Assemblée générale: la Commission de consolidation de la paix dresse un bilan positif de son action en 2020 et se projette dans l’après-pandémie
Avant de reporter sa décision sur la résolution relative à la création d’une instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine, l’Assemblée générale a évalué aujourd’hui le travail de la Commission de consolidation de la paix (CCP). Par la voix de son Président en exercice et de celui qui l’a précédé, la Commission de consolidation de la paix (CCP) a dressé, aujourd’hui, devant l’Assemblée générale, un bilan satisfaisant de son action en 2020, année pourtant marquée par les effets déstabilisants de la pandémie de COVID-19, tout en se projetant dans la mobilisation des efforts de redressement et dans l’amélioration de la performance globale du système des Nations Unies pour la réalisation de ses objectifs au service des situations postconflit.
Présentant le rapport 2020 de la CCP en sa qualité d’ancien Président, M. Bob Rae a précisé qu’au cours de sa quatorzième session, la Commission a tenu 37 réunions, soit le nombre le plus élevé depuis sa création en 2006, et s’est engagée dans le soutien de 15 contextes spécifiques à des pays et régions, également un record. Il a fait état de nouveaux engagements régionaux avec l’Afrique centrale et les îles du Pacifique, et d’un engagement renouvelé à l’appui de la consolidation de la paix en Somalie et dans la région des Grands Lacs. Au cours de la phase informelle de l’examen 2020 de l’architecture de consolidation de la paix, a-t-il indiqué, la CCP a convoqué une série de consultations qui ont porté sur les contextes de transition et le rôle des femmes dans la consolidation de la paix, mais aussi sur l’engagement à l'échelle du système des Nations Unies, le renforcement des institutions et les financements et partenariats.
La quasi-intégralité de ces travaux ont eu lieu sur des plateformes virtuelles, a poursuivi M. Rae, non sans rappeler que la CCP a été le premier organisme onusien à adapter ses méthodes de travail face à la pandémie. Dans le même temps, a noté M. Rae, la Commission a intensifié son action de conseil auprès de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, tout en renforçant son rôle de passerelle entre les organes intergouvernementaux. Elle a aussi intensifié ses efforts en faveur du programme « femmes, paix et sécurité » et a usé de son rôle de convocation pour favoriser des partenariats avec les parties prenantes concernées, en particulier les autorités nationales et locales, les organisations régionales et sous-régionales, la société civile, les institutions financières internationales, le secteur privé, le monde universitaire et les groupes de réflexion.
À sa suite, M. Mohamed Edrees, actuel Président de la CCP, a lui aussi insisté sur les rôles consultatifs, de liaison et de convocation de la Commission, qui, outre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, collabore avec le Conseil économique et social (ECOSOC), l’Organisation mondial du commerce (OMC) et le Fonds monétaire international (FMI). À l’avenir, a-t-il dit, la CCP continuera de fournir des conseils opportuns, notamment pendant le renouvellement du mandat des opérations de maintien de la paix et à l’appui des transitions. Concentrée sur les efforts de redressement post-COVID-19, la CCP s’efforcera également d’élargir les partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, ainsi qu’avec les institutions financières. Elle entend à cet égard générer des contributions au Fonds pour la consolidation de la paix lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale consacrée à cette question.
L’importance d’un financement suffisant, prévisible et durable de la consolidation de la paix a été soulignée par un grand nombre de délégations. Grand contributeur de troupes pour le maintien de la paix, le Bangladesh s’est ainsi félicité de la reconstitution du Fonds, en janvier dernier, mais il a souhaité qu’une solution permanente soit enfin trouvée. Il a été rejoint sur ce point par des pays comme le Portugal, la Suisse, l’Inde et la Thaïlande qui ont indiqué avoir augmenté leur contribution jusqu’à la fin de la stratégie 2020-2024 de la CCP, tout en appelant de leurs vœux l’exploration de moyens de financement supplémentaires.
Saluant l’appui accordé par le Fonds à différentes situations africaines, notamment au Libéria, le Groupe des États d’Afrique a pour sa part applaudi les « mesures audacieuses » prises par la CCP au cours de l’année écoulée, en particulier le renforcement de sa coopération avec l’Union africaine et la Banque africaine de développement. Même son de cloche du côté de l’Union européenne (UE), qui a estimé que 2020 a été une étape importante avec la conformation d’une architecture onusienne du maintien de la paix adaptée aux défis nouveaux et émergents. La délégation de l’UE a toutefois averti que les menaces liées aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Il est donc crucial de veiller à ce que l’ONU soit à même de prévenir les conflits découlant de ces phénomènes, a-t-elle fait valoir, appuyée par des pays comme le Liechtenstein ou encore la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
De son côté, la Fédération de Russie a jugé impératif que la CCP respecte « strictement » son mandat et que ses actions restent fondées sur le principe d’appropriation nationale des États, en complément des travaux des autres organes intergouvernementaux. Cette position a été entièrement partagée par la Chine, selon laquelle les pays concernés par les situations postconflit sont les principaux acteurs de la consolidation de la paix et doivent être soutenus pour parvenir au développement durable.
L’Assemblée a d’autre part adopté deux résolutions sur la zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud et sur le lien entre modes de transport et développement durable. Faute de temps, elle a reporté sa décision sur la résolution relative à la création d’une instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine; les États-Unis ayant déclenché un long débat sur le point de l’ordre du jour auquel doit être rattachée ladite résolution.
L’Assemblée générale a également fait siennes deux décisions, dont une prévoit un nouveau report de la quatrième Conférence des zones exemptes d’armes nucléaires et de la Mongolie à une date qui sera fixée par l’Assemblée générale à sa soixante-seizième session (L.118). L’autre décision autorise le Comité préparatoire intergouvernemental de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés à tenir une réunion supplémentaire à une date fixée entre la mi-décembre 2021 et le 10 janvier 2022.
COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX, PÉRENISATION DE LA PAIX ET FONDS POUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX
Pour l’examen de ces questions, l’Assemblée générale était saisie du Rapport de la quatorzième session de la Commission de consolidation de la paix (A/75/747-S/2020/139); et du Rapport du Secrétaire général sur le Fonds pour la consolidation de la paix (A/75/735).
En tant qu’ancien Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. BOB RAE a présenté le rapport annuel 2020 de la CCP. Il a précisé qu’au cours de sa quatorzième session, la Commission a tenu un total de 37 réunions, soit le nombre le plus élevé depuis sa création, et s’est engagée dans le soutien de 15 contextes spécifiques à des pays et régions, également un record. Il a fait état de nouveaux engagements régionaux avec l’Afrique centrale et les îles du Pacifique, et d’un engagement renouvelé à l’appui de la consolidation de la paix en Somalie et dans la région des Grands Lacs.
M. Rae a ajouté qu’au cours de la phase informelle de l’examen 2020 de l’architecture de consolidation de la paix, la CCP a convoqué une série de consultations thématiques ouvertes à tous les États Membres. Ces consultations ont porté sur la consolidation de la paix dans le contexte des transitions, le rôle des femmes dans la consolidation de la paix, l’engagement à l’échelle du système des Nations Unies, le renforcement des institutions, et les financements et partenariats pour la consolidation de la paix. La Commission a partagé les principales recommandations issues de ces consultations avec les Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi qu’avec le Secrétaire général.
Presque tout ce travail a été effectué sur des plateformes virtuelles, a souligné M. Rae, en rappelant que la CCP a été le premier organe des Nations Unies à adapter ses méthodes de travail à la pandémie de COVID-19. La Commission a ainsi ajusté son programme de travail pour servir de plateforme d’échanges sur les moyens d’atténuer l’impact de cette crise sur le développement et la consolidation de la paix. Dans ce cadre, un espace a été créé pour que les dirigeants nationaux et régionaux dans des contextes de consolidation de la paix partagent leurs expériences et recherchent un soutien pour leurs efforts visant à « reconstruire en mieux ».
La CCP a également poursuivi ses efforts visant à améliorer la qualité de ses conseils à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité, tout en renforçant son rôle de passerelle entre les organes intergouvernementaux. Selon M. Rae, la Commission a fourni des avis au Conseil de sécurité à 12 reprises en 2020, en particulier sur le renouvellement des mandats du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), les effets humanitaires de la dégradation de l’environnement, l’impact de la COVID-19 sur les contextes de consolidation de la paix et les défis et opportunités de la consolidation de la paix dans la région du Sahel.
Au cours de la période considérée, qui a coïncidé avec le vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, la CCP a aussi intensifié ses efforts en faveur des femmes, de la paix de la sécurité, conformément à sa stratégie de genre. M. Rae a ainsi signalé que le nombre de femmes artisanes de la paix informant la Commission a augmenté l’an dernier, passant de 6 en 2019 à un record de 25 en 2020. En outre, a-t-il noté, la Commission a continué d’utiliser son rôle pour favoriser des partenariats avec les parties prenantes concernées, notamment les autorités nationales et les gouvernements locaux, les organisations régionales et sous-régionales, les représentants de la société civile, les institutions financières internationales, les entreprises du secteur privé, le monde universitaire et les groupes de réflexion. Enfin, a-t-il dit en conclusion, la CCP a constamment demandé des ressources adéquates, prévisibles et durables pour la consolidation de la paix, ce qui se justifie d’autant plus que la pandémie a exacerbé les inégalités et les vulnérabilités, singulièrement dans les zones touchées par les conflits.
M. MOHAMED EDREES, Président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), a souligné à l’entame de son propos que son pays, l’Égypte, assume la présidence de la CCP alors que le monde reste aux prises avec les effets socioéconomiques déstabilisants de la pandémie de COVID-19. Il a rappelé qu’en prenant ses fonctions, il avait annoncé son intention d’axer sa présidence sur le renforcement des rôles consultatifs, de liaison et de convocation de la Commission, avec un accent particulier sur l’impact des actions menées sur les efforts nationaux. Pour atteindre cet objectif, il a dit avoir engagé les parties prenantes et partenaires à explorer toutes les voies possibles pour rendre les efforts collectifs de consolidation de la paix plus efficaces.
À cette aune, M. Edrees a annoncé qu’au premier semestre 2021, la CCP a renforcé son rôle de passerelle avec l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social (ECOSOC). La Commission a ainsi conseillé pour la première fois le Conseil de sécurité sur la région des Grands Lacs, l’Assemblée générale sur « les causes de conflit et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique » et le Conseil économique et social (ECOSOC) lors du forum politique de haut niveau. De plus, a-t-il ajouté, dans le cadre de ses efforts de promotion des partenariats, la CCP s’est associée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et a rejoint son réseau « Commerce au service de la paix », qui vise à faciliter l’accession des pays touchés par un conflit à l’OMC. La Commission a également été informée, ce mois-ci, par le Fonds monétaire international (FMI) de sa nouvelle stratégie destinée à aider les pays touchés par des conflits à atteindre la stabilité macroéconomique.
À l’avenir, a indiqué M. Edrees, la CCP s’emploiera à renforcer son action de mobilisation des efforts de redressement post-pandémie. Elle entend également générer des contributions pour la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le financement de la consolidation de la paix, qui doit avoir lieu à la prochaine session. Elle prévoit par ailleurs de faire progresser son rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité, en particulier pendant le renouvellement du mandat des opérations de paix et les transitions vers et depuis différents types de formation.
Selon son Président, la CCP continuera d’autre part à promouvoir et à élargir les partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, ainsi qu’avec les institutions financières, en vue d’assurer plus d’efficacité et de cohérence dans les efforts de consolidation de la paix. À cet égard, a précisé M. Edrees, une attention particulière sera accordée au partenariat ONU-Union africaine (UA) pour la consolidation de la paix afin de soutenir l’UA dans ses efforts évolutifs de reconstruction et de développement post-conflit, ainsi que dans ses efforts de prévention.
Améliorer la cohérence et la performance globale du système des Nations Unies dans la consolidation de la paix restera également l’une des priorités de la CCP, de même que la promotion du rôle des femmes et des jeunes dans la consolidation de la paix. Enfin, M. Edrees a assuré que la Commission continuera à faire avancer les priorités de consolidation de la paix des États hôtes, y compris par le biais du renforcement des institutions aux niveaux national et local.
Mme MARÍA ANTONIETA SOCORRO JÁQUEZ HUACUJA (Mexique) s’est félicitée de l’appui accordé par la CCP à 15 pays et régions en 2020, en citant particulièrement la Somalie et la région des Grands Lacs. Elle a salué l’accent par la Commission sur les incidences socioéconomiques de la pandémie de COVID-19. Elle s’est aussi félicitée de ce que la Commission entende remédier à la fragmentation de ses différentes actions et renforcer son rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité, de l’ECOSOC et de l’Assemblée générale. Il faut, a-t-elle acquiescé, des réponses multilatérales coordonnées, s’appuyant sur une bonne identification des différentes causes et sources économiques et sociales des conflits.
M. OSUGA TAKESHI (Japon) a invité la Commission à continuer d’exploiter son rôle de passerelle pour faciliter la coordination entre les acteurs clefs de la consolidation de la paix au sein et à l’extérieur des Nations Unies. Il a rappelé que l’objectif ultime de la CCP est de faire en sorte que les pays sortant de conflit puissent être indépendants et en l’occurrence, il a jugé important de financer le développement des institutions nationales. La Commission et le Fonds doivent, a ajouté le représentant, privilégier les secteurs sur lesquels ils peuvent avoir une réelle valeur ajoutée, dont les projets transfrontaliers comme celui entre le Tadjikistan et le Kirghizistan. Le représentant a d’ailleurs suggéré de convoquer une réunion de la CCP sur le financement et le développement des capacités institutionnelles avec les institutions financières internationales.
M. MAX HUFANEN RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que son pays a grandement bénéficié de ses interactions avec la CCP au cours des deux dernières années. Nous avons accueilli deux réunions de la Commission en 2019 et 2020 ainsi qu’une réunion régionale avec la CCP, le 28 juillet 2020, axée sur l’impact de la COVID-19 sur la consolidation et le maintien de la paix dans la région, a-t-il précisé, estimant que cet engagement continu avec la CCP a renforcé l’Accord de paix de Bougainville et la deuxième initiative de consolidation de la paix dans deux provinces de la région des Highlands. Dans ce contexte, il a informé l’Assemblée générale que, le 6 juillet dernier, son gouvernement et les représentants du gouvernement autonome de Bougainville ont tenu la deuxième consultation postréférendaire et la réunion du Comité conjoint de supervision pour faire avancer le processus de paix.
Si les deux parties reconnaissent qu’il reste encore beaucoup à faire dans cette phase critique et qu’un dialogue constructif est crucial pour un règlement politique durable sur le statut futur de la région autonome de Bougainville, la phase postréférendaire est désormais abordée par le Comité de supervision et par le biais du processus parallèle de soutien, dirigé par le coordonnateur résident des Nations Unies, s’est félicité le délégué. Saluant l’Australie, l’Union européenne, l’Inde, la Nouvelle-Zélande, les Îles Salomon, le Royaume-Uni et les États-Unis pour leur participation aux consultations, il a aussi remercié le Japon pour sa récente aide financière de 2,73 millions de dollars destinée à soutenir les efforts de développement économique postréférendaire de Bougainville, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
S’agissant de la récente deuxième initiative de consolidation et de maintien de la paix dans les Highlands, le représentant a fait état de premiers résultats positifs, notamment en matière de dialogue pacifique entre les différents groupes tribaux en conflit, d’efforts de développement et d’autonomisation des femmes et des filles, et de leadership des femmes dans la résolution des conflits.
Le délégué a ensuite indiqué que son pays se réjouit d’être rééligible au poste de secrétaire général du Fonds pour la consolidation de la paix. Il a remercié le Secrétaire général de l’ONU pour son approbation ainsi que pour l’allocation de 5 millions de dollars versée l’an dernier pour soutenir le processus postréférendum de Bougainville et le travail effectué dans les deux autres provinces. Cela n’aurait pas pu arriver à un moment plus opportun, compte tenu des défis engendrés par la pandémie de COVID-19 et des contraintes financières, a-t-il confié, ajoutant que ces défis sont aussi liés aux menaces existentielles posées par les effets néfastes des changements climatiques et de l’élévation du niveau de la mer.
Pour M. ARND DIETMAR BECK, de l’Union européenne, l’UE et l’ONU sont des partenaires stratégiques naturels dans la prévention et le règlement des conflits. En l’occurrence, 2020 a été une étape importante avec l’adoption d’une nouvelle résolution qui confirme l’engagement en faveur des principes fondamentaux approuvés en 2016 et promeut une architecture onusienne du maintien de la paix adaptée aux défis nouveaux et émergents. Les questions comme les changements climatiques et la dégradation de l’environnement ne vont pas disparaître du jour au lendemain et il est donc crucial de veiller à ce que l’ONU soit à même de prévenir les conflits découlant de ces phénomènes. L’ONU doit aussi accorder une attention particulière à la façon dont la pandémie de COVID-19 crée et amplifie des problèmes s’agissant du développement socioéconomique, des inégalités entre les sexes ou encore de l’accès à la santé.
Des progrès ont certes été réalisés en 2020 pour renforcer l’efficacité de la prévention des conflits dans tout le système des Nations Unies mais il faut faire plus pour pouvoir relever les défis nouveaux et émergents, a estimé le représentant. La consolidation et la pérennisation de la paix, a-t-il conclu, sont inextricablement liées au développement et au respect des droits de l’homme. Les meilleurs garants de la paix et du développement sont, a-t-il martelé, des sociétés pacifiques et inclusives, la bonne gouvernance, le respect de l’état de droit, un système judiciaire indépendant et de bonnes institutions publiques.
M. VITAVAS SRIVIHOK (Thaïlande) a estimé que le développement durable, la coopération Sud-Sud et le renforcement des capacités sont des outils cruciaux pour la consolidation de la paix et pour le règlement et la prévention des conflits. Selon lui, les efforts de consolidation de la paix doivent être fondés sur l’appropriation nationale grâce à une planification cohérente à l’échelle du système et à des partenariats avec toutes les parties prenantes, en particulier les femmes, les jeunes et les institutions financières internationales. Une identification claire des priorités permet à tous les partenaires de participer à des processus de paix non séquentiels, sur la base de leur expertise et mandat, a-t-il professé.
À la lumière des fragilités existantes et des défis émergents, le représentant a jugé indispensable de mettre l’individu au centre des réponses. La couverture santé universelle, les filets de sécurité sociale et un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 permettraient aux institutions nationales d’être mieux à même de répondre aux problèmes de santé publique et aux urgences humanitaires, a-t-il fait valoir, avant d’appeler à un financement suffisant de la consolidation de la paix. Il a indiqué à cet égard que son pays s’est engagé à hauteur de 100 000 dollars lors de la Conférence de reconstitution du Fonds pour la consolidation de la paix en janvier. Cependant, a-t-il noté, il est devenu évident que, même si le Fonds a reçu des contributions plus importantes pour la stratégie 2020-2024, ses besoins sont aussi devenus plus importants. La Thaïlande, a conclu le représentant, appuie par conséquent les efforts visant à explorer des financements supplémentaires et attend avec impatience la réunion de haut niveau sur le financement de la consolidation de la paix, l’année prochaine.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. LANG YABOU (Gambie) a salué les mesures audacieuses prises par la Commission, s’agissant en particulier de la coopération avec les organisations régionales pour soutenir sa stratégie 2020-2024. Il a particulièrement appuyé la coopération entre la CCP et l’Union africaine et la Banque africaine de développement. Il a appelé au respect de la position commune issue de l’examen du dispositif de consolidation de la paix de 2020. Il a salué l’appui accordé par le Fonds à différentes situations, notamment au Libéria, en soulignant l’importance du système de suivi de la mise en œuvre des programmes.
Nous sommes au cœur d’une des étapes les plus complexes de notre histoire, a affirmé M. CRISTIAN ESPINOSA CAÑIZARES (Équateur), jugeant indispensable d’aborder « très clairement » les causes des conflits. L’avenir de la consolidation de la paix dépendra, selon lui, d’un multilatéralisme plus efficace et plus démocratique, fondé sur un ordre international « multipolaire » impliquant l’ensemble des membres des Nations Unies. Pour ce faire, tous les États doivent renouveler leur engagement politique vis-à-vis de la Charte des Nations Unies. Le représentant a conclu en soulignant les liens inextricables entre consolidation de la paix, droits de l’homme et développement durable.
Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) s’est félicitée que la Commission, sous les présidences successives du Canada et de l’Égypte, ait rapidement adapté ses travaux à la réalité de la pandémie de COVID-19. Le rapport annuel démontre, selon elle, que la Commission a joué son rôle de rassembleur et que le Fonds pour la consolidation de la paix a apporté un soutien crucial à la réponse à cette crise. Dans ce contexte, elle a noté que les résolutions jumelles de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de 2020 ont confirmé le concept central de la pérennisation de la paix pour des initiatives inclusives au niveau national, soutenues par un engagement international cohérent. À ses yeux, la pleine mise en œuvre de ces résolutions est primordiale pour rendre les efforts de paix de l’ensemble du système onusien plus efficaces et pour assurer une action globale cohérente de la part de l’ONU, de ses États Membres et de ses partenaires sur le terrain.
Pour la représentante, un financement prévisible et suffisant de l’ensemble de ces efforts est également essentiel. C’est pourquoi, en janvier, la Suisse a augmenté sa contribution annuelle au Fonds jusqu’à la fin de la stratégie 2020-2024. Afin de maximiser le potentiel catalyseur du Fonds, il est nécessaire d’explorer des modes de financement innovants ainsi que de nouveaux partenariats dans le domaine de la consolidation de la paix, a-t-elle plaidé, avant d’appeler la Commission à poursuivre ses efforts en faveur de la participation des femmes œuvrant pour la paix, y compris par la mise en œuvre de sa stratégie pour l’égalité des sexes et de ses plans d’action consacrés au programme « femmes, paix et sécurité ». En conclusion, elle a indiqué que son pays continuera à s’engager pour consolider la paix, notamment en tant que Président de la formation Burundi, donateur du Fonds et candidat à un siège non permanent au Conseil de sécurité.
M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a estimé qu’une paix durable ne peut être atteinte que si la consolidation de la paix est mise en œuvre en partenariat avec les communautés locales, y compris les femmes et les jeunes. Saluant le fait que la Commission ait été en pointe dans la réalisation du programme « femmes, paix et sécurité » et dans la promotion de la participation des femmes à tous les niveaux des efforts de consolidation de la paix, il a souhaité que la perspective genre soit appliquée aux formations spécifiques et que les réunions annuelles de la Commission consacrées à ces questions soient ouvertes au plus grand nombre d’États Membres.
Pour le représentant, les formations spécifiques sont le meilleur exemple de la mise en œuvre du mandat de la CCP, dans la mesure où elles permettent une rétroaction permanente entre le siège et les acteurs sur le terrain. Il a cependant souhaité que la Commission travaille à la promotion d’une autre perception des formations spécifiques, qui soulignerait leur ultime but qui est l’appropriation nationale et effacerait l’idée que ce sont des structures lourdes. Il s’agit selon lui de l’outil le plus concret et le plus efficace de la CCP, « un outil que les États Membres peuvent utiliser lorsqu’ils recherchent un soutien à leurs efforts de consolidation de la paix ».
De même, a-t-il poursuivi, dans le contexte particulier des transitions des présences onusiennes, l’action de la CCP est cruciale pour développer des approches taillées sur mesure. D’après lui, les plans de transition et les cadres de développement bénéficieraient d’un accent renouvelé sur la façon dont la promotion de la résilience climatique peut soutenir les efforts de consolidation de la paix. En effet, la CCP peut mobiliser les connaissances sur les liens entre changements climatiques, prévention des conflits et maintien de la paix, et les intégrer dans tout le système des Nations Unies.
Il importe aussi, a poursuivi le représentant, de profiter du rôle consultatif de la CCP auprès du Conseil de sécurité pour attirer davantage l’attention sur les interconnexions entre les risques climatiques et sécuritaires. La CCP doit continuer à développer ce rôle consultatif, ainsi que son interaction avec l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC), a ajouté le délégué, avant de plaider pour un financement prévisible et durable de la consolidation de la paix. À cette fin, a-t-il dit, le Portugal a décidé de s’engager sur une base pluriannuelle et sa contribution cumulée dépassera 1,1 million de dollars d’ici à la fin du cycle en cours.
Mme ANNA KARIN ENESTRÖM (Suède) a d’entrée souligné le fait que l’impact de la pandémie et ses conséquences indirectes représentent des défis « très importants » pour la pérennisation de la paix dans le monde. C’est une piqûre de rappel sur l’importance des approches fondées sur les partenariats. Il est essentiel que la CCP et le Fonds continuent d’examiner les risques les plus importants pour la consolidation de la paix, dont les risques liés aux changements climatiques. La réalité du terrain doit être prise en compte ainsi que le programme « femmes, paix et sécurité ». La représentante a estimé que la stratégie de la CCP et le plan d’action sont certes à saluer mais ils ne sont pas une fin en soi. Ce sont des outils qui doivent faire l’objet d’une évaluation constante. Pour finir, elle a reconnu que le financement de la consolidation de la paix reste un défi, alors qu’un financement adéquat, prévisible et durable est crucial.
M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) a salué le rapport annuel qui reflète de manière très claire les engagements de la Commission. Nombreux sont les objectifs qui ont été atteints, s’est-il félicité, saluant l’adoption des résolutions jumelles dans le cadre de l’examen de l’architecture de la consolidation de la paix au sein des Nations Unies. Il est important, a-t-il estimé, de poursuivre le travail afin que les différents organes du système des Nations Unies puissent travailler de concert à de meilleurs résultats. La CCP, a-t-il aussi estimé, est indubitablement une plateforme indispensable pour faire face aux défis de la pandémie de COVID-19 et cela de manière plus inclusive. Comme les objectifs de développement durable sont ceux que nous partageons tous, la tâche de la CCP doit se poursuivre.
Pour avoir bénéficié du Fonds, la Colombie, a conclu le représentant, estime qu’un travail organisé et coordonné entre la Commission et le Fonds est essentiel.
Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a appelé à une lutte renforcée contre la discrimination et les discours de haine et pour l’engagement d’un large éventail d’acteurs, dont les dirigeants politiques et religieux, les femmes et les jeunes, afin de maintenir un « front uni » face à la pandémie de COVID-19. Elle a dit l’importance du Fonds pour la consolidation de la paix en notant que son pays a reçu un soutien substantiel, ces 10 dernières années. Les investissements, pour lesquels nous sommes reconnaissants, a précisé la représentante, ont contribué à renforcer la cohésion sociale, renforcé la capacité du pays à prévenir l’extrémisme violent, et plus encore. En 2020, le pays a finalisé le deuxième Plan prioritaire de consolidation de la paix axé sur les capacités institutionnelles, aux niveaux national et local, pour prévenir l’extrémisme violent, améliorer le système pénitentiaire et réduire le risque de radicalisation et renforcer la résilience des communautés locales à la radicalisation.
La représentante a précisé que le centre d’appels des services pénitentiaires financé a fourni des services consultatifs à plus de 4 600 détenus et à leurs familles. Grâce à une initiative mise en œuvre par « Saferworld », en 2020, les jeunes kirghizes ont publié leur premier rapport national qui décrit leur perception des progrès dans la réalisation de l’objectif 16 relatif aux sociétés pacifiques du Programme de développement de développement durable à l’horizon 2030. Saluant la décision du Fonds de continuer de soutenir les projets de son pays au cours des cinq prochaines années, la représentante a jugé important de procéder à une évaluation qualitative des besoins des zones frontalières et se concentrer sur l’aspect socioéconomique, le commerce, l’éducation et la coopération culturelle et humanitaire.
M. GUENTER SAUTTER (Allemagne) a salué la capacité de la CCP de s’adapter aux contraintes de la pandémie de COVID-19 et l’évolution positive de ses travaux qui mettent l’accent sur la protection des femmes et des enfants et sur les changements climatiques. Le représentant a appelé la CCP à poursuivre son rôle consultatif auprès du Conseil de sécurité, en notant qu’elle a fourni un nombre record de recommandations au Conseil en 2020. S’agissant de l’examen de l’architecture de la consolidation de la paix en 2020, il s’est réjoui que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité se soient engagés à appuyer le concept global de la pérennisation de la paix. Il a milité pour un financement durable, pluriannuel, efficace et fiable de la consolidation de la paix et s’est réjoui de la Conférence ministérielle de reconstitution, au cours de laquelle l’Allemagne a annoncé une contribution de 50 millions de dollars. À son tour, le représentant a plaidé pour des financements innovants dont les financements mixtes.
M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a salué le travail de la CCP et du Fonds dans le monde en 2020, malgré les contraintes liées à la pandémie de COVID-19. L’appropriation nationale est une condition essentielle du succès de la consolidation de la paix, a martelé le représentant. Il a salué la contribution de la CCP à la pleine mise en œuvre du programme « femmes, paix et sécurité », grâce à des dialogues plus systématiques avec les femmes. Il a aussi salué l’appui de la CCP au programme « jeunes, paix et sécurité ». Il s’est dit heureux de constater que son pays ait été nommé comme le premier coordonnateur officieux entre la CCP et l’Assemblée générale. Il a appuyé toutes les initiatives visant à garantir la durabilité des moyens du Fonds pour la consolidation de la paix et milité pour une ponction du budget ordinaire de l’ONU et la mobilisation du secteur privé. Le représentant a dit attendre avec impatience la réunion de haut niveau sur le financement de la consolidation de la paix.
M. GEORGE EHIDIAMEN EDOKPA (Nigéria) a salué les efforts déployés par la CCP pour renforcer son rôle consultatif auprès de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Le maintien de cet effort mandaté par les résolutions jumelles sur l’examen en 2020 de l’architecture de consolidation de la paix des Nations Unies, renforcera non seulement la pertinence de la CCP mais garantira également le caractère « prioritaire » de la consolidation de la paix à l’ONU. Le représentant a aussi plaidé pour la recherche de différentes options afin d’assurer un financement adéquat, prévisible et durable de la consolidation de la paix et à la stratégie 2020-2024. Après avoir salué les généreux dons de tous les contributeurs au Fonds pour la consolidation de la paix, lors de la Conférence de haut niveau sur sa reconstitution, le représentant a jugé important que le Fonds renforce les partenariats avec les institutions financières internationales afin d’obtenir des financements mixtes.
Mme ALICE JACOBS (Royaume-Uni) s’est félicitée des travaux menés par la CCP au cours de la quatorzième session, qui ont notamment permis à la Sierra Leone de sortir des formations. Relevant qu’à 15 ans, la Commission est « encore adolescente », comparée aux autres organes de l’ONU, elle a néanmoins salué les progrès accomplis ces dernières années et a assuré que son pays appuie une optimisation de son impact. La CCP a déjà parcouru beaucoup de chemin mais nous pouvons faire davantage pour améliorer le dialogue qu’elle noue avec le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et l’ECOSOC, ainsi qu’avec les institutions financières internationales et la société civile.
Se disant satisfaite de la relève opérée par l’Égypte et par l’orientation de sa présidence sur l’action, la déléguée a également souligné l’importance d’un financement adéquat du Fonds pour la consolidation de la paix. En tant que donateur important, le Royaume-Uni, a-t-elle dit, se réjouit de la priorité donnée aux femmes et aux jeunes. Elle a rappelé que son pays a versé cette année 14 millions de dollars au Fonds, ce qui porte à 220 millions ses contributions depuis 2006. Appelant en conclusion à un renforcement du Fonds, en cette période de fragilisation des situations due à la pandémie de COVID-19, elle a souhaité que les résultats enregistrés dans les pays soient au cœur des efforts et que les pays donateurs aient accès à des données actualisées pour se décider.
Malgré la pandémie de COVID-19, la Commission a eu un nombre très important de réunions, s’est réjouie Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador), estimant, à son tour, que les travaux de la CCP demeurent une plateforme importante pour l’analyse des mesures contre les effets de la pandémie. Nous pensons, a-t-elle dit, que l’élargissement de la portée géographique de la Commission est un élément important. En attendant, elle a salué l’intensification des efforts de la Commission en faveur du programme « femmes, paix, sécurité » qui permet l’intégration de la perspective genre dans la consolidation de la paix.
M. MICHAEL KAPKIAI KIBOINO (Kenya) a d’emblée reconnu que malgré les défis et circonstances rencontrés au cours de l’année 2020, la CCP a poursuivi son travail et est parvenue à décider d’un plan d’action axé notamment sur l’implication de la jeunesse dans la consolidation de la paix.
Il a également salué la poursuite des travaux et du partenariat entre la Commission et les représentants nationaux, notamment les pays bénéficiaires du fonds. Le représentant s’est attardé sur la question du financement, rappelant que l’architecture de la consolidation de la paix, le rapport du Secrétaire général et la position commune de l’Afrique ont toujours souligné l’importance d’un financement adéquat et prévisible. Le Fonds continue d’apporter un financement rapide et souple dans les phases de transition mais les besoins surpassent ses capacités. Le représentant a donc placé ses espoirs sur la prochaine réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur le financement au service de la consolidation de la paix, prévue au cours de cette session.
Mme RABAB FATIMA (Bangladesh) s’est félicitée que la CCP s’engage de manière utile dans différents régions et pays avec des approches générales ou thématiques. Elle a salué l’élargissement des synergies entre la CCP et le Fonds pour la consolidation de la paix, l’intégration plus importante du programme « femmes, paix et sécurité » et le rôle de passerelle que joue la Commission avec les autres organes de l’ONU. À cet égard, elle s’est réjouie de l’implication renforcée de la CCP avec des partenaires non onusiens comme les acteurs locaux. Malgré les défis engendrés par la COVID-19, la CCP a assuré la continuité de ses travaux et investissements, a-t-elle applaudi, en rappelant que son pays, en tant que grand contributeur de troupes, apprécie tout particulièrement les efforts sur les phases de transition.
Pour la représentante, le principe d’appropriation nationale doit continuer de rester la règle des travaux de la CCP, comme le précisent les résolutions jumelles du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. La prévention est la clef et il faut mettre l’accent sur le renforcement des capacités, a-t-elle ajouté, avant d’appeler à un financement prévisible de la consolidation de la paix. Selon elle, la reconstitution du Fonds, en janvier dernier, a été une étape positive mais il faut trouver une solution permanente. Elle a donc dit attendre avec impatience la réunion de haut niveau prévue à la prochaine session de l’Assemblée générale. Elle a par ailleurs réitéré l’urgence de l’intégration des programmes en faveur des femmes et des jeunes, conformément aux stratégies de la CCP. Enfin, elle a souhaité que les travaux de la Commission soient adaptés aux nouvelles réalités des pays en conflit, en appuyant en particulier la lutte contre la pandémie, grâce à la coopération et à l’équité vaccinale, et les efforts de reconstruction post-COVID-19.
M. ALEXANDER MURUGASU (France) a salué le travail de la CCP en citant les réalisations des projets nationaux, notamment les efforts déployés pour lutter contre la pandémie et aborder des questions aussi critiques que le rôle des femmes. Il a estimé que le renforcement des partenariats avec la Banque mondiale et les organisations régionales doit être une priorité et précisé que la France a quadruplé son soutien aux efforts de consolidation de la paix en 2021 et qu’elle s’est engagée à continuer d’aider à rendre « plus durable et plus fiable » la consolidation de la paix.
Mme JIANG HUA (Chine) a salué les travaux menés par la CCP au cours de l’année écoulée, marquée par les effets de la pandémie de COVID-19. Pour renforcer la paix, a-t-elle fait valoir, il est indispensable de respecter le principe d’appropriation nationale. Les pays concernés par les situations post-conflit sont les principaux acteurs de la consolidation de la paix, a ajouté la représentante, appelant au renforcement de leurs capacités afin qu’ils soient en mesure de parvenir au développement durable. À cette fin, l’élimination des déficits de développement est essentielle pour assurer une meilleure prévention des conflits et obtenir des résultats en matière de consolidation de la paix, a-t-elle plaidé, avant d’encourager les synergies entre la CCP et les organisations régionales et les institutions financières internationales, notamment pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et des conflits.
Pour la déléguée, la CCP doit également élargir son rôle de conseiller du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. Saluant les avis qu’elle a fournis au Conseil à différentes occasions, en particulier sur le Sahel, elle a rappelé que, lors de sa présidence de cet organe, la Chine a établi un dialogue avec la Commission sur la question de la reconstruction post-COVID-19. Enfin, compte tenu des bouleversements qu’engendre la pandémie pour les efforts de maintien et de consolidation de la paix, la représentante a souhaité que la CCP et le Fonds pour la consolidation de la paix coordonnent leurs actions avec la communauté internationale pour soutenir efficacement les pays en situation postconflit.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a souligné la pertinence des activités de la CCP et du Fonds et salué particulièrement les innovations apportées s’agissant de la promotion des efforts régionaux. Il a insisté sur la dimension « prévention des conflits » et sur l’importance qu’il y a à réaliser l’objectif 16 du Programme 2030 pour le succès de la CCP et du Fonds pour la consolidation de la paix. À son tour, il a mis l’accent sur les liens entre climat et sécurité, comme en atteste la situation des petits États insulaires à faible élévation.
M. PRATIK MATHUR (Inde) a souligné que grâce à un vaste partenariat avec les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie, l’Inde a toujours joué un rôle constructif et significatif dans la consolidation de la paix. Il a saisi cette occasion pour évoquer le Fonds Inde-ONU pour le partenariat au développement qui a été créé en 2017. En l’espace de quatre ans, ce Fonds a développé un portefeuille de 64 projets de développement en partenariat avec 48 pays en développement, dont 17 pays en Afrique. Dans le domaine de la formation, le représentant a évoqué les initiatives ciblées dans les domaines de l’administration électorale et de la bonne gouvernance.
En Afghanistan, l’Inde contribue aux efforts de consolidation de la paix, a-t-il dit, précisant que ce partenariat comprend plus de 550 projets de développement communautaire couvrant les 34 provinces du pays. Cependant, a-t-il nuancé, au milieu de la pandémie, alors que les fonds sont de plus en plus affectés à l’aide humanitaire au détriment de la consolidation de la paix, il est nécessaire de réaffirmer notre engagement en faveur du Programme 2030, a estimé le représentant. Il a voulu que l’on se concentre en priorité sur les aspects spécifiques de la consolidation de la paix qui auront le plus grand impact dans les situations postconflit, pour assurer une utilisation « optimale » des fonds.
En gage de son engagement, a rappelé le représentant, l’Inde a annoncé en janvier dernier, lors de la Conférence de reconstitution du Fonds pour la consolidation de la paix, une nouvelle promesse de contribution de 150 000 dollars.
Pour Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines), 2020 a été une autre année très importante pour la CCP qui a eu l’occasion de façonner une architecture pertinente et efficace dans l’intérêt des États Membres. En tant que cofacilitateur pour l’examen de cette architecture de consolidation de la paix en 2020, nous nous félicitons, a dit la représentante, de l’engagement de la CCP, du Bureau d’appui à la consolidation de la paix et de tous les États Membres. Le maintien et la consolidation de la paix doivent être poursuivis dans la complémentarité dans le cadre du tryptique « paix et sécurité et développement humanitaire » car il ne peut y avoir de paix sans développement et vice-versa. Les deux sont intimement liés et aucun ne peut prospérer sans l’autre. Pour finir, la représentante a préconisé le renforcement de la coopération entre le Conseil de sécurité et les autres principaux organes du système des Nations Unies, comme l’Assemblée générale et l’ECOSOC.
Mme ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) a jugé impératif que la CCP respecte « strictement » son mandat et que ses actions restent fondées sur le principe d’appropriation nationale des États, en complément des travaux des autres organes intergouvernementaux. Seules les actions collectives ciblées qui ne créent pas de « conflit de compétences » peuvent conduire aux résultats souhaités, a insisté la représentante qui a jugé tout aussi impératif de bien comprendre quel organe ou quelle structure des Nations Unies est chargé de faire avancer tel ou tel domaine. Elle a reconnu la valeur ajoutée des recommandations de la CCP pour le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et l’ECOSOC.
Elle a par ailleurs estimé que le Fonds pour la consolidation de la paix s’est avéré un outil fiable pour un financement opportun et ciblé. Elle a salué la capacité du Fonds à continuer des programmes dans le contexte difficile de la pandémie de COVID-19. Le Fonds, s’est-elle félicitée, s’est avéré être un partenaire « digne de confiance » qui peut apporter une contribution majeure aux processus de paix et de développement durable, même en pleine crise. La représentante a néanmoins jugé important d’augmenter le niveau de coordination et de complémentarité entre la CCP et le Fonds pour remédier à la fragmentation de l’aide à la consolidation de la paix, éviter les chevauchements et à rendre les activités du Fonds lui-même plus transparentes. La transparence et la responsabilité dans l’utilisation des fonds auront un impact positif sur les projets de consolidation de la paix, a martelé la représentante.
M. QASIM AZIZ BUTT (Pakistan) a souligné l’importance de l’approche régionale de la consolidation de la paix, en estimant que les projets ayant une dimension transfrontalière ont une valeur ajoutée « unique ». Il a salué le contenu du rapport du Secrétaire général qui appelle à explorer les possibilités de renforcer le rôle consultatif de la CCP dont la diversité des membres lui confère une compétence et une pertinence particulières. Elle est en effet à même de rassembler des informations d’une importance cruciale pour aider le Conseil de sécurité à mettre en place les missions le plus efficaces. Notant, à son tour, l’importance d’un financement prévisible et durable, le représentant a plaidé pour des modes de financement innovants. L’on pourrait, a-t-il proposé, demander aux donateurs de consacrer 20% de leur aide publique au développement (APD) à la consolidation de la paix.
M. MARK ZELLENRATH (Pays-Bas) a dit que la CCP est une plateforme de coordination souple et essentielle et a demandé un financement adéquat des efforts de consolidation de la paix; les sommes engagées pour remédier aux conséquences des conflits étant bien plus importantes. Il a indiqué que son pays a contribué à hauteur de 4 millions d’euros au Fonds pour la consolidation de la paix en 2020 et a invité les pays à en faire de même. Il a salué l’accent mis par le Fonds sur la santé mentale, la paix ne pouvant advenir lorsque les esprits sont « brisés ».
M. ANGELITO AYONG NAYAN (Philippines) a souligné que son pays bénéficie du Fonds depuis plusieurs années, avec de nombreux partenaires tels que le PNUD et ONU-Femmes et ce, en vue de renforcer les capacités de l’État, conformément à l’engagement du Président Duarte d’apporter une paix durable dans le sud du pays. Le représentant a noté que depuis 2005, le concept de l’architecture de la consolidation de la paix a beaucoup évolué pour devenir aujourd’hui une des principales composantes du travail de l’ONU. « Nous voulons contribuer à cet effort », a souligné le représentant, convaincu que les opérations de paix doivent être axées sur les orientations définies aux plans régional et national.
M. YOUSSEF HITTI (Liban) a rappelé l’importance que revêt pour son pays le règlement des causes profondes des conflits. Il a souligné l’appui de la CCP aux programmes onusiens sur les jeunes, avant d’inviter la CCP à accentuer ses efforts face aux conséquences des changements climatiques. Il a réclamé, à son tour, un financement adéquat et prévisible des efforts de consolidation de la paix et souhaité une augmentation des contributions au Fonds. Il a aussi préconisé un recours au secteur privé, avant de conseiller audit Fonds de mieux communiquer sur ses activités.
Mme FATIMA KYARI MOHAMMED, Observatrice permanente de l’Union africaine, a estimé que, compte tenu du rôle de la CCP qui se limite aux phases de transition, il y a une nécessité urgente de fonds accrus et durables à moyen et à long terme pour le développement et la finalisation des projets et programmes financés par le Fonds pour la consolidation de la paix. Elle a appuyé l’idée du Secrétaire général de diversifier les sources de financement, grâce à la mobilisation des États Membres, des fondations et du secteur privé, attribuant le déficit actuel au manque de volonté politique. La représentante a salué les contacts que la CCP a su établir avec différents partenaires, dont la société civile, les organisations régionales et sous-régionales et les institutions financières internationales; la pandémie de COVID-19 ayant renforcé la nécessité d’une approche multilatérale de la consolidation et la pérennisation de la paix.
ADOPTION DE RÉSOLUTIONS
Zone de paix et de coopération de l’Atlantique Sud (A/75/L.113)
En tant que Président de la zone, l’Uruguay a expliqué que la résolution n’est qu’une actualisation technique des trois résolutions précédentes que l’Assemblée générale a adoptées par consensus. Le texte réaffirme le rôle de la zone, en tant que forum permettant une plus grande interaction entre ses États membres pour développer des opportunités de coopération dans les domaines identifiés dans le Plan d’action de Montevideo de 2013, dont la cartographie et l’exploration des fonds marins, la protection et la préservation du milieu marin et de ses ressources, le transport aérien et maritime, la lutte contre la criminalité organisée, le maintien de la paix et la facilitation du commerce.
Le Brésil a estimé que l’Assemblée générale, en adoptant cette résolution, appuiera les priorités qui ont présidé à la création de la zone et a mis l’accent sur la promotion de la navigation responsable dans les eaux de ladite zone. Les échanges d’informations font partie des outils les plus efficaces pour garantir la protection de l’environnement marin, a-t-il souligné.
L’Argentine a rappelé que la zone a été créée en 1986 à l’initiative du Brésil avec son soutien. Elle a mis l’accent sur la Déclaration de Montevideo de 2013 qui reflète la convergence de vues entre les États membres sur la nécessité de mettre une fin, rapidement et inconditionnellement, au colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. La zone est en effet l’illustration de la préoccupation de ses États membres face aux situations qui portent atteinte à leur souveraineté et à leur intégrité territoriale, dont la question des îles Malvinas.
L’Argentine a insisté sur le règlement pacifique et les solutions négociées aux différends territoriaux, conformément au droit international, dont la Charte des Nations Unies, les résolutions de l’Assemblée générale et le Comité spécial sur la décolonisation. Notant que sa région est une zone exempte d’armes nucléaires, l’Argentine a attiré l’attention sur la résolution 41/11 qui exhorte tous les États de toutes les autres régions, en particulier les États militairement importants, à respecter scrupuleusement la Région de l’Atlantique Sud en tant que zone de paix et de coopération, en particulier par la réduction et l’élimination éventuelle de sa présence militaire dans la région et la non-introduction d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive.
Le Royaume-Uni a regretté que l’Argentine ait saisi cette occasion pour remettre en cause la situation et la souveraineté des Îles Falkland. Un tel débat est infondé puisque la population de ces îles tiennent à leur souveraineté, comme ils l’ont montré lors du dernier référendum où 99% de la population s’est prononcée pour le maintien de leur statut politique de territoire d’outre-mer britannique.
Reprenant la parole, l’Argentine a rappelé que son Président a déclaré devant l’Assemblée générale, le 22 septembre dernier, que les îles Malvinas, de la Géorgie du Sud et de Sandwich du Sud ainsi que les espaces avoisinants font partie de l’espace maritime argentin et sont occupés illégalement par le Royaume-Uni. L’Assemblée, a-t-elle aussi rappelé, a adopté 10 résolutions sur cette question reconnaissant l’existence d’un conflit de souveraineté et invitant le Royaume-Uni à reprendre des discussions pour trouver une solution pacifique.
Renforcer les liens entre tous les modes de transport pour garantir des transports internationaux stables et fiables aux fins du développement durable pendant et après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) (A/75/L.117)
Dans ce texte, présenté par le Turkménistan, l’Assemblée générale demande aux États Membres d’assurer la continuité opérationnelle et du renforcement du système et des infrastructures de transport sous tous les aspects requis pour réaliser le développement durable. Elle suggère, dans le cadre du développement d’infrastructures de qualité, fiables, durables et résilientes et de couloirs de transport multimodal, d’envisager d’avoir recours à des documents de transport électroniques unifiés, fondés sur la transmission numérique des données pertinentes, dans la mesure où ils offrent la possibilité de réduire au minimum l’intervention humaine dans les procédures de transport et de passage des frontières et de renforcer ainsi la résilience des chaînes de transport et de soutien logistique.
L’Assemblée demande aussi de renforcer la résilience du transport de passagers face aux épidémies et autres menaces pour la santé publique et rappelle la nécessité de mobiliser des ressources financières suffisantes en vue d’accroître la résilience des systèmes de transport et de lutter efficacement contre la pandémie de COVID-19, notamment en encourageant la collaboration en matière de recherche et les partenariats entre les secteurs public et privé, lorsque cela est envisageable et réalisable, de façon à garantir une reprise après catastrophe complète, inclusive et durable et à reconstruire en mieux, en mettant l’accent sur les trois dimensions du développement durable. Elle souligne qu’il importe d’accompagner le renforcement constant des capacités institutionnelles, juridiques, techniques et administratives des pays en développement afin de garantir l’application systématique des normes arrêtées au niveau international, selon qu’il convient, et la mise en place d’un système de transport multimodal efficace.
Les États-Unis ont nié à l’ONU le droit de promouvoir les initiatives individuelles de tel ou tel État.
L’Inde a parlé de ses initiatives avec ses pays voisins. La connectivité, a-t-elle dit, doit être basée sur la viabilité économique et financière et le respect des règles de bonne gouvernance, d’équité, d’état de droit et de transparence. Elle doit aussi, a-t-elle ajouté, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États. La connectivité doit promouvoir la coopération et non les conflits.
Décision recommandée par la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières sur la revitalisation de ses travaux (A/75/467/Add.1)
Par ce texte, l’Assemblée générale décide de continuer à examiner et à améliorer les méthodes de travail de la Deuxième Commission lors de ses prochaines sessions, et d’axer les travaux de fond de la Commission sur les résolutions qui auront, entre autres, le plus d’impact sur l’exécution du Programme de développement durable à l’horizon 2030 au cours de la décennie d’action en faveur des objectifs de développement durable.
Création de l’Instance permanente pour les personnes d’ascendance africaine (A/75/L.119)
La proposition de reporter l’examen de cette résolution a été rejetée par 66 voix contre, 47 voix pour et 19 abstentions. Les États-Unis ont en effet fait observer que des amendements oraux ont été transmis ce matin-même et que les délégations n’ont pas eu le temps nécessaire pour les examiner. Ils ont donc souhaité un report de la décision, conscients que les questions soulevées sont « substantielles ». Au nom de l’Union européenne, la Slovénie a appuyé cette position, tout comme le Royaume-Uni et le Japon qui se sont inquiétés des modifications « de dernière minute ». Personne ne veut s’opposer au texte mais nous avons besoin de plus de temps pour étudier les amendements, a argué le Royaume-Uni.
Nous travaillons sur ce dossier depuis quatre mois, s’est impatienté le Nigéria qui a estimé qu’un report ne serait dans l’intérêt de personne. Il a dit craindre « une tactique » pour saborder la résolution. Ce texte, a renchéri le Costa Rica, a déjà fait l’objet de plusieurs moutures et il est arrivé « à maturité ». La soixante-quinzième session arrive à sa fin et il est temps, a-t-il martelé, de se prononcer sur un projet « important » qui s’inscrit dans une discussion plus large sur le racisme.
Les États-Unis ont ensuite proposé un « parapluie » pour intégrer le travail d’une instance, « qui a beaucoup de parents », dans le travail de l’Assemblée générale. Il s’agit de placer la résolution sous le sous-point 70 a) de l’ordre du jour relatif à l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, plutôt que sous le sous-point 70 b) relatif à l’application intégrale et au suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban. Quelles seraient les implications d’une telle décision? a demandé Cuba. La réouverture du point 70 a), a répondu le Secrétariat. Ce texte, a souligné l’Algérie, a été présenté, négocié et approuvé dans le cadre du point 70 b). Changer tout à ce stade serait « un grand changement » que l’Assemblée ne saurait accepter. Le Nigéria a appuyé cette position et demandé un vote sur la proposition américaine, soutenu en cela par Cuba qui a dit craindre des conséquences potentielles pour la Déclaration et le Programme d’action de Durban.
Nous sommes attachés à ces questions, a affirmé le Royaume-Uni, et il est clair que nous sommes devant une polémique qui devrait empêcher l’Assemblée de prendre une décision car il est toujours bon de s’arrêter et de prendre le temps de réfléchir. Ce qui est frappant, a dit le Royaume-Uni, c’est que nous parlons de la proposition américaine comme d’un amendement. Il s’agit bien au contraire de décider à quel point de l’ordre du jour la résolution doit être rattachée. Beaucoup de délégations, un peu troublées, demandent plus de temps avant de prendre une décision. Or, nous avançons vers un vote sur une question « très délicate ». Avant d’aller à un vote que nous pourrions regretter, soyons sûrs de ce dont nous discutons.
Il nous faudrait, a estimé le Royaume-Uni, un avis juridique sur les implications liées au changement du point auquel doit être rattachée la résolution car nos capitales seraient « très mécontentes » de nous voir « voter à l’aveugle ». Le Bureau des affaires juridiques ne se prononce pas à la demande d’un État mais seulement après une résolution ou une décision de l’Assemblée générale, a répondu le Secrétariat. Nous voilà devant une autre tactique pour reporter une décision sur la résolution, s’est impatienté le Nigéria. Non, a rétorqué le Royaume-Uni, ce que nous voulons c’est être sûr que nous savons ce que nous faisons. Peut-on, dans ce cas, adopter une résolution ou une décision très courte pour solliciter l’avis du Bureau des affaires juridiques? a-t-il demandé, soutenu par les États-Unis. Une fois qu’un vote a été demandé, il faut mettre la résolution aux voix, a martelé Cuba, avant que la Présidente ne lève la séance pour faute de temps et ne reporte la décision à une date qui reste à déterminer.