En cours au Siège de l'ONU

L’Assemblée générale débloque une somme de 50 millions de dollars pour les trois premiers mois de la Mission de l’ONU pour l’action d’urgence contre l’Ebola

Soixante-neuvième session
22e & 23e séances plénières – matin & après-midi
AG/11568

L’Assemblée générale débloque une somme de 50 millions de dollars pour les trois premiers mois de la Mission de l’ONU pour l’action d’urgence contre l’Ebola

L’Assemblée générale a décidé aujourd’hui de suivre la recommandation de sa Commission administrative et budgétaire et de débloquer une somme de 50 millions de dollars pour les trois premiers mois de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE)*.  L’Assemblée générale a ensuite entendu une trentaine de délégations sur le suivi du Programme d’action relatif à la population et au développement de 1994.

C’est un montant précis de 49 millions 943 600 dollars que l’Assemblée générale a débloqué pour permettre à la MINUAUCE ainsi qu’à ses 283 agents de fonctionner, jusqu’au 31 décembre 2014, et de faire face à une épidémie qui a déjà affecté près de 7 500 personnes en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.  Créée par le Secrétaire général de l’ONU, la « Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola », qui réunira la perspective stratégique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de solides moyens logistiques et opérationnels, aura cinq priorités: stopper l’épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir de nouvelles flambées épidémiques ». 

Avant la fin de cette année, M. Ban ki-moon devrait présenter à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires un « budget détaillé » de la Mission pour l’année prochaine.  

L’Assemblée générale a entendu aujourd’hui les 37 délégations qui n’avaient pas pu s’exprimer, faute de temps, le 22 septembre lors de sa session extraordinaire, sur la mise en œuvre et l’avenir du Programme d’action relatif à la population et au développement, adopté au Caire, en 1994.  Les questions du « dividende démographique », de l’éducation sexuelle complète et des droits à la santé sexuelle et reproductive sont revenues au centre des interventions.

Les jeunes ont en effet acquis un poids démographique sans précédent**.  L’évolution de ces dernières décennies a abouti à la plus importante génération d’adolescents de 10 à 19 ans et de jeunes de 15 à 24 ans, que le monde a jamais connue.  Les jeunes âgés de 10 à 24 ans représentaient, en 2010, 28% de la population mondiale, soit une proportion légèrement supérieure à celle de la population asiatique et 31% de la population africaine.  Au cours des 25 prochaines années, cette population restera supérieure à 20% partout sauf en Europe, et dépassera 30% en Afrique.

Les délégations se sont dites conscientes de ce « dividende démographique », phénomène qui survient lorsque la baisse du taux de natalité entraîne des changements dans la ventilation par âge d’une population et qui signifie que moins d’investissements sont nécessaires pour répondre aux besoins des groupes les plus jeunes et que les adultes sont relativement plus nombreux dans la population active.  C’est donc une opportunité d’accélérer la croissance économique et le développement humain puisque plus de ressources sont disponibles pour les avancées économiques et le bien-être familial.

Le défi du relèvement du dividende démographique grâce à des investissements stratégiques est ainsi devenu le « pilier important » de l’émergence de la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2020, a dit son représentant.  Son homologue de l’Indonésie s’est dit convaincu que son pays parviendra à la « phase haute » du dividende démographique entre 2028 et 2031, compte tenu de l’apport de 65 millions de jeunes au développement socioéconomique à long terme.  Le représentant de l’Iran a qualifié « d’occasion en or et de bien précieux » pour le développement durable, la moitié de la population iranienne âgée de moins de 30 ans. 

Encore faut-il qu’il y ait une baisse effective de la natalité.  Le représentant du Royaume-Uni a ainsi regretté que 20 ans après le Programme d’action du Caire, des millions de femmes et de filles n’aient toujours pas le droit de décider des questions liées à la planification familiale et soient toujours privées d’une éducation sexuelle complète leur permettant de prendre des décisions informées sur leur vie.  Son homologue de la Norvège s’est voulu rassurant: le ferme appui des dirigeants du monde à la session extraordinaire de l’Assemblée générale est également un message fort en faveur de la nécessité de faire de l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et reproductifs une priorité dans le programme de développement pour l’après-2015.

Le représentant du Qatar a lancé une mise en garde: il n’existe pas de consensus sur « l’orientation, la santé et l’éducation sexuelles ».  Il a défendu « le droit souverain » de tous les pays de mettre en œuvre les recommandations de la Conférence du Caire, conformément à leur droit national et « selon les considérations culturelles des peuples ».  Le représentant de Malte a regretté que le Programme d’action du Caire ait été associé et lié exclusivement aux droits à la santé reproductive.  Aucun débat sur les droits et les soins de santé ne peut avoir lieu en dehors du cadre de l’un des plus importants droits de l’homme qui est le droit à la vie.  L’utilisation de termes et de phrases qui ne jouissent pas d’un consensus et qui prêtent à controverse ne fera que compliquer les futures discussions sur les questions de population, y compris l’élaboration du Programme d’action au-delà de 2014, a prévenu son homologue de l’Iran. 

L’Assemblée générale a aussi décidé aujourd’hui, toujours sur recommandation de sa Commission administrative et budgétaire*** que les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie seront autorisées à participer à ses votes jusqu’à la fin de sa soixante-neuvième session, appliquant ainsi les dérogations prévues par l’Article 19 de la Charte des Nations Unies.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

*A/69/422  **A/69/62 ***A/69/428

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES: SUIVI DU PROGRAMME D’ACTION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT: RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/69/62 ET A/69/122)

Déclarations

M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a détaillé les avancées notables accomplies par son pays dans des domaines clefs du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), bien que celles-ci, a-t-il reconnu, aient été ralenties par la décennie de crise que le pays a connue.  Il a aussi reconnu que le profil démographique reste marqué par un fort taux de fécondité estimé à cinq enfants par femme en 2012 avec une contribution de 13% des adolescentes.  Le taux de croissance démographique qui est de 2,7 demeure l’un des plus élevés au monde.  Le taux d’abandon scolaire reste lui aussi élevé, surtout pour les filles, du fait de la pauvreté, des pesanteurs socioculturelles et du fléau des grossesses précoces.  Par ailleurs, des menaces pèsent sur la biodiversité, accentuant la paupérisation des populations, créant l’insécurité alimentaire et posant des problèmes de santé publique. 

Après avoir détaillé le travail que fait son gouvernement pour faire face à ces défis, entre autres, la réalisation de la couverture maladie universelle, l’insertion économique des jeunes, la gestion durable des ressources environnementales et la poursuite du vaste programme national dénommé « zéro grossesse en milieu scolaire », le représentant a affirmé que son pays s’active à bâtir les fondements de l’émergence à l’horizon 2020 avec comme pilier important le défi du relèvement du dividende démographique à travers les investissements stratégiques nécessaires à une économie forte et prospère.  Le représentant a réaffirmé les engagements auxquels son pays a souscrit au plan international et régional, en conformité avec ses textes institutionnels et réglementaires, ses priorités de développement, ses mœurs, ses cultures et ses croyances.

M. YOUSEF SULTAN LARAM (Qatar) a relevé des lacunes dans la mise en œuvre du Programme d’action de la CIPD, car de nombreuses personnes vivent dans la pauvreté dans le monde.  Le Qatar, qui accorde une grande importance aux questions de la population et du développement, consent des efforts inlassables pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant l’échéance de 2015.  En outre, sa « Vision 2030 » vise à se transformer en un État développé capable de fournir un niveau de vie élevé à toutes les générations futures. 

Le Qatar souligne le nécessaire équilibre entre croissance démographique et exigences du développement durable post-2015.  Le représentant a rappelé qu’il n’existait « pas de consensus concernant l’orientation, la santé et l’éducation sexuelles ».  Il a insisté sur « le droit souverain » de tous les pays de mettre en œuvre les recommandations de la Conférence conformément à leur droit national et « selon les considérations culturelles des peuples ».  Il a conclu en réaffirmant l’engagement en faveur des droits de l’homme.

M. BHAGWANT SINGH BISHNOI (Inde) a dit que la priorité était d’assurer et de promouvoir la santé et le bien-être des jeunes, en particulier des adolescents, des femmes et des enfants.  Les produits et services de santé génésique sont ainsi l’un des services essentiels de la couverture universelle de santé qui devrait être fournis gratuitement.  En accroissant l’engagement financier aux services de santé, l’Inde continue d’offrir cette couverture à 100 millions de femmes qui utilisent actuellement des méthodes de contraception.  Quelque 48 millions de nouvelles utilisatrices devraient apparaître vers 2020.  En outre, une stratégie nationale de santé des adolescents a été lancée et couvrira 250 millions de filles.  Cette stratégie a six priorités dont la santé sexuelle et reproductive, la nutrition, la santé mentale, les violences domestiques et sexuelles, l’utilisation de substances nocives et les maladies non transmissibles. 

L’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et la lutte contre la discrimination et la violence contre les femmes restent des priorités.  Des lois et des cadres politiques ont été adoptés et des campagnes de sensibilisation de lutte contre les préjugés et les stéréotypes ont été menées.  Le représentant s’est dit sensible aux avantages et défis associés à l’urbanisation et à ses implications environnementales, sociales et économiques.  Faire face à cette question est une préoccupation majeure des décideurs politiques indiens.  Le principe fondamental qui sous-tend nos politiques est que les zones rurales et urbaines sont interdépendantes et doivent grandir ensemble, a-t-il dit.

Mme JOSEFINA BUNGE (Argentine) a indiqué que le processus de changement enregistré par les pays d’Amérique latine depuis la Conférence du Caire reflétait l’efficacité des politiques mises en œuvre pour parvenir à une meilleure qualité de vie des populations.  L’investissement dans les droits de l’homme et le respect de la dignité humaine sont à la base même du développement durable, a-t-elle dit, en commentant le rapport du Secrétaire général.  Elle a ensuite détaillé les progrès « marquants » enregistrés par son pays dans les domaines prioritaires du Programme d’action.  Elle a cité la loi sur les migrations adoptée en 2004 qui garantit l’accès des migrants aux services sociaux et de santé.  Elle a également mentionné les initiatives visant à fournir des cours d’éducation sexuelle dans tous les centres d’enseignement publics.

Des défis demeurent, a-t-elle convenu, ajoutant que les besoins de base des populations de l’Amérique latine n’étaient pas toujours satisfaits.  Elle a insisté sur la pertinence du modèle économique et social choisi par l’Argentine, ainsi que sur la transparence de sa vie démocratique.

Mme LESLIE BERGER KIERNAN (États-Unis) a renouvelé le plein appui de son pays au Programme d’action de la CIPD.  Selon elle, les objectifs « transformateurs » de ce Programme, en particulier les droits liés à la santé sexuelle et reproductive et à l’autonomisation des femmes, restent la base du travail pour garantir « des sociétés plus prospères et plus stables ».  Notant des progrès inégaux en matière de mortalité maternelle et infantile, elle a proposé de se concentrer d’urgence sur les objectifs de la Conférence au-delà de 2014.  La représentante a souligné qu’il fallait défendre les individus, « quelle que soit leur orientation ou identité sexuelle ».  Des choix libres, sans discrimination ou violence, doivent pouvoir se faire. 

Il ne faut pas oublier que plus de 40% de la population mondiale est âgée de moins de 25 ans et que les choix que feront les jeunes sont essentiels.  Les États-Unis, a dit la représentante, déplorent la prévalence du VIH/sida, des mutilations génitales féminines et des mariages forcés; une fille sur trois se trouvant mariée avant l’âge de 18 ans dans les pays en développement et beaucoup de jeunes mères ne terminent pas l’école.  Il faut mettre fin au fléau de la violence basée sur le sexe en temps de guerre comme en temps de paix, a insisté la représentante.  Enfin, « il faut accorder des services de planification familiale à tous ceux qui le souhaitent » et les États-Unis appuient l’élaboration d’un objectif spécifique à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles dans le programme de développement pour l’après-2015.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège), au nom des pays nordiques, a particulièrement insisté sur l’accès à une éducation sexuelle complète.  Le ferme appui des dirigeants du monde à la session extraordinaire, a-t-elle estimé, est également un message fort en faveur de la nécessité d’inclure et de faire une priorité de l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et reproductifs dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il est temps d’aller au-delà du Programme d’action du Caire, a dit la représentante.  Chaque personne a le droit de vivre à l’abri de la discrimination et de jouir pleinement de tous ses droits, sans distinction aucune et quelle que soit son orientation ou identité sexuelle.

Mme DILYARA RAVILOVA-BOROVIK (Fédération de Russie) a indiqué que les orientations stratégiques du Programme d’action étaient toujours d’actualité.  Elle a souhaité que les questions de population fassent partie intégrante des discussions relatives au développement durable.  « Il n’est pas productif de concentrer nos efforts sur des notions qui n’ont pas un appui universel et qui vont à l’encontre des valeurs défendues par un certain nombre d’États », a-t-elle prévenu.  Elle a indiqué que l’une des priorités de son pays était de surmonter la crise démographique commencée dans les années 90.  Elle a, une nouvelle fois, déploré que la Fédération de Russie et 60 autres pays n’aient pas pu présenter leur position lors de la récente session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le suivi du Programme d’action.  « Le discours du Vice-Ministre des affaires étrangères est disponible sur le site de notre mission », a-t-elle indiqué, espérant qu’il le soit bientôt aussi sur le site de la présidence de l’Assemblée générale. 

M. KAHA IMNADZE (Géorgie) a expliqué qu’au cours des 20 dernières années, son pays, « tout en traversant une transition politique et socioéconomique », a fait de grands progrès dans l’application des objectifs de la CIPD.  Le Gouvernement a introduit en 2013 un programme de couverture maladie universelle et fait de l’autonomisation des femmes une priorité.  Les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses dans des postes ministériels, au Parlement et à la tête d’entreprises et la Géorgie a réussi à combattre la traite des femmes.  Au début de cette année, une politique spécifique pour les jeunes a été adoptée, a expliqué le représentant qui a toutefois reconnu qu’il reste beaucoup à faire, notamment pour les personnes marginalisées.  C’est la raison pour laquelle la Géorgie applique des mesures visant à assurer une croissance inclusive et durable dont les bénéfices seront répartis dans l’ensemble de la population.  Enfin, une stratégie nationale des droits de l’homme pour 2014-2020 est en cours d’application. 

M. NEKIGUCHI (Japon) a souligné l’importance de l’autonomisation des femmes lesquelles ont besoin d’accès aux services de santé et à l’éducation parmi les engagements du Programme d’action du Caire.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, qu’après l’adoption du Programme d’action en 1994, son pays a lancé une initiative mondiale sur sept ans, dans les domaines de la lutte contre le sida, l’autonomisation des femmes et la promotion des services de santé sexuelle.  Lors du dernier débat général, a rappelé le représentant, le Premier Ministre du Japon a promis un autre apport financier, alors qu’il a déjà donné une somme supplémentaire au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour aider les familles et les communautés victimes de Boko Haram au Nigéria. 

S’agissant du programme de développement pour l’après-2015, le représentant a voulu qu’il résolve les problèmes qui se posent encore comme les changements démographiques rapides en Afrique subsaharienne, le chômage et la malnutrition.  Il devra aussi faire une place de choix à la santé sexuelle et reproductive.  Face à la baisse des taux de fertilité en Europe et en Asie ainsi qu’au vieillissement des populations, il est important, a ajouté le représentant, que le programme prévoie des mesures de santé publique.  Au Japon, a-t-il précisé, une personne sur quatre a plus de 65 ans, ce qui a conduit le Gouvernement à mettre en place une couverture santé universelle qui vise, en particulier, les populations vulnérables.  Le programme de développement pour l’après-2015 doit en effet appuyer les sociétés vieillissantes.  Il n’y a pas de solution miracle mais il faut garantir une bonne santé et le bien-être à toutes les catégories de population. 

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a déclaré que la moitié de la population iranienne est âgée de moins de 30 ans, une génération qui est considérée comme « une occasion en or et un bien précieux » pour réaliser le développement durable.  Mais, la population iranienne se dirige très rapidement vers le vieillissement et une telle évolution aurait des implications économiques et sociales réelles.  En effet, l’amenuisement d’une génération novatrice de jeunes dotés de compétences et d’énergie serait à long terme un obstacle à un développement résilient et durable.  Après quelques décennies de politiques réussies pour faire baisser les taux de fertilité, l’Iran a décidé de changer de direction pour maintenir une dynamique démographique capable d’assurer une société autonome, éduquée et prospère.

L’Iran a réussi à réaliser de nombreux objectifs du Programme d’action du Caire, a affirmé le représentant, en dénonçant les mesures coercitives illégales et les sanctions aux implications négatives sur la jouissance des droits de l’homme et le programme national de développement, sans compter qu’elles sont en flagrante contradiction avec la lettre et l’esprit de la Charte des Nations Unies et du Programme d’action du Caire.  Ces sanctions, a-t-il dit, ont entravé un accès garanti et abordable aux médicaments, aux vaccins, aux équipements, aux biens et aux technologies nécessaires aux services de santé.  Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à de tels actes « cruels et inhumains ».

Commentant les rapports dont est saisie l’Assemblée générale, le représentant n’a pas manqué de souligner que l’utilisation de termes et de phrases qui ne jouissent pas d’un consensus parmi les États Membres et qui prêtent à controverse ne fera que compliquer les futures discussions sur les questions de population, y compris l’élaboration du Programme d’action au-delà de 2014. 

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est dit convaincu que les lacunes dans la mise en œuvre du Programme d’action devaient être comblées par les efforts concertés des gouvernements, et ce, à tous les niveaux.  Il a détaillé les avancées de son pays dans certains domaines du Programme, en particulier une réduction du taux de pauvreté de 17% en 2007 à 11,4% en 2013 grâce à des politiques spécifiques de création d’emplois et au bénéfice des pauvres.  Il a reconnu le lien évolutif entre population et développement, reflété notamment dans les objectifs poursuivis par les politiques familiales.

L’Indonésie parviendra à la phase haute du dividende démographique entre 2028 et 2031, a-t-il dit, soulignant l’apport de 65 millions de jeunes pour le développement socioéconomique à long terme.  Il a également indiqué que son pays avait réduit le taux de mortalité infantile de 57 cas de décès pour 1 000 naissances en 1994 à 32 en 2012.  Pour faire face au taux de mortalité maternelle, M. Percaya a affirmé que son pays avait amélioré l’accès aux services de santé reproductive, en élargissant graduellement la couverture de santé universelle.  En 2019, tous les Indonésiens, soit 259 millions de personnes, devraient bénéficier d’une telle couverture, a-t-il d’ailleurs affirmé.

En ce qui concerne le défi posé par les changements climatiques, le délégué a indiqué que son pays visait à réduire le taux d’émissions de gaz à effet de serre de 26%.  Enfin, M. Percaya a affirmé que la mise en œuvre du Programme d’action devait se faire dans le respect des lois nationales, des priorités de développement et des valeurs culturelles et religieuses.

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a souscrit pleinement aux objectifs fondamentaux du Programme d’action de la CIPD, notamment pour ce qui est de stabiliser la population mondiale.  « Une pierre angulaire du développement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée est la gestion de la population », a-t-il indiqué, en mettant l’accent sur le rôle des femmes et des filles « qui doivent pouvoir améliorer leurs moyens de subsistance ».  Le pays a adopté une stratégie nationale pour un développement responsable et durable et juge crucial de tenir compte de la question de la dégradation de l’environnement dans le programme de développement pour l’après-2015.  Le représentant a appelé à des engagements renforcés pour lutter contre la pauvreté et promouvoir l’autonomisation des femmes et indiqué que concrètement, son pays « a modernisé les capacités des sages femmes et systèmes de santé pour faire face à des grossesses compliqués ».  Il a aussi mis en place des microcrédits pour les femmes et donné la priorité aux petites et moyennes entreprises pour faire avancer le développement.  A ce sujet, la santé procréative et sexuelle est essentielle, a insisté le représentant qui a affirmé qu’au niveau de la région Pacifique, « la volonté politique de promouvoir les droits de la femme est galvanisée ».

M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a dit que l’année dernière, son pays avait lancé sa dernière politique pour le développement international qui renouvela son engagement à la protection et à la promotion des droits de l’homme.  Cette politique comporte aussi un engagement explicite au Programme d’action du Caire en appuyant les efforts pour réduire la mortalité infantile et maternelle, promouvoir l’accès universel aux services de santé reproductive y compris les soins anténataux, les services de planification familiale qui permettront aux femmes de maîtriser leur fertilité.

M. IOANE NAIVALURUA (Fidji) a insisté sur les défis particuliers auxquels devait faire face son pays.  Fidji compte plus de 300 îles et sa population est très dispersée, a-t-il expliqué, avant de mentionner les menaces existentielles que constituent les changements climatiques et les fréquentes catastrophes naturelles.  Il a indiqué que l’accès aux services de santé reproductive et sexuelle était crucial pour répondre aux besoins des groupes les plus vulnérables.  Il a aussi précisé que son gouvernement menait un programme de la santé sexuelle et reproductive en faveur du milieu rural et des jeunes, grâce aux 60 centres de ressources qu’il a fait construire sur le territoire.  Il a fait part de la détermination de son pays à renforcer la participation des jeunes et des femmes aux processus de prise de décisions dans les secteurs politique, social et économique.  M. Naivalurua a tenu à souligner l’importance de la collecte de données fiables pour la planification du développement.  Eu égard aux lacunes dans la région Pacifique, il a insisté sur le besoin urgent d’un financement adéquat.

Mme KUNZANG C. NAMGYEL  (Bhoutan) a déclaré qu’il restait de nombreux défis à surmonter pour réaliser le Programme d’action de la CIPD dans sa région.  Le Bhoutan est engagé dans un développement inclusif et durable et est déterminé à rester « climatiquement neutre », en dépit d’une « pauvreté multidimensionnelle ».  À cette fin, l’appui continu de ses partenaires de développement sera crucial.  Des changements démographiques rapides caractérisent le Bhoutan.  Avec 65% de la population âgée de moins de 25 ans, l’accès à une éducation et à une formation de qualité, ainsi que la création d’emplois sont des priorités.  L’urbanisation représente aussi un défi complexe.  Si 60% de la population vit encore en milieu rural, il va falloir prévoir des infrastructures de base pour le nombre croissant de personnes pauvres vivant en milieu urbain.  Mme Namgyel a ajouté que le Bhoutan s’efforce de promouvoir l’autonomisation des femmes et de faciliter leur pleine participation au développement socioéconomique et politique.

M. JIM MCMAY (Nouvelle-Zélande) a avoué qu’en Nouvelle-Zélande et dans les pays voisins du Pacifique, l’on fait face à des taux élevés de violence contre les femmes.  Les gouvernements font donc en sorte que toutes les survivantes de ces violences aient un accès immédiat et sûr aux services essentiels.  Nous devons aussi nous focaliser, a reconnu le représentant, sur la réduction de la violence en impliquant les hommes et les garçons dans des initiatives de prévention.  Quelque 220 millions de femmes dans le monde, a-t-il poursuivi, ne reçoivent toujours pas de méthodes contraceptives.  Toutes les femmes, a-t-il insisté, ont le droit à des informations et à des conseils sur le large éventail des méthodes contraceptives abordables, accessibles et fiables. 

Malgré les progrès, a aussi reconnu le représentant, d’autres défis se présentent à la Nouvelle-Zélande, dont la persistance des disparités ethniques.  Les Maori et les populations du Pacifique sont affectés, de manière négative et disproportionnée, dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.  Nous devons faire en sorte, a dit le représentant, que les peuples autochtones reçoivent les services appropriés, et plus important encore, nous devons nous attaquer aux facteurs socioéconomiques qui désavantagent ces peuples.  La Nouvelle-Zélande se concentre aussi sur l’aide à la région Pacifique pour assurer les progrès dans la réalisation du Programme d’action du Caire, y compris en appuyant des organisations multilatérales comme le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) et ONU-Sida. 

Mme SHARMAN STONE (Australie) a souligné que les femmes et les enfants supportent le fardeau de conflits violents et de crises humanitaires prolongées dans le monde entier.  C’est inadmissible au XXIe siècle, s’est-elle indignée.  Des femmes et des enfants sont traités de façon barbare par l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) et des filles et des femmes iraquiennes ont été emmenées de force en Syrie pour servir d’« esclaves sexuelles » aux combattants de l’EIIL.  De même, a-t-elle rappelé, 732 filles ont été enlevées, il y a exactement 178 jours, par Boko Haram au Nigéria.  Un nombre croissant de mariages précoces et forcés sont enregistrés en réponse aux déplacements de population et à l’insécurité.  C’est le cas parmi les réfugiés syriens, a dénoncé la représentante.

« Nous ne permettrons pas que les conflits ou les catastrophes servent d’excuse pour amoindrir notre volonté d’autonomiser et de protéger les femmes et les enfants », a insisté Mme Stone.  Elle a annoncé que l’Australie allait fournir 2 millions de dollars supplémentaires pour appuyer le travail du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) en Iraq.  Enfin, a-t-elle rappelé, la majorité des pays de la région de l’Asie et du Pacifique ont appuyé à Bangkok, l’année dernière, une Déclaration qui consacre les droits sexuels et reproductifs pour tous.

M. FERNANDO JORGE WAHNON FERREIRA (Cabo Verde) a indiqué que son pays avait placé l’être humain au cœur de ses efforts dans la mise en œuvre du Programme d’action.  La santé procréative et la lutte contre les violences sexuelles font partie de nos priorités absolues, a-t-il dit.  Le délégué a indiqué que son pays allait bientôt atteindre l’objectif 4 des Objectifs du Millénaire pour le développement relatif à la santé maternelle et infantile et était en bonne voie pour réaliser les autres objectifs.  Il a ensuite affirmé que le phénomène migratoire pouvait peser sur la capacité des structures sociales de son pays et demandé le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) afin d’y faire face.  Enfin, le délégué a redit l’attachement de son pays à l’application du Programme d’action et sollicité l’appui du FNUAP pour mettre en œuvre les actions contenues dans son rapport sur Cabo Verde. 

M. HASSAN HAMID HASSAN (Soudan) a rappelé les défis de l’élimination de la pauvreté et des changements climatiques et de leurs conséquences qui nécessitent une coopération internationale coordonnée.  Il faut améliorer les partenariats en vue d’une politique climatique globale qui mobilisera les ressources financières et tiendra compte des niveaux de développement entre les pays et des objectifs du programme de développement pour l’après-2015.  Le Soudan, a indiqué le représentant, traverse une transition démographique.  Avec ses 30 millions d’habitants, il lui faut une nouvelle stratégie nationale qui prendra en compte notamment les conséquences de la sécession du Soudan du Sud. 

Le Soudan fait aussi face à des migrations importantes, a dit le représentant qui a dénoncé en particulier la traite des femmes.  Il a demandé des efforts internationaux pour affronter ce phénomène.  Il a également évoqué les sanctions internationales contre son pays et le lourd endettement dont il souffre qui n’ont toutefois pas empêché la mise en œuvre des politiques d’autonomisation des femmes et d’égalité des sexes.  Le Gouvernement encourage la participation politique des femmes, a expliqué le représentant, qui a cité d’autres mesures en faveur de cette catégorie de la population comme les microcrédits et les filets de protection sociale, sans oublier les efforts pour réduire le chômage des jeunes.  Il a déclaré que son Président a lancé, en janvier dernier, un Dialogue national impliquant toutes les forces politiques du pays et dont l’objectif est le développement et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a indiqué que son pays avait souscrit au Consensus de Montevideo, adopté par la région d’Amérique latine et des Caraïbes en 2013, qui reconnaît l’importance de l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive et de l’égalité des sexes, ainsi que des droits en matière d’orientation et d’identité sexuelles.  La politique nationale du Brésil sur ces questions s’aligne sur les principes du Programme d’action du Caire. 

Le pourcentage de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté représente aujourd’hui un tiers de ce qu’il était lors de la tenue de la CIPD.  Le revenu par habitant des 10% des Brésiliens les plus pauvres a augmenté quatre fois plus vite que celui des 10% les plus riches, a cité en exemple M. Patriota.  Les conditions de travail se sont considérablement améliorées, le taux moyen de chômage étant de 5%, l’un des plus bas au monde.  Quant à l’espérance de vie, elle s’est accrue de 10 ans.  Aujourd’hui moins d’1% des municipalités brésiliennes ont un indice de développement humain « très bas », comparé à près de 85% dans les années 90.  Par ailleurs, la Cour suprême du Brésil a validé en 2011 les unions de même sexe.

M. Miguel Camilo Ruiz Blanco (Colombie) a indiqué que 2,5 millions de personnes étaient sorties de la pauvreté en Colombie sur les quatre dernières années.  Il a défendu une conception  multidimensionnelle de la pauvreté, qui n’est pas seulement monétaire, mais inclut des éléments tels que l’accès aux soins et à l’emploi.  Le délégué a indiqué que son pays menait une politique intégrée des droits de l’homme qui bénéficiait à tout un ensemble de groupes, au nombre desquels les personnes âgées, les populations autochtones ou bien encore les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).  Il a également affirmé que la lutte contre les grossesses précoces était une des autres priorités poursuivies.  Le délégué de la Colombie a souhaité que les discussions relatives au programme de développement pour l’après-2015 soient centrées sur les besoins des personnes.  Il a affirmé que les objectifs de développement durable pouvaient changer la réalité et accomplir les objectifs fixés au Caire en 1994.

M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a fait part des nouveaux défis au développement économique de son pays notamment le chômage qui est devenu un facteur majeur de migration interne et externe, en particulier des jeunes.  La migration de la main-d’œuvre nationale continuera dans les cinq prochaines années, ce qui réduira le niveau du chômage mais aura une influence négative sur les tendances démographiques, la population active et l’institution familiale.  En dépit des progrès réalisés, beaucoup restent à faire en matière d’emploi des jeunes, d’autonomisation des femmes, en particulier dans le milieu rural et de protection des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées.  Pour atteindre ces objectifs, une Stratégie nationale de développement pour la période 2014-2017 a été adoptée.  Elle sera focalisée sur la santé, l’éducation, la protection des droits de l’homme et les libertés ainsi que le rôle de la famille, l’égalité de genre et la protection sociale.  

M. ABDERRAZZAK LAASSEL (Maroc) a expliqué que son pays avait accompli des progrès dans de nombreux domaines relatifs, entre autres, à l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive.  Le recours à la contraception a augmenté et la mortalité infantile et maternelle a nettement reculé au cours des 20 dernières années.  En plus de la Stratégie de la santé reproductive et du Programme national de planification familiale, le Maroc a mis en place la Stratégie de la santé des jeunes, pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes et des adolescents, notamment en termes d’information, d’éducation et de prestations cliniques, pour la prévention des grossesses non désirées, des risques liés à l’avortement, des maladies sexuellement transmissibles et de la violence fondée sur le genre.

Par ailleurs, a indiqué M. Hilale, « le Maroc a engagé des réformes audacieuses, tant sur le plan institutionnel que législatif ».  D’après lui, « cette marche assurée vers la réalisation d’un projet de société garantissant l’effectivité des droits et des libertés est renforcée par les efforts du Maroc visant l’harmonisation du droit national et l’alignement des politiques publiques avec les Conventions ratifiées au niveau international ».  Sans une contribution efficace de la communauté des donateurs, il sera difficile d’atteindre les objectifs du Programme d’action du Caire qui demeurent valides au-delà de 2014, a-t-il averti en conclusion. 

M. GORDON BRISTOL (Nigéria) a souligné que le Programme d’action du Caire devra inclure des volets sur l’investissement dans l’éducation, les soins de santé et l’emploi en faveur des jeunes.  Il devra aussi prévoir l’élimination de la faim et de la pauvreté extrême, l’éducation sexuelle, la réduction de la mortalité infantile et maternelle, la lutte contre les violences contre les femmes dans les zones de conflits, la sécurité sociale pour tous en particulier les personnes âgées, l’investissement dans les technologies et le recueil des données en matière de population, la stabilité interne dans les pays où le principe de reddition de compte et de l’état de droit devront prévaloir.

M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a regretté que le Programme d’action du Caire ait été associé et lié exclusivement aux droits de la santé reproductive.  Certes, les chapitres 7 et 8 sont importants mais il faut prendre en compte tous les autres, a-t-il expliqué.  Malte réaffirme qu’aucune recommandation ou aucun engagement ne devrait obliger une partie à considérer l’avortement comme une forme légitime du droit à la santé reproductive.  Aucun débat sur les droits et services de santé ne peut avoir lieu en dehors du cadre de l’un des plus importants droits de l’homme qui est le droit à la vie.  Le droit à la vie s’applique aux enfants qui ne sont pas encore nés, de la conception à la naissance, et considérer l’avortement comme un moyen de résoudre les problèmes de santé et sociaux est un déni du droit, a dit M. Grima.    

M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a jugé important que les stratégies de développement tiennent dûment compte des conditions particulières de chaque État.  Ces stratégies doivent avoir pour objectif suprême l’élimination de la pauvreté, a-t-il dit.  Au plan national, le délégué a indiqué que son gouvernement avait fourni les services de base aux communautés et veillé à ce qu’elles soient associées à l’élaboration des politiques de développement les concernant.   L’Érythrée a atteint les objectifs 4, 5 et 6 des OMD, s’est-il aussi félicité.  Au nombre des défis qui demeurent, il a cité l’autonomisation des femmes et des jeunes filles et la nécessité de mettre un terme aux mariages forcés.  Depuis l’adoption du Programme d’action, les questions migratoires ont revêtu une importance croissante, a-t-il affirmé, avant de souhaiter que les défis migratoires auxquels les pays en développement doivent faire face bénéficient d’une attention accrue.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a attiré l’attention sur une diversité sans précédent des situations démographiques, offrant à la fois des opportunités et des défis pour la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.  Pour sa part, la Malaisie a élaboré et appliqué un plan national qui lui a permis d’atteindre la plupart des OMD.  Elle espère devenir un pays développé à revenu élevé d’ici à 2020.  Elle a réussi à réduire la pauvreté grâce à une participation économique renforcée et à l’amélioration de la qualité de l’éducation et de la santé.

Le Gouvernement a accordé une attention particulière à l’éducation des filles et à leur participation à la vie active, qui est passée de 46,8% en 2010 à 52,4% en 2013.  De même, 33,7% des femmes occupaient des postes de direction dans le secteur public en 2013.  Par ailleurs, a fait remarquer le représentant, une stratégie nationale pour le VIH/sida pour la période 2011-2015, qui s’adresse aux jeunes en particulier, a été mise en place.  La Malaisie s’attache à promouvoir une éducation volontaire en matière de santé sexuelle et reproductive et elle est l’un des premiers pays d’Asie à avoir introduit un vaccin pour prévenir le cancer du col de l’utérus.  Consciente du déclin du taux de fécondité et du vieillissement de la population, elle met en œuvre un plan d’action en faveur des personnes âgées. 

M. LIBRAN L. CABACTULAN (Philippine) a indiqué que le statut économique et politique dont jouissent les femmes philippines faisait partie, selon le Forum économique mondial de 2013, des 10 plus enviables au monde.  Au moins 5% du budget total des agences gouvernementales sont consacrés au financement d’initiatives en faveur de l’égalité des genres et du développement, a-t-il affirmé.  Il a ajouté que son pays s’était particulièrement distingué dans la fourniture d’un accès universel à une santé reproductive et sexuelle de qualité.  Le délégué a également affirmé que son gouvernement prêtait une attention particulière au bien-être des 10 millions de Philippins expatriés, dont les envois de fonds en 2013 se sont élevés à 22,8 milliards de dollars.  Enfin, il a souhaité l’inclusion des recommandations du rapport mondial de la session extraordinaire sur le Programme d’action du Caire au-delà de 2014 dans le programme de développement pour l’après-2015.

M. AARON HOLTZ (Royaume-Uni) a regretté que 20 ans après le Programme d’action du Caire, des millions de femmes et de filles n’aient toujours pas le droit de décider des questions liées à la planification familiale et soient toujours privées d’une éducation sexuelle complète leur permettant de prendre des décisions informées sur leur vie.  Le développement durable restera impossible si la discrimination prévaut, a prévenu le représentant.  Il a dénoncé deux barrières culturelles: les mutilations génitales féminines et les mariages forcés.  Ni la culture ni les traditions ne devraient être invoquées par les États pour nier les droits à leurs citoyens. 

M. ANDRIANARIVELO RAZAFY (Madagascar) a indiqué que des réalisations significatives avaient été enregistrées par son pays, parmi lesquelles l’élaboration d’un cadre juridique pour répondre aux besoins des personnes âgées et la mise à jour des politiques de développement dans les secteurs de la santé et de la jeunesse.  « Le développement du pays est en bonne voie », a-t-il dit.  Il a précisé que la politique générale de l’État, qui a défini la vision « Madagascar, État moderne et prospère », lançait des orientations stratégiques concernant l’accès aux services sociaux de base, notamment la priorité à la santé maternelle et infantile et la gratuité de l’enseignement primaire dans les établissements publics.  « Madagascar fait face à des défis immenses mais réalisables, en l’occurrence la mise en place d’un système de protection sociale efficace et harmonisé, le renforcement de la réinsertion professionnelle, sociale et économique de la population à travers la réduction du secteur informel ainsi que l’amélioration de la gouvernance des affaires publiques », a-t-il conclu.

M. TUY RY (Cambodge) a déclaré que son pays avait fait des progrès considérables dans les domaines de la réduction de la mortalité maternelle, de l’égalité des sexes et de la prévention du VIH/sida.  Il a remercié le système des Nations Unies, en particulier le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), qui a aidé le Cambodge à mettre au point un « Cadre d’action pour le suivi du Programme d’action de la CIPD au-delà de 2014 », en partenariat avec la société civile et le secteur privé.  Par ailleurs, a poursuivi M. Ry, le Cambodge se trouve dans une phase de transition démographique, avec l’arrivée d’un nombre croissant de jeunes en âge de travailler.  L’assistance et l’expertise de la communauté internationale sont indispensables à cet égard pour développer les ressources humaines et renforcer les capacités institutionnelles.  Enfin, le Cambodge souhaite que les objectifs de la CIPD continuent de figurer dans le programme de développement pour l’après-2015.

M. ELIPHAS CHINYONGA (Zambie) a rappelé que les jeunes représentaient 45,5% de la population de son pays.  La Zambie a érigé en priorité les investissements pour répondre aux besoins de cette catégorie de la population, a-t-il dit, et parmi ceux-ci, la mise en place d’une éducation sexuelle complète « afin que les jeunes disposent des informations nécessaires pour faire des choix informés », ainsi que l’amélioration de l’éducation.  Le délégué a également affirmé que son gouvernement visait à mettre un terme aux grossesses précoces et aux mariages forcés.  Un projet de loi est en discussion et fixerait l’âge légal du mariage à 18 ans, y compris dans le droit coutumier, et exigerait le consentement des deux parties.  Insistant sur l’importance de la santé sexuelle et reproductive, M. Chinyonga a indiqué que son gouvernement s’était attelé à la construction de 650 centres de santé à travers le pays afin de rapprocher les services de santé des populations, en particulier dans les zones rurales.  En conclusion, il a appelé à la pleine mise en œuvre du Programme d’action au-delà de 2014.

M. BARNIKO (Kiribati) a dit qu’il convenait d’éradiquer rapidement toutes les inégalités et de prendre en compte l’évolution démographique des populations.  « Nous devons nous assurer que nous allons poursuivre ce qui est juste pour nos populations, car ce qui était important il y a 20 ans, continue de l’être aujourd’hui », a-t-il souligné.  C’est le cas de la préservation de l’environnement pour les générations à venir.  Ayant salué la tenue du Sommet sur le climat, le 23 septembre dernier, il a estimé qu’il fallait traduire les annonces qui ont été faites en action sur le terrain.  Les défis et les niveaux de développement varient selon les pays, mais cette diversité ne doit pas les diviser dans l’élaboration d’un nouvel ordre économique mondial.  « Il faut agir maintenant », a insisté le représentant.  La fonte de la calotte polaire aura une incidence très importante sur les générations futures.  Les atolls comme Kiribati « sont sur la ligne de front de la lutte contre les changements climatiques ».  C’est « une question de survie et de dignité humaine ».  Pour cette raison, il faudrait que les objectifs de la CIPD au-delà de 2014 s’articulent autour des droits de l’homme.  « L’avenir de la planète dépendra d’un leadership visionnaire ».

M. AHMED SAREER (Maldives) s’est dit fier des succès de ces 20 dernières années en matière de développement qui a été couronné en 2011, par la sortie des Maldives de la liste des pays les moins avancés (PMA).  Cinq des huit OMD ont été réalisés et les trois restants sont en voie de l’être.  Les problèmes du pays sont notamment la répartition équitable de revenus et les violences contre les femmes.  À cet égard, le Gouvernement a adopté une loi sur l’égalité des sexes et formulé une loi sur la santé reproductive.  Le représentant a souligné que les jeunes constituent 44% de la population mais qu’ils sont confrontés à l’alcoolisme et à la consommation de drogues.  Le Gouvernement s’est donc résolu à adopter des programmes d’autonomisation des groupes vulnérables et de soutien aux enfants à risques.  En septembre 2014, un nouveau recensement de la population a été lancé avec pour objectif de définir de nouvelles politiques et mesures de développement.

M. BERNARDITO AUZA, Saint-Siège, a déploré que 1,2 milliard de personnes vivent encore dans la pauvreté extrême.  Nous ne devons pas nous contenter des résultats actuels, a-t-il dit, ajoutant que sortir de la pauvreté était le meilleur moyen pour un individu de jouir de ses droits fondamentaux.  Il a également regretté que de nombreux responsables politiques, ainsi que de larges secteurs des sociétés, perçoivent les migrations comme un phénomène négatif.  « Les clichés défavorables sur les migrants sont utilisés afin de promouvoir des politiques préjudiciables à leurs droits et dignité. »

Qualifiant la santé de pilier d’un véritable développement, M. Auza a regretté que le rôle de la CIPD en ce qui concerne la santé maternelle soit utilisé pour « promouvoir des droits à la santé reproductive préjudiciables à la vie humaine non encore née et aux besoins des femmes elles-mêmes ».  Les efforts pour remédier à la mortalité maternelle, la fistule obstétrique, la mortalité infantile et les maladies sexuellement transmissibles sont entravés par des politiques qui ne prennent pas en compte le droit à la vie des enfants non encore nés, a-t-il poursuivi.  Il a enfin indiqué que la santé reproductive incluant un droit à l’avortement contrevenait explicitement aux mots de la CIPD, défiait les normes morales et juridiques de certaines communautés et entravait les efforts pour répondre aux besoins véritables des mères et des enfants.

Mme AMY MUEDIN,Organisation internationale pour les migrations (OIM), a indiqué qu’il y avait 154 millions de migrants dans le monde en 1994, contre 232 millions aujourd’hui et que ce chiffre ne cessait d’augmenter.  « Les migrations contemporaines sont beaucoup plus complexes que dans les années 90 », a-t-elle expliqué.  Elles représentent une dynamique démographique très importante dans le cadre des discussions sur le programme de développement pour l’après-2015.  Si les liens entre migration et développement sont mieux reconnus, il faut néanmoins appeler les États à protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les migrants indépendamment de leur statut.  Il faut également lutter en faveur de l’intégration économique des migrants et contre la discrimination, le racisme et l’exploitation.  La représentante a proposé d’identifier des indicateurs concrets pour suivre le potentiel de développement des migrants et le respect de leurs droits.  « Si la migration est inévitable pour des raisons économiques et environnementales, elle est désirable pour répondre aux besoins des sociétés d’accueil », a-t-elle conclu.

M. ISLAM ABDULLAH HASSAN AL-AMRI,Ligue des États arabes, a dit qu’il est important d’établir la paix et combattre la violence dans la région arabe pour pouvoir réaliser le Programme d’action du Caire et relever les défis démographiques.  En 2013 précisément, la Ligue des États arabes a organisé au Caire, une Conférence sur la population et le développement en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population.  Cette Conférence a été une occasion pour les États membres de renouveler leurs engagements en matière de population et de développement.  Elle a aussi été une opportunité de demander l’inclusion du Programme d’action du Caire dans le programme de développement pour l’après-2015.  Cette vision arabe est un élément essentiel qui permettra de réaliser une politique démographique arabe et de parvenir à des objectifs démographiques parallèlement aux OMD, a indiqué le délégué. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième Commission: les délégations représentées par des jeunes appellent les gouvernements à investir davantage dans l’éducation

Soixante-neuvième session,
3e et 4e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4098

Troisième Commission: les délégations représentées par des jeunes appellent les gouvernements à investir davantage dans l’éducation

Les jeunes représentant leurs pays devant la Troisième Commission se sont mobilisés en force, aujourd’hui, pour appeler les États Membres à améliorer l’éducation qui leur est dispensée, mais également pour assurer leur pleine participation aux processus de prise de décisions.

Alors que l’Organisation mondiale du Travail (OIT) chiffre à 75 millions le nombre de jeunes actuellement au chômage, le délégué de la jeunesse du Sri Lanka a argué devant la Commission chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, laquelle achevait son débat sur le développement social, que ce phénomène et le sous-emploi des jeunes étaient dus au manque de formation et à l’absence d’une transition aisée de l’école au monde du travail. 

Préoccupée du fait que 21% des jeunes de son pays sont actuellement au chômage, la déléguée jeunesse de la Roumanie a proposé de moderniser la structure des systèmes d’éducation et d’augmenter le pourcentage du PIB que leur consacrent les pays. 

« Les jeunes du monde entier devraient pouvoir réaliser leur potentiel pour être de meilleurs étudiants, de meilleurs citoyens et de meilleurs êtres humains », a-t-elle estimé.  Le problème, a-t-elle dit, réside dans le fait que « les choses que vous apprenez à l’école ne se révèlent pas souvent très utiles pour votre vie professionnelle ».

La délégation norvégienne a, pour sa part, souligné que l’éducation avait également un rôle essentiel à jouer pour briser le cycle de discrimination et de pauvreté que connaissent les enfants handicapés, faisant notamment observer que pour pouvoir obtenir un emploi décent ou accéder à l’éducation supérieure, il importe de maîtriser l’écriture et le calcul.

Le délégué de la jeunesse de la Norvège a aussi averti que les problèmes de santé mentale chez les jeunes étaient en train de devenir un problème d’envergure mondiale.  Selon l’UNICEF, a-t-il rapporté, chaque année, 20% de la population mondiale connaît un problème de santé mentale et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique de surcroit que les jeunes de nombreux pays n’ont pas accès à des services de soins de santé mentale.

En négligeant cette question, s’est inquiété le délégué de la Norvège, « nous laissons les problèmes de santé mentale avoir un grave impact sur un milliard de jeunes ainsi que sur leur intégration sociale et économique ». 

À son tour, son homologue de la Belgique s’est préoccupé du fait que de nombreux enfants et jeunes continuaient d’être tyrannisés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. 

« Même dans une société ouverte ou proactive, a-t-il déploré, trop de jeunes sont rejetés pour la seule raison qu’ils sont lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres(LGBT) où qu’ils ne correspondent à la norme en ce qui concerne l’expression de leur genre. »

Au cours de cette journée de débat, nombre de délégués de la jeunesse ont également abordé la question de la représentation politique des jeunes et de leur participation aux processus de prise de décisions.  Le délégué de la Finlande a ainsi plaidé pour la création d’un forum permanent de la jeunesse mondiale et de nombreuses voix se sont également dites favorables à la création de parlements des jeunes au niveau national.

La délégation allemande a toutefois estimé que les Parlements devaient représenter toutes les tranches d’âge de la société et a appelé les gouvernements à adopter des systèmes législatifs représentatifs et inclusifs à tous les niveaux. 

« La garantie de l’accès au processus de prise de décisions ne suffit pas, a ainsi souligné le délégué jeunesse de l’Allemagne pour qui la condition sine qua non pour une participation effective des jeunes est avant tout l’octroi d’une éducation de qualité, « d’une éducation qui émancipe ».

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 9 octobre, à partir de 10 heures, avec un débat consacré à la drogue et au crime.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

--    Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/69/157)

--    Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/69/61-E/2014/4 et A/69/187)

--    Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/68/180)

--    L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’Action (A/69/183)

Suite du débat général

Mme LYDIA WALTER, déléguée des jeunes de l’Autriche, a insisté sur l’importance suprême de l’éducation pour raisonner en libre penseur et promouvoir le changement.  Elle a indiqué que l’éducation des jeunes filles et des femmes était cruciale pour édifier une société où règnent la liberté individuelle et le développement économique et humain.  Une société de ce type n’exclut aucun groupe, notamment en raison de son orientation sexuelle, a-t-elle dit.  Mme Walter a plaidé pour la promotion du respect et de l’esprit d’ouverture au sein de chaque institution éducative.

Elle a ensuite indiqué que seules la pensée libre et l’empathie permettront de mettre un terme à l’hostilité entre les peuples.  La déléguée des jeunes de l’Autriche a indiqué que l’éducation permettait de remédier aux échecs du système économique et de devenir des citoyens actifs.  Ces citoyens connaissent leurs droits et n’acceptent pas qu’ils soient bafoués, a-t-elle dit.

Mme Walter a insisté sur les conséquences dramatiques des changements climatiques.  « Agir pour lutter contre les changements climatiques sera certes difficile et coûteux, mais le coût de l’inaction sera encore plus exorbitant ». 

En conclusion, Mme Walter a indiqué qu’elle fêtait aujourd’hui son anniversaire.  « Il y a 25 ans, j’ai reçu le cadeau d’être née sur cette terre, faisons de cette terre, non pas un fardeau, mais un présent à notre génération et à celles à venir », a-t-elle dit.

M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a déclaré que l’autonomisation des individus devrait être l’objectif ultime du développement.  « Nous devons encourager la coopération entre toutes les parties prenantes au sein de la communauté internationale », a-t-il ajouté, en se félicitant de l’attention particulière portée dans les rapports avec l’Afrique où la pauvreté reste présente. 

L’Égypte a placé le développement social au titre de ses priorités, ainsi que l’égalité entre les sexes dans tous les domaines.  En vue de parvenir à un développement intégrant le handicap, le Gouvernement a lancé une initiative pour créer une base de données nationale sur les personnes handicapées.  Les mesures en faveur de la famille, de la santé, du logement, de l’éducation et de la prise en charge entre les générations ont gagné du terrain, a souligné le représentant, en rappelant que la famille est « une unité fondamentale de la société et la garante des droits des enfants ».  Par ailleurs, l’Égypte est convaincue que « les jeunes sont la pierre de touche » du développement durable. 

Enfin, le représentant a dit qu’il fallait mettre un terme aux occupations étrangères dans de nombreuses régions du monde, car elles ont un effet néfaste sur le développement.  Il a exhorté le Secrétaire général à intégrer cette dimension dans ses futurs rapports sur le développement social.

M. YAHYA AL OBAIDI (Iraq) a indiqué que son pays s’efforçait d’atteindre un niveau de vie décent pour tous ses citoyens par l’aide au logement, la prestation de services sociaux et l’éducation.  En outre, des textes législatifs consacrant la valeur de la personne humaine, ses droits et libertés fondamentales, ont été adoptés.

Des programmes et subventions visent à l’intégration des personnes handicapées au sein de la société et leur garantir une vie digne.  Les pouvoirs publics fournissent une assistance particulière aux services sociaux par les dividendes de la vente du pétrole et scellent des partenariats avec le secteur privé afin de favoriser l’emploi et la formation professionnelle.

Le représentant a mis en exergue les réalisations socioéconomiques des 10 années écoulées, en dépit des effets dévastateurs du terrorisme sur la population.

Mme EMILY KELLY, déléguée de la jeunesse de la République dominicaine, a jugé fondamental de poursuivre les efforts entrepris pour le développement social et de définir de nouvelles priorités dans « un contexte global mouvant ».  À cet égard, la réduction de la pauvreté est l’impératif le plus urgent, a-t-elle dit.  Pour briser le cercle de l’inégalité, il faut investir dans l’éducation, la santé et l’emploi des jeunes.  La République dominicaine, qui ne connaît pas l’analphabétisme, consacre ainsi 4% de son PIB à l’éducation.

Elle a également défendu les droits des personnes handicapées et des personnes âgées.  Son pays a promu un modèle de tourisme accessible aux personnes handicapées et, en tant que membre du Groupe des amis des personnes âgées, il a commencé à envisager l’élaboration d’une convention qui consacrerait leurs droits politiques, sociaux et économiques.  Enfin, elle a salué le dialogue avec la jeunesse promu par l’ONU et souhaité que les jeunes puissent influencer l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015. 

M. JOEL LINNAINMÄKI, délégué de la jeunesse de la Finlande, a déclaré avec force que ceux qui commettent des violations des droits de l’homme ne sauraient demeurer impunis d’autant plus que les victimes appartiennent souvent aux tranches de la population les plus vulnérables.  Les jeunes finlandais n’ont jamais entendu parler des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il déploré, ajoutant qu’il importait de « rendre les décisions des Nations Unies plus visibles » dans le monde.

Les jeunes, quant à eux, réclament une « chance de vivre en paix » dans un monde où chacun est solidaire d’autrui et vit décemment de son emploi.  Les jeunes de Finlande soutiennent que le développement n’est pas un vain mot mais qu’il nécessite des moyens et une solidarité avec les plus vulnérables.

 Citant par ailleurs les conclusions d’une étude récente de l’Institut d’études stratégiques de son pays, il a déclaré que l’idéologie n’était pas le moteur de la radicalisation des Chabab en Somalie, mais qu’il s’agissait en réalité de la pauvreté et de la marginalisation des jeunes.

Il a plaidé pour la création d’un forum permanent de la jeunesse mondiale et appelé les donateurs à contribuer généreusement au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse, en faveur des pays en développement.  Il a salué les efforts du Secrétaire général visant à donner davantage de visibilité aux jeunes grâce à son Envoyé pour la jeunesse et aux activités qu’il mène. 

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a expliqué que son pays s’efforçait de fournir une protection sociale à ceux qui en ont besoin.  Sa priorité est d’augmenter le taux de natalité tout en augmentant la longévité, avec des familles nombreuses et fortes, qui sont « le socle de la stabilité de la société ».   Les éléments clefs de sa politique sociale sont inscrits dans sa stratégie nationale de développement durable économique et social allant jusqu’à 2020.

Le Bélarus, qui cherche à promouvoir l’emploi et l’esprit d’entreprenariat, a atteint la majorité des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment la réduction du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté qui représentent aujourd’hui 5% de la population, contre 40% en 2000.

 De plus, a poursuivi le représentant, le pays offre des services de qualité en matière de santé, d’éducation et de culture pour augmenter le niveau de vie de la population, y compris des personnes âgées et handicapées, en partenariat avec des organisations non gouvernementales.  « Les jeunes doivent se voir garantir des chances égales », a-t-il souligné, en faisant remarquer que 2015 avait été déclarée « Année de la jeunesse » au Bélarus. 

Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a souligné la nécessité de faire en sorte que les questions relatives au développement social ne soient pas refoulées au profit de celles relatives au développement économique et aux aspects environnementaux, comme cela a été le cas dans le passé, dans le contexte des négociations intergouvernementales sur les objectifs du développement durable en cours.  Selon elle, l’élimination de la pauvreté, l’intégration sociale et l’accès au plein emploi dépendent directement de la promotion de l’autonomisation de tous.  « L’autonomisation » est un processus à multiples facettes, a souligné la représentante qui a notamment évoqué les services sociaux de base, la protection sociale, la facilitation de l’accès au marché du travail, la promotion d’institutions inclusives, la transparence, le respect des droits de l’homme et l’impartialité du système judiciaire.

La Mongolie s’est engagée sur cette voie, et son représentant a fait état des progrès réalisés en termes de participation civique dans le processus de prise de décisions politiques; de développement des technologies de l’information et de la communication (notamment l’accès gratuit aux services Internet et une couverture à hauteur de 90% du territoire par les réseaux de téléphonie mobile); de l’accès à un emploi décent à travers le programme national pour l’emploi qui a déjà créé 34 000 emplois sur un objectif total de 150 000; et l’éducation.

Pour ce qui est de l’éducation, les efforts récents du Gouvernement mongol ont notamment porté sur la lutte contre l’abandon scolaire, la promotion de l’alphabétisation pour tous et de l’apprentissage pour tous tout au long de la vie.  À ce titre, il a annoncé que sa délégation soumettrait une résolution intitulée « Alphabétisation à vie: changer l’avenir » à la Troisième Commission cette année.

Mme ALIA AL MUZAINI (Koweït) a fait des remarques sur le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale et a appuyé les recommandations qu’il contient en vue de l’accélération de l’autonomisation des différents groupes vulnérables.

Les sociétés ont le devoir de créer un contexte où chacun a les mêmes chances et de permettre l’adoption, dans la transparence, de politiques publiques socioéconomiques, sur la base d’un processus participatif et inclusif, a-t-elle dit. 

Depuis les années 1960, l’État du Koweït s’est engagé dans une politique sociale ayant permis la création de coopératives bénéficiant de subventions.  S’agissant de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées, une nouvelle loi impose des sanctions sévères contre tout individu ou institution qui ne respecte pas ses obligations vis-à-vis de cette catégorie de la société.

Le Koweït veille, en outre, à la protection des droits des personnes handicapées et s’inspire de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées.  La représentante a fait état d’un périple en mer organisé dans son pays pour attirer l’intention sur l’importance d’offrir les mêmes chances aux personnes handicapées.  D’autre part, des programmes spécifiques sont consacrés aux femmes, notamment pour favoriser l’allaitement.  Défendant les droits des Palestiniens contre l’occupation étrangère, l’intervenante a souligné que le Koweït avait offert 500 000 dollars en appui à l’Initiative « Un travail décent pour les Palestiniens » et pour coordonner les actions relatives au droit au travail.  

M. SAHEBZADA AHMED KHAN (Pakistan) a assuré que le Premier Ministre Nawaz Sharif avait placé le développement socioéconomique au cœur de son agenda national.  En particulier, l’éducation, les services de santé, la microfinance et l’exploitation des talents sont des éléments clefs de sa nouvelle politique de développement social.  Le but est de porter à 91% le taux d’inscription à l’école primaire et d’augmenter l’égalité des sexes.  Le Pakistan, qui consacre aujourd’hui 2% de son PIB à l’éducation, s’est engagé à doubler ce taux d’ici à 2018.

Le Pakistan est dans une phase de transition démographique, a ensuite expliqué M. Khan.  Près de 68% de la population est âgée de moins de 30 ans et des mesures ont été prises pour encourager l’emploi et l’autonomisation politique des jeunes, à travers notamment un « Parlement de la jeunesse ».

L’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse a lui-même effectué une visite au Pakistan en juin dernier.  De même, le Gouvernement s’attache à répondre aux besoins croissants de sa population âgée, qui représente plus de 11,6 millions de personnes, et à ceux des personnes handicapées avec un projet de déclaration sur les citoyens seniors actuellement à l’étude.

M. RAYNEESH HARIBAJAN, délégué de la jeunesse du Suriname, a expliqué que son pays disposait d’un Parlement des jeunes reconnu par la législation nationale et qui est constitué de 29 membres.  Il a indiqué que cet organe consultatif avait été créé pour permettre au Gouvernement de recevoir les commentaires des jeunes au sujet des politiques qui les concernent.  Chaque citoyen âgé entre 15 et 22 ans peut se porter candidat à l’élection des membres de cet organe et ce Parlement organise chaque année le Congrès de la jeunesse auquel sont conviés des ministres ainsi que le Président et la Vice-Présidente du Suriname.

M. Haribajan a ensuite expliqué que le Parlement des jeunes avait participé à des discussions avec le Ministère de l’éducation pour évaluer les règlements scolaires du pays afin de les rendre plus attentifs aux besoins des enfants.  Les membres du Parlement ont également formulé des recommandations en matière de technologie de l’information et des communications (TCI), lesquelles ont débouché sur l’octroi d’ordinateurs et de service Internet à plusieurs écoles du pays.

Le délégué a aussi affirmé que le Parlement avait entamé un débat sur les contributions des jeunes au programme de développement pour l’après-2015.  Il s’est ensuite enorgueilli du fait que le Suriname avait été cité pour ses meilleures pratiques en matière de participation des jeunes par le Conseil du développement social et humain de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Il a également évoqué la tenue, en novembre 2013, au Suriname, du premier Sommet de la jeunesse de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR).

Pour M. FREDERICK SHAVA (Zimbabwe), le véritable développement doit s’adresser à tous et permettre de réduire les inégalités plutôt que d’y contribuer.  Le Zimbabwe a tenté de tenir compte de cela dans ses politiques de développement depuis son indépendance en mettant notamment l’accent sur des programmes d’autonomisation permettant à son peuple de tirer profit et d’exploiter lui-même les ressources du pays.  Le Gouvernement a également misé sur l’éducation et la santé qui sont au cœur des efforts de développement et qui sont un préalable à toute économie vibrante. 

En optant pour l’accès universel à l’éducation, il a été possible d’atteindre des taux d’alphabétisation élevés malgré les sanctions économiques imposées au Zimbabwe, a souligné son représentant.  Au-delà de l’éducation primaire, le pays permet également d’accéder à l’éducation secondaire et tertiaire ainsi qu’à la formation professionnelle, l’objectif ultime étant de faire en sorte que les jeunes diplômés soient « employables ». 

Cela signifie plus de synergies entre le système éducatif et le système industriel, a précisé le représentant.   En effet, l’une des priorités de son Gouvernement est la création d’emplois qui est l’un des piliers de son programme de développement durable à l’horizon 2018, un autre étant l’exploitation interne des ressources naturelles du pays.  Reconnaissant l’importance de la cellule familiale pour le bien-être des personnes, le Gouvernement a mis en place des structures de protection et de soutien de la famille dont il attend un effet multiplicateur au niveau de toute la société.

Mme RADINA KOLEVA déléguée de la jeunesse de la Bulgarie, a vanté le sens de l’innovation et l’enthousiasme des jeunes qui ont la vision nécessaire « pour imaginer un monde meilleur » et l’énergie voulue pour y parvenir.  Malheureusement, les jeunes doivent faire face à de nombreux défis qui ont trait au chômage et à l’accès à une éducation de qualité.  Elle a plaidé en faveur de la participation des jeunes au processus de prise de décisions et de l’intégration des jeunes handicapés.

En Bulgarie, a précisé la déléguée, 28% des jeunes sont au chômage.  Ce problème est étroitement lié à l’élimination de la pauvreté, à la discrimination fondée sur l’âge, à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des jeunes.  Elle a demandé aux gouvernements d’encourager les jeunes de leurs pays à trouver des stages pour avoir une expérience professionnelle avant la fin de leurs études.  Une autre déléguée de la jeunesse bulgare, Mme ANI KOLEVA, a défendu le droit à l’éducation des jeunes handicapés et demandé que cette question soit inscrite dans le futur programme de développement. 

M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a affirmé que son pays avait créé, en octobre 2011, un ministère du développement et de l’inclusion sociale, chargé de la mise en œuvre du Système national de développement et d’inclusion social visant à l’atténuation de la pauvreté, des inégalités et des risques sociaux. 

La Stratégie nationale « Inclure pour croître » comporte cinq axes stratégiques: nutrition infantile, développement de la petite enfance, développement intégral de l’enfance et de l’adolescence, inclusion économique et protection de l’adulte.  Elle a été élaborée et mise en œuvre par le Ministère.

Néanmoins, sans stabilité politique, il ne saurait y avoir de développement, ce qui fait que le Gouvernement a augmenté de 12% son budget social pour l’exercice 2015 et près de la moitié du budget sera alloué à l’éducation et à la santé ainsi qu’à l’élargissement des programmes sociaux pour les plus vulnérables, a expliqué l’intervenant.  Le pays s’est lancé le défi de sortir de la pauvreté, d’ici à la mi-2016, le cinquième de la population dans cette catégorie.   

Mme MAHISHA BALAJ, déléguée de la jeunesse du Sri Lanka, a dit avoir rencontré des jeunes de son pays qui ont salué le fait que l’éducation soit gratuite de la maternelle, où le taux d’inscription est de 100%, à l’université.  Toutefois, elle a fait état de « disparités dans la répartition des ressources entre les zones urbaines et rurales. » 

Le chômage et le sous-emploi des jeunes sont dus au manque de formation et à l’absence d’une transition aisée de l’école au monde du travail.  Toutefois, grâce à des centres de formation professionnelle, le taux de chômage est récemment passé de 21% à moins de 18%.

Elle a rappelé que la Déclaration de Colombo a demandé la création d’une « Journée internationale de la jeunesse », qui serait l’occasion de sensibiliser les décideurs sur l’importance de fournir aux jeunes de meilleures opportunités.

Un autre délégué de la jeunesse, M. SENEL WANNIARACHCHI, « né à l’époque d’un conflit sanglant », a évoqué l’histoire de sa mère qui a lutté seule pour les élever lui et sa sœur.  Il a réfléchi aux relations de pouvoir au sein de la société et dit qu’il fallait renforcer l’accès à l’éducation pour les filles. 

Si elles ont de meilleurs résultats que les garçons, il reste cependant beaucoup à faire pour veiller à ce qu’il y ait plus de jeunes femmes représentées au Parlement.  Notant qu’il existe un « Parlement des jeunes » au Sri Lanka, il a souligné que sa génération, qui « a grandi avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », comprend qu’elle a le pouvoir de changer sa vie.

M. YIGIT CANAY (Turquie) a souligné que son pays relevait le défi du développement social avec détermination et sérieux.  Ainsi, les taux de mortalité maternelle et infantile ont été réduits, celui de la scolarisation primaire a augmenté. 

Il reste à fournir des efforts en matière des droits des personnes âgées, en prenant en considération la nouvelle réalité démographique d’une population vieillissante, a-t-il expliqué.

L’éducation est un vecteur clef du développement et, dans ce contexte, l’égalité des chances est déterminante au sein d’une société démocratique pour tous, qui s’efforce de gommer les inégalités socioéconomiques.

M. KELEBONE MAOPE (Lesotho) a déclaré que depuis le Sommet mondial de 1995 pour le développement social, le Lesotho avait redoublé d’efforts pour favoriser un développement social soutenu.  Le pays s’est particulièrement mis à l’écoute des plus défavorisés pour la planification de nouveaux programmes qui répondent véritablement à leurs besoins.  D’autre part, l’intégration des personnes handicapées dans les programmes de développement social a aussi été amorcée au Lesotho, qui a également réussi à devenir le pays le plus alphabétisé de l’Afrique australe.

Pour M. Maope la réduction de la pauvreté est « devenu un défi chronique ».  En effet, la réduction de la pauvreté est un problème complexe qu’aucun pays ne peut surmonter faute de coopération internationale.  Il a cité l’exemple de l’émergence d’épidémies comme celle du VIH/sida, qui sape la productivité économique et a des effets négatifs sur les résultats scolaires des orphelins et des enfants vulnérables.

Depuis 2006, le Lesotho s’emploie à maîtriser cette situation par des programmes de prévention, de contrôle et de gestion du VIH/sida.  Un avenir durable pour tous est possible, a-t-il déclaré, en invitant à accorder la priorité aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) non atteints et au renforcement de la coopération à tous les niveaux pour les réaliser et à se doter d’un programme plus ambitieux pour l’après-2015, qui consisterait non seulement à inverser la tendance du HIV/sida mais aussi à l’élimination de la pandémie.

Mme CAROLINA PODOROGHIN (Moldova) a dit que traiter de l’exclusion et des inégalités sociales devrait être au cœur des nouveaux objectifs de développement durable.  Au cours des deux dernières années, la politique de développement social de Moldova a été axée sur l’autonomisation des individus et sur la capitalisation du potentiel humain. 

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Programme d’action du Caire, le Plan d’action de Madrid et la Déclaration de Beijing ont été intégrés dans les lois nationales et la stratégie du Gouvernement, permettant d’améliorer la qualité de vie et d’accroître le rôle des femmes dans la vie sociale et politique du pays.

En outre, Moldova, après avoir accédé à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a adopté une loi sur l’inclusion sociale de ces personnes qui permet la création de conditions adéquates en matière d’infrastructures, d’éducation et d’emploi.

De plus, a poursuivi la représentante, Moldova s’est engagée à réduire le chômage, en particulier chez les jeunes, grâce à sa Stratégie nationale pour la jeunesse 2010-2015, inspirée de la Stratégie européenne sur la même question.  L’Accord d’association que Moldova a signé en juillet dernier avec l’Union européenne devrait, en outre, contribuer aux efforts de développement.

M. JOSEPH DELLATTE, délégué jeunesse de la Belgique, a fait observer que les enfants et les jeunes n’avaient pas toujours conscience du fait qu’ils avaient des droits.  Il a expliqué que les jeunes belges pouvaient à présent saisir le Comité des droits de l’enfant de l’ONU en cas de violation de leurs droits.  Le délégué a ensuite appelé les gouvernements et l’ONU à continuer de disséminer des informations auprès des enfants et des jeunes sur l’exercice de leurs droits, insistant notamment sur l’importance de l’égalité, quels que soient le sexe ou l’identité de genre d’une personne.

Le délégué s’est inquiété du fait que de nombreux enfants et jeunes continuaient d’être tyrannisés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.  Même dans une société ouverte ou proactive, a-t-il déploré, trop de jeunes sont rejetés pour la seule raison qu’ils sont lesbiennes, gays, bisexuels et transgenresoù qu’ils ne correspondent à la norme en ce qui concerne l’expression de leur genre.  Il a estimé qu’il était du devoir des Gouvernements d’informer ces jeunes de leurs droits et de les protéger.

Le délégué a expliqué que des programmes d’éducation à la sexualité étaient à présent dispensés dans les écoles belges afin d’informer les jeunes de leurs droits.  Il a indiqué que les jeunes voulaient une approche politique mondiale en ce qui concerne le droit à l’égalité du genre et a fait part de son appui à la campagne #HeforShe d’ONU-femmes.  Il a également souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 veille à la promotion des droits des jeunes.

Mme ISELIN HEBBERT LARSEN (Norvège) a expliqué que son gouvernement mettait l’accent sur l’amélioration de la situation des personnes handicapées.  Elle a indiqué que l’éducation représentait le moyen le plus efficace pour briser le cycle de discrimination et de pauvreté que connaissent les enfants handicapés, soulignant notamment que tous les enfants devaient maîtriser l’écriture et le calcul pour obtenir un emploi décent et accéder à l’éducation supérieure.

Mme Larsen a observé que 80% des enfants handicapés vivaient dans les pays en développement, lesquels disposent de peu de statistiques pour les identifier.  Selon les estimations, a-t-elle enchaîné, un tiers des enfants qui ne sont pas scolarisés ont un handicap; ils ne reçoivent pas une éducation adaptée à leurs besoins et abandonnent leurs études plus tôt que la moyenne.

Mme Larsen a expliqué que l’éducation était la principale priorité de la politique de coopération internationale de la Norvège et que son gouvernement avait augmenté de 15% ses contributions dans ce domaine.  Elle a ensuite souligné l’importance de procéder à des collectes de données, de créer des écoles publiques inclusives et de veiller à la formation des enseignants.

À son tour, M. ADRIAN LORENTSSON, délégué de la jeunesse, a indiqué que les problèmes de santé mentale chez les jeunes étaient en train de devenir un problème d’envergure mondiale.  Il a souligné que, selon l’UNICEF, chaque année, 20% de la population mondiale connaissait un problème de santé mentale et que l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS) avait relevé que les jeunes de nombreux pays n’avaient pas accès à des services de soins de santé mentale.

En négligeant cette question, s’est-il inquiété, « nous laissons les problèmes de santé mentale avoir un grave impact sur un milliard de jeune ainsi que sur leur intégration sociale et économique ».  Le délégué s’est aussi préoccupé du fait que selon l’UNICEF, 31 millions de filles en âge d’aller à l’école primaire n’étaient pas scolarisées.

M. Lorentsson a exhorté les États Membres à faciliter la participation des jeunes handicapés aux processus de prise de décisions, et à améliorer la qualité de l’éducation de base et de la formation dispensée aux filles notamment.

« Les jeunes du monde entier devraient pouvoir réaliser leur potentiel pour être de meilleurs étudiants, de meilleurs citoyens et de meilleurs êtres humains », a estimé Mme BIANCA DRAGOMIR, déléguée de la jeunesse de la Roumanie.  Elle a proposé de moderniser la structure des systèmes d’éducation et d’augmenter le pourcentage du PIB que leur consacrent les pays. 

En Roumanie, le taux de chômage atteint 21%.  Le problème, a-t-elle dit, réside dans le fait que « les choses que vous apprenez à l’école ne se révèlent pas souvent très utile pour votre vie professionnelle ».  Les spécialistes de l’éducation savent à quoi doit ressembler l’éducation et les employeurs savent ce qu’ils recherchent chez leurs employés.  « Nous savons quel genre d’éducation nous voulons » au XXIè siècle, a-t-elle conclu.

À son tour, M. LUCA CIUBOTARU, délégué de la jeunesse roumaine, a rappelé que l’éducation préparait les jeunes à l’emploi, mais également à leur « vie en tant que citoyens ».  Il a donc suggéré d’englober une dimension civique.  Au niveau de l’Union européenne, 14 millions de jeunes âgés de 14 à 29 ans sont sans emploi, éducation ou formation et coûtent à l’Europe 120 millions d’euros.

Il a valorisé « l’effort individuel de tout un chacun pour améliorer la situation de nos pairs les plus vulnérables », en encourageant les jeunes à s’impliquer dans des organisations non gouvernementales et à faire du volontariat.  Enfin, il a annoncé que la ville de Cluj-Napoca, en Roumanie, sera la « capitale européenne de la jeunesse » en 2015.

M. YAO SHAOJUN (Chine) a souligné que seules des politiques sociales adéquates pouvaient conduire à un développement harmonieux pour permettre à chacun de recueillir ses fruits.  L’assistance aux pays en développement est indispensable, a-t-il déclaré, en encourageant chaque État Membre à relever le niveau et la qualité de vie de ses citoyens.

Il a aussi souligné la nécessité d’aider les jeunes pour leur permettre une participation active au sein de la société.  Chaque gouvernement se doit de garantir à chaque individu le droit à l’éducation et d’éliminer l’analphabétisme, d’améliorer l’apprentissage et l’éducation dans tous les cycles de la vie.  Le Programme de développement pour l’après-2015 est l’occasion idéale pour s’attaquer à tous les problèmes sociaux et préserver l’équité et la justice sociale en mettant l’accent sur la diversité des types de développement.

En 2013, le revenu par habitant a augmenté de 7% et les allocations au logement ont été revues à la hausse, pour atteindre 6,5 millions cette année.  Surtout, l’administration publique sociale a été améliorée pour faciliter la participation du public.

Faisant état de la menace au développement social que constitue l’épidémie actuelle d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le représentant a indiqué que la Chine avait dépêché près de 200 médecins et agents de santé sur le terrain, et fourni des médicaments à la Guinée, à la Guinée-Bissau, à la Sierra Leone et au Libéria.  La Chine a, de même, alloué 2 millions de dollars à l’Union africaine et à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Des laboratoires ont été mis en place et une trentaine de spécialistes chinois y travaillent pour aider à améliorer la lutte contre la maladie. 

Mme RITA DHITAL (Népal) a souligné que l’émancipation de la personne était essentielle au renforcement du pilier social du développement durable.  Elle a expliqué que le treizième plan de développement du Népal, qui est en train d’être mis en œuvre, mettait l’accent sur la réduction de la pauvreté et du chômage par le biais d’une croissance inclusive et soutenue.

Des programmes de création d’emploi et de développement de l’infrastructure ont notamment été mis sur pied à l’intention du secteur agricole.  Le Népal a également adopté une politique de discrimination positive dans les domaines de l’éducation et de l’emploi et des programmes de formation et des systèmes d’appui ont été élaborés à l’intention des femmes, des jeunes, des personnes handicapées et des personnes âgées.

Mme Dhital a aussi indiqué que son gouvernement s’était engagé à veiller à ce que les filles, les enfants qui connaissent des circonstances difficiles et les enfants appartenant à des minorités ethniques aient accès à une éducation gratuite et obligatoire.  La représentante a également souligné que le Népal accordait la priorité au développement des zones rurales, mais s’est toutefois inquiétée du nombre croissant de travailleurs migrants qui partent pour l’étranger tandis que leurs familles demeurent sur place.

M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) s’est félicité de la croissance économique récente du Paraguay, pays enclavé peuplé de 6,5 millions d’habitants.  Il a néanmoins estimé que cela ne suffisait, les bénéfices de cette croissance ne touchant pas encore tous les citoyens puisque la pauvreté extrême est passée de 18,8% en 2009, à 10,1% en 2013.  Elle ne concerne qu’un Paraguayen sur 10, tandis que la pauvreté affecte un citoyen sur 4, a-t-il expliqué.

 Il a mis l’accent sur un programme national visant à l’amélioration des revenus et à l’accès aux services sociaux pour les familles qui vivent dans des conditions de pauvreté extrême.  Ces familles résident dans des départements et districts socialement vulnérables, où les communautés et les établissements humains sont confrontés à des précarités multiples en termes d’infrastructure, de services sociaux, de rareté de l’emploi et de maigre rendement des fermes paysannes.

Parmi les mesures prises, figurent notamment des transferts d’argent à condition que le bénéficiaire accepte des soins de santé et de vaccination des enfants au foyer, l’inscription scolaire et le développement d’initiatives productives.

M. Dos Santos a mis l’accent sur la coopération internationale, financière et technique en tant qu’outil d’appui aux initiatives et programmes nationaux de développement, dont son pays a bénéficié pendant nombre d’années.  Il a insisté sur les formules de coopération qui répondent aux principes de l’appropriation nationale, d’harmonisation et de diversité sociale et culturelle des pays.     

M. NGUYEN TRAC BA (Viet Nam) a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour répondre aux causes de la pauvreté et de l’exclusion sociale et assurer la protection sociale.  Les efforts d’émancipation de la personne, par l’intermédiaire de l’éducation et de la création d’emploi notamment, doivent continuer de mobiliser l’attention, a-t-il estimé.

M. Nguyen a expliqué que le Viet Nam est en train de mettre en œuvre une stratégie nationale pour le développement de la famille qui cible notamment les familles vivant dans les zones rurales ou montagneuses et qui font face à des « difficultés extrêmes ».

Le Gouvernement déploie également des efforts pour permettre à 250 000 personnes handicapées d’avoir accès à la formation professionnelle et à l’emploi ainsi qu’aux bâtiments et aux transports publics.  Le représentant a aussi annoncé que le Viet Nam était dans la phase finale du processus de ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

M. Nguyen a ensuite parlé de la Stratégie de développement de la jeunesse qui vise à créer, chaque année, au moins 600 000 nouveaux emplois en faveur des jeunes et faire baisser le taux de chômage parmi cette tranche de la population à moins de 7%.  Par ailleurs, le Programme national d’action pour le vieillissement permet à trois millions de personnes âgées de bénéficier d’une couverture de santé gratuite.

M. XAVIER LASSO MENDOZA (Équateur) a plaidé pour des objectifs du développement susceptibles de gommer les inégalités.  « Nous devons passer d’objectifs de « subsistance humaine », quantifiables par des critères de consommation et de marché, à des objectifs encore plus justes, qui prennent en compte la pleine jouissance d’une vie digne pour l’ensemble de nos peuples », a-t-il résumé, estimant que cela était possible si l’ordre du jour de développement pour l’après-2015 et au-delà, privilégie l’être humain en le plaçant au-dessus du capital. 

Au plan national, l’Équateur a consenti des investissements historiques et sans précédent dans la santé et l’éducation, garanti et amélioré l’accès à la justice et promu la réalisation effective des droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au travail, le droit au loisir et l’expression artistique.  Il a regretté qu’en matière de développement, les recettes traditionnelles des institutions financières orthodoxes et les doctrines néolibérales qui considèrent l’investissement social comme une dépense soient toujours de mise, surtout à l’heure du bilan des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de l’évaluation des engagements du Sommet mondial sur le développement social.

L’Équateur a réduit, de son côté, l’incidence de la pauvreté, ainsi que la pauvreté due à des besoins de base non satisfaits.  Dans le cadre du programme national du développement social, le pays a fait sienne l’aspiration du Forum international des femmes autochtones la résolution du Conseil économique et social (ECOSOC) figurant dans la résolution A/56/4 sur les femmes autochtones, acteurs clefs de l’élimination de la pauvreté et de la faim. 

L’apport du travail des femmes dans l’économie équatorienne a également été reconnu et des politiques de développement inclusives ont permis de garantir l’apport de la présence des femmes et de leurs propres visions du monde, a-t-il ajouté.  

M. ABDULAKAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que son pays, petit de taille, était l’un des plus peuplés du monde et qu’il avait des ressources très limitées.  Le Bangladesh a néanmoins adopté « une approche centrée sur les personnes » dans son programme de développement.  Leur autonomisation passe par l’élimination de la pauvreté, l’éducation, la formation, l’élimination de la discrimination et de l’extrémisme et « l’inclusion des exclus ».

Le Premier Ministre, Mme Sheikh Hasina, a établi un fonds d’affectation spéciale pour aider des étudiants méritants sans ressources et plusieurs mesures d’incitation ont été prises en vue de renforcer la participation à l’école, comme la distribution de 331 millions de livres gratuits.  L’accent est mis également sur l’apprentissage numérique. 

Par ailleurs, a expliqué M. Momen, le Bangladesh a placé les femmes en tête de ses initiatives de développement.  Une série de programmes ont été conçus pour les aider en matière de santé, d’éducation, d’emploi, d’entreprenariat et de crédits, de congés maternité ou de participation à la vie politique.  De même, les jeunes font l’objet d’efforts particuliers pour leur accès au marché du travail. 

En conclusion, le représentant a rappelé que la coopération internationale devait être renforcée pour permettre aux pays en développement de progresser, notamment ceux qui, côtiers comme le sien, sont la proie de catastrophes naturelles répétées.    

M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a annoncé que son gouvernement lancerait, au cours des prochaines semaines, la toute première loi sur le handicap, laquelle sera suivie par le lancement de la Stratégie nationale sur le handicap.  Il a parlé de la nécessité de renforcer la communication entre les personnes handicapées et leur famille, l’État, les fournisseurs de services et les organisations non gouvernementales.

Un point focal a également été établi au sein du Gouvernement afin de faire évoluer la perception et le comportement à l’égard des personnes handicapées.  M. Grima a aussi affirmé qu’une loi sur le gardiennage avait été adoptée pour aider les personnes qui en ont besoin à protéger leur bien-être et leurs biens.  Une loi sur la protection des adultes est en cours d’élaboration, tandis que les conseils locaux sont encouragés à mettre sur pied des projets d’infrastructure pour veiller à ce que les communautés soient accessibles à l’ensemble des citoyens.

M. Grima a aussi indiqué que le Secrétaire parlementaire pour les droits des personnes handicapées et le vieillissement actif cherchait à renforcer le rôle des organisations non gouvernementales dans le domaine de l’octroi de services.  Le Gouvernement maltais envisage également d’investir avec le secteur privé dans des projets de développement à l’intention des personnes handicapées.

M. KHALED MANZLAWIY (Arabie saoudite) a déclaré que son pays n’avait épargné aucun effort pour assurer le bien-être social de sa population et avait créé, entre autres, un centre pour le dialogue familial et mis en place une politique tendant à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, ainsi que des mesures en matière d’alphabétisation. 

Le Royaume a érigé, en priorité nationale, la participation des personnes handicapées à la vie nationale et des textes de lois permettent d’accorder des subventions et des aides tant à ces personnes qu’à celles qui prennent soin d’elles.  Il s’est dit convaincu de l’importance du dialogue et de l’échange d’opinions sans à priori ni extrémisme d’aucune sorte.

L’Arabie saoudite, à travers des initiatives de développement, s’efforce également d’élargir les capacités d’emploi des jeunes, notamment par la création d’un centre d’aide à l’emploi.  Il a enfin appuyé les conventions internationales relatives aux différents aspects du développement.  

Mme CELINA GREPPLER, déléguée de la jeunesse de l’Allemagne, a affirmé que les sept milliards de personnes que comptait la planète ne souhaitaient pas être définies uniquement par leur âge.  Elle s’est félicitée de la perspective de pouvoir travailler avec des personnes de tous âges pour faire face aux défis actuels.  La déléguée a fait observer que les droits des jeunes englobent tant les droits des femmes que ceux des hommes et les droits des migrants, ainsi que le droit à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.

M. OZAN SOLMUS, autre délégué de la jeunesse de l’Allemagne, a souligné que la diversité devait être considérée comme une occasion, une source d’inspiration plutôt qu’une source de conflit et de haine.  Reprenant la parole, Mme Greppler a appelé les gouvernements à adopter des systèmes législatifs représentatifs et inclusifs à tous les niveaux et a estimé que les Parlements devaient représenter toutes les tranches d’âge.  Pourquoi les jeunes sont-ils exclus des procédures démocratiques de vote?  Pourquoi les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile demeurent-ils invisibles?  Pourquoi les femmes ne sont-elles par correctement représentées au sein des parlements et des fonctions exécutives? a-t-elle lancé.

Mais la garantie de l’accès au processus de prise de décisions ne suffit pas, a poursuivi M. Solmus, pour qui la condition sine qua non pour une participation effective était l’octroi d’une éducation de qualité, « d’une éducation  qui émancipe ».

Mme JESSICA ELIO (Bolivie) a déploré que les engagements pris lors du Sommet sur le développement social soient restés lettre morte et a réaffirmé la détermination de la Bolivie à éliminer la pauvreté extrême en opérant les réformes nécessaires à tous les niveaux.  Huit années après l’arrivée au pouvoir du Président Evo Morales, le taux de pauvreté a chuté de 62,4% à 36,3%, et celui de la pauvreté extrême de 37% à 18,7%, soit une réduction de 20 points.  Ainsi, environ 2 des 4 millions de personnes qui vivaient dans la pauvreté extrême en 2005 en sont sorties.

D’un autre côté, avec les fonds de nationalisation des entreprises, et la création d’une mesure incitative monétaire pour la scolarisation des enfants, l’abandon scolaire est passé de 6% en 2006 à 1,8% aujourd’hui.  Le taux de malnutrition chronique, quant à lui, a baissé à 15,5% pour les enfants de moins de 2 ans et le Gouvernement espère atteindre 19% en 2015.

Le taux d’alphabétisation des jeunes âgés de 15 à 24 ans a augmenté grâce à la coopération avec Cuba et le Venezuela à travers des programmes lancés en 2006.  La Bolivie a aussi réduit la mortalité maternelle par une couverture de santé maternelle et l’octroi de bons aux femmes enceintes et aux enfants jusqu’à l’âge de 2 ans.  Les personnes handicapées jouissent de la protection de l’État et ont droit aux soins de santé et à l’éducation ainsi que la possibilité de pleinement exploiter leurs capacités. 

M. DANIEL ROSA, délégué de la jeunesse du Honduras, a indiqué que sa présence marquait la première fois que son gouvernement était représenté par un jeune au sein d’une instance internationale.  Il a expliqué que le Gouvernement hondurien veillait à la l’inclusion des jeunes au dialogue politique et honorait les résolutions de l’ONU qui appellent les gouvernements à assurer une plus grande participation des jeunes.

Il a reconnu toutefois que des défis demeuraient, le manque de ressources entravant les perspectives pour les jeunes, dans les zones rurales notamment.  Il a rappelé qu’à l’occasion du débat général de l’Assemblée générale, le Président hondurien avait appelé les États et les entreprises à investir au Honduras et dans la jeunesse.

En outre, afin de réduire la violence parmi les jeunes, le Ministère du développement et de l’inclusion sociale a créé des projets à l’intention des jeunes âgés entre 12 et 30 ans qui vivent dans des zones à risque.M. Rosa a aussi appelé les États Membres à améliorer la participation des jeunes à des activités extrascolaires afin d’empêcher ces derniers de commettre des actes nuisibles pour la société.

Mme DESIRÉE CEDEÑO RENGIFO (Panama) a constaté que l’élimination de la pauvreté demeurait un défi majeur d’envergure mondiale dont les niveaux avaient été aggravés par la convergence, ces dernières années, des crises climatique, humanitaire, financière, économique, alimentaire et énergétique.  Elle a jugé qu’en dépit des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les groupes marginalisés restaient à la traîne en raison de facteurs comme la géographie, la vulnérabilité, le vieillissement, le handicap ou les maladies.  Le Panama a axé ses efforts en matière de développement social sur ses politiques universelles ciblant la petite enfance et les communautés autochtones, ainsi que sur la lutte contre l’exclusion et les inégalités dans tous les secteurs.

Un programme centré sur la sûreté dans les quartiers s’efforce d’éliminer les causes de la délinquance, en offrant un appui social et une formation professionnelle et culturelle aux jeunes des bandes ou qui risquent de sombrer dans la délinquance.  Ce programme passe par la construction de quatre nouvelles écoles de formation professionnelle et plus de 1 100 jeunes s’y sont inscrits, dont 600 sont des membres de gangs. 

De son côté, le Réseau d’opportunités est un projet étatique de lutte contre l’extrême pauvreté grâce auquel plusieurs institutions étatiques offrent des services sociaux divers à la population ciblée.

Enfin, le Vice-Ministère des questions autochtones est devenu un Ministère, conformément au Pacte de gouvernabilité de 2014 conclu entre les partis politiques.  Le Gouvernement accorde une attention particulière au développement socioéconomique des autochtones, lesquels représentent l’un des groupes les plus affectés par la pauvreté. 

Mme Rengifo a encore expliqué que son pays connaissait un vieillissement de sa population.  Des mesures sont prises pour remédier à cette situation, de sorte à assurer une transformation durable à long terme. 

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a rappelé que l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale sont les trois piliers du développement social et qu’il reste encore beaucoup à faire pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 

Grâce à des investissements importants, le revenu moyen par habitant en Algérie est passé 1 801 dollars en 2001 à 5 650 dollars en 2012.  Plus d’un dixième du PIB est consacré à des prestations d’assistance sociale pour lutter contre la pauvreté.  Quant au taux de chômage il est passé de 15,3% en 2005 à 9,75% en 2012.

Dans le domaine de l’éducation, a poursuivi le représentant, 95,5% des enfants âgés de 6 à 15 ans sont scolarisés.  En matière de santé publique, la mortalité infantile et maternelle a diminué et l’espérance de vie générale est pratiquement de 76 ans. 

Une commission nationale sur l’accessibilité a été créée en 2011 pour améliorer la situation des personnes handicapées, tandis que des textes sont en train d’être adoptés pour renforcer l’intégration économique et sociale des personnes âgées.   

Mme GLADWELL WAMBUI KAHARA, déléguée de la jeunesse du Kenya, a indiqué que de nombreux jeunes réfugiés de Somalie ou d’Éthiopie avaient pu bénéficier du système éducatif de son pays.  Elle a souligné le lien qui existait entre le problème des réfugiés, la situation économique du pays et la dégradation de l’environnement.

Elle a ensuite insisté sur le fait que l’émancipation des jeunes permettra de renforcer leur intégration sociale et économique.  Le Gouvernement kenyan met l’accent sur l’éducation de qualité, la formation, l’accès à l’information et à un crédit, ainsi qu’aux technologies qui favorisent le développement.  Un fonds a notamment été élaboré à l’intention des jeunes entrepreneurs et le Gouvernement entend octroyer 30% des marchés aux femmes et aux jeunes notamment.

La déléguée a souligné que les jeunes avaient la capacité de créer des emplois et des richesses et a indiqué que son gouvernement entendait placer les jeunes au centre des processus économiques.  Mme Kahara a aussi fait savoir que son gouvernement était en train d’agrandir l’ampleur des services destinés aux jeunes.  Un programme national pour le bénévolat est également en train d’être mis sur pied afin d’inciter les jeunes à participer de manière sérieuse à la vie de leurs communautés.

M. ERWIN NINA (Albanie) a indiqué que le chômage exigeait des mesures urgentes et que plusieurs programmes d’adaptation de la formation aux besoins du pays avaient permis quelques avancées.  Pendant l’année écoulée, la stratégie pour l’emploi a permis la création de plus de 11 590 nouveaux emplois, et une attention particulière est accordée à l’égalité hommes-femmes. 

Il a appuyé pleinement le processus intergouvernemental de discussions autour du programme de développement pour l’après-2015 et insisté sur la prise en compte de la nécessité d’offrir des emplois aux jeunes.  Il a estimé qu’il fallait garantir, d’urgence, les droits et libertés fondamentales de tous, tels que recommandé par le Secrétaire général dans ses différents rapports. 

Il a aussi appuyé le mandat du Groupe de travail sur les personnes âgées.  Rappelant que le droit des personnes handicapées était garanti par la législation albanaise, il a souligné que l’année dernière deux d’entre elles avaient été nommées à des postes très en vue, dont l’un au Bureau du Médiateur.  L’accent est mis, par ailleurs, sur l’accès aux bâtiments publics. 

M. AMINA SMAILA (Nigéria) a déclaré que l’autonomisation, l’intégration sociale et l’inclusion sont des objectifs fondamentaux de la politique nigériane.  Le chapitre II de la Constitution aborde plusieurs questions de justice sociale, de protection des libertés et des droits, et garantit le développement équitable de tous les citoyens.  Dans cet esprit, le Nigéria a conçu une politique nationale en faveur de la jeunesse et s’apprête à faire de même pour les personnes âgées. 

Un plan d’action national sur la famille est en cours d’adoption, tandis que des programmes particuliers visent à aider les foyers en difficulté.  Le Nigéria s’intéresse également aux questions touchant les personnes handicapées, à travers une campagne de sensibilisation et des bâtiments publics rendus accessibles à tous.  Une équipe de para-athlètes a récemment participé aux jeux du Commonwealth.   

M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que le Président Blaise Compaoré, dans son programme de développement quinquennal « Bâtir ensemble un Burkina émergent », faisait du capital humain le socle principal du développement social et économique du pays, « dans un cadre propice de paix et de cohésion sociale ». 

En 2013, le Gouvernement a adopté la « Politique nationale de protection sociale » pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, notamment en milieu rural.  Une charte nationale de la solidarité a été élaborée.  De plus, en 2014, d’importantes ressources financières et matérielles ont été affectées « pour une prise en charge holistique des personnes handicapées, notamment des enfants ».

Le Burkina Faso, dont 80% de la population a moins de 35 ans, est confronté au problème de l’emploi, de l’éducation et de la formation professionnelle, a poursuivi M. Kogda.  C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a mis en place « un Cadre de stratégie de croissance accéléré et harmonieux qui prenne en compte les aspirations et les besoins de toutes les couches sociales ». 

Enfin, chaque année, un forum national de la jeunesse examine les questions majeures de la jeunesse et donne des orientations en vue de leur résolution.  Une politique nationale de la jeunesse couvrant la période 2015-2024 est ainsi en cours d’adoption.        

Mme MPHO M. MOGOBE (Botswana) a expliqué que le Gouvernement de son pays avait donné la priorité à l’élimination de la pauvreté extrême, à la création d’opportunités pour un emploi décent, à la promotion de l’intégration sociale, y compris l’égalité des sexes, et à l’accès à l’éducation et à des soins de santé de base. 

Elle a fait remarquer que de nombreux habitants n’avaient pas accès ou un accès limité à l’eau potable, à l’assainissement, à l’alimentation et à un logement.  Pour surmonter ces obstacles, le Botswana a introduit des initiatives qui ont commencé à produire des résultats positifs.

Ainsi les niveaux de pauvreté sont-ils passés de 30,06% en 2002-03 à 19,3% en 2009-10.  Par ailleurs le gouvernement s’est engagé à protéger les groupes vulnérables, tels que les femmes, les enfants, la jeunesse, les personnes âgées et les personnes handicapées.

Évoquant l’impact de la récession mondiale et des changements climatiques, et les capacités nationales limités du pays, Mme Mogobe a souligné l’importance de la coopération avec le système des Nations Unies et les partenaires du développement.

M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a fait remarquer que 90% des Ukrainiens faisaient de la justice sociale l’une de leurs priorités.  Malheureusement, les progrès réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement ont été entravés « par le conflit provoqué dans les régions de l’est du pays et par l’annexion illégale de la Crimée qui ont des conséquences dévastatrices pour la population et les communautés ».

En dépit du cessez-le-feu et du mémorandum en neuf points du 19 septembre dernier, des violations graves du cessez-le-feu ont lieu tous les jours, a déploré le représentant.  Les déplacements à l’intérieur du pays augmentent et les vies des civils sont mises en danger « par les actes irresponsables de militants illégaux ».    

Ce sont 5,1 millions de citoyens ukrainiens qui vivent dans des zones affectées par le conflit, a insisté le représentant.  La priorité de l’Ukraine est donc de protéger ces personnes particulièrement vulnérables et de leur apporter une assistance humanitaire.  À cet égard, l’Ukraine compte sur l’appui de la communauté internationale, d’autant plus que l’hiver approche.

M. HAHN CHOONG-HEE (République de Corée) est revenu à son tour sur l’importance de l’autonomisation de la personne dans le contexte de l’élimination de la pauvreté et de l’établissement de sociétés inclusives garantissant le plein emploi et un travail décent pour tous.

Il a souligné que la République de Corée avait expliqué son boom économique par la priorité accordée, dans les années 1970 à 1990, à une éducation de qualité pour tous.  De la même façon, le rôle critique des services sociaux et de protection sociale a été mis en évidence au fil des ans, notamment l’appui financier aux plus vulnérables, les services de santé universelle qui ont permis à la population de résister aux secousses des crises économiques. 

À présent, les efforts du Gouvernement coréen sont concentrés sur la création d’institutions ouvertes, responsables et transparentes, qui promeuvent une participation la plus large possible.  Ainsi, le projet « Gouvernement 3.0 » a été lancé pour favoriser l’accès et l’échange d’informations, ce qui ne manquera pas de renforcer la responsabilisation et l’inclusion.

Cette initiative améliorera l’accès aux services publics et le pouvoir créatif du secteur privé.  Il a reconnu par ailleurs que les personnes handicapées étaient des agents de changement et acteurs du développement.  En tant que membre du Groupe intergouvernemental ouvert sur le développement durable lors de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, il a mis l’accent sur l’égalité, l’inclusion sociale et les emplois décents pour que le nouveau cadre de développement soit réellement inclusif. 

Une représentante des jeunes a déclaré que la croissance économique ne serait maintenue qu’avec un véritable développement social à travers l’autonomisation de l’individu.  Elle a estimé que l’expérience de son pays en était un exemple parfait car, après la guerre de Corée, le pays a choisi la voie du développement social pour les générations futures et cela a porter fruit.  L’intervenante a estimé que le fait d’avoir peu de ressources naturelles avait été en quelque sorte une bénédiction pour la Corée qui a dû en conséquence investir dans sa seule ressource disponible: sa population.

Elle a ensuite plaidé, dans un monde globalisé, en faveur de la nécessité de changer tant la notion que la portée même de l’éducation, surtout face aux défis mondiaux à relever.  L’éducation universelle et de qualité ne suffit plus pour bâtir un village planétaire pacifique, tolérant et inclusif, a-t-elle dit, en appelant à la promotion d’une éducation globale citoyenne afin d’apprendre aux individus à partager, comprendre et respecter autrui, et à s’appuyer sur des valeurs communes comme les droits de l’homme, l’état de droit et la démocratie.

M. CRISTIÁN BARROS (Chili) a indiqué qu’en 1990, 40% de la population se trouvait en situation de pauvreté, et que ce taux avait été divisé de moitié en 2010. Il a signifié qu’un nouveau cycle de politique sociale avait été adopté par son gouvernement, mais que de nombreux défis demeuraient, notamment en ce qui concerne la consolidation des politiques publiques et l’utilisation des capacités de la population.

Le représentant a indiqué que des inégalités persistaient en ce qui concerne la participation politique et la vie active des femmes.Des mesures spéciales ont été adoptées pour palier à cette situation et des politiques de promotion du travail décent ont également été adoptées.S’agissant de l’amélioration de la situation des personnes âgées, le Chili centre ses efforts sur l’octroi des services et la décentralisation des systèmes d’octroi de services.

Le représentant du Chili a ensuite estimé que la célébration du vingtième anniversaire du Sommet mondial sur le développement social devait être l’occasion pour les États Membres de renouveler leur engagement à éliminer la pauvreté et à promouvoir la création d’emplois décents.Il a réclamé l’organisation d’un événement commémoratif pour marquer cet anniversaire et a aussi souhaité que cet anniversaire figure à l’ordre du jour de la prochaine session de la Commission du développement social.

M. LASHA SHAKULASHVILI, déléguée de la jeunesse de la Géorgie, a fait remarquer que les jeunes de son pays étaient, comme les jeunes du monde entier, confrontés à des défis liés à l’emploi, à l’information, au développement régional, à la réforme de l’éducation, à la conscience civique, aux droits de l’homme, aux activités sportives ou aux minorités ethniques.  Il a souligné que les disparités entre les milieux urbain et rural étaient plus importantes que jamais. 

Le délégué a souligné qu’il représentait un pays qui a fait l’expérience, au cours des deux dernières décennies, de plusieurs conflits armés et de nettoyage ethnique, et qui souffre encore aujourd’hui de l’occupation de 20% de son territoire.  Il a souhaité en particulier que la communauté internationale aide les jeunes qui font partie des 400 000 personnes réfugiées et déplacées en Géorgie.  « La pleine réalisation des droits des jeunes qui vivent sous occupation étrangère revêt également un caractère essentiel pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, les jeunes femmes géorgiennes sont prêtes à lutter contre les stéréotypes en matière de sexe qui perpétuent la discrimination et la violence à leur encontre.  Les hommes et les garçons doivent être encouragés à les appuyer dans cet effort.  Enfin, le Ministère du sport et de la jeunesse va construire dès 2015 dix centres régionaux pour l’éducation informelle.             

Mme SHIRUZIMATH SAMEER (Maldives) a invité à l’adoption d’une approche d’autonomisation de la personne à travers des investissements dans la protection sociale, l’amélioration de l’accès à un emploi décent et l’élimination des lois, politiques et pratiques discriminatoires.  Rappelant que les objectifs du développement et ceux du Sommet sur le développement social préconisaient une telle approche, elle a affirmé que son pays n’avait cessé d’investir dans sa population, ce qui a conduit à des progrès constants en termes de développement humain.

Pour l’intervenante, le chômage représente l’un des principaux défis actuels, en particulier pour les jeunes car il a entraîné une augmentation du nombre de consommateurs de drogues, de la délinquance et de la culture des gangs.  Pour cette raison, le Gouvernement a cherché, à titre prioritaire, à briser le cycle de la pauvreté et à remédier à la délinquance par le projet de création de la « Ville des jeunes » censée devenir un carrefour pour l’emploi et l’innovation.

Le plaidoyer des jeunes, de même que la parité entre les sexes sont les fondements des sociétés stables, a-t-elle dit, en faisant état de la promulgation de la loi sur l’emploi de 2008, qui garantit un salaire égal et un minimum de trois mois de congé de maternité.  D’autre part, la loi de 2011 sur le handicap garantit la protection et une assistance spéciale aux personnes handicapées, conformément à la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées.

Elle a souligné, en conclusion, que les efforts dans tous les aspects du développement durable étaient sérieusement et irrévocablement sapés par les changements climatiques.  La souveraineté, la viabilité et la survie dépendent de l’action mondiale en vue de la réduction des émissions de gaz à effets de serre et de l’intégration de cette problématique dans le programme du développement pour l’après-2015, a-t-elle affirmé.

M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a souligné que la jeunesse demeurait le principal atout de l’Afrique, mais que le taux important de chômage et de sous-emploi qui frappait cette tranche de la population était une source de préoccupation.  Il a indiqué que, dans son pays, les jeunes participaient à des programmes qui cherchaient à répondre aux racines de la pauvreté, en améliorant la sécurité alimentaire, en fournissant des services de base et en restaurant l’environnement.

M. Giorgio a affirmé que la part du lion du budget national était versée à l’éducation et que son gouvernement avait renforcé ses programmes d’alphabétisation destinés aux adultes.  Il a précisé que 947 centres d’alphabétisation avaient été créés dans le pays et que les femmes représentaient 95% des participants.

Le représentant a ensuite souligné qu’outre les défis auxquels de nombreux pays en développement devaient faire face, l’Érythrée était confronté à deux obstacles supplémentaires, à savoir les « sanctions injustes » qui ont été imposées à son pays ses cinq dernières années et l’occupation du territoire souverain de l’Érythrée.

Mme ELLEN AZARIA MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son gouvernement avait établi un programme de décentralisation pour délégués des pouvoirs aux autorités locales et promouvoir la participation aux processus de prise de décision.  Elle s’est félicitée des progrès réalisés en matière d’alphabétisation et d’accès à l’éducation primaire.  La Tanzanie se consacre à présent à l’élargissement de l’accès à l’éducation secondaire où, a-t-elle précisé, le nombre d’inscriptions est passé de 524 000 étudiants en 2005 à 1,8 millions en 2013.

Des défis persistent toutefois en raison notamment d’une pénurie d’enseignants professionnels, de manuels et de dispositifs pour l’enseignement à distance, a affirmé Mme Maduhu.  En outre, les femmes continuent de représenter la majorité des analphabètes, une situation qui demeure inchangée depuis des années.  Dans le domaine de la santé, a-t-elle dit, la Tanzanie construit un dispensaire de soins dans chaque village.

La représentante a aussi souligné que la question des personnes handicapées devait figurer dans le programme de développement pour l’après-2015.  Elle a expliqué que son gouvernement continuait de faire face à des difficultés pour retirer les barrières qui entravent l’accès des enfants handicapés à l’éducation.  L’absence de ressources empêchent notamment la mise en œuvre des politiques adoptées en la matière.

M. MOHAMMED IBRAHIM ELBAHI (Soudan) a déclaré que la convergence des différentes crises, conjuguée à la situation sécuritaire dans plusieurs pays, notamment dans la région du Moyen-Orient, avait jeté une ombre sur les perspectives de réalisation du développement social et le respect effectif des engagements pris dans les différents documents internationaux. 

Des efforts soutenus et concertés à l’échelle internationale sont indispensables pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs qui seront fixés pour l’après-2015.  Conscient que la stabilité politique est essentielle au développement social, le Président Omar Al-Bashir a pris l’initiative d’un dialogue national avec toutes les forces vives de la société pour dégager un consensus national visant à jeter les bases de la stabilité économique et sociale du Soudan.

Les six priorités de ce dialogue sont la paix et l’unité, l’économie, les droits de l’homme et libertés fondamentales, l’identité, les relations extérieures et les questions liées à la gouvernance et à la mise en œuvre des décisions résultant du dialogue national.  Le délégué a décrit une série de politiques et stratégies tendant à répondre aux besoins des personnes handicapées.  Il a appelé au renforcement des capacités nationales et internationales par le biais de partenariats solides, avant d’exhorter les pays créanciers à annuler la dette extérieure des pays en développement, qui continue de constituer un fardeau insoutenable dans la voie de la réalisation du développement social. 

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a mis l’accent sur les efforts déployés par El Salvador pour garantir, de façon permanente, la jouissance progressive des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux pour la majorité, ainsi que pour les groupes historiquement marginalisés et exclus tels les peuples autochtones, les personnes souffrant de discrimination à cause de leur identité et orientation sexuelles, les jeunes, les adultes, les personnes handicapées, qui doivent toutes participer aux développement du pays. 

Il a souligné les jalons posés en faveur des droits des personnes handicapées, en particulier en vue de leur participation et de leur inclusion concrète, et a rappelé que le Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées avait effectué une visite à El Salvador du 11 au 15 novembre 2013.

Dans son rapport, le Rapporteur spécial relève l’engagement clair du Gouvernement en vue de répondre aux préoccupations des personnes handicapées et fait remarquer le rôle positif du Conseil national pour les personnes handicapées, l’efficacité de la coordination entre le Gouvernement et les organisations des handicapées et le programme en faveur des femmes, qui fournit toute une palette de services aux femmes, y compris handicapées. 

Saluant la présence de différents représentants des jeunes aux délibérations de la Troisième Commission, M. Zamora a encouragé à considérer les jeunes comme des agents de changement, capables de prendre des décisions et de formuler des propositions pour le développement de la société dans son ensemble.  Il a soutenu l’approche qui permet aux jeunes d’exprimer leur opinion sur le futur programme de développement pour l’après-2015, dans des espaces régionaux et internationaux comme le Forum régional des jeunes d’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est déroulé en mai dernier à Quito, et le Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), en juin dernier à New York.

M. BANDAR AL-ERYANI (Yémen) a rappelé qu’aujourd’hui, 45% de la population du Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la région, vivait en dessous du seuil de pauvreté, alors que l’insécurité alimentaire et la malnutrition s’aggravaient et que plus de 13 millions de personnes n’avaient pas accès à l’eau et à l’assainissement, et 8,6 millions ne bénéficiaient pas de soins de santé de base.

D’autre part, les changements politiques de 2011 et les événements ultérieurs ont conduit à l’effondrement de nombreux services de base qui étaient déjà rudimentaires.  La majorité de la population vit dans les zones rurales ce qui a aggravé leur situation, 3,6 millions n’ont pas accès aux services de base et beaucoup d’enfants souffrent de malnutrition, alors que Sanaa sera en 2015 la première capitale souffrant d’un manque total d’eau.

L’exode rural est une autre source de pression pour l’emploi urbain et certains quartiers pauvres font face à un problème de surpopulation.  Le Yémen compte aussi un grand nombre de déplacés compte tenu de la situation dans certaines régions et le Gouvernement tente de répondre aux besoins humanitaires urgents dans les zones les plus pauvres.

En dépit des difficultés actuelles, le Gouvernement tente d’offrir des opportunités aux jeunes, en particulier des emplois, des activités de loisirs et sportives.  Le représentant a espéré qu’avec l’appui de la communauté internationale, le Yémen arrivera à surmonter ses problèmes politiques et sécuritaires qui ne font que s’aggraver.  La pauvreté, le chômage et le manque d’infrastructures représentent autant de terreaux fertiles pour le terrorisme, a-t-il conclu.

Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a abordé la question du développement de régions montagneuses et des nombreux défis que cela engendre, notamment en raison des coûts occasionnés, surtout pour les pays sans littoral.  Elle a expliqué que son gouvernement ambitionnait de bâtir un État stable avec toutes les conditions propices à un développement durable stable. 

Elle a expliqué qu’en 2012, une stratégie de développement et de protection sociale de la population avait été adoptée afin de fournir des services aux personnes handicapées ou âgées.  Elle a aussi annoncé que son gouvernement est en train d’achever le processus de ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

La représentante s’est ensuite inquiétée du problème du chômage chez les jeunes et a appelé au renforcement de la coopération internationale pour appuyer l’emploi et l’éducation des jeunes.  Elle a également estimé que le programme de développement pour l’après 2015 devait mettre l’accent sur les contributions des migrants au développement.

Mme LUZ MELÓN (Argentine) a affirmé que son pays cherchait à garantir les droits de tous, sans discrimination, pour qu’ils deviennent acteurs du développement.  Dans cette optique, des programmes sociaux ont été lancés, qui responsabilisent les autorités locales, lesquelles ont la possibilité d’intervenir pour affiner les priorités sociales de leurs régions.

Dans le cadre du Plan national de développement social visant à l’amélioration des conditions de vies des individus et des familles, tous sont reconnus comme sujets de droits.  Elle a décrit les progrès accomplis par son pays pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), alors même que celui-ci est aux prises avec la pire crise financière et économique de son histoire moderne. 

Elle a ensuite affirmé que l’Argentine dressait un bilan très positif des réalisations des États Membres dans le cadre des OMD.  Elle a en revanche exhorté à ne pas rouvrir les négociations sur certains éléments d’ores et déjà agréés dans le processus de négociations autour des objectifs du prochain programme de développement pour l’après-2015.  Elle a en outre appelé à l’adoption d’un instrument sur les droits des personnes âgées.

M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que la création d’emplois décents était un facteur important pour le développement, arguant notamment que les efforts déployés pour augmenter le commerce, promouvoir la libéralisation des investissements et des dépenses en infrastructures ne permettraient pas d’améliorer le développement socioéconomique à moins d’être accompagnés d’efforts pour favoriser l’emploi et répondre au problème de la pauvreté des travailleurs.

Il a expliqué que la promotion de l’emploi décent devait être accompagnée de politiques de diversification de l’économie vers les secteurs à haute valeur ajoutée et d’amélioration des conditions de travail, entre autres.  De leur côté, a-t-il dit, les entreprises doivent investir dans leur capacités productives et la formation d’une force de travail capable de s’adapter aux changements des marchés, promouvoir la créativité et l’innovation.

M. Cassidy a indiqué que 670 millions d’emplois devront être créés entre 2015 et 2030 pour contenir le taux actuel de chômage et absorber l’augmentation de la population en âge de travailler.  Il a précisé que 75 millions de jeunes étaient actuellement au chômage.  Il a ensuite souligné que le nouveau Protocole de l’OIT à la Convention sur le travail forcé mettait l’accent sur le lien entre le travail forcé et la traite et définissait des obligations précises pour prévenir le travail forcé.  Il a encouragé les États Membres à ratifier ce nouvel instrument. 

En outre, le dernier rapport de l’OIT sur la protection sociale dans le monde démontre que la protection sociale est un investissement important dans le capital humain d’un pays et contribue directement à augmenter la productivité.

 

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Deuxième Commission doit apporter sa contribution à la formulation d’un programme transformateur pour le développement après 2015

Soixante-neuvième session,
4e & 5e séances – matin & après-midi
AG/EF/3396

La Deuxième Commission doit apporter sa contribution à la formulation d’un programme transformateur pour le développement après 2015

La présente session de travaux de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), dont le débat général a démarré hier, a été présentée par une grande partie des 50 délégations qui ont pris la parole aujourd’hui comme l’une des plus importantes de l’histoire de l’ONU, « car elle va contribuer de façon significative à la formulation du programme de développement pour l’après-2015 », qui doit être adopté à l’échéance de la date butoir de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), fixée à 2015.

L’année 2015 marquera d’autres étapes décisives avec un premier rendez-vous prévu à Sendai, localité japonaise qui avait été particulièrement affectée par le tremblement de terre et le tsunami de 2011, et où devra être adopté un nouveau cadre de réduction des risques de catastrophes.  Les États Membres se réuniront ensuite à Paris, en France, pour la conclusion espérée d’un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques.  Autant de questions à la résolution desquelles la Deuxième Commission doit apporter une contribution importante.

Comme hier, les délégations ont été nombreuses à demander que la communauté internationale se base sur le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable pour élaborer le programme de développement pour l’après-2015.  Elles ont été nombreuses à soutenir que cette proposition étant le fruit de négociations intergouvernementales, elle ne devait pas être renégociée ou rouverte à discussions.

Dans ce processus, il est impérieux de respecter des principes tels que la prise en compte de la spécificité de chaque pays et la responsabilité commune mais différenciée, a précisé le représentant de la Chine, dont l’avis a été partagé par la majorité des intervenants aujourd’hui.  Son homologue du Pakistan, à l’instar d’autres délégations, a plaidé en faveur d’un programme « transformateur », qui tienne compte, de manière équilibrée, des exigences du progrès économique et social, ainsi que de la protection de l’environnement.

Alors que se tiendra le mois prochain en Autriche, à Vienne, la deuxième Conférence internationale des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, la représentante de la Zambie, qui parlait au nom de ces pays enclavés, ainsi que d’autres délégations de cette catégorie, comme la Mongolie et le Népal, ont espéré que cette Conférence aboutirait à des engagements de la communauté internationale pour les aider à résoudre les difficultés particulières auxquelles ils font face.  L’aide à apporter aux pays enclavés doit permettre notamment d’améliorer leurs moyens de transport et de communications, afin de faciliter leur intégration dans les échanges commerciaux internationaux.

Les pays enclavés ont en outre en commun avec les petits États insulaires en développement (PEID) une grande vulnérabilité face aux changements climatiques.  La représentante de Samoa s’est faite la voix de ces pays, après que son pays ait accueilli la troisième Conférence sur les PEID le mois dernier.  Elle a invité les États Membres à ne pas oublier les défis et les réalités que doivent affronter les petites îles en développement.  Le Document final de la Conférence, appelé « Samoa, la Voie à suivre », doit constituer la feuille de route du développement durable des PEID pour maintenant et à plus long terme, a-t-elle souhaité, avant de souligner l’importance d’un suivi efficace des engagements pris à cette occasion.

Sur le plan du financement, plusieurs pays d’Amérique du Sud, comme le Chili qui préside le Groupe pilote sur les financements innovants, ont mis l’accent sur la nécessité de réformer l’architecture et le fonctionnement des institutions financières internationales afin d’y garantir une plus grande participation et représentation des pays en développement et rendre ainsi plus démocratiques leurs processus de prise de décisions.

Les représentants de l’Argentine et du Venezuela ont aussi dénoncé les « fonds vautours» qui font peser un risque à la fois sur les pays en développement et sur les pays développés, surtout en ce qui concerne la restructuration des dettes souveraines.

À cet égard, les délégations sud-américaines, parmi d’autres, ont réitéré leur soutien à la création d’un cadre juridique international pour gérer la restructuration de la dette souveraine, conformément à la résolution adoptée par l’Assemblée générale le mois dernier. 

La délégation des États-Unis a indiqué que son pays était disposé à considérer les dettes des pays en développement comme des « crédits de développement » afin que ces derniers puissent investir ces fonds dans la cause du développement.

Ces questions qui intéressent la Deuxième Commission seront abordées lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra en juillet 2015 dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba.

La Deuxième Commission achèvera son débat général demain, jeudi 9 octobre, à partir de 15 heures, avant de discuter de ses méthodes de travail.

Suite du débat général

M. HENRY ALFREDO SUÁREZ MORENO (Venezuela) a dénoncé le modèle économique basé sur la production, l’accumulation des richesses et la consommation effrénée qui, au fils des ans, a eu des effets négatifs sur la population et l’environnement mondial.  Dans un monde menacé par la guerre et les effets des crises économique et financière, il semble, a-t-il remarqué, qu’il n’y ait que le commerce basé sur la spéculation financière et les déséquilibres résultant du système économique international actuel qui tire son épingle du jeu.  Ce système est un catalyseur des processus de désertification et de perte en biodiversité, a-t-il ajouté.  Le représentant a rappelé que, avant la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui aura lieu au Pérou, une première conférence préparatoire aura lieu à Caracas pour jeter les bases de l’alliance nécessaire pour faire face à la menace des changements climatiques.

Le développement durable reste une priorité pour la communauté internationale, a-t-il dit.  Il a souhaité que les nouvelles propositions de développement minimisent les risques pour éviter une répétition des crises économiques, énergétiques, alimentaires et environnementales qui ont eu lieu ces dernières années.  M. Suarez a aussi dénoncé les fonds vautours et soutenu l’initiative du G77 en faveur de la mise en place d’un cadre juridique règlementaire dans ce domaine.  Il a également appelé de ses vœux une réforme de l’architecture financière internationale afin de rendre les processus de prise de décisions existant dans ce domaine plus démocratiques, et y garantir ainsi la participation significative des pays en développement. 

M. MATEO ESTREME (Argentine) a évoqué le problème de la dette, demandant que soit mis fin à la « spéculation sans scrupule à laquelle se livrent les fonds vautours qui recherchent des gains exorbitants aux dépens des pays les plus nécessiteux ».  Les fonds vautours font peser un risque à la fois sur les pays en développement et sur les pays développés, surtout pour ce qui est de la restructuration des dettes souveraines, a estimé le représentant.  Il a indiqué que l’Argentine avait l’intention de contribuer, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies, à la formation d’un cadre légal pour la régulation du système financier, et que ce cadre devra permettre aux pays de sortir de crise de façon viable.

M. Estreme a également indiqué que son pays a la conviction qu’il n’existe pas un modèle unique de développement, mais que les États seuls ont la légitimité pour concevoir et mettre en œuvre les politiques de développement qu’ils considèrent les mieux adaptées à leurs particularités politiques, historiques et culturelles.  « Le programme de développement pour l’après-2015 ne peut réussir que dans la mesure où il reconnaîtra la latitude de chaque État pour incorporer ce nouveau programme à sa stratégie propre. »

Enfin, évoquant les questions de sécurité alimentaire, le représentant a fait valoir que seules « la réduction substantielle des subventions, l’amélioration notable de l’accès aux marchés, et l’élimination des subventions à l’exportation que versent les pays développés à leurs opérateurs économiques, auxquelles il faut ajouter un nécessaire traitement spécial et différencié pour tous les pays en développement », conformément au volet agricole du mandat de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), permettraient de résoudre les principaux problèmes de sécurité alimentaire liés au commerce.

M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a noté que son pays, qui fait à la fois partie des PMA et des pays sans littoral, était confronté à de nombreuses barrières structurelles alors qu’il s’est fixé pour objectif de sortir de la liste des PMA d’ici à 2022.  « En raison de l’éloignement des marchés, de la marginalisation et du manque d’intégration dans les chaînes de valeur ajoutée régionales et mondiales, nos avantages comparatifs sont limités, ce qui a des conséquences négatives pour le commerce international et les investissements étrangers », a dit M. Bhattarai.  Cet obstacle systémique et structurel propre aux pays en développement sans littoral doit être inscrit à l’ordre du jour de la deuxième Conférence des Nations Unies qui leur sera consacrée le mois prochain à Vienne, a fait valoir M. Bhattarai.

Le représentant du Népal a également évoqué l’urgence d’arriver à un accord juridiquement contraignant sur les changements climatiques en 2015.  Pour les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral, les changements climatiques sont un obstacle à tous les efforts d’éradication de la pauvreté, a-t-il souligné.  « La fonte des glaciers du massif de l’Himalaya a un impact grave sur la stabilité hydrologique du système fluvial de la région, et provoque des événements météorologiques erratiques et extrêmes, comme par exemple des inondations soudaines et des glissements de terrain, une perte de biodiversité, un déclin de la productivité agricole, et le tarissement des réserves d’eau douce », a déploré le représentant du Népal.

M. WANG MING (Chine) a déclaré que le développement commun de toute l’humanité doit passer par la prise en compte de tous les aspects du développement.  Il a souhaité que la présente session de travaux de la Deuxième Commission soit focalisée sur la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date butoir de 2015.  Le représentant a aussi appelé à la préservation du cadre de développement international qui prévaut en ce moment, ajoutant qu’il est impérieux de respecter des principes tels que la prise en compte de la spécificité de chaque pays ou État et celui de la responsabilité commune mais différenciée.  Il a également plaidé en faveur du respect de l’environnement et pour l’amélioration de la gouvernance économique mondiale, notamment en vue de s’assurer que les pays émergents et les pays en développement soient « plus audibles sur la scène internationale ».  Il a en outre souligné que la Chine contribuait de manière significative à la croissance mondiale grâce à une croissance nationale forte.  Le représentant a ensuite promis que la Chine allait continuer à assumer ses engagements internationaux, et a rappelé que son pays a toujours joué un grand rôle en matière de coopération internationale, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud.

M. CARLOS OLGUÍN CIGARROA (Chili) a indiqué que son pays, qui préside le Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement, espérait pouvoir compter sur la coopération et la contribution de divers acteurs gouvernementaux, de la société civile, du secteur privé et des milieux universitaires, pour assurer la réussite du processus préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement, prévue en juillet prochain à Addis-Abeba en Éthiopie.

Le Chili considère la récente adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sur la question de la dette souveraine comme un pas accompli dans la bonne direction.  « Mon pays a confiance que l’on pourra rallier à cette démarche ceux qui ne se sont pas encore associés à cette initiative », a déclaré le représentant en soulignant que ce problème concerne aussi bien les débiteurs que les créditeurs, et qu’elle a un impact direct sur le niveau de développement que peuvent atteindre les pays.  « Nous réitérons notre appel en faveur de la conduite des réformes qui s’imposent dans le fonctionnement des institutions financières internationales afin de mettre en place un ordre financier mondial stable et qui promeuve véritablement le développement », a-t-il ajouté.

Il a enfin évoqué les mesures déjà prises par le Chili vis-à-vis de pays en développement, par le biais de la coopération Sud-Sud et triangulaire.  Il a rappelé que dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, le Chili s’était engagé à ouvrir totalement son marché aux importations de 48 PMA, sans quotas ni droits de douane.

M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a rappelé que les politiques sur lesquelles étaient basés les anciens modèles économiques s’étaient révélées erronées et que les nouveaux modèles n’étaient toujours pas au point.  L’ONU, a-t-il relevé, est au centre d’un dialogue indispensable sur des questions comme le financement du développement et le développement durable.  Il a salué la proposition du Groupe de travail ouvert sur le développement durable et a émis l’espoir que les objectifs de développement durable, quels qu’ils soient, seraient réalisés.  Si nous faisons des promesses, il nous faut les tenir, a-t-il ensuite souligné.  Il a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit réaliste, et qu’il tienne compte notamment des jeunes, des femmes et des personnes âgées.  Chacun doit pouvoir tirer profit des avantages que peut offrir l’avenir, a-t-il conclu.

M. MASOOD KHAN (Pakistan) a déclaré que cette session de travaux de la Deuxième Commission et de l’Assemblée générale est l’une des plus importantes de l’histoire de l’ONU, car elle va permettre de formuler le programme de développement pour l’après-2015.  Il a appelé la communauté internationale à se servir des expériences du passé dans le processus d’élaboration de ce nouveau programme.  Il a ainsi énuméré des succès glanés par la mise en place des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), invitant la communauté internationale à s’en servir comme repères.  Le représentant a plaidé afin que les Nations Unies et d’autres acteurs mobilisent des ressources suffisantes pour permettre aux pays de mener à bien ce nouveau programme, et il a aussi estimé que des partenariats globaux et ambitieux permettraient d’en réaliser les objectifs.  Il a, dans ce contexte, rappelé que le Consensus de Monterrey avait défini les actions nationales et internationales nécessaires pour la réalisation du développement au niveau international.  Le représentant a d’autre part souligné que la paix et la stabilité sont des conditions indispensables à la promotion de tout développement durable.  Le représentant a précisé que les plans à appliquer pour parvenir au développement au niveau mondial doivent tenir compte des disparités entre pays, et il a estimé que la création d’un mécanisme international de restructuration de la dette souveraine des États est de la plus grande importance dans l’optique du développement.

M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a souhaité qu’un nouvel accord sur les changements climatiques ainsi qu’un nouveau cadre de réduction des risques de catastrophes soient agréés et mis en place en 2015 en plus du programme de développement pour l’après-2015, qui doit être adopté.  Pour les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), 2015 sera aussi l’année de l’intégration puisque l’ASEAN constituera une communauté.  La Thaïlande estime que les objectifs de développement durable proposés par le Groupe de travail devraient constituer la principale base de négociation pour le programme de développement pour l’après-2015, a dit M. Sinhaseni.  La Thaïlande a joué un rôle actif sur le plan régional, a-t-il fait remarquer, le pays ayant accueilli le Forum Asie-Pacifique sur le développement durable et une réunion ministérielle asiatique sur la réduction des risques de catastrophe.

Pour l’après-2015, le représentant thaïlandais a souhaité que les populations soient au cœur du programme de développement à mettre en œuvre après les OMD.  Pour parvenir à une croissance équitable et durable, la démarche doit se fonder sur les droits de l’homme, a-t-il ajouté.  Il a donné l’exemple de son pays, qui met actuellement en œuvre son onzième plan de développement qui couvrira la période 2012-2016.  Le programme de l’après-2015 devra aussi être assorti de moyens de mise en œuvre solides et prévisibles, a poursuivi M. Sinhaseni.  Il s’est réjoui à cet égard du démarrage des négociations sur un mécanisme de facilitation pour la promotion du développement ainsi que le transfert et la diffusion de technologies propres et respectueuses de l’environnement.  Nous sommes prêts, a-t-il assuré, à partager nos meilleures pratiques dans les domaines de l’agriculture et de la santé.  Sur la question des changements climatiques, le représentant a appelé de ses vœux la conclusion, à Paris l’an prochain, d’un accord juridiquement contraignant.  La Thaïlande, qui a beaucoup souffert de ce phénomène, commémorera cette année le dixième anniversaire du tsunami qui a frappé l’océan Indien et la Thaïlande en 2004, en mettant l’accent sur la sensibilisation aux systèmes d’alerte précoce.

M. GANBOLD GONCHIG (Mongolie) a souhaité que le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable constitue la base du programme de développement pour l’après-2015, et il a précisé que le contenu de ce rapport ne devait pas être renégocié.  Il a cependant estimé que le rapport aurait mieux pu refléter les besoins particuliers des pays les moins avancés (PMA) tels que soulignés par la Conférence Rio+20.  En tant que pays touché par les effets des changements climatiques, la Mongolie, a-t-il poursuivi, a adopté une politique de développement vert qui incite à développer une économie résiliente et faible en émissions de carbone.  Cette politique a été assortie d’un projet de budget transparent, a-t-il ajouté.

M. Gonchig a ensuite parlé des pays en développement sans littoral, dont fait partie la Mongolie, et qui ont besoin d’adopter des politiques cohérentes pour créer des emplois et améliorer leurs infrastructures.  Il a mentionné les échanges que son pays développe avec la Chine et la Fédération de Russie en matière d’infrastructures de transport comme les routes et les voies ferrées.  La Mongolie a aussi accueilli un atelier international de haut niveau sur les accords de l’Organisation mondiale du commerce relatifs à la facilitation du commerce, a dit le représentant.  Enfin, il a espéré que la deuxième Conférence internationale des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, qui va avoir lieu à Vienne le mois prochain, aboutirait sur des engagements en vue de résoudre les difficultés particulières de ces pays.

M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit conforme aux recommandations de la Conférence des Nations Unies pour le développement durable, appelée Conférence Rio+20.  Il a noté que des siècles de croissance effrénée des pays industrialisés n’ont laissé que peu de place à d’éventuelles émissions de carbone des pays en développement qui aspirent eux aussi au développement.  Il a ainsi appelé les pays développés à réparer le tort qu’ils ont causé à l’environnement mondial, conformément aux obligations qui leur incombent dans le cadre du principe de la responsabilité commune mais différenciée.  M. Kohona a ensuite salué les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, et a dit que les résultats des travaux du Groupe ne devraient ni être modifiés et encore moins renégociés, et qu’ils devraient servir de base à l’élaboration des objectifs devant figurer dans le programme de développement pour l’après-2015. 

Le représentant sri-lankais a rappelé que l’Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) nº8, relatif aux partenariats, n’a pas été véritablement mis en œuvre, et il a de ce fait estimé que le succès du futur programme de développement passera par sa mise en œuvre scrupuleuse.  Il a par ailleurs indiqué que ce programme devrait prendre en compte les ressources marines, qui représentent globalement l’équivalent de 3 000 milliards de dollars en termes de valeur.  De ce fait, ces ressources pourraient jouer un rôle majeur dans l’éradication de la pauvreté, dans le renforcement de la sécurité alimentaire et dans la croissance économique durable.  M. Kohona a ensuite relevé que le Sri Lanka a réalisé la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et que le pays était en tête du classement des pays d’Asie du Sud en 2013, selon l’indice du développement humain (IDH) publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). 

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déclaré que les pays en développement ont besoin d’investissements et d’échanges commerciaux justes, regrettant à cet égard l’immobilisme et l’impasse dans laquelle se trouve le processus de négociations commerciales de Doha.  En tant que membre du Groupe des 77 et la Chine, nous sommes très attachés à l’instauration d’un système commercial équitable, multilatéral, ouvert et exempt de discrimination, a-t-elle ajouté.  Elle a espéré que les résultats de la dernière Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui s’est tenue en 2012 au Qatar, seraient mis en œuvre, ainsi que ceux de la Conférence Rio+20, tenue la même année au Brésil.

La représentante a ensuite parlé de « Qatar 2030 », le plan national qui vise à faire du Qatar un pays développé et avancé d’ici à cette date.  Nous renforçons nos institutions ainsi que la participation des ONG et du secteur civil dans la vie publique, a-t-elle indiqué.  Le Qatar est aussi attaché à la coopération Sud-Sud, a-t-elle ajouté, se disant convaincue que le renforcement de cette forme de coopération pouvait bénéficier à l’ensemble des pays.  Elle a jugé important d’apporter de l’aide aux pays en développement dans les domaines de la désertification des terres et de la sécurité alimentaire, en donnant l’exemple de l’Alliance internationale contre les terres arides, lancée par le Qatar.  Elle a enfin dénoncé l’occupation, par Israël, des territoires palestiniens et du Golan syrien, qui nuit à leur développement.

M. ABDY (Yémen) a salué le rapport du Groupe de travail sur les objectifs de développement durable qui doit, pour le Yémen, être la base des négociations du futur programme de développement pour l'après 2015.  L’élimination de la pauvreté doit être la première priorité de ce programme, a-t-il aussi demandé.  Le représentant a recommandé de mener en parallèle les négociations sur le financement du développement, afin de développer les moyens de la mise en œuvre du programme de développement.  Pour ce qui est de son pays, le représentant a expliqué que le manque de sécurité et de stabilité politique avaient entravé les efforts de développement du Yémen. 

Le représentant yéménite a exhorté la communauté internationale à assurer la stabilité au niveau mondial et à fournir les moyens adéquats aux pays qui en ont besoin, notamment les pays les moins avancés (PMA).  Il a demandé à cet égard que soit réactivée la mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul adopté en faveur des PMA.  Nous espérons que la communauté internationale aidera les PMA à atteindre les objectifs de développement durable de l’après 2015, a-t-il lancé.  En ce qui concerne les changements climatiques, il a plaidé en faveur du respect du principe de la responsabilité commune mais différenciée, avant de demander que le Fonds vert pour le climat soit proprement pourvu en ressources et rendu opérationnel.

M. EMMANUEL OLUWADARE OGUNTUYI (Nigéria) a salué les succès réalisés grâce à la mise en place des programmes qui ont permis à certains pays d’atteindre les OMD et a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit bâti sur ces succès.  Il a aussi rappelé que la priorité des pays en développement, et plus particulièrement des pays africains, est l’éradication de la pauvreté.  Pour ce faire, le représentant a plaidé en faveur de la mise en place d’un mécanisme international de facilitation des transferts de technologies propres au bénéfice des pays en développement qui en ont besoin.  Il a ensuite lancé un appel aux pays développés pour qu’ils respectent les promesses qu’ils ont faites en matière d’aide publique au développement (APD), notamment en ce qui concerne l’APD destinée aux pays les moins avancés (PMA). 

M. Oguntuyi a également plaidé pour la mobilisation des ressources internes et la mobilisation de financements innovants en faveur de la cause du développement.  Il a par ailleurs indiqué que les pays d’Afrique sont les plus affectés par les changements climatiques et d’autres phénomènes extrêmes dont ils ne sont pas responsables.  Il a aussi rappelé que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est le principal cadre devant servir de base à toute discussion relative aux changements climatiques, et il a souhaité que les vingtième et vingt et unième Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, (COP20 et COP21), respectivement prévues à Lima au Pérou, et à Paris en France, seront couronnées de succès.

Mme ELIZABETH COUSENS (États-Unis) a invité la Deuxième Commission à faire preuve de prudence et de discipline afin d’éviter que les thèmes dont elle débat ne fassent doublon avec les délibérations d’autres instances qui ont en charge la préparation du programme de développement pour l’après-2015.  Elle a invité la communauté internationale à poursuivre les efforts visant à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la date butoir de la fin de l’année 2015.  La représentante a en outre souhaité que ce futur programme intègre des thèmes tels que la lutte contre la pauvreté, l’égalité des genres, la croissance inclusive et les questions en rapport avec la viabilité des écosystèmes marins, sans bien sûr oublier les changements climatiques.  Les États-Unis estiment que le succès de ce programme en cours d’élaboration passera par la mise en place d’une stratégie solide de mise en œuvre.

La représentante a rappelé que les États-Unis sont le principal contributeur à l’APD, et elle a recommandé que la communauté internationale établisse d’autres sources de financement du développement autres que l’APD.  Elle a ainsi cité notamment la « possibilité de prendre en compte les transferts des migrants vers leur pays d’origine », et elle a suggéré que les financements viennent à la fois des secteurs public et privé et que leur utilisation fasse l’objet d’un suivi méticuleux.  La représentante a suggéré que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’an prochain soit l’occasion d’établir de nouvelles approches de financement du développement.  Elle a par ailleurs affirmé que les États-Unis sont disposés à considérer les dettes des pays en développement comme des « crédits de développement » afin que ces derniers puissent investir ces fonds dans la cause du développement.

La représentante a invité la communauté internationale, dans le contexte de l’élaboration du futur programme de développement pour l’après-2015, à tenir compte de la situation particulière des pays vulnérables, comme les petits États insulaires en développement (PEID), les PMA, les pays en développement sans littoral et un certain nombre de pays africains.  Parlant de ces derniers, elle a relevé que l’Afrique vit un moment de mutations et de transformations de son économie qui laisse augurer des avancées probables pour certains pays du continent.  Elle a invité la Deuxième Commission à tenir compte de cette réalité au cours de ses délibérations.

M. HASSAN HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a espéré qu’un accord juridiquement contraignant sur la question climatique, notamment les émissions de gaz à effet de serre, serait conclu en 2015 à Paris.  La Conférence sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui s’est tenue à Samoa le mois dernier a permis d’adopter des orientations qui englobent les aspirations de ces pays en matière de développement durable, a-t-il noté.  Il a souhaité à cet égard que les travaux de la Deuxième Commission aboutissent à l’adoption d’un plan de mise en œuvre de ces orientations, en reconnaissant les vulnérabilités et besoins particuliers des PEID.  Il faut créer une catégorie spéciale pour ces pays afin d’institutionnaliser l’aide à leur apporter, a-t-il prôné.  Après avoir rappelé que la République des Maldives avait été le troisième pays à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), ayant gradué de la liste des PMA en janvier 2011, il a fait remarquer les obstacles qui subsistent sur la voie du développement pour son pays, comme le coût élevé des transport et le manque d’accès aux marchés.

Parlant du processus de négociation sur le programme de développement pour l’après-2015, M. Shihab a appelé les États Membres à conserver l’esprit d’ouverture qui a présidé à la tenue des pourparlers qui ont eu lieu au sein du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  Il faut tenir compte des lacunes observées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il ajouté, avant de mettre l’accent sur l’OMD 8, relatif aux partenariats.  Les partenariats à former doivent être à l’écoute des PEID, a préconisé le représentant.  Il a demandé la mise en place d’un cadre qui permettrait de suivre le respect des engagements pris en faveur de ces pays.  Le développement durable des Maldives est étroitement lié aux océans, a aussi fait remarquer M. Shihab avant de parler des perspectives sombres que font planer les changements climatiques sur des pays comme le sien.  Il a plaidé en faveur de mesures d’adaptation et d’atténuation, en relevant le coût que cela représente pour les petites îles.  Enfin, le représentant a exprimé la solidarité des Maldives avec le peuple palestinien, en particulier celui de Gaza, en espérant qu’il pourrait vivre en paix et en bénéficiant des droits fondamentaux.

Mme KHANIM IBRAHIMOVA (Azerbaïdjan) a plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud et triangulaire, tout en demandant la mise en place de partenariats fondés sur la solidarité.  Elle a salué les efforts menés en vue d’élaborer le programme de développement pour l’après-2015, en précisant qu’il fallait définir des cibles pour chaque futur objectif de développement durable.  L’application des résultats des conférences qui ont été tenues dans les domaines économique et social, comme le Consensus de Monterrey, est essentielle pour la réalisation du développement durable, a-t-elle ajouté.  La représentante a plaidé en faveur d’un meilleur accès à des sources d’énergie durables et abordables, parlant à ce propos de la nouvelle centrale électrique basée sur l’énergie solaire qui vient d’être inaugurée dans son pays.  L’Azerbaïdjan prévoit d’atteindre en 2020 une part d’énergie durable représentant 9,7% de sa consommation énergétique, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi mentionné que son pays avait mis en place des partenariats internationaux dans le domaine de l’énergie, notamment pour pouvoir construire des oléoducs qui permettront d’approvisionner l’Europe en hydrocarbures et en gaz naturel.  L’Azerbaïdjan s’engage à apporter une aide humanitaire aux pays dans le besoin et figure déjà dans la catégorie des donateurs fiables, a aussi indiqué la représentante.

M. DER KOGDA (Burkina Faso) a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts dans la mobilisation des ressources et le renforcement de la solidarité, afin de trouver des solutions justes et durables en faveur de l’élimination de la pauvreté, notamment à travers des engagements fermes et des réformes des systèmes économique, commercial et financier international actuels.  Il faudrait dans le même temps prendre en compte les besoins des pays les plus vulnérables, a préconisé M. Kogda.  Il a ensuite souligné que pour promouvoir une dynamisation des potentialités des pays en développement, une attention particulière doit être accordée à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire, et ceci à travers les échanges commerciaux et financiers interrégionaux.  Le représentant a en outre appelé la communauté internationale à renforcer les moyens d’adaptation des populations aux divers risques environnementaux, y compris aux effets des changements climatiques.  Sur ce dernier point, il a prôné la prise de mesures qui faciliteraient les transferts de technologies novatrices en faveur des pays en développement, et il a plaidé pour le respect des engagements pris au niveau international en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a souligné que la proposition avancée par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable devait être préservée et ne devait pas être renégociée, et qu’elle devait servir de base à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.

« El Salvador est très attaché à la solidarité et à la coopération internationales, outils clefs pour la reprise et la croissance économique. Il est important de construire un cadre commun pour le commerce et les transferts de technologie afin de faire face à la crise économique, d’aider à accélérer la reprise, et construire des sociétés plus inclusives », a dit M. Zamora Rivas.

Il a également souhaité une redéfinition du concept de pays à revenu intermédiaire, un groupe auquel appartient El Salvador.  Le concept actuellement repose sur l’utilisation du critère du revenu par habitant. Il faudrait plutôt prendre en compte les  « failles structurelles » que ne reflètent pas les indicateurs de revenu par habitant, a estimé M. Zamora Rivas.  « Il faut prendre en compte d’autres éléments comme les inégalités, la pauvreté, les investissements, l’épargne, la productivité, l’innovation, l’éducation, le genre et le milieu naturel, entre autres », a fait valoir le représentant permanent salvadorien.

Enfin il a exprimé le soutien d’El Salvador à la résolution intitulée « vers l’établissement d’un cadre juridique multilatéral pour les processus de restructuration des dettes souveraines », adoptée récemment par l’Assemblée générale grâce au soutien d’un grand nombre d’États Membres.  L’effort des pays en développement pour soutenir ce texte est favorisé  par la prise de conscience, à la fois par une bonne partie du monde financier et par les pays débiteurs et les institutions financières internationales, que ce problème est largement dû au manque actuel de règles au niveau mondial et à l’absence d’un cadre international qui pourrait régir les processus de restructuration de dette, a relevé M. Zamora Rivas.

M. BHAGWANT SINGH BISHNOI (Inde) a relevé que les propositions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable avaient réuni un « large consensus », même si l’Inde n’est pas forcément d’accord avec chacun des éléments du paquet final.  L’Inde estime que l’ambition du programme de développement pour l’après-2015 doit correspondre au niveau des moyens de mise en œuvre de ce programme dont pourront disposer les pays en développement, et que son aspect doit être substantiellement renforcé dans les propositions par rapport à ce qu’a préconisé le Groupe de travail ouvert.

« Ce qu’il faut c’est adopter une approche holistique de la finance, afin de s’attaquer à des problèmes comme ceux causés par l’instabilité et le manque de prévisibilité constatés dans les flux d’aide publique au développement, dans la volatilité des flux de capitaux.  Il en est de même concernant les problèmes d’endettement, les subventions agricoles qui perturbent le commerce mondial en y créant des asymétries, les barrières non tarifaires, les cadres de fixation de norme internationale non inclusifs et autres mesures non équitables, qui, conjuguées, conduisent à l’exacerbation des difficultés que connaissent les pays dans la promotion de leur développement », a souligné M. Bishnoi.

Globalement, il faut que les discussions portant sur les transferts de technologies et la coopération passent des longs débats stériles à des résultats concrets, significatifs et centrés sur l’action, a conclu M. Bishnoi.

M. JUAN MANUEL GONZÁLEZ DE LINARES PALOU (Espagne) a indiqué que le rapport final du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable est une base solide pour l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Il a invité les pays développés à tenir leurs engagements internationaux en matière de financement du développement, rappelant par la même occasion que l’Espagne a toujours respecté les siens.  Il a ainsi noté qu’en 2007, l’Espagne avait créé, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un Fonds doté de 900 millions de dollars afin de promouvoir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’est félicité de cet accomplissement dans un contexte marqué par une crise économique qui a durement frappé l’Espagne.  Le représentant a ensuite annoncé la création d’un fonds chargé d’assurer une transition harmonieuse entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), et il a ajouté qu’une part des ressources de ce fonds sera consacrée aux PEID.

M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a déclaré que le jour où la liste des pays ayant un statut de PMA n’existerait serait un marqueur indiquant que les efforts visant à éradiquer la pauvreté ont été un succès.  L’éradication de la pauvreté au niveau mondial est en effet le but ultime des objectifs de développement de l’ONU, a estimé le représentant.

« Si le programme de développement pour l’après-2015 ne parvient pas à éradiquer la pauvreté de cette Terre, alors tous nos efforts seront considérés comme des échecs par les prochaines générations », a prévenu M. Momen.

Il a noté qu’au sein des PMA, dont le Bangladesh fait partie, près des trois quarts de la population vivent sous le seuil de pauvreté.  « La part des PMA dans le commerce mondial est d’environ 1%, et ce chiffre n’a pas changé depuis 40 ans.  Les pays développés ont promis de fournir de 0,15% à 0,20% de leur revenu national brut aux PMA via l’aide publique au développement (APD), et bien que certains partenaires du développement aient tenu leurs engagements, nous n’avons pas encore vu la mise en œuvre complète de ces promesse par tous les pays développés », a regretté M. Momen.

Or, a-t-il noté, quels que soient les objectifs ou les programmes de travail dont nous parlons, « la priorité absolue, la première et principale cible de toutes nos délibérations doit être l’éradication complète de la pauvreté ».  « Tant qu’il y aura des PMA, avec leur pauvreté extrême, leurs contraintes de capacités, leur position marginale sur la scène mondiale, nous devrons travailler encore plus.  Nous ne pourrons nous féliciter que quand tous les pays actuellement classés comme PMA sortiront de ce statut », a-t-il conclu.

M. MARCOS MONTILLA (République dominicaine) s’est félicité de l’action lancée par son gouvernement pour consolider le secteur agroalimentaire dominicain, sur lequel repose l’économie de 133 des 155 communes du pays.  « Une politique novatrice, menée par le Président de la République dominicaine est celle des « visites surprises » effectuées dans différentes communautés organisées en coopératives autour d’un projet commun », a-t-il dit.  Cette politique permet d’établir et d’entretenir un dialogue direct sur les besoins et les priorités de chaque collectivité.  Quand les propositions avancées sont jugées viables, des crédits de développement sont débloqués, un appui technique est fourni, et la construction d’infrastructures routières et autres sont encouragés, a indiqué M. Montilla.

« Notre pays a mis en pratique cette vision et nous avons réussi à réduire le taux de pauvreté de 6 points de pourcentage, faisant ainsi sortir de la pauvreté 528 061 Dominicains.  Une grande partie de ce succès s’explique par la modernisation rapide de l’économie de notre pays ces 10 dernières années et par l’engagement de notre gouvernement », a souligné M. Montilla.

Pour autant, il a indiqué que le financement du développement était un élément clef de la lutte contre la pauvreté, tout comme la consolidation du commerce international et la coopération, et il a évoqué l’urgence d’agir contre les changements climatiques, particulièrement pour venir en aide aux petits États insulaires en développement comme la République dominicaine, qui sont menacés.

M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a relevé que certains objectifs, incontournables pour l’éradication de la pauvreté, devraient être intégrés dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a ainsi cité entre autres l’agriculture durable, l’éducation, l’emploi, la santé, l’eau et l’assainissement, l’industrialisation durable et inclusive et le développement des infrastructures.  Il a précisé que ces objectifs, bien qu’universels, devraient pouvoir tenir compte des particularités de chaque pays et devraient s’inscrire dans le sillage des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant a ensuite indiqué que les changements climatiques affectent particulièrement l’Afrique, et il a appelé les pays développés à respecter l’engagement qu’ils ont pris de verser 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020, au Fonds vert pour le climat.  M. Bame a par ailleurs souligné que le succès des Objectifs du Millénaire pour le développement et du programme de développement qui va le remplacer après 2015 dépend des financements qui seront alloués à la cause du développement.  Il a ensuite rappelé que son pays va abriter en juillet prochain la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.  Il a souhaité que cet évènement permette d’envisager les voies et moyens de financer le programme de développement pour l’après-2015.  Il a terminé son propos en indiquant que les pays en développement sans littoral méritent de voir leurs préoccupations figurer dans le futur programme de développement. 

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a déclaré que le rapport du Groupe de travail sur les objectifs de développement durable devrait servir de base à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  Ce processus devrait déboucher sur un programme transformateur pour l’après-2015, a-t-il espéré.  Recensant les progrès accomplis par son pays sur la voie du développement, il a indiqué que moins d’un Ougandais sur 4 vit désormais en deçà du seuil de pauvreté et que le pays a atteint l’objectif de l’éducation primaire et secondaire universelle.  Il a toutefois regretté l’insuffisance des partenariats qui empêche certains pays, notamment en Afrique, d’atteindre la totalité des OMD.

Expliquant qu’il incombe aux gouvernements de prendre les devants du développement de leurs pays, M. Nduhuura a souhaité qu’ils intègrent les futurs objectifs de développement durable dans leurs plans de développement nationaux.  Il a aussi demandé que soit revitalisé le partenariat mondial en faveur du développement durable, comme le prévoit le projet d’objectif de développement durable nº17.  Le représentant a préconisé de renforcer les efforts qui pourraient permettre aux pays en développement, notamment, d’acquérir les technologies nécessaires au renforcement de leurs capacités productives, de maintenir la paix et la sécurité, et d’accéder sans restrictions aux marchés régionaux et internationaux.

M. RAMADHAN M. MWINYI (République-Unie de Tanzanie) a souhaité que la vingt et unième Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), prévue en décembre 2015 à Paris en France, soit l’occasion pour la communauté internationale de trouver un accord juridiquement contraignant sur les réductions à apporter aux émissions de gaz à effet de serre après 2020, date de la fin de validité du Protocole de Kyoto.  Il s’est ensuite félicité du fait que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable ait identifié un objectif spécifique relatif à la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire et la promotion d’une agriculture durable.  M. Mwinyi a aussi relevé que le Gouvernement tanzanien a pris des mesures afin de promouvoir une agriculture durable dans le pays.  Ces mesures ont déjà produit des résultats, a-t-il souligné, citant entre autres des investissements privés dans le secteur agricole, la modernisation et la mécanisation des pratiques agraires, la création d’emplois dans le secteur agricole, et l’accès des acteurs de ce secteur aux services financiers.  Il a en outre déclaré que les partenariats ont une place de premier ordre dans le développement des pays les moins avancés (PMA), et il a appelé à l’émergence de nouveaux partenariats, tout en précisant que la coopération Sud-Sud ne devrait en aucun cas être considérée comme une substitution à la coopération Nord-Sud.

M. HAU DO SUAN (Myanmar) a appelé de ses vœux l’élaboration d’un programme de développement pour l’après-2015 qui soit « transformateur », et qui tienne compte de manière équilibrée des exigences du progrès économique et social et de la protection de l’environnement.  Saluant l’adoption des objectifs de développement durable par l’Assemblée générale, sur la base des recommandations du Groupe de travail ouvert chargé de cette question, il a souhaité que ces objectifs soient pris pour base pour élaborer le programme de développement pour l’après-2015.  Il a aussi demandé de mobiliser l’aide financière et technologique nécessaire au succès de ce programme.  Soucieux également de travailler à l’adoption d’un accord juridiquement contraignant sur le climat, il a réitéré l’importance qu’il y a de respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée.

M. Do Suan a ensuite soulevé le problème qui se pose aux pays les moins avancés (PMA) qui ont besoin de renforcer leurs capacités productives, ce qui nécessite de la part des pays développés qu’ils tiennent leurs promesses en termes d’aide publique au développement (APD).  Il a ensuite parlé des différents succès enregistrés par son pays sur la voie du développement, comme la réorganisation du secteur du tourisme et la mise en place de mesures de protection de l’environnement.  Le Myanmar a aussi amélioré son infrastructure institutionnelle et son cadre règlementaire pour faciliter les échanges commerciaux et les investissements, a indiqué le représentant.  Il a mentionné à cet égard la libéralisation du secteur des télécommunications, qui a permis à deux entreprises étrangères de fournir des services de téléphonie mobile au Myanmar. 

Mme SHARMAN STONE, membre du Parlement de l’Australie, a souligné que son pays, qui assume la présidence du G20, était engagé pour relever la croissance économique collective, améliorer la coopération fiscale, faciliter l’investissement dans les infrastructures et mobiliser des ressources financières.  « Ensemble, ces mesures auront un impact positif sur l’économie mondiale, et non pas seulement sur les membres du G20.  Nous considérons que le travail du G20 est complémentaire de celui des Nations Unies, et poursuivrons les échanges positifs entre le G20 et les Nations Unies », a ajouté Mme Stone.

Elle a aussi souligné que les objectifs de développement dépassaient le cadre strictement économique: « la prospérité et la paix vont main dans la main.  Les femmes et les enfants doivent être libres de la violence.  Créer des sociétés pacifiques et inclusives, avec un État de droit solide et des institutions compétentes, contribue à une croissance durable et inclusive », a-t-elle souligné.

M. OH JOON (République de Corée) a salué le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, estimant que les 17 objectifs qui y sont énumérés devaient fournir les lignes directrices du développement durable.  M. Oh a insisté sur la nécessité d’une approche holistique et intégrée pour procéder à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015. « Nous ne pouvons pas parvenir au développement économique sans prêter attention à la durabilité de notre planète.  Les changements climatiques et l’augmentation du nombre de catastrophes naturelles sont devenus de nouveaux défis à surmonter dans la poursuite du développement économique et social », a-t-il souligné.

Le représentant permanent de la République de Corée a également recommandé de recourir à des partenariats « plus concrets et reposant sur l’action », estimant que la société civile et le secteur privé devaient jouer des rôles de plus en plus actifs.  Quant au cadre indispensable dont la mise en place doit permettre de surveiller et évaluer la mise en œuvre des objectifs fixés, M. Oh a souligné qu’il faudrait veiller à utiliser toutes les ressources disponibles pour éviter les doublons: « le nouveau mécanisme de surveillance doit être mis en synergie avec les cadres existants de surveillance partout où cela est possible », a-t-il relevé.

M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a voulu que la Deuxième Commission conserve les importantes fonctions et prérogatives relevant de son mandat, notamment pour pouvoir débattre des questions de développement et trouver des solutions axées sur l’action aux grands défis de notre temps.  Des petits États comme le Guyana sont confrontés à des difficultés croissantes dans leur poursuite des objectifs de développement, a-t-il noté, avant d’appeler à adopter, pour l’après-2015, un programme de développement ambitieux, universel et inclusif.  Ce programme doit être plus large que ne l’a été celui des OMD et applicable aux situations dans lesquelles sont toutes les catégories de pays, a-t-il ajouté, ce qui exige qu’on lui donne suffisamment de souplesse pour lui permettre de répondre aux besoins particuliers de pays comme les petits États insulaires en développement (PEID).

M. Talbot a aussi mentionné le cas des pays fortement endettés dont il faut renforcer la résilience en appliquant avec vigueur l’initiative prévue pour l’allégement de leurs dettes.  M. Talbot s’est aussi inquiété du manque de transfert de ressources financières et de compétences vers les pays en développement.  Il a appelé la communauté internationale à revitaliser le partenariat mondial en faveur du développement, en particulier au moment où se prépare la troisième Conférence internationale sur le financement du développement prévue à Addis-Abeba en juillet 2015.

M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun) a estimé que « le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable ne devrait être ni rouvert, ni renégocié ».  Il a néanmoins suggéré que les objectifs contenus dans ce rapport soient complétés par des indicateurs, un cadre de surveillance et de responsabilité pour le programme de développement pour l’après-2015, et des moyens de mise en œuvre.  Le représentant a en outre relevé que les négociations intergouvernementales portant sur le futur programme de développement ne sauraient connaître une issue heureuse sans la mise en place d’un mécanisme de transfert de technologies.

Le représentant du Cameroun a ensuite souligné que la finalité de ce programme doit demeurer l’éradication de la pauvreté, et que le développement qu’il est censé promouvoir, en particulier en ce qui concerne l’Afrique, ne saurait se faire sans la prise en compte des questions d’emploi, d’industrialisation et de diversification de l’économie des pays.  M. Tommo Monthé a ainsi souhaité que le cas des pays africains soit examiné avec une attention renouvelée pour les aider à améliorer leurs capacités de production et faciliter l’accès de leurs produits aux marchés mondiaux à des conditions plus favorables.  Il a par ailleurs indiqué que le Cameroun est déterminé à accéder au rang de pays émergent à l’horizon 2035, notamment grâce à la mise en place d’un certain nombre de mesures, comme celles relatives à l’implantation en cours de grands projets structurants autour des secteurs productifs et à la construction d’infrastructures modernes et efficaces.   

M. CHARLES THEMBANI NTWAAGAE (Botswana) a déclaré que la question relative aux difficultés qui se posent aux pays en développement sans littoral devrait occuper une place de choix au cours de cette session de la Deuxième Commission.  Il a expliqué que ces pays ont des coûts de transports de marchandises plus élevés que ceux des pays ayant une ouverture sur la mer, ce qui affecte le niveau des échanges commerciaux des pays enclavés, qui est plus faible que celui des autres nations.  Il a relevé que les pays enclavés ont une économie basée sur l’agriculture et les mines, et qu’ils sont parmi les plus vulnérables face aux effets négatifs des changements climatiques. 

M. Ntwaagae a par ailleurs indiqué que les changements climatiques ont un impact négatif sur l’économie du Botswana, et il a plaidé pour qu’un accord soit trouvé, au cours des prochaines COP20 et COP21, sur les limites à imposer aux émissions de gaz à effet de serre.  Le représentant a en outre souhaité que la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, prévue à Vienne, en Autriche, le mois prochain, donne lieu à l’adoption d’un programme d’action qui devra être intégré dans le programme de développement pour l’après-2105.

M. EUGENE NG (Singapour) a noté que le fardeau de la Deuxième Commission n’allait pas être allégé avec les travaux qu’elle doit mener sur le programme de développement pour l’après-2015.  Il a conseillé à cet égard d’adopter une approche pragmatique, axée sur les résultats, en prévoyant des objectifs quantifiables.  Il a souhaité, dans ce cadre, partager l’expérience acquise par Singapour en matière d’urbanisation, d’adduction d’eau et d’assainissement.  M. Ng a ensuite demandé que beaucoup d’attention soit accordée aux partenariats, et il a souligné leur importance, notamment pour les petits États insulaires en développement (PEID).  La Conférence internationale sur les PEID, qui vient de se tenir à Samoa, a entraîné la création de nombreux partenariats, a-t-il relevé avec satisfaction.  Il a invité la Deuxième Commission à examiner la question de la mise sur pied d’une « facilité de partenariats », en faisant remarquer qu’il s’agissait d’une question transversale intéressant les travaux tant de la Deuxième Commission que de la Cinquième Commission.

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA (Zimbabwe) a parlé du paradoxe qui veut que pendant que le nombre de milliardaires dans le monde a atteint un record cette année et devrait doubler en 2020, la pauvreté et les inégalités économiques ont dans le même temps augmenté, que ce soit au sein des pays ou d’un pays à l’autre.  Il a estimé que l’une des approches pour lutter contre l’augmentation des inégalités serait que les États, les Nations Unies et les institutions internationales de développement promeuvent des politiques qui placent les populations et les personnes au centre des programmes de développement, tout en permettant à tous d’avoir des opportunités de développement économique.  Il a souligné que l’éradication de la pauvreté et le développement durable doivent être au cœur du programme de développement pour l’après-2015.  M. Shava a également prôné la réforme de l’architecture financière internationale et la restructuration de la dette souveraine des États, afin, a-t-il expliqué, de rendre le régime des dettes plus transparent et équitable pour toutes les parties, c’est-à-dire pour les débiteurs et les créanciers.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a exprimé l’intention de son pays de rapidement mener à bien le travail nécessaire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, avant de pouvoir promptement fixer ses nouvelles priorités dans le cadre des objectifs de développement de l’après-2015.

« Nos efforts devraient redoubler pour relever les nouveaux défis en train d’émerger, comme ceux posés par le virus Ebola, les pénuries alimentaires, les changements climatiques et le terrorisme.  Ils peuvent annuler les progrès accomplis », a fait valoir Mme Byaje.

Évoquant les changements climatiques et la dégradation de l’environnement, « qui représentent des menaces sans précédent pour l’humanité », Mme Byaje a appelé les pays développés à respecter le principe de la responsabilité commune mais partagée et à jouer un rôle spécial dans le développement de nouvelles technologies, la réduction d’un modèle de consommation qui ne peut pas continuer à ses niveaux actuels, et la fourniture d’une aide technique et financière aux pays en développement pour les aider à lutter également contre le réchauffement climatique.

Enfin Mme Byaje a souligné la nécessité de s’efforcer à garantir la paix et la sécurité nécessaires pour assurer un développement durable, et celle de solliciter la participation des acteurs régionaux afin de mieux lutter contre les causes profondes des conflits.

Mme JIMENA LEIVA ROESCH (Guatemala) a invité la Deuxième Commission à éviter tout doublons entre les thèmes dont elle va débattre au cours de ses travaux et les questions qui seront traitées par d’autres organes en charge de préparer la transition des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à la mise en œuvre des programmes destinés à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Elle a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 soit axé sur l’élimination de la pauvreté et de la faim.  La représentante a estimé que le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable n’est pas parfait, mais qu’il peut constituer une base sur laquelle le futur programme de développement sera bâti.  Elle a noté qu’il est aussi important que la communauté internationale envisage des mesures destinées à garantir la mise en place des objectifs de développement identifiés.  Elle a en outre souhaité que les droits de l’homme soient au centre de ce programme en cours d’élaboration.  La représentante a d’autre part invité la communauté internationale à trouver une solution durable à la question des migrations en Amérique centrale, précisant en outre que les droits des migrants doivent être respectés, et ajoutant que les migrants apportent une grande contribution à la croissance économique mondiale.

M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a souligné que l’Amérique latine, région à laquelle appartient le Pérou, n’était pas la plus pauvre mais la plus inégalitaire au monde.  Concernant son propre pays, M. Thornberry a relevé que, « en une seule génération, la proportion de la population péruvienne en situation de pauvreté était passée de plus de la moitié à moins du cinquième, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ayant été atteints plus tôt que prévu.  Il a souligné qu’il était indispensable d’assurer un plus large accès des populations aux développements de la science et à la technologie pour consolider cette réussite.

Par ailleurs le représentant du Pérou s’est prononcé en faveur d’un renforcement du système des Nations Unies et des institutions financières internationales, qu’il faut adapter aux nouvelles réalités mondiales.  Il s’agit, tout en sauvegardant leur caractère intergouvernemental, d’y favoriser une participation coordonnée des acteurs publics et privés, nationaux et internationaux, afin de rénover une alliance mondiale en faveur du développement durable, a-t-il préconisé.  Il a enfin encouragé les délégations à participer de façon constructive à la vingtième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 20) prévue à Lima en décembre 2014, et les a invités à profiter de l’hospitalité et de la gastronomie péruviennes.

M. TALAIBEK KYDYROV (Kirghizistan) a demandé que le programme de développement pour l’après-2015 soit universel et tienne compte des conditions locales et des différents niveaux de développement de chaque pays.  « Les principes de base du développement durable ont été intégrés dans les politiques nationales de notre pays », a-t-il assuré.  Il a expliqué que la présence majoritaire de montagnes sur son territoire et le manque d’accès à la mer entravent le développement du Kirghizistan.  Indiquant que la fonte des glaciers et les glissements de terrains sont parmi les effets des changements climatiques que subit son pays, M. Kydyrov a demandé d’intégrer les problèmes des pays vulnérables dans les programmes à mener lorsque l’on envisage des actions mondiales pour faire face ou remédier aux changements climatiques.

M. Kydyrov a indiqué que sa délégation soutient l’adoption d’un accord juridiquement contraignant sur le climat à Paris en 2015, accord qui devra prendre en compte et respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée.  L’eau étant la ressource la plus importante pour une économie verte au Kirghizistan, il a plaidé en faveur du développement de l’énergie hydraulique en rappelant que la période allant de l’année 2014 à 2024 doit être la « Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous » selon l’initiative lancée par le Secrétaire général.  Le représentant a d’autre part évoqué la question de la sécurité des dépôts d’uranium présents au Kirghizistan, qui constituent un problème transfrontalier en Asie centrale.  Il a demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts en faveur de la réhabilitation des territoires contaminés.

M. NGUYEN TRAC BA (Viet Nam) a déclaré que son pays, qui est en passe d’atteindre les OMD, avait appris à cette occasion qu’une forte prise de responsabilité nationale, une large participation de la population et des partenariats mondiaux sont indispensables pour réussir.  « Nous pensons fermement que cela sera également vrai pour le programme de développement pour l’après-2015 », a dit M. Nguyen.

Le représentant a également salué les résultats obtenus par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, et notamment l’accent mis sur le développement économique.  « Nous pensons qu’il n’est pas désirable de rouvrir ou de renégocier les résultats obtenus sur des questions qui ont déjà été largement débattues dans le cadre du Groupe de travail ouvert », a-t-il dit.

Mme DR. MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie), qui s’exprimait au nom des pays en développement sans littoral, a expliqué que ces pays sont toujours confrontés à des obstacles qui entravent leur accès aux marchés commerciaux mondiaux.  Grâce à la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, nous avons vu se réaliser des progrès en ce qui concerne le soutien de la communauté internationale à notre développement, a-t-elle cependant reconnu.  En même temps, a-t-elle expliqué, les crises mondiales et les changements climatiques ont eu des effets négatifs sur le développement des pays enclavés.  Elle a parlé de la Conférence sur les pays sans littoral qui se tiendra le mois prochain à Vienne en Autriche, espérant que les délégations parviendront à un document final qui fera l’objet d’un consensus et d’une adoption et qui permette dans l’avenir aux pays enclavés de mieux faire face aux défis auxquels ils sont confrontés.  Un programme réaliste et transformateur est nécessaire pour ces pays, a-t-elle précisé.  Enfin, la représentante a expliqué combien les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont importantes pour les pays enclavés.

M. ALASSANE CONTE (Guinée) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte les réalités nationales de chaque pays en vue d’y assurer l’éradication de la pauvreté et la promotion de la croissance, et donc de garantir le développement durable.  Il a indiqué que la Guinée a enregistré des progrès considérables dans les domaines de l’éradication de la pauvreté, de la réduction de la mortalité infantile, de la lutte contre le paludisme et la tuberculose, mais tout cela s’est fait avant le début de l’épidémie à virus Ebola, a-t-il précisé. 

Le représentant a expliqué que l’épidémie à virus Ebola a causé un ralentissement des activités économiques de la Guinée, notamment de ses échanges commerciaux, ainsi que la baisse de la productivité et le recul des activités dans les secteurs des transports, dans les investissements et dans le tourisme.  Il a souligné que la Guinée a connu une perte de 1,5% de son produit intérieur brut (PIB) du fait du virus Ebola.  Il a ensuite salué la mobilisation de la communauté internationale et des Nations Unies en faveur des pays affectés par le virus Ebola, notamment à travers la mise en place de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre Ebola (MINUAUCE)

M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a rappelé qu’aux défis qui se posent en matière de développement, s’ajoute aujourd’hui celui de l’épidémie d’Ebola.  Il a appelé à accélérer les efforts mondiaux pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a conseillé de se concentrer sur les OMD dont la réalisation a pris du retard, en renforçant le partenariat au niveau international.  En tant que pays en développement sans littoral, il a souligné l’importance de l’aide publique au développement (APD) pour que l’Afghanistan arrive à une croissance durable.  Il a reconnu que la technologie était un outil crucial pour réaliser le développement, ainsi que le financement du développement.  Il a appelé de ses vœux le succès de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.

M. Tanin a ensuite exprimé sa gratitude au Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable pour sa proposition qui a été adoptée par l’Assemblée générale en vue de la définition du programme de développement pour l’après-2015.  Le nouveau programme devrait être ambitieux et transformateur en protégeant l’avenir de la planète tout en répondant aux besoins des pays, a-t-il préconisé.  Il a aussi demandé qu’il se base sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Enfin, M. Tanin a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud.  En tant que représentant d’un pays de la catégorie des moins avancés (PMA) vulnérable aux changements climatiques, il a souhaité le succès des vingtième et vingt et unième Conférences des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui auront lieu à Lima fin 2014 et à Paris fin 2015.

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que les leçons apprises de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devraient servir dans le cadre de la formulation du programme de développement pour l’après-2015.  Il a souhaité que ce programme prenne en compte des questions majeures telles que l’éradication de la pauvreté, la lutte contre les inégalités et la préservation de l’environnement.  Il a aussi plaidé afin que ce programme donne l’opportunité aux pays en développement de bénéficier des transferts de technologies, et il a précisé que le programme de développement pour l’après-2015 devrait être à la fois robuste, multifacettes et transformatif.  Le représentant a par ailleurs demandé que les recommandations de la troisième Conférence internationale des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement soient intégrées dans ce programme en cours d’élaboration, ainsi que la question de la durabilité de la dette.  Il a aussi déclaré que la Jamaïque, ainsi que les autres pays des Caraïbes, est durement touchée par les effets des changements climatiques, notamment par des ouragans de plus en plus dévastateurs qui affectent la vie des populations.  M. Rattray a, de ce fait, émis le vœu de voir un accord international trouvé sur la question du climat au cours des prochaines COP prévues à Lima et à Paris.

M. XAVIER LASSO MENDOZA (Équateur) a regretté que la résolution adoptée par l’Assemblée générale en septembre sur la création d’un cadre juridique sur la restructuration de la dette souveraine n’ait pas été adoptée par consensus.  Pourtant, a-t-il relevé, la majorité s’est dégagée pour souligner la nécessité de poursuivre la réflexion dans ce domaine.  Il a espéré que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement aboutirait à une révision du processus de mise en œuvre du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha, afin de revitaliser le processus de suivi du financement du développement.  Le programme de développement pour l’après-2015 doit reconnaître les différents défis auxquels sont confrontés les pays en développement, a-t-il demandé.  Il faut que les objectifs prévoient l’inclusion économique et sociale, au-delà de l’élimination de la pauvreté.

Le représentant équatorien a aussi plaidé en faveur de la justice climatique, souhaitant que les maigres progrès obtenus avec le Protocole de Kyoto soient renforcés.  Il a salué à cet égard les annonces faites lors du Sommet sur le climat, avant la COP20 qui se tiendra à Lima le mois prochain.  Plusieurs pays développés, s’est-il plaint, refusent de reconnaître la responsabilité historique qu’ils ont concernant le réchauffement climatique et n’ont pas tenu les promesses qu’ils avaient faites concernant l’aide aux pays les plus touchés, afin que ces derniers puissent prendre des mesures d’adaptation et d’atténuation.  Il a, par ailleurs, dénoncé les actions judiciaires intentées par des entreprises multinationales devant des tribunaux d’arbitrage international contre des États, comme le montre l’affaire Chevron-Texaco opposant le Gouvernement de l’Équateur à ces compagnies pétrolières.  Les verdicts rendus par ces tribunaux menacent les ressources fiscales des pays et remettent en question la légitimité même des juridictions nationales qui ont condamné les multinationales coupables.  Enfin, il a souhaité que soit conclu un accord juridiquement contraignant sur la question de la migration et du développement.

Le représentant du Koweït a salué le rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  Il a affirmé que le Koweït soutient toutes les recommandations de ce rapport.  Il a indiqué que le Koweït, qui est un pays à haut revenu, a toujours apporté une contribution non négligeable pour soutenir les pays en développement, notamment par le biais du Fonds koweitien pour le développement.  Il a déclaré que les activités de développement devraient également bénéficier de la participation du secteur privé et de la société civile et a promis aussi que le Koweït allait respecter l’engagement de verser 0,7% de son PIB au financement du développement en 2015. 

Mme STRICKLAND-SIMONET (Samoa) a parlé de la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui a eu lieu dans son pays le mois dernier, et dont l’objectif était de jeter un coup de projecteur sur les défis et les réalités que doivent affronter ces pays.  Maintenant que les lumières sont éteintes, nous espérons que la meilleure connaissance des questions relatives aux PEID ne sera pas oubliée avec le temps et à cause d’autres questions prioritaires concurrentes.  Le Document final de Samoa, appelé « Samoa, la Voie à suivre », est la feuille de route du développement durable de ces pays pour maintenant et à plus long terme, a dit la représentante qui a expliqué que de nombreux partenariats avaient été annoncés à Samoa qui se veulent des partenariats authentiques et durables.  Elle a souligné l’importance d’un suivi efficace de ces engagements.

Se félicitant ensuite de la conclusion des travaux du Groupe de travail sur les objectifs de développement durable et du Groupe d’experts indépendants sur ces questions, la représentante a aussi placé beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra l’an prochain.  Elle a estimé qu’il fallait éviter de créer un cadre à « taille unique » pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du futur programme de développement pour l’après-2015.  Ce programme, ainsi que les objectifs de développement durable, devront tenir compte des particularités des différents groupes de pays, comme les PEID, a-t-elle demandé.  De même, elle a souhaité que le Forum politique de haut niveau, qui est également chargé de ces questions, s’intéresse de près aux problèmes des PEID.  Sur la question des changements climatiques qui concerne de près ces pays, elle a salué les engagements pris lors du Sommet sur le climat et a appelé la communauté internationale à rester engagée dans les processus en cours pour trouver des accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur la réduction des risques de catastrophes.

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a demandé le soutien de la communauté internationale à ces pays pour faire face aux défis qui les interpellent.  Il a souligné que la coopération Sud-Sud est importante dans ce cadre, mais qu’elle ne pourra pas se substituer à la coopération Nord-Sud.  Il a ensuite invité la communauté internationale à garder à l’esprit le document final de la Conférence internationale des Nations Unies sur les PEID tenue à Samoa, encore appelé « Samoa, la voie à suivre » et qui cristallise les besoins et les exigences qui se posent aux PEID.  Il a ensuite demandé que la communauté internationale soutienne les mesures d’adaptation aux changements climatiques qui les affectent particulièrement.  Il a ensuite plaidé pour l’adoption d’un accord ambitieux et consensuel sur les changements climatiques au cours des deux prochaines COP de Lima et Paris.  Il a souhaité que le Fonds vert pour le climat soit pourvu en ressources nécessaires, afin de permettre aux pays en développement de financer les mesures d’adaptation et d’atténuation.  Il a en outre rappelé que les ressources marines sont essentielles pour l’économie et le développement des petits États insulaires en développement du Pacifique.

Mme HELEN BECK (Îles Salomon) s’est félicitée du rapport produit par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable.  Elle a déclaré que le développement durable passe par l’assistance des pays développés aux pays en développement, et notamment par les transferts technologiques.  La représentante a relevé que les changements climatiques sont un défi majeur de notre temps, et elle a salué le succès du Sommet sur le climat organisé par le Secrétaire général des Nations Unies en septembre.  Elle a en outre émis le vœu qu’un accord sur la question soit trouvé d’ici à décembre 2015, date de tenue de la COP21 de Paris.  Elle a souhaité que cet accord soit juridiquement contraignant et qu’il prévoie des transferts technologiques et le respect des engagements pris sur la question du financement des mesures d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques.

M. KHALIL MOHAMAD (Liban) a mentionné trois défis à relever de manière prioritaire pour réaliser le développement durable.  Il a ainsi parlé de la bonne gouvernance, qui entraîne une meilleure distribution des pouvoirs et des responsabilités.  Il y a aussi, a-t-il ajouté, l’amélioration des capacités technologiques, ainsi que l’élargissement des campagnes de sensibilisation sur les enjeux du développement durable.  Le Liban fait face au défi de l’inégalité, a-t-il rappelé, avant de mettre l’accent sur le rôle que doivent jouer les autorités locales pour le relever.  De l’avis du représentant libanais, il faut placer les citoyens au centre du programme de développement pour l’après-2015.  Il a parlé de la migration des jeunes vers les villes et du chômage très élevé qui touche les jeunes qui restent dans les campagnes.  Il a demandé aux jeunes de faire entendre leurs voix, afin d’avoir un impact sur les programmes de développement. 

Abordant la question des réfugiés syriens au Liban, qui sont au nombre de 1,3 million, soit l’équivalent de plus d’un quart de la population locale, il a souligné les défis que cela représente pour son pays en termes d’emploi et d’investissement.  Il a aussi rappelé les conséquences économiques de la marée noire qui avait eu lieu à la suite de l’agression israélienne de 2006, et qui se font encore sentir aujourd’hui.  Enfin, il a souligné que les pratiques israéliennes dans les territoires occupés, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza, sapent le développement économique de la Palestine.  Quatre-vingt pour cent de la population de Gaza continue de dépendre de l’aide humanitaire à cause du blocus, a-t-il indiqué pour illustrer ses propos.

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a souligné qu’aucun objectif de développement n’était plus important pour le Saint-Siège que l’éradication de la pauvreté extrême, décrite comme un « impératif moral ».  « Plus d’un milliard de personnes, soit 15% de la population mondiale, vivent avec moins de 1,25 dollar par jour.  Pour combattre les causes structurelles de l’extrême pauvreté, toutes les activités économiques et politiques doivent viser à fournir à chacun les moyens minimaux de vivre dans la dignité et d’être libre de tout besoin fondamental.  Sans cette vision, les activités économiques et politiques seraient égoïstes, se résumeraient au mercantilisme et ne contribueraient pas à la lutte contre les causes structurelles de l’extrême pauvreté », a souligné Mgr Auza.

L’Observateur permanent du Saint-Siège a fait valoir que les défis liés aux changements climatiques devaient peser bien plus lourdement qu’actuellement sur les futures politiques de développement.  « L’Église catholique, avec son vaste réseau d’écoles et d’institutions sociales à travers le monde, s’engage à promouvoir l’enseignement de la responsabilité environnementale et à combattre à la fois les besoins extrêmes et la culture du gaspillage dans les sociétés riches ».  « Pour autant, nous ne devons pas faire de reproches aux pays et individus pauvres qui coupent des arbres par nécessité, pour survivre, et qui sont les plus vulnérables aux effets négatifs des changements climatiques provoqués principalement par la consommation et les émissions de carbone élevées qui ont lieu dans d’autres pays.  Il faut plutôt les aider à vaincre ou minimiser ces effets », a dit l’Observateur permanent.

Évoquant la hausse des inégalités, Mgr Auza a noté qu’elle résultait de « politiques qui font la promotion de l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière en niant aux autorités gouvernementales le droit, ou plutôt le devoir, de réguler les forces aveugles du marché qui, laissées à elles-mêmes, ne feraient que renforcer le développement inégal et œuvrer contre le  bien commun ».

Mgr Auza s’est prononcé en faveur d’une meilleure intégration des populations immigrées dans les pays riches « afin d’éviter les conséquences de l’aliénation sociale et de la radicalisation », avant de conclure sur un appel à la paix, car « les plus sérieux revers dans la réalisation des OMD ont aussi été les plus inquiétants, observés dans les pays ravagés par les conflits ».

 

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: les États s’inquiètent du nombre croissant de combattants étrangers dans les organisations terroristes

Soixante-neuvième session,
3e séance – matin
AG/J/3476

Sixième Commission: les États s’inquiètent du nombre croissant de combattants étrangers dans les organisations terroristes

Le recrutement de plus en plus important de combattants étrangers dans des organisations terroristes a suscité l’inquiétude de nombreuses délégations de la Sixième Commission (Commission des questions juridiques) qui a poursuivi, ce matin, l’examen des mesures visant à éliminer le terrorisme international.

Le représentant du Maroc a jugé « alarmant » ce phénomène des combattants terroristes étrangers, rappelant qu’il s’est intensifié récemment avec les flux vers l’Iraq et la Syrie, et qu’il dépasse les 15 000 combattants issus de plus de 80 pays.  Il en résulte une menace réelle pour de nombreux pays, y compris quand ces combattants rentrent ensuite chez eux, comme l’a rappelé le Pérou, qui a en outre estimé que la présence de ces combattants pouvaient allonger la durée des conflits auxquels ils participent.

Le Maroc, mais aussi la Turquie et le Monténégro ont estimé qu’il était crucial de rechercher les causes profondes de l’attrait du terrorisme auprès des jeunes.  Les zones de conflit et l’atmosphère qui en découle attirent ces jeunes, mais ce ne sont sûrement pas les seules causes, a estimé le représentant de la Turquie.

Plusieurs délégations ont mis l’accent sur la prévention, afin d’éviter que des jeunes ne subissent un « lavage de cerveau » de la part des groupes terroristes.  L’Indonésie a préconisé de prévenir la propagation des idéologies terroristes par la promotion de la paix et de la tolérance dans la coopération internationale et a présenté son programme de dialogue entre des terroristes déjà condamnés et les chefs religieux modérés dans le cadre de programmes de déradicalisation.  De tels programmes prévoient la réhabilitation, la réintégration et la rééducation des terroristes déjà condamnés, a expliqué l’Indonésie.  Dans le même ordre d’idée, le Maroc a expliqué qu’il accueille de jeunes imams de nombreux pays africains, tels que le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, afin de les former à un islam modéré, avec l’idée que ces imams pourront ensuite à leur tour en former d’autres.  Les Philippines ont expliqué que leurs autorités sur le terrain aident les communautés à comprendre les tenants et aboutissants du terrorisme tout en leur procurant les moyens de surveiller et d’empêcher des attaques.  Par ailleurs, un programme de paix par le football a été lancé pour rassembler des jeunes issus de régions en conflit pour les amener à transformer leur culture de violence en culture de paix. 

Un autre moyen de lutter contre ce recrutement consiste à empêcher les jeunes de se déplacer vers les zones de conflit.  Le Maroc a annoncé avoir adopté, le mois dernier, une loi pour criminaliser le voyage des jeunes vers les foyers de tension.  Par ailleurs, le pays a lancé un programme de lutte contre la précarité sociale et la promotion du développement.  Le Bangladesh a, lui aussi, expliqué que sa stratégie nationale antiterroriste visait à éduquer les jeunes et les femmes et à leur offrir des emplois.

Anéantir les groupes terroristes n’est pas tâche facile, d’autant moins qu’ils utilisent à présent les ressources des nouvelles technologies et de l’Internet, a toutefois mis en garde Sri Lanka, qui a en outre estimé que les horribles méthodes et la brutalité de l’État islamique n’avaient pas été inventées par ce dernier, qui ne fait que copier des modèles existants.  Comme de nombreuses autres délégations, Sri Lanka a rejeté toute tentative de tels groupes de s’associer à des religions, y voyant des efforts cyniques pour monter les unes contre les autres des communautés.

Face à ce monstre à plusieurs têtes, qui se nourrit de l’extorsion et du financement illicite, de nombreux intervenants ont mis en avant le renforcement de la coopération internationale, seul susceptible de fournir un rempart efficace.  À cet égard, plusieurs délégations se sont félicitées, à l’image de l’Inde, de l’adoption de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité le 24 septembre dernier.  Le fait que plus que 100 États Membres se soient portés coauteurs de ce texte démontre clairement leur souhait de voir les Nations Unies jouer un tel rôle dirigeant, a estimé le Japon.  Israël a vu dans cette adoption un exemple fort de la manière d’utiliser les mécanismes existants pour contrer les menaces nouvelles et émergentes.

Comme de nombreuses autres délégations, Israël a en outre apporté son appui à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, tout en saluant l’appel lancé en faveur d’une mise en œuvre équilibrée et intégrée de ses quatre piliers. 

Plusieurs délégations ont également soutenu le projet de convention générale sur le terrorisme international.  L’Afrique du Sud a toutefois regretté que, depuis 2000, les négociations sur le sujet soient bloquées en raison des désaccords sur la définition du terrorisme.

La Sixième Commission achèvera demain l’examen de la question des mesures visant à éliminer le terrorisme international avant de commencer l’examen de son point de l’ordre du jour intitulé «  Renforcement et coordination de l’action des Nations Unies dans le domaine de l’état de droit ».

 

MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/69/209)

Déclarations

M. YIDNEKACHEW G/MESKEL ZEWDU (Éthiopie) a affirmé que le terrorisme était l’un des pires défis auquel le monde est confronté.  Il a estimé qu’il fallait intensifier les efforts de lutte contre ce fléau par des mesures concertées.  L’utilisation de réseaux tels que l’Internet permet à des groupes de recruter des terroristes et ceci n’est pas nouveau, a ajouté le représentant, qui a rappelé que l’Éthiopie fait face au terrorisme depuis de nombreuses années.  Les organisations internationales ont un rôle à jouer dans cette lutte, a-t-il estimé.

Le représentant a souligné que son pays avait pris plusieurs mesures de lutte contre le terrorisme au niveau national.  Parmi celles-ci figurent des mesures législatives qui permettent d’imposer des peines d’emprisonnement mais aussi la peine de mort pour des actes de terrorisme; un cadre légal au niveau interinstitutionnel; une coopération avec Interpol et des mesures administratives.  En conclusion, M. Zewdu a réitéré son engagement à coopérer avec l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  « Nous pensons que la lutte contre le terrorisme ne peut être efficace que dans le cadre d’une vaste coopération internationale », a-t-il conclu. 

M. PHAM QUANG HIEU (Viet Nam) a noté qu’en dépit des progrès accomplis dans la lutte contre le terrorisme, ce phénomène ne continuait pas moins de représenter une menace grandissante pour la paix et la sécurité internationales.  Pour sa part, a-t-il dit, son gouvernement a adopté une attitude intransigeante face à ce fléau, dans le strict respect des principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et de l’état de droit.  L’an dernier, il a adopté une loi sur l’antiterrorisme qui fixe à la fois un cadre juridique et les principes de la coopération internationale dans ce domaine.  Au niveau régional, le Viet Nam et le reste des États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont continué de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  En janvier dernier, le Viet Nam a ratifié la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif et la Convention internationale contre la prise d’otages de 1979, portant ainsi à 12 le nombre d’instruments pertinents auquel le pays est désormais partie.

Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a appelé à la vigilance face à la menace que fait peser le terrorisme sur le monde entier, en exhortant les États à renforcer la coopération à tous les niveaux.  Notant que cette coopération est la raison d’être de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, la représentante a observé que, depuis l’adoption de la résolution 49/60 de l’Assemblée générale en 1995, les échanges d’informations entre les États Membres et les organisations internationales et régionales ont été essentiels, permettant de contribuer aux bonnes pratiques et au renforcement des capacités des États.

Le dialogue interculturel et interreligieux est crucial pour l’élimination du terrorisme, a déclaré Mme Natividad.  Les Philippines ont été coauteurs de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité car elles sont convaincues que cette approche devrait permettre de venir à bout de l’État islamique et de son idéologie.  Les Philippines ont par ailleurs inclus dans leur législation des mesures visant à lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  Sur le terrain, les autorités aident les communautés à comprendre les tenants et aboutissants du terrorisme tout en leur procurant les moyens de surveiller et d’empêcher des attaques.  C’est dans ce contexte qu’a été lancé un programme de paix par le football, lequel a rassemblé des jeunes issus de régions en conflit pour les amener à transformer leur culture de violence en culture de paix.  En outre, les Philippines ont signé, en mai dernier, un accord avec l’Indonésie pour combattre le terrorisme, a souligné en conclusion la représentante.

M. Y. HALIT ÇEVIC (Turquie) a exprimé la solidarité de son pays envers les victimes du terrorisme et estimé que cette menace mondiale exige une réaction au niveau international.  À cet égard, les Nations Unies constituent la plateforme adaptée.  La Turquie est partie à de nombreux instruments des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme.

M. Çevic a mis l’accent sur le phénomène des combattants terroristes étrangers, estimant qu’il faut analyser les causes qui amènent les jeunes à participer à ces groupes terroristes.  Les zones de conflit et l’atmosphère qui en découle attirent ces jeunes, mais ce ne sont sûrement pas les seules causes, a estimé le représentant.  Il s’est félicité des résolutions 2170 et 2178 du Conseil de sécurité, y voyant l’illustration de la volonté de celui-ci de s’attaquer à ce phénomène.  En outre, compte tenu des liens étroits entre le crime organisé et le terrorisme, le représentant a estimé qu’il faut lutter contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent.  Enfin, notant que les terroristes abusent des signes religieux à des fins qui ne sont pas les bonnes, M. Çevic a rappelé qu’il est important de ne pas lier terrorisme et religion.

M. MILORAD ŠĆEPANOVIć (Monténégro) a observé que les actions nationales ne pouvaient pas à elles seules aider efficacement à la lutte contre le terrorisme.  Aussi a-t-il mis l’accent sur le rôle essentiel des Nations Unies pour empêcher de tels actes.  Le Monténégro appuie donc la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale qui représente une bonne base pour la lutte contre ce fléau.  M. Šćepanović a exprimé ses vives inquiétudes face à la recrudescence de la menace des combattants étrangers, une problématique qui a pris des proportions préoccupantes ces dernières années.  Soulignant les limites de la solution militaire dans la lutte contre ce fléau, il a salué l’adoption de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité, dont le Monténégro a été l’un des premiers coauteurs, y voyant une réponse appropriée à la menace du terrorisme.  Il a exhorté à ne pas faire d’impasse sur le respect des libertés fondamentales notamment les droits de l’homme et l’état de droit, qui constituent des piliers essentiels pour la viabilité des instruments mis en place par les Nations Unies.

M. MOHAMMED ATLASS (Maroc) a réitéré sa condamnation ferme du terrorisme sous toutes ses formes, et a rappelé qu’il ne faut pas lier le terrorisme à une religion en particulier.  Il a souligné que les groupes terroristes utilisent tous les moyens à leur disposition, tel l’Internet, pour recruter des victimes à qui ils font passer un « lavage de cerveau ».  Rappelant que le Maroc a été victime lui-même d’actes terroristes à Casablanca, en 2003, et Marrakech, en 2011, M. Atlass a déclaré que la lutte contre le terrorisme ne peut se limiter au seul volet sécuritaire.  Enumérant les mesures que son pays a prises dans cette lutte, le représentant a rappelé que, le mois dernier, le Maroc a adopté une loi pour criminaliser le voyage des jeunes vers les foyers de tension, avec pour objectif de freiner leur recrutement par les groupes terroristes.  Par ailleurs, le Roi a lancé un programme de lutte contre la précarité sociale et la promotion du développement. 

La restructuration du champ religieux constitue un autre aspect important de la lutte contre le terrorisme, a déclaré M. Atlass.  C’est pourquoi le Maroc a pris l’initiative de former des imans, y compris des imams africains, afin de prôner un islam modéré.  Des pays amis frères ont déjà bénéficié de ces formations, a précisé le représentant.  Ainsi, le Maroc accueille de jeunes imams de nombreux pays africains, tels que le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, qui pourront à leur tour former d’autres imams.  Le représentant a souligné qu’il s’agit là d’une forme de coopération Sud-Sud dans l’espace sahélo-maghrébin. 

M. Atlass a souligné que les factions telles que l’Al-Qaida au Maghreb islamique, qui s’activent à former un État islamique allant de l’Atlantique au Nil, représentent une source d’inquiétude.  Il est donc nécessaire de faire preuve de vigilance pour lutter contre le terrorisme dans cette région.  Le représentant a jugé « alarmant » le phénomène des combattants terroristes étrangers, rappelant qu’il s’est intensifié récemment avec les flux vers l’Iraq et la Syrie, dépassant les 15 000 combattants issus de plus de 80 pays.  Si d’autres régions comme l’Afghanistan et l’Afrique du Nord ont connu dans le passé ce phénomène, il est devenu aujourd’hui une menace pour d’autres pays.  Le Maroc a organisé la première réunion d’experts sur les « combattants terroristes étrangers », consacré à la police, aux contrôles aux frontières, à la justice et au partage d’informations.  Le 23 septembre dernier a été adopté le Mémorandum de La Haye-Marrakech pour les bonnes pratiques et une meilleure réponse aux combattants terroristes étrangers.  Le Maroc estime en effet que le terrorisme exige une réponse marquée par la coopération internationale.

M. AMIT HEUMANN (Israël) a déclaré que si la communauté internationale a désormais compris la nécessité d’une stratégie robuste pour contenir la menace posée par les groupes terroristes radicaux comme l’État islamique d’Iraq et du Levant, elle doit adopter la même démarche avec les États finançant le terrorisme comme l’Iran, pays qui présente un grand danger pour la paix et la sécurité internationales.  Le représentant a ensuite énuméré « les empreintes de l’Iran dans des centaines de campagnes de terreur qui ont coûté la vie à des milliers de gens innocents en Afrique, en Europe, en Amérique latine » et la présence de l’Iran en Syrie et à Gaza, pour conclure qu’il « est de notre devoir d’empêcher l’Iran d’acquérir la capacité de produire l’arme nucléaire ». 

Face au Hamas, M. Heumann a réaffirmé le ferme engagement d’Israël contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et quelles que soient ses motivations.  Plus généralement, il a ajouté qu’Israël reconnaît et appuie le rôle central des Nations Unies dans cette lutte au niveau international.  À cet égard, il s’est réjoui de l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a salué l’appel pour une mise en œuvre équilibrée et intégrée de ses quatre piliers.  Saluant également la dernière résolution du Conseil de sécurité sur les combattants terroristes étrangers, le représentant y a vu un exemple fort de la manière d’utiliser les mécanismes existants pour contrer les menaces nouvelles et émergentes.

M. Heumann a par ailleurs indiqué qu’Israël fait de son mieux pour assurer que toute mesure prise pour combattre le terrorisme respecte ses obligations en vertu du droit international, notamment la mise en œuvre des résolutions 1373 (2001) et 1267 (1999) du Conseil de sécurité qui portent, respectivement, sur la création d’un régime contre le terrorisme et le comité de sanctions contre Al-Qaida.  Israël reste aussi disposé à apporter son aide aux États Membres en partageant son savoir-faire et son expertise en matière de lutte contre le financement du terrorisme, les enquêtes médico-légales, la protection des frontières et la sécurité de la navigation aérienne.  Le représentant a réitéré en conclusion l’appui de son pays à une convention générale sur le terrorisme international, qui devrait commencer par une définition claire du terrorisme, y compris ses manifestations et ses formes. 

M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a salué l’adoption de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité.  Notant qu’à ce jour le Comité spécial pour éliminer le terrorisme a produit un certain nombre de conventions pertinentes, il a encouragé les efforts tendant à la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international.  Il a néanmoins regretté que, depuis 2000, les négociations sur le sujet sont bloquées en raison des désaccords sur la définition du terrorisme, en particulier le type d’actes devant être assimilés ou pas au terrorisme.  En conséquence, l’Afrique du Sud recommande qu’une pause dans ce processus soit observée au niveau de l’Assemblée générale en vue de permettre aux États Membres de poursuivre les négociations afin de trouver un consensus.  Pour le représentant, on ne peut plus justifier le fait de se réunir continuellement à grands frais s’il n’y a pas de volonté politique d’adopter une convention générale sur le terrorisme.

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a préconisé un renforcement constant de l’approche intégrée de la lutte contre le terrorisme et a avancé deux solutions pour vaincre la menace terroriste.  La première consiste à prévenir la propagation des idéologies terroristes par la promotion de la paix et de la tolérance dans la coopération internationale.  L’Indonésie a fait des étapes dans le dialogue entre des terroristes déjà condamnés et les chefs religieux modérés dans le cadre de programmes de déradicalisation.  De tels programmes prévoient la réhabilitation, la réintégration et la rééducation des terroristes déjà condamnés.  La deuxième solution est la coopération internationale, pour laquelle la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies reste le cadre universellement reconnu. 

La capacité des États est importante dans la mise en œuvre intégrale de la Stratégie, a observé M. Percaya.  C’est pourquoi l’Indonésie continuera de jouer un rôle actif dans le renforcement des capacités des États dans la lutte contre le terrorisme à travers notamment le Centre de coopération de l’application de la loi de Jakarta.  Le Centre a déjà formé plus de 15 000 responsables de plus de 70 pays depuis 2004.  M. Percaya a ajouté qu’en dépit de la montée de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), le terrorisme ne pouvait être associé à aucune religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique.  L’Indonésie a pris des mesures pour affronter l’EIIL et son influence, y compris par son interdiction en tant qu’organisation dans le pays.  Des mesures ont aussi été prises pour décourager les gens de rejoindre ce groupe et pour encourager les modérés à dénoncer son idéologie.  Le représentant a souligné le fait que les terroristes profitent de l’instabilité, de la turbulence politique ou de l’absence d’état de droit, ce qui explique l’urgence pour les Nations Unies de résoudre les crises dans le monde, et d’aider à apporter la paix et la prospérité.  Le terrorisme ne peut pas être défait par la puissance militaire; les seules armes contre l’idéologie terroriste sont l’éducation, le développement, l’inclusion économique et sociale, a conclu M. Percaya.  

Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a expliqué que la contribution de son pays à la lutte contre le terrorisme prenait différentes formes, notamment un renforcement de sa législation et la création, prochainement, d’un centre national de lutte contre le terrorisme, qui sera chargé de fournir un cadre politique et administratif pour mettre en œuvre les lois nationales, la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et les résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité. 

Pour la représentante, plusieurs instruments juridiques internationaux doivent être ratifiés et activement mis en œuvre par le plus grand nombre d’États possible, et tout particulièrement la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, l’Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires, le Protocole de 2005 à la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime, la Convention sur la répression des actes illicites dirigés contre l’aviation civile internationale, ainsi que ses Protocoles.  Mme Kasese-Bota a réaffirmé l’importance de mettre au point une convention générale sur le terrorisme international et a encouragé les États Membres à coopérer pour y parvenir dans les meilleurs délais.

M. KOUSSAY ABDULJABBAR ALDAHHAK (République arabe syrienne) a déclaré que son pays condamnait les actes terroristes sous toutes leurs formes et quelque soient leurs motivations.  Il a estimé qu’à cet égard les Nations Unies constituent le forum international adéquat pour éliminer la menace du terrorisme. 

La menace du terrorisme, son attaque contre la Syrie et son expansion vers le reste du monde constituent désormais une réalité à laquelle la communauté internationale doit faire face, a déclaré le représentant.  M. Aldahhak a dénoncé les États du monde qui utilisent le terrorisme pour développer leur politique, ajoutant qu’ils sont bien connus.  Que ces gouvernements envoient des mercenaires en Syrie n’est plus un secret pour personne, a ajouté le représentant, qui a estimé que la communauté internationale était restée silencieuse jusqu’à ce que ces groupes terroristes menacent le reste du monde.  Face à cette situation, le représentant a affirmé être prêt à coopérer avec toute organisation régionale.  Rappelant que son pays est partie à 10 conventions internationales de lutte contre le terrorisme, il a affirmé que la Syrie poursuivra ses efforts pour lutter contre le terrorisme.  Il a toutefois estimé que les efforts internationaux ne suffiront pas tant que la politique de « deux poids deux mesures » perdurera et tant que l’on ne tiendra pas compte de la politique de terrorisme d’État menée par Israël.  Il est important que tous ceux qui luttent contre le terrorisme aient à l’esprit que le dialogue est une des clefs de la lutte contre ce fléau, a conclu M. Aldahhak. 

M. WANG MIN (Chine) a apporté son soutien à la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme, qui devrait s’appuyer selon lui sur plusieurs principes, à commencer par le maintien d’une tolérance zéro à l’égard de tous les actes terroristes.  Il a ensuite préconisé pour les États de continuer à agir dans le strict respect du droit international, soulignant la nécessité pour nombre d’entre eux de devenir partie aux 13 conventions des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme, de manière à renforcer le droit international pertinent.  En outre, a poursuivi le représentant, les Nations Unies et le Conseil de sécurité doivent devenir les fers de lance de la lutte antiterroriste, avec comme feuille de route la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Pour M. Wang, il faudrait également améliorer la mise en œuvre de politiques intégrées, en mettant un accent sur la répression des organisations terroristes qui utilisent l’Internet pour diffuser des supports audiovisuels incitant à la terreur et à la violence.  Le représentant a ensuite dénoncé les agissements terroristes du Mouvement islamique du Turkestan oriental, qui aurait perpétré selon lui de violentes attaques en Chine ces dernières années.

Mme Tanieris Dieguez Lao (Cuba) a réitéré la volonté de son pays de lutter contre le terrorisme sous toutes les formes.  Elle s’est déclarée fermement opposée aux actes de certains États qui, par le biais de l’Internet et des médias, encouragent la haine contre d’autres peuples et cultures, en violation des principes de la Charte des Nations Unies.  Rejetant l’ingérence de certains États dans les affaires intérieures d’autres pays, la représentante a condamné l’appui financier et militaire apporté par certains États à des groupes civils ou armés visant à renverser des gouvernements légitimes.

Mme Dieguez Lao a par ailleurs dénoncé la publication en juin dernier par le Département d’État des États-Unis d’une « liste noire » sur laquelle figure Cuba au motif que ce pays parraine le terrorisme.  Se défendant des accusations portées contre son pays, la représentante a assuré que Cuba n’offrirait jamais l’asile à des terroristes.  Bien au contraire, a-t-elle déclaré, Cuba a été victime de nombreux actes terroristes fomentés depuis les États-Unis, lesquels ont fait 3 478 morts et 2 099 blessés.  Mme Dieguez Lao a accusé les États-Unis de recourir au terrorisme d’État pour s’opposer à ses adversaires, et de faire usage de drones armés pour commettre des exécutions extra-judiciaires sur des territoires souverains.  Cuba a demandé que son pays soit exclu de la liste arbitraire des pays finançant le terrorisme, car cela représente un affront pour Cuba et discrédite les États-Unis.

M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a rappelé l’appui de son pays au travail de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), aux organes de renforcement de capacité et à la coordination au niveau international dans la lutte contre le terrorisme.  Il a réitéré son soutien à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, dans laquelle la Thaïlande voit un cadre inclusif de coopération internationale entre les États, les organisations non gouvernementales et la société civile.  Par ailleurs, la Thaïlande a ratifié neuf des 16 Conventions et Protocoles de lutte contre le terrorisme des Nations Unies et prend les mesures nécessaires pour devenir partie aux instruments restants.  De plus, la Thaïlande a rejoint l’Initiative de sécurité contre la prolifération nucléaire depuis novembre 2012. 

Au niveau régional, la Thaïlande travaille étroitement avec les autres États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à la mise en œuvre effective des mesures régionales contre le terrorisme ainsi que des obligations internationales.  Elle a aussi renforcée la loi et le contrôle des sources de financement du terrorisme.  Le représentant a en outre déclaré que, face aux menaces terroristes à la paix et à la sécurité internationales, « nous devons continuer nos efforts par la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le terrorisme ».  M. Sinhaseni a estimé en conclusion que, face aux nouvelles formes du terrorisme notamment la possibilité pour les groupes terroristes de posséder des armes de destruction massive, la nécessité de la convention générale sur le terrorisme international est évidente.

M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a rejeté le terrorisme sous toutes ses formes comme un « un fléau qui menace toutes nos sociétés ».  Il a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international.  En tant que pays qui a souffert de la violence de groupes terroristes durant deux décennies, le Pérou est décidé à lutter contre le terrorisme et en particulier contre les groupes qui leur servent de couverture.  Le Pérou exprime sa préoccupation face au phénomène des combattants terroristes étrangers, qui peuvent allonger la durée des conflits et qui menacent leurs États d’origine.

M. AMADU KOROMA (Sierra Leone) a formulé 10 recommandations pour lutter contre le terrorisme.  Les sources de financements des organisations terroristes devraient être identifiées et bloquées, les terroristes ne devraient pas avoir accès aux armes et munitions, la coopération et le partage d’informations entre les États sur les activités terroristes devraient être renforcés, le renforcement de capacités des petits pays dans le renseignement sur le terrorisme devrait être intensifié, les États devraient accélérer l’adoption de lois contre le terrorisme, les capacités des petits États devraient être augmentées pour leur permettre de mieux lutter contre le blanchiment d’argent, la coordination des stratégies des organisations régionales et sous-régionales devrait être renforcée, le soutien et la réhabilitation des victimes du terrorisme international devraient être priorisés, les pays qui soutiennent, financent, forment et offrent un abri aux terroristes devraient être identifiés et dénoncés et les auteurs des crimes haineux de terrorisme devraient être identifiés et contraints à rendre des comptes.  La lutte contre le terrorisme devrait être menée en conformité avec le droit international, les droits de l’homme et le droit humanitaire international ainsi que l’intégrité territoriale et la souveraineté des États.  Enfin, davantage de temps et d’énergie devraient être consacrés pour mettre fin de manière définitive aux plus vieux conflits dans le monde et plus particulièrement à celui du Moyen-Orient.

Mme Annette Andrée Onanga (Gabon) a déclaré que le fléau du terrorisme appelait une réaction forte et solidaire de la communauté internationale.  « Nous devons joindre toutes nos forces pour mettre en échec la propension des groupes terroristes à vouloir contrôler des États entiers afin d’y faire régner la terreur et s’en servir pour perturber la paix et la sécurité internationales », a ajouté la représentante.  En adoptant la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en 2006, les États Membres ont démontré leur volonté unanime à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, a rappelé Mme Onanga, qui a encouragé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier toutes les conventions et protocoles des Nations Unies qui constituent le socle juridique des mesures internationales de lutte contre le terrorisme.  En outre, pour le Gabon, l’action commune contre le terrorisme doit « s’inscrire en phase avec nos engagements en matière de respect des droits de l’homme et de lutte contre la pauvreté ».

M. AMANUEL YOANES AJAWIN (Soudan du Sud) a estimé que les actes de terrorisme à travers le monde n’ont comme dénominateur commun que la destruction des vies humaines, et a condamné le terrorisme quelles que soient ses motivations.  La lutte sera longue, mais le terrorisme finira par perdre, a estimé le représentant.  Nous sommes tous liés par l’obligation morale de lutter contre le fléau du terrorisme, a-t-il ajouté, tout en regrettant que le temps et les ressources qui doivent être consacrés à la lutte contre le terrorisme soient perdus pour des causes telles que le développement.

M. Ajawin a exprimé ses vives préoccupations concernant la durée des discussions pour arriver à la conclusion de la convention générale sur le terrorisme international.  « Nous nous concentrons sur les définitions du terrorisme alors que tant de vies sont détruites », a-t-il déploré.  Il a déclaré que l’attentat de West Gate au Kenya ne sera jamais oublié et qu’il y a aujourd’hui beaucoup de déplacements de population à cause de groupes tels que l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), ou encore le « SPLM-in-Opposition » (SPLM-IO), qui sévit au Soudan du Sud.  La lutte contre ces groupes terroristes requiert une force robuste et efficace et demande beaucoup d’implications de la part des pays et des institutions, a fait observer le représentant.

M. Ajawin a exprimé sa préoccupation concernant le nouveau mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui a de grandes implications sur les services apportés à la population.  Le nouveau mandat n’autorise pas la Mission à soutenir des requêtes de la part des partenaires locaux ou nationaux pour assistance dans d’importantes activités connectées à des activités gouvernementales, notamment dans le domaine de la sécurité, a fait observer le représentant, qui a demandé à ses partenaires à continuer à aider son pays à mettre en place ses institutions.

M. Chaganti Koteswara Rao (Inde) s’est félicité du cadre normatif que le Conseil de sécurité a été en mesure d’adopter lors de la réunion de haut niveau du 24 septembre dernier sur le phénomène des combattants terroristes étrangers en adoptant la résolution 2178 (2014).  Soulignant l’importance pour l’Assemblée générale de mettre au point une convention générale sur le terrorisme international, il a apporté son soutien au projet de texte proposé par le Coordonnateur du Comité ad hoc en 2007.  M. Rao a également exprimé l’appui de sa délégation au renforcement de la coopération et à l’échange d’informations dans le cadre de la lutte antiterroriste, notamment au travers du Groupe d’action financière (GAFI).  Au niveau régional, l’Inde a fait valoir l’existence de la Convention régionale sur la répression du terrorisme adoptée en 1987 par l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR) et son Protocole facultatif de 2004 sur le financement du terrorisme, ainsi que la Convention sur l’assistance mutuelle dans le domaine pénal de 2008.  Au niveau national, l’Inde a adopté plusieurs lois, dont une qui englobe les différents aspects de lutte contre le terrorisme.  En outre, en 2010, elle s’est dotée d’une législation réglementant la surveillance de toutes les contributions étrangères reçues par des organisations non-gouvernementales et religieuses, éducatives et caritatives.

M. A.K. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a souligné que son pays pratiquait une tolérance zéro à l’égard du terrorisme et menait une lutte sans relâche pour l’extirper de la société.  Ces efforts du Gouvernement dans ce domaine ont évité au Bangladesh des actes terroristes depuis bientôt six ans, s’est-il félicité.  Le représentant a expliqué que son pays a mis en place une stratégie antiterroriste, laquelle a permis notamment d’éduquer les jeunes et les femmes et de leur offrir des emplois.  Il a également annoncé que son pays appliquait scrupuleusement la résolution 1267 du Conseil de sécurité en interdisant les activités sur son territoire des groupes figurant sur la liste fixée par le Comité établi par la résolution.  À cela s’ajoute le renforcement des activités des agences de sécurité nationales par des techniques modernes de formation et des dotations en équipements.

Le représentant a lancé un appel à poursuivre les négociations en vue de conclure rapidement un accord sur une convention générale sur le terrorisme international.  Il a proposé que la convention s’attaque aux causes profondes du terrorisme, y compris les disparités économiques et l’imposition de valeurs étrangères.  Il a ajouté que le terrorisme provenait notamment de la haine et qu’il était donc crucial de promouvoir la tolérance et le renforcement de l’harmonie entre les peuples. 

M.PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a constaté qu’une fois de plus le terrorisme fait son entrée dans l’ordre du jour des Nations Unies.  Il a cependant estimé que les horribles méthodes et la brutalité de l’État islamique n’ont pas été inventées par ce dernier, qui ne fait que copier des modèles existants.  Le Sri Lanka ne connaît que trop bien ces méthodes, car le pays a expérimenté la violence des groupes terroristes durant trois décennies, a ajouté le représentant.  Anéantir ces groupes terroristes n’est pas une tâche facile, d’autant moins qu’ils utilisent à présent les ressources des nouvelles technologies et de l’Internet, a ajouté M. Kohona.

Le représentant a rejeté les tentatives de ces groupes de s’associer à des religions, y voyant des efforts cyniques pour montrer les unes contre les autres des communautés.  Face à ce monstre à plusieurs têtes, qui se nourrit de l’extorsion et du financement illicite, seul le renforcement du multilatéralisme peut être un rempart efficace, a-t-il déclaré.  Le représentant a réaffirmé l’engagement de son pays envers la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a rappelé que Sri Lanka est partie à 13 conventions multilatérales de lutte contre le terrorisme.  En conclusion, il a réaffirmé le soutien de son pays aux Nations Unies en tant que force dirigeante de la campagne mondiale contre le terrorisme.

M. KAITARO NONOMURA (Japon) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes, avant d’estimer que l’État islamique représente une menace grave pour la paix dans le monde.  Il faut lutter en priorité contre le financement du terrorisme, a déclaré le représentant, qui a souhaité que les Nations Unies soient à la pointe de lutte contre ce fléau.  Le fait que plus que 100 États Membres se sont portés coauteurs de la résolution 2178 (2014) du Conseil de Sécurité montre clairement le souhait des États Membres de voir les Nations Unies jouer un tel rôle dirigeant, a estimé M. Nonomura.

M. GIRMA ASMEROM (Érythrée) a déclaré que la lutte contre le terrorisme devait être respectueuse du droit international.  Les Nations Unies et les organisations régionales devraient y jouer un rôle important.  Dans la Corne de l’Afrique, l’Érythrée reste un pays stable et en paix.  En dépit des défis sécuritaires dans la région et des sanctions injustes imposées au peuple érythréen pour des raisons politiques, le Gouvernement a maintenu la cohésion sociale en poursuivant une politique centrée sur l’inclusion.  Pour combattre tout type d’extrémisme et de terrorisme, l’Érythrée, qui est composée de 50% de chrétiens et de 50% de musulmans, a mis en place des mesures législatives et des actions concrètes.  Elle a soumis son rapport national au Comité contre le terrorisme, conformément à la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité.  Récemment, elle a aussi introduit une « Proclamation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme ».  Après avoir rappelé l’appartenance de son pays à la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, M. Asmerom a souligné qu’une réponse mondiale unifiée reste nécessaire pour combattre efficacement le danger posé par les terroristes.  L’intensification de la coopération en matière de partage d’informations et d’échanges de meilleures pratiques entre les pays et les différentes parties prenantes est aussi essentielle, a-t-il conclu.

M. FETHI METREF (Algérie) a souligné l’importance de trouver une définition exacte du terrorisme, laquelle ne doit pas s’écarter de l’esprit de la Charte des Nations Unies et du droit international.  Il a également mis en garde contre la confusion entre les actes terroristes et la lutte des peuples sous occupation étrangère pour l’autodétermination.  Il a également réitéré son appui à la tenue d’une conférence de haut niveau sous les auspices des Nations Unies en vue de formuler une vision commune pour éliminer le terrorisme sous toutes ses formes. 

Le représentant a fait valoir la nécessité d’actualiser la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies au regard des nouvelles tendances de ce fléau.  Il a réaffirmé le refus de son pays de verser des rançons en cas de prises d’otage, du fait qu’elles constituent une source de revenus pour les groupes terroristes, et a souhaité que la même approche soit adoptée par tous les États Membres.  L’Afrique, a-t-il ajouté, a réaffirmé son engagement à lutter contre le financement du terrorisme lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, laquelle a également appelé à la tenue d’une réunion de haut niveau pour identifier les mesures pratiques pour régler de manière efficace le problème du terrorisme.  L’Algérie a proposé d’abriter une telle réunion, a-t-il annoncé.  M. Metref a déclaré que son pays continuait de contribuer à la stabilisation et à la promotion de la paix dans la région du Maghreb, le nord du Mali et la région du Sahel dans le strict respect des principes universels de l’état de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires internes.

M. AMMAR AL-KHALIDY (Iraq) a condamné le terrorisme quelles que soient ses formes et ses motivations.  Il a rappelé que ce fléau a frappé de nombreuses sociétés civilisées, y compris son propre pays.  Il a estimé que pour combattre de façon globale le terrorisme, une stratégie unifiée qui se concentre sur les Nations Unies est nécessaire.  Il faut prendre des mesures efficaces, en particulier par le biais de la coopération internationale, pour traduire en justice les terroristes dans leurs pays d’origine où dans le pays où ils ont perpétré leurs forfaits.  Le représentant a émis l’espoir que les conférences sur la lutte contre le terrorisme seront reconduites d’années en années.  Il a demandé la création d’une journée internationale d’hommage aux victimes du terrorisme.

L’État islamique mène des actes barbares contre les iraquiens et contre des monuments culturels, a déclaré le représentant, pour qui la stratégie du groupe terroriste consiste à viser l’État et la civilisation.  Le représentant s’est félicité des stratégies mises en place pour aider l’Iraq dans sa lutte contre l’État islamique.  Il a constaté que, bien que les Nations Unies luttent contre le terrorisme depuis des décennies, leurs efforts n’ont pas suffi à l’éradiquer.  Il faut donc identifier les raisons qui mènent au terrorisme et se mettre d’accord sur une définition du terrorisme, a conclu le représentant.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Ministre malien des affaires étrangères rejette l’idée d’une fédération et appelle à une force d’intervention contre des terroristes aux liens de plus en plus étroits avec l’« État islamique »

7274e séance – matin
CS/11592

Le Ministre malien des affaires étrangères rejette l’idée d’une fédération et appelle à une force d’intervention contre des terroristes aux liens de plus en plus étroits avec l’« État islamique »

 

Le Ministre malien des affaires étrangères et le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix ont dressé aujourd’hui un bilan mitigé de la situation au Mali, alors que le Conseil tenait sa séance trimestrielle sur l’évolution de la situation sécuritaire et politique au Mali.  MM. Abdoulaye Diop et Hervé Ladsous se sont réjouis de la reprise imminente du dialogue intermalien. 

Le Ministre malien des affaires étrangères a rejeté l’idée d’une fédération malienne, fait quatre remarques devant le Conseil et proposé la création d’une force d’intervention rapide capable de lutter efficacement contre les éléments terroristes.  Il est crucial, a-t-il dit, d’empêcher que les liens avec Daesh se solidifient au risque d’embraser la région du Sahel.   

« Les pourparlers en cours à Alger sont une occasion à ne pas manquer d’apporter une solution durable à la crise que traverse le Mali depuis peu », a acquiescé le Ministre malien des affaires étrangères, en citant le rapport du Secrétaire général dont est saisi le Conseil de sécurité.

Dans ses quatre remarques, le Ministre a insisté sur le fait que son gouvernement rejetait « catégoriquement » toute demande de création d’une fédération ou d’un nouvel État dans l’État malien, « qui est contraire à sa Constitution, aux résolutions pertinentes de l’ONU et aux engagements pris dans la feuille de route du processus d’Alger ».  M. Abdoulaye Diop a ainsi jugé que les mouvements armés devaient faire preuve de « réalisme » et saisir la main tendue du Gouvernement malien qui a fait des offres répondant aux aspirations profondes des populations des régions du nord, notamment en termes de libre administration des collectivités et de gestion des spécificités locales. 

Aux membres du Conseil de sécurité, il a demandé d’exercer toute leur influence pour amener les mouvements armés signataires de la feuille de route d’Alger à « se mettre ensemble pour négocier de bonne foi afin de faciliter la conclusion d’un accord global et définitif; à respecter scrupuleusement l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai ainsi que la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014; à se démarquer des groupes terroristes et autres narcotrafriquants, sous peine de sanctions; et à reprendre le processus de cantonnement de leurs unités dans les plus brefs délais, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à l’Accord préliminaire de Ouagadougou ». 

Face au retour en force des djihadistes dans le nord du Mali et à la multiplication des agressions contre les troupes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le Conseil de sécurité, a voulu le Ministre, doit doter cette dernière de moyens appropriés pour pouvoir exécuter pleinement son mandat, protéger les civils et les Casques bleus.  

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, qui intervenait par vidéoconférence depuis Bamako, a en effet rendu hommage aux neuf Casques bleus nigériens « lâchement assassinés » le 3 octobre dernier lors d’une embuscade contre un convoi de la MINUSMA dans la région de Gao.  « Pas plus tard qu’hier, une base de l’ONU à Kidal a été la cible de tirs de roquettes, tuant un Casque bleu sénégalais », a ajouté M. Hervé Ladsous, qui a souligné que la Mission avait enregistré un taux record d’attaques depuis son déploiement, il y a 13 mois. 

« Trente et un Casques bleus ont péri au cours de cette période et 66 ont été blessés, dont certains grièvement », a-t-il déploré, expliquant l’insécurité croissante par la combinaison de deux facteurs: la réduction de la présence française dans le nord du pays et la quasi-disparition des Forces maliennes de sécurité et de défense de la zone.  « De fait, l’ONU et la MINUSMA sont les seules forces étrangères sur le terrain, et à ce titre elles sont les cibles privilégiées des fauteurs de troubles, djihadistes et autres trafiquants. » 

Nul n’ignore, a prévenu le Ministre malien des affaires étrangères, que le chef du groupe terroriste Ansar Eddine, Iyad AG Aghanli, qui figure depuis longtemps sur la liste du Comité contre le terrorisme, circule librement dans le nord du Mali et qu’il vient de prêter allégeance à « l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) ».  Le Mali, s’est-il alarmé, court à nouveau le risque d’être la destination de hordes de terroristes déboutés d’autres régions du monde.  Il faut que la communauté internationale envoie aux terroristes un signal fort, le seul auquel ils sont sensibles, a pressé le Ministre. 

À cet égard, M. Diop a appelé le Conseil à réviser le mandat de la MINUSMA et à renforcer ses capacités et ses moyens pour lui permettre de faire face au regain de la violence sur le terrain et a estimé que le Conseil devrait peut-être envisager la mise en place d’une force d’intervention rapide capable de lutter efficacement contre les éléments terroristes.  « Il est crucial d’empêcher que les liens avec Daesh se solidifient au risque d’embraser la région du Sahel.  Pour ce faire, le Conseil de sécurité doit exiger la pleine coopération des groupes armés du nord du Mali dans la lutte contre le terrorisme, conformément aux engagements pris à Alger », a dit M. Abdoulaye Diop. 

L’environnement dans le nord ne relève plus du maintien de la paix, a tranché le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  M. Hervé Ladsous a expliqué que: « Dans le nord, l’ONU fait face à des menaces asymétriques –attaques-suicide, tirs de mortiers, embuscades, mines- auxquelles nous devons faire face en comptant sur le soutien des pays voisins, des équipes d’appui à la Mission mais aussi des groupes armés parties prenantes au processus de paix ».  « La MINUSMA ne doit, ne peut pas être une cible », a-t-il martelé.

À 10 jours de la reprise du dialogue intermalien, a poursuivi M. Hervé Ladsous, les acteurs du conflit entrent dans une phase « importante et délicate ».  Il a appelé ceux « qui campent toujours sur des positions de principe », à faire les compromis nécessaires pour trouver rapidement un accord durable et crédible.  M. Ladsous s’est dit optimiste, le Président Ibrahim Boubacar Keita lui ayant assuré qu’il accordait une priorité absolue à la réussite du processus politique en cours.  « Lors de notre rencontre, le Président Keita a noté avec satisfaction qu’à la différence des crises précédentes, la crise actuelle bénéficie d’un engagement fort de la communauté internationale en faveur d’un Mali uni, républicain et laïque. » 

Ces principes de base ont été réaffirmés à l’occasion de la réunion de haut niveau tenue, à New York, il y a 10 jours, a rappelé M. Ladsous, avant de faire sienne la formule du Président malien: « non au fédéralisme, oui à la régionalisation ».  Précisant que cet objectif visait l’instauration d’une gouvernance impartiale, la restauration de l’état de droit, l’accès de tous les Maliens aux services sociaux de base et aux opportunités économiques et la reconnaissance des identités culturelles sur l’ensemble du territoire malien, le Secrétaire général adjoint a exhorté les signataires de l’Accord préliminaire de Ouagadougou à « ne plus perdre de temps »: « un accord doit voir le jour pour que puisse s’enclencher, sans délai, la transition vers un rétablissement de l’autorité de l’état dans le nord du Mali ». 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: malgré leurs arriérés de paiement au budget de l’ONU, les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie devraient être autorisées à voter

69e session
3e séance – matin
AG/AB/4120

Cinquième Commission: malgré leurs arriérés de paiement au budget de l’ONU, les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie devraient être autorisées à voter

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a recommandé, ce matin, à l’Assemblée générale, d’autoriser les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie à exercer leur droit de vote jusqu’à la fin de cette soixante-neuvième session, malgré leurs arriérés de paiement au budget ordinaire de l’ONU.  La Commission a par ailleurs été saisie de la situation budgétaire et financière de 35 entités du système de l’ONU.

Si elle suit la recommandation de sa Cinquième Commission, l’Assemblée générale devrait autoriser les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie à participer à ses votes jusqu’à la fin de cette session.  L’Assemblée conviendrait ainsi que le non-paiement par ces pays de la totalité du montant minimum requis pour éviter d’être privé du droit de vote est dû à des circonstances indépendantes de leur volonté.  L’Assemblée appliquerait donc les dérogations prévues par l’Article 19 de la Charte des Nations Unies relatif au droit de vote.

Hier, plusieurs délégations avaient souligné l’importance des échéanciers de paiement pluriannuels pour aider les États qui ont accumulé d’importants arriérés à les régler dans les meilleures conditions.

Ce matin, la Cinquième Commission a aussi entendu un représentant de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) lui présenter la situation budgétaire et financière de 35 entités du système des Nations Unies.  Ce rapport, qui n’a fait l’objet d’aucune intervention, comprend des données statistiques sur les activités opérationnelles de développement de l’ONU et de ses entités, ventilées sur toutes les catégories de ressources et de dépenses.

Le rapport fait le point sur les contributions statutaires, à savoir les contributions aux budgets ordinaires; les contributions versées par les donateurs sans affectation particulière; les contributions attachées à des affectations particulières; et les produits provenant d’autres activités comme les intérêts créditeurs, les honoraires provenant de l’exécution des projets ou les gains et pertes de change.

Les chiffres présentés confirment la tendance à l’amenuisement des contributions sans affectation particulière.  Par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a travaillé, en 2013, avec un budget total de 5 145 958 000 dollars, dont 3 897 010 000 dollars provenaient des contributions attachées à des affectations particulières.

La Cinquième Commission entendra demain, jeudi 9 octobre, à dix heures, une présentation sur la situation financière de l’ONU, avant d’examiner les activités d’audit et de contrôle interne de l’Organisation.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Quatrième Commission: début des auditions de pétitionnaires sur Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et le Sahara occidental

Soixante-neuvième session
3e séance – après-midi
CPSD/555

Quatrième Commission: début des auditions de pétitionnaires sur Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et le Sahara occidental

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a entamé, cet après-midi, les auditions de représentants de territoires non autonomes et de pétitionnaires.  Elle a ainsi entendu, concernant la situation de Gibraltar, le Représentant permanent de l’Espagne auprès des Nations Unies, le Ministre principal de Gibraltar et un pétitionnaire de ce territoire non autonome.  La Commission a également entendu la Chef du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, avant de commencer l’audition des pétitionnaires qui avaient demandé à prendre la parole sur la question de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et du Sahara occidental.

Dans son allocution, le représentant de l’Espagne a affirmé, comme par le passé, que le principe de l’autodétermination ne s’appliquait pas à Gibraltar.  Ce droit s’applique à des peuples dont le territoire a été colonisé, pas aux colons imposés par une Puissance occupante au détriment des habitants d’origine, a-t-il souligné, affirmant que Gibraltar avait été occupé par le Royaume-Uni au nom d’une tierce partie et artificiellement peuplé par des vagues migratoires de diverses provenances.  Il a rappelé que l’Espagne n’avait pas concédé ses eaux territoriales à la suite de l’occupation britannique et ce que le Royaume-Uni considérait comme des incursions illégales dans les eaux britanniques n’étaient en réalité que des simples activités de routine de navires espagnols dans les eaux espagnoles.  En dépit de ces provocations, a-t-il rappelé, l’Espagne avait renouvelé son appel à la réouverture d’un dialogue avec Londres sur la coopération régionale, auquel les autorités locales de Gibraltar seraient également invitées à participer.

Répondant à cette intervention, le Ministre principal de Gibraltar a réaffirmé que les eaux autour de Gibraltar étaient toujours britanniques et a regretté que l’Espagne refuse de traiter cette question devant le Tribunal international du droit de la mer où « elle sait qu’elle n’aurait pas gain de cause ».  Pour le Ministre principal, la juridiction d’UNCLOS fait foi et il revient à l’ONU de définir le droit de souveraineté sur ces eaux.  Il a rejeté le principe des pourparlers bilatéraux auxquels les autorités de Gibraltar ne pourraient pas participer à part entière, affirmant que toute négociation devrait passer par le Forum tripartite.

Pour la Présidente du nouveau Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en dépit des Accords de Matignon et de Nouméa pour engager l’ensemble des participants sur la voie du dialogue et de la réconciliation, rien n’est acquis et les équilibres restent fragiles.  Sur le plan politique, a-t-elle indiqué, le territoire a vécu cette année un moment important avec la tenue des élections provinciales.

Au cours de l’audition de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental, certains d’entre eux ont dénoncé les violations des droits de l’homme qui seraient commises dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.  Le Front Polisario a même été accusé par certains « de transformer les réfugiés en otage » et l’un des pétitionnaires a regretté qu’il n’y ait jamais eu de débat ouvert dans les camps sur la proposition d’autonomie élargie proposée par le Maroc au peuple sahraoui. 

D’autres pétitionnaires ont exhorté la communauté internationale à renforcer le mandat de la MINURSO en le dotant notamment d’outils juridiques pour superviser les violations des droits de l’homme dans le territoire occupé par le Maroc.  

En fin de séance, le Royaume-Uni et l’Espagne ont exercé leur droit de réponse.

La Quatrième Commission poursuivra les auditions de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental, demain, jeudi 9 octobre, à partir de 15 heures.

Suite du débat général sur la décolonisation

M. JOSÉ JAVIER GUTIÉRREZ BLANCO NAVARRETE (Espagne) a déclaré que sa délégation avait toujours apporté son soutien aux processus de décolonisation.  Toutefois, cela ne signifie en aucun cas l’acceptation par l’Espagne du droit à l’autodétermination dans le cas particulier de Gibraltar, a-t-il précisé.  Ce droit, a expliqué le représentant, s’appliquait en effet à des peuples dont le territoire a été colonisé, pas aux colons imposés par une Puissance occupante au détriment des habitants d’origine.  Gibraltar a été occupé par le Royaume-Uni au nom d’une tierce partie et artificiellement peuplée par des vagues migratoires de diverses provenances, a souligné le représentant.  Il a également accusé la puissance britannique d’avoir illégalement saisi d’autres territoires espagnols qui n’ont jamais été cédés en vertu du Traité d’Utrecht de 1713 qui a mis fin à la Guerre de succession espagnole.  En ce qui le concerne, mon pays n’a pas cédé ses eaux territoriales, a rappelé le délégué.  Ce que le Royaume-Uni considère comme des incursions illégales dans les eaux britanniques ne sont en réalité que des simples activités de routine de navires espagnols dans les eaux espagnoles, a-t-il dit.

M. Gutierrez a rappelé que l’Assemblée générale a passé elle-même plus d’une quarantaine d’années à demander au Royaume-Uni, qualifié de « puissance occupante », et à l’Espagne, de régler leur différend sur une base bilatérale.  Mais depuis deux ans, a indiqué le représentant, les tensions se sont intensifiées, après que les autorités locales aient décidé de mettre fin à l’accord informel conclu en 1999 avec les associations de pêcheurs espagnols.  Plus grave, a-t-il poursuivi, la Puissance administrante fait preuve d’une coopération insuffisante dans la lutte contre les trafics sur le rocher.  Ainsi, l’Office européen de lutte antifraude a conclu tout récemment que des activités de contrebande et de blanchiment d’argent se déroulaient à Gibraltar.  En dépit de ces provocations, l’Espagne a renouvelé son appel à la réouverture d’un dialogue bilatéral avec Londres, auquel les autorités locales de Gibraltar seraient également invitées à participer, a conclu l’intervenant.

M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a regretté qu’il y ait toujours près de deux millions de personnes vivant dans les territoires non autonomes sous le joug du colonialisme d’une façon ou d’une autre.  « Nous ne pouvons pas les laisser sur au bord de la route alors même que nous travaillons au programme de développement pour l’après-2015 », a-t-il prévenu.  En tant que membre du Comité de la décolonisation, le représentant a appelé à renforcer les efforts pour accélérer le processus de décolonisation.

Concernant le processus de décolonisation en Nouvelle-Calédonie, il s’est associé à la Déclaration du Président du C-24 et à ses recommandations formulées à la suite d’une récente visite du Comité sur place.  Il a apporté son soutien au processus d’autodétermination en cours dans ce territoire et a souhaité qu’il soit inclusif.

Le représentant a souligné par ailleurs que la priorité du nouveau Gouvernement territorial était le développement social.  Il a salué les visites de haut niveau de la Puissance administrante dans le territoire, lesquelles auguraient bien, à son avis, du processus d’autodétermination.  Le représentant a également indiqué que l’une des préoccupations majeures des habitants de la Nouvelle-Calédonie était la complexité du processus électoral, notamment l’organisation d’un référendum qui doit être le fruit d’un dialogue pacifique entre toutes les parties concernées.  En particulier, le processus d’inscription sur la liste restreinte doit être fait dans la plus grande transparence, a conclu le représentant.

Audition de pétitionnaires

Gibraltar

M. FABIAN PICARDO, Ministre principal de Gibraltar, a fait état d’incursions répétées dans les eaux territoriales de Gibraltar par des bateaux espagnols, qualifiées cette année par la Commission européenne « d’injustifiées et de disproportionnées ».  Il a en outre souligné que la Commission s’était prononcée en faveur de Gibraltar à la suite de nombreuses plaintes portées contre ce territoire par l’Espagne sur des questions environnementales.  Au cours des deux derniers mois, a-t-il précisé, il y a eu plus de 245 incursions illégales espagnoles dans les eaux territoriales, qui ont fait l’objet d’une réaction soit en mer soit par des notes verbales diplomatiques.  Les eaux autour de Gibraltar sont toujours britanniques, a rappelé M. Picardo, et l’Espagne refuse de traiter cette question devant le Tribunal international du droit de la mer parce qu’elle sait qu’elle n’aurait pas gain de cause.  « Réglons cette question comme il se doit au XXIe siècle et en tant que Gouvernements responsables », a-t-il demandé.

Le Ministre principal a indiqué que la position du Gouvernement du territoire était que la juridiction de UNCLOS faisait foi et qu’il revenait à l’ONU de définir le droit de souveraineté sur ces eaux.  Il a ajouté qu’en essayant d’assumer la souveraineté de Gibraltar, le Gouvernement espagnol ne tenait pas compte de la volonté de ses habitants.  Les habitants de Gibraltar s’opposent aux pourparlers bilatéraux entre l’Espagne et le Royaume-Uni, a-t-il précisé, estimant que cette approche était irrespectueuse du principe du droit à l’autodétermination.

Toutefois, M. Picardo a réaffirmé son engagement en faveur d’un dialogue trilatéral et s’est dit disposé à établir un dialogue avec le Gouvernement espagnol en dépit de l’hostilité dont celui-ci fait preuve par les mots et les faits.  En tant que partisan de la diplomatie et du dialogue, le Ministre principal a affirmé vouloir tendre une main amicale pour un partenariat économique et une réconciliation politique, rappelant que, conjointement avec le Royaume-Uni, le territoire avait proposé l’ouverture de pourparlers ad hoc techniques menés parallèlement au Forum trilatéral, en vue de lancer un tel dialogue.

M. RICHARD BUTTIGIEG, Président du Groupe pour l’autodétermination de Gibraltar, a prévenu que le peuple de Gibraltar, « résolu et tenace », n’abandonnerait jamais son aspiration à exercer pleinement ses droits.  Nous ne sommes pas sécessionnistes et, après bien des batailles, nous avons trouvé un terrain d’entente avec le Royaume-Uni fondé sur le respect et la reconnaissance de notre droit à décider de notre avenir, a-t-il souligné.  « Mais l’Espagne continue de nous opprimer d’une manière inacceptable de la part d’un pays qui revendique un siège non permanent au Conseil de sécurité », a regretté l’orateur.  Tout ce que nous demandons c’est d’être reconnu en tant que peuple disposant du droit de décider lui-même de son propre avenir, a-t-il conclu.  

Nouvelle-Calédonie

Mme CYNTHIA LIGEARD, Présidente du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a déclaré qu’en dépit des Accords de Matignon et de Nouméa pour engager l’ensemble des participants sur la voie du dialogue et de la réconciliation, rien n’est acquis et les équilibres restent fragiles.  Nous sommes convaincus, a-t-elle dit, que la Nouvelle-Calédonie ne se construira pas sans une administration représentative de toutes les composantes de la société calédonienne.  Sur le plan politique, a ajouté la représentante, le territoire a vécu cette année un moment important avec la tenue des élections provinciales.  Disposant de la majorité des voix, les composantes non indépendantistes ont mis en place une administration ouverte à la sensibilité indépendantiste, qui dirige 2 régions sur 3 et 25 communes sur 33, a fait valoir Mme Ligeard.  Toutefois, a-t-elle reconnu, la question du corps électoral continue de susciter des tensions.  « La citoyenneté calédonienne ne doit pas se construire en excluant une partie de ses habitants », a-t-elle conclu. 

M. DANIEL GOA, du Front de Libération nationale Kanak et socialiste (FNLKS), a rappelé que le 24 septembre dernier avait marqué le trentième anniversaire de cette organisation.  Il a dénoncé le fait que des dispositions fondamentales de l’Accord de Nouméa ne sont pas respectées à cause « de la politique de la Puissance de tutelle relayée localement par les non-indépendantistes sous couvert de la démocratie et du droit ».  Le pétitionnaire s’est également élevé contre le problème « scandaleux » des listes électorales, dans le but de poursuivre la « marginalisation du peuple kanak », ainsi que le pillage des ressources naturelles, qui se poursuit selon lui au nom des intérêts de la France.  En outre, a ajouté le pétitionnaire, l’absence d’anticipation de formations dans les compétences transférées et à transférer est une énième preuve tangible d’une volonté affichée de maintenir la Kanaky/Nouvelle-Calédonie sous tutelle française.

M. ROCH WAMYTAN, Président du Groupe UC-FLNKS et Nationaliste au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, signataire FLNKS de l’Accord de Nouméa, a accusé la « Puissance de tutelle » en Nouvelle-Calédonie, qui prétend « être neutre, équidistante et arbitre » de mener une politique qui est toujours et encore celle de « la ligne rouge de l’indépendance interdite ».  Il a réclamé le strict respect de l’Accord de Nouméa concernant l’établissement des listes du corps électoral spécial provincial et celui du référendum d’autodétermination prévu en 2018.

M. Wamytan a également estimé que le temps était venu de solliciter des Nations Unies une médiation officielle avec la France afin que le référendum se passe dans des conditions optimales de transparence et de sincérité.  « Cette médiation devrait pouvoir débuter dans les trois mois si rien n’est entrepris par la Puissance administrante pour régler le problème de corps électoral qui, dans toutes les luttes de décolonisation, constitue la mère des batailles. »

M. PHILIPPE DUNOYER, de Pour Calédonie Ensemble, a rappelé qu’en 1988, un processus de décolonisation avait été défini dans le cadre des Accords de Matignon, qui a permis de mettre en place une société progressivement plus juste.  Il nous faut traiter nos différends par le dialogue, a-t-il affirmé, et c’est la raison pour laquelle a été créé un « comité des signataires ».  Alors que ce dernier se réunissait vendredi dernier, la mouvance indépendantiste a refusé d’y participer et préféré exprimer ses positions à la tribune de l’ONU, a regretté le pétitionnaire, qui a encouragé la poursuite du dialogue entre indépendantistes et non-indépendantistes.

Polynésie française

M. OSCAR MANUTAHI TEMARU, Union pour la démocratie (UPLD), a rappelé que, un an exactement après la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes de la Quatrième Commission, le 17 mai 2014, des milliers de personnes sont descendues dans la rue de Tahiti pour commémorer cette date qui leur a permis de lancer leur processus d’autodétermination sous les auspices des Nations Unies.  Il a pris note du paragraphe opérationnel du projet de résolution L.9 du Comité des 24 de juin 2014 qui reconnaît le droit inaliénable du peuple à l’autodétermination et à l’exploitation de ses ressources naturelles.

M. Temaru a affirmé attendre de la part de la Puissance administrante de respecter le droit internationalement reconnu à l’exploitation des ressources naturelles par les habitants des territoires non autonomes dans le contexte du processus d’autodétermination.  « La technologie pour exploiter ces fonds marins est déjà sur place et la France a créé un comité spécial sur des minerais stratégiques (COMES) dans lequel les habitants de la Polynésie française n’ont à nouveau pas droit au chapitre », a-t-il toutefois souligné, affirmant que « sans véritable reconnaissance de notre propriété de ces ressources, et sans réel contrôle sur l’immigration nous sommes en passe de devenir des spectateurs impuissants d’un nouveau pillage, comme cela a été le cas pendant les 30 dernières années avec l’exploitation, par la France, du phosphate des îles de Makatea et Tuamotu ».

Le pétitionnaire a par ailleurs déclaré craindre une arrivée massive de ressortissants français à la recherche d’emplois.  Cette situation pose à son avis deux problèmes dont devraient se saisir les Nations Unies: le contrôle de l’immigration, actuellement assuré par la Puissance administrante, et la définition claire de l’éligibilité des électeurs dans le contexte de l’autodétermination.

M. MOETAI BROTHERSON, Polynésie, a indiqué qu’il attendait de la France qu’elle s’acquitte en Polynésie des obligations découlant du processus de décolonisation dans le cadre du Chapitre 11 de la Charte des Nations Unies.  « Il est regrettable que la Puissance administrante n’ait pas transmis les informations sur notre territoire conformément à l’Article 73 de la Charte », a-t-il dit, avant d’inviter la France à le faire.  En conclusion, il a insisté sur la nécessité de visites de l’ONU en Polynésie française, étant donné le caractère partial que peuvent revêtir les informations transmises par la Puissance administrante sur le territoire à décoloniser.

M. RICHARD ARIIHAU TUHEIAVA, de Tavini Huiraatira No Te Ao Ma’ohi-F.L.P, s’est déclaré déçu par le rapport dont est saisie la Quatrième Commission, dans la mesure où il ne reflète pas à son avis les opinions du peuple de la Polynésie française.  À l’inverse, le rapport indépendant publié en janvier 2014 par un groupe de scientifiques présente, a-t-il souligné, une analyse rigoureuse de l’impact des essais nucléaires sur les peuples de l’archipel, demandant qu’il soit versé à la documentation officielle des Nations Unies. 

Sahara occidental

M. ERIC CAMERON, World Action For Refugees, a accusé le Front Polisario d’être responsable de l’impasse actuelle dans laquelle se trouvent les réfugiés sahraouis qui ne jouissent pas de la liberté de choisir, de se réunir ou de débattre dans les camps.  Il regrette qu’il n’y ait pas eu de débat large et libre sur l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc dans les camps.  De ce fait, le Front Polisario transforme la population des camps en otage, a dénoncé M. Cameron, qui ne dit pas pour autant que le Maroc est sans faute.  Il constate toutefois une différence frappante entre les deux parties et demande à ce que l’initiative marocaine ne soit pas abandonnée et qu’il soit permis aux représentants marocains de la défendre dans les camps, compte tenu du fait que le principal souci du Front Polisario devrait être le bien-être de la population sahraouie.

M. ANDREW M. ROSEMARINE, de International Law Chambers of A. Rosemarine, a estimé que la proposition d’autonomie faite par le Maroc, telle que présentée par le Secrétaire général de l’ONU M. Ban Ki-moon en 2007, constituait la base d’un règlement juste du différend autour du Sahara occidental.  Nous pouvons faire confiance au Maroc, a assuré le pétitionnaire.  À titre d’exemple, il a cité les leçons apprises du référendum sur l’indépendance de l’Écosse, qui a montré qu’il était « dangereux, dans le monde moderne, de se séparer d’un pays stable et établi, pour embrasser les incertitudes de l’indépendance ». 

M. ANDREA MARGELETTI, Centro Studi Internazionali, a remarqué que, deux ans après la crise au Mali, de nombreuses tendances qui avaient caractérisé la révolte Touareg se sont établies et touchent désormais les pays limitrophes.  Les aspirations à la territorialisation, la radicalisation idéologique religieuse, le sous-développement économique et des processus de démocratisation fragiles sont un terrain fertile pour la prolifération de mouvements extrémistes terroristes dans la région, a-t-il indiqué.

À son avis, la guerre au Mali et l’émergence de l’EILL ont deux points communs: l’exploitation de l’insatisfaction et de la marginalisation socioéconomique et leur transformation instrumentale en Jihad, et le soutien tribal apporté à ces groupes extrémistes.  Ces tribus que leurs propres gouvernements ne reconnaissent pas trouvent dans l’extrémisme une dernière chance de faire entendre leur voix, a-t-il affirmé.

L’Afrique du Nord et le Sahel sont caractérisés par le fait que la direction de ces régions n’est plus représentative de ses peuples, a-t-il souligné, estimant que la défense du principe de subsidiarité et la protection des gouvernements locaux, ainsi que l’édification de systèmes de santé et d’éducation fiables étaient les principaux outils dont disposait la communauté internationale pour lutter contre ce phénomène. 

La représentante de Teach The Children International, Mme NANCY HUFF, a appuyé l’idée marocaine de renforcer l’autonomie du Sahara occidental par le biais d’une régionalisation avancée.  Selon elle, cette autonomisation serait la meilleure base à une résolution du différend.  En outre, elle a jugé que tant que le Front Polisario se posera en victime demandant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la protection des droits de l’homme, aucun progrès réel sur la voie d’un règlement pacifique du différend ne pourra être obtenu par les parties.

M. SMAIL DEBECHE, Professeur à l’Université Alger III et membre du Comité national algérien de solidarité avec le peuple du Sahara occidental, a rappelé qu’aucun État Membre de l’ONU ne reconnaissait l’occupation marocaine du Sahara occidental, y compris les pays comme la France, qui, selon le Maroc, la reconnaîtrait.  Il a accusé le Maroc d’entraver tout progrès en vue de la tenue d’un référendum libre, impartial et transparent.  « Le Maroc est une puissance coloniale et d’occupation », a-t-il dit, concluant que l’on perdait du temps en différant la tenue d’un référendum.

Mme GALE SHERRILL, de Common Ground Ministries Inc, a plaidé pour le retour du peuple sahraoui au Maroc, estimant que le sud de ce pays offrait un environnement bien plus accueillant que le désert dans lequel vivent ces réfugiés depuis 40 ans.  Une option raisonnable est sur la table depuis un certain temps déjà, a-t-elle estimé, invitant les États Membres à user de leur influence considérable pour concrétiser cette solution.

Mme DONNA SAMS, d’Antioch Community Church, de retour des camps de réfugiés de Tindouf, a constaté la souffrance des enfants et le déclin des services éducatifs.  Elle s’est demandée ce que faisaient les Nations Unies pour que les enfants sur place ne reçoivent pas l’éducation qui leur est nécessaire, sous peine de devenir des adultes analphabètes.  La pétitionnaire a donc encouragé l’Organisation à envisager des mesures permettant l’ouverture d’écoles dans les camps et leur accès à tous les enfants.

Le Président de la Fondation algérienne des études stratégiques et sécuritaires, M. MHAND BERKOUK (Algérie), a indiqué qu’en tant qu’organisme international de recherche, la fondation qu’il dirige considère que la politique marocaine, « répressive et irrespectueuse de la communauté internationale », risque de pousser la jeunesse sahraouie vers la résistance armée.  Il a exhorté la communauté internationale à renforcer le mandat de la MINURSO en le dotant notamment d’outils juridiques pour superviser les violations des droits de l’homme dans le territoire occupé.  Selon lui, le Conseil de sécurité devrait également adopter une résolution exhortant le Maroc à se montrer plus proactif dans ses négociations avec le Front Polisario.

Mme JEANNETTE HOORN, Professeur à l’Université de Melbourne en Australie, a souligné l’insécurité croissante dans la région du Sahel.  Elle a indiqué que des groupes terroristes continuaient de trouver refuge au nord du Mali malgré l’intervention française et que l’Algérie était confrontée à de nombreuses difficultés dans la surveillance de ses frontières.  La région du Sahel est devenue un havre de paix pour les réseaux terroristes, les groupes séparatistes et les trafiquants de stupéfiants, a-t-elle poursuivi.  La pétitionnaire a souligné la nécessité de mettre en place une plateforme régionale de coopération pour la région du Sahel, soulignant les efforts du Maroc visant à favoriser une telle coopération et à combattre les menaces sécuritaires qui pèsent sur la région.

M. ALI SAHEL (Algérie), Président de l’Association nationale des échanges entre jeunes, a déclaré que la jeunesse sahraouie traversait la période la plus difficile de son histoire.  Ajoutant qu’elle luttait avec des moyens pacifiques pour exprimer l’injustice et l’indifférence du « colonisateur marocain », il a condamné la torture, les disparitions forcées et l’élimination physique dont la jeunesse sahraouie serait victime.  Après avoir rappelé que le chômage frappait 70% des jeunes sahraouis, il a noté que « l’occupation marocaine » risquait de finir par convaincre les jeunes de « l’inéluctabilité d’un recours à la lutte armée ».  Il a demandé à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité d’imposer l’application des résolutions de l’ONU afin que soit trouvée une solution durable garantissant la liberté, l’indépendance, la paix et la stabilité au peuple sahraoui.

Mme HASSIBA BOULMERKA a dénoncé l’oppression dont le peuple du Sahara occidental serait à son avis victime de la part de la Puissance marocaine.  Elle a dit espérer qu’un référendum serait organisé pour permettre aux Sahraouis d’exercer leur droit à l’autodétermination et de pouvoir vivre une vie normale.  Elle en a appelé au « sens de l’équité et de la justice » des membres de la Quatrième Commission, en décrivant le désespoir qui règne dans les camps de réfugiés.

Le Président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, M. SAÏD AYACHI, après avoir énuméré les exactions commises par le Maroc contre les Sahraouis et les organisations ayant condamné ces crimes, dont les Nations Unies, Amnesty International et Human Rights Watch, a demandé que le mandat de la MINURSO soit élargi à la protection et au respect des droits de l’homme.  Il a également rappelé que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU recommandaient depuis des années la tenue, sous supervision des Nations Unies, d’un référendum d’autodétermination qui « seul » permettra au peuple sahraoui de choisir librement son destin.

M. BABACAR DIALLO, a déclaré que l’instrumentalisation du Front Polisario par une puissance étrangère constituait à son avis un facteur d’instabilité pour les régions du Maghreb et du Sahel, « d’autant que des informations font état d’une implication de ce groupe dans des trafics maffieux et de la symbiose de certains des membres du Front Polisario avec les groupes terroristes notamment AQMI ».  Aucune organisation, à l’exception de l’Union africaine, n’a reconnu l’existence et la légitimité de cette « prétendue » République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario, a-t-il souligné.  Le pétitionnaire a en conclusion apporté son soutien au Maroc, qu’il considère comme un « acteur régional responsable et fiable ».

M. AMY KARIMI, Pacis Group, a indiqué que des jeunes femmes et mères étaient emprisonnées dans les camps de Tindouf pour avoir eu des relations sexuelles extra-maritales.  Certaines d’entre elles sont détenues avec leurs enfants, a-t-elle dit, avant de souhaiter une dépénalisation des relations sexuelles hors mariage.  Elle a également déploré que les mariages forcés de femmes et de filles mineures, notamment avec des responsables du Front Polisario, soient devenus la norme dans les camps de Tindouf.  Sous couvert de mariage, les responsables du Front Polisario violent systématiquement les droits des femmes sahraouies, a-t-elle affirmé, précisant que « des filles qui n’ont pas plus de 13 ans sont contraintes de se marier afin d’assurer au mouvement une descendance dévouée à sa cause ».  Elle a également exprimé sa préoccupation au sujet des allégations de grossesse forcée dans les camps de Tindouf, exhortant la communauté internationale à tout faire pour remédier au traitement inhumain des femmes sahraouies.

M. ABDELHAKIM BETTACHE, Président de la commune d’Alger, a réaffirmé avec force la position de l’Algérie sur la question du Sahara occidental, « une position de principe qui appelle à l’application de la légalité internationale à une question de décolonisation reconnue et qualifiée comme telle par la communauté internationale ».  Il a déploré que la population civile sahraouie vivant dans les territoires du Sahara occidental continue de faire l’objet d’une répression féroce de la part des Forces armées d’occupation marocaine.  M. Bettache a exhorté le Conseil de sécurité d’agir rapidement pour que soit mis un terme aux violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.  Il est nécessaire de mettre sur pied un mécanisme onusien de protection des droits de l’homme, a-t-il conclu.

Droits de réponse

Le représentant du Royaume-Uni, en réponse à l’intervention de l’Espagne, a rappelé la souveraineté de son gouvernement, reconnue par les Nations Unies, sur Gibraltar et ses eaux territoriales.  Le peuple de Gibraltar jouit du droit à l’autodétermination, a-t-il affirmé, et la relation entre le Royaume-Uni et le Gouvernement de Gibraltar ne constitue en rien une relation fondée sur le colonialisme.  Le représentant a affirmé que le Royaume-Uni ne prendrait aucune disposition qui permettrait au peuple de Gibraltar de passer sous une autre souveraineté sans son accord explicite et a rappelé que le Forum tripartite restait l’enceinte appropriée pour tous pourparlers sur cette question, regrettant que l’Espagne s’en soit retirée en 2011.  Il a proposé des pourparlers ad hoc sur des questions représentant un intérêt mutuel pour l’Espagne, Gibraltar et le Royaume-Uni, rejetant l’accusation selon laquelle son pays aurait occupé illégalement Gibraltar et ses eaux.

Le représentant de l’Espagne a déclaré qu’en ce qui concerne les eaux territoriales, la position de sa délégation se fondait sur le Traité d’Utrecht de 1713.  L’occupation britannique de Gibraltar ne remet pas en cause la souveraineté territoriale de l’Espagne sur ses propres eaux, où elle continuera de mener ses activités comme bon lui semble, a assuré le représentant.  En ce qui concerne le dépôt de 70 blocs de béton dans des eaux que l’Espagne considère comme les siennes, ce geste des autorités locales de Gibraltar n’avait pour objectif que de gêner les pêcheurs espagnols, a-t-il déploré.  Il a néanmoins réaffirmé la volonté de son pays de participer à des mécanismes de coopération économique avec Gibraltar.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Première Commission: des avancées sur les armes conventionnelles ou chimiques mais pas sur le nucléaire

3e séance – matin
AG/DSI/3498

Première Commission: des avancées sur les armes conventionnelles ou chimiques mais pas sur le nucléaire

La Première Commission chargée des questions du désarmement et de la sécurité internationale a poursuivi ce matin son débat général en entendant les représentants de 17 États.  Si un consensus s’est dégagé sur les avancées réalisées dans le domaine des armes conventionnelles, des divisions sont en revanche apparues quant aux progrès réalisés dans le désarmement nucléaire et la non-prolifération.

Sans exception, les délégations qui se sont exprimées ce matin ont vivement salué l’entrée en vigueur, le 24 décembre prochain, du Traité sur le commerce des armes, un an seulement après son adoption.  La Suisse s’est félicitée du « dynamisme » qui a marqué le processus de ratification, le Danemark a souligné un « formidable succès », tandis que la Nouvelle-Zélande s’est dite « fière d’être parmi les premiers signataires ».  De leur côté, l’Espagne et la République de Corée voient dans cette entrée en vigueur, la preuve de l’efficacité du multilatéralisme.  Plus nuancée, l’Australie a souhaité que la mise en œuvre du Traité soit « effective ».  L’Algérie et le Sénégal ont, pour leur part, associé à cette avancée majeure dans la maîtrise des armements conventionnels, le succès de la dernière Conférence biennale d’examen du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  La France a aussi mis en avant la réussite de la dernière Conférence d’examen de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel qui s’est tenue cette année à Maputo, au Mozambique.

Dans le domaine des armes de destruction massive, les États ont aussi souligné les progrès enregistrés, notamment avec la fin du démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie le 30 septembre dernier.  La République de Corée et l’Australie ont salué le travail accompli dans ce domaine de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques qui a supervisé ces opérations.  Rappelant de son côté qu’elle avait procédé cette année à la destruction de ses propres stocks, la Libye a qualifié la Syrie « d’exemple à suivre ».  Si la Fédération de Russie a aussi estimé que les « armes chimiques syriennes faisaient désormais parti du passé », la France a en revanche émis des réserves quant à la sincérité des autorités syriennes.  Israël a également estimé que l’existence de certaines installations chimiques avait été cachée à la communauté internationale et qu’il y avait « encore de nombreux problèmes à résoudre ».

Dans le domaine des armes nucléaires, les délégations n’ont pas remis en cause le consensus traditionnel sur le rôle clef du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui fera l’objet d’une nouvelle Conférence d’examen l’année prochaine.  Le clivage traditionnel entre États dotés et États non dotés est en revanche réapparu au sujet de l’équilibre entre les trois piliers du Traité que sont le désarmement, la non-prolifération et l’usage pacifique de l’énergie nucléaire.

En tant qu’États dotés, la France et la Fédération de Russie ont mis en avant les avancées qu’elles avaient réalisées en matière de désarmement.  La première a ainsi rappelé qu’elle avait signé, cette année, le Protocole additionnel au Traité de Semipalatinsk instaurant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  La seconde a souligné qu’elle s’apprêtait à réduire encore ses stocks stratégiques d’ici à 2018 dans le cadre de l’Accord START 2 conclu avec les États-Unis.

Pour leur part, les États non dotés ont estimé que ces progrès restaient largement insuffisants.  La Nouvelle-Zélande a ainsi déploré que le désarmement nucléaire n’ait pas enregistré des progrès similaires à ceux observés dans les domaines des armes conventionnelles ou de destruction massive.  Le Bélarus, Cuba, la Malaisie, la Suisse et l’Algérie ont appelé au lancement de négociations pour l’élaboration d’une convention d’interdiction des armes nucléaires, saluant aussi l’organisation des deux premières conférences sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires à Olso, en 2013 et à Nayarit, en février 2014, qui offrent une approche de la question nucléaire sous l’angle de la sécurité humaine.

La Nouvelle-Zélande a par ailleurs rappelé que la Coalition pour un nouvel ordre du jour qui réunit le Brésil, l’Égypte, l’Irlande, le Mexique et l’Afrique du Sud faisait circuler cette année un document présentant des options pour accélérer le désarmement nucléaire.

Appartenant à des zones exemptes d’armes nucléaires, l’Algérie, le Sénégal, la Malaisie, Cuba et la Mongolie ont aussi rappelé leurs efforts pour établir de telles zones et lutter contre la prolifération, insistant sur la nécessité d’en établir une au Moyen-Orient, conformément au Plan d’action adopté lors de la dernière conférence d’examen du TNP de 2010.  Apportant son soutien à une telle initiative, Israël s’est défendu d’être à l’origine de cet échec, rappelant ses consultations régulières avec le facilitateur finlandais nommé en 2013, déplorant le refus des États arabes de la région d’engager des discussions directes avec lui et soulignant le contexte régional spécifique: « quatre des cinq violations du TNP ont été le fait d’États de la région: Lybie, Syrie, Iraq et Iran », a rappelé son représentant.

La Première Commission poursuivra son débat général mercredi 9 octobre 2014, à 10 heures, en salle de conférence 4.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a rappelé l’importance cruciale de l’universalisation du Traité sur la non-prolifération nucléaire pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Évoquant la prochaine Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire de 2015, il a déploré le manque de mise en œuvre du plan d’action adopté lors de la précédente conférence d’examen de 2010 et appelé les États Membres à être « plus courageux » pour aller de l’avant.

Le représentant a notamment défendu le lancement de négociations pour l’élaboration d’une convention d’interdiction des armes nucléaires et appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Après avoir rappelé les initiatives de son pays en matière de désarmement, il a indiqué qu’il présenterait une nouvelle fois, lors de cette session, un projet de résolution intitulé « Interdiction du développement et de la fabrication de nouveaux types d’armes de destruction massive », invitant tous les États Membres à soutenir le texte.

M. OSCAR LEON GONZÁLES (Cuba), se faisant écho de la Déclaration du Mouvement des non-alignés, s’est félicité de la prise de conscience croissante dans la communauté internationale des dangers que posent les armes de destruction massive, notamment les armes nucléaires.  Dans ce contexte, a-t-il dit, Cuba appuie la proposition des non-alignés d’entamer sans tarder des négociations inclusives pour la rédaction d’une convention sur les armes nucléaires qui interdirait la possession, le développement, la production, l’acquisition, l’utilisation, le transfert ou la menace d’utilisation de ces armes.  Cette convention devrait par ailleurs stipuler leur destruction, a précisé le représentant cubain, indiquant que son pays, qui appartenait à la première région zone exempte d’armes nucléaires et déclarée zone de paix, estimait que seule leur destruction complète garantirait leur non-utilisation. 

M. Gonzales a également déploré le fait que la doctrine nucléaire continuait de prédominer et que les États dotés de ces armes continuaient à ne pas respecter leurs engagements pris dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, plus de 40 ans après son adoption.

M. Gonzales a aussi estimé que l’immobilisme qui affecte les mécanismes de désarmement des Nations Unies est lié au manque de volonté politique.  C’est ainsi que la Conférence du désarmement, qui reste l’organe pertinent pour traiter de ces questions, n’a pas pu faire son travail depuis plus de 10 ans, a-t-il constaté.  À son avis, il était temps de lever les blocages, permettant ainsi à cet organe de se mettre au travail pour concevoir un instrument international juridiquement contraignant en matière de production de matière fissile.

Le représentant cubain a par ailleurs marqué son opposition à l’utilisation de technologies pour violer la souveraineté des États, demandant en particulier aux États-Unis de cesser toute tentative de déstabilisation de Cuba par l’utilisation de telles technologies.

M. EYAL PROPPER (Israël) a rappelé que le Moyen-Orient restait une région confrontée à des problèmes de sécurité uniques pouvant « déstabiliser la région et au-delà s’ils ne sont pas réglés ».  Il a déploré la coopération d’organisations terroristes pour acquérir des armes de destruction massive, ainsi que le développement par certaines d’entre elles, de missiles et de roquettes de moyenne portée qui menacent les populations civiles.  Appelant à plus de coopération entre les États de la région, il a par ailleurs souligné que certains États continuaient à refuser de reconnaître Israël, empêchant ainsi le renforcement de la confiance entre les États, indispensable à de réelles avancées dans le désarmement.

Rappelant que le Moyen-Orient était la région qui avait connu 4 violations sur 5 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (Libye, Iran, Syrie et Iraq), il a défendu « une approche réaliste et pragmatique » pour permettre plus de stabilité et de sécurité.  « Il faut prendre en compte les impératifs sécuritaires de chaque État et ça commencera par la prise de mesures de confiance », a-t-il précisé.  Le représentant a également rappelé que son pays avait participé à cinq réunions avec le facilitateur finlandais pour avancer dans l’élaboration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, déplorant le manque de volonté politique des États arabes qui « ne s’adressent pas directement à Israël pour permettre d’enregistrer des avancées concrètes » et qui continuent « de choisir la confrontation plutôt que la concertation ».  Il a déploré à cet égard l’adoption de résolutions qui condamnent Israël au lieu de se pencher sur les problèmes réels de la région.

M. Propper a par ailleurs estimé que l’Iran restait la principale menace pour la sécurité dans la région, dénonçant « son soutien aux organisations terroristes ».  « L’élection de modérés en Iran ne doit pas faire oublier la menace qui pèse sur la région et l’objectif à long terme de l’Iran qui reste l’acquisition d’armes nucléaires », a-t-il ajouté, estimant que les négociations actuelles étaient « un moyen pour l’Iran de gagner du temps ».

Se félicitant de la destruction d’armes chimiques en Syrie, le représentant a néanmoins souligné la persistance des menaces dans la région.  « Il y a encore de nombreux problèmes à résoudre », a-t-il conclu.

M. MIKHQIL ULIYANOV (Fédération de Russie) a déclaré qu’en tant que pays doté d’armes nucléaires, la Fédération de Russie travaillait à l’élimination de cette forme de menace.  Il a précisé que son pays avait fortement réduit son arsenal nucléaire ces dernières 25 années et qu’il s’apprêtait à réduire sensiblement ses stocks stratégiques d’ici à 2018 dans la cadre du Traité START qui le lie aux États-Unis.  Il a cependant déploré que les États-Unis ne respectaient pas toujours les engagements pris dans le cadre des traités bilatéraux conclus entre les deux pays, continuant à développer unilatéralement des missiles, à déployer des armes, notamment les MK41, ou à développer et à utiliser des drones.  M. ULIYANOV a souhaité que cessent ces pratiques susceptibles, à son avis, de relancer la course aux armements et d’accroître les tensions internationales.

Le représentant russe s’est par ailleurs inquiété au sujet du concept de « frappes mondiales rapides », qui, à son avis, avait pour but d’imposer une suprématie militaire qui menacerait la sécurité des autres nations.  Mon pays est également préoccupé par la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, a-t-il ajouté, précisant qu’en dépit des nombreuses discussions sur le sujet rien n’avait été fait jusqu’à présent; toutefois, la Fédération de Russie s’est engagée il y a 10 ans, avec d’autres pays, à ne pas déployer des armes dans l’espace, a déclaré M. ULIYANOV.  La Fédération de Russie, qui présentera un projet de résolution sur la question, invite les autres délégations à soutenir ce projet, car il constituera un premier pas dans la voie de la démilitarisation de l’espace extra-atmosphérique. 

Évoquant la question du nucléaire iranien, le représentant russe s’est félicité des progrès enregistrés à Genève, affirmant que le moment était venu de prendre des décisions lourdes dans ce domaine.

À l’approche de la conférence d’examen du TNP qui se tiendra en 2015, M. ULIYANOV a rappelé aux États leurs engagements pris dans ce cadre, à savoir que les États dotés d’armes nucléaires ne doivent pas transférer ces armes, conformément à l’article 1 dudit Traité, et que, pour leur part, les États non dotés ne doivent pas en recevoir, conformément à l’article 2 du TNP.

Enfin, constatant le blocage des instances de désarmement des Nations Unies, et en particulier de la Conférence du désarmement, le représentant a mis en garde contre les tentatives de mener des discussions hors de cet organe.  À son avis, en effet, les Nations Unies sont le forum pertinent de discussions multilatérales dans ce domaine.

M. OH JOON (République de Corée) a estimé que la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2010 avait été un succès permettant l’adoption d’un Plan d’action « équilibré » qui constituait « une bonne feuille de route ».  Il a toutefois regretté que sa mise en œuvre soit restée « partielle », souhaitant que de nouvelles avancées concrètes soient réalisées à l’occasion de la prochaine Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire de 2015, en particulier pour ce qui concerne le lancement de négociations en vue de l’élaboration d’un Traité d’interdiction de la production de matière fissile.

Le représentant a par ailleurs déploré l’usage d’armes chimiques en Syrie l’année dernière, mais s’est félicité de la destruction des stocks de ce type d’armes sous l’égide de l’ONU.  Il a réitéré son appui aux négociations sur le programme nucléaire iranien, appelant à l’adoption d’un plan « garantissant le caractère pacifique du programme iranien ».

« L’une des menaces les plus graves pour la sécurité internationale est le développement d’un programme nucléaire par la République populaire démocratique de Corée », a-t-il souligné, citant les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques de la RPDC aux cours des dernières années, ainsi que le développement d’installations visant à l’enrichissement d’uranium.  Il a appelé la RPDC à « abandonner toutes ses armes et programmes nucléaires de manière vérifiable et non réversible ».

M. Joon a par ailleurs salué l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes.  Il s’est également félicité des récentes initiatives destinées à renforcer les mesures de confiance pour éviter une course aux armements dans l’espace, saluant en particulier les travaux du Groupe d’experts gouvernementaux qui a permis de jeter les bases d’un code de conduite international.  Il a enfin indiqué que son pays et l’Australie présenteraient, lors de cette session, un projet de résolution conjoint sur la prévention et la lutte contre les activités de courtage illicite, afin de « renouveler l’engagement collectif des États dans ce domaine et d’avancer dans les efforts pour combattre ce type de commerce ».

M. JEAN HUGUES SIMON-MICHEL (France) s’est félicité de l’entrée en vigueur à la fin de cette année du Traité sur le commerce des armes, car elle illustre, à son avis, l’efficacité du multilatéralisme que la France appelle de ses vœux.  Le représentant a également observé que le nombre de crises dans le monde s’était accru de manière préoccupante, notamment en Centrafrique, en Libye et en Iraq.  Cela montre que nous vivons dans un monde réel et que notre approche du désarmement et de la maîtrise des armements doit être réaliste, a-t-il dit.

Évoquant la question syrienne et ses derniers développements, notamment les allégations de nouvelles utilisations répétées d’armes chimiques par les forces gouvernementales, le représentant a estimé que cela posait la question de la sincérité de la Syrie dans la mise en œuvre de ses obligations au titre du Protocole de Genève de 1925, de la Convention d’interdiction des armes chimiques et de la résolution 2218 du Conseil de sécurité.

Les programmes nucléaires nord-coréen et iranien continuent en outre d’être des sujets de préoccupation majeure pour la France, a-t-il poursuivi.  Car d’un côté, il n’y a pas d’avancée majeure, et de l’autre, les négociateurs iraniens ne sont pas revenus avec des propositions claires deux mois après l’expiration de l’accord de Genève.  Le temps est désormais compté, a prévenu M. Simon-Michel, estimant que l’Iran devait prendre des décisions nécessaires pour établir la finalité exclusivement pacifique de son programme nucléaire.

Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, la crise en Ukraine et la violation du Mémorandum de Budapest de 1994 ont aussi une portée très négative sur la sécurité internationale.

En dépit de ce climat de tension internationale, le représentant de la France s’est félicité des progrès réalisés cette année dans la maitrise des armements, notamment les armes classiques, avec l’entrée en vigueur prochaine du Traité sur le commerce des armes.  La conférence d’examen de la convention d’interdiction des mines antipersonnel de Maputo a également été un succès, a-t-il estimé, saluant par ailleurs les solutions pragmatiques en matière de démilitarisation de l’espace, notamment avec le code de bonne conduite proposé par l’Union européenne.

Pour la France, a précisé le représentant, le Traité sur la non-prolifération nucléaire reste la pierre angulaire du régime de non-prolifération et le programme d’action de 2010 sa feuille de route, et les États dotés doivent être à la hauteur de leurs engagements.  C’est pour cette raison que la France a signé le Protocole au Traité instituant une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale qu’elle entend ratifier avant la fin de l’année, a-t-il conclu.  

M. OD OCH (Mongolie) a indiqué que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était la pierre angulaire du désarmement nucléaire et a appelé toutes les parties à assurer l’universalité du document.  Il a également appelé de ses vœux l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient et en Asie du Nord-Est.

Pour sortir de l’impasse dans laquelle se retrouve la Conférence du désarmement, M. Och a souhaité l’adoption d’approches innovantes, afin que des négociations substantielles puissent reprendre.  « Nous devons empêcher que la capacité de la Conférence d’accomplir son mandat ne soit davantage entamée. »

M. Och a par ailleurs indiqué que son pays avait mis en œuvre les dispositions législatives interdisant à tout acteur non étatique de fabriquer, d’acquérir, de développer et de transférer toute arme nucléaire, chimique ou biologique, « en particulier à des fins terroristes ».  En conclusion, tout en rappelant le statut de la Mongolie de pays exempt d’armes nucléaires, M. Och a vigoureusement plaidé pour le renforcement des zones exemptes d’armes nucléaires existantes.

M. BENNO LAGGNER (Suisse) a estimé que le recours à une rhétorique nucléaire dans le cadre de tensions internationales, l’inclusion de la capacité nucléaire au sein d’exercices militaires et les questions autour du futur du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) constituaient autant de développements préoccupants.  « Si aucune arme nucléaire n’a été employée depuis 1945, nous ne devrions pas tenter notre chance indéfiniment », a-t-il affirmé.  M. Laggner a également estimé qu’une Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nécessiterait de procéder à une évaluation de la réalisation des engagements contractés au titre du TNP.

Le délégué de la Suisse s’est félicité du dynamisme qui a marqué le processus de ratification du Traité sur le commerce des armes (TCA), saluant son entrée en vigueur d’ici à la fin de l’année.  La Première Conférence des États parties du TCA constitue maintenant la prochaine étape d’importance, a-t-il dit.  Il a indiqué qu’il était primordial que les décisions qui seraient prises lors de cette Conférence permettent de consolider les bases du TCA.  « C’est dans cette optique que la Suisse offre d’accueillir le Secrétariat du Traité à Genève. »

En conclusion, le délégué a appelé de ses vœux l’élaboration de normes nouvelles pour faire face aux défis de sécurité émergents, notamment ceux ayant trait à l’espace extra-atmosphérique et au cyberespace. 

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a souhaité que la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires aboutisse à des résultats substantiels, sous peine de saper la crédibilité du Traité.  Il a également appelé de ses vœux l’instauration d’une Zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.

Pour sortir de l’impasse dans laquelle se retrouve la Conférence du désarmement, M. Haniff a préconisé une rationalisation des priorités de la Conférence, afin que l’une ne soit pas la condition préalable de l’autre.  « Nous ne devons pas nous concentrer sur la règle du consensus mais plutôt sur les propositions constructives permettant d’améliorer les règles de travail de la Conférence. »

Le délégué de la Malaisie a également plaidé en faveur d’une convention sur les armes nucléaires, rappelant que son pays, ainsi que le Costa Rica, avaient présenté un modèle pour une telle convention à l’Assemblée générale.  Il a apporté le soutien de son pays au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), jugeant cet élément essentiel pour que le monde se débarrasse des armes nucléaires.  M. Haniff s’est par ailleurs félicité du dynamisme caractérisant le processus de ratification du Traité sur le commerce des armes.

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a réitéré le soutien de son pays au multilatéralisme.  Il a toutefois déploré l’absence de progrès notables en matière de désarmement, soulignant la responsabilité première des puissances nucléaires.  Rappelant que le Traité sur la non-prolifération nucléaire était la pierre angulaire du régime de non-prolifération et du désarmement nucléaire, il a appelé à son universalisation et regretté que le Plan d’action adopté lors de la conférence d’examen du TNP de 2010 n’ait été que partiellement mis en œuvre.

Le représentant a par ailleurs souhaité que des négociations soient lancées en vue de l’élaboration d’une convention d’interdiction totale des armes nucléaires.  Il a estimé qu’il était indispensable de respecter le Traité d’interdiction des essais nucléaires et appelé les États qui ne l’ont pas fait à le ratifier pour permettre son entrée en vigueur.  Il a par ailleurs salué la tenue, ces dernières années, de conférences internationales sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, estimant qu’elles permettaient de prendre conscience de la nécessité d’éliminer totalement ces armes.

Rappelant que les zones exemptes d’armes nucléaires étaient un outil incontournable de la non-prolifération, il a appelé à la création d’une telle zone au Moyen-Orient conformément au Plan d’action adopté lors de la Conférence d’examen du TNP de 2010.  « L’Algérie est profondément déçue que la conférence internationale prévue à cet effet n’ait pas eu lieu », a-t-il indiqué.

Évoquant les blocages qui persistent au sein de la Conférence du désarmement, le représentant a déploré l’absence de volonté politique des États et souhaité l’organisation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement.

En conclusion, le représentant a rappelé l’expérience de son pays dans la lutte contre le terrorisme, saluant l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes à la fin de l’année.  Il s’est également félicité des conclusions de la dernière Conférence d’examen du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

M. IBRAHIM OMER DABBASHI (Libye) a assuré que son pays coopérait avec la communauté internationale pour appliquer toutes les dispositions des conventions relatives aux armements, y compris les armes de destruction massive.  Pour la Libye, la seule garantie contre l’utilisation des armes nucléaires était leur destruction pure et simple, a-t-il indiqué, précisant que son pays avait renoncé en 2003 à son programme nucléaire et détruit toutes ses armes chimiques en 2014.

Le représentant a également estimé que la non-adhésion aux instruments internationaux juridiques sur les armes de destruction massive constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales.  La Syrie, qui vient de renoncer à ses armes chimiques, est un exemple à suivre, y compris dans sa région géographique, a dit le représentant, appelant la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il adhère au TNP et soumette ses installations aux inspections de l’AIEA.

Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays respectait le droit des États à développer des programmes nucléaires à usage civile, soulignant que l’AIEA continuait d’apporter son assistance aux États qui en faisaient la demande dans ce domaine.  Par ailleurs, il ne faut pas que les « conditions préalables » du Traité sur le commerce des armes puissent être interprétées comme compromettant le droit souverain des États de développer ou de se procurer des armes classiques pour assurer leur propre sécurité, a-t-il conclu.

M. DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande) s’est félicité de constater que le 25 septembre dernier, le cap des 50 ratifications avait été franchi pour le Traité sur le commerce des armes, permettant ainsi l’entrée en vigueur, le 24 décembre prochain, de cet instrument international juridiquement contraignant, à peine un an et demi après son ouverture à signatures.  « La Nouvelle-Zélande est fière de se compter parmi eux », a-t-il déclaré, soulignant que son pays avait déposé ses instruments de ratification au début du mois dernier et qu’il appliquait d’ores et déjà, à titre provisoire, les articles 6 et 7 du TNP.  Le représentant a indiqué que, depuis quelques années, son gouvernement œuvrait avec les autres pays de la région Pacifique à l’élaboration d’un cadre législatif préparant à la future mise en œuvre des dispositions du Traité.

M. Higgie a par ailleurs regretté que la question du désarmement nucléaire n’ait pas enregistré de progrès similaires, à un an de la Conférence d’Examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire.  Il a rappelé que la Coalition pour un nouvel ordre du jour –qui réunit le Brésil, l’Égypte, l’Irlande, le Mexique, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande– avait fait circuler cette année un document présentant l’ensemble des options s’agissant des « mesures efficaces » relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires.  Ce document, a souligné le représentant, met l’accent sur la mise en œuvre de l’article VI du TNP, qui représente pour son pays la « pierre angulaire » d’un succès éventuel de la prochaine Conférence d’examen, avec pour objectif ultime de garantir la « sécurité humaine ».

Mme SHARMAN STONE (Australie) s’est félicitée de la prochaine entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes à la fin de l’année, appelant à sa mise en œuvre « effective ».  Elle a également salué les progrès réalisés dans l’universalisation de la Convention sur les armes à sous-munitions et de la Convention d’interdiction des mines antipersonnel.

Soulignant le contexte géopolitique « délicat, marqué par le regain de tension en Ukraine, la détérioration de la situation en Syrie et en Iraq et les tensions persistantes au Moyen-Orient », la représentante a appelé les États Membres à « travailler ensemble pour ne pas compromettre les objectifs des Nations Unies ».  Citant le succès du démantèlement de l’arsenal d’armes chimiques de la Syrie, elle a également rendu hommage au travail de la mission conjointe des Nations Unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

« Pour faire disparaître la menace des armes nucléaires, nous devons créer un monde dans lequel leur utilité diminue », a-t-elle poursuivi, saluant les efforts entrepris par les puissances nucléaires, mais déplorant qu’il reste encore aujourd’hui quelque 16 000 têtes nucléaires dans le monde.  « Beaucoup plus doit être fait », a-t-elle estimé.  Elle a rappelé que l’Australie était membre de l’Initiative sur la non-prolifération et le désarmement, qui avait proposé des étapes pratiques pour renforcer la confiance, faire avancer la réduction des arsenaux et consolider la sécurité des armes et des installations nucléaires.

Soulignant l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires, la représentante a apporté son ferme soutien à la création d’une telle zone au Moyen-Orient, appelant les États de la région à s’engager dans « une coopération constructive » pour y parvenir.  Elle a par ailleurs appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à signer le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) pour permettre son entrée en vigueur, ajoutant que l’Australie, le Mexique et la Nouvelle-Zélande présenteraient chaque année un projet de résolution invitant les États à rejoindre le moratoire international sur les essais nucléaires.

Déplorant les blocages qui persistent au sein de la Conférence du désarmement, elle s’est prononcée pour l’ouverture de négociations sur l’élaboration d’un traité d’interdiction de la production de matière fissile, rappelant l’engagement de son pays au sein du Groupe d’experts gouvernementaux désigné pour se pencher d’ores et déjà sur le contenu d’un tel traité.

Mme VICTORIA GONZALES-ROMAN (Espagne) a rappelé l’importance du multilatéralisme dans les efforts de désarmement, citant le succès du Traité sur le commerce des armes qui entrera en vigueur en décembre prochain.  Elle a déploré toutefois les blocages persistants au sein de la Conférence du désarmement qui empêchent le lancement de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matière fissile.  Rappelant que le Traité sur la non-prolifération nucléaire est la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération, elle a plaidé pour son universalisation et appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le TNP, ainsi que le Traité d’interdiction des essais nucléaires.  Soulignant l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires, la représentante a soutenu la création d’une telle zone au Moyen-Orient, saluant les consultations qui se sont tenues ces derniers mois avec le facilitateur finlandais. 

Évoquant les défis actuels à la non-prolifération, la représentante a appelé la République populaire démocratique de Corée à respecter les décisions du Conseil de sécurité et à reprendre des négociations sur son programme nucléaire avec le groupe P5.  Elle a également souhaité que les discussions en cours sur le programme iranien puissent aboutir rapidement à une solution diplomatique.

Soulignant enfin le droit des États à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, le représentant a insisté sur le rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique pour garantir le contrôle et la transparence de telles initiatives, lui réitérant son plein soutien et saluant son travail.

Mme SUSANNE RUMOHR HAEKKERUP, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a salué le formidable succès que constitue l’adoption du Traité sur le commerce des armes (TCA) qui entrera en vigueur le 24 décembre 2014.  Elle a appelé à travailler à une bonne mise en œuvre de ce Traité en mettant l’accent sur la nécessaire régulation du transport des armes entre pays tiers.  Elle a rappelé que le commerce illégal des armes restait une source de déstabilisation de pays et de régions entières, avec son corollaire de souffrances humaines intolérables.  Notant que le Danemark assume 10% du transport maritime mondiale, elle a noté que cette situation conférait à son pays une responsabilité particulière en matière de surveillance et de régulation du transport.  La Ministre des affaires étrangères du Danemark a indiqué que son pays souhaiterait s’assurer, lors de la prochaine conférence des États parties au TCA, que ce Traité évolue vers un modèle de coopération internationale.

Tout en regrettant l’insuffisance de progrès en matière de désarmement nucléaire, Mme Rumohr Haekkerup a salué la diminution du nombre d’ogives déployées et la réduction des stocks d’armes nucléaires et s’est félicitée de l’adoption du nouveau Traité START.  Néanmoins, elle a regretté que le TICEN ne soit toujours pas entré en vigueur en s’inquiétant de l’existence de 16 000 ogives nucléaires dans le monde.  Elle a appelé à promouvoir la confiance entre les États Membres qui est indispensable à son avis pour promouvoir la mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération (TNP) et s’est dit encouragée de noter qu’un récent rapport de l’AIEA semblait indiquer que la République islamique d’Iran respectait certains aspects du Plan d’action conjoint et du cadre de coopération entre l’Iran et l’AIEA.  

M. DATO PADUKA HAJI ABDUL GHAFAR ISMAIL (Brunei Darussalam) a mis l’accent sur l’importance de la non-prolifération des armes nucléaires aux niveaux régional et mondial.  Au niveau régional, il a indiqué que son pays était partie au Traité sur la Zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est.  Il a jugé primordial pour la paix et la sécurité dans la région que tous les États dotés de l’arme nucléaire adhèrent sans réserve au protocole de ce Traité.  Au niveau international, il a précisé que le Brunei Darussalam a ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) le 10 janvier 2013.  Il a formé le vœu que ce Traité entre rapidement en vigueur et devienne pleinement opérationnel.  Il a aussi précisé que son pays est devenu, le 18 février 2014, le 162e membre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Il a expliqué que cette adhésion traduisait l’engagement du Brunei Darussalam à appuyer le désarmement et la non-prolifération des armes nucléaires, mais aussi l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.  Il a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures novatrices pour s’assurer que les groupes terroristes ne puissent avoir accès à des armes de destruction massive.   

M. FODE SECK (Sénégal) a affirmé que les négociations amorcées dans le cadre du désarmement nucléaire continuaient d’être marquées par une impasse sans précédent.  Rappelant que la troisième session du Comité préparatoire de la Conférence de revue du Traité sur la non-prolifération (TNP) des armes nucléaires, prévue en 2015, s’est terminée le 9 mai dernier à New York alors que subsistent de nombreuses divergences concernant l’orientation à donner au TNP.

Soulignant les difficultés de mise en œuvre des recommandations de la Conférence de révision de 2010 du TNP, le représentant a appelé à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et s’est dit favorable à l’éradication totale des armes nucléaires dans le monde. 

Le représentant s’est par ailleurs félicité de la tenue des deux premières Conférences sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, respectivement à Oslo en 2013 et à Nayarit en février 2014, ainsi que de celle prévue à Vienne les 8 et 9 décembre prochain.  Tout en réaffirmant le rôle de la Conférence du désarmement en tant qu’unique organe de négociation multilatérale en matière de désarmement, M. Seck a regretté que la Commission du désarmement des Nations Unies ne soit toujours pas parvenue à un consensus sur ses recommandations en matière de désarmement nucléaire et de mesures de confiance relatives aux armes classiques.

Sur la question des armes chimiques, le représentant a appelé les États qui n’ont pas signé ou ratifié la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction à le faire sans délais.

Quant aux armes classiques, M. Seck s’est félicité de la future entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes, le 24 décembre prochain, et de l’adoption, par consensus, du Document final de la Conférence d’examen de 2012, relatif à la mise en œuvre du Programme d’Action des Nations Unies (POA) contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  Le représentant a également rappelé son engagement contre l’usage des armes à sous-munition et ses efforts pour dépolluer les secteurs minés dans le sud du Sénégal.

Droits de réponse

La Syrie, répondant à la France, a déclaré que ce pays ignore ce qui se passe en Syrie.  Les autorités françaises non seulement soutiennent des groupes armés terroristes, mais ne font rien pour arrêter le flux de djihadistes français qui déferlent en Syrie et y commettent des crimes, y compris en utilisant des armes chimiques, a dit le représentant.  Il a également affirmé ne pas comprendre l’audace d’Israël, seul pays à posséder des armes nucléaires dans la région, pour ses critiques à l’encontre de la Syrie.

Israël, répondant à la délégation de la Syrie, a déclaré que ce pays n’a pas été ouvert à la destruction complète de ses armes chimiques.  Les discussions tenues hier au Conseil de sécurité ont révélé que la Syrie avait caché quatre installations chimiques à la communauté internationale.  Dans ce contexte, des pressions doivent se poursuivre pour le démantèlement complet de son arsenal chimique, a conclu le représentant d’Israël. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales plaide pour des mesures collectives reposant sur la solidarité et l’inclusion

Soixante-neuvième session,
1re et 2e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4097

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales plaide pour des mesures collectives reposant sur la solidarité et l’inclusion

La personne et la réalisation de ses droits sociaux doivent figurer au centre du développement, a affirmé aujourd’hui, dans un message lu devant la Troisième Commission, chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, qui ouvrait les travaux de sa soixante-neuvième session, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo.

  Fort des progrès enregistrés depuis le Sommet sur le développement social, en 1995, et au stade actuel de la réflexion sur l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, M. Hongbo a également exhorté à prendre « des mesures collectives reposant sur la solidarité et l’inclusion ». 

Le Secrétaire général adjoint a annoncé que, lors du prochain cycle d’examen de sa politique en 2015-2016, la Commission du développement social relèverait le défi de « repenser et renforcer le développement social dans le monde contemporain ».

Rejoignant le plaidoyer d’une quarantaine d’intervenants au débat général sur le développement social, entamé aujourd’hui, lesquels ont mentionné les conclusions du Groupe de travail ouvert sur le programme de développement pour l’après-2015 sur les 17 objectifs proposés, M. Hongbo a rappelé l’engagement solennel des États Membres en faveur de la promotion et de la protection des droits des peuples autochtones. 

Le Secrétaire général adjoint a précisé que cet engagement, réitéré à l’occasion de la première Conférence mondiale sur ces peuples, tenue par l’Assemblée générale les 22 et 23 septembre derniers, se traduisait par la mise en place de plans d’action pour le développement, de stratégies et d’autres mesures, en coopération avec les peuples autochtones eux-mêmes, afin d’arriver à la concrétisation de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée en septembre 2007.

      Lors de la discussion, les intervenants ont également mis l’accent sur la réduction des inégalités, l’élimination des discriminations à l’égard de tous les groupes vulnérables, l’appui aux efforts des pays en développement en matière de développement durable surtout face à des crises imprévisibles et dévastatrices comme celle de la maladie à virus Ebola. 

La promotion de l’éducation et la création d’emplois décents sont des facteurs qui contribuent à la lutte contre la pauvreté, a confirmé le représentant du Brésil, après avoir constaté que les pays qui, comme le sien, avaient investi dans l’inclusion sociale après la crise financière de 2008 « récoltent à présent les fruits de leur politique ».

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), dont environ la moitié de la population de ses États membres vit avec moins de 1,25 dollar par jour, a appuyé les recommandations du Secrétaire général visant à la création d’un mécanisme de coordination au sein du système des Nations Unies pour répondre efficacement aux exigences d’assistance technique dans le contexte du nouvel ordre mondial pour le développement. 

Pour le Groupe des États d’Afrique, l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes devait être la première des priorités du programme de développement durable pour l’après-2015, d’où la nécessité de renforcement de l’autonomie de toutes les personnes vulnérables par le biais d’une croissance économique créatrice d’emplois décents et facilitant la protection sociale des plus pauvres.

Le Mexique, pour sa part, a appelé à une « quantification multidimensionnelle de la pauvreté » de sorte à favoriser une planification de politiques publiques efficaces, reposant sur la transparence et la reddition de comptes.

Plusieurs délégations ont appuyé la proposition du Secrétaire général d’établir un mécanisme onusien de coordination afin de combler les lacunes et de répondre aux besoins en assistance technique des 650 millions de personnes handicapées dans le monde.

D’autres pays, comme l’Afrique du Sud, se sont prononcés en faveur de l’adoption d’une convention des Nations Unies sur les droits de l’homme des personnes âgées, à caractère juridiquement contraignant.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un jeune sur 5 est touché par une maladie mentale, tandis que le suicide est la deuxième cause de décès dans la tranche des 15 à 29 ans dans le monde, et la première en Australie, a déclaré une jeune représentante de ce pays, appelant à donner plus de visibilité à cette grave problématique.

  D’autres jeunes, de la Suède, des Pays-Bas et de la Pologne ont insisté sur le taux de chômage inacceptable des jeunes dans toutes les régions du monde.  La jeune déléguée polonaise a signalé que l’inclusion effective ou non des jeunes dans l’après-2015 constituera un « véritable test pour le multilatéralisme ».

En outre, un représentant de la Division des politiques sociales et du développement social a présenté quatre rapports* du Secrétariat au titre du développement social.

Présidée cette année par la nouvelle Représentante permanente du Timor-Leste, Mme Sofia Mesquita Borges, la Troisième Commission a par ailleurs confirmé son bureau élu le 18 juin dernier, également composé de Mme Johanna Nilsson (Suède), M. Kurt Davis (Jamaïque) et M. Pierre Faye (Sénégal), comme Vice-Présidents, et de M. Ervin Nina (Albanie) en tant que Rapporteur. 

Demain, la Troisième Commission rependra ses travaux à 10 heures pour poursuivre et achever son débat général sur le développement social.

 

* A/69/157, A/69/61–E/2014/4, A/69/187, A/69/180

** A/69/183

 

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

--    Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/69/157)

--    Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/69/61-E/2014/4 et A/69/187)

--    Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/68/180)

--    L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d ‘Action (A/69/183)

 

Déclarations liminaires

M. JEAN-PIERRE GONNOT de la Division des politiques sociales et du développement social, a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur la  « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale » (A/69/157) donnait un aperçu des discussions de la cinquante-deuxième session de la Commission du développement social. 

Il a précisé que le rapport mettait l’accent sur le rôle que jouent les gouvernements pour créer un environnement favorable à l’émancipation des individus et des communautés afin de leur permettre de s’extirper de la pauvreté, d’obtenir un travail décent et de réaliser l’intégration sociale.  Le rapport souligne que le processus d’émancipation peut accélérer les progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement social ainsi que pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et appuyer le programme de développement pour l’après-2015.

Il a aussi souligné que le rapport mettait en exergue la nécessité de comprendre les facteurs sociaux qui permettent de réaliser le développement social.  Le rapport conseille aux États Membres d’adopter des mesures politiques émancipatrices, notamment en investissant dans l’éducation, la formation professionnelle et la santé, en mettant l’accent sur la transparence et la responsabilité institutionnelle, en facilitant la participation et en éliminant la discrimination.

Passant au rapport du Secrétaire général sur la « Préparation et célébration du vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2014 » (A/69/61–E/2014/4), il a expliqué que celui-ci contenait des exemples de politiques familiales misent en œuvre par plusieurs gouvernements.  Le rapport souligne que faire de la famille le noyau des efforts de développement social est un moyen efficace pour s’attaquer à certains des défis les plus persistants rencontrés dans le domaine du développement, notamment le transfert intergénérationnel de la pauvreté et de l’inégalité.

En outre, les difficultés croissantes rencontrées en matière de formation familiale pour les jeunes et l’instabilité croissante des familles nécessitent une réponse urgente.  Le Secrétaire général, dans ce rapport, observe que l’ajout d’une perspective familiale au programme de développement pour l’après-2015 permettrait de contribuer à l’autonomisation et à la réduction de l’inégalité.

Il a également passé en revue les grandes lignes du rapport du Secrétaire général sur la « Réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et autres objectifs de développement adoptés au niveau international pour les personnes handicapées: un programme de développement qui tienne compte de la question du handicap pour 2015 et au-delà » (A/69/187).

Afin de promouvoir l’application de la résolution 68/3, il y est préconisé de promouvoir l’intégration d’objectifs et d’indicateurs mesurables sur le handicap dans le programme de développement pour l’après-2015.  Le rapport propose également l’institutionnalisation d’un rapport périodique mondial sur le handicap et le développement et la création d’un mécanisme de suivi systématique.  Le système de l’ONU est également appelé à établir un système pour répondre aux besoins d’assistance technique.

Il a ensuite présenté le rapport du Secrétaire général sur la « Suite donnée à la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement » (A/69/180).  Il a expliqué que celui-ci illustrait la façon dont la discrimination fondée sur l’âge entravait la pleine mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement.  Le rapport s’attarde notamment sur l’abus dont sont victimes certaines femmes âgées.

M. VENKATA SUBBARAO ILAPAVULURI, de la Division pour les politiques et les systèmes d’apprentissage de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a présenté le rapport de la Directrice générale de l’Organisations des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sur « l’alphabétisation enjeu vital: définir les futurs programmes d’action » (A/69/183) en vue d’établir un partenariat international dans ce domaine.  Il propose cinq axes stratégiques pour faire progresser l’alphabétisation, qui est entendue comme un processus d’apprentissage vital pour le développement.  Le monde a connu une évolution fulgurante en matière d’alphabétisation.

Des difficultés subsistent, les femmes constituant les deux tiers de la population totale d’analphabètes, et même les pays dits développés comptent de nombreuses personnes illettrées.  Le rapport souligne que l’alphabétisation concerne toutes les catégories de personnes et l’UNESCO entend renforcer son rôle aux fins d’anticiper les défis à venir, a-t-il insisté.

L’UNESCO va également faciliter le dialogue international sur ce sujet et recueillir des données ventilées.  Elle apportera également un appui pour la conception et la mise en place de programmes complets d’alphabétisation féminine par le biais de systèmes mobiles d’apprentissage par l’utilisation de nombreux moyens novateurs.

Il a mis en exergue les prix d’alphabétisation que l’UNESCO décerne depuis 1996 et le plaidoyer qui vise à nouer des partenariats multipartites.  Il s’est félicité que le rapport du Groupe de travail ouvert sur le programme de développement pour l’après-2015 intègre l’alphabétisation dans les programmes d’éducation et encourage l’UNESCO à persévérer dans cette tâche.

M. THOMAS GASS, Sous-Secrétaire général à la coordination de la politique et aux affaires interinstitutions, a lu le message de M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires interorganisations des affaires économiques et sociales, lequel met l’accent sur la préoccupation croissante actuelle au sujet des questions humanitaires et sociales dans le monde, avec à la fois l’émergence et la résurgence d’une violence et d’une discrimination choquantes, la propagation d’une maladie meurtrière et l’existence de vagues massives de personnes qui fuient leur foyer à la recherche de sûreté, de bien-être et d’un avenir meilleur.

Il exhorte à prendre des mesures collectives reposant sur la solidarité et l’inclusion.  À l’approche de la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et au vu des débats autour du programme de développement pour l’après-2015, les États Membres sont tombés d’accord sur un point: les personnes, leur progrès social et la réalisation de leurs droits sociaux doivent figurer au centre du développement. 

Il rappelle que la Conférence sur le développement durable Rio+20 et ses processus de suivi ont mis en relief l’importance de traiter, sur un pied d’égalité, les trois piliers du développement durable et de tirer les enseignements de l’évaluation des OMD pour s’assurer que personne, avec ou sans handicap, ne soit laissé pour compte.

Le Sous-Secrétaire général souligne, par ailleurs, que le document final du Groupe de travail ouvert sur les objectifs du développement durable appelle à la promotion de l’inclusion sociale, économique et politique de tous, indépendamment de l’âge, du sexe, du handicap, de la race, de l’appartenance ethnique, de l’origine, de la religion ou du statut économique.

Le Groupe de travail recommande en outre la collecte de données de grande qualité, fiables et ventilées, ainsi que des données et informations ventilées par revenu, sexe, âge, groupe ethnique, statut migratoire, handicap, lieu géographique et autres caractéristiques susceptibles d’aider à ce que nul ne soit laissé en marge.

Il insiste sur l’importance de l’inclusion dans les travaux cruciaux de la Troisième Commission et sur l’attention qu’elle accorde à la promotion et à la protection du bien–être des femmes, des réfugiés, des autochtones, des personnes âgées, des personnes handicapées et autres groupes sociaux, ainsi qu’au renforcement de la justice pénale.

Il fait remarquer que le monde a progressé dans la réalisation d’une vision d’un développement juste, équitable et inclusif.  Des jalons importants ont été posés dans la lutte contre l’extrême pauvreté, la réduction de l’écart entre garçons et filles dans la scolarisation primaire, tandis que la prévention et le traitement des grandes maladies ont été améliorés et l’accès aux sources d’eau potable et la participation politique des femmes ont été élargis.

Grâce à l’investissement dans le capital humain, la production agricole, la création d’emplois et dans des politiques de marché de travail actives, il a été démontré qu’il est possible d’arriver à une croissance durable et que l’idéal de la promotion d’institutions inclusives favorise la participation, l’autonomisation et l’inclusion sociale.

 Le programme de développement pour l’après-2015 sera bâti sur ces leçons, assure-t-il, en soulignant l’importance des engagements pris en matière de développement, notamment lors des différentes conférences internationales tenues sous l’égide de l’ONU à Copenhague, Beijing et New York, notamment, qui ont édifié des plateformes ambitieuses pour l’autonomisation des femmes, des jeunes et d’autres groupes sociaux.

Il conclut en observant qu’à l’occasion de la tenue récente de la première Conférence mondiale des peuples autochtones, les États Membres ont réaffirmé, de manière solennelle, leur engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits de ces peuples à travers la mise en place de plans d’action pour le développement, de stratégies et d’autres mesures, en coopération avec les peuples autochtones eux-mêmes, afin d’arriver à la concrétisation de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Enfin, durant son cycle d’examen de sa politique 2015-2016, la Commission pour le développement social relèvera le défi de « repenser et renforcer le développement social dans le monde contemporain ».  Les résultats des travaux de la Troisième Commission constitueront ainsi des instruments en termes d’orientation, ajoute le Secrétaire général adjoint à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutions du Département des affaires économiques et sociales.          

 

Débat général

Mme INGRID SABJA DAZA (Bolivie), intervenant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a souligné que les États Membres favorisaient l’adoption de  politiques d’autonomisation, lesquelles font partie du pilier social du programme de développement post-2015.  Des structures nationales favorables à l’émancipation doivent être mises en place et l’ONU doit appuyer les initiatives lancées, a–t-elle ajoutée. 

Faisant observer que l’année 2015 marquera le vingtième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social, elle a appelé les États Membres à lancer des initiatives en cette occasion.  Elle a souligné le fait que la pauvreté est un problème complexe qui ne peut être résolu par le biais de la seule croissance économique et qu’il faut promouvoir la participation active des acteurs.

Le Groupe des 77 et la Chine est particulièrement préoccupé par l’impact de la crise économique sur la lutte contre la pauvreté.  La représentante a aussi appelé au renforcement des partenariats, pour ensuite réclamer une approche plus cohérente afin d’intégrer les engagements pris au niveau international.  Elle a notamment parlé de la nécessité de favoriser un accès équitable aux marchés et d’accorder la priorité aux besoins des pays en développement.

La déléguée de la Bolivie a aussi insisté sur la situation des jeunes, pour ensuite se féliciter des initiatives lancées pour célébrer l’Année internationale de la famille.  Elle a aussi appelé les États Membres à trouver des moyens plus appropriés pour assurer la pleine jouissance des droits des personnes âgées.

M. CHARLES P. MSOSA (Malawi), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a déclaré que l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes devait être la première des priorités du programme de développement durable pour l’après-2015.  Il a précisé que la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015 soulignait, entre autres, la nécessité de renforcer l’autonomie de toutes les personnes vulnérables par le biais d’une croissance économique créatrice d’emplois décents et facilitant la protection sociale des plus pauvres.

Après avoir énuméré les plans d’action mis en place par l’Union africaine pour améliorer la politique familiale à l’échelle du continent, il a insisté sur l’importance d’une prise en charge améliorée des personnes âgées.  « Le cadre politique qui contraint tous les pays membres de l’Union africaine à appliquer des politiques du vieillissement sert déjà de guide pour la formulation des mesures nationales destinées à améliorer le bien-être des personnes âgées », a-t-il indiqué, ajoutant que ces dernières devaient être consultées dans le cadre du processus de prise des décisions les concernant directement.

En ce qui concerne le handicap, le représentant du Malawi a affirmé que la Décennie africaine des personnes handicapées, qui s’est déroulée de 1999 à 2009, avait donné l’élan à l’exécution, dans les pays du Continent, du Programme d’action des Nations Unies relatif aux personnes handicapées.  « Pendant cette décennie, nous avons mis l’accent sur le renforcement de la coopération régionale en matière de participation, d’éducation, de formation et d’emploi », a-t-il précisé à ce sujet.  

Le représentant a toutefois reconnu qu’en dépit des efforts engagés, l’amélioration des conditions de vie des personnes handicapées en Afrique demeurait un enjeu majeur, certaines parmi les plus gravement malades ne survivant pas en raison du manque d’aide et de ressources. 

Sur les jeunes, le représentant a déclaré que la Décennie de la jeunesse africaine (2009-2018) constituait le cadre privilégié de réalisation des objectifs figurant dans la Charte africaine de la jeunesse, en particulier l’appui soutenu à la mise en œuvre de plans et politiques transversaux de développement de la jeunesse.  

De nouveau, il a admis que si, en Afrique, au cours des 15 dernières années, le taux d’éducation supérieur avait triplé, « les universités restent des lieux d’enseignement et non pas de recherche ».  « Or l’Afrique a besoin d’être compétitive à l’échelle globale », a-t-il insisté. 

Le représentant a ensuite attiré l’attention sur le décalage existant entre les forts de taux croissance des économies africaines et la persistance de la « crise du développement » qui continue d’entraver l’essor du continent.  Il a expliqué cette situation par la permanence des conflits, les conséquences néfastes des changements climatiques, la pandémie de VIH/sida et celle, plus récente, d’Ebola.  « Le Groupe des États d’Afrique salue l’adoption, en septembre dernier, des deux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur cette crise et appelle à apporter des réponses n’entraînant pas l’isolation et la stigmatisation des personnes infectées par le virus comme des pays les plus durement touchés par l’épidémie », a déclaré le délégué. 

M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCÍA (Costa Rica), qui s’exprimait au nom des pays membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rappelé que, selon le Département des affaires économiques et sociales, 1,2 milliard d’êtres humains vivaient toujours dans la plus extrême pauvreté. 

« Parmi eux, 870 millions sont mal nourris », a-t-il ajouté, soulignant que la faim et la pauvreté constituaient deux des violations les plus graves des droits de l’homme.  « Les éradiquer est par conséquent un enjeu éthique, politique, social autant qu’économique », a insisté l’orateur. 

Selon les pays membres de la CELAC, a-t-il dit, des mesures supplémentaires doivent être prises pour la promotion de stratégies de développement inclusives visant une distribution plus équitable des dividendes économiques et l’accès du plus grand nombre aux services sociaux de base. 

Se disant d’avis que la lutte contre l’extrême pauvreté passe par l’amélioration du bien-être des plus pauvres, le représentant a ensuite appelé les gouvernements et les sociétés à renouveler leurs engagements en faveur de la pleine intégration sociale des citoyens, de la reconnaissance de leurs droits fondamentaux, y compris au développement, et de leur participation accrue à la vie de la cité.  

Après avoir encouragé les États Membres, les organisations pertinentes de l’ONU, les commissions régionales ainsi que les acteurs de la société civile et du secteur privé à célébrer en 2015 le vingtième anniversaire du Sommet mondial de Copenhague pour le développement social, il a abordé les questions de coopération internationale. 

Le représentant a jugé à cet égard indispensable de réformer le système économique et financier pour permettre notamment aux pays développés d’honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  Il a en outre demandé que les pays, guidés par le principe fondamental d’appropriation nationale, continuent d’élaborer et mettre en œuvre de nouvelles formes de coopération internationale, plus participatives et solidaires.  « Nous avons démontré avec nos programmes de coopération Sud-Sud et triangulaire que si la volonté politique est là, beaucoup peut être fait et ce même avec des ressources limitées », a-t-il encore déclaré. 

Sur la situation des personnes vulnérables, en particulier les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées, il a assuré que la CELAC combattait leur exclusion des efforts nationaux de développement en renforçant « constamment » leurs droits.

Enfin, il a dit un mot sur les maladies non transmissibles qui, a-t-il déclaré, sont liées à la pauvreté et représentent une menace au développement socioéconomique des pays de la région.  « Nous saluons l’inclusion dans le document final issu de la Réunion de haut niveau qui s’est tenue les 9 et 10 juillet derniers, de propositions tendant à faire de la réduction du nombre de morts prématurées dues à des maladies non transmissibles un objectif spécifique du développement durable », a affirmé le représentant. 

 M. ELLISTON RAHMING (Bahamas), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que les efforts déployés par les Petits États insulaires en développement (PEID) dans le domaine du développement étaient mis à mal par l’impact croissant des changements climatiques.  Il a souligné que ce facteur figurait au sein de la Voie à suivre adoptée lors de la Conférence de Samoa, souhaitant que les priorités des PEID soient intégrées au sein du programme de développement pour l’après-2015. 

M. Rahming a ensuite indiqué que lors de la trente-cinquième session des chefs de Gouvernement de la CARICOM, qui s’est tenue au mois de juillet, à Antigua-et-Barbuda, ces derniers avaient adopté un plan stratégique pour la période 2015-2019 qui identifie huit priorités stratégiques dans les domaines de la création d’emploi, de la production de capital humain, de promotion de la santé et de l’éducation, entre autres.

À cette occasion, une Commission sur le développement des ressources humaines a été mise sur pied, laquelle devrait entamer ses travaux au mois de novembre.  Les  dirigeants de la CARICOM ont aussi adopté une Déclaration sur le programme international de développement pour l’après-2015, qui insiste notamment pour que l’élimination de la pauvreté demeure un objectif central du programme. 

Au mois d’août dernier, a enchaîné le représentant, le Comité ministériel de la CARICOM sur le développement social et humain a par ailleurs approuvé un plan stratégique pour réduire d’au moins 20% le nombre de grossesses chez les adolescentes pendant la période 2014-2019.

Le délégué s’est aussi dit préoccupé des défis que rencontrent les  jeunes en matière de pauvreté, de recherche d’emploi, et de santé mentale.  Il a expliqué que la CARICOM continuait de mettre en œuvre avec succès son Plan d’action pour le développement de la jeunesse et qu’au mois de janvier dernier, le Secrétaire général de la CARICOM avait utilisé les médias sociaux pour permettre aux jeunes de la région de partager leurs perspectives.  Des consultations nationales ont également été organisées au mois de juin, à Saint-Kitts-et-Nevis, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de réduction de la violence par et à l’encontre des jeunes.

M. Rahming a ensuite relevé que d’ici à 2050, le monde compterait près de deux milliards de personnes âgées, une situation, a-t-il noté, qui aura un impact notable sur le développement social et économique.  La CARICOM s’est dotée, depuis 1999 déjà, d’une feuille de route sur la santé et le vieillissement.

Le représentant a aussi évoqué la tenue, en décembre 2014, en Haïti, d’une réunion ministérielle sur les droits des personnes handicapées dans les Caraïbes.  Il a précisé que cet événement avait débouché sur l’adoption de la Déclaration de Pétion-Ville qui appelle au renforcement des cadres législatifs pour renforcer les services sociaux et la protection des personnes âgées.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie),au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a indiqué que l’ASEAN privilégiait une politique de développement axée sur les populations, dans le but de déboucher sur une meilleure gouvernance et protection de l’environnement et afin de privilégier l’émancipation des femmes, entre autres. 

Il a expliqué que l’ASEAN promouvait une croissance forte et un développement inclusif, et veillait à éliminer la marginalisation et l’exclusion.  Outre la protection sociale, l’ASEAN est déterminée à promouvoir la justice sociale, pour les femmes, les enfants et les personnes handicapées notamment. 

Dans cette optique, un cadre stratégique sur le bien-être social a été adopté pour la période 2011-2015, et une Décennie pour les personnes handicapées a été lancée.

Une conférence a par ailleurs été organisée au mois d’avril aux Philippines dans le but de renforcer la capacité des gouvernements à améliorer les services accordés aux personnes handicapées.  Une réunion de haut niveau sur le vieillissement et le développement devrait se tenir prochainement à Tokyo, au Japon.

Le représentant a aussi fait savoir que l’ASEAN convoquait, tous les deux ans, une réunion spéciale sur les jeunes et s’est félicité de la participation de plus en plus active de ces derniers.  Un programme de bénévolat des jeunes a par ailleurs été lancé, lequel a permis le recrutement 97 bénévoles dans l’ensemble de la région.

    M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana), qui s’exprimait au nom des États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a réaffirmé la validité des objectifs fixés, il y a 20 ans, lors du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague.  Dans de nombreux pays, y compris ceux de la SADC, la pauvreté et l’absence de développement social intégré et inclusif restent toutefois encore des défis à relever par les gouvernements.

    En 2003, la SADC a proposé une feuille de route sur 15 ans pour le développement stratégique régional tant au plan social qu’économique.  Cette feuille de route avait identifié des secteurs prioritaires comme l’éradication de la pauvreté, la lutte contre le VIH/sida, la parité entre les sexes ou encore la sécurité alimentaire et le développement durable.  Le représentant impute les résultats mitigés au manque de ressources tant en termes de capacités que financières. 

    Il salue les recommandations du Secrétaire général dans son récent rapport relatives au besoin de créer un mécanisme de coordination au sein du système des Nations Unies pour répondre efficacement aux exigences d’assistance technique, y compris le développement de capacités adéquates, en particulier dans le contexte du nouvel ordre mondial pour le développement.  Pour le représentant il ne fait pas de doute que seule une aide de ce type de la part des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux permettra aux pays de la SADC de réduire les écarts entre leurs politiques nationales et leur mise en œuvre et de faciliter la réalisation des Objectifs de développement acceptés au plan international.

L’élimination de la pauvreté reste le plus grand défi à relever par les pays de la SADC avec près de la moitié de leur population qui vit avec moins de 1,25 dollar par jour.  Depuis l’adoption du Plan d’action de Dar es-Salaam sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, il y a 10 ans, des progrès marginaux mais réguliers ont été enregistrés, a expliqué le représentant.  Cependant la crise financière et économique mondiale, l’insécurité alimentaire mondiale et les effets dévastateurs des changements climatiques ont sapé la portée de ces progrès.

La SADC a également réussi à faciliter l’accès aux médicaments antirétroviraux, ce qui s’est traduit par une baisse du taux de mortalité des personnes touchées par le VIH/sida.  Toutefois le coût élevé de ces médicaments n’est pas soutenable pour les gouvernements de la région qui espèrent que leurs partenaires internationaux sauront rapidement trouver une solution durable à cette question. 

S’agissant du chômage des jeunes, autre problème de la SADC, le représentant a expliqué que les gouvernements misaient sur l’éducation et sur la qualité de l’éducation pour former une force de travail qualifiée.  Reste que les économies des pays de La SADC ne sont souvent pas en mesure de les absorber, ce qui signifie qu’il va falloir transformer ces économies  par la valeur ajoutée et l’exploitation des ressources.  Les pays de la SADC comptent sur le soutien de leurs partenaires internationaux pour pouvoir faire face à ces multiples défis au développement.  Ces partenariats ont un rôle essentiel à jouer quant au développement social de la région, a affirmé le représentant.

M. THOMAS MAYR-HARTING (Union européenne) a indiqué que l’Union européenne était en passe de sortir de la crise économique et financière mais que celle-ci avait encore des effets sur la croissance.  Par sa durée et sa profondeur, cette crise a lourdement pesé dans beaucoup de pays du monde, mais aussi en Europe, en particulier dans les pays ayant des programmes d’ajustement structurel. 

Ainsi, a-t-il noté, le chômage est intolérablement élevé dans de nombreuses parties de l’Europe, notamment parmi les jeunes, ce qui suscite de grandes inquiétudes.  Dans ce contexte, le programme global de politique européenne « Emploi, croissance et investissement » vise à s’attaquer, pendant les cinq prochaines années, aux effets négatifs de la crise qui touche d’une manière disproportionnée les personnes dans des situations vulnérables. 

La Stratégie 2020 de l’Europe, qui aspire à une croissance intelligente, durable et inclusive, se concentre sur l’emploi, l’éducation et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale à la fois.  L’Union européenne a en outre établi un tableau comparatif des indicateurs sociaux et de l’emploi aux fins d’identifier, le plus tôt possible, les déséquilibres dans l’Union économique et monétaire.

En 2013, le Conseil de l’Union européenne a adopté une recommandation établissant une « Garantie jeunes » de sorte que tous les jeunes de moins de 25 ans reçoivent une offre d’emploi de qualité, une éducation continue, un apprentissage ou un entraînement adéquat quatre mois après le début de leur période de chômage ou abandon de l’enseignement formel.  L’Union européenne s’efforce également d’œuvrer à la promotion de l’emploi des jeunes à l’étranger par l’échange de leçons apprises et de bonnes pratiques, en particulier par le biais du Programme mondial d’action des jeunes et de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse.

Il a ensuite exhorté à redoubler d’efforts pour achever la réalisation des Objectifs du Millénaire pour développement (OMD) d’ici à 2015, notamment par la conclusion de partenariats mondiaux solides, dans la perspective du programme de développement pour l’après-2015.  La bonne gouvernance et des sociétés paisibles, deux éléments reconnus par la population mondiale comme des priorités essentielles pour le développement social, doivent être d’importantes composantes du nouveau cadre de travail, a proposé le délégué de l’Union européenne, avant d’estimer que les conclusions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs du développement durable constituaient une base utile pour amorcer les négociations intergouvernementales conduisant au sommet de septembre 2015.

Il a encouragé à édifier ce programme sur une seule série d’objectifs mondiaux orientés vers l’action de tous les pays.  Il a assuré que l’Union européenne et ses États membres étaient pleinement disposés à appuyer le processus et à s’engager dans des discussions sur les moyens de sa mise en œuvre, y compris le financement pour faire du programme de développement pour l’après-2015 une réalité.  Ce programme doit être transformateur et reposer sur une approche fondée sur les droits de l’homme pour faire en sorte que personne ne rate le coche.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a jugé particulièrement opportun que l’ONU aborde les questions sociales alors que les répercussions de la crise économique et financière se font encore ressentir.  Pour que personne ne soit laissé pour compte, l’Italie a mis en place un Observatoire national sur le handicap, d’une part, et, au niveau mondial, un Réseau international sur les personnes handicapées. 

Il a insisté sur la participation et l’inclusion de ces personnes, ainsi que leur accessibilité aux espaces publics et aux transports.  Il a renvoyé, à cet égard, à la conclusion du Groupe de travail ouvert sur le programme de développement pour l’après-2015, qui appelle à dûment inclure les personnes handicapées.  Le représentant de l’Italie a également défendu les droits des personnes âgées de même que ceux de la femme et a annoncé que l’Exposition universelle 2015 (Expo Milan) porterait en particulier sur la sécurité alimentaire des femmes.  Il a mis l’accent sur l’attachement de l’Italie à l’institution de la famille dans le système juridique.  

Mme TERRI ROBL (États-Unis) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 mette l’accent sur les plus vulnérables, la lutte contre la pauvreté et la promotion de la résilience.  Elle s’est inquiétée du phénomène de la violence contre les personnes âgées, qui, a-t-elle relevé, est souvent sous-estimé.  Des solutions efficaces doivent être trouvées, a-t-elle dit.

Elle a salué les travaux du centre des abus contre les personnes âgées.  La représentante a aussi mis l’accent sur la nécessité de pleinement intégrer la situation des personnes handicapées au programme de développement pour l’après-2015.  Elle a fait savoir que son gouvernement avait créé deux postes de haut niveau pour veiller à ce que les programmes d’assistance et de réponse humanitaire accordent une attention particulière à la situation des personnes handicapées.

La représentante a aussi insisté sur la nécessité de dispenser une éducation de qualité afin de permettre aux filles, notamment, d’intégrer le marché du travail.  La déléguée a par ailleurs appelé à une plus grande rationalisation des travaux de la Troisième Commission.

M. NIKOLAI RAKOFSKY (Fédération de Russie) a demandé à accorder la même importance à la mise œuvre des documents issus des différentes conférences des Nations Unies et a mis en exergue le rôle primordial de la Commission sur le développement social.  La Fédération de Russie a d’ailleurs déposé sa candidature pour siéger au sein de cette Commission en 2015.

 Il a réitéré la détermination de son pays à améliorer les conditions de vie de l’ensemble de la population et à aplanir les inégalités, par la création d’emplois, l’augmentation de la productivité de 50% et la lutte contre la pauvreté.  Il a défendu avec vigueur le principe d’égalité entre toutes les catégories sociales.  Les efforts se sont intensifiés, par exemple, en faveur du développement des personnes handicapées, notamment avec un programme d’accès financé à hauteur de 5 milliards de dollars.

Les départs à la retraite représentent actuellement 23% et passeront à 30% en 2030, ce qui fait que le Plan mondial d’action de Madrid pour les personnes âgées représente une base de travail vitale pour la Fédération de Russie.  D’autre part, les jeunes bénéficient d’une aide au logement et à l’emploi et reçoivent également une éducation prônant le respect d’autrui, la tolérance, la solidarité entre générations et la réussite du modèle familial traditionnel.

 Il n’existe pas une recette unique ou un seul modèle de développement, a conclu le représentant, qui a encouragé au partenariat et à l’échange en matière de développement social.

Mme DAYLENIS MORENO GUERRA (Cuba) a dénoncé l’injustice de l’ordre politique et économique mondial, s’alarmant notamment de l’accroissement du fossé des inégalités.  Elle a constaté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’avaient pas été atteints dans de nombreux pays, pour ensuite dénoncer les limites du transfert de technologies et de l’accès aux marchés, « tandis que le monde investit de plus en plus dans les dépenses militaires ». 

La représentante a affirmé que Cuba avait réussi à atteindre et dépasser les OMD, et cela en dépit du blocus unilatéral et injuste dont est l’objet son pays.  Elle a notamment indiqué que son pays connaissait le taux de mortalité infantile le plus faible au monde, qu’il ne comptait aucun analphabète, que tous les enfants cubains avaient accès à la vaccination et que deux tiers du budget de l’État étaient consacrés à l’éducation, à la santé, à la culture, aux sports et à la recherche scientifique, notamment.  Au cours des 50 dernières années, Cuba a par ailleurs assuré, libre de frais, la formation de 38 000 médecins originaires de 121 pays.

La représentante a affirmé que si les pays développés honoraient leur engagement en matière de développement, il serait possible de réaliser le développement avec relativement peu de ressources.  Pour sa part, Cuba continuera de partager le capital humain qui a été créé par la Révolution.

Mme LAURA JOHN, Représentante des jeunes d’Australie, a expliqué qu’avant de venir assister à cette session de l’Assemblée générale elle avait mené une consultation nationale sur tout le territoire australien pendant l’été, ce qui lui a donné l’occasion de rencontrer plus de 10 000 jeunes dont elle vient défendre les aspirations pour l’avenir ici.  Parmi les nombreux  défis que connaissent les jeunes dans le monde comme la pauvreté, les conflits et les discriminations, elle a décidé de mettre l’accent sur la santé mentale qui reste encore souvent un sujet tabou et pourtant « très présent dans la génération d’aujourd’hui ». 

Évoquant l’exemple d’une jeune femme « qui se sentait invisible ou jugée par les autres une fois qu’elle expliquait sa situation mentale », elle a rappelé que d’après les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un jeune sur cinq est touché par des problèmes mentaux et le suicide est la deuxième cause de décès dans la tranche des 15-29 ans dans le monde, et la première cause en Australie.  La communauté internationale commence à reconnaître l’ampleur du problème de la santé mentale chez les jeunes, a reconnu Mme John, en voulant pour preuve que le thème fixé pour la Journée internationale de la Jeunesse de cette année est« Questions liées à la santé mentale ».  

Pour la représentante de la jeunesse australienne, il faut aujourd’hui travailler ensemble pour mieux intégrer la santé mentale dans l’approche holistique de la santé.  « Il faut être conscient du fait qu’une bonne santé mentale est essentielle à la bonne santé, et qu’elle permet aux personnes de pleinement participer au plan politique, social et économique à leurs sociétés », a-t-elle souligné. 

Elle a insisté sur le fait que la santé mentale soit incorporée dans les cadres de santé plus larges tant au plan national, que régional et international.  À titre d’exemple, elle a cité l’initiative australienne « Headspace », qui soutient plus de 45 000 personnes touchées par des problèmes mentaux à travers des actions de conseil, d’éducation et des services d’emploi.  Ce programme doit compter 100 centres d’ici à 2017 sur tout le territoire australien et aider 80 000 jeunes par an. 

Elle a également fait état des services de soutien en ligne qui sont accessibles aux jeunes.  Si les investissements dans la santé mentale sont cruciaux, elle préconise toutefois de miser sur la prévention à travers l’éducation « qui reste notre meilleur outil ».  À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 Octobre, elle a lancé un appel aux États Membres pour sensibiliser leurs populations sur l’importance de la santé mentale.

M. MAYANK JOSHI (Inde) a souhaité que la dimension sociale du développement social soit renforcée de manière inclusive et a jugé nécessaire de lancer une action mondiale concertée pour combattre la pauvreté.  Il a expliqué que le douzième plan quinquennal de l’Inde mettait l’accent sur une croissance plus rapide, durable et inclusive.  Le Gouvernement entend ainsi veiller à ce que les retombées de la croissance économique atteignent l’ensemble de la population, notamment les zones rurales où vivent 65% de la population.

Alors que les femmes et les enfants représentent 70% de la population du pays, l’Inde s’est par ailleurs fixé comme objectif d’assurer la sexospécificité de ses programmes de développement et de privilégier les initiatives favorables aux enfants, en accordant la priorité aux plus pauvres et aux plus vulnérables.

Poursuivant, M. Joshi a fait savoir que l’Inde s’était dotée du plus important programme d’argent pour emploi au monde, le système national de garantie d’emploi rural Mahatma Gandhi.  Il a également indiqué que depuis l’opérationnalisation, en 2009, de la loi sur le droit à l’éducation, la plupart des enfants du pays étaient à présent scolarisés au niveau primaire.

Le représentant a expliqué que les jeunes âgés entre 15 et 29 ans représentaient 27,5% de la population et y a vu une « occasion sans précédent » pour faire avancer le développement du pays.  L’Inde s’efforce donc de fournir de bonnes perspectives d’emploi ainsi qu’une bonne éducation et formation professionnelle à cette tranche de la population.

Mme ARINO YAGUCHI (Japon) a souligné qu’il incombait aux gouvernements de créer un environnement propice à l’émancipation des personnes et a insisté sur l’importance de prendre en considération la dimension sociale du développement.  La représentante a ensuite fait savoir que le Japon avait ratifié, le 20 janvier 2014, la Convention relative aux droits des personnes handicapées et participé pour la première fois à la Convention des États parties qui s’est tenue au mois de juin.  À cette occasion, le Japon a notamment appelé la communauté internationale à prendre en compte les besoins des personnes handicapées dans le cadre des efforts de réduction des risques de catastrophe.

Abordant ensuite la question des jeunes, Mme Yaguchi a indiqué que le Programme des volontaires des Nations Unies et l’Université Kwansei Gakuin avaient élaboré un système de bénévolat au niveau universitaire. Elle a formé l’espoir que la participation des jeunes à la société par l’intermédiaire du bénévolat permette de favoriser leur émancipation et que le « pouvoir de la jeunesse » puisse appuyer la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015.

La représentante s’est, par ailleurs, inquiétée de l’impact de la maladie à virus Ebola sur le développement des pays d’Afrique de l’Ouest touchés.  Elle a indiqué que le Japon avait contribué à hauteur de 5 millions de dollars pour appuyer la lutte contre  cette maladie.  Le Japon a également coprésidé la cinquième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique et s’est engagé à verser près de 32 milliards de dollars pour appuyer la croissance du continent africain.

Mme SIMONE FEHR, représentante des jeunes de la (Suisse) a mentionné la Déclaration issue du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement adoptée en septembre 2013 par l’Assemblée générale, et a rappelé que les États Membres y avaient exprimé leur volonté de protéger les droits fondamentaux des enfants migrants compte tenu de leur vulnérabilité.  Elle a néanmoins noté que ces enfants sont détenus, maltraités et exploités alors qu’ils ont désespérément besoin d’une protection spéciale. 

Elle a fait état du sort « d’innombrables enfants migrants non accompagnés victimes de graves violations des droits de l’homme et qui se voient dénier les droits humains les plus élémentaires, pourtant universellement reconnus ».  La déléguée a ajouté que la Suisse avait, elle aussi, vu arriver sur son territoire un plus grand nombre d’enfants migrants non accompagnés et a souhaité prendre part à la recherche d’une solution appropriée à la fois juste et durable.

Soulignant la nécessité d’une action urgente, elle a exhorté la communauté internationale à rappeler « un principe connu depuis longtemps: les enfants migrants devraient toujours être traités d’abord et avant tout comme des enfants ».  Elle a mis en relief de nombreux sujets préoccupants dans ce contexte, comme les maigres perspectives d’avenir et la sécurité humaine défaillante dans les pays d’origine, la protection insuffisante dans les pays tant de transit que de destination, et l’intégration inadéquate, voire inexistante, dans les pays de destination.

La représentante suisse a toutefois indiqué que la migration offre également des possibilités car elle peut être un facteur de développement durable, une source de prospérité et une promesse d’avenir.  Elle a en conséquence invité à une collaboration étroite entre tous les acteurs, y compris les enfants concernés. 

Mme Fehr a précisé, en conclusion, que dans sa ville natale, elle donnait des cours à titre bénévole à des enfants migrants qui suivent un programme obligatoire d’aide à l’intégration qui mettent l’accent sur l’acquisition des compétences linguistiques et sur les apprentissages devant permettre à ces enfants de comprendre leur nouvel environnement.  

M. NIMROD BARKAN (Israël) a notamment dit la fierté de son pays d’avoir, ces deux dernières années, présidé le Bureau de la Conférence des États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Il a souligné la nécessité de lier protection des droits humains et développement, ajoutant que l’appréhension des défis du handicap nécessitait une pleine et active collaboration entre les gouvernements, la société civile et les citoyens.

Le représentant israélien a ensuite déploré le fait que les personnes âgées étaient souvent les plus exclues et les plus durement touchées par les inégalités de revenus et d’accès aux soins de santé.  « D’ici à 2050, le nombre de personnes âgées aura doublé, atteignant 20% de la population mondiale. »  Pour Israël, « la population âgée est une fontaine de sagesse ».  « Le Gouvernement a ainsi créé un ministère dédié au renforcement des capacités des seniors », a également indiqué M. Barkan, qui a salué la nomination de Mme Rosa Kornfeld-Matte en tant que première Experte Indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits de l’homme. 

M. BRUNO RÍOS SÁNCHEZ (Mexique) a déclaré qu’à 500 jours de la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il restait encore de nombreux défis à relever car les progrès n’ont pas été uniformes selon les domaines et les régions.  Il a encouragé à mettre l’accent sur les raisons qui se cachent derrière les inégalités persistantes, en particulier dans le contexte des discussions autour du futur programme de développement pour l’après-2015.

Il a invité à « combattre les causes structurelles de la pauvreté et de l’inégalité », ajoutant qu’il importe d’ériger l’ouverture socioéconomique en vecteur de l’édification de sociétés plus prospères au sein desquelles les groupes vulnérables jouissent de leurs droits de l’homme dans le cadre d’un état de droit.  Il a plaidé pour que priment les principes de transparence et de reddition de comptes dans les politiques publiques pour le développement, ce qui en optimisera les résultats en faveur des populations les plus nécessiteuses. 

Il a aussi encouragé à une quantification multidimensionnelle de la pauvreté et ce afin de favoriser une planification de politiques publiques efficaces.  En termes de partenariat international, le délégué mexicain a indiqué que son pays apportait un appui technique à plus d’une douzaine de nations d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine pour mettre au point des méthodologies de quantification et d’évaluation de la pauvreté.     

Fournir un accès universel à une éducation de haute qualité doit être l’une des priorités absolues des États Membres, a insisté en introduction M. Sánchez, représentant des jeunes de la Thaïlande, soulignant qu’en dépit des avancées obtenues, grâce notamment au plan d’action mondial concernant l’éducation pour tous d’ici à 2015 et aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), un grand nombre d’actions restait à prendre en matière d’égalité d’accès au droit à l’éducation pour l’ensemble des jeunes partout dans le monde.

Rappelant que le plan d’action mondial concernant l’éducation pour tous d’ici à 2015 avait été initié en Thaïlande en 1990, le représentant des jeunes de la Thaïlande s’est félicité de la tenue récente dans son pays de la première d’une série de conférences régionales sur l’éducation pour la région Asie-Pacifique sous la tutelle de l’UNESCO, dont l’objectif est de garantir une éducation équitable pour tous d’ici à 2030.

De la même façon, les gouvernements doivent tout mettre en œuvre afin de garantir à l’ensemble de leurs citoyens l’accès à des services de santé de base et à des établissements de santé, a ajouté le représentant, précisant que le gouvernement thaïlandais garantissait des soins de santé universel à ses concitoyens depuis 2001.

Un tel succès n’a pu être obtenu que par la coopération de l’ensemble des acteurs impliqués, y compris les responsables politiques, les travailleurs de la santé et les militants associatifs, s’est félicité le délégué, selon qui une société juste où chacun jouit des mêmes droits d’accès à une certaine qualité de vie passe nécessairement par un accès universel aux soins.

Prenant appui sur sa propre expérience de participation à de nombreux projets de développement communautaire à travers la Thaïlande, le représentant a ensuite affirmé que les jeunes devaient avant tout adopter la perspective des populations locales concernées afin de concourir efficacement à leur développement social.

Rappelant en conclusion que l’avenir du monde dépend de la jeunesse, il a affirmé la volonté des jeunes de prendre des décisions et des actions de façon à changer le statu quo.

M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a constaté que les pays qui avaient investi dans l’inclusion sociale après la crise financière de 2008 récoltaient à présent les fruits de leur politique, faisant notamment observer que la promotion de l’éducation et la création d’emplois décents étaient des facteurs qui contribuaient à la lutte contre la pauvreté.  Il a ensuite relevé que d’ici à 2050, 30% de la population aurait 60 ans ou plus et a souligné l’importance de prêter attention à la situation des personnes âgées.

Il a regretté que trop peu de textes internationaux prennent en considération ces dernières.  Il a aussi constaté que les débats sur l’élaboration d’une convention sur les droits des personnes âgées faisaient face aux mêmes objections rencontrées lors de l’élaboration de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Le représentant a ensuite appelé les États Membres à appuyer l’éducation et la mobilité des jeunes handicapés.  C’est investir dans l’avenir, a-t-il notamment affirmé.  Il a aussi appelé les États Membres concernés à signer le Traité des Amériques destiné à faciliter l’accès des personnes handicapées aux travaux publics.

Le représentant du Brésil s’est ensuite attardé sur la question de la famille et a estimé qu’il fallait centrer les efforts politiques sur  la situation des personnes les plus vulnérables qui vivent en leur sein.  Il s’est notamment inquiété des défis que rencontrent les femmes dans le cadre familial, à commencer par la violence domestique et le travail domestique non rémunéré. 

Le délégué a, de même, appelé les États Membres à adopter une définition souple de la famille.  Si le Gouvernement brésilien avait choisi de ne pas aider les familles monoparentales ou avec des parents d’un même sexe, s’est-il expliqué, le Brésil n’aurait jamais réussi à extirper 36 millions de personnes de la pauvreté et aurait créé encore plus de discrimination.

M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a préconisé une approche centrée sur l’autonomisation en matière de planification des politiques en vue d’un développement durable inclusif et équitable.  Il a appuyé le document final de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les droits des personnes handicapées, et mis en exergue l’approche adoptée par le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport sur l’intégration de cette thématique dans le programme de développement pour l’après-2015.  Il a néanmoins souligné la nécessité de recueillir davantage d’informations et de données sur les législations, les politiques et les pratiques dans ce domaine compte tenu du fait que seuls 21 pays et 10 entités des Nations Unies ont fourni des renseignements sur les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du développement agréés au niveau international et sur les Objectifs du Millénaire pour le développement concernant les personnes handicapées.

M. LIN SHILIE (Singapour) a déclaré que son pays, qui est un de ceux dont la population vieillit le plus vite en Asie, adhérait entièrement à la mise en œuvre du Plan international d’action sur le vieillissement de Beijing.  Un comité ministériel se consacre à cette question avec une double approche: fournir des soins de qualité accessibles aux personnes âgées et faire en sorte que les seniors restent en bonne santé, actifs et en sécurité dans la société.  « Une vieille personne est un trésor pour la famille », a dit M. Shilie en citant un dicton chinois.

Fin 2015, Singapour offrira à tous ses citoyens une couverture maladie universelle, a assuré le représentant.  Les individus âgés de plus de 80 ans n’auront pas besoin de payer de premiums.  De même, de nouvelles maisons de retraite, des unités de jour supplémentaires et des formules de soins à domicile et de suivi médical sont prévues.  En outre, des programmes d’éducation continue et des opportunités de bénévolat et d’emplois sont ouverts aux seniors.

Une loi a été adoptée en 2012 pour demander aux employeurs de proposer à leurs employés qui partent à la retraite à l’âge de 62 ans de rester trois ans de plus.  De plus, les sociétés qui réemploieront des employés de plus de 67 ans recevront des bénéfices.  En juin dernier, Singapour a lancé une campagne intitulée « Exploiter la richesse de l’expérience » qui met en valeur l’expérience des travailleurs plus âgés.  C’est la raison pour laquelle il est important d’inclure ces questions dans les nouveaux objectifs de développement durable.

Mme MONIA ALSALEH (Syrie) a indiqué que malgré les attaques sur l’infrastructure syrienne provoquées par des « groupes terroristes appuyés par des États arabes », son gouvernement poursuivait la mise en œuvre de ses programmes de politiques sociale et ses efforts humanitaires.  Un projet cible en particulier la situation des femmes et des enfants dans le but de favoriser la croissance économique.

La représentante a ensuite affirmé que les États voisins qui appuyaient les groupuscules armés opérant en Syrie exerçaient des pressions coercitives illégitimes sur son pays, endiguant ainsi le développement social du pays et l’émancipation de la personne.  Elle a indiqué qu’en 2010 la Syrie n’avait aucune dette extérieure et faisait à présent face à un important niveau d’inflation.

 La délégué a ensuite regretté qu’un récent rapport sur la situation dans son pays n’eût pas examiné l’impact des « mesures coercitives unilatérales » ni l’expansion du terrorisme en Syrie.

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 accorde une place plus importante à la situation des personnes handicapées.  Il a annoncé la tenue, dans 15 jours, en Iran, de la première conférence nationale sur l’entrepreneuriat des personnes handicapées.

M. Dehghani a aussi expliqué que l’Iran attachait une grande importance au rôle que peut jouer le sport pour émanciper les personnes handicapées.  Il s’est enorgueilli du fait que l’Iran avait récolté 10 médailles d’or lors des Jeux paralympiques de 2012.  Il a ajouté qu’à cette occasion, Mme Zahra Nemati a obtenu la première médaille d’or jamais décernée au niveau paralympique à une femme iranienne.

M. Dehghani a ensuite indiqué que son pays faisait actuellement face à un vieillissement important de sa population et qu’un plan stratégique sur le vieillissement était en cours d’élaboration.

Mme JOANNA BLOSSNER (Suède) a indiqué qu’elle prenait la parole au nom des enfants et de la jeunesse de son pays, et des 700 000 jeunes qui sont engagés dans plus de 80 organisations de la jeunesse. 

Les mariages forcés et les grossesses précoces forcent les filles à quitter tôt l’école et les empêchent de jouir de tous leurs droits.  La mortalité maternelle est la cause la plus fréquente du décès des filles âgées de 15 à 19 ans dans les pays en développement.  « Ça suffit ! », s’est exclamée la représentante, ajoutant que 65 millions de filles ne sont pas scolarisées dans le monde.  « Investir dans les filles est l’une des meilleures façons de réduire la pauvreté, d’améliorer la santé et de faire progresser l’égalité. »

De même, si le rôle des jeunes et de leurs organisations en tant qu’acteurs du changement est pris au sérieux, et s’ils sont inclus dans le processus de prise des décisions, des progrès durables peuvent être réalisés.  Mme Blossner a préconisé également de se pencher sur la question des droits et de l’autonomisation des femmes et des enfants dans le contexte de la migration.  Pour garantir des conditions de travail décentes, le droit de s’organiser est important, a affirmé Mme Blossner.

M. FODÉ SECK (Sénégal) a déclaré qu’alors que l’on célèbre cette année les 20 ans de l’Année internationale de la famille, il est de la responsabilité commune de faire prendre en compte l’importance stratégique de la famille dans le programme de développement post-2015.  Aucune politique efficiente en faveur des couches vulnérables de la société ne peut se réaliser sans la consolidation de la cellule familiale, a-t-il dit. 

Pour M. Seck, la lutte contre toutes les formes de discrimination fondées sur l’âge et le sexe doit également être une priorité.  Ainsi la participation active des femmes, des jeunes, des personnes handicapées aux mécanismes du processus de prise de décisions doit s’imposer à tous les niveaux de même que la prise en compte systématique de leur intégration sociale dans le prochain agenda de développement pour l’après-2015.  Par ailleurs, la promotion du vieillissement actif doit s’accompagner d’un cadre d’échanges sur la mise en place d’un instrument international juridiquement contraignant pour la protection des droits des personnes âgées, a-t-il également déclaré.

M. Seck a ensuite présenté quelques mesures adoptées par son pays en faveur des groupes sociaux vulnérables, dans le but d’améliorer leurs conditions de vie et éradiquer la pauvreté qui les touche.  Ainsi le Sénégal a adopté la carte de l’égalité des chances qui permet d’accéder à des avantages dans les domaines de la santé, de l’éducation, du transport, de l’emploi et de la réadaptation. 

Près de 50 000 de ces cartes ont été distribuées, a-t-il chiffré.  Le Sénégal a également mis en place la couverture maladie universelle, dont le but est d’assurer l’accès aux soins à 80% de sa population.  Le pays s’est aussi doté du Projet d’appui à la promotion des aînés depuis 2007, d’un Fonds national de promotion des jeunes et d’une agence nationale pour l’emploi des jeunes.  Il y a aussi le Projet crédit femme, le Fonds de l’entreprenariat féminin ou encore le Fonds d’impulsion de la microfinance, tous destinés à l’autonomisation de la femme au Sénégal.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a déclaré que le vieillissement de la population et les changements démographiques représentaient des défis socioéconomiques majeurs globaux que son pays abordait de manière holistique.  La Slovénie considère en effet que les différents mécanismes développés pour répondre à ses défis doivent être cohérents et combler les lacunes et fossés entre les politiques disponibles et la réalité.  Protéger ces personnes est une des responsabilités de l’État, a encore affirmé le représentant.  M. Logar a ensuite passé la parole à un jeune slovène au nom de sa délégation.

Le jeune représentant a déclaré que l’éducation était un droit humain fondamental.  Les jeunes prennent de plus en plus conscience du fait que l’éducation formelle offre des opportunités de savoirs, alors que l’éducation non formelle est un facteur favorisant la réalisation des potentiels et la créativité de jeunes.  Ces deux modes d’éducation sont donc complémentaires et holistiques, a-t-il dit, invitant à reconnaître le rôle de l’éducation non formelle.  Il a également observé que les jeunes étaient souvent victimes de travail précaire ou sous-payé.

L’une des manières de mettre fin à cette situation est de prendre des mesures suffisantes qui promouvraient des opportunités égales, des rémunérations justes ou encore des conditions de travail et de sécurité sociale équitables, a plaidé le jeune représentant.  Enfin, la question de la participation des jeunes aux processus de prise de décisions est un autre défi qu’il faut aussi relever.  Car, a-t-il conclu, il ne pourra y avoir de paix, de prospérité et de progrès, sans l’égale participation des jeunes du monde entier.

M. JILT VAN SCHAYIK, délégué jeune des Pays-Bas, a souligné qu’en dépit de leurs  différences culturelles, les jeunes avaient les même ambitions et aspirations pour leur avenir.  Il a indiqué qu’un de ses amis kenyan avait créé une organisation non gouvernementale pour aider les jeunes de son pays et a cité d’autres exemples d’initiatives lancées par des jeunes.

Si autant de jeunes peuvent avoir autant d’impact sur leur société, pourquoi ne peuvent-ils pas faire entendre leurs voix, a-t-il lancé.  Il a dit être un sur 1,8 milliard de jeunes dont la voix n’a jamais été entendue.  Le délégué a appelé l’ONU à assurer la pleine participation de tous les jeunes, « et pas uniquement celle des jeunes citadins éduqués ». 

Il a ensuite annoncé qu’il avait lancé un projet pour parcourir à vélo la distance entre les Pays-Bas et l’Afrique du Sud.  Il ne peut y avoir prospérité et progrès sans pleine participation des jeunes du monde entier, a-t-il souligné.

Mme MARÍA CLARISA SOLÓRZANO-ARRIGADA (Nicaragua) a déclaré que le développement avait, depuis toujours, constitué l’objectif fondamental de la politique publique;  « un développement humain durable, complémentaire et solidaire qui satisfait réellement les besoins sociaux trop longtemps reportés », a-t-elle ajouté, réaffirmant la volonté sans faille du gouvernement du Président Daniel Ortega de parfaire la transformation intégrale du pays, engrangé depuis les sept années écoulées. 

Elle a expliqué que le modèle nicaraguayen de développement humain reposait sur plus de 39 programmes ayant favorisé la lutte contre la pauvreté et la pauvreté extrême.  Le pays a enregistré par ailleurs des victoires contre l’inégalité, l’exclusion, la faim et la malnutrition et ce grâce à la restitution des droits dans des secteurs aussi divers que la santé, l’éducation et l’alimentation.

Les avancées dans le domaine de la faim et la malnutrition ont, du reste, été reconnues par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) lors de sa conférence annuelle de juin 2013 et dans son dernier rapport qui classe le Nicaragua parmi les trois pays d’Amérique latine et des Caraïbes affichant les meilleurs résultats dans cette région. 

La déléguée a en outre salué la politique de son pays en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, notamment par le renforcement du noyau familial, la prévention de la violence à l’égard des femmes et la promotion et protection effective des droits de la femme.  Des commissariats de la femme ont été mis en place dans toutes les municipalités et la santé et l’éducation sont gratuites, s’est réjouie l’oratrice, qui a également évoqué l’existence de programmes et de maisons maternels et infantiles sur tout le territoire.

À cet égard, elle a indiqué que le « Prix Las Américas » 2011 des Nations Unies avait été décerné à son pays pour sa stratégie nationale de maisons maternelles.  Le pays a en outre réussi à réduire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, lutté positivement contre le trafic des stupéfiants, la criminalité organisée et la traite des personnes.    

M. RAJA REZA BIN RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) a appelé les États Membres à adopter des  politiques capables de donner aux individus les moyens de trouver des solutions aux défis rencontrés en matière de développement.  Il a indiqué que l’adoption d’une loi sur le développement des familles avait permis à la Malaisie d’élaborer, en 2011, une politique familiale qui prend en compte l’évolution du noyau familial en aidant notamment les couples à concilier leur vie familiale et professionnelle.

Une politique nationale cible par ailleurs les jeunes, laquelle accorde une attention particulière à la création d’entreprise et au bénévolat.  Le Gouvernement malaisien a créé une plateforme pour faciliter la participation des jeunes aux débats qui les intéressent directement.

Le représentant a ensuite précisé que le bénévolat des jeunes prenait de l’importance dans son pays, près de 2,5 millions de jeunes malaisiens ayant pris part à de telles activités, notamment dans des zones reculée du pays.  Un autre programme a par ailleurs permis à près de 70 jeunes Malaisien de prendre soin des personnes âgées dans la ville de New York, aux États-Unis.  Le Gouvernement malaisien s’est aussi doté d’un plan d’action pour faire face au phénomène du vieillissement de la population.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a estimé que la communauté internationale pouvait mieux faire par rapport aux objectifs qu’elle s’est fixée dans le domaine du développement social car la pauvreté, l’exclusion et les disparités sont encore trop criantes.  Elle a salué le processus tendant à la définition du programme pour l’après-2015 au centre duquel doivent se trouver les objectifs de développement durable, récemment approuvés à l’issue d’un processus de négociation ouvert, transparent et inclusif. 

Elle a rappelé que lors de la dernière session de la Commission pour le développement social, l’autonomisation avait été le thème central des discussions.  À l’instar du Secrétaire général de l’ONU, elle a affirmé que les mesures tendant à l’égalité des chances et à l’élimination des obstacles à la participation, de même que les politiques en faveur des personnes aux prises avec les affres de la pauvreté et de l’exclusion seraient déterminantes dans les politiques publiques.  Elle a souligné, dans ce contexte, que la croissance économique n’était pas une fin en soi mais bien un moyen dans la réalisation du développement durable, sur un pied d’égalité.

Elle a encouragé, à cet égard, à l’établissement de structures  institutionnelles et de mécanismes de participation à caractère démocratique, axés sur la consultation et susceptibles de favoriser l’émancipation des personnes.  Il s’agit en outre de garantir une ouverture financière, dans des conditions dignes et équitables, et de veiller à l’élimination de toutes les formes de discrimination et d’exclusion, a-t-elle encore soutenu.

La représentante a rappelé que cette année marquait le vingtième anniversaire de l’Année internationale de la famille et a invité à saisir cette occasion pour la promotion du bien-être socioéconomique des sociétés, consolider la solidarité entre générations, et progresser dans la reconnaissance, la protection et l’attention aux besoins spécifiques de la famille, dans ses différentes formes.  « Il n’existe pas un modèle unique de famille et il convient d’ajuster la manière dont les Nations Unies abordent ce thème sur la base des exigences de la réalité et de l’évolution inévitable des sociétés », a-t-elle dit, en énumérant à cet égard les besoins des différents types de familles, y compris des familles de couples du même sexe. 

Mme ISABELA BANY, déléguée de la jeunesse de la Pologne, a rappelé les demandes du  mouvement Solidarność qui avaient permis de jeter les bases de la démocratie dans son pays et a souligné que le développement ne pouvait advenir sans émancipation sociale.  La déléguée a indiqué que les jeunes ne voulaient pas être relégués à un rôle d’observateurs. 

Elle s’est inquiétée du fait que la part de chômage chez les jeunes était de 44%.  La déléguée a ensuite souligné que le programme de développement pour l’après-2015 démontrait que les priorités énoncées à l’époque du mouvement Solidarność n’étaient pas obsolètes.  Elle a appelé au suivi du programme d’action pour les jeunes et à l’élargissement du recrutement des jeunes au sein des grandes organisations internationales.

Lui emboîtant le pas, M. Kamil Pruchnik, également délégué de la jeunesse de la Pologne, a parlé de la situation des pays à revenu intermédiaire et du piège dans lequel ils se trouvent lorsqu’ils perdent leur compétitivité résultant d’une main-d’œuvre peu chère, par exemple.  Il a fait observer que ceux parmi ces pays qui échappent à ce piège sont ceux qui investissent dans le capital humain.  Il a encouragé les États membres à mettre l’accent sur leurs capacités humaines et à renforcer leurs infrastructures.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) s’est inquiété de l’escalade des conflits et de l’augmentation des flux de réfugiés dans le monde, entre autres.  Il a appelé à la mise en place d’institutions transparentes et à l’élimination des stéréotypes.  Il a parlé des initiatives lancées par son pays, notamment de l’adoption d’une politique d’appui à l’intention des personnes âgées.

Une autre initiative permet aux chômeurs et à d’autres personnes marginalisées d’avoir accès à des programmes de formation spéciaux.  Des programmes de développement sont mis sur pied au niveau municipal, les systèmes d’éducation du pays ont été améliorés et un poste de médiateur pour la protection des droits de l’enfant est sur le point d’être créé.

Le représentant a aussi indiqué que des politiques concrètes avaient été adoptées pour appuyer la situation des personnes handicapées.  Le Kazakhstan accorde par ailleurs la priorité aux dépenses éducatives et promeut l’emploi des jeunes dans le secteur public notamment.

M. NEGASH KEBRET (Éthiopie) a souligné l’importance du développement social pour assurer une croissance économique inclusive.  Il a indiqué que son gouvernement accordait des services de protection sociale à ses citoyens et promouvait par ailleurs l’accès à un emploi décent.  Le représentant a aussi souligné que les chocs socioéconomiques pouvaient être atténués par l’adoption de mesures qui utilisent au mieux les ressources humaines.

Le délégué a ensuite estimé qu’une attention particulière devait être accordée à la situation des personnes handicapées.  L’Éthiopie déploie de nombreux efforts pour harmoniser sa législation nationale aux dispositifs de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Le représentant a notamment indiqué que des cours étaient dispensés en langage des signes ainsi qu’en braille. 

Il s’est ensuite félicité du fait qu’entre 2010 et 2014, le nombre de bénévoles dans le pays était passé de 4 à 14 millions.  Le taux d’alphabétisation devrait par ailleurs atteindre 95% en 2014, tandis que le taux de mortalité infantile a fortement baissé. 

Des efforts notables demeurent toutefois nécessaires pour diminuer le taux de mortalité maternelle, a-t-il admis.  Le représentant a aussi souligné que la croissance des pays devait appuyer le développement rural, zone où vivent une majorité de pauvres.

Mme NICHOLA NOKULUNGA SABELO (Afrique du Sud) a indiqué que le développement social demeurait un problème clé pour de nombreux pays en développement, même si des progrès significatifs avaient été enregistrés.  L’épidémie de la maladie à virus Ebola montre la fragilité des systèmes de santé et le principe de responsabilité partagée et différenciée ne saurait être négligé à cet égard, a-t-elle dit.

Les Sud-Africains sont également loin d’avoir éliminé la pauvreté mais le Gouvernement s’efforce de mettre en place un cadre législatif et des stratégies de lutte contre les disparités.  Le programme social national s’articule autour de logements subventionnés et d’aide á l’accès aux prestations sociales, aux services de santé et d’éducation de base ainsi qu’à l’eau et à l’assainissement.  Pour améliorer les problèmes liés à l’emploi des jeunes, des efforts sont déployés pour créer des emplois pour les jeunes.

Elle a souligné, par ailleurs, la nécessité d’une convention des Nations Unies sur les droits de l’homme des personnes âgées.  Elle a reconnu les différentes formes de famille, première cellule du développement, et appelé à se montrer responsable face aux défis du développement social.  

M. DIA A. A. ABUBAKER (Libye) a constaté que la communauté internationale faisait face à plusieurs défis qui ont un impact sur le développement social des pays, notamment l’épidémie Ebola et les activités terroristes de l’État islamique en Iraq et au Levant.  Il s’est inquiété du fait que la croissance dans son pays avait fortement baissé et a appelé les autorités à redoubler d’efforts pour combler les écarts visant à combattre la pauvreté, à promouvoir l’émancipation des femmes et à autonomiser les jeunes, entre autres.  Il a expliqué que son gouvernement cherchait à mettre en œuvre des programmes de formation des jeunes et de réinsertion à l’intention des anciens combattants.

Le représentant a, de même, souligné que depuis 2011, la Libye faisait face à de grands problèmes qui ont mis à mal nombre de ses institutions et qui ont eu un impact néfaste sur les moyens de subsistance de la  population.  Il a appelé au lancement d’un processus de réconciliation nationale.  Il a jugé nécessaire d’endiguer la corruption et de mettre l’accent sur le développement des zones rurales.  Des mesures de protection doivent également être envisagées pour les personnes les plus vulnérables de la société, a-t-il ajouté.

Mme AMINA SALEMN AL MALIKI (Qatar) s’est félicitée des rapports, conclusions et recommandations du Secrétaire général et a appelé à accorder la priorité, dans les discussions sur l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, à l’autonomisation de l’individu, en particulier des catégories marginalisées de la société.  Le Qatar a basé le développement social de l’individu sur une réforme de ses textes législatifs pour garantir une vie digne à toutes les composantes de la société, et l’émergence d’une société civile forte et active.

Elle a mis en exergue le rôle crucial de la famille dans le développement social et a fait état des efforts divers du Qatar en vue de la consolidation de la famille, issus de la Conférence sur la famille qui a abouti à l’Appel de Doha sur cette question.

La promotion des personnes handicapées est un autre cheval de bataille du Gouvernement qatari qui a mis en place des services d’enseignement et de développement socioéconomique des femmes et des jeunes handicapés.  De même, l’Initiative pour tous est un autre programme tendant à garantir l’accès de tous les enfants à un enseignement de qualité.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission économique et financière entame ses travaux en recensant les domaines d’action prioritaires pour la réalisation du développement durable

Soixante-neuvième session,
2e & 3e séances – matin & après-midi
AG/EF/3395

La Commission économique et financière entame ses travaux en recensant les domaines d’action prioritaires pour la réalisation du développement durable

Les délégations demandent que l’éradication de la pauvreté soit placée au cœur du programme de développement pour l’après-2015

La hausse des inégalités dans le monde actuel, au moment même où la communauté internationale poursuit ses efforts de développement durable, a été au centre des débats de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a, aujourd’hui, entamé les travaux de fond de sa session au cours de celle de la soixante-neuvième Assemblée générale de l’ONU. Ouvrant ce jour son débat général, la Commission a entendu près de 40 délégations plaider avec conviction en faveur de l’élaboration d’un programme de développement pour l’après-2015 qui soit en priorité centré sur l’éradication de la pauvreté.

La réduction des inégalités, qui se sont accrues aussi bien dans les pays industrialisés riches que dans les pays en développement, est un des objectifs inscrits dans le projet de programme de développement durable, où il figure comme objectif numéro 10, a signalé Mme Janet Gornick, professeur en science politique et en sociologie à l’Université de la ville de New York, qui a fait un exposé sur cette question à l’ouverture de la session. Elle a expliqué que la poursuite de cet objectif exigeait à la fois davantage d’investissements dans la collecte et le partage des données statistiques et de volonté politique, les classes riches contrôlant trop souvent l’agenda politique et législatif de leur pays, comme cela se voit aux États-Unis, a relevé M. Gornick.

« Cette session de la Commission s’ouvre alors que la communauté internationale fait face à des défis importants tels que les changements climatiques, l’épidémie d’Ébola, et un fort taux de chômage », a relevé le Président de la Deuxième Commission, M. Sebastiano Cardi (Italie) en soulignant l’opportunité des travaux, qui dureront jusqu’au 26 novembre 2014, pour qu’un dernier effort soit fait en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les pays où ils n’ont pas été atteints et pour formuler un nouveau programme de développement mondial pour l’après-2015.

Depuis la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20) de 2012, les États Membres ont en effet entrepris de définir le programme de développement à mettre en œuvre au niveau international après 2015, ainsi que les objectifs de développement durable qui doivent prendre le relai des OMD, dont l’échéance de réalisation arrive en 2015.

Pour le représentant de la Bolivie, qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), le programme de développement pour l’après-2015 doit être l’occasion pour la communauté internationale de renforcer son engagement à éradiquer la pauvreté d’ici à 2030. Comme les autres intervenants, il a salué la proposition avancée à cet égard par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, qui a été adoptée par l’Assemblée générale le 10 septembre dernier, estimant qu’elle devait servir de base au programme de l’après-2015.

Son homologue de l’Indonésie, parlant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a mis l’accent sur la technologie, considérée comme un outil crucial de la mise en œuvre des programmes de développement, et a salué les recommandations adoptées le mois dernier sur la création d’un éventuel mécanisme de facilitation pour le développement, le transfert et la diffusion de technologies propres.

La représentante de Nauru, qui intervenait au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a, elle aussi, plaidé en faveur du transfert de technologies en demandant aux pays développés de respecter les engagements qu’ils ont pris dans ce domaine. Rappelant par ailleurs que les petits États insulaires en développement (PEID) détiennent des savoirs traditionnels, elle a demandé la mise en place de mécanismes pouvant assurer la protection de ces connaissances.

Pour sa part, le Groupe des États d’Afrique, qui s’exprimait par la voix de la délégation du Malawi, a souligné l’importance que revêt le développement agricole pour le continent africain. L’année 2014 a été proclamée Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique, a rappelé le délégué malawite en indiquant que les États membres de l’Union africaine avaient décidé de consacrer désormais 10% de leur budget national à ce domaine.

L’élaboration d’un nouveau partenariat mondial pour le développement est l’une des priorités de la Deuxième Commission cette année, a indiqué M. Cardi en expliquant que ses travaux devaient apporter une contribution majeure à la deuxième Conférence internationale des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, qui va avoir lieu à Vienne le mois prochain, et à la vingtième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20), prévue à Lima en décembre 2014. Les intervenants ont lancé des appels pour que ce processus aboutisse à un document final ambitieux, lors de la vingt et unième Conférence des parties (COP21) qui se tiendra à Paris, en France, à la fin de l’année 2015.

La plupart des intervenants ont aussi placé beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en juillet 2015 à Addis-Abeba, en Éthiopie, et les groupes de pays ont salué la résolution du 9 septembre 2014 par laquelle l’Assemblée générale a décidé de créer, d’ici à l’année prochaine, un cadre juridique multilatéral applicable aux opérations de restructuration de la dette souveraine.

De son côté, le représentant de l’Union européenne (UE) a promis un soutien de l’UE aux pays les plus vulnérables, dont les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement en faveur desquels, a-t-il rappelé, doivent être appliquées les recommandations du plan d’action « Samoa: la Voie à suivre » adopté le mois dernier.

La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain, mercredi, le 8 octobre, à partir de 10 heures.

Déclarations liminaires

M. SEBASTIANO CARDI (Italie), Président de la Deuxième Commission, a déclaré que cette session de travaux s’ouvre alors que la communauté internationale fait face à des défis importants tels que les changements climatiques, l’épidémie à virus Ebola et un fort taux de chômage. Il a relevé que l’épidémie à virus Ebola risque de réduire à néant tous les progrès et succès engrangés dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les pays affectés par l’épidémie. Il a ensuite souligné que la communauté internationale a l’opportunité de faire un dernier effort pour la réalisation des OMD là où ils n’ont pas été atteints et pour la formulation d’un nouveau programme de développement mondial.

M. Cardi a souhaité en outre que la Deuxième Commission fasse de cette session un succès, notamment en améliorant ses méthodes de travail. Il a, à cet égard, invité les délégations à faire des propositions pertinentes au cours des travaux qui seront consacrés à cette question le jeudi 9 octobre prochain. Il a par ailleurs rappelé que les problèmes du monde appellent les États Membres à développer une vision globale, étant donné que les questions économiques, sociales et environnementales sont liées. Le Président de la Deuxième Commission a ainsi noté que l’élaboration d’un nouveau partenariat mondial pour le développement est une priorité de la Commission, et il a souhaité qu’une attention particulière soit accordée aux pays en situation particulière. Dans ce contexte, le Président a souhaité que la Deuxième Commission apporte une contribution majeure à la deuxième Conférence internationale des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral, qui va avoir lieu à Vienne, en Autriche, le mois prochain, et à la vingtième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20), prévue à Lima au Pérou, en décembre de cette année.

M. THOMAS GASS, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, qui parlait au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a noté que l’économie mondiale continue de croître à un certain rythme, même s’il y a encore de grandes disparités dans les niveaux de croissance des différents pays. L’économie mondiale devrait globalement croître de 2,5% en 2014 et de 3,5% en 2015, a-t-il précisé. Il a cependant relevé que l’exposition aux chocs mondiaux et les déséquilibres structurels, ainsi que les tensions politiques, continuent de gangrener l’essor économique de beaucoup de pays en développement. Stimuler la croissance devrait être une priorité absolue, a-t-il estimé, tout en recommandant de prêter attention à la dimension environnementale d’une telle croissance. Notant les forts taux de chômage et de pauvreté qui persistent dans les pays en développement, il a souhaité que ces pays œuvrent en faveur d’une croissance économique équitable et durable.

Nous devons investir dans l’éducation, la santé, l’agriculture, a-t-il notamment recommandé, ajoutant qu’il fallait aussi élargir la base de protection sociale. Il faut, a-t-il ajouté, renforcer le financement à long terme du développement durable. Il a relevé que, comme le montre le Document final de la Conférence de Samoa, les problèmes des petits États insulaires en développement (PEID) sont des problèmes mondiaux. M. Gass a ensuite plaidé en faveur de la création d’un cadre de suivi robuste pour le succès du programme de développement pour l’après-2015, ainsi que pour la mobilisation d’un financement adéquat. En tant que Secrétaire général de la Conférence sur le financement du développement, qui se tiendra en juillet 2015 à Addis-Abeba, en Éthiopie, il a tenu à ce qu’elle soit un succès. Pour mettre en œuvre toutes ces mesures, il a invité à se baser sur des programmes robustes, qui soient eux-mêmes basés sur des données précises, comme s’y attache à le faire le département auquel il travaille, qui est le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DAES).

Exposé liminaire

Mme JANET C. GORNICK, Professeur en science politique et en sociologie au Graduate Center de l’Université de la ville de New York, a présenté un exposé relatif aux inégalités dans le monde. Elle a déclaré qu’au cours de ces trois dernières décennies, les inégalités ont connu une croissance fulgurante à travers le monde, y compris aux États-Unis et dans la ville de New York. Elle a ensuite présenté le programme « Lis », qui est un programme de recueil de données socioéconomiques transnationales couvrant près de 50 pays, basé au Luxembourg, et avec un bureau au Graduate Center de l’Université de la ville de New York. Mme Gornick a ainsi présenté le coefficient de Gini qui analyse l’état de la distribution des revenus dans un pays et les écarts entre les riches et les pauvres, et qui a permis d’analyser les données sur les inégalités entre les ménages, conduisant au constat qu’une augmentation des inégalités a eu lieu entre les ménages au sein de la plupart des pays à haut revenu entre les années 1985 et 2010. Ces études, a noté Mme Gornick, ont également laissé voir que la classe moyenne a diminué dans la plupart des pays à haut revenu, tandis que les revenus du 1% comprenant la tranche des ménages et des individus les plus riches ont crû dans ces pays au cours de la période à l’étude. Le coefficient de Gini ou index de Gini aura en outre démontré, a souligné le professeur Gornick, que les inégalités ont globalement reculé en Amérique latine dans les années 2000.

Pour expliquer cette croissance des inégalités, Mme Gornick a dit que la tranche des 1% les plus riches a notamment bénéficié de privilèges fiscaux. En outre, elle a noté que la mondialisation et l’ouverture des marchés auraient également contribué à affaiblir davantage les ménages qui étaient déjà les plus faibles. Elle a également cité des facteurs tels que la « financiarisation » et l’utilisation de la bourse des valeurs comme des causes de la montée des inégalités. Le professeur Gornick a aussi dit que la réduction des taux de redistribution des richesses nationales et l’affaiblissement des filets de protection sociale en faveur des travailleurs les plus pauvres sont d’autres raisons qui expliquent ce phénomène. Par contre, la scolarisation des femmes et l’augmentation de leur taux d’emploi sont des facteurs tendant à réduire les inégalités entre les ménages. Mme Gornick a relevé par ailleurs que les avis des économistes sont partagés en ce qui concerne l’impact des inégalités sur la croissance économique. En effet, alors qu’un premier groupe estime que les inégalités entre les ménages sont positives pour la croissance, un autre groupe explique que la diminution du nombre de personnes et de foyers constituant la classe moyenne, qui est traditionnellement le moteur de la consommation, réduit la croissance économique.

Mme Gornick a ensuite souligné que les inégalités observées dans les pays riches sont associées à la démocratie, notamment à l’influence politique, car aux États-Unis par exemple, les sénateurs auraient tendance à écouter plus les exigences des plus riches que celles des classes moyennes. Elle a en outre expliqué que la réduction de telles inégalités passe par la mise en place d’institutions et de règles qui soient à même de favoriser l’équité sociale, une exigence qui, pour être efficace doit être accompagnée, a-t-elle précisé, par la volonté politique. Elle a ensuite rappelé que l’objectif de développement durable numéro 10, qui a été identifié par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, prévoit la réduction des inégalités entre pays et au sein des États. Pour ce faire, elle a prôné plus d’investissements dans la collecte des données statistiques et dans leur partage, afin que des données de bonne qualité puissent servir aux décideurs dans leur processus de prise de décisions. Elle a traduit ce vœu en le qualifiant de « révolution des données ».

Discussion

Après l’exposé du Professeur en science politique et en sociologie au Graduate Center de l’Université de la ville de New York, plusieurs intervenants, notamment des délégations du Guyana, de la République démocratique du Congo, de la République islamique d’Iran, de l’Irlande, du Guatemala et du Sénégal, ont réagi en appelant notamment l’attention de la panéliste sur la méthodologie adoptée lors de la conduite des études qu’elle a présentées, et sur le manque de données en rapport avec les inégalités entre États.

Mme Gornick a admis que, pour avoir des résultats plus complets, le programme « Lis » gagnerait à prendre en compte un plus grand nombre d’États afin de mieux mesurer les inégalités entre ceux-ci. Elle a par ailleurs noté que l’index de Gini n’est pas un outil exhaustif et qu’il ne représente qu’une méthode parmi tant d’autres pour rendre compte des inégalités pouvant exister au sein des pays et entre les États. Elle a aussi précisé que la lutte contre les inégalités relève du ressort de chaque État, et que la présence de règles et institutions ne garantissait pas l’efficacité de la lutte contre les inégalités, citant en exemple le cas des États-Unis, où les lois libérales du marché diminuent l’influence de l’État.

Débat général

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine, a noté que la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale avait lieu à une époque importante de l’histoire des Nations Unies, dans le contexte de l’établissement du programme de développement pour l'après-2015. Il a dit attendre qu’un document final ambitieux soit adopté à l’issue de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, ainsi qu’une approche cohérente pour le programme de développement pour l’après-2015. Ce programme devrait renforcer l’engagement de la communauté internationale à éradiquer la pauvreté d’ici à 2030 et à atteindre le développement durable, grâce à la contribution du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable, a dit M. Llorentty Solíz. Il a aussi demandé que ce programme respecte pleinement les Principes de Rio, en particulier le principe de responsabilité commune mais différenciée.

Le représentant du G77 a espéré qu’un accord serait trouvé sur une nouvelle phase de coopération internationale, par le biais d’un partenariat renforcé en faveur du développement. Il a précisé que pour cela, il fallait fixer des objectifs quantifiés et assortis d’échéances précises, et que cette démarche devait se faire d’une manière qui soit cohérente avec le huitième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) et en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée. Le nouveau partenariat mondial devrait être la « pièce maîtresse » et le « boulon d’ancrage » du programme de développement pour l’après-2015 et des objectifs de développement durable, a expliqué M. Llorentty Solíz. Il devrait aussi inclure les questions relatives à la fourniture de ressources financières adéquates aux pays en développement, à l’aide publique au développement (APD), à l’allègement et à la restructuration de la dette, ainsi qu’au commerce, au transfert de technologies et à la participation des pays en développement à la gouvernance économique mondiale, a souligné le représentant.

M. Llorentty Solíz a demandé que la Commission parvienne, au cours de la session, à un accord sur un mécanisme de facilitation en ce qui concerne les technologies, en tant qu’outil de mise en œuvre du développement durable. Il a aussi réaffirmé l’importance cruciale de la gestion de la dette souveraine et a souligné les incidences des changements climatiques sur les pays en développement. Il a espéré que la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP20), qui se tiendra à Lima (Pérou) à la fin de l’année, serait l’occasion de paver la voie à celle de Paris, prévue en 2015, en vue de conclure un accord sur le climat qui soit juridiquement contraignant. Une session préparatoire aura lieu du 4 au 7 novembre 2014 au Vénézuela, a-t-il indiqué. Enfin, il a souligné l’importance de la mise en œuvre du Document final de la Conférence de Samoa sur les petits États insulaires en développement (PEID) et a émis l’espoir que des mesures orientées vers l’action seraient décidées lors de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays sans littoral, qui se tiendra à Vienne (Autriche) en novembre. Nous souhaitons aussi mettre l’accent sur la nécessité de doubler l’aide à l’Afrique, a-t-il ajouté. Quant aux pays les moins avancés (PMA), il a souhaité qu’on continue à examiner le critère qui les fait sortir de cette catégorie. Il a aussi parlé de l’épidémie d’Ebola et a appelé à maintenir l’assistance nécessaire aux pays affectés.

Mme LOIS MICHELE YOUNG (Belize), qui prenait la parole au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a noté que la CARICOM s’associait aux déclarations de la Bolivie, porte-parole du Groupe des 77 (G77), et du Costa Rica, représentant la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes. Mme Young a appelé le Forum politique de haut niveau pour le développement durable à veiller à la bonne mise en œuvre du plan d’action en faveur des petits États insulaires en développement, sur lequel un consensus a été trouvé au mois d’août et qui a été adopté lors de la Conférence de Samoa. Le plan d’action intitulé « Samoa, la Voie à suivre », couvre les domaines du financement du développement, de l’allègement de la dette, de l’éradication de la pauvreté, de l’adaptation aux changements climatiques, des transferts de technologies et du renforcement des capacités.

Mme Young a particulièrement appelé à ce que les changements climatiques tiennent une place qui soit à la mesure de leur gravité dans le programme de développement pour l’après-2015. Elle a émis l’espoir que les travaux de la prochaine Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques soient couronnés de succès. Cette rencontre aura lieu en décembre prochain à Lima, au Pérou. La représentante a appelé la communauté internationale à la mobilisation pour que le total des contributions promises au Fonds vert pour le Climat atteigne 10 à 15 milliards de dollars, alors que des engagements à hauteur de 1,5 milliard de dollars ont été pris lors du récent Sommet du Secrétaire général sur le climat. « Pour parvenir à un accord sur le climat lors de la Conférence de Paris, prévue en 2015, il est vital que le Fonds vert soit plus accessible aux pays intéressés », a-t-elle ajouté.

Sur la question du développement, Mme Young a noté la « logique perverse » qui régit le processus de graduation, qui fait sortir des pays de la liste des pays les moins avancés (PMA). La graduation de la liste des PMA affecte le pays qui, auparavant, était considéré un PMA en le privant de tout accès à des prêts concessionnels, qui sont des prêts faits pour les PMA à des conditions avantageuses, a-t-elle relevé. « Nous encourageons la communauté internationale à reconsidérer les barèmes applicables à la détermination des conditions d’accès aux financements, en prenant en compte un index de vulnérabilité, avec l’objectif de faire en sorte que ceux qui ont le plus besoin de financement puissent y avoir accès », a dit Mme Young, en réitérant le soutien de la CARICOM à la mise en place d’un cadre juridique multilatéral pour les processus de restructuration de la dette.

Enfin Mme Young a noté que la CARICOM demanderait l’examen de la résolution sur le développement durable de la mer des Caraïbes, qui est déjà reconnue par l’Assemblée générale comme une région de biodiversité unique et un écosystème très fragile.

M. WILLIAM JOSÉ CALVO CALVO (Costa Rica), a déclaré, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), qu’il fallait intégrer la proposition faite par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable dans le programme de développement pour l’après-2015. Dans le cadre du processus d’élaboration de ce programme, il a souhaité que le Forum politique de haut niveau sous les auspices de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC aille plus avant dans les discussions, afin de donner des directives et des recommandations politiques aux États Membres et au système des Nations Unies. Il a également souhaité que le Forum coopère davantage avec les commissions régionales des Nations Unies et autres organisations régionales. Tout en réaffirmant le caractère intergouvernemental des négociations ayant trait au programme de développement pour l’après-2015, le représentant a souligné l’importance de la contribution des grands groupes, des mouvements sociaux et de la société civile dans ce processus.

Le financement du développement est un autre élément central du processus, a-t-il poursuivi, souhaitant que soit établi un véritable partenariat mondial qui s’appuie sur le Consensus de Monterrey, la Déclaration de Doha et le Document final de la Conférence Rio+20. Il a indiqué que la CELAC tiendrait une réunion préparatoire, en vue de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, et que celle-ci aura lieu en mars 2015, à Santiago du Chili. Tout en reconnaissant l’importance de la mobilisation des ressources financières additionnelles, il a souligné le rôle central que joue l’aide publique au développement (APD) pour aider les pays à réaliser les objectifs de développement. Le Chili préside un groupe sur les financements innovants en faveur du développement, a-t-il aussi indiqué, tout en précisant que ce genre de financement doit venir en complément des sources traditionnelles de financement du développement.

Plaidant ensuite en faveur d’un partenariat mondial en faveur du développement, le représentant de la CELAC a demandé de le renforcer en prévoyant des moyens efficaces de mise en œuvre. Il a souhaité que des objectifs financiers quantitatifs et assortis d’échéances soient fixés, en complément de ceux fixés pour l’APD et en suivant le principe de responsabilité commune mais différenciée. La coopération en faveur du développement doit en outre prendre en compte les différents niveaux de développement, et les priorités et les capacités des pays en développement, a-t-il ajouté. Le représentant a ensuite prôné la coopération dans le domaine des technologies, plaçant beaucoup d’espoir dans le mécanisme de facilitation qui devrait voir le jour en 2015. Il a aussi invité la communauté internationale à progresser dans la gestion de la dette des pays pauvres et s’est félicité de l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale, qui a décidé de créer, d’ici à l’année prochaine, un cadre juridique multilatéral applicable aux opérations de restructuration de la dette souveraine. Il a enfin exprimé tout le soutien de la CELAC aux petits États insulaires en développement (PEID) et aux pays en développement sans littoral.

M. DESRA PERCAYA (Indonésie), parlant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a salué le fait que l’Assemblée générale ait adopté une proposition concernant les objectifs de développement durable et a souhaité que ce document soit la principale base de définition du programme de développement pour l'après-2015. Il a ensuite évoqué cinq questions urgentes qui sont à l’ordre du jour de la Deuxième Commission cette année, la première étant les mesures concrètes qui permettraient de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a noté à cet égard que les pays de l’ASEAN avaient accompli de grands progrès, la région étant même celle qui a fait le plus d’avancées sur cette voie. La deuxième question urgente, a estimé le représentant, est celle du programme de développement pour l’après-2015 lui-même, qui doit se concentrer sur l’éradication de la pauvreté. Ce programme doit être transformatif et inclure des réformes systémiques, a ajouté le représentant de l’Indonésie.

M. Percaya a ensuite estimé qu’il fallait axer les débats sur le suivi des recommandations issues de la Conférence Rio+20, en mettant l’accent sur la technologie comme outil crucial de la mise en œuvre des programmes, en même temps que la finance, le renforcement des capacités et le commerce. Il a salué à cet égard les recommandations adoptées le mois dernier lors de dialogues qui se sont tenus sur la mise en place d’un éventuel mécanisme de facilitation de la promotion du développement, et pour le transfert et la diffusion de technologies propres. Les deux autres questions urgentes dont doit débattre la Commission sont, respectivement la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, dont les travaux doivent être basés sur le Consensus de Monterrey, et, enfin les changements climatiques. Le représentant a souligné à ce propos l’importance qu’il y a de respecter le principe de la responsabilité commune mais différenciée.

Pour l’ASEAN, 2015 est une année charnière, car elle verra la création de la Communauté de l’ASEAN, qui comprendra la mise sur pied d’une communauté économique, d’une communauté politique-sécurité, et d’une communauté socioculturelle. La Communauté sera régie par des principes régissant une économie de marché ouverte et inclusive, a-t-il précisé. Il a indiqué que la communauté de l’ASEAN, qui compte 600 millions de personnes, a connu une croissance économique de plus de 5% depuis 2006. Avec 9% de la population mondiale, l’ASEAN a créé l’un des plus grands marchés de l’hémisphère sud, ayant atteint plus de 2 000 milliards de dollars en volume commercial. Cela, a noté M. Percaya, a permis à l’ASEAN de contribuer à la réalisation des OMD à travers le monde jusqu’à cette année. Il a espéré que l’intégration économique des pays de l’ASEAN en 2015 permettrait à ceux-ci de contribuer davantage au programme mondial d’éradication de la pauvreté et de promotion du développement durable.

M. CHARLES P. MSOSA (Malawi), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a noté avec satisfaction que les résultats des travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable serviraient de base à la formulation des objectifs de développement durable pour le programme de développement pour l’après-2015. Il a aussi rappelé que la résolution 68/309, adoptée par l’Assemblée générale le 10 septembre dernier, et relative au « Rapport du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable », stipule que d’autres données pourraient également être prises en compte dans le cadre des négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015. Il a précisé que l’Afrique considère que l’éradication de la pauvreté devrait être le but central de ce futur programme, ajoutant que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui n’ont pas pu être réalisés devraient être intégrés dans le programme de développement en cours d’élaboration.

Le représentant a ensuite indiqué que l’une des priorités du programme de développement pour l’après-2015 doit être l’agriculture et la sécurité alimentaire, étant donné que 805 millions de personnes souffrent de malnutrition à travers le monde, selon les chiffres des Nations Unies. Il a rappelé que l’année 2014 avait été proclamée Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique, et que cela coïncide avec le dixième anniversaire du lancement du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA). M. Msosa a aussi relevé que l’Union africaine a décidé que ses membres allaient consacrer désormais 10% de leur budget national au développement agricole, une exigence qui est déjà respectée par 13 de ses États membres, s’est-il félicité. Il a ainsi appelé la communauté internationale à soutenir les programmes du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), et notamment le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine.

M. Msosa a en outre relevé que l’industrialisation de l’Afrique est un facteur clef de son développement, et il a appelé les Nations Unies à soutenir la promotion de la coopération entre pays en développement, notamment à travers la coopération Sud-Sud. Il a par ailleurs déclaré que les changements climatiques sont un sujet de première importance pour l’Afrique, dont les deux tiers de la superficie sont constitués de régions désertiques et de terres arides. Il a ajouté que la région est touchée en permanence par des sécheresses sévères, notamment dans la Corne de l’Afrique et dans le Sahel. Il a ainsi invité la communauté internationale à apporter son soutien à la mise en place de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. M. Msosa a ensuite souhaité que la COP20, prévue à Lima, au Pérou, au mois de décembre de cette année, et la COP21, qui aura lieu à Paris en décembre 2015, permettent de trouver un accord sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre qui serait juridiquement contraignant pour pouvoir faire face aux changements climatiques. Il a promis que l’Afrique était prête à apporter sa contribution dans la lutte contre les changements climatiques, et il a souhaité que les pays industrialisés puissent également y jouer un rôle de premier plan. Il les a notamment invités à fournir des moyens adéquats, y compris les moyens financiers, et à veiller à assurer un bon transfert de technologies vertes, pour renforcer les mesures d’atténuation et d’adaptation nécessaires aux effets des changements climatiques dans les pays en développement. M. Msosa a aussi invité les pays développés à respecter l’engagement qu’ils ont pris de fournir 100 milliards de dollars par an au Fonds vert pour le climat d’ici à l’an 2020.

Le représentant a également appelé à la mise en œuvre complète du Programme d’action d’Istanbul pour le développement des pays les moins avancés (PMA), ainsi qu’à celle des résultats de la troisième Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui a eu lieu à Samoa en début du mois dernier. M. Msosa a en outre dit que le Forum politique de haut niveau pour le développement durable sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC) est la « plateforme naturelle pour le suivi des progrès qui seront accomplis dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015 » lorsque celui-ci sera adopté. Il a ensuite déclaré que le Groupe des États d’Afrique estime que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui aura lieu l’an prochain à Addis-Abeba, en Éthiopie, devra produire une plateforme unique pour les questions de financement du programme de développement pour l’après-2015. Il a aussi relevé que les partenariats sont un outil clef pour la communauté internationale dans la résolution des questions d’intérêt international telles que la lutte contre les pandémies, comme celle causée par le virus Ebola, ou dans la résolution de questions majeures comme celle de la restructuration de la dette souveraine des États. M. Msosa a enfin appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière de financement du développement en versant 0,7% de leur produit intérieur brut à la cause du développement, dont 0,15% en faveur des PMA.

Mme MARLENE MOSES (Nauru), qui intervenait au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a demandé d’intégrer le suivi de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) dans le programme de développement pour l’après-2015 et dans l’agenda des travaux de la Deuxième Commission. Entre toutes les exigences de ce programme, les réalités des PEID telles qu’elles ont été énoncées dans le Document final « Samoa, la Voie à suivre » doivent rester au centre des travaux, a-t-elle demandé. Elle a ensuite rappelé les vues et les ambitions des PEID en ce qui concerne le programme de développement pour l’après-2015, ces pays souhaitant notamment être reconnus comme des cas particuliers en matière de développement durable du fait de leurs vulnérabilités particulières. Cela exige de la part des pays développés qu’ils soutiennent les efforts des PEID dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015, a indiqué la représentante.

Il faut, a-t-elle ajouté, créer un climat mondial propice en tenant compte du Programme d’action de la Barbade, de la Stratégie de Maurice et des orientations de Samoa. Le programme de développement pour l’après-2015 doit prendre en compte le développement durable à tous les niveaux et intégrer ses dimensions économique, sociale et environnementale, a poursuivi la représentante. Elle a aussi plaidé en faveur d’un pacte mondial qui reflète la volonté politique des PEID, afin de soutenir leurs efforts de résilience et de compétitivité. Ces pays, en tant que gardiens des océans, doivent définir eux-mêmes les stratégies relatives au développement durable des mers, a-t-elle estimé, en se basant sur les pêches, le tourisme côtier, l’exploitation éventuelle des ressources des fonds marins et les énergies renouvelables.

La représentante de Nauru a aussi plaidé en faveur du transfert de technologies en demandant aux pays développés de respecter les engagements qu’ils ont pris dans ce domaine. Rappelant par ailleurs que les PEID détiennent des savoirs traditionnels, elle a demandé de mettre en place des mécanismes de protection de leurs patrimoines culturels et de leurs connaissances traditionnelles. Nous souhaitons aussi que nos pays bénéficient d’un traitement spécial et différencié dans les relations commerciales, a-t-elle ajouté. Elle a conclu son intervention en appelant à lutter contre les changements climatiques qui représentent une grave menace pour les petites îles. Elle a appelé toutes les parties à travailler d’urgence à un document final ambitieux dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

M. IOANNIS VRAILAS a déclaré au nom de l’Union européenne et de ses États membres, que, dans l’objectif de parvenir à un consensus sur le programme de développement pour l’après-2015, l’Union européenne et ses États membres entendent prendre toute leur part au travail à accomplir et participeront aux discussions portant sur les moyens de la mise en œuvre de ce programme, y compris son financement. Les objectifs définis devraient impliquer l’action de tous les pays, a-t-il souligné.

Concernant la question des changements climatiques, le représentant a appelé à ce que de nouveaux progrès soient accomplis lors de la prochaine Conférence des États parties prévue à Lima. Les progrès à accomplir à Lima devraient permettre l’adoption, à Paris en 2015, d’un accord global, exhaustif et juridiquement contraignant sur la question des émissions de gaz à effet de serre et les autres afin de limiter la hausse de la température moyenne à la surface de la planète à moins de deux degrés Celsius (2ºC) par rapport à ce qu’elle était l’ère préindustrielle.

Le représentant a promis le soutien de l’Union européenne en faveur des pays les plus vulnérables, y compris les PMA et les autres catégories de pays fragiles et vulnérables, particulièrement, en ce qui concerne les premiers, dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, et en ce qui concerne les petits États insulaires en développement dans celle des recommandations du plan d’action « Samoa: la Voie à suivre ». En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, l’Union européenne accordera une attention particulière à la mise en œuvre des résultats à venir de la Conférence de Vienne.

Évoquant ensuite l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, le représentant a souligné que l’Union européenne restait engagée à la pleine et effective mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence sur la population et le développement.

Enfin il a noté que la légèreté relative du programme de travail de la Deuxième Commission devrait être l’occasion d’améliorer ses méthodes de travail, et d’éviter notamment que les travaux de la Commission fassent doublon avec le travail accompli par d’autres organes et entités du système de l’ONU ou autres.

M. JEAN-FRANCIS RÉGIS ZINSOU (Bénin), a pris la parole au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), et a appelé la communauté internationale à soutenir dans l’urgence la lutte contre l’épidémie à virus Ebola, ajoutant que cette crise sanitaire démontre la vulnérabilité des PMA. Il a ainsi indiqué que les PMA allaient demander aux Nations Unies de mettre sur pied un mécanisme de réaction aux urgences sanitaires auxquelles ces pays peuvent faire face. Il a ensuite dit que malgré leur responsabilité, minime, dans les changements climatiques, les PMA sont très vulnérables face aux conséquences de ce phénomène. M. Zinsou a souhaité que les accords qui seront discutés sur cette question au cours des COP20 et 21 prévues respectivement à Lima, au Pérou, et à Paris, en France, permettent d’apporter un soutien aux PMA dans le cadre des mesures d’adaptation. Ceci devrait notamment être rendu possible par le respect des engagements de financement pris en la matière et par les transferts vers les PMA de technologies et des savoir-faire adéquats.

Le représentant a en outre salué l’embellie économique vécue par les PMA, qui ont connu une croissance globale de 5,6% en 2013, alors que l’année 2012 y avait donné lieu à une croissance de 4,3%. Il a précisé néanmoins que peu de PMA ont atteint un taux de croissance de 7% comme cela avait été stipulé dans le Programme d’action d’Istanbul. Il a aussi déploré le fait que les PMA ne jouissent pas d’une représentation équitable au sein des organes de gouvernance internationale. M. Zinsou a d’autre part regretté que l’aide publique au développement prévue pour 2014 doive diminuer de 5%, et il a rappelé aux partenaires de développement qu’il est important qu’ils respectent l’engagement qu’ils avaient pris d’octroyer une partie de l’APD au PMA. Sur le plan du commerce international, M. Zinsou a noté que les exportations des PMA ont atteint 232,7 milliards de dollars en 2012, soit une augmentation de 0,7% par rapport à l’année précédente. Il a également relevé que 83% des exportations des PMA vers les pays développés en 2011 se sont faites sous le principe de l’accès aux marchés en franchise de droits et hors quota. Il a rappelé que ce taux devrait être de 100% comme cela avait été agréé dans le cadre de l’Initiative Tout sauf les armes.

Le représentant a par ailleurs demandé l’annulation totale de la dette extérieure des PMA, notamment en ce qui concerne les dettes multilatérales et bilatérales. Il a appelé les débiteurs de ces pays, qu’ils soient débiteurs publics ou privés, à adopter des mesures visant à faciliter les financements des programmes de développement des PMA, notamment dans le secteur des infrastructures. Il a aussi déclaré que l’accès aux sources d’énergie, notamment celles renouvelables, et l’accès aux technologies écologiquement viables, étaient essentiels pour les PMA dans leur souci de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs de développement durable. Parlant du programme de développement pour l’après-2015, M. Zinsou a dit qu’en dépit de nombreuses cibles déjà prédéfinies, ce programme ne tenait pas encore compte de toutes les priorités des PMA. Il a en outre souhaité que la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul soit évaluée, afin, a-t-il expliqué, de mettre en place un nouveau cadre stratégique plus efficace de sa réalisation au cours de la prochaine décennie.

M. VALENTIN B. RYBAKOV(Bélarus) a averti que, bien qu’il soit possible de réduire de moitié la population vivant avec moins d’un dollar par jour, ces progrès seront inégaux selon les endroits. Il reste beaucoup de progrès à faire pour éradiquer l’extrême pauvreté, a-t-il aussi relevé. Il a noté, par exemple, que la question des ressources et celle des mécanismes efficaces à mettre en place pour éliminer cette pauvreté n’avaient pas encore été tranchées. Il a donc mis en garde la Commission contre le risque de voir les objectifs de développement durable rester lettre morte. L’éradication de la pauvreté ne sera pas possible sans l’implication des pays à revenu intermédiaire, a ajouté le représentant, tout en notant que ces pays ont besoin d’un soutien coordonné de la part des pays développés. Il a donc appelé les États Membres à se concentrer sur cette catégorie de pays.

Venant à la question de l’énergie, le représentant a relevé la nature transversale de ce sujet. Il a plaidé en faveur d’un programme énergétique global pour les Nations Unies, qui doit s’accompagner d’un mécanisme mondial transparent d’accès aux technologies permettant de générer de l’énergie renouvelable. Par ailleurs, il a demandé aux pays qui se sont engagés en matière de financement du développement de respecter leurs obligations. Il a aussi proposé que soit prévue la création d’une instance intergouvernementale de financement du développement, qui serait par exemple un organe subsidiaire de l’ECOSOC. Cette année, nous voulons que la Deuxième Commission fasse plus que de tenir son débat habituel, a-t-il lancé. Nous voulons des négociations couronnées de succès sur le développement durable.

M. PAUL SEGER (Suisse) a demandé une intensification du débat portant sur le rôle des Nations Unies et sur la façon dont l’ONU peut soutenir le programme de développement durable pour l’après-2015, appelant à une adaptation du système onusien. « Il est indispensable d’établir un lien entre le niveau des prérogatives politiques dont jouit l’ONU et son système de développement », a-t-il noté.

Le représentant de la Suisse a jugé nécessaire que la Deuxième Commission discute des moyens permettant de vérifier comment et si le système des Nations Unies soutient la mise en œuvre de l’agenda de développement durable pour l’après-2015, conformément aux termes de la résolution 67/290 de l’Assemblée générale, qui appelle à un redoublement des efforts déployés en ce sens.

Le représentant a en particulier exhorté la Deuxième Commission à revoir ses méthodes de travail, en évitant une multiplication des résolutions traitant de thèmes similaires, et en rationnalisant au mieux les points inscrits à l’ordre du jour de ses travaux, ceci afin d’adopter des résolutions moins nombreuses mais plus exhaustives.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a rappelé que cette session de travaux de la Deuxième Commission devrait être axée sur la formulation du programme de développement pour l’après-2015, ainsi que sur les voies et moyens de réaliser tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avant la fin de l’année 2015. Le développement ne sera possible qu’avec la mise sur pied et le bon fonctionnement d’un partenariat international respectant la spécificité et les besoins de chaque État, a ensuite souligné le représentant. Il a appelé les pays industrialisés à respecter leur promesse de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD). Il a en outre noté que le Forum politique de haut niveau aura un rôle majeur à jouer dans la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015. Il a par ailleurs plaidé pour que des transferts technologiques en faveur des pays en développement aient lieu, et il a appelé à la fin de l’impasse que connaît le Cycle des négociations commerciales de Doha. Le représentant a ensuite suggéré que la question de l’endettement des pays en développement soit résolue, et il a suggéré, par exemple, que les fonds illicites en provenance de ces pays transférés vers les pays riches ou vers des paradis fiscaux soient rapatriés afin d’être investis dans les programmes de développement.

M. YAŞAR HALIT ÇEVIK (Turquie) a rappelé l’engagement de la Turquie en faveur des pays les moins avancés (PMA), des petits États insulaires en développement et des pays en développement sans littoral, dont les difficultés et vulnérabilités particulières doivent faire l’objet de l’attention immédiate de la communauté internationale. Ces pays sont ceux qui tirent le moins de bénéfices de la mondialisation, alors qu’ils en supportent les conséquences les plus négatives pour la croissance, l’emploi et le bien-être des populations, a-t-il souligné.

M. Çevik a notamment annoncé qu’en signe de la solidarité de la Turquie avec les pays les moins avancés, son pays avait promis de contribuer volontairement, à hauteur de 200000 dollars, à l’établissement d’une banque des technologies et à un mécanisme de soutien aux sciences, à la technologie et à l’innovation dans les pays les moins développés, sous l’égide de l’ONU, que la Turquie se propose d’héberger. Le Conseil de recherche scientifique et technologique de Turquie a également invité les membres du Groupe d’experts de haut niveau sur ces thèmes, un groupe qui doit être prochainement nommé par le Secrétaire général, à organiser leurs réunions en Turquie, a précisé le représentant. Il a enfin souligné que le développement serait la priorité de l’action de la Turquie quand elle assumera la présidence du G-20 dans les mois qui viennent.

M. YUONUS HUSSEIN (Iraq) a remarqué que tout pays qui a une lourde dette extérieure ne peut parvenir aux OMD. Afin d’aider ces pays à mieux absorber les chocs économiques, il a conseillé de leur apporter une aide pour y favoriser les investissements locaux. Il a salué l’adoption d’une résolution par laquelle l’Assemblée générale a décidé de créer un cadre juridique international de restructuration de la dette souveraine. L’Iraq a beaucoup souffert de la lourdeur de ses dettes, a-t-il rappelé. Reconnaissant que l’APD avait aidé de nombreux pays, dont l’Iraq, à faire face aux problèmes engendrés par la crise financière mondiale, il a toutefois espéré une restructuration de sa dette. Il faut qu’il y ait une justice dans la restructuration de la dette, a-t-il précisé, notamment en faveur des groupes vulnérables comme les femmes et les enfants. Par ailleurs, après avoir souligné les conséquences qu’ont les activités terroristes sur la croissance et la stabilité, le représentant a estimé que la lutte contre le terrorisme n’était pas suffisamment mentionnée dans le rapport du Groupe de travail sur les objectifs de développement durable.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a indiqué que le Kazakhstan a élaboré un plan de sortie de la crise économique internationale à destination des Nations Unies, afin qu’il soit examiné par l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC). Il a rappelé le rôle central que devrait jouer le système des Nations Unies dans l’architecture économique et financière internationale. Il a relevé que le Kazakhstan, en tant que pays enclavé, prépare activement la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral qui aura lieu en novembre prochain à Vienne, en Autriche. Il a souhaité que cette rencontre soit l’occasion de mettre sur pied un cadre global qui permettrait de faire face aux défis qui se poseront aux pays en développement sans littoral pour la prochaine décennie. Le représentant a en outre déclaré que le Kazakhstan est engagé dans une transition vers une « économie verte », et il a exprimé le soutien de son pays à une fixation du prix du carbone. Il a annoncé que son pays accueillera, en 2017, une exposition internationale sur le thème « L’énergie de l’avenir », afin de promouvoir, a-t-il expliqué, l’utilisation de sources d’énergie renouvelables. Il a souligné que le Kazakhstan a également adopté le Programme de partenariat pour une passerelle verte, en partenariat avec de nombreux autres États. Il a enfin appelé les États Membres à soutenir le projet de résolution que le Kazakhstan va soumettre à la Deuxième Commission, et qui est un texte ayant un rapport avec le développement de la région de Semipalatinsk, autrefois vouée à la conduite d’essais nucléaires.

M. THEMBELA OSMOND NGCULU (Afrique du Sud) a souligné que son pays s’associait aux déclarations du représentant de la Bolivie, faite au nom du Groupe des 77, et du Malawi, lue au nom du Groupe des États d’Afrique. Pour l’Afrique du Sud, « un programme mondial de développement doit s’attaquer au triple défi de la pauvreté, du chômage et des inégalités que subissent de nombreux pays en développement, avec une croissance économique rapide et durable, l’industrialisation et le développement durable », a déclaré M. Ngculu.

« Ma délégation salue l’accord auquel sont parvenus les États Membres sur les modalités d’un sommet à organiser en septembre 2015 et ayant pour seul but d’adopter un programme de développement pour la période de l’après-2015 », a ajouté M. Ngculu, en soulignant que le thème de ce sommet devait rester « strictement lié au développement ».

Enfin, évoquant la troisième Conférence sur le financement du développement, dont la tenue est prévue en juillet 2015 à Addis-Abeba, M. Ngculu a insisté sur le besoin d’une augmentation des sources publiques de financement, « pour exprimer une coopération internationale accrue » entre États, même si le financement du développement repose aussi partiellement sur le secteur privé.

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a rappelé les différents rendez-vous qui auront lieu cette année et en 2015 pour permettre à la communauté internationale d’avancer sur la voie du développement durable des pays de la planète. Il a appelé à baser ces processus sur les recommandations et les engagements du Document final de la Conférence Rio+20, en privilégiant la qualité des résultats et les possibilités de les mettre en œuvre. Il a aussi souligné le droit souverain qu’a chaque pays de décider de ses propres priorités dans le cadre des stratégies de développement qu’il choisit. En outre, a-t-il recommandé, le système financier international doit faire l’objet de réformes systémiques, en vue de le rendre plus efficace et légitime. En ce qui concerne les travaux de la Deuxième Commission au cours de la présente session, M. Dehghani a indiqué que sa délégation appréciait le thème choisi pour l’organisation d’une manifestation spéciale qui portera sur le suivi du programme de développement pour l’après-2015. Enfin, en ce qui concerne l’Iran, il a mentionné les grands progrès accomplis par son pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) au niveau national, tout en soulignant l’importance du respect du droit international et des valeurs humaines qui, a-t-il précisé, ne doivent être compromis sous aucun prétexte.

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a salué les propositions faites par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable dans le cadre de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015. Il a souhaité que les futures COP20 et COP21 prévues cette fin d’année à Lima, au Pérou, et à Paris, en France, en décembre 2015, permettent d’adopter un accord international, juridiquement contraignant sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre, en respectant le principe de « responsabilité commune mais différenciée ». Il a ajouté que cet accord devrait également prendre en compte les questions telles que le financement des mesures d’adaptation aux effets des changements climatiques, le renforcement des capacités, et le transfert des technologies écologiques en faveur des pays en développement. Le représentant a exprimé le vœu qu’a sa délégation de voir la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’an prochain, permettre la levée des obstacles qui empêchent la mise en œuvre complète du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Doha sur le financement du développement. M. Boukadoum a ensuite estimé que la question de la durabilité de la dette devrait être résolue en tenant compte de la souveraineté de chaque pays, et dans le respect des objectifs de développement propres à chaque État. Il a enfin estimé que le programme de développement pour l’après-2015 ne pourrait être efficace que si des mesures comme le transfert des technologies et la délivrance de l’APD à un niveau réaliste sont respectées. Il a ajouté que ce programme pourrait également s’appuyer sur la coopération Sud-Sud, mais qu’il devait d’abord et surtout compter sur la coopération Nord-Sud, qui reste l’épine dorsale des efforts en faveur du développement au niveau international.

M. GUILHERMEDE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a relevé que les inégalités sont plus grandes que jamais à travers le monde, prenant comme exemple la situation prévalant aux États-Unis, où la tranche des 3% des personnes les plus riches a reçu 30% du revenu total du pays en 2013. Pour contrer ce phénomène, il a prôné l’adoption de politiques robustes en faveur du développement durable. Au Brésil, la mise en œuvre de politiques sociales telles que « Bolsa Familia » a permis de réduire la pauvreté. Ainsi, a-t-il précisé, plus de 40 millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté au cours d’une période de 10 ans. Si cela est plus difficile à réaliser sur le plan international, a-t-il dit, le Brésil apprécie cependant que le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable contienne un objectif sur la réduction des inégalités.

Le représentant a ensuite plaidé en faveur du transfert de technologies en soutien au développement durable, avant d’indiquer que son pays plaçait beaucoup d’espoir dans la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en juillet 2015 à Addis-Abeba, en Éthiopie. M. Patriota a par ailleurs demandé que soit renforcée et développée la coopération Sud-Sud, qui vient en complément de la coopération Nord-Sud. En ce qui concerne la dette souveraine, il a rappelé que les États Membres négocient actuellement un cadre multilatéral de restructuration. Le concept de « marge de manœuvre politique » a été renforcé dans le rapport de la CNUCED sur le commerce et le développement de 2014, a-t-il aussi noté en espérant qu’il serait reconnu plus largement. Le représentant a aussi soulevé les questions qui se posent en matière de changements climatiques, en donnant l’exemple de son pays, qui a réduit de 79% son taux de déforestation.

M. PAUL LOSOKO EFAMBE EMPOLE (République démocratique du Congo) a exprimé la satisfaction de sa délégation, face au consensus qui s’est dégagé à travers l’adoption de la proposition sur les objectifs de développement durable, ainsi qu’à travers celle du financement de la mise en œuvre des programmes y afférents. Il a aussi salué le fait que la proposition du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable servira de document de base pour le futur programme de développement pour l’après-2015. En tenant compte des méfaits qu’ont les conflits armés sur son pays, la République démocratique du Congo (RDC), le représentant a salué le fait qu’un objectif spécifique de développement durable soit consacré à la paix et la sécurité.

Il a ensuite salué l’appui technique et logistique apporté par la communauté internationale à la riposte menée contre l’épidémie à virus Ebola, dont la RDC est un des pays affectés. Il a ainsi rappelé que la RDC est victime pour la septième fois de ce virus, et que le pays a réussi à maîtriser l’épidémie sur son territoire et se tient prêt à renforcer l’appui qu’il peut offrir aux autres pays touchés. Dans le respect du principe de la prévention, M. Empole a dit que la RDC entend mettre sur pied des centres de formation pluridisciplinaires pour former un personnel de santé à même de répondre aux besoins des pays africains qui seraient touchés par ce type d’épidémie. Le représentant s’est par ailleurs félicité des avancées notables que la RDC a connues sur le plan socioéconomique, et il a demandé que soient reconnus et compensés les efforts que le pays consent pour la préservation des aires protégées, la conservation de la biodiversité, et la gestion durable des forêts.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a plaidé en faveur d’un programme de développement pour l’après-2015 « unique, universel et inclusif », qui tienne compte des différentes réalités et capacités, ainsi que des niveaux de développement respectifs des pays. Il doit aussi, a-t-elle ajouté, être basé sur des objectifs spécifiques et orientés vers des changements structurels. L’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités restent les grands défis actuels et sont les conditions indispensables au développement durable, a estimé la représentante. Elle a demandé d’adopter un nouveau programme en matière d’établissements humains, en proposant d’y intégrer la Déclaration de Medellín pour la diversité culturelle et la tolérance, fruit des délibérations de plus des 22 000 participants qui étaient présents au septième Forum urbain mondial.

Mme Mejía Vélez a aussi recommandé de prévoir le soutien d’une alliance mondiale renouvelée, avec des objectifs quantifiés et des évaluations périodiques. Cette alliance, a-t-elle précisé, devra inclure des ressources financières pour les pays en développement, notamment par le biais des promesses d’APD, ainsi qu’une solution juste et durable à la dette, un système commercial ouvert, et le transfert de technologies. Elle a espéré voir des progrès être accomplis dans l’élaboration d’un cadre juridique multilatéral de restructuration de la dette souveraine. Enfin, elle a demandé de mener à bien le processus préparatoire de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra en juillet 2015 à Addis-Abeba en Éthiopie, et a exprimé le même souhait en ce qui concerne la Conférence des Parties à la CCNUCC, dont les prochaines étapes sont la COP20, prévue cette année à Lima au Pérou, et la COP 21 qui aura lieu à Paris, en France en 2015.

Mme HADAS ESTER MEITZAD(Israël) a rappelé « qu’il n’y a pas de solution unique à appliquer dans la promotion du développement durable: c’est la leçon que nous avons apprise des OMD », a-t-elle noté. Elle a relevé avec satisfaction que la société civile était de plus en plus impliquée dans les programmes de développement. En Israël, nous estimons que l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes sont étroitement liées, a-t-elle indiqué en plaidant pour que les femmes aient la possibilité de déterminer le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir ainsi que l’espace de temps entre les naissances. Il faut, a-t-elle ajouté, se pencher sur les besoins particuliers de toutes les femmes. La représentante a ensuite invité à porter tout l’attention nécessaire aux jeunes, en les encourageant à se faire entendre. La révolution des données est un bon moyen de régler certains problèmes, a-t-elle ensuite remarqué. Elle a aussi conseillé de soutenir l’entreprenariat en faisant observer qu’il avait un effet boule de neige et renforce la confiance. Se tournant vers 2015 et au-delà, elle a demandé aux États Membres d’œuvrer de concert pour mettre en place un programme de développement durable qui soit facile à comprendre et à appliquer. Au vu des différents processus concurrents qui doivent prendre place cette année durant les travaux de la Commission, elle a demandé aux délégations de respecter les échéances fixées par le Secrétariat.

M. JIM MCLAY(Nouvelle-Zélande) a indiqué que les objectifs de développement durable devraient donner lieu à des partenariats mondiaux, notamment dans le cadre du financement pour le développement. Il a dit que dans le contexte international actuel, marqué par la transition entre les OMD et le programme de développement pour l’après-2015, le travail de la Deuxième Commission devrait rester procédural et technique, « afin de ne pas empiéter sur le travail des autres instances qui ont plus de légitimité dans ce processus ». Sur la question des dettes souveraines, il a noté que cette question qui est de la plus grande importance, notamment pour les pays en développement, mérite d’être débattue au sein des Nations Unies, « mais également en partenariat avec d’autres acteurs clefs tels que les institutions financières internationales ».

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a estimé que, pour éradiquer la pauvreté, il fallait changer le modèle économique actuel en vigueur à travers le monde, « qui est fondé sur l’exploitation d’une majorité par une minorité ». Il a demandé notamment que soit menée la réforme de l’architecture financière internationale que demande la majorité des États depuis de nombreuses années. Il a salué l’adoption de la résolution par laquelle l’Assemblée générale a décidé de créer un cadre juridique multilatéral de restructuration de la dette souveraine. Il a aussi exprimé la solidarité du Nicaragua avec l’Argentine dans sa lutte contre les fonds vautours. Le représentant a espéré que la Troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra en juillet 2015 en Éthiopie, donnerait l’occasion aux pays développés d’améliorer la politique économique et financière mondiale.

En ce qui concerne les objectifs de développement durable, M. Castillo a souhaité qu’ils soient basés sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Le programme de développement pour l’après-2015 doit être plus juste et plus solidaire, a-t-il aussi demandé, plaidant notamment en faveur du développement social participatif, de la protection de l’environnement, et du respect de la dignité de l’être humain. Il a demandé en particulier que les pays développés consacrent, comme ils s’y étaient engagés, 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD). Pour ce qui est du Nicaragua, il s’est félicité que son pays ait connu un taux de croissance de 5% cette année et de la forte participation des femmes dans la vie politique.

M. DMITRY I. MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a déclaré que les propositions du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable reflètent les opinions des États Membres en ce qui concerne l’architecture du programme de développement pour l’après-2015. Il a exprimé l’opposition de la Fédération de Russie à la volonté affichée de certains États, qui veulent universaliser le concept de développement durable tel qu’ils le perçoivent. Il a aussi souhaité que la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, prévue à Addis-Abeba, en Éthiopie, l’an prochain, permette d’adopter des mesures sur le cadre de financement du programme de développement pour l’après-2015. Le représentant s’est en outre félicité du lancement prochain de la banque de développement du groupe des BRICS (Brésil, Fédération de Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Le représentant a par ailleurs condamné les sanctions économiques unilatérales prises contre des pays tiers. Il a ensuite appelé à l’amélioration des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, ajoutant aussi que les commissions économiques régionales des Nations Unies devraient jouer un plus grand rôle, notamment en mettant à profit leur proximité spatiale avec les pays de leur région pour les assister dans l’élaboration des programmes nationaux de développement.

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a appelé la communauté internationale à innover afin d’arriver à des résultats dans la réalisation d’Objectifs du Millénaire pour le développement qui soient de bonne qualité et durables. « Nous devons renforcer les partenariats avec le secteur privé, la société civile et d’autres acteurs pour sécuriser l’accès à des solutions et à des technologies novatrices », a déclaré M. Pedersen, exhortant également les États Membres à adopter et utiliser des « mécanismes de financement novateurs, comme les financements fondés sur les résultats, pour accélérer la réussite dans la réalisation des OMD ».

Quant aux objectifs de développement durable, qui prendront le relais des OMD, ils doivent être « réalistes et ambitieux », et, comme les Objectifs du Millénaire, « peu nombreux, concrets et mesurables ». Ils doivent aussi être « gérables pour les gouvernements » et « communicables » à l’opinion publique, a souligné le représentant. Enfin, a fait valoir M. Pedersen, il est essentiel que les travaux des mécanismes de surveillance, comme le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, soient fondés sur des analyses factuelles.

Globalement, l’ONU aura un rôle important dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, mais il faudra s’assurer qu’elle est à la hauteur, a conclu le représentant norvégien, en soulignant que « le système de développement de l’ONU ne peut pas et ne doit pas essayer de tout faire ». Il se peut, a-t-il noté, que ce soit l’occasion d’instaurer des changements d’organisation plus fondamentaux que ceux recommandés par l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui est mené par l’ECOSOC. Enfin, « il faudra vérifier que nos attentes envers l’ONU correspondent » à ses ressources budgétaires.

M. VAKHTANG MAKHAROBLISHVILI (Géorgie) a énuméré plusieurs des succès atteints par son pays depuis l’annonce des Objectifs du Millénaire pour le développement: chute du taux de pauvreté de 21% à 15%, avec une baisse « significative » de l’extrême pauvreté; mise en place d’un filet de protection sociale pour les groupes les plus vulnérables, comme par exemple les foyers pauvres, les retraités âgés et les personnes handicapées; maintien d’un taux élevé de scolarisation et conduite d’une réforme scolaire visant à une mise aux normes internationales; progrès dans l’accession des femmes aux postes à responsabilité politiques, au Parlement comme au Gouvernement; division par 2 des taux de mortalité infantile et maternelle; abolition ou réduction massive des droits d’importation, et huitième place obtenue par la Géorgie dans le rapport de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (SFI), sur la liste des pays ayant mis en place des politiques et des structures favorables au secteur privé.

Évoquant les défis mondiaux restant à relever, à commencer par le réchauffement climatique, le représentant géorgien a annoncé que son pays s’efforcerait d’être neutre en carbone d’ici à 2050. Il s’est également dit favorable à la réouverture d’une nouvelle « route de la soie » favorisant le commerce entre l’Asie et l’Europe et passant par la Géorgie. « Le renforcement des communications de transport à travers la "route de la soie" est essentiel pour le développement durable du continent » (européen), a-t-il dit, et « à cet égard la Géorgie, avec ses voisins et partenaires, est un contributeur actif » via notamment la modernisation de son infrastructure de transport intérieur.

M. TARIK IZIRAREN(Maroc) a appelé à « la mise en place d’un dispositif multilatéral intégré et clair sur la restructuration de la dette souveraine des États, qui prend en compte la soutenabilité de la dette, les capacités des États et leurs besoins en matière de développement ».

Espérant que les pays qui participeront en décembre 2015 à la Conférence de Paris sur le climat s’engageront à prendre « des mesures drastiques », M. Iziraren a noté que l’accord attendu devait être fondé « sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée des États, du fait que les pays en développement, qui sont les plus touchés par les effets des changements climatiques, sont aussi ceux qui sont les moins responsables des émissions des gaz à effet de serre ».

Le représentant du Maroc a lancé un appel en faveur de la consolidation de la coopération Sud-Sud, et à sa prise en compte dans l’agenda de développement pour l’après-2015.

Mme ASTRID NAZAIRE (Haïti) a noté que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient joué un « rôle fondamental » de catalyseur des programmes de développement, en particulier à Haïti. Elle s’est félicitée de la mise en place de programmes sociaux, des progrès effectués en matière de scolarisation et du recul des taux de fécondité et de mortalité maternelle qui font qu’il est réaliste d’affirmer que d’ici à l’an prochain, les cibles majeures seront atteintes ou proches de l’être. « Toutefois, beaucoup reste à faire pour l’éradication de l’extrême pauvreté », a-t-elle ajouté.

Quelques semaines après la tenue de la Conférence sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui été organisée à Samoa, Mme Nazaire a souligné que les difficultés et vulnérabilités uniques que connaissent ces pays justifiaient à nouveau que l’accent soit mis sur leurs besoins financiers, technologiques et commerciaux.

Enfin, elle a noté que « des pistes ou mécanismes de financement novateurs éventuels comme le partenariat avec le secteur privé ou la coopération Sud-Sud ne doivent nullement exonérer les pays les plus fortunés de leurs engagements en faveur de l’œuvre commune du développement durable pour tous ».

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a dit que le programme de développement pour l’après-2015 devrait passer par la mise en place d’un environnement pacifique, car il ne peut y avoir de développement économique et social durable sans la fin des politiques coercitives et des manœuvres militaires qui menacent la paix et la stabilité régionales et entravent la souveraineté territoriale des États souverains, comme cela se voit de nos jours. Il a ainsi appelé à la fin immédiate des sanctions unilatérales et des mesures coercitives imposées par certains pays à d’autres, et à la fin de la politisation de la coopération humanitaire à laquelle se livrent les États-Unis à l’encontre de certains pays. Il a ensuite déclaré que depuis la crise financière mondiale de 2008, il est devenu urgent de réformer le système monétaire international, jusqu’ici dominé par le dollar américain. Il a également appelé à la réforme du système de représentation des pays au sein des organes de décision de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en accordant, a-t-il préconisé, une plus grande place aux pays en développement et notamment aux pays émergents. Le représentant a par ailleurs estimé qu’un nouveau programme mondial de développement devrait avoir des objectifs clairs et prévoir des moyens de mise en œuvre qui soient en accord avec les réalités et les possibilités de chaque pays. Il a, de ce fait, expliqué que le succès des objectifs de développement durable (ODD) passera par l’établissement d’ODD nationaux qui pourraient être intégrés dans des ODD régionaux.

M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ(Cuba) a soulevé la responsabilité des pays riches, qui consacrent 1 700 milliards de dollars à des dépenses militaires pendant que 700 millions de personnes vivent dans la pauvreté extrême à travers le monde. Il a donc plaidé en faveur d’un ordre international plus juste, inclusif et équitable. Rappelant qu’il fallait, cette année, négocier un cadre juridique multinational pour la restructuration de la dette souveraine des pays en développement, il a demandé aux pays développés d’y participer de manière active et constructive. En matière de changements climatiques, il a rappelé la pertinence du principe de responsabilité commune mais différenciée, qui doit être respecté, et a invité les pays qui ont une responsabilité historique en matière d’émissions de gaz à effet de serre à faire preuve de solidarité. Le représentant a ensuite dénoncé le blocus toujours imposé par les États-Unis à son pays, tout en indiquant que cela n’avait pas empêché Cuba de progresser sur la voie du développement « et en matière de coopération envers ses pays frères ». Il a assuré que la délégation cubaine voulait contribuer de manière active aux travaux de la Deuxième Commission.

M. IBRAHIM O. A. DABBASHI(Libye) a dit que l’éradication de la pauvreté devrait rester l’objectif central du nouveau programme de développement pour l’après-2015. Il a souhaité que ce nouveau programme s’appuie sur les résultats et succès obtenus dans le cadre de la réalisation des OMD, et qu’il soit le reflet de la volonté des pays en développement et de ceux qui sont développés, notamment en droite ligne du principe de responsabilité commune mais différenciée. Le représentant a indiqué que la Libye aurait pu réaliser la plupart des OMD, n’eût été le conflit armé qui sévit dans le pays. Il a ensuite déploré la fuite des capitaux qui a lieu des pays en développement vers certains pays développés, et il a dit que la Libye entend récupérer ses fonds nationaux qui font l’objet d’un véritable pillage, afin de les investir dans les programmes de développement d’intérêt national qui pourraient également profiter aux pays voisins, diminuant ainsi les flux de migrants qui passent par la Libye pour se rendre en Europe.

M. JAUHAVA (République arabe syrienne) a demandé aux États Membres et à la Deuxième Commission de faire preuve de volonté politique pour mettre en œuvre les engagements qui n’ont pas à ce jour été respectés en matière de développement durable. Il faut, a-t-il expliqué, éliminer tous les obstacles à la réalisation des objectifs de développement, notamment en mettant fin à l’occupation étrangère, qui est le principal obstacle au développement des peuples vivant sous le joug de l’occupation. Il faut aussi lever immédiatement les mesures de coercition unilatérales imposées à des pays en développement, a-t-il insisté, arguant que ces mesures ont des effets négatifs sur le bien-être des peuples et des populations et vont à l’encontre des principes du droit international. Il faut aussi aider les gouvernements de pays touchés par le terrorisme, a prôné le représentant. Il a aussi demandé que soit renouvelé l’engagement international pris à l’issue de la Conférence Rio+20, notamment en faveur du respect du principe de responsabilité commune mais différenciée. Il faut, a-t-il ajouté, que les pays développés tiennent les promesses qu’ils ont faites en termes d’aide publique au développement (APD). Il a aussi plaidé pour la levée des obstacles posés à l’accès aux marchés des pays du Nord des produits en provenance des pays en développement.

Mme SARA LUNA CAMACHO(Mexique) a demandé que les objectifs de développement de l’après-2015 reposent sur une compréhension claire de « la nature multidimensionnelle de la pauvreté ». Pour ce qui est du Mexique, Mme Camacho a expliqué que son pays défendrait une perspective d’inclusion basée sur la protection et le respect des droits de l’homme de tous les groupes les plus vulnérables, évoquant les migrants, les peuples autochtones, les enfants, les handicapés et les femmes.

Elle a aussi indiqué que la délégation mexicaine prêterait une attention particulière aux questions environnementales, pour « corriger la dégradation des écosystèmes et conserver la biodiversité du monde ». Mme Camacho a aussi souligné la position unique dans laquelle se trouve l’ONU pour faire face à un monde où « tant de phénomènes transcendent les frontières » et exigent plus que jamais une coopération internationale.

M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a indiqué que le processus de formulation du programme de développement pour l’après-2015 devrait tenir en compte les priorités des pays en développement, notamment les PMA. Il a aussi souligné que le principe de la responsabilité commune mais différenciée, adopté par la communauté internationale à la première Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio de Janeiro au Brésil, plus connue sous le nom de Conférence de Rio ou « Sommet de la Terre », devrait être au cœur de l’élaboration des objectifs de développement durable et des cibles qui les accompagnent. M. Haniff a déclaré que la Malaisie a réalisé pratiquement tous les huit OMD, et que le pays envisage désormais son passage au stade de pays développés et de pays à haut revenu d’ici à l’année 2020. Il a par ailleurs appelé au renforcement de l’architecture financière internationale, afin d’éviter que ne se reproduisent les effets désastreux de la crise financière et économique mondiale de 2008. Le représentant a enfin exprimé la volonté de la Malaisie de promouvoir la coopération Sud-Sud, qui se présente comme un complément et non un substitut à la coopération Nord-Sud.

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a dit souhaiter que le futur rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur les objectifs de développement durable soit ambitieux et équilibré, afin que les futures négociations intergouvernementales puissent le prendre pour référence en ce qui concerne la formulation du programme de développement pour l’après-2015. Il a relevé que le financement du développement est un sujet distinct mais intimement lié au programme de développement pour l’après-2015, et il a appelé la communauté internationale à éviter d’éventuelles duplications dans la poursuite de ces deux processus internationaux. Il a également mis en garde contre les possibilités de doublons entre les travaux de la Deuxième Commission et ceux engagés par d’autres organes en vue de préparer le programme de développement pour l’après-2015 et la troisième Conférence internationale sur le financement du développement. Le représentant a noté qu’en mars 2015, le japon va accueillir la troisième Conférence mondiale sur la réduction des risques de catastrophe à Sendai, localité qui avait été particulièrement affectée par le tremblement de terre et le tsunami de 2011. M. Minami a relevé que les recommandations de la Conférence seraient une contribution au programme de développement pour l’après-2015.

 

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