Le Chef de la MANUSOM exhorte la communauté internationale à soutenir l’élan retrouvé en Somalie pour résoudre les défis sécuritaires, humanitaires et politiques

7445e séance – matin
CS/11899

Le Chef de la MANUSOM exhorte la communauté internationale à soutenir l’élan retrouvé en Somalie pour résoudre les défis sécuritaires, humanitaires et politiques

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), M. Nicholas Kay, a estimé ce matin, devant le Conseil de sécurité, qu’« un élan a été retrouvé » dans le pays après une crise politique de plusieurs mois.  Cet élan, a-t-il dit, a besoin qu’on lui apporte un appui soutenu.

De son côté, le Premier Ministre de la République fédérale de Somalie, M. Omar Abdirashid Ali Shamarke, qui s’exprimait par visioconférence de la capitale somalienne Mogadiscio, a fait état de la stratégie mise en place par le Gouvernement pour améliorer la capacité de l’armée nationale à combattre les Chabab aux côtés de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Il a exhorté le Conseil de sécurité à fournir un soutien à ce plan.

« Nous devons renforcer ce succès par un engagement accru et un apport de ressources », a déclaré M. Kay, qui s’adressait au Conseil de sécurité par visioconférence depuis la ville d’Addis-Abeba, siège de l’Union africaine, au côté du Représentant spécial de la présidence de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de la Mission de l’Union africaine dans ce pays (AMISOM), M. Maman Sidikou.

Les deux hommes ont en effet informé hier le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de l’état de la situation en Somalie.  « Le partenariat Union africaine-Nations Unies en Somalie est unique, fort et essentiel pour parvenir au succès », a déclaré M. Kay, qui présentait le rapport* du Secrétaire général sur la Somalie.

Dans ce rapport, le Secrétaire général fait le point sur l’exécution du mandat de la MANUSOM depuis le 1er janvier.  Préconisant des efforts concertés pour aider la Somalie à relever les défis sécuritaires, humanitaires et politiques auxquels elle fait face, il recommande de proroger pour une nouvelle période de 12 mois, allant jusqu’au 2 juin 2016, le mandat de la Mission dont l’expiration était prévue le 2 juin prochain.

Le Gouvernement de la Somalie, qui est le troisième en moins de trois ans, « est à pied d’œuvre », tandis que le Parlement fédéral a commencé les travaux de sa session de 2015, a expliqué le Chef de la MANUSOM dans son exposé au Conseil de sécurité.

« Les responsables fédéraux, régionaux et locaux de la Somalie, les parlementaires et les gens de tous les horizons sont en train de construire en Somalie un État fédéral, étape par étape, à travers le dialogue et la réconciliation », s’est-il félicité.

Le Président fédéral, M. Hassan Sheikh Mohamoud, ainsi que le Premier Ministre, le Président du Parlement et les dirigeants des administrations du Puntland, de Djouba et du Sud-Ouest ont réitéré leur détermination à concrétiser la « Vision pour 2016 » du Gouvernement fédéral et à ne pas prolonger les mandats actuels du Parlement fédéral ou du Président, qui prennent fin respectivement en août et en septembre 2016, a expliqué M. Kay.

Plusieurs objectifs importants ont été fixés par le Gouvernement pour les mois à venir, a poursuivi le Représentant spécial du Secrétaire général: achever la formation des administrations et des assemblées régionales provisoires; faire avancer la révision constitutionnelle; créer une commission électorale nationale indépendante; et finaliser les priorités juridiques concernant les partis politiques, la citoyenneté et les élections.

L’ONU, en collaboration avec l’Union africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l’Union européenne et des États Membres, continue de soutenir la formation des administrations régionales provisoires, a souligné M. Kay, précisant que de nombreux défis subsistaient, en particulier concernant la nécessité de garantir l’ouverture.  « Les femmes, les minorités et les jeunes doivent être bien représentés dans le cadre de cette ouverture », a-t-il dit.

Le Chef de la MANUSOM s’est également déclaré préoccupé par le calendrier des élections au « Somaliland », qui initialement auraient dû avoir lieu le mois prochain, mais qu’un conseil de sages a décidé de reporter jusqu’en mars 2017.  L’ONU, a dit M. Kay, a rejoint d’autres partenaires internationaux pour exhorter les Somaliens à une réconciliation autour de ce calendrier basé sur un consensus politique entre toutes les parties prenantes du « Somaliland ».

La sécurité du personnel des Nations Unies en Somalie demeure une priorité, a ensuite déclaré Nicholas Kay, faisant état de l’attaque terroriste survenue à Garowe, le 20 avril dernier, et qui a coûté la vie à quatre membres du personnel de l’UNICEF et à trois gardes somaliens.  « Les Chabab ont ciblé des personnes qui travaillaient dur pour améliorer la vie des enfants et des familles somaliennes », a-t-il indiqué avec regret reprenant les propos du Président Hassan Sheikh Mohamoud qui a qualifié cet acte d’« attaque contre l’avenir du pays ».

Le Représentant spécial du Secrétaire général a exprimé sa préoccupation quant à la sécurité en Somalie et à la menace posée par les Chabab dans la sous-région au sens large, comme cela a été démontré par le massacre de 147 étudiants de l’Université de Garissa, commis au Kenya le 2 avril.  « La lutte contre le terrorisme exige des efforts sur de nombreux fronts », a-t-il dit, en espérant que les prochaines semaines verront une « coopération plus étroite encore entre les États Membres pour faire face à cette menace au niveau sous-régional, y compris par la prise et l’application de mesures visant à prévenir et à contrecarrer l’extrémisme violent ».

« Renouveler l’offensive conjointe de la Somalie et de l’Union africaine contre les Chabab est une priorité urgente », a souligné M. Kay, faisant état du plan Guulwade (victoire) du Gouvernement fédéral, qui a été mis au point avec le concours de la MANUSOM.

S’agissant des droits de l’homme, il a noté avec préoccupation une augmentation importante du nombre d’exécutions et de condamnations à mort prononcées en 2015 en dépit de l’engagement de la Somalie à établir un moratoire sur les exécutions.  Il s’est aussi dit préoccupé par les menaces et les intimidations à l’égard des journalistes en Somalie.

« La situation humanitaire en Somalie reste alarmante », a poursuivi Nicholas Kay, soulignant que 730 000 Somaliens continuaient d’être incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires quotidiens de base.  De même, 2,3 millions de personnes de plus risquent de se trouver dans une situation similaire.  Parmi elles, il faut compter plus de 1,1 million de Somaliens déplacés, en majorité des femmes et des enfants, a-t-il précisé.

« Le Forum de partenariat de haut niveau prévu le 29 juillet sera l’occasion, pour la Somalie et ses partenaires, de se réunir en vue de s’accorder sur des actions prioritaires d’ici à 2016 », a par ailleurs indiqué M. Kay.

De son côté, le Représentant spécial de l’Union africaine en Somalie, M. Maman Sidikou, a noté lui aussi que la situation sécuritaire globale est marquée par un risque élevé de menace terroriste caractérisée par une montée des activités des Chabab, qui se manifestent notamment par l’usage d’engins explosifs improvisés et par des assassinats ciblés.  Il a déclaré qu’en réaction à ces menaces, l’AMISOM et ses partenaires somaliens avaient renforcé leurs opérations conjointes, particulièrement dans des centres urbains.

Il s’est également félicité du succès des opérations militaires menées sous les noms « Aigle » et « Océan indien » contre les Chabab, et dont les actions ont notamment permis de réduire les zones d’influence de ce groupe terroriste.  Il a annoncé qu’une nouvelle action militaire massive allait bientôt être lancée par l’AMISOM.

M. Sidikou a ensuite indiqué que la situation sécuritaire globale en Somalie n’était pas favorable au déploiement d’une mission de maintien de la paix de l’ONU avant la fin de l’année 2016 au plus tôt.  Il a relevé qu’au vu des menaces sécuritaires et du niveau de progression du processus politique en Somalie, mettre fin à la mission militaire en Somalie avant la fin de l’année 2016 pourrait faire courir le risque de perdre les gains sécuritaires déjà engrangés. 

Il a ainsi plaidé pour une présence de l’AMISOM sur le terrain potentiellement jusqu’en fin 2016, proposant de ce fait que le mandat de l’AMISOM soit prorogé et que la Mission fasse l’objet d’une reconfiguration qui lui permettrait de mieux répondre à l’évolution de la situation sur le terrain.

Il a par ailleurs demandé un renforcement logistique de l’AMISOM, qui se ferait notamment en la dotant d’hélicoptères qui pourraient apporter à la Mission le niveau de mobilité et de flexibilité requis pour l’accomplissement de ses tâches.  Il a aussi souhaité la consolidation et la stabilisation des zones qui ont été reconquises face aux Chabab, notamment en y transférant le contrôle de la sécurité aux forces de police, et en y augmentant la présence des personnels civils conjoints de l’AMISOM et de la MANUSOM. 

M. Sidikou a appelé à la sécurisation des itinéraires de ravitaillement entre les zones nouvellement reconquises aux Chabab et les centres de décisions administratives.  Le Représentant spécial de l’Union africaine en Somalie a par ailleurs plaidé pour un soutien renforcé aux forces nationales somaliennes, indiquant que la police de l’AMISOM allait appuyer le recrutement, la formation et le déploiement de 600 officiers de police pour chacune des administrations locales.  Il a également plaidé pour un renforcement des capacités du Bureau d’appui de l’ONU pour la Mission de l’Union africaine en Somalie, afin de l’adapter à la nature des opérations menées par l’AMISOM. 

M. Sidikou est également revenu sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuels dont se seraient rendus coupables des membres de l’AMISOM, comme l’a rapporté l’ONG « Human Rights Watch » en juin 2014.  Il a rappelé la politique de tolérance zéro de l’AMISOM en ce qui concerne ce genre d’actes, et il a souligné que deux cas avaient été avérés après la conduite d’enquêtes indépendantes. 

Il a ajouté qu’à la suite des recommandations de l’enquête indépendante, il avait pris des mesures pour éviter que cela ne se produise de nouveau, par exemple en veillant à ce que les civils n’aient pas accès aux camps de l’AMISOM sans raison valable et en encourageant les dénonciations internes et les potentiels lanceurs d’alerte.

Pour sa part, le Premier Ministre somalien a exhorté les partenaires de la Somalie à appuyer le plan visant à permettre à l’armée somalienne de reprendre ses responsabilités en vue d’affronter les difficultés sécuritaires du pays.

« Nous devons lutter contre les Chabad avant que la situation ne devienne trop sérieuse », a-t-il dit, précisant que leur menace s’était accrue dernièrement.  « Il est important de pouvoir les déloger le plus rapidement possible », a-t-il souligné.

Le Premier Ministre a demandé au Conseil de sécurité d’autoriser un programme de soutien en vue d’intégrer des éléments supplémentaires au sein de l’armée nationale somalienne.  « Il est également essentiel d’intégrer les forces de police régionales pour accélérer les efforts destinés à la lutte contre la piraterie », a-t-il dit.

Sur le plan politique, la « Vision pour 2016 » du Gouvernement fédéral demeure le cadre essentiel, a observé M. Shamarke, précisant que les contacts s’étaient poursuivis avec les dirigeants régionaux, et que le processus de révision constitutionnelle avait progressé.

D’une manière plus large, le Gouvernement fédéral somalien travaille avec le Kenya pour assurer le retour des réfugiés somaliens qu’abrite ce pays, et le Gouvernement fédéral travaille avec les autorités yéménites sur la même question en ce qui concerne les réfugiés yéménites qui débarquent sur les côtes somaliennes.  « Il y a un coût humain à la violence au Yémen », qui est une préoccupation pour toute la région, a ensuite tenu à relever le Premier Ministre somalien, qui a souligné que son pays ne disposait pas des ressources ou de la capacité nécessaires pour absorber les réfugiés et a par conséquence demandé au Conseil de sécurité d’élaborer un plan d’urgence.

 

 

* S/2015/331

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Forum sur les forêts achève ses travaux en adoptant une résolution qui renforce l’arrangement international sur les forêts après 2015

Forum des Nations Unies sur les forêts - Onzième session,
10e séance – matin
ENV/DEV/1520

Le Forum sur les forêts achève ses travaux en adoptant une résolution qui renforce l’arrangement international sur les forêts après 2015

Le Forum des Nations Unies sur les forêts a conclu, ce soir, les travaux de sa onzième session en adoptant sans vote une résolution* qui proroge jusqu’en 2030 l’arrangement international sur les forêts, tout en le renforçant.  Cette résolution fait suite à la Déclaration ministérielle**, adoptée la veille par le Forum à l’issue de son débat de haut niveau.

Cette résolution, fruit de longues négociations, et dont l’adoption, selon le Président du Forum, l’Ambassadeur Noël Nelson Messone, du Gabon, était la « seule option que nous pouvions nous permettre », fixe ainsi les objectifs de l’arrangement, parmi lesquels le renforcement de la contribution de tous les types de forêts au programme de développement pour l’après-2015, dont l’adoption aura lieu dans le cadre du Sommet de l’ONU de septembre prochain.

L’arrangement devra également favoriser la « coopération, la coordination, la cohérence et les synergies sur les questions forestières à tous les niveaux » et promouvoir « la coopération internationale, y compris Nord-Sud, Sud-Sud et la coopération triangulaire, de même que des partenariats entre le secteur public et le secteur privé ».

Ces objectifs, souligne la résolution, ne pourront être réalisés que grâce à un ferme engagement politique à long terme et « à une action collective et cohérente menée à tous les niveaux par les États Membres, les organisations internationales, régionales et sous-régionales et les grands groupes ».  Composée de 13 sections, la résolution décide également de désigner désormais l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts sous le nom d’« Instrument des Nations Unies sur les forêts ».

S’agissant de la question du financement, la résolution décide de renommer le processus de facilitation en tant que « réseau global de facilitation du financement pour les forêts » et de promouvoir l’élaboration de stratégies nationales pour la mobilisation de ressources en faveur de la gestion durable des forêts.  Le texte prévoit également qu’une attention particulière sera apportée aux besoins de l’Afrique, des pays les moins avancés, des pays ayant une faible couverture forestière et des petits États insulaires en développement, pour l’accès aux ressources financières.

Il décide en outre que le Forum, qui continue d’être un organe subsidiaire du Conseil économique et social, se réunira désormais une fois par an pour une période de cinq jours.  Enfin, la résolution prévoit que le Forum procède, en 2024, à un examen à mi-parcours de l’efficacité de l’arrangement international sur les forêts dans la réalisation de ses objectifs.  Le Forum devra également développer un plan stratégique concis pour la période 2017-2030 qui tiendrait compte, notamment, les objectifs d’ensemble relatifs aux forêts du programme de développement pour l’après-2015.

Avant son adoption, le représentant du Secrétariat a indiqué que les incidences budgétaires de la présente résolution n’avaient pas été déterminées.  Une estimation détaillée sera préparée et soumise à l’attention du Conseil économique et social lorsque celui-ci examinera les travaux du Forum, a-t-il dit.  Le Secrétariat avait initialement estimé à 4,5 millions de dollars pour l’exercice biennal 2016-2017 et à 4,9 millions de dollars pour l’exercice 2018-2019 les incidences financières du projet de résolution initialement présenté et qui a été substantiellement modifié lors des négociations.

Dans sa déclaration de clôture, M. Messone a rappelé que la présente session du Forum s’était réunie à un moment « charnière » avec les préparatifs de la Conférence sur le financement du développement qui aura lieu à Addis-Abeba (Éthiopie) en juillet prochain, du Sommet de l’ONU à New York en septembre en vue de l’adoption du futur programme de développement et de la Conférence des États parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris en décembre.

« La résolution que nous venons d’adopter permet de mieux positionner le Forum et l’arrangement sur les forêts en prévision de ces échéances », a-t-il dit.  Revenant sur l’adoption de la Déclaration ministérielle, il a indiqué que les ministres réunis pendant le segment de haut niveau avaient clairement exprimé le besoin d’un arrangement amélioré.  « Les questions forestières continuent d’être traitées de manière fragmentée et cela doit cesser, a estimé M. Messone, en soulignant qu’il était temps maintenant de prendre les mesures nécessaires pour protéger les forêts. ».

Le représentant du Brésil a regretté que les délégations n’aient pas pu parvenir à un accord sur les engagements qui permettent à tous les pays d’assurer la mise en œuvre efficace d’une gestion durable des forêts.  « Le Brésil, le Groupe des 77 et la Chine ont négocié de bonne foi », a-t-il déclaré, avant de faire observer que la Déclaration ministérielle contenait des éléments qui auraient dû être mieux discutés.  « Certains de ces éléments constituent un pas en arrière qui, a-t-il prévenu, mettent en péril les positions des pays en développement. »

Le Forum sur les forêts a également adopté son rapport*** sur les travaux de sa onzième session.

Il a également pris note des rapports du Secrétaire général relatifs, respectivement, à l’examen de l’efficacité de l’arrangement international sur les forêts et de toutes les options futures****, à l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs d’ensemble relatifs aux forêts et dans la mise en œuvre de l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts*****, aux moyens de mise****** en œuvre d’une gestion durable des forêts et l’application de la législation forestière et la gouvernance à tous les niveaux et au renforcement de la coopération******* et la coordination des politiques et des programmes et les contributions régionales et sous-régionales.

 *1E/CN.18/2015/L.2/REV.1

**E/CN.18/2015/L.1

***E/CN.18/2015/L.3

****E/CN.18/2015/2

*****E/CN.18/2015/3

******E/CN.18/2015/4

*******E/CN.18/2015/5

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil économique et social fixe au 17 juin 2015 la tenue de la réunion informelle sur le passage de la phase des secours a celle de l’aide au développement

Session de 2015,
30e séance - matin
ECOSOC/6688

Le Conseil économique et social fixe au 17 juin 2015 la tenue de la réunion informelle sur le passage de la phase des secours a celle de l’aide au développement

L’ECOSOC pourvoit des postes vacants à la Commission de statistique, au Comité du programme et de la coordination et au Conseil d’administration d’ONU-Habitat.

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a décidé, ce matin, que le thème du segment de sa session de fond de 2015 consacré aux affaires humanitaires sera « L’avenir des affaires humanitaires: vers une plus grande participation, coordination, interopérabilité et efficacité »* et qu’il s’articulera autour de deux tables rondes organisées dans le cadre de ce débat.

L’ECOSOC a aussi décidé** que le thème de la réunion consacrée au passage de la phase des secours à celle de l’aide au développement sera: « Accompagner le passage de la phase des secours à celle de l’aide au développement: promouvoir le relèvement et la résilience ».  Il a aussi décidé que cette réunion-débat constituera une activité informelle qui se tiendra le 17 juin 2015 au matin.

Le Conseil économique et social a aussi ce matin pourvu un poste vacant à la Commission de statistique en y élisant par acclamation comme membre, au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États, les États-Unis, pour un mandat prenant effet le 1er janvier 2016 et expirant en décembre 2019.  Le Conseil a ensuite pourvu un poste vacant au Comité du programme et de la coordination (CPC) en y nommant le Royaume-Uni, dont la candidature a été endossée par le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États.  Le mandat donné au Royaume-Uni prendra effet au jour où l’Assemblée générale se prononcera sur la proposition dont elle sera saisie par l’ECOSOC et expirera le 31 décembre 2017.  L’ECOSOC a poursuivi ses travaux et a élu par acclamation Israël comme membre du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).  La candidature d’Israël était présentée par le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États pour un mandat de quatre ans prenant effet le 1er janvier 2016 et expirant 31 décembre 2019.

Outre l’élection par acclamation d’Israël, par une décision orale de son Président, l’ECOSOC a décidé de reporter la nomination de huit États Membres pour pourvoir d’autres postes encore vacants au Conseil d’administration d’ONU-Habitat, dont deux postes doivent revenir au Groupe des États d’Europe occidentale et autres États pour des mandats prenant effet le jour de l’élection des candidats endossés par le Groupe et expirant le 31 décembre 2016; deux autres postes revenant au même Groupe seront pourvus pour des mandats commençant le jour de l’élection des candidats nominés et expirant le 31 décembre 2018. 

Dans la même foulée l’ECOSOC élira aussi un État membre du Groupe des États d’Afrique, deux États membres du Groupe Asie-Pacifique, puis un État membre du Groupe Europe occidentale et autres États pour des mandats qui prendront effet le 1er janvier 2016 et s’achèveront le 31 décembre 2019.  Tous ces postes vacants seront pourvus quand ces différents groupes régionaux concernés soumettront à l’ECOSOC la liste des États dont ils auront endossés la candidature.  

Dans ses remarques, le Président de l’ECOSOC, M. Martin Sajdik, de l’Autriche, s’est dit heureux que le poste vacant au sein de la Commission de statistique ait été pourvu. 

En fin de réunion, le Président a aussi rappelé que le Forum annuel sur les partenariats aura lieu le 28 mai, tandis que la prochaine réunion sur la coordination et la gestion sera tenue du 8 au 10 juin.

Des informations supplémentaires sont disponibles à ce sujet sur le site de l’ECOSOC à l’adresse Web: www.un.org/fr/ecosoc.  

*     Projet de décision E/2015/L.6
**    Projet de décision E/2015/L.7

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: après les tremblements de terre au Népal, les États adoptent une résolution pour souligner l’importance d’aider « de toute urgence » les rescapés

Soixante-neuvième session,
90e séance plénière - matin
AG/11644

Assemblée générale: après les tremblements de terre au Népal, les États adoptent une résolution pour souligner l’importance d’aider « de toute urgence » les rescapés

« Vous n’êtes pas tout seuls », a dit le représentant de l’Union européenne au Népal après que l’Assemblée générale a adopté, ce matin, à l’unanimité, une résolution* coparrainée par 170 États, par laquelle elle souligne qu’il importe « d’aider de toute urgence les rescapés des tremblements de terre au Népal grâce à des secours immédiats correspondant à leurs besoins ».

Depuis trois semaines, s’est alarmé le Secrétaire général, la vie de 8 millions de Népalais a changé au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer.  Le tremblement de terre, qui a touché 39 des 75 districts du Népal, a tué des dizaines de personnes, blessé plus de 2 000 autres, réduit en poussière 400 000 habitations et endommagé 280 000 autres.  Le pays compte aujourd’hui, a ajouté le Vice-Président de l’Assemblée générale, 2,8 millions de personnes déplacées.  « Vous n’êtes pas tout seuls », c’est ce qu’il faut dire au peuple népalais, a déclaré le représentant de l’Union européenne.

Dans sa résolution, l’Assemblée générale accueille avec satisfaction l’appel éclair lancé le 29 avril 2015 par les Nations Unies et exhorte la communauté internationale, et notamment les États, à ne pas ménager leur appui pendant les trois mois que dure cet appel éclair et au-delà.  L’appel vise à collecter une somme de 423 millions de dollars.  Or, à ce jour, seuls 14% ont été financés.  Il faut donc encore 365 millions de dollars, a insisté le Secrétaire général. 

Pour mobiliser cette somme, le représentant du Japon a indiqué que son pays est prêt à coorganiser avec le Népal et la Banque asiatique de développement, une conférence de donateurs, en espérant que d’autres États et les agences internationales dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) prendraient part à l’initiative.

L’Assemblée générale affirme en effet dans sa résolution, que c’est au Gouvernement népalais qu’incombent au premier chef la direction et la responsabilité de la réponse humanitaire à apporter des plans de relèvement, de redressement, de reconstruction et de développement du pays.  L’Assemblée souligne qu’il importe d’associer très tôt les secours au relèvement et au développement, de renforcer la résilience, du « reconstruire en mieux » et de renforcer encore les capacités nationales à tous les niveaux.

Nous sommes devant le premier grand tremblement de terre depuis l’accord international sur la réduction des risques de catastrophe naturelle, conclu à Sendai, au Japon, au mois de mars, a rappelé le Secrétaire général.  Un élément clef de cet accord a été l’engagement à adosser les efforts de redressement à une approche centrée sur la résilience.  Il faut aider le Népal à traduire ce nouveau cadre mondial en actes.

Les délégations ont expliqué les efforts que leur pays a déployés pour se porter au secours du Népal dont le représentant a souligné que depuis les tremblements de terre du 25 avril et du 12 mai derniers, des dizaines de milliers de personnes qui étaient sorties de la pauvreté vont y retomber, éloignant la perspective d’un Népal émergent en 2022.  Les autorités nationales ont débloqué d’urgence une somme de 200 millions de dollars pour les secours, mais, a prévenu le représentant, « plusieurs milliards de dollars seront nécessaires et le Gouvernement compte sur la communauté internationale ».   

L’Assemblée générale a pris note du document A/69/722/Add.6, par lequel le Secrétaire général informe l’Assemblée générale que la Grenade a effectué le payement nécessaire pour réduire ses arriérés en deçà du montant spécifié dans l’Article 19 de la Charte des Nations Unies, relatif au droit de vote.

*A/69/L.66

RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE: ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE À CERTAINS PAYS ET À CERTAINES RÉGIONS: PROJET DE RÉSOLUTION (A/69/L.66)

Déclarations

M. KAHA IMNADZE, (Géorgie), Vice-Président de l’Assemblée générale, a remercié les délégations pour leur participation à cette « réunion importante » sur l’urgence humanitaire au Népal et dans la région après le tremblement de terre dévastateur du 25 avril et la réplique du 12 mai.  Le Vice-Président a présenté ses sincères condoléances à tous ceux ont été affectés par « cette terrible tragédie », au Népal, en Inde, en Chine et au Bangladesh.  Il a salué le leadership du Gouvernement du Népal face à cette situation difficile et remercié les États, y compris les pays voisins et les organisations, qui ont réagi à la crise. 

Le Vice-Président a souligné plusieurs points et d’abord que les besoins humanitaires du Népal sont urgents, comme en témoignent les 2,8 millions de personnes déplacées, dont certaines vivent en plein air.  Outre les abris, l’accès aux soins de santé et aux services d’assainissement et d’hygiène sont des priorités.  Le Vice-Président a aussi mis l’accent sur les déplacés des rurales qui doivent aussi pouvoir rentrer chez eux avant la saison des semailles.  Il a enfin souligné que le temps presse.  La saison des moussons commençant en juin, il est de la plus grande importance de lancer les efforts de secours au plus vite et le plus efficacement possible. 

Le Vice-Président a fait observer qu’à ce jour, 40 pays ont promis de répondre à l’Appel de fonds lancé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), alors que des dizaines d’autres ont acheminé ou déployé une aide en nature et en personnel, des hôpitaux de campagne, des couvertures et des équipes urbaines de recherche et de secours.

M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a souligné que depuis trois semaines, la vie de 8 millions de Népalais a changé au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer.  Le tremblement de terre, qui a touché 39 des 75 districts du Népal, a tué des dizaines de personnes, blessé plus de 2 000 autres, réduit en poussière 400 000 habitations et endommagés 280 000 autres.  M. Ban a présenté ses sincères condoléances à tous ceux qui ont perdu des membres de leur famille, des amis ou des collègues. 

Dans les 24 heures, a-t-il indiqué, en saluant la réaction du Gouvernement du Népal, l’ONU a déployé une équipe pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe pour appuyer le Gouvernement, laquelle a contribué à coordonner le déploiement de plus de 1 870 secouristes et de près de 120 chiens.

S’appuyant sur les informations de son adjointe à la coordination des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, qui revient de la région, le Secrétaire général a souligné que l’aide humanitaire a fait la différence mais qu’il faut faire plus.

À l’approche de la saison des moussons, il est impératif de veiller à ce que près de 500 000 personnes aient un abri.  Il a aussi parlé de la nécessité de sauver la saison des semailles et d’écarter les risques de choléra et autres maladies d’origine hydrique.  Je ne saurais trop insister sur l’importance d’acheminer l’aide, y compris de l’eau potable et de l’assainissement, au cours de ces quelques prochaines semaines, a dit le Secrétaire général qui a aussi parlé de l’aide à l’emploi, à la relance économique et aux conditions de vie.

Dès maintenant, il faut penser qu’après la phase d’urgence, il y aura celle du redressement et du développement, a déclaré le Secrétaire général.  Les discussions entre le Gouvernement népalais, l’Union européenne et les banques de développement sont déjà en cours et des plans pour une première évaluation des besoins sont dressés.  Il s’agit, a-t-il dit, du premier grand tremblement de terre depuis l’accord international sur la réduction des risques de catastrophe naturelle, conclu à Sendai, au Japon, au mois de mars.  Un élément clef de cet accord a été l’engagement à adosser les efforts de redressement sur une approche centrée sur la résilience.  Il faut aider le Népal à traduire ce nouveau cadre mondial en actes.

Le Secrétaire général a rappelé que l’Appel de fonds qu’OCHA a lancé le 28 avril dernier, vise à collecter 423 millions de dollars.  À ce jour, seuls 14% ont été financés.  Il faut donc encore 365 millions de dollars.

« Vous n’êtes pas tout seuls », c’est ce que le monde devrait dire aujourd’hui au Népal, selon M. IOANNIS VRAILAS, de l’Union européenne.  L’Union européenne a tout de suite apporté une aide au Népal, a-t-il indiqué.  Quelques jours à peine après la catastrophe, le Commissaire européen pour l’action humanitaire et la gestion des crises, M. Christos Stylianides, s’est rendu au Népal avec la Coordonnatrice des secours d’urgence des Nations Unies, avec en poche une enveloppe de 6 millions d’euros.  L’équipe humanitaire européenne était également là pour identifier les besoins et préparer la réponse de l’Union européenne.

Cette dernière, a indiqué le représentant, compte très bientôt évaluer les besoins postcatastrophe puisqu’elle a déjà adopté une enveloppe de 16,6 millions d’euros pour le redressement et la reconstruction, en plus des contributions individuelles de ses États membres.  Le représentant a exprimé l’appui de l’Union européenne au Népal, entre autres, à son engagement à faire de la rédaction de la constitution une priorité, contribuant ainsi à la stabilité à long terme, condition essentielle au redressement et au développement.

M. ASOKE KUMAR MUKERJI (Inde) a souligné que les efforts de secours et de recherche de l’Inde ont été déployés, en coordination avec le Gouvernement népalais.  En tant qu’ami proche et voisin, nous avons lancé, a-t-il dit, l’« Opération Maitri » (Opération Amitié), impliquant 16 équipes de réaction aux catastrophes, et 37 vols humanitaires spéciaux, dont le premier a décollé quatre heures à peine après le tremblement de terre.  Il faut ajouter aux efforts du Gouvernement, ceux des ONG et des gouvernements locaux qui ont déployé 600 camions chargés de 5 000 tonnes de matériel de secours.  L’armée indienne a pris en charge les secours médicaux, en dépêchant des chirurgiens, des anesthésistes, des infirmiers et des techniciens.  Le Centre national de traumatologie a mis en place cinq théâtres d’opérations.  L’Inde a aussi contribué au rétablissement du système électrique et créé une base de données unique sur les personnes disparues.  L’Inde est également engagée dans les efforts des Nations Unies, et entend être aux côtés du Gouvernement et du peuple du Népal pendant la phase de réhabilitation et de reconstruction, a promis le représentant.

M. LIU JIEYI (Chine) a souligné la nécessité de coordonner les efforts internationaux avec le Gouvernement népalais.  À ce jour, plus de 1 000 personnes envoyées par le Gouvernement, l’armée et la police chinois sont à pied d’œuvre au Népal, pour la plus grande opération de secours humanitaire que le pays n’ait jamais entrepris depuis la création de la République populaire.  À ce jour, le Gouvernement a déployé une aide humanitaire d’une valeur de 10 millions de dollars et après la réplique du 12 mai, 13 autres millions de dollars d’aide ont été promis.  Le représentant a aussi expliqué l’aide déployée par les Gouvernements locaux comme ceux du Tibet du Sichuan, sans oublier celle des ONG chinoises.  Le Gouvernement chinois entend bien rester à l’écoute du Népal pour répondre aux besoins que ce dernier aura déterminés, a conclu le représentant.

M. RICHARD ERDMAN (États-Unis) a affirmé que son pays avait déployé au Népal des personnels de sauvetage en milieu urbain, tandis que l’armée américaine participait aux secours, organisait des évacuations aériennes et assurait le transport de matériel.  Les États-Unis, a-t-il dit, se sont engagés à débloquer 32 millions de dollars d’aide humanitaire.  Le pays veut aider le Népal dans les phases d’intervention d’urgence et de redressement et de reconstruction, a souligné le représentant.

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a rappelé qu’en mars dernier à Sendai, la troisième Conférence des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe a mis l’accent sur le renforcement de la résilience avec le concept du « Reconstruire en mieux ».  La résolution adoptée aujourd’hui reflète clairement cette idée, s’est réjoui le représentant.  Aussitôt après la catastrophe, a-t-il poursuivi, le Japon a dépêché des équipes de secours, fournit des articles de première nécessité, comme des tentes et des couvertures, et a décidé de débloquer une aide de 14 millions de dollars, à travers les organisations internationales dont les agences humanitaires et de développement des Nations Unies.  Pour appuyer les efforts de redressement et de reconstruction, a-t-il annoncé, le Japon est prêt à coorganiser une conférence des donateurs avec le Népal et la Banque asiatique de développement, en espérant que d’autres États et les agences internationales dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) prendront part à l’initiative.

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a déclaré que, comme les autres, l’Indonésie a envoyé une équipe médicale et une équipe de recherche et de sauvetage, et des équipements au Népal.  La résolution adoptée aujourd’hui, a-t-il estimé, devrait accélérer la fourniture de l’assistance par le système de l’ONU et renforcer encore la coordination au sein de ce système pour assurer l’efficacité sur le terrain.  L’Indonésie espère que la résolution offrira une plateforme de partenariat entre le système des Nations Unies et tous les acteurs humanitaires, y compris les institutions financières internationales et régionales et le secteur privé, afin de soutenir les efforts à long terme du Gouvernement et du peuple népalais dans le « Reconstruire en mieux » et le renforcement de la résilience aux catastrophes.

M. MARTIN SHEARMAN (Royaume-Uni) a affirmé que son pays faisait tout ce qui était en son pouvoir pour aider le Népal à se redresser à long terme.  Il a fait état de la contribution du Royaume-Uni à l’Appel éclair, appelant les autres pays à y répondre.  Il faut agir collectivement et rapidement, sinon la situation humanitaire pourrait vite se dégrader avec l’arrivée de la mousson, a déclaré le représentant britannique

Mme KUNZANG NAMGYEL (Bhoutan) a indiqué que son pays a fait sa « modeste contribution » aux efforts de secours au Népal, après la visite que son Premier Ministre y a effectué, le 27 avril dernier.  Par solidarité pour un autre pays de l’Himalaya, le Bhoutan, a conclu la représentante, est aux côtés du Gouvernement et du peuple du Népal et leur souhaite tous les succès possibles dans la réponse au défi difficile de la reconstruction.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VELEZ (Colombie) a appelé toute la communauté internationale à se tourner vers le Népal pour lui apporter son soutien.  Elle a indiqué que la Colombie a versé 200 000 dollars après l’Appel de fonds de l’ONU et a promis que son pays allait faire mieux.

M. MAGNUS LENNARTSSON (Suède) a dit que son gouvernement a déployé du personnel de secours au Népal et fait une contribution à hauteur de 10 millions de dollars depuis le tremblement de terre.  La Suède a répondu à l’Appel de fonds de l’ONU et apporte aussi des fonds aux efforts logistiques du Programme alimentaire mondial (PAM).  Le pays a envoyé une équipe de 40 spécialistes afin d’assister l’Équipe des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC), ainsi que d’autres experts, dont un groupe de spécialistes de l’évaluation des besoins.  La réaction prompte des autorités népalaises est à saluer et la Suède est prête à apporter un soutien supplémentaire au Népal en ce moment difficile, a promis le représentant d’un pays qui est un grand contributeur aux ressources non affectées des organisations humanitaires et de développement de l’ONU, dont OCHA. 

M. DAVID FORÉS RODRÍGUEZ (Cuba) a affirmé que son pays avait envoyé une équipe médicale de 49 spécialistes, laquelle est arrivée mardi à Katmandou.  L’une des tâches les plus importantes dans les mois à venir sera celle de la réhabilitation.  Le représentant cubain a demandé aux Nations Unies et à la communauté internationale d’honorer leurs engagements afin d’améliorer leurs capacités de prévention. 

Mme MARIA ANGELA PONCE (Philippines) a souligné que les efforts de secours ne sont qu’une partie de l’aide.  Ils doivent être accompagnés dès le début, par des programmes de reconstruction, de réhabilitation et de développement qui s’appuient sur le concept du « Reconstruire en mieux ».  Ce faisant, il faut garder à l’esprit les besoins spéciaux du Népal en tant qu’un des pays les moins développés, sans littoral et postconflit.  La représentante a attiré l’attention sur la Déclaration de Sendai, où a eu lieu, au mois de mars, la troisième Conférence des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe, laquelle, a-t-elle dit, fournit un cadre important.

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a déclaré que le peuple d’Iran, qui a déjà énormément souffert des catastrophes naturelles, dont de graves tremblements de terre, partage la douleur de son peuple frère népalais.  L’Iran a en effet envoyé des tonnes d’aide humanitaire au Népal et est prêt à se joindre à la communauté internationale pour fournir toute l’aide nécessaire aux victimes de cette tragédie.

M. NABEEL MUNIR (Pakistan) a fait savoir que le Pakistan a promptement réagi au tremblement de terre au Népal en y envoyant une équipe et des articles de secours tels que des médicaments et de la nourriture.  Les étudiants en médecine des universités pakistanaises ont également été envoyés chez eux pour participer aux opérations de secours.  Le Président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan s’est rendu au Népal où il s’est entretenu avec les dirigeants et les responsables de la situation et de l’assistance nécessaire de la part du Pakistan.  Mon pays est prêt à fournir toute l’assistance nécessaire en cas de besoin, a souligné le représentant.

M. ATM RAKEBUL HAQUE (Bangladesh) a affirmé que son pays avait été parmi les premiers à envoyer une aide humanitaire au Népal, du matériel de secours et une équipe médicale.  De nombreuses organisations non gouvernementales et sociales ont également fourni du matériel de secours, tandis qu’un concert en faveur des victimes a été donné.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a affirmé que son pays avait entrepris tout son possible pour déployer une aide humanitaire et des secours immédiats.  Elle a précisé que 87 membres d’une équipe de recherche du Département de la police avait par exemple été envoyée au Népal, ainsi que du matériel logistique, des drones, des équipes de spécialistes et de médecins.

M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a remercié la communauté internationale pour son soutien au peuple népalais depuis le tremblement de terre du 25 avril dernier.  Un second séisme a frappé le pays, alors même qu’il avait engagé des efforts de relèvement.  Nous avons besoin du soutien des États et nous remercions tous ceux qui ont déjà apporté leur appui, a-t-il déclaré.  Il a aussi rappelé que la catastrophe ne concerne pas seulement le Népal, puisque de nombreux étrangers y ont perdu la vie.  Il a dépeint un tableau de destructions généralisées: des districts sans plus aucune école, des routes coupées, des glissements de terrains.  Des dizaines de milliers de personnes qui étaient sorties de la pauvreté vont y retomber, éloignant la perspective d’un Népal émergent en 2022.  Une grande partie du pays est détruite, s’est lamenté le représentant.  Il faut reconstruire les routes et les écoles, et ne pas rater la saison des semailles. 

À ce jour, les autorités nationales ont débloqué d’urgence une somme de 200 millions de dollars pour les secours.  Mais, a prévenu le représentant, « plusieurs milliards de dollars seront nécessaires et le Gouvernement compte sur la communauté internationale ».  Il a salué l’Appel de fonds de l’OCHA et en a appelé à la générosité des États.  Le Népal a consenti à des sacrifices pour se préparer aux catastrophes, mais de toute évidence nous n’étions pas bien outillés, a reconnu le représentant qui a salué « la force » du peuple népalais qui s’est uni dans le pays comme à l’étranger.  La résolution adoptée aujourd’hui à l’unanimité et avec son très grand nombre de coauteurs démontrent, si en était, « que le Népal n’est pas seul », a conclu le représentant.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Adoption de la Déclaration ministérielle du Forum des Nations Unies sur les forêts sur l’« Arrangement international sur les forêts que nous voulons après 2015 »

Forum des Nations Unies sur les forêts, Onzième session,
8e et 9e séances – matin & après-midi
ENV/DEV/1519

Adoption de la Déclaration ministérielle du Forum des Nations Unies sur les forêts sur l’« Arrangement international sur les forêts que nous voulons après 2015 »

Le Forum des Nations Unies sur les forêts a, cet après-midi, adopté par acclamation la Déclaration ministérielle intitulée « Arrangement international sur les forêts que nous voulons après 2015 », un document concis qui prévoit d’élaborer, pour l’après-2015, un arrangement international plus solide et plus efficace pour les 15 prochaines années.

Le but est de promouvoir activement l’importance vitale des forêts dans le programme mondial de développement pour l’après-2015, qui sera adopté lors du Sommet de l’ONU en septembre, et de renforcer les efforts de gestion durable des forêts.  Les ministres expriment aussi leur souhait de faire progresser la concertation, notamment avec les grands groupes, et de stimuler la collaboration, la coopération et la coordination entre tous les organisations, conventions et autres mécanismes compétents dans le domaine des forêts.

Comme le soulignent les ministres, qui se sont réunis depuis hier pour le débat de haut niveau organisé dans le cadre de la onzième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, (FNUF) « plus de 1,6 milliard de personnes dépendent des forêts, qui constituent un moyen de subsistance, un bassin d’emplois et une source de revenus.  Les forêts et la gestion des forêts apportent de nombreux bienfaits aux habitants de la planète, dont elles contribuent à améliorer la vie et le bien-être car, font-ils valoir, il importe de vivre en harmonie avec la nature ».

Avec l’adoption de cette déclaration ministérielle, les États Membres ont ainsi achevé leur débat général, tenu deux tables rondes et engagé un dialogue avec des représentants d’organisations membres du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), d’organisations régionales et de grands groupes.

« Nous sommes profondément préoccupés par la déforestation et la dégradation des forêts qui continuent de toucher de nombreuses régions, et nous affirmons qu’il faut inverser cette tendance », déclarent les ministres dans le texte qui vient d’être adopté.  Par cette déclaration, ils s’engagent à assurer une gestion durable des forêts, comme le prévoit l’instrument juridiquement non contraignant concernant tous les types de forêts, « compte tenu des différences qui existent entre les points de vue, les méthodes, les modèles et les outils ».

Les ministres expriment en outre leur intention d’« améliorer la cohérence et la complémentarité de l’action menée sur les questions relatives aux forêts », en s’engageant à appuyer les travaux du Partenariat de collaboration sur les forêts.

Pour la promotion de la gestion durable de tous les types de forêts, les ministres soulignent notamment l’importance de la mobilisation des ressources nouvelles et supplémentaires de toute origine, ainsi que la nécessité de renforcer les capacités.  Il faut également, ajoutent-ils, « associer pleinement toutes les parties prenantes aux travaux de l’arrangement international concernant les forêts ».

En sa qualité de Coprésident du Forum, M. Noel Nelson Messone, du Gabon, a souligné, à cet égard, que les membres du Partenariat, les organisations régionales et les grands groupes sont les « acteurs clefs du processus de transformation et d’engagement en faveur du futur arrangement international ».

En examinant la place qu’occupera le « futur arrangement international sur les forêts que nous voulons » dans le contexte du programme de développement durable pour l’après-2015, thème de la première table ronde, beaucoup ont plaidé pour que la question des forêts soit intégrée dans le programme pour l’après-2015 « de manière plus globale », et ce, afin de remédier à la fragmentation de la gouvernance forestière.

Avant toute chose, les discussions ont mis en évidence la nécessité d’élever le niveau et le degré de prévisibilité des ressources consacrées à la gestion durable des forêts.  La mise en place d’un fonds mondial pour les forêts est plus que jamais nécessaire, a ainsi estimé la représentante de la Guinée, en faisant observer que « s’il y a des plans et des projets, les moyens manquent ».  Comme hier, de nombreuses délégations se sont prononcées en faveur de la création d’un tel fonds.

« Le financement devrait être volontaire, national ou international, multilatéral ou bilatéral, et émaner tant du secteur privé que du secteur public », a précisé le délégué de la République tchèque.

Parallèlement aux appels visant à mobiliser des ressources supplémentaires ou à explorer des moyens novateurs de financement, les États Membres ont proposé des mesures concrètes en vue de renforcer la gestion durable des forêts, au cours de la deuxième table ronde qui était présidée par le Vice-Ministre russe des ressources naturelles et de l’environnement.  Ils ont ainsi mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les connaissances scientifiques ou encore de faire participer activement les grands groupes à la mise en œuvre du futur arrangement.

La représentante de la Zambie a demandé aux pays développés d’assister les pays en développement à renforcer leurs capacités scientifiques.  En tant que petit État insulaire en développement, la Jamaïque souhaite particulièrement bénéficier de l’expérience d’autres pays pour améliorer la gestion durable de ses forêts, a dit son représentant.

Renforcer le rôle politique et technique du FNUF est une autre des questions soulevées par les délégations qui ont été nombreuses à plaider en ce sens, compte tenu du rôle transversal que jouent les forêts dans le développement durable.  Le texte adopté aujourd’hui souligne d’ailleurs le « rôle déterminant » que joue le Forum pour régler les problèmes de manière globale et intégrée dans le domaine des forêts et facilite la coordination des politiques.

Le Forum des Nations Unies sur les forêts se réunira demain, vendredi 15 mai, à 11 heures, pour adopter un projet de résolution et achever les travaux de sa onzième session.

 

*E/CN.18/2015/L.1/Rev.1

 

DÉBAT DE HAUT NIVEAU

Table ronde 1 « Intégration des forêts dans le programme de développement pour l’après-2015 »

Cette première discussion a examiné la place du « futur arrangement international sur les forêts que nous voulons » dans le contexte du programme de développement durable pour l’après-2015 dont l’adoption aura lieu en septembre prochain.  Comment le futur arrangement international sur les forêts pourrait-il contribuer efficacement à l’application du programme de développement durable pour l’après-2015?  Quel rôle particulier le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) pourrait jouer dans le suivi des activités relatives aux forêts qui seront menées dans le cadre de ce programme?

En posant ces questions, le Coprésident du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), l’Ambassadeur Noël Nelson Messone, du Gabon, a appelé à tenir compte du rôle des forêts sur les plans économique, social, culturel et surtout dans la lutte contre les changements climatiques.  Le Ministre fédéral de l’alimentation et de l’agriculture de l’Allemagne, M. Christian Schmidt, qui préside avec lui cette table ronde, a indiqué qu’un résumé des principales questions et idées qui auront été mises en lumière pendant le débat serait intégré au rapport final de la onzième session du Forum.

« Le secteur forestier doit avoir une place de choix dans le programme de développement durable pour l’après-2015 », a posé comme principe le représentant de la République du Congo en se félicitant du quinzième objectif de développement durable et des cibles proposées sur cette question.  Il a toutefois estimé que les questions incluses à ce titre -déboisement, braconnage, restauration des sols– étaient trop restreintes et trop vagues.  Il a conseillé d’aborder toutes les questions liées aux forêts, notamment la conservation des écosystèmes et la valorisation des produits forestiers non ligneux, afin d’éviter une gestion des forêts qui soit trop fragmentée.

Abondant dans ce sens, le représentant de la Lituanie a souhaité que la question des forêts soit intégrée dans le programme de l’après-2015 « de manière plus globale » et, comme l’a précisé son homologue de la Mauritanie, il faudrait que le futur programme de développement prenne en compte tous les types de forêts.  La représentante de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a, quant à elle, davantage insisté sur l’inclusion de la lutte contre le braconnage et le trafic de faune sauvage.

Pour le représentant de la Chine, le programme de développement pour l’après-2015 devrait prévoir des indicateurs économiques et sociaux sur les forêts.  Il a ainsi recommandé de se baser sur le futur arrangement international sur les forêts et sur les travaux du FNUF pour définir les objectifs d’une gestion durable des forêts.

Le représentant de l’Indonésie été l’un des nombreux intervenants à souligner la nécessité d’assurer des ressources adéquates pour réaliser ces objectifs.  Il a demandé à la communauté internationale de mettre en place un tel financement, une idée qui a été soutenue par de nombreuses délégations favorables à la création d’un fonds mondial pour les forêts.  Un pays qui voudra conserver ou étendre sa couverture forestière devra pouvoir s’adresser à ce fonds, a estimé le représentant de la Malaisie, un pays dont 61% du territoire est recouvert de forêts mais qui reste confronté à des problèmes de financement pour les gérer de manière efficace.

La mise en place d’un fonds mondial pour les forêts est plus que jamais nécessaire, a reconnu la représentante de la Guinée, car, a-t-elle expliqué, « il y a des plans et des projets, mais les moyens manquent ».  En outre, les financements disponibles sont souvent assortis de conditions qui ne permettent pas de débloquer les fonds, a regretté son homologue de la République du Congo en recommandant des mécanismes de paiement plus simples.  Des mécanismes de financement sont également nécessaires pour faire face à la concurrence des secteurs minier et agroalimentaire dans des pays comme le Cameroun, a expliqué le représentant de ce pays.

De son côté, le représentant de la République islamique d’Iran a souhaité un meilleur financement de la gestion des forêts tant par les institutions nationales que par la communauté internationale.  Il a aussi plaidé en faveur d’une collaboration Nord-Sud et Sud-Sud pour renforcer les capacités de gestion, notamment pour augmenter le nombre de centres de recherche.

La représentante de l’Argentine a estimé qu’il faudrait pouvoir compter sur des « ressources prévisibles ».  À cet égard, elle a cité un projet lancé dans son pays, avec le soutien de la Banque mondiale, pour la gestion durable des forêts ancestrales des communautés créoles et autochtones.  La délégation argentine a aussi jugé essentiel d’intégrer le travail du FNUF dans le programme de développement pour l’après-2015.

Plusieurs délégations ont soutenu d’ailleurs l’idée de renforcer le rôle du FNUF.  Faisant remarquer le rôle transversal des forêts dans le développement durable, la représentante du Gabon a ainsi espéré que le Forum pourrait continuer à suivre toutes les questions relatives aux forêts après 2015, un avis partagé par son homologue du Sénégal.

Le représentant de la France a estimé que la douzième session du FNUF, en 2016, serait cruciale, en appelant à dépasser des clivages qui ont marqué les débats au cours de ces dernières années.  Il a souhaité que les institutions spécialisées des Nations Unies jouent leur rôle auprès du Secrétariat du FNUF, notamment l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Pour sa part, la représentante des États-Unis a voulu que le FNUF adresse un message fort en vue de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.

La représentante du Venezuela, se joignant à l’appel en faveur du renforcement du rôle politique du Forum, a prôné une nouvelle éthique pour la gestion durable des forêts, basée sur la relation entre la Terre nourricière et les êtres humains.  Elle a appelé à reconnaître le rôle des forêts, non seulement pour produire du bois, mais également comme moyen de subsistance pour les populations locales.

D’autres délégations ont mis l’accent sur les priorités pour la gestion durable des forêts et le développement pour l’après-2015 établies au niveau national.  Le représentant de l’Afrique du Sud a cité l’exemple du Plan national de développement à l’horizon 2020 qui encourage un développement rural inclusif.  Si les stratégies d’atténuation des changements climatiques ne sont pas mises en place, il sera difficile de poursuivre la lutte contre la pauvreté, a-t-il prévenu.  Le représentant des Pays-Bas a également appelé à faire le lien, dans la gestion durable des forêts, entre les différents facteurs comme l’agriculture, le déboisement et les changements climatiques.

Table ronde 2 « Engagements renouvelés à l’égard de la mise en œuvre des arrangements internationaux sur les forêts pour l’après-2015 »

Cette table ronde, coprésidée par le Vice-Ministre des ressources naturelles et de l’environnement et Directeur de l’Agence fédérale de sylviculture de la Fédération de Russie, M. IVAN VALENTIK, a été l’occasion pour les États Membres de proposer des mesures concrètes en vue de renforcer la gestion durable des forêts.  Ils ont ainsi mis l’accent sur la nécessité de fournir des ressources supplémentaires ou d’explorer des moyens novateurs de financement, d’améliorer les connaissances scientifiques ou encore de faire participer activement les grands groupes à la mise en œuvre du futur arrangement.

« Il faut que le Forum puisse s’exprimer d’une seule voix afin qu’il puisse servir de catalyseur pour une gestion durable et efficace des forêts », a tout d’abord recommandé la représentante de la Suisse, qui a souligné la nécessité de remédier à la fragmentation de la gouvernance forestière.

Plusieurs délégations ont souhaité à ce titre un renforcement du FNUF, afin qu’il continue à jouer, comme l’a affirmé le représentant de la République tchèque, un « rôle de premier plan ».  Appuyé par le représentant de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), le délégué des Fidji a souligné la nécessité d’élargir les ressources du FNUF, afin qu’il puisse s’acquitter de ses tâches.

De son côté, le délégué de la Malaisie a invité le Forum à établir des indicateurs nouveaux, tels que l’écotourisme, pour la gestion durable des forêts, tandis que son homologue des Pays-Bas a souhaité qu’un facilitateur soit nommé afin de veiller à ce que les engagements pris se traduisent par des mesures concrètes sur le terrain.

Appuyé par le délégué du Cameroun, il a également demandé une meilleure association du secteur privé à la mise en œuvre de la gestion durable des forêts.  Ce point de vue a été partagé par la déléguée de la Norvège qui a souligné qu’il était nécessaire de « voir ce qui est fait en dehors du cadre du FNUF ».  « Il faut en finir avec ces longues négociations et passer plutôt à un véritable partage des expériences », a renchéri la déléguée de la Suède, qui a insisté, à cet égard, sur l’importance pour les grands groupes de mieux faire entendre leur voix.

La question du financement de la gestion durable des forêts a été au cœur de nombreuses interventions, dont celles des délégués du Gabon et de la Guinée qui ont demandé que des ressources adéquates soient fournies aux pays en développement pour les aider à préserver leurs forêts.  « Les forêts, c’est la vie », a déclaré le délégué gabonais.

De leurs côtés, les délégués du Cambodge et de l’Afrique du Sud ont plaidé pour la création d’un fonds mondial pour les forêts.  Cette position a été soutenue par la déléguée du Venezuela, qui a souhaité rappeler la distinction entre coopération Sud-Sud, coopération Nord-Sud et aide au développement.  « Le financement devrait être volontaire, national ou international, multilatéral ou bilatéral, et émaner tant du secteur privé que du secteur public », a affirmé le délégué de la République tchèque.

Enfin, plusieurs pays ont estimé qu’une coopération scientifique plus solide était essentielle pour parvenir à une gestion durable des forêts.  Ainsi, la représentante de la Zambie a appelé les pays développés à prêter main forte aux pays en développement afin de les assister à renforcer leurs capacités scientifiques.

Le délégué de la Jamaïque a souligné que son pays, qui est un « petit État insulaire en développement », doit bénéficier d’un partage d’expériences pour améliorer la gestion durable de ses forêts.

Si la représentante de la FAO a rappelé que le Forum bénéficiait de l’expertise et des ressources humaines de son organisation, le délégué du Canada a invité, quant à lui, à mieux comprendre, sur le plan scientifique, les conséquences des changements climatiques pour les forêts.  Il a aussi demandé que l’on n’oublie pas le sort des forêts boréales.

THÈME « L’AVENIR DE L’ARRANGEMENT INTERNATIONAL SUR LES FORÊTS QUE NOUS VOULONS »

Fin du débat général

Mme FABIOLA MUNOZ DODERO (Pérou), au nom de l’Organisation du Traité de coopération amazonienne (OTCA), a rappelé que plus de 40 millions de personnes dépendaient de l’Amazonie pour leurs moyens de subsistance, avant de souligner l’importance des forêts pour atténuer les conséquences des changements climatiques.  Les communautés autochtones, a-t-elle assuré, jouent un rôle important dans la préservation des forêts.  Elle a ensuite estimé que le développement du secteur forestier devrait résulter d’une gestion équilibrée des ressources, qui tienne compte de la biodiversité et des droits des peuples autochtones.  Il faudrait aussi mobiliser des ressources supplémentaires pour permettre aux pays en développement de renforcer leurs capacités nationales en matière de gestion des forêts.  Enfin, elle a souhaité que le rôle de son organisation soit reconnu dans le projet de déclaration.

M. NOËL NELSON MESSONE (Gabon), au nom du Groupe des 11 des bassins forestiers, a souligné qu’il était nécessaire de mettre pleinement en valeur le vaste potentiel des forêts.  La création de ressources économiques durables en provenance des forêts est loin d’être optimale, a-t-il dit, avant de fait observer que des activités économiques « désorganisées » avaient participé à la dégradation des forêts.  Le nouvel arrangement sur les forêts devrait faire partie intégrante du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il souhaité, avant de souligner la nécessité de mobiliser des ressources en faveur de la gestion durable des forêts.

M. FRIEDERICH, Réseau international sur le bambou et le rotin (INBAR), a souligné que peu de pays avaient fait du bambou et du rotin des éléments de leur stratégie de développement durable.  Plus de 10 000 utilisations du bambou sont répertoriées et son exploitation est à la source de millions d’emplois, a-t-il fait remarquer.  Avant de conclure, il a détaillé les initiatives de son organisation visant à faire connaître les avantages que peuvent apporter le bambou et le rotin aux niveaux social, économique et environnemental.

Mme MULLER, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré que 2015 était une année critique pour le développement durable.  Elle a souhaité qu’un lien fort soit établi entre les forêts et les stratégies de développement durable.  Les questions liées aux forêts devraient relever d’un plus grand nombre d’objectifs de développement durable, a-t-elle dit.  La représentante a ensuite mis l’accent sur l’expertise de son organisation concernant la mise en œuvre de ces objectifs, y compris leur lien avec les forêts.  La FAO est en train d’actualiser sa base de données pour une plus grande efficacité de son action, a-t-elle dit.

M. LASCANO (Équateur), qui parlait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a estimé que l’incertitude des ressources budgétaires avec laquelle le Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts travaille, affaiblissait son rôle.  La mise en œuvre d’une gestion durable des forêts par les États Membres en vue d’éliminer la pauvreté et de réaliser le développement durable, doit être accompagnée de ressources financières supplémentaires, a-t-il estimé.  Le représentant a souligné l’importance du renforcement des capacités dans la gestion durable des forêts et les écarts qui restent à combler dans ce domaine.  Il a estimé que la coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire jouaient un rôle important à cet égard.  Il a ajouté la nécessité urgente d’établir un plan stratégique pour la réalisation des objectifs d’ensemble relatifs aux forêts et de mettre en œuvre l’instruments juridique non contraignant sur les forêts, ainsi que les résolutions et décisions adoptées par le Forum, avec l’appui du Partenariat de collaboration sur les forêts et du processus renforcé de facilitation.  Ces initiatives ont un rôle important pour combler l’écart entre les besoins des États Membres et l’éventail de ressources disponibles pour promouvoir une gestion durable des forêts.

M. FEH MOUSSA GONE (Côte d’Ivoire) a déclaré que, puisque le Plan directeur forestier 1988-2015 était arrivé à échéance, son pays a révisé son Code forestier pour y intégrer les dispositions pertinentes de l’Instrument sur les forêts ainsi que de différents processus internationaux et sous-régionaux actuellement en cours.  La Côte d’Ivoire a aussi entrepris les travaux préparatoires devant conduire aux États généraux de la forêt, de la faune et des ressources en eau, dont le premier forum doit se tenir en juin 2015.  Ce processus vise à établir un diagnostic pour une meilleure connaissance de l’état des ressources, les mécanismes en cause dans leur dégradation et déboucher sur un éventail des solutions correctives à prendre en compte dans le futur plan de développement stratégique pour les 30 prochaines années.  Toutes ces actions traduisent la volonté de l’État à œuvrer pour inverser la tendance à la déforestation et à promouvoir la reconstitution des forêts pour atteindre au moins 20% de couverture forestière de la superficie du territoire national au cours des prochaines années.  Le représentant a ajouté qu’outre le renforcement des structures du Forum, des ressources financières doivent être mobilisées pour le fonctionnement du Secrétariat et la gestion durable des forêts à travers la création du fonds global.  Il sera aussi nécessaire de renforcer la capacité des États à accéder à ces financements.

M. DEUSDARA (Brésil) a souligné la nécessité de renforcer le rôle du Forum des Nations Unies sur les forêts.  Les forêts couvrent plus de 54% du territoire brésilien, a-t-il indiqué.  Il faudrait prendre des mesures efficaces pour assurer une utilisation plus rationnelle des forêts.  Le délégué du Brésil a dit qu’un nouveau texte voté en 2012 avait amélioré la gouvernance forestière dans son pays et permis de mettre en place une nouvelle base de données sur les ressources forestières.  En conclusion, il a souligné le rôle vital que doit jouer le Forum pour appuyer les pays en développement sur la voie d’une économie forestière durable.

M. CHRISTIAN FRIIS BACH, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), a souligné la richesse des forêts de cette région.  « Nous travaillons avec la FAO depuis 60 ans pour suivre la gestion des forêts et améliorer la sylviculture et l’exploitation du bois d’œuvre », a-t-il indiqué.  La CEE travaille aussi avec d’autres partenaires et, notamment, la société civile.  M. Friis Bach a expliqué que, parmi ses objectifs, la Commission cherchait à renforcer la gestion durable des forêts, à assurer la conservation de la biodiversité et à lutter contre les changements climatiques.  Le secteur forestier joue un rôle directeur dans la promotion du développement durable, non seulement dans ce secteur mais aussi au-delà, a-t-il reconnu.

Mme MILENA SOSA SCHMIDT, au nom de M. JOHN SCANLON, Secrétaire générale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), a indiqué que cette organisation s’exprimait pour la première fois devant le Forum.  La Convention, conclue à Washington en 1973, est un accord international qui a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.  Elle a précisé que l’organisation avait désormais à connaître du commerce de 600 plantes sauvages.  Un partenariat a été lancé avec les pays en développement pour appuyer leurs efforts en vue d’une gestion durable des forêts, a-t-elle également affirmé.  « Quatre-vingt projets ont vu le jour dans 15 pays, notamment au Pérou et au Cameroun. »  Enfin, elle a souligné les conséquences négatives du commerce illicite des espèces de flore sauvage.  « Il est temps, a-t-il insisté, de prendre les forêts au sérieux. »

M. EMMANUEL ZE MEKA, Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), a indiqué que cette organisation avait mis en œuvre plus de 1 000 projets.  La gestion durable des forêts exige que l’on adopte une approche inclusive qui tienne compte de changements futurs. L’« arrangement international sur les forêts que nous voulons » devra créer une base solide pour laquelle différentes populations, ensemble, peuvent durablement jouir des richesses que procurent les forêts, a dit M. Ze Meka.  Il a rappelé que plusieurs mesures étaient actuellement à l’étude en vue d’être intégrées dans le futur arrangement afin de faire progresser la gestion durable des forêts.  Ces mesures comprennent l’amélioration du processus de facilitation sur le terrain dans le but d’améliorer la contribution des forêts au développement durable.  « Nous devons maintenant saisir cette occasion où la communauté internationale est sur le point de finaliser le programme de développement pour l’après-2015 », a insisté M. Ze Meka.

M. MOSTAFA JAFARI, Secrétariat du Processus de Téhéran pour les pays à faible couverture forestière, a expliqué que les forêts des zones arides étaient des végétations biologiquement importantes, qui méritent d’être bien prises en compte dans le futur arrangement international sur les forêts.  Les pays à faible couverture forestière ont des terres variées, ce qui offre un fort potentiel pour l’afforestation, a-t-il fait remarquer.  Il a demandé de faciliter l’accès à l’assistance financière et technique pour les pays de ce processus qui préparent leurs plans d’action nationaux pour les forêts.  Il a aussi invité à identifier des critères et des indicateurs pour la gestion durable de tous les types de forêts.  Le FNUF est une enceinte reconnue par tous les pays pour faire progresser les négociations sur les forêts et finaliser le texte de l’arrangement international sur les forêts pour l’après 2015, a-t-il rappelé.

Droits de réponse

Le délégué d’Israël s’est dit très préoccupé par la déclaration que l’observateur palestinien avait prononcée hier.  Cette déclaration décrit, de manière déformée, la réalité en accusant Israël de tous les maux, a-t-il affirmé.  Le représentant israélien a déclaré qu’il aurait voulu l’entendre parler des tirs de roquettes lancées par le Hamas contre Israël qui, a-t-il fait remarquer, ont des conséquences dévastatrices sur la flore en Israël.  Faire des arbres des cibles de la terreur est odieux, a-t-il dit.  Il est temps que les Palestiniens s’acquittent de leurs responsabilités concernant la protection de l’environnement.

Répondant à ces commentaires, l’Observateur de l’État de Palestine a accusé la Puissance occupante d’utiliser toujours la même rhétorique, en soutenant qu’elle entendait ainsi défendre l’occupation, ainsi que les criminels, les terroristes et les colons.  Il s’est défendu d’avoir parlé, hier, devant le Forum sur des considérations politiques, en précisant qu’il s’était contenté de citer des faits.  Les actions des colons sont les causes de la destruction de nos terres et de nos ressources, a-t-il affirmé, en dénonçant le déboisement, la destruction de pâturages, et donc la destruction des moyens de subsistance des agriculteurs.  Il a dénoncé également les attaques sur « tout ce qui est palestinien », avec la protection de la Puissance occupante.

DIALOGUE DE HAUT NIVEAU AVEC LES DIRECTEURS DES ORGANISATIONS MEMBRES DU PARTENARIAT DE COLLABORATION SUR LES FORÊTS, LES DIRECTEURS DES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET LES REPRÉSENTANTS DE HAUT NIVEAU DES GRANDS GROUPES

Déclarations

M. NOËL NELSON MESSONE (Gabon), Coprésident du FNUF, a lancé le dialogue avec des représentants d’organisations membres du Partenariat de collaboration sur les forêts, d’organisations régionales et de grands groupes, en expliquant que ces derniers étaient les « acteurs clefs du processus de transformation et d’engagement en faveur du futur arrangement international ».  Il a rappelé que, comme l’ont noté les membres du Groupe de personnalités de haut niveau chargé du programme de développement durable pour l’après-2015, les nouveaux partenariats constituent l’une des clefs du changement de paradigme nécessaire pour faire aboutir un programme de développement privilégiant le facteur humain et la sauvegarde de la planète.

« Nos forêts et nos domaines d’action prioritaire exigent une approche intégrée reposant sur les trois piliers de la durabilité », a-t-il dit.  M. Messone a constaté les aspirations à édifier « un avenir dans lequel l’activité économique profitera aux êtres humains et aux forêts, dans lequel les services forestiers formeront le socle d’économies vertes, et dans lequel les communautés tributaires des forêts bénéficieront de systèmes sociaux qui renforcent les droits de l’homme, l’égalité et la durabilité ».  Tout en invitant à finaliser le futur arrangement international sur les forêts pour les 15 prochaines années, il a suggéré de s’appuyer aussi sur les solutions qui ont fait leurs preuves.  Avec des partenaires résolus et de bonne volonté, a-t-il dit, nous pouvons travailler de concert et en synergie dans le cadre de partenariats efficaces, afin de gérer les forêts de manière durable.

M. THOMAS GASS, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutions au Département des affaires économiques et sociales (DAES), a rappelé que « 2015 est l’année de l’action » et qu’il faudrait maintenant prendre les forêts au sérieux.  Les avantages que procurent les forêts s’étendent bien au-delà des frontières nationales, a-t-il souligné, en plaidant en faveur d’une action collective avec la participation de toutes les parties prenantes.  Membre du Partenariat de coopération sur les forêts, notre Secrétariat travaille avec les organisations régionales et les grands  groupes, a-t-il dit.  M. Gass a dit attendre une mise en œuvre dynamique de l’arrangement international grâce à ces partenariats.

M. BRAULIO F. DE SOUZA DIAS, Secrétaire exécutif de la Convention internationale sur la biodiversité, a indiqué que la Convention aidait les pays dans l’élaboration de cibles nationales en ce qui concerne la préservation de la biodiversité.  En octobre dernier, les parties à la Convention avaient procédé à un examen à mi-parcours des efforts consentis pour parvenir aux cibles fixées, a-t-il rappelé.  « Des cibles supplémentaires avaient également été adoptées. »  La question de la biodiversité, a-t-il estimé, doit être intégrée dans tous les secteurs de la vie économique.  Enfin, il a plaidé pour l’intégration des enjeux forestiers dans le programme de développement pour l’après-2015.

M. EMMANUEL ZE MEKA, Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), a estimé que l’appui du Partenariat pour les forêts était crucial pour mettre en œuvre la gestion durable des forêts.  Il a également souligné l’importance de mécanismes de financement robustes.  Le futur programme de développement devrait reconnaître expressément les contributions de l’arrangement international sur les forêts, a-t-il souligné.  L’Organisation internationale des bois tropicaux est prête à collaborer avec tous les acteurs concernés afin que les objectifs relatifs aux forêts se réalisent, a-t-il assuré.

M. ELLIOT HARRIS, Sous-Secrétaire général du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), passant en revue les activités du PNUE sur les forêts, a rappelé que le PNUE était associé à l’initiative REDD+ et qu’il fournissait une assistance technique à 60 pays partenaires pour se préparer à mettre en œuvre cette initiative.  Le PNUE travaille aussi avec le Comité des finances de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques.  Le PNUE, a-t-il ajouté, promeut une approche synergique qui prenne en compte les dimensions sociales, économiques et environnementales des forêts.  Le mandat du PNUE sur les forêts a été réexaminé afin qu’il renforce ses activités avec les pays partenaires, en vue de régler le problème de l’offre et de la demande de produits illégaux autres que le bois d’œuvre.

M. GUSTAVO FONSECA, Directeur des programmes du Fonds mondial pour l’environnement, a mis l’accent sur l’importance des forêts pour réaliser les objectifs de développement durable après 2015.  À cet égard, le Forum est le lieu unique pour promouvoir le rôle des forêts, a-t-il estimé.  M. Fonseca a appelé à renforcer le rôle des forêts dans les politiques nationales de développement, en faisant remarquer que les progrès avaient été lents dans ce domaine.  Les forêts doivent aussi constituer un élément pertinent dans les programmes de développement économique, a-t-il souhaité.  M. Fonseca a assuré que le Fonds pour l'environnement mondial soutenait les activités du FNUF, notamment avec la création d’un fonds d’affectation spéciale.  Le Fonds mondial pour l’environnement va consacrer 600 000 millions de dollars sur quatre ans pour favoriser le développement des forêts, a-t-il annoncé.

Mme EVA MULLER, Directrice de la Division de l’économie, de la politique et des produits forestiers de la FAO, a indiqué que la FAO avait participé à certaines des initiatives du Partenariat de collaboration sur les forêts et appuyé les pays dans la rédaction de leurs rapports relatifs à la gestion durable de leurs forêts.  La FAO souhaite continuer sa coopération avec le Partenariat, dont le principe de fonctionnement doit rester celui du volontariat.  « Le Partenariat peut devenir un mécanisme essentiel de mise en œuvre du nouvel arrangement sur les forêts », a-t-elle cependant estimé.

M. JOHN PAROTTA, Vice-Président chargé des équipes spéciales, programmes spéciaux, projets et initiatives à l’Union internationale des instituts de recherche forestière, a indiqué que les forêts et les arbres seront un élément essentiel de la solution qui sera apportée au problème aigu que posera la malnutrition en 2050 lorsque la population mondiale atteindra neuf milliards de personnes.  Il a également affirmé que le Forum pourrait jouer un rôle accru dans la mise en œuvre des stratégies de gestion durable des forêts.  L’Union internationale des instituts de recherche forestière, a-t-il assuré, est en mesure de fournir des évaluations rigoureuses susceptibles d’appuyer le Forum dans ses efforts.

M. STAN NKWAIN, Directeur adjoint du Bureau des politiques et de l’appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rappelé que les taux actuels de déboisement menaçaient la vie de 1,6 milliard de personnes qui dépendent des forêts.  Le PNUD se félicite de l’inclusion d’indicateurs et de cibles relatifs à la conservation et à l’utilisation durable des forêts parmi les objectifs de développement durable, a-t-il dit en rappelant la nécessité de développer des moyens de réduire les émissions de carbone.  M. Nkwain a souligné l’aide financière que fournit le PNUD pour assister les pays à gérer de manière durable leurs forêts.  Il a émis l’espoir que la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris en décembre, sera couronnée de succès.

M. NARINDER KAKAR, Observateur permanent de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a expliqué que depuis son adhésion au Partenariat de collaboration sur les forêts, l’UICN avait développé considérablement son rôle de coopération en matière de gestion des forêts, à travers notamment la réalisation de programmes.  L’UICN coopère avec le PNUE et, plus précisément, dans le cadre de l’initiative REDD+ pour aider les pays qui en sont parties à reconstituer leurs forêts, a-t-il précisé.  L’UICN fait également partie de la Restauration des paysages forestiers (RPF) dont il assure le Secrétariat.  L’arrangement international, a-t-il estimé, a jeté des bases solides pour le développement durable et la gestion durable des forêts.  Pour l’avenir, il a prôné une bonne évaluation des démarches entreprises pour le mettre en œuvre, en fonction des objectifs atteints, notamment ceux relatifs à la neutralité en matière de dégradation des terres.

Mme NANDHINI IYER KRISHNA, Convention des Nations Unies contre la désertification, a déclaré que la lutte contre la déforestation et la désertification était vitale.  « Plus de la moitié des terres agricoles dans le monde sont dégradées », s’est-elle inquiétée.  Mme Krishna a estimé qu’en 2050, la demande en denrées alimentaires augmentera de 50%.  C’est pourquoi, elle a souligné la nécessité de promouvoir l’agroforesterie et la gestion durable des eaux.  Enfin, elle a déclaré que plus d’attention devrait être accordée aux forêts sèches, qui sont un élément clef pour la sécurité alimentaire des communautés vivant à proximité de ces forêts.

Mme TIFFANY HODGSON, Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a indiqué que l’accord de Paris qui devrait être signé en décembre prochain constituera une feuille de route pour la communauté internationale, y compris en ce qui concerne la gestion durable des forêts.  Les pays développés, a-t-elle estimé, doivent accroître leurs efforts financiers pour lutter contre les changements climatiques.  Enfin, elle a indiqué que le Secrétariat de la Convention-cadre continuera d’œuvrer aux côtés du Partenariat de collaboration sur les forêts pour l’atténuation des conséquences climatiques sur les forêts.  Le FNUF, a-t-elle assuré, joue un rôle primordial dans l’élaboration des outils permettant de mieux répondre au défi que posent les changements climatiques.

M. JOSEPH COBBINAH, Réseau de recherche forestière pour l’Afrique subsaharienne, a rappelé que la participation des grands groupes aux discussions sur les forêts permettait d’adopter une approche plus inclusive.  Il faudrait s’assurer que les gouvernements sont actifs et transparents dans leurs actions en faveur de la gestion durable des forêts, a-t-il dit.  C’est pourquoi il a appelé à saisir cette occasion pour créer un nouvel arrangement international sur les forêts.  Il a identifié trois domaines d’action principaux à cet égard: faciliter la mise en œuvre de l’arrangement, améliorer son financement et renforcer la participation des grands groupes et des parties prenantes à ces efforts.  Il faudrait aussi mettre en place un mécanisme qui facilite son application sur le terrain, a-t-il précisé.  Le processus de facilitation du financement, a-t-il estimé, pourrait être plus efficace.  Les grands groupes devraient être invités à participer plus activement dans les discussions afin que leurs expertises et expériences soient prises en compte.  Il a souhaité que le projet de résolution qui sera adopté à la clôture de la présente session du Forum  précise que le nouvel arrangement international doit tirer partie de l’expertise des grands groupes.

Dialogue avec les grands groupes

La représentante de la CITES a exprimé son souhait d’être invitée au Partenariat de collaboration sur les forêts afin de participer à la mise en œuvre de l’arrangement international sur les forêts que nous voulons pour l’après-2015.  « Nous pourrions ainsi participer de manière plus active à la gestion durable des forêts », a-t-elle fait valoir.

La représentante du Processus de Montréal a expliqué que le Processus prévoyait un cycle de reddition de comptes avec présentation de rapports tous les 10 ans.  « Nous espérons que le FNUF pourra travailler avec nous pour améliorer les indicateurs de suivi des forêts. »

Le représentant de la Malaisie a apprécié les contributions des membres du Partenariat de collaboration sur les forêts aux efforts de son pays dans le domaine de la gestion durable des forêts.  Il a appelé à renforcer l’appui de la communauté internationale pour que la Malaisie soit en mesure de répondre aux conséquences des changements climatiques.  Il a exprimé son appréciation en particulier à la FAO, la CBD, la CITES et au FEM.

Le délégué des Fidji a souligné l’importance cruciale des forêts pour son pays.  Le renforcement des capacités des pays en développement, a-t-il estimé, sera un élément essentiel pour assurer le succès des efforts de développement durable.

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Face à l’aggravation de la crise au Soudan du Sud, la Représentante spéciale plaide pour des investissements dans des domaines clefs en attendant un accord de paix

7444e séance – après-midi
CS/11893

Face à l’aggravation de la crise au Soudan du Sud, la Représentante spéciale plaide pour des investissements dans des domaines clefs en attendant un accord de paix

Au cours de la présentation du rapport du Secrétaire général sur le Soudan du Sud devant le Conseil cet après-midi, la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS),  Mme Ellen Margrethe Løj, a déclaré que « nous ne pouvons attendre qu’un accord de paix soit trouvé avant d’investir dans des domaines impératifs pour le développement ». 

Mme Løj a déploré le manque de progrès vers un accord de paix et a plaidé pour que des investissements soient dirigés vers des secteurs clefs comme ceux de la santé, de l’éducation ou de l’agriculture, afin de prévenir l’effondrement du tissu social du pays.  Elle a indiqué que la situation économique du Soudan du Sud se détériore constamment, notamment du fait de la baisse des cours du pétrole brut et des lourdes dépenses militaires auxquelles se livre le Gouvernement du fait du conflit en cours.  La Représentante spéciale a invité la communauté internationale à soutenir le peuple sud-soudanais en vue de créer un environnement propice au développement du pays.

Mme Løj a en outre dépeint la situation sécuritaire au Soudan du Sud en indiquant qu’elle s’est sévèrement détériorée au cours des mois d’avril et de mai, du fait des engagements militaires majeurs qui ont eu lieu dans les États de l’Unité, de Jonglei et du Haut-Nil en violation de l’Accord de cessation des hostilités.  Elle a noté que cette situation a un impact dévastateur sur les civils dans les zones de conflit, regrettant aussi la généralisation des violations des droits de l’homme, y compris des meurtres, des viols et le harcèlement des civils, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées.  Elle a dit qu’elle avait invité les parties au conflit à respecter les obligations qui leur incombe en vertu du droit international humanitaire et du droit international, et à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des civils et garantir la sécurité des organisations internationales d’aide, du personnel de l’ONU et des biens.

Le représentant du Soudan du Sud, M. Francis Mading Deng, qui prenait part à la séance de travail du Conseil de sécurité, a déclaré qu’il ne pouvait y avoir aucun doute sur l’intérêt commun qui existe concernant le rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans son pays.  Les différences observées ne se situent pas dans l’objectif primordial de la paix ou dans la nécessité de protéger les civils, mais dans les méthodes à employer pour leur réalisation, a-t-il fait observer.  M. Deng a aussi affirmé que les sanctions et autres mesures punitives que le Conseil envisage de prendre contre le Soudan du Sud ne vont pas y promouvoir la paix, mais contribueront plutôt à figer les positions des parties belligérantes et à entretenir la confrontation, sapant la coopération nécessaire à des avancées dans le processus de paix.

La Représentante spéciale et Chef de la MINUSS a également présenté au cours de la réunion la situation humanitaire au Soudan du Sud, qu’elle a qualifiée « d’inquiétante » avec notamment 2 millions de déplacés, dont 500 000 se trouvant hors du territoire national.  Elle a aussi indiqué que plus de 2,5 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire sévère, notamment dans l’État du Haut-Nil.  Elle a précisé que la MINUSS a fourni une protection militaire à des convois de ravitaillement en prévision du début de la saison des pluies.  Au 6 mai dernier, a-t-elle aussi précisé, la MINUSS offrait sa protection à environ 120 000 déplacés regroupés dans 7 sites, y compris 53 000 personnes se trouvant à Bentiu, 34 000 à Juba et 29 000 à Malakal. 

Mme Løj a néanmoins prévenu que la configuration actuelle des camps de réfugiés n’était pas adéquate pour assurer la pleine protection des civils.  Elle a ainsi évoqué les tensions observables à l’intérieur des camps, les crimes, la violence liée aux gangs et les troubles à caractère ethnique qui y éclatent.

Mme Løj a par ailleurs relevé qu’au-delà de la poursuite des affrontements entre le Gouvernement et des forces d’opposition, des affrontements ont aussi vu le jour entre les milices Dinka et Shilluk, toutes deux affiliées à l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS).  Elle a expliqué que ces tensions sont dues à des disputes foncières historiques, et ont créé une situation qui semble aujourd’hui hors de contrôle.  Elle a aussi relevé que ces tensions ethniques se sont également manifestées dans les camps de déplacés placés sous l’autorité de la MINUSS, et se sont soldées par deux pertes de vies humaines et 60 blessés enregistrés entre le 10 et le 12 mai dernier à Juba.  Elle a également évoqué des violences intercommunales, des vols de bétails, et des violences ciblant des femmes et des enfants.  Ainsi, a-t-elle souligné, au cours des trois premiers mois de l’année, l’État des Lacs a connu plus de victimes du fait de ces tensions communautaires que celles découlant du conflit entre le Gouvernement et les forces de l’opposition.

De son côté, la délégation sud-soudanaise, par la voix de M. Deng, a estimé que les efforts du Gouvernement en faveur de la cause de la paix, en particulier ceux déployés par le Président Salva Kiir, ne sont pas reconnus ou récompensés à leur juste mesure par le Conseil de sécurité et la communauté internationale, ce qui est un comportement singulier de la part de cette dernière à l’égard d’un dirigeant démocratiquement élu, confronté à une rébellion visant à le renverser, et qui a engagé si rapidement ses adversaires dans un dialogue pour la paix et a fait des compromis importants.  M. Deng a jugé en outre que le processus de médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui montre des signes d’épuisement, devait être renforcé et revitalisé. 

Pour sa part, Mme Løj a salué l’arrivée de nouvelles troupes qui renforcent les effectifs de la MINUSS, permettant ainsi à la Mission d’étendre ses zones d’intervention, notamment par l’établissement de bases avancées et de patrouilles proactives, afin d’assurer la protection des populations et rassurer les civils vulnérables se trouvant hors des camps de la MINUSS.  Elle a cependant indiqué que le manque de moyens et des obstacles délibérément créés sont des blocages qui empêchent la Mission de pouvoir pleinement assurer ses tâches et son mandat de protection, notamment au-delà de ses bases.  La Représentante spéciale a aussi déploré les informations qui font état du peu de respect que les parties au conflit accordent aux droits de l’homme.  Elle a cité des cas d’arrestations illégales, de détentions et d’enlèvements arbitraires, dont certains prennent pour cibles le personnel onusien et les travailleurs humanitaires.

Sur une note positive, elle a en revanche salué le fait que 1 757 enfants soldats aient été retournés à la vie civile, après leur démobilisation de la faction « Cobra » du Mouvement démocratique du Soudan du Sud/Armée de défense du Soudan du Sud qui opère dans les rangs de l’Armée populaire de libération du Soudan - Unifiée (APLS).  

Le représentant du Soudan du Sud a pour sa part exprimé la satisfaction de son gouvernement face à la volonté croissante perçue dans la nouvelle série de priorités de la MINUSS, qui a décidé de renforcer les capacités existantes dans certains secteurs essentiels, tel que celui de la sécurité.  M. Deng a par contre noté que tandis que le régime de sanctions semble désormais en place et est sur le point d’être rendu opérationnel, le Soudan du Sud plaide vigoureusement en faveur d’un engagement constructif entre la communauté internationale et les parties au conflit, en particulier le Gouvernement.  Un accord sur des actions spécifiques que le Gouvernement pourrait prendre, avec des références claires, serait susceptible d’encourager la coopération avec la communauté internationale, a conclu M. Deng.

Pour conclure son propos, la Représentante spéciale a déclaré qu’au cours d’une rencontre avec les femmes parlementaires du Soudan du Sud, ces dernières l’ont imploré de les aider à mettre fin aux larmes des femmes sud-soudanaises. Mme Løj a conclu son intervention en déclarant que les filles, les garçons, les femmes et les hommes du Soudan du Sud ne méritent pas moins que cela.

M. Olguin Cigarroa, de la délégation du Chili, a pris la parole au nom du Président du Comité des sanctions établi en vertu de la résolution 2206 (2015).  Il a indiqué qu’après sa création, le 3 mars dernier, en vertu de la résolution précitée, le Comité a entamé ses travaux après l’élection de son bureau, et a pris note, le 27 avril dernier, de la nomination des cinq membres du Groupe d’experts par le Secrétaire général de l’ONU.  Ces experts vont se réunir entre les 18 et 22 mai prochain avec les membres du Comité des sanctions, a-t-il annoncé.

M. Cigarroa a aussi indiqué que le Comité a déjà tenu des séances de travail avec des responsables d’INTERPOL et du Service de la lutte antimines des Nations Unies (SLAM), ainsi qu’avec la Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Mme Zainab Hawa Bangoura, et avec la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leila Zerrougui.  Le Comité entend également rencontrer les représentants du Soudan du Sud et d’autres États Membres impliqués dans la résolution de la crise au Soudan du Sud, a dit M. Cigarroa.  Il a en outre souhaité qu’au plus tard le 3 juin prochain, date qui marque l’étape du premier trimestre d’existence du Comité, les États Membres allaient lui transmettre leur rapport sur les mesures qu’ils doivent avoir pris conformément aux termes du régime de sanctions, et notamment en ce qui concerne les interdictions de voyage et le gel des avoirs des personnes incriminées.

 

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD

Rapport du Secrétaire général sur le Soudan du Sud (S/2015/296)

Dans ce rapport, le Secrétaire général fait le point sur l’évolution de la situation au Soudan du Sud pendant la période allant du 11 février au 13 avril 2015.

Sur le plan politique, et notamment concernant le processus de paix au Soudan du Sud, le Secrétaire général rappelle que l’échéance du 5 mars prévue pour la conclusion d’un accord de paix avait été fixée par les dirigeants de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour permettre à la phase préalable à la transition de commencer le 9 avril, suivie de l’instauration d’un gouvernement de transition le 9 juillet au plus tard, ce qui coïnciderait avec l’expiration du mandat du gouvernement actuel.  

Malheureusement, les négociations n’ont pas été fructueuses, car les protagonistes n’ont pas réussi à combler leurs profondes divergences au sujet de la structure du gouvernement de transition, des rapports de partage du pouvoir et de l’attribution de portefeuilles au sein du conseil des ministres, de la composition de l’assemblée législative nationale, du dispositif de sécurité et de cessez-le-feu pendant la période de transition, ainsi que du partage des richesses, entre autres.

Le rapport indique en outre que, pour atténuer la pression financière qui continue de s’exercer sur le pays, l’Assemblée législative nationale a approuvé, le 25 mars, une demande d’octroi de prêt du Gouvernement d’un montant de 500 millions de dollars des États-Unis auprès de la Qatar National Bank.  L’exercice budgétaire en cours a vu la production pétrolière nationale réduite de moitié, et cela, conjugué à la baisse des cours pétroliers mondiaux et à la poursuite du versement des taxes pétrolières et des redevances de transit au Soudan, a conduit à une nette réduction des recettes publiques, tandis que la montée des coûts du conflit actuel ne cesse d’orienter les dépenses publiques vers la sécurité, au détriment du financement d’autres secteurs.

Sur le plan sécuritaire, le Secrétaire général souligne que les combats entre les deux parties se sont poursuivis au cours de la période et se sont concentrés pour l’essentiel dans la région du Haut-Nil.  Par ailleurs, les tensions intercommunautaires suscitées par la compétition au sujet des zones de pâturage et de l’accès à l’eau et avivées par la faiblesse des institutions chargées d’assurer le respect de l’état de droit; le manque d’éducation et d’autres moyens de subsistance et les déplacements de population en cours, ont continué à se faire jour dans les États du centre et du sud du Soudan du Sud.

Sur le plan humanitaire, le rapport fait observer qu’au 13 avril, plus de 2 millions de personnes étaient déplacées de leur foyer, dont 1,5 million à l’intérieur du Soudan du Sud, et plus de 500 000 dans les pays voisins.  Près de 118 000 personnes étaient hébergées dans des camps de protection de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).  En outre, 2,5 millions de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire, les populations des États du Haut-Nil étant les plus touchées, tandis que plus de 4,1 millions de personnes ont cruellement besoin de services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, notamment dans des zones rurales reculées où il n’en existe quasiment pas.  

Le rapport stipule aussi que le conflit actuel a rendu l’accès déjà limité à l’éducation encore plus difficile.  Depuis décembre 2013, environ 400 000 enfants d’âge scolaire ont quitté l’école et 70% des établissements d’enseignement dans les principaux États touchés par le conflit sont fermés.  

Le plan d’intervention humanitaire de 2015 en faveur du Soudan du Sud nécessite un montant de 1,8 milliard de dollars des États-Unis pour offrir une assistance à 4,1 millions de personnes, relève le Secrétaire général.  Le 9 février, les donateurs ont annoncé des contributions s’élevant à 529 millions de dollars des États-Unis lors de la réunion de haut niveau organisée à Nairobi conjointement par l’IGAD et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).  Cela a porté le total des annonces de contributions et des engagements en faveur du Soudan du Sud et de ses réfugiés depuis le début de l’année à 618 millions de dollars des États-Unis.  Au 13 avril, le plan d’intervention humanitaire continuait de n’être financé qu’à hauteur de 12%.

Dans le même temps, les intervenants humanitaires ont continué à évoquer des problèmes de sécurité et d’accès avec les deux parties.  Depuis le début de l’année, 70 cas de violence contre le personnel ou les biens des organismes humanitaires, 18 cas de détention, et deux cas d’enlèvement ont été signalés.  La MINUSS continue de mettre en œuvre sa stratégie de protection des civils, tout en continuant d’enquêter sur les informations faisant état de violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire et d’atteintes à ces droits, dans le cadre du conflit en cours.  Au cours de la période considérée, la MINUSS a enregistré au total 50 violations de l’accord sur le statut des forces.  Sur les 50 incidents, 28 avaient trait à des restrictions de mouvements (entravant des opérations terrestres, aériennes et fluviales).

Le Secrétaire général demande au Gouvernement de faire en sorte que soient immédiatement libérés sans qu’il ne leur soit fait aucun mal, les trois agents de l’organisme des Nations Unies, portés disparus, les deux vacataires et les trois agents de la MINUSS maintenus en détention arbitraire.  « Je rappelle également aux parties au conflit, en particulier au Gouvernement, auquel incombe la responsabilité principale de protection des civils, l’obligation qui est la leur, d’instaurer un climat sûr propice à terme au retour volontaire en toute sécurité des personnes déplacées et des réfugiés, dans le respect du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire », déclare le Secrétaire général dans ce rapport.  « Alors que le Conseil de sécurité envisage de prolonger à nouveau le mandat de la Mission, et, compte tenu du manque de progrès dans la voie d’un règlement pacifique du conflit, auquel s’ajoute la poursuite des combats et des déplacements de civils sur le terrain », note le Secrétaire général, « je recommande que le mandat actuel de la MINUSS soit prorogé pour une période de six mois sans changements majeurs ».

 

 

 

 

 

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La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et le Chef de la MANUI appellent la communauté internationale à maintenir son appui à l’Iraq

7443e séance – matin
CS/11892

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et le Chef de la MANUI appellent la communauté internationale à maintenir son appui à l’Iraq

Le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), M. Ján Kubiš, et la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, ont tous deux présenté, ce matin devant le Conseil de sécurité, des exposés sur la situation sécuritaire, politique et humanitaire prévalant dans le pays, exhortant la communauté internationale à maintenir son soutien et son aide à l’Iraq.

« Un appui politique, financier et matériel continu et à long terme à l’Iraq, à son gouvernement et à son peuple de la part de la communauté internationale, et en particulier des pays de la région, est nécessaire pour leur permettre de transformer leurs chances en réalités, pour le bénéfice de l’Iraq, de la région et au-delà », a déclaré M. Kubiš, qui présentait le « troisième rapport du Secrétaire général en application du paragraphe 6 de la résolution 2169 (2014) »*. 

« Nous devons faire plus pour protéger les civils iraquiens contre la violence croissante » et « nous devons élargir l’assistance fournie aux personnes affectées dans toutes les régions du pays », a insisté, de son côté, Mme Amos.

Dans son rapport*, qui fait le point de la situation en Iraq et sur les activités menées par les organismes des Nations Unies dans le pays au cours des trois derniers mois, le Secrétaire général souligne que « si la situation en matière de sécurité et sur le plan humanitaire reste complexe, volatile et difficile à gérer, les Iraquiens et leurs partenaires régionaux et internationaux ont ensemble accompli des progrès dans la lutte contre l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) ».

L’ONU, écrit-il, « est résolue à continuer d’aider le peuple et le Gouvernement iraquiens à relever les énormes défis qui se présentent à eux et à mener une « évaluation stratégique des Nations Unies pour étudier la manière dont les organismes du système de l’ONU peuvent au mieux aider l’Iraq dans un avenir proche ».  Les résultats de cette évaluation seront présentés dans le prochain rapport sur la MANUI.

M. Kubiš a indiqué que depuis son arrivée à Bagdad à la fin du mois de mars, il s’était efforcé de rencontrer un éventail aussi large que possible de responsables politiques, communautaires et religieux afin d’« entendre leurs points de vue sur la façon dont l’Iraq et ses différentes composantes peuvent surmonter les défis et les menaces que le pays affronte » pour « mettre le cap vers l’unité, la coopération, la réconciliation, la stabilité et le développement ».

En dépit de grandes différences d’opinions et d’approches, il y a, a-t-il dit, un « consensus général » selon lequel pour vaincre l’« ennemi commun de l’Iraq », à savoir l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), « l’unité et la coopération entre toutes les composantes de la société iraquienne sont nécessaires », et que la façon d’y parvenir est d’« accélérer » les efforts en ce sens.

Le Chef de la MANUI a déclaré que les forces de sécurité iraquiennes, avec le concours des peshmerga kurdes, des forces de mobilisation populaire, de volontaires de tribus sunnites alliées, soutenus par la coalition internationale et les pays de la région, réalisaient des progrès en vue de libérer le territoire contrôlé par l’EIIL.

« Ils sont les sauveurs de l’Iraq », a-t-il déclaré, précisant néanmoins que l’EIIL était « loin d’être vaincu » et que les succès du Gouvernement restaient relativement « fragiles ».  « Une capacité de libérer une ville, un territoire, ne signifie pas nécessairement une capacité à les tenir durablement », a-t-il observé.

Le Représentant spécial a souligné que « de vastes régions de l’Iraq et des millions d’Iraquiens restent sous le contrôle et l’influence de l’EIIL, qui continue à commettre des crimes horribles et des violations des droits de l’homme contre le peuple iraquien, y compris les femmes, les enfants et les minorités ».

« L’EIIL a récemment ajouté à ses crimes la destruction barbare du patrimoine culturel et historique de l’Iraq dans une autre tentative de détruire son identité nationale », a indiqué le Représentant spécial.

Pour M. Kubiš, « les efforts menés par le Gouvernement pour fournir l’appui financier et matériel nécessaire aux tribus et aux autorités locales doivent être accélérés ».  Il s’est félicité, à cet égard, de la création récente d’un comité gouvernemental chargé de superviser la répartition et la mise en œuvre de l’aide.  

Il a également salué la détermination du Gouvernement iraquien à exercer un « contrôle ferme sur tous les éléments participant à des opérations de libération à travers l’Iraq » et à « demander des comptes à ceux qui ont commis des crimes », tels des « éléments opportunistes et criminels qui continuent de se livrer à des atrocités, à des meurtres par vengeance, à des pillages, à des expropriations et à la destruction des biens de la population locale et des personnes déplacées ».

Dans la majorité de ses rencontres avec les représentants politiques de l’Iraq, le Chef de la MANUI a dit qu’il avait entendu un seul message: « une solution militaire à elle seule ne suffira pas pour vaincre l’EIIL ».  « Pour que les gains militaires puissent être durables, le Gouvernement iraquien doit aussi restaurer la confiance des communautés touchées dans le fait qu’elles assumeront une part de la gouvernance pour les questions qui les concernent, ainsi que celle que ces groupes doivent avoir dans la capacité de l’État à assurer leur protection contre la violence, à rendre la justice et à créer des conditions pour leur participation équitable dans la société. »

Le Représentant spécial a demandé « instamment aux membres du Conseil de sécurité et à l’ensemble de la communauté internationale de soutenir les efforts du Gouvernement iraquien et de fournir un financement des multiples besoins ».  « En dépit d’être un pays à revenu intermédiaire, l’Iraq est momentanément dans l’incapacité de faire face seul aux défis sécuritaire, humanitaire, de stabilisation et de réhabilitation qui se posent à lui », a-t-il déclaré, notant que « la réponse de la communauté internationale est tout à fait insuffisante ».

Le manque de soutien est susceptible de « gâcher les opportunités existantes qui pourraient permettre à l’Iraq de réussir dans sa lutte contre le terrorisme, pour en faire un exemple pour les autres parties de la région et au-delà ».  « Sans un tel soutien, cette chance fragile pourrait disparaître. »

De même, M. Kubiš a estimé que les processus politiques et les efforts de réconciliation nationale sont essentiels pour surmonter les défis sous-jacents auxquels est confronté l’Iraq.  Il a prié « instamment » les dirigeants politiques iraquiens de « travailler ensemble pour trouver un consensus », alors que le Gouvernement et le Parlement de l’Iraq s’efforcent de trouver les mesures nécessaires pour accélérer l’adoption et la promulgation de lois.  « Ces efforts vers le dialogue politique doivent également être accompagnés par des efforts pour promouvoir la réconciliation au niveau communautaire », a-t-il jugé.

Concernant le Kurdistan iraquien, il a encouragé les deux parties à « continuer à travailler ensemble en vue de résoudre les questions en suspens et de promulguer la législation nécessaire pour assurer la gestion durable et la distribution équitable des ressources naturelles de l’Iraq ».

Le Représentant spécial s’est aussi penché sur le volet humanitaire, développé ensuite par Mme Amos, affirmant que plus de 8,2 millions de personnes en Iraq avaient besoin d’aide, y compris les 2,8 millions de personnes qui ont été déplacées au cours de cette dernière année et sont désormais dispersées dans 3 000 lieux différents.  

« La situation est susceptible d’empirer dans les prochains mois », a-t-il dit.  « Traiter l’actuel Niveau Trois d’urgence humanitaire et préparer suffisamment ce qui nous attend, nécessite un financement international massif », a-t-il ajouté, indiquant que plus de 60% de toutes les opérations humanitaires étaient exposées à une réduction ou à une cessation d’activités dans les prochains mois faute de financement.

« Les répercussions de cette situation sont énormes », a dit M. Kubiš qui a souligné que les évaluations récentes montraient un doublement du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Iraq, soit 4,4 millions.  

Un nouveau plan d’intervention humanitaire prioritaire est en cours d’élaboration par l’équipe humanitaire de pays, avec le soutien d’experts du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), et il sera présenté aux partenaires à Bruxelles au début du mois prochain, a-t-il dit, avant de lancer un appel aux donateurs pour qu’ils appuient « généreusement ces efforts cruciaux ».  

M. Kubiš a également présenté aux membres du Conseil de sécurité le « sixième rapport** établi par le Secrétaire général en application du paragraphe 4 de la résolution 2107 (2013) du Conseil de sécurité ».

Ce rapport porte sur les faits nouveaux intervenus depuis le 30 janvier dernier concernant la « question des nationaux du Koweït et d’États tiers portés disparus ainsi que des biens koweïtiens disparus, notamment les archives nationales ».

De son côté, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence a déclaré que les attaques ciblées contre des civils et les intimidations se poursuivaient dans le pays, en particulier dans les régions d’Anbar, de Diyala, de Kirkouk, de Ninive et dans le gouvernorat de Salah al Din.  Les déplacements ont lieu « sans relâche », a-t-elle dit, relatant par exemple celui d’environ 120 000 personnes de Ramadi à Anbar, qui a eu lieu le mois dernier, témoignant ainsi de la « situation fragile en Iraq ».

Mme Valerie Amos s’est dite également « extrêmement préoccupée » par la situation des « millions d’Iraquiens qui vivent dans les zones échappant au contrôle du Gouvernement, y compris sous le contrôle de l’EIIL ».  

« Les femmes et les filles continuent de subir d’horribles actes de violence sexuelle, de violence physique et l’esclavage », a expliqué la Secrétaire générale adjointe.  Les quelques femmes et filles qui ont réussi à s’échapper au cours des derniers mois racontent des histoires épouvantables de viols systématiques, de violence physique, de mariages forcés et de traite des personnes.  Les communautés ont accueilli ces femmes et ces filles à leur retour, mais ont du mal à faire face à l’ampleur de la souffrance que leurs mères, leurs sœurs et leurs filles ont endurée.

Selon Mme Amos, « une génération entière d’enfants iraquiens a été mise en péril par le conflit ».  « Ils ont été recrutés de force dans des groupes armés, utilisés comme kamikazes et exposés à des niveaux profonds de violence qui les affecteront pour le reste de leur vie. »

La crise en Iraq a également eu un impact significatif sur l’accès aux services de base, aux biens alimentaires et à des abris.  « Près de sept millions de personnes, soit 20% de la population, sont incapables d’accéder aux services de santé essentiels, à l’eau et à l’assainissement, en raison du conflit », tandis que « l’insécurité alimentaire a augmenté de 60% en six mois ».

La Coordonnatrice des secours d’urgence du système de l’ONU a affirmé que les perspectives humanitaires en Iraq demeuraient « profondément préoccupantes ».  « Le nombre de personnes ayant besoin d’aide a été multiplié par sept depuis l’attaque de Mossoul, il y a près d’un an », a-t-elle dit, estimant que ce chiffre pourrait croître avant la fin de l’année, « alors que le conflit se poursuit et que la crainte des représailles sectaires se propagent à travers les zones nouvellement accessibles ».

« Nous devons faire davantage pour protéger les civils iraquiens », a demandé Mme Amos.  Répondre aux besoins humanitaires en Iraq « nécessite une action collective », a-t-elle ajouté, observant toutefois que « l’assistance humanitaire à elle seule ne constituera pas une solution à la crise en Iraq ».  « Les conflits politiques et de sécurité en cours doivent être résolus, afin de mettre fin au déplacement et à la souffrance d’un quart de la population du pays. »

Le représentant de l’Iraq, M. Mohamed Ali Alhakim, a, quant lui, déclaré que son pays faisait face à des défis inédits, en particulier les crimes terroristes, qui requièrent de la communauté internationale un « travail collectif et sérieux » et une « coordination accélérée ». 

M. Alhakim a fait état d’un « terrorisme mondialisé ».  Les terroristes présents sur le territoire iraquien sont issus de 62 pays, a-t-il expliqué, ajoutant qu’en dépit des efforts déployés par l’Iraq et ses partenaires internationaux, « le flux de combattants terroristes étrangers continue ».

Le délégué iraquien a demandé à tous les États Membres de respecter les résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2178 (2014), et de prendre les mesures nationales adéquates « pour empêcher les combattants étrangers de rejoindre Daech ou les groupes associés à cette organisation ».

Cette lutte nécessite une « approche compréhensive, régulière, sérieuse » de la part de tous les États Membres, en particulier les pays voisins de l’Iraq, a souligné M. Alhakim, qui a également mis l’accent sur la nécessité de parvenir à une solution pacifique en Syrie.

Le représentant de l’Iraq a, d’autre part, longuement insisté sur la catastrophe humanitaire dans son pays « du fait du contrôle de villes par des organisations terroristes ».  « Deux millions de déplacés souffrent immensément aujourd’hui », a-t-il dit, précisant que cette crise « qui ne fait que de se détériorer » était un « fardeau lourd pour le Gouvernement iraquien et les Nations Unies.

La seule solution à cette tragédie humaine est la libération des villes contrôlées par Daech, a estimé M. Alhakim, qui a demandé à la communauté internationale de mobiliser les ressources et de renforcer les efforts nécessaires pour venir à bout du terrorisme.

Il a par ailleurs rappelé que l’EIIL cherchait à détruire le patrimoine culturel et historique de l’Iraq, et par conséquent sa diversité et son identité.  M. Alhakim a ainsi demandé aux États Membres d’adopter un projet de résolution à l’Assemblée générale réitérant la nécessité de préserver le patrimoine iraquien.

Le représentant a également fait état des efforts entrepris par le Gouvernement iraquien dans le domaine du renforcement de la démocratie et de la promotion des relations avec les États voisins.

 

* S/2015/305
** S/2015/298

 

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Cinquième Commission: débat sur la situation financière de l’ONU et le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix

AG/AB/4156

Cinquième Commission: débat sur la situation financière de l’ONU et le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a débattu, ce matin, de la situation financière de l’ONU en s’appuyant sur la présentation* que le Secrétaire général à la gestion, M. Yukio Takasu, a faite le 6 mai dernier.  La Commission a également examiné la proposition budgétaire pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix.

Le 6 mai dernier, le Secrétaire général à la gestion avait parlé d’une trésorerie positive pour le budget ordinaire de l’ONU, les opérations de maintien de la paix et les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda.  Il avait cependant signalé qu’il faudrait recourir au Fonds de réserve et au Compte spécial pour couvrir les dépassements budgétaires du plan-cadre d’équipement relatif à la rénovation du Siège de l’ONU à New York, dont le budget est de 1,87 milliard de dollars.

Trésorerie positive ou pas, les délégations ont rappelé aujourd’hui que la situation financière de l’ONU, avec un budget ordinaire biennal 2014-2015 de 5,5 milliards et une proposition budgétaire de 8,49 milliards de dollars pour le budget annuel 2015-2016 des opérations de maintien de la paix en 2015 et 2016, dépend du paiement des contributions dans les délais et sans condition.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Afrique du Sud, a dénoncé une tendance chez certains États à conditionner leurs paiements au rythme des réformes à l’ONU, créant ainsi « des pressions politiques artificielles ».  L’Organisation a encore un long chemin à faire avant de recevoir son « certificat de bonne santé financière » a taclé le représentant.  Son homologue de l’Union européenne a, par exemple, relevé que seuls 23 États avaient payé intégralement leurs contributions aux opérations de maintien de la paix, à la date du 30 avril 2015. 

Or, la capacité des États de s’acquitter à temps et en totalité de leurs obligations financières est directement liée à celle de l’ONU de les rembourser rapidement pour les troupes, les unités de police constituées et le matériel qu’ils fournissent aux opérations de maintien de la paix, a insisté le représentant du Canada, au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.  Les retards dans les remboursements sont d’autant plus regrettables que la grande majorité des pays concernés sont des pays en développement aux moyens limités, a insisté, à son tour, le représentant sud-africain.

Le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. Yukio Takasu, a indiqué que sur les 193 États Membres de l’ONU, 86 ont réglé l’intégralité de leur contribution au budget ordinaire, tandis que 31 ont versé la totalité de leur dû aux opérations de maintien de la paix.  Pour ce qui est des deux Tribunaux pénaux internationaux, après les paiements de l’Albanie, de l’Estonie, de l’Iraq et de la Turquie, 61 pays se sont désormais acquitté de la totalité de leur contribution.

Au regard de la Mission contre Ebola créée en 2014, M. Takasu a souligné qu’il n’est pas responsable de demander au Secrétaire général de faire face à des urgences sans lui en donner les moyens.  Il a aussi précisé que le déficit du plan-cadre d’équipement sera comblé par des ponctions dans le Compte spécial, par les excédents budgétaires et les contributions supplémentaires des États Membres.

Quant au compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour 2015-2016 que le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) propose de ramener de 338 à 334,8 millions dollars, en restant sourd à la demande d’augmentation des postes, la représentante de l’Union européenne a rappelé le principe selon lequel le montant inscrit au compte d’appui doit être proportionnel aux mandats, au nombre, à la taille et à la complexité des missions de maintien de la paix. 

Dans quelle mesure le Secrétariat a-t-il tenu compte de ce principe? s’est-elle interrogée, en jugeant également intéressant de se faire expliquer la logique sous-tendant l’idée de convertir les emplois temporaires en postes.  Son homologue sud-africain a d’ailleurs dénoncé une gestion des vacances de postes qui consiste à échanger les postes d’un domaine à l’autre.  Les postes approuvés par l’Assemblée générale doivent servir exclusivement à l’exécution du travail pour lequel ils ont été créés, a-t-il rappelé.

Le rapport du CCQAB a été présenté par son Président, M. Carlos Ruiz Massieu et la prochaine séance officielle de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

*AG/AB/4153

AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ONU

Rapport du Secrétaire général (A/69/520/Add.1)

Le présent rapport contient une version actualisée des données figurant dans le précédent rapport (A/69/520).  Il fait également le point des indicateurs financiers aux 31 décembre 2013 et 2014 et aux 30 avril 2014 et 2015.  La situation financière de l’ONU est examinée sur la base des quatre grands indicateurs habituellement utilisés, à savoir le montant des contributions mises en recouvrement, le montant des contributions non acquittées, la situation de trésorerie et le total des montants dus aux États Membres.

En 2015, les contributions au budget ordinaire ont été mises en recouvrement pour un montant d’environ 2,8 milliards de dollars, soit 159 millions de plus qu’en 2014.  Le montant des quotes-parts non acquittées au 30 avril 2015 représentait 1,57 milliard de dollars, soit 175 millions de plus qu’au 30 avril 2014.  Le solde de trésorerie est passé à 646 millions de dollars.  Toutefois, si la tendance des années précédentes se répète, la trésorerie disponible traversera une phase d’austérité pendant le dernier trimestre de 2015.  Comme l’Assemblée générale a décidé de financer le déficit final du plan-cadre d’équipement en prélevant un montant de 154,9 millions de dollars dans le Fonds général (y compris les 36,6 millions de dollars puisés dans le Compte spécial), les réserves du budget ordinaire seront ramenées à 348,4 millions de dollars (dont 150 millions de dollars au Fonds de roulement et 198,4 millions de dollars sur le Compte spécial).

S’agissant des opérations de maintien de la paix, au 30 avril 2015, de nouveaux avis de mise en recouvrement ont été émis pour un montant de 2,2 milliards de dollars et le montant des contributions non acquittées s’élevait à un peu moins de 2 milliards de dollars.  Les sommes à rembourser aux États au titre des contingents, des unités de police constituées et du matériel appartenant aux contingents devraient baisser à 561 millions de dollars d’ici la fin de l’année 2015.

Pour les Tribunaux internationaux, au 30 avril 2015, l’arriéré des contributions représentait 128 millions de dollars, soit 21 millions de dollars de moins qu’au 30 avril 2014.  Le solde de fin d’année en 2015 dépendra de la façon dont les États Membres continueront de s’acquitter de leurs obligations financières à l’égard des tribunaux.

Quant au Plan-cadre d’équipement, un montant total de 1,87 milliard de dollars a été mis en recouvrement pour alimenter le compte spécial du plan.  Le plus gros des contributions avait été reçu au 30 avril 2015, laissant un solde impayé de 0,5 million de dollars.

Déclarations

M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud), qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exprimé la préoccupation de son Groupe face à des politiques consistant à ne pas honorer ses obligations pour créer un lien avec la réforme de l’ONU.  La rétention des fonds destinés à des budgets déjà approuvés crée des moyens de pressions politiques « artificiels » qui sapent les principes établis de gouvernance des Nations Unies, dont l’égalité souveraine des États Membres.  

L’amélioration budgétaire que l’on voit ces derniers mois est assombrie, a estimé le représentant, par le fait que des montants importants sont encore dus à l’Organisation et que cette dernière a encore un long chemin à faire avant de recevoir un certificat de bonne santé financière.  Il est préoccupant que les contributions non acquittées au budget ordinaire et à celui des opérations de maintien de la paix soient plus élevées que l’année dernière.  Le Groupe est aussi perturbé par le niveau des impayés aux pays contributeurs de troupes et de matériel.  Comme beaucoup de ces pays viennent du monde en développement, ils ne peuvent pas seuls maintenir leurs troupes et leurs équipements, ce qui est une grande source de préoccupation et une priorité pour le Groupe.  Ce dernier a aussi noté l’importance accrue du volet « paix et sécurité » qui mène à une augmentation constante du budget des opérations de maintien de la paix.  Cependant, a souligné le représentant, les autres responsabilités des Nations Unies sont tout aussi importantes.  Il faudrait donc que l’on place le même accent sur le financement de ces activités dûment mandatées par l’Assemblée générale.   

M. FRANCESCO PRESUTTI, de l’Union européenne, a jugé essentiel que les États Membres et le Secrétariat prennent au sérieux le partenariat qui les lie.  Le représentant a estimé que le niveau élevé des contributions non acquittées restait préoccupant.  Il s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que seuls 23 États avaient payé intégralement leurs contributions au maintien de la paix, à la date du 30 avril 2015.  Si les liquidités sont, à ce jour, suffisantes, il est néanmoins impératif que des mesures soient prises à tous les niveaux pour dépenser les fonds avec plus de prudence, a insisté le représentant.

Au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ), M. JONATHAN PAUL QUINN (Canada) a constaté avec satisfaction que le montant des contributions non acquittées est inférieur à ce qu’il était à la fin de 2013, dans la plupart des cas.  Toutefois, il a noté que les sommes à rembourser aux États Membres fournisseurs de troupes et de matériel au 31 mars 2015 s’élevaient à 653 millions de dollars à la fin de mars 2015.  Même si ce montant devait baisser d’ici à la fin de l’année, pour se chiffrer à 561 millions de dollars, nos délégations estiment que cela est encore trop élevé, a dit le représentant du groupe CANZ.  Il a ajouté que la capacité de rembourser rapidement les pays contributeurs de troupes et de matériel, y compris pour les lettres d’attribution et les indemnisations en cas de décès et d’invalidé, sera toujours tributaire de celle des États Membres de s’acquitter à temps et en totalité de leurs obligations financières envers l’ONU.  Parce que les pays fournisseurs de troupes et de matériel doivent attendre le remboursement des dépenses engagées, ils pourraient bien à l’avenir hésiter à fournir matériel et personnel, a prévenu le représentant. 

Il a rappelé que les contributions non acquittées pèsent lourdement sur les flux de trésorerie de l’ONU.  Il a appelé à la vigilance en ce qui concerne l’utilisation du Fonds de roulement doté de 150 millions de dollars et a noté que les fonds de trésorerie de l’ONU seront soumis à de fortes contraintes si la tendance de l’année précédente se maintient.  Le représentant a rappelé que l’Organisation a mis en place un mécanisme pour aider les pays en difficulté à régler leurs arriérés de contributions.  Mais, il a tout de même jugé nécessaire de continuer à trouver des domaines où des économies sont possibles, d’améliorer la façon de faire et de tout mettre en œuvre pour utiliser les ressources de manière optimale.  « Pour améliorer la situation financière des Nations Unies, nous devons d’abord et avant tout gérer avec efficience et efficacité les ressources fournies », a encore insisté le représentant.

M. GUO XUEJUN (Chine) a espéré que les États Membres déploieront des efforts pour que l’ONU ait une situation financière saine.  Il est nécessaire de présenter à la face du monde une Organisation en bonne santé financière en ce de soixante-dixième anniversaire.  Le représentant a demandé aux États de s’acquitter de leurs contributions sans conditions.  Il a aussi demandé à l’Assemblée générale de comprendre les problèmes des pays en développement qui ont du mal à verser leurs contributions aux opérations de maintien de la paix et d’obtenir du Secrétariat qu’il rembourse à temps les pays contributeurs de contingents.  Le représentant a souligné que la Chine a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, aux deux Tribunaux et au plan cadre d’équipement.  La Chine a également payé en avance, à la fin de l’année 2014, une partie de sa contribution de 2015 aux opérations de maintien de la paix.  Compte tenu de la conjoncture actuelle, le Secrétariat devrait faire bon usage des sommes reçues, a insisté le représentant.

M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a souligné que malgré les défis sécuritaires « provoqués » et une situation économique difficile, son pays a pris toutes les mesures pour honorer ses obligations financières à l’égard de l’ONU et qu’il est sur le point de s’acquitter de la totalité de son dû.  En ce qui concerne les arriérés ukrainiens au budget des opérations de maintien de la paix (OMP), il a rappelé que la dette de l’Ukraine remonte à 1995 et concerne des missions clôturées.  Toutefois, le pays a tout fait pour réduire ces arriérés.  Aussi, entre fin 2011 et début 2012, l’Ukraine a-t-elle réduit sa dette de 4,2 millions de dollars, soit plus de deux fois sa contribution annuelle au budget actuel des opérations de maintien de la paix.

Après avoir rappelé, à son tour, que le Japon s’est acquitté de toutes ses contributions, M. TAKESHI AKAMATSU (Japon) a demandé que les ressources soient utilisées de façon efficiente et efficace.  Ce faisant, le Secrétariat peut s’inspirer de l’expérience nationale des États Membres.  L’Assemblée générale devrait essayer de trouver une solution « raisonnable et pratique » lorsqu’elle discute des diverses propositions budgétaires, a conclu M. Akamatsu. 

« Si l’ONU ne dispose pas d’une base financière stable et solide il ne lui sera pas possible d’atteindre les objectifs pour lesquels elle a été créée », a dit M. JAVIER ENRIQUE SANCHEZ AZCUY (Cuba), en notant que la situation financière de l’Organisation est loin d’être idéale.  Le représentant s’est dit préoccupé par certaines décisions de l’Assemblée générale relatives au recours au Compte spécial et au Fonds de roulement.  Il a appelé au respect des règles encadrant le recours au Fonds général.  Il a aussi voulu que l’on tienne le plus grand compte des difficultés économiques et financières particulières qui empêchent les pays en développement de régler leurs contributions à temps et en totalité.  Il faut aussi une gestion plus efficace des ressources dans un contexte international où de nombreux États ont pris des mesures d’austérité. 

Alors que les OMP augmentent en nombre et en ampleur avec les coûts qui y sont associés, le représentant a appelé les membres permanents du Conseil de sécurité à assumer leur responsabilité particulière.  Il a en outre demandé que le solde des OMP achevées serve à rembourser les États Membres, conformément aux règles en vigueur, plutôt qu’à financer les missions en cours.  Il s’est  particulièrement inquiété du fardeau financier qui pèse sur les pays en développement fournisseurs de contingents et de matériel.

Le représentant a rappelé les difficultés financières de son pays en raison du blocus économique et financier dont il souffre.  Il a rappelé que les contributions de Cuba à la Conférence des États Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) sont bloquées, depuis 2013, par le Département américain du Trésor à la Banque J.P. Morgan Chase.  Il a aussi mis l’accent sur l’impact négatif des fluctuations des taux de change sur l’économie cubaine.  La politique unilatérale d’agression financière dont est victime Cuba est le principal obstacle au développement.  L’Assemblée générale, a insisté le représentant, s’est prononcée à 23 occasions pour la fin du blocus.  Tout en saluant l’implication du Président américain Barack Obama pour faire évoluer cette situation, le représentant a regretté que ce dernier n’ait pas ses pouvoirs exécutifs pour résoudre ce problème.

Rapport sur l’exécution du budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014

Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2013 au 30 juin 2014, le financement de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 et le projet de budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 (A/69/860).

S’agit du projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016, le CCQAB note que le Secrétaire général estime le total des ressources nécessaires à 338 073 400 dollars (en montant brut), soit une hausse de 12 026 100 dollars par rapport au crédit ouvert pour 2014/15.  Le CCQAB contrecarre avec des recommandations représentant une diminution de 3 245 800 dollars.  Le projet de budget serait de 334 827 600 dollars, englobant les ressources affectées aux postes (214 582 100 dollars), les ressources non affectées à des postes (88 117 300 dollars), les ressources affectées au projet de progiciel de gestion intégré (31 306 700 dollars) et les ressources affectées à la sécurité des systèmes informatiques (821 500 dollars).

Pour l’examen de cette question, le CCQAB a examiné, entre autres, une version préliminaire du rapport du Secrétaire général sur le projet de budget du compte d’appui aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice allant du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016 (A/69/750) et des rapports connexes, dont le rapport du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit sur le projet de budget du Bureau des services de contrôle interne se rapportant au compte d’appui pour l’exercice 2015/16 (A/69/76).

Le CCQAB fait tout de même remarquer au Secrétaire général qu’il doit exister un meilleur moyen de présenter les données.  Il considère en effet que les différences existant entre les différents modes de financement, les différents mandats et les différentes catégories de chiffres font qu’il est devenu très difficile d’offrir un tableau d’ensemble des ressources humaines et financières affectées au maintien de la paix qui soit clair et cohérent et qui facilite les comparaisons d’un exercice à l’autre.

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. LYLE DAVIDSON (Afrique du Sud) a estimé que le niveau de représentation des pays contributeurs de troupes dans tous les départements, y compris dans l’appui, à la fois sur le terrain et au Secrétariat, en particulier au niveau de la direction, est essentiel pour apporter une plus grande cohérence entre ceux qui gèrent, conduisent et commandent les opérations.  Le Groupe estime qu’il y a encore beaucoup à faire en la matière et compte suivre de près l’évolution de la situation, a prévenu le représentant.

Ayant étudié les rapports dont est saisi la Commission, le représentant a aussi prévenu que son Groupe voudra en savoir plus sur la raison des incohérences dans l’application des principes existants en matière de budgétisation.  En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, il a souligné que les postes approuvés par l’Assemblée générale doivent servir exclusivement à l’exécution du travail pour lesquels ils ont été créés.  Le Groupe juge en effet regrettable de constater, une nouvelle fois, une gestion des vacances de postes qui consiste à échanger les postes d’un domaine à l’autre.

Le Groupe, a poursuivi le représentant, demandera aussi des explications sur les suppressions, les reclassements et les redéploiements proposés des postes.  Le Groupe, qui est d’ailleurs préoccupé par le taux élevé de postes vacants au Bureau des services de contrôle interne (BSCI), demandera des explications convaincantes et voudra aussi savoir dans quelle mesure le BSCI s’est installé au Centre de service régional d’Entebbe conformément au projet pilote.

Concernant la restructuration des unités et des sections, le Groupe est préoccupé que le Secrétaire général continue de restructurer et de réorganiser le Secrétariat, en particulier les Département d’appui aux missions et des opérations de maintien de la paix, sans l’aval des États Membres.  Il est surprenant que des propositions qui avaient déjà été rejetées, continuent de réapparaître sur la table de la Commission, a ajouté M. Davidson.  Il a enfin indiqué que le Groupe demandera le détail des activités prévues pour la sensibilisation sur le terrain du monde du commerce à la politique des achats des Nations Unies. 

Mme CARMEL POWER, Union européenne, a dit partager les observations du CCQAB sur de meilleurs moyens de présenter des données synthétiques sur les ressources humaines et financières affectées au maintien de la paix des Nations Unies.  À l’instar du Comité consultatif, elle a invité le Secrétaire général à améliorer la présentation de ces données pour faciliter la lecture et la comparaison entre les exercices budgétaires.  

Adhérant à l’analyse du CCQAB sur l’augmentation du nombre de postes requis, la représentante a souligné le principe selon lequel le montant inscrit au compte d’appui doit être proportionnel aux mandats, au nombre, à la taille et à la complexité des missions de maintien de la paix.  Dans quelle mesure le Secrétariat a-t-il tenu compte de ce principe et comment l’a-t-il reflété dans la proposition de budget dont la Commission est saisie? a demandé la représentante.  Il serait également intéressant, a-t-elle prévenu, de se faire expliquer la logique qui sous-tend la proposition de convertir les emplois temporaires en postes.  Le compte d’appui, a insisté la représentante, doit être bien structuré, transparent et pertinent pour des mandats en mutation, de façon à pouvoir offrir des capacités essentielles pour appuyer les opérations de maintien de la paix.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Débat de haut niveau du Forum sur les forêts: des États Membres demandent la création d’un fonds mondial en faveur de la gestion durable des forêts

Forum des Nations Unies sur les forêts - Onzième session,
6e et 7e séances – matin & après-midi
ENV/DEV/1518

Débat de haut niveau du Forum sur les forêts: des États Membres demandent la création d’un fonds mondial en faveur de la gestion durable des forêts

  .Le Forum des Nations Unies sur les forêts a tenu, aujourd’hui, en présence de nombreux ministres chargés de cette question, un débat de haut niveau sur l’arrangement international sur les forêts au-delà de 2015, dont les modalités sont définies dans un projet de déclaration ministérielle et un projet de résolution qui devraient être adoptés respectivement demain, 14 mai, et vendredi, 15 mai.

« Nous sommes exceptionnellement bien placés pour un solide arrangement international sur les forêts », a déclaré le Président du Forum, M. Noël Nelson Messone, du Gabon, à l’ouverture de ce débat.  Souhaitant que la déclaration ministérielle soit « énergique », il a plaidé pour « l’intégration de la question des forêts » dans le programme de développement pour l’après-2015 dont l’adoption aura lieu lors du Sommet de septembre prochain.

La soixantaine de délégations qui se sont exprimées aujourd’hui ont partagé ce point de vue, à l’instar du Ministre de l’agriculture de la Lettonie, intervenant au nom de l’Union européenne, qui a demandé un arrangement plus « stratégique ».  Un certain nombre d’entre elles ont également réclamé la création d’un fonds mondial pour les forêts afin d’assurer la bonne mise en œuvre du futur arrangement.

Constatant « l’aversion » exprimée lors des négociations pour une augmentation du financement de la gestion durable des forêts, le Ministre adjoint de l’agriculture, de la forêt et de la pêche de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a ainsi plaidé pour l’établissement d’un tel fonds.  « La réticence à l’égard de cette idée n’élimine pas le besoin de fournir aux pays en développement des ressources additionnelles », a-t-il dit.

Même son de cloche du côté de la délégation de la Malaisie, qui, par la voix de son Ministre adjoint des ressources naturelles et de l’environnement, a souligné que les pays développés devraient apporter aux pays en développement une « aide financière d’envergure », en raison du coût « immense » de la gestion durable des forêts.

Son homologue du Sénégal a, pour sa part, indiqué que la transition vers une économie durable, sobre en carbone, exigeait un accroissement des investissements et des ressources financières.  Le Ministre du développement durable, de l’économie forestière et de la pêche du Congo a estimé, quant à lui, qu’il était « urgent de créer un fonds » pour soutenir l’effort mondial en matière de développement forestier et parvenir à un « Forum plus solidaire ».

Les moyens de renforcement du Forum ont été également abondamment discutés par les délégations.  La représentante de la Norvège a affirmé que le Forum occupait une position adéquate au sein du système des Nations Unies mais qu’il pouvait encore gagner en pertinence et en efficacité.  « Il est important que nous regardions en dehors de la communauté forestière », a-t-elle dit.

Le délégué de l’Afrique du Sud, appuyé par le délégué du Suriname, a plaidé en faveur du renforcement des capacités du Secrétariat du Forum car, a-t-il fait remarquer, il est impossible que ce Secrétariat puisse s’acquitter de tâches sans disposer de moyens supplémentaires.

Appuyé par son homologue du Maroc, le délégué de la France a souhaité que le Forum « ne se fourvoie pas dans des débats qui ont trop duré » et veille à renforcer la coordination des acteurs concourant à la gestion durable des forêts.  La création d’une Assemblée des Nations Unies sur les forêts doit être dûment considérée, a estimé, pour sa part, le délégué de Madagascar.

Les États Membres ont saisi l’occasion de ce débat de haut niveau pour détailler les efforts entrepris au niveau national contre la déforestation et souligner le rôle vital des forêts, le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation de l’Allemagne allant jusqu’à parler du « lien émotionnel » entre son pays et les forêts.

Rappelant la tenue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris en décembre prochain, le représentant de Samoa a indiqué que les forêts jouaient un rôle essentiel pour limiter les conséquences dévastatrices des cyclones dans son pays.  « Les forêts sont les gardiennes de la stabilité climatique », a affirmé le délégué de l’Italie, pays qui compte, a-t-il précisé, un nombre sans précédent de 200 arbres par habitant.

Plusieurs délégations, dont celle de la Bolivie, ont mis l’accent sur la nécessité de lutter contre une vision « extractrice, individualiste et prédatrice » des forêts.  « Le capitalisme est responsable de la destruction des ressources naturelles », a dénoncé le représentant du Venezuela, tout en appelant de ses vœux une économie plus respectueuse de la Terre nourricière.

Le Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra son segment de haut niveau demain, jeudi 14 mai à 10 heures.  Il tiendra deux tables rondes ministérielles, avant de poursuivre son débat de haut niveau et d’adopter la déclaration ministérielle.

THÈME « L’AVENIR DE L’ARRANGEMENT INTERNATIONAL SUR LES FORÊTS QUE NOUS VOULONS »

Déclaration liminaire

M. MARTIN SADJIK (Autriche), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné que 50% de la surface de son propre pays était couverte par les forêts.  Il a salué le rôle du Forum des Nations Unies sur les forêts, organe indispensable du système de l’ECOSOC, qui a réussi, depuis 2000, à « donner plus de présence aux forêts dans l’ordre du jour mondial ».

M. Sadjik a rappelé l’importance du principe de complémentarité pour assurer la cohérence et les synergies dans le système de l’ECOSOC, notamment sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux liés aux forêts.  Le Forum, a-t-il ainsi noté, a contribué à intégrer les bienfaits multiples des forêts dans le cadre général du programme de développement durable.

L’ECOSOC, qui a entrepris de vastes réformes pour mieux coordonner les politiques à travers les débats de haut niveau, va gérer la transition vers le programme de développement pour l’après-2015 et le passage des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aux objectifs de développement durable (ODD), a expliqué le Président.

« À cette croisée des chemins, les institutions devront s’adapter à tous les niveaux », a averti M. Sadjik, en préconisant « un changement radical des mentalités, une vision claire et précise et un leadership résolu ».

Déclarations générales

M. BHEKI CELE, Ministre adjoint de l’agriculture, des forêts et de la pêche de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l’importance d’un engagement « honnête » en faveur d’une gestion durable des forêts.  Il a indiqué que le futur arrangement international sur les forêts devrait consister en des mesures concrètes et tangibles visant à remédier aux faiblesses liées à la mise en œuvre et au financement de cet arrangement.  En dépit de « l’aversion » constatée lors des négociations sur le renforcement du financement de la gestion durable des forêts, il a plaidé pour l’établissement d’un fonds mondial pour les forêts.  La réticence vis-à-vis de cette idée n’élimine pas le besoin d’appuyer les pays en développement et de leur fournir des ressources additionnelles en vue d’une gestion améliorée des forêts, a-t-il dit.  M. Cele a également plaidé en faveur du renforcement des capacités du Secrétariat du Forum.  Il a souligné qu’il était impossible que ce Secrétariat puisse s’acquitter de ses tâches sans moyens supplémentaires.  Enfin, M. Cele a souhaité que le futur arrangement ait une incidence positive pour qu’il soit intégré dans le programme de développement pour l’après-2015.

M. JĀNIS DŪKLAVS, Ministre de l’agriculture de la Lettonie, s’exprimant au nom de la délégation de l’Union européenne, a recensé les étapes décisives franchies depuis la création du Forum des Nations Unies sur les forêts, comme l’adoption d’un instrument juridique non contraignant sur tous les types de forêts.  Malgré ces efforts, la déforestation et la dégradation forestière continuent à un rythme alarmant, a-t-il constaté, en notant que les causes principales se situent en dehors du secteur forestier.  Il a cité notamment l’utilisation des terres forestières à d’autres fins comme par exemple l’agriculture, l’exploitation des mines et l’urbanisation, activités qui détruisent les forêts.  Il y a aussi le problème des mauvaises pratiques de gestion des forêts, a-t-il ajouté.  Le Ministre a aussi dénoncé la fragmentation de la politique des forêts, ainsi que le manque d’application de la loi dans ce domaine.  La déclaration ministérielle que le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) adoptera demain est l’occasion de renouveler notre engagement ferme en faveur d’une gestion durable des forêts, a-t-il estimé, en souhaitant voir un accord qui se concentre sur la gestion durable des forêts et la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts.  Le Ministre a également prôné un accord qui soit plus stratégique.  Il a fait valoir les avantages d’une gestion durable des forêts.  Les forêts, a-t-il expliqué, offrent une base à une économie basée sur le biologique qui contribue au développement, à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance.

Renforcer la gouvernance des forêts est une condition préalable, a-t-il précisé, en plaidant, à cet égard, en faveur d’une participation des grands groupes de la société civile.  Il a donné l’exemple du Plan d’action de l’Union européenne sur les lois, la gouvernance et le commerce relatifs aux forêts, dont la mise en œuvre qui a permis de mettre en place des partenariats avec des pays producteurs de bois afin d’améliorer la gouvernance des forêts.  M. Dūklavs a souligné l’importance et la valeur ajoutée des processus intergouvernementaux tels que le FNUF, afin de développer des politiques holistiques et cohérentes.  Le Ministre letton de l’agriculture a ensuite indiqué ce que fait son pays dans le domaine des forêts qui recouvrent plus de la moitié de son territoire.  La politique adoptée en la matière se base sur les principes de gestion durable des forêts, avec l’aide de l’État pour soutenir le développement de ce secteur, ainsi que la participation de toutes les parties prenantes, a-t-il indiqué.

M. CHRISTIAN SCHMIDT, Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, de l’Allemagne, a expliqué la grande importance des forêts pour son pays qui est pourtant hautement industrialisé.  Il a appelé à aller au-delà de l’analyse des risques qui se posent dans ce domaine pour examiner de plus près le potentiel auto-renouvelable des forêts pour l’humanité, à condition qu’elles soient gérées de manière durable.  Il a mentionné l’importance du bois non seulement comme matériau de base renouvelable utile dans le secteur de la construction, mais aussi comme source d’énergie ou comme ressources pour des produits innovants.  Il a également souligné les grands services que rendent les forêts en termes d’écosystème.

En Allemagne, a indiqué le représentant, nous avons placé le secteur des forêts et de la sylviculture au cœur de notre stratégie nationale pour l’économie verte.  Il a donc apprécié que la gestion durable des forêts ait été incluse expressément dans les projets d’objectifs de développement durable, ainsi que dans de nombreux thèmes relatifs aux forêts.  Il a conseillé au FNUF d’initier un dialogue avec d’autres processus internationaux, dans le but d’une meilleure cohérence.  Avant de conclure, il s’est dit en faveur d’un instrument juridique international contraignant en matière de gestion durable des forêts, tout en estimant qu’à cette fin, le programme de développement pour l’après-2015 pourrait être le cadre adéquat.

M. KĘSTUTIS TREČIOKAS, Ministre de l’environnement de la Lituanie, très préoccupé par le déboisement et la dégradation des forêts, a souhaité davantage de cohérence dans les politiques forestières mondiales.  Il a proposé d’adopter une planification stratégique assortie d’objectifs et d’échéanciers précis et concrets.  Pour sa part, la Lituanie a mis en œuvre une large gamme d’activités qui ont permis à la superficie des forêts d’augmenter de 2%.  Aujourd’hui, a assuré M. Trečiokas, la couverture forestière représente un tiers du territoire national.

Le Ministre s’est dit convaincu qu’un dialogue à l’ONU, avec la participation de tous les secteurs liés aux forêts, est essentiel pour encourager une gestion durable des forêts après 2015 avec un financement adéquat.

M. MUSHAHID ULLAH KAHN, Ministre pour les changements climatiques du Pakistan, a rappelé le rôle important des forêts pour le bien-être des populations et la nécessité d’intégrer la planification de la forêt dans l’architecture d’ensemble du développement.  Pour lui, le futur arrangement international sur les forêts doit guider la gestion, la conservation et le développement durable des forêts.  Le FNUF, a insisté M. Khan, est la seule instance intergouvernementale qui traite des questions et des difficultés liées à la gestion durable de tous les types de forêts.

À cette fin, a-t-il assuré, le Gouvernement pakistanais prend beaucoup de mesures dans le droit fil du futur arrangement et s’acquitte de ses obligations puisqu’il est parvenu à 30% de zones protégées.  Le pays a également réalisé des progrès dans le cadre de l’initiative des Nations Unies « REDD+ ».  Toutefois, a averti le Ministre, il ne sera pas possible de parvenir aux objectifs de développement mondiaux sans les moyens adéquats de mise en œuvre.  C’est pourquoi il a appuyé la création d’un fonds mondial sur les forêts.  Enfin, il a estimé qu’il faudrait envoyer un message clair à la prochaine Conférence de Paris sur les changements climatiques, en faveur d’un engagement international renforcé traitant des questions forestières de façon holistique.

M. ROBERT PICKERSGILL, Ministre de l’eau, des terres, de l’environnement et du changement climatique de la Jamaïque, a indiqué que son pays était en train de mettre à jour son plan national relatif aux forêts en vue d’une approche mieux coordonnée et plus stratégique.  Son gouvernement, a-t-il dit, est déterminé à mettre en œuvre les politiques permettant de consolider les tendances positives enregistrées dans son pays.  « Ces 16 dernières années, la couverture forestière a augmenté de 0,41% par an », a-t-il fait remarquer.  En tant que petit État insulaire en développement, a-t-il rappelé, la Jamaïque fait face à des défis considérables en ce qui concerne la gestion durable de ses ressources naturelles.  Enfin, le Ministre s’est dit encouragé par les efforts entrepris tant au niveau national qu’au niveau international en vue de l’adoption d’une approche plus holistique en ce qui concerne la gestion durable des forêts.  « Nous sommes à la croisée des chemins », a-t-il conclu.

Mme KADIATOU N’DIAYE, Ministre de l’environnement, des eaux et des forêts de la Guinée, a déclaré que dans son pays, les forêts classées et les forêts urbaines et péri-urbaines connaissaient une dégradation très poussée sous les effets conjugués des feux de brousse, des défrichements, de l’exploitation abusive du bois, du surpâturage et de la présence de plus de 600 000 réfugiés libériens, sierra-léonais et ivoiriens sur le territoire de Guinée pendant plus de 20 ans.  Son gouvernement, a-t-elle indiqué, s’était engagé, dans le cadre de son plan stratégique de la conservation de la diversité biologique 2011-2020, à augmenter la couverture en aires protégées afin qu’elle représente 25% du territoire national.  Enfin, la Ministre a émis l’espoir du Forum d’un appui auprès des institutions de financement et donateurs « pour relever les défis actuels ainsi que l’obtention de moyens visant à mettre en œuvre tous les objectifs et cibles environnementaux ayant trait à la gestion durable des forêts ».

M. ABDOULAYE BALDE, Ministre de l’environnement et du développement durable du Sénégal, a souligné l’impérieuse nécessité de mettre en place des politiques de gestion durable des forêts, fondées sur l’implication et la responsabilisation effective des collectivités locales et des populations.  Rappelant que la transition vers une économie durable, sobre en carbone, exigeait un accroissement des investissements et des ressources financières, le Ministre s’est dit en faveur de l’adoption de mécanismes financiers adéquats, « notamment un fonds mondial consacré essentiellement au financement de la gestion durable de tous les types de forêts ».  Il a également plaidé pour le maintien du Forum comme organe subsidiaire du Conseil économique et social.  Enfin, M. Balde a rappelé les initiatives prises par le Sénégal dans le cadre de la nouvelle politique nationale de développement, dénommée « Plan Sénégal émergent ».

Mme CHARITY CHRISTABEL NGIMBU, Ministre des terres, des ressources naturelles et de la protection de l’environnement de la Zambie, a indiqué que son pays avait mis en place des mesures pour garantir la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles et, notamment, des plantations forestières.  Pour réduire le déboisement et la dégradation des forêts, la Zambie a adopté une politique forestière nationale.  Pour la Ministre, la préparation du programme de développement pour l’après-2015 doit être l’occasion de renforcer les synergies avec le FNUF.  De même, le futur arrangement sur les forêts devrait tenir compte des besoins particuliers des pays en développement enclavés, des PMA et de ceux dont la couverture forestière est faible, et permettre de renforcer les partenariats des grands groupes sur les forêts pour aider les communautés qui dépendent des forêts, notamment les femmes et les jeunes.

Mme Ngimbu a jugé utile que l’instrument juridique non contraignant soit appliqué par de nombreux pays.  Elle a insisté sur le fait que le nouvel arrangement puisse s’appuyer sur des mécanismes de financement solides.  Enfin, elle a préconisé « des mesures non discriminatoires appuyées par l’ensemble des pays » et estimé que « les barrières tarifaires devraient être réduites au minimum, voire annulées ».

M. OSEA NAIQAMU (Fidji) a souhaité que le FNUF montre la voie à suivre pour réaliser l’avenir que nous voulons pour nos forêts, afin de renforcer la contribution de celles-ci aux objectifs de développement durable qui seront définis en septembre prochain.  Il a indiqué que son pays continuerait à soutenir le travail du FNUF dans la mise en œuvre de ce qui a été agréé et pour parvenir à atteindre les quatre objectifs mondiaux sur les forêts.  L’instrument juridique non contraignant sur tous les types de forêts pour l’après-2015, a-t-il souhaité, doit être inclusif et dynamique.

Il faudrait davantage de ressources pour promouvoir un tel instrument auprès de nos partenaires, a fait remarquer le représentant.  Il a conseillé de prévoir des moyens efficaces de mise en œuvre pour relever les défis qui se posent aux petits États insulaires en développement (PEID).  Il a prôné, à cet égard, la création d’un fonds mondial sur les forêts et souligné l’importance d’établir une base de financement sur les forêts.  À Fidji, a-t-il ajouté, le Gouvernement a alloué des ressources pour mettre en œuvre des projets de gestion durable des forêts et de la sylviculture.  Il a reconnu qu’il était nécessaire de faire participer à ces projets des acteurs tels que les ONG, le secteur privé et les agences internationales.

M. HENRI DJOMBO, Ministre du développement durable, de l’économie forestière et de la pêche du Congo, a regretté que « le Forum reste une instance sans engagement ».  Pour M. Djombo, il faudrait établir un arrangement international nouveau pour donner plus de visibilité aux forêts au niveau mondial.  Il a donc proposé « la mise en place d’un programme mondial sur les forêts, à l’instar du Programme des Nations Unies pour l’environnement ».  Il est temps maintenant de passer à l’action, a-t-il insisté.

« Nous avons également besoin d’un organe exécutif dynamique pour la mobilisation des moyens financiers et la mise en œuvre des projets sur le terrain », a poursuivi M. Djombo.  Il faudrait parvenir à « un accord sur la base duquel les pays s’engageront pour la gestion durable des forêts ».  À cette fin, les forêts doivent constituer « un axe prioritaire du programme de développement pour l’après-2015 », a-t-il ajouté. 

En outre, le Ministre a estimé que « le mécanisme REDD+ mérite d’être simplifié et d’être plus inclusif ».  Après avoir plaidé en faveur du renforcement de la coopération avec les organismes régionaux et sous régionaux, il a estimé qu’il était « urgent de créer un fonds mondial pour les forêts » pour soutenir l’effort mondial en matière de développement forestier, et de parvenir à « un Forum renforcé plus solidaire ».

M. RALAVA BEBOARIMISA, Ministre de l’environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts de Madagascar, a déclaré que son pays avait fait un grand pas en matière de conservation de la biodiversité grâce à la création d’un système d’aires protégées, avec pour objectif qu’elles couvrent six millions d’hectares. « En matière de reboisement, l’objectif est fixé annuellement à environ 1 000 hectares de plantations, reposant sur la promotion des initiatives privées et le reboisement industriel. »  Le Ministre a fait remarquer que la lutte contre le trafic des bois précieux était un défi majeur pour son pays, avant de remercier les partenaires internationaux pour leur concours à l’assainissement de la filière.  « Nous sommes conscients que le manque de mécanisme de financement spécifique pour la gestion durable des forêts est indéniable et qu’il faut à tout prix trouver une solution pour mettre en valeur nos ressources forestières en vue d’un développement durable. »  Enfin, s’agissant de l’arrangement international sur les forêts, le Ministre a souhaité l’adoption d’actions concrètes en vue du financement réel de la gestion durable des forêts au niveau des pays.

M. NII OSAH MILLS, Ministre des terres et des ressources naturelles du Ghana, a indiqué que son pays avait développé une méthodologie pour la mise en œuvre, la supervision et l’évaluation de l’instrument juridiquement non contraignant sur les forêts.  Il pourrait s’agir d’un outil utile pour l’évaluation du futur arrangement, a-t-il dit.  Le Ministre a ensuite détaillé les initiatives de son pays dans le cadre de son programme national pour les forêts, en citant en particulier l’accord conclu avec l’Union européenne pour autoriser uniquement les exportations de bois exploité légalement vers l’Union européenne.  Il a également passé en revue les efforts de reboisement de son pays et la célébration de la Journée internationale des forêts.  Le défi essentiel concernant le futur arrangement international sur les forêts est la mobilisation des ressources financières adéquates et le renforcement des capacités pour l’application des différents programmes forestiers nationaux, a-t-il souligné avant de conclure.

M. NOËL NELSON MESSONE, Ministre de la forêt, de l’environnement et de la protection des ressources naturelles du Gabon, a expliqué que, du fait de sa grande couverture forestière, soit 85% du territoire national, son pays s’était engagé depuis des décennies dans la dynamique de gestion durable des forêts.  Le Gabon a ainsi adopté une stratégie qui a permis d’associer pleinement les populations locales à la gestion des ressources forestières par la mise en place des forêts communautaires.

Compte tenu de l’importance que revêtent la forêt et les arbres pour le bien-être de l’humanité, notamment dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs de développement durable (ODD), une évaluation du chemin parcouru en matière de gestion durable des forêts s’impose depuis l’adoption de l’arrangement international sur les forêts, a estimé M. Messone.  « Le Gabon croit à l’importance de la mise en œuvre d’un plan stratégique pour l’arrangement international sur les forêts que nous voulons d’ici à 2030, a-t-il déclaré.  De même, il a soutenu l’établissement d’un comité ad hoc qui pourrait se réunir pendant les périodes intersessions pour traiter des questions relatives à la gestion durable des forêts.  Enfin, il a estimé que le futur arrangement devrait bénéficier de suffisamment de fonds et de mécanismes pour répondre de manière plus efficace aux préoccupations de tous les pays et, en particulier, des pays en développement.

M. PATRIK MLYNÁŘ, Ministre adjoint de l’agriculture de la République tchèque, a indiqué que même si le secteur des forêts ne jouait pas dans son pays un rôle économique décisif, il existait des dizaines de milliers de propriétaires de forêts dont le revenu dépend des ventes de bois.  Il a évoqué l’évolution positive du secteur forestier, qui est passé d’un marché centralisé à un marché ciblé, dans le cadre d’une stabilité écologique.  Il a toutefois regretté les dommages causés au stock important de gibier.

Préoccupé par l’impact négatif des changements climatiques sur les forêts, M. Mlynář a reconnu que « la bonne volonté » était nécessaire pour mettre en œuvre les mesures préconisées et promouvoir une économie verte.  Il a appuyé la poursuite des négociations sur le renforcement de l’arrangement international sur les forêts pour la période allant jusqu’en 2030 et estimé que le FNUF devrait jouer un rôle capital et « traiter des questions liées aux forêts de façon holistique et intégrée ».  M. Mlynář a également souhaité l’application de l’instrument juridique non contraignant pour diminuer la fragmentation de la politique forestière.  Enfin, il a souhaité que les prochaines grandes conférences de l’ONU aboutissent à des mesures concrètes, avant de se féliciter, par ailleurs, de ce que la déclaration ministérielle mette l’accent sur les législations nationales.

M. IVAN VALENTIK, Ministre adjoint des ressources naturelles et de l’environnement de la Fédération de Russie, a rappelé que les ressources forestières de son pays représentaient le cinquième des forêts dans le monde.  Il a indiqué que le renforcement du Forum, lequel doit continuer à être placé sous l’autorité du Conseil économique et social, était un axe stratégique pour le futur arrangement international sur les forêts.  Le Ministre a affirmé que son pays entendait décentraliser la mise en œuvre de sa politique forestière dans le cadre d’un programme de modernisation pour les 15 prochaines années.  Il s’est dit convaincu que le Forum donnera un élan durable pour encourager les pays à assurer une meilleure gestion durable des forêts.  La position de son pays concernant l’élaboration d’un instrument juridique non contraignant, a-t-il réaffirmé, reste inchangée.  Les institutions financières internationales doivent être associées plus étroitement aux efforts visant à la gestion durable des forêts, a-t-il estimé avant de conclure.

M. JAMES DAWOS MAMIT, Ministre adjoint des ressources naturelles et de l’environnement de la Malaisie, a déclaré que les progrès enregistrés en vue d’une gestion forestière durable étaient insuffisants en raison d’un manque de ressources financières et de capacités institutionnelles, notamment en ce qui concerne les pays en développement.  En raison du « coût immense » résultant d’une gestion durable des forêts, le Ministre a souligné le besoin urgent que les pays développés apportent aux pays en développement une aide financière d’envergure.  À cet égard, il s’est dit en faveur de la création d’un fonds mondial pour les forêts.  Enfin, le Ministre de la Malaisie a souhaité que le futur arrangement international sur les forêts s’appuie sur un mécanisme de financement robuste et un plan d’action stratégique assorti de cibles claires.

M. ZHANG YONGLI, Vice-Ministre de l’administration forestière de la Chine, a souligné le rôle central des forêts dans la protection de l’environnement et de l’eau, les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.  Il a salué le travail accompli par le Forum qui, a-t-il dit, a permis de sensibiliser davantage l’opinion publique aux forêts.  Cependant, compte tenu de l’importance et de la complexité des forêts, il faudrait, a-t-il estimé, adopter « un arrangement international efficace qui réponde aux nouvelles réalités ».

Le Gouvernement chinois, qui attache une grande importance au développement durable des forêts, a adopté « un concept de civilisation écologique » en intégrant la conservation dans les plans économiques, a expliqué M. Yongli.  Sa stratégie forestière a ainsi permis à la couverture forestière et aux aires protégées d’augmenter.  Le Gouvernement de la Chine a en outre adopté des politiques orientées vers les marchés et vers une réforme des droits fonciers pour aider 400 millions d’agriculteurs qui bénéficient de la gestion durable des forêts.

En dépit de ces avancées, de grands défis subsistent lesquels peuvent être résolus en améliorant les systèmes de gouvernance forestière et en renforçant les capacités, a estimé le Vice-Ministre.  S’agissant du futur arrangement, il a recommandé d’être « créatif », et d’établir, notamment pour les États, un comité pour sa mise en œuvre.  Il a aussi proposé d’intégrer l’arrangement au programme de développement pour l’après-2015, d’améliorer le mécanisme de financement et de renforcer la coopération entre les institutions des Nations Unies chargées des questions liées aux forêts avant d’éliminer toute fragmentation des activités en cours.

M. JOZEF SPEVAR, Secrétaire d’État, Ministère de l’agriculture et du développement rural de la Slovaquie, a souligné qu’il était crucial d’améliorer la communication sur l’importance de la gestion durable des forêts, en soutenant qu’elle contribuait à la croissance économique durable, à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté, à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques, ainsi qu’à la production d’énergie renouvelable.  Il s’est félicité de ce que les forêts soient reconnues dans les objectifs de développement durable.  La promotion de la gestion durable des forêts, a-t-il estimé, doit être l’un des principaux objectifs du futur accord international sur les forêts.  Pour M. Spevar, il faudrait aussi renforcer la dimension régionale dans cet accord.  Après avoir rappelé que son pays était l’un des deux Coprésidents du processus régional de haut niveau « Forest Europe », il a plaidé en faveur d’un accord sur les forêts qui soit plus efficace et plus économique.

M. DAN POPESCU, Secrétaire d’État au Ministère de l’environnement, des eaux et des forêts de la Roumanie, a indiqué que les forêts représentaient 27% du territoire de son pays.  La Roumanie s’est fixée pour priorités d’inverser la perte de la couverture forestière et de promouvoir la qualité des forêts à travers le reboisement et la restauration.  Une loi spéciale a été adoptée pour répondre aux défis qui se posent aux propriétaires de forêts.  De même, un système de « radar des forêts » permet de suivre le commerce du bois, conformément aux règlements européens en la matière.

La Roumanie est engagée dans la gestion durable de tous les types de forêts, a réaffirmé M. Popescu.  Les forêts contribuent à l’économie verte dans le contexte du développement durable et de l’élimination de la pauvreté.  C’est la raison pour laquelle le nouvel arrangement international devrait être conçu de façon à fonctionner efficacement, avec toutes les parties prenantes, y compris les organisations non gouvernementales et le secteur privé, et en évitant les doublons avec les organisations existantes.

Mme HANNE MAREN BLÅFJELLDAL, Secrétaire d’État au Ministère de l’agriculture et de l’alimentation de la Norvège, a affirmé que le Forum occupait une position adéquate au sein du système onusien mais qu’il pouvait encore gagner en pertinence et en efficacité.  « Il est important que nous regardions en dehors de la communauté forestière », a-t-elle dit, avant de souhaiter que le futur arrangement international renforce la coordination des différents acteurs travaillant sur les questions relatives aux forêts.  Elle a ensuite estimé qu’une acception commune de la notion de gestion durable des forêts devrait être à la base des efforts accrus en vue d’assurer la protection et une gestion plus durable des ressources forestières.  Si la lutte contre la déforestation est un élément clef, la restauration du paysage forestier mérite une attention accrue de notre part, a-t-elle fait remarquer.  Avant de conclure, Mme Blåfjelldal a déclaré que le futur arrangement devrait prendre en compte les développements positifs dans d’autres instances que le Forum des Nations Unies sur les forêts.

Mme ELISABETH BACKTEMAN (Suède), rappelant que les forêts en Suède couvraient environ les deux tiers du territoire national, a souligné l’importance de ces forêts pour la prospérité du pays car, a-t-elle dit, elles constituent vraiment notre « or vert ».  Leur exploitation permet de créer des emplois, d’entreprendre des activités d’extérieur et récréatives, préserver la biodiversité et les écosystèmes.  Le Gouvernement suédois, a-t-elle dit, entend créer davantage d’emplois dans le secteur des forêts pour atteindre d’ici à 2020 le taux de chômage le plus bas d’Europe, grâce à la mise en œuvre du programme national des forêts.

Mme Backteman a ensuite soulevé les problèmes que rencontrent les femmes et les filles dans les forêts dans de nombreuses parties du monde.  La violence à leur égard doit cesser, a-t-elle insisté en plaidant en faveur d’un accord international sur les forêts qui assure la promotion de l’égalité entre les sexes dans ce secteur.  Elle a aussi regretté le manque de droits clairement définis sur la propriété et l’utilisation des terres qui a plongé dans la pauvreté des millions d’habitants des forêts, tout en favorisant l’abattage illégal et la dégradation des forêts.  Elle a émis l’espoir que le futur accord international sur les forêts traiterait de la question de la propriété foncière des forêts.  Elle a aussi annoncé une aide de 11 millions de dollars du Gouvernement de la Suède pour lutter contre ces problèmes.

M. KHURELSUKH MAGVANSUREN, Ministre adjoint de l’environnement, du développement vert et du tourisme de la Mongolie, a appuyé le renforcement de l’arrangement international sur les forêts et son intégration dans le contexte plus large du programme de développement pour l’après-2015.  Il a rappelé que la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques, et l’objectif de sécurité alimentaire, sont étroitement liés à la santé des forêts et des écosystèmes terrestres.

Même avec une couverture forestière de moins de 10%, la Mongolie est « depuis toujours engagée dans la durabilité et la conservation des forêts », a assuré le représentant.  En 2006, la Mongolie a adopté une nouvelle procédure de gestion des ressources naturelles qui couvre également la gestion des forêts.  Un millier de groupes communautaires ont été créés et gèrent aujourd’hui 5% des forêts du pays.  Ce taux devrait augmenter dans le cadre de contrats de gestion forestière communautaire, a précisé le Ministre.  En outre, la Mongolie a adopté, en 2014, « une politique nationale de développement verte », a-t-il indiqué.

Mme SILVIA ALICIA RÉVORA, Sous-Secrétaire pour la planification et la politique environnementale de l’Argentine, a soutenu que toute stratégie de conservation et de protection des forêts devrait s’inscrire dans les stratégies de développement et d’élimination de la pauvreté.  Les forêts sont « une ressource naturelle transversale » et c’est pourquoi il faut renforcer le rôle central du Forum en tant qu’unique espace de dialogue multilatéral aux Nations Unies.  Elle a suggéré de considérer les avantages des forêts dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, et de mobiliser les ressources adéquates en tenant compte en particulier des besoins des pays en développement.

Pour sa part, a expliqué Mme Révora, L’Argentine a adopté la loi 26.331 sur la protection des forêts où vivent les populations autochtones.  Véritable précurseur en Amérique latine, le pays a consenti un important effort d’aménagement durable des sols qui concerne 53 millions d’hectares dans différentes écorégions.

M. KHODAKARAM JALALI, Ministre adjoint des forêts de la République islamique d’Iran, a déploré la dégradation des forêts et le manque d’engagement politique des pays.  L’Iran a pris des mesures importantes en matière de conservation des forêts.  Ainsi, l’exploitation des ressources fruitières des forêts, qui constituait une tradition, a été interdite, et cinq millions d’hectares de forêts ont été développés en partenariat avec le secteur privé. 

La sécheresse et les tempêtes de sable ont endommagé les forêts dans l’ouest du pays au cours de ces dernières années, a ajouté le représentant.  Partisan d’une gestion durable de tous les types de forêts, son pays souhaite que le rôle du Forum soit renforcé et propose, à cet égard, la tenue d’une réunion ministérielle à Téhéran avec l’appui de la communauté internationale « dans un proche avenir ».

M. DEMETRIO L. IGNACIO, Sous-secrétaire, Ministère de l’environnement et des ressources naturelles des Philippines, a indiqué que son pays avait reboisé un million d’hectares en quatre ans et poursuivait l’objectif d’en faire de même pour les quatre prochaines années.  M. Ignacio s’est dit en faveur d’un Forum renforcé car, a-t-il dit, c’est l’instance idoine pour traiter des questions relatives aux forêts.  Enfin, il a souligné l’importance cruciale d’améliorer l’arrangement international sur les forêts pour aboutir à une meilleure gestion durable des forêts.

Mme BEGOÑA NIETO GILARTE, Directrice générale de l’agriculture, Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement de l’Espagne, a souligné le rôle important que joue le Forum depuis ces dernières années et les progrès enregistrés depuis l’adoption de l’arrangement international sur les forêts.  Une politique forestière avisée est un élément clef pour le bien-être des populations, a-t-elle dit.  Mme Gilarte a indiqué qu’il s’agissait d’une priorité de son pays, dont 54% de la superficie, a-t-elle précisé, est couverte par des forêts.  Elle a affirmé que les quatre objectifs mondiaux fixés en ce qui concerne la gestion durable des forêts étaient pertinents.

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a souligné que les forêts avaient de multiples fonctions très précieuses pour l’environnement, la vie humaine et le développement économique et social.  Les forêts sont également la deuxième source de piège de carbone après les océans et un acteur important dans la réduction du risque de catastrophes naturelles.  « Il faut axer nos actions vers une gestion durable des forêts », a insisté le représentant.

M. Minami a plaidé en faveur d’une synergie entre le Forum, l’arrangement international sur les forêts et d’autres objectifs internationaux, comme le programme de développement pour l’après-2015.  À l’instar d’autres délégations, il a reconnu qu’il faudrait faire davantage pour « mobiliser les financements en s’assurant que les mécanismes existants et à venir fonctionnent de manière plus efficace et soient plus accessibles ».M. GLENN MASON, Ministre adjoint des ressources naturelles du Canada, a dit attendre avec impatience le moment où le Forum sera renforcé.  Il a appuyé la mise en œuvre de l’instrument juridique non contraignant.  Les forêts étant le plus grand bassin de carbone du monde, il est important de les protéger dans le cadre des changements climatiques.  Le Canada a partagé son expérience à ce sujet, a assuré M. Mason.

En outre, les produits des forêts du Canada sont certifiés et, dans les régions forestières, les populations autochtones sont consultées pour leur développement économique.  L’arrangement international initial a ainsi contribué plus de 10 millions de dollars dans 500 projets communautaires.  Enfin, l’Accord de la forêt boréale du Canada a créé un processus en vertu duquel les parties négocient un équilibre entre l’exploitation et la conservation, a précisé M. Mason.     

M. İBRAHIM ÇIFTÇI (Turquie) a fait remarquer que sur une population totale de 78 millions de personnes, 7 millions d’entre elles vivent dans des villages forestiers.   La quasi-totalité des forêts en Turquie appartiennent à l’État et sont gérées par le Gouvernement.  Le Ministère concerné accorde des prêts aux villageois qui élèvent du bétail, ont des ruches ou cultivent des champignons.  De plus, a ajouté le représentant, 130 000 maisons situées dans des zones forestières sont équipées de panneaux solaires.

M. Çiftçi a expliqué que la Turquie avait doublé le nombre de zones protégées au cours de la dernière décennie.  L’objectif est de parvenir à 10 millions d’hectares protégés en 2023.  Par ailleurs, le Gouvernement turc a signé des accords forestiers bilatéraux avec une quarantaine de pays, appuyant ainsi le renforcement des capacités, le transfert de technologies et des mécanismes de financement pour la gestion durable des forêts.

M. ADEN MICHAEL FORTEAU (Grenade) a assuré que son pays soutenait pleinement les concepts de gestion durable des forêts et adhérait fermement à un accord international non contraignant sur les forêts, aux « Quatre objectifs mondiaux sur les forêts » et aux principes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a souligné les liens étroits qui existent entre la gestion durable des forêts et la santé environnementale, la préservation de la biodiversité, les activités récréatives et les moyens de subsistance, en particulier pour les communautés pauvres et vulnérables qui dépendent complètement des ressources forestières.  La Grenade a développé un Plan national de système de zones protégées, a-t-il indiqué, avant de signaler que son pays était engagé au titre du Caribbean Challenge qui prévoit d’atteindre 20% d’écosystèmes protégées d’ici à 2020.  Il a aussi mentionné les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan national d’action stratégique pour la biodiversité.

Le pays a également établi des alliances avec des institutions d’enseignement, la police, le scoutisme, des ONG, des agriculteurs, des groupes communautaires et autres parties prenantes.  Des ressources sont aussi affectées à la reforestation, notamment dans les zones affectées par les ouragans de 2004 et 2005, a indiqué M. Forteau, tout en expliquant que des efforts n’étaient qu’une goutte d’eau dans l’océan.  Il a parlé des effets des changements climatiques comme les feux de forêts de 2009 et 2010, avant de faire remarquer que les petits États insulaires en développement (PEID) sont les premiers à être touchés par ce problème.  Il a enfin précisé qu’il espérait que la déclaration ministérielle tienne compte des contraintes et limites de pays comme le sien.

Mme CARLA CARDENAS, Conseillère spéciale sur les forêts au Ministère de l’environnement de l’Équateur, a souligné la nécessité d’axer les efforts sur l’application pratique des objectifs de protection des forêts.  En Équateur, a-t-elle assuré, 20% du territoire sont protégés et le taux de déboisement a été réduit, notamment avec l’aide des communautés autochtones.  Toutefois, a-t-elle précisé, des sources supplémentaires de financement doivent venir compléter les efforts entrepris au niveau local.

Mme Cardenas a insisté pour que le Forum inclue dans son document « la valeur économique à laquelle les forêts contribuent ».  De plus, le Forum doit « être une assemblée pour que ses décisions aient une plus grande valeur politique ».  Il doit faire des recommandations pour que des mesures soient prises au niveau régional et surveiller la mise en œuvre de tous les objectifs à l’échelle mondiale.

M. XAVIER STICKER (France) a rappelé que la protection des forêts remontait en France au Roi Louis XIV.  Il a indiqué qu’un tiers des forêts françaises se trouvait en Guyane, en Amazonie, ce qui représente huit millions d’hectares de forêts.  La production de bois en Guyane fait l’objet d’un processus de certification, a-t-il assuré.  M. Sticker a également indiqué que la France consacrait 300 millions de dollars par an pour la protection des forêts, en particulier dans le bassin du Congo.  En conclusion, il a appelé de ses vœux une meilleure coordination des acteurs œuvrant à la gestion durable des forêts.

Le délégué de la France a souhaité que le Forum « ne se fourvoie pas dans des débats qui ont trop duré » et veille à renforcer la coordination des acteurs concourant à la gestion durable des forêts.

M. KAI SAUER (Finlande) a rappelé l’importance du secteur forestier pour l’économie de son pays.  La Finlande a mis en œuvre la plupart des mesures requises pour réaliser les objectifs se rapportant à la gestion durable des forêts, a-t-il déclaré.  M. Sauer a en outre déclaré que son pays était l’un des principaux contributeurs à l’aide internationale pour la gestion durable des forêts.  « Le Forum renforcé doit servir de plateforme efficace pour que tous les acteurs de la gestion durable des forêts puissent débattre ensemble des priorités dans ce domaine », a-t-il estimé.

Mme MARTINE ROHN-BROSSARD, Directrice adjointe de la division des affaires internationales de la Suisse, a déclaré qu’il faudrait intégrer les forêts dans un programme de développement durable plus large.  Le Forum est le seul organe international doté d’un mandat de politique mondiale sur la gestion durable des forêts, a-t-elle reconnu.  Il doit apporter des directives pour la mise en œuvre des cibles des objectifs de développement durable liées aux forêts.  La résolution à l’étude doit mentionner le potentiel du FNUF qui sera le premier organe à surveiller une telle mise en œuvre.

En outre, la représentante a appuyé les interventions de la Suède et de la Finlande en ce qui concerne l’égalité entre les hommes et les femmes dans le secteur forestier.  « Adoptons un programme fort sur les forêts, dans le cadre d’une plateforme forte », a-t-elle lancé avant de conclure.

M. VICTOR RAUL YAMBAY, Président de l’Institut national des forêts du Paraguay, a plaidé en faveur de l’interaction entre les gouvernements, la société civile et le secteur privé pour le financement des initiatives dans le secteur de la forêt.  Il a également souhaité le renforcement du dialogue régional et interrégional pour l’échange des pratiques et des connaissances.  Il a insisté sur l’importance de l’instrument juridique non contraignant, sur le renforcement des capacités et sur le transfert des techniques.

Le représentant a ensuite reconnu la valeur des forêts aux plans social et culturel et leur contribution à l’agriculture, l’énergie, le commerce et le tourisme.  Le Gouvernement paraguayen a pris des mesures au niveau national, comme des registres multiples dans le secteur forestier, a-t-il indiqué.

M. ABDELADIM LHAFI (Maroc) a indiqué que son pays avait pu inverser les tendances de dégradation des forêts, en passant d’un solde négatif de -2% dans la décennie antérieure à 2000 à un gain positif de l’ordre de +2% dans la décennie 2000-2010.  Puis, il a indiqué que deux questions clefs conditionneront la réussite du futur arrangement, en citant tout d’abord l’instauration des synergies adéquates entre les divers instruments et une meilleure coordination entre les acteurs concourant à la gestion durable des forêts.  En second lieu, la question récurrente du financement doit bénéficier d’un intérêt particulier, a-t-il estimé avant de conclure.

M. NOAFANUA TOLUSINA POULI (Samoa) a demandé des actions novatrices pour renforcer l’arrangement sur les forêts et appuyer son intégration dans le programme de développement pour l’après-2015.  Les objectifs relatifs aux forêts doivent être dûment intégrés dans les efforts de financement du développement durable, a-t-il insisté.  M. Pouli a aussi demandé un renforcement des capacités des pays en développement, en particulier des petits États insulaires.  Les forêts jouent un rôle essentiel à Samoa, notamment pour atténuer les effets dévastateurs des cyclones, a-t-il assuré, en soulignant, en conclusion, la vulnérabilité de son pays face aux catastrophes naturelles.

M. PUTERA PARTHAMA, Conseiller auprès du Ministre de l’environnement et des forêts de l’Indonésie, a précisé que son pays comptait 130 millions d’hectares de forêts tropicales et fluviales et de mangroves, qui couvrent les deux tiers de son territoire.  L’Indonésie, a-t-il souligné, a adopté très tôt le concept de gestion durable des forêts, qu’il s’agisse de leur usage hydraulique, de la conservation de la biodiversité, du bien-être des habitants, ou de la réduction, d’ici à 2020, des émissions de gaz à effet de serre.

La situation des forêts s’améliore en Indonésie, s’est félicité M. Parthama.  Le déboisement a été réduit et le Gouvernement a imposé un moratoire sur la délivrance de nouveaux permis pour l’utilisation des forêts primaires, notamment dans les zones de tourbes.  En outre, pour contrer l’exploitation et le commerce illégaux du bois, le pays a adopté un système de certification de la légalité du bois, mais il a besoin de l’aide de la communauté internationale, a fait remarquer M. Parthama.  « Nos efforts seront sans suite s’il y a des marchés désireux d’acheter des bois illégaux », a-t-il averti, en remerciant l’Union européenne et l’Australie de leur coopération à cet égard.

Enfin, le Conseiller a estimé que le futur arrangement devrait trouver un équilibre entre les multiples fonctions de la forêt et que le souci de conservation ne devrait pas empêcher d’exploiter leurs ressources de façon durable.  Le cadre de coopération devra mettre l’accent sur la mise en œuvre et la disponibilité de ressources adéquates, a-t-il suggéré.

M. MARCO GARCIA ROA, Directeur du développement et de la protection des forêts à l’Institut des forêts du Nicaragua, a estimé que « le renforcement du Forum dépendait de la volonté politique et de la disponibilité des ressources ».  Le Nicaragua a une grande richesse de faune et de flore et l’une des biosphères mondiales les plus importantes de l’Amérique centrale, a-t-il précisé.  Son pays, qui a la plus grande couverture forestière de la région, a mis en place des mécanismes spécifiques et appliqué les conventions internationales en matière de protection des forêts, en application du principe de la « terre nourricière ».

En particulier, a ajouté M. Roa, le Nicaragua a institué des programmes de lutte contre les maladies phytosanitaires et de restitution de terres aux peuples autochtones, mis au point des instruments d’aménagement des forêts et contrôlé la sortie des produits des forêts.  Des campagnes de reforestation ont permis de replanter en moyenne 20 000 hectares par an.

M. FRANCESCO TAGLIAFERRO (Italie) a affirmé que les forêts étaient « les gardiens de la stabilité climatique ».  Il a indiqué que son pays avait lancé des campagnes massives de reforestation, en précisant que la couverture forestière en Italie augmentait de 0,6% par an.  « Nous avons établi un record en Italie avec 200 arbres par habitant », a-t-il dit.  Avant de conclure, il a assuré que son pays poursuivrait ses efforts afin de réaliser les quatre objectifs relatifs à la gestion durable des forêts.

M. MOHAMED ALI ELHADI ALI (Soudan) a indiqué qu’au Soudan, les ressources résultant des forêts contribuaient à 48% du PNB et à la stabilité de l’environnement, grâce à la gestion durable des forêts.  Cette gestion vise à atténuer la dégradation de l’environnement et à traiter les aspects sociaux des forêts dont dépendent 66% de la population en termes d’énergie, d’alimentation et de médecine.  En outre, la gestion durable des forêts permet de reconnaitre la variété des produits et services forestiers, a-t-il ajouté.  Ce secteur pâtit de l’absence de système de comptabilité surtout pour les produits forestiers autres que le bois.  Le représentant du Soudan a expliqué en effet qu’il n’y avait aucune donnée disponible sur ces produits, à l’exception des ventes de gomme arabique.  Le représentant s’est félicité de ce que les questions liées aux forêts et, en particulier, la gestion durable des forêts, devraient faire partie des objectifs de développement durable.  Il s’est également dit encouragé par les discussions en cours sur le document final de la onzième session du Forum.  Sa délégation attend avec intérêt la mise en œuvre du financement de la gestion durable des forêts et de la coopération technique dans ce domaine, a-t-il dit avant de conclure.

M. BOUNSOUANE PHONGPHICHITH (République démocratique populaire lao) a expliqué le rôle important que jouent les forêts dans le développement économique et social des peuples.  Elles contribuent à l’amélioration des moyens de subsistance, a-t-il ainsi noté, en signalant que 85% des personnes qui vivent en milieu rural en dépendent.  Les forêts, a-t-il ajouté, contribuent aussi à la préservation des ressources en eau qui sont si utiles à l’agriculture, secteur majeur dans le pays.  Il a indiqué que la République démocratique populaire lao s’était dotée d’une loi sur les forêts et d’une Stratégie forestière 2020.  Les forêts recouvrent plus de 67% des terres du pays, a-t-il précisé.  M. Phongphichith a fait remarquer les avantages des forêts pour fournir des biens et services durables et pour maintenir un bon niveau de biodiversité.  Les forêts permettent aussi de fournir des ressources naturelles et de l’énergie renouvelable, a-t-il notamment mentionné.  En même temps, a fait remarquer le représentant, des menaces pèsent sur ce secteur en termes de déforestation et de dégradation des forêts.  C’est pourquoi il a appelé les parties prenantes, dont le système de l’ONU, ainsi que les partenaires au développement, à soutenir la mise en œuvre de la gestion durable des forêts dans son pays.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a demandé un renforcement du Forum et la consolidation des quatre objectifs mondiaux relatifs à la gestion durable des forêts.  Le capitalisme est responsable de la destruction des ressources naturelles, a-t-il dit, tout en appelant de ses vœux une économie plus respectueuse de la terre nourricière.  Il a ensuite détaillé le programme de préservation forestière de son pays, en citant notamment la mise en place d’aires protégées.  Il est important, a-t-il souligné, que le Forum œuvre à la coordination des acteurs concourant à la gestion durable des forêts.  Il est également important de consacrer des ressources supplémentaires à la bonne mise en œuvre du futur arrangement sur les forêts.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a souligné l’engagement politique de son pays en faveur de la gestion durable des forêts.  La déléguée a jugé essentiel que le Forum, en ce qui concerne le futur arrangement, parvienne à établir une feuille de route stratégique, assortie de cibles claires.  La valeur ajoutée du Forum serait ainsi pleinement démontrée, a-t-elle dit, en ajoutant qu’une telle feuille de route encouragerait une meilleure mobilisation des ressources.  Enfin, le délégué de la Colombie a affirmé qu’une telle stratégie permettrait une intégration optimale des forêts au programme de développement pour l’après-2015.

Mme SUTHILUCK RAVIWAN, Secrétaire permanente adjointe auprès du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Thaïlande, a indiqué que son pays avait créé un processus de bonne utilisation des ressources nationales, dont la protection du bassin hydrographique et la lutte contre le déboisement.  De plus, la Thaïlande a adopté « un principe directeur pour la vie en harmonie dans la forêt ».  Pour protéger l’écosystème des forêts, la Thaïlande adhère au Programme Action 21 de Rio.

En outre, a poursuivi la représentante, la Thaïlande a participé activement au processus d’élaboration des objectifs de développement durable (ODD).  Après avoir lancé « un appel pour traduire les principes en actes », elle a réitéré qu’une collaboration étroite entre les partenaires de l’ONU sur le reboisement était fondamentale dans le monde entier.

Mme CHRISTINE DAWSON, Secrétaire adjointe par intérim de l’environnement des États-Unis, a reconnu que « quelques succès ont été enregistrés depuis Rio » contre l’abattage illégal, le trafic du bois, le pillage du patrimoine ou la lutte contre le trafic transnational.  Toutefois, a-t-elle constaté, « tous les types de forêts enregistrent un déclin permanent ».

« Les États-Unis croient en une vision du Forum », qui est l’instance idoine où les gouvernements peuvent élaborer des politiques forestières à l’échelle mondiale, a déclaré Mme Dawson.  Elle a soutenu les valeurs d’un instrument juridique non contraignant qui, selon elle, contient les engagements les plus fermes en matière de coopération internationale et qui « produit des résultats ».

« Les États-Unis sont convaincus de l’importance d’une coopération internationale qui sort du cadre des organisations », a affirmé la représentante.  Elle a proposé d’appuyer diverses initiatives, telles l’Alliance 2020 sur les forêts.  De même, a-t-elle ajouté, « le financement peut et devrait être un catalyseur ».  Elle a reconnu qu’il y avait beaucoup à faire pour garantir que les mécanismes existants et émergents puissent fonctionner ensemble et être accessibles à tous.  Enfin, a-t-elle conclu, le futur arrangement permettra de voir comment le Forum pourra agir avec l’ECOSOC.

M. PEARL JULES (Suriname) a déclaré que la couverture forestière représentait plus de 90% de la superficie du territoire national.  Il est important, a-t-il souligné, de renforcer les capacités du Forum.  Il est
« crucial », a-t-il ajouté, que les pays en développement bénéficient de ressources supplémentaires pour assurer une gestion durable de leurs forêts.  En conclusion, M. Jules a énergiquement demandé la création d’un fonds mondial pour les forêts.

M. NGUYEN BA NGAI (Viet Nam) a indiqué que la couverture forestière dans son pays avait augmenté de manière constante au cours des deux dernières décennies.  Il a affirmé que son pays, au cours des prochaines années, veillerait à améliorer le processus de certification des forêts et la valorisation des produits forestiers.  Enfin, le délégué a appuyé les quatre objectifs mondiaux relatifs à la gestion durable des forêts et assuré que le Viet Nam ferait tout pour préserver la biodiversité de ses forêts.  Il attend néanmoins un appui pour y parvenir, a-t-il indiqué.

M. PEDRO SOUST, Directeur général des forêts au Ministère du bétail, de l’agriculture et de la pêche de l’Uruguay, a indiqué que son petit pays de 16 millions d’hectares disposait, depuis les années 1980, d’une loi sur les forêts qui a permis d’arrêter la déforestation, tout en développant les investissements dans le secteur forestier et en y améliorant la qualité du travail.

L’Uruguay, qui défend une gestion durable des forêts, participe au programme REDD+ et produit de l’électricité à partir de ses ressources naturelles, a indiqué M. Soust.  Soulignant que « les arbres ont une valeur fondamentale pour la préservation de la planète », il a plaidé en faveur d’une politique éducative pour préserver la planète pour les générations futures.

Mme REKHA PAI, Inspecteur général des forêts au Ministère de l’environnement, des forêts et des changements climatiques de l’Inde, a estimé que la communauté internationale devait « donner la priorité à une approche holistique » pour traiter des questions des forêts.  Elle s’est prononcée en faveur de la prorogation de l’arrangement international sur les forêts au-delà de 2015 pour catalyser la mise en œuvre et le financement des politiques forestières.

En Inde, a souligné Mme Pai, le respect de la nature fait partie de la culture et de l’éthique, et il est dit que « la nature nous protège si elle est protégée ».  Les forêts y recouvrent 24% de la superficie.  L’Inde est en outre l’un des 17 pays du monde les plus riches en biodiversité.  Évoquant la dimension économique et sociale des forêts, la représentante a indiqué que près de 300 millions de personnes en dépendent pour leur subsistance, leurs emplois et leurs revenus.  En outre, a-t-elle précisé, les efforts de conservation du tigre ont été couronnés de succès.

Mme INGRID SABJA (Bolivie) a souligné la nécessité de lutter contre une vision « extractrice, individualiste et prédatrice » des forêts.  « Il faut rejeter la commercialisation des forêts et de la planète Terre », a-t-elle dit.  Mme Sabja a également demandé un renforcement des mécanismes de protection forestière, suivant une logique qui échappe au marché et qui s’attache à préserver le mode de vie des communautés autochtones.  En conclusion, elle a espéré que cette vision holistique et non mercantile des forêts finisse par prévaloir.

M. CHOI YOUNGTAE (République de Corée) a détaillé les projets de son pays visant à appuyer les pays en développement pour la gestion durable de leurs forêts.  Il a également mentionné les initiatives de la République de Corée visant à lutter contre la déforestation sur le continent asiatique.  Enfin, le délégué a tenu à rendre hommage aux réalisations du Forum et jugé crucial de renforcer l’arrangement international sur les forêts.

M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a estimé que le programme forestier international devrait avoir une approche élargie et intégrée.  Il a souhaité « que les accords conclus à cette session aient le même niveau d’ambition que le programme de développement pour l’après-2015 », qui sera adopté à New York en septembre prochain.  Pour lui, une meilleure gestion des ressources contribue à progresser vers l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités.

Pour sa part, s’est enorgueilli le représentant, le Costa Rica a inversé le processus de déboisement et plus de la moitié de son territoire est aujourd’hui recouvert de forêts.  En outre, l’écotourisme est la deuxième source de revenus du pays.  Pour M. Cordoba, le Forum doit se renforcer de façon décisive.  Il a regretté qu’il ne soit pas possible d’avancer vers un instrument juridique contraignant.  Enfin, il a lancé un appel aux parties pour qu’elles s’entendent sur « des mécanismes de suivi et de révision adéquats » et établissent « un système de contrôle transparent et inclusif ».

M. ABDULLAH ABUSHAWESH, Observateur de l’État de Palestine, a indiqué que le Ministère de l’agriculture appuyait le projet d’une « Palestine verte ».  Malgré une couverture forestière très basse, ce sont 2,5 millions d’arbres qui sont plantés annuellement.

L’observateur a toutefois estimé qu’il faudrait tenir compte de deux éléments: la position géographique de la Palestine, qui fait partie d’une région aride ou semi-aride, et l’occupation israélienne depuis 1948 ainsi que l’agression des colons israéliens.  La Palestine, a-t-il déploré, ne contrôle que 10% de ses forêts et 20% de ses pâturages.  De plus, 25% de l’ensemble des forêts ont été éliminées en faveur de 34 colonies de peuplement.  Enfin, il a évoqué les contraintes imposées par Israël et, notamment, la confiscation des équipements des travailleurs dans le domaine forestier.

M. EMILIO N. MUGO (Kenya) a indiqué que son pays était en faveur de la prorogation de l’arrangement international sur les forêts jusqu’en 2030 et de l’élaboration de mécanismes de financement opérationnels afin d’appuyer la gestion durable des forêts.  Le Kenya soutient également le positionnement institutionnel du Forum, ainsi que les arrangements opérationnels noués avec le Conseil économique et social, a-t-il dit.  Enfin, M. Mugo a apporté son soutien à une meilleure implication des organisations régionales et sous-régionales aux travaux du Forum.

M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que la Papouasie-Nouvelle-Guinée avait mis en place une approche multisectorielle visant à promouvoir une gestion durable des forêts.  Il a expliqué que la loi forestière nationale avait pour objectif de veiller à ce que les ressources nationales soient gérées de manière durable, permettant ainsi de créer des emplois tout en tenant compte de la préservation de ces ressources et des travaux de recherche.  Il a salué le soutien de la coopération internationale dans cette optique, en se félicitant par exemple de l’assistance du Japon qui avait permis au pays de renforcer ses capacités en matière de suivi des ressources forestières afin de mieux faire face aux changements climatiques.  Il a assuré que des améliorations pouvaient encore être apportées aux mesures de gestion durable des forêts qui sont mises en œuvre à travers le monde, notamment par le partage des expériences.

La représentante du Pérou a indiqué que son pays faisait face à d’énormes défis forestiers, tout en disposant de peu de ressources.  « L’année 2015 est essentielle pour la destinée des forêts dans le monde », a-t-elle souligné, en indiquant que du chemin restait encore à faire pour parvenir à une gestion forestière durable.  Mettant l’accent sur la valeur « incalculable » des forêts, elle a assuré que son pays était en train de mettre en œuvre une profonde réforme, avec la mise en place notamment d’un service national forestier rénové.  « Nous avons besoin de diversifier notre vision des forêts afin de ne pas les voir uniquement sous l’angle économique », a-t-elle estimé avant de conclure.

M. SELESTINE GESIMBA (République-Unie de Tanzanie) a déclaré qu’au moment où la communauté internationale s’apprête à adopter le programme de développement pour l’après-2015 qui se veut transformateur, il serait judicieux également que les négociations en cours aboutissent à l’adoption d’un arrangement international ambitieux sur les forêts.  Il a noté que la Tanzanie avait entrepris un audit des ressources forestières nationales, en vue de recommander des mesures concrètes pour leur gestion.  Il a aussi indiqué que la Tanzanie avait établi deux fonds d’affectation pour assurer le financement durable des ressources forestières et pour la conservation de sa biodiversité.  M. Gesimba a également affirmé que le Gouvernement entendait impliquer tous les acteurs dans le secteur forestier, notamment les communautés locales, le secteur privé, la société civile, le monde académique et de la recherche et la société civile.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les États Membres s’élèvent contre le coût humain de l’utilisation des armes légères et de petit calibre dans les conflits et les situations d’après-conflit

7442e séance – matin
CS/11889

Les États Membres s’élèvent contre le coût humain de l’utilisation des armes légères et de petit calibre dans les conflits et les situations d’après-conflit

La prolifération, le transfert illicite, l’accumulation et le détournement d’armes légères et de petit calibre continuent à mettre en péril la paix et la sécurité internationales et ont des effets dévastateurs sur les populations dans les situations de conflit et d’après-conflit, où les civils, et en particulier les femmes et les enfants, en sont les principales victimes, ont souligné, aujourd’hui, les États Membres qui participaient à un débat thématique* du Conseil de sécurité consacré au « coût humain » du transfert illicite, de l’accumulation déstabilisatrice et du détournement de ces armes.

« Durant les 10 dernières années, plus de 250 conflits ont éclaté aux quatre coins de la planète », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, en ouvrant la discussion à laquelle ont participé une soixantaine de délégations.  « Tous les ans, la mort de quelque 55 000 personnes est en rapport direct avec le déroulement d’un conflit armé », a-t-il ajouté, précisant que « le nombre des personnes déplacées en raison d’un conflit ou de violences, qui dépasse actuellement plus de 33 millions de gens, se situe à un niveau qui n’avait jamais été atteint depuis la Deuxième Guerre mondiale ».

Le Secrétaire général a souligné que le Traité sur le commerce des armes, qui est entré en vigueur le 24 décembre 2014, avait posé les bases d’un mécanisme mondial de contrôle des transferts d’armes.  Ce Traité vise, a-t-il rappelé, « à faire progresser la paix et la sécurité internationales, à réduire les souffrances humaines et à promouvoir la coopération, la transparence et la responsabilité des États ».

M. Ban, qui a encouragé les États Membres ne l’ayant pas encore fait à adhérer au Traité et à le mettre en œuvre, a mis l’accent sur la nécessité de faire en sorte que l’utilisation des armes et des munitions par des forces de sécurité nationale de chaque pays soit conforme aux engagements découlant des traités et des instruments internationaux.  Des mesures supplémentaires sont indispensables pour combattre la prolifération des armes et des munitions, a-t-il ajouté.

Dans son rapport biennal sur les armes légères et de petit calibre**, le Secrétaire général présente 14 recommandations au Conseil de sécurité, lui demandant, notamment, de « prendre systématiquement en considération la situation en matière d’armes lors de l’examen des questions géographiques et thématiques dont il est saisi ».  Il propose en outre au Conseil de sécurité de décider « de mesures visant à empêcher l’approvisionnement de parties belligérantes en munitions, voire d’en faire une priorité ».

« Le commerce des armes légères est une lucrative affaire de plusieurs milliards de dollars », a fait remarquer le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, qui a ensuite dénoncé la relative inertie de la communauté internationale dans la lutte contre ce phénomène.  « Il y a tout simplement trop de gens qui se feront un plaisir de participer et de s’enrichir dans le commerce de la mort, dans le commerce et les transferts illicites d’armes », a-t-il dit, invitant les délégations à « placer la protection de la vie humaine et les droits de l’homme au centre de cette discussion ».

Le Haut-Commissaire a lancé un appel au Conseil de sécurité pour qu’il continue de veiller au respect de la résolution 2117 (2013).  Dans sa première résolution sur la question, le Conseil avait, le 26 septembre 2013, préconisé la mise en place ou le renforcement de mécanismes sous-régionaux et régionaux de coopération, de coordination et de partage d’informations en vue de prévenir, de combattre et d’éliminer le transfert illicite, l’accumulation déstabilisante et le détournement à des fins non prévues d’armes légères et de petit calibre. 

Se présentant devant le Conseil comme « la voix des millions d’innocentes victimes des transferts illicites, de l’accumulation et de l’utilisation abusive des armes légères à travers le monde, et plus spécialement en Afrique », le Président de la Section Côte d’Ivoire du Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest (RASALAO-CI), M. Karamoko Diakité a délivré un témoignage tout aussi personnel qu’émouvant des abus dont il a été victime et témoin dans ce pays, en 2002 et en 2010-2011, au cours du conflit postélectoral qui a affecté la Côte d’Ivoire. 

M. Diakité a plaidé afin que le Programme d’action sur les armes légères et le Traité sur le commerce des armes soient mis en œuvre, et il a souhaité que toutes les opérations de maintien de la paix aient un mandat sur la nécessité de prévenir et de lutter contre la prolifération et l’utilisation abusive des armes légères et de leurs munitions.

Au cours du débat, plusieurs délégations, à l’instar de celles de l’Union africaine et des trois membres africains du Conseil de sécurité -Angola, Nigéria, Tchad-, ont regretté que le projet de résolution préalablement examiné par les membres du Conseil n’aborde pas la question importante des transferts d’armes aux acteurs non étatiques. 

La Fédération de Russie a jugé, pour sa part, que le texte préconisait des mesures qui, si elles étaient adoptées, porteraient atteinte à la souveraineté des États.  Le fait, par exemple, d’octroyer aux missions politiques de l’ONU un mandat leur donnant l’autorité de contrôler les armes détenues par des États empiéterait sur une fonction qui relève de la seule souveraineté des États eux-mêmes, a observé le représentant russe en indiquant qu’en cas de vote sa délégation s’opposerait à l’adoption du document.   

Nombre de pays ont, en revanche, exprimé leur soutien au projet de résolution présenté par la Lituanie, lequel, a expliqué cette dernière, se concentre sur des étapes pratiques en ce qui concerne la prévention des transferts illicites d’armes légères.  « Nous exhortons les délégations à s’appuyer sur ces éléments de convergence afin de conclure rapidement les négociations sur ce texte important », a lancé la représentante lituanienne, qui préside, ce mois-ci, le Conseil de sécurité.

Les États doivent « éliminer la culture de la prévalence de ces armes » et « renforcer l’état de droit », afin qu’ils puissent « protéger leurs citoyens de manière efficace », a estimé la déléguée de la Jordanie en proposant d’accroître, s’ils en font la demande, l’aide aux États qui souffrent directement de l’utilisation des armes légères et de petit calibre.

* S/2015/306
** S/2015/289

ARMES LÉGÈRES

Le coût humain du transfert illicite, de l’accumulation déstabilisatrice et du détournement d’armes légères et de petit calibre

Rapport du Secrétaire général sur les armes légères et de petit calibre (S/2015/289)

Lettre datée du 1er mai 2015, adressée au Secrétaire général par la Représentante permanente de la Lituanie auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2015/306)

Déclarations

M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré qu’au cours de la dernière décennie, le monde avait été touché par plus de 250 conflits.  Si aucun ne ressemble à l’autre, la disponibilité importante des armes légères et de petit calibre et leurs munitions est un facteur commun à tous, a-t-il déclaré. 

Plus de 50 000 hommes, femmes et enfants sont tués chaque année du fait de ces armes, tandis que le nombre des personnes déplacées a atteint des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale, a-t-il ajouté, précisant que ce sont les civils, dont les enfants, qui souffrent le plus.  Les attaques impitoyables et ciblées contre des écoles, des hôpitaux et des marchés continuent, ce qui est contre tous les principes fondamentaux du droit international, a dit M. Ban.

Le Secrétaire général a souligné que l’entrée en vigueur récente du Traité sur le commerce des armes avait jeté les bases d’un cadre mondial du contrôle du transfert des armes, y compris celui des armes légères et de petit calibre et de leurs munitions.  Ce Traité, a-t-il dit, vise à faire progresser la paix et la sécurité internationales, à réduire les souffrances humaines et à promouvoir la coopération, la transparence et la responsabilité des États.

M. Ban a encouragé tous les États Membres à adhérer au Traité et à le mettre loyalement en œuvre.  Un traité sur le commerce des armes universel, appliqué de façon pertinente, est essentiel pour éliminer les outils des conflits armés, a-t-il souligné.

Le Secrétaire général a expliqué que son rapport au Conseil de sécurité comportait deux éléments clefs pour relever ce défi mondial.  Tout d’abord, a-t-il dit, il convient de faire en sorte que l’utilisation des armes et des munitions par des forces de sécurité nationale soit conforme aux engagements découlant des traités et des instruments internationaux, ceci impliquant également la nécessité de garantir le stockage approprié et sûr de ces armes et munitions.  Ensuite, des mesures supplémentaires sont indispensables pour combattre la prolifération des armes et des munitions, a ajouté le Secrétaire général.

M. Ban a encouragé les États à déployer des efforts plus importants pour accélérer l’échange des informations opérationnelles sur le trafic des armes.  De même, a-t-il fait remarquer, mettre un frein aux flux des munitions a un effet immédiat sur l’intensité des activités armées.  Dans des situations où les risques sont élevés pour les populations civiles, ceci devrait être une priorité, a estimé le Secrétaire général. 

M. ZEID RA’AD AL HUSSEIN, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré que l’effusion de sang et la dévastation causées par l’usage des armes ne manquent jamais de susciter des déclarations unanimes de consternation.  Mais quand la communauté internationale est appelée à contrôler plus efficacement la production et le commerce des armes légères et de petit calibre, les États avancent de vagues propositions et définitions, ainsi se livrent à un exercice au cours duquel de nombreuses exclusions et échappatoires sont avancées.  On se retrouve à la fin avec des textes dont l’application reste faible.  La raison de cette attitude est claire, a dénoncé le Haut-Commissaire aux droits de l’homme: le commerce des armes légères est une lucrative affaire de plusieurs milliards de dollars. 

Il y a tout simplement trop de gens qui se feront un plaisir de participer et de s’enrichir dans le commerce de la mort, dans le commerce et les transferts illicites d’armes qui sont indéniablement néfastes pour la vie humaine.  Mais curieusement, nous voyons rarement les responsables de ces trafics et de ces violations graves des droits de l’homme et du droit international tenus responsables de leurs actes.  Nous devons donc placer la protection de la vie humaine et les droits de l’homme au centre de cette discussion, a argué M. Zeid Ra’ad Al Hussein. 

Le contraste est également saisissant entre les bénéfices confortables que collectent les vendeurs d’armes et les victimes de l’utilisation des armements qu’ils procurent.  Ces victimes, dans la majorité des cas, sont susceptibles de ne trouver aucun recours ni aucun remède pour le tourment et les handicaps que ces armes leur ont causé. 

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a ensuite lancé un appel au Conseil de sécurité pour qu’il continue de veiller au respect de la résolution 2117 (2013).  Il a ajouté que le Conseil devrait continuer d’apporter un appui ferme au Traité sur le commerce des armes.  Il devrait mandater les opérations de maintien de la paix de l’ONU à renforcer les capacités de mise en œuvre du Traité dans leur assistance régionale et nationale, a dit le Haut-Commissaire.  Il a enfin rappelé la proposition faite par son prédécesseur selon laquelle « lorsqu’il existe des préoccupations au sujet des droits de l’homme dans des États qui achètent des armes légères en grande quantité, une des conditions de la vente serait que ces États acceptent aussi la présence d’une petite équipe de surveillance des droits de l’homme ».

M. KARAMOKO DIAKITÉ, Président de la Section Côte d’Ivoire du Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest (RASALAO-CI), s’est présenté au Conseil de sécurité comme étant « la voix des millions d’innocentes victimes des transferts illicites, de l’accumulation et de l’utilisation abusive des armes légères à travers le monde, et plus spécialement en Afrique ».  Il a délivré un témoignage personnel des abus dont il a été victime et témoin dans son pays, la Côte d’Ivoire, en 2002 et en 2010-2011 au cours du conflit postélectoral qui a affecté le pays.  Il a ajouté que la crise postélectorale qu’a connue la Côte d’Ivoire avait été marquée par la distribution anarchique d’armes et de munitions par certains leaders politiques et chefs de quartiers.  Il a indiqué que certaines de ces armes étaient entrées dans le pays en violation de l’embargo sur les armes imposé par les Nations Unies.  Ces armes provenaient des pays voisins et aussi des circuits entretenus par les trafiquants.  Il est évident, a dit M. Diakité, que la facilité d’accès à des armes acquises par des voies illicites, par des pillages de stocks légaux, de stocks militaires, de stocks de police, ainsi que par la fabrication artisanale locale a été un facteur essentiel dans la tragédie que la Côte d’Ivoire a vécue entre 2010 et 2011.  Au même moment, a-t-il poursuivi, « les armes issues des arsenaux libyens, abandonnés après la chute de Mouammar Qadhafi ont envahi la région.  Ces armes continuent d’inonder la région et alimentent les mouvements terroristes au Mali, au Niger, au Nigéria, au Tchad et au Cameroun », a assuré M. Diakité.

M. Karamoko Diakité a plaidé afin que le Programme d’action sur les armes légères et le Traité sur le commerce des armes soient mis en œuvre.  Il a aussi souhaité que toutes les opérations de maintien de la paix aient un mandat sur la nécessité de prévenir et de lutter contre la prolifération et l’utilisation abusive des armes légères et de leurs munitions.  Au nom de la société civile, il a proposé au Conseil de sécurité que les engagements pris au titre du Programme d’action des Nations Unies sur les armes légères soit mis en œuvre sans faille; que le Traité sur le commerce des armes soit ratifié par tous les États et mis en œuvre de manière robuste.  Il a, en outre, plaidé en faveur de la promotion du rôle que doivent jouer les femmes en tant que participantes et décideurs dans la lutte contre la prolifération et l’utilisation abusive des armes légères et de leurs munitions.  « Vous avez dans vos mains notre perte ou notre survie », a lancé M. Diakité aux membres du Conseil de sécurité.

M. LIU JIEYI (Chine) a déclaré que la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre était aujourd’hui plus coûteuse et complexe, soulignant le rôle du Conseil de sécurité à cet égard.  Le représentant a prôné l’adoption d’une approche multidimensionnelle à mettre en œuvre de façon intégrée, la communauté internationale devant tenir compte de l’histoire.  Les Nations Unies ont un rôle de chef de file en la matière, a indiqué M. Liu en appelant tous les États à mettre en œuvre le programme d’action des armes légères et de petit calibre.

Les gouvernements nationaux ont la responsabilité première de mener la lutte contre les trafics illicites d’armes et devraient s’engager, par exemple, à ne pas transférer celles qu’ils acquièrent de manière légitime à des acteurs non étatiques, a souligné le représentant.  La coopération internationale doit être renforcée, tandis que l’aide à certains États doit être accrue, notamment en vue de leur permettre de lutter contre les terroristes et le commerce illicite de ces armes, a préconisé M. Liu.  Le représentant de la Chine a assuré que son pays avait une attitude prudente dans ce domaine et respectait à la lettre les embargos sur les armes décrétés par le Conseil de sécurité. 

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a souhaité que la coordination des règles du commerce international des armes soit renforcée en y accordant une place centrale à l’ONU.  Il a aussi estimé que le Traité sur le commerce des armes est le seul document légal internationalement agréé en la matière, et a regretté que le potentiel des programmes contenus dans le Traité ne soit pas encore pleinement exploité.  Il a en outre avancé un certain nombre de propositions qui, si elles sont adoptées et appliquées, permettraient de mieux contrôler les transferts et la circulation des armes légères et de petit calibre et de leurs munitions.  Il a ainsi souhaité un renforcement des contrôles, au niveau national, à toutes les étapes de la production et de la commercialisation des armes légères.  Le représentant de la Fédération de Russie a également prôné l’interdiction du transfert d’armes à des structures dont la fonction ne requiert pas l’usage d’armes à feu.  En outre, « il faut tout faire pour mettre fin à la fabrication d’armes sans licence », a ensuite demandé le représentant.  Il a ajouté que des mesures de ce genre pourraient permettre de gérer de manière tangible les données concernant le commerce des armes.

Le représentant a par ailleurs déploré que les mesures proposées par sa délégation n’aient pas été prises en considération au cours de la rédaction du projet de texte qui a été proposé au Conseil de sécurité pour la tenue de la présente réunion.  « Dans ces conditions, la Fédération de Russie se verra obligée de ne pas accorder son suffrage à ce projet de résolution s’il venait à être soumis au vote », a-t-il prévenu.  Nous sommes étonnés par la méthode et par l’approche qu’ont adoptées les auteurs de ce texte, a-t-il précisé, ajoutant que le projet de texte actuel comporte des mesures qui, si elles étaient adoptées, porteraient atteinte à la souveraineté des États.  Il a expliqué que le fait, par exemple, d’octroyer aux missions politiques de l’ONU un mandat leur donnant l’autorité de contrôler les armes détenues par des États empiéterait sur une fonction qui relève de la seule souveraineté des États eux-mêmes.  Le représentant a, par ailleurs, relevé que si les comités des sanctions du Conseil de sécurité ont une prérogative de contrôle des armements détenus par un État, cela peut à terme permettre à ces comités d’avoir accès à des données précises et à des informations censées être secrètes et qui concernent les capacités militaires des États, ce que la Fédération de Russie rejette fermement.

M. RAMLAN IBRAHIM (Malaisie) a déclaré que les efforts destinés à faire face au défi posé par la prolifération des armes légères et de petit calibre devaient être déployés et mis en œuvre dans une perspective holistique de contrôle des armes et de désarmement, de consolidation de la paix après un conflit, de prévention des conflits et de développement socioéconomique.  Il a souligné qu’il est indispensable d’identifier et d’aborder les motifs et les causes qui sont à l’origine de la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre.  M. Ibrahim s’est interrogé sur les raisons qui amènent des gouvernements à fournir des armes à des groupes armés et autres acteurs non étatiques.  Il faut mettre fin au marché noir d’armes légères et de munitions, à l’accumulation excessive d’armements et éviter que les surplus de stocks d’armes existant aillent nourrir les tensions dans des situations d’après-conflit, a-t-il préconisé.

La Malaisie est particulièrement préoccupée par l’impact des armes légères et de petit calibre illicites sur les enfants, a dit M. Ibrahim.  Le représentant a réitéré l’appel lancé par le Conseil de sécurité aux parties en conflit, ainsi qu’aux organisations régionales et sous-régionales, pour que des mesures soient prises en vue d’arrêter les flux illégaux d’armes légères et de petit calibre.  Il a rappelé que les résolutions 1539 (2004) et 1612 (2005) concernant le sort des enfants en temps de conflit armé vont dans ce sens.  Il a aussi noté que malgré l’adoption de l’instrument international de traçage il y a de cela bientôt 10 ans, le traçage et le marquage des armes légères et de petit calibre illicites restent limités et difficiles à opérer dans des environnements marqués par des conflits ou par des tensions d’après-conflit.  

Mme DINA KAWAR (Jordanie) a souligné qu’il est indispensable de repérer les flux d’armes légères et de petit calibre et de les démanteler.  Il faut, a-t-elle dit, freiner la course aux armements dans laquelle sont impliqués les producteurs d’armes.  La représentante jordanienne a mis l’accent sur le droit légitime des peuples à l’autodétermination, notamment ceux vivant sous occupation étrangère, dont les actes de résistance, a-t-elle dit, diffèrent de l’utilisation illicite des armes légères et de petit calibre.

Les États doivent éliminer la culture de la prévalence de ce type d’armements et renforcer l’état de droit, afin qu’ils puissent protéger leurs citoyens de manière efficace, a dit Mme Kawar.  Il faut également accroître l’aide, à leur demande, aux États qui souffrent directement de l’utilisation des armes légères et de petit calibre.  La prolifération des armes légères et de petit calibre n’est pas une cause, mais plutôt le résultat de toute une série de facteurs conjugués, a estimé la représentante de la Jordanie.  Les conflits devraient donc être réglés de manière équitable, a-t-elle déclaré.

M. MAHAMAT ZENE CHERIF (Tchad) a déclaré que les armes légères de contrebande sont surtout utilisées par des acteurs non étatiques, par exemple les groupes rebelles et terroristes.  Il a appelé le Conseil et les États Membres à mettre en place des mécanismes de contrôle de la circulation d’armes aux niveaux national et international.  Il a ainsi proposé que les États mettent en place des procédures de surveillance et d’utilisation des armes légères.  Il a indiqué que le Tchad a engagé, avec succès, une opération nationale de collecte d’armes illégalement détenues pas ses citoyens en 2008.  Le représentant a aussi noté que le déploiement d’une force mixte de 4 000 soldats à la frontière entre le Tchad et le Soudan participe de la volonté des deux pays de faire barrage à la circulation d’armes entre leurs deux territoires.  Il a aussi souhaité que des mesures soient prises pour que les marchands d’armes ne fassent pas à tout prix les profits qu’ils recherchent très souvent en alimentant des tensions, puis des conflits qui créent le chaos, notamment en Afrique.  Il a en outre regretté que certains membres du Conseil de sécurité se soient opposés à l’intégration, dans le projet de la résolution portant sur le thème du débat d’aujourd’hui, d’une disposition sur la question du transfert des armes aux acteurs non étatiques.

Mme JOY OGWU (Nigéria) a condamné la prolifération et l’utilisation illicite des armes légères et de petit calibre, prônant l’adoption d’une approche plus efficace pour relever ce défi.  La réalisation du plein potentiel du programme d’action contre le trafic illicite des armes légères et de petit calibre exige une synergie dans le cadre du mécanisme de mise en œuvre, a-t-elle dit.

La représentante du Nigéria a souligné la nécessité, pour les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de faire plus d’efforts pour lutter contre les armes légères et de petit calibre.  Elle a appelé le Conseil de sécurité à adopter et à mettre en œuvre des mesures concrètes afin d’éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Mme Ogwu a exhorté le Conseil à promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit dans les endroits où ces principes sont absents.

M. GERARD VAN BOHEMEN (Nouvelle-Zélande) a déclaré que le problème posé par le trafic illicite des armes légères et de petit calibre est extrêmement important mais aussi très difficile à résoudre pour la seule raison qu’il s’agit d’une question qui ne peut être examinée dans l’abstrait.  Elle dépend des conditions prévalant au sein de la société, le pays ou la région où se pose le problème.  Le représentant a ajouté que, dans son pays, les citoyens ont le droit de disposer dans leurs maisons d’armes qui servent à des fins récréatives et de loisir.  L’utilisation d’armes à feu lors de manifestations ou troubles sociaux, ou pour commettre des crimes et des actes de violence domestique est relativement rare en Nouvelle-Zélande, quoiqu’elle soit en augmentation.  Nos services de police ne sont pas systématiquement armés quand ils exercent leurs fonctions.  Ceci est possible parce que l’histoire, les conditions économiques et sociales et l’emplacement physique de notre pays font que les armes ne constituent pas un problème social majeur, a dit M. Van Bohemen.

Ceci n’est pas le cas dans de nombreux pays qui sont inondés d’armes à feu qui sont utilisées à des fins de défense, a dit le représentant en indiquant que sa délégation est d’avis que ce sont les armes qui tuent et non pas les gens, contrairement à certains groupes de pression qui prétendent le contraire en disant que « ce ne sont les armes qui tuent, mais les gens ».  Les armes sont, de par leur nature, un problème et elles méritent notre attention.  C’est l’ubiquité et la gravité de ce problème qui ont conduit la communauté internationale à faire des efforts pour contrôler la prolifération des armes légères et de petit calibre en adoptant, en particulier, le Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre.  C’est toujours ce problème qui a été la raison de la négociation, de l’adoption et de l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes, a dit le représentant.  Il a souhaité que le Conseil de sécurité soit en mesure d’adopter une résolution qui va promouvoir une approche plus intégrée et permettra d’aborder les problèmes des armes légères et de petit calibre en l’inscrivant dans l’agenda des Nations Unies.

M. FRANCOIS DELATTRE (France) a déclaré que face au fléau du trafic d’armes, l’adoption d’instruments juridiquement contraignants est nécessaire.  C’est pourquoi, la France a été parmi les premiers promoteurs, avec ses partenaires européens, d’un Traité sur le commerce des armes qui soit à la hauteur de ce défi devenu aujourd’hui transnational, a dit le représentant.  « Nous avons ainsi œuvré collectivement pour parvenir à un traité exigeant et novateur qui tout d’abord impose une nouvelle norme mondiale en matière de commerce des armes classiques, y compris leurs munitions; qui engage, pour la première fois, la responsabilité des États exportateurs; et qui accorde une place prépondérante aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, en interdisant toute exportation d’armements lorsqu’existe un risque de génocide ou de crime contre l’humanité », a poursuivi M. Delattre.  « Aux côtés des États africains, nous nous sommes battus pour que ce Traité inclue finalement dans son champ d’application les armes légères et de petit calibre », a rappelé le représentant.

Se félicitant que la Lituanie, qui préside le Conseil de sécurité en ce mois de mai, ait décidé de poursuivre la réflexion entamée il y a deux ans par l’Australie et qui avait abouti à l’adoption de la résolution 2117 en septembre 2013, M. Delattre a noté que cette résolution avait constitué une avancée majeure, en mobilisant tous les outils de l’ONU afin de mieux lutter contre les trafics illicites et déstabilisateurs d’armes dans toutes les régions du monde.  Les efforts que mène aujourd’hui la Lituanie en vue de faire adopter une nouvelle résolution sur le trafic illicite d’armes sont essentiels, a estimé M. Delattre.  La lutte contre les trafics d’armes légères doit en effet être intégrée dans tous les volets de l’action onusienne: au sein des comités des sanctions et des groupes d’experts chargés de la surveillance des régimes d’embargos bien sûr, mais également au sein des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales lorsque cela s’avère utile et nécessaire.  « L’architecture de lutte contre le terrorisme de l’ONU a également un rôle à jouer, et nous espérons que la problématique sera systématiquement prise en compte dans les analyses de la Direction exécutive de lutte contre le terrorisme et de l’Équipe de surveillance du Comité de lutte contre Al-Qaida », a-t-il indiqué.

M. DAVID PRESSMAN (États-Unis) a déploré le fait que 600 millions d’armes légères soient en circulation à travers le monde.  Il a indiqué que les caches d’armes présentes en Libye, au Darfour ou au Soudan du Sud ont permis d’alimenter certains conflits.  Il a rappelé qu’à l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays comptait près de 3,2 millions d’armes en circulation sur son territoire.  Il a aussi relevé qu’au Darfour la terreur continue de régner, par le biais de l’utilisation d’armes légères qui y circulent, et ce en dépit des mesures prises par le Conseil de sécurité en vue d’instaurer la paix dans ce territoire.

Le représentant a indiqué que les États-Unis sont parmi les bailleurs de fonds qui assistent les pays qui le demandent pour les aider à sécuriser le stockage de leurs armes, ou pour assurer la destruction de stocks d’armes légères comme ceux qui sont le résultat de la mise en œuvre des programmes de désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR).  Il a assuré que 1,6 million d’armes légères ont ainsi été détruites grâce au soutien des États-Unis.  Le représentant a d’autre part souhaité que les mesures d’embargo de l’ONU soient pleinement mises en œuvre, et que l’identification des armes et la certification de leurs transferts soient menées de manière plus efficace afin de contrôler leur circulation.  Il a aussi déclaré que les États-Unis soutiennent le projet de résolution présenté aujourd’hui par la Lituanie, et a invité les autres membres du Conseil à en faire autant.   

M. ROMAN OYARZUN MARCHESI (Espagne) a dit que sa délégation était convaincue qu’une des causes de la montée en puissance du terrorisme ces derniers temps était due au commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Les victimes de ce commerce des armes sont malheureusement les civils, en particulier les femmes et les enfants, a-t-il déploré. 

Pour mieux lutter contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères et de petit calibre, une amélioration de la coopération internationale est nécessaire, a estimé le représentant de l’Espagne.  M. Oyarzun Marchesi a en outre prôné l’adoption, dans les plus brefs délais, d’une résolution susceptible d’assurer la continuité de la résolution 2117 (2013) du Conseil de sécurité.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a, après avoir rappelé les statistiques concernant les armes légères et de petit calibre (ALPC), dénoncé « la culture et la logique de la mort ».  Il a accusé ces armes d’être la cause de l’effondrement de l’État en Libye, ce qui a eu des conséquences sur la sécurité de 12 pays voisins.  Il y aurait ainsi, a-t-il dit, 60 groupes armés non étatiques en Libye et dans la région qui détiennent des missiles sol-air de la dernière technologie et des systèmes portables de défense antiaérienne dont ils se servent pour attaquer les avions militaires.  Il a aussi rappelé que l’intervention militaire et la guerre en Iraq ont eu un grave impact sur la sécurité de toute la région du Moyen-Orient et ont provoqué l’effondrement des institutions étatiques.

Les États, a-t-il demandé, doivent, dans la mesure de leurs capacités, gérer et contrôler leurs arsenaux, promouvoir des mécanismes de coopération régionaux et sous-régionaux, effectuer le marquage des armes à feu au cours de leur fabrication et de leur importation, et interdire l’exportation des armes légères et de petit calibre dépourvus d’un tel marquage.  Il faut aussi qu’ils élèvent au rang d’infraction pénale le trafic illicite de ces armes, a souligné M. Ramirez.  Le représentant a également dénoncé la fourniture d’armes à des groupes armés non étatiques par des États qui les parrainent, et il a prévenu que dans des pays comme l’Iraq, la Libye et la Syrie, cela ne faisait qu’alimenter la barbarie, la guerre et les souffrances de personnes innocentes.  Il a donc regretté que les États producteurs d’armes légères et de petit calibre (ALPC) n’aient pas voulu inclure l’interdiction du transfert d’armes classiques à des acteurs non étatiques dans les négociations sur le Traité sur le commerce des armes.  Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 1540, a cependant créé un précédent courageux pour ce transfert en ce qui concerne des armes de destruction massive, a-t-il apprécié, estimant que cela justifiait d’étendre cette interdiction aux ALPC. 

M. MATTHEW RYCROFT (Royaume-Uni) a déclaré que durant le temps qu’il prendra pour faire sa déclaration, six personnes auront été tuées du fait de la disponibilité d’armes légères à travers le monde.  Il a relevé que chaque année, 8 millions de ces armes sont fabriquées dans le monde.  Nous saluons le projet de résolution présenté par la présidence lituanienne du Conseil de sécurité sur les armes légères, a-t-il aussi déclaré.  Il a ensuite fait observer que le Royaume-Uni apporte son appui au bon entreposage des armes dans des pays partenaires, et ceci afin de lutter contre la contrebande desdites armes et éviter des incidents.  Le représentant a par ailleurs relevé que les entrepôts d’armes présents au Libye à l’époque où le pays était dirigé par le Président Qadhafi sont aujourd’hui en train de nourrir la déstabilisation de la Libye, et que ces armes contribuent en outre à la crise des migrants actuellement en cours en Méditerranée.  Il a annoncé que plus de 30 millions de dollars seront alloués par le Royaume-Uni pour la gestion des stocks d’armes et de munitions en Libye.  Il a aussi déclaré que le Traité sur le commerce des armes a la possibilité de changer la vie des victimes des armes légères, et a souhaité que tous les États Membres y adhèrent et le ratifient.  Il a enfin souligné que les femmes peuvent jouer un rôle majeur dans le contrôle de la circulation des armes légères.

M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola) a, dans sa déclaration, mis l’accent sur les conséquences qu’entraîne le transfert des armes légères et de petit calibre à des acteurs non étatiques.  Ces transferts alimentent les groupes terroristes et les réseaux criminels, un phénomène qui en son temps a affecté l’Angola, a dit M. Gaspar Martins.  Il a appelé le Conseil de sécurité et toute la communauté internationale à s’opposer ouvertement à la fourniture d’armes légères et de petit calibre à des acteurs non étatiques.  Entre leurs mains, ces armes sont des armes de destruction massive, a-t-il assuré. 

Le représentant de l’Angola, qui a souligné le rôle de chef de file des Nations Unies, a indiqué que son pays était membre de deux organisations sous-régionales, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), lesquelles disposent de programmes visant à éradiquer la prolifération des armes légères et de petit calibre.  M. Gaspar Martins a enfin appelé le Conseil de sécurité à adopter une résolution traitant de la question brûlante du transfert des armes légères et de petit calibre à des acteurs non étatiques.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a souhaité que le Traité sur le commerce des armes soit respecté et mis en œuvre par tous les États Membres afin de prévenir la circulation illicite des armes légères.  Il a déclaré que le principe de traçabilité, concernant la circulation des armes, doit pouvoir être appliqué par tous les États.  Il a en outre appelé tous les États à assurer la protection de leur population contre ce fléau.  Il a salué le projet de résolution préparé par la délégation de la Lituanie, mais a souhaité que la question du transfert des armes à des acteurs non étatiques y soit intégrée.   

Mme RAIMONDA MURMOKAITĖ (Lituanie) a déclaré que la communauté internationale doit aborder de manière urgente la menace posée par la prolifération des armes légères et de petit calibre.  La représentante a ensuite focalisé son intervention sur quatre points, dont le fait de savoir que les Nations Unies ne devraient jamais perdre de vue l’objectif de protéger les êtres humains et les vies humaines.  Derrière chaque programme de désarmement, démobilisation et réintégration, il y a un ancien combattant qui est sans emploi, mais qui a une arme et une famille à nourrir, a poursuivi Mme Murmokaitė.  Ensuite, derrière chaque programme de réforme du secteur de la sécurité, il y a des civils qui ont perdu la foi et la confiance dans les services de police et de l’armée, car, bien souvent, ce sont ces mêmes hommes ou femmes qui ont tué, violé et torturé, a-t-elle ajouté.  D’autre part, derrière chaque victime, il y a ceux qui souffrent des conséquences de sa disparation ou de son indisponibilité, que ce soit une veuve qui fait vivre seule sa famille, ou un orphelin qui erre dans les rues et qui constitue une proie facile pour les recruteurs d’enfants et trafiquants d’êtres humains. 

La représentante a ajouté que les nombreux instruments, outils et agences ou programmes de l’ONU devraient être davantage encouragés à travailler comme un seul instrument dans la lutte contre le commerce illicite des armes.  Les opérations de maintien de la paix devraient partager l’information qu’elles recueillent avec les comités de sanctions et contribuer à la mise en œuvre des embargos sur les armes.  Toutes les mesures traditionnelles de surveillance devraient faire partie de stratégies intégrées englobant les interventions visant au renforcement de la sécurité de la communauté, à la gestion des conflits et à l’atténuation de la violence armée, a préconisé Mme Murmokaitė.  Le Conseil de sécurité devrait être plus ouvert en particulier sur la question de la mise en œuvre des embargos sur les armes en impliquant les États voisins de ceux mis sous sanctions et les acteurs régionaux, et en informant régulièrement les États Membres sur le travail mené par les comités de sanctions en tenant des débats ouverts.  Le Conseil devrait aussi contribuer à la mise en œuvre effective du Traité sur le commerce des armes.  Dans le contexte de ce débat, la Lituanie a proposé l’adoption d’une nouvelle résolution du Conseil qui se focalise sur des étapes pratiques en ce qui concerne la prévention des transferts illicites d’armes légères, a dit la représentante.  Nous estimons qu’un certain nombre de nouveaux éléments consensuels ont émergé des consultations.  Nous exhortons les délégations à s’appuyer sur ces éléments de convergence afin de conclure rapidement les négociations sur ce texte important, a plaidé la représentante de la Lituanie et présidente du Conseil de sécurité pour le mois de mai 2015.

M. RICARDO L. ROSA CHUPANY, Vice-Ministre en charge de la Direction du contrôle des armes du Ministère de l’intérieur et de la police de la République dominicaine, a déclaré que l’accumulation et le trafic des armes légères et de petit calibre était un fléau qui affecte tous les pays et a des répercussions dans le monde entier.  Il est incontestable que la prolifération excessive, brutale et incontrôlée des armes légères et de petit calibre constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et le développement social des pays.  Elle affecte les couches et les segments les plus vulnérables et sensibles de la population civile, et a un impact sur le développement humain, économique et social.

Après avoir livré des statistiques attestant de la baisse du niveau de criminalité, M. Chupany a souligné que les efforts menés par les autorités en vue de combattre la criminalité, et de contrôler l’utilisation des armes à feu entre les mains de civils avaient porté leurs fruits dans son pays. 

La République dominicaine travaille sans relâche pour contrôler l’acquisition d’armes illégales et lutter contre leur trafic illicite, a dit M. Chupany.  Il a notamment rappelé que son pays ne fabriquait plus d’armes à feu, de pièces de rechange ou de munitions depuis 2006, et qu’il interdisait leur importation ou leurs échanges entre individus.

M. FERNANDO CARRERA (Guatemala) a déclaré que le fléau que constitue le commerce illicite des armes légères et de petit calibre a des impacts et des conséquences sur les populations civiles, notamment les femmes et les enfants.  Il a noté que ce phénomène persiste, car il s’agit d’une activité très lucrative, et qu’il perdure aussi du fait que les mesures de contrôle en vigueur semblent inefficaces.  Il a proposé que le Conseil de sécurité puisse jouer un plus grand rôle sur cette question, et appelé les États à adopter le projet de résolution en négociation au sein du Conseil de sécurité.  Il a aussi relevé qu’étant donné que la traçabilité des produits a gagné en efficacité à travers le monde, l’absence de résultats en matière de traçabilité des armes légères et de petit calibre semble s’expliquer par un manque de volonté politique.  Il a en outre invité les États producteurs de ces armes à mieux respecter les législations auxquelles doivent se soumettre les acteurs opérant dans ce secteur.

M. TÉTE ANTONIO, Observateur permanent de l’Union africaine, a estimé que l’une des principales menaces à la paix et à la sécurité en Afrique était la présence continue et la prolifération des armes légères et de petit calibre sur le continent.  Selon des données datant de 2004, sur les quelque 500 millions d’armes légères et d’armes illicites en circulation dans le monde entier, plus de 100 millions se trouvaient en Afrique, a relevé M. Téte Antonio.  Ce nombre croît à la faveur des flux d’armes à l’intérieur et à l’extérieur du continent, du commerce irresponsable et des détournements de ces armes, de la porosité des frontières entre les pays, ainsi que de l’absence de mesures de lutte efficaces.

L’Union africaine, a dit M. Téte Antonio, soutient à cet égard la position exprimée par les représentants des membres africains du Conseil de sécurité, à savoir l’Angola, le Tchad et le Nigéria, et elle regrette que le projet de résolution soumis au Conseil de sécurité n’aborde pas la question importante des acteurs non étatiques.  Il est en effet bien connu que d’innombrables armes ont circulé à partir de la Libye vers d’autres pays du nord et de l’ouest de l’Afrique ainsi que vers des pays du Moyen-Orient, où elles alimentent les conflits, le terrorisme et la criminalité, causant davantage d’instabilité, a fait remarquer l’Observateur permanent de l’Union africaine.

Il a rappelé la position commune adoptée par l’Union africaine avant la Conférence des Nations Unies de mars 2013 appelant à l’adoption d’un traité sur le commerce des armes qui interdit explicitement le transfert des armes conventionnels à des acteurs non étatiques.  Cette position de principe qu’a l’Union africaine sur cette question est indiscutable et inébranlable, a-t-il souligné.

M. Téte Antonio a également fait état de la Position africaine commune sur la prolifération, la circulation et le trafic des armes légères, ou Déclaration de Bamako, qui a été adoptée par le Conseil des ministres de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), qui a précédé l’Union africaine, en décembre 2000, et dans laquelle les États membres de l’OUA se sont engagés à identifier, saisir et détruire les armes illicites.

L’Union africaine, a-t-il également dit, a créé en 2008 un Comité directeur sur les armes légères et de petit calibre, chargé de coordonner la mise en œuvre des accords continentaux liés à ces armes, de promouvoir l’échange d’expériences ainsi que la recherche et la collecte de données et d’élaborer la Stratégie de l’Union africaine sur le contrôle de la prolifération, la circulation et le trafic illicites des armes légères et de petit calibre, qui a été adoptée par les États membres de l’UA en septembre 2011.

En outre, avec le soutien de l’Union européenne, l’Union africaine a entrepris en 2010 un projet, dont la mise en œuvre a duré trois ans, sur la « lutte contre les armes à feu illicites en Afrique », géré par le Centre régional sur les armes légères.  Ce projet a été renouvelé pour trois années supplémentaires en juillet 2013 grâce à l’appui substantiel de l’Union européenne, a indiqué l’Observateur permanent de l’Union africaine.

M. Téte Antonio a conclu son intervention en assurant que le problème posé par la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre nécessitait que tous les États soient engagés à le résoudre de façon holistique et intégrée, en améliorant la coopération et la coordination et en renforçant les capacités à observer et respecter les instruments internationaux et régionaux existants.

M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a renouvelé l’appel lancé par l’Union européenne pour que les munitions fassent partie de l’approche globale à appliquer en matière de contrôle des armes légères et de petit calibre.  Le contrôle efficace des armes légères et de petit calibre nécessite des efforts pour régulariser et contrôler les munitions.  Afin de combattre efficacement le détournement et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre, leur traçage et leur enregistrement systématique sont importants.  La bonne gestion des stocks d’armes est, elle aussi, importante pour pouvoir arrêter la propagation illicite des armes, a dit M. Mayr-Harting en demandant la destruction des surplus d’armes.  L’Union européenne offre régulièrement de l’aide aux pays qui en ont besoin pour améliorer la gestion de leurs stocks et la sécurité physique des armes légères et de petit calibre.  Des technologies mobiles et flexibles peuvent offrir des solutions pour sécuriser efficacement ces armes lorsque les risques de détournement sont élevés. 

Il demeure essentiel d’intégrer pleinement la dimension du genre dans tous les efforts de prévention et de lutte contre les risques de mauvaise utilisation, de détournement et de circulation illicite des armes, ceci afin que les aspects sexospécifiques de la violence armée sont traités de façon adéquate, a dit le représentant de l’Union européenne. Il a également affirmé qu’il est nécessaire d’intégrer les questions relatives aux armes légères et de petit calibre dans la planification et l’actualisation des mandats des opérations de maintien de la paix l’ONU.  Le détournement des armes légères et de petit calibre reste aussi un énorme problème dans de nombreuses régions du monde, et les opérations de sécurisation et la gestion d’armes légalement acquises peuvent parfois en provoquer le détournement par certains acteurs qui les dirigent ensuite vers des marchés illicites.  Ceci constitue un autre domaine de grande préoccupation.  Dans ce contexte, la communauté internationale n’a toujours pas la capacité vitale de surveillance et de diagnostic qu’elle devrait avoir.  Dans de nombreux cas, nous ne disposons pas en effet d’informations suffisantes pour formuler des politiques efficaces contre le détournement, la prolifération et le trafic illicites des armes légères et de petit calibre, a regretté le représentant.  Il a, à cet égard, évoqué diverses initiatives lancées par les pays européens en vue de trouver des solutions à ces problèmes, comme notamment le projet « iTRACE ».

M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a estimé que le trafic illicite des armes légères est intimement lié au trafic des drogues et à la criminalité transnationale organisée.  Il a ainsi noté qu’une réaction au fléau du trafic illicite des armes légères passe par une action coordonnée de la communauté internationale.  M. Ruiz a ensuite déclaré que les pays producteurs de ces armes ont la responsabilité première d’assurer le suivi de leur circulation, afin qu’elles ne tombent pas dans les mains des trafiquants et des contrebandiers.  Il a annoncé que la Colombie va bientôt ratifier le Traité sur le commerce des armes, et a rappelé que son pays connaît bien les conséquences négatives de l’usage des armes légères par des groupes non étatiques.

M. MOHAMED ALI ALHAKIM (Iraq) a affirmé que le problème de la prolifération des armes légères et de petit calibre constituait une des situations les plus alarmantes pour la communauté internationale.  Le représentant iraquien a appelé tous les États à mettre fin au recrutement et au transit des terroristes et à ne pas armer les groupes terroristes.

Depuis l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2117 (2013), le Gouvernement iraquien a, a-t-il dit, pris des mesures concrètes et a adopté des lois à différents niveaux pour lutter contre ce phénomène grave.  Le représentant a invité les partenaires internationaux à faire de nouveaux efforts pour renforcer les capacités des pays en développement qui en font la demande à cet égard.  Il a exprimé l’appui de l’Iraq aux efforts des Nations Unies et à ceux menés par toutes les organisations internationales concernées pour prévenir le commerce illicite des armes légères et de petit calibre et leur détournement.

Mme SIMONA MICULESCU (Roumanie) a souligné que les efforts de régulation des transferts d’armes légères et de petit calibre n’ont pas pour ambition de violer le droit des États à se défendre, ou à utiliser les armes légères et de petit calibre de manière légitime et responsable.  Elle a indiqué que la Roumanie est l’un des 64 États ayant ratifié le Traité sur le commerce des armes, et a dit que les régimes de contrôle des exportations d’armes sont essentiels pour la préservation de la paix et la stabilité internationales et régionales.  Elle a déclaré que la législation sur le contrôle des exportations d’armes de la Roumanie avait été adoptée en 1999.  Elle a aussi appelé au renforcement de la coopération internationale en matière de contrôle des transferts d’armes légères et de petit calibre.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a estimé qu’il n’y avait pas de normes internationales permettant de déterminer clairement quelle forme de détention d’armes constitue une menace ou non à la paix et à la stabilité internationales.  La question de la prolifération des armes illicites, a-t-il asséné, doit être discutée à l’Assemblée générale et dans le cadre du Programme d’action de l’ONU sur les armes légères.  Le représentant a souligné l’importance du Registre des armes classiques de l’ONU et des rapports que les délégations doivent présenter sur leurs dépenses militaires.  Il a salué l’entrée en vigueur le 24 décembre 2014 du Traité sur le commerce des armes et a regretté que ce dernier n’interdise pas catégoriquement la vente d’armes aux acteurs non étatiques. Soulignant l’importance de la coopération régionale, il a indiqué qu’un Groupe de travail du MERCOSUR encourage depuis 2001 une meilleure harmonisation des législations nationales en matière de lutte contre la prolifération des armes légères.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a fait sien le contenu du rapport du Secrétaire général et jugé nécessaire de promouvoir un meilleur dialogue avec l’industrie de l’armement dont les responsables, a-t-il constaté, ne sont pas toujours conscients de l’impact et des conséquences possibles de la détention d’armes par des acteurs non étatiques.  Les représentants de cette industrie devraient être invités à la première Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes qui aura lieu au Mexique en août 2015.  Se tournant vers le Conseil de sécurité, le représentant l’a appelé à mieux faire respecter ses embargos.  Il a appuyé la proposition d’élargir le mandat des missions de maintien de la paix pour y inclure la surveillance des embargos. 

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) s’est dit préoccupé de voir que le trafic des ALPC continue de faucher un nombre alarmant de vies dans le monde entier.  Cela entraine des violations des droits de l’homme, déstabilise les sociétés, porte atteinte à l’état de droit, prolonge les conflits armés et alimente les activités de la criminalité transnationale organisée, a-t-il noté.  Il a plaidé pour que l’on empêche les violations des embargos sur les armes et pour que le Conseil de sécurité promeuve l’application de ces embargos.  Se félicitant du Traité sur le commerce des armes, qui compte 130 signatures et 67 ratifications, il a dit vouloir poursuivre les efforts pour qu’il devienne universel.

Le Mexique, a-t-il indiqué, préside le débat sur les aspects fondamentaux du régime de ce Traité et sera l’hôte de la première Conférence des États parties en août prochain.  À ce titre, le Mexique encouragera la création d’institutions et de procédures afférant à ce régime, afin d’encourager le commerce responsable des armes et éviter leur utilisation indue ou leur détournement vers les marchés illicites.  Le représentant a apprécié la recommandation du Secrétaire général pour que le Conseil de sécurité se saisisse de la situation relative au trafic illicite des ALPC lorsqu’il examine les questions géographiques et les questions thématiques à son ordre du jour.  Enfin, il a prôné la participation des femmes dans les processus d’élaboration des politiques et de projets de lutte contre le détournement de ces armes.

M. PER THÖRESSON (Suède) a souhaité que la question des munitions soit davantage mise en relief dans le cadre des discussions sur le trafic des armes légères.  « Sans les munitions, les armes légères et de petit calibre ne seraient pas opérationnelles », a-t-il déclaré.  Il a indiqué qu’étant donné que le contrôle des munitions peut sembler difficile, il serait important de prévenir le mauvais usage des stocks d’armes légères existants.  Il a ainsi prôné des mesures telles que des rapports et l’établissement de cartographies, tout comme l’amélioration de la traçabilité desdites armes.  Le représentant a souhaité que la question des munitions soit intégrée au Programme d’action et a insisté sur le fait que de telles mesures seraient primordiales pour la construction de sociétés pacifiques.  Il a également souhaité que des efforts soient consentis afin de renforcer le mandat des missions de la paix des Nations Unies, notamment les mandats en matière d’armes légères et de sécurité des stocks dans des situations de conflit et de postconflit. 

M. Thoresson a affirmé que l’usage des armes affecte les femmes, les hommes, les garçons et les filles de manière différente.  Il a souligné que des études stipulent que la disponibilité des armes légères et de petit calibre augmente le niveau de la violence armée, cette dernière augmentant également le niveau de violence contre les femmes.  Il a ajouté que bien que les jeunes hommes représentent la majorité des auteurs de telles violences, ils en sont aussi les principales victimes.  Il a déclaré que dans ce contexte, il serait de la plus grande importance de s’occuper de la question du rôle social des hommes qui, dans plusieurs cas, est à l’origine de la violence.  Il a en outre noté que sans la participation des femmes dans la lutte contre le mauvais usage et le transfert illicite des armes légères, des résultats durables ne pourraient être atteints.  Il a déploré le fait que sur les 585 accords de paix négociés au cours des 20 dernières années, seulement 92 parmi eux contiennent des références aux femmes.  Il a ajouté que dans la même période, seulement 4% des signataires d’accords de paix, et 10% des négociateurs étaient des femmes.  Le représentant a en outre estimé que le Traité sur le commerce des armes est un grand pas en avant, ajoutant que pour la Suède, ce texte est aussi important du fait qu’il permet d’attirer l’attention sur les conséquences humanitaires potentielles du commerce des armes, et de ce fait sur la sécurité humaine, un élément au cœur des politiques de désarmement et de non-prolifération de la Suède.

M. NKOLOI NKOLOI (Botswana) a dit l’importance du Programme d’action de l’ONU sur les armes légères et de la résolution 2117 du Conseil de sécurité.  Il a rappelé que les pays qui sont victimes des conflits armés sont aussi ceux qui sont loin d’avoir atteint les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a jugé décourageant de voir que les trafiquants d’armes sont rarement traduits en justice.  Il a prévenu qu’en Afrique, la prolifération des armes légères est exacerbée par des frontières particulièrement poreuses.  Le Botswana a adhéré à des accords bilatéraux avec les pays voisins sur les questions de criminalité transfrontalière, la prolifération des armes et l’échange d’informations, a-t-il précisé. 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a dit l’importance de l’Instrument international de traçage et du Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d’armes à feu.  Le respect des embargos sur les armes décidé par le Conseil de sécurité est fondamental, a-t-elle dit, avant d’appeler à des mécanismes pour s’attaquer à la demande.  Elle a fait sien l’appel du Secrétaire général pour une action multidimensionnelle contre les flux d’armes et de munitions, une réponse aux plaintes légitimes et aux violations des droits de l’homme passées et présentes et un examen des causes profondes des conflits.  La représentante du Pakistan a souligné la nécessité d’aller au-delà de la gestion des conflits et d’investir davantage dans la prévention.  Elle a jugé ironique que les armes qui alimentent les conflits dans les pays en développement proviennent essentiellement des pays qui vivent en paix.  Les deux-tiers des exportations d’armes sont le fait de quatre pays seulement, a-t-elle insisté. 

M. YOSHIFUMI OKAMURA (Japon) a déclaré que son pays a soumis un document de travail à la deuxième réunion du Groupe d’experts gouvernementaux du Programme d’action pour contribuer à son succès.  Nous avons fait beaucoup d’efforts en matière de traçage et de collecte d’armes légères et de petit calibre mais dans le même temps, prévenir le passage de ces armes aux frontières et arrêter le flux sont encore plus importants.  Ancien Conseiller politique principal de la Mission de l’ONU au Kosovo, en 1999, M. Okamura a estimé que si le conflit au Kosovo n’a pas eu de répercussions dans les pays voisins, c’est grâce aux efforts de la Mission et de la KFOR pour stopper les flux d’armes légères et de petit calibre.  Par contre, la chute du régime de Qadhafi en 2011 a eu pour conséquence un véritable « tsunami » des armes vers les pays du Sahel, aggravant le conflit au Mali.  Il faut mettre en œuvre sur le terrain ce qui est décidé ici à New York, a-t-il insisté.  Nous devons renforcer nos efforts sur le terrain et à cet égard, le rôle et le renforcement des capacités des opérations de maintien de la paix sont « essentiels », a conclu le représentant, en attirant l’attention sur l’aide apportée par son pays, y compris au Centre Kofi Annan pour la formation aux opérations de maintien de la paix et au programme de renforcement des capacités en Côte d’Ivoire.  Des contributions à d’autres pays sont prévues, a assuré le représentant. 

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a constaté, en tant que pays observateur de l’Union africaine, les effets négatifs des transferts des ALPC sur les civils innocents.  Il a dit que son pays était prêt à partager ses meilleures pratiques avec les pays de cette région afin de prévenir, lutter contre et éliminer le commerce illicite de ces armes.  Dans sa campagne pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité en 2017 et 2018, le Kazakhstan a défini quatre piliers, a-t-il dit: alimentation, eau, énergie et sécurité nucléaire.  Le Kazakhstan s’engage aussi en faveur de la prévention des conflits, de la reconstruction et du développement pour les pays sortant de la guerre au cours de la phase transformative de l’après-2015.  Dans ce cadre, la protection des civils est d’une importance primordiale, a-t-il assuré.  Il a aussi indiqué que son pays avait créé l’Organisation islamique pour la sécurité alimentaire, dont le siège est dans sa capitale. 

Le représentant a ensuite rappelé que son pays avait proposé d’accueillir, à Almaty, le nouveau centre régional des Nations Unies, notamment pour promouvoir le développement durable, l’aide humanitaire et la réduction des risques de catastrophe.  Ce centre superviserait aussi la mise en œuvre des embargos sur les armes et des instruments juridiques relatifs aux ALPC.  Il a aussi parlé du Traité sur le commerce des armes qui, a-t-il dit, renforce notre efficacité pour promouvoir la transparence des transferts d’ALPS.  Il a par ailleurs souhaité que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies emploient un personnel formé spécialement à la démilitarisation, la démobilisation et à la réhabilitation, en particulier des enfants soldats. 

Mme BENEDICTE FRANKINET (Belgique) a dit que son pays soutenait l’approche qui consiste à donner mandat à des missions des Nations Unies, le cas échéant, de contribuer à la surveillance des embargos sur les armes, y compris par l’intermédiaire d’un personnel qui y est spécialement affecté ou par des unités de surveillance, en étroite coopération avec les comités des sanctions et les groupes d’experts respectifs.  De telles missions constituent un levier considérable du Conseil de sécurité pour faire respecter ses sanctions.  Le traçage des armes illicites dans les zones de conflit peut fournir des réponses aux questions suivantes: où les acteurs non étatiques obtiennent-ils leurs armes et munitions? Y a-t-il réexportation non autorisée ou le fournisseur original est-il au courant? Quels sont les utilisateurs finaux, courtiers ou transporteurs qui présentent un risque accru de détournement vers des zones de conflit?  Quels stocks gouvernementaux s’écoulent sur les marchés illicites et dans quelle mesure?  Quels éléments de l’armée sont impliqués dans le détournement des armes à destination de forces insurgées?  Les armes collectées dans un effort de DDR font-elles leur réapparition sur le marché illicite?

Sur cette dernière question, la Belgique, a dit la représentante, soutient pleinement l’approche qui consiste à donner mandat, le cas échéant, aux missions des Nations Unies de contribuer à la sécurisation des dépôts d’armes.  L’exploitation des réponses à ces questions ne peuvent donner les résultats souhaitables que si les acteurs concernés coopèrent et partagent les informations pertinentes, aux niveau national, régional et international.  Le Bureau des affaires de désarmement de l’ONU a un rôle à jouer dans l’extraction, de ces rapports, des données liées aux armes illicites et dans leur compilation dans les bases de données adaptées, à des fins de contrôle des armements.  Outre les entités de l’ONU, d’autres acteurs peuvent contribuer au traçage et au partage des résultats, a poursuivi la représentante, en disant penser aux organisations régionales, aux échanges dans le cadre du Traité sur le commerce des armes et aux notifications régionales.  Un traçage réussi nécessite un accord international sur la façon de marquer les armes, de tenir les registres et de coopérer.  Cette norme est l’Instrument international de traçage agréé par l’Assemblée générale en 2005, a-t-elle rappelé.  Avant de conclure, Mme Frankinet a indiqué que le succès de la réunion des experts gouvernementaux du mois prochain en vue d’assurer l’efficacité à terme de l’Instrument international de traçage pourra alimenter la Conférence d’examen du Programme d’action en 2018.  Il sera également important pour préserver et accroître l’efficacité de la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  La représentante a dit souhaiter une nouvelle résolution sur la base des objectifs de la note de la présidence lituanienne du Conseil de sécurité et des considérations qu’elle a elle-même mises en avant.  

M. JEREMIAH NYAMANE KINGSLEY MAMABOLO (Afrique du Sud) a estimé que le Programme d’action est le seul instrument universel disponible pour faire face au trafic des armes légères et de petit calibre.  Il a indiqué que le trafic illicite de ces armes alimente les conflits, les crimes et le terrorisme, tout en sapant le respect du droit international humanitaire et du droit international.  Il a aussi souligné que ce trafic a des conséquences dévastatrices sur la traite des êtres humains, le trafic de drogues et de certaines ressources naturelles.  Le représentant a par ailleurs assuré que l’Afrique du Sud a toujours milité pour la pleine mise en œuvre des mesures de désarmement appropriées dans les situations postconflit.  Il a en outre plaidé afin que les missions de maintien de la paix aient également un mandat spécifique concernant les armes légères et de petit calibre.  Il a aussi souhaité que des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) soient intégrés aux processus de consolidation de la paix.

M. ANTONIO GUMENDE (Mozambique) a dit qu’étant un pays vainqueur d’un conflit dévastateur, il y a 20 ans, le Mozambique connaît bien les terribles conséquences de l’accès et de l’utilisation illicites des armes sur les vies humaines, la sécurité et le développement.  Le Mozambique attache une grande importance aux actions énergiques pour prévenir et combattre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Le pays a adopté la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement, en particulier l’accent mis sur les liens multidimensionnels entre le développement, la paix et la sécurité. 

En dehors des réformes législatives, le Gouvernement a travaillé étroitement avec la société civile dans le cadre du Comité interministériel pour la prévention, la lutte et l’éradication du trafic illicite des armes légères et de petit calibre.  Le Mozambique est aussi partie prenante aux niveaux régional et international aux efforts pour atténuer les conséquences des armes à feu sur le développement.  Le représentant a indiqué qu’après avoir signé le Traité sur le commerce des armes, le Mozambique a commencé le processus national de ratification.  Il a estimé que l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 est l’occasion de recommander que la lutte contre la violence armée et le non-accès des acteurs non étatiques aux armes légères et de petit calibre doivent être maintenus comme partie intégrante des stratégies de développement économique durable.

M. DAVID ROET (Israël) a rappelé que son pays avait signé le Traité sur le commerce des armes l’an dernier avant d’adopter les lois nécessaires à sa mise en œuvre avec un système solide de contrôle des exportations d’armes.  Il a souligné le problème majeur que représente le trafic des ALPC au Moyen Orient, ces armes étant les préférées des terroristes.  Il a dit que l’Iran avait, pendant des années, déstabilisé et radicalisé le Moyen Orient et que, récemment, il avait intensifié sa campagne en fournissant des armes aux terroristes tels que les Houthis au Yémen, les milices shiites en Iraq, le Hezbollah au Liban et dans le Golan syrien, ainsi que le Hamas à Gaza.  L’été dernier, le Hamas a tiré 3 800 roquettes et obus à partir de Gaza, soit en moyenne un projectile toutes les 10 minutes, a-t-il constaté.  Il a prévenu que les petites armes continueraient à tuer des civils innocents tant que le Conseil de sécurité ne prendrait pas de mesures importantes pour garantir le respect des sanctions et des embargos, en particulier contre l’Iran.

Le représentant a aussi dénoncé le fait que les terroristes se sont emparés d’armes en profitant de l’instabilité en Iraq, en Syrie et au Yémen.  Il a déploré le recrutement d’enfants par ces groupes terroristes.  Après la chute de Mouammar Qadhafi, les arsenaux ont été pillés, a-t-il aussi rappelé en prévenant que 20 000 missiles terre-air se sont ainsi retrouvés aux mains des militants.  Par ailleurs, le trafic non maitrisé du « système portable de défense anti-aérienne», notamment au Kenya, préoccupe Israël, a dit M. Roet avant de demander à la communauté internationale de se pencher sur cette menace « réelle ».  Enfin, il a appelé le Conseil à prendre des mesures décisives contre les États qui arment, forment et hébergent les terroristes. 

M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a expliqué qu’afin de répondre de manière globale à l’impact des armes légères et de petit calibre sur la paix, la sécurité et le développement, une approche holistique s’imposait.  Elle doit tenir compte à la fois de l’offre et de la demande.  Du côté de la demande, il faut prendre en compte la relation entre la violence armée et le développement.  En 2006, la Suisse a lancé, aux côtés du PNUD, l’initiative de la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement.  Les 113 États soutenant cette initiative s’emploient à développer des mesures propres à réduire la violence armée, afin d’améliorer les perspectives de développement durable aux niveaux national, régional et mondial.  L’objectif actuel de la Déclaration de Genève est d’assurer que l’expérience acquise soit ancrée dans le programme de développement pour l’après-2015.

Du côté de l’offre, il faut améliorer la gestion du cycle de vie des armes et des munitions détenues par les gouvernements.  À cet égard, les instruments existants tels que les Directives techniques internationales sur les munitions et les Normes internationales sur le contrôle des armes légères, jouent un rôle important.  D’une part, ils contribuent à éviter que des stocks étatiques d’armes et de munitions aboutissent entre les mains de civils, de criminels et de groupes armés.  D’autre part, ils atténuent les risques d’explosions accidentelles dans les dépôts de munitions.  Une mauvaise gestion des stocks de munitions a des répercussions humaines et sécuritaires majeures et les mesures mises en œuvre au niveau international manquent de cohérence, a dénoncé le représentant qui a ajouté que pour cette raison, la Suisse organisera une réunion internationale à Genève en novembre afin d’identifier les étapes permettant d’améliorer la sécurité et la sûreté des stocks de munition conventionnelle.  En outre les efforts visant à réduire l’offre d’armes légères et de petit calibre sont cruciaux dans le cadre des situations postconflit et c’est la raison pour laquelle la Suisse soutient le mandat des opérations de maintien de la paix de l’ONU comprenant une approche standardisée à la gestion du cycle de vie des armes légères et de petit calibre, y compris les munitions.  Le représentant s’est félicité de ce que le rapport du Secrétaire général reconnaisse la dimension genre de la violence armée.  Il a exprimé le total engagement de son pays en faveur de l’universalisation et de la mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes.

M. ANDREAS RIECKEN (Autriche) a rappelé que son pays était partie à des instruments importants et qu’il est le siège de l’Arrangement de Wassenaar et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  À ce titre, a-t-il dit, Vienne est devenu la capitale de l’expertise mondiale en matière d’armes légères.  Il a indiqué que le Ministère autrichien de la défense coopère actuellement à la lutte contre la prolifération des armes légères en Bosnie-Herzégovine, en République de Moldova et au Sénégal.  Il a espéré que ce débat permettra de donner une nouvelle impulsion à cette lutte.  

M. FRANTISEK RUZICKA (Slovaquie) a espéré que le projet de résolution dont est saisi le Conseil de sécurité sera adopté.  La coopération internationale reste essentielle pour compléter les efforts nationaux et régionaux, a dit M. Ruzicka qui s’est félicité de l’augmentation du nombre des ratifications du Traité sur le commerce des armes.  Faisant le lien entre sécurité et lutte contre la prolifération des armes légères, le représentant de la Slovaquie a souligné l’importance de mettre en œuvre la résolution 2151 (2014) du Conseil de sécurité sur le renforcement du secteur de la sécurité des pays sortant de conflit.

M. ASOKE MUKERJI (Inde) a partagé les inquiétudes de la communauté internationale en ce qui concerne les incidences des transferts illicites des ALPC par les terroristes, les groupes armés illégaux et autres utilisateurs non autorisés.  Il a regretté que ce soient les civils innocents qui en pâtissent, en particulier les femmes et les enfants.  La disponibilité de ces armes, qui sont souvent délibérément fournies par des États, est l’une des raisons de la recrudescence du terrorisme dans de nombreuses régions, a-t-il déploré.  Il a demandé par conséquence la pleine mise en œuvre du régime de sanctions du Conseil de sécurité comme celui contre Al-Qaida.  Le représentant a ensuite vanté les mérites de la coopération internationale pour combattre la fourniture de ces armes.  Il a cependant noté les déficiences du Traité sur le commerce des armes qui affaiblissent notre capacité à traiter des causes majeures de l’instabilité. 

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) a estimé que le détournement des ALPC était lié à l’absence de réglementations fortes sur le commerce des armes, le contrôle des frontières, la corruption et la gestion des stocks.  Il a invoqué les trois piliers de la responsabilité de protéger que son pays soutient fermement, avant d’appeler à faire face à la menace des ALPC de manière globale.  Il faut toutefois permettre aux États de rester responsables de la réglementation sur le commerce de ces armes, a-t-il dit.  Dix ans après l’adoption du Programme d’action sur ces armes, il a regretté que celles-ci continuent à mettre en danger des vies, appelant dès lors à renforcer la coopération internationale pour mettre en œuvre ce Programme.  En ce qui concerne le Traité sur le commerce des armes, il a demandé de mettre les intérêts des importateurs et des exportateurs d’armes sur un pied d’égalité.  Il a aussi jugé impératif de mettre en œuvre des programmes de DDR nationaux, ainsi que la réforme des secteurs de la sécurité des pays touchés par les conflits.  

M. SABRI BOUKADOUM (Algérie) a mis l’accent sur les liens entre prolifération des armes légères et terrorisme international.  L’Algérie œuvre pour que, de part et d’autre de la Méditerranée, la question de la sécurité soit bien comprise, a-t-il insisté.  Il a estimé que le Programme d’action de l’ONU et l’Instrument international de traçage étaient plus pertinents que jamais.  Il a relevé aussi l’importance du Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d’armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions additionnels.  Une lutte efficace contre le trafic illicite d’armes doit comprendre des mesures concrètes dans les domaines économique, social, politique et sécuritaire.

M. THOMAS SCHIEB (Allemagne) a appuyé le projet de résolution présenté par la présidence lituanienne.  Il a attiré l’attention sur les résultats de l’examen de haut niveau des sanctions imposées par l’ONU qui a été parrainé par l’Allemagne, l’Australie, la Finlande, la Grèce et la Suède.  Il a aussi indiqué que dans le cadre du « Groupe des États intéressés aux mesures pratiques de désarmement », son pays facilite le dialogue entre les pays demandeurs d’assistance et les possibles donateurs.  L’Allemagne, a-t-il poursuivi, a, dans le cadre de sa présidence du G-7, décidé d’appuyer un projet pilote au Sahel sur l’amélioration de la coordination des contrôles, en partenariat avec l’Union africaine.  L’une des leçons a été qu’une coopération et une coordination étroites entre les nombreux acteurs nationaux et internationaux est « cruciale ».  L’Allemagne appuie aussi la mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes à travers plusieurs projets dans le monde, y compris par le biais du Fonds d’affection spéciale du Mécanisme de financement des Nations Unies pour la coopération en matière de réglementation des armements (UNSCAR).  Le représentant a conclu en soulignant l’urgence de tenir compte de l’évolution technologique dans le contrôle et le traçage des armes.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a salué la résolution 2117 du Conseil de sécurité qui met clairement en évidence la menace posée par les flux déstabilisateurs des ALPC.  Il a souligné la dimension régionale de ce problème, en faisant valoir ce que fait son pays pour y faire face dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  L’Italie est en outre prête à contribuer aux efforts menés dans ce domaine par le G7, dans le cadre d’une Conférence régionale avec les États et les organisations régionales du Sahel et de l’Afrique subsaharienne.  M. Lambertini s’est dit inquiet de la prolifération des armes classiques provenant du réseau libyen, notamment les systèmes portables de défense anti-aérienne.  La seule façon d’y faire face, à son avis, est de renforcer la capacité des forces positionnées aux frontières et celle de la police.  Il a indiqué que l’Italie était prête à apporter son aide à cet égard. 

L’Italie a aussi travaillé avec l’Union européenne pour l’élimination des ALPC et continuera à le faire, a-t-il assuré, insistant sur l’importance du traçage dans les pays affectés par les conflits.  Il a plaidé en faveur d’une plus grande clarté et uniformité dans ce domaine, expliquant que cela augmenterait l’efficacité de la lutte contre ce trafic.  En ce qui concerne le Traité sur le commerce des armes, il a estimé que l’inclusion de la prévention de la violence sexiste peut faire une différence importante pour les femmes.

M. ARTHUR ANDAMBI (Kenya) a parlé des mesures prises par son pays pour combattre le trafic d’APLC.  Il a expliqué que, du fait de son emplacement géographique, son pays avait beaucoup souffert du transfert de ces armes.  Il a mentionné à cet égard les attentats terroristes commis ces derniers temps, ainsi que l’insécurité et les activités criminelles qui touchent les petites communautés pastorales du nord du pays.  Il a signalé les lois adoptées pour lutter contre ce phénomène, comme la loi sur les armes à feu.  En outre, a-t-il ajouté, nous continuons de détruire les armes saisies pour éviter le risque de détournement et nous marquons les armes pour renforcer leur traçabilité.

Le Kenya cherche aussi à améliorer sa coopération avec les pays voisins pour éviter que les armes ne tombent entre les mains des groupes armés illégaux, notamment par le biais du Centre régional des armes de petit calibre et de la Communauté des États d’Afrique de l’Est.  Le Kenya mène également des opérations maritimes, a dit le représentant qui a cependant dit craindre la menace liée à l’instabilité en Somalie et au Soudan du Sud, et maintenant également au Yémen, risquant de saper les efforts kényans de lutte contre le trafic des ALPC. 

M. FEDERICO ALBERTO GONZÁLEZ FRANCO (Paraguay) a salué l’importance du rapport du Secrétaire général qui fait la synthèse des efforts de la communauté internationale.  Il a souligné l’importance de la coopération internationale ainsi que d’un mécanisme susceptible de renforcer cette coopération, en y incluant tous les acteurs concernés.  Il faut, a-t-il dit, améliorer la sécurisation des stocks d’armes et encourager la destruction des armes et munitions obsolètes ou confisquées.  Le représentant du Paraguay a aussi précisé que la majorité des victimes annuelles des armes légères sont d’abord victimes de situations ordinaires et non de conflits. 

M. JOON OH (République de Corée) a déclaré que le Traité « historique » sur le commerce des armes crée pour la première fois une norme mondiale pour lutter contre la prolifération illicite des armes légères.  Il s’est dit persuadé que l’application de bonne foi de ce Traité permettra de ralentir les flux des armes légères vers les zones de conflit ou vers les auteurs de crimes graves.  Il faut améliorer le partage des informations entre États pour renforcer le respect des embargos décrétés par le Conseil de sécurité.  Notant que la destruction est la solution privilégiée pour les stocks excédentaires, pour des raisons de sécurité mais aussi parce que c’est moins onéreux que leur stockage et l’entretien, le représentant a jugé utile d’apporter une aide aux pays qui le demandent.  Il a souligné l’importance « historique » de la résolution 2117 (2013) du Conseil de sécurité, la première de cet organe à porter sur les armes légères et à appeler au renforcement de la coordination de l’action menée aux niveaux national, sous-régional, régional et international.  

M. KAI SAUER (Finlande) a noté les effets négatifs du trafic des armes légères et de petit calibre à de nombreux égards, notamment sur les femmes et les filles.  Il a rappelé aux parties aux conflits leur responsabilité de protéger les civils, avant de rappeler aussi aux États leur responsabilité principale de protéger les droits de l’homme.  Il a dit que son pays soutenait les efforts de prévention et de lutte contre la prolifération de ces armes, par le biais des mécanismes tels que le Programme d’action et le Mécanisme de financement des Nations Unies pour la coopération en matière de réglementation des armements.

M. Sauer a aussi salué le Traité sur le commerce des armes, un texte qui entend notamment soutenir les régimes de sanctions et d’embargo sur les armes, a-t-il noté.  Estimant que ce Traité contient les meilleures normes possibles sur lesquelles un accord était possible sur le commerce des armes, il a cependant demandé de se mettre d’accord sur des normes encore meilleures et a encouragé les pays qui ne l’ont pas encore ratifié de le faire aussi vite que possible. 

M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) s’est félicité du nouveau projet de résolution proposé par la présidence.  Il a signalé que son pays avait mené une campagne de sensibilisation et de collecte d’armes, lancée par le Gouvernement et le Bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Croatie.  L’ONU a considéré que c’était une des meilleures campagnes de ce type, en raison du nombre important de citoyens participants et des nombreuses armes collectées.  La Croatie accorde une grande importance à la coopération internationale en la matière, a ajouté le représentant en mentionnant son rôle normatif de pionnier dans le Pacte de stabilité de l’Europe du Sud-Est.  Il a aussi mentionné la présence du Centre régional sur le contrôle des armes qui se trouve à Zagreb.

Passant au Traité sur le commerce des armes, M. Drobnjak a reconnu son importance majeure dans le contrôle de l’utilisation des ALPC, avant de rappeler que son pays avait été un des premiers à le ratifier.  Nous participons activement aux activités de sensibilisation de l’Union européenne sur ce texte, a-t-il indiqué, en disant attacher une grande importance à sa mise en œuvre tant aux niveaux régional qu’international.  Enfin, il a souligné l’importance de la parité entre les sexes dans la mise en œuvre de ce texte, ainsi que du rôle de la société civile.  Les femmes doivent participer à tous les stades des processus de paix, a-t-il aussi recommandé.

M. VLAD LUPAN (République de Moldova) a souligné que les tendances récentes en matière de technologies ont des implications importantes sur la façon dont la question des armes légères et de petit calibre doit être traitée à l’avenir.  Ces technologies apportent de nouveaux défis et compliquent les efforts de traçage mais elles peuvent aussi affiner la gestion des stocks et les capacités de marquage, d’enregistrement et de traçage.  Le représentant a par exemple cité les technologies d’identification par fréquence radio ou biométrique.  Il a rappelé qu’un certain nombre d’États avait exprimé la nécessité de discuter durant la deuxième réunion des experts gouvernementaux de l’écoulement des armes légères et de petit calibre sur le marché illégal, y compris dans les mains des terroristes, des acteurs non étatiques et autres entités inconnues et de prendre des mesures adéquates de contrôle sur les armes et leur marquage, transfert et traçage.  Cela nous permettrait de voir comment faire en sorte que le Programme d’action et l’Instrument international de traçage restent d’actualité et veiller à leur mise en œuvre continue, totale, complète et effective. 

Mme GILLIAN BIRD (Australie) a dit que les femmes et les filles étaient les principales victimes de la prolifération illicite des armes légères.  Elle a estimé que le Conseil de sécurité pourrait faire davantage, en permettant aux mandats des missions politiques spéciales et missions de maintien de la paix de surveiller les embargos.  Le Conseil de sécurité peut aussi améliorer l’efficacité de ses embargos, a-t-elle dit, avant d’appeler à mieux examiner les tendances et les acteurs du trafic des armes.  Le système de l’ONU est mieux à même de renforcer les capacités nationales de gestion des stocks, a-t-elle estimé.  Elle a aussi appelé au renforcement des législations et à une meilleure coordination de l’action menée aux niveaux national, sous-régional, régional et international.

M. ABDERRAZZAK LAASSEL (Maroc) a souligné les liens étroits entre le terrorisme, la criminalité transnationale, la traite des êtres humains et le trafic d’armes dans la région du Sahel.  Il a dit la nécessité d’une coopération internationale et régionale visant à renforcer les capacités des États du Sahel en matière de renseignement et contrôle des frontières, pour mieux faire face aux conséquences du trafic d’armes provenant de la Libye.  Il a rappelé que le Royaume du Maroc a signé en 2006 la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement.  Il a défendu le droit des États d’importer des armes pour leur légitime défense.  

M. KAREL VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a encouragé le Conseil de sécurité à adopter le projet de résolution à l’examen.  Il a souligné le coût humain du commerce illicite, de la mauvaise utilisation et de l’accumulation des armes légères, qui représente à ses yeux un « mal public mondial ».  S’agissant du Traité sur le commerce des armes, il a salué ce « grand pas en avant » ainsi que l’inclusion d’un système de contrôle des exportations.  Il a demandé à tous les signataires de faire de la première Conférence des États parties un succès.  Il a par ailleurs appelé à aborder la question des ALPC de manière globale, en tenant compte du fait que la disponibilité de ces armes alimente les conflits et menace le développement social et humain.  La présence de ces armes dans la société peut causer des tensions sociales, a-t-il aussi prévenu en plaidant en faveur du renforcement de l’état de droit et de l’amélioration des conditions de vie.  Il faut aussi améliorer les réformes du secteur de la sécurité dans les pays sortant de conflit, a-t-il recommandé. 

M. TIGRAN SAMVELIAN (Arménie) a estimé que l’accumulation excessive, la prolifération non contrôlée et le trafic illégal des armes légères et de petit calibre posaient une menace sérieuse à la paix et sapaient les efforts en vue de garantir une sécurité globale et indivisible.  Dans cet esprit, a-t-il dit, l’Arménie demeure engagée en faveur d’une mise en œuvre pleine et efficace du Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre.  Il s’est dit convaincu qu’un renforcement des mécanismes régionaux et sous-régionaux des armes légères, avec la participation de toutes les parties intéressées contribuerait à promouvoir un meilleur contrôle de ces armes.

Le délégué a souligné en outre l’importance de prendre des mesures nécessaires en vue de prévenir l’exportation des armes légères et de petit calibre vers des pays où subsiste un risque évident de violer ou étouffer les droits de l’homme et les libertés fondamentales, y compris le droit des peuples à l’autodétermination.  Il a rappelé, qu’en collaboration avec les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), une table ronde avait été organisée en octobre de l’année dernière à Erevan en vue d’aider l’Arménie à élaborer sa stratégie nationale sur les armes légères et de petit calibre.

Mme KATERINA BILA (Ukraine) a appelé tous les États Membres à ratifier le Traité sur le commerce des armes.  Elle a relevé qu’avant que l’est de l’Ukraine ne soit occupé par la Fédération de Russie, ce pays avait fait rentrer des armes, y compris des armes légères et de petit calibre, dans la République autonome de Crimée.  Elle a indiqué qu’au cours de la période 2014-2015, les groupes armés illégaux prorusses, en coordination avec les troupes russes, ont pris le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, créant ainsi un passage illégal pour le transfert des armes légères et de petit calibre en direction du territoire ukrainien.  Elle a affirmé que la majorité de ces armes sont transférées vers Donetsk et Lougansk sous le couvert de convois humanitaires.  Elle a fait mention de la neutralisation d’un groupe armé rebelle à Donetsk il y a une semaine, ajoutant que cette opération avait permis de saisir un lance-grenades de marque UBGL-34, une immatriculation, a-t-elle indiqué, propre à l’arsenal russe, et qui n’existe pas dans celui de l’Ukraine.  La représentante a affirmé que des autorités russes avaient fait état de leur volonté de déployer des armes nucléaires en Crimée.  Elle a prié la communauté internationale de rester attentive à cette question.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a souligné l’importance de renforcer les capacités nationales des États dans le contrôle des armes.  Il a estimé que les armes légères constituent à la fois un symptôme et un facteur de l’insécurité.  Quelque 900 millions d’armes légères sont en circulation dans le monde, s’est-il alarmé, ajoutant que le commerce des armes est un commerce lucratif qui multiplie les capacités de nuisance des groupes terroristes et des rebelles.  Soulignant l’importance de la mise en œuvre du Programme d’action, le représentant a jugé tout aussi essentiel le respect des embargos du Conseil de sécurité.  Il a insisté sur le fait que chaque transfert d’armes autorisé par un État est « une énorme responsabilité internationale ».  Il a espéré que le nouveau Traité sur le commerce des armes constituera un outil supplémentaire pour réduire la présence d’armes dans les zones de conflit.  

M. AMR ABOULATTA (Égypte) a déclaré qu’il était vital que la communauté internationale entreprenne des efforts pour traiter de la menace terroriste et de la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre.  Le représentant a préconisé la stricte mise en œuvre des sanctions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2214 (2015) sur la Libye et la résolution 2016 (2015) sur le Yémen.  Il a demandé la mise en œuvre du Programme d’action et préconisé l’augmentation de l’aide internationale aux États les plus affectés à la fois par le terrorisme et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  À cet égard, il a jugé important de souligner que les efforts de développement et la lutte contre la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre vont main dans la main.  L’investissement dans le développement, la réhabilitation après-conflit, le renforcement des capacités et la création d’institutions fortes concourent à la lutte contre la prolifération illicite d’armes.  Le représentant a demandé un soutien aux gouvernements engagés dans la lutte contre le terrorisme et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  La communauté internationale devrait veiller à ce que ces gouvernements ne soient pas désavantagés par rapport à leurs adversaires terroristes et criminels.

M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a indiqué qu’en mai 2010, le Gouvernement de la Serbie a adopté une stratégie de contrôle des armes légères et de petit calibre pour la période 2010-2015.  Une stratégie considérée comme un accomplissement majeur dans l’optique de la formulation d’une approche globale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre.  Il a en outre noté qu’en ce qui concerne les exportations d’armes, tous les critères du Code de conduite de l’Union européenne en matière d’exportation d’armements sont incorporés dans la nouvelle loi nationale en matière d’exportation et d’importation d’armes et d’équipements militaires.  Cette loi qui fut adoptée par l’Assemblée nationale serbe en octobre 2014 répond à la fois aux standards de l’Union européenne et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a-t-il encore souligné.  Il a ajouté que cette loi est aussi accompagnée par des contrôles douaniers renforcés, permettant ainsi de renforcer la surveillance et la lutte contre le trafic illicite des armes légères.  Il a déclaré qu’une campagne est en cours en ce moment en Serbie en vue de légaliser l’usage des armes et des munitions, une campagne s’étalant du 4 mars au 4 juin 2015.  Il a en outre indiqué que des chiffres du Ministère de l’intérieur font état de 2 251 armes qui seraient passées de l’illégalité au circuit légal au cours des deux premiers mois de cette campagne.  

M. CHAYAPAN BAMRUNGPHONG (Thaïlande) a indiqué que la principale préoccupation réside dans le fait que, souvent, les femmes et les enfants sont de manière disproportionnée les premières victimes des conflits armés et des situations d’après-conflit.  Pour résoudre ce problème, les données sur le genre doivent toujours être prises en considération à la fois dans les questions géographiques et thématiques à l’ordre du jour du Conseil, en particulier dans le cadre de la protection des civils.  Dans le même temps, les femmes doivent être encouragées à participer à la planification et à la mise en œuvre des mesures de lutte contre le commerce illicite, le transfert et l’utilisation illégale des armes légères et de petit calibre.  Le rôle des femmes devrait être reconnu comme « agent de changement » et « médiateur ».  Compte tenu de la nature multidimensionnelle des causes et des conséquences néfastes des armes légères, la communauté internationale a l’obligation de renforcer la collaboration et la coordination par les divers cadres multilatéraux pour enrayer la prolifération des armes légères et promouvoir des actions responsables de la part des États.

Les mesures prises pour la mise en œuvre du Traité sur le commerce des armes et du Programme d’action doivent être complémentaires.  Les doublons et les fardeaux inutiles imposés aux petits États, qui ne sont même pas grands producteurs ou importateurs d’armes, doivent être évités.  Les armes à feu à usage civil doivent aussi être réglementées à la fois dans le processus d’enregistrement et de transfert.  Les approches centrées sur l’homme doivent être la base de toute politique.  La sensibilisation à la gravité et à l’urgence de la question doit se faire auprès de la société civile.  Le représentant n’a pas caché les défis comme les nouvelles routes pour le commerce des armes illicites, dont le transport maritime.  Par conséquent, le partage d’informations entre les autorités concernées et le renforcement des capacités jouent un rôle crucial dans la coopération transfrontalière.  Pour le renforcement des capacités des experts, le représentant a souligné le rôle important que peuvent jouer les centres régionaux pour la paix et le désarmement des Nations Unies, dont les programmes de formation sur mesure répondent aux besoins spécifiques de chaque région et de chaque pays.

M. NIKOLA IVEZAJ (Monténégro) a dit que nous pouvions faire beaucoup de progrès grâce à une meilleure coopération entre États.  Le Monténégro est fier d’avoir ratifié le Traité sur le commerce des armes dès août 2014, figurant ainsi parmi les 50 premiers pays.  Cette ratification traduit l’ambition du pays de promouvoir un commerce responsable des armes et de mettre fin au trafic illicite.  Le représentant a jugé que beaucoup reste à faire pour renforcer les capacités et les législations nationales dans le contrôle des armes.  Le Monténégro a développé une législation nationale en phase avec les ambitieuses normes européennes et tous les documents internationaux pertinents, a affirmé le représentant.   

M. JEAN-FRANCIS R. ZINSOU (Bénin) a déclaré que la communauté internationale doit intensifier ses efforts pour endiguer le flux des armes légères et de petit calibre et détruire les stocks illicites.  Le représentant a ajouté que l’un des principaux défis à relever dans l’immédiat devra être la mise en place d’un système en vue de l’harmonisation des différents projets et programmes entre le Traité sur le commerce des armes et les mécanismes existants, en particulier le Programme d’action et l’Instrument international de traçage.  La réalité est que très peu d’États en Afrique, y compris le Bénin, maîtrisent ces instruments notamment les techniques de traçage des armes et même de tenue de registre.  L’accent devra être davantage mis sur une coopération active et une assistance efficace aux fins du renforcement des capacités et des compétences nationales. 

Le représentant a estimé que, pour ce faire, les prochaines rencontres internationales telles que la réunion des experts gouvernementaux, la réunion biennale des États de la mise en œuvre du Programme d’action et la première réunion des États parties au Traité sur le commerce des armes, devront être mises à profit pour évaluer de façon exhaustive le dispositif international actuel concernant les armes légères et de petit calibre.  M. Zinsou a en outre suggéré qu’un accent tout particulier soit mis sur l’état de la coopération et de l’assistance aux pays en développement en matière d’enregistrement, de tenue de registre des armes et des munitions, de contrôle aux frontières, de transferts d’armes et de munitions, de maîtrise des techniques de traçage et de gestion de stock d’armes, qui sont autant de secteurs dont la gestion inefficace ou la défaillance est à la base de la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre.

M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a affirmé que l’adoption de la résolution 2117 (2013) du Conseil de sécurité avait constitué une étape très encourageante sur la voie de la lutte contre le fléau de la prolifération illicite et l’accumulation des armes légères et de petit calibre.  Le représentant a prôné une approche intégrée de la communauté internationale pour répondre de façon efficace aux défis posés par ces armes. 

M. Donoghue a dit appuyer l’inclusion des questions liées aux armes légères et de petit calibre lorsque des mandats de maintien de la paix sont examinés.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’inclure également les munitions dans les systèmes de contrôle de la communauté internationale.  L’Irlande, a-t-il poursuivi, reconnaît que les femmes ont été, et continuent d’être, une puissante force de changement en ce qui concerne le désarmement, la non-prolifération et le contrôle des armements.  Le représentant s’est félicité du fait que l’étude globale menée actuellement sur la résolution 1325 (2000) abordera également l’impact des armes légères sur les femmes touchées par le conflit.

M. LEVENT ELER (Turquie) a estimé que le commerce illicite et l’accumulation excessive des ALPC constituent une menace grave à la paix et à la sécurité internationales, sans préjudice du droit légitime des États Membres à leur légitime défense.  Il a soutenu les efforts visant à éradiquer ce problème tant sur le plan international qu’au niveau national.  La Turquie, a-t-il indiqué, met en œuvre ses politiques et stratégies en conformité avec le droit international et respecte les résolutions du Conseil de sécurité, notamment celles relatives à la production, l’exportation et le transfert des ALPC.  La Turquie a aussi signé le Traité sur le commerce des armes. 

Le représentant a reconnu l’importance pour le Conseil de sécurité de s’intéresser aux ALPC comme question relevant de la lutte contre le terrorisme, des conflits régionaux, ainsi que de la protection des civils, des femmes et des enfants dans les conflits armés.  Les mesures prises sur cette question par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité se complètent, a-t-il ajouté.  Il a dit accorder une grande importance à la mise en œuvre du Programme d’action et de l’Instrument international de traçage.  Enfin, il a plaidé en faveur du renforcement de la coopération internationale.

Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie a estimé que la délégation de l’Ukraine utilisait tous les prétextes possibles pour faire des insinuations.  Kiev, a-t-il dit, fait preuve d’un manque de volonté manifeste pour mettre en œuvre le train de mesures de l’Accord de Minsk, surtout la partie politique.  La partie ukrainienne préfère utiliser toutes les armes dont elle dispose pour cibler des villes du Dombass, a encore accusé le représentant.

Son homologue de l’Ukraine a affirmé que son gouvernement se conforme pleinement à l’Accord de Minsk contrairement à la Fédération de Russie et aux forces qu’elle soutient.  L’Ukraine tient à la disposition des États des preuves photographiques de la présence d’armes légères en provenance de la Fédération de Russie sur le sol ukrainien.  

 

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