 


M. XAVIER BERTRAND, Ministre du travail, de l’emploi et de la santé de la France, a rappelé que les maladies non transmissibles -responsables de 36 millions de morts par an- étaient un des défis majeurs de nos systèmes de santé.  Il a jugé indispensable un changement des comportements, des mesures plus contraignantes et des financements innovants.  Mettant l’accent sur les causes sanitaires, culturelles et sociales des MNT, il a fustigé les modes de vie et certains comportements, comme le tabagisme, la sédentarité, l’usage nocif de l’alcool et une alimentation déséquilibrée.  Il a mis l’accent sur la prévention, en se félicitant de l’approche du Plan « obésité » porté par la France, en complément d’un Programme national « Nutrition et Santé » (PNNS).  Il a souligné l’importance de l’éducation pour changer les comportements et prendre des habitudes alimentaires saines.  Le Ministre a estimé qu’il faudrait aussi travailler sur des mesures contraignantes, si l’on veut faire changer les comportements, notamment ceux de l’industrie alimentaire, a-t-il dit, avant de citer les recommandations de l’OMS sur la taxation des produits et boissons sucrés pour faire changer les comportements. 


Avec le Plan « Cancer », le Gouvernement français entend intégrer toutes les dimensions de la question, la lutte contre les causes multiples, le dépistage, la prise en charge, l’accompagnement, le rôle des aidants et bien évidemment la recherche, a souligné M. Bertrand.  Il a souligné le caractère exemplaire de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, en précisant que la France avait mis en place en 2006 l’interdiction de fumer dans les lieux publics, pour lutter contre le tabagisme passif et changer les comportements.  Par ailleurs, il a rappelé que cette lutte contre les MNT s’inscrit ainsi pleinement dans l’une des priorités du G-20, qui sous la présidence française, voudra renforcer la protection sociale.  Face aux besoins importants, il a mis l’accent sur la nécessité de réfléchir aux financements innovants.  À cet égard, il a cité la réflexion portée par l’OMS sur une contribution des fabricants de tabac en insistant que le rôle de la communauté internationale est de permettre l’accès de tous aux soins essentiels, aux traitements essentiels, et de trouver les meilleures réponses pour prévenir et lutter contre les MNT. 


S’exprimant au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), M. JORGE VENEGAS, Ministre de la santé de l’Uruguay, a déclaré que cette organisation, préoccupée par l’ampleur des maladies non transmissibles, avait mis en place un groupe technique en vue de s’attaquer aux phénomènes de l’obésité et de la consommation de tabac.  Conscient que les pays en développement sont nombreux à avoir un accès limité aux traitements et médicaments appropriés, le Ministre a expliqué que les pays membres de l’UNASUR avaient placé la question de la santé publique au cœur de leurs arrangements commerciaux.  Ils sont également engagés, a-t-il ajouté, à mettre en œuvre la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabagisme.


M. MARTY NATALEGAWA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a estimé que les MNT sont aujourd’hui un défi majeur pour les pays en développement.  Ces maladies ont entraîné en 2008 le décès d’environ 38 millions de personnes, a rappelé le Ministre.  Dans la mesure où ces MNT touchent essentiellement des adultes actifs, elles participent directement à réduire le PIB des pays d’environ 5%, a-t-il poursuivi.  Compte tenu de cet impact des MNT sur la pauvreté dans les pays en développement, il est urgent, a-t-il dit, de mettre en place des systèmes de prévention efficaces.  Fort de ce constat, l’ANASE a développé un ensemble de quatre stratégies qui visent notamment à renforcer les systèmes de santé de la région; à améliorer le fonctionnement des centres de santé; à renforcer les capacités des ressources humaines dans le domaine de la santé et les systèmes de surveillance et de suivi des MNT.  Ainsi, dans le cadre de ces stratégies, l’ANASE a lancé des programmes de lutte contre le tabagisme et a opté pour l’interdiction de fumer sur le lieu de travail.  Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation aux bienfaits de l’exercice physique ont été faites et elle essaye de renforcer les partenariats internationaux et régionaux en matière de MNT.  Elle compte notamment sur ses partenaires internationaux de développement pour qu’ils financent les programmes de prévention et facilitent l’accès aux médicaments.


Observant que des facteurs favorables aux maladies non transmissibles existent dans tous les pays, M. CHEN ZHU, Ministre de la santé de la Chine, a engagé les États Membres à faire preuve de consensus et à adopter des politiques effectives, ainsi que des mesures de prévention et de traitement pour répondre au défi « notable » que posent les MNT.  Il a notamment appelé au renforcement des systèmes de santé nationaux et à l’inclusion de la question de la santé dans toutes les politiques.  Les gouvernements doivent accorder la même importance à la santé qu’au développement économique, et la prévention et le traitement des MNT doivent être érigés à un rang prioritaire dans les stratégies nationales de développement, a-t-il notamment préconisé.  Le Ministre a également appelé au renforcement de la collaboration internationale sur la base des avantages complémentaires.  Il a plus particulièrement évoqué le renforcement des échanges techniques et le partage des expériences par l’intermédiaire de la Coopération Sud-Sud et de la coopération des pays du groupe BRICS, de même que la promotion du dialogue Nord-Sud afin d’élargir les transferts de technologies et l’appui financier.  M. Chen a aussi engagé l’OMS à jouer un rôle de chef de file afin de donner de l’élan au « développement équilibré » d’un système de santé mondiale.  Il a aussi suggéré l’inclusion, dans l’indice de développement humain (IDH) et dans les OMD, d’indicateurs relatifs à la prévention et au traitement des MNT.


S’attardant sur la situation en Chine, le Ministre de la santé a expliqué que les MNT étaient la plus grave menace à la santé de la population chinoise, étant responsables de 85% des décès et de 69% du fardeau représenté par les maladies.  Il a averti que la croissance rapide des maladies chroniques allait entrainer une pénurie de main d’œuvre saine, faire baisser la qualité de vie et provoquer une augmentation du fardeau socioéconomique.  Les MNT sont devenues un obstacle potentiel de taille au développement social et économique, a-t-il notamment affirmé.  Le Ministre a ensuite passé en revue les grandes lignes du douzième Plan d’action quinquennal pour le développement économique et social de la Chine, lequel, a-t-il expliqué, met l’accent sur la prévention et le traitement des MNT.  Il a également fait savoir que la Chine s’efforçait d’assurer une couverture médicale universelle à l’ensemble de sa population.


Mme KATHLEEN SEBELIUS, Secrétaire à la santé des États-Unis, a rappelé que sous la présidence de M. Barack Obama, la prévention des maladies non transmissibles était devenue une priorité de santé publique.  Elle a rappelé que la Première Dame des États-Unis mène personnellement campagne contre l’obésité.  Mais, afin d’inverser la dynamique, nous devons aussi recourir de manière plus systématique à des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, a souligné Mme Sebelius.  Plus que de soins de haute qualité, c’est d’air propre dont nous avons besoin, ainsi que d’une alimentation nutritive, de logements et de lieux de travail sains, a-t-elle ajouté.


M. MOHAMMED HOSSEIN NIKNAM, Ministre de la santé de la République islamique d’Iran, a encouragé des programmes mondiaux de lutte contre les MNT, qui touchent tous les pays et, comme il l’a souligné, de plus en plus les pays en développement. L’Iran connaît lui aussi une augmentation sensible de ces maladies, notamment parmi les femmes.  Fort de ce constat, et par le biais du Plan cadre national pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’Iran a mis en œuvre de nombreux programmes pour réduire le fardeau des MNT et de leurs facteurs de risque.  Il a notamment mis en place des taxes sur le tabac, des campagnes d’éducation et un système de surveillance des MNT et dispose désormais de données statistiques fiables pour assurer le suivi de ces maladies, a encore expliqué le Ministre.  À titre d’exemple, il a cité des programmes de lutte contre le cancer, le diabète ainsi que l´hypothyroïdisme des enfants ou encore le programme de lutte contre l’asthme et les allergies.  Pour le Ministre, seule une collaboration plus étroite et un échange d’informations plus important à l’échelle mondiale permettront à la communauté internationale de réaliser des succès dans la lutte contre les MNT.


M. ANDREW LANSLEY, Ministre de la santé du Royaume-Uni, a fait observer que les maladies non transmissibles frappaient, de manière disproportionnée, les plus pauvres et faisaient des millions de victimes chaque année.  De plus, leurs conséquences économiques menacent d’anéantir les systèmes de santé de nos pays, a-t-il averti.  C’est pourquoi, il a préconisé l’adoption d’une approche globale qui aligne les objectifs et les actions de tous les segments du gouvernement national et local afin d’atteindre des objectifs quantifiables en matière de prévention, d’amélioration de l’environnement et d’élargissement des ressources accordées aux professionnels de la santé.  Il faut sensibiliser chaque individu afin qu’il soit responsable de sa propre santé et rassembler tous les secteurs de la société civile, y compris l’industrie pharmaceutique, afin de promouvoir un mode de vie plus sain, a-t-il ajouté.


Le Ministre a estimé que même si la législation et l’imposition fiscale avaient un rôle à jouer, on ne pouvait se borner à « légiférer l’élimination » de ces problèmes.  Il ne pourra y avoir une loi sur l’élimination de l’obésité, a-t-il ironisé.  M. Lansley a estimé que l’industrie agroalimentaire avait un rôle à jouer, expliquant qu’au Royaume-Uni, les entreprises pharmaceutiques avaient réduit la quantité de sel dans les aliments tandis que les fabricants de boissons avaient réduit le niveau d’alcool contenu dans certains de leurs produits.


M. DJAMEL OULD ABBÈS, Ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de l’Algérie, a rappelé que les MNT concernaient 10% de la population algérienne et 51% des personnes âgées de plus de 60 ans.  Face à cette situation, le Gouvernement algérien a, dès 2003, mis en place un programme de lutte intégré contre les maladies non transmissibles à dimension multisectorielle incluant la société civile et le mouvement associatif.  L’Algérie a en outre adhéré à la Stratégie de la région africaine en développant l’approche « Steps Wise » de l’OMS sur la mesure de facteurs à risque et des déterminants de la santé.  « Notre pays, a poursuivi M. Abbès, inscrit la lutte contre les MNT dans le plan national de développement et du secteur de la santé en particulier, impliquant de vastes réformes.  Par ailleurs, il est consacré davantage de ressources financières aux dépenses de santé, a poursuivi le Ministre, qui a également évoqué la mise en place d’un mécanisme de financement novateur d’un fonds spécial à travers l’inscription dans la loi des finances de 2011 d’un Fonds spécial pour le plan cancer et les prélèvements de taxes sur les produits nocifs (tabac, alcools).  M. Abbès a, à l’instar d’autres orateurs, plaidé pour la mise en place d’un fonds mondial spécial pour les MNT en général et la lutte contre le cancer en particulier.


M. YERZHAN KAZYKHANOV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, est revenu sur les liens étroits qui existent entre les styles de vie et la santé des personnes dans nos sociétés actuelles.  Pour le Ministre, l’objectif aujourd’hui est de mettre un terme à la croissance continue des maladies non transmissibles et de leur impact sur le développement.  Le Kazakhstan appuie pleinement la recommandation du Secrétaire général et le plan d’action de l’OMS en matière de MNT.  Le Ministre préconise des mesures fermes de prévention, qui lui semblent les plus efficaces en la matière, ce qui se reflète dans les plans nationaux du Kazakhstan.  À ce titre, il a évoqué les mesures de lutte contre le tabagisme et le système de santé unifié qui doit voir le jour d’ici à 2013.


M. MWAI KIBAKI, Président du Kenya, a indiqué que les maladies non transmissibles étaient à l’origine de 50% des admissions dans les hôpitaux de son pays et des décès qui y ont lieu, précisant que les maladies cardiovasculaires représentaient 13% des causes de décès, tandis que le cancer et le diabète étaient à l’origine de respectivement 7% et 4% des décès dans le pays.  M. Kibaki a expliqué que le Kenya avait établi 45 cliniques spécialisées dans le traitement du diabète et formé près de 3 000 professionnels de la santé à la gestion et à la prévention de cette maladie.  Il a également fait savoir qu’en 2007 le Parlement avait adopté une loi interdisant l’usage du tabac dans tous les lieux publics, pour évoquer ensuite l’existence d’une loi sur le contrôle des boissons alcoolisées dans le but d’en réglementer la production, la vente et la consommation.


Observant ensuite que les MNT étaient un obstacle notable à la croissance économique et au développement social, le Président du Kenya a estimé que des mesures de prévention et de contrôle devraient être intégrées à l’Agenda pour le développement mondial et aux programmes nationaux de développement.  M. Kibaki a également signalé que les technologies effectives demeuraient hors de portée pour nombre de pays en développement et a encouragé l’établissement de partenariats destinés à faciliter le transfert de technologies.  Au Kenya, a-t-il notamment fait savoir, le Gouvernement encourage le secteur privé à créer des unités hospitalières spécialisées dans le traitement des MNT, mais le coût des médicaments de base et des traitements pour le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires demeure hors de portée pour nombre de patients.  Il a estimé que ces problèmes pouvaient être résolus par l’intermédiaire des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce.


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a déclaré que le Luxembourg était fier d’avoir pu contribuer activement, aux côtés de la Jamaïque, à l’élaboration de la Déclaration politique adoptée ce matin par consensus sur les maladies non transmissibles (MNT).  Il a dit que les MNT portaient un double coup au développement économique et social, parce qu’elles provoquaient d’importantes pertes en vies humaines et au niveau du revenu national et entraînaient des millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté.  Parce que les MNT affectent tous nos pays, la réponse à ce défi ne peut être que globale et universelle, a-t-il dit.  Il est essentiel de mettre pleinement à profit et de poursuivre les travaux conduits à Genève sous la direction de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a ajouté M. Asselborn en citant l’importance de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et les stratégies qui ont été développées pour lutter contre les quatre principales maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque communs.  Le Vice-Premier Ministre du Luxembourg a mis l’accent sur l’importance d’une prévention multisectorielle qui doit promouvoir la « santé dans toutes les politiques ».  Citant la santé, l’agriculture, l’éducation, le sport, l’environnement, le commerce et l’industrie, il a déclaré que les politiques suivies dans tous ces domaines avaient un impact direct sur l’efficacité de notre réponse à la crise aux proportions épidémiques des MNT.


Par ailleurs, M. Asselborn a jugé indispensable d’établir des systèmes de santé durables en assurant un financement soutenu, une bonne gouvernance, une formation adéquate du personnel de santé, la couverture universelle des plans de santé et l’accès aux médicaments essentiels.  Établir des systèmes de santé durables, c’est contribuer à garantir le droit de chacun de posséder le meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre, un droit fondamental auquel nous avons tous souscrit, a-t-il insisté.  Il a précisé que le Luxembourg répondait déjà à l’appel contenu dans la Déclaration politique puisque les MNT sont incluses dans la stratégie sectorielle « santé » de sa politique de coopération au développement.  Nous y consacrons plus de 11% de notre aide publique au développement (APD), qui a représenté 1,09% de notre revenu national brut en 2010, a-t-il insisté en citant des interventions du Luxembourg en appui aux systèmes de santé de la République démocratique populaire lao, du Sénégal et de la Mongolie.  Le Luxembourg fait par ailleurs des contributions annuelles croissantes à l’OMS pour soutenir son objectif stratégique visant les affections chroniques non transmissibles dans les pays en développement, a-t-il ajouté.


M. AARON MOTSOALEDI, Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, a affirmé qu’une approche uniquement basée sur la santé ne permettrait pas de renverser la tendance de la mortalité mondiale liée aux MNT mais qu’il faudrait y adjoindre une approche gouvernementale et sociale.  En Afrique du Sud, le taux de mortalité a doublé ces 10 dernières années en grande partie à cause du VIH/sida, avec d’énormes conséquences humaines, sociales et économiques, malgré les progrès enregistrés, et il est par conséquent essentiel que les maladies transmissibles et non transmissibles soient toutes considérées comme des priorités nationales et mondiales vers la réalisation des OMD.


Concernant la réduction des risques et de contrôle des MNT, l’Afrique du Sud a été à la pointe de la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et a également réglementé la teneur en graisses saturées et en sel des aliments industriels.  Pour atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique adoptée aujourd’hui, le Ministre a estimé que des partenariats devraient être établis pour renforcer la prévention, l’accès aux traitements et aux technologies existants, y compris les vaccins, les instruments de diagnostic et les médicaments.  Le Ministre de la santé de l’Afrique du Sud a exhorté la communauté internationale à faire pression sur l’industrie agroalimentaire et l’industrie des spiritueux pour réduire les effets néfastes de leurs productions.  Combattre dans un même élan les maladies transmissibles et non transmissibles de manière intégrée et globale est fondamental pour améliorer la santé et le développement, a conclu M. Motsoaledi.


Mme AGNÈS BINAGWAHO, Ministre de la santé du Rwanda, a estimé que l’importance négative des MNT ne peut plus être niée, et en particulier leur impact négatif sur le développement des pays les moins avancés.  La Ministre de la santé du Rwanda est revenue sur les améliorations du système de santé que son pays a connues au cours de la dernière décennie, ce qui, selon elle, lui permettra, aujourd’hui, d’être plus à même de lutter efficacement contre les MNT qui représentent déjà plus de 25% de la morbidité au Rwanda.  Avec un secteur de la santé renforcé, 95% des Rwandais bénéficient désormais d’une assurance maladie, a précisé la Ministre.  Cependant, à l’heure actuelle, la plupart des habitants du Rwanda ne peuvent pas se permettre de recevoir tous les traitements contre les MNT, qui sont encore trop coûteux, a-t-elle dit en indiquant que, par conséquent, son pays souhaitait faciliter un accès universel à ces médicaments.  Par ailleurs, le Ministère de la santé rwandais s’attaque au tabagisme et a mis en place des programmes de lutte contre le cancer, a encore indiqué la Ministre. 


M. LESLIE RAMSAMMY, Ministre de la santé du Guyana, s’est déclaré convaincu qu’il existait un lien étroit entre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la lutte contre les MNT.  Nous estimons aussi, a-t-il poursuivi, que la Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique, la promotion de la santé, ainsi que la Stratégie mondiale en vue de réduire la consommation dangereuse d’alcool constituent des instruments de nature à aider les États et les populations dans la prévention et la maîtrise de ces maladies.  Selon le Ministre, des systèmes de surveillance fiables sont également nécessaires afin de mieux cerner les maladies non transmissibles.


Mme NICOLA ROXON, Ministre de la santé et des personnes âgées de l’Australie, a mis l’accent sur les efforts de prévention de l’Australie contre les maladies non transmissibles mais aussi d’appui aux efforts des pays en développement de la région du Pacifique pour mieux faire face à ce problème.  Elle a annoncé que l’Australie a décidé de consacrer 4 millions de dollars australiens au cours des cinq prochaines années à la mise en œuvre dans les pays en développement du Plan d’action de l’OMS pour la stratégie mondiale de prévention de contrôle des MNT.  Elle a aussi cité un engagement de 25 millions de dollars australiens, afin d’aider les États insulaires du Pacifique à faire face au problème des MNT.  La Ministre a attiré l’attention en particulier sur les dangers du tabac dont le nombre de victimes devrait passer de près de 6 à 8 millions entre aujourd’hui et 2030.  Elle a précisé que l’Australie était le premier pays à mettre en œuvre à partir de l’année prochaine une recommandation de l’OMS d’imposer à tous les produits tabagiques un emballage brun foncé non attractif avec des graphismes mettant l’accent sur les dangers pour la santé.  La lutte contre le tabac exige des moyens et une volonté politique, a-t-elle dit en expliquant l’amélioration de la santé mondiale est un investissement qui produira d’énorme dividendes.  Elle a exhorté les États Membres à utiliser la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac comme outil de réforme.


M. JOHN SEAKGOSING, Ministre de la santé du Botswana, a estimé qu’il était possible pour la communauté internationale d’avoir un effet considérable sur les MNT par l’intermédiaire d’une démarche mondiale s’appuyant sur la mise en place d’un système de santé qui soit capable de détecter et de traiter ces maladies.  Il a indiqué que son pays avait obtenu des succès importants en matière de santé et de développement, mais qu’il fallait s’assurer que ces avancées ne soient pas anéanties par les avancés des MNT.  Il a appelé à l’augmentation des ressources aux niveaux national et international afin d’y faire face, avertissant cependant que l’on ne pouvait négliger pour autant les maladies transmissibles qui continuent à faire de nombreux ravages dans des pays comme le Botswana.  M. Seakgosing a également appelé à l’établissement d’une coalition pour faire face aux MNT.  Le Ministre a par ailleurs expliqué qu’au Botswana, les ventes d’alcool étaient taxées à 40% et que le Gouvernement envisageait de faire de même pour le tabac.  Il a aussi évoqué l’importance d’établir des objectifs en matière de lutte contre les MNT.


M. JOSEPH YIELEH CHIREH, Ministre de la santé du Ghana, a déclaré que son pays était affecté par le double fardeau des maladies transmissibles et des maladies non transmissibles (MNT).  L’allongement de l’espérance de vie, les changements récents dans le régime alimentaire et l’environnement social, ainsi que l’adoption de modes de vie malsains ont accru la prévalence des maladies non transmissibles.  « Ces maladies entravent notre développement », a poursuivi le Ministre.  Elles érodent les avancées dans les stratégies de réduction de la pauvreté des pays en développement.  M. Chireh a tenu à souligner que, dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, la drépanocytose est une maladie génétique très grave qui touche 2% des nouveau-nés.  Pour faire face à l’augmentation des facteurs de risque, le Ghana a développé une politique nationale sur les maladies non transmissibles.  Un texte de loi sur le contrôle du tabac est actuellement examiné par le Parlement et une stratégie nationale visant la lutte contre le cancer a été finalisée.  Une action gouvernementale vise également à promouvoir une alimentation équilibrée et des modes de vie sains dans les 10 régions du pays.


M. HEINZ FISCHER, Président fédéral de l’Autriche, a expliqué que dans son pays, 10 objectifs quantifiables et détaillés en matière de santé pour les 20 prochaines années étaient actuellement l’objet d’un dialogue politique structuré.  Il a observé que le fardeau des MNT croissait en Europe, conséquence, selon lui, d’un style de vie malsain et de conditions socioéconomiques peu favorables.  M. Fischer a notamment expliqué que l’Autriche était confrontée aux problèmes de l’obésité, du manque d’activités physiques et de la consommation du tabac et de l’alcool, ceci chez les jeunes notamment.  Le Président de l’Autriche a ensuite indiqué que le Ministère de la santé autrichien avait mis sur pied un Plan d’action national en matière de nutrition, tandis que le Ministère des sports mettait actuellement sur pied un plan d’action pour l’activité physique.  M. Fischer a également signalé l’adoption de normes fédérales relatives à la gestion du diabète de type 2.  L’Autriche, a-t-il ajouté, centre également ses actions sur le rôle des facteurs psychosociaux et leur influence sur la santé mentale.


M. URMAS PAET, Ministre des affaires étrangères de l’Estonie, a réaffirmé le rôle prépondérant joué par l’Organisation mondiale de la Santé dans la coordination et la promotion des actions visant à lutter contre les maladies non transmissibles.  Rappelant les lourdes conséquences économiques qu’ont les MNT, notamment pour les pays en développement, il a exposé les actions entreprises par l’Estonie pour améliorer les systèmes de santé dans ces pays, notamment en Afghanistan.  M. Paet a ensuite plaidé pour une approche globale dans la lutte contre les MNT, telle que préconisée par la Charte de l’OMS pour la région européenne, dite Charte de Tallinn.  Des investissements importants pour l’amélioration des systèmes de santé doivent être conjugués à une sensibilisation de tous les secteurs de la vie sociale sur l’impact des décisions qu’ils prennent sur la santé des populations, a-t-il déclaré.  Il a enfin indiqué que l’Estonie, en dépit des efforts entrepris, connaissait un nombre plus important de décès prématurés dus aux MNT que les autres pays européens.


M. JUMA DUNI HAJI, Ministre de la santé de la République-Unie de Tanzanie, a souligné que les MNT faisaient peser un fardeau considérable sur les familles et les communautés d’un pays comme le sien.  Aussi le Gouvernement tanzanien a-t-il lancé une stratégie afin de rendre les médicaments et les techniques de prévention et de maîtrise des maladies non transmissibles plus accessibles et plus abordables, a dit M. Duni Haji.  Tout en reconnaissant l’importance de la lutte contre ces maladies, le Ministre a cependant rappelé que de nombreux pays africains devaient également lutter contre les maladies transmissibles telles que le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida.


Mme HEIDI HAUTALA, Ministre du développement international de la Finlande, a signalé que les MNT posaient un défi notable à la réalisation des OMD.  La promotion de la santé et des soins de santé est le meilleur moyen pour le monde en développement de lutter contre les MNT, a-t-elle notamment déclaré.  La Ministre a estimé que les repas scolaires et l’éducation en matière de santé jouaient un rôle central et que le monde des affaires et de l’industrie avait également son rôle à jouer.  Une approche détaillée de « Santé dans toutes les politiques » est nécessaire, a-t-elle ajouté.  La Ministre a ensuite observé que la question du genre avait un rôle central à jouer en matière de promotion de la santé et du développement durable.  Elle a également signalé que l’élimination de la pauvreté et le développement durable étaient directement liés à la santé.  Les personnes qui n’ont pas accès aux biens essentiels de base, qui n’ont pas une bonne éducation ou qui vivent aux marges de la société n’ont pas les moyens de faires des choix sains, a-t-elle notamment déploré.  Mme Hautala a également cité l’efficacité de certaines mesures comme l’impôt sur le tabac, l’alcool, et les aliments et boissons qui sont mauvais pour la santé, ainsi que l’importance de la coopération internationale.  « Une population en bonne santé est une population productive », a par ailleurs lancé la Ministre avant d’évoquer l’impact social et économique des MNT.


Mme YASMINA BADDOU, Ministre de la santé du Maroc, a déclaré qu’il restait beaucoup à faire pour s’attaquer aux maladies non transmissibles, à travers une stratégie intégrée multisectorielle et multidisciplinaire.  Cette stratégie doit être basée sur une approche préventive, visant la réduction des facteurs de risque et la promotion de modes de vie sains, le dépistage précoce et la mise en place d’un cadre discal approprié.  C’est pourquoi, a-t-elle estimé, il est nécessaire de consolider le mécanisme de la coopération internationale, notamment l’assistance aux pays en développement.


Le Maroc réitère son engagement à la mise en œuvre des orientations stratégiques de lutte contre les MNT de l’Organisation mondiale de la Santé, à travers son plan national intégré visant à prévenir et lutter contre ces maladies, plan qui implique notamment les autres départements ministériels, les ONG et les collectivités locales, a dit la Ministre.  Mme Baddou a notamment évoqué le plan « Maroc vert », dont l’un des principaux objectifs est la garantie de la sécurité alimentaire, et la stratégie « Sport pour tous » qui souligne le rôle du sport comme un droit essentiel du citoyen.  La Ministre a proposé d’examiner la possibilité de créer un « fonds durable volontaire de lutte contre les MNT », susceptible de faciliter la mise en œuvre dans les pays en développement de la Déclaration politique adoptée lors de cette Réunion de haut niveau.   


M. JAMES REILLY, Ministre de la santé de l’Irlande, a regretté que l’intérêt marqué pour les MNT ne soit que relativement récent, alors même que la prévention a fait ses preuves dans ce domaine.  Il s’agit de prendre les bonnes décisions et de faire en sorte que la mise en œuvre de ces décisions soit facile, car il y va de l’intérêt de tous, a souligné le Ministre.  Ces maladies qui causent 2 décès sur 3 à travers le monde ont un potentiel destructeur considérable, a-t-il regretté, ajoutant que ces pathologies vont augmenter à l’avenir alors même que les systèmes de santé, y compris en Irlande, ne sont déjà pas à la hauteur des besoins.  Dans les pays en développement, qui sont les moins à même de faire face à cette nouvelle demande, les problèmes seront exacerbés, a anticipé le Ministre, qui a par conséquent préconisé de dépister les problèmes existant dans les systèmes de santé au plus tôt.  Les gouvernements doivent quant à eux assumer les responsabilités qui leur incombent.  À ce titre la coopération internationale, mais aussi la coopération interministérielle sont indispensables pour pouvoir aller de l’avant dans la lutte contre les MNT, a estimé M. Reilly.  Pour conclure, il a déclaré que « la santé des populations devait être prioritaire par rapport aux intérêts commerciaux et économiques ».


M.LIOW TIONG LAI, Ministre de la santé de la Malaisie, a déclaré que les pays ne devraient pas perdre de vue « la santé de la nation » dans la poursuite du développement économique.  Pour sa part, la Malaisie est encouragée par le leadership de l’Organisation mondiale de la santé pour mettre la question des maladies non transmissibles et de leur prévention à la une.  La Malaisie a, depuis décembre 2010, mis en place un plan stratégique national pour les maladies non transmissibles.  Le Ministre a dit qu’il ne fait pas de doute que les engagements que les chefs d’État ont pris aujourd’hui seront un instrument puissant pour rallier tous les ministères concernés au plan national à la cause de la prévention et du contrôle des MNT.  Il est également d’avis que les ONG auront un rôle critique à jouer dans ce domaine, à l’instar de celui qu’elles ont assumé dans la lutte contre le VIH/sida.  Le Ministre a souhaité que soient inclus des changements essentiels dans la Déclaration politique, reprenant une citation de la Directrice de l’OMS, Mme Margaret Chan, qui avait dit que « ce qui peut être mesuré a des chances d’être réalisé ».  Ainsi, le Ministre espère que des objectifs clairs et mesurables, assortis d’un calendrier précis, et que cette déclaration incorpore également les indicateurs présentés par l’OMS lors de la conférence sur les styles de vie sains et les MNT qui a eu lieu à Moscou en avril 2011.  Le Ministre a également soulevé l’importance de la substitution par des médicaments génériques pour le traitement de ces maladies, en particulier pour les pays qui assurent des soins gratuits à leurs citoyens comme la Malaisie.


M. SIMON POWER, Ministre de la justice de la Nouvelle-Zélande, a indiqué que dans certains États du Pacifique, 40% de la population adulte étaient diabétiques, et que ce taux doublerait certainement d’ici à 2030.  Il a également fait savoir que les dépenses liées au MNT représentaient désormais plus de 50% du budget santé de nombreux États insulaires et que ces maladies avaient le potentiel de saper quatre des principaux facteurs de croissance économique, à savoir la force de travail, la productivité, l’investissement et l’éducation.  Il a également relevé que l’amélioration des soins, avant et pendant la grossesse, était susceptible de réduire les risques dans la vie d’un enfant.  Le Ministre a ensuite observé que les MNT requéraient l’adoption de stratégies novatrices qui relient les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’environnement et du développement économique.  Il a ensuite fait savoir que la Nouvelle-Zélande s’efforçait de devenir un pays libre de consommation du tabac d’ici à 2025.


Mme FATIMA AL BALOOSHI, Ministre de la santé de Bahreïn, a fait état de taux de prévalence élevés de MNT dans les pays du Golfe.  Aussi Bahreïn a-t-il adhéré à la plupart des stratégies et approches proposées par l’OMS, a-t-elle souligné, avant de dire que son gouvernement s’était également doté d’initiatives visant à intensifier les systèmes de soins médicaux et de dépistage précoce.  En outre, le Conseil des ministres de Bahreïn a approuvé la formation du Comité national de lutte contre les MNT.  Depuis, le tabagisme a été interdit dans tous les lieux publics et Bahreïn a adhéré à la Stratégie mondiale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé.  Enfin, a conclu la Ministre, les pays du Golfe ont mis en place un mécanisme de suivi régional annuel des MNT.


M. LEAO TALALELEI TUITAMA, Ministre de la santé des îles Samoa, a expliqué que les îles du Pacifiques avaient, elles aussi, du mal à garantir la bonne santé de leurs habitants et qu’elles déploient des efforts importants de lutte contre les MNT et les facteurs de risques associés.  Ces maladies représentent un défi majeur au développement de notre région, a affirmé le Ministre, ajoutant que pour Samoa, la surveillance et la prévention des MNT représentent la priorité absolue en matière de santé.  En effet, avec 23% de diabétiques dans la tranche de population âgée de plus de 25 ans, 21% d’hypertendus, et près de 50% d’obèses, les problèmes sont réels aux Samoa, et les MNT sont le premier facteur de morbidité et de mortalité dans le pays.  Pour y faire face, le Gouvernement samoan a adopté une législation qui vise à minimiser les facteurs à risques, ainsi qu’une loi sur l’alimentation saine qui devrait entrer en vigueur sous peu, a dit le Ministre.  Le Gouvernement a également mis en place un système de santé pour tous, qui englobe un volet de prévention, a-t-il précisé.  De plus, un programme conjoint de prévention des MNT entre la République des îles Samoa et les Samoa américaines a été lancé en 2011.  Fort de ce constat, le Ministre a assuré que son gouvernement était déterminé à mettre la santé de ses populations au cœur de ses politiques économiques et commerciales. 


RABBI YAAKOV LITZAMAN, Ministre adjoint de la santé d’Israël, a rappelé qu’aujourd´hui les MNT représentaient 80% du fardeau pesant sur les services de santé mondiaux et 60% du taux de mortalité mondial, ce qui en fait un véritable problème mondial.  En effet, la lutte contre ces maladies ne relève pas uniquement de ministères de la santé d’un pays à l’autre, mais exige également la collaboration entre pays, des partenariats privé-public et la participation active de la société civile, a estimé le Ministre adjoint.  Pour sa part, Israël, qui est également touché par ces problèmes, souhaite faire partie de la solution.  Ainsi, le Gouvernement a-t-il mis en place des politiques de sensibilisation et de détection précoces, ainsi que des programmes pour trouver des traitements à des maladies qui n’en ont pas encore, a dit Rabbi Yaacov Litzaman.  Les scientifiques israéliens ont gagné une réputation de taille dans la recherche sur le cancer, a rappelé le Ministre adjoint israélien de la santé, avant d’ajouter que son ministère avait lancé des campagnes de vaccination contre l´hépatite B et le papillomavirus.  De plus, 70% des femmes de plus de 50 ans sont testées pour le cancer du sein.  L’engagement ferme d’Israël dans la lutte contre les MNT se traduit également par un certain nombre de partenariats dans le monde en développement, a encore fait valoir le Ministre adjoint.  Pour lui, il s’agit de s’attaquer prioritairement aux causes de ces maladies avant de se tourner vers les traitements possibles.  Il s’agit de galvaniser l’opinion publique mondiale derrière cette cause, notamment par la promotion d’une alimentation plus saine, la lutte contre les effets nocifs du tabac et de l’alcool sur la santé ou encore celle contre la pollution.


M. SABYRBEK DJUMABEKOV, Ministre de la santé du Kirghizistan, s’est dit préoccupé par les MNT qui sont la cause principale de morbidité et de mort précoce de la population de son pays.  Les maladies cardiovasculaires viennent en tête et la morbidité due aux tumeurs malignes et au diabète sucré tend à augmenter.  En outre, plus d’un million de personnes au Kirghizistan souffrent d’hypertension artérielle.


L’épidémie de tabagisme se développe chez les jeunes et les femmes, a expliqué le Ministre.  L’État a mobilisé des comités de santé qui travaillent pour éduquer les patients par rapport à la prévention des maladies cardiovasculaires.  Il trouve judicieux d’introduire des programmes bien conçus pour avoir une influence sur les modes de vie.  Il faut également former des professionnels de santé et renforcer les capacités au niveau national, a-t-il affirmé.


Mme LEONA AGLUKKA, Ministre de la santé du Canada, s’est dite préoccupée par les taux croissants de maladies chroniques, qui sont la principale cause de décès dans son pays.  « Les particuliers peuvent faire des choix sains au quotidien afin de réduire leur risque », a-t-elle toutefois souligné.  Le taux de tabagisme au Canada est passé de 25% en 1999 à 17% aujourd’hui.  Malheureusement, un enfant sur quatre est touché par le surpoids et l’obésité.  Mme Aglukka a indiqué que le Canada cherchait à nouer des partenariats avec des organisations et les médias pour faire la promotion des messages sur l’alimentation équilibrée et les modes de vie sains.  Le Gouvernement du Canada continue aussi d’investir pour lutter contre les maladies non transmissibles (MNT) au sein des populations autochtones.  Par ailleurs, la Ministre s’est réjouie de ce que la formulation de la déclaration politique traite des liens entre les troubles mentaux, les troubles neurologiques et les MNT.  


Mme ANNE-GRETE STRØM-ERICHSEN, Ministre de la santé et des services de soins de la Norvège, a souligné que la prévention des maladies non transmissibles était un investissement bénéfique tant pour la croissance économique que pour la réduction des inégalités dans l’accès aux soins.  Elle a ensuite souligné le rôle prépondérant des États dans la lutte contre ces maladies, appelant également de ses vœux une implication active et complémentaire de tous les secteurs de la société, comme ceux de la finance, de l’éducation, de la culture, de la société civile et de l’industrie notamment.  Insistant sur l’importance de mettre en place des cibles réalistes dans la prévention et la maîtrise des MNT, Mme Strom-Erichsen a insisté sur le rôle crucial joué à cet égard par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).


Enfin, rappelant que la réduction de la consommation de tabac était l’un des moyens les plus efficaces de prévention des MNT, elle s’est indignée contre les actions judiciaires entreprises par l’industrie du tabac contre certains États parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, notamment la Norvège.  Aucun État partie à cette Convention ne devrait subir les tentatives d’intimations de l’industrie du tabac, a-t-elle conclu.


M. PHILIPPE COURARD, Secrétaire d’État pour l’intervention sociale de la Belgique, a déclaré qu’il faudrait « penser autrement les politiques de santé » et tenir compte de la santé dans toutes les politiques.  Il faut, selon lui, se pencher sur le rôle des ministres de la santé et « plaider la cause de la santé là où elle ne semble pas encore prise en considération ».  M. Courard a ajouté qu’il faudrait remodeler les systèmes de santé car le cloisonnement devient de plus en plus problématique.  À cet égard, les soins de santé primaires avec le médecin de famille doivent avoir un rôle central.  L’action politique doit être guidée par l’implication des patients dans la gestion de leur maladie et l’augmentation de leur autonomie.  Le Secrétaire d’État a fait valoir qu’une approche biomédicale restreinte ne se justifiait plus.  Dans les pays riches, les personnes les plus touchées sont les personnes à faible revenu.  Des efforts particuliers doivent donc être faits pour s’attaquer aux inégalités en matière de santé.


M. MAITHRIPALA SIRISENA, Ministre de la Santé du Sri Lanka, a rappelé qu’il y a encore 40 ans, l’espérance de vie au Sri Lanka était en moyenne de 40 années, et qu’elle est presque le double aujourd’hui.  Un nouveau défi est cependant posé par les maladies non transmissibles, a-t-il poursuivi, certaines ayant pris des proportions épidémiques.  Il a ainsi indiqué que les MNT étaient responsables de 60% des décès au Sri Lanka.  Le Sri Lanka a élaboré une politique nationale de prévention et de maîtrise de ces maladies, a-t-il indiqué, en mettant notamment en place, au sein du Ministère de la santé, une unité autonome de contrôle des MNT.  M. Sirisena a ensuite exhorté l’Assemblée générale à établir un fonds global dédié à la prévention et à la maîtrise des MNT, rappelant, en conclusion, que son pays s’était donné pour objectif de réduire de 2% par an, au cours de la prochaine décennie, le nombre de décès prématurés de personnes des suites de maladies non transmissibles.


M. ARTURO BENDAÑA, Ministre de la santé du Honduras, a insisté sur l’engagement et la détermination de son pays à travailler en étroite coopération avec la communauté internationale sur la question des maladies non transmissibles.  Les femmes au Honduras sont particulièrement touchées, avec 47% d’entre elles en surpoids ou en état d’obésité.  La maladie rénale chronique est aussi en augmentation régulière dans le pays.  En conséquence, le Honduras a noué des alliances stratégiques pour la prévention et la lutte contre les facteurs de risque des MNT.  Il a indiqué qu’il était notamment désormais interdit de fumer dans les espaces fermés dans le pays, et que la publicité pour le tabac était interdite.  En outre, à l’heure actuelle, différentes règles nationales sont appliquées dans le cadre de la politique nationale de lutte contre les MNT.  Le Ministre a souligné que les coûts de ces maladies sont élevés pour les systèmes de santé.  Chaque jour, les foyers doivent assumer en partie ces coûts, ce qui les rend encore plus vulnérables face à la pauvreté, a rappelé M. Bendaña, en insistant sur l’impact des MNT sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans le pays et en Amérique centrale.


M. SLAHEDDINE SELLAMI, Ministre de la santé publique Tunisie, s’est réjoui que cette Réunion se tienne en même temps que le printemps arabe qui promeut la dignité de l’homme.  Il a indiqué que la Tunisie partageait pleinement les objectifs débattus lors de la présente Réunion et a appelé de ses vœux la consécration du droit à la santé des peuples en lutte pour leur liberté et leur dignité.  Les mutations en cours du monde arabe appellent à cet égard un investissement croissant de la communauté internationale et des pays contributeurs, a-t-il poursuivi.


Le représentant a indiqué que la Tunisie œuvrait à un plan pour la maîtrise et la prévention des MNT, notamment le cancer et le diabète, dans le droit fil des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé en la matière.  Il a ensuite plaidé pour des synergies accrues dans l’évaluation de l’impact des MNT tout en soulignant l’importance d’une identification précoce et précise des facteurs à risque dans l’apparition des MNT.


M. ENRIQUE T. ONA, Secrétaire du Département de la santé des Philippines, a souligné, se fondant sur les données de son Ministère, que 7 des 10 causes principales de mortalité avaient pour origine des maladies du groupe des MNT.  Il a indiqué que la réforme du secteur de la santé, visant un accès aux soins pour tous, est sous-tendue par la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avec la prise en compte des maladies non transmissibles. 


Des mesures de prévention des MNT sont également mises en œuvre par le Gouvernement, a relevé M. Ona.  Il a mentionné à cet effet la promotion de modes de vie sains et une approche intégrée de promotion d’un environnement favorable à un style de vie sain.


M. CHARLES SIGOTO, Ministre de la santé et des services médicaux des Îles Salomon, a estimé qu’il faudrait adopter une approche systémique pour mieux répondre au problème des maladies non transmissibles qui constituent aujourd’hui une menace pour le développement.  Les Îles Salomon sont situées dans une région sensible aux catastrophes naturelles qui ont poussé de nombreuses populations à quitter leurs terres ancestrales pour des centres urbains dépendant massivement de nourriture importée.  Ces populations sont particulièrement vulnérables aux MNT, a souligné le Ministre.  Son gouvernement a fait de la prévention des MNT la priorité de son Plan stratégique pour la période 2011-2015.  Comme tout pays en développement, nous aurons besoin de ressources externes supplémentaires et soutenues, ainsi que d’investissements financiers importants, a-t-il dit.  Les Îles Salomon travaillent notamment à développer une nouvelle stratégie pour appuyer les services de santé dans les zones rurales où 85% de la population continuent de vivre.  Des efforts doivent être développés au niveau mondial pour garantir l’accès à des médicaments abordables, sûrs et efficaces et pour améliorer les diagnostics des MNT.  Les Îles Salomon ont aussi besoin d’assistance pour passer à une agriculture commerciale, a souligné le Ministre, en saluant à cet égard l’aide de Taiwan.  Des efforts déployés, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, sont nécessaires pour faire face à ces maladies dans les pays de la région du Pacifique, a-t-il dit avant de conclure.


M. SAMBUU LAMBAA, Ministre de la santé de la Mongolie, a indiqué que les maladies cardiaques et les cancers étaient devenus les principales causes de décès dans son pays.  Il a remercié l’OMS de son aide pour lutter contre les MNT.  « Le Gouvernement de la Mongolie est fier d’avoir accru sa contribution à l’éducation du public sur les facteurs de risque, notamment le tabagisme et la consommation d’alcool », a-t-il précisé.


Le nombre de consommateurs de tabac s’accroît, notamment parmi les jeunes, et la consommation de drogues et d’alcool a également augmenté, a-t-il déclaré.  M. Lambaa a attiré l’attention des délégations sur le fait qu’il était important d’adopter un programme national correspondant au cadre de l’OMS concernant la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme.


M. ONYEBUCHI CHUKWU, Ministre de la santé du Nigéria, a rappelé l’importance qui s’attache à la lutte contre les maladies non transmissibles, responsables de 60% des décès dans les pays en développement.  Il a souligné le défi particulier que représente pour le Nigéria la drépanocytose, maladie responsable de 150 000 par an dans le pays.  Un centre a été créé à Lagos afin d’enrayer la progression de cette maladie. 


M. Chukwu a souhaité que les efforts de lutte contre les maladies mentales soient accentués, soulignant ensuite l’importance de la malnutrition dans la progression des MNT.  Il a exposé les mesures prises par le Nigéria pour le contrôle et la prévention des MNT, comme l’interdiction de l’usage du tabac dans les lieux publics.  En conclusion, il a rappelé l’importance de la lutte contre les maladies transmissibles et souhaité l’intégration de la lutte contre les MNT dans les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. SREDOJE NOVIĆ, Ministre des affaires civiles de la Bosnie-Herzégovine, a déclaré que les conditions de base pour améliorer la santé en général étaient les suivantes: paix, protection, éducation, alimentation, revenu, écosystème stable, financement durable, justice sociale et équité.


La santé de la population mondiale, et notamment la santé dans les pays d’Europe centrale et de l’Est, passe par un processus important de transition, a-t-il estimé.  En Bosnie-Herzégovine, la situation a évolué en même temps que le système sociopolitique, et elle se reflète dans le déclin du taux de natalité et l’accroissement de la population âgée de plus de 65 ans, a expliqué M. Nović.


Les maladies non transmissibles (MNT) sont la principale cause de décès en Bosnie-Herzégovine.  Le Ministre a dit qu’il fallait que « l’ensemble de la société » réponde à ce problème.  Son pays préside le Réseau de santé de l’Europe du Sud-Est et salue à cet égard l’appui qu’apporte le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Le troisième Forum des ministres de la santé de la région se tiendra à Banja Luka, les 13 et 14 octobre 2011, a annoncé M. Nović.  L’objectif principal de ce forum est d’introduire des valeurs et des actions prioritaires dans la politique européenne en matière de santé d’ici à 2020, a-t-il précisé.


M. NARAYAN KAJI SHRESTHA PRAKASH, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères du Népal, a déclaré que son pays souffrait du double fardeau des maladies transmissibles et non transmissibles.  Cette question étant une priorité, le Népal a déjà réalisé des progrès importants pour évaluer la situation et élaborer des politiques pour y remédier.  Des textes ont été adoptés pour contrôler les facteurs de risque, tels que la consommation de tabac et d’alcool et l’alimentation malsaine.  C’est ainsi qu’il est interdit de vendre des cigarettes aux enfants de moins de 18 ans et aux femmes enceintes, et de fumer dans des lieux publics.


Le Népal a créé un fonds de santé qui génère 6 millions de dollars pour assurer la prévention et la maîtrise des MNT, a indiqué le Premier Ministre adjoint.  Pour aider les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté qui sont atteintes d’un cancer, le Gouvernement du Népal fournit un appui financier pouvant aller jusqu’à 50 000 roupies et traite gratuitement les enfants atteints d’un cancer.  Le cercle vicieux des MNT et de la pauvreté est encore plus évident dans les pays à faible revenu, a conclu M. Shrestha.  Les pays les moins avancés (PMA) ont par conséquent besoin d’urgence de renforcer leur capacité nationale.


Mme ANNETTE WIDMANN-MAUZ, Secrétaire d’État parlementaire auprès du Ministère de la santé de l’Allemagne, a rappelé que dans les 10 prochaines années, les MNT allaient devenir la principale cause de décès, y compris dans le monde en développement.  L’Allemagne, a-t-elle indiqué, a mis l’accent sur la prévention et la maîtrise de ces maladies.  Il faut adopter une approche intégrée pour mieux appréhender le problème.  Il est également important que chaque individu apporte sa contribution à ce combat, a-t-elle ajouté, rappelant le soutien de l’Allemagne aux multiples initiatives prises par l’OMS pour lutter contre le tabac ou l’alcool, notamment par le biais de conventions internationales.  Tout en reconnaissant qu’il reste encore un long chemin à parcourir, elle s’est dite confiante que, par le biais de la coopération internationale, il sera possible de parvenir à des résultats concrets.  L’adoption de la Déclaration politique par l’Assemblée générale, a-t-elle espéré, devrait contribuer à améliorer la santé des populations dans le monde.


M. RUDYARD SPENCER, Ministre de la santé de la Jamaïque, s’est félicité de ce que la question des maladies non transmissibles ait été inscrite à l’ordre du jour de cette session, à la demande des États membres de la CARICOM.  Pour le Ministre, la Déclaration adoptée ce matin par les chefs d’État témoigne, selon lui, de leur engagement à lutter contre les MNT à l’échelle mondiale et représente une bonne plateforme pour prendre en compte leur impact dans un contexte de développement par l’Assemblée générale.  Toutefois, sa délégation est déçue que la Déclaration ne prône pas de mesures plus fermes qui permettraient de sauver des millions de personnes d’ici à 2030.  La Déclaration politique reconnaît la menace mondiale que posent les MNT mais ne l’accompagne pas des ressources nécessaires et durables pour les combattre à l’échelle internationale.  Pour sa part, la Jamaïque s’engage à respecter les mesures prévues dans la Déclaration, notamment celles visant à créer un environnement plus sain et à réduire la consommation de tabac.  Le Gouvernement s’engage aussi à assurer un accès abordable et sûr aux médicaments de qualité et à renforcer les services de soins palliatifs et préventifs.  Compte tenu de l’importance des défis posés par les MNT, les États doivent être en mesure de recourir à la souplesse prévue par l’accord sur les ADPIC et la santé publique dans la Déclaration de Doha pour lever les restrictions commerciales sur les médicaments, a estimé le Ministre.


M. FAWZI (Égypte), a évoqué les difficultés que posent les maladies non transmissibles à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le fardeau des MNT constitue l’un des principaux obstacles au développement au XXIe siècle, a-t-il notamment affirmé, précisant que 80% des décès imputables aux MNT avaient lieu dans des pays en développement.  Il a engagé la communauté internationale à se doter d’un cadre complet et équitable pour veiller à ce que toutes les personnes aient accès aux systèmes de prévention, de traitement et d’appui.  Le principe d’appropriation nationale ne saurait être sous-estimé car c’est la meilleure façon d’assurer l’efficacité des programmes, a-t-il ajouté.  M. Fawzi a également appelé au respect de la spécificité des États d’Afrique.  Il importe, a-t-il dit, de trouver une solution radicale aux problèmes liés à la propriété intellectuelle.  Les médicaments doivent être obtenus à des prix abordables, a-t-il fustigé, en insistant sur le fardeau économique que les traitements représentent pour les familles à faibles revenus.  Il a également appelé la communauté internationale à s’attaquer aux causes de ces maladies et à renforcer la coopération internationale pour lutter efficacement contre les MNT.


Mme THÉRÈSE A N’DRI-YOMAN, Ministre de la santé de la Côte d’Ivoire, a noté que, 11 ans après l’adoption de la Stratégie mondiale pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, selon l’OMS, 36 millions de personnes meurent encore chaque année des suites de ces maladies.  Dans les pays en développement, le tableau s’est même assombri, puisqu’on y enregistre 90% des morts prématurées dues au MNT avant l’âge de 60 ans.  En Côte d’Ivoire, le système de santé a été fragilisé par les crises que le pays a connues, alors même que la charge financière due aux MNT ne cesse d’accroître, avec une augmentation de 15 000 à 20 000 de nouveaux cas de cancer par an, selon les chiffres de l’OMS.  Face à ce véritable problème de développement, la Côte d’Ivoire a multiplié les initiatives à travers la mise en œuvre de programmes spécifiques de santé en vue d’intensifier la prévention et d’améliorer la prise en charge de ces affections chroniques onéreuses, a expliqué la Ministre. 


Cela s’est notamment traduit par la prise en compte des MNT comme problème prioritaire de santé publique dans le Plan national de développement sanitaire 2009-2013, ou encore par les subventions versées pour les traitements de chimiothérapie anticancéreuse, d’insulinothérapie, ainsi que celui donné pour combattre les affections cardiovasculaires, a indiqué Mme A N’dri-Yoman.  De plus, malgré le contexte économique difficile, le Président Ouattara a pris, depuis le 16 avril 2001, une mesure exceptionnelle d’exemption des frais de prise en charge médicaux concernant toutes les prestations fournies aux malades dans les établissements publics, parapublics et communautaires conventionnés, a dit la Ministre.  Pour ce qui est des MNT, le plan d’action intégré de prévention et de prise en charge 2011-2014 implique tous les secteurs d’activité et les départements ministériels concernés par ces maladies et marque la volonté d’aller de l’avant en présentant une vision claire, a encore précisé la Ministre.  Ce plan, d’un coût global de plus de 12 millions de dollars, constitue également pour la Côte d’Ivoire un outil de plaidoyer et de mobilisation de ressources auprès de ses partenaires de développement, a dit la Ministre.


M. BASILE IKOUÉBÉ, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo, a expliqué que l’hypertension artérielle, dont la prévalence au Congo était de 32,5%, était devenue la première cause de décès des adultes et que cette affection touchait plus de 20% des adultes âgés de 25 à 34 ans.  Il a également indiqué qu’avec une prévalence de 7%, le diabète représentait à l’échelle nationale une « épidémie silencieuse, faute de dépistage systématique ».  Il a néanmoins précisé que depuis 2009, le Gouvernement avait procédé à une amélioration de l’offre et de l’accessibilité des soins pour les diabétiques ainsi qu’à la formation des professionnels de la santé dans ce domaine et à une mobilisation plus efficiente des ressources logistiques.  M. Ikouébé a ensuite indiqué qu’en ce qui concerne la drépanocytose, sa prévalence sous la forme hétérozygote était de 25% et que la forme homozygote était présente chez 1,5% des nouveau-nés dont la moitié décède avant l’âge de 5 ans.  Il a aussi fait savoir que la définition d’une politique et l’élaboration d’un plan stratégique intégré de lutte contre les maladies non transmissibles étaient en cours de finalisation.  Enfin, le Ministre a fait savoir que lors de la consultation régionale sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles, qui s’est tenue au mois d’avril à Brazzaville, les Ministres africains de la santé avaient adopté la Déclaration de Brazzaville qui définit la position commune des États africains, membres de l’OMS.


M. GHULAM NABI AZAD, Ministre de la santé et du bien-être de la famille de l’Inde, a expliqué que son pays portait le triple fardeau des maladies transmissibles, des nouvelles maladies infectieuses et de celles qui réapparaissent, et, enfin des maladies non transmissibles.  Ces dernières sont la cause de plus de la moitié des décès en Inde, et, vu leur importance et leurs impacts négatifs, un sommet national a été organisé pour donner suite à la Conférence ministérielle internationale sur les styles de vie plus sains et les MNT qui avait eu lieu à Moscou en avril 2011.  À ce stade, l’Inde a lancé un programme national pour la prévention et le contrôle du cancer, du diabète, des maladies cardiovasculaires et des crises cardiaques ainsi qu’un programme national pour les services de santé des personnes âgées, a expliqué le Ministre.  Cette initiative a été lancée dans le cadre d’un projet pilote pour toucher 150 millions de personnes dans 100 zones difficiles d’accès pendant l’année financière 2011-2012, et pour un montant de 275 millions de dollars, a-t-il précisé.  Ce programme vient renforcer les autres mesures déjà prises en Inde pour lutter contre les MNT, notamment la réforme importante du système de santé qui est en cours et l’interdiction de fumer dans les lieux publics et de la vente de cigarettes au moins de 18 ans. 


Par ailleurs, les innovations technologiques de l’Inde lui ont permis de disposer d’un système de santé abordable, a souligné le Ministre en déclarant que « si c’est déjà difficile d’être malade, c’est insoutenable d’être malade et pauvre ».  Par conséquent, il demande que la question de barrières commerciales dans le domaine des médicaments soit abordée et que la communauté internationale poursuive un objectif d’accès universel aux médicaments.  Il invite en outre la communauté internationale à prendre des engagements fermes tant sur le plan du partage des ressources, que sur celui de l’expertise technologique et des meilleures pratiques dans le cadre de la prévention et du contrôle des MNT.


Mme AMENTA MATTHEW, Ministre de la santé des Îles Marshall, a indiqué qu’au mois de juin dernier, son gouvernement avait appuyé avec d’autres ministères de la santé de la région du Pacifique, le Communiqué Honiara sur la crise des MNT dans le Pacifique par l’intermédiaire duquel ces pays se sont engagés à faire preuve de leadership en matière de prévention et à renforcer la coordination des mécanismes de contrôle.  Elle a expliqué qu’en 2010, 75% des décès survenus dans son pays étaient imputables aux MNT, lesquelles provoquaient en outre 63% des décès prématurés chez les adultes.  Elle a précisé que le diabète demeurait la principale préoccupation de son pays en matière de santé et que le cancer, notamment les cancers du sein et du poumon, était la principale cause de décès dans les Îles Marshall.  Elle a ajouté qu’outre les facteurs liés au style de vie, les causes sous-jacentes étaient imputables à la pauvreté, au chômage et à une vie malsaine.


La Ministre a ensuite souligné que les MNT étaient également une préoccupation pour le développement, évoquant le coût prohibitif des traitements et la perte de main-d’œuvre provoquée par les maladies.  Dans les Îles Marshall, a-t-elle ajouté, le diabète a contribué à une perte d’emploi et de productivité, ce qui a mis à mal notre économie.  Il est peu probable que notre société puisse réaliser son plein potentiel, a-t-elle regretté.  Mme Matthew a ensuite fait savoir que les pays du Pacifique n’avaient jamais accordé aux MNT l’attention que méritent ces maladies et que la région était actuellement en situation de crise.  Cette crise exige une réponse mondiale et un leadership ferme tant aux niveaux national, régional, qu’international, a-t-elle ajouté.  La Ministre a également évoqué les mérites d’une approche nationale multisectorielle.  Elle a ensuite fait savoir que la « République de Chine (Taiwan) » était un important partenaire de son pays en matière de lutte contre les MNT.


Mme FATIM BADJIE, Ministre de la santé et du bien-être de la Gambie, a précisé que son pays avait adopté en 1998 une loi interdisant la cigarette dans les lieux publics.  Dans le souci de réduire la demande, la Gambie a adopté en 2003 une loi interdisant la publicité relative au tabac dans les médias.  Elle a souligné que son pays avait dès 2007 ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.


Soucieuse de promouvoir une bonne alimentation, la Gambie a lancé une initiative intitulée « Retour à la terre » tendant à favoriser la culture et la consommation de produits frais.  Elle a précisé que le Ministère de la santé avait aussi mis en place en 2008 une coalition nationale d’organisations non gouvernementales pour la mise en œuvre de la Convention-cadre.  Elle a ajouté que la Gambie travaillait actuellement à la formulation d’un plan d’action de 5 ans pour prévenir et lutter contre les MNT.  Elle a estimé nécessaire de faciliter la coordination des actions et des expériences des pays et de renforcer les capacités des systèmes de santé en vue de répondre à ce problème.  Elle a jugé urgent que le monde prenne des actions réalistes et concrètes à tous les niveaux pour lutter contre les MNT qui sont très bien identifiées. 


M. ALBERTO TEJADA, Ministre de la santé du Pérou, a considéré que les maladies non transmissibles étaient causées par les changements environnementaux, technologiques et économiques.  Ce sont des maladies que nous avons créées par une consommation démesurée qui ne tient pas compte de la santé humaine.  Heureusement, a-t-il poursuivi, « nous savons comment éviter ces maladies » et c’est là qu’il faut mettre l’accent.


Le gouvernement du Président Ollanta Humala encourage un développement qui prend en compte les besoins de l’ensemble de la société, a expliqué le Ministre.  Les politiques publiques doivent aider la population à jouir d’une vie saine.  S’il existe déjà des exemples concluants en ce qui concerne la lutte contre le tabac et l’alcool, il faut aussi adopter des mesures plus efficaces en matière d’alimentation et d’exercice physique.  Le Pérou propose notamment de défendre ses valeurs culinaires traditionnelles, d’améliorer la production et les prix des aliments naturels et d’encourager l’allaitement maternel durant les six premiers mois de la vie.  Avant de conclure, le Ministre a souhaité la mise en œuvre de l’Accord sur les aspects des droits de la propriété intellectuelle relatifs au commerce et à la santé.


M. LUIS ESTRUCH RANCAÑO, Vice-Ministre pour la santé de Cuba, a rappelé que son pays avait fait la preuve que l’on pouvait abaisser le taux de la natalité infantile.  Aujourd’hui, 70% des décès sont liés aux maladies non transmissibles.  Cuba a réduit sa consommation de tabac de 38 à 28%.  Mais l’obésité ayant augmenté, l’État a développé des programmes pour réduire la consommation de sel et de sucre.  Cuba s’efforce de renforcer les soins de santé primaires axés sur la prévention, en accordant une attention spéciale aux femmes et aux enfants.  M. Rancaño a indiqué que son ministère collaborait avec d’autres ministères pour encourager le sport et réduire la consommation de tabac et d’alcool.  Cuba produit 80% des médicaments dont elle a besoin, mais il lui faut des partenaires pour réduire le sucre et les graisses trans-saturées dans la production d’aliments.  La crise économique mondiale, les changements climatiques, les conflits et catastrophes placent les pays en développement dans une situation difficile pour relever le défi des MNT.  Le Vice-Ministre a rappelé que Cuba était victime depuis 60 ans d’un blocus.  « Aucune nation ne peut échapper au fléau des MNT, mais nous pouvons le combattre si nous nous unissons tous », a-t-il conclu.


M. MAHMOUD MOHAMED FIKRI, Sous-Secrétaire pour la politique de la santé des Émirats arabes unis, intervenant au nom du Conseil de la coopération du Golfe, a estimé que les efforts de lutte devaient se concentrer sur l’appui financier à apporter aux programmes de prévention et de maîtrise des MNT.  Il a expliqué que les changements démographiques dans sa région avaient donné lieu à une plus grande prévalence des maladies cardiovasculaires, du diabète et des maladies respiratoires, précisant que 45% des problèmes de santé étaient liés aux MNT.  Il a indiqué que les Émirats arabes unis avaient signé de nombreuses déclarations relatives au diabète notamment, et a ensuite passer en revue le programme de lutte contre le tabagisme de son pays.  M. Fikri a fait savoir que le Conseil de coopération du Golfe avait adopté une politique complète en matière de lutte contre le diabète et qu’une attention particulière était accordée à la santé des femmes et des enfants.  Il a ensuite annoncé la tenue prochaine à Dubaï d’une conférence sur les MNT.


M. RAED ARAFAT, Sous-Secrétaire d’État à la santé de la Roumanie, a estimé que l’adoption de la Déclaration politique aujourd’hui soulignait le besoin urgent d’une coopération internationale pour répondre aux défis posés par les maladies non transmissibles et fournissait une occasion pour les États d’établir des politiques essentielles, non seulement en matière de santé et de bien-être mais aussi en matière économique et sociale.  Prévenir les maladies non transmissibles permettrait de réduire la pauvreté, a-t-il déclaré, en insistant sur l’importance d’actions et de stratégies publiques pour permettre aux individus de faire les bons choix.  L’approche doit être double, avec des programmes de prévention adaptés aux besoins de la population et un accès élargi aux diagnostics et aux traitements pour réduire la mortalité imputable aux maladies non transmissibles.  Le renforcement des systèmes de santé est, par conséquent essentiel dans cette lutte et c’est pourquoi, des investissements dans ce secteur sont nécessaires.  La Roumanie a pris un ensemble de mesures dans ce domaine, avec des projets à destination des enfants et des adultes axés sur l’activité physique ou encore un programme national pour la détection précoce des fractures du myocarde qui a permis de réduire de 3% au niveau national la mortalité liée à ces maladies.  Cela démontre que des projets financés par l’État avec des objectifs spécifiques peuvent réduire la mortalité dans des délais très brefs, a souligné le Sous-Secrétaire d’État.


M. MURAT TENCER, Chef du Département de la lutte contre le cancer du Ministère de la santé de la Turquie, a constaté une évolution qui place depuis 20 ans les maladies non transmissibles sur le devant de la scène.  En particulier, « on assiste à une véritable métamorphose des cancers ».  La lutte contre le cancer doit faire l’objet d’une politique mondiale pour promouvoir des instituts nationaux spécialisés, a-t-il estimé.  De tels instituts doivent être relativement indépendants des ministères de la santé; ils doivent comprendre une composante recherche scientifique et respecter les droits des malades.  La Turquie a le sixième budget de lutte contre le cancer en Europe, a souligné M. Tencer.  La prévention, le dépistage et la sensibilisation font partie de sa politique et la Turquie entend couvrir plus de 70% de la population d’ici à 2015.  De même, il est prévu de construire des centres de soins palliatifs dans tout le pays. 


M. TOMMO MONTHÉ (Cameroun) a fait part des préoccupations de son pays au sujet de l’augmentation constante de l’impact des MNT en Afrique.  Il a observé que les changements des modes de vie n’étaient pas favorables à une bonne santé, faisant notamment référence à l’usage du tabac et de l’alcool et à la sédentarisation, lesquels provoquent, a-t-il affirmé, plus de 40% des cancers.  Le représentant a ensuite fait savoir que le Cameroun avait précédemment accordé davantage d’attention aux maladies infectieuses qu’aux MNT.  Il a indiqué que les maladies cardiovasculaires touchaient désormais de plus en plus de jeunes et que 6% de la population active du Cameroun vivaient avec le diabète.  Il a également fait savoir que 5% de la population souffrait d’asthme, et que les troubles neurologiques et mentaux représentaient 5% du fardeau causé par les maladies non transmissibles.  M. Tommo Monthé a expliqué que le Cameroun avait adopté diverses mesures pour limiter la consommation de tabac et d’alcool.  De plus, le Ministère de la santé publique a adopté une nouvelle politique de révision du plan sanitaire national, et le Cameroun a ratifié la Convention-cadre l’OMS pour la lutte antitabac. Le Gouvernement du Cameroun s’efforce par ailleurs de mettre sur pied un fonds national pour faire face aux MNT, a dit le représentant.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité crée la Mission d’appui des Nations Unies en Libye et lève partiellement le gel des avoirs libyens

CS/10389

Le Conseil de sécurité crée la Mission d’appui des Nations Unies en Libye et lève partiellement le gel des avoirs libyens

16/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10389
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6620e séance – après-midi                                  


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CRÉE LA MISSION D’APPUI DES NATIONS UNIES EN LIBYE

ET LÈVE PARTIELLEMENT LE GEL DES AVOIRS LIBYENS


« Les décisions prises aujourd’hui démontrent

que la dictature est tombée », déclare le représentant de la Libye


Le Conseil de sécurité a, cet après-midi, décidé une levée d’une partie du gel des avoirs et de l’embargo sur les armes visant la Libye et a créé une mission d’appui chargée d’aider le pays à, notamment, « rétablir l’ordre et la sécurité publics et promouvoir l’état de droit » et à « encourager la réconciliation nationale ». 


« C’est une journée historique pour les Libyens », a déclaré le représentant du pays, à l’issue de l’adoption à l’unanimité de la résolution 2009 (2011).  « Les décisions prises aujourd’hui à l’ONU démontrent que la dictature est tombée », a-t-il dit, faisant aussi référence à l’autorisation accordée ce matin par l’Assemblée générale au Conseil national de transition (CNT) d’occuper le siège d’État Membre de la Libye.  « Une période de terreur et de déni de la liberté, marquée par les violations des droits de l’homme, est désormais révolue pour les Libyens », a ajouté le représentant. 


Établie « pour une période initiale de trois mois », la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a également pour mandat d’« épauler et soutenir les efforts faits par la Libye » afin d’« entamer une concertation publique sans exclusive », de « lancer la rédaction de la constitution et le processus électoral », de « défendre et protéger les droits de l’homme », d’« étendre l’autorité de l’État » et de « prendre les mesures immédiates voulues pour relancer l’économie ».


En outre, le Conseil de sécurité, qui « prend note des événements survenus en Libye, se félicite de l’amélioration de la situation dans le pays et attend avec espoir que la stabilité s’y instaure », a allégé les mesures d’embargo sur les armes contenues dans la résolution 1970 (2011).


Le Conseil a levé le gel des avoirs et autres mesures imposées à la Corporation nationale du pétrole libyen et à la compagnie pétrolière Zweitina par la résolution 1973 (2011).  Les mesures qui s’appliquaient pour la Banque centrale de Libye, la Libyan Foreign Bank, la Libyan Investment Authority et la Libyan African Investement Portfolio ont également été modifiées.


Enfin, le Conseil de sécurité a fait valoir qu’il était disposé à lever, « le cas échéant et lorsque les circonstances le permettront », les mesures d’établissement d’une zone d’exclusion aérienne et d’interdiction de vol au-dessus de la Libye.


Pour le Royaume-Uni, coauteur du texte avec les États-Unis et la France, la résolution « doit donner au Conseil national de transition l’appui dont il a besoin pour réaliser ses priorités. »  « De grands défis persistent », a-t-il observé, soulignant « qu’il revenait aux Libyens » eux-mêmes d’y faire face et de décider de leur avenir.


Le représentant de la France a insisté sur l’importance de restituer aux autorités libyennes « les moyens économiques de leur action », le dégel progressif des avoirs, « dans le cadre d’un mécanisme clair et ordonné », devant permettre à l’économie libyenne de se redresser pour la reconstruction du pays.


« Cette résolution jette les bases de tout soutien que les Nations Unies peuvent apporter aux efforts de réconciliation et de reconstruction », a noté le représentant de l’Afrique du Sud, qui s’est en revanche dit déçu que le Conseil de sécurité n’ait pas pu inclure dans le texte un appel à la cessation des hostilités.  Il a en outre demandé que les responsables d’abus et de meurtres contre des civils innocents et des ressortissants africains en Libye soient tenus responsables de leurs actes.


Le représentant de la Fédération de Russie a jugé important que le Conseil de sécurité ait décidé de mettre fin, lorsque les circonstances le permettront, à l’interdiction de survol du territoire libyen, relevant que ce mandat avait été « malheureusement outrepassé, provoquant des victimes au sein de la population civile ».


Son homologue du Liban a mis l’accent sur la nécessité de ne pas oublier de réaffirmer le rôle crucial qui incombe à l’ONU pour coordonner l’assistance régionale et internationale à la Libye.


LA SITUATION EN LIBYE


Lettre datée du 15 septembre 2011, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2011/578)


Texte de la résolution S/RES/2009 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale de la Libye,


Réaffirmant ses résolutions 1674 (2006) et 1894 (2009) sur la protection des civils en période de conflit armé, 1612 (2006), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur les enfants et les conflits armés, et 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes, la paix et la sécurité,


Rappelant sa décision de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale de la situation en Libye et l’importance de la coopération pour que les auteurs de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et les complices d’attaques dirigées contre la population civile, soient amenés à répondre de leur actes,


Condamnant fermement toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en vigueur, notamment celles qui prennent la forme d’exécutions sommaires et de recours à la violence contre des civils, ou d’arrestations et de détentions arbitraires, en particulier des migrants africains et des membres des communautés minoritaires,


Condamnant fermement aussi la violence sexuelle, en particulier à l’égard des femmes et des filles, et le recrutement et l’emploi d’enfants dans les conflits armés, en violation du droit international applicable,


Considérant que le retour volontaire et durable des réfugiés et des personnes déplacées sera un facteur déterminant pour la consolidation de la paix en Libye,


Soulignant que la prise en main nationale et la responsabilité nationale sont cruciales pour l’instauration d’une paix durable, et que c’est aux autorités nationales qu’il incombe au premier chef d’arrêter leurs propres priorités et stratégies de consolidation de la paix au lendemain de tout conflit,


Rappelant la lettre du Secrétaire général du 7 septembre 2011 (S/2011/542) et se félicitant de son intention de déployer pour une période initiale, à la demande des autorités libyennes, du personnel placé sous la direction d’un Représentant spécial,


Prenant note de la lettre adressée au Secrétaire général par M. Mahmoud Jibril, Premier Ministre du Conseil national de transition de la Libye,


Exprimant sa reconnaissance à l’Envoyé spécial du Secrétaire général en Libye, M. Abdel-Elah Mohamed Al-Khatib, pour les efforts qu’il fait afin de trouver une solution durable et pacifique en Libye,


Réaffirmant que l’Organisation des Nations Unies devrait prendre la direction de l’action de la communauté internationale pour appuyer la transition et la reconstruction conduites par les Libyens, le but étant de créer une Libye démocratique, indépendante et unie, et saluant le concours apporté en ce sens par la réunion de haut niveau des organisations régionales organisée le 26 août par le Secrétaire général, et de la Conférence de Paris du 1er septembre, et saluant aussi l’action de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes, de l’Union européenne et de l’Organisation de coopération islamique,


Inquiet de la prolifération des armes en Libye et des conséquences possibles sur la paix et la sécurité régionales,


Rappelant ses résolutions 1970 (2011) du 26 février 2011 et 1973 (2011) du 17 mars 2011,


Redisant sa volonté de faire en sorte que les avoirs gelés en application des résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011) soient mis aussitôt que possible à la disposition du peuple libyen et utilisés à son profit, accueillant avec satisfaction les mesures prises par le Comité créé par la résolution 1970 (2011) et par les États Membres à cet égard, et soulignant qu’il importe de débloquer ces avoirs de façon transparente et responsable conformément aux besoins et aux désirs du peuple libyen,


Conscient de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales qui lui est assignée par la Charte des Nations Unies,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et prenant des mesures au titre de son Article 41,


1.    Prend note des événements survenus en Libye, se félicite de l’amélioration de la situation dans le pays et attend avec espoir que la stabilité s’y instaure;


2.    Attend avec intérêt la mise en place d’un gouvernement intérimaire libyen représentatif et sans exclusive, et fait valoir que la période de transition doit être ancrée dans l’attachement à la démocratie, à la bonne gouvernance, à l’état de droit et au respect des droits de l’homme;


3.    Souligne qu’il importe de favoriser la participation égale et entière des femmes et des minorités à la concertation sur le processus politique au lendemain du conflit;


4.    Se félicite des déclarations du Conseil national de transition libyen appelant à l’unité, à la réconciliation nationale et à la justice et demandant aux Libyens de toutes croyances et origines de s’abstenir de représailles, y compris de détentions arbitraires;


5.    Encourage le Conseil national de transition à réaliser ses projets visant à:


a)    Protéger la population libyenne, rétablir les services publics et allouer les fonds libyens de façon ouverte et transparente;


b)    Prévenir de nouveaux abus et violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et mettre fin à l’impunité;


c)    Garantir un processus politique sans exclusive fondé sur la concertation en vue de parvenir à un accord sur une constitution et à la tenue d’élections libres et honnêtes;


d)    Assurer la sécurité des étrangers en Libye, en particulier ceux qui ont été menacés, maltraités ou placés en détention;


e)    Prévenir la prolifération de missiles sol-air portables et d’armes légères, et honorer les obligations d’assurer le contrôle et la non-prolifération des armements qui reviennent à la Libye en vertu du droit international;


6.    Prend acte des appels lancés par le Conseil national de transition à éviter les actes de représailles, notamment contre les travailleurs migrants;


7.    Engage les autorités libyennes à défendre et protéger les droits de l’homme, y compris ceux des personnes appartenant à des groupes vulnérables, à s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international, y compris du droit international humanitaire et du droit des droits de l’homme, et appelle à faire rendre des comptes conformément aux normes internationales à quiconque est responsable de violations, y compris de violences sexuelles;


8.    Exhorte les autorités libyennes à garantir la protection du personnel et des locaux des représentations diplomatiques conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961;


9.    Se dit résolu à aider le peuple libyen à réaliser ces objectifs et engage tous les États Membres à porter assistance au peuple libyen selon qu’il convient;


10.   Exhorte tous les États Membres à coopérer étroitement à ce que font les autorités libyennes pour mettre fin à l’impunité en vertu des obligations internationales de la Libye;


11.   Engage les autorités libyennes à respecter les obligations internationales de la Libye, y compris celles qui sont inscrites dans la Charte des Nations Unies, conformément au droit international, et engage également les autorités libyennes à honorer les contrats et les obligations existants, conformément à la présente résolution et aux autres résolutions pertinentes, ainsi qu’aux lois applicables à ces contrats et obligations;


Mandat des Nations Unies


12.   Décide de créer pour une période initiale de trois mois une Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), dirigée par un Représentant spécial du Secrétaire général, et décide en outre que la MANUL sera mandatée pour épauler et soutenir les efforts faits par la Libye afin de:


a)    Rétablir l’ordre et la sécurité publics et promouvoir l’état de droit;


b)    Entamer une concertation politique sans exclusive, encourager la réconciliation nationale, et lancer la rédaction de la constitution et le processus électoral;


c)    Étendre l’autorité de l’État, notamment en renforçant les institutions responsabilisées qui commencent à se constituer et en rétablissant les services publics;


d)    Défendre et protéger les droits de l’homme, notamment ceux des personnes appartenant à des groupes vulnérables, et soutenir la justice transitionnelle;


e)    Prendre les mesures immédiates voulues pour relancer l’économie;


f)    Coordonner l’appui qui pourrait le cas échéant être demandé à d’autres intervenants multilatéraux et bilatéraux;


Embargo sur les armes


13.   Décide que la mesure imposée par le paragraphe 9 de la résolution 1970 (2011) ne s’appliquera pas non plus à la fourniture, à la vente ou au transfert à la Libye:


a)    D’armements et de matériel connexe de tous types, y compris de toute assistance technique ou formation, et toute aide financière ou autre, ayant pour but exclusif l’aide aux autorités libyennes pour la sécurité ou le désarmement, avec notification préalable au Comité, s’il n’y a pas de décision négative de ce dernier dans les cinq jours ouvrés suivant la notification;


b)    D’armes de petit calibre, d’armes légères et d’équipements connexes, exportés temporairement en Libye et destinés à l’usage exclusif du personnel des Nations Unies, des représentants des médias, et du personnel humanitaire et de développement, avec notification préalable au Comité, s’il n’y a pas de décision négative de ce dernier dans les cinq jours ouvrés suivant la notification;


Gel des avoirs


14.   Décide que la Libyan National Oil Company (Compagnie pétrolière nationale libyenne) et la Zueitina Oil Company ne seront plus soumises au gel des avoirs et autres mesures imposées aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) et au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011);


15.   Décide de modifier comme indiqué ci-après les mesures imposées aux paragraphes 17, 19, 20 et 21 de la résolution 1970 (2011) et au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011) en ce qui concerne la Banque centrale de Libye, la Libyan Foreign Bank, la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et le Libyan African Investment Portfolio:


a)    Les fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques des entités mentionnées plus haut dans le présent paragraphe qui se trouvent hors de Libye et sont gelés à la date de la présente résolution en application des mesures imposées au paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011) ou au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011) resteront gelés par les États sauf s’ils font l’objet d’une dérogation aux termes des paragraphes 19, 20 ou 21 de ladite résolution ou du paragraphe 16 ci­après;


b)    À l’exception des dispositions de l’alinéa a) ci-dessus, la Banque centrale de Libye, la Libyan Foreign Bank, la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et le Libyan African Investment Portfolio ne seront plus soumis aux mesures imposées au paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011), et les États Membres ne seront plus tenus, notamment, de veiller à empêcher que leurs nationaux ou aucune personne ou entité se trouvant sur leur territoire ne mettent à la disposition de ces entités aucuns fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou ne les utilisent à leur profit;


16.   Décide qu’outre les dispositions du paragraphe 19 de la résolution 1970 (2011), les mesures imposées par le paragraphe 17 de cette résolution, telles que modifiées par le paragraphe 15 ci-dessus et le paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011), ne sont pas applicables aux fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques de la Banque centrale de Libye, de la Libyan Foreign Bank, de la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et du Libyan African Investment Portfolio sous réserve:


a)    Qu’un État Membre ait notifié au Comité son intention d’autoriser l’accès aux fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques pour un ou plusieurs des usages ci-après, et qu’il n’y ait pas eu de décision négative du Comité dans les cinq jours ouvrés suivant la notification:


i)    Besoins humanitaires;

ii)   Carburant, électricité et eau exclusivement à usage civil;

iii)  Reprise de la production et de la vente libyennes d’hydrocarbures;

iv)   Création, fonctionnement ou renforcement d’institutions du gouvernement civil et d’infrastructures publiques civiles; ou

v)    Facilitation de la reprise des opérations du secteur bancaire, y compris afin de soutenir ou faciliter les échanges internationaux avec la Libye;


b)    Qu’un État Membre ait notifié au Comité que ces fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques ne seront pas mis à la disposition des personnes faisant l’objet des mesures imposées au paragraphe 17 de la résolution 1970 (2011) ou au paragraphe 19 de la résolution 1973 (2011) ni utilisés à leur profit;


c)    Que l’État Membre ait consulté par avance les autorités libyennes sur l’usage de ces fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques;


d)    Que l’État Membre ait informé les autorités libyennes de la notification soumise en application du présent paragraphe et que, dans les cinq jours ouvrés, les autorités libyennes n’aient pas soulevé d’objections au déblocage de ces fonds, autres avoirs financiers et ressources économiques;


17.   Engage les États à faire preuve de vigilance lorsqu’ils agissent en vertu du paragraphe 16 ci-dessus et à prendre dûment en considération le recours aux mécanismes financiers internationaux servant à promouvoir la transparence et à empêcher les détournements de fonds, compte tenu des difficultés que connaissent encore les autorités libyennes;


18.   Prie le Fonds monétaire international et la Banque mondiale de travailler avec les autorités libyennes à une évaluation du dispositif de gestion des finances publiques du pays, qui aboutirait à des recommandations de mesures à y prendre pour garantir un système de transparence et de responsabilisation s’agissant des fonds détenus par les institutions gouvernementales libyennes, dont la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), la Libyan National Oil Company (Compagnie pétrolière nationale libyenne), la Libyan Foreign Bank, le Libyan African Investment Portfolio et la Banque centrale libyenne, et les prie également d’informer le Comité des résultats de cette évaluation;


19.   Donne pour instructions au Comité, en consultation avec les autorités libyennes, de revoir continuellement les autres mesures imposées par les résolutions 1970 (2011) et 1973 (2011) s’agissant de la Banque centrale libyenne, de la Libyan Foreign Bank, de la Libyan Investment Authority (Autorité libyenne d’investissement), et du Libyan African Investment Portfolio, et décide que le Comité, en consultation avec les autorités libyennes, lèvera la désignation de ces entités dès que ce sera réalisable, afin que les avoirs soient mis à la disposition du peuple libyen et utilisés à son profit;



Zone d’exclusion aérienne et interdiction de vol


20.   Prend note de l’amélioration de la situation en Libye, souligne qu’il compte garder continuellement à l’examen les mesures imposées par les paragraphes 6 à 12 de la résolution 1973 (2011) et fait valoir qu’il est disposé à lever ces mesures, le cas échéant et lorsque les circonstances le permettront, et à mettre fin à l’autorisation donnée aux États Membres au paragraphe 4 de la résolution 1973 (2011) en consultation avec les autorités libyennes;


21.   Décide que les mesures énoncées au paragraphe 17 de la résolution 1973 (2011) cesseront d’avoir effet à compter de la date de la présente résolution;


Coopération et rapports


22.   Prie le Secrétaire général de lui rendre compte de la mise en œuvre de la présente résolution 14 jours après son adoption, puis tous les mois ou plus souvent s’il le juge utile;


23.   Décide de rester activement saisi de la question.


Déclarations


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) s’est félicité que la Libye « ait repris sa place au sein de l’Organisation des Nations Unies » et a dit attendre la formation d’un gouvernement intérimaire.  De grands défis persistent, a-t-il déclaré, soulignant qu’il revenait aux Libyens eux-mêmes d’y faire face et de décider de leur avenir.  Ainsi, cette résolution doit donner au Conseil national de transition (CNT) l’appui dont il a besoin pour réaliser ses priorités, a ajouté le représentant, énumérant les différentes tâches de la future mission onusienne.  Certaines mesures permettront de relancer l’économie, a-t-il dit.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a indiqué que la nouvelle mission de l’ONU avait pour objectif d’accompagner la Libye dans le processus de transition.  Il est important, selon lui, que le Conseil ait décidé, dans la résolution, de mettre fin, lorsque les circonstances le permettront, à l’interdiction de survol du territoire libyen.  Ce mandat a été malheureusement outrepassé, provoquant des victimes au sein de la population civile, a-t-il dit.  Il a jugé indispensable que des enquêtes minutieuses soient faites pour tout ce qui implique les violations des droits de l’homme en Libye, a-t-il ajouté.  Il a dit attendre des nouvelles autorités qu’elles prennent les mesures qui s’imposent.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que le Conseil venait d’adopter une résolution qui donne au peuple libyen les outils dont il a besoin pour bâtir un meilleur avenir.  Il a estimé que le Conseil de sécurité marquait aussi son engagement à soutenir les aspirations légitimes du peuple libyen.  La mission de l’ONU sera d’apporter au peuple libyen toute l’assistance possible pour organiser des élections, rédiger une constitution et bâtir les institutions d’un État libre et démocratique respectueux des droits de l’homme et de la justice comme les représentants de la nouvelle Libye s’y sont engagés, a-t-il ajouté. « Il importe également que nous restituions aux autorités libyennes les moyens économiques de leur action », a ajouté le représentant de la France en estimant que le dégel progressif des avoirs, dans le cadre d’un mécanisme clair et ordonné, permettra à l’économie libyenne de se redresser pour la reconstruction du pays.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a estimé que l’adoption de cette résolution ouvrait une nouvelle ère en Libye sous l’égide de la responsabilité.  Il a souhaité que le processus de transition démocratique entamé par le peuple libyen reste aux mains des Libyens.  Ce n’est qu’un premier pas, a-t-il dit, en souhaitant que toutes les sanctions soient levées.  En outre, il a souhaité que soit assurée une pleine participation des femmes au processus de transition. 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a dit que cette résolution répondait à la demande d’assistance du Conseil national de transition (CNT).  Elle a espéré que du personnel de l’ONU pourra être sur le terrain le plus rapidement possible.  Elle a précisé que la levée de certaines sanctions contre la Libye permettra de relancer l’économie de ce pays et que d’autres le seront en fonction de l’avancée de la transition et de la mise en place de mesures de transparence.  


M. LI BAODONG (Chine) a mis l’accent sur la nécessité, notamment, de rétablir l’ordre public dès que possible, de respecter la volonté du peuple libyen, seul habilité à décider de son avenir, et de promouvoir la réconciliation nationale.  En aidant la Libye, l’ONU devrait jouer un rôle moteur conformément aux principes de la Charte.  La Chine continuera d’apporter sa contribution afin de sauvegarder la souveraineté nationale de la Libye, de reconstruire le pays et de promouvoir le développement.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) s’est notamment félicité de l’unanimité dont a fait preuve le Conseil en adoptant cette résolution et du retour au sein de l’Organisation de la Libye décidé ce matin par l’Assemblée générale.  Le représentant a encouragé les nouvelles autorités libyennes à protéger les droits de l’homme des citoyens et des étrangers.  Le Portugal, a-t-il dit, appuie la communauté internationale et les Nations Unies dans leurs efforts visant à aider le pays à mettre en œuvre sa transition. 


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a estimé que l’adoption de cette résolution marquait le point de départ de la reconstruction économique et sociale de la Libye. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a appuyé la création d’une Mission des Nations Unies d’appui à la Libye qui travaillera à la mise en œuvre des priorités établies par le peuple libyen en matière de reconstruction, de réconciliation et de promotion de la démocratie. 


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a notamment rappelé que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait exprimé sa disposition à collaborer avec le CNT.  Cette résolution, a-t-il dit, jette les bases de tout soutien que les Nations Unies peuvent apporter aux efforts de réconciliation et de reconstruction.  Si la situation s’est améliorée, il reste cependant beaucoup à accomplir pour que les Libyens puissent retrouver le chemin de la paix et de la stabilité, a-t-il ajouté.  Le représentant s’est dit déçu que le Conseil de sécurité n’ait pas pu inclure un appel à la cessation des hostilités dans le texte de la résolution.  Il a souhaité en outre que les responsables de violences et de meurtres à l’égard de ressortissants africains soient traduits en justice et que l’interdiction de survol de la Libye soit levée dès que possible.


M. NAWAF SALAM (Liban) a affirmé que la Libye, par le sacrifice de ses fils, connaissait une nouvelle réalité.  Le Conseil de sécurité répond ainsi une nouvelle fois aux besoins des Libyens, tels qu’exprimés par le représentant du CNT, a dit M. Salam.  Il a souligné la nécessité de ne pas oublier de réaffirmer le rôle crucial qui incombe à l’ONU pour coordonner l’assistance régionale et internationale à la Libye.


« C’est une journée historique pour les Libyens », a quant à lui déclaré M. IBRAHIM O. A. DABBASHI (Libye).  Les décisions prises aujourd’hui à l’ONU démontrent que la dictature est « tombée », a-t-il dit.  Une période de « terreur » et de « déni de la liberté », marquée par les violations des droits de l’homme, est désormais révolue pour les Libyens, a-t-il affirmé.  Le fait que le CNT occupe le siège de la Libye indique qu’une nouvelle page est tournée dans le livre d’histoire de la Libye, a-t-il dit.


Le représentant a rappelé que le conflit avait fait plus de 30 000 « martyrs » et des dizaines de milliers de blessés.  Ils n’ont pas versé leur sang pour rien, a-t-il estimé.  Le représentant a également rendu hommage à tous ceux « qui ont prêté main forte à la Libye sur le plan moral ou militaire ».  Cette résolution, a-t-il poursuivi, est une étape importante pour la Libye sur le chemin de la stabilité, de la normalisation de la situation, de la reconstruction et du développement.  Le représentant a affirmé que son pays avait encore besoin de tous pour atteindre ses objectifs, en espérant que nul ne s’ingèrera dans les affaires du peuple libyen pendant cette période délicate.


« Le peuple libyen est un ami de la paix », a-t-il également déclaré.  « C’est un peuple tolérant. »  Il a assuré que la Libye sera respectueux des lois, et que les nouvelles autorités ne permettraient à quiconque de se faire justice lui-même et de détourner les lois. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria jusqu’au 30 septembre 2012

CS/10388

Le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria jusqu’au 30 septembre 2012

16/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10388
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6619e séance – après-midi                                  


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION DES NATIONS UNIES

 AU LIBÉRIA JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE 2012


Par la résolution 2008 (2011), adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2012.  Le Conseil a ainsi suivi la recommandation présentée par le Secrétaire général dans son vingt-troisième rapport périodique sur la MINUL*, qu’il a examiné le 13 septembre dernier**.


Par le texte adopté cet après-midi, le Conseil autorise à nouveau la Mission « à aider le Gouvernement du Libéria, sur sa demande, à préparer les élections présidentielle et législatives de 2011 en lui fournissant un soutien logistique », en coordonnant l’assistance électorale internationale et en aidant les institutions et les partis politiques libériens à créer un climat propice au déroulement pacifique des élections.


Par ce texte, le Conseil, se félicitant des efforts faits par le Gouvernement libérien pour promouvoir la réconciliation nationale et le redressement économique, « engage vivement le Gouvernement, les partis politiques et leurs partisans, et le peuple libérien, à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral se déroule, de façon crédible, sans exclusive et dans la paix, et le respect des échéances.  Il demande à tous les acteurs libériens de régler définitivement les questions en suspens touchant le cadre électoral et de créer les conditions de sécurité nécessaires au bon déroulement du scrutin et au libre accès aux urnes, notamment en coopérant avec la MINUL.


Rappelant qu’il a « approuvé la recommandation du Secrétaire général tendant à faire de la tenue d’élections libres, régulières et pacifiques un critère déterminant pour la réduction future des effectifs de la Mission », le Conseil de sécurité encourage le Gouvernement du Libéria et la MINUL à avancer dans la planification de la transition et d’identifier toutes les lacunes critiques à combler pour faciliter le succès de cette transition.  Dans ce cadre, il « prie le Secrétaire général de déployer, après l’investiture du gouvernement élu en 2012, une mission d’évaluation technique au Libéria sur la transition en matière de sécurité, et de formuler également des propositions détaillées pour les prochaines étapes du retrait de la MINUL ».


Aux termes de cette résolution, le Conseil « réaffirme les dispositifs de la résolution 1609 (2005) concernant la coopération entre la MINUL et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), selon les besoins et à titre temporaire ».  La MINUL et l’ONUCI sont ainsi invitées à coordonner leurs opérations dans les zones proches de la frontière. 


Par ce texte, le Conseil de sécurité encourage la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à élaborer, avec l’appui du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, une stratégie sous-régionale pour lutter contre la menace constituée par les mouvements transfrontières de groupes armés et d’armes ainsi que par le trafic. 


Intervenant après le vote, les représentants de la France, de l’Allemagne, du Portugal et du Royaume-Uni ont estimé que les prochaines élections représentaient un défi et un jalon crucial pour le Libéria avec des répercussions fondamentales pour la transition.  Ils ont appuyé l’importance de la mission d’évaluation technique qui doit être menée au Libéria sur la transition en matière de sécurité au mois d’avril 2012, dans le but de formuler des propositions sur les prochaines étapes du retrait de la MINUL.  Une revue complète de la MINUL, de son mandat, de sa configuration et de ses effectifs militaire et de police doit intervenir au plus tard le 31 mai 2012, sur la bases de propositions du Secrétariat qui sont attendues au plus tard le 30 avril 2012.  « Le Conseil de sécurité doit gérer de manière responsable les opérations de maintien de la paix qu’il mandate.  Ces missions doivent être adaptées aux besoins des pays dans lesquels elles opèrent.  La MINUL, qui opère dans un pays en paix depuis maintenant près de huit ans, ne saurait échapper à ce principe de bonne gestion », a insisté le représentant de la France.


Tout en mettant l’accent sur la nécessité de préserver la stabilité acquise dans le contexte de la crise récente en Côte d’Ivoire et des préoccupations d’ordre humanitaire le long de la frontière, la représentante des États-Unis a espéré que les effectifs de la MINUL pourront être réduits l’an prochain.


De son côté, le Ministre des affaires étrangères du Libéria, M. Toga Gayewea McIntosh, s’est dit encouragé par l’adoption à l’unanimité de cette résolution en rappelant combien la présence de la MINUL a aidé le peuple et le Gouvernement du Libéria à relever de nombreux défis, afin que la transition de la MINUL aux autorités nationales se fasse sans heurts.  


La MINUL a été établie en vertu de la résolution 1509 (2003) du Conseil de sécurité, le 19 septembre 2003, pour vérifier la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu et le processus de paix au Libéria, pour assurer la sécurité du personnel des Nations Unies, pour appuyer les activités humanitaires et en faveur des droits de l’homme, ou encore pour appuyer l’effort de réforme de la sécurité nationale.


*     S/2011/540;

**    Voir communiqué de presse CS/10380.du 13 septembre 2011.


LA SITUATION AU LIBÉRIA


Vingt-troisième rapport périodique du Secrétaire général sur la Mission des Nations au Libéria (S/2011/497)  


Texte du projet de la résolution S/2011/576


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations antérieures de son président concernant la situation au Libéria et dans la sous-région, en particulier ses résolutions 1971 (2011), 1938 (2010), 1885 (2009), 1836 (2008), et 1509 (2003),


Se félicitant du rapport du Secrétaire général en date du 5 août 2011 (S/2011/497) et prenant note des recommandations qui y sont formulées,


Se félicitant également des efforts faits par le Gouvernement libérien pour promouvoir la réconciliation nationale et le redressement économique, lutter contre la corruption et favoriser l’efficacité et la bonne gouvernance, notamment les mesures prises pour mieux contrôler les ressources naturelles, et constatant avec préoccupation la lenteur des progrès s’agissant de régler l’importante question de la réforme foncière, engageant à intensifier les efforts pour faire avancer le transfert aux autorités nationales des responsabilités en matière de sécurité de la MINUL, particulièrement pour ce qui est de renforcer les capacités et les compétences de la Police nationale libérienne et d’asseoir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire,


Conscient que la stabilité durable au Libéria et dans la sous-région dépendra du bon fonctionnement et de la stabilité des institutions de l’État, notamment des secteurs de la sécurité et de l’état de droit,


Saluant l’assistance fournie par le Gouvernement et le peuple libériens aux réfugiés temporairement installés dans l’est du Libéria,


Notant que, de par son mandat, la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) est censée notamment aider le Gouvernement libérien à consolider la paix et la stabilité en se dotant d’institutions nationales capables de maintenir la sécurité et la stabilité indépendamment de toute mission de maintien de la paix et d’assurer la stabilité du Libéria dans l’avenir, rappelant les objectifs de transition de la phase de retrait de la MINUL, notamment les objectifs clefs concernant la Police nationale du Libéria et la stratégie de sécurité nationale, se félicitant des progrès accomplis, et notant qu’il faut aller plus rapidement de l’avant dans la planification de la transition en matière de sécurité, qui est censée commencer au milieu de 2012,


Soulignant que la tenue d’élections crédibles, pacifiques et sans exclusive, dans le respect des échéances, de la constitution et des normes internationales applicables, est une condition essentielle de la consolidation de la démocratie, de la réconciliation nationale et du rétablissement d’un environnement stable, pacifique et sûr qui permette à la stabilisation et au développement socioéconomiques d’aller de l’avant au Libéria, et insistant sur la nécessité d’encourager une forte participation électorale et la participation des femmes au scrutin,


Prenant note de la recommandation du Secrétaire général tendant à voir déployer au Libéria, après l’investiture du gouvernement élu en 2012, une mission d’évaluation technique chargée de formuler des propositions détaillées pour les phases suivantes de retrait de la MONUL et le transfert aux autorités nationales des responsabilités en matière de sécurité de la MINUL,


Saluant la contribution qu’apporte la Commission de consolidation de la paix à la réforme du secteur de la sécurité, à l’instauration de l’état de droit et à la réconciliation nationale, et notant que des difficultés subsistent dans ces domaines clefs,


Conscient des difficultés considérables qui subsistent dans tous les secteurs, y compris des problèmes de criminalité violente, qui continuent de se poser, et constatant que l’instabilité qui règne en Côte d’Ivoire continue de poser des problèmes de sécurité transfrontières à ce pays et au Libéria,


Notant avec préoccupation les menaces que le trafic de drogue, la criminalité organisée et les armes illicites, en particulier, font peser sur la stabilité de la sous-région, notamment du Libéria,


Saluant le travail qu’accomplit la MINUL, sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, et la contribution non négligeable qu’elle continue d’apporter au maintien de la paix et de la stabilité au Libéria, et prenant note avec satisfaction de la coopération étroite qu’entretient la MINUL avec l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), ainsi qu’avec les gouvernements des pays voisins, pour la coordination des activités de sécurité menées dans les zones frontières de la sous-région,


Se félicitant que le Secrétaire général s’efforce de suivre de près la MINUL et réaffirmant qu’il faut qu’il adopte lui-même une démarche rigoureuse et stratégique en ce qui concerne le déploiement d’opérations de maintien de la paix,


Remerciant la communauté internationale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine (UA) de l’appui qu’elles continuent d’apporter,


Rappelant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010), relatives à la question des femmes, de la paix et de la sécurité, s’inquiétant de l’incidence élevée des cas de violence sexuelle et sexiste, se félicitant que la MINUL et le Gouvernement libérien continuent d’œuvrer à promouvoir et à protéger les droits des civils, en particulier des femmes et des enfants, et réaffirmant qu’il importe que les missions créées par le Conseil de sécurité disposent de compétences techniques suffisantes et dispensent une formation appropriée en ce qui concerne la problématique hommes-femmes,


Se déclarant favorable aux dispositions prises pour doter la MINUL de moyens, de capacités et de compétences suffisants pour lui permettre de mener, dans le domaine des droits de l’homme, des activités de promotion, de protection et de surveillance,


Remerciant le personnel militaire de la MINUL d’avoir concouru à assurer la sécurité du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, concours qui a pris fin le 7 mars 2011, comme le prévoyait sa résolution 1971 (2011),


Considérant que la situation qui règne au Libéria continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger jusqu’au 30 septembre 2012 le mandat de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL);


Autorise à nouveau la MINUL à aider le Gouvernement libérien, sur sa demande, à préparer les élections présidentielles et législatives de 2011 en lui fournissant un soutien logistique, notamment pour faciliter l’accès aux régions reculées, en coordonnant l’assistance électorale internationale et en aidant les institutions et les partis politiques libériens à créer un climat propice au déroulement pacifique des élections;


Affirmant qu’il incombe au premier chef au Gouvernement libérien et aux autres acteurs nationaux de créer des conditions propices aux élections et, à cet égard, engage vivement le Gouvernement, les partis politiques et leurs partisans, et le peuple libérien, à concourir à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral se déroule, de façon crédible, sans exclusive et dans la paix, et le respect des échéances, ce qui suppose un débat politique libre et constructif, demande à tous les acteurs libériens de régler définitivement les questions en suspens touchant le cadre électoral et de créer les conditions de sécurité nécessaires au bon déroulement du scrutin et au libre accès aux urnes, notamment en coopérant avec la MINUL, compte tenu du rôle que la Mission est appelée à jouer en ce qui concerne la protection des civils, et demande à toutes les parties de respecter le résultat des élections;


Rappelle qu’il a approuvé la recommandation du Secrétaire général tendant à faire de la tenue d’élections libres, régulières et pacifiques un critère déterminant pour la réduction future des effectifs de la Mission;


Encourage le Gouvernement libérien et la MINUL à continuer d’avancer dans la planification de la transition et dans sa mise en œuvre en temps voulu, notamment d’identifier toutes lacunes critiques à combler pour faciliter le succès de la transition, et prie le Secrétaire général de déployer, après l’investiture du gouvernement élu en 2012, une mission d’évaluation technique au Libéria sur la transition en matière de sécurité, et de formuler également des propositions détaillées pour les prochaines étapes du retrait de la MINUL à l’issue d’un examen complet des progrès accomplis par rapport aux objectifs de la transition, en vue d’arrêter un calendrier et des recommandations pour poursuivre la réduction de la composante militaire de la MINUL;


Réaffirme les dispositions de sa résolution 1609 (2005) concernant la coopération, selon les besoins et à titre temporaire, entre la MINUL et l’ONUCI, et invite les pays fournisseurs de contingents à soutenir les efforts du Secrétaire général à cet égard;


Souligne qu’il est nécessaire que la MINUL et l’ONUCI coordonnent régulièrement leurs stratégies et leurs opérations dans les zones proches de la frontière entre le Libéria et la Côte d’Ivoire afin de concourir à la sécurité sous-régionale et d’empêcher les groupes armés d’exploiter la zone de jointure des frontières politiques, et prie le Secrétaire général de lui rendre compte sur ce sujet, ainsi qu’aux pays fournisseurs de contingents;


Souligne également que la communauté des donateurs doit aider le Gouvernement libérien, ainsi que le personnel humanitaire des Nations Unies et les autres acteurs humanitaires, selon qu’il y a lieu, à faire face à l’afflux actuel de réfugiés ivoiriens;


Souligne en outre la nécessité de conjuguer de manière cohérente maintien de la paix, consolidation de la paix et développement, afin d’assurer une intervention efficace au lendemain de tout conflit, prie le Secrétaire général d’assurer coordination et coopération avec la Commission de consolidation de la paix, et engage cette dernière, après des consultations étroites avec le Gouvernement libérien, à rendre compte des constatations de sa récente mission et de ses recommandations sur la façon dont elle pourra au mieux hâter les progrès, avant tout en matière de réforme de la sécurité, d’état de droit et de réconciliation nationale;


Souligne combien il importe que le concept d’opérations militaires et les règles d’engagement soient régulièrement actualisés et parfaitement conformes aux dispositions de la présente résolution, et prie le Secrétaire général de lui rendre compte sur ce sujet, ainsi qu’aux pays fournisseurs de contingents;


Invite le Gouvernement libérien, agissant en coordination avec la MINUL, l’équipe de pays des Nations Unies et les partenaires internationaux, à continuer de se doter d’institutions pleinement opérationnelles et indépendantes dans les domaines de la sécurité et de l’état de droit et, à cette fin, l’encourage à avancer de façon coordonnée dans la mise en œuvre de tous les plans de développement des secteurs de la sécurité et de la justice;


Encourage la CEDEAO à élaborer, avec l’appui du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, une stratégie sous-régionale pour lutter contre la menace constituée par les mouvements transfrontières de groupes armés et d’armes ainsi que par le trafic, et ce avec l’assistance de la MINUL et de l’ONUCI selon qu’il y a lieu;


Se félicite des efforts faits par le Gouvernement libérien pour lutter contre la violence sexuelle et sexiste et l’encourage en outre, agissant en coordination avec la MINUL, à continuer de lutter contre l’impunité des auteurs de ces crimes et à fournir aux victimes réparation, appui et protection;


Prie la MINUL de continuer à appuyer la participation des femmes à la prévention des conflits, au règlement des conflits et à la consolidation de la paix, notamment à la prise des décisions dans les institutions de gouvernance au lendemain de tout conflit, nommées et élues au Libéria dans les limites des ressources existantes;


Prie également le Secrétaire général de le tenir régulièrement informé de la situation sur le terrain au moment où le Libéria entre dans cette phase suivante critique et de lui présenter d’ici au 30 avril 2012 un rapport sur les questions visées aux paragraphes 2, 5 et 7 de la présente résolution contenant notamment des recommandations pour lui permettre de prendre en temps voulu toutes mesures appropriées, et entend examiner ces recommandations en temps opportun;


Décide de rester saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Haïti: le Représentant spécial du Secrétaire général décrit devant le Conseil de sécurité une situation « calme mais fragile »

CS/10387

Haïti: le Représentant spécial du Secrétaire général décrit devant le Conseil de sécurité une situation « calme mais fragile »

16/09/2011
Conseil de sécuritéCS/10387
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6618e séance – matin                                       


HAÏTI: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉCRIT DEVANT LE CONSEIL

DE SÉCURITÉ UNE SITUATION « CALME MAIS FRAGILE »


Le Représentant spécial et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), M. Mariano Fernández, a affirmé, ce matin devant le Conseil de sécurité, que la situation dans le pays demeurait « calme mais fragile », nécessitant ainsi la poursuite de l’« indispensable appui » dont a besoin Haïti la part de la communauté internationale.


Haïti se trouve à une « croisée des chemins », a déclaré M. Fernández, qui présentait au Conseil le rapport du Secrétaire général sur la Mission.  « Des reculs pourraient provoquer une nouvelle crise », a-t-il prévenu.


Dans son rapport, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an, jusqu’au 15 octobre 2012, le mandat de la MINUSTAH, compte tenu du retrait partiel proposé des renforts envoyés à la Mission après le séisme qui a frappé Haïti au début de l’année. 


« Avec leur réduction, écrit-il, la Mission fera porter ses efforts sur l’appui au processus politique et à la consolidation de l’autorité de l’État, ainsi que sur le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions de l’État haïtien. »


Au cours de son exposé, le Représentant spécial a expliqué que, pour la première fois dans son histoire, Haïti avait connu une passation pacifique des pouvoirs entre un président démocratiquement élu et un autre issu de l’opposition.  M. Fernández a néanmoins souligné que l’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement, qui pose un obstacle à la nomination d’un premier ministre, risquait de saper les progrès politiques accomplis et d’aggraver l’état de la sécurité, ainsi que de constituer un obstacle majeur à l’accomplissement des tâches dont est chargée la MINUSTAH.


Le Représentant spécial a également indiqué que le pays continuait de faire face à d’importantes difficultés sur le plan humanitaire et qu’un grand nombre de personnes déplacées dépendent toujours de l’aide qui leur est fournie pour survivre.  En juin 2011, a-t-il précisé, environ 634 000 personnes déplacées vivaient dans 1 001 sites d’hébergement.


M. Fernández a par ailleurs fait le point des activités de la MINUSTAH au cours de la période à l’examen, abordant notamment les domaines de l’appui aux élections et au processus politique, l’appui aux institutions publiques, les affaires militaires et de police, la protection des groupes vulnérables, la lutte contre la violence militaire, le renforcement des capacités en matière d’état de droit, la justice, le système pénitentiaire, ou encore, les droits de l’homme.


Les délégations qui ont pris part au débat ont appuyé les recommandations du Secrétaire général en faveur d’un renouvellement du mandat de la MINUSTAH et d’un retrait partiel de ses renforts militaires et policiers consécutifs au séisme.


Le représentant d’Haïti a estimé qu’un retrait brutal de la MINUSTAH serait contreproductif et créerait un « vide incalculable, surtout que les conditions propices à l’investissement massif et au développement durable ne sont pas encore totalement réunies ».  « S’agissant du maintien de la paix, il faut adapter la présence des Nations Unies en Haïti en fonction des besoins existant sur le terrain », a jugé son homologue du Canada. 


La délégation du Brésil a appuyé pour sa part le renouvellement du mandat de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti en estimant que la création d’emplois demeurait la question la plus urgente.  La représentante du Brésil a souhaité une vision plus stratégique des efforts de reconstruction et une mise en œuvre plus expéditive des projets approuvés.


De même, les délégués, s’ils se sont réjouis de la passation pacifique des pouvoirs qui a eu lieu à l’issue de l’élection présidentielle, ont appelé les autorités politiques du pays à faire tout ce qui en leur pouvoir pour sortir Haïti de l’impasse actuelle liée à l’absence de premier ministre et de gouvernement.  « La communauté internationale a besoin de stabilité politique et d’un gouvernement en place en Haïti pour poursuivre son effort en faveur de la stabilisation et de la démocratie », a ainsi observé le représentant de la France.


Au nom du Groupe des Amis d’Haïti, l’Uruguay a jugé indispensable de promouvoir l’état de droit, de renforcer les institutions haïtiennes, et de réaffirmer la responsabilité qu’a la MINUSTAH d’appuyer l’État haïtien dans les domaines du droit, de la bonne gouvernance, de l’extension de l’autorité de l’État et de la protection des droits de l’homme, conformément à son mandat.


À titre national, le représentant de l’Uruguay a exprimé la « honte profonde » ressentie par son gouvernement et son peuple à l’égard de la mauvaise conduite et des abus sexuels dont se seraient rendus coupables cinq membres du contingent uruguayen à Port-Salut.


LA QUESTION CONCERNANT HAÏTI


Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti ( S/2001/540 )


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, rend compte, dans ce rapport, des principaux événements survenus entre le 24 mars 2011, date de la parution de son rapport précédent sur Haïti (S/2011/183), et le 31 août 2011, tout en décrivant les activités de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). 


Le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an, jusqu’au 15 octobre 2012, le mandat de la MINUSTAH, compte tenu du retrait partiel proposé des renforts envoyés à la Mission après le séisme.  Avec leur réduction, la Mission fera porter ses efforts sur l’appui au processus politique et à la consolidation de l’autorité de l’État ainsi que sur le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions d’État, écrit-il.


Depuis le tragique séisme du 12 janvier 2010, Haïti a fait d’énormes progrès, constate le Secrétaire général.  Haïti a connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre appartenant à l’opposition, souligne-t-il, précisant qu’à l’issue de sa victoire au second tour de l’élection présidentielle qui a eu lieu le 20 mars 2011, M. Michel Joseph Martelly a prêté serment en tant que successeur de René Préval le 14 mai 2011.


M. Ban dit cependant qu’il s’inquiète encore de ce que la formation du gouvernement marque le pas et de ce que les pouvoirs exécutif et législatif ne s’entendent pas.  Il est regrettable aussi, souligne-t-il, que l’on ne sache pas où en est le processus de réforme constitutionnelle.


Selon le Secrétaire général, pour que la MINUSTAH soit la dernière mission de maintien de la paix déployée en Haïti, il faudra que les autorités du pays assument de plus en plus la responsabilité de sa stabilité.  Cela suppose une présence plus forte de l’État dans tout le pays, que ce soit la Police nationale, la magistrature et l’administration.  Cela implique aussi la progression de l’éducation, des prestations de services essentiels, du logement, et de la protection de ceux qui restent déplacés depuis le séisme.  Cela veut dire aussi la mise en place d’un conseil électoral crédible et permanent et la prise de mesures pour réduire la dépendance d’Haïti envers l’appui international pour la tenue d’élections libres et justes. 


Dans ce contexte, ajoute le Secrétaire général, les préparatifs des élections législatives et locales prochaines devraient commencer sans tarder.  Le Gouvernement, la MINUSTAH, et les autres parties électorales prenantes devraient convenir du rôle revenant à la communauté internationale pour aider à la tenue d’élections dans les années qui viennent et recenser les jalons menant Haïti à l’autonomie en matière électorale.


Déclarations


M. MARIANO FERNÁNDEZ, Représentant spécial et Chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), a présenté le rapport du Secrétaire général, soulignant d’emblée que le pays avait, depuis le tragique séisme du 12 janvier 2010, fait d’énormes progrès.  Pour la première fois dans son histoire, Haïti a connu une passation pacifique des pouvoirs entre un président démocratiquement élu et un autre issu de l’opposition, a noté M. Fernández.  Il a félicité le peuple haïtien pour ce progrès remarquable. 


Le Représentant spécial a néanmoins fait état de la paralysie politique qui règne dans le pays.  Les premiers mois du mandat de M. Michel Joseph Martelly, le nouveau Président d’Haïti, ont été marqués par deux tentatives infructueuses pour nommer un premier ministre et par l’enlisement de la réforme constitutionnelle.  L’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement risque de saper les progrès politiques accomplis et d’aggraver l’état de la sécurité, ainsi que de constituer un obstacle majeur à l’accomplissement des tâches dont est chargée la MINUSTAH, a prévenu M. Fernández.


M. Fernández est également revenu sur la controverse soulevée en mai au sujet des amendements constitutionnels présentés par le Président René Préval durant son dernier mandat.  Les allégations au sujet des différences qui existeraient entre le texte publié de la Constitution modifiée et les amendements votés au Parlement ont conduit à des débats houleux sur leur légalité.  Le 13 juin, le Président Martelly a annulé le décret publié par l’ancien Président Préval qui promulguait les amendements et a annoncé que la Constitution de 1987 restait en vigueur.  À ce jour, aucune décision n’a été prise en ce qui concerne le sort de ces amendements.


Par ailleurs, le Représentant spécial a indiqué que la situation humanitaire demeurait préoccupante.  Haïti continue de faire face à d’importantes difficultés sur le plan humanitaire et un grand nombre de personnes déplacées dépendent toujours de l’aide fournie pour survivre.  En juin 2011, a-t-il dit, environ 634 000 personnes déplacées vivaient dans 1 001 sites d’hébergement. 


Malgré la reprise du choléra, les taux de mortalité ont diminué régulièrement dans tous les départements, passant de 5,62% depuis le début de l’épidémie à 1,4% en août 2011.  Les activités de relèvement et de reconstruction progressent, bien que lentement.  Au 23 juin, les donateurs internationaux du secteur public avaient décaissé 37,8% (soit 1,74 milliard de dollars) des contributions promises pour soutenir les efforts de relèvement après le tremblement de terre durant la période 2010-2011.  M. Fernández a ainsi lancé un appel aux bailleurs de fonds pour qu’ils honorent leurs promesses.


La situation en matière de sécurité est, elle, calme et fragile, a poursuivi le Représentant spécial.  Des troubles civils ont éclaté sporadiquement dans tout le pays à la suite du processus électoral.  La sécurité pourrait néanmoins se détériorer en cas d’impossibilité de sortir rapidement de l’impasse politique actuelle au moyen d’un accord politique fondamental.


M. Fernández a ensuite fait le point des activités de la MINUSTAH au cours de la période à l’examen, abordant notamment les domaines de l’appui aux élections et au processus politique, l’appui aux institutions publiques, les affaires militaires et de police, la protection des groupes vulnérables, la lutte contre la violence militaire, le renforcement des capacités en matière d’état de droit, la justice, le système pénitentiaire, ou encore, les droits de l’homme.


Concernant le retrait des renforts consécutifs au séisme, M. Fernández a rappelé la recommandation du Secrétaire général au Conseil de sécurité d’envisager de réduire de 1 600 personnes les effectifs militaires autorisés pour la MINUSTAH en retirant deux bataillons d’infanterie des zones à risque minimum et de remanier d’autres unités militaires sans compromettre les moyens primordiaux.  Le Secrétaire général recommande de même de réduire d’environ 1 150 agents de police constituée les effectifs de police autorisés pour la MINUSTAH.  Ceci devrait porter les effectifs militaires à 7 500 éléments, et ceux des fonctionnaires de police à 2 300.


En matière de paix, de sécurité et de développement, la MINUSTAH et l’équipe de pays des Nations Unies ont accru leurs efforts pour mettre au point et exécuter des programmes communs.  L’équipe a recensé et présenté des propositions pour quatre autres projets à la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.  Ainsi, a-t-il dit, sur les 18 propositions de projet présentées depuis juin 2010, 8 ont reçu un financement du Fonds pour le relèvement d’Haïti et des ressources de donateurs bilatéraux ont été trouvées pour trois autres.  De plus, l’équipe de pays des Nations Unies a progressé pour améliorer l’efficacité de l’aide.


Pour renforcer la capacité de ses institutions garantes de l’état de droit et de la sécurité, Haïti aura besoin de l’appui constant de la MINUSTAH et des donateurs internationaux.  L’engagement constant de la communauté internationale et l’investissement accru dans le développement, notamment par l’augmentation des ressources fournies à l’équipe de pays des Nations Unies, seront aussi d’une grande importance pour que toute réduction future de la MINUSTAH ne crée pas un vide, a indiqué M. Fernández.


Le Représentant spécial a admis que la situation dans le pays demeurait fragile et que des reculs pourraient provoquer une nouvelle crise.  Haïti et la MINUSTAH se trouvent à une croisée des chemins, a-t-il conclu, estimant que la communauté internationale pouvait être fière de la solidarité dont elle a fait preuve avec le pays.  M. Fernández a mis l’accent sur l’indispensable appui à Haïti du Conseil de sécurité et de la communauté internationale dans son ensemble.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée qu’Haïti a connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre venant de l’opposition.  Si la situation humanitaire a connu des améliorations considérables, comme en témoigne la baisse significative du nombre de personnes vivant sous des tentes, un engagement international fort est toujours nécessaire pour nous permettre de répondre à tous les besoins humanitaires, de nous préparer aux catastrophes naturelles ou encore de prévenir tout risque d’épidémie de choléra, a indiqué Mme Ribeiro Viotti. 


La représentante du Brésil a également appuyé le renouvellement du mandat de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti en estimant que la création d’emplois demeurait la question la plus urgente.  Elle a souhaité une vision plus stratégique des efforts de reconstruction et une mise en œuvre plus expéditive des projets approuvés.  Elle a salué la mise en place par le Président Martelly d’un Conseil consultatif pour le développement économique et les investissements, en espérant que cette initiative contribuera à renforcer la coordination de la coopération internationale afin de tirer parti du potentiel économique d’Haïti, et de son attractivité en matière d’investissement.  Elle a mis l’accent sur les questions d’énergie et d’infrastructure, en jugeant que la construction de la centrale hydroélectrique d’Artibonite 4C était un projet crucial pour promouvoir l’activité économique et la création d’emplois.  Mme Ribeiro Viotti a mis l’accent sur des initiatives particulières de la MINUSTAH en citant l’opération « Phoenix », conduite en juillet dans des zones défavorisées de Port-au-Prince pour démanteler des gangs et des groupes criminels, qui sont nombreux, et l’installation au mois d’août de 208 pôles d’éclairage public à Cité Soleil qui, outre leur impact économique, contribueront à l’amélioration de la sécurité, notamment celle des femmes. 


M. NÉSTOR OSORIO (Colombie) a salué le succès du récent processus démocratique mené en Haïti en y appelant à la formation d’une union nationale pour la mise en œuvre du développement économique et social du pays.  Dans le domaine des défis à relever, il a mis l’accent sur celui de la sécurité en insistant que la consolidation de la paix exigeait l’aide de la MINUSTAH à Haïti.  « Si le Secrétaire général estime qu’il existe des conditions pour commencer à réduire les effectifs de la Mission au niveau antérieur au tremblement de terre, nous devons réfléchir aux moyens de gagner en efficacité, notamment en matière de reconstruction », a dit M. Osorio. 


Notant que 125 demandes de projet de génie civil à l’appui du relèvement et de la reconstruction ont été reçues depuis le 1er avril, il a jugé essentiel de continuer à apporter une contribution à l’État haïtien pour qu’il soit en mesure de mener tous ces projets aussi vite que possible.  Il a évoqué l’appui de la Colombie dans la formation de la Police nationale haïtienne et notamment dans la lutte contre le trafic de drogues.  Il a indiqué que sa délégation s’associait à la position exprimée par le Conseil de sécurité au mois d’avril, selon laquelle le retour à la sécurité devait être associé à un véritable développement économique et social.  Il a insisté sur l’importance de la coordination conjointe entre Haïti, les Nations Unies et la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti.  Il est nécessaire de maintenir vivant le message de solidarité de la communauté internationale avec Haïti, a ajouté le représentant de la Colombie. 


M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a déclaré que l’antagonisme entre les différents partis politiques haïtiens risquait de remettre en cause les succès démocratiques récents et le retour à la stabilité.  Nous sommes toujours préoccupés par les niveaux de criminalité élevés que connait Haïti, a-t-il ajouté, en souhaitant que les efforts de la Police nationale soient élargis à toutes les régions.  Il a noté que la criminalité a baissé partout où la Police nationale haïtienne a mené, en collaboration avec la MINUSTAH, des opérations contre la criminalité.  Il a jugé important que la communauté internationale continue d’appuyer les efforts d’Haïti pour lui permettre de réussir son relèvement.  Il a appuyé la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour un an le mandat de la Mission.


M. MARTIN BRIENS (France) s’est félicité de la transition pacifique et historique qui a eu lieu en Haïti entre deux présidents démocratiquement élus.  Il a appelé les autorités de ce pays à faire preuve de responsabilité et permettre la formation d’un gouvernement.  La communauté internationale a besoin de stabilité politique et d’un gouvernement en place en Haïti pour poursuivre son effort en faveur de la stabilisation et de la démocratie, a déclaré M. Briens.  Outre sa participation à la MINUSTAH, l’apport de la France se monte à plus de 326 millions d’euros pour la période 2010/2011.


« Nous allons poursuivre cet effort, non pas pour garder ce pays sous perfusion indéfiniment mais dans l’objectif de renforcer les capacités de l’État et du peuple haïtien », a dit M. Briens.  S’agissant de la MINUSTAH, le représentant de la France a souligné que les circonstances avaient évolué.  « Nous pouvons aujourd’hui réduire le nombre de personnels militaires et civils sans mettre en péril ni la capacité de la Mission à remplir son mandat, ni la stabilité du pays », a-t-il estimé.    


M. KIO S. AMIEYEOFORI (Nigéria) a affirmé que le Gouvernement haïtien devait renforcer ses efforts de relèvement de la société haïtienne.  L’appui du peuple haïtien demeure essentiel à cet égard.  La voie qui mène à la paix, à la stabilité, à la sécurité et au développement passe par la fin de l’instabilité, et donc par la nomination d’un premier ministre.  Répondre aux recommandations du Secrétaire général fera beaucoup pour ramener la paix et la sécurité dans le pays, a dit le représentant. Il  a estimé que la situation humanitaire avait enregistré des progrès, bien qu’il reste beaucoup à faire pour retrouver la situation que connaissait le pays avant le séisme.  La communauté internationale ne doit oublier Haïti, a-t-il dit.  Les efforts bilatéraux et multilatéraux doivent être poursuivis, et les bailleurs de fonds doivent honorer leurs engagements et répondre aux appels consolidés de 2011, a-t-il ajouté.  Il a enfin soutenu la recommandation du Secrétaire général en faveur d’un renouvellement du mandat de la MINUSTAH.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) s’est félicité qu’Haïti ait connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre, issue de l’opposition.  Néanmoins, il s’est dit préoccupé de l’impasse politique qui s’est créée entre le Président et le Parlement et qui risque de saper les progrès politiques accomplis en Haïti, d’aggraver l’état de la sécurité, et de menacer la stabilité.  Il a appelé les parties à parvenir un compromis politique pour sortir de l’impasse et à s’entendre sur un moyen concret pouvant leur permettre de faire des avancées par rapport à la situation actuelle.  M. Barbalić s’est dit préoccupé par les tendances criminelles qui ont vu le jour en Haïti après le tremblement de terre, dont des enlèvements et des actes de violences sexistes.  Il a demande au Gouvernement haïtien de prévenir ces violences et de s’assurer que ceux qui en sont responsables soient traduits en justice.  Tout en saluant le renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne, il a jugé essentiel d’appuyer encore plus sa formation.  Il a rappelé que 630 000 personnes déplacées vivaient encore dans des camps à travers le pays.  Il a exprimé de l’inquiétude face à la résurgence du choléra, bien que le taux de mortalité baisse régulièrement, et a lancé un appel pour que des progrès soient faits dans le domaine des infrastructures d’eau et d’assainissement.  Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de prolonger pour un an le mandat de la MINUSTAH. 


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a salué la transition démocratique qui a eu lieu en Haïti.  Il a espéré que l’impasse politique actuelle sera très vite surmontée afin que le pays puisse se consacrer à la réalisation de ses priorités.  Les efforts menés par les autorités d’Haïti sont louables, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires dans le domaine du renforcement de l’état de droit, a-t-il estimé.  Il est important que la communauté internationale continue d’apporter sa solidarité à l’égard du peuple d’Haïti, la MINUSTAH devant jouer un rôle central dans ce contexte, a dit M. Moraes Cabral.  Le représentant a enfin exprimé le soutien du Portugal aux recommandations du Secrétaire général, en particulier celle ayant trait au renouvellement du mandat de la MINUSTAH.


M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a encouragé toutes les forces politiques haïtiennes à poursuivre la concertation en vue d’accélérer la formation d’un nouveau gouvernement, et d’engager la réforme institutionnelle nécessaire à l’instauration d’un état de droit et d’un climat politique et social apaisé.


Évoquant la situation sécuritaire, le représentant a souligné que le Gabon restait préoccupé par le nombre d’enlèvements et d’assassinats de personnalités et de membres de la MINUSTAH.  C’est en cela qu’il est disposé à soutenir le maintien au niveau actuel des effectifs militaires et de police de la MINUSTAH, pour appuyer la Police nationale haïtienne et veiller à la protection des personnes déplacées et des groupes vulnérables.


Par ailleurs, M. Moungara Moussotsi a exhorté le Parlement haïtien à tout mettre en œuvre pour aider le Gouvernement à s’atteler rapidement à la mise en place de nouvelles initiatives créatrices d’emplois.  Préoccupé également par la situation des personnes déplacées vivant dans des camps, il a salué le lancement par le Président Martelly du projet susceptible de reloger les déplacés des six principaux camps de Port-au-Prince.


M. NIKITA Y. ZHUKOV (Fédération de Russie) a jugé indispensable le maintien de l’appui de la communauté internationale à Haïti pour que les tendances au redressement et les progrès observés deviennent irréversibles.  Si la situation de la sécurité s’améliore progressivement, la situation socioéconomique et humanitaire demeure quant à elle fragile et difficile, a dit le représentant, en estimant que les forces de sécurité haïtiennes ne disposent pas encore des moyens dont elles ont besoin pour s’acquitter de leur mission.  Il a jugé indispensable la poursuite de l’appui de la communauté internationale à Haïti afin de garantir le relèvement et le développement durable du pays.  Il a insisté que toute aide à Haïti doit être fournie dans le respect de la souveraineté nationale haïtienne.


M. JEFFREY DELAURENTIS (États-Unis) a appuyé le renouvellement pour un an du mandat de la MINUSTAH.  Il a jugé essentiel le rôle que joue la MINUSTAH pour appuyer le processus politique en Haïti, y consolider l’autorité de l’État et y renforcer les capacités et de la responsabilisation des institutions d’État.  Il a mis l’accent sur l’importance des prochaines élections locales partielles.  Il a appuyé la proposition de retrait de deux bataillons d’infanterie et la réduction, de 1 150 personnels, des effectifs de la police constituée.  Il a souhaité que toute détermination future des effectifs de la MINUSTAH tienne compte de la réalité de la situation sécuritaire.  Bien que la Police nationale haïtienne ait fait des progrès, il semble qu’elle ne soit pas encore en mesure de prendre en charge pleinement la sécurité interne, a-t-il constaté.  Il a souhaité que tout soit fait pour lutter contre les cas d’indiscipline de certains personnels de la MINUSTAH et a demandé instamment au Gouvernement haïtien de lutter contre l’impunité et les abus de pouvoir.  Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de maintenir sur place les unités de génie envoyées en Haïti après le tremblement de terre.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a observé qu’Haïti demeurait confrontée à une situation difficile.  Haïti est paralysée par l’incertitude politique, a-t-il ajouté, demandant aux acteurs politiques de sortir de toute urgence de cette impasse.  Il a mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’état de droit en Haïti.  Il a également souligné le rôle vital joué par la MINUSTAH.  Il s’est par ailleurs dit rassuré de constater que des efforts sérieux ont été entrepris par les pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat en vue d’appliquer la politique de tolérance zéro concernant tout abus commis par des membres de leur personnel.


M. WANG MIN (Chine) a déclaré qu’Haïti continuait à faire face à de grands défis dans le domaine de la stabilité et de la reconstruction après catastrophe.  Il a mis l’accent sur la nécessité que plus d’efforts soient déployés dans le domaine politique, et il a appelé les différents acteurs politiques haïtiens à dialoguer.  La communauté internationale, a-t-il dit, doit continuer à se concentrer sur les priorités du pays et à honorer ses engagements envers Haïti.  Il a espéré que les recommandations pertinentes du Secrétaire général pourront être mises en œuvre le plus rapidement possible. 


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a demandé au Président et au Parlement d’Haïti de faire preuve d’esprit de compromis, afin qu’un premier ministre puisse être nommé dans l’intérêt du relèvement d’Haïti.  Il a jugé que le maintien de contingents de Casques bleus à Haïti n’est peut-être pas le moyen le plus approprié d’y assurer le développement économique et social.  Il a dit que le maintien d’ingénieurs militaires de la MINUSTAH ne faisait que ralentir le transfert de cette responsabilité vers le secteur privé.  Notant que certains Haïtiens considèrent la MINUSTAH comme une force d’occupation, le représentant du Royaume-Uni s’est dit déçu que le Secrétaire général ne recommande qu’un retrait partiel des forces supplémentaires appelées à la suite du tremblement de terre.  Il a estimé que la clef du progrès est la capacité des autorités nationales haïtiennes de faire respecter l’ordre et la justice dans leur pays.  Il a dit que la formation de la police demeure l’épine dorsale de la stratégie de retrait de la mission


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) s’est particulièrement inquiété de la difficulté de nommer un premier ministre en Haïti.  Il a dit que l’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement risque de saper les progrès politiques et d’aggraver l’état de la sécurité.  S’agissant de la situation humanitaire, il a rappelé que 634 000 personnes déplacées vivaient encore dans des camps, et que seulement 47 000 déplacés ont pu regagner leur domicile depuis mars 2011.  Il a dit qu’il était essentiel d’accélérer les efforts de promotion d’un environnement propice aux retours des déplacés. 


Par ailleurs, le représentant de l’Inde s’est inquiété de la persistance de l’épidémie actuelle de choléra, de l’extrême vulnérabilité d’Haïti aux catastrophes naturelles, et de la hausse régulière des prix des produits alimentaires et du carburant qui ont accru les difficultés auxquelles doit faire face la population.  Si la présence et l’appui de la MINUSTAH demeurent indispensables pour assurer la stabilité et la sécurité, nous sommes cependant heureux de constater que les institutions nationales prennent en charge des responsabilités croissantes, a-t-il dit.  Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de réduire partiellement le niveau des forces envoyées en Haïti après le tremblement de terre et de prolonger d’un an le mandat de la MINUSTAH.  L’appui de la communauté internationale, et une bonne gouvernance sont indispensables pour aider le peuple d’Haïti et l’assister dans sa quête de la prospérité, a-t-il insisté. 


M. NAWAF SALAM (Liban) a constaté qu’il y avait des éléments encourageants dans la situation politique d’Haïti, saluant notamment la passation pacifique du pouvoir qui a eu lieu à l’issue de l’élection présidentielle.  Le représentant a néanmoins lancé un appel à toutes les parties pour qu’un premier ministre soit rapidement nommé.  Il s’est en outre félicité des efforts déployés par la MINUSTAH, et il a exprimé l’appui du Liban à la prorogation du mandat de la Mission.  Il a indiqué que le Liban se trouvait aux côté de la communauté internationale dans ses tentatives de reconstruction d’Haïti et d’établissement de partenariats stratégiques pour l’avenir du pays.  


M. JEAN WESLEY CAZEAU (Haïti) s’est félicité de la rapidité de réaction du Secrétaire général face aux actes « innommables » qui font peser des suspicions sur certains éléments de la MINUSTAH.  Il s’est aussi félicité du fait qu’un troisième premier ministre vient d’être désigné et que les formalités au niveau des deux Chambres du Parlement vont bon train, ce qui laisse présager une suite heureuse.  Il a salué le travail de la Mission dans le domaine de la police face à une question sécuritaire qui n’est pas encore totalement jugulée. 


Il a aussi salué le travail de la Mission dans la création d’emplois en faveur des jeunes et aux différents ministères et institutions gouvernementales, même si « l’espoir serait de la voir plus engagée dans le développement ».  Sur le point social, le représentant a relevé des efforts considérables, en particulier en matière d’éducation.  Il a conclu en soulignant qu’un retrait brutal de la Mission serait contre productif et créerait un vide incalculable surtout que les conditions propices à l’investissement massif et au développement durable ne sont pas encore totalement réunies. 


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a constaté que des progrès et des réussites avaient été enregistrés en Haïti, même si on peut être préoccupé par les défis qui y subsistent, notamment dans le domaine de l’état de droit.  Le représentant a lancé un appel aux autorités politiques pour qu’elles mettent un terme à l’impasse actuelle.  Par ailleurs, il est urgent de mettre en œuvre des programmes qui permettent d’atténuer les niveaux de pauvreté, a-t-il dit, soulignant en particulier la nécessité de s’attaquer au problème du chômage.  Il a souligné l’engagement constant de l’Amérique latine en faveur d’Haïti.  Il est important de maintenir un dialogue fluide avec les autorités haïtiennes, a-t-il recommandé.  Le représentant a soutenu les recommandations du Secrétaire général relatives à la réduction des effectifs de la MINUSTAH et au renouvellement du mandat de la Mission.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a  déclaré qu’Haïti méritait un appui de la communauté internationale pour que sa population puisse se libérer d’une spirale d’échecs.  Il ne faut pas que la MINUSTAH abandonne Haïti prématurément. Car il faut s’assurer que les Nations Unies ne seront pas obligées de revenir dans ce pays au cours de la prochaine décennie, a dit le représentant.  Les défis à relever exigent une présence internationale constante, a-t-il insisté, en souhaitant que la Mission se concentre sur des domaines prioritaires sur la base d’indices et d’objectifs clairs, et qu’elle ait une stratégie de sortie clairement définie.  Le représentant guatémaltèque a dit que la stabilité politique d’Haïti devait constituer un élément des objectifs de la communauté internationale. 


Bien qu’Haïti ait connu pour la première fois de son histoire la passation pacifique des pouvoirs d’un président démocratiquement élu à un autre appartenant à l’opposition, il s’est inquiété de l’impasse politique actuelle entre le Président et le Parlement, et de leur incapacité à s’entendre sur la nomination d’un premier ministre.  Il a dit que cette situation risquait de saper les progrès politiques et d’aggraver l’état de la sécurité en Haïti.  Il a jugé indispensable que le Gouvernement d’Haïti et la société civile prennent graduellement en charge les tâches jusqu’ici effectuées par la MINUSTAH.  Il s’est félicité que la MINUSTAH continue d’aider les autorités haïtiennes à élaborer le prochain plan quinquennal de développement de la Police nationale d’Haïti, qui fera suite au plan de réforme actuel quand celui-ci viendra à expiration en décembre 2011. 


M. GUILLERMO RISHCHYNSKI (Canada) a estimé qu’il fallait examiner avec la plus grande attention les changements à apporter à la composition ou au mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), changements  qui pourraient être envisagés, afin de préserver la stabilité en Haïti et de surmonter les obstacles politiques.  Ainsi, a dit le représentant, le Canada appuie le renouvellement du mandat de la MINUSTAH pour une autre année.  « S’agissant du maintien de la paix, il faut adapter la présence des Nations Unies en Haïti en fonction des besoins existant sur le terrain », a poursuivi M. Rishchynski.  Il a estimé que la Mission pouvait commencer à réduire ses effectifs, pour les ramener à ce qu’ils étaient avant le séisme.


Le Canada contribue à la MINUSTAH par le déploiement d’un contingent maximal de 150 policiers, 25 agents correctionnels et 10 officiers militaires.  Le représentant s’est dit convaincu que les efforts de son pays contribueront à la mise en place d’une force de police efficace en Haïti, condition essentielle au retrait de la Mission.  « Force est d’admettre que le soutien qui est apporté par le Canada, la MINUSTAH et d’autres partenaires de la Police nationale haïtienne, ne donnera de résultats que si le Gouvernement haïtien a la volonté de renforcer ses propres forces de police », a toutefois insisté M. Rishchynski.


M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) s’est félicité de la transition politique pacifique qui a eu lieu en Haïti, déplorant toutefois l’impasse issue du fait qu’aucun premier ministre n’ait pu, depuis quatre mois, être nommé.  En matière de sécurité, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la Police nationale haïtienne.  Il a également évoqué avec préoccupation les situations humanitaire et en matière de reconstruction.  Le représentant a appuyé également la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour un an le mandat de la MINUSTAH et de réduire graduellement les effectifs de la Mission.  La poursuite de la présence de la MINUSTAH à moyen terme est nécessaire, a-t-il insisté. 


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a réaffirmé l’engagement ferme de son pays en faveur du renforcement institutionnel d’Haïti.  La MINUSTAH continue d’être un élément essentiel de maintien de la sécurité et de la stabilité en Haïti, a-t-il estimé.  L’Argentine appuie également la recommandation du Secrétaire général de renouveler pour un an le mandat de la MINUSTAH, dont la présence demeure nécessaire pour le Gouvernement haïtien.  De même, l’Argentine soutient la recommandation visant à réduire les renforts de la MINUSTAH afin que la Mission puisse porter ses efforts sur l’appui au processus politique et à la consolidation de l’autorité de l’État ainsi que sur le renforcement des capacités et de la responsabilisation des institutions d’État. 


Intervenant au nom du Groupe des Amis d’Haïti  -comprenant l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, la France, le Pérou, les Etats-Unis et l’Uruguay, M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a jugé essentiel de poursuivre la collaboration entre la communauté internationale et Haïti en rappelant que 600 000 haïtiens vivaient encore dans près d’un millier de camps de déplacés.  Il s’est inquiété de la persistance de violences sexuelles et sexistes durant la période à l’examen, en appelant à une action concertée et continue contre ce fléau, en particulier dans les quartiers marginalisés de Port-au-Prince et dans les camps de personnes déplacées.  Le Groupe des Amis d’Haïti estime que la sécurité et le développement sont intimement liés et se renforcent mutuellement, a-t-il dit, en insistant que c’est une nécessité sécuritaire d’accompagner le développement économique et social en Haïti.  Il a dit qu’il ne pourra y avoir de stabilité et de développement durable en Haïti sans renforcement des institutions démocratiques du pays. 


M. Cancela a jugé indispensable de promouvoir l’état de droit, de renforcer les institutions haïtiennes et de réaffirmer la responsabilité qu’a la MINUSTAH d’appuyer l’État haïtien dans les domaines du droit, de la bonne gouvernance, de l’extension de l’autorité de l’État et de la protection des droits de l’homme, conformément à son mandat.  Le Groupe des Amis d’Haïti réaffirme qu’il est nécessaire que les États Membres continuent de soutenir les autorités haïtiennes et le renforcement des institutions de base du Gouvernement, dont la mise en œuvre du plan d’action du Gouvernement pour le relèvement et le développement national, a-t-il dit.  Il a appuyé le renouvellement du mandat de la MINUSTAH pour une nouvelle période d’un an et a estimé que la réduction additionnelle des effectifs militaires et de police proposée ne nuira pas aux progrès réalisés jusqu’à  présent dans le domaine de la sécurité et à la capacité de la Mission d’exécuter les fonctions qui lui sont confiées.  


Poursuivant son intervention, cette fois au nom de sa propre délégation, M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a déclaré que l’Uruguay avait actuellement 1 124 hommes et femmes au sein de la MINUSTAH.  Il a précisé que depuis la création de la Mission en 2004, près de 10 000 Uruguayens et Uruguayennes ont contribué aux efforts de la MINUSTAH, dont huit ont payé leur dévouement de leur vie.  Le représentant de l’Uruguay a indiqué que le Gouvernement et le peuple uruguayens ressentaient « une profonde honte » pour la mauvaise conduite et les abus sexuels dont se seraient rendus coupables cinq membres du contingent uruguayen à Port-Salut. 


Il a dit que le Gouvernement de l’Uruguay avait reconnu cette lamentable situation de manière rapide, drastique et sans la moindre ambigüité et désigné un militaire de haut rang pour mener les enquêtes nécessaires.  Il a précisé que le  Gouvernement a exprimé sa volonté de mener une enquête complète en collaboration avec le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) de l’ONU en ajoutant qu’il avait décidé de transférer cette affaire à la justice pénale de l’Uruguay.  M. Cancela a regretté cet évènement, qui porte atteinte à l’image de l’Uruguay et des Nations Unies, en assurant de la volonté du Gouvernement de l’Uruguay de donner à cette affaire toute la suite judiciaire qu’elle mérite. 


M. PEDRO SERRANO, Chef par intérim de la délégation de l’Union européenne, a jugé regrettable que plusieurs mois après les élections, les négociations politiques n’aient pas pu aboutir à la nomination effective d’un nouveau premier ministre et à la formation d’un nouveau gouvernement.  Il a poursuivi en estimant qu’en matière de sécurité, le transfert d’expertise, le renforcement des institutions censées faire appliquer l’état de droit ainsi que celles en charge de veiller à une meilleure protection des personnes déplacées et des groupes vulnérables constituent des priorités auxquelles il faut s’atteler immédiatement avec l’appui indispensable de la MINUSTAH.  Il a déploré les actes présumés d’abus sexuels et appelé les Nations Unies à faire part des résultats de son enquête le plus rapidement possible quels que soient les coupables du délit.


Le représentant a assuré que l’Union européenne continuera d’apporter en 2012 une aide humanitaire substantielle en faveur de la population haïtienne.  Il a appuyé le principe du transfert progressif du rôle de coordination de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti vers le Gouvernement haïtien.  Ce transfert, a-t-il précisé, doit aller de pair avec un renforcement des capacités institutionnelles de l’administration haïtienne.  En attendant, il a appuyé la prorogation du mandat de la Commission, ce qui n’empêche pas de réfléchir dès à présent aux moyens nécessaires de rendre plus efficace le fonctionnement de cette dernière. 


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La Troisième Commission élit les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale

AG/SHC/4003

La Troisième Commission élit les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale

16/09/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4003
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

1re séance - matin


LA TROISIÈME COMMISSION ÉLIT LES MEMBRES DE SON BUREAU POUR

LA SOIXANTE-SIXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a élu par acclamation, ce matin, les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale qui s’est ouverte le 13 septembre à New York.


Ont été élus aux sièges de Vice-Président: Mme Carolina Popovici, de la République de Moldova (au nom du Groupe des États d’Europe orientale); Mme Donnette Critchlow, du Guyana (au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes); et M. Luca Zelioli, de l’Italie (au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États).  Mme Kadra Ahmed Hassan, de Djibouti, a été élue au poste de Rapporteur (au nom du Groupe des Etats d’Afrique).


La Troisième Commission sera présidée par M. Hussein Haniff, de la Malaisie, élu le 22 juin 2011.


La prochaine séance de la Troisième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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La Troisième Commission élit les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale

AG/SHC/4003

La Troisième Commission élit les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale

16/09/2011
Assemblée généraleAG/SHC/4003
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

1re séance - matin


LA TROISIÈME COMMISSION ÉLIT LES MEMBRES DE SON BUREAU POUR

LA SOIXANTE-SIXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a élu par acclamation, ce matin, les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale qui s’est ouverte le 13 septembre à New York.


Ont été élus aux sièges de Vice-Président: Mme Carolina Popovici, de la République de Moldova (au nom du Groupe des États d’Europe orientale); Mme Donnette Critchlow, du Guyana (au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes); et M. Luca Zelioli, de l’Italie (au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États).  Mme Kadra Ahmed Hassan, de Djibouti, a été élue au poste de Rapporteur (au nom du Groupe des Etats d’Afrique).


La Troisième Commission sera présidée par M. Hussein Haniff, de la Malaisie, élu le 22 juin 2011.


La prochaine séance de la Troisième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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La Deuxième Commission élit les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale

AG/EF/3304

La Deuxième Commission élit les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale

16/09/2011
Assemblée généraleAG/EF/3304
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

1re séance - matin


LA DEUXIÈME COMMISSION ÉLIT LES MEMBRES DE SON BUREAU POUR

LA SOIXANTE-SIXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) de l’Assemblée générale a élu par acclamation, ce matin, les membres de son Bureau pour la soixante-sixième session de l’Assemblée générale qui s’est ouverte le 13 septembre à New York.


Ont été élus aux sièges de Vice-Président: M. Bitrus Vandy Yohanna, du Nigéria (au nom du Groupe des États d’Afrique); M. Denis Zdorov, du Bélarus (au nom du Groupe des États d’Europe orientale); et M. Philippe Donckel, du Luxembourg (au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États).  A été élu Rapporteur M. Raymond Landveld, du Suriname (au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes).


La Deuxième Commission sera présidée par M. Abulkalam Abdul Momen, du Bangladesh, qui a été élu le 22 juin 2011.


La prochaine séance de la Commission économique et financière sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


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