En cours au Siège de l'ONU

Soixante-neuvième session,
3e séance – matin
AG/J/3476

Sixième Commission: les États s’inquiètent du nombre croissant de combattants étrangers dans les organisations terroristes

Le recrutement de plus en plus important de combattants étrangers dans des organisations terroristes a suscité l’inquiétude de nombreuses délégations de la Sixième Commission (Commission des questions juridiques) qui a poursuivi, ce matin, l’examen des mesures visant à éliminer le terrorisme international.

Le représentant du Maroc a jugé « alarmant » ce phénomène des combattants terroristes étrangers, rappelant qu’il s’est intensifié récemment avec les flux vers l’Iraq et la Syrie, et qu’il dépasse les 15 000 combattants issus de plus de 80 pays.  Il en résulte une menace réelle pour de nombreux pays, y compris quand ces combattants rentrent ensuite chez eux, comme l’a rappelé le Pérou, qui a en outre estimé que la présence de ces combattants pouvaient allonger la durée des conflits auxquels ils participent.

Le Maroc, mais aussi la Turquie et le Monténégro ont estimé qu’il était crucial de rechercher les causes profondes de l’attrait du terrorisme auprès des jeunes.  Les zones de conflit et l’atmosphère qui en découle attirent ces jeunes, mais ce ne sont sûrement pas les seules causes, a estimé le représentant de la Turquie.

Plusieurs délégations ont mis l’accent sur la prévention, afin d’éviter que des jeunes ne subissent un « lavage de cerveau » de la part des groupes terroristes.  L’Indonésie a préconisé de prévenir la propagation des idéologies terroristes par la promotion de la paix et de la tolérance dans la coopération internationale et a présenté son programme de dialogue entre des terroristes déjà condamnés et les chefs religieux modérés dans le cadre de programmes de déradicalisation.  De tels programmes prévoient la réhabilitation, la réintégration et la rééducation des terroristes déjà condamnés, a expliqué l’Indonésie.  Dans le même ordre d’idée, le Maroc a expliqué qu’il accueille de jeunes imams de nombreux pays africains, tels que le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, afin de les former à un islam modéré, avec l’idée que ces imams pourront ensuite à leur tour en former d’autres.  Les Philippines ont expliqué que leurs autorités sur le terrain aident les communautés à comprendre les tenants et aboutissants du terrorisme tout en leur procurant les moyens de surveiller et d’empêcher des attaques.  Par ailleurs, un programme de paix par le football a été lancé pour rassembler des jeunes issus de régions en conflit pour les amener à transformer leur culture de violence en culture de paix. 

Un autre moyen de lutter contre ce recrutement consiste à empêcher les jeunes de se déplacer vers les zones de conflit.  Le Maroc a annoncé avoir adopté, le mois dernier, une loi pour criminaliser le voyage des jeunes vers les foyers de tension.  Par ailleurs, le pays a lancé un programme de lutte contre la précarité sociale et la promotion du développement.  Le Bangladesh a, lui aussi, expliqué que sa stratégie nationale antiterroriste visait à éduquer les jeunes et les femmes et à leur offrir des emplois.

Anéantir les groupes terroristes n’est pas tâche facile, d’autant moins qu’ils utilisent à présent les ressources des nouvelles technologies et de l’Internet, a toutefois mis en garde Sri Lanka, qui a en outre estimé que les horribles méthodes et la brutalité de l’État islamique n’avaient pas été inventées par ce dernier, qui ne fait que copier des modèles existants.  Comme de nombreuses autres délégations, Sri Lanka a rejeté toute tentative de tels groupes de s’associer à des religions, y voyant des efforts cyniques pour monter les unes contre les autres des communautés.

Face à ce monstre à plusieurs têtes, qui se nourrit de l’extorsion et du financement illicite, de nombreux intervenants ont mis en avant le renforcement de la coopération internationale, seul susceptible de fournir un rempart efficace.  À cet égard, plusieurs délégations se sont félicitées, à l’image de l’Inde, de l’adoption de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité le 24 septembre dernier.  Le fait que plus que 100 États Membres se soient portés coauteurs de ce texte démontre clairement leur souhait de voir les Nations Unies jouer un tel rôle dirigeant, a estimé le Japon.  Israël a vu dans cette adoption un exemple fort de la manière d’utiliser les mécanismes existants pour contrer les menaces nouvelles et émergentes.

Comme de nombreuses autres délégations, Israël a en outre apporté son appui à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, tout en saluant l’appel lancé en faveur d’une mise en œuvre équilibrée et intégrée de ses quatre piliers. 

Plusieurs délégations ont également soutenu le projet de convention générale sur le terrorisme international.  L’Afrique du Sud a toutefois regretté que, depuis 2000, les négociations sur le sujet soient bloquées en raison des désaccords sur la définition du terrorisme.

La Sixième Commission achèvera demain l’examen de la question des mesures visant à éliminer le terrorisme international avant de commencer l’examen de son point de l’ordre du jour intitulé «  Renforcement et coordination de l’action des Nations Unies dans le domaine de l’état de droit ».

 

MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/69/209)

Déclarations

M. YIDNEKACHEW G/MESKEL ZEWDU (Éthiopie) a affirmé que le terrorisme était l’un des pires défis auquel le monde est confronté.  Il a estimé qu’il fallait intensifier les efforts de lutte contre ce fléau par des mesures concertées.  L’utilisation de réseaux tels que l’Internet permet à des groupes de recruter des terroristes et ceci n’est pas nouveau, a ajouté le représentant, qui a rappelé que l’Éthiopie fait face au terrorisme depuis de nombreuses années.  Les organisations internationales ont un rôle à jouer dans cette lutte, a-t-il estimé.

Le représentant a souligné que son pays avait pris plusieurs mesures de lutte contre le terrorisme au niveau national.  Parmi celles-ci figurent des mesures législatives qui permettent d’imposer des peines d’emprisonnement mais aussi la peine de mort pour des actes de terrorisme; un cadre légal au niveau interinstitutionnel; une coopération avec Interpol et des mesures administratives.  En conclusion, M. Zewdu a réitéré son engagement à coopérer avec l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  « Nous pensons que la lutte contre le terrorisme ne peut être efficace que dans le cadre d’une vaste coopération internationale », a-t-il conclu. 

M. PHAM QUANG HIEU (Viet Nam) a noté qu’en dépit des progrès accomplis dans la lutte contre le terrorisme, ce phénomène ne continuait pas moins de représenter une menace grandissante pour la paix et la sécurité internationales.  Pour sa part, a-t-il dit, son gouvernement a adopté une attitude intransigeante face à ce fléau, dans le strict respect des principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et de l’état de droit.  L’an dernier, il a adopté une loi sur l’antiterrorisme qui fixe à la fois un cadre juridique et les principes de la coopération internationale dans ce domaine.  Au niveau régional, le Viet Nam et le reste des États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont continué de redoubler d’efforts pour mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  En janvier dernier, le Viet Nam a ratifié la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif et la Convention internationale contre la prise d’otages de 1979, portant ainsi à 12 le nombre d’instruments pertinents auquel le pays est désormais partie.

Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a appelé à la vigilance face à la menace que fait peser le terrorisme sur le monde entier, en exhortant les États à renforcer la coopération à tous les niveaux.  Notant que cette coopération est la raison d’être de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, la représentante a observé que, depuis l’adoption de la résolution 49/60 de l’Assemblée générale en 1995, les échanges d’informations entre les États Membres et les organisations internationales et régionales ont été essentiels, permettant de contribuer aux bonnes pratiques et au renforcement des capacités des États.

Le dialogue interculturel et interreligieux est crucial pour l’élimination du terrorisme, a déclaré Mme Natividad.  Les Philippines ont été coauteurs de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité car elles sont convaincues que cette approche devrait permettre de venir à bout de l’État islamique et de son idéologie.  Les Philippines ont par ailleurs inclus dans leur législation des mesures visant à lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  Sur le terrain, les autorités aident les communautés à comprendre les tenants et aboutissants du terrorisme tout en leur procurant les moyens de surveiller et d’empêcher des attaques.  C’est dans ce contexte qu’a été lancé un programme de paix par le football, lequel a rassemblé des jeunes issus de régions en conflit pour les amener à transformer leur culture de violence en culture de paix.  En outre, les Philippines ont signé, en mai dernier, un accord avec l’Indonésie pour combattre le terrorisme, a souligné en conclusion la représentante.

M. Y. HALIT ÇEVIC (Turquie) a exprimé la solidarité de son pays envers les victimes du terrorisme et estimé que cette menace mondiale exige une réaction au niveau international.  À cet égard, les Nations Unies constituent la plateforme adaptée.  La Turquie est partie à de nombreux instruments des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme.

M. Çevic a mis l’accent sur le phénomène des combattants terroristes étrangers, estimant qu’il faut analyser les causes qui amènent les jeunes à participer à ces groupes terroristes.  Les zones de conflit et l’atmosphère qui en découle attirent ces jeunes, mais ce ne sont sûrement pas les seules causes, a estimé le représentant.  Il s’est félicité des résolutions 2170 et 2178 du Conseil de sécurité, y voyant l’illustration de la volonté de celui-ci de s’attaquer à ce phénomène.  En outre, compte tenu des liens étroits entre le crime organisé et le terrorisme, le représentant a estimé qu’il faut lutter contre le trafic de drogue et le blanchiment d’argent.  Enfin, notant que les terroristes abusent des signes religieux à des fins qui ne sont pas les bonnes, M. Çevic a rappelé qu’il est important de ne pas lier terrorisme et religion.

M. MILORAD ŠĆEPANOVIć (Monténégro) a observé que les actions nationales ne pouvaient pas à elles seules aider efficacement à la lutte contre le terrorisme.  Aussi a-t-il mis l’accent sur le rôle essentiel des Nations Unies pour empêcher de tels actes.  Le Monténégro appuie donc la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale qui représente une bonne base pour la lutte contre ce fléau.  M. Šćepanović a exprimé ses vives inquiétudes face à la recrudescence de la menace des combattants étrangers, une problématique qui a pris des proportions préoccupantes ces dernières années.  Soulignant les limites de la solution militaire dans la lutte contre ce fléau, il a salué l’adoption de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité, dont le Monténégro a été l’un des premiers coauteurs, y voyant une réponse appropriée à la menace du terrorisme.  Il a exhorté à ne pas faire d’impasse sur le respect des libertés fondamentales notamment les droits de l’homme et l’état de droit, qui constituent des piliers essentiels pour la viabilité des instruments mis en place par les Nations Unies.

M. MOHAMMED ATLASS (Maroc) a réitéré sa condamnation ferme du terrorisme sous toutes ses formes, et a rappelé qu’il ne faut pas lier le terrorisme à une religion en particulier.  Il a souligné que les groupes terroristes utilisent tous les moyens à leur disposition, tel l’Internet, pour recruter des victimes à qui ils font passer un « lavage de cerveau ».  Rappelant que le Maroc a été victime lui-même d’actes terroristes à Casablanca, en 2003, et Marrakech, en 2011, M. Atlass a déclaré que la lutte contre le terrorisme ne peut se limiter au seul volet sécuritaire.  Enumérant les mesures que son pays a prises dans cette lutte, le représentant a rappelé que, le mois dernier, le Maroc a adopté une loi pour criminaliser le voyage des jeunes vers les foyers de tension, avec pour objectif de freiner leur recrutement par les groupes terroristes.  Par ailleurs, le Roi a lancé un programme de lutte contre la précarité sociale et la promotion du développement. 

La restructuration du champ religieux constitue un autre aspect important de la lutte contre le terrorisme, a déclaré M. Atlass.  C’est pourquoi le Maroc a pris l’initiative de former des imans, y compris des imams africains, afin de prôner un islam modéré.  Des pays amis frères ont déjà bénéficié de ces formations, a précisé le représentant.  Ainsi, le Maroc accueille de jeunes imams de nombreux pays africains, tels que le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, qui pourront à leur tour former d’autres imams.  Le représentant a souligné qu’il s’agit là d’une forme de coopération Sud-Sud dans l’espace sahélo-maghrébin. 

M. Atlass a souligné que les factions telles que l’Al-Qaida au Maghreb islamique, qui s’activent à former un État islamique allant de l’Atlantique au Nil, représentent une source d’inquiétude.  Il est donc nécessaire de faire preuve de vigilance pour lutter contre le terrorisme dans cette région.  Le représentant a jugé « alarmant » le phénomène des combattants terroristes étrangers, rappelant qu’il s’est intensifié récemment avec les flux vers l’Iraq et la Syrie, dépassant les 15 000 combattants issus de plus de 80 pays.  Si d’autres régions comme l’Afghanistan et l’Afrique du Nord ont connu dans le passé ce phénomène, il est devenu aujourd’hui une menace pour d’autres pays.  Le Maroc a organisé la première réunion d’experts sur les « combattants terroristes étrangers », consacré à la police, aux contrôles aux frontières, à la justice et au partage d’informations.  Le 23 septembre dernier a été adopté le Mémorandum de La Haye-Marrakech pour les bonnes pratiques et une meilleure réponse aux combattants terroristes étrangers.  Le Maroc estime en effet que le terrorisme exige une réponse marquée par la coopération internationale.

M. AMIT HEUMANN (Israël) a déclaré que si la communauté internationale a désormais compris la nécessité d’une stratégie robuste pour contenir la menace posée par les groupes terroristes radicaux comme l’État islamique d’Iraq et du Levant, elle doit adopter la même démarche avec les États finançant le terrorisme comme l’Iran, pays qui présente un grand danger pour la paix et la sécurité internationales.  Le représentant a ensuite énuméré « les empreintes de l’Iran dans des centaines de campagnes de terreur qui ont coûté la vie à des milliers de gens innocents en Afrique, en Europe, en Amérique latine » et la présence de l’Iran en Syrie et à Gaza, pour conclure qu’il « est de notre devoir d’empêcher l’Iran d’acquérir la capacité de produire l’arme nucléaire ». 

Face au Hamas, M. Heumann a réaffirmé le ferme engagement d’Israël contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et quelles que soient ses motivations.  Plus généralement, il a ajouté qu’Israël reconnaît et appuie le rôle central des Nations Unies dans cette lutte au niveau international.  À cet égard, il s’est réjoui de l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a salué l’appel pour une mise en œuvre équilibrée et intégrée de ses quatre piliers.  Saluant également la dernière résolution du Conseil de sécurité sur les combattants terroristes étrangers, le représentant y a vu un exemple fort de la manière d’utiliser les mécanismes existants pour contrer les menaces nouvelles et émergentes.

M. Heumann a par ailleurs indiqué qu’Israël fait de son mieux pour assurer que toute mesure prise pour combattre le terrorisme respecte ses obligations en vertu du droit international, notamment la mise en œuvre des résolutions 1373 (2001) et 1267 (1999) du Conseil de sécurité qui portent, respectivement, sur la création d’un régime contre le terrorisme et le comité de sanctions contre Al-Qaida.  Israël reste aussi disposé à apporter son aide aux États Membres en partageant son savoir-faire et son expertise en matière de lutte contre le financement du terrorisme, les enquêtes médico-légales, la protection des frontières et la sécurité de la navigation aérienne.  Le représentant a réitéré en conclusion l’appui de son pays à une convention générale sur le terrorisme international, qui devrait commencer par une définition claire du terrorisme, y compris ses manifestations et ses formes. 

M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a salué l’adoption de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité.  Notant qu’à ce jour le Comité spécial pour éliminer le terrorisme a produit un certain nombre de conventions pertinentes, il a encouragé les efforts tendant à la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international.  Il a néanmoins regretté que, depuis 2000, les négociations sur le sujet sont bloquées en raison des désaccords sur la définition du terrorisme, en particulier le type d’actes devant être assimilés ou pas au terrorisme.  En conséquence, l’Afrique du Sud recommande qu’une pause dans ce processus soit observée au niveau de l’Assemblée générale en vue de permettre aux États Membres de poursuivre les négociations afin de trouver un consensus.  Pour le représentant, on ne peut plus justifier le fait de se réunir continuellement à grands frais s’il n’y a pas de volonté politique d’adopter une convention générale sur le terrorisme.

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a préconisé un renforcement constant de l’approche intégrée de la lutte contre le terrorisme et a avancé deux solutions pour vaincre la menace terroriste.  La première consiste à prévenir la propagation des idéologies terroristes par la promotion de la paix et de la tolérance dans la coopération internationale.  L’Indonésie a fait des étapes dans le dialogue entre des terroristes déjà condamnés et les chefs religieux modérés dans le cadre de programmes de déradicalisation.  De tels programmes prévoient la réhabilitation, la réintégration et la rééducation des terroristes déjà condamnés.  La deuxième solution est la coopération internationale, pour laquelle la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies reste le cadre universellement reconnu. 

La capacité des États est importante dans la mise en œuvre intégrale de la Stratégie, a observé M. Percaya.  C’est pourquoi l’Indonésie continuera de jouer un rôle actif dans le renforcement des capacités des États dans la lutte contre le terrorisme à travers notamment le Centre de coopération de l’application de la loi de Jakarta.  Le Centre a déjà formé plus de 15 000 responsables de plus de 70 pays depuis 2004.  M. Percaya a ajouté qu’en dépit de la montée de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), le terrorisme ne pouvait être associé à aucune religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique.  L’Indonésie a pris des mesures pour affronter l’EIIL et son influence, y compris par son interdiction en tant qu’organisation dans le pays.  Des mesures ont aussi été prises pour décourager les gens de rejoindre ce groupe et pour encourager les modérés à dénoncer son idéologie.  Le représentant a souligné le fait que les terroristes profitent de l’instabilité, de la turbulence politique ou de l’absence d’état de droit, ce qui explique l’urgence pour les Nations Unies de résoudre les crises dans le monde, et d’aider à apporter la paix et la prospérité.  Le terrorisme ne peut pas être défait par la puissance militaire; les seules armes contre l’idéologie terroriste sont l’éducation, le développement, l’inclusion économique et sociale, a conclu M. Percaya.  

Mme MWABA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a expliqué que la contribution de son pays à la lutte contre le terrorisme prenait différentes formes, notamment un renforcement de sa législation et la création, prochainement, d’un centre national de lutte contre le terrorisme, qui sera chargé de fournir un cadre politique et administratif pour mettre en œuvre les lois nationales, la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et les résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité. 

Pour la représentante, plusieurs instruments juridiques internationaux doivent être ratifiés et activement mis en œuvre par le plus grand nombre d’États possible, et tout particulièrement la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, l’Amendement à la Convention sur la protection physique des matières nucléaires, le Protocole de 2005 à la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime, la Convention sur la répression des actes illicites dirigés contre l’aviation civile internationale, ainsi que ses Protocoles.  Mme Kasese-Bota a réaffirmé l’importance de mettre au point une convention générale sur le terrorisme international et a encouragé les États Membres à coopérer pour y parvenir dans les meilleurs délais.

M. KOUSSAY ABDULJABBAR ALDAHHAK (République arabe syrienne) a déclaré que son pays condamnait les actes terroristes sous toutes leurs formes et quelque soient leurs motivations.  Il a estimé qu’à cet égard les Nations Unies constituent le forum international adéquat pour éliminer la menace du terrorisme. 

La menace du terrorisme, son attaque contre la Syrie et son expansion vers le reste du monde constituent désormais une réalité à laquelle la communauté internationale doit faire face, a déclaré le représentant.  M. Aldahhak a dénoncé les États du monde qui utilisent le terrorisme pour développer leur politique, ajoutant qu’ils sont bien connus.  Que ces gouvernements envoient des mercenaires en Syrie n’est plus un secret pour personne, a ajouté le représentant, qui a estimé que la communauté internationale était restée silencieuse jusqu’à ce que ces groupes terroristes menacent le reste du monde.  Face à cette situation, le représentant a affirmé être prêt à coopérer avec toute organisation régionale.  Rappelant que son pays est partie à 10 conventions internationales de lutte contre le terrorisme, il a affirmé que la Syrie poursuivra ses efforts pour lutter contre le terrorisme.  Il a toutefois estimé que les efforts internationaux ne suffiront pas tant que la politique de « deux poids deux mesures » perdurera et tant que l’on ne tiendra pas compte de la politique de terrorisme d’État menée par Israël.  Il est important que tous ceux qui luttent contre le terrorisme aient à l’esprit que le dialogue est une des clefs de la lutte contre ce fléau, a conclu M. Aldahhak. 

M. WANG MIN (Chine) a apporté son soutien à la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme, qui devrait s’appuyer selon lui sur plusieurs principes, à commencer par le maintien d’une tolérance zéro à l’égard de tous les actes terroristes.  Il a ensuite préconisé pour les États de continuer à agir dans le strict respect du droit international, soulignant la nécessité pour nombre d’entre eux de devenir partie aux 13 conventions des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme, de manière à renforcer le droit international pertinent.  En outre, a poursuivi le représentant, les Nations Unies et le Conseil de sécurité doivent devenir les fers de lance de la lutte antiterroriste, avec comme feuille de route la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Pour M. Wang, il faudrait également améliorer la mise en œuvre de politiques intégrées, en mettant un accent sur la répression des organisations terroristes qui utilisent l’Internet pour diffuser des supports audiovisuels incitant à la terreur et à la violence.  Le représentant a ensuite dénoncé les agissements terroristes du Mouvement islamique du Turkestan oriental, qui aurait perpétré selon lui de violentes attaques en Chine ces dernières années.

Mme Tanieris Dieguez Lao (Cuba) a réitéré la volonté de son pays de lutter contre le terrorisme sous toutes les formes.  Elle s’est déclarée fermement opposée aux actes de certains États qui, par le biais de l’Internet et des médias, encouragent la haine contre d’autres peuples et cultures, en violation des principes de la Charte des Nations Unies.  Rejetant l’ingérence de certains États dans les affaires intérieures d’autres pays, la représentante a condamné l’appui financier et militaire apporté par certains États à des groupes civils ou armés visant à renverser des gouvernements légitimes.

Mme Dieguez Lao a par ailleurs dénoncé la publication en juin dernier par le Département d’État des États-Unis d’une « liste noire » sur laquelle figure Cuba au motif que ce pays parraine le terrorisme.  Se défendant des accusations portées contre son pays, la représentante a assuré que Cuba n’offrirait jamais l’asile à des terroristes.  Bien au contraire, a-t-elle déclaré, Cuba a été victime de nombreux actes terroristes fomentés depuis les États-Unis, lesquels ont fait 3 478 morts et 2 099 blessés.  Mme Dieguez Lao a accusé les États-Unis de recourir au terrorisme d’État pour s’opposer à ses adversaires, et de faire usage de drones armés pour commettre des exécutions extra-judiciaires sur des territoires souverains.  Cuba a demandé que son pays soit exclu de la liste arbitraire des pays finançant le terrorisme, car cela représente un affront pour Cuba et discrédite les États-Unis.

M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a rappelé l’appui de son pays au travail de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), aux organes de renforcement de capacité et à la coordination au niveau international dans la lutte contre le terrorisme.  Il a réitéré son soutien à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, dans laquelle la Thaïlande voit un cadre inclusif de coopération internationale entre les États, les organisations non gouvernementales et la société civile.  Par ailleurs, la Thaïlande a ratifié neuf des 16 Conventions et Protocoles de lutte contre le terrorisme des Nations Unies et prend les mesures nécessaires pour devenir partie aux instruments restants.  De plus, la Thaïlande a rejoint l’Initiative de sécurité contre la prolifération nucléaire depuis novembre 2012. 

Au niveau régional, la Thaïlande travaille étroitement avec les autres États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) à la mise en œuvre effective des mesures régionales contre le terrorisme ainsi que des obligations internationales.  Elle a aussi renforcée la loi et le contrôle des sources de financement du terrorisme.  Le représentant a en outre déclaré que, face aux menaces terroristes à la paix et à la sécurité internationales, « nous devons continuer nos efforts par la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le terrorisme ».  M. Sinhaseni a estimé en conclusion que, face aux nouvelles formes du terrorisme notamment la possibilité pour les groupes terroristes de posséder des armes de destruction massive, la nécessité de la convention générale sur le terrorisme international est évidente.

M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a rejeté le terrorisme sous toutes ses formes comme un « un fléau qui menace toutes nos sociétés ».  Il a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la conclusion d’une convention générale sur le terrorisme international.  En tant que pays qui a souffert de la violence de groupes terroristes durant deux décennies, le Pérou est décidé à lutter contre le terrorisme et en particulier contre les groupes qui leur servent de couverture.  Le Pérou exprime sa préoccupation face au phénomène des combattants terroristes étrangers, qui peuvent allonger la durée des conflits et qui menacent leurs États d’origine.

M. AMADU KOROMA (Sierra Leone) a formulé 10 recommandations pour lutter contre le terrorisme.  Les sources de financements des organisations terroristes devraient être identifiées et bloquées, les terroristes ne devraient pas avoir accès aux armes et munitions, la coopération et le partage d’informations entre les États sur les activités terroristes devraient être renforcés, le renforcement de capacités des petits pays dans le renseignement sur le terrorisme devrait être intensifié, les États devraient accélérer l’adoption de lois contre le terrorisme, les capacités des petits États devraient être augmentées pour leur permettre de mieux lutter contre le blanchiment d’argent, la coordination des stratégies des organisations régionales et sous-régionales devrait être renforcée, le soutien et la réhabilitation des victimes du terrorisme international devraient être priorisés, les pays qui soutiennent, financent, forment et offrent un abri aux terroristes devraient être identifiés et dénoncés et les auteurs des crimes haineux de terrorisme devraient être identifiés et contraints à rendre des comptes.  La lutte contre le terrorisme devrait être menée en conformité avec le droit international, les droits de l’homme et le droit humanitaire international ainsi que l’intégrité territoriale et la souveraineté des États.  Enfin, davantage de temps et d’énergie devraient être consacrés pour mettre fin de manière définitive aux plus vieux conflits dans le monde et plus particulièrement à celui du Moyen-Orient.

Mme Annette Andrée Onanga (Gabon) a déclaré que le fléau du terrorisme appelait une réaction forte et solidaire de la communauté internationale.  « Nous devons joindre toutes nos forces pour mettre en échec la propension des groupes terroristes à vouloir contrôler des États entiers afin d’y faire régner la terreur et s’en servir pour perturber la paix et la sécurité internationales », a ajouté la représentante.  En adoptant la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies en 2006, les États Membres ont démontré leur volonté unanime à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, a rappelé Mme Onanga, qui a encouragé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier toutes les conventions et protocoles des Nations Unies qui constituent le socle juridique des mesures internationales de lutte contre le terrorisme.  En outre, pour le Gabon, l’action commune contre le terrorisme doit « s’inscrire en phase avec nos engagements en matière de respect des droits de l’homme et de lutte contre la pauvreté ».

M. AMANUEL YOANES AJAWIN (Soudan du Sud) a estimé que les actes de terrorisme à travers le monde n’ont comme dénominateur commun que la destruction des vies humaines, et a condamné le terrorisme quelles que soient ses motivations.  La lutte sera longue, mais le terrorisme finira par perdre, a estimé le représentant.  Nous sommes tous liés par l’obligation morale de lutter contre le fléau du terrorisme, a-t-il ajouté, tout en regrettant que le temps et les ressources qui doivent être consacrés à la lutte contre le terrorisme soient perdus pour des causes telles que le développement.

M. Ajawin a exprimé ses vives préoccupations concernant la durée des discussions pour arriver à la conclusion de la convention générale sur le terrorisme international.  « Nous nous concentrons sur les définitions du terrorisme alors que tant de vies sont détruites », a-t-il déploré.  Il a déclaré que l’attentat de West Gate au Kenya ne sera jamais oublié et qu’il y a aujourd’hui beaucoup de déplacements de population à cause de groupes tels que l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), ou encore le « SPLM-in-Opposition » (SPLM-IO), qui sévit au Soudan du Sud.  La lutte contre ces groupes terroristes requiert une force robuste et efficace et demande beaucoup d’implications de la part des pays et des institutions, a fait observer le représentant.

M. Ajawin a exprimé sa préoccupation concernant le nouveau mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui a de grandes implications sur les services apportés à la population.  Le nouveau mandat n’autorise pas la Mission à soutenir des requêtes de la part des partenaires locaux ou nationaux pour assistance dans d’importantes activités connectées à des activités gouvernementales, notamment dans le domaine de la sécurité, a fait observer le représentant, qui a demandé à ses partenaires à continuer à aider son pays à mettre en place ses institutions.

M. Chaganti Koteswara Rao (Inde) s’est félicité du cadre normatif que le Conseil de sécurité a été en mesure d’adopter lors de la réunion de haut niveau du 24 septembre dernier sur le phénomène des combattants terroristes étrangers en adoptant la résolution 2178 (2014).  Soulignant l’importance pour l’Assemblée générale de mettre au point une convention générale sur le terrorisme international, il a apporté son soutien au projet de texte proposé par le Coordonnateur du Comité ad hoc en 2007.  M. Rao a également exprimé l’appui de sa délégation au renforcement de la coopération et à l’échange d’informations dans le cadre de la lutte antiterroriste, notamment au travers du Groupe d’action financière (GAFI).  Au niveau régional, l’Inde a fait valoir l’existence de la Convention régionale sur la répression du terrorisme adoptée en 1987 par l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR) et son Protocole facultatif de 2004 sur le financement du terrorisme, ainsi que la Convention sur l’assistance mutuelle dans le domaine pénal de 2008.  Au niveau national, l’Inde a adopté plusieurs lois, dont une qui englobe les différents aspects de lutte contre le terrorisme.  En outre, en 2010, elle s’est dotée d’une législation réglementant la surveillance de toutes les contributions étrangères reçues par des organisations non-gouvernementales et religieuses, éducatives et caritatives.

M. A.K. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a souligné que son pays pratiquait une tolérance zéro à l’égard du terrorisme et menait une lutte sans relâche pour l’extirper de la société.  Ces efforts du Gouvernement dans ce domaine ont évité au Bangladesh des actes terroristes depuis bientôt six ans, s’est-il félicité.  Le représentant a expliqué que son pays a mis en place une stratégie antiterroriste, laquelle a permis notamment d’éduquer les jeunes et les femmes et de leur offrir des emplois.  Il a également annoncé que son pays appliquait scrupuleusement la résolution 1267 du Conseil de sécurité en interdisant les activités sur son territoire des groupes figurant sur la liste fixée par le Comité établi par la résolution.  À cela s’ajoute le renforcement des activités des agences de sécurité nationales par des techniques modernes de formation et des dotations en équipements.

Le représentant a lancé un appel à poursuivre les négociations en vue de conclure rapidement un accord sur une convention générale sur le terrorisme international.  Il a proposé que la convention s’attaque aux causes profondes du terrorisme, y compris les disparités économiques et l’imposition de valeurs étrangères.  Il a ajouté que le terrorisme provenait notamment de la haine et qu’il était donc crucial de promouvoir la tolérance et le renforcement de l’harmonie entre les peuples. 

M.PALITHA KOHONA (Sri Lanka) a constaté qu’une fois de plus le terrorisme fait son entrée dans l’ordre du jour des Nations Unies.  Il a cependant estimé que les horribles méthodes et la brutalité de l’État islamique n’ont pas été inventées par ce dernier, qui ne fait que copier des modèles existants.  Le Sri Lanka ne connaît que trop bien ces méthodes, car le pays a expérimenté la violence des groupes terroristes durant trois décennies, a ajouté le représentant.  Anéantir ces groupes terroristes n’est pas une tâche facile, d’autant moins qu’ils utilisent à présent les ressources des nouvelles technologies et de l’Internet, a ajouté M. Kohona.

Le représentant a rejeté les tentatives de ces groupes de s’associer à des religions, y voyant des efforts cyniques pour montrer les unes contre les autres des communautés.  Face à ce monstre à plusieurs têtes, qui se nourrit de l’extorsion et du financement illicite, seul le renforcement du multilatéralisme peut être un rempart efficace, a-t-il déclaré.  Le représentant a réaffirmé l’engagement de son pays envers la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et a rappelé que Sri Lanka est partie à 13 conventions multilatérales de lutte contre le terrorisme.  En conclusion, il a réaffirmé le soutien de son pays aux Nations Unies en tant que force dirigeante de la campagne mondiale contre le terrorisme.

M. KAITARO NONOMURA (Japon) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes, avant d’estimer que l’État islamique représente une menace grave pour la paix dans le monde.  Il faut lutter en priorité contre le financement du terrorisme, a déclaré le représentant, qui a souhaité que les Nations Unies soient à la pointe de lutte contre ce fléau.  Le fait que plus que 100 États Membres se sont portés coauteurs de la résolution 2178 (2014) du Conseil de Sécurité montre clairement le souhait des États Membres de voir les Nations Unies jouer un tel rôle dirigeant, a estimé M. Nonomura.

M. GIRMA ASMEROM (Érythrée) a déclaré que la lutte contre le terrorisme devait être respectueuse du droit international.  Les Nations Unies et les organisations régionales devraient y jouer un rôle important.  Dans la Corne de l’Afrique, l’Érythrée reste un pays stable et en paix.  En dépit des défis sécuritaires dans la région et des sanctions injustes imposées au peuple érythréen pour des raisons politiques, le Gouvernement a maintenu la cohésion sociale en poursuivant une politique centrée sur l’inclusion.  Pour combattre tout type d’extrémisme et de terrorisme, l’Érythrée, qui est composée de 50% de chrétiens et de 50% de musulmans, a mis en place des mesures législatives et des actions concrètes.  Elle a soumis son rapport national au Comité contre le terrorisme, conformément à la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité.  Récemment, elle a aussi introduit une « Proclamation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et contre le financement du terrorisme ».  Après avoir rappelé l’appartenance de son pays à la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, M. Asmerom a souligné qu’une réponse mondiale unifiée reste nécessaire pour combattre efficacement le danger posé par les terroristes.  L’intensification de la coopération en matière de partage d’informations et d’échanges de meilleures pratiques entre les pays et les différentes parties prenantes est aussi essentielle, a-t-il conclu.

M. FETHI METREF (Algérie) a souligné l’importance de trouver une définition exacte du terrorisme, laquelle ne doit pas s’écarter de l’esprit de la Charte des Nations Unies et du droit international.  Il a également mis en garde contre la confusion entre les actes terroristes et la lutte des peuples sous occupation étrangère pour l’autodétermination.  Il a également réitéré son appui à la tenue d’une conférence de haut niveau sous les auspices des Nations Unies en vue de formuler une vision commune pour éliminer le terrorisme sous toutes ses formes. 

Le représentant a fait valoir la nécessité d’actualiser la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies au regard des nouvelles tendances de ce fléau.  Il a réaffirmé le refus de son pays de verser des rançons en cas de prises d’otage, du fait qu’elles constituent une source de revenus pour les groupes terroristes, et a souhaité que la même approche soit adoptée par tous les États Membres.  L’Afrique, a-t-il ajouté, a réaffirmé son engagement à lutter contre le financement du terrorisme lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, laquelle a également appelé à la tenue d’une réunion de haut niveau pour identifier les mesures pratiques pour régler de manière efficace le problème du terrorisme.  L’Algérie a proposé d’abriter une telle réunion, a-t-il annoncé.  M. Metref a déclaré que son pays continuait de contribuer à la stabilisation et à la promotion de la paix dans la région du Maghreb, le nord du Mali et la région du Sahel dans le strict respect des principes universels de l’état de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires internes.

M. AMMAR AL-KHALIDY (Iraq) a condamné le terrorisme quelles que soient ses formes et ses motivations.  Il a rappelé que ce fléau a frappé de nombreuses sociétés civilisées, y compris son propre pays.  Il a estimé que pour combattre de façon globale le terrorisme, une stratégie unifiée qui se concentre sur les Nations Unies est nécessaire.  Il faut prendre des mesures efficaces, en particulier par le biais de la coopération internationale, pour traduire en justice les terroristes dans leurs pays d’origine où dans le pays où ils ont perpétré leurs forfaits.  Le représentant a émis l’espoir que les conférences sur la lutte contre le terrorisme seront reconduites d’années en années.  Il a demandé la création d’une journée internationale d’hommage aux victimes du terrorisme.

L’État islamique mène des actes barbares contre les iraquiens et contre des monuments culturels, a déclaré le représentant, pour qui la stratégie du groupe terroriste consiste à viser l’État et la civilisation.  Le représentant s’est félicité des stratégies mises en place pour aider l’Iraq dans sa lutte contre l’État islamique.  Il a constaté que, bien que les Nations Unies luttent contre le terrorisme depuis des décennies, leurs efforts n’ont pas suffi à l’éradiquer.  Il faut donc identifier les raisons qui mènent au terrorisme et se mettre d’accord sur une définition du terrorisme, a conclu le représentant.

 

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