En cours au Siège de l'ONU

Forum des Nations Unies sur les forêts - Onzième session,
6e et 7e séances – matin & après-midi
ENV/DEV/1518

Débat de haut niveau du Forum sur les forêts: des États Membres demandent la création d’un fonds mondial en faveur de la gestion durable des forêts

  .Le Forum des Nations Unies sur les forêts a tenu, aujourd’hui, en présence de nombreux ministres chargés de cette question, un débat de haut niveau sur l’arrangement international sur les forêts au-delà de 2015, dont les modalités sont définies dans un projet de déclaration ministérielle et un projet de résolution qui devraient être adoptés respectivement demain, 14 mai, et vendredi, 15 mai.

« Nous sommes exceptionnellement bien placés pour un solide arrangement international sur les forêts », a déclaré le Président du Forum, M. Noël Nelson Messone, du Gabon, à l’ouverture de ce débat.  Souhaitant que la déclaration ministérielle soit « énergique », il a plaidé pour « l’intégration de la question des forêts » dans le programme de développement pour l’après-2015 dont l’adoption aura lieu lors du Sommet de septembre prochain.

La soixantaine de délégations qui se sont exprimées aujourd’hui ont partagé ce point de vue, à l’instar du Ministre de l’agriculture de la Lettonie, intervenant au nom de l’Union européenne, qui a demandé un arrangement plus « stratégique ».  Un certain nombre d’entre elles ont également réclamé la création d’un fonds mondial pour les forêts afin d’assurer la bonne mise en œuvre du futur arrangement.

Constatant « l’aversion » exprimée lors des négociations pour une augmentation du financement de la gestion durable des forêts, le Ministre adjoint de l’agriculture, de la forêt et de la pêche de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a ainsi plaidé pour l’établissement d’un tel fonds.  « La réticence à l’égard de cette idée n’élimine pas le besoin de fournir aux pays en développement des ressources additionnelles », a-t-il dit.

Même son de cloche du côté de la délégation de la Malaisie, qui, par la voix de son Ministre adjoint des ressources naturelles et de l’environnement, a souligné que les pays développés devraient apporter aux pays en développement une « aide financière d’envergure », en raison du coût « immense » de la gestion durable des forêts.

Son homologue du Sénégal a, pour sa part, indiqué que la transition vers une économie durable, sobre en carbone, exigeait un accroissement des investissements et des ressources financières.  Le Ministre du développement durable, de l’économie forestière et de la pêche du Congo a estimé, quant à lui, qu’il était « urgent de créer un fonds » pour soutenir l’effort mondial en matière de développement forestier et parvenir à un « Forum plus solidaire ».

Les moyens de renforcement du Forum ont été également abondamment discutés par les délégations.  La représentante de la Norvège a affirmé que le Forum occupait une position adéquate au sein du système des Nations Unies mais qu’il pouvait encore gagner en pertinence et en efficacité.  « Il est important que nous regardions en dehors de la communauté forestière », a-t-elle dit.

Le délégué de l’Afrique du Sud, appuyé par le délégué du Suriname, a plaidé en faveur du renforcement des capacités du Secrétariat du Forum car, a-t-il fait remarquer, il est impossible que ce Secrétariat puisse s’acquitter de tâches sans disposer de moyens supplémentaires.

Appuyé par son homologue du Maroc, le délégué de la France a souhaité que le Forum « ne se fourvoie pas dans des débats qui ont trop duré » et veille à renforcer la coordination des acteurs concourant à la gestion durable des forêts.  La création d’une Assemblée des Nations Unies sur les forêts doit être dûment considérée, a estimé, pour sa part, le délégué de Madagascar.

Les États Membres ont saisi l’occasion de ce débat de haut niveau pour détailler les efforts entrepris au niveau national contre la déforestation et souligner le rôle vital des forêts, le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation de l’Allemagne allant jusqu’à parler du « lien émotionnel » entre son pays et les forêts.

Rappelant la tenue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris en décembre prochain, le représentant de Samoa a indiqué que les forêts jouaient un rôle essentiel pour limiter les conséquences dévastatrices des cyclones dans son pays.  « Les forêts sont les gardiennes de la stabilité climatique », a affirmé le délégué de l’Italie, pays qui compte, a-t-il précisé, un nombre sans précédent de 200 arbres par habitant.

Plusieurs délégations, dont celle de la Bolivie, ont mis l’accent sur la nécessité de lutter contre une vision « extractrice, individualiste et prédatrice » des forêts.  « Le capitalisme est responsable de la destruction des ressources naturelles », a dénoncé le représentant du Venezuela, tout en appelant de ses vœux une économie plus respectueuse de la Terre nourricière.

Le Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra son segment de haut niveau demain, jeudi 14 mai à 10 heures.  Il tiendra deux tables rondes ministérielles, avant de poursuivre son débat de haut niveau et d’adopter la déclaration ministérielle.

THÈME « L’AVENIR DE L’ARRANGEMENT INTERNATIONAL SUR LES FORÊTS QUE NOUS VOULONS »

Déclaration liminaire

M. MARTIN SADJIK (Autriche), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné que 50% de la surface de son propre pays était couverte par les forêts.  Il a salué le rôle du Forum des Nations Unies sur les forêts, organe indispensable du système de l’ECOSOC, qui a réussi, depuis 2000, à « donner plus de présence aux forêts dans l’ordre du jour mondial ».

M. Sadjik a rappelé l’importance du principe de complémentarité pour assurer la cohérence et les synergies dans le système de l’ECOSOC, notamment sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux liés aux forêts.  Le Forum, a-t-il ainsi noté, a contribué à intégrer les bienfaits multiples des forêts dans le cadre général du programme de développement durable.

L’ECOSOC, qui a entrepris de vastes réformes pour mieux coordonner les politiques à travers les débats de haut niveau, va gérer la transition vers le programme de développement pour l’après-2015 et le passage des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aux objectifs de développement durable (ODD), a expliqué le Président.

« À cette croisée des chemins, les institutions devront s’adapter à tous les niveaux », a averti M. Sadjik, en préconisant « un changement radical des mentalités, une vision claire et précise et un leadership résolu ».

Déclarations générales

M. BHEKI CELE, Ministre adjoint de l’agriculture, des forêts et de la pêche de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l’importance d’un engagement « honnête » en faveur d’une gestion durable des forêts.  Il a indiqué que le futur arrangement international sur les forêts devrait consister en des mesures concrètes et tangibles visant à remédier aux faiblesses liées à la mise en œuvre et au financement de cet arrangement.  En dépit de « l’aversion » constatée lors des négociations sur le renforcement du financement de la gestion durable des forêts, il a plaidé pour l’établissement d’un fonds mondial pour les forêts.  La réticence vis-à-vis de cette idée n’élimine pas le besoin d’appuyer les pays en développement et de leur fournir des ressources additionnelles en vue d’une gestion améliorée des forêts, a-t-il dit.  M. Cele a également plaidé en faveur du renforcement des capacités du Secrétariat du Forum.  Il a souligné qu’il était impossible que ce Secrétariat puisse s’acquitter de ses tâches sans moyens supplémentaires.  Enfin, M. Cele a souhaité que le futur arrangement ait une incidence positive pour qu’il soit intégré dans le programme de développement pour l’après-2015.

M. JĀNIS DŪKLAVS, Ministre de l’agriculture de la Lettonie, s’exprimant au nom de la délégation de l’Union européenne, a recensé les étapes décisives franchies depuis la création du Forum des Nations Unies sur les forêts, comme l’adoption d’un instrument juridique non contraignant sur tous les types de forêts.  Malgré ces efforts, la déforestation et la dégradation forestière continuent à un rythme alarmant, a-t-il constaté, en notant que les causes principales se situent en dehors du secteur forestier.  Il a cité notamment l’utilisation des terres forestières à d’autres fins comme par exemple l’agriculture, l’exploitation des mines et l’urbanisation, activités qui détruisent les forêts.  Il y a aussi le problème des mauvaises pratiques de gestion des forêts, a-t-il ajouté.  Le Ministre a aussi dénoncé la fragmentation de la politique des forêts, ainsi que le manque d’application de la loi dans ce domaine.  La déclaration ministérielle que le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) adoptera demain est l’occasion de renouveler notre engagement ferme en faveur d’une gestion durable des forêts, a-t-il estimé, en souhaitant voir un accord qui se concentre sur la gestion durable des forêts et la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts.  Le Ministre a également prôné un accord qui soit plus stratégique.  Il a fait valoir les avantages d’une gestion durable des forêts.  Les forêts, a-t-il expliqué, offrent une base à une économie basée sur le biologique qui contribue au développement, à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance.

Renforcer la gouvernance des forêts est une condition préalable, a-t-il précisé, en plaidant, à cet égard, en faveur d’une participation des grands groupes de la société civile.  Il a donné l’exemple du Plan d’action de l’Union européenne sur les lois, la gouvernance et le commerce relatifs aux forêts, dont la mise en œuvre qui a permis de mettre en place des partenariats avec des pays producteurs de bois afin d’améliorer la gouvernance des forêts.  M. Dūklavs a souligné l’importance et la valeur ajoutée des processus intergouvernementaux tels que le FNUF, afin de développer des politiques holistiques et cohérentes.  Le Ministre letton de l’agriculture a ensuite indiqué ce que fait son pays dans le domaine des forêts qui recouvrent plus de la moitié de son territoire.  La politique adoptée en la matière se base sur les principes de gestion durable des forêts, avec l’aide de l’État pour soutenir le développement de ce secteur, ainsi que la participation de toutes les parties prenantes, a-t-il indiqué.

M. CHRISTIAN SCHMIDT, Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, de l’Allemagne, a expliqué la grande importance des forêts pour son pays qui est pourtant hautement industrialisé.  Il a appelé à aller au-delà de l’analyse des risques qui se posent dans ce domaine pour examiner de plus près le potentiel auto-renouvelable des forêts pour l’humanité, à condition qu’elles soient gérées de manière durable.  Il a mentionné l’importance du bois non seulement comme matériau de base renouvelable utile dans le secteur de la construction, mais aussi comme source d’énergie ou comme ressources pour des produits innovants.  Il a également souligné les grands services que rendent les forêts en termes d’écosystème.

En Allemagne, a indiqué le représentant, nous avons placé le secteur des forêts et de la sylviculture au cœur de notre stratégie nationale pour l’économie verte.  Il a donc apprécié que la gestion durable des forêts ait été incluse expressément dans les projets d’objectifs de développement durable, ainsi que dans de nombreux thèmes relatifs aux forêts.  Il a conseillé au FNUF d’initier un dialogue avec d’autres processus internationaux, dans le but d’une meilleure cohérence.  Avant de conclure, il s’est dit en faveur d’un instrument juridique international contraignant en matière de gestion durable des forêts, tout en estimant qu’à cette fin, le programme de développement pour l’après-2015 pourrait être le cadre adéquat.

M. KĘSTUTIS TREČIOKAS, Ministre de l’environnement de la Lituanie, très préoccupé par le déboisement et la dégradation des forêts, a souhaité davantage de cohérence dans les politiques forestières mondiales.  Il a proposé d’adopter une planification stratégique assortie d’objectifs et d’échéanciers précis et concrets.  Pour sa part, la Lituanie a mis en œuvre une large gamme d’activités qui ont permis à la superficie des forêts d’augmenter de 2%.  Aujourd’hui, a assuré M. Trečiokas, la couverture forestière représente un tiers du territoire national.

Le Ministre s’est dit convaincu qu’un dialogue à l’ONU, avec la participation de tous les secteurs liés aux forêts, est essentiel pour encourager une gestion durable des forêts après 2015 avec un financement adéquat.

M. MUSHAHID ULLAH KAHN, Ministre pour les changements climatiques du Pakistan, a rappelé le rôle important des forêts pour le bien-être des populations et la nécessité d’intégrer la planification de la forêt dans l’architecture d’ensemble du développement.  Pour lui, le futur arrangement international sur les forêts doit guider la gestion, la conservation et le développement durable des forêts.  Le FNUF, a insisté M. Khan, est la seule instance intergouvernementale qui traite des questions et des difficultés liées à la gestion durable de tous les types de forêts.

À cette fin, a-t-il assuré, le Gouvernement pakistanais prend beaucoup de mesures dans le droit fil du futur arrangement et s’acquitte de ses obligations puisqu’il est parvenu à 30% de zones protégées.  Le pays a également réalisé des progrès dans le cadre de l’initiative des Nations Unies « REDD+ ».  Toutefois, a averti le Ministre, il ne sera pas possible de parvenir aux objectifs de développement mondiaux sans les moyens adéquats de mise en œuvre.  C’est pourquoi il a appuyé la création d’un fonds mondial sur les forêts.  Enfin, il a estimé qu’il faudrait envoyer un message clair à la prochaine Conférence de Paris sur les changements climatiques, en faveur d’un engagement international renforcé traitant des questions forestières de façon holistique.

M. ROBERT PICKERSGILL, Ministre de l’eau, des terres, de l’environnement et du changement climatique de la Jamaïque, a indiqué que son pays était en train de mettre à jour son plan national relatif aux forêts en vue d’une approche mieux coordonnée et plus stratégique.  Son gouvernement, a-t-il dit, est déterminé à mettre en œuvre les politiques permettant de consolider les tendances positives enregistrées dans son pays.  « Ces 16 dernières années, la couverture forestière a augmenté de 0,41% par an », a-t-il fait remarquer.  En tant que petit État insulaire en développement, a-t-il rappelé, la Jamaïque fait face à des défis considérables en ce qui concerne la gestion durable de ses ressources naturelles.  Enfin, le Ministre s’est dit encouragé par les efforts entrepris tant au niveau national qu’au niveau international en vue de l’adoption d’une approche plus holistique en ce qui concerne la gestion durable des forêts.  « Nous sommes à la croisée des chemins », a-t-il conclu.

Mme KADIATOU N’DIAYE, Ministre de l’environnement, des eaux et des forêts de la Guinée, a déclaré que dans son pays, les forêts classées et les forêts urbaines et péri-urbaines connaissaient une dégradation très poussée sous les effets conjugués des feux de brousse, des défrichements, de l’exploitation abusive du bois, du surpâturage et de la présence de plus de 600 000 réfugiés libériens, sierra-léonais et ivoiriens sur le territoire de Guinée pendant plus de 20 ans.  Son gouvernement, a-t-elle indiqué, s’était engagé, dans le cadre de son plan stratégique de la conservation de la diversité biologique 2011-2020, à augmenter la couverture en aires protégées afin qu’elle représente 25% du territoire national.  Enfin, la Ministre a émis l’espoir du Forum d’un appui auprès des institutions de financement et donateurs « pour relever les défis actuels ainsi que l’obtention de moyens visant à mettre en œuvre tous les objectifs et cibles environnementaux ayant trait à la gestion durable des forêts ».

M. ABDOULAYE BALDE, Ministre de l’environnement et du développement durable du Sénégal, a souligné l’impérieuse nécessité de mettre en place des politiques de gestion durable des forêts, fondées sur l’implication et la responsabilisation effective des collectivités locales et des populations.  Rappelant que la transition vers une économie durable, sobre en carbone, exigeait un accroissement des investissements et des ressources financières, le Ministre s’est dit en faveur de l’adoption de mécanismes financiers adéquats, « notamment un fonds mondial consacré essentiellement au financement de la gestion durable de tous les types de forêts ».  Il a également plaidé pour le maintien du Forum comme organe subsidiaire du Conseil économique et social.  Enfin, M. Balde a rappelé les initiatives prises par le Sénégal dans le cadre de la nouvelle politique nationale de développement, dénommée « Plan Sénégal émergent ».

Mme CHARITY CHRISTABEL NGIMBU, Ministre des terres, des ressources naturelles et de la protection de l’environnement de la Zambie, a indiqué que son pays avait mis en place des mesures pour garantir la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles et, notamment, des plantations forestières.  Pour réduire le déboisement et la dégradation des forêts, la Zambie a adopté une politique forestière nationale.  Pour la Ministre, la préparation du programme de développement pour l’après-2015 doit être l’occasion de renforcer les synergies avec le FNUF.  De même, le futur arrangement sur les forêts devrait tenir compte des besoins particuliers des pays en développement enclavés, des PMA et de ceux dont la couverture forestière est faible, et permettre de renforcer les partenariats des grands groupes sur les forêts pour aider les communautés qui dépendent des forêts, notamment les femmes et les jeunes.

Mme Ngimbu a jugé utile que l’instrument juridique non contraignant soit appliqué par de nombreux pays.  Elle a insisté sur le fait que le nouvel arrangement puisse s’appuyer sur des mécanismes de financement solides.  Enfin, elle a préconisé « des mesures non discriminatoires appuyées par l’ensemble des pays » et estimé que « les barrières tarifaires devraient être réduites au minimum, voire annulées ».

M. OSEA NAIQAMU (Fidji) a souhaité que le FNUF montre la voie à suivre pour réaliser l’avenir que nous voulons pour nos forêts, afin de renforcer la contribution de celles-ci aux objectifs de développement durable qui seront définis en septembre prochain.  Il a indiqué que son pays continuerait à soutenir le travail du FNUF dans la mise en œuvre de ce qui a été agréé et pour parvenir à atteindre les quatre objectifs mondiaux sur les forêts.  L’instrument juridique non contraignant sur tous les types de forêts pour l’après-2015, a-t-il souhaité, doit être inclusif et dynamique.

Il faudrait davantage de ressources pour promouvoir un tel instrument auprès de nos partenaires, a fait remarquer le représentant.  Il a conseillé de prévoir des moyens efficaces de mise en œuvre pour relever les défis qui se posent aux petits États insulaires en développement (PEID).  Il a prôné, à cet égard, la création d’un fonds mondial sur les forêts et souligné l’importance d’établir une base de financement sur les forêts.  À Fidji, a-t-il ajouté, le Gouvernement a alloué des ressources pour mettre en œuvre des projets de gestion durable des forêts et de la sylviculture.  Il a reconnu qu’il était nécessaire de faire participer à ces projets des acteurs tels que les ONG, le secteur privé et les agences internationales.

M. HENRI DJOMBO, Ministre du développement durable, de l’économie forestière et de la pêche du Congo, a regretté que « le Forum reste une instance sans engagement ».  Pour M. Djombo, il faudrait établir un arrangement international nouveau pour donner plus de visibilité aux forêts au niveau mondial.  Il a donc proposé « la mise en place d’un programme mondial sur les forêts, à l’instar du Programme des Nations Unies pour l’environnement ».  Il est temps maintenant de passer à l’action, a-t-il insisté.

« Nous avons également besoin d’un organe exécutif dynamique pour la mobilisation des moyens financiers et la mise en œuvre des projets sur le terrain », a poursuivi M. Djombo.  Il faudrait parvenir à « un accord sur la base duquel les pays s’engageront pour la gestion durable des forêts ».  À cette fin, les forêts doivent constituer « un axe prioritaire du programme de développement pour l’après-2015 », a-t-il ajouté. 

En outre, le Ministre a estimé que « le mécanisme REDD+ mérite d’être simplifié et d’être plus inclusif ».  Après avoir plaidé en faveur du renforcement de la coopération avec les organismes régionaux et sous régionaux, il a estimé qu’il était « urgent de créer un fonds mondial pour les forêts » pour soutenir l’effort mondial en matière de développement forestier, et de parvenir à « un Forum renforcé plus solidaire ».

M. RALAVA BEBOARIMISA, Ministre de l’environnement, de l’écologie, de la mer et des forêts de Madagascar, a déclaré que son pays avait fait un grand pas en matière de conservation de la biodiversité grâce à la création d’un système d’aires protégées, avec pour objectif qu’elles couvrent six millions d’hectares. « En matière de reboisement, l’objectif est fixé annuellement à environ 1 000 hectares de plantations, reposant sur la promotion des initiatives privées et le reboisement industriel. »  Le Ministre a fait remarquer que la lutte contre le trafic des bois précieux était un défi majeur pour son pays, avant de remercier les partenaires internationaux pour leur concours à l’assainissement de la filière.  « Nous sommes conscients que le manque de mécanisme de financement spécifique pour la gestion durable des forêts est indéniable et qu’il faut à tout prix trouver une solution pour mettre en valeur nos ressources forestières en vue d’un développement durable. »  Enfin, s’agissant de l’arrangement international sur les forêts, le Ministre a souhaité l’adoption d’actions concrètes en vue du financement réel de la gestion durable des forêts au niveau des pays.

M. NII OSAH MILLS, Ministre des terres et des ressources naturelles du Ghana, a indiqué que son pays avait développé une méthodologie pour la mise en œuvre, la supervision et l’évaluation de l’instrument juridiquement non contraignant sur les forêts.  Il pourrait s’agir d’un outil utile pour l’évaluation du futur arrangement, a-t-il dit.  Le Ministre a ensuite détaillé les initiatives de son pays dans le cadre de son programme national pour les forêts, en citant en particulier l’accord conclu avec l’Union européenne pour autoriser uniquement les exportations de bois exploité légalement vers l’Union européenne.  Il a également passé en revue les efforts de reboisement de son pays et la célébration de la Journée internationale des forêts.  Le défi essentiel concernant le futur arrangement international sur les forêts est la mobilisation des ressources financières adéquates et le renforcement des capacités pour l’application des différents programmes forestiers nationaux, a-t-il souligné avant de conclure.

M. NOËL NELSON MESSONE, Ministre de la forêt, de l’environnement et de la protection des ressources naturelles du Gabon, a expliqué que, du fait de sa grande couverture forestière, soit 85% du territoire national, son pays s’était engagé depuis des décennies dans la dynamique de gestion durable des forêts.  Le Gabon a ainsi adopté une stratégie qui a permis d’associer pleinement les populations locales à la gestion des ressources forestières par la mise en place des forêts communautaires.

Compte tenu de l’importance que revêtent la forêt et les arbres pour le bien-être de l’humanité, notamment dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs de développement durable (ODD), une évaluation du chemin parcouru en matière de gestion durable des forêts s’impose depuis l’adoption de l’arrangement international sur les forêts, a estimé M. Messone.  « Le Gabon croit à l’importance de la mise en œuvre d’un plan stratégique pour l’arrangement international sur les forêts que nous voulons d’ici à 2030, a-t-il déclaré.  De même, il a soutenu l’établissement d’un comité ad hoc qui pourrait se réunir pendant les périodes intersessions pour traiter des questions relatives à la gestion durable des forêts.  Enfin, il a estimé que le futur arrangement devrait bénéficier de suffisamment de fonds et de mécanismes pour répondre de manière plus efficace aux préoccupations de tous les pays et, en particulier, des pays en développement.

M. PATRIK MLYNÁŘ, Ministre adjoint de l’agriculture de la République tchèque, a indiqué que même si le secteur des forêts ne jouait pas dans son pays un rôle économique décisif, il existait des dizaines de milliers de propriétaires de forêts dont le revenu dépend des ventes de bois.  Il a évoqué l’évolution positive du secteur forestier, qui est passé d’un marché centralisé à un marché ciblé, dans le cadre d’une stabilité écologique.  Il a toutefois regretté les dommages causés au stock important de gibier.

Préoccupé par l’impact négatif des changements climatiques sur les forêts, M. Mlynář a reconnu que « la bonne volonté » était nécessaire pour mettre en œuvre les mesures préconisées et promouvoir une économie verte.  Il a appuyé la poursuite des négociations sur le renforcement de l’arrangement international sur les forêts pour la période allant jusqu’en 2030 et estimé que le FNUF devrait jouer un rôle capital et « traiter des questions liées aux forêts de façon holistique et intégrée ».  M. Mlynář a également souhaité l’application de l’instrument juridique non contraignant pour diminuer la fragmentation de la politique forestière.  Enfin, il a souhaité que les prochaines grandes conférences de l’ONU aboutissent à des mesures concrètes, avant de se féliciter, par ailleurs, de ce que la déclaration ministérielle mette l’accent sur les législations nationales.

M. IVAN VALENTIK, Ministre adjoint des ressources naturelles et de l’environnement de la Fédération de Russie, a rappelé que les ressources forestières de son pays représentaient le cinquième des forêts dans le monde.  Il a indiqué que le renforcement du Forum, lequel doit continuer à être placé sous l’autorité du Conseil économique et social, était un axe stratégique pour le futur arrangement international sur les forêts.  Le Ministre a affirmé que son pays entendait décentraliser la mise en œuvre de sa politique forestière dans le cadre d’un programme de modernisation pour les 15 prochaines années.  Il s’est dit convaincu que le Forum donnera un élan durable pour encourager les pays à assurer une meilleure gestion durable des forêts.  La position de son pays concernant l’élaboration d’un instrument juridique non contraignant, a-t-il réaffirmé, reste inchangée.  Les institutions financières internationales doivent être associées plus étroitement aux efforts visant à la gestion durable des forêts, a-t-il estimé avant de conclure.

M. JAMES DAWOS MAMIT, Ministre adjoint des ressources naturelles et de l’environnement de la Malaisie, a déclaré que les progrès enregistrés en vue d’une gestion forestière durable étaient insuffisants en raison d’un manque de ressources financières et de capacités institutionnelles, notamment en ce qui concerne les pays en développement.  En raison du « coût immense » résultant d’une gestion durable des forêts, le Ministre a souligné le besoin urgent que les pays développés apportent aux pays en développement une aide financière d’envergure.  À cet égard, il s’est dit en faveur de la création d’un fonds mondial pour les forêts.  Enfin, le Ministre de la Malaisie a souhaité que le futur arrangement international sur les forêts s’appuie sur un mécanisme de financement robuste et un plan d’action stratégique assorti de cibles claires.

M. ZHANG YONGLI, Vice-Ministre de l’administration forestière de la Chine, a souligné le rôle central des forêts dans la protection de l’environnement et de l’eau, les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.  Il a salué le travail accompli par le Forum qui, a-t-il dit, a permis de sensibiliser davantage l’opinion publique aux forêts.  Cependant, compte tenu de l’importance et de la complexité des forêts, il faudrait, a-t-il estimé, adopter « un arrangement international efficace qui réponde aux nouvelles réalités ».

Le Gouvernement chinois, qui attache une grande importance au développement durable des forêts, a adopté « un concept de civilisation écologique » en intégrant la conservation dans les plans économiques, a expliqué M. Yongli.  Sa stratégie forestière a ainsi permis à la couverture forestière et aux aires protégées d’augmenter.  Le Gouvernement de la Chine a en outre adopté des politiques orientées vers les marchés et vers une réforme des droits fonciers pour aider 400 millions d’agriculteurs qui bénéficient de la gestion durable des forêts.

En dépit de ces avancées, de grands défis subsistent lesquels peuvent être résolus en améliorant les systèmes de gouvernance forestière et en renforçant les capacités, a estimé le Vice-Ministre.  S’agissant du futur arrangement, il a recommandé d’être « créatif », et d’établir, notamment pour les États, un comité pour sa mise en œuvre.  Il a aussi proposé d’intégrer l’arrangement au programme de développement pour l’après-2015, d’améliorer le mécanisme de financement et de renforcer la coopération entre les institutions des Nations Unies chargées des questions liées aux forêts avant d’éliminer toute fragmentation des activités en cours.

M. JOZEF SPEVAR, Secrétaire d’État, Ministère de l’agriculture et du développement rural de la Slovaquie, a souligné qu’il était crucial d’améliorer la communication sur l’importance de la gestion durable des forêts, en soutenant qu’elle contribuait à la croissance économique durable, à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté, à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques, ainsi qu’à la production d’énergie renouvelable.  Il s’est félicité de ce que les forêts soient reconnues dans les objectifs de développement durable.  La promotion de la gestion durable des forêts, a-t-il estimé, doit être l’un des principaux objectifs du futur accord international sur les forêts.  Pour M. Spevar, il faudrait aussi renforcer la dimension régionale dans cet accord.  Après avoir rappelé que son pays était l’un des deux Coprésidents du processus régional de haut niveau « Forest Europe », il a plaidé en faveur d’un accord sur les forêts qui soit plus efficace et plus économique.

M. DAN POPESCU, Secrétaire d’État au Ministère de l’environnement, des eaux et des forêts de la Roumanie, a indiqué que les forêts représentaient 27% du territoire de son pays.  La Roumanie s’est fixée pour priorités d’inverser la perte de la couverture forestière et de promouvoir la qualité des forêts à travers le reboisement et la restauration.  Une loi spéciale a été adoptée pour répondre aux défis qui se posent aux propriétaires de forêts.  De même, un système de « radar des forêts » permet de suivre le commerce du bois, conformément aux règlements européens en la matière.

La Roumanie est engagée dans la gestion durable de tous les types de forêts, a réaffirmé M. Popescu.  Les forêts contribuent à l’économie verte dans le contexte du développement durable et de l’élimination de la pauvreté.  C’est la raison pour laquelle le nouvel arrangement international devrait être conçu de façon à fonctionner efficacement, avec toutes les parties prenantes, y compris les organisations non gouvernementales et le secteur privé, et en évitant les doublons avec les organisations existantes.

Mme HANNE MAREN BLÅFJELLDAL, Secrétaire d’État au Ministère de l’agriculture et de l’alimentation de la Norvège, a affirmé que le Forum occupait une position adéquate au sein du système onusien mais qu’il pouvait encore gagner en pertinence et en efficacité.  « Il est important que nous regardions en dehors de la communauté forestière », a-t-elle dit, avant de souhaiter que le futur arrangement international renforce la coordination des différents acteurs travaillant sur les questions relatives aux forêts.  Elle a ensuite estimé qu’une acception commune de la notion de gestion durable des forêts devrait être à la base des efforts accrus en vue d’assurer la protection et une gestion plus durable des ressources forestières.  Si la lutte contre la déforestation est un élément clef, la restauration du paysage forestier mérite une attention accrue de notre part, a-t-elle fait remarquer.  Avant de conclure, Mme Blåfjelldal a déclaré que le futur arrangement devrait prendre en compte les développements positifs dans d’autres instances que le Forum des Nations Unies sur les forêts.

Mme ELISABETH BACKTEMAN (Suède), rappelant que les forêts en Suède couvraient environ les deux tiers du territoire national, a souligné l’importance de ces forêts pour la prospérité du pays car, a-t-elle dit, elles constituent vraiment notre « or vert ».  Leur exploitation permet de créer des emplois, d’entreprendre des activités d’extérieur et récréatives, préserver la biodiversité et les écosystèmes.  Le Gouvernement suédois, a-t-elle dit, entend créer davantage d’emplois dans le secteur des forêts pour atteindre d’ici à 2020 le taux de chômage le plus bas d’Europe, grâce à la mise en œuvre du programme national des forêts.

Mme Backteman a ensuite soulevé les problèmes que rencontrent les femmes et les filles dans les forêts dans de nombreuses parties du monde.  La violence à leur égard doit cesser, a-t-elle insisté en plaidant en faveur d’un accord international sur les forêts qui assure la promotion de l’égalité entre les sexes dans ce secteur.  Elle a aussi regretté le manque de droits clairement définis sur la propriété et l’utilisation des terres qui a plongé dans la pauvreté des millions d’habitants des forêts, tout en favorisant l’abattage illégal et la dégradation des forêts.  Elle a émis l’espoir que le futur accord international sur les forêts traiterait de la question de la propriété foncière des forêts.  Elle a aussi annoncé une aide de 11 millions de dollars du Gouvernement de la Suède pour lutter contre ces problèmes.

M. KHURELSUKH MAGVANSUREN, Ministre adjoint de l’environnement, du développement vert et du tourisme de la Mongolie, a appuyé le renforcement de l’arrangement international sur les forêts et son intégration dans le contexte plus large du programme de développement pour l’après-2015.  Il a rappelé que la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques, et l’objectif de sécurité alimentaire, sont étroitement liés à la santé des forêts et des écosystèmes terrestres.

Même avec une couverture forestière de moins de 10%, la Mongolie est « depuis toujours engagée dans la durabilité et la conservation des forêts », a assuré le représentant.  En 2006, la Mongolie a adopté une nouvelle procédure de gestion des ressources naturelles qui couvre également la gestion des forêts.  Un millier de groupes communautaires ont été créés et gèrent aujourd’hui 5% des forêts du pays.  Ce taux devrait augmenter dans le cadre de contrats de gestion forestière communautaire, a précisé le Ministre.  En outre, la Mongolie a adopté, en 2014, « une politique nationale de développement verte », a-t-il indiqué.

Mme SILVIA ALICIA RÉVORA, Sous-Secrétaire pour la planification et la politique environnementale de l’Argentine, a soutenu que toute stratégie de conservation et de protection des forêts devrait s’inscrire dans les stratégies de développement et d’élimination de la pauvreté.  Les forêts sont « une ressource naturelle transversale » et c’est pourquoi il faut renforcer le rôle central du Forum en tant qu’unique espace de dialogue multilatéral aux Nations Unies.  Elle a suggéré de considérer les avantages des forêts dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, et de mobiliser les ressources adéquates en tenant compte en particulier des besoins des pays en développement.

Pour sa part, a expliqué Mme Révora, L’Argentine a adopté la loi 26.331 sur la protection des forêts où vivent les populations autochtones.  Véritable précurseur en Amérique latine, le pays a consenti un important effort d’aménagement durable des sols qui concerne 53 millions d’hectares dans différentes écorégions.

M. KHODAKARAM JALALI, Ministre adjoint des forêts de la République islamique d’Iran, a déploré la dégradation des forêts et le manque d’engagement politique des pays.  L’Iran a pris des mesures importantes en matière de conservation des forêts.  Ainsi, l’exploitation des ressources fruitières des forêts, qui constituait une tradition, a été interdite, et cinq millions d’hectares de forêts ont été développés en partenariat avec le secteur privé. 

La sécheresse et les tempêtes de sable ont endommagé les forêts dans l’ouest du pays au cours de ces dernières années, a ajouté le représentant.  Partisan d’une gestion durable de tous les types de forêts, son pays souhaite que le rôle du Forum soit renforcé et propose, à cet égard, la tenue d’une réunion ministérielle à Téhéran avec l’appui de la communauté internationale « dans un proche avenir ».

M. DEMETRIO L. IGNACIO, Sous-secrétaire, Ministère de l’environnement et des ressources naturelles des Philippines, a indiqué que son pays avait reboisé un million d’hectares en quatre ans et poursuivait l’objectif d’en faire de même pour les quatre prochaines années.  M. Ignacio s’est dit en faveur d’un Forum renforcé car, a-t-il dit, c’est l’instance idoine pour traiter des questions relatives aux forêts.  Enfin, il a souligné l’importance cruciale d’améliorer l’arrangement international sur les forêts pour aboutir à une meilleure gestion durable des forêts.

Mme BEGOÑA NIETO GILARTE, Directrice générale de l’agriculture, Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement de l’Espagne, a souligné le rôle important que joue le Forum depuis ces dernières années et les progrès enregistrés depuis l’adoption de l’arrangement international sur les forêts.  Une politique forestière avisée est un élément clef pour le bien-être des populations, a-t-elle dit.  Mme Gilarte a indiqué qu’il s’agissait d’une priorité de son pays, dont 54% de la superficie, a-t-elle précisé, est couverte par des forêts.  Elle a affirmé que les quatre objectifs mondiaux fixés en ce qui concerne la gestion durable des forêts étaient pertinents.

M. HIROSHI MINAMI (Japon) a souligné que les forêts avaient de multiples fonctions très précieuses pour l’environnement, la vie humaine et le développement économique et social.  Les forêts sont également la deuxième source de piège de carbone après les océans et un acteur important dans la réduction du risque de catastrophes naturelles.  « Il faut axer nos actions vers une gestion durable des forêts », a insisté le représentant.

M. Minami a plaidé en faveur d’une synergie entre le Forum, l’arrangement international sur les forêts et d’autres objectifs internationaux, comme le programme de développement pour l’après-2015.  À l’instar d’autres délégations, il a reconnu qu’il faudrait faire davantage pour « mobiliser les financements en s’assurant que les mécanismes existants et à venir fonctionnent de manière plus efficace et soient plus accessibles ».M. GLENN MASON, Ministre adjoint des ressources naturelles du Canada, a dit attendre avec impatience le moment où le Forum sera renforcé.  Il a appuyé la mise en œuvre de l’instrument juridique non contraignant.  Les forêts étant le plus grand bassin de carbone du monde, il est important de les protéger dans le cadre des changements climatiques.  Le Canada a partagé son expérience à ce sujet, a assuré M. Mason.

En outre, les produits des forêts du Canada sont certifiés et, dans les régions forestières, les populations autochtones sont consultées pour leur développement économique.  L’arrangement international initial a ainsi contribué plus de 10 millions de dollars dans 500 projets communautaires.  Enfin, l’Accord de la forêt boréale du Canada a créé un processus en vertu duquel les parties négocient un équilibre entre l’exploitation et la conservation, a précisé M. Mason.     

M. İBRAHIM ÇIFTÇI (Turquie) a fait remarquer que sur une population totale de 78 millions de personnes, 7 millions d’entre elles vivent dans des villages forestiers.   La quasi-totalité des forêts en Turquie appartiennent à l’État et sont gérées par le Gouvernement.  Le Ministère concerné accorde des prêts aux villageois qui élèvent du bétail, ont des ruches ou cultivent des champignons.  De plus, a ajouté le représentant, 130 000 maisons situées dans des zones forestières sont équipées de panneaux solaires.

M. Çiftçi a expliqué que la Turquie avait doublé le nombre de zones protégées au cours de la dernière décennie.  L’objectif est de parvenir à 10 millions d’hectares protégés en 2023.  Par ailleurs, le Gouvernement turc a signé des accords forestiers bilatéraux avec une quarantaine de pays, appuyant ainsi le renforcement des capacités, le transfert de technologies et des mécanismes de financement pour la gestion durable des forêts.

M. ADEN MICHAEL FORTEAU (Grenade) a assuré que son pays soutenait pleinement les concepts de gestion durable des forêts et adhérait fermement à un accord international non contraignant sur les forêts, aux « Quatre objectifs mondiaux sur les forêts » et aux principes des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a souligné les liens étroits qui existent entre la gestion durable des forêts et la santé environnementale, la préservation de la biodiversité, les activités récréatives et les moyens de subsistance, en particulier pour les communautés pauvres et vulnérables qui dépendent complètement des ressources forestières.  La Grenade a développé un Plan national de système de zones protégées, a-t-il indiqué, avant de signaler que son pays était engagé au titre du Caribbean Challenge qui prévoit d’atteindre 20% d’écosystèmes protégées d’ici à 2020.  Il a aussi mentionné les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan national d’action stratégique pour la biodiversité.

Le pays a également établi des alliances avec des institutions d’enseignement, la police, le scoutisme, des ONG, des agriculteurs, des groupes communautaires et autres parties prenantes.  Des ressources sont aussi affectées à la reforestation, notamment dans les zones affectées par les ouragans de 2004 et 2005, a indiqué M. Forteau, tout en expliquant que des efforts n’étaient qu’une goutte d’eau dans l’océan.  Il a parlé des effets des changements climatiques comme les feux de forêts de 2009 et 2010, avant de faire remarquer que les petits États insulaires en développement (PEID) sont les premiers à être touchés par ce problème.  Il a enfin précisé qu’il espérait que la déclaration ministérielle tienne compte des contraintes et limites de pays comme le sien.

Mme CARLA CARDENAS, Conseillère spéciale sur les forêts au Ministère de l’environnement de l’Équateur, a souligné la nécessité d’axer les efforts sur l’application pratique des objectifs de protection des forêts.  En Équateur, a-t-elle assuré, 20% du territoire sont protégés et le taux de déboisement a été réduit, notamment avec l’aide des communautés autochtones.  Toutefois, a-t-elle précisé, des sources supplémentaires de financement doivent venir compléter les efforts entrepris au niveau local.

Mme Cardenas a insisté pour que le Forum inclue dans son document « la valeur économique à laquelle les forêts contribuent ».  De plus, le Forum doit « être une assemblée pour que ses décisions aient une plus grande valeur politique ».  Il doit faire des recommandations pour que des mesures soient prises au niveau régional et surveiller la mise en œuvre de tous les objectifs à l’échelle mondiale.

M. XAVIER STICKER (France) a rappelé que la protection des forêts remontait en France au Roi Louis XIV.  Il a indiqué qu’un tiers des forêts françaises se trouvait en Guyane, en Amazonie, ce qui représente huit millions d’hectares de forêts.  La production de bois en Guyane fait l’objet d’un processus de certification, a-t-il assuré.  M. Sticker a également indiqué que la France consacrait 300 millions de dollars par an pour la protection des forêts, en particulier dans le bassin du Congo.  En conclusion, il a appelé de ses vœux une meilleure coordination des acteurs œuvrant à la gestion durable des forêts.

Le délégué de la France a souhaité que le Forum « ne se fourvoie pas dans des débats qui ont trop duré » et veille à renforcer la coordination des acteurs concourant à la gestion durable des forêts.

M. KAI SAUER (Finlande) a rappelé l’importance du secteur forestier pour l’économie de son pays.  La Finlande a mis en œuvre la plupart des mesures requises pour réaliser les objectifs se rapportant à la gestion durable des forêts, a-t-il déclaré.  M. Sauer a en outre déclaré que son pays était l’un des principaux contributeurs à l’aide internationale pour la gestion durable des forêts.  « Le Forum renforcé doit servir de plateforme efficace pour que tous les acteurs de la gestion durable des forêts puissent débattre ensemble des priorités dans ce domaine », a-t-il estimé.

Mme MARTINE ROHN-BROSSARD, Directrice adjointe de la division des affaires internationales de la Suisse, a déclaré qu’il faudrait intégrer les forêts dans un programme de développement durable plus large.  Le Forum est le seul organe international doté d’un mandat de politique mondiale sur la gestion durable des forêts, a-t-elle reconnu.  Il doit apporter des directives pour la mise en œuvre des cibles des objectifs de développement durable liées aux forêts.  La résolution à l’étude doit mentionner le potentiel du FNUF qui sera le premier organe à surveiller une telle mise en œuvre.

En outre, la représentante a appuyé les interventions de la Suède et de la Finlande en ce qui concerne l’égalité entre les hommes et les femmes dans le secteur forestier.  « Adoptons un programme fort sur les forêts, dans le cadre d’une plateforme forte », a-t-elle lancé avant de conclure.

M. VICTOR RAUL YAMBAY, Président de l’Institut national des forêts du Paraguay, a plaidé en faveur de l’interaction entre les gouvernements, la société civile et le secteur privé pour le financement des initiatives dans le secteur de la forêt.  Il a également souhaité le renforcement du dialogue régional et interrégional pour l’échange des pratiques et des connaissances.  Il a insisté sur l’importance de l’instrument juridique non contraignant, sur le renforcement des capacités et sur le transfert des techniques.

Le représentant a ensuite reconnu la valeur des forêts aux plans social et culturel et leur contribution à l’agriculture, l’énergie, le commerce et le tourisme.  Le Gouvernement paraguayen a pris des mesures au niveau national, comme des registres multiples dans le secteur forestier, a-t-il indiqué.

M. ABDELADIM LHAFI (Maroc) a indiqué que son pays avait pu inverser les tendances de dégradation des forêts, en passant d’un solde négatif de -2% dans la décennie antérieure à 2000 à un gain positif de l’ordre de +2% dans la décennie 2000-2010.  Puis, il a indiqué que deux questions clefs conditionneront la réussite du futur arrangement, en citant tout d’abord l’instauration des synergies adéquates entre les divers instruments et une meilleure coordination entre les acteurs concourant à la gestion durable des forêts.  En second lieu, la question récurrente du financement doit bénéficier d’un intérêt particulier, a-t-il estimé avant de conclure.

M. NOAFANUA TOLUSINA POULI (Samoa) a demandé des actions novatrices pour renforcer l’arrangement sur les forêts et appuyer son intégration dans le programme de développement pour l’après-2015.  Les objectifs relatifs aux forêts doivent être dûment intégrés dans les efforts de financement du développement durable, a-t-il insisté.  M. Pouli a aussi demandé un renforcement des capacités des pays en développement, en particulier des petits États insulaires.  Les forêts jouent un rôle essentiel à Samoa, notamment pour atténuer les effets dévastateurs des cyclones, a-t-il assuré, en soulignant, en conclusion, la vulnérabilité de son pays face aux catastrophes naturelles.

M. PUTERA PARTHAMA, Conseiller auprès du Ministre de l’environnement et des forêts de l’Indonésie, a précisé que son pays comptait 130 millions d’hectares de forêts tropicales et fluviales et de mangroves, qui couvrent les deux tiers de son territoire.  L’Indonésie, a-t-il souligné, a adopté très tôt le concept de gestion durable des forêts, qu’il s’agisse de leur usage hydraulique, de la conservation de la biodiversité, du bien-être des habitants, ou de la réduction, d’ici à 2020, des émissions de gaz à effet de serre.

La situation des forêts s’améliore en Indonésie, s’est félicité M. Parthama.  Le déboisement a été réduit et le Gouvernement a imposé un moratoire sur la délivrance de nouveaux permis pour l’utilisation des forêts primaires, notamment dans les zones de tourbes.  En outre, pour contrer l’exploitation et le commerce illégaux du bois, le pays a adopté un système de certification de la légalité du bois, mais il a besoin de l’aide de la communauté internationale, a fait remarquer M. Parthama.  « Nos efforts seront sans suite s’il y a des marchés désireux d’acheter des bois illégaux », a-t-il averti, en remerciant l’Union européenne et l’Australie de leur coopération à cet égard.

Enfin, le Conseiller a estimé que le futur arrangement devrait trouver un équilibre entre les multiples fonctions de la forêt et que le souci de conservation ne devrait pas empêcher d’exploiter leurs ressources de façon durable.  Le cadre de coopération devra mettre l’accent sur la mise en œuvre et la disponibilité de ressources adéquates, a-t-il suggéré.

M. MARCO GARCIA ROA, Directeur du développement et de la protection des forêts à l’Institut des forêts du Nicaragua, a estimé que « le renforcement du Forum dépendait de la volonté politique et de la disponibilité des ressources ».  Le Nicaragua a une grande richesse de faune et de flore et l’une des biosphères mondiales les plus importantes de l’Amérique centrale, a-t-il précisé.  Son pays, qui a la plus grande couverture forestière de la région, a mis en place des mécanismes spécifiques et appliqué les conventions internationales en matière de protection des forêts, en application du principe de la « terre nourricière ».

En particulier, a ajouté M. Roa, le Nicaragua a institué des programmes de lutte contre les maladies phytosanitaires et de restitution de terres aux peuples autochtones, mis au point des instruments d’aménagement des forêts et contrôlé la sortie des produits des forêts.  Des campagnes de reforestation ont permis de replanter en moyenne 20 000 hectares par an.

M. FRANCESCO TAGLIAFERRO (Italie) a affirmé que les forêts étaient « les gardiens de la stabilité climatique ».  Il a indiqué que son pays avait lancé des campagnes massives de reforestation, en précisant que la couverture forestière en Italie augmentait de 0,6% par an.  « Nous avons établi un record en Italie avec 200 arbres par habitant », a-t-il dit.  Avant de conclure, il a assuré que son pays poursuivrait ses efforts afin de réaliser les quatre objectifs relatifs à la gestion durable des forêts.

M. MOHAMED ALI ELHADI ALI (Soudan) a indiqué qu’au Soudan, les ressources résultant des forêts contribuaient à 48% du PNB et à la stabilité de l’environnement, grâce à la gestion durable des forêts.  Cette gestion vise à atténuer la dégradation de l’environnement et à traiter les aspects sociaux des forêts dont dépendent 66% de la population en termes d’énergie, d’alimentation et de médecine.  En outre, la gestion durable des forêts permet de reconnaitre la variété des produits et services forestiers, a-t-il ajouté.  Ce secteur pâtit de l’absence de système de comptabilité surtout pour les produits forestiers autres que le bois.  Le représentant du Soudan a expliqué en effet qu’il n’y avait aucune donnée disponible sur ces produits, à l’exception des ventes de gomme arabique.  Le représentant s’est félicité de ce que les questions liées aux forêts et, en particulier, la gestion durable des forêts, devraient faire partie des objectifs de développement durable.  Il s’est également dit encouragé par les discussions en cours sur le document final de la onzième session du Forum.  Sa délégation attend avec intérêt la mise en œuvre du financement de la gestion durable des forêts et de la coopération technique dans ce domaine, a-t-il dit avant de conclure.

M. BOUNSOUANE PHONGPHICHITH (République démocratique populaire lao) a expliqué le rôle important que jouent les forêts dans le développement économique et social des peuples.  Elles contribuent à l’amélioration des moyens de subsistance, a-t-il ainsi noté, en signalant que 85% des personnes qui vivent en milieu rural en dépendent.  Les forêts, a-t-il ajouté, contribuent aussi à la préservation des ressources en eau qui sont si utiles à l’agriculture, secteur majeur dans le pays.  Il a indiqué que la République démocratique populaire lao s’était dotée d’une loi sur les forêts et d’une Stratégie forestière 2020.  Les forêts recouvrent plus de 67% des terres du pays, a-t-il précisé.  M. Phongphichith a fait remarquer les avantages des forêts pour fournir des biens et services durables et pour maintenir un bon niveau de biodiversité.  Les forêts permettent aussi de fournir des ressources naturelles et de l’énergie renouvelable, a-t-il notamment mentionné.  En même temps, a fait remarquer le représentant, des menaces pèsent sur ce secteur en termes de déforestation et de dégradation des forêts.  C’est pourquoi il a appelé les parties prenantes, dont le système de l’ONU, ainsi que les partenaires au développement, à soutenir la mise en œuvre de la gestion durable des forêts dans son pays.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a demandé un renforcement du Forum et la consolidation des quatre objectifs mondiaux relatifs à la gestion durable des forêts.  Le capitalisme est responsable de la destruction des ressources naturelles, a-t-il dit, tout en appelant de ses vœux une économie plus respectueuse de la terre nourricière.  Il a ensuite détaillé le programme de préservation forestière de son pays, en citant notamment la mise en place d’aires protégées.  Il est important, a-t-il souligné, que le Forum œuvre à la coordination des acteurs concourant à la gestion durable des forêts.  Il est également important de consacrer des ressources supplémentaires à la bonne mise en œuvre du futur arrangement sur les forêts.

Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a souligné l’engagement politique de son pays en faveur de la gestion durable des forêts.  La déléguée a jugé essentiel que le Forum, en ce qui concerne le futur arrangement, parvienne à établir une feuille de route stratégique, assortie de cibles claires.  La valeur ajoutée du Forum serait ainsi pleinement démontrée, a-t-elle dit, en ajoutant qu’une telle feuille de route encouragerait une meilleure mobilisation des ressources.  Enfin, le délégué de la Colombie a affirmé qu’une telle stratégie permettrait une intégration optimale des forêts au programme de développement pour l’après-2015.

Mme SUTHILUCK RAVIWAN, Secrétaire permanente adjointe auprès du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Thaïlande, a indiqué que son pays avait créé un processus de bonne utilisation des ressources nationales, dont la protection du bassin hydrographique et la lutte contre le déboisement.  De plus, la Thaïlande a adopté « un principe directeur pour la vie en harmonie dans la forêt ».  Pour protéger l’écosystème des forêts, la Thaïlande adhère au Programme Action 21 de Rio.

En outre, a poursuivi la représentante, la Thaïlande a participé activement au processus d’élaboration des objectifs de développement durable (ODD).  Après avoir lancé « un appel pour traduire les principes en actes », elle a réitéré qu’une collaboration étroite entre les partenaires de l’ONU sur le reboisement était fondamentale dans le monde entier.

Mme CHRISTINE DAWSON, Secrétaire adjointe par intérim de l’environnement des États-Unis, a reconnu que « quelques succès ont été enregistrés depuis Rio » contre l’abattage illégal, le trafic du bois, le pillage du patrimoine ou la lutte contre le trafic transnational.  Toutefois, a-t-elle constaté, « tous les types de forêts enregistrent un déclin permanent ».

« Les États-Unis croient en une vision du Forum », qui est l’instance idoine où les gouvernements peuvent élaborer des politiques forestières à l’échelle mondiale, a déclaré Mme Dawson.  Elle a soutenu les valeurs d’un instrument juridique non contraignant qui, selon elle, contient les engagements les plus fermes en matière de coopération internationale et qui « produit des résultats ».

« Les États-Unis sont convaincus de l’importance d’une coopération internationale qui sort du cadre des organisations », a affirmé la représentante.  Elle a proposé d’appuyer diverses initiatives, telles l’Alliance 2020 sur les forêts.  De même, a-t-elle ajouté, « le financement peut et devrait être un catalyseur ».  Elle a reconnu qu’il y avait beaucoup à faire pour garantir que les mécanismes existants et émergents puissent fonctionner ensemble et être accessibles à tous.  Enfin, a-t-elle conclu, le futur arrangement permettra de voir comment le Forum pourra agir avec l’ECOSOC.

M. PEARL JULES (Suriname) a déclaré que la couverture forestière représentait plus de 90% de la superficie du territoire national.  Il est important, a-t-il souligné, de renforcer les capacités du Forum.  Il est
« crucial », a-t-il ajouté, que les pays en développement bénéficient de ressources supplémentaires pour assurer une gestion durable de leurs forêts.  En conclusion, M. Jules a énergiquement demandé la création d’un fonds mondial pour les forêts.

M. NGUYEN BA NGAI (Viet Nam) a indiqué que la couverture forestière dans son pays avait augmenté de manière constante au cours des deux dernières décennies.  Il a affirmé que son pays, au cours des prochaines années, veillerait à améliorer le processus de certification des forêts et la valorisation des produits forestiers.  Enfin, le délégué a appuyé les quatre objectifs mondiaux relatifs à la gestion durable des forêts et assuré que le Viet Nam ferait tout pour préserver la biodiversité de ses forêts.  Il attend néanmoins un appui pour y parvenir, a-t-il indiqué.

M. PEDRO SOUST, Directeur général des forêts au Ministère du bétail, de l’agriculture et de la pêche de l’Uruguay, a indiqué que son petit pays de 16 millions d’hectares disposait, depuis les années 1980, d’une loi sur les forêts qui a permis d’arrêter la déforestation, tout en développant les investissements dans le secteur forestier et en y améliorant la qualité du travail.

L’Uruguay, qui défend une gestion durable des forêts, participe au programme REDD+ et produit de l’électricité à partir de ses ressources naturelles, a indiqué M. Soust.  Soulignant que « les arbres ont une valeur fondamentale pour la préservation de la planète », il a plaidé en faveur d’une politique éducative pour préserver la planète pour les générations futures.

Mme REKHA PAI, Inspecteur général des forêts au Ministère de l’environnement, des forêts et des changements climatiques de l’Inde, a estimé que la communauté internationale devait « donner la priorité à une approche holistique » pour traiter des questions des forêts.  Elle s’est prononcée en faveur de la prorogation de l’arrangement international sur les forêts au-delà de 2015 pour catalyser la mise en œuvre et le financement des politiques forestières.

En Inde, a souligné Mme Pai, le respect de la nature fait partie de la culture et de l’éthique, et il est dit que « la nature nous protège si elle est protégée ».  Les forêts y recouvrent 24% de la superficie.  L’Inde est en outre l’un des 17 pays du monde les plus riches en biodiversité.  Évoquant la dimension économique et sociale des forêts, la représentante a indiqué que près de 300 millions de personnes en dépendent pour leur subsistance, leurs emplois et leurs revenus.  En outre, a-t-elle précisé, les efforts de conservation du tigre ont été couronnés de succès.

Mme INGRID SABJA (Bolivie) a souligné la nécessité de lutter contre une vision « extractrice, individualiste et prédatrice » des forêts.  « Il faut rejeter la commercialisation des forêts et de la planète Terre », a-t-elle dit.  Mme Sabja a également demandé un renforcement des mécanismes de protection forestière, suivant une logique qui échappe au marché et qui s’attache à préserver le mode de vie des communautés autochtones.  En conclusion, elle a espéré que cette vision holistique et non mercantile des forêts finisse par prévaloir.

M. CHOI YOUNGTAE (République de Corée) a détaillé les projets de son pays visant à appuyer les pays en développement pour la gestion durable de leurs forêts.  Il a également mentionné les initiatives de la République de Corée visant à lutter contre la déforestation sur le continent asiatique.  Enfin, le délégué a tenu à rendre hommage aux réalisations du Forum et jugé crucial de renforcer l’arrangement international sur les forêts.

M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a estimé que le programme forestier international devrait avoir une approche élargie et intégrée.  Il a souhaité « que les accords conclus à cette session aient le même niveau d’ambition que le programme de développement pour l’après-2015 », qui sera adopté à New York en septembre prochain.  Pour lui, une meilleure gestion des ressources contribue à progresser vers l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités.

Pour sa part, s’est enorgueilli le représentant, le Costa Rica a inversé le processus de déboisement et plus de la moitié de son territoire est aujourd’hui recouvert de forêts.  En outre, l’écotourisme est la deuxième source de revenus du pays.  Pour M. Cordoba, le Forum doit se renforcer de façon décisive.  Il a regretté qu’il ne soit pas possible d’avancer vers un instrument juridique contraignant.  Enfin, il a lancé un appel aux parties pour qu’elles s’entendent sur « des mécanismes de suivi et de révision adéquats » et établissent « un système de contrôle transparent et inclusif ».

M. ABDULLAH ABUSHAWESH, Observateur de l’État de Palestine, a indiqué que le Ministère de l’agriculture appuyait le projet d’une « Palestine verte ».  Malgré une couverture forestière très basse, ce sont 2,5 millions d’arbres qui sont plantés annuellement.

L’observateur a toutefois estimé qu’il faudrait tenir compte de deux éléments: la position géographique de la Palestine, qui fait partie d’une région aride ou semi-aride, et l’occupation israélienne depuis 1948 ainsi que l’agression des colons israéliens.  La Palestine, a-t-il déploré, ne contrôle que 10% de ses forêts et 20% de ses pâturages.  De plus, 25% de l’ensemble des forêts ont été éliminées en faveur de 34 colonies de peuplement.  Enfin, il a évoqué les contraintes imposées par Israël et, notamment, la confiscation des équipements des travailleurs dans le domaine forestier.

M. EMILIO N. MUGO (Kenya) a indiqué que son pays était en faveur de la prorogation de l’arrangement international sur les forêts jusqu’en 2030 et de l’élaboration de mécanismes de financement opérationnels afin d’appuyer la gestion durable des forêts.  Le Kenya soutient également le positionnement institutionnel du Forum, ainsi que les arrangements opérationnels noués avec le Conseil économique et social, a-t-il dit.  Enfin, M. Mugo a apporté son soutien à une meilleure implication des organisations régionales et sous-régionales aux travaux du Forum.

M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que la Papouasie-Nouvelle-Guinée avait mis en place une approche multisectorielle visant à promouvoir une gestion durable des forêts.  Il a expliqué que la loi forestière nationale avait pour objectif de veiller à ce que les ressources nationales soient gérées de manière durable, permettant ainsi de créer des emplois tout en tenant compte de la préservation de ces ressources et des travaux de recherche.  Il a salué le soutien de la coopération internationale dans cette optique, en se félicitant par exemple de l’assistance du Japon qui avait permis au pays de renforcer ses capacités en matière de suivi des ressources forestières afin de mieux faire face aux changements climatiques.  Il a assuré que des améliorations pouvaient encore être apportées aux mesures de gestion durable des forêts qui sont mises en œuvre à travers le monde, notamment par le partage des expériences.

La représentante du Pérou a indiqué que son pays faisait face à d’énormes défis forestiers, tout en disposant de peu de ressources.  « L’année 2015 est essentielle pour la destinée des forêts dans le monde », a-t-elle souligné, en indiquant que du chemin restait encore à faire pour parvenir à une gestion forestière durable.  Mettant l’accent sur la valeur « incalculable » des forêts, elle a assuré que son pays était en train de mettre en œuvre une profonde réforme, avec la mise en place notamment d’un service national forestier rénové.  « Nous avons besoin de diversifier notre vision des forêts afin de ne pas les voir uniquement sous l’angle économique », a-t-elle estimé avant de conclure.

M. SELESTINE GESIMBA (République-Unie de Tanzanie) a déclaré qu’au moment où la communauté internationale s’apprête à adopter le programme de développement pour l’après-2015 qui se veut transformateur, il serait judicieux également que les négociations en cours aboutissent à l’adoption d’un arrangement international ambitieux sur les forêts.  Il a noté que la Tanzanie avait entrepris un audit des ressources forestières nationales, en vue de recommander des mesures concrètes pour leur gestion.  Il a aussi indiqué que la Tanzanie avait établi deux fonds d’affectation pour assurer le financement durable des ressources forestières et pour la conservation de sa biodiversité.  M. Gesimba a également affirmé que le Gouvernement entendait impliquer tous les acteurs dans le secteur forestier, notamment les communautés locales, le secteur privé, la société civile, le monde académique et de la recherche et la société civile.

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