Troisième Commission: les délégations représentées par des jeunes appellent les gouvernements à investir davantage dans l’éducation
Les jeunes représentant leurs pays devant la Troisième Commission se sont mobilisés en force, aujourd’hui, pour appeler les États Membres à améliorer l’éducation qui leur est dispensée, mais également pour assurer leur pleine participation aux processus de prise de décisions.
Alors que l’Organisation mondiale du Travail (OIT) chiffre à 75 millions le nombre de jeunes actuellement au chômage, le délégué de la jeunesse du Sri Lanka a argué devant la Commission chargée des questions sociales, culturelles et humanitaires, laquelle achevait son débat sur le développement social, que ce phénomène et le sous-emploi des jeunes étaient dus au manque de formation et à l’absence d’une transition aisée de l’école au monde du travail.
Préoccupée du fait que 21% des jeunes de son pays sont actuellement au chômage, la déléguée jeunesse de la Roumanie a proposé de moderniser la structure des systèmes d’éducation et d’augmenter le pourcentage du PIB que leur consacrent les pays.
« Les jeunes du monde entier devraient pouvoir réaliser leur potentiel pour être de meilleurs étudiants, de meilleurs citoyens et de meilleurs êtres humains », a-t-elle estimé. Le problème, a-t-elle dit, réside dans le fait que « les choses que vous apprenez à l’école ne se révèlent pas souvent très utiles pour votre vie professionnelle ».
La délégation norvégienne a, pour sa part, souligné que l’éducation avait également un rôle essentiel à jouer pour briser le cycle de discrimination et de pauvreté que connaissent les enfants handicapés, faisant notamment observer que pour pouvoir obtenir un emploi décent ou accéder à l’éducation supérieure, il importe de maîtriser l’écriture et le calcul.
Le délégué de la jeunesse de la Norvège a aussi averti que les problèmes de santé mentale chez les jeunes étaient en train de devenir un problème d’envergure mondiale. Selon l’UNICEF, a-t-il rapporté, chaque année, 20% de la population mondiale connaît un problème de santé mentale et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique de surcroit que les jeunes de nombreux pays n’ont pas accès à des services de soins de santé mentale.
En négligeant cette question, s’est inquiété le délégué de la Norvège, « nous laissons les problèmes de santé mentale avoir un grave impact sur un milliard de jeunes ainsi que sur leur intégration sociale et économique ».
À son tour, son homologue de la Belgique s’est préoccupé du fait que de nombreux enfants et jeunes continuaient d’être tyrannisés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
« Même dans une société ouverte ou proactive, a-t-il déploré, trop de jeunes sont rejetés pour la seule raison qu’ils sont lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres(LGBT) où qu’ils ne correspondent à la norme en ce qui concerne l’expression de leur genre. »
Au cours de cette journée de débat, nombre de délégués de la jeunesse ont également abordé la question de la représentation politique des jeunes et de leur participation aux processus de prise de décisions. Le délégué de la Finlande a ainsi plaidé pour la création d’un forum permanent de la jeunesse mondiale et de nombreuses voix se sont également dites favorables à la création de parlements des jeunes au niveau national.
La délégation allemande a toutefois estimé que les Parlements devaient représenter toutes les tranches d’âge de la société et a appelé les gouvernements à adopter des systèmes législatifs représentatifs et inclusifs à tous les niveaux.
« La garantie de l’accès au processus de prise de décisions ne suffit pas, a ainsi souligné le délégué jeunesse de l’Allemagne pour qui la condition sine qua non pour une participation effective des jeunes est avant tout l’octroi d’une éducation de qualité, « d’une éducation qui émancipe ».
La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 9 octobre, à partir de 10 heures, avec un débat consacré à la drogue et au crime.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
-- Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/69/157)
-- Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/69/61-E/2014/4 et A/69/187)
-- Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/68/180)
-- L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’Action (A/69/183)
Suite du débat général
Mme LYDIA WALTER, déléguée des jeunes de l’Autriche, a insisté sur l’importance suprême de l’éducation pour raisonner en libre penseur et promouvoir le changement. Elle a indiqué que l’éducation des jeunes filles et des femmes était cruciale pour édifier une société où règnent la liberté individuelle et le développement économique et humain. Une société de ce type n’exclut aucun groupe, notamment en raison de son orientation sexuelle, a-t-elle dit. Mme Walter a plaidé pour la promotion du respect et de l’esprit d’ouverture au sein de chaque institution éducative.
Elle a ensuite indiqué que seules la pensée libre et l’empathie permettront de mettre un terme à l’hostilité entre les peuples. La déléguée des jeunes de l’Autriche a indiqué que l’éducation permettait de remédier aux échecs du système économique et de devenir des citoyens actifs. Ces citoyens connaissent leurs droits et n’acceptent pas qu’ils soient bafoués, a-t-elle dit.
Mme Walter a insisté sur les conséquences dramatiques des changements climatiques. « Agir pour lutter contre les changements climatiques sera certes difficile et coûteux, mais le coût de l’inaction sera encore plus exorbitant ».
En conclusion, Mme Walter a indiqué qu’elle fêtait aujourd’hui son anniversaire. « Il y a 25 ans, j’ai reçu le cadeau d’être née sur cette terre, faisons de cette terre, non pas un fardeau, mais un présent à notre génération et à celles à venir », a-t-elle dit.
M. OSAMA ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a déclaré que l’autonomisation des individus devrait être l’objectif ultime du développement. « Nous devons encourager la coopération entre toutes les parties prenantes au sein de la communauté internationale », a-t-il ajouté, en se félicitant de l’attention particulière portée dans les rapports avec l’Afrique où la pauvreté reste présente.
L’Égypte a placé le développement social au titre de ses priorités, ainsi que l’égalité entre les sexes dans tous les domaines. En vue de parvenir à un développement intégrant le handicap, le Gouvernement a lancé une initiative pour créer une base de données nationale sur les personnes handicapées. Les mesures en faveur de la famille, de la santé, du logement, de l’éducation et de la prise en charge entre les générations ont gagné du terrain, a souligné le représentant, en rappelant que la famille est « une unité fondamentale de la société et la garante des droits des enfants ». Par ailleurs, l’Égypte est convaincue que « les jeunes sont la pierre de touche » du développement durable.
Enfin, le représentant a dit qu’il fallait mettre un terme aux occupations étrangères dans de nombreuses régions du monde, car elles ont un effet néfaste sur le développement. Il a exhorté le Secrétaire général à intégrer cette dimension dans ses futurs rapports sur le développement social.
M. YAHYA AL OBAIDI (Iraq) a indiqué que son pays s’efforçait d’atteindre un niveau de vie décent pour tous ses citoyens par l’aide au logement, la prestation de services sociaux et l’éducation. En outre, des textes législatifs consacrant la valeur de la personne humaine, ses droits et libertés fondamentales, ont été adoptés.
Des programmes et subventions visent à l’intégration des personnes handicapées au sein de la société et leur garantir une vie digne. Les pouvoirs publics fournissent une assistance particulière aux services sociaux par les dividendes de la vente du pétrole et scellent des partenariats avec le secteur privé afin de favoriser l’emploi et la formation professionnelle.
Le représentant a mis en exergue les réalisations socioéconomiques des 10 années écoulées, en dépit des effets dévastateurs du terrorisme sur la population.
Mme EMILY KELLY, déléguée de la jeunesse de la République dominicaine, a jugé fondamental de poursuivre les efforts entrepris pour le développement social et de définir de nouvelles priorités dans « un contexte global mouvant ». À cet égard, la réduction de la pauvreté est l’impératif le plus urgent, a-t-elle dit. Pour briser le cercle de l’inégalité, il faut investir dans l’éducation, la santé et l’emploi des jeunes. La République dominicaine, qui ne connaît pas l’analphabétisme, consacre ainsi 4% de son PIB à l’éducation.
Elle a également défendu les droits des personnes handicapées et des personnes âgées. Son pays a promu un modèle de tourisme accessible aux personnes handicapées et, en tant que membre du Groupe des amis des personnes âgées, il a commencé à envisager l’élaboration d’une convention qui consacrerait leurs droits politiques, sociaux et économiques. Enfin, elle a salué le dialogue avec la jeunesse promu par l’ONU et souhaité que les jeunes puissent influencer l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.
M. JOEL LINNAINMÄKI, délégué de la jeunesse de la Finlande, a déclaré avec force que ceux qui commettent des violations des droits de l’homme ne sauraient demeurer impunis d’autant plus que les victimes appartiennent souvent aux tranches de la population les plus vulnérables. Les jeunes finlandais n’ont jamais entendu parler des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il déploré, ajoutant qu’il importait de « rendre les décisions des Nations Unies plus visibles » dans le monde.
Les jeunes, quant à eux, réclament une « chance de vivre en paix » dans un monde où chacun est solidaire d’autrui et vit décemment de son emploi. Les jeunes de Finlande soutiennent que le développement n’est pas un vain mot mais qu’il nécessite des moyens et une solidarité avec les plus vulnérables.
Citant par ailleurs les conclusions d’une étude récente de l’Institut d’études stratégiques de son pays, il a déclaré que l’idéologie n’était pas le moteur de la radicalisation des Chabab en Somalie, mais qu’il s’agissait en réalité de la pauvreté et de la marginalisation des jeunes.
Il a plaidé pour la création d’un forum permanent de la jeunesse mondiale et appelé les donateurs à contribuer généreusement au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse, en faveur des pays en développement. Il a salué les efforts du Secrétaire général visant à donner davantage de visibilité aux jeunes grâce à son Envoyé pour la jeunesse et aux activités qu’il mène.
M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a expliqué que son pays s’efforçait de fournir une protection sociale à ceux qui en ont besoin. Sa priorité est d’augmenter le taux de natalité tout en augmentant la longévité, avec des familles nombreuses et fortes, qui sont « le socle de la stabilité de la société ». Les éléments clefs de sa politique sociale sont inscrits dans sa stratégie nationale de développement durable économique et social allant jusqu’à 2020.
Le Bélarus, qui cherche à promouvoir l’emploi et l’esprit d’entreprenariat, a atteint la majorité des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment la réduction du nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté qui représentent aujourd’hui 5% de la population, contre 40% en 2000.
De plus, a poursuivi le représentant, le pays offre des services de qualité en matière de santé, d’éducation et de culture pour augmenter le niveau de vie de la population, y compris des personnes âgées et handicapées, en partenariat avec des organisations non gouvernementales. « Les jeunes doivent se voir garantir des chances égales », a-t-il souligné, en faisant remarquer que 2015 avait été déclarée « Année de la jeunesse » au Bélarus.
Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a souligné la nécessité de faire en sorte que les questions relatives au développement social ne soient pas refoulées au profit de celles relatives au développement économique et aux aspects environnementaux, comme cela a été le cas dans le passé, dans le contexte des négociations intergouvernementales sur les objectifs du développement durable en cours. Selon elle, l’élimination de la pauvreté, l’intégration sociale et l’accès au plein emploi dépendent directement de la promotion de l’autonomisation de tous. « L’autonomisation » est un processus à multiples facettes, a souligné la représentante qui a notamment évoqué les services sociaux de base, la protection sociale, la facilitation de l’accès au marché du travail, la promotion d’institutions inclusives, la transparence, le respect des droits de l’homme et l’impartialité du système judiciaire.
La Mongolie s’est engagée sur cette voie, et son représentant a fait état des progrès réalisés en termes de participation civique dans le processus de prise de décisions politiques; de développement des technologies de l’information et de la communication (notamment l’accès gratuit aux services Internet et une couverture à hauteur de 90% du territoire par les réseaux de téléphonie mobile); de l’accès à un emploi décent à travers le programme national pour l’emploi qui a déjà créé 34 000 emplois sur un objectif total de 150 000; et l’éducation.
Pour ce qui est de l’éducation, les efforts récents du Gouvernement mongol ont notamment porté sur la lutte contre l’abandon scolaire, la promotion de l’alphabétisation pour tous et de l’apprentissage pour tous tout au long de la vie. À ce titre, il a annoncé que sa délégation soumettrait une résolution intitulée « Alphabétisation à vie: changer l’avenir » à la Troisième Commission cette année.
Mme ALIA AL MUZAINI (Koweït) a fait des remarques sur le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale et a appuyé les recommandations qu’il contient en vue de l’accélération de l’autonomisation des différents groupes vulnérables.
Les sociétés ont le devoir de créer un contexte où chacun a les mêmes chances et de permettre l’adoption, dans la transparence, de politiques publiques socioéconomiques, sur la base d’un processus participatif et inclusif, a-t-elle dit.
Depuis les années 1960, l’État du Koweït s’est engagé dans une politique sociale ayant permis la création de coopératives bénéficiant de subventions. S’agissant de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées, une nouvelle loi impose des sanctions sévères contre tout individu ou institution qui ne respecte pas ses obligations vis-à-vis de cette catégorie de la société.
Le Koweït veille, en outre, à la protection des droits des personnes handicapées et s’inspire de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. La représentante a fait état d’un périple en mer organisé dans son pays pour attirer l’intention sur l’importance d’offrir les mêmes chances aux personnes handicapées. D’autre part, des programmes spécifiques sont consacrés aux femmes, notamment pour favoriser l’allaitement. Défendant les droits des Palestiniens contre l’occupation étrangère, l’intervenante a souligné que le Koweït avait offert 500 000 dollars en appui à l’Initiative « Un travail décent pour les Palestiniens » et pour coordonner les actions relatives au droit au travail.
M. SAHEBZADA AHMED KHAN (Pakistan) a assuré que le Premier Ministre Nawaz Sharif avait placé le développement socioéconomique au cœur de son agenda national. En particulier, l’éducation, les services de santé, la microfinance et l’exploitation des talents sont des éléments clefs de sa nouvelle politique de développement social. Le but est de porter à 91% le taux d’inscription à l’école primaire et d’augmenter l’égalité des sexes. Le Pakistan, qui consacre aujourd’hui 2% de son PIB à l’éducation, s’est engagé à doubler ce taux d’ici à 2018.
Le Pakistan est dans une phase de transition démographique, a ensuite expliqué M. Khan. Près de 68% de la population est âgée de moins de 30 ans et des mesures ont été prises pour encourager l’emploi et l’autonomisation politique des jeunes, à travers notamment un « Parlement de la jeunesse ».
L’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse a lui-même effectué une visite au Pakistan en juin dernier. De même, le Gouvernement s’attache à répondre aux besoins croissants de sa population âgée, qui représente plus de 11,6 millions de personnes, et à ceux des personnes handicapées avec un projet de déclaration sur les citoyens seniors actuellement à l’étude.
M. RAYNEESH HARIBAJAN, délégué de la jeunesse du Suriname, a expliqué que son pays disposait d’un Parlement des jeunes reconnu par la législation nationale et qui est constitué de 29 membres. Il a indiqué que cet organe consultatif avait été créé pour permettre au Gouvernement de recevoir les commentaires des jeunes au sujet des politiques qui les concernent. Chaque citoyen âgé entre 15 et 22 ans peut se porter candidat à l’élection des membres de cet organe et ce Parlement organise chaque année le Congrès de la jeunesse auquel sont conviés des ministres ainsi que le Président et la Vice-Présidente du Suriname.
M. Haribajan a ensuite expliqué que le Parlement des jeunes avait participé à des discussions avec le Ministère de l’éducation pour évaluer les règlements scolaires du pays afin de les rendre plus attentifs aux besoins des enfants. Les membres du Parlement ont également formulé des recommandations en matière de technologie de l’information et des communications (TCI), lesquelles ont débouché sur l’octroi d’ordinateurs et de service Internet à plusieurs écoles du pays.
Le délégué a aussi affirmé que le Parlement avait entamé un débat sur les contributions des jeunes au programme de développement pour l’après-2015. Il s’est ensuite enorgueilli du fait que le Suriname avait été cité pour ses meilleures pratiques en matière de participation des jeunes par le Conseil du développement social et humain de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Il a également évoqué la tenue, en novembre 2013, au Suriname, du premier Sommet de la jeunesse de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR).
Pour M. FREDERICK SHAVA (Zimbabwe), le véritable développement doit s’adresser à tous et permettre de réduire les inégalités plutôt que d’y contribuer. Le Zimbabwe a tenté de tenir compte de cela dans ses politiques de développement depuis son indépendance en mettant notamment l’accent sur des programmes d’autonomisation permettant à son peuple de tirer profit et d’exploiter lui-même les ressources du pays. Le Gouvernement a également misé sur l’éducation et la santé qui sont au cœur des efforts de développement et qui sont un préalable à toute économie vibrante.
En optant pour l’accès universel à l’éducation, il a été possible d’atteindre des taux d’alphabétisation élevés malgré les sanctions économiques imposées au Zimbabwe, a souligné son représentant. Au-delà de l’éducation primaire, le pays permet également d’accéder à l’éducation secondaire et tertiaire ainsi qu’à la formation professionnelle, l’objectif ultime étant de faire en sorte que les jeunes diplômés soient « employables ».
Cela signifie plus de synergies entre le système éducatif et le système industriel, a précisé le représentant. En effet, l’une des priorités de son Gouvernement est la création d’emplois qui est l’un des piliers de son programme de développement durable à l’horizon 2018, un autre étant l’exploitation interne des ressources naturelles du pays. Reconnaissant l’importance de la cellule familiale pour le bien-être des personnes, le Gouvernement a mis en place des structures de protection et de soutien de la famille dont il attend un effet multiplicateur au niveau de toute la société.
Mme RADINA KOLEVA déléguée de la jeunesse de la Bulgarie, a vanté le sens de l’innovation et l’enthousiasme des jeunes qui ont la vision nécessaire « pour imaginer un monde meilleur » et l’énergie voulue pour y parvenir. Malheureusement, les jeunes doivent faire face à de nombreux défis qui ont trait au chômage et à l’accès à une éducation de qualité. Elle a plaidé en faveur de la participation des jeunes au processus de prise de décisions et de l’intégration des jeunes handicapés.
En Bulgarie, a précisé la déléguée, 28% des jeunes sont au chômage. Ce problème est étroitement lié à l’élimination de la pauvreté, à la discrimination fondée sur l’âge, à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des jeunes. Elle a demandé aux gouvernements d’encourager les jeunes de leurs pays à trouver des stages pour avoir une expérience professionnelle avant la fin de leurs études. Une autre déléguée de la jeunesse bulgare, Mme ANI KOLEVA, a défendu le droit à l’éducation des jeunes handicapés et demandé que cette question soit inscrite dans le futur programme de développement.
M. AUGUSTO THORNBERRY (Pérou) a affirmé que son pays avait créé, en octobre 2011, un ministère du développement et de l’inclusion sociale, chargé de la mise en œuvre du Système national de développement et d’inclusion social visant à l’atténuation de la pauvreté, des inégalités et des risques sociaux.
La Stratégie nationale « Inclure pour croître » comporte cinq axes stratégiques: nutrition infantile, développement de la petite enfance, développement intégral de l’enfance et de l’adolescence, inclusion économique et protection de l’adulte. Elle a été élaborée et mise en œuvre par le Ministère.
Néanmoins, sans stabilité politique, il ne saurait y avoir de développement, ce qui fait que le Gouvernement a augmenté de 12% son budget social pour l’exercice 2015 et près de la moitié du budget sera alloué à l’éducation et à la santé ainsi qu’à l’élargissement des programmes sociaux pour les plus vulnérables, a expliqué l’intervenant. Le pays s’est lancé le défi de sortir de la pauvreté, d’ici à la mi-2016, le cinquième de la population dans cette catégorie.
Mme MAHISHA BALAJ, déléguée de la jeunesse du Sri Lanka, a dit avoir rencontré des jeunes de son pays qui ont salué le fait que l’éducation soit gratuite de la maternelle, où le taux d’inscription est de 100%, à l’université. Toutefois, elle a fait état de « disparités dans la répartition des ressources entre les zones urbaines et rurales. »
Le chômage et le sous-emploi des jeunes sont dus au manque de formation et à l’absence d’une transition aisée de l’école au monde du travail. Toutefois, grâce à des centres de formation professionnelle, le taux de chômage est récemment passé de 21% à moins de 18%.
Elle a rappelé que la Déclaration de Colombo a demandé la création d’une « Journée internationale de la jeunesse », qui serait l’occasion de sensibiliser les décideurs sur l’importance de fournir aux jeunes de meilleures opportunités.
Un autre délégué de la jeunesse, M. SENEL WANNIARACHCHI, « né à l’époque d’un conflit sanglant », a évoqué l’histoire de sa mère qui a lutté seule pour les élever lui et sa sœur. Il a réfléchi aux relations de pouvoir au sein de la société et dit qu’il fallait renforcer l’accès à l’éducation pour les filles.
Si elles ont de meilleurs résultats que les garçons, il reste cependant beaucoup à faire pour veiller à ce qu’il y ait plus de jeunes femmes représentées au Parlement. Notant qu’il existe un « Parlement des jeunes » au Sri Lanka, il a souligné que sa génération, qui « a grandi avec les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », comprend qu’elle a le pouvoir de changer sa vie.
M. YIGIT CANAY (Turquie) a souligné que son pays relevait le défi du développement social avec détermination et sérieux. Ainsi, les taux de mortalité maternelle et infantile ont été réduits, celui de la scolarisation primaire a augmenté.
Il reste à fournir des efforts en matière des droits des personnes âgées, en prenant en considération la nouvelle réalité démographique d’une population vieillissante, a-t-il expliqué.
L’éducation est un vecteur clef du développement et, dans ce contexte, l’égalité des chances est déterminante au sein d’une société démocratique pour tous, qui s’efforce de gommer les inégalités socioéconomiques.
M. KELEBONE MAOPE (Lesotho) a déclaré que depuis le Sommet mondial de 1995 pour le développement social, le Lesotho avait redoublé d’efforts pour favoriser un développement social soutenu. Le pays s’est particulièrement mis à l’écoute des plus défavorisés pour la planification de nouveaux programmes qui répondent véritablement à leurs besoins. D’autre part, l’intégration des personnes handicapées dans les programmes de développement social a aussi été amorcée au Lesotho, qui a également réussi à devenir le pays le plus alphabétisé de l’Afrique australe.
Pour M. Maope la réduction de la pauvreté est « devenu un défi chronique ». En effet, la réduction de la pauvreté est un problème complexe qu’aucun pays ne peut surmonter faute de coopération internationale. Il a cité l’exemple de l’émergence d’épidémies comme celle du VIH/sida, qui sape la productivité économique et a des effets négatifs sur les résultats scolaires des orphelins et des enfants vulnérables.
Depuis 2006, le Lesotho s’emploie à maîtriser cette situation par des programmes de prévention, de contrôle et de gestion du VIH/sida. Un avenir durable pour tous est possible, a-t-il déclaré, en invitant à accorder la priorité aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) non atteints et au renforcement de la coopération à tous les niveaux pour les réaliser et à se doter d’un programme plus ambitieux pour l’après-2015, qui consisterait non seulement à inverser la tendance du HIV/sida mais aussi à l’élimination de la pandémie.
Mme CAROLINA PODOROGHIN (Moldova) a dit que traiter de l’exclusion et des inégalités sociales devrait être au cœur des nouveaux objectifs de développement durable. Au cours des deux dernières années, la politique de développement social de Moldova a été axée sur l’autonomisation des individus et sur la capitalisation du potentiel humain.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Programme d’action du Caire, le Plan d’action de Madrid et la Déclaration de Beijing ont été intégrés dans les lois nationales et la stratégie du Gouvernement, permettant d’améliorer la qualité de vie et d’accroître le rôle des femmes dans la vie sociale et politique du pays.
En outre, Moldova, après avoir accédé à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a adopté une loi sur l’inclusion sociale de ces personnes qui permet la création de conditions adéquates en matière d’infrastructures, d’éducation et d’emploi.
De plus, a poursuivi la représentante, Moldova s’est engagée à réduire le chômage, en particulier chez les jeunes, grâce à sa Stratégie nationale pour la jeunesse 2010-2015, inspirée de la Stratégie européenne sur la même question. L’Accord d’association que Moldova a signé en juillet dernier avec l’Union européenne devrait, en outre, contribuer aux efforts de développement.
M. JOSEPH DELLATTE, délégué jeunesse de la Belgique, a fait observer que les enfants et les jeunes n’avaient pas toujours conscience du fait qu’ils avaient des droits. Il a expliqué que les jeunes belges pouvaient à présent saisir le Comité des droits de l’enfant de l’ONU en cas de violation de leurs droits. Le délégué a ensuite appelé les gouvernements et l’ONU à continuer de disséminer des informations auprès des enfants et des jeunes sur l’exercice de leurs droits, insistant notamment sur l’importance de l’égalité, quels que soient le sexe ou l’identité de genre d’une personne.
Le délégué s’est inquiété du fait que de nombreux enfants et jeunes continuaient d’être tyrannisés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Même dans une société ouverte ou proactive, a-t-il déploré, trop de jeunes sont rejetés pour la seule raison qu’ils sont lesbiennes, gays, bisexuels et transgenresoù qu’ils ne correspondent à la norme en ce qui concerne l’expression de leur genre. Il a estimé qu’il était du devoir des Gouvernements d’informer ces jeunes de leurs droits et de les protéger.
Le délégué a expliqué que des programmes d’éducation à la sexualité étaient à présent dispensés dans les écoles belges afin d’informer les jeunes de leurs droits. Il a indiqué que les jeunes voulaient une approche politique mondiale en ce qui concerne le droit à l’égalité du genre et a fait part de son appui à la campagne #HeforShe d’ONU-femmes. Il a également souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 veille à la promotion des droits des jeunes.
Mme ISELIN HEBBERT LARSEN (Norvège) a expliqué que son gouvernement mettait l’accent sur l’amélioration de la situation des personnes handicapées. Elle a indiqué que l’éducation représentait le moyen le plus efficace pour briser le cycle de discrimination et de pauvreté que connaissent les enfants handicapés, soulignant notamment que tous les enfants devaient maîtriser l’écriture et le calcul pour obtenir un emploi décent et accéder à l’éducation supérieure.
Mme Larsen a observé que 80% des enfants handicapés vivaient dans les pays en développement, lesquels disposent de peu de statistiques pour les identifier. Selon les estimations, a-t-elle enchaîné, un tiers des enfants qui ne sont pas scolarisés ont un handicap; ils ne reçoivent pas une éducation adaptée à leurs besoins et abandonnent leurs études plus tôt que la moyenne.
Mme Larsen a expliqué que l’éducation était la principale priorité de la politique de coopération internationale de la Norvège et que son gouvernement avait augmenté de 15% ses contributions dans ce domaine. Elle a ensuite souligné l’importance de procéder à des collectes de données, de créer des écoles publiques inclusives et de veiller à la formation des enseignants.
À son tour, M. ADRIAN LORENTSSON, délégué de la jeunesse, a indiqué que les problèmes de santé mentale chez les jeunes étaient en train de devenir un problème d’envergure mondiale. Il a souligné que, selon l’UNICEF, chaque année, 20% de la population mondiale connaissait un problème de santé mentale et que l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS) avait relevé que les jeunes de nombreux pays n’avaient pas accès à des services de soins de santé mentale.
En négligeant cette question, s’est-il inquiété, « nous laissons les problèmes de santé mentale avoir un grave impact sur un milliard de jeune ainsi que sur leur intégration sociale et économique ». Le délégué s’est aussi préoccupé du fait que selon l’UNICEF, 31 millions de filles en âge d’aller à l’école primaire n’étaient pas scolarisées.
M. Lorentsson a exhorté les États Membres à faciliter la participation des jeunes handicapés aux processus de prise de décisions, et à améliorer la qualité de l’éducation de base et de la formation dispensée aux filles notamment.
« Les jeunes du monde entier devraient pouvoir réaliser leur potentiel pour être de meilleurs étudiants, de meilleurs citoyens et de meilleurs êtres humains », a estimé Mme BIANCA DRAGOMIR, déléguée de la jeunesse de la Roumanie. Elle a proposé de moderniser la structure des systèmes d’éducation et d’augmenter le pourcentage du PIB que leur consacrent les pays.
En Roumanie, le taux de chômage atteint 21%. Le problème, a-t-elle dit, réside dans le fait que « les choses que vous apprenez à l’école ne se révèlent pas souvent très utile pour votre vie professionnelle ». Les spécialistes de l’éducation savent à quoi doit ressembler l’éducation et les employeurs savent ce qu’ils recherchent chez leurs employés. « Nous savons quel genre d’éducation nous voulons » au XXIè siècle, a-t-elle conclu.
À son tour, M. LUCA CIUBOTARU, délégué de la jeunesse roumaine, a rappelé que l’éducation préparait les jeunes à l’emploi, mais également à leur « vie en tant que citoyens ». Il a donc suggéré d’englober une dimension civique. Au niveau de l’Union européenne, 14 millions de jeunes âgés de 14 à 29 ans sont sans emploi, éducation ou formation et coûtent à l’Europe 120 millions d’euros.
Il a valorisé « l’effort individuel de tout un chacun pour améliorer la situation de nos pairs les plus vulnérables », en encourageant les jeunes à s’impliquer dans des organisations non gouvernementales et à faire du volontariat. Enfin, il a annoncé que la ville de Cluj-Napoca, en Roumanie, sera la « capitale européenne de la jeunesse » en 2015.
M. YAO SHAOJUN (Chine) a souligné que seules des politiques sociales adéquates pouvaient conduire à un développement harmonieux pour permettre à chacun de recueillir ses fruits. L’assistance aux pays en développement est indispensable, a-t-il déclaré, en encourageant chaque État Membre à relever le niveau et la qualité de vie de ses citoyens.
Il a aussi souligné la nécessité d’aider les jeunes pour leur permettre une participation active au sein de la société. Chaque gouvernement se doit de garantir à chaque individu le droit à l’éducation et d’éliminer l’analphabétisme, d’améliorer l’apprentissage et l’éducation dans tous les cycles de la vie. Le Programme de développement pour l’après-2015 est l’occasion idéale pour s’attaquer à tous les problèmes sociaux et préserver l’équité et la justice sociale en mettant l’accent sur la diversité des types de développement.
En 2013, le revenu par habitant a augmenté de 7% et les allocations au logement ont été revues à la hausse, pour atteindre 6,5 millions cette année. Surtout, l’administration publique sociale a été améliorée pour faciliter la participation du public.
Faisant état de la menace au développement social que constitue l’épidémie actuelle d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le représentant a indiqué que la Chine avait dépêché près de 200 médecins et agents de santé sur le terrain, et fourni des médicaments à la Guinée, à la Guinée-Bissau, à la Sierra Leone et au Libéria. La Chine a, de même, alloué 2 millions de dollars à l’Union africaine et à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Des laboratoires ont été mis en place et une trentaine de spécialistes chinois y travaillent pour aider à améliorer la lutte contre la maladie.
Mme RITA DHITAL (Népal) a souligné que l’émancipation de la personne était essentielle au renforcement du pilier social du développement durable. Elle a expliqué que le treizième plan de développement du Népal, qui est en train d’être mis en œuvre, mettait l’accent sur la réduction de la pauvreté et du chômage par le biais d’une croissance inclusive et soutenue.
Des programmes de création d’emploi et de développement de l’infrastructure ont notamment été mis sur pied à l’intention du secteur agricole. Le Népal a également adopté une politique de discrimination positive dans les domaines de l’éducation et de l’emploi et des programmes de formation et des systèmes d’appui ont été élaborés à l’intention des femmes, des jeunes, des personnes handicapées et des personnes âgées.
Mme Dhital a aussi indiqué que son gouvernement s’était engagé à veiller à ce que les filles, les enfants qui connaissent des circonstances difficiles et les enfants appartenant à des minorités ethniques aient accès à une éducation gratuite et obligatoire. La représentante a également souligné que le Népal accordait la priorité au développement des zones rurales, mais s’est toutefois inquiétée du nombre croissant de travailleurs migrants qui partent pour l’étranger tandis que leurs familles demeurent sur place.
M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) s’est félicité de la croissance économique récente du Paraguay, pays enclavé peuplé de 6,5 millions d’habitants. Il a néanmoins estimé que cela ne suffisait, les bénéfices de cette croissance ne touchant pas encore tous les citoyens puisque la pauvreté extrême est passée de 18,8% en 2009, à 10,1% en 2013. Elle ne concerne qu’un Paraguayen sur 10, tandis que la pauvreté affecte un citoyen sur 4, a-t-il expliqué.
Il a mis l’accent sur un programme national visant à l’amélioration des revenus et à l’accès aux services sociaux pour les familles qui vivent dans des conditions de pauvreté extrême. Ces familles résident dans des départements et districts socialement vulnérables, où les communautés et les établissements humains sont confrontés à des précarités multiples en termes d’infrastructure, de services sociaux, de rareté de l’emploi et de maigre rendement des fermes paysannes.
Parmi les mesures prises, figurent notamment des transferts d’argent à condition que le bénéficiaire accepte des soins de santé et de vaccination des enfants au foyer, l’inscription scolaire et le développement d’initiatives productives.
M. Dos Santos a mis l’accent sur la coopération internationale, financière et technique en tant qu’outil d’appui aux initiatives et programmes nationaux de développement, dont son pays a bénéficié pendant nombre d’années. Il a insisté sur les formules de coopération qui répondent aux principes de l’appropriation nationale, d’harmonisation et de diversité sociale et culturelle des pays.
M. NGUYEN TRAC BA (Viet Nam) a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour répondre aux causes de la pauvreté et de l’exclusion sociale et assurer la protection sociale. Les efforts d’émancipation de la personne, par l’intermédiaire de l’éducation et de la création d’emploi notamment, doivent continuer de mobiliser l’attention, a-t-il estimé.
M. Nguyen a expliqué que le Viet Nam est en train de mettre en œuvre une stratégie nationale pour le développement de la famille qui cible notamment les familles vivant dans les zones rurales ou montagneuses et qui font face à des « difficultés extrêmes ».
Le Gouvernement déploie également des efforts pour permettre à 250 000 personnes handicapées d’avoir accès à la formation professionnelle et à l’emploi ainsi qu’aux bâtiments et aux transports publics. Le représentant a aussi annoncé que le Viet Nam était dans la phase finale du processus de ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
M. Nguyen a ensuite parlé de la Stratégie de développement de la jeunesse qui vise à créer, chaque année, au moins 600 000 nouveaux emplois en faveur des jeunes et faire baisser le taux de chômage parmi cette tranche de la population à moins de 7%. Par ailleurs, le Programme national d’action pour le vieillissement permet à trois millions de personnes âgées de bénéficier d’une couverture de santé gratuite.
M. XAVIER LASSO MENDOZA (Équateur) a plaidé pour des objectifs du développement susceptibles de gommer les inégalités. « Nous devons passer d’objectifs de « subsistance humaine », quantifiables par des critères de consommation et de marché, à des objectifs encore plus justes, qui prennent en compte la pleine jouissance d’une vie digne pour l’ensemble de nos peuples », a-t-il résumé, estimant que cela était possible si l’ordre du jour de développement pour l’après-2015 et au-delà, privilégie l’être humain en le plaçant au-dessus du capital.
Au plan national, l’Équateur a consenti des investissements historiques et sans précédent dans la santé et l’éducation, garanti et amélioré l’accès à la justice et promu la réalisation effective des droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au travail, le droit au loisir et l’expression artistique. Il a regretté qu’en matière de développement, les recettes traditionnelles des institutions financières orthodoxes et les doctrines néolibérales qui considèrent l’investissement social comme une dépense soient toujours de mise, surtout à l’heure du bilan des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de l’évaluation des engagements du Sommet mondial sur le développement social.
L’Équateur a réduit, de son côté, l’incidence de la pauvreté, ainsi que la pauvreté due à des besoins de base non satisfaits. Dans le cadre du programme national du développement social, le pays a fait sienne l’aspiration du Forum international des femmes autochtones la résolution du Conseil économique et social (ECOSOC) figurant dans la résolution A/56/4 sur les femmes autochtones, acteurs clefs de l’élimination de la pauvreté et de la faim.
L’apport du travail des femmes dans l’économie équatorienne a également été reconnu et des politiques de développement inclusives ont permis de garantir l’apport de la présence des femmes et de leurs propres visions du monde, a-t-il ajouté.
M. ABDULAKAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a rappelé que son pays, petit de taille, était l’un des plus peuplés du monde et qu’il avait des ressources très limitées. Le Bangladesh a néanmoins adopté « une approche centrée sur les personnes » dans son programme de développement. Leur autonomisation passe par l’élimination de la pauvreté, l’éducation, la formation, l’élimination de la discrimination et de l’extrémisme et « l’inclusion des exclus ».
Le Premier Ministre, Mme Sheikh Hasina, a établi un fonds d’affectation spéciale pour aider des étudiants méritants sans ressources et plusieurs mesures d’incitation ont été prises en vue de renforcer la participation à l’école, comme la distribution de 331 millions de livres gratuits. L’accent est mis également sur l’apprentissage numérique.
Par ailleurs, a expliqué M. Momen, le Bangladesh a placé les femmes en tête de ses initiatives de développement. Une série de programmes ont été conçus pour les aider en matière de santé, d’éducation, d’emploi, d’entreprenariat et de crédits, de congés maternité ou de participation à la vie politique. De même, les jeunes font l’objet d’efforts particuliers pour leur accès au marché du travail.
En conclusion, le représentant a rappelé que la coopération internationale devait être renforcée pour permettre aux pays en développement de progresser, notamment ceux qui, côtiers comme le sien, sont la proie de catastrophes naturelles répétées.
M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a annoncé que son gouvernement lancerait, au cours des prochaines semaines, la toute première loi sur le handicap, laquelle sera suivie par le lancement de la Stratégie nationale sur le handicap. Il a parlé de la nécessité de renforcer la communication entre les personnes handicapées et leur famille, l’État, les fournisseurs de services et les organisations non gouvernementales.
Un point focal a également été établi au sein du Gouvernement afin de faire évoluer la perception et le comportement à l’égard des personnes handicapées. M. Grima a aussi affirmé qu’une loi sur le gardiennage avait été adoptée pour aider les personnes qui en ont besoin à protéger leur bien-être et leurs biens. Une loi sur la protection des adultes est en cours d’élaboration, tandis que les conseils locaux sont encouragés à mettre sur pied des projets d’infrastructure pour veiller à ce que les communautés soient accessibles à l’ensemble des citoyens.
M. Grima a aussi indiqué que le Secrétaire parlementaire pour les droits des personnes handicapées et le vieillissement actif cherchait à renforcer le rôle des organisations non gouvernementales dans le domaine de l’octroi de services. Le Gouvernement maltais envisage également d’investir avec le secteur privé dans des projets de développement à l’intention des personnes handicapées.
M. KHALED MANZLAWIY (Arabie saoudite) a déclaré que son pays n’avait épargné aucun effort pour assurer le bien-être social de sa population et avait créé, entre autres, un centre pour le dialogue familial et mis en place une politique tendant à l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées, ainsi que des mesures en matière d’alphabétisation.
Le Royaume a érigé, en priorité nationale, la participation des personnes handicapées à la vie nationale et des textes de lois permettent d’accorder des subventions et des aides tant à ces personnes qu’à celles qui prennent soin d’elles. Il s’est dit convaincu de l’importance du dialogue et de l’échange d’opinions sans à priori ni extrémisme d’aucune sorte.
L’Arabie saoudite, à travers des initiatives de développement, s’efforce également d’élargir les capacités d’emploi des jeunes, notamment par la création d’un centre d’aide à l’emploi. Il a enfin appuyé les conventions internationales relatives aux différents aspects du développement.
Mme CELINA GREPPLER, déléguée de la jeunesse de l’Allemagne, a affirmé que les sept milliards de personnes que comptait la planète ne souhaitaient pas être définies uniquement par leur âge. Elle s’est félicitée de la perspective de pouvoir travailler avec des personnes de tous âges pour faire face aux défis actuels. La déléguée a fait observer que les droits des jeunes englobent tant les droits des femmes que ceux des hommes et les droits des migrants, ainsi que le droit à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.
M. OZAN SOLMUS, autre délégué de la jeunesse de l’Allemagne, a souligné que la diversité devait être considérée comme une occasion, une source d’inspiration plutôt qu’une source de conflit et de haine. Reprenant la parole, Mme Greppler a appelé les gouvernements à adopter des systèmes législatifs représentatifs et inclusifs à tous les niveaux et a estimé que les Parlements devaient représenter toutes les tranches d’âge. Pourquoi les jeunes sont-ils exclus des procédures démocratiques de vote? Pourquoi les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile demeurent-ils invisibles? Pourquoi les femmes ne sont-elles par correctement représentées au sein des parlements et des fonctions exécutives? a-t-elle lancé.
Mais la garantie de l’accès au processus de prise de décisions ne suffit pas, a poursuivi M. Solmus, pour qui la condition sine qua non pour une participation effective était l’octroi d’une éducation de qualité, « d’une éducation qui émancipe ».
Mme JESSICA ELIO (Bolivie) a déploré que les engagements pris lors du Sommet sur le développement social soient restés lettre morte et a réaffirmé la détermination de la Bolivie à éliminer la pauvreté extrême en opérant les réformes nécessaires à tous les niveaux. Huit années après l’arrivée au pouvoir du Président Evo Morales, le taux de pauvreté a chuté de 62,4% à 36,3%, et celui de la pauvreté extrême de 37% à 18,7%, soit une réduction de 20 points. Ainsi, environ 2 des 4 millions de personnes qui vivaient dans la pauvreté extrême en 2005 en sont sorties.
D’un autre côté, avec les fonds de nationalisation des entreprises, et la création d’une mesure incitative monétaire pour la scolarisation des enfants, l’abandon scolaire est passé de 6% en 2006 à 1,8% aujourd’hui. Le taux de malnutrition chronique, quant à lui, a baissé à 15,5% pour les enfants de moins de 2 ans et le Gouvernement espère atteindre 19% en 2015.
Le taux d’alphabétisation des jeunes âgés de 15 à 24 ans a augmenté grâce à la coopération avec Cuba et le Venezuela à travers des programmes lancés en 2006. La Bolivie a aussi réduit la mortalité maternelle par une couverture de santé maternelle et l’octroi de bons aux femmes enceintes et aux enfants jusqu’à l’âge de 2 ans. Les personnes handicapées jouissent de la protection de l’État et ont droit aux soins de santé et à l’éducation ainsi que la possibilité de pleinement exploiter leurs capacités.
M. DANIEL ROSA, délégué de la jeunesse du Honduras, a indiqué que sa présence marquait la première fois que son gouvernement était représenté par un jeune au sein d’une instance internationale. Il a expliqué que le Gouvernement hondurien veillait à la l’inclusion des jeunes au dialogue politique et honorait les résolutions de l’ONU qui appellent les gouvernements à assurer une plus grande participation des jeunes.
Il a reconnu toutefois que des défis demeuraient, le manque de ressources entravant les perspectives pour les jeunes, dans les zones rurales notamment. Il a rappelé qu’à l’occasion du débat général de l’Assemblée générale, le Président hondurien avait appelé les États et les entreprises à investir au Honduras et dans la jeunesse.
En outre, afin de réduire la violence parmi les jeunes, le Ministère du développement et de l’inclusion sociale a créé des projets à l’intention des jeunes âgés entre 12 et 30 ans qui vivent dans des zones à risque.M. Rosa a aussi appelé les États Membres à améliorer la participation des jeunes à des activités extrascolaires afin d’empêcher ces derniers de commettre des actes nuisibles pour la société.
Mme DESIRÉE CEDEÑO RENGIFO (Panama) a constaté que l’élimination de la pauvreté demeurait un défi majeur d’envergure mondiale dont les niveaux avaient été aggravés par la convergence, ces dernières années, des crises climatique, humanitaire, financière, économique, alimentaire et énergétique. Elle a jugé qu’en dépit des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les groupes marginalisés restaient à la traîne en raison de facteurs comme la géographie, la vulnérabilité, le vieillissement, le handicap ou les maladies. Le Panama a axé ses efforts en matière de développement social sur ses politiques universelles ciblant la petite enfance et les communautés autochtones, ainsi que sur la lutte contre l’exclusion et les inégalités dans tous les secteurs.
Un programme centré sur la sûreté dans les quartiers s’efforce d’éliminer les causes de la délinquance, en offrant un appui social et une formation professionnelle et culturelle aux jeunes des bandes ou qui risquent de sombrer dans la délinquance. Ce programme passe par la construction de quatre nouvelles écoles de formation professionnelle et plus de 1 100 jeunes s’y sont inscrits, dont 600 sont des membres de gangs.
De son côté, le Réseau d’opportunités est un projet étatique de lutte contre l’extrême pauvreté grâce auquel plusieurs institutions étatiques offrent des services sociaux divers à la population ciblée.
Enfin, le Vice-Ministère des questions autochtones est devenu un Ministère, conformément au Pacte de gouvernabilité de 2014 conclu entre les partis politiques. Le Gouvernement accorde une attention particulière au développement socioéconomique des autochtones, lesquels représentent l’un des groupes les plus affectés par la pauvreté.
Mme Rengifo a encore expliqué que son pays connaissait un vieillissement de sa population. Des mesures sont prises pour remédier à cette situation, de sorte à assurer une transformation durable à long terme.
M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a rappelé que l’élimination de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale sont les trois piliers du développement social et qu’il reste encore beaucoup à faire pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Grâce à des investissements importants, le revenu moyen par habitant en Algérie est passé 1 801 dollars en 2001 à 5 650 dollars en 2012. Plus d’un dixième du PIB est consacré à des prestations d’assistance sociale pour lutter contre la pauvreté. Quant au taux de chômage il est passé de 15,3% en 2005 à 9,75% en 2012.
Dans le domaine de l’éducation, a poursuivi le représentant, 95,5% des enfants âgés de 6 à 15 ans sont scolarisés. En matière de santé publique, la mortalité infantile et maternelle a diminué et l’espérance de vie générale est pratiquement de 76 ans.
Une commission nationale sur l’accessibilité a été créée en 2011 pour améliorer la situation des personnes handicapées, tandis que des textes sont en train d’être adoptés pour renforcer l’intégration économique et sociale des personnes âgées.
Mme GLADWELL WAMBUI KAHARA, déléguée de la jeunesse du Kenya, a indiqué que de nombreux jeunes réfugiés de Somalie ou d’Éthiopie avaient pu bénéficier du système éducatif de son pays. Elle a souligné le lien qui existait entre le problème des réfugiés, la situation économique du pays et la dégradation de l’environnement.
Elle a ensuite insisté sur le fait que l’émancipation des jeunes permettra de renforcer leur intégration sociale et économique. Le Gouvernement kenyan met l’accent sur l’éducation de qualité, la formation, l’accès à l’information et à un crédit, ainsi qu’aux technologies qui favorisent le développement. Un fonds a notamment été élaboré à l’intention des jeunes entrepreneurs et le Gouvernement entend octroyer 30% des marchés aux femmes et aux jeunes notamment.
La déléguée a souligné que les jeunes avaient la capacité de créer des emplois et des richesses et a indiqué que son gouvernement entendait placer les jeunes au centre des processus économiques. Mme Kahara a aussi fait savoir que son gouvernement était en train d’agrandir l’ampleur des services destinés aux jeunes. Un programme national pour le bénévolat est également en train d’être mis sur pied afin d’inciter les jeunes à participer de manière sérieuse à la vie de leurs communautés.
M. ERWIN NINA (Albanie) a indiqué que le chômage exigeait des mesures urgentes et que plusieurs programmes d’adaptation de la formation aux besoins du pays avaient permis quelques avancées. Pendant l’année écoulée, la stratégie pour l’emploi a permis la création de plus de 11 590 nouveaux emplois, et une attention particulière est accordée à l’égalité hommes-femmes.
Il a appuyé pleinement le processus intergouvernemental de discussions autour du programme de développement pour l’après-2015 et insisté sur la prise en compte de la nécessité d’offrir des emplois aux jeunes. Il a estimé qu’il fallait garantir, d’urgence, les droits et libertés fondamentales de tous, tels que recommandé par le Secrétaire général dans ses différents rapports.
Il a aussi appuyé le mandat du Groupe de travail sur les personnes âgées. Rappelant que le droit des personnes handicapées était garanti par la législation albanaise, il a souligné que l’année dernière deux d’entre elles avaient été nommées à des postes très en vue, dont l’un au Bureau du Médiateur. L’accent est mis, par ailleurs, sur l’accès aux bâtiments publics.
M. AMINA SMAILA (Nigéria) a déclaré que l’autonomisation, l’intégration sociale et l’inclusion sont des objectifs fondamentaux de la politique nigériane. Le chapitre II de la Constitution aborde plusieurs questions de justice sociale, de protection des libertés et des droits, et garantit le développement équitable de tous les citoyens. Dans cet esprit, le Nigéria a conçu une politique nationale en faveur de la jeunesse et s’apprête à faire de même pour les personnes âgées.
Un plan d’action national sur la famille est en cours d’adoption, tandis que des programmes particuliers visent à aider les foyers en difficulté. Le Nigéria s’intéresse également aux questions touchant les personnes handicapées, à travers une campagne de sensibilisation et des bâtiments publics rendus accessibles à tous. Une équipe de para-athlètes a récemment participé aux jeux du Commonwealth.
M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que le Président Blaise Compaoré, dans son programme de développement quinquennal « Bâtir ensemble un Burkina émergent », faisait du capital humain le socle principal du développement social et économique du pays, « dans un cadre propice de paix et de cohésion sociale ».
En 2013, le Gouvernement a adopté la « Politique nationale de protection sociale » pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables, notamment en milieu rural. Une charte nationale de la solidarité a été élaborée. De plus, en 2014, d’importantes ressources financières et matérielles ont été affectées « pour une prise en charge holistique des personnes handicapées, notamment des enfants ».
Le Burkina Faso, dont 80% de la population a moins de 35 ans, est confronté au problème de l’emploi, de l’éducation et de la formation professionnelle, a poursuivi M. Kogda. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a mis en place « un Cadre de stratégie de croissance accéléré et harmonieux qui prenne en compte les aspirations et les besoins de toutes les couches sociales ».
Enfin, chaque année, un forum national de la jeunesse examine les questions majeures de la jeunesse et donne des orientations en vue de leur résolution. Une politique nationale de la jeunesse couvrant la période 2015-2024 est ainsi en cours d’adoption.
Mme MPHO M. MOGOBE (Botswana) a expliqué que le Gouvernement de son pays avait donné la priorité à l’élimination de la pauvreté extrême, à la création d’opportunités pour un emploi décent, à la promotion de l’intégration sociale, y compris l’égalité des sexes, et à l’accès à l’éducation et à des soins de santé de base.
Elle a fait remarquer que de nombreux habitants n’avaient pas accès ou un accès limité à l’eau potable, à l’assainissement, à l’alimentation et à un logement. Pour surmonter ces obstacles, le Botswana a introduit des initiatives qui ont commencé à produire des résultats positifs.
Ainsi les niveaux de pauvreté sont-ils passés de 30,06% en 2002-03 à 19,3% en 2009-10. Par ailleurs le gouvernement s’est engagé à protéger les groupes vulnérables, tels que les femmes, les enfants, la jeunesse, les personnes âgées et les personnes handicapées.
Évoquant l’impact de la récession mondiale et des changements climatiques, et les capacités nationales limités du pays, Mme Mogobe a souligné l’importance de la coopération avec le système des Nations Unies et les partenaires du développement.
M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a fait remarquer que 90% des Ukrainiens faisaient de la justice sociale l’une de leurs priorités. Malheureusement, les progrès réalisés dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement ont été entravés « par le conflit provoqué dans les régions de l’est du pays et par l’annexion illégale de la Crimée qui ont des conséquences dévastatrices pour la population et les communautés ».
En dépit du cessez-le-feu et du mémorandum en neuf points du 19 septembre dernier, des violations graves du cessez-le-feu ont lieu tous les jours, a déploré le représentant. Les déplacements à l’intérieur du pays augmentent et les vies des civils sont mises en danger « par les actes irresponsables de militants illégaux ».
Ce sont 5,1 millions de citoyens ukrainiens qui vivent dans des zones affectées par le conflit, a insisté le représentant. La priorité de l’Ukraine est donc de protéger ces personnes particulièrement vulnérables et de leur apporter une assistance humanitaire. À cet égard, l’Ukraine compte sur l’appui de la communauté internationale, d’autant plus que l’hiver approche.
M. HAHN CHOONG-HEE (République de Corée) est revenu à son tour sur l’importance de l’autonomisation de la personne dans le contexte de l’élimination de la pauvreté et de l’établissement de sociétés inclusives garantissant le plein emploi et un travail décent pour tous.
Il a souligné que la République de Corée avait expliqué son boom économique par la priorité accordée, dans les années 1970 à 1990, à une éducation de qualité pour tous. De la même façon, le rôle critique des services sociaux et de protection sociale a été mis en évidence au fil des ans, notamment l’appui financier aux plus vulnérables, les services de santé universelle qui ont permis à la population de résister aux secousses des crises économiques.
À présent, les efforts du Gouvernement coréen sont concentrés sur la création d’institutions ouvertes, responsables et transparentes, qui promeuvent une participation la plus large possible. Ainsi, le projet « Gouvernement 3.0 » a été lancé pour favoriser l’accès et l’échange d’informations, ce qui ne manquera pas de renforcer la responsabilisation et l’inclusion.
Cette initiative améliorera l’accès aux services publics et le pouvoir créatif du secteur privé. Il a reconnu par ailleurs que les personnes handicapées étaient des agents de changement et acteurs du développement. En tant que membre du Groupe intergouvernemental ouvert sur le développement durable lors de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale, il a mis l’accent sur l’égalité, l’inclusion sociale et les emplois décents pour que le nouveau cadre de développement soit réellement inclusif.
Une représentante des jeunes a déclaré que la croissance économique ne serait maintenue qu’avec un véritable développement social à travers l’autonomisation de l’individu. Elle a estimé que l’expérience de son pays en était un exemple parfait car, après la guerre de Corée, le pays a choisi la voie du développement social pour les générations futures et cela a porter fruit. L’intervenante a estimé que le fait d’avoir peu de ressources naturelles avait été en quelque sorte une bénédiction pour la Corée qui a dû en conséquence investir dans sa seule ressource disponible: sa population.
Elle a ensuite plaidé, dans un monde globalisé, en faveur de la nécessité de changer tant la notion que la portée même de l’éducation, surtout face aux défis mondiaux à relever. L’éducation universelle et de qualité ne suffit plus pour bâtir un village planétaire pacifique, tolérant et inclusif, a-t-elle dit, en appelant à la promotion d’une éducation globale citoyenne afin d’apprendre aux individus à partager, comprendre et respecter autrui, et à s’appuyer sur des valeurs communes comme les droits de l’homme, l’état de droit et la démocratie.
M. CRISTIÁN BARROS (Chili) a indiqué qu’en 1990, 40% de la population se trouvait en situation de pauvreté, et que ce taux avait été divisé de moitié en 2010. Il a signifié qu’un nouveau cycle de politique sociale avait été adopté par son gouvernement, mais que de nombreux défis demeuraient, notamment en ce qui concerne la consolidation des politiques publiques et l’utilisation des capacités de la population.
Le représentant a indiqué que des inégalités persistaient en ce qui concerne la participation politique et la vie active des femmes.Des mesures spéciales ont été adoptées pour palier à cette situation et des politiques de promotion du travail décent ont également été adoptées.S’agissant de l’amélioration de la situation des personnes âgées, le Chili centre ses efforts sur l’octroi des services et la décentralisation des systèmes d’octroi de services.
Le représentant du Chili a ensuite estimé que la célébration du vingtième anniversaire du Sommet mondial sur le développement social devait être l’occasion pour les États Membres de renouveler leur engagement à éliminer la pauvreté et à promouvoir la création d’emplois décents.Il a réclamé l’organisation d’un événement commémoratif pour marquer cet anniversaire et a aussi souhaité que cet anniversaire figure à l’ordre du jour de la prochaine session de la Commission du développement social.
M. LASHA SHAKULASHVILI, déléguée de la jeunesse de la Géorgie, a fait remarquer que les jeunes de son pays étaient, comme les jeunes du monde entier, confrontés à des défis liés à l’emploi, à l’information, au développement régional, à la réforme de l’éducation, à la conscience civique, aux droits de l’homme, aux activités sportives ou aux minorités ethniques. Il a souligné que les disparités entre les milieux urbain et rural étaient plus importantes que jamais.
Le délégué a souligné qu’il représentait un pays qui a fait l’expérience, au cours des deux dernières décennies, de plusieurs conflits armés et de nettoyage ethnique, et qui souffre encore aujourd’hui de l’occupation de 20% de son territoire. Il a souhaité en particulier que la communauté internationale aide les jeunes qui font partie des 400 000 personnes réfugiées et déplacées en Géorgie. « La pleine réalisation des droits des jeunes qui vivent sous occupation étrangère revêt également un caractère essentiel pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les jeunes femmes géorgiennes sont prêtes à lutter contre les stéréotypes en matière de sexe qui perpétuent la discrimination et la violence à leur encontre. Les hommes et les garçons doivent être encouragés à les appuyer dans cet effort. Enfin, le Ministère du sport et de la jeunesse va construire dès 2015 dix centres régionaux pour l’éducation informelle.
Mme SHIRUZIMATH SAMEER (Maldives) a invité à l’adoption d’une approche d’autonomisation de la personne à travers des investissements dans la protection sociale, l’amélioration de l’accès à un emploi décent et l’élimination des lois, politiques et pratiques discriminatoires. Rappelant que les objectifs du développement et ceux du Sommet sur le développement social préconisaient une telle approche, elle a affirmé que son pays n’avait cessé d’investir dans sa population, ce qui a conduit à des progrès constants en termes de développement humain.
Pour l’intervenante, le chômage représente l’un des principaux défis actuels, en particulier pour les jeunes car il a entraîné une augmentation du nombre de consommateurs de drogues, de la délinquance et de la culture des gangs. Pour cette raison, le Gouvernement a cherché, à titre prioritaire, à briser le cycle de la pauvreté et à remédier à la délinquance par le projet de création de la « Ville des jeunes » censée devenir un carrefour pour l’emploi et l’innovation.
Le plaidoyer des jeunes, de même que la parité entre les sexes sont les fondements des sociétés stables, a-t-elle dit, en faisant état de la promulgation de la loi sur l’emploi de 2008, qui garantit un salaire égal et un minimum de trois mois de congé de maternité. D’autre part, la loi de 2011 sur le handicap garantit la protection et une assistance spéciale aux personnes handicapées, conformément à la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées.
Elle a souligné, en conclusion, que les efforts dans tous les aspects du développement durable étaient sérieusement et irrévocablement sapés par les changements climatiques. La souveraineté, la viabilité et la survie dépendent de l’action mondiale en vue de la réduction des émissions de gaz à effets de serre et de l’intégration de cette problématique dans le programme du développement pour l’après-2015, a-t-elle affirmé.
M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a souligné que la jeunesse demeurait le principal atout de l’Afrique, mais que le taux important de chômage et de sous-emploi qui frappait cette tranche de la population était une source de préoccupation. Il a indiqué que, dans son pays, les jeunes participaient à des programmes qui cherchaient à répondre aux racines de la pauvreté, en améliorant la sécurité alimentaire, en fournissant des services de base et en restaurant l’environnement.
M. Giorgio a affirmé que la part du lion du budget national était versée à l’éducation et que son gouvernement avait renforcé ses programmes d’alphabétisation destinés aux adultes. Il a précisé que 947 centres d’alphabétisation avaient été créés dans le pays et que les femmes représentaient 95% des participants.
Le représentant a ensuite souligné qu’outre les défis auxquels de nombreux pays en développement devaient faire face, l’Érythrée était confronté à deux obstacles supplémentaires, à savoir les « sanctions injustes » qui ont été imposées à son pays ses cinq dernières années et l’occupation du territoire souverain de l’Érythrée.
Mme ELLEN AZARIA MADUHU (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son gouvernement avait établi un programme de décentralisation pour délégués des pouvoirs aux autorités locales et promouvoir la participation aux processus de prise de décision. Elle s’est félicitée des progrès réalisés en matière d’alphabétisation et d’accès à l’éducation primaire. La Tanzanie se consacre à présent à l’élargissement de l’accès à l’éducation secondaire où, a-t-elle précisé, le nombre d’inscriptions est passé de 524 000 étudiants en 2005 à 1,8 millions en 2013.
Des défis persistent toutefois en raison notamment d’une pénurie d’enseignants professionnels, de manuels et de dispositifs pour l’enseignement à distance, a affirmé Mme Maduhu. En outre, les femmes continuent de représenter la majorité des analphabètes, une situation qui demeure inchangée depuis des années. Dans le domaine de la santé, a-t-elle dit, la Tanzanie construit un dispensaire de soins dans chaque village.
La représentante a aussi souligné que la question des personnes handicapées devait figurer dans le programme de développement pour l’après-2015. Elle a expliqué que son gouvernement continuait de faire face à des difficultés pour retirer les barrières qui entravent l’accès des enfants handicapés à l’éducation. L’absence de ressources empêchent notamment la mise en œuvre des politiques adoptées en la matière.
M. MOHAMMED IBRAHIM ELBAHI (Soudan) a déclaré que la convergence des différentes crises, conjuguée à la situation sécuritaire dans plusieurs pays, notamment dans la région du Moyen-Orient, avait jeté une ombre sur les perspectives de réalisation du développement social et le respect effectif des engagements pris dans les différents documents internationaux.
Des efforts soutenus et concertés à l’échelle internationale sont indispensables pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs qui seront fixés pour l’après-2015. Conscient que la stabilité politique est essentielle au développement social, le Président Omar Al-Bashir a pris l’initiative d’un dialogue national avec toutes les forces vives de la société pour dégager un consensus national visant à jeter les bases de la stabilité économique et sociale du Soudan.
Les six priorités de ce dialogue sont la paix et l’unité, l’économie, les droits de l’homme et libertés fondamentales, l’identité, les relations extérieures et les questions liées à la gouvernance et à la mise en œuvre des décisions résultant du dialogue national. Le délégué a décrit une série de politiques et stratégies tendant à répondre aux besoins des personnes handicapées. Il a appelé au renforcement des capacités nationales et internationales par le biais de partenariats solides, avant d’exhorter les pays créanciers à annuler la dette extérieure des pays en développement, qui continue de constituer un fardeau insoutenable dans la voie de la réalisation du développement social.
M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a mis l’accent sur les efforts déployés par El Salvador pour garantir, de façon permanente, la jouissance progressive des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux pour la majorité, ainsi que pour les groupes historiquement marginalisés et exclus tels les peuples autochtones, les personnes souffrant de discrimination à cause de leur identité et orientation sexuelles, les jeunes, les adultes, les personnes handicapées, qui doivent toutes participer aux développement du pays.
Il a souligné les jalons posés en faveur des droits des personnes handicapées, en particulier en vue de leur participation et de leur inclusion concrète, et a rappelé que le Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées avait effectué une visite à El Salvador du 11 au 15 novembre 2013.
Dans son rapport, le Rapporteur spécial relève l’engagement clair du Gouvernement en vue de répondre aux préoccupations des personnes handicapées et fait remarquer le rôle positif du Conseil national pour les personnes handicapées, l’efficacité de la coordination entre le Gouvernement et les organisations des handicapées et le programme en faveur des femmes, qui fournit toute une palette de services aux femmes, y compris handicapées.
Saluant la présence de différents représentants des jeunes aux délibérations de la Troisième Commission, M. Zamora a encouragé à considérer les jeunes comme des agents de changement, capables de prendre des décisions et de formuler des propositions pour le développement de la société dans son ensemble. Il a soutenu l’approche qui permet aux jeunes d’exprimer leur opinion sur le futur programme de développement pour l’après-2015, dans des espaces régionaux et internationaux comme le Forum régional des jeunes d’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est déroulé en mai dernier à Quito, et le Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), en juin dernier à New York.
M. BANDAR AL-ERYANI (Yémen) a rappelé qu’aujourd’hui, 45% de la population du Yémen, l’un des pays les plus pauvres de la région, vivait en dessous du seuil de pauvreté, alors que l’insécurité alimentaire et la malnutrition s’aggravaient et que plus de 13 millions de personnes n’avaient pas accès à l’eau et à l’assainissement, et 8,6 millions ne bénéficiaient pas de soins de santé de base.
D’autre part, les changements politiques de 2011 et les événements ultérieurs ont conduit à l’effondrement de nombreux services de base qui étaient déjà rudimentaires. La majorité de la population vit dans les zones rurales ce qui a aggravé leur situation, 3,6 millions n’ont pas accès aux services de base et beaucoup d’enfants souffrent de malnutrition, alors que Sanaa sera en 2015 la première capitale souffrant d’un manque total d’eau.
L’exode rural est une autre source de pression pour l’emploi urbain et certains quartiers pauvres font face à un problème de surpopulation. Le Yémen compte aussi un grand nombre de déplacés compte tenu de la situation dans certaines régions et le Gouvernement tente de répondre aux besoins humanitaires urgents dans les zones les plus pauvres.
En dépit des difficultés actuelles, le Gouvernement tente d’offrir des opportunités aux jeunes, en particulier des emplois, des activités de loisirs et sportives. Le représentant a espéré qu’avec l’appui de la communauté internationale, le Yémen arrivera à surmonter ses problèmes politiques et sécuritaires qui ne font que s’aggraver. La pauvreté, le chômage et le manque d’infrastructures représentent autant de terreaux fertiles pour le terrorisme, a-t-il conclu.
Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a abordé la question du développement de régions montagneuses et des nombreux défis que cela engendre, notamment en raison des coûts occasionnés, surtout pour les pays sans littoral. Elle a expliqué que son gouvernement ambitionnait de bâtir un État stable avec toutes les conditions propices à un développement durable stable.
Elle a expliqué qu’en 2012, une stratégie de développement et de protection sociale de la population avait été adoptée afin de fournir des services aux personnes handicapées ou âgées. Elle a aussi annoncé que son gouvernement est en train d’achever le processus de ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
La représentante s’est ensuite inquiétée du problème du chômage chez les jeunes et a appelé au renforcement de la coopération internationale pour appuyer l’emploi et l’éducation des jeunes. Elle a également estimé que le programme de développement pour l’après 2015 devait mettre l’accent sur les contributions des migrants au développement.
Mme LUZ MELÓN (Argentine) a affirmé que son pays cherchait à garantir les droits de tous, sans discrimination, pour qu’ils deviennent acteurs du développement. Dans cette optique, des programmes sociaux ont été lancés, qui responsabilisent les autorités locales, lesquelles ont la possibilité d’intervenir pour affiner les priorités sociales de leurs régions.
Dans le cadre du Plan national de développement social visant à l’amélioration des conditions de vies des individus et des familles, tous sont reconnus comme sujets de droits. Elle a décrit les progrès accomplis par son pays pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), alors même que celui-ci est aux prises avec la pire crise financière et économique de son histoire moderne.
Elle a ensuite affirmé que l’Argentine dressait un bilan très positif des réalisations des États Membres dans le cadre des OMD. Elle a en revanche exhorté à ne pas rouvrir les négociations sur certains éléments d’ores et déjà agréés dans le processus de négociations autour des objectifs du prochain programme de développement pour l’après-2015. Elle a en outre appelé à l’adoption d’un instrument sur les droits des personnes âgées.
M. KEVIN CASSIDY, de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que la création d’emplois décents était un facteur important pour le développement, arguant notamment que les efforts déployés pour augmenter le commerce, promouvoir la libéralisation des investissements et des dépenses en infrastructures ne permettraient pas d’améliorer le développement socioéconomique à moins d’être accompagnés d’efforts pour favoriser l’emploi et répondre au problème de la pauvreté des travailleurs.
Il a expliqué que la promotion de l’emploi décent devait être accompagnée de politiques de diversification de l’économie vers les secteurs à haute valeur ajoutée et d’amélioration des conditions de travail, entre autres. De leur côté, a-t-il dit, les entreprises doivent investir dans leur capacités productives et la formation d’une force de travail capable de s’adapter aux changements des marchés, promouvoir la créativité et l’innovation.
M. Cassidy a indiqué que 670 millions d’emplois devront être créés entre 2015 et 2030 pour contenir le taux actuel de chômage et absorber l’augmentation de la population en âge de travailler. Il a précisé que 75 millions de jeunes étaient actuellement au chômage. Il a ensuite souligné que le nouveau Protocole de l’OIT à la Convention sur le travail forcé mettait l’accent sur le lien entre le travail forcé et la traite et définissait des obligations précises pour prévenir le travail forcé. Il a encouragé les États Membres à ratifier ce nouvel instrument.
En outre, le dernier rapport de l’OIT sur la protection sociale dans le monde démontre que la protection sociale est un investissement important dans le capital humain d’un pays et contribue directement à augmenter la productivité.
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