En cours au Siège de l'ONU

Conseil de sécurité: le Chef des opérations de maintien de la paix exhorte les parties soudanaises à conclure un accord sur la cessation des hostilités au Darfour

7781e séance – matin
CS/12540

Conseil de sécurité: le Chef des opérations de maintien de la paix exhorte les parties soudanaises à conclure un accord sur la cessation des hostilités au Darfour

Aujourd’hui au Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, a souligné qu’avec la signature par toutes les parties soudanaises de l’Accord sur la feuille de route proposée par l’Union africaine, « une étape importante du processus de paix a été franchie ».  Pour consolider les acquis, M. Hervé Ladsous a exhorté les parties à mettre en œuvre « l’esprit et la lettre » du document et à reprendre les négociations sur un accord visant la cessation des hostilités au Darfour et dans les « Deux Zones », soit les États du Nil bleu et du Kordofan méridional, et sur les modalités de l’accès humanitaire. 

Le Secrétaire général adjoint, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)*, est revenu sur l’importance de l’Accord sur la feuille de route signé par le Gouvernement du Soudan le 21 mars, et le 8 août, à Addis-Abeba, par les groupes d’opposition réunis dans l’« Appel du Soudan » dont le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) et l’Armée de libération du Soudan-faction Minni Minawi (ALS-MM).  Ces deux groupes ont signé l’Accord, à condition que les négociations sur la libération des prisonniers de guerre et le mécanisme de surveillance de l’aide humanitaire se poursuivent.  Des efforts sont en cours et en attendant, l’« Appel du Soudan » refuse de se joindre à la « Conférence du dialogue national » alors que les discussions avec le MJE et l’ALS-MM sur les projets d’accord relatifs à l’accès humanitaire et à la cessation des hostilités au Darfour et dans les « Deux Zones » -les États du Kordofan méridional et du Nil Bleu- sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.  Dans ce cadre, M. Hervé Ladsous, a prévenu que l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS-AW) est toujours en dehors du processus.

Le 7 septembre, le Président du Soudan, M. Omar Al-Bachir a accueilli le Président du Tchad, Idriss Déby Itno; l’Émir du Qatar, Tamim Bin Hamad Al-Thani; et le Président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra; lors d’une cérémonie marquant la fin de l’Autorité régionale pour le Darfour, a poursuivi le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  Lors de cette cérémonie, le Président soudanais a annoncé une nouvelle ère de paix et de stabilité au Darfour et le 21 septembre, il a promulgué un décret de dissolution de l’Autorité régionale pour le Darfour et de tous les organes, à quelques exceptions près, établis en vertu du Document de Doha pour la paix.  Le même jour, et comme l’avait promis le Président soudanais, le Gouvernement a libéré 21 enfants qu’il affirmait avoir capturés dans les affrontements d’avril 2015 avec le MJE.  Le 26 septembre, le Président a reçu les recommandations de la « Conférence de dialogue national » et s’est engagé à les mettre en œuvre après leur conclusion le 10 octobre.

« Les saboteurs ne vaincront pas », a commenté le représentant du Soudan, M. Omer Dahab Fadl Mohamed.  Avec cette Conférence, Khartoum fait tout son possible pour instaurer une paix durable, a-t-il souligné, appelant le Conseil de sécurité et la communauté internationale à faire pression sur les parties.  Le représentant a fait état « d’une amélioration globale » de la situation, à l’exception du Jebel Marra, qui a prêté allégeance aux rebelles de l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS-AW). 

Le Secrétaire général adjoint a en effet décrit une situation « volatile » dans cette région où les forces gouvernementales n’auraient réussi que partiellement à réaliser leur objectif de déloger l’ALS-AW.  Il a aussi indiqué qu’après les accusations d’Amnesty International, l’Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD) n’a recueilli aucune preuve sur l’utilisation d’armes chimiques.  Mais, a reconnu le Secrétaire général adjoint, il est vrai que le Gouvernement n’a cessé de nier à la MINUAD l’accès aux zones de conflit, tout affirmant son intention de coopérer à toute enquête que lancerait l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Dans les autres zones du Darfour, a indiqué le Secrétaire général adjoint, la situation sécuritaire est restée « calme mais volatile » avec une violence sporadique entre agriculteurs et nomades.  Les conséquences humanitaires du conflit restent significatives.

M. Ladsous a précisé que le 17 octobre, l’Union africaine, l’ONU et le Gouvernement soudanais reprendraient leur dialogue sur une stratégie de sortie de la MINUAD sur la base des paramètres établis par le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Le Secrétaire général devrait formuler ses recommandations avant le 27 octobre.

Le délégué soudanais a réitéré le souhait de son gouvernement de voir mise en œuvre, graduellement, la stratégie de sortie de la MINUAD qui devrait passer le relais à l’équipe de pays des Nations Unies chargée de superviser les programmes de développement.  Son homologue de l’Uruguay, M. Elbio Rosselli, a brièvement pris la parole pour regretter qu’après la signature de l’Accord sur la feuille de route, tous les résultats escomptés n’aient pas été au rendez-vous, en raison de l’absence de paraphe de certains groupes, dont l’ALS-AW.  Il a jugé cruciale la liberté de mouvement des personnels humanitaires et de la MINUAD

 

*     S/2016/812

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Première Commission: La Fédération de Russie rejette l’idée d’un traité interdisant les armes nucléaires

Soixante et onzième session,
3e séance – matin
AG/DSI/3546

Première Commission: La Fédération de Russie rejette l’idée d’un traité interdisant les armes nucléaires

La Première Commission, en charge du désarmement et de la sécurité internationale, a poursuivi ce matin son débat général sur toutes les questions relatives au désarmement.

De nombreux États ont salué l’action du Groupe de travail à composition limitée sur le désarmement nucléaire qui appelle à la tenue d’une conférence en 2017 sur l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires.  Le représentant de l’Autriche a annoncé que son pays présenterait un projet de résolution visant à convoquer une telle conférence, soulignant avec vigueur les risques humanitaires de ces armes.  Le représentant de l’Australie a, quant à lui, rappelé que l’objectif d’un monde sans armes nucléaires devait concerner tous les États, y compris les États dotés, et que l’élaboration d’un traité distinct qui ne les inclurait pas mettrait en péril le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.     

Seul État doté de l’arme nucléaire à s’exprimer aujourd’hui, la Fédération de Russie a, pour sa part, jugé irréaliste, dangereuse et contreproductive l’idée d’une interdiction des armes nucléaires.  « Les armes nucléaires des États dotés sont légitimes, et, à présent, on voudrait en déclarer l’illégalité dans un nouveau cadre concurrent du Traité sur la non-prolifération, et regroupant un nombre infime de pays » s’est demandé son représentant, M. Mikhail Ulyanov, pour qui « toute solution alternative à celle du Traité est saugrenue et contredit le TNP ».  De l’avis de sa délégation, on ne peut pas contraindre mécaniquement des États à renoncer à leurs arsenaux sans tenir compte des intérêts stratégiques en jeu. 

Défendant une position diamétralement opposée, la représentante de l’Indonésie a affirmé que la négociation d’un traité interdisant les armes nucléaires, loin de saper le régime du TNP, permettrait au contraire de le renforcer.  Elle a estimé que la Première Commission devrait réaffirmer « à travers des actes concrets » l’engagement de tous les pays membres de cette commission à parvenir à un monde sans armes nucléaires.

Plusieurs autres États se sont prononcés en faveur de la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, dont l’Égypte, qui a appelé à la pleine application de la résolution de 1995 dans ce domaine. 

S’agissant des armes chimiques, la représentante de la Pologne a attiré l’attention sur le risque de voir des acteurs non étatiques s’approprier ce type d’armes et annoncé que sa délégation présenterait un projet de résolution sur la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques.  La représentante de l’Allemagne a pour sa part réaffirmé que l’utilisation systématique et répétée d’armes chimiques en Syrie représentait une violation claire du droit international, et que son pays attendait avec intérêt le prochain rapport du Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU sur cette question, qui devrait être publié d’ici la fin du mois.

Sur la question des armes classiques, le représentant du Costa Rica, pays sans armée, a souligné toute l’importance du Traité sur le commerce des armes pour sauver des vies humaines.  Appelant à l’universalisation du texte, il a en outre affirmé que la mise en œuvre efficace du Traité serait le plus grand défi des États parties.  La représentante de la Suède a, quant à elle, estimé que tous les États devaient se pencher de manière approfondie sur la légalité des armes nouvellement mises au point.  « Nous soutiendrons la décision de créer, à la Conférence d’examen de la Convention sur les armes inhumaines, un groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner plus avant cette question » a-t-elle précisé.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 5 octobre, à 10 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. CORY BERNARDI (Australie) a indiqué que la route pour atteindre les objectifs en matière de désarmement était encore longue, en raison de la polarisation croissante au sein de la communauté internationale, alimentée notamment par l’incapacité à parvenir à un consensus à la Conférence d’examen du TNP, et des échecs continus rencontrés à la Conférence du désarmement pour reprendre des travaux de fond.  Pour relever l’ambition collective d’une sécurité globale renforcée, il convient de s’engager dans le travail inévitable et laborieux qui consiste à élaborer des mesures pratiques de désarmement nucléaire et de renforcement de la confiance de tous les États concernés, a-t-il ajouté.  L’Australie estime que le désarmement et l’objectif d’un monde sans armes nucléaires doit concerner tous les États, y compris dotés.  À ce propos, œuvrer à un traité distinct qui rendrait illégales les armes nucléaires mais sans inclure les États dotés risquerait de miner la sécurité garantie par le TNP, a estimé M. Bernardi.  Loin des réalités propres à la sécurité internationale, un tel traité ne saurait  convaincre la République populaire démocratique de Corée d’abandonner son programme d’armes nucléaires, ni empêcher les terroristes d’acquérir de telles armes, a-t-il poursuivi.  L’Australie rappelle que l’entrée en vigueur du TICEN reste une priorité et appelle les États dotés et les pays de l’annexe 2 qui n’auraient pas encore ratifié ce texte à le faire.  S’agissant du désarmement conventionnel, nous saluons les adhésions à l’instrument historique que constitue le Traité sur le commerce des armes et nous encourageons les États à œuvrer à l’universalisation de ce texte, a poursuivi M. Bernardi.  L’Australie reste profondément préoccupée par les rapports indiquant que des armes chimiques sont utilisées en Syrie et en Iraq, et appelle la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer complètement les stocks d’armes chimiques restants et les capacités de production existantes.  Il convient par ailleurs de prévenir l’acquisition, la production et l’utilisation d’armes chimiques et de faire preuve de détermination pour que ceux qui sont responsables de tels agissements rendent des comptes, a ajouté le représentant.  Enfin, à l’approche de la huitième Conférence d’examen de la Convention sur les armes biologiques, l’Australie appelle tous les États parties à travailler à un consensus qui permettrait de renforcer les articles du dispositif et de produire un ordre du jour efficace pour de futures actions.

Mme SANNAMAARIA VANAMO (Finlande) a rappelé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était la pierre angulaire du régime international de non-prolifération et il constituait un élément clef dans l’architecture de la sécurité internationale.  Elle a ajouté que les obligations prévues dans les trois piliers du TNP restaient valides et importantes, y compris celles prévues dans la chapitre VI.  La Finlande partage l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, a réaffirmé la représentante, précisant que la pleine mise en œuvre du TNP était également cruciale au regard du désarmement nucléaire.  L’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) reste une priorité, a-t-elle ajouté, soulignant à cet égard toute l’importance du système de vérification prévu par ce texte.  La Finlande condamne fermement l’essai nucléaire auquel a procédé la République populaire démocratique de Corée le 9 septembre dernier et appelle cet État à respecter pleinement ses obligations internationales.  La Finlande se réjouit de la destruction complète d’armes chimiques à laquelle dit avoir procédé la République arabe syrienne, a dit le représentant, rappelant que l’utilisation de ce type d’armes par quiconque, quel que soit le moment ou le lieu, doit être fermement condamnée par la communauté internationale.  Ceux qui perpètrent de tels agissements doivent être tenus responsables de leurs actions, a-t-elle précisé.  S’agissant des armes légères et de petit calibre, la Finlande tient à rappeler que les armes légères et de petit calibre (ALPC) font de nombreuses victimes, notamment chez les femmes et les enfants.  La représentante a rappelé que son pays soutenait fermement le Traité sur le commerce des armes.  Ce texte permet de renforcer la sécurité et la stabilité internationale, tout en réduisant la souffrance humaine, a-t-elle ajouté.  Enfin, elle a rappelé les efforts de la Finlande en faveur de l’universalisation du Traité.

M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCÍA (Costa Rica) a rappelé que l’objectif du Traité sur le commerce des armes était de sauver des vies.  Or, a-t-il dit, les obligations du Traité sont d’ores et déjà violées dans de nombreuses régions du monde, y compris au Moyen-Orient.  Après avoir appelé à l’universalisation du Traité sur le commerce des armes, ce qui nécessite sa ratification par tous les membres permanents du Conseil de sécurité, le représentant a indiqué que la mise en œuvre efficace du Traité serait le plus grand défi des États parties.  Il a assuré que son pays, État sans armée, jouerait un rôle de guide, notamment juridique et législatif, auprès des pays de la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  La population civile ne peut plus être la principale victime de la violence armée, a encore déclaré M. García, qui a condamné l’usage d’armes explosives dans les zones habitées, comme c’est notamment le cas en Syrie.  Il s’agit d’un problème humanitaire qui doit être traité de toute urgence, a-t-il souligné, avant d’appeler au renforcement de la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (Convention sur les armes inhumaines).

Mme MARTHA A. A. POBEE (Ghana) a affirmé que la plus dangereuse menace à la paix et à la sécurité internationales était la prolifération et l’utilisation potentielle d’armes nucléaires.  Quatre décennies et demie après l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, il reste encore de nombreuses étapes à franchir pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Le Ghana défend fermement un renouvellement des engagements internationaux au regard du TNP, qui reste la pierre angulaire du régime international de non-prolifération et de désarmement.  La représentante a en outre souligné l’importance de la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires.  S’agissant des armes conventionnelles, le Ghana salue le succès en juin dernier de la Sixième Réunion biennale des États chargée d’examiner la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, de combattre et d’éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  La représentante a souligné que l’inclusion des munitions dans le Programme d’action était de la plus haute importance.  En effet, c’est la disponibilité même des munitions qui donne de la valeur aux armes légères et de petit calibre, a-t-elle précisé.  Le Ghana a également pris note des décisions importantes prises à la Seconde Conférence des États Parties au Traité sur le commerce des armes, à Genève, en août dernier.  En conclusion, la représentante a rappelé l’importance de la contribution des femmes dans la prise de mesures pratiques de désarmement à l’échelle locale, régionale et internationale, et la nécessité de soutenir leur participation dans l’élaboration des politiques.

M. ELMAHDI ELMAJERBI (Libye) a rappelé que son pays respectait tous les engagements concernant le désarmement nucléaire et qu’il coopérait en toute transparence avec la communauté internationale.  Il a rappelé les effets radioactifs dévastateurs des armes nucléaires.  La Lybie a abandonné son programme d’armes de destruction massive en 2003 et cette décision a été un succès, a-t-il indiqué.  L’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie contre l’utilisation ou la menace d’utilisation de telles armes, a poursuivi le représentant.  La Lybie appelle tous les États dotés à supprimer leurs arsenaux nucléaires, a rappelé le représentant, se prononçant également pour l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant visant à garantir la sécurité des États non dotés contre l’utilisation ou la menace d’utilisation des armes nucléaires par les États dotés.  Le représentant a, par ailleurs, appelé tous les pays à se joindre à l’Engagement humanitaire auquel se sont joints 127 pays, dont son pays.  Nous nous félicitons des réalisations accomplies en vue de l’organisation d’une conférence en 2017 visant à élaborer un instrument juridiquement contraignant visant à l’interdiction des armes nucléaires, a-t-il précisé, ajoutant que tous les États dotés devaient se joindre à ces négociations.  Le représentant a également rappelé le droit inaliénable des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à utiliser le nucléaire à des fins pacifiques et a souhaité que des efforts soient menés en faveur de l’universalité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du régime de garantie de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Le cadre multilatéral restant le seul moyen de traiter des questions de désarmement et de sécurité internationale, la Libye plaide pour la revitalisation sans délais de la Conférence du désarmement, a conclu le représentant.

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur) a estimé que le désarmement nucléaire et la non-prolifération sont et doivent être des processus parallèles, interconnectés et confluents.  L’Équateur, qui ne possède pas d’armes nucléaires, a pour sa part rempli toutes ses obligations en la matière et continue  d’attendre et d’espérer que les pays dotés en fassent autant.  C’est pour cette raison que sa délégation appuie l’idée que l’Assemblée générale entame dès 2017, un processus de négociation devant aboutir à un traité interdisant les armes nucléaires et, au final, leur élimination totale.

L’Équateur estime aussi que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) doit être appliqué de manière équilibrée, sans discrimination ni deux poids deux mesures.  Il déplore par ailleurs que les États parties ne soient pas parvenus à adopter un document final à la dernière conférence d’examen du TNP, en raison des blocages sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  En tant que pays membre du Traité de Tlatelolco, l’Équateur réitère son appui à une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a déclaré son représentant.

Au regard des armes de destruction massive, l’Équateur exprime à nouveau son attachement à la Convention multilatérale sur l’interdiction des armes chimiques et à la Convention sur les armes biologiques.  Il condamne par la même occasion, toute utilisation de ces armes, quels qu’en soient les auteurs.  En matière d’armes classiques, il partage les objectifs du  Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et salue les résultats de la sixième réunion biennale des États qui s’est tenue cette année.  L’Équateur est enfin préoccupé par l’utilisation croissante et le perfectionnement des armes autonomes létales.  Compte tenu des implications morales et juridiques de leur utilisation, l’Équateur estime que les discussions doivent continuer sur le sujet, jusqu’à aboutir à l’interdiction de ces armes, a conclu le représentant.

M. IHAB MOUSTAFA AWAD MOUSTAFA (Égypte) a déploré l’échec de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire en 2015, qui a eu pour résultat de fragiliser davantage le régime de non-prolifération multilatéral et les efforts collectifs de désarmement nucléaire.  À son avis, c’est le manque de volonté politique, notamment des États dotés de l’arme nucléaire, qui entrave le fonctionnement et l’efficacité du mécanisme onusien de désarmement.  Le représentant a ainsi appuyé les rapports du Groupe de travail sur l’élaboration d’une convention juridiquement contraignante d’interdiction des armes nucléaires.  Par ailleurs, pour le représentant égyptien, préserver les stocks nucléaires comme persistent à le faire les cinq États dotés de ces arsenaux, contredit directement la lettre et les objectifs du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et ceux du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  D’autre part, il a déploré les contraintes imposées par des États dotés sur les États non dotés de l’arme nucléaire et parties au TNP dans le cadre du développement de leur programme nucléaire à des fins de développement socioéconomique.  À cet égard, il a assuré que la construction actuelle de la première centrale nucléaire égyptienne était menée en étroite coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour s’assurer de sa conformité aux normes internationales de sécurité nucléaire.  Enfin, le représentant a appelé à la pleine application de la résolution de 1995 devant porter création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a regretté que les États dotés continuent de mettre à jour et de moderniser leurs arsenaux nucléaires.  Il a par ailleurs souligné que le désarmement et le développement étaient deux éléments étroitement liés.  À cet égard, la Tanzanie rappelle que la part des dépenses investies dans l’armement militaire pourrait être consacrée au développement durable.  Le représentant a ensuite souligné les conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires.  Les États dotés doivent respecter leurs obligations pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, a-t-il affirmé.  La Tanzanie exige que les États non dotés reçoivent des garanties non discriminatoires, universelles et juridiquement contraignantes contre l’utilisation ou la menace d’utilisation des armes nucléaires.  Par ailleurs, a-t-il affirmé, les avantages des technologies nucléaires ne doivent pas être limités aux seules puissances nucléaires.  Dans le sillage du Traité de Pelindaba auquel la Tanzanie est partie, il faut œuvrer à la mise en place d’autres zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde, a dit le représentant.  S’agissant des armes légères et de petit calibre, la Tanzanie rappelle que leur prolifération est source de souffrance.  Le transfert illicite de ces armes alimente les organisations criminelles et terroristes, a rappelé le représentant.  En conclusion, le représentant a réitéré son appel en faveur de la diplomatie multilatérale pour œuvrer au désarmement complet. 

M. JUAN IGNACIO MORRO VILLACIAN (Espagne) a souligné l’importance du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), pierre angulaire du régime de non-prolifération multilatéral.  Il a ainsi appelé à l’universalisation du Traité, et condamné les essais nucléaires effectués en 2016 par la République populaire démocratique de Corée, « qui représentent des menaces sérieuses à la paix et à la sécurité internationales ».  Il a appelé les autorités de ce pays à respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et ses obligations internationales.  Il a ensuite déploré qu’un accord n’ait pas pu être trouvé pour organiser une conférence internationale, réunissant les pays de la région, sur la mise en œuvre de la résolution de 1995 devant porter création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant espagnol a par ailleurs estimé urgent d’entamer un processus « réellement » négocié de désarmement nucléaire, «  processus auquel doivent participer activement et en toute bonne foi les États dotés d’armes nucléaires ».  Il a également appelé à la mise en œuvre sans délais du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, notant que les essais nucléaires, depuis l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2310 (2016), étaient désormais délégitimés du point de vue du droit international.  Il a précisé que l’Espagne s’était portée coauteure de ce texte ayant instauré, a-t-il dit, une nouvelle norme de désarmement. 

M. THOMAS HAJNOCZI (Autriche) a condamné le cinquième essai nucléaire auquel a procédé la République populaire démocratique de Corée, qui rappelle à son avis que la prolifération nucléaire se déroule sous nos yeux mêmes.  L’Autriche souligne le lien entre non-prolifération et désarmement, et estime que des progrès de désarmement de la part des États dotés décourageraient les États non dotés d’acquérir des armes nucléaires et favoriseraient ainsi la non-prolifération, a dit le représentant, rappelant ensuite l’impact humanitaire et les effets régionaux et planétaires très graves qui résulteraient d’une utilisation des armes nucléaires.  Il a salué l’Engagement humanitaire qui réunit à ce jour 127 pays et a annoncé que son pays proposerait cette année, avec plusieurs autres États, une résolution visant à convoquer une conférence en 2017 pour négocier un instrument juridiquement contraignant en vue d’interdire les armes nucléaires, avant leur élimination totale.  Un projet de texte, élaboré sur la base de la résolution A/RES/70/33 de l’an passé, a d’ailleurs déjà été transmis à tous les États Membres, a indiqué le représentant.  L’Autriche souhaite qu’une base juridique soit créée pour contribuer à l’élimination des armes nucléaires.  En conclusion, le représentant a évoqué la question des armes explosives dans les zones peuplées, rappelant que 92% des victimes étaient des civils.

M. MIKHAIL ULYANOV (Fédération de Russie) a affirmé qu’au cours des 30 dernières années son pays avait participé « par des actes » au processus « décisif » de désarmement nucléaire.  « Les arsenaux tactiques ont été retirés du dispositif d’état d’alerte: rendez-vous compte, il s’agit d’une étape majeure », a-t-il souligné.  Il a ajouté que le nombre d’ogives nucléaires russes avait diminué « en cinq ans seulement » de moitié.  Les spécialistes russes, a-t-il encore dit, entreprennent au quotidien des efforts considérables pour qu’en 2018 nous arrivions au niveau prévu par le nouveau traité START américano-russe.  Le représentant a indiqué que la Russie consentait ces efforts « alors que la situation économique du pays n’est pas simple ».  Il a ainsi regretté que, « malgré tout », de nombreux États parlent abusivement de « crise du désarmement nucléaire ».  Cela n’a rien à voir avec la réalité, s’est-il exclamé, rappelant que son pays dépensait des dizaines de milliards de dollars en désarmement nucléaire.  Dès lors, selon le représentant, promouvoir de nouvelles exigences irréalistes, à commencer par l’idée d’une interdiction des armes nucléaires, est dangereux et contreproductif.  Il a estimé que cette idée allait à l’encontre des intérêts du TNP, un traité qui prévoit lui-même l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires.  « Toute solution alternative à celle du Traité est saugrenue et contredit le TNP ».  « Les armes nucléaires des États dotés sont légitimes, et, à présent, on voudrait déclarer l’illégalité de ces armes dans un nouveau cadre concurrent du TNP et regroupant un nombre infime de pays », s’est demandé M. Ulyanov.  Il a évoqué une « collusion juridique » à laquelle il faut réfléchir avant d’organiser une conférence internationale sur l’interdiction des armes nucléaires.  D’un point de vue pratique, a-t-il renchéri, ce projet d’interdiction est douteux, et il faudrait déjà que toutes les puissances nucléaires soient disposées à y contribuer.  Pour le représentant russe, on ne peut pas contraindre mécaniquement des États à renoncer à leurs arsenaux sans tenir compte des intérêts stratégiques en jeu.  Assurant que la Russie partage le noble objectif de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, il s’est demandé comment le réaliser « sans nuire à la stabilité stratégique et détruire l’équilibre fragile sur lequel reposent les relations internationales ».  Il a conclu en estimant que la priorité était de créer les conditions favorables à la réalisation d’un désarmement nucléaire réel.  Les problèmes liés aux armes nucléaires ne sauraient être réglés d’un seul coup, a-t-il dit, jugeant qu’il vaut mieux en la matière « se fier aux processus éprouvés ». 

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a exprimé sa préoccupation devant l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le processus de désarmement.  Il a regretté l’absence de progrès dans le désarmement nucléaire, et notamment la situation de blocage au sein de la Conférence du désarmement.  Pour l’Afrique du Sud, l’argument selon lequel l’arme nucléaire serait indispensable à la sécurité de certains pays mais pas de tous les autres n’est pas logique et doit être rejeté.  Le délégué a ensuite évoqué le Groupe de travail à composition non limité pour faire avancer la question du désarmement nucléaire, en rappelant que le rapport qui en a découlé demande la tenue d’une conférence en 2017 pour entamer des négociations en faveur d’un traité d’interdiction des armes nucléaires.  S’agissant des armes chimiques, l’Afrique du Sud se félicite de l’action des États qui détruisent leurs stocks, mais reste préoccupée par l’utilisation de telles armes par la République arabe syrienne.  Aucune cause ne saurait justifier l’utilisation des armes de destruction massive, a ajouté le représentant.  S’agissant des armes conventionnelles, l’Afrique du Sud appelle à la pleine mise en œuvre du Programme d’action et se félicite de l’issue de la Seconde Conférence d’examen du Traité sur le commerce des armes, appelant à lutter contre les transferts illicites.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a indiqué que son pays avait ratifié cette année le Traité sur le commerce des armes.  Il a également appelé à l’exécution pleine et entière du Programme des Nations Unies sur les armes légères, ces armes continuant de représenter une menace sérieuse à la paix et au développement dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  Le représentant a aussi rappelé que, dès 1997, le Pérou avait ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, et a appelé à l’universalisation rapide de cet instrument utile « pour le renforcement de la sécurité régionale et le renforcement de la confiance mutuelle à ce niveau ».  Il a par ailleurs rappelé que son pays avait une position ferme à l’égard de la pleine mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, y compris le droit qu’il accorde aux pays de développer des programmes nucléaires à des fins civiles et de développement socioéconomique.  M. Meza-Cuadra a, à son tour, appuyé la tenue d’une conférence, l’an prochain, sur l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes nucléaires.  Enfin, le représentant péruvien a souligné la nécessité de réactiver la Conférence du désarmement à Genève.  En conclusion, il a indiqué que son pays présenterait un projet de résolution sur le Centre régional pour la paix et le désarmement en Amérique latine, saluant l’importance de ses travaux en matière de sensibilisation aux risques que constitue pour la stabilité la présence excessive d’armes légères et de petit calibre, ainsi qu’au lien entre développement et désarmement.

Mme BEATA PEKSA (Pologne) a souhaité que soient renforcés les mécanismes existants dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a permis des mesures efficaces en faveur du désarmement nucléaire via l’article VI, a-t-elle ajouté.  La Pologne estime que des progrès ne sont possibles que si les États dotés et non dotés avancent de concert.  La représentante a salué l’adoption de la résolution 2310 (2016) du Conseil de sécurité qui apporte son soutien au Traité d’interdiction des essais nucléaires.  La Pologne est préoccupée par les essais nucléaires récents entrepris par la République populaire démocratique de Corée, et appelle cet État à reprendre le dialogue avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.  La représentante a ensuite rappelé qu’il fallait lutter contre la prolifération des missiles balistique.  La représentante a par ailleurs annoncé que sa délégation défendrait cette année un projet de résolution sur la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques, attirant l’attention sur le risque de voir des acteurs non étatiques mettre la main sur de telles armes.  L’Assemblée générale doit condamner le plus fermement possible l’emploi des armes chimiques, quelles que soient les circonstances, a-t-elle indiqué en conclusion.

Mme INA HANINGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a estimé que l’environnement sécuritaire international était tendu en raison, notamment, de la présence en nombre d’armes nucléaires placées en état d’alerte et la menace que fait poser le risque d’accident nucléaire.  Elle a déploré la lenteur des progrès réalisés dans le domaine du désarmement nucléaire, et expliqué que les retards pris en la matière avait conduit son pays à appuyer activement la proposition d’élaborer un instrument juridiquement contraignant pour interdire les armes nucléaires.  Nous saluons le rapport final du Groupe de travail sur la tenue d’une conférence sur le sujet en 2017, adopté à Genève en aout dernier, a-t-elle dit.  À son avis, négocier un traité interdisant les armes nucléaires ne saperait nullement le régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires : « au contraire un tel outil le renforcerait », a-t-elle affirmé, exhortant toutes les délégations de la Première Commission à réaffirmer « à travers des actes concrets » l’engagement de leur pays à parvenir à un monde sans armes nucléaires.  À cet égard, elle a souligné la nécessité d’une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Par ailleurs, la représentante a également soutenu la tenue de négociations sur un traité interdisant la course aux armements dans l’espace, qu’elle a qualifié de patrimoine commun de l’humain à préserver dans l’intérêt de tous.

Mme LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRRE (Philippines) a affirmé que son pays n’épargnerait aucun effort pour préserver le statut de l’Asie du Sud-Est comme zone exempte d’armes nucléaires.  Elle a indiqué que son pays avait organisé la semaine dernière, en collaboration avec le Maroc et la Géorgie dans le cadre du Groupe d’amis sur la réduction des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, une manifestation de haut niveau sur la réduction des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires au regard de la lutte contre le terrorisme.  Elle a précisé que cette manifestation a été organisée en coopération avec l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice.  La représentante a par ailleurs affirmé que son pays s’appuierait sur les plateformes de dialogue que constituent la Convention sur les armes biologiques, la Convention sur les armes chimiques, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la résolution 1540 du Conseil de sécurité pour s’attaquer à la question du rôle des acteurs non-gouvernementaux. 

Mme SUSANNE BAUMANN (Allemagne) a rappelé que son pays était attaché à l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Pour l’Allemagne, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires reste la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération.  L’accord de Vienne conclu avec l’Iran est un vrai succès qui renforce le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a indiqué la représentante.  Les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique confirment que l’Iran respecte ses engagements, a-t-elle précisé, avant d’ajouter que la vérification très précise par l’Agence internationale de l’énergie atomique du respect de tels engagements sera très importante dans les années à venir. L’Allemagne exhorte la République populaire démocratique de Corée de cesser ses actions provocatrices, comme le dernier essai nucléaire en date du mois dernier.  La représentante a appelé tous les États dotés à réduire leurs arsenaux nucléaires et souligné l’importance de la négociation d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  L’Allemagne estime que l’utilisation systématique et répétée d’armes chimiques en Syrie est une violation claire du droit international, et attend avec intérêt le prochain rapport du Mécanisme conjoint, prévu d’ici la fin du mois.  S’agissant des armes légères et de petit calibre, la représentante a rappelé qu’elles causent d’immenses souffrances humaines et constituent l’un des obstacles au développement.  La représentante a également indiqué que son pays accordait une grande importance à l’initiative de l’Union africaine visant à une meilleure coordination au Sahel.  Par ailleurs, l’Allemagne estime que la question des drones doit aujourd’hui être prise au sérieux compte tenu des avancées technologiques, a-t-elle précisé.  Enfin, la représentante a souligné la nécessité de renforcer le contrôle des armes classiques en Europe.  

Mme CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande) s’est particulièrement inquiétée des conséquences du trafic illicite des armes légères en rappelant que leur utilisation était source de la première cause de mortalité dans le monde.  Dans ce contexte, elle a salué les efforts de la communauté internationale pour améliorer la transparence des transferts d’armes, comme le reflète le contenu de la sixième Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action sur les armes légères sous tous ses aspects.  Elle a aussi souligné l’importance du Traité sur le commerce des armes comme cadre juridique international.  Alors que la Thaïlande travaille à la ratification de ce Traité, elle a expliqué que son pays attachait une grande importance au partage d’informations au niveau régional en matière de commerce des armes.  « C’est pourquoi, a-t-elle indiqué, mon pays a accueilli en avril 2016 un séminaire régional de l’Asie du Sud-Est sur la mise en œuvre de ce Traité, en coopération avec le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et au Pacifique ».  Elle a aussi fait part des efforts déployés par son pays pour parvenir à une Asie du Sud-Est exempte d’armes nucléaires, et de mines antipersonnel, conformément aux dispositions de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel. 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a estimé que les événements de 2016 montrent bel et bien que les efforts de la communauté internationales en matière d’élimination des armes de destruction massive n’ont pas porté leurs fruits.  La preuve est donnée avec les essais nucléaires menés par la République populaire démocratique de Corée, et par l’utilisation d’armes chimiques en Syrie.  À ces faits, il faut ajouter les risques potentiels que des acteurs non étatiques possèdent et utilisent ces armes, a estimé le représentant, affirmant que son pays suivait avec attention la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité, afin de s’assurer que ces armes ne se retrouvent pas entre les mains d’acteurs non étatiques.

L’Argentine, qui a fait du désarmement nucléaire une de ses priorités, a participé à toutes les discussions et forums de négociations qui traitent de cette question, a poursuivi le représentant, précisant que son pays avait ainsi rejoint le Partenariat international pour la vérification du désarmement nucléaire.  Mon pays appuie également le Groupe de travail à composition non limité établi par la résolution 70/33 de l’Assemblée générale, même s’il constate que les divergences persistent non seulement entre États dotés et non dotés, mais aussi entre États non dotés, a-t-il indiqué. 

Alors que plus de 650 millions d’armes légères circulent dans le monde, que 1 500 personnes meurent tous les jours victimes de la violence armée et que 60% de ces morts sont imputables aux armes légères, l’Argentine souligne de nouveau la nécessité de trouver des synergies entre les instruments internationaux existants pour réguler le commerce et le contrôle de ces armes, a dit le représentant.  À cet égard, ma délégation se félicite des conclusions de la sixième réunion biennale du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, et de la tenue à Genève de la Seconde Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes, a conclu le représentant.  

Mme EVA WALDER (Suède) a affirmé que tous les acteurs étatiques et non étatiques ayant utilisé des armes chimiques et d’autres armes de destruction massive en Syrie, en Iraq, au Yémen et sur d’autres théâtres d’opération devront rendre des comptes.  Concernant les armes nucléaires, la représentante a insisté sur les conséquences humanitaires d’un accident nucléaire, et, à cette aune, elle a condamné les essais nucléaires effectués en 2016 par la République populaire démocratique de Corée.  Mme Walder a assuré que son pays continuerait d’appuyer toutes les initiatives à même de contribuer « rapidement et de manière concrète » au désarmement nucléaire et, partant à la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires.  La Suède présentera lors de la présente session un projet de résolution sur la réduction des risques nucléaires au nom du Groupe de la levée de l’état d’alerte, a-t-elle annoncé.  Elle a ajouté que la seule garantie d’une non-utilisation des armes nucléaires passait par leur élimination totale et irréversible, conformément à ce que prévoit le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Par ailleurs, elle a indiqué que tous les États devaient se pencher de manière approfondie sur la légalité des armes nouvellement mises au point.  Nous soutiendrons la décision de créer, à la Conférence d’examen de la Convention sur les armes inhumaines, un groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner plus avant cette question, a-t-elle dit. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Quatrième Commission: la question des Îles Falkland/Malvinas au cœur des débats du premier jour des travaux sur la décolonisation

Soixante et onzième session, 
2e séance – après-midi
CPSD/607

Quatrième Commission: la question des Îles Falkland/Malvinas au cœur des débats du premier jour des travaux sur la décolonisation

La Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a entamé son débat de cinq jours sur les questions de décolonisation liées aux 17 territoires non autonomes.  La question des Îles Falkland/Malvinas a été abordée cet après-midi dans les interventions de nombreuses délégations et groupes régionaux de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Dans le cas des îles Malvinas, la position du Gouvernement argentin, l’une des parties à ce différend de souveraineté, reste inchangée.  Sans démordre de sa position historique quant à la légitimité de sa souveraineté sur ces îles et par rapport au fait que le principe de l’autodétermination des peuples ne pouvait s’appliquer à ce différend colonial, il a néanmoins invité le Gouvernement britannique à entamer une nouvelle phase dans les relations bilatérales entre leurs deux pays.  En effet, depuis la prise de fonctions du nouveau Président argentin, M. Macri, des signes de détente sont perceptibles, notamment avec la récente visite du Ministre d’État pour l’Europe et les Amériques du Ministère des affaires étrangères britannique et du Bureau du Commonwealth en Argentine.  C’était l’occasion d’une Déclaration conjointe dans laquelle les deux pays ont fait part de leur volonté de renouveler leurs relations bilatérales de manière globale et constructive, y compris sur la question des Malvinas.

De nombreuses délégations, dont celle de la République dominicaine, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), ont réitéré leur ferme soutien aux droits légitimes de l’Argentine sur les Îles Falkland/Malvinas.  Elles ont fait valoir qu’il s’agissait d’une question coloniale spéciale, comme cela a été reconnu par l’Assemblée générale, à laquelle le principe de l’intégrité territoriale est le seul principe applicable, le droit à l’autodétermination du peuple ne pouvant être invoqué pour les citoyens britanniques qui y vivent et qui ne sont pas « un peuple colonisé », comme l’a rappelé le représentant du Guatemala.  

Le représentant du Royaume-Uni a pour sa part souligné que son pays n’avait aucun doute quant à la souveraineté de son pays sur les Îles Falkland.  Il a accusé l’Argentine de nier le résultat du référendum dans lequel la population des îles s’est déclarée en faveur du statu quo et a indiqué que l’exploration des hydrocarbures était une activité commerciale légitime.

Les États membres de la CELAC et de l’UNASUR ont dénoncé l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables du territoire non autonome des Malvinas.  Les intervenants ont invité les parties à s’abstenir d’adopter toute décision qui pourrait conduire à des modifications unilatérales du statu quo, alors que la question des Îles Falkland/Malvinas, des îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes est à l’examen et fait l’objet du processus recommandé par l’Assemblée générale.

En début de séance, le Rapporteur du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité de la décolonisation ou encore Comité spécial des Vingt-Quatre), M. Bashar Ja’afari (République arabe syrienne), a présenté le rapport 2016 du Comité spécial.

Le Président du Comité des 24, M. Rafael Dario Ramirez Carreno a également présenté une synthèse des travaux du Comité au cours de l’année passée.

La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 4 octobre à 15 heures, et commencera les auditions de pétitionnaires sur la Polynésie française, Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie, les Îles Falkland/Malvinas, les Îles Vierges américaines et britanniques et le Sahara occidental.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUTES LES QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION

Débat général

M. RAFAEL DARÍO RAMIREZ CARRENO (Venezuela), au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé qu’il existe encore 17 territoires non autonomes dont la situation figure au programme du Comité spécial.  À cet égard, le Mouvement souligne l’importance de poursuivre le programme de décolonisation et appelle l’ONU à s’acquitter de ses responsabilités et à accélérer le processus de décolonisation vers l’éradication totale du colonialisme. 

Le Mouvement met aussi l’accent sur l’importance des recommandations contenues dans le document final du dix-septième sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays non alignés, au Venezuela, en septembre 2017, en particulier le renouvellement de l’appel aux États Membres des Nations Unies d’accélérer le processus de décolonisation vers la complète élimination du colonialisme.

En outre, le Mouvement estime que le Comité spécial a besoin de trouver de nouvelles façons de renforcer son efficacité afin d’améliorer son interaction et coopération avec les puissances administrantes, et assurer la participation active des peuples des territoires non autonomes au processus de détermination de leur propre avenir.  Il exhorte les puissances administrantes à pleinement soutenir les activités du Comité et à coopérer totalement avec cet organe des Nations Unies.

Le Mouvement reste par ailleurs engagé à jouer son rôle pour assurer qu’il y a des réalisations concrètes dans l’objectif d’éradiquer le colonialisme pendant la troisième Décennie internationale pour l’éradication du colonialisme 2011-2020.   Le Mouvement exhorte les puissances administrantes à payer des compensations complètes pour les conséquences économiques, sociales et culturelles de leur occupation afin de réaliser les droits de tous les peuples qui étaient ou sont encore assujettis à la règle coloniale, à recevoir une compensation équitable pour les pertes en vies humaines et matérielles qu’ils ont souffertes comme conséquence du régime colonial ou d’occupation.

Le Mouvement des non-alignés appelle également l’ONU à assurer que les activités économiques et autres activités des puissances administrantes n’affectent pas les intérêts des peuples des territoires non autonomes mais contribuent plutôt à promouvoir le développement et facilitent l’exercice de leur droit légitime à l’autodétermination.  Ceci s’applique également à l’héritage culturel et à l’identité des peuples coloniaux comme éléments du patrimoine universel de l’humanité.

En conclusion, le Mouvement réaffirme les droits de Porto Rico et de Palestine et de leurs peuples à l’autodétermination et à l’indépendance. 

M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réitéré l’attachement de ses membres à faire de cette région une région sans colonialisme et sans colonies, ce qui a été réaffirmé par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de la CELAC qui a eu lieu à Quito en janvier 2016.  La CELAC invite par conséquent les puissances administrantes à pleinement coopérer et à participer aux travaux du Comité des 24 (C24).  Elle a également salué les travaux du séminaire régional du Comité sur la décolonisation qui a eu lieu à Managua du 31 mai au 2 juin cette année.  Les membres de la CELAC encouragent par ailleurs le Département de l’information de l’ONU à poursuivre ses efforts pour diffuser le plus largement possible les informations visant à promouvoir les objectifs de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ainsi que sur le Plan d’action pour l’éradication du colonialisme.  À cet égard, le représentant de la CELAC a demandé que le site Internet sur la décolonisation soit disponible dans les six langues officielles de l’ONU et actualisé régulièrement.

Sur la question des Malvinas, la position de la CELAC reste inchangée, a-t-elle poursuivi, réaffirmant le droit inaliénable de l’Argentine dans ce différend de souveraineté sur les îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  La CELAC encourage la reprise des négociations directes entre l’Argentine et le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord pour trouver, le plus rapidement possible, une solution pacifique et définitive à cette question.  Les membres de la CELAC accordent également une attention particulière au respect de la résolution 31/49 de l’Assemblée générale qui demande aux deux parties de ne pas prendre de décisions unilatérales qui pourraient modifier la situation sur le terrain et saluent l’attitude constructive adoptée jusque-là par le Gouvernement argentin pour trouver une solution durable par des voies pacifiques, « à cette situation coloniale anachronique », a-t-elle dit.

Le représentant a par ailleurs rappelé que la question coloniale de Porto Rico, qui est inscrite à l’ordre du jour de la Quatrième Commission depuis 40 ans et qui a fait l’objet de 34 résolution et décisions, est un autre sujet qui préoccupe les membres de la CELAC.  Ceux-ci soutiennent le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.  À cet égard, le représentant a fait référence à la Déclaration de La Havane de 2014 dans laquelle les chefs d’État et de gouvernement de la région ont confié à la CELAC la mission de former un quatuor pour présenter des propositions concrètes en vue de faire avancer la question de Porto Rico.

Abordant également la situation des Îles Turques et Caïques, le représentant a insisté sur la nécessité d’y assurer un processus démocratique inclusif et représentatif.  Pour parvenir à la bonne gouvernance et la stabilité économique il faut permettre au peuple de ce territoire de participer de manière sérieuse à la définition de son propre avenir, a-t-il estimé.

M. RAFAEL DARÍO RAMIREZ CARRENO (Venezuela), au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), a insisté sur la question des îles Malvinas, précisant que les chefs d’État et de gouvernement de l’UNASUR ont réitéré leur appui aux droits souverains légitimes de l’Argentine.  Il a appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre les négociations bilatérales en vue de trouver une solution pacifique durable du différend de souveraineté et a rappelé que dans sa Déclaration du 4 mai 2010, l’UNASUR avait rejeté les activités d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles non renouvelables par les Britanniques.  Les questions militaires ont été également été abordées, a rappelé le représentant, soulignant que la présence du Royaume-Uni et de l’Irlande du Nord dans les îles Malvinas était contraire aux politiques de la région visant au règlement pacifique de la dispute sur la souveraineté.  Toujours au nom de l’UNASUR, il a rejeté le référendum organisé dans l’île par les Britanniques, expliquant que cela ne modifie pas l’essence des questions des Malvinas et ne met pas à mal la souveraineté de l’Argentine.  Par ailleurs, il a soutenu toutes les actions de l’ONU sur la question du Sahara occidental, avant d’affirmer son appui au peuple portoricain et demander à l’Assemblée générale d’analyser tous les aspects de la question de Porto Rico.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine), a réaffirmé l’attachement de son pays au droit à l’autodétermination des peuples dans les cas où ce droit est applicable.  Toutefois, le principe de l’autodétermination, comme tout autre principe, n’est pas absolu et ne saurait être utilisé pour violer l’intégrité territoriale d’un État, comme le stipule le droit international, a rappelé le représentant.

Lorsque le Royaume-Uni a occupé de force les îles Malvinas en 1833, il a expulsé les autorités locales et la population de l’État argentin qui exerçaient légitimement leur souveraineté sur ces îles  héritées de l’Espagne, a expliqué M. Moritán.  Par la suite, le Royaume-Uni y a implanté ses propres colons et a strictement contrôlé toute politique migratoire et la composition de la population du territoire à ce jour.  Rappelant que la résolution 2065 de l'Assemblée générale reconnaissait le caractère spécial de la situation coloniale entre l’Argentine et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, le représentant argentin a également rappelé que ce texte invitait les deux parties à parvenir à un règlement pacifique par la négociation.  Pour l’Argentine, le droit à l’autodétermination ne peut s’appliquer aux habitants des îles Malvinas parce qu’il ne s’agit pas d’un peuple soumis au joug colonial.

Depuis l’adoption de la résolution 2065, et pendant près de 20 ans, les Gouvernements argentin et britannique se sont engagés dans des négociations substantives et ont passé en revue un certain nombre de propositions et certains documents ont même été paraphés dans lesquels le Royaume-Uni reconnaissait la souveraineté de l’Argentine sur ces îles, a affirmé le représentant.  Il a réaffirmé que son pays « n’avait rien et n’a jamais rien eu contre le citoyens britanniques qui vivent aux Malvinas » et que l’Argentine s’était engagée à préserver leurs intérêts et style de vie.  Toutefois, depuis le conflit de 1982 qui a eu lieu sous la dictature militaire en Argentine et qui a coûté la vie d’Argentins et de Britanniques, le Royaume-Uni persiste à refuser la reprise des négociations, en dépit du fait que ce conflit ne changeait en rien la nature du différend colonial et des multiples appels de la communauté internationale, notamment par le truchement de l’ONU, de la CELAC, du MERCOSUR, de l’UNASUR et du Groupe des 77 et la Chine, a-t-il indiqué.

Depuis sa prise de fonctions en septembre 2016, le Président argentin, Mauricio Macri, a exprimé son souhait d’entamer une nouvelle étape positive dans la relation bilatérale historique entre son pays et le Royaume-Uni.  Une déclaration conjointe a été adoptée lors de la visite du Ministre d’État pour l’Europe et les Amériques du Ministère des affaires étrangères britanniques et du Bureau du Commonwealth, dans laquelle les deux pays ont fait part de leur volonté de renouveler leur relation de manière globale et constructive, y compris la question des Malvinas, a rappelé M. Moritán.  Dans ce cadre constructif, le Président Macri a lancé un appel au dialogue avec le Royaume-Uni pour régler à l’amiable ce différend de 200 ans sur les îles Malvinas, les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et les zones maritimes qui les entourent, a conclu le représentant.

M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a affiché son soutien à la Déclaration du Mouvement des non-alignés, en affirmant que la réalisation de l’objectif de l’élimination du colonialisme est d’une grande importance pour son pays.  Il a déclaré être surpris de constater que certains États se présentant comme des modèles sont en fait ceux qui refusent des avancées sur la question du droit à l’autodétermination.  Par ailleurs, il a dit soutenir  la Palestine concernant son droit à l’autodétermination sur la base des principes élémentaires de l’humanité.

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a fait part de sa préoccupation concernant les activités des puissances administrantes visant à l’exploitation des ressources naturelles qui sont l’héritage des peuples des territoires non autonomes.  Ces puissances devraient prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éviter toute activité économique ou autres activités qui pourraient affecter les intérêts des peuples des territoires non autonomes, y compris leur intégrité culturelle, sociale et économique, a-t-il dit. 

Il a également estimé que les installations militaires et les activités des puissances administrantes dans certains territoires non autonomes allaient à l’encontre des droits et intérêts des peuples de ces territoires, et l’impact des activités militaires sur l’environnement, le développement économique et la santé de ces populations, était une source de graves préoccupations.  Le représentant a appelé les puissances administrantes à coopérer avec le Comité spécial de la décolonisation dans l’accomplissement de son mandat et pour faciliter les visites des missions du Comité dans les territoires sous leur tutelle.

Le représentant a mis l’accent sur l’importance de la transmission à temps par les puissances administrantes d’informations actualisées, conformément à l’Article 73 de la Charte, en particulier en relation avec la préparation par le Secrétariat des documents de travail sur les territoires concernés.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil), a indiqué que son gouvernement soutient le droit légitime de l’Argentine dans le conflit de souveraineté des îles Malvinas.  Il regrette que, 200 ans plus tard, ce conflit n’ait toujours pas été réglé et que cette situation coloniale spéciale continue à peser sur le continent latino-américain.  Pour le Brésil, l’autodétermination des peuples ne peut être invoquée dans ce cas puisque les habitants de ces îles y ont été installés par le Royaume-Uni après avoir expulsé les Argentins qui y vivaient.  Pour son gouvernement, le règlement de cette question passe par le dialogue entre les deux parties et la mission de bons offices du Secrétaire général.  Il salue les contacts récemment pris au plus haut niveau entre l’Argentine et le Royaume-Uni.

Pour le Brésil, ces îles font partie du territoire national argentin, a affirmé le représentant, qui a précisé que son pays restait préoccupé par le non-respect des accords multilatéraux contenus dans la résolution 31/49 de l’Assemblée générale et demandait au Royaume-Uni de mettre un terme aux actes unilatéraux d’exploitation des ressources naturelles de ces territoires.

La recherche d’un règlement négocié entre l’Argentine et le Royaume-Uni est une attente partagée par tous les pays d’Amérique latine, et par conséquent, le Brésil continue à soutenir la mission de bons offices du Secrétaire général dans ce domaine, a conclu le représentant.

M. RAFAEL DARÍO RAMIREZ CARRENO (Venezuela) a affirmé que le colonialisme est une atteinte à la dignité humaine, précisant que le droit à  l’autodétermination est une aspiration légitime.  Il a par ailleurs estimé que les forces occupantes devaient s’acquitter de la dette morale envers les peuples qui subissent les systèmes coloniaux.  Le représentant a estimé que le processus de décolonisation n’avait pas abouti, compte tenu du fait que les puissances administrantes faisaient de leur obligations et a fait remarquer, à cet égard,  que la Troisième Décennie de  l’élimination du colonialisme 2011-2020 exigeait des pays colonisateurs l’arrêt des violations des principes de la Charte de l’ONU et  des violations des droits de l’homme dans les territoires concernés. Pour le représentant, tous les États ont une responsabilité morale face à cette situation.  S’agissant de la situation à Porto Rico, il a regretté que le colonialisme prolongé subi par ce territoire le prive de toute autonomie, l’empêchant de manifester son droit à l’autodétermination.  Il a exprimé toute sa solidarité au peuple portoricain, appelant les États-Unis à mettre fin à la tutelle.  Concernant la situation dans les Îles Malvinas, il s’est insurgé contre le pillage scandaleux de  l’Argentine en violation des lois internationales, en appelant les deux parties à la reprise des négociations.

M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a réaffirmé le soutien de son pays à l’Argentine dans la « situation coloniale spéciale » des îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des espaces maritimes les entourant.  Il a reproché à la Puissance occupante, le Royaume-Uni, d’avoir, « dans le cadre d’une politique coloniale systématique » implanté ses sujets sur ces îles après avoir expulsé les Argentins qui y vivaient.  Par conséquent il s’agit d’un territoire colonisé et non pas d’un peuple colonisé, a fait valoir le représentant, qui en a déduit que le principe de l’autodétermination ne peut être appliqué dans ce cas.  Le Guatemala salue la volonté continue de dialogue et de négociation de l’Argentine et appelle le Royaume-Uni à s’engager sur cette voie dans l’intérêt des deux parties.

Pour la situation au Sahara occidental, le Guatemala exhorte les parties à faire preuve de bonne volonté politique en vue d’engager une phase de négociations de fond pour parvenir à un règlement pacifique et à une solution politique de ce différend dans l’intérêt de toute la région.

M. CRISTÍAN BARROS MELET (Chili), faisant le constat selon lequel la colonisation touche 17 territoires non-autonomes, a appelé les puissances administrantes à prendre les mesures nécessaires pour atteindre l’objectif d’une rapide décolonisation de ces territoires et à fournir, conformément à l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, les informations adéquates relatives à ces territoires.  Le Chili a réaffirmé son appui aux droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas, de la Géorgie du sud et Sandwich du Sud.  Toutefois, il a exhorté les principales parties à reprendre les négociations pour trouver rapidement une solution pacifique et durable à leurs différends.

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a réaffirmé l’attachement de son gouvernement au droit à l’autodétermination des peuples.  À son avis, les Nations Unies doivent rester impliquées dans les processus de décolonisation.  Dans le cas du Sahara occidental, le Mexique est attaché au droit du peuple sahraoui au droit à l’autodétermination et soutient l’idée d’un référendum afin de pouvoir exercer ce droit.  Le Mexique se fait l’écho du Secrétaire général lorsqu’il exhorte les parties à s’engager sérieusement dans un règlement politique de cette question, a rappelé le représentant, précisant que son pays, qui a envoyé des effectifs à la MINURSO, invite les parties à assurer que la mission se déroule en toute sécurité.  Le Mexique soutient par ailleurs les efforts actuels de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Christopher Ross, a-t-il ajouté.

Le Mexique reconnait en outre le droit légitime de l’Argentine dans le conflit de souveraineté concernant les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, a par ailleurs précisé le représentant, souhaitant que l’Argentine et le Royaume-Uni s’engagent dans un règlement pacifique par le biais du dialogue et demandant aux parties de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui mettent à mal les résolutions pertinentes sur cette question.

M. WALTON WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a dit que l’élimination totale du colonialisme devait se faire dans le cadre d’un dialogue ouvert et continu entre les puissances administrantes, le Comité spécial de la décolonisation et les peuples des territoires non autonomes, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies sur la décolonisation.  Le représentant a réitéré l’appel du Conseil de sécurité pour une solution politique négociée et mutuellement acceptable à tous les différends et demande que toutes les parties respectent et mettent en œuvre les mandats du Conseil. 

Antigua-et-Barbuda soutient aussi toute initiative légale qui constitue un effort pour mettre un terme à tous les différends en suspens, a précisé le représentant, appelant toutes les parties à continuer de manifester la volonté politique de travailler dans une atmosphère propice au dialogue, et demande que les préoccupations sécuritaires, politiques, économiques et en matière des droits de l’homme continuent d’être la priorité de toutes les négociations.  

M. JOSE OSVALDO SANABRIA RIVAROLA (Paraguay), a estimé que le colonialisme est l’une des empreintes les plus frappantes des pouvoirs internationaux ancrés dans le passé.  C’est, a-t-il déclaré, la raison pour laquelle son pays reste profondément attaché au processus de décolonisation dans le monde et au principe du droit à l’autodétermination des peuples.

Pour ce qui est de la situation des îles Malvinas, il a insisté sur la nécessité de reprendre les négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni pour parvenir à un règlement pacifique et durable à ce différend colonial.  Sa délégation salue la volonté continue du Gouvernement argentin à s’engager en ce sens et à respecter les droits et intérêts des habitants de ces îles.

M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a déclaré soutenir le processus de décolonisation au cours duquel un nombre important de territoires sont parvenus à arracher leur indépendance, rejoignant ainsi les États Membres des Nations Unies.  Toutefois, il a déploré le fait que la communauté internationale ne soit pas parvenue à reléguer aux oubliettes le concept de la colonisation.  Parallèlement, il a salué le mandat du Comité de la décolonisation, et émis le vœu qu’il s’efforcera de garantir les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et de mettre en œuvre les mesures de la décennie 2011-2020.  Il a rappelé que son pays soutenait les revendications de l’Argentine sur le différend l’opposant au Royaume-Uni et l’Irlande du Nord sur les Îles Falkland/ Malvinas.  Pour autant, il a exhorté les parties à reprendre les négociations car un demi-siècle s’était écoulé sans que des progrès significatifs aient été enregistrés dans ce domaine.  En outre, il a appelé l’ONU à faciliter le règlement des différends nationaux en défendant les valeurs de démocratie, les droits de l’homme et la justice.  Sur la question du Sahara occidental, il a souligné que la solution devait être conforme aux principes du droit international et des résolutions 1514 et 1541 de l’ONU, qui prévoient l’organisation d’un référendum envisageant l’option d’une autonomie.

Mme CRISTINA CARRIÓN (Uruguay) a dit espérer que les débats de la Quatrième Commission seraient l’occasion de rappeler l’attachement de tous à l’élimination du colonialisme dans le monde.  Pour ce qui est du Sahara occidental, elle a défendu le droit du peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination et a appelé à une reprise des pourparlers entre les parties concernées.  L’Uruguay soutient les efforts du Secrétaire général et son Envoyé personnel, M. Christopher Ross, pour faire avancer ce processus.  Elle a fait part de la préoccupation de sa délégation suite à la décision unilatérale du Maroc de renvoyer les membres de la composante civile de la MINURSO, affirmant que son pays appuierait le projet de résolution qui sera présenté par l’Algérie sur cette question à la Commission.

S’agissant de la question des Îles Malvinas, elle a affirmé que seul le principe de l’intégrité territoriale des États s’applique à ce cas et que la revendication de souveraineté de l’Argentine est légitime au regard de l’histoire.  Sa délégation a appelé les deux parties à reprendre les négociations dans les plus brefs délais pour parvenir à un règlement pacifique et durable, a conclu la représentante.

Droits de réponse

Le représentant du Royaume-Uni a déclaré que son pays n’avait aucun doute quant à sa souveraineté sur les îles Malvinas, estimant que le droit de ces peuples à l’autodétermination était légitime.  Pour le représentant, le référendum a donné un message clair que l’Argentine devrait respecter.  Il s’est dit surpris de voir que l’Argentine continue de réfuter que les droits de l’homme s’appliquent à ces îles.  Sur les affirmations tentant de faire croire que l’exploitation des hydrocarbures dans ces îles est un vol, il a rétorqué que cette activité est légitime et respecte les conventions des droits de la mer.  Selon le représentant, la décision des Îles Falkland d’exploiter leurs ressources est légitime et ne doit pas faire l’objet de sanctions.  Il a également précisé qu’en 1833, l’Argentine n’incluait pas sur son territoire les îles faisant l’objet de leurs différends territoriaux.  Cela, a-t-il ajouté, a été fait après 1833.  Et de préciser que la souveraineté du Royaume-Uni sur ces îles datait de 1760, soit bien avant la création de l’Argentine dans sa forme moderne.

Le représentant de l’Argentine a répondu à son tour que son Président avait devant l’Assemblée générale rappelé que les îles et espaces maritimes à la base des différends sont parties intégrantes du territoire argentin.  Par la suite, il a souligné que l’occupation illégale par le Royaume-Uni avait conduit l’Assemblée générale à adopter des résolutions (2065, 3170, 3712) qui reconnaissaient un conflit de souveraineté et exhortaient les parties à reprendre les négociations en vue de trouver des solutions pacifiques et durables.

Il a expliqué que l’Argentine déplorait la tendance du Royaume-Uni à vouloir modifier des faits historiques pour cacher une usurpation.  En conséquence, rappelant les engagements pris par les deux pays à respecter la résolution 2065 de l’ONU, il a invité le Royaume-Uni à honorer ses engagements sur ces questions.  Sur la question du référendum dans les Îles Falkland/Malvinas, le représentant de l’Argentine a déclaré que cette consultation n’était pas la solution au conflit.  Il a rappelé que son pays réitère sa souveraineté sur ces Îles qui font partie intégrante de l’Argentine.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: les délégations déplorent une nouvelle fois l’incapacité à mettre au point une convention générale sur le terrorisme international

Soixante et onzième session,
1re et 2e séances – matin et après-midi
AG/J/3517

Sixième Commission: les délégations déplorent une nouvelle fois l’incapacité à mettre au point une convention générale sur le terrorisme international

La Sixième Commission a entamé, aujourd’hui, ses travaux au titre de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale par l’examen des mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Les délégations se sont une nouvelle fois prononcées pour la mise au point d’une convention générale sur le terrorisme international mais se sont montrées en désaccord sur la définition du terrorisme.

Présidée cette année par M. Danny Dannon (Israël), la Sixième Commission devra examiner d’ici au 11 novembre 27 points, dont la liste figure dans une lettre du Président de l’Assemblée générale datée du 16 septembre 2016.

Toutes les délégations intervenues à l’ouverture du débat ont été unanimes dans leur rejet et condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Elles y ont vu une violation du droit positif, un crime injustifiable, une menace à la paix et la sécurité internationales, au développement économique et social, qu’absolument rien ne peut justifier.  Même si la région du Moyen-Orient est devenue, avec l’interventionnisme militaire de certains pays, un terreau fertile, comme l’ont dit notamment les Émirats arabes unis, le terrorisme ne saurait être associé à une région en particulier, par plus qu’à une culture, une religion ou une nationalité.  Le représentant des Maldives, pays islamique, a même jugé anti-islamique par nature le terrorisme, ajoutant que son pays refusait que les terroristes utilisent l’Islam pour justifier leurs actions. 

Cela dit les causes du terrorisme sont connues, et il va de soi qu’en dépit des efforts déployés, la communauté internationale a échoué à combattre ce phénomène, ont pour leur part estimé plusieurs délégations, dont celles du Venezuela, du Burkina Faso, du Pakistan, du Japon ou encore de la Libye.  Pour la première, les sources du terrorisme et de l’extrémisme violent sont à chercher dans l’occupation et les interventions militaires injustifiées en Iraq et en Libye.  Des interventions qui ont renversé des régimes, déstabilisé des États et laissé place au chaos qui, à son tour, a favorisé le commerce illégal, la circulation d’armes légères et de petit calibre, l’émergence des groupes terroristes et le recrutement de combattants.

À ces causes, il faut ajouter les injustices nés des conflits prolongés, la violation du droit à l’autodétermination, la marginalisation et autres discriminations diverses à l’encontre de groupes entiers, ou encore la paupérisation et les déplacements de populations, qui favorisent le recrutement par les groupes terroristes, ont complété les représentants pakistanais et burkinabé.

En dépit de ces échecs, il faut reconnaître que les efforts pour combattre le terrorisme commencent à porter leurs fruits, ont de leur côté estimé les États-Unis, affirmant qu’au cours de l’année écoulée, les flux de combattants étrangers avaient commencé à être endigués, 31 pays utilisant des mesures de contrôle des voyageurs.  Par ailleurs le Conseil de sécurité a adopté récemment une résolution   relative aux menaces sur l’aviation civile, qui est un signe très fort, ont estimé avec les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays du groupe CANZ.  Il est vrai, mais d’autres menaces entachent maintenant ces progrès, en particulier l’islamophobie grandissante ou encore les tentatives dangereuses de faire des différences entre les extrémismes violents et l’utilisation de groupes terroristes pour des visées politiques, ont déploré respectivement le Qatar et la Fédération de Russie, pour qui, par ailleurs, la mise en œuvre des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doit se faire avec prudence, en respectant l’équilibre des pouvoirs entre le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. 

Il y a aussi consensus sur la nécessité de poursuivre et de renforcer le combat contre le terrorisme, ont ensuite souligné les délégations, qui ont en général salué la Stratégie antiterroriste mondiale, dont le cinquième examen biennal a eu lieu cet été.  Il s’agit maintenant de la mettre en œuvre, mais dans l’intégralité de ses quatre piliers, a insisté la grande majorité des délégations, notamment les groupes de pays.  Dans ce contexte, elles ont estimé que parmi les actions prioritaires à prendre figurent le renforcement de la coopération internationale par le biais de l’échange d’informations et de la traduction en justice des auteurs d’actes terroristes, la lutte contre les discours extrémistes en ligne, ou encore le tarissement des sources de financement du terrorisme et le contrôle des frontières pour endiguer le phénomène des combattants étrangers.

De nombreuses délégations ont également insisté sur la nécessité d’adopter au plus vite une convention générale sur le terrorisme, qui fournirait un cadre multilatéral pour cette lutte car l’absence de définition du terrorisme laisse une marge de manœuvre aux groupes terroristes, comme l’a déploré le Brésil.  Les délégations restent toutefois en désaccord sur la définition du terrorisme, que certains veulent distinguer de la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination, tandis que d’autres sont en désaccord sur l’inclusion et la définition d’un « terrorisme d’État ».  Ainsi, le représentant du Liechtenstein a rappelé que la Sixième Commission avait échoué 11 ans de suite à élaborer une telle convention et a suggéré, si ce devait être le cas cette année encore, de retirer cette question de son ordre du jour.

La Sixième Commission se réunira de nouveau demain, à 15 heures, pour poursuivre l’examen des mesures visant à éliminer  le terrorisme international.

MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/71/182, A/71/182/Add.1 et A/71/182/Add.2)

Déclarations

M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé que les États membres de ce groupe régional condamnaient le terrorisme sous toutes ses formes, y compris lorsqu’il implique des États.  La CELAC appuie également la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, de même que le cinquième processus d’examen de cette stratégie.  Ses États membres soulignent cependant  l’importance d’une mise en œuvre intégrale de ses quatre piliers car, en tant que menace pour la paix et la sécurité internationales, le terrorisme ne pourra être mis en échec que par une coopération internationale accrue, mais aussi en s’attaquant aux causes profondes de ce phénomène, a poursuivi M. Cortorreal.

Si la CELAC reste d’avis que rien ne peut justifier le terrorisme, elle refuse toutefois que l’on associe le terrorisme à quelque culture, religion ou groupe que ce soit.  La CELAC plaide pour le dialogue entre les cultures et le respect du droit international et des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste, sans quoi on risque de mettre à bas les valeurs défendues par la communauté internationale et préparer un terreau fertile et une justification à l’extrémisme, a encore déclaré le représentant.

En tant que région qui a été victime du terrorisme, la CELAC rejette par ailleurs les listes noires unilatérales qui sont dressées et qui ciblent certains États.  Elle demande en outre que tous les auteurs d’actes terroristes, quels qu’ils soient, soient traduits en justice.  À cet égard, le représentant a rappelé que l’on commémore cette année les 40 ans d’une attaque terroriste qui a visé un aéronef cubain.  Enfin, les États membres de la CELAC sont en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international et appelle en ce sens à la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme.  Ces deux étapes permettraient d’avancer sur le sujet, a conclu le représentant.

M. ALI NASIMFAR (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des pays non alignés, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Le terrorisme constitue une violation odieuse du droit humanitaire, c’est une menace pour la paix internationale et régionale, a-t-il déclaré.  De plus, le terrorisme affecte la stabilité des États et entrave leur développement social et  économique.  Le représentant a toutefois souligné que le terrorisme ne saurait être comparé à la lutte légitime des peuples pour le droit à l’autodétermination, car ces peuples luttent contre le joug d’oppresseurs.  Il faut garantir le droit inaliénable à l’autodétermination, a ajouté le représentant, qui a en outre souligné que le terrorisme ne pouvait être assimilé à une religion.

Face au terrorisme, M. Nasimfar a déclaré qu’il était nécessaire de prendre des mesures rapides.  Il a exhorté tous les États à respecter leurs engagements, notamment en procédant à l’extradition des personnes ayant commis des actes terroristes.  Le Mouvement des pays non alignés rejette le recours à la force contre des États non alignés au motif qu’ils ont été classés unilatéralement comme soutenant le terrorisme.  C’est une forme inacceptable de pression contre ces États, a-t-il déclaré.

M. Nasimfar a en outre noté que le statut de réfugié ne saurait être utilisé pour couvrir des activités terroristes.  Le représentant a mis l’accent sur la menace que représentent les combattants terroristes étrangers.  Le Mouvement des pays non alignés estime qu’il faut s’atteler à cette question conformément aux résolutions de l’ONU et est très préoccupé par la mauvaise utilisation de la religion par ces groupes terroristes.  À cet égard, il faut créer un cadre complet internationale pour s’attaquer à ses racines, a encore estimé le représentant.

M. Nasimfar a encouragé tous les États à mettre en œuvre les instruments internationaux conçus pour lutter contre le terrorisme.  Il a appelé à la convocation d’une conférence chargée de négocier une convention générale sur le terrorisme international, en soulignant le rôle du Comité ad hoc établie par la résolution de l’Assemblée générale 51/210 du 17 décembre 1996, ainsi que les efforts globaux à cette fin.  Il a appelé tous les États à coopérer dans ce sens.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que l’Union africaine avait adopté une convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme en 1999, qui est entrée en vigueur en 2002.  Il a précisé que cette adoption avait été suivie de la mise en œuvre d’un plan d’action africain à l’issue d’une réunion intergouvernementale de haut niveau tenue en septembre 2002, et qu’avait été mis en place, à Alger, un Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme.  Pour le représentant, toutes ces initiatives démontrent l’engagement des États membres africains à s’attaquer au terrorisme.

M. Matjila s’est inquiété des conséquences des enlèvements et prises d’otages dont le seul objet est d’obtenir des financements.  Il a exhorté les États membres à mieux coopérer sur cette question du paiement des rançons aux groupes terroristes.  Il a particulièrement salué le lancement de l’Initiative trans-sahélienne de lutte contre le terrorisme, produit d’une coopération entre le Centre africain de recherche sur le terrorisme et le Centre d’études stratégiques sur l’Afrique des États-Unis.

Mme LIZANNE ACHING (Trinité et Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a déclaré que le terrorisme constituait une menace sérieuse pour la paix et la sécurité mondiales, ainsi que pour le développement social et économique des États. Il constitue une violation  flagrante des principes de la Charte.  À cet égard, la CARICOM condamne fermement sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations le terrorisme, lequel ne respecte pas les frontières, les races, l’âge, le genre ou les classes sociales.  La représentante a souligné que sa région n’avait pas été épargnée par le terrorisme et qu’elle attend toujours que justice soit rendue aux victimes d’un acte terroriste qui s’est produit, il y quatre décennies suite au détournement d’un avion dans la mer des Caraïbes.  Mme Aching a également estimé qu’à la lumière de l’augmentation  de l’utilisation des réseaux sociaux, il était nécessaire de détecter les comportements illégitimes en ligne.

Mme Aching s’est déclarée résolue à mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale.  Nous avons adopté différentes actions pour lutter contre le terrorisme et son financement et, en tant que membre de l’Équipe spéciale pour les questions financières, nous nous sommes engagées à mettre en œuvre les mesures pour lutter contre le blanchiment d’argent, qui finance le terrorisme, a-t-elle déclaré.  La représentante a insisté sur la nécessité d’adopter des législations complètes pour mettre pleinement en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale. Elle a noté que le projet de convention générale sur le terrorisme constituerait l’instrument adéquat pour aider les petits États à lutter contre ce fléau et a appelé tous les États à faire preuve de conciliation pour mettre un terme aux différends sur cette question, notamment en ce qui concerne la définition du terrorisme.  Enfin, elle a souligné que les mesures prises pour lutter contre le terrorisme devaient respecter les droits de l’homme ainsi que le droit international humanitaire.

Mme EGLANTINE CUJO, déléguée de l'Union européenne, a déclaré que le terrorisme continuait de représenter une très grave menace pour la paix et la sécurité mondiales, ajoutant que, plus que jamais, la communauté internationale devait apporter une réponse commune en condamnant le terrorisme international et en unissant ses efforts pour le combattre le terrorisme, quelles que soient ses formes et ses manifestations.

En tant qu’acteur majeur dans la lutte mondiale contre ce phénomène, l’Union européenne a révisé et renforcé sa stratégie élaborée en 2014 concernant le terrorisme et les combattants étrangers, axée sur l’Iraq et la Syrie, a précisé la représentante.  Mais la politique globale de l’Union européenne vise en outre à freiner et détruire définitivement Daech au moyen de mesures militaires et antiterroristes, à lutter contre la menace que représentent les combattants étrangers, et à remédier aux causes politiques, économiques et sociales qui ont permis l’éclosion de ce groupe en Iraq et en Syrie.  L’Union européenne est également engagée sur d’autres terrains, notamment en Afrique du nord et au Moyen-Orient.  Elle y coopère avec la Tunisie, l’Égypte, le Liban, la Jordanie ou encore la Turquie, des pays auxquels elle fournit une assistance en matière de sécurité, de prévention du radicalisme et du recrutement de combattants étrangers et pour le retour et la réinsertion d’anciens combattants étrangers.  L’Union européenne a également augmenté son aide financière, soit plus de 150 millions d’euros, visant à aider ses partenaires qui travaillent à l’élaboration de nouvelles stratégies pour prévenir l’extrémisme violent, comme en Tunisie ou en Somalie.

Les États membres de l’Union européenne sont, en outre, engagés dans les enceintes internationales comme les Nations Unies, a fait observer Mme Cujo.  Ils appuient à ce titre l’approche stratégique du Secrétaire général, qui met l’accent sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, car ils estiment que sur toutes ces questions, les Nations Unies peuvent jouer un rôle.  Cela dit, l’Union européenne est d’avis que les travaux et initiatives du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, dont l’Union européenne est membre et finance les activités, devraient être mieux intégrés dans l’agenda des Nations Unies. Le forum a ainsi récemment lancé une initiative nommée « boîte à outils », sur le processus de radicalisation et disponible en ligne.  L’Union européenne soutient en outre l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI), a conclu la représentante. 

Mme CATHERINE BOUCHER (Canada), au nom du groupe CANZ -Canada, Australie et Nouvelle-Zélande- a estimé que la Communauté internationale devrait fournir plus d’efforts pour lutter contre le terrorisme international et a souligné notamment le rôle du Secrétaire général dans la lutte contre le terrorisme.  La représentante a en outre déclaré qu’il fallait prendre des mesures pour lutter contre l’extrémisme violent et souligné que celui-ci n’était pas spécifique à une nationalité, une culture ou une religion spécifique ni à une ethnie en particulier.

Les pays du groupe CANZ exhortent tous les États qui ne le sont pas encore à devenir partie à tous les instruments des Nations unies permettant de lutter contre le terrorisme.  La représentante a regretté qu’une convention globale sur la question du terrorisme reste insaisissable.  Cela doit passer par un leadership fort, a-t-elle déclaré, ajoutant: « Il nous tarde que le nouveau Secrétaire général puisse prendre des mesures fortes cette question ».

Il est important de coordonner nos efforts au sein des Nations Unies et au-delà, a poursuivi la représentante, qui a dit apprécier la résolution 2309 (2016) adoptée le 22 septembre dernier par le Conseil de sécurité et relative aux menaces sur l’aviation civile.  « C’est un signe très fort, cette résolution montre qu’il faut une collaboration renforcée pour faire face au terrorisme », a estimé Mme Boucher.  Les pays du groupe CANZ continueront à jouer un rôle important pour lutter contre le terrorisme, a-t-elle souligné, ajoutant que de telles mesures devaient être prises collectivement.  La représentante a estimé, en outre, que la résolution 1373 des Nations Unies pour supprimer le financement du terrorisme a fourni un cadre idoine à la communauté internationale. « Nous sommes déterminés à collaborer avec les autres États Membres pour lutter contre le terrorisme international », a-t-elle encore déclaré.

M. TIGRAN SAMVELIAN (Arménie), au nom de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a dit condamner également le terrorisme et le radicalisme, ajoutant que rien ne peut justifier le recours au terrorisme.  Compte tenu du caractère transfrontalier que représente ce phénomène, les pays membres de l’OTSC plaident en faveur d’une coalition antiterroriste vaste, sous l’égide des Nations Unies, a poursuivi le représentant, qui a appelé à la mise sur pied, sans conditions préalables, de cette coalition.  À côté de cet effort, il faudra également adopter une convention générale sur le terrorisme, a-t-il ajouté.

Du point de vue des pays de l’OTSC, l’objectif premier de la communauté internationale devrait être d’éradiquer le terrorisme et les groupes qui le véhiculent, notamment Daech, Al-Qaeda et le Front el-Nosra, entre autres. Tous les États ont l’obligation de lutter contre ce fléau, a dit le représentant, ajoutant que le premier combat devait consister à lutter contre la propagande terroriste.  Mais le combat ne pourra être totalement gagné si l’on ne parvient pas à endiguer les sources de financement du terrorisme, a-t-il poursuivi, affirmant que les résolutions de l’Assemblée générale, de même que les normes du Groupe d’action financière (GAFI) offraient un cadre pertinent dans ce domaine.

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a jugé qu’en tant que phénomène croissant, le terrorisme menaçait non seulement, et de plus en plus, la paix et la sécurité internationales, mais aussi la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la recherche d’une paix globale.  C’est pour cette raison que l’ASEAN soutient la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies contre le terrorisme et souligne qu’elle doit être mise en œuvre dans ses quatre piliers.

Compte tenu du fait que personne ne peut seul lutter contre le phénomène, l’ASEAN plaide pour une coopération internationale dans ce domaine.  Elle salue à cet égard le plan d’action du Secrétaire général sur la prévention de l’extrémisme violent, qui fournit une bonne base de travail.  En tant que membres d’une région très engagée dans la lutte contre le terrorisme, les pays de l’ASEAN se sont dotés de la Convention de l’ASEAN sur la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui ratifiée par les dix États membres, a indiqué le représentant, ajoutant que sa sous-région est disposée à travailler avec les autres partenaires sur cette question. 

Mme TANIERIS DIEGUEZ LA O (Cuba) a souligné la « volonté inébranlable » de son pays de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, quelles que soient les revendications exprimées par les auteurs de tels actes.  La représentante a salué l’adoption cette année, dans le cadre du processus de révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, d’une résolution reconnaissant les efforts de coopération réalisés par les États et les organisations internationales, compte tenu de leurs différentes situations nationales et régionales.  « Cependant, il manque une condamnation claire des actes de terrorisme commis unilatéralement par certains États qui s’octroient le droit d’approuver certains comportements et de dresser des listes avec des motifs politiques, contrairement au droit international », a déploré Mme La O. 

La représentante a ajouté que la pratique nocive adoptée par certains États consistant à financer, appuyer et promouvoir des « actions subversives de changement de régime », ainsi que des messages de haine contre d’autres peuples, cultures et systèmes politiques, était également contraire au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Elle a, par ailleurs, dénoncé le fait que certains États, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, se livraient à des actes d’agression directs ou indirects contre des peuples souverains.  « Nous rejetons l’instrumentalisation d’un sujet aussi sensible que le terrorisme international à des fins politiques contre d’autre pays », a-t-elle insisté.

Mme La O a, par ailleurs, rappelé que Cuba était partie aux 18 conventions et protocoles de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  Elle a renouvelé le soutien de son pays en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international, « afin de combler les lacunes des textes existants ».  Elle a en outre appelé à l’organisation d’une conférence internationale, sous l’égide de l’ONU, pour élaborer une réponse collective face au terrorisme « sous toutes ses formes et manifestations ».

« Cuba est un de ces pays qui, pour défendre son indépendance et sa dignité, a été victime pendant des décennies d’actes de terrorisme, qui ont coûté la vie à plus de 3478 personnes », a également affirmé Mme La O, tout en précisant que, à l’inverse, Cuba n’avait jamais participé à l’organisation ou au financement d’actes de terrorisme dans quelque pays que ce fût.

Mme DAMARIS CARNAL (Suisse) a condamné fermement toute attaque délibérée contre les civils, ainsi que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Elle a regretté qu’à ce jour la Commission ne soit pas parvenue à répondre à l’appel lancé dans le Document final du Sommet mondial de 2005, visant à conclure une convention générale sur le terrorisme international. Elle s’est déclarée pleinement déterminée à mettre en œuvre les conventions et protocoles de l’ONU ainsi que la Stratégie antiterroriste mondiale, « qui demeure le cadre de référence ».

La représentante a salué le Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent, estimant qu’il contribue grandement à donner un nouvel élan aux activités de prévention des Nations Unies et aux piliers I et IV de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Elle a, à cet égard, réitéré la préoccupation de la Suisse concernant l’impact des mesures adoptées dans la lutte contre le terrorisme sur l’assistance humanitaire et médicale.  Elle a encouragé à préserver l’action humanitaire des impacts négatifs des mesures législatives et autres mesures adoptées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

La représentante a noté qu’une des tendances récentes du terrorisme était le nombre élevé d’enfants impliqués dans des activités liées au terrorisme.  « Nous soutenons un projet de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui vise à élaborer des stratégies et mesures pour prévenir l’implication des enfants dans des groupes terroristes et renforcer les capacités des acteurs de la justice pénale et de la protection des enfants », a expliqué Mme.Carnal, qui s’est par ailleurs dit satisfaiet de l’adoption, le 21 septembre dernier, du « Mémorandum de Neuchâtel » sur les bonnes pratiques de la justice pour mineurs dans le contexte de la lutte contre le terrorisme.

Enfin, la Suisse estime qu’il ne devrait pas y avoir de résolution dans le contexte de la Sixième Commission suite à l’examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale par l’Assemblée générale.  La résolution de la Sixième Commission sur ce point devrait être présentée en alternance tous les deux ans.  Si cette année une résolution devrait être présentée, cette dernière ne devrait faire l’objet que d’une actualisation technique, a estimé la représentante.

M. SAOUD AL QAHTANI (Qatar) a condamné le terrorisme et a estimé que les actes terroristes constituent une violation du droit positif.  Il a noté que les terroristes  sont souvent actifs dans des États faibles.  Le représentant a souligné qu’établir un lien entre terrorisme et religion ou race donnait une occasion aux thèses terroristes de se propager.  L’islamophobie nie les efforts pour lutter contre le terrorisme, a-t-il ajouté.  C’est pour cela que le monde a cruellement besoin d’une Convention globale sur le terrorisme, a poursuivi le représentant, pour qui il faut d’abord trouver une définition au terrorisme, celle-ci ne devant pas faire référence à la religion, ni au droit légitime des peuples à lutter pour l’autodétermination.

Conformément aux politiques mises en place par  mon pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, il est nécessaire de poursuivre la coopération avec les Nations Unies, a encore affirmé le représentant du Qatar.  Au Qatar, cela se fait avec  l’institution, qui permet  de  mettre en place des formations pour les jeunes afin de leur éviter  de sombrer dans le terrorisme, a précisé M. Qahtani.

À travers la lutte contre le blanchiment d’argent, le Qatar lutte contre le terrorisme, a encore déclaré le représentant, qui s’est dit prêt à travailler avec toutes les institutions internationales pour parvenir à l’adoption d’une convention générale permettant de lutter contre le terrorisme.

M.PATRICK LUNA (Brésil), a déclaré que son pays, État partie à la Convention interaméricaine contre le terrorisme et dont la Constitution condamne le terrorisme, est d’avis qu’une réforme du Conseil de sécurité permettrait de mieux lutter contre ce phénomène.  Le Brésil est en effet préoccupé par l’augmentation du nombre de lettres soumises au Conseil de sécurité au titre de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, cherchant à justifier le recours à la force militaire pour lutter contre le terrorisme, dans la plupart des cas après les faits.  Au cours du dernier débat sur la réforme des méthodes de travail du Conseil de sécurité, le Brésil a plaidé pour le suivi de ces lettres et pour examiner leur bien fondé au titre de la Charte des Nations Unies.  Peu importe la difficulté du sujet, il faut avancer sur la question de la base légale du recours à la force, a déclaré le représentant.

M.Luna a également observé que si tous les objectifs de la lutte antiterroristes sont partagés, les divergences juridiques qui persistent laissent une marge de manœuvre aux groupes terroristes.  Il a déploré que certains tombent dans ce piège.  L’absence actuelle de définition du terrorisme devrait pousser la communauté internationale à s’entendre au plus vite sur une convention générale sur le terrorisme, a-t-il estimé, ajoutant que, dans la tendance actuelle du terrorisme, il est important de bien comprendre les liens entre terrorisme, radicalisme et extrémisme violent.

Mme IPEK ZEYTINOĞLU ÖZKAN (Turquie) a fait observer que son pays poursuivait sa campagne antiterroriste contre diverses organisations comme Fetullah Gullen (FETO), Daech, ou encore le PKK/PYD (Parti des travailleurs du Kurdistan).  Elle a remercié les États qui ont soutenu la Turquie, notamment lors du coup d’État avorté du 15 juillet.  En tant que membre de la coalition contre Daech, la Turquie contribue activement à la mise en œuvre de résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a souligné que ce qu’elle a décrit comme des actes révoltants du PKK avaient causé de nombreux morts lors d’attentats.  Ce groupe essaie d’exploiter la situation en Syrie et Iraq pour se dépeindre comme un groupe légitime ; nous espérons que nos alliés ne se feront pas abuser, a-t-elle souligné.

La lutte contre le terrorisme ne peut se passer de la coopération internationale, a poursuivi la représentante.  Tous les États doivent prendre les mesures nécessaires et un message clair doit être donné aux terroristes, à savoir qu’aucun acte terroriste ne sera toléré.  La représentante a souligné que toutes les organisations terroristes devaient être combattues de la même façon, une approche sélective étant impossible. En outre, le  terrorisme ne peut être assimilé à une religion, a-t-elle averti.

La Turquie considère que les Nations Unies constituent la plateforme idoine pour une discussion concertée sur le sujet du terrorisme international et qu’elles aident les États Membres dans leurs efforts nationaux.  Nous sommes partie à la plupart des instruments des Nations Unies de lutte contre le terrorisme, a-t-elle noté.

La représentante a salué la résolution de l’Assemblée générale sur la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée le 1er juillet 2016 , estimant qu’elle avait lancé un message fort à la communauté internationale pour lutter contre les combattants terroristes étrangers.  Des conflits prolongés offrent aux terroristes des opportunités de recrutement, a-t-elle rappelé.  Ces faits nous appellent à renforcer la cohérence et la complémentarité dans les mesures anti terroristes existantes en développant de nouvelles approches et de nouveaux instruments.  La représentante a conclu en réaffirmant l’engagement de la Turquie à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.

M. NAGIB I S KAFOU (Libye) a condamné le terrorisme et refusé qu’on l’associe à une culture, une religion ou à groupe donnés.  La Libye estime en outre  qu’il est nécessaire de faire une distinction entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à lutter pour leur autodétermination.  Pour la Libye, la lutte contre le terrorisme passe par la prise en compte de ses causes profondes et par des mesures pour stabiliser les pays en conflit. Cela est primordial, car les groupes terroristes profitent des situations de conflit pour recruter des jeunes, a expliqué le représentant, ajoutant que l’option militaire, à elle seule, ne pouvait venir à bout de ce phénomène.

Dans ce contexte, le représentant a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle appuie son pays, pour l’aider à lutter contre ces groupes et contre le recrutement de combattants étrangers.  La Libye demande également une aide en termes d’échanges d’informations et de formation des forces de sécurité.  Mais elle demande par-dessus tout que la communauté internationale coopère pour traduire en justice tous les auteurs d’actes de terrorisme et tarisse les sources de financement du terrorisme en mettant en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

M. HECTOR ENRIQUE CELARIE LANDAVERDE (El Salvador) a noté que son pays était prêt à mettre en œuvre les mesures qui s’imposent pour lutter contre le terrorisme.  « Nous avons ratifié la plupart des instruments de lutte contre le terrorisme », a-t-il fait observer.  Dans le domaine judiciaire interne, la Cour suprême de justice d’El Salvador a adopté une résolution qui reflète notre engagement dans la lutte antiterroriste, a-t-il noté.  Mais la lutte contre le terrorisme ne peut être menée à bien qu’avec des mesures contrôlables, a poursuivi le représentant, qui a rappelé que le terrorisme nuit aussi au développement socioéconomique des États.  Il s’est déclaré en faveur de la rédaction d’une convention générale sur le terrorisme international, estimant qu’il fallait adopter une définition universelle du terrorisme.

M. ANGEL V. HORNA (Pérou) a condamné les actes terroristes sous toutes leurs formes et dans toutes leurs manifestations.  Les États doivent adopter une stratégie commune de collaboration sur cette question, a-t-il ajouté. Le Pérou pense qu’il est important de travailler sur le plan conceptuel.  À cet égard, il existe un premier élément à considérer: la prévention du terrorisme, pour éviter sa propagation.  Le représentant a souligné que cette nécessité est bien présentée dans le rapport du Secrétaire général sur la prévention de l’extrémisme violent.

Selon le représentant, il faut harmoniser les politiques de mise en œuvre de la lutte contre le terrorisme, notamment du fait que la montée en puissance des groupes terroristes dépend de leurs financements. « Nous devons améliorer le travail de renseignement financier pour lutter contre le blanchiment d’argent », a-t-il souligné.  Il a en outre constaté que les groupes terroristes tentaient de recruter des adeptes dans l’espace public et a estimé qu’il fallait lutter contre la propagande qui fait l’apologie des actes criminels odieux.

Le représentant a également souscrit à la nécessité d’une convention générale sur le terrorisme international.  Il a noté qu’en application de la résolution 70/120 de l’Assemblée générale,  sa délégation avait tenté de collaborer aux efforts pour rédiger une telle convention.  Il faudrait régler cette question avant la fin de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a-t-il conclu.

M. ELSADIG ALI (Soudan) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, y compris le terrorisme d’État.  Il a insisté sur l’importance d’un renforcement de la coopération internationale sur la base d’une collaboration inclusive et intégrée.  Par ailleurs, le Soudan est actif au sein de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) dans la lutte contre le terrorisme, a déclaré le représentant, qui a estimé que les mécanismes internationaux devaient compléter les stratégies nationales.  Outres les commissions nationales techniques chargées d’appliquer les résolutions des Nations Unies, le Soudan mis en place des mesures politiques internes pour lutter contre la criminalité organisée et transfrontière, a poursuivi M. Ali.  Afin de lutter contre l’extrémisme, nous nous efforçons de modérer les milieux religieux et nous efforçons de donner les moyens aux autorités compétentes, ainsi de renforcer les contrôles à la frontière, a-t-il expliqué.  En outre, le Soudan organise des ateliers, comme celui, qui s’est tenu en août en 2016 à Khartoum, dont le but était de débattre du rôle des médias.  Le représentant a également souligné que la lutte contre le terrorisme  nécessitait la levée des sanctions unilatérales, lesquelles ne font qu’aggraver la pauvreté, ce qui est un facteur de développement du terrorisme.

M. ISAIAS ARTURO MEDINA MEJIAS (Venezuela) a déclaré que l’occupation et les interventions militaires nourrissaient le terrorisme et l’extrémisme violent.  Pour le représentant, on ne peut parler du terrorisme sans parler des interventions militaires qui ont frappé l’Iraq et la Libye, renversé des gouvernements et divers régimes.  Les situations de chaos nées de ces interventions, avec l’affaiblissement de l’État qu’elles ont provoqué, ont fait le creuset des groupes tels que Al-Qaida et Daech, favorisé le commerce illégal et la circulation d’armes légères et de petit calibre et le recrutement de combattants.  Il faut le dire: le groupe « État islamique » n’est que la conséquence de l’intervention militaire en Iraq, a ajouté M. Mejias.

Au Venezuela, pays partie à la Convention interaméricaine sur le terrorisme, toutes les mesures de contrôle nécessaire ont été prises pour lutter contre le terrorisme et en particulier son financement.  Il faut que la communauté internationale coopère dans le cadre de cette lutte, notamment en facilitant la traduction en justice des auteurs d’actes terroristes, a encore déclaré le représentant, appelant à ce que Luis Posada Carriles, responsable de l’attaque terroriste qui a détruit il y a 40 ans un avion cubain, faisant 74 morts, soit remis aux mains de la justice vénézuélienne, qui l’a condamné.  Par ailleurs, le Venezuela est d’avis que les Nations Unies sont le cadre le plus pertinent pour évoquer les questions de terrorisme et se félicite des mesures préconisées par le comité ad hoc sur les mesures visant à lutter contre le terrorisme.  Le Venezuela est en faveur d’une convention générale sur le terrorisme, a-t-il conclu.  

Mme CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande) a souligné l’engagement de son pays en faveur de la prévention et de la répression du terrorisme international.  Au titre de cet engagement, la représentante a rappelé que la Thaïlande avait inscrit, en 2003, le terrorisme au nombre des infractions pénales du pays.  Elle a également indiqué qu’en 2013, la Thaïlande avait adopté une loi nationale visant à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.  Une autre loi est aussi en cours d’élaboration pour mettre en œuvre l’ensemble des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU relatives à la prolifération des armes de destruction massive, a-t-elle précisé.

Au niveau régional, Mme Chartsuwan a réaffirmé la détermination de son pays à mettre en œuvre la Convention de l'Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) sur la lutte contre le terrorisme, qui constitue le principal cadre juridique dont dispose l’ASEAN pour lutter contre ce phénomène.

Sur le plan international, la représentante a rappelé l’importance que revêtait pour la Thaïlande la coopération entre États pour mettre fin à la menace terroriste.  À ce titre, elle a souligné que son pays était partie à neuf des 18 conventions et protocoles des Nations Unies de lutte contre le terrorisme.  Elle a ajouté que, s’agissant des neuf instruments juridiques restants, la Thaïlande procédait actuellement à leur ratification, voire, dans les cas précis de la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, aux modifications de la loi nationale nécessaires pour permettre leur adoption.  Mme Chartsuwan a également mentionné le rôle actif joué par la Thaïlande dans le cadre de l’Initiative de sécurité contre la prolifération et de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire.

Par ailleurs, la représentante a exprimé sa volonté de coopérer avec l’ONU et les États Membres pour traduire en termes pratiques la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Elle a également appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Ce projet, a-t-elle estimé, devrait comporter une définition « claire et précise » du terrorisme, sans faire référence au « terrorisme d’État ».  Mme Chartsuwan a enfin appelé à s’attaquer aux causes profondes du terrorisme, y compris la pauvreté, la marginalisation sociale et le manque d’accès à la justice.

Mme INA H. KHRISNAMURTI (Indonésie) a souligné combien il était important que le Conseil de sécurité et tous les organes des Nations Unies concentrent leurs efforts pour éliminer les causes du terrorisme.  Le Conseil de sécurité doit être uni et doit travailler plus dur pour trouver des solutions, a-t-elle noté.  La représentante a souligné l’importance de l’examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. C’est toujours l’occasion de faire le bilan de notre action, a-t-elle déclaré.

L’Indonésie estime que de plus amples efforts doivent être consentis pour renforcer les synergies sur tous les aspects de la coopération anti terroriste et ce, à tous les niveaux, régional et international, avec la prévention comme objectif prioritaire. Sans aucun doute, il y a parfois des motivations personnelles qui font que l’on embrasse le terrorisme, et elles sont parfois extrêmement complexes, a souligné la représentante.  Pour elle, il faut faire le choix du dialogue et de la déradicalisation afin de lutter contre l’idéologie du terrorisme.  Mme Khrisnamurti  a en outre expliqué qu’en ce qui concerne la lutte contre la radicalisation, l’Indonésie utilisait l’Internet pour détecter les actes de terrorisme.

L’Indonésie a aussi encouragé la participation des partis islamiques au gouvernement, a expliqué Mme Khrisnamurti, qui a ajouté que le respect de l’état de droit et le respect des droits de l’homme étaient essentiels pour lutter contre le terrorisme.  Enfin, elle a jugé dangereux d’associer le terrorisme a certaines religions, nationalités, civilisations et ou groupes ethniques.

M. ERIC Y.TIARE (Burkina Faso) a rappelé que son pays avait subi depuis 2004 plusieurs attentats terroristes, le dernier ayant fait une trentaine de morts en janvier 2015.  Il a déclaré que la coopération transfrontalière, aussi bien que judiciaire, restait un des moyens les plus efficaces pour faire face à la menace terroriste.  Au regard des liens que le terrorisme entretient avec la criminalité transfrontalière, il est plus qu’impératif de renforcer la coopération et de mettre au point des mesures pour prévenir l’expansion du phénomène, a poursuivi M.Tiare.  C’est pourquoi le Burkina Faso se félicite des mesures prises par le G5 Sahel, un groupe de pays dont il est par ailleurs membre.

Le Burkina Faso estime également qu’il est important d’avoir une approche équilibrée dans la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale, en accordant une attention accrue à la prévention et en particulier la lutte contre l’extrémisme violent.  À cet égard, le représentant a pris bonne note du plan d’action du Secrétaire général et des recommandations qu’il contient.  Le Burkina attend maintenant des progrès sur le projet de convention générale sur le terrorisme, en dépit des divergences de vues.  Un tel document prendrait en compte tous les aspects du terrorisme, notamment sa prévention, ses sources de financement, sa répression. Le Burkina Faso est enfin d’avis que la lutte contre le terrorisme doit également tenir compte des causes profondes qui l’engendre, à savoir la paupérisation des populations, les discriminations diverses et les déplacements de population, soit des phénomènes qui favorisent le recrutement de combattants par les groupes terroristes.

Mme ALINA ARGUELLO (Nicaragua) a déclaré être concerné par le concept de guerre contre le terrorisme, qui engendre le déplacement des populations.  Au cours de l’année, nous avons vu des centaines d’actes de terrorisme à travers le monde et nous adressons nos condoléances aux victimes de ces actes, a ajouté la représentante.  Il est du devoir de chaque pays de condamner le terrorisme, mais pas seulement en parole, a poursuivi Mme Arguello.  Il faut poursuivre ceux qui commettent ces actes. Il ne faut pas pratiquer le « deux poids deux mesures » dans cette situation.  En outre, la représentante a souhaité que tout soit mis en œuvre pour arriver à l’adoption d’une convention sur le terrorisme.  À chaque instant, notre pays a eu la sagesse de préserver l’unité pour le bien de tous, a-t-elle conclu.

M. MOHAMED SALEH ALSHAMSI (Émirats arabes unis) a souligné qu’il existait un consensus international sur la nécessité de lutter contre le terrorisme, comme le montre l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  La région du Moyen-Orient est devenue, avec l’intervention de certains pays, un terreau fertile du terrorisme, a déploré le représentant.  Pour combattre ce fléau, la priorité est de lutter contre les discours de haine que véhiculent les groupes terroristes, a affirmé le représentant.  Il faut montrer le vrai visage de ces groupes, a-t-il dit, indiquant que son pays travaille avec les États-Unis à lutter contre la propagande de Daech en ligne tout en expliquant ce qu’est vraiment l’islam.  Alors que les Émirats arabes unis sont parties à plus de quinze conventions régionales et internationales sur les questions ayant trait au terrorisme, ils restent d’avis qu’une convention générale serait un acquis, si elle permet de définir ce qu’est le terrorisme tout en tenant compte des luttes légitimes des peuple pour l’autodétermination, a conclu le représentant. 

M. JOM OLIVER EIERMANN (Liechtenstein) a appelé le Conseil de sécurité à travailler à des procédures claires et justes dans l’application de régimes de sanctions contre les États accusés de soutenir ou de pratiquer le terrorisme.  Le représentant a notamment rappelé la nécessité de sauvegarder l’état de droit.  Il a en outre regretté que des opérations militaires ne fassent pas toujours la distinction entre les mesures qui ciblent les terroristes et celles qui ciblent les civils.

M. Eiermann a noté que la Sixième Commission avait rédigé par le passé de nombreuses conventions utiles pour lutter contre le terrorisme.  Cependant, a-t-il déploré, la Commission est surtout connue pour n’avoir pas réussi à rédiger une convention antiterroriste mondiale. Nous avons échoué onze fois à remplir ce mandat, a-t-il souligné.  La crédibilité de la Sixième Commission est en jeu. Si nous ne parvenons pas à achever notre mandat, il faudrait acter que nous sommes incapables de remplir cette tâche, a poursuivi le représentant pour qui il faudrait à tout le moins éviter les doublons dans différentes enceintes de débats. En conséquence, le Liechtenstein suggère, si les membres de la Sixième Commission ne parviennent pas à se mettre d’accord, de retirer cette question de son ordre du jour.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a constaté qu’en dépit des efforts de la communauté internationale, le terrorisme et l’extrémisme violent persistent.  Pour la représentante, ceci devrait pousser la communauté internationale à dresser son bilan et faire son autocritique.  Du point de vue du Pakistan, cette situation tient en premier lieu au fait que la communauté internationale n’a pas su aborder les causes profondes de ces phénomènes, à savoir les injustices qui perdurent, la marginalisation de groupes sociaux, les confits prolongés, les interventions militaires injustes ou encore la violation du droit international et le refus de respecter le droit à l’autodétermination.  Sur tous ces points la communauté internationale n’a pas su faire la différence, en dépit du consensus sur la nécessité de lutter contre le terrorisme, a encore déclaré la représentante.  Dans ce contexte, le Pakistan redit la nécessité de progresser vers une convention générale sur le terrorisme, qui non seulement contiendrait une définition, mais tiendrait également compte du droit légitime des peuples à lutter contre l’occupation et le droit à l’autodétermination. 

M. ANDRIY TSYMBALIUK (Ukraine) a condamné sans réserve le phénomène du terrorisme international sous toutes ses formes, jugeant que les Nations Unies et le Conseil de sécurité devaient jouer un rôle central pour promouvoir la coopération dans ce domaine.  Selon lui, il est évident que la menace à grande échelle que représentent Daech, Al-Qaida, Boko Haram, Harakat el-Chabab el-Moujahidin et leurs affiliés ne peut être traitée efficacement que par le biais d’actions conjointes, aux niveaux national et international.  Toutefois, a-t-il relevé, la composante terroriste réside également dans des guerres hybrides et non déclarées telles que celle que mène la Russie en Ukraine.  Des organisations terroristes liées aux « républiques populaires de Donetsk et Louhansk » y ont été créées par des « marionnettes » du Kremlin, a dénoncé M. Tsymbaliuk, accusant la Russie de détourner l’attention de la communauté internationale au travers de conflits comme celui qui fait rage en Syrie.

Pour le représentant, la Russie viole les engagements qui la lient à des textes internationaux juridiquement contraignants comme la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans ce contexte, a-t-il dit, l’Ukraine soutient l’appel de l’Union européenne en faveur d’une rationalisation des travaux de la Sixième Commission, à condition qu’aucune décision ne vienne entraver la mise au point du projet de convention générale sur le terrorisme international, qui constitue à ses yeux l’une des priorités de cette session de l’Assemblée générale. 

Mme.LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRE (Philippines) a indiqué que son pays avait approfondi ses relations avec l’ONU en matière de lutte contre le terrorisme.  Elle a notamment cité la collaboration des Philippines avec le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme sur la question des renseignements préalables concernant les voyageurs (RPCV).  Elle a indiqué que les Philippines travaillaient aussi avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour développer son cadre national de protection des victimes du terrorisme. 

En outre, les Philippines ont mis en place un cadre de lutte contre l’extrémisme violent par le biais d’une approche intitulée Whole of Nation, qui implique les agences gouvernementales, l’Université, le secteur privé ainsi que tous les acteurs de la lutte contre la radicalisation.  « Par le biais du Centre philippin pour l’islam et la démocratie nous avons réuni les dirigeants et enseignants musulmans -particulièrement les femmes– autour d’un réseau national prônant la modération, la paix, la démocratie et le développement » s’est félicité la représentante.  Elle a aussi cité l’adoption d’une loi sans précédent en novembre 2015- le Republic Act 10697 – visant à sécuriser le commerce pour éviter la prolifération de armes de destruction massive dans le pays.  

M. YOUSSEF HITTI (Liban) a rappelé qu’année après année, dans cette Commission, sa délégation a condamné de façon catégorique le terrorisme dans toutes ses formes et manifestations, ajoutant que le terrorisme n’a pas d’identité religieuse.  En tant que pays qui a été la cible constante du terrorisme, le Liban continue à travailler pour le contrer, a expliqué le représentant.  Le mois dernier, le Liban a lancé des consultations avec des acteurs clefs pour élaborer un plan national pour éradiquer le terrorisme.  Un tel plan sera élaboré en accord avec les standards légaux internationaux en particulier avec la Stratégie antiterroriste mondiale, ainsi qu’avec les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

Nous ne pouvons plus laisser les terroristes exploiter les faiblesses de nos sociétés, a rappelé M. Hitti.  Nos efforts de prévention doivent être redoublés, notamment par la promotion de la jeunesse et des femmes. L’éducation est aussi centrale pour endiguer la violence et faire naître la tolérance en s’appuyant sur une culture du dialogue.  Le représentant a rappelé l’engagement du Liban en faveur de la mise en œuvre des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, notamment en ce qui concerne les piliers I et IV, qui traitent respectivement des conditions propices au développement du terrorisme et du respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a mis en garde contre la confusion consistant à lier le terrorisme à une religion ou au droit légitime de lutter contre l’occupation.  Il a souligné la nécessité de parvenir à une définition explicite du terrorisme, qui doit être élaborée dans le cadre d’une convention antiterroriste mondiale.

M. VASSANA MOUNSAVENG (République démocratique populaire Lao) s’exprimant à titre national, a précisé que le terrorisme mine également les efforts de développement des États. Il a indiqué que son pays est partie à treize conventions internationales relatives à la lutte contre le terrorisme, dont la Convention de l’ANASE sur le terrorisme. 

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a condamné le terrorisme sur toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  En tant qu’État, nous avons été témoin de l’apparition de l’extrémisme violent qui a été diffusé par ces groupes terroristes, tels que « l’État isIamique » ou Boko Haram, a souligné le représentant.  Toutes les mesures de lutte doivent être mises en œuvre en respectant les droits de l’homme, a toutefois ajouté le représentant, pour qui les victimes du terrorisme doivent être entendues et protégées.

Après des décennies de conflit interne en Colombie, lors desquelles une forme de terrorisme a été utilisée comme technique de combat, un processus de négociation a été engagé pendant quatre années en répondant aux caractéristiques uniques du pays, a poursuivi M. Blanco.  En dépit du résultat du référendum d’hier, nous avons réussi à atteindre un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a-t-il conclu.

M.  AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que le terrorisme était, par nature, anti-islamique.  En tant que pays islamique, les Maldives refusent que les terroristes utilisent l’islam pour justifier leurs actions.  Pour le représentant, le terrorisme trouve ses origines dans le lien qu’il entretint avec l’extrémisme violent et le crime organisé.  La lutte contre le phénomène suppose donc la lutte contre l’extrémisme violent et le crime organisé.  Elle ne doit pas cibler des personnes en raison de leur religion, au risque de créer un cercle vicieux, a poursuivi le représentant, pour qui le combat contre le terrorisme doit au contraire se faire dans le cadre de la coopération internationale et dans le respect du droit international. 

M. JONATHAN DOWDALL (Royaume-Uni) a souligné que l’enjeu mondial du terrorisme nécessitait un nouveau type de réponse.  Cela signifie que nous devons redoubler d’efforts dans sa lutte et il faut que l’ONU joue un rôle de figure de proue dans ce combat.  C’est pourquoi le Royaume-Uni a présenté un projet de déclaration qui souligne un certain nombre de principes pour un leadership mondial des Nations Unies sur la prévention de l’extrémisme violent.  « Nous vous invitons à souscrire à cette déclaration d’ici le 7 octobre », a déclaré le représentant.

Le représentant a en outre salué l’attention internationale qui a été donnée pour contrer les menaces terroristes qui pèsent sur l’aviation civile à l’occasion de la réunion du Conseil de sécurité tenue le 22 septembre.  C’est pourquoi le Royaume-Uni a proposé au Conseil de sécurité le projet de résolution sur l’aviation civile, qui a été adopté à l’unanimité le 22 septembre 2016 sous le nom de résolution 2309(2016), a rappelé M. Dowdall.

M. BASHAR ABDULAH E R S ALMOWAIZRI (Koweït) a déclaré que le terrorisme était un « crime injustifiable » qui ne saurait être associé à une culture, une nationalité ou une religion.  Il doit se combattre par la coopération internationale, la lutte contre son idéologie, mais aussi par l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme, laquelle devra toutefois tenir compte de la résistance légitime des peuples sous occupation étrangère pour l’autodétermination.  Dans le cadre de sa contribution aux efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme, le Koweït, qui est partie à de nombreuses conventions de lutte contre le terrorisme, accueillera le 24 octobre prochain une réunion du groupe chargé de lutter contre le financement du groupe « État islamique », a en outre indiqué le représentant.

M. KASWAMU KATOTA (Zambie) a indiqué que l’intérêt commun des pays dans la lutte contre le terrorisme l’emportait de beaucoup sur les divergences qu’ils pourraient avoir. Les Nations Unies sont l’enceinte appropriée pour une campagne durable contre le terrorisme, respectueuse des principes de liberté, de justice et de dignité, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite passé en revue les efforts de son pays dans la lutte antiterroriste, mentionnant notamment la création d’un centre chargé d’appliquer les résolutions 1267 (1999) et 1373 (2001) du Conseil de sécurité.  La Zambie a également mis en place une structure robuste contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a affirmé M Katota.  

Le représentant a toutefois indiqué que beaucoup restait à faire dans la mise en œuvre des instruments forgés par la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme.  Il a, en particulier, regretté que les négociations pour l’élaboration d’une convention générale pour combattre le terrorisme international soient actuellement au point mort.  Soulignant l’importance d’une telle Convention, M. Katota a encouragé les États Membres à faire preuve de flexibilité afin de se rapprocher de cet objectif.  En conclusion, le représentant a exhorté la communauté internationale à fournir une assistance technique aux pays en développement afin de renforcer leurs institutions engagées dans la lutte contre le terrorisme.

M. JUN HASABE (Japon), a déploré qu’en dépit des efforts consentis, la communauté internationale soit loin d’être venue à bout de la menace terroriste internationale, ajoutant que, face à ce phénomène étendu, la moindre carence nationale dans la lutte contre le terrorisme risquait désormais d’avoir des implications globales.  « Il est par conséquent vital pour la communauté internationale d’aider les pays à renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré.  À cette fin, le représentant a souligné que le Japon fournissait à d’autres États des équipements, tels que des lecteurs d’empreintes digitales et des caméras de surveillance, et leur dispensait des formations pour améliorer le contrôle de leurs frontières. 

Soucieux d’adopter une approche exhaustive, M. Hasabe a indiqué que son pays s’efforçait également de lutter contre l’extrémisme violent, notamment en appuyant la création d’économies plus robustes et de sociétés plus résilientes, en particulier en Asie.  Le Japon jouera un rôle plus important dans la stabilisation de la région et pour faire de l’Asie une terre de résistance au terrorisme, notamment en mobilisant tous les outils disponibles, y compris l’aide publique au développement, a affirmé le représentant.  Il a ainsi précisé que son pays fournirait environ 45 milliards de yens au cours des trois prochaines années pour lutter contre le terrorisme et fomenter la création de société modérées dans la région.

M. Hasabe a par ailleurs salué l’adoption, en juillet dernier, du cinquième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a plaidé en faveur d’une plus grande coopération entre les différentes instances onusiennes dédiées à la lutte contre le terrorisme, ainsi que d’une rationalisation de leur fonctionnement.  Il a également souligné l’attachement de son pays à l’établissement d’une convention générale sur le terrorisme international, afin de compléter les conventions existantes.

M. STEPHEN TOWNLEY (États-Unis) a réaffirmé sa condamnation du terrorisme, indépendamment de ses motivations.  Il a salué le rôle clef de l’ONU pour assurer l’application de la Stratégie antiterroriste mondiale et des résolutions pertinentes, notamment la résolution 2309(2016) sur l’aviation civile adoptée il y a deux semaines par le Conseil de sécurité.

Les efforts pour combattre le terrorisme commencent à porter leurs fruits, a estimé le représentant, qui a noté qu’au cours de l’année écoulée, les flux de combattants étrangers avaient commencé à être endigués et qu’au moins 31 pays utilisaient des mesures de contrôle des voyageurs.  Nous avons tous à apprendre des uns des autres dans ce domaine, a-t-il rappelé.  Que ce soit sur l’aviation civile, la lutte contre les combattants étrangers ou la lutte contre le financement, ces mesures montrent le rôle prépondérant de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme, a poursuivi M. Townley qui a ajouté qu’en dépit de difficultés, les États-Unis avaient apprécié de participer à la Stratégie antiterroriste mondiale. Les piliers de la Stratégie restent le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme, a estimé le représentant.

M. Townley s’est également félicité des efforts déployés par les Nations Unies pour faire respecter l’état de droit et a encouragé les États Membres à les soutenir.  Au plan interne, le gouvernement américain a pour sa part mis en place une équipe spéciale pour lutter contre l’extrémisme violent et étudie toutes les options possibles.  Alors que nous conjuguons nos efforts, l’objectif commun de lutte contre le terrorisme ne doit pas être utilisé pour faire taire l’opposition dans certains pays, a toutefois mis en garde le représentant.  Il a encouragé les États Membres à rejoindre son pays pour lutter contre l’extrémisme violent. « Nous pensons qu’en élargissant la base des donateurs, nous pourrons renforcer les instruments pertinents », a-t-il ajouté.  Cependant, il reste beaucoup à faire.  À cet égard, le représentant a exhorté les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier l’ensemble des 18 instruments de lutte contre le terrorisme.  En conclusion, Il a souligné qu’il était essentiel que les Nations Unies envoient un message clair et sans ambiguïté aux terroristes.

M. SONALI SAMARASINGHE (Sri Lanka) a déclaré que son pays condamnait dans les termes les plus forts toutes les formes de terrorisme, ajoutant qu’il en avait souffert pendant 30 ans.  Il s’est particulièrement inquiété de l’évolution du phénomène des combattants terroristes étrangers.  Il a indiqué que le Sri Lanka était partie à 13 conventions de lutte contre le terrorisme ainsi qu’à la convention de lutte contre le terrorisme de l’Association sud-asiatique de coopération régionale.  Il a aussi mis l’accent sur l’importance du Comité spécial de l’Assemblée générale sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international pour renforcer le cadre juridique international en matière de lutte contre le terrorisme.  Il a regretté l’incapacité de la communauté internationale depuis 2006 de conclure les négociations sur un projet de convention internationale sur la lutte contre le terrorisme.  À l’aune du défi que constitue aujourd’hui le terrorisme international, le représentant a jugé urgent pour les États membres de dépasser leurs divergences pour traduire en réalité ce projet de convention internationale sur le terrorisme.  

M. MAXIM V. MUSIKHIN (Fédération de Russie) a estimé que l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies avait permis de constater qu’elle était  la mieux à même de lutter contre le phénomène.  La bonne mise en œuvre de cette stratégie exige le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Mais il faut voir que l’on assiste en même temps à une tendance qui consiste à distinguer entre les extrémismes violents, certains étant considérés comme moins graves que d’autres.  Par ailleurs, on a recours à des groupes terroristes pour des visées politiques, a déploré le représentant, soulignant le caractère dangereux de cette tendance.

Le représentant a également déclaré que la coopération internationale était la base de la lutte mondiale contre le terrorisme.  En ce qui concerne les combattants terroristes étrangers, il faut lutter contre l’idéologie terroriste, accroître le contrôle aux frontières mais aussi élargir le partage d’informations.  La Fédération de Russie a préparé un projet de résolution au Conseil de sécurité sur la nécessité de lutter contre le discours extrémistes et espère un soutien des autres membres du Conseil sur le sujet.  S’agissant de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, le représentant a préconisé une approche prudente, estimant qu’il fallait veiller à maintenir un équilibre des forces entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  La Fédération de Russie s’est dite en outre disposée à aider à trouver un compromis sur le projet de convention générale des Nations Unies sur le terrorisme. 

M.  JAMES NDIRANGU WAWERU (Kenya) a déclaré que mettre fin aux conflits était incontournable pour lutter contre le terrorisme.  Il a dit la nécessité d’améliorer la coordination aux niveaux national, régional et international en matière de partage d’information et de meilleures pratiques.  Il a estimé que l’investissement dans la déradicalisation, la réhabilitation et la réintégration était une clef pour gagner la guerre des idées contre les groupes violents. 

Après avoir invité les gouvernements à formuler des politiques inclusives s’attaquant aux différents aspects économiques et sociaux qui peuvent favoriser les discours extrémistes, le représentant a jugé indispensable que les capacités de lutte contre le terrorisme soient suffisamment financées aux niveaux local, national, régional et international.  Il a conclu sur la nécessité de prévenir les conflits, de favoriser l’appropriation nationale et de séparer la religion de la politique avant de mettre l’accent sur l’importance du pardon dans les politiques de réhabilitation et de réintégration.

Mme SEMHAR PETROS (Érythrée) a déclaré que le terrorisme empêchait le développement socioéconomique des pays les moins développés.  En outre, elle a déploré que nous soyons témoins du recrutement par les terroristes de personnes de plus en plus jeunes alors que l’on pourrait leur offrir un avenir meilleur. Nous reconnaissons la nature transfrontière de ces crimes haineux, a poursuivi la représentante, pour qui les États devraient être appuyés dans leur lutte pour éradiquer ce fléau.

Il faut par ailleurs se pencher sur les causes du terrorisme, a poursuivi la représentante.  Au niveau national, l’Érythrée s’est dotée d’un nouveau code pénal et a adopté des mesures sur le blanchiment de l’argent.  Par ailleurs, elle est partie à de nombreuses conventions internationales et appuie sans réserve l’initiative de l’Arabie saoudite pour lutter contre le terrorisme.  En tant que membre des Nations Unies, l’Érythrée s’est engagée à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, a encore rappelé la représentante, qui a plaidé pour que les sanctions contre son pays soient levées.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a rappelé que, dans tous les forums régionaux et internationaux, le Panama a signalé sa ferme intention de combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations dans le strict respect des normes internationales, en particulier en ce qui concerne la protection des droits de l’homme, le droit international humanitaire, la Charte des Nations Unies, la Charte de l’Organisation des États américains et l’état de droit.  « En conséquence, nous avons ratifiés les 18 conventions internationales en matière de terrorisme, nous avons harmonisé nos normes juridiques et renforcé la coopération internationale afin de prévenir, réprimer, combattre et sanctionner les actes terroristes sous toutes leurs formes », a déclaré la représentante.  En 2001, le Panama a créé le Conseil de coordination de lutte contre le terrorisme international, avec l’objectif d’appliquer les Conventions internationales et leurs protocoles, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité.  Le Panama a soutenu les efforts internationaux pour lutter contre le financement du terrorisme, a notamment souligné la représentante.  Ainsi, en 2015, le Panama a inclus des moyens spécifiques dans son corpus répressif en matière de financement du terrorisme, prévoyant des peines de prison allant de 20 à 30 ans.  En outre, un ensemble de règles a entouré la supervision des banques, des institutions financières  et d’autres activités de blanchiment d’argent.

En 2017, le Panama présidera le Comité interaméricain contre le terrorisme (CICTE), ce qui montre qu’en tant que pays, « nous aspirons à continuer à fortifier un travail constructif et à coopérer pour relever cet important défi », a conclu la représentante.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ouverture des travaux de la Deuxième Commission est marquée par des appels en faveur de la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015

Soixante et onzième session
2e & 3e séances – matin et aprè-midi
AG/EF/3448

L’ouverture des travaux de la Deuxième Commission est marquée par des appels en faveur de la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat, et le Cadre  de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe sont des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015, ont souligné de nombreuses délégations, à l’occasion du premier jour de débat général de la Deuxième Commission (Commission économique et financière).  La mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de ces documents doit être au centre des travaux de la présente session, ont-elles insisté.

Outre cette tâche fondamentale, les délégations ont rappelé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies  est le texte le plus important de la session car, ont-elles rappelé, il conditionne le succès des activités de développement et, partant, la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Rappelant l’importance des tâches qui incombent à la Commission, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a fait observer que même si le niveau de pauvreté extrême a baissé dans toutes les régions, une personne sur 8 vit encore avec moins de 1,90 dollar par jour et 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide.  « Notre réussite sera mesurée à l’aune des réalisations au niveau national », a-t-il expliqué en soulignant que des mesures étaient nécessaires pour relancer la croissance mondiale et créer un environnement propice à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.   

Ces objectifs, a renchéri le Président de la Commission, M. Dian Triansyah Djani (Indonésie), représentent un « océan de changements » à la fois dans la conception, la mise en œuvre et la réponse aux nouveaux défis qui pourraient se poser.  Il a attiré l’attention sur un défi de taille qui menace leur réalisation: les déséquilibres de l’économie mondiale. 

Ces déséquilibres ont été présentés dans un exposé de l’économiste et auteure internationale, Mme Dambisa Moyo.  Elle a noté que les incertitudes et risques géopolitiques, associés au ralentissement de l’économie mondiale, ne laissaient pas présager d’un avenir radieux.  Des facteurs tels que la révolution numérique, la démographie galopante, le manque de ressources naturelles, les inégalités au sein et entre pays, ainsi que la question de la soutenabilité de la dette, a-t-elle expliqué, sont cruciaux pour rectifier le tir.  Désormais, il faudrait, a-t-elle préconisé, « changer notre mode de réflexion sur la croissance et les inégalités de revenus ».  Il est important d’avoir « de nouveaux modèles de pensée et d’action si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable », a-t-elle ajouté.

Pour le représentant de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), l’aide publique au développement (APD) devrait continuer de jouer un rôle clef dans la mise en œuvre du Programme 2030.  Il est essentiel d’aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette et à réaliser leur intégration financière, a-t-il estimé. 

Les pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA) sont également préoccupés par la baisse de leur participation dans le commerce mondial, a tenu à faire remarquer le représentant du Bangladesh, qui parlait au nom de ce groupe de pays.  Il a ainsi plaidé pour faciliter leur accès aux marchés hors-quota et exempter de taxes tous leurs produits afin de réaliser l’objectif de doubler d’ici à 2020 leurs exportations.  

Les petits États insulaires en développement (PEID) ainsi que les pays des Caraïbes ont tenu à rappeler leur vulnérabilité aux chocs externes et aux effets des changements climatiques.  Ils ont demandé que d´autres critères que le produit intérieur brut (PIB) soient retenus pour déterminer l´éligibilité à l’octroi de prêts à des conditions préférentielles.  Ils ont également insisté sur l’importance d’associer la mise en œuvre des Orientations de Samoa à celle du programme de développement international et aux autres accords multilatéraux.  Les pays de la Communauté des Caraïbes ont en outre dénoncé l’arrêt unilatéral des relations de correspondant bancaire avec les banques internationales, ce qui a pour conséquence, ont-ils regretté, de les exclure du système commercial mondial.

Par ailleurs, le délégué de l’Union européenne a invité le système des Nations Unies pour le développement à agir de façon plus intégrée, cohérente, effective et efficace.  Le système des Nations Unies doit concentrer ses efforts là où les besoins sont les plus grands, a insisté le représentant de la Norvège.

Son homologue des États-Unis a invité la Deuxième Commission à s’adapter et à oeuvrer pour que ses ressources humaines limitées ne soient pas utilisées.  Si la Deuxième Commission n’engage pas une réforme de ses méthodes de travail, elle perdra de son efficacité et il ne sera donc plus nécessaire de consacrer beaucoup de temps à ses travaux, a-t-elle prévenu.   

Il faut respecter le mandat de la Commission, a insisté le représentant de la Fédération de Russie.  La présente session, a-t-il dit, ne doit pas être axée exclusivement sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  C’est une tâche qui incombe, a—t-il précisé, à l’Assemblée générale et à d’autres organes des Nations Unies.  

La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain matin, mardi 4 octobre à 10 heures.

Déclarations liminaires

Le Président de la Deuxième Commission, M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie), a promis que le Bureau qu’il préside entendait mener les travaux de la présente session de manière efficace, transparente et inclusive.  Il a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté l’an dernier, sera au centre des travaux de la Commission.  Ce Programme se veut être « universel, indivisible et inclusif », a-t-il dit, en expliquant que des progrès devraient être réalisés à tous les niveaux, en veillant à ne laisser personne de côté.  Les résultats de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 doivent être à la fois équitables, durables et étalés sur des générations, a—t-il insisté.  Pour le Président de la Commission, ce Programme représente un « océan de changements » tant dans la conception, la mise en œuvre et la réponse aux nouveaux défis qui pourraient se poser.  Au cours du dernier débat de haut niveau de l’Assemblée générale il y a trois semaines, des États Membres ont fait état de plans nationaux qu’ils ont adoptés afin de s’adapter au nouveau programme de développement international.  Au niveau du système des Nations Unies, a-t-il préconisé, il faudrait renforcer l’efficacité et la coordination des activités opérationnelles de développement.  « Ce sera l’une des principales tâches de notre Commission au cours de la présente session, notamment lorsque les négociations sur le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies seront engagées», a-t-il précisé. 

M. Djani a ensuite indiqué que les ressources pour réaliser les objectifs de développement durable existent bel et bien, et elles ont été identifiées par le Programme d’action d’Addis-Abeba.  En plus des ressources nationales et internationales, il faudrait prendre en compte l’aide publique au développement (APD), les mesures concernant la dette, ainsi que l’utilisation de la science, de la technologie et de l’innovation. 

Le Président a en outre attiré l’attention sur les déséquilibres de l’économie mondiale qui menacent la réalisation des objectifs de développement durable pour tous.  Ces déséquilibres, ainsi que les inégalités du niveau mondial, ont une influence sur la manière avec laquelle les pays gèrent les crises, assurent le développement économique et promeuvent le bien-être pour tous.  Malgré nos divergences de vue, notre avenir est commun, a-t-il insisté.  Certains ont même argué que ce programme de développement est une « déclaration d’interdépendance », et même un « testament à notre destinée commune et à nos responsabilités les uns envers les autres », a-t-il ajouté avant de conclure.

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a fait remarquer que la réunion d’aujourd’hui coïncidait avec le lancement de l’enquête économique et sociale mondiale 2016 qui porte sur la résilience climatique en tant qu’opportunité pour réduire les inégalités.  La croissance économique mondiale reste faible et on n’attend qu’une légère amélioration pour les deux prochaines années, a-t-il indiqué.  Les perspectives économiques à court terme sont maussades.

Le déclin des prix des produits de base a touché surtout les pays les moins avancés dont le produit intérieur brut (PIB) est tombé à 4% en 2015, a précisé M. Wu.  La croissance de ces économies va rester en-deça de l’objectif de développement durable qui est au moins de 7%.  Des mesures sont nécessaires, a-t-il estimé, pour relancer la croissance mondiale et créer un environnement propice à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.   À cet égard, une politique de coordination et de coopération efficaces pourrait atténuer les retombées négatives. 

Le débat sur la mondialisation et l’interdépendance reste important, a souligné M. Wu.  « Tout le monde est d’accord pour dire qu’une mondialisation bien gérée peut être un moteur pour un avenir plus prospère et plus sûr », a-t-il insisté.  Or, plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui dans le monde pour remettre en question l’engagement en faveur de sociétés ouvertes et le multilatéralisme.  Il s’est tout de même dit encouragé par certains des messages entendus lors du débat général de cette année et lors du trentième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement.  « Tout retour en arrière saperait de manière grave la mise en œuvre du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il averti.

Le rejet du protectionnisme et la nécessité de garantir des opportunités larges, à travers le commerce, l’investissement, la finance et la technologie, et une meilleure coordination économique ainsi qu’une meilleure gouvernance sont au cœur des réflexions, a reconnu le Secrétaire général adjoint. 

Cette année, nous devrions tous porter notre attention sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il recommandé. « Notre réussite sera mesurée à l’aune des réalisations au niveau national .»  Le système des Nations Unies dans son ensemble, en particulier l’ECOSOC, a un rôle essentiel à jouer.  Le Plan d’action d’Addis-Abeba est partie intégrante de ce processus de mise en œuvre. 

La Commission va également se pencher lors de cette session sur l’application de la Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradiction de la pauvreté (2008-2017), qui est « essentielle pour concrétiser la dimension sociale du développement durable ».  Même si le niveau de pauvreté extrême a baissé dans toutes les régions, M. Wu a tenu à rappeler qu’une personne sur 8 vit encore avec moins de 1,90 dollar par jour et que 800 millions de personnes se couchent chaque soir en ayant faim.

Les meilleures politiques d’adaptation climatiques sont celles qui abordent de manière simultanée les vulnérabilités et les inégalités structurelles, a-t-il ajouté.  Des politiques et des stratégies cohérentes et bien intégrées seront nécessaires pour concrétiser les objectifs de développement durable. 

Face aux besoins croissants des États Membres, le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU est en train de développer des outils de modélisation pour évaluer les scénarios applicables aux politiques et aux stratégies face aux différentes dimensions du développement durable, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  Il a souhaité que l’ensemble de la communauté internationale, y compris la société civile, soit engagée dans la réalisation du Programme 2030.

Enfin, M. Wu a attiré l’attention de la Commission sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui va bientôt avoir lieu, et sur la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants, adoptée par l’Assemblée générale le mois dernier. 

Mme DAMBISA MOYO, Économiste et auteure internationale, a fait un exposé sur le thème « un monde, une vision: s’attaquer aux déséquilibres mondiaux pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».  Mme Moyo a indiqué que les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) et d’autres institutions financières internationales font voir que la croissance va se ralentir au cours des prochaines années.  Elle a noté que les économies des pays émergents connaissent un certain ralentissement.

En outre, nous vivons dans une époque où on n’a jamais vu des risques géopolitiques aussi élevés.  Elle a ainsi cité le « Brexit » qui n’avait pas été anticipé, les incertitudes sur l’issue de l’élection présidentielle aux États-Unis et les risques de conflits qui touchent plusieurs pays et régions du monde.  En plus de ce tableau politique sombre et des perspectives économiques moroses, la crise des réfugiés vient renforcer ce sentiment de doute sur l’avenir du monde, a-t-elle expliqué.  De plus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a laissé entendre que de nombreuses maladies que l’on croyait éradiquées refont surface.  En outre, la question des changements climatiques est aussi un problème majeur auquel les pays font face.

Pour examiner les perspectives de croissance et réfléchir au bien-être général, Mme Moyo a estimé qu’il faudrait tenir compte de six éléments majeurs qui rendent la situation actuelle plus complexe que par le passé.

Le premier est la technologie.  Elle a certes renforcé nos capacités de communication et nos modes de déplacements, mais dans le même temps, elle rogne sur les emplois du fait de la robotisation des postes de travail et de la révolution numérique.  Elle a relevé que certaines prévisions laissent croire que 47% des emplois seront ainsi perdus aux États-Unis au cours des prochaines années.  La situation sera encore plus catastrophique dans les pays en développement qui risquent de connaître l’explosion de ces nouvelles technologies dans un contexte de chômage des jeunes généralisé. 

Le deuxième élément à prendre en compte est la démographie, a expliqué l’économiste.  Elle a noté que de 1960 à nos jours, le monde est passé de 3 milliards d’habitants à presque 8 milliards en 50 ans à peine.  Il faudrait assurer une éducation de qualité à des millions de jeunes et créer des emplois décents, sans oublier la problématique du vieillissement de la population que connaît de nombreux pays développés.

La disponibilité des ressources naturelles est aussi importante car, a-t-elle fait remarquer, de nombreux pays comptent sur ces ressources pour stimuler la croissance économique.

Les inégalités des revenus sont le quatrième point qu’elle a évoqué.  Elle a déclaré que l’écart des revenus entre les pays avait diminué car les pays les moins avancés ont connu une certaine amélioration des salaires.  Les écarts de revenus au sein des deux plus grandes économies du monde, les États-Unis et la Chine, sont les mêmes, a-t-elle fait observer en notant que les deux systèmes économiques et politiques sont pourtant fondamentalement différents.   

La question de la dette reste cruciale.  Le produit intérieur brut (PIB) mondial est d’environ 60 mille milliards de dollars, alors que la dette mondiale est estimé à 240 mille milliards de dollars, soit quatre fois de plus que le montant du PIB.  « Nous devons veiller à ne pas surcharger la dette afin de ne pas saper la croissance », a-t-elle suggéré.  

Le sixième et dernier point qu’elle a identifié concerne la productivité.  Elle a affirmé que la productivité semblait diminuer, dans tous les pays et dans tous les secteurs d’activité, et cela influait négativement sur la croissance.    

Le plus important est la réponse des gouvernements aux défis du monde, a-t-elle indiqué.  Citant son pays, la Zambie, elle a évoqué les échecs des politiques économiques qui y ont été appliquées, ainsi que dans la plupart des pays en développement.  Le capitalisme et la démocratie ne sont pas les recettes incontournables de la croissance, a—t-elle fait observer, en suggérant qu’il faille désormais remettre en cause nos modèles économiques.  « Cela ne sera pas facile car il faut changer notre mode de réflexion sur la croissance et les inégalités de revenus », a-t-elle concédé.

La croissance économique en soi ne suffit plus, et les sociétés doivent redéfinir leurs objectifs, a estimé Mme Moyo.  C’est pour cette raison qu’en plus du PIB, certaines sociétés définissent désormais leur avancée en mesurant « le bonheur ».  Elle s’est ensuite insurgée contre la tendance qu’ont certains gouvernants de laisser des pans entiers de la vie nationale, comme l’éducation, aux mains des philanthropes.  « Il faut tenir les gouvernements pour responsables de leurs politiques », a-t-elle déclaré, tout en insistant de nouveau sur la nécessité d’avoir de nouveaux modèles de pensée et d’action si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable.

Débat interactif

Après l’exposé de Mme Moyo, le représentant de l’Éthiopie a tenu à souligner que le tableau sombre qu’elle avait décrit n’est pas une réalité commune à tous les pays du monde.  Il a expliqué que certains pays, dont le sien, ont connu une croissance très soutenue au cours des dernières années.  Il a aussi noté que les politiques économiques catastrophiques des pays africains avaient été dictées par des institutions internationales.  « Il est désormais temps de penser au bien-être des populations et non pas à celui de la finance », a-t-il proposé. 

Selon Mme Moyo, certains pays ont connu des avancées notables au cours des dernières années, a-t-il noté, en précisant que selon ses conclusions, ces succès résultent en partie des effets positifs de la mondialisation et des échanges commerciaux qui en découlent.  Mais beaucoup de pays n’ont pas bénéficié du système libéral, a fait remarquer le représentant de l’Éthiopie.

Le délégué d’Antigua-et-Barbuda a, pour sa part, noté que les philanthropes apparaissent parfois comme le troisième partenaire au développement après les gouvernements et le secteur privé, en soutenant les gouvernements dans leur effort de fourniture des services sociaux de base aux populations.  

« Je le reconnais, a répondu Mme Moyo, qui a tout de même tempéré en insistant sur le fait que les dirigeants sont investis par le peuple pour gérer les affaires publiques, et non pas pour qu’elles soient sous-traitées par des acteurs qui n’ont pas de compte à rendre aux populations.  Elle a également suggéré que les PEID œuvrent à travers l’intégration régionale pour combler leur déficit commun et bénéficier de marchés plus larges.

Le représentant de l’Union européenne a indiqué, pour sa part, déclaré que contrairement aux propos de l’économiste, l’Union européenne n’est pas adepte du protectionnisme.

Malgré les déclarations d’ouverture, a-t-elle fait remarquer, l’Union européenne pratique une politique de subvention agricole qui apparaît comme une forme de protectionnisme car elle est assimilée à une concurrence déloyale envers les petits agriculteurs des pays en développement.

Débat général

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a accordé la plus grande importance à la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030, un programme « transformateur », qui est au cœur des travaux de l’Assemblée générale.  L’objectif principal est l’élimination de la pauvreté dans toutes ses formes et dimensions.  Si bon nombre d’États Membres ont déjà intégré les objectifs de développement durable dans leurs plans et stratégies, il a également recommandé des approches « maison » tenant compte des circonstances nationales et des priorités.  Il a mis l’accent sur les besoins spécifiques des pays d’Afrique, des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral, des petits États insulaires en développement, des pays à revenu intermédiaire, des pays dans un conflit ou sortant d’un conflit, et des pays sous occupation étrangère.

Pour le Groupe des 77, l’aide publique au développement (APD) continue de jouer un rôle clef dans la mise en œuvre du Programme 2030, a insisté M. Plasai.  Il a également souligné qu’il était essentiel d’aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette et à réaliser leur intégration financière.  Pour que la croissance économique puisse contribuer de façon positive à la réduction de la pauvreté, il faudrait que les politiques macroéconomiques et sociales se concentrent sur la création d’emplois et l’inclusion, a-t-il estimé.  M. Plasai a plaidé pour le renforcement d’un système commercial multilatéral « juste et équilibré, ouvert, inclusif, non discriminatoire, réglementé et prévisible ».  Dans cet esprit, il a rejeté toutes les mesures économiques coercitives contre les pays en développement et demandé « leur élimination immédiate ».

Le représentant a également appelé au renforcement du Forum de l’ECOSOC sur le suivi du financement du développement et de l’application du Programme d’action d’Addis-Abeba pour mieux répondre aux défis.  « La coopération Nord-Sud reste au cœur du partenariat mondial pour le développement durable », a-t-il réitéré.

Le Groupe des 77 estime que les changements climatiques représentent l’un des plus grands défis de notre époque, a dit M. Plasai.  Il a espéré que l’Accord de Paris sur le climat entrera en vigueur d’ici à la fin de l’année.  Il a aussi souhaité une meilleure coordination de l’aide humanitaire d’urgence.  Par ailleurs, il a préconisé une approche « holistique » des déplacements forcés massifs et de la migration irrégulière, dans le plein respect des droits de l’homme.  Enfin, il a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devrait permettre aux Nations Unies de produire des directives stratégiques concernant la mise en œuvre du Programme 2030.

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines), au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), s’est félicitée que la présidence de la Deuxième Commission soit cette année assurée par un représentant de l’ASEAN. Elle a ensuite rappelé que l’ASEAN avait adopté, le 7 septembre dernier, un plan d’action 2016-2020 qui met l’accent sur la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable ainsi que de la Vision 2025 de l’ASEAN, visant à s’assurer que personne n’est laissé de côté.

Reconnaissant la complémentarité de ces cadres internationaux et régionaux, le plan d’action prévoit le renforcement de la coordination et l’organisation d’activités conjointes, a indiqué Mme Yparraguirre.  La promotion de l’échange de bonnes pratiques et la coopération technique sont également prévues, de même que la recherche de nouveaux partenariats avec le secteur privé pour un soutien financier ou technologique.  La représentante a ajouté que le système des statistiques de l’ASEAN serait renforcé pour assurer un meilleur suivi de la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030.  La mise en place du Masterplan 2020 de l’ASEAN, a-t-elle assuré, contribuera à faciliter l’échange de savoirs et de bonnes pratiques.

Comme l’ont souligné les ministres des affaires étrangères lors de la réunion de haut niveau sur les objectifs de développement durable, au Siège de l’ONU le 24 septembre, a-t-il dit, une approche holistique est indispensable pour mettre en place le Programme à l’horizon 2030 et ses trois piliers: économique, social et environnemental.  Des domaines d’action prioritaires en termes de complémentarité devraient par ailleurs être identifiés, notamment en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, la lutte contre les inégalités et l’autonomisation des femmes, et une feuille de route serait utile, a ajouté la représentante.  Un partenariat global est nécessaire pour réaliser le Programme de développement à l’horizon 2030, notamment en ce qui concerne les moyens de mise en œuvre, a-t-elle estimé.

M. AHMED SAREER (Maldives), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a déclaré à l´ouverture des travaux de la Deuxième Commission que la position de son groupe correspondait à celle exprimée par le représentant de la Thaïlande au nom du Groupe des 77 (G-77).

Rappelant que les petits États insulaires en développement (PEID) représentaient une situation particulière en matière de développement durable, il a fait valoir que ces États étaient confrontés à des défis liés à leur éloignement géographique, à un accès difficile aux marchés, à des économies d´échelle, à leur sensibilité aux chocs externes et à leur vulnérabilité face aux effets des changements climatiques.  Il a exhorté les institutions financières internationales à tenir compte des spécificités auxquels font face les PEID, s’agissant notamment de l´impact des changements climatiques sur leur économie.  Il a ainsi plaidé pour que d’autres critères que le produit intérieur brut (PIB) soient retenus pour déterminer l’éligibilité à l’octroi de prêts à des conditions préférentielles et pour que les PEID participent aux prises de décisions et à l’établissement des normes qui les concernent.

Le représentant des Maldives a par ailleurs souligné que les PEID continuent d’appeler à la création de liens nécessaires entre les Orientations de Samoa, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et les travaux de la Deuxième Commission.  Concernant le suivi de la mise en œuvre des Orientations de Samoa, il a précisé que le projet de résolution consacré cette année à cette question permettrait d’évaluer les résultats de l’examen complet du système de soutien des Nations Unies aux PEID.

Les changements climatiques constituent un risque pour les objectifs de développement durable des PIED, voire pour leur survie et leur viabilité, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, il a souhaité que tout soit mis en œuvre pour que l’Accord de Paris sur le climat entre en vigueur dans les plus brefs délais et que les capacités d’application des pays en développement soient renforcées.  Il a ensuite salué la tenue en juin  2017 de la Conférence des Nations Unies consacrée à la mise en œuvre de l’objectif de développement durable n°14 intitulé « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable ».

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), au nom du Mouvement des pays les moins avancés (PMA), a reconnu l’importance des travaux de la Commission pour préparer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En dépit d’un potentiel énorme, la croissance des pays les moins avancés reste entravée par de nombreux défis structurels, et par la faim, la pauvreté et la malnutrition.  De nouveaux obstacles se dressent, tels les changements climatiques, les catastrophes naturelles, les urgences sanitaires, les conflits, la baisse du prix des produits de base et la fuite des capitaux, a-t-il déploré.  Pour M. Momen, « il est important de reconnaître le besoin spécial qu’ont ces pays d’entreprendre une transformation structurelle ».

Les PMA dans des situations de conflit ou de postconflit, et les PMA qui connaissent une instabilité politique ou sont incapables de fournir des services publics de base, a-t-il souligné, sont confrontés à des obstacles spécifiques qui requièrent l’adoption d’approches spécifiques.  Reconnaissant que le développement leur incombe en priorité, il a salué les pays qui ont entamé la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a demandé à la communauté internationale de respecter ses engagements et de les aider à cette fin.  Ainsi, des efforts sérieux devraient être entrepris pour « revitaliser » le partenariat mondial pour le développement durable en mettant l’accent sur l’élimination de la pauvreté, la promotion d’une croissance inclusive et la mise en œuvre de systèmes de protection sociale.  Il a également préconisé davantage de coopération Sud-Sud pour compléter la coopération Nord-Sud.

Le représentant a dit attendre avec impatience la ratification de l’Accord de Paris qui demande des mesures d’appui spécifiques pour les pays les moins avancés les plus vulnérables.  Il a souhaité, en particulier, que les partenaires du développement rendent rapidement opérationnel le Fonds vert pour le climat, en vue de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. 

Constatant avec préoccupation la baisse de la part des PMA dans le commerce mondial, M. Momen a fait valoir que ces pays devraient avoir accès aux marchés hors-quota et hors-taxe pour tous leurs produits afin de réaliser l’objectif de doubler d’ici à 2020 leurs exportations.  Les États Membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent appliquer toutes les dispositions relatives aux PMA, a-t-il insisté.  M. Momen a demandé qu’au moins 50% de l’aide au commerce leur soit allouée.  Dans cet esprit, il a salué la décision de l’Union européenne de consacrer 0,20% de son aide publique au développement aux PMA d’ici à 2030.

Le représentant a estimé qu’il faudrait augmenter les investissements dans l’infrastructure, l’énergie, l’agriculture, les technologies de l’information et de la communication, et la formation, en particulier des femmes et des jeunes.   Il s’est félicité des progrès réalisés par la Banque de technologie pour les pays les moins avancés.  En outre, il a appelé de ses vœux la création d’un mécanisme propre visant à accroître la résilience face aux crises et en atténuer les effets.

M. WALTON WEBSON (Antigua-et-Barbuda), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a espéré que cette session concentrerait ses efforts sur les actions nécessaires à la mise en place des accords multilatéraux historiques récemment adoptés, tels que les Objectifs de développement durable, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Accord de Paris sur le climat.  Le Groupe a estimé que des réformes fondamentales du système financier et économique mondial étaient nécessaires afin d’assurer stabilité à long terme et développement, en soulignant que la voix des pays en développement, y compris les plus petits, devrait être entendue en matière de gouvernance financière.

Malgré ses efforts, les Caraïbes restent l’une des régions les plus endettées au monde, mais leur classement dans la catégorie de pays à revenus intermédiaires ne leur donne pas accès à certaines garanties financières, a rappelé le représentant.  Il a ajouté que son exposition aux risques naturels ne faisait qu’alourdir le fardeau, en citant en exemple les 390 catastrophes répertoriées dans la région entre 1980 et 2015, qui ont causé plus de 2% de pertes du PIB par an.  Le dernier problème auquel les pays des Caraïbes doivent faire face tient au retrait unilatéral des relations de correspondant bancaire des banques internationales, ce qui a pour conséquence la menace de couper ces pays du système commercial mondial, d’affaiblir leurs économies et d’augmenter le niveau de pauvreté, a expliqué le représentant, en demandant aux Nations Unies de lutter contre cette pratique de diminution des risques.  Une conférence de haut niveau sur la diminution des risques se tiendra à Antigua-et-Barbuda à la fin octobre, avec pour objectif de travailler en étroite coopération pour mettre un terme à cette grande menace.

M. Webson a insisté sur la nécessité d’inclure les petits États comme ceux de la CARICOM dans les discussions sur les réformes financières mondiales, faute de quoi leur vulnérabilité aux chocs extérieurs, leurs hauts niveaux de pauvreté et leur endettement ne seront pas compris.  En outre, le financement du développement, de même que la soutenabilité de la dette extérieure, sont les moyens clefs d’assurer avec succès la mise en œuvre des accords mondiaux.  Enfin, la CARICOM attend beaucoup de cette session qui examinera un projet de résolution sur le développement durable dans la mer des Caraïbes, qui est, a-t-il rappelé, une priorité essentielle pour la région.

Mme MARLENE MOSES (Nauru), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a noté que la question du renforcement des capacités était cruciale pour ces pays.  Elle a invité le système des Nations Unies à veiller à ce que ces pays puissent disposer de capacités nécessaires pour faire face aux défis divers auxquels ils sont confrontés.  Elle a souhaité que la communauté internationale assure une coordination entre les processus de mise en œuvre du Programme de développement durable et les Orientations de Samoa adoptées à l’issue de la troisième      Conférence internationale sur les PEID.  Elle a également souligné l’importance de la présente session qui, a-t-elle rappelé, va adopter le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet (QCPR). 

La représentante a ensuite noté que les changements climatiques avaient une incidence négative sur la sécurité des pays du Pacifique, notamment les PEID.  Les ressources des océans sont vitales pour ces pays, a-t-elle souligné.   Il est important, a-t-elle précisé, d’entamer les travaux sur les objectifs de développement durable 14 portant sur la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable.

M. ANTONIO PARENTI, au nom de l’Union européenne, a rappelé que la communauté internationale avait adopté en 2015 le programme de développement durable le plus ambitieux jamais envisagé, en citant le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Programme d’action d’Addis-Abeba, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat.  Ces accords doivent guider les travaux de la Deuxième Commission et les projets de résolution se faire le reflet de ce changement de paradigme, a estimé le délégué, en regrettant que les actions pertinentes et les changements ne figurent pas à l’agenda.

L’Union européenne est attachée à ce que le travail de la Commission soit plus efficace, à éviter la duplication de négociations avec d’autres forums onusiens et à anticiper les consultations au sujet de projets de résolution afin de laisser le temps aux délégations de parvenir à un consensus.

La résolution sur la procédure d’examen quadriennal complet des activités opérationnelles pour le système des Nations Unies pour le développement est une grande priorité pour l’Union européenne, car elle offre l’opportunité de s’assurer que ce système est en accord avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la promesse de ne laisser personne de côté.  Le caractère intégré et interdépendant des objectifs de développement durable et la nécessité d’éviter la fragmentation impliquent que le système des Nations Unies pour le développement doit agir de façon plus intégrée, cohérente, effective et efficace, a expliqué la délégation.

Au sujet du Programme à l’horizon 2030, l’Union européenne estime que tous les pays doivent prendre les mesures appropriées mais que c’est dans les pays les moins développés que les enjeux sont les plus importants.  En ce sens, l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul et l’adoption de résolutions à l’Assemblée pour l’environnement de Nairobi sont arrivés à point nommé.

S’agissant des migrations, l’Union européenne, a indiqué son représentant, estime qu’il n’est possible d’y faire face qu’à l’échelle globale et souhaite que ces migrations soient sûres, légales, volontaires et bien gérées.  L’une des façons de prendre ses responsabilités sur cette question est de lutter contre les causes des migrations, notamment en réalisant les objectifs de développement durable, a-t-il insisté.

M. MANISH CHAUHAN (Inde) a indiqué que son pays avait intégré le cadre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 dans ses stratégies nationales de développement.  Il a été décidé de consacrer un jour lors de chaque session du Parlement aux progrès réalisés dans ce domaine.  Après avoir souligné le rôle clef du Mécanisme de facilitation des technologies, le représentant a estimé que le système des Nations Unies devrait avant tout se concentrer sur l’élimination de la pauvreté.  Il s’est inquiété d’entendre que certains voulaient « détourner » les ressources des programmes de développement, ce qui aurait un impact délétère sur les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement.

L’Inde a déposé, hier, ses instruments de ratification de l’Accord de Paris sur le climat, a annoncé M. Chauhan.  Le Premier Ministre, M. Narendra Modi, a mis en avant l’idée de « justice climatique ».  Pour sa part, l’Inde s’est déjà engagée à réduire l’intensité de ses émissions de 35%, à renforcer de 40% l’énergie provenant de combustibles non fossiles et à créer un puits supplémentaire de carbone de 2,5 milliards de tonnes à travers diverses politiques de reboisement.  Faisant fonds sur le Cadre de Sendaï, le Premier Ministre a dévoilé, en juin dernier, un  plan national de gestion des risques de catastrophe.   Du 3 au 5 novembre prochain, New Delhi, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, accueillera la Conférence asiatique ministérielle biennale sur cette question. 

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a assuré que son gouvernement était engagé à tout faire pour que personne ne soit laissé sur le côté.  Elle s’est félicitée de ce que son pays ait été l’un des 22 volontaires qui ont fait des présentations relatives à la première année de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a affirmé que l’intérêt des populations était au cœur de la stratégie nationale de développement durable des Philippines.  Les autorités entendent améliorer la délivrance des services sociaux de base aux populations.

Pour son pays, les sujets prioritaires de cette soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a souligné Mme Lourdes, sont l’éradication de la pauvreté, la prise en compte des migrations dans le programme de développement international, le renforcement du plaidoyer pour une plus grande coopération entre le système de développement de l’ONU et les pays à revenu intermédiaire, ainsi que la coopération Sud-Sud et le rôle des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement.  Elle a également insisté sur des politiques efficientes de réduction des risques de catastrophes, d’autant plus que son pays est l’un des plus touchés par les catastrophes naturelles.  Elle a aussi plaidé pour une « justice climatique » et pour la mise en œuvre du principe de la responsabilité commune mais différenciée dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

M. MOHAMED OMAR GAD (Égypte) a indiqué que son pays avait présenté, en juillet dernier, son examen périodique national volontaire sur la mise en œuvre du Programme 2030.  Au mois de mai, l’Égypte a accueilli la réunion annuelle du Forum régional africain pour le développement durable, qui a convenu d’un certain nombre de messages clefs sur les priorités du continent.  Le représentant a déploré le déclin de la part des exportations africaines dans le commerce mondial, qui est passée de 3,5% en 2012 à 2,4% en 2015.  Pour sa délégation, « il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le système et qui doit être réparé ».  Il s’est demandé ce qu’avait produit une décennie et demi de négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre du programme de Doha pour le développement.  Il s’est également dit préoccupé par un manque de soutien à l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).

Par ailleurs, le représentant a souligné l’importance de répondre aux défis du terrorisme pour réaliser la stabilité dans les pays de la région.  Il faut également relever les défis que posent les changements climatiques, l’accès à l’eau et à l’énergie, ou la sécurité alimentaire.  Les travaux de la Deuxième Commission, a recommandé le délégué de l’Égypte, devront se concentrer sur les thèmes suivants: l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités; la croissance économique et la création d’emplois; le développement industriel et les infrastructures; le financement du développement. 

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a indiqué que l’objectif principal de la communauté internationale doit être aujourd’hui la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  L’éradication de la pauvreté doit être une priorité, a-t-elle rappelé, tout en soulignant que les pays en développement devraient bénéficier d’une alliance mondiale pour avoir accès aux technologies nécessaires pour leur développement.  Elle a salué la croissance soutenue du Nicaragua, en se félicitant des programmes sociaux que le pays a engagés, avec la coopération des institutions financières internationales.

La représentante a en outre insisté sur l’importance d’indemnisation des pays en développement les plus vulnérables aux effets des changements climatiques, en soutenant que les pays industrialisés devraient payer pour leur rôle dans le réchauffement des températures terrestres.  Par ailleurs, elle a plaidé pour des transferts technologiques afin de renforcer la résilience des pays en développement en matière de réduction des risques de catastrophe.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’une question vitale.

Mme VON STEIGER WEBES (Suisse) a attendu trois choses de la Commission: qu’elle donne des orientations normatives sur les défis globaux en matière de développement durable; qu’elle donne des orientations au système opérationnel des Nations Unies; qu’elle assure le suivi des conférences internationales « qui n’ont pas leur propre processus de suivi ».   La Suisse portera une attention particulière à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  C’est, a-t-elle dit, « le moment de clarifier les attentes des États Membres sur le soutien attendu pour la mise en œuvre d’un programme aussi ambitieux qu’est le Programme 2030 ».

Par ailleurs, la représentante a estimé qu’il faudrait une réponse globale à la crise de l’eau.  En se basant sur les recommandations du Conseil consultatif sur l’eau et l’assainissement auprès du Secrétaire général, elle a soutenu la mise en place d’une architecture cohérente globale de l’eau et notamment un organe intergouvernemental des Nations Unies traitant de ces questions en vue d’atteindre l’objectif spécifique sur l’eau.

Ensuite, elle a souhaité la mise en œuvre du Cadre d’action de Sendaï sur la réduction des risques liés aux catastrophes « de manière opportune », et de façon cohérente avec les autres cadres normatifs récemment adoptés, comme l’Accord de Paris sur le Climat ou les engagements pris lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul.  En particulier, a-t-elle préconisé, il faut impliquer le secteur privé, la communauté scientifique et la société civile.  Enfin, elle a indiqué que la Suisse s’engagerait pleinement dans l’élaboration du pacte mondial sur les migrations.  Elle a estimé que le Dialogue de haut niveau sur les migrations et le développement devrait assumer un rôle central dans le cadre du suivi du Programme 2030. 

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que dans l’optique de créer une société prospère, le Gouvernement des Maldives était confronté à des défis aussi importants que l’accès aux marchés financiers qui est essentiel pour financer les grandes infrastructures dont le pays a besoin.  Il a expliqué que la mobilisation des ressources nationales, notamment à travers une assiette fiscale élargie, ne suffisait pas.  Il a expliqué que les changements climatiques et les impacts de phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques exposent à des risques les gains de développement réalisés par le pays.  Le représentant a appelé à plus d’attention sur la vulnérabilité de leur économie, notamment dans le contexte de l’évaluation des pays en vue de leur reclassement dans la catégorie supérieure des pays à revenu intermédiaire.  Il a dit que c’est la propre expérience de son pays dans ce processus qui dicte son engagement en faveur de la question de la transition douce, afin que le reclassement soit désormais perçu davantage comme une célébration et non comme un motif d’anxiété.

Il a par ailleurs affirmé qu’au vu de la situation insulaire de son pays, les Maldives accordent du prix à la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 14.  Il a souligné l’importance que son pays attache à l’Accord de Paris sur le climat, en rappelant aussi que sans les importations d’hydrocarbures, les Maldives ne peuvent pourvoir aux besoins énergétiques nationaux, ce qui crée un grand déficit pour le pays.  Fort de ce constat, les autorités ont lancé un programme de promotion des énergies renouvelables.  Il a aussi insisté sur l’importance de lier la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat et également les Orientations de Samoa.

Le représentant du Qatar a souligné la nécessité pour la Deuxième Commission de mettre l’accent sur les questions prioritaires telles que l’éradication de la pauvreté.  Le Qatar accorde la plus grande importance aux trois piliers –économique, environnemental et social- du développement durable.  Il a déclaré que la vision 2030 du Qatar visait à mettre en œuvre des objectifs du développement durable qui soient assortis d’indicateurs clairs et mesurables.  Il a prôné des avancées dans le cadre du cycle des négociations commerciales de Doha, afin, a-t-il plaidé, d’avoir un système commercial multilatéral ouvert, juste et inclusif.  Le représentant a également souligné l’importance de la coopération Sud-Sud.

Notant que la question des migrations était une priorité pour la communauté internationale, le représentant du Qatar estime qu’il faudrait s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène.  Il a également appelé à redoubler d’efforts pour la sécurité alimentaire, en indiquant que son pays avait créé une alliance pour lutter contre la désertification et la dégradation des sols.  Il a par ailleurs déploré la poursuite de la politique de colonisation d’Israël qui occupe les territoires palestiniens et le Golan syrien.    

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a déclaré que son gouvernement avait créé un réseau national pour le développement durable.  Il a défini des priorités pour éliminer la pauvreté, gérer l’eau et l’assainissement, les sources d’énergie renouvelables, les changements climatiques, le logement, et pour combattre la désertification, la déforestation et les tempêtes de sable et réduire les risques de catastrophe.  Aux niveaux politique et institutionnel, deux textes récemment adoptés visent, d’une part, à améliorer la croissance économique et à promouvoir le développement social et, d’autre part, à renforcer la protection de l’environnement.

Pour ce qui est de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Khoshroo a fait valoir que sa région était confrontée à plusieurs défis graves, dont la pauvreté, la désertification, la pénurie d’eau, le terrorisme et la violence extrémiste.  Aucun pays ne peut faire face seul à ces défis, a-t-il insisté, en appelant à une coopération accrue entre les États Membres de l’ONU.  Pour lui, la mise en œuvre des objectifs du Programme devrait être facilitée par des mesures plus ambitieuses, inclusives et non discriminatoires.  Il a plaidé pour une réponse intégrée et cohérente de l’ensemble du système des Nations Unies.   

Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) a indiqué que son pays était « à la croisée des chemins ».  Plusieurs échéances, a-t-elle dit, « illustrent parfaitement les immenses défis que soulève à l’échelle locale la bataille d’un petit pays pour éradiquer la pauvreté ».  La quête des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) s’est conclue sur un bilan mitigé.  Les efforts entrepris en ce sens ont été handicapés par les déficiences structurelles et par des catastrophes naturelles et sanitaires, a expliqué la représentante.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a engagé, en concertation avec toutes les parties prenantes, « une réflexion sur son retrait ordonné et graduel d’Haïti », a rappelé Mme Nazaire.  Le 9 octobre prochain, a-t-elle indiqué, le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives partielles aura lieu.  « Les correctifs nécessaires ont été apportés au processus électoral à la satisfaction de toutes les parties afin de garantir des élections libres, honnêtes et inclusives », a-t-elle assuré.

Dans ce contexte d’incertitudes, a poursuivi la représentante, Haïti entend poursuivre la priorisation des cibles et indicateurs des objectifs de développement durable en les intégrant dans ses programmes stratégiques de réduction de la pauvreté et de développement.  Au titre des préoccupations majeures de son pays, elle a mentionné la revitalisation de la Déclaration sur le droit au développement et la situation des réfugiés et des migrants. 

M. SERGEY B. KONONUCHENKO (Fédération de Russie) a appelé au respect du mandat de la Deuxième Commission, en estimant que la présente session ne doit pas être axée exclusivement sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, une tâche qui incombe, a-t-il précisé, à l’Assemblée générale et à d’autres organes des Nations Unies.  Le représentant russe a invité la Commission à mettre davantage l’accent sur les questions commerciales, en particulier l’amélioration du système commercial multilatéral.  Il a évoqué d’autres questions clefs, parmi lesquelles l’examen quadriennal complet  qui devrait contribuer à renforcer la capacité des États Membres à mettre en œuvre efficacement les objectifs de développement durable.  Il a aussi assuré que son pays était disposé à contribuer à l’amélioration des méthodes de travail de la Deuxième Commission.

S’il a reconnu que le Programme 2030 représente une nouvelle vision universelle de développement durable, M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a souligné que de nombreuses incertitudes demeurent sur les moyens de le mettre en place, sur l’attention portée aux pays en situation particulière et sur la restructuration du système de développement des Nations Unies.  Aussi, il a estimé que les travaux de la Deuxième Commission devraient se focaliser sur les trois dimensions du développement durable: économique, sociale et environnementale.  En tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala juge important de porter suffisamment d’attention à la procédure d’examen quadriennal complet, qui permet d’analyser les expériences passées et d’en tirer des leçons, afin d’adopter une méthodologie transparente et appropriée pour les pays qui doivent être acteurs, et non seulement récipiendaires.  Le représentant a en outre appelé à utiliser le prochain Forum de suivi du financement du développement comme principal mécanisme de suivi constructif des engagements pris dans le Programme d’action d’Addis-Abeba, afin d’éviter d’obtenir de faibles résultats comme lors de la session précédente.

Pays situé dans une région très affectée par le phénomène El Niño, le représentant du Guatemala a insisté sur la nécessité d’examiner la question des changements climatiques et de ses implications, et d’élaborer une culture de prévention et de résilience, en précisant que l’aide d’urgence pour les personnes touchées n’était que de courte durée.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 accorde à l’être humain une place centrale, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, sa délégation estime que la Deuxième Commission devrait se focaliser sur la globalisation et l’interdépendance et, en particulier, sur la question de la migration internationale et du développement.  Elle est convaincue que la crise migratoire doit trouver une réponse stratégique focalisée sur les causes sous-jacentes et structurelles de la migration, ce qui implique de cesser de l’aborder comme un « problème ».

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a souligné l’importance de la lutte contre les niveaux insoutenables d’endettement, pour le développement durable de secteurs clefs de l’économie tels que le transport, le logement, l’énergie, l’agriculture et le tourisme, et pour une éducation de qualité.  En que ce qui concerne le Programme 2030, il s’est prononcé en faveur d’un cadre normatif afin de traiter efficacement des questions directement liées à la qualité de vie, voire à la survie du peuple.  Comme petit État insulaire en développement, la Jamaïque est particulièrement attachée à la mise en œuvre des Orientations de Samoa et juge fondamentales les dispositions du Programme d’action d’Addis-Abeba visant à aider les pays à faire face aux crises économiques et financières, ainsi qu’à la dégradation de l’environnement, aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.  La Jamaïque, pays classé à revenu intermédiaire, appelle, à l’instar des autres membres de la CARICOM, à revoir ces critères de classement utilisés par les institutions financières internationales et à considérer les pays à revenu intermédiaire très endettés, a indiqué M. Rattray.

Mme RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba), rejetant l’imposition de mesures coercitives unilatérales qui entravent le développement économique et social des peuples, a déploré l’embargo imposé à son pays par les États-Unis depuis plus de 50 ans.  Il a évalué les dommages économiques causés par cet embargo à plus de 753 milliards de dollars.

Sur la menace que posent les changements climatiques, le représentant a estimé que l’Accord de Paris constituait un point de départ important, même si cet instrument demeure insuffisant pour sauvegarder la planète pour les générations futures.  Pour sa délégation, il revient aux pays industrialisés de reconnaître « leur dette écologique », de modifier leurs modes « irrationnels » de production et de consommation, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et d’honorer leurs engagements en termes de transfert de technologies et de financement vis-à-vis des pays en développement.  Le principe de responsabilité partagée mais différenciée doit en outre guider ce processus.

Le représentant a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sera l’occasion de réaffirmer les principes régissant ce système, de renforcer sa nature intergouvernementale et ses objectifs liés à la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a souhaité que les institutions spécialisées, les fonds et les programmes du système soient des entités plus proactives pour œuvrer en faveur de l’élimination de la pauvreté et qu’ils répondent mieux aux priorités nationales des pays du Sud. 

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a rappelé que l’éradication de la pauvreté devrait être au centre la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le succès de cette mise en œuvre dépendra des moyens qui y sont consentis, a-t-elle argué, avant de noter la contribution que pourraient y apporter la coopération Sud-Sud et de l’APD.  La représentante a aussi plaidé pour un système commercial universel, transparent, ouvert et non discriminatoire.  Elle a en outre noté que le transfert des technologies était une question cruciale pour les pays en développement.  Elle a précisé que 70% des pauvres du monde vivaient dans les pays à revenu intermédiaire et c’est pourquoi, il est important pour le système de développement des Nations Unies de soutenir ces derniers afin qu’ils mettent sur pied des politiques de développement porteuses de succès.

M. CARLOS MORALES (Colombie) a indiqué qu’il était important de parvenir à des engagements concrets en matière de transferts de technologies, notamment en appliquant les mesures y afférentes qui avaient été intégrées dans le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a aussi souligné l’importance du dialogue international sur la question des migrations.  En outre, le délégué a appelé le système de développement des Nations Unies à soutenir le renforcement des capacités nationales, en insistant sur le fait que cette action doit être envisagée dans le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet.  Avant de conclure, il a souhaité que le système de développement des Nations Unies tienne davantage compte des besoins des pays à revenu intermédiaire.

M. BASHAR JA’AFARI  (République arabe syrienne) a indiqué que si le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat traitaient d’objectifs essentiels, le chemin pour y parvenir repose sur un partenariat pour aider les sociétés à sortir de la violence, tout en respectant la souveraineté nationale des États.  Il est impossible de traiter des objectifs de développement durable sans parler de développement économique et de sécurité.  Tout pays, qui est confronté à des défis pour parvenir au développement durable, ne peut y répondre seul, a-t-il expliqué.  Le terrorisme et l’extrémisme violent constituent pour son pays l’obstacle majeur à la réalisation du développement, a-t-il souligné. Le représentant a dénoncé les mesures économiques unilatérales imposées par les États-Unis et l’Union européenne, qu’il a qualifiées de pressions politiques sur les peuples, causant ainsi des crises alimentaires et ayant un impact négatif sur la santé des populations.

M. A. ROHAN PERERA (Sri Lanka) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait le potentiel de transformer la vie de milliards de personnes sur la planète et constituait un plan d’action visionnaire.  Il a annoncé que le Sri Lanka était le premier pays de la région Asie-Pacifique à disposer d’un ministère du développement durable et qu’il était sur le point de présenter au Parlement un projet de loi pour faciliter la politique nationale en la matière ainsi que le cadre juridique et institutionnel pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, a-t-il assuré.  Le représentant a également indiqué que son pays avait commencé à mettre en œuvre une feuille de route.  La réalisation des objectifs de développement durable est la seule solution pour sortir de la pauvreté, a soutenu le délégué, avant d’ajouter que le développement durable ne pouvait pas devenir une réalité sans la paix et c’est pourquoi, le respect des droits de l’homme est fondamental.

Le représentant a ensuite expliqué que le Sri Lanka se félicitait d’avoir réduit la pauvreté de moitié, d’avoir presque atteint l’objectif d’éducation primaire et universel, et d’avoir atteint l’objectif sur l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires de base.  Le Sri Lanka a également progressé sur le thème de l’égalité entre les sexes, de même que dans la lutte contre certaines maladies, a-t-il dit.  En outre, le Sri Lanka a signé l’Accord de Paris sur le climat, a assuré son représentant.

Mme KRISHNAMURTI (Indonésie) a estimé que la Deuxième Commission devrait jouer un rôle actif pour intégrer les trois piliers du développement durable, à savoir économique, environnemental et social.  « Nous devons réfléchir à de nouvelles façons de briser le cycle de l’inégalité », a-t-il assuré.  Le représentant a souligné qu’il était important d’axer les efforts sur la technologie et l’innovation pour créer des emplois et accroître la productivité.  Il faudrait, en outre, redonner un élan au commerce et aux investissements, notamment dans le contexte de l’économie bleue.

Ensuite, a poursuivi le représentant, des politiques sur mesure doivent être élaborées pour répondre aux besoins et aux caractéristiques des pays.  Si cela s’avérait nécessaire, il faudrait leur apporter un traitement spécial et différencié pour les aider dans leurs efforts de développement.  Pour opérer « la transformation nécessaire », l’ensemble du système des Nations Unies doit se mobiliser, a-t-il résumé.  C’est pour cette raison que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies représente une opportunité importante pour cette session.

M. MAX RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que son pays avait mis au point sa stratégie nationale pour un développement durable responsable (STARS).  Il a considéré que la mise en œuvre des objectifs de développement durable avait démarré sous de meilleurs auspices que celle des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adoptés lors du Sommet mondial en 2000.  À cet égard, a-t-il souligné, le leadership national, l’appropriation et l’espace politique sont les meilleurs garants du succès de la mise en œuvre du Programme 2030.  La coopération Sud-Sud doit à son avenir venir compléter la coopération Nord-Sud, mais elle ne peut pas la remplacer, a-t-il précisé.

Pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, il est urgent de disposer en temps utile de données crédibles et ventilées.  Le renforcement des capacités, l’assistance technique et le transfert de technologies ont là un rôle impératif à jouer, a poursuivi M. Rai.  Il a remercié les partenaires de la Papouasie-Nouvelle Guinée pour le développement, y compris les Nations Unies et l’Australie, qui aident son pays à renforcer son bureau des statistiques.  Il a ensuite relevé l’intérêt du Forum politique de haut niveau qui a permis à la Papouasie-Nouvelle-Guinée de préciser ses aspirations en matière de développent durable.  Enfin, il a réitéré l’appel des petits États insulaires en développement en faveur de l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris sur le climat et mis l’accent sur l’objectif 14 du Programme 2030 consacré à la conservation et à l’exploitation durables des océans.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a déclaré qu’il était temps d’axer les efforts sur la mise en œuvre de tous les accords multilatéraux adoptés l’an dernier par la communauté internationale.  Il a indiqué que tous les pays devraient mettre en œuvre les Objectifs de développement durable qui se veulent universels, y compris les pays dits développés.  Il a souhaité que les mécanismes de suivi des différents accords soient clairement établis.  Il a noté que l’Examen quadriennal complet était le document le plus complexe que la Deuxième Commission est appelée à examiner, en souhaitant que le résultat de cet examen  facilitera la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le représentant a aussi souligné que le Brésil avait déjà ratifié l’Accord de Paris qu’il s’était engagé à réduire de 43% ses émissions de gaz à effet de serre sur son territoire d’ici à 2030.   

Mme SARAH MENDELSON (États-Unis) a souligné que l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles était le point de l’ordre du jour le plus important que la Deuxième Commission va examiner à la présente session de l’Assemblée générale.  Ce sera l’occasion d’aligner le système de développement des Nations Unies au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La Deuxième Commission doit s’adapter et ne pas permettre que ses ressources humaines limitées soient mal utilisées, a rappelé la représentante.  Elle a ainsi invité à ne pas perdre de temps à examiner les mêmes thèmes année après année. 

Si la Deuxième Commission n’engage pas une réforme de ses méthodes de travail, elle perdra de son efficacité et il ne sera donc plus nécessaire de consacrer beaucoup de temps à ses travaux, a-t-elle prévenu.   Même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, nous devons éviter les divisions entre délégations au cours des négociations, a-t-elle aussi suggéré.  La représentante des États-Unis a appelé à œuvrer à ce que les projets de résolution dont sera saisie la Commission au cours de cette session soient conformes aux accords internationaux adoptés par la communauté internationale l’année dernière.  Si d’autres Commissions sont en mesure de terminer à temps leurs travaux, alors la Deuxième Commission peut également le faire, a-t-elle estimé.

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est la feuille de route globale pour transformer le monde.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba a tracé la voie pour financer les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris est essentiel à notre succès, a-t-il assuré.  Ces accords demandent de nouveaux partenariats stratégiques à tous les niveaux pour éradiquer la pauvreté, a-t-il dit, en soulignant qu’il incombe cependant aux États de mettre en œuvre les ODD au niveau national.  La Norvège souhaite accélérer la mise en œuvre des objectifs, qu’elle considère comme étant la voie principale pour traiter des causes profondes de la pauvreté, a souligné son représentant.  Il a assuré que la Norvège continuera à fournir une assistance financière substantielle, au-delà de l’objectif de l’ONU de 0,7%, en estimant que l’ONU doit aussi jouer son rôle.

En ce sens, a-t-il dit, l’examen quadriennal doit être utilisé comme un instrument de changement qui agisse où il faut quand il le faut.  Le système des Nations Unies doit concentrer ses efforts là où les besoins sont les plus grands, a insisté le délégué, en ajoutant que la Norvège adhérait à une approche différenciée.  La Norvège souhaite qu’il y ait un meilleur partage, a indiqué le représentant, avant de préciser que, pour être plus efficace, l’ONU doit avoir de meilleurs résultats.  Les objectifs de développement durable sont universels, et le monde a besoin de partenariats et de leadership, dont l’ONU doit assurer la cohérence globale, a-t-il rappelé avant de conclure.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a rappelé que, l’année dernière, les États se sont engagés, à travers le Programme d’action d’Addis-Abeba, à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Il a estimé que la Deuxième Commission devrait identifier, en priorité, les défis pratiques et les solutions pour appuyer l’application du Programme 2030 aux niveaux national et régional.  En dépit d’une augmentation de l’aide publique au développement (APD), les engagements ne sont pas encore remplis, a-t-il poursuivi.  Il faut encourager le flux d’investissements étrangers directs et renforcer les mécanismes de suivi. 

L’Éthiopie, qui préside actuellement le Forum de la vulnérabilité climatique, reconnaît que l’Accord de Paris sur le climat offre une occasion historique de créer une économie sans carbone résiliente.  À cet égard, a précisé M. Alemu, le pays s’est engagé à ratifier l’Accord en 2016.  Par ailleurs, a-t-il assuré, le Gouvernement de l’Éthiopie continue de placer l’élimination de la pauvreté au cœur de son programme de développement.  Avec un taux de croissance de 10,2% en 2015, l’économie éthiopienne a créé des millions d’emplois et le pays espère atteindre un revenu intermédiaire d’ici à 2025.

M. MARC-ANDRE BLANCHARD (Canada) a estimé que l’approche adoptée par la Deuxième Commission doit être guidée par une question fondamentale: est-ce que ses actions peuvent contribuer à réaliser les objectifs de développement durable? Autrement dit, permettront-elles d’éliminer la faim et la pauvreté une fois pour toutes?  L’approche du Canada est guidée par la conviction profonde que la diversité est une force et c’est dans cette optique qu’il prend des mesures en faveur de l’inclusion sociale, du dialogue interculturel, de la tolérance, du respect mutuel, du pluralisme et de la coexistence pacifique.  Le Canada a également recentré son aide internationale sur les États les plus pauvres et les plus vulnérables.

M. ADEOYE (Nigéria) a invité la Deuxième Commission à mettre l’accent sur l’éradication de la pauvreté.  Il a également souhaité que la lutte contre les flux illicites de capitaux soit renforcée.  Il a insisté sur la nécessité de favoriser le retour des capitaux vers leur pays d’origine.  Le représentant du Nigéria a également appelé de tous ses vœux à l’établissement d’un système financier international transparent et qui garantisse le transfert des capitaux de manière fiable.

M. PISAREVICH (Bélarus) a souhaité que les activités de l’ONU et du G-20 dans le domaine économique soient complémentaires.  L’intégration régionale prend une place de plus en plus importante et il est tout aussi nécessaire que des processus de coopération soient mis en place, au sein de l’ONU, afin d’inclure ces processus d’intégration, a-t-il préconisé.  Le représentant a aussi noté que l’inclusion était un élément de base à l’ONU, tout en regrettant que les pays à revenu intermédiaire soient des laissés-pour-compte.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il faudrait établir un partenariat entre ce groupe de pays et l’ONU.  

M. ALI ALNUAIMI (Émirats arabes unis) a jugé très important d’aligner les objectifs de développement durable avec les responsabilités du système des Nations Unies. Même s’il n’existe pas d’institution propre à chaque objectif, a-t-il espéré, les Nations Unies devraient porter une attention suffisante à chacun d’entre eux.  Il a, en outre, tenu à rappeler que le fait de vivre sous occupation étrangère entrave gravement le développement.

Les Émirats arabes unis ont battu un record mondial en mai dernier en proposant les coûts les plus bas pour l’énergie solaire, s’est félicité le représentant.  Ils ont aussi été l’un des premiers pays à ratifier l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Par ailleurs, a assuré M. Alnuaimi, des progrès « remarquables » ont été réalisés en faveur de l’autonomisation économique et politique des femmes.

De plus, a-t-il poursuivi, les Émirats arabes unis consacrent plus de 1% de leur revenu national brut à l’aide humanitaire.  Le pays est en train d’intégrer les objectifs de développement durable dans son plan national de développement intitulé « Vision 2021 ».  Il s’apprête à accueillir une série d’évènements, dont le Sommet mondial sur l’économie verte et l’Exposition mondiale sur le développement Sud-Sud, à Dubai, ce mois-ci, puis la Semaine de la durabilité à Abou Dhabi, en janvier 2017. 

Mme MALEEHA  LODHI (Pakistan) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris avaient redonné un espoir dans la coopération multilatérale.  Le Programme 2030 pose néanmoins des défis clefs, qui ne peuvent être réglés qu’avec des mécanismes incluant toutes les parties prenantes.  Il faut en outre que les pays disposent des ressources nécessaires.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba fournit des éléments importants concernant les moyens de financement en faveur des pays en développement, a estimé la représentante.  La Deuxième Commission devrait garantir un suivi et une mise en oeuvre efficace des objectifs de développement durable, a recommandé la représentante, en se disant convaincue que le système de développement des Nations Unies pourra y jouer un rôle essentiel. 

Les Nations Unies doivent répondre aux besoins nouveaux des pays en développement, à travers notamment l’Examen quadriennal complet.  En ce qui concerne les changements climatiques, le Pakistan, a assuré sa représentante, a signé l’Accord de Paris dès le premier jour et il est déterminé à le mettre en œuvre.  En conclusion, la déléguée a évoqué le droit fondamental à l’autodétermination, en demandant de ne pas oublier la situation difficile de ceux qui vivent sous occupation.  C’est une situation qu’elle a qualifiée d’obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a assuré qu’au plan national, l’Ouganda avait intégré la question des changements climatiques et les objectifs de développement durable dans sa politique nationale, et a également signé l’Accord de Paris sur le climat.  Le représentant a ainsi illustré la bonne volonté de son pays en citant des programmes établis pour aider les groupes défavorisés.  L’Ouganda, qui se tourne vers le secteur associatif et vers le financement international, estime que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devrait faciliter l’accès aux marchés, notamment pour les pays les moins avancés.  Il faudrait, par ailleurs, éviter une approche sélective concernant les 17 objectifs car, a-t-il rappelé, ils sont étroitement liés.  En ce qui concerne les mouvements massifs de réfugiés, le représentant a indiqué que l’Ouganda était le huitième pays dans le monde à en accueillir et qu’il avait intégré la gestion des réfugiés dans sa législation nationale.  On ne peut parvenir au développement sans la paix, a prévenu le délégué, en se disant optimiste que le Conseil de sécurité pourrait jouer un rôle pour mettre un terme aux conflits violents.

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a mis l’accent sur la nécessité pour la Deuxième Commission de renforcer, dans le cadre de ses travaux, le lien entre la paix, la sécurité et le développement et l’intégration de l’objectif de développement durable sur l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable dans les résolutions et documents adoptés par la Commission.   Elle doit également donner la priorité à la réalisation des engagements faits à Addis-Abeba concernant le financement du développement, en particulier dans le cadre de l’aide publique au développement, en faveur des pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral.  Ses travaux doivent aussi être axés sur l’Accord de Paris sur les changements climatiques et les engagements financiers de la communauté internationale visant à développer les capacités d’adaptation des pays en développement et la nécessité de la mise en œuvre en temps opportun du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et l’importance de développement des stratégies de réduction des risques de catastrophe pour une mise en œuvre efficace des objectifs de développement durable, a souligné le représentant.

Demain, s’ouvrira la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, a rappelé le représentant qui, en estimant qu’elle servira de plateforme pour le Gouvernement afghan et la communauté internationale et les autres partenaires pour réaffirmer et consolider leur partenariat pour la paix et la prospérité en Afghanistan.  À cette occasion, le Gouvernement afghan a élaboré le cadre national pour la paix et la sécurité qui est un plan stratégie de cinq ans pour réaliser le développement durable et l’autonomie, éradiquer la pauvreté et assurer la sécurité et la stabilité du pays.  Son gouvernement, a-t-il ajouté, a aussi élaboré une feuille de route pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

M. HASSAN ABBAS (Liban) a indiqué que la Deuxième Commission devrait se concentrer sur la fourniture de moyens adéquats en vue de la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030.  Le Liban est en train de finaliser son plan national de développement durable, en conformité avec les objectifs dudit Programme, a-t-il affirmé.  Le représentant a précisé que le plan de son pays s’attacherait à réaliser certains objectifs jugés prioritaires. Il a ensuite détaillé la gravité de la crise humanitaire dans lequel le Liban est plongé depuis l’arrivée sur son sol de 1,2 million réfugiés syriens.  Pour relever un tel défi, il est nécessaire, a-t-il souligné, de fournir un appui financier aux pays accueillant un grand nombre de réfugiés.  Ces pays, a-t-il dit, fournissent « un bien public global ».

M. Abbas a ensuite plaidé pour un système de développement des Nations Unies qui soit plus cohérent et intégré, un système de coordonnateurs résidents renforcé et une coopération accrue entre activités de développement et humanitaires.  Il a précisé que le nouveau cadre stratégique que le Liban s’apprête à signer avec les Nations Unies reconnaissait la nécessité d’un appui onusien efficace afin d’aider le pays à relever les défis multidimensionnels auxquels il fait face.  En conclusion, M. Abbas a indiqué que la marée noire, causée par la destruction en juillet 2006 par Israël des réserves en pétrole de l’installation électrique de Jiyeh, continuait d’affecter les efforts de développement de son pays.  Il a souligné la nécessité qu’Israël assume sa responsabilité en vue d’un dédommagement prompt et approprié des dommages environnementaux subis.

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a prôné une plus grande coordination de l’action de l’ONU en ce moment de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a souligné le rôle des partenariats internationaux dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a aussi prôné le transfert des technologies propres en faveur des pays en développement.  Le représentant a salué les résultats de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les vastes mouvements de populations.  Il a expliqué que l’on ne peut traiter des situations de migrations en évoquant seulement les questions de sécurité, en proposant ainsi que les causes socioéconomiques de ce phénomène soient également abordées.  Le représentant a en outre estimé que les flux illicites de capitaux devraient être combattus et que les fonds volés devraient être restitués au pays d’origine, y compris ceux venant de la Libye. 

Après avoir mentionné les accords mondiaux historiques de 2015, M. MICHAEL R. TEN-POW (Guyana) a estimé que le rôle et le travail de la Deuxième Commission prenaient un nouveau sens dans le contexte d’une interdépendance mondiale accrue. Il a demandé une meilleure prise en compte des réalités des petits États insulaires, des États en développement côtiers à basse altitude et des pays à revenu intermédiaire.  Le représentant a fait remarquer que les critères pour changer de catégorie de pays ne tiennent pas compte de certaines réalités.  C’est pourquoi, le Guyana plaide pour la création d’un cadre international approprié afin de traiter des facteurs tels que le changement climatique, le commerce, la dette, la coopération fiscale internationale, la sécurité alimentaire et les catastrophes naturelles afin de permettre à ces pays de faire les changements nécessaires, a-t-il indiqué.  Le Guyana, a assuré son représentant, veut mettre en œuvre les objectifs de développement durable de façon globale en se concentrant sur l’éducation, la sécurité alimentaire, l’énergie et les infrastructures.  Très préoccupé par le niveau d’élévation des mers, le Guyana se veut un État vert, a-t-il indiqué, en rappelant qu’il avait signé l’Accord de Paris.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale maitient le droit de vote des Comores, de la Guinée-Bissau, de Sao Tome-et-Principe et de la Somalie malgré leurs arriérés de paiement

Soixante et onzième session,
23e séance - matin
AG/11834

L’Assemblée générale maitient le droit de vote des Comores, de la Guinée-Bissau, de Sao Tome-et-Principe et de la Somalie malgré leurs arriérés de paiement

L’Assemblée générale a décidé, ce matin, que les Comores, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie seront autorisés à participer à ses votes jusqu’à la fin de cette session, bien que ces pays ne se soient pas acquittés de leur paiement au budget ordinaire de l’Organisation.

En adoptant sans vote une résolution*, l’Assemblée suit ainsi la recommandation de sa Cinquième Commission chargée des questions budgétaires et administratives.  L’Assemblée convient que le non-paiement par ces quatre États Membres, de la totalité du montant minimum requis pour éviter l’application de l’Article 19 de la Charte « est dû à des circonstances indépendantes de leur volonté ».

L’Article 19 de la Charte des Nations Unies dispose qu’un Membre en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée générale « si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées ».

L’Assemblée peut néanmoins autoriser ce Membre à participer au vote si le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté.  Les États Membres qui demandent à bénéficier d’une dérogation à l’Article 19 de la Charte sont instamment priés de fournir « des renseignements aussi complets que possible ».

En fin de séance, il a été annoncé que Mme Inga Rhonda King, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, a été élue, le 29 septembre dernier, Présidente de la Cinquième Commission.  Cette élection complète ainsi la composition du Bureau de l’Assemblée, formé du Président de l’Assemblée générale, des 21 vice-présidents de l’Assemblée, des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, et des présidents des six Grandes Commissions.

*A/71/414

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Désarmement: la Première Commission débat de l’interdiction des armes nucléaires

Soixante et onzième session,
2e séance – matin
AG/DSI/3545

Désarmement: la Première Commission débat de l’interdiction des armes nucléaires

Les délégations soulignent le lien entre développement et désarmement

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a entamé, ce matin, son débat général sur tous les points à son ordre du jour.

Le Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, M. Kim Won-Soo, a donné le ton des échanges en rappelant que 2016 marquait le soixante-dixième anniversaire de la résolution de l’Assemblée générale sur l’élimination des arsenaux atomiques nationaux.  Il a également souligné qu’il y a un an, était adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030, « qui reconnaît le lien entre développement et désarmement ».

Les États Membres, dont les États-Unis et la Trinité-et-Tobago, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), ont pour leur part axé leurs déclarations sur le désarmement nucléaire et la relation entre paix et développement durable. Exposant la doctrine de défense de son pays, le représentant des États-Unis, M. Frank Rose, a jugé que la concrétisation de la proposition de plusieurs États Membres d’interdire les armes nucléaires « saperait la crédibilité du désarmement nucléaire », en particulier le volet relatif à la vérification.  Le représentant américain a indiqué que, le consensus étant la seule voie pratique à suivre, son pays avait rejeté le rapport final du Groupe de travail chargé d’étudier les mesures juridiques nécessaires à l’instauration d’un monde exempt d’armes nucléaires, et a appelé les autres États à en faire autant. 

M. Rose a également estimé que la proposition d’interdire les armes nucléaires consistait à faire un choix biaisé entre la position faisant de ces armes un enjeu humanitaire ou un enjeu de sécurité.  « Ces armes relèvent des deux dimensions », a-t-il dit, réitérant que les armes nucléaires qui demeureraient après la réduction des arsenaux atomiques des États-Unis serviraient à dissuader l’usage de cette catégorie d’armes contre son pays, ses alliés et ses partenaires.

S’exprimant au nom de la CARICOM, Mme Pennelope Beckles, de la Trinité-et-Tobago, a salué le fait que le document final de la dernière Réunion des États parties au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères, souligne que le développement durable ne peut être réalisé sans la paix et la sécurité.  Elle a rappelé que la cible 4 de l’objectif 16 de développement durable sur l’accès de tous à la justice, vise précisément la réduction du trafic d’armes et le renforcement de la lutte contre toutes les formes de criminalité organisée. 

Au nom du Groupe africain, M. Anthony Bosah, du Nigéria, a appuyé l’appel du Mouvement des pays non-alignés à interdire les armes nucléaires, « les seules armes de destruction massive à ne pas être interdites par un instrument juridique international ».  Il a indiqué que cette proposition découlait de la crise que traverse le régime de non-prolifération instauré par le Traité du même nom (TNP) en raison « du manque de volonté politique des États dotés de l’arme nucléaire d’éliminer leurs arsenaux, conformément à l’Article VI du Traité ».

S’agissant du TNP et du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), l’Union européenne, par le truchement de son représentant, M. Jacek Bylika, a condamné les agissements de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et exhorté ce pays à observer un moratoire sur les essais nucléaires jusqu’à ce que le TICE entre en vigueur, et à s’abstenir de toute action susceptible de saper la portée du Traité.  « Nous condamnons les essais nucléaires effectués par la RPDC, qui doit respecter ses obligations internationales et renoncer à ses programmes militaires nucléaires », a-t-il réaffirmé. 

Par ailleurs, les États Membres ont souligné la contribution à la sécurité régionale et à la confiance interétatique des zones exemptes d’armes nucléaires.  Le représentant de l’Égypte, M. Amr Abdellatif Aboulatta, au nom de la Coalition pour le nouvel ordre du jour, a exhorté les États parties au TNP à appliquer la résolution de 1995 sur la création d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient.  Mme Beckles, de son côté, a relevé que l’Amérique latine et les Caraïbes, « qui s’étendent sur 20 millions de kilomètres carrés et où vivent quelque 600 millions de personnes », représentaient la zone exempte d’armes nucléaires la plus vaste et densément peuplée au monde.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, mardi 4 octobre, à 10 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. SABRI BOUKADOUM, Président de la Première Commission, a dit espérer que cette session permettrait de lutter contre le pessimisme qui entoure les affaires de désarmement.  Plus de 15 000 armes nucléaires subsistent encore dans le monde et plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays qui disposent de l’arme nucléaire ou sont membres d’alliances nucléaires, a-t-il rappelé, indiquant qu’il s’agissait là, malheureusement, d’un aspect de l’héritage de l’Assemblée générale.  S’agissant des armes classiques, il a déploré que la vision des pères fondateurs de l’ONU soit tombée dans l’oubli en raison de la Guerre froide.  Il a toutefois salué les progrès accomplis dans ce domaine, dont la réduction spectaculaire des arsenaux nucléaires depuis la Guerre froide ou l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, notamment en Amérique latine et les Caraïbes, en Asie du Sud-Est ou bien encore en Afrique.  Nous voulons en faire de même au Moyen-Orient, a-t-il déclaré.

M. Boukadoum a par ailleurs souligné les progrès remarquables accomplis en vue de l’élimination des armes de destruction massive, avec notamment l’interdiction juridiquement contraignante des armes chimiques et biologiques.  S’agissant des armes classiques, le Président a cité comme avancée le Traité sur le commerce des armes.  Il a ensuite mentionné les « développements inquiétants » se rapportant au domaine du désarmement, citant l’issue non fructueuse de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de 2015 et la poursuite des essais nucléaires.  La menace du terrorisme biologique est de plus en plus présente, a-t-il affirmé, indiquant que les groupes non étatiques exploitaient les lacunes dans la mise en œuvre de la Convention sur les armes biologiques, déplorant notamment que l’objectif d’une élimination des armes de destruction massive, telle qu’entérinée dans la première résolution adoptée par l’Assemblée générale, n’ait pas été réalisé.  Le Président a également détaillé les nouveaux défis que sont la cybersécurité et le lien entre terrorisme et armes de destruction massive.

Cette année, la Commission fait face à des attentes plus élevées en matière de désarmement, a-t-il affirmé, en mentionnant notamment la frustration de nombreuses délégations devant l’impasse dans laquelle sont plongées la Conférence et la Commission du désarmement.  Il a indiqué que de nombreux États étaient déterminés à faire avancer la proposition visant à ce que l’Assemblée entame des négociations en 2017 pour un traité interdisant les armes nucléaires.  Il a estimé que ces développements, bien que de nature à faire avancer le désarmement, alimentaient des divisions plus aigües entre les États dotés de l’arme nucléaire et ceux non dotés, et soumettaient le régime de non-prolifération, en particulier le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, (TNP) à des tensions.

L’état du processus de désarmement exige une attention immédiate et des mesures correctives, a poursuivi M. Boukadoum, estimant que la stagnation au sein de la Conférence et de la Commission du désarmement affaiblissait la paix et la sécurité internationales.  Le Président a par contre souligné le développement positif que constitue la récente adoption, par le Conseil de sécurité, de la résolution 2310 (2016), appuyant le Traité d’interdiction des essais nucléaires. Dans ce contexte, le groupe de travail à composition non limitée sur le désarmement, créé par l’Assemblée, doit être l’occasion d’examiner les aspects les plus cruciaux du désarmement et constituer le creuset de nos efforts pour éliminer les armes de destruction massive, a-t-il dit.  En conclusion, le Président a formé le vœu de voir les délégations s’engager dans un dialogue constructif et forger des accords en vue de faire avancer le programme de désarmement.

M. KIM WON-SOO, Haut-Représentant pour les affaires de désarmement, a rappelé que cette année marquait le soixante-dixième anniversaire de la résolution de l'Assemblée générale sur l’élimination des arsenaux atomiques nationaux et, qu’il y a un an, était adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030, « qui reconnaît le lien entre développement et désarmement ».  Après avoir salué le rôle croissant de la société civile dans les processus de désarmement internationaux, y compris le Traité sur le commerce des armes, la Conférence du désarmement et la lutte contre les armes légères et de petit calibre, il a noté que la jeunesse du monde entier, aspirait « elle aussi », à la réalisation d’un monde débarrassé d’armes nucléaires.  Sur tous les continents, a-t-il ajouté, l’éducation aux enjeux du désarmement fait partie des programmes.

M. Kim a rappelé qu’il y a 20 ans, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) était négocié, et que, cette année, le Conseil de sécurité avait, pour la première fois, adopté une résolution consacrée à cet instrument « qui doit entrer en vigueur le plus rapidement possible ».  Pour le Haut-Représentant, les divisions entre États dotés de l’arme nucléaire et les États non dotés, mais aussi entre les puissances nucléaires elles-mêmes, demeurent un obstacle « frustrant » à la revitalisation de la Conférence du désarmement à Genève, et, par conséquent, à des avancées significatives sur la voie d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Il a ainsi appelé les États Membres à redoubler d’efforts pendant la soixante-onzième session de l’Assemblée générale pour, a-t-il dit, « ressusciter le désarmement nucléaire ». 

Concernant les crises en cours, il a condamné l’utilisation d’armes chimiques en Syrie par le régime et des acteurs non étatiques, et rappelé la nécessité absolue pour que l’usage de ces armes atroces ne devienne pas la norme.  Nous devons renforcer les efforts pour empêcher les acteurs non étatiques, les plus mal intentionnés, de mettre la main sur des armes de destruction massive, qu’elles soient nucléaires, biologiques ou chimiques, a souligné M. Kim.  À cet égard, il a invité les États à participer activement aux mécanismes de suivi de mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité et de la Convention sur les armes biologiques.

Revenant sur le lien entre désarmement et développement, le Haut-Représentant a indiqué que l’objectif 16 de développement portait sur la réduction de la circulation illicite des armes.  Il a ajouté que, lors de la dernière réunion sur le Programme d’action sur les armes légères et de petit calibre, ce lien avait été renforcé et que les États avaient progressé dans l’idée d’inclure les munitions dans le cadre du Programme.  M. Kim a également attiré l’attention sur les conséquences sécuritaires du monde interconnecté « qu’est à présent le nôtre ».  Il a ainsi noté l’intensification des cyberattaques, y compris celles visant des centrales nucléaires.  Il a souhaité que le Groupe d’experts gouvernementaux sur les usages pacifiques du cyberespace soumette des recommandations innovantes à l'Assemblée générale dès l’année prochaine.

Enfin, M. Kim a rappelé aux États Membres leur responsabilité financière, en indiquant notamment que, faute des ressources financières nécessaires, la quinzième réunion des États Parties à la Convention sur les mines antipersonnel ne pourrait pas se tenir, comme prévu, le 26 octobre 2016.  Concluant son allocution, il a déclaré que la paix était consubstantielle à la poursuite de la prospérité et la justice: « paix, développement durable et droits de l’homme sont les trois piliers, les trois côtés d’un même triangle », a-t-il dit en citant le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon.

M. INA HANINGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a réaffirmé que le désarmement nucléaire devait être considéré comme la priorité principale.  Il s’est dit extrêmement préoccupé par les dangers que représentent pour l’humanité l’existence permanente d’armes nucléaires, et la possibilité ou la menace de leur utilisation.  Il a regretté à cet égard l’impasse dans laquelle se trouve le désarmement nucléaire aujourd’hui.  La communauté internationale n’a que trop attendu pour espérer parvenir un jour à l’élimination totale des armes nucléaires et il est temps d’avoir une nouvelle approche globale du désarmement nucléaire, a-t-il indiqué.  Le Mouvement des pays non alignés appelle fermement les États dotés à respecter pleinement leurs obligations juridiques et à procéder sans équivoque à l’élimination totale de leurs arsenaux nucléaires dans les plus brefs délais, de manière transparente, irréversible et vérifiable au plan international, a-t-il dit.  Le représentant a en outre affirmé l’importance des considérations humanitaires dans le contexte des délibérations sur les armes nucléaires et de la poursuite d’un objectif de désarmement nucléaire complet.  Pour le Mouvement des pays non alignés, la légitimité de la non-prolifération procède d’un objectif plus large de désarmement nucléaire, a-t-il précisé.  À cet égard, la poursuite du seul objectif de non-prolifération sans respect des obligations en matière de désarmement est à la fois contreproductive et insoutenable, a ajouté le représentant.  Le Mouvement des pays non alignés regrette l’échec de la neuvième Conférence d’examen du TNP et l’incapacité à parvenir à un document final faisant consensus.  Les États parties au TNP du Mouvement des pays non alignés réitèrent leur profonde déception devant l’absence de mise en œuvre du Plan d’action de 2010 qui vise à établir une zone exempte d’armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, les États du Mouvement des pays non alignés parties à la Convention sur les armes chimiques notent avec satisfaction l’efficacité de fonctionnement de ce texte qui reste le seul traité global et multilatéral interdisant l’utilisation d’une catégorie entière d’armes de destruction massive, sur la base d’un système de vérification et en direction d’une utilisation pacifique de telles armes.  Ces États sont par contre préoccupés par les problèmes sécuritaires, humanitaires et socioéconomiques qui résultent de la production, du transfert et de la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.  À cet égard, le représentant a souligné la nécessité d’une mise en œuvre équilibrée, pleine et efficace du Programme d’action.  Les États du Mouvement des pays non alignés sont également inquiets des développements en cours en matière de systèmes de missiles antibalistiques et la menace de militarisation de l’espace extra-atmosphérique.  Le représentant a réitéré son appel en faveur de négociations au sein de la Conférence du désarmement pour parvenir à un instrument juridiquement contraignant en vue de prévenir la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique et a rappelé l’importance des travaux de la Conférence du désarmement comme seule instance multilatérale de négociations en matière de désarmement.  La Conférence du désarmement doit dans les plus brefs délais reprendre ses travaux de fond sur la base d’un programme de travail équilibré et global, qui tienne compte des intérêts de sécurité des tous les États, a-t-il conclu.

M. HAU DO SUAN (Myanmar), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a indiqué que l’ASEAN était déterminée à réaliser le désarmement nucléaire et prendrait des mesures collectives à cette fin.  Il a déploré que cet objectif soit toujours aussi lointain et souligné le danger qu’une seule arme nucléaire ne tombe entre les mains des terroristes.  Nous devons tout faire pour que cela ne se produise pas, a-t-il affirmé.  Le délégué a ensuite estimé que la session spéciale sur le désarmement IV serait l’occasion de mobiliser l’opinion publique en vue de l’élimination des armes de destruction massive et le contrôle et la réduction des armes conventionnelles.  Il a ensuite appuyé la recommandation faite par le Groupe de travail à composition limitée afin que l’Assemblée générale tienne une conférence en 2017 pour négocier un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes nucléaires, en vue de leur élimination totale. Il a également plaidé pour le renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, avant de se féliciter que l’Engagement humanitaire ait été appuyé par 127 pays.

Le délégué s’est dit en faveur de l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires, tout en précisant que celles-ci ne devaient pas se substituer à l’élimination totale des armes nucléaires.  Nous réitérons notre engagement pour préserver la région de l’Asie du Sud-Est en tant que zone exempte d’armes nucléaires, a-t-il dit, avant d’appeler à la pleine mise en œuvre du Traité établissant cette zone.  Il a précisé que ce Traité contribuait au renforcement de la sécurité régionale et à la paix et la sécurité internationales.  Il a affirmé que l’ASEAN intensifierait ses efforts pour que les États parties à ce Traité résolvent toutes les questions encore en suspens et appelé les États de l’Annexe 2 à signer et ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) afin qu’il puisse entrer en vigueur.  Il a ensuite exprimé sa vive préoccupation devant les récents développements qui se sont produits dans la péninsule coréenne et appelé à la dénucléarisation de cette région du monde.  Nous exhortons les parties à faire preuve de retenue et œuvrer à la paix et à la sécurité sur la péninsule, a-t-il dit.  S’agissant des armes classiques, il a souhaité que le Secrétariat, dans la limite des ressources existantes, appuie les États dans la gestion et la sécurisation de leurs stocks d’armes.

En conclusion, estimant que la situation sécuritaire internationale était grave, le délégué a exhorté tous les États Membres à parvenir à un désarmement complet et global.

M. ANTONY BOSAH (Nigéria), au nom du Groupe africain, a appelé à la prise de mesures efficaces pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, notamment pour permettre le démarrage de négociation sur un instrument juridiquement contraignant d’interdiction et d’élimination de ces armes.  Pour ce faire, il a appuyé la recommandation de l’Assemblée générale d’organiser une conférence en 2017.  À son tour, il a souligné la nécessité de revitaliser la Conférence du désarmement, la seule instance multilatérale de négociation des traités de désarmement.  Faute de quoi, il sera impossible de réaliser des progrès concrets vers la réalisation de l’objectif d’élimination et d’interdiction de la fabrication, du développement, du transfert et de la détention des armes nucléaires, a insisté le représentant.

S’agissant du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, il a déploré que le régime qu’il instaure soit en panne en raison, en particulier, du manque de volonté politique des États dotés de l’arme nucléaire d’éliminer leurs arsenaux, conformément à l’article VI du Traité.  Rappelant l’utilité des zones exemptes d’armes nucléaires, « qui renforce la paix régionale et la sécurité », le représentant a appelé à la création d’une zone de ce type au Moyen-Orient, conformément à la résolution de 1995 et au Plan d’action de la Conférence d’examen du TNP de 2010.  Les États dotés de l’arme nucléaire doivent tenir compte des conséquences humanitaires potentiellement catastrophiques d’un accident nucléaire, sur les êtres humains, l’environnement et les ressources économiques des États, a-t-il encore dit.  « Le Groupe africain appuie l’appel à interdire les armes nucléaires, seules armes de destruction massive à ne pas être interdites par un instrument juridique international.»

Pour ce qui est des armes classiques, le représentant s’est notamment réjoui des efforts des États Parties au Traité sur le commerce des armes depuis son entrée en vigueur, y compris pour assurer une mise en œuvre équilibrée et objective de ses dispositions.  L’application du Traité doit être bénéfique tant aux pays producteurs et exportateurs d’armes qu’aux autres, a-t-il estimé.  Il a tenu à réaffirmer le droit souverain des États d’acquérir, de fabriquer, d’exporter et d’importer des armes classiques aux fins de leur défense et pour répondre à leurs besoins en matière de sécurité, « conformément à la Charte des Nations Unies ».  Selon les pays africains, a-t-il noté, l’accent doit être mis sur la lutte contre la circulation illicite des armes et leur accumulation excessive, l’Afrique ayant souffert du trafic « politiquement déstabilisant » d’armes légères.  À cet égard, il a exhorté les États à respecter leurs engagements au titre du Programme des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre.  En conclusion, il a annoncé que le Groupe africain présenterait deux projets de résolution sur la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique et sur le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie), au nom du Groupe des États arabes a plaidé pour l’élimination des armes de destruction massive et demandé que les ressources dépensées pour ces armes soient affectées à la promotion du développement durable. Il a souligné le rôle central joué par la Conférence du désarmement, ainsi que par la Session spéciale sur le désarmement IV.  Il a salué la recommandation du Groupe de travail de Genève, établi par l’Assemblée générale, sur le désarmement.  Le délégué a plaidé pour l’universalité du TNP, qui est la pierre angulaire du régime de non-prolifération, et appelé les États dotés de l’arme nucléaire à mettre en œuvre leurs engagements dans le cadre de ce Traité.  L’échec de la Conférence d’examen de 2015 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaire nous oblige à redoubler d’efforts, a-t-il affirmé.

Le délégué a ensuite souligné l’importance d’établir des zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde, y compris au Moyen-Orient.  Il a souligné la menace que représente la possession par Israël d’un énorme arsenal nucléaire et condamné son refus de rejoindre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Israël n’a pas non plus placé son arsenal sous le régime de supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a-t-il également déploré.  L’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires est un pilier du TNP mais aucun progrès n’a été accompli au Moyen-Orient en 2015, a-t-il regretté.  Il a dénoncé les mesures dilatoires prises pour empêcher la réalisation de cet objectif, ce qui a obligé les pays arabes à revoir leur stratégie. M. Khiari a déploré que la position des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni ait empêché l’approbation d’un document final à l’issue de la Conférence d’examen de 2015.  Ces pays sont-ils prêts à honorer leurs promesses? s’est-il demandé.

Le délégué a, par ailleurs, souligné le rôle central joué par la Conférence du désarmement, avant d’affirmer que l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique devait se faire uniquement à des fins pacifiques.  Il a également appelé à l’intensification de la coopération multilatérale dans le domaine de la cybersécurité.  En conclusion, M. Khiari a invité les États Membres à ne pas sombrer dans le découragement et à avancer dans la voie du désarmement.

Mme PENNELOPE ALTHEA BECKLES (Trinité-et-Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que, selon les termes du Forum économique mondial, l’instabilité est devenue la nouvelle norme, en raison notamment des agissements déstabilisateurs des organisations terroristes.  Elle a ajouté que la prolifération illégale d’armes et de munitions, la cybercriminalité, le trafic de drogue et la criminalité transfrontalière continuaient de poser une menace à la sécurité des pays de la région.  Sur ce dernier point, elle a indiqué que les États membres de la CARICOM concentraient leurs efforts pour mettre fin à la circulation illicite d’armes légères et de petit calibre, dans le cadre d’un mécanisme appelé CARICOM IMPACS.  Un plan stratégique axé sur la résilience a été récemment articulé à ce mécanisme, a-t-elle dit.  La représentante a également souligné la détermination des pays de la CARICOM, « qui y sont tous parties », à adapter le cadre juridique du Traité sur le commerce des armes à leur législation nationale en matière de sécurité.  Elle a en outre salué le document final de la dernière Réunion des États parties au Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, qui, s’est-elle félicitée, souligne que le développement durable ne peut être réalisé sans la paix et la sécurité.  Concernant le désarmement nucléaire, la représentante a rappelé que l’Amérique latine et les Caraïbes, qui s’étendent sur 20 millions de kilomètres carrés et où vivent quelque 600 millions de personnes, représentaient la zone exempte d’armes nucléaires la plus vaste et densément peuplée au monde.  Elle a par ailleurs appuyé l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant d’interdiction et d’élimination des armes nucléaires.

M. JACEK BYLICA, du Service d’action extérieure de l’Union européenne, a déclaré que l’Union européenne restait pleinement favorable au développement d’un multilatéralisme efficace fondé sur les règles internationales, à commencer par celles édictées par l’ONU.  Dès lors, nous continuerons de promouvoir l’universalisation et la mise en œuvre de tous les instruments multilatéraux de désarmement, de non-prolifération et de contrôle des armes existants, a-t-il assuré. 

M. Bylica a par ailleurs indiqué que l’Union européenne appelait tous les États, dont la République populaire démocratique de Corée, à observer scrupuleusement un moratoire sur les essais nucléaires jusqu’à ce que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires entre en vigueur, et à s’abstenir de toute action susceptible de saper les objectifs et la portée de ce Traité.  Nous condamnons dans les termes les plus fermes les essais nucléaires et les lancements de missiles balistiques effectués par la République populaire démocratique de Corée, qui doit respecter pleinement ses obligations internationales et renoncer à ses programmes militaires nucléaires de manière irréversible et vérifiable, a déclaré M. Bylica.  Il a également demandé à la République islamique d’Iran de respecter tous les engagements pris au titre du Plan d’action global commun et à coopérer activement avec l’AIEA pour que soit attestée sans délais la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire.

M. Bylica a indiqué que l’Union européenne restait en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et, faisant allusion à la crise syrienne, a condamné l’usage des armes chimiques pendant un conflit, ce « qui constitue une violation du droit international, un crime de guerre et un crime contre l’humanité ».  Il a déploré le fait que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ne soit pas en mesure de confirmer que la déclaration syrienne relative au démantèlement de ses armes chimiques est « exacte et exhaustive ».  « Nous exhortons la Syrie à travailler en étroite collaboration avec le Secrétariat technique de l’Organisation pour résoudre les questions en suspens et convaincre la communauté internationale que tous ses arsenaux ont été complètement détruits de manière irréversible.»  Sur le risque que des terroristes ne mettent la main sur des armes de destruction massive, il a plaidé pour des efforts accrus au plan régional, national et international pour empêcher qu’ils n’aient accès à des armes nucléaires et chimiques ainsi que leurs vecteurs.

S’agissant des armes classiques, M. Bylica a souligné que les 28 États membres de l’Union européenne étaient parties au Traité sur le commerce des armes et que leur principal objectif restait de maintenir l’élan généré par l’entrée en vigueur du Traité pour parvenir à sa rapide universalisation.  Par ailleurs, il a appuyé l’objectif humanitaire au cœur de la Convention sur les armes à sous-munitions et souligné l’urgence que la communauté internationale travaille de concert au maintien à long terme de la sûreté, de la sécurité et de la durabilité de l’environnement spatial.  À cet égard, il a salué l’accord trouvé par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique en juin dernier sur les premières lignes directrices devant ouvrir la voie à une discussion constructive sur cette question.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte), au nom de la Coalition pour un nouvel ordre, a indiqué que le désarmement nucléaire était le seul moyen pour remédier aux graves risques posés par les armes nucléaires.  Il a ensuite déploré le manque de progrès en vue de parvenir à cet objectif, estimant que le désarmement nucléaire était d’une lenteur inacceptable.  Il a déclaré que les programmes de modernisation des arsenaux nucléaires étaient en contradiction avec les garanties fournies par les États dotés de l’arme nucléaire de les éliminer.  Nous pensons que la Conférence du désarmement devrait entamer sans plus tarder ses travaux afin de faire avancer le programme de désarmement, a-t-il affirmé.  Déçu que la résolution de 1995 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient n’ait pas été mise en œuvre, M. Aboulatta a exhorté tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaire à œuvrer à sa pleine application.  La résolution de 1995 est toujours d’actualité, a-t-il affirmé.  Soulignant l’importance de la prochaine Conférence d’examen du TNP, il a affirmé qu’il était temps que la communauté internationale prenne des actions concrètes.  Les États dotés de l’arme nucléaire doivent mettre en œuvre leurs engagements, a-t-il dit, estimant que le statu quo était inacceptable.  En conclusion, le délégué a affirmé qu’il y avait un besoin urgent d’entamer des négociations de bonne foi sur le désarmement nucléaire.

M. JUAN JOSÉ GÓMEZ CAMACHO (Mexique) a indiqué que le désarmement nucléaire n’était toujours pas réalité.  La Conférence du désarmement est dans l’impasse, le TICE n’est pas entré en vigueur et la Conférence d’examen du TNP n’a pas abouti à un document final, a-t-il déploré.  Il a condamné le récent essai nucléaire effectué par la République populaire démocratique de Corée, avant d’affirmer que les armes nucléaires étaient incompatibles avec le droit international humanitaire.  Il a appelé les États dotés de l’arme nucléaire à mettre en œuvre leurs engagements dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Quelque 15 000 armes nucléaires subsistent dans le monde, a-t-il précisé, estimant qu’elles devraient être éliminées.  Il a souhaité que l’Assemblée générale examine attentivement les recommandations du Groupe de travail à composition non limitée de Genève, en particulier la convocation d’une conférence pour négocier un traité d’interdiction des armes nucléaires.  Il a ensuite rappelé que 115 pays dans le monde vivaient dans cinq zones exemptes d’armes nucléaires, dont les pays d’Amérique latine et des Caraïbes en vertu du Traité de Tlatelolco.  Il a demandé que tous les États Membres appliquent pleinement la résolution 1540 (2004) du Conseil de sécurité, avant de souligner l’avancée que constitue le Traité sur le commerce des armes.  En conclusion, le délégué du Mexique a souhaité que le Secrétaire général crée un groupe d’experts chargé d’examiner les conséquences des transferts mondiaux des armes classiques.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a rappelé que son pays n’avait eu de cesse de dénoncer l’existence actuelle de 17 000 armes nucléaires, 20 ans après la signature du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, qui n’est toujours pas entré en vigueur.  Parallèlement, il a dénoncé la paralysie du processus de désarmement et les sommes faramineuses dépensées par les puissances nucléaires pour moderniser leur arsenal.

M. Barros a toutefois noté des évolutions positives ces dernières années, y compris les travaux du Groupe de travail pour faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire, qui a recommandé, à une majorité écrasante, d’entamer des négociations en vue d’établir un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes nucléaires, en complément du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

« Le Chili demeure un fervent défenseur et promoteur du désarmement général et complet », a déclaré le Représentant, appelant les États à adhérer universellement à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction.  S’agissant des armes biologiques, il a appelé à renforcer les mécanismes de vérification dans le cadre de l’application de la Convention sur les armes biologiques.

Dénonçant les effets négatifs du commerce illicite des armes légères et de petit calibre sur la sécurité internationale, les droits de l’homme et le développement socioéconomique, M. Barros a par ailleurs souligné que son pays soutenait fortement le Programme d’action de l’ONU en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Il a également salué l’entrée en vigueur, en décembre 2014, du Traité sur le commerce des armes, ajoutant que ce document contribuait à combattre la propagation du commerce illicite des armes dans de nombreuses régions du monde.

Le représentant du Chili a enfin souligné l’importance de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, qu’il a qualifiée de « summum de synergie entre le droit international humanitaire et le désarmement ».  Il a appelé les États qui ne s’étaient pas encore acquittés de leurs obligations financières envers la Convention à le faire dans les plus brefs délais, afin notamment de débarrasser complètement le monde des mines antipersonnel d’ici 2025.

M. FRANK A. ROSE (États-Unis) a assuré que, conformément aux engagements pris par le Président Obama en 2009, les États-Unis avaient réduit le rôle et l’importance de leurs armes nucléaires dans leur stratégie de défense.  Il a précisé que son pays avait réduit ses stocks de têtes nucléaires de 85% depuis la fin de la Guerre froide, l’arsenal étant passé de 31 255 têtes nucléaires en 1967 à 4 571 têtes nucléaires en 2015.  Nous avons réalisé des progrès considérables, a-t-il constaté, ajoutant que le Traité entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur des mesures visant de nouvelles réductions et limitations des armements stratégiques offensifs était appliqué « davantage chaque jour ».  Nous renforçons notre confiance mutuelle à travers le régime de vérification du Traité et avons bon espoir qu’en 2018 nous aurons atteint le plafond fixé par START, a déclaré M. Rose.  Toutefois, il a déploré que les conditions pour une réduction rapide des arsenaux menée en étroite coopération « avec un partenaire déterminé et dans un environnement stratégique propice » n’étaient plus réunies.  Il a reconnu que, dans ce contexte, il était compréhensible que d’autres partenaires se montrent déçus de la lenteur des progrès effectués en matière de désarmement nucléaire.

Néanmoins, la proposition de renoncer aux efforts en cours au profit d’une interdiction des armes nucléaires saperait la crédibilité du désarmement nucléaire, en particulier sa dimension relative à la vérification, a-t-il estimé.  Pour le représentant américain, le désarmement nucléaire ne sera achevé qu’à travers une approche prenant en compte les vues et intérêts sécuritaires « de tous les États ».  Le consensus est la seule voie pratique à suivre, a-t-il clamé.  Il a ainsi rejeté le rapport final du Groupe de travail à composition non limitée chargé d’étudier sur le fond les mesures juridiques concrètes et efficaces et les dispositions et normes juridiques nécessaires à l’instauration d’un monde exempt à jamais d’armes nucléaires et appelé les autres États à en faire autant.

Poursuivant sur ce sujet, M. Rose a estimé que proposer d’interdire les armes nucléaires consistait en réalité à proposer un faux choix entre la position faisant de ces armes un enjeu humanitaire ou un enjeu de sécurité.  En fait, ces armes relèvent des deux dimensions, et notre poursuite du désarmement nucléaire tient rigoureusement compte de cette réalité, a-t-il dit.  M. Rose a ainsi réitéré que les armes qui demeureraient après la réduction des arsenaux nucléaires des États-Unis continueraient d’être mises au service de la dissuasion de l’usage d’armes nucléaires contre son pays, ses alliés et ses partenaires.

M. KAIRAT ABDRAKHMANOV (Kazakhstan) a indiqué que son pays allait fermement s’associer à l’action multilatérale en faveur du désarmement nucléaire et au respect strict des principes de non-prolifération des armes nucléaires et de destruction massive.  Le Kazakhstan regrette l’injustice de la situation actuelle dans la mesure où les États non dotés respectent leurs engagements prévus dans le cadre du TNP tandis que les États dotés se soustraient à leurs obligations au titre de l’article VI du même texte.  Le représentant a par ailleurs souligné que les progrès obtenus par l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie Centrale devaient conduire à appeler les parties concernées au Moyen-Orient à convenir d’une conférence visant à établir une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massives dans la région.  Le Kazakhstan s’inquiète de la non-ratification du TICE par les huit Etats de l’annexe 2 et condamne les essais nucléaires entrepris par la RPDC.  De telles actions affectent le processus de désarmement global et font naître une menace pour la sécurité régionale et globale, a précisé le représentant.  Le Kazakhstan souhaite que la Conférence du désarmement puisse sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve et puisse œuvrer à un traité interdisant la production de matières fissiles, a précisé le représentant.  Enfin, il a rappelé que le Kazakhstan respectait pleinement ses obligations au titre de la Convention sur les armes biologiques.

Droits de réponse

Le représentant de la République arabe syrienne a dit son désaccord avec les propos du Haut-Représentant pour les affaires de désarmement à propos de la Syrie. Il a souligné les lacunes du troisième rapport du Mécanisme conjoint d’enquête. Répondant au représentant de l’Union européenne, il a affirmé que son pays condamnait toute utilisation de produits chimiques en tant qu’armes partout dans le monde.  Il a accusé l’Union européenne de fournir à des groupes terroristes militaires, dont le Front el-Nosra, des armes chimiques pour qu’elles soient utilisées en Syrie. Des États membres de l’UE fournissent des armes classiques et chimiques aux groupes terroristes et favorisent le passage de combattants étrangers de l’Europe vers la Syrie, a-t-il affirmé.

Le représentant de la Fédération de Russie a annoncé que le Président Poutine avait signé, ce matin, un décret sur la suspension de l’accord entre son pays et les États-Unis relatif au plutonium qui ne répond plus à des objectifs de défense.  Ce décret fait suite aux mesures peu amicales prises par les États-Unis à l’encontre de la Fédération de Russie, a-t-il expliqué, ajoutant que cette décision n’aurait aucun impact sur le programme international de désarmement. Le délégué a précisé que cette mesure ne visait pas à aggraver les tensions avec les États-Unis.  Nous voulons dire à Washington que sanctionner la Russie, d’un côté, et mener, de l’autre côté, avec elle une coopération sélective dans des domaines qui l’arrangent n’est pas viable, a-t-il affirmé.

Le représentant des États-Unis a regretté la décision unilatérale de la Russie, la dernière en date prise par ce pays pour mettre fin à la coopération avec les États-Unis.  Il a déclaré que son pays voulait un dialogue constructif, tout en déplorant que la Russie préfère mener ses activités de déstabilisation. Mon pays n’a jamais violé l’accord précité sur le plutonium, a-t-il dit, ajoutant que les États-Unis restaient attachés à sa mise en œuvre.

Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie a assuré que les deux pays avaient décidé en 2010 que le plutonium serait éliminé de manière irréversible.  Le réacteur a été construit et permet de brûler le plutonium militaire excédentaire, a-t-il expliqué.  Les États-Unis n’ont pas rempli leur partie de l’accord au point que les experts affirment qu’ils auront besoin de 20 ou 30 ans avant de le mettre en œuvre alors qu’il aurait dû commencer d’être appliqué par eux à partir de 2018, a-t-il ajouté.  La Russie ne veut pas mettre en œuvre cet accord unilatéralement, c’est pourquoi nous avons décidé de suspendre nos activités, a relevé le représentant.

Le représentant des États-Unis a répondu que la Russie avait rejeté ses propositions de négociation et qualifié la suspension de l’accord de « coup publicitaire ».

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des droits des Palestiniens propose une « Année internationale sur la fin de l’occupation israélienne » et examine un rapport inédit sur le coût de cette occupation

378e séance – matin
AG/PAL/1376

Le Comité des droits des Palestiniens propose une « Année internationale sur la fin de l’occupation israélienne » et examine un rapport inédit sur le coût de cette occupation

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a, ce matin, demandé à l’Assemblée générale de proclamer 2017, « Année internationale pour mettre fin à l’occupation israélienne ».  Le Comité a ainsi envoyé son rapport annuel* à l’Assemblée générale et pris note de celui de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)** qui fait pour la première fois le point sur « le coût de l’occupation ».

L’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad Mansour, a fait observer que 2017 marquera les 50 ans de l’occupation israélienne et défendu, une nouvelle fois, l’idée d’une Année internationale pour mettre fin à cette occupation.  À ce stade, s’est-il expliqué, la communauté internationale n’a qu’une seule option: la fin de l’occupation, l’indépendance de l’État palestinien et la solution de deux États.  Le Conseil de sécurité, a prévenu l’observateur, doit assumer ses responsabilités car il ne suffit plus de dire que les colonies de peuplement sont illégales.  Il faut des options pratiques pour aller de l’avant, sans quoi les déclarations de principe resteront lettre morte.

L’observateur a annoncé son intention de soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution sur les activités de peuplement par le truchement des pays arabes et autres « pays-amis » puisque malgré son changement de statut, l’État de Palestine ne peut toujours pas se porter auteur ou coauteur d’une résolution.  Si le Conseil adopte ce texte, il enverrait un message politique « très fort » à Israël mais s’il sabote cet effort, a averti l’observateur, les pays responsables de ce sabotage doivent savoir qu’ils condamnent le Conseil à une incapacité d’assumer ses responsabilités sur cette question urgente.  Mon peuple, s’est impatienté l’observateur, ne fait qu’attendre depuis 50 ans et il a renoncé à l’espoir que « quelque chose d’exceptionnel » se passera après les élections américaines.

M. Mansour a rappelé que le Conseil se réunira le 14 octobre, en formule aria, sur les questions liées aux activités de peuplement et le 28, pour un débat public sur cette question.  Le Conseil de sécurité doit être à la hauteur de ses responsabilités et agir en adoptant une résolution, a exigé l’observateur qui a indiqué que, parallèlement, son gouvernement poursuit ses efforts auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’elle lance officiellement une enquête sur les crimes de guerre et autres commis contre les civils palestiniens par Israël.  Il y a suffisamment de motifs pour cela, a insisté l’Observateur qui a aussi annoncé l’intention de l’État de Palestine de se porter candidat à la présidence du Groupe des 77 et la Chine pour 2019.

Dans le Rapport qu’il soumet à l’Assemblée générale, le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien exhorte le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale à définir une nouvelle architecture de paix pour résoudre le conflit israélo-palestinien.  Il appelle ces deux organes à examiner toutes les propositions susceptibles de dépasser l’impasse actuelle.

Le Comité a pris note des réserves du représentant syrien sur le paragraphe 92 du Rapport qui parle des 450 000 réfugiés palestiniens en Syrie et du fait que la déstabilisation de la région constitue une préoccupation socioéconomique et sécuritaire majeure pour la Jordanie et le Liban qui accueillent le nombre le plus élevé de réfugiés syriens, en plus des réfugiés palestiniens.  Le Rapport, a argué le représentant syrien, doit se focaliser sur l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et sur les conséquences néfastes de l’occupation israélienne. 

Le coût de cette occupation occupe pour la première fois une place de choix dans le Rapport sur l’assistance de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) au peuple palestinien.  Il s’agit d’un « jalon historique » a affirmé le Coordonnateur du Groupe de cette assistance, M. Mahmoud A.T. Elkhalif.  Le Rapport montre une érosion sans fin des secteurs agricole et industriel.  Entre 1975 et 2014, la contribution du commerce des biens au PNB a été divisée par deux, chutant de 37 à 18%, alors que la contribution à l’emploi baissait de 47 à 23%.  Depuis le début de l’occupation en 1967, le territoire palestinien occupé a perdu l’accès à plus de 60% de la Cisjordanie et à plus de moitié des terres arables de Gaza et à 85% des pêcheries. 

En 2015, la situation était toujours caractérisée par la rétention des recettes douanières palestiniennes par Israël, la chute de l’aide extérieure, l’expansion des colonies de peuplement et des taux élevés de pauvreté et de chômage.  Le travail consistant à évaluer le coût de l’occupation doit se poursuivre, a estimé le Coordonnateur de la CNUCED, devant une situation qui met l’État de Palestine dans l’incapacité totale de réaliser ne fut-ce qu’un seul objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’observateur palestinien a une nouvelle fois plaidé pour l’indemnisation de son peuple, avant que la représentante du Nicaragua ne dénonce le fait qu’au fil des ans, la responsabilité des Nations Unies soit de plus en plus « écartée ou évitée » alors même que tout un peuple est privé des bienfaits du Programme 2030.  Il faut avoir une idée claire du coût de l’occupation et obtenir réparation pour le peuple palestinien, a tranché la représentante.

 

*A/AC.183/2016/CRP.2
**UNTCAD/APP/2016/1

 

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L’ECOSOC recommande d’élargir de 98 à 101 membres la composition du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire pour les réfugiés

Session de 2017
2e séance - après-midi
ECOSOC/6797

L’ECOSOC recommande d’élargir de 98 à 101 membres la composition du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire pour les réfugiés

Le Conseil économique et social (ECOSOC) a, cet après-midi, recommandé à l’Assemblée générale de procéder, lors de sa soixante et onzième session, à l’augmentation du nombre d’États qui composent le Comité exécutif* du Programme du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui passerait de 98 à 101.

Par ce texte l’ECOSOC rappelle qu’il avait déjà, le 26 juillet dernier, recommandé que l’Assemblée procède à un tel élargissement, de 98 à 100 États.  Le nouveau chiffre de 101 États fait suite à la demande formulée le 15 septembre par la Lituanie d’intégrer le Comité exécutif.

L’ECOSOC a en outre élu M. Nabeel Munir, du Pakistan, au poste de Vice-Président pour la session de 2017 en tant que représentant du Groupe des États d’Asie et du Pacifique dans le Bureau.

Le Conseil a entériné la répartition des tâches entre les membres de son Bureau.  Le Président de l’ECOSOC, M. Frederick Musiiwa Makamure Shava, du Zimbabwe, s’occupera de la coordination du débat de haut niveau du Conseil économique et social, de la réunion du Forum politique de haut niveau sur le développement durable sous les auspices de l’ECOSOC, ainsi que du Forum de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable, et enfin du Forum du Conseil économique et social sur le suivi du financement du développement.

Le segment sur les activités opérationnelles du développement sera placé sous la responsabilité de M. Cristián Barros Melet, Vice-Président (Chili).  M. Nabeel Munir (Pakistan), nouvellement élu, se consacrera pour sa part au débat sur l’intégration, tandis que son collègue, M. Heiko Thoms (Allemagne), se chargera de la coordination du débat sur les affaires humanitaires.  Enfin, Mme Marie Chatardova (République tchèque) prendra en charge la coordination et la gestion des réunions, y compris de celles consacrées aux élections dans les organes subsidiaires de l’ECOSOC.

L’ECOSOC a par ailleurs reporté à une date ultérieure les décisions portant sur la date de la session de 2017 du Forum sur le financement du développement, sur l’organisation des douzième et treizième sessions du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale, et de la Réunion spéciale du Conseil économique et social sur la coopération internationale en matière fiscale.

La prochaine réunion du Conseil économique et social sera annoncée dans le Journal officiel des Nations Unies.

*E/2017/L.4

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Désarmement: la Première Commission adopte son programme de travail avant l’ouverture de son débat général

Soixante et onzième session,
1re séance – matin
AG/DSI/3544

Désarmement: la Première Commission adopte son programme de travail avant l’ouverture de son débat général

La Première Commission, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, a adopté, ce matin, son programme de travail pour la soixante et onzième session de l’Assemblée générale. 

Le Président de la Commission, M. Sabri Boukadoum, de l’Algérie, a par ailleurs décidé, à la demande de la République islamique d’Iran et de l’Égypte, d’organiser, le 25 octobre prochain, une réunion pour entendre un exposé du Président du Groupe de travail à composition non limitée sur la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.

Pour examiner les 20 points inscrits à l’ordre du jour de cette session, la Commission prévoit la tenue de 26 réunions de fond qui auront lieu du 3 octobre au 3 novembre, « au plus tard », dans la salle de conférence 4 du Siège de l’ONU, à New York. 

Les États Membres se pencheront notamment sur les problématiques liées aux mécanismes de désarmement, en particulier la revitalisation des travaux de la Conférence du désarmement. 

Ils aborderont également les questions relatives au désarmement nucléaire, à la réduction des budgets militaires, à la lutte contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre, au renforcement des zones exemptes d’armes nucléaires, à la maîtrise des armes classiques et aux mesures de confiance à l’échelon international, régional et sous-régional.

Cette soixante et onzième session débutera avec le débat général, qui se tiendra du lundi 3 au mardi 11 octobre.  Au cours de cette première phase de travail, la Commission tiendra huit réunions au cours desquelles les délégations présenteront leurs positions sur les questions générales de désarmement et de sécurité internationale. 

En outre, le mercredi 12 octobre, aura lieu un échange informel entre les représentants des organisations non gouvernementales (ONG) et les délégations.  Le 11 octobre, ces dernières auront l’occasion de débattre avec l’Adjoint du Haut Représentant pour les affaires de désarmement.  

La deuxième phase des travaux se déroulera du jeudi 13 au mercredi 26 octobre, avec 12 réunions consacrées à des questions spécifiques relevant de sept groupes thématiques.

La Commission se penche de manière approfondie à cette occasion sur les questions liées aux armes nucléaires, aux autres armes de destruction massive, aux aspects du désarmement dans l’espace extra-atmosphérique, aux armes classiques, aux autres mesures de désarmement et de sécurité internationale, au désarmement régional et aux mécanismes de désarmement de l’ONU. 

Le jeudi 13 octobre, le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, s’adressera aux délégations de la Première Commission lors d’un échange auquel participeront le Haut Représentant pour les affaires de désarmement, M. Kim Won-soo, et d’autres hauts fonctionnaires, dont le Secrétaire général de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (OPANAL).  Cet échange aura pour thème la situation actuelle dans le domaine du contrôle des armes et du désarmement et le rôle des organisations internationales à ce niveau.

Enfin, la Première Commission achèvera sa session avec une troisième phase de travaux qui se déroulera du jeudi 27 octobre au jeudi 3 novembre et qui sera consacrée à l’adoption des projets de résolution et de décision proposés par les États Membres.

Outre le Président, M. Sabri Boukadoum (Algérie), le Bureau de la Première Commission est composé cette année de M. Kamapradipta Isnomo (Indonésie), de Mme Maria Soledad Urruela Arenales (Guatemala) et de M. Rene Zeleny (République tchèque).  Mme Tasha Young (Belize) occupe les fonctions de Rapporteur. 

La prochaine réunion de la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) aura lieu lundi 3 octobre, à 10 heures. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.