En cours au Siège de l'ONU

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général pour « African network for young peace and sustainable development » et « International Association of University Professors and Lecturers »

Session de 2021,
7e & 8e séances plénières – matin & après-midi
ONG/914

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif général pour « African network for young peace and sustainable development » et « International Association of University Professors and Lecturers »

Au cinquième jour de sa session, le Comité chargé des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif général à la camerounaise « African network for young peace and sustainable development » et la française « International Association of University Professors and Lecturers ».  Il a aussi recommandé le statut consultatif spécial pour 51 autres organisations et reporté sa décision sur 67 dossiers, en attendant des réponses aux questions supplémentaires. 

Le Comité peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.  

Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.  Enfin, la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites. 

Six ans après sa création, l’ONG camerounaise « African network for young peace and sustainable development » se voit recommander le statut consultatif général, expliquant qu’elle veut avoir accès à tous les organes des Nations Unies, y compris l’Assemblée générale et le Conseil des droits de l’homme, afin de contribuer à l’examen de toutes les questions liées à la consolidation de la paix et au développement durable, y compris les questions relatives aux enfants, aux femmes, aux jeunes, aux handicapés et aux minorités, aux peuples autochtones et aux personnes d’ascendance africaine.  L’ONG a, entre autres, à son actif la mise en œuvre en juin 2020 du projet « Initiative des jeunes Africains contre la COVID-19 ». 

La française « International Association of University Professors and Lecturers », créée en 1944 et désormais dotée du statut consultatif général, compte apporter son expertise à la mise en œuvre du quatrième du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir l’accès de tous à une éducation de qualité.  À l’horizon 2022, l’ONG envisage de créer une université numérique francophone (U.N.F.) en faveur des étudiants d’Afrique ou d’Asie qui ne peuvent venir étudier en Occident. 

Parmi les 67 demandes de statut reportées par le Comité aujourd’hui figure Médecins du Monde - Dokters van de Wereld (Belgique), priée par Israël de préciser le lieu de son siège permanent.  

Le Comité, qui a pris note de la décision de l’ONG pakistanaise « HUJRA Village Support Organization » de retirer sa demande de statut consultatif spécial, reprendra ses travaux lundi 24 mai, à partir de 15 heures.  

DEMANDES DE RECLASSEMENT

Octroi du statut consultatif général

  1. African network for young peace and sustainable development (Cameroun)
  2. International Association of University Professors and Lecturers (France)

NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT

Octroi du statut consultatif spécial

  1. The Zigen Fund Inc (États-Unis)
  2. Tiqua e.V. (Allemagne)
  3. Trees for the Future, Inc. (États-Unis)
  4. Trinity Girls Network Corporation (États-Unis)
  5. Trinity International Univer of Ambassadors Corporation (États-Unis)
  6. Trustees of Tufts College (États-Unis)
  7. Truth & Reconciliation Corner, Inc. (États-Unis)
  8. United Bible Societies Association (Royaume-Uni)
  9. Ventura County Women’s Forum Collaborative (États-Unis)
  10. Vera Institute of Justice, Inc. (États-Unis)
  11. WEFA – Humanitäre Organisation e.V (Allemagne)
  12. Wereld Esperanto - Jongeren Organisatie (Tutmonda Esperantista Junulara Organizo (“TEJO") (Pays-Bas)
  13. With My Own Two Hands Foundation (États-Unis)
  14. Workforce Solutions Group, Incorporated (États-Unis)
  15. World Education Services, Inc. (États-Unis)
  16. World Federation of Science Journalists (Canada)
  17. World Indigenous Tourism Alliance Limited (Nouvelle-Zélande)
  18. Asia Centre Co., Ltd. (Thaïlande)
  19. Consortium of Institutes on Family in the Asian Region Limited (Chine)
  20. Grassland Cultural Protection and Development Foundation of Inner Mongolia (Chine)
  21. International Commission of Jurists, Kenya Section (Kenya)
  22. Macao Youth Federation (Chine)
  23. O.N.G. Derechos Digitales (Chili)
  24. SHEILD (Liban)
  25. Actis - Rusfeltets Samarbeidsorgan (Norvège)
  26. Ass Culturale "Global Action" (Italie)
  27. Centralized Religious Organization Spiritual Assembly of Muslims of Russia (Fédération de Russie)
  28. Comunicación e Información de la Mujer AC (Mexique)
  29. Institute for Ecological Civilization (États-Unis)
  30. Institute for Human Rights (Géorgie)
  31. Invisible Girl Project Incorporated (États-Unis)
  32. Japan Platform (Japon)
  33. African Projects for Peace and Love Initiatives Inc. (Nigeria)
  34. Anciens Esclaves Nouveaux Citoyens (Mauritanie)
  35. Asociacion Conciencia - Asociacion Civil
  36. Association Against Women Export (AAWE) (Nigeria)
  37. Association culturelle pour le développement social (A.C.D.S.) (Tchad)
  38. Association mauritanienne d'appui aux nécessiteux (Mauritanie)
  39. Atwar Organization for Research and Community Development (Libye)    
  40. Aula Abierta (Venezuela)     
  41. Cairo Foundation for Development and Law (Égypte)
  42. Centre Mauritanien des Droits de l'Homme (Mauritanie)
  43. Ciudadano Inteligente (Chili)
  44. Comité de lutte et d'orientation sur les conséquences du divorce (Mauritanie)
  45. World Yoga Community Inc. (États-Unis) 
  46. Rotarian Action Group Addiction Prevention (Belgique)  
  47. Dr B R Ambedkar Sports Foundation (Inde)  
  48. Dr. Kalam Smriti International (Inde) 
  49. Empowering Humanity (Inde)  
  50. Fields of Green for All NPC (Afrique du Sud)  
  51. Grupo de Análisis para el Desarrollo (Pérou)  

Examen des demandes de statut consultatif  

La Chine a demandé à United for Human Rights (Suisse) de fournir la liste de ses « membres collectifs ».  Quels sont les projets de Vithu Trust Fund (Royaume-Uni) et quels en sont les résultats? a interrogé la Chine.  Le Nicaragua a voulu que Women of Vision (États-Unis) éclaircisse son « plan de récupération ».

À quelles organisations Women’s Centers International (États-Unis) a envoyé de l’argent? s’est renseigné le Nicaragua.  La Chine a exigé que Women’s Entrepreneurship Day Organization, Inc. (États-Unis) respecte les noms officiels de Macao et de Hong Kong.  La Grèce a aussi voulu que l’ONG respecte de la Macédoine du Nord.  Quelles sont les ressources financières de WomenOne, Ltd (États-Unis)? a demandé à savoir le Nicaragua

World Yoga Community Inc. (États-Unis) a été priée par la Chine d’utiliser les noms officiels des provinces et régions chinoises.  De quelles autres ONG Yesilay - Bulgaria Association (Bulgarie) a-t-elle reçu de l’argent?  Quels en sont les montants? s’est informée la Grèce.  Le Pakistan a voulu comprendre pourquoi Arab Media Union (Égypte) dépose une demande de statut consultatif spécial alors qu’elle a dit dans son dossier qu’elle en a déjà un. 

Cuba a exigé que Asociación Campaña Colombiana contra Minas CCCM (Colombie) fournisse la liste de ses pays donateurs.  Quels en sont les montants?  À quoi sert cet argent?  Quelles ont été les contributions de Association Tous pour l’intégration des migrants au Maroc (Maroc) aux conférences des Nations Unies auxquelles elle a participé? a demandé le NicaraguaCuba a prié Association assalam pour le développement social (Maroc) d’expliquer ses activités en 2020 et ses projets pour 2021. 

Le Nicaragua a voulu que Association des Marocains victimes d'expulsion arbitraire de l’Algérie (Maroc) explique le rôle de ses membres en Europe.  Aurat Publication and Information Service Foundation Lahore (Pakistan) devra dire au Pakistan si elle se fait financer par des gouvernements.  La même délégation a voulu des informations sur les projets d’élimination de la pauvreté et leurs résultats de l’Incentive Care Foundation (Pakistan). 

Israël a demandé à International Foundation Witnesses Ashoora (Iran) dans quels pays elle est présente.  Quel est le site web de Medical Support Association for Underprivileged Iranian Patients (Iran)?  Quelles sont ses dernières activités? a questionné IsraëlCuba a voulu savoir comment Sinergia (Venezuela) compte contribuer aux travaux du Comité des ONG.  D’où viennent les fonds utilisés par l’ONG? 

Quels sont les projets dans le domaine de l’éducation de The Gulmit Educational and Social Welfare Society, Hunza Gilgit (Pakistan)? a demandé le Pakistan.  Quelles seront les contributions de The Individual Initiative for Human Rights (Liban) aux travaux de l’ECOSOC? a interrogé Israël.  Quels sont les partenariats de The International Humanitarian Society for Development Without Borders (Liban) avec l’ONU? a voulu savoir Israël

D’où viennent les financements étrangers de l’United Global Organization of Development (U-GOOD) (Pakistan)?  À quoi servent ces fonds? a demandé le Pakistan.  Comment Centre Idriss El Fakhouri des Etudes et de Recherches en Sciences Juridiques Oujda (Maroc) choisit ses dirigeants?  Quels sont les critères de sélection? a voulu savoir la Fédération de Russie.  Le Pakistan a demandé à ALQST Human Rights (Royaume-Uni) ce qu’elle a fait ces dernières années.  Quelles sont les sources de financement de l’ONG? a voulu savoir le Bahreïn

Cuba a voulu comprendre les raisons du déficit budgétaire de l’Association Sphere (Suisse).  La même délégation a demandé à Associazione Luca Coscioni per la libertà di ricerca scientifica (Italie) qui sont les organisations qui l’ont aidé à participer aux conférences de l’ONU.  A-t-elle des membres « non-Italiens »? Comment Bell Global Justice Institute (États-Unis) pourra-t-elle atteindre ses objectifs avec un budget de 200 dollars? a voulu comprendre la Fédération de Russie

La même délégation a demandé comment les dirigeants de Brussels International Center for Research and Human Rights (Belgique) sont élus?  La Chine a exigé que l’ONG utilise les noms officiels de ses provinces et régions.  Quelle est la nature des relations de Eurazijos žalos mažinimo asociacija (Lituanie) avec « Open Society Foundation »? a demandé la Fédération de RussieEuro-Mediterranean Human Rights Monitor (Suisse) a été priée par la Libye d’expliquer  comment elle a pu déployer 60 chercheurs sur son territoire sans en informer les autorités.

La Chine a voulu que European Foundation for South Asian Studies (Pays-Bas) détaille ses projets de recherche sur le radicalisme et leurs relations avec les travaux de l’ECOSOC.  Comment Every Casualty Worldwide (Royaume-Uni) assure-t-elle la fiabilité de ses données? a questionné IsraëlHugh O'Brian Youth Leadership (États-Unis) devra utiliser les noms officiels de Taïwan et de Hong Kong, a rappelé la Chine.

Human Concern International (HCI) (Canada) travaille dans la bande de Gaza, a noté Israël, comment s’assure-t-elle que ses activités ne soient exploitées à des fins terroristes.  La Libye a demandé à Human Rights Solidarity Organization (Suisse) la liste de ses 45 partenaires sur son territoire.  Cuba a prié Humanium (Suisse) de lui fournir ses sources d’informations pour ses cartes interactives sur les violations des droits de l’enfant dans le monde?  Qui finance ces activités?

De quelles autres organisations InterPride (États-Unis) reçoit de l’argent? a demandé le Nicaragua.  L’Estonie a trouvé « étrange » que La Commission Internationale des Droits de l’homme (Tchéquie) émette des « dossiers diplomatiques ».  Que fait exactement cette ONG?  Israël a noté que le financement de Inti Raymi Fund, Inc. (États-Unis) est assuré par son directeur financier.  Le Conseil d’administration est-il indépendant?  Qui finance ses activités?

La Fédération de Russie a demandé à Intl. WeLoveU Foundation (République de Corée) ce qu’elle fait en Ukraine?  Jeju Olle Foundation (République de Corée) devra respecter les noms officiels des régions et des provinces chinoises, a prié la Chine.  Quelles ont été  les activités de Kvinnors Nätverk (Suède) après 2018? a voulu savoir Israël.

Médecins du Monde - Dokters van de Wereld (Belgique) a été priée par  Israël de dire où se trouve son siège permanent.  La Chine a noté que SKT Welfare (Royaume-Uni) n’a que trois membres et qu’ellea  beaucoup de projets dans de nombreux pays.  Comment est-ce possible avec des ressources aussi limitées?  Dans quels pays d’Amérique latine The International Institute on Race, Equality and Human Rights (États-Unis) travaille? a demandé Cuba.  Est-ce qu’elle y est présente de façon permanente? Quels sont ses projets en 2021? a interrogé le Nicaragua

Israël a prié Uluslararasi Ogrenci dernekleri Federasyonu (Turquie) de fournir la liste de ses sources de revenus.  Qui finance Urgent Action Fund for Women’s Human Rights (États-Unis)? a voulu savoir le Nicaragua?  Que fait-elle en Russie? Quels sont ses projets?  Avec qui ces activités sont menées? a demandé la Fédération de Russie.  Le Nicaragua a exigé que WOMEN, Dutch Gender Platform (Pays-Bas) présente ses états financiers de 2019 et de 2020.

World Learning Inc. (États-Unis) est présente dans plus de 60 pays, a noté Cuba.  Quels sont ces pays? Qui décide d’y aller?  Y est-elle présente physiquement?  Qui sont ses contacts sur place?  Òmnium Cultural (Espagne) a 792 organisations membres, a noté  Israël.  Qui sont-elles? « Privées ou publiques? » 

Cuba a pointé du doigt les incohérences du budget de Action contre les Violations des Droits des Personnes Vulnérables (République démocratique du Congo), notant des dépenses supérieures aux recettes.  Quelles sont les activités précises de Al-Shafa'a Humanitarian Organization (Iraq) dans la lutte contre la COVID-19? a demandé l’Inde.  Bahreïn a prié Arab Organization for Arabization and Communication (Maroc) de donner des exemples de ses projets. 

Le Pakistan a adressé la même demande à Arab Program for Human Rights Activists (Égypte), s’agissant en particulier des réfugiés.  La Turquie a demandé à Asamblea Permanente por los Derechos Humanos La Matanza (Argentine) le montant des financements qu’elle a reçus d’autres organisations.  Qui vous finance ? a demandé le Pakistan au Centre for Environmental Justice (Guarantee) Limited (Sri Lanka). 

Quelles étaient les activités et les projets de China Biodiversity Conservation and Green Development Foundation (Chine) en 2020 ? a interrogé la Fédération de Russie.  Quelles étaient les activités de Confederation of NGOs of Rural India (Inde) en 2020 ?  Quels en étaient les résultats et les financements ?  

Le Nicaragua a demandé à Denis Miki Foundation (Cameroun) ses états financiers en 2019 et 2020.  Quels sont les projets du Dialogue & Development Forum (Yémen)? a voulu savoir la Chine.  La Libye a exigé que Dimdim Humanitarian Relief Foundation (Iraq) s’explique sur les sources de financement : « officielles ou non-officielles » ?  

La Fédération de Russie a voulu que Drug Policy Network South East Europe (Serbie) précise le montant de la subvention reçue de l’Union européenne.  Qui est l’unique membre de Feekr Organization For Dialogue and human rights defense (Yémen) en Chine? a-t-il un emploi ? a-t-il une adresse permanente ? a demandé la Chine.  GIN SSOGIE NPC (Afrique du Sud) devra expliquer au Nicaragua les contributions de ses représentants aux conférences de l’ONU. 

Cuba a noté que Generations For Peace (Jordanie) reçoit 50% de son budget de gouvernements.  Donnez des informations détaillées sur ces dons ?  Quels sont ces gouvernements ? Cette ONG est-elle indépendante ?  La Pakistan a demandé à Green Voice International (Inde) d’expliquer la nature de ses activités pour promouvoir le droit à l’information. 

Le Comité a pris note de la décision de HUJRA Village Support Organization (Pakistan) de retirer sa demande de statut consultatif spécial. 

Dialogue avec les ONG 

Bahreïn a voulu en savoir plus sur les projets de Mwatana Organization for Human Rights (Yémen).  Quel est votre état financier en 2020?  À partir de 2017, a répondu l’ONG, nous avons mené un projet d’appui juridique aux victimes de la torture, fourni de l’aide aux enfants nécessiteux et contribué à la recherche des personnes disparues, avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et d’autres organisations internationales comme « Open Society Foundation ».  

La Fédération de Russie a demandé à Intl. WeLoveU Foundation (République de Corée) qui a pris l’initiative de travailler avec le « Centre de lutte contre le terrorisme de l’Ukraine ». 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La réunion d’urgence de l’Assemblée générale sur l’escalade de la violence à Gaza et en Israël marquée, en plein milieu, par l’annonce d’un cessez-le-feu

Soixante-quinzième session,
67e & 68e séances plénières – matin & après-midi
AG/12325

La réunion d’urgence de l’Assemblée générale sur l’escalade de la violence à Gaza et en Israël marquée, en plein milieu, par l’annonce d’un cessez-le-feu

L’Australie, quarantième orateur de la journée, a été la première à saluer le cessez-le-feu, à la réunion d’urgence que le Président de l’Assemblée générale a convoquée, à la demande de l’Organisation de la coopération islamique, du Groupe des États arabes et du Mouvement des pays non alignés, pour examiner la situation dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, devenu « un enfer sur terre  », selon les mots du Secrétaire général de l’ONU.  Le cessez-le-feu, a pronostiqué le Ministre palestinien des affaires étrangères, ne mettra pas fin à « l’entreprise criminelle » qu’est l’occupation.  

Parmi les plus de 70 orateurs, une dizaine de ministres a répondu présent, dont le Palestinien qui a réitéré son appel à une force de protection internationale.  Dénoncé pour sa « paralysie » et son « inaction honteuse », le Conseil de sécurité est désormais saisi, a annoncé la France, d’un projet de résolution « demandant trois choses simples qui doivent pouvoir faire consensus », pour autant que l’on reconnaisse, a précisé Israël, que ce n’est pas une guerre entre nous et la population de Gaza, ou entre nous et les Palestiniens, c’est une guerre contre « une organisation terroriste », le Hamas.

Ces 10 derniers jours, a rappelé le Secrétaire général de l’ONU, ont été marqués par une flambée « dangereuse et horrible » d’une violence meurtrière dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, et en Israël.  M. António Guterres s’est dit « profondément choqué » par les bombardements aériens et les tirs d’artillerie des Forces de défense israéliennes à Gaza lesquels ont coûté la vie à 208 Palestiniens, dont 60 enfants, et ont blessé des milliers d’autres, selon le décompte du 19 mai.  « S’il y a un enfer sur terre, c’est la vie des enfants à Gaza », s’est indigné le Secrétaire général qui a jugé « tout aussi inacceptables » les tirs aveugles de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants vers Tel-Aviv, sa banlieue et l’aéroport Ben Gourion, faisant 12 morts, dont 2 enfants, et des centaines de blessés.

M. Guterres s’est dit également très préoccupé par les affrontements violents entre les forces israéliennes et les Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, où plusieurs familles palestiniennes sont menacées d’expulsion.  Les violences communautaires et les rhétoriques incendiaires en Israël ajoutent une dimension « inquiétante » à la crise, a-t-il noté, s’inquiétant d’une propagation de la violence au-delà d’Israël et du Territoire palestinien occupé et d’une récupération par les radicaux et les extrémistes. 

Cette dernière escalade n’est pas le fruit du hasard, a fait observer le Président de l’Assemblée générale, la liant à l’occupation militaire prolongée et à l’impasse politique.  La marche à suivre est claire, a tranché M.  Volkan Bozkir qui a cité le retour rapide à la table des négociations pour parvenir à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, selon les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale commune.  Le Président a exhorté le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités et à surmonter sa « paralysie sur le plus vieux dossier de son ordre du jour ».  

« L’inaction honteuse » du Conseil a été vivement critiquée le Groupe des États arabes, représenté par le Ministre des affaires étrangères de l’Algérie.  « Combien de martyres devront encore tomber, combien de femmes devront encore perdre leurs enfants, avant que la communauté internationale n’agisse? » s’est impatienté le Ministre tunisien des affaires étrangères, dont le pays siège au Conseil de sécurité.  

Les incursions dans la mosquée Al-Aqsa sont une « véritable provocation » pour des millions de Musulmans dans le monde, a prévenu le Vice-Premier Ministre du Qatar.  Jérusalem, ville de paix, est devenue le « théâtre de l’oppression », s’est alarmé, à son tour, le Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie.  « Ce que nous ferons ou ne ferons pas aujourd’hui restera dans l’histoire », a renchéri le Ministre des affaires étrangères du Pakistan, revenant sur «  la colère » dans le monde arabe et musulman, « cette colère qui enfante l’extrémisme ».  

Il faut remplacer cette colère et cette désillusion par l’espoir, a pressé le Secrétaire général, arguant qu’un processus de paix revitalisé est la seule voie vers une solution juste et durable, car, le cessez-le-feu, a prévenu le Ministre palestinien des affaires étrangères ne mettra pas fin à l’« entreprise criminelle » qu’est l’occupation.  Il faut d’abord, a-t-il martelé, soutenu par plusieurs délégations, prendre des « mesures fortes » pour offrir au peuple palestinien une protection internationale et donner des « garanties internationales » pour mettre fin à l’occupation. 

Refusant de se résoudre « à l’inaction du Conseil de sécurité », la France a expliqué qu’à l’initiative du Président Emmanuel Macron, conjointement avec le Président égyptien et le Roi de Jordanie, elle a présenté hier aux membres du Conseil un projet de résolution qui demande « trois choses simples qui doivent pouvoir faire consensus »: une cessation immédiate des hostilités, désormais acquise, le respect du droit international humanitaire et la protection des civils, et la relance urgente des négociations pour mettre en œuvre la solution des deux États.  Nous sommes « déterminés », ont assuré les États-Unis, à travailler de concert avec d’autres pour mettre rapidement un terme à la violence actuelle et, à plus long terme, créer les conditions d’une paix durable.  Ils ont indiqué qu’hier encore le Président Joe Biden a exprimé au Premier Ministre Netanyahu son attachement au droit d’Israël de se défendre, soutenu aujourd’hui par plusieurs délégations, et lui a dit qu’il « peut maintenant commencer à mettre fin au conflit ». 

Nous ne sommes pas en guerre, a martelé Israël, avec la population de Gaza ni avec les Palestiniens.  Nous sommes en guerre contre le Hamas, « une organisation terroriste  ».  Ses attaques étaient « préméditées », guidées par une stratégie à long terme pour « remplacer l’Autorité palestinienne ».  « Si l’Assemblée générale remplace cette dernière par le Hamas, elle aura sapé tout effort de paix », a prévenu Israël qui « fera toujours le nécessaire pour défendre son peuple, protéger la vie humaine et rechercher la paix avec ses voisins ».

L’Assemblée achèvera ce débat mardi 25 mai.

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Déclarations

M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a dit avoir convoqué cette réunion à la demande de l’Organisation de la coopération islamique et du Groupe des États arabes, rejoints par le Mouvement des pays non alignés.  Alors que nous nous réunissons aujourd’hui, la situation continue de se détériorer, a-t-il constaté.  Nous sommes témoins des violences les plus graves depuis des années, des souffrances « immenses, inhumaines et intolérables ».  Le Président s’est dit « extrêmement » préoccupé par la protection des civils au regard du bombardement continu de Gaza. 

Il a condamné toutes les attaques contre les sites civils et religieux et appelé au respect des lieux de culte, y compris la mosquée Al-Alqsa.  À ce jour, a-t-il compté, plus de 200 Palestiniens, y compris 63 enfants et 35 femmes, ont été tués à Gaza, et 6, ces 24 dernières heures.  La situation en Cisjordanie est également critique où 25 Palestiniens, dont 4 enfants, ont été tués, parmi lesquels 3 morts, dont celle d’un enfant, ces 24 dernières heures.  Les civils sont également touchés en Israël, avec des morts et des centaines de blessés, a souligné le Président. 

M. Bozkir a appelé à un cessez-le-feu immédiat, en exhortant les parties « à reculer du précipice et à respecter le droit international ».  Israël, Puissance occupante, doit s’acquitter de ses obligations en vertu du droit international qui interdit l’usage proportionné de la force.  La violence et les incitations à la violence en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, doivent cesser, et l’expulsion de Palestiniens à Cheik Jarrah pourrait constituer un « crime de guerre ».  Le Président a plaidé pour un accès humanitaire sans entrave avant de souligner le rôle « vital » de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestinien dans le Proche-Orient (UNRWA). 

Le Président a rappelé l’ancienneté de la question palestinienne, la récente escalade n’étant pas le fruit du hasard.  Il ne s’agit pas d’une occurrence isolée.  Elle est inséparable du contexte global marqué par l’occupation militaire prolongée des territoires palestiniens.  Le Président a estimé que cette occupation, aggravée par l’impasse politique, est la principale source de l’instabilité et du conflit israélo-palestinien.  Cette occupation, dans son fondement, prive les Palestiniens de leur inhérente dignité humaine.  La position de l’ONU sur la question est documentée dans d’innombrables résolutions et rapports et elle inclut de graves préoccupations de longue date en ce qui concerne les droits humains et les aspects humanitaires de la situation. 

Nous devons, a estimé le Président, montrer aux Palestiniens et aux Israéliens que la lumière est au bout du tunnel.  La marche à suivre est claire, à savoir un retour rapide à la table des négociations dans le but de mettre un terme à l’occupation et de parvenir à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, selon les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale commune.  Il est de notre responsabilité collective d’aider les Israéliens et les Palestiniens.  Le Président a donc exhorté le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités et à surmonter sa « paralysie sur le plus vieux dossier de son ordre du jour ».  Il a espéré que le Conseil s’exprimera d’une seule voix, avant d’affirmer que l’Assemblée doit, pour sa part, montrer qu’elle peut faire plus que de simples déclarations.  « Nous devons montrer au peuple palestinien que leurs aspirations légitimes ont été entendues et que la communauté internationale se soucie de leurs souffrances. » 

Ces 10 derniers jours, a embrayé M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, ont été marqués par une flambée « dangereuse et horrible » de la violence meurtrière dans le Territoire palestinien occupé, en particulier à Gaza, et en Israël.  Il s’est dit « profondément choqué » par les bombardements aériens et les tirs d’artillerie des Forces de défense israéliennes à Gaza lesquels ont coûté la vie à 208 Palestiniens, dont 60 enfants, et ont blessé des milliers d’autres, selon le décompte du 19 mai.  La poursuite des tirs aveugles de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants vers des zones habitées en Israël, faisant 12 morts, dont 2 enfants, et des centaines de blessés, est tout aussi « inacceptable », a souligné le Chef de l’Organisation, qui a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat. 

Les hostilités ont gravement endommagé les infrastructures civiles vitales de Gaza, notamment les routes et les lignes électriques, provoquant une urgence humanitaire, s’est alarmé le Secrétaire général.  Les points de passage vers Gaza ont été fermés et les pénuries d’électricité affectent l’approvisionnement en eau.  Des centaines de bâtiments et d’habitations ont été détruits ou rendus inhabitables.  Les frappes aériennes ont endommagé plusieurs hôpitaux, qui étaient déjà à court de fournitures en raison d’années de fermetures débilitantes exacerbées par la pandémie de COVID-19, a poursuivi M. Guterres. 

Plus de 50 000 personnes ont été contraintes de quitter, de fuir et de se réfugier dans des écoles, des mosquées et autres lieux administrés par l’UNRWA avec un accès limité à l’eau, à la nourriture, à l’hygiène ou à la santé.  Le Secrétaire général s’est dit « horrifié » par les informations selon lesquelles neuf membres d’une même famille auraient été tués dans le camp de réfugiés d’el-Chati.  « S’il y a un enfer sur terre, c’est la vie des enfants à Gaza », a-t-il lancé, avant de déplorer les attaques contre les médias et les locaux de l’ONU. 

Dans ce contexte, les agences des Nations Unies, notamment l’UNRWA, et ses partenaires continuent de fournir une aide à la population de Gaza, a indiqué le Secrétaire général, qui a annoncé que son adjoint aux affaires humanitaires, M. Mark Lowcock, et lui-même lanceraient dès que possible un appel humanitaire pour collecter des fonds.  Parallèlement, pour répondre aux besoins immédiats, M. Guterres a annoncé qu’il travaille à une ponction du Fonds central pour les interventions d’urgence, et que le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a l’intention de débloquer 14 millions de dollars du Fonds humanitaire en faveur du Territoire palestinien occupé. 

Rappelant que l’accès aux biens humanitaires est primordial, M. Guterres a dénoncé les attaques des groupes militants dans les zones voisines des points de passage, tout en soulignant l’obligation d’Israël de permettre un accès rapide et sans entrave pour l’aide humanitaire à Gaza.  Il a dûment fustigé les tirs de roquettes effectués par des militants à Gaza, qui ont atteint Tel-Aviv et sa banlieue et l’aéroport Ben Gourion, faisant des morts parmi les civils et des centaines de blessés, et endommageant des propriétés résidentielles et commerciales. 

Pour le Secrétaire général, il n’y a aucune justification, y compris la lutte contre le terrorisme ou la légitime défense, à l’abdication par les parties au conflit de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.  M. Guterres a exhorté les autorités israéliennes à respecter les lois régissant les conflits armés, y compris le recours proportionné à la force.  Il a exhorté également le Hamas et les autres groupes militants à mettre un terme aux tirs de roquettes et de mortiers aveugles, des quartiers très peuplés de Gaza vers des quartiers tout aussi peuplés en Israël, en violation flagrante du droit international humanitaire.  « Les zones civiles ne sauraient être utilisées à des fins militaires. » 

Le Secrétaire général s’est dit également très préoccupé par la poursuite des affrontements violents entre les forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, où plusieurs familles palestiniennes sont menacées d’expulsion.  Aussi a-t-il exhorté Israël à cesser les démolitions et les expulsions dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Toutes les activités de colonisation, y compris les expulsions et les démolitions, sont illégales au regard du droit international, a-t-il insisté, en plaidant aussi pour le respect du statu quo autour des lieux saints de Jérusalem. 

En Israël, les violences communautaires et les rhétoriques incendiaires ont ajouté une dimension « inquiétante » à la crise, a noté avec préoccupation M. Guterres.  Chaque jour qui passe, le risque que la violence se propage au-delà d’Israël et du Territoire palestinien occupé s’aggrave, comme celui d’une récupération par les radicaux et les extrémistes.  Nous devons empêcher á tout prix l’émergence d’un nouveau foyer d’instabilité dangereuse dans la région, a alerté le Secrétaire général, pour qui il est impératif de parvenir à une désescalade. 

Dans ce contexte, des responsables des Nations Unies, dont le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient se sont engagés dans de vastes efforts diplomatiques notamment avec l’Égypte, la Jordanie et le Qatar, et d’autres partenaires internationaux, pour encourager toutes les parties à mettre un terme à la violence.  Nous nous engageons directement avec les parties au conflit, y compris le Hamas, dans nos efforts pour mettre fin aux hostilités, a assuré M. Guterres.  

Pour lui, ces événements « horribles » ne se produisent pas de manière isolée, mais doivent être considérés à l’aune de décennies d’occupation militaire, d’impasse politique, de griefs et de désespoir et de l’incapacité de s’attaquer aux causes profondes du conflit.  Un processus de paix revitalisé est la seule voie vers une solution juste et durable, a-t-il estimé, en jugeant impératif de « remplacer la colère et la désillusion par l’espoir d’un avenir dans lequel Palestiniens et Israéliens vivent côte à côte, dans la paix et la sécurité ».   

« Nous devons œuvrer à une reprise des négociations qui traiteraient du statut de Jérusalem et d’autres questions relatives au statut final; mettre fin à l’occupation; et permettre la réalisation d’une solution des deux États sur la base des frontières de 1967, des résolutions de l’ONU, du droit international et des accords mutuels, avec Jérusalem comme capitale à la fois d’Israël et de la Palestine.  Ce n’est qu’en renouvelant notre engagement et en redoublant d’efforts en vue d’une solution négociée que nous pourrons mettre un terme définitif à cette violence et à cette haine cruelles », a ajouté le Secrétaire général en conclusion. 

« Cessez le massacre », a plaidé M. RIAD AL MALKI, Ministre des affaires étrangères de l’État de Palestine, parlant des «  armes sophistiquées d’Israël qui ciblent des familles la nuit et sèment la terreur ».  De quel droit parle-t-on, s’est-il indigné, quand on invoque le droit d’Israël de se défendre?  Au Conseil de sécurité, a-t-il rappelé, Israël a dit:« que feriez-vous fait si des missiles ciblaient vos villes ? ».  Mais nous, nous demandons: « que feriez-vous si votre territoire était occupé et votre peuple détenu, déplacé, appréhendé et persécuté? ».  Le Ministre a affirmé que le monde assiste à « un génocide  contre des milliers de familles », alors que le peuple palestinien défendait sa nation, son histoire et ses lieux saints.  Il n’abandonnera jamais ses objectifs nationaux légitimés par le droit international, a martelé le Ministre. 

Il a accusé Israël de perpétuer ses crimes pour « délégitimer » toute présence palestinienne à Jérusalem-Est, « avec l’aide des colons et des extrémistes ».  Israël, a-t-il ajouté, ne ménage aucun effort pour « annihiler » l’identité arabe et chrétienne de Jérusalem.  Le Ministre en a voulu pour preuve l’opération israélienne à la mosquée Al-Aqsa, « pendant le mois saint de Ramadan ». À ceux qui affirment pouvoir façonner le Moyen-Orient au détriment du peuple palestinien, il a répondu « Jérusalem n’est pas à vendre ».  

Les Palestiniens, a-t-il souligné, ont accepté de régler le conflit avec l’aide de la communauté internationale et par des moyens pacifiques.  Or depuis les Accords d’Oslo, Israël poursuit sa « tactique de procrastination », ses annexions et sa colonisation.  Il promeut des « lois racistes », s’efforce d’isoler la bande de Gaza, et viole tous les accords politiques et économiques qu’il a signés.  Le fait qu’Israël se croit au-dessus des lois ne change rien à leur légalité, a encore martelé le Ministre. 

Il a jugé qu’il est temps de prendre des mesures fortes pour offrir au peuple palestinien une protection internationale et lui permettre d’exercer son droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance, avec « Jérusalem comme capitale ».  La communauté internationale doit rejeter les faits accomplis et le statu quo actuel.  La Charte des Nations Unies a consacré le droit des peuples à l’autodétermination et le peuple palestinien ne renoncera pas à la place qui est la sienne dans la grande famille des nations. 

L’on accuse parfois les Nations Unies d’être propalestinien mais elles ne font que soutenir le droit à l’autodétermination d’un peuple, a souligné le Ministre, invitant plutôt à diriger les critiques vers « l’impunité » d’Israël. Pour sortir du conflit, il a estimé qu’il faut d’abord mettre fin à l’occupation de « nos Lieux saints » et mettre en place des garanties internationales pour obtenir la fin de l’occupation israélienne.  Le Ministre a rappelé qu’il avait transmis ce message aux États-Unis  et au Quatuor pour le Moyen-Orient après la fin du « mandat honteux de Donald Trump ».  Contrairement à ce qu’affirmait l’ancien Président américain, la question de Palestine est bien « essentielle et centrale pour la région et le monde ».  L’« entreprise criminelle » qu’est l’occupation ne cessera pas par un simple « cessez-le-feu », a prévenu le Ministre.  

Le Vice-Premier Ministre du Qatar, M. MOHAMMED BIN ABDULRAHMAN BIN JASSIM AL THANI, a exigé une réaction « rapide » de la communauté internationale, mettant en garde contre les politiques de judaïsation de la ville de Jérusalem, les violations des lieux saints de Haram el-Charif et l’expulsion de Palestiniens de Jérusalem.  Les incursions dans la mosquée Al-Aqsa sont « inacceptables » et ce sont elles qui ont contribué à l’escalade des tensions, a martelé le Vice-Premier Ministre.  Il s’agit tout simplement d’une «  provocation » pour des millions de musulmans dans le monde.  Quand est-ce que la communauté internationale, s’est impatienté le Vice-Premier Ministre, va réagir et mettre un terme aux politiques illégales d’Israël et à sa politique de colonisation?  Quand est-ce qu’elle va assurer la protection des civils palestiniens et des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem, en particulier?  Le Vice-Premier Ministre a aussi reconnu le danger que les groupes extrémistes contrôlent la situation sur le terrain.  

Il a dénoncé « l’échec » du Conseil de sécurité à parler d’une seule voie et a exhorté la communauté internationale à faire preuve « de sérieux », en mettant fin à toutes les pratiques illégales d’Israël sans plus tarder.  De notre côté, a indiqué le Vice-Premier Ministre, nous avons déployé des efforts « sincères » pour un règlement pacifique et la médiation.  Nous avons mené des efforts diplomatiques « intenses », aux côtés des Nations Unies, pour aboutir à la désescalade et à un cessez-le-feu immédiat.  Le Vice-Premier Ministre a remercié l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie pour leur contribution et réaffirmé l’engagement de son pays, en faveur de la solution des deux États, de l’Initiative de paix arabe et du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

Les violations du droit international doivent cesser, « ces massacres » n’ont que trop duré, s’est indigné M. AYMAN SADADI, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la Jordanie.  Israël compromet la paix et l’ONU doit obliger, « la Puissance occupante », à mettre fin à sa violence et à ses « raids sur les Lieux saints ».  Jérusalem, ville de paix, est devenu « le théâtre de l’oppression », choquant des millions de musulmans dans le monde.  Fustigeant les expulsions à Cheik Jarrah, le Ministre a promis de tout faire pour protéger ces familles palestiniennes, les Lieux saints et le caractère arabo-musulman d’Al-Qods.  « Jouer avec Al-Qods, c’est jouer avec le feu », a-t-il prévenu.  

La communauté internationale doit mettre un terme à « l’injustice historique » faite aux Palestiniens, sous peine de voir la région entière prise en otage par le conflit israélo-palestinien, a-t-il aussi prévenu.  Si l’on tue dans l’œuf la solution des deux États, l’État unique pourra-t-il protéger tous ses citoyens ou nous réduira-t-il à observer un apartheid?  La communauté internationale a un « choix stratégique » à faire et « ce choix doit s’imposer à nous.  Il est urgent d’agir ». 

S’exprimant au nom du Groupe arabe, M. SABRI BOUKADOUM, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a dénoncé l’« inaction honteuse » du Conseil de sécurité, en rejetant aussi ceux « qui placent agresseur et agressé sur un même pied d’égalité ».  La réunion d’aujourd’hui, qui se tient à l’initiative du Groupe arabe et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), et a été appuyée par le Groupe des non-alignés, découle de la volonté de voir l’Assemblée générale de l’ONU assumer ses responsabilités si le Conseil ne parvient pas à assumer les siennes, a-t-il souligné.  Nous devons faire cesser l’occupation de tous les territoires palestiniens, a martelé le Chef de la diplomatie algérienne, en espérant obtenir une condamnation de toutes les attaques perpétrées contre les Palestiniens, les auteurs devant être tenus de rendre compte de leurs actes.  

Le Groupe arabe a appelé le Secrétaire général à déclarer un « état d’urgence humanitaire », de manière à pouvoir soulager la souffrance endurée par les populations palestiniennes, en particulier à Gaza.  L’ONU n’en a pas fait assez, en particulier le Conseil de sécurité, qui n’a jamais cherché une solution juste à cette crise, ne faisant qu’ajouter aux tensions internationales, a-t-il décrié.  Il y a 76 ans, a rappelé M. Boukadoum, l’ONU a été créée, et chaque année depuis, la question de la Palestine a été soulevée à maintes reprises, des centaines de résolutions adoptées, lesquelles ont réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien à son autodétermination et les réfugiés à regagner leurs territoires.  Mais les promesses n’ont pas été tenues et les Palestiniens continuent d’être déplacés, a déploré le Ministre, qui a rappelé que la « Puissance occupante » continue d’occuper plus de 85% du territoire palestinien. Aucune solution ne pourra être envisagée sans la fin de cette occupation, a-t-il souligné en conclusion. 

M. MEVLÜT ÇAVUŞOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a déclaré que face à la tragédie qui se déroule depuis des années en Palestine « nous ne resterons pas les bras croisés, car sinon nous deviendrions complices de cette injustice ».  Il a dénoncé les provocations répétées d’Israël, les incursions dans la mosquée Al-Aqsa et les atteintes à la liberté de culte, ou encore les menaces d’expulsions de Palestiniens du quartier de Cheik Jarrah.  Et tout cela pendant le mois saint de ramadan, a-t-il décrié, sans oublier les frappes meurtrières contre Gaza.  Ces actes d’agression équivalent à des crimes de guerre.  Il faut faire cesser l’impunité, s’est-il impatienté. 

La paix pérenne ne sera possible que si la politique d’occupation d’Israël cesse.  Or, aujourd’hui Israël poursuit ses politiques de purification ethnique et de colonisation alors que Gaza a été transformée en la plus grande prison à ciel ouvert au monde, a dénoncé le Ministre en brandissant des cartes attestant de l’évolution rampante de l’occupation israélienne depuis 1947. 

Aujourd’hui, la priorité doit être donné à l’établissement d’un cessez-le-feu et la galvanisation de la mobilisation internationale pour mettre fin à l’occupation israélienne.  Il est déplorable que le Conseil de sécurité ait préféré une fois de plus de rester dans l’inaction, a décrié le Ministre pour qui il est grand temps que la communauté internationale trouve les moyens juridiques et moraux de mettre un terme à l’impunité dont jouit Israël.  Il a ensuite dénoncé la tendance à se faire taxer d’antisémite dès que l’on critique les actes israéliens, y voyant une tactique pour réduire ces voix au silence. 

Poursuivant, M. Çavuşoğlu a appelé établir un mécanisme de protection international des civils palestiniens en déployant une force internationale.  Il a également estimé que la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI) ont un rôle essentiel à jouer pour assurer la reddition de comptes d’Israël et jugé impératif de relancer le processus de paix au Moyen-Orient.  Il a aussi exhorté les Palestiniens à régler leurs différends et parvenir à une Palestine unie.  Des élections devraient être organisées sans plus tarder, a souhaité le Ministre. 

« Ce que nous ferons ou ne ferons pas aujourd’hui restera dans l’histoire », a déclaré M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD HUSSAIN QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, Il est temps de dire: « ça suffit ».  Il a jugé « déplorable » que le Conseil de sécurité ait échoué à exiger une cessation des hostilités et dénoncé « ceux qui l’empêchent d’agir ».  Si le Conseil ne fait rien, l’Assemblée générale doit prendre le relais, a déclaré le Ministre.  Mais, a mis en garde le Ministre, évitons de mettre les deux parties sur un pied d’égalité.  « Il y a un agresseur et un agressé. ».  Le Ministre s’est donc dit en faveur du déploiement d’une force de protection internationale des Palestiniens, y compris les Arabes israéliens « lynchés par des fascistes israéliens ».  

Ces crimes contre l’humanité ne pouvant restés impunis, il a préconisé la saisine de la Cour pénale internationale (CPI).  Il a aussi insisté sur des mesures « audacieuses » pour une bonne mise en œuvre des résolutions onusiennes en faveur de la création d’un État palestinien viable.  Il s’est en outre prononcé en faveur d’une conférence internationale, prévenant, à son tour, que la question de Palestine est la cause première de « la colère » dans le monde arabe et musulman, et « cette colère enfante l’extrémisme ».  Le Ministre a conclu par les vers d’un grand poète de la résistance pakistanaise.  « O terre de Palestine, moi aussi je suis là pour toi .»  

Combien de temps encore le monde aura à supporter cette situation? S’est impatienté à son tour M. RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie.  Il a édicté plusieurs mesures à l’Assemblée générale et d’abord, mettre fin aux violences par un cessez-le-feu durable et scrupuleusement respecté par toutes les parties.  L’Assemblée doit aussi obtenir le déploiement d’une présence internationale à Al-Qods, ainsi que la relation de négociations « crédibles » pour parvenir à une paix juste et durable.  Il y a, a prévenu le Ministre, de la responsabilité « politique et morale » de l’ONU.  « Nous devons mettre fin à cette injustice maintenant et agir maintenant et ensemble », a-t-il plaidé en conclusion. 

Les promesses de la Charte ne se sont toujours pas concrétisées pour le peuple palestinien, a dénoncé, le Ministre des affaires étrangères et des affaires du Gouvernement du Koweït, M. SHEIKH AHMAD NASSER AL MOHAMMED AL-SABAH.  L’agression contre tout un peuple « au vu et au su » de la communauté internationale ne font que confirmer l’attachement d’Israël à sa politique de colonisation et de ségrégation, s’est indigné le Ministre.  Il a mis en garde contre toute tentation de toucher aux critères juridiques établis depuis des années, y compris les résolutions pertinentes de l’ONU, qui consacrent le statu quo historique et juridique de Jérusalem et de ses Lieux saints.  Le Ministre a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités parce que tant qu’il restera silencieux, Israël, Puissance occupante, n’arrêtera jamais ses crimes.  Il est plus urgent que jamais que la communauté internationale active ses mécanismes politiques et juridique pour garantir de faire cesser les crimes et avancer vers la solution des deux États, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale de la Palestine. 

M. ABDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a rappelé que l’Assemblée générale débat de la « question de Palestine » depuis plus de sept décennies.  En dépit de notre volonté et de notre détermination collectives à résoudre ce problème, très peu de choses ont changé sur le terrain, a-t-il déploré, constatant que « des générations de Palestiniens ont vécu et continuent de vivre sous l’occupation et l’oppression ».  Dans ce contexte, il s’est dit gravement préoccupé par l’escalade de la violence dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.  Il a condamné l’agression violente d’Israël, ainsi que le recours aveugle à la force, avant d’avertir qu’une nouvelle détérioration de la situation aurait des conséquences graves sur la sécurité de la région.  Rappelant que Gaza reste « la plus grande prison à ciel ouvert du monde », le Ministre a souligné que les bombardements ont fait des centaines de morts, dont des femmes et des enfants, déplacé des dizaines de milliers de personnes et détruit des infrastructures clefs, comme la seule installation de dépistage de la COVID-19 à Gaza.  

« Sans un cessez-le-feu immédiat, il ne restera que des décombres », a-t-il prévenu, avant d’appeler la communauté internationale à faire preuve de solidarité avec le peuple palestinien, notamment en soutenant l’UNRWA.  De même, a-t-il ajouté, les Maldives se joignent aux appels pour un accès humanitaire sans entrave à la population de Gaza.  C’est urgent, a-t-il insisté, en particulier pour contrer la propagation de la COVID-19.  Enfin, le Ministre a réaffirmé sa conviction que la solution des deux États est « la seule solution viable et à long terme pour trouver une paix durable dans la région ».  Mais cela ne sera possible que si les violences cessent, a-t-il conclu. 

M. OTHMAN JERANDI, Ministre des affaires étrangères, des migrations et des Tunisiens de l’étranger de la Tunisie, a dénoncé le refus par les forces d’occupation israéliennes d’un cessez-le-feu à Gaza et qualifié les agissements d’Israël de « crimes de guerre ».  « Combien de martyres devront encore tomber, combien de femmes devront encore perdre leurs enfants, avant que la communauté internationale n’agisse? »  Cette escalade à Gaza n’est qu’un autre épisode des exactions commises par Israël, qui n’a jamais cru en la paix.  Le Ministre a indiqué que son pays, membre non-permanent du Conseil, n’a ménagé aucun effort pour mettre un terme à cette agression et continuera d’œuvrer pour accroître la pression sur Israël. 

Il en a appelé à la « responsabilité morale » de l’Assemblée en vue de promouvoir un cessez-le-feu et de mettre un terme aux provocations et violations israéliennes.  Il a plaidé pour une protection internationale du peuple palestinien et pour une saisine de la CPI pour les crimes commis par Israël.  La communauté internationale doit agir immédiatement pour mettre un terme à cette situation, a-t-il dit, en demandant la fin du blocus de Gaza et l’accroissement de l’aide humanitaire.  Le Ministre a exhorté le Quatuor à agir et à mettre un terme à l’annexion de terres palestiniennes.  Il a souligné combien la question de Palestine est une question de justice.  L’occupation reste une occupation, violant le droit international, a-t-il insisté.  Enfin, le Ministre a assuré de l’appui de la Tunisie au peuple palestinien en vue de la création d’un État palestinien, avec Jérusalem comme capitale. 

PRINCE FAISAL BIN FARHAN AL-SAUD, Ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a dénoncé la dernière escalade en date de la violence contre les Palestiniens, qui constitue une violation du droit international.  Il a également fustigé la politique d’« apartheid » et les agissements de « colons extrémistes », qui bénéficient selon lui de l’assentiment des autorités israéliennes.  Le Chef de la diplomatie saoudienne a prévenu que « la violence n’engendre que la violence », en condamnant l’utilisation disproportionnée de la force contre des civils non armés.  Pour son gouvernement, aucun effort ne doit être épargné pour mettre fin aux violences et garantir un accès humanitaire aux populations en détresse.  Il a rappelé que la cause palestinienne est un des grands axes de la politique étrangère de son pays, sur la base de l’Initiative de paix arabe, et que toute solution viable doit reconnaître Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine. 

Ces deux dernières semaines, a indiqué Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis), mon pays a abordé la crise en Israël et à Gaza avec un objectif unique, celui de mettre fin au conflit le plus rapidement possible.  Nous ne sommes pas restés silencieux, s’est-elle défendue, et nous pouvons dire qu’il n’y a pas un pays qui travaille à la paix avec un plus grand sentiment d’urgence et avec plus de ferveur.  La représentante a réaffirmé l’engagement profond de son pays à travailler avec les Israéliens, les Palestiniens et les partenaires de la région pour résoudre ce conflit.  Nous avons tenu, a-t-elle souligné, plus de 60 réunions diplomatiques au plus haut niveau, dont au moins cinq par le Président Biden.  Lors de son dernier appel avec le Premier Ministre Netanyahu hier, M.  Joe Biden a souligné son attachement au droit d’Israël de se défendre mais il a aussi fait part de son sentiment que ce pays peut maintenant commencer à mettre fin au conflit et qu’il s’attend à une désescalade significative.  Dans les heures et les jours à venir, a assuré la représentante, nous continuerons de faire pression pour parvenir à la paix. 

Le Conseil de sécurité, a-t-elle assuré, s’est réuni quatre fois au cours des 10 derniers jours, y compris dans le cadre d’un débat public au cours du week-end.  Encore une fois, « nous ne sommes pas restés silencieux », a martelé Mme Thomas-Greenfield, en espérant que les peuples de toute la région les ont entendus haut et fort.  Elle a demandé à toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne la protection des civils, des établissements médicaux et des installations qui servent d’abris civils.  Elle a condamné les tirs de roquette du Hamas et d’autres groupes terroristes et s’est opposée à l’extrémisme qui a conduit à la violence entre les deux communautés. I 

Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, nous devons nous concentrer sur les progrès tangibles vers la paix et nous, les États-Unis, nous continuerons de nous faire les champions des efforts diplomatiques.  Israéliens et Palestiniens méritent sûreté, sécurité et « mesures égales » de liberté, de prospérité et de démocratie.  Cela exige que toutes les parties recommencent à travailler de bonne foi vers la vision d’Israël et d’un État palestinien, vivant côte à côte dans la paix et à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.  Mme Thomas-Greenfield a encouragé tous ceux qui participent aujourd’hui au débat à envisager des investissent dans la région.  Les besoins à Gaza, en particulier, sont immenses.  La représentante a espéré que la communauté internationale se mobilisera pour répondre aux besoins humanitaires sur le terrain, conformément aux besoins des Palestiniens et pas du Hamas «  qui a à maintes reprises laissé tomber le peuple palestinien ». 

Le bilan humain de cette violence est affligeant, a regretté Mme  Thomas-Greenfield.  Les histoires des familles, des enfants tués et de ceux qui vivent avec le traumatisme du survivant, sont douloureuses.  Nous ne resterons jamais silencieux face à de telles souffrances, a-t-elle affirmé, ajoutant que son pays est déterminé à travailler de concert avec d’autres États Membres des Nations Unies pour mettre rapidement un terme à la violence actuelle et, à plus long terme, créer les conditions d’une paix durable. 

M. OLOF SKOOG, Chef de la délégation de l’Union européenne, s’est déclaré profondément préoccupé par la situation au Moyen-Orient.  Il a estimé que la priorité doit être la cessation immédiate de toute violence et la mise en œuvre d’un cessez-le-feu, afin de protéger les civils et de fournir un accès humanitaire complet à Gaza.  Jugeant « inacceptable » le nombre élevé de victimes civiles provoqué par la recrudescence de violence des derniers jours, il a condamné les attaques aveugles à la roquette menées contre Israël par le Hamas et d’autres groupes terroristes.  L’Union européenne soutient pleinement le droit d’Israël à la légitime défense, mais « cela doit être fait de manière proportionnée et dans le plein respect du droit humanitaire », a-t-il fait valoir.  Le représentant a d’autre part appelé au plein respect du statu quo des Lieux saints et du droit de culte à Jérusalem.  Il a également réitéré la ferme opposition de l’Union européenne à la politique d’implantation d’Israël et aux expulsions à Cheik Jarrah. 

Pour M. Skoog, la sécurité d’Israël comme de la Palestine « nécessite une véritable solution politique qui apporte la paix ».  Pour atteindre ce résultat, a-t-il préconisé, nous devons rétablir un horizon politique, explorer la possibilité d’un réengagement significatif entre les parties, développer des mesures de confiance, améliorer les conditions de vie des populations et ouvrir la voie à une éventuelle relance du processus de paix.  Dans ce contexte, la tenue d’élections palestiniennes, y compris à Jérusalem-Est, doit être considérée comme une priorité, a souligné le représentant, avant de renouveler l’engagement de l’Union européenne à œuvrer à une solution avec les principaux partenaires internationaux, notamment les États-Unis, les partenaires de la région et un Quatuor pour le Moyen-Orient revitalisé. 

Au nom du Groupe des pays nordiques, Mme ANNA KARIN ENESTRÖM (Suède) a exhorté le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et à soutenir les efforts déployés pour parvenir à une désescalade immédiate du conflit.  Appelant à la conclusion sans délai d’un cessez-le-feu, il a fermement condamné les tirs aveugles et récurrents de roquettes sur Israël par le Hamas ou tout autre groupe de la bande de Gaza.  Nous reconnaissons le droit légitime qu’a Israël de se protéger et de protéger ses citoyens, a-t-elle dit, tout en considérant que la réponse doit être conforme au droit international et au droit international humanitaire, notamment aux principes de distinction et de proportionnalité.   La représentante s’est dite consternée par les pertes de vies civiles, en particulier celles d’enfants.  Selon elle, l’accès humanitaire doit être garanti et le rôle essentiel joué par l’UNRWA doit être soutenu. 

Au-delà de la priorité à court terme de mettre fin à la violence et de parvenir à un cessez-le-feu, la communauté internationale doit aussi s’attaquer aux causes profondes du conflit, a plaidé la déléguée, jugeant que tout doit être mis en œuvre pour faciliter la réalisation de la solution des deux États et mettre fin à l’occupation.  De plus, le risque d’escalade régionale doit être pris au sérieux, a-t-elle ajouté.  Les paramètres internationaux pour une solution durable au conflit sont clairs, a conclu la déléguée.  « La destination finale est bien connue mais la route elle-même doit une fois de plus être pavée. » 

M. ISSIMAIL CHANFI+ (Comores) a considéré qu’il est urgent que les parties au conflit israélo-palestinien prennent des mesures pour mettre fin aux violences en cours.  Les parties prenantes redoublent maintenant d’efforts pour parvenir à une solution à deux États, pour permettre à la Palestine et à Israël de coexister en paix et en sécurité dans des frontières légitimes.  Après avoir répété qu’il faut mettre un terme « à toute action provocatrice », le représentant a appelé l’Assemblée générale, le Quatuor pour le Moyen-Orient et le Secrétaire général de l’ONU à s’engager de façon résolue en faveur d’une solution juste et durable qui permette l’établissement d’un État de Palestine avec Jérusalem-Est pour capitale.  

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan), au nom du Mouvement des non-alignés a condamné fermement les actes d’agression commis par Israël contre la population palestinienne de Gaza.  Il a demandé la cessation des activités militaires d’Israël, ainsi qu’une protection de la population palestinienne.  Il a appuyé tous les efforts en vue d’un règlement pacifique et durable de la question palestinienne et exigé la fin des activités de colonisation.  Israël, la Puissance occupante, doit être tenue responsable des violations commises contre la population palestinienne, cesser ses mesures visant à altérer le caractère de Jérusalem et laisser les Palestiniens pratiquer leur religion dans la paix.  Le délégué a exhorté le Conseil de sécurité à garantir une désescalade et à appeler à un cessez-le-feu, déplorant qu’Israël continue de violer le droit international. Le délégué a appelé au plein respect de la Charte et des résolutions onusiennes pertinentes et à fournir des ressources financières à l’UNRWA.  Enfin, le délégué a demandé la fin de l’agression militaire israélienne et résolument appuyé la cause juste palestinienne. 

De nombreuses délégations refusent toujours de reconnaître jusqu’ici que le Hamas est une organisation terroriste, qui a tiré des milliers de roquettes sur Israël ces derniers jours, a fait observer M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël).  À l’heure où nous parlons, des civils israéliens courent vers les abris, fuyant les attaques aveugles du Hamas qui, dans sa charte qui appelle à l’éradication d’Israël.  Le représentant a dit entendre aujourd’hui une défense de cette charte plutôt que celle des Nations Unies, « rédigée aux lendemains du génocide nazi ».  La charte du Hamas, a-t-il souligné, consacre le génocide des juifs.  Israël une démocratie aspirant à la paix est aux prises avec une organisation meurtrière dont les objectifs sont les mêmes que ceux de Daech et qui se sert des Palestiniens comme boucliers humains.  

Qui est du côté de la modération et du dialogue, et qui du côté du conflit? a demandé le représentant aux délégations.  Qui a le courage de lutter contre le terrorisme radical qui évolue dans une situation de dépravation morale?  Le représentant a demandé à l’Assemblée générale de condamner le Hamas, arguant en attendant de son droit de légitime défense.  Jugeant « honteux » que le Hamas ne soit pas qualifié d’organisation terroriste, le représentant a dit: vous mettez un temps fou pour organiser une réunion du Conseil de sécurité sur la pandémie de COVID-19 mais il ne vous faut que 11 jours pour offrir une plateforme aux partisans du Hamas.  « C'est une honte », s’est exclamé le représentant.  « Est-ce là votre sens des priorités ?  »

Ce débat, s’est-il énervé, est « trompeur et mensonger ».  Nous avons d’un côté les terroristes qui ciblent les civils et de l’autre côté, Israël qui cible les terroristes.  Nous avons, d’un côté, Israël qui utilise ses missiles pour protéger ses enfants et de l’autre, le Hamas qui utilise ses enfants pour protéger ses missiles.  Avec ses dizaines de roquettes qui ont atterri à Gaza, le Hamas n’hésite pas à frapper sa propre population.  En revanche, s’est défendu le représentant, notre armée effectue des frappes « précises » et « chirurgicales », prévenant les civils à l’avance pour qu’ils évacuent les bâtiments qui abritent les terroristes.   Il a dénoncé la « tactique vicieuse » du Hamas qui « se cache dans les écoles et les maternités ».  C’est le Hamas et pas Israël qui devrait être condamné pour les victimes palestiniennes.  

Nous ne sommes pas devant une guerre entre Israël et la population de Gaza, ou entre Israël et les Palestiniens.  Nous sommes devant une guerre entre Israël et le Hamas » et nous ne nous excuserons jamais de défendre nos citoyens, même si certains pays ici seraient ravis de voir le nombre de victimes juives augmenter.  Quant à la prétendue occupation de la « mosquée Al-Aqsa », le délégué a affirmé que des milliers de musulmans peuvent y prier dans le calme.  La police israélienne a dû intervenir lorsque des militants du Hamas ont commencé à provoquer des fidèles juifs, a affirmé le délégué, en brandissant une photographie.  « Regardez cette photo: est-ce la police israélienne ou les insurgés qui mènent des attaques violentes? » 

Les attaques du Hamas contre Israël étaient « préméditées », guidées par une stratégie à long terme pour « remplacer l'Autorité palestinienne » après une nouvelle annulation des élections, a affirmé le représentant.  « L’hypocrisie de cette institution qu’est l’ONU est sans limite », a-t-il enchaîné.  Opposant de nouveau Israël, « un État qui sanctifie la vie », au Hamas, « un groupe terroriste qui sanctifie la mort », il a remercié tous les pays qui reconnaissent le droit d’Israël à la légitime défense, citant « le premier d’entre eux, les États-Unis, et son Président, Joe Biden ». 

 Israël, a rappelé son représentant, a signé quatre accords de paix avec des pays musulmans, a fait des concessions « douloureuses » pour obtenir la paix avec l’Égypte et la Jordanie et s’est retiré de Gaza en 2005.  Deux ans plus tard, le Hamas en a pris le contrôle, rejetant les accords passés.  Si l’Assemblée générale renforce le Hamas et remplace l’Autorité palestinienne, elle aura sapé tout effort de paix », a prévenu le délégué. Il a dénoncé la diabolisation d’Israël, alimentée par certains membres de l’Assemblée, comme la Turquie, « encouragent des attaques antisémites dégoûtantes » dans le monde entier.  « Antisionisme est synonyme d’antisémitisme, cela est clair », a-t-il tranché.  Nous appelons tous les États à agir immédiatement pour protéger la population juive et faire en sorte que tous les citoyens juifs du monde puissent vivre en paix leur « judaïsme », a exhorté le représentant.  Insistant sur la « connexion séculaire » entre Israël, « créé pour que jamais plus le peuple juif ne soit sans défense », et le peuple juif, le représentant a assuré qu’Israël fera toujours le nécessaire pour défendre son peuple, protéger la vie humaine et rechercher la paix avec ses voisins.   

Alors que la situation sur le terrain s’aggrave de jour en jour, M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas encore réussi à se prononcer et l’a appelé à assumer rapidement son rôle, en tant que l'un des principaux garants de la paix et de la sécurité internationales.  Il s’agit de mettre fin à la violence de ces derniers jours, de lancer un appel urgent à protéger la population civile et à respecter le droit international humanitaire et de relancer le dialogue entre les parties, a fait valoir le représentant. 

Le représentant a regretté la violence intercommunautaire qui prévaut dans divers endroits en Israël.  Jérusalem doit conserver son statut particulier, conformément aux résolutions de l’ONU, et être un espace de coexistence harmonieuse des trois religions monothéistes.  En outre, le Mexique s’est opposé à toute mesure visant à modifier le caractère et la composition démographique de Jérusalem-Est, dénonçant notamment les transferts de population, la confiscation de biens, les démolitions, les expulsions forcées et les activités d'expansion des colonies. 

Alors que la responsabilité directe de la reprise du processus de paix incombe aux parties au conflit, la communauté internationale doit promouvoir et faciliter ledit processus, a estimé le représentant après avoir réaffirmé l’attachement du Mexique à la solution des deux États.  Ce qui est urgent c’est que les hostilités cessent et que l’on parvienne au cessez-le-feu auquel a appelé à plusieurs reprises le Secrétaire général, a-t-il indiqué. 

M. OMAR KADIRI (Maroc) a dénoncé les actes de violence graves perpétrés en ce moment même au Moyen-Orient, « résultat inévitable » de la situation « intenable  » dans laquelle se trouve le processus de paix dans la région.  Nous avions mis en garde contre ces pratiques destructrices contre les perspectives de paix, a souligné le représentant, en demandant que l’on s’abstienne de porter atteinte au statut légal de Jérusalem et de l’esplanade des Mosquées.  Selon lui, il est plus que temps de revitaliser les efforts diplomatiques en faveur d’une solution pacifique à la crise.  Le représentant a ensuite indiqué que le Maroc vient d’envoyer une aide d’urgence composée d’aliments de base, de médicaments d’urgence et de couvertures, « une décision qui s’inscrit dans le cadre de l’appui continu du Royaume marocain aux Palestiniens ».  Le Royaume du Maroc, « qui est attaché au choix de la paix », fera tous les efforts nécessaires pour relancer la dynamique de paix dans la région, a assuré le représentant. 

M. JUN ZHANG (Chine) a exhorté la communauté internationale à agir pour régler la crise, en rappelant la responsabilité du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité.  En tant que Présidente du Conseil, la Chine a visé à rapprocher les vues sur ce dossier et proposé d’envoyer un message fort pour une cessation des hostilités, a dit le délégué.  Il a exhorté tous les membres du Conseil à assumer leurs responsabilités et faire en sorte que le Conseil parle d’une seule voix.  Il a rappelé que le cycle de la violence ne peut qu’engendrer la haine et demandé la fin des hostilités.  « Israël, en particulier, doit faire preuve de retenue. »  Le délégué a demandé la pleine application des résolutions pertinentes de l’ONU et exhorté Israël à mettre fin à ses activités de colonisation, dont les expulsions de familles palestiniennes.  Le statu quo des lieux saints à Jérusalem doit être respecté.  Le représentant chinois a enjoint les parties à mettre fin aux hostilités dans les zones civiles, pour ensuite exhorter Israël à lever le blocus de Gaza.  Il a estimé que le processus de paix n’est pas dans la bonne voie, en ajoutant que la perspective d’un État palestinien viable s’éloigne pour devenir un véritable « rêve ».  Le délégué a néanmoins promis la poursuite des efforts de la Chine pour que la solution des deux États se concrétise un jour. 

M. ABDOU ABARRY (Niger) a qualifié les événements au Proche-Orient de « drame à ciel ouvert » où les idéaux et principes de la Charte des Nations Unies sont bafoués. L’occupation israélienne, a-t-il dit, constitue un « test de valeurs » pour l'Organisation.  Face au blocage du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale est dans son rôle, en contribuant à la désescalade de la violence et à l’arrêt des destructions qui creusent encore le fossé entre Israéliens et Palestiniens.  Le représentant a condamné « sans réserve » la « politique de colonisation effrénée », notamment à Jérusalem-Est, et les agissements des « colons extrémistes ».  Nul ne nie le droit d’Israël de se défendre, mais à croire certaines déclarations, on croirait presque que c’est Israël qui est occupé. 

Condamnant « l'inertie » de la communauté internationale, il a appelé à un cessez-le-feu et à la fin des bombardements qui n’épargnent ni les hôpitaux, ni les infrastructures onusiennes, ni la presse.  Il a aussi réclamé que cessent les tirs de roquettes « en réaction aux bombardements ».  Le délégué a voulu que l’on règle le problème à sa racine, c'est-à-dire obtenir d’Israël qu’il mette fin à la colonisation et qu’il facilite la création d’un État palestinien libre, indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Le délégué a enfin appelé à un appui fort à l’UNRWA et au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), qui contribuent de sauver des vies.  

La situation au Proche-Orient est grave, a souligné Mme NATHALIE BROADHURST (France) à l’entame de son intervention, avertissant que ce conflit pourrait entraîner un embrasement général, avec des répercussions régionales imprévisibles. Elle a jugé que la priorité aujourd’hui est de faire taire les armes, le bilan humain ne cessant de s’alourdir, à Gaza comme en Israël.  Condamnant avec la plus grande fermeté les tirs du Hamas et d’autres groupes terroristes visant des zones habitées en Israël, elle a rappelé le soutien indéfectible de la France à la sécurité d’Israël.  Dans le même temps, elle a exhorté les autorités israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue et à agir de façon proportionnée, dans le strict respect du droit international.  La représentante a également appelé chacun à protéger les civils, en particulier les enfants, et à garantir l’accès immédiat et sans entrave de l’aide humanitaire.  Selon elle, la protection du personnel et des infrastructures humanitaires doit être assurée, de même que celle des journalistes. 

De l’avis de Mme Broadhurst, les cycles de violence continueront à se succéder si la volonté n’est pas là pour avancer vers l’établissement de deux États vivant en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes du 4 juin 1967, ayant tous deux Jérusalem pour capitale, dans le cadre du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité.  Si l’illusion a pu exister parfois que nous pourrions vivre avec ce conflit, « c’est une erreur », a-t-elle martelé, relevant que tant que ce conflit ne sera pas résolu politiquement, il viendra se rappeler à nous par la violence, aux dépens des populations palestinienne et israélienne. 

Rappelant que le Chef de la diplomatie française, M. Jean-Yves Le Drian, a mis en garde la communauté internationale à ce sujet en réunissant ses homologues allemand, égyptien et jordanien à Paris le 11 mars dernier, elle a indiqué que la France a ensuite exprimé sa préoccupation à l’égard des évictions de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, notamment à Cheik Jarrah, en condamnant la poursuite de la colonisation.  De même, a-t-elle ajouté, nous avons rappelé notre attachement au respect du statu quo de 1967 sur les lieux saints. 

Dans ce contexte, la France « ne se résout pas à l’inaction du Conseil de sécurité », a pointé la représentante.  C’est pourquoi, à l’initiative du Président Emmanuel Macron, conjointement avec le Président égyptien et le Roi de Jordanie, elle a présenté hier aux membres du Conseil un projet de résolution qui demande « trois choses simples qui doivent pouvoir faire consensus »: une cessation immédiate des hostilités, le respect du droit international humanitaire et la protection des civils, et la relance urgente des négociations pour mettre en œuvre la solution des deux États.  « Complémentaire » des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu durable, cette initiative vise, selon la représentante, à « traduire en actes notre engagement en soutien au multilatéralisme et au règlement pacifique des différends ».  

M. AMAL MUDALLALI (Liban) a déclaré que les événements de Gaza constituent « une recette pour de futurs conflits ».  Observant qu’Israël a beau avoir transformé Gaza en une « vaste prison de deux millions de personnes », fait des milliers de victimes, détruits des maisons, ciblé des écoles et hôpitaux ciblés, « il n’a jamais réussi à faire taire les Palestiniens ».  Comme toutes les opérations précédentes, l’assaut actuel « se terminera par un cessez-le-feu, mais il ne mettra pas fin au conflit », a prévenu la représentant car « c’est l'occupation qui a amené les Palestiniens au point d’ébullition ».  

Jugeant que le report des élections palestiniennes est davantage lié au fait que le Gouvernement israélien a refusé de laisser les Palestiniens de Jérusalem voter qu’à « toute autre raison politique », le représentant a noté que l’oppression israélienne a « uni les Palestiniens comme jamais auparavant », comme en atteste la grève générale qu’ils observant actuellement.  Face à la politique d’Israël, a-t-il souligné, les Palestiniens veulent un engagement en faveur d’un règlement global et juste, qui mette fin à l’occupation et préserve les fondements d’un État palestinien pour rendre viable la solution des deux États.  Ils veulent aussi que le Conseil de sécurité assume sa responsabilité et fasse cesser cette guerre. 

Nous appelons à l’arrêt des hostilités, « mais un cessez-le-feu n’est pas une solution, c’est un pansement », a déclaré M. Mudallali.  Ce qu’il faut maintenant, c’est une solution politique qui mette fin à ce conflit « une fois pour toutes », a-t-il martelé.  « Ce qu’il faut, c’est la liberté pour les Palestiniens, la fin de l’occupation et que Jérusalem soit à nouveau la ville de la paix pour le monde entier ». 

Mme DAME BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni), appelant à un cessez-le-feu immédiat, a exprimé son soutien aux efforts de médiation en cours menés par l'Égypte, le Qatar et les Nations unies.  Condamnant sans équivoque les tirs de roquettes du Hamas sur les populations civiles, elle a déclaré qu'Israël a le droit légitime de se défendre. Ce faisant, Israël doit faire tout son possible pour éviter les pertes civiles et adhérer aux principes de nécessité et de proportionnalité.  Notant la destruction alarmante des infrastructures médicales et d'éducation, elle a déclaré que son pays fait don de 3,2 millions de livres sterling à l'UNRWA.  

Le statu quo historique à Jérusalem doit être maintenu, a-t-elle ajouté, soulignant le rôle de la Jordanie en tant que gardienne des Lieux saints. Les événements actuels démontrent le besoin urgent de progresser vers une solution à deux États, a-t-elle déclaré, ajoutant que son pays continuera de faire pression pour mettre fin à la violence et trouver une voie politique vers la paix.  

Pour l’Observateur de la Ligue des États Arabes, M. ZAKI, le monde voit aujourd’hui la réalité d’un peuple qui croule sous un régime d’apartheid, une nouvelle version de la purification ethnique.  Au milieu d’un déluge de frappes israéliennes à Gaza, il ne faut pas oublier que tout a commencé par une série de mesures racistes des forces d’occupation israéliennes à Jérusalem.  Dans cette ville, le citoyen israélien a tous les droits alors que les Palestiniens sont menacés d’expulsion avec une liberté de culte, nié, et isolés par un mur.  C’est une situation contraire à tout principe humain ou moral, s’est indigné l’Observateur pour lequel les Palestiniens de Jérusalem n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la lutte civile à Jérusalem.   Cette Assemblée est le reflet de la « conscience mondiale ».  Face à la montée croissante de la droite extrémiste en Israël qui impose son programme au Gouvernement israélien, il a dit craindre que la communauté internationale ne se détourne de la cause palestinienne.  Il a appelé l’Assemblée à rejeter la logique de l’apartheid et à exige qu’Israël réponde de ses crimes. 

M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a condamné les bombardements aveugles conduits par Israël à Gaza qui sont un autre épisode de la guerre « coloniale » livrée contre le peuple palestinien.  Il a dénoncé les attaques des « fanatiques » en Israël contre des résidents palestiniens innocents, ainsi que la poursuite des activités de colonisation.  Deux millions de Palestiniens sont en résidence surveillée à Gaza et face à cette « barbarie », a dénoncé le représentant, le Conseil est paralysé par l’obstruction des États-Unis.  Il a accusé ces derniers d’encourager l’impunité d’Israël et a exhorté l’Assemblée à agir pour offrir une protection internationale au peuple palestinien.  Le délégué a appelé de ses vœux un État palestinien viable, seule option pour un règlement durable de la question palestinienne. 

M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a commencé par condamner les tirs de roquettes du Hamas et soutenu le droit d’Israël de se défendre.  Dans le même temps, il a déploré la mort de civils palestiniens, essentiellement à Gaza et a appelé à un cessez-le-feu immédiat, avant d’indiquer que son Ministre des affaires étrangères se trouve en ce moment dans la région.  Face au déplacement de plus de 72 000 Palestiniens, aux morts et aux blessés, et aux dégâts infligés aux infrastructures civiles à Gaza, le représentant a exigé la proportionnalité des opérations militaires et la garantie de l’accès humanitaire.  Vivement préoccupée par la situation à Jérusalem et dans le reste de la Cisjordanie, le représentant a demandé à Israël de cesser ses activités illégales de colonisation, y voyant un obstacle majeur à la paix.  Il a également exigé le maintien du statu quo historique et juridique de Jérusalem.  L’Allemagne, a-t-il conclu, demeure engagée en faveur de la solution des deux États et continuera à travailler en étroite collaboration avec Israël et l’Autorité palestinienne à la désescalade.  Nous soutenons des mesures de rétablissement de la confiance afin de rouvrir un horizon politique digne de ce nom, a encore dit le représentant. 

M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur) a demandé aux parties au conflit israélo-palestinien d’accepter un cessez-le-feu immédiat et lancé un appel pour que soit freinée la spirale de violence.  Il a tenu à rappeler que toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur la question sont pertinentes, avant de plaider pour le lancement de négociations crédibles en vue de faire advenir une paix juste et durable au Moyen-Orient.  Toutes les parties prenantes doivent maintenant redoubler d’efforts pour faire advenir une solution viable des deux État, a jouté la délégation, en exhortant le Conseil de sécurité à adopter une résolution pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et sans conditions préalables.

Regrettant vivement qu’en dépit de quatre réunions, le Conseil de sécurité n’ait toujours pas assumé ses responsabilités, Mme GERALDINE BYRNE NASON (République d’Irlande) a qualifié les 10 derniers jours de « cauchemar » pour les habitants de la région et demandé un cessez-le-feu immédiat.  La représentante dont le pays a alloué 5 millions d’euros aux agences onusiennes pour aider à soulager cette crise, a demandé à Israël, en tant que Puissance occupante, d’assurer un accès humanitaire sûr et sans entrave.  Soulignant le rôle fondamental de l’UNRWA, elle a qualifié les dommages subis par les infrastructures de l’Office de « répugnants ».  Les enfants ne devraient jamais se retrouver « prisonniers de l’histoire », a-t-elle déclaré.  Se félicitant de l’initiative française de présenter un projet de résolution aux membres du Conseil de sécurité, elle a promis de tout fait pour que le Conseil s’exprime « d’une seule voix ».  Pour que les choses progressent, rien ne saurait remplacer les négociations directes entre les deux parties, et c’est à la communauté internationale de les redynamiser. 

M. MOHAMED IBRAHIM MOHAMED ELBAHI (Soudan) a imputé la détérioration grave de la situation aux « provocations à Jérusalem pendant le mois du Ramadan.  Il a dénoncé l’offensive « d’ampleur » menée à Gaza et souligné que la paix, dans toute la région, exige un règlement durable de la question de Palestine.  Le représentant a réclamé un retour à la table des négociations en vue de concrétiser la solution des deux États.  Il a appelé à la fin immédiate de l’escalade de la violence, des expulsions et de la colonisation.  Il a préconisé des mesures immédiates pour imprimer un nouvel élan aux négociations et restaurer la confiance entre les parties. 

Citant Malcom X, Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a estimé que « nul ne peut vivre en paix s’il ne jouit déjà pas de sa liberté ».  Elle a donc jugé que la paix au Moyen-Orient restera illusoire tant que les droits fondamentaux du peuple palestinien ne seront pleinement reconnus et soutenus.  Dans l’immédiat, un cessez-le-feu est un « impératif urgent », a-t-elle affirmé, appelant toutes les parties à désamorcer les tensions, à éviter de nouvelles victimes civiles et à répondre aux besoins humanitaires des personnes touchées par cette crise.  Elle a également exhorté les parties à reprendre des négociations pour trouver une solution durable à ce conflit. 

Dans ce cadre, il est d’une « importance vitale » que toutes les parties soutiennent et respectent l'intégrité et le statu quo des lieux saints, a plaidé Mme King.  De plus, il est temps, selon elle, que la communauté internationale considère la Palestine comme un Membre à part entière de l’ONU.  À ses yeux, la reconnaissance de la légitime souveraineté de l’État de Palestine « se fait attendre depuis longtemps » et constitue une composante essentielle de la solution des deux États qui « reste la seule voie viable vers la paix et la stabilité ».  Elle a par ailleurs invité la communauté internationale à réagir rapidement et généreusement aux appels d'urgence lancés par l'UNRWA pour faire face aux besoins humanitaires dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza. 

La représentante a ensuite appelé Israël, en tant que Puissance occupante, à lever sans délai le blocus qu’il impose à Gaza depuis 2007.  Le droit incontestable qu’a Israël d'exister en paix et de se défendre ne lui donne pas « le permis d’occuper, d’opprimer et de supprimer les droits souverains du peuple palestinien », a-t-elle fait valoir.  Rappelant à cet égard que « l’apartheid est un crime contre l’humanité », elle a condamné toutes les formes de discrimination en fonction de la race, de la classe et de la croyance religieuse, tout en s’élevant contre les attaques aveugles qui frappent des civils.  « Nous devons, ensemble, exiger la paix et la justice pour tous », a-t-elle conclu.  « Le moment est venu! »

M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID (Malaisie) a dénoncé le recours excessif à la force par Israël à Gaza et à Jérusalem-Est, et a déploré les morts de civils dans les rangs palestiniens.  Il a condamné cette violence et a appelé à une cessation immédiate des hostilités.  Il a rejoint l’appel mondial à ce que le Conseil de sécurité assume sa responsabilité et réponde d’une seule voix à cette situation alarmante plutôt que de rester « les bras ballants ».  Il faut que la communauté internationale recherche et utilise toutes les solutions légales pour faire pression sur Israël et obtenir de lui le respect de toutes ses obligations, en vertu du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU, a fait valoir le représentant.  La communauté internationale doit rester ferme pour préserver la solution des deux États et doit améliorer la protection des civils palestiniens qui vivent dans des conditions « indicibles » à cause de l’occupation israélienne.  Le représentant a également dénoncé la confiscation des terres et des bâtiments palestiniens, « une pratique illégale ».  

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a exprimé sa profonde préoccupation face à l'escalade des tensions et de la violence entre Israël et la Palestine.  Présentant ses condoléances aux familles des 197 Palestiniens et des 10 Israéliens qui ont perdu la vie, elle a condamné tous les actes de violence ainsi que l’invasion « répugnante » de la mosquée Al-Aqsa et les attaques visant des établissements médicaux et des médias.  La représentante a imploré toutes les parties de se comporter de manière responsable, de faire preuve de la plus grande retenue et de mettre un terme à toutes les actions qui contreviennent au droit international.  Selon elle, un cessez-le-feu est impératif, faute de quoi de nouvelles dévastations sont à attendre pour les deux parties ou pour leurs populations. 

Pour Mme Rodrigues-Birkett, les événements récents soulignent l’urgence de mettre fin à l’occupation israélienne et de parvenir à un règlement de paix juste, durable et global.  À cette fin, a-t-elle indiqué, le Guyana est convaincu que les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité en relation avec la question palestinienne, ainsi que les accords conclus directement entre Israël et la Palestine, fournissent un cadre adéquat pour trouver un accord.  La déléguée a donc appelé les parties à éviter la confrontation et à retourner à la table des négociations, seul un dialogue constructif pouvant conduire à la réalisation de la solution des États en tant que « fin légitime du conflit israélo-palestinien ».

M. ROBERT KEITH RAE (Canada) s’est dit prêt à aider les parties à parvenir à la paix, avant de se dire troublé par l’escalade de la violence.  Il a appelé les parties à faire preuve de retenue et à négocier.  Des milliers de vies ont été perdues depuis le début du conflit, des personnes avec des espoirs, des rêves, a poursuivi le délégué.  « Ces pertes en vies humaines doivent nous pousser à agir. »  Le délégué a réclamé un cessez-le-feu et prôné le respect mutuel.  Il a indiqué que le Canada soutient à la fois le peuple palestinien et le peuple israélien qui doivent pouvoir vivre dans la paix et la sécurité.  Les tirs de missiles aveugles du Hamas doivent cesser, a poursuivi le représentant, en soulignant le droit d’Israël à assurer sa sécurité mais son obligation de se conformer au droit.  Il a demandé aux parties de veiller au bon acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, avant de dénoncer les expulsions à Cheik Jarrah.  Il a déploré la montée de la haine et de l’intolérance et souligné l’importance de défendre le pluralisme.  Le Canada, a-t-il conclu, est déterminé à parvenir à une paix durable, y compris par la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël.  « Nous soutiendrons toujours les efforts pour parvenir à la solution des deux États. »  

Qualifiant de « choquant » le nombre des victimes civiles à Gaza, M.  JUSTIN PETER FEPULEAI (Nouvelle-Zélande) a condamné les actions des deux côtés qui conduisent à des pertes en vies humaines, en particulier parmi les enfants.  Il a dit douter de l’engagement des deux parties à honorer leurs obligations, en vertu du droit humanitaire et à faire la distinction entre les cibles militaires et les civils.  Le représentant a réaffirmé qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit.  « L’heure est à la désescalade et non aux postures politiques.  ».  Constatant que, dans le contexte actuel, les perspectives d’une paix véritable sont particulièrement « sombres », le délégué a souligné que la solution des deux États reste pourtant « la seule base d’une paix durable ».  Il a donc appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour préserver cette solution et faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient.  Dans l’immédiat, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité doit contribuer à la fin de la violence et obtenir un cessez-le-feu durable.  

M. ABUKAR DAHIR OSMAN (Somalie) a commencé par déplorer que plus de 700 résolutions de l’Assemblée générale sur le conflit israélo-palestinien soient restées lettre morte depuis 1948, sans compter celles du Conseil de sécurité.  Il a ensuite demandé qu’un accès sans entraves et en temps opportun soit autorisé pour les opérations essentielles de l’UNRWA, avant d’encourager les autres organisations humanitaires et le secteur privé à redoubler d’efforts pour soulager les souffrances du peuple palestinien.  Aujourd’hui, la cause juste de la Palestine n’est pas une simple question à l’ordre du jour, mais une « mise à l’épreuve de notre conscience collective ».  Pour la délégation somalienne, la seule solution à long terme pour régler l’agression militaire de longue date dont sont victimes les Palestiniens est la fin de l’occupation. 

M. SIDI MOHAMED LAGHDAF (Mauritanie) a déploré les « crimes de guerre » et « la tentative de génocide » en cours selon lui à Gaza, alors que la communauté internationale insiste pour la solution des deux États.  « Le moment est venu pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités », a déclaré le délégué.  La Puissance occupante ne peut ignorer de la sorte le droit international humanitaire et les résolutions du Conseil de sécurité.  Solidaire du peuple palestinien et favorable au retour des réfugiés, il a rappelé la nécessité de créer un État palestinien selon les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.  

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a demandé à l’ONU d’assumer ses responsabilités juridique, morale et humanitaire et de faire en sorte que tous ses membres respectent le droit.  Il a dénoncé les expulsions à Cheik Jarrah et déploré la récente escalade de violence.  Israël doit respecter le droit et ne doit pas modifier le statut juridique de Jérusalem, a déclaré le délégué.  Il a rejeté ce cycle de violence sans fin entre les factions palestiniennes à Gaza et Israël et demandé un renforcement des efforts pour un cessez-le-feu.  « Le bain de sang doit cesser. »  Le délégué a soutenu les efforts de l’Égypte à cette fin.  Une paix durable passe par l’édification d’un État palestinien, conformément à la solution des deux États.  Enfin, le délégué a demandé au « Dieu tout puissant » d’appuyer les efforts déployés pour parvenir à la paix.

Réaffirmant l’engagement de son pays envers la solution des deux États, Mme RABAB FATIMA (Bangladesh) a souligné que les raids sur la mosquée Al-Aqsa, la destruction d’infrastructures et de maison palestiniennes sont autant de violations flagrantes du droit international humanitaire.  Elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures « urgentes » et « décisives » : le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale doivent agir pour conserver leur pertinence et leur crédibilité, a-t-elle souligné. 

Pour progresser vers la paix, la représentante a également appelé à appliquer la feuille de route de l’Initiative de paix arabe et du quatuor; à lever le blocus de Gaza pour assurer l’accès sans entraves de l’aide humanitaire, et à renforcer les capacités de l’UNRWA.  Sur ce dernier point, elle a fait savoir que le Bangladesh s’y engage financièrement.  Elle a par ailleurs salué la décision de la CPI d’ouvrir une enquête pour les crimes commis, depuis juin  2014, dans les Territoires palestiniens occupés.

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) a salué l’annonce du cessez-le-feu, espérant qu’il marque le début d’une paix durable.  La violence n’est pas une solution, a martelé le représentant en exhortant les parties à y mettre fin.  Il a condamné l’utilisation aveugle de ballons incendiaires et de roquettes par le Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza contre la population civile israélienne, ainsi que l’utilisation de la population civile gazaouie comme bouclier humain.  Israël a le droit de se défendre, a ensuite soutenu le représentant, mais il doit respecter le principe de proportionnalité.  Préoccupée par la situation humanitaire à Gaza, l’Australie a demandé un accès humanitaire sans entrave en insistant sur la sécurité du personnel et des installations humanitaires.  Elle a également demandé que soit garantie la sécurité des journalistes et des médias.   Il faut protéger les lieux saints à Jérusalem et permettre leur accès pour toutes les personnes de toutes les confessions, a exigé l’Australie pour laquelle la paix est la seule solution possible à ce conflit.  Pour y arriver les parties doivent « éviter de mettre de l’huile sur le feu », a ajouté le représentant, en faisant notamment référence à l’expansion des colonies de peuplement israéliennes et aux expulsions de Palestiniens de leurs foyers.

M. MOHAMED FATHI AHMED EDREES (Égypte) a dénoncé une « régression » concernant la question palestinienne depuis plusieurs décennies, à mesure que se dissipait l’espoir de la paix, avec, entre autres, la colonisation israélienne, les déplacements forcés et la menace sur le statu quo historique concernant la mosquée d’Al-Aqsa.  L’escalade actuelle incite à réfléchir à la manière de sortir de cette crise.   La première étape, pour l’Égypte, est l’arrêt immédiat des opérations militaires, le respect du statut juridique de la ville de Jérusalem et le respect de la garde jordanienne pour protéger ses lieux saints.  Une fois le cessez-le-feu acquis, la reconstruction de Gaza doit être lancée.  En parallèle, des négociations menées de manière sérieuse et efficace doivent être relancées elles aussi, via la tenue, sous l’égide de l’ONU, d’une « conférence internationale pour la paix », pour parvenir à la solution des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  L’Égypte, qui a consenti à « de grands sacrifices » pour résoudre la question palestinienne, et s’est dite prête à coopérer avec l’administration étasunienne pour reprendre les négociations des deux côtés.  Elle entend allouer 500 millions de dollars pour reprendre la construction de Gaza, à laquelle prendraient part des entreprises égyptiennes spécialisées.

Mme NJAMBI KINYUNGU (Kenya) a indiqué que son pays a toujours appuyé la solution des deux États et plaidé pour un cessez-le-feu immédiat.  Cette nouvelle crise, si elle est décourageante, pourrait être le point de départ d’efforts vers la paix, a dit la déléguée.  Elle a condamné les tirs de missiles du Hamas contre des cibles civiles en Israël, en précisant qu’aucune cause ne peut justifier de viser des civils. Elle a ajouté que le Hamas utilise des écoles à Gaza à des fins militaires.  Elle a indiqué que les objectifs de court terme poursuivis par Israël pourraient avoir de graves conséquences sur un plus long terme.  Elle a dénoncé les souffrances infligées aux enfants palestiniens et demandé la préservation du statu quo s’agissant des lieux saints.  Les violences d’aujourd’hui ne peuvent qu’engendrer plus de violence, a-t-elle dit, car elles font le lit des groupes terroristes en vue de la conduite d’attaques, y compris en Afrique.

M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) s’est dit préoccupé par le nombre inacceptable de pertes humaines causées par le conflit israélo-palestinien, notamment des femmes et des enfants.  Il a souligné la nécessité de garantir l’accès humanitaire aux populations en détresse, conformément aux dispositions des diverses résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le représentant a souligné qu’il faut résoudre cette crise en privilégiant la recherche d’une solution des deux États, coexistant en paix et en sécurité dans des frontières reconnues.

M. KIM SONG (République Populaire démocratique de Corée) a condamné les attaques aveugles d’Israël qui se sont soldées par de nombreuses victimes palestiniennes.  Israël doit respecter ses obligations au titre du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU, a exigé la délégation.  La question de la Palestine existe depuis très longtemps, et pourtant peu de progrès ont été enregistrés alors que la brutalité des forces d’occupation israéliennes s’est institutionnalisée en bafouant les droits des Palestiniens.  Le Conseil de sécurité ne peut plus détourner le regard face aux exactions d’Israël, s’est indigné le représentant avant de réaffirmer le soutien de la RPDC au peuple palestinien et à ses droits inaliénables, y compris à la création d’un État palestinien.

M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) a demandé la cessation immédiate des hostilités, en ajoutant qu’il s’agit d’un conflit asymétrique.  Ce conflit a le visage de dizaines de milliers de Palestiniens qui ont vu leurs maisons détruites et souffrent depuis des années.  Il a demandé la fin des transferts d’armes vers les zones de conflit, en appelant les États concernés à respecter leurs engagements, plutôt que de donner des leçons.  Le représentant a dit que les bureaux de médias ne sauraient constituer des cibles militaires.  Il a rappelé que plus de 200 Palestiniens ont perdu la vie en raison des récentes violences, dont un tiers d’enfants.  Le Costa Rica a jugé inexplicable que le Conseil convoque une réunion d’urgence dimanche dernier sans aboutir à des mesures.  « C’est désespérant », a-t-il déclaré, ajoutant que cette inaction, qui semble la norme, sape la crédibilité de l’ONU.  Le délégué a exhorté l’Assemblée générale à agir, ajoutant que « les blessures ne font que s’aggraver au risque de la gangrène  ».  Enfin, il a vigoureusement défendu la solution des deux États.  

M. MAJID TAKHT RAVANCHI (République islamique d’Iran) a déclaré que, depuis plus de 70 ans, les pratiques brutales israéliennes s’exercent aux dépens des Palestiniens, dénonçant en particulier un « apartheid discriminatoire ».  Il a également fustigé les manœuvres entreprises par Israël pour altérer la composition démographique des territoires palestiniens occupés.  Sa délégation a exprimé sa condamnation de l’approche privilégiée par certains pays occidentaux, qui mélangent « coupables et victimes », dans un « amalgame hypocrite » qui prouve leur complicité dans les crimes commis.  Les attaques menées dans les Lieux saints de Jérusalem ne sont pas acceptables, a martelé le représentant iranien, qui a considéré que le seul chemin vers la paix pour la Palestine consisterait à organiser un référendum auquel tous les Palestiniens, y compris ceux qui vivent en exil, seraient invités à participer.  L’Iran a enfin réitéré son soutien au droit à l’autodétermination du peuple palestinien et à la création d’un État palestinien indépendant. 

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a exprimé sa profonde préoccupation face à l’escalade du conflit et la détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire palestinien occupé et dans les villes israéliennes.  Il s’est inquiété du recours aveugle à la force contre des civils par les deux parties impliquées dans le conflit.  Consterné par le nombre élevé de morts parmi les civils, y compris les enfants, le Népal a appelé à la désescalade immédiate et exhorté les deux parties à tout mettre en œuvre pour protéger les personnes innocentes et arrêter de nouvelles destructions de propriétés publiques et privées.  La paix n’est possible que lorsque les deux parties respectent l’existence et la dignité de l’autre.  « La haine n’incube jamais la paix », a souligné le représentant en appelant les deux parties à faire preuve de la plus grande retenue et à recourir au dialogue pour résoudre leurs problèmes.    

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a jugé qu’en raison de « l’obstruction répétée des États-Unis », « dans un silence complice avec Israël », le Conseil de sécurité n’a pas été en mesure de s’exprimer et de condamner l’escalade de la violence dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est.  Après avoir mis plusieurs jours à convoquer une réunion publique sur cette question, le Conseil n'a toujours pas publié de déclaration de condamnation, a regretté le délégué ; cette paralysie conduit Israël à croire qu’il a reçu « un feu vert » pour commettre ses crimes en toute impunité.  Le représentant a demandé à Israël de mettre fin à ses pratiques méprisables et de respecter la Charte des Nations Unies, le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Partisan d’une solution qui permettrait au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’établir un État indépendant et souverain dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale et garantissant le droit au retour des réfugiés, Cuba a jugé que la communauté internationale avait l’obligation juridique, politique et morale de soutenir la cause palestinienne.  Si le Conseil de sécurité continue d’être empêché d’exercer ses fonctions en vertu de la Charte des Nations Unies, il incombe à l’Assemblée de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à « l’impunité » et à la « barbarie ». 

Les évènements de ces deux dernières semaines au Moyen orient ne laissent personne indifférent, a affirmé d’emblée M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie).  Notre cœur se déchire face à cette situation qui semble sans issue et qui se détériore et où les civils continuent à « tomber comme des mouches ».  Les évènements dans cette région et la dégradation des relations entre Israël et la Palestine ont des répercussions directes sur notre sécurité, a affirmé le représentant.  Une trop grande escalade peut mener à une déstabilisation de toute la région du Moyen Orient, a-t-il averti, faisant état des « contacts très actifs » que son pays noue avec tous les acteurs intéressés, sur une base bilatérale, et en particulier avec les Israéliens et les Palestiniens mais aussi avec tous leurs voisins.  Le représentant a tenu à souligner le rôle particulier du Royaume de Jordanie en ce qui concerne les Lieux saints de Jérusalem, dont le statu quo doit être respecté. Nous tenons à nos relations avec Israël et la Palestine et nous savons que la situation est difficile.  Mais nous savons aussi, a dit le représentant, que ces deux États peuvent vivre dans la paix.  Nous pensons que la paix entre Israël et les autres États arabes est possible.  Dès lors, il faut des mesures urgentes pour lancer un « dialogue direct » entre les deux parties.  

Il faut s’attacher au principe des deux États et savoir que la normalisation avec quelques États arabes ne mènera pas à la stabilisation, « si le dossier palestinien est ignoré ».  Il y a quelques heures, nous avons entendu qu’un accord de cessez-le-feu a été conclu et nous souhaitons qu’il soit durable, a espéré le représentant.  Il a soutenu la réactivation du Quatuor pour le Moyen Orient, appelant à une réunion ministérielle sans délai pour arriver rétablir la confiance.  Il a proposé la convocation d’une réunion ministérielle du Quatuor, avec la participation des États de la région.  Le représentant a insisté sur la réunification des Palestiniens,  « composante incontournable » du règlement de ce conflit.  Il a confirmé la disposition de son pays à contribuer à ce processus avec d’autres parties intéressées en particulier avec « nos amis égyptiens ».

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) a rappelé que la mosquée d’Al-Aqsa a été prise pour cible, ainsi que des civils.  Il a demandé le règlement juste de la question palestinienne et a exhorté la communauté internationale à s’opposer aux activités de colonisation, ainsi qu’à toutes tentatives visant à modifier le visage de la ville de Jérusalem.  Justice doit être rendue au peuple palestinien, qui est victime d’un génocide, a déclaré le délégué.  Il a insisté sur la nécessité d’une position internationale « unie » afin de lutter contre les visées de l’entité israélienne, qui sont à l’origine de l’escalade.  

M. BASSAM SABBAGH intervenant au nom de M. FAISAL MEKDAD, Ministre des affaires étrangères de la Syrie, a déclaré que la tenue de cette réunion de l’Assemblée générale revêt une importance particulièrement à la lumière de la paralysie du Conseil de sécurité qui se voit empêché par les États-Unis d’assumer ses responsabilités.  Il a également affirmé que les pratiques israéliennes provocantes contre les Palestiniens à Jérusalem visent à créer des prétextes pour une nouvelle série d’actes d’agression, dans le but de dissimuler l’impasse politique interne dans laquelle se trouve le Gouvernement de Netanyahu. 

Il a dénoncé le fait que certains qualifient la situation dans le Territoire palestinien occupé de « cycle de violence mutuelle » ou de « guerre entre des factions israéliennes et palestiniennes ».  Cette description est inhumaine, fausse et trompeuse, car ce qui se passe est une agression israélienne prescrite contre le peuple palestinien.  Parler du droit d’Israël à se défendre encourage Israël à poursuivre son agression brutale et lui accorde le permis de tuer des Palestiniens. 

Le représentant a également dénoncé l’échec à mettre en œuvre les résolutions pertinentes et la promotion d’« accords suspects » et de « solutions délirantes », notamment la soi-disant reconnaissance, par l’Administration Trump, de l’annexion par Israël du Golan syrien occupé et de Jérusalem.  Il a également décrié les déclarations des dirigeants israéliens qui affirment être prêts pour une guerre sans fin au Moyen-Orient.  La communauté internationale a le devoir de mettre fin d’urgence aux crimes des autorités israéliennes et à leur occupation des terres arabes, y compris Jérusalem et le Golan syrien, a-t-il affirmé.  

M. ADELA RAZ (Afghanistan) a condamné dans les termes les plus fermes l’agression « illégale » d’Israël et la violence aveugle contre les civils palestiniens, dénonçant également la violation du caractère sacré de la mosquée Al-Aqsa et de toutes les tentatives visant à modifier le statut historique et juridique de Jérusalem et sa composition démographique par des colonies illégales et des expulsions.  Le représentant a repris à son compte l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, considérant aussi comme urgent l'accès humanitaire à toutes les zones touchées et la protection des plus vulnérables, dont les femmes et les enfants. Il a ensuite affirmé que de nouveaux efforts internationaux sont nécessaires pour faire respecter le droit international humanitaire et garantir la fin de l’impunité.  La communauté internationale doit poursuivre une réponse coordonnée et redoubler d’efforts pour une paix juste et durable au Moyen-Orient, a ajouté le représentant, en soulignant l’urgence de reprendre les négociations directes avec l’appui du Quatuor pour le Moyen-Orient. Il a insisté sur la solution des deux États

M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) a condamné les « agressions israéliennes abominables » dont sont victimes les Palestiniens aujourd’hui, notamment les bombardements criminels qui ont tué et blessé des dizaines de Palestiniens assiégés à Gaza, dont des femmes et des enfants.  Face à cette situation, la communauté internationale doit endosser la responsabilité de garantir la protection du peuple palestinien, en particulier le Conseil de sécurité, qui doit contraindre les « autorités d’occupation israélienne » à mettre fin aux activités de colonisation dans le Territoire palestinien occupé.  Le représentant a ensuite réaffirmé le rôle de la Jordanie comme gardienne des Lieux saints de la ville de Jérusalem.

M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a rappelé que le 11 mai, le Gouvernement chilien a publié une déclaration dans laquelle il exprimait sa profonde inquiétude face à l’escalade de la violence qui a commencé à Jérusalem, avant de s’étendre à d’autres villes, et ses graves conséquences et ses nombreuses victimes innocentes.  Toutes les attaques aveugles contre la population civile sont « injustifiables » et contraire au droit humanitaire, a soutenu la délégation, ajoutant que cela mérite le « rejet total » de la communauté internationale.  Il a condamné l’escalade de la violence, l’usage disproportionné de la force par Israël dans des zones densément peuplées, ainsi que les tirs de roquettes aveugles par le Hamas. I l a appelé les parties à cesser immédiatement les combats et à revenir au dialogue.  Les membres de la communauté internationale doivent, individuellement et collectivement, favoriser un processus de paix, ce qui passe par la reprise des négociations et un comportement responsable des parties, a estimé le représentant avant de réaffirmer que l’expansion des colonies israéliennes en territoire palestinien sont illégales et mettent en péril la viabilité de la solution des deux États.  Il a réitéré son soutien à la résolution 2334 (2016), qui condamne toute mesure visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut du territoire palestinien occupée depuis 1967, y compris Jérusalem-Est.  Il a lancé un appel urgent aux parties pour qu’elles honorent leurs obligations liées à la protection de la population civile. 

M. TAHER M. T. ELSONNI (Libye) a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de parvenir à une position de consensus sur l’oppression et les crimes contre l’humanité dont les Palestiniens sont victimes dans les Territoires occupés.  Nous attendons de l’ONU, a-t-il dit, qu’elle relaye « avec courage » le soutien exprimé aux quatre coins du monde au peuple palestinien.  Ce peuple, a-t-il ajouté, est victime de crimes de guerre à Gaza, des politiques d’apartheid d’Israël, des expulsions à Cheik Jarrah et des incursions dans la mosquée d’Al Aqsa en plein mois du Ramadan.  Les « deux poids, deux mesures » doivent cesser, a-t-il exigé, en pointant du doigt l’impunité d’Israël.  L’agresseur n’est pas l’agressé, a-t-il martelé, en rappelant que cela fait 73 ans que l’on tente en vain de résoudre ce conflit.  Rien ne sera possible tant que le peuple palestinien n’exercera pas son droit à un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, a martelé le représentant qui s’est félicité de l’annonce d’un cessez-le-feu, grâce à la pression internationale.

M. MAGZHAN ILYASSOV (Kazakhstan) s’est fait l’écho des avertissements lancés par le Secrétaire général et a dénoncé les souffrances « des deux côtés ».  Maintenant que le cessez-le-feu est acté, il a jugé impératif que les parties prenantes s’abstiennent de provocations, ne ménagent aucun effort pour prévenir les risques et s’engagent dans des négociations pour parvenir à la solution des deux États. Il a insisté sur le rôle capital de l’UNRWA, dont il est un bailleur de fonds depuis des années.  Il a appuyé tous les efforts de médiation collectifs et appelé les parties à faire preuve de volonté politique pour parvenir à un compromis.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a condamné les tirs aveugles du Hamas contre Israël et reconnu le droit de cette dernière à la légitime défense.  Toutes les parties doivent prendre les précautions nécessaires pour protéger la population civile et assurer un accès humanitaire sans entrave.  Il a souhaité que la question des colonies de peuplement soit réglée conformément aux résolutions onusiennes pertinentes et a défendu la solution des deux États.  Le monde a les yeux rivés sur le Conseil, a dit le délégué, ajoutant que celui-ci agit au nom de la communauté internationale tout entière.  Il a exigé l’application du droit international, ajoutant que son pays est lui-même victime des violations de ce droit. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a dénoncé la politique des deux poids, deux mesures qui règne au Conseil de sécurité, soulignant que si cet organe n’agit pas face aux attaques perpétrées par Israël à Gaza et à Jérusalem-Est, c’est à l’Assemblée générale de se saisir de ces violations graves du droit international.  Tous les efforts doivent être déployés pour aider les Palestiniens à exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination.  Pour le représentant, Israël, Puissance occupante, doit ouvrir tous les couloirs humanitaires en vue de permettre aux Palestiniens de bénéficier d’une aide indispensable.  Elle a partagé la vision de son pays, où Israël et la Palestine coexistent dans la paix et la sécurité dans des frontières légitimes, et d’une « société des droits de l’homme pour tous ». 

M. FRANCESCA MARIA GATT (Malte) a exprimé sa vive préoccupation face à la grave escalade de la violence dans les Territoires palestiniens occupés, en particulier à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.  Tous les actes de violence doivent cesser immédiatement et il est important de garantir la protection des civils, un accès humanitaire sans entrave et la sécurité du personnel humanitaire, a martelé la délégation.  « Il n’y aura pas de paix  » tant que les Israéliens et les Palestiniens ne jouiront pas des mêmes droits dans deux États souverains et sûrs, reconnaissant le droit à l’existence de l’autre, a souligné le représentant.  Á ce stade, il est crucial d’obtenir un cessez-le-feu, a poursuivi l’intervenant, pour qui Israël a le droit de se défendre et défendre ses citoyens.  « Nous condamnons les tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, cependant, a-t-il nuancé, Israël doit exercer son droit à la légitime défense, dans le respect du principe de proportionnalité et conformément au droit international. 

M. NÉSTOR POPOLIZIO, (Pérou) a déploré la violence à Gaza, dans le Territoire palestinien occupé et en Israël, et les ravages causés parmi la population civile.  Les parties se blâment mutuellement et en justifient leurs actions, tout en favorisant la rhétorique haineuse et l’extrémisme.  Le représentant a regretté que ces dynamiques hostiles, la violence aveugle du Hamas et les réponses disproportionnées d’Israël se poursuivent.  Le droit international humanitaire et les droits de l’homme sont ouvertement ignorés, dans un climat d’impunité qui alimente un environnement très volatil aux conséquences imprévisibles pour la région et le monde en général, a mis en garde le représentant.  Alarmé par la détérioration de la situation humanitaire à Gaza, il a demandé aux autorités israéliennes de faciliter un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire, ainsi qu’un flux illimité des biens essentiels.  Il a réfuté l’idée que toute la population de Gaza appartient au Hamas.  

Appelant les parties à la retenue, il a estimé que dans l’immédiat il est impératif de se conformer au cessez-le-feu, comme mesure essentielle pour protéger la population civile et renforcer les efforts diplomatiques.  Le représentant a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États, « seule solution viable et cohérente ancrée dans le droit international ».   La réalisation de cette solution suppose le respect, par Israël, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et il sera nécessaire qu’il mette fin à sa politique de colonisation illégale, aux démolitions et aux expulsions, car toutes ces mesures sapent la solution des deux États et contreviennent à la résolution 2334 du Conseil de sécurité.  Le représentant a également exhorté Israël à respecter le statu quo des Lieux saints à Jérusalem, et à s’abstenir de toute mesure visant à modifier son statut juridique ou sa composition démographique.  

M. KIMIHIRO ISHIKANE (Japon) a fait part de sa préoccupation face aux victimes civiles « des deux côtés », et a condamné « tous les actes de violence » de part et d’autre.  Il a souligné l’importance qu’il y à protéger les infrastructures civiles, y compris celles des Nations Unies.  Convaincu que la situation ne pourra être réglée que par des solutions pertinentes et des efforts visant à rétablir la confiance mutuelle, le délégué a exhorté toutes les parties prenantes à exercer un maximum de retenue et à éviter de nouvelles victimes civiles. 

M. STEFANO STEFANILE (Italie) s’est dite préoccupé par l’escalade à Gaza et plaidé pour des efforts constructifs afin d’y mettre fin.  Il a condamné les tirs aveugles du Hamas contre Israël et reconnu le droit de ce dernier à la légitime défense.  Toutefois, a-t-il nuancé, la réponse israélienne doit être proportionnée et conforme au droit international.  Le représentant a demandé que le statu quo des lieux saints soit préservé, avant de rappeler que les activités de colonisation sont illicites et sapent la solution des deux États.  Il faut restaurer la confiance mutuelle, a-t-il dit, en soulignant la nécessité de remédier aux causes profondes du conflit.  L’Italie, a-t-il promis, n’épargnera aucun effort pour réaliser la solution des deux États et une paix durable au Moyen-Orient. 

M. HYUN CHO (République de Corée) a salué le cessez-le-feu agréé plus tôt aujourd’hui par Israël et le Hamas, avant de demander à toutes les parties concernées de ménager un accès humanitaire sans entraves aux populations en détresse après 10  jours de combats.  Il a plaidé pour une paix durable au Moyen-Orient, sur la base de la solution des deux États coexistant en paix et en sécurité dans des frontières sûres et reconnues. 

M. BESIANA KADARE (Albanie) s’est inquiété de l’escalade continue de la violence dans et autour de Gaza et en Israël.  Ces images de mort et de destruction nous rappellent à tous, de manière tragique, le coût inacceptable infligé aux civils lorsque le dialogue échoue et que ce sont les armes et les bombes qui parlent, a regretté le représentant qui a également dénoncé l’impact de la violence sur les journalistes, les travailleurs humanitaires et le personnel médical.  Il a appelé à la cessation immédiate des hostilités et des tirs aveugles de roquettes lancés par le Hamas contre des zones civiles.  Comme tous les pays du monde, Israël a le droit de vivre en paix et de garantir la sécurité de sa population civile, a-t-il souligné.  Et comme tous les pays du monde, il est impératif que ce droit à la légitime défense soit exercé de manière proportionnée et dans le plein respect du droit international.  Le représentant a également fait part de son opposition aux expulsions à Jérusalem-Est, aux démolitions de maisons et à l'expansion des colonies de peuplement, pour ensuite faire part de son appui sans réserve à la solution des deux États. 

À l’instar des autres États Membres, M. CHRISTIAN BRAUN (Luxembourg) a fait part de son extrême préoccupation face à la récente escalade de la violence et des troubles civils en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.  Tout en condamnant les tirs du Hamas et d’autres groupes terroristes contre Israël, il a « fermement » insisté sur le principe de proportionnalité et le respect du droit international humanitaire, s’agissant de la protection des civils, surtout des enfants.  Ces principes sont « cruciaux et non-négociables », a-t-il martelé.  Le représentant a d’ailleurs rappelé l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité le 7 mars 2014, sous la présidence luxembourgeoise, de la résolution 2143 sur les enfants et les conflits armés.  

Depuis quelques années, a-t-il dénoncé, la solution des deux États est systématiquement remise en cause par la politique de colonisation israélienne et les événements qui se sont enchaînés ces dernières semaines ont confirmé que cette solution est plus que jamais en danger. Le Luxembourg, a souligné son représentant, est et a toujours été un fervent défenseur de la solution des deux États.  Nous devons donc nous concentrer sur les droits des Palestiniens et nous attaquer aux inégalités structurelles qui séparent Israéliens et Palestiniens. 

Préoccupé par le sort des civils et les dégâts, M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a condamné tous les actes de violence, surtout ceux commis contre les femmes et les enfants, et a engagé les parties à respecter un cessez-le-feu « réel  ».  Constatant la détérioration des conditions de vie de millions de personnes, les déplacements forcés de Palestiniens et la destruction d’un laboratoire de tests de COVID-19 alors que le taux de vaccination dans les territoires occupés est l’un des plus bas au monde, le représentant a appelé Israël à renoncer à un usage excessif de la force et à l’expulsion des Palestiniens.  Il a remercié l’UNWRA pour son travail et demandé à toutes les parties prenantes, « surtout à Israël », de faciliter l’accès humanitaire.  La seule solution politique « raisonnable » est la solution des deux États, a martelé le représentant qui s’est dit prêt à soutenir des discussions pour faire avancer les négociations.  

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) s’est dit préoccupé par la propagation de la violence à Gaza et en Cisjordanie, avant de condamner les tirs indiscriminés du Hamas contre Israël, qui ont tué notamment une ressortissante indienne à Ashkelon.  Il a mis en garde contre toute action exacerbant les tensions ou remettant unilatéralement en cause le statu quo à Jérusalem et a plaidé pour une reprise de négociations directes et approfondies.  Nous pensons qu’aucun effort ne doit être épargné pour instaurer les conditions propices à la reprise de pourparlers directs.  Le délégué a rappelé que son pays continue de fournir une assistance aux autorités palestiniennes, y compris dans le cadre de la lutte contre la pandémie.  Il a apporté le soutien de son pays à tous les efforts diplomatiques, y compris ceux du Quatuor, en vue d’instaurer une paix durable et de réaliser la solution des deux États. 

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis) a condamné les attaques commises par Israël contre des Palestiniens innocents qui ont provoqué non seulement des pertes de vies humaines mais également des déplacements de populations.  Elle a salué l’importance du rôle du Royaume hachémite dans la protection des Lieux saints de Jérusalem, avant de réaffirmer le soutien de son pays à tous les efforts visant à réaliser une paix durable sur la base de l’Initiative de paix arabe.  La violence n’a que trop duré, et cette dernière séquence doit marquer la fin d’un cycle, a-t-elle tranché.  

M. FABIÁN ODDONE (Argentine) a remarqué d’emblée que, depuis longtemps, l’ONU a fixé des critères et des objectifs pour la question de Palestine qui sont restés lettre morte à ce jour.  Le délégué s’est dit préoccupé par l’avertissement lancé par la Haute-Commissaire aux droits de l’homme qui a déclaré que certains actes commis dans les Territoires palestiniens occupés équivalent à de « graves » violations des droits de l’homme.  Il a appelé à la fin de la violence et s’est réjoui de l’annonce d’un cessez-le-feu, compte tenu du lourd bilan de 267  morts à Gaza, et de 12  morts en Israël.  La stricte préservation du statu quo sur les Lieux saints de Jérusalem et le respect du droit international sont une condition préalable à une véritable trêve, a estimé le représentant.  Il a appuyé les efforts du Coordonnateur spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient et s’est dit convaincu que la paix durable ne se concrétisera que lorsque les Palestiniens auront un État indépendant et viable sur la base du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU.  La communauté internationale a pris l’engagement d’une paix durable entre Israël et la Palestine, mais cet objectif reste à réaliser, sans excuse ni retard, a conclu le représentant.  

Préoccupé par les derniers événements, M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (Bolivie) a vigoureusement condamné les actes commis contre la population palestinienne.  Israël, Puissance colonisatrice et occupante, s’est rendu coupable de « crimes de guerre » et continue de recourir à la force de manière disproportionnée, a-t-il estimé.  Il a appelé à tenir Israël pour comptable de ses actes et à garantir l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à savoir la solution des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.    

Profondément préoccupé par l’escalade de la violence en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, et le nombre alarmant, croissant de victimes civiles des deux côtés M. GERT AUVÄÄRT (Estonie), a rappelé à toutes les parties, l’obligation de protéger les civils, en particulier les enfants.  Il s’est associé à l’appel urgent du Secrétaire général pour que toutes les parties cessent immédiatement les combats.  Il a fermement condamné l’intensification des tirs de roquettes par le Hamas et d’autres groupes militants contre la population civile israélienne.  Si Israël a le droit d’exercer sa légitime défense, il doit aussi garantir la proportionnalité de ces actions, conformément au droit humanitaire international.  M. Auväärt a appelé les dirigeants politiques, communautaires et religieux des deux parties à faire tout leur possible pour calmer la situation, qui risque de dégénérer en guerre totale.  Il a conclu sur la détermination de son pays à soutenir tous les efforts, notamment ceux du Quatuor pour le Moyen-Orient, visant à reprendre les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, afin de parvenir à la solution des deux États. 

C’est le Hamas et les autres groupes terroristes de Gaza qui portent la responsabilité première de l’explosion de la violence et de l’évolution tragique de la situation sur le terrain, a fait observer Mme MARIE CHATARDOVÁ (République Tchèque).  C’est pour elle, une « vérité évidente » à clamer « haut et fort ».  Elle a fermement condamné ces attaques contre lesquelles Israël a un droit « total » de légitime défense.  Elle a soutenu toute initiative significative visant à mettre un terme à ce cycle de violence sans cesse répété.  Soulignant l’attachement de son pays à la solution des deux États, grâce à des négociations directes entre  Israéliens et Palestiniens, elle a dénoncé « les barrages » de roquettes tirées par «  des terroristes »  depuis Gaza, lesquels constituent une menace « directe » pour la reprise des pourparlers.

M. CHEIKH NIANG (Sénégal), au nom du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a indiqué que Palestiniens et Israéliens pourraient se tenir au bord d’un conflit très différent et dangereux, aux conséquences incalculables.  Le Comité exhorte le Conseil de sécurité à s’acquitter de ses responsabilités et à assurer la protection des civils, en particulier dans une telle situation d’occupation étrangère.  Il a appelé à une intensification des efforts de médiation pour mettre fin aux hostilités et assurer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.  Il a demandé que les violations du droit international et des droits humains des Palestiniens, y compris les tirs israéliens contre la population civile sans défense, cessent.  Toute attaque indiscriminée et délibérée contre des civils constitue un crime de guerre, a-t-il souligné.  Et les parties qui ne respectent pas le droit international, y compris les principes de proportionnalité et de distinction, doivent être tenues responsables.  M. Niang a invité les États qui ne l’ont pas encore fait, à reconnaître l’État de Palestine afin d’avancer vers la solution des deux États.  Enfin, le délégué a souligné la nécessité de remédier aux causes profondes du conflit qui sont l’occupation israélienne et le déni des Palestiniens de leurs droits. 

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) s’est dit préoccupé par les actes de violence qui se sont succédé en Israël et dans le Territoire palestinien occupé.  Il a encouragé Palestiniens et Israéliens à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’abstenir de toute violence supplémentaire et à reprendre des négociations de bonne foi pour parvenir à une solution durable à la crise. 

M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne) a déploré les victimes palestiniennes et israéliennes de l’escalade de la violence des derniers jours et a espéré que l’accord de cessez-le-feu à peine conclu sera respecté.  L’Espagne reconnaît le droit à la légitime défense, a précisé le représentant, mais ce droit doit s’exercer de manière proportionnée et dans le strict respect du droit international.  Les installations sanitaires et le personnel médical ne peuvent faire l’objet de menaces et d’attaques, tout comme les écoles, s’est-il indigné en rappelant que les 58 écoles de l’UNRWA à Gaza ont servi de refuge à de nombreuses personnes.  Il a exprimé sa gratitude à tous les États qui ont fait des efforts de médiation ces derniers jours, tout en insistant sur l’impératif de parvenir à une solution durable en renouant avec le processus de paix de façon à mettre fin à l’occupation militaire et la politique de colonisation d’Israël.  Il n’existe aucune autre solution que la solution des deux États, a tranché le représentant en appelant la communauté internationale à faire aboutir une solution négociée définitive. 

« Horrifié » par les images de Gaza, M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a déploré les pertes en vies humaines et a appelé à la cessation « immédiate » des violences.  Il a salué d’un cessez-le-feu par les deux parties, sans oublier de condamner « sans équivoque » les tirs de roquettes du Hamas et autres groupes terroristes.  Il qualifié de « honte » l’attaque du Hamas contre les agents humanitaires.  Notre position demeure inchangée, a-t-il conclu.  Elle s’aligne sur celle de l’Union européenne, à savoir une solution négociée des deux États, permettant aux deux parties de vivre dans la paix et dans la sécurité.  

Mme ZSUZSANNA HORVÁTH (Hongrie) a condamné dans les termes les plus vifs les derniers tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes « terroristes ».  Elle a exprimé sa pleine solidarité avec Israël et défendu son droit à la légitime défense.  Cette violence doit cesser immédiatement, a-t-elle ajouté, dans sa courte déclaration.  Elle a mis en garde contre des textes déséquilibrés qui ne condamnent qu’Israël.  Elle a tout de même reconnu que toute démarche unilatérale ne fera que provoquer les groupes terroristes à lancer de telles attaques, menant à une aggravation de la violence. 

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a condamné dans les termes les plus vigoureux les actes de violence et les violations du droit international commis dans le cadre du conflit israélo-palestinien, se félicitant du cessez-le-feu auquel les parties sont parvenues, « sans conditions préalables ».  La seule manière d’avancer vers une solution durable, a-t-il martelé, c’est la reprise des négociations, sous les auspices du Quatuor pour le Moyen-Orient. 

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a fait part de ses préoccupations face à l’escalade de la violence à Gaza, aux affrontements intercommunautaires à Jérusalem et au recours disproportionné à la force.  Il a demandé à toutes les parties de respecter le cessez-le-feu qui vient d’être négocié, de faire preuve de retenue et de procéder à la désescalade.  Les tirs de roquettes contre des cibles civiles sont une violation du droit international, tout comme la mort d’enfants par les bombardements israéliens à Gaza.  « C’est tout simplement inacceptable », a tranché le représentant pour lequel ces actes doivent faire l’objet de poursuites.  Il a également demandé à Israël de faire cesser l’expulsion des Palestiniens à Jérusalem.  Le Conseil de sécurité, a-t-il ajouté, doit assurer le respect du cessez-le-feu et aider les parties à revenir à la table de négociation en toute bonne foi.  Toute entrave à la paix doit cesser, et pour cela le Conseil de sécurité doit faire appliquer ses résolutions pertinentes, a conclu le représentant. 

M. MICHAL MLYNÁR (Slovaquie) a appelé à une cessation immédiate des hostilités et à la mise en œuvre rapide d’un cessez-le-feu, afin de protéger les civils et de garantir un accès humanitaire total à Gaza.  Il a fermement condamné les tirs aveugles de roquettes sur Israël par le Hamas et d’autres groupes militants, les jugeant « injustifiables ».  Tout en reconnaissant le droit de légitime défense d'Israël, il a appelé à une réponse « proportionnée et conforme » au droit humanitaire international.  La vie des victimes innocentes a la même valeur en Israël qu’en Palestine, a dit le représentant, exhortant à traiter de manière urgente la situation humanitaire et socioéconomique désastreuse dans la bande de Gaza.  Il a aussi appelé au maintien du statu quo mis en place en 1967 pour le Mont du Temple/al-Haram al-Sharif et Jérusalem-Est, et réitéré l’attachement de son pays á la solution des deux États. 

M. RONALDO COSTA FILHO (Brésil) a accueilli la nouvelle du cessez-le-feu avec un « optimisme prudent », et rappelé qu’aucune attaque contre des civils ne saurait être justifiée.  Préoccupé par les bombardements israéliens et les dégâts matériels, le représentant a demandé à Israël de faire preuve de retenue, et aux deux parties, de faciliter l’accès humanitaire.  Insistant sur le maintien du statu quo des Lieux saints, le représentant a, face à la menace d’embrasement, appelé le Conseil de sécurité à parler « d’une seule voix ».  Les deux parties, a-t-il conclu, doivent revenir à la table des négociations et les États qui ont de l’influence sur elles, contribuer à rétablir le dialogue. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 80 autres organisations dont « Mines Action Canada » et « Organisation des Nations Autochtones de Guyane »

Session de 2021,
6e séance plénière – matin
ONG/913

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 80 autres organisations dont « Mines Action Canada » et « Organisation des Nations Autochtones de Guyane »

Le Comité chargé des ONG a recommandé ce matin au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 80 autres organisations dont la canadienne « Mines Action » et la française « Organisation des Nations Autochtones de Guyane (ONAG) ».  Il a reporté sa décision sur 23 autres demandes de statut, en attendant des réponses aux questions supplémentaires.

Le Comité peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.   

Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.   Enfin, la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.   Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites.

Le Comité a recommandé le statut consultatif spécial pour « Mines Action Canada » qui, en 20 ans d’existence, a contribué à renforcer les capacités des jeunes intéressés à travailler sur les questions des mines terrestres, les armes à sous-munitions et les armes explosives dans les pays en conflit ou sortant de conflit.  Cette année, l’ONG prévoit de participer à au moins deux manifestations sur le désarmement et le genre, et les normes humanitaires du désarmement à l’ONU. 

L’Organisation des Nations Autochtones de Guyane française (ONAG) attend aussi que l’ECOSOC suive la recommandation du Comité des ONG de lui octroyer le statut consultatif spécial.  Elle a signé en avril 2017 avec l’État français un protocole d’accord qui lui permet de participer aux négociations avec les services de l’État sur les engagements de la France en faveur des peuples autochtones de Guyane française.  En décembre 2018, l’ONAG a mis en place un partenariat transfrontalier avec une organisation brésilienne dénommée « Iépé » qui favorise les échanges culturels avec les peuples autochtones des deux côtés de la frontière.

Parmi les 23 ONG qui devront apporter des réponses aux questions supplémentaires du Comité, Penny Appeal (Royaume-Uni) et Rahma Relief Foundation (États-Unis) ont été priées d’en dire plus sur leur présence en Syrie. 

Le Comité reprendra ses travaux demain vendredi 21 mai, à partir de 10 heures.  

Nouvelles demandes d’admission au statut consultatif et nouvelles demandes de reclassement 

Octroi du statut consultatif spécial  

  1. Ideas Beyond Borders, Inc. (États-Unis) 
  2. Initiative 243 (France) 
  3. Inter African Committee In Norway (Norvège)  
  4. Interfaith International (Suisse)   
  5. International Association for Public Participation Australasia Limited (Australie)
  6. International Association for the Development of the Abaza-Abkhaz Ethnos « Alashara » (Fédération de Russie)  
  7. International Center for Cultural Studies USA Inc. (États-Unis)  
  8. International College of Dentists (États-Unis) 
  9. International Council of Beverages Associations (États-Unis)  
  10. International Federation of Denturists (Canada)   
  11. International Road Assessment Programme (Royaume-Uni)  
  12. International Society of Nephrology (États-Unis)  
  13. International Society on Aging and Disease (États-Unis)  
  14. International Strategists Alliance LLC (États-Unis)  
  15. International Support For Human Rights (Suisse)  
  16. International Union of Interventional Radiologists (France)   
  17. Internationaler Wirtschaftssenat e.V. (Allemagne)   
  18. JDRF International (États-Unis)  
  19. Just Planet (Suisse)   
  20. Justice for Iran, Ltd (Royaume-Uni)  
  21. Kailash Satyarthi Children’s Foundation of America, Inc. (États-Unis) 
  22. Khmer National Liberation Front (Danemark)   
  23. KidSpirit Inc (États-Unis) 
  24. Korea Council of Children’s Organizations (République de Corée)   
  25. Les Enfants d’Abord (États-Unis) 
  26. Les orchidées rouges (France)   
  27. Lidskoprávní organizace Práva a svobody obcanučů Turkmenistánu z.s. (Tchéquie)  
  28. Lifebox Foundation (Royaume-Uni)   
  29. Maloca Internationale (Suisse)   
  30. Maori Women’s Welfare League Incorporated (Nouvelle-Zélande)   
  31. Mednarodna zveza za zdravje mladih - International Youth Health Organization (Slovénie)  
  32. Mines Action Canada (Canada)  
  33. Mission Kids (États-Unis) 
  34. Native American Journalists Association (États-Unis)  
  35. Nitzan - National Center, Society for the Advancement of Children and Adults with Adjustment, Functioning and Learning Disabilities (Israël)  
  36. OCASI - Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (Canada)  
  37. ODISSI (Organisation pour le développement international social solidaire intégré) (France)   
  38. Observatoire-OISHC (Suisse)  
  39. OceanElders Inc. (États-Unis)  
  40. Office of The Overseer, Noiato Assembly of God, and His Successors (États-Unis)  
  41. OneAction (Suisse)  
  42. Organisation des Nations Autochtones de Guyane ONAG (France)  
  43. Orphaned Starfish Foundation Inc (États-Unis) 
  44. PANGEE ONG Ingénierie de paix (France)  
  45. Pacifica (Pacific Allied Women’s Council Inspires Faith In Ideals Concerning All) Incorporated (Nouvelle-Zélande)  
  46. Plymouth Marine Laboratory (Royaume-Uni) 
  47. ProVeg Deutschland e.V. (Allemagne) 
  48. Rashi Foundation (R.A.) (Israël)  
  49. Resilience Birthright, Inc (États-Unis) 
  50. Rise, Inc. (États-Unis)  
  51. Rocky Mountain Institute (États-Unis) 
  52. Rule of Law and Anti-Corruption Center (ROLACC) (Suisse)  
  53. Rural Health Care Initiative (États-Unis) 
  54. SANCSS Australia Ltd (Australie) 
  55. SIA-Africa Inc (États-Unis) 
  56. Safe Communities Foundation New Zealand (Nouvelle-Zélande) 
  57. Sani et Salvi-Sets Universalis (France)  
  58. School News Nationwide, Inc. (États-Unis) 
  59. Schweizerischer Gehörlosenbund (Suisse)  
  60. Self Advocates Becoming Empowered, Inc. (États-Unis) 
  61. Sheatufim - Public Benefit Company for the Advancement of the Civil Society Ltd (cc) (Israël)  
  62. Smile Train, Inc. (États-Unis) 
  63. Societé Internationale d’Oncologie Gériatrique (SIOG) (Suisse)  
  64. Soleil Des Orphelins (Canada)  
  65. Solimai – Societa’ Cooperativa Sociale (Italie) 
  66. Southern Africa Embrace Foundation (Canada)  
  67. The Canadian Federation of Business and Professional Women/La fédération canadienne des femmes de carrières commerciales et professionnelles (Canada) 
  68. The Centre Against Racism in Iran (Royaume-Uni) 
  69. The Duskin AINOWA Foundation (Public Interest Incorporated Foundation) (Japon)  
  70. The English-Speaking Union of the United States (États-Unis)  
  71. The Heschel Center for Sustainability (Israël) 
  72. The International Society of Physical and Rehabilitation Medicine (ISPRM) (Italie)  
  73. The Latin American Studies Association (États-Unis) 
  74. The May 18 Memorial Foundation (République de Corée)  
  75. The Non-Violence Project Foundation, NVPF (Suisse)  
  76. The Partnering Initiative (Royaume-Uni) 
  77. The Research Institute for the Integration of World Thought Inc. (États-Unis)  
  78. The Resource Foundation, Inc. (États-Unis) 
  79. The Royal College of Speech and Language (Royaume-Uni)  
  80. The Shipibo-Conibo Center Inc. (États-Unis)  

Examen des demandes de statut consultatif  

Quelle est la nature de la coopération d’Institute for Development of Freedom of Information (IDFI) (Géorgie) avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)? a voulu savoir la Fédération de Russie.  La même délégation a demandé à International Communities Organisation Limited (Royaume-Uni) une « liste complète de tous les pays où elle travaille ».  Le Nicaragua a exigé qu’International Women’s Development Agency Inc. (Australie) soit plus précise sur ses investissements.   

La Chine a voulu des détails sur les sources de financement d’Islamic Medical Association of North America Inc (États-Unis).  La Fédération de Russie a demandé la « liste intégrale » des pays où MAA International Ltd (Australie) travaille.  Le Nicaragua a prié Male Champions of Change Limited (Australie) de donner des « informations claires » sur les financements reçus du Gouvernement. 

L’Inde a insisté pour que Montagnard Indigenous People Christian Organization (MIPCO) (États-Unis) transmette des données financières actualisées.  La Chine a reproché à Organisation européenne non gouvernementale des sports (ENGSO) (Suède) de ne pas utiliser le nom officiel de Taïwan.  Le Nicaragua a demandé à Pastoralist Child Foundation Inc. (États-Unis) un état financier mis à jour. 

Quels sont les programmes internationaux de Peace Direct (Royaume-Uni)? a interrogé la Chine.  Quels sont les projets de Penny Appeal (Royaume-Uni) en Syrie?  Est-elle enregistrée auprès de l’administration syrienne? a interpellé la Fédération de Russie.  Peut-on obtenir un état financier actualisé de Population Matters (Royaume-Uni)? s’est interrogé le Nicaragua.

Quelles sont les sources de financement de PowHer New York, Inc, (États-Unis), a aussi voulu savoir le Nicaragua.  La même délégation a demandé à RET Americas, Inc (États-Unis) de lui donner une liste de ses prochaines activités et dans quels pays.  RET Germany e.V. (Allemagne) est-elle indépendante de son gouvernement? s’est encore interrogé le Nicaragua.

Rahma Relief Foundation (États-Unis) travaille-t-elle en Syrie?  Coopère-t-elle avec le Gouvernement?  Est-elle enregistrée dans ce pays? a questionné la Fédération de Russie.  Taïwan est une province de la Chine, a rappelé la Chine à Regis Jesuit High School Corporation (États-Unis).  Quels sont les projets et les activités de Rise International Inc. (États-Unis) en 2021 et en 2022, a voulu savoir l’Inde.

La Fédération de Russie a demandé à quelles manifestations de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUCD) Students for Sensible Drug Policy Australia Inc. (Australie) a participé « sans statut consultatif spécial ».  Tax Justice Network (Royaume-Uni) a été priée par la Chine d’utiliser le nom officiel de Taïwan.  Quelles activités a menées Terre Des Femmes - Menschenrechte fuer die Frau e.V. (Allemagne) en 2021 et 2022, a voulu savoir le Nicaragua

The HALO Trust (Royaume-Uni) a été priée par la Libye de dire si elle est présente sur son territoire.  Si tel est le cas, dans quelles villes et dans quelles régions?  Quels sont les ouvrages que The Institute for Zionist Strategies (R.A.) (Israël) a publiés, a voulu savoir le Pakistan.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 132 autres organisations dont « World Federation of Chinese Medicine Societies » et « Museum of Natural History »

Session de 2021,
4e & 5e séances plénières – matin & après-midi
ONG/912

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 132 autres organisations dont « World Federation of Chinese Medicine Societies » et « Museum of Natural History »

Le Comité chargé des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 132 organisations dont « American Museum of Natural History » et World Federation of Chinese Mecidine Societies ».  Il a reporté sa décision sur 49 autres demandes de statut, en attendant des réponses aux questions supplémentaires. 

Créé en 1869, « American Museum of Natural History » précise que c’est son Centre pour la biodiversité et la conservation qui fera office de point focal de ses futures relations avec l’ECOSOC.  Il a l’intention de suivre particulièrement les travaux de l’Instance permanente sur les questions autochtones, du Forum des Nations Unies sur les forêts, du Forum politique de haut niveau pour le développement durable et de la Commission de la condition de la femme, en y apportant son expertise scientifique sur les questions relatives à la gestion de l’environnement, à la résilience et à la protection de la biodiversité et de la diversité culturelle. 

« World Federation of Chinese Medicine Societies » qui a vu le jour en 2003, fédère 276 organisations éparpillées dans 72 différents pays.  Elle promeut la coopération et les échanges sur la médecine traditionnelle chinoise et travaille avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis 2011, en tant que liaison de l’Organisation internationale de normalisation (ISO). 

Le Comité a reporté sa décision sur 49 dossiers dont celui de Center for Military Human Rights Korea (CMHRK) (République de Corée), entro Studi ed Iniziative Culturali Pio La Torre (Italie) ou encore la Coppieters Foundation (Belgique) et Girl Vow, Inc. (États-Unis) qui devront apporter des éclaircissements sur leur budget respectif jugé soit « incohérent », soit « déficitaire » par les membres du Comité.  

Au nombre de 19, ces membres peuvent recommander trois différents statuts consultatifs auprès l’ECOSOC.   Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.   Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.   Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.   Enfin la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.   Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites. 

Le Comité reprendra ses travaux demain jeudi 20 mai à partir de 10 heures.  

Nouvelles demandes d’admission au statut consultatif et nouvelles demandes de reclassement  

Octroi du statut consultatif spécial

  1. Nigerian Women Trust Fund LTD/GTE (Nigeria)
  1. Nobre Ordem para Excelencia Humana – NOHE (Brésil)
  1. O.N.G Malachie (Gabon)
  1. ONG – Sonagnon (Bénin)
  1. Omnyati (Tunisie)
  1. Open Dreams Organization Inc. (Cameroun)
  1. Organisation Apposition et Engagement Civiques « O.A.B.C. » (Tunisie) 
  1. Organisation Futur Rayonnant (Mauritanie)
  1. Organisation Internationale pour le Développement Économique Social et Humanitaire (Côte d’Ivoire) 
  1. Organização das Mulheres Maritimas Africanas – WIMAFRICA (Nigeria)  
  1. Ostoegenesis Imperfecta Foundation Nigeria [OIFN] (Nigeria) 
  1. Paradise Mission for Widows & Teenage Girls (Nigeria) 
  1. Peace One Day Mali (Mali)  
  1. People Forum for Human Rights (People Forum) (Népal)  
  1. Plateforme des Organisations de Femmes Haïtiennes pour le Développement (Haïti) 
  1. Platform for Youth Integration and Volunteerism (Cameroun)  
  1. Pompiers humanitaires (Bénin)  
  1. Qendra per Nisma Ligjore Qytetare, QNL (Albanie)  
  1. Rehoboth Dream Solid Foundation (Nigeria)   
  1. Réseau Ensemble contre la torture en Mauritanie (Mauritanie)  
  1. Royal Health Awareness Society (Jordanie)  
  1. Réseau 2 Congo genre et développement (République démocratique du Congo)  
  1. Réseau Progrès et développement humanitaire du Niger (REPRODEVH) (Niger)  
  1. SEDARVP Ghana (Ghana) 
  1. Sepehr Cultural Development Foundation (Iran)  
  1. Sigaw ng Kabataan Coalition (Philippines)  
  1. Silver Lining for the Needy Initiative (Nigeria)  
  1. Smiles Africa International (Nigeria)  
  1. Social Economic Development Society (Bangladesh)  
  1. Solidariedade Na Mokili (République démocratique du Congo)  
  1. Strength in Diversity Development Centre (Nigeria)  
  1. Sure Smiles Women And Children Advocacy Initiative (Nigeria)  
  1. Tafawuq Consulting Center for Development (Bahreïn)  
  1. Tanzania Bora Initiative (Tanzanie)  
  1. Tanzania Green Crescent Community (Tanzanie)  
  1. The Islamic Welfare Association Group (Liban)  
  1. Tunisie pôle mondial de la Bonne santé et du bien-être pour tous (Tunisie)  
  1. Ugo’s Touch of Life Foundation (Nigeria)  
  1. Union pour la protection, la défense des droits humains et de l’environnement dans la région des Grands Lacs (République démocratique du Congo)  
  1. União Nacional das Organizações Cooperativistas Solidárias (Brésil)  
  1. Voice of Women Organization (Pakistan)  
  1. Women Economic and Leadership Transformation Initiatives (Nigeria)  
  1. Women's Technology Empowerment Centre (Nigeria)  
  1. Working fingers International Initiative (Nigeria)  
  1. World Federation of Chinese Medicine Societies (Chine)  
  1. Worldwide Initiatives for Grantmaker Support Inc (Brésil)  
  1. Yerima Balla International Education Limited (Nigeria)  
  1. Young Professional Development Society Nepal (Népal)  
  1. Youth Advocates Ghana (YAG) (Ghana)  
  1. Youth Competence Center (Nigeria)  
  1. Youths Employment Service (YES Cameroon) (Cameroun)  
  1. zərərli vərdişlərə qarşı ictimai birliyi (Azerbaïdjan)
  1. APF France Handicap (France)
  1. Accept International (Japon)
  1. Action Learning, Action Research Association Ltd (Australie)
  1. African Foundation for Development (AFFORD) (Royaume-Uni)
  1. Alliance for Oral Health Across Borders, Inc. (États-Unis)
  1. American Automotive Policy Council, Inc. (États-Unis)
  1. American Museum of Natural History (États-Unis)
  1. Amonuriel Sanctuary INC (États-Unis)
  1. Animal People Inc (États-Unis)
  1. Aspen International Mountain Foundation (États-Unis)  
  1. Association African Foundation for Migration and Development in Switzerland (Suisse)
  1. Association CHS Alliance (Suisse)
  1. Association Geneva Action Platform for Engaging, Learning and Information (Suisse)
  1. Association Initiative Assurance Qualité Humanitaire (Suisse)
  1. Association Jesuit Worldwide Learning - Higher Education at the Margins (Suisse)
  1. Association Marocaine de Toronto (Canada)

     69. Associazione Rondine Cittadella Della Pace (Italie)

     70. Australian Medical Students' Association Limited (Australie)    

     71. Autonomous Organization for the Development of Information, Industry and International Cooperation “Integration” (Fédération de Russie)

    72. Avnei Derech La’Haim (R.A.) (Israël)

    73.  Avtonomnaya Nekommercheskaya Organizatsiya "Tsentr Razvitiya Innovatsionnykh Sotsialnykh Uslug "Partnyorstvo Kazhdomu Rebyonku" (Fédération de Russie)

    74. Big Ocean Women (États-Unis)

    75. Bright Light Projects (États-Unis)

    76. Brighter Green Inc (États-Unis)   

    77.  Build Change (États-Unis)

    78.  Canadian International Chaplaincy Association (États-Unis)

    79.  Center for Global Development [US] (États-Unis)

    80.  Center for Innovative and Pragmatic Development Initiative (CIPDI) (États-Unis)     

    81.  Centre d’études juridiques africaines (CEJA) (Suisse)   

    82.  Citoyens en action pour la démocratie et le développement (Suisse)

    83.  Collegiate Congress (États-Unis)  

    84.  Comitato Europeo per la Formazione e l'Agricoltura (Italie) 

    85.  Confederación Española de Personas con Discapacidad Física y Orgánica (COCEMFE) (Espagne)

    86.  Conori Consults, Inc. (États-Unis)

    87.  Coordinadora Europea de Familias Numerosas (Espagne)

    88.  Coralive.org (Suisse)  

    89.  Cyber Institute (États-Unis)

    90.  D4DInsights, LLC (États-Unis)

    91.  Data & Society Research Institute Inc. (États-Unis)

    92.  De Montfort University (Royaume-Uni)    

    93.  Development Gateway, Inc. (États-Unis)  

    94.  Development Initiatives Poverty Research Limited (Royaume-Uni)

    95.  Die Internationale Vereinigung fur Sport fur Alle (Allemagne) 

    96.  EAT Foundation (Norvège)     

    97.  Ecomom Korea (République de Corée)

    98.  Education Relief Foundation (Suisse)    

    99.  Energies 2050 (France)

   100. European Federation for UNESCO Clubs, Centers and Associations (Roumanie)

   101. European Forum for Restorative Justice (Belgique)

   102. FEDE – Federation for EDucation in Europe (France)

   103. FPI Fair Pay Innovation Lab gGmbH (Allemagne)

   104. Fondation Botnar (Suisse)

   105. Fondation la France s'engage (France)

   106. Forest Love and Mountain Love (République de Corée)

   107. Fortify, Inc. (États-Unis)

   108. Forum 21 Institute (États-Unis)

   109. Forum delle Donne del Mediterraneo (Italie)

   110. Frauen ohne Grenzen - Women without Borders / SAVE - Sisters Against Violent Extremism, gemeinnütziger Verein (Austriche)

   111. Fundación Profuturo (Espagne)

   112. Future Generations (États-Unis)

   113. Fédération Internationale de Motocyclisme (Suisse)

  114. Fédération Internationale – « Militia Santae Mariae » (France)

   115. GEMS Development Foundation (États-Unis)

   116. G_foundation Social Cooperative Union      (République de Corée)

   117. Global Deaf Muslim Federation (États-Unis)

   118. Global Life Savers Inc (États-Unis)

   119. Go Global Foundation (États-Unis)

  1. The Fyera Foundation (États-Unis) 
  1. Go Global Foundation (États-Unis) 
  1. GongGam Human Rights Law Foundation (République de Corée) 
  1. Green Crescent Australia (Australie)  
  1. Green Hope Foundation (Canada)  
  1. Gypsy Council, Inc (États-Unis)  
  1. Harlan Group for Civil Rights Inc. (États-Unis) 
  1. Hawau Eniola Foundation (Royaume-Uni)  
  1. HelpAge USA (États-Unis)  
  1. Hope for a Healthier Humanity Foundation, Inc. (États-Unis)  
  1. Humanity Development Initiative a NJ Nonprofit Corporation (États-Unis)
  1. Hungarian Helsinki Committee (Hongrie)  
  1. I Belong Israel (Masa Israeli) – Journey of Discovery and Connection (Israël)
  2. ILAR, INC. (États-Unis) 

Examen des demandes de statut consultatif  

Les États-Unis ont demandé à la Nikan Mammut Charity Foundation (Iran) la liste de ses activités, l’origine de ses fonds et le nombre de personnes qu’elle a aidées, et ses partenariats avec les gouvernements et autres organisations.  La Turquie a voulu que l’Objective - TV and broadcasting company (Azerbaïdjan) donne des exemples concrets de ses actions en faveur des femmes.  Le Pakistan a demandé à Pesticide Action Network India (Inde) quelles pesticides promeut-elle ? Quelles en sont les conséquences ?  

Quels sont les résultats des actions menées en zones rurales dans le secteur de la santé? a demandé le Pakistan à Piramal Swasthya Management and Research Institute (Inde).  Quels sont les projets mis en œuvre en par Plant Trust (Inde) contre les changements climatiques? a questionné la même délégation.  Protsahan India Foundation (Inde) se trouve dans quels États, dans quelles provinces ? Quelles sont projets pour la protection des enfants? a encore demandé le Pakistan

Comment Rawsam Human Development Center (Iraq) compte-elle concrétiser ses objectifs, a interrogé la Libye.  La Pakistan a prié Relief Human Rights Organization (Pakistan) de lui dire dans quelles régions elle travaille.  Quels sont ses projets dans ces régions ?  Le Nicaragua a voulu comprendre comment Rwanga Foundation – RF (Iraq) fait son travail sans  budget. 

Le Pakistan a aussi demandé à SFLC.in- Software Freedom Law Center (Inde) des détails sur sa campagne de sensibilisation à la liberté d’information et à l’accès aux sources numériques. Quels sont les projets de Sargakshetra Charitable Trust (Inde) en faveur des marginalisés ? a voulu savoir le Pakistan.  Quelles sont les mesures prises par Senaapathy Kangayam Cattle Research Foundation pour la protection des espèces ? a-t-il en outre demandé. 

Dans quels États et dans quelles régions travaille Serve Happiness Foundation (Inde) a questionné le Pakistan.  Le Nicaragua a voulu deSheikha Al Thani for Underprivileged Children (Égypte) le détail de ses projets pour 2022.  Shree Maruti Gram Vikash Trust (Inde) a été priée d’expliquer au Pakistan pourquoi son financement est assuré par le Gouvernement?

Cette délégation a aussi demandé à Skills and Empowerment Foundation (Inde) de lui communiquer les projets d’autonomisation des femmes menées au cours de ces cinq dernières années.  Quelle contribution Solidarité des jeunes filles pour l'éducation et l'intégration socioprofessionnelle « SOJFEP » (République démocratique du Congo) apporté à la Réunion préparatoire des pays africains pour le suivi de la Conférence mondiale sur les femmes prévue 2025. Quelle a été sa contribution à la réunion des femmes autochtones? a encore demandé le Nicaragua.  Il a aussi voulu en savoir plus sur les dépenses Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (RDC) en 2020. 

Somali Green Crescent Society (Somalie) a-t-elle reçu des aides financières de la Turquie ? ont demandé les Etats-Unis.  La Chine a demandé à Sri Lanka Press Institute (Sri Lanka) la liste des organisations internationales qui la financent.  Que fait The World Community Service Centre (Inde) dans le domaine du plaidoyer pour la paix ? a interrogé le Pakistan

Quelle a été la contribution de Themis - Gender, Justice and Human Rights (Brésil) à la Conférences des Nations Unies sur les droits de l’homme en 1993, à celle sur les femmes en 1995 et à la celle sur le racisme en 2001 ? a voulu savoir le Nicaragua.  Il a demandé à Women for Peace and Democracy (Népal) les noms des organisations internationales qui la financent.  La Turquie a réclamé  des exemples concrets des activités internationales de Youth of United Nations Association of Tanzania (Tanzanie). 

La Grèce a demandé à Zeleni Polumjesec (Green Crescent) (Montenegro) le nom des autres ONG qui le financent.  African Heritage Women in Education and Empowerment (États-Unis) a été priée par le Nicaragua de mettre à jour ses états financiers de 2020.  Qui fait des dons à Al-Rafah- Welfare Association in Kafr Bara (R/A)(Israël)?  Quels projets sont financées par ces dons? a demandé Israël

De quels types de services et de prestations bénéficient Allianz für Demokratie in Laos (ADL) e.V. (Allemagne) de la part des États-Unis, du Canada et de l’Australie? a demandé la Chine.  Quelle est la nature de la « consultance » que cette ONG offre à gouvernements ? Ces derniers lui ont-il fait des dons ? a voulu savoir Cuba.  La Turquie a demandé à Asociatia Romanian Women’s Lobby (Roumanie) à quel moment elle est devenue membre de « European Women Lobby (EWL) ».  Quelle est la nature des contrats obtenus, s’est interrogé le Nicaragua, en parlant de Association Voix Libres (Suisse). 

Qui sont les membres de Association of Lawyers of Russia (Fédération de Russie)?  Comment est structurée l’ONG? ont demandé les États-Unis.  La Libye a voulu les détails des 400 interviews qu’Association pour la promotion des droits humains (APDH) (Suisse) a faits.  L’Estonie a exigé des détails sur les projets dans le domaine de la sécurité qu’a menés Autonomous Non-Profit Organization of promotion the development of international relations in the framework of the BRICS group « International Alliance of BRICS Strategic Projects » (Fédération de Russie).

La même délégation a voulu une liste des associations en Estonie de Autonomous non-profit organization humanitarian programs organization « Russian Humanitarian Mission » (Fédération de Russie).  Le Nicaragua a demandé comment Canadian Women's Foundation/Fondation canadienne des femmes (Canada) peut travailler avec un budget déficitaire.  Quels sont les projets en Syrie de Ceasefire Centre for Civilian Rights (Royaume-Uni)?  Est-elle enregistrée auprès de l’Administration syrienne? a questionné la Fédération de Russie

Cuba a demandé des détails sur le financement de Center for Military Human Rights Korea (CMHRK) (République de Corée).  Pourquoi l’ONG ne consacre que 21% de son budget aux projets?  Comme 90% du budget de Centro Studi ed Iniziative Culturali Pio La Torre (Italie) vient du Gouvernement, on peut se demander si elle est réellement indépendante? a commenté la Chine.  Dans quels pays se trouvent les 14 organisations membres de Coppieters Foundation (Belgique)?  Combien d’organisations par pays? a questionné la Turquie.

Quels ont été  les projets en 2020 et en 2021 de Dynamique Gender ONGD International (Canada), a demandé le Nicaragua.  L’Estonie a voulu connaître les sources de revenus et la taille de Eiropas demokrātijas attīstības centrs (Lettonie).  La Chine a noté que European network on cultural management and policy (Belgique) reçoit une aide financière de Taïwan.  Quelle est sa position par rapport à cette province de la Chine?

La Fédération de Russie a demandé à Girl Vow, Inc. (États-Unis) une actualisation de l’état financier de 2020.  L’Estonie a prié Global Alumni Alliance (Fédération de Russie) d’en dire plus sur ses activités en Fédération de Russie.  La Turquie a voulu que Global Minorities Alliance (Royaume-Uni) donne des exemples concrets de ses actions en faveur des groupes minoritaires.

Hestia Hellas MAKE (Grèce) devra expliquer à la Turquie les raisons pour lesquelles elle est affiliée à d’autres organisations.  La Chine a prié Human Rights at Sea (Royaume-Uni) de lui expliquer de quelle manière elle contribue aux travaux de de l’ECOSOC. 

Dialogue avec les ONG

The Fyera Foundation (États-Unis) a expliqué qu’elle s’efforce de créer des liens amicaux et fraternels entre les peuples, en s’inspirant des idéaux des Nations Unies.  Elle a invité les États Membres à en faire autant, avant que, convaincu, le Comité ne décide de lui recommander le statut consultatif spécial. 

Girl Vow (États-Unis) a dit travailler pour l’émancipation des jeunes femmes noires et des LGBTQ, de 8 à 24 ans, en milieu carcéral, en apportant notamment une aide juridique aux jeunes femmes incarcérées.  Faites-vous autre chose pour les droits des jeunes? a demandé la Fédération de Russie qui a jugé l’état financier « incohérent ». 

Ilankai Thamil Sangam, Inc. (États-Unis) s’est présentée comme défenseuse et promotrice des droits des communautés sri-lankaises et tamoules aux États-Unis, notamment en les aidant à s’installer et en leur ouvrant son fonds de soutien aux personnes atteintes de la COVID-19.  Nous contribuons aussi à la réinstallation de ceux qui rentrent au pays, a ajouté l’ONG.  Quels sont « concrètement » vos projets? a demandé la Chine.  Peut-on avoir la liste de ceux qui vous financent? a demandé à son tour, la Turquie.  Comment comptez-vous lever des fonds?  Allez-vous solliciter des gouvernements? a questionné le Pakistan

Nous ne recevons pas d’argent des gouvernements, a répondu l’ONG.  Nous organisons des défilés de mode pour gagner de l’argent et notre but est d’aider enfants touchés par la pandémie de COVID-19, y compris au Sri Lanka. 

Association Of Wives And Mothers Of Soldiers Participating In Ato (Ukraine) a dit qu’elle aide les familles des militaires qui ont participé à la guerre, avec des aides alimentaires, des soins de santé et des stratégies pour recherche d’emplois.  Nous participons à l’élaboration de lois socioéconomiques.  Donc cette ONG travaille avec le Gouvernement, a conclu la Fédération de Russie.  Le Gouvernement, a-t-elle affirmé, assure 43% du budget, suscitant des doutes sur l’indépendance de l’ONG.  Quelle est la nature des projets que vous avez mis en œuvre conjointement avec le Gouvernement ukrainien et quel est le montant des sommes dépensées pour ces projets? 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande l’octroi du statut consultatif spécial à « Iran Alzheimer Association- Imam Ali Charitable Foundation » et à 64 autres organisations

Session de 2021,
3e séance plénière - après-midi
ONG/911

Le Comité des ONG recommande l’octroi du statut consultatif spécial à « Iran Alzheimer Association- Imam Ali Charitable Foundation » et à 64 autres organisations

Le Comité des ONG a recommandé, cet après-midi, au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 65 organisations dont l’iranienne Iran Alzheimer Association-Imam Ali Charitable Foundation.  Il a reporté sa décision sur 20 autres demandes de statut, en attendant des réponses aux questions supplémentaires.

Iran Alzheimer Association- Imam Ali Charitable Foundation a vu le jour en 2002 à Téhéran avec pour objectif de sensibiliser et combattre les préjugés contre la démence et de faire de cette maladie une priorité sanitaire en Iran.  Parmi ses projets figure un Centre de thérapie pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les membres de leurs familles, le personnel soignant et les personnes âgées.  Avec ce statut, l’ONG veut aider les enfants « à protéger leurs cerveaux », à comprendre cette pathologie et à rester en communication avec leurs grands-parents malades.

Le Comité a aussi rendu son statut consultatif spécial à International Council on Monuments and Sites (France) qui l’avait perdu l’année dernière pour ne pas avoir présenté ses rapports quadriennaux.  Cuba a demandé à l’ONG de détaillés ses projets de préservation des patrimoines en 2021.  L’ONG a dit avoir dépêché sur le terrain, l’année dernière, 20 experts pour évaluer des sites culturels candidats à la Liste du patrimoine de l’humanité de l’UNESCO.  Nous avons organisé des symposiums, publié des livres et organisé une réunion avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a encore indiqué l’ONG.

En revanche, Asociacion Latinoamericana para los Derechos Humanos (Chili) doit encore attendre de recouvrer son statut consultatif spécial, perdu en 2010, une perte qu’elle a expliquée par le fait qu’elle a déplacé son siège de l’Équateur au Chili après les changements politiques à Quito.  Nous avons perdu notre statut pour des raisons politiques, a-t-elle affirmé. 

Les 19 membres du Comité des ONG peuvent recommander trois différents statuts consultatifs auprès l’ECOSOC.  Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.  Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.  Enfin la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites.

Le Comité reprendra ses travaux demain mercredi 19 mai à partir de 10 heures.

NOUVELLES DEMANDES D’ADMISSION AU STATUT CONSULTATIF ET NOUVELLES DEMANDES DE RECLASSEMENT 

Octroi du statut consultatif spécial 

  1. Climate Smart Agriculture Youth Network (Cameroun)
  2. Comité Pro Ciegos y Sordos de Guatemala (Guatemala)
  3. Committee of Friends for Humanity (Nigeria)
  4. Community Initiative for Enhanced Peace and Development (Nigeria)
  5. Connected Development Initiative (Nigeria)
  6. Conseil pour l'éducation et le développement (Burundi)
  7. Consultoría Para Los Derechos Humanos y el Desplazamiento (Colombie)
  8. Croissant Vert Nigérien- CVN (Niger)
  9. Cyber café avenir pour tous (République démocratique du Congo)
  10. Debarasser L'environement Des Plastiques PVC (Mali)
  11. Democratic Network for Action (Ghana)
  12. Development Initiative for Community Impact (Nigeria)
  13. Didi Oparaku Health Foundation (Nigeria)
  14. Disabled Rehabilitation and Research Association (DRRA) (Bangladesh)
  15. Dream Factory Foundation (Afrique du Sud)
  16. Eden Foundation (Thaïlande)
  17. Eden Spring of Hope (Ghana)
  18. Education and English For You (EEFY) (Côte d'Ivoire)
  19. Eko Greater tomorrow Foundation (Nigeria)
  20. Empowerment Initiative for Women and Youth Uganda (Ouganda)
  21. Enrich Personal Development Limited (Chine)
  22. Environmental Care Foundation (Nigeria)
  23. Esperantra (Pérou)
  24. Family Ark Mission (Nigeria)
  25. Fondation Général Akissi pour la promotion des droits de l’enfant et de la femme (Côte d'Ivoire)
  26. Fondation Zizi Care (République démocratique du Congo)
  27. Fondation emploi décent (Burkina Faso)
  28. Fondation pour l'étude et la promotion des droits humains en Afrique (Burkina Faso)
  29. Forevergreen Fenosoa (Madagascar)
  30. Foundation for Helpless Old People in African Sub-Region, Warri (Nigeria)
  31. Fundacion Global (Argentine)
  32. Fundación Regional de Asesoría en Derechos Humanos (Équateur)
  33. Fundação Terra dos Servos de Deus (Brésil)
  34. Gammun Centre for Care and Development Nigeria (Nigeria)
  35. Garden of Hope Foundation, Community Based Organization (Kenya)
  36. Global Aid Hand (Soudan)
  37. Golden Age Foundation Limited (Chine)
  38. Grassroot Entrepreneurship Skill Acquisition Initiative (Nigeria)
  39. Green Crescent of Congo (République démocratique du Congo)
  40. Groupe d'appui aux projets de développement de la confédération générale des cadres de Togo (Togo)
  41. Hope for All (Tanzanie)
  42. Hrvatska udruga za promicanje prava pacijenata (Croatie)
  43. I Love Afrika – Congo (République démocratique du Congo)
  44. Iepe - Instituto de Pesquisa e Formacao Indigena (Brésil)
  45. Ijeoma Foundation For The Old People (Nigeria)
  46. Imaging the World Africa (Ouganda)
  47. Impart Change (Kenya)
  48. Independent Medico-Legal Unit (Kenya)
  49. Institute of Environmental Science for Social Change, Inc. (Philippines)
  50. International Initiative for Inter Religious Communion (Nigeria)
  51. Intervention Council for Women in Africa (Nigeria)
  52. Iran Alzheimer Association - Imam Ali Charitable Foundation (Iran)
  53. Joseph Adedayo Foundation (Nigeria)
  54. L'ONG action contre le sida (Guinée)
  55. Bangladesh Hindu Buddhist Christian Oikyo Parishad, USA, Inc. (États-Unis)
  56. Islamic Cooperation Youth Forum (ICYF) (Turquie)
  57. Center for Health and Development (CHD) (Inde)
  58. International Council on Monuments and Sites (France)
  59. Lebanese Cyberspace Association (Liban)
  60. Meg Wah (My Earth) (Cameroun)
  61. Mentoring Assistance for Youths and Entrepreneurs Initiative (Nigeria)
  62. Misère Option Zéro (Togo)
  63. Mouvement d’organisation des ruraux pour le développement (M.O.R.D) (Togo)
  64. Network of African Youths for Development (NAYD) (Cameroun)
  65. Nigeria Network of Non-Governmental Organisations (NNNGO) (Nigeria)

Examen des demandes de statut consultatif 

Commonwealth Association of Architects (Pakistan) est-elle aussi enregistrée au Royaume-Uni? s’est interrogé le Pakistan.  La Fédération de Russie a noté que l’ERA- LGBTI Equal Rights Association (Serbie) a participé à une réunion de la Commission de la condition de la femme?  À quel titre?  À quelles séances?  Quels sont les programmes d’Engraced Royale International Foundation (Nigeria) pour lutter contre le paludisme?  Quels sont les indicateurs de performance que l’ONG utilise? ont voulu savoir les États-Unis.

Le Pakistan a questionné l’indépendance de l’Entrepreneurs Council of India (Inde) qui est « partenaire » du Gouvernement et de l’Armée.  Quelles sont les contributions financières des autres ONG à Fondacioni « Yesilay » (Albanie)? a demandé la Grèce.  Qui sont les gouvernements qui ont fourni de l’argent au Fonds pour les Femmes Congolaises (République démocratique du Congo), a demandé le Nicaragua.

Quels sont les projets que la Fundación Género con Clase (Venezuela) entretient avec le Parlement? ont voulu savoir les États-UnisGracia Raina Foundation (Inde) a été priée par le Pakistan de donner la liste de ses projets sur la santé reproductive des femmes et leurs résultats, ces cinq dernières années.  La même délégation a demandé à Gramin Vikas Vigyan Samiti ses sources de financement à l’étranger.

Green Mentoring and Solutions Private Limited (Inde) a aussi été priée par  le Pakistan de  donner la liste des pays dans lesquels il a implanté ses « écoles vertes ».  Quel est le programme pédagogique qu’elle dispense? Human Welfare Charitable Trust (Inde) a combien de centres de formation numérique?  Qui les financent? a demandé le Pakistan.  Quels projets sur les changements climatiques que Humanitarian Aid International (Inde) a mené ces cinq dernières années? a voulu savoir la même délégation.

Comment l’Instance démocratique pour la citoyenneté et les droits de l’homme (Maroc) compte participer aux activités de l’ONU? a demandé le Nigéria.  La Fédération de Russie a voulu en savoir plus sur le financement de Justice Foundation for Development & Human Rights (Égypte).  Quelle est la nature de sa relation avec « Save the Children »?  Combien d’écoles a créées Lahore Educational and Welfare Society (Pakistan)?  Comment finance-t-elle la construction de ces écoles? a demandé le Pakistan

Israël a voulu que Lebanon Support (Liban) explique plus clairement ses projets d’analyses de données?  Qui les regroupe?  Comment sont-elles collectées et utilisées?  Le Pakistan a prié Mukti (Inde) de donner les informations sur les pays qui la financent.  Comment sont utilisés ces fonds?  La même délégation a posé une question à Nadam Foundation sur le principe de la souveraineté nationale.

Quels étaient les projets de Nadam Foundation (Inde) pour atténuer les effets de la pandémie de COVID-19 dans les zones rurales en 2020, a questionné le Pakistan.

Dialogue avec les ONG

La Chine a voulu comprendre comment l’Asociacion Latinoamericana para los Derechos Humanos (Chili) a perdu son statut consultatif en 2010, après l’avoir obtenu en 1987.  L’ONG a expliqué la perte de son statut par le fait qu’elle a dû déplacer son siège de l’Équateur au Chili après les changements politiques à Quito.  Nous avons perdu notre statut pour des raisons politiques, a-t-elle dit.

International Council on Monuments and Sites (France) avait un statut consultatif, il y a 13 ans, a noté la Chine.  Comment l’a-t-elle perdu?  Le Service des ONG a indiqué que l’ONG a perdu son statut parce qu’elle n’a pas présenté ses rapports quadriennaux en 2021.  Quels projets cette ONG a-t-elle menés en 2020? a demandé Cuba.  Que compte-t-elle faire pour la préservation des patrimoines en 2021?  En 2020, a expliqué l’ONG, nous avons pu dépêcher sur le terrain 20 experts pour évaluer des sites culturels candidats à la Liste du patrimoine de l’humanité de l’UNESCO.  Nous avons, a-t-elle ajouté, organisé des symposiums, publié des livres et organisé une réunion avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).  L’ONG a finalement obtenu son statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité de l’information adopte ses deux projets de résolution annuelle avec des orientations pour un Département de la communication globale, « plus important que jamais »

Quarante-troisième session,
5e séance – matin
PI/2294

Le Comité de l’information adopte ses deux projets de résolution annuelle avec des orientations pour un Département de la communication globale, « plus important que jamais »

Le Comité de l’information a achevé aujourd’hui sa session annuelle, en adoptant à l’unanimité ses deux projets de résolution traditionnelle sur « L’information au service de l’humanité » et « Les politiques et activités de l’ONU en matière de communication globale ».  Ces textes, a commenté le Président du Comité, M. Christian Espinosa, de l’Équateur, offrent des orientations importantes à un Département de la communication globale « plus important que jamais » pour l’avenir que nous voulons et un monde plus durable après la pandémie de COVID-19.  Ces propos ont été reçus comme une marque d’encouragement par la Secrétaire générale adjointe à la communication globale, Mme Melissa Flemming.

Dans la résolution sur les « Politiques et activités de l’ONU en matière de communication globale » (A/AC.198/2021/L.3), le Comité donne en 143 paragraphes de fond, des orientations pour les activités générales du Département de la communication globale, les Services de communication stratégique, les Services d’information, les Services de bibliothèque et les Services de diffusion.

Le Président du Comité a souligné que les projets de résolution sont le fruit d’intenses discussions entre les délégations.  Il a rendu hommage à tous ceux qui ont négocié « avec souplesse, esprit de corps et rapidité ».  Nous savons, a-t-il dit, que les circonstances dans lesquelles il a fallu travailler ont été loin d’être idéales.  Mais en dépit des obstacles, les travaux ont été menés à bon port, s’est réjoui le Président qui a salué la disposition jamais démentie des représentants du Secrétariat à répondre à toutes les questions des délégations.

Après que la représentante de la Hongrie, Mme Sára Zalányi, s’est dissociée de toute mention au Pacte de Marrakech sur les migrations sûres, ordonnées et régulières, les États-Unis, par la voix de Mme Melissa Quartell, ont particulièrement félicité le Département de la communication globale pour ses efforts contre la désinformation et les fausses nouvelles et pour la promotion de l’efficacité et la sûreté des vaccins contre la COVID-19.  Le Département, s’est-elle réjouie, fait avancer le dialogue sur les questions urgentes dont est saisie l’ONU.  

Particulièrement encouragée par le nombre de délégations qui ont généreusement félicité son Département pour être resté une source d’informations fiables pendant la pandémie de COVID-19, la Secrétaire générale adjointe à la communication globale a précisé que son équipe a pu non seulement fournir des informations sur la pandémie mais aussi sur les objectifs de développement durable, les droits de l’homme, la paix et la sécurité, les changements climatiques et la lutte contre l’intolérance et la xénophobie, entre autres.  Nous l’avons fait, s’est enorgueillie Mme Melissa Fleming, non seulement, en décrivant ces problèmes mais aussi en identifiant des solutions et en sensibilisant le public par des histoires personnelles.  

L’« infodémie » qui a accompagné la pandémie a été un test pour la stratégie de communication globale que le Département venait juste de lancer, a-t-elle avoué.  L’Initiative « Verified » et sa campagne « Marquons une pause » ont permis de contrer rapidement fausses nouvelles et désinformation.  La Secrétaire générale adjointe a d’ailleurs remercié les plus de 180 États Membres qui ont appelé à une coopération avec « Verified » et « Ensemble seulement », la campagne sur l’accès équitable aux vaccins.  Elle a d’ailleurs annoncé l’organisation demain, avec le Royaume-Uni et la Namibie, d’une manifestation sur la désinformation et les vaccins, diffusée sur le Web TV.

Notant les progrès que son Département a enregistrés sur les médias sociaux et les campagnes en ligne, Mme Flemming a tenu à rassurer les délégations de sa détermination à continuer de développer des contenus écrits, radiophoniques et télévisuels, consciente que les gens accèdent à l’information par différents moyens.  Étant donné que la pandémie a intensifié les discours de haine et la xénophobie, dans le monde entier, elle a indiqué qu’en étant membre du Groupe de travail interinstitutions des Nations Unies sur les discours de haine, son Département travaille à la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action créés contre ce fléau.  Le Département développera aussi des contenus et utilisera ses plateformes et ses partenaires pour combattre le racisme, la persécution religieuse, la xénophobie et autres formes d’intolérance.  

Le Département, a-t-elle poursuivi, est fermement engagé à produire du contenu dans les six langues officielles des Nations Unies ainsi que dans beaucoup d’autres langues, grâce à son réseau de centres d’information.  Aux appels à l’intégration du multilinguisme, à la parité entre les six langues officielles de l’ONU et à l’introduction d’autres langues non officielles, Mme Flemming a répondu par les contraintes budgétaires qui limitent son Département.  Elle a tout de même promis de continuer d’explorer des voies novatrices, en s’inspirant par exemple du travail des centres d’information qui ont créé « une communauté de pratiques ».  

La pandémie a montré combien crucial est le rôle des centres d’information pour que « Verified » touche le public dans la langue qu’il parle et les médias qu’il utilise.  Le Département travaille étroitement avec ces centres et le réseau des coordonnateurs résidents pour élargir et approfondir les campagnes sur la santé publique, la confiance et l’équité dans les vaccins, les changements climatiques, la paix et la sécurité et les objectifs de développement durable.  Le Département se réjouit de la création de contenus originaux dans plusieurs langues, à l’intention des publics nationaux et internationaux. 

La collaboration entre les centres d’information, a insisté la Secrétaire générale adjointe, est la clef de la mise en œuvre régionale de la stratégie de communication globale.  Cette collaboration est aussi un aspect important de l’appui aux coordonnateurs résidents puisqu’elle facilite la sensibilisation d’un public plus large au travail des équipes de pays des Nations Unies.  Pour braquer les projecteurs sur le travail de l’ONU sur le terrain, le Département collabore avec ceux des opérations de paix et des affaires politiques, en fournissant un appui en matière de communication.  Nous travaillons avec le Département des opérations de paix pour promouvoir la « Journée internationale des Casques bleus », plus tard ce mois-ci, a indiqué Mme Flemming. 

Quant à la collaboration avec les États Membres, la société civile, le milieu universitaire, le secteur privé et autres partenaires, la Secrétaire générale adjointe a précisé que l’initiative Impact universitaire a établi des partenariats avec 1 500 universités dans le monde pour appuyer la recherche autour des questions sur lesquelles travaille l’ONU.  Plus de 1 500 ONG sont associées au Département, recevant des contenus et des informations sur les activités de l’ONU et aidant à amplifiant les messages.  En cette Décennie d’action pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, 2021 sera une année charnière et nous devons continuer à plaider pour un accès équitable aux vaccins dans le monde entier, a conclu la Secrétaire générale adjointe.

Au moment où nous réfléchissons aux moyens d’améliorer encore le travail du Département, a enchaîné M. Ibrahima Komara, de la Guinée, au nom du Groupe des 77 et la Chine, il nous faut garder à l’esprit que le multilinguisme et la diversité culturelle sont des « valeurs cardinales » du multilatéralisme.  Le représentant a salué le rôle des centres d’information et la diffusion des contenus dans les langues locales et a demandé au Département de leur assurer le personnel et l’équipement nécessaires.  Si l’importance des technologies de l’information et des communications (TIC) est indéniable, il est préoccupant, a avoué le représentant, de constater les disparités numériques qui émergent comme une nouvelle forme d’inégalité entre les États.  Il a donc exhorté le Département de la communication globale à faciliter la coopération internationale, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités des pays en développement. 

Le représentant n’a pas caché sa préoccupation face à l’utilisation à mauvais escient de ces technologies, de manière contraire aux buts et principes de la Charte, dont ceux de la souveraineté nationale, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et de la coexistence pacifique.  Il a encouragé le Département à intensifier son appui aux efforts de l’ONU contre la haine, l’intolérance et la discrimination, en particulier dans la riposte contre la crise liée à la COVID-19.  Le représentant a insisté sur la nécessité d’atténuer les disparités entre les six langues officielles de l’ONU. 

Insistant, à son tour sur l’importance du multilinguisme, M. Sébastien Brabant, de l’Union européenne, s’est félicité de l’attitude « constructive » des délégations qui ont permis le consensus sur les projets de résolution.  Il a tout de même réclamé plus de temps à l’avenir, pour assurer la qualité des travaux et la traduction des documents dans toutes les six langues, « en temps et en heure ». 

Cette demande a été appuyée par M. Fedor K. Strzhizhovskiy, de la Fédération de Russie, qui en a profité pour mettre en garde contre des libellés « non convenus », « non consensuels » et sans lien direct avec les prérogatives du Comité.  Il a tenu à remercier les équipes russophones du Département de la communication globale pour leur travail sur le soixante-septième anniversaire de la « Victoire patriotique contre l’Allemagne nazie ».  Ce projet, s’est-il réjoui, a été un nouvel exemple de bonne coopération entre le personnel de l’ONU et les États Membres concernés.  Le représentant a espéré que cela figurera dans le prochain rapport du Département de la communication globale. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale proclame 2022 « Année du verre » et s’engage à sauvegarder la mer d’Aral

Soixante-quinzième session,
66e séance - matin
AG/12324

L’Assemblée générale proclame 2022 « Année du verre » et s’engage à sauvegarder la mer d’Aral

 

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté par consensus, ce matin, deux résolutions qui s’inscrivent dans ses objectifs de développement durable, l’une proclamant 2022 Année internationale du verre, et l’autre déclarant la mer d’Aral en Asie centrale, « zone d’innovations et de technologies écologiques ».

Elle a également adopté, à l’issue d’un vote, une résolution plus controversée, débattue en grande partie hier, autour de la notion de « la responsabilité de protéger » et de la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité.  

La résolution intitulée « 2022, Année internationale du verre » met l’accent sur les vertus écologiques du verre, et sa vocation à remplacer des plastiques d’emballage.  L’Espagne, qui a présenté le texte, a promu ses vertus architecturales et technologiques, et le fait que ce matériau puisse être recyclé à l’infini.  Elle a qualifié la période actuelle d’« ère du verre », avec ses nombreuses applications modernes, comme dans la fabrication de câbles à fibre optique, d’équipements de laboratoire et dans le secteur de l’énergie photovoltaïque.

La résolution « Déclarer la mer d’Aral zone d’innovations et de technologies écologiques » vise à sortir la région de la mer d’Aral d’une crise environnementale et à la transformer en zone d’innovations et de technologies écologiques.  À cette occasion, l’Ouzbékistan a évoqué le Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral dont l’objectif est de résoudre les problèmes internationaux de nature économique, sociale ou humanitaire dans la région.   

Pas de consensus, en revanche, autour de la résolution dédiée à « La responsabilité de protéger et la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité », adoptée tout de même par 115 voix contre 15 et 28 abstentions.  Par ce texte, l’Assemblée décide d’inscrire cette question à l’ordre du jour de sa session annuelle.

La résolution fut l’objet, hier et aujourd’hui, de débats illustrant la tension entre les principes de souveraineté des États d’un côté, et, de l’autre, ceux du droit international humanitaire et d’intervention en cas d’atrocités commises contre des populations vulnérables.  Pour illustrer leurs réticences, plusieurs États ont mis en garde contre des critères subjectifs.  Le danger du « deux poids, deux mesures » a été notamment dénoncé par le Pakistan, qui a mis en perspective l’application pratique de la responsabilité de protéger avec les événements en cours au Proche-Orient, en reprochant au Conseil son silence et son inaction « en raison de l’absence de volonté politique de certains États Membres ».  Dans le même esprit, l’Égypte a pointé de « nombreuses lacunes, notamment juridiques », et réaffirmé que la responsabilité de protéger incombait d’abord aux États Membres.  

La Fédération de Russie, pour qui le principe de responsabilité de protéger aggrave les « contradictions existantes » du système, estime que cette notion place le Secrétaire général dans une « position difficile », entre le marteau et l’enclume, interventions militaires pour protéger les populations d’atrocités et souveraineté des États.  À l’inverse, l’Albanie, favorable à la résolution, a rappelé que « c’est grâce à l’intervention de la communauté internationale au Kosovo » que les forces serbes ont quitté le pays.  « Trop souvent coupable d’inaction, la communauté internationale doit mettre fin aux atrocités de masse avant que les populations soient contraintes de fuir », a-t-elle tranché.  

Enfin, l’Assemblée générale a adopté sans mise aux voix un projet de résolution recommandé par la Cinquième Commission dans son rapport relatif au financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour

LA RESPONSABILITÉ DE PROTÉGER ET LA PRÉVENTION DU GÉNOCIDE, DES CRIMES DE GUERRE, DU NETTOYAGE ETHNIQUE ET DES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

Déclarations (suite et fin)

Mme BESIANA KADARE (Albanie), qui a soutenu les discussions annuelles à l’Assemblée générale sur la responsabilité de protéger, a estimé que les recommandations du rapport du Secrétaire général devraient fournir des lignes directrices permettant d’améliorer la prévention.  Selon l’Albanie, la responsabilité de protéger est un principe fondamental pour prévenir les crimes contre l’humanité, l’épuration ethnique et les crimes de guerre: c’est grâce à l’intervention de la communauté internationale au Kosovo que M. Milosevic a dû se retirer du Kosovo, a tenu à rappeler la déléguée.  « Trop souvent coupable d’inaction, la communauté internationale doit mettre fin aux atrocités de masse avant que les populations soient contraintes de fuir. » 

Face à l’apparition de nouvelles tensions dans le monde, l’Albanie a souligné l’importance de la prévention dans le cadre de la responsabilité de protéger, encouragé le partage des analyses avec l’ensemble des États Membres, afin de partager des recommandations en matière d’alerte précoce, et appelé le Bureau à se faire entendre lorsque cela est nécessaire.  « Le silence ne fait qu’aider les auteurs de ces crimes », a appuyé la déléguée albanaise.  S’il est élu au mois de juin au Conseil de sécurité pour la période 2022-2023, son pays travaillera en synergie avec cet organe et le Conseil des droits de l’homme, a-t-elle assuré. 

Soulignant qu’il menait une vie paisible au sein de la communauté des îles de sa région, M. TEBURORO TITO (Kiribati) a indiqué qu’avec « nos voisins, nous avons déjà établi des pratiques pour travailler ensemble ».  En effet, nous nous sommes dotés d’un outil similaire à la responsabilité de protéger, « sophistiqué et complexe », a-t-il expliqué en évoquant la Déclaration de Biketawa de 2000 adoptée lors du forum du millénaire du Pacifique.  Cette déclaration représente à ses yeux « la responsabilité du Pacifique ».  Nous savions que l’interférence dans les différentes souverainetés n’était pas une bonne chose, a-t-il ajouté en comprenant qu’il y ait une certaine confusion.  Le Pacifique n’a pas connu l’histoire de l’Europe ou d’autres continents.  Il a souhaité que tout le monde puisse être comme au Pacifique « où chacun se respecte et où l’on n’oserait jamais interférer dans les affaires des autres pays ».  

Mme IRINA ALEXANDRA BARBA BUSTOS (Équateur) a rappelé que son pays avait toujours défendu la politique de la responsabilité de protéger pour garantir le plein respect des droits de l’homme.  Concernant la reddition de comptes, l’oratrice a rappelé que la Cour pénale internationale (CPI) jouait un rôle fondamental et a réitéré le soutien de l’Équateur à la Cour, dont le mécanisme présente des caractéristiques uniques.  À ce sujet, elle a lancé un appel aux États pour rejoindre le Statut de Rome.

Réitérant sa confiance dans les organisations régionales pour prévenir les conflits, Mme Barba Bustos a loué le système d’alerte précoce afin d’éviter les violences contre les populations vulnérables.  La responsabilité de protéger doit respecter une séquence chronologique précise, en plaçant toujours en premier la responsabilité des États de protéger leur propre population. 

Le recours à la force doit être exceptionnel, « en dernier recours », et uniquement après un vote du Conseil de sécurité.  S’il mérite une analyse plus poussée, le concept porte en lui une opportunité de progrès certaine, a conclu l’Équateur.

M. ANDRÉS JOSÉ RUGELES (Colombie) est revenu sur une déclaration prononcée la veille par le Venezuela, « régime illégitime », qui avait accusé son pays de « tolérance » à l’égard de crimes commis sur son territoire, ainsi que d’actions présumées contraires au droit international.  Le délégué a rejeté catégoriquement ces affirmations dont le seul but est de détourner l’attention de la situation au Venezuela, caractérisée par « un État en faillite », une « crise multidimensionnelle », « l’effondrement de l’ordre démocratique » et la souffrance d’un peuple plongé dans la pauvreté, qui réclame chaque jour sa liberté, ses droits humains et sa protection.  La Colombie, qui a toujours agi dans le cadre du droit international, travaille à la prévention de toutes les atrocités de masse, a insisté la délégation.  Elle a réaffirmé son attachement au droit international humanitaire et des droits de l’homme, et en particulier au principe de la responsabilité de protéger.  

Droits de réponse 

En réponse à l’Albanie, la Serbie a rappelé que l’intervention de l’OTAN dans la région des Balkans, voilà 22 ans, avait été réalisée sans l’aval du Conseil de sécurité.  « C’est un des exemples de l’utilisation de la responsabilité de protéger pour organiser une intervention militaire contre un pays souverain. »  La délégation a rappelé que 2 500 civils ont été tués lors de cette intervention, dont des enfants, sans qu’aucun compte ne soit jamais rendu. 

Le Venezuela a répondu à la Colombie, qualifiant ses accusations de « regrettables » et « infondées ».  Les pays voisins souffrent du « chaos intérieur » en cours en Colombie.  Des fosses communes y sont découvertes chaque jour, s’ajoutant à une liste de 11 000 personnes disparues entre 2018 et 2021.  Le Venezuela ne tient pas à être tenu pour responsable des problèmes propres au Gouvernement colombien.  « À quand une intervention de la communauté internationale en Colombie? » a demandé la délégation.

Décision concernant le projet de résolution A/75/L.82 « La responsabilité de protéger et la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité »

Explications de vote avant le vote 

L’Égypte a indiqué qu’elle voterait contre le projet de résolution qui contient selon elle de nombreuses lacunes, notamment juridiques.  Elle a jugé important de parvenir à un consensus sur ce principe, avant de l’intégrer dans l’ensemble du système des Nations Unies.  La responsabilité de protéger incombe d’abord aux États Membres, a réaffirmé la délégation.  Pour l’Égypte, la communauté internationale devrait aider tout en respectant le principe d’appropriation nationale et se concentrer sur la diplomatie. 

La Fédération de Russie a estimé, pour sa part, qu’une telle approche viole les promesses faites à l’Assemblée générale et aggrave les contradictions existantes.  Elle met également le Secrétaire général dans une position difficile, car elle lui ordonne de présenter un rapport sur une situation « incohérente ».  Il s’agit d’un sujet controversé, c’est pourquoi la délégation votera contre le projet de résolution et encourage les autres délégations à faire de même.

Contre ce projet, le Nicaragua a considéré que la responsabilité de protéger est une notion qui ne bénéficie pas d’un consensus, notamment parmi les pays de petite taille et les pays en développement.  Il s’est élevé contre la manipulation par des pays puissants et interventionnistes qui recourent à la force pour changer des gouvernements constitués de manière légitime. 

À son tour, l’Indonésie a indiqué qu’elle votera contre le projet de résolution parce que, d’une part la responsabilité de protéger n’a pas besoin de figurer tous les ans dans l’ordre du jour annuel de l’Assemblée générale, et, d’autre part, toute proposition ou idée visant à enrichir la discussion sur ce concept ne devrait pas dépasser le périmètre défini dans le Document final du Sommet mondial de 2005.  Les discussions ne sauraient transformer le concept en quelque chose qu’il n’est pas.  Au fil des ans, les divergences qui se sont manifestées appellent à la prudence.  Le représentant a insisté sur le fait que son vote ne saurait être interprété comme une prise de position contre la responsabilité de protéger.  Nous avons adhéré au consensus en 2005, a-t-il rappelé, et nous estimons que le renforcement du cadre normatif de la prévention au niveau national constitue un corollaire au principe selon lequel la responsabilité première de la protection de la population incombe à l'État concerné.

Singapour va s’abstenir, a annoncé la délégation rappelant avoir été membre du groupe d’amis sur la responsabilité de protéger depuis sa création.  Ce qui prouve « notre attachement au dialogue » sur ce concept.  Il nous incombe à nous États Membres de tisser la confiance.  « La résolution d’aujourd’hui représente une erreur et une occasion ratée.  Si nous adoptions cette résolution, nous laisserions de côté les profondes divergences. » 

Cuba s’est élevée contre la manipulation opérée par certains États, insistant sur la profonde divergence d’opinions entre les différents États Membres.  Bien plus, pour la délégation, la présentation de ce projet a mis en exergue ces divisions.  Tout en invitant les délégations présentes à réfléchir au risque d’adopter cette résolution, Cuba a souligné qu’elle votera contre le projet.

Pour le Pakistan, qui a dit s’abstenir, il s’agit de se concentrer sur le consensus et d’œuvrer pour rapprocher les positions.  Or, ces derniers jours, la question de la responsabilité de protéger a été mise à l’épreuve en raison de la situation en Palestine.  Alors que plus de 200 Palestiniens ont trouvé la mort, le Conseil de sécurité est resté inactif en raison de l’absence de volonté politique de certains États Membres.  La délégation a reproché au Conseil d’être resté « silencieux face aux souffrances de longue date des Palestiniens ».  Dès lors, l’appel à la reddition de comptes ne ferait qu’accroître le sentiment qu’il existe deux poids, deux mesures. 

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Décision concernant le projet de résolution A/75/L.83 « Déclarer la mer d’Aral zone d’innovation et de technologie écologique »

L’Ouzbékistan a présenté le texte et rappelé que la crise de la mer d’Aral avait entraîné des bouleversements climatiques dans la région, créant des difficultés dans son pays qui, en collaboration avec l’ONU, a créé un fonds dédié, le Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral.  Le Président du pays a proposé de transformer la région en « zone d’innovation et de technologie écologique » pour y promouvoir le développement durable et l’écotourisme dans la région, et éviter la désertification.  Le projet de résolution s’inscrit dans les efforts pour appuyer les pays de l’Asie centrale cherchant à appuyer les réformes pour éviter l’assèchement de la mer d’Aral.  

Après l’adoption de la résolution, le Kirghizistan a tenu à rappeler qu’il avait gelé son soutien financier au Fonds à cause de son « inefficacité » et de l’absence de réformes.  Il espère que celui-ci saura se réformer rapidement.  

INCIDENCE DE L’ÉVOLUTION RAPIDE DE LA TECHNIQUE SUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS ET CIBLES DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

Décision concernant le projet de résolution A/75/L.84 « Année internationale du verre 2022 »

Présentant le projet, l’Espagne a rappelé les vertus du verre en matière architecturale et technologique, et le fait que ce matériau puisse être recyclé à l’infini.  L’Espagne, qui a parlé de l’ère actuelle comme « l’ère du verre », a ainsi appelé à proclamer 2022 « Année internationale du verre ». 

La résolution est soutenue par plus de 1 500 organisations de cinq continents, s’est félicitée la délégation.  Le monde de la science, les universités, les centres de recherche l’appuient.  L’année du verre permettra de progresser vers un monde « plus durable, juste et solidaire », a promis l’Espagne.

Après l’adoption de la résolution par consensus, les États-Unis ont renvoyé à leur explication du 1er septembre 2015.  Les États-Unis ne soutiennent pas les appels aux transferts technologiques qui ne seraient pas volontaires ou mutuels.  Ils ont appelé les Nations Unies à faire preuve de prudence en matière de « musées » ou « d’activités éducatives ».

FINANCEMENT DE L’OPÉRATION HYBRIDE UNION AFRICAINE-NATIONS UNIES AU DARFOUR

Rapport de la Cinquième Commission (A/75/681/Add.1)

L’Assemblée générale a ensuite été saisie d’un projet de résolution recommandé par la Cinquième Commission au paragraphe 6 de son rapport relatif au financement de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour.  À son tour, l’Assemblée a adopté le texte sans mise aux voix.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 54 organisations dont l’Association internationale Kofi Annan pour la promotion et la protection des droits de l’homme et la paix 

Session de 2021,
1ere et 2e séances plénières– matin & après-midi
ONG/910

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 54 organisations dont l’Association internationale Kofi Annan pour la promotion et la protection des droits de l’homme et la paix 

Le Comité des ONG a ouvert sa session 2021 aujourd’hui en recommandant au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 54 organisations et a reporté sa décision sur 15 autres demandes de statut, priées d’apporter des répondre au préalable aux questions supplémentaires de ses 19 membres. 

À la fin de cette première journée, le Comité a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif spécial, entre autres, à l’ONG camerounaise « Association internationale Kofi Annan pour la promotion et la protection des droits de l’homme et la paix ».  Créée en mars 2005, l’ONG totalise aujourd’hui 74 membres qui agissent pour les droits de l’homme en milieu rural dans la région de l’ouest du Cameroun.  Elle a ouvert huit guichets d’observation des droits de l’homme et d’appui opérationnel et formé au moins 5 000 personnes vivant en milieu rural par voie radiophonique et 120 observateurs des droits de l’homme.  

Le Comité peut recommander trois statuts auprès de l’ECOSOC: le statut consultatif général, le statut consultatif spécial et l’inscription sur la Liste.  Le premier statut est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires. 

Le statut consultatif spécial est octroyé aux ONG travaillant dans un domaine spécifique et qui ne sont concernées que par certaines activités de l’ECOSOC.   La Liste va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de ces deux catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte. 

À l’ouverture de la session, le Comité a réélu M. Mohamed Sallam, du Soudan à sa présidence, ainsi que M. Michael Baror d’Israël à sa vice-présidence.  Ce dernier assurera également la fonction de rapporteur.  Il s’agit de la première session depuis les reports de mai et juin 2020 et de la session ordinaire de 2021 qui devait se tenir en janvier et février 2021, mais qui ont été ajournées en raison de contraintes liées à la  COVID-19.  Le Comité a décidé que cette session se terminera le 25 mai prochain et reprendra du 30 août au 3 septembre, du 7 au 10 septembre puis le 17 septembre 2021.  

Cette session sera particulièrement dense, avec 516 nouvelles demandes de statut présentées par des ONG de 90 pays différents, a déclaré M. Sallam.  Le Comité examinera 339 dossiers qui avaient été reportés lors des sessions précédentes ainsi que 696 rapports quadriennaux, en plus des 77 des sessions précédentes.  Les recommandations du Comité seront envoyées à l’ECOSOC pour approbation au « segment gestion » qui se tiendra du 21 au 22 juillet 2021. 

La Directrice du Bureau de l’appui aux mécanismes intergouvernementaux et de la coordination au service du développement durable a invité le Comité à songer davantage des sessions virtuelles afin de faciliter la participation des ONG qui n’ont pas les moyens de venir à New York.  Mme Marion Barthelemy annoncé que le Département des affaires économiques et sociales (DAES) va lancer l’année prochaine un nouveau système de gestion des demandes d’accréditation des ONG, en réponse au piratage du système actuel, en juin dernier.  Arguant de la multiplication par 4 des demandes de statut depuis 2010, elle a appelé au renforcement des capacités humaines de DAES. 

Le Soudan a demandé le retrait du statut consultatif spécial de 9 ONG, pour avoir reçu une aide financière « directe » de l’ancien Président déchu.  Ces ONG n’ont aucune activité et elles ne répondent pas du tout aux critères du Comité, aux dispositions la Charte des Nations Unies et encore moins aux objectifs de l’ECOSOC, a accusé le Soudan. 

Le Pakistan a accusé 10 ONG dotées du statut consultatif d’avoir propagé des informations fallacieuses sur lui, au cours des délibérations du Conseil des droits de l’homme.  Il a souhaité que le Comité demande des informations complémentaires à ces ONG.  Les États-Unis et la Grèce ont plaidé pour que ces ONG puissent défendre leur cause devant le Comité. 

Le Chef par intérim du Service des ONG, M. Marc-André Dorel, a expliqué qu’en cas de plainte d’un État, le Comité des ONG peut poser des questions à des ONG pour se faire une idée de la conduite à tenir à l’avenir.  Il a rappelé que ce genre de plaintes sont souvent basées sur des allégations présentées par l’État plaignant qui présente des informations qu’il juge pertinentes. 

Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, mardi 18 mai, à partir de 15 heures. 

Renforcement du Service des ONG du Département des affaires économiques et sociales (DEAS) et Examen des méthodes de travail du Comité: application de la résolution 1996/31 du Conseil s’agissant, notamment, du processus d’accréditation des représentants des organisations non gouvernementales, et de la décision 1995/304 du Conseil 

La Directrice du Bureau de l’appui aux mécanismes intergouvernementaux et de la coordination au service du développement durable a invité le Comité à inclure davantage de sessions virtuelles afin de renforcer la participation aux travaux des ONG qui n’ont pas les moyens de faire le déplacement à New York.  Mme Marion Barthelemy a salué les avancées numériques de l’ONU, et notamment celles faites par l’ECOSOC qui a poursuivi ses activités malgré la pandémie.  Selon elle, le fossé numérique peut encore se creuser si des politiques d’accès à l’Internet ne sont pas mises en place pour les plus vulnérables. 

Le virage numérique ne saurait aboutir à la marginalisation de la société civile, a-t-elle décrié, avant d’annoncer que le Département des affaires économiques et sociales (DAES) va lancer l’année prochaine un nouveau système de gestion des demandes d’accréditation des ONG, afin de réagir aux préoccupations sécuritaires après le piratage du système actuel en juin dernier.  On a vu une multiplication par 4 des demandes des ONG depuis 2010, a-t-elle aussi justifié, appelant au renforcement des capacités humaines de DAES pour suivre cette explosion de demandes d’accréditation.  

Il faut que l’on étudie diverses idées pour utiliser les technologies numériques afin d’améliorer l’interaction avec les ONG, a renchéri le Mexique, mettant en avant le contexte international de restriction des voyages qui affecte surtout les ONG des pays en développement.  L’Union européenne (UE) a insisté sur le fait que l’ONU ne peut faire son travail sans l’apport des ONG.  Elle a invité l’Organisation à se pencher résolument sur les cas de menaces et pressions faites sur les ONG qui défendent les droits de l’homme.  Elle a souhaité que le Comité des ONG ne retarde plus l’octroi du statut consultatif aux ONG par des méthodes « dilatoires » comme ces questions qui n’en finissent pas.   

Poser des questions sur les futurs plans d’action des ONG est sans objet, a dénoncé la délégation, avant de demander que l’ECOSOC puisse éventuellement réviser les décisions du Comité si ces pratiques « dilatoires » se poursuivent.  Il faut aussi promouvoir la diversité au sein du Comité et c’est pourquoi l’UE a invité les délégations à voter pour des États qui ont des avis positifs sur la participation des ONG. 

Les États-Unis ont également rejeté les pratiques consistant à reporter indéfiniment l’examen des rapports quadriennaux des ONG, une pratique qui vise surtout les ONG des droits de l’homme, ont-ils noté.  Ils ont invité le Comité à être « transparent et inclusif », notamment en utilisant à bon escient les outils numériques pour rendre l’ONU plus accessible à la société civile.  Dénonçant aussi les « barrières » érigées devant certaines ONG, le Royaume-Uni a annoncé sa candidature au Comité. 

La Turquie a appelé à la rationalisation des méthodes de travail du Comité afin de gérer une charge de travail toujours plus importante.  Elle a salué le fait que les sessions du Comité peuvent désormais être suivies virtuellement partout dans le monde.  La Grèce a aussi mis l’accent sur la transparence des travaux du Comité, alors que le Brésil a salué le fait que le Comité puisse à nouveau se réunir en personne.  L’Estonie a jugé que l’interaction avec les ONG est importante pour les travaux du Comité. 

Le Pakistan a dit avoir toujours joué son rôle pour faciliter la participation des ONG aux travaux du Comité.  Elle a accusé neuf ONG dotés du statut consultatif d’avoir propager des informations « fallacieuses » sur lui au cours de délibérations du Conseil des droits de l’homme.  Il a donc souhaité que le Comité demande des informations complémentaires sur ces neuf ONG.  L’Inde a accusé le Pakistan de politiser les travaux du Comité, accusant son voisin d’avoir créé une ONG « factice » qui mène des activités « douteuses ».   Au sujet de la requête pakistanaise, elle a déclaré que le Comité des ONG ne peut courir le risque de tenir sa réputation, en suivant la procédure demandée par le Pakistan.  Après plus d’une heure et demie d’échanges et de réactions, le Président du Comité des ONG a tranché en soulignant que le Comité va demander des précisions aux neuf ONG. 

Auparavant, les États-Unis avaient fait plusieurs remarques portant notamment sur le cadre réglementaire guidant une telle démarche du Comité, ainsi que sur la nécessité même d’une telle demande alors que l’examen des rapports quadriennaux sont le moment idoine pour interroger le fonctionnement des ONG.  Nous ne connaissons aucun précédent à ce genre de demande consistant à demander à une ONG de répondre aux allégations faites contre elles.  La Grèce a demandé plus de précisions sur cette procédure. 

Il n’y a pas de limite aux informations que le Comité peut demander à des ONG , a fait observer la Turquie.  Pourquoi une délégation devrait être empêchée d’interroger une ONG dotée d’un statut consultatif ? s’est étonné Cuba.  Le Pakistan est dans son « bon droit », a commenté la Chine

Le Chef par intérim du Service des ONG, M. MARC-ANDRÉ DOREL, a expliqué qu’en cas de plainte d’un État, le Comité des ONG peut poser des questions à des ONG afin de se faire une idée sur la conduite à tenir pour la suite.  Il a rappelé que ce genre de plaintes sont souvent basées sur des allégations présentées par l’État plaignant qui présente des informations qu’ils considèrent pertinentes. C’est justement la pertinence de ces informations que l’Inde a mis en doute, faisant observer que le rapport sur lequel s’est basé le Pakistan a été établi par une ONG qui n’a pas de statut consultatif auprès de L’ECOSOC.  En plus, au sujet de la lettre envoyée le 4 janvier par le Pakistan au secrétariat, elle a voulu savoir s’il s’agissait d’une plainte formelle ou d’une demande d’information, étant donné que ce document n’a pas été distribué aux autres membres du Comité. 

Le Pakistan a confirmé qu’il s’agissait bien d’une demande d’information, ce qui est « le droit » de tous les États Membres.  C’est donc après ces multiples prises de parole, entrecoupées de moments de concertations entre le Bureau et le secrétariat, que le Président a décidé de donner une suite favorable à la demande du Pakistan. 

Examen des rapports spéciaux 

Le Soudan a dit qu’après les changements politiques, son gouvernement a décidé de travailler plus étroitement avec la société civile, y compris les ONG.  Neuf d’entre elles ont pourtant violé la loi sur la création d’ONG, en recevant une aide financière directe de l’ancien Président ou en n’ayant aucune activité du tout.  L’actuel Gouvernement a décidé de radier ces ONG et nous vous prions aujourd’hui, a dit le Soudan, de leur retirer le statut consultatif.  Les États-Unis et la Grèce ont demandé si ces ONG incriminées auront la possibilité de répondre à ces accusations devant le Comité.  Le Service des ONG a répondu qu’elles auront cette possibilité dans les cinq jours après la réception d’une lettre les informant de la décision du Comité. 

Les ONG sont –elles obligées de travailler dans le pays dans lequel elles sont enregistrés après l’obtention de leur statut consultatif? ont demandé États-Unis.  Ces neuf ONG ont-elles des partenaires à l’étranger ?  Le Service des ONG a indiqué que le fait qu’une ONG n’est pas enregistrée dans un pays n’est pas suspensif de son statut consultatif.  Ces ONG n’ont pas réalisé leurs objectifs, a réitéré le Soudan.  Elles ne répondent pas aux critères du Comité des ONG et leurs actions ne sont pas conformes à la Charte des Nations Unies et aux objectifs de l’ECOSOC.  Le Comité des ONG a décidé d’informer ces organisations de la demande du Soudan. 

Nouvelles demandes d’admission au statut consultatif et nouvelles demandes de reclassement 

Octroi du statut consultatif spécial 

  1. AATASSIMO (Tunisie) 
  1.  Abnaa Al Mahrousa Foundation for Development and Participation (Égypte)  
  1.  Action Works Nepal, Kathmandu-10, Baneshwor (Népal)  
  1.  Action pour la Protection des Droits de l’Enfant (APDE)  (Tchad) 
  1.  Action pour la promotion des initiatives locales (Burkina Faso)  
  1.  Africa Alliance for Health, Research and Economic Development (Kenya) 
  1.  African Council on Narcotics (Nigeria) 
  1. African Heritage And Global Peace Initiative (Nigeria) 
  1. African Parks Network (Afrique du Sud) 
  1. African Women Lawyers Association, Nigeria Chapter (Nigeria) 
  1. Alhaj-ShamsulHoque Foundation (Bangladesh)  
  1. Alliance Against Trafficking in Women and Children in Nepal (Népal) 
  1. Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (Togo)  
  1. Anti-Corruption Trust of Southern Africa (Zimbabwe)  
  1. Arab African Council for Integration and Development (Égypte)  
  1. Arise From Ashes (AFA) Incorporated (Liberia)  
  1. Asaba Home-Diaspora Development Initiative (Nigeria)  
  1. Ashaolu Lawrence Alexandre Foundation (Nigeria) 
  1. Asia Pacific Down Syndrome Federation (Inde) 
  1. Asociación Nacional para el Desarrollo Social (Colombie)  
  1. Asociación de Trabajadoras del Hogar a Domicilio y de Maquila (Guatemala)  
  1. Asociatia Patronala Uniunea Transportatorilor si Drumarilor din Republica Moldova (République de Moldova)  
  1. Aspire Coronation Trust LTD/GTE (Nigeria)  
  1. Association Alter Ego (Cameroun)  
  1. Association Internationale Kofi Annan pour la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme et la Paix (AIKAPPRODHOMP) (Cameroun)  
  1. Association Liaison Universelle pour le Bien-être des enfants et des Jeunes (Burkina Faso) 
  1. Association Not 4 Trade (Tunisie)  
  1. Association Song-Taaba des Femmes Unies et Développement (Burkina Faso)  
  1. Association des Utilisateurs des Technologies de l’Information et de    la Télécommunication « ASUTIC » (Sénégal) 
  1. Association des femmes et filles de l’Adamaoua- AFADA (Cameroun) 
  1. Association des femmes pour la promotion des initiatives locales (République démocratique du Congo) 
  1. Association pour la Justice, l’Égalité, l’Insertion professionnelle et la Paix en Afrique (Cameroun) 
  1. Associação Engenheiros sem Fronteiras - Brasil (ESF-Brasil) (Brésil)  
  1. Associação Nacional das Defensoras e Defensores Públicos (Brésil) 
  1. Associação de Pais e Amigos dos Excepcionais de Sao Paulo (Brésil)  
  1. Awaj Foundation (Bangladesh)  
  1. Aztech FZ-LLC (Émirats arabes unis)  
  1. Badabon Sangho (Bangladesh) 
  1. Bahrain Jurists Society (Bahreïn) 
  1. Bahrain Public Relations Association (Bahreïn)  
  1. Global CEO Alliance Corp. (Royaume-Uni) 
  1. Cmax Foundation, Inc. (États-Unis) 
  1. United Umuada Igbo Club International (UUIC) Inc. (États-Unis) 
  1. CorpsAfrica (États-Unis)  
  1. International Cancer Expert Corps (États-Unis) 
  1. ActAsia (Royaume-Uni) 
  1. Baylor College of Medicine Children's Foundation Uganda Limited (by Guarantee) (Ouganda) 
  1. Beijing Greenovation Institute for Public Welfare Development (Chine)  
  1. Beijing Pengmen International Trade Co., Ltd (Chine) 
  1. C-Sema (Tanzanie) 
  1. C.A.S.E.S. International (Ukraine) 
  1. Catholic Caritas Foundation of Nigeria (Nigeria) 
  1. Centre de Recherche sur l'Anti-Corruption (République démocratique du Congo) 
  1. Centre for Human Rights & Governance - SOLACE (République démocratique du Congo) 

Examen des demandes de statut consultatif 

La Turquie a demandé à la Mission Armenia Charitable Non-governmental Organization (Arménie) qui est son partenaire ?  La même délégation a interrogé The Awakening- A Society for Social & Cultural Development (Pakistan) sur ses sources de financement et l’utilisation de cet argent.  Le Pakistan a voulu savoir si Turan Information Agency- Limited Liability Company (Azerbaïdjan) est une ONG ou une entreprise ?  D’où vient son financement ? 

L’Inde a demandé à Al-Mada Organization for Development and Strategic Studies (Iraq) comment elle exerce sa liberté d’expression?  Les États-Unis ont voulu en savoir plus sur le financement que All Ukrainian Charitable Organization « All Ukrainian Network of People Living with HIV/Aids » (Ukraine) reçoit pour la lutte contre le VIH/sida.  Le Pakistan a demandé à Anukulan (Inde) quels sont projets éducatifs de ces cinq dernières années. 

L’Asociación CAREF- Comisión Argentina Para Los Refugiados (Argentine) devra répondre au Pakistan qui a exigé des détails sur son projet éducatif.  Qu’a fait l’Asociación Civil Grupo SURES (Venezuela) au Conseil des droits de l’homme en 2019, ont questionné les États-Unis.  Le Pakistan a prié l’Association for Social Solidarity and Empowerment Training Trust (ASSET) (Inde) de lui communiquer ses sources de financement et leur utilisation. 

Le Bahreïn a demandé à l’Association of Iranian Short Statured Adults (Iran) d’expliquer la nature de ses activités des trois dernières années.  Quels sont les projets de l’Association pour le développement économique et social du LAC (ADESOL) (Tchad) pour les filles, ont demandé les États-Unis ?  Sont-ils efficaces ?  Aurosikha Welfare Centre for Rural & Social Development (Inde) devra expliquer au Pakistan la manière dont elle traduit ses nombreux objectifs en actions? 

Que fait la Bishop Dennis Ng Victory Ministries Foundation Limited (Chine) au Pakistan, en Malaisie et en Inde ? a demandé l’Inde.  Quel est le programme de la Central Board of Computer & Technical Education (Inde) pour la société civile, a voulu savoir le Pakistan.  Le Nicaragua a constaté de très grandes différences entre les ressources et les dépenses financières du Centre for Rights Education and Awareness (CREAW) (Kenya).  Apportez des éclaircissements, a encouragé la délégation. 

Dialogue avec les ONG 

Le Comité des ONG a décidé de recommander l’octroi du statut consultatif spécial aux six ONG suivantes qui ont participé au dialogue: Global CEO Alliance Corp.  (Royaume-Uni), CMax Foundation, Inc. (États-Unis), United Umuada Igbo Club International (UUIC) Inc. (États-Unis), CorpsAfrica (États-Unis), International Cancer Expert Corps (États-Unis) et ACTAsia (Royaume-Uni). 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: Quinze après son adoption, la notion toujours controversée de « la responsabilité de protéger » compte un nouveau partisan, le Myanmar

Soixante-quinzième session,
64e & 65e séances - matin & après-midi
AG/12323

Assemblée générale: Quinze après son adoption, la notion toujours controversée de « la responsabilité de protéger » compte un nouveau partisan, le Myanmar

Au cours de son débat annuel sur notion de « la responsabilité de protéger » contre les « atrocités criminelles » que sont les crimes de génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le nettoyage ethnique, l’Assemblée générale a entendu aujourd’hui une cinquantaine d’orateurs, dont le Myanmar qui, ne craignant plus ni « manipulation », ni « deux poids, deux mesures », ni « hypocrisie » dans l’interprétation du concept, s’en est fait le fervent défenseur face aux agissements de la junte militaire au pouvoir, depuis le mois de février dernier. 

La majorité des délégations ont promis de voter « oui » au projet de résolution*, présenté par la Croatie, visant à inscrire à l’ordre du jour de la session annuelle de l’Assemblée générale la question de la responsabilité de protéger et à ce que le Secrétaire général présente un rapport annuel, car il est temps de parler de l’opérationnalisation du concept, ont-elles argué.  

Alors qu’en cette soixante-quinzième année de l’ONU nous réfléchissons souvent à son histoire, il est essentiel, a estimé le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, que nous apprenions de nos échecs, comme au Rwanda et à Srebrenica.  Plusieurs décennies plus tard, nous voyons clairement un écart entre les obligations des États, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, d’une part, et la réalité de populations exposées au risque d’atrocités criminelles.  

Le programme de la responsabilité de protéger, qui a été adopté à l’unanimité au Sommet mondial des Nations Unies en 2005, offre à la communauté internationale un outil « essentiel » pour construire la paix, donner la priorité à la prévention et protéger les populations, a souligné le Président qui s’est alarmé de ce qu’en 2020, les populations vulnérables aient été exposées à des risques accrus, à de graves violations des droits humains et autres crimes, derrière le voile de la pandémie de COVID-19.  

Ne perdons pas de vue, a plaidé M. Bozkir, notre responsabilité vis-à-vis des autres, laquelle n’est en fait qu’une responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes, de la communauté humaine dont nous faisons partie.  Notre responsabilité est de protéger les civils.  En 2005, a renchéri Mme Maria Luiza Ribeiro Viotti, Chef de Cabinet du Secrétaire général de l’ONU, les États Membres ont accepté trois responsabilités interdépendantes énoncées « en termes clairs »: ils ont reconnu leur responsabilité première de protéger leurs populations; ils ont pris l’engagement parallèle de la communauté internationale à les aider à s’acquitter de cette responsabilité; et ils ont proclamé celle de cette communauté internationale de protéger les civils lorsqu’un État ne peut pas assumer la sienne, y compris en menant une action collective, par l’intermédiaire de l’Organisation et conformément à la Charte des Nations Unies. 

La prévention est la pierre angulaire de la responsabilité de protéger et les rapports que le Secrétaire général a produits à ce sujet ont mis en évidence les moyens de renforcer les stratégies nationales et internationales de prévention et de protection.  Cette année, a indiqué Mme Viotti, le rapport du Secrétaire général** se concentre sur le rôle du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger dans la mise en œuvre du principe et la promotion de la prévention des atrocités, dont le travail a été salué par la majorité des délégations.  Aussi, a encouragé Mme Viotti, devons-nous continuer d’œuvrer à surmonter les divergences et forger une compréhension commune de la responsabilité de protéger.

Les divergences?  Mais elles sont imputables « aux arguments juridiques fallacieux », a estimé la Syrie, après que le Brésil s’est dit préoccupé par le fait que le rapport du Secrétaire général fasse à nouveau référence aux termes « atrocités criminelles » et tente surtout d’en proposer une définition.  Nous, les États Membres, devrions résister à la tentation d’accepter ce type de « concepts vagues », a-t-il fait valoir, relevant que la notion d’« atrocités criminelles » n’est pas définie par le droit international.  Chaque type de crime découle de facteurs différents et exige donc des mécanismes de prévention distincts. 

Comment parler de l’opérationnalisation de la responsabilité de protéger, sans consensus? s’est demandé Cuba.  Qui prend la décision de laisser la main à la communauté internationale?  Qui va conclure qu’un État ne protège pas sa population et qui va décider d’une intervention?  L’on parle de la mise en œuvre du concept mais l’on se garde d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Territoire palestinien occupé, pour en protéger les civils, a fait observer la Syrie.  En Colombie, a embrayé le Venezuela, des centaines de leaders politiques, sociaux et communautaires, d’autochtones et de défenseurs des droits de l’homme sont assassinés mais nous ne voyons pas « les puissances interventionnistes » invoquer la responsabilité de protéger.  Cette notion, a renchéri la République populaire démocratique de Corée (RPDC), n’est qu’une autre façon de qualifier les interventions étrangères. 

Adhérant autrefois à ces propos pour s’opposer à l’idée que des atrocités criminelles étaient commises dans l’État rakhine, le Myanmar a changé aujourd’hui de fusil d’épaule.  Ne craignant plus ni « manipulation », ni « deux poids, deux mesures », ni « hypocrisie » dans l’interprétation du concept, il a dénoncé avec vigueur les agissements de la junte militaire au pouvoir depuis le mois de février dernier.  

« L’armée nous attaque dans les rues, dans nos maisons, dans les écoles, les hôpitaux, les villages et les lieux de culte », a-t-il alerté.  Les Nations Unies « ne sont pas là pour remplacer l’État », mais lorsqu’une population est désespérée face à des crimes, elle se doivent d’intervenir, a dit le Myanmar qui a ajouté: nous avons attendons du Conseil de sécurité qu’il oppose une riposte « unifiée, décisive et opportune » à cette situation atroce, protège le peuple, déclare des zones d’exclusion aériennes, décrète un embargo sur les armes et le gel des avoirs contre l’armée et reconnaisse le Gouvernement d’union nationale comme représentant légitime du peuple. 

L’Assemblée générale devrait achever ce débat demain mardi 18 mai à partir de 10 heures. 

*A/75/L.82

**A/75/86

LA RESPONSABILITÉ DE PROTÉGER ET LA PRÉVENTION DU GÉNOCIDE, DES CRIMES DE GUERRE, DU NETTOYAGE ETHNIQUE ET DES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ

Déclarations liminaires

Alors qu’en cette soixante-quinzième année de l’ONU nous réfléchissons souvent à son histoire, il est essentiel, a estimé le Président de l’Assemblée générale, M. VOLKAN BOZKIR, que nous apprenions de nos échecs, comme au Rwanda et à Srebrenica.  Ce sont là les lieux de nos échecs collectifs, le genre de tragédies que l’ONU a été chargée d’empêcher dès sa création.  Plusieurs décennies plus tard, nous voyons clairement un écart entre les obligations des États, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, d’une part, et la réalité de populations exposées au risque de génocide, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité, d’autre part.  Le programme de la responsabilité de protéger, qui a été adopté à l’unanimité au Sommet mondial des Nations Unies en 2005, offre à la communauté internationale un outil essentiel pour construire la paix, donner la priorité à la prévention et protéger les populations.

Le Président de l’Assemblée a reconnu que ce concept n’est pas une solution universelle.  Les pires formes de crimes continuent d’être commises, avec des ramifications profondes et durables.  Aujourd’hui, plus de 80 millions de personnes, que nous avons le devoir de servir, ont été déplacées de force.  J’ai moi-même, a-t-il confié, rencontré des déplacés lors de ma visite à la frontière syrienne, à Hatay, le mois dernier.  La semaine prochaine, je serai à Cox’s Bazar, pour entendre les réfugiés et leur pays d’accueil.  En 2020, les populations vulnérables ont été exposées à des risques accrus, à de graves violations des droits humains et autres crimes, derrière le voile de la pandémie de COVID-19. 

L’intolérance a persisté tout au long de la pandémie, avec une tendance particulièrement inquiétante à l’incitation à la haine et à la violence contre les minorités ethniques, religieuses et linguistiques.  Ne perdons pas de vue, a plaidé M. Bozkir, notre responsabilité vis-à-vis des autres, laquelle n’est en fait qu’une responsabilité vis-à-vis nous-mêmes, de la communauté humaine dont nous faisons partie.  Le Président de l’Assemblée a demandé à tous les États Membres de prendre des mesures pour protéger leurs populations, en accordant une attention particulière aux problèmes auxquels sont confrontés les groupes les plus vulnérables et les plus marginalisés. 

À l’heure actuelle, nous devons mobiliser la volonté politique de tous les États, si nous voulons prévenir des atrocités.  Les États Membre doivent s’entraider, conformément à la Charte des Nations Unies, au droit international et à la responsabilité de protéger, lorsque des autorités nationales échouent manifestement à assurer la protection de leurs populations.  M. Bozkir a fait sien l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial et a condamné toutes les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, que ce soit par des acteurs étatiques ou non étatiques.  Il a dénoncé l’instrumentalisation de la nourriture, la violence sexuelle et sexiste, la prise des écoles et des hôpitaux pour cible et la destruction de sites religieux.  Tout ceci est d’une « cruauté inimaginable », a-t-il martelé.  Notre responsabilité est de protéger les civils, de stopper les discours de haine quand ils apparaissent, de condamner les incitations à la violence et le harcèlement, de prendre des mesures efficaces et opportunes pour protéger les communautés menacées par des atrocités de masse, de prévenir les crimes de génocide et de garantir l’établissement des responsabilités et la justice.

Si elle a reconnu que l’Assemblée générale a permis d’améliorer « notre compréhension commune » de la responsabilité de protéger et d’affiner les stratégies pour prévenir les atrocités, Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI, Chef de Cabinet du Secrétaire général de l’ONU, a cependant estimé qu’il reste beaucoup à faire pour tenir la promesse du Document final du Sommet mondial de 2005.  La pandémie de COVID-19 a encore exacerbé les dangers auxquels sont confrontées les populations les plus vulnérables et marginalisées du monde entier, révélant et aggravant les inégalités et les schémas de la discrimination existants.  Les discours de haine, les incitations à la haine, l’exclusion et les discriminations se sont multipliés, alimentés par une aggravation « spectaculaire » de la désinformation.

L’année 2020 a marqué le quinzième anniversaire des engagements relatifs à la responsabilité de protéger.  Les États Membres, a rappelé la Chef de Cabinet, ont accepté trois responsabilités interdépendantes énoncées « en termes clairs » dans le Document final du Sommet mondial: ils ont reconnu leur responsabilité première de protéger leurs populations ; ils ont pris l’engagement parallèle de la communauté internationale à les aider à s’acquitter de cette responsabilité première ; et ils ont proclamé la responsabilité de la communauté internationale de protéger lorsqu’un État ne peut pas assumer la sienne, y compris en menant une action collective, par l’intermédiaire de l’Organisation et conformément à la Charte des Nations Unies.

La prévention est la pierre angulaire de la responsabilité de protéger et les rapports que le Secrétaire général a produits à ce sujet ont mis en évidence les moyens de renforcer les stratégies nationales et internationales de prévention et de protection.  L’accent a notamment été mis sur le rôle des organisations régionales et sous-régionales, les enseignements tirés, les pratiques optimales, l’établissement des responsabilités, le rôle des femmes dans la prévention des atrocités, les valeurs de diversité et d’inclusion, ainsi que les mécanismes d’alerte rapide et de prévention des conflits.

Cette année, a indiqué Mme Viotti, le rapport du Secrétaire général se concentre sur le rôle du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger dans la mise en œuvre du principe et la promotion de la prévention des atrocités.  Ce Bureau, en coordination avec d’autres entités des Nations Unies, aide les États Membres, les acteurs locaux, la société civile et les organisations régionales et sous-régionales à évaluer et à remédier aux vulnérabilités existantes afin d’atténuer le risque d’atrocités.  Donner la priorité à la prévention et à l’action rapide permet d’envisager un plus large éventail de mesures préventives et une coopération durable à tous les niveaux, a ajouté Mme Viotti.  Aussi devons-nous continuer d’œuvrer à surmonter les divergences, forger une compréhension commune et renforcer le soutien à la responsabilité de protéger en tant qu’outil clef de protection et de prévention, a conclu la Chef de Cabinet.

Déclarations

Au nom du Groupe des Amis de la responsabilité de protéger, M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) a noté que le débat de cette année se déroule à un moment sans précédent, en pleine période de pandémie, laquelle a renforcé la nécessité de trouver des solutions multilatérales aux problèmes mondiaux et de respecter le droit international.  Il s’agit de réaffirmer notre engagement collectif en faveur de la responsabilité de protéger et d’améliorer nos réponses aux besoins des populations exposées au risque d’atrocités, a souligné le représentant, estimant qu’une façon d’y parvenir consiste à appuyer le projet de résolution examiné aujourd’hui par l’Assemblée.

L’année dernière, a-t-il rappelé, nous avons célébré le quinzième anniversaire de l’adoption à l’unanimité du concept de la responsabilité de protéger.  Depuis lors, des progrès importants ont été accomplis par l’ONU, les États Membres et d’autres parties prenantes pour faire progresser la prévention des atrocités aux niveaux local, national, régional et international.  Le représentant s’est ainsi félicité de ce que les acteurs concernés aient réussi à créer des cadres pour identifier les déclencheurs et les risques, développé des mécanismes d’alerte précoce et commencé à institutionnaliser les mécanismes de prévention.  Dans le même temps, a-t-il relevé, d’importants réseaux intergouvernementaux, tels que le Groupe des Amis de la responsabilité de protéger et le Réseau mondial des points focaux sur la responsabilité de protéger continuent de se développer. 

Au sein des enceintes multilatérales, a poursuivi le délégué du Costa Rica, la responsabilité de protéger continue d’être « un appel puissant à l'action » pour prévenir les atrocités et faire face aux risques dans des situations spécifiques.  C’est ainsi que de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité, du Conseil des droits de l’homme et de l’Assemblée générale font référence à la responsabilité des États de protéger leurs populations.  En juillet dernier, a noté le représentant, le Conseil des droits de l’homme a adopté sa première résolution thématique sur la responsabilité de protéger, reflétant l’institutionnalisation croissante et l’attention portée à cette question dans tout le système des Nations Unies.  De plus, plusieurs rapporteurs spéciaux mandatés par le Conseil des droits de l’homme et les mécanismes d’enquête ont utilisé le cadre d’analyse des crimes atroces, élaboré par le Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger, pour évaluer les facteurs de risque structurels. 

Dans ce contexte, a souligné le représentant, mon groupe appuie fermement une approche inclusive de la prévention des atrocités, une approche qui reconnaît le rôle essentiel des femmes et des jeunes dans l’alerte rapide, le maintien et la consolidation de la paix, le renforcement des capacités et l’édification de sociétés plus tolérantes et plus résilientes.  Observant que les atrocités comprennent souvent la perpétration de violences sexuelles liées aux conflits, il a estimé que des mesures concrètes doivent être prises pour mettre fin à toutes les formes d’inégalités entre les sexes, et de violence qui y sont associées, et pour autonomiser les femmes et les filles en tant qu’agents du changement.

Malgré les progrès accomplis, force est de reconnaître que la communauté internationale continue de ne pas respecter notre responsabilité collective de protéger, a ensuite constaté le délégué, en pointant du doigt le rôle des institutions multilatérales, dont le Conseil de sécurité.  Au titre des mesures rapides et décisives qu’il faut prendre, il a cité les initiatives diplomatiques, les sanctions ciblées et la révision ou la suspension des accords militaires et commerciaux.  Toujours à propos du Conseil, il s’est réjoui du soutien de nombreux États Membres au Code de conduite du Groupe ACT -Accountability, Coherence, Transparency- et à l’initiative franco-mexicaine sur les limites à l’exercice du droit de veto. 

Lorsque la communauté internationale ne parvient pas à empêcher la commission d’atrocités, nous devons veiller à ce que les auteurs soient tenus pour responsables, a ajouté le représentant, selon lequel l’impunité structurelle est une cause directe des atrocités criminelles.  Il a donc exhorté les États Membres à respecter leurs obligations juridiques internationales et à enquêter et poursuivre les personnes responsables de crimes atroces.  Il a noté que les poursuites nationales fondées sur la compétence universelle jouent un rôle important dans la lutte contre l’impunité.  En outre, les missions d’établissement des faits, les mécanismes d’enquête, les commissions d’enquête, les cours et tribunaux hybrides et internationaux, y compris la Cour pénale internationale (CPI), offrent des moyens complémentaires lorsque les options du droit interne se révèlent insuffisantes. 

Avant de conclure, le représentant a encouragé les deux Conseillers spéciaux du Secrétaire général pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger à utiliser leur rôle de chef de file pour faire progresser la prévention des atrocités de masse.  Cela comprend, à ses yeux, un engagement constructif et un dialogue ouvert avec les États Membres, le partage de leur expertise, la sensibilisation aux causes des atrocités criminelles et l’identification des mesures qui pourraient être prises pour les prévenir.  Invitant le Bureau à mettre à jour le cadre d’analyse des crimes atroces et à élaborer des orientations techniques supplémentaires, il a également exhorté les Conseillers spéciaux à partager leurs analyses avec l’ensemble des membres de l’ONU et à fournir régulièrement des évaluations et des recommandations sur la manière de prévenir les atrocités, notamment au Conseil de sécurité, à l’Assemblée générale et au Conseil des droits de l’homme.  Enfin, il a réitéré son appel à tous les États Membres pour qu’ils appuient le projet de résolution.  Son adoption, a-t-il dit, nous permettra de continuer à discuter de « la meilleure façon de concrétiser l’engagement historique que nous avons pris en 2005 ». 

Mme THISVI EKMEKZOGLOU-NEWSON, déléguée de l’Union européenne, a indiqué que le Réseau européen de points de contact contribue à une coopération étroite entre les autorités nationales pour enquêter et poursuivre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et nettoyage ethnique.  L’Union européenne est également prête à aider les autres États à réglementer la responsabilité pour les atrocités criminelles.  À cet égard, la représentante a souligné la contribution de la Cour pénale internationale, ajoutant que grâce à son soutien à la Cour, l’Union européenne renforce les capacités d’établissement des responsabilités et de réconciliation, qui sont des éléments clefs de la non-répétition.  Elle a exhorté le Conseil de sécurité à examiner attentivement le mécanisme de saisine prévu par le Statut de Rome.

La responsabilité de protéger fait partie intégrante de la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne, a souligné la représentante.  Elle utilise des outils d’analyse des conflits et son système d’alerte rapide pour identifier les problèmes liés à cette responsabilité, a expliqué la représentante.  L’Union européenne, a-t-elle ajouté, soutient le renforcement des mécanismes d’alerte rapide et de prévention au sein du système des Nations Unies et se tient prête à apporter son soutien, à cet égard.  La représentante s’est donc félicitée du projet de résolution.  Née comme l’ONU des cendres de la Deuxième Guerre mondiale, l’Union européenne, a-t-elle conclu, a pour raison d’être la protection des peuples contre les atrocités.  Tant que nous ne serons pas capables collectivement d’assurer une protection totale contre les atrocités criminelles dans le monde entier, l’Assemblée générale devrait continuer d’évaluer la mise en œuvre du concept de responsabilité de protéger, a-t-elle estimé.

Au nom des pays nordiques, M. MARTIN BILLE HERMANN (Danemark) a réaffirmé son engagement en faveur de la responsabilité de protéger et de ses trois piliers.  Il a jugé important que l’Assemblée générale échange régulièrement sur les pratiques optimales et les difficultés rencontrées.  Le partage d’exemples pratiques contribuerait effectivement à une meilleure compréhension de la manière de concrétiser le concept, avec l’aide du Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général.  Le représentant a salué la collaboration avec le Conseil des droits de l’homme et réitéré son appui à la CPI, « l’institution la plus importante pour la lutte contre l’impunité ».  S’agissant de la prévention, il a insisté sur l’importance qu’il y a à identifier les facteurs en amont des atrocités criminelles, avant d’appuyer le projet de résolution.

Également au nom de la France, Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a déclaré que la responsabilité première des États de protéger leurs populations contre les atrocités criminelles n’est pas une question de volonté politique, mais une obligation, en vertu du droit international.  Aucune action du Conseil de sécurité ne peut remplacer cette obligation « inhérente » d’un État souverain.  Quatre priorités doivent être prises en compte, a-t-elle poursuivi, et tout d’abord le renforcement de nos efforts de prévention, grâce à une approche globale et cohérente comprenant la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et d’Action pour le maintien de la paix, la promotion des droits de l’homme et la protection des enfants dans les conflits armés.  Comme deuxième priorité, la représentante a cité l’implication des femmes et des jeunes et le renforcement des efforts pour prévenir et combattre la violence sexuelle et sexiste, en tant que tactique de guerre. 

Elle est ensuite passée à la troisième priorité qui est le renforcement des capacités de prévention des organisations régionales et sous-régionales.  Elle a rappelé l’initiative franco-mexicaine de suspendre l’exercice du droit de veto au Conseil de sécurité, en cas d’atrocités de masse.  Ce droit n’est pas un privilège, mais une responsabilité internationale, a martelé la représentante.  Cette initiative, déjà soutenue par 105 États, vise à obtenir l’engagement volontaire et collectif des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de ne pas exercer le droit de veto en cas de crimes de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, a-t-elle expliqué.

Enfin, comme quatrième priorité qui est le renforcement de la lutte contre l’impunité, elle a estimé qu’il faut obtenir des États leur coopération avec les différentes missions d’établissement des faits et les commissions d’enquête sur les atrocités de masse, ainsi qu’avec les instruments de la justice pénale internationale.  Elle a réitéré son appel à tous les États pour qu’ils adhèrent au Statut de Rome. 

M. GERT AUVÄÄRT (Estonie), intervenant également au nom de la Lettonie et de la Lituanie, a souligné que la responsabilité de protéger incombe en premier lieu à l’État.  Malheureusement, on continue d’être les témoins d’une tendance négative dans la mise en œuvre de cette responsabilité alors que des atrocités criminelles sont commises dans de nombreuses parties du monde.  Il a appelé à redoubler d’efforts afin de protéger les populations contre ces atrocités, insistant en outre sur l’importance de la prévention.  Une société civile forte et diversifiée et des médias pluralistes contribuent positivement au développement de systèmes d’alerte précoce et de réponse en sensibilisant le public aux violations des droits humains et en aidant à promouvoir des sociétés résilientes, a-t-il estimé.

Il a appelé à redoubler d’efforts pour renforcer le rôle des femmes dans la prévention des atrocités.  Il est également essentiel que tous ces acteurs susmentionnés puissent exprimer leurs préoccupations, communiquer et coopérer avec l’ONU sans crainte de représailles, a-t-il ajouté.  M. Auväärt a ensuite fait part de son soutien aux initiatives visant à limiter l’utilisation du veto au Conseil de sécurité dans des situations impliquant des atrocités de masse.  Il s’est aussi dit d’avis que la mise en œuvre de la responsabilité de protéger devrait être un point permanent de l’ordre du jour de l’Assemblée générale.

M. ENRI CIPRIAN PRIETO TICA (Pérou) a réaffirmé son attachement à la consolidation du principe de responsabilité de protéger, exprimant son soutien au projet de résolution présenté ce jour, d’autant plus que la pandémie de COVID-19 a multiplié les facteurs de risque pouvant conduire à la commission d’atrocités. Rappelant que son pays adhère aux instruments du droit international humanitaire et des droits de l’homme, le représentant a indiqué que le Pérou s’efforce aussi de former en permanence ses forces armées et de police, afin de garantir leur comportement approprié dans le cadre des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, il s’est déclaré préoccupé par l’impunité dont jouissent aujourd’hui ceux qui violent le droit international humanitaire.  Selon lui, la communauté internationale et le Conseil de sécurité ont l’obligation d’agir dans l’unité pour mettre fin aux souffrances subies par des millions de personnes dans le monde. 

C’est pourquoi, a-t-il dit, le Pérou soutient l’Initiative franco-mexicaine visant à restreindre le recours au veto en cas d’atrocités, ainsi que le Code de conduite du Groupe ACT, dont il est membre.  Enfin, considérant comme essentiel l’allocation de ressources et de personnels suffisants pour évaluer la prévention des crimes odieux et soutenir les travaux de la Cour pénale internationale, il a soutenu la possibilité d’inclure la prévention des atrocités dans les mandats du Conseil des droits de l’homme ainsi que dans les rapports nationaux préparés dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU). 

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a rejeté l’idée que la responsabilité de protéger ne serve de prétexte pour s’immiscer dans les affaires intérieures des États et saper leur souveraineté nationale.  La communauté internationale devrait agir collectivement et avec détermination, à travers le Conseil de sécurité et conformément à la Charte des Nations Unies, lorsque qu’un pays n’assume pas sa responsabilité.  En demandant au Secrétaire général de présenter un rapport annuel, nous nous donnons les moyens, s’est félicité le représentant, d’examiner les progrès réalisés et les défis qui subsistent.  L’application du concept doit d’abord passer par le renforcement des institutions nationales, la bonne gouvernance et le strict respect des paramètres établis dans le Document final de 2005.

Mme PASCALE BAERISWYL (Suisse) a réaffirmé l’importance du Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger et de ses conseillères spéciales, dont elle salué la collaboration dans le cadre des préparatifs de la quatrième Conférence internationale de l’Action globale contre les atrocités de masse.  Par ailleurs, elle a réitéré son appel à faire pleinement usage du « potentiel préventif » du Conseil de sécurité pour « passer de l’alerte précoce à l’action précoce ».  En tant que coordonnatrice du Groupe Responsabilité, cohérence et transparence (Groupe ACT), la Suisse a invité tous les États membres à souscrire au Code de conduite dudit groupe, qui demande aux États membres du Conseil, « élus ou non », de ne pas voter contre une résolution qui vise à prévenir ou mettre un terme à des atrocités de masse. 

En outre, pour renforcer la résilience nationale, il faut traiter les causes profondes des conflits et des atrocités qui en découlent ainsi que mettre en place des « garanties de non-répétition ».  Dans ce sens, la Suisse a appelé à assurer la mise en œuvre des conclusions du rapport conjoint de 2018 sur la justice transitionnelle élaboré avec le Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition.  « La prévention des atrocités implique en effet de relier davantage Genève et New York », a estimé la délégation, pour qui la société civile a également un rôle fondamental à jouer.  Enfin, elle a rappelé que les États parties au Statut de Rome avaient adopté un amendement proposé par la Suisse pour « étendre aux conflits armés internes la compétence de la Cour pénale internationale à l’égard du crime de guerre consistant à affamer des populations civiles ».  Mme Baeriswyl a donc appelé tous les États parties à le ratifier.

M. PETER NAGY (Slovaquie) s’est déclaré convaincu que l’Assemblée joue un rôle important en contribuant à renforcer le consensus sur la responsabilité de protéger et la compréhension par tous les États Membres de leur responsabilité individuelle et collective de protéger toutes les personnes des crimes contre l’humanité.  Sur cette base, il a salué le douzième rapport du Secrétaire général, qui met l’accent sur la dimension de genre dans la prévention des atrocités et la responsabilité de protéger.  En 2005, a rappelé le représentant, tous les États Membres de l’ONU ont pris un engagement politique envers le principe de la responsabilité de protéger.  Pourtant, a-t-il ajouté, nous constatons trop souvent que les actions de la communauté internationale ne parviennent pas à dissuader ou à prévenir de manière adéquate les atrocités criminelles.  À ses yeux, il faut faire davantage pour aborder l’aspect préventif, conformément au programme de prévention initié par le Secrétaire général.  

De plus, a poursuivi le représentant, il est essentiel de parvenir à un accès universel à la justice et à une responsabilité non sélective pour assurer la protection de tous les individus et groupes contre la discrimination, l’exclusion et autres violations des droits humains.  Dans ce contexte, il a souligné le rôle de la Cour pénale internationale (CPI) en tant qu’organe judiciaire impartial intervenant là où les juridictions nationales ne peuvent ou ne veulent pas aborder la question de la responsabilité.  À ce titre, a-t-il fait valoir, la CPI sert de « garante de la non-répétition des atrocités de masse », tout en rendant justice aux victimes des crimes les plus graves commis au regard du droit international.  Le délégué a donc appelé tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Statut de Rome et ses amendements. 

M. ROBERT KEITH RAE (Canada) a déclaré que la communauté internationale a appris de ses succès mais aussi de ses échecs.  Beaucoup réduisent la responsabilité de protéger à une intervention militaire, alors qu’il est entendu de donner la priorité aux mesures pacifiques et préventives.  Regrettant que le monde continue d’être aux prises avec une « certaine paralysie », le représentant a estimé qu’il faut montrer aux populations, dont celles qui sont persécutées au Myanmar, que « nous ne leur tournons pas le dos », ni au peuple syrien, qui endure tant d’atrocités depuis 10 ans, après la série de vetos qui a empêché toute action du Conseil de sécurité.  Le recours au droit de veto dans le cadre de telles atrocités est tout simplement une « honte », a tranché le représentant, en réitérant son soutien à la proposition franco-mexicaine de le suspendre dans le cas d’atrocités de masse.  La prévention a toujours été et reste l’élément le plus important de la responsabilité de protéger, a-t-il insisté, en citant les « agents de la prévention » que sont la société civile, les médias, les journalistes et les femmes.

M. CHANAKA LIAM WICKREMASINGHE (Royaume-Uni) a évoqué un certain nombre de cas préoccupants qui soulignent l’importance qu’il y a à faire appliquer la responsabilité de protéger, notamment celui du Myanmar depuis le coup d’État.  Nous avons lancé un appel à l’Armée et aux forces de sécurité du Myanmar pour qu’elles cessent les violences, rétablissent l’ordre démocratique, traduisent les responsables des violences en justice et libèrent les opposants politiques, a énuméré le représentant.  En Syrie, a-t-il poursuivi, nous continuons de dénoncer les 32 cas d’utilisation d’armes chimiques et exigeons la comparution des responsables de ces attaques.  Le représentant a ajouté que son pays a fourni plus de 14 millions de livres aux mécanismes d’enquête en Syrie et a exigé la reprise des visites sur le terrain pour obtenir des informations claires et vérifiables.  Le représentant a conclu en appuyant le Code de conduite du Groupe ACT.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déclaré que la prévention des atrocités de masse est une responsabilité tant individuelle que collective des États Membres, en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international des droits de l’homme.  À cet égard, la représentante a fait valoir la poursuite des efforts du Qatar en tant que Coprésident du Groupe d’amis interrégionaux de la responsabilité de protéger.  Pour elle, le Conseil de sécurité a une responsabilité spéciale pour mettre en œuvre ce principe, ses membres permanents devant notamment s’abstenir d’exercer leur droit de veto dans les cas d’atrocités de masse. 

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala) a rappelé, à son tour, que la responsabilité de protéger incombe d’abord et avant tout aux États.  Membre du Groupe des Amis de cette responsabilité, le Guatemala, a dit son représentant, insiste sur « l’urgence » de prévenir les atrocités criminelles.  Il a appuyé l’initiative franco-mexicaine et le Code de conduite du Groupe ACT, avant d’exhorter tous les États à ratifier la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et le Statut de Rome.  

Mme HESSA MUNEER MOHAMMED RASHED ALATEIBI (Émirats arabes unis) a rappelé d’emblée que si un état n’est pas en mesure d’assurer la protection de sa population, il lui incombe de demander l’aide de la communauté internationale.  L’intervention militaire doit être le dernier recours lorsque tous les autres moyens auront été épuisés, a-t-elle souligné.  Elle a appuyé l’initiative franco-mexicaine visant à limiter l’utilisation du droit de veto en cas d’atrocités de masse ainsi que le Code de conduite du Groupe ACT.  Elle a ensuite mis l’accent sur l’importance des mécanismes d’alerte précoce pour la prévention des atrocités de masse et appelé à encourager la tolérance pour contrer l’incitation à la haine.  Mme Alateibi a par ailleurs souligné que les femmes sont primordiales pour la consolidation de la paix.  Les Émirats arabes unis ne ménageront aucun effort pour promouvoir l’autonomisation de la femme dans la région arabe, a assuré la représentante.

M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a regretté que malgré tous les efforts, certaines populations sont toujours menacées par des atrocités de masse, notamment en Syrie, au Myanmar et au Yémen.  Il a demandé au Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général pour la responsabilité de protéger de faire rapidement part des crises en cours aux États Membres de l’ONU, l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l'homme.  Il a appuyé les enquêtes d’établissement des faits de l’ONU ainsi que la CPI, notant que ses activités sont essentielles dans la lutte contre l’impunité et les atrocités criminelles, de même que le code de conduite du Groupe ACT et l’initiative franco-mexicaine.

Le représentant a ensuite condamné le nombre croissant d’attaques préméditées contre des écoles, des hôpitaux, des lieux de cultes, ainsi que les attaques sexistes, et a appelé à associer les dirigeants religieux et de la société civile aux efforts de prévention des crimes de haine et d’atrocités de masse.  Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à impérativement respecter les droits des réfugiés.

M. CHO HYUN (République de Corée) a souligné le fossé qui persiste entre les engagements pris en 2005 pour faire de la responsabilité de protéger une réalité et la mise en œuvre même de ce principe.  Nous devons, a-t-il martelé, mettre un terme à l’impunité et insister sur la responsabilité première des États de protéger leurs populations contre les atrocités criminelles.  Le représentant a constaté avec regret que la « dynamique politique » au sein du Conseil de sécurité fait qu’il est difficile « d’agir de manière décisive ».  Aussi a-t-il encouragé ses membres à faire leur la proposition franco-mexicaine de suspendre le droit de veto dans les cas d’atrocités de masse.  Il faut, a-t-il ajouté, mieux mobiliser le système des droits de l’homme des Nations Unies et reconnaître que les opérations de maintien de la paix sont un outil « particulièrement efficace » pour donner vie à la responsabilité de protéger, à condition toutefois qu’elles aient les mandats et les moyens d’assurer la protection des civils.

M. KYAW MOE TUN (Myanmar) a commencé par souligner la responsabilité première qui incombe aux États de protéger leur population, la communauté internationale pouvant les aider à s’en acquitter.  Toutefois, lorsque les autorités manquent à leur obligation, une action collective s’impose et les Nations Unies ne peuvent s’y soustraire, a fait valoir le représentant, rappelant le Document final du Sommet mondial de 2005.  Certes, a-t-il ajouté, les Nations Unies « ne sont pas là pour remplacer l’État », mais lorsqu’une population est désespérée face à des crimes de haine, elles se doivent d’aider les États à assumer leur responsabilité.  Le représentant en a voulu pour preuve la situation dans son propre pays, où depuis le début de cette année, l’armée mène une véritable répression contre la population civile, ciblant en particulier des manifestants pacifiques qui demandent le rétablissement de l’ordre démocratique. 

« L’armée nous attaque dans les rues, dans nos maisons, dans les écoles, les hôpitaux, les villages et les lieux de culte », a alerté le représentant.  À ce jour, a-t-il indiqué, l’armée a exécuté sommairement et de manière extrajudiciaire près de 800 civils innocents et torturé des centaines d’autres, les soumettant à des traitements cruels et dégradants.  L’armée s’en prend à la population civile avec une brutalité extrême et parmi ses victimes figurent aussi des enfants et de simples passants.  Récemment, a poursuivi le représentant, l’armée a tiré à l’arme lourde dans une ville, tout en utilisant les habitants comme boucliers humains.  Au nombre des victimes, on compte des dirigeants élus démocratiquement et des militants, qui sont placés en détention sans inculpation et sans que soient respectées les procédures régulières.  Du fait de ces atrocités, des civils ont fui en masse, a-t-il encore relaté, avant de faire remarquer que ces atrocités et cette violence contre des civils est largement connue et documentée.  Le Gouvernement d’union nationale a dûment transmis aux organismes des Nations Unies plus de 500 000 documents prouvant les crimes contre l’humanité commis par une armée qui viole quotidiennement les normes fondamentales du droit international. 

L’armée n’a jamais eu l’intention de respecter ses obligations, a asséné le représentant, selon lequel le haut commandement ne jouit d’aucune légitimité.  Dans un monde régi par l’état de droit, il ne saurait représenter le peuple du Myanmar, a-t-il martelé, accusant l’armée de n’agir que pour elle-même.  Face à elle, le Gouvernement d’union nationale est fait de représentants de tous les groupes ethniques du pays et jouit du soutien de la population civile.  Au nom du peuple et du Gouvernement d’union nationale, il a remercié les États Membres et les organes des Nations Unies qui ont fermement condamné le coup d’état militaire et sa brutalité.  Cependant, a-t-il déploré, les appels de la communauté internationale, y compris ceux du Conseil de sécurité, ont été ignorés par la junte militaire.  Le 27 mars, Journée des forces armées au Myanmar, l’armée a assassiné 130 personnes non armées. 

Dans ce contexte, nous avons besoin du soutien de la communauté internationale et attendons du Conseil de sécurité qu’il oppose une riposte « unifiée, décisive et opportune » à cette situation atroce.  Dans le droit fil du principe de responsabilité de protéger, le Gouvernement d’union nationale a pris toutes les mesures possibles face à ces actes inhumains.  Il appelle maintenant la communauté internationale à faire respecter ce principe, a souligné le représentant, avant d’énoncer un ensemble de mesures à prendre de toute urgence: protéger le peuple du Myanmar face aux crimes contre l’humanité; déclarer des zones d’exclusion aériennes pour éviter un bain de sang; imposer des sanctions coordonnées contre l’armée et ses entreprises; instaurer un embargo sur les armes à l’armée; décider d’un gel des avoirs financiers de l’armée et des membres du régime; interdire les flux financiers illicites bénéficiant à l’armée; fournir une aide humanitaire à la population; tenir l’armée comptable de ses actes et des crimes commis; et reconnaître le Gouvernement d’union nationale comme représentant légitime du peuple du Myanmar.  Face à cette cruauté, a conclu le représentant, la population du pays fuit non pas des combats entre deux parties en guerre, mais une armée brutale et déterminée à la faire taire. 

Mme VALENTINE RUGWABIZA (Rwanda) a appuyé le rôle important des Conseillers spéciaux sur la prévention des génocides et la responsabilité de protéger.  Nous ne saurions tout simplement pas débattre de « beaux principes » pendant que des innocents continuent d’être massacrés par des gouvernements et des forces censées les protéger.  La représentante a jugé inadmissible que les auteurs de crimes restent souvent impunis.  Accorder la priorité à la prévention est plus important que jamais, a-t-elle ajouté, avant de préciser que son pays a créé des institutions « fortes » qui sont aujourd’hui les garantes de la paix, de la sécurité et d’une gouvernance inclusive, préservant l’égalité de tous les Rwandaises et Rwandais. 

Nous appuyons, a dit la représentante, l’accent mis sur la prévention qui est toujours plus souhaitable que la réaction et la primauté du droit fait partie intégrante de cette prévention.  Elle a donc conseillé d’investir dans la pérennisation de la paix, par le renforcement des institutions judiciaires.  Elle a souligné la pertinence de la stratégie et du Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine.  Établir les responsabilités pour les atrocités de masse participe de la dissuasion, a insisté la représentante et citant son Président, M. Paul Kagame, elle a dit: « si nous ne pouvons revenir en arrière, nous pouvons au moins façonner l’avenir et faire en sorte que ce qui est arrivé ne se reproduise plus ».

Mme MAITÊ DE SOUZA SCHMITZ (Brésil) a constaté qu’en dépit des effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 et des appels au cessez-le-feu mondial lancés par l’ONU, les hostilités se poursuivent dans de nombreuses régions du monde, avec des conséquences dramatiques pour les populations.  Une fois qu’un conflit éclate, a-t-elle noté, un cercle vicieux s’enclenche qu’il est difficile d’enrayer.  C’est la raison pour laquelle la prévention doit être une priorité absolue de la communauté internationale, a estimé la représentante, se disant convaincue qu’ensemble, les États Membres peuvent renforcer la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité, notamment via le renforcement des capacités des États concernés.  Dans ce même esprit, il importe, selon elle, d’élaborer des politiques contribuant à l’édification de sociétés plus tolérantes et plus ouvertes. 

Pour la déléguée du Brésil, l’application de la responsabilité de protéger exige toutefois « clarté et précision ».  Elle s’est ainsi déclarée préoccupée par le fait que le rapport du Secrétaire général fasse à nouveau référence aux termes « atrocités criminelles ».  Plus inquiétant encore, a-t-elle dit, le rapport « tente d’introduire une définition de ces atrocités ».  Nous, les États Membres, devrions résister à la tentation d’accepter ce type de « concepts vagues », a-t-elle fait valoir, relevant que la notion d’« atrocité criminelle » n’est pas définie par le droit international.  Chaque type de crime découle de facteurs différents et exige des mécanismes de prévention distincts. 

La représentante a indiqué que le Brésil s’est porté coauteur de ce projet de résolution « d’une importance capitale » et considère l’Assemblée générale comme le lieu idoine pour discuter de la responsabilité de protéger.  Elle s’est néanmoins étonnée que, plus de 15 ans après le Sommet mondial de 2005, une notion « aussi consensuelle » demande autant de discussions pour être incluse à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Il est plus que temps que les États Membres parlent de l’opérationnalisation de la responsabilité de protéger, a-t-elle plaidé en conclusion, non sans souligner que les crimes relevant de cette responsabilité sont « évitables ». 

M. ION JINGA (Roumanie) a voulu que les États Membres fassent de la responsabilité de protéger une réalité, soulignant que son gouvernement, après avoir ratifié la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, s’est doté d’une législation pertinente.   Partisane d’un ordre international fondé sur des règles, la Roumanie, a dit son représentant, considère que le respect des droits de l’homme est une composante essentielle de la responsabilité de protéger.  Nous avons mis l’accent sur ce point dans notre candidature à un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour l’exercice 2023-2025, a souligné le représentant.  Il a jugé impératif de lutter contre les discours de haine et les incitations à la haine, en indiquant que son pays est en train d’élaborer un projet de loi contre l’antisémitisme.  Il a, en conclusion, appuyé le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale.

Mme FIONA WEBSTER (Australie) a souligné que la communauté internationale partage l’objectif commun de prévenir les atrocités criminelles et a donc appuyé le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée.  Réaffirmant l’indivisibilité des principes de la Charte, elle a encouragé le Secrétaire général à inclure dans ses rapports de nouvelles recommandations sur la mise en œuvre de la responsabilité de protéger.  Nous devons, a dit la représentante, intégrer pleinement cette responsabilité dans tout le système des Nations Unies, et encourager le Conseil de sécurité à examiner aussitôt que possible les situations menacées d’atrocités criminelles.  Elle a aussi appelé les membres du Conseil à soutenir sans ambiguïté l’initiative franco-mexicaine et le Code de conduite du Groupe ACT.

M. CHRISTIAN BRAUN (Luxembourg) a regretté que les choses n’aient guère changé sur le terrain de la responsabilité de protéger depuis 2005: le nombre des crimes les plus graves n’a pas diminué.  Certains États, souvent d’ailleurs « en délicatesse » avec la responsabilité de protéger et les obligations qu’elle implique, refusent d’engager le débat, en prétextant des principes de souveraineté nationale et de non-ingérence dans les affaires intérieures.  Ces principes sont consacrés par la Charte des Nations Unies mais elle ne donne en aucun cas « carte blanche » pour violer impunément des droits de l’homme, a fait observer le représentant.  Ces États nous disent craindre que la responsabilité de protéger soit manipulée politiquement et serve à provoquer des changements de régime, mais ils oublient un peu vite que cette responsabilité leur incombe en premier lieu.  

Le mécanisme de ladite responsabilité est « graduel » et prévoit toute une panoplie de mesures, « pacifiques, diplomatiques ou humanitaires », a ajouté le représentant.  Il a profité du débat pour dénoncer le fait que le Conseil de sécurité soit trop souvent paralysé par l’exercice du droit de veto.  Il s’est en revanche félicité du rôle « indispensable » de la société civile, tant au niveau local qu’au niveau international, où des ONG comme « Global Centre for the R2P » aident les pays soucieux de s’acquitter de leurs obligations internationales.  Le représentant a encouragé tous les États Membres à désigner un point focal afin de maintenir à la fois l’élan et la pression pour concrétiser le concept de responsabilité de protéger.  Il a appuyé le projet de résolution présenté aujourd’hui qui, même si elle est procédurale, ne manquera pas d’envoyer un « signal fort » de notre engagement commun.

M. MARK ZELLENRATH (Pays-Bas) a mis l’accent sur l’importance de la résolution de l’Assemblée générale sur la responsabilité de protéger, en faisant valoir que les atrocités criminelles touchent à la nature même des sociétés.  Il faut des efforts à tous les niveaux pour lutter contre ces atrocités et atténuer leur risque, que ce soit par des mécanismes d’alerte précoce ou des interventions à temps.  Le représentant a insisté sur le fait que le Conseil de sécurité a un mandat en la matière.  La comparution des criminels en justice est un moyen, a souligné le représentant, de rompre le cycle de l’impunité et de la violence.  Il a insisté sur le rôle de « premier plan » que la Cour pénale internationale doit jouer à cet égard.  Concluant sur la coopération entre New York et Genève, il a souligné la contribution pertinente du Conseil des droits de l’homme au principe de la responsabilité de protéger.  Il a encouragé la Haut-Commissaire aux droits de l’homme à prévenir le Conseil de sécurité dès qu’elle entrevoit un risque d’atrocités de masse. 

Mme MARIE CHATARDOVÁ (République tchèque) a déclaré que les trois piliers de la responsabilité de protéger doivent être pleinement mis en œuvre.  En outre, l’établissement des responsabilités en cas de crimes graves représente un moyen important d’empêcher qu’ils ne se répètent, d’où le rôle essentiel que doit jouer la Cour pénale internationale dans la lutte contre l’impunité.  La médiation, les sanctions et autres mesures doivent également être mobilisées dans le cadre des efforts de prévention, avec au centre le respect des droits de l’homme, a poursuivi la délégation.  En outre, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence des inégalités persistantes, qui rendent la responsabilité de protéger d’autant plus cruciale, a-t-elle ajouté.  La représentante a exprimé son soutien au projet de résolution présenté par la Croatie.

M. STEFANO STEFANILE (Italie) a déclaré que malgré certains progrès tangibles sur le plan de la prévention des atrocités criminelles, le monde continue d’être le témoin de violations répandues des droits humains et du droit international humanitaire.  Il a également constaté que la COVID-19 a aggravé les souffrances des populations vivant dans les zones de conflit.  Répondre aux racines des atrocités criminelles est essentiel pour faire progresser les principes de responsabilité de protéger, a-t-il souligné pour ensuite appeler à renforcer les outils de détection précoce.  L’inclusion systématique de référence à la protection des civils dans les mandats des opérations de paix est également essentielle.

Il a appelé à établir une stratégie transversale pour lier les différents agendas de l’ONU, « allant de la protection des civils aux femmes, paix, et sécurité et du développement durable aux droits humains ».  Il a également insisté sur l’importance de la sexospécificité, les femmes et les filles étant disproportionnellement touchées lors des crises humanitaires.  Le renforcement de la société civile et la création de sociétés inclusives et pluralistes sont le meilleur « filet de sécurité » face aux atrocités de masse, a-t-il estimé. 

M. ELIE ALTARSHA (République arabe syrienne) a dénoncé les propos tenus par un « groupe de pays » dont il a contesté la politique de « deux poids, deux mesures ».  L’on parle de la mise en œuvre de la responsabilité de protéger mais l’on se garde d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus du Territoire palestinien occupé, pour en protéger les civils, a fait observer le représentant.  Il a imputé les « profondes divergences » sur le concept aux États qui inventent des « arguments juridiques fallacieux » pour soutenir leur vision « partiale ».  (Le Webcast ayant démarré en retard, la Section des communiqués n’a pas eu accès à l’intégralité de la déclaration du représentant syrien).

M. AZRIL BIN ABD AZIZ (Malaisie) s’est déclaré « consterné » que 15 ans après le Sommet mondial et près d’un an après l’appel au cessez-le-feu mondial lancé par le Secrétaire général, le nombre des atrocités criminelles continue d’augmenter dans le monde.  Il s’est aussi alarmé de la progression des discours de haine et des incitations à la violence.  Il ne fait aucun doute, a-t-il dit, que la responsabilité de protéger commence au niveau des États et que la prévention est une priorité essentielle.  À cette aune, la communauté internationale devrait encourager les États à faire montre de responsabilité.  Néanmoins, a fait valoir le représentant, les principes de souveraineté et le consentement préalable devraient être fondamentaux quand il s’agit d’aider les États.  De même, a-t-il poursuivi, les solutions non militaires, comme la médiation, les missions d’enquête et d’établissement des faits, et les plaidoyers publics, doivent être la « première option » pour éviter l’escalade des atrocités criminelles.  « La prévention doit être la règle plutôt que l’exception », a insisté le représentant, soulignant la nécessité d’une réaction face aux premiers risques.

Il a par ailleurs plaidé pour la modération dans le recours au veto au Conseil de sécurité, en particulier pour les situations d’atrocités de masse. Le veto devrait, selon lui, être réglementé pour que la communauté internationale puisse intervenir efficacement en faveur des innocents en danger.  Par ailleurs, tout en se félicitant de la « noble intention » que représente la responsabilité de protéger, il a estimé qu’elle nécessite des discussions supplémentaires pour mieux en appréhender les contours et la mise en œuvre.  Ce n’est que grâce à une meilleure compréhension que nous pourrons en faire une norme internationale, a relevé le délégué, avant de rappeler que des divergences subsistent aussi quant à la souveraineté des États et le mandat international d’agir.  L’absence de discussion empêche le consensus et entraîne l’inaction, a-t-il martelé, assurant en conclusion que son pays est prêt à collaborer avec l’ONU et les États Membres pour éviter la tragédie des atrocités criminelles.

Mme SAŠA JUREČKO (Slovénie) a souligné que des efforts de prévention et d’alerte précoce suivis d’une action rapide sont essentiels pour éviter la répétition des échecs du passé.  Elle a appuyé l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial immédiat afin d’assurer la protection des plus vulnérables face aux risques liés à l’incitation à la violence et les discours haineux basés sur l’identité en période de conflit dans le contexte de la pandémie de COVID-19.  L’augmentation de la violence dans le monde démontre la nécessité urgente d’intensifier les efforts à tous les niveaux pour protéger les populations contre les futures atrocités de masse et pour construire des sociétés plus résilientes, a-t-elle insisté. 

La représentante a réaffirmé, en outre, la nécessité manifeste de tenir des dialogues réguliers sur la mise en œuvre de la responsabilité de protéger et de prévenir les atrocités de masse et a exhorté tous les États Membres à soutenir le projet de résolution en votant pour son adoption.

M. GYULA MIKE (Hongrie) a indiqué que son pays, en tant que coauteur, appuie pleinement l’adoption par consensus du projet de résolution.  Il a dit partager la préoccupation exprimée par le Secrétaire général dans son rapport en ce qui concerne l’effet ricochet de la pandémie de COVID-19 en matière de discriminations et de violences.  Se disant favorable à une amélioration de la coordination au sein des Nations Unies à cet égard, le représentant a apporté son plein soutien au travail de la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger.  En tant que membre du Groupe des Amis de la responsabilité de protéger, la Hongrie, a-t-il dit, souhaite également que soit renforcée la sensibilisation à cette notion aux niveaux national et international.

En outre, a plaidé le délégué, les efforts en matière de prévention doivent aller plus loin, avec une plus grande diffusion d’informations et un renforcement du dialogue à tous les niveaux de la société.  À cet égard, a-t-il relevé, le centre de Budapest pour la prévention des atrocités de masse joue un rôle essentiel.  Il s’ajoute au projet d’Europe centrale sur la prévention des discours de haine et d’intolérance, qui a pour objectif de créer une plateforme de coopération entre les différents pays de la région.  Enfin, a conclu le délégué, la Hongrie est attachée au renforcement du rôle des points focaux et encourage le recours à la Cour pénale internationale pour traduire en justice les auteurs d’atrocités criminelles.

Mme YOLANNIE CERRATO (Honduras) a jugé nécessaire, en ces temps difficiles pour l’humanité, de renforcer la coopération internationale pour répondre aux défis de la protection auxquels sont actuellement confrontés les pays en développement, en donnant la priorité aux droits humains, au droit international humanitaire, et aux droits des réfugiés et des migrants.  De même, a-t-elle souligné, la responsabilité de protéger ne doit pas être déconnectée des efforts consentis pour parvenir à une véritable paix durable, avec pour objectif la pleine participation des femmes et des jeunes dans tous les domaines de la société, en particulier dans la prévention et la consolidation de la paix.

La représentante a indiqué que son pays, conformément aux principes de la Charte des Nations Unies, s’est joint à l’appel à un cessez-le-feu mondial lancé par le Secrétaire général en juin 2020.  Pour le Honduras, a-t-elle dit, la responsabilité de protéger est une priorité, comme en attestent les actions prises ces dernières années par plusieurs de ses institutions publiques avec la société civile.  Elle a ainsi fait état d’une formation dispensée par le Ministère des droits de l’homme entre 2018 et 2021 à 4 361 membres des forces armées.  Durant la même période, une centaine de fonctionnaires des Ministères des droits de l’homme, de la sécurité et de la défense ainsi que d’autres institutions publiques ont été formés à la prévention des atrocités de masse, grâce à l’Institut Auschwitz pour la prévention du génocide.

Le Honduras, a ajouté sa représentante, participe aussi activement depuis 2012 au Réseau latino-américain pour la prévention du génocide et des atrocités de masse.  Elle a conclu son intervention en réitérant la détermination de son pays à respecter le Statut de Rome et à continuer de progresser avec les autorités compétentes dans la prévention des atrocités criminelles et sa responsabilité de protéger le peuple hondurien.

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a déclaré qu’il est de notre devoir de redoubler d’efforts pour s’assurer que les populations civiles du monde entier bénéficient d’une mise en œuvre concrète de la notion de la responsabilité de protéger.  Elle s’est dite inquiète de la propagation des idéologies de haine, des vagues de désinformation ainsi que de la participation de groupes non étatiques à des conflits de plus en plus complexes et nombreux.  Si le Conseil de sécurité ne parvient pas à mettre fin ou à prévenir les crimes graves, il revient alors à l’Assemblée générale d’agir, y compris pour mettre en œuvre la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur le programme « femmes, paix, sécurité ».  En effet, travailler avec les femmes dans le domaine de la consolidation de la paix, a-t-elle rappelé, renforce la prévention des crimes graves.  De même, il faut aussi inclure les organisations régionales et sous-régionales, qui doivent être mobilisées en raison de leur bonne connaissance des situations sur le terrain.  La représentante a souligné la nécessité de reconnaître la responsabilité juridique des puissances occupantes vis-à-vis des populations concernées, avant d’annoncer son vote en faveur du projet de résolution présenté aujourd’hui.

M. PHILIPPE KRIDELKA (Belgique) a estimé que cette réunion s’inscrit dans le droit fil des engagements pris lors du Sommet mondial de 2005.  Dans le Document final du Sommet mondial, a-t-il rappelé, l’accent a été mis sur la responsabilité première des États de protéger leurs populations.  Il ne peut y avoir aucune ambiguïté à ce sujet, la souveraineté nationale ne faisant pas obstacle à la responsabilité de protéger.  Au contraire, a-t-il relevé, « il s’agit de deux concepts qui se renforcent mutuellement ».  Notant que, depuis 2009, les rapports annuels du Secrétaire général ont fourni des orientations « claires et concrètes » sur la mise en œuvre du concept, le représentant a souhaité que le débat conceptuel n’empêche pas de continuer à travailler à son opérationnalisation.  Nous le devons aux populations victimes d’atrocités multiples au Yémen, au Myanmar, en Syrie, en Éthiopie ou ailleurs, mais aussi à celles qui se trouvent dans des pays où il y a des risques d’atrocités.  C’est dans cet esprit, a-t-il indiqué, que la Belgique a rejoint le groupe transrégional à l’origine du projet de résolution soumis aujourd’hui.

Le représentant a ensuite invité le Conseil de sécurité à utiliser les nombreux outils dont il dispose pour agir dans le domaine de la prévention des atrocités.  Durant son mandat en 2019 et 2020, a-t-il encore rappelé, la Belgique a mis un accent particulier sur des mesures spécifiques au bénéfice des filles et des jeunes femmes, conformément à la priorité qu’elle accorde aux droits de l’enfant, aux droits des femmes et au programme « femmes, paix et sécurité ».  Nous avons également plaidé avec succès pour l’organisation régulière de briefings informels avec des représentants du Secrétariat, a-t-il ajouté, jugeant que ceux-ci doivent renforcer la capacité d’alerte rapide du Conseil qui serait ainsi mieux informé de situations susceptibles de conduire à des atrocités.   

Dans cette veine, le représentant a estimé nécessaire de resserrer les liens entre le Conseil de sécurité à New York et les organes et mécanismes des droits humains à Genève.  Au-delà, a-t-il relevé, le Conseil de sécurité peut également contribuer, dans le cadre des mandats des opérations de paix, au renforcement des capacités en matière d’état de droit, de bonne gouvernance et d’accès à la justice.  Pour dissuader la commission de nouvelles atrocités criminelles, il peut aussi appuyer des procédures judiciaires nationales et des juridictions hybrides, voire renvoyer des situations à la Cour pénale internationale, a souligné le délégué.  En cas de situation d’atrocités de masse, le Conseil doit aussi être en mesure d’adopter des mesures coercitives si nécessaire.  Sur la base de ce principe, la Belgique, a conclu son représentant, a adhéré au Code de conduite du Groupe ACT et apporte son ferme soutien à l’initiative franco-mexicaine visant à encadrer le droit de veto en cas de crimes d’atrocité.  Le représentant n’a pas manqué de saluer le travail « remarquable » du Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger. 

M. GEORG HELMUT ERNST SPARBER (Liechtenstein) a considéré que la responsabilité de protéger peut être appliquée par des moyens diplomatiques ou par des moyens plus vigoureux, notamment au Conseil de sécurité.  Il a encouragé ce dernier à adopter l’initiative franco-mexicaine et le Code de conduite du Groupe ACT, pour changer la « culture politique ».  Il s’est prononcé pour que l’Assemblée générale se saisisse d’une situation quand le Conseil n’est pas en mesure de prévenir ou de mettre fin à des atrocités.  Les États doivent promouvoir l’état de droit, notamment en reconnaissant l’importance du Statut de Rome.

M. NAM HYOK KIM (République populaire démocratique de Corée) a estimé que la notion de la responsabilité de protéger doit se fonder sur les principes consacrés par la Charte de l’ONU et le droit international.  Pour le représentant, cette responsabilité « relève » strictement de la souveraineté de l’État concerné.  Mais nous voyons, a-t-il estimé, que cette notion n’est qu’une autre façon de qualifier les interventions étrangères, rejetées par le passé par toute la communauté internationale.  Le respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de la non-ingérence constitue la « pierre angulaire » de la Charte de l’ONU et des relations internationales, a-t-il fait valoir.  De fait, l’idée qu’un pays tiers assume la responsabilité de protéger une population face aux crimes de génocide, aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité fait fi de la capacité de l’État concerné de le faire et représente une violation de sa souveraineté nationale.  Comme le démontre déjà la réalité actuelle, les pays en développement sont « victimes » de la mise en œuvre de cette notion qui ne devrait même pas faire l’objet de discussions aux Nations Unies, a conclu le représentant. 

M. OMAR KADIRI (Maroc) a rappelé que son pays a toujours privilégié une approche « consensuelle » de la responsabilité de protéger, convaincu que la prévention devait être « holistique ».  Rappelant la « relation d’intersection » entre les trois piliers de la responsabilité de protéger, et réitérant que le dernier incombe en premier lieu aux États, le délégué a souligné l’importance du renforcement de la résilience nationale.  Les différents organes des Nations Unies pourraient mieux utiliser les instruments dont ils disposent pour prévenir le génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le nettoyage ethnique.  Prenant pour exemple l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme, « bien placé pour soutenir les efforts de prévention », il a encouragé les États Membres à exploiter davantage ce processus en tant que mécanisme préventif. 

M. CARLOS AMORÍN (Uruguay) s’est dit très attaché à la responsabilité de protéger, et a appuyé le projet de résolution dont il s’est porté coauteur.  Il a insisté sur le rôle du Conseil de sécurité en matière de prévention des atrocités criminelles et l’a incité à tenir des réunions d’information avec le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.  Il a appuyé l’abandon du droit de véto en cas d’atrocités criminelles, avant de demander aussi au Secrétaire général de donner la priorité à la prévention.  À cet égard, il a souligné l’importance de l’assistance technique pour renforcer les capacités en matière d’alerte précoce.  L’établissement des responsabilités est aussi un instrument important de la prévention des atrocités criminelles et c’est la raison, a expliqué le représentant, pour laquelle nous avons appelé à plusieurs reprises le Conseil de sécurité à renvoyer certaines affaires devant la Cour pénale internationale. 

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a dénoncé la politique de « deux poids, deux mesures » et l’absence de volonté politique, qui expliquent le fossé entre la notion de responsabilité de protéger et sa mise en œuvre.  Il a pointé un doigt accusateur sur l’Arménie, qui a lancé une « guerre à grande échelle » contre son pays et continue d’occuper une partie du territoire azerbaïdjanais, après qu’une partie de sa population a été « décimée » et ses villages, « rasés ».  Ces opérations militaires s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de « nettoyage ethnique » intentionnelle et démontrent que les agissements de l’Arménie constituent des crimes graves, au regard du droit international.  Le 27 septembre 2020, nous avons vu le résultat de l’impunité dont jouit l’Arménie depuis 20 ans, s’est indigné le représentant, qui a fait état de tirs de missile bien au-delà de la ligne de front, touchant des zones résidentielles et faisant des dizaines de pertes en vies humaines, des centaines de blessés et des dizaines de milliers de personnes déplacées.  La nouvelle réalité qui résulte de l’Accord trilatéral du 10 novembre 2020 et du 10 janvier 2021 est une voie pour la coopération régionale.  Pourtant, a accusé le représentant, l’Arménie refuse de dévoiler la localisation des mines qu’elle a disséminées.  Le niveau de haine et de xénophobie actuel est inimaginable: quiconque essaie de promouvoir la coopération pacifique avec l’Azerbaïdjan est considéré comme un traître en Arménie, a affirmé le représentant. 

Mme INDIRA GUARDIA GONZÁLEZ (Cuba) a estimé d’emblée qu’on ne peut pas considérer la responsabilité de protéger comme un principe international, la notion étant loin d’être définie et acceptée par tous les États Membres.  Dès lors, a-t-elle souligné, parler de la mise en œuvre de ce principe n’est pas possible, sans consensus sur le champ d’application.  Constatant que de nombreuses délégations ont manifesté leur désaccord avec ce terme, la représentante a prévenu qu’en l’absence d’un accord unanime, certaines notions peuvent être facilement manipulées.  La communauté internationale doit d’abord et avant tout encourager les États à assumer leur responsabilité première de protéger leurs populations, sinon on pourra toujours se demander qui prend la décision et à quel moment la communauté internationale doit assurer cette responsabilité.  Qui va conclure qu’un État ne protège pas sa population et qui va décider d’une intervention?  Doit-on adhérer au « prétendu droit d’intervention »? 

Nous condamnons fermement, a poursuivi la représentante, les crimes de génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le nettoyage ethnique.  Mais nous militons pour un système respectueux de la Charte et du droit international, et qui applique le principe de consentement préalable.  Concentrons-nous sur les causes sous-jacentes des conflits susceptibles de se transformer en situations extrêmes et méfions-nous d’un concept de la responsabilité de protéger qui cache mal l’idée d’avoir un outil supplémentaire pour faciliter l’ingérence et les changements de régime.  

M. SAMUEL MONCADA (République bolivarienne du Venezuela) a réaffirmé « le rôle central de l’État » en tant que garant de la sécurité de sa population à tout moment.  Il a rappelé qu’il a plusieurs fois dénoncé le fait que la notion de responsabilité de protéger, promue à l’origine à des fins altruistes, ait dégénéré en un instrument d’intervention « coloniale » par « les mêmes puissances qui menacent l’indépendance et l’intégrité territoriale du Venezuela ».  Il s’est étonné de ce que ces « puissances militaires » prétendument défenseurs du concept, s’agissant de son pays, ferment les yeux devant Israël, « puissance occupante » et auteur « de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’un nettoyage ethnique contre le peuple palestinien ».  Voilà une « application sélective » d’un concept que nous savons tous « au service du colonialisme ».

Le représentant a aussi dénoncé les agissements du Gouvernement colombien, pointant du doigt les assassinats de dizaines de manifestants et de centaines de leaders politiques, sociaux et communautaires, d’autochtones et de défenseurs des droits de l’homme.  Mais, a-t-il fait observer, nous ne voyons pas « les puissances interventionnistes » invoquer la responsabilité de protéger dans ce cas.   Il a rejeté l’idée de soutenir le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale et a préféré appeler au strict respect de la Charte des Nations unies, « le meilleur instrument juridique créé par l’humanité pour défendre la paix, l’indépendance et les droits de l’homme de nos peuples ».

Mme ELENE AGLADZE (Géorgie) a réaffirmé le soutien de sa délégation à l’initiative sur la suspension du droit de veto en cas d’« atrocités criminelles ».  La représentante a apporté son soutien aux mandats des Conseillers spéciaux pour la responsabilité de protéger et pour la prévention du génocide, tout en espérant que le projet de résolution présenté aujourd’hui sera adopté. 

M. MHER MARGARYAN (Arménie) a accueilli favorablement la stratégie et le plan d’action des Nations Unies sur les discours de haine.  L’Arménie, dont le peuple a subi les horreurs du génocide au début du XXe siècle, continuera de soutenir l’action précoce pour prévenir les atrocités criminelles, a promis le représentant.  Évoquant « la violence brutale et à grande échelle » déclenchée au milieu de la pandémie mondiale dans le Haut-Karabakh, « mettant la vie de milliers de civils et l’ancien patrimoine chrétien arménien en danger », il a alerté la communauté internationale sur le niveau dangereusement croissant des discours de haine et de la rhétorique raciste qui domine le discours politique en Azerbaïdjan.

Le délégué a cité le refus de l’Azerbaïdjan de libérer les nombreux prisonniers de guerre et otages civils toujours en captivité, en violation du droit humanitaire international, les provocations permanentes que sont les incursions sur le territoire arménien, ainsi que la vaste campagne publique de « déshumanisation » des Arméniens, comme le « parc des trophées militaires » qui vient d’ouvrir et que plusieurs médias internationaux ont surnommé « parc thématique de la haine nationale ».  Ces faits montrent que l’idéologie génocidaire n’appartient pas seulement à l’histoire, a prévenu le délégué arménien.  Fermement engagée à faire avancer le programme de prévention et partageant l’opinion selon laquelle la responsabilité de la prévention des atrocités criminelles peut être renforcée par un dialogue inclusif et des médias libres, il a salué le rôle central du Bureau pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger.  

M. OLEKSIY ILNYTSKYI (Ukraine) a exprimé sa gratitude au Secrétaire général et au Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger pour le rapport de cette année.  La responsabilité de protéger reste un « défi mondial constant et un impératif permanent ».  Malheureusement, a-t-il commenté, certains pays qui s’étaient engagés en sa faveur il y a 15 ans tentent aujourd’hui de s’opposer au débat et à l’inscription de la question à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Le concept de la responsabilité de protéger exclut totalement toute possibilité d’utilisation « secrète » de la force militaire contre un autre État, pour prétendument protéger la population et finir par occuper un territoire.  Pourtant, a-t-il constaté, l’exploitation de cette notion à des fins stratégiques et sécuritaires se poursuit.  L’Assemblée générale a dûment condamné l’occupation temporaire de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol par la Fédération de Russie, montrant son intolérance totale aux manipulations des principes de la responsabilité de protéger. 

Malgré cela, les forces d’occupation russes continuent de refuser l’accès de la Crimée aux mécanismes internationaux des droits de l’homme pour évaluer la situation sur le terrain et faire des recommandations en matière d’alerte rapide.  Ce pays néglige également la vie et la sécurité de la population ukrainienne dans certaines zones temporairement occupées des régions de Donetsk et de Louhansk et mène des actions contraires à l’esprit et à la lettre de la responsabilité de protéger, a ajouté le délégué.  Dans le même temps, a-t-il poursuivi, l’occupation de certaines parties du territoire limite la capacité de l’Ukraine à mettre en œuvre le premier pilier de la responsabilité de protéger.  En Crimée, le régime d’occupation russe refuse l’accès aux observateurs internationaux des droits de l’homme.  Dans le contexte de ce débat, a plaidé le représentant, il faut dire que les droits de l’homme et la présence humanitaire constituent un élément essentiel de tout mécanisme de prévention.  L’impunité pour le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, et le refus d’enquêter et de poursuivre les responsables de ces crimes entraîneront leur récurrence et saperont nos efforts multilatéraux en matière de responsabilité de protéger, a prévenu le représentant. 

Évoquant ensuite les deuxième et troisième piliers, le représentant a jugé qu’une responsabilité particulière incombe au Conseil de sécurité.  Cependant, a-t-il déploré, le recours au veto ou la simple menace de l’utiliser peut bloquer la réponse de cet organe dans des situations où une action urgente est nécessaire pour protéger les civils.  À cet égard, il a réaffirmé la position ferme de son pays sur la nécessité d’éliminer progressivement le veto en tant qu’obstacle majeur à la capacité du Conseil d’agir efficacement dans certaines situations.  Il a rappelé que son pays soutient l’initiative franco-mexicaine et le Code de conduite du Groupe ACT.  Le délégué s’est également dit convaincu que le recours au veto devrait également être limité dans les cas où un membre permanent est directement impliqué dans le conflit examiné par le Conseil ou est partie à un différend. 

Pour Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana), il faut reconnaître l’obligation morale de protéger les populations exposées aux crimes de guerre, aux génocides et autres atrocités criminelles.  Elle a salué l’accent mis par l’ONU sur les efforts collectifs, avec les mécanismes régionaux et nationaux, pour prévenir les atrocités criminelles et a appuyé les recommandations faites par le Secrétaire général dans son rapport.  La responsabilité de protéger est l’expression d’un engagement « moral et politique », a estimé la représentante qui s’est dite encouragée par le soutien à ce principe.  S’agissant de sa mise en œuvre, elle a insisté sur la prévention qui est « fondamentale ».  Elle s’est dite favorable aux mécanismes d’alerte rapide en amont, mais aussi à l’établissement des responsabilités par le truchement de la Cour pénale internationale notamment.  Le Conseil des droits de l’homme peut également contribuer à identifier les foyers de risques, a estimé la représentante, avant de plaider pour un engagement transparent, une approche concertée et des partenariats vitaux.  Elle a encouragé les États Membres à désigner, à l’instar de son pays, un point focal pour le suivi de la responsabilité de protéger au niveau national.

M. BRIAN PATRICK FLYNN (Irlande) a plaidé en faveur du rôle des femmes, qui jouent un rôle fondamental dans la prévention des violences et dans le règlement des conflits.  Pour la délégation, il faut aussi garantir l’établissement des responsabilités dans les violences sexuelles, qui prennent souvent pour cible les femmes et peuvent constituer des crimes graves au regard du droit international.  En sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité, l’Irlande, a dit le représentant, tient compte des recommandations formulées par les Conseillers spéciaux pour la responsabilité de protéger et pour la prévention du génocide.  Il a apporté son soutien à la proposition franco-mexicaine et a renouvelé son appui au projet de résolution présenté par la Croatie. 

M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis) a rappelé que les femmes et les filles sont victimes, de manière disproportionnée, des atrocités, comme actuellement en Éthiopie où les informations font état de violences sexuelles et sexistes généralisées.  Il a dénoncé la guerre « odieuse » qui est menée dans le Tigré « contre le corps des femmes » et souligné que quand les citoyens ne sont pas protégés par leur État, la communauté internationale est appelée à intervenir.  La prévention, a-t-il dit, vient avant l’établissement des responsabilités.  Tout doit être fait pour prévenir ces actes indicibles.  Les États-Unis, a-t-il dit, s’attachent en effet à renforcer les activités de prévention, comme les y oblige la loi « Elie Wiesel », dont le but est de reconnaître les signes d’escalade et d’atrocités potentiels.  En parallèle, la Maison-Blanche continue de coordonner les mesures pour prévenir les atrocités qui hélas perdurent.  C’est là, quand les atrocités perdurent, que le processus d’établissement des responsabilités doit intervenir car il permet de rendre justice et de dissuader des crimes futurs.  Rien n’est plus important que la prévention des atrocités et l’établissement des responsabilités, a insisté le délégué, avant d’appuyer le projet de résolution dont est saisie l’Assemblée générale. 

Selon Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie), la prévention des atrocités est un processus continu, nécessitant des efforts soutenus aux niveaux national, régional et international.  Si la responsabilité première de la protection incombe à chaque État Membre, la communauté internationale doit aider les États à l’assumer.  Pour utiliser efficacement tous les outils de prévention disponibles, Mme Stoeva a appelé à renforcer la coordination entre les différentes entités de l’ONU, y compris le nouveau système des coordinateurs résidents, et à soutenir les efforts déployés au niveau local par les organisations de la société civile, les travailleurs humanitaires et les défenseurs des droits de l’homme.  Soulignant également le rôle important des femmes dans la prévention des atrocités criminelles, la déléguée a appelé à poursuivre les efforts pour renforcer l’égalité des sexes et promouvoir une participation égale et significative des femmes dans tous les efforts.  Mme Stoeva a enfin appelé tous les États Membres à soutenir l’adoption du projet de résolution présenté par la Croatie.

M. XING JISHENG (Chine) a rappelé à son tour l’absence de consensus sur la notion de responsabilité de protéger.  Les États Membres ne sont pas tombés d’accord sur ses critères et certains pays ont même élargi son interprétation en la faussant, a-t-il constaté.  Pour le représentant, tout cela met à mal le dialogue entre les parties et la recherche des intérêts communs.  Tout en plaidant pour qu’un consensus soit trouvé, il a regretté que certains introduisent des questions polémiques à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.  Nous sommes contre cette pratique et nous venons d’exprimer notre désaccord dans une lettre commune, a indiqué le délégué.  Il convient en premier lieu, a-t-il estimé, d’obtenir le strict respect la Charte de l’ONU, et en particulier ses principes de souveraineté nationale, d’intégrité territoriale, de non-ingérence, de non-agression et de règlement pacifique.  Une assistance peut être fournie aux pays, mais seulement avec leur accord et dans la recherche de l’appropriation nationale.  De plus, a poursuivi le représentant, si la prévention est une dimension clef de la réponse aux crimes les plus graves, elle doit mettre l’accent sur les causes profondes des conflits.  La communauté internationale devrait donc s’engager à réduire la pauvreté, à aider les pays en développement et à encourager la coopération internationale.  De même, le recours à la force ne doit être possible que lorsque tous les autres moyens pacifiques sont épuisés.  Enfin, a-t-il dit en conclusion, l’imposition de sanctions doit recevoir l’accord du Conseil de sécurité et être strictement limitée. 

M. MOHAMMAD GHORBANPOUR NAJAFABADI (République islamique d’Iran) a soutenu que l’un des aspects les plus importants du principe de prévention, et un motif de grave préoccupation pour la communauté internationale, est un scénario impliquant différents types d’intervention dans les affaires intérieures d’un État, sous le prétexte de la responsabilité de protéger.  Cette responsabilité incombe d’abord à l’État concerné, a souligné le délégué iranien, qui a renvoyé aux principes édictés dans la Charte des Nations Unies.  Il y est stipulé que la communauté internationale agit « au cas par cas », et « par le biais du Conseil de sécurité ».  Le concept de prévention, a-t-il estimé, n’implique pas de mesures coercitives, mais des mesures pour endiguer la pauvreté, par exemple, et elle ne préjuge en rien l’intervention d’un État dans un autre.  Les Nations Unies doivent garder un rôle crucial: celui d’éviter la manipulation politique de la notion de prévention.

Des pays, prétendument fervents partisans de ce principe de prévention, ferment les yeux à dessein sur certains conflits et ignorent leurs engagements.  Le soutien inébranlable de certains d’entre eux aux auteurs de crimes contre le peuple palestinien montre bien les « deux poids, deux mesures » et l’hypocrisie.  L'Assemblée générale n’est donc pas le lieu idoine pour discuter de la responsabilité de protéger.  Revenons, a encouragé le représentant, à nos dialogues officieux pour faciliter le consensus.  Résolument contre la diffusion de toute « notion biaisée » visant à saper les principes de base du droit international, comme la non-ingérence dans les affaires internes, nous ne pouvons accepter des idées et des principes qui saperaient l’état de droit et pourraient être utilisés à mauvaises escient, a tranché le représentant. 

Mme VANESSA FRAZIER (Malte) a déclaré que les circonstances actuelles confèrent plus d’urgence à la prévention des atrocités criminelles, la COVID-19 ayant notamment amplifié les vulnérabilités existantes en entrainant une augmentation des incitations et des actes de violences ainsi que des discours de haine.  Elle s’est aussi inquiétée de l’escalade des conflits et des violations des droits humains dans plusieurs situations, et des risques que cela entraîne en matière d’atrocités criminelles.

La représentante a insisté sur l’importance de renforcer les mécanismes d’alerte précoce et de prévention, ainsi que sur le rôle que jouent les femmes et les jeunes dans la création de sociétés tolérantes, inclusives et résilientes.  Elle a déploré les écarts qui persistent entre les engagements pris lors du Sommet mondial de 2005 et la situation des populations exposés aux risques.  La responsabilisation doit être priorisée, autant pour rendre justice et que pour son effet dissuasif, a-t-elle estimé.

Pour Mme AYSE INANÇ ÖRNEKOL (Turquie), le rapport du Secrétaire général est une base solide pour les délibérations d’aujourd’hui.  L’ONU a un rôle crucial à jouer dans l’application du principe de la responsabilité de protéger depuis 2005, en mettant l’accent sur la prévention et l’alerte précoce et ce, « en toute impartialité ».  La représentante a salué le travail effectué dans le contexte de la pandémie, dans la lutte contre l’incitation à la haine et la désinformation.  Elle s’est enorgueillie que son pays soit en tête des efforts de médiation dans les initiatives régionales.  Pour la Turquie, a-t-elle dit, le rôle du Conseil de sécurité pourrait être renforcé dans l’application de la responsabilité de protéger.  Elle a d’ailleurs dénoncé l’inaction du Conseil dans le conflit actuel en Palestine et demandé qu’un mécanisme de protection des Palestiniens soit mis en place.

Pour ce qui est du projet de résolution d’aujourd’hui, la représentante a estimé qu’il constitue une voie pour la mobilisation d’un consensus sur le champ et les modalités d’application du concept, tout en soulignant que cela ne signifie pas qu’il faille revisiter des notions acceptées.  La responsabilité de protéger consiste, selon elle, à trouver un équilibre « délicat » entre les préoccupations de la communauté internationale et la souveraineté et l’intégrité des États.  Si ces États échouent dans la protection de leur population, alors la communauté internationale doit pouvoir intervenir, a concédé la Turquie, mais, dans la mesure où le terme génocide est un terme défini par le droit international, seule une cour appropriée peut en faire la détermination.

M. MARTÍN JUAN MAINERO (Argentine) a souhaité que la communauté internationale travaille davantage à la mise en œuvre du principe de responsabilité de protéger et de ses trois piliers.  Assurant que son pays participe activement aux débats sur cette questions, il a estimé que les initiatives de la communauté internationale doivent respecter à la lettre les principes de la Charte de l’ONU et du droit international.  Il a également jugé que la priorité doit être donnée au renforcement des capacités des États, en matière de prévention, celle-ci étant un outil clef aux niveaux national, mais aussi régional et international.  De même, a ajouté le représentant, il convient de renforcer le rôle des organisations régionales et des acteurs locaux.  Saluant le travail du Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger pour ce qui est de l’opérationnalisation de la prévention, il a aussi appuyé l’action menée par les Conseillères spéciales.  À ses yeux, il est nécessaire de continuer de perfectionner les outils pour obtenir les informations utiles sur les problèmes qui se posent en matière de droits humains.  Nous avons besoin d’une analyse complète qui permette de connaître les facteurs de risque et de déclencher des alertes précoces.  À cet égard, il a mis en garde contre les risques d’une inaction excessive.  En conclusion, le représentant s’est dit favorable au projet de résolution, l’objectif étant que la responsabilité de protéger soit désormais un point annuel examiné par l’Assemblée générale, que son opérationnalisation soit assurée et que les États adhèrent aux instruments internationaux de prévention. 

Pour Mme MARÍA PAULA PERDOMO (Chili), la pandémie a mis en exergue le fait que les problèmes mondiaux appellent des solutions mondiales.  Elle a réaffirmé son appui au Bureau des Nations Unies de prévention des génocides et de la responsabilité de protéger et s’est félicitée de l’inclusion de la question à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.

Mme RABAB FATIMA (Bangladesh), dont le pays est coauteur du projet de résolution, a estimé que les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans la responsabilité de protéger, en garantissant la complémentarité avec d’autres initiatives dans le domaine de la pérennisation de la paix et du développement durable.  La prévention est au cœur de cette notion et le Conseil de sécurité doit réfléchir à son rôle en la matière.  La Cour pénale internationale, a poursuivi la représentante, doit pouvoir jouir de toute l’autorité possible pour faire face aux atrocités criminelles.  La représentante a avoué qu’elle aurait souhaité plus d’informations « concrètes » sur l’application de ce principe et sur les défis rencontrés.  Abordant les atrocités de masse contre les Rohingya, dont beaucoup se sont réfugiés dans son pays, la représentante a souligné que ces atrocités étaient prévisibles.  Pourtant, a-t-elle regretté, la communauté internationale n’a pas su réagir à temps et cela prouve bien toute la complexité de l’application de cette notion.  L’amélioration de la situation des réfugiés rohingya, a insisté la représentante, dépend des autorités du Myanmar qui doivent leur assurer un retour sûr et digne et un statut de citoyen « à part entière ».  

Pour M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka), la responsabilité de protéger met en tension souveraineté nationale et droits de la personne, mais il est possible de surmonter cette dichotomie en responsabilisant l’État, plutôt qu’en faisant de cette notion « un outil sans limite ».  L’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, avait bien insisté sur l’idée que l’intérêt national doit être repensée en « intérêt collectif ».  Il faut donc aborder la question de la responsabilité de protéger avec « délicatesse, prudence et retenue », en réaffirmant la responsabilité première de l’État concerné et le fait que l’intervention militaire se fait en dernier recours.  En toutes choses, la souveraineté nationale doit être considérée comme un principe « fondamental ».  Seul le Conseil de sécurité peut décider d’une intervention internationale et cela implique le respect du droit de veto car il faut bien l’avouer, la responsabilité de protéger peut sembler contraire à certains principes fondamentaux des Nations Unies, dont la primauté de la souveraineté nationale.  Dans les faits, cette notion n’est pas à la hauteur de son ambition, a tranché le délégué.  Trop de contradictions l’empêchent de devenir une véritable doctrine pratique, et les raisons qui ont empêché son utilisation sont les mêmes qui empêcheront son utilisation à l’avenir.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a observé à son tour que, bien que l’Assemblée générale ait entériné voilà plus de 15 ans la responsabilité de protéger, cette notion ne jouit toujours pas d’un consensus global.  Il a également estimé que les paramètres devraient être définis de manière plus précise afin d’éviter tout chevauchement ou tout malentendu avec d’autres instruments de prévention.  S’agissant notamment des modalités d’application du troisième pilier, il a jugé que ladite responsabilité ne peut être invoquée pour déclencher une intervention armée ou donner un « vernis de légitimité » à une tentative de renverser un régime. 

Pour le représentant, la responsabilité de protéger les civils contre le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité incombe à l’État concerné dans le cadre sa souveraineté.  C’est l’État qui doit s’assurer du caractère pacifique de sa société, le rôle de l’ONU étant d’aider à la prévention et de contribuer au maintien de la paix si nécessaire.  Dans ce cadre, a-t-il ajouté, la Guinée équatoriale estime que l’alerte précoce peut jouer un rôle important dans la prévention des atrocités criminelles, un mécanisme de ce type existant déjà en Afrique pour réduire les violences sur le continent.  Après s’être félicité des efforts déployés par l’ONU pour renforcer les capacités des États en matière de prévention, il a indiqué que sa délégation votera en faveur de la résolution. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission examine la situation financière de l’ONU, marquée par une embellie sur le budget ordinaire

Soixante-quinzième session,
13e séance plénière – après-midi
AG/AB/4367

La Cinquième Commission examine la situation financière de l’ONU, marquée par une embellie sur le budget ordinaire

Après une situation de trésorerie « extrêmement préoccupante » en 2020, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, qui examinait aujourd’hui le financement de l’ONU, a constaté une embellie sur le budget ordinaire.  Au mois d’avril, 76% des contributions prévues pour 2021 avaient été recouvrées. 

L’année 2020 s’est achevée sur un nouveau record en ce qui concerne les contributions au budget ordinaire non acquittées, dont le montant s’élevait élevé à 808 millions de dollars, dépassant le record de 711 millions de dollars établi l’année précédente.  La pression sur les réserves de trésorerie, qui étaient déjà maigres, s’est donc accrue en 2021. 

Mais, en réponse à un autre appel lancé par le Secrétaire général à la mi-mars et à d’autres actions de sensibilisation menées auprès des États Membres, les sommes perçues en avril ont atteint « le chiffre record » d’un milliard de dollars.  Cette somme, ont commenté les États-Unis, n’aurait pas été possible sans notre versement de plus de 300 millions de dollars, au premier trimestre de cette année.  Ainsi, 76% du montant total des contributions annuelles ont été recouvrés à la fin du mois d’avril, permettant d’assouplir un grand nombre de restrictions en matière de dépenses.  Toutefois, le résultat final dépendra toujours du fait que les États Membres continuent de s’acquitter de leurs obligations financières.

Toutes les délégations ont insisté sur la responsabilité des États Membres de payer leur dû en totalité, à temps et sans conditions.  Le Groupe des États d’Afrique a jugé « insupportable », qu’une organisation comme les Nations Unies ait dû, en 2019 et en 2020, emprunter au Fonds de roulement, au Compte spécial et aux opérations de paix fermées, pour pouvoir exécuter ces mandats.  L’ONU devrait pouvoir se concentrer sur ces mandats plutôt que de gaspiller son énergie à trouver les moyens de réduire les dépenses, ont martelé plusieurs délégations.

Pour ce qui est du budget des opérations de paix et des tribunaux pénaux internationaux, les soldes de trésorerie étaient positifs en 2020, même si certaines opérations se sont heurtées à des déficits de trésorerie à différents moments, ce qui a obligé à recourir à des emprunts sur des opérations de maintien de la paix et à reporter des versements dus aux pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police.  La décision prise par l’Assemblée générale dans sa résolution 73/307 d’autoriser les prélèvements d’avances entre les missions en cours, ainsi que la mise en recouvrement et la réception de contributions pour les périodes hors mandat, a, une nouvelle fois, été saluée aujourd’hui.  Les remboursements au titre des contingents, des unités de police constituées et du matériel appartenant aux contingents sont à jour pour toutes les missions en cours, à l’exception de 65 millions de dollars pour l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), pour laquelle il n’a pas été recouru à des prélèvements d’avances en raison du risque de retard dans le remboursement des prêts à la mission d’origine.

Toutefois au 30 avril 2021, les arriérés de paiement pour les opérations de paix avaient atteint un record de 2,5 milliards.  Un État, a dénoncé la Chine, doit à lui seul 1,6 milliard de dollars.  Cuba a ainsi accusé les États-Unis de pratiquer une politique volontaire de rétention des contributions pour faire pression.  La délégation américaine s’est défendue en rappelant d’abord que ses contributions sont versées habituellement au dernier trimestre de l’année.  Ils ont tout de même manifesté leur détermination à régler la totalité de leur dû « non seulement pour améliorer les finances de l’Organisation mais aussi et surtout pour améliorer l’efficacité ».

Le Contrôleur des Nations Unies, M. Chandru Ramanathan, a invité les États-Membres à prévenir le plus tôt possible le Secrétariat de leur intention de payer leurs arriérés pour que l’ONU puisse planifier aux mieux ses dépenses. 

En début de séance, la Cinquième Commission a autorisé le Secrétaire général à engager au titre de l’Opération au Darfour un montant maximum de 45 724 300 dollars pour la période du 1er janvier au 30 juin 2021, laquelle somme s’ajoute aux 240 millions de dollars déjà autorisés pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2020 et aux 198,7 millions autorisés pour la période du 1er janvier au 30 juin 2021. 

Le Commission, qui tient la majeure partie de sa session virtuellement, a prévu sa prochaine séance publique le 28 mai pour clore ses travaux.

A/C.5/75/L.30

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. BOUBACAR DIALLO (Guinée), s’est dit préoccupé par les problèmes de liquidités auxquels est confrontée l’ONU, s’agissant en particulier du budget ordinaire.  S’il est vrai que la situation s’est un peu améliorée, il ne faut pas pour autant se montrer complaisant, a prévenu le représentant, en attribuant cette amélioration aux mesures d’austérité liées aux recrutements et au contrôle des dépenses dû à la pandémie de COVID.19. La gestion du budget, a-t-il asséné, doit être guidé par l’exécution des programmes et en aucun cas par les sommes en main. 

Le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que l’on ait été obligé d’emprunter aux opérations de paix fermées pour couvrir les problèmes de trésorerie liés au budget ordinaire.  Il a dénoncé la persistance des arriérés de paiement lesquels ont atteint un recours, au début de cette année.  Il est vrai que la collecte des contributions vient de dépasser les attentes mais il est tout aussi vrai, a martelé le représentant, que les États Membres doivent payer leur dû en totalité, à temps et sans conditions. 

S’agissant des opérations de paix, il a relevé qu’il reste encore la somme de 65 millions dollars à recouvrer pour une seule mission, « mais c’est une mission de trop ».  Le représentant a particulièrement jugé préoccupant qu’un seul État Membre doive environ les deux-tiers des sommes à recouvrer, « malgré sa grande capacité de paiement ».  Alors qu’il bénéficie déjà d’une « distorsion fondamentale » de la manière dont l’ONU est financée, cet État Membre, a accusé le représentant, continue de manière unilatérale à retenir ses contributions, tout en s’accrochant à ses privilèges spéciaux au Conseil de sécurité.  Tous les États Membres doivent payer leurs contributions et aucun d’entre eux ne devrait être empêcher de le faire, surtout quand l’ONU est confrontée à des problèmes de trésorerie. 

Au nom de l’Australie, de la Nouvelle -Zélande, M. ROBERT KEITH RAE (Canada) a noté qu’en ces temps de pandémie, l’ONU reste la seule organisation internationale en mesure d’aborder les défis qui transcendent les frontières nationales.  Alors que la Cinquième Commission examine les demandes budgétaires du Secrétaire général pour les opérations paix, qui sont « le volet le plus visible de la présence mondiale de l’ONU », il a souhaité que tous les États Membres versent les contributions financières qui découlent des décisions prises collectivement afin que l’Organisation puisse remplir son mandat. 

En 2020, a relevé le représentant, l’ONU a terminé l’année avec le plus haut niveau d’arriérés de son budget ordinaire depuis plus d’une décennie.  En dépit de la modeste amélioration du recouvrement des contributions ces derniers mois, il s’est déclaré préoccupé par la situation financière globale de l’Organisation, laquelle fonctionne sous une direction stratégique, mais aussi en fonction de la disponibilité des liquidités, à la fois pour son budget ordinaire et pour son budget du maintien de la paix.  En d’autres termes, a souligné, le représentant, les opérations de l’ONU ne sont pas dictées par des priorités organisationnelles, mais par les impératifs de liquidités, ce qui « n’est pas durable et doit changer ». 

Les quotes-parts, a poursuivi le représentant, « ne sont pas des contributions volontaires mais des obligations juridiques qui nous sont faites en tant qu’État Membre de l’ONU ».  Nous avons également la responsabilité morale de veiller à ce que l’Organisation dispose de ressources suffisantes pour s’acquitter de ses mandats, en particulier en ces temps difficiles, a-t-il ajouté, notant à cet égard que, si la situation s’améliore à New York, tel n’est pas le cas dans de nombreuses régions du monde qui continuent de faire face aux effets de la pandémie.  Dans ce contexte, a fait valoir le représentant, le bilan connu de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et du Canada en ce qui concerne le paiement « intégral, ponctuel et sans conditions » de leurs contributions, témoigne de leur engagement en faveur de l’ONU.  Exhortant tous les États Membres à faire de même, il a notamment appelé ceux qui ont des contributions en souffrance à s’acquitter en priorité de leurs arriérés. 

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. TSU TANG TERRENCE TEO (Singapour) s’est félicité, à son tour, que les sommes perçues en avril représentent 76% du montant total des contributions annuelles.  Il a remercié les États Membres concernés d’avoir versé la totalité de leurs contributions dues.  Il a jugé insupportable qu’en raison d’un niveau record d’impayés en  2020, l’Organisation ait dû consacrer toute son énergie à limiter les dépenses plutôt qu’à mettre en œuvre ses mandats. 

M. THIBAULT CAMELLI, de l’Union européenne, a exprimé sa profonde préoccupation face à la crise de liquidité persistante de l’ONU.  En  2018, a-t-il rappelé, le budget ordinaire de l’ONU a enregistré un déficit de trésorerie dès le mois de mai.  En 2019, malgré les mesures prises pour conserver la trésorerie, le premier emprunt a eu lieu en juillet et le déficit a atteint un record de 520  millions de dollars en décembre.  En 2020, la grave crise de liquidité s’est poursuivie et l’Organisation n’a pu repousser le premier emprunt qu’à septembre, grâce à de strictes mesures de conservation des flux de trésorerie.  Le Secrétaire général a alors suspendu tout recrutement pour les opérations du budget ordinaire, réduit les dépenses non affectées aux postes et reporté le paiement des pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de police.  Bien que ces mesures se soient avérées essentielles pour gérer les problèmes de trésorerie, le représentant a dit craindre qu’elles ne compromettent la faculté de l’Organisation à mettre en œuvre toute l’étendue des mandats qui lui ont été confiés. 

La gestion de la situation financière des Nations Unies est une « responsabilité commune », partagée entre l’Organisation et ses États Membres, a souligné le représentant.  Depuis le début du mois d’avril, s’est-il enorgueilli, tous les États membres de l’Union européenne ont versé leurs contributions au budget ordinaire 2021, ce qui représente 24% du montant total.  En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, les États membres de l’Union représentaient près de la moitié du tableau d’honneur au 30 avril et plus de 20% des contributions versées.  Or, a regretté le représentant, tous les États Membres n’ont pas respecté leurs obligations financières.  De fait, l’imprévisibilité des encaissements, ainsi que les grandes collectes du dernier trimestre de chaque année, aggravées par la crise mondiale posée par la pandémie de COVID-19, « menacent la capacité de l’Organisation à mettre en œuvre tous ses mandats et à répondre aux crises émergentes en temps opportun ».  Le représentant a par conséquent exhorté les États Membres qui ont des évaluations en attente à traiter cette question comme une « priorité absolue », réaffirmant qu’il importe que tous les États Membres honorent leurs obligations financières en payant leurs contributions intégralement, à temps et sans conditions.  

Notant que « le diagnostic est désormais clair », il a estimé que se disputer au sujet du calendrier ou pointer certains du doigt ne contribuera pas à s’attaquer aux causes profondes des problèmes ni à améliorer la situation.  Le représentant a aussi estimé qu’il est de la responsabilité de la Cinquième Commission de relever le défi et d’assurer un financement durable de l’Organisation.  Il s’est félicité à cet égard des mesures adoptées dans la résolution 73/307.   Pour les opérations de maintien de la paix, par exemple, la création d’une trésorerie commune entre les missions et la possibilité de payer les contributions pour l’ensemble de la période budgétaire de 12 mois ont permis d’alléger partiellement la pression sur la trésorerie.  Le représentant a cependant regretté que seule une solution partielle ait été trouvée et qu’aucun consensus n’a été dégagé sur les propositions relatives au budget ordinaire.  En conséquence, a-t-il déploré, le Secrétaire général a régulièrement emprunté dans les comptes des opérations de paix closes, ce qui a entraîné une rétention des crédits aux États Membres.  De même, il a regretté le retard dans le remboursement des pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de policiers, considérant que cela doit être corrigé. 

À cette fin, le représentant a encouragé le Secrétaire général à poursuivre ses efforts pour gérer les ressources de manière plus efficace.  Il a également appelé les États Membres à revoir la proposition présentée lors de la soixante-treizième session.  En juin de l’an dernier, comme l’année précédente, a-t-il rappelé, l’Union européenne était prête à adopter des mesures permettant au Secrétaire général de gérer ses budgets de manière plus stratégique, tout en maintenant les normes de transparence et de responsabilité les plus élevées.  Nous avons également fait des propositions à cet égard l’automne dernier, lors de la négociation du budget ordinaire, et nous continuons de soutenir toutes les mesures qui peuvent donner au Secrétaire général les outils pour atténuer les défis actuels de la gestion de la trésorerie et conduire à un budget plus efficace et plus stratégique, a conclu le représentant. 

S’exprimant également au nom du Liechtenstein, M. MIKE MARTIN AMMANN (Suisse) a estimé que la situation financière reste « préoccupante » en dépit de l’amélioration actuelle de la situation de liquidité des Nations Unies.  De fait, a-t-il souligné, l’irrégularité constatée chaque année dans la collecte des contributions au budget ordinaire appelle l’ONU à une « gestion prudente des liquidités » afin de s’assurer que les opérations ne sont pas compromises durant l’année.  Le représentant a jugé à cet égard que l’allocation des ressources et la priorisation des activités par le Secrétariat constituent « un risque pour le contrôle des États Membres sur la mise en œuvre du mandat de l’ONU ».  Alors que la pandémie fait toujours rage et que d’innombrables personnes comptent sur le soutien des Nations Unies dans la lutte contre la COVID-19, « des ressources financières adéquates sont de la plus haute importance et doivent être assurées », a soutenu le représentant. 

Il a par ailleurs salué « l’effet positif » que les mesures introduites l’année dernière ont eu sur l’amélioration de la flexibilité budgétaire du Secrétaire général.  Appelant tous les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à verser leurs contributions annuelles « dans leur intégralité et dans les délais impartis », il a assuré que la Suisse et le Liechtenstein continueront à honorer leurs obligations financières envers l’Organisation en les payant « à temps et en totalité ».  Il a conclu en réitérant la nécessité pour les Nations Unies de bénéficier d’un financement adéquat de la part des États Membres afin d’exécuter pleinement ses mandats.  

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MOHAMED TRAORE (Mali) s’est félicité de ce qu’après l’appel lancé par le Secrétaire général à la mi-mars et à d’autres actions de sensibilisation menées auprès des États Membres, les sommes perçues en avril aient atteint le chiffre record d’1 milliard de dollars et que 76 % du montant total des contributions annuelles aient été recouvrés à la fin du mois d’avril.  Revenant à la situation de 2020 où le niveau des impayées a atteint un record de 808 millions de dollars, le représentant a jugé insupportable, qu’une organisation comme les Nations Unies ait dû emprunter au fonds de roulement, de son compte spécial ou aux opérations de paix fermées, pendant 10 mois entre 2019 et 2020. 

S’agissant justement des opérations de paix, il s’est dit encouragé par la tendance positive des soldes de trésorerie et a salué l’impact positif de la résolution 73/703 de l’Assemblée générale qui a supprimé les restrictions sur les emprunts croisés pour les opérations actives, ce qui a permis d’améliorer la trésorerie globale desdites opérations.  Le représentant s’est particulièrement félicité des progrès observés en matière de remboursement des pays fournisseurs de contingents et de matériel, à l’exception des 65 millions de dollars pour l’Opération au Darfour.  Tous les efforts doivent être faits pour que ces pays soient remboursés le plus rapidement possible, a-t-il insisté, avant de juger « indispensable » une solution durable aux problèmes de financement, La pratique des emprunts aux opérations actives ou fermées n’est pas seulement non viable mais elle est surtout nocive pour une bonne exécution des mandat de l’Organisation. 

M. PEDRO LUIS PEDROSO CUESTA (Cuba) a constaté que les mesures d’économie mises en œuvre par le Secrétariat, ainsi que les contributions de la plupart des États Membres, ont conduit, fin 2020, à un déficit qui était de 186 millions de dollars inférieur à celui de 2019.  Si des économies sont nécessaires, cela ne doit pas se faire au détriment du respect des activités et programmes approuvés par les États Membres, a fait valoir le représentant.  Il s’est ensuite félicité de ce que la réduction du déficit ait permis, jusqu’à présent en 2021, de reconstituer les réserves du Fonds de roulement et du Compte spécial, et de rembourser les emprunts aux opérations de clôturées à un rythme plus rapide que les années précédentes. 

Le représentant a également pris acte de la situation plus stable des contributions aux tribunaux internationaux et aux opérations de paix.  Il a par ailleurs jugé encourageant de constater que, par rapport à la même date en 2020, 11 pays de plus ont versé intégralement leurs contributions au budget ordinaire et que le montant des arriérés est inférieur d’environ 379 millions de dollars.  Ces informations prouvent que l’amélioration de la grave crise de trésorerie « dépend plus du respect de nos engagements que des modifications apportées aux méthodologies et réglementations budgétaires ». 

Cependant, a relativisé le représentant, nous ne pouvons être sûrs que cette amélioration empêchera une réapparition des problèmes.  Seul le paiement des contributions en totalité, à temps et sans conditions peut empêcher cette situation, a-t-il soutenu, souhaitant aussi que soit prise en compte la situation particulière des pays en développement qui ne sont pas en mesure d’honorer leurs engagements financiers pour des raisons indépendantes de leur volonté politique, principalement en raison du grave impact de la pandémie de COVID-19 sur leurs économies. 

Le représentant a d’autre part observé que le principal débiteur de l’ONU reste les États-Unis.  La volonté exprimée récemment par ce pays de payer ses dettes envers l’Organisation est la première étape d’un long chemin.  Il faut que cesse la politique de rétention volontaire des contributions, a asséné le représentant.  Il s’est enorgueilli que son pays se soit acquitté de presque toutes ses obligations financières à l’égard de l’ONU, et ce, malgré les effets de la pandémie et du blocus économique, commercial et financier que lui imposent les États-Unis.  Par conséquent, a-t-il conclu, les paiements effectués par notre pays pour honorer sa dette envers l’Organisation participent d’un « très grand sacrifice ».

M. OMAR KADIRI Maroc a jugé important de saluer, dans le contexte difficile de la pandémie de COVID-19, la capacité de l’ONU de faire face à ce défi.  S’agissant des opérations de paix, il a salué l’adoption de la résolution 73/307 de l’Assemblée générale fondée sur les propositions du Secrétaire général visant à améliorer la situation financière des Nations Unies par la diminution des arriérés de paiement.  Le Maroc a déclaré que l’équilibre financier de l’Organisation dépend « indéniablement » du versement à temps par les États Membres de la totalité de leurs contributions et de leurs arriérés.  

Mme RENA AKATSUKA (Japon) s’est enorgueillie que son pays ait payé toutes ses contributions, malgré l’impact de la COVID-19 sur l’économie et la situation financière japonaises.  Heureuse de constater que la situation de trésorerie se soit améliorée, en 2021, grâce au versement des contributions mais aussi à une meilleure gestion des liquidités par le Secrétariat, la représentante a salué l’assouplissement des restrictions imposées aux recrutements.  Elle a dit compter que le Secrétaire général tiendra compte de la sous-représentation voire de la non-représentation de certains États, lorsqu’il s’agira de pourvoir les postes vacants. 

La représentante a insisté sur la nécessité de fixer un niveau « réaliste » des ressources qui doivent être nécessaires mais aussi suffisantes pour une bonne exécution des mandats.  Les ressources, a-t-elle rappelé, ne sont pas illimitées. Les États Membres et le Secrétariat de l’ONU ont la « responsabilité commune » de rechercher constamment les moyens d’assurer une utilisation efficace des ressources, compte tenu de la nécessité de rendre des comptes au contribuable.  Notant que la trésorerie des opérations de paix est en danger, puisque les États semblent attendre l’issue des négociations sur la répartition des quotes-parts à la prochaine session, la représentante a demandé au Secrétariat de trouver des mesures pour atténuer ce danger « inévitable » qui semble réapparaître tous les trois ans. 

Il est « très important », a souligné M. MOHAMMED NORE ALAM (Bangladesh), que les principaux contributeurs, qui ont de très gros moyens, assurent le paiement intégral et à temps de leur quote-part.  L’ONU serait sur une base financière plus solide si ces États honoraient leurs obligations, en vertu de la Charte.  Lorsque nous examinons le budget aujourd’hui, a poursuivi le représentant, nous devons tenir compte de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur le travail de l’Organisation et assurer des fonds suffisants et prévisibles.  Il a aussi souligné l’importance que son pays attache au remboursement rapide des pays contributeurs de troupes et d’effectifs de police aux opérations de paix de l’ONU, d’autant plus que la plupart d’entre eux sont des pays en développement.  Tout retard dans les remboursements peut avoir un impact sur la rotation des troupes et la volonté des pays de déployer des hommes et des femmes sur le terrain.  Les retards peuvent aussi alourdir le fardeau financier de ces pays, ce qui serait « injuste ». 

Prenant note avec « une profonde préoccupation » de l’aggravation de la situation de trésorerie de l’ONU, le représentant a aussi noté que les contributions sont généralement reçues à la fin de l’année, ce qui compromet une bonne affectation des ressources aux différents mandats.  Malgré une prudence budgétaire et le report de plusieurs paiements, a-t-il dénoncé, l’Organisation a dû emprunter de larges sommes aux opérations de paix fermées, ces deux dernières années.  Il est tout aussi impératif que tous les fonds alloués à l’ONU soient dépensés de manière efficace, transparente et responsable.  Un contrôle budgétaire strict, une discipline budgétaire tout aussi stricte et une utilisation rationnelle des ressources sont particulièrement importantes, a conclu le représentant.  

M. BORGAR OLSEN TORMODSGARD (Norvège) a estimé qu’à la lumière de la pandémie de COVID-19, nous avons besoin d’une Organisation forte et efficace qui gère ses ressources financières de manière responsable et qui exécute ses mandats.  Le paiement intégral et à temps des quotes-parts est « essentiel » pour le bon fonctionnement de l’Organisation, a souligné le représentant, face à des mandats à exécuter dans des situations de plus en plus complexes.  Un financement stable et prévisible est la clef de la pertinence et de l’efficacité des Nations Unies, a-t-il insisté.  Les nombreuses lettres que le Secrétaire général a dû envoyer aux États Membres montrent que l’ONU fait toujours face à des problèmes de trésorerie, a noté le représentant en se disant particulièrement préoccupé par le budget ordinaire et l’impact potentiel que les mesures prises peuvent avoir sur l’exécution des mandats.  Membre fondateur et partenaire fidèle des Nations Unies, la Norvège, a conclu son représentant, exhorte tous les États à n’épargner aucun effort pour payer leurs contributions intégralement, à temps et sans condition, et ce, pour assurer une ONU forte et efficace qui concrétise sa promesse aux peuples qu’elle sert.  

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) a dit partager les préoccupations concernant la crise de liquidités liée au budget ordinaire.  Le déficit au début de l’année et l’épuisement des réserves n’augurent rien de bon pour la stabilité des finances et s’éloignent résolument d’une pratique budgétaire viable.  S’il est crucial que l’Organisation ait les ressources nécessaires, le représentant a jugé tout aussi crucial qu’elle pratique la discipline budgétaire en tout temps, en particulier dans l’environnement actuel où l’économie mondiale est gravement touchée par la pandémie de COVID-19 et où les États Membres sont contraints d’adopter des mesures d’austérité pour « garder leur pied loin du feu ».  Nous devons, a poursuivi le représentant, maintenir en vie notre pouvoir de contrôle pour ne pas renoncer à notre fonction administrative devant le labyrinthe d’une structure sophistiquée qui peut compromettre l’esprit même de la Charte.  Notre pouvoir de contrôle ne saurait se limiter à un sceau sur des propositions.  La consultation, le consensus et le respect de la souveraineté nationale des uns et des autres doivent nous guider dans toutes les discussions sur le financement de l’ONU, en lieu et place des agendas particuliers. 

Insistant sur le pilier « développement » de l’ONU, le représentant a estimé que le temps de l’introspection est peut-être venu, à savoir le temps d’un audit non pas des chiffres mais des procédures budgétaires qui présentent un « sombre tableau ».  Les ressources de l’ONU doivent être utilisées pour des besoins véritables et pas pour des activités « extra-juridictionnelles », a martelé le représentant.  Il s’est en effet dit préoccupé par l’idée de consacrer des ressources à des agendas politiques.  Il est important, a-t-il conclu, que les États Membres, qui ont la capacité de le faire, paient leurs contributions, tout en reconnaissant les efforts et l’incapacité des autres pour des raisons qui échappent à leur contrôle. 

M. EVGENY V. KALUGIN (Fédération de Russie) a salué l’approche du Secrétariat pour obtenir le paiement des quotes-parts, compte tenu des résultats concrets, dont l’amélioration de la situation financière de l’ONU.  Le représentant a donc demandé audit Secrétariat d’informer les États Membres des « mesures d’austérité » qui ont été levées et assouplies.  Il s’est dit convaincu qu’une meilleure transparence en la matière encouragerait les pays, qui ont des arriérés, à suivre l’exemple de ceux qui ont payé intégralement leurs contributions.

M. KATLEGO BOASE MMALANE (Botswana) a constaté à son tour que la situation de liquidité des Nations Unies est allée en s’aggravant ces dernières années, avec des déficits qui surviennent plus tôt chaque année et qui se creusent, des réserves qui s’épuisent et des arriérés de fin d’année qui atteignent des niveaux record.  Le représentant s’est dit inquiet de cette tendance qui a affecté la mise en œuvre des mandats de manière négative.  Pour y remédier, a-t-il relevé, le Secrétaire général a été forcé de prendre des mesures « extrêmes » qui compromettent inévitablement l’objectif et l’efficacité de l’Organisation, s’agissant du maintien de la paix et de la sécurité internationales, et du développement. 

En outre, a ajouté le représentant, la crise de liquidité en 2019 et en 2020 a menacé la capacité de l’ONU de répondre à des crises émergentes en temps opportun, notamment aux défis posés par la pandémie de COVID-19.  Or, l’Organisation « fait plus si elle est financièrement solide », en particulier en faveur des États Membres vulnérables, à savoir les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et petits États insulaires en développement. De plus, a-t-il relevé, la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne pourra se concrétiser « tant que nous, en tant qu’organisation, ne serons pas financièrement à flot ».  Avant de conclure, le représentant a félicité les États Membres qui ont réussi à payer leurs cotisations à temps et sans faute, exprimant la fierté de son pays de s’être acquitté de cette obligation.  Il a toutefois souhaité qu’il soit tenu compte des situations particulières auxquelles sont confrontés certains pays en développement, surtout à la lumière des circonstances imposées par la pandémie. 

M. RICHARD CROKER (Royaume-Uni) s’est dit, à son tour, préoccupé par les problèmes de liquidité auxquels sont confrontées les Nations Unies.  L’ONU, a-t-il dénoncé, est donc aux prises avec l’impact de la pandémie de COVID-19 sans les ressources et les outils nécessaires à son bon fonctionnement.  Le temps et les ressources actionnés pour atténuer les répercussions des problèmes de trésorerie seraient mieux utilisés à l’amélioration du travail sur le terrain.  Il est donc essentiel que tous les États Membres paient leurs contributions en totalité et à temps. 

M. Crocker s’est dit heureux d’apprendre qu’en avril, un milliard de dollars a été injecté au budget ordinaire.  Les restrictions imposées aux recrutements ont été assouplies partiellement, s’est-il réjoui, tout en regrettant ne pas voir la même hausse des contributions aux budgets des opérations de paix.  Heureux tout de même qu’à la suite des réformes menées depuis deux ans, la trésorerie globale des opérations actives continue de s’améliorer, il a encouragé le Secrétaire général à identifier des moyens nouveaux et novateurs pour atténuer les problèmes de trésorerie s’agissant du budget ordinaire. 

M. BING DAI (Chine) a dit qu’en dépit de la pandémie de COVID-19, elle s’est acquittée de ses contributions et rappelant la crise de liquidités « alarmante », il a pointé du doigt un État Membre qui doit encore un milliard de dollars au budget ordinaire et plus d’1,4 milliard de dollars à celui du maintien de la paix. Cette délégation devrait montrer l’exemple en s’acquittant de ses contributions, a asséné le représentant. 

M. ARIEL RODELAS PENARANDA (Philippines) s’est dit encouragé d’apprendre que les contributions recouvrées, qui s’élèvent à 3,16 milliards de dollars, ont dépassé les attentes du Secrétariat qui s’attendait cette année à une somme de 2,98 milliards.  Mais il a dit craindre que l’« imprévisibilité » de ses rentrées d’argent ne compliquent la tâche des administrateurs de programmes qui doivent placer stratégiquement les objectifs communs de l’ONU et veiller à l’exécution des mandats cette année et au-delà.  Il a donc exhorté les États Membres à n’épargner aucun effort pour honorer leurs obligations financières en totalité, à temps et sans conditions, d’autant plus que l’ONU s’attend à des dépenses imprévues dues à la pandémie de COVID-19.  Il a espéré que les ressources disponibles seront utilisées de manière responsable. 

Mme GRACE LEIGH LEVIN (États-Unis) a rappelé que la contribution de son pays au budget des Nations Unies est deux fois plus importante que celle du deuxième plus grand contributeur.  La semaine dernière, a-t-elle dit, nous avons été informés que l’ONU avait collecté 1 milliard de dollars de contributions pour le budget ordinaire pour le seul mois d’avril.  C’est peut-être la plus grosse somme que l’ONU ait jamais collectée en un mois, pour le budget ordinaire, a applaudi la représentante.  Elle a précisé que cette somme n’aurait pas été possible, sans les plus de 300  millions de dollars que son pays a versés, au cours du premier trimestre.  Rappelant que ledit pays paie généralement sa contribution au budget ordinaire, au dernier trimestre de l’année, la représentante a promis un paiement intégral.  Nous sommes déterminés, a-t-elle affirmé, à nous acquitter de nos obligations financières non seulement pour améliorer la trésorerie de l’ONU mais aussi et surtout pour lui assurer l’efficacité. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.