En cours au Siège de l'ONU

Dans la perspective des prochaines élections en Iraq, le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies

8780e séance – matin
CS/14533

Dans la perspective des prochaines élections en Iraq, le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies

En adoptant la résolution 2576 (2021) à l’unanimité ce matin, le Conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) jusqu’au 27 mai 2022. 

Compte tenu de la lettre que lui a adressée le Ministre iraquien des affaires étrangères en date du 11 février 2021 (S/2021/135), le Conseil décide que la Représentante spéciale du Secrétaire général et la MANUI s’attacheront à constituer une équipe des Nations Unies « renforcée, solide et visible », dotée de personnel supplémentaire, dans la perspective des prochaines élections en Iraq, pour observer le déroulement du scrutin, tout en disposant de la couverture géographique la plus large possible, et à continuer d’apporter une assistance électorale, « d’une manière qui respecte la souveraineté de l’Iraq ». 

La Représentante spéciale du Secrétaire général et la MANUI mobiliseront et encourageront les observateurs internationaux ou régionaux invités par le Gouvernement iraquien en qualité d’observateurs tiers, établiront une coordination avec eux et leur fourniront, le cas échéant, un appui logistique et sur le plan de la sécurité.  Il est également question de lancer « une campagne de sensibilisation stratégique de l’ONU » pour éduquer et informer les électeurs iraquiens et les tenir au courant de la préparation des élections et des activités y relatives menées par l’ONU. 

Par cette résolution, le Secrétaire général est instamment prié de présenter un rapport résumé détaillé au Conseil de sécurité sur le processus électoral en Iraq et sur l’assistance fournie par la MANUI à cet égard, 30 jours au plus tard après la fin des prochaines élections en Iraq.  

Le Conseil demande encore à la Représentante spéciale du Secrétaire général et à la MANUI de prioriser la fourniture de conseils, d’un appui et d’une assistance au Gouvernement et au peuple iraquiens, de manière à favoriser un dialogue politique inclusif et la réconciliation aux niveaux national et local, en tenant compte de l’apport de la société civile, avec la participation pleine, égale et véritable des femmes.  Elles doivent en outre continuer de conseiller, d’appuyer et d’aider le Gouvernement iraquien et la Haute Commission électorale indépendante dans le cadre de la préparation et de l’organisation d’élections et de référendums véritablement libres, intègres, dirigés et contrôlés par les Iraquiens.  De même, elles doivent conseiller le Gouvernement iraquien et la Chambre des députés dans le cadre de la révision de la Constitution, de l’application de ses dispositions et de l’élaboration de procédures de règlement des différends frontaliers internes acceptables pour le Gouvernement iraquien.   

Considérant enfin qu’il est indispensable d’assurer la sécurité du personnel des Nations Unies pour que la MANUI puisse mener ses activités en faveur du peuple iraquien, le Conseil demande au Gouvernement iraquien de continuer d’appuyer la présence de l’ONU en Iraq sur les plans logistique et de la sécurité. 

LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ (S/2021/395) (S/2021/426)

Texte du projet de la résolution (S/2021/503)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures concernant l’Iraq, en particulier les résolutions 1500 (2003), 1546 (2004), 1557 (2004), 1619 (2005), 1700 (2006), 1770 (2007), 1830 (2008), 1883 (2009), 1936 (2010), 2001 (2011), 2061 (2012), 2110 (2013), 2169 (2014), 2233 (2015), 2299 (2016), 2379 (2017), 2421 (2018), et 2522 (2020), et réaffirmant la résolution 2107 (2013) sur la situation entre l’Iraq et le Koweït, et les valeurs énoncées dans la résolution 2367 (2017),

Réaffirmant l’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Iraq, et soulignant l’importance que revêtent la stabilité, la prospérité et la sécurité de l’Iraq pour le peuple iraquien, la région et la communauté internationale, en particulier compte tenu de la victoire de l’Iraq, sur son territoire, face à l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL, également connu sous le nom de Daech) et engageant la communauté internationale à accroître son appui à l’Iraq à cet égard,

Épaulant l’Iraq pour l’aider à surmonter les difficultés qu’il rencontre, alors qu’il poursuit ses efforts de stabilisation et lutte notamment contre le terrorisme, l’EIIL, Al-Qaida et les éléments qui leur sont affiliés, et continue de s’atteler au relèvement, à la reconstruction, à la stabilisation et à la réconciliation, y compris l’obligation de répondre aux besoins de tous les Iraquiens, en particulier les femmes, les jeunes, les enfants, les personnes déplacées et les membres des minorités ethniques et religieuses, conscient de la menace que constituent les engins explosifs et se félicitant des mesures prises pour déminer les secteurs touchés,

Félicitant le Gouvernement iraquien de l’action qu’il mène pour préparer et organiser des élections anticipées véritablement libres et régulières, qui soient dirigées et contrôlées par les Iraquiens et soient inclusives, crédibles et participatives, et se réjouissant que le Gouvernement iraquien ait demandé à l’Organisation des Nations Unies de lui apporter des conseils, un appui et une assistance technique supplémentaires en matière électorale dans ce contexte, notamment au moyen des bons offices de la Représentante spéciale du Secrétaire général,

Accueillant favorablement la demande formulée par le Gouvernement iraquien par l’entremise de son ministre des affaires étrangères dans la lettre qui lui a été adressée en date du 11 février 2021 (S/2021/135) et saluant l’action de l’Iraq en vue d’élections libres et régulières, qui soient dirigées par le pays, inclusives, avec la participation pleine, égale et véritable des femmes, et perçues par le peuple iraquien comme étant crédibles, constituant une mesure décisive pour l’Iraq et les Iraquiens, réaffirmant son appui à la Haute Commission électorale indépendante dont le rôle sera déterminant en vue du succès des élections, et encourageant les partenaires internationaux de l’Iraq, notamment les organisations régionales compétentes, à répondre favorablement à l’appel de l’Iraq en faveur de l’envoi d’observateurs électoraux dans la perspective des élections, et encourage la participation de la communauté internationale à cet égard,

Notant le souhait du Gouvernement iraquien de voir les personnes déplacées retourner dans leur région d’origine ou s’installer ailleurs, soulignant qu’il importe de parvenir à des solutions durables, permettant un retour dans la dignité et la sécurité, de plein gré et en pleine connaissance de cause,

Se félicitant de l’adoption par l’Iraq de la loi sur les femmes rescapées yézidies, appréciant les mesures prises pour en appliquer les dispositions de manière accélérée, insistant sur l’importance d’une mise en œuvre effective et rapide et sur l’impératif de faire répondre de leurs actes les auteurs de violences sexuelles et fondées sur le genre, commises en période de conflit, de dispenser des services de santé mentale et d’aide psychosociale aux victimes et de prévoir des mesures de réparation et de recours pour toutes les rescapées citées dans la loi et demandant au Gouvernement iraquien d’en étendre les dispositions à toutes les victimes,

Constatant que les changements climatiques, les changements écologiques et les catastrophes naturelles ont des effets néfastes qui peuvent contribuer, entre autres, à la désertification et à la sécheresse et influer sur la situation humanitaire et la stabilité en Iraq, et soulignant qu’il importe que le Gouvernement iraquien et l’ONU élaborent des stratégies globales d’évaluation des risques, à la demande du Gouvernement iraquien, de prendre des mesures concrètes pour s’adapter aux problèmes que représentent les changements climatiques et les changements écologiques et en atténuer les effets,

Se déclarant préoccupé par l’impact de la pandémie de COVID-19 en Iraq, rappelant la résolution 2565 (2021) et soulignant une fois de plus qu’un accès équitable à un dépistage, à des traitements et à des vaccins sans danger, efficaces et d’un coût abordable contre la COVID-19 est essentiel pour enrayer la pandémie;

Saluant l’action que mène le Gouvernement iraquien pour mettre en œuvre d’urgence des réformes véritables destinées à répondre aux demandes légitimes du peuple iraquien et notamment à lutter contre la corruption, à assurer la fourniture de services essentiels, à diversifier l’économie du pays, à créer des emplois, à améliorer la gouvernance et à renforcer la viabilité et l’efficacité des institutions publiques, et demandant aux institutions étatiques de redoubler d’efforts pour amener à répondre de leurs actes les personnes qui ont tué, blessé grièvement, enlevé ou fait disparaître des manifestants et des journalistes, et pour garantir et respecter le droit à la liberté d’expression, et se félicitant de l’appel lancé par le Premier Ministre iraquien en faveur d’un dialogue national inclusif visant à renforcer l’unité de l’Iraq,

Se félicitant de l’accord sur le budget de 2021 auquel sont parvenus le Gouvernement fédéral iraquien et le Gouvernement de la Région du Kurdistan iraquien,

Rappelant le principe fondamental de l’inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires et l’obligation qu’ont les gouvernements hôtes, notamment au titre de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et de celle de 1963 sur les relations consulaires de prendre toutes mesures appropriées afin d’empêcher que les locaux diplomatiques et consulaires ne soient envahis ou endommagés, la paix de la mission troublée ou sa dignité amoindrie,

Demandant à la communauté internationale de rester fermement engagée aux côtés de l’Iraq et d’appuyer l’action de ce pays sur le plan humanitaire et en matière de stabilisation, de reconstruction et de développement,

1.    Décide de proroger le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) jusqu’au 27 mai 2022;

2.    Décide que, compte tenu de la lettre que lui a adressée le Ministre iraquien des affaires étrangères en date du 11 février 2021 (S/2021/135), la Représentante spéciale du Secrétaire général et la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq s’attacheront à:

a)    constituer une équipe des Nations Unies renforcée, solide et visible, dotée de personnel supplémentaire, dans la perspective des prochaines élections en Iraq, pour observer le déroulement du scrutin, tout en disposant de la couverture géographique la plus large possible, et continuer d’apporter une assistance électorale, d’une manière qui respecte la souveraineté de l’Iraq, et rendre compte au Secrétaire général du processus électoral;

b)    mobiliser et encourager les observateurs internationaux ou régionaux invités par le Gouvernement iraquien en qualité d’observateurs tiers, établir une coordination avec eux et leur fournir, le cas échéant, un appui logistique et sur le plan de la sécurité;

c)    lancer une campagne de sensibilisation stratégique de l’ONU pour éduquer et informer les électeurs iraquiens et les tenir au courant de la préparation des élections et des activités y relatives menées par l’ONU, préalablement et le jour même ;

3.    Prie instamment le Secrétaire général de lui présenter un rapport résumé détaillé sur le processus électoral en Iraq et sur l’assistance fournie par la MANUI à cet égard, 30 jours au plus tard après la fin des prochaines élections en Iraq;

4.    Demande instamment que, comme le Gouvernement iraquien l’a demandé et compte tenu de la lettre adressée au Secrétaire général par le Ministre iraquien des affaires étrangères (S/2021/135), la Représentante spéciale du Secrétaire général et la MANUI s’attachent à:

a)    Prioriser la fourniture de conseils, d’un appui et d’une assistance au Gouvernement et au peuple iraquiens, de manière à favoriser un dialogue politique inclusif et la réconciliation aux niveaux national et local, en tenant compte de l’apport de la société civile, avec la participation pleine, égale et véritable des femmes ;

b)    Continuer de conseiller, d’appuyer et d’aider:

i)    le Gouvernement iraquien et la Haute Commission électorale indépendante dans le cadre de la préparation et de l’organisation d’élections et de référendums véritablement libres, intègres, dirigés et contrôlés par les Iraquiens, notamment en procédant à des examens techniques réguliers et en établissant des rapports détaillés sur la préparation des élections et les procédures électorales, dans le contexte des rapports périodiques du Secrétaire général;

 ii)   le Gouvernement iraquien et la Chambre des députés dans le cadre de la révision de la Constitution, de l’application de ses dispositions et de l’élaboration de procédures de règlement des différends frontaliers internes acceptables pour le Gouvernement iraquien;

 iii)  le Gouvernement iraquien dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité, en priorisant la planification, le financement et l’exécution des mesures visant à renforcer le contrôle de l’État ainsi que des programmes de réintégration destinés aux anciens membres de groupes armés, selon qu’il convient, en coordination avec d’autres entités multinationales;

iv)   le Gouvernement iraquien dans le cadre de la promotion du dialogue et de la coopération au niveau régional, notamment sur les questions relatives à la sécurité des frontières, à l’énergie, au commerce, à l’environnement, à l’eau, aux effets néfastes des changements climatiques, aux infrastructures, à la santé publique et aux réfugiés;

c)    Promouvoir, appuyer et faciliter, en coordination avec le Gouvernement iraquien:

i)    la coordination et l’acheminement de l’aide humanitaire et médicale, pour lutter contre la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) et obtenir le retour rapide, en toute sécurité, dans l’ordre, de leur plein gré et dans la dignité, des réfugiés et des déplacés ou leur intégration sur place, selon qu’il conviendra, notamment par l’intermédiaire de l’équipe de pays des Nations Unies;

ii)   la coordination et l’exécution de programmes visant à renforcer la capacité de l’Iraq de fournir à la population des services publics et sociaux de base efficaces, notamment en matière de santé et d’éducation, et la poursuite du concours apporté à la coordination active de programmes essentiels d’aide et de reconstruction avec les donateurs régionaux et internationaux, notamment en assurant le suivi effectif des promesses de dons faites au niveau international;

iii)  les efforts déployés, notamment par l’Iraq, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, en ce qui concerne la réforme économique, le renforcement des capacités et la création des conditions nécessaires au développement durable ainsi qu’au relèvement et à la reconstruction, en particulier dans les zones touchées par le terrorisme, au moyen d’une coordination avec les organisations nationales et régionales et, le cas échéant, la société civile, les donateurs et d’autres institutions internationales;

iv)   la contribution des institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies aux objectifs énoncés dans la présente résolution, sous la direction centrale du Secrétaire général agissant par l’entremise de sa Représentante spéciale pour l’Iraq, avec l’appui de l’adjointe qu’ils auront désignée;

d)    Promouvoir l’application du principe de responsabilité, la protection des droits humains et la réforme judiciaire et juridique, dans le plein respect de la souveraineté de l’Iraq, afin de renforcer l’état de droit et d’améliorer la gouvernance dans le pays, tout en appuyant les activités de l’Équipe d’enquêteurs des Nations Unies chargée de concourir à amener Daech/État islamique d’Iraq et du Levant à répondre de ses crimes, qui a été créée par la résolution 2379 (2017);

e)    Prendre en compte, dans tous les aspects de leur mandat, les questions de genre, qui sont des questions transversales, et conseiller et aider le Gouvernement iraquien à garantir la participation et la représentation pleine, égale et véritable des femmes à tous les niveaux de prise de décisions, notamment dans le cadre des élections, et la promotion de l’émancipation économique des femmes, en appuyant l’application du Plan d’action national pour les femmes et la paix et la sécurité, conformément à la résolution 1325 (2000) et aux résolutions connexes;

f)    Noter l’importance de traiter les enfants touchés par le conflit armé principalement comme des victimes, et prie instamment le Gouvernement iraquien et l’équipe de pays des Nations Unies de renforcer la protection de l’enfance, notamment la réintégration des enfants conformément aux lois nationales et des obligations imposées par le droit international, et de donner suite aux conclusions formulées par le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés;

g)    Engager le Gouvernement iraquien et le Gouvernement de la Région du Kurdistan à appliquer pleinement leur accord sur le budget de 2021 et à négocier des accords sur d’autres questions en suspens;

5.    Considère qu’il est indispensable d’assurer la sécurité du personnel des Nations Unies pour que la MANUI puisse mener ses activités en faveur du peuple iraquien, et demande au Gouvernement iraquien de continuer d’appuyer la présence de l’Organisation des Nations Unies en Iraq sur les plans logistique et de la sécurité;

6.    Entend réexaminer le mandat et les rapports de la MANUI d’ici au 27 mai 2022, ou plus tôt si le Gouvernement iraquien en fait la demande;

7.    Prie le Secrétaire général de lui rendre compte tous les trois mois des progrès accomplis par la MANUI dans l’accomplissement de toutes les tâches dont elle est chargée;

8.    Décide de rester saisi de la question.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conflit israélo-palestinien: l’absence d’horizon politique « tue l’espoir », dit le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Conseil de sécurité

8782e séance – matin
CS/14535

Conflit israélo-palestinien: l’absence d’horizon politique « tue l’espoir », dit le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Conseil de sécurité

Une semaine après l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 21 mai à 11 jours de conflit entre Israéliens et Palestiniens, M. Tor Wennesland, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a, ce matin, appelé le Conseil de sécurité à « créer un horizon politique qui permet aux parties de reprendre la voie de négociations constructives ».  Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne, il a, par ailleurs, répété que seules des négociations qui mettent fin à l’occupation et créent une solution viable des deux États, avec Jérusalem comme capitale, pourront définitivement clore ces « cycles de violence insensés ».  Tous se sont accordés pour dire que la trêve doit permettre de répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, en particulier à Gaza. 

Intervenant aux côtés de M. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et de M. Rashid Khalidi, Professeur d’études arabes à l’Université de Columbia, M. Wennesland a prévenu les membres du Conseil de sécurité que l’absence d’horizon politique, après des décennies de conflit, tue l’espoir, profitant à ceux qui ne sont « pas intéressés par une paix durable ».  

Expliquant que l’ONU coordonne l’acheminement d’une aide humanitaire d’urgence à la population de Gaza, M. Wennesland a annoncé le lancement aujourd’hui d’un appel éclair humanitaire de 95 millions de dollars.  « Dans le même temps, nous restons concentrés sur les mesures politiques importantes qui sont nécessaires pour consolider la cessation des hostilités », a assuré le Coordonnateur spécial.  

« Votre responsabilité n’est pas seulement d’adopter des résolutions ici mais de protéger les Palestiniens là-bas », a lancé aux membres du Conseil de sécurité M. Riyad Mansour, l’Observateur de la Palestine, avant d’appeler à une solution radicale pour mettre un terme au « siège israélien ».  Tout en remerciant la communauté internationale d’avoir fait barrage contre la tentative d’Israël de légitimer la colonisation, M. Mansour a dit que la patience des Palestiniens avait des limites.  Après avoir accusé Israël de ne pas respecter ses obligations internationales, l’Observateur a demandé « comment Israël peut justifier le droit au retour des juifs partis il y a 5 000 ans, tout en niant le droit des Palestiniens de rentrer chez eux seulement 73 ans après leur éviction ». 

« Tant qu’il n’y aura pas une solution politique au conflit, y compris pour répondre aux conditions de vie des réfugiés palestiniens, seule une UNRWA « forte » sera capable d’apporter « un semblant de normalité », a déclaré M. Philippe Lazzarini.  Il a exhorté les États Membres à protéger l’UNRWA contre les attaques politiques répétées qui ne visent qu’à saper son rôle et son mandat. « Ceux qui pensent qu’ils arriveront à faire disparaître la question palestinienne en sapant la réputation et la légitimité de l’agence se trompent », a-t-il dit avant de prévenir que ceux qui cherchent à affaiblir l’agence, affaiblissent en fait toute perspective de paix.  

« L’UNRWA, au lieu de dénoncer les tirs de roquettes du Hamas se livrent à des tweets de propagande politique incompatibles avec son mandat humanitaire » a, de son côté, dénoncé la représentante d’Israël avant de prévenir que blâmer Israël, pour les victimes d’un mouvement terroriste, ne fera qu’alimenter l’antisémitisme.  Réagissant à la déclaration du représentant de la Palestine, elle a estimé qu’il n’y avait pas de conflit entre Israéliens et Palestiniens mais entre les forces israéliennes et le Hamas, un mouvement terroriste qui a tiré en moyenne 400 roquettes par jour contre Israël entre le 10 et 21 mai. 

« Ce n’est pas la première fois que nous assistons à la fin d’une guerre à Gaza » a dit M. Wennesland avant de préciser qu’à chaque fois, ceux qui perdent le plus sont les civils.  Il a réaffirmé que tous les auteurs de violence doivent être tenus pour responsables. 

Citant des chiffres publiés par le Bureau de coordination humanitaire des Nations-Unies (OCHA), plusieurs délégations ont rappelé que ces violences ont entrainé la mort d’au moins 242 palestiniens, dont 230 tués par les frappes israéliennes, et environ 12 Israéliens victimes des tirs de roquettes palestiniennes.  Les délégations ont aussi évoqué 1948 blessés, dont 610 enfants et 400 femmes, du côté palestinien et 710 blessés du côté israélien.  Selon l’ONU au moins 57 écoles, 9 hôpitaux et 19 centres de soins de santé primaires ont été endommagés ou détruits, y compris 4 tours - dont une hébergeant des médias internationaux, soit près de 2 000 logements et unités commerciales.  Face à ce constat, elles ont souhaité que la trêve permette de répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, notamment à Gaza.  

Quels que soient leurs mérites, « les palliatifs » actuellement à l’étude n’apporteront pas à eux seuls une solution durable, a prévenu le professeur Khalidi, pour qui rien ne garantit que les infrastructures de Gaza ne soient pas détruites une cinquième fois.  On ne peut pas améliorer la qualité de vie des Palestiniens sans leur offrir un horizon politique clair.  L’intervenant a critiqué la relance d’un processus de paix « dénué de sens », puisqu’il est défini par les acteurs les plus puissants qui évitent les questions fondamentales et douloureuses qui remontent aux premiers efforts de l’Assemblée générale et du Conseil pour régler la question de Palestine.   

« Une diplomatie silencieuse, intensive et opiniâtre au plus haut niveau a mis un terme temporaire à la violence - et les États-Unis sont déterminés à poursuivre cette diplomatie pour garantir le calme », a assuré la représentante américaine.  Son pays a annoncé une aide de 38 millions de dollars pour soutenir les efforts humanitaires en Cisjordanie et à Gaza, dont 33 millions à l’appui des opérations d’urgence de l’UNRWA.  Elle a tenu à préciser que son pays n’accordera aucune assistance directe au Hamas. 

« Nous serons très attentifs à ce qu’aucun nouveau tir de roquette n’intervienne contre le territoire israélien », a enchaîné la France dans le même esprit.  Elle a aussi rappelé sa ferme opposition à la colonisation sous toutes ses formes et appelé au plein respect du statu quo de 1967 sur les Lieux saints.  « Ces 11 jours de graves violences nous rappellent que l’on ne peut pas évacuer le conflit israélo-palestinien.  Si nous faisons le choix de nous en accommoder ou de l’oublier, il se rappellera à nous par de nouveaux épisodes de violences », a conclu le représentant français. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. TOR WENNESLAND, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel auprès de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne, s’est félicité de l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 21 mai à 11 jours de conflit, et permet de s’attaquer aux besoins humanitaires urgents de la population de Gaza.  Il a salué le rôle crucial de l’Égypte et des États-Unis, ainsi que le travail du Qatar, qui, en étroite coordination avec l’ONU, ont contribué à mettre fin à cette dernière vague de violence.  Expliquant que l’ONU coordonne l’acheminement d’une aide humanitaire d’urgence à la population de Gaza, M. Wennesland a annoncé le lancement aujourd’hui d’un appel éclair humanitaire de 95 millions de dollars.  « Dans le même temps, nous restons concentrés sur les mesures politiques importantes qui sont nécessaires pour consolider la cessation des hostilités », a ajouté le Coordonnateur spécial. 

Mettant l’accent sur les conséquences des hostilités intervenues du 10 au 21 mai entre Israël et les groupes armés à Gaza, M. Wennesland a rapporté que 253 Palestiniens, dont au moins 66 enfants, 38 femmes et trois personnes handicapées, ont été tués lors de frappes aériennes et bombardements israéliens. 

Au cours de la même période, 9 Israéliens, dont 2 enfants et 5 femmes, et 3 ressortissants étrangers ont été tués par des roquettes et des mortiers tirés sans discernement par le Hamas et d’autres militants à Gaza, et un soldat a été tué par un missile antichar tiré près de la clôture délimitant le périmètre de Gaza.  

« Des roquettes en provenance de Gaza ont été tirées à une intensité et à une portée sans précédent, dont un nombre important a été intercepté par le Dôme de fer d’Israël », a précisé M. Wennesland avant de citer des impacts directs causant des dommages à des propriétés résidentielles et commerciales en Israël, ainsi qu’à des infrastructures scolaires et énergétiques, y compris des lignes électriques alimentant Gaza.  Il a aussi indiqué que des centaines d’Israéliens ont été blessés lors de ces attaques. 

« À Gaza, l’armée israélienne a mené plus de 1 500 frappes contre ce qu’elle a dit être des cibles militantes appartenant au Hamas et au Jihad islamique palestinien », a poursuivi M. Wennesland avant de noter des dommages importants causés aux habitations et aux infrastructures civiles.  Il a relevé que l’ONU et ses partenaires ont signalé qu’au moins 57 écoles, 9 hôpitaux et 19 centres de soins de santé primaires avaient subi des dommages complets ou partiels et qu’au moins 258 bâtiments, y compris 4 tours -dont une hébergeant des médias internationaux- ont été endommagés ou détruits.  « Cela se traduit par près de 2000 logements et unités commerciales », a-t-il dit avant d’indiquer que l’ONU et ses partenaires entreprennent actuellement une évaluation rapide des dommages et des besoins pour comprendre l’ampleur de la destruction et les besoins sur le terrain. 

« Selon le Ministère de la santé de Gaza, 1 948 Palestiniens ont été blessés par les frappes et plus de 112 000 personnes ont été déplacées, dont 77 000 hébergées dans près de 60 écoles de l’UNRWA, où elles n’avaient qu’un accès limité à l’eau et pratiquement aucun accès aux soins de santé ou à la nourriture », a expliqué le Coordonnateur spécial. 

Citant les efforts des Nations Unies et du Secrétaire général pour restaurer le calme, M. Wennesland a rappelé que le Conseil de sécurité s’est réuni quatre fois pour discuter des moyens de mettre fin aux hostilités, et que l’Assemblée générale a tenu un débat spécial sur la crise.  « Le 20 mai, Israël et le Hamas ont annoncé qu’ils étaient convenus de la cessation des hostilités, qui est entrée en vigueur tôt le matin du 21 mai » a relaté M. Wennesland avant de se féliciter que le cessez-le-feu ait tenu, sans nouvelles roquettes ni frappes aériennes signalées. 

Il a précisé que 40 camions de fournitures humanitaires ont été autorisés à entrer et que le 25 mai, Israël a annoncé l’ouverture des points de passage pour certains biens et personnels humanitaires, notamment une expédition de plus de 46 000 vaccins du mécanisme COVAX.  Il a jugé essentiel qu’un calendrier prévisible pour l’entrée de tous les matériels et personnels humanitaires soit mis en place aux deux points de passage.  Il a relevé qu’Israël a rétabli le 25 mai la zone de pêche au large de la côte de Gaza à 6 000 marins, qui avait été complètement fermée pendant les hostilités. 

M. Wennesland s’est ensuite inquiété de la forte augmentation du nombre d’affrontements en marge de ce conflit, entre les forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens, la violence liée aux colons et les attaques palestiniennes contre les Israéliens en Cisjordanie occupée, ainsi qu’une augmentation apparente de l’utilisation de balles réelles des Forces israéliennes contre des Palestiniens participant à des manifestations. 

M. Wennesland a réaffirmé que tous les auteurs de violence doivent être tenus pour responsables.  Il a exhorté les forces israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue et n’utiliser la force meurtrière que lorsqu’elle est strictement inévitable afin de protéger la vie.  Il s’est inquiété des expulsions potentielles à Jérusalem-Est occupée, notamment à Cheik Jarrah et Silwan.  Rappelant que toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international, il a exhorté Israël à cesser les démolitions et les saisies de biens palestiniens, conformément à ses obligations au titre du droit international humanitaire, et à permettre aux Palestiniens de la zone C et de Jérusalem-Est de développer leurs communautés. 

« Ce n’est pas la première fois que nous assistons à la fin d’une guerre à Gaza » a dit le haut responsable avant de préciser qu’à chaque fois, ceux qui perdent le plus sont les civils.  « Mettre fin à la violence et prendre des mesures pour faire face de toute urgence aux conséquences humanitaires sont des priorités cruciales », a insisté M. Wennesland avant d’appeler à tout faire pour éviter que cette réalité ne se répète et trouver des solutions durables. 

« Nous devons créer un horizon politique qui permette aux parties de reprendre la voie de négociations constructives.  Je reste en contact étroit avec mes collègues Envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient, avec les principaux partenaires arabes et internationaux, ainsi qu’avec les dirigeants israéliens et palestiniens à cette fin », a assuré le Coordonnateur spécial. 

« C’est l’absence d’horizon politique - après des décennies de conflit, qui tue l’espoir et offre un espace à ceux qui ne sont pas intéressés par une paix durable », a conclu M. Wennesland.  Ce n’est que par des négociations qui mettent fin à l’occupation et créent une solution viable des deux États, sur la base des résolutions de l’ONU, du droit international et des accords mutuels, avec Jérusalem comme capitale, que nous pourrons mettre un terme définitif à ces cycles de violence insensés. 

M. PHILIPPE LAZZARINI, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), a indiqué qu’il s’exprime depuis le siège de son agence à Jérusalem-Est, à quelques centaines de mètres du quartier de Cheik Jarrah, où huit familles palestiniennes risquent d’être expulsées.  Pendant 11 jours, a-t-il rappelé, le personnel de l’UNRWA à Gaza a connu  « l’enfer sur terre », parce qu’il n’y a pas eu de répit dans les combats.  « Un enfer » pour les quelque 70 000 personnes qui ont trouvé refuge dans nos écoles parce que vivre sous un blocus n’offre aucun autre endroit pour se réfugier.  « Un enfer », en raison de l’intensité des frappes aériennes sur des zones densément peuplées dans le cœur de Gaza.  Le Commissaire général, qui a dit revenir de Gaza, s’est alarmé de ce que toutes les personnes qu’il a rencontrées sont « terrifiées et traumatisées »  Ce dernier conflit, a-t-il rappelé, est le quatrième en 13 ans dans un Gaza en proie à un blocus qui brise l’économie depuis 14 ans. 

M. Lazzarini s’est dit très préoccupé par les conséquences des frappes aériennes pour la santé mentale des civils, en particulier des enfants, ainsi que par la nouvelle vague de COVID-19 qui frappe Gaza.  Il s’est fait l’écho des sentiments d’injustice et de peur des familles palestiniennes de Cheik Jarrah qu’il a rencontrées, avant d’attirer l’attention sur la situation grave qui prévaut en Cisjordanie, avec des opérations accrues des forces israéliennes et les actes de violence des colons qui vont croissant.  Il a dénoncé l’utilisation par les forces israéliennes de balles réelles pendant les manifestations de Palestiniens, faisant des morts et des blessés.  « Le désespoir se répand dans les camps de réfugiés palestiniens au-delà du Territoire occupé », a-t-il déclaré, ajoutant que ce désespoir est un ingrédient dangereux dans une région aussi volatile.  Les jeunes se sentent de plus en plus marginalisés et pris au piège. 

Tant qu’il n’y aura pas une solution politique au conflit, y compris pour répondre aux conditions de vie des réfugiés palestiniens, seule une UNRWA « forte » sera capable d’apporter « un semblant de normalité », a-t-il déclaré. M. Lazzarini a précisé qu’une UNRWA « forte » exige un financement suffisant et prévisible, parce que c’est l’un des investissements les plus efficaces que les États peuvent faire.  C’est en effet investir dans le développement humain des réfugiés palestiniens, c’est investir dans les principes et les valeurs de l’ONU, a-t-il martelé, précisant que les cours dispensés par son agence sont « l’antidote à la violence et la haine » qui se répandent dans la région. 

Le Commissaire général a exhorté les États Membres à appuyer l’UNRWA et à la protéger contre les attaques politiques répétées qui ne visent qu’à saper son rôle et son mandat.  « Ceux qui pensent qu’en sapant la réputation et la légitimité de l’agence arriveront à faire disparaître la question palestinienne se trompent. » Rappelant que les réfugiés palestiniens tiennent leur statut et leurs droits du droit international, le Commissaire général a prévenu que ceux qui cherchent à affaiblir l’agence affaiblissent en fait toute perspective de paix. 

Contenir le conflit et mettre sous le boisseau tout processus politique n’est plus une option, a-t-il martelé.  Il a demandé au Conseil de sécurité de briser l’approche « digne de Sisyphe », en ce qui concerne la réponse post-conflit à Gaza.  Rappelant en effet que l’aide humanitaire n’évitera pas un nouveau conflit, le Commissaire général a souligné la nécessité de veiller à ce que les efforts de relèvement s’accompagnent d’un processus politique « véritable », dont la levée du blocus.  Il a aussi demandé que les auteurs de violations des deux côtés soient traduits en justice et réclamé la fin des expulsions et des démolitions en Cisjordanie, afin de prévenir les tensions.  Enfin, M. Lazzarini a plaidé pour que les efforts humanitaires et de reconstruction soient pleinement financés, avant d’insister sur un accès élargi aux vaccins contre la COVID-19. 

Les Palestiniens, où qu’ils soient, à Jérusalem-Est arabe occupée, en Cisjordanie occupée, à Gaza assiégée, en Israël ou dans la vaste diaspora, ont répondu aux événements de ces dernières semaines avec « un degré d’unité sans précédent », a souligné M. RASHID KHALIDI, Professeur d’études arabes à « Columbia University », en offrant au Conseil « ce qui pourrait être un nouveau tournant dans l’évolution de la question de Palestine ».  Ces événements et cette démonstration d’unité, a-t-il poursuivi, ont obligé le monde à reconnaître la réalité sur le terrain: discriminations systémiques, oppression et colonialisme des colons, qui ne sauraient plus être ignorés ou masqués par les clichés « périmés » de certains politiciens et médias.  Les jeunes et les personnes de conscience du monde entier ont réagi aux images des différentes parties de la Palestine diffusées sur les médias sociaux, et même par les grands médias, et cela a provoqué un changement « indéniable » du discours. 

Depuis la création des Nations Unies, a rappelé le Professeur, le Conseil de sécurité a adopté une série de résolutions sur la question de la Palestine et le conflit israélo-arabe, des questions qui ont occupé son temps et son énergie plus que tout autre problème mondial.  Pourtant, la plupart de ces résolutions sont restées lettre morte et en large partie, à cause de « l’impunité » qui est assurée à un État Membre par un des membres permanents du Conseil depuis 1967.  Cette situation a discrédité « à juste titre » le Conseil et l’ONU elle-même, mais ce qui est grave, c’est que cette impunité a été « un obstacle majeur » à l’instauration de la paix, de la justice et de la sécurité pour tous ceux qui vivent en Palestine et en Israël.  Le Professeur a passé en revue les échecs et fait des suggestions fondées sur sa propre compréhension de l’histoire pour aider le Conseil à réaliser une paix et une sécurité durables en Palestine et en Israël. 

Quels que soient leurs mérites, « les palliatifs » actuellement à l’étude n’apporteront pas à eux seuls une solution durable, a tranché M.  Khalidi, en parlant entre autres de la reconstruction des infrastructures de Gaza, sans garantie qu’elles ne seront pas détruites une cinquième fois.  Il a aussi parlé de l’accent mis sur l’amélioration de la qualité de vie des Palestiniens, sans leur offrir un horizon politique clair et fixe ou encore de la relance d’un processus de paix « dénué de sens », puisqu’il est défini par les acteurs les plus puissants qui évitent soigneusement les questions « fondamentales, difficiles et essentielles », dont le règlement est indispensable à un règlement durable du conflit.  Ce règlement, a prévenu le Professeur, ne sera possible que lorsqu’on s’attaquera, même tardivement, à ces questions « douloureuses » qui remontent aux premiers efforts de l’Assemblée générale et du Conseil pour régler la question de Palestine, juste après la création de l’ONU.  

Ces questions sont, a martelé le Professeur, la dépossession du peuple palestinien à partir de 1948, le statut de Jérusalem, l’occupation militaire que l’on disait « temporaire » et qui dure depuis 1967, et le non-respect du droit international et des résolutions du Conseil.  En tant qu’historien du Moyen-Orient moderne et observateur des travaux du Conseil, « où mon père a travaillé pendant près de 20 ans, en tant que fonctionnaire de l’ONU », le Professeur a dit parfaitement comprendre les relations de pouvoir qui sous-tendent ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, et la difficulté de faire coïncider les agendas nationaux au nom d’une action collective.  Mais, a-t-il martelé, si le monde n’a jamais eu un moment pour transcender ces problèmes et agir collectivement pour s’attaquer à une source de souffrances qui dure depuis près d’un siècle, c’est bien celui-ci. 

Les affrontements les plus récents en Palestine et en Israël ont accentué les divisions, suscité de nouvelles passions, « et mêmes des laides », et éveillé les consciences.  Le Professeur a voulu piquer « la bulle des illusions tant chéries », comme l’illusion que personne dans le monde arabe ou dans le monde ne se soucie de la Palestine.  Les marches de solidarité, l’explosion des réseaux sociaux, la couverture médiatique, la vague de solidarité sans précédent avec les Palestiniens du monde entier montrent tous que, même si certains souhaiteraient que ce ne soit pas le cas, la Palestine est importante, qu’elle ne peut être ignorée et que les Palestiniens ne vont pas baisser les bras et renoncer à la lutte pour leurs droits inaliénables.  

C’est donc le moment « d’appeler un chat un chat » et de renoncer à la « cruelle fausse équivalence » qui ignore les ratios des pertes en vies humaines, de 4, 10 ou 20 pour 1 et qui place l’occupant, une puissance nucléaire, sur un pied d’égalité avec l’occupé, un peuple qui n’a jamais été autorisé à exercer son droit à l’autodétermination.  Si cette « fausse équivalence » est maintenue et si l’on persiste à tolérer ce déséquilibre des pouvoirs entre les deux peuples, on ne pourra jamais, a prévenu le Professeur, mettre fin aux bains de sang et à l’oppression, et le Conseil de sécurité continuera à adopter des résolutions « creuses » sans aucune force pour le reste du XXIe siècle, comme il l’a toujours fait. 

Alors comment surmonter l’impunité dont jouit l’une des parties?  Par des petites mesures et d’autres plus ambitieuses, a répondu le Professeur.  Parmi les petites mesures, il a exhorté le Conseil « à exiger et non pas demander » aux puissances de blocage, sous peine de sanctions, que les besoins humanitaires, médicaux et alimentaires et autres du peuple de Gaza soient épargnés de toute considération politique « cruelle » et qu’il soit mis fin « enfin » à la punition collective de deux millions de personnes.  Le Conseil doit aussi contribuer à consolider l’unité du peuple palestinien, sur une base démocratique, une unité que la « puissance coloniale » s’emploie sans cesse à saper.  Par-là, le Professeur a voulu dire: organisation d’élections par les Nations Unies pour prévenir les interférences  de la « puissance occupante ou des puissances étrangères ».  Il a aussi voulu dire, respect du statu quo sur les lieux saints de Jérusalem. 

Quant aux mesures plus ambitieuses, il a jugé « impératif » de réitérer avec force les éléments de base des résolutions de l’ONU: l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la force, l’illégalité de la colonisation, le droit des réfugiés au retour et leur indemnisation et la garantie d’un rôle international dans le règlement de la question de Jérusalem.  Le Conseil, s’est impatienté le Professeur, doit tout simplement réaffirmer « clairement et explicitement » que ces éléments de base, tous enracinés dans le droit international et les résolutions de l’ONU, sont la seule base possible d’une solution juste et durable, « même s’il sera difficile de parvenir à l’unanimité »

Un autre pas important serait que le Conseil affirme ses prérogatives et fasse pression pour la mise en place d’une structure plus multilatérale et moins unilatérale pour le règlement de la question de Palestine, a souligné le Professeur, estimant qu’il est temps de privilégier des efforts « moins biaisés ».  Il est temps, a-t-il martelé, de réaliser « qu’un siècle d’échec absolu » appelle à une meilleure approche, plus multilatérale. 

« Un pas beaucoup plus important », « et il ne devrait pas être si difficile de le faire accepter au Conseil de sécurité et au monde », serait le respect du principe selon lequel, dans toute solution envisagée, tous les citoyens, Palestiniens et Israéliens, doivent jouir des mêmes droits et de la même sécurité sur la base d’une égalité complète.  Le moment est venu de saisir « cette patate chaude », cette question insoluble qui résonne dans les politiques internes et qui suscite d’intenses passions.  Le moment est venu, a conclu le Professeur, de mettre en œuvre les concepts du droit et les principes de justice et d’égalité pour laisser derrière nous « les décennies d’opportunisme » qui ont créé « une coquille vide ».  Puisse cette dernière nous pousse à casser « cette coquille » et à placer Israéliens et Palestiniens sur la voie d’une paix juste et durable et d’une sécurité réelle et égale. 

Israël n’a pas réussi à vaincre la conscience palestinienne et à démanteler l’unité nationale, a tranché M. RIYAD H. MANSOUR, État de Palestine.  Malgré les moyens « énormes » qu’il a actionnés pour changer la réalité historique et géographique de la « patrie palestinienne », Israël s’est heurté au « courage » des jeunes palestiniens « plus attachés à la nation qu’à leur vie ».  Il n’y a pas d’alternative aux droits et aux libertés, a souligné M. Mansour.  Attirant l’attention sur « le visage colonial et raciste du régime d’apartheid israélien », il s’est demandé comment Israël peut sérieusement justifier le « droit au retour » de Juifs partis, il y a 5 000 ans, et nié en même temps celui des réfugiés palestiniens chassés, il y à peine 73 ans. 

Comment justifie-t-il les attaques contre les Lieux saints musulmans et chrétiens?  Comment peut-il invoquer son droit à la légitime défense quand il considère comme « criminel » chaque Palestinien qui défend sa maison, sa terre et son droit à pratiquer sa religion?  Cette dernière crise, a souligné M. Mansour est la conséquence directe de l’occupation d’Israël, une puissance occupante qui ignore ses obligations, en vertu du droit international. 

L’incapacité de la communauté internationale de mettre un terme à « l’oppression » ne fait qu’aiguiser l’appétit d’Israël pour d’autres terres.  Les Palestiniens, a prévenu M. Mansour, n’abdiqueront pas devant cette « occupation misérable » et ils continueront de réclamer l’exercice de leur droit à l’autodétermination, à l’indépendance et à dignité, conformément au droit international.  Après avoir remercié cette communauté internationale d’avoir fait barrage aux tentatives d’Israël de légitimer la colonisation, M. Mansour a tout de même souligné que « la patience des Palestiniens a des limites ».  « Jusque quand voulez-vous que nous restions patients, jusqu’au prochain massacre? », s’est-il impatienté.  Votre responsabilité n’est pas seulement d’adopter des résolutions ici mais de protéger les Palestiniens là-bas.  M. Mansour a exigé une solution « radicale » et d’abord la levée du blocus de Gaza, promettant que « la Palestine a un passé, un présent et un futur, malgré tout et malgré tous ». 

Mme NOA FURMAN (Israël) a affirmé qu’il n’y a pas de conflit entre Israël et le peuple de Gaza, mais entre Israël et le Hamas, qui porte l’entière responsabilité de la dernière escalade.  Le Hamas a envoyé près de 400  roquettes par jour en moyenne sur Israël et tout pays se serait défendu comme mon pays l’a fait, a dit la déléguée, ajoutant que l’escalade n’a rien à voir avec le sort des familles de Cheik Jarrah.  « Il n’y a jamais d’excuse pour le terrorisme. »  Elle a accusé le Hamas de nourrir les tensions et de vouloir supplanter l’Autorité palestinienne.  Elle a précisé qu’Israël a neutralisé 200  terroristes et détruit près de 100  kilomètres de tunnels, en veillant à minimiser les pertes civiles.  « Nous sommes attristés par chaque victime civile. » 

Mme Furman a accusé le Hamas de commettre des crimes de guerre, en ajoutant que son pays respecte dûment le droit de la guerre.  Elle a jugé « inquiétante  » la réaction de ce Conseil, « qui a préféré ignorer les 400 tirs de roquettes susmentionnés ».  La déclaration du Conseil à la presse a ignoré le Hamas, a déploré la déléguée, avant de rappeler que l’Iran arme le Hamas.  Elle a invité la communauté internationale à appuyer le droit d’Israël à exister et à blâmer le Hamas, comme certains pays l’ont fait.  Ne pas blâmer le Hamas et procéder à une équivalence morale entre ce dernier et Israël ne fait qu’encourager l’extrémisme et l’antisémitisme.  Le fait que la déclaration du Conseil ne mentionne pas le Hamas encourage les groupes terroristes, a-t-elle insisté, en rappelant que ces tirs de roquettes sont une violation du droit international.  

La déléguée israélienne a ensuite accusé l’UNRWA d’avoir déformé les faits, ainsi que le rôle du Hamas, dans une série de tweets, en contradiction avec son mandat.  Blâmer les Juifs pour les morts causés par les groupes terroristes ne fait qu’encourager l’antisémitisme, a poursuivi la déléguée, en dénonçant les attaques récentes de Juifs dans le monde et la diabolisation d’Israël.  Elle a rappelé que son pays s’est retiré de Gaza en laissant des infrastructures qui auraient pu être utiles.  « Le Hamas s’est empressé de transformer Gaza en camp militaire », a-t-elle dit.  En conclusion, elle a estimé que le Hamas, en refusant le droit de son pays à exister, constitue un obstacle à la paix.  « Il est impossible de discuter avec une organisation terroriste qui veut votre destruction. » 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a remercié le Gouvernement égyptien d’avoir travaillé avec son pays pour parvenir à ce cessez-le-feu, ainsi que les Gouvernements jordanien et qatari et d’autres partenaires.  « Une diplomatie silencieuse, intensive et opiniâtre au plus haut niveau a mis un terme temporaire à la violence - et les États-Unis sont déterminés à poursuivre cette diplomatie pour garantir le calme. »  C’est pourquoi, a expliqué Mme Thomas-Greenfield, le Président Biden a envoyé le Secrétaire d’État Blinken dans la région - pour s’appuyer sur ce cessez-le-feu et favoriser la stabilité et la sécurité. 

La représentante a commencé par reconnaître « l’énorme bilan humain de la violence ».  Les pertes sont souvent réduites à des chiffres, mais derrière chaque chiffre se trouve un être humain.  Et au-delà de ceux qui ont été tués, il y a ceux qui ont été blessés - à la fois physiquement et psychologiquement.  « Pour eux, nous devons trouver une solution.  Les pensées ne suffisent pas », a-t-elle martelé.  Les États-Unis se sont engagés à contribuer au processus de relèvement. En plus des annonces de mars et avril de 250 millions de dollars d’aide américaine aux Palestiniens, M. Blinken a annoncé une nouvelle aide de plus de 38 millions de dollars pour soutenir les efforts humanitaires en Cisjordanie et à Gaza, soit près de 33 millions de dollars à l’UNRWA à l’appui de ses opérations d’urgence en Cisjordanie et à Gaza, et 5,5 millions de dollars supplémentaires fournis par USAID. 

Nous travaillerons en étroite collaboration avec l’ONU, l’Autorité palestinienne et les autres partenaires et ne donnerons aucune assistance directe au Hamas, a assuré Mme Thomas-Greefield.  En outre, nous allons travailler avec le Congrès pour contribuer 75 millions de dollars supplémentaires d’aide au développement et à l’économie en Cisjordanie et à Gaza au cours de l’année prochaine.  « Notre aide ira loin, mais les besoins -en particulier à Gaza- sont immenses.  Et nous appelons le reste de ce Conseil, ainsi que la communauté internationale, à soutenir ces efforts et à offrir une aide humanitaire aux plus vulnérables. »  Une réponse humanitaire efficace nécessite l’ouverture continue des points de passage d’Erez et de Kerem Shalom, le traitement accéléré des convois humanitaires et la libre circulation des secours et des fournitures de secours à Gaza, a demandé la représentante américaine.  Tant les Palestiniens que les Israéliens méritent de vivre en sécurité et liberté, de jouir d’opportunités égales et d’être traités avec dignité, a-t-elle conclu.  

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a salué l’annonce de la cessation des hostilités intervenue le 21 mai 2021 et appelé à son plein respect.  La cessation des hostilités est le fruit d’efforts diplomatiques collectifs, a-t-il rappelé.  La France y a pris toute sa part en appelant à la cessation immédiate des hostilités, en se coordonnant étroitement avec ses partenaires jordanien et égyptien, américain et européens, et en étant au contact des autorités israéliennes et de l’Autorité palestinienne.  « Nous avons ainsi contribué aux pressions internationales qui ont permis d’aboutir à la fin des combats dans la nuit du 20 au 21 mai.  Nous avons aussi veillé à ce que le Conseil de sécurité participe à ces pressions, en prenant l’initiative d’un projet de résolution. »  La trêve doit désormais être pérennisée à travers des arrangements durables de cessez-le-feu, a poursuivi M. de Rivière.  « Nous serons très attentifs à ce qu’aucun nouveau tir de roquette n’intervienne contre le territoire israélien », a-t-il précisé.  La trêve doit permettre de répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, notamment à Gaza.  La France appelle à un accès humanitaire sans entrave.  Elle se félicite des premiers pas réalisés en ce sens avec l’ouverture de points de passage à l’aide et au personnel humanitaires.  La France entend consacrer plusieurs millions d’euros –qui viendront s’ajouter à son aide annuelle– pour répondre aux besoins les plus pressants. 

À Gaza, au-delà de la réponse d’urgence, a anticipé le représentant, un programme de reconstruction plus large sera requis, notamment pour les infrastructures civiles critiques, ainsi que dans le domaine médical, y compris pour faire face à la COVID-19.  « Nous sommes prêts à prendre toute notre part à ces efforts, en lien avec les Nations Unies, et en veillant à ce que l’ensemble de l’aide bénéficie uniquement à ses destinataires », a-t-il assuré.  La trêve doit enfin s’accompagner d’un apaisement des tensions dans l’ensemble des Territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est, et en Israël.  « Nous restons très préoccupés par les menaces d’éviction de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, que nous appelons les autorités israéliennes à ne pas mettre en œuvre, et rappelons notre ferme opposition à la colonisation sous toutes ses formes.  Nous appelons aussi au plein respect du statu quo de 1967 sur les lieux saints. »  

« Ces 11 jours de graves violences nous rappellent que l’on ne peut pas évacuer le conflit israélo-palestinien.  Si nous faisons le choix de nous en accommoder ou de l’oublier, il se rappellera à nous par de nouveaux épisodes de violences », a déclaré M. de Rivière.  La France rappelle son soutien déterminé à une solution à deux États vivant en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, ayant tous deux Jérusalem pour capitale.  Elle est déterminée à jouer pleinement son rôle pour préserver cette perspective, en lien avec tous ses partenaires internationaux.  Le Ministre de l’Europe et des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian poursuivra sa mobilisation dans le cadre du format d’Amman, avec ses homologues allemand, égyptien et jordanien, a annoncé le représentant.  

M. MARTIN KIMANI (Kenya) a exhorté les parties israélienne et palestinienne à accorder l’attention nécessaire au règlement du conflit, avant de saluer l’accord de cessez-le-feu du 21 mai.  Il a appuyé la solution des deux États et appelé à œuvrer pour que ce qui s’est passé ne se reproduise pas.  Le délégué a salué le lancement aujourd’hui de l’appel humanitaire et insisté sur le rôle clef de l’UNRWA. 

Ce Conseil doit revivifier ses efforts, en partenariat avec les États voisins, en vue de négociations directes et d’un règlement de toutes les questions du statut final, a martelé le délégué.  Il a affirmé que les groupes terroristes se sont emparés des récents évènements pour renouveler leur message de radicalisation.  « Aucune cause ne peut justifier le lancement par le Hamas de roquettes contre des cibles civiles en Israël. »  En conclusion, il a fermement condamné ces actes terroristes et souligné la nécessité de remédier à la radicalisation et à l’extrémisme. 

Presqu’une semaine après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, Mme MONA JUUL (Norvège) a condamné à nouveau toutes les attaques contre des civils qui ont eu lieu pendant les 11 jours de combats.  Il est désormais « impératif » que le cessez-le-feu soit pleinement mis en œuvre et respecté par toutes les parties et la priorité doit être la fourniture d’une aide humanitaire à la population civile de Gaza.  La représentante a plaidé pour un accès rapide, sûr et sans entrave des acteurs humanitaires à la bande de Gaza et a rappelé que son gouvernement a annoncé la semaine dernière, une augmentation de plus de 12 millions de dollars de sa contribution en 2021.  En tant que principale donatrice du Fonds central pour les interventions d’urgence des Nations Unies (CERF), la Norvège, a-t-elle précisé, contribuera également à la réponse humanitaire pour Gaza par le biais de sa dernière contribution de 4,5 millions de dollars. 

Il ne fait pas aucun doute, a poursuivi la représentante, que la dernière escalade ne s’est pas produite dans le vide.  Tant que l’occupation israélienne se poursuivra et qu’il n’y aura pas de processus politique pour trouver une solution, les conflits comme celui-ci surgiront régulièrement, a-t-elle pronostiqué.  La représentante a donc exhorté les parties, et la communauté internationale, à saisir cette occasion pour intensifier leurs efforts et relancer les négociations en vue de parvenir à la solution des deux États, reconnaissant le rôle important du Quatuor et des pays de la région. 

En tant que Présidente du Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens (AHLC), la Norvège, a dit la représentante, reste concentrée sur le programme de renforcement de l’État et sur les efforts des donateurs et partenaires pour renforcer l’économie palestinienne et améliorer la situation budgétaire de l’Autorité palestinienne.  Depuis 2014, cet agenda se concentre également sur la reconstruction de Gaza qui restera « partie intégrante de la Palestine ».  Pour la représentante, le AHLC reste le mécanisme le mieux adapté pour coordonner l’assistance à Gaza, compte tenu de sa vision holistique des besoins de développement et de gouvernance, avec l’Autorité palestinienne au centre. 

Nous allons, a annoncé la représentante, convoquer des réunions de travail au niveau des experts pour aligner les priorités et faire des recommandations dès que l’ONU et la Banque mondiale présenteront leur évaluation des dégâts et des besoins.  Le Comité verra si les structures et les mécanismes déjà financés et opérationnels, comme le mécanisme de reconstruction de Gaza, doivent être maintenus en l’état ou nécessitent des ajustements.  La Norvège, a conclu la représentant, a aussi l’intention de convoquer une réunion de l’AHLC au niveau ministériel, à la fin du mois de septembre ou au début du mois d’octobre, en collaboration avec l’Union européenne, les États-Unis et les partenaires régionaux et autres. 

M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a salué les efforts de l’Égypte, du Qatar et d’autres pays de la région ainsi que des partenaires internationaux qui ont négocié le cessez-le-feu.  Appelant toutes les parties à adhérer à l’accord, le représentant leur a demandé de s’abstenir de toute action ou rhétorique qui pourrait déclencher un nouveau cycle de violence.  Encourageant les efforts de médiation, il a appelé à des mesures concrètes pour s’attaquer aux causes profondes du conflit.  Israël, a-t-il dit, doit arrêter ses démolitions et l’expulsion des Palestiniens.  Toute tentative de changer le caractère culturel et démographique du Territoire palestinien occupé est illégale.  La solution des deux États, y compris l’établissement de la Palestine en tant qu’État, avec Jérusalem-Est pour capitale, est « essentielle » pour résoudre le conflit, a insisté le représentant qui a plaidé, en conclusion, pour le financement de l’aide humanitaire, en particulier à Gaza. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a indiqué que Gaza a besoin d’une assistance humanitaire urgente, avant d’apporter son soutien à l’UNRWA et de souhaiter que celui-ci soit doté d’un financement pérenne.  Il a salué le cessez-le-feu, ajoutant que « le règlement du conflit ne peut être une nouvelle fois ajourné ».  Le délégué a demandé des efforts accrus en vue de la création des conditions propices pour le dialogue et la concrétisation de la solution des deux États.  Les préoccupations sécuritaires d’Israël doivent être prises en considération, a-t-il dit.  

M. Nebenzia a souligné l’unité de la communauté internationale dans la compréhension de la situation et dans le fondement de son règlement.  Le Conseil doit rester uni, a-t-il insisté.  Enfin, il a proposé que le Quatuor se réunisse au niveau ministériel en y conviant également les pays de la région, ainsi que les Israéliens et les Palestiniens. 

Mme DAME BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a salué le cessez-le-feu et souligné la nécessité qu’il soit préservé.  La récente flambée de violence rappelle l’urgence de progresser dans la voie de la paix, a-t-elle dit, en demandant le respect du statu quo en ce qui concerne les Lieux saints.  Mme Woodward a rappelé l’illégalité au regard du droit international des activités de colonisation israéliennes.  Les heurts dans les Lieux saints et le sort des familles de Cheik Jarrah ne peuvent pas justifier les tirs aveugles du Hamas contre Israël, a déclaré la déléguée. 

Israël a un droit à la légitime défense mais doit tout faire pour éviter les pertes civiles, a poursuivi Mme Woodward.  Elle a demandé l’ouverture des points de passage vers Gaza aux fins d’acheminement de l’aide humanitaire et précisé que son pays vient d’apporter une contribution de 4,5 millions de dollars à l’UNRWA. La déléguée a exhorté les Palestiniens et les Israéliens à reprendre le dialogue sur les dossiers économiques et sur la réponse à la pandémie.  Un horizon politique de long terme est essentiel, a-t-elle conclu, en soulignant la nécessité de parvenir à la solution des deux États.  « C’est la seule solution qui permettra de mettre fin au cycle des violences. »

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a salué l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et le fait que le Conseil de sécurité soit parvenu à adopter une déclaration à la presse après l’accord sur le cessez-le-feu.  Nous n’avons cependant aucune raison de nous féliciter, a-t-elle tempéré.  « L’incapacité du Conseil à prononcer un seul mot convenu alors que le conflit faisait rage pendant 11 jours marque un échec de notre diplomatie qui donne à réfléchir. »  La représentante a insisté sur l’importance de répondre aux besoins humanitaires à Gaza, exhortant les donateurs à renforcer leur appui à l’appel éclair interinstitutions qui a été lancé aujourd’hui.  Elle a également engagé Israël et la Palestine à enquêter sur les allégations de violations du droit international humanitaire pendant les hostilités. 

À l’instar du Secrétaire général, Mme Byrne Nason a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à instaurer un dialogue sérieux pour s’attaquer aux causes profondes du conflit.  Il est essentiel que les femmes participent à ce processus, a-t-elle ajouté.  Le Conseil, agissant de concert avec le Quatuor et les États arabes clefs, doit exhorter les parties à faire des efforts sérieux pour aboutir à des négociations crédibles.  L’établissement d’un véritable horizon politique pour une solution négociée à deux États est essentiel pour assurer un avenir pacifique dans lequel Palestiniens et Israéliens pourront jouir de l’égalité des droits et de l’égalité des chances, a-t-elle conclu. 

Alors qu’un calme précaire règne dans le Territoire palestinien occupé, M. TAREK LADEB (Tunisie) s’est dit préoccupé par les informations faisant état des provocations de la part des colons israéliens qui risquent de relancer le cycle de violence.  Le Conseil de sécurité doit assumer sa responsabilité et exercer des pressions sur la puissance occupante pour qu’elle respecte « enfin » ses obligations au titre du droit international et du droit international humanitaire et qu’elle mette fin à ses activités de colonisation qui ne font que saper les perspectives d’une paix juste et durable au Moyen-Orient.  Le représentant a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle assure la protection du peuple palestinien et pour qu’elle veille à la levée du blocus de Gaza.  Les acteurs régionaux et internationaux doivent apporter une assistance humanitaire et à la reconstruction au Territoire occupé, et en particulier à Gaza.  Il faut également répondre aux appels de l’UNRWA, a-t-il ajouté. 

Mais, a demandé le représentant, le moment n’est-il pas venu de mettre fin à cette occupation illégale, de créer un État palestinien et de faire respecter enfin le droit international?  Le moment n’est pas-il pas venu de faire de la Palestine un membre à part entière des Nations Unies?  Il y va de la responsabilité collective du Conseil de sécurité et de la communauté internationale et de l’obligation morale d’éviter une recrudescence de la violence, a martelé le représentant, en appelant le Quatuor et le Conseil de sécurité à créer les conditions propices à un retour à la table de négociation, « avec des paramètres clairs et un calendrier précis ». 

M. T. S. TIRUMURTI (Inde) a appelé toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et éviter les actes de violence, de provocation et de destruction, et à s’abstenir de tenter de changer unilatéralement le statu quo existant, y compris à Jérusalem-Est et dans ses environs.  Le représentant de l’Inde a jugé urgent l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire à la population civile palestinienne, en particulier à Gaza, et la garantie d’un flux régulier de l’aide humanitaire vers Gaza par des canaux vérifiés.  « L’Inde continue de fournir une aide au développement et une aide humanitaire à l’Autorité palestinienne à la fois bilatéralement et par le biais de contributions aux mécanismes dirigés par l’ONU », a précisé le représentant avant d’ajouter que l’Inde a toujours soutenu l’UNRWA auquel elle a promis 10 millions de dollars au cours des deux prochaines années.  Il a estimé que l’Autorité palestinienne doit continuer d’être le pivot de cette assistance afin d’assurer le bien-être et les intérêts de tous les Palestiniens. 

Par ailleurs, le représentant indien a dit la nécessité de reprendre le dialogue entre Israël et la Palestine pour une solution des deux États.  « L’absence de négociations directes et significatives entre les deux parties n’a fait qu’aggraver le déficit de confiance, ce qui, à son tour, augmente les chances d’une escalade similaire à l’avenir », s’est-il inquiété avant de juger important que la communauté internationale et le Quatuor pour le Moyen-Orient en particulier déploient tous leurs efforts pour reprendre ces négociations directes. 

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) s’est félicité de l’annonce du cessez-le-feu et de son entrée en vigueur.  Il a déploré la gravité du bilan après 11 jours de conflit, s’inquiétant en outre du fait que les affrontements à Jérusalem n’ont pas encore cessé.  Tant que les causes historiques du conflit n’auront pas été prises en compte, nous continuerons de regretter des épisodes d’affrontement qui seront suivis de trêves temporaires, a-t-il prédit, avant d’appeler à la stricte mise en œuvre de la solution des deux États. 

Le représentant a ensuite exhorté les autorités palestiniennes à établir une nouvelle date pour la tenue des élections.  Il a également appelé le Hamas et les autres organisations de Gaza à s’abstenir de tirer des roquettes sur Israël. Israël, a-t-il poursuivi, doit mettre en place les conditions nécessaires pour appuyer le développement économique de la Palestine, lever le blocus de Gaza et mettre un frein aux efforts de colonisation.  Le statut spécial de Jérusalem doit être préservé et les dirigeants des parties doivent s’abstenir de toute rhétorique incendiaire.  Á ses yeux, un État de Palestine indépendant et économiquement viable contribuera à la sécurité d’Israël. 

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a condamné les tirs indiscriminés de roquettes par le Hamas, avant de souligner la nécessité pour les parties de se conformer au droit international humanitaire.  Il a jugé vital que les parties respectent le cessez-le-feu, ce cessez-le-feu celui-ci permettant de se consacrer aux besoins humanitaires.  Le délégué a appuyé l’appel du Secrétaire général pour un soutien robuste au relèvement de Gaza et indiqué que son pays prévoit d’apporter des ressources financières supplémentaires à l’UNRWA.  Il a prôné l’apaisement de la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tous les actes de provocation devant cesser.  « Le statu quo concernant les lieux saints doit être respecté. »

Le représentant a appelé Israël à mettre un terme à la poursuite de ses activités de colonisation et souligné l’importance de la solution des deux États.  Enfin, il a exhorté la communauté internationale, y compris le Quatuor, à créer les conditions propices à la reprise de négociations directes en vue de parvenir à ladite solution. 

M. ABDOU ABARRY (Niger) a appelé la communauté internationale, le Quatuor, les membres du Conseil ainsi que les acteurs régionaux ayant une influence sur les parties à continuer d’exercer la pression nécessaire en vue de parvenir à la relance du processus de paix interrompu depuis plusieurs années.  « La réalisation de la solution des deux États, l’unique solution à ce conflit, ne doit désormais souffrir d’aucune paralysie, elle doit s’inscrire comme une priorité afin de permettre à ces deux peuples si longtemps exposés aux affres de la violence et de l’incompréhension de coexister pacifiquement » a-t-il déclaré . Mais pour réussir, il faut résoudre le nœud du problème, c’est-à-dire mettre un terme à la politique de colonisation des territoires palestiniens par Israël.  

Citant les chiffres publiés par le Bureau de la coordination humanitaire (OCHA), le représentant a noté que les violences ont entrainé la mort d’au moins 242 palestiniens, dont 230 tués par les frappes israéliennes, et d’environ 12 israéliens victimes des tirs de roquettes palestiniennes.  Face aux nombreux défis humanitaires accentués par la pandémie, le Niger appelle à une grande générosité internationale à l’endroit de la population de Gaza tant éprouvée.  Après avoir salué l’acheminement des convois humanitaires vers Gaza, notamment à partir de l’Égypte et les aides financières déjà annoncées par certains pays, le représentant a jugé urgent qu’Israël, puissance occupante, prenne les mesures effectives que lui impose le droit international humanitaire pour veiller au bien-être et à la survie de la population sous son contrôle. 

M. INGA RHONDA KING, Saint-Vincent-et-les Grenadines, a jugé « impératif » que la communauté internationale parle d’une seule voix pour obtenir des parties qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue possible et préservent le calme.  Elle s’est félicitée de la dernière déclaration à la presse du Conseil sur le cessez-le-feu, laquelle reflète sa détermination à alléger les souffrances à Gaza, malgré les obstacles politiques qui ont entravé sa faculté d’agir pour prévenir la crise.  Mme King a aussi jugé « intolérable » que, malgré le cessez-le-feu à Gaza, les forces d’occupation israélienne et les colons extrémistes aient pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa, faisant des dizaines de blessés parmi les fidèles.  Le statu quo sur les Lieux saints doit être préservé et tous les points de passage vers Gaza, rouverts, pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.  Estimant que la solution des deux États demeure le seul moyen de parvenir à la paix, la représentante a exhorté la communauté internationale à faire en sorte que les deux parties retournent à la table des négociations. 

M. JUN ZHANG (Chine) a espéré que le signal envoyé par le Conseil de sécurité dans sa déclaration à la presse contribuera à relancer le processus de paix.  Il a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu, s’inquiétant des nouvelles confrontations qui ont eu lieu aux alentours de la mosquée Al-Aqsa.  Les parties concernées doivent faire preuve de retenue, a-t-il dit.  Le représentant a aussi exhorté Israël à mettre fin à la violence et aux provocations envers la communauté musulmane, à respecter le statut de Jérusalem et cesser ses activités de peuplement. 

M. Zhang s’est inquiété de la situation humanitaire qui prévaut à Gaza et a appelé la communauté internationale à apporter une assistance humanitaire aux Palestiniens notamment par l’intermédiaire de l’UNRWA.  Après avoir engagé Israël à lever le blocus imposé à Gaza, il a annoncé que la Chine va faire une donation d’un million de dollars à l’UNRWA et prévoit d’envoyer des doses de vaccins contre la COVID-19.  La dernière flambée de violence souligne qu’on ne peut ignorer la question de la Palestine, ni laisser dérailler le processus de paix au Moyen-Orient, a poursuivi le représentant.  Il a exhorté les parties à rétablir le dialogue aussi vite que possible pour trouver le moyen de vivre ensemble dans la paix.  Il a également engagé le Conseil de sécurité à prendre des mesures solides pour participer au règlement du conflit israélo-palestinien, pour ensuite réitérer l’appui de la Chine à la solution des deux États.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’Assemblée générale adopte le plan et les modalités des activités futures du Comité spécial d’experts chargé d’élaborer une convention contre l’utilisation des TIC à des fins criminelles 

Soixante-quinzième session,
71e séance plénière – après-midi
AG/12328

L’Assemblée générale adopte le plan et les modalités des activités futures du Comité spécial d’experts chargé d’élaborer une convention contre l’utilisation des TIC à des fins criminelles 

C’est tout à la fin de la séance publique que l’Assemblée générale a adopté à l’unanimité telle qu’amendée trois fois, à l’issue d’un vote, sa résolution sur le plan et les modalités des activités futures du Comité spécial d’experts chargé d’élaborer une convention contre l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) à des fins criminelles.*  L’adoption tardive s’explique par les multiples commentaires qui ont été faits sur les trois amendements.

Dans la résolution, l’Assemblée générale se félicite de l’élection des membres du Comité spécial le 10 mai 2021 et décide que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) continuera d’en assurer le secrétariat.  Le Comité spécial tiendra au moins six sessions, chacune d’une durée de 10 jours, à compter de janvier 2022, et conclura ses travaux de manière à présenter un projet de convention à la soixante-dix-huitième session de l’Assemblée générale.

L’Assemblée décide d’inviter aux sessions de fond du comité spécial, selon qu’il conviendra, en tant qu’observateurs, des représentantes et représentants des organisations intergouvernementales mondiales et régionales compétentes, y compris des représentantes et représentants d’organismes, d’institutions spécialisées et de fonds des Nations Unies, ainsi que des représentantes et représentants de commissions techniques du Conseil économique et social.  Elle réaffirme que les représentantes et représentants d’ONG dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) peuvent s’inscrire auprès du secrétariat pour participer aux sessions du Comité spécial.

Avant d’être contredite, la Fédération de Russie a présenté la résolution comme « un compromis finement ciselé », le résultat d’un accord conclu au sein du Comité spécial, préparé par le Président du Comité avec le concours des délégations américaine et russe, au nom d’un groupe de pays.  Après ce processus « de plusieurs mois » à Vienne, la résolution a recueilli, à l’état de projet, le soutien d’une majorité « écrasante » des délégations, a affirmé la Fédération de Russie, appelant les États-Unis, qui ont activement participé à la recherche de cet « équilibre » et l’Union européenne à la soutenir.  La Fédération de Russie a insisté sur « l’aspiration au consensus », « indispensable » pour élaborer un instrument juridiquement contraignant et a donc regretté les amendements présentés aujourd’hui. 

Coauteur de l’amendement** visant à étoffer le paragraphe 5 qui dit « aucun effort ne devant être épargné pour adopter par consensus les décisions de fond », le Brésil a expliqué sa démarche par le manque de transparence qui a présidé aux négociations.  C’est pour éviter tout blocage dans les travaux du Comité spécial que nous proposons « que toutes les décisions sur des questions de fond, qui ne feront pas l’objet d’un consensus, seront prises à la majorité des deux tiers des représentantes et représentants présents et votants, préalablement à quoi la présidence, sur décision du Bureau, informera le Comité spécial qu’aucun effort n’a été épargné pour parvenir à un accord par consensus ».

Haïti, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a proposé un amendement***, selon lequel les six sessions du Comité spécial se tiendront alternativement à Vienne et à New York, étant donné que certains États n’ont pas de représentants dans la capitale autrichienne.  Coauteur du dernier amendement****, le Royaume-Uni a critiqué le paragraphe 9 du projet de résolution qui peut permettre à n’importe quel État et pas seulement aux membres du Comité spécial, d’empêcher la participation des membres de la société civile. 

Au lieu de dire « prie la présidence, en consultation avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, d’établir une liste d’autres organisations ayant des connaissances spécialisées dans le domaine de la cybercriminalité qui pourraient assister aux sessions du Comité spécial en tant qu’observateurs, et de soumettre cette liste aux États Membres pour examen selon la procédure d’approbation tacite », il faut dire, a estimé le Royaume-Uni , « prie la présidence d’établir une liste de représentants d’autres ONG concernées et d’organisations de la société civile, d’établissements universitaires et du secteur privé intéressés qui pourraient participer au Comité spécial, de soumettre cette liste aux États Membres pour examen selon la procédure d’approbation tacite* et de la porter à l’attention du Comité spécial afin qu’il puisse se prononcer ». 

Après qu’Haïti, au nom de la CARICOM, a retiré sa motion d’ordre visant à modifier l’ordre de la mise aux voix des amendements, contré en cela par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Portugal, au nom de l’Union européenne, et le Canada.  Le Portugal a repris la parole pour exprimer son opposition à la résolution, « un texte qui n’est pas le résultat d’un processus consensuel et qui n’a pas satisfait aux exigences du multilatéralisme » et encore moins à celles de l’Union européenne.  Le Portugal a dit craindre pour l’esprit qui présidera aux travaux du Comité spécial et a décrié « une approche de simplification du consensus », porteuse de divisions.  En conséquence, il a appuyé l’amendement du Brésil, « préférable pour éviter les blocages ». 

La majorité des deux tiers équivaut de toutes façons à donner un droit de blocage à un groupe de pays, a rétorqué la Fédération de Russie.  Nous avons calqué le mode de prise de décision du Comité spécial sur le règlement intérieur de l’Assemblée générale, a-t-elle affirmé, rappelant tout de même que l’amendement brésilien est soutenu aujourd’hui par ceux-là même qui s’opposaient à la création du Comité spécial.  Quant à l’amendement du Royaume-Uni, la Fédération de Russie s’est étonnée qu’il envisage la possibilité d’un vote sur la participation des ONG alors qu’il prétendait privilégier le consensus.  En revanche, l’amendement d’Haïti, a-t-elle estimé, mérite notre soutien parce que c’est un retour à la première mouture du projet de résolution. 

Les Pays-Bas ont fait observer que si toutes les voix avaient été entendues, nous n’aurions pas autant d’amendements.  Ils ont donc soutenu l’amendement du Brésil.  Faisant de même, l’Autriche a argué du manque de transparence, d’inclusivité et de consensus pendant les négociations sur la résolution.  Le Royaume-Uni s’est tout simplement dit surpris que la Fédération de Russie parle d’un processus ouvert.  Le texte de la résolution, a-t-il tranché, n’est pas le fruit des négociations du Comité spécial mais de celles des délégations américaine et russe.  Au lieu de donner une chance à des négociations multilatérales, la Fédération de Russie nous force à voter sur des modalités qui ne devraient entrer en vigueur qu’en 2022.  À son tour, le Chili s’est dit favorable à l’amendement du Brésil qui permettra « un exercice équilibré ».   

L’Australie s’est en effet dite consternée par « la rapidité » avec laquelle la résolution a été présentée, ne laissant pas assez de temps aux États Membres pour réagir.  Elle a vu là « un manque de respect » qui ne lui laisse d’autre choix que de soutenir les amendements britannique et brésilien.  Effectivement, ont confirmé les États-Unis, la résolution est présentée alors même que les négociations devaient se poursuivre.  Dans ces conditions, ont-ils avoué, nous nous sommes retirés de la liste des coauteurs parce que nous militons pour des processus équilibrés et pour le consensus, et certainement pas pour un texte soumis à l’Assemblée générale, 48 heures seulement après avoir été distribué aux États Membres.  

L’amendement du Brésil est le bienvenu parce que c’est « une disposition standard » pour l’élaboration des traités et celui du Royaume-Uni met l’accent qu’il faut sur la participation des ONG et du monde universitaire aux délibérations du Comité spécial, ont ajouté les États-Unis.  Tenant à ce que les travaux du Comité spécial se tiennent exclusivement à Vienne, là où ce type de questions est généralement débattu par les Nations Unies, la Suisse, également au nom du Liechtenstein, a estimé, à son tour, que la proposition du Brésil est « le meilleur compromis, même si tous les efforts doivent être faits pour parvenir au consensus ».  La majorité des deux tiers, a renchéri Israël, va permettre de régler rapidement les questions controversées. 

Cette proposition, a commenté à son tour la Roumanie, sauvegardera « l’espace » nécessaire pour les négociations au sein du Comité spécial.  Oui, a acquiescé la Colombie, indignée d’être « pressée » de prendre une décision sans que sa position n’ait été prise en compte lors des négociations sur la résolution.  Les États n’ayant pas été tous entendus, il serait en effet difficile, a jugé le Canada, d’avoir confiance dans un processus d’élaboration d’une convention régie par la majorité simple.  On peut en effet s’étonner que la résolution ait été présentée sans « un véritable » processus de négociations, a admis, à son tour, le Costa Rica.  Si le consensus n’est pas possible, la majorité des deux tiers doit prévaloir.  On ne peut pas accepter le texte de la Fédération de Russie sans les amendements, a souligné Norvège, avant que le Guatemala ne mette tout son poids derrière l’amendement du Brésil.

Le Venezuela a en revanche apporté son plein appui à la résolution.  C’est une solution de compromis qui reflète le consensus général, a renchéri la Chine.  Ce n’est pas le fruit de consultations de quelques jours, mais d’un véritable débat entre pays et groupes de pays, a-t-elle affirmé.  C’est un texte, a-t-elle ajouté, obtenu de « haute lutte ».  Or, a-t-elle dénoncé, les amendements brésilien et britannique rompent « l’équilibre » de la résolution qui, même sur la question de la participation des ONG, permet « une certaine ouverture ».  Cette position a été défendue par la République arabe syrienne.  Elle a dit voir dans la résolution « une base réaliste pour aller de l’avant et trouver un accord pour contrer la cybercriminalité ».  Elle a rejeté l’amendement brésilien, au nom du respect dû au règlement intérieur de l’Assemblée générale.  Les amendements brésilien et britannique n’ont pas de raison d’être, a tranché le Nicaragua, avant que Cuba ne soutienne particulièrement celui d’Haïti. 

Il faut croire que Kiribati, qui suggérait l’adoption de tous les amendements pour mettre tout le monde d’accord, a été entendu.  L’amendement du Brésil a été adopté, par 88 voix contre 42 et 32 abstentions, celui d’Haïti, sans vote, et celui du Royaume-Uni par 82 voix contre 33 et 43 abstentions.  

La Fédération de Russie s’est félicitée de l’adoption de la résolution, y voyant un « pas important » vers l’objectif commun d’une convention internationale sur la lutte contre l’utilisation des TIC à des fins criminelles.  Elle a toutefois regretté que le règlement intérieur de l’Assemblée générale ait été soumis à une « révision » avec la possibilité de prendre les décisions par la majorité des deux tiers, ce qui, selon elle, va compliquer considérablement le processus.  Les États, a conclu la Malaisie, doivent travailler au consensus pour parvenir à l’élaboration d’une convention internationale.  Le processus doit avoir un « cadre fort » et dans ce contexte, la majorité des deux tiers est une nécessité.  Avec une norme aussi élevée, les délibérations seront de qualité, a-t-elle pronostiqué.

L’Assemblée générale tiendra, mercredi 2 juin à partir de 10 heures, une réunion extraordinaire pour le renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre la corruption.

*A/75/L.87/Rev.1

**A/75/L.90

***A/75/L.91

****A/75/L.92

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour sept organisations dont « Partners for Progressive Israël  » et la nigériane «  Carlson Initiative for Peace and Human Rights  »

Session de 2021,
12e & 13e séances plénières – matin & après-midi
ONG/917

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour sept organisations dont « Partners for Progressive Israël  » et la nigériane «  Carlson Initiative for Peace and Human Rights  »

Le Comité chargé des ONG, qui a commencé ses travaux la semaine dernière, a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à sept autres organisations dont l’américaine « Partners for Progressive Israel » et la nigériane « Carlsron Initiative for Peace and Human Rights ».  Il a reporté sa décision sur 93 autres demandes de statut, dont celle de « Silk Road Chamber of International Commerce » (Chine), en attendant des réponses aux questions supplémentaires.  Le Comité a aussi pris note des deux candidatures retirées. 

Le Comité peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour. 

Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.  Enfin, la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites. 

Récipiendaire du statut consultatif spécial, « Partners for Progressive Israel » dit poursuivre des objectifs humanitaires et éducatifs, en sensibilisant l’opinion publique américaine aux droits civils et politiques, la démocratie, au pluralisme religieux, à l’égalité entre les sexes et aux droits des minorités ethniques en Israël.  Elle a lancé un programme de bourses pour les jeunes Israéliens, Palestiniens et Américains et a l’intention d’organiser une manifestation pour célébrer le vingt-cinquième anniversaire des Accords d’Oslo. 

La nigériane « Carlsron Initiative for Peace and Human Rights » nouveau bénéficiaire du statut consultative spécial, entend éduquer les jeunes aux questions relatives à la paix.  Elle a l’intention de continuer à organiser des séminaires comme celui qu’elle a organisé à l’Université Oduduwa, en janvier 2018, sur la paix communautaire ou sur l’égalité entre les sexes à Igando, dans la banlieue de Lagos en mars 2018.  

Le Comité des ONG a reporté sa décision sur la candidature de l’ONG chinoise « Silk Road Chamber of International Commerce » et la Pakistanaise « Mentor Amiable Professional Society » qui a dit avoir formé jusqu’ici plus de 100 000 Pakistanais au leadership, en axant ses projets sur l’éducation, la formation et l’enseignement, y compris sur les 17 du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Priée de présenter ses derniers états financiers par les membres du Comité, l’ONG devra attendre la prochaine reprise de session pour obtenir une réponse. 

Commentant les nombreuses demandes d’états financiers actualisés, le Président du Comité et le Service des ONG ont précisé que l’octroi ou non d’un statut consultatif auprès de l’ECOSOC ne dépend en aucun cas de ses états financiers et encore moins du fait que l’ONG ait un site Internet.  Cuba, la Fédération de Russie, le Pakistan ont continué d’insister sur leur faculté d’analyser la situation financière d’une organisation avant de prendre leur décision. 

Le Comité, qui a pris note du retrait de la candidature de l’ONG qatarie « Establishment of Sheikh Thani bin Abdullah Al Thani for Humanitarian Services » et de l’Américaine « National Committee On American Foreign Policy, Inc. » poursuivra ses travaux jeudi 27 mai, à partir de 10  heures.  

Octroi du statut consultatif spécial  

  1. Carlsron Initiative for Peace and Human Rights (Nigeria)
  1. Churches for Middle East Peace (États-Unis)
  1. Gaia Education (Royaume-Uni)
  1. Partners for Progressive Israel (États-Unis)
  1. Peace Research Institute Oslo (Norvège)
  1. Scholé Futuro (Italie)
  1. Trocaire (Irlande) 

Report de l’examen des demandes reportées des sessions antérieures 

Les États-Unis ont demandé à Beijing People’s Association for Friendship with Foreign Countries (Chine) de décrire la composition de son Conseil d’administration.  Qui en décide?  La même délégation a voulu savoir dans quelles régions et provinces Beijing Volunteer Service Federation (Chine) mène ses projets en faveur des jeunes.  Les États-Unis ont aussi questionné Belarusian Fund of Peace (Belarus) sur son budget.  Qui paie les salaires des employés ?  

Le Pakistan a voulu en savoir plus sur les campagnes de sensibilisation menées par Blue Cross & Blue Crescent Society (Inde).  Quels sont les projets de Caritas India (Inde) en faveur des communautés marginalisées ? a interrogé le Pakistan.  Quels sont les programmes de formation des jeunes de Chanan Development Association (Pakistan)? a encore voulu savoir le Pakistan.  

La même délégation a demandé à Direct Focus Community Aid (Pakistan) une description détaillée de ses projets sur le renforcement des capacités des jeunes.  La Fédération de Russie a voulu savoir si Charity Organization International Charity Foundation « Global Ukraine » (Ukraine) a un site Internet.  Qui sont les partenaires de Chinese Culture Promotion Society (Chine)?  Combien d’argent ont-ils donné?  Quels sont les pays-cibles et quels partenariats y ont été établis ? ont demandé les États-Unis

Comment Cosmos Ndukwe Foundation (Nigeria) sélectionne les petites entreprises qui bénéficieront de ses bourses ?  Quel est le montant des bourses allouées ?  D’où vient l’argent? ont voulu savoir les États-Unis.  La Grèce a demandé à Diplomatic Mission Peace And Prosperity (Albanie) le montant de ses revenus.  Quelle est la nature de ses activités de lobbying?  Comment sont-elles financées?  Le Pakistan a questionné Direct Focus Community Aid (Pakistan) sur les programmes qu’elle a menés en faveur des réfugiés entre 2018 et 2020. 

Quelle est la nature du plaidoyer qu’a mené Drug Free Pakistan Foundation (Pakistan) contre l’abus de drogues? a demandé le Pakistan.  La Turquie a demandé des précisions sur la stratégie de Engineering Association for Development and Environment (Iraq) s’agissant de ses programmes en faveur des femmes.  Dans quelles régions Environmental and Societal Development Foundation (Pakistan) mène ses activités de reboisement? a questionné le Pakistan

Pourquoi Formation Awareness and Community Empowerment Society (FACES) Pakistan (Pakistan) n’a-t-il pas d’archive sur programme «  Neighbors for Peace » ? a voulu comprendre le Pakistan.  Dans quels pays Global Energy Interconnection Development and Cooperation Organization (Chine) travaille?  Ses projets de construction sont-ils payés par le Gouvernement ? ont interrogé les États-Unis.  Quelles sont les initiatives prises par Global Village Forum Chakwal c/o Shaheen Degree College Chappar Bazar Chakwal (Pakistan) pour réaliser les 17 objectifs du Programme de développement durable  à l’horizon 2030?  Quels en sont les résultats? a demandé le Pakistan

Cette délégation a prié Gulshan-e-John (Pakistan) de lui dire dans quels autres pays elle a installé ses bureaux.  Qu’a fait Habilian Association (Iran) en 2020 et en 2021 ?  Quels sont ses projets pour 2022? ont interrogé les États-Unis.  La même délégation a réclamé à Imam Khomeini Relief Foundation (Iran) le mémorandum sur son partenariat avec ONUSIDA.  Dans quels pays l’ONG recrute les petits entrepreneurs ? 

Comment Individual Land Trust (Pakistan) promeut le journalisme d’investigation? a questionné le Pakistan.  La même délégation a demandé l’état financier pour 2020 de Institute of Rural Management (Pakistan) et la liste des pays donateurs.  Quelles sont les initiatives en faveur des droits de l’enfant qu’a lancées International Human Right Organization (Pakistan)? a voulu savoir le Pakistan

Quelles étaient les sources de financement de International Non-Olympic Committee (Inde) en 2020, a interrogé le Pakistan.  Cette délégation a demandé à International Non-Olympic University (Inde) si ses publications ne paraissent que dans son Journal.  Quelle est la nature des recherches universitaires menées ?  Janmitra Nyas (Inde) a été priée par le Pakistan de détailler ses projets en faveur des communautés marginalisées et leurs résultats. 

Quelle est la nature des initiatives qu’a lancées Kaarvan Crafts Foundation (Pakistan) pour l’accès des femmes à un logement décent? a interrogé le Pakistan.  La même délégation a demandé à Kafka Welfare Organization (Pakistan) les noms des entreprises avec lesquelles elle a organisé des ateliers ?  National Association of Seadogs (Nigeria) a-t-elle l’intention de s’implanter dans d’autres pays ? ont questionné les États-Unis

La Chine a interrogé National Human Rights Civic Association « Belarusian Helsinki Committee » (Bélarus) sur sa coopération avec le « bureau local » du Programme des Nations Unie pour le développement (PNUD).  Qui sont les partenaires de Palestinian Association for Human Rights (Witness) (Liban)? a demandé Israël.  Pouya Institute for Communications and Social Development (Iran) a été priée par les États-Unis de donner la liste de ses activités en 2020. 

Quelle a été la nature des activités qu’a menées Research Society of International Law (Pakistan) en 2020?  Peut-obtenir un bilan financier actualisé, s’est interrogée l’Inde.  Les États-Unis ont réclamé à Shenzhen Foundation for International Exchange and Cooperation (Chine) la liste des pays dans lesquels elle travaille et le montant des budgets.  Qu’a fait Silk Road Chamber of International Commerce (Chine) en 2019 et en 2020? ont voulu savoir les États-Unis

Quelles sont les mesures prises par Social Services Trust (Inde) pour atténuer les changements climatiques et quels sont les résultats? a demandé le Pakistan.  Quelle est la nature des projets que  Syrian Youth Council (Syrie) a mis en œuvre avec le Gouvernement syrien en 2020.  Y-a-t-il des projets pour 2021 ? ont interrogé les États-Unis.  World Federation of Free Trade Zones Co., Limited (Chine) a été priée par les États-Unis de fournir la liste détaillée de ses activités d’arbitrage.  S’est-elle fait rémunérer? 

La même délégation a demandé la liste des activités qu’à menées World Historic and Cultural Canal Cities Cooperation Organization (Chine) pour la protection des canaux.  L’Inde a voulu en savoir plus sur les activités que mène Young League Pakistan (Pakistan) à l’étranger.  Quelle en est la nature?.  Dans quelles villes américaines Zhongguancun Belt and Road Industrial Promotion Association (Chine) mène-t-elle ses activités ? ont demandé les États-Unis

Comment vishwa manavadhikar parishad (Inde) fait pour combattre les inégalités sociales? a questionné le Pakistan.  Cuba a noté que les dépenses de Asociacion Enraizados En Cristo Y En La Sociedad (Espagne) dépasse les recettes.  Comment le déficit est-il résorbé?  Comment l’ONG fonctionne-t-elle ?  Comment sont financés les projets ?  Comment American Center for International Labor Solidarity (États-Unis) préserve-t-elle son indépendance face à un gouvernement qui lui a versé une somme de 30 millions de dollars? a demandé Cuba

Cette délégation a noté qu’Anti-Corruption Foundation (Fédération de Russie) n’a qu’un membre fondateur. Y-a-t-il d’autres ?  Dans quels pays travaille-t-elle?  Comment les fonctions sont réparties au sein de l’ONG?  Quels sont les objectifs de Arab-European Center of Human Rights and International Law (AECHRIL) (Norvège)?  Qui sont ses gouvernements partenaires?  Association of Non-for- Profit Organizations to Facilitate the Drug Prevention and Socially Dangerous Behaviour « National Anti-Drug Union » (Fédération de Russie) a été priée par les États-Unis d’expliquer ce qu’elle fait concrètement pour défendre les droits des consommateurs de drogue. 

Cuba a demandé à Avaaz Foundation (États-Unis) d’expliquer pourquoi certains de ses membres n’ont pas le même droit de vote.  Pourquoi Bahrain Center for Human Rights (Danemark) se qualifie d’« organisation de bénévoles » alors qu’elle paie des salaires à ses employés ? a demandé Bahreïn.  Cuba a noté que malgré des revenus de 6 000 dollars de Canadian Human Rights International Organization – CHRIO (Canada) a pu déployer plus de 233 missions internationales.  Comment sont-elles financées ? 

Le Burundi a prié Centre international pour la paix et les droits de l'homme (CIPADH) (Suisse) d’en dire un peu plus sur la formation qu’elle dispense sur les droits de l’homme. Quel est le public-cible?  Les États-Unis ont demandé à Child Foundation [USA] (États-Unis) la périodicité de ses rapports et la nature de leur contenu.  Cuba a voulu savoir de ce que recherche Christian Solidarity International (CSI) (Suisse) avec ses entretiens avec des chefs d’État.  Reçoit-elle un quelconque soutien des « ambassades » qu’elle mentionne dans son dossier?  Quelles sont ses sources financières? 

La Turquie a voulu de Congrès National des Arméniens Occidentaux (CNAO) (France) des détails sur le rôle et les activités de ses groupes de travail ?  L’Arménie, membre observateur du Comité, a rappelé que le dossier de cette ONG « traine » depuis 2013 « à cause des questions de la même délégation: la Turquie ».  L’ONG, a-t-elle rappelé, a dialogué avec le Comité et envoyé des réponses écrites à toutes les questions qui lui ont été posées.  Nous sommes absolument impartiaux, s’est défendue la Turquie.  La Libye s’est étonnée que Democracy Reporting International gGmbH (Allemagne) ait des membres sur son territoire alors que les autorités nationales ne l’ont pas encore enregistrées officiellement.  Quel lien de Diakonia (Suède) a-t-elle avec ses 400 partenaires ? a voulu savoir le Pakistan.  Est-ce qu’elle paie tous ses partenaires. 

Emberi Méltóság Központ (Hongrie) consacre 95% de ses dépenses au paiement du personnel, a fait remarquer Israël.  La Grèce a rappelé à Ensar Vakfı (Turquie) qu’elle a dûment réclamé la liste des donateurs privés.  Avec quels pays Fundacja Otwarty Dialog (Pologne) a noués des partenariats ? a voulu savoir la Chine

Le Comité chargé des ONG a accepté le retrait de la candidature de « Establishment of Sheikh Thani bin Abdullah Al Thani for Humanitarian Services » (Qatar) 

La Fédération de Russie a demandé à Global Action for Trans* Equality Inc. (États-Unis) sous quel statut elle a participé à la réunion du Conseil des droits de l’homme.  Bahreïn a voulu savoir la plateforme utilisée par Gulf Centre for Human Rights (GCHR) Limited (Irlande) pour la défense des droits de l’homme.  Cuba a interrogé Harvard International Relations Council, Inc.  (États-Unis) sur ses « programmes spéciaux ».  

Hokok Coalición Internacional Contra la Impunidad (Espagne) a été priée par Israël de présenter un état financier actualisé.  Quel est la nature du programme pour l’élimination de la pauvreté que met en œuvre Hope Worldwide Pakistan (Nouvelle-Zélande)?  Quel en est le budget? Dans quelles régions? a demandé le Pakistan.  Quelles sont les fondations qui financent IFEX (Canada) ?  Quels sont leurs objectifs ? a questionné Cuba

La Fédération de Russie s’est interrogée sur la « coopération régulière » de Inimõiguste Instituut (Estonie) avec une autre ONG partenaire.  Cette délégation a aussi voulu obtenir la liste des projets de International Commission on Violence against Women and Girls, Inc. (États-Unis) et le coût de chaque projet. International Dalit Solidarity Network (Danemark) a été priée par l’Inde d’expliquer son programme de la quarantième session du Conseil des droits de l’homme, de lui donner un état financier actualisé et la liste des activités menées en 2020, leurs sources de financement et les résultats obtenus.  

La Fédération de Russie a voulu la liste des ONG partenaires de International Funders for Indigenous Peoples Inc.  (États-Unis) et les informations qu’elles se sont échangées.  La même délégation a voulu que International Legal Assistance Consortium (Suède) précise la manière dont sa Charte garantit son indépendance.  La Fédération de Russie a interrogé International Network of Civil Liberties Organizations (INCLO) (Suisse) sur le financement qu’elle accorderait aux ONG  membres ?  

Est- ce que Internet Sans Frontières (France) travaille en Afrique et en Asie?  Travaille-t-elle avec les gouvernements hôtes? a demandé le Pakistan.  Dans quels pays Interregional non-governmental human rights organization « Man and Law » (Fédération de Russie) travaille?  Ses partenaires nationaux sont-ils officiellement enregistrés? a questionné le Nicaragua.  Quelles sont les dernières activités que Muslim Hands (Royaume-Uni) a menée au Yémen? Dans quelles régions précises du pays? a demandé Israël

Les États-Unis ont demandé à National Committee on BRICS Research (Fédération de Russie) qui a pris l’initiative de créer le groupe de réflexion en 2013 pour faire de la consultance ?  Qui finance Non c'è pace senza giustizia (Italie)? a interrogé le Bahreïn.  La Fédération de Russie a voulu une liste exhaustive des pays où travaille Norwegian Church Aid (Norvège). 

Organisation Suisse d'aide aux réfugiés (Suisse) peut-elle expliquer les activités qu’elle mène cette année et quels sont ses projets pour 2022? a questionné le Nicaragua.  La Turquie a noté qu’en 2020, Panhellenic Union of Cappadocian Associations (Grèce) a organisé une manifestation dénommée PEKS. Qui y a participé? Combien cela a-t-il coûté ? Combien de personnes ont répondu présent ?  La Libye a voulu des informations détaillées sur le projet qu’a mené Peace Without Limits (PWL) International Organization, Inc. (Suisse) avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. 

La Fédération de Russie a voulu que Razom Inc. (États-Unis) détaille son budget, y compris s’agissant des bourses et des « cadeaux »?  Cuba a demandé à Rockefeller Philanthropy Advisors, Inc. (États-Unis) à quoi sont destinés les fonds dont elle dispose ?  Salam for Democracy and Human Rights (Royaume-Uni) a été priée par Bahreïn de donner ses états financiers pour 2018, 2019 et 2020. 

Israël a voulu que Sheikh Abdullah Al Nouri Charity Society (Koweït) présente un état financier actualisé.  Cuba a demandé à Social Progress Imperative, Inc. (États-Unis) la liste des gouvernements et des fondations qui ont contribué à son budget.  La Turquie a prié Society of Social Psychiatry and Mental Health (Grèce) d’expliquer la nature de son projet humanitaire. 

La Grèce a voulu que Su Politikaları Derneği (Turquie) détaille les contrats qu’il a remportés et le montant des revenus qu’ils ont généré.  La Fédération de Russie a demandé à Syrian American Medical Society Foundation (États-Unis) ses états financiers pour 2018 et 2020.  Quel est le lien entre The Andrey Rylkov Foundation for Health and Social Justice (Fédération de Russie) et « Eurasian Harm Reduction Network » ? a questionné la Chine

Quelles étaient les activités de The Bar Human Rights Committee (Royaume-Uni) en 2019 et en 2020 ? a demandé Bahreïn.  Quels en sont les résultats ? a interrogé la Chine.  De quel type de « reserves » The Global Initiative to End all Corporal Punishment of Children Limited (Royaume-Uni) dispose-t-elle dans son budget? a voulu savoir Cuba.  La même délégation a demandé à The National Democratic Institute for International Affairs (NDI) (États-Unis) d’en dire un peu plus sur le travail de ses « volontaires ».  

Il fait de même pour « National Committee On American Foreign Policy, Inc » (États-Unis). 

Dialogue avec les ONG 

Mentor Amiable Professional Society (Pakistan) a dit avoir formé jusqu’ici plus de 100 000 Pakistanais au leadership.  L’ONG a dit axer ses projets sur l’éducation, la formation et l’enseignement, y compris sur les 17 du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La Fédération de Russie a voulu des détails sur les projets menés sur les changements climatiques.  Le Pakistan a demandé où se trouve « l’école numérique »?  Nous n’avons pas de projet sur les changements climatiques, a répondu l’ONG.  Nous nous contentons de mener des plaidoyers en ligne, dans quelques écoles.  Nous avons 50 étudiants en numérique.  La semaine prochaine, 250 étudiants auront ainsi accès à « l’école numérique ».  

National Human Rights Civic Association « Belarusian Helsinki Committee » (Belarus) a dit promouvoir les droits de l’homme et les droits civils et politiques, ainsi que les objectifs de développement durable.  Elle a dit avoir organisé des consultations techniques avec des agences de l’ONU et son gouvernement sur la mise en œuvre des décisions du Conseil des droits de l’homme, en particulier de l’Examen périodique universel.  Nous avons aidé le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a affirmé l’ONG, à élaborer un guide en ligne sur la non-discrimination et à mener une enquête sur les minorités, y compris les gitans, au Bélarus.  Cela fait plus de 15 ans que nous participons aux travaux des différents organes des Nations Unies, a souligné l’ONG, avant que la Fédération de Russie ne lui demande les états financiers de 2018 à 2020. 

Syrian American Medical Society Foundation (États-Unis) a expliqué apporter de l’aide aux victimes de la guerre en Syrie, avec une enveloppe d’un peu plus de 100 millions de dollars.  Nous travaillons avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui a salué notre travail tout comme le pape François, a précisé l’ONG.  Pouvez-vous nous donner votre état financier pour 2020? a demandé la Fédération de Russie.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Représentant spécial appelle au compromis pour la tenue rapide d’élections en Somalie, pays revenu « du bord du précipice  »

8779e séance – matin
CS/14529

Conseil de sécurité: le Représentant spécial appelle au compromis pour la tenue rapide d’élections en Somalie, pays revenu « du bord du précipice  »

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. James Swan, a salué, ce matin devant le Conseil de sécurité, réuni pour la première fois en présentiel depuis décembre dernier, l’esprit de compromis des dirigeants somaliens qui, après les violents affrontements du 25 avril, a permis au pays de revenir du « bord de précipice ». I l a espéré que cet esprit de compromis prévaudra en vue de la tenue d’élections le plus rapidement possible dans un contexte sécuritaire marqué par le regain d’activité des Chabab.  La reconfiguration de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et la transition sécuritaire ont ainsi été au cœur des interventions.

À l’entame de son propos, M. Swan, qui est aussi Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), a rappelé la rupture, début avril, des pourparlers entre le Gouvernement fédéral et les États membres de la fédération, qui avaient commencé en mars.  La Chambre du peuple du Parlement somalien a adopté une loi spéciale abandonnant l’accord électoral du 17 septembre, étendant notamment les mandats actuels de deux années.  L’opposition à ces mesures a entraîné la mobilisation des milices et conduit aux violents affrontements du 25 avril, avec des risques d’embrasement, a détaillé M. Swan.

Le scénario du pire a été évité, s’est félicité le Représentant spécial.  La Chambre du peuple a en effet abrogé ladite loi à la demande du Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo ».  Ce dernier a ensuite mandaté le Premier Ministre Mohammed Hussein Roble pour diriger l’implication du Gouvernement fédéral dans le processus électoral, notamment en ce qui concerne les négociations avec les États membres de la fédération.  Ces mesures et l’esprit de compromis des dirigeants somaliens ont grandement apaisé les tensions, a dit M. Swan. 

« Cet esprit de compromis demeure d’une urgente nécessité pour aller de l’avant », a-t-il poursuivi.  Le Chef de la MANUSOM a déclaré que le nouveau sommet entre le Gouvernement fédéral et les États membres de la fédération se déroule dans une atmosphère positive et que des progrès ont été enregistrés des deux côtés.  Les signataires de l’Accord du 17 septembre doivent maintenant s’engager en vue de la tenue d’élections, sous peine de saper les résultats obtenus, a insisté le Représentant spécial, appuyé par la totalité des intervenants.  « Il en va de la pérennité de la fédération somalienne », a ainsi réagi la France.  

Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Somalie, M. Mohamed  Abdirizak, a reconnu, dans ce droit fil, l’importance « vitale » du consensus.  Sans un tel consensus, a-t-il expliqué, la paix en Somalie restera fragile, tout comme nos institutions gouvernementales.  « Néanmoins, nous avons trouvé un accord qui permettra la tenue d’élections justes et libres », a-t-il insisté.  Le Ministre a enfin assuré le Conseil que la Somalie va se doter d’un plan de transition politique clair, qui est un défi mais aussi « une occasion » à saisir. 

Les intervenants ont souligné la détérioration de la situation sécuritaire, les Chabab continuant de poser une grave menace, et insisté sur l’importance du rôle de l’AMISOM pour y remédier.  « La situation est imprévisible et il faut éviter toute interruption du processus électoral et toute attaque à Mogadiscio et dans les États membres fédérés, afin de garantir ce processus », a déclaré M. Francisco Caetano José Madeira, Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de l’AMISOM.  Pour pérenniser les progrès, il a souhaité qu’un appui financier suffisant soit apporté à la force.

La France, qui s’est inquiétée de l’absence de progrès dans la mise en œuvre du plan de transition sécuritaire somalien, a rappelé les enjeux.  Des étapes doivent être franchies dans les délais prévus pour que ce Conseil puisse prendre une décision sur le passage de relais aux forces somaliennes et le futur de l’AMISOM qui doit passer par la mise en place d’une mission reconfigurée, a expliqué la mission.  « Il n’y a pas d’alternative », a-t-elle martelé, en appelant à ce qu’une décision soit prise cette année sur le financement de l’AMISOM. Il conviendra de tirer les leçons de l’AMISOM et de prendre en considération les changements dans la situation sur le terrain, a appuyé l’Estonie.

Se faisant l’écho du Chef de l’AMISOM, le délégué de la Fédération de Russie a mis en garde contre toute réduction de l’effectif de l’AMISOM, tant celle-ci joue un rôle crucial dans le maintien de la sécurité dans le pays.  « Si une AMISOM reconfigurée est l’option la plus viable pour la Somalie après 2021, il sera crucial de veiller à ce qu’elle soit suffisamment financée, de manière prévisible et durable, y compris par des contributions obligatoires de l’ONU », a renchéri la Tunisie, qui s’est exprimée au nom du Kenya, du Niger et de Saint-Vincent-et les Grenadines.

M. JAMES SWAN, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, a mentionné les nombreux obstacles que le processus de paix a connus ces derniers mois, dont la rupture début avril des pourparlers entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés, qui avaient commencé en mars.  La Chambre du peuple du Parlement somalien a adopté une loi spéciale abandonnant l’accord électoral du 17 septembre, revenant au modèle une voix-un vote et étendant les mandats actuels de deux années.  L’opposition à ces mesures a entraîné la mobilisation des milices et mis à nu les divisions au sein des forces de sécurité somaliennes, a-t-il dit, en mentionnant les violents affrontements qui ont eu lieu le 25 avril, avec des risques d’un conflit plus large.  « Depuis lors, la Somalie est revenue du bord du précipice de ce scénario du pire. »

Le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) a indiqué que la Chambre du peuple, objet d’intenses pressions, a abrogé cette loi spéciale à la demande du Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo ».  Le Président a ensuite mandaté le Premier Ministre pour guider l’implication du Gouvernement fédéral dans le processus électoral, y compris s’agissant des arrangements sécuritaires et des négociations avec les États fédérés.  Ces mesures ont grandement apaisé les tensions, a dit M.  Swan.  Il a salué tous les dirigeants somaliens pour avoir recherché le compromis pendant cette période et œuvré à la désescalade des tensions, dans l’intérêt du pays.  « Cet esprit de compromis demeure d’une urgente nécessité pour aller de l’avant. »

Le Premier Ministre Mohammed Hussein Roble a convoqué un nouveau sommet entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés le 22 mai, a-t-il dit, en saluant ce retour au dialogue après la période de confrontation.  M. Swan a indiqué que les discussions se concentrent sur le règlement des questions en suspens concernant notamment la mise en œuvre de l’Accord du 17 septembre.  Une atmosphère positive prévaut, s’est-il félicité, en ajoutant que des progrès des deux côtés ont été enregistrés.  L’équipe de pays des Nations Unies a appuyé le Bureau du Premier Ministre pour les préparatifs dudit Sommet.  M.  Swan a toutefois regretté le rejet par le Gouvernement somalien du Haut-Représentant de l’Union africaine pour la Somalie.

M. Swan a de nouveau exhorté les dirigeants somaliens à œuvrer au règlement des défis « de bonne foi » et à faire preuve de leadership en cette période historique.  Les signataires de l’Accord du 17 septembre doivent maintenant s’engager en vue de la tenue des élections, sous peine de saper les progrès dans des domaines critiques, économique et sécuritaire notamment.  En vue de ces élections, le Chef de la MANUSOM a jugé crucial que le pourcentage minimal de 30% de femmes dans les deux Chambres du Parlement soit atteint.

Le Représentant s’est dit gravement préoccupé par la situation sécuritaire, les Chabab continuant de poser une grave menace et de mener des attaques complexes dans le pays.  Il a jugé en conséquence cruciales les opérations des forces de sécurité somaliennes et de l’AMISOM pour maintenir la pression sur ces derniers.  Il a fait état de progrès dans la mise en œuvre du Plan de transition sécuritaire somalien avec la remise des bases de Awdheegle et de Barire à l’Armée nationale fin 2020.  Ces dernières ont été attaquées par les Chabab début mai mais les forces somaliennes ont fait front avec courage et gardé le contrôle desdites bases.  Le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) continue d’apporter un soutien logistique, en puisant dans le fonds d’affectation spéciale pour les forces de sécurité somaliennes, tel qu’autorisé par le Conseil.  Sans d’urgentes contributions, ce fonds sera vide d’ici à la fin juin, a-t-il néanmoins averti.  M. Swan a indiqué que l’ONU et l’Union africaine continuent d’aller de l’avant en ce qui concerne la transition sécuritaire et la reconfiguration de l’AMISOM.  Les discussions en sont à leur début, a-t-il dit. 

M. Swan a indiqué que la situation humanitaire est critique, 5,9 millions de personnes, soit plus d’un tiers de la population du pays, ayant besoin d’une assistance cette année, tandis que 80% du pays est touché par la sécheresse, des fortes pluies et des inondations.  Il a regretté, à ce titre, que le Plan d’aide humanitaire ne soit financé qu’à hauteur de 19%.  Il a indiqué que la Somalie a reçu une première livraison de vaccins contre la COVID-19 en mars par le biais du mécanisme COVAX.  La Somalie a administré 42% des 300 000  doses reçues.

Enfin, le Représentant spécial a indiqué que les dirigeants somaliens ont devant eux une chance à saisir, en soulignant la nécessité que le prochain Sommet de Mogadiscio débouche sur un accord viable pour la tenue des élections le plus rapidement possible.  Sans cet accord et une bonne volonté dans sa mise en œuvre, les gains engrangés ces dernières années pourraient être remis en question, venant aggraver l’instabilité et la sécurité, a averti M. Swan.

Compte-tenu de la pandémie, des inondations et de l’arrivée de criquets pèlerins qui endommagent les cultures, le contexte sanitaire et humanitaire est difficile en Somalie, a expliqué M. FRANCISCO CAETANO JOSÉ MADEIRA, Représentant spécial du Président de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Les efforts gouvernementaux allègent le triste sort de la population, mais le soutien de la communauté internationale est indispensable.  

La situation aurait pu conduire le pays au bord de l’abîme, mais la sagesse a prévalu, et on a pu éviter une violence généralisée.  « Nous pouvons féliciter les Somaliens », a déclaré M. Madeira.  Le Premier Ministre, qui assume la responsabilité de la mise en œuvre du processus politique et garantit l’intégrité du processus électoral, a entamé des pourparlers avec les candidats, différentes organisations, les milieux d’affaires et les représentants de la société civile afin de dégager un consensus.   En conséquence, a expliqué le représentant de l’Union africaine, les soldats des différents groupes armés à l’origine des affrontements ont déposé les armes et sont retournés sans conditions à la table des négociations.

Cette réunion du Conseil de sécurité intervient alors que les négociations en sont au quatrième jour.  « Il faut absolument régler les pommes de discorde relatives aux accords du 17 septembre et parvenir à un consensus », a déclaré M. Madeira.  Saluant le rôle très important de l’Union africaine, qui a promu le dialogue entre les partenaires clefs, et les a invités à éviter de prendre des mesures entravant le processus actuel des négociations, l’intervenant, encouragé par les nouvelles en provenance de Mogadiscio, a estimé qu’en l’état actuel, il n’était pas nécessaire de demander d’autres processus parallèles.  L’AMISOM, a-t-il assuré, continuera de mettre en avant ses responsabilités et de soutenir politiquement les forces somaliennes, en renforçant la composante civile, indispensable pour appuyer le processus électoral. 

Concernant la sécurité, la situation demeure imprévisible :le Représentant spécial a évoqué des attaques complexes, asymétriques, à la grenade ou au mortier ; des assassinats d’agents de l’État et de civils; des extorsions et le recrutement de militants.  « En d'autres termes, la situation reste précaire et il faut éviter toute interruption du processus électoral et toute attaque à Mogadiscio et dans les États membres fédérés, afin de garantir ce processus », a-t-il déclaré.  

Des efforts considérables ont été déployés pour répondre aux objectifs révisés de la résolution du Conseil de sécurité.  Une conférence a été organisée avec les dirigeants du pays, a poursuivi M. Madeira.  Les partenaires des Nations Unies et autres ont pu œuvrer de concert pour créer des cellules de reconnaissance mutuelle et conjointe, l’objectif étant de reprendre les visites de terrain.  « Les Chabab restent des ennemis redoutables et il faut absolument protéger la population civile », a-t-il insisté.  Il faut éviter que les Chabab élargissent leur présence et leur autorité, a-t-il encore plaidé, et continuer de protéger les zones récemment libérées de leur joug. 

La Somalie restera membre de l’Union africaine, grâce à la réforme constitutionnelle et la reprise du dialogue entre le gouvernement fédéral et les États membres fédérés, a conclu M. Madeira.  Pour pérenniser les progrès, un processus financier suffisant devra être apporté, a-t-il prévenu, en remerciant les partenaires pour leur soutien financier et logistique. 

M. MOHAMED  ABDIRIZAK, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Somalie, a rappelé qu’à la suite du discours du Président Farmajo devant le Parlement fédéral, au début du mois d’avril et de l’accord de principe pour reprendre des élections directes, le Gouvernement fédéral somalien et les États membres de la Fédération ainsi que les dirigeants des régions se sont de nouveau réunis le 22 mai pour discuter de la mise en œuvre des élections et des modalités prévues dans l’accord du 17 septembre.  Les trois grandes questions en suspens, à savoir le statut des élections pour les représentants des territoires de la Somalie, les modalités électorales et les comités électoraux, ont alors été soulevées et une entente a été trouvée pour la mise en œuvre de l’accord.  

Pour ce qui est du Somaliland, les grands acteurs, notamment le Président de la Chambre haute et le Vice-Premier Ministre, sont sur le point d’apporter une touche finale à cet accord, a annoncé M. Abdirizak.  S’agissant des autres régions, un accord a été passé et il sera reflété dans le communiqué qui sera publié jeudi prochain.  Enfin, pour les comités électoraux un accord a également été passé et là encore, cela sera indiqué dans le procès-verbal.  Les parties marqueront une pause demain et reprendront leurs discussions jeudi à l’issue desquelles, ils publieront leur communiqué, a poursuivi le Ministre. 

M.  Abdirizak a reconnu, comme l’ont souligné les délégations, que le processus des négociations n’a pas été simple.  « Voilà qui montre à quel point le consensus reste vital. »  Sans un tel consensus, a-t-il mis en garde, la paix en Somalie restera fragile, tout comme nos institutions gouvernementales.  Néanmoins, nous avons trouvé un accord qui permettra la tenue d’élections justes et libres, a-t-il insisté.  « À l’avenir, la Somalie va être dotée d’un plan de transition politique claire sur la base d’élections inclusives crédibles, justes et libres. » Il s’agit là, a-t-il conclu, d’un défi à relever, mais également d’une occasion à saisir pour le peuple, le Gouvernement et les partenaires de la Somalie.

Mme DAME BARBARA WOODWARD (Royaume-Uni) a salué le lancement de nouveaux pourparlers en vue de trouver un nouveau modèle électoral.  Elle a exhorté le Gouvernement fédéral et les États fédérés à poursuivre un dialogue constructif en vue de la tenue d’élections le plus vite possible, sous peine de voir l’instabilité et l’insécurité s’aggraver.  Elle a ainsi dénoncé les affrontements qui ont eu lieu en avril dernier et appelé les parties à faire preuve de retenue, en ajoutant que ces affrontements mettent à mal le transfert des tâches sécuritaires vers les forces somaliennes. 

Le Royaume-Uni salue la volonté de renouvellement du mandat de l’AMISOM et appelle à des interactions plus étroites entre l’ONU et l’AMISOM en vue de définir les contours d’une nouvelle mission à partir de 2022, a poursuivi la représentante.  Les Chabab accroissent leurs recettes et leur influence, a-t-elle regretté, en mettant en garde contre le risque de violence si les pourparlers échouaient.  Les Somaliens méritent d’avoir un Gouvernement efficace dans une Somalie fédérale, a-t-elle conclu.

Mme MONA JUUL (Norvège) s’est félicitée de la reprise du dialogue et des informations positives venant de la capitale somalienne.  Elle a néanmoins appelé toutes les parties prenantes à discuter, sans perte de temps, d’énergie et de bonne volonté, l’impasse politique actuelle ayant d’importantes conséquences sur la population somalienne.  La capacité du Premier Ministre à reprendre les négociations sera essentielle, a-t-elle jugé.  Saluant le rôle actif de l’Union africaine permettant d’éviter de perdre tout contrôle de la situation, elle a appelé l’Union à « briser » le cercle vicieux de la perte de confiance entre le Gouvernement fédéral et les États membres fédérés ». 

L’inclusion a été le grand absent des discussions en Somalie, selon la Norvège, notamment celle des femmes et de la société civile.  La représentante a appelé à ce que les femmes participent davantage au processus politique, et au respect du quota minimum de 30% de femmes dans les deux Chambres du Parlement.  Préoccupée par les attaques contre les journalistes, elle a également appelé à garantir la liberté de la presse en Somalie à l’approche de ces élections.  Elle a enfin dénoncé le recrutement et l’utilisation d’enfants par les groupes armés, notamment les Chabab, et insisté sur leur statut de victimes.

S’exprimant au nom du groupe A3+1 (Tunisie, Kenya, Niger et Saint-Vincent-et les Grenadines), M. TAREK LADEB (Tunisie) a salué la décision de la Chambre basse du Parlement, le 1er mai, d’abroger la loi électorale spéciale du 12 avril 2021.  « Nous espérons que le retour à l’accord du 17 septembre 2020 et aux recommandations du comité technique de Baidoa du 16 février 2021 contribuera à réduire les tensions », a dit le délégué.  Cependant, il a fait part de l’inquiétude des A3+1 concernant les graves implications potentielles de la crise politique sur la situation sécuritaire en Somalie et sur la mise en œuvre du plan de transition somalien.  Il en a voulu pour preuve les récents heurts qui ont éclaté à Mogadiscio. 

Tout en saluant l’accord de désengagement conclu le 5 mai, le délégué tunisien a engagé toutes les parties prenantes somaliennes à s’abstenir de toute nouvelle action unilatérale susceptible d’aggraver la situation et à unir leurs efforts contre les Chabab et les autres groupes terroristes qui continuent de représenter la principale menace pour la paix, la sécurité et la stabilité du pays.  M. Ladeb s’est notamment alarmé de la capacité accrue des Chabab à générer des recettes par le biais de taxations illégales qui pourraient être utilisées pour intensifier leurs activités terroristes dans la région.  C’est pourquoi, il a appelé la communauté internationale à continuer d’appuyer la Somalie dans sa lutte contre les Chabab et à contribuer au renforcement des capacités étatiques jusqu'à ce que le pays soit en mesure d’assumer la pleine responsabilité de sa propre sécurité.  À cet égard, il a salué le dévouement et le courage de l’AMISOM dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Somalie et attendu avec impatience la finalisation du rapport de l’équipe d’évaluation indépendante de l’Union africaine sur l’AMISOM et ses recommandations sur l’engagement de l’Union en Somalie après 2021.  Pour finir, le représentant a estimé que si tous les partenaires confirment qu’une AMISOM reconfigurée est l’option la plus viable pour la Somalie après 2021, il sera crucial de veiller à ce qu'elle soit suffisamment financée, de manière prévisible et durable, y compris par des contributions obligatoires de l’ONU. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a salué ce « jour mémorable » qui voit le Conseil se réunir en présentiel pour la première fois depuis le 8 décembre dernier.  Cela aurait pu être fait depuis bien longtemps, a-t-il dit, ajoutant qu’il attend une telle réunion depuis six mois maintenant.  Le délégué a salué la convocation d’un sommet entre les dirigeants fédéraux et fédérés et souligné la « souplesse et l’esprit de compromis » du Gouvernement fédéral.  Il a insisté sur le rôle constructif joué par le Premier Ministre dans l’apaisement des tensions et s’est félicité de la reprise des relations diplomatiques entre le Kenya et la Somalie. 

La situation sécuritaire demeure critique, a déclaré M. Nebenzia, en dénonçant les attaques des Chabab.  L’AMISOM reste un élément majeur de la sécurité en Somalie, a-t-il ajouté. I l a appelé à des mesures appropriées en vue du transfert des tâches sécuritaires entre les mains des forces somaliennes, tout en jugeant « inacceptable » de « forcer » une réduction de l’effectif de l’AMISOM. Enfin, M. Nebenzia a appelé à la tenue d’élections le plus rapidement possible.

M. JUAN RAMÓN DE LA FUENTE RAMIREZ (Mexique) a exprimé sa préoccupation face à la réticence de certaines parties à reprendre le dialogue.  Face à la tension croissante et aux manifestations à Mogadiscio et dans d’autres endroits, il a appelé les dirigeants politiques et de la société à s’abstenir d’inciter les communautés à la violence.  Dans le scénario actuel, il a estimé de la plus haute importance que la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, envoie en temps utile les bons signaux en faveur du rétablissement urgent du dialogue comme mécanisme de résolution des différends, et évite les actions unilatérales qui pourraient faire dérailler le processus politique. 

L’impasse électorale a eu des répercussions sur la sécurité dans tout le pays.  Les Chabab et d’autres groupes ont profité de la situation pour accroître leur pouvoir et leur influence, s’est inquiété le représentant  

La situation humanitaire requiert également une attention particulière selon M. de la Fuente Ramirez, d’autant plus que la pandémie continue de frapper sur plusieurs fronts.  La première livraison de vaccins dans le cadre du programme COVAX est bienvenue mais, en plus d’être insuffisante en quantité, la situation sécuritaire actuelle limite leur distribution effective, sans parler de leur acheminement vers les localités les plus éloignées qui échappent au contrôle de l’État, a-t-il regretté.  À ce sujet, le Mexique condamne toutes les attaques contre le personnel humanitaire et médical en Somalie. 

M. DINH QUY DANG (Viet Nam) s’est dit encouragé par l’évolution positive du dialogue et de la coopération entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés, ainsi que par les préparatifs électoraux.  En outre, il s’est félicité de l’amélioration des relations entre la Somalie et le Kenya, espérant voir les deux pays rétablir pleinement leurs relations. 

Dans le même temps, le Viet Nam reconnait que bien des écueils subsistent, notamment dans le processus électoral, une préoccupation partagée par la communauté internationale, le Secrétaire général de l’ONU et l’Union africaine, le pays risquant de se trouver dans une impasse politique susceptible d’entraîner un vide politique.  C’est pourquoi le représentant a salué la décision de la Chambre du peuple en ce qui concerne le rétablissement de l’accord du 17 septembre, ainsi que l’initiative du Premier Ministre pour l’organisation d’un sommet à Mogadiscio sur le processus électoral entre le Gouvernement et les États fédérés.  À cet égard, il a souhaité que tous les dirigeants puissent y participer.  Il faut que le processus politique soit mené par et pour les Somaliens, a-t-il conclu.

Les développements des trois derniers mois reflètent la nature complexe de la dynamique politique en Somalie, a estimé M. RAVINDRA RAGUTTAHALLI (Inde), la « frilosité politique » de certains dirigeants somaliens et de certains États fédéraux ayant interrompu le processus électoral.  Les décisions prises par les organes et autorités constitutionnels ont paralysé le processus électoral et créé davantage d’incertitude, en dépit des appels répétés de la communauté internationale, y compris du Conseil, en faveur de la tenue d’élections.  Ces développements menacent de faire dérailler les attentes de la communauté internationale vis-à-vis de la Somalie pour cette année, a-t-il estimé. 

Dans ce contexte, l’accord du 17 septembre fournit la base pour que toutes les parties prenantes se mettent d’accord sur les aspects du processus électoral, afin que les élections se tiennent sans plus tarder.  

Le recours à la violence et les actions unilatérales doivent être évités, car ils ne feront qu’aggraver les problèmes pour le peuple somalien.  Constatant avec inquiétude que l’impasse politique a enhardi les Chabab, le représentant indien a fermement condamné leurs attaques contre les civils, et réclamé une réponse efficace des forces de sécurité somaliennes face à la détérioration de la situation sécuritaire.  Devant l’aggravation de la situation humanitaire et les ravages de la pandémie en Somalie, l’Inde réitère l’appel du Secrétaire Général aux États Membres pour soutenir le Plan de réponse humanitaire, qui n’a réalisé qu’un cinquième de ses besoins jusqu’à présent. 

Enfin, le représentant a expliqué que l’Inde, qui constitue une destination populaire pour les étudiants somaliens et les Somaliens en quête de traitements médicaux, a fourni un nombre important de soldats de la paix et de moyens navals et aériens aux opérations de l’ONU au début des années 1990. 

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a salué les pourparlers en cours entre les dirigeants somaliens s’agissant des élections.  Le dialogue, le compromis et le consensus seront essentiels pour sortir de l’impasse, a dit le délégué.  Il a jugé regrettable que la crise politique actuelle détourne l’attention et les ressources du développement et de la sécurité du pays.  Plus l’impasse durera, plus le risque de voir les gains sapés sera grand, a craint le représentant.  Il a exhorté les dirigeants somaliens à trouver une solution sur la base de l’accord du 17 septembre en vue de la tenue d’élections crédibles et inclusives, et ce, sans délai.  Il a souhaité que le quota minimum de 30% de femmes soit respecté, avant d’appeler à des mesures de défense des droits de l’homme, dont la création d’une commission indépendante nationale des droits humains. 

Préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire et la poursuite des attaques des Chabab, le délégué a souligné la nécessité de progrès sur le front sécuritaire.  S’il a jugé essentiel la présence d’une mission au-delà de 2021, le délégué a insisté sur l’importance de tirer les leçons de l’AMISOM et de prendre en considération les changements dans la situation sur le terrain.  Nous appelons toutes les parties prenantes à s’unir et à jouer leur rôle pour le succès de la transition sécuritaire, a conclu le représentant.

L’organisation par la Somalie d’élections inclusives, pacifiques et opportunes sur la base d’un consensus se révèle être vitale si ce pays veut parvenir à un rétablissement de la situation, a insisté M. RICHARD M. MILLS, JR. (États-Unis).  Ces dernières semaines, nous avons vu combien il est risqué de prendre des mesures sans accord entre les parties prenantes.  De fait, a-t-il poursuivi, la stabilité de la Somalie est menacée.  Le pays a été au bord du conflit en raison d’affrontements entre les forces gouvernementales et des milices affiliées à l’opposition à la suite du projet de loi adopté par le Parlement et signé par le Président Farmajo.

C’est pourquoi, les États-Unis se félicitent aujourd’hui de la décision prise par le Président d’abroger cette loi et de reprendre les négociations avec les États membres de la fédération sur la base de l’accord du 17 septembre. Poursuivant, M. Mills Jr. a salué les efforts du Premier Ministre pour organiser les pourparlers.  Ce dernier, a-t-il insisté, doit avoir la latitude et l’autorité pour organiser ces élections « sans interférence aucune ».  Il s’est dit également encouragé par les efforts faisant état de l’avancement de ces travaux.  Il y a vu une évolution positive et espéré que cela continuera d’être le cas.

Le délégué américain a donc appelé tous les partis politiques à mettre de côté leurs intérêts étriqués dans l’intérêt de la Somalie, affirmant que les États-Unis sont « prêts à prendre des mesures contre les individus qui entravent la mise en œuvre » de l’accord et menacent la paix et la stabilité de la Somalie. Il a indiqué avoir des « preuves » que les Chabab profitent des troubles politiques à Mogadiscio pour avancer.  Dès lors, pour les États-Unis, contrer l’avance des Chabab est une nécessité urgente pour la Somalie mais aussi pour l’ensemble de la région.

La France est préoccupée par l’impasse politique en Somalie, a déclaré Mme  NATHALIE BROADHURST ESTIVAL (France).  Mais la décision du Parlement de revenir sur la prolongation unilatérale de son mandat est positive, a-t-elle jugé.  Encouragée par l’engagement du Premier Ministre Roble dans la reprise des discussions, la France exhorte le Gouvernement fédéral somalien et les États fédérés à conclure un accord politique afin que les élections puissent avoir lieu sans délai, dans l’ensemble des États membres de la fédération et dans le consensus.  « Il en va de la pérennité de la fédération somalienne. » 

Mme Broadhurst a craint en outre que ce blocage politique n’ait des répercussions sécuritaires.  « La communauté internationale ne peut accepter que les efforts de tous dans la lutte contre les Chabab soient entravés, alors que le groupe poursuit ses attaques meurtrières. »  S’inquiétant aussi de l’absence de progrès dans la mise en œuvre du Plan de transition sécuritaire somalien, elle a dit que toutes ces étapes doivent être franchies dans les délais prévus par la résolution 2568 (2021) pour que ce Conseil puisse prendre une décision sur le passage de relai aux forces somaliennes et le futur de l’AMISOM qui doit passer par la mise en place d’une mission reconfigurée.  « Il n’y a pas d’alternative. »  La France appelle également à ce qu’une décision soit prise cette année sur le financement de l’AMISOM. 

Évoquant la situation humanitaire en Somalie, la déléguée a souligné que les populations civiles voient leur sort aggravé par la pandémie de COVID-19 mais également par les conditions climatiques extrêmes, qu’il s’agisse de la crise des criquets pèlerins ou des conséquences des changements climatiques.  L’insécurité alimentaire s’aggrave.  Un enfant sur huit meurt avant l’âge de 5 ans: il s’agit d’un des taux de mortalité des enfants les plus élevés au monde.  La France appelle à garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave et elle condamne les attaques contre les personnels humanitaires et de santé, ainsi que les entraves à l’accès humanitaire.  «  es crimes ne resteront pas impunis  », a assuré Mme  Broadhurst Estival.  

M. GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a trouvé encourageant que la Somalie soit revenue sur la décision de prolonger les mandats du Parlement et du Président, jugeant la décision « vitale » pour la sécurité du peuple somalien et la stabilité du pays. Il serait « impardonnable », selon lui, de laisser passer cette occasion : « l’élan a été retrouvé et il faut en profiter ».  Pour l’Irlande, il est essentiel que toutes les parties entament les pourparlers de bonne foi et s’efforcent de trouver un consensus sur le processus électoral en temps voulu.  Le Premier Ministre doit aussi veiller à ce que le quota minimum de 30% de femmes soit réalisé.  Plus important encore, il doit y avoir un rejet « total » et « sans ambiguïté » de la violence : ceux qui y recourent à des fins politiques doivent rendre des comptes.

L’Union africaine jouant un rôle important pour assurer la paix et la sécurité en Somalie, le représentant a regretté que la Somalie ait rejeté l’offre de déployer un envoyé de l’UA.  L'impasse politique récente a contribué à la détérioration de la situation en matière de sécurité, a-t-il poursuivi.  Cela inclut le détournement des ressources militaires des opérations contre les Chabab, l’augmentation de la violence clanique et la division de l’armée nationale somalienne selon les clans.  « En réalité, les Chabab sont les seuls à avoir profité de l’impasse électorale », a estimé M. Nason, pour qui le Gouvernement fédéral doit se recentrer et intensifier ses efforts pour protéger les civils. 

M. JUN ZHANG (Chine) a constaté que la Somalie se trouve à un moment charnière de son histoire et que l’impasse politique relative aux élections se poursuit.  Il a exhorté tous les acteurs somaliens à faire les compromis nécessaires et à placer les intérêts du pays avant les leurs afin d’aboutir au rétablissement de la confiance politique, et pour créer des conditions propices à la transition sécuritaire et à la reconstruction nationale.  

Par ailleurs, la Chine s’est félicitée de la reprise des relations politiques de la Somalie avec le Kenya et salué les efforts de médiation consentis par le Qatar.  La sécurité en Somalie est préoccupante, a poursuivi le délégué, faisant référence aux attaques fréquemment perpétrées par les Chabab.  L’AMISOM a beaucoup œuvré pour maintenir la paix et la stabilité en Somalie, a-t-il ensuite reconnu.  Il a salué la décision de proroger son mandat, rappelant qu’une équipe d’évaluation indépendante de l’Union africaine va bientôt présenter un rapport sur la question.  Il a encouragé l’ONU, l’Union africaine, les pays fournisseurs de contingents et les pays concernés à renforcer leur communication tout en respectant le leadership de la Somalie, et à se mettre d’accord sur une reconfiguration potentielle de l’AMISOM.  Pour finir, il a espéré que l’Union européenne continuera d’appuyer financièrement la Mission.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 30 autres organisations dont « Institute of the Black World 21st Century Inc. »

Session de 2021,
10e & 11e séances plénières – matin & après-midi
ONG/916

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 30 autres organisations dont « Institute of the Black World 21st Century Inc. »

Le Comité chargé des ONG, qui est à la seconde semaine de ses travaux, a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 30 autres organisations dont « Institute of the Black World 21st Century Inc ».  Il a reporté sa décision sur la « Dr. Denis Mukwege Foundation » et 77 autres dossiers, en attendant des réponses aux questions supplémentaires.  

L’engagement de l’ONG américaine « Institute of the Black World 21st Century Inc. » est de renforcer les capacités des communautés noires aux États-Unis et dans le monde pour parvenir à l’égalité culturelle, sociale, économique et politique.  Elle offre un accès aux informations et aux ressources permettant aux groupes locaux de lancer des projets et d’établir des partenariats.  L’ONG dit avoir établi une coalition avec les membres de la diaspora africaine aux États-Unis. 

Le Comité a reporté sa décision sur plusieurs dossiers d’ONG humanitaires et de défense des droits de l’homme dont celui de la néerlandaise « Dr. Denis Mukwege Foundation » et de la française « Avocats sans frontières ».  

Le Comité peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.   Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.   Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour.  

Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.   Enfin, la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.   Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites.  

Le Comité poursuivra ses travaux mercredi 26 mai, à partir de 10 heures.  

EXAMEN DES DEMANDES DE STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL REPORTÉES DES SESSIONS ANTÉRIEURES 

Octroi du statut consultatif spécial 

  1. The Committee recommended that the Economic and Social Council grant special consultative status to the following organizations:
  2. ACEH Les compagnons solidaires Action terre d’Afrique (ACEH Association de Coopération et d’Entraide Humanitaire) (France);
  3. AKIM Israel — National Organization for People with Intellectual Disabilities and their families (Registered Association) (Israel);
  4. Ashinaga (Japan);
  5. Association pour la défense des droits de l’homme et des revendications démocratiques/culturelles du peuple Azerbaidjanais-Iran — « ARC » (France);
  6. Centre Zagros pour les Droits de l’Homme (Switzerland);
  7. Civitas Maxima (Switzerland);
  8. Eagle Vision Charity, Inc. (United States);
  9. Forum international des plateformes nationales d’ONG (France);
  10. Foundation for Development Planning, Inc (United States);
  11. Global Aid for Africa — (GAA) (United States);
  12. IAP — International Association of Prosecutors (Netherlands);
  13. Institute for Reporters’ Freedom and Safety (Switzerland);
  14. Institute of the Black World 21st Century Inc. (United States);
  15. Interfaith Encounter Association (Israel);
  16. Jerusalem Institute of Justice (Israel);
  17. Lifelong Learning Platform (Belgium);
  18. Organisation Européenne des Centres Islamiques (OECI) (Switzerland);
  19. Partners for Peace and Prosperity, Inc. (United States);
  20. Rights and Resources Institute, Inc. (United States);
  21. Réseau européen pour l’Afrique centrale — European Network for Central  Africa (Belgium);
  22. Sosyal Akıl Derneği (Turkey);
  23. Stichting Mama Cash (Netherlands);
  24. SuperHealth Inc (United States);
  25. Terram Pacis (Norway);
  26. Uluslararası Doktorlar Derneği (Turkey);
  27. Všį “Žmogaus teisių apsauga” (Lithuania);
  28. White Ribbon Alliance for Safe Motherhood, Inc. (United States);
  29. Women’s Earth and Climate Caucus (United States);
  30. Women’s Freedom Forum, Inc. (United States); and
  31. Youth RISE (Resource, Information, Support, Education) Limited (United Kingdom).

Report de l’examen des demandes reportées des sessions antérieures 

Le Burundi a demandé à Arabian Rights Watch Association (États-Unis) un état financier actualisé.  Le Nicaragua a voulu que Association Québécoise des Organismes de Coopération Internationale (AQOCI) (Canada) décrive ses projets pour 2020 et 2021.  La Fédération de Russie a prié Associazione European Federation for Freedom of Belief (Italie) de donner des informations plus détaillées sur les sources de financement. 

Assyrian Aid Society of America Inc. (États-Unis) a été priée par la Turquie de détailler sa participation aux réunions de l’ONU, ces cinq dernières années.  La même délégation a voulu que Assyrian Documentation Centre (États-Unis) en dise un peu plus sur les résultats de ses recherches sur les crimes de haine en « Asie-Mineure ».  Quelle est la nature des projets liés à « la solidarité internationale » qu’a menés Avocats sans frontières France (France)? a demandé la Turquie.  

Le Pakistan a questionné Baloch Voice Association (France) sur les états financiers de 2018, 2019 et 2020.  La Fédération de Russie a voulu comprendre pourquoi Citizens'Alliance for North Korean Human Rights (République de Corée) se décrit comme une «  ONG nationale » alors que tout indique qu’elle est une ONG internationale.  La Chine a demandé à Committee for Justice (Suisse) une actualisation de ses projets au Yémen et en Syrie. 

La Fédération de Russie a voulu savoir si Conflict Dynamics International, Inc. (États-Unis) a obtenu l’autorisation du Gouvernement de la Syrie pour travailler sur le sol syrien.  La Libye a demandé à Congrès mondial Amazigh – CMA (France) la liste des activités qu’elle a menées en Afrique du nord.  La Chine a prié Coptic Solidarity (États-Unis) de donner des détails sur la conférence annuelle qu’elle organise. 

Cuba a voulu de Database Center for North Korean Human Rights (NKDB) (République de Corée) des informations détaillées sur le financement et les activités prévues en 2021.  Dr. Denis Mukwege Foundation (Pays-Bas) devra révéler à la Fédération de Russie le nom de son « ONG partenaire » ?  Cette délégation a demandé à Eri-Platform (Belgique) s’il existe des critères pour déterminer le montant des contributions de ses membres. 

La Turquie a voulu en savoir plus sur les avantages dont bénéficient les membres de Ethiopian Genocide Committee 1935-1941, Inc. (États-Unis).  Quels sont les projets de European Interreligious Forum for Religious Freedom (EIFRF) (France)? a interrogé la Chine.  La Fédération de Russie a demandé à Foreningen Tryggere Ruspolitikk (Norvège) des détails sur la « Nordic Reform Conference » qu’elle a organisée en 2017.  

Quelles sont activités que prévoit de mener cette année French Refugee Council (France)? a questionné le Burundi.  Global Center on Cooperative Security Inc (États-Unis) a été priée par la Fédération de Russie de fournir la liste de pays où elle est présente avec ses ONG partenaires.  Global Detention Project (Suisse) devra expliquer à la Chine les résultats des activités menées depuis 2018 et 2019.  

Est-ce que Global Network of Women Peacebuilders, Inc. (États-Unis) travaille avec des partenaires?  Dans quels domaines? a interrogé le Pakistan.  Dans quels pays Global Rights for Women (États-Unis) travaille? Quels sont les projets mis en œuvre? a questionné la Chine.  La Fédération de Russie a demandé à Humanitarian Tracker (États-Unis) sur la base de quels critères, elle trie ses informations.  

Ilankai Thamil Sangam, Inc. (États-Unis) a été priée par le Pakistan de donner des informations supplémentaires sur aon financement.  Quelles sont les ONG partenaires ?  La Chine a demandé à Interfaith Center on Corporate Responsibility (États-Unis) de donner les résultats de la nouvelle initiative « Investor Alliance for Human Rights ».  La même délégation a voulu que International Action Network for Gender Equity and Law (États-Unis) fasse connaître ses contributions au travail de la Commission de la condition de la femme.  

Cuba a demandé à International Association of Genocide Scholars, Inc., The (États-Unis) pourquoi elle n’a participé à aucune conférence des Nations Unies ? Quelle est sa situation financière ?  À quoi servent les ressources obtenues ? La Chine a réclamé des informations sur le partenariat de International Child Rights Center (République de Corée) avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ces deux dernières années.  La Turquie a demandé à International Civil Society Action Network, Inc.  (États-Unis) la nature de ses projets futurs.  Qui va les financer? Qui va y participer? 

Qui sont les organisations membres de International Economic Organization World Distribution Federation (WDF) (République de Corée)? a voulu savoir la Turquie.  Quelle est la situation financière de International Medical Corps (États-Unis) et International Medical Crisis Response Alliance - Direct operation (États-Unis), ces quatre dernières années? a interrogé le Nicaragua.   

La même question a été posée à International Organisation to Preserve Human Rights Ltd (Royaume-Uni) par la même délégation.  La Chine a voulu connaître les résultats du congrès international sur la criminologie qu’International Society of Criminology (États-Unis) organise, dont le dernier en 2019.  Khmers Kampuchea-Krom Federation (États-Unis) ne dépense rien pour ses projets, a noté la Chine.  Comment compte-t-elle contribuer aux travaux de l’ECOSOC ?  

L’Inde a demandé à Le Collectif de la Paix au Sri Lanka (France) en quoi les débats qu’il organise contribuerait aux travaux de l’ECOSOC ?  Qui y participent? Combien sont-ils ?  Quels étaient les thèmes choisis ?  Quels sont les projets de Les Femmes Michif Otipemisiwak (Canada) pour 2021 et pour 2022? a interrogé le Nicaragua.  La Turquie a voulu davantage d’informations sur le projet ERASMUS de Mangfoldhuset (Norvège) mené avec l’Union européenne.  

Quelles sont les ONG publiques et privés nicaraguayennes qui travaillent avec MenEngage Global Alliance (États-Unis)? a demandé le Nicaragua.  Comment sont élus les responsables de NAUH (Now Action & Unity for Human rights) (République de Corée)? Qui peut se porter candidat? Quels en sont les critères? a interrogé la Fédération de Russie.  La Chine a rappelé à National Peace Corps Association (États-Unis) qu’elle n’a répondu qu’à l’une des trois questions posées à la dernière session. 

War Child (Royaume-Uni) a neuf membres avec un budget de 18 millions de dollars, s’est exclamé le Nicaragua .  Comment expliquer cette grande disparité?  Wikimedia Foundation Inc (États-Unis) dit qu’elle a participé au Forum de la gouvernance de l’Internet, a rappelé la Chine.  Quelle a été la nature de cette participation ?  Cuba a voulu que Women's Refugee Commission, Inc.  (États-Unis) explique comment elle choisit son Directeur exécutif.  Le Conseil d’administration est-il indépendant de la direction de l’ONG?  Quelles sont ses sources de financement?

Quels sont les projets pour 2021 et 2022 de World Association for Sexual Health (Royaume-Uni)? a interrogé le Nicaragua.  World Without Genocide (États-Unis) a été priée par le Pakistan d’expliquer comment elle choisit les écoles qui participent à ses activités.  La même délégation a demandé à Adivasi Yuva Seva Sangh (Inde) la nature de ses activités en 2019 et en 2020. 

Qui sont les donateurs étrangers de Advocacy, Research, Training and Services (ARTS) Foundation (Pakistan)? a interrogé le Pakistan.  Asia Pacific Transgender Network (Thaïlande) est-elle présente à l’étranger?  A-t-elle des partenaires internationaux ? Qui sont-ils ? Peut-on avoir des exemples de sa coopération? a demandé la Fédération de Russie.  Hong Kong n’est pas un pays, a rectifié la Chine.  Quelle est la nature des projets de Associación Red de Mujeres?

Quels sont les projets de Afrolatinoamericanas, Afrocaribeñas y de la Diáspora (Nicaragua) pour 202 ?  À quoi va-t-elle consacrer le financement qu’elle a reçu du Gouvernement des Pays-Bas? a questionné le Nicaragua.  Cuba a demandé à Associação Nacional de Juristas Evangélicos – ANAJURE (Brésil) d’expliquer plus avant l’appui qu’elle reçoit de son gouvernement, y compris financier.  Le Nicaragua a voulu que l’ONG s’explique sur « la disparité » qui semble caractériser les montants des cotisations de ses membres.  Quels ont été les programmes et les activités qu’a mis en œuvre Baghbaan (Pakistan) pour éradiquer la pauvreté, ces cinq dernières années?  Quels en étaient les budget ? a interrogé le Pakistan

Dialogue avec les ONG 

National Youth Organization of Pakistan, Inc. (États-Unis) a expliqué que son objectif est de contribuer à l’intégration des migrants pakistanais dans la société américaine.  Elle enseigne la langue ourdoue aux jeunes générations nées aux États-Unis, dans certaines universités américaines.  Quelle est la nature de votre programme culturel? a demandé la Fédération de Russie.  Notre programme culturel, a répondu l’ONG, est fondé sur la formation linguistique et folklorique.  Coopérez-vous avec ce Comité et la Commission de la condition de la femme? a demandé la Chine.  Nous avons assisté deux fois en 2017 et 2018 à des réunions de la Commission de la condition de la femme, au nom d’une autre ONG.  Pouvez-vous nous remettre par écrit vos états financiers actualisés? a prié le Pakistan.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: « les peuples du monde prient d’une voix pour le jour où “la paix, salaam, shalom” règnera enfin en Terre Sainte »

Soixante-quinzième session,
70e séance plénière – matin
AG/12327

Assemblée générale: « les peuples du monde prient d’une voix pour le jour où “la paix, salaam, shalom” règnera enfin en Terre Sainte »

Le Saint-Siège a lancé un message de réconciliation à la réunion d’urgence sur la situation à Gaza et en Israël que l’Assemblée générale a clôturée aujourd’hui, après les plus de 70 orateurs de jeudi dernier.  « Les peuples du monde prient d’une seule voix pour le jour où “la paix, salaam, shalom” régnera enfin en Terre Sainte et le moment est venu pour les hommes d’État de réaliser cette prière. »   Demandée par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le Groupe des États arabes et le Mouvement des pays non alignés, la réunion d’urgence avait été marquée le 21 mai dernier, par l’annonce d’un accord de cessez-le-feu, grâce aux efforts de l’Égypte, du Qatar, de l’ONU et des États-Unis, salués aujourd’hui par tous les 24 derniers intervenants.

Décrivant jeudi dernier, les 11 jours de combats intenses, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a parlé d’une flambée « dangereuse et horrible d’une violence meurtrière ».  Les bombardements aériens des forces de sécurité israéliennes ont coûté la vie à 208 Palestiniens, dont 60 enfants, et blessé des milliers d’autres, sans compter des dégâts matériels énormes, alors que les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes militants de Gaza ont tué 12 Israéliens, dont 2 enfants, et fait des centaines de blessés.  

Ces affrontements, a prévenu aujourd’hui le Saint-Siège, ont ouvert « une grande plaie » qu’il sera difficile de guérir si le dialogue entre les parties ne reprend pas.  Le cessez-le-feu, a-t-il estimé, ne peut être considéré que comme « le premier pas » d’un règlement viable du conflit israélo-palestinien.  Les dernières hostilités, a renchéri le Portugal, soulignent que nous ne pouvons nous offrir le luxe de revenir au statu quo ante.  « Tant qu’il aura occupation, il y aura résistance », a averti Oman.  La communauté internationale, a poursuivi le Portugal, doit renouveler son engagement en faveur de la solution des deux États qui réponde aux besoins sécuritaires d’Israël et de la Palestine. 

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité, chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a été pris à partie, entre autres pour avoir attendu jusqu’au 22 mai pour faire une déclaration à la presse.  L’Organisation de la coopération islamique (OCI) lui a aussi reproché de n’avoir pas été capable de s’opposer « d’une seule voix » aux violations israéliennes, de faire respecter ses propres résolutions et de prendre les mesures nécessaires pour éviter des répercussions désastreuses qui pourraient plonger une région déjà instable dans un cycle de violence.  La communauté internationale, a ajouté l’OCI, doit contribuer à l’ouverture d’une voie politique crédible pour parvenir à une solution globale, juste et durable du conflit israélo-palestinien. 

En attendant, l’appel du Secrétaire général pour que la communauté internationale travaille avec les Nations Unies à l’élaboration d’un ensemble intégré et solide de mesures pour une reconstruction et un relèvement rapides et durables du Territoire palestinien occupé, a été relayé par plusieurs délégations.

L’Assemblée générale a prévu une autre séance publique demain mercredi 26 mai à partir de 15 heures pour se prononcer sur un projet de résolution relatif à la lutte contre l’utilisation des technologies de l’information et des communications à des fins criminelles. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT – QUESTION DE PALESTINE (SUITE)

Déclarations

Mme MONA JUUL (Norvège) a dit avoir suivi avec une vive inquiétude l’escalade de la violence entre les groupes militants à Gaza et en Israël et a salué l’annonce du cessez-le-feu, la semaine dernière, « avec un énorme soulagement ».  Elle a félicité l’Égypte, le Qatar, l’ONU et les États-Unis pour leurs efforts, estimant qu’il est encourageant de voir que le cessez-le-feu tient toujours.  La représentante a appelé les parties et toutes les autres parties prenantes, à maintenir le calme en Israël et en Palestine.  Avec la Chine et la Tunisie, la Norvège, a-t-elle indiqué, a joué un rôle actif au Conseil de sécurité pendant les hostilités, et elle est heureuse que ce dernier se soit réuni pour convenir d’un communiqué de presse, le 22 mai, avec des messages clairs aux parties et à la communauté internationale.  

La représentante a rappelé les ravages des hostilités parmi la population civile dont les plus de 250 morts, y compris plus de 60 enfants, pendant les 11 jours de combats, sans oublier les dégâts matériels considérables.  Les besoins humanitaires sont à nouveau en forte augmentation, a souligné la représentante qui a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle mobilise sans tarder un financement d’urgence.  Mon pays, a-t-elle conclu, a annoncé, la semaine dernière, l’augmentation de sa contribution de plus de 12 millions de dollars en 2021.  Des fonds seront déboursés prochainement pour couvrir les besoins urgents à Gaza, a-t-elle indiqué.

Mme NOOR QAMAR SULAIMAN (Brunéi Darussalam) a exprimé sa profonde inquiétude face aux attaques qui ont commencé pendant le mois sacré du Ramadan, par la puissance occupante contre les civils, y compris les femmes et les enfants, aux bombardements à Gaza, ainsi qu’au déplacement forcé des familles palestiniennes.  La communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, a la responsabilité particulière d’appeler à la cessation de toute violence et de remplir ses obligations en matière de maintien de la paix internationale.  La représentante a dit soutenir pleinement tous les efforts visant à trouver une paix globale et durable sur la base de la solution des deux États.  Brunéi Darussalam, a-t-elle conclu, réaffirme sa conviction selon laquelle la solution des deux États est la plus viable à long terme et « nous nous joignons » à la communauté internationale pour réitérer nos graves préoccupations concernant tout changement dans le statu quo de Jérusalem.

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a insisté sur la solution des deux États pour qu’Israël et la Palestine puissent coexister dans la paix et la sécurité dans des frontières sûres et légitimes.  Il s’est félicité des efforts déployés par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), dans des circonstances particulièrement difficiles.  Il a engagé les parties à se concentrer sur le rétablissement de la confiance et à reprendre des négociations. 

Mme IRMA ALEJANDRINA ROSA SUAZO (Honduras) a regretté la dernière escalade de la violence qui a compromis la recherche de la paix au Moyen-Orient.  Le droit à l’autodétermination doit être respecté, tout comme toutes les résolutions pertinentes de l’ONU, a martelé la représentante.  Elle a appelé toutes les parties à maintenir le cessez-le-feu et à s’abstenir de toute action unilatérale de nature à menacer la recherche de la paix.

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a salué l’accord d’un cessez-le-feu après 11 jours de confrontation et insisté sur l’importance de garantir l’accès humanitaire, y compris l’ouverture de tous les points de passage vers Gaza, conformément aux principes du droit humanitaire.  Il faut déployer tous les efforts possibles pour que cette tragédie ne se répète pas et pour parvenir à un processus de paix, dans le respect des paramètres agréés au niveau international dont les résolutions du Conseil de sécurité.  La représentante a appelé les parties à s’abstenir de toute initiative unilatérale de nature à compromettre la recherche de la paix.  Aucun effort ne doit être épargné pour parvenir à la réconciliation intra-palestinienne et mettre fin à la division, a-t-elle insisté.   

Elle s’est dite préoccupée par la poursuite de la violence en Israël et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et par la vague d’arrestations qu’elle entraîne.  Elle a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à s’abstenir de toute action ou rhétorique provocatrice et à prendre position contre la violence.  « Une coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens n’est possible que si les droits de chacun sont fondés sur le principe d’égalité », a insisté la représentante, avant de souhaiter que la préservation du statu quo historique sur le Haram al-Sharif / Mont du Temple et la coexistence pacifique de tous les résidents de Jérusalem soient garanties, conformément au droit international.

M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a déploré l’escalade de la violence à Jérusalem et à Gaza, qui n’a fait qu’aggraver la situation précaire de la population civile.  Non seulement la violence ne contribue en rien à la recherche de la paix au Moyen-Orient, mais elle génère en plus une spirale de haine « insurmontable » qui entrave les énormes efforts déployés pour laisser la place au dialogue.  Tout en encourageant les principaux acteurs internationaux à ne pas renoncer, M. Arriola Ramírez a demandé au Conseil de sécurité de prendre les mesures nécessaires et aux parties de reprendre la voie du dialogue.  Saluant, à son tour, le cessez-le-feu, il a insisté sur l’impératif de fournir l’aide humanitaire voulue et demandé des garanties de sécurité pour le personnel humanitaire dans la région.   Tous les efforts doivent être faits pour soulager la douleur des milliers de familles, par des négociations et le dialogue sur une paix juste et durable, a estimé M. Arriola Ramírez.  Il est donc important que la communauté internationale redouble d’efforts pour reprendre le processus de paix.  

M. NUNO VAULTIER MATHIAS (Portugal) s’est félicité de l’annonce d’un cessez-le-feu et a salué tous les efforts déployés à cet égard, en particulier ceux dirigés par l’Égypte, la Jordanie, l’ONU et d’autres acteurs clefs. Il est désormais essentiel, a-t-il estimé, que toutes les parties respectent et mettent pleinement en œuvre ce cessez-le-feu.  Il a fermement condamné les tirs de roquettes aveugles du Hamas et d’autres groupes militants contre Israël.  Tout en reconnaissant à Israël son droit à la légitime défense, le représentant a rappelé à toutes les parties la nécessité de faire respecter le droit international humanitaire, en particulier en ce qui concerne la protection des civils, et de veiller à ce que les principes de proportionnalité, de distinction et de précaution soient respectés lorsque des opérations militaires sont menées.

Il a appuyé l’appel du Secrétaire général pour que la communauté internationale œuvre avec les Nations Unies à l’élaboration d’un ensemble intégré et solide de mesures pour une reconstruction et un relèvement rapides et durables.  Ce dernier cycle de violence, a-t-il prévenu, confirme que nous ne pouvons nous offrir le luxe de revenir au statu quo ante.  Il est urgent de s’attaquer aux causes profondes de la situation récente et de renouveler notre engagement en faveur d’une solution à deux États qui réponde aux besoins sécuritaires d’Israël et des Palestiniens.  Cela signifie avant tout, a précisé le représentant, qu’il faut mettre fin à toutes les provocations et les incitations à la violence et à la destruction, maintenir et respecter le caractère sacré des lieux saints et arrêter toutes les politiques illégales de construction et d’expansion des colonies, comme les expulsions forcées et les démolitions.

Pour M. ANDREJ DOGAN (Croatie), ce que nous avons vu la semaine dernière au Moyen-Orient est profondément inquiétant.  Consterné par le nombre de victimes, en particulier les enfants, il a condamné les tirs de roquettes aveugles du Hamas et d’autres groupes contre des cibles civiles et a reconnu le droit légitime d’Israël de se défendre.  Le représentant s’est félicité de l’accord de cessez-le-feu négocié par l’Égypte et a dit attendre de toutes les parties qu’elles œuvrent à sa consolidation et à sa pérennisation.  Le cessez-le-feu, a-t-il estimé, devrait contribuer à créer une atmosphère propice à la reprise d’un processus politique « indispensable ».  Le représentant a pleinement appuyé l’appel lancé par le Secrétaire général à la communauté internationale pour qu’elle travaille avec l’ONU à l’élaboration d’un ensemble intégré et solide de mesures pour une reconstruction et un relèvement rapides et durables.  À plus long terme, nous devrions nous concentrer sur la lutte contre les causes profondes du conflit, a-t-il estimé.  Il faut recréer un horizon politique de paix et œuvrer à la relance du processus politique.  Le représentant a soutenu la solution des deux États, fondée sur les paramètres convenus au niveau international et sur le droit international. 

M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) a salué, à son tour, la conclusion d’un cessez-le-feu sous les auspices de l’Égypte.  Il a insisté sur le respect des droits de toutes les populations pour éviter une résurgence de la violence.  Mon pays, a-t-il souligné, a toujours été partisan de la solution des deux États, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a défendu le droit d’Israël de vivre dans la sécurité et celui du peuple palestinien d’édifier un État indépendant.

M. ION JINGA (Roumanie) a appuyé les efforts déployés par l’Union européenne, les États-Unis et l’ONU pour convaincre les parties au conflit israélo-palestinien de conclure un cessez-le-feu et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.  La vie de tous les civils doit être protégée, en vertu du droit humanitaire international, a souligné le représentant, qui a considéré que la fin de la violence doit être l’occasion de se pencher sur les causes profondes du conflit et de privilégier des mesures de rétablissement de la confiance.

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) s’est dit consterné par la dernière recrudescence de la violence au Moyen-Orient, avant d’exprimer le plein soutien de son pays à l’autodétermination du peuple palestinien.  C’est l’incapacité de l’ONU de trouver une solution au conflit qui a conduit à la dégradation de la situation et à une grave crise humanitaire, a tranché le représentant.  Il a appuyé la solution des deux États et a rappelé la promesse du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de ne laisser personne de côté.  Les Palestiniens ne doivent pas faire exception, a-t-il martelé, en plaidant pour le dialogue afin de rétablir la paix et la sécurité dans la région.  Il a espéré que ce dernier cessez-le-feu sera le premier pas vers cet objectif.

Mme HELENA NDAPEWA KUZEE (Namibie) a fait part de sa vive préoccupation devant la montée des tensions à Jérusalem-Est, en particulier l’attaque contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa et le déplacement forcé de familles palestiniennes de Sheikh Jarrah.  La force brutale dirigée de manière disproportionnée contre les civils, y compris des femmes et des enfants, a provoqué une grave crise humanitaire et sécuritaire, a déploré la représentante.  Elle s’est jointe aux innombrables voix dans le monde pour dénoncer l’incapacité du Conseil de sécurité à agir rapidement contre les violations flagrantes du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, « par la puissance occupante ».  Il est regrettable sinon déplorable, s’est énervée la représentante, que le Conseil en qui nous avons confié la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales continue d’être paralysé lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre la myriade de résolutions adoptées depuis la Nakba en 1948, lorsque les Palestiniens ont été chassés de leur propre patrie par la création du nouvel État d’Israël.  La seule solution viable, c’est la solution des deux États et à cet égard, la représentante a appelé les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager d’urgence la reconnaissance de l’État de Palestine comme moyen de faire des progrès tangibles vers une solution juste et équitable en vertu de laquelle deux États, Israël et la Palestine, coexisteraient dans la paix et la sécurité.

M. LANG YABOU (Gambie) a demandé la fin de toutes les violences contre les Palestiniens et du blocus de Gaza.  Il a exhorté les deux parties à éviter l’aggravation des tensions et à respecter le cessez-le-feu.  La communauté internationale doit trouver les moyens d’imposer « une trêve permanente », et cela passe par la fin de l’occupation, a martelé le représentant qui a plaidé pour un dialogue « sincère » et le retour des deux parties à la table des négociations.  Il a, à cet égard, insisté sur la solution des deux États et exhorté le Conseil de sécurité à se hisser à la hauteur de la tâche pour faire respecter les droits « inaliénables » du peuple palestinien.

Mme LACHEZARA STOEVA (Bulgarie) a salué, à son tour, la conclusion du cessez-le-feu sous les auspices de l’Égypte et de l’ONU.  La dernière escalade de la violence et le nombre élevé des pertes en vies humaines sont « inacceptables », s’est-elle indignée.  Tout en défendant le droit de légitime défense d’Israël, elle a souligné que ce droit doit s’exercer dans les limites du droit humanitaire.  La représentante a appelé à des négociations directes sur une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien.

M. MARIUSZ LEWICKI (Pologne) a repris l’appel du Secrétaire général à toutes les parties au conflit israélo-palestinien pour qu’elles déposent les armes et s’est félicité du cessez-le-feu, en demandant son plein respect.  Consterné par la dernière escalade de la violence, il a dénoncé les tirs de roquettes du Hamas et d’autres groupes contre Israël et reconnu le droit d’Israël de se défendre, dans le respect du principe de proportionnalité.  Le représentant a en effet déploré les nombreuses victimes civiles, en particulier du côté palestinien, et a appelé à la reprise du dialogue entre les deux parties, avec l’appui du Quatuor pour le Moyen-Orient, en vue de relancer le processus de paix.  Pour parvenir à une paix durable, il a conseillé de se pencher sur les causes profondes du conflit, dont l’expansion des activités de colonisation israéliennes et la présence de groupes « terroristes » à Gaza.  Le représentant a fermement soutenu la solution des deux États.

M. DUSHKO UZUNOVSKI (Macédoine du Nord) a pris acte de l’accord de cessez-le-feu conclu la semaine dernière dans l’espoir qu’il sera pleinement respecté.  Il s’est dit profondément préoccupé par cette escalade de la violence, « la plus grave que nous ayons connue à Gaza et en Israël depuis des années », et qui a causé la mort de civils innocents, notamment 66 enfants et 39 femmes, et contraint plus de 52 000 personnes à fuir.  Toutes les parties doivent cesser de prendre pour cible les infrastructures civiles, en particulier les écoles, les hôpitaux et les médias internationaux, a exhorté le représentant.  Nous reconnaissons le droit d’Israël à la légitime défense, mais il doit l’exercer dans le strict respect du droit international humanitaire, a-t-il ajouté. 

Il est de la plus haute importance que toutes les parties respectent le statu quo historique régissant les lieux saints de Jérusalem, a poursuivi le représentant.  Les parties doivent garantir la protection des civils, protéger les journalistes, les organisations de médias, les installations médicales et humanitaires, en particulier les locaux de l’ONU où les civils cherchent refuge.  Le représentant a exhorté toutes les parties à garantir l’accès sans entrave de l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin, en particulier les groupes les plus vulnérables.  Nous appelons également toutes les parties concernées à donner une chance à la paix et à apporter leur plein soutien à tous les efforts de médiation en cours afin d’éviter de nouveaux conflits et d’entamer de véritables négociations en vue de parvenir à une solution politique qui conduira à un avenir pacifique pour les Palestiniens et les Israéliens, a conclu la délégation.

M. PETER MOHAN MAITHRI PIERIS (Sri Lanka) s’est dit profondément préoccupé par la dernière recrudescence de la violence dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est.  Il a fait observer qu’elle a provoqué le plus grand nombre de victimes palestiniennes depuis 2008.  Il a demandé aux deux parties de briser le cycle de ces violences.  Malgré les difficultés actuelles, il faut garder foi dans la paix, a-t-il encouragé, en demandant aux parties prenantes des mesures véritables, comme le cessez-le-feu convenu jeudi dernier.  Il faut, a-t-il préconisé, reprendre la voie du dialogue, au risque de laisser la violence souffler « un vent de radicalisation » dans toute la région.  Ce conflit ne sera résolu, a ajouté le représentant, que par la fin de l’occupation et la réalisation de la solution des deux États.  Aussi est-il urgent de prendre des mesures de rétablissement de la confiance et de réaffirmer l’appui de la communauté internationale à toutes les résolutions de l’ONU reconnaissant le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. 

M. TIJJANI MUHAMMAD BANDE (Nigéria) a exhorté les parties à respecter leurs obligations, au regard du droit international.  Il a réaffirmé l’importance de la solution des deux États et souligné que c’est « l’occupation au mépris du droit international » qui est au cœur du conflit.  Le représentant a jugé vital que l’ONU soit « le fer de lance » de la reprise des négociations sur une paix entre Israéliens et Palestiniens.  La Charte des Nations Unies doit être « le phare » qui guide nos actions pour parvenir à la paix, a conclu le Nigéria avant d’exhorter le Conseil de sécurité à faire respecter ses résolutions.   

Mme CAROLYN ABENA ANIMA OPPONG-NTIRI (Ghana) a félicité le Niger et l’Algérie pour avoir demandé ce débat « urgent », en leur qualité de Président de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et du Groupe des États arabes.  La représentante a dûment salué la conclusion du cessez-le-feu, sous les auspices de l’Égypte, des États-Unis, du Qatar et de l’ONU.  Elle a appelé le Hamas à cesser ses tirs de roquettes « maintenant que nous cherchons à tracer un chemin vers la paix ».  La représentante a conclu en insistant sur la pertinence de la solution des deux États. 

M. AHMED DAWOOD ALI AL ZADJALI (Oman) a réaffirmé d’emblée le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, en soulignant que les territoires où se trouve Israël depuis 1967 sont du point de vue du droit international, « occupés ».  Il a déploré les nombreuses morts de civils palestiniens et israéliens lors des derniers affrontements et s’est indigné du fait que les multiples résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité soient restées lettre morte.  Tant qu’il y a occupation, il y aura résistance, a souligné le représentant, en parlant de la détermination à payer le prix de leurs droits.  Il a appelé à la paix qui ne saurait, a-t-il martelé, venir ni des tueries ni de la sécurité de l’un au détriment de l’autre.  Il a encouragé les deux parties à s’engager en faveur de la paix et à renoncer à la violence, et au Conseil de sécurité, à assumer sa responsabilité et à déployer des efforts tangibles pour avancer vers la solution des deux États.

Le Saint-Siège a suivi avec une grande préoccupation les événements tragiques en Terre Sainte, qui ont entraîné la convocation de la réunion plénière de la semaine dernière et qui se poursuit aujourd’hui, a dit Mgr GABRIELE G. CACCIA.  Il a salué l’annonce du cessez-le-feu y voyant une étape importante pour mettre fin aux hostilités « insensées », même si cela ne peut être considéré que comme un premier pas.  Le seul moyen de parvenir à la solution des deux États tant attendue, c’est le lancement d’un dialogue politique soutenu, authentique et mutuellement respectueux.  Le soutien de la communauté internationale est crucial à cet égard, en particulier celui des parties qui peuvent aider les autorités israéliennes et palestiniennes à parvenir à un accord, y compris sur la question de Jérusalem et d’autres questions relatives au statut final. 

Le rétablissement de la paix, a souligné l’Observateur permanent, exige beaucoup plus de courage que le recours aux armes et la destruction.  Il faut de la patience pour rechercher la vérité et la justice, honorer la mémoire des victimes et ouvrir la voie, « pas à pas », à une espérance partagée plus forte que le désir de vengeance.  Dans ce contexte, les derniers affrontements dans de nombreuses villes israéliennes, et ceux entre Israéliens et Palestiniens en Cisjordanie ouvrent « une grande plaie » dans la coexistence pacifique et la fraternité entre les citoyens, une plaie qu’il sera difficile de guérir si le dialogue entre les parties ne reprend pas.  Mgr Caccia a encouragé les autorités compétentes à utiliser des moyens appropriés et justes pour faire atténuer les tensions.  Face aux besoins humanitaires croissants, il est important que tous les acteurs concernés jouent leur rôle, a également demandé l’Observateur permanent.  Les peuples du monde prient d’une seule voix pour le jour où « la paix, salaam, shalom » régnera enfin en Terre Sainte, a-t-il déclaré estimant que le moment est venu pour les hommes d’État de rendre cela possible.   

M. AGSHIN MEHDIYEV, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a considéré que le bilan et la politique d’Israël, « comme en témoignent ses pratiques racistes et coloniales », viennent de s’exacerber.  Il a cité la violence des « colons extrémistes » contre le peuple palestinien, les attaques répétées contre la mosquée Al-Aqsa et les ordres d’expulsion de familles palestiniennes dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan.  Ces actes « illégaux », a poursuivi l’Observateur permanent, révèlent la « persistance pernicieuse » d’Israël à violer ses obligations, en vertu du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.

Il a rappelé que le 16 mai dernier, l’OIC a organisé une réunion ministérielle de son Comité exécutif à la demande de l’Arabie saoudite.  Les Ministres des affaires étrangères ont exigé l’arrêt complet et immédiat de « l’assaut militaire israélien » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza assiégée.  Malgré tous les efforts déployés par la majorité de ses membres, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à s’opposer d’une seule voix aux violations israéliennes, à faire respecter ses résolutions et à prendre les mesures nécessaires pour éviter des répercussions désastreuses qui pourraient plonger une région déjà instable dans un cycle de violence, a regretté l’Observateur permanent.  La communauté internationale, a-t-il ajouté, doit s’acquitter de sa responsabilité dans la question palestinienne, agir rapidement pour mettre fin « à la colonisation illégale et au nettoyage ethnique », sauver des vies et garantir justice et responsabilité.  La communauté internationale doit, à ce stade crucial, contribuer à l’ouverture d’une voie politique crédible pour parvenir à une solution globale, juste et durable du conflit israélo-palestinien.

Droit de réponse

La Turquie a rejeté les accusations « absurdes » d’antisémitisme lancées par Israël.  Nous avons toujours été « un refuge » pour les Juifs, y compris pendant l’Holocauste et des communautés juives vivent sur le sol turc dans la paix et la sécurité.  L’antisémitisme, a souligné la Turquie, est un crime contre l’humanité tout comme l’islamophobie.  Critiquer la politique israélienne n’est pas de l’antisémitisme, s’est-elle défendue, voyant dans un tel argument une tactique pour détourner l’attention des crimes de guerre qu’Israël commet contre les Palestiniens.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La première session du Comité préparatoire de la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés ouvre ses travaux sous des appels à l’ambition

LDC5, Comité préparatoire, Première session,
1re séance plénière - matin & après-midi
DEV/3438

La première session du Comité préparatoire de la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés ouvre ses travaux sous des appels à l’ambition

Le message est très simple, « c’est un appel à l’ambition », a lancé, ce matin, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina Mohammed, lors de l’ouverture de la première session du Comité préparatoire intergouvernemental de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA).

 Le Comité préparatoire a pour mandat de convenir des éléments du nouveau programme d’action pour les PMA qui prendra la suite du Programme d’action d’Istanbul et qui doit être adopté lors de la conférence de Doha, prévue du 23 au 27 janvier 2022, au Qatar.  Cette Conférence doit déboucher sur l’adoption d’un nouveau programme d’action décennal qui va remplacer le Programme d’action d’Istanbul qui date de 2011.  Ce moment est critique puisqu’il interviendra en pleine Décennie d’action pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et dans un contexte marqué par les répercussions de la pandémie de COVID-19, ont souligné plusieurs délégations qui ont pris la parole au cours du débat général tenu ce matin.

« Le nouveau programme d’action doit catalyser une action ambitieuse tout au long de la Décennie d’action pour atteindre les ODD et ne laisser aucune nation de côté », a déclaré Mme Mohammed qui a exhorté les États Membres à faire preuve d’ambition pour terminer le travail inachevé du Programme d’action d’Istanbul et à « récupérer le terrain perdu à cause de la pandémie ».   

Elle a également appelé à proroger jusqu’en 2022 l’initiative de suspension du service de la dette du G20 et à la mettre à la disposition de tous les pays très endettés.   Il ne faut pas que les pays les plus vulnérables soient pénalisés par la baisse de leur note de crédit, a-t-elle souligné. 

De son côté, la Haute-Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Mme Fekitamoeloa Katoa ‘Utoikamanu, a annoncé que son Bureau prépare la conférence de Doha, dont elle est la Secrétaire générale, avec un nouveau rapport qui examine la situation des PMA plus d’un an après le début de la pandémie et formule des recommandations concrètes sur la manière d’en surmonter les défis.   La mise en œuvre de ces recommandations irait bien au-delà de la reprise post-COVID-19 et permettrait également aux PMA de renforcer leur résilience aux chocs futurs et accélérer la réalisation de leurs objectifs de développement, a—t-elle expliqué. 

Relevant que la pandémie a affecté davantage les femmes, la Coprésidente du Comité préparatoire, Mme Rabab Fatima, a souhaité que le prochain programme d’action adopte une approche genre pour ce qui est de la lutte contre la pauvreté, importante priorité pour les PMA dont plus de 35% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté.  Les effets des changements climatiques et de la fracture numérique représentent également d’importants défis, alors que de nombreuses priorités du Programme d’action d’Istanbul ont connu peu d’avancées positives, a renchérit son homologue, M. Robert Rae. 

Le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, a vu dans le relèvement de la COVID-19 l’occasion d’appuyer les PMA en créant un système de dette et financier plus résilient et plus durable, tandis que le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Munir Akram, a appelé à mettre à disposition des PMA une boîte à outils financiers complète incluant le respect des engagements d’aide publique au développement (APD), la restructuration et l’annulation complète de la dette, et le soutien renforcé des guichets de financement concessionnel du FMI et de la Banque mondiale.  

Il est alarmant qu’en 2020, le financement des PMA ait considérablement diminué en raison de la baisse des envois de fonds, des exportations de marchandises des PMA et des enregistrements d’investissement étranger direct, respectivement de 7%, 10,7% et 40%, a déploré le Président du Malawi qui intervenait en sa capacité de Président du Groupe des pays les moins avancés.  « La demande de financement a augmenté de façon exponentielle, au point qu’il n’est pas possible de répondre aux demandes de tous », a également réagi la Présidente du Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Mme Susanna Moorehead a jugé que les financements mixtes sont un outil à développer pour aider les PMA.  

De l’avis du Groupe des 77 et la Chine, l’APD reste malgré tout fondamentale, même si d’autres mesures d’aide d’urgence doivent être envisagées.  Le succès de la conférence de Doha dépendra du niveau de l’aide au développement dont bénéficieront les PMA, a averti la délégation, appelant de ses vœux un document final qui souligne cette priorité et tienne par ailleurs compte du fait que la moitié du Groupe des PMA devrait changer de catégorie.

« Les PMA sont le champ de bataille sur lequel le Programme 2030 sera gagné ou perdu », a déclaré le Népal qui a lui aussi appelé à définir, dans le nouveau programme d’action, des actions pour une reprise résiliente et une meilleure reconstruction dans le contexte de la COVID-19.

Les délégations se sont de nouveau réunies dans l’après-midi pour participer à une table ronde intitulée « Investir dans les populations des PMA: éliminer la pauvreté et renforcer les capacités pour ne laisser personne de côté ».  Ces échanges n’ont cependant pas pu être suivis en raison d’une série de problèmes techniques qui ont entravé l’interprétation en français durant toute la séance.

La catégorie des PMA a été officiellement créée en 1971 par l’Assemblée générale en vue d’attirer un soutien international spécial pour les membres les plus vulnérables et défavorisés de la famille des Nations Unies.  La liste actuelle des PMA comprend 47 pays qui représentent environ 12% de la population mondiale, mais contribuent pour moins de 2% du produit intérieur brut (PIB) mondial et environ 1% du commerce mondial des marchandises.

Le Comité préparatoire, qui a adopté le programme provisoire* de ses travaux, en début de séance, se réunira à nouveau demain, mardi 25 mai, dès 10 heures.

*A/CONF.219/2021/IPC/2

COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA CINQUIÈME CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS

Déclarations liminaires

Mme RABAB FATIMA (Bangladesh), Coprésidente du Comité préparatoire, a rappelé que des rencontres avec plusieurs parties prenantes ont eu lieu avant cette réunion, y compris la consultation de la société civile le 20 mai dernier.  Selon elle, la grande priorité des PMA aujourd’hui est la vaccination de leur population contre la COVID-19.  Elle a souligné que depuis la Conférence d’Istanbul en 2011, 4 PMA ont été reclassés, tandis que 16 autres se trouvent à divers niveaux du processus.  Avec la pandémie de COVID-19, il est impératif de reporter le reclassement de ces pays, a-t-elle demandé.

Pour Mme Fatima, l’une des priorités des PMA est la lutte contre la pauvreté, avec plus de 35% de leur population qui vit désormais sous le seuil de pauvreté.  La pandémie a d’ailleurs affecté davantage les femmes, d’où la nécessité d’adopter, dans le prochain programme d’action, une approche genre dans la lutte contre la pauvreté.  La Coprésidente a aussi insisté sur le renforcement des infrastructures commerciales des PMA.  Ensuite, il est crucial, a-t-elle dit, de trouver des solutions de long terme sur la question de la dette.  En plus des changements climatiques qui les affectent de manière acerbe, Mme Fatima a aussi évoqué le coût des transferts des fonds des migrants originaires des PMA vers leur pays d’origine, avant de conclure en demandant des stratégies pour tirer parti du dynamisme des jeunes dont regorgent les PMA.

M. ROBERT RAE (Canada), Coprésident du Comité préparatoire, a déclaré qu’il n’y aura pas de sujet plus important que ces délibérations sur le soutien aux PMA.  La pandémie de COVID-19 leur a non seulement fait du mal, mais a également révélé les lacunes de la solidarité multilatérale.  Les effets des changements climatiques et de la fracture numérique représentent également d’importants défis, alors que de nombreuses priorités du Programme d’action d’Istanbul ont connu peu d’avancées positives.  En ce qui concerne certains problèmes, les choses ont même empiré, a-t-il noté.  Il s’est aussi demandé si les conditions d’accompagnement des PMA en route vers le reclassement étaient appropriées, avant d’inviter les participants à cette réunion préparatoire à apporter des éléments de réponse à ces diverses questions, afin de préparer Doha.

Dans un message vidéo, M. VOLKAN BOZKIR, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que le nouveau programme d’action pour les PMA doit se fonder sur les réussites du Programme d’action d’Istanbul et terminer le travail inachevé.  Il a notamment appelé à mettre l’accent sur les accélérateurs des objectifs de développement durable (ODD) qui offrent un meilleur retour sur investissement; à alléger le fardeau financier et la dette des PMA; et à prioriser la résilience.  Il a également appelé à combler la fracture numérique, « le nouveau visage de l’inégalité », sans quoi, a-t-il affirmé, il n’y aura pas de développement durable.  Il en va de même pour l’accès à l’énergie, auquel la connectivité numérique est intrinsèquement liée.  Il a relevé que l’intensification des efforts visant à élargir l’accès à l’énergie aura d’immenses avantages dans les PMA, notamment pour les jeunes qui peinent à accéder à un travail décent et qui sont souvent poussés à migrer, dans des conditions dangereuses.

Notant que de nombreux PMA affrontent actuellement leur pire crise économique depuis la Grande Dépression, il a appelé la communauté internationale à alléger le fardeau de leur dette et à résoudre les défectuosités de l’architecture du commerce et de la dette.  Le relèvement de la COVID-19 est l’occasion d’appuyer les PMA en créant un système de dette et financier plus résilient et plus durable, a-t-il affirmé.  M. Bozkir a également voulu que chaque décision et recommandation politique soit prise à travers le prisme de la résilience climatique en raison des risques considérables que représentent les changements climatiques pour les PMA.

Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. MUNIR AKRAM (Pakistan), a rappelé que le 23 avril de cette année, l’ECOSOC a organisé une manifestation spéciale de haut niveau sur le « financement d’une reprise résiliente suite à la COVID-19 ».  Il a souhaité que les recommandations concrètes qui en ont émané contribueront au succès de la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés.  Il a annoncé que le Président de l’Assemblée générale et lui-même organiseront également une manifestation thématique conjointe le 18 juin en préparation de la Conférence.   

Le Président de l’ECOSOC a relevé que les PMA ont été les plus durement touchés par la COVID-19 et que l’impact durera plus longtemps dans ces pays, alertant du risque d’une décennie de développement perdue.  Les PMA qui sont reclassés continueront d’avoir besoin d’aide, a-t-il ajouté.  Pour l’avenir, il a fait six propositions majeures.  D’abord, les PMA ont besoin de 1,3 milliard de doses de vaccin.  Leur taux de vaccination actuel est inférieur à 2%.  La production et l’approvisionnement en vaccins doivent être accélérés de toute urgence, et les excédents de vaccins doivent être redistribués aux PMA et aux autres pays en développement.  M. Akram a ensuite rappelé que même avant la pandémie, les PMA étaient déjà en retard dans la réalisation de la plupart des ODD.  Avec les ravages de la pandémie, de nombreux gains durement acquis dans le domaine des ODD ont été anéantis.  Des mesures ciblées sont donc nécessaires pour aider ceux qui sont retombés dans la pauvreté, a-t-il indiqué en deuxième point.  

Troisièmement, la finance étant la clef, une boîte à outils financière complète doit être mise à la disposition des PMA.  Cela devrait inclure le respect des engagements d’APD; la restructuration et l’annulation complète de la dette; et le soutien renforcé des guichets de financement concessionnel du FMI et de la Banque mondiale.  Il a également réclamé des dépenses supplémentaires sur les 650 milliards de dollars prévus en nouveaux droits de tirage spéciaux (DTS) dont une part importante devrait être réaffectée à une reprise résiliente dans les PMA et d’autres pays en développement. 

Quatrièmement, le Président de l’ECOSOC a dit que mieux reconstruire après la crise doit inclure des investissements accrus et accélérés dans les infrastructures durables - énergie, transports, agriculture, industrie – des PMA, afin de créer des emplois et jeter les bases de la croissance future.  De même, les 100 milliards de dollars de financement climatique promis par les pays développés doivent être mobilisés et une part substantielle peut être déployée pour financer des infrastructures durables dans les PMA.  

Cinquièmement, l’application de technologies de pointe devra être un élément majeur d’une reprise résiliente dans les PMA, afin de leur permettre de faire le bond vers les modèles économiques du futur.  De même, réduire la fracture numérique est indispensable pour permettre aux PMA d’être compétitifs dans l’économie numérique mondiale émergente.  Le sixième point évoqué par M. Akram est l’élaboration d’une stratégie pour les PMA visant à éliminer les obstacles structurels à un développement équitable et inclusif.  Il a expliqué que ni une reprise résiliente ni un développement soutenu et durable ne sont possibles tant que nous ne pouvons pas construire une architecture financière plus démocratique et plus inclusive.  Il a également appelé à élaborer un régime commercial mondial axé sur le développement et un système fiscal international équitable; à mettre fin aux flux financiers illicites, et créer un espace mondial ouvert, inclusif et coopératif pour la croissance de la science, de la technologie et de l’innovation.  

M. LAZARUS McCARTHY CHAKWERA, Président et Ministre de la défense du Malawi et Président du Groupe des pays les moins avancés (PMA), s’est dit convaincu qu’après deux années de perturbations dues à la pandémie de COVID-19, la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés permettra de propulser les PMA dans leur quête de développement durable.  Pour ce faire, a-t-il dit, la première priorité est d’aborder l’extrême pauvreté, en tant que défi pour les PMA, grâce à l’innovation et à une action vigoureuse.  La deuxième priorité réside, selon lui, dans la nécessité de combler les graves déficits de financement dans les PMA en répondant aux besoins de financement de diverses manières, notamment par le biais de la durabilité de la dette, de l’envoi de fonds, de l’investissement étranger direct (IED) et de l’aide publique au développement (APD).  Pour M. McCarthy, il est en effet alarmant qu’en 2020, le financement ait considérablement diminué en raison de la baisse des envois de fonds, des exportations de marchandises des PMA et des enregistrements d’IED, respectivement de 7%, 10,7% et 40%.  Ces tendances doivent être inversées, a-t-il affirmé.  Nous devons respecter nos engagements et utiliser des outils de financement pour garantir que les PMA aient accès à des financement à des conditions abordables. 

En troisième lieu, a poursuivi le Président du Groupe des PMA, nous devons tirer parti de la science, de la technologie et de l’innovation pour opérer un changement transformateur dans les PMA.  Le fossé numérique et technologique que la pandémie a révélé doit être comblé par le transfert de technologies afin d’accroître la capacité des PMA à faire face aux défis systémiques et à être compétitifs à l’échelle mondiale, a-t-il plaidé, avant d’en appeler à la mobilisation des populations jeunes des PMA en tant que partenaires et ressources essentielles pour la réalisation des objectifs du prochain Programme d’action.  Étant donné que de nombreux jeunes des PMA sont employés dans le secteur informel et dans le secteur des microentreprises et petites et moyennes entreprises, il importe d’intégrer les innovations axées sur les jeunes comme moteurs du développement durable, a-t-il soutenu.

Cinquièmement, nous devons faire face aux risques liés aux changements climatiques et autres crises telles que la pandémie de COVID-19.  Le développement doit prendre en compte la résilience aux crises à des fins transformatrices, a souligné M. McCarthy.  De plus, a-t-il ajouté, nous devons continuer à renforcer et à renouveler les partenariats et la coopération pour des solutions durables aux défis structurels complexes auxquels sont confrontés les PMA.  Enfin, donnant rendez-vous à la conférence de Doha, en janvier prochain, il a jugé que cette réunion préparatoire est cruciale pour garantir que le prochain Programme d’action reflète les aspirations de développement des PMA.  

Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Qatar, M. SHEIKH MOHAMMED BIN ABDULRAHMAN BIN JASSIM AL-THANI, a rappelé que l’Émir du Qatar avait annoncé en septembre 2019 que son pays entendait fournir 100 millions de dollars pour soutenir les efforts des PMA et des petits États insulaires en développement (PEID) pour faire face aux changements climatiques.  Le pays, qui accueillera la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, du 23 au 27 janvier 2022, a commencé les préparatifs à cet effet, a dit le Ministre.  Il a dit que le Qatar ne ménagera aucun effort pour que la conférence crée une différence pour répondre aux ambitions de millions de personnes vivant dans les pays les plus vulnérables.  Il a relevé que le programme d’action de Doha pour les 10 prochaines années, qui sera adopté en janvier prochain, sera le premier programme à s’attaquer aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les PMA tout en proposant des mesures pour que ces pays puissent réaliser les ODD.

Mme SUSANNA MOOREHEAD, Présidente du Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a noté que les PMA ont les niveaux de pauvreté les plus élevés et des poches d’inégalités très profondes.  La pandémie de COVID-19 a bien sûr aggravé leur situation, ce qui nécessite un regain de solidarité internationale.  À cet égard, a-t-elle relevé, les partenariats mondiaux sont plus importants que jamais.  Dans ce cadre, le Comité d’aide au développement de l’OCDE joue son rôle en aidant les pays les plus pauvres à se relever, a souligné Mme Moorehead, indiquant à titre d’exemple que le financement du Mécanisme COVAX provient en grande partie des membres de ce comité.  Toutefois, a-t-elle souligné, la vaccination n’est que la toute première étape d’une reprise à plus long terme: un financement suffisant sera au cœur des efforts de relèvement des pays en développement et singulièrement des PMA. 

Dans ce contexte, Mme Moorehead s’est félicitée que l’APD ait progressé en 2020, les ressources allouées aux PMA s’étant élevées à environ 34 milliards de dollars.  Cependant, a-t-elle nuancé, la demande de financement a augmenté de façon exponentielle, au point qu’il n’est pas possible de répondre aux demandes de tous.  La crise a par conséquent accentué la nécessité de mobiliser d’autres sources de financement afin d’aider les PMA à atteindre leurs ODD.  Pour y parvenir, a-t-elle poursuivi, nous devons tous repenser notre appétit pour le risque pendant cette pandémie, ce qui implique d’investir dans les PMA.  À ses yeux, le financement mixte est un outil à développer pour aider les pays pauvres.  Développé au sein du Comité d’aide au développement de l’OCDE, il consiste à utiliser de petits montants d’APD et de financement concessionnel en les mélangeant avec des financements du secteur privé afin de réduire une partie du risque.  Il faut montrer aux investisseurs potentiels que le risque perçu est en fait bien inférieur au risque réel, a-t-elle expliqué. 

De l’avis de Mme Moorehead, le recours à l’APD et à l’assistance technique pour améliorer l’environnement national des investisseurs peut contribuer grandement à encourager les investissements étrangers.  L’APD peut être utilisée pour renforcer les capacités, monter des projets et renforcer l’environnement d’investissement global, a-t-elle fait valoir.  Le potentiel des PMA est énorme.  Le défi est de savoir comment faire correspondre ces opportunités avec l’investissement grâce à la gestion des risques.  C’est la tâche qui attend la communauté internationale si elle veut reconstruire en mieux et en plus vert. 

La Haute-Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et Secrétaire générale de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, Mme FEKITAMOELOA KATOA ‘UTOIKAMANU, a rappelé que les PMA ont procédé à des examens nationaux et que 28 d’entre eux ont soumis leurs rapports nationaux.  De ce fait, un rapport de synthèse a été établi sur les enseignements tirés et les meilleures pratiques dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Parmi ces enseignements, elle a évoqué l’importance croissante du secteur des services, l’amélioration de l’accès au haut débit mobile et aux technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que l’amélioration des inscriptions dans les écoles primaires et secondaires.  Elle a aussi relevé l’importance du renforcement de la résilience face aux changements climatiques et de la productivité agricole grâce à l’agro-industrie et la réforme agraire.  À ce propos, la réunion d’examen de la région africaine, tenue en février, a adopté une déclaration politique négociée par les PMA africains et Haïti, laquelle décrit les éléments d’un partenariat renouvelé pour le développement durable entre les PMA et leurs partenaires de développement, afin de s’attaquer aux obstacles structurels des PMA. 

La Haute-Représentante a indiqué que plusieurs entités de l’ONU ont également publié des évaluations approfondies dans leurs domaines de compétence.  En outre, un nouveau rapport phare de son Bureau examine la situation des PMA plus d’un an après le début de la pandémie et formule des actions concrètes sur la manière de les surmonter.  La mise en œuvre de ces recommandations irait bien au-delà de la reprise post-COVID-19 et permettrait également aux PMA de renforcer leur résilience aux chocs futurs et accélérer la réalisation de leurs objectifs de développement, a—t-elle expliqué.  Elle a également annoncé la tenue d’un forum sur l’avenir des PMA, à Helsinki à la fin du mois d’août, pour approfondir certaines questions cruciales et proposer des suggestions novatrices sur la manière de faire progresser le programme de développement durable des PMA.  Pour terminer, elle a rappelé aux participants de cette rencontre préparatoire que « c’est maintenant que nous devons travailler de manière proactive à la réalisation de résultats concrets à lancer à Doha ».

Déclarations

Au nom du G77 et la Chine, le représentant de la Guinée a commencé par adresser ses condoléances aux peuples en proie à une nouvelle vague de la pandémie de COVID-19.  Il a ensuite souligné que les PMA se heurtent à des problèmes structurels auxquels il importe de répondre en ne laissant personne de côté.  À ses yeux, le Programme d’action d’Istanbul a enregistré d’importants progrès mais reste insuffisant à ce jour.  Nous devons mettre en œuvre un programme d’action rénové et relever de nouveaux défis, a-t-il plaidé, estimant que la priorité doit être donnée à la résilience des PMA.  La pandémie a en effet perturbé l’économie et anéanti des gains en développement considérables, tout en détournant des ressources qui auraient pu être utilisées à d’autres fins.  Il convient aussi d’aider les PMA à répondre aux effets des changement climatiques, qui représentent pour eux une menace existentielle.  Il faut pour cela mobiliser 100 milliards de dollars par an et les répartir de manière égale entre l’atténuation et l’adaptation.  Pour le représentant, il importe en outre de garantir le financement de ces efforts afin de permettre la mise en œuvre effective du Programme 2030.  À cette fin, a-t-il dit, l’APD reste fondamentale, mais d’autre mesures d’aide d’urgence doivent être envisagées.  Le représentant a également rappelé que la moitié du Groupe des PMA devrait changer de catégorie, même si cela n’est pas encore à l’ordre du jour.  Le nouveau programme d’action doit en tenir compte, notamment en renforçant les partenariats et la coopération en faveur des PMA.  Le succès de la conférence de Doha dépendra du niveau de l’aide au développement dont bénéficieront les PMA, a-t-il conclu, appelant de ses vœux un document final qui souligne cette priorité. 

Le délégué de l’Union européenne – UE, a déploré le fait qu’une ONG d’un État membre de l’UE a été omise de la liste finale de participation et a demandé que toutes les informations requises sur cette omission soient rendues publiques.

Il a insisté sur l’accès aux vaccins contre la COVID-19, soulignant que c’est la condition préalable à une solution à la crise actuelle, et que « personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne le sera pas ».  Il a relevé que le Mécanisme COVAX mène des efforts pour assurer un accès juste et équitable aux vaccins et est le meilleur véhicule pour délivrer, à l’échelle internationale, la solidarité vaccinale.  Pour sa part, l’UE a déboursé 2,47 milliards d’euros pour sécuriser au moins 1,3 milliard de doses pour 92 pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure d’ici à la fin de l’année.  Mais au-delà des vaccins, la crise a clairement révélé la nécessité d’intensifier les efforts de préparation afin d’être prêt à faire face à des menaces futures similaires de manière plus efficace et ordonnée, a argué le représentant qui a précisé que cet effort de préparation doit être mondial afin de ne pas être dénué de sens.

Le représentant de l’Australie, qui s’exprimait également au nom du Canada et de la Nouvelle Zélande, a rappelé que la pandémie de COVID-19 a exacerbé la vulnérabilité des PMA et mis à l’épreuve le système multilatéral, comme l’illustrent les efforts actuels de vaccination et de réponse aux problèmes de liquidités.  Dans ce contexte, a-t-il estimé, nous avons la responsabilité d’élaborer un nouveau programme d’action qui s’inscrive dans la durée et tienne compte des effets durables qu’aura cette crise sur les PMA.  Notant d’autre part que ce nouveau plan d’action coïncide avec le Programme 2030 de bien des façons, le représentant a assuré que la communauté internationale dispose de ce fait d’une feuille de route pour édifier des sociétés plus prospères, plus pacifiques et plus respectueuses de l’environnement.  À cette aune, il a jugé que le nouveau programme d’action doit être ciblé et percutant pour mobiliser le soutien des partenaires de développement et des ministres des finances des pays développés.  Il a souhaité que le débat sur ces questions débute avant la soixante-seizième session pour éviter d’être négocié dans le cadre des commissions de l’Assemblée générale.  Il a également souhaité que ne soient pas écartées les questions relatives aux conflits, à la participation des femmes, à la connectivité numérique et aux droits de la personne.  Ce ne sont pas des questions isolées, comme en attestent les effets néfastes des conflits sur le développement, a-t-il fait valoir avant d’en appeler à la finalisation du processus de reclassement.  Selon lui, il est urgent de revoir les différents échéanciers afin de renforcer les efforts des PMA et aider en particulier ceux qui souffrent du réchauffement climatique. 

La représentante du Timor-Leste a indiqué que la sortie de la catégorie des PMA est une étape importante dans le développement d’un pays.  Elle a reconnu que le retrait du Timor-Leste de la catégorie des PMA n’aura lieu que lorsque les efforts, les initiatives et les réformes du pays aboutiront, garantissant ainsi une croissance économique durable qui mène à un avenir résilient.  Elle a fait savoir que la pandémie a entraîné une crise économique et sociale difficile pour le Timor-Leste, sans oublier les problèmes liés aux changements climatiques et aux catastrophes liées au climat, telles que les inondations et les glissements de terrain qui ont eu un impact considérable sur la production agricole.  Par conséquent, la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA en 2022 doit inclure dans sa discussion les obstacles qui entravent la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul et la réalisation des ODD.  Le Timor-Leste a en outre demandé des mesures de soutien aux PMA, en particulier dans la préparation d’une stratégie de transition harmonieuse en vue d’une sortie sans heurt de la catégorie des PMA.

« Les PMA sont le champ de bataille sur lequel le Programme 2030 sera gagné ou perdu », a déclaré le représentant du Népal.  Il a souhaité que le prochain programme d’action se base sur le travail inachevé du Programme d’action d’Istanbul, notant l’importance d’augmenter la capacité de production et d’opérer des changements structurels dans les domaines de l’infrastructure, l’énergie, l’agriculture, la manufacture et les services.  Le nouveau document doit également définir des actions pour une reprise résiliente et une meilleure reconstruction dans le contexte de la COVID-19.

Relevant que la pandémie risque de mettre en péril le plan de reclassement des PMA, il a appelé à accorder des mesures de soutien spécifiques aux pays en phase de reclassement et à ceux qui l’ont récemment été.  Une refonte des mesures de soutien internationales dans les domaines du financement du développement, du commerce, de la technologie et de l’assistance technique, est également nécessaire.  Il a également appelé au plein respect des engagements pris par les partenaires de développement en matière d’APD et à une nouvelle allocation des droits de tirage spéciaux du FMI.  La création d’un cadre intégré renforcé pour permettre aux PMA de tirer parti du commerce international serait, elle aussi, utile.

Le représentant a par ailleurs réclamé l’annulation totale de toutes les dettes multilatérales, bilatérales et commerciales ainsi qu’un financement climatique adéquat pour permettre aux PMA de s’adapter aux changements climatiques et passer à des voies de développement sobres en carbone.

La représentante de l’Érythrée a appelé à élaborer un programme d’action concis, tourné vers l’action et établissant des objectifs clairs pour veiller au respect des engagements pris envers les PMA.  Il faut également tenir compte du fait que les défis qu’affrontent les PMA diffèrent selon les continents, les régions et les pays; ainsi que des besoins préexistants et de ceux qui ont vu le jour suite à la pandémie.  Il est essentiel que la Conférence sur les pays les moins avancés fournisse aux PMA les outils leur permettant de sortir de cette catégorie.

Elle a relevé que le « rétrécissement » des engagements a entravé la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul et a insisté sur l’importance de la coopération et des partenariats.

Le représentant du Japon a insisté sur l’importance d’appuyer la couverture sanitaire universelle.  Il a également appelé les créanciers à faire preuve de plus de transparence en ce qui concerne la dette des PMA et appuyé l’utilisation des technologies.  Il a souhaité que le prochain programme d’action en faveur des PMA permette de promouvoir la mise en place du Programme 2030 et aller plus loin dans sa mise en œuvre.  Ce document doit également être l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des programmes passés, être axé sur l’action et être concis.  Le représentant a ensuite évoqué la tenue, en décembre, d’un sommet consacré à la question de la nutrition, pierre angulaire de la couverture sanitaire universelle.

Le représentant de l’Afghanistan a souhaité que cette réunion préparatoire permette de dégager un consensus sur le programme d’action à venir.  Compte tenu des effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 sur ces pays, notamment l’Afghanistan, il a demandé à la communauté internationale de se montrer ambitieuse et solidaire.  Pour cela, des mesures concrètes sont nécessaires pour rebâtir en mieux, a-t-il souligné, estimant qu’on ne peut en rester aux cadres établis.  Il faut, a-t-il insisté, imaginer une nouvelle façon de contribuer au développement.  Si le Programme d’action d’Istanbul a été source de progrès, ces derniers restent inégaux, a constaté le représentant.  À ses yeux, il importe aujourd’hui de permettre aux PMA de répondre aux défis liés aux changements climatiques, à l’élimination de la pauvreté et l’établissement de partenariats durables, et ce, en plaçant la dimension régionale au cœur du programme d’action.  Celui-ci doit en outre tenir compte de la fracture numérique et envisager des transferts de technologie.  Alors que les PMA restent en marge de ces progrès, il est urgent de mobiliser la science et la technologie pour leur permettre de réaliser les ODD, a-t-il souligné, jugeant que les banques technologiques devraient jouer un rôle plus important à cet égard.  Enfin, le délégué a souhaité que la communauté internationale investisse davantage dans le capital humain des PMA et garantisse la construction dans ces pays de sociétés autonomes capables de résister aux chocs externes. 

Estimant que le processus préparatoire à la conférence de janvier est entré dans une nouvelle phase, le représentant de la Chine a appelé la communauté internationale à promouvoir le multilatéralisme et à aider les PMA à réaliser leur redressement économique et social.  Il a indiqué à cet égard que son pays coopère activement avec les PMA au niveau bilatéral et dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  La Chine, a-t-il précisé, a livré des fournitures médicales et des vaccins contre la COVID-19 à 40 PMA dans le monde.  Le représentant a ajouté qu’en tant que membre du G20, la Chine soutient l’initiative de suspension du service de la dette décidée par le Groupe des 20.

Le représentant du Cambodge a appelé à faire des vaccins un bien public pour tous en accordant une attention spéciale aux PMA, non seulement pour sauver des vies mais pour relancer le secteur économique.  La communauté internationale doit renforcer son appui au Mécanisme COVAX.  Relevant que la pandémie a creusé les écarts de financement dans les PMA, il a appelé la communauté internationale et les institutions financières internationales à prendre des mesures collectives en matière d’allégement de la dette, de technologies numériques et d’investissements durables afin de stimuler la croissance.

Le représentant a également estimé que les traitements préférentiels commerciaux tels que la franchise de contingents et de droits, ainsi que des règles d’origine simples sont fondamentaux pour le développement social et économique des PMA.  Il a appelé les pays développés à continuer d’améliorer leurs schémas de préférences commerciales au profit des PMA.  Les mesures commerciales coercitives imposées aux PMA doivent également être levées dès que possible, et il convient par ailleurs de prolonger de six à sept ans la période de transition des PMA en voie de reclassement afin de leur permettre de continuer de recevoir un appui technique et financier.

La représentante de l’Afrique du Sud a noté que les PMA ont été particulièrement frappés par la pandémie de COVID-19, ces pays devant par ailleurs répondre aux effets des changements climatiques, une crise à laquelle ils sont confrontés alors même qu’ils ne l’ont pas provoquée.  Face à ces défis d’ampleur, la solution ne réside pas dans une approche habituelle, a-t-elle souligné, avant de se féliciter de l’appui des banques publiques de développement et de la suspension temporaire du service de la dette des pays les plus pauvres décidée par le G20.  Cette mesure a allégé considérablement les difficultés des PMA, a assuré la représentante en appelant à son maintien.  Elle a d’autre part estimé que la crise actuelle devrait être l’occasion de rebâtir en mieux en ciblant les infrastructures, la technologie et les politiques favorisant le développement.  Cela nécessite, selon elle, une approche englobant les femmes et les jeunes, mais aussi des financement prévisibles et prolongés, une APD renforcée et davantage de transferts de technologie.  Enfin, la représentante a souhaité que cette assistance continue en faveur des PMA se poursuive au-delà des périodes de transition, après le reclassement de certains de ces pays.  

La représentante de la Fédération de Russie a souhaité que le prochain programme d’action en faveur des PMA prenne en compte les nouveaux défis et menaces pour le développement de ce groupe d’États.  Pour la représentante, l’assistance aux PMA doit viser le développement de ressources de production.  L’initiative Aide pour le commerce pour la facilitation commerciale en faveur des PMA reste un bon outil, a estimé la représentante qui a également relevé que la lutte contre les changements climatiques ne doit pas être un fardeau pour ces pays.

La représentante a ensuite affirmé qu’en cas de pandémie, la communauté internationale doit veiller à ce que tous les groupes de population des PMA aient accès aux vaccins.  Elle a par ailleurs déploré le fait que l’APD n’a pas augmenté depuis plusieurs années, ce qui rend la situation dans les PMA critique, les envois de fonds des migrants ayant diminué en raison de la pandémie.  Elle a terminé en évoquant l’implication de la Russie dans le cadre de l’aide au développement international, sur le plan bilatéral et par le biais des agences onusiennes.

Le représentant des États-Unis a rappelé qu’en mars dernier, les États-Unis ont versé un montant initial de 2 milliards de dollars à Gavi, l’Alliance du vaccin qui soutient l’achat et la livraison des vaccins contre la COVID-19 à 92 économies à revenu faible et intermédiaire via le Mécanisme COVAX.  Le pays entend apporter 2 milliards de dollars supplémentaires jusqu’en 2022.  De même, après avoir tenu sa promesse de ramener les États-Unis dans l’Accord de Paris, le Président Biden a convoqué 40 dirigeants mondiaux lors d’un sommet virtuel sur le climat en avril 2021 pour rallier le monde à la lutte contre la crise climatique.  Les États-Unis ont dit travailler avec le G7 et ses partenaires pour promouvoir une plus grande ambition mondiale afin de parvenir à zéro émissions nettes d’ici à 2050 ou avant, et d’aider les pays vulnérables à renforcer leur résilience.  Le nouveau plan de financement climatique des États-Unis, a-t-il précisé, entend doubler l’aide climatique en faveur des pays en développement et tripler notamment le montant consacré à l’adaptation aux changements climatiques.

La pandémie de COVID-19 ayant également révélé la fragilité des systèmes alimentaires, les États-Unis entendent apporter une aide aux plus vulnérables dans le domaine alimentaire.  En outre, compte tenu du rôle important que jouent les technologies numériques dans la gestion de nombreux défis liés à la pandémie, les États-Unis sont également déterminés à travailler pour surmonter la fracture numérique, notamment par le biais de programmes en faveur des pays en développement dans des domaines tels que la connectivité numérique et la cybersécurité.

La représentante du Maroc a réaffirmé le soutien de longue date de son pays aux PMA.  Elle a rappelé que le Royaume a noué avec nombre de ces pays une étroite collaboration sur la base de la solidarité.  Ces échanges sont au cœur de notre stratégie de coopération Sud-Sud, a-t-elle souligné, citant en exemple les mesures prises par le Maroc pour aider les PMA à surmonter la crise occasionnée par la pandémie de COVID-19.  Une aide urgente a ainsi été envoyée à la Commission de l’Union africaine pour soutenir les PMA du continent africain.   Dans ce contexte, la représentante a dit attendre de cette session un document final à la fois ambitieux et substantiel.  Si des progrès ont été enregistrés ces dernières années, la crise actuelle a aggravé les défis, a-t-elle constaté, jugeant essentiel qu’il soit tenu compte des répercussions des changements climatiques et des difficultés liées au vaccin contre la COVID-19.  Enfin, elle souhaité que la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés permette de dresser le bilan du Programme d’action d’Istanbul et de s’engager à mobiliser le soutien international pour répondre aux besoins de ces pays dans tous les secteurs. 

Le représentant du Portugal a insisté sur l’importance d’investir dans les PMA.  C’est dans cet esprit que la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne a organisé, en avril, un forum UE-Afrique sur l’investissement vert, précédé par la tenue quasi quotidienne, un mois durant, de « discussions vertes » dans plusieurs capitales de l’UE et de l’Afrique.  Le représentant a par ailleurs relevé que l’objectif fixé à Istanbul pour le déclassement des PMA n’a pas été atteint et qu’il importe à présent de s’accorder sur un nouvel objectif et les moyens de l’atteindre.  La cinquième Conférence sur les pays les moins avancés doit être l’occasion d’examiner un nouveau mécanisme d’appui renforcé pour le déclassement afin d’aider les pays durant leur période de transition et de mieux gérer le processus.

La représentante de la République de Corée a appelé à placer les personnes les plus vulnérables au centre des efforts de soutien aux PMA dans le cadre de la reconstruction en mieux après la pandémie.  C’est d’ailleurs ce que la République de Corée a fait dans son soutien aux PMA, y compris dans le cadre de l’accès aux vaccins.  La représentante a estimé que la conférence de Doha doit être l’occasion d’un nouvel élan pour améliorer la résilience des PMA face aux changements climatiques.  Pour sa part, la République de Corée a contribué aux efforts du Fonds pour un partenariat mondial en faveur du climat et de l’Institut mondial de la croissance verte, afin d’accompagner la transition énergétique durable et sobre en carbone des PMA.  

Enfin, il est crucial de se demander comment nous pouvons mieux soutenir collectivement des réponses intégrées dans les PMA, a indiqué la représentante, soulignant un besoin urgent de données et de renforcement des capacités statistiques dans ces pays, ce qui aidera considérablement les PMA à mieux planifier à plus long terme, mieux gérer les ressources et concevoir des politiques et programmes appropriés.  Ces efforts devraient être encore renforcés dans le prochain programme d’action en faveur des PMA, a souhaité la déléguée.

Le représentant du Royaume-Uni a souhaité que ces discussions tiennent compte de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les PMA.  Il a appelé à une coopération renforcée pour consolider les systèmes de santé de ces pays, les préparer à d’autres pandémies et garantir un relèvement plus résilient.  Le représentant a assuré que son pays est également prêt à aider les PMA les plus touchés par les changements climatiques.  Nous devons atteindre l’objectif de 1,5 degré maximum et honorer notre engagement de 100 milliards de dollars par an pour répondre à la crise climatique, a-t-il affirmé.  Reconnaissant par ailleurs l’importance d’un programme d’action soucieux d’éviter tout laissé pour compte, il a plaidé pour des mesures concrètes en faveur de la participation des femmes et l’accès des filles à l’éducation.  Il a également appelé à une aide accrue dans le domaine technologique et à une mise en œuvre effective du Programme d’action d’Istanbul en ce qui concerne l’atténuation des risques.  Enfin, il a souhaité une plus grande mobilisation internationale des ressources afin d’aider les PMA à faire face à la baisse des envois de fonds et au fardeau de leur dette.  Saluant la suspension temporaire du service de la dette de ces pays décidée par le G20, ainsi que les différentes aides débloquées par le FMI, il a également demandé aux autres pays développés de maintenir et renforcer leur APD.  À cet égard, a-t-il dit en conclusion, le Royaume-Uni est un des rares pays à avoir dépassé ses objectifs en matière d’APD. 

Le représentant de la Belgique a souligné l’action continue de son pays en faveur des pays les plus laissés pour compte.  Il a indiqué que la Belgique a le projet d’augmenter son APD en faveur des PMA afin qu’elle représente plus de 50% de l’ensemble de son APD.  Il a ajouté que son pays contribuera à hauteur de 25 millions d’euros aux différents fonds pour les PMA d’ici à 2023.  Le représentant s’est réjoui à cet égard des discussions des prochaines tables rondes, notant qu’elles évoqueront des questions soulevées par le Groupe des amis des pays les moins avancés.  Parmi les questions prioritaires, il a cité la reconstruction, les échanges commerciaux et les inégalités hommes-femmes.  Dans le cadre du Groupe, a-t-il ajouté, nous discutons aussi de la nécessité d’éliminer la pauvreté, d’édifier des sociétés plus résilientes, d’accroître l’accès aux services de santé et d’aider les jeunes à trouver un emploi de qualité.  Rappelant par ailleurs que plus de la moitié de la population mondiale n’a pas de filet de sécurité sociale, il a appelé à la promotion d’un fonds mondial pour la protection sociale.  Sur la base de l’expériences tirée des Programmes d’action de Bruxelles et d’Istanbul ainsi que du Programme 2030, nous savons qu’il faut agir davantage, plus rapidement et plus efficacement, a-t-il conclu. 

La représentante du Bhoutan a insisté sur les mesures d’accompagnement dont doivent bénéficier les PMA en voie de reclassement.  Ces mesures de soutien doivent tenir compte des vulnérabilités des pays concernés, et il faut donc des stratégies de transition qui tienne compte de la diminution progressive des mesures de soutien aux PMA.  Elle a rappelé la vulnérabilité de ces pays qui peuvent tout perdre du jour au lendemain, notamment quand ils font face aux aléas climatiques. 

Elle a par ailleurs indiqué que dans le cadre de la pandémie, plus de 95% de la population du Bhoutan a reçu la première dose de vaccin contre la COVID-19, mais le pays est inquiet de l’impact des variantes.  Au sujet de son reclassement, la Bhoutan a dit espérer une transition au plus tard en 2023.   

Le représentant du Yémen a souhaité que le prochain programme d’action en faveur des PMA tienne compte de la situation particulière de ces pays en conflit ou qui en sortent.  Il a relevé que le produit intérieur brut (PIB) du Yémen a baissé de 50% à cause du conflit dû aux milices houthistes.  Il faut donc que le futur programme d’action prévoie une stratégie de sortie de crise, et que la conférence Doha de fasse également un examen critique de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  

Le représentant de Chypre a indiqué qu’une ONG basée à Chypre avait été exclue de la liste finale, publiée le 19 mai 2021, des organisations de la société civile devant participer à la cinquième Conférence sur les pays les moins avancés, et ce sans la moindre explication.  Le Bureau du Président de l’Assemblée générale nous a ensuite informé qu’une délégation se serait opposé à la participation de cette ONG, a-t-il indiqué.  Nous n’avons pas été informés de la délégation qui a objectée, ni de la justification qu’elle aurait fournie pour s’opposer à une organisation locale active dans le domaine de l’innovation sociale et économique.  Il a jugé inacceptable qu’une délégation puisse exclure une organisation de la société civile sans aucune raison de le faire, décriant en outre l’opacité d’un processus ayant permis une exclusion arbitraire.  Il a souhaité être informé sans plus tarder de la source et des motifs de l’objection.

Le représentant du Brésil a indiqué que son pays contribue au développement des PMA par le biais notamment de la coopération Sud-Sud.  Dans le cadre des ODD, cette aide se concentre en particulier sur le renforcement des capacités dans des domaines comme l’éducation, la santé et les opérations techniques.  Le Brésil est ainsi actif en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes, a souligné le représentant.  À ses yeux, les progrès réalisés ces dernières années par la communauté internationale sont appréciables mais insuffisants.  Nous devons faire fond sur le Programme d’action d’Istanbul et prendre de nouvelles mesures, a-t-il affirmé, appelant à recenser les besoins des PMA, qui représentent 14% de la population mondiale, pour les aider à réaliser le Programme 2030.  

Pour le représentant, les efforts doivent se concentrer en priorité sur les capacités de production, l’agriculture, le commerce international et les moyens de mise en œuvre, y compris les financements et les partenariats.  Pour ce qui est de la production, les capacités des PMA doivent être accrues grâce à une meilleure connectivité.  S’agissant de l’agriculture, elle représente plus de 20% du PIB de ces pays et absorbe plus de la moitié de leur force de travail.  La transformation agricole est donc une nécessité pour ouvrir la voie à l’élimination de la pauvreté et permettre un développement inclusif.  De même, a-t-il poursuivi, le renforcement des infrastructures de transport des PMA est essentiel pour leur permettre de participer aux échanges commerciaux.  Enfin, le délégué du Brésil a plaidé pour une stratégie de reclassement durable afin que la transition se fasse sans heurt. 

Mme AMINA J. MOHAMMED,Vice-Secrétaire générale, a souligné les effets considérables de la COVID-19 sur le développement des PMA.  La pandémie limite aujourd’hui leurs ressources immédiates pour reconstruire en mieux et, pour certains, il faudra cinq ans voire davantage pour retrouver le PIB d’avant-crise.  Dans ce contexte, elle s’est félicitée des avancées vaccinales permises dans ces pays par le Mécanisme COVAX.  Elle a aussi salué les progrès réalisés en matière d’allègement de leur dette.  Mme Mohammed a rappelé à ce sujet que, lors de la récente réunion sur cette question coprésidée par le Canada et la Jamaïque, le Secrétaire général a été clair:  l’initiative de suspension du service de la dette du G20 doit être prorogée jusqu’en 2022 et mise à la disposition de tous les pays très endettés.  Il ne faut pas que les pays les plus vulnérables soient pénalisés par la baisse de leur note de crédit, a-t-elle affirmé.  Jugeant que les émissions supplémentaires de droits de tirage spéciaux vont dans la bonne direction, elle a souhaité que le secteur privé soit davantage associé à ces efforts en faveur des PMA. 

La Vice-Secrétaire générale a d’autre part insisté sur le lien entre les changements climatiques et le développement durable, en particulier en matière d’adaptation.  La COP26 devra contribuer au renforcement de ces efforts, a-t-elle soutenu, voyant dans la période actuelle l’occasion de lancer de nouveaux partenariats avec les PMA.  Le message est très simple, a-t-elle déclaré.  C’est un appel à l’ambition.  En effet, le nouveau programme d’action doit catalyser une action ambitieuse tout au long de la Décennie d’action pour atteindre les ODD et ne laisser aucune nation de côté.  Nous devons récupérer le terrain perdu à cause de la pandémie. Et nous avons besoin d’ambition pour achever les travaux inachevés du programme actuel, notamment l’élimination de l’extrême pauvreté, la lutte contre l’insécurité alimentaire et la faim, le renforcement des capacités de production, la promotion de la diversification des exportations et la promotion des chaînes de valeurs mondiales.  Il faut aussi relever les défis nouveaux et émergents tels que les changements climatiques, la crise de la dette, le soutien à la graduation, l’accès aux technologies numériques et le renforcement de la résilience. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 12 autres organisations dont « SOS Urgence- Mauritanie »

Session de 2021,
9e séance plénière – après-midi
ONG/915

Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial pour 12 autres organisations dont « SOS Urgence- Mauritanie »

Le Comité chargé des ONG, qui a entamé aujourd’hui la deuxième semaine de ses travaux, a recommandé au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 12 autres organisations dont la Mauritanienne « SOS Urgence ».  Il a reporté sa décision sur 35 dossiers, en attendant des réponses aux questions supplémentaires. 

Désormais dotée du statut consultatif spécial, « SOS Urgence » mène des activités de formation, de sensibilisation et d’accompagnement des populations cibles.  En 2017, elle a piloté deux projets dont un sur le renforcement des capacités de 15 coopératives féminines de Boghe.  Elle a aussi contribué à la création d’une coopérative de 15 couturières, témoignant de ses efforts d’insertion socioprofessionnelle des jeunes filles en difficulté. 

L’ONG nigériane « West Africa Coalition for Indigenous People’s Rights (WACIPR) » a également été recommandé pour un statut consultatif et pourra ainsi faire des contributions sur les questions de l’éradication de la pauvreté, de l’éducation et de l’égalité, sous l’angle des peuples autochtones. 

En revanche la Kenyane « World Fund for Development and Planning (WFDP) » a été priée d’attendre.  L’ONG, qui apporte son expertise sur les financements des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’assainissement en Afrique, doit, à la demande des délégations, expliquer ses liens avec les gouvernements du continent. 

Le Comité peut recommander trois différents statuts consultatifs auprès de l’ECOSOC.  Le premier, le statut consultatif général est attribué aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires.  Ces ONG sont habilitées à soumettre au Conseil des communications écrites et des pétitions, et à proposer l’inscription de points à l’ordre du jour. 

Le statut consultatif spécial est réservé aux ONG qui travaillent dans un domaine spécifique et les autorise à soumettre des communications écrites et des pétitions à l’ECOSOC.  Enfin, la Liste va aux ONG qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.  Elles ne peuvent soumettre au Conseil économique et social que des communications écrites. 

Le Comité poursuivra ses travaux mardi 25 mai, à partir de 10 heures. 

Examen des demandes de statut consultatif spécial reportées des sessions antérieures 

Octroi du statut consultatif spécial 

  1. Hazrat-e Fatemeh Zahra Charity Institute (Iran)  
  1. Institutia Privata Centrul National de Studii si Informare pentru Problemele Femeii « Parteneriat pentru Dezvoltare » (République de Moldova)  
  1. League of Arab People Organization (Égypte) 
  1. Ligue Mauritanienne pour l’appui aux initiatives associatives (Mauritanie) 
  1. Organisation EL INSANIYA (Mauritanie)  
  1. Raad Al-Ghadir Charity Institute (Iran)  
  1. Republican Social Information Center « Istiqbolli Avlod » (Ouzbékistan)  
  1. SOS Urgence (Mauritanie)  
  1. Shaik Taher Azzawi Charity Organization (Libye) 
  1. Shuhada Organization SO (Afghanistan)  
  1. West Africa Coalition for Indigenous People’s Rights (WACIPR) (Nigeria)  
  2. World Organization for Human Rights/WOHR (Iraq) 

Report de l’examen des demandes reportées des sessions antérieures

Le Pakistan a demandé à Institute for Integrated Rural Development (Inde) ce qu’elle a fait durant la pandémie de COVID-19 dans les zones rurales.  Quels sont les résultats?  Que le montant des sommes dépensées ?  La même délégation a interrogé Institute of Peace and Diplomatic Studies (IPD) (Pakistan) sur son plaidoyer pour la paix, les résultats et les dépenses y afférentes.  Le Nicaragua a demandé à International Anti Terrorism Movement (Inde) d’en dire un peu plus sur le sommet qu’elle a organisé en 2019.  Quels en étaient les résultats ? 

Le Pakistan a demandé à International Foundation for Sustainable Development (Inde) ce qu’elle fait pour réaliser les objectifs de développement durable.  Quels sont les résultats et que le montant des sommes dépensées ?  L’Inde a interrogé International Union for Sustainable Development (Égypte) sur l’origine de son financement et sur ces activités concrètes.  Cuba a demandé à Justice Centre Hong Kong Limited (Chine) la nature de ses activités en 2020 et ses projets pour 2021. 

Qu’a fait le Kurdistan Institute for Human Rights (Iraq) en 2020?  Peut-on obtenir l’état de 2020? a questionné l’Inde.  La même délégation a voulu que Le conseil promotionnel pour l'action des jeunes en Afrique (République démocratique du Congo) détaille ses projets pour l’environnement et la jeunesse, ces deux dernières années ?  Quels sont les financements?  Peut-on obtenir l’état financier de 2020 et les sources de financement? a demandé le Pakistan à Mentor Amiable Professional Society (Pakistan). 

Mulabi Association Latin American Work Group For Sexual Rights Civil Association (Costa Rica) a été priée par le Nicaragua de donner la liste complète des pays où elle travaille.  Le Pakistan a demandé à New Barrackpore Samaj Bandhu Welfare Organization (Inde) des détails sur sa campagne de reboisement, ces trois dernières années.  Le Nicaragua a voulu connaître le nombre de volontaires de Onelife Initiative for Human Development (Nigeria).  

L’Inde a prié Organisation Tamaynut (Maroc) la liste de ses projets de plaidoyer et de lobbying depuis 2018.  La Chine a interrogé Organization of female conscience renewal (Maroc) sur le sommet sur les droits des femmes en 2018.  Quels en étaient les résultats?  Le Pakistan a demandé à Pak Special Persons Welfare Society (Pakistan) son état financier de 2020 et ses sources de financement.  

Quels sont les droits humains particuliers que Pakistan International Human Rights Organization (Pakistan) a promus en 2020 ? a voulu savoir le Pakistan.  Quelle était la nature des projets? Quel est le montant des sommes dépensées?  Qui les a financés ?  La même délégation a demandé à Pakistan Press Foundation (Pakistan) quelle déontologie a-t-elle promue?  Pourquoi Palestinian Working Woman Society for Development (Al-Mar’a Al-Amelah Al-Felstinia Lel-Tanmia) (État de Palestine) a retiré sa dernière demande de statut consultatif spécial? a demandé Israël

La Fédération de Russie a voulu que Public Organization « Institute for the Study of Dependencies, Drug Policy Issues and Monitoring the Drug Situation » (Ukraine) explique la nature de sa collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Quelles sont les sources de financement de Réveil communautaire d'assistance aux victimes (Burundi)?  Est-ce qu’elle ne travaille qu’au Burundi? a questionné le Pakistan.  Quelle est la nature des campagnes contre la consommation de drogue qu’a menées Safe Care Trust International (Pakistan) entre 2018 et 2020 ? a interrogé le Pakistan

La même délégation a demandé à Society for Cognition of Science and Art for Quality Welfare, Sustainance, Livelyhood and Economic Development of the Poor (SCOSAQ) (Inde) les résultats des recherches qu’elle a menées, ces cinq dernières années.  Quelles sont les résultats des recherches menées par Southeast Asia Sexual Orientation, Gender Identity and Expression Caucus (ASC), Inc. (Philippines) en 2020? a demandé le Nicaragua.  Cuba a voulu savoir si The New Woman Foundation (Égypte) a pu fonctionner sans déficit en 2020.  D’où viennent ses ressources financières et à quoi ont-elles servi ? 

La Fédération de Russie a voulu des precisions sur le nombre de travailleurs de The Union of Non-governmental Associations « The International Non-Governmental Organization The World Union of Cossack Atamans » (Kazakhstan?  Ces salariés sont-ils aussi des administrateurs?  Le Pakistan a prié The Voice Society (Pakistan) de décrire ses sources de financements en 2020 et 2021.  Le Pakistan a demandé à The YP Foundation (Inde) la nature de ses activités en 2020 et 2021.   

La Fédération de Russie a exigé que Transnational Anti-Organized Crime Intelligence Group Inc. (TAOC-IG) (Philippines) lui transmette la liste complète des pays où ses équipes sont déployées.  L’Inde a demandé à United National Organization of Human Rights (Égypte) la nature de sa contribution aux organes subsidiaires de l’ECOSOC.  Qui ont facilité sa participation à ces réunions ?  United World Against Diabetes (Inde) a été prié par le Pakistan de détailler l’appui psychosocial qu’elle a offert aux enfants, ces trois dernières années. 

La même délégation a demandé à Welfare Association Jared (Pakistan) son état financier pour 2020 et la liste de ses sources de financement étrangères. 

L’Inde a voulu savoir comment West Papua Interest Association (Indonésie) dépense son budget et quelle est sa viabilité financière ?  Le Nicaragua a demandé à Women For a Change, Cameroon (Cameroun) la nature de ses activités en 2020 ?  Le Pakistan a prié Y4D Foundation (Inde) de parler des initiatives d’autonomisation des jeunes qu’elle a lancées.  Le Bahreïn a demandé à General union of arab experts (Maroc) comment elle compte contribuer aux travaux de l’ECOSOC.  

Dialogue avec les ONG 

Les États-Unis ont demandé à Asociacion Civil Grupo SURES (Venezuela) avec quelles organisations elle a participé à la session du Conseil de droits de l’homme en 2019.  Pouvez-vous nous donner le détail de vos activités avec votre Parlement et la formation que vous dispensez sur les droits de l’homme?  À son tour, Cuba a voulu en savoir plus sur les priorités de l’ONG en matière de recherche.  Quels en sont les résultats ?

L’ONG a précisé que, s’agissant de la session du Conseil des droits de l’homme, elle a été invitée par l’Association internationale des juristes et l’Association internationale des femmes juristes.  Elle a dit avoir fait une contribution sur la question de la traite de personnes.  Nos priorités, a-t-elle ajouté, sont fixées par notre Assemblée générale et par le travail de nos équipes sur le terrain.  C’est de cette façon que le plan stratégique, le programme de travail annuel et les lignes d’actions sont élaborés.  L’ONG a aussi dit avoir créé des sources fiables et indépendantes sur la situation nationale.  

Créée il y a 20 ans, The American India Foundation (États-Unis) est la plus grande organisation philanthropique américaine pour l’Inde en Amérique.  Travaillez-vous ailleurs qu’aux États-Unis et en Inde? a demandé la Chine.  Tous nos projets sont menés en Inde, a répondu l’ONG, avant que le Pakistan ne demande des détails sur les sources de financement.  La Chine a aussi voulu des exemples de conférences de l’ONU auxquelles l’ONG a participé. 

Nos financements, a répondu l’ONG, proviennent de la diaspora et des entreprises indiennes ou américaines.  Admettant avoir reçu un seul financement du Gouvernement américain, l’ONG a dit avoir participé à une réunion de l’ECOSOC sur l’intégration sociale des enfants handicapés et sur l’éducation en Inde.  Comment cela a-t-il été possible? a demandé le Pakistan. 

World Fund for Development and Planning (WFDP) (Kenya) a dit être une organisation qui aide à orienter les investissements internationaux vers l’Afrique dans tous les domaines y compris la santé infantile, l’éducation, l’assainissement et les technologies.  Nous contribuons à la recherche des investissements grâce à la technologie « block chain ».  Les États-Unis ont voulu en savoir sur les projets de l’ONG sur la santé infantile.  Qu’en est-il de ces deux dernières années.  Nous n’avons pas de projet spécifique dans ce domaine mais un projet qui cherche à améliorer l’environnement autour du secteur de la santé, que nous allons mettre en place à Djouba en deux ans.  Nous avons trois projets en cours sur le traitement des eaux et l’éducation au Tchad et au Kenya.  Un autre projet se concentre sur la formation des jeunes filles.  Nous avons par exemple, a poursuivi l’ONG, amené une centrale d’énergie éolienne au Soudan du Sud.  À Madagascar, nous allons appuyer un projet sur la médecine traditionnelle.  Certains de vos membres sont-ils liés à des gouvernements? ont demandé les États-Unis.  Quelles sont vos relations avec vos organisations membres ? 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: La réunion internationale intitulée « une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous » se tiendra à Stockholm les 2 et 3 juin 2022

Soixante-quinzième session,
69e séance - matin
AG/12326

Assemblée générale: La réunion internationale intitulée « une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous » se tiendra à Stockholm les 2 et 3 juin 2022

L’Assemblée, qui a entériné aujourd’hui les recommandations de sa Quatrième Commission sur les opérations de paix de l’ONU, a aussi adopté des textes sur la Réunion internationale « Stockholm+50 » et sur la participation des ONG à sa réunion de haut niveau sur le VIH/sida. 

L’Assemblée a donc salué l’offre généreuse du Gouvernement suédois d’accueillir, avec l’aide du Kenya, la réunion internationale intitulée « Stockholm+50: une planète saine pour la prospérité de toutes et de tous – notre responsabilité, notre chance », les 2 et 3 juin 2022.*  La Fédération de Russie, les États-Unis et le Groupe des 77 et la Chine, par la voix de la Guinée, ont salué la Suède et le Kenya, cofacilitateurs des négociations, pour avoir contribué à une résolution « équilibrée et solide » qui tient compte de l’avis de toutes les délégations et jette ainsi les bases d’un bon travail.  Le Groupe des 77 et la Chine a dit comprendre qu’il ne s’agira pas, dans la capitale suédoise, de redéfinir les normes et les mécanismes existants mais de prendre de nouveaux engagements conformes aux accords passés. 

L’Inde** a voulu ajouter « MIT World Peace University » à liste des plusieurs centaines d’ONG*** autorisées à participer à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, prévue cette année, du 8 au 10 juin.  Si les États-Unis et le Royaume-Uni ont soutenu cette demande, arguant que la société civile est « nos yeux sur le terrain », l’Union européenne (UE) s’est, sans pour autant s’opposer à ladite demande, dite surprise par cet amendement tardif alors que la liste définitive des ONG est déjà agréée et consacrée dans une résolution.  

La Fédération de Russie, la Chine, le Pakistan et la Bélarus ont vigoureusement critiqué cette entorse à la procédure, laquelle prévoit que, sur recommandation du Comité des ONG, le Conseil économique et social (ECOSOC) et non l’Assemblée générale accrédite les organisations non gouvernementales aux réunions de l’ONU.  Chaque organe, a martelé la Fédération de Russie, a ses fonctions et ses règles.  Évitons de les confondre ou de les mélanger.  La Chine a soulevé une question de fond.  Se dissociant du consensus, elle s’est fermement opposée à la participation de « MIT World Peace University », au motif qu’elle mène des activités politiques contraires à la souveraineté des États.

Suivant sa Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, l’Assemblée a fait siennes les propositions, recommandations et conclusions du Comité spécial des opérations de maintien de la paix sur l’étude d’ensemble de ces opérations, sous tous leurs aspects.****

L’Assemblée, qui tiendra sa prochaine séance publique demain mardi 25 mai à partir de 10 heures pour épuiser la liste des orateurs de sa réunion d’urgence sur la situation à Gaza et en Israël, a noté que le Congo a effectué les paiements nécessaires pour réduire ses arriérés en deçà du seuil prévu par l’Article 19 de la Charte des Nations Unies -droit de vote-.

*A/75/L.88

**A/75/L.89

***A/75/L.86

****A/75/75/413/Add.1

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.