En cours au Siège de l'ONU

Le Président de la 70e session de l’Assemblée générale presse les États de prendre « l’engagement d’agir » pour le développement durable et contre la crise des réfugiés

Soixante-dixième session,
1re séance plénière – après-midi
AG/11682

Le Président de la 70e session de l’Assemblée générale presse les États de prendre « l’engagement d’agir » pour le développement durable et contre la crise des réfugiés

La soixante-dixième session de l’Assemblée générale a été ouverte cet après-midi par son Président, M. Mogens Lykketoft, du Danemark, élu le 15 juin dernier et qui a pressé les États de prendre « l’engagement d’agir » pour réaliser le développement durable, mettre fin aux conflits et régler la crise « énorme et explosive » des réfugiés.  Cette session doit être celle de la compassion, de la prévention et par-dessus tout, de l’action, a dit en écho le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.

« J’ai le grand honneur d’ouvrir une session que j’espère véritablement historique, une session non seulement émaillée de grandes percées mais marquée aussi par une action concertée très attendue par les peuples et leur planète », a déclaré le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale.  Dans moins de 10 jours, a rappelé le Président du Parlement danois et ancien Ministre des affaires étrangères, les dirigeants du monde vont se réunir ici pour adopter le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le défi est maintenant de faire en sorte que tous les acteurs concernés avancent rapidement pour concrétiser les promesses faites.

Pour le Président, le Sommet de septembre n’est que le début du travail.  Un accord ambitieux sur les changements climatiques est « un must absolu ».  Les États ont aussi la « forte » obligation de travailler ensemble pour mettre fin aux guerres et conflits catastrophiques.  Nous agirons ici et maintenant pour répondre à la crise « énorme et explosive » des réfugiés qui résulte de ces conflits.

La convocation en mai à Istanbul du Sommet humanitaire mondial a été rappelée par le Secrétaire général de l’ONU, à l’heure où près de 60 millions de personnes ont été déplacées par les conflits et la violence, soit le nombre le plus élevé depuis la Deuxième Guerre mondiale.  M. Ban Ki-moon a déploré qu’alors que les souffrances humaines et les pertes économiques causées par les catastrophes naturelles s’aggravent aussi, seulement un tiers des financements requis pour cette année a été versé. 

Le Président de l’Assemblée générale a annoncé les trois débats thématiques qu’il convoquera sur la mise en œuvre des engagements liés au développement durable, aux changements climatiques et au financement du développement, en avril; le renforcement du rôle de l’ONU et de son travail dans le domaine de la paix et de la sécurité, en mai; et les droits de l’homme, en juillet.

Il est difficile de croire, a-t-il conclu, que cette Organisation fête déjà ses 70 ans car elle a encore « beaucoup beaucoup » plus à faire pour créer le monde envisagé dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Que cette session soit celle où nous, Assemblée des nations du monde, nous nous aidons les uns les autres et nous aidons l’ONU à avancer vers cette vision dans un esprit de solidarité mondiale et avec « un Engagement renouvelé d’agir ».

« La soixante-dixième session de l’Assemblée doit être une session de compassion, de prévention et par-dessus tout, d’action », a dit en écho le Secrétaire général de l’ONU.

En début de séance, l’Assemblée générale a observé une minute de silence consacrée à la prière ou à la méditation.  Elle a nommé l’Afrique du Sud, l’Argentine, l’Autriche, la Barbade, la Chine, la Côte d’Ivoire, la Fédération de Russie, le Kazakhstan et les États-Unis d’Amérique à la Commission de vérification des pouvoirs.  Elle a aussi autorisé six de ses organes subsidiaires à se réunir durant la partie principale de la soixante-dixième session*

L’Assemblée a enfin pris note du fait que les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie et le Yémen sont en retard dans le paiement de leurs contributions, au sens de l’Article 19 de la Charte relatif au droit de vote**.

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

*A/70/366 ; **A/70/374

OUVERTURE DE LA SOIXANTE-DIXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Déclarations

J’ai le grand honneur d’ouvrir une session que j’espère « véritablement historique », a déclaré d’emblée M. MOGENS LYKKETOFT.  Le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale a dit espérer une session non seulement émaillée de grandes percées mais marquée aussi par une action concertée très attendue par les peuples et leur planète.  Dans moins de 10 jours, s’est-il expliqué, les dirigeants du monde vont se réunir ici pour adopter le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il s’agit d’un accord universel « déterminant voire révolutionnaire » qui sied à merveille à cette année anniversaire.  Il s’agit d’un « cadeau » reçu avec plaisir par un monde assailli par les guerres et les crises humanitaires, le sectarisme et l’extrémisme violent, la pauvreté et les inégalités, les changements climatiques et la dégradation de l’environnement. 

En signant cet accord, les gouvernements se sont volontairement engagés d’agir pour la dignité, la sécurité, la prospérité et les droits de l’homme de notre humanité commune.  Ils se sont engagés d’agir pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme, la gestion saine et la répartition équitable des ressources limitées de la terre, et pour la santé et la vitalité de notre planète.  Le défi maintenant, et c’est la priorité principale de ma présidence, a dit M. Lykketoft, est de faire en sorte que tous les acteurs concernés avancent rapidement pour concrétiser les promesses faites dans ce Programme.

Le Sommet de septembre ne sera que le début du travail, a prévenu le Président de l’Assemblée générale.  Il faut agir, de manière urgente, sur les trois piliers de l’ONU et nous aurons beaucoup d’occasions de le faire durant cette session et d’abord dès décembre à Paris, à la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Un accord ambitieux et universel est « un must absolu » et en réalité un premier test pour la faculté du monde à élaborer les outils politiques nécessaires au développement durable. 

Mais, a encore prévenu le Président, il ne peut y avoir de développement durable sans paix et sécurité, et sans respect des droits de l’homme.  L’ONU et ses États Membres ont la « forte » obligation de travailler ensemble pour mettre fin aux guerres et conflits catastrophiques en Syrie, plus largement au Moyen-Orient, en Afrique et même en Europe.  Nous agirons aussi ici et maintenant pour répondre à la crise « énorme et explosive » des réfugiés qui résulte de ces conflits et pour protéger les droits de tous les réfugiés.

Avec la fin de l’étude sur l’architecture du maintien de la paix des Nations Unies, celle sur les femmes, la paix et la sécurité, le plan d’action sur la prévention de l’extrémisme violent, l’examen de la stratégie antiterroriste globale et le rapport du Secrétaire général sur les opérations de maintien de la paix, nous avons, a estimé le Président, un vaste paysage pour démontrer notre « Engagement d’agir » dans le large spectre de la paix et de la sécurité. 

Le Président n’a pas oublié le Sommet mondial de décembre sur la société de l’information.  Il a rappelé la convocation au printemps 2016 d’une séance extraordinaire sur le problème mondial des drogues ainsi qu’une Réunion de haut niveau sur le VIH/sida.  En mai, a-t-il aussi rappelé, le Secrétaire général convoquera un Sommet humanitaire mondial, « une initiative incroyablement opportune et cruciale ». 

Nous devons aussi, a poursuivi le Président, continuer nos efforts pour revitaliser le travail de l’Assemblée générale, réformer le Conseil de sécurité et imprimer plus de transparence et d’ouverture dans la sélection du prochain Secrétaire général de l’ONU.  Nous devons également essayer de mener des négociations « constructives » sur le budget ordinaire de l’ONU. 

Cette session sera par ailleurs marquée par des manifestations pour commémorer le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, dont les 1er et 2 octobre, une manifestation de haut niveau sur la paix et la sécurité; le 23 octobre, une autre sur l’entrée en vigueur de la Charte; et le 11 janvier 2016, une dernière sur le soixante-dixième anniversaire de la première session de l’Assemblée générale.

Le Président a ensuite annoncé les trois débats thématiques qu’il lui revient d’organiser.  Il s’agira de la mise en œuvre des engagements liés au développement durable, aux changements climatiques et au financement du développement, en avril; du renforcement du rôle de l’ONU et de son travail dans le domaine de la paix et de la sécurité, en mai; et des droits de l’homme, en juillet.  Je mènerai toutes mes activités de manière aussi transparente, aussi inclusive et aussi ouverte que possible, a promis le Président, et là où cela s’avèrera pertinent, j’impliquerai la société civile et autres pour que l’approche « multipartite » devienne la marque de fabrique de ma présidence.

Il est difficile de croire, a conclu le Président, que cette Organisation fête déjà ses 70 ans car malgré son évolution et les acquis incontestables qu’elle a engrangés depuis 1945, l’ONU a encore beaucoup à apprendre, beaucoup à donner et « beaucoup beaucoup » plus à faire pour remplir le mandat que lui a confié la Charte et créer le monde envisagé dans le Programme de développement à l’horizon 2030. 

Que cette session soit celle où nous, Assemblée des nations du monde, nous nous aidons les uns les autres et nous aidons l’ONU à avancer vers cette vision dans un esprit de solidarité mondiale et avec « un Engagement renouvelé d’agir ».

Le Président de l’Assemblée générale a été félicité par M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, qui s’est dit convaincu que la vaste expérience de M. Lykketoft en tant que Ministre des affaires étrangères, Ministre des finances et Président du Parlement danois présage bien de sa capacité à assumer ses nouvelles fonctions.  Dans les semaines à venir, a dit le Secrétaire général, après avoir parlé, à son tour, du Sommet de septembre, de la Conférence de Paris et de celle d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’Assemblée générale approfondira ses discussions sur mon nouveau rapport relatif à l’avenir des opérations de paix des Nations Unies et sur l’architecture du maintien de la paix.  Ces efforts et l’examen décennal de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, peuvent nous aider à améliorer nos réponses en ce moment crucial.

M. Ban Ki-moon a parlé, à son tour, du débat de haut niveau sur le problème mondial de la drogue en avril, de la Conférence Habitat III à Quito, en octobre, et du Sommet humanitaire mondial à Istanbul en mai, à l’heure où près de 60 millions de personnes ont été déplacées par les conflits et la violence, soit le nombre le plus élevé depuis la Deuxième Guerre mondiale.  Les souffrances humaines et les pertes économiques causées par les catastrophes naturelles s’aggravent, a-t-il également mis en garde.  Pourtant, seulement un tiers des financements requis pour cette année a été versé.  « Votre leadership est essentiel pour faire les changements nécessaires face aux défis humanitaires pressants », a déclaré M. Ban Ki-moon.

Le Secrétaire général a fait remarquer, à son tour, que cette session marque le soixante-dixième anniversaire de la création de l’ONU.  Les principes de la Charte ont réussi l’épreuve du temps et les Nations Unies peuvent contempler les acquis.  Mais, a prévenu le Secrétaire général, nous savons que les souffrances sont toujours généralisées dans le monde.  Mes pensées aujourd’hui vont particulièrement au peuple syrien, à ceux qui, à l’intérieur du pays, font face à une terrible violence, et à ceux, qui ayant fui, cherchent désespérément un refuge et une vie meilleure.  La soixante-dixième session de l’Assemblée doit être une « session de compassion, de prévention et par-dessus tout, d’action », a exhorté le Secrétaire général.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Réforme du Conseil de sécurité: l’Assemblée générale passe le flambeau à sa 70e session pour organiser des négociations intergouvernementales

Soixante-neuvième session,
104e séance plénière – matin
AG/11679

Réforme du Conseil de sécurité: l’Assemblée générale passe le flambeau à sa 70e session pour organiser des négociations intergouvernementales

L’Assemblée générale a décidé, ce matin, de « poursuivre immédiatement » les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité au cours de sa soixante-dixième session qui s’ouvrira demain à New York.  

Cette décision*, qui concerne une question inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale depuis 23 ans, a été saluée par de nombreuses délégations comme une « décision historique », une « décision symbolique », mais elle a aussi suscité des commentaires plus réservés.

Ce texte, qui a été adopté par acclamation, commence par réaffirmer le « rôle central » de l’Assemblée générale s’agissant de la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l’augmentation du nombre de ses membres, ainsi que d’autres questions ayant trait au Conseil de sécurité.

L’Assemblée générale a donc décidé aujourd’hui d’organiser des négociations intergouvernementales lors de ses séances plénières informelles, en se basant sur le travail entrepris à sa soixante-neuvième session, notamment lors des séances informelles, et sur les positions et propositions des États Membres**.  Elle a décidé, dans ce cadre, de convoquer le Groupe de travail à composition non limitée chargé d’examiner cette question, « si les États Membres en décident ainsi », précise le texte.

Parmi la trentaine d’États Membres qui se sont exprimés après l’adoption pour expliquer leurs positions, beaucoup ont salué les efforts du représentant de la Jamaïque qui a dirigé le processus de négociations cette année, mais surtout, comme l’exprime le texte lui-même, « l’engagement actif, les initiatives et l’action énergique du Président de l’Assemblée générale », M. Sam Kutesa.

Celui-ci a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils prennent des mesures ambitieuses en vue de réformer le Conseil de sécurité qui doit à l’avenir refléter au mieux les réalités géopolitiques.  S’il a prévenu qu’il restait un travail important à abattre, il s’est dit rassuré par la plateforme de discussion qui s’est mise en place au cours de la présente session, et ce, dans un cadre transparent.  Il a expliqué à cet égard que tous les documents et toutes les lettres échangées pendant les négociations intergouvernementales avaient été publiés sur le site Internet du Président.

Si beaucoup de délégations ont en effet jugé « transparentes et inclusives » les négociations qui se sont déroulées cette année, en faisant valoir que plus de 120 États Membres y avaient contribué, la délégation de la Chine s’est plainte qu’il n’y ait pas eu de véritables négociations intergouvernementales et a regretté certains « faux pas ». 

Son collègue du Pakistan a dénoncé pour sa part un « processus biaisé » et un « dialogue impartial ».  Quant à la délégation de l’Espagne, elle a regretté l’insuffisance du temps imparti pour mener des négociations complexes.

Plusieurs groupes de pays, certains constitués spécialement pour ce processus, ont exprimé leurs points de vue sur le texte adopté.  Pour le Groupe L.69, cette décision historique permet d’entamer une réforme sur la base des résolutions et des textes transmis par le Président de l’Assemblée générale.  C’est un « document officiel des Nations Unies », a fait remarquer le représentant du Japon, au nom du Groupe G4 (Brésil, Allemagne, Inde et Japon), ce qui constitue une première à ce sujet, a précisé le représentant de l’Inde en y voyant le potentiel nécessaire pour donner une impulsion au processus de réforme.

En ce qui concerne les étapes à venir, certains ont demandé de prévoir un calendrier réaliste pour la réforme du Conseil de sécurité.  Pour le représentant de la Fédération de Russie cependant, il ne faut pas chercher à imposer un échéancier artificiel.

De son côté, le Groupe « Unis pour le consensus », par la voix du représentant de l’Italie, a précisé que la décision n’entrainait pas l’approbation de la référence à la lettre du 31 juillet 2015, expliquant que les États Membres n’avaient pas été consultés à ce propos et n’avaient donc pas pu en discuter.  Pourtant le texte annexé à cette lettre a été apprécié par une majorité de délégations qui, comme celle de l’Inde, l’ont perçu comme une « bonne base de travail ».

Cette séance a été l’occasion pour les intervenants de réaffirmer leur désir de réformer sans plus tarder le Conseil de sécurité.  Les questions de sécurité internationales ne sont plus de la responsabilité d’un club exclusif, a déclaré le représentant de l’Afrique du Sud dont le Président avait, en 2013, mis au défi l’ONU de se doter d’un nouveau Conseil de sécurité démocratique à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire. 

Cette réforme, a rappelé le représentant de la Namibie, doit concerner les domaines suivants: la catégorie de membres, le droit de veto, la représentation régionale, le nombre de membres d’un Conseil de sécurité élargi, les méthodes de travail et les relations du Conseil avec l’Assemblée générale.

Les Ambassadeurs de la Chine et de la Fédération de Russie ont tenu à préciser que leurs positions sur cette réforme n’avaient pas changé.

* A/69/L.92*

** Les positions et propositions des États Membres figurent dans le texte et les annexes à celui-ci distribués par le Président de l’Assemblée générale dans sa lettre datée du 31 juillet 2015.

QUESTION DE LA REPRÉSENTATION ÉQUITABLE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE SES MEMBRES ET QUESTIONS CONNEXES

Explications de position après l’adoption

La représentante de Sainte-Lucie, au nom du Groupe L.69, qui regroupe 42 pays en développement, a rappelé que ce groupe poursuivait l’objectif d’une réforme globale du Conseil de sécurité.  Elle a salué cette « décision historique » qui permet d’entamer une réforme sur la base des résolutions et des textes transmis par le Président de l’Assemblée générale.  C’est le résultat d’un processus qui est le fruit de consultations transparentes et inclusives, a-t-elle dit en saluant l’unanimité qui a prévalu pour son adoption. 

« Ce n’est pas la longueur du trajet mais le premier pas qui compte le plus », a-t-elle remarqué en estimant que ce texte constituait une « base de travail solide ».  « Les objectifs sont des rêves dotés de date butoir », a-t-elle ajouté en exprimant le souhait de prévoir un « calendrier réaliste » pour la réforme du Conseil de sécurité.  Cette année, qui marque le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, sera une occasion unique de progresser sur un mandat universel, a-t-elle espéré.

Le représentant de l’Italie, au nom du Groupe « Unis pour le consensus », a expliqué que cette décision réglait un élément technique essentiel du point relatif à la réforme du Conseil de sécurité.  Il a salué l’approche constructive suivie lors des négociations, avant de plaider pour une transition sans heurt. 

En ce qui concerne la lettre du 6 août 2015, il a précisé que la décision adoptée n’entrainait pas l’approbation de la référence à la lettre de juillet 2015, expliquant que les États Membres n’avaient pas été consultés à ce propos et n’avaient donc pas pu en discuter alors que des réserves avaient été exprimées.  Mon groupe, a-t-il indiqué, ne souhaite pas obtenir une victoire, mais souhaite « un processus sérieux sans vainqueur ni perdant ».  Il a espéré que les prochaines négociations permettraient à tous les États Membres de se mettre d’accord sur les procédures à suivre.

Le représentant du Koweït, au nom du Groupe des États arabes, a attiré l’attention sur la lettre de son groupe datée du 14 août 2015 qui appelait à obtenir le soutien de tous les groupes régionaux.  Il a souligné que les progrès dans ce processus nécessiteraient des efforts complexes.  Toute absence de consensus hypothèquera la légitimité de l’Assemblée générale, a-t-il prévenu.  Il a expliqué que cette décision avait été adoptée pour permettre de continuer le processus de négociations et arriver à rapprocher les positions, dans le cadre d’un processus transparent.

Le représentant du Japon, au nom du Groupe G4 (Brésil, Allemagne, Inde et Japon), a souligné le caractère non traditionnel de cette décision qui permettra de poursuivre les travaux lors de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale.  C’est un « document officiel des Nations Unies », un « document symbolique » qui a été adopté par consensus, a-t-il noté.  Il a salué le travail inlassable du Président pour parvenir à un texte auquel plus de 120 États Membres ont contribué. 

Commentant l’intervention du représentant de l’Italie, qui se plaignait selon lui d’un manque de transparence, il a exprimé son désaccord en invoquant l’engagement actif de tous les pays dans les négociations de la décision adoptée.

Le représentant de la Finlande, au nom des pays nordiques, a salué l’adoption d’un texte qui représente, à son avis, un bon compromis sur la façon dont on peut avancer sur la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité.  Il a jugé « justes, transparentes et inclusives » les discussions menées jusqu’ici, appréciant qu’elles aient permis de trouver « une bonne base » de discussion.

Le représentant de la Sierra Leone, au nom de l’Union africaine, a remercié les États Membres d’avoir fait preuve d’une souplesse qui a permis l’adoption de ce texte.  L’Afrique continuera de participer à ce processus afin de parvenir à une représentation géographique équitable au Conseil de sécurité, a-t-il dit.  Il a plaidé en faveur d’une ONU qui soit à la hauteur de la tâche des enjeux mondiaux.

Plus de 120 États ont souscrit à un processus consultatif, a-t-il apprécié tout en souhaitant pour l’avenir un processus plus énergique, qui soit mené dans un esprit de bonne foi et de maturité.  « Nous avons aujourd’hui jeté les bases d’un consensus mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers », a-t-il conclu, en appelant à travailler de manière unie.

Le représentant du Guyana, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a applaudi la décision adoptée ce matin, « un texte qui permet de nous rassembler de manière positive sur un sujet essentiel à cette Organisation ».  « Il faut absolument réformer le Conseil de sécurité », a-t-il expliqué. 

Le représentant de la Chine a noté la décision technique adoptée ce matin, comme l’Assemblée générale le fait chaque année.  C’est le fruit d’un consensus qui permet d’avancer dans ce processus, a-t-il estimé en appelant à réfléchir de manière approfondie sur ce sujet.  La position de la Chine n’a pas changé quant à la réforme du Conseil de sécurité, a-t-il indiqué.  Il a rappelé que beaucoup d’États Membres étaient contre le « document cadre » qui a suscité un contentieux au cours de la session, se plaignant qu’il n’y ait pas eu de vraies négociations intergouvernementales cette année. 

Le dialogue interactif n’a fait qu’aggraver les divergences entre les États Membres, a-t-il affirmé, regrettant que cela ait fait obstacle aux efforts menés pour surmonter les difficultés.  « Il y a eu beaucoup d’erreurs », a-t-il dit.  Rappelant le principe d’appropriation des États Membres, il a espéré qu’on pourrait revenir sur la bonne voie au cours de la prochaine session avec des négociations entre les États Membres eux-mêmes, en souhaitant que soient évités « les faux pas constatés lors de la présente session ».

Le représentant de l’Afrique du Sud a estimé que les évolutions dans le processus sont très importantes pour garantir un changement qui reflète les réalités du XXIsiècle.  Les questions de sécurité internationales ne sont plus de la responsabilité d’un petit groupe, d’un club exclusif, a-t-il observé.  Il a remarqué que cette décision était publiée pour la première fois comme document officiel des Nations Unies.  Nous ne pouvons plus remettre à plus tard cette entreprise, a-t-il dit.

Le représentant de l’Inde a estimé que la décision permettait de faire un grand pas en avant, malgré les difficultés, sur un point inscrit à l’ordre du jour des Nations Unies depuis 23 ans.  Il a expliqué que ce n’était pas une décision technique, mais une décision de fond très importante.  Pour la première fois cette décision prend la forme d’un document officiel des Nations Unies, a-t-il salué, ce qui représente une évolution inédite à ses yeux par rapport aux déclarations faites jusqu’à présent qui ne donnaient lieu qu’à une compilation.  Cela aboutira à un texte, a-t-il ajouté avant de saluer la référence au texte annexé à la lettre du 31 juillet 2015 qui précise qu’il s’agit d’une « bonne base ».  Cette décision va donner une impulsion au processus de réforme, a-t-il prédit.  Il a plaidé en faveur d’un Conseil de sécurité qui soit pleinement efficace.

Le représentant de la France a noté que ce texte transmettait à la prochaine Assemblée générale le résultat des travaux sur la réforme du Conseil de sécurité qui ont reçu le soutien d’une très grande majorité d’États Membres.  Il a salué la méthode consultative adoptée et souhaité que ces travaux servent de base au prochain cycle de négociations intergouvernementales afin de débuter les négociations d’un texte.  Il a espéré que l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’ONU serait mise à profit pour s’accorder sur la réforme du Conseil de sécurité, afin de refléter les réalités d’aujourd’hui tout en renforçant son rôle de maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Le représentant de la Namibie a invité à rester fidèle à la décision prise en 2005 et appelé les États Membres à faire preuve de volonté politique afin de parvenir à la réforme globale du Conseil de sécurité.  Cette réforme, a-t-il précisé, doit concerner les domaines suivants: la catégorie de membres, le droit de veto, la représentation régionale, le nombre de membres d’un Conseil de sécurité élargi, les méthodes de travail et les relations du Conseil avec l’Assemblée générale.  Cela sera conforme au document final de 2005, a-t-il dit. 

Il a apporté au Président de l’Assemblée générale son soutien le plus complet, avant de rappeler que l’Afrique était le seul continent non représenté dans la catégorie de membres permanents et sous-représentée dans la catégorie de membres non permanents.

Le représentant de la Fédération de Russie a indiqué soutenir le projet décidé aujourd’hui, convaincu que la recherche d’une solution consensuelle devait prévaloir dans ce processus.  Nous sommes cependant encore loin d’avoir trouvé une solution universelle sur la composition du Conseil de sécurité, a-t-il remarqué.  En ce qui concerne son pays, il a indiqué que sa position n’avait pas changé.  Les origines du problème, a-t-il expliqué, ne sont pas à chercher dans la méthodologie suivie pour les négociations, mais dans les éléments de fond.  D’où l’idée de préparer un texte de négociations bref, a-t-il noté en soulignant que ce texte devait être le fruit du travail complexe des États Membres qui cherchent à rapprocher leurs positions.  Cela ne doit pas être, a-t-il précisé, le travail du Président de l’Assemblée générale, d’un coordonnateur ou d’un groupe de travail fermé. 

La décision d’aujourd’hui montre que les discussions vont se poursuivre, a-t-il constaté, tout en prévenant que celles-ci ne traiteraient pas des questions de fond.  Il a rappelé que le processus devait rester « la propriété des États Membres » et se dérouler de manière transparente et inclusive, « sans chercher à imposer un échéancier artificiel ».  Il a rejeté au contraire des mesures qui seraient unilatérales et non consensuelles.

La représentante de Saint-Vincent-et-les Grenadines a déclaré que cette décision constituait une véritable réussite dont la clef avait été le dialogue.  Seul le dialogue permettra d’atteindre les objectifs de la réforme du Conseil de sécurité, a-t-elle insisté. 

Le représentant du Brésil a déclaré que grâce à cette décision, nous sommes en mesure d’entamer le dialogue sur la prochaine étape de la réforme du Conseil de sécurité.  La communauté internationale doit en outre remettre à jour son système de dialogue et de concertations notamment sur un sujet aussi important que la réforme du Conseil de sécurité.  « Nous devons reformer la structure anachronique du Conseil de sécurité pour qu’elle soit adaptée du XXIsiècle », a-t-il ajouté.   

Le représentant de l’Allemagne a dit que cette décision constituait un jalon important et une réussite de tous les États Membres.  Il a salué le rôle du Président de l’Assemblée générale et du facilitateur qui ont abouti à ce résultat malgré les pressions exercées pendant le processus.  Il a espéré que le facilitateur puisse poursuivre son travail fondé sur le document cadre et la lettre du 31 juillet du Président de l’Assemblée générale.  Le représentant a rappelé que 120 États Membres avaient contribué à ce document.     

Le représentant de la Pologne a dit qu’il était crucial que la décision soit prise par consensus.  La Pologne est engagée dans le processus de réforme du Conseil de sécurité.  Le représentant a réitéré sa position en vue d’octroyer un siège de membre permanent au groupe de l’Europe de l’Est.

La représentante du Pakistan a déclaré qu’une réforme de fond n’était pas possible sans consensus entre les États Membres.  Le processus qui a prévalu au cours de cette session est un processus biaisé, le dialogue était impartial, les discussions n’étaient pas constructives, ce n’est pas une base pour une bonne discussion, a dénoncé le représentant.  Il a dit que sa délégation aurait aimé que ses préoccupations soient prises en compte. 

« Mais nous allons continuer de travailler dans le processus », a-t-il assuré.  Il a en outre espéré que le nouveau Président de l’Assemblée générale soit plus constructif.  « Ceux qui ont utilisé le processus pour faire avancer leur position nationale ne passeront pas.  Les erreurs commises dans le processus devraient corrigées à la prochaine session.  La réforme doit obtenir le consensus des États Membres sur leurs les points de vue et positions », a clamé le représentant.

Le représentant de l’Espagne a dit rejoindre le consensus pour pouvoir travailler de manière constructive et aller de l’avant.  Cela étant, cela ne signifie pas que nous appuyons tout le texte, a-t-il dit, en soulignant certains défauts, notamment ceux d’ordre procédural.  Il a expliqué qu’il n’y avait pas eu assez de temps pour mener des négociations complexes. 

De plus, a-t-il ajouté, le texte ne tient pas compte des contributions apportées lors des précédentes sessions de l’Assemblée générale.  « Cela fait près de 20 ans que nous discutons de cette question », a-t-il rappelé estimant qu’on travaillait « comme un adolescent qui estime que sa vie commence à 20 ans et que tout le reste n’a pas d’importance ».  Il s’est dit prêt à poursuivre le dialogue et les négociations dans un processus qui reste indispensable, selon lui.

Le représentant de la Guinée équatoriale a salué le travail incessant du Président de l’Assemblée générale qui a guidé le processus, ainsi que celui du facilitateur, le représentant de la Jamaïque.  Il a appelé à poursuivre avec détermination les négociations « sur la base du travail que nous héritons du Président Sam Kutesa ». 

Il a rappelé le Président de l’Afrique du Sud avait, en 2013, lancé un défi à l’ONU pour qu’elle se dote d’un nouveau Conseil de sécurité démocratique à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire.  Il a demandé de donner à cette question la priorité au cours de la prochaine session, espérant que l’Afrique serait à l’avenir membre permanent du Conseil de sécurité avec tous les droits que cela implique.

Le représentant du Chili a salué le texte adopté et appelé à continuer de progresser sur cette question au cours de la prochaine session de l’Assemblée générale.

Le représentant de l’Égypte a invité à garantir que la réforme soit globale et équitable, avant de demander de faire des efforts pour que le processus soit inclusif et transparent.  Il a souhaité obtenir le plus d’appui possible sur le plan politique, de la part de tous les États Membres.  Il a demandé de travailler aux moyens de consolider les accords déjà obtenus et d’avancer sur les autres questions.  « Le Conseil de sécurité ne peut être plus représentatif et équitable qu’en étant plus uni », a-t-il dit.

Le représentant de la Turquie a remercié le Président de l’Assemblée générale qui a mis le doigt sur cette priorité au cours de son mandat.  La souplesse dont on a fait preuve n’est cependant pas un feu vert pour le texte distribué le 31 juillet 2015, a-t-il prévenu en expliquant que le groupe auquel il appartient n’avait pas été consulté avant sa diffusion.  Il a demandé la participation de tous les États Membres dans ce processus.  « Trouver une solution est possible », a-t-il assuré.

Le représentant de l’Équateur a demandé la poursuite de négociations sur la base d’un consensus.  Il faut veiller à ce que ce processus se fasse toujours par consensus, a-t-il souhaité en invitant au respect mutuel des opinions de chacun.  Celles-ci doivent arriver à converger, a-t-il expliqué.

La représentante du Viet Nam s’est félicitée de l’adoption par consensus d’une décision qui constitue selon elle « un pas en avant important », saluant à cet égard les efforts du Président de l’Assemblée générale et du représentant de la Jamaïque.  Elle a appelé à prendre des mesures concrètes pour faire des progrès de fond dans la réforme du Conseil de sécurité, afin que celui-ci soit « transparent, démocratique et efficace ». 

Le représentant de la République-Unie de Tanzanie a affirmé que les divergences de vue restaient importantes et qu’il convenait de les aplanir avant d’aller plus loin.  Certaines déclarations entendues ce matin ont révélé l’étendue du travail qui reste à abattre.  Cette décision, même si elle n’était qu’un premier pas, est importante. 

Le représentant du Mexique s’est dit favorable à tous les efforts pour faire avancer le processus de réforme du Conseil de sécurité.  Ce processus doit être mené avec tous les États Membres et non par quelques-uns.  Il faut trouver une solution de compromis pour que l’ensemble des États Membres s’identifient à la réforme.  La réunion de Rome est un exemple de souplesse qu’il faut continuer.  Certains États n’ont pas participé à ce processus et ainsi ne font pas preuve de flexibilité, a déploré le représentant. 

La réforme exige transparence et responsabilité vis-à-vis de tous les États Membres.  Ce qui est le plus important est l’impartialité et l’objectivité du Président de l’Assemblée générale et du président du groupe de travail sur la réforme du Conseil de sécurité dans ce processus.  « Imposer un calendrier ne fait qu’engendrer la défiance, provoquer davantage de divisions et éloigner des discussion de fond dans ce processus », a dénoncé le représentant. 

La représentante d’El Salvador a déclaré que la décision qui avait été adoptée sur la réforme du Conseil de sécurité était un acte symbolique.  Cette décision montre que la réforme est importante pour l’Assemblée nationale.  Ce faisant, les États Membres ont dit que la question de la réforme est entre les mains de l’Assemblée générale.  Si nous voulons avancer, nous devons rapprocher les différents points de vue existants, a-t-elle dit.

La représentante du Suriname a estimé que le document adopté aujourd’hui n’était pas un document exclusif.  Elle a ajouté que le processus devait être ouvert.  Elle a prévenu qu’il ne faut pas établir un calendrier fictif sur ce processus.    

Le représentant de l’Argentine a déclaré que la décision d’aujourd’hui était une décision technique pour clore la session actuelle de l’Assemblée générale et l’inscrire à l’ordre du jour de la soixante-dixième session.  Mais il a affirmé que malgré le consensus, tous les aspects et les documents mentionnés dans la décision, notamment la lettre du Président de l’Assemblée générale du 31 juillet, n’étaient pas appuyés de façon unanime par tous les États Membres.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale termine une session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur »

105e séance plénière – après-midi
AG/11680

L’Assemblée générale termine une session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur »

Le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, de l’Ouganda, a passé, cet après-midi, le marteau à son successeur M. Mogens Lykketoft, du Danemark, terminant ainsi une soixante-neuvième session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur » et dont le succès majeur, comme l’a confirmé le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a été sans contexte l’accord sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Avant d’achever les travaux, M. Kutesa a présidé l’adoption de la résolution intitulée « Promouvoir des services publics ouverts à tous et responsables en faveur du développement durable »*.  Dans ce texte sur lequel les représentants des États-Unis et de l’Union européenne ont expliqué leur position, l’Assemblée générale réaffirme que des institutions publiques transparentes, ouvertes à tous, participatives et responsables et des services publics de qualité, soucieux des règles d’éthique, réactifs et informatisés constituent les fondements d’un développement durable à tous les niveaux.

Après 105 séances plénières et 327 résolutions, nous voilà aujourd’hui réunis pour évaluer le travail accompli et celui, important, qu’il reste à faire, a déclaré M. Sam Kutesa, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, à l’issue d’une session « qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur ».  L’accord sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été sans contexte le succès majeur, a-t-il estimé. 

Ce nouvel agenda est le fruit d’un sentiment de solidarité qui nous inspire, a commenté le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.  Les 17 objectifs et 169 cibles n’ont pas été fixés en une nuit.  Il a fallu plusieurs cycles d’intenses négociations, a reconnu M. Ban qui a remercié le Président de l’Assemblée générale pour la manière très « douée » dont il a conduit les choses jusqu’au consensus.  Le nouveau Programme illustre la manière dont l’Assemblée générale s’est ouverte de manière sans précédent à un éventail de voix sans précédent.  C’est un héritage important qui ne saurait souffrir le moindre recul.

Le pilier de notre partenariat renouvelé est désormais l’agenda d’Addis-Abeba sur le financement du développement, a dit le Président de l’Assemblée générale.  Mais, a-t-il prévenu, notre course vers le développement durable restera vaine si nous ne relevons pas le défi du changement climatique, avec un nouvel accord universel et contraignant.  M. Sam Kutesa a conclu avec les mots de Nelson Mandela: « J’ai découvert un secret.  Je sais maintenant qu’après avoir escaladé une montagne, on apprend qu’il y a encore beaucoup d’autres montagnes à escalader ».

Le Secrétaire général de l’ONU s’est dit certain que la grande habileté et l’esprit de collégialité qui ont prévalu, au cours de cette session, vont se poursuivre avec M. Mogens Lykketoft, Président de la soixante-dixième session.

Ce dernier ayant reçu le mandat de faciliter les consultations sur la résolution 24/24 du Conseil des droits de l’homme relative à « la coopération entre les Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme », le représentant du Sénégal a, au nom du Groupe des États d’Afrique, retiré son projet de résolution par lequel l’Assemblée générale aurait décidé de reporter à sa prochaine session l’examen de ladite résolution.  L’examen d’une cinquantaine d’autres points a aussi été reporté à la soixante-dixième session.

 

* A/69/L.81/Rev.1

 

Adoption de la résolution intitulée « Promouvoir des services publics ouverts à tous et responsables en faveur du développement durable » (A/69/L.81/Rev.1)

Dans cette résolution, adoptée sans vote, telle qu’oralement amendée oralement, l’Assemblée générale réaffirme que des institutions publiques transparentes, ouvertes à tous, participatives et responsables et des services publics de qualité, soucieux des règles d’éthique, réactifs et informatisés constituent les fondements d’un développement durable à tous les niveaux.  Elle encourage tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies contre la corruption et à y adhérer et la communauté internationale, à adopter de bonnes pratiques pour la restitution d’avoirs.  L’Assemblée réaffirme qu’il faut s’efforcer d’éliminer les paradis fiscaux qui incitent à transférer à l’étranger les avoirs volés et encouragent les flux financiers illicites.

Elle engage la communauté internationale à continuer de promouvoir l’échange d’informations, de données d’expérience, d’enseignements et de pratiques optimales pour consolider la mise en place d’institutions et services publics, qui soient ouverts à tous et responsables.  Elle encourage les États Membres, les États observateurs et les observateurs à promouvoir une direction efficace et responsable, un niveau élevé de professionnalisme, l’éthique, l’intégrité, la transparence, la responsabilisation, la réactivité, l’efficacité et l’efficience.

L’Assemblée souligne que la prestation de services aux citoyens doit être au cœur de la transformation de l’administration publique et qu’elle requiert des cadres institutionnels appropriés, une direction compétente et intègre, le respect de la diversité et de l’égalité des sexes, l’exploitation des technologies de l’information et des communications, la volonté d’innover, le sens des responsabilités et le renforcement des capacités du secteur public.  Elle prend note, à cet égard, de la contribution positive des peuples autochtones et des communautés locales, notamment les principes andins « ama suwa, ama llulla et ama qhila », qui condamnent respectivement le vol, le mensonge et la paresse, les valeurs Inupiat « pitqiksiġautaiññiq et qiksiksrautiqaġniq », qui préconisent l’honnêteté et le respect d’autrui et la valeur « tukuki » des Blackfoot, qui prône l’impartialité et l’incorruptibilité.

Le représentant des États-Unis s’est félicité de la résolution qu’il a qualifiée d’« outil pour aider à parvenir aux objectifs de développement durable, en particulier l’objectif visant l'avènement de sociétés pacifiques et ouvertes.  Il s’est tout de même demandé pourquoi la résolution fait une distinction entre « États Membres » et « États observateurs » alors tout dépend des obligations auxquels les pays sont tenus en vertu des traités dont ils sont parties.  Le représentant a aussi reconnu la contribution des cultures autochtones mais il a tenu à souligner que l’adhésion de son pays à la résolution ne saurait être interprétée comme l’acceptation des valeurs et pratiques traditionnelles contraires aux droits universels dont l’égalité entre les sexes et les droits des personnes handicapées.  Pourquoi privilégier certaines cultures et traditions au détriment d’autres? s’est demandé le représentant.

Son homologue de l’Union européenne s’est interrogé sur la valeur de la résolution adoptée aujourd’hui.  Il faut, a-t-il plaidé, simplifier au maximum le travail de l’Assemblée générale et éviter de lui soumettre des questions qu’elle a déjà confiées à ses organes subsidiaires, en l’occurrence la Deuxième Commission chargée des questions administratives et financières.   Le représentant a aussi regretté la manière dont se sont déroulées les négociations. 

Comment traiter en profondeur d’une question aussi complexe alors que tout le monde préparait activement la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement et la transmission au Sommet de septembre du programme de développement pour l’après-2015?  En conséquence, l’Union européenne ne peut qu’exprimer des réserves face à certaines « formules politiques » de la résolution et à ses lacunes.  Pour l’Union européenne, il est essentiel que tous les droits de l’homme soient respectés.

Retrait du projet de décision sur le Rapport du Conseil des droits de l’homme (A/69/L.93)

Par ce texte, l’Assemblée générale, rappelant sa décision 68/668 du 15 septembre 2014, aurait décidé de reporter l’examen de la résolution 24/24 du Conseil des droits de l’homme, en date du 27 septembre 2013, à sa soixante-dixième session.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Sénégal a dit avoir retiré le texte parce que le Président de l’Assemblée général a eu mandat de faciliter les consultations sur la résolution 24/24 relative à « la coopération entre les Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme ». 

Le Groupe des 77 et la Chine, a dit le représentant, attend des clarifications sur certains points dont la faisabilité de la proposition visant à ce que le Secrétaire général « désigne, au sein des structures existantes et pour l’ensemble du système, un point focal principal dont la mission sera de mobiliser  toutes les parties prenantes, en particulier les États Membres, aux fins d’encourager la prévention des actes de représailles et d’intimidation auxquels expose la coopération avec l’Organisation des Nations Unies, ses représentants et ses mécanismes ».  

L’ONU, a fait remarquer le représentant, a déjà des mécanismes, dont les organes des droits de l’homme qui traitent de ces questions.  Par ailleurs, qu’en est-il du pouvoir des 47 membres de Conseil des droits de l’homme de nommer ou de créer des points focaux avec lesquels toutes les autres entités sont obligées de coopérer?  Le Groupe des États d’Afrique est prêt à mener des consultations constructives au cours de cette session, des consultations globales, transparentes et sans exclusive, a insisté le représentant.

Déclarations sur la clôture de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale

L’accomplissement majeur de cette soixante-neuvième session est bien évidemment le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a estimé le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON.  Ce nouvel agenda est le fruit d’un sentiment de solidarité qui nous inspire.  Les 17 objectifs et 169 cibles n’ont pas été fixés en une nuit.  Il a fallu plusieurs cycles d’intenses négociations, a reconnu le Secrétaire général, qui a remercié le Président de l’Assemblée générale pour la manière très « douée » dont il a conduit les choses jusqu’au consensus.  Le nouveau programme illustre la manière dont l’Assemblée générale s’est ouverte de manière sans précédent à un éventail de voix sans précédent.  C’est un héritage important qui ne saurait souffrir le moindre recul.

Le Secrétaire général s’est félicité que la même attitude ait prévalu en juillet à Addis-Abeba, lors de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Là encore, il a félicité le Président d’une session dont la première résolution a été celle sur Ebola.

L’Assemblée a aussi convoqué un débat important sur la promotion de la tolérance et la réconciliation contre l’extrémisme violent et fait des progrès dans sa propre revitalisation.  Après avoir mentionné le soixante-dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale que l’Assemblée a dûment commémoré, le Secrétaire général a estimé que toutes ces activités ont montré une grande habileté et un esprit bienvenu de collégialité.   « Je suis sûr que cette tendance va se poursuivre avec M. Mogens Lykketoft, Président de la soixante-dixième session », a-t-il conclu.

M. SAM KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a parlé d’une session qui a offert l’occasion historique de changer le monde pour le meilleur.  Après 105 séances plénières et 327 résolutions, nous voilà aujourd’hui réunis pour évaluer le travail accompli et celui, important, qu’il reste à faire.  L’accord sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été sans contexte le succès majeur de cette session, a estimé à son tour le Président.  Il a rappelé que dès février, il avait convoqué un débat de haut niveau sur les moyens de mise en œuvre du futur programme.  Le pilier de notre partenariat renouvelé en faveur du développement est désormais l’agenda d’Addis-Abeba, a souligné le Président. 

Mais, a-t-il prévenu, notre course vers le développement durable restera vaine si nous ne relevons pas le défi du changement climatique, avec un nouvel accord universel et contraignant.  Ici aussi, le Président a rappelé qu’il avait convoqué en juin dernier, une manifestation de haut niveau sur le changement climatique.  À son tour, il a souligné combien l’Assemblée générale a su se montrer réactive à l’actualité, dont l’épidémie d’Ebola et l’extrémisme violent. 

Nous avons lancé en décembre, a aussi rappelé le Président, la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et en mars, inauguré le Mémorial permanent en hommage aux victimes de la traite transatlantique.  Nous avons, a poursuivi le Président, commémoré le vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes et pour la première fois, le Bureau d’un Président de l’Assemblée a organisé la commémoration mondiale de la Journée internationale de la femme.  Au cours de cette session, l’Assemblée n’a pas non plus oublié les jeunes.

Maintenant que nous en sommes au soixante-dixième anniversaire de l’ONU, nous devons, a insisté le Président, profiter de cette occasion pour examiner la manière dont l’Organisation peut se transformer et améliorer sa capacité de répondre aux défis de notre temps.  C’est la raison pour laquelle, durant cette session, un débat sur le renforcement de la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales a eu lieu. 

S’agissant de la revitalisation de l’Assemblée générale elle-même, le Président a rappelé que les États Membres ont plaidé pour que l’Assemblée ait un plus grand rôle dans l’élection du prochain Secrétaire général.  M. Kutesa a conclu avec les mots de Nelson Mandela: « J’ai découvert un secret.  Je sais maintenant qu’après avoir escaladé une montagne, on apprend qu’il y a encore beaucoup d’autres montagnes à escalader ».

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale préconise un processus de sélection du Secrétaire général plus transparent et invite les États à encourager la candidature de femmes

Soixante-neuvième session,
103e séance plénière – matin
AG/11677

L’Assemblée générale préconise un processus de sélection du Secrétaire général plus transparent et invite les États à encourager la candidature de femmes

Elle proclame le 9 décembre Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide et de la prévention de ce crime

L’Assemblée générale a, ce matin, adopté six résolutions, dont une appelant à une plus grande transparence du processus de sélection du prochain Secrétaire général1 de l’ONU, lequel doit être nommé en 2016 et entrer en fonctions le 1er janvier 2017. 

Par ce texte, adopté par consensus, l’Assemblée générale invite les États Membres « à envisager de présenter la candidature de femmes au poste de secrétaire général » et le Conseil de sécurité à lui présenter plusieurs candidats au lieu d’un seul. 

L’Assemblée générale a également proclamé le 9 décembre Journée internationale de commémoration et de la dignité des victimes du crime de génocide2 et de la prévention de ce crime.  Si cette résolution a été adoptée sans vote, le représentant du Rwanda s’est dissocié du consensus en arguant que la communauté internationale devrait fournir une date de commémoration différente pour chaque pays qui a connu un génocide. 

Son homologue du Soudan, tout en se félicitant de l’adoption de ce texte, a mis en garde contre la « tendance dérangeante d’utiliser à des fins politiques les principes internationalement agréés de la prévention du génocide », tandis que le représentant de l’Azerbaïdjan a rappelé l’extermination de centaines de civils en 1992 dans la ville de Khojaly, durant la nuit du 25 au 26 février.

Gravement préoccupée par l’impact du paludisme3 pour la santé -214 millions de cas et 472 000 décès, dont 90% en Afrique subsaharienne en 2015-, l’Assemblée générale a appelé à un soutien accru à la lutte contre le paludisme en phase avec les objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs de développement durable (ODD), la stratégie technique mondiale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le plan d’Action du Partenariat « Faire reculer le paludisme ». 

Par cette résolution adoptée sans vote, l’Assemblée demande aux États Membres de promouvoir l’accès aux médicaments et exhorte les organisations internationales, notamment l’OMS et l’UNICEF, à renforcer l’aide offerte aux pays impaludés, en particulier en Afrique.  Elle estime qu’il importe de mettre au point des vaccins et de nouveaux médicaments sûrs, peu coûteux pour prévenir et traiter le paludisme. 

Parmi les trois autres résolutions, figurent un texte réaffirmant l’importance du multilinguisme4 et du traitement équitable des six langues officielles de l’ONU.  Le Département de l’information (DPI) y est encouragé à continuer d’utiliser d’autres langues, outre celles officielles, afin d’atteindre un public aussi large que possible. 

Une résolution rappelant l’importance de la « Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud5 » demande aux organisations, organes et organismes compétents des Nations Unies et prie les partenaires concernés, dont les institutions financières internationales, d’apporter toute assistance appropriée en vue de mettre en œuvre le Plan d’action de Montevideo. 

Enfin, par la seule résolution6 qui a fait l’objet d’un vote, l’Assemblée générale a décidé que toutes les sessions annuelles du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se tiendraient désormais uniquement au Siège de l’ONU, à New York, mettant fin à une alternance avec le siège de Genève. 

Le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a expliqué que la tenue de ces réunions à New York, au lieu d’une alternance avec Genève, permettrait au PNUD des économies qui pourraient être redirigées vers des activités de développement.

Les représentants du Luxembourg, au nom de l’Union européenne, de la Suisse, des États-Unis et de l’Australie et du Japon se sont opposés à ce texte, qui selon eux, crée un précédent regrettable.  S’ils ont regretté une décision prise en l’absence de toute recommandation du conseil d’administration du PNUD ou du Conseil économique et social (ECOSOC), le représentant de l’Inde a, lui, expliqué que l’expérience montrait que les pays en développement étaient sous-représentés lorsque ces réunions se déroulaient à Genève.

La prochaine séance publique de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

(1) A/69/1007 ; (2) A/69/L.88 ; (3) A/69/L.91 ; (4) A/69/L.86 ; (5) A/69/L.89 ; (6) A/69/L.77

REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLEE GENERALE

Après avoir examiné le rapport du Groupe de travail spécial sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale (A/69/1007), l’Assemblée générale a adopté, par consensus, la résolution (A/69/1007) relative à la « revitalisation des travaux de l’Assemblée générale » que le Président de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, a présentée.  Ce domaine a été une de ses priorités clefs pendant son mandat au cours de cette soixante-neuvième session, a-t-il dit. 

Par ce texte, l’Assemblée générale a décidé de créer à sa soixante-dixième session, un groupe de travail spécial sur la revitalisation de ses travaux, ouvert à tous les États Membres, qui sera chargé de trouver de nouveaux moyens de renforcer son rôle, son autorité, son efficacité et son efficience.

En ce qui concerne les attributions et pouvoirs de l’Assemblée générale, ce texte réaffirme ceux qu’elle tire des Articles 10 à 14 et 35 de la Charte des Nations Unies, y compris pour ce qui a trait à la paix et à la sécurité internationales.  L’Assemblée réaffirme aussi que la relation entre les principaux organes des Nations Unies est une relation de synergie et de complémentarité, conforme à leurs fonctions, pouvoirs, attributions et compétences respectifs résultant de la Charte et strictement respectueuse de ceux-ci.

En outre, l’Assemblée générale invite le Secrétariat, notamment le Département de l’information, à continuer, en s’acquittant des tâches qu’elle lui a confiées, de s’employer à accroître son rayonnement et à mieux faire connaître au grand public et aux médias du monde entier, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la création de l’Organisation des Nations Unies, sa contribution à la réalisation des buts de l’Organisation énoncés dans la Charte.

Dans ce texte, l’Assemblée prend note avec satisfaction de la page Web multilingue consacrée à la revitalisation de ses travaux, qui peut être consultée directement dans les six langues officielles depuis le site Web de l’Organisation des Nations Unies, et invite le Secrétariat à continuer de la tenir à jour et d’en actualiser la teneur de façon régulière, dans des conditions d’égalité et à un coût raisonnable.

En ce qui concerne les méthodes de travail, l’Assemblée générale souligne qu’elle devrait, à sa soixante-dixième session, en collaboration avec ses grandes commissions et en consultation avec les États Membres, continuer d’envisager la possibilité de n’examiner certaines questions que tous les deux ou trois ans et d’en regrouper ou d’en supprimer d’autres.

Elle invite de nouveau le Secrétaire général, le Président de l’Assemblée et les présidents des grandes commissions à mieux coordonner, en consultation avec le Bureau et les États Membres, l’organisation des réunions, y compris les réunions de haut niveau et les débats thématiques de haut niveau, afin d’en optimiser le caractère interactif et l’efficacité.  En outre, l’Assemblée générale invite les États Membres à rechercher un équilibre entre hommes et femmes dans la répartition des présidences des grandes commissions et pour sa propre présidence.

Notant que la sélection et la nomination du prochain Secrétaire général de l’ONU doivent se faire en 2016, l’Assemblée générale prie son Président et celui du Conseil de sécurité de commencer à solliciter des candidatures au poste de secrétaire général dans le cadre d’une lettre commune adressée à tous les États Membres, qui décrira la procédure applicable dans son intégralité et qui sollicitera la présentation des candidatures dans les meilleurs délais.  Elle prie également son Président et celui du Conseil de sécurité de communiquer conjointement et au fur et à mesure à tous les États Membres le nom des personnes dont la candidature au poste de secrétaire général a été présentée pour examen ainsi que les documents qui l’accompagnent, en particulier le curriculum vitae.

En outre, l’Assemblée générale souligne la nécessité d’assurer une répartition juste et équitable en respectant l’équilibre entre les sexes et l’équilibre géographique, tout en appliquant les exigences les plus élevées à la nomination des hauts responsables de l’Organisation, y compris le Secrétaire général, et à cet égard invite les États Membres à envisager de présenter la candidature de femmes au poste de secrétaire général.

L’Assemblée décide, sans préjudice des prérogatives reconnues aux principaux organes par l’Article 97 de la Charte, d’organiser des échanges ou des réunions informels avec les personnes candidates au poste de secrétaire général, sans préjuger de la candidature de celles qui n’y participent pas, ce qui contribuera ainsi à la transparence et à l’ouverture de la procédure.

Ce texte comporte aussi des dispositions sur le renforcement de la mémoire institutionnelle du Bureau du Président de l’Assemblée générale, dans lesquelles elle invite notamment ses présidents à continuer de tenir à l’intention des États Membres des réunions d’information périodiques sur leurs activités, y compris leurs voyages. 

Déclaration après l’adoption

Le délégué de l’Union européenne a salué les progrès accomplis dans les méthodes de travail de l’Assemblée générale et de ses grandes commissions.  La Commission européenne a établi comme priorité cette année le renforcement de toute l’ONU, a-t-il dit.

La représentante de l’Estonie, représentant le Groupe cohérence et transparence, groupe transrégional composé de 27 États qui travaillent en faveur de l’amélioration des méthodes du Conseil de sécurité, a apprécié le processus structuré visant à nommer le nouveau Secrétaire général.  Elle a apprécié également la décision d’organiser des dialogues officieux avec les candidats, estimant que cela contribuera grandement au processus de sélection.  Elle a encouragé à désigner des femmes comme candidates au poste de Secrétaire général, avant de plaider pour que soit revue la durée du mandat du Secrétaire général de sorte qu’elle soit non renouvelable et d’une durée de sept ans.

Le représentant du Royaume-Uni a apprécié l’adoption par consensus de cette « résolution phare ».  Il a rappelé les trois principes auxquels est attaché son pays dans la sélection du prochain Secrétaire général de l’ONU: un calendrier clair, un processus transparent et l’occasion ouverte à tout candidat, quel que soit son sexe.  Il faut une personne qui soit représentative de sept milliards de personnes, a-t-il dit. 

« Nous avons accepté d’établir un point de départ clair, pour la première fois dans l’histoire de l’ONU », s’est-il félicité en saluant l’établissement d’une liste publique de candidats.  Il s’est aussi réjoui qu’on ait adopté la transparence nécessaire pour une pratique qui était archaïque et opaque.  Notant une forte résistance à la participation de la société civile aux réunions de ce processus, il a prôné de tenir une réunion de formule Arria pour y remédier.  Il faut une liste crédible de candidats, a-t-il lancé.  Si les compétences sont égales, a-t-il ajouté, le moment est venu pour une femme d’être à la tête de l’ONU.  Il a conclu en encourageant les femmes du monde qui occupent des postes de direction à se manifester à cet égard.

La représentante de la Colombie a jugé essentiel de renforcer le système des Nations Unies afin de favoriser la mise en œuvre des objectifs de développement durable qui doivent être adoptés prochainement.  Elle a indiqué que la Colombie avait proposé des modifications au processus de sélection du prochain secrétaire général afin que ce processus soit plus ouvert et transparent.  Il a notamment proposé que l’Assemblée générale puisse entendre en séance publique les candidats à ce poste.  Elle a jugé important que le prochain secrétaire général soit une femme.          

Le représentant du Costa Rica a salué le rôle fondamental de la société civile pour l’adoption de cette résolution.  Le rôle de l’ONU en tant que centre de la gouvernance mondiale, devrait nous rendre capables de choisir le meilleur candidat ou la meilleure candidate à partir de mars 2016.  Il a jugé urgent de mettre fin à l’opacité due au manque de transparence du processus de nomination du Secrétaire général.  

Il s’est dit fier que cette résolution contienne une invitation aux États Membres à présenter des femmes comme candidates.  Il s’est félicité de la possibilité d’une interaction entre les candidats et du fait que le Conseil de sécurité ne se limite plus à présenter un seul candidat à l’Assemblée générale mais plusieurs.  Parmi les autres propositions, le représentant du Costa Rica a suggéré que le futur secrétaire général ne puisse tenir qu’un mandat unique de sept ans.

Le représentant de l’Équateur a souhaité une meilleure mise en œuvre des objectifs de parité au niveau des postes de décision.  Il a dit l’importance du paragraphe 38 qui invite les États à présenter des candidats femmes au poste de secrétaire général.  Il a dit la nécessité de continuer à défendre les droits et prérogatives de l’Assemblée générale, conformément à son rang d’organisme universel le plus représentatif de l’Organisation. 

Le représentant du Brésil a estimé qu’une meilleure interaction entre les candidats au poste de secrétaire général et de l’Assemblée générale, de même que la requête en faveur de candidates femmes représentaient deux avancées majeures.  

Le représentant de l’Indonésie a salué l’adoption d’une résolution qui réaffirme le rôle prépondérant de l’Assemblée générale en tant que principal organe universel du système.  Il s’est aussi félicité d’un texte qui impose une transparence accrue des différents processus de nomination du Secrétaire général et qui appelle à renforcer la mémoire institutionnelle.  

Il est impératif de veiller à ce que l’Assemblée générale soit pleinement soutenue afin d’être en mesure d’appliquer son mandat conformément à la Charte, a-t-il déclaré. 

Le représentant du Bélarus a souligné l’importance de la contribution apportée par le Mouvement des non-alignés (MNA), ainsi que l’Algérie qui a assuré le rôle de coordonnateur de ce Mouvement.  Il s’est félicité de l’adoption d’une résolution par consensus compte tenu de l’importance du sujet, « ce qui donne à espérer », a-t-il dit.  En même temps, il a averti que « le gage de tout changement à l’ONU, ce n’est pas des textes de résolution », rappelant en effet le problème de l’inexécution de certains textes. 

Il a préféré s’appuyer sur la faculté d’écouter les interlocuteurs.  Il a apprécié que le texte adopté aujourd’hui mette l’accent sur la démocratisation du processus de sélection et de désignation du Secrétaire général de l’ONU.  Il s’est félicité du principe qui vise un équilibre entre les sexes, en suggérant de procéder par étapes plutôt qu’en une seule fois.

Le représentant de la France a félicité les États Membres pour avoir fait preuve de souplesse et d’un esprit constructif.  C’est une « résolution historique », a-t-il estimé, car pour la première fois les États Membres se sont mis d’accord pour renforcer la transparence de la procédure de désignation du Secrétaire général des Nations Unies. 

Il a apprécié les innovations majeures ainsi adoptées.  Ce résultat respecte les grands équilibres institutionnels entre les grands organes des Nations Unies tels qu’ils sont établis par la Charte, a-t-il aussi noté.  Il a également apprécié que l’on ait pu atteindre un consensus qui a évité le risque de crise institutionnelle aux Nations Unies.

Le représentant de la Croatie, parlant également au nom de l’autre coprésident du groupe de travail spécial, le représentant de la Namibie, a assuré que le texte adopté reflétait la position commune des États Membres.  Cette résolution est dans l’intérêt de l’Organisation, a-t-il confirmé en louant la volonté commune de compromis des délégations. 

ZONE DE PAIX ET DE COOPÉRATION DE L’ATLANTIQUE SUD

a) Rapport du Secrétaire général (A/69/973 et A/69/973/Add.1)

b) Projet de résolution (A/69/L.89)

Par ce texte intitulé « Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud », adopté sans vote et présenté par le représentant de l’Uruguay, l’Assemblée générale demande aux États de contribuer à la promotion des objectifs de paix et de coopération énoncés dans la résolution 41/11 et réaffirmés dans la Déclaration de Montevideo et le Plan d’action de Montevideo.  

Elle demande aux organisations, organes et organismes compétents des Nations Unies et prie les partenaires concernés, dont les institutions financières internationales, d’apporter toute assistance appropriée que les États membres de la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud pourraient solliciter dans l’action qu’ils mènent conjointement pour mettre en œuvre le Plan d’action de Montevideo. 

Elle souligne le rôle que joue la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud, en ce qu’elle favorise l’intensification des échanges et le renforcement de la solidarité entre ses États membres; elle se félicite de la tenue de la septième réunion ministérielle de la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud, ainsi que de l’adoption de la Déclaration de Montevideo et du Plan d’action de Montevideo. 

Le représentant du Brésil a rappelé que sept réunions ministérielles de la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud avaient été organisées depuis 1984.  Il a expliqué que la dernière réunion ministérielle de la zone qui s’est tenue à Montevideo, avait permis de s’entendre sur des initiatives de coopération dans le domaines de la cartographie des fonds marins, de la protection de l’environnement marin, du transport aérien et maritime, de la sûreté maritime et du renforcement des capacités nationales pour lutter contre la criminalité transnationale. 

Il a particulièrement souligné l’importance de de cette organisation intergouvernementale pour éviter la militarisation de l’Atlantique Sud via une meilleure coopération.   

Le représentant de l’Argentine a indiqué que les États membres de la Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud s’étaient dits préoccupés de la persistance de différends de souveraineté et d’intégrité territoriale de certains États membres de la zone de l’Atlantique Sud.    

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME: PROJET DE RÉSOLUTION (A/69/L.88)

L’Assemblée générale a adopté, sans vote, la résolution intitulée « Journée internationale de commémoration et de la dignité des victimes du crime de génocide et de la prévention de ce crime » (A/69/L.88).

L’Assemblée générale, réaffirmant l’importance de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée le 9 décembre 1948, « instrument international efficace pour la prévention et la répression du crime de génocide », a ainsi décidé de proclamer le 9 décembre Journée internationale de commémoration et de la dignité des victimes du crime de génocide et de la prévention de ce crime. 

Le représentant de l’Arménie, qui a présenté ce texte, a rappelé que des millions de personnes avaient péri à cause du crime de génocide, que l’ancien Secrétaire général Kofi Annan avait qualifié de « complicité avec le diable ».

Explications de vote après le vote

Le représentant du Rwanda a rappelé que son pays avait connu le génocide contre les Tutsis et que bien d’autres avaient été tués à cette occasion.  Il a expliqué pourquoi son pays se dissociait de ce texte en arguant que la communauté internationale devrait fournir une date de commémoration différente pour chaque pays qui a connu un génocide.

Le représentant de l’Inde a rappelé que son pays, avec Cuba et Panama, s’était porté coauteur d’une des premières résolutions de l’ONU qui avait donné pour mandat la rédaction d’une convention sur le génocide.  L’Inde, qui est aussi pays coauteur de la résolution adoptée aujourd’hui, a regretté que les génocides n’aient pas pu être prévenus, notamment en Afrique.  Il a lancé un appel pour que le Conseil des droits de l’homme fournisse des alertes précoces à ce sujet, afin de garantir que cela n’arrive « plus jamais ».

Le représentant du Soudan, tout en se félicitant de l’adoption de ce texte, a alerté sur la « tendance dérangeante » d’utiliser à des fins politiques les principes internationalement agréés de la prévention du génocide.  Il a fait référence à ce propos aux allégations et accusations contre son gouvernement et sa nation que l’on accuse d’avoir commis des crimes de génocide au Darfour depuis 2003. 

Il a réfuté ces accusations en expliquant que les faits invoqués ne constituaient pas un génocide, en présentant sept arguments.  Il s’est fondé notamment sur les propos du Secrétaire général de l’époque, M. Kofi Annan, en 2004, et sur les conclusions de la Commission internationale d’enquête sur le Darfour. 

Le représentant de l’Azerbaïdjan a indiqué que, depuis 1992, son pays commémorait l’anniversaire de la prise de la ville de Khojaly, dans la nuit du 25 au 26 février, dans la guerre du Haut-Karabakh, qui avait conduit à l’extermination de centaines d’Azéris.  Des milliers de civils avaient été pris en otage, a-t-il rappelé en parlant aussi des mutilations subies par les victimes.  La population de l’Azerbaïdjan attend la justice depuis lors, s’est-il impatienté.  Avec la résolution adoptée, nous espérons que les auteurs de ces crimes reconnaitront leur responsabilité.

Déclaration après l’adoption

Le représentant du Chili a rappelé que les génocides survenaient dans des sociétés divisées.  Il a donc plaidé en faveur du renforcement de l’état de droit.  Il a conseillé au Conseil de sécurité d’utiliser au mieux les mécanismes d’alerte rapide pour éviter que cela ne se reproduise, avant de souligner le rôle des organisations régionales, des dirigeants locaux et religieux, des jeunes et de la société civile dans le domaine de la prévention.  

Il a mentionné à cet égard l’existence du réseau latino-américain sur la prévention du génocide et des atrocités de masse.  Le représentant a également souligné le rôle important de la Cour pénale internationale dans ce domaine, avant de dire regretter l’exercice du droit de veto au Conseil de sécurité dans les cas de génocide.

Exercice du droit de réponse

Le représentant de l’Arménie a estimé que la dignité avait manqué dans l’intervention de son homologue de l’Azerbaïdjan.  Il lui a conseillé de rappeler le génocide perpétré contre les Arméniens en Azerbaïdjan.  Il lui a demandé d’éviter de banaliser le terme de génocide.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a affirmé que les instances judiciaires de son pays détenaient des informations sur les groupes armés qui ont perpétré les actes incriminés à Khojaly, informations reconnues par nombre d’organisations, a-t-il précisé.  Il s’est dit déçu que l’Arménie continue de nier sa responsabilité à Khojaly.

2001-2010: DÉCENNIE POUR FAIRE RÉCULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT, PARTICULIÈREMENT EN AFRIQUE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/69/L.91)

Le représentant de l’Éthiopie a présenté la résolution intitulée « Consolider les acquis et intensifier l’action menée pour lutter contre le paludisme et l’éliminer dans les pays en développement, particulièrement en Afrique, à l’horizon 2015 et au-delà » (A/69/L.91), qui a ensuite été adoptée sans vote.  À cette occasion, il a rappelé que 6,2 millions de vies avaient pu être sauvées entre 2000 et 2015 grâce aux efforts concertés pour réduire la mortalité due au paludisme.

En adoptant ce texte, l’Assemblée générale exhorte la communauté internationale à s’employer, dans un esprit de coopération, à améliorer, à renforcer, à harmoniser et à rendre prévisibles et durables l’assistance bilatérale et multilatérale et la recherche en faveur de la lutte antipaludique, y compris l’appui au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de manière à aider les États, en particulier les pays impaludés, à mettre en œuvre des plans nationaux bien conçus.

Elle exhorte les États Membres à recenser et satisfaire les besoins en ressources humaines intégrées de leurs systèmes de santé, et les organisations internationales compétentes, en particulier l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), à renforcer l’aide offerte aux gouvernements, notamment ceux des pays impaludés, en particulier en Afrique.

Explications de vote après le vote

Le représentant de Cuba a noté l’intérêt de ce texte pour l’Afrique où chaque minute un enfant meurt à cause de cette maladie, qu’il est pourtant possible de prévenir.  Il a souligné le manque de ressources financières humaines et médicales, ainsi que le manque d’accès international aux marchés de médicaments. 

Il a toutefois fait une remarque concernant le paragraphe 40 du texte, qui fait référence aux documents sur l’efficacité de l’aide qui, a-t-il précisé, ne sont pas des accords universellement acceptés sous l’égide des Nations Unies.  Il a estimé que c’était là une tentative des pays développés d’écarter leur responsabilité d’aide aux pays en développement.  Nous nous dissocions de ce paragraphe, a-t-il donc expliqué.

La représentante du Nicaragua a exprimé la même réserve sur le paragraphe 40 qui mentionne la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement, le Programme d’action d’Accra adopté lors du troisième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide, et le Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement.

La représentante du Venezuela a indiqué s’être jointe au consensus mais a exprimé son désaccord quant à l’inclusion de plusieurs documents dans le paragraphe 40, arguant qu’ils n’ont pas été adoptés selon les processus des Nations Unies.

Le représentant de l’Équateur a dit se joindre au consensus sur le texte adopté, rappelant que son gouvernement finançait 84% de la lutte contre cette maladie.  Il a toutefois rejeté le paragraphe 40 du texte en présentant les mêmes arguments que les orateurs précédents.

ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES: PROJET DE RÉSOLUTION (A/69/L.77)

Par ce texte intitulé « Lieu des sessions annuelles des conseils d’administration du PNUD, du FNUAP et de l’UNOPS », adopté tel qu’oralement révisé par 103 voix pour, 11 contre et 38 abstentions, l’Assemblée générale décide que toutes les sessions annuelles du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se tiendront dorénavant uniquement au Siège de l’ONU, à New York, et prie le PNUD de maintenir les dispositions actuelles visant à faciliter la participation des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral aux sessions annuelles tenues à New York.

Présentant ce texte, le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a expliqué que la tenue de ces réunions uniquement à New York, au lieu d’une alternance avec Genève, permettrait au PNUD des économies qui pourraient être redirigées vers des activités de développement.

Au nom des États membres de l’Union européenne, la représentante du Luxembourg a souhaité que cette question soit menée de manière intégrée dans le cadre de l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de l’ONU en cours, et non de manière isolée.  « L’Union européenne considère que le conseil d’administration du PNUD aurait dû lui-même prendre une décision sur la question et regrette que les discussions de ce projet de résolution aient été entamées seulement une semaine avant la clôture de la soixante-neuvième session », a-t-elle dit. 

Elle a noté que lors de la dernière réunion du Conseil d’administration du PNUD en juin 2015, une solution avait presque été trouvée mais n’avait pu être concrétisée faute de temps.  Elle a ajouté que l’Union était prête, afin de parvenir à un consensus sur la question, à s’engager sur des délibérations pour trouver une solution temporaire pour 2016.  « Pour ces raisons, les membres de l’Union européenne ne soutiendront pas la résolution proposée », a-t-elle conclu.  

Le représentant de la Suisse a invité l’Assemblée générale à examiner la question de l’alternance de la tenue de la session annuelle du conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)/Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP)/Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets(UNOPS) sur la base d’une décision approuvée par ce conseil et entériné par une résolution du Conseil économique et social (ECOSOC).  Il a estimé qu’une approche de bonne gouvernance impliquait que les organismes concernés soient consultés et en mesure de fournir leurs recommandations.

En outre, il a estimé qu’une telle décision devait se baser sur des informations étayées avant de regretter que les informations fournies par le Secrétariat sur les avantages et inconvénients de l’alternance soient clairement insuffisants.  En réalité une économie du coût n’a pu être prouvée, a insisté le représentant de la Suisse avant d’estimer que les questions de bonne gouvernance devaient être traitées conjointement et non de manière isolée. 

Alors que plusieurs aspects de la bonne gouvernance seront discutés lors de dialogue de l’ECOSOC sur le positionnement à long terme du système des Nations Unies pour le développement, il est prématuré de prendre une décision à ce stade.  Il a noté que de nombreuses questions restaient ouvertes notamment dans le contexte de la future mise en œuvre du nouveau programme de développement durable pour 2030.  Néanmoins, il s’est dit favorable que le Conseil d’administration de 2016 du PNUD se tienne à New York au lieu de Genève, à titre exceptionnel.

Le représentant des États-Unis a indiqué qu’il s’était opposé à ce texte pour des raisons de principes et de fonds.  Il a regretté la manière de procéder et l’incapacité de parvenir à un compromis raisonnable.  Par ailleurs, il a estimé que le dernier paragraphe de cette résolution était en contradiction avec l’esprit d’ensemble de la résolution visant à faire des économies de transport. 

Le représentant de l’Australie s’est dit gravement préoccupé par la façon dont cette résolution a été présentée.  Il a estimé que cette démarche sapait la bonne gouvernance et créait un précédent dangereux de la manière avec laquelle nous réglons ces questions d’organisation. 

Le représentant de l’Australie a exprimé ses préoccupations du fait qu’il n’y ait pas eu assez de temps pour parvenir à un consensus.  Il a espéré que cette approche ne se répéterait pas.

Le représentant de la Norvège a regretté un manque de volonté de parvenir à un consensus sur cette question, estimant qu’elle aurait dû être examinée dans le cadre des dialogues du Conseil économique et social (ECOSOC).  Il a aussi regretté que ce processus sape l’autorité des Conseils d’administration.

Le représentant du Japon a regretté la mise aux voix de ce texte.  Il a dit avoir servi de facilitateur en espérant parvenir au consensus, qui était très proche, a-t-il assuré.  Cette question aurait dû être discutée par le Conseil d’administration lui-même, a-t-il estimé, et de façon holistique.  Il a aussi estimé qu’elle aurait pu être discutée dans le cadre des dialogues de l’ECOSOC.

Déclarations après l’adoption

Le représentant des Maldives, au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (AOSIS), a souscrit à cette résolution, faisant remarquer que beaucoup des pays qu’il représente n’ont pas les moyens d’avoir une représentation diplomatique à Genève. 

Le représentant de l’Inde a rappelé l’évolution de ce processus, lancé à Genève l’an dernier par sa délégation.  Il avait remarqué qu’il y avait une représentation inadéquate des pays en développement à Genève, a-t-il expliqué.  Mais rien ne s’est passé jusqu’en juin 2015, a-t-il regretté.  Il a expliqué les différences de perspectives qui n’ont pas permis d’arriver à un consensus, malgré des efforts menés jusqu’à hier.  Il a aussi indiqué que les décisions ont toujours été prises par une résolution de l’Assemblée générale et non dans le cadre du processus de l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement. 

MULTILINGUISME

a) Rapport du Secrétaire général (A/69/282)

b) Projet de résolution (A/69/L.86)

Par cette résolution, intitulée « Multilinguisme », adoptée sans vote, l’Assemblée générale souligne que l’égalité des six langues officielles de l’Organisation des Nations Unies est d’une importance primordiale.

L’Assemblée générale demande au Secrétaire général de continuer à développer le réseau de référents qui aident le Coordonnateur pour le multilinguisme à appliquer de manière efficace et systématique les résolutions pertinentes dans l’ensemble du Secrétariat et invite le Secrétaire général, de par son rôle au sein du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), à appuyer une approche coordonnée du multilinguisme au sein du système des Nations Unies, en tenant compte des recommandations pertinentes qui figurent dans le rapport du Corps commun d’inspection sur le multilinguisme.

Au chapitre consacré au rôle du « Département de l’information en matière de multilinguisme », l’Assemblée générale encourage le Département de l’information (DPI) à continuer d’utiliser d’autres langues, outre les langues officielles, selon qu’il convient, en fonction des publics visés, afin d’atteindre un public aussi large que possible et de diffuser le message de l’Organisation dans le monde entier.

L’Assemblée générale prie le Secrétaire général de continuer à tout mettre en œuvre pour que les publications et les autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web et le Service des informations des Nations Unies, donnent dans toutes les langues officielles des informations détaillées, nuancées, objectives et impartiales sur les questions dont l’Organisation des Nations Unies est saisie et traduisent un souci constant d’indépendance, d’impartialité, d’exactitude et de totale conformité avec ses résolutions et ses décisions.

S’agissant des « sites Web et autres outils de communication en ligne », l’Assemblée générale exhorte le Secrétaire général à redoubler d’efforts pour enrichir, administrer et tenir à jour les sites Web multilingues de l’Organisation ainsi que sa propre page Web dans toutes les langues officielles de l’Organisation, dans la limite des ressources disponibles et dans le souci du principe d’équité. 

L’Assemblée générale prie de nouveau le Secrétaire général de faire en sorte que les ressources humaines et financières du Département de l’information affectées à l’administration du site Web de l’Organisation soient équitablement réparties entre les six langues officielles, dans le plein respect des particularités de chacune d’entre elles.  

L’Assemblée générale prie le Secrétariat de tenir iSeek à jour dans ses deux langues de travail, de continuer de s’employer à rendre cette plateforme accessible dans tous les lieux d’affectation et de concevoir et de mettre en œuvre des solutions permettant aux États Membres d’accéder en toute sécurité à l’information qui n’est actuellement disponible que sur l’intranet du Secrétariat, sans que cela ait d’incidence sur les coûts. 

Pour ce qui est de la « documentation et services de conférence », l’Assemblée générale prie de nouveau le Secrétaire général d’achever à titre prioritaire le téléchargement de tous les documents importants plus anciens de l’Organisation sur son site Web, dans les six langues officielles, afin que les États Membres puissent aussi accéder à ces archives en ligne.

Elle demande au Secrétaire général de continuer de permettre, grâce aux services de documentation, de réunions et de publication fournies dans le cadre de la gestion des conférences, et grâce notamment à des services de traduction et d’interprétation de haute qualité, un dialogue véritablement multilingue, fondé sur l’égalité de toutes les langues officielles, entre les représentants des États Membres auprès des organes intergouvernementaux et entre les membres d’organes d’experts de l’Organisation. 

Pour ce qui est de la « Gestion des ressources humaines et formation du personnel », l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de continuer de veiller à ce que les possibilités de formation dans les six langues officielles soient les mêmes pour tous les fonctionnaires. 

Au titre du « Personnel des services linguistiques », l’Assemblée générale prie de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que tous les services linguistiques soient traités sur un pied d’égalité et bénéficient de moyens et de conditions de travail également favorables, qui leur permettent d’optimiser la qualité de leurs prestations, dans le plein respect des particularités de chacune des six langues officielles. 

Au chapitre consacré aux « Bureaux extérieurs et opérations de maintien de la paix », l’Assemblée générale prie instamment le Secrétariat de traduire tous les documents de formation au maintien de la paix dans les six langues officielles de l’Organisation, dans la limite des ressources existantes, de façon à ce que tous les États Membres, en particulier les pays qui fournissent des contingents et des effectifs de police, et les autres institutions participantes puissent s’en servir. 

Intervenant au nom du Groupe des amis de la langue espagnole créé en septembre 2013, le représentant du Guatemala a souhaité que l’on accorde une attention équitable à toutes les langues officielles des Nations Unies à tous les niveaux du système des Nations Unies.  Il a aussi mis l’accent sur la demande croissante d’information émanant de populations hispanophones. 

Suite à ces remarques, le représentant du Secrétariat a indiqué que le paragraphe opératif 41 rappelait la nécessité d’appliquer et de respecter pleinement l’article 55 de son règlement intérieur qui prévoit que, pendant ses sessions, le Journal des Nations Unies est publié dans les langues de l’Assemblée, dans les limites des ressources existantes.  Il a précisé que la pratique habituelle était de publier le Journal des Nations Unies dans les six langues officielles durant la partie principale de l’Assemblée générale, de septembre à décembre, et de revenir à une édition en deux langues, anglais et français durant le reste de l’année.

Après l’adoption sans vote de cette résolution, le représentant du Maroc, au nom du Groupe des ambassadeurs francophones, a salué l’adoption d’un texte qui promeut le multilinguisme et préserve la diversité linguistique.  La préservation du multilinguisme aux Nations Unies facilitera la communication internationale et garantira une participation plus large des États aux actions multilatérales.  Il s’est félicité du fait que ce texte reconnaisse la contribution du multilinguisme pour la mise en œuvre des trois piliers des Nations Unies.  Il a espéré que la mise en œuvre de cette résolution permettra de renforcer la réalité du multilinguisme sur les sites Internet et publications de l’ONU. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: prorogée jusqu’au 15 mars 2016, la Mission de l’ONU en Libye doit axer son action sur le processus politique conduisant à la formation d’un gouvernement d’entente nationale

7520e séance – après-midi
CS/12039

Conseil de sécurité: prorogée jusqu’au 15 mars 2016, la Mission de l’ONU en Libye doit axer son action sur le processus politique conduisant à la formation d’un gouvernement d’entente nationale

Le Conseil de sécurité a adopté cet après-midi la résolution 2238 (2015) prorogeant le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) jusqu’au 15 mars 2016 et demandant un cessez-le-feu immédiat et sans condition ainsi que la formation immédiate d’un gouvernement d’entente nationale et la conclusion d’un accord sur les mesures de sécurité transitoires.

À l’unanimité, les membres du Conseil de sécurité chargent la MANUL d’axer l’action qu’elle mène en tant que mission politique spéciale intégrée sur la priorité immédiate que constitue l’appui au processus politique devant conduire à la formation d’un gouvernement d’entente nationale et à l’adoption de mesures de sécurité dans le cadre du volet sécurité du dialogue politique facilité par l’ONU.

La MANUL doit aussi axer son action sur la surveillance de la situation en matière des droits de l’homme, l’appui à la sécurisation des armes incontrôlées, l’assistance aux principales institutions libyennes et l’appui à la prestation de services essentiels et à l’acheminement de l’aide humanitaire ainsi que la coordination de cette aide. 

Les membres du Conseil de sécurité se déclarent prêts à réexaminer le bien-fondé des mesures prises dans leur résolution de 16 paragraphes de fond, en vue de les renforcer, de les modifier, de les suspendre ou de les lever et à revoir le mandat de la MANUL en fonction de l’évolution de la situation.  Dès 2011, le Conseil de sécurité a frappé certaines parties libyennes d’un embargo sur les armes, d’une interdiction de voyager, d’un gel des avoirs et d’une interdiction d’exporter du pétrole brut.

Dans la résolution adoptée aujourd’hui, les membres du Conseil encouragent la Libye et les États de la région à promouvoir la coopération régionale en vue de stabiliser la situation et d’empêcher des éléments de l’ancien régime et des terroristes ou groupes extrémistes violents d’utiliser leur territoire pour planifier, financer ou commettre des actes de violence ou de terrorisme.   Dans le préambule du texte, ils se déclarent gravement préoccupés par la propension toujours plus forte des groupes terroristes opérant en Lybie à proclamer leur allégeance à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), Daesh, et par la présence constante de terroristes et de groupes terroristes actifs liés à Al-Qaida. 

Les membres du Conseil de sécurité constatent aussi avec préoccupation que la situation en Libye est exacerbée par le trafic des migrants et se disent préoccupés par le récent essor de ce trafic en Méditerranée. 

Le 26 août dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général en Libye et Chef de la MANUL, M. Bernardino León, faisait part au Conseil de sécurité d’une situation sécuritaire mitigée, un mois-et-demi après la signature, sous l’égide de l’ONU, de l’Accord politique libyen prévoyant un cadre de négociations futures relatif à la formation d’un gouvernement d’entente nationale.*

 

*     S/2015/624  

 

LA SITUATION EN LIBYE

Rapport du Secrétaire général sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (S/2015/624)

      Le Conseil de sécurité,

      Rappelant sa résolution 1970 (2011), ainsi que toutes ses résolutions ultérieures sur la Libye,

      Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Libye,

      Demandant à toutes les parties à un conflit armé de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour protéger les civils,

      Rappelant que toutes les parties à un conflit armé doivent se conformer strictement aux obligations que leur imposent le droit international humanitaire, le droit international des droits de l’homme et le droit international des réfugiés,

      Se félicitant des efforts que la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et le Représentant spécial du Secrétaire général continuent de faire pour que soit trouvé, sous conduite libyenne, un règlement politique des problèmes grandissants auxquels se heurte le pays et soulignant qu’il importe de s’entendre, compte tenu du principe de l’appropriation nationale, sur les mesures à prendre immédiatement en vue d’achever la transition politique engagée en Libye, y compris la constitution d’un gouvernement d’entente nationale,

      Reconnaissant la nécessité de planifier la fourniture d’une assistance pour la constitution d’un gouvernement d’entente nationale et la mise en place de mesures de sécurité,

      Se félicitant de l’Accord politique libyen paraphé à Skhirat, au Maroc, le 11 juillet 2015, par la majorité des délégués libyens participant au dialogue politique facilité par l’ONU, appréciant la contribution des États Membres qui accueillent et appuient les réunions aux fins de ce dialogue et soulignant qu’il importe que les élus de la Chambre des députés et les autres acteurs politiques libyens y participent de façon constructive pour faire avancer la transition démocratique, mettre en place les institutions publiques et engager la reconstruction du pays,

       Appelant urgemment à la pleine et effective participation des femmes, sur un pied d’égalité, à toutes les activités ayant trait à la transition démocratique, au règlement des conflits et à la consolidation de la paix, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 1325 (2000) et 2122 (2013), et à ce propos se félicitant que l’ONU ait aidé à organiser des réunions destinées à faciliter la participation de femmes au dialogue politique en cours,

      Saluant les efforts déployés par tous les participants au dialogue politique libyen facilité par l’ONU et aux autres volets du processus de paix, notamment relatifs aux contributions de la société civile, à la participation des chefs tribaux, aux cessez-le-feu à l’échelon local, aux échanges de prisonniers et aux retours des personnes déplacées,

      Se déclarant à nouveau gravement préoccupé par la propension toujours plus forte des groupes terroristes opérant en Libye à proclamer leur allégeance à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), également connu sous le nom de Daech, et par la présence constante de terroristes et de groupes terroristes actifs liés à Al-Qaida, et se déclarant à nouveau gravement préoccupé, en outre, par l’impact négatif de leur présence, de l’idéologie extrémiste violente et des attaques mortelles en Libye, dans les pays voisins et dans la région, réaffirmant qu’il faut combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et du droit international, notamment des dispositions applicables du droit international des droits de l’homme, du droit international des réfugiés et du droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, et rappelant à cet égard les obligations découlant de sa résolution 2161 (2014),

      Exprimant sa profonde inquiétude face à la menace que font peser sur la stabilité du pays et de la région les armes et munitions non sécurisées qui se trouvent en Libye et leur prolifération, notamment leur transfert à des groupes terroristes et extrémistes violents, et soulignant qu’il importe d’apporter un soutien international coordonné à la Libye et à la région pour remédier à ces problèmes,

      Réaffirmant qu’il importe d’amener les responsables de violations du droit international des droits de l’homme, d’atteintes à ces droits et de violations du droit international humanitaire à répondre de leurs actes, en particulier les auteurs d’attaques dirigées contre la population civile,

      Rappelant la décision qu’il a prise, dans sa résolution 1970 (2011), de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale de la situation qui régnait en Libye et prenant note de la décision de la Chambre préliminaire en date du 10 décembre 2014 et et prenant note également de la demande en date du 30 juillet 2015 adressée par le Procureur à la Chambre préliminaire pour la prier de demander à la Libye de remettre immédiatement Saïf al-Islam Kadhafi à la Cour,

      Rappelant également l’embargo sur les armes, l’interdiction de voyager, le gel des avoirs et les mesures concernant l’exportation illicite de pétrole qui ont été imposés et modifiés par les résolutions 1970 (2011), 1973 (2011), 2009 (2011), 2040 (2012), 2095 (2013), 2144 (2014), 2146 (2014), 2174 (2014) et 2213 (2015) (les mesures), et le fait que le mandat du Groupe d’experts créé au paragraphe 24 de sa résolution 1973 (2011) et modifié par ses résolutions 2040 (2012), 2146 (2014) et 2174 (2014) a été prorogé jusqu’au 30 avril 2016 par sa résolution 2213 (2015),

      Engageant les autorités libyennes à continuer de mettre en œuvre des mesures visant à accroître la transparence des recettes et dépenses publiques, y compris les traitements, les subventions et autres virements provenant de la Banque centrale de Libye et saluant les efforts accomplis par elles pour éliminer la duplication des paiements et se prémunir contre les détournements illégaux, et les encourageant à prendre d’autres mesures en ce sens pour assurer la viabilité à long terme de la situation financière de la Libye,

      Soulignant que toutes les parties doivent respecter les dispositions pertinentes du droit international humanitaire et les principes directeurs de l’Organisation des Nations Unies relatifs à l’aide humanitaire d’urgence,

      Prenant note du rapport du Secrétaire général sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (S/2015/624),

      Prenant note également du rapport spécial du Secrétaire général sur l’évaluation stratégique de la présence de l’Organisation des Nations Unies en Libye (S/2015/113), notamment des recommandations sur les réaménagements nécessaires y figurant,

      Prenant acte du rapport final du Groupe d’experts (S/2015/128) présenté en application de l’alinéa d) du paragraphe 14 de la résolution 2144 (2014) et des conclusions et recommandations qui y sont formulées,

      Rappelant qu’il a établi dans sa résolution 2213 (2015) que la situation en Libye constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales,

      1.    Demande un cessez-le-feu immédiat et sans condition, souligne qu’il ne saurait y avoir de solution militaire à la crise politique actuelle et exhorte toutes les parties en présence en Libye à s’associer de façon constructive aux efforts de la MANUL et du Représentant spécial du Secrétaire général en vue de finaliser l’Accord politique libyen;

      2.    Demande la formation immédiate d’un gouvernement d’entente nationale et la conclusion, dans le cadre du dialogue politique libyen facilité par l’Organisation des Nations Unies, d’un accord sur les dispositions de sécurité transitoires nécessaires à la stabilisation de la Libye;

      3.    Appelle tous les États Membres à appuyer sans réserve les efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général;

      4.    Encourage les États Membres, en particulier ceux de la région, à continuer de presser toutes les parties libyennes de participer de manière constructive au dialogue engagé sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies, à agir vite et à réussir dans leur entreprise;

      5.    Condamne l’usage de la violence contre les populations et les institutions civiles et l’escalade incessante du conflit, y compris les attaques visant les aéroports, les institutions publiques et d’autres infrastructures nationales et ressources naturelles vitales, et demande que les responsables aient à répondre de leurs actes;

      6.    Se déclare profondément préoccupé par l’augmentation des tensions et la multiplication des déplacements de civils sous l’effet de la violence entre groupes armés, notamment dans le sud de la Libye, et prie instamment tous les groupes de faire preuve de retenue et de poser des jalons pour permettre à des initiatives de réconciliation locales et nationales de voir le jour;

      7.    Exhorte le Gouvernement libyen à promouvoir et protéger les droits de l’homme, y compris ceux des femmes, des enfants et des personnes appartenant à des groupes vulnérables, et à respecter les obligations que lui fait le droit international, et demande que les personnes responsables de violations du droit international humanitaire et de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à ces droits, y compris les violences sexuelles, soient amenées à répondre de leurs actes;

      8.    Condamne les actes de torture et les mauvais traitements infligés dans certains centres de détention en Libye ainsi que la torture à mort qui y est pratiquée, demande au Gouvernement libyen de prendre toutes mesures nécessaires pour accélérer le cours de la justice, placer les détenus sous l’autorité de l’État, prévenir les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits et, le cas échéant, mener des enquêtes sur de tels actes, engage toutes les parties libyennes à coopérer avec le Gouvernement à cet égard, demande la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement en Libye, y compris les étrangers, et souligne que c’est au Gouvernement libyen qu’il incombe au premier chef de promouvoir et de protéger les droits de l’homme de toute personne se trouvant sur son territoire, y compris les migrants africains et les autres étrangers;

      9.    Constate avec préoccupation que la situation en Libye est exacerbée par les activités de trafic de migrants et de traite des êtres humains qui utilisent le territoire libyen comme point de départ ou comme zone de transit, et se déclare vivement préoccupé par le récent essor du trafic de migrants en Méditerranée, qui provient notamment des côtes libyennes, et par le danger qu’il représente pour la vie humaine;

      10.   Demande au Gouvernement libyen de coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale et son procureur et de leur apporter toute l’aide voulue, comme le prescrit la résolution 1970 (2011);

      11.   Encourage la Libye et les États de la région à promouvoir la coopération régionale en vue de stabiliser la situation en Libye et d’empêcher des éléments de l’ancien régime libyen et des terroristes ou des groupes extrémistes violents d’utiliser leur territoire pour planifier, financer ou commettre des actes de violence ou de terrorisme ou d’autres actes illégaux dans le but de déstabiliser la Libye et les États de la région, et note qu’une telle coopération contribuerait à la stabilité dans la région;

Mandat de l’Organisation des Nations Unies

      12.   Proroge jusqu’au 15 mars 2016 le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), qui restera placée sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, et charge la MANUL d’axer l’action qu’elle mène en tant que mission politique spéciale intégrée, dans le strict respect du principe de l’appropriation nationale, sur la priorité immédiate que constitue l’appui, par la médiation et les bons offices, au processus politique devant conduire à la formation d’un gouvernement d’entente nationale et à l’adoption de mesures de sécurité dans le cadre du volet sécurité du dialogue politique facilité par l’ONU, et que, dans la mesure où les contraintes opérationnelles et les conditions de sécurité le permettront, il comprendra également les activités suivantes :

      i.    Surveillance de la situation en matière de droits de l’homme et établissement de rapports à ce sujet;

      ii.   Appui à la sécurisation des armes incontrôlées et du matériel connexe et lutte contre la prolifération;

      iii.  Assistance aux principales institutions libyennes;

      iv.   Appui, sur demande, à la prestation de services essentiels et à l’acheminement de l’aide humanitaire, dans le respect des principes humanitaires;

      v.    Coordination de l’aide internationale;

      13.   Prie le Secrétaire général de continuer à maintenir la flexibilité et la mobilité nécessaires pour pouvoir moduler à très courte échéance les ressources humaines et les activités de la MANUL afin qu’elle puisse soutenir, selon que de besoin et conformément à son mandat, la mise en œuvre par les Libyens des accords et des mesures de confiance, ou répondre aux besoins qui seront exprimés, et prie en outre le Secrétaire général de l’informer préalablement de tout projet de réaménagement de la Mission dans les rapports qu’il établit en application du paragraphe 15 de la présente résolution;

Sanctions

      14.   Demande à tous les États Membres d’appliquer les mesures susmentionnées intégralement et effectivement, et exhorte le Gouvernement libyen à appliquer pareillement ces mesures, conformément aux obligations que lui font ses résolutions et la Charte des Nations Unies;

Présentation de rapports et réexamen

      15.   Prie le Secrétaire général de lui faire rapport tous les 60 jours au moins sur la mise en œuvre de la présente résolution;

      16.   Se déclare prêt à réexaminer le bien-fondé des mesures énoncées dans la présente résolution en vue de les renforcer, de les modifier, de les suspendre ou de les lever, et à revoir le mandat de la MANUL, selon que de besoin, en fonction de l’évolution de la situation en Libye, et en particulier de l’issue du dialogue engagé sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies;

      17.   Décide de rester activement saisi de la question.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Chef des opérations de maintien de la paix explique les préparatifs pour le transfert aux autorités du Libéria des responsabilités en matière de sécurité

7519e séance – matin
CS/12038

Conseil de sécurité: le Chef des opérations de maintien de la paix explique les préparatifs pour le transfert aux autorités du Libéria des responsabilités en matière de sécurité

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a expliqué aujourd’hui au Conseil de sécurité les préparatifs pour que la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) puisse transférer dès le 30 juin 2016, les responsabilités en matière de sécurité aux autorités libériennes.  M. Hervé Ladsous, qui est intervenu avant le Président de la « Configuration Libéria » de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et le Ministre libérien de la justice, a parlé d’un pays « qui fait des progrès sur un certain nombre de fronts ».*

L’année dernière, une urgence sanitaire que ce Conseil de sécurité a reconnue posait une menace sur la paix et la sécurité internationales.  Aujourd’hui le Libéria a tourné la page, s’est réjoui M. Hervé Ladsous, Chef du Département des opérations de maintien de la paix.  Le 3 septembre, a-t-il précisé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a, une nouvelle fois, déclaré la fin de l’épidémie d’Ebola au Libéria.

« Le pays fait des progrès sur un certain nombre de fronts, y compris sur celui des réformes politiques essentielles. »  Le Libéria, a expliqué le Secrétaire général adjoint, travaille avec acharnement pour mettre en place ses institutions, adopter les législations et créer les mécanismes qui lui permettront de maintenir la stabilité sans la présence de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).  La semaine dernière, la Présidente du Libéria a promulgué la loi budgétaire 2016-2017 prévoyant 622 millions de dollars dont 20 pour la transition dans le domaine de la sécurité, prévue au 30 juin 2016.  Mais, le Gouvernement estime qu’il faudra plutôt une somme de 37 millions de dollars. 

Toujours la semaine dernière, le Gouvernement et ses partenaires clefs dont la MINUL, se sont accordés sur la nécessité de revoir les priorités et les coûts associés, pour assurer une mise en œuvre effective des étapes fondamentales du processus de transition.  Il a aussi été convenu d’adopter une approche plus robuste pour mesurer les progrès.  Le Parlement a aussi fait sa part, même s’il n’a pas encore adopté la loi sur le contrôle des armes à feu, « essentielle », selon le Secrétaire général, dans le contexte du régime des sanctions, a insisté M. Ladsous. 

En avril dernier, a-t-il rappelé, le Conseil a repris la réduction progressive des effectifs de la MINUL, entamée en 2006 et suspendue pendant la crise d’Ebola.  Conformément à la résolution 2215 (2015), la MINUL ne compte plus que 3 590 Casques bleus et 1 515 policiers contre les 15 250 de sa capacité maximale.  Le Secrétaire général adjoint a parlé d’autres coupes, en prévision de la transition du 30 juin 2016.  La MINUL maintiendrait 1 240 soldats de la paix et 606 policiers et serait ainsi capable d’appuyer les services libériens, de tester leur capacité de protéger les civils et d’éviter que la tendance actuelle de la stabilité ne s’inverse.

La décision prise par le Conseil de transférer la responsabilité de la sécurité, a estimé le Secrétaire général adjoint, illustre la conviction que le pays a surmonté son instabilité et sa dépendance et qu’il s’avance résolument vers l’édification d’une nation viable, unie et totalement indépendante.  Nous continuerons à aider le peuple et le Gouvernement libériens à édifier une telle nation, libérée du fléau de la guerre et jouissant d’une stabilité chèrement acquise, a conclu le Secrétaire général adjoint. 

En effet, a commenté le Président de la « Configuration Libéria » de la Commission de consolidation de la paix (CCP), il faut se concentrer non seulement sur ce qu’il faut faire jusqu’en juin 2016 mais aussi sur ce qu’il faudra après.  M. Olof Skoog, de la Suède, a prévenu qu’il faudra très rapidement planifier correctement les choses.  Ce n’est qu’en identifiant dès maintenant les besoins à long terme en matière de consolidation de la paix que nous pourrons collectivement faire en sorte que les capacités et les structures d’appui nécessaires sont en place pour épauler les efforts nationaux.  Au nom de la CCP, il a insisté sur les réformes institutionnelles et le renforcement des capacités, le développement socioéconomique et l’amélioration du secteur de la justice.

Nous savons, a poursuivi le Président de la « Configuration Libéria », que la réduction des effectifs d’une Mission est un moment « déterminant » pour une paix et un développement durables.  Pourtant, on voit toujours des lacunes dans l’attention politique qu’il faut accorder à la situation et dans les fonds qu’il faut lui consacrer.  La « Configuration Libéria » entend d’ailleurs convoquer une réunion avec toutes les parties prenantes pour identifier les besoins, les capacités et les lacunes et voir là où les fonds manquent et là où les donateurs peuvent faire plus. 

De son côté, la CCP a invité le Secrétaire général à faire des recommandations sur un cadre actualisé de son engagement en faveur du Libéria, dans le contexte de la transition.  Cela devrait permettre à la CCP de s’aligner sur les efforts déployés par les acteurs du terrain, comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD), et sur les plans nationaux existants. 

Après avoir répondu point par point au rapport du Secrétaire général, le Ministre de la justice et Procureur de la République du Libéria a insisté sur un point: « Le Libéria fait des progrès » et son gouvernement espère que le fardeau financier de la mise en œuvre du Plan de transition sera partagé par ses partenaires, surtout après la crise économique due à l’épidémie d’Ebola.  « Il reste des obstacles à cause desquels une aide supplémentaire sera nécessaire sur tous les fronts pour que la transition puisse aboutir d’ici au 30 juin 2016, comme le souhaite le Conseil de sécurité », a dit le Ministre en paraphrasant le Secrétaire général. 

 

*     S/2015/620

 

 

 

*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale autorise l’État de Palestine et le Saint-Siège à hisser leurs drapeaux aux Nations Unies en tant qu’États non membres observateurs

Soixante-neuvième session,
102e séance plénière – après-midi
AG/11676

L’Assemblée générale autorise l’État de Palestine et le Saint-Siège à hisser leurs drapeaux aux Nations Unies en tant qu’États non membres observateurs

Elle propose également des principes fondamentaux pour guider les opérations de restructuration de la dette souveraine

L’État de Palestine, devenu État non membre observateur auprès des Nations Unies le 29 novembre 2012, et le Saint-Siège, qui bénéficie d’un statut identique, ont, cet après-midi, obtenu l’autorisation par l’Assemblée générale de hisser leurs drapeaux au Siège et dans les bureaux de l’Organisation.  

Aux termes de cette résolution1 de l’Assemblée générale, adoptée par 119 voix pour, 8 contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël, Îles Marshall, Îles fédérées de Micronésie, Palaos et Tuvalu) et 45 abstentions, le Secrétaire général de l’ONU devra donc prendre les mesures nécessaires à son application dans les 20 jours et lors de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale.

L’Assemblée générale a également adopté quatre autres résolutions, dont une sur la célébration du soixante-dixième anniversaire de la création de l’ONU, deux sur la coopération de l’ONU avec l’Organisation de la coopération islamique et le Forum des îles du Pacifique, et une, au terme d’un vote, qui fixe des principes de règlement de la dette souveraine.

Son adoption a été saluée par des applaudissements nourris.  Le fait que cette décision bouleverse une pratique bien établie et qu’elle ait été proposée par la Palestine a, en même temps, suscité de nombreuses explications de vote.

Si beaucoup se sont félicités de ce nouveau droit pour la Palestine, y voyant la suite logique de son admission en tant qu’État non membre, la délégation d’Israël a jugé « malhonnête » et « manipulatrice » cette façon de procéder.  Pour les États-Unis, hisser un drapeau palestinien au Siège des Nations Unies ne favorisera par les négociations indispensables à la résolution de ce conflit et ne doit pas être perçu comme une alternative aux négociations. 

D’autres, dont des États européens, ont expliqué leur abstention du fait du bouleversement de la pratique établie à l’ONU jusqu’à présent de ne hisser que les couleurs des États Membres à part entière.

L’autre résolution2 qui a été adoptée au terme d’un vote vise à établir un ensemble de principes bien définis pour la gestion et le règlement des crises financières, qui tienne compte de l’obligation qu’ont les débiteurs souverains et leurs créanciers d’agir de bonne foi et dans un esprit de coopération afin de parvenir à un réaménagement consensuel de la dette d’États souverains.

L’adoption de ce texte, par 136 voix pour, 6 contre (Allemagne, Canada, États-Unis, Israël, Japon et Royaume-Uni) et 41 abstentions, a été également saluée par des applaudissements.  Le projet avait été présenté par la délégation de l’Afrique du Sud pour le Groupe des 77 et de la Chine.

Les pays d’Amérique latine, l’Argentine et le Venezuela en tête, ont été nombreux à exprimer leur satisfaction sur un texte qui permet de guider non seulement la restructuration de leur dette mais aussi de poursuivre la discussion sur la réforme de l’architecture du système financier international.  De même pour les pays des Caraïbes, sachant que le taux de leur dette dépasse 70% du PIB et parfois 100%.  Les intervenants ont saisi cette occasion pour dénoncer à nouveau les pratiques des fonds vautours.

D’un avis différent, la représentante du Luxembourg, au nom de l’Union européenne, ainsi que ses homologues des États-Unis et de l’Australie, ont jugé problématiques certaines dispositions de ce texte, notamment celles sur le « droit à la restructuration de la dette souveraine ».    

L’Assemblée générale a également adopté une résolution3 pour marquer la célébration du soixante-dixième anniversaire de la création de l’ONU en organisant un débat thématique de haut niveau à New York les 1er et 2 octobre 2015.  Cette séance, qui portera sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a pour objectif de tirer les enseignements de l’expérience acquise au cours des 70 années écoulées et à faire le point des défis actuels dans ce domaine.  Ce texte est le fruit de vastes consultations, a précisé le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des États d’Afrique, en présentant ce texte.

Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté une résolution4, présentée par la délégation du Koweït, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), par laquelle elle engage instamment les organismes des Nations Unies à coopérer avec l’OCI dans les domaines d’intérêt commun.  Dans ce texte, l’Assemblée générale se félicite notamment de l’engagement ferme de l’OCI en faveur de la lutte contre l’extrémisme violent et les groupes terroristes comme l’État islamique d’Iraq et du Levant et le Front el-Nosra et tous les autres individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaida.

Une autre résolution5 adoptée cet après-midi, présentée par le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée au nom du Forum des îles du Pacifique, prône la coopération entre l’ONU et ce Forum, qui a été créé il y a 44 ans.  Par ce texte, qui constitue une mise à jour technique des textes adoptés précédemment, l’Assemblée générale invite à cet égard les organismes des Nations Unies à continuer de soutenir les efforts que font les États du Pacifique et les organisations régionales concernées pour parvenir au développement durable.

1A/69/L.87/Rev.12A/69/L.843A/69/L.74/Rev.14A/69/L.795A/69/L.90

DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION

Prévention des conflits armés: projet de résolution (A/69/L.74/Rev.1)

Explication de vote après l’adoption

Après l’adoption de la résolution sur la célébration du soixante-dixième anniversaire de la création de l’Organisation des Nations Unies, le représentant de l’Inde a appuyé la nécessité de célébrer cet anniversaire avec une réunion de l’Assemblée générale au plus haut niveau possible.  Il a rappelé que c’était sa délégation qui avait, le 16 avril 2013, proposé cette idée.  Il a exprimé sa ferme intention de participer aux délibérations sur la paix internationale.

Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la coopération islamique: projet de résolution (A/69/L.79)

Explications de vote avant l’adoption

Le représentant de l’Inde a noté que, selon les termes du texte proposé, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) trouverait des solutions à d’autres conflits.  L’extension du rôle de cette organisation à ce sujet n’est pas claire, a-t-il estimé, en rappelant que c’est une organisation régionale aux termes du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Il a signalé que les consultations sur ce texte s’étaient terminées brusquement, avant de souligner qu’il ne relevait pas du rôle de l’OCI de rechercher des solutions à des conflits hors du Moyen-Orient ou pour des conflits qui touchent des États Membres qui ne seraient pas membres de l’OCI.

Le représentant de l’Arménie a plaidé en faveur d’une coopération efficace avec les organisations régionales.  Au sein de l’OCI, a-t-il dit, l’Arménie travaille au règlement des conflits régionaux.  Cependant, s’agissant du texte présenté, il a expliqué que l’OCI n’avait pas de mandat pour résoudre des conflits en dehors de sa compétence.  Le paragraphe 4 du texte, a-t-il estimé, n’est donc pas compatible avec le mandat de l’OCI. 

« Nous avons essayé de parvenir à un consensus sur tous les paragraphes du texte, ce qui a été possible pour la majorité des dispositions », a-t-il expliqué, tout en regrettant que d’autres efforts n’aient pas été déployés pour combler les différends.

Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Forum des îles du Pacifique: projet de résolution (A/69/L.90)

Explication de vote avant le vote

Le représentant des Îles Salomon, État membre du Forum des îles du Pacifique, a remarqué que l’adoption de ce texte arrivait à un moment critique, après que se fut terminée la discussion sur le programme de développement pour l’après-2015 et après l’adoption du Programme d’Addis-Abeba sur le financement du développement. 

Ce texte, a-t-il estimé, est important pour le Forum comme pour les Nations Unies, des organisations responsables du bien-être de leurs populations.  Il a toutefois jugé qu’il n’était pas assez visionnaire.  Il aurait souhaité qu’il appelle les fonds et programmes des Nations Unies à mener des actions pour renforcer leur assistance aux petits États insulaires en développement.  C’est une occasion manquée de développer des actions de coopération, a-t-il regretté, estimant qu’on faisait ainsi marche arrière.  Il a prévenu que, dans des circonstances similaires, il appellerait à l’avenir à un vote.

Application et suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes: projet de résolution (A/69/L.84)

La résolution sur les Principes fondamentaux des opérations de restructuration de la dette souveraine a été adoptée par 136 voix pour, 6 contre (Allemagne, Canada, États-Unis, Israël, Japon et Royaume-Uni) et 41 abstentions.

Explications de vote après l’adoption

Le délégué de l’Union européenne a rappelé ses réserves relatives à la façon dont les résolutions 68/304 du 9 septembre 2014 et 69/247 du 29 décembre 2014 ont été adoptées plaçant l’Union européenne dans l’impossibilité de participer au processus de prise de décisions ayant conduit à l’adoption de cette résolution A/69/L.84.

Il a estimé que le texte sur les « Principes fondamentaux de la restructuration de la dette souveraine » comprenait un certain nombre de déclarations qui ne reflètent pas fidèlement la loi ou les pratiques internationales.  Il a insisté sur le fait que le Fonds monétaire international (FMI) était l’institution appropriée pour accueillir les discussions mondiales sur ce sujet et que le travail sur la restructuration de la dette souveraine devrait s’inscrire dans le cadre du FMI. 

Il a appuyé les travaux en cours au FMI qui visent à faciliter une restructuration en temps utile et ordonnée de la dette souveraine, là où cela est nécessaire, sur la base d’une approche contractuelle robuste, ainsi que les discussions au sein du Club de Paris et du Forum de Paris sur la restructuration de la dette.  Il a aussi rappelé que les États Membres avaient admis de façon collective, en adoptant le Programme d’action d’Addis-Abeba, qu’il était possible de faire des améliorations en la matière. 

Le représentant de la Fédération de Russie a dit que son pays avait toujours appuyé l’initiative actuelle de règlementation des opérations de restructuration de dette souveraine aux Nations Unies.  Il a estimé que les principes entérinés aujourd’hui constituaient une première étape vers la mise en place d’un mécanisme juridique multilatéral équitable, prévisible et efficace de la restructuration de la dette souveraine.  Il a souhaité l’avènement d’un mécanisme juridique universel qui pourrait s’appliquer à toutes les dettes extérieures et pas seulement aux dettes obligataires.  

La représentante des États-Unis aurait souhaité que l’on fût plus concentré sur des actions collectives en mettant davantage l’accent sur la gestion de la dette publique.  Elle a jugé « problématiques » les dispositions adoptées en expliquant que son pays ne pouvait accepter le principe d’un « droit à la restructuration de la dette souveraine ».  Elle a dit que l’ONU n’était pas la mieux placée pour les opérations de restructuration de la dette souveraine.  Par ailleurs, elle a jugé inutile de distinguer « États Membres » et les « États observateurs » en suggérant de se limiter à l’acception d’État.  

Le représentant de l’Islande a estimé que les négociations avaient permis d’aboutir à des principes équilibrés de nature à guider les institutions internationales pour procéder à la restructuration de la dette souveraine.   

Le représentant de l’Australie a expliqué l’abstention de son pays par le fait qu’il ne pouvait accepter l’idée de conférer un droit unilatéral à la restructuration de la dette souveraine, en ajoutant qu’une telle restructuration ne pouvait être le résultat que d’une négociation entre créancier et débiteur.  Il a dit que l’Australie restait attachée aux travaux du FMI, du G20 et du Club de Paris afin de régler cette question importante

Déclarations après l’adoption

Le représentant de l’Argentine a remercié la majorité écrasante des États Membres qui ont compris l’importance de ce texte.  La dette est la cause de violences et d’inégalités, a-t-il remarqué, car elle crée des situations dans lesquelles des puissants tirent parti de pays qui ont besoin de fonds.  Certains ont dit que ce n’était pas ici l’enceinte appropriée, a-t-il remarqué, en ajoutant que c’est pourtant bien l’enceinte où des résolutions adoptées précédemment ont changé le cours de l’histoire, car chaque État Membre y a le droit au chapitre et peut voter.  Il a ainsi cité des questions qui ont pu être réglées par l’Assemblée générale, car elles ont rallié la majorité, comme la non-prolifération des armes nucléaires ou la Convention sur les disparitions forcées.  Il faut mettre des limites aux fonds vautours qui tirent parti des lacunes des législations, a-t-il plaidé. 

Le représentant a ensuite laissé la parole au Ministre de l’économie de l’Argentine qui a complété ces propos en émettant le souhait que soient modifiées les structures de règlement de la dette, afin que personne ne puisse être victime d’attaques, comme cela a été le cas pour son pays victime des fonds vautours.

« Nous vivons l’histoire en direct ici aux Nations Unies », a déclaré la Ministre des affaires étrangères du Venezuela, en saluant l’adoption de la résolution.  « C’est un moment empreint de dignité où nous nous débarrassons des fonds vautours », a-t-elle expliqué.  Elle a aussi plaidé en faveur de la promotion, aux Nations Unies, des principes d’autodétermination des peuples, de non-ingérence et d’égalité des États souverains.

Le représentant de la Jamaïque, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que ces principes constituaient un cadre utile pour prolonger les discussions sur la restructuration de la dette.  L’approche actuelle que proposent les marchés en la matière est insuffisante, a-t-il estimé.  Il a expliqué que cette question intéressait particulièrement les pays de la CARICOM.  En effet, le taux de la dette de ces pays dépasse 70% du PIB, certains dépassant les 100%. 

Les dépenses pour régler la dette sont supérieures aux dépenses sociales, a-t-il dit pour illustrer la gravité de la situation.  Il a aussi expliqué que la situation de ces pays était compliquée par leur statut de pays à revenu intermédiaire.

Le représentant du Paraguay, au nom du MERCOSUR, a salué ce texte qui aboutira selon lui à des outils pour la restructuration des fonds à capitaux à risques.  Il a rejeté l’attitude d’une minorité d’États Membres en ce qui concerne la restructuration de la dette de l’Argentine qui, a-t-il expliqué, met en péril la stabilité de nos États.

Le représentant de l’Uruguay, au nom de l’UNASUR, a souligné la légitimité unique de l’Assemblée générale pour discuter de questions budgétaires et financières.  Il a aussi jugé vital que le système international puisse compter sur des mécanismes fiables de règlement de la dette, tant pour les créanciers que pour les débiteurs.  Il a plaidé en faveur de la restructuration de l’architecture financière internationale afin de réduire les conséquences néfastes de l’instabilité actuelle de ce système.  Il a souhaité que ces principes puissent guider les discussions qui se tiendront à l’avenir aux Nations Unies.

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), le représentant des Maldives s’est félicité de l’adoption de cette résolution en mettant l’accent sur les besoins et vulnérabilités particulières de ce groupe de pays et la durabilité de la dette souveraine. 

Le représentant de la Bolivie, au nom du Groupe spécial sur la restructuration de la dette souveraine, a salué la contribution particulière du Gouvernement de l’Argentine « qui a osé s’opposer au danger de fonds vautours ».  Il a aussi remercié le Secrétaire général pour l’attention accordée à cette question.  Il a rappelé que le Secrétaire général avait demandé au Fonds monétaire international (FMI) de prêter attention à cette question alors qu’il refusait de participer aux débats initiés par l’Assemblée générale.  Il s’est félicité aussi du fait que cette résolution parle aussi du potentiel croissant de nos États.

Le représentant de l’Inde a estimé que cette résolution adoptée aujourd’hui constituait une base solide équitable et juste sur les moyens de restructurer les dettes souveraines dans l’intérêt de la stabilité macroéconomique et du développement durable. 

Le représentant de Singapour a salué les principes non contraignants des objectifs de restructuration de la dette souveraine.  Il a dit que toute opération de restructuration de la dette devait garantir une participation inclusive des pays débiteurs et créditeurs et des organisations internationales et régionales financières pertinentes.

Le représentant du Nicaragua a appelé à prendre conscience du fait que les opérations de restructuration de la dette souveraine étaient des moyens de prévenir des crises.  Il a salué la détermination de l’Assemblée générale, forum universel et équitable, avant de regretter que des grands acteurs n’aient pas souhaité participer à des délibérations qui concernent pourtant toute la communauté internationale.

Le représentant de Cuba a estimé que l’adoption de ce texte ferait date aux Nations Unies.  Il a salué les sacrifices réalisés pendant tant d’années par les pays en développement pour régler leur dette en compromettant leur droit au développement, tandis que des spéculateurs nourrissaient leurs grandes ambitions.  Il a souhaité arriver à une solution durable dans ce domaine qui soit juste pour les pays en développement.

Le représentant du Chili a souligné que ce texte traitait d’une question d’envergure mondiale qui appelait une réponse mondiale.  Il a salué la persévérance de la représentante de l’Argentine qui a été à l’origine du texte.  La résolution permettra d’ouvrir le débat sur ce sujet, a-t-il dit tout en demandant à d’autres organisations internationales d’en discuter.

Le représentant du Brésil a jugé non viable le dispositif actuel de règlement de la dette souveraine.  Il a indiqué que les principes adoptés aujourd’hui étaient le fruit de longues consultations.  Il a cependant déploré que tous les mécanismes financiers internationaux n’y aient pas participé.

Renforcement du système des Nations Unies: projet de résolution (A/69/L.87/Rev.1)

Après sa présentation par le représentant de l’Iraq, la résolution sur le Renforcement du système des Nations Unies a été adoptée par 119 voix pour, 8 contre (Australie, Canada, États-Unis, Îles Marshall, Israël, Micronésie, Palau, Tuvalu), et 45 abstentions 

Explications de vote avant le vote

Le représentant de l’Allemagne a dit que son pays s’abstiendrait en souhaitant que cette abstention ne soit pas perçue comme un changement du statut des relations entre le Saint-Siège, la Palestine et l’Allemagne. 

Le représentant de l’Autriche a regretté que cette résolution vienne porter atteinte à une vieille pratique internationale qui veuille que seuls les drapeaux des États Membres flottent à l’ONU.

La représentante des États-Unis a déclaré qu’hisser un drapeau palestinien au Siège des Nations Unies ne favoriserait pas les négociations indispensables à la résolution de ce conflit et ne doit pas être perçu comme une alternative aux négociations. 

Explications de vote après le vote

« La vie des Israéliens et des Palestiniens restera la même, que le drapeau palestinien flotte sur New York ou non », a déclaré le représentant d’Israël avant de se demander si les Nations Unies allaient devoir hisser le drapeau blanc, c’est-à-dire abandonner les principes de cette institution.  Il a parlé du « cynisme » des Palestiniens en dénonçant l’objectif de cette résolution qui veut utiliser le prestige des Nations Unies comme toile de fond pour une supercherie, en contrevenant à toutes les règles des Nations Unies.  Il a fait état des centaines de décisions et résolutions adoptées à l’Assemblée générale après des débats systématiques.  Si ces processus peuvent être épuisants et frustrants, a-t-il témoigné, ils ont le mérite d’être démocratiques.

Le représentant israélien s’est étonné que les Palestiniens puissent faire ce qu’ils veulent et agir en toute impunité, estimant qu’ils ne font aucun cas des valeurs de cette institution.  Les Palestiniens, a-t-il ajouté, tirent profit des Nations Unies.  « Le problème, c’est qu’ici on leur permet de le faire. »  Il a dit que les Palestiniens avaient surpris les États Membres avec la proposition d’une telle résolution, sans avoir au préalable présenté d’avant-projet de texte, ni organisé de consultations, ni négocié le libellé.  Il a jugé « malhonnête » et « manipulatrice » cette façon de procéder.  Les Palestiniens, a-t-il affirmé, ont trompé les États Membres en avançant que le Vatican était un partenaire alors que ce n’était pas le cas. 

Il a aussi jugé paradoxal que ce texte soit voté dans le cadre du point sur le « renforcement du système des Nations Unies ».  Il a ironisé à ce propos en imaginant que si les Palestiniens disaient que la terre était plate, certains appuieraient une résolution en ce sens.  Ce n’est que par le biais de négociations directes que les Palestiniens pourront avoir leur État, a-t-il prévenu.  

Il leur a conseillé de se doter d’un GPS pour trouver le chemin de la table des négociations.  À la communauté internationale, il a demandé d’encourager les Palestiniens à revenir à la table des négociations et d’exiger qu’ils respectent les droits fondamentaux.  Il a conclu en disant attendre avec intérêt le jour où l’on verra l’image du Premier Ministre israélien et du dirigeant palestinien se tenant côte-à-côte, levant les couleurs de deux peuples vivant ensemble en paix.

Le représentant de la Pologne a dit l’importance symbolique du drapeau en rappelant que le drapeau polonais était un symbole fort alors que la Pologne n’apparaissait plus sur aucune carte.

Le représentant de la France a estimé que ce feu vert donné à la possibilité de hisser le drapeau palestinien au Siège de l’ONU était une nouvelle étape symbolique sur la voix de la reconnaissance de l’État palestinien et la recherche d’une solution à deux États en péril.  Il a dit l’importance de symboles de ce type pour le peuple palestinien qui ne doit pas désespérer.  Il a rappelé que l’inaction était porteuse de risques de déstabilisation majeure.

Le représentant de l’Espagne a tenu à préciser que cette résolution ne pouvait pas être perçue comme une reconnaissance officielle d’un État palestinien.

Le représentant du Guatemala a expliqué que son pays s’est abstenu en regrettant la création d’un précédent.  

Le représentant de la Suède a estimé qu’il était nécessaire que l’État palestinien soit reconnu afin que les deux parties au conflit soient sur un pied d’égalité.  Il a espéré que cette résolution enverrait un message d’espoir aux jeunes.

Le représentant de l’Azerbaïdjan a appuyé la reconnaissance de l’État de Palestine en tant que Membre à part entière de l’ONU

Le représentant de la Finlande a réitéré son appui au statut d’État non membre observateur pour la Palestine et le Saint-Siège.  Pour expliquer son abstention, il a mentionné la pratique qui était de hisser les drapeaux seulement pour les États Membres.  Il a assuré vouloir appuyer le processus qui vise à trouver une solution négociée à deux États.

Le représentant des Pays-Bas a estimé que l’ONU avait modifié son protocole en décidant d’inclure les drapeaux des États non membres observateurs.  Il a expliqué son abstention en invoquant des raisons de procédure.  Il a néanmoins réitéré son appui à l’État de Palestine.

Le représentant de Chypre a expliqué son abstention en invoquant les enjeux importants de la situation.  Il a soutenu le statut de non membre observateur de la Palestine et s’est réjoui de la reprise du processus démocratique.

Le représentant de la République tchèque a souscrit au principe selon lequel le droit de hisser son drapeau revient à un État Membre à part entière de l’Organisation, comme c’est la pratique à l’ONU et dans d’autres organisations internationales.  Il a estimé qu’il n’y avait pas d’explication viable à tout changement de cette pratique.

Le représentant de l’Islande a rappelé avoir reconnu, en décembre 2011, l’État de Palestine comme un État indépendant et souverain.  Il a émis le souhait que cet État devienne le plus rapidement possible Membre de l’ONU.  Il a dit avoir voté en faveur de ce texte, n’y voyant aucun inconvénient.

Le représentant du Royaume-Uni a rappelé que seuls les drapeaux des États Membres pouvaient être hissés.  Si sa délégation s’est abstenue, cela ne change toutefois pas sa position quant au processus de paix israélo-palestinien, a-t-il assuré.  Il a émis le vœu de voir la Palestine représentée à part entière aux Nations Unies, après une solution négociée.

Le représentant de l’Afrique du Sud a réitéré son appui visant à créer un État palestinien souverain vivant en sécurité aux côtés d’Israël. 

La représentante de la Norvège a dit qu’hisser un drapeau était un privilège réservé aux États Membres et que cela constituait un précédent diminuant les privilèges des États Membres. 

Déclarations après l’adoption de la résolution

Le Ministre des affaires étrangères du Venezuela a estimé que « nous avons été témoins d’une après-midi qui avait rendu la justice aux Nations, puisque nous avons adopté à la fois une résolution combattant les fonds vautours et une résolution reconnaissant symboliquement le drapeau palestinien ».  « En adoptant cette résolution nous n’avons pas seulement approuvé la possibilité de hisser le drapeau de la Palestine au Siège de l’ONU mais nous avons aussi voté en faveur du droit de la Palestine à retrouver son territoire », a-t-elle dit.  Elle a particulièrement fustigé « la position criminelle et l’arrogance de la puissance guerrière ». 

Le représentant de l’Argentine a indiqué qu’il reconnaissait l’État de Palestine comme un État souverain avant d’exhorter le Conseil de sécurité de reconnaître la Palestine comme un État Membre de l’ONU.

Au nom du Groupe des États arabes, le représentant de l’Iraq a estimé qu’il s’agissait d’une résolution capitale reposant sur le droit international et qui s’inscrivait dans le droit fil de la résolution 6719 de 2012 offrant le statut d’observateur à la Palestine.

Le représentant de la Turquie a dit que « notre conception de la justice et du droit international exige que le drapeau palestinien flotte au Siège de l’ONU ».

Le représentant de la République islamique d’Iran a salué l’importance de la communauté internationale au droit des peuples à l’autodétermination.  Il a estimé que l’adoption de cette résolution constituait un message de solidarité au peuple palestinien.

Le représentant du Liban a dit que cette résolution était importante mais que la priorité devait être de parvenir à un État palestinien reconnu dans ses frontières de 1967.    

Le représentant de la Bolivie a espéré que ce drapeau hissé rappellera quotidiennement le déplacement forcé de milliers de femmes et d’hommes palestiniens hors de leurs terres, la construction des colonies illégales en territoire palestinien.    

L’observateur du Saint-Siège a assuré avoir toujours respecté la pratique établie depuis 70 ans aux Nations Unies de ne faire flotter que les drapeaux des États Membres.  Il a dit ne pas s’être opposé à ce projet de résolution, avant d’indiquer qu’il acceptait ce que l’Assemblée générale avait décidé.  Enfin, il a réitéré la position du Saint-Siège à une solution à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte et en sécurité.

L’observateur de l’État de Palestine a exprimé sa reconnaissance aux États Membres qui ont appuyé ce texte.  Il a rappelé qu’il fallait parvenir à une solution équitable et durable à la question de la Palestine, dont la reconnaissance de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.  L’Assemblée générale a délivré un message essentiel qui ne doit pas être sous-estimé, a-t-il dit, avant de parler du désespoir du peuple palestinien. 

Cinq millions de réfugiés palestiniens vivent encore dans des camps dans la région en attendant d’exercer leur droit, a-t-il souligné.  Il a dénoncé les pratiques illégales de colonisation d’Israël alors que le processus politique demeure dans l’impasse. 

L’adoption de cette résolution permettra de redonner un espoir à ce peuple, a-t-il espéré.  Il s’est félicité de cette nouvelle étape vers la correction d’une injustice historique.  En 1974, a-t-il rappelé, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait été reconnue comme représentant légitime du peuple palestinien et avait été invitée à ce titre à l’Assemblée générale. 

En cette année où l’on célèbre le soixante-dixième anniversaire de l’ONU, cette nouvelle étape doit aller de pair avec des mesures concrètes, conformément aux résolutions pertinentes, a-t-il demandé.  « Hisser notre drapeau ne règlera pas le conflit, mais cela adressera un message selon lequel la communauté internationale appuie ce peuple dans son voyage vers l’indépendance. » 

Enfin, il s’est adressé en arabe au peuple palestinien pour lui dire que le Président palestinien Mahmoud Abbas serait présent lors de la prochaine cérémonie de lever des couleurs au Siège de l’ONU, avant de rappeler l’attachement de la Palestine à une solution à deux États.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Forum de l’Assemblée générale sur une culture de paix insiste sur la responsabilité des citoyens, des gouvernements et de la communauté internationale

Forum de haut niveau sur une culture de paix,
matin & après-midi
AG/11673

Le Forum de l’Assemblée générale sur une culture de paix insiste sur la responsabilité des citoyens, des gouvernements et de la communauté internationale

Inspirées par le message de non-violence lancé par le petit-fils de Mahatma Gandhi, les délégations de haut niveau réunies aujourd’hui à l’Assemblée générale ont plaidé en faveur d’une véritable culture de paix dans un monde où trop de régions sont déchirées par la guerre et des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Au cours d’un débat plénier et de deux tables rondes, l’une centrée sur le programme de développement durable pour l’après-2015, l’autre sur le rôle des médias dans la promotion de la culture de paix, représentants d’États Membres et experts ont reconnu l’importance de l’éducation à la compréhension et au respect mutuels, en insistant sur la nécessité d’agir à tous les niveaux pour promouvoir cette culture de paix.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, qui a entamé cette année par une visite à l’Ashram Sabarmati créé par Gandhi, s’est souvenu des mots du Mahatma: « Il n’y aura pas de paix durable sur terre si nous n’apprenons non pas seulement à tolérer la religion de l’autre mais à la respecter comme la nôtre ».

On attend donc de la communauté internationale et des autres parties prenantes qu’elles assurent la promotion de la compréhension mutuelle, tout en renforçant le respect de la diversité religieuse et culturelle, ainsi que la liberté de pensée, de croyance et d’expression.  C’est ce qu’a rappelé, en ouvrant ce Forum de haut niveau, le Président par intérim de l’Assemblée générale, M. Einar Gunnarson.

Si le débat a mis en évidence la responsabilité primordiale des gouvernements, qui doivent élaborer des politiques favorables à la justice, à la sécurité, à l’état de droit, au rétablissement de la paix et à la prise de décisions démocratiques, les participants ont aussi été d’accord pour dire que la culture de paix devait s’ancrer dans la vie quotidienne des gens.  « Ce n’est que par la transformation personnelle qu’on peut changer le monde », a affirmé M. Arun Gandhi, en partageant les leçons apprises de son aïeul.

« Transformer notre monde » est précisément l’intitulé du nouveau « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » qui sera adopté au Sommet de septembre par tous les États Membres de l’ONU.  Il comporte à ce sujet l’objectif 16, visant la promotion de sociétés pacifiques et inclusives, et l’objectif 4, qui insiste sur des systèmes d’enseignement voués à promouvoir durablement la culture de paix et la non-violence.

Mais notre feuille de route en la matière demeure la Déclaration et le Programme d’action sur la culture de paix, adoptés en 1999, a rappelé le Secrétaire général, avant d’inviter à investir dans les jeunes pour en faire des artisans de paix.  Les intervenants ont, à cet égard, rappelé l’importance de l’éducation qui, à l’école, à l’université et au cours de la formation des adultes, permet de semer les graines du respect et de la compréhension.

Plaçant la communauté internationale devant sa responsabilité « collective et impérative » de faire progresser la culture de paix, le Secrétaire général a donné l’exemple de la crise des migrants en Europe.  Cette question d’actualité sera d’ailleurs examinée dans quelques jours, à la fin de ce mois de septembre, par les dirigeants du monde réunis par le Secrétaire général en réunion extraordinaire, afin de trouver une approche systématique du flux des migrants et des réfugiés.

FORUM DE HAUT NIVEAU SUR UNE CULTURE DE PAIX

Déclarations liminaires

« L’expérience nous a montré, a déclaré M. EINAR GUNNARSON (Islande), Vice-Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, que la paix ne veut pas dire absence de conflit. »  La paix exige des sociétés équitables, une éducation inclusive et des actions concrètes, et surtout, la paix est un rêve irréalisable sans le développement.  Le Vice-Président a dénoncé le terrorisme, la cybercriminalité, le trafic de drogues et des êtres humains, les violations des droits de l’homme et les défis des changements climatiques, comme autant d’obstacles à la création d’un monde plus pacifique.

« L’année 2015, s’est-il réjoui, nous offre l’espoir et la chance d’un avenir meilleur. »  Il est revenu sur la résolution que l’Assemblée générale a adoptée la semaine dernière pour transmettre « Transformer notre monde: Le programme de développement durable à l’horizon 2030 » au Sommet de septembre.  L’objectif 16, a expliqué le Vice-Président, parle de la promotion de sociétés pacifiques et inclusives alors que l’objectif 4 insiste sur des systèmes d’enseignement qui puissent durablement promouvoir la culture de paix et la non-violence. 

Dans ce contexte, a prévenu le Vice-Président, il nous faut une stratégie progressive et universelle pour faire en sorte que la culture de paix s’ancre dans la vie quotidienne des gens.  Cela exige de la communauté internationale et des autres parties prenantes qu’elles promeuvent la compréhension mutuelle, tout en renforçant le respect de la diversité religieuse et culturelle, insistent sur la liberté de pensée, de croyance et d’expression, éliminent toutes les formes de discrimination et d’intolérance et élaborent des politiques favorables à la justice, à la sécurité, à l’état de droit, au rétablissement de la paix, à la prise de décisions démocratiques et aux interventions humaines. 

La communauté internationale et les autres parties prenantes doivent aussi encourager une plus grande participation des femmes à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix, et recourir plus efficacement aux médias pour promouvoir et diffuser l’information sur la culture de paix.

« Cette réunion, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, est celle des vérités cruelles de notre monde où des populations souffrent de la violence et des atrocités commises. »  La Syrie, s’est-il expliqué, est la pire crise humanitaire de nos jours.  « J’ai condamné, a-t-il rappelé, les parties, en particulier le Gouvernement pour les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui s’apparentent à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité. » 

« En Syrie, en Iraq et ailleurs, l’ONU fait tout pour sauver des vies.  Mais, a prévenu le Secrétaire général, il nous faut de la volonté politique et des fonds. »  Tous ceux qui ont de l’influence doivent dépasser leurs intérêts étroits et travailler pour le bien de la région et de notre monde.  L’ONU, a aussi souligné M. Ban, s’efforce de protéger le patrimoine culturel menacé par l’extrémisme violent.  « J’appuie, a-t-il affirmé, #Unite4Heritagecampaign, lancé par l’UNESCO. »

« Nous ne voyons que trop, s’est impatienté le Secrétaire général, des régions déchirées par la guerre et des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. »  Même dans les sociétés pacifiques et démocratiques, les minorités sont attaquées pour leur race, leur orientation sexuelle ou autre.  Notre responsabilité est « collective et impérative ».  Devant la crise des migrants en Europe, le Secrétaire général a annoncé qu’il profitera de la semaine de haut niveau, à la fin de ce mois de septembre, pour convoquer une réunion extraordinaire des dirigeants du monde et rechercher une approche systématique du flux des migrants et des réfugiés.

Le Secrétaire général a salué les réactions exemplaires qu’il a vues jusqu’ici et s’est fait l’écho des positions contre la xénophobie et la discrimination.  « Nous ne pouvons, a-t-il dit, bâtir une culture de paix sans une campagne active contre la division et l’injustice. »  Pour aller au-delà des mots apaisants, nous devons faire preuve de courage et en l’occurrence, notre feuille de route demeure la Déclaration et le Programme d’action sur la culture de paix, a insisté le Secrétaire général.

Notre monde, a-t-il averti, avance vite et les forces de la division et de la haine aussi.  Le Secrétaire général s’est dit particulièrement horrifié par ceux qui mènent des attaques violentes au nom des plus grandes religions du monde.  « Ils se couvrent de gloire alors qu’ils devraient se couvrir de honte. »

Il a insisté sur le fait que la grande majorité des 1,8 milliard de jeunes aspirent à la paix, à la sécurité et au développement et qu’il est temps d’investir dans leur capacité de « consolidateurs de la paix ».  Le Secrétaire général s’est félicité de la conférence sur « Les jeunes et Internet: Combattre la radicalisation et l’extrémisme violent » que l’UNESCO a organisée en juin dernier. 

Dans quelques semaines, a-t-il conclu, l’ONU adoptera le programme de développement durable à l’horizon 2030, essentiel pour prévenir les conflits et nourrir une culture de paix, en ce soixante-dixième anniversaire de l’Organisation. 

Le Secrétaire général, qui a commencé cette année par une visite à l’Ashram Sabarmati créé par Gandhi, s’est souvenu des mots du Mahatma: « il n’y aura pas de paix durable sur terre si nous n’apprenons non pas seulement à tolérer la religion de l’autre mais à la respecter comme la nôtre ».  Gandhi, a commenté M. Ban, a prouvé que la culture de paix peut changer le cours de l’histoire.  « Appuyons-nous sur son héritage jusqu’à ce que cessent les terribles souffrances de notre monde et s’installe une paix durable », a-t-il ajouté.

M. ARUN GANDHI, petit-fils du Mahatma Gandhi, a rejeté l’idée que le nationalisme et le patriotisme pouvaient aboutir à créer un monde durable et pacifique.  « C’est quelque chose auquel mon grand-père ne croyait pas », a-t-il dit, rappelant que, selon lui, le pire qui pouvait arriver à une nation était ce concept de nationalisme et de patriotisme.  « Il était partisan d’une vision mondiale, estimant qu’aucun pays ne pouvait vivre en paix et en sécurité si le reste du monde va à vau-l’eau. »

Bien souvent on pense que la paix, c’est l’absence de la guerre, a remarqué M. Gandhi, en constatant également les idées préconçues sur la non-violence: « on croit que c’est l’opposé de la violence, mais chacun d’entre nous contribue à la violence continuellement, bien souvent sans le savoir et sans le reconnaître ». 

Il a invité à mieux connaître ses propres faiblesses.  La philosophie de non-violence de Gandhi était donc une arme de transformation personnelle, a-t-il expliqué.  « Si aujourd’hui nous nous tournons vers les gouvernements pour qu’ils agissent en faveur de la non-violence, en promulguant des lois et en prenant des initiatives en faveur de la paix dans le monde, il faut toutefois commencer par l’individu. »  « Nous devons devenir le changement que nous voulons voir dans le monde », a-t-il dit en reprenant une citation de Gandhi qui a fait le tour du monde.

M. Gandhi a ensuite raconté comment il avait appris une leçon de son grand-père, quand il avait 12 ans, à partir d’un petit crayon qu’il avait jeté car il pensait qu’il méritait un crayon plus long.  « Lorsque je lui ai demandé un nouveau crayon, il m’a posé beaucoup de questions au lieu de m’en donner un autre », a-t-il dit en se rappelant qu’il avait fini par lui demander de rechercher le crayon jeté.  Son grand-père lui avait alors appris que même lorsqu’on fabrique quelque chose d’aussi simple qu’un crayon, on utilise beaucoup de ressources naturelles et si on le jette, on commet un acte de violence contre la nature. 

Il a alors expliqué le gaspillage dans les sociétés où l’on peut se permettre d’acheter ces ressources en gros et où on prive le monde de ses ressources.  « Ce sont des actes de violence contre la nature. »  « J’étais atterré d’apprendre qu’aux États-Unis, on jette 20 milliards de dollars de nourriture par an, alors qu’il y a beaucoup de pauvres dans ce pays », a-t-il poursuivi.  Le matérialisme et la moralité ont des tendances contraires, a-t-il dit.  « Lorsque l’un grandit, l’autre se réduit. »  Il a souligné l’importance de la punition et des lois pour mieux contrôler le gaspillage.

« Je ne crois pas ceux qui disent que la violence est dans la nature humaine et qu’on ne peut rien y faire », a aussi déclaré M. Gandhi.  Éduqué dans un foyer non violent, il a expliqué que sa fratrie n’était pas punie en cas de mauvais comportement. 

« Ce sont mes parents, a-t-il dit, qui jeunaient selon la gravité de nos actes.  Comme la relation avec nos parents était basée sur l’amour et le respect mutuel, nous en tirions ainsi une leçon. »  Il a aussi parlé de l’arbre généalogique de la violence et de la distinction entre la violence avec ou sans force physique (active ou passive).

La pauvreté est la pire forme de la violence, a-t-il aussi estimé.  Il a dénoncé le cercle vicieux de la violence qui fait que l’on recherche toujours le responsable du mal qu’on nous fait afin de le punir.  « Ce n’est que par le changement et la transformation personnelle qu’on peut changer le monde.  La paix ne viendra pas d’en haut.  Elle ne viendra que d’en bas. » 

Saluant les efforts déployés par les gouvernements pour instaurer la paix, il a toutefois remarqué les déceptions qui s’en sont suivies, notamment après la loi d’abolition des castes en Inde ou la loi sur les droits civiques aux États-Unis qui visait l’intégration.  « C’est à nous de changer nos vies », a-t-il martelé, en espérant que les gouvernements suivraient le mouvement et accepteraient ce mode de vie.

Son grand-père basait sa philosophie sur quatre grands principes: respect, compréhension, acceptation et appréciation.  C’est en appelant chacun à trouver un but que M. Gandhi a conclu son intervention.  « Nous ne devons pas être définis par des étiquettes car nous sommes tous reliés les uns aux autres », a-t-il aussi recommandé, avant de lancer un dernier appel: « Cessons d’exploiter l’autre. »

Son intervention a été suivie d’un récital offert par un duo de musiciens de Philadelphie, l’un israélien et l’autre palestinien, appelé Fusion Unlimited.

Débat plénier

Au nom du Conseil de coopération du Golfe, Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a salué la contribution de l’Alliance des civilisations pour favoriser une culture de paix s’appuyant sur le respect de la diversité humaine.  Elle a déclaré que la région du Golfe était le berceau des grandes religions monothéistes.  Elle a appelé à lutter contre les stéréotypes religieux avant de déclarer que l’islam était une religion qui s’appuyait sur l’affirmation des droits de l’homme.  Elle a salué les initiatives de l’Arabie saoudite, du Bahreïn et des Émirats arabes unis pour promouvoir le dialogue entre les civilisations et la tolérance.

M. RICHARD ERDMAN (États-Unis) a dit l’importance de l’objectif 16 des objectifs de développement durable pour promouvoir une culture de paix comme élément du développement durable.  Il a affirmé que la liberté d’expression était une valeur clef de l’ONU et que la liberté de la presse était essentielle pour favoriser l’émergence de sociétés démocratiques.  Il a salué les débats en cours pour amplifier le rôle des médias dans la promotion d’une culture de paix. 

« Si les deux Allemagne ont pu faire tomber le mur et si les États-Unis, le Japon et le Viet Nam peuvent être des amis aujourd’hui après de terribles guerres, j’espère que les Israéliens et les Palestiniens sauront un jour vivre en paix », a dit M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh).  « Pour arriver à assoir une culture de la paix, nous devons créer un état d’esprit de tolérance et de respect pour l’autre », a-t-il insisté, avant de prévenir qu’il ne peut y avoir de développement sans culture de paix. 

Mme KATALIN ANNAMÁRIA BOGYAY (Hongrie) a mis l’accent sur le rôle de la musique pour promouvoir la compréhension interculturelle.  Elle a dit l’importance d’une véritable culture de paix pour parvenir à la paix des cultures.  Elle a indiqué que son pays avait proposé de faire du 5 septembre la journée internationale de la charité comme élément de dialogue entre les populations de différentes civilisations.  Elle a souligné le rôle déterminant des femmes et des jeunes pour promouvoir une culture de paix.  

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a souligné l’importance du programme de développement durable pour l’après-2015 pour réaliser le développement, la justice, les droits de l’homme et l’égalité souveraine, des conditions essentielles pour arriver à une paix durable.  « Nous avons été actifs pour promouvoir la modération dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a-t-il indiqué. 

Les médias peuvent jouer un rôle très important pour promouvoir la paix, a-t-il dit, en regrettant qu’ils soient aussi utilisés à des fins de diffusion de la haine.  Il faut dès lors réglementer leur utilisation, a-t-il recommandé, avant de rappeler l’importance du maintien des médias traditionnels.

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a déploré que certaines grandes puissances de la région fassent preuve d’animosité face à la paix et à la tolérance, car elles sont convaincues, a-t-il dit, que mener des guerres est la panacée pour régler les problèmes de l’humanité.  Il a invité le monde à ouvrir la porte à la paix et à l’amitié, en cessant de compter sur les armes de destruction massive.  La guerre est en effet la première cause de l’insécurité, de l’injustice et du sous-développement, a-t-il remarqué. 

Il a estimé que la culture de paix serait renforcée par l’application du programme de développement durable pour l’après-2015.  Enfin, il a rappelé que, il y a deux ans, son gouvernement avait soumis à l’Assemblée générale une résolution prônant un monde contre la violence et l’extrémisme violent.

Mme ALMAGUL KONURBAYEVA (Kazakhstan) a plaidé en faveur de la culture de paix comme base de l’éducation, à l’école, à l’université et au cours de la formation des adultes.  Le 1er septembre, la première leçon apprise par les écoliers de son pays est « le son de la paix », a-t-elle indiqué. 

Le pays a aussi célébré hier le festival des langues, a-t-elle dit avant de parler du dialogue mis en place dans la société avec les dirigeants religieux et spirituels.

M. HAHN CHOONGHEE (République de Corée) a estimé que le développement durable ne pouvait avoir lieu en l’absence de paix.  Il s’est donc félicité de l’objectif de développement durable 16, qui vise à édifier une société pacifique et sans exclusive, ainsi qu’une bonne gouvernance.  Mais la paix, a-t-il rappelé, c’est davantage que l’absence de guerre et de conflit: ce sont des sociétés vivant dans la justice. 

Après avoir rappelé que la constitution de l’UNESCO souligne que la guerre commence dans l’esprit des hommes, il a insisté sur l’importance de l’éducation pour semer les graines du respect et de la réconciliation.  Le représentant a aussi vanté les possibilités qu’offrent les médias pour promouvoir la paix.

M. MAHMOUD DAIFALLAH MAHMOUD HMOUD (Jordanie) a appelé à renforcer les concepts de paix et d’harmonie comme moyen de contrer le terrorisme et la violence.  « Nous ne pouvons parler de culture de paix alors que nous fermons les yeux sur la nécessité d’un règlement durable du conflit israélo-palestinien qui alimente l’extrémisme », a-t-il dit.  Il a rappelé la référence que constituent la Déclaration et le Programme d’action des Nations Unies sur une culture de la paix adoptés il y a 10 ans.  « La culture de la paix n’est plus un slogan ou un luxe mais une nécessité impérieuse pour la stabilité », a–t-il insisté.

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a estimé que le dialogue interculturel devait être considéré comme une priorité dans le domaine des droits de l’homme.  Il a indiqué que l’Italie avait lancé une initiative multilatérale pour réagir aux crises humanitaires en Syrie et en Iraq.  Il a mis l’accent sur l’importance du rôle des femmes et des filles pour promouvoir une culture de paix.

M. RAMLAN BIN IBRAHIM (Malaisie) a présenté l’expérience de son pays multiculturel pour promouvoir une culture de paix entre les groupes constituant la Malaisie par le biais de dialogues interconfessionnels et interculturels. 

M. RAZAQ SALMAN MASHKOOR (Iraq) a dit que le terrorisme constituait un immense défi aux efforts du Gouvernement iraquien pour promouvoir une culture de paix.   

Mme LARYSA BELSKAYA (Bélarus) a salué les progrès accomplis depuis la création de l’ONU dans la prévention des conflits, tout en notant l’état alarmant du monde actuel.  Elle a jugé nécessaire de former des systèmes de relations internationales où ne règnerait pas la loi du plus fort mais plutôt l’équité, le respect mutuel et la confiance. 

Rappelant que les guerres naissent dans les esprits, elle a insisté sur l’importance de l’éducation à la culture de paix.  Son pays œuvre en ce sens avec l’UNESCO, a-t-elle dit.  Elle a aussi souligné l’importance de la famille dans la promotion de la paix.

M. VELASQUEZ (Pérou) a rappelé que son pays avait présidé le groupe d’amis de la culture de paix et du développement.  Il a aussi indiqué que le Ministère de la femme et des populations vulnérables de son pays avait créé la Direction des déplacés et de la culture de paix. 

Le Gouvernement péruvien a en outre lancé des politiques visant la pleine inclusion politique, économique et sociale de toutes les personnes.  Il existe aussi un Bureau multisectoriel qui assure la promotion de la culture de paix.  Le représentant a également parlé du rôle important des médias dans ces efforts.

M. MUSSA (Égypte) a relevé que les événements qui se déroulent dans de nombreuses parties du monde prouvent l’urgence de la promotion de la culture de paix.  Il a estimé que toute tentative d’éradiquer la violence doit s’attaquer aux causes des problèmes, en adoptant une approche qui ne se limite pas aux aspects militaires.  Il a prôné des efforts concertés pour changer la structure intellectuelle qui renforce la violence. 

Il faut inclure le règlement des conflits régionaux, notamment pour arriver à un règlement juste et pacifique de la question palestinienne, a-t-il souhaité.  Il a par ailleurs recommandé d’agir au niveau de la jeunesse, afin de la préserver de l’extrémisme en canalisant son énergie dans la bonne direction.  Le rôle des médias, a-t-il ajouté, est de permettre une plus grande prise de conscience.

M. MUHAMMAD ANSHOR (Indonésie) a plaidé en faveur d’une nouvelle stratégie plus déterminée en faveur d’une culture de paix.  Le programme de développement pour l’après-2015 représentera une base solide pour lutter contre la violence, a-t-il estimé. 

Il a salué notamment le principe d’appropriation nationale qui souligne l’importance des programmes à adopter au niveau national.  Le rôle de l’éducation et des médias est aussi très important pour promouvoir des sociétés inclusives, a-t-il ajouté avant de préciser que son pays encourageait les médias à assurer un dialogue interculturel.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a estimé que l’affirmation d’une culture de paix passait par l’élimination de toutes formes de discriminations et d’intolérance.  Il a dit l’importance de la Commission de consolidation de la paix (CCP) pour l’édification d’une culture de paix après les conflits.  Il a insisté sur le fait que la reconnaissance de la diversité constitue la base de l’élimination de toute forme d’intolérance.

M. ABDERRAZZAK LAASSEL (Maroc) a dit la nécessité de combattre les idéologies extrémistes mais aussi les amalgames véhiculés par certains médias ou discours publics.  Il a dit la nécessite de faire de la diversité culturelle un pilier fondamental des programmes scolaires.  Il a jugé indispensable de faire des progrès dans la lutte contre l’incitation à la haine dans les médias sociaux. 

M. NAGIB I. S. KAFOU (Libye) a dit la nécessité de poser de nouvelles normes et fondations pour la paix en prenant conscience que tout ce qui se passe dans un pays a une incidence sur des pays voisins.  « Ce qui est commis contre un être humain est commis contre tous les êtres humains », a–t-il affirmé, avant de citer l’optimisme du peuple libyen malgré toutes les difficultés auxquelles il fait face.  

M. BÉNÉDICTE FRANKINET (Belgique) a dit le rôle important des autorités religieuses pour promouvoir la tolérance et le respect de la diversité alors que nous sommes témoin d’un développement sans précédent du radicalisme et de l’extrémisme violent.  Il a souhaité que les éléments relatifs à la promotion de la culture de paix reçoivent l’attention nécessaire dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  

Mme IRASET BROOKS MORENO (Cuba) a apprécié le rôle important joué par l’UNESCO dans la promotion de la culture de paix.  Elle a appelé les dirigeants mondiaux à faire preuve de davantage de volonté politique dans ce sens.  Il faut, a-t-elle plaidé, respecter la diversité des systèmes sociaux et religieux pour arriver à un monde juste.  Elle a demandé de lutter concrètement contre le terrorisme notamment contre le terrorisme d’État. 

L’étude des cultures, des civilisations, des langues, de l’histoire et de la philosophie est un bon moyen de lutter contre la violence, a-t-elle dit avant de souligner également l’importance du rôle des médias.  Elle s’est enfin félicitée que la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) ait proclamé l’Amérique latine et les Caraïbes « zone de paix » dans la Déclaration de La Havane.

M. LEVENT ELER (Turquie) a estimé que le phénomène des déplacés à cause de la violence devait être géré par toute la communauté internationale, en gardant à l’esprit toutes les valeurs universelles.  La paix et le développement sont des phénomènes qui se renforcent mutuellement, a-t-il rappelé. 

Il s’est félicité de l’objectif de développement durable 16 qui prévoit d’édifier des sociétés démocratiques.  Le rôle des médias est clef, a-t-il ajouté, tout en regrettant leur détournement pour des objectifs opposés à la paix.  II a donc appelé à respecter les principes déontologiques de cette profession.

M. THOMAS ADOUMASSE (Bénin) a espéré qu’après son adoption, le programme de développement pour l’après-2015 permettrait d’assurer un environnement de paix.  La promotion de la paix est un des principaux socles de l’action de l’ONU, a-t-il remarqué en citant notamment la Déclaration du Programme d’action sur une culture de paix adopté en 1999. 

En matière d’appropriation, il a fait état de l’expérience de son pays qui promeut la démocratie et les droits de l’homme, d’une part, et la compréhension, la tolérance et la solidarité, d’autre part.  Le Bénin, qui s’appuie sur le pluralisme politique, la stabilité des institutions, a contribué à garantir la base du développement.  Enfin, il a vanté l’adoption récente de l’Initiative africaine d’éducation à la paix par le biais du dialogue interreligieux et interculturel, qui a déjà porté des fruits dans son pays.

M. BUDHU (Trinité-et-Tobago) a dit que le développement d’une culture de paix était indissociable de l’éradication de la pauvreté.  Cela passe aussi par le respect de la vie et la promotion de la non-violence par le biais du dialogue et de la coopération.  Pour son pays, le développement durable n’est possible que si on édifie des sociétés pacifiques fondées sur des institutions transparentes et responsables.  Il a dénoncé le commerce illicite des armes et de drogues qui menacent le développement de certains pays.  D’un autre côté, il a placé beaucoup d’espoir dans l’éducation comme outil de promotion de la culture de paix.

Mme MARY ELIZABETH FLORES (Honduras) a indiqué que son pays avait connu l’insécurité et une violence ayant causé de nombreux départs.  Elle a affirmé que le Honduras avait mis en place une stratégie visant à protéger les enfants du Honduras de plus en plus nombreux à quitter le pays dans l’espoir d’une vie meilleure au nord. 

Mme CARLA ESPERANZA RIVERA SÁNCHEZ (El Salvador) a dit l’objectif de son gouvernement de veiller à ce que les enfants parviennent à conclure une éducation primaire et secondaire.  Elle a dit l’importance de créer des institutions chargées de favoriser l’accès à l’information et à la transparence s’agissant des actions du gouvernement.

M. DENIS G. ANTOINE (Grenade) a dit que les 193 États Membres de l’ONU représentaient autant de paradigmes de la paix.  Au-delà des « petites paix respectives », il a souligné la nécessité de parvenir à une force commune pour la paix.  

Mme NADYA RIFAAT RASHEED, observatrice de l’État de Palestine a regretté la persistance de décennies d’oppression contre le peuple palestinien.  Elle a dit que la construction d’un mur de séparation et le maintien d’un blocus n’apporteraient jamais aucune réponse positive au conflit israélo-palestinien. 

Elle a dit que seule la justice pouvait nous permettre de parvenir à la paix.  Le peuple palestinien ne peut plus attendre la mise en œuvre de ses droits et Israël doit cesser de croire qu’il est un État au-dessus de la loi, a-t-elle ajouté.

Mme ANNE CHRISTENSEN de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a fait état de la souffrance des migrants qui font face à la xénophobie et aux violences.  Elle a dit que la Fédération s’apprêtait à lancer une campagne mondiale destinée aux États pour préserver les droits et la dignité et renforcer la cohésion sociale entre les migrants et les communautés hôtes.  

Table ronde 1: Promotion de la culture de paix dans le cadre du programme de développement durable pour l’après-2015

Avant de lancer les discussions qui se sont focalisées sur les formidables enjeux du programme de développement durable pour l’après-2015, le lien entre paix et développement, la force de la foi et les risques d’une mauvaise exécution du nouveau programme sans un vrai changement de paradigme, le Modérateur de la table ronde, ancien Représentant permanent du Bangladesh auprès des Nations Unies et à l’origine de l’adoption, par l’Assemblée générale, de la Déclaration et du Programme d’action sur la culture de paix, en 1999, a souligné que depuis lors, l’Assemblée approuve chaque année une résolution sur la mise en œuvre du Programme d’action.  M. ANWARUL K. CHOWDHURY a voulu que les délibérations de ce quatrième Forum annuel de haut niveau nourrissent la prochaine résolution.  

En attendant, Mme MARIA EMMA MEJIA (Colombie) n’a pu que se féliciter, une nouvelle fois, de l’adoption d’un programme de développement pour l’après-2015 qui a nécessité des négociations longues, intenses et ardues.  Après le Sommet de septembre au cours duquel les dirigeants du monde adopteront formellement le programme, l’urgence sera de réadapter l’ONU, dont la configuration budgétaire actuelle exigera de la créativité. 

Mais après le succès de la Conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement, Mme Mejia s’est voulue « optimiste » même devant la question difficile des migrations.  La « construction collective » que sera la mise en œuvre du programme peut être un modèle pour les nations, s’est-elle expliquée.  En 2030, nous devons avoir une société meilleure grâce à la réalisation complète des objectifs 4 et 16 du nouveau programme qui parle d’« assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie » et de « promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».

Il s’agira en effet d’un effort collectif, a reconnu la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la planification du développement après-2015.  Mme AMINA MOHAMMED a jugé « crucial » de poursuivre le dialogue enclenché lors des négociations.  Ce programme, qui va au-delà de la dimension sociale du développement, parle du développement durable, des conflits, de l’humanitaire.  Sans débat, sans partenariat, nous n’obtiendrons pas les résultats escomptés, a-t-elle prévenu.  Tous les pays doivent réfléchir à leur propre vision et élaborer leur plan, conformément aux engagements pris en vertu du nouveau programme post-2015.  Chez moi, a-t-elle confié, dans la région même où sévit aujourd’hui Boko Haram, il s’agira de réconcilier Chrétiens et Musulmans.  J’ai vu des villages dévastés mais j’ai vu aussi l’espoir, celui de l’esprit humain qui s’inspire de la foi.

L’essence de la religion n’est-elle pas la communion entre individus au-delà des différences et des divergences, a commenté l’ancien Président de la Roumanie et représentant de l’Académie de la diplomatie culturelle et la Coalition interparlementaire de l’éthique.  M. EMIL CONSTANTINESCU a expliqué pourquoi ses deux organisations ont choisi le « Levant » comme nom de leur nouvelle initiative de paix?  Parce que, a-t-il dit, le « Levant » est le berceau de la diplomatie culturelle qui peut se prévaloir de milliers d’années de dialogue interculturel. 

Les mouvements populaires en Tunisie, en Égypte ou en Syrie ont braqué les projecteurs non seulement sur la région de la Méditerranée mais surtout sur ce qui peut se produire quand le dialogue n’existe pas.  Les trois Livres sacrés des religions monothéistes, qui ont vu le jour au Levant, parle de paix et d’entente entre les peuples.  Arrêtons de rechercher dans notre coopération internationale, le plus petit dénominateur commun.  Cherchons « le plus grand dénominateur commun de la foi » et en ce nouveau millénaire, retrouvons la foi non pas pour l’utiliser contre l’autre mais pour le comprendre.  La paix n’est que le nom de Dieu pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans et c’est l’arrogance des hommes qui a fait oublier le message de Dieu.  Ne nous laissons pas intimider par cette arrogance.  La mondialisation est inéluctable et elle exige que l’on promeuve le multiculturalisme.

Il faut donc un nouveau système, a tranché l’ancien Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).  Avec le système actuel, a-t-il dénoncé, des milliers d’enfants meurent tous les jours de faim alors que l’on consacre des milliards de dollars aux dépenses militaires.  M. FEDERICO MAYOR a crié au cynisme, en rappelant que ces 20 ou 25 dernières années, toutes les déclarations internationales ont été « méprisées ».  « Nous avons 17 objectifs de développement durable, formidable, qui consacrent la culture de paix, tout aussi formidable et qui réservent un grand rôle à la femme, encore plus formidable. » 

Mais comment les mettre en œuvre efficacement, dans un monde où précisément « la durabilité » est en péril?  C’est une responsabilité « énorme » pour cette génération, a prévenu l’ancien Directeur général.  Nous devons agir maintenant parce que nous n’avons plus le temps de tergiverser.  Nous sommes, a-t-il dit, paraphrasant le Président américain, M. Barack Obama, la première génération à faire face aux changements climatiques mais aussi la première à pouvoir y répondre. 

Les mesures qui seront prises seront sans doute « formidables » mais ce ne seront pas les premières mesures « formidables » qu’aura prises le monde.  Regardez la vague des migrants, regardez la faim dans le monde.  Non, a conclu l’ancien Directeur général, « la solution est ici » et elle exige que l’on revienne au rêve du Président Roosevelt, en procédant à une refonte de l’ONU, car demain, il sera peut-être trop tard.  Plus de G-7, plus de G-20 mais du multilatéralisme démocratique.

Le programme de développement durable doit être vu comme un programme pour les peuples et pour la planète et non pas pour les peuples ou pour la planète et certainement pas pour les uns et pas pour les autres, a commenté, à son tour, Mme BARBARA ADAMS, membre du Conseil d’administration du Global Policy Forum.  On ne peut le mettre en œuvre, a-t-elle averti, sans réfléchir à la manière dont les richesses sont réparties dans le monde, sans réfléchir à l’exploitation de l’environnement et de l’homme car « la pauvreté est une violence économique ».  Il faut un nouveau partenariat plus équilibré dans lequel ceux qui ont profité le plus du modèle économique passé et actuel sont ceux qui doivent changer le plus. 

Plusieurs intervenants sont revenus sur l’importance du futur objectif 4 relatif à l’éducation, racine carré de l’objectif 16 relatif aux sociétés pacifiques et ouvertes, comme l’a fait remarquer la représentante de l’Association for Childhood Education International.  Pour eux, l’éducation est essentielle pour la culture de paix en ce qu’elle peut ouvrir les esprits et permettre de voir le monde autrement, a conclu le Modérateur. 

Ce programme exige que chacun d’entre nous vive de façon à contribuer à la solidarité internationale, morale et intellectuelle.  Les femmes ont leur rôle « prépondérant » à jouer car si la paix sans le développement n’est pas possible, ni la paix ni le développement n’est possible sans les femmes.  Les ressources sont là, a aussi insisté le Modérateur, mais elles sont mal dépensées.  Notre planète souffre des conséquences d’une militarisation accrue.

Table ronde 2: Le rôle des médias dans la promotion de la culture de paix

En lançant cette discussion, Mme MARJON KAMARA (Libéria) a rappelé le rôle d’éducation des médias qui contribue à la culture de paix, tel que cela est souligné dans la Déclaration sur la culture de paix.

« Avant toute chose, je vais vous raconter plusieurs histoires », a dit M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) afin d’illustrer le rôle crucial des médias pour faire réagir sur des sujets importants.  Il a d’abord rappelé ce qui était arrivé au Président Nixon après le reportage d’un journaliste.  Autre histoire, au début des années 1990: en voyage dans un pays du Golfe, il avait été témoin de l’utilisation d’enfants comme jockeys pour des courses de chameaux, certains étant mutilés et mourant de leurs blessures.  « J’avais pris des photos et j’avais raconté cette histoire à mes étudiants, avant d’adresser des lettres à des responsables pour les alerter sur ce problème. »  Si cette démarche n’avait pas donné de résultats, c’est une discussion relayée par le Boston Globe, puis par les journaux télévisés de CNN et NBC, qui avait fait bouger les dirigeants politiques, a-t-il expliqué. 

Il a aussi tenu à rappeler la réaction mondiale après la photo récente de la dépouille d’un enfant syrien migrant noyé et retrouvé sur une plage turque.  Le représentant a ensuite étendu ses remarques aux médias sociaux.  Si un message vous choque, il faut le dire, a-t-il lancé, assurant qu’aucun tyran ne pouvait résister à la médiatisation.  M. Momen a aussi dénoncé les milliards de dollars dépensés chaque année pour l’armement.  Pour arriver à l’avenir que nous voulons, a-t-il prévenu, nous devons consacrer des sommes importantes au développement, ainsi que déployer une volonté politique en faveur de la culture du développement.

Ce sont les gros titres qu’a choisis la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, Mme CRISTINA GALLACH, pour illustrer le pouvoir des médias, en comparant ceux parus il y a quelques semaines avec ceux de la semaine dernière, à propos des demandes d’asile.  Au début on lisait « Les migrants: l’afflux dans la rue »; « Les migrants: combien pouvons-nous en accueillir? », puis, récemment, on a lu « La petite victime d’une grande catastrophe », « L’enfant de quelqu’un », « L’Europe n’a pas pu le sauver »…

Mme Gallach a également cité un programme de France 24 qui jetait la lumière sur l’accueil des migrants de l’Afrique subsaharienne en Allemagne, ainsi que des images de ressortissants allemands applaudissant l’arrivée des migrants.  La Secrétaire générale adjointe a remarqué que l’Union européenne avait, depuis, revu à la hausse les quotas d’accueil des réfugiés et que le ton avait vraiment changé en l’espace de quelques semaines.  Elle a aussi prôné un dialogue en ce sens à travers les médias sociaux, avant de s’interroger sur la présence insuffisante des femmes dans les médias.  Mme Gallach a conclu en recommandant de soutenir des médias dynamiques et transparents.

M. MIHAEL NAGLER, Président de Metta Center for Nonviolence, est, pour sa part, revenu à un jour de 1888 qui avait vu en même temps la découverte des radiations atomiques et la première projection d’un film Paris, deux évènements technologiques majeurs.  Il a aussi remarqué que, lors de la sixième commémoration des attentats du 11 septembre, on avait oublié que c’était le centième anniversaire d’un acteur de la non-violence né en Afrique du Sud en 1906. 

Il a aussi fait référence aux trois Américains qui ont, le mois dernier, neutralisé un présumé terroriste dans un train en Europe.  Il a comparé ces nouvelles avec le peu d’écho qui est donné à la non-violence dans la presse, alors que, selon Gandhi, la non-violence est naturelle et un outil efficace.  Les médias causent plus de tort en ne parlant pas assez de non-violence qu’en parlant de la violence, a-t-il estimé. 

M. Nagler s’est aussi attaqué aux informations données par certaines chaines de télévision, en expliquant que les personnes qui les regardent sont beaucoup moins instruites que celles qui ne consultent aucun média.  M. Nagler a tenu à rappeler, en outre, que l’ensemble des médias américains sont contrôlés par six entreprises.  Il a appelé à boycotter ces médias et invité les médias sociaux à casser ce monopole.

Mme SHARON BHAGWAN-ROLLS, Fondatrice et Directrice de FemLINKPACIFIC (Fidji), a constaté l’absence de rôle explicite confié aux médias dans le programme de développement pour l’après-2015.  En revanche, l’article 7 de la Déclaration et du Programme d’action sur la culture de paix réitère le rôle de l’éducation et de l’information des médias.  Il faut épauler les médias afin qu’ils soient libres, a-t-elle recommandé, avant de souligner la responsabilité de protéger les civils en temps de conflit, ainsi que les journalistes et le personnel associé. 

Le modèle de médias communautaires qu’elle propose s’appuie sur des supports novateurs, a-t-elle expliqué.  Les femmes sont aussi encouragées à y contribuer, y compris les femmes handicapées, rurales et militantes.  Il ne faut plus définir la une des journaux par des notions patriarcales, a-t-elle lancé à cette occasion.  Elle a aussi souhaité que la communication sur la culture de la paix ne soit plus limitée par les pressions commerciales.  Elle a donc prôné l’adoption des directives pour garantir l’indépendance des médias.

Réagissant à ce débat, une journaliste a rappelé que ce sont les histoires violentes qui font vendre.  Elle a donc jugé important de faire évoluer les mentalités, pour que l’audience et les lecteurs s’intéressent davantage aux histoires relatives à la paix. 

Un autre participant venu de Californie, originaire d’Inde, représentant du projet Action Moves People United, a expliqué qu’il réunissait des personnes venant d’horizons différents afin qu’elles s’expriment.

Le Fondateur de la campagne « We are the World » a alerté sur les images violentes présentées dans les jeux vidéo et les films.  Cela finit par modifier les esprits et laisse croire qu’on peut dominer par la violence, a-t-il expliqué.  Il a proposé, à l’occasion du cessez-le-feu de la Journée internationale de la paix, le 21 septembre, d’instaurer un cessez-le-feu des médias qui accepteraient de ne pas parler ni montrer des histoires violentes.  Enfin, la représentante d’une organisation qui a parrainé un festival des médias à Washington a soutenu les médias qui promeuvent des œuvres de compassion.

Déclaration de clôture

Le Président par intérim de l’Assemblée générale, au nom du Président de l’Assemblée générale, M. SAM KUTESA, a résumé les discussions de la journée qui ont mis l’accent sur le rôle des médias dans le développement, dans le cadre de l’après-2015.  Les intervenants ont noté que la non-violence devait être inculquée dès le plus jeune âge, grâce à des programmes scolaires qui promeuvent la compréhension des cultures. 

Le rôle des femmes a également été souligné, ainsi que celui des dirigeants religieux et des médias.  Beaucoup ont aussi constaté que le monde moderne était devenu de plus en plus interdépendant et que les actes de violence augmentent dans le monde entier.  Ils ont appelé à promouvoir une culture de tolérance et de réconciliation. 

 

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité prolonge de neuf mois l’embargo sur les armes au Libéria

7517e séance – matin
CS/12032

Le Conseil de sécurité prolonge de neuf mois l’embargo sur les armes au Libéria

Le Conseil de sécurité a, ce matin, reconduit pour neuf mois l’embargo sur les armes au Libéria en vigueur depuis 2003 et prolongé de 10 mois le mandat du Groupe d’experts créé en 2009 pour enquêter sur les éventuelles violations de cet embargo et les diverses sources de financement du trafic d’armes.

En adoptant ce matin la résolution 2237 (2015) à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité demande au Groupe d’experts de lui présenter le 1er mai 2016 au plus tard un rapport final sur les éventuelles violations de l’embargo, les financements du trafic d’armes et les progrès du Gouvernement du Libéria pour surveiller et contrôler les armes et les frontières.

Par ce texte, le Conseil de sécurité demande à tous les États, dont le Libéria, de coopérer pleinement avec le Groupe d’experts.  Il exhorte aussi le Gouvernement libérien à donner la priorité à l’adoption rapide de la législation sur la gestion des armes et des munitions et à prendre toutes autres mesures en vue d’établir le cadre juridique et administratif requis pour lutter contre le trafic d’armes et de munitions.

Par sa résolution 1521 (2003) du 22 décembre 2003, le Conseil de sécurité a demandé à tous les États de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la vente ou la fourniture au Libéria d’armements et matériel connexe. 

LA SITUATION AU LIBÉRIA

Lettre datée du 21 juillet 2015, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts sur le Libéria créé en application de la résolution 1521 (2003) (S/2015/558)

Lettre datée du 31 juillet 2015, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2015/590)

Texte du projet de résolution (S/2015/670)

      Le Conseil de sécurité,

      Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la situation au Libéria,

      Saluant les progrès constants que le Gouvernement libérien fait dans la reconstruction du Libéria, pour le bien de tous les Libériens, soutenu en cela par la communauté internationale,

      Prenant note du rapport du Groupe d’experts sur le Libéria (S/2015/558),

      Prenant également note de la lettre du Secrétaire général en date du 31 juillet 2015 (S/2015/590), l’informant des progrès que le Gouvernement libérien a accomplis dans l’application des recommandations de bonne gestion des armes et des munitions, notamment en promulguant la législation nécessaire, et des mesures qui ont été prises pour faciliter la surveillance et la gestion des régions situées à la frontière entre le Libéria et la Côte d’Ivoire,

      Félicitant le Gouvernement libérien d’avoir fait face efficacement à l’épidémie d’Ebola au Libéria et prenant acte, à ce sujet, de la résilience du peuple et du Gouvernement libériens, et des institutions chargées de la sécurité, en particulier des forces armées du Libéria et de la Police nationale libérienne,

      Accueillant avec satisfaction les efforts déployés par les États Membres, les partenaires bilatéraux et les organisations multilatérales, y compris l’Organisation des Nations Unies, l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, pour aider le Gouvernement libérien à faire face à l’épidémie d’Ebola, accueillant avec satisfaction également le concours apporté au Libéria par la communauté internationale, notamment la Commission de consolidation de la paix, en contribuant à son projet de développement global pendant la période de relèvement qui a suivi l’épidémie notamment par le renforcement des capacités des institutions chargées de la sécurité, et souhaitant vivement que d’autres mesures soient prises en ce sens,

      Affirmant que le Gouvernement libérien a la responsabilité principale de mettre à l’abri des atrocités toutes les populations présentes sur son territoire et soulignant qu’il n’y aura de stabilité durable au Libéria que si le Gouvernement veille au maintien d’institutions publiques efficaces et responsables, notamment dans les secteurs de l’état de droit et de la sécurité,

      Soulignant que des avancées plus importantes doivent être réalisées en ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité au Libéria, afin de veiller en particulier à ce que l’armée, la police et les forces de sécurité aux frontières libériennes soient autonomes, capables et bien préparées pour protéger les Libériens,

      Insistant sur le fait qu’une gestion transparente et efficace des ressources naturelles est capitale pour la paix et la sécurité à long terme du Libéria,

      Rappelant qu’il est prêt à mettre fin aux mesures imposées aux alinéas a) et b) du paragraphe 2 et à l’alinéa a) du paragraphe 4 de la résolution 1521 (2003) lorsqu’il aura constaté que le cessez-le-feu au Libéria est pleinement respecté et maintenu, que le désarmement, la démobilisation, la réinsertion, le rapatriement et la restructuration du secteur de la sécurité ont été menés à bien, que les dispositions de l’Accord général de paix sont appliquées intégralement et que des progrès notables ont été réalisés en ce qui concerne le rétablissement et le maintien de la stabilité au Libéria et dans la sous-région,

      Rappelant en outre qu’il a l’intention d’envisager de modifier les mesures imposées au paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004) une fois que le Gouvernement libérien aura adopté des pratiques comptables et des méthodes d’audit transparentes garantissant qu’il sera fait usage de façon responsable des recettes publiques dans l’intérêt direct du peuple libérien,

      Considérant que, malgré des progrès notables, la situation au Libéria continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,

      Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,

      1.    Décide de reconduire, pour une période de neuf mois à compter de la date de l’adoption de la présente résolution, les mesures concernant les armes, précédemment édictées au paragraphe 2 de la résolution 1521 (2003) et modifiées aux paragraphes 1 et 2 de la résolution 1683 (2006), à l’alinéa b) du paragraphe 1 de la résolution 1731 (2006), aux paragraphes 3, 4, 5 et 6 de la résolution 1903 (2009), au paragraphe 3 de la résolution 1961 (2010) et à l’alinéa b) du paragraphe 2 de la résolution 2128 (2013);

      2.    Décide de mettre fin aux mesures concernant les voyages et aux mesures financières découlant respectivement du paragraphe 4 de la résolution 1521 (2003) et du paragraphe 1 de la résolution 1532 (2004);

      3.    Décide de proroger, pour 10 mois à compter de la date de l’adoption de la présente résolution, le mandat du Groupe d’experts nommé en application du paragraphe 9 de la résolution 1903 (2009) et de lui confier les tâches suivantes, dont il devra s’acquitter en étroite collaboration avec le Gouvernement libérien et le Groupe d’experts sur la Côte d’Ivoire :

      a)    Enquêter et établir un rapport final sur l’application des mesures concernant les armes reconduites au paragraphe 1 ci-dessus et les éventuelles violations de ces dispositions, informations assorties de précisions sur les diverses sources de financement du trafic d’armes et sur les progrès accomplis par le Gouvernement libérien dans le développement des moyens dont les secteurs de la sécurité et du droit disposent pour surveiller et contrôler les armes et les frontières;

      b)    Lui présenter, le 1er mai 2016 au plus tard, après en avoir discuté avec le Comité, un rapport final sur toutes les questions énumérées dans le présent paragraphe, et communiquer au Comité, s’il y a lieu, des mises à jour informelles avant cette date;

      c)    Coopérer activement avec d’autres groupes d’experts compétents, en particulier le Groupe d’experts sur la Côte d’Ivoire, dont le mandat a été prorogé par le paragraphe 24 de sa résolution 2153 (2014);

      4.    Prie le Secrétaire général de prendre dès que possible les mesures administratives requises pour reconstituer le Groupe d’experts qui, du fait de l’allègement de son mandat, compte désormais un membre,  pour une période de 10 mois à compter de la date de l’adoption de la présente résolution;

      5.    Demande à tous les États, y compris le Libéria, de coopérer pleinement avec le Groupe d’experts sur tous les aspects de son mandat;

      6.    Rappelle que la Convention sur les armes légères et de petit calibre adoptée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest en 2006 confie aux autorités publiques compétentes la responsabilité du contrôle de la circulation des armes légères sur le territoire du Libéria et entre celui-ci et les États voisins;

      7.    Exhorte le Gouvernement libérien à donner la priorité à l’adoption rapide de la législation sur la gestion des armes et des munitions, et à prendre toutes autres mesures en vue d’établir le cadre juridique et administratif requis pour lutter contre le trafic d’armes et de munitions;

      8.    Affirme qu’il se tiendra prêt à modifier les mesures énoncées dans la présente résolution, et notamment à les reconduire ou les renforcer, ainsi qu’à les modifier, les suspendre ou les lever, selon que de besoin, en fonction de la stabilisation de la situation au Libéria et dans la sous-région;

      9.    Décide de rester activement saisi de la question.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale transmet au Sommet des chefs d’État et de gouvernement de septembre les 17 objectifs et 169 cibles du « programme de développement durable à l’horizon 2030 »

101e séance plénière – matin
AG/11670

L’Assemblée générale transmet au Sommet des chefs d’État et de gouvernement de septembre les 17 objectifs et 169 cibles du « programme de développement durable à l’horizon 2030 »

Après deux années de négociations intenses dont la transparence et le caractère inclusif ont été salués par beaucoup, l’Assemblée générale a transmis, ce matin, au Sommet des chefs d’État et de gouvernement de septembre, les 17 objectifs et 169 cibles de « Transformer notre monde: le programme de développement durable à l’horizon 2030 ».*

L’Assemblée générale, qui avait adopté le document le 2 août dernier, passe donc le relais au Sommet que le Secrétaire général a convoqué du 25 au 27 septembre 2015 au Siège de l’ONU.  Aujourd’hui, M. Ban Ki-moon a déclaré qu’une nouvelle ère s’ouvre, avec un « tournant crucial » symbolisé par un programme à l’horizon 2030 « qui vise haut » et qu’adopteront les 150 dirigeants, chef d’État et de gouvernement qui ont promis d’être à New York.  Le pape François prononcera un discours dès le 25 septembre.

Dans « Transformer notre monde: le programme de développement durable à l’horizon 2030 », dont l’ambition est de ne laisser personne de côté, les dirigeants du monde affirment que jamais encore ils ne s’étaient engagés à mettre en œuvre un programme aussi « vaste et universel », composé de 17 objectifs de développement durable assortis de 169 cibles « intégrées et indissociables ».  « Merci, a dit le Secrétaire général, d’avoir conduit l’humanité si loin, dans ce voyage collectif vers un monde meilleur pour tous les peuples du monde et maintenant marchons avec détermination pour arriver à destination. »

La mise en œuvre de ce « résultat historique » et de ce « triomphe du multilatéralisme », selon les mots du Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, M. Sam Kutesa, suppose un « Partenariat mondial revitalisé », soutenu par les politiques et les mesures concrètes définies dans le Document final de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue à Addis-Abeba, du 13 au 16 juillet 2015, déclarent les dirigeants du monde dans leur programme.

Les 17 objectifs concernent l’élimination de la pauvreté dont une élimination complète de l’extrême pauvreté d’ici à 2030, soit les personnes qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, l’élimination de la faim, l’accès à la santé, l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, l’accès à l’eau et à l’assainissement et l’accès à l’énergie.  C’est le Forum politique de haut niveau, sous les auspices de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC) qui jouera « un rôle central » dans le contrôle du suivi et de l’examen au niveau mondial de la mise en œuvre du programme. 

Les objectifs concernent aussi la promotion de la croissance économique, la construction d’infrastructures résilientes et d’une industrialisation durable, la réduction des inégalités dans les pays et entre les pays, la viabilité des villes et des établissements humains, les modes de consommation et de production durables, la lutte contre les changements climatiques, la conservation des océans, la restauration des écosystèmes terrestres, la promotion de sociétés pacifiques et ouvertes, et le renforcement du partenariat mondial.

Les intervenants ont été nombreux à se féliciter de l’aboutissement d’un processus de négociations qui est considéré, selon les termes du représentant du Brésil, comme « le plus transparent et le plus inclusif de l’histoire de l’Organisation ».  Son homologue du Pérou s’est dit heureux que l’ONU soit en mesure de commémorer son soixante-dixième anniversaire avec en mains un instrument aussi ambitieux.  Les représentants du Groupe des 77 et de la Chine, des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID), parmi d’autres, ont salué en particulier le fait que le futur programme tienne compte de leurs spécificités et difficultés particulières.

S’il est vrai que le succès de la mise en œuvre des nouveaux objectifs dépendra de la capacité des États de les intégrer dans leurs stratégies nationales de développement, le représentant du Sénégal, au nom du Groupe des États d’Afrique, comme ceux de l’Inde et de l’Iran, ont mis en garde contre une confusion entre universalité et conformité.  La mise en œuvre doit être respectueuse des valeurs et spécificités culturelles nationales.

Plusieurs délégations ont tenu à exprimer ou à réitérer leurs réserves sur les dispositions relatives à l’accès à la santé sexuelle et procréative, y compris la planification familiale, à l’éducation sexuelle, au « genre », au concept du mariage, sans oublier la rationalisation des subventions aux énergies fossiles ou les droits des migrants.

« Vous avez surmonté vos différences pour le bien commun de l’humanité et après trois ans de négociations, vous êtes parvenus  à un accord sur une vision audacieuse de la transformation du monde », a commenté le Secrétaire général de l’ONU, en prévenant que les efforts contre les changements climatiques en décembre à Paris seront un « élément crucial » pour le succès de notre entreprise. 

L’an prochain, a-t-il aussi prévenu, d’autres étapes « cruciales » devront être franchies: le Sommet humanitaire mondial en mai à Istanbul, la Conférence Habitat III, en octobre à Quito et la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial des drogues. 

*A/69/L.85

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/69/L.85)

Déclarations

M. SAM KUTESA, Président de la Soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a souligné que le succès du 2 août 2015 était le couronnement attendu de près de deux années de préparatifs et de négociations intensifs et inclusifs.  Il a fallu beaucoup d’efforts, de souplesse et d’esprit de compromis pour arriver à ce stade.  Nous devrions tous être fiers de ce que nous avons accompli ensemble, a-t-il lancé, devant « un résultat historique », un « triomphe du multilatéralisme » qui prouve que la communauté mondiale peut travailler ensemble pour traiter des problèmes urgents auxquels est confrontée l’humanité tout en prenant les engagements nécessaires au bien-être de tous.

En plaçant l’élimination de la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie de tous, la transformation des économies et la protection de la planète au cœur de ces objectifs, le nouveau programme se veut « ambitieux, inclusif et porteur de changements », a-t-il remarqué.  Il ne laisse personne sur le bord de la route.  M. Kutesa a assuré que les 17 objectifs de développement durable étaient complets et traitent des trois dimensions, économique, social et environnemental, du développement durable de manière intégrée.  Bien que les objectifs soient applicables de manière universelle, le document prend en compte les circonstances nationales, les différents niveaux de développement et des besoins particuliers des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral, des petits États insulaires en développement (PIED) et de l’Afrique. 

Il nous reste à assurer une application réussie de ce programme, a prévenu le Président en invitant à en intégrer les objectifs dans les plans de développement nationaux, à mobiliser les ressources financières nécessaires, à développer et transférer les technologies tout aussi nécessaires, à renforcer les capacités et à assurer un suivi efficace.  Avec le programme d’Addis-Abeba sur le financement du développement, nous avons désormais un cadre complet, a-t-il souligné.  En nous embarquant tous ensemble dans ce voyage collectif, nous devons tenir notre promesse de ne laisser personne sur le bord de la route, a conclu le Président.  

M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré qu’une nouvelle ère s’ouvrait aujourd’hui, avec un « tournant crucial ».  Notre quête de développement a été inspiré depuis 15 ans par les huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il rappelé, avant de se remémorer que, lors du Sommet Rio+20, les États Membres s’étaient lancés dans l’élaboration des objectifs de développement durable qui sont au centre du document que l’Assemblée générale transmet aujourd’hui. 

« Vous avez lancé, a dit le Secrétaire général aux États Membres, une réflexion, des consultations et des négociations inédites, au niveau international.  Vous avez demandé à un nombre illimité de personnes ce à quoi le monde de 2030 doit ressembler.  Vous avez écouté la société civile, les universitaires, le secteur privé et tant d’autres, établissant par là-même une

nouvelle norme pour impliquer toutes les parties prenantes à la formulation des politiques onusiennes.  Vous vous êtes parlé et vous avez mené un dialogue constructif.  Vous avez surmonté vos différences pour le bien commun et après trois ans de négociations, vous êtes parvenus, au début de ce mois, à un accord sur une vision audacieuse de la transformation du monde. » 

L’agenda 2030 vise haut, s’est réjoui le Secrétaire général en passant en revue ses points saillants.  Il traduit, a-t-il relevé, un changement de paradigme.  C’est un accord dont on peut être fier et dont la mise en œuvre nécessitera que toutes les parties prenantes défendent sa cause.  Des données et des indicateurs fiables seront essentiels pour mesurer les progrès et faire en sorte que les efforts touchent chacun d’entre nous.  2015 est une année à marquer d’une pierre blanche, a poursuivi le Secrétaire général: l’accord sur le financement du développement a été conclu à Addis-Abeba en juillet dernier et les efforts pour dessiner une nouvelle voie pour les changements climatiques en décembre à Paris seront un « élément crucial » pour le succès de notre entreprise. 

L’an prochain, d’autres étapes « cruciales » devront être franchies: le Sommet humanitaire mondial en mai à Istanbul, la Conférence Habitat III, en octobre à Quito et la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial des drogues.  Le Secrétaire général a demandé aux États Membres de faire preuve du même engagement, de la même souplesse et de la même vision qu’aujourd’hui non seulement pour approuver le nouvel agenda mais aussi pour affirmer un engagement politique fort en faveur de sa bonne mise en œuvre. 

M. Ban s’est félicité de ce que plus de 150 dirigeants et sa sainteté le pape François aient décidé de venir au Siège de l’ONU pour ouvrir cette nouvelle ère du développement durable.  Nous devons agir avec la plus grande ambition et mobiliser le maximum de volonté politique.  Il y a 70 ans, les Nations Unies sont nées de l’expérience et de la conviction de grands hommes et femmes qui ont connu les horreurs de la guerre.  Avec la résolution adoptée aujourd’hui, les Nations Unies ont mené la communauté internationale à une conjonction de décisions qui contribuera à réaliser le rêve des pères fondateurs d’un monde de paix et de dignité pour tous.  « Merci d’avoir conduit l’humanité si loin, dans ce voyage collectif vers un monde meilleur pour tous les peuples du monde et maintenant marchons avec détermination pour arriver à destination », a conclu le Secrétaire général.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Afrique du Sud a commenté un document « certes imparfait » mais qui offre un équilibre politique en faveur d’un objectif de développement durable ambitieux, prenant en compte les intérêts des pays en développement.  Il s’est félicité de ce que le document fasse de la lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes, une priorité et des priorités nationales, un élément fondamental.   

Au nom des 14 États membres de la Communauté des caraïbes (CARICOM), son homologue de la Jamaïque a salué un document « sans précédent » axé avant tout sur l’individu.  Elle a confirmé le soutien de la CARICOM à un programme de développement qu’elle a défini comme « porteur de changements visant à assurer un développement durable pour les générations futures ». 

Au nom des pays les moins avancés (PMA), le représentant du Paraguay a salué la transparence de tous les travaux préparatoires qui, depuis Rio+20, ont mené à l’adoption de ce texte.  Il a particulièrement souligné la vulnérabilité des pays en développement sans littoral aux chocs économiques et aux contractions des indicateurs économiques.  Il s’est félicité de ce que le document reconnaisse que chaque pays est confronté à des difficultés particulières dans sa quête de développement durable et qu’en conséquence, il est essentiel de tenir compte des priorités nationales.  Il a dit l’importance des partenariats pour le partage des expériences et le transfert des technologies. 

Au nom des petits États insulaires en développement, le représentant de Tonga s’est félicité de l’esprit de collaboration, de souplesse et de transparence qui a présidé à l’adoption de ce texte.  Il a voulu que l’on accorde la plus grande attention aux menaces qui pèsent sur les océans « dont nous dépendons tous », d’autant plus que ces océans sont « le pilier » des économies des petits États insulaires.  Il a jugé indispensable que la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques parvienne à un accord juridiquement contraignant en décembre à Paris. 

Au Conseil de coopération du Golfe (CCG), la représentante du Qatar a salué la participation de toutes les délégations aux discussions qui ont abouti à ce texte.  Elle a toutefois exprimé ses réserves sur certains paragraphes, précisant que, selon l’entendement de son pays, le terme « mariage précoce » fait référence au mariage des enfants qui est de toute manière interdit par la législation qatarie.  Elle a aussi précisé que les points sur la santé reproductive pourraient contrevenir à la Charia.  Quant aux dispositions sur l’héritage, elle a affirmé que les lois nationales respectent les droits des femmes qui héritent souvent plus que les hommes.  Quant au terme « genre », nous estimons qu’il désigne l’homme ou la femme et par « famille », nous comprenons une cellule composée d’un homme, d’une femme et d’enfants.  La représentante a regretté que le document ne mentionne nulle part la famille comme contributrice du développement durable.  Sur les migrants, elle a invoqué le droit « d’exécuter nos décisions ».

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), le représentant des Maldives a mentionné les dégâts causés en Dominique par le dernier ouragan pour rappeler les vulnérabilités particulières des petits États insulaires en développement.  Au terme de trois années de « dur labeur », il s’est dit enthousiasmé par l’adoption du document final le 2 août dernier et encouragé par la souplesse dont ont fait preuve toutes les délégations.  Quant au suivi du programme, il a demandé que l’on œuvre de concert et que l’on aide les pays à la traine.  Il a souhaité un appui plus grand aux pays comme le sien pour améliorer la collecte des données.

Au nom de la Bolivie, du Brésil, de la Colombie, du Costa Rica, de l’Équateur, de l’Inde, de la Jamaïque, du Mexique, du Nicaragua, du Pérou et des Philippines, le représentant de l’Indonésie a estimé que les amendements apportés aux cibles 2.5 et 15.6, relatives à l’accès aux ressources génétiques, auraient pu être rédigées sans apporter des changements aussi profonds.  Il a en effet rappelé que les textes initiaux avaient été discutés de manière approfondie avant de faire l’objet d’un consensus.  Les amendements, a-t-il souhaité, ne devraient pas saper le niveau d’ambition des autres processus mondiaux.  Les cibles devraient être interprétées et appliquées conformément au Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.  La réalisation de ces cibles est essentielle pour la sécurité alimentaire et la nutrition, la santé et la gestion durable de la biodiversité.

La représentante du Venezuela a exprimé quelques réserves, en s’inquiétant d’abord que le préambule reflète une vision alignée sur les intérêts du monde occidental.  Elle a aussi émis une réserve sur le concept d’« énergie moderne pour tous », dénonçant un manque de clarté.  Quant à l’objectif 12 C relatif à la rationalisation des subventions aux combustibles fossiles, elle a vu là une ingérence dans les affaires intérieures des États tout comme le Programme d’action d’Addis-Abeba qui parle de la même rationalisation.  Nous ne pouvons accepter les mesures de contrôle ou de surveillance des politiques nationales.  Elle a aussi émis des réserves sur l’objectif 14.C relatif à la conservation des océans, Venezuela n’étant pas partie à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Le représentant du Kazakhstan a estimé que ce document et sa stratégie unifiée est le fruit d’un processus inclusif et transparent « sans précédent ».  Il s’agit d’une chance à saisir qui n’intervient qu’une fois par génération, a-t-il estimé avant de saluer une ère de transformation sans précédent dans l’histoire de l’humanité. 

Son homologue du Japon a remercié toutes les délégations, les observateurs et toutes les autres parties prenantes.  « Si le texte n’est pas parfait, nous avons néanmoins entre les mains un bon programme orienté vers l’avenir et l’intérêt de nos enfants dont nous pouvons être fiers. » 

La représentante de la Colombie a salué l’adoption d’un texte, fruit d’un travail de trois ans.  « Aujourd’hui pour la première fois, nous sommes saisis d’un programme universel de 169 cibles intégrées prenant en compte les trois piliers du développement durable », a dit la représentante avant d’appeler pour la mise en œuvre à une collaboration entre les institutions aux niveaux international, régional et national.  Elle a dit l’importance de partenariat et souligné le souci de responsabilisation qui devrait prendre la forme de rapports nationaux périodiques.

Son homologue de la République de Corée a lui aussi salué un programme « ambitieux et sans précédent ».  Les pays doivent s’efforcer d’intégrer ces objectifs dans leurs stratégies nationales de développement.  « Mettre en œuvre ce programme d’ici à 2030 nécessitera un changement de mentalité », a-t-il prévenu.

Le représentant de l’Inde s’est félicité de ce que le programme ait placé l’élimination de la pauvreté au cœur des priorités, en se disant confiant quant à la capacité des États de réaliser les objectifs fixés.  Que le programme et la mise en œuvre ne confondent pas « universalité » et « conformité » et tiennent dûment compte des priorités nationales.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Sénégal a souhaité que la mise en œuvre des 17 objectifs et 169 cibles soit en adéquation avec le Document final de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement et les futures conclusions de la Conférence sur les changements climatiques de décembre.  Il est indispensable, a-t-il insisté, que la mise en œuvre soit respectueuse des lois et priorités, des valeurs culturelles et éthiques, du contexte religieux et des droits de l’homme, dans chaque pays.  Le représentant a prévenu que les dispositions relatives à l’orientation sexuelle et aux soins de santé génésiques ne sauraient être appliquées au mépris des valeurs, lois et dispositions nationales.  Il a estimé que la cible 3.7 relative à l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative devait tenir compte de l’âge, en estimant que l’objectif d’une éducation sexuelle complète ne pouvait se substituer au droit des parents de choisir le type d’éducation qui convient le mieux à leurs enfants.  Le droit à une information et à une éducation sexuelle ne saurait s’exécuter au mépris de l’autorité parentale. 

Sur le même ton, le représentant a prévenu, s’agissant de la cible 5.4 visant à « faire une place aux soins et travaux domestiques non rémunérés et les valoriser », que la notion de « ménage » ne pouvait s’appliquer qu’à une famille constituée d’un homme et d’une femme.  « Nous comprenons que le mot ‘ genre ’ utilisé à plusieurs reprises dans ce Document signifie uniquement « sexe masculin ou féminin », a-t-il aussi insisté.  Nous ne pouvons accepter des dispositions qui incluraient les concepts « d’orientation sexuelle », a-t-il encore insisté, ajoutant que la mise en œuvre des objectifs de développement durable ne pouvait servir de prétexte pour tenter d’uniformiser les valeurs culturelles des peuples du monde.  

Le représentant de la République islamique d’Iran a dit apprécier que le principe d’appropriation nationale soit la base de la mise en œuvre du nouveau programme.  Il a insisté sur l’élément central que constitue le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, l’invitant à faire preuve de leadership.  Il ne peut y avoir qu’un seul mécanisme pour présenter les rapports nationaux.  Tout modèle en la matière doit faire l’objet d’un accord.  La mise en œuvre du programme, a-t-il prévenu à son tour, ne saurait aller à l’encontre des concepts sociaux et culturels des pays, s’agissant en particulier de l’éducation sexuelle, du genre, de la santé sexuelle et reproductive et de la famille. 

Son homologue du Mexique a estimé que l’adoption du programme par le Sommet de septembre serait, après plus de trois ans de négociations, « une décision historique ».  Il a mis l’accent sur la protection de tous les droits de l’homme des migrants en plaidant pour que ceux-ci puissent travailler et jouir de leurs droits indépendamment de leur statut migratoire.  Quant au suivi du nouveau programme, il a espéré qu’il serait basé sur les mandats de la résolution 68-1 et 67-290 de l’Assemblée générale.

Le représentant du Brésil a salué un processus de négociations considéré comme « le plus transparent et le plus inclusif de l’histoire de l’Organisation ».  Il s’est rallié au consensus et a relevé que le préambule illustre « le délicat équilibre » trouvé au sein du Groupe de travail de l’Assemblée générale.  Nous aurions, a-t-il avoué, préféré un libellé « plus précis » sur les droits de l’homme car nous nous engageons à mettre en œuvre ce programme pour tous les groupes y compris les LGBT.  L’universalité est une percée, s’est réjoui le représentant, se félicitant que l’on reconnaisse le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  En ce qui concerne les paragraphes 30 et 31 sur les changements climatiques, il a estimé qu’il reflète là encore un délicat équilibre qui pourrait mener au consensus à Paris, sans pour autant préjuger du résultat de la Conférence.  Les objectifs de développement durable intègrent les moyens de mise en œuvre, a-t-il aussi noté avec satisfaction, rappelant néanmoins que les délégations n’avaient pas pu se mettre d’accord sur l’aide publique au développement (APD).

Le représentant de l’Équateur a exprimé des réserves sur la cible 12.C relative à la rationalisation des subventions aux combustibles fossiles, comme il l’avait fait l’an passé lors de la présentation du rapport du Groupe de travail, car cette disposition va à l’encontre de la Constitution nationale.  Il a aussi rappelé que son pays entend interpréter la cible 5.6 relative à l’accès aux soins de santé sexuelle et procréative à la lumière de sa Constitution.

Son homologue de la Chine s’est félicité, à son tour, que le programme s’appuie sur les principes des Nations Unies et celui de la responsabilité commune mais différenciée.  Il a également salué le mécanisme de suivi « solide » qui a été prévu, en promettant que la Chine est prête à conjuguer ses efforts à ceux des autres pour assurer le succès du programme.

Le représentant du Pérou a déclaré que l’intégration sociale doit être « le fil rouge » d’un programme axé sur l’élimination de la pauvreté.  Il s’est dit heureux de voir que l’ONU sera en mesure de commémorer son soixante-dixième anniversaire avec en mains un instrument « aussi ambitieux ».  Il a conclu en adhérant aux propos de l’Indonésie sur les ressources génétiques.

« Le développement, ce sont des actions pas des mots », a prévenu son homologue de la Hongrie en souhaitant que la mise en œuvre du programme s’appuie sur un partenariat mondial véritable impliquant tous les acteurs dont les gouvernements, la société civile et le secteur privé.  Les plans nationaux de mise en œuvre seront « décisifs ». 

Le représentant de l’Égypte a insisté sur le droit de chaque État d’exercer la souveraineté sur ses ressources.  Mais, a-t-il reconnu, il revient à chaque État de faire en sorte que ses activités n’aient pas d’incidence négative et environnementale sur les autres.  Le représentant a aussi insisté sur le fait que les objectifs de santé reproductive ne sauraient se traduire par le droit des enfants ou des adolescents d’accéder à des informations sans un accord parental.

Son homologue du Soudan a espéré que la coopération internationale et l’ONU joueront un rôle déterminant dans la mise en œuvre, au niveau national, des objectifs de développement durable.  Aucun pays, a prévenu le représentant, n’acceptera des termes et des concepts imposés de l’extérieur et qui sont contraires à ses valeurs et spécificités culturelles. 

Le représentant de l’Islande a mis l’accent sur les objectifs relatifs à la parité et à l’utilisation durable des ressources naturelles, se félicitant en particulier des dispositions sur la viabilité de la pêche.  La gestion des ressources naturelles est d’autant plus essentielle que nous voyons déjà l’état de dégradation des océans, a-t-il remarqué.  Les objectifs de développement durable et les cibles ont été rédigés de manière à les rendre concis et compréhensibles par l’opinion publique, a-t-il fait observer, relevant qu’il y a parfois un mélange de textes nouveaux et anciens.

Il a qualifié de « cruciaux » les paragraphes 57, 58 et 55 sur les droits de l’homme et a regretté le libellé de la cible 5.a, à savoir « entreprendre des réformes visant à donner aux femmes les mêmes droits aux ressources économiques, ainsi qu’à l’accès à la propriété et au contrôle des terres et d’autres formes de propriété, aux services financiers, à l’héritage et aux ressources naturelles, dans le respect du droit interne ».  Il a vu là « une condition » posée à l’exercice de certains droits de la femme non conforme au Programme d’action de Beijing.  Il s’est également dit déçu par la cible 5.4 sur les soins et travaux domestiques non rémunérés auxquels il faut faire place et valoriser.  Il a en effet dénoncé la mention « en fonction du contexte national ».  Il a enfin jugé « peu réaliste » la date butoir de 2020 prévue pour la cible 3.6 visant à « diminuer de moitié à l’échelle mondiale le nombre de décès et de blessures dus à des accidents de la route ayant trait aux accidents de la route ». 

Le représentant du Tchad a salué l’inclusion dans le programme, des principes de responsabilité commune mais différenciée et d’appropriation nationale, ainsi que du soutien affiché à l’Agenda 2063 de l’Union africaine et à son Plan d’action décennal.  Il a également apprécié que l’on tienne compte des priorités des PMA et des pays en développement sans littoral, ainsi que du lien entre paix, sécurité et développement.  Il a rappelé l’importance pour les pays africains de pouvoir transformer sur place leurs ressources naturelles.  Conscient de l’écart énergétique à combler entre les pays, il a salué les dispositions du programme, avant d’en venir aux réserves.  Le représentant a réitéré le fait que son pays ne soit pas tenu par la cible 5.6 sur l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative.  Il a aussi prévenu que la planification familiale mentionnée dans la cible 3.7 ne saurait être interprétée comme le recours systématique à l’avortement.  Le représentant a aussi émis des réserves concernant la référence au « mariage précoce » et l’identité sexuelle, avant d’insister sur l’importance qu’il y a à respecter les convictions éthiques et religieuses des sociétés. 

Son homologue de la Fédération de Russie a estimé que le programme reflète de façon équilibrée les liens entre les trois dimensions du développement durable.  Le point fort de ce programme, a-t-il estimé, réside dans le fait que l’on ait prévu les moyens de mise en œuvre.  Mais, a constaté le représentant, certains thèmes importants ne sont pas mentionnés, comme la question des drogues envisagée seulement sous l’angle de la prévention mais pas de la production ni du trafic.  L’amélioration de l’accès à Internet n’est pas non plus prévue, a-t-il regretté.  Estimant que le nouveau programme doit unir nos efforts et non les détourner, il a appelé tous les acteurs de sa mise en œuvre à respecter les priorités nationales et à éviter d’imposer aux pays en développement des principes qui ne sont pas les leurs.  Il a aussi estimé que la mention « composantes de la société » devait être comprise comme une référence aux groupes sociaux, souhaitant que cela ne crée pas des catégories « artificielles ».  En ce qui concerne la référence aux conférences et sommets des Nations Unies, il a estimé qu’il s’agissait seulement des processus auxquels son pays a participé et des textes qu’il a approuvés.  Nous ne sommes tenus de respecter que les obligations des droits de l’homme découlant des textes auxquels la Fédération de Russie est partie, a-t-il insisté. 

Le représentant de l’Argentine a rappelé la responsabilité première des pays dans la réalisation des objectifs de développement durable, un développement qui n’est possible que si solidarité entre les pays existe et que la collaboration régionale et sous-régionale est encouragée.  Il a prôné un réel engagement de la communauté internationale, notamment des pays développés, pour bâtir un monde dans lequel le respect des droits de l’homme soit assuré. 

Son homologue de la Turquie a félicité les cofacilitateurs des négociations et précisé que le fait que son pays ait adhéré à un texte qui fait référence à la Convention sur le droit de la mer, à laquelle la Turquie n’est pas partie, ne signifie qu’il a changé sa position.

Le représentant des États-Unis s’est félicité de l’adoption d’un texte qui tienne compte des différents niveaux de développement et spécificités des uns et des autres.  Il a précisé que la disposition relative à la souveraineté de chaque État sur ses ressources naturelles doit être lue parallèlement aux responsabilités de l’État vis à vis des droits de l’homme.  Le représentant a ensuite insisté pour dire que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est l’enceinte adéquate pour négocier les questions commerciales.  Le programme de développement durable ne modifie en rien les dispositions de l’OMC relatives aux accords sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).  « Nous aiderons les plus vulnérables à réaliser ce programme mais nous savons qu’il s’agit d’un programme universel qui exige l’action de chacun », a-t-il dit. 

S’agissant du paragraphe 28 sur les modes de production et de consommation durables, le représentant a souligné la question de la gestion efficace des ressources.  Il a souligné que pour son pays, le transfert des technologies ne saurait être autre chose qu’un « transfert volontaire ».  Tout en appuyant l’objectif d’un accès universel à l’eau et à l’assainissement, le représentant a mis en garde contre une perception trop subjective du terme « équitable ».  Quant à la référence à l’occupation étrangère du paragraphe 35, il a reconnu la nécessité de parvenir à une solution à deux États pour régler le conflit israélo-palestinien.  Il a terminé en mettant l’accent sur la bonne gouvernance, la démocratie et l’appropriation nationale pour une bonne mise en œuvre des objectifs de développement durable.  

Le représentant d’Israël a jugé qu’utiliser le programme pour aborder des questions politiques ne peut être que « contreproductif ».  La paix à Ramallah ne passe pas par les objectifs de développement durable mais par un dialogue entre Israéliens et Palestiniens.

Son homologue de l’Arménie a dit l’importance de la diversité et rappelé que l’exclusion et la discrimination sapent le développement économique et social.  « En tant que pays sans littoral, l’Arménie attache une grande importance à la levée de tous les obstacles commerciaux », a-t-il poursuivi, avant de regretter que des amendements apportés au paragraphe 38 –« Nous réaffirmons, conformément à la Charte des Nations Unies, l’obligation de respecter l’intégrité territoriale et l’indépendance politique des États »- qui selon lui, ne reflètent plus pleinement les buts et principes de la Charte. 

La représentante de l’Azerbaïdjan a insisté sur l’importance de l’intégration régionale des économies, laquelle ne sera pas possible, a-t-elle estimé, tant que perdureront les conflits régionaux et tant qu’un État Membre occupera le territoire d’un autre État.  

Son homologue de la Norvège a tenu à qualifier d’« encourageant » l’esprit de compromis qui a présidé à l’adoption du programme.

Le représentant du Panama a appelé à un changement de mentalité et d’habitudes au sein des familles, de nos communautés et de nos gouvernements pour réaliser les objectifs de développement durable.    

Le représentant de l’Union européenne a remercié les personnes qui ont participé à l’élaboration du projet de document final et espéré que son adoption donnerait un élan à la COP21 de Paris en décembre.

L’Observateur du Saint Siège a jugé important que le nouveau programme place en son centre la personne humaine qui est responsable du développement.  Il a espéré que la promesse de ne laisser personne de côté se traduirait par le respect du droit à la vie, de la conception à la mort naturelle.  Il a rappelé les propos du pape François dans l’encyclique Loué sois-tu qui rappelle les liens entre les problèmes environnementaux et l’analyse des contextes humain, familial, de l’emploi et des villes, ainsi que des individus eux-mêmes.  Il a donc plaidé en faveur d’une approche plus intégrée du développement, d’une « écologie intégrale ».  Exprimant quelques réserves, il a parlé de la santé sexuelle et génésique et des droits à la santé procréative, estimant que cela renvoie à l’intégralité de la personnalité des personnes.  Il a dès lors estimé que l’avortement n’en est pas une dimension. 

S’agissant des termes « contraception » et « planification familiale », il a réitéré la position du Saint-Siège, « connue de tous », en appelant au respect des droits de l’homme.  Quant à l’emploi du terme « genre », il a souhaité qu’il se fonde sur l’identité biologique homme ou femme.  Il a par ailleurs rappelé l’importance du droit des parents à élever et éduquer librement leurs enfants, insistant sur le caractère central de la famille en tant que groupe fondamental de la société.  Il a exprimé des réserves sur le paragraphe 26 qui dit « nous nous engageons à assurer un accès universel aux services de santé sexuelle et procréative, y compris en matière de planification familiale, d’information et d’éducation ».  Il a aussi émis des réserves sur les cibles 3.7 et 5.6 qui parlent toutes deux de l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et procréative.  Enfin, il a voulu que l’on continue de faire la distinction entre les traités qui entrainent des obligations juridiques contraignantes et d’autres textes qui n’ont pas la même autorité.

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