En cours au Siège de l'ONU

AG/11158

L’Assemblée générale demande aux États Membres d’observer et de respecter la Trêve olympique

17/10/2011
Assemblée généraleAG/11158
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

34e et 35e séances plénières

matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DEMANDE AUX ÉTATS MEMBRES D’OBSERVER

ET DE RESPECTER LA TRÊVE OLYMPIQUE


Des délégations dénoncent par ailleurs

les attaques visant certaines communautés religieuses


Avant d’entamer son débat sur le dialogue entre les civilisations, l’Assemblée générale a adopté sans vote, ce matin, une résolution* intitulée « Édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique », qui insiste sur la nécessité de respecter la Trêve olympique pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques. 


Dans cette résolution, présentée par le Royaume-Uni, l’Assemblée demande à tous les États Membres de s’associer à l’action menée par le Comité international olympique et le Comité international paralympique pour faire du sport un outil de promotion de la paix, du dialogue et de la réconciliation dans les zones de conflit pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques, et au-delà.


L’Assemblée générale prie également le Secrétaire général et le Président de l’Assemblée générale de promouvoir l’observation de cette Trêve par les États Membres, d’appuyer les initiatives visant à promouvoir le développement humain par le sport et de coopérer aux fins de la réalisation de ces objectifs avec le Comité international olympique, le Comité international paralympique et les milieux du sport en général.


Alors que Londres accueillera le 27 juillet 2012 les Jeux olympiques et paralympiques d’été, plusieurs délégations, à l’instar de la représentante de Monaco, ont souhaité que, pendant 45 jours, les armes se taisent et les violences cessent, en particulier au bénéfice des millions de civils affectés par les conflits.


Pour donner du poids à la résolution que l’Assemblée générale a adoptée ce matin, le Président du Comité de l’organisation des Jeux olympiques à Londres, M. de Ranmore a fait part de l’engagement pris par le Gouvernement du Royaume-Uni de promouvoir la paix et le développement par le biais des activités sportives en créant « Inspiration internationale », un programme mondial sportif doté de 36 millions de dollars.


Rappelant que son pays allait accueillir la Coupe des Confédérations en 2013, la Coupe du monde de la FIFA en 2014 et enfin les Jeux olympiques et paralympiques de 2016, la représentante du Brésil a mis l’accent sur les projets de coopération entre son pays et ceux en développement, qui permettront de promouvoir le développement et l’inclusion sociale. 


De son côté, le représentant de Cuba a déploré une « conception mercantile » qui fait du sport une activité commerciale accessible à un petit nombre.  Il a regretté que l’argent soit la seule mesure de récompenses pour les activités athlétiques et qu’il favorise le « vol de talents sportifs », dont les pays en développement sont les principales victimes.


Si toutes les délégations ont reconnu le caractère noble du sport et sa contribution vitale dans l’émergence de nouvelles générations, certains représentants, à l’instar de la Tunisie, ont souhaité que les « rassemblements sportifs ne soient pas utilisés pour l’expression de slogans puisés dans les lexiques du racisme, de la xénophobie et du refus de l’autre ».  Le sport ne peut, seul, empêcher les conflits ou édifier la paix, mais il peut favoriser la reconstruction à long terme des sociétés touchées par les conflits, a estimé, pour sa part, le représentant de la Malaisie. 


Au cours du débat sur le dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions, plusieurs délégations ont appelé à mettre fin aux attaques dont font l’objet certaines religions.  Le représentant du Pakistan a notamment stigmatisé ceux qui s’épanouissent dans le chaos et incitent à la violence.  Les religions doivent contribuer à établir des liens entre les civilisations et non pas encourager à édifier des murs de séparation, a-t-il souligné. 


L’observateur du Saint-Siège a estimé qu’il était de la responsabilité des gouvernements de faire respecter et de protéger les personnes.  Il a fustigé les actes d’intolérance fondés sur la religion qui ont été commis récemment dans le monde, en particulier à l’encontre de la communauté chrétienne en Égypte. 


Enfin, le quatrième Forum de l’Alliance des civilisations, qui aura lieu en décembre prochain à Doha, au Qatar, doit être l’occasion, ont souhaité plusieurs délégations, de faire le point sur les efforts entrepris pour promouvoir le dialogue et tirer des leçons à partir de l’expérience de chacun des participants.  Ce Forum doit offrir de nouvelles perspectives, tout en prenant en compte les accomplissements passés. 


L’Assemblée générale tiendra sa prochaine réunion mercredi 19 octobre, à partir de 10 heures, avec l’examen du rapport du Conseil économique et social (ECOSOC) ainsi que l’application et le suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences de l’ONU.


*A/66/L.3


LE SPORT AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT: ÉDIFICATION D’UN MONDE PACIFIQUE ET MEILLEUR GRACE AU SPORT ET À L’IDÉAL OLYMPIQUE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/66/L.3)


Déclarations


M. SEBASTIEN COE DE RANMORE, Président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été 2012 à Londres, a présenté le projet de résolution A/66/L.3 intitulé « Le sport au service de la paix et du développement: édification d’un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique ».  Il a indiqué que la quête d’un monde meilleur et pacifique a toujours été au cœur d’une vision moderne olympique.  Cette année, le projet de résolution met l’accent sur l’importance de respecter la trêve olympique et de réfléchir à la meilleure manière de promouvoir la paix dans le sport, a-t-il souligné.  À cet égard, M. de Ranmore a indiqué que le Gouvernement britannique allait lancer plusieurs activités pour promouvoir le développement pacifique dans le sport.  Le Royaume-Uni s’engage à verser 36 millions de dollars pour le lancement d’un programme mondial sportif intitulé « Inspiration internationale ».  Ce programme, a-t-il poursuivi, a d’ores et déjà touché 12 millions de jeunes dans quelque 15 pays et a surtout permis l’autonomisation et la sensibilisation des jeunes filles et des jeunes femmes aux questions liées à la santé, le VIH/sida ou encore l’éducation.  Par ailleurs, le Président du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Londres a souligné la nécessité de renforcer le programme olympique et paralympique, qui permet de promouvoir la cohésion sociale par l’intermédiaire du sport.  Il a conclu son propos en invitant les États Membres à prendre des mesures concrètes pour que les Jeux olympiques et paralympiques continuent à faire vivre la paix et véhiculer cette vision. 


M. ANASTASSIS MITSIALIS (Grèce) a rappelé que dès l’origine, l’idéal des Jeux olympiques était inextricablement lié à celui de la Trêve.  L’initiative historique de Pierre de Coubertin de raviver cet idéal dans l’ère moderne a prouvé que les « graines de la trêve étaient vivantes et ne demandaient qu’à fleurir », a-t-il dit, rappelant que l’idée de trêve avait difficilement triomphé aux Nations Unies pour devenir un concept à part entière, étroitement lié aux efforts de paix mondiale.  «  N’oublions pas qu’aujourd’hui, la Trêve olympique est l’accord de paix le plus large dans notre monde globalisé, même si elle n’intervient que sur une courte période de temps, a-t-il insisté.  Il a également estimé que la paix civique, la croissance économique, l’inclusion sociale et l’intégration devaient être des étapes vers la paix mondiale.  Même si la situation de 1948, lorsque Londres a accueilli les Jeux olympiques, est très différente de celle d’aujourd’hui, où la capitale britannique se prépare à nouveau pour cet évènement, la quête de l’homme pour la liberté, les droits de l’homme et des conditions de vie décentes se poursuit, a-t-il conclu.


M. WANG MIN (Chine) a affirmé que le sport contribuait non seulement au développement social, mais promouvait également la communication entre les peuples de différents pays.  Il a appelé la communauté internationale à inscrire la question du sport sur l’agenda de la coopération internationale en matière de développement, et à l’intégrer aux opérations de maintien de la paix ainsi qu’aux initiatives de développement, d’éducation, de santé publique et d’égalité entre les sexes.  Il est impératif de mettre le sport au service de la promotion des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté.  Après avoir souhaité un plein succès aux prochains Jeux olympiques de Londres, M. Wang a fait remarquer que les Jeux olympiques de Beijing continuaient à produire leurs effets.  Ces Jeux, a-t-il rappelé, ont permis de promouvoir de « manière notable » les programmes d’exercice physique de masse, ainsi que la planification urbaine, la santé publique et la protection de l’environnement, entre autres.  En outre, chaque année, la Journée nationale pour l’exercice physique sera célébrée, le 8 août, date de l’ouverture des Jeux olympiques de Beijing, a-t-il indiqué.


M. SATPAL SINGH RAWAT (Inde) a estimé que le sport était le moyen le plus puissant pour inspirer et réunir les gens autour d’un objectif commun.  Les liens intrinsèques entre les sports et la quête humaine de l’excellence sont reconnus depuis les origines de la civilisation, a-t-il dit, en soulignant qu’ils faisaient également partie intégrante du patrimoine national.  Dès l’indépendance en 1947, l’Inde a lancé un plan sur 5 ans soulignant l’importance de l’éducation physique.  En outre, une politique nationale sur le sujet avait été adoptée en 2001.  Le sport est en effet un outil efficace pour atteindre les objectifs du développement dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection de l’enfant, a poursuivi le représentant.  Il a enfin évoqué les XIXe Jeux du Commonwealth accueillis par l’Inde, auxquels 71 pays et 7 000 athlètes ont participé dans un esprit de paix, d’égalité et d’amitié entre les peuples et les nations.


Mme ELIZABETH FLORES FLAKE(Honduras) a indiqué que les questions liées au sport représentaient un enjeu crucial non seulement pour la paix, mais également pour son pays.  Le sport, a-t-elle dit, peut faire naître l’espoir là où règne le désespoir.  C’est dans le sport que le Honduras a eu l’occasion de se distinguer, même pour quelques instants éphémères, et nous avons pu lire la fierté de nos joueurs d’arborer les couleurs nationales.  Alors que certains jeunes au Honduras sont confrontés à la violence, la tentation de la délinquance ou encore au chômage, mon gouvernement prend des mesures en vue de les aider et de les faire participer activement aux initiatives nationales à travers le sport, a assuré Mme Flake.  Elle s’est dite convaincue que le sport pouvait changer leur vie.  La représentante a poursuivi son propos en mettant l’accent sur les mesures prises par son pays pour promouvoir le sport parmi les enfants et les jeunes.  La promotion du sport est l’une des grandes contributions des Nations Unies pour la promotion de la paix, s’est-elle félicitée. 


Mme REGINA MARIA CORDEIRO DUNLOP (Brésil) a rappelé que pour son pays, une décennie centrée sur le sport venait de commencer avec l’organisation de trois évènements d’une grande ampleur, à savoir la Coupe des Confédérations 2013, la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques et paralympiques de 2016.  Ces évènements ne seront pas seulement l’occasion de renforcer nos relations avec nos partenaires à travers le monde mais surtout de réunir la communauté internationale autour des valeurs qui sont celles de la Charte des Nations Unies, a-t-elle dit.  La représentante a souligné que le Brésil était une société ethniquement très diverse, unifiée par une langue commune parlée sur plus de 8,5 millions de kilomètres carrés, et a assuré que les Jeux olympiques seraient certainement un catalyseur pour rendre Rio de Janeiro, qui sera l’hôte de ces Jeux olympiques en 2016, encore plus belle et plus accueillante.  Elle a insisté sur l’héritage que ces évènements allaient laisser au Brésil, à la fois au niveau des infrastructures et de la société brésilienne.  Le Brésil développe des projets de coopération par le sport, en partenariat avec de nombreux pays en développement, afin de garantir que ces évènements qu’il va accueillir permettront de promouvoir le développement et l’inclusion sociale, a déclaré Mme Dunlop avant de conclure.


M. OSCAR LEON GONZÁLEZ (Cuba) a affirmé que les bénéfices du sport n’étaient pas à la portée de main de tous à cause d’une « conception mercantile » qui fait du sport une activité commerciale que seule une minorité peut s’offrir.  Le représentant a ensuite expliqué que l’éducation physique était incorporée à tous les échelons du système pédagogique cubain.  Il s’est par ailleurs opposé au fait que l’argent soit la seule mesure de récompenses pour les activités athlétiques, avant de dénoncer « le vol » de talents sportifs dont sont victimes, selon lui, les pays en développement.  Le représentant a par ailleurs parlé des activités de l’Institut pour le sport et du laboratoire contre le dopage dont dispose Cuba et qui permettent, a-t-il affirmé, de lutter contre le fléau de la drogue et du dopage.  Il a également fait savoir que l’École internationale de culture physique et de sport de Cuba avait pour but de former des professionnels sportifs de haut rang.  Le représentant a poursuivi en affirmant que les pays en développement méritaient eux aussi de prendre part au Jeux olympiques, « l’espace international le plus important pour la fraternité et la solidarité ».  Il a dit espérer que la tenue, en 2016, des Jeux olympiques à Rio de Janeiro serait un succès pour « tous les pays du Sud ».


M. PHILIP ONG (Singapour) a rappelé que son pays avait accueilli, du 14 au 26 août 2010, les premiers Jeux olympiques de la jeunesse.  Il a expliqué que ces Jeux avaient pour but d’inspirer la jeunesse, et de lui permettre d’être une source d’inspiration grâce à « son esprit, son caractère et son talent physique ».  Cela a conduit le Comité d’organisation à commémorer non seulement les victoires, mais également la participation, a-t-il indiqué.  Le représentant a également rappelé que le Programme culturel et éducatif de ces Jeux avait mis l’accent sur la compréhension mutuelle et l’amitié de part les frontières.  M. Ong a ensuite évoqué certaines des prouesses sportives réalisées lors des Jeux olympiques de la jeunesse.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a indiqué que son pays avait adopté, au mois d’août dernier, une loi sur le sport qui vise à promouvoir la planification de politiques complètes en matière de sport afin de contribuer à la santé physique et mentale de la population.  Il a également parlé du succès de l’équipe féminine de football « Nadeshiko Japan », qui a remporté, cette année, la coupe du monde féminine de la Fédération internationale de football association (FIFA).  M. Kodama a par ailleurs précisé que la nouvelle loi sur le sport visait également à promouvoir la participation des personnes handicapées aux activités sportives ainsi que la compréhension mutuelle entre les peuples.  Il a ensuite annoncé que le Japon s’était porté candidat pour accueillir les Jeux olympiques de 2020.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a affirmé l’appui de sa délégation concernant le projet de résolution présenté cette année par le Royaume-Uni.  Il est nécessaire que la Trêve olympique soit respectée pendant et jusqu’à la fin des Jeux olympiques.  Le sport, a-t-il poursuivi, est un instrument très fort, notamment, pour l’éducation des jeunes dans l’esprit de respect et de tolérance.  Le sport ne doit pas être dépendant des contextes politiques, a estimé le représentant.  La Fédération de Russie estime nécessaire qu’une coopération soit établie entre les clubs, les fédérations et les organisations, aux niveaux national, régional et international.  Par ailleurs, le représentant a rappelé l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2014, qui se tiendront dans la ville russe de Sotchi.  À cette occasion, la législation russe a été amendée afin d’optimiser la création d’infrastructures sportives et de rencontres, tout en respectant l’environnement, a-t-il assuré en conclusion. 


M. KENDRICK BRETT MEEK (États-Unis) a souligné que la tradition antique prévoyait la participation de tous aux Jeux olympiques, insistant sur la nécessité de respecter la Trêve olympique.  « Notre objectif est d’envoyer un message clair de paix et de bonne volonté internationales, a-t-il assuré, en rappelant que les sports touchaient la vie de tous, riches ou pauvres, en paix ou en guerre.  Le sport nous rend humbles dans les victoires et élégants dans la défaite, a-t-il poursuivi, en faisant remarquer que les compétitions athlétiques internationales et les échanges sportifs étaient devenus extrêmement populaires aux États-Unis, et que le sport faisait désormais partie intégrante de la vision diplomatique de la Secrétaire d’État, Mme Hillary Clinton.  C’est dans ce cadre que le Département d’État poursuit un programme d’échanges et que les États-Unis continueront d’envoyer un message de tolérance et de respect mutuel.  Le sport rappelle la solidarité de tous, a estimé le représentant avant de conclure.


Mme HADA MEZAD (Israël) a déclaré que le sport était un instrument puissant pour contribuer à la compréhension et la tolérance.  Elle a évoqué les activités de MIFALOT, une organisation non gouvernementale israélienne qui met le sport, notamment le football, au service de la lutte contre les stéréotypes entre les différentes communautés de la région, ainsi que dans plusieurs pays d’Afrique.  Cette ONG se sert également du sport pour promouvoir l’égalité des sexes dans certaines communautés bédouines, a-t-elle ajouté.  La représentante a ensuite regretté que certaines manifestations sportives se déroulent dans la violence, et a rappelé le meurtre d’athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de Munich de 1972.  Elle a également dénoncé l’exclusion de certains athlètes israéliens de certaines ligues sportives, ce qui, a-t-elle fait observer, est contraire à la promotion des valeurs par le sport.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a affirmé que la « noblesse » des valeurs engendrées par l’idéal olympique était identique à celle qui devait motiver les actions des États Membres au service du développement et de la paix.  Elle a évoqué la vingt-deuxième édition de SPORTEL, le « rendez-vous international du sport, de la télévision et des nouveaux médias », qui s’est tenu à Monaco du 10 au 12 octobre 2011 et qui a rassemblé 2 330 participants venus de 67 pays.  Mme Picco a également fait savoir que Monaco avait adhéré, le 9 mai dernier, à l’Accord international pour l’établissement de l’Université pour la paix du Costa Rica, laquelle propose depuis le mois de septembre un programme multidisciplinaire débouchant sur la délivrance d’un master en paix durable par l’intermédiaire du sport.  Elle a par ailleurs fait savoir que la Princesse Charlène de Monaco était devenue Ambassadrice mondiale et membre du Comité directeur international des Jeux olympiques spéciaux.


M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a déclaré que le sport était entré dans les mœurs des Nations Unies et constituait un outil efficace à inclure dans les thèmes majeurs soulevés par l’Organisation.  Réaffirmant le caractère noble du sport et sa contribution vitale dans l’émergence de nouvelles générations avides de bonne santé physique et mentale, le représentant de la Tunisie a invité les États à prendre toutes les mesures nécessaires contre le dopage.  Il a également appelé à faire en sorte qu’une éducation sur l’éthique du sport soit disséminée auprès de la jeunesse, afin que les rassemblements sportifs ne soient pas utilisés pour l’expression de slogans puisés dans les lexiques du racisme, de la xénophobie et du refus de l’autre.  Le projet de résolution examiné aujourd’hui consolide le respect de la Trêve olympique et les idéaux des Nations Unies et du mouvement olympique, que sont l’amitié entre les peuples, l’harmonie, la non-violence et la non-discrimination, a-t-il estimé.


M. YEVHENII TSYMBALIUK (Ukraine) a estimé que le sport et les activités physiques avaient plus que jamais un rôle important pour la santé, comme l’avait montré la récente session de l’Assemblée générale consacrée aux maladies non transmissibles (MNT).  En Ukraine, le sport est considéré dans cette perspective plus large de promotion de modes de vie plus sains, a-t-il déclaré, indiquant également que son pays envisageait de présenter sa candidature pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques dans la région des Carpates, en 2022.  Il a également rappelé que l’Ukraine, coorganisatrice de la Coupe d’Europe de football, avait lancé plusieurs projets ambitieux en termes d’infrastructures.  Sa délégation estime aussi que l’EURO 2012 représente une opportunité de renforcer le potentiel des jeunes ukrainiens, afin qu’ils aient davantage confiance et prennent conscience de leurs responsabilités, a-t-il indiqué.  Le représentant a souligné en outre que son pays attachait une importance particulière à la réinsertion par le sport des personnes handicapées, rappelant que l’Ukraine avait fini quatrième lors des Jeux paralympiques de Beijing et qu’elle disposait d’une institution d’État unique pour l’éducation sportive des personnes handicapées.  Il a insisté sur l’importance du rôle des médias de masse pour sensibiliser les populations à cette question.  


M. AHMED HASSAN (Yémen) a indiqué que pendant les années 1950 et 1960, son pays jouait un rôle de chef de file dans sa région en matière de promotion du sport.  Il a également fait savoir que le Gouvernement actuel continuait de le promouvoir, malgré des ressources limitées.  Il s’est ensuite félicité des idéaux promus par le projet de résolution dont est saisie aujourd’hui l’Assemblée générale.


M. DATUK WIRA HAJI IDRIS BIN HAJI HARON (Malaisie) s’est déclaré convaincu que le sport avait le pouvoir unique d’attirer, de mobiliser et d’inspirer.  Le sport, a-t-il poursuivi, joue un rôle prépondérant pour promouvoir l’intégration et le développement économique dans différents contextes politique, culturel et géographique.  Depuis l’indépendance, a expliqué le représentant, le sport a été perçu comme un moyen de contribuer au développement dans un esprit de nationalisme et d’intégration nationale parmi les différents groupes ethniques et raciaux.  Il a souhaité que les États Membres prennent des mesures politiques et financières appropriées pour développer le sport.  Par ailleurs, le représentant a souligné que sa délégation accordait une grande importance à la promotion et à la sensibilisation du public en faveur du sport pour les personnes handicapées.  Les Jeux paralympiques ne sont pas une question de handicap, a-t-il estimé, mais l’occasion pour renforcer l’amitié, les rapports humains et la notion d’être humain.  La Malaisie est engagée dans plusieurs compétitions pour les personnes handicapées et a organisé les premiers Jeux paralympiques de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) en 2001.  Enfin, le sport ne peut seul empêcher les conflits ou édifier la paix, mais il peut favoriser la consolidation de la paix, notamment en prévenant certaines violences ou en favorisant la reconstruction à long terme des sociétés touchées par le conflit, a estimé le représentant. 


M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a fait part du soutien de sa délégation concernant le projet de résolution présenté par le Royaume-Uni et qui traduit, selon lui, la volonté de la communauté internationale d’édifier un monde meilleur à travers l’idéal olympique.  Le Cameroun, a-t-il dit, est fier de son équipe, les « Lions indomptables » et de sa reconnaissance sur la scène internationale.  La pratique du sport au niveau amateur comme à l’échelle du professionnalisme n’est possible que dans un environnement de paix, a souligné M. Monthe.  La notion de

Trêve olympique, présentée dans le projet de résolution, met l’accent sur la nécessité de cesser les hostilités sept jours avant les Jeux olympiques et sept jours après, a-t-il rappelé.  Le représentant s’est dit convaincu que le sport pouvait jouer un rôle catalyseur pour la paix et le développement.  C’est pourquoi, sa délégation appuie le projet de résolution et souhaite que soit respectée la Trêve olympique dans l’esprit de la Charte des Nations Unies. 


À l’instar du Secrétaire général, M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a affirmé que le sport était devenu un langage universel.  Il a vu dans la tenue des Jeux olympiques le symbole « irréfutable » d’une « véritable communion » de la communauté internationale.  Dans ce monde si souvent et si profondément tourmenté, a-t-il ajouté, le mouvement olympique peut apporter l’espoir et la fraternité en jetant un pont entre les continents, en dépassant les différences sociales, les régimes et les systèmes politiques.  Il s’est ensuite félicité de l’adoption du projet de résolution sur la Trêve olympique.  M. Diallo a également fait savoir que son pays avait adhéré à l’initiative « International Inspiration » du Ministre britannique des sports et des Jeux olympiques, lequel, a-t-il expliqué, vise à utiliser le pouvoir du sport pour enrichir la vie de milliers d’enfants et de jeunes dans le monde, en particulier dans les pays en développement.


Mme MONIA ALSALEH (République arabe syrienne) a réaffirmé le rôle important du sport pour la promotion de la santé, du développement et de la paix.  Elle a rappelé la tenue des Jeux paralympiques en Syrie, du 24 septembre au 3 octobre 2010.  La représentante a ensuite regretté que le projet de résolution ne réclame pas le respect de la justice, la fin de l’occupation étrangère et le respect entre les États.


Mgr. FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a affirmé que le sport avait un potentiel pédagogique notable pour la jeunesse, notamment pour la promotion d’une compétitivité saine, l’amélioration physique et le développement personnel.  Il a cependant estimé qu’il faudrait adopter une approche saine en matière de sport, afin que celui-ci ne devienne par une fin en soi et ne risque pas de devenir « une idole vaine et dangereuse ».  Il a ensuite appelé les communautés à continuer d’appuyer les activités sportives des jeunes.


M. MARIO PESCANTE, Comité international olympique (CIO), a rappelé l’importance de la résolution sur « l’édification d’un monde meilleur grâce au sport » qui est adoptée depuis 1994 et qui réaffirme la nécessité de respecter la Trêve olympique.  À cet égard, il a salué le rôle que jouent les « Amis du sport », un groupe informel composé de représentants permanents de plus de 40 États Membres de l’ONU, pour soutenir la Trêve olympique et l’intégration du sport dans un large éventail d’activités des Nations Unies.  La Trêve olympique envoie un message fort et réaffirme le rôle du sport comme antidote aux conflits, a-t-il estimé.  Au cours du XX siècle, les Jeux olympiques n’ont pas fait cesser les conflits, alors que les conflits ont interrompu les Jeux, a déploré M. Pescante.  Le CIO, a-t-il poursuivi, encourage la participation à des compétitions dans le respect des règles et de l’adversaire qui ne doit jamais être considéré comme un ennemi, et la participation à la construction d’un monde qui ne divise pas les hommes et les femmes ou les garçons et les filles sur des motifs ethniques ou en raison de leur langue ou de leur religion.  Il a conclu son propos en remerciant ceux qui soutiennent la Trêve olympique.


CULTURE DE PAIX


Rapport du Secrétaire général sur le dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations (A/66/280)


Le présent rapport dresse un aperçu général des activités menées par les principaux organismes des Nations Unies aux fins de promouvoir le dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions.  Il couvre un large éventail de sujets, notamment l’Année internationale du rapprochement des cultures, le quatrième Forum de l’Alliance des civilisations, les activités de communication, de sensibilisation et d’éducation visant à promouvoir le dialogue entre les cultures et les religions, et une approche de ces questions fondée sur le respect des droits de l’homme. 


Le rapport, indique le Secrétaire général, témoigne de la diversité des activités menées par de nombreux acteurs du système des Nations Unies pour favoriser de manière concrète le dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations, et mettre en œuvre les résolutions adoptées par l’Assemblée générale dans ce domaine.  Le Secrétaire général note que le nombre élevé d’initiatives de dialogue soulève des questions concernant la portée du présent rapport.  Dans ce contexte, dit, l’Assemblée souhaitera peut-être renforcer la cohérence entre les interventions et demander à ce que les futurs rapports traitent chaque année d’un aspect particulier de ce dialogue. 


Rapport de la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ( A/66/273 )


Le rapport, établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), fait la synthèse des activités menées par l’Organisation et d’autres organismes compétents des Nations Unies pour la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action en faveur d’une culture de la paix, notamment à la suite de la Décennie internationale pour la culture de la paix et de la non-violence pour les enfants du monde (2001-2010).


Dans son rapport, l’UNESCO recommande à l’Assemblée générale d’explorer les possibilités d’harmonisation de ses rapports sur toutes les questions qui traitent d’une culture de la paix, de la diversité culturelle, de la tolérance, de la compréhension mutuelle, du rapprochement, de la non-violence ainsi que du dialogue interculturel.  Elle lui recommande également d’inviter le Groupe des Nations Unies pour le développement, y compris ses équipes régionales et toutes les équipes de pays des Nations Unies, à inclure dans les opérations communes de programmation par pays des programmes axés sur la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence.  Enfin, l’UNESCO suggère la création d’un groupe de travail interagences sur une culture de la paix et de la non-violence pour discuter d’initiatives communes.  Elle appelle l’Assemblée générale à élaborer une feuille de route avec des objectifs mesurables et des résultats escomptés, à surveiller la mise en œuvre de ces efforts et à encourager les États Membres à créer des liens entre les organisations qui contribuent activement à la promotion du dialogue interculturel. 


Déclarations


M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin), Vice-Président de soixante-sixième session de l’Assemblée générale, a rappelé l’histoire et la portée de la Déclaration de Madrid relative au dialogue interconfessionnel et interculturel, et de son Programme d’action.  Il a souligné que la façon la plus significative de promouvoir la paix passait par une éducation à la paix, notamment à travers les médias.  Les jeunes ont besoin des compétences et des connaissances pour créer et nourrir la paix, pour eux-mêmes et pour le monde auquel ils appartiennent, a-t-il insisté.  En outre, M. Zinsou a rappelé qu’il ne saurait y avoir de paix sans développement, ni de développement sans paix, et qu’une paix durable était inséparable de l’égalité pour les femmes.  Dans le monde d’aujourd’hui, la culture de la paix devrait être vue comme l’essence d’une nouvelle humanité, d’une nouvelle civilisation mondiale basée sur son unicité intrinsèque et sa diversité, a-t-il conclu. 


M. ABDELWAHAB AL-RASHED (Koweït) a réaffirmé que son pays était attaché à la promotion du dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations.  Le Koweït, a-t-il déclaré, rejette toutes formes de discrimination raciale, d’intolérance et tous les actes qui pourraient nuire à la paix.  Le dialogue, a-t-il poursuivi, ne signifie pas nécessairement que nous ne respectons qu’une seule religion ou une seule culture mais que nous acceptons la diversité, l’unité et les efforts visant à respecter le dialogue entre les civilisations.  Le représentant a indiqué que le Koweït avait pris un certain nombre de mesures pour lutter contre les violences et promouvoir la tolérance.  La paix, a-t-il rappelé, est profondément enracinée dans l’histoire du Koweït.  Le représentant a assuré que la législation koweitienne garantissait les libertés d’expression et de religion.  Au Koweït, a-t-il précisé, près de 125 groupes ethniques différents vivent en paix et en sécurité.  En conclusion, il a appelé la communauté internationale à respecter les principes contenus dans la Charte des Nations Unies et a rejeté toutes formes de violence pour vivre dans un climat de paix.


M. SHRI PRAKASH JAVADEKAR (Inde) a dit espérer que la célébration, en 2010, de l’Année internationale du rapprochement entre les cultures puisse donner de l’élan au dialogue entre les cultures.  Il a affirmé que l’interdépendance croissante des questions mondiales accentuaient les lignes de faille des sociétés, en constatant notamment que l’accélération du développement économique et technologique n’allait pas de pair avec le « développement étique, moral et culturels des sociétés ».  Le représentant a ensuite appelé les États Membres à créer un environnement propice à la promotion du dialogue entre différentes cultures, races, confessions et religions.  M. Javadekar s’est ensuite félicité de ce que l’Alliance pour les civilisations soit devenu une des principales plateformes pour le dialogue interculturel et interreligieux, et a dit espérer que le Forum de l’Alliance des civilisationsà Doha, prévu pour le mois de décembre prochain, serait un point tournant en matière de visibilité et pour réaffirmer les engagements.  Le représentant a par ailleurs affirmé que l’assimilation de la diversité avait contribué à enrichir la « culture composite » de la civilisation indienne dans le temps.


M. GAMAL MALIK AHMED GORAISH (Soudan) a estimé qu’il faudrait établir les moyens d’encourager le dialogue entre les cultures et les religions.  Le Soudan a toujours exprimé son appui pour toutes les initiatives en ce sens, y compris au sein du Mouvement des pays non alignés, a-t-il dit, en assurant qu’au niveau national, le pays avaient pris toutes les mesures possibles pour la promotion de ce dialogue, notamment en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  Le Soudan a également donné plus d’espace aux programmes en faveur de la paix dans les médias, en particulier à travers les programmes de radio et télévision, a-t-il assuré, en rappelant que la culture de la paix ne pouvait être séparée des autres combats en faveur du développement.  Le Soudan continuera de tout faire pour respecter les nobles idéaux de la Charte des Nations Unies, a indiqué son représentant, avant de souligner qu’il était important de promouvoir la coexistence pacifique, plutôt que la violence.  « Nous sommes sur terre pour vivre en harmonie », a-t-il rappelé avant de conclure.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a encouragé l’utilisation des nouvelles technologies de communication et des médias sociaux pour la promotion du dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions.  Il est en outre essentiel de promouvoir parallèlement l’égalité, la justice, la réduction de la pauvreté et le respect des droits de l’homme, et de ne jamais considérer la paix comme un acquis, a-t-il rappelé.  Au contraire, la paix réclame des efforts continus, et une culture de la paix doit être nourrie à tous les niveaux, en particulier parmi les jeunes.  Dans son rôle dans le domaine du maintien de paix et de la consolidation de la paix, l’ONU doit faire preuve de coordination et de perspective à long terme, a poursuivi le représentant, en assurant que de son côté, la Thaïlande restait engagée à promouvoir le dialogue entre les cultures, à la fois au niveau sous-régional et au niveau national. 


M.YUSRA KHAN (Indonésie) a assuré que le dialogue et la coopération mutuelle entre les confessions et les cultures étaient inhérents à l’histoire de son pays.  « Nous croyons profondément en la sagesse du dialogue et en son efficacité pour mettre fin à l’ignorance, les préjugés et la haine », a-t-il dit, en indiquant qu’une stratégie d’autonomisation des modérés au sein d’organisations multireligieuses de la société civile avait été mise en place.  Le Gouvernement travaille également avec la société civile au sein du Forum pour l’harmonie entre les groupes religieux et conduit des dialogues bilatéraux et interreligieux avec 16 autres pays et le Saint-Siège.  Le représentant a rappelé le rôle essentiel des médias dans la promotion du dialogue et de la coopération entre les différentes ethnies, cultures, religions et civilisations.  C’est pourquoi, a-t-il dit, l’Indonésie a travaillé avec la Norvège en facilitant un Dialogue mondial intermédias de 2006 à 2008, un forum où des journalistes venus du monde entier se sont engagés à contribuer à la vie démocratique dans le respect de la vérité, de l’indépendance et de la responsabilité.  Le dialogue doit se faire à tous les niveaux, a-t-il conclu.


M. ALAN COELHO DE SELLOS (Brésil) a fait part de l’engagement de son pays en faveur des principes fondateurs de l’Alliance des civilisations et a rappelé la tenue, au mois de mai 2010 à Rio de Janeiro, du troisième Forum de l’Alliance des civilisations.  Il a ensuite constaté que la communauté internationale était actuellement confrontée à un risque croissant de division, et a noté avec préoccupation les attaques violentes dont sont victimes certaines minorités religieuses et ethniques.  Le représentant a par ailleurs estimé que le Forum qui doit se dérouler à Doha au mois de décembre, pourrait contribuer considérablement au développement politique de l’Alliance et a souligné, à cet égard, l’importance de la réunion ministérielle en la matière.


M. ADUGNA JABESSA (Éthiopie) a estimé que la question du dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations revêtait une importance particulière.  L’ONU, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a clairement indiqué que la tolérance était l’une des valeurs fondamentales des relations internationales et devrait inclure la promotion active d’une culture de paix et de dialogue entre les civilisations, a-t-il dit.  La diversité doit continuer à servir d’outil pour promouvoir la compréhension et la tolérance, a-t-il insisté.  Le représentant a estimé que les trois dernières sessions du Forum de l’Alliance des civilisations avaient tenté de répondre à un certain nombre de défis.  Elles ont permis, a-t-il noté, de mener des dialogues interactifs entre les différentes religions et croyances et d’établir un partenariat mondial pour lutter contre les problèmes liés à la diversité.  À cet égard, le représentant a souhaité que le quatrième Forum de l’Alliance des civilisations des Nations Unies qui se tiendra à Doha en décembre prochain, apporte des contributions positives au dialogue interculturel entre les peuples.  Il a indiqué que son pays avait adopté une Constitution qui garantisse le droit à chaque individu d’exercer sa religion sans aucune discrimination.  L’Éthiopie est fermement engagée à faire avancer les objectifs de l’Alliance des civilisations et continuera de jouer un rôle actif dans ce domaine, a-t-il assuré.


M. KENDRICK BRETT MEEK (États-Unis) a fait part de l’engagement de son pays dans la lutte contre l’intolérance religieuse, en saluant l’adoption par le Conseil des droits de l’homme d’une résolution sur la question.  La paix peut être atteinte si tous ceux qui aspirent à un environnement ouvert et de tolérance se réunissent dans un objectif commun, a-t-il affirmé, en notant qu’il s’agissait là de la pierre angulaire d’une paix durable.  Les États-Unis sont en outre attachés à la liberté d’expression et demandent à toutes les parties de contribuer au renforcement des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde, a-t-il dit avant conclure. 


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a dénoncé les activités de ceux qui exploitent les marginalisés et qui utilisent les confessions et les cultures des autres pour faire avancer leurs sombres desseins.  Il a estimé que la célébration de l’Année internationale du rapprochement entre les cultures soulignait l’importance de maintenir les efforts destinés à promouvoir le dialogue, notamment la recherche, l’organisation et la promotion de réunions et de débats, la promotion de la créativité et l’amélioration de l’accès à l’éducation formelle et informelle.  Le représentant a ensuite fait savoir que les Philippines avaient accueilli, au cours de ce mois à Manille, la Réunion Asie-Europe sur le dialogue interconfessionnel.  Il s’est félicité des efforts déployés par l’ONU pour promouvoir le dialogue interreligieux, ainsi que de l’approche privilégiant les droits de l’homme adoptée dans le cadre du dialogue entre les cultures et civilisations.


M. HÜSEYIN MÜFTÜOGLU (Turquie) s’est félicité du nombre croissant d’activités pédagogiques visant à promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux.  La diversité culturelle est une partie intégrante du patrimoine commun de l’humanité et c’est pourquoi, il faudrait accepter les différences, lutter contre l’ignorance, identifier les points de convergence et encourager le dialogue à tous les niveaux, a souligné le représentant.  Il a affirmé que l’initiative de l’Alliance des civilisations, qui avait été lancée conjointement par l’Espagne et la Turquie, était devenue une véritable initiative de paix.  Le Forum de l’Alliance, qui se déroulera à Doha du 11 au 13 décembre 2011, sera une occasion importante de renforcer les engagements et mettre sur pied de nouvelles stratégies pour un dialogue interculturel inclusif et ouvert, a-t-il indiqué.


M. MARGHOOB SALEEM BUTT (Pakistan) a regretté que le monde actuel soit toujours le théâtre de violences et de confrontations, ce qui constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales.  Le débat d’aujourd’hui, a-t-il dit, souligne l’importance de promouvoir la culture de la paix et le dialogue entre les civilisations et les religions.  À cet égard, il a estimé que les religions et les cultures ne devraient en aucun cas être une pomme de discorde.  Il a exhorté chacun à respecter la race humaine, peu importe sa religion ou sa culture.  Certains s’épanouissent dans le chaos et aiment à opposer les religions et les peuples entre eux et à inciter à la violence.  Le Pakistan rejette ce type de politique, a-t-il assuré.  Le représentant a souhaité qu’ensemble les acteurs mondiaux se dressent contre ceux qui font la promotion de l’extrémisme.  Les religions doivent servir à établir des liens et non pas à édifier des murs de séparation entre les peuples, a-t-il estimé.  Afin de promouvoir cette cause, son pays avait organisé conjointement avec les Philippines une réunion sur le dialogue interconfessionnel et interculturel, a-t-il rappelé.  Soulignant l’importance de la promotion et de l’harmonie culturelle, le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération plutôt que de provoquer un choc des civilisations. 


M. TOMMO MONTHE (Cameroun) a rappelé la diversité géographique, humaine, religieuse et culturelle qui caractérise son pays.  Soulignant que la devise du Cameroun était « Paix, travail, patrie », le représentant a assuré que la population camerounaise et les dirigeants du pays sont attachés à la promotion de la paix.  Sur le plan politique, cet attachement à la paix se manifeste par la promotion et la consolidation d’un pluralisme politique ouvert, a-t-il dit, en précisant que la formation politique au pouvoir œuvrait pour la paix, le rassemblement et le développement.  À cet égard, le représentant cité l’élection présidentielle du 9 octobre dernier, qui s’est tenue dans une atmosphère pacifique.  M. Monthe a également mis l’accent sur la manifestation de la paix, de la tolérance et du respect de la diversité à travers la nomination de différentes personnalités à la tête des principaux organes constitutionnels et des administrations publiques.  Concernant l’aménagement du territoire, le Cameroun s’efforce de réaliser des investissements pour la construction des infrastructures dans les diverses régions du territoire national.  Mettant par ailleurs l’accent sur la liberté de culte et de religion, M. Monthe a indiqué que ce droit était garanti par la Constitution camerounaise, dans un pays où l’Islam, le Christianisme et certaines religions africaines sont pratiquées librement.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège, a estimé que la culture de la paix devrait être basée sur le respect de la vie, la fin de la violence et la promotion de l’éducation, du dialogue et de la coopération.  Les gouvernements ont la responsabilité de respecter et de protéger toutes les personnes, a-t-il rappelé, en soulignant que le respect de la liberté religieuse était fondamental pour la consolidation de la paix.  Fustigeant la montée de l’intolérance religieuse, il s’est inquiété de la discrimination et de la violence contre les Chrétiens, notamment lors de récents incidents en Égypte.  L’influence d’une religion au sein d’une nation ne doit jamais impliquer que les citoyens appartenant à d’autres confessions soient victimes de discrimination ou pire, de violences, a-t-il insisté.  Des mesures efficaces de protection des minorités religieuses menacées doivent donc être adoptées.  L’observateur du Saint-Siège a également déploré que la religion soit parfois marginalisée dans certains pays développés, en rappelant la contribution significative des grandes religions dans l’évolution des civilisations.  Les communautés chrétiennes, avec leurs valeurs et leurs principes, ont considérablement contribué à la sensibilisation des individus et des populations à leur identité et à leur dignité, a-t-il affirmé.  Dans cette perspective, il a plaidé pour que les croyants, aujourd’hui comme hier, soient libres d’offrir leur contribution.


M. CHRISTOPHE LOBRY-BOULANGER, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a réaffirmé l’importance de l’éducation, de l’autonomisation des jeunes et de la promotion de la non-violence.  Il a constaté que pour répondre aux expressions violentes, à la discrimination et à l’exclusion, il faudrait faire changer les mentalités.  Il a estimé nécessaire, a-t-il dit, de renforcer le rôle de l’éducation dans la promotion d’une culture de non-violence et de paix.  Les écoles, a-t-il précisé, sont l’occasion d’apprendre les valeurs que sont le respect de la diversité, la compréhension mutuelle, la compassion et la coopération, ainsi que l’empathie, la communication non violente et le règlement pacifique des crises.  Le représentant a ensuite parlé de l’initiative « Les jeunes comme agents pour le changement des comportements », qui a été mise sur pied par la Fédération, dans le but de placer les jeunes au cœur de la promotion d’une culture de non-violence et de paix.  Il faudrait promouvoir une culture où la violence n’est jamais une option, a-t-il souligné.  Le représentant a également engagé les communautés à investir dans des programmes de prévention de la discrimination, de l’inégalité sexuelle et de l’abus, capables d’autonomiser les groupes vulnérables et de cibler les jeunes et les communautés à risque.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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