Soixante et onzième session
2e & 3e séances – matin et aprè-midi
AG/EF/3448

L’ouverture des travaux de la Deuxième Commission est marquée par des appels en faveur de la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat, et le Cadre  de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe sont des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015, ont souligné de nombreuses délégations, à l’occasion du premier jour de débat général de la Deuxième Commission (Commission économique et financière).  La mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de ces documents doit être au centre des travaux de la présente session, ont-elles insisté.

Outre cette tâche fondamentale, les délégations ont rappelé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies  est le texte le plus important de la session car, ont-elles rappelé, il conditionne le succès des activités de développement et, partant, la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Rappelant l’importance des tâches qui incombent à la Commission, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a fait observer que même si le niveau de pauvreté extrême a baissé dans toutes les régions, une personne sur 8 vit encore avec moins de 1,90 dollar par jour et 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide.  « Notre réussite sera mesurée à l’aune des réalisations au niveau national », a-t-il expliqué en soulignant que des mesures étaient nécessaires pour relancer la croissance mondiale et créer un environnement propice à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.   

Ces objectifs, a renchéri le Président de la Commission, M. Dian Triansyah Djani (Indonésie), représentent un « océan de changements » à la fois dans la conception, la mise en œuvre et la réponse aux nouveaux défis qui pourraient se poser.  Il a attiré l’attention sur un défi de taille qui menace leur réalisation: les déséquilibres de l’économie mondiale. 

Ces déséquilibres ont été présentés dans un exposé de l’économiste et auteure internationale, Mme Dambisa Moyo.  Elle a noté que les incertitudes et risques géopolitiques, associés au ralentissement de l’économie mondiale, ne laissaient pas présager d’un avenir radieux.  Des facteurs tels que la révolution numérique, la démographie galopante, le manque de ressources naturelles, les inégalités au sein et entre pays, ainsi que la question de la soutenabilité de la dette, a-t-elle expliqué, sont cruciaux pour rectifier le tir.  Désormais, il faudrait, a-t-elle préconisé, « changer notre mode de réflexion sur la croissance et les inégalités de revenus ».  Il est important d’avoir « de nouveaux modèles de pensée et d’action si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable », a-t-elle ajouté.

Pour le représentant de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), l’aide publique au développement (APD) devrait continuer de jouer un rôle clef dans la mise en œuvre du Programme 2030.  Il est essentiel d’aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette et à réaliser leur intégration financière, a-t-il estimé. 

Les pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA) sont également préoccupés par la baisse de leur participation dans le commerce mondial, a tenu à faire remarquer le représentant du Bangladesh, qui parlait au nom de ce groupe de pays.  Il a ainsi plaidé pour faciliter leur accès aux marchés hors-quota et exempter de taxes tous leurs produits afin de réaliser l’objectif de doubler d’ici à 2020 leurs exportations.  

Les petits États insulaires en développement (PEID) ainsi que les pays des Caraïbes ont tenu à rappeler leur vulnérabilité aux chocs externes et aux effets des changements climatiques.  Ils ont demandé que d´autres critères que le produit intérieur brut (PIB) soient retenus pour déterminer l´éligibilité à l’octroi de prêts à des conditions préférentielles.  Ils ont également insisté sur l’importance d’associer la mise en œuvre des Orientations de Samoa à celle du programme de développement international et aux autres accords multilatéraux.  Les pays de la Communauté des Caraïbes ont en outre dénoncé l’arrêt unilatéral des relations de correspondant bancaire avec les banques internationales, ce qui a pour conséquence, ont-ils regretté, de les exclure du système commercial mondial.

Par ailleurs, le délégué de l’Union européenne a invité le système des Nations Unies pour le développement à agir de façon plus intégrée, cohérente, effective et efficace.  Le système des Nations Unies doit concentrer ses efforts là où les besoins sont les plus grands, a insisté le représentant de la Norvège.

Son homologue des États-Unis a invité la Deuxième Commission à s’adapter et à oeuvrer pour que ses ressources humaines limitées ne soient pas utilisées.  Si la Deuxième Commission n’engage pas une réforme de ses méthodes de travail, elle perdra de son efficacité et il ne sera donc plus nécessaire de consacrer beaucoup de temps à ses travaux, a-t-elle prévenu.   

Il faut respecter le mandat de la Commission, a insisté le représentant de la Fédération de Russie.  La présente session, a-t-il dit, ne doit pas être axée exclusivement sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  C’est une tâche qui incombe, a—t-il précisé, à l’Assemblée générale et à d’autres organes des Nations Unies.  

La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain matin, mardi 4 octobre à 10 heures.

Déclarations liminaires

Le Président de la Deuxième Commission, M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie), a promis que le Bureau qu’il préside entendait mener les travaux de la présente session de manière efficace, transparente et inclusive.  Il a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté l’an dernier, sera au centre des travaux de la Commission.  Ce Programme se veut être « universel, indivisible et inclusif », a-t-il dit, en expliquant que des progrès devraient être réalisés à tous les niveaux, en veillant à ne laisser personne de côté.  Les résultats de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 doivent être à la fois équitables, durables et étalés sur des générations, a—t-il insisté.  Pour le Président de la Commission, ce Programme représente un « océan de changements » tant dans la conception, la mise en œuvre et la réponse aux nouveaux défis qui pourraient se poser.  Au cours du dernier débat de haut niveau de l’Assemblée générale il y a trois semaines, des États Membres ont fait état de plans nationaux qu’ils ont adoptés afin de s’adapter au nouveau programme de développement international.  Au niveau du système des Nations Unies, a-t-il préconisé, il faudrait renforcer l’efficacité et la coordination des activités opérationnelles de développement.  « Ce sera l’une des principales tâches de notre Commission au cours de la présente session, notamment lorsque les négociations sur le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies seront engagées», a-t-il précisé. 

M. Djani a ensuite indiqué que les ressources pour réaliser les objectifs de développement durable existent bel et bien, et elles ont été identifiées par le Programme d’action d’Addis-Abeba.  En plus des ressources nationales et internationales, il faudrait prendre en compte l’aide publique au développement (APD), les mesures concernant la dette, ainsi que l’utilisation de la science, de la technologie et de l’innovation. 

Le Président a en outre attiré l’attention sur les déséquilibres de l’économie mondiale qui menacent la réalisation des objectifs de développement durable pour tous.  Ces déséquilibres, ainsi que les inégalités du niveau mondial, ont une influence sur la manière avec laquelle les pays gèrent les crises, assurent le développement économique et promeuvent le bien-être pour tous.  Malgré nos divergences de vue, notre avenir est commun, a-t-il insisté.  Certains ont même argué que ce programme de développement est une « déclaration d’interdépendance », et même un « testament à notre destinée commune et à nos responsabilités les uns envers les autres », a-t-il ajouté avant de conclure.

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a fait remarquer que la réunion d’aujourd’hui coïncidait avec le lancement de l’enquête économique et sociale mondiale 2016 qui porte sur la résilience climatique en tant qu’opportunité pour réduire les inégalités.  La croissance économique mondiale reste faible et on n’attend qu’une légère amélioration pour les deux prochaines années, a-t-il indiqué.  Les perspectives économiques à court terme sont maussades.

Le déclin des prix des produits de base a touché surtout les pays les moins avancés dont le produit intérieur brut (PIB) est tombé à 4% en 2015, a précisé M. Wu.  La croissance de ces économies va rester en-deça de l’objectif de développement durable qui est au moins de 7%.  Des mesures sont nécessaires, a-t-il estimé, pour relancer la croissance mondiale et créer un environnement propice à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.   À cet égard, une politique de coordination et de coopération efficaces pourrait atténuer les retombées négatives. 

Le débat sur la mondialisation et l’interdépendance reste important, a souligné M. Wu.  « Tout le monde est d’accord pour dire qu’une mondialisation bien gérée peut être un moteur pour un avenir plus prospère et plus sûr », a-t-il insisté.  Or, plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui dans le monde pour remettre en question l’engagement en faveur de sociétés ouvertes et le multilatéralisme.  Il s’est tout de même dit encouragé par certains des messages entendus lors du débat général de cette année et lors du trentième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement.  « Tout retour en arrière saperait de manière grave la mise en œuvre du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il averti.

Le rejet du protectionnisme et la nécessité de garantir des opportunités larges, à travers le commerce, l’investissement, la finance et la technologie, et une meilleure coordination économique ainsi qu’une meilleure gouvernance sont au cœur des réflexions, a reconnu le Secrétaire général adjoint. 

Cette année, nous devrions tous porter notre attention sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il recommandé. « Notre réussite sera mesurée à l’aune des réalisations au niveau national .»  Le système des Nations Unies dans son ensemble, en particulier l’ECOSOC, a un rôle essentiel à jouer.  Le Plan d’action d’Addis-Abeba est partie intégrante de ce processus de mise en œuvre. 

La Commission va également se pencher lors de cette session sur l’application de la Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradiction de la pauvreté (2008-2017), qui est « essentielle pour concrétiser la dimension sociale du développement durable ».  Même si le niveau de pauvreté extrême a baissé dans toutes les régions, M. Wu a tenu à rappeler qu’une personne sur 8 vit encore avec moins de 1,90 dollar par jour et que 800 millions de personnes se couchent chaque soir en ayant faim.

Les meilleures politiques d’adaptation climatiques sont celles qui abordent de manière simultanée les vulnérabilités et les inégalités structurelles, a-t-il ajouté.  Des politiques et des stratégies cohérentes et bien intégrées seront nécessaires pour concrétiser les objectifs de développement durable. 

Face aux besoins croissants des États Membres, le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU est en train de développer des outils de modélisation pour évaluer les scénarios applicables aux politiques et aux stratégies face aux différentes dimensions du développement durable, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  Il a souhaité que l’ensemble de la communauté internationale, y compris la société civile, soit engagée dans la réalisation du Programme 2030.

Enfin, M. Wu a attiré l’attention de la Commission sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui va bientôt avoir lieu, et sur la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants, adoptée par l’Assemblée générale le mois dernier. 

Mme DAMBISA MOYO, Économiste et auteure internationale, a fait un exposé sur le thème « un monde, une vision: s’attaquer aux déséquilibres mondiaux pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».  Mme Moyo a indiqué que les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) et d’autres institutions financières internationales font voir que la croissance va se ralentir au cours des prochaines années.  Elle a noté que les économies des pays émergents connaissent un certain ralentissement.

En outre, nous vivons dans une époque où on n’a jamais vu des risques géopolitiques aussi élevés.  Elle a ainsi cité le « Brexit » qui n’avait pas été anticipé, les incertitudes sur l’issue de l’élection présidentielle aux États-Unis et les risques de conflits qui touchent plusieurs pays et régions du monde.  En plus de ce tableau politique sombre et des perspectives économiques moroses, la crise des réfugiés vient renforcer ce sentiment de doute sur l’avenir du monde, a-t-elle expliqué.  De plus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a laissé entendre que de nombreuses maladies que l’on croyait éradiquées refont surface.  En outre, la question des changements climatiques est aussi un problème majeur auquel les pays font face.

Pour examiner les perspectives de croissance et réfléchir au bien-être général, Mme Moyo a estimé qu’il faudrait tenir compte de six éléments majeurs qui rendent la situation actuelle plus complexe que par le passé.

Le premier est la technologie.  Elle a certes renforcé nos capacités de communication et nos modes de déplacements, mais dans le même temps, elle rogne sur les emplois du fait de la robotisation des postes de travail et de la révolution numérique.  Elle a relevé que certaines prévisions laissent croire que 47% des emplois seront ainsi perdus aux États-Unis au cours des prochaines années.  La situation sera encore plus catastrophique dans les pays en développement qui risquent de connaître l’explosion de ces nouvelles technologies dans un contexte de chômage des jeunes généralisé. 

Le deuxième élément à prendre en compte est la démographie, a expliqué l’économiste.  Elle a noté que de 1960 à nos jours, le monde est passé de 3 milliards d’habitants à presque 8 milliards en 50 ans à peine.  Il faudrait assurer une éducation de qualité à des millions de jeunes et créer des emplois décents, sans oublier la problématique du vieillissement de la population que connaît de nombreux pays développés.

La disponibilité des ressources naturelles est aussi importante car, a-t-elle fait remarquer, de nombreux pays comptent sur ces ressources pour stimuler la croissance économique.

Les inégalités des revenus sont le quatrième point qu’elle a évoqué.  Elle a déclaré que l’écart des revenus entre les pays avait diminué car les pays les moins avancés ont connu une certaine amélioration des salaires.  Les écarts de revenus au sein des deux plus grandes économies du monde, les États-Unis et la Chine, sont les mêmes, a-t-elle fait observer en notant que les deux systèmes économiques et politiques sont pourtant fondamentalement différents.   

La question de la dette reste cruciale.  Le produit intérieur brut (PIB) mondial est d’environ 60 mille milliards de dollars, alors que la dette mondiale est estimé à 240 mille milliards de dollars, soit quatre fois de plus que le montant du PIB.  « Nous devons veiller à ne pas surcharger la dette afin de ne pas saper la croissance », a-t-elle suggéré.  

Le sixième et dernier point qu’elle a identifié concerne la productivité.  Elle a affirmé que la productivité semblait diminuer, dans tous les pays et dans tous les secteurs d’activité, et cela influait négativement sur la croissance.    

Le plus important est la réponse des gouvernements aux défis du monde, a-t-elle indiqué.  Citant son pays, la Zambie, elle a évoqué les échecs des politiques économiques qui y ont été appliquées, ainsi que dans la plupart des pays en développement.  Le capitalisme et la démocratie ne sont pas les recettes incontournables de la croissance, a—t-elle fait observer, en suggérant qu’il faille désormais remettre en cause nos modèles économiques.  « Cela ne sera pas facile car il faut changer notre mode de réflexion sur la croissance et les inégalités de revenus », a-t-elle concédé.

La croissance économique en soi ne suffit plus, et les sociétés doivent redéfinir leurs objectifs, a estimé Mme Moyo.  C’est pour cette raison qu’en plus du PIB, certaines sociétés définissent désormais leur avancée en mesurant « le bonheur ».  Elle s’est ensuite insurgée contre la tendance qu’ont certains gouvernants de laisser des pans entiers de la vie nationale, comme l’éducation, aux mains des philanthropes.  « Il faut tenir les gouvernements pour responsables de leurs politiques », a-t-elle déclaré, tout en insistant de nouveau sur la nécessité d’avoir de nouveaux modèles de pensée et d’action si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable.

Débat interactif

Après l’exposé de Mme Moyo, le représentant de l’Éthiopie a tenu à souligner que le tableau sombre qu’elle avait décrit n’est pas une réalité commune à tous les pays du monde.  Il a expliqué que certains pays, dont le sien, ont connu une croissance très soutenue au cours des dernières années.  Il a aussi noté que les politiques économiques catastrophiques des pays africains avaient été dictées par des institutions internationales.  « Il est désormais temps de penser au bien-être des populations et non pas à celui de la finance », a-t-il proposé. 

Selon Mme Moyo, certains pays ont connu des avancées notables au cours des dernières années, a-t-il noté, en précisant que selon ses conclusions, ces succès résultent en partie des effets positifs de la mondialisation et des échanges commerciaux qui en découlent.  Mais beaucoup de pays n’ont pas bénéficié du système libéral, a fait remarquer le représentant de l’Éthiopie.

Le délégué d’Antigua-et-Barbuda a, pour sa part, noté que les philanthropes apparaissent parfois comme le troisième partenaire au développement après les gouvernements et le secteur privé, en soutenant les gouvernements dans leur effort de fourniture des services sociaux de base aux populations.  

« Je le reconnais, a répondu Mme Moyo, qui a tout de même tempéré en insistant sur le fait que les dirigeants sont investis par le peuple pour gérer les affaires publiques, et non pas pour qu’elles soient sous-traitées par des acteurs qui n’ont pas de compte à rendre aux populations.  Elle a également suggéré que les PEID œuvrent à travers l’intégration régionale pour combler leur déficit commun et bénéficier de marchés plus larges.

Le représentant de l’Union européenne a indiqué, pour sa part, déclaré que contrairement aux propos de l’économiste, l’Union européenne n’est pas adepte du protectionnisme.

Malgré les déclarations d’ouverture, a-t-elle fait remarquer, l’Union européenne pratique une politique de subvention agricole qui apparaît comme une forme de protectionnisme car elle est assimilée à une concurrence déloyale envers les petits agriculteurs des pays en développement.

Débat général

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a accordé la plus grande importance à la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030, un programme « transformateur », qui est au cœur des travaux de l’Assemblée générale.  L’objectif principal est l’élimination de la pauvreté dans toutes ses formes et dimensions.  Si bon nombre d’États Membres ont déjà intégré les objectifs de développement durable dans leurs plans et stratégies, il a également recommandé des approches « maison » tenant compte des circonstances nationales et des priorités.  Il a mis l’accent sur les besoins spécifiques des pays d’Afrique, des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral, des petits États insulaires en développement, des pays à revenu intermédiaire, des pays dans un conflit ou sortant d’un conflit, et des pays sous occupation étrangère.

Pour le Groupe des 77, l’aide publique au développement (APD) continue de jouer un rôle clef dans la mise en œuvre du Programme 2030, a insisté M. Plasai.  Il a également souligné qu’il était essentiel d’aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette et à réaliser leur intégration financière.  Pour que la croissance économique puisse contribuer de façon positive à la réduction de la pauvreté, il faudrait que les politiques macroéconomiques et sociales se concentrent sur la création d’emplois et l’inclusion, a-t-il estimé.  M. Plasai a plaidé pour le renforcement d’un système commercial multilatéral « juste et équilibré, ouvert, inclusif, non discriminatoire, réglementé et prévisible ».  Dans cet esprit, il a rejeté toutes les mesures économiques coercitives contre les pays en développement et demandé « leur élimination immédiate ».

Le représentant a également appelé au renforcement du Forum de l’ECOSOC sur le suivi du financement du développement et de l’application du Programme d’action d’Addis-Abeba pour mieux répondre aux défis.  « La coopération Nord-Sud reste au cœur du partenariat mondial pour le développement durable », a-t-il réitéré.

Le Groupe des 77 estime que les changements climatiques représentent l’un des plus grands défis de notre époque, a dit M. Plasai.  Il a espéré que l’Accord de Paris sur le climat entrera en vigueur d’ici à la fin de l’année.  Il a aussi souhaité une meilleure coordination de l’aide humanitaire d’urgence.  Par ailleurs, il a préconisé une approche « holistique » des déplacements forcés massifs et de la migration irrégulière, dans le plein respect des droits de l’homme.  Enfin, il a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devrait permettre aux Nations Unies de produire des directives stratégiques concernant la mise en œuvre du Programme 2030.

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines), au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), s’est félicitée que la présidence de la Deuxième Commission soit cette année assurée par un représentant de l’ASEAN. Elle a ensuite rappelé que l’ASEAN avait adopté, le 7 septembre dernier, un plan d’action 2016-2020 qui met l’accent sur la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable ainsi que de la Vision 2025 de l’ASEAN, visant à s’assurer que personne n’est laissé de côté.

Reconnaissant la complémentarité de ces cadres internationaux et régionaux, le plan d’action prévoit le renforcement de la coordination et l’organisation d’activités conjointes, a indiqué Mme Yparraguirre.  La promotion de l’échange de bonnes pratiques et la coopération technique sont également prévues, de même que la recherche de nouveaux partenariats avec le secteur privé pour un soutien financier ou technologique.  La représentante a ajouté que le système des statistiques de l’ASEAN serait renforcé pour assurer un meilleur suivi de la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030.  La mise en place du Masterplan 2020 de l’ASEAN, a-t-elle assuré, contribuera à faciliter l’échange de savoirs et de bonnes pratiques.

Comme l’ont souligné les ministres des affaires étrangères lors de la réunion de haut niveau sur les objectifs de développement durable, au Siège de l’ONU le 24 septembre, a-t-il dit, une approche holistique est indispensable pour mettre en place le Programme à l’horizon 2030 et ses trois piliers: économique, social et environnemental.  Des domaines d’action prioritaires en termes de complémentarité devraient par ailleurs être identifiés, notamment en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, la lutte contre les inégalités et l’autonomisation des femmes, et une feuille de route serait utile, a ajouté la représentante.  Un partenariat global est nécessaire pour réaliser le Programme de développement à l’horizon 2030, notamment en ce qui concerne les moyens de mise en œuvre, a-t-elle estimé.

M. AHMED SAREER (Maldives), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a déclaré à l´ouverture des travaux de la Deuxième Commission que la position de son groupe correspondait à celle exprimée par le représentant de la Thaïlande au nom du Groupe des 77 (G-77).

Rappelant que les petits États insulaires en développement (PEID) représentaient une situation particulière en matière de développement durable, il a fait valoir que ces États étaient confrontés à des défis liés à leur éloignement géographique, à un accès difficile aux marchés, à des économies d´échelle, à leur sensibilité aux chocs externes et à leur vulnérabilité face aux effets des changements climatiques.  Il a exhorté les institutions financières internationales à tenir compte des spécificités auxquels font face les PEID, s’agissant notamment de l´impact des changements climatiques sur leur économie.  Il a ainsi plaidé pour que d’autres critères que le produit intérieur brut (PIB) soient retenus pour déterminer l’éligibilité à l’octroi de prêts à des conditions préférentielles et pour que les PEID participent aux prises de décisions et à l’établissement des normes qui les concernent.

Le représentant des Maldives a par ailleurs souligné que les PEID continuent d’appeler à la création de liens nécessaires entre les Orientations de Samoa, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et les travaux de la Deuxième Commission.  Concernant le suivi de la mise en œuvre des Orientations de Samoa, il a précisé que le projet de résolution consacré cette année à cette question permettrait d’évaluer les résultats de l’examen complet du système de soutien des Nations Unies aux PEID.

Les changements climatiques constituent un risque pour les objectifs de développement durable des PIED, voire pour leur survie et leur viabilité, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, il a souhaité que tout soit mis en œuvre pour que l’Accord de Paris sur le climat entre en vigueur dans les plus brefs délais et que les capacités d’application des pays en développement soient renforcées.  Il a ensuite salué la tenue en juin  2017 de la Conférence des Nations Unies consacrée à la mise en œuvre de l’objectif de développement durable n°14 intitulé « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable ».

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), au nom du Mouvement des pays les moins avancés (PMA), a reconnu l’importance des travaux de la Commission pour préparer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En dépit d’un potentiel énorme, la croissance des pays les moins avancés reste entravée par de nombreux défis structurels, et par la faim, la pauvreté et la malnutrition.  De nouveaux obstacles se dressent, tels les changements climatiques, les catastrophes naturelles, les urgences sanitaires, les conflits, la baisse du prix des produits de base et la fuite des capitaux, a-t-il déploré.  Pour M. Momen, « il est important de reconnaître le besoin spécial qu’ont ces pays d’entreprendre une transformation structurelle ».

Les PMA dans des situations de conflit ou de postconflit, et les PMA qui connaissent une instabilité politique ou sont incapables de fournir des services publics de base, a-t-il souligné, sont confrontés à des obstacles spécifiques qui requièrent l’adoption d’approches spécifiques.  Reconnaissant que le développement leur incombe en priorité, il a salué les pays qui ont entamé la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a demandé à la communauté internationale de respecter ses engagements et de les aider à cette fin.  Ainsi, des efforts sérieux devraient être entrepris pour « revitaliser » le partenariat mondial pour le développement durable en mettant l’accent sur l’élimination de la pauvreté, la promotion d’une croissance inclusive et la mise en œuvre de systèmes de protection sociale.  Il a également préconisé davantage de coopération Sud-Sud pour compléter la coopération Nord-Sud.

Le représentant a dit attendre avec impatience la ratification de l’Accord de Paris qui demande des mesures d’appui spécifiques pour les pays les moins avancés les plus vulnérables.  Il a souhaité, en particulier, que les partenaires du développement rendent rapidement opérationnel le Fonds vert pour le climat, en vue de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. 

Constatant avec préoccupation la baisse de la part des PMA dans le commerce mondial, M. Momen a fait valoir que ces pays devraient avoir accès aux marchés hors-quota et hors-taxe pour tous leurs produits afin de réaliser l’objectif de doubler d’ici à 2020 leurs exportations.  Les États Membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent appliquer toutes les dispositions relatives aux PMA, a-t-il insisté.  M. Momen a demandé qu’au moins 50% de l’aide au commerce leur soit allouée.  Dans cet esprit, il a salué la décision de l’Union européenne de consacrer 0,20% de son aide publique au développement aux PMA d’ici à 2030.

Le représentant a estimé qu’il faudrait augmenter les investissements dans l’infrastructure, l’énergie, l’agriculture, les technologies de l’information et de la communication, et la formation, en particulier des femmes et des jeunes.   Il s’est félicité des progrès réalisés par la Banque de technologie pour les pays les moins avancés.  En outre, il a appelé de ses vœux la création d’un mécanisme propre visant à accroître la résilience face aux crises et en atténuer les effets.

M. WALTON WEBSON (Antigua-et-Barbuda), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a espéré que cette session concentrerait ses efforts sur les actions nécessaires à la mise en place des accords multilatéraux historiques récemment adoptés, tels que les Objectifs de développement durable, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Accord de Paris sur le climat.  Le Groupe a estimé que des réformes fondamentales du système financier et économique mondial étaient nécessaires afin d’assurer stabilité à long terme et développement, en soulignant que la voix des pays en développement, y compris les plus petits, devrait être entendue en matière de gouvernance financière.

Malgré ses efforts, les Caraïbes restent l’une des régions les plus endettées au monde, mais leur classement dans la catégorie de pays à revenus intermédiaires ne leur donne pas accès à certaines garanties financières, a rappelé le représentant.  Il a ajouté que son exposition aux risques naturels ne faisait qu’alourdir le fardeau, en citant en exemple les 390 catastrophes répertoriées dans la région entre 1980 et 2015, qui ont causé plus de 2% de pertes du PIB par an.  Le dernier problème auquel les pays des Caraïbes doivent faire face tient au retrait unilatéral des relations de correspondant bancaire des banques internationales, ce qui a pour conséquence la menace de couper ces pays du système commercial mondial, d’affaiblir leurs économies et d’augmenter le niveau de pauvreté, a expliqué le représentant, en demandant aux Nations Unies de lutter contre cette pratique de diminution des risques.  Une conférence de haut niveau sur la diminution des risques se tiendra à Antigua-et-Barbuda à la fin octobre, avec pour objectif de travailler en étroite coopération pour mettre un terme à cette grande menace.

M. Webson a insisté sur la nécessité d’inclure les petits États comme ceux de la CARICOM dans les discussions sur les réformes financières mondiales, faute de quoi leur vulnérabilité aux chocs extérieurs, leurs hauts niveaux de pauvreté et leur endettement ne seront pas compris.  En outre, le financement du développement, de même que la soutenabilité de la dette extérieure, sont les moyens clefs d’assurer avec succès la mise en œuvre des accords mondiaux.  Enfin, la CARICOM attend beaucoup de cette session qui examinera un projet de résolution sur le développement durable dans la mer des Caraïbes, qui est, a-t-il rappelé, une priorité essentielle pour la région.

Mme MARLENE MOSES (Nauru), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a noté que la question du renforcement des capacités était cruciale pour ces pays.  Elle a invité le système des Nations Unies à veiller à ce que ces pays puissent disposer de capacités nécessaires pour faire face aux défis divers auxquels ils sont confrontés.  Elle a souhaité que la communauté internationale assure une coordination entre les processus de mise en œuvre du Programme de développement durable et les Orientations de Samoa adoptées à l’issue de la troisième      Conférence internationale sur les PEID.  Elle a également souligné l’importance de la présente session qui, a-t-elle rappelé, va adopter le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet (QCPR). 

La représentante a ensuite noté que les changements climatiques avaient une incidence négative sur la sécurité des pays du Pacifique, notamment les PEID.  Les ressources des océans sont vitales pour ces pays, a-t-elle souligné.   Il est important, a-t-elle précisé, d’entamer les travaux sur les objectifs de développement durable 14 portant sur la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable.

M. ANTONIO PARENTI, au nom de l’Union européenne, a rappelé que la communauté internationale avait adopté en 2015 le programme de développement durable le plus ambitieux jamais envisagé, en citant le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Programme d’action d’Addis-Abeba, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat.  Ces accords doivent guider les travaux de la Deuxième Commission et les projets de résolution se faire le reflet de ce changement de paradigme, a estimé le délégué, en regrettant que les actions pertinentes et les changements ne figurent pas à l’agenda.

L’Union européenne est attachée à ce que le travail de la Commission soit plus efficace, à éviter la duplication de négociations avec d’autres forums onusiens et à anticiper les consultations au sujet de projets de résolution afin de laisser le temps aux délégations de parvenir à un consensus.

La résolution sur la procédure d’examen quadriennal complet des activités opérationnelles pour le système des Nations Unies pour le développement est une grande priorité pour l’Union européenne, car elle offre l’opportunité de s’assurer que ce système est en accord avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la promesse de ne laisser personne de côté.  Le caractère intégré et interdépendant des objectifs de développement durable et la nécessité d’éviter la fragmentation impliquent que le système des Nations Unies pour le développement doit agir de façon plus intégrée, cohérente, effective et efficace, a expliqué la délégation.

Au sujet du Programme à l’horizon 2030, l’Union européenne estime que tous les pays doivent prendre les mesures appropriées mais que c’est dans les pays les moins développés que les enjeux sont les plus importants.  En ce sens, l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul et l’adoption de résolutions à l’Assemblée pour l’environnement de Nairobi sont arrivés à point nommé.

S’agissant des migrations, l’Union européenne, a indiqué son représentant, estime qu’il n’est possible d’y faire face qu’à l’échelle globale et souhaite que ces migrations soient sûres, légales, volontaires et bien gérées.  L’une des façons de prendre ses responsabilités sur cette question est de lutter contre les causes des migrations, notamment en réalisant les objectifs de développement durable, a-t-il insisté.

M. MANISH CHAUHAN (Inde) a indiqué que son pays avait intégré le cadre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 dans ses stratégies nationales de développement.  Il a été décidé de consacrer un jour lors de chaque session du Parlement aux progrès réalisés dans ce domaine.  Après avoir souligné le rôle clef du Mécanisme de facilitation des technologies, le représentant a estimé que le système des Nations Unies devrait avant tout se concentrer sur l’élimination de la pauvreté.  Il s’est inquiété d’entendre que certains voulaient « détourner » les ressources des programmes de développement, ce qui aurait un impact délétère sur les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement.

L’Inde a déposé, hier, ses instruments de ratification de l’Accord de Paris sur le climat, a annoncé M. Chauhan.  Le Premier Ministre, M. Narendra Modi, a mis en avant l’idée de « justice climatique ».  Pour sa part, l’Inde s’est déjà engagée à réduire l’intensité de ses émissions de 35%, à renforcer de 40% l’énergie provenant de combustibles non fossiles et à créer un puits supplémentaire de carbone de 2,5 milliards de tonnes à travers diverses politiques de reboisement.  Faisant fonds sur le Cadre de Sendaï, le Premier Ministre a dévoilé, en juin dernier, un  plan national de gestion des risques de catastrophe.   Du 3 au 5 novembre prochain, New Delhi, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, accueillera la Conférence asiatique ministérielle biennale sur cette question. 

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a assuré que son gouvernement était engagé à tout faire pour que personne ne soit laissé sur le côté.  Elle s’est félicitée de ce que son pays ait été l’un des 22 volontaires qui ont fait des présentations relatives à la première année de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a affirmé que l’intérêt des populations était au cœur de la stratégie nationale de développement durable des Philippines.  Les autorités entendent améliorer la délivrance des services sociaux de base aux populations.

Pour son pays, les sujets prioritaires de cette soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a souligné Mme Lourdes, sont l’éradication de la pauvreté, la prise en compte des migrations dans le programme de développement international, le renforcement du plaidoyer pour une plus grande coopération entre le système de développement de l’ONU et les pays à revenu intermédiaire, ainsi que la coopération Sud-Sud et le rôle des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement.  Elle a également insisté sur des politiques efficientes de réduction des risques de catastrophes, d’autant plus que son pays est l’un des plus touchés par les catastrophes naturelles.  Elle a aussi plaidé pour une « justice climatique » et pour la mise en œuvre du principe de la responsabilité commune mais différenciée dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

M. MOHAMED OMAR GAD (Égypte) a indiqué que son pays avait présenté, en juillet dernier, son examen périodique national volontaire sur la mise en œuvre du Programme 2030.  Au mois de mai, l’Égypte a accueilli la réunion annuelle du Forum régional africain pour le développement durable, qui a convenu d’un certain nombre de messages clefs sur les priorités du continent.  Le représentant a déploré le déclin de la part des exportations africaines dans le commerce mondial, qui est passée de 3,5% en 2012 à 2,4% en 2015.  Pour sa délégation, « il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le système et qui doit être réparé ».  Il s’est demandé ce qu’avait produit une décennie et demi de négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre du programme de Doha pour le développement.  Il s’est également dit préoccupé par un manque de soutien à l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).

Par ailleurs, le représentant a souligné l’importance de répondre aux défis du terrorisme pour réaliser la stabilité dans les pays de la région.  Il faut également relever les défis que posent les changements climatiques, l’accès à l’eau et à l’énergie, ou la sécurité alimentaire.  Les travaux de la Deuxième Commission, a recommandé le délégué de l’Égypte, devront se concentrer sur les thèmes suivants: l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités; la croissance économique et la création d’emplois; le développement industriel et les infrastructures; le financement du développement. 

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a indiqué que l’objectif principal de la communauté internationale doit être aujourd’hui la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  L’éradication de la pauvreté doit être une priorité, a-t-elle rappelé, tout en soulignant que les pays en développement devraient bénéficier d’une alliance mondiale pour avoir accès aux technologies nécessaires pour leur développement.  Elle a salué la croissance soutenue du Nicaragua, en se félicitant des programmes sociaux que le pays a engagés, avec la coopération des institutions financières internationales.

La représentante a en outre insisté sur l’importance d’indemnisation des pays en développement les plus vulnérables aux effets des changements climatiques, en soutenant que les pays industrialisés devraient payer pour leur rôle dans le réchauffement des températures terrestres.  Par ailleurs, elle a plaidé pour des transferts technologiques afin de renforcer la résilience des pays en développement en matière de réduction des risques de catastrophe.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’une question vitale.

Mme VON STEIGER WEBES (Suisse) a attendu trois choses de la Commission: qu’elle donne des orientations normatives sur les défis globaux en matière de développement durable; qu’elle donne des orientations au système opérationnel des Nations Unies; qu’elle assure le suivi des conférences internationales « qui n’ont pas leur propre processus de suivi ».   La Suisse portera une attention particulière à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  C’est, a-t-elle dit, « le moment de clarifier les attentes des États Membres sur le soutien attendu pour la mise en œuvre d’un programme aussi ambitieux qu’est le Programme 2030 ».

Par ailleurs, la représentante a estimé qu’il faudrait une réponse globale à la crise de l’eau.  En se basant sur les recommandations du Conseil consultatif sur l’eau et l’assainissement auprès du Secrétaire général, elle a soutenu la mise en place d’une architecture cohérente globale de l’eau et notamment un organe intergouvernemental des Nations Unies traitant de ces questions en vue d’atteindre l’objectif spécifique sur l’eau.

Ensuite, elle a souhaité la mise en œuvre du Cadre d’action de Sendaï sur la réduction des risques liés aux catastrophes « de manière opportune », et de façon cohérente avec les autres cadres normatifs récemment adoptés, comme l’Accord de Paris sur le Climat ou les engagements pris lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul.  En particulier, a-t-elle préconisé, il faut impliquer le secteur privé, la communauté scientifique et la société civile.  Enfin, elle a indiqué que la Suisse s’engagerait pleinement dans l’élaboration du pacte mondial sur les migrations.  Elle a estimé que le Dialogue de haut niveau sur les migrations et le développement devrait assumer un rôle central dans le cadre du suivi du Programme 2030. 

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que dans l’optique de créer une société prospère, le Gouvernement des Maldives était confronté à des défis aussi importants que l’accès aux marchés financiers qui est essentiel pour financer les grandes infrastructures dont le pays a besoin.  Il a expliqué que la mobilisation des ressources nationales, notamment à travers une assiette fiscale élargie, ne suffisait pas.  Il a expliqué que les changements climatiques et les impacts de phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques exposent à des risques les gains de développement réalisés par le pays.  Le représentant a appelé à plus d’attention sur la vulnérabilité de leur économie, notamment dans le contexte de l’évaluation des pays en vue de leur reclassement dans la catégorie supérieure des pays à revenu intermédiaire.  Il a dit que c’est la propre expérience de son pays dans ce processus qui dicte son engagement en faveur de la question de la transition douce, afin que le reclassement soit désormais perçu davantage comme une célébration et non comme un motif d’anxiété.

Il a par ailleurs affirmé qu’au vu de la situation insulaire de son pays, les Maldives accordent du prix à la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 14.  Il a souligné l’importance que son pays attache à l’Accord de Paris sur le climat, en rappelant aussi que sans les importations d’hydrocarbures, les Maldives ne peuvent pourvoir aux besoins énergétiques nationaux, ce qui crée un grand déficit pour le pays.  Fort de ce constat, les autorités ont lancé un programme de promotion des énergies renouvelables.  Il a aussi insisté sur l’importance de lier la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat et également les Orientations de Samoa.

Le représentant du Qatar a souligné la nécessité pour la Deuxième Commission de mettre l’accent sur les questions prioritaires telles que l’éradication de la pauvreté.  Le Qatar accorde la plus grande importance aux trois piliers –économique, environnemental et social- du développement durable.  Il a déclaré que la vision 2030 du Qatar visait à mettre en œuvre des objectifs du développement durable qui soient assortis d’indicateurs clairs et mesurables.  Il a prôné des avancées dans le cadre du cycle des négociations commerciales de Doha, afin, a-t-il plaidé, d’avoir un système commercial multilatéral ouvert, juste et inclusif.  Le représentant a également souligné l’importance de la coopération Sud-Sud.

Notant que la question des migrations était une priorité pour la communauté internationale, le représentant du Qatar estime qu’il faudrait s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène.  Il a également appelé à redoubler d’efforts pour la sécurité alimentaire, en indiquant que son pays avait créé une alliance pour lutter contre la désertification et la dégradation des sols.  Il a par ailleurs déploré la poursuite de la politique de colonisation d’Israël qui occupe les territoires palestiniens et le Golan syrien.    

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a déclaré que son gouvernement avait créé un réseau national pour le développement durable.  Il a défini des priorités pour éliminer la pauvreté, gérer l’eau et l’assainissement, les sources d’énergie renouvelables, les changements climatiques, le logement, et pour combattre la désertification, la déforestation et les tempêtes de sable et réduire les risques de catastrophe.  Aux niveaux politique et institutionnel, deux textes récemment adoptés visent, d’une part, à améliorer la croissance économique et à promouvoir le développement social et, d’autre part, à renforcer la protection de l’environnement.

Pour ce qui est de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Khoshroo a fait valoir que sa région était confrontée à plusieurs défis graves, dont la pauvreté, la désertification, la pénurie d’eau, le terrorisme et la violence extrémiste.  Aucun pays ne peut faire face seul à ces défis, a-t-il insisté, en appelant à une coopération accrue entre les États Membres de l’ONU.  Pour lui, la mise en œuvre des objectifs du Programme devrait être facilitée par des mesures plus ambitieuses, inclusives et non discriminatoires.  Il a plaidé pour une réponse intégrée et cohérente de l’ensemble du système des Nations Unies.   

Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) a indiqué que son pays était « à la croisée des chemins ».  Plusieurs échéances, a-t-elle dit, « illustrent parfaitement les immenses défis que soulève à l’échelle locale la bataille d’un petit pays pour éradiquer la pauvreté ».  La quête des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) s’est conclue sur un bilan mitigé.  Les efforts entrepris en ce sens ont été handicapés par les déficiences structurelles et par des catastrophes naturelles et sanitaires, a expliqué la représentante.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a engagé, en concertation avec toutes les parties prenantes, « une réflexion sur son retrait ordonné et graduel d’Haïti », a rappelé Mme Nazaire.  Le 9 octobre prochain, a-t-elle indiqué, le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives partielles aura lieu.  « Les correctifs nécessaires ont été apportés au processus électoral à la satisfaction de toutes les parties afin de garantir des élections libres, honnêtes et inclusives », a-t-elle assuré.

Dans ce contexte d’incertitudes, a poursuivi la représentante, Haïti entend poursuivre la priorisation des cibles et indicateurs des objectifs de développement durable en les intégrant dans ses programmes stratégiques de réduction de la pauvreté et de développement.  Au titre des préoccupations majeures de son pays, elle a mentionné la revitalisation de la Déclaration sur le droit au développement et la situation des réfugiés et des migrants. 

M. SERGEY B. KONONUCHENKO (Fédération de Russie) a appelé au respect du mandat de la Deuxième Commission, en estimant que la présente session ne doit pas être axée exclusivement sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, une tâche qui incombe, a-t-il précisé, à l’Assemblée générale et à d’autres organes des Nations Unies.  Le représentant russe a invité la Commission à mettre davantage l’accent sur les questions commerciales, en particulier l’amélioration du système commercial multilatéral.  Il a évoqué d’autres questions clefs, parmi lesquelles l’examen quadriennal complet  qui devrait contribuer à renforcer la capacité des États Membres à mettre en œuvre efficacement les objectifs de développement durable.  Il a aussi assuré que son pays était disposé à contribuer à l’amélioration des méthodes de travail de la Deuxième Commission.

S’il a reconnu que le Programme 2030 représente une nouvelle vision universelle de développement durable, M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a souligné que de nombreuses incertitudes demeurent sur les moyens de le mettre en place, sur l’attention portée aux pays en situation particulière et sur la restructuration du système de développement des Nations Unies.  Aussi, il a estimé que les travaux de la Deuxième Commission devraient se focaliser sur les trois dimensions du développement durable: économique, sociale et environnementale.  En tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala juge important de porter suffisamment d’attention à la procédure d’examen quadriennal complet, qui permet d’analyser les expériences passées et d’en tirer des leçons, afin d’adopter une méthodologie transparente et appropriée pour les pays qui doivent être acteurs, et non seulement récipiendaires.  Le représentant a en outre appelé à utiliser le prochain Forum de suivi du financement du développement comme principal mécanisme de suivi constructif des engagements pris dans le Programme d’action d’Addis-Abeba, afin d’éviter d’obtenir de faibles résultats comme lors de la session précédente.

Pays situé dans une région très affectée par le phénomène El Niño, le représentant du Guatemala a insisté sur la nécessité d’examiner la question des changements climatiques et de ses implications, et d’élaborer une culture de prévention et de résilience, en précisant que l’aide d’urgence pour les personnes touchées n’était que de courte durée.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 accorde à l’être humain une place centrale, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, sa délégation estime que la Deuxième Commission devrait se focaliser sur la globalisation et l’interdépendance et, en particulier, sur la question de la migration internationale et du développement.  Elle est convaincue que la crise migratoire doit trouver une réponse stratégique focalisée sur les causes sous-jacentes et structurelles de la migration, ce qui implique de cesser de l’aborder comme un « problème ».

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a souligné l’importance de la lutte contre les niveaux insoutenables d’endettement, pour le développement durable de secteurs clefs de l’économie tels que le transport, le logement, l’énergie, l’agriculture et le tourisme, et pour une éducation de qualité.  En que ce qui concerne le Programme 2030, il s’est prononcé en faveur d’un cadre normatif afin de traiter efficacement des questions directement liées à la qualité de vie, voire à la survie du peuple.  Comme petit État insulaire en développement, la Jamaïque est particulièrement attachée à la mise en œuvre des Orientations de Samoa et juge fondamentales les dispositions du Programme d’action d’Addis-Abeba visant à aider les pays à faire face aux crises économiques et financières, ainsi qu’à la dégradation de l’environnement, aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.  La Jamaïque, pays classé à revenu intermédiaire, appelle, à l’instar des autres membres de la CARICOM, à revoir ces critères de classement utilisés par les institutions financières internationales et à considérer les pays à revenu intermédiaire très endettés, a indiqué M. Rattray.

Mme RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba), rejetant l’imposition de mesures coercitives unilatérales qui entravent le développement économique et social des peuples, a déploré l’embargo imposé à son pays par les États-Unis depuis plus de 50 ans.  Il a évalué les dommages économiques causés par cet embargo à plus de 753 milliards de dollars.

Sur la menace que posent les changements climatiques, le représentant a estimé que l’Accord de Paris constituait un point de départ important, même si cet instrument demeure insuffisant pour sauvegarder la planète pour les générations futures.  Pour sa délégation, il revient aux pays industrialisés de reconnaître « leur dette écologique », de modifier leurs modes « irrationnels » de production et de consommation, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et d’honorer leurs engagements en termes de transfert de technologies et de financement vis-à-vis des pays en développement.  Le principe de responsabilité partagée mais différenciée doit en outre guider ce processus.

Le représentant a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sera l’occasion de réaffirmer les principes régissant ce système, de renforcer sa nature intergouvernementale et ses objectifs liés à la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a souhaité que les institutions spécialisées, les fonds et les programmes du système soient des entités plus proactives pour œuvrer en faveur de l’élimination de la pauvreté et qu’ils répondent mieux aux priorités nationales des pays du Sud. 

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a rappelé que l’éradication de la pauvreté devrait être au centre la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le succès de cette mise en œuvre dépendra des moyens qui y sont consentis, a-t-elle argué, avant de noter la contribution que pourraient y apporter la coopération Sud-Sud et de l’APD.  La représentante a aussi plaidé pour un système commercial universel, transparent, ouvert et non discriminatoire.  Elle a en outre noté que le transfert des technologies était une question cruciale pour les pays en développement.  Elle a précisé que 70% des pauvres du monde vivaient dans les pays à revenu intermédiaire et c’est pourquoi, il est important pour le système de développement des Nations Unies de soutenir ces derniers afin qu’ils mettent sur pied des politiques de développement porteuses de succès.

M. CARLOS MORALES (Colombie) a indiqué qu’il était important de parvenir à des engagements concrets en matière de transferts de technologies, notamment en appliquant les mesures y afférentes qui avaient été intégrées dans le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a aussi souligné l’importance du dialogue international sur la question des migrations.  En outre, le délégué a appelé le système de développement des Nations Unies à soutenir le renforcement des capacités nationales, en insistant sur le fait que cette action doit être envisagée dans le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet.  Avant de conclure, il a souhaité que le système de développement des Nations Unies tienne davantage compte des besoins des pays à revenu intermédiaire.

M. BASHAR JA’AFARI  (République arabe syrienne) a indiqué que si le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat traitaient d’objectifs essentiels, le chemin pour y parvenir repose sur un partenariat pour aider les sociétés à sortir de la violence, tout en respectant la souveraineté nationale des États.  Il est impossible de traiter des objectifs de développement durable sans parler de développement économique et de sécurité.  Tout pays, qui est confronté à des défis pour parvenir au développement durable, ne peut y répondre seul, a-t-il expliqué.  Le terrorisme et l’extrémisme violent constituent pour son pays l’obstacle majeur à la réalisation du développement, a-t-il souligné. Le représentant a dénoncé les mesures économiques unilatérales imposées par les États-Unis et l’Union européenne, qu’il a qualifiées de pressions politiques sur les peuples, causant ainsi des crises alimentaires et ayant un impact négatif sur la santé des populations.

M. A. ROHAN PERERA (Sri Lanka) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait le potentiel de transformer la vie de milliards de personnes sur la planète et constituait un plan d’action visionnaire.  Il a annoncé que le Sri Lanka était le premier pays de la région Asie-Pacifique à disposer d’un ministère du développement durable et qu’il était sur le point de présenter au Parlement un projet de loi pour faciliter la politique nationale en la matière ainsi que le cadre juridique et institutionnel pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, a-t-il assuré.  Le représentant a également indiqué que son pays avait commencé à mettre en œuvre une feuille de route.  La réalisation des objectifs de développement durable est la seule solution pour sortir de la pauvreté, a soutenu le délégué, avant d’ajouter que le développement durable ne pouvait pas devenir une réalité sans la paix et c’est pourquoi, le respect des droits de l’homme est fondamental.

Le représentant a ensuite expliqué que le Sri Lanka se félicitait d’avoir réduit la pauvreté de moitié, d’avoir presque atteint l’objectif d’éducation primaire et universel, et d’avoir atteint l’objectif sur l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires de base.  Le Sri Lanka a également progressé sur le thème de l’égalité entre les sexes, de même que dans la lutte contre certaines maladies, a-t-il dit.  En outre, le Sri Lanka a signé l’Accord de Paris sur le climat, a assuré son représentant.

Mme KRISHNAMURTI (Indonésie) a estimé que la Deuxième Commission devrait jouer un rôle actif pour intégrer les trois piliers du développement durable, à savoir économique, environnemental et social.  « Nous devons réfléchir à de nouvelles façons de briser le cycle de l’inégalité », a-t-il assuré.  Le représentant a souligné qu’il était important d’axer les efforts sur la technologie et l’innovation pour créer des emplois et accroître la productivité.  Il faudrait, en outre, redonner un élan au commerce et aux investissements, notamment dans le contexte de l’économie bleue.

Ensuite, a poursuivi le représentant, des politiques sur mesure doivent être élaborées pour répondre aux besoins et aux caractéristiques des pays.  Si cela s’avérait nécessaire, il faudrait leur apporter un traitement spécial et différencié pour les aider dans leurs efforts de développement.  Pour opérer « la transformation nécessaire », l’ensemble du système des Nations Unies doit se mobiliser, a-t-il résumé.  C’est pour cette raison que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies représente une opportunité importante pour cette session.

M. MAX RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que son pays avait mis au point sa stratégie nationale pour un développement durable responsable (STARS).  Il a considéré que la mise en œuvre des objectifs de développement durable avait démarré sous de meilleurs auspices que celle des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adoptés lors du Sommet mondial en 2000.  À cet égard, a-t-il souligné, le leadership national, l’appropriation et l’espace politique sont les meilleurs garants du succès de la mise en œuvre du Programme 2030.  La coopération Sud-Sud doit à son avenir venir compléter la coopération Nord-Sud, mais elle ne peut pas la remplacer, a-t-il précisé.

Pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, il est urgent de disposer en temps utile de données crédibles et ventilées.  Le renforcement des capacités, l’assistance technique et le transfert de technologies ont là un rôle impératif à jouer, a poursuivi M. Rai.  Il a remercié les partenaires de la Papouasie-Nouvelle Guinée pour le développement, y compris les Nations Unies et l’Australie, qui aident son pays à renforcer son bureau des statistiques.  Il a ensuite relevé l’intérêt du Forum politique de haut niveau qui a permis à la Papouasie-Nouvelle-Guinée de préciser ses aspirations en matière de développent durable.  Enfin, il a réitéré l’appel des petits États insulaires en développement en faveur de l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris sur le climat et mis l’accent sur l’objectif 14 du Programme 2030 consacré à la conservation et à l’exploitation durables des océans.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a déclaré qu’il était temps d’axer les efforts sur la mise en œuvre de tous les accords multilatéraux adoptés l’an dernier par la communauté internationale.  Il a indiqué que tous les pays devraient mettre en œuvre les Objectifs de développement durable qui se veulent universels, y compris les pays dits développés.  Il a souhaité que les mécanismes de suivi des différents accords soient clairement établis.  Il a noté que l’Examen quadriennal complet était le document le plus complexe que la Deuxième Commission est appelée à examiner, en souhaitant que le résultat de cet examen  facilitera la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le représentant a aussi souligné que le Brésil avait déjà ratifié l’Accord de Paris qu’il s’était engagé à réduire de 43% ses émissions de gaz à effet de serre sur son territoire d’ici à 2030.   

Mme SARAH MENDELSON (États-Unis) a souligné que l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles était le point de l’ordre du jour le plus important que la Deuxième Commission va examiner à la présente session de l’Assemblée générale.  Ce sera l’occasion d’aligner le système de développement des Nations Unies au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La Deuxième Commission doit s’adapter et ne pas permettre que ses ressources humaines limitées soient mal utilisées, a rappelé la représentante.  Elle a ainsi invité à ne pas perdre de temps à examiner les mêmes thèmes année après année. 

Si la Deuxième Commission n’engage pas une réforme de ses méthodes de travail, elle perdra de son efficacité et il ne sera donc plus nécessaire de consacrer beaucoup de temps à ses travaux, a-t-elle prévenu.   Même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, nous devons éviter les divisions entre délégations au cours des négociations, a-t-elle aussi suggéré.  La représentante des États-Unis a appelé à œuvrer à ce que les projets de résolution dont sera saisie la Commission au cours de cette session soient conformes aux accords internationaux adoptés par la communauté internationale l’année dernière.  Si d’autres Commissions sont en mesure de terminer à temps leurs travaux, alors la Deuxième Commission peut également le faire, a-t-elle estimé.

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est la feuille de route globale pour transformer le monde.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba a tracé la voie pour financer les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris est essentiel à notre succès, a-t-il assuré.  Ces accords demandent de nouveaux partenariats stratégiques à tous les niveaux pour éradiquer la pauvreté, a-t-il dit, en soulignant qu’il incombe cependant aux États de mettre en œuvre les ODD au niveau national.  La Norvège souhaite accélérer la mise en œuvre des objectifs, qu’elle considère comme étant la voie principale pour traiter des causes profondes de la pauvreté, a souligné son représentant.  Il a assuré que la Norvège continuera à fournir une assistance financière substantielle, au-delà de l’objectif de l’ONU de 0,7%, en estimant que l’ONU doit aussi jouer son rôle.

En ce sens, a-t-il dit, l’examen quadriennal doit être utilisé comme un instrument de changement qui agisse où il faut quand il le faut.  Le système des Nations Unies doit concentrer ses efforts là où les besoins sont les plus grands, a insisté le délégué, en ajoutant que la Norvège adhérait à une approche différenciée.  La Norvège souhaite qu’il y ait un meilleur partage, a indiqué le représentant, avant de préciser que, pour être plus efficace, l’ONU doit avoir de meilleurs résultats.  Les objectifs de développement durable sont universels, et le monde a besoin de partenariats et de leadership, dont l’ONU doit assurer la cohérence globale, a-t-il rappelé avant de conclure.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a rappelé que, l’année dernière, les États se sont engagés, à travers le Programme d’action d’Addis-Abeba, à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Il a estimé que la Deuxième Commission devrait identifier, en priorité, les défis pratiques et les solutions pour appuyer l’application du Programme 2030 aux niveaux national et régional.  En dépit d’une augmentation de l’aide publique au développement (APD), les engagements ne sont pas encore remplis, a-t-il poursuivi.  Il faut encourager le flux d’investissements étrangers directs et renforcer les mécanismes de suivi. 

L’Éthiopie, qui préside actuellement le Forum de la vulnérabilité climatique, reconnaît que l’Accord de Paris sur le climat offre une occasion historique de créer une économie sans carbone résiliente.  À cet égard, a précisé M. Alemu, le pays s’est engagé à ratifier l’Accord en 2016.  Par ailleurs, a-t-il assuré, le Gouvernement de l’Éthiopie continue de placer l’élimination de la pauvreté au cœur de son programme de développement.  Avec un taux de croissance de 10,2% en 2015, l’économie éthiopienne a créé des millions d’emplois et le pays espère atteindre un revenu intermédiaire d’ici à 2025.

M. MARC-ANDRE BLANCHARD (Canada) a estimé que l’approche adoptée par la Deuxième Commission doit être guidée par une question fondamentale: est-ce que ses actions peuvent contribuer à réaliser les objectifs de développement durable? Autrement dit, permettront-elles d’éliminer la faim et la pauvreté une fois pour toutes?  L’approche du Canada est guidée par la conviction profonde que la diversité est une force et c’est dans cette optique qu’il prend des mesures en faveur de l’inclusion sociale, du dialogue interculturel, de la tolérance, du respect mutuel, du pluralisme et de la coexistence pacifique.  Le Canada a également recentré son aide internationale sur les États les plus pauvres et les plus vulnérables.

M. ADEOYE (Nigéria) a invité la Deuxième Commission à mettre l’accent sur l’éradication de la pauvreté.  Il a également souhaité que la lutte contre les flux illicites de capitaux soit renforcée.  Il a insisté sur la nécessité de favoriser le retour des capitaux vers leur pays d’origine.  Le représentant du Nigéria a également appelé de tous ses vœux à l’établissement d’un système financier international transparent et qui garantisse le transfert des capitaux de manière fiable.

M. PISAREVICH (Bélarus) a souhaité que les activités de l’ONU et du G-20 dans le domaine économique soient complémentaires.  L’intégration régionale prend une place de plus en plus importante et il est tout aussi nécessaire que des processus de coopération soient mis en place, au sein de l’ONU, afin d’inclure ces processus d’intégration, a-t-il préconisé.  Le représentant a aussi noté que l’inclusion était un élément de base à l’ONU, tout en regrettant que les pays à revenu intermédiaire soient des laissés-pour-compte.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il faudrait établir un partenariat entre ce groupe de pays et l’ONU.  

M. ALI ALNUAIMI (Émirats arabes unis) a jugé très important d’aligner les objectifs de développement durable avec les responsabilités du système des Nations Unies. Même s’il n’existe pas d’institution propre à chaque objectif, a-t-il espéré, les Nations Unies devraient porter une attention suffisante à chacun d’entre eux.  Il a, en outre, tenu à rappeler que le fait de vivre sous occupation étrangère entrave gravement le développement.

Les Émirats arabes unis ont battu un record mondial en mai dernier en proposant les coûts les plus bas pour l’énergie solaire, s’est félicité le représentant.  Ils ont aussi été l’un des premiers pays à ratifier l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Par ailleurs, a assuré M. Alnuaimi, des progrès « remarquables » ont été réalisés en faveur de l’autonomisation économique et politique des femmes.

De plus, a-t-il poursuivi, les Émirats arabes unis consacrent plus de 1% de leur revenu national brut à l’aide humanitaire.  Le pays est en train d’intégrer les objectifs de développement durable dans son plan national de développement intitulé « Vision 2021 ».  Il s’apprête à accueillir une série d’évènements, dont le Sommet mondial sur l’économie verte et l’Exposition mondiale sur le développement Sud-Sud, à Dubai, ce mois-ci, puis la Semaine de la durabilité à Abou Dhabi, en janvier 2017. 

Mme MALEEHA  LODHI (Pakistan) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris avaient redonné un espoir dans la coopération multilatérale.  Le Programme 2030 pose néanmoins des défis clefs, qui ne peuvent être réglés qu’avec des mécanismes incluant toutes les parties prenantes.  Il faut en outre que les pays disposent des ressources nécessaires.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba fournit des éléments importants concernant les moyens de financement en faveur des pays en développement, a estimé la représentante.  La Deuxième Commission devrait garantir un suivi et une mise en oeuvre efficace des objectifs de développement durable, a recommandé la représentante, en se disant convaincue que le système de développement des Nations Unies pourra y jouer un rôle essentiel. 

Les Nations Unies doivent répondre aux besoins nouveaux des pays en développement, à travers notamment l’Examen quadriennal complet.  En ce qui concerne les changements climatiques, le Pakistan, a assuré sa représentante, a signé l’Accord de Paris dès le premier jour et il est déterminé à le mettre en œuvre.  En conclusion, la déléguée a évoqué le droit fondamental à l’autodétermination, en demandant de ne pas oublier la situation difficile de ceux qui vivent sous occupation.  C’est une situation qu’elle a qualifiée d’obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a assuré qu’au plan national, l’Ouganda avait intégré la question des changements climatiques et les objectifs de développement durable dans sa politique nationale, et a également signé l’Accord de Paris sur le climat.  Le représentant a ainsi illustré la bonne volonté de son pays en citant des programmes établis pour aider les groupes défavorisés.  L’Ouganda, qui se tourne vers le secteur associatif et vers le financement international, estime que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devrait faciliter l’accès aux marchés, notamment pour les pays les moins avancés.  Il faudrait, par ailleurs, éviter une approche sélective concernant les 17 objectifs car, a-t-il rappelé, ils sont étroitement liés.  En ce qui concerne les mouvements massifs de réfugiés, le représentant a indiqué que l’Ouganda était le huitième pays dans le monde à en accueillir et qu’il avait intégré la gestion des réfugiés dans sa législation nationale.  On ne peut parvenir au développement sans la paix, a prévenu le délégué, en se disant optimiste que le Conseil de sécurité pourrait jouer un rôle pour mettre un terme aux conflits violents.

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a mis l’accent sur la nécessité pour la Deuxième Commission de renforcer, dans le cadre de ses travaux, le lien entre la paix, la sécurité et le développement et l’intégration de l’objectif de développement durable sur l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable dans les résolutions et documents adoptés par la Commission.   Elle doit également donner la priorité à la réalisation des engagements faits à Addis-Abeba concernant le financement du développement, en particulier dans le cadre de l’aide publique au développement, en faveur des pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral.  Ses travaux doivent aussi être axés sur l’Accord de Paris sur les changements climatiques et les engagements financiers de la communauté internationale visant à développer les capacités d’adaptation des pays en développement et la nécessité de la mise en œuvre en temps opportun du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et l’importance de développement des stratégies de réduction des risques de catastrophe pour une mise en œuvre efficace des objectifs de développement durable, a souligné le représentant.

Demain, s’ouvrira la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, a rappelé le représentant qui, en estimant qu’elle servira de plateforme pour le Gouvernement afghan et la communauté internationale et les autres partenaires pour réaffirmer et consolider leur partenariat pour la paix et la prospérité en Afghanistan.  À cette occasion, le Gouvernement afghan a élaboré le cadre national pour la paix et la sécurité qui est un plan stratégie de cinq ans pour réaliser le développement durable et l’autonomie, éradiquer la pauvreté et assurer la sécurité et la stabilité du pays.  Son gouvernement, a-t-il ajouté, a aussi élaboré une feuille de route pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

M. HASSAN ABBAS (Liban) a indiqué que la Deuxième Commission devrait se concentrer sur la fourniture de moyens adéquats en vue de la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030.  Le Liban est en train de finaliser son plan national de développement durable, en conformité avec les objectifs dudit Programme, a-t-il affirmé.  Le représentant a précisé que le plan de son pays s’attacherait à réaliser certains objectifs jugés prioritaires. Il a ensuite détaillé la gravité de la crise humanitaire dans lequel le Liban est plongé depuis l’arrivée sur son sol de 1,2 million réfugiés syriens.  Pour relever un tel défi, il est nécessaire, a-t-il souligné, de fournir un appui financier aux pays accueillant un grand nombre de réfugiés.  Ces pays, a-t-il dit, fournissent « un bien public global ».

M. Abbas a ensuite plaidé pour un système de développement des Nations Unies qui soit plus cohérent et intégré, un système de coordonnateurs résidents renforcé et une coopération accrue entre activités de développement et humanitaires.  Il a précisé que le nouveau cadre stratégique que le Liban s’apprête à signer avec les Nations Unies reconnaissait la nécessité d’un appui onusien efficace afin d’aider le pays à relever les défis multidimensionnels auxquels il fait face.  En conclusion, M. Abbas a indiqué que la marée noire, causée par la destruction en juillet 2006 par Israël des réserves en pétrole de l’installation électrique de Jiyeh, continuait d’affecter les efforts de développement de son pays.  Il a souligné la nécessité qu’Israël assume sa responsabilité en vue d’un dédommagement prompt et approprié des dommages environnementaux subis.

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a prôné une plus grande coordination de l’action de l’ONU en ce moment de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a souligné le rôle des partenariats internationaux dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a aussi prôné le transfert des technologies propres en faveur des pays en développement.  Le représentant a salué les résultats de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les vastes mouvements de populations.  Il a expliqué que l’on ne peut traiter des situations de migrations en évoquant seulement les questions de sécurité, en proposant ainsi que les causes socioéconomiques de ce phénomène soient également abordées.  Le représentant a en outre estimé que les flux illicites de capitaux devraient être combattus et que les fonds volés devraient être restitués au pays d’origine, y compris ceux venant de la Libye. 

Après avoir mentionné les accords mondiaux historiques de 2015, M. MICHAEL R. TEN-POW (Guyana) a estimé que le rôle et le travail de la Deuxième Commission prenaient un nouveau sens dans le contexte d’une interdépendance mondiale accrue. Il a demandé une meilleure prise en compte des réalités des petits États insulaires, des États en développement côtiers à basse altitude et des pays à revenu intermédiaire.  Le représentant a fait remarquer que les critères pour changer de catégorie de pays ne tiennent pas compte de certaines réalités.  C’est pourquoi, le Guyana plaide pour la création d’un cadre international approprié afin de traiter des facteurs tels que le changement climatique, le commerce, la dette, la coopération fiscale internationale, la sécurité alimentaire et les catastrophes naturelles afin de permettre à ces pays de faire les changements nécessaires, a-t-il indiqué.  Le Guyana, a assuré son représentant, veut mettre en œuvre les objectifs de développement durable de façon globale en se concentrant sur l’éducation, la sécurité alimentaire, l’énergie et les infrastructures.  Très préoccupé par le niveau d’élévation des mers, le Guyana se veut un État vert, a-t-il indiqué, en rappelant qu’il avait signé l’Accord de Paris.

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