Quatrième Commission: le Département de l’information met les médias sociaux au service de sa mission d’informer, d’engager et d’agir
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
10e séance – après-midi
QUATRIÈME COMMISSION: LE DÉPARTEMENT DE L’INFORMATION MET LES MÉDIAS SOCIAUX
AU SERVICE DE SA MISSION D’INFORMER, D’ENGAGER ET D’AGIR
De nombreuses délégations exigent le respect de la parité linguistique
dans les informations écrites, audiovisuelles et électroniques des Nations Unies
Cet après-midi, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a examiné les questions relatives à l’information du système de l’ONU. L’échange qui a eu lieu sur ce point de l’ordre du jour de la Commission a permis au Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Kiyo Akasaka, de brosser un tableau des développements survenus dans ce domaine aux Nations Unies, à travers les activités des différents secteurs du Département qu’il dirige.
En début de séance cet après-midi, la Quatrième Commission avait adopté, sans vote, un projet de résolution relatif à la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique*, mettant ainsi un point final au débat qu’elle a tenu sur cette question la semaine dernière.
L’exposé présenté par M. Kiyo Akasaka, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, sur le principal point dont était aujourd’hui saisie la Commission, a été pour lui l’occasion de revenir sur la place de plus en plus confirmée des nouveaux médias sociaux, dont Twitter ou Facebook, parmi les vecteurs de communication disponibles pour diffuser l’information des Nations Unies. Avec 400 000 nouvelles personnes qui ont suivi l’actualité sur le compte Twitter de l’ONU en un an, l’importance des réseaux sociaux dans la communication de l’Organisation n’est plus à démontrer, a souligné M. Akasaka.
Si les nouveaux médias, y compris les réseaux sociaux Facebook, YouTube et Twitter, jouent un rôle de plus en plus important dans la stratégie de communication du Département de l’information (DPI), a dit M. Akasaka, le Département de l’information continue à chercher la combinaison optimale entre ces médias et les médias traditionnels que sont la presse, la radio et la télévision, pour pouvoir toucher une cible, la plus large et la plus diverse possible. Dans de nombreux pays du monde, les médias traditionnels que sont la presse écrite, la radio et la télévision restent les plus populaires, a reconnu M. Akasaka. Au final, il s’agit pour le DPI « d’informer, d’engager et d’agir », et pour cela le Département s’appuie sur tous les outils et canaux de communication à sa disposition, que ce soient des nouveaux médias, des médias traditionnels, des partenariats avec des institutions universitaires et des maisons d’édition, des nouvelles technologies satellitaires, ou les Centres d’information des Nations Unies.
Après un débat interactif au cours duquel des délégations ont pu poser des questions au Secrétaire général adjoint et à son équipe, la Quatrième Commission a ouvert un débat général sur les questions relatives à l’information. La délégation du Maroc a estimé dans ce cadre qu’il serait important d’ajouter au triptyque « informer, engager et agir », qui définit la mission du DPI, la notion de rapprochement. Si de nombreux intervenants ont reconnu l’intérêt des nouveaux médias et des réseaux sociaux en tant qu’outils d’une communication rapide et peu chère, ils ont cependant fait part de leurs préoccupations face à la fracture numérique qui persiste entre les pays développés et ceux en développement et qui rend difficile l’accès des populations aux nouveaux médias. C’est dans cet esprit que les représentants du Groupe de Rio, du Groupe des 77 et de la Chine, et de la Fédération de Russie ont insisté sur la nécessité d’allouer aux médias traditionnels et aux Centres d’information des Nations Unies situés dans le monde en développement des budgets substantiels pour rendre l’information onusienne accessible à la majorité des habitants de la planète et non pas seulement à une minorité.
Toujours sur la question de l’accès à l’information, les délégations ont exhorté le DPI à traduire dans les faits la parité linguistique et le multilinguisme inscrits dans les textes et les mandats de l’Organisation et du Département. Des délégations se sont plaintes des avantages et de la priorité accordée à une seule langue, l’anglais, qui, selon les mots du représentant du Chili, qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio, se font « au dépend des autres langues, dont l’espagnol, le portugais ». Le Groupe de Rio demande que les communiqués de l’ONU soient mis à la disposition des délégations et du public dans toutes les langues officielles, a-t-il souligné. À cet égard, le représentant du Sénégal a demandé que la langue française occupe la place qui devrait être la sienne en tant que langue de travail des Nations Unies. Il s’est plaint que beaucoup de documents ne soient pas disponibles en français.
La Quatrième Commission poursuivra son débat général sur les questions relatives à l’information demain, mercredi 19 octobre, à 15 heures.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Décision sur le projet de résolution (A/C.4/66/L.2/Rev.1)
Aux termes de ce texte, adopté sans vote par les délégations de la Quatrième Commission,l’Assemblée générale approuverait le rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique sur les travaux de sa cinquante-quatrième session et demanderait aux États qui ne sont pas encore parties aux instruments internationaux régissant les utilisations de l’espace, d’envisager de les ratifier ou d’y adhérer. Elle engagerait également tous les États, surtout ceux qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace, condition essentielle pour promouvoir la coopération internationale en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace à des fins pacifiques.
Par ce texte, l’Assemblée générale soulignerait en outre le rôle essentiel de la coopération régionale et interrégionale dans le domaine des activités spatiales et demanderait à cette fin, aux organisations régionales compétentes d’offrir l’assistance nécessaire pour que les pays soient en mesure d’appliquer les recommandations des conférences régionales. Elle engagerait également les États Membres à continuer d’apporter une contribution au Fonds d’affectation spéciale du Programme des Nations Unies pour les applications des techniques spatiales. Aux termes du projet de résolution, l’Assemblée générale demanderait en outre à l’Université des Nations Unies et aux autres établissements de même nature d’assurer, dans le cadre de leur mandat, des activités de formation et de recherche dans le domaine du droit international relatif à l’espace, notamment sur les questions liées aux catastrophes et aux situations d’urgence. Elle déciderait enfin que l’Azerbaïdjan devient membre du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.
Explication de position avant le vote
Avant le vote sur le projet de résolution, la représentante de l’Arménie est revenue sur le paragraphe 27 du texte. Elle a indiqué que sa délégation était d’avis que, pour les décisions relatives aux utilisations pacifiques de l’espace, il faudrait se rapporter au paragraphe 129 du rapport du Comité qui recommande à l’Azerbaïdjan d’adhérer aux cinq traités relatifs à l’espace extra-atmosphérique. Elle a également demandé des clarifications concernant toute action, intention, ou initiative prise par l’Azerbaïdjan à cet égard.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/66/21 et A/66/261)
Présenté par M. MOHAMED REZA SAHRAEI, Rapporteur du Comité de l’information, le rapport du Secrétaire général sur les questions relatives à l’information (A/66/261)présente les récents travaux de la communication stratégique menés par le Département de l’information sur des questions d’importance telles que les objectifs du Millénaire pour le développement, le développement durable et les changements climatiques, la paix et la sécurité internationales et les droits de l’homme, ou encore la Journée internationale Nelson Mandela et la commémoration du génocide du Rwanda.
Les activités des Centres d’information des Nations Unies (CINU), dont le concours est crucial pour la réalisation des campagnes de communication du Département, sont également examinées, en particulier celles du Centre des nouvelles, du site Internet, des services de radio, télévision et photographie, ainsi que celles du Service de presse, des communiqués de presse et de la couverture des réunions.
Le rapport revient également sur les services fournis par le Département de l’information aux médias et à la société civile, en mettant l’accent sur le recours accru aux nouvelles Section des technologies de l’information et des communications (TIC). Il contient en outre une mise à jour des activités de diffusion et de sensibilisation du public du DPI, dont l’organisation d’une conférence mondiale « L’ONU mise en scène », la récente initiative des Nations Unies sur la contribution du milieu universitaire, ou encore la communication interne par voie électronique et les services de bibliothèque. Enfin, le rapport présente deux projets de résolution relatifs à l’information.
Déclaration liminaire
M. KIYO AKASAKA, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a rappelé que la mission du Département de l’information de l’Organisation des Nations Unies (DPI) est de mieux faire connaître les idéaux et la raison d’être des Nations Unies au monde entier; de procéder à des échanges et de conclure et entretenir des partenariats avec des audiences diverses; et de mobiliser l’opinion publique mondiale autour de questions comme la paix, le développement et les droits de l’homme. En un mot, il s’agit « d’informer, d’engager et d’agir ».
Dans cet objectif, le DPI s’est résolument engagé à élargir ses différentes plates-formes de communication, en essayant de trouver la meilleure combinaison possible entre médias traditionnels de communication, médias sociaux et partenariats, pour toucher des cibles les plus larges et les plus diverses possibles, a expliqué M. Akasaka. L’audience des médias sociaux est de très loin celle qui a le plus augmenté, avec désormais 500 000 personnes qui suivent les évolutions de différentes situations à travers le compte Twitter de l’ONU, soit 400 000 de plus que l’an dernier, a-t-il encore précisé. Grâce à cette nouvelle approche, le débat général de l’Assemblée générale, cette année, a été le plus suivi de tous les temps.
La couverture, dans toutes les langues officielles de l’ONU, de l’actualité par tous les moyens d’information du DPI reste, a indiqué M. Akasaka, un point critique de l’action du Département. Le DPI encourage tous les départements et bureaux onusiens qui lui fournissent des éléments de contenu à poster sur le site Internet de l’ONU à le faire dans les six langues officielles de l’Organisation. Par ailleurs, le DPI poursuit sa collaboration avec des institutions universitaires en vue d’élargir la portée et d’améliorer la qualité de toute une gamme de produits d’information qui sont postés sur le site Internet de l’Organisation. D’autre part, le DPI ne ménage aucun effort, dans la limite des ressources disponibles, pour produire et diffuser des programmes radiophoniques et des informations en ligne, dans toutes les langues officielles, mais également en kiswahili et en portugais, a assuré le Secrétaire général adjoint. Il a également évoqué les accords de partenariats passés avec des maisons d’édition externes pour la traduction en français et en espagnol du livre Basic Facts about the United Nations, et a souligné que des efforts sont menés par les Centres d’information des Nations Unies pour le traduire dans certaines langues locales. Le Département de l’information poursuit également la possibilité de conclure des accords sur les droits d’auteur concernant certaines publications de l’ONU avec des maisons d’édition à travers le monde pour leur permettre de les traduire et de les publier dans des langues autres que l’anglais, sans que cela n’engendre des coûts pour l’Organisation.
S’agissant du contenu du site Internet de l’Organisation, M. Akasaka a expliqué que le Département qu’il dirige s’efforce d’améliorer son contenu pour en rendre la qualité des produits plus « journalistique » en y accordant plus d’espace à des éléments de magazines, des interviews de fond, des profiles et biographies de personnalités mondiales et autres nouveaux produits, notamment une série d’entretiens avec des responsables du Département des opérations de maintien de la paix, et avec un membre du personnel de ce Département qui a été kidnappé au Soudan alors qu’il y était en mission. Cette année aura également vu le premier entretien global du Secrétaire général qui répondait à des questions venant du monde en faisant usage de médias sociaux comme Weibo, sur lequel les échanges ont été traduits en mandarin, Facebook et Livestream.
M. Akasaka a également réaffirmé le rôle essentiel joué par les Centres d’information des Nations Unies (CINU) pour ce qui est de toucher le public au niveaux local, national et régional, mais également en termes de soutien aux efforts des Envoyés spéciaux du Secrétaire général et autres Conseillers impliqués dans les discussions politiques et dans les développements de situations sur le terrain. À ce titre, il a salué les contributions apportées par les CINU en Libye, en Tunisie, en Égypte et au Yémen. « Malgré une baisse continue de leurs ressources, les Centres d’information, grâce à leur créativité, leur dévouement, et le fait qu’ils utilisent les langues locales pour communiquer, ont permis de mieux faire connaître et comprendre le rôle et la pertinence des actions de l’ONU », a déclaré M. Akasaka. Il a ajouté qu’au cours de l’année passée, plusieurs de ces Centres d’information ont été obligés de déménager pour des raisons de sécurité, et que d’autres seront appelés à le faire dans l’avenir. Le Secrétaire général adjoint a lancé un appel aux délégations de la Cinquième Commission pour qu’elles aient à l’esprit que le personnel déployé dans les CINU a besoin de recevoir la même attention en matière de sécurité que les autres employés de l’ONU. « J’espère donc qu’à la Cinquième Commission, les États Membres paieront attention aux besoins du DPI quand le budget du Département leur sera soumis », a dit M. Kiyo Akasaka.
M. Akasaka a ensuite passé en revue les différentes actions lancées par le DPI dans les contextes de la préparation de la Conférence Rio+20, par le biais d’une campagne de communication unifiée et cohérente au niveau du système ainsi qu’à travers le programme « UN4U » (Votre ONU), ou encore le Concours des ambassadeurs citoyens. Il a également fait état de l’étroite collaboration entre le DPI, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Département des affaires politiques (DPA) pour promouvoir et couvrir les opérations de maintien de la paix et les missions politiques de l’ONU. Le nouveau site du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), qui est le résultat d’un effort conjoint du DPI, du DOMP et du Département de l’appui aux missions (DAM), est maintenant disponible dans les six langues officielles, a précisé M. Akasaka, et ces trois Départements ont mis en place un Conseil éditorial pour conduire une évaluation des priorités immédiates, des objectifs stratégiques et des problèmes de gestion des contenus de ce site.
Le système UNifeed, qui est le système de diffusion quotidienne d’informations par satellite, alimente, depuis juillet, plus de 500 stations de télévision dans le monde et a produit et distribué environ 80 programmes documentaires sur les missions de maintien de la paix et les missions politiques de l’ONU, y compris la couverture des évènements liés à l’indépendance du Soudan du Sud, ainsi que 60 reportages sur la famine dans la corne de l’Afrique, a encore rapporté le Secrétaire général adjoint. Par ailleurs, le site Internet de la section photo continue d’étendre et d’enrichir sa galerie d’images. Il présente notamment 70 images provenant de photographes opérant dans la corne de l’Afrique, dont un de l’ONU qui a visité les camps de réfugiés situés le long de la frontière somalo-éthiopienne.
Par ailleurs, le Département, après consultation du Département des affaires politiques et du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a mis à jour l’exposition permanente sur la question palestinienne au sein des Nations Unies, en y réactualisant notamment des informations sur les récentes évolutions de la question et sur le rôle des Nations Unies dans ce processus. Le lancement officiel de cette exposition aura lieu le 29 novembre prochain, à l’occasion de la Journée de solidarité avec le peuple palestinien, a ajouté le Secrétaire général adjoint, avant de souligner que l’exposition sera traduite en plusieurs langues et que les premiers à la voir seront 10 jeunes journalistes palestiniens sélectionnés par le Département des affaires politiques.
M. Akasaka a aussi indiqué qu’en 11 mois d’existence le programme « Impact universitaire » des Nations Unies a organisé une série d’événements dont un symposium dans le cadre de la Journée internationale de la paix, un forum en partenariat avec le Conseil coréen pour l’université sur le thème: « Nouveau partenariat pour le changement », et trois discussions sur Facebook. De même, trois ateliers ont été organisés en juillet et août derniers à Kigali, New York et Washington pour souligner les leçons apprises de l’Holocauste dans le cadre de la prévention des génocides. Le Secrétaire général adjoint a souligné que le Département de l’information déploie: agilité, flexibilité et innovation pour remplir sa mission. Cependant alors que les défis s’accroissent, les ressources baissent inévitablement, voire se tarissent. Il est vrai que l’on nous demande de faire plus avec moins, a-t-il ajouté, tout en se déclarant soutenu par différents partenaires qui sont capables de faire plus en matière budgétaire ou autres. J’en suis profondément reconnaissant, a-t-il conclu.
Dialogue interactif
Le représentant du Maroc a souhaité ajouter au triptyque défendu par M. Akasaka dans son exposé: « informer, engager, agir », la dimension du « rapprochement ». Il a demandé au Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information et de lui présenter un bilan de l’Initiative « Impact académique », ainsi que les mesures qu’il préconise pour rendre ce partenariat plus global, car à ce jour il ne touche que 104 pays. Quelle est la procédure pour mettre en place des partenariats avec la Radio et avec la Télévision des Nations Unies pour pouvoir diffuser les programmes des Nations Unies dans les pays des États Membres qui le souhaitent?, a encore demandé le représentant.
Répondant à cette question, le Secrétaire général adjoint à l’information a indiqué qu’à ce jour plus de 700 universitaires font partie de l’Initiative « Impact académique ». Le bilan de cette Initiative est donc très positif. Auparavant l’ONU n’avait aucun cadre de « networking » approprié pour travailler en partenariat avec les universitaires du monde entier sur des questions qui intéressent le système des Nations Unies et la communauté internationale, comme le développement durable ou encore les économies d’énergie, a précisé M. Akasaka.
Pour ce qui est des procédures de coopération avec la Radio et la Télévision des Nations Unies, M. Akasaka a expliqué que ces procédures sont très simples. Les programmes des Nations Unies peuvent être téléchargés directement du site Internet de l’ONU. Parallèlement, l’Organisation a passé des accords de partenariat avec des chaînes de radio et de télévision nationales et privées. Ces programmes sont produits dans les six langues officielles et en langues kiswahili et portugaise.
Le représentant de la Fédération de Russie a souhaité revenir sur le rôle assigné aux moyens traditionnels d’information et de communication dans la stratégie de communication du DPI et a souhaité savoir si ces médias seront pénalisés par l’utilisation de plus en plus marquée des nouveaux médias sociaux en termes d’allocation des ressources du DPI.
Le représentant du Japon a fait part de l’expérience récente de son pays qui, au moment du tremblement de terre et du tsunami qui l’a suivi, a reçu des messages encourageants des « Messagers de la paix des Nations Unies ». Ces messages ont beaucoup encouragé le peuple japonais et lui ont donné la volonté de reconstruire son pays, a assuré le représentant avant de demander des informations supplémentaires sur les autres activités éventuelles des Messagers de la paix.
Le représentant du Nigéria est revenu sur les événements tragiques, concernant des attaques contre le personnel onusien, évoqués par M. Akasaka dans son exposé, évènement dont certains ont eu lieu dans son pays. Il a demandé aux Nations Unies de ne pas tolérer l’impunité et a assuré que le Gouvernement nigérian condamnait tout acte de terrorisme. Il a rappelé que l’année dernière sa délégation avait suggéré que le DPI prenne des mesures audacieuses, en particulier dans les pays où il existe des opérations de maintien de la paix, en impliquant les médias locaux dans la couverture des activités de ces opérations. Le représentant a demandé ce qui a été fait en ce sens.
Reprenant la parole, M. AKASAKA a expliqué que le Département de l’information a essayé d’allouer le même niveau de ressources qu’auparavant aux moyens traditionnels de communication tout en cherchant des ressources supplémentaires pour financer les nouvelles activités lancées dans le domaine des réseaux sociaux. M. Akasaka a estimé que la meilleure manière de communiquer serait de combiner l’utilisation de ces deux différentes catégories de canaux de communication.
Répondant à la remarque et à la question de la délégation du Japon, le Secrétaire général adjoint à l’information a assuré que les Messagers de la paix des Nations Unies ont été très actifs dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la paix. Ils ont également fait des visites dans certaines missions onusiennes de maintien de la paix. Cependant ce programme ne dispose pas d’un budget et de ce fait dépend entièrement de la volonté de ces Messagers de s’impliquer, d’une manière ou d’une autre, dans les activités de l’Organisation, a encore précisé M. Akasaka.
En ce qui concerne les remarques faites par le représentant du Nigéria, le Secrétaire général adjoint à l’information a expliqué que le DPI coopère étroitement avec le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) pour assurer la communication et l’information sur les activités de ces opérations et faire en sorte qu’elles soient bien comprises par les populations locales. Il a cependant précisé que ces opérations disposent de leur propre budget de communication et de leurs propres unités et personnels d’information.
Le Directeur de la Division de l’information et des médias du DPI, M. STÉPHANE DUJARRIC, est revenu sur la question portant sur le financement de l’utilisation des nouveaux médias sociaux par le DPI et si cela se faisait au détriment des médias traditionnels. La frontière entre médias traditionnels et médias sociaux devient de plus en plus floue, et l’objectif ultime de l’Organisation est de faire passer au mieux et auprès d’une audience la plus large possible, les messages des Nations Unies. Pour y arriver, il est judicieux que l’Organisation fasse appel à tous les moyens de communication existants, a indiqué M. Dujarric.
Débat général
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. DIEGO LIMERES, (Argentine) a plaidé pour un renforcement continu du partenariat entre le DPI et le Comité de l’information. Il a souligné que plusieurs pays du monde en développement n’avaient pas toujours les ressources et les moyens techniques nécessaires à l’accès aux informations rapportant les activités du système des Nations Unies, et il a estimé que le DPI avait la lourde tâche de devoir atteindre les audiences les plus larges possibles.
Le représentant a loué le travail du DPI et a notamment souligné l’importance du Programme d’information spécial sur la question de Palestine au travers de diverses activités « nécessaires et indispensables », comme par exemple, la formation de journalistes palestiniens dans le Territoire palestinien occupé. Il a aussi souligné le rôle et l’importance du réseau des Centres d’information des Nations Unies (CINU), demandant que « toutes les mesures possibles » soient prises pour renforcer celui-ci. Il a en outre relevé l’importance que les sites Internet du système des Nations Unies soient accessibles dans toutes les langues officielles, et a demandé la prise de mesures supplémentaires pour parvenir à une vraie égalité entre les six langues officielles. M. Limeres a rappelé l’importance qu’ont les médias traditionnels, tels que les publications écrites et la radiodiffusion, car ils demeurent les principaux moyens de communication dans les pays en développement.
M. EDUARDO GALVEZ (Chili) s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a déclaré que la question de l’information revêt une importance en tant qu’instrument, mais aussi en tant que concept. Dans ce contexte, le Groupe de Rio réitère la pertinence de la Charte des Nations Unies, de la Convention de l’Union internationale des télécommunications, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Convention internationale sur les droits civils et politiques. Le représentant du Chili a ensuite déclaré reconnaître les efforts déployés par le Département de l’information, notamment dans la promotion des débats thématiques spéciaux menés par l’Assemblée générale des Nations Unies, tout en l’appelant à mettre à jour les communications, ceci dans le but de cimenter la cohérence et l’efficacité du système des Nations Unies. M. Galvez a également salué l’agilité et la spontanéité de la communication électronique et son grand potentiel créatif. Pour autant, si le Groupe de Rio reconnaît l’utilité du développement d’un site Internet, il reste préoccupé par la fracture numérique qui persiste entre les pays développés et ceux en développement, a-t-il ajouté. De même le Groupe de Rio estime que les médias traditionnels, comme la radio ou la télévision, devraient continuer d’être mis au service de la diffusion de l’information issue des Nations Unies, étant donné qu’ils constituent la première source d’information dans les pays en développement, a aussi estimé le représentant du Chili.
M. Galvez a par ailleurs déclaré que le Groupe de Rio estime que les médias devraient être utilisés en plein accord avec le cadre légal international. En conséquence, les États membres du Groupe de Rio sont préoccupés par les violations des fréquences radio électroniques et soulignent la nécessité d’utiliser ces dernières en faveur de l’intérêt public et en conformité avec les principes du droit international. Le représentant a ensuite exprimé l’attachement du Groupe de Rio au multilinguisme. Dans ce contexte, par la nature et les objectifs des Nations Unies, il est essentiel que les médias traditionnels fournissent des informations dans plusieurs langues, y compris en portugais ou en langues autochtones, a ajouté le représentant, tout en se disant préoccupé par le fossé creusé au profit de la langue anglaise, mais au détriment de l’espagnol, du français ou des autres langues. Beaucoup reste à faire pour parvenir à la nécessaire parité entre les six langues officielles, y compris sur la page d’accueil du site Internet de l’ONU, a déclaré M. Galvez. Il est temps de faire des progrès, avec comme première étape, la disponibilité des communiqués de presse dans toutes les langues officielles des Nations Unies, a ajouté M. Galvez. Dans ce contexte, le Groupe de Rio demande au Secrétaire général de mettre en place un mécanisme de production et de diffusion des communiqués de presse dans toutes les langues officielles des Nations Unies, a-t-il souligné.
M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago), qui s’est exprimé au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a mis en avant le travail réalisé par M. Kiyo Akasaka et le Département de l’information (DPI), qui jouent un rôle essentiel dans la diffusion de l’information concernant les activités du système des Nations Unies et des États Membres. Le représentant a salué le travail réalisé par le Département pour appuyer les initiatives de développement, promouvoir et protéger les droits de l’homme, et contribuer à la paix et à la sécurité.
M. Charles a notamment mis l’accent sur les actions coordonnées menées par le Département de l’information pour fournir au grand public les informations ayant trait au débat sur le développement et aux questions relatives aux forêts, aux océans, à la biodiversité et aux changements climatiques. M. Charles a, par ailleurs, rappelé l’importance du Centre d’information régional des Caraïbes qui, de façon continue, cherche à renforcer ses relations avec les médias et à étendre son rayonnement dans toute la région des Caraïbes. Le représentant a salué les efforts fournis par le Département de l’information pour porter à l’attention de l’opinion publique mondiale les activités des Nations Unies. Alors que le monde est de mieux en mieux connecté et que les technologies sont de plus en plus avancées, la CARICOM salue les efforts que fait le DPI pour utiliser les nouveaux médias sociaux, a dit le représentant. Il a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils allouent les ressources nécessaires au Département de l’information et aux Centres d’information de l’ONU afin de permettre à ces derniers de s’acquitter de leur mission.
M. MOHAMMED SELIM (Égypte) a félicité le Département de l’information pour tous les efforts déployés pour faire connaître les débats thématiques sur des questions importantes, qui ont lieu aux Nations Unies; et pour la tenue de séminaires à travers le monde, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Le représentant a ensuite estimé que l’élaboration d’un discours équilibré et neutre nécessite une modernisation du Département et de ses méthodes de travail. Il reste nécessaire d’insister sur l’usage de la radio, car son utilisation et son accessibilité sont très répandues et populaires dans les pays en développement et notamment dans les zones rurales, a-t-il aussi plaidé.
Poursuivant son intervention, le représentant a déclaré que l’Égypte était en faveur du multilinguisme dans le but de véhiculer et d’améliorer la qualité des contenus de l’information proposée par l’ONU. Dans ce contexte, il est nécessaire d’assurer la parité entre les six langues officielles des Nations Unies, notamment sur le site Internet de l’ONU, a-t-il souligné. Par ailleurs, le Département de l’information doit porter une attention particulière aux informations concernant la question palestinienne, en se concentrant sur la situation vécue par les Palestiniens vivant sur le terrain dans les zones d’occupation, et en tenant compte des récentes initiatives prises par l’Autorité palestinienne pour la reconnaissance internationale d’un État de Palestine.
M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a pris note « de la dynamique globale de l’information au sein des Nations Unies », et s’est déclaré inquiet par le fossé technologique qui existe entre pays développés et pays en développement. Dans ce contexte, le représentant a rappelé l’engagement pris par la septième Conférence des Ministres de l’information des pays non alignés, présidée par le Venezuela. Dans la Déclaration de Margarita, les ministres se sont engagés à promouvoir la construction d’une société de l’information démocratisée et axée sur le développement, a-t-il rappelé. Le Venezuela considère que tous les pays doivent accéder, sur un pied d’égalité, à toutes les technologies de l’information et des communications, raison pour laquelle, il est nécessaire de préparer des moyens techniques et humains qui tiennent compte de la particularité de chaque peuple, État et culture, a ajouté le représentant.
M. Valero Briceño s’est ensuite déclaré préoccupé par « les campagnes de falsification lancées par de puissants médias internationaux pour déformer la réalité des pays en développement ». Ces médias n’encouragent pas le respect de la souveraineté des nations, a-t-il ajouté, tout en soulignant que les médias, s’ils peuvent être utilisés positivement au service de la justice sociale, peuvent aussi servir à reproduire l’ignorance et la domination néocoloniale. Le représentant a aussi déclaré que, outre le fait que la liberté d’expression soit garantie dans son pays, le Venezuela soutient les efforts des pays en développement pour assurer leur propre souveraineté en matière d’information et de communication. Dans ce contexte, le Venezuela a lancé en octobre 2008, son propre satellite « Simon Bolivar », qui couvre ses besoins nationaux en termes de télécommunications, tout étant mis au service des pays frères d’Amérique latine. De plus, depuis 2007, un programme dénommé « Infocentre » a été mis en place pour renforcer l’appropriation des technologies de l’information et des communications et élever le niveau intellectuel et culturel du peuple du Venezuela.
M. MOHAMAD HERY SARIPUDIN (Indonésie) a souligné les transformations rapides qu’ont connues les technologies de l’information, avec l’avènement sur Internet des réseaux sociaux, qui sont devenus des canaux importants de diffusion de messages, voire même des vecteurs de changements prodémocratiques, comme l’ont montré les évènements du « printemps arabe ». Internet représente aussi malheureusement la possibilité de diffuser des messages de haine, et dans ce contexte, il est impératif que les Nations Unies consolident leur stratégie concernant l’utilisation de ces nouveaux médias pour diffuser une information correcte et détaillée sur les activités de l’ONU et des États Membres. Le représentant a, à ce titre, salué le travail du DPI, et notamment son programme de formation de journalistes en Territoire palestinien occupé, et a plaidé pour que d’avantage d’initiatives soient lancées sur la question de Palestine. M. Saripudin a en outre salué le travail de communication accompli par le DPI sur les activités de maintien de la paix et sur la contribution des agences des Nations Unies à cet effort. Il a lancé un appel en faveur d’un plus grand usage des six langues officielles dans les produits du DPI, ainsi que pour une traduction, dans des langues non officielles, des documents importants de l’ONU, afin de pouvoir atteindre de plus larges audiences.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a souhaité que le Département de l’information continue à tirer parti des possibilités offertes par Internet et notamment par les nouveaux médias sociaux. Il a toutefois rappelé l’importance de privilégier les moyens traditionnels de communication, tels que la radio, la télévision ou la presse écrite, notamment dans les pays en développement. Le représentant a, à cet égard, déploré la fracture numérique qui perdure entre les pays du Nord et ceux du Sud. En diffusant d’une manière rationnelle l’information sur toutes les activités des Nations Unies, le DPI contribue à sensibiliser les populations locales sur des questions essentielles, telles que la paix, le développement et les droits de l’homme, a souligné M. Salam Diallo.
Le représentant a ensuite mis l’accent sur l’importance des Centres régionaux d’information des Nations Unies. Il a rappelé que le Sénégal avait gracieusement offert à l’ONU des locaux pour le Centre de Dakar. Il a, à cet égard, lancé un appel aux pays hôtes pour que ces derniers viennent en aide à l’Organisation pour faire face aux besoins, notamment financiers, de ses Centres d’information. S’agissant de la question linguistique, le représentant a réitéré l’importance qu’accorde sa délégation aux respects des langues officielles des Nations Unies. Le DPI doit, a-t-il dit, continuer à déployer les efforts nécessaires pour respecter la parité et améliorer la situation du multilinguisme au sein du système des Nations Unies.
Pour M. ABUZIED SHAMSELDIN AHMED MOHAMED (Soudan), il va sans dire que l’information joue un rôle central dans le monde d’aujourd’hui. L’information est devenue le catalyseur du changement, a-t-il constaté. La délégation soudanaise salue les travaux du DPI dans le cadre de la préparation de la Conférence Rio+20, mais demande que le Département s’engage davantage en faveur des pays en développement, d’une part, en diffusant toutes ses informations dans les six langues officielles, et d’autre part, en s’engageant activement pour réduire la fracture numérique, a dit M. Mohamed. L’information doit être plus impartiale et plus équilibrée pour faire valoir la justice, au lieu de favoriser la violation de la souveraineté des États sous divers prétextes, a encore estimé le représentant, avant de rappeler que le référendum récemment organisé au Soudan a eu lieu dans un climat pacifique, ce qui témoigne de la volonté sincère de son pays d’agir en faveur de la paix.
Mme IDIT ABU (Israël) a salué les efforts déployés par Mme Kimberley Mann, du DPI, et son équipe qui sont en charge du Programme de sensibilisation sur l’Holocauste. Ce Programme a récemment sorti un guide d’étude et un DVD sur les femmes et l’Holocauste, a-t-elle rappelé. « Cette initiative rappelle au monde entier que ces femmes n’étaient pas seulement des victimes - elles étaient des mères, des sœurs et des filles auxquelles on a refusé les droits de l’homme les plus fondamentaux, y compris celui à la vie », a déploré Mme Abu. Elle a également exprimé l’appréciation du Gouvernement à l’égard des initiatives lancées dans le cadre de ce Programme, notamment la campagne menée sur Twitter pour rapprocher les jeunes du monde entier autour de la mémoire d’Anne Frank. La délégation israélienne estime que la pertinence de ce programme ne fait aucun doute, et qu’il ne faut ménager aucun effort pour le préserver et le renforcer pour les générations futures. Israël salue en outre l’approche flexible du DPI, qui s’appuie désormais sur les nouvelles plates-formes de communication et les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) pour toucher ses audiences au niveau mondial. Cependant, a dit Mme Abu, la délégation israélienne reste préoccupée par le programme d’information sur la question palestinienne, qui, pense-t-elle, « a été mis en place à la suite de l’adoption d’une résolution anti-israélienne qui sert à perpétrer une version du conflit ». Tant qu’il ne sera pas adopté une résolution plus « équilibrée », à la formulation de laquelle Israël est prêt à participer, notre pays ne participera pas aux séminaires organisés sur cette question, a encore précisé Mme Abu.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel