Après l’adoption du nouveau programme de développement, la Deuxième Commission réfléchit à l’action nécessaire pour assurer un avenir plus juste et prospère dans le monde
La quinzaine de rapports sur le développement durable présentés, ce matin, à l’ouverture du débat de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sur ce thème, illustrent l’étendue de ce sujet et l’ampleur de la tâche à accomplir pour atteindre les objectifs de développement durable adoptés par les dirigeants mondiaux au Siège de l’ONU à New York, il y a un mois.
« Les 15 prochaines années doivent être consacrées à l’action et non aux délibérations », a prévenu d’emblée le Président de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale, M. Mogens Lykketoft, tout en expliquant que la Deuxième Commission devrait mener des réflexions sur les moyens de suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le Sous-Secrétaire général au développement économique, au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, M. Lenni Montiel, qui a présenté sept rapports, a dit être conscient que les délégations, en seulement deux jours de débats, ne pouvaient qu’effleurer les nombreuses facettes du développement durable. La Deuxième Commission, a-t-il cependant estimé, peut donner un élan au développement durable et fournir des directives utiles à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
C’est dans cette perspective qu’une dizaine de représentants de groupes de pays et une trentaine de délégations d’États Membres ont passé en revue les moyens de mettre en œuvre les engagements pris pour parvenir au développement durable au cours des 15 prochaines années, ce qui passe par l’application des mesures prônées par les différents plans d’action adoptés récemment.
Les Orientations de Samoa, par exemple, Document final de la troisième Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement (PEID), ont été qualifiées de source d’inspiration pour les mesures que la communauté internationale devrait prendre pour soutenir ces pays sur la voie d’un développement durable.
Renforcer les efforts pour parvenir au développement d’ici à 2030, cela veut dire également mettre en œuvre le « Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) », feuille de route par la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur cette question, en mars 2015. Ces catastrophes coûtent en moyenne 250 à 300 milliards de dollars par an, a rappelé Mme Margareta Wahlström, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, qui participait à la séance par vidéo conférence depuis Genève.
En même temps, comme le relève le Secrétaire général dans son rapport, la mise en œuvre du Cadre de Sendai ne suffira pas à elle seule à réduire les risques de catastrophe. Il faudra donc mettre en œuvre tous les instruments relatifs au développement durable, à la croissance, à l’environnement et aux changements climatiques. Cet aspect « interconnecté » des différents chapitres du développement durable est ressorti clairement au cours du débat de la journée et, dès lors, la nécessité d’agir sur tous les plans à la fois est apparue évidente.
Sur le plan social, on a relevé par exemple le caractère central de l’égalité entre les sexes dans le développement durable et l’éradication de la pauvreté. C’est l’avis notamment de la délégation du Canada, qui parlait au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), parce que, a-t-elle expliqué, l’intégration élargie des femmes au marché de l’emploi peut générer des milliards de dollars et libérer la croissance économique.
La création d’emplois résulte aussi de l’ouverture des marchés commerciaux, celle-ci pouvant susciter davantage d’investissements, a fait remarquer le représentant de la Thaïlande, intervenant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), en ce qui concerne la dimension économique du développement.
Pour ce qui est du pilier « environnement » du développement durable, les regards étaient tournés vers Paris où se tiendra, du 30 novembre au 11 décembre 2015, la vingt-et-unième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21). Beaucoup, à l’instar du représentant de la Barbade, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), ont espéré que cette Conférence sera en mesure d’adopter un accord juridiquement contraignant et ambitieux sur les émissions de gaz à effet de serre.
Le représentant du Japon a déjà assuré que son pays entendait y apporter des contributions importantes, en précisant qu’il avait déjà dégagé une enveloppe de 20 milliards de dollars d’aide publique et privée pour l’atténuation des effets des changements climatiques dans les pays en développement. Par ailleurs, le Japon a promis de verser 1,5 milliard de dollars au Fonds vert pour le climat.
Au Siège de l’ONU à New York, l’Assemblée générale, a annoncé son Président, organisera un débat de haut niveau, les 11 et 12 avril, pour soutenir la mise en œuvre cohérente des objectifs de développement durable et examiner les recommandations de la troisième Conférence sur le financement du développement et de la COP21.
La Deuxième Commission poursuivra son débat sur le développement demain, mardi 20 octobre, à partir de 10 heures.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
- Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable;
- Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement;
- Stratégie internationale de prévention des catastrophes;
- Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures;
- Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique;
- Convention sur la diversité biologique;
- Harmonie avec la nature;
- Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable.
Présentation des rapports
Mme MARGARETA WAHLSTRÖM, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophes, a présenté par vidéo conférence, depuis Genève, le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (résolution 69/219 de l’Assemblée générale) (A/70/282). Ce rapport présente la mise en œuvre de cette Stratégie, y compris du « Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) » adopté en mars 2015 lors de la troisième Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes, ainsi que des recommandations pour améliorer cette mise en œuvre. Il prévient que la mise en œuvre du Cadre de Sendai ne suffira pas, à elle seule, à réduire les risques de catastrophe et qu’il faudrait donc mettre en œuvre tous les instruments relatifs au développement durable, à la croissance, à l’environnement et aux changements climatiques. Mme Wahlström a rappelé que les pertes dues à ces catastrophes ont atteint en moyenne 250 à 300 milliards de dollars par an. Elle a cité par exemple les deux tremblements de terre survenus l’an dernier au Népal et l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, parmi les plus importantes. En même temps, elle s’est félicitée des dommages évités grâce à une bonne préparation, comme aux Philippines où il n’y a eu pratiquement pas de victimes lors du passage du typhon Hagupit. Elle a ensuite réitéré l’appel que le Secrétaire général a lancé aux États Membres pour qu’ils contribuent au Fonds d’affectation spéciale pour la réduction des risques de catastrophe.
Mme CHRISTIANA FIGUERES, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a présenté par vidéo conférence, depuis Bonn, la Note du Secrétaire général A/70/230 qui transmet les rapports présentés par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et de la Convention sur la diversité biologique (résolutions 69/220, 69/221 et 69/222 de l’Assemblée générale).
M. MORGENS LYKKETOFT, Président de l’Assemblée générale, a souligné que le travail de la Deuxième Commission se trouvait à la base, à la fois du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba, tout en englobant aussi le soutien aux pays se trouvant dans des situations particulières. Pour mener à bien ces diverses tâches, il est important de redynamiser le partenariat mondial avec de multiples acteurs pour dégager les ressources nécessaires visant à renforcer les capacités dans les pays en développement et à assurer le soutien et la facilitation technologique dont ils ont besoin, a souligné M. Lykketoft. Il a également estimé que cela exige des actions permettant d’établir le forum mondial pour les infrastructures et la mise en place du Mécanisme de facilitation des technologies.
Le Président de l’Assemblée générale a ensuite déclaré que, dans l’optique de la mise en œuvre du nouveau programme de développement international, la Deuxième Commission doit, entre autres, mener des réflexions sur les moyens de suivi et d’évaluation du nouveau programme, tout en indiquant comment l’ONU pourrait s’adapter à la nouvelle donne. À ce propos, il a souligné le rôle opérationnel que devrait jouer le Forum politique de haut niveau, placé à la fois sous les auspices de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC). Il a rappelé que le rôle important qui devrait incomber au Forum politique de haut niveau reste encore à préciser. « Les 15 prochaines années doivent être consacrées à l’action et non aux délibérations », a en outre prévenu M. Lykketoft. Dans ce contexte, il a annoncé qu’il entendait organiser, les 11 et 12 avril prochains, un débat de haut niveau pour soutenir la mise en œuvre cohérente des objectifs de développement durable (ODD), et examiner les recommandations de la troisième Conférence sur le financement du développement, qui s’est tenue à Addis-Abeba en juillet dernier, et de la vingt-et-unième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), qui aura lieu à la fin novembre.
M. LENNI MONTIEL, Sous-Secrétaire général au développement économique du Département des affaires économiques et sociales (ECOSOC), a présenté les rapports résumés ci-dessous. Il a dit être conscient que, en seulement deux jours de débats, on ne pouvait qu’effleurer les nombreuses facettes du développement durable. Mais la Deuxième Commission, a-t-il estimé, peut donner un élan au développement durable et fournir des directives.
Le rapport du Secrétaire général sur la Journée internationale des forêts (A/70/214) donne un aperçu des activités menées à l’appui de cette Journée, depuis sa première célébration le 21 mars 2013. Il met l’accent sur les initiatives prises par le secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), notamment en coopération avec les membres du Partenariat de collaboration sur les forêts et les entités des Nations Unies. En outre, il encourage les gouvernements, les organisations régionales et internationales et les grands groupes à organiser des activités autour de tous les types de forêts et d’arbres en général.
Le rapport du Secrétaire général sur le rôle des couloirs de transport et de transit en matière de coopération internationale et de développement durable (A/70/262) expose l’avis des États Membres, des organisations régionales et internationales et des entités des Nations Unies concernées, y compris les commissions régionales, sur les questions relatives à la création de couloirs de transport et de transit.
Le rapport du Secrétaire général sur les technologies agricoles au service du développement (A/70/298) souligne que l’agriculture au sens large, à savoir les cultures, le bétail, la pêche et les produits forestiers, représente à la fois un défi majeur et une solution potentielle pour le développement durable. La dégradation des terres, la rareté des terres et des ressources en eau et la concurrence qu’elles suscitent, les pertes et le gaspillage alimentaires, les impacts environnementaux des produits agrochimiques, la perte de biodiversité, les changements climatiques et les catastrophes naturelles ont une incidence sur la capacité des producteurs à garantir la sécurité alimentaire de manière durable. Le rapport examine les évolutions technologiques capables de surmonter ces problèmes.
Le rapport du Secrétaire général sur l’Intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies (A/70/75–E/2015/55) préconise au système des Nations Unies de s’efforcer d’harmoniser davantage les plans stratégiques avec les objectifs de développement durable et le programme de développement pour l’après-2015 et à y intégrer les dimensions économique, sociale et environnementale. Parmi d’autres recommandations, il invite les organismes des Nations Unies à mener une réflexion sur des dispositifs innovants pour faciliter les travaux du Forum politique de haut niveau sur le développement durable et d’autres instances intergouvernementales, en se fondant sur l’expérience et l’approche de l’équipe d’appui technique.
Le rapport du Secrétaire général sur la Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (A/70/283) fait le bilan de la réunion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable qui a été organisée sous les auspices du Conseil économique et social sur le thème « Renforcer l’intégration, la mise en œuvre et le suivi: le Forum politique de haut niveau pour le développement durable après 2015 ». Ces débats ont permis d’apporter un éclairage important au sujet du rôle du Forum. Parmi ses recommandations, le Secrétaire général demande aux États Membres et aux autres parties prenantes de faire en sorte que leur participation aux travaux du Forum favorise l’intégration des trois dimensions du développement durable en entretenant des rapports intenses et intégrés avec les instances économiques, sociales et environnementales. Il conseille aussi au Forum, en examinant en 2016 la mise en œuvre au niveau national, de mettre l’accent sur la manière dont les pays sont en train de faire la transition en se préparant à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
Le rapport du Secrétaire général sur le suivi et l’application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (PEID)(Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des PEID (résolutions 67/206, 69/217 et 69/288 de l’Assemblée générale) (A/70/269) souligne l’appui considérable fourni par la communauté internationale aux PEID pour mettre en œuvre les Orientations de Samoa. La Banque mondiale, par exemple, leur a accordé des moyens de financement à des conditions de faveur bien que bon nombre d’entre eux soient des pays à revenu intermédiaire. L’aide accordée par la Banque mondiale à ces pays a atteint près de 3 milliards de dollars. Le rapport mentionne aussi de l’aide du Fonds pour l’environnement mondial qui continue d’appuyer de nombreux projets qui cadrent avec les objectifs des Orientations de Samoa. De son côté, le Département des affaires économiques et sociales (DAES) répond aux besoins des PEID en matière de données et de statistiques, tandis que le secrétariat du Commonwealth s’emploie actuellement à élaborer une proposition complète de centre d’expertise et de dispositif d’intervention du Commonwealth en matière de financement de l’action climatique.
Le rapport du Secrétaire général sur l’harmonie avec la nature (résolution 69/224 de l’Assemblée générale) (A/70/268) met l’accent sur la relation entre l’homme et la nature et étudie, sous l’angle de l’harmonie avec la nature, les moyens d’atteindre les objectifs de développement durable et notamment les mesures contre les changements climatiques à intégrer dans le programme de développement pour l’après-2015.
S’adressant à la Deuxième Commission par vidéo-conférence depuis Ankara (Turquie), Mme MONIQUE BARBUT, Secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a présenté la Note du Secrétaire général A/70/230 qui transmet les rapports présentés par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et de la Convention sur la diversité biologique (résolutions 69/220, 69/221 et 69/222 de l’Assemblée générale).
Mme Barbut, qui participe à Ankara à la douzième session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a expliqué que celle-ci s’intéressait particulièrement à l’objectif 15.3 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui prône la neutralité en termes de dégradation des terres. Elle a espéré que la COP21, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre prochains à Paris, parviendrait à établir une cible chiffrée. Ce serait historique car, a-t-elle expliqué, cela permettrait à la Convention de disposer d’un repère pour évaluer les actions.
Elle a indiqué que, grâce à la cible de neutralité de la dégradation des terres, nous devrions pouvoir réhabiliter 200 millions d’hectares d’ici à 2030, au cours des 15 prochaines années. C’est à ce prix que nous pourrons nourrir les 9,7 milliards d’habitants que nous aurons en 2050 et faire sortir de la pauvreté plus d’un milliard de personnes, a-t-elle précisé. C’est à ce prix que notre planète va renforcer sa capacité de séquestrer le carbone et de s’adapter aux chocs climatiques, a-t-elle ajouté. « C’est enfin à ce prix que nous pourrons ralentir les flux des migrations forcées et la propagation des idéologies obscurantistes et extrémistes qui sont provoquées par la dégradation environnementale résultant de la désertification et des effets de sécheresse. »
M. MINORU TAKADA, Directeur de l’Initiative Sustainable Energy for All Initiative (SE4ALL), a présenté le rapport du Secrétaire général sur les activités menées pour marquer la Décennie des Nations Unies pour l’énergie durable (A/70/422), dont la parution aura lieu ultérieurement. Tous les éléments de cette initiative contribuent à atteindre le septième des objectifs de développement durable, qui veut « garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable ». M. Takada a assuré que l’Initiative continue à être un cadre mondial de suivi du programme « Énergie durable pour tous ».
M. BRAULIO DE SOUZA DIAS, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, dans un message vidéo, a présenté les résultats de la COP12 qui s’était tenue en octobre 2014 en République de Corée et qui avait adopté 33 décisions. Les six premières constituent la feuille de route de Pyeongchang pour la mise en œuvre renforcée du Plan stratégique pour la biodiversité pour la période 2011-2020 et la réalisation des cibles de biodiversité de Aichi. La COP12 a notamment mis l’accent sur les moyens de mobiliser les ressources financières et humaines nécessaires pour atteindre les cibles d’Aichi d’ici à 2020, a-t-il expliqué. En outre, la COP12 avait créé un organe subsidiaire sur la mise en œuvre et adopté un plan d’action sur le genre relatif à la Convention pour la période 2015-2020. M. Dias a également annoncé l’initiative Bio-Bridge, lancée à la COP12 par la République de Corée.
Mme MARIE-PAULE ROUDIL, Directrice du Bureau de New York de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a présenté la Note du Secrétaire général qui transmet le rapport établi par la Directrice générale de l’UNESCO intitulé « Examen de la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable, 2005-2014 » (A/70/228). La principale recommandation que le Secrétaire général a adressée aux États Membres et autres acteurs concernés est d’intensifier leurs efforts en matière d’éducation au service du développement durable, en mettant en œuvre les aspects prioritaires du Programme d’action global: la politique, les conditions d’apprentissage, les éducateurs, les jeunes et les communautés locales. Ce rapport contient le texte de la Déclaration d’Aichi-Nagoya sur l’éducation au service du développement durable, adoptée en novembre 2014. Mme Roudil a expliqué que la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable était incluse dans l’objectif de développement durable 4.7.
Mme SOPHIE DE CAEN, Directrice adjointe du Bureau régional pour les États arabes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté le rapport du Secrétaire général sur la marée noire le long des côtes libanaises (A/70/291). Dans ce rapport, le Secrétaire général salue les efforts constants du Gouvernement libanais pour remédier aux effets de la marée noire, mais reste très préoccupé par le fait que les dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale relatives à l’indemnisation, par le Gouvernement israélien, du Liban et de ses habitants ainsi que d’autres pays touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, ne sont pas appliquées. Les études sur la question font apparaître que les dommages subis par le Liban se chiffraient en 2014 à 856,4 millions de dollars.
M. KAZI RAHMAN, Représentant spécial adjoint de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a présenté le rapport du Secrétaire général sur le tourisme durable et développement durable en Amérique centrale (A/70/215). Ce rapport explique que le Nicaragua a déployé des efforts considérables, depuis 2012, en faveur du développement du tourisme durable. Ce pays a aussi contribué à l’élaboration de stratégies nationales de prévention des catastrophes intégrant le secteur du tourisme à un partenariat public-privé. Le Secrétaire général présente, par ailleurs, le cadre qu’offre le Secrétariat pour l’intégration touristique centraméricaine.
M. Rahman a aussi présenté le rapport du Secrétaire général sur le Code mondial d’éthique du tourisme (A/70/224), un instrument adopté en 1999 par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et reconnu en 2001 par l’ONU. Ce rapport rappelle que quatre enquêtes ont été menées auprès des États (en 2000, en 2004, en 2009 et en 2014) pour suivre l’application des principes de ce code par les administrations nationales de tourisme. Il parle aussi de la campagne menée en 2011 par l’OMT pour une meilleure application du Code par les membres du secteur privé.
M. MMINELE MAHLATSE (Afrique du Sud), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), a indiqué que l’éradication de la pauvreté était la condition sine qua non pour les pays en développement de réaliser un développement durable. Il a précisé que chaque pays avait la responsabilité principale de son développement durable et de l’éradication de la pauvreté, ce qui suppose que les programmes et stratégies nationaux de développement ne doivent pas être négligés. Il a aussi rappelé que des mesures mondiales devraient être envisagées pour faciliter le développement international, en tenant compte du principe de la responsabilité commune mais différenciée. La communauté internationale doit jouer son rôle qui est de mettre à disposition des ressources financières adéquates et prévisibles pour la cause du développement international. Il a également plaidé en faveur du transfert des technologies en faveur des pays en développement, ainsi que le renforcement de leurs capacités, afin de les aider à réaliser le développement durable.
Le représentant a en outre déclaré que les Orientations de Samoa constituent la base des priorités et besoins de développement des petits États insulaires en développement (PEID). De ce fait, il a indiqué que ce document devrait servir de source d’inspiration pour les mesures qui seraient prises par la communauté internationale en vue de soutenir ces pays. Il a ainsi appelé à établir un lien entre les Orientations de Samoa et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a aussi invité la communauté internationale à tenir compte du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030), en précisant qu’il existait un lien étroit entre la réduction des risques de catastrophe et le développement durable.
M. Mahlatse a en outre rappelé que la douzième Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique se déroulait en ce moment à Ankara, en Turquie. Il a dit attendre avec impatience les résultats de ces travaux, en faisant observer que la désertification, la dégradation des terres, la sécheresse et les changements climatiques sont étroitement liés et qu’ils peuvent également constituer un obstacle sérieux pour la réalisation du développement durable de tous les pays. Il a par ailleurs appelé de tous ses vœux à la conclusion, à la COP21 à Paris en décembre prochain, d’un accord sur le climat qui soit ambitieux et universel. Il a, enfin, plaidé pour que l’éducation sur le développement durable soit intégrée dans les systèmes éducatifs, afin, a-t-il précisé, « d’équiper les générations futures à mieux œuvrer en faveur du développement durable, et de mieux traiter la terre nourricière que ne le fait la présente génération ».
Mme EBUN STRASSER KING, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a plaidé pour que les objectifs de développement durable (ODD) soient mis en œuvre de sorte que le travail inachevé concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) puisse être finalisé. Elle a ainsi demandé que les ressources qui seront consacrées à la mise en œuvre des ODD puissent tenir compte des pays en situation particulière, notamment les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID), et les pays sortant d’un conflit. Elle a aussi invité l’ONU à tenir compte des priorités de développement de l’Afrique, qui sont reprises dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
La Vice-Ministre a en outre souligné l’importance du transfert des technologies pour la promotion de l’industrialisation et des transformations structurelles des économies africaines. Elle a précisé que la Conférence des Nations Unies pour le développement durable, Rio+20, avait appelé au transfert de technologies écologiquement viables en faveur des pays en développement. Elle a aussi mis l’accent sur l’importance pour l’Afrique de tirer parti de la coopération Nord-Sud, de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire dans l’optique de son développement durable. Elle a également rappelé la place centrale de l’aide publique au développement (APD) dans le développement de l’Afrique, en rappelant aussi que les donateurs doivent respecter leurs engagements pris en faveur du développement de l’Afrique.
Par ailleurs, la Vice-Ministre a fait observer que la plupart des pays africains placent la prévention des catastrophes au cœur de leurs priorités de développement, d’autant plus, a-t-elle fait remarquer, que la plupart d’entre eux sont peu préparés à faire face aux catastrophes en raison du manque de capacités. La communauté internationale doit, a-t-elle insisté, soutenir l’Afrique pour l’assister à mettre en place un système d’avertissement précoce aux catastrophes. Elle a ensuite déclaré que les changements climatiques, la désertification, l’érosion et la dégradation des sols, ainsi que la sécheresse et les inondations sont au nombre des défis auxquels l’Afrique est confrontée. Ces défis ont un impact sur le développement de l’Afrique, car ils ont un impact sur l’économie du continent, a expliqué la Vice-Ministre. Elle a ainsi plaidé pour que l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le Fonds vert pour le climat d’ici à 2020 soit atteint. Elle a en outre émis le vœu que la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification soit appliquée. Elle a souhaité par ailleurs que la COP21 de Paris soit couronnée de succès, notamment avec l’adoption d’un accord sur le climat, juridiquement contraignant.
S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. KEITH MARSHALL (La Barbade) a déclaré qu’il souhaitait que la Deuxième Commission veille à contribuer à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a plaidé en faveur d’un « réalignement » d’un certain nombre de points à l’ordre du jour de la Commission, en estimant qu’il n’était plus pertinent d’examiner les questions de développement durable séparément des questions macroéconomiques, alors qu’elles sont devenues « d’une importance particulière pour les petits États insulaires en développement ». En effet, a-t-il expliqué, la réalité macroéconomique de ces pays est profondément liée à leurs vulnérabilités aux changements climatiques et à d’autres facteurs exogènes. C’est pourquoi, les méthodes de travail de la Deuxième Commission doivent refléter ces préoccupations, a insisté le représentant.
Le représentant a ensuite appelé le système des Nations Unies à œuvrer à la réalisation des Orientations de Samoa, en reconnaissant également le rôle directeur que peut jouer, à cet égard, l’ECOSOC, par le biais du Forum politique de haut niveau sur le développement durable. Après avoir rappelé qu’il y a à peine une semaine, les Caraïbes avaient été balayées par un orage tropical et un ouragan, il a tenu à rappeler aux délégations la gravité de ces phénomènes climatiques, « qui viennent de renvoyer l’île de la Dominique 20 ans en arrière ». Sa délégation émis l’espoir que la Conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains, parviendra à finaliser un accord juridiquement contraignant et ambitieux sur les émissions de gaz à effet de serre.
S’exprimant au nom du Groupes des pays les moins avancés (PMA), M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a estimé que le plus grand défi auquel l’humanité fait face aujourd’hui est l’éradication de la pauvreté, ce qui exige que tout effort entrepris à cet égard s’inscrive dans le cadre d’un développement durable. Une meilleure coordination et coopération renforcée sont, par ailleurs, indispensables dans les situations de gestion de crise afin de développer la résilience face à des catastrophes naturelles. Cette assistance internationale est garantie en vertu du Cadre d’action adopté par la Conférence mondiale de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe, a—il rappelé, en soulignant que les États Membres de l’ONU devraient comprendre le lien indissociable entre, d’un côté, la réduction de tels risques et, de l’autre, l’assistance humanitaire, le relèvement, la réinsertion et le développement à long terme. Un même engagement sera nécessaire pour aider les PMA à réaliser leur développement durable, a estimé M. Momen, qui a souhaité que toutes les parties prenantes se mobilisent lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains.
S’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), M. JEFFREY SALIM WAHEED (Maldives) a, d’emblée, mis l’accent sur l’importance du développement durable pour le groupe d’États qu’il représente. Pour sa délégation, la mise en œuvre du Programme de développement durable doit prendre en compte les engagements pris dans le cadre des Orientations de Samoa afin d’assurer que les objectifs fixés par tous les États Membres de l’ONU soient couronnés de succès. C’est sur la base de ces Orientations que les petits États insulaires en développement ont pris part aux grandes conférences internationales qui se sont tenues depuis septembre 2014 et dont la prochaine sera la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a souligné le représentant. Cette année, a-t-il ajouté, l’AOSIS lancera le Cadre de partenariat, qui figure au paragraphe 101 des Orientations et qui permettra d’examiner plus de 300 de ces partenariats annoncés l’an dernier à Samoa. Dans ce contexte, a poursuivi le représentant, il est nécessaire de répondre aux défis posés par le développement durable, y compris à Paris avec l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant qui fasse obligation aux États de maintenir l’augmentation des températures mondiales en dessous de 1,5 degré Celsius.
S’exprimant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, M. GUILLERMO E. RISHCHYNSKI (Canada) a salué l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui tient compte de tous les aspects nécessaires à la réalisation de ses objectifs. Il a tout particulièrement souligné que l’égalité entre les sexes était une question centrale dans le développement durable et l’éradication de la pauvreté, en estimant que l’intégration élargie des femmes au marché de l’emploi pouvait générer des milliards de dollars et libérer la croissance économique. « Nous devons veiller à ce que les femmes et les filles bénéficient d’une autonomisation dans tous les domaines de leur vie quotidienne: au sein de leurs familles, de leurs communautés, de leurs villages, de leurs entreprises et de leur vie politique », a insisté M. Rishchynski. Le représentant a ensuite parlé de l’objectif relatif aux Océans, lequel, a-t-il précisé, devrait aider à renforcer les bienfaits économiques pour les États insulaires qui dépendent des ressources halieutiques. Mais les objectifs visés dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne pourront être réalisés que si les engagements pris dans le cadre du Programme d’action d’Addis-Abeba, et ceux pris en faveur de l’aide publique au développement sont respectés, a fait remarquer le délégué.
S’exprimant dans un premier temps au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, M. ESTEBAN CADENA (Équateur) s’est dit préoccupé par les prévisions scientifiques selon lesquelles le monde serait sur le point d’assister à la forme la plus grave jamais enregistrée auparavant du phénomène « El Niño », ce qui pourrait avoir pour conséquences des variations de températures extrêmes, des inondations et des sècheresses, dont l’impact se fera particulièrement ressentir dans les pays les plus vulnérables. À la lumière de ce constat, le représentant a estimé qu’il faudrait faire de la lutte contre les changements climatiques un aspect dominant du développement durable, notamment dans le cadre de la prochaine Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Un accord ambitieux et efficace sera nécessaire, a plaidé le représentant, qui a demandé que des engagements concrets soient pris dans les domaines de l’atténuation, de l’adaptation, du financement, du transfert de technologies, du renforcement des capacités et de la transparence. Dans ce contexte également, il faudrait établir un partenariat mondial de développement afin de permettre à tous les États de parvenir à réaliser les ODD, a-t-il estimé.
S’exprimant ensuite en sa capacité nationale, M. ESTEBAN CADENA (Équateur) a déclaré que la situation idéale serait de créer les conditions permettant aux populations de vivre dans la dignité et sans subir les inégalités. Il s’est félicité de ce que les objectifs de développement durable tiennent compte de la préservation de la planète, tout en soulignant que cela exige aussi de promouvoir une nouvelle logique économique. On ne peut pas, a-t-il expliqué, concilier les modes actuels de production et de consommation, qui vont dans le sens de l’accumulation, avec les limites biophysiques de la planète. Le représentant a expliqué sa conception du développement qui est le bien vivre, avec soi-même et avec les autres êtres humains et la nature. Il a ensuite plaidé en faveur du transfert des technologies des pays développés aux pays en développement, afin de permettre à ces derniers d’affronter au mieux les effets des changements climatiques. Il a aussi indiqué que son pays allait investir 5 milliards de dollars d’ici à 2016 pour transformer les capacités productive et énergétique de son pays au cours des huit prochaines années.
M. CHAYAPAN BAMRUNGPHONG (Thaïlande), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a indiqué que les dirigeants de l’ASEAN se réuniront à Kuala Lumpur, le mois prochain, pour annoncer la création de la Communauté de l’ASEAN constituée de communautés politique-sécuritaire, économique et socio-culturelle, ainsi que pour adopter la Vision 2025 de la Communauté de l’ASEAN. Pour parvenir au développement, il faudrait d’abord que les communautés puissent exercer des droits et participent activement à ce processus, a-t-il dit, ce qui exige un accès équitable à la justice et à la protection sociale, ainsi que le respect des règles de droit international. À ce sujet, le représentant a parlé des mécanismes de diplomatie préventive menés par l’ASEAN, comme le Forum régional de l’ASEAN. Sur le plan économique, la Communauté économique de l’ASEAN devrait permettre aux pays de la région d’améliorer leur situation économique et d’intégrer l’économie mondiale. « Nous croyons fermement qu’un marché ouvert, inclusif et accédant aux marchés peut créer des emplois et susciter davantage d’investissements.
La région de l’ASEAN représente 173 000 kilomètres de côtes, a-t-il dit, en soulignant l’importance de ce couloir de transport pour accompagner la croissance des pays en situation particulière. Le représentant a en même temps rappelé que l’ASEAN se situait dans une zone prône aux catastrophes naturelles, ce qui l’a conduite à conclure, entre autres, un Accord sur la gestion des catastrophes et les interventions d’urgence (AADMER). « À cet égard, nous attendons avec intérêt, a-t-il dit, la mise en œuvre du Cadre de Sendai et l’adoption à Paris d’un accord ambitieux sur les changements climatiques. » L’ASEAN espère renforcer encore plus ses efforts de résilience et d’adaptation à ce sujet, a-t-il ajouté en citant l’Initiative de changement climatique et le Plan d’action sur la réaction conjointe aux changements climatiques de l’ASEAN. Enfin, il a plaidé en faveur des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud, auxquelles les pays de l’ASEAN participent, ainsi que des partenariats aux niveaux régional, interrégional et mondial.
M. T. SUKA MANGISI (Tonga), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a fait valoir que les membres de ce groupe de pays font face à de nombreux défis qui les empêchent de parvenir au développement durable. Il a noté que la mise en œuvre des Orientations de Samoa serait cruciale pour le développement de tous les PEID. Il a dit espérer le lancement prochain du cadre de partenariat des PEID qui devrait aider ces pays à s’engager sur la voie du développement durable. Il a précisé que ce cadre de partenariat devrait permettre de mobiliser les efforts de développement en faveur des PEID tout en permettant d’évaluer les précédents partenariats, afin d’en tirer les leçons et en vulgariser les meilleures pratiques.
Le représentant a, par ailleurs, indiqué que la Conférence mondiale triennale sur les océans et les mers devrait se tenir à Suva (Fidji) en 2017. Il a indiqué que ce sera l’occasion idoine pour la communauté internationale d’évaluer les progrès et les actions à prendre dans le cadre de l’ODD 14 qui porte sur la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable. Il a aussi dit souhaiter que la COP21 de Paris permette de trouver un accord climatique qui soit ambitieux et juridiquement contraignant. Le représentant a ensuite fait part de sa déception devant l’inaction internationale face aux changements climatiques. Il est temps, a-t-il dit, que les États réduisent les émissions de gaz à effet de serre, afin de stabiliser l’augmentation possible de la température terrestre à 1,5 degré Celsius par rapport à la période préindustrielle. Avant de conclure, il a déclaré que le Groupe des petits États insulaires soutenait l’initiative qui entend faire proclamer 2017 année internationale pour le tourisme durable en faveur du développement.
Mme MWABA KASESE BOTA (Zambie), s’exprimant au nom des pays en développement sans littoral, a rappelé que ce groupe de pays étaient confrontés à des obstacles structurels et à des défis majeurs qui sapent leurs efforts en matière de développement. Elle a ainsi cité leur situation de pays enclavés et leur exclusion des grands marchés internationaux. Elle a aussi indiqué qu’il y avait des points de convergence entre le Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024 et le nouveau programme de développement. Elle a en outre ajouté que ces deux programmes apparaissaient comme étant complémentaires. Leur mise en œuvre montre, a-t-elle précisé, que le Programme d’action d’Addis-Abeba est d’une importance capitale en matière de mobilisation des fonds.
La représentante a, par ailleurs, plaidé pour l’établissement du forum mondial sur les infrastructures avec, a-t-elle souligné, un mandat clair qui prenne en compte les gains réalisés et propose de nouvelles solutions pour mieux répondre à l’absence d’infrastructures dans les pays vulnérables. Mme Bota a aussi appelé à plus d’investissements directs étrangers dans les pays en développement sans littoral, en souhaitant que le secteur privé soit davantage mobilisé. À cet effet, elle a plaidé pour le renforcement des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, comme le souligne l’ODD 17. Elle a ensuite souhaité que le la communauté internationale respecte l’engagement pris de consacrer 100 milliards de dollars par an d’ici l’an à 2020 au Fonds vert pour le climat, ainsi que celui de consacrer 100 milliards de dollars par an pour l’initiative du Secrétaire général de l’ONU sur « l’énergie durable pour tous ». La représentante a aussi appelé les partenaires au développement, y compris l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à assister les pays en développement sans littoral dans leur volonté d’accession à l’OMC, afin de pouvoir ainsi accéder au commerce international.
M. ANTONIO PARENTI (Union européenne) a indiqué que l’Union européeenne et ses États membres avaient pris des engagements juridiquement contraignants et ambitieux pour lutter contre les changements climatiques. Ils espèrent, a-t-il dit, que la COP21 aboutira à un accord permettant de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius. Il a ensuite expliqué les éléments fondamentaux que l’Union européenne attend dans l’accord de Paris. Le premier est un objectif de limitation à long terme des émissions de gaz à effet de serre qui soit clair, opérationnel et conforme aux résultats des études scientifiques, soit une réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre avant 2050 par rapport aux niveaux de 1990 et une réduction à presque zéro d’ici 2100. Le deuxième élément souhaité, a-t-il dit, est l’adoption de règles solides pour rendre les parties responsables de leurs engagements, avec un mécanisme dynamique sur l’atténuation pour rendre compte tous les cinq ans des résultats atteints en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
Le délégué de l’Union européenne a réaffirmé l’engagement de l’Union européenne en faveur de la protection de la biodiversité. L’Union européenne a entrepris de revoir sa stratégie 2020 en faveur de la biodiversité, a-t-il assuré, en mentionnant les efforts entrepris par l’Union européenne pour préserver la diversité biologique au niveau mondial. L’Union européenne, a-t-il poursuivi, est aussi engagée à réduire la vulnérabilité face aux risques de catastrophes naturelles et, en particulier, à mettre en œuvre le Cadre d’action adopté par la Conférence de Sendai en mars dernier. En ce qui concerne les petits États insulaires en développement (PEID), il a rappelé la coopération de longue date de l’Union européenne pour aider ces pays, notamment, à mettre en œuvre les Orientations de Samoa. Avant de conclure, il a émis l’espoir que la consolidation des travaux de la Deuxième Commission sur le tourisme durable serait, à cet égard, une valeur ajoutée dans la mise en œuvre des objectifs, en faisant valoir le potentiel de réduction de la pauvreté de ce secteur.
Mme SHANI COOPER (Israël) a déclaré que le renforcement de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes était à la fois un élément essentiel pour atteindre le développement durable, et une composante importante de la politique et de la planification du développement. Investir dans l’éducation des femmes et des filles est un des moyens les plus efficaces pour réduire la pauvreté, a-t-elle estimé. C’est pourquoi, a-t-elle dit, il est important de leur offrir un environnement qui leur permettre d’exercer leurs droits et de faire des choix dans leur propre vie.
La représentante a rappelé que la plupart des pauvres dans le monde vivaient en milieu rural et dépendaient ainsi de l’agriculture pour leurs moyens de subsistance. Si nous leur donnons les outils et les compétences nécessaires, a-t-elle assuré, ils pourront se libérer du joug de la pauvreté et améliorer leurs revenus et, en conséquence, en faire bénéficier des communautés entières. Cette année, Israël soumettra une résolution sur « la technologie agricole pour le développement » à l’ordre du jour du Programme de développement durable, a annoncé Mme Cooper. Elle a précisé que cette résolution soulignera le lien entre la technologie agricole et le renforcement de capacités, la résilience et l’autonomisation des femmes et des jeunes, éléments essentiels du développement. Avant de terminer, la représentante a rappelé qu’Israël avait déployé, au cours des six dernières décennies, des experts dans le monde pour partager leur savoir-faire en matière de planification, de récolte et de transformation dans le domaine de l’agriculture.
M. JASSER JIMENEZ (Nicaragua) a plaidé, en tant que représentant d’un pays tropical, en faveur de la préservation des ressources naturelles et de l’utilisation durable de la biodiversité. Les États Membres doivent préserver les principes fondateurs de l’ONU pour faire face aux défis qui sont de plus en plus complexes, a-t-il souligné. Les 17 objectifs de développement durable constituent la feuille de route non seulement de la Deuxième Commission mais aussi de tout le système de l’ONU, a-t-il estimé. Réaliser ces objectifs nécessite une alliance mondiale plus forte qu’avant, qui soit basée sur la responsabilité commune mais différenciée, a-t-il estimé en invitant les pays à œuvrer en étroite coopération. Le représentant a souhaité que les pays en développement puissent avoir accès aux ressources financières et technologiques, renforcer leurs capacités et disposer d’un espace politique favorable pour promouvoir leurs propres politiques nationales.
M. ERMOLOVICH (Bélarus) a appelé à bien coordonner les travaux au sein du système de l’ONU afin de faciliter la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Il faudrait, a-t-il recommandé, tenir compte des circonstances de chaque État et des priorités établies au niveau national. L’ONU doit se doter d’un plan d’action pour cette mise en œuvre, a-t-il préconisé, en insistant sur la nécessité d’une bonne coordination au niveau des Nations Unies. Les commissions économiques, l’ECOSOC et le Forum politique de haut niveau, a-t-il suggéré, pourraient constituer une plateforme servant de base pour établir un dialogue avec les commissions régionales. Le représentant a, par ailleurs, souhaité que l’on discute à l’ONU de la création d’un programme global sur l’énergie, qui viserait le renforcement de l’efficience énergétique et le transfert des technologies. Quant au volet climatique, il a émis l’espoir que seront créés des mécanismes capables d’inciter les États Parties à respecter l’accord qui sera conclu à Paris.
M. SALVADOR DE LARA RANGEL (Mexique) a estimé que la dimension environnementale était cruciale pour les stratégies de développement durable. Il est important, a-t-il souligné, d’encourager des changements en faveur de modes de production et de consommation plus durables. Le délégué du Mexique a prôné un renforcement des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, en rappelant que le rôle du secteur privé, dans le financement du développement, ne doit pas être sous-estimé. Il a ensuite souhaité que le Forum politique de haut niveau puisse effectivement jouer son rôle dans le cadre du suivi de la mise en œuvre du nouveau programme de développement. Le représentant a, par ailleurs, plaidé afin que les PEID reçoivent l’attention qu’ils méritent pour faire face aux problèmes environnementaux et de développement qui sapent leurs efforts pour l’amélioration de leur situation économique.
M. CHEONG LOON LAI (Malaisie) a estimé que le succès de la mise en œuvre du Programme de développement durable passait par une volonté politique forte et une mobilisation conséquente des ressources, tout en assurant l’inclusion de tous. La Malaisie est sur le point de lancer le onzième plan de développement quinquennal pour la période 2016-2020 qui intègrera, a précisé son représentant, les ODD dans son dispositif. D’ici à 2020, la Malaisie, a-t-il expliqué, ambitionne de doubler le revenu moyen des 40% de ménages les plus pauvres pour les faire entrer de plain-pied dans les classes moyennes. « Nous renforcerons également la participation des femmes à la main-d’œuvre nationale de 53 à 59% d’ici à 2020 », a poursuivi M. Lai, qui a ajouté que les zones rurales seraient aménagées pour améliorer la connectivité et la mobilité et, en dernière instance, créer un environnement toujours plus favorable à l’investissement et à la création d’entreprises.
Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a souhaité que la communauté internationale tienne dûment compte des problèmes de développement des pays sans littoral et des pays montagneux, deux catégories auxquelles appartient le Kirghizistan. La représentante a souligné que l’eau, denrée vitale, manque de plus en plus et que son pays déployait tous les efforts nécessaires pour faire face à cette situation. Elle a ensuite estimé que le Forum politique de haut niveau devrait jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre des objectifs du développement durable (ODD). La représentante a souhaité que les spécificités de chaque pays soient prises en compte dans l’élaboration de stratégies de développement internationales. Les plans nationaux de développement du Kirghizistan, a-t-elle assuré, tiennent déjà compte du nouveau programme de développement durable.
M. VASILEV (Fédération de Russie) a estimé que tous les 17 ODD étaient étroitement liés et indivisibles, en précisant qu’ils devraient tous être mis sur un pied d’égalité. Il a ensuite mis en garde contre toute initiative d’organes spécifiques de l’ONU, en citant notamment le Conseil de sécurité, qui serait tenté de privilégier certains objectifs de développement à des fins politiques. Il a rappelé que le Forum politique de haut niveau, sous l’égide de l’ECOSOC, était l’organe idoine pour assurer le succès de la mise en œuvre des ODD. Il a, dans ce contexte, dit attendre avec impatience les résultats des travaux de la Commission des statistiques de l’ONU sur les indicateurs des ODD. Il a aussi souhaité que la COP21 de Paris donne lieu à un accord universel et juridiquement contraignant qui remplacerait le Protocole de Kyoto. Il a assuré que la Fédération de Russie respecte ses engagements pris dans le cadre de ce Protocole. En outre, il a souligné l’importance de la protection des forêts pour son pays.
M. AL SAFAR (Iraq) a indiqué que les tempêtes de sable et l’avancée du désert étaient les problèmes majeurs que le pays connaît sur le plan écologique. Il a aussi déploré la baisse des ressources en eau des deux fleuves principaux du pays, le Tigre et l’Euphrate, et la dégradation des terres agricoles. Il a ainsi regretté que cette situation ait conduit à la baisse de la production agricole, alors que sur le plan social, le pays fait face à un large mouvement d’exode rural. Le représentant a indiqué que son gouvernement entendait établir une « ceinture verte » pour lutter contre l’avancée du désert. Il a expliqué que cette initiative devrait s’étendre sur une dizaine d’années. La communauté internationale, notamment le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, devrait soutenir les efforts de son pays, a-t-il demandé avant de conclure.
M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a déclaré que la quatrième réunion du Forum politique de haut niveau en 2016 constituera un moment crucial pour souligner son importance dans le suivi du nouveau programme comme cela avait été agréé à la Conférence sur le développement durable « Rio+20 » et réaffirmé, en septembre dernier, dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. « Nous attendons avec impatience le prochain rapport du Secrétaire général qui devrait souligner les étapes essentielles vers un suivi cohérent, efficace et inclusif et un examen du nouveau programme au niveau mondial », a ajouté le représentant. Le Brésil attend aussi de voir la proposition de la Commission de statistique sur les indicateurs pour les ODD qui préservent la portée, l’équilibre et la nature intégrée des ODD. Le représentant s’est dit convaincu que toutes les cultures et toutes les civilisations pourraient contribuer au développement durable et étaient des catalyseurs importants pour le développement durable. Il a reconnu que les besoins particuliers des petits États insulaires en développement nécessitaient d’être examinés de manière approfondie par le système des Nations Unies, avant d’appeler à la pleine mise en œuvre des Orientations de Samoa.
Les processus de suivi et d’examen du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, a-t-il déclaré, seront importants pour transformer en réalité les engagements qui avaient été faits. Dans ce contexte, il est important que le Groupe de travail d’experts intergouvernemental à composition non limité sur les indicateurs et la terminologie relatifs à la réduction des risques de catastrophe travaille en étroite coopération avec le Groupe interinstitutions d’experts sur les indicateurs pour le développement durable. Le Brésil attache une importance particulière à la coopération sur les changements climatiques et réaffirme son engagement à renforcer la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Il met en œuvre un plan décennal stratégique pour améliorer sa mise en œuvre, a indiqué son représentant. Malgré les mesures importantes prises pour conserver la biodiversité, a-t-il dit, « nous sommes préoccupés par les conclusions des quatrièmes Perspectives mondiales pour la diversité biologique ». Les efforts en cours ne sont pas suffisants pour atteindre les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité. »
Mme CRISTIANE ENGELBRECHT SCHADTLER (Venezuela) a indiqué que son pays avait intégré bon nombre d’objectifs de développement durable dans sa politique nationale de développement. Le pays a lancé des consultations publiques au niveau national sur les objectifs de développement durable pour tenir compte de tous les secteurs de la société dans l’élaboration des politiques. Elle a espéré que les efforts internationaux en ce sens ne se transformeraient pas en mécanisme visant à imposer des conditions, notamment pour l’aide financière et le transfert de technologies propres. Prévenant ensuite que la dégradation de la diversité biologique et le phénomène de la désertification avançaient à un rythme accéléré, elle a demandé de conclure, à la COP 21, un accord sur le climat solide et fondé sur la responsabilité commune mais différenciée. De son côté, l’ONU doit continuer ses actions visant à réduire les effets des changements climatiques, a-t-elle recommandé en suggérant d’y inclure les autochtones qui peuvent apporter des connaissances traditionnelles utiles. Enfin, elle a rappelé la nécessité de mettre l’être humain au centre des efforts.
Mme MARIANNE LOE (Norvège) a déclaré que la durabilité devrait à la base de tous nos efforts communs. La volonté politique est importante si l’on souhaite des résultats concrets. Cela prend du temps pour construire des sociétés durables et plus le point de départ est fragile, plus les risques d’échec sont élevés. La non-discrimination est une solide base pour des sociétés inclusives et stables. Les liens entre les droits de l’homme, la bonne gouvernance, la sécurité et le développement doivent être reconnus afin de faire en sorte que le développement économique et social soit durable. Aucun de ces facteurs n’existe dans le vide. Durant ces dernières années, de nombreux pays ont montré leur aptitude à créer leurs propres voies du succès. Les ODD représentent des lignes directrices qui devraient aboutir à un succès même s’il n’y a pas de solution unique sur la manière d’y parvenir, a déclaré Mme Loe.
La représentante a ajouté que la lutte contre les changements climatiques était aussi importante. Les changements climatiques concernent non seulement l’environnement mais aussi les moyens d’existence des générations actuelles et futures. Si nous n’agissons pas à temps, les changements climatiques pourraient saper tous les autres efforts en faveur d’un développement durable, a-t-elle prévenu. Pour faire face à ce défi, nous devons utiliser tous les outils disponibles, y compris l’atténuation, l’adaptation et la réduction des risques de catastrophes dans une approche complète, a recommandé la déléguée de la Norvège. Bâtir la résilience doit être la priorité, a-t-elle souligné. La représentante a appelé les autres États à profiter de l’élan positif qui s’est dégagé du Sommet de septembre sur le développement durable et de n’épargner aucun effort pour assurer le succès de la COP 21 à Paris en décembre prochain.
Pour Mme MITSUYO TAKAHASHI (Japon), les changements climatiques constituent l’une des pires menaces à laquelle l’humanité doit faire face de façon imminente. C’est pourquoi, elle a appelé à profiter de l’élan créé par les Conférences de Sensai sur la réduction des risques de catastrophe, d’Addis-Abeba sur le financement du développement et du Programme 2030 adopté à New York, pour engranger un nouveau succès à la Conférence de Paris sur le climat, en décembre prochain. Dans cet esprit, le Japon a déjà assuré des contributions importantes en soumettant ses intentions nationales de réduction de gaz à effet de serre (INDC) et en dégageant une enveloppe de 20 milliards de dollars d’aide publique et privée pour l’atténuation des effets des changements climatiques dans les pays en développement. Par ailleurs, le Japon a promis de verser 1,5 milliard de dollars au Fonds vert pour le climat.
En tant que pays hôte de la Conférence de Sendai (WCDRR), le Japon s’est engagé à maintenir la réduction des risques en tête des priorités dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 car, a-t-elle souligné, il s’agit d’un élément essentiel au développement durable. Elle a insisté sur la nécessité d’assurer un suivi minutieux des travaux de la Conférence en coordination avec le Programme 2030 afin d’éviter tout double emploi.
La déléguée du Japon a, par ailleurs, annoncé que dans le cadre de ce suivi, son pays présentera prochainement un projet de résolution visant à proclamer une Journée internationale du tsunami, en faisant observer que ce phénomène naturel avait fait plus de 25 000 morts au cours des 11 dernières années et causé d’importants dégâts aux infrastructures des pays touchés. Attirer l’attention sur ce phénomène pourrait contribuer à en réduire les impacts, a-t-elle espéré en souhaitant un large soutien des États Membres à cette proposition.
M. GHANIM AL-HUDAIFI AL-KUWARI (Qatar) a rappelé que le Document final de Rio+20 avait souligné l’importance de créer des cadres institutionnels solides et cohérents pour réaliser le Programme de développement à l’horizon 2030. Le Qatar a l’intention de mettre en œuvre ce Document final et de développer les trois piliers du développement durable, a-t-il dit avant d’attirer l’attention sur l’importance d’assurer une éducation de qualité et de promouvoir la recherche et l’innovation. Au Qatar, l’éducation est une priorité, a-t-il affirmé, en citant les différentes initiatives prises à cet égard. Le représentant a également prévenu que la désertification et la dégradation des terres constituaient des enjeux internationaux nécessitant des échanges d’informations et de bonnes pratiques entre les pays. Il a ainsi mentionné l’existence de l’Alliance internationale pour les zones arides, lancée par le Qatar. S’agissant des changements climatiques, il a appelé de ses vœux la conclusion d’un accord ambitieux à la COP21, en décembre prochain, et plaidé en faveur de l’utilisation d’énergie renouvelable.
M. YAROSLAV GOLITSYN (Ukraine) a déclaré qu’en dépit des circonstances exceptionnelles difficiles provoquées par l’agression contre son pays, l’Ukraine a créé de solides mécanismes internes et des relations de confiance afin d’initier des plans de développement et de relèvement pour les régions touchées. Les actions militaires contre l’Ukraine ont ruiné près d’un cinquième de son potentiel économique et a aussi augmenté les menaces environnementales et épidémiologiques ainsi les risques d’exclusion sociale. Les sites chimiques dans les zones de conflit dans l’est de l’Ukraine représentent un danger particulier, a poursuivi la représentante pour qui les menaces de catastrophes technologiques provoquées par l’homme devraient être évitées.
Dans ce contexte, a estimé le représentant, il est temps que les Nations Unies abordent la question de la protection de l’environnement dans les conflits et présentent des idées spécifiques à cette fin. Le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes et le Groupe de travail intergouvernemental d’experts à composition non limitée sur la terminologie et les indicateurs relatifs à la réduction des risques de catastrophes pourraient devenir les leaders de la mise en œuvre des recommandations contenues dans le Rapport mondial 2015 sur l’évaluation de la prévention des catastrophes afin de souligner les questions de la protection de l’environnement dans les conflits, d’identifier les facteurs qui pourraient gérer les risques des catastrophes naturelles, technologiques et biologiques dans les zones de conflit. La Plateforme de Sendai pourrait être le terrain pour un débat de fond sur un nouveau cadre conceptuel pour la gestion des risques technologiques et la prévention des risques, y compris les résultats de la coopération internationale multilatérale sur Tchernobyl, a suggéré le représentant.
M. MOHAMED OMAR GAD (Égypte) a rappelé que l’éradication de la pauvreté était le plus grand défi du monde actuel. C’est la condition sine qua non pour réaliser le développement durable. C’est aussi une question de justice et de droits de l’homme. Dans un monde d’abondance et d’avancées technologiques, nul ne devrait être laissé de côté. Nul ne devrait être victime de l’exclusion sociale et économique. Le représentant a souligné qu’en dépit des progrès importants réalisés dans de nombreux domaines du développement ces deux dernières décennies, les pays en développement continuent de lutter pour faire progresser leur niveau développement. Aujourd’hui, le climat économique dans le monde est incertain et la tendance à la baisse de l’APD semble être à l’ordre du jour. Le droit au développement et le principe des responsabilités communes mais différenciées devraient rester le fondement des efforts mondiaux en cours et futurs. Les progrès dans la mise en œuvre des ODD dépendront des moyens financiers et techniques, a estimé le représentant égyptien.
Il a également souligné l’importance de l’appui au travail du Forum politique de haut niveau pour donner un leadership politique et la direction nécessaire à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, afin de promouvoir l’intégration des trois dimensions du développement durable à tous les niveaux, et assurer la mise ne œuvre et le suivi de toutes les conférences et sommets des Nations Unies dans les domaines économique, social et environnemetal, y compris les moyens de mise en œuvre. Le représentant a aussi mis l’accent sur la nécessité pour la COP 21 d’aboutir à un succès en adoptant un accord ambitieux et juridiquement contraignant sur le climat. Soulignant qu’en 2017, l’Égypte risquait de connaître une pénurie de 15,2 milliards m3 d’eau, le représentant a dit attendre le développement d’indicateurs précis pour mieux répondre à ce problème. L’énergie et la production d’énergie sont également des priorités dans la recherche du développement durable, a poursuivi le représentant qui a salué l’initiative du Secrétaire général « Énergie durable pour tous ». Avant de terminer, il a assuré que la lutte contre la dégradation du sol, la sécheresse et la désertification étaient des priorités pour son pays.
M. ROHAN PERERA (Sri Lanka) a rappelé que la communauté internationale avait adopté, il y a quelques semaines, un objectif spécifique de développement durable sur les changements climatiques, qui doit inciter les États Membres à faire preuve de volonté politique à l’approche de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris, du 30 novembre au 11 décembre prochains. Après avoir rappelé la vulnérabilité de son propre pays aux conséquences du réchauffement planétaire, le représentant a estimé qu’il était impératif que les pays développés honorent les engagements qu’ils ont pris au titre du financement des mesures d’atténuation et d’adaptation. Le Gouvernement du Sri Lanka, a indiqué le représentant, a élaboré en 2012 une stratégie nationale d’adaptation aux changements climatiques, ainsi qu’une politique nationale. Dans ce cadre, les secteurs de l’énergie, du transport et de l’industrie ont été considérés comme prioritaires, dans la mesure où leurs émissions de gaz à effet de serre s’avèrent particulièrement élevées, a précisé le délégué.
Mme YAIMA DE ARMAS (Cuba) a souhaité que la communauté internationale tienne compte de la situation des pays en situation particulière dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs du développement durable (ODD). Elle a aussi rappelé que la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n’avait pas été réalisée par tous les pays et c’est pourquoi, il est important pour les donateurs de respecter leurs engagements, a-t-elle déclaré. La déléguée de Cuba a également plaidé en faveur du transfert des technologies vers les pays en développement. La coopération Nord-Sud, la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, a-t-elle souligné, doivent être appuyer les efforts visant la réalisation du développement durable à l’échelle internationale. Elle a assuré que Cuba allait continuer à appuyer les pays en développement dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
M. S.P. MUDDAHANUMEGOWDA (Inde) a estimé que le développement durable était un concept holistique intégrant trois piliers, mais que sa réalisation exigeait d’éviter des choix qui avaient conduit les pays développés dans la situation dont a héritée la communauté internationale aujourd’hui. Dès lors, a-t-il dit, le développement durable ne peut seulement être le fruit des efforts des pays en développement, a tranché le représentant. L’Inde, a-t-il déclaré, a présenté sa « contribution prévue déterminée au niveau national » au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ce qui reflète son engagement sincère à contribuer à la lutte contre ce phénomène. « Si nous ne faisons pas partie du problème, nous avons, en revanche, l’intention de faire partie de la solution », a-t-il assuré, en se disant convaincu qu’un accord ambitieux pourrait être conclu à la COP-21 à Paris, en décembre prochain. Toutefois, a prévenu le représentant, nos efforts ne seront pas couronnés de succès s’ils sont entravés par des tentatives répétées de remettre en question « l’équilibre des responsabilités » entre pays développés et pays en développement. Malheureusement, a-t-il regretté, une histoire familière est en train de se reproduire dans le cadre des pourparlers sur le climat à Bonn, en reprochant aux pays développés de manquer d’audace dans leurs propositions. Leurs offres de contributions sont cruellement inadéquates, comme l’a clairement établi un groupe d’organisations de la société civile, a estimé le délégué de l’Inde. C’est pourquoi, M. Muddahanumegowda a lancé aux pays les plus industrialisés un appel pour s’acquitter de leurs responsabilités historiques.
M. KHALID M. OSMAN SID AHMED MOHAMMED ALI (Soudan) a regretté le fait que la désertification et les changements climatiques aient une influence néfaste sur les pays en développement, y créant notamment la dégradation des terres et l’insécurité alimentaire. Compte tenu de la vulnérabilité de certains pays face à ces aléas climatiques, le représentant a plaidé pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe pour les 15 prochaines années. Il a ensuite fait observer que la pauvreté qui sévit dans les pays en développement était la cause principale de la crise des migrants à laquelle est confronté le monde aujourd’hui. Le délégué a ainsi appelé la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité pour assister les pays qui en ont le plus besoin, dans le respect du principe de la responsabilité commune mais différenciée.
M. HUSSEIN ABDULLAHI (Nigéria) a souligné que l’éradication de la pauvreté, surtout dans les pays en développement de l’Afrique, restait un élément central du développement durable. Il a insisté sur la nécessité de lutter contre les effets des changements climatiques, qui a des conséquences difficiles sur le continent africain et dans son pays en particulier. Il a demandé de tenir compte des besoins particuliers de ces pays dans ce domaine, ainsi que de ceux des petits États insulaires en développement (PEID). Il a aussi exhorté les pays développés à s’acquitter de leurs engagements au titre du Fonds vert sur le climat. Le renforcement de la résilience face aux catastrophes naturelles nécessite en outre une aide des pays développés aux pays en développement, afin que ces derniers puissent se doter de systèmes d’alerte rapide. Il a également plaidé en faveur du transfert des technologies et dit attendre avec intérêt la conclusion d’un mécanisme à cet effet, avant de placer de grands espoirs dans les résultats de la Conférence de Paris sur le climat (COP21), en décembre prochain.
Mme MARIYAM MIDHFA NAEEM (Maldives) a estimé que les moyens de mise en œuvre et le suivi du Programme étaient aussi importants que les objectifs de développement durable eux-mêmes. Il faudrait améliorer la capacité technique des commissions nationales de statistiques et la collecte de données, lorsque les indicateurs propres à chaque cible seront finalisés en mars 2016. Les Maldives et les autres petits États insulaires en développement restent convaincus de l’importance des partenariats en ce qui concerne leurs priorités sur la voie du développement durable, a-t-elle ajouté. À ce sujet, elle a appuyé le lancement du Cadre de partenariat pour les petits États insulaires en développement à l’occasion de l’ouverture de la soixante-dixième session de l’Assemblée générale.
Préoccupée par l’augmentation des catastrophes naturelles, par la montée du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification des océans, qui posent à des pays comme le sien « une menace existentielle », la représentante a considéré qu’il ne pouvait y avoir de développement durable sans un engagement égal à propos des changements climatiques. De même, elle a souligné l’importance de la prévention des risques associés aux catastrophes naturelles. « Nous l’avons vu avec le tsunami indien de décembre 2004 », a-t-elle rappelé. Les deux principaux secteurs de l’économie des Maldives étant le tourisme et la pêche, la déléguée a appuyé les diverses initiatives visant à assurer une gestion durable des océans et des mers.
M. FRANCISCO TENYA HASEGAWA (Pérou) a plaidé en faveur de l’application du Cadre de Sendai en faisant le lien avec les mesures à prendre pour lutter contre les effets adverses des changements climatiques. Le Pérou présente divers risques sur ce plan qui mettent en péril son développement, a-t-il expliqué. Le délégué a assuré que le Pérou avait pris les mesures nécessaires pour faire face au phénomène El Niño, dans le cadre d’un plan d’action pour la période 2015-2016, en prévoyant notamment des mesures d’urgence dans chaque région. Il a cependant fait remarquer que, sans l’aide de la communauté internationale, il serait difficile à son pays de faire face à l’ampleur de ce phénomène qui, à cause des changements climatiques, s’accentue toujours plus en nombre et en intensité. Les changements climatiques constituent le défi majeur auquel la communauté internationale est confrontée aujourd’hui, a-t-il estimé. Avant de conclure, le représentant a annoncé que le Pérou ferait une présentation de sa contribution nationale au Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le pays prévoyant, à cet égard, une réduction des gaz à effet de serre de 30% d’ici à 2030.
M. AUNESE MAKOI SIMATI (Tuvalu) a estimé qu’il faudrait maintenant agir sur les Objectifs et les cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030. « Ne recyclons pas nos intentions, nos positions bien connues et nos déclarations lors d’une succession de réunions bureaucratiques qui sont une perte de temps », a-t-il plaidé. Des groupes vulnérables, des pauvres, des malades, des personnes âgées ou handicapées, des femmes, des jeunes et des enfants, existent dans tous les pays, quel que soit le classement de l’ONU, alors comment les aider?, a-t-il demandé.
M. Simati a estimé que chaque pays devrait œuvrer pour son propre développement, en fonction de sa situation et de ses capacités, à travers des plans nationaux, et de façon responsable pour réduire la pollution. Pour les petits États insulaires en développement, le Programme sera dénué de sens si l’accord de Paris sur le climat en décembre prochain n’est pas ambitieux et orienté vers l’action, a-t-il averti. « Toutes les négociations sur les océans doivent être exemptes d’avidité; toute la pêche doit être légale; tous les rejets en mer doivent cesser », a-t-il insisté.
Mme ALIYA BAISABAYEVA (Kazakhstan) a souhaité que la COP21 de Paris permette d’arriver à un accord sur le climat qui soit ambitieux et juridiquement contraignant. Elle a appelé tous les pays à prendre des mesures afin de s’assurer que notre planète ne se réchauffe pas de plus de 2 degrés Celsius d’ici à 2050. Elle a aussi plaidé afin que le Fonds vert pour le climat soit financé selon les normes arrêtées, soit à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Elle a aussi rappelé que son pays avait proposé, au cours du débat général de l’Assemblée générale le mois dernier, que chaque pays consacre 1% de ses dépenses militaires pour alimenter le Fonds spécial pour la mise en œuvre des ODD. Pour faire face aux problèmes liés aux ressources en eau auxquels le pays est confronté, il est important que la coopération en matière de gestion des bassins d’eau transfrontaliers soit renforcée, a-t-elle insisté.
M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a annoncé que le Tadjikistan venait d’établir une stratégie de développement à l’horizon 2030 et un autre à moyen terme, pour la période 2016-2020. Il a déclaré que ces deux initiatives tenaient pleinement compte des ODD. Il a ainsi demandé à la communauté internationale de tenir compte de la situation particulière de certains pays, notamment les PMA, les pays en développement sans littoral et les pays africains et les PEID. Le représentant a en outre appelé les pays de l’Asie centrale faisant face à la rareté de l’eau, de mettre sur pied un plan régional d’adaptation aux changements climatiques afin de répondre aux situations d’urgence, en particulier à la fonte rapide des glaciers causée par les changements climatiques. Soulignant l’importance des questions d’eau et l’impact de la Décennie internationale d’action « L’eau, source de vie » (2005-2015), il a souhaité qu’une autre décennie similaire soit proclamée afin de soutenir la mise en œuvre du nouveau programme de développement.
M. ARTHUR ANDAMBI (Kenya) a mentionné les premier et deuxième plans à moyen terme de son pays qui tendent à traduire sur le terrain la vision 2030 du Kenya et le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Un cadre solide de coordination nationale inclut les organisations de la société civile, le secteur privé et les autres parties prenantes, a-t-il assuré. En tant que pays en développement de transit, M. Andambi a expliqué que le Kenya partageait certaines difficultés auxquelles sont confrontés les pays voisins enclavés, comme le coût élevé des échanges commerciaux internationaux et de faibles capacités productives. À cet égard, il a indiqué que le Kenya avait créé un concept de poste frontalier à passage unique appelé « One Stop Border Post » qui simplifie et harmonise les procédures de transit pour les produits des pays voisins. Un tel poste a déjà été ouvert récemment à la frontière avec l’Ouganda, a-t-il précisé avant de signaler les projets d’autres postes aux frontières avec la Tanzanie, le Burundi et l’Éthiopie.
M. SONGELAEL SHILLA (République-Unie de Tanzanie) a plaidé en faveur du développement de nouvelles sources de financement et du transfert des nouvelles technologies modernes vers les pays en développement afin que ceux-ci puissent répondre aux besoins de leurs populations. Il a aussi recommandé la restauration des terres dégradées qui est, a-t-il dit, une bonne manière d’investir en faveur des moyens de subsistance durable et, par conséquent, en faveur du développement durable. M. Shilla a dit attendre avec intérêt les résultats de la douzième Conférence de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification qui se tient actuellement à Ankara, en Turquie. Le représentant a également souligné l’importance de renforcer les cadres de prévention et de réaction aux catastrophes. Son pays, a-t-il indiqué, a amélioré sa méthodologie dans ce domaine afin de mieux gérer les catastrophes, notamment en adoptant un plan stratégique.