En cours au Siège de l'ONU

8834e réunion - matin
CS/14603

Afghanistan: le Secrétaire général demande au Conseil de sécurité et à la communauté internationale de « ne pas abandonner le peuple afghan »

Réuni d’urgence au lendemain de l’entrée des Taliban à Kaboul, le Conseil de sécurité a été prié, ce matin, par le Secrétaire général de l’ONU, de « ne pas abandonner le peuple afghan ».  M. António Guterres s’est également adressé aux Taliban et à toutes les parties en leur demandant de « faire preuve de la plus grande retenue » pour protéger des vies.  Les membres du Conseil ont égrainé à leur tour des demandes précises, dont des appels à cesser les hostilités, protéger les civils, permettre le départ sécurisé des ressortissants étrangers et autres personnes souhaitant quitter le pays, s’engager à ne pas abriter des groupes terroristes, honorer les promesses relatives aux droits de l’homme, y compris ceux des femmes, des filles et des minorités.

« Nous ne pouvons et ne devons pas abandonner le peuple afghan », a déclaré M. Guterres s’exprimant « le cœur lourd » devant le Conseil de sécurité et demandant aux Taliban de « veiller à ce que les besoins humanitaires puissent être satisfaits ».  Devant les importants flux de déplacés à Kaboul qui ont fui l’insécurité ou les combats dans les provinces, le Secrétaire général a demandé à tous les pays d’accueillir les réfugiés afghans et de s’abstenir de toute expulsion.  

Pour M. Guterres, la communauté internationale doit parler d’une seule voix pour défendre les droits humains dans ce pays.  Il s’est dit « préoccupé par les horribles informations » faisant état de graves restrictions aux droits de l’homme et par les violations croissantes des droits des femmes et des filles qui craignent le retour aux jours les plus sombres du règne des Taliban.  « Les droits âprement obtenus pas les femmes et les filles afghanes doivent être protégés. »

M. Guterres a également prié la communauté internationale de « ne plus jamais permettre que l’Afghanistan soit utilisé comme une plateforme ou refuge pour les organisations terroristes.  Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent utiliser tous les outils à leur disposition pour éliminer la menace terroriste en Afghanistan, a-t-il pressé.  

L’ONU continue d’avoir du personnel et des bureaux dans les zones sous contrôle des Taliban, a assuré le Secrétaire général en priant ces derniers de respecter l’intégrité des installations de l’Organisation et l’inviolabilité des Envoyés et des locaux diplomatiques.  La présence des Nations Unies dans le pays s’adaptera à la situation sécuritaire et son personnel continuera de soutenir le peuple afghan, a-t-il assuré. 

Le représentant de l’Afghanistan, qui a dit « parler au nom de millions de personnes dont le sort est en jeu et l’avenir incertain », et de « millions de filles et de femmes afghanes qui sont sur le point de perdre leur liberté d’aller à l’école, de travailler et de participer à la vie politique, économique et sociale du pays », s’est inquiété que les Taliban n’aient pas honoré leurs promesses et engagements pris à Doha et ailleurs, en évoquant « des images horribles d’exécutions massives de militaires ».  

Mais ce n’est plus le moment de faire le jeu de blâme, a reconnu le représentant afghan qui demandé aux Taliban de respecter l’amnistie générale, de cesser les assassinats ciblés et les vengeances ainsi que de ne démolir aucune institution publique et infrastructure de prestations de service, y compris les œuvres d’art et les médias.  Aux pays voisins de l’Afghanistan, il a demandé d’ouvrir leurs frontières et de faciliter la sortie des personnes essayant de s’échapper.  M. Ghulam M. Isaczai a enfin appelé à la mise en place d’un cadre de transition inclusif et représentatif, et d’un gouvernement incluant tous les groupes ethniques ainsi que des représentants des femmes. 

L’Inde, « voisine de l’Afghanistan et amie de son peuple », a précisément plaidé pour le respect des voix des femmes afghanes, des aspirations des enfants afghans et des droits des minorités.  Une représentation plus large aiderait les autorités actuelles à gagner en acceptabilité et en légitimité, a-t-elle argué.

Pour les États-Unis, les populations civiles, y compris les journalistes et les non-combattants, doivent aussi être protégés.  La représentante américaine a insisté sur le fait que tous les ressortissants afghans et citoyens internationaux qui souhaitent partir doivent être autorisés à le faire en toute sécurité.  Toute action mettant en danger le personnel américain ou leur mission fera l’objet d’une réponse militaire rapide et forte, a mis en garde la représentante.

Nous devons tous veiller à ce que l’Afghanistan ne puisse « plus jamais, plus jamais », être une base pour le terrorisme, a ajouté la déléguée américaine.  Inquiète, pour sa part, de la présence continue d’une menace terroriste dans le pays, la Fédération de Russie a cité notamment l’EIIL dont l’activité terroriste risque de mettre en danger la sécurité des États voisins en Asie centrale.  En outre, le problème de la drogue est inextricablement lié au terrorisme, a rappelé le représentant russe tout en misant sur « la fin des nombreuses années de guerre sanglante et la réconciliation nationale en Afghanistan ».

Offrir la légitimité politique à des groupes tels que les Taliban, par le biais de négociations de paix, représente un danger « très clair », a mis en garde le groupe des A3+1 (Kenya, Niger, Tunisie et Saint-Vincent-et-les Grenadines).  « De telles négociations ne devraient avoir lieu que lorsque les extrémistes auront pris des mesures pratiques et vérifiables pour renoncer à leur recours au terrorisme aux niveaux national et international. » 

La Chine a plaidé pour que les Taliban assurent une transition sans heurt et incluent toutes les parties et tous les groupes ethniques dans une structure politique large et inclusive.  Il faudra toutefois respecter le cadre institutionnel de l’Afghanistan et décider démocratiquement de l’avenir du pays, a plaidé le Mexique.  La France et le Viet Nam ont insisté sur l’urgence humanitaire, qui exige un accès pour les personnels médicaux et humanitaires à l’ensemble des personnes dans le besoin, de même que leur protection.  Le délégué de l’Afghanistan a parlé de 18 millions de personnes en Afghanistan en besoin d’assistance humanitaire.

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a relevé que le monde suit les événements en Afghanistan « le cœur lourd ».  Le monde est profondément préoccupé quant à ce qui nous attend, a ajouté M. Guterres qui a exhorté toutes les parties, en particulier les Taliban, à faire preuve de la plus grande retenue pour protéger des vies et veiller à ce que les besoins humanitaires puissent être satisfaits.  Le Chef de l’ONU a noté l’important flux de personnes déplacées dans la capitale en provenance des provinces du pays dans lesquelles elles ne se sentent plus en sécurité et ont fui les combats.  Il a demandé à tous les pays d’accueillir des réfugiés afghans et à s’abstenir de toute expulsion. 

La communauté internationale, a continué M. Guterres, doit être unie et utiliser tous les mécanismes disponibles pour parler d’une seule voix afin de défendre les droits humains dans ce pays.  Il a appelé les Taliban et toutes les parties à respecter et à protéger le droit international humanitaire ainsi que les droits et libertés de toutes les personnes.  Le Secrétaire général s’est dit préoccupé par « les horribles informations » faisant état de graves restrictions aux droits de l’homme dans tout le pays et par les récits de violations croissantes des droits des femmes et des filles qui craignent le retour aux jours les plus sombres du règne des Taliban.  Il est important que les droits âprement obtenus par les femmes et les filles afghanes soient protégés, a plaidé M. Guterres.  

Pour lui, la communauté internationale doit également veiller à ce que l’Afghanistan ne soit plus jamais utilisé comme plateforme ou refuge pour les organisations terroristes.  Le Secrétaire général a appelé le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à trouver un accord et à utiliser tous les outils à leur disposition pour éliminer la menace terroriste en Afghanistan et garantir que les droits de l’homme fondamentaux seront respectés.  L’ONU est déterminée à soutenir les Afghans, a promis son Chef qui a fait remarquer que l’Organisation continue d’avoir du personnel et des bureaux dans les zones qui sont sous le contrôle des Taliban.  Exhortant ces derniers à honorer l’intégrité de ces installations et l’inviolabilité des Envoyés et locaux diplomatiques, il a déclaré que la présence des Nations Unies s’adapterait à la situation en matière de sécurité.  Son personnel restera et continuera de soutenir le peuple afghan au moment où il en a le plus besoin, a assuré M. Guterres.  Il a aussi appelé à la fin immédiate de la violence, au respect des droits de tous les Afghans et au respect par l’Afghanistan de tous les accords internationaux auxquels il est partie.  « Nous ne pouvons et ne devons pas abandonner le peuple afghan », a plaidé le Secrétaire général.

M. GHULAM M. ISACZAI (Afghanistan) a dit parler au nom de millions de personnes en Afghanistan dont le sort est en jeu et qui sont confrontées à un avenir particulièrement incertain.  « Je parle au nom de millions de filles et de femmes afghanes qui sont sur le point de perdre leur liberté d’aller à l’école, de travailler et de participer à la vie politique, économique et sociale du pays », a-t-il aussi déclaré.  La situation à Kaboul, une ville d’environ six millions d’habitants, est pour le moins extrêmement préoccupante, a-t-il poursuivi, évoquant ces scènes chaotiques à l’aéroport de Kaboul alors que des citoyens désespérés tentaient de quitter le pays.  Le représentant a dit sa préoccupation devant le fait que les Taliban n’honorent pas leurs promesses et engagements pris à Doha et ailleurs.  Nous avons vu à maintes reprises comment les Taliban ont rompu leurs promesses et engagements dans le passé, a—t-il rappelé, tout en évoquant ces images horribles des exécutions massives de militaires par les Taliban.  « Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise à Kaboul qui a été le dernier refuge de nombreuses personnes fuyant la violence et les attaques de vengeance des Taliban. »  Les habitants de Kaboul rapportent que les Taliban ont déjà commencé le porte-à-porte à la recherche de gens se trouvant sur leur liste, a rapporté le délégué.  Il a parlé de rapports faisant état de meurtres ciblés et de pillages dans la ville où les habitants vivent maintenant dans une peur absolue.

Pour M. Isaczai, ce n’est plus le moment de faire le jeu du blâme.  Nous avons la possibilité d’empêcher que l’Afghanistan ne sombre dans une guerre civile et devienne un État paria, a-t-il plaidé.  Par conséquent, a-t-il suggéré, le Conseil de sécurité et le Secrétaire général de l’ONU devraient utiliser tous les moyens utiles pour appeler à la cessation immédiate de la violence et au respect des droits humains et du droit international humanitaire.  Il a également demandé d’appeler les Taliban à respecter pleinement l’amnistie générale qu’ils ont offerte, à cesser les assassinats ciblés et les attaques de vengeance, et à respecter le droit humanitaire.  Il faut, a dit le représentant, exhorter les Taliban à ne démolir aucune institution publique et infrastructure de prestation de services, y compris les œuvres d’art dans les musées, ainsi que les médias.  Il a prévenu que quiconque violera les droits de l’homme des citoyens afghans et le droit international humanitaire sera tenu responsable.  Il a encore appelé à l’établissement d’urgence d’un couloir humanitaire pour l’évacuation de ceux courant le risque de représailles et d’attaques des Taliban.  Aux pays voisins de l’Afghanistan, il a demandé d’ouvrir leurs frontières et de faciliter la sortie des personnes essayant de s’échapper, tout en facilitant l’entrée des marchandises pour les opérations humanitaires.

Le représentant de l’Afghanistan a en outre appelé à la mise en place d’un cadre de transition inclusif et représentatif, et d’un gouvernement qui comprenne tous les groupes ethniques ainsi que des représentants des femmes.  Un gouvernement qui puisse conduire à une solution digne et durable du conflit, apporter la paix et préserver les acquis des 20 dernières années, notamment pour les femmes et filles.  Il a espéré que le Conseil et les Nations Unies ne reconnaîtront aucune administration qui accède au pouvoir par la force ou tout gouvernement qui ne soit pas inclusif et représentatif de la diversité du pays.  Pour le délégué, il est tout aussi important que le Conseil de sécurité déclare qu’il ne reconnaît pas la restauration de l’émirat islamique comme réaffirmé dans les déclarations précédentes du Conseil.  Enfin, il est nécessaire de mobiliser une aide humanitaire d’urgence pour les 18 millions de personnes en Afghanistan, en particulier ceux déplacés par le conflit actuel, a réclamé le représentant.

Alors que les Taliban ont aujourd’hui déclaré leur contrôle sur l’Afghanistan et compte tenu du nombre de victimes civiles, M. ANDRE LIPAND (Estonie) leur a rappelé qu’ils portent maintenant la responsabilité de la sûreté et de la sécurité de tous les Afghans et qu’ils doivent rendre des comptes.  Il a donc appelé ceux qui sont au pouvoir, ceux qui occupent des postes d’autorité en Afghanistan, à adhérer au droit international, en particulier au droit international humanitaire, et à respecter les normes et règles relatives aux droits de l’homme.  Soulignant que la moitié de la population afghane a toujours besoin d’aide humanitaire, le délégué a insisté sur l’importance de garantir un accès humanitaire sans entrave et au personnel humanitaire de pouvoir travailler en toute sécurité.  « C’est le moment de construire, réparer et guérir, pas des représailles, du pillage ou des profits. » 

Une fin durable du conflit en Afghanistan ne peut être assurée que par un règlement politique inclusif qui respecte les protections constitutionnelles des droits de tous les Afghans, en particulier les femmes, les enfants et les personnes appartenant à des minorités, a fait valoir M. Lipand pour lequel seule une solution politique négociée de manière inclusive peut conduire à une paix durable dans le pays, ainsi qu’à la stabilité dans la région.

Tout en réitérant l’engagement de l’Estonie envers le peuple afghan, il a clairement expliqué que sa coopération avec les futurs dirigeants afghans dépendra de leur volonté de respecter les réalisations positives des dernières décennies et d’agir conformément aux normes et règles du droit international, y compris le droit international des droits de l’homme.  Le soutien politique et financier de l’Estonie est donc conditionné à la préservation des droits humains et des acquis démocratiques du pays, a-t-il précisé.  Il a salué par ailleurs les efforts des voisins et partenaires de l’Afghanistan qui ont offert leur aide en fournissant un abri à ceux qui fuient les dangers et les incertitudes qui accompagnent les conflits armés.

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a appelé à la cessation immédiate de la violence en Afghanistan, au rétablissement de la sécurité et de l’ordre, ainsi qu’à des pourparlers urgents pour résoudre la crise actuelle de l’autorité constitutionnelle et parvenir à un règlement pacifique.  La réalité à laquelle la communauté internationale doit maintenant faire face est que le mouvement des Taliban exerce un contrôle de facto sur une grande partie du territoire afghan, y compris la capitale Kaboul.  Prenant note des déclarations faites ces derniers jours par des Taliban, le représentant a dit qu’ils ne seront pas jugés sur leurs paroles, mais sur leurs actions dans les jours, les semaines et les mois à venir.

Leur comportement aura beaucoup d’importance pour ce qui est de savoir si, et comment, la communauté internationale sera désireuse de reconnaître un futur gouvernement afghan auquel les Taliban participeront, de coopérer avec lui et de le soutenir, a expliqué le représentant.  Le rétablissement de l’ordre public à Kaboul doit avoir la plus haute priorité, a réitéré M. Kvalheim, préoccupé aussi par les rapports inquiétants de pillages et de chaos dans le pays, notamment à l’aéroport international de Kaboul et aux alentours.  « Les parties doivent veiller à ce que tous les ressortissants afghans et étrangers qui souhaitent quitter le pays puissent le faire de manière sûre et ordonnée.  L’accès sûr aux services de base doit être immédiatement rétabli. »  

Préoccupé aussi par le nombre de violations graves du droit international humanitaire et des droits de l’homme dans les communautés touchées par le conflit armé, le représentant a exigé que leurs auteurs soient traduits en justice.  La fin du conflit ne peut être obtenue que par un règlement politique inclusif, juste, durable et réaliste qui respecte les droits de l’homme, en particulier pour les femmes, les enfants et les minorités, a-t-il déclaré avant d’appeler le nouveau gouvernement à être uni, inclusif, représentatif et participatif, y compris avec la participation pleine, égale et significative des femmes.  M. Kvalheim a conclu en appelant le nouveau gouvernement à respecter les obligations internationales de l’Afghanistan. 

Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis) a réaffirmé que les populations civiles, y compris les journalistes et les non-combattants, doivent être protégées.  Les attaques contre des civils ou des biens civils doivent cesser, a-t-elle martelé.  Elle a aussi appelé à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales de tous les citoyens afghans, en particulier les femmes, les filles et les membres des groupes minoritaires.  Nous appelons également toutes les parties à prévenir le terrorisme, a-t-elle ajouté, estimant que « nous devons tous veiller à ce que l’Afghanistan ne puisse plus jamais, plus jamais, être une base pour le terrorisme ».

La représentante a également appelé les Taliban à permettre aux organisations humanitaires de poursuivre leur travail vital en Afghanistan.  En plus de la violence actuelle, le peuple afghan souffre gravement des effets de la COVID-19 et de la sécheresse, a-t-elle rappelé.  Selon elle, ces besoins humanitaires urgents doivent rester une priorité « pour nous tous » dans les heures, jours et semaines à venir, et au-delà.  De même, le personnel et les agences humanitaires doivent avoir un accès sûr et sans entrave pour fournir une assistance vitale au nombre croissant d’Afghans dans le besoin.  Nous sommes profondément préoccupés par le fait qu’à l’heure actuelle, l’aide ne parvient pas aux personnes en crise, a déploré Mme Thomas-Greenfield.  Elle a souligné que selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 500 tonnes d’aide se trouvent actuellement aux postes frontaliers repris par les forces talibanes.  Le PAM doit disposer d’un accès sûr, immédiat et durable pour fournir cette aide indispensable, a-t-elle plaidé.

« Enfin et surtout, tous les ressortissants afghans et citoyens internationaux qui souhaitent partir doivent être autorisés à le faire en toute sécurité. »  Le Président Biden a clairement indiqué que toute action mettant en danger le personnel américain ou leur mission fera l’objet d’une réponse militaire rapide et forte, a rappelé la représentante.  Elle a assuré que les États-Unis promettent d’être généreux dans la réinstallation des Afghans en Amérique, et s’est dite encouragée par les engagements d’autres nations à faire de même.  « Nous exhortons les voisins de l’Afghanistan, ainsi que d’autres pays de la région et au-delà, à offrir un refuge, qu’il soit temporaire ou permanent, aux Afghans qui tentent de fuir. »  « Ensemble, nous devons tout faire pour aider l’Afghanistan, pour aider les Afghans qui souhaitent partir et chercher refuge », a-t-elle conclu.

Mme NATHALIE BROADHURST (France) a partagé la préoccupation du Secrétaire général en disant que « nos yeux sont tournés vers Kaboul où la paix et la sécurité de l’Afghanistan mais aussi de la région sont en péril ».  Elle a tenu à rappeler sa ferme condamnation de la violence et des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui se produisent en ce moment même en Afghanistan.  Toutes les parties au conflit doivent respecter leurs obligations, particulièrement en matière de protection des civils, a-t-elle exigé en appelant aussi à un cessez-le-feu immédiat ainsi qu’au respect du droit international.  Contrôler un territoire confère des obligations, les Taliban doivent les respecter, a tranché Mme Broadhurst en appelant à protéger notamment ceux qui ont construit l’Afghanistan moderne d’aujourd’hui.  « Nous ne pouvons accepter que l’Afghanistan retombe dans l’obscurantisme », a-t-elle martelé en exigeant que les responsables d’exactions ne demeurent pas impunis.  Pour elle, le Conseil doit rester attentif à l’évolution de la situation et il tient à sa disposition des moyens, notamment à travers le Comité 1988, qui permettent d’entraver l’action des responsables de ces crimes.   

La paix était un objectif atteignable, elle peut le redevenir, mais sous certaines conditions, a estimé Mme Broadhurst en posant comme première condition la fin de la violence, et comme seconde condition le respect des gains démocratiques de ces 20 dernières années.  Elle a souhaité voir respectés les engagements pris par l’Afghanistan vis-à-vis de la communauté internationale, en n’oubliant pas les civils, notamment les femmes et les enfants.  « Les femmes doivent être protégées et leurs droits respectés. »  Les avancées démocratiques, la lutte contre la criminalité organisée et en particulier la lutte contre la drogue, la protection du patrimoine culturel, toutes ces avancées qui font que l’Afghanistan a rejoint depuis 20 ans le concert des nations, ne doivent pas être effacées, a insisté Mme Broadhurst avant de préciser la troisième condition à la paix, l’unité afghane.  Une paix qui nécessite la participation de tous.  En dernier lieu, la représentante a appelé à veiller à ne pas perdre de vue la situation humanitaire, sachant que le conflit fait augmenter le nombre de déplacés et accroître les besoins déjà immenses de toute une population.  L’aide humanitaire doit parvenir à tous, a-t-elle demandé.  L’accès des personnels médicaux et humanitaires à l’ensemble des personnes dans le besoin, de même que leur protection, doivent être garantis.  

La représentante a assuré que la France se tient aux côtés de la population afghane et de tous ses partenaires pour avancer sur le chemin de la paix.  Le premier de ces partenaires est la MANUA, dont elle a salué le courage et le travail sous la houlette de Deborah Lyons ainsi que l’action de Jean Arnault.  Les Nations Unies ont un rôle essentiel et indispensable à jouer en Afghanistan mais elles ne pourront pas tout faire seules, a mis en garde Mme Broadhurst estimant que l’engagement résolu de la communauté internationale aux côtés du peuple afghan sera tout aussi déterminant dans les mois et les années qui viennent.  

Pour M. JAMES KARIUKI (Royaume-Uni), ce qui se passe actuellement en Afghanistan est une tragédie.  Les Taliban se sont engagés à Doha à participer à des pourparlers de paix de bonne foi, a rappelé le représentant en déplorant que leurs actions sur le terrain trahissent cette promesse.  Ils doivent immédiatement faire trois choses, a-t-il ordonné, premièrement, cesser toutes les hostilités et toutes les actions militaires, assurer la protection des civils et permettre le départ en toute sécurité et de manière ordonnée des ressortissants étrangers et des autres personnes qui souhaitent partir.  Deuxièmement, a-t-il ajouté, ils doivent s’engager sans équivoque à ne pas abriter ou donner asile à des groupes terroristes qui mettent en danger d’autres pays.  Troisièmement, a continué M. Kariuki, les Taliban doivent honorer leurs promesses de protéger et de faire respecter les droits de l’homme, y compris ceux des femmes, des filles et des minorités.  Nous avons des preuves de violations des droits de l’homme commises par les Taliban dans des zones dont ils ont pris le contrôle, y compris la persécution des groupes minoritaires, les restrictions sévères imposées aux femmes, les allégations de mariage forcé et l’utilisation de civils comme boucliers humains, a informé le délégué. 

Si les Taliban continuent de porter atteinte aux droits de l’homme, ils ne peuvent espérer jouir d’aucune légitimité aux yeux du peuple afghan ou de la communauté internationale, a encore averti le représentant.  Estimant que l’Afghanistan est aujourd’hui confronté à une crise humanitaire catastrophique, il a appelé les Taliban à respecter le droit international humanitaire et permettre aux organisations humanitaires de poursuivre leur travail avec un accès sans entrave et sûr à ceux qui sont dans le besoin.  M. Kariuki a fait valoir que le Royaume-Uni est l’un des principaux fournisseurs d’aide humanitaire aux Afghans, assurant qu’il continuera de travailler avec ses partenaires au sein de ce Conseil, du Conseil des droits de l’homme et, surtout, de la région, pour offrir un Afghanistan plus stable et plus inclusif à tous ses habitants.  Pour sa part, la communauté internationale doit coordonner ses efforts dans les jours et les semaines à venir et envoyer un seul message sur son engagement avec l’Afghanistan, a-t-il souhaité.  

M. MARTIN KIMANI (Kenya) s’est exprimé au nom des A3+1 (Kenya, Niger, Tunisie et Saint-Vincent-et-les Grenadines).  Le groupe a réaffirmé son rejet du principe de toute prise de pouvoir par la force et a indiqué que la seule solution viable à ce conflit est un règlement politique négocié.  Parlant en tant que pays actuellement en lutte historique pour les aspirations démocratiques et l’indépendance contre des groupes actifs et ambitieux liés et inspirés d’Al-Qaida, il a estimé que la façon dont le monde réagit à cette situation a « des liens clairs et directs avec nos propres circonstances ».  Le représentant a relevé que tous les groupes djihadistes inspirés par Al-Qaida se sentent nouvellement enhardis, ce matin, et pensent que la chute de Kaboul est le début de prises de contrôle similaires dans plusieurs pays et régions du monde.  De ce fait, le Conseil doit réagir de manière unie et ferme pour empêcher que cette dernière menace ne se manifeste par de nouveaux succès d’extrémistes du monde entier, a plaidé le groupe. 

Le représentant a ensuite rappelé des faits historiques en rapport aux Taliban.  « Nous nous souvenons et pleurons toujours les vies perdues et de nombreuses autres brisées à Nairobi et à Dar es-Salaam lors des attaques d’Al-Qaida du 7 août 1998 », a-t-il dit.  Il a rappelé que le Conseil avait ensuite énoncé une série de mesures sévères contre les Taliban.  Et moins de deux ans plus tard, sont arrivés les attentats du 11 septembre, « perpétrés par un Al-Qaida accueilli et abrité par les Taliban ».  Nous savons tous ce qui a suivi ces attaques et les efforts de la communauté internationale au cours des années suivantes, a-t-il rappelé.  Il a noté que le douzième rapport transmis au Conseil le 20 mai 2021 par le Président du Comité 1988 montre clairement la présence continue d’Al-Qaida dans les zones contrôlées par le Taliban.  « Nous savons qu’Al-Qaida, Daech et les Taliban partagent un engagement idéologique qui vise à perturber et à renverser l’ordre mondial actuel soutenu par les Nations Unies. »  Pour les A3+1, il importe donc que le Conseil parle d’une seule voix.  Selon eux, la série de mesures énoncées dans la résolution 1267 (1999) et les résolutions ultérieures devraient être adoptées si les Taliban ne prennent pas des mesures immédiates pour arrêter et expulser les dirigeants d’Al-Qaida et de Daech.

Les A3+1 ont aussi alerté du danger, « très clair », d’offrir la légitimité politique à des groupes tels que les Taliban, par le biais de négociations de paix.  De telles négociations ne devraient avoir lieu que lorsque les extrémistes ont pris des mesures pratiques et vérifiables pour renoncer à leur recours au terrorisme aux niveaux national et international, ont-ils exigé.  Leur représentant a appelé à cet égard le Conseil de sécurité à prendre des mesures immédiates pour revitaliser l’architecture mondiale de lutte contre le terrorisme.  Pour commencer, il faudrait déjà énumérer les groupes affiliés à Al-Qaida, tels que les Chabab, dans le cadre de la résolution 1267 (1999), a suggéré M. Kimani.  Il a aussi souhaité que les transitions des missions de maintien de la paix régionales et internationales empêchent la prise de contrôle politique et militaire de régions et de pays entiers par les entités affiliées à Al-Qaida.   

Mme GERALDINE BYRNE NASON (Irlande) a constaté à regret la prise de contrôle par la force des villes afghanes par les Taliban, aboutissant à la perte du contrôle du Gouvernement à Kaboul.  Elle s’est souvenue avoir entendu, dans cette salle du Conseil, de nombreuses alertes inquiétantes, notamment le témoignage courageux de membres de la société civile afghane.  Malheureusement, et tragiquement pour beaucoup, nous n’avons pas tenu compte de ces avertissements, a déploré la représentante.  « Il va maintenant falloir affronter les conséquences. »  Aujourd’hui, face à une crise aux proportions tragiques qui se déroule, le Conseil devra assumer ses responsabilités et agir, a-t-elle exigé avant d’appeler à faire cesser la violence et l’intimidation, alors que le pays est clairement entré dans une nouvelle phase.  La paix ne sera possible que grâce à une solution convenue, inclusive et négociée, a affirmé la représentante.  Le respect de l’état de droit et le respect du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit des droits de l’homme, sont impératifs, a renchéri Mme Byrne Nason avant d’appeler à la plus grande retenue pour protéger les vies et veiller à ce que les besoins humanitaires urgents soient pris en compte. 

Compte tenu de la gravité de la situation, elle a insisté pour que le Conseil et la communauté internationale agissent sans tarder.  La communauté internationale a la responsabilité de réagir, d’agir pour protéger les civils et d’atténuer les souffrances du peuple afghan.  Un accès humanitaire sûr et fiable doit être garanti et protégé, et le travail de toutes les agences des Nations Unies et des partenaires humanitaires concernés doit être facilité sans exception, a-t-elle précisé.  La représentante de l’Irlande a également insisté pour que ceux qui ont œuvré pour la paix, les défenseurs des droits humains qui se sont efforcés sans relâche de promouvoir et de protéger les droits de leurs concitoyens, ne soient pas abandonnés. 

La représentante a ensuite parlé plus spécifiquement de la situation des femmes afghanes, qui ont le plus à perdre alors que le Gouvernement démocratique se dissout et qu’un avenir incertain les attend.  S’adressant directement à celles qui sont en ce moment à l’aéroport avec leurs enfants et leurs familles essayant de trouver une issue; celles qui sont cachées chez elles; celles qui dorment dans les rues; celles qui continuent de lutter pour la paix et les droits humains, même si cela peut risquer leur vie, Mme Byrne Nason a dit haut et fort « Femmes d’Afghanistan - nous vous entendons et nous entendons vos appels à la communauté internationale en cette période sombre.  La peur, l’indignation et le sentiment de trahison que vous ressentez sont compris et justifiés ».  S’adressant ensuite aux autres membres du Conseil, elle leur a demandé à se tenir aux côtés des femmes afghanes en arguant que leurs droits et leur future participation à la société afghane ne peuvent être sacrifiés.

Il est temps de tirer les leçons du passé, ou nous serons condamnés à voir le pire de l’histoire se répéter en Afghanistan, a mis en garde l’Irlande.  Deux décennies de progrès se désintègrent sous nos yeux.  Le peuple afghan a trop travaillé et trop perdu pour voir son avenir répéter son passé.  Des générations sont perdues à cause des conflits.  Une paix forte et durable ne peut être construite que par des négociations inclusives et représentatives.  La future gouvernance de l’Afghanistan ne peut avoir le soutien et l’approbation de la communauté internationale que si elle garantit la participation pleine, égale et significative des femmes, des groupes minoritaires et des jeunes; respecte les droits de l’homme et les libertés fondamentales, et garantit le respect de l’état de droit et de la responsabilité tels qu’énoncés dans la résolution 2513 du Conseil, a conclu la représentante.

À notre avis, le Conseil doit être prêt à envisager d’autres mesures à partir de la boîte à outils à sa disposition au fur et à mesure que cette crise se déroule.

Mme ALICIA GUADALUPE BUENROSTRO MASSIEU (Mexique) a souligné d’emblée l’importance de respecter le cadre institutionnel de l’Afghanistan.  L’avenir du pays doit être décidé démocratiquement par tous ses citoyens, a insisté la représentante.  Les informations faisant état d’exécutions sommaires, d’attaques contre des femmes, de passages à tabac et de censure sont autant de signes alarmants pour la communauté internationale, a-t-elle rappelé.  Déplorant que ce sont les plus vulnérables qui vont payer le prix le plus élevé, elle a noté que de nombreux Afghans y compris des femmes et des filles sont déjà confrontés à des conditions de plus en plus précaires.  

Mme Buenrostro Massieu a aussi appelé la communauté internationale à surveiller les transferts des armes qui pourraient se retrouver entre de mauvaises mains.  Tant que cette prolifération persiste, les Taliban et d’autres groupes terroristes auront toujours les moyens d’atteindre leurs objectifs par la force, a-t-elle prévenu.  En dépit des efforts internationaux déployés depuis deux décennies, a indiqué Mme Buenrostro Massieu, les portes de l’Afghanistan sont à nouveau ouvertes pour en faire un refuge sûr pour les terroristes.  Il faut garantir que ce scenario ne se produise pas, a demandé la représentante.  Le Conseil de sécurité doit insister sur le fait que le recours à la force est inacceptable et que les pays qui ont des contacts directs avec les Taliban doivent appeler à la reprise rapide de négociations constructives, a-t-elle conclu. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a dit que la chute rapide de Kaboul a surpris tout le monde, y compris ceux qui, jusqu’à récemment, proclamaient haut et fort le haut niveau d’efficacité au combat des forces de sécurité afghanes entraînées depuis 20 ans.  Il a appelé toutes les parties afghanes concernées à s’abstenir d’hostilités et à promouvoir un règlement pacifique.  « Nous partons du principe que les acteurs les plus puissants capables d’aider l’Afghanistan sont la Fédération de Russie, les États-Unis, la Chine, le Pakistan et l’Iran », a-t-il déclaré.  Le représentant a dit que la Fédération de Russie déterminera ses futurs rapports avec les Taliban en fonction de l’évolution de la situation et de leurs actions spécifiques.  Le délégué a dit espérer que dans les conditions actuelles, le personnel diplomatique et la présence de l’ONU en Afghanistan seront sécurisés, et que ces institutions seront inviolables.  Dans ces conditions, l’ambassade de la Fédération de Russie à Kaboul continue de fonctionner normalement, a-t-il signalé.

Nous restons préoccupés par la présence continue d’une menace terroriste dans le pays, y compris de l’EIIL-Province du Khorassan dont l’activité terroriste risque de déborder d’Afghanistan et de mettre ainsi en danger la sécurité des États voisins en Asie centrale.  En outre, le problème de la drogue est inextricablement lié au terrorisme, a rappelé le représentant qui a aussi souligné la forte détérioration de la situation humanitaire due à la dégradation de la situation en Afghanistan ces derniers mois.  Il a jugé inquiétantes les informations sur le nombre de personnes déplacées dans le pays et les flux de réfugiés à l’extérieur du pays.  Nous sommes convaincus que tout le monde profitera de la fin des nombreuses années de guerre sanglante et de réconciliation nationale, a conclu le délégué.

M. DINH QUY DANG (Vietnam) s'est dit préoccupé par les informations faisant état de victimes civiles et par les répercussions des récents événements survenus en Afghanistan.  La priorité absolue est de protéger les civils, en particulier les groupes les plus vulnérables, tels que les femmes et les enfants, a-t-il souligné, exhortant les Taliban à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme.  Il a également appelé à assurer la sécurité de tout le personnel travaillant pour les Nations Unies et d’autres organisations internationales, ainsi que les travailleurs humanitaires.  Le représentant a appelé toutes les parties à s’engager dans un dialogue et rechercher la réconciliation nationale et une paix à long terme.  Des mesures urgentes sont nécessaires pour éviter une catastrophe humanitaire, a-t-il déclaré, appelant instamment l’ONU et ses partenaires à redoubler d’efforts.

M. GENG SHUANG (Chine) a dit qu’après plus de 40 années de guerre en Afghanistan, la tâche urgente est de rétablir la paix, la stabilité et l’ordre dès que possible, afin d’éviter des nouvelles pertes en vies humaines et des afflux inutiles de réfugiés.  Le représentant a appelé les parties à garantir les droits, les intérêts et la sécurité du personnel diplomatique et des ressortissants étrangers, ainsi que leur évacuation sûre et ordonnée.  La solution politique est la seule voie possible à cette situation, a estimé M. Geng qui a formé le vœu que les Taliban s’engagent à assurer une transition sans heurt.  Il les a aussi exhortés à inclure toutes les parties et tous les groupes ethniques en vue de la mise en place d’une structure politique large et inclusive. 

Rappelant que les groupes terroristes tels que Daech et Al-Qaida ont posé de graves menaces à la paix et à la sécurité au cours des 20 dernières années, le délégué a souhaité que l’Afghanistan ne soit plus un paradis pour les terroristes.  Les Taliban doivent rompre clairement avec les groupes terroristes et les empêcher de profiter du chaos, a plaidé le représentant de la Chine avant d’appeler la communauté internationale à intensifier l’aide humanitaire au pays et à ses voisins et à assurer une meilleure prévention et un meilleur contrôle de la pandémie de COVID-19.  S’agissant du rôle de la MANUA, le Secrétaire général devra prendre les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité du personnel de la Mission et formuler des recommandations sur la présence future des Nations Unies dans le pays, a prié M. Geng.

M. T. S. TIMURURTI (Inde) a estimé qu’il est temps, pour la communauté internationale, en particulier ce Conseil, d’agir et d’assurer une cessation immédiate de la violence ainsi que de contenir toute crise éventuelle et d’en atténuer les conséquences.  En tant que voisine de l’Afghanistan et amie de son peuple, l’Inde est très préoccupée de la situation qui règne dans le pays, a dit le représentant.  Il a plaidé pour le respect des voix des femmes afghanes, des aspirations des enfants afghans et des droits des minorités.  Selon lui, une représentation plus large aiderait les autorités actuelles à gagner en acceptabilité et en légitimité.

Pour le représentant, s’il est garanti que le territoire de l’Afghanistan n’est pas utilisé par des groupes terroristes pour menacer ou attaquer un autre pays, alors les voisins de l’Afghanistan et les pays de la région se sentiront plus en sécurité.  Avant le déclenchement de la crise actuelle, l’Inde avait des projets de développement en cours dans chacune des 34 provinces de l’Afghanistan, a ajouté M. Timururti qui a demandé au « nouveau régime » de maintenir l’ordre public, d’assurer la sûreté et la sécurité de tous, y compris le personnel des Nations Unies, ainsi que le personnel diplomatique et consulaire, et de respecter les droits de l’homme et le droit international humanitaire, en Afghanistan, et ce en toutes circonstances.

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