La Commission du désarmement et de sécurité internationale tient son débat général du 4 au 12 octobre

AG/DSI/3405

La Commission du désarmement et de sécurité internationale tient son débat général du 4 au 12 octobre

01/10/2010
Assemblée généraleAG/DSI/3405
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission                                       

1re séance – après-midi                                     


LA COMMISSION DU DÉSARMEMENT ET DE SÉCURITÉ INTERNATIONALE TIENT SON DÉBAT GÉNÉRAL DU 4 AU 12 OCTOBRE


La Première Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, a décidé de tenir son traditionnel débat général du 4 au 12 octobre.


Elle a entamé aujourd’hui sa session 2010 avec l’élection de ses trois Vice-Présidents et l’adoption de son programme de travail* tel qu’amendé oralement.


MM. Hossam Eldeen Aly de l’Égypte, Herman Schaper des Pays-Bas et Carlos Sorreta des Philippines ont été élus à la vice-présidence alors que les fonctions de Rapporteur ont été confiées à M. Enrique Ochoa du Mexique.


Saisis d’un programme de travail de 18 points, les États Membres saisiront l’occasion du débat général pour parler de la réduction des budgets militaires, du désarmement nucléaire, de la non-prolifération des armes de destruction massive, chimiques et biologiques, de la lutte contre le commerce des armes légères et de petit calibre ou encore de la promotion du multilatéralisme dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. 


La deuxième phase des travaux, qui sera consacrée aux discussions thématiques et aux projets de résolution et de décision, aura lieu du mercredi 13 au lundi 25 octobre.  La date butoir pour la présentation des projets de texte a été fixée au jeudi 14 octobre dans l’après-midi.


La dernière phase des travaux, au cours de laquelle la Commission se prononcera sur les projets de résolution et de décision, aura lieu du mardi 26 octobre au lundi 1er  novembre au plus tard.


Le Président de la Commission, M. Miloš Koterec de la Slovaquie a émis l’espoir que la Commission sera en mesure de conclure ses travaux plus tôt.  Il a rappelé que, l’année dernière, 49 résolutions et 5 décisions avaient été adoptées en quatre séances.


La Commission débutera son débat général lundi 4 octobre à partir de 10 heures, dans la salle de conférence 1.


* A/64/399


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission adopte son programme de travail

CPSD/449

La Quatrième Commission adopte son programme de travail

30/09/2010
Assemblée généraleCPSD/449
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-cinquième session

1èreséance – matin


LA QUATRIEME COMMISSION ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL


Elle entamera ses travaux le 4 octobre par un débat de cinq jours sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté à l’unanimité, ce matin, son programme de travail et le calendrier de ses réunions* pour cette soixante-cinquième session de l’Assemblée générale.  Elle entamera ainsi ses travaux par un débat général, du 4 au 8 octobre, sur les questions de décolonisation liées aux 16 territoires non autonomes.


Les quatre points que traitera la Quatrième Commission lors de ces cinq jours de débat général sont les « renseignements relatifs aux 16 territoires non autonomes », les « activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples » de ces territoires, l’« application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance » et les « moyens d’études et de formation offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes ».


Les 14 points dont la Quatrième Commission est saisie pendant la soixante-cinquième session seront examinés au cours d’un total de 25 séances d’une demi-journée chacune.  Prévus pour une durée de six semaines, les travaux devraient s’achever le 10 novembre.


Après avoir rappelé que, conformément à la pratique des années passées, les représentants des territoires non autonomes et les « pétitionnaires » seraient auditionnés le plus tôt possible, le Président de la Quatrième Commission, M. Chitsaka Chipaziwa (Zimbabwe), a indiqué que 109 demandes d’audition de pétitionnaires relatives à Gibraltar, à Guam, à la Nouvelle-Calédonie, aux îles Turques et Caïques, au Sahara occidental et aux îles Vierges américaines avaient déjà été présentées.


La Quatrième Commission examinera ensuite les points liés à la coopération internationale ayant trait à l’utilisation pacifique de l’espace; aux questions relatives à l’information; aux opérations de maintien de la paix; aux effets des rayonnements ionisants; à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA); au rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; à la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale; et à la planification des programmes.


Par ailleurs, la Quatrième Commission a élu par acclamation à l’une de ses vice-présidences, Mme Marcela Zamora (Costa Rica).  Les deux autres Vice-Présidents sont M. David Windsor (Australie) et M. Radoslaw Flisiuk (Pologne).  M. Mohamed Wali Naeemi (Afghanistan) exerce les fonctions de Rapporteur.


La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation tiendra sa prochaine séance le lundi 4 octobre 2010, à 15 heures, dans la salle de conférence 1.


A/C.4/65/L.1


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Cinquième Commission adopte son programme de travail

AG/AB/3955

La Cinquième Commission adopte son programme de travail

30/09/2010
Assemblée généraleAG/AB/3955
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Cinquième Commission

1èreséance – matin


LA CINQUIÈME COMMISSION ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL


La partie principale de ses travaux sera axée sur la gestion des ressources humaines et devrait s’achever le 10 décembre 2010


Présidée, cette année, par le Représentant permanent du Guatemala auprès des Nations Unies, M. Gert Rosenthal, la Cinquième Commission (chargée des questions administratives et budgétaires) a tenu, ce matin, sa séance d’organisation pour examiner la liste des 37 questions renvoyées à la Cinquième Commission par l’Assemblée générale*.  À l’issue des interventions des délégations, elle a adopté son projet de programme de travail** pour la partie principale de la soixante-cinquième session, qui devrait s’achever le 10 décembre 2010. 


Tout en étant une année consacrée spécifiquement à la gestion des ressources humaines (régime commun des Nations Unies et régime des pensions des Nations Unies), les délégations intervenues ce matin ont indiqué qu’elles accorderaient une attention particulière à l’examen de la situation du budget biennal 2010-2011, l’esquisse du prochain budget biennal (2012-2013), l’état du Plan-cadre d’équipement (réhabilitation du Siège de l’ONU), ainsi que l’examen des activités d’achats, du financement du projet de progiciel de gestion intégré, et du financement des opérations de maintien de la paix.


Intervenant au nom de l’Union européenne, le Représentant de la Belgique a rappelé que le budget biennal 2010-2011 d’un montant de 5 milliards 156 millions de dollars représentait une augmentation de 5,5% par rapport au budget 2008-2009.  Il a assuré que l’Union européenne était déterminée à examiner de près les nouvelles propositions du Secrétariat qui représentent, a-t-il précisé, un coût supplémentaire de 350 millions de dollars, soit une hausse de plus de 12% sur un an.


Au nom du Groupe de Rio, le Représentant du Chili a souhaité que l’on trouve d’urgence une solution au problème des défaillances du système de vote électronique dans les nouvelles salles et dans la salle de l’Assemblée générale. Il a déclaré qu’il était urgent de trouver une solution à ce problème.  Il incombe, a-t-il estimé, à la Cinquième Commission d’analyser la structure et le budget ordinaire de la nouvelle entité ONU-Femmes dont l’entrée en fonctions est prévue pour le début de 2011.  S’agissant tout particulièrement du Plan-cadre d’équipement, le représentant du Chili a indiqué que le Groupe de Rio souhaitait utiliser des espaces communs du Siège de l’ONU, à New York, à des expositions sur le processus d’indépendance de l’Amérique latine et des Caraïbes. 


L’ensemble des délégations ont regretté que la Cinquième Commission continue d’être confrontée au problème du retard de publication des rapports dont elle est saisie.  Illustrant la situation, le représentant du Pakistan a indiqué que l’année dernière, seulement 59% des documents avaient été effectivement publiés dans les six langues officielles, six semaines avant la tenue des réunions, alors que l’objectif est de 90%. 


Dans une déclaration liminaire, le Président de la Cinquième Commission a exhorté la Commission à veiller à réduire le nombre de projets de résolution devant être présentés à l’Assemblée générale pour adoption et s’assurer que leur contenu soit abrégé afin que les recommandations qui y figurent aient le plus grand impact politique possible.  Il a rappelé que tous les projets de résolution ayant des incidences budgétaires devraient être présentés à la Cinquième Commission au plus tard le 1er décembre 2010.


Outre son Président, le Bureau de la Cinquième Commission est composé de Mme Ioana Sanda Stoica (Roumanie), de M. Muhammad Irfan Soomro (Pakistan), de M. Josiel Motumisi Tawana (Afrique du Sud), aux postes de vice-présidents, et de Mme Nicole Mannion (Irlande), à celui de Rapporteur.  Conformément au paragraphe 9 de la résolution 58/126 de l’Assemblée générale, la Commission a élu les membres de son Bureau le 11 juin 2010***.


Le Président a signalé que le Secrétariat présentera, au cours de séances informelles, des exposés sur la gestion des ressources humaines et le régime commun des Nations Unies, le lundi 4 octobre à 15 heures, et sur le progiciel de gestion intégré (PGI) et le Plan-cadre d’équipement, le mardi 5 octobre à 15 heures, en salle de conférence 3.  La première présentation portant sur la gestion de l’Organisation a été faite, à l’issue de cette séance d’organisation, par la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Angela Kane.


Les informations sur les travaux de la Cinquième Commission durant la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, y compris le programme de travail provisoire, sont disponibles sur le site Internet à l’adresse suivante://www.un.org/en/ga/fifth/.  L’état d’avancement de la documentation destinée à la Cinquième Commission est également disponible au document A/C.5/65/L.1.


Outre ceux déjà cités, les représentants du Yémen (au nom du Groupe des 77 et de la Chine) et du Japon ont également pris la parole. 

La Cinquième Commission tiendra sa prochaine séance plénière, lundi 4 octobre à 10 heures en salle de conférence 3 (Bâtiment de la pelouse Nord), pour examiner la question des quotes-parts de contributions. 


* contenu dans le document A/C.5/65/1

** disponible au lien www.un.org/en/ga/fifth/65/65.0m.pow.pdf

*** voir communiqué AG/10947 du 11 juin 2010


*  ***  *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité examine la situation en Afghanistan après la Conférence de Kaboul et les élections législatives

CS/10046

Le Conseil de sécurité examine la situation en Afghanistan après la Conférence de Kaboul et les élections législatives

29/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10046
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6394e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EXAMINE LA SITUATION EN AFGHANISTAN APRÈS

LA CONFÉRENCE DE KABOUL ET LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES


De nombreuses délégations appuient un processus de réconciliation nationale

sincère, dirigé par les Afghans et respectueux du cadre défini par la Conférence de Londres


Le Conseil de sécurité a examiné, aujourd’hui, la situation en Afghanistan, deux mois après la tenue de la Conférence de Kaboul sur l’avenir du pays et quelques jours après les élections législatives du 18 septembre.  La vingtaine d’intervenants ont apporté leur soutien au processus de Kaboul et rendu hommage au courage des électeurs, tout en faisant preuve d’une grande prudence sur le processus de dépouillement du scrutin.


Au lendemain de la nomination par le Président Hamid Karzaï des membres du Haut Conseil pour la paix, la plupart des représentants ont également plaidé en faveur d’une réconciliation nationale sincère et pilotée par les Afghans eux-mêmes, qui ne saurait toutefois sortir du cadre défini par la Conférence de Londres du 28 janvier dernier.


En présentant le dernier rapport du Secrétaire général, M. Staffan de Mistura, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a rappelé que la Conférence de Kaboul, organisée conjointement par le Gouvernement afghan et l’ONU le 20 juillet dernier, avait « démontré l’engagement du Gouvernement afghan à exercer un plus grand contrôle sur son avenir ».  Toutefois, a-t-il ajouté, la Conférence, à laquelle avaient participé 76 délégations, n’a représenté que le point de départ du « processus de Kaboul » qu’il faut encore préciser et mettre en œuvre. 


Concernant les élections du 18 septembre, dont le rapport du Secrétaire général ne traite pas, M. de Mistura a estimé que l’un de leurs plus grands succès réside dans leur tenue même, en raison de l’insécurité.  S’il a salué tant les progrès dans l’organisation du scrutin par rapport à l’élection présidentielle de 2009 que le courage des électeurs, il a estimé qu’il était trop tôt pour donner des indications sur les résultats dont la publication n’aura lieu que le 30 octobre.  Les Nations Unies devraient, avant de prendre une position, faire preuve d’une grande prudence, a-t-il ajouté, précisant que la validité du scrutin dépendrait avant tout de la détermination et du courage de la Commission électorale indépendante et de la Commission nationale des plaintes. 


Si le Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, M. Zalmai Rassoul, a affirmé que les élections législatives « avaient constitué une victoire majeure pour la démocratie en Afghanistan », les délégations qui ont pris part au débat se sont elles aussi montrées prudentes, louant l’organisation du scrutin et le courage de la population, mais s’abstenant cependant de tout commentaire sur les résultats.  La crédibilité des élections dépendra de la manière dont la Commission électorale indépendante et la Commission nationale des plaintes gèreront la période du dépouillement », a ainsi déclaré le représentant du Canada.  Plusieurs délégations ont en outre rappelé qu’en tout état de cause, il faudra ensuite s’attacher à une réforme électorale en profondeur, dans le cadre des projets du processus de Kaboul liés à la bonne gouvernance.


M. Rassoul a mis en avant le processus de Kaboul, affirmant que  la Conférence avait permis de réaffirmer le partenariat entre la communauté internationale et son gouvernement en faveur d’une paix durable, de la sécurité et de la stabilité en Afghanistan ».  Il a également rappelé que son gouvernement avait alors présenté ses 23 priorités nationales.  Pour le Ministre, « l’objectif commun est clair: il faut transférer graduellement les responsabilités vers les autorités nationales afin d’assurer à tous les Afghans des opportunités économiques et sociales et consolider l’état de droit à travers le pays ».  Il a, en particulier, assuré que son gouvernement avait intensifié ses efforts de lutte contre la corruption, un thème sur lequel de nombreuses délégations ont ensuite insisté.  À l’image du représentant du Mexique, qui a souligné l’importance « de faire participer les femmes et les minorités ethniques et religieuses à la construction de l’Afghanistan de demain », plusieurs intervenants ont également rappelé que le processus de Kaboul devrait être inclusif.


La question de la sécurité est restée au centre du débat, dans le contexte de la transition qui doit amener le Gouvernement afghan à assumer la pleine responsabilité de la sécurité du pays d’ici à 2014.  Si la représentante des États-Unis a estimé que « certaines régions sont presque prêtes aujourd’hui » à s’engager dans cette transition, la plupart des intervenants ont plutôt noté une dégradation de la sécurité.


Plusieurs représentants ont également réagi favorablement à la nomination par le Président Karzaï, le 28 septembre, des membres du Haut Conseil pour la paix, chargé de préparer la réconciliation nationale. La représentante des États-Unis a estimé que ceux des Taliban qui ont déposé les armes et accepté de se joindre aux efforts de développement démocratique du pays devraient être radiés de la Liste récapitulative du Comité 1267 du Conseil de sécurité, chargé de suivre l’application des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban.  Dans le même sens, le représentant de l’Inde a estimé que la paix et la réconciliation pouvaient réussir en Afghanistan, sous réserve que le processus soit réellement dirigé par les Afghans eux-mêmes, qu’il inclue l’ensemble de la population afghane et que soient respectées les « lignes rouges » définies à la Conférence de Londres, à savoir le renoncement à la violence et aux liens avec le terrorisme et l’acceptation des valeurs démocratiques et pluralistes de la Constitution afghane, y compris les droits des femmes.   


Enfin, plusieurs délégations ont mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale pour le processus de paix, y compris en ce qui concerne la lutte contre le trafic de drogues et contre le terrorisme.  Le représentant de la France a fait observer que la réconciliation régionale risquait d’être la question la plus difficile à gérer dans les mois à venir, ajoutant que « l’implication de la MANUA à ce niveau devait être accrue ».



LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2010/463)


Ce rapport trimestriel, qui fait le point des activités menées par l’ONU en Afghanistan, y compris celles de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), ainsi que de la situation dans le pays, porte sur la période allant du 16 juin 2010 à sa date de publication, soit le 14 septembre.  Il ne traite donc pas du déroulement des élections législatives tenues le 18 septembre, mais rappelle que leur préparation a « beaucoup mobilisé l’attention » durant la période considérée.  De ce fait, le principal événement politique de la période est la tenue, le 20 juillet 2010, de la Conférence de Kaboul, dont le Secrétaire général estime qu’elle a « marqué un tournant dans la transition de l’Afghanistan vers le plein exercice de son autorité souveraine ».


Le Secrétaire général rappelle par ailleurs qu’il a fait un exposé au Conseil de sécurité le 23 juillet 2010 sur l’évolution de la situation dans le pays, suite à sa participation à la Conférence de Kaboul.  Quant au Conseil de sécurité, il s’est lui-même rendu en mission en Afghanistan du 21 au 25 juin 2010 et a réaffirmé à cette occasion son soutien constant au Gouvernement et au peuple afghans.


M. Ban Ki-moon écrit que la Conférence de Kaboul, qui a réuni 76 délégations du monde entier sous la coprésidence du Gouvernement afghan et de l’ONU, « a démontré l’engagement du Gouvernement afghan à exercer un plus grand contrôle sur son avenir ».  La Conférence, ajoute-t-il, a débouché sur des engagements pris d’un commun accord, assortis de critères de référence clairs qui constituent le processus de Kaboul.  Il s’agit notamment de l’établissement d’un cadre, de calendriers et de critères de référence pour les nouveaux programmes prioritaires nationaux, les progrès vers la prise en main de la sécurité par les Afghans, l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption.


Le Secrétaire général estime que « la mise en œuvre rapide de ces engagements sera essentielle pour maintenir l’élan positif du processus de Kaboul ».  Il exhorte donc la communauté internationale à fournir « toute l’assistance nécessaire pour appuyer le processus, en tenant davantage compte des priorités afghanes ».


Le Secrétaire général rappelle que la Conférence n’a représenté que « le point de départ du processus de Kaboul » et qu’il reste encore à préciser et à mettre en œuvre les engagements pris.  Pour y parvenir, le Secrétaire général recommande « d’axer nos activités sur les domaines prioritaires, les échelonner et les coordonner ».  Il fait notamment valoir que, si les programmes prioritaires nationaux sont axés sur la croissance à long terme, il faut veiller à ce que les efforts accomplis s’accompagnent également de résultats immédiats pour le peuple afghan.  « Ce sont les dividendes de la paix qui susciteront la confiance des Afghans et leur permettront de croire à l’avenir », ajoute-t-il.


Le Secrétaire général aborde la question du scrutin du 18 septembre, en estimant que la tenue « d’élections législatives crédibles sera cruciale au progrès démocratique de l’Afghanistan et au renforcement de la responsabilisation du Gouvernement ».  Il ajoute que, si les préparatifs techniques des élections vont bon train, « nombreux sont les problèmes qui pourraient se poser au cours des mois à venir ».  Outre l’insécurité qui pourrait réduire le taux de participation, il ajoute que, malgré les mesures prises pour tirer des enseignements des consultations de 2009 et éliminer la fraude systémique, « il est impossible d’éliminer totalement les possibilités de fraude ».  Enfin, il n’exclut pas « un grand nombre de plaintes, justifiées ou non » de la part des candidats, ce qui rend primordial un fonctionnement efficace de la Commission des plaintes électorales.


À plus long terme, le Secrétaire général rappelle que la poursuite de la réforme électorale, conformément, à la résolution 1917 (2010) du Conseil de sécurité et aux accords conclus aux Conférences de Londres et de Kaboul, « demeure une importante priorité ».  M. Ban demande que le débat sur cette réforme « commence au plus tôt » et ajoute qu’un « volet essentiel des activités de la MANUA » après les élections du 18 septembre sera de se pencher sur le programme de réforme électorale avec le Gouvernement, les institutions électorales et tous les partenaires afghans et internationaux concernés.


Par ailleurs, le Secrétaire général ajoute qu’une grande partie des progrès accomplis sont fragiles et continuent d’être menacés par la détérioration de la situation en matière de sécurité, marquée par augmentation de 69% des incidents de sécurité par rapport à la même période en 2009, imputée tant à l’augmentation de la présence militaire internationale et celle, concomitante, des opérations de sécurité menées par les Forces nationales de sécurité afghanes, qu’à l’intensification des activités des éléments hostiles au Gouvernement.  M. Ban juge donc que les efforts du Gouvernement afghan pour mettre en œuvre le programme de paix et de réintégration sont particulièrement importants, ajoutant qu’il  « appartiendra à ceux qui mènent le processus de veiller à assurer un élan durable tout en maintenant le consensus national obtenu à la Jirga de paix ».


Avant de conclure, le Secrétaire général se dit « préoccupé par l’augmentation du nombre des victimes civiles ».  L’incidence humaine du conflit montre qu’il importe plus que jamais de prendre de toute urgence des mesures pour protéger efficacement les civils afghans et réduire au maximum l’impact du conflit sur les droits de l’homme qui sont fondamentaux, écrit-il.  « Toutes les parties concernées, souligne-t-il, doivent faire plus pour protéger les civils et honorer les obligations que leur impose le droit international ».


Déclarations


M. STAFFAN DE MISTURA, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), présentant le rapport du Secrétaire général en date du 14 septembre, soit quatre jours avant la tenue des élections législatives du 18 septembre, a déclaré que la Conférence de Kaboul du 20 juillet avait été l’événement majeur de la période considérée et qu’elle avait permis de définir les détails du programme de travail présenté par le Président Karzaï.  L’élan positif de la Conférence a été maintenu depuis lors, a affirmé le Représentant spécial, qui a cité notamment  l’adoption de 21 programmes prioritaires, le lancement d’un programme de réforme des finances publiques et l’annonce du lancement d’une campagne de lutte contre la corruption.


M. Mistura a ensuite évoqué la campagne électorale, qu’il a jugée très animée, surtout par rapport au scrutin de 2005.  Il a fait observer que près de 400 femmes et beaucoup de gens jeunes figuraient parmi les 2 700 candidats aux 249 sièges à pourvoir et qu’une seule candidate s’était retirée pendant la campagne. Le fait que 229 des 249 députés sortants se représentent est un signe de l’intérêt pour la vie politique du pays, a-t-il estimé.  De l’avis du Représentant spécial, l’un des plus grands succès des élections réside dans leur tenue, même si la sécurité est loin de s’être améliorée.  Il a rappelé qu’il n’y avait pas eu de graves incidents de sécurité, bien qu’il y en ait eu 490 contre 290, lors de l’élection présidentielle de 2009.  Malgré cet environnement général et la situation sécuritaire, 4,3 millions de personnes ont voté, dont 37% de femmes, a rappelé le Représentant spécial, qui a toutefois reconnu une participation inégale selon les régions.


Il est trop tôt pour donner des indications sur les résultats, a déclaré M. de Mistura, qui a toutefois estimé que l’organisation des élections avait représenté un progrès considérable par rapport au scrutin présidentiel de 2009, y compris le fait que la localisation des bureaux de vote ait été annoncée beaucoup plus longtemps à l’avance.  Il a rappelé que, sur les 5 897 bureaux de vote annoncés le 18 août, 5 510 avaient effectivement ouverts, et qu’il y avait 379 000 agents nationaux et observateurs pour assurer le bon déroulement du scrutin, contre 240 000 en 2005.  Le Représentant spécial s’est montré prudent sur l’issue du processus électoral qui, a-t-il estimé, dépendra  avant tout de la détermination et du courage de la Commission électorale indépendante et de la Commission nationale des plaintes.  Il a rappelé qu’il y avait « énormément » de plaintes, 3 613 dans l’ensemble du pays, pour quelque 2 500 candidats.  Les résultats provisoires des élections seront annoncés le 8 octobre, et les résultats définitifs le 30 octobre, a précisé M. de Mistura, qui a répété que les Nations Unies devraient, avant de prendre une position, faire preuve d’une grande prudence.


Une fois que les élections auront été conclues avec succès, il faudra lancer une réforme électorale à long terme, a rappelé le Représentant spécial, qui a ajouté que la MANUA y travaillait avec les autorités afghanes et les partenaires internationaux, notamment l’Union européenne, qui a souhaité jouer un rôle majeur dans le processus de réforme.  Cette réforme doit mettre l’accent sur le processus électoral mais aussi sur le statut de la Commission électorale indépendante ou encore le découpage des circonscriptions.


Au-delà, il faudra mettre l’accent sur le processus de Kaboul, qui devra être apprécié de manière politique et non technique, a déclaré le Représentant spécial.  M. de Mistura a également souhaité qu’on évite d’établir de nouveaux programmes ou initiatives concurrents et qu’on mette plutôt l’accent sur les priorités, en appuyant le programme de travail du Gouvernement.  La communauté internationale doit mobiliser les ressources pour contribuer à la mise en œuvre des priorités gouvernementales dans le cadre d’une stratégie plus intégrée et plus axées sur les résultats.  Tout ce processus ne pourra avancer que s’il est fondé sur un processus solide reposant sur un Afghanistan réconcilié, a averti M. de Mistura.  Il n’existe pas de solution purement militaire, a-t-il rappelé, avant d’indiquer que le Gouvernement afghan avait pris « une mesure très importante ».


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a affirmé d’emblée que les élections législatives du 18 septembre « avaient constitué une victoire majeure pour la démocratie en Afghanistan ».  « Le 20 juillet dernier, la Conférence de Kaboul a permis de réaffirmer le partenariat entre la communauté internationale et son gouvernement en faveur d’une paix durable, de la sécurité et de la stabilité en Afghanistan », a rappelé M. Rassoul.  Il a également indiqué qu’à cette occasion, « le Gouvernement afghan avait présenté le processus de Kaboul et ses 23 priorités nationales portant sur le renforcement de la sécurité nationale et du processus de réconciliation », toutes ces initiatives ayant été approuvées par la communauté internationale. 


« L’objectif commun est clair.  Il faut transférer graduellement les responsabilités vers les autorités nationales afin d’assurer à tous les Afghans des opportunités économiques et sociales et consolider l’état de droit à travers le pays », a résumé le Ministre afghan des affaires étrangères.  Après avoir ajouté que la modernisation de l’économie nationale passe en particulier par la réhabilitation des zones rurales et le développement agricole, M. Rassoul a jugé que l’Afghanistan ne pourra pas réaliser ses objectifs en matière économique sans amélioration de sa situation financière.  Saluant, à ce propos, la décision de la communauté internationale de faire passer 50% de l’assistance internationale par le biais du budget national d’ici janvier 2012, il a indiqué que cela permettrait une utilisation « plus transparente et efficace de l’aide fournie par les bailleurs de fonds ».  M. Rassoul a aussi assuré que son gouvernement avait intensifié ses efforts de lutte contre la corruption.


Le Ministre afghan des affaires étrangères a ensuite annoncé que, dans moins de deux mois, l’Afghanistan et ses partenaires de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se réuniront au Sommet de l’OTAN à Lisbonne (Portugal) pour « cristalliser la stratégie de transition en matière de sécurité ».  « Pour que la transition soit un succès, il faut que les efforts de sécurité soient complétés par des initiatives robustes de sortie de crise », a-t-il souligné.  Il a ainsi évoqué l’initiative de réintégration et de réconciliation lancée récemment par le Président Karzaï « pour garantir une place honorable aux membres armés de l’opposition ayant déposé les armes, renoncé à la violence et accepté la Constitution afghane ».  Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, vient de créer le Haut Conseil pour la paix pour superviser la mise en œuvre de cette initiative.  Concernant la lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants, le Ministre a noté que « rien ne serait possible sans une coopération significative au niveau régional ». 


M. Rassoul a considéré que la signature de l’accord sur le transit et le commerce avec le Pakistan et ceux conclus dans le domaine de l’énergie avec le Turkménistan et l’Inde devraient contribuer rapidement à multiplier les opportunités de développement dans la région.  « Nous sommes confiants que ces projets importants contribueront à affermir la sécurité et la stabilité et à consolider la confiance entre pays voisins », a-t-il dit, avant de conclure. 


M. TSUNEO NISHIDA(Japon) a estimé que le processus électoral du 18 septembre s’était  déroulé comme prévu, même si certains bureaux de vote n’avaient pu être ouverts pour des questions d’insécurité.  Il s’est félicité de la bonne tenue du scrutin en rendant hommage aux autorités concernées, y compris la Commission électorale indépendante, et la communauté internationale, qui a appuyé le processus.  Dans ce cadre, la MANUA a joué un rôle essentiel, en particulier dans son appui à la Commission électorale indépendante, a estimé le représentant. Il s’est félicité de la participation au scrutin, en particulier de celle des femmes et des jeunes, et a souhaité que la reconstruction de l’Afghanistan puisse se poursuivre avec un parlement élu démocratiquement.  Il a par ailleurs jugé indispensable que le Gouvernement afghan renforce ses capacités financières et combatte plus activement la corruption.  Il a salué le rôle du Conseil commun de coordination et de suivi, ainsi que celui établi au sein de la MANUA.


Le représentant a regretté la dégradation de la sécurité dans certaines régions du pays.  Soulignant qu’il faudrait renforcer les forces de sécurité afghanes, il a déclaré que le Japon continuerait de contribuer à la formation de la police nationale.  Il a rappelé que le Japon avait récemment décaissé 50 millions de dollars pour le Fonds d’affectation spéciale pour la reconstruction du pays, en ajoutant qu’il était nécessaire de gérer efficacement le Fonds, en y recourant à la fois pour des projets à impact rapide et pour des projets à plus long terme.  Il a pris bonne note des priorités que le Gouvernement afghan a annoncées lors de la Conférence de Kaboul.  La paix et la reconstruction ne seront possibles qu’avec la coopération des pays voisins de l’Afghanistan, a fait remarquer le représentant, qui a rappelé que le Japon discutait aussi activement avec certains des pays de la région. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que la Conférence de Kaboul avait jeté les bases du processus de Kaboul en vue de permettre, à court terme, aux autorités nationales de contrôler l’ensemble des questions de sécurité.  Les élections législatives, qui se sont déroulées dans une situation difficile ont  été un test de solidité pour les forces de l’ordre et le Gouvernement afghan, a ajouté M. Churkin.  Le représentant a ensuite déploré l’aggravation de la situation en matière de sécurité au nord du pays, marquée par une augmentation de 70% du nombre d’incidents.  Le secteur de la sécurité en Afghanistan doit renforcer son action pour éviter que l’instabilité s’étende au nord et au-delà des frontières avec les pays voisins, a-t-il souligné.  Pour M. Churkin, seule la formation de forces armées afghanes permettra de régler durablement tous les problèmes de sécurité, à savoir l’élimination du terrorisme, la lutte contre le trafic des stupéfiants et le succès des processus de réconciliation nationale et de développement du potentiel économique de l’Afghanistan.  Le représentant a par ailleurs insisté sur le fait que le trafic des stupéfiants devrait passer par l’élimination complète des semences d’opium, l’arrestation des trafiquants et leur inscription sur les listes de sanctions de l’ONU.  Avant de conclure, M. Churkin a rappelé qu’en annulant la dette afghane, la Fédération de Russie avait pu contribuer à hauteur d’un total de 12 milliards de dollars à l’aide au développement à long terme pour la démocratisation du pays.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé que, depuis trois mois, des progrès avaient été réalisés en Afghanistan et qu’ils étaient de plus en plus dirigés par les autorités afghanes.  Le rapport du Secrétaire général et l’exposé de son Représentant spécial témoignent de ces progrès politiques, et notamment de la capacité des autorités afghanes à surmonter des difficultés majeures d’organisation, avec le soutien de la MANUA, a déclaré le représentant.  Il a rendu hommage au courage des électeurs afghans, tout en indiquant qu’il faudrait désormais attendre patiemment le dépouillement et les résultats du processus de contestation.  La MANUA doit travailler avec le Gouvernement afghan en vue de réformer le processus électoral pour l’avenir, a-t-il ajouté.


Le représentant s’est félicité de l’accent mis sur le processus de réforme et le programme de réconciliation à long terme, lancés par le Président Karzaï. Il a vu dans la Conférence de Kaboul du 20 juillet la preuve d’un leadership croissant des autorités afghanes.  Il nous faut désormais appuyer le processus de Kaboul, a ajouté le représentant M. Grant, qui s’est par ailleurs félicité du renforcement de la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan.  M. Grant a constaté que la situation en matière de sécurité restait grave.  Il a toutefois fait observer que, selon le rapport du Secrétaire général, « seulement 12% des pertes civiles étaient imputables aux forces gouvernementales afghanes et leurs alliés, soit une baisse de 64% par rapport à la même période en 2009.  Il a affirmé que la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) continuerait d’appuyer les forces nationales afghanes dans tout le pays.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré qu’en dépit des menaces et des violences, les Taliban n’ont pas pu empêcher plus de 4 millions d’Afghans d’aller voter le 18 septembre dernier.  Il s’agit là d’un succès afghan, a-t-il souligné, demandant que l’annonce définitive des résultats prévue pour le 30 octobre ne soit pas retardée.  L’Ambassadeur Araud a ensuite indiqué que la Conférence de Kaboul du 20 juillet avait été « un jalon de plus vers l’exercice de l’autorité souveraine de l’Afghanistan ».  Notre appui doit rester entier au processus de transition, a-t-il souligné, estimant que la Liste récapitulative du Comité 1267 traduisait, de manière « concrète », le processus de réconciliation interafghane.  Le représentant de la France a également insisté sur l’importance de maintenir l’effort internationale de formation des forces de sécurité afghane qui, « seules, pourront à terme relever les défis sécuritaires et assurer la transition ».  « Mais la transition ne veut pas dire un départ mais la montée en puissance de ces forces », a noté M. Araud. 


Le représentant a estimé que, dans le contexte actuel, l’Afghanistan avait besoin de l’expertise et de l’impartialité de l’ONU.  « La France soutient sans réserve l’action de la MANUA et la pleine mise en œuvre de la résolution 1917 », a-t-il dit, faisant remarquer que la réconciliation régionale risque d’être la question la plus difficile à gérer dans les mois à venir.  « L’implication de la MANUA à ce niveau doit être accrue », a-t-il considéré, car « la Mission est le seul interlocuteur valable du Président Karzaï sur cette question ».  M. Araud a également estimé que la MANUA devrait continuer d’améliorer la cohérence de l’aide internationale pour parvenir, aux côtés de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et à aligner 80% de l’aide sur le programme de priorités nationales du Gouvernement.  En conclusion, il a annoncé que, « comme l’a répété le Président Sarkozy, la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps que nécessaire et tant que les Afghans le souhaiteront ». 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré que son pays appuyait pleinement la MANUA.  Le but des États-Unis en Afghanistan reste inchangé, a-t-elle ajouté: détruire et démanteler Al-Qaida et empêcher son retour.  Les États-Unis travaillent avec les Forces de sécurité afghanes afin que le pays soit capable de mieux répondre, lui-même, aux problèmes de sécurité.  Certaines régions sont presque prêtes aujourd’hui à cette transition, d’autres demanderont davantage de temps, a déclaré Mme Rice, qui a réaffirmé que les États-Unis aideraient le pays à atteindre ses objectifs de sécurité pour 2014.  Les États-Unis contribueront également au renforcement des capacités institutionnelles en faveur de l’emploi, de l’agriculture et dans la lutte contre le trafic de drogues, a déclaré Mme Rice, qui a expliqué que son pays adaptait ses programmes d’assistance aux réalités locales.  Elle a noté que le processus de Kaboul était ambitieux, marqué par une vision pour l’avenir et un cadre de référence clair, ajoutant que les États-Unis l’appuient pleinement.  Elle a dit attendre avec impatience la présentation du cadre stratégique pour l’Afghanistan.


Mme Rice, qui s’est félicitée du rôle du Comité 1267 chargé des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban, a estimé que ceux des Taliban qui ont déposé les armes et accepté de se joindre aux efforts de développement démocratique du pays devraient être radiés de la Liste récapitulative.  Mme Rice a rappelé que les élections du 18 septembre étaient les premières élections législatives organisées entièrement par les autorités afghanes depuis la chute des Taliban en 2001. Elle a rendu hommage au patriotisme et au courage des personnes qui se sont rendues aux urnes malgré les menaces, ainsi qu’aux forces afghanes de sécurité qui ont assuré la sécurité.  Les États-Unis appuient le processus de dépouillement et de contestation électoral et estiment que ce scrutin doit être crédible et transparent aux yeux du peuple afghan.  Mme Rice a, en outre, rappelé la nécessité d’une réforme électorale de fond sur le long terme, avant de conclure en affirmant que les États-Unis restaient déterminés à aider l’Afghanistan et son peuple à bâtir un avenir de paix et de prospérité.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a reconnu que l’instabilité restait le principal obstacle à la paix et la sécurité en Afghanistan.  La communauté internationale, a-t-il estimé, doit aider à surmonter cet obstacle sur la voie du développement, la détermination de celle-ci devant être partagée avec le Gouvernement et le peuple afghans.  L’aide au développement doit être alignée sur le programme des priorités nationales et permettre ainsi à la mise en œuvre du processus de Kaboul pour améliorer la situation de manière durable sur le terrain, a souligné le représentant.  Se référant à la déclaration du Ministre afghan des affaires étrangères, il a considéré à son tour que les initiatives régionales étaient indispensables pour résoudre des problèmes en matière de sécurité « qui s’étendent au-delà des frontières afghanes ».  L’insécurité peut être combattue par la voie de la coopération économique, a-t-il dit, en saluant le rôle de la MANUA pour faciliter la mise en œuvre de stratégies de développement du Gouvernement afghan et aider ce dernier à améliorer ses instruments de gouvernance.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a salué le travail de la Commission électorale indépendante et de la Commission des plaintes électorales pour leurs efforts d’organisation d’élections transparentes et crédibles en dépit d’un environnement de sécurité difficile et des défis logistiques.  Il a encouragé la Commission des plaintes à continuer d’enquêter sur les plaintes de manière pleinement indépendante afin de dissiper tout soupçon de fraude.  Il a aussi noté le rôle important joué par les forces de sécurité afghanes pendant les élections, mais a déploré la mort d’au moins 30 personnes à la suite d’attaques dans des bureaux de vote.  Il a par ailleurs salué la candidature de 397 femmes pour les élections.


Évoquant la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010, le représentant a souligné son importance dans les avancées du processus de Kaboul, et exprimé son soutien à la stratégie de transfert progressif de la responsabilité de la sécurité, sur la base d’une province après l’autre.  La Bosnie-Herzégovine, a-t-il poursuivi, estime que le Programme afghan de paix et de réintégration est prometteur pour l’instauration d’un environnement de sécurité pacifié.  Elle encourage aussi les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la MANUA, M. Staffan de Mistura, pour garantir une large représentation des groupes religieux, civils et ethniques.


Le représentant de la Bosnie-Herzégovine a, en outre, exprimé son soutien au déclassement de certains individus et entités de la liste récapitulative, conformément aux procédures établies par les Comités créés en vertu des résolutions du Conseil de sécurité pour inscrire ou retirer de cette liste.  Il a rappelé que son pays, qui attache beaucoup d’importance à la lutte contre l’impunité, attache aussi l’importance au dialogue bilatéral et multilatéral et à la coopération pour résoudre les questions de sécurité, accroître les relations économiques et établir des relations pacifiées, citant à ce titre les discussions entre le Gouvernement de l’Afghanistan et le Gouvernement du Pakistan.


La Bosnie-Herzégovine, a-t-il relevé, reste particulièrement inquiète de la hausse alarmante du coût humain du conflit, à la lumière du rapport de la MANUA sur la protection des civils dans les conflits armés en Afghanistan, qui fait notamment état d’incidents accrus à l’encontre des femmes et des enfants l’an dernier.  Le représentant a souhaité que la priorité soit donnée à des mesures efficaces pour protéger les civils afghans.  Il a par ailleurs exprimé son inquiétude concernant la progression de la dépendance aux drogues dans la population, mise à jour dans l’Enquête 2009 sur la consommation de drogues en Afghanistan et a appelé à des efforts accrus en matière de prévention et de traitements.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a salué les efforts du Gouvernement afghan pour l’organisation des élections du 18 septembre et s’est réjoui de la participation à ces élections, notamment celle des femmes.  Il a félicité la Commission électorale indépendante et la MANUA pour l’appui qu’elle lui a apporté.  Les résultats du scrutin doivent refléter la volonté des Afghans, a déclaré le représentant, qui a encouragé la Commission des plaintes électorales à examiner toutes les plaintes et à procéder à des enquêtes dans certaines provinces.  Il a souhaité que la nomination, le 28 septembre, des membres du Haut Conseil pour la paix, puisse représenter un pas vers le retour de la paix dans le pays.


Le représentant a estimé que les problèmes de sécurité exigent le renforcement des capacités du Gouvernement afghan.  Il a encouragé la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du plan de développement du pays, en particulier pour ses infrastructures.  Le Gouvernement devrait, pour sa part, prendre des mesures concrètes pour améliorer la bonne gouvernance et lutter contre la corruption.  Le représentant a également plaidé en faveur d’une meilleure coopération régionale et s’est félicité de la participation de la MANUA à ces efforts.


Mme REGINA MARIA CORDEIRA DUNLOP (Brésil) a noté que la violence démontrée pendant les élections législatives reflétait l’augmentation de l’insécurité dans le pays.  Nous constatons avec préoccupation que 2010 est d’ores et déjà l’année la plus violente en Afghanistan depuis que les opérations militaires en cours ont débuté.  Saluant les efforts du Gouvernement afghan pour réduire le nombre de victimes civiles, la représentante a cependant affirmé « que plus doit être fait ».  Des progrès significatifs doivent être réalisés en vue du transfert des responsabilités aux autorités nationales, en particulier en matière de sécurité, a-t-elle souligné.  Elle a noté avec satisfaction, à cet égard, que le recrutement et la formation des forces nationales de sécurité se poursuivaient, rappelant cependant que ces forces « devraient être pleinement équipées matériellement pour répondre efficacement aux nombreux périls auxquels fait face le pays ».  La représentante a ensuite mis l’accent sur l’importance du volet réconciliation et réintégration du processus de Kaboul.  Se félicitant à ce propos de la création du Haut Conseil pour la paix par le Président Karzaï, elle a mis l’accent sur la nécessité pour les Afghans d’être pleinement représentés dans les toutes les instances de réconciliation, en particulier les femmes et la société civile. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a estimé que la mise en œuvre, dans les délais impartis, des engagements pris à la Conférence de Kaboul, par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, est la clef de la réussite de la prise en charge par l’Afghanistan de ses responsabilités en matière de sécurité et de développement.  L’appropriation du processus de paix et le renforcement des capacités dans les secteurs politique et sécuritaire seront critiques pour la stabilité à long terme du pays, a-t-il dit.  M. Mayr-Harting a ensuite soutenu que le processus de Kaboul ne réussirait que s’il incluait tous les segments de la société afghane.  L’amélioration des conditions de vie des Afghans ainsi que la possibilité de générer des revenus durables pour eux, réduira l’influence des groupes extrémistes, a t-il ajouté. 


M. Mayr-Harting, qui a par ailleurs souligné que la tenue des élections parlementaire avait constitué une étape importante dans le processus démocratique et la construction de l’État afghan, a également salué le lancement du programme de paix et de réconciliation nationale visant à trouver une solution politique à  la situation actuelle.  Il faudrait, cependant, s’assurer que le respect des droits de l’homme ne soit pas compromis par ce programme, a-t-il insisté.  Après s’être félicité de l’examen de la Liste récapitulative établie par le Comité créé en vertu de la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida et les Taliban, il a affirmé la nécessité de continuer à rendre cette Liste conforme à l’état actuel de la menace.  Évoquant la protection des victimes, le représentant a indiqué que dans la perspective d’une paix durable et de la stabilité en Afghanistan, il est d’une importance cruciale d’engager la responsabilité des auteurs des violations des principes fondamentaux du droit international humanitaire.


M. WANG MIN (Chine) a estimé que les élections législatives du 18 septembre avaient représenté une étape majeure dans l’évolution du pays, félicitant à cet égard les autorités afghanes pour leur organisation et la MANUA pour son appui.  La reconstruction pacifique de l’Afghanistan est à un stade crucial, a estimé le représentant, qui a jugé extrêmement importante la Conférence de Kaboul du 20 juillet dernier.


Pour la prochaine étape, la communauté internationale devrait axer ses efforts sur les objectifs fixés dans le communiqué final de la Conférence de Kaboul et sur le principe de l’appropriation nationale, afin que le Gouvernement afghan exerce progressivement son autorité sur l’ensemble du territoire, a déclaré le représentant.  La Chine appuie le programme du Gouvernement et souhaite que ce dernier écoute son peuple et élargisse les bases de la réconciliation.  Le représentant a plaidé pour un effort soutenu de la part de la communauté internationale, qui doit honorer ses engagements, conformément à la stratégie nationale de développement du pays.  La communauté internationale doit aussi respecter les priorités nationales identifiées par le Gouvernement afghan, et l’aider à renforcer ses forces de sécurité.  La Chine est très préoccupée par la détérioration de la sécurité dans le pays et par les pertes civiles, a également déclaré le représentant, qui a souhaité que, dans le cadre de son mandat, la MANUA fasse davantage pour protéger la population civile.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que la présence internationale montrait qu’il est urgent de compléter les actions militaires avec des mesures de dialogue véritable et sans exclusive pour rompre durablement le cycle de la violence.  Sa délégation, a-t-il dit, salue à cet égard la décision du Président Karzaï et de son gouvernement de créer le Haut Conseil pour la paix.  Pour M. Heller, « le plan de transition est aujourd’hui plus fondamental que jamais pour permettre à l’Afghanistan de faire face aux conséquences de la prochaine réduction des effectifs militaires américains ».  Le Gouvernement afghan doit disposer des ressources humaines et financières nécessaires pour assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité, a à son tour souligné M. Heller, qui a également plaidé pour un renforcement du dialogue politique après la tenue de la Conférence de Kaboul « en faveur du développement économique du pays ».  Le représentant a en outre insisté sur le fait que les femmes et les minorités ethniques et religieuses « doivent faire partie de la construction de l’Afghanistan de demain ».  Avant de conclure, il a souligné que des initiatives régionales et internationales efficaces sont essentielles pour combattre la corruption et le trafic des stupéfiants dans le pays.


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré que les élections du 18 septembre représentaient un test pour la démocratie et la communauté internationale. Il s’est dit satisfait du déroulement du scrutin et a estimé que le fort taux de participation, notamment des femmes, témoignait de l’attachement de la société afghane à la démocratie.  Il a toutefois noté que les irrégularités et la fraude constituaient des défis importants.  C’est pourquoi, la Commission des plaintes électorales a un rôle essentiel à jouer, a-t-il fait observer.


Le représentant a appuyé les principes de réconciliation nationale et de réintégration et a insisté sur la mise en œuvre du processus de Kaboul dans les délais prévus. Ce processus représente un double engagement, celui du Gouvernement afghan en faveur de son peuple et celui de la communauté internationale pour appuyer le Gouvernement afghan et lui permettre de reprendre le contrôle du pays, a-t-il rappelé.  Notant avec préoccupation que la sécurité ne s’améliore pas, surtout dans certaines parties du pays, M. Salam a attiré l’attention sur le nombre important des victimes parmi la population civile.  Avant de conclure, il a rappelé la nécessité d’une coopération régionale, notamment dans la lutte contre le trafic de drogues, faisant remarquer que le retour de la paix en Afghanistan profitera à tous les États de la région.


M. ALFRED MOUNGARA-MOUSSOTSI (Gabon), après s’être félicité du déroulement du processus électoral du 18 septembre, a déploré le fait qu’en dépit de l’engagement du Gouvernement et du peuple afghans à œuvrer pour la paix, les insurgés renforcent leurs capacités de nuisance, harcelant à travers le pays les forces de sécurité, les forces internationales et la population civile.  Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, a fait preuve de louables efforts dans les domaines des droits de l’homme, de l’état de droit et de la réconciliation nationale, « en tendant la main à ceux des groupes marginaux qui acceptent de dialoguer et de s’impliquer dans le processus de paix et de réconciliation ».  Le représentant a, par ailleurs, rappelé l’investissement de la communauté internationale dans l’assistance électorale et la réforme du secteur de la sécurité de ce pays, ainsi que l’apport des institutions des Nations Unies aux populations nécessiteuses et aux refugiés.


Cependant, ces efforts semblent être annihilés par un acharnement sans précédent des terroristes décidés à imposer leur loi, a-t-il souligné.  Face à cette situation, il a plaidé pour plus de coordination entre les acteurs internationaux, tant bilatéraux que multilatéraux et les autorités afghanes.  De même, il importe d’accroître le soutien aux forces de sécurité et de défense de ce pays, a-t-il soutenu.  Avant de conclure, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale en vue de faire face aux menaces à la paix et à la sécurité collective, car « il serait irréaliste d’ignorer les implications et la dimension régionale de la situation en Afghanistan ».


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a félicité le Gouvernement et le peuple afghans « pour la tenue de ces deuxièmes élections législatives depuis 2001 ».  Il est important que la Commission électorale indépendante et la Commission des plaintes électorales s’acquittent rapidement de leur mandat, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, ces élections constituent un « pas en avant dans le processus électoral et la démocratisation de l’Afghanistan ».  L’appropriation des responsabilités par le Gouvernement et l’autonomisation des Afghans demeure l’objectif ultime, a également souligné le représentant.  Qualifiant ensuite la Conférence de Kaboul de « tournant » vers l’exercice du pouvoir souverain de l’Afghanistan, il a appelé le Gouvernement à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre les plans de développement et de stabilité approuvés par la communauté internationale.  Le transfert graduel des responsabilités en matière de sécurité au Gouvernement afghan doit être assuré pour que les Afghans assurent eux-mêmes leur avenir, tout en bénéficiant d’un appui à long terme de la communauté internationale, a-t-il rappelé.  La réconciliation nationale et la coopération régionale économique seront vitales pour surmonter les difficultés actuelles, a souligné le représentant.


M. JOHN McNEE (Canada) a estimé qu’après les nombreuses irrégularités de l’élection présidentielle de 2009, la Commission électorale indépendante avait su relever le défi de l’organisation des élections législatives du 18 septembre, même si les difficultés ont été grandes.  Les conclusions finales sur la crédibilité des élections seront toutefois portées en fonction de la manière dont la Commission électorale indépendante et la Commission nationale des plaintes gèreront la période du dépouillement, a-t-il ajouté, avant d’avertir que cela ne se fera pas sans controverse.  Il faudrait que les Afghans puissent voir clairement la façon dont leurs plaintes sont traitées, a-t-il insisté.  


La Conférence de Kaboul a marqué un jalon dans la transition de l’Afghanistan vers la prise de contrôle de son destin, a déclaré M. McNee, qui a toutefois rappelé que cette Conférence ne représentait que le début du processus de Kaboul.  Le Gouvernement doit désormais préciser son programme et, notamment, définir son plan de 100 jours s’il veut maintenir l’élan actuel et  établir un mécanisme permettant d’assurer un suivi transparent des engagements pris, a ajouté le représentant. Il doit aussi mieux informer sa population.  La Conférence de Kaboul prévoit le transfert, d’ici à 2014, de la responsabilité en matière de sécurité aux autorités afghanes, a rappelé M. McNee.  La Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) aidera dans ce domaine mais, a-t-il fait remarquer, la transition, pour être efficace et durable doit être adoptée et acceptée par la population comme par le Gouvernement afghan.  Tout en jugeant encourageant que le Gouvernement afghan exerce davantage de responsabilités, il a souligné la nécessité pour le Gouvernement d’expliquer au peuple afghan les objectifs à court terme et de consacrer à cette transition les ressources appropriées.  M. McNee a aussi demandé que le Gouvernement prenne des mesures concrètes sur la  réforme électorale et la lutte contre la corruption.


Le conflit afghan ne sera pas réglé uniquement par les armes, a rappelé le représentant, qui a estimé que tout processus de réconciliation devrait être le fait des Afghans eux-mêmes.  Pour M. McNee, la création du Haut Conseil pour la paix est, à cet égard, cruciale, mais il devra démontrer sa capacité à  œuvrer en faveur de toute la population afghane, sans distinction d’ethnie, de religion, de tribu ou de genre.  Le représentant a également insisté sur l’importance de la coopération régionale et de l’appui constructif des pays limitrophes pour « démanteler les refuges de ceux qui attaquent l’Afghanistan ».  Un tel soutien contribuera à instaurer la stabilité non seulement en Afghanistan, mais aussi dans toute la région, a-t-il affirmé.  M. McNee s’est dit encouragé par les progrès constatés lors de ces derniers mois et les engagements importants convenus par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, qui doivent cependant s’acquitter des promesses faites au peuple afghan lors de la Conférence de Kaboul, a-t-il insisté avant de conclure.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a souligné que la paix et la réintégration en Afghanistan devraient être conduites par les Afghans et se baser sur le principe d’inclusion, conformément à la Constitution afghane et aux instruments internationaux en matière de droits de l’homme.  La réconciliation requiert une large représentation des groupes religieux, ethniques et de la société civile, y compris les femmes.  À cet égard, la Norvège est préoccupée par la composition limitée du Haut Conseil pour la paix, annoncée hier par le Président Karzaï.  Un grand nombre de groupes pertinents de la communauté afghane, dont la société civile, ont été écartés et le Conseil compte un nombre limité de femmes.  S’agissant de la justice transitionnelle et des droits de l’homme, Mme Mørch Smith a rappelé qu’il était nécessaire d’inclure, de manière significative, le peuple afghan et de protéger ses droits dans le contexte du processus de paix.  L’injustice n’est pas une question moins stratégique que la corruption ou la mauvaise gouvernance, a-t-elle fait remarquer.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a noté avec satisfaction que le Gouvernement afghan avait commencé à mettre en œuvre les politiques auxquelles s’est engagé le Président Hamid Karzaï lors de son investiture pour un deuxième mandat présidentiel, ainsi qu’à la Conférence de Londres.  La solution au conflit afghan ne peut être militaire mais doit être politique, a-t-il rappelé, félicitant à cet égard le Président afghan pour le dialogue qu’il a mené avec les dirigeants africains dans le cadre de la Jirga de paix, en juin dernier.  Encourageant le Président et le Gouvernement de l’Afghanistan à poursuivre leurs efforts dans ce sens, il a estimé qu’il appartenait aux Afghans seuls de diriger ce processus, avec le soutien de la communauté internationale.


L’Allemagne soutient le Programme de paix et de réintégration de l’Afghanistan par le biais du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a ajouté M. Wittig.  Il a également loué les efforts de la MANUA en vue de promouvoir la coopération régionale.  Il est important que la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) procède au transfert des responsabilités en matière de sécurité au Gouvernement afghan, a-t-il souligné.  « Nous continuerons à apporter notre soutien au Gouvernement et au peuple afghans pendant et après la phase de transition », a-t-il assuré.  M. Wittig a enfin salué le courage du peuple afghan pour sa participation aux élections de la Wolesi Jirga, la Chambre basse du Parlement, et appelé les institutions afghanes à résoudre le problème des irrégularités soulevées lors du processus électoral.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est félicité de la tenue des élections en Afghanistan malgré la recrudescence des violences menées par les Taliban.  Il a néanmoins ajouté que la Commission électorale indépendante et la Commission des plaintes électorales doivent maintenir une surveillance accrue du processus électoral, pour rapporter les fraudes et s’assurer que le nouveau Gouvernement afghan réponde au mieux aux aspirations du peuple afghan. 


S’agissant de la sécurité, le représentant a affirmé que les violences affectent les Afghans, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  L’année 2010 a été la pire année pour la FIAS, avec plus de 530 morts, incluant des soldats néo-zélandais.  Il faut redoubler d’efforts pour augmenter les capacités et les troupes des Forces de sécurité nationale afghanes, dans la perspective de 2014, date à laquelle les Forces afghanes assumeront elles-mêmes la sécurité du pays.  La Nouvelle-Zélande est engagée à faciliter ce processus dans la province de Bamyan.  M. McLay a déclaré qu’une meilleure sécurité permettra de renforcer la gouvernance et d’assurer la bonne mise en œuvre des programmes sociaux et de développement économique.  La corruption reste le principal obstacle en Afghanistan, a-t-il poursuivi, estimant que le nouveau Gouvernement doit se concentrer sur les efforts visant à la combattre et aider le Président Hamid Karzaï à former son cabinet.  Il s’est félicité de la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan, notamment en matière de contrôle des frontières, de commerce et de lutte contre le trafic de drogues.  Seule une solution politique peut apporter la paix en Afghanistan, a-t-il estimé. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a estimé que l’imposition d’une autre guerre pour rétablir la sécurité en Afghanistan après quatre décennies de conflit n’était pas la solution.  « L’action militaire seule ne résoudra pas l’équation afghane », a-t-il souligné.  Se référant au rapport du Secrétaire général, le représentant du Pakistan a estimé que la réconciliation était fondamentale pour instaurer une paix viable et durable dans le pays.  « Le Pakistan appuie le processus inclusif initié par le Président Karzaï par le biais du Haut Conseil pour la paix récemment établi », a-t-il déclaré.  Poursuivant, M. Haroon a attiré l’attention sur la nécessité que les voisins immédiats de l’Afghanistan jouent un rôle plus actif dans la stabilisation régionale.  « Le Pakistan est ainsi engagé dans plusieurs initiatives régionales destinées à renforcer la promotion économique, les échanges commerciaux pour faire ainsi échec au trafic des stupéfiants, au terrorisme et à l’extrémisme », a-t-il expliqué.  En matière de sécurité, le représentant a salué l’efficacité de la Commission tripartite et la contribution de son pays aux efforts conduits par la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  M. Haroon a par ailleurs appelé au retour volontaire de près de trois millions de réfugiés afghans qui vivent encore au Pakistan.  « Le retour volontaire de 91 583 d’entre eux au cours des trois derniers mois est un signe encourageant », a-t-il dit, en insistant sur l’urgence de renforcer les programmes de réintégration de ces personnes dans le cadre de la stratégie de développement de l’Afghanistan.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que la Conférence de Kaboul avait représenté une nouvelle phase dans le partenariat entre l’Afghanistan et la communauté internationale et montré d’une part la ferme volonté du Gouvernement afghan d’assumer ses pleines responsabilités dans la gouvernance, le développement et la sécurité du pays, et d’autre part celle de la communauté internationale de le soutenir en ce sens.  Il s’est félicité du rôle de chef de file de la MANUA dans le processus électoral.


Insistant sur les relations séculaires entre l’Inde et l’Afghanistan, le représentant a déclaré que son pays apportait une assistance au Gouvernement afghan en respectant pleinement les priorités nationales que ce dernier avait définies.  Cette assistance, d’un montant de 1,3 milliard de dollars, vise à renforcer la capacité du peuple afghan et à le rendre autonome, a ajouté M. Puri.  Le développement de l’Afghanistan dépendra largement de ses voisins et de la région dans son ensemble, a déclaré le représentant, qui a estimé que l’un des plus grands potentiels du développement de l’Afghanistan résidait peut-être dans un rôle de centre de transit pour le commerce, les transports et l’énergie, et de passerelle entre les régions de l’Asie centrale, de l’Asie occidentale, de l’Asie du Sud et du Golfe. Toutefois, il faut que les voisins de l’Afghanistan unissent leurs efforts en matière de coopération régionale mais, si c’est le cas, le développement qui en résultera permettra de créer une zone pour la prospérité commune dans la région tout en décourageant les jeunes à rejoindre les mouvements extrémistes, a affirmé M. Puri.


Le représentant a par ailleurs estimé que la paix et la réconciliation pouvaient réussir en Afghanistan, sous réserve que le processus soit réellement dirigé par les Afghans eux-mêmes, qu’il inclue l’ensemble de la population afghane et que soient respectées les « lignes rouges » définies à la Conférence de Londres, à savoir le renoncement à la violence et aux liens avec le terrorisme et l’acceptation des valeurs démocratiques et pluralistes de la Constitution afghane, y compris les droits des femmes.  Il a souligné qu’on ne pouvait faire preuve de sélectivité dans la lutte contre le terrorisme et qu’on ne saurait distinguer entre Al-Qaida et « une pléthore d’organisations terroristes qui ont assimilé les objectifs et les méthodes d’Al-Qaida ».  Il faut donc s’assurer que le soutien et les sanctuaires des organisations terroristes hors de l’Afghanistan seront éliminés, a-t-il ajouté.


M. PEDRO SERRANO, Chef de la délégation de l’Union européenne, a appuyé le rapport du Secrétaire général sur la MANUA et salué les efforts de son Représentant spécial pour l’Afghanistan.  L’Union européenne souligne que les institutions afghanes ont tenu compte des enseignements tirés des élections de 2009 pour bien préparer les récentes élections parlementaires.  Des millions d’Afghans ont courageusement exercé leurs droits démocratiques dans des circonstances difficiles.  L’Union européenne condamne tous ceux qui ont cherché à saper le processus électoral.  L’Union européenne attend maintenant de la Commission électorale et de la Commission des plaintes électorales qu’elles examinent les irrégularités et les plaintes de manière transparente et impartiale. Il faut s’assurer que toutes les femmes candidates qui ont gagné puissent prendre leurs fonctions, a poursuivi M. Serrano.  Le renforcement du cadre électoral de l’Afghanistan revêt toujours une importance primordiale.  À cet égard, l’Union européenne reconnaît les engagements pris par le Gouvernement afghan lors de la Conférence de Kaboul du 20 juillet dernier, et appuiera les réformes électorales à l’avenir.


L’Union européenne, a poursuivi M. Serrano, réaffirme son engagement à long terme en faveur de l’Afghanistan.  Elle consacrera, a-t-il précisé, 200 millions d’euros par an de plus à l’assistance humanitaire, ainsi qu’à la reconstruction et à la stabilisation dans ce pays pour la période 2011-2013.  Dans l’ensemble, l’Union européenne investit près d’un milliard d’euros par an dans les domaines de l’état de droit, de la gouvernance, du développement rural et de la santé.  Avec sa mission de police EUPOL, l’Union européenne contribue à la réforme de la police afghane pour lutter contre la corruption et progresser dans le domaine de la réintégration et de la réconciliation, a indiqué M. Serrano.  À l’approche du dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, M. Serrano a insisté sur l’importance de respecter les droits et le rôle des femmes dans ce processus.  Il reste en effet beaucoup à faire en ce qui concerne la situation des femmes et des filles en Afghanistan, a-t-il rappelé avant de conclure.    


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a estimé qu’il était dans l’intérêt du pays que ses institutions électorales soient renforcées.  « L’Italie, aux côtés de ses partenaires européens, se tient prête à apporter un appui à ce niveau », a-t-il dit.  Ajoutant que les élections font pleinement partie du processus de transition vers la démocratie de l’Afghanistan, le représentant a souligné la nécessité que cet effort puisse être mené « dans un environnement sécuritaire et politique favorable ».  « À cette fin, la formation des forces nationales de sécurité est cruciale pour également rénover le système judicaire, renforcer l’état de droit et la gouvernance.  Ces éléments, ensemble, doivent constituer le terreau du développement durable », a également indiqué le représentant italien.  Le représentant a aussi mis en avant les programmes mis en place par l’Italie pour assurer la formation des juges et autres magistrats, dont « huit femmes à des postes de procureur », et de spécialistes de la lutte contre la corruption.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a déclaré que son pays avait, durant l’année écoulée, accru sa présence civile en Afghanistan de 50%, ainsi que son assistance, alignée sur les priorités définies par le Gouvernement lui-même.  L’Australie fait transiter au moins la moitié de son assistance par les canaux gouvernementaux, conformément aux engagements de la Conférence de Kaboul.  Le représentant a affirmé que les efforts militaires seuls ne suffiront pas et qu’il faut, à terme, assurer la réconciliation et la réintégration entre Afghans, dans le cadre d’un programme dirigé par le Gouvernement afghan.  L’Australie se félicite en ce sens de la nomination des membres du Haut Conseil pour la paix.


M. Goledzinowski a tiré un bilan mitigé des élections, notant des irrégularités et des incidents liés à la sécurité, mais aussi une bonne organisation du scrutin et une forte participation.  Il a souhaité que les allégations d’irrégularités fassent l’objet d’enquêtes  et que les autorités afghanes honorent ensuite leurs engagements en faveur d’une réforme électorale en profondeur.  Le représentant a par ailleurs salué les efforts de la MANUA pour lutter contre le trafic des stupéfiants par le biais de la coopération régionale et s’est réjoui des progrès réalisés par le pays dans le domaine des services de base, l’accès à l’éducation et la participation des femmes.


Dans ses remarques de clôture, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan s’est dit encouragé par le soutien et les orientations fournis par le Conseil de sécurité à la MANUA.  Les mois à venir seront difficiles dans les domaines clefs évoqués aujourd’hui par les délégations, a-t-il ajouté. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité autorise une augmentation provisoire des effectifs de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire dans la perspective des prochaines élections

CS/10045

Le Conseil de sécurité autorise une augmentation provisoire des effectifs de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire dans la perspective des prochaines élections

29/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10045
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6393e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ AUTORISE UNE AUGMENTATION PROVISOIRE DES EFFECTIFS DE L’OPÉRATION

DES NATIONS UNIES EN CÔTE D’IVOIRE DANS LA PERSPECTIVE DES PROCHAINES ÉLECTIONS


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, une augmentation provisoire des effectifs militaires et de police autorisés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de 8 650 à 9 150 hommes, comme l’avait recommandé le Secrétaire général dans sa lettre du 14 septembre 2010.


Par sa résolution 1942 (2010) adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité autorise le déploiement immédiat de ces ressources supplémentaires pour une durée maximum de six mois.


L’adoption de cette résolution fait suite à la publication de la liste électorale définitive par la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire, et de sa certification par le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’ONUCI, M. Choi Young-Jin.  Reportée à de multiples reprises durant les cinq dernières années, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire est désormais prévue pour le 31 octobre 2010, et les élections législatives devraient avoir lieu 45 jours après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle.


Dans sa résolution 1933 (2010), le Conseil de sécurité avait « exprimé l’intention de considérer pour une période de temps limitée avant et après les élections, un accroissement au total de 500 hommes au plus des effectifs militaires et de police autorisés ».  Dans sa lettre, le Secrétaire général demandait au Conseil d’approuver une proposition du Secrétariat portant sur le déploiement, « dès que possible et pour une période allant jusqu’à six mois », de 300 militaires et 100 policiers en unités constituées.  Bien que la demande ne portât dans un premier temps que sur un effectif de 400 hommes, le Secrétaire général jugeait important que le Conseil, « par mesure de précaution », décide d’adjoindre à l’ONUCI les 500 personnes supplémentaires évoquées dans la résolution 1933 (2010), et de porter l’effectif maximum autorisé de l’ONUCI à 9 150 hommes, contre 8 650 actuellement.



LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Texte du projet de résolution S/2010/495


Le Conseil de sécurité,


Rappelant sa précédente résolution 1933 (2010) concernant la Côte d’Ivoire et, conformément aux dispositions du paragraphe 20 de ladite résolution, rappelant son intention d’envisager, pour une période de temps limitée avant et après les élections, un accroissement au total de 500 hommes au plus des effectifs militaires et de police autorisés,


Rappelant la lettre en date du 14 septembre 2010 (S/2010/485), par laquelle le Secrétaire général recommande de porter provisoirement de 8 650 à 9 150 hommes les effectifs militaires et de police autorisés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI),


Rappelant la lettre en date du 17 septembre 2010 (S/2010/486), par laquelle son président approuve la proposition formulée dans la lettre susmentionnée du Secrétaire général,


Prenant note de l’établissement de la liste électorale définitive, qui a été approuvée par les parties ivoiriennes le 6 septembre 2010, et prenant note de la certification de cette liste électorale par le Représentant spécial du Secrétaire général le 24 septembre 2010 à Abidjan, tel qu’il ressort de la lettre du Secrétaire général en date du 23 septembre 2010 (S/2010/493),


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide d’autoriser, comme l’a recommandé le Secrétaire général dans sa lettre datée du 14 septembre 2010 (S/2010/485), une augmentation provisoire des effectifs militaires et de police autorisés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de 8 650 à 9 150 hommes;


Autorise le déploiement immédiat de ces ressources supplémentaires pour une période d’une durée maximum de six mois;


Décide de demeurer activement saisi de la question.


Lettre datée du 17 septembre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2010/485)


Dans cette lettre en date du 17 septembre, le Secrétaire général, qui rappelle que la Commission électorale indépendante de Côte d’Ivoire devrait publier rapidement la liste électorale définitive, recommande au Conseil de sécurité d’approuver une proposition du Secrétariat portant sur le déploiement, dès que possible et pour une période allant jusqu’à six mois, de 300 militaires (deux compagnies venant de deux pays francophones fournisseurs de contingents) et 100 policiers en unités constituées provenant de trois pays fournisseurs de contingents.


Le Secrétaire général rappelle que l’objectif est de renforcer l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) pour contribuer à assurer la sécurité des élections, alors que le scrutin présidentiel est désormais fixé au 31 octobre 2010, les élections législatives devraient avoir lieu 45 jours après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. 


Le Secrétaire général rappelle qu’il a déjà indiqué dans ses précédents rapports qu’il appartient en premier lieu au Centre ivoirien de commandement intégré d’assurer la sécurité des élections, avec l’aide de l’ONUCI et de la force française de l’opération Licorne.  Toutefois, comme déjà indiqué dans le passé, les forces de sécurité ivoiriennes ne sont pas encore en mesure de déployer l’intégralité des 8 000 hommes prévus et n’ont pas non plus la capacité et les moyens d’instaurer efficacement un climat de sécurité pour le déroulement des élections.  Par conséquent, il est toujours nécessaire de renforcer l’ONUCI afin qu’elle puisse contribuer au dispositif de sécurité pour les élections.


M. Ban précise qu’il avait déjà informé le Conseil de sécurité que le Secrétariat avait étudié diverses possibilités de renforcer l’ONUCI et que la proposition conjointe du Président Gbagbo et du Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, de déployer, dans le cadre de l’ONUCI, une unité militaire de 500 hommes au plus fournie par le Burkina Faso afin de renforcer les dispositifs de sécurité pour les élections présidentielles n’a pas été suivie d’effet.


Le Secrétaire général explique que le coût de la proposition qu’il recommande est estimé à 11,3 millions de dollars pour les 400 personnels. Il rappelle que le Conseil, dans sa résolution 1933 (2010), a « exprimé l’intention de considérer pour une période de temps limitée avant et après les élections, un accroissement au total de 500 hommes au plus des effectifs militaires et de police autorisés », soit un effectif de 8 650 personnes, y compris 7 200 soldats et officiers d’état-major, 192 observateurs militaires, 1 250 policiers et 8 officiers des douanes.  Il ajoute que, « bien qu’à ce stade, on ne parle de déployer que 400 personnes sur les 500 indiqués », il est important, « par mesure de précaution », d’adjoindre à l’ONUCI « les 500 personnes supplémentaires», et de porter l’effectif de 8 650 à 9 150 hommes.  En outre, ajoute-t-il, le Secrétariat étudie la possibilité de déployer auprès de l’ONUCI pour une période de trois mois maximum une unité d’aviation composée de deux hélicoptères au plus.


Lettre datée du 23 septembre 2010, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2010/493)


Par cette lettre, le Secrétaire général transmet une déclaration de son Représentant spécial pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, M. Choi Young-Jin, « certifie d’une façon explicite la liste définitive des électeurs pour les prochaines élections ivoiriennes ».


M. Choi rappelle que le Conseil de sécurité, par sa résolution 1765 (2007), lui a confié le mandat de certifier que tous les stades du processus électoral fourniraient toutes les garanties nécessaires pour la tenue d’élections présidentielle et législatives ouvertes, libres, justes et transparentes en Côte d’Ivoire, conformément aux normes internationales.  Il précise qu’étant donné que l’organisation des élections relève de la compétence des autorités ivoiriennes avec l’assistance de l’ONUCI, il est appelé, en sa qualité de Chef de l’ONUCI, à « certifier des élections dont il n’est pas l’organisateur ».


M. Choi déclare qu’à ses yeux, la liste électorale définitive est « solide, équilibrée, crédible, et certifiable ».  Il estime que « malgré les multiples défis et retards, le processus électoral a été mené dans une atmosphère que l’on peut qualifier de stable et pacifique ».  Il rappelle que la certification accordée porte sur six étapes majeures qui ont duré « plus de cinq ans »: l’opération des audiences foraines, la reconstitution des registres d’état civil, l’identification de la population, le processus de recensement électoral, l’établissement de la liste électorale provisoire et le contentieux.  Il rappelle également qu’il a « dûment certifié de manière implicite » la clôture satisfaisante de chacune des cinq premières étapes dans le cadre de conférences de presse et qu’en conséquence, la certification accordée ce jour « se concentre sur le contentieux ».  Il explique par ailleurs avoir, tout au long du processus, évalué ce dernier « à l’aune de deux critères essentiels: la paix et l’inclusion ».


Sans dissimuler les difficultés d’une « procédure longue et sinueuse », M. Choi constate que les protagonistes ivoiriens « se sont enfin accordés sur les résultats de l’opération de vérification et du contentieux », le 6 septembre 2010, « avec un minimum de modification de la liste électorale provisoire » publiée le 25 novembre 2009.  Il précise que le Président Laurent Gbagbo a signé le 9 septembre 2010 un décret portant autorisation de délivrance de cartes nationales d’identité aux 5 750 720 Ivoiriens figurant sur la liste électorale définitive.  Il ajoute que les membres du Cadre permanent de concertation de l’Accord politique de Ouagadougou ont approuvé cette liste, comme l’indique un communiqué de presse du 21 septembre 2010.


M. Choi juge que le mode consensuel de prise de décisions utilisé, « bien que long, a été en définitive utile pour assurer un environnement paisible et le caractère inclusif du processus électoral ».  Il fait aussi observer que le succès de l’établissement de la liste électorale définitive « comporte un autre avantage majeur, celui de l’identification de la population ».


La lettre du Secrétaire général comprend en outre en annexe le communiquéqu’il a publié le 24 septembre.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sierra Leone: le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat du BINUCSIL et décide de lever les sanctions qui pesaient contre le pays depuis 1998

CS/10044

Sierra Leone: le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat du BINUCSIL et décide de lever les sanctions qui pesaient contre le pays depuis 1998

29/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10044
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6392e séance – matin


SIERRA LEONE: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN LE MANDAT DU BINUCSIL ET DÉCIDE DE LEVER LES SANCTIONS QUI PESAIENT CONTRE LE PAYS DEPUIS 1998


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger jusqu’au 15 septembre 2011, le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL).  Il a également décidé de lever les sanctions qui frappaient le pays depuis 1998. 


Par la résolution 1940 (2010), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil souligne qu’il importe que le BINUCSIL et l’Équipe de pays des Nations Unies atteignent ensemble les objectifs de la Vision commune relevant de leurs mandats respectifs et s’attachent, notamment, à apporter leur concours au Gouvernement sierra-léonais pour la préparation des élections de 2012; à fournir une assistance dans le cadre des mesures prises en vue de prévenir et atténuer les conflits et de promouvoir le dialogue entre les partis politiques; à aider le Gouvernement à s’attaquer au chômage des jeunes et à promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit et les droits de l’homme.


Le Conseil de sécurité invite également le Gouvernement à appuyer la Commission de lutte contre la corruption afin d’accroître la transparence et la gestion des ressources naturelles et minérales au profit de tous les Sierra-léonais et de réduire le risque de conflits liés à l’exploitation de ces ressources.  Le Conseil, qui souligne que c’est au Gouvernement qu’incombe au premier chef la responsabilité de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement, engage celui-ci à poursuivre la mise en œuvre du Programme pour le changement et les donateurs internationaux à continuer de lui prêter leur appui. 


Par ailleurs, le Conseil de sécurité a décidé de lever, avec effet immédiat, les sanctions de l’ONU énoncées dans la résolution 1171 (1998).  Par une seconde résolution -1941 (2010)- également adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil décide aussi de dissoudre, avec effet immédiat, le Comité afférent créé en application de la résolution 1132 (1997).


Prenant la parole à l’issue de ces adoptions, le représentant de la Sierra Leone a remercié le Conseil de sécurité pour l’efficacité et la rapidité de traitement des questions touchant son pays.  Il a salué la décision unanime du Conseil de lever les sanctions qui pesaient contre son pays.  Il s’agit là, a-t-il dit, d’une étape très importante sur la voie du redressement du pays dans le contexte du processus postconflit.  Cela va faciliter le libre échange économique et la création d’un environnement propice à la poursuite des priorités du Gouvernement, a ajouté le représentant.  Celui-ci a assuré que le Gouvernement et le peuple sierra-léonais sauraient se montrer dignes de la confiance que la communauté internationale place en eux, en respectant les normes internationales en matière de gouvernance et de développement. 



LA SITUATION EN SIERRA LEONE


Cinquième rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (S/2010/471)


Texte du projet de résolution S/2010/496


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions précédentes et les déclarations de son président concernant la situation en Sierra Leone, en particulier sa résolution 1886 (2009),


Se félicitant de la visite du Secrétaire général en Sierra Leone et saluant la précieuse contribution que le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) apporte à l’entreprise de consolidation de la paix, ainsi qu’à la paix, à la sécurité et au développement dans le pays,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général daté du 17 septembre 2010 (S/2010/471) et sa recommandation tendant à voir proroger le mandat du BINUCSIL pour une période d’un an afin de permettre au Bureau de continuer à apporter au Gouvernement sierra-léonais un appui aux fins de la consolidation de la paix, y compris de la préparation des élections qui doivent se tenir en 2012,


Conscient des efforts déployés par l’Organisation des Nations Unies pour aider le Gouvernement à remédier aux problèmes rencontrés par les institutions électorales nationales en termes de capacités, prenant acte du fait que les tensions pourraient s’aggraver à l’occasion de la préparation des élections de 2012 en Sierra Leone ainsi que pendant la période les précédant, compte tenu des difficultés sur les plans politique, sécuritaire, socioéconomique et humanitaire,


Engageant le Gouvernement et la communauté internationale à s’efforcer d’instaurer un environnement propice à la tenue d’élections libres et régulières en renforçant les institutions qui gèrent et supervisent le processus électoral et, ce faisant, contribuent au développement institutionnel et au maintien de la stabilité du pays,


Soulignant qu’il importe que le système des Nations Unies et la communauté internationale continuent d’apporter un appui intégré en faveur de la paix, de la sécurité et du développement à long terme de la Sierra Leone, en particulier en renforçant les capacités du Gouvernement sierra-léonais,


Accueillant avec satisfaction les progrès soutenus accomplis par le Gouvernement dans la mise en œuvre du Programme pour le changement, comme souligné dans le Rapport intérimaire conjoint établi par le Gouvernement en collaboration étroite avec ses partenaires internationaux et la société civile, prenant note des défis qui subsistent dans la stratégie nationale de consolidation de la paix et des efforts faits pour les relever, et demandant à tous les partenaires internationaux d’aligner l’assistance sur les priorités arrêtées dans le Rapport intérimaire conjoint,


Conscient du rôle que joue la Commission de consolidation de la paix à l’appui du processus de consolidation de la paix en Sierra Leone, se félicitant de l’Examen du document final de la session extraordinaire de haut niveau de la Commission de consolidation de la paix sur la Sierra Leone du 28 septembre 2010 (PBC/4/SLE/3), et notant la contribution apportée par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix à la consolidation de la paix en Sierra Leone,


Accueillant avec satisfaction la poursuite de l’application du communiqué commun publié par les partis politiques le 2 avril 2009 ainsi que leurs efforts en vue de faire cesser durablement la violence politique en Sierra Leone, et demandant à tous les partis politiques de continuer à en respecter les dispositions et de veiller à l’appliquer pleinement,


Félicitant le BINUCSIL et l’équipe de pays des Nations Unies des efforts constants qu’ils déploient pour coopérer à l’intégration des mandats de la mission dans les domaines des politiques, du développement et de l’action humanitaire énoncés dans la Vision commune des Nations Unies, engageant tous les organismes des Nations Unies présents en Sierra Leone à poursuivre la mise en œuvre de la Vision commune, et priant tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Sierra Leone de fournir les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la Vision commune,


Exprimant à nouveau sa gratitude au Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour l’œuvre qu’il accomplit, soulignant l’importance des poursuites engagées par le Tribunal contre l’ancien Président du Libéria, Charles Taylor, se félicitant de l’achèvement de tous les autres procès ainsi que de la campagne d’information concernant ceux menés à l’échelon local, rappelant qu’il compte que le Tribunal achèvera ses travaux le plus tôt possible et demandant aux États Membres de contribuer généreusement au financement du Tribunal et du Tribunal spécial chargé des fonctions résiduelles,


Rappelant la résolution 1940 (2010) levant toutes les sanctions demeurant en vigueur s’agissant de la Sierra Leone et rappelant que la responsabilité du contrôle de la circulation des armes légères sur le territoire de la Sierra Leone et entre la Sierra Leone et les États voisins relève des autorités gouvernementales concernées conformément à la Convention de 2006 de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur les armes légères et de petit calibre,


Se félicitant du rôle joué par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et engageant les États Membres qui font partie de l’Union du fleuve Mano et d’autres organisations régionales à poursuivre le dialogue en vue de consolider la paix et la sécurité dans la région,


1.    Décide de proroger jusqu’au 15 septembre 2011 le mandat du BINUCSIL, défini dans les résolutions 1829 (2008) et 1886 (2009);


2.    Souligne qu’il importe que le BINUCSIL et l’équipe de pays des Nations Unies atteignent ensemble les objectifs de la Vision commune relevant de leurs mandats respectifs et, notamment, s’attachent à:


i)    Apporter leur concours au Gouvernement sierra-léonais, comme celui-ci l’a demandé, pour la préparation des élections de 2012;


ii)   Fournir une assistance dans le cadre des mesures prises en vue de prévenir et d’atténuer les conflits et promouvoir le dialogue entre les partis politiques, le Gouvernement et toutes les parties intéressées;


iii)  Aider le Gouvernement et les institutions nationales à s’attaquer au problème du chômage des jeunes, notamment en appuyant la formation, l’éducation et l’acquisition de compétences;


iv)   Aider le Gouvernement à promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit et les droits de l’homme, notamment à reformer les institutions; combattre le trafic de drogues et la criminalité organisée; combattre la corruption; appuyer la Commission des droits de l’homme; aider à renforcer les capacités nationales dans les domaines de l’application des lois, de la criminalistique, de la gestion des frontières, de la lutte contre le blanchiment de l’argent et du renforcement des institutions de justice pénale;


3.    Invite le Gouvernement sierra-léonais, avec l’appui du BINUCSIL et de toutes les autres parties à l’œuvre dans le pays, à redoubler d’efforts pour combattre la corruption, asseoir le principe de responsabilité et promouvoir le développement du secteur privé afin de créer de la richesse et des emplois;


4.    Invite le Gouvernement sierra-léonais, avec l’appui du BINUCSIL, des partenaires du développement et d’autres parties intéressées, à poursuivre la réforme de la bonne gouvernance en appuyant la Commission de lutte contre la corruption afin d’accroître la transparence et la gestion des ressources naturelles et minérales au profit de tous les Sierra-léonais et de réduire le risque de conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles; à redoubler d’efforts dans la lutte contre le trafic de drogues grâce au renforcement du Groupe de la criminalité transnationale organisée; à promouvoir les droits de l’homme, notamment par la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité et réconciliation;


5.    Engage le Représentant exécutif du Secrétaire général à poursuivre les progrès déjà accomplis en vue d’accroître l’intégration et l’efficacité des efforts que les Nations Unies déploient sur le terrain pour favoriser la mise en œuvre de la Vision commune et des priorités arrêtées par le Gouvernement et le peuple sierra-léonais en matière de relèvement et de développement;


6.    Demande au Secrétaire général de continuer à rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs fixés, y compris en matière de renforcement de la capacité des principales institutions nationales de s’attaquer aux causes de conflit et de gérer par eux-mêmes les différends politiques, dans la perspective du remplacement du BINUCSIL par une équipe de pays des Nations Unies, comme convenu par le Gouvernement et les Nations Unies dans le document énonçant la Vision commune, ainsi que les problèmes particuliers liés à la préparation des élections de 2012;


7.    Souligne que c’est au Gouvernement sierra-léonais qu’incombe au premier chef la responsabilité de la consolidation de la paix, de la sécurité et du développement à long terme du pays, et engage ce gouvernement à poursuivre la mise en œuvre du Programme pour le changement, et les donateurs internationaux à continuer de prêter leur appui au Gouvernement;


8.    Engage la Commission de consolidation de la paix à aider le Gouvernement sierra-léonais à préparer les élections de 2012 comme celui-ci l’a demandé, notamment à exploiter le potentiel de mobilisation de l’appui des partenaires internationaux nécessaire pour la mise en œuvre du Programme pour le changement et de la stratégie de Vision commune, et, à cet égard, à donner son avis au Conseil et à le tenir régulièrement informé, selon les besoins, notamment des progrès accomplis dans la réalisation des principaux objectifs de consolidation de la paix;


9.    Demande instamment au Gouvernement d’accélérer la promotion de l’unité et de la réconciliation nationales;


10.   Félicite le Gouvernement d’avoir pris conscience de l’importance du rôle que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix, qu’il a affirmée dans ses résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008), et d’avoir élaboré des stratégies nationales, souligne qu’il importe que le Gouvernement poursuive son action en vue de remédier au problème de la violence sexuelle et sexiste, et engage le BINUCSIL à coopérer avec le Gouvernement sierra-léonais dans ce domaine;


11.   Prie le Secrétaire général de l’informer tous les six mois des progrès accomplis dans l’exécution du mandat du BINUCSIL et l’application de la présente résolution;


12.   Décide de rester activement saisi de la question.


Texte du projet de résolution S/2010/495


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions précédentes sur la Sierra Leone, en particulier les résolutions 1132 (1997) et 1171 (1998),


Rappelant en outre qu’il est prêt à lever les mesures en place une fois que le Gouvernement sierra-léonais aura pleinement rétabli son contrôle sur l’ensemble de son territoire et que toutes les forces non gouvernementales auront été désarmées et démobilisées,


Réaffirmant sa ferme volonté de soutenir le relèvement de la Sierra Leone après le conflit et de promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans le pays,


Saluant le rôle que le Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone continue de jouer à cet égard,


Accueillant avec satisfaction la lettre datée du 9 septembre 2010 que le Représentant permanent de la République de la Sierra Leone a adressée au Conseil pour faire le point de la situation en Sierra Leone et demander que les mesures en place soient levées,


Saluant les travaux du Comité du Conseil de sécurité créé en application du paragraphe 10 de la résolution 1132 (1997) concernant la Sierra Leone,


Prenant acte du rapport présenté en 2009 par le Comité créé par la résolution 1132 (1997) concernant la Sierra Leone (S/2009/690) et, en particulier, des observations formulées par son président au paragraphe 17,


Invitant instamment tous les États à offrir leur coopération et leur assistance au Tribunal spécial pour la Sierra Leone ou à toute autre instance à laquelle le Tribunal spécial aurait renvoyé l’affaire Johnny Paul Koroma, afin que ce dernier puisse être traduit en justice s’il est toujours en vie, et engageant l’intéressé à se rendre,


Demandant à tous les États de coopérer avec l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) dans ses efforts pour appréhender et transférer Johnny Paul Koroma, s’il est toujours en vie,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de lever, avec effet immédiat, les mesures énoncées aux paragraphes 2, 4 et 5 de la résolution 1171 (1998);


Décide en outre de dissoudre, avec effet immédiat, le Comité créé en application du paragraphe 10 de la résolution 1132 (1997).


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

À l’issue du débat général, le Président de l’Assemblée demande l’adaptation de l’ONU aux réalités actuelles pour renforcer son rôle dans la gouvernance mondiale

AG/11006

À l’issue du débat général, le Président de l’Assemblée demande l’adaptation de l’ONU aux réalités actuelles pour renforcer son rôle dans la gouvernance mondiale

29/09/2010
Assemblée généraleAG/11006
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

23e et 24e séances plénières – matin et après-midi


À L’ISSUE DU DÉBAT GÉNÉRAL, LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE DEMANDE L’ADAPTATION DE L’ONU AUX REALITÉS ACTUELLES POUR RENFORCER SON RÔLE DANS LA GOUVERNANCE MONDIALE


Le Président de l’Assemblée, Joseph Deiss de la Suisse, s’est exprimé aujourd’hui à l’issue du débat général pour lancer un appel à l’adaptation de l’ONU aux réalités actuelles pour qu’elle puisse assumer pleinement son statut de « pièce maitresse du système de gouvernance mondiale ».


Reconnaissant la « réalité incontournable » du G-20, M. Deiss a estimé qu’une amélioration des mécanismes d’information, de consultation et de coopération entre l’ONU et les autres acteurs de la gouvernance mondiale s’impose.  Il a annoncé son intention d’établir un dialogue informel avant et après les réunions du G-20 avec le Secrétaire général et le pays hôte du G-20, à savoir la République de Corée.


La représentante de Monaco, Isabelle Picco, a rappelé la Déclaration ministérielle que le Groupe sur la gouvernance mondiale (3-G) a adoptée, le 27 septembre dernier, pour demander de contribuer à la réflexion du Groupe de travail sur le développement du G-20, en novembre prochain, à la réunion de Séoul.  Le 3-G, a-t-elle expliqué, milite pour que le Secrétaire général de l’ONU soit associé aux travaux du G-20.


La gouvernance mondiale exige, en effet, a estimé le représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines, que l’on s’oppose aux groupements « non inclusifs, non transparents et non représentatifs ».  Les 172 économies, qui ne font partie du    G-20, ne sauraient être réduits à attendre anxieusement des signaux et des changements de politique qui affectent pourtant leur propre survie », a-t-il prévenu.


Cette année, 185 États Membres et les deux Observateurs permanents de l’ONU ont participé au débat général, rendez-vous annuel placé, cette année, sur le thème du rôle de l’ONU dans la gouvernance mondiale.


Le Président de l’Assemblée générale, qui a dit avoir « parfois le sentiment que nous nous contentons de répéter des schémas de pensée éculés, de rechercher des succès de courte durée ou que nous nous complaisons dans le statu quo », a estimé qu’afin de faire de vraies percées sur les grands projets liés à la gouvernance mondiale, la protection des droits de l’homme et la préservation de la planète, « il nous faut beaucoup de créativité et beaucoup de générosité ».


Oserons-nous dépasser les blocages anciens, les prises de position maintes fois répétées et entamer en toute sincérité les réconciliations tant espérées, s’est interrogé M. Deiss, avant d’engager les États Membres à « ne pas avoir peur de leur propre courage ».


À ce monde désemparé, l’ONU doit s’adapter pour être en mesure de trouver des réponses justes aux déséquilibres actuels, a renchéri le Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine de la Côte d’Ivoire, Jean-Marie Kacou Gervais, qui a dénoncé les affres de la pauvreté, « plaie encore béante d’une humanité qui n’en finit pas de progresser ».


Les Nations Unies ont la responsabilité de forger une nouvelle culture fondée sur un véritable partenariat, a ajouté Wilfred Erlington, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Belize.


Parmi les moments forts des six jours de débat, on retiendra notamment l’intervention du Président des États-Unis, Barack Obama, qui a souhaité voir la Palestine grossir les rangs des États Membres de l’ONU dès l’année prochaine.


Plusieurs chefs d’État et ministres ont parlé des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), emprunts d’un sentiment d’urgence à l’approche de la date butoir de 2015.  Le Ministre des affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner, a proposé, pour financer la réalisation de ces Objectifs, la création d’une taxe de 0,005% sur les transactions financières.


Mgr Dominique Mamberti, du Saint-Siège, a engagé les pays riches à assurer le fonctionnement d’un cadre financier et commercial favorable aux pays les plus faibles, tout en appelant ces derniers, à un « virage éthique » qui garantisse la bonne gouvernance et déracine la corruption.


La création d’ONU-Femme, nouvelle entité composite chargée de la promotion de la femme, a reçu l’appui unanime des États Membres qui se sont félicités de la nomination à sa tête de Michèle Bachelet, ancienne Présidente du Chili.


La question du désarmement nucléaire a une nouvelle fois aujourd’hui capté l’attention de l’Assemblée générale.  Affirmant que son pays était un « État nucléaire responsable », le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Pak Kil Yon, a averti que « tant que des porte-avions nucléaires américains navigueront sur les mers qui nous entourent, notre défense nucléaire ne peut en aucun cas être abandonnée mais doit être bien au contraire être renforcée ».


Le représentant de la Fédération de Russie a préconisé la poursuite de la recherche d’une solution au problème nucléaire iranien et confié qu’il ne voit aucune alternative raisonnable à un règlement politique et diplomatique du problème.


Le Ministre ivoirien des affaires étrangères a profité de sa présence à l’Assemblée pour confirmer que le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a été fixé au 31 octobre 2010.  Son homologue guinéen, Bakary Fofana, a indiqué que, dans son pays, le second tour du scrutin présidentiel se tiendrait au mois d’octobre prochain.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


Suite du débat général


M. WILFRED ELRINGTON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur du Belize, a déclaré que, si le Belize avait connu ces 10 dernières années une croissance de son produit réel par habitant, cette croissance ne s’était pas accompagnée du développement correspondant.  Le Belize accepte que le développement soit une question de responsabilité nationale, mais constate que la mondialisation a amoindri la capacité des États à gérer leurs affaires, notamment sous le coup des crises financière, alimentaire et énergétique.


De plus, a noté le Ministre, l’aide internationale est difficile à obtenir à cause du statut de pays à revenu moyen qui a été attribué à Belize.  À cause de ses obligations liées à la dette, Belize se trouve ainsi à la traîne en matière de cibles concernant la pauvreté, la faim, l’éducation et la participation des femmes telles qu’elles ont été définies par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Cependant, M. Elrington a remarqué que de nouvelles formes de coopération Sud-Sud avaient émergé, avec des résultats directs et immédiats.  Il a cité les exemples récents de coopération avec Taiwan, Cuba, le Brésil, le Venezuela et les Émirats arabes unis, et a appelé à ce que ce type de coopération devienne une nouvelle norme mondiale.  Les Nations Unies ont la responsabilité de forger une nouvelle culture fondée sur un véritable partenariat, a-t-il ajouté.  M. Elrington a enfin souligné la nécessité d’une organisation qui refléterait une représentation Nord-Sud plus équitable et a souhaité que la réforme des Nations Unies puisse restaurer la confiance entre États Membres et dans le système. 


M. S.M. KRISHNA, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a indiqué que les défis du XXIe siècle n’étaient pas toujours ceux qui prévalaient à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.  Il a notamment évoqué le terrorisme et la prolifération d’armes de destruction massive, ainsi que la piraterie, les pandémies et épidémies, le crime organisé et le trafic de stupéfiants, de même que les crises économique et alimentaire, les catastrophes naturelles et les États faillis.  Il a affirmé que l’ONU jouissait d’une légitimité unique qui exigeait d’elle qu’elle se place au centre de la gouvernance mondiale.  Il faut, a-t-il ajouté, réaffirmer et renforcer le rôle central de l’ONU.  Le Ministre a estimé qu’une réforme urgente de l’ONU s’imposait afin de mieux rendre compte des réalités actuelles.  Le Conseil de sécurité, a-t-il relevé, consacre la plupart de son temps à l’examen de questions qui préoccupent le monde développé, alors que ce sont les pays en développement qui sont contributeurs de la majorité des troupes des missions de maintien de la paix de l’ONU.  Il a noté que l’Afrique n’occupait pas de siège permanent au sein du Conseil de sécurité, pour ensuite réclamer la « prompte et logique » conclusion du processus de réforme de cet organe.  M. Krishna a également estimé que l’Assemblée générale devait réaffirmer son rôle central au sujet de questions aussi essentielles que la nomination du Secrétaire général ou la relation entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods.


Après s’être félicité de la création d’ONU-Femmes et de l’examen, cette année, du Conseil des droits de l’homme, le Ministre a réclamé l’instauration d’un nouveau pacte mondial dans les domaines du maintien et de la consolidation de la paix, lesquels se fonderaient sur une plus grande inclusivité et une plus grande participation au processus de prise de décisions.  Il a également plaidé en faveur de l’intensification du dialogue entre les États Membres et les organisations non gouvernementales (ONG) afin de renforcer le consensus international en matière de

désarmement nucléaire.  L’Inde, a-t-il dit, reste attachée à un moratoire multilatéral et volontaire sur le gel des essais nucléaires.  M. Krishna a également dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes et a engagé les États Membres à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour finaliser et adopter la convention globale sur le terrorisme international.


M. Krishna a ensuite affirmé l’attachement de son pays à la stabilité et à la paix en Asie du Sud-Est.  Il a indiqué que dans un esprit de solidarité, l’Inde avait débloqué 25 millions de dollars afin de venir en aide aux victimes des inondations au Pakistan.  Il a cependant ajouté que l’Inde était extrêmement préoccupée par le renforcement du militantisme et du terrorisme au Pakistan.  « Nous sommes d’autant plus préoccupés car le Jammu-et-Cachemire, qui est une partie intégrale de l’Inde, est la cible d’attaques venant de groupes militants et terroristes appuyés par le Pakistan », a-t-il déclaré.  Il a engagé le Pakistan à honorer son engagement de ne pas laisser le territoire qu’il contrôle être utilisé pour des activités terroristes prenant pour cible l’Inde.  Il a estimé qu’une action ferme et crédible du Pakistan à l’encontre des groupes terroristes opérant sur son sol était dans son propre intérêt.  Cela permettrait de combler le déficit de confiance qui entrave l’amélioration des relations bilatérales entre les deux pays, a-t-il ajouté.  « Nous sommes voisins, et en tant que voisins, nous avons l’obligation de travailler ensemble », a affirmé M. Krishna.


M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a rappelé que son pays faisait partie des nations qui avaient souscrit au plus grand nombre de conventions dans les domaines des droits de l’homme et du droit international.  Il a exprimé le rejet par son pays de la menace et de l’usage de la force, du terrorisme et de l’application de mesures de coercition telles que l’embargo des États-Unis à l’encontre de Cuba.


En sa qualité de membre du Traité de Tlateloco, l’Uruguay souhaite que soit organisée en 2012 une conférence qui réunirait tous les États du Moyen-Orient, avec pour objectif d’établir une zone exempte de toute arme nucléaire et de toute arme de destruction massive.  « S’agissant des armes conventionnelles, l’Uruguay soutient fermement un accord juridiquement contraignant sur le commerce des armes qui établirait des règles communes régissant l’exportation, l’importation et le transfert des armes de ce type, responsables de nombreuses morts tous les jours notamment en Amérique latine », a déclaré M. Almagro.


L’Uruguay, a poursuivi le Ministre, réitère son adhésion au processus de réforme des Nations Unies, processus qui doit être complété par une réforme du Conseil de sécurité.  Les réalités internationales semblent exiger que cet organe soit plus représentatif et démocratique, et c’est pourquoi il convient de procéder à son élargissement, a-t-il ajouté.   


M. Almagro a également rappelé le souhait de son pays d’occuper un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2016-2017, soulignant que l’Uruguay était actuellement le seul pays candidat dans sa région.  Depuis son accession aux Nations Unies en tant que Membre fondateur, l’Uruguay n’a siégé au Conseil que durant la période de 1965 à 1966.  Le Ministre a rappelé la participation active de son pays dans la défense des droits de l’homme et du droit international, mentionnant notamment le déploiement de 2 500 Casques bleus en Haïti et en République démocratique du Congo (RDC).  Depuis 2004, dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), l’Uruguay a déployé un personnel militaire de plus de 10 000 personnes, a-t-il déclaré.


Malgré son statut de pays à revenu moyen, l’Uruguay rencontre encore de sérieux obstacles à son développement, a affirmé M. Almagro.  Les plans et stratégies à l’échelle nationale exigent le soutien continu du système des Nations Unies afin que le développement puisse se faire à long terme.  L’Uruguay appelle les membres du G-20 à concentrer leurs activités à la recherche de solutions qui feraient redémarrer le cercle vertueux de la croissance économique mondiale. 


M. JEAN-MARIE KACOU GERVAIS, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine de la Côte d’Ivoire, a souligné la nécessité urgente de réformer l’ONU en profondeur, les grandes mutations de notre temps n’ayant pas, à son avis, été répercutées dans l’Organisation.  Il a estimé que la pauvreté était « la plaie encore béante d’une humanité qui n’en finit pas de progresser ».  Il a notamment évoqué la faim, la mortalité maternelle et infantile ainsi que la pénurie en eau, la pandémie de VIH/sida et le paludisme.  À ce monde désemparé, a-t-il ajouté, l’ONU doit s’adapter pour être en mesure de trouver des réponses justes à ces déséquilibres.  Il a ensuite réclamé l’équilibre des principaux organes de l’ONU, l’élargissement du Conseil de sécurité et l’amélioration de ses méthodes de travail.


Abordant la question de la crise économique, le Ministre a engagé les pays industrialisés à traduire en actes les engagements pris à l’égard des pays en développement, notamment en matière d’aide publique au développement, afin de leur permettre d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également souhaité la mise en œuvre des conclusions de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière.  Il a réclamé des solutions « innovantes, efficaces et durables » en matière de financement de l’agriculture, puis a rappelé que le Président ivoirien avait proposé la mise en place d’un mécanisme de solidarité pour l’approvisionnement en produits alimentaires des pays importateurs par les pays producteurs.  S’agissant de la question des changements climatiques, il a estimé qu’il importait de trouver « très rapidement » des solutions susceptibles d’assurer aux générations futures un monde plus équilibré.  Selon lui, l’ONU a le devoir de faire aboutir les négociations entamées à Copenhague.


M. Gervais a ensuite indiqué que la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire était en voie de normalisation.  Il a notamment évoqué le passage de son pays devant le Groupe de travail de l’Examen périodique universel (EPU).  Il s’est également félicité du fait que la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou permettrait l’organisation d’élections « libres, transparentes et ouvertes ».  Le premier tour de la présidentielle a été fixé au 31 octobre 2010, a-t-il rappelé.  Il a également indiqué que la signature, le 9 septembre 2010, d’un décret présidentiel permettrait la distribution de cartes nationales d’identité et d’électeurs aux 5 725 720 Ivoiriens inscrits sur la liste validée par la Commission électorale indépendante et le Représentant spécial du Secrétaire général.  M. Gervais a par ailleurs exhorté la communauté internationale à accroître sa contribution à la sortie de crise en Côte d’Ivoire ainsi qu’à la reconstruction postcrise du pays.


M. SEYOUM MESFIN, Ministre des relations extérieures de l’Éthiopie, a passé en revue certains aspects saillants du processus politique et économique de son pays.  Le pays a concentré ses efforts, ses dernières années, sur la démocratisation et la délégation du pouvoir au peuple grâce à une formule fédérale axée sur le maintien de la paix.  Ce processus est irréversible, a-t-il souligné, en ajoutant néanmoins qu’il ne devait pas pour autant être figé.  Il a présenté les défis et les résultats du Plan quinquennal économique précédent ainsi que les approches choisies pour le nouveau Plan quinquennal visant à la consolidation d’un État démocratique et stable et à reléguer la pauvreté aux oubliettes.  Il s’est engagé à redoubler d’efforts, avec l’appui des États Membres, pour libérer le pays notamment de l’insécurité alimentaire.  Il a appelé à un nouveau pacte contraignant engageant toutes les parties prenantes pour honorer les Objectifs du Millénaire pour le développement, avec une responsabilisation mutuelle.  Il a détaillé les politiques de l’Éthiopie dans ce cadre et a mis l’accent sur les résultats économiques positifs enregistrés.  « En Afrique, nous savons ce que nous voulons faire; la question maintenant est de savoir ce que le reste du monde fera pour nous aider à atteindre nos objectifs », a-t-il affirmé.


La prochaine Conférence de Cancún sur les changements climatiques doit être différente des précédentes et accorder une attention particulière aux pays les plus vulnérables et les plus exposés, a encore déclaré M. Mesfin.  Il a pleinement appuyé l’accès universel à l’énergie fixé pour 2030 par l’ONU.


En tant que Membre fondateur de l’ONU, l’Éthiopie a toujours été au front pour préserver la paix et la sécurité.  Aujourd’hui, elle reste l’un des principaux contributeurs de contingents des missions de maintien de la paix.  S’agissant du terrorisme, il a estimé que la menace de l’extrémisme continuait à prospérer dans certaines parties de la corne de l’Afrique et au sud de la mer Rouge, notamment en Somalie.  Concernant la situation au Soudan, il a estimé que rien n’était plus urgent que la résolution de ce conflit et la tenue du référendum de janvier 2011.  Il a réaffirmé que l’Accord de Djibouti devait constituer la base de toutes négociations qui devraient être menées en toute sincérité et responsabilité de la part de toutes les parties.  Il a dénoncé le rôle déstabilisateur du régime érythréen dans la région et noté qu’en dépit des sanctions, ce pays était toujours le principal architecte de la situation complexe en vigueur en Somalie en formant, entraînant et armant des éléments extrémistes comme Al-Shabaab et Hisbul Islam qui créent le chaos.  Il a déploré le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas encore pris les mesures qui s’imposaient pour contraindre l’Érythrée à l’application de la résolution 1907 (2009).


M. HECTOR LACOGNATA, Ministre des relations extérieures du Paraguay, a lancé un appel en faveur de la revitalisation de l’ONU en tant qu’instance à même de représenter les intérêts de tous les États Membres dans leur quête d’un monde plus juste, solidaire et équitable, garantie par le plein respect du droit international.  Il s’est félicité de ce que certaines grandes puissances marquent un retour vers le multilatéralisme car il a été démontré, une fois de plus, qu’une poignée de nations à elles seules ne sont pas en mesure de trouver les moyens de créer une meilleure civilisation pour tous.  Le Paraguay, a-t-il affirmé après avoir rappelé que son pays a achevé sa transition vers la démocratie entamée il y a 21 ans, mise sur la mondialisation de la démocratie par le développement social.  Il a salué la nomination d’une citoyenne paraguayenne au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


M. Lacognata a appuyé les efforts d’union régionale pour lutter contre la pauvreté et éliminer la faim.  Il s’est dit solidaire avec les peuples qui subissent actuellement les conséquences de politiques migratoires erronées, discriminatoires et violentes, en particulier celles mises en œuvre dans le « Vieux Monde ».  Il a lancé un appel aux pays d’accueil pour faire preuve de plus d’humanisme, de fraternité et d’hospitalité, et a proposé un dialogue approfondi sur la question de la migration en vue d’une solution juste et égalitaire à « cette réalité de la mondialisation ».  Il a condamné par ailleurs les mesures économiques coercitives, notamment celles contre Cuba et a réitéré son appui aux résolutions de l’Assemblée sur la levée du blocus économique, commercial et financier contre ce pays.


M. KASIT PIROMYA, Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande, a expliqué que son gouvernement travaillait à rétablir l’unité nationale, notamment grâce à un plan de réconciliation qui devrait conduire à des réformes des institutions démocratiques du pays.  Les droits de l’homme restent la pierre angulaire des politiques adoptées, a-t-il assuré, indiquant notamment qu’une commission d’établissement des faits avait été créée pour enquêter sur les événements tragiques qui ont eu lieu cette année en Thaïlande.


Le Gouvernement reconnait les disparités économiques dans la société, a-t-il dit, avant de mentionner ce qui est fait pour combler les écarts.  Le filet de sécurité sociale comprend les soins de santé universels, l’éducation gratuite pendant 15 années, les programmes de formation pour les chômeurs, un soutien aux travailleurs à faible revenu, aux agriculteurs, aux personnes âgées et aux personnes handicapées.


La Thaïlande croit en un développement centré sur les personnes et à une attitude économique modérée, a poursuivi le Ministre, soulignant aussi l’importance d’une meilleure gouvernance mondiale qui passe par la réforme des institutions financières internationales.  La Thaïlande est engagée aux plans régional et international, notamment dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), de l’ANASE+3 et du G-20.  En tant que pays en développement, la Thaïlande est prête à aider les pays, a-t-il ajouté, plaidant en faveur de la coopération Sud-Sud et relatant les avantages des partenariats entre pays développés et pays en développement.


M. Piromya a ensuite indiqué que son pays avait atteint presque tous les Objectifs du Millénaire pour le développement et était prêt à partager son expérience dans le domaine de la réduction de la pauvreté.  S’agissant des changements climatiques, il a fait part des mesures prises pour la reforestation et l’augmentation de l’énergie renouvelable.  Le Ministre a par ailleurs souligné l’importance du dialogue entre les religions, notamment par le biais de l’Alliance des civilisations.


Rappelant l’élection de son pays au Conseil des droits de l’homme pour 2010-2013, il a assuré vouloir renforcer cet organe.  Le Ministre a ensuite soutenu les efforts menés au niveau international en matière de désarmement et pour la non-prolifération des armes de destruction massive.  Il a aussi invité à recourir davantage à la diplomatie préventive, dont le coût est inférieur au maintien de la paix.  Il a rappelé, à cet égard, qu’au cours des 20 dernières années, presque 20 000 Thaïlandais avaient été déployés dans les forces de maintien de la paix, de police et pour le personnel civil des missions de l’ONU.


Mgr. DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, a signalé l’inquiétude du Saint-Siège face à des dépenses militaires qui continuent d’être excessivement lourdes et qui, même, augmentent toujours.  Il a encouragé les parties impliquées dans le règlement des controverses en cours, notamment sur la péninsule coréenne et le golfe Persique à approfondir un dialogue sincère.  Il a rappelé que la confiance et la générosité de savoir renoncer à des intérêts à court terme étaient le chemin pour une solution durable dans le conflit entre l’État d’Israël et les Palestiniens aussi bien qu’en Iraq, au Myanmar et dans d’autres régions.


Bien qu’il se soit réjoui de la volonté, réitérée lors de la Conférence sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, de déraciner la pauvreté, Mgr Mamberti a souligné que ces Objectifs ne pourraient être atteints sans la mise en œuvre d’objectifs moraux.  Il est nécessaire, d’une part, que les pays riches fassent fonctionner un cadre financier et commercial favorable aux pays les plus faibles.  Il est également nécessaire d’assurer un « virage éthique » qui garantisse un bon gouvernement et déracine la corruption.  En l’absence de ces changements, « les Objectifs du Millénaire seraient devenus une véritable fraude au développement humain intégral des peuples », a déclaré Mgr Mamberti.


S’agissant de l’environnement, le Saint-Siège souhaite, que lors de la prochaine Conférence des États parties les négociations puissent produire un accord juridiquement contraignant.  Il ne s’agit pas seulement d’aboutir à un monde qui dépense moins d’énergies fossiles, mais aussi de modifier des comportements de consommation effrénée et irresponsable, a déclaré Mgr Mamberti.  « Ce sont les comportements, et non la croissance de la population et l’amélioration des conditions de vie des pays les moins développés, qui exercent une plus grande et insoutenable pression sur les ressources et sur l’environnement », a-t-il ajouté.


Mgr Mamberti a finalement attiré l’attention sur la nécessité de continuer à promouvoir les droits de l’homme.  L’intérêt national fondamental de tous les gouvernements doit être la création de conditions pour développer le bien, matériel et spirituel, de leurs habitants.  À ce sujet, le Saint-Siège est encouragé par les discussions sur le principe de la « responsabilité de protéger » et souligne encore le manque d’attention concernant les réfugiés, les personnes expulsées et les grands déplacements migratoires, a conclu Mgr Mamberti.


M. BAKARY FOFANA, Ministre d’État chargé des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la francophonie de la République de Guinée, a indiqué qu’après avoir pris le pouvoir le 23 décembre 2008, « sur fond de crise politique et économique », les nouvelles autorités du pays avaient dû faire face à de nombreuses difficultés, notamment la mauvaise gouvernance, la déliquescence de l’État, l’insécurité généralisée, le trafic de drogues et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.  Il a indiqué que l’Accord signé le 15 janvier 2010 avait permis au peuple de Guinée de s’engager à réaliser un projet politique assurant le retour à l’ordre constitutionnel, basé sur l’État de droit et la bonne gouvernance. 


« Dans un engagement remarquable », a-t-il poursuivi, au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution, les populations se sont rendues massivement aux urnes, le 27 juin 2010 pour l’élection présidentielle.  Le second tour de ce scrutin, a-t-il annoncé, est prévu « au cours du mois d’octobre ».  Après avoir évoqué la situation en Somalie, au Soudan, en Côte d’Ivoire et au Sahara occidental, le Ministre a parlé de la recrudescence des menaces et des violences terroristes en Afrique et des OMD.


S’agissant de ces Objectifs, il a indiqué que son pays, qui attache une grande importante à l’accroissement de l’aide publique au développement, renouvelle sa proposition relative à l’organisation d’une conférence africaine sur les financements innovants et la préparation d’un projet de déclaration africaine sur la transparence de la gouvernance financière et la lutte contre les flux illicites de capitaux. 


Le Ministre a également réclamé une action internationale concertée pour faire face aux effets des changements climatiques.  Selon lui, le respect des engagements pris envers les pays en développement en matière de ressources financières, de transfert de technologies et de renforcement des capacités s’avère indispensable pour la mise en œuvre de mesures adéquates d’adaptation et d’atténuation.


M. DASHO DAW PENJO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Gouvernement du Bhoutan, a estimé que l’ONU devait continuellement s’adapter afin de maintenir son rôle central dans la gouvernance mondiale.  Il a relevé que la grande majorité des Membres de l’ONU était constituée de petits États et rappelant que la Charte de l’ONU consacre le principe d’égalité souveraine, il a annoncé la candidature de son pays à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-14. 


Revenant sur la Réunion de haut niveau sur les OMD, il a rappelé que le Premier Ministre de son pays avait proposé d’aller au-delà des pratiques conventionnelles de développement et de créer un neuvième OMD, « le bonheur ».  Le Bhoutan, a-t-il indiqué, est convaincu qu’aucune société ne peut être heureuse si elle n’est pas inclusive.  Promouvoir des conditions favorables au « Bonheur national brut » pour tous les citoyens bhoutanais, y compris les personnes handicapées, est non seulement un objectif, mais une obligation morale du Gouvernement.  Il s’est donc dit heureux que son gouvernement ait signé, le 21 septembre 2010, la Convention relative aux droits des personnes handicapées.


M. Penjo a par ailleurs estimé que l’autorité de l’Assemblée générale devait être renforcée, en saluant les travaux faits en ce sens.  Il s’est aussi félicité des progrès enregistrés dans les négociations sur la réforme du Conseil de sécurité.  Le Secrétaire d’État s’est ensuite félicité de la tenue prochaine, en 2011, en Turquie, de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.  Il a également abordé la question des changements climatiques, affirmant que sa délégation avait confiance que les négociations actuelles permettraient de déboucher, à Cancún, sur un accord « concret, complet et équitable ». 


« Le succès de Cancún est essentiel pour les petits États vulnérables comme le mien qui souffrent davantage des effets néfastes des changements climatiques », a-t-il précisé.  Il a par ailleurs indiqué que le Sommet de Thimpu, accueilli par le Bhoutan, avait débouché sur une Déclaration commune de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR) sur les changements climatiques.


M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a déploré le fait que le droit international et l’ordre soient piétinés par l’arbitraire et l’arrogance des pouvoirs individuels.  Des tentatives méprisables pour renverser les systèmes sociopolitiques de certains pays continuent de faire rage, a-t-il déclaré.  Refuser le droit des pays à choisir leur propre système constitue une violation des droits des peuples et cette réalité exige un renforcement du rôle des Nations Unies en conformité avec l’évolution du monde, a dit M. Pak.  Il a souhaité que l’autorité de l’Assemblée générale soit accrue, en jugeant anormal que l’organe le plus démocratique des Nations Unies ait moins de pouvoir que le Conseil de sécurité, qui n’est pas démocratique.


Le Vice-Ministre a souligné que les efforts de son pays en vue d’un développement pacifique étaient constamment mis à mal par une situation explosive créée de façon périodique sur la péninsule coréenne.  L’exemple le plus récent, a-t-il déclaré, est la « farce conduite à grande échelle par les États-Unis et la Corée du Sud » prenant pour prétexte l’incident du « Cheonan ».  Tant que des porte-avions nucléaires américains navigueront sur les mers qui nous entourent, notre défense nucléaire ne peut en aucun cas être abandonnée mais doit être bien au contraire renforcée.


« La République populaire démocratique de Corée considère que le maintien de la paix et de la sécurité ainsi que la promotion du développement socioéconomique et de la prospérité commune sur la péninsule coréenne constituent sa noble mission en tant que Membre des Nations unies », a déclaré le Vice-Ministre.


La position de la République populaire démocratique de Corée concernant son opposition à la guerre nucléaire, la course aux armements nucléaires et la prolifération nucléaire est inchangée, a continué M. Pak.  La dénucléarisation de la péninsule reste son objectif politique et, en tant qu’État nucléaire responsable, nous sommes désireux de participer aux efforts internationaux de non-prolifération et de gestion prudente des matériaux nucléaires, a-t-il ajouté.


Le désir du peuple coréen tout entier est de mettre fin à une division honteuse qui lui a été imposée par des forces étrangères.  Malheureusement, les autorités sud-coréennes rejettent ce programme et tentent de conduire les relations intercoréennes à un point de rupture.  M. Pak a ajouté que la République populaire démocratique de Corée rejetait catégoriquement la déclaration provocatrice de la délégation sud-coréenne, le 25 septembre dernier, concernant l’incident du « Cheonan ».  Il a conseillé à la République de Corée de cesser de créer des tensions sur la péninsule coréenne et de commencer immédiatement un dialogue nord-sud.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a parlé de la réforme de l’ONU, dont celle du maintien de la paix pour laquelle son pays a proposé de faire du Comité d’état-major, un organe plus actif pour assurer la prise en compte des points de vue militaires dans la décision du Conseil de sécurité.  M. Churkin s’est aussi attardé sur les progrès en matière de désarmement nucléaire, sur la signature par son pays et les États-Unis du Traité de Prague, gage des changements positifs dans les rapports entre les deux pays. 


Le représentant compte présenter, au cours de cette session, trois projets de résolution sur la transparence et les mesures de confiance dans les activités extra-atmosphériques, sur l’information et les télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale et sur le lien entre la réduction des armes stratégiques et le nouveau cadre des relations stratégiques.


Soulignant qu’une adhésion universelle au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et la stricte mise en œuvre du Traité sont le seul moyen de consolider les régimes internationaux de non–prolifération, le représentant a estimé qu’il faut continuer à rechercher une solution au problème nucléaire iranien.  L’Iran, a-t-il conseillé, doit assurer le niveau de transparence requis avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Le représentant a précisé qu’il ne voyait pas d’alternative raisonnable à un règlement politique et diplomatique du problème. 


La Réunion des ministres des affaires étrangères des six pays, à New York, a contribué à consolider le désir commun d’assurer la reprise du dialogue le plus tôt possible, a rappelé le diplomate russe, en affirmant que les sanctions n’étaient pas un but en soi.  « L’objectif du régime des sanctions mis en place par le Conseil de sécurité est de donner un signal à l’Iran sur la nécessité d’une pleine coopération avec l’AIEA et d’imprimer un élan au processus de négociation », a précisé le représentant. 


Il s’est catégoriquement opposé à une situation où, en marge des efforts du Conseil, des sanctions unilatérales sont décidées, compromettant ainsi le fondement même des efforts conjoints.  Le représentant a réitéré la proposition de son pays de conclure un traité sur la sécurité européenne et de tenir, à Moscou, une conférence internationale sur le Moyen-Orient qui porterait aussi sur les volets libanais et syrien.  M. Churkin s’est d’ailleurs dit gravement préoccupé par la décision d’Israël de ne pas proroger le moratoire sur le gel des colonies.


Estimant ensuite que la stabilisation de l’Afghanistan et de la région ne peut intervenir sans une solution au problème de la drogue, le représentant a réitéré la proposition de son pays de créer des ceintures financières et sécuritaires le long des frontières afghanes.  Il a conclu sur les situations au Soudan et en Somalie, ainsi que sur les OMD et la réforme du Conseil de sécurité qu’il a voulue « fondée sur un compromis et sur un consensus le plus large possible ».


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a indiqué qu’après avoir présenté, cette année, son rapport volontaire à l’Examen ministériel annuel (EMA) du Conseil économique et social, la République de Moldova se soumettra, l’année prochaine, au Mécanisme d’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme.  Le pays, a-t-il ajouté, vient de déposer ses instruments de ratification de la Convention sur les droits des personnes handicapées alors que son Parlement est sur le point de ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).


Évoquant la crise économique, il a déclaré qu’elle avait offert à son pays l’occasion de lancer de nouvelles réformes économiques, de bâtir des partenariats novateurs et de mobiliser toutes les parties prenantes, au niveau national, dans l’édification d’un système économique et social durable.  Un tel système, a estimé le représentant, dépend d’un environnement sain.  Il a remercié la communauté internationale pour son soutien lors des inondations qui ont frappé le pays l’été dernier et jugé que l’adoption d’un traité post-Kyoto était « plus vital que jamais ».


Appuyant la réforme des Nations Unies, il a réitéré la demande du Groupe des États d’Europe orientale de se voir octroyer un autre siège non permanent au Conseil de sécurité.  Il a rappelé que son pays continue à être confronté au problème de la Transnistrie, « qui divise artificiellement la République de Moldova ».  Le Gouvernement, a-t-il dit, continue de privilégier le dialogue, l’ouverture et le rétablissement de la confiance.


Il a appelé les partenaires de son pays à renforcer leur engagement et a jugé que la première mesure devrait être une reprise rapide et inconditionnelle des négociations officielles sous le format « 5+2 ».  Il a ajouté que le Sommet de l’OSCE en fin d’année devrait apporter une perspective sur le règlement du conflit en Transnistrie et sur le retrait des forces étrangères du territoire de Moldova.  Cela offrirait, a-t-il expliqué, le cadre nécessaire, entre autres, pour la transformation de la prétendue « opération de maintien de la paix » actuelle en une mission civile internationale dont le mandat serait fondé sur les normes internationales pertinentes.  Le représentant a estimé qu’en l’occurrence, le Sommet de l’OSCE prévu pour cette année ouvrirait une perspective claire pour le règlement du conflit et le retrait des troupes étrangères.


Il a tenu à exprimer sa préoccupation face aux tentatives de certains, et en particulier des entités non étatiques, de donner un autre sens à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’indépendance du Kosovo.  Le droit international n’autorise pas les groupes ethniques, linguistiques ou religieux à faire sécession sans le consentement de l’État concerné.  Chaque cas est unique est aucun ne devrait constituer un précédent.  Il a conclu en soulignant l’importance qu’attache son pays au processus d’intégration à l’Union européenne.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a souligné l’importance de faire en sorte que le partage des bénéfices de la croissance économique tienne compte des besoins des plus démunis, contribue à la cohésion sociale, en visant la réalisation des OMD, et implique la pleine participation de tous les partenaires.  C’est le sens, a-t-elle dit, de l’engagement de Monaco au sein du Groupe sur la gouvernance mondiale, 3-G, dont les membres sont convaincus de la nécessité d’associer le Secrétaire général de l’ONU aux travaux du G-20 en raison de la pertinence de l’ordre du jour de l’Assemblée générale en matière de gouvernance mondiale.


La représentante a attiré l’attention de l’Assemblée sur la Déclaration ministérielle que le 3-G a adoptée, le 27 septembre dernier, pour demander de contribuer à la réflexion du Groupe de travail sur le développement du G-20, en novembre prochain, à la réunion de Séoul.


Elle a estimé que les délibérations de l’Assemblée générale doivent contribuer au rapprochement et à la complémentarité des actions.  Seule l’Organisation, a souligné la représentante, est dotée à la fois des moyens mais aussi de la légitimité pour parvenir à mettre en place une gouvernance mondiale effective.  Chacun, a-t-elle encouragé, doit faire preuve de pragmatisme et œuvrer avec un esprit constructif.


L’interdépendance des défis mondiaux exige que les États définissent, de concert, un ensemble de règles visant à coordonner les politiques et régir les relations entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.  L’Organisation, a-t-elle conclu, doit être au cœur de ce nouveau multilatéralisme et fondé sur l’intégration et la solidarité.


M. SONATANE TU’AKINAMOLAHI TAUMOEPEAU-TUPOU (Tonga) a tout d’abord indiqué que son pays avait récemment achevé son deuxième rapport national sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), lequel faisait état de résultats positifs dans de nombreux domaines, en particulier dans l’éducation où le taux d’inscription scolaire au niveau primaire est de 93%.  Il a affirmé que les progrès à venir des Tonga dépendraient tant de ses efforts domestiques que des actions de ses partenaires en développement et de la communauté internationale.  Le représentant s’est ensuite félicité de la tenue récente de la Réunion de haut niveau sur l’examen de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Il a réclamé la création d’une catégorie spéciale officielle au sein de l’ONU pour les petits États insulaires en développement (PEID) afin d’améliorer la capacité de l’ONU à répondre à leurs préoccupations.


Estimant ensuite que lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Copenhague, la capacité collective des États n’avait pas été en mesure de répondre « au fardeau des attentes mondiales », M. Taumoepeau-Tupou a engagé les États Membres à dépasser leurs intérêts nationaux et régionaux à l’occasion de la prochaine Conférence, à Cancún, au Mexique, afin d’honorer leur responsabilité envers les États les plus vulnérables qui sont, selon lui, les moins responsables et les moins à même de pouvoir réagir aux défis des changements climatiques.  Il a notamment réclamé un flux de financement pour les PEID et autres États vulnérables.  Il a également engagé les membres du Conseil de sécurité à adopter la résolution portant sur les changements climatiques et leurs possibles répercussions sécuritaires.


Après avoir commenté la tenue du « sommet historique » entre les dirigeants du Pacifique et les États de la Ligue arabe, le représentant s’est penché sur le travail de la Commission sur les limites extérieures du plateau continental.  Il a fait part de ses préoccupations au sujet du délai avec lequel le rapport de son pays serait examiné.  M. Taumoepeau-Tupou a également évoqué l’importance de renforcer le système de gouvernance démocratique des Tonga.  Il a notamment annoncé que l’Assemblée législative achevait aujourd’hui sa dernière session sous l’ancien régime et que des élections devaient se dérouler le 25 novembre prochain.


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a souligné que, comme tous les petits États, son pays fait partie des gardiens les plus jaloux et les plus zélés de la Charte des Nations Unies.  Cette vigilance, a-t-il expliqué, repose sur des principes mais aussi sur la nécessité.  C’est la Charte en effet qui garantit aux petits États un siège à l’Assemblée générale, dans une souveraineté égale à celle des autres pays du monde.  L’Organisation est la seule instance qui offre à ces pays un siège et une voix dans les affaires du monde, a ajouté le représentant.  Le caractère central de l’ONU dans la gouvernance mondiale est donc pour ces pays une vérité « essentielle et indiscutable ».


Le représentant a dit craindre le risque que l’ONU ne devienne un simple « salon de discussions », un magma de bureaucraties ou une caisse de résonance des décisions prises ailleurs.  Pour que le concept de gouvernance mondiale ait un véritable sens, a-t-il conseillé, il faut injecter de la consistance et de la prévisibilité dans les règles qui régissent notre famille.  La gouvernance serait un mot vain si les riches et les puissants peuvent se placer au-dessus des lois et des décisions, a prévenu le représentant, en citant pour illustrer ses propos, le différend entre les États-Unis et Antigua-et-Barbuda à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


Il faut aussi, a poursuivi le représentant, donner du poids aux résolutions de l’Assemblée générale.  Les États doivent cesser de manipuler le concept de consensus et d’en faire un veto virtuel.  Le consensus ne saurait faire obstacle à une action décisive de l’Assemblée.  Quand il n’y a pas de consensus, le vote majoritaire devrait prévaloir, a estimé le représentant.


Il faut également, a-t-il encore dit, que chaque État honore des engagements volontairement pris, en particulier dans le domaine du financement du développement.  Il a prévenu qu’en la matière, aucun petit État n’a ni la capacité ni le désir de créer une bureaucratie entièrement dévouée à la « navigation dans le labyrinthe administratif des flux irréguliers et imprévisibles de l’aide ».


Ils ne sont pas disposés à entretenir une armée de consultants étrangers qui semblent être les premiers bénéficiaires de certains efforts internationaux en matière de développement.  Il a stigmatisé les promesses non tenues en Haïti où ceux qui ont survécu au tremblement de terre risquent aujourd’hui d’être tués par la pluie.


La gouvernance mondiale exige, par ailleurs, a poursuivi le représentant, que l’on s’oppose aux groupements non inclusifs, non transparents et non représentatifs comme le G-20 qui s’est proclamé le premier forum de la coopération économique internationale.  Les 172 économies qui n’en font pas partie ne sauraient être réduites à attendre anxieusement à la porte du G-20 des signaux et des changements de politique qui affectent leur propre survie.  Gouvernance mondiale devrait signifier inclusion mondiale, et c’est là notre cinquième point, a dit le représentant, en réclamant, concernant le Conseil de sécurité, un siège non permanent pour les petits États insulaires en développement et en annonçant la candidature de son pays à un tel siège pour la période 2020-2021.


Il a enfin appelé l’ONU à ne pas baisser la barre de ses ambitions, en particulier à la Conférence de Cancún sur les changements climatiques qui doit donner lieu à un instrument juridiquement contraignant.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a réitéré la conviction de son pays selon laquelle le modèle des Nations Unies est dépassé.  Il ne s’agit plus de procéder à une réforme parce que, a-t-il dit, le XXIe siècle exige des changements profonds qui ne sont possibles qu’avec une reconstruction de l’Organisation.  Comme « exemples poignants » du caractère injuste et irrationnel de l’architecture mondiale du pouvoir, il a cité Cuba et le Moyen-Orient.


La reconstruction de l’ONU implique, a estimé le représentant, le renforcement de l’Assemblée générale dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales.  Il a dénoncé la stratégie visant à affaiblir l’Assemblée maintenant que le Conseil de sécurité accroît progressivement son pouvoir et son influence sur l’agenda de l’ONU et prend le pas sur des questions qui vont au-delà de son mandat.


Dans le cadre de cette reconstruction, le Venezuela, a enchaîné le représentant, propose la suspension du droit de veto qui est incompatible avec le principe de l’égalité souveraine entre les États.  M. Valero a également proposé un élargissement des deux catégories de membres du Conseil.  Il s’est aussi dit d’avis que la résolution relative à l’élection du Secrétaire général n’empêche en rien l’Assemblée générale d’en discuter et de voter.  Le représentant a ensuite souhaité l’adoption d’un accord juridiquement contraignant à la Conférence de Cancún sur les changements climatiques.


La crise du capitalisme, ce « modèle inhumain », n’est pas terminée, a prévenu le représentant, en pointant le doigt sur son caractère structurel qui se reproduit à l’infini.  Face aux politiques proposées pour faire face à la crise et qui ne visent qu’à en faire payer les conséquences aux pays en développement, M. Valero a prôné le renforcement de la coopération Sud-Sud et à la création de mécanismes alternatifs pour contourner le monopole des institutions de Bretton Woods sur le crédit.  Il a donc préconisé le renforcement des institutions financières régionales.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a affirmé que l’ONU avait été conçue afin de permettre aux États Membres de confronter et de dépasser leurs différences.  Il est donc inapproprié, selon elle, d’abuser de cette tribune pour promouvoir des points de vue extrêmes ou des revendications sans fondement.  Dénonçant les tentatives d’incitation au conflit, la représentante a engagé les États Membres à ne jamais oublier qu’ils formaient une communauté mondiale.  S’agissant des changements climatiques, elle a estimé que la Conférence de Cancún devait porter son attention sur les émissions de gaz à effet de serre résultant du déboisement ainsi que sur le financement.  Elle a expliqué que la Norvège s’était engagée à verser 500 millions de dollars par an pour lutter contre le déboisement, puis a exprimé l’attachement de son pays à la question des droits de l’homme.  Mme Mørch Smith a par ailleurs engagé les États Membres à honorer leurs engagements relatifs à la promotion des femmes.


À l’instar du Président américain, M. Barack Obama, la représentante a ensuite formulé l’espoir que la Palestine vienne grossir prochainement les rangs des membres de l’ONU, en tant qu’État indépendant et souverain.  Elle s’est notamment félicitée de la reprise des pourparlers directs de paix, tout en regrettant que le moratoire d’Israël sur les colonies de peuplement n’ait pas été prorogé.  Constatant des tendances actuelles vers une gouvernance mondiale plus fragmentée, Mme Mørch Smith a indiqué que la Norvège attachait la plus haute importance aux discussions relatives à la coopération entre le G-20 et l’ONU.  Afin de maintenir sa pertinence, a ajouté la représentante, l’ONU doit s’adapter constamment pour répondre à de nouveaux défis.  Elle a préconisé une réforme de l’ONU qui mettrait l’accent sur l’amélioration et le renforcement de l’Organisation.


M. WITOLD SOBKOW (Pologne), abordant la question de la réforme des Nations Unies, a plaidé pour que l’ONU soit plus efficace et mieux adaptée au nouvel environnement mondial.  Pour le représentant, les Nations Unies doivent améliorer leur capacité à coopérer avec d’autres institutions ou organisations, notamment à l’échelle régionale.  La Pologne apporte par ailleurs son soutien aux efforts menés en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité.  Elle est ainsi favorable à la création d’un siège supplémentaire pour le Groupe de l’Europe orientale, a-t-il dit, ajoutant que son pays jugeait intéressante l’idée d’une représentation de l’Union européenne.  M. Sobkow a ensuite estimé que la récente crise économique et financière démontrait la nécessité d’un politique coordonnée à l’échelle mondiale, dont les fondements doivent être débattus au sein d’un forum tel que l’ONU.  Il a dit espérer que la crise que le monde traverse aujourd’hui ne vienne entraver la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


En matière de sécurité internationale, M. Sobkow a rappelé la nécessité d’anticiper autant que possible les conflits pour être en mesure d’y apporter des réponses une fois qu’ils se font jour.  S’agissant des opérations de maintien de la paix, les réformes en cours doivent se poursuivre pour en améliorer la qualité, a-t-il affirmé.  « Nous sommes déterminés à œuvrer en faveur d’un consensus plus large sur les aspects stratégiques du maintien de la paix par le biais d’un partenariat renouvelé entre toutes les parties concernées », a déclaré M. Sobkow.  Sur le dossier du nucléaire, le représentant a estimé que la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléraires (TNP), le nouveau Traité post-START et le Sommet sur la sécurité nucléaire constituaient des avancées importantes, mais que leur mise en œuvre restait un défi à relever.  Selon lui, la question du statut des armes nucléaires substratégiques se pose avec une acuité particulière, dans la mesure où aucune obligation légale au plan international n’est en mesure de conduire à leur réduction et à leur élimination.


Par ailleurs, le représentant a affirmé que son pays espérait pouvoir atteindre tous les principaux objectifs de la Conférence sur le développement durable de 2012.  Les actions concrètes à mener sur le dossier des changements climatiques doivent être liées à la question des OMD, a-t-il dit, insistant sur la nécessité de prendre en compte les besoins spécifiques des pays en développement.  S’agissant de la question des changements climatiques, la Pologne a indiqué qu’elle allait poursuivre ses efforts visant à l’élaboration d’un consensus international sur un accord d’ensemble à l’échelle de la planète au-delà de 2012.


Droits de réponse


Le représentant de l’Érythrée a regretté l’intervention du Ministre éthiopien des affaires étrangères.  L’Érythrée, a-t-il affirmé, n’a pas de problèmes avec ses voisins ou a su les régler de manière pacifique, au contraire de l’Éthiopie.  « On essaie de faire de l’Érythrée un bouc émissaire pour les problèmes que connaît la Somalie », s’est–il indigné, pour affirmer ensuite que l’Éthiopie était le seul facteur constant de la crise en Somalie.  « Ce régime est le cancer de la corne de l’Afrique, et est à l’origine de la crise la plus grave que connaît l’Afrique », a-t-il dit.  Il a indiqué que l’Érythrée appuyait une solution diplomatique et non pas militaire au conflit somalien.  Il a ensuite engagé l’Éthiopie à retirer ses troupes de la Somalie.


Le représentant de l’Éthiopie a répliqué en affirmant que l’Érythrée déstabilisait la corne de l’Afrique et que la communauté internationale n’avait pas pris de mesures à la hauteur de la menace posée.  Il a évoqué la récente résolution adoptée par le Conseil de sécurité, puis a dénoncé les efforts déployés par l’Érythrée pour, a-t-il dit, saper les efforts de la communauté internationale.  « Les sanctions imposées par le Conseil de sécurité dans la résolution 1907 (2009) portent leurs fruits, et le moment n’est pas venu de faiblir », a-t-il déclaré.


Le représentant du Pakistan a déclaré que le Jammu-et-Cachemire était un territoire international et non pas une partie intégrante de l’Inde comme l’a affirmé le Ministre de l’Inde.  S’appuyant sur les propos du Président Nehru, qui assurait que le Cachemire n’appartenait ni à l’Inde ni au Pakistan mais au peuple du Cachemire, il a fait part de l’engagement de sa délégation à respecter l’issue du plébiscite.  Il a par ailleurs dénoncé l’ambition de l’Inde à devenir membre permanent du Conseil de sécurité, pour ensuite demander une enquête sur les récentes violences dans la région.  L’occupation du Cachemire par l’Inde est inacceptable, a-t-il dit.  Il a ensuite indiqué que les forces de l’ordre du Pakistan continuaient à sacrifier leurs vies dans la lutte contre le terrorisme.  Il a appelé l’Inde à réexaminer sa politique d’appui à des groupes terroristes qui se trouvent dans des pays voisins, estimant que ce pays était mal placé pour donner des leçons de moralité aux autres.


Le représentant de l’Azerbaïdjan a commenté la déclaration de l’Arménie, estimant qu’elle était le « reflet d’une idéologie odieuse ».  Erevan « prône l’impunité et l’expansionnisme », a-t-il lancé.  Il a affirmé que l’Arménie avait attaqué le Nagorno-Karabakh et y avait perpétré un nettoyage ethnique à l’encontre de la population azerbaïdjanaise.  Il a estimé qu’il fallait mettre un terme à l’« occupation illégale par l’Arménie en Azerbaïdjan ».


Le représentant de l’Arménie a estimé que c’était l’Azerbaïdjan qui avait commencé la guerre à l’encontre de la population du Haut-Karabakh.  L’Azerbaïdjan viole, selon lui, les résolutions du Conseil de sécurité et est le principal obstacle au règlement de la question du Haut-Karabakh.


Prenant à son tour la parole, le représentant de la République de Corée a évoqué les enquêtes menées au sujet de l’attaque du navire Cheonan et a fait lecture de la résolution du Conseil de sécurité sur cette question.


Reprenant la parole, le représentant de l’Érythrée a affirmé que la clef du règlement entre l’Érythrée et l’Éthiopie était le retrait des soldats éthiopiens du territoire souverain de l’Érythrée.  Il a réaffirmé que l’Éthiopie était le seul « facteur permanent » de la crise en Somalie.  Il a engagé ensuite la communauté internationale à trouver une meilleure solution pour permettre au peuple somalien de vivre en paix.


Le représentant de l’Inde a dénoncé les propos infondés, selon lui, de son homologue pakistanais, estimant que le Pakistan devait se concentrer sur les problèmes liés au terrorisme et à l’extrémisme, entre autres.  Il a affirmé que le Jammu-et-Cachemire était une partie intégrante de l’Inde.


Le représentant de l’Azerbaïdjan a affirmé que l’Arménie promouvait des « idées dangereuses » de « supériorité religieuse et ethnique », et que ce pays était « un danger pour la région ».  Il a engagé la communauté internationale à se mobiliser pour trouver une solution durable au conflit.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a estimé que le Conseil de sécurité n’avait pas abouti à une conclusion claire sur la question du navire coulé.  « Nous n’avons rien à voir avec cette affaire », a-t-il soutenu, pour, à son tour, donner lecture d’un passage de la résolution citée par son homologue de la République de Corée.  Les éléments de preuve de la République de Corée reposent simplement sur des doutes et ne présentent aucun résultat scientifique, a-t-il estimé.  Il a indiqué que la RPDC avait proposé d’envoyer son propre groupe d’enquêteurs mais que la République de Corée s’y était opposée.  Il a ensuite affirmé que l’armement nucléaire de son pays l’était à des fins dissuasives et non pas agressives.  La dénucléarisation de la péninsule nucléaire verra le jour si les superpuissances abandonnent leur politique hostile, a-t-il affirmé.


Le représentant de l’Éthiopie a engagé les États Membres à examiner les résultats du mini-sommet convoqué la semaine dernière par le Secrétaire général au sujet de la Somalie.


Le représentant du Pakistan a estimé que l’argument de l’Inde avait été rejeté par la communauté internationale.  Le Cachemire n’est pas une question interne de l’Inde, a-t-il dit.  « Nous nous réservons le droit d’évoquer cette question dans toutes les instances internationales », a-t-il ajouté.  Il a affirmé que le peuple du Cachemire avait le droit d’exercer son droit à l’autodétermination.


Le représentant de l’Arménie a estimé que les propos de son homologue de l’Azerbaïdjan étaient « politiques et destructeurs ».


Le représentant de l’Inde a rejeté les observations jugées « inacceptables » du Pakistan.


Le représentant du Viet Nam est revenu sur la déclaration de la Suède, indiquant que son Gouvernement s’employait à améliorer le régime de la presse.  Il a dénoncé les affirmations de ce pays, qu’il a jugées « non fondées », sur l’emprisonnement de journalistes au Viet Nam.


Déclaration du Président de l’Assemblée générale


Dans ses remarques finales, M. JOSEIPH DEISS, Président de l’Assemblée générale, a dressé un bilan du débat général « pour mieux progresser, ensemble, sur les sujets cruciaux pour notre bien-être commun ».  Frappé par la convergence des préoccupations exprimées par les États Membres, il s’est demandé pourquoi, dès lors, tant de situations dramatiques durent depuis si longtemps.  « Prenons-nous vraiment le temps de nous parler, chercher des solutions, des réconciliations? ».


Il a appelé à mettre au second plan les intérêts nationaux pour rechercher des solutions consensuelles qui permettent d’avancer.  Évoquant « le message fort » du Sommet sur les OMD et sa réaffirmation de la détermination à tenir la promesse de 2000, le Président a estimé que ce qui compte maintenant, c’est que les paroles soient bien suivies d’actions.


Résumant les thèmes abordés, il a estimé que la communauté internationale a encore beaucoup à faire pour que la mission première de maintien de la paix et de la sécurité qu’a l’ONU soit remplie.  Oserons-nous dépasser les blocages anciens, les prises de position maintes fois répétées et entamer en toute sincérité les réconciliations tant espérées?


M. Deiss a dit son intention, au cours de cette session, en contribution à la préparation de la Conférence de Rio+20 en 2012, d’intensifier la discussion sur le développement durable et notamment sur la question de l’économie verte.


Concernant le thème général de la gouvernance globale, proposé pour le débat général, il a souligné que si le G-20 est « une réalité incontournable », il est important d’articuler légitimité et efficacité.  Il faut améliorer les mécanismes d’information, de consultation et de coopération entre l’ONU et les autres acteurs de la gouvernance mondiale.  Le Président a dit son intention d’établir un dialogue informel avant et après les réunions du G-20 avec le Secrétaire général et le pays hôte du G-20.


Un débat informel pourrait également explorer les voies pour construire un système de gouvernance global plus représentatif, inclusif et ouvert qui s’étende à la société civile et au secteur privé.  Si nous sommes d’accord sur l’importance de l’instrument que constitue l’ONU, est-ce que nous l’utilisons au mieux, s’est demandé le Président.  Ne devrions-nous pas plutôt agir de manière résolue pour adapter rapidement l’Organisation aux réalités actuelles?


C’est en définitive à vous, les États Membres, de faire de l’ONU l’instrument fort qui puisse jouer un rôle central pour affronter les défis globaux et œuvrer pour le bien commun, a rappelé le Président.


Souhaitant clore le débat général « sur une note plus personnelle », M. Deiss a avoué qu’il a parfois le sentiment que nous nous contentons de répéter des schémas de pensée éculés, de rechercher des succès de courte durée ou de nous complaire dans le statu quo.  Pour faire de vraies percées sur les grands projets liés à la gouvernance globale, la protection des droits de l’homme et la préservation de la planète, « il nous faut beaucoup de créativité et beaucoup de générosité », a-t-il lancé, avant de conclure: « N’ayons pas peur de notre propre courage ».


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Représentant exécutif pour la Sierra Leone souligne la nécessite de continuer à appuyer les efforts de consolidation de paix et le processus électoral de 2012

CS/10041

Conseil de sécurité: le Représentant exécutif pour la Sierra Leone souligne la nécessite de continuer à appuyer les efforts de consolidation de paix et le processus électoral de 2012

28/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10041
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6391e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE REPRÉSENTANT EXÉCUTIF POUR LA SIERRA LEONE SOULIGNE LA NÉCESSITÉ DE CONTINUER À APPUYER LES EFFORTS DE CONSOLIDATION DE PAIX ET LE PROCESSUS ÉLECTORAL DE 2012


Le Conseil de sécurité s’est penché, ce matin, sur l’évolution de la situation en Sierra Leone.  Le Représentant exécutif du Secrétaire général dans ce pays, le Président de la formation « Sierra Leone » de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et la Ministre sierra-léonaise des affaires étrangères ont, notamment, déploré le manque de financement international des stratégies de consolidation de la paix et de développement.  La préparation des élections de 2012 et la nécessité de bien négocier les défis politiques, économiques et sociaux afin de fructifier les acquis obtenus ces dernières années dans la  stabilisation et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont également été évoquées. 


Le Représentant exécutif, M. Michael von der Schulenburg, qui a largement fait référence au rapport du Secrétaire général dont était saisi le Conseil (S/2010/471), s’est d’abord félicité des progrès réalisés par la Sierra Leone dans la mise en œuvre des OMD, en particulier ceux relatifs à la lutte contre le sida et l’élimination de la pauvreté.  Il a ensuite mis l’accent sur trois domaines susceptibles d’avoir un effet bénéfique sur le futur politique, social et économique du pays.  L’intensification de l’exploitation des riches ressources minérales par la Sierra Leone, a estimé le Représentant exécutif, pourrait ainsi briser la dépendance à l’égard des donateurs.  Il s’est dit convaincu que les élections de 2012 contribueraient à renforcer la démocratie et la crédibilité des institutions nationales.  Il a ajouté que l’avènement de la démocratie en Guinée pourrait, pour la première fois, créer une sous-région constituée d’États proches et faciliter le règlement de problèmes communs des trois pays de l’Union du fleuve Mano. 


Le Représentant exécutif a toutefois noté que ces sources d’espoir comportaient également des risques.  Il a par exemple indiqué que les accords miniers n’avaient peut-être pas été négociés en toute transparence et que la taille de certains d’entre eux risquait d’outrepasser les capacités d’investissement et organisationnelles du Gouvernement lui-même.  « Je reste cependant convaincu que même des contrats miniers très importants peuvent être gérés de sorte que les investisseurs étrangers et le pays puissent en tirer profit », a ensuite déclaré M. von der Schulenburg.  Concernant les élections de 2012, le Représentant exécutif a confié que l’atmosphère sur place était celle d’un pays en phase préélectorale.  « Il est regrettable que les principaux partis politiques s’accusent mutuellement d’intentions suspectes », a-t-il cependant ajouté.  « Tout indique que les élections de 2012 constitueront un défi complexe à relever », a poursuivi le Représentant exécutif, expliquant que le pays aurait à organiser pas moins de trois scrutins nationaux en même temps, présidentiel, parlementaire et local.  Il a aussi prévenu contre les risques que les partis les plus puissants soient tentés d’exploiter les divergences ethniques et régionales ou qu’ils convoitent les richesses résultant des nouveaux contrats miniers.


C’est pourquoi, a estimé M. von der Schulenburg, les principaux partis doivent accepter, en vue des élections de 2012, le cadre institutionnel prévu pour leur bonne conduite.  À cette fin, la Commission électorale nationale doit faire plus pour réduire les craintes au sein de l’opposition.  « L’efficacité de la Commission d’enregistrement des partis politiques est entravée par le fait que cet organe n’a pas de président depuis plus de deux ans », a-t-il en outre souligné.  Le Représentant exécutif a par ailleurs appelé la Commission indépendante des médias à protéger les médias sierra-léonais contre les influences excessives durant toute la campagne électorale.  M. von der Schulenburg a ensuite fait observer que si la transition démocratique en Guinée devait finalement échouer, cela aurait un impact négatif en Sierra Leone.  « Dans ce cas, les liens géographiques, culturels et ethniques étroits entre les deux pays et la présence excessive d’armes légères en Guinée pourraient avoir des répercussions sérieuses dans le pays », a-t-il prévenu. 


Le Représentant exécutif s’est inquiété du manque de fonds alloués par les États Membres pour appuyer les efforts entrepris en faveur de la consolidation de la paix et du développement du pays.


C’est sur ces questions, qui devraient être examinées en détail cet après-midi à l’occasion d’une réunion de la formation « Sierra Leone » de la Commission de consolidation de la paix (CCP), qu’a porté l’intervention du Président de cette formation et Représentant permanent du Canada, M. John McNee.  Ce dernier a souligné la nécessité pour la communauté internationale de continuer à apporter son appui à la Sierra Leone afin que les efforts de consolidation de la paix et de développement économique à long terme soient couronnés de succès.  Annonçant que la Commission de consolidation de la paix adoptera, dans le cadre de sa réunion de cet après-midi, un document final qui s’articulera autour d’un rapport d’avancement conjoint sur le Plan d’action pour le changement, M. McNee a salué le bilan « exemplaire » de la Sierra Leone.  « C’est un pays, a-t-il dit, qui met en pratique les normes relatives à l’efficacité de l’aide, à l’engagement dans les États après un conflit et à la prestation intégrée de services ». 


Il a ensuite reconnu que le pays, qui dispose de deux stratégies globales et intégrées, le Plan d’action et la Vision commune de l’ONU, manque des ressources nécessaires à leur mise en œuvre.  « Le Fonds d’affectation spéciale multidonateurs n’a reçu à ce jour que 10 millions de dollars, alors que l’objectif pluriannuel se chiffre à 204 millions de dollars », a-t-il fait savoir.  M. McNee a indiqué que pour faire face aux besoins, la formation « Sierra Leone » avait décidé d’élaborer un plan de mobilisation des ressources qui cherchera, en particulier, à attirer des donateurs non traditionnels.  Concernant la préparation des élections, il a rendu hommage à l’action du Bureau intégré des Nations Unies en Sierra Leone (BINUCSIL) qui, en améliorant le dialogue multipartite, a permis d’éliminer les tensions politiques et de renforcer la capacité d’intervenir en cas de troubles à l’ordre public.  M. McNee a aussi estimé que la création d’un organe de presse indépendant, la « Sierra Leone Broadcasting Corporation », contribuera à renforcer la démocratisation. 


De son côté, la Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, Mme Zainab H. Bangura, a tenu à rassurer la communauté internationale en déclarant que son Gouvernement fera en sorte que la Commission électorale nationale et la Commission d’enregistrement des partis politiques exécutent en toute indépendance leur mandat respectif.


« Le Ministre des finances et du développement économique a commencé à mobiliser l’appui et les ressources nécessaires à la tenue d’un processus électoral crédible, libre, équitable et inclusif », a-t-elle assuré, appelant les Nations Unies à soutenir cet effort.  Mme Bangura a aussi souligné que le Gouvernement de la Sierra Leone était pleinement engagé dans l’amélioration de la gouvernance, du développement du secteur privé, de la lutte contre la corruption, la criminalité transnationale organisée et le chômage des jeunes.  Là encore, a-t-elle souligné, un appui financier et une assistance technique durables sont nécessaires pour répondre aux défis identifiés dans le rapport du Secrétaire général. 


Répondant aux propos du Représentant exécutif, la Ministre sierra-léonaise des affaires étrangères a affirmé que l’une des priorités du Gouvernement était de garantir une gestion « ouverte et transparente » de l’exploitation des ressources minérales du pays.  « La volonté politique existe pour permettre au peuple sierra-léonais de bénéficier des vastes richesses minérales de la Sierra Leone, et c’est pour réaliser cet objectif que le Gouvernement est maintenant prêt pour créer les modalités visant à assurer la conformité des accords miniers avec la législation pertinente », a déclaré Mme Bangura.  Avant de conclure, elle a demandé au Conseil de sécurité de prendre les mesures permettant de faire face au déclin des contributions financières des États Membres pour financier les activités des Nations Unies dans son pays. 


Cinquième rapport du Secrétaire général sur le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) ( S/2010/471)


Ce rapport, qui porte sur la période allant du 1er mars au 31 août 2010, note d’abord qu’en vue des élections qui se tiendront en 2012 –et qui « seront une étape importante sur la voie de la consolidation de la démocratie en Sierra Leone et un test critique pour les institutions électorales, les dirigeants politiques et les partis politiques du pays »-  des progrès considérables ont été faits en Sierra Leone en matière de consolidation de la paix et de réconciliation nationale. 


Le Secrétaire général note toutefois qu’il est nécessaire de faire en sorte que les gains réalisés en matière de consolidation de la paix ne soient pas anéantis.  « Le chômage endémique des jeunes est préjudiciable à la stabilité du pays » tout comme la corruption, indique-t-il, invitant instamment, sur ce dernier point, le Gouvernement à faire en sorte que des ressources suffisantes soient affectées à l’appui des efforts faits par la Commission de lutte contre la corruption.


Dans ce rapport, M. Ban Ki-moon fait aussi remarquer que la crise financière mondiale complique la recherche de financements nécessaires à l’application du Programme pour le changement du Président Ernest Bai Koroma.  Le Fonds d’affectation spéciale multidonateurs pour l’application de la Vision commune, qui est aligné sur le Programme pour le changement, a également besoin d’être appuyé, ajoute-t-il. 


Pour le Secrétaire général, cette absence de fonds ayant porté préjudice aux plans du Gouvernement sierra-léonais visant à promouvoir des initiatives de développement politique et socioéconomique plus robustes, la Commission de la consolidation de la paix (CCP) doit assumer un rôle de premier plan en aidant à mobiliser les ressources nécessaires.  De même, le Secrétaire général indique que des ressources seront nécessaires pour donner aux institutions pertinentes les moyens de faire face à la violence sexiste. 


Revenant dans ses observations sur les élections de 2012, M. Ban lance un appel aux partis politiques pour qu’ils continuent de s’engager dans un dialogue et de régler leurs différends.  Il demande en outre à toutes les parties concernées d’adhérer au Code de conduite de la Commission d’enregistrement des partis politiques et de travailler en relation étroite avec la Commission électorale nationale sur les arrangements pour les élections de 2012. 


Dans ce contexte, et compte tenu de la nécessité de continuer à fournir une assistance à la Sierra Leone aux fins de la consolidation de la paix; de prêter un appui aux élections de 2012; de créer des conditions favorables à la réconciliation nationale; de faire progresser les réformes relatives à la bonne gouvernance; de lutter contre la corruption, le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée; de s’attaquer au chômage des jeunes et de mobiliser l’appui des donateurs internationaux, le Secrétaire général recommande que le mandat du BINUCSIL soit prorogé pour une nouvelle période d’un an.


« Durant l’année à venir, le BINUCSIL continuera d’appliquer son mandat dans le cadre de la Vision commune et des priorités décrites dans son précédent mandat », conclut-il. 


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix s’inquiète de l’insuffisance du financement de l’« Agenda pour le changement »

CCP/70

La formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix s’inquiète de l’insuffisance du financement de l’« Agenda pour le changement »

28/09/2010
Assemblée généraleCCP/70
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de consolidation de la paix

Comité d’organisation

Quatrième session                                          

1ère séance – après-midi


LA FORMATION SIERRA LEONE DE LA COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX S’INQUIÈTE

DE L’INSUFFISANCE DU FINANCEMENT DE L’« AGENDA POUR LE CHANGEMENT »


La formation Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP) s’est réunie cet après-midi sous la présidence du Représentant permanent du Canada, M. John McNee, pour examiner et adopter le Document final de la session extraordinaire de haut niveau de la Commission de consolidation de la paix sur la Sierra Leone, tenue le 10 juin 2009.  Les délégations présentes ont salué les progrès réalisés par le pays mais se sont dites « préoccupées » par le peu de financement alloués à ce jour au financement de l’« Agenda pour le changement », qui est le programme national de développement du pays.


Les Ministres des affaires étrangères et des finances de la Sierra Leone, ainsi que le Représentant exécutif du Secrétaire général dans ce pays, M. Michael von der Schulenburg, ont participé à cette réunion formelle, la première depuis la Réunion de haut niveau de juin 2009.  En outre, par le truchement d’une vidéoconférence, plusieurs représentants de la société civile sierra-léonaise ont pu suivre la réunion depuis les locaux du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), à Freetown.


Dans le document adopté cet après-midi par ses membres, intitulé « Projet d’examen du document final de la session extraordinaire de haut niveau de la Commission de consolidation de la paix sur la Sierra Leone », la Commission tire un premier bilan de l’« Agenda pour le changement », document de stratégie nationale de développement adopté par le Gouvernement de la Sierra Leone et entériné lors de la Réunion de haut niveau de juin 2009.  M. McNee a salué le leadership du Gouvernement de la Sierra Leone dans l’élaboration de ce rapport et pour l’esprit de concertation dont il a fait preuve à cette occasion.


La Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, Mme Zainab H. Bangura, a remercié les membres de la formation Sierra Leone de la CCP et a estimé que cet exercice de bilan était très important.  La Sierra Leone a fait des progrès très importants en matière de consolidation de la paix, a affirmé la Ministre, qui a ajouté que le Gouvernement reconnaissait le rôle essentiel joué par la CCP en matière de mobilisation de la communauté internationale.  La paix est revenue en Sierra Leone, mais la pauvreté y demeure, a-t-elle néanmoins fait remarquer.  C’est pourquoi le Gouvernement sierra-léonais avait salué la Réunion formelle de haut niveau tenue en juin 2009, qui a permis de renforcer la mobilisation des ressources et de l’assistance pour la mise en œuvre de l’Agenda pour le changement, a-t-elle relevé.  Malgré les importants progrès accomplis, la Sierra Leone n’a pas bénéficié de l’afflux de ressources normalement nécessaires pour le relèvement d’un pays, a ajouté Mme Bangura, qui a estimé que le moment était venu d’accorder à la Sierra Leone le statut de « modèle pour la consolidation de la paix ».


M. Samura Kamara, Ministre des finances de la Sierra Leone, a ensuite rappelé que l’Agenda pour le changement, qui est le deuxième document pour la réduction de la pauvreté adopté par le pays, avait fait l’objet d’une large consultation de la population.  L’an dernier, le Gouvernement de la Sierra Leone avait demandé à la CCP d’appuyer cet agenda qui met l’accent sur cinq secteurs essentiels vers lesquels orienter les efforts: l’énergie; l’agriculture et la sécurité alimentaire; l’industrie; les transports et la santé a rappelé le Ministre.  Pour M. Kamara, le rapport conjoint reflète un effort de l’ensemble des secteurs du Gouvernement ainsi que des partenaires internationaux.  Il s’agit de montrer les résultats obtenus, les défis qui demeurent et les actions que le Gouvernement souhaite adopter, dans le contexte international actuel, a-t-il souligné. 


Il faut maintenir et consolider la paix, a affirmé le Ministre des finances sierra-léonais, qui a rappelé qu’après déjà deux cycles d’élections, cinq autres scrutins doivent avoir lieu en 2012, alors que l’évolution du pays s’accompagne de changements qui se produisent dans le cadre de l’accompagnement qui lui est offert par les partenaires au développement, y compris à travers les activités du système des Nations Unies.  M. Kamara a mis l’accent sur l’importance d’une bonne préparation des élections de 2012, ajoutant que le pays agissait en ce sens, y compris par la préparation d’un projet de loi sur la liberté de l’information.  Il a en outre rappelé la création d’une commission de lutte contre la corruption.  Le ministre a toutefois rappelé qu’il ne fallait pas oublier l’importance du secteur de la sécurité nationale, avant de faire observer que, 10 ans après être sortie d’un conflit sanglant, la Sierra Leone envoyait aujourd’hui des Casques bleus dans d’autres pays.  Il a dit suivre avec attention l’évolution de la situation en Guinée voisine.


Le Ministre a encore estimé que la Sierra Leone avait bien géré son économie, qui a connu depuis la fin de la guerre, un taux de croissance annuel de 7% en moyenne, qui a toutefois baissé avec la crise mondiale et reste insuffisant, bien que le pays ait plutôt bien résisté à ladite crise, en partie grâce à l’appui de la communauté internationale.  M. Kamara a estimé que l’agriculture –une des priorités de l’Agenda pour le changement- est essentielle non seulement pour garantir la sécurité alimentaire, mais aussi pour créer de nombreux emplois, et a ajouté que le Gouvernement avait préparé un programme pour améliorer la productivité agricole.  La pêche représente aussi une ressource importante, mais le pays souffre de la pêche illégale, a-t-il noté.  Le Ministre a également rappelé les investissements effectués dans les infrastructures routières et le potentiel des revenus issus de l’exploitation minière.  Rappelant que le Gouvernement de la Sierra Leone avait signé récemment des accords importants en ce sens, il a ajouté que celui-ci comprend bien la nécessité d’un suivi et d’un contrôle des accords signés, et est conscient du risque d’une trop grande dépendance de l’économie aux exportations minières.


Mme Cheng-Hopkins, Sous-Secrétaire générale à l’appui à la consolidation de la paix et Chef du Bureau d’appui à la consolidation de la paix, a estimé que la Sierra Leone était un pays riche en ressources minières, avec aussi un potentiel agricole important.  Elle s’est dite heureuse qu’on ait axé les travaux de la CCP sur quelques domaines bien définis, et notamment la bonne gouvernance et la primauté du droit.  Elle a rappelé que les quelque 37 millions de dollars que le Fonds pour la consolidation de la paix avait alloués à la Sierra Leone en 2006 ont presque été entièrement dépensés.  Une nouvelle tranche sera lancée, a déclaré Mme Cheng-Hopkins.  Mais elle sera sans doute moindre que celle accordée en 2006, du fait de la limitation des financements et aussi de ce que de nouveaux pays ont été inscrits depuis lors sur la liste des bénéficiaires du Fonds.  Mme Cheng-Hopkins a par ailleurs fait part de certaines préoccupations concernant les élections de 2012, tout en ajoutant que cette date était encore éloignée et qu’il fallait donc prendre dès aujourd’hui des mesures de sauvegarde pour assurer un bon déroulement des scrutins.  Elle a aussi reconnu que les ressources allouées au Fonds multi-donateurs restaient très limitées.


La quinzaine de délégations qui ont ensuite pris la parole ont mis l’accent sur les trois priorités définies l’an dernier par la Commission de consolidation de la paix, à savoir la promotion de la bonne gouvernance et de l’état de droit, la lutte contre le trafic de drogues, et la recherche d’une solution au problème du chômage des jeunes.  Le représentant du Pérou a ainsi insisté sur la lutte contre la corruption et le respect de l’État de droit, qui seuls, avec la sécurité, permettront d’attirer les capitaux étrangers nécessaires au développement.  À l’image des représentants de l’Autriche, de l’Union européenne ou encore du Japon, plusieurs intervenants ont également mis l’accent sur l’importance d’un déroulement pacifique et régulier des élections de 2012.


Les résultats obtenus à ce jour sur le terrain ont été largement salués.  Le représentant du Maroc a estimé que la Formation Sierra Leone apparaissait comme un modèle pour d’autres au sein de la CCP.  Son homologue du Portugal a jugé l’expérience exemplaire, à la fois pour l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble, mais aussi pour les autres pays inscrits à l’ordre du jour de la CCP.  Faisant référence à la réunion tenue le matin même au Conseil de sécurité, le représentant du Japon a déclaré que son pays soutenait la prolongation du mandat du BINUCSIL d’un an.


De nombreuses délégations ont toutefois fait part de leurs préoccupations quant aux ressources disponibles pour la mise en œuvre de l’Agenda pour le changement.  Tout en estimant que la CCP pourrait jouer un rôle majeur dans la bonne tenue des élections de 2012, le représentant du Royaume-Uni, a rappelé qu’il était nécessaire d’avoir un engagement au-delà des deux prochaines années.  Pour lui, les investissements étrangers directs dans le pays pourraient apporter d’importants progrès, y compris pour l’emploi des jeunes et les recettes fiscales du Gouvernement, ce qui permettrait ensuite aux bailleurs de fonds de se retirer progressivement.  Le représentant de l’Australie a lui aussi estimé qu’il fallait travailler à une stratégie réussie de mobilisation des ressources tournée vers l’avenir.


Le représentant de l’Union européenne a rappelé que l’aide de celle-ci représentait 300 millions de dollars jusqu’en 2013.  Le représentant de l’Allemagne a annoncé un doublement de la contribution de son pays au Fonds pour la consolidation de la paix, qui sera portée à 5 millions de dollars d’ici à la fin de l’année.  Le représentant de la Suède a affirmé que son pays continuera de soutenir financièrement les travaux du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.  Le représentant de la Banque mondiale a rappelé que celle-ci avait fourni plus de 100 millions de dollars de soutien financier.  La représentante de l’Irlande a annoncé une nouvelle stratégie d’assistance pour 2010-2012, qui mettra l’accent sur le secteur social et l’aide aux petits exploitants agricoles.


          Le représentant de l’Afrique du Sud a, quant à lui, mis l’accent sur la rareté des ressources, rappelant que seuls 10 millions sur les 204 jugés nécessaires pour le Fonds multidonateurs avaient été réunis.  Pour le représentant du Brésil, la question des ressources est, avec celle du chômage des jeunes, la plus importante pour l’avenir de la Sierra Leone.  La représentante de l’Organisation internationale des migrations a notamment indiqué que le manque de financement mettait en péril un important programme de réparation financière au profit de victimes du conflit.  Expliquant que plus de 32 000 victimes, notamment de violences sexuelles, avaient déposé des demandes de réparations, elle a jugé le programme essentiel pour le processus de réconciliation, d’autant que les anciens combattants, eux, reçoivent des pensions dans le cadre du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).  Elle a estimé qu’alors qu’approche le dixième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000) sur les femmes et la paix, l’arrêt du programme de réparations faute de financement serait un message terrible, en particulier pour les femmes violées du monde entier.


En fin de séance, le Représentant exécutif du Secrétaire général dans ce pays, M. Michael von der Schulenburg, a rappelé que la formation Sierra Leone de la CCP avait vu le jour dès 2005 et avait donc cinq ans d’existence.  À cette époque, la plupart des Sierra-léonais pensaient encore à la guerre civile, alors qu’aujourd’hui une page semble tournée, et les habitants pensent surtout à l’avenir, a-t-il affirmé.  Il a rappelé que, malgré un ralentissement dû à la crise mondiale, la croissance économique du pays a été permanente, avant d’insister sur la vigueur de la vie politique, l’activité intense de la société civile et des ONG ou encore la présence d’une presse libre.  Pour un pays qui se relève d’une terrible guerre civile, la Sierra Leone ne connaît plus d’abus des droits de l’homme, a ajouté le Représentant exécutif.  Il y a certes des crimes, des viols, mais ils ne sont pas liés à la guerre civile, a-t-il ajouté.


M. von der Schulenburg a déclaré qu’il reste néanmoins de nombreux défis à relever, et avant tout celui de la pauvreté.  La communauté internationale doit donc être présente aux côtés du pays, même si les ressources apportées par l’exploitation minière seront importantes dans l’avenir, a ajouté le Représentant exécutif, qui a, lui aussi, insisté sur le besoin de résorber le chômage des jeunes.  Il a en outre estimé que la communauté internationale devrait soutenir de manière appropriée les élections de 2012.


Pour M. von der Schulenburg, la Sierra Leone est passée d’une transition de l’insécurité à la stabilité, à une transition de la stabilité vers le développement.  Rappelant que la question de l’appropriation nationale est essentielle, il a déclaré qu’après la session extraordinaire de juin 2009 que la CCP lui avait consacrée, la Sierra Leone avait été le premier pays dont la stratégie de développement nationale avait été adoptée comme stratégie de consolidation de la paix par ses partenaires.  Le rapport d’étape que nous présentons aujourd’hui est aussi un reflet de l’appropriation nationale, a encore affirmé M. von der Schulenburg, qui a insisté sur le fait que « tout, dans ce rapport, a été fait par le Gouvernement sierra-léonais avec l’aide de la société civile et des partenaires, et non par des consultants extérieurs » embauchés. 


M. von der Schulenburg a enfin plaidé pour un financement approprié de l’Agenda pour le changement, jugeant « vraiment terrible » que seuls 10 millions de dollars aient été versés au fonds multidonateurs sur les quelques 200 millions demandés.  Ces 200 millions représentent les fonds nécessaires pour quatre ans au service de la paix et du développement, alors qu’ils représentaient aussi le coût de quatre mois de l’Opération des Nations Unies en Sierra Leone, a-t-il fait observer.


M. McNee s’est dit lui aussi préoccupé par la lenteur des versements au fonds multidonateurs, avant de rappeler que seuls le Canada et la structure « Unis dans l’action » de l’ONU avaient apporté des financements.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: le Vice-Premier Ministre d’Israël constate l’impasse dans les pourparlers de paix et prône « un accord intermédiaire à long terme »

AG/11005

Assemblée générale: le Vice-Premier Ministre d’Israël constate l’impasse dans les pourparlers de paix et prône « un accord intermédiaire à long terme »

28/09/2010
Assemblée généraleAG/11005
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

21e et 22e séances plénières – matin et après-midi


A SSEMBLÉE GÉNÉRALE: LE VICE-PREMIER MINISTRE D’ISRAËL CONSTATE L’IMPASSE DANS LES POURPARLERS DE PAIX

ET PRÔNE « UN ACCORD INTERMÉDIAIRE À LONG TERME »


Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, M. Avigdor Liberman, a déclaré aujourd’hui que les pourparlers de paix avec les Palestiniens « sont toujours dans l’impasse », avant de prôner l’élaboration d’un « accord intermédiaire à long terme ».


Moyen-Orient, Cachemire, corne de l’Afrique, Chypre.  À l’avant dernier jour du débat général, les participants ont attiré l’attention de l’Assemblée générale sur les conflits en cours aux quatre coins du globe.


Avant que l’Autorité palestinienne ne se prononce sur l’avenir des pourparlers de paix, relancés à Washington le 2 septembre dernier, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, M. Avigdor Liberman, a regretté aujourd’hui que malgré « tous les efforts déployés et les meilleures intentions » les négociations soient « toujours dans l’impasse ».


Il a estimé qu’avant de conclure un accord durable avec les Palestiniens, il fallait d’abord résoudre la question iranienne.  Il a donc prôné l’élaboration « d’un accord intermédiaire à long terme » qui pourrait, selon lui, prendre plusieurs dizaines d’années pour être réalisé, car « nous devons élever de nouvelles générations qui se feront confiance et qui ne se laisseront pas influencer par les messages extrémistes ».


Pour M. Liberman, le principe directeur de l’accord sur le statut final ne doit pas être la terre contre la paix, comme le préconise l’Initiative de paix arabe, mais bien un territoire habité contre un territoire habité.


Il ne s’agit pas de faire bouger les populations, s’est-il expliqué, mais de déplacer les frontières pour mieux refléter les réalités démographiques.  Cela n’est pas une mesure politique controversée, mais une vérité empirique, a insisté le Vice-Premier Ministre, dont les propos ont provoqué le départ des deux représentantes de l’Autorité palestinienne.


Dimanche dernier, Israël a choisi de ne pas proroger son moratoire sur le gel des colonies de peuplement en Cisjordanie, à la suite de quoi l’Autorité palestinienne a indiqué qu’elle se prononcerait le 4 octobre prochain sur l’avenir des pourparlers de paix.  La veille de la fin du moratoire, l’Assemblée générale avait entendu le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, s’engager à « exercer tous ses efforts pour un accord de paix israélo-palestinien d’ici à un an », tout en prévenant qu’« Israël devrait choisir entre la paix et l’expansion de ses colonies de peuplement ».


« Les tambours de la guerre continuent de résonner » a déploré aujourd’hui le Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, M. Walid Al-Moualem, qui a dénoncé « une colonisation sans relâche » qui risque, selon lui, d’anéantir la solution envisageant deux États.


Israël, a-t-il accusé, poursuit frénétiquement ses plans de judaïsation de Jérusalem et continue d’appliquer la politique du « fait accompli » en imposant sa volonté au mépris des négociations.  Les manœuvres politiques pendant les négociations, sous couvert d’un « désir de paix », ne font qu’exacerber la situation et la rendre plus volatile, a-t-il prévenu, en ajoutant « la paix ne peut être sérieuse que s’il y existe un effort sérieux de faire la paix ».  Le Ministre syrien a réaffirmé que son pays est prêt à reprendre les négociations là où elles en étaient via le Médiateur turc, à condition qu’Israël s’engage selon les termes de référence du processus de paix


Estimant que le « prétendu processus de paix israélo-palestinienl » ne pourrait pas apporter une solution au conflit, le Secrétaire du Comité populaire général de la Libye, M. Musa Kousa, a réitéré la proposition de créer un nouvel État démocratique, « Isratine », où tous les citoyens pourraient coexister sans discrimination.


Au titre des autres conflits, l’Assemblée générale a entendu le Ministre des affaires étrangères du Pakistan, M. Makhdoom Shah Mehmood Qureshi, indiquer que son pays était prêt à entamer un dialogue de fond avec l’Inde pour normaliser la situation au Jammu-et-Cachemire.  Le Ministre a appuyé le processus de réconciliation nationale en Afghanistan.


Son homologue de l’Érythrée a déploré que les Nations Unies continuent d’ignorer les conséquences graves de l’occupation par l’Éthiopie du « territoire souverain » d’Érythrée.  L’occupation illégale et le silence des Nations Unies coûtent cher aux populations érythréenne et éthiopienne, et compliquent la situation de la région, a fait remarquer M. Osman Saleh.


Le Ministre des affaires étrangères de la Grèce a estimé, quant à lui, que l’ONU devait participer au règlement du différend entre son pays et l’ex-République yougoslave de Macédoine.  M. Dimitris Droutsas a également appelé à la recherche d’une solution « gagnant-gagnant » à la question de Chypre, estimant que les communautés chypriotes turque et grecque étaient capables de « vivre pacifiquement et harmonieusement dans un État de Chypre, membre de l’Union européenne ».


L’Assemblée générale a, par ailleurs, entendu le Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de la Guinée équatoriale revenir sur la controverse qui a entouré la proposition de son pays de créer le « Prix Obiang Nguema Mbasogo de l’UNESCO » pour la recherche scientifique sur les maladies qui affectent le monde, en particulier l’Afrique.  M. Pastor Micha Ondo a dénoncé « les manipulations » de la nouvelle Administration de l’UNESCO.


Les représentants de la Chine, de Cuba, de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de l’Iran ont exercé leur droit de réponse.


Le débat général se poursuivra demain, mercredi 29 septembre, à partir de 9 heures.


Suite du débat général


M. TONIO BORG, Vice-Premier Ministre de Malte, a estimé que les crises économique et financière mondiales avaient été exacerbées par les nombreuses tragédies humanitaires à travers le monde.  Les catastrophes naturelles, les attaques terroristes, les conflits armés et internes ont continué de causer des pertes en vies humaines, des destructions et des déplacements de personnes à travers le monde.  Devant toutes ces réalités négatives, l’ONU a toujours répondu de façon rapide et dans la cohésion, s’est-il félicité.  Il a ensuite salué les progrès accomplis en matière de désarmement et de non-prolifération au cours des récents mois, lesquels ont été marqués notamment par la signature du nouvel accord START, en remplacement de START I datant de 1991, entre Américains et Russes.  Cette signature, a-t-il dit, a ouvert la voie à la réussite de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a-t-il précisé.  C’est dans ce contexte qu’il a approuvé la tenue d’une conférence en 2012 devant aborder la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


Le Vice-Premier Ministre a également souligné la place et le rôle prépondérant que joue son pays dans la région méditerranéenne, en promouvant le dialogue entre les acteurs de la région.  Dans les mois qui viennent, Malte, a-t-il annoncé, accueillera d’ailleurs le deuxième Sommet du Forum connu sous l’appellation « Dialogue 5+5 » qui est une plate-forme de discussion entre le Nord et le Sud.  Il s’est par ailleurs rallié aux autres membres de l’Assemblée en saluant la reprise des pourparlers de paix directs entre Israéliens et Palestiniens, en rappelant l’urgence de trouver une solution durable à cette question qui est « depuis plus de 60 ans à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU ».  Aussi, a-t-il appuyé les différents efforts menés en vue de parvenir à la création d’un État palestinien indépendant et viable, vivant dans la paix et la sécurité côte à côte avec Israël.


M. Borg a exhorté la communauté internationale à mettre en place une stratégie efficace pour lutter contre les changements climatiques.  La Conférence de Copenhague a permis de poser les fondements d’un accord pouvant être signé à Cancún, au Mexique prochainement, a–t-il dit.  La protection de l’être humain reste la priorité de Malte, a-t-il poursuivi, en se félicitant du dialogue entamé aux Nations Unies sur la question de la responsabilité de protéger et de l’adoption par l’ONU du plan d’action contre la traite des personnes.  Il a conclu en appelant les États à apporter des réponses aux nouvelles questions nées du développement de la piraterie en mer.


M. ABUBAKR AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, a indiqué que la crise économique, suivie de la chute du prix du pétrole avait provoqué une chute du taux de croissance de son pays.  Notre PNB compte parmi les plus bas de tous les pays en développement, a rappelé le Ministre qui a indiqué que le Yémen a dû conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour compenser le déficit budgétaire. 


Le Gouvernement, a-t-il dit, s’efforce d’appliquer son quatrième plan quinquennal de développement, après avoir entrepris des réformes constitutionnelles et fixé la date des élections législatives au mois d’avril prochain.  Le Gouvernement s’efforce aussi d’intensifier la lutter contre le radicalisme et le terrorisme, en particulier la piraterie.


M. Al-Qirbi a ensuite souligné que la rébellion dans le Gouvernorat de Saada, qui avait provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes, était un défi supplémentaire pour le Gouvernement.  Le Gouvernement applique les accords de paix de Doha alors qu’il doit faire face à la présence d’Al-Qaida qui cherche à déstabiliser le pays.  Le Ministre a prévenu que l’ingérence extérieure dans la lutte contre le terrorisme rend la situation plus complexe et renforce la tendance de la population à soutenir les éléments terroriste. 


Tournant ensuite son attention sur le conflit arabo-israélien, le Ministre a dénoncé le « caractère récalcitrant » d’Israël et son refus du compromis.  Il a exhorté Israël à respecter les résolutions du Conseil de sécurité et à adhérer au Traité sur la non-prolifération afin de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires.  S’agissant de la Somalie, il a réclamé davantage d’appui pour le Gouvernement fédéral de transition et une plus grande implication de la communauté internationale.  Il a également affirmé l’importance de l’unité soudanaise et a réclamé l’annulation du mandat d’arrêt contre le Président Al-Bashir.


M. AVIGDOR LIBERMAN, Premier Ministre adjoint et Ministre des affaires étrangères d’Israël, a affirmé, reprenant la théorie d’Einstein selon laquelle « tout est relatif », que la situation actuelle était d’un côté « réellement difficile » et, de l’autre, « plus simple qu’avant », car Israël jouissait actuellement d’une coalition et d’un Gouvernement stable, ainsi que du soutien d’une majorité de la population israélienne.  « Nous sommes prêts pour une solution juste, et nous sommes prêts à coopérer avec la communauté internationale », a-t-il affirmé.  « Toutefois, a-t-il ajouté, nous ne sommes pas prêts à compromettre ni notre sécurité nationale ni les intérêts vitaux de l’État d’Israël. »  Il a indiqué que, contrairement aux impressions données dans les médias, Israël n’était pas divisé entre ceux qui veulent la paix et ceux qui cherchent la guerre.  Tout le monde veut la paix, a-t-il affirmé, et en Israël, la controverse porte sur la question de savoir comment réaliser cette paix.  Il a regretté que malgré tous les efforts déployés et les meilleures intentions manifestées, citant en particulier Yitzhak Rabin, Shimon Peres, Benjamin Netanyahou, Ehud Barak, Ariel Sharon et Ehud Olmert, malgré les réunions au sommet de Camp David entre Ehud Barak et Yasser Arafat, avec Bill Clinton, et le Sommet d’Annapolis entre Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, les pourparlers de paix se trouvaient « aujourd’hui toujours dans l’impasse ».


M. Liberman a ensuite affirmé que contrairement aux idées reçues, le conflit israélo-palestinien n’était pas le cœur de l’instabilité que connaissait la région ou la principale cause des nombreux conflits dans la région.  Il a notamment observé que plus de 90% des guerres et des victimes des conflits de la région depuis la Seconde Guerre mondiale ne résultaient pas du conflit israélo-palestinien ou n’étaient liées en aucune façon à Israël, mais résultaient plutôt d’affrontements impliquant des musulmans ou entre États arabes.  Il a notamment cité la guerre entre l’Iran et l’Iraq, la guerre du Golfe, ainsi que les guerres en Algérie et au Liban.  M. Liberman a également fustigé ceux qui avancent que la cause du problème serait la « soi-disante occupation », les « colonies de Judée et de Samarie » et les colons eux-mêmes.  Des accords de paix ont été conclus avec l’Égypte et la Jordanie malgré la présence de colonies de peuplement, a-t-il argué.  Il a également estimé erroné l’argument selon lequel la question palestinienne empêcherait la création d’un front international pour faire face à l’Iran.  Selon lui, « la vérité est toute autre » car l’Iran peut exister sans le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah », alors que ces « organisations terroristes » ne peuvent pas exister sans l’Iran.  Afin de conclure un accord durable avec les Palestiniens, a-t-il ajouté, il faut d’abord résoudre la question iranienne.


Le Ministre s’est ensuite penché sur les « problèmes émotionnels » du conflit entre Israël et la Palestine, évoquant notamment le manque de confiance entre les parties.  Selon lui, il faudrait se concentrer sur l’élaboration d’un accord intermédiaire à long terme qui pourrait prendre plusieurs dizaines d’années pour être réalisé.  « Nous devons élever une nouvelle génération jouissant d’une confiance mutuelle et qui ne sera pas influencée par des messages extrémistes », a-t-il déclaré.  Il a, de plus, estimé que le principe de base de l’accord sur le statut final ne devait pas être un échange de la terre contre la paix, mais plutôt un échange de territoires habités.  Il ne s’agit pas de faire bouger les populations, mais de déplacer les frontières afin de mieux rendre compte des réalités démographiques, a-t-il précisé.  Selon lui, les États et les nations doivent être équilibrés afin de garantir la paix.  Cela n’est pas une mesure politique controversée, mais une vérité empirique, a-t-il dit.  M. Liberman a ensuite affirmé qu’au–delà de cette vérité empirique, il existait également une vérité historique.  « Israël n’est pas seulement où nous sommes, Israël est qui nous sommes », a affirmé M. Liberman, concluant en exprimant son espoir de voir la voie vers la véritable paix prophétisée par Isaïe guider « nos deux peuples, dans deux États-nations, vivant dans la paix et la sécurité ».


M. HOR NAMHONG, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a souligné que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) était incertaine, en raison d’une reprise économique fragile dans les pays en développement, et qu’un échec de ces Objectifs à l’horizon 2015 signifierait le blocage de millions de personnes dans le cycle de la pauvreté.  Cette incertitude est d’autant plus forte que les conséquences des changements climatiques affectent le secteur agricole et la sécurité alimentaire.  Regrettant que le Sommet de Copenhague n’ait pas débouché sur un accord contraignant, il a estimé que l’espoir d’un tel accord à Cancún restait, lui aussi, incertain, et a appelé à un esprit de compromis, au nom de l’humanité tout entière, et à un partage des responsabilités entre nations développées et en développement, les premières devant honorer leurs promesses de soutien financier et technologique aux secondes, et montrer l’exemple en abaissant leurs émissions de CO2.  Le Cambodge, a-t-il rappelé, participe à plusieurs initiatives allant dans le sens des principes de Copenhague et de réduction de ses émissions de CO2.


Évoquant le problème de la sécurité alimentaire, le Ministre a pointé le manque de ressources financières et technologiques ou encore l’usage irrationnel de l’eau parmi les facteurs aggravants.  Il a déploré que l’aide publique au développement (APD) n’ait pas été assez mobilisée sur cette question à ce jour, et a appelé à ce que la question d’une hausse de la production alimentaire soit de nouveau saisie par la communauté internationale, alors que la promesse, faite en 2009 au Sommet du G-8 de L’Aquila, d’un financement de 20 milliards de dollars pour soutenir la production agricole, n’a pas été tenue.  Le Ministre a en outre abordé le thème de la paix et de la sécurité, insistant notamment sur la situation « menaçante » dans la péninsule de Corée et où il a invité les parties à éviter toute action qui pourrait conduire à une escalade des tensions dans la région.  Il a aussi appelé les États Membres à mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies sur la nécessité de mettre un terme à l’embargo des États-Unis contre Cuba.  Il a enfin déploré que des intérêts particuliers prévalent sur la nécessité d’une réforme du Conseil de sécurité.


M. BRENT SYMONETTE, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’immigration des Bahamas, a estimé que l’un des plus grands dégâts de la crise financière et économique est la perte de vitesse dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Aux Bahamas, a-t-il indiqué, la crise continue de peser sur le tourisme, principal moteur de l’économie du pays.  Le Vice-Premier Ministre a réclamé un système international de notation de crédit plus transparent et tenant dûment compte des besoins des pays en développement.  Il a aussi plaidé pour une plus grande participation de ces pays dans les organes internationaux de régulation et de supervision financière.  Les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans ce processus, a-t-il estimé.


Parlant des changements climatiques, le Vice-Premier Ministre a rappelé que les Bahamas figuraient parmi les cinq pays les plus exposés à la montée du niveau de la mer.  Il a exhorté la communauté internationale, et en particulier les nations développées, à prendre des mesures urgentes, ambitieuses et fermes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Il a aussi appelé à un soutien financier et technologique accru aux efforts d’adaptation des petits États insulaires en développement et a dit attendre avec impatience la Conférence de Cancún. 


Le Vice-Premier Ministre s’est attardé sur la lutte contre le terrorisme, en indiquant qu’en tant que Président du Comité interaméricain contre ce fléau, son pays a accueilli, en juin dernier, un atelier régional sur le financement du contre-terrorisme.  Il a aussi abordé la question de la reconstruction d’Haïti, estimant que les progrès sont insuffisants, notamment pour les millions de populations déplacées vivant toujours dans des tentes.  « Il est impératif que les Nations Unies continuent de jouer un rôle pivot pour mobiliser l’aide internationale et contribuer à la reconstruction d’Haïti », a dit le Vice-Premier Ministre. 


À cinq ans de la date butoir pour la réalisation des OMD, M. NYAN WIN, Ministre des affaires étrangères du Myanmar, a dit qu’il est grand temps que les mesures coercitives et les embargos commerciaux « injustes », qui compromettent les efforts de développement, soient levées.  Malgré cela, a-t-il affirmé, le Myanmar a enregistré quelques avancées.  Deux ans après le cyclone Nargis, le Ministre s’est dit heureux d’annoncer que le pays a déjà dépassé le stade des secours d’urgence et reconstruit en mieux les régions affectées, avec l’aide de l’ONU, de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et de la communauté internationale.


Il a dit espérer que les prochaines négociations au Mexique sur les changements climatiques aboutiraient à des actions concrètes de la part des États développés, notamment en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 


Le Ministre s’est attardé sur le « processus de transformation politique » dans son pays.  Les élections générales multipartites se tiendront effectivement le 7 novembre prochain, marquant ainsi la cinquième étape de la feuille de route politique du pays.  Au total, a indiqué le Ministre, 37 partis politiques représentés par 3 000 candidats participeront à ces élections.  Une telle participation, a estimé le Ministre, est la preuve flagrante que les élections sont devenues virtuellement un processus inclusif.  Doté d’une vaste expérience en matière d’élections, le Myanmar, a-t-il conclu, sait qu’il peut mener ces élections d’une manière ordonnée. 


M. GEORGE YEO, Ministre des affaires étrangères de la République de Singapour, a estimé que le G-20 devait aller au-delà de la réforme des institutions financières internationales et de la coordination des politiques fiscales, monétaires et des taux d’échange.  Sans une restructuration « fondamentale » de l’économie réelle, les risques seront toujours là, et l’injection d’argent dans le système mondial ne pourra que créer d’autres bulles, comme celles que l’on voit déjà se former en Asie.


La restructuration, s’est expliqué le Ministre, exige l’ouverture du système commercial international.  Il a donc souligné le rôle crucial du G-20 dans la lutte contre le protectionnisme.  Nous devons, a-t-il prévenu, à tout prix éviter que l’intérêt pour le Cycle de Doha ne s’émousse.  Le G-20, qui représente 80% du commerce international, doit contribuer à surmonter l’impasse actuelle dans les négociations, a insisté le Ministre, en jugeant qu’il faut faire en sorte que les besoins des pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), soient satisfaits.  La libération du commerce agricole pourrait, par exemple, changer la donne, a précisé le Ministre. 


Le Ministre a ensuite évoqué les activités du Groupe de gouvernance mondiale qui, créé il y a un an, s’est donné pour mandat d’appuyer le travail du G-20 tout en le tenant comptable de ses actes devant l’ONU.  Il a expliqué que, particulièrement préoccupés par la question du développement, les membres du Groupe entendent soumettre un document au Groupe de travail sur le développement du G-20. 


Le développement n’est pas l’aide, a prévenu le Ministre.  Le développement c’est la bonne gouvernance, celle qui investit dans le potentiel des citoyens, à savoir dans l’éducation qui ouvre l’accès à l’information et au savoir et qui rend capable de se battre pour des garanties démocratiques contre l’abus de pouvoir et la corruption.  Dans ce contexte, le Ministre s’est réjoui des bouleversements sociétaux provoqués par la téléphonie mobile.  M. Yeo a estimé que l’accès à l’information est largement facilité par une bonne urbanisation.  Il a vanté l’expérience de son pays dans ce domaine.


M. WALID AL-MOUALEM, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a expliqué que les tensions et conflits qui avaient alimenté le Moyen-Orient depuis des décennies avaient façonné les relations internationales de la Syrie, en donnant la priorité à la préservation des intérêts de son pays et du monde arabe, et en privilégiant une politique d’ouverture et de dialogue.  S’exprimant sur le processus de paix israélo-palestinien, il a noté que beaucoup avait été dit sur la paix mais que les tambours de la guerre continuaient de résonner.  Il a ainsi fait état d’une colonisation sans relâche qui, selon lui, risque d’anéantir la solution envisageant deux États.  Israël poursuit frénétiquement ses plans de judaïsation de Jérusalem et continue d’appliquer une politique de « fait accompli », selon laquelle il impose sa volonté au mépris des négociations, a souligné le Ministre.  Il a estimé que « la paix ne peut être sérieuse que s’il existe un effort sérieux de faire la paix ».  « Ceci est un test décisif », a-t-il ajouté.  Les manœuvres politiques pendant les négociations, sous couvert d’un « désir de paix » ne font qu’exacerber la situation et la rendre plus volatile », a-t-il dit, ajoutant que la Syrie souhaitait un accord de paix juste et complet, conformément aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et à l’Initiative de paix arabe, et souhaitait que soit reconnu le fait que le Golan syrien occupé soit entièrement restitué. 


La Syrie est prête à reprendre les négociations là où elles en étaient via le médiateur turc, a-t-il encore dit, à condition qu’Israël s’engage selon les termes de référence du processus de paix.  La Syrie s’est félicitée du rapport de la Mission d’établissement des faits du Conseil des droits de l’homme sur l’attaque israélienne de la flottille qui se rendait à Gaza dans le cadre d’une mission humanitaire, et attend avec impatience ses conclusions.  La Syrie a aussi plaidé en faveur d’une restauration de l’intégralité de la souveraineté et de l’indépendance de l’Iraq ainsi que pour la préservation de son identité arabe et islamique, l’unité de son peuple et l’intégrité de son territoire, rappelant avoir déjà demandé le retrait de toutes les forces étrangères en Iraq.  Dans ce contexte, le retrait progressif des forces américaines est « une première étape positive », a déclaré le Ministre, espérant que l’Iraq soit doté à terme de capacités militaires et de sécurité solides, garantes d’un État souverain et indépendant.  La Syrie est prête à coopérer avec l’Iraq dans tous les aspects qui pourront défendre les intérêts de ce pays, a-t-il souligné.  Il a en outre rappelé qu’Israël devait se conformer aux décisions internationales sur son adhésion au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et soumettre ses installations aux inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), sachant qu’une telle adhésion d’Israël était essentielle pour la sécurité et la stabilité de la région.  Le Ministre a, de même, abordé la question du réchauffement climatique, plaidant pour un engagement renouvelé lors de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à Cancún, au Mexique.  Il a enfin mis l’accent sur la nécessité d’accroître l’aide au Pakistan, ravagé par les inondations. 


M ALHAJI MUHAMMAD MUMUNI, Ministre des affaires étrangères de la République du Ghana, a rappelé que son pays a souscrit à l’initiative de l’Union africaine visant à faire de 2010, l’Année de la paix et de la sécurité en Afrique.  Maintenant que nous voyons une diminution du nombre des conflits dans le monde, il est temps, a estimé le Ministre, de renouveler l’engagement en faveur de la Commission de consolidation de la paix (CCP).  Si le Ghana a apporté son plein appui au principe de la responsabilité de protéger, il appelle aujourd’hui à la prudence pour éviter les recours abusifs à ce principe qui ne doit en aucun cas viser à mettre en cause la souveraineté des États.


Sur le plan du développement, le Ministre a souligné que les crises multiples n’avaient pas seulement inversé les progrès économiques « impressionnants » de l’Afrique mais, qu’elles avaient aussi entravé la marche des pays africains vers les OMD.  Il a appelé à la volonté politique en matière de lutte contre les changements climatiques, avant de craindre que les pays en développement ne soient bientôt confrontés à « la lassitude des prometteurs » après avoir connu « la lassitude des donateurs ».


Après avoir appelé les pays industrialisés à respecter leurs engagements financiers, le Ministre a promis que son pays ne fera aucune concession dans la lutte pour la bonne gouvernance.  Il a souligné l’importance de la sécurité alimentaire pour son pays, qui est engagé dans une politique agricole ambitieuse. 


Le Ghana, qui sera bientôt un producteur important de gaz et de pétrole, prend déjà des mesures pour assurer la transparence dans la gestion des revenus pétroliers.  Il a appelé les Nations Unies et les partenaires au développement à appuyer les efforts de son pays pour éviter « la malédiction du pétrole » et exploiter ses ressources « données par Dieu » pour le développement du pays. 


M. MAKHDOOM SHAH MEHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a rappelé qu’il se présentait devant l’Assemblée générale à un moment difficile de l’histoire de son pays, récemment ravagé par des inondations qui ont laissé derrière elles une traînée de morts et de destruction.  Le Gouvernement pakistanais, a-t-il ajouté, est résolu à reconstruire le Pakistan d’une manière transparente et responsable.


Le monde, a poursuivi M. Qureshi, a besoin d’une approche nouvelle et multilatérale qui souscrit véritablement aux principes des Nations Unies.  Le Pakistan soutient donc une réforme complète du Conseil de sécurité, « qui doit être guidée par les principes de l’égalité et de la démocratie plutôt que retranchée dans des erreurs historiques et les privilèges du passé ».  


Le Pakistan, a-t-il rappelé, est un des plus gros contributeurs de troupes aux efforts de maintien de la paix de l’ONU et son Gouvernement démocratique reste déterminé à combattre l’extrémisme et le terrorisme.  Le problème du terrorisme a des dimensions régionales et mondiales, et il est impératif que d’autres pays fassent plus pour combattre cette menace.


M. Qureshi a exprimé le soutien de son pays pour la restitution des droits inaliénables du peuple palestinien; « nous comptons sur une enquête rapide, impartiale et transparente des Nations Unies sur l’incident de la flottille humanitaire du 31 mai ».


Le conflit au Jammu-et-Cachemire concerne l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple cachemiri à travers un plébiscite libre, juste et impartial sous les auspices des Nations Unies, a déclaré M. Qureshi.  Le Pakistan observe avec une grande inquiétude la situation du Cachemire occupé par l’Inde.  Il réaffirme sa solidarité totale avec le peuple cachemiri et exhorte la communauté internationale à persuader l’Inde de mettre fin à sa politique de répression.  Le Pakistan, a ajouté M. Qureshi, est prêt à entamer un dialogue de fond avec l’Inde afin de normaliser les relations.


Abordant la question de l’Afghanistan, le Ministre a rappelé qu’aucun autre pays n’avait souffert davantage que le Pakistan des décennies de conflits afghans.  Le Pakistan a continué d’abriter la plus grande concentration de réfugiés au monde depuis 30 ans.  « Le Pakistan pense que la restauration de l’équilibre social en Afghanistan est une responsabilité afghane et ne peut être imposée de l’extérieur », a déclaré M. Qureshi qui a appuyé tous les efforts de réconciliation menés par les Afghans eux-mêmes.


En matière de désarmement et de non-prolifération, M. Qureshi a affirmé que ces deux objectifs doivent être poursuivis de façon équitable et non discriminatoire.  Le Pakistan a constamment adhéré à une politique de retenue en matière d’armes conventionnelles et nucléaires, a rappelé le Ministre qui a réitéré sa proposition de créer un « régime de retenue stratégique ».  


M. DIMITRIS DROUTSAS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a réaffirmé la nécessité d’une gouvernance mondiale afin de répondre avec efficacité aux défis que connaît le monde aujourd’hui.  Et, pour exercer cette gouvernance, l’ONU, a-t-il dit, demeure le cadre légitime auquel la communauté internationale doit apporter son soutien.  Les changements climatiques sont la plus grande menace environnementale actuelle, a expliqué par ailleurs M. Droutsas, en appelant la communauté internationale à faire entrer le monde dans une nouvelle « ère verte » et à garantir aux générations futures un avenir meilleur et prospère.  Il s’est aussi dit partisan de la conclusion d’un accord juridiquement contraignant soutenant les efforts d’adaptation aux changements climatiques des États les plus vulnérables.  Le 22 octobre prochain, en prévision de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Cancún, au Mexique, la Grèce procédera au lancement d’une initiative méditerranéenne, a-t-il annoncé.


Apres avoir rappelé les conséquences négatives des récentes crises économique et financière, il a indiqué qu’il était devenu urgent de corriger les inconvénients qui caractérisent le système financier international actuel.  L’augmentation croissante du nombre des migrants qui devient un problème humanitaire doit aussi être examinée de façon profonde, en s’attaquant aux raisons explicatives de cette augmentation, a-t-il dit.  La Grèce, a-t-il poursuivi, soutient les efforts déployés en vue de rendre plus efficace et plus efficient le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.  Il en va de la crédibilité, de l’efficacité et de la légitimité du système des droits de l’homme, tel qu’envisagée par la Charte de l’ONU, a-t-il maintenu, avant de détailler l’action de son pays à la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2009, marquée notamment par le lancement du Processus de Corfou, relatif au dialogue sur la sécurité en Europe.


Le Ministre a ensuite estimé que la communauté internationale avait une responsabilité de défendre la vision d’une région des Balkans stable sur le plan démocratique, des institutions, de la transparence, de l’état de droit et de la réduction des inégalités économiques.  Le différend sur le nom qui oppose la Grèce à l’ex-République yougoslave de Macédoine n’est pas un différend bilatéral, a-t-il dit.  Il s’agit, selon lui, d’un problème régional, enraciné dans l’histoire.  La Grèce espère parvenir à un règlement de ce différend, le plus tôt possible sous les auspices de l’ONU, a-t-il déclaré.  M. Droutsas a également appelé à trouver une solution « gagnant-gagnant » à la question de Chypre.  « Nous croyons fermement que les communautés chypriotes turque et grecque peuvent trouver des réponses à leur opposition, et qu’elles peuvent vivre pacifiquement et harmonieusement dans l’État de Chypre, membre de l’Union européenne », a-t-il conclu.  « Elles doivent être autorisées à décider librement de leur avenir commun, sans ingérence externe ni pression », a-t-il déclaré, précisant que son pays pouvait les aider dans ce processus.  « Nous vous voulons près de nous, dans notre famille européenne élargie », a-t-il dit à l’adresse de la communauté turque.  Selon lui, un État fédéral réunifié, membre de l’Union européenne, « ne sert pas seulement les aspirations européennes à la stabilité dans la région, mais aussi les aspirations de tous les citoyens des pays concernés ».  La Turquie, a-t-il ajouté, peut prouver son engagement en faveur d’une solution durable de la question chypriote en retirant immédiatement ses forces d’occupation de l’île, en soutenant le processus de négociation et sa propre perspective européenne.  Il a appelé les dirigeants de la Turquie à utiliser ce cadre pour une solution juste.


M. ARVIN BOOLELL, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale, et du commerce international de Maurice, a exhorté la communauté internationale à simplifier l’accès des petits États insulaires en développement aux 30 milliards de dollars promis au Fonds vert de Copenhague pour le climat, et à plus long terme aux 100 milliards de dollars.  Ces financements doivent être des dons et non des prêts, a insisté le Ministre.


Après avoir appelé à un document juridiquement contraignant à la prochaine Conférence de Cancún, le Ministre a rappelé que la dernière réunion sur la Stratégie de Maurice a souligné l’importance de reconnaître les petits États insulaires en développement comme une catégorie spéciale de pays et de leur réserver un traitement spécial par rapport à l’aide publique au développement et aux prêts concessionnels.  Il a donc estimé que les critères de gradation fondés sur le PNB sont particulièrement injustes pour les PMA parce qu’ils ne tiennent pas compte de la vulnérabilité unique de ces pays.


Le Ministre a plaidé pour un nouveau paradigme du développement où les pays en développement feraient partie de la solution pour créer une économie mondiale plus dynamique et véritablement multipolaire.  Venant à la question de la paix, il a appuyé l’initiative de la Coordination nationale des organisations de la société malgache d’organiser un dialogue national pour résoudre la crise.  Maurice, a-t-il indiqué, a offert de contribuer à la mise en place d’un bureau de liaison de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour appuyer ce dialogue.


Il a aussi annoncé que Maurice va accueillir le mois prochain, la deuxième Conférence ministérielle sur la piraterie en collaboration avec l’Union européenne, la Commission de l’océan Indien qu’il préside actuellement et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA).  Le Ministre a par ailleurs réaffirmé la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos, « illégalement séparé du territoire mauricien » par le Royaume-Uni, avant l’indépendance.  Le Gouvernement de Maurice a donc décidé de ne pas reconnaître le statut de zone maritime protégée que le Royaume-Uni a conféré à l’archipel en avril dernier.  Le Ministre a aussi réaffirmé la souveraineté de son pays sur l’île de Tromelin, avant d’indiquer que son pays et la France sont parvenus, plus tôt cette année, à un accord sur la cogestion de l’île et de ses zones maritimes sans préjudice de la souveraineté de Maurice. 


M. NICKOLAY E. MLADENOV, Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a estimé que l’Union européenne, qui a été créée pour éviter toute résurgence des conflits, ne pourra pas réaliser cet objectif tant que tous les pays de l’ex-Yougoslavie ne seront pas inclus en son sein.  La Bulgarie, a-t-il ajouté, estime que le dialogue entre Belgrade et Pristina est un élément clef tant pour la stabilité de la région que pour la perspective européenne des deux pays.  En Bosnie-Herzégovine, a-t-il ajouté, la communauté internationale fait face à de nombreux défis.  Mais, a-t-il dit, les tensions entre les craintes d’hier et les opportunités de demain ne peuvent être résolues que par le peuple lui-même.  Pour adhérer à l’Europe, a précisé le Ministre, nos voisins des Balkans occidentales doivent réaffirmer leur engagement à mener des réformes difficiles et à renforcer la coopération régionale et les relations de bon voisinage. 


Après avoir passé en revue les principaux problèmes auxquels le monde fait face, le Ministre a souligné que l’engagement de son pays en faveur de l’Afghanistan est sans faille.  La Bulgarie, a-t-il dit, a augmenté sa contribution à la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et à la Mission de police de l’Union européenne.  Il a estimé que l’efficacité du système global de sécurité ne peut venir que d’un partenariat fort entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Il a donc souhaité que la transformation de l’Union européenne en une personnalité juridique des relations internationales après l’entrée en force du Traité de Lisbonne soit reflétée dans la résolution de l’Assemblée relative à la représentation de l’Union européenne aux Nations Unies.  Le Ministre a conclu sur la réforme du Conseil de sécurité et sur la volonté du Groupe des États d’Europe orientale à se voir attribuer un autre siège non permanent. 


M. OSMAN MOHAMMED SALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, rappelant que son pays était engagé dans les efforts internationaux de paix, de sécurité, de justice et de protection de l’environnement, ainsi que dans les efforts régionaux pour garantir la paix, la sécurité, la stabilité, le développement et la coopération dans la corne de l’Afrique, a relevé que son pays travaillait étroitement avec le Soudan et les acteurs concernés en direction de l’Accord de paix global, dans la perspective du référendum en janvier 2011 et au-delà de cette échéance.  Des relations de confiance et de coopération entre les parties, quel que soit l’issue du référendum, sont essentielles pour la paix et la stabilité de la région tout entière, a insisté le Ministre, enjoignant les parties à conclure un accord dès que possible sur les questions postréférendum.  Il a aussi estimé qu’il fallait aider les protagonistes du conflit au Darfour à conclure un accord dans le cadre des négociations de Doha, qui doivent reprendre dans les prochains jours. 


S’exprimant sur la Somalie, le Ministre a souligné qu’une solution militaire n’était pas possible, mais que des doutes subsistaient sur son alternative, à savoir un processus politique complet réalisé par le pays lui-même.  Si celui-ci s’avère sans doute complexe et long, il n’en est pas moins réalisable, a-t-il défendu, exhortant les Nations Unies et les parties concernées à sensibiliser tous les Somaliens et à accorder une attention sérieuse et soutenue à ce processus politique.  Le Ministre a, en outre, déploré que les Nations Unies continuent d’ignorer les conséquences graves de l’occupation par l’Éthiopie du territoire souverain d’Érythrée, huit ans après la décision de la Commission du tracé de la frontière entre l’Érythrée et l’Éthiopie et trois ans après que cette Commission eut déposé aux Nations Unies le tracé de cette frontière.  « L’occupation illégale par l’Éthiopie et le silence des Nations Unies, qui signifie la poursuite du conflit, demandent un prix élevé aux populations d’Érythrée et d’Éthiopie, et compliquent la situation de la région », a-t-il relevé, avant de rappeler que l’Érythrée attendait une action responsable et urgente sur cette question.


Soulignant que la faim, la pauvreté et le terrorisme continuent de caractériser le monde, M. PASTOR MICHA ONDO BILE, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de la République de Guinée équatoriale, a appelé les États à concentrer leurs efforts et leurs ressources sur le maintien de la paix et de la sécurité, la promotion d’un environnement plus sain, la création d’un monde exempt d’armes nucléaires et la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.


Nous devons travailler à un monde de participation et d’égalité, un monde où la réforme du Conseil de sécurité permet un meilleur processus de prise de décisions reflétant la volonté et les intérêts de chaque pays et chaque région, grand ou petit.  Dans ce contexte, le Ministre a rappelé que son Président avait proposé à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de créer un prix de la recherche scientifique sur les maladies qui affectent le monde, en particulier l’Afrique, et auquel la Guinée équatoriale contribuerait à hauteur de 3 millions de dollars. 


Le Ministre s’est donc étonné que la création de ce prix soit toujours bloquée et a imputé cette situation au fait que l’initiative vient d’un dirigeant africain.  La Guinée-équatoriale, a-t-il ajouté, ne peut que dénoncer les manipulations de la nouvelle Administration de l’UNESCO.  Le Ministre a qualifié de « sans précédent et donc troublant » le fait qu’une décision prise par le Conseil exécutif d’une institution de l’ONU ne soit pas mise en œuvre par les fonctionnaires. 


Nous nous demandons, s’est-il offusqué, si la science, le continent africain et les frontières ont une couleur.  Nous nous demandons si les contributeurs aux progrès de la science ne peuvent provenir que de certains continents ou peuples parfaits.  Si tel est le cas, s’est emporté le Ministre, montrez-moi ces saints qui se sont réservé le droit exclusif de protéger la vie des autres?  Pourquoi alors ces saints, a-t-il ironisé, laissent-ils le sida, le paludisme et les autres pandémies tuer chaque année 20 millions d’Africains?


La chose la plus préoccupante, a estimé le Ministre, c’est la propagation des manipulations orchestrées par des intérêts économiques obscurs dans le système de l’ONU.  Il a dénoncé l’attitude « irresponsable, ouvertement injuste et raciste » de certains acteurs déguisés en organisations non gouvernementales (ONG) qui s’opposent à la création du « prix UNESCO Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie ». 


Il a demandé la concrétisation « sans aucun délai », de cette initiative, conformément à la décision 180 EX/57 qui a été adoptée à l’unanimité en octobre 2008 par le Conseil exécutif de l’UNESCO, a-t-il rappelé. 


M. MUSA ABDUSSALAM KOUSA, Secrétaire du Comité populaire général pour la liaison extérieure et la coopération internationale de la Jamahiriya arabe libyenne, a rappelé que son pays avait suggéré d’amender le TNP pour garantir le désarmement des pays dotés de l’arme nucléaire et permettre à l’AIEA d’accomplir son mandat et de vérifier la réduction de l’arsenal nucléaire.  Parallèlement, la possession et l’usage de l’énergie nucléaire devraient être encouragés, a-t-il souligné, estimant que l’initiative volontaire de son pays de renoncer à toute activité associée à la production de matériaux interdits devrait servir de modèle aux États nucléaires ou ceux qui veulent se procureur ce type d’armes.


Le Secrétaire du Comité populaire a poursuivi sur les Nations Unies, en précisant que la réforme que son pays appelle de ses vœux doit servir à faire de l’Assemblée générale « un véritable législateur aux résolutions contraignantes représentant le Parlement mondial ».  Dans cette perspective et contrairement à sa version actuelle, le Conseil de sécurité deviendrait le bras opérationnel de l’Assemblée générale et comprendrait un représentant permanent de chaque organisation régionale.  La demande de l’Afrique pour un siège permanent est naturelle et légitime, a souligné le Secrétaire du Comité populaire.  Il a en outre estimé que le moment est venu pour l’Assemblée générale de criminaliser le phénomène colonial et de faire en sorte que les pays concernés assument « leurs responsabilités historiques ».


S’exprimant sur l’Iraq dont « l’invasion est un exemple honteux d’une guerre injuste et horrible », le Secrétaire du Comité populaire a appelé les Nations Unies à créer un panel international pour enquêter sur les raisons réelles de l’invasion, les crimes de masse et l’exécution de prisonniers de guerre, dont le Chef de l’État.  Mon pays, a insisté l’orateur, appelle à la création d’un mécanisme international efficace pour assurer des enquêtes impartiales et sérieuses sur les auteurs des assassinats de personnalités éminentes comme Dag Hammarskjöld, John Kennedy ou encore Patrice Lumumba.


Le Secrétaire du Comité permanent a réitéré une autre proposition libyenne; celle de trouver un autre siège à l’ONU.  Il a demandé à l’Assemblée de créer un groupe de travail, à composition non limitée, pour examiner les diverses offres dont celle de son pays.  Après avoir demandé le réexamen de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel pour prendre en compte les intérêts des petits États, avec notamment l’idée d’indemniser ceux dont les sols ont été contaminés par ces mines, le représentant a voulu mettre un terme à la confusion entre le fléau du terrorisme et la distorsion biaisée de la lutte des peuples colonisés.


Nous appuyons, a dit le représentant, le droit des peuples à résister à l’occupation étrangère et croyons qu’inscrire dans la catégorie des organisations terroristes des mouvements de libération « honorables » ne peut que mener au chaos et à l’ambiguïté.  La manière de décrire la lutte du peuple palestinien porte préjudice à la légitimité de leur combat.  Cette façon de voir les choses est alimentée par un racisme qui nie le droit à l’existence et à l’autodétermination de ce peuple opprimé, a souligné le représentant.


Il a réaffirmé que le conflit israélo-palestinien ne pourra être réglé dans un prétendu processus de paix qui sera de toutes façons sans fin.  Il a plutôt prôné la création d’un État démocratique où tous les citoyens pourraient coexister sans discrimination, conformément au Livre blanc écrit par son Président et intitulé « Isratine ».


M. SAYYID BADR BIN HAMAD AL-BUSAIDI, Ministre d’État chargé des affaires étrangères du Sultanat d’Oman, a estimé que pour renforcer le rôle de l’ONU et son efficacité, il faut que les États membres du Conseil de sécurité acceptent la notion de réorganisation de l’ONU par un élargissement de sa base administrative.  Il faut, a-t-il aussi souligné, une gestion plus juste des intérêts dans le commerce international afin que chaque État sente vraiment que l’ONU appartient à tout le monde.


Nous attendons avec impatience un monde où le dialogue prévaudra, quelles que soient les différences culturelles et sociales.  Le dialogue entre gouvernements, a insisté le Ministre, peut mener à un système plus clair de partenariat et de coexistence tout entier dirigé vers le développement et la prospérité.


Le Ministre a aussi parlé du conflit israélo-palestinien.  S’il a appuyé les négociations directes entre les deux parties, facilitées et parrainées par les États-Unis, il n’a pas caché son sentiment sur la politique d’Israël qui demeure vague pour ce qui est de l’acceptation de ses responsabilités quant aux exigences de la paix et quant à la création d’un État palestinien indépendant, souverain et viable, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Israël reste également vague quand au retrait de ses troupes de toutes les terres arabes, conformément aux frontières du 4 juin 1967.  Le Ministre a dit espérer que le Président américain continuera de jouer un rôle positif et a appelé Israël à « forger un partenariat pour la paix et la sécurité avec les pays arabes ».


Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a d’abord souligné que la gouvernance mondiale ne peut être vraiment efficace que si elle est réellement mondiale, du point de vue de la portée mais aussi de la participation des pays.  L’expérience a montré que l’action multilatérale peut être efficace quand elle repose sur un large consensus politique, « ce qui ne veut pas dire qu’il faut attribuer à tout le monde un droit de vote ».


L’endroit où ce consensus a le plus de chances de voir le jour est et reste les Nations-Unies, a poursuivi la Ministre. Tout en se félicitant des initiatives du G-20 dans les questions internationales, elle a, dans le même temps, tenu à souligner que l’inclusion et la participation doivent être placées en tête de l’agenda de ce Groupe et que son travail doit être mieux intégré à celui des Nations Unies.  La qualité du travail du G-20 et le caractère effectif de ses résultats profiteraient largement d’une approche à « géométrie variable », mettant en lumière les points de vue de ceux qui sont directement concernées par les questions à l’étude.


Le Liechtenstein est un membre actif du Groupe de la gouvernance mondiale, coordonné par le Singapour, a rappelé la Ministre qui s’est félicitée du dialogue constructif des ministres de son Groupe avec les prochains hôtes des réunions du G-20, la France et la République de Corée.  Des groupes comme le G-20, a estimé la Ministre, ne peuvent en aucun cas se substituer au véritable multilatéralisme qui ne peut avoir lieu qu’aux Nations Unies.  Mais la sauvegarde de ce rôle exige de l’ONU qu’elle trouve des solutions efficaces aux problèmes des changements climatiques, du désarmement et autres domaines où les résultats restent insuffisants.  Si nous continuons à sous-exploiter le cadre de l’ONU, ne nous étonnons pas que les solutions soient recherchées ailleurs, a prévenu la Ministre.


S’agissant, en particulier, du Conseil de sécurité, dont la réforme semble toujours éloignée, la Ministre a soumis une proposition qui coupe la poire en deux.  Elle a suggéré la création d’une nouvelle catégorie de sièges permettant aux États de siéger, de manière permanente s’ils continuent à être élus.  C’est là, a estimé la Ministre, la seule approche logique vers un compromis, compte tenu de la diversité des propositions.  Mais, a-t-elle poursuivi, si les États sont convaincus que le Conseil ne peut être réformé que dans un climat de grave crise institutionnelle, ce que le Liechtenstein ne croit pas, il faudrait peut-être voir s’il est vraiment pertinent d’essayer de trouver une solution négociée.


Traiter de la manière dont le Conseil mène ses travaux est peut-être le plus grand défi de gouvernance à l’ONU, a encore dit la Ministre.  Le Conseil, a-t-elle conseillé, doit être prêt à écouter les États qu’il est censé représenter.  En l’occurrence, elle a dit l’intention du Groupe des 5 de continuer son travail.  Les performances du Secrétariat, a-t-elle poursuivi, sont un autre point important du rôle de l’ONU dans la gouvernance mondiale.  Elle a appelé à la mise en œuvre immédiate des mesures prises dans le cadre de la réforme de la gestion.


Mme Frick a aussi estimé que l’outil le plus puissant de la gouvernance mondiale est la justice, alors qu’on continue à se battre pour concilier justice et paix.  L’expérience a montré, a-t-elle dit, que dans le long terme, ces deux notions ne se contredisent pas.


M.KAMEL MORJANE, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a rappelé que la démocratie et le développement dépendaient largement d’un engagement actif des femmes dans la vie publique.  Ce parti pris se traduit dans la réalité tunisienne par le fait que les femmes tunisiennes représentent 30% de la force de travail, qu’elles occupent 30% des postes de responsabilité et de prise de décision et représentent 60% des effectifs universitaires, ce qui vaut à la Tunisie d’être classée première dans le monde arabe en termes d’opportunités offertes aux femmes et de leur émancipation économique.  S’agissant de la politique de développement adoptée en Tunisie depuis 1987, le Ministre a expliqué qu’elle était basée sur le caractère indissociable entre la dimension économique et la dimension sociale du développement.  Ainsi, la Tunisie attache notamment une attention particulière aux jeunes qui sont les piliers de l’avenir, a poursuivi M. Morjane avant de rappeler que c’est la délégation tunisienne qui avait proposé que l’année 2010 soit l’année internationale de la jeunesse.  Cette proposition a été votée par l’Assemblée générale au cours de sa soixante-quatrième session.


Tout au long de son histoire, la Tunisie a été attachée aux principes et aux valeurs de la coexistence pacifique, du bon voisinage, de la fraternité et du soutien mutuel, a expliqué le Ministre, en particulier pour ce qui est de ses relations avec les pays du Maghreb.  Selon lui, ces pays partagent un destin commun et l’intégration maghrébine se fera à terme.  Pour ce qui est du processus de paix au Moyen-Orient, la Tunisie espère que la reprise des négociations directes parviendra à satisfaire les aspirations légitimes des Palestiniens, et lance un appel aux parties qui exercent une influence, en particulier aux membres du Quatuor, pour qu’elles poussent Israël à adhérer aux exigences de la paix, sur la base de la légalité internationale.  En tant que pays africain attaché à son appartenance à ce continent, la Tunisie n’a ménagé aucun effort pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, en participant notamment aux missions de maintien de la paix des Nations Unies et aux divers mécanismes de prévention et de gestion des conflits de l’Union africaine, a-t-il dit.  Abordant également la question de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Morjane a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils activent rapidement ales mécanismes de développement internationaux et régionaux existants qui permettraient d’assurer des conditions de vie décentes à tous les Africains.  À titre d’exemple, il a cité le Fonds de solidarité mondial, dont la création avait été décidée en 2002 par l’Assemblée générale, à l’initiative de la Tunisie.  Enfin, M. Morjane a souligné l’urgence d’adopter une politique internationale efficace pour la protection de l’environnement sans quoi il serait difficile, selon lui, de contrecarrer les effets néfastes des changements climatiques.  Cette politique doit accorder la priorité aux intérêts humains et non pas aux profits économiques, a précisé le Ministre, qui a également souligné la nécessité d’aider les pays africains à faire face aux menaces climatiques.


M. MARTY NATALEGAWA, Ministre des affaires étrangères de la République d’Indonésie, a jugé que les défis du XXIe siècle étaient de nature complexe, transnationale et nécessitaient une coopération internationale, ce pour quoi les Nations Unies sont le mieux équipées, allant de la préservation de la paix et de la sécurité à la promotion de la démocratie et de la justice, en passant par les droits civiques, économiques et sociaux.  Il a plaidé pour des progrès en matière d’action coopérative entre nations Nord-Sud et Est-Ouest, rappelant que le monopole de la sagesse n’était détenu par personne.  Dans ce contexte, il a plaidé pour la réforme des Nations Unies, entre un Conseil de sécurité plus représentatif, une Assemblée générale revitalisée et plus efficace, un Conseil économique et social (ECOSOC) plus pertinent et un Secrétariat de l’ONU doté d’une structure plus efficace et plus cohésive.  Le rôle des Nations Unies en termes de gouvernance mondiale ne tient pas seulement à sa capacité à se réformer, mais aussi à sa capacité à livrer des résultats face aux défis du monde contemporain, a assuré le Ministre.


L’Indonésie, a poursuivi M. Natalegawa, entend continuer de participer aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies et collaborer aux progrès sur la question du désarmement, le pays étant notamment en cours de ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  L’Indonésie souhaite par ailleurs collaborer sans relâche pour que les Nations Unies continuent de se décharger de leurs responsabilités historiques sur la question de Palestine, a dit le Ministre, qui a salué la reprise de négociations directes entre Israël et la Palestine.  Il a, en outre, fortement déploré la décision du Gouvernement israélien de ne pas étendre le moratoire sur la construction de colonies dans les territoires occupés, et a indiqué que son pays continuerait de contribuer à la construction de capacités de la Palestine, afin d’aider les Palestiniens à se préparer pour le jour où ils pourront enfin exercer leur droit à la souveraineté.  Il a également plaidé pour de meilleures synergies entre les Nations Unies et les organisations régionales, citant l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), au nom de l’équilibre de la région Asie-Pacifique et de la promotion de la démocratie.


CHEIKH ABDULLAH BIN ZAYED AL-NAHYAN, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a « regretté profondément » l’occupation par l’Iran des trois îles appartenant à son pays.  Il a prévenu que toutes les mesures adoptées par l’Iran étaient nulles et non avenues et n’ont aucun effet juridique quelle que soit la durée de l’occupation.


Après avoir parlé de la situation en Iraq, le Ministre a espéré voir la naissance d’un État palestinien indépendant l’année prochaine.  Il a salué le discours du Président Obama et son engagement en faveur du processus de paix.  Le Ministre s’est ensuite attardé sur la situation au Liban, au Yémen et au Soudan.  S’agissant de la Somalie, il a annoncé que son pays accueillera au mois de mars prochain une Conférence sur la lutte contre la piraterie et les crimes maritimes. Il a également annoncé la convocation, au mois d’octobre à Dubaï, d’une Conférence sur le partenariat entre les secteurs public et privé et l’investissement dans des projets de développement en Afghanistan.


Après avoir appelé à un soutien en faveur du Pakistan et condamné le terrorisme sous toutes ses formes, le Ministre s’est attardé sur les questions liées aux changements climatiques.  Il a réclamé une coopération stratégique aux niveaux international, régional, sous-régional et bilatéral et cité en exemple, le partenariat entre son pays et les États insulaires du Pacifique pour les aider à surmonter les problèmes nationaux, écologiques, économiques et autres nés des changements climatiques.  Ce partenariat, a-t-il indiqué, a été élargi, en juin dernier, à tous les États de la Ligue arabe.


M. Al-Nahyan a, par ailleurs, affirmé que les mesures prises par les Émirats pour construire un programme nucléaire à des fins pacifiques se fondaient sur la transparence, la sureté et la non-prolifération.  Il a réclamé la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et dans la région du Golfe, et pour ce faire, il a demandé que l’on exerce des pressions sur Israël.  Il a aussi exhorté l’Iran à pleinement coopérer avec l’AIEA et la communauté internationale pour dissiper les doutes et les craintes qui entourent la nature de son programme nucléaire.  Le Ministre a appelé les différentes parties à résoudre de manière pacifique les différends sur le programme nucléaire iranien.


M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et de la coopération internationale du Tchad, a soutenu qu’en dépit du fait que la coopération internationale avait permis de juguler la crise financière internationale, les pays pauvres continuaient de souffrir des méfaits des crises alimentaires et énergétiques auxquelles s’ajoutaient les effets néfastes des changements climatiques.  Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à faire en sorte que les recommandations pertinentes du dernier Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne restent pas sans effet.  Les relations entre le Tchad et le Soudan se sont normalisées, a-t-il poursuivi, en rappelant la préoccupation de la communauté internationale en ce qui concerne la question du Darfour.  Les deux pays ont décidé, dans ce cadre, de mettre en place une force mixte pour sécuriser leurs frontières communes.  Ils se sont aussi engagés à n’apporter aucun soutien, de quelque nature que ce soit, aux forces rebelles présentes chez eux, a-t-il ajouté, en soulignant que la situation au Darfour méritait encore une attention particulière.


Le référendum qui se tient dans les semaines à venir au Soudan est un événement à haut risque, si le processus qui y mène n’est pas maîtrisé et si le scrutin n’est pas organisé dans les conditions optimales d’indépendance, de sécurité et de transparence, a averti le Ministre.  Les ratés de ce processus pourraient compromettre la paix et la sécurité au Soudan et dans la sous-région, a-t-il dit.  Le Tchad souhaite néanmoins voir préserver l’unité et l’intégrité du Soudan, a également souligné M. Mahamat.  En prévision du retrait de la Mission des Nations Unies au Tchad et en République centrafricaine (MINURCAT), le Tchad a pris l’engagement d’assumer, par ses propres forces, la protection des milliers de refugiés présents sur son territoire ainsi que celle du personnel humanitaire et du personnel associé, a-t-il dit par ailleurs.  Le respect de ses engagements amène le Tchad à faire des efforts financiers de l’ordre de 12 millions de dollars par an, a-t-il souligné.  Il a, en outre, invité la communauté internationale à prendre la mesure de l’ampleur des défis auxquels était confrontée la République centrafricaine.  Le Ministre a, d’autre part, fait état du climat de confiance qui règne entre le Gouvernement et l’opposition dans son pays depuis l’accord du 13 août 2007.  Sur le plan du développement, le Gouvernement a consacré 60% des ressources pétrolières aux secteurs sociaux et aux infrastructures de base.  Mais ces ressources sont insuffisantes et le pays a besoin de ressources additionnelles, a-t-il dit.  Il a conclu en apportant son soutien aux efforts menés par l’ONU et les États-Unis, en vue d’aboutir à un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens qui permette la coexistence pacifique entre deux États souverains.


Mme Maxine Pamela Ometa McClean, Ministre des affaires étrangères de la Barbade, a insisté sur la mise en place d’un nouveau système de gouvernance mondiale, souhaitant que la réforme des organes des Nations Unies figure en tête de l’agenda international, lors de soixante-cinquième session de l’Assemblée générale.  La Ministre a mis l’accent sur la réforme du Conseil de sécurité pour qu’il soit plus représentatif de la communauté internationale dans son ensemble et des réalités géopolitiques d’aujourd’hui.  À ce titre, elle a souhaité que le Brésil, l’Allemagne, l’Inde et le Japon deviennent des membres permanents du Conseil de Sécurité et que le nombre de sièges permanents et non permanents soit augmenté.  La Barbade, en tant que petit État insulaire en développement, possède une place importante au sein de la famille de l’ONU, a-t-elle ajouté.


S’agissant de la gouvernance économique mondiale, Mme McClean a évoqué de nouvelles approches en matière de développement économique.  Elle s’est félicitée de l’élargissement du G-8 à plusieurs économies émergentes et pays en développement, ainsi que de la désignation du G-20 comme premier forum de coopération économique dans la stabilisation de l’économie mondiale.  Elle a appelé à dépasser les blocages au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour garantir le succès du Cycle de négociations de Doha pour le développement, insistant également sur une coopération Sud-Sud.  Elle a estimé que les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) restaient mitigés et qu’une action collective était nécessaire pour garantir le succès en 2015.  La Barbade s’est engagée à lutter contre les ravages du VIH/sida et des autres maladies infectieuses.  Elle a rappelé le soutien de son pays à la résolution sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles, introduite par la Communauté des Caraïbes (CARICOM), lors de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale.


Selon la Ministre, l’économie verte est au cœur du modèle économique et social de son pays.  Elle a considéré que le développement durable représentait un modèle à suivre pour les autres petits États insulaires en développement (PEID) en créant des partenariats avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Elle a aussi estimé que des progrès devaient être accomplis pour répondre aux changements climatiques, lors de la Conférence de Cancun, en décembre.  Le financement et l’adaptation pour les pays les plus vulnérables, l’adoption d’un grand accord et le versement des 30 milliards de dollars promis à Copenhague, constituent, pour elle, les trois points essentiels à Cancún.  Mme McClean a enfin rappelé que la communauté internationale devait tenir ses promesses pour aider Haïti financièrement et matériellement après le séisme de janvier dernier.


M. MOCTAR OUANE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Mali, a d’abord tenu à rappeler qu’aux yeux de son pays, les Nations Unies étaient à même de jouer un rôle de catalyseur dans le processus de démocratisation de la gouvernance mondiale.  Après avoir plaidé pour une réforme de l’architecture financière et économique mondiale, M. Ouane a réaffirmé l’attachement de son pays à une représentation plus juste et équitable de toutes les régions du monde au sein des Nations Unies, notamment à travers la réforme du Conseil de sécurité.  Le Mali « appuie pleinement la revendication de l’Afrique de deux sièges permanents et de cinq sièges non permanents », a précisé le Ministre.


S’agissant de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, M. Ouane a appelé la communauté internationale à poursuivre l’accompagnement des efforts menés par son pays, « tant nous sommes encouragés par les résultats des stratégies précédentes ».  En matière des changements climatiques, « le Mali ne ménagera aucun effort pour apporter sa modeste contribution à la recherche d’un accord global et contraignant », a-t-il indiqué.


Le Ministre a ensuite rappelé l’importance de la lutte contre le VIH/sida, rappelant que le Mali avait entrepris un vaste programme de réforme multisectorielle tant au plan institutionnel qu’opérationnel conformément à plusieurs de ses engagements internationaux.  Il a, par ailleurs, tenu à souligner les défis posés par le terrorisme et le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains, indiquant que son pays y apportait une réponse suivant deux axes, à savoir le renforcement des capacités nationales de sécurité et la promotion d’une coopération régionale efficace.  Il a rappelé l’initiative de son président d’organiser une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la région sahélo-saharienne.


M. SERGEI ALEINIK, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a estimé que tous les grands problèmes et défis actuels ne pouvaient être réglés qu’avec la participation de tous les États.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en dépit des retards évidents actuels, peut être atteinte si les moyens financiers, les technologies et l’expertise nécessaires sont octroyés aux États, en particulier aux plus pauvres d’entre eux, a-t-il soutenu, en rappelant que pour faire face aux crises économique et financière récentes, les États développés « avaient sorti des milliards de dollars ».  Il faut plus de solidarité, a-t-il lancé.  Il a par ailleurs dénoncé les politiques protectionnistes mises en place par certains pays et qui rendent difficiles la réalisation des OMD par les plus vulnérables.  Il a ensuite appelé à une refonte du système financier international en renforçant les institutions de Bretton Woods qui, a-t-il dit, doivent s’ouvrir aux pays en développement.  Il a également rappelé que des efforts avaient été fournis par la communauté internationale afin de faire de l’ECOSOC un organe véritablement économique ayant moins de compétences politiques.  Sur ce plan des progrès ont été faits, mais il faut approfondir cette ambition, a-t-il insisté.  En tant que pays candidat à un poste au sein de cette entité pour 2011, le Bélarus s’engage à œuvrer en ce sens, a-t-il promis.  Il a en outre appelé les pays développés à respecter les engagements qui sont les leurs au titre de l’aide publique au développement.


M. Aleinik a, de même, souhaité qu’une nouvelle dimension à la lutte contre les changements climatiques soit donnée lors de la prochaine Conférence de Cancún, au Mexique.  Les problèmes des changements climatiques sont liés aux questions de la sécurité énergétique et de l’économie dite « verte ».  Cette complexité, a-t-il dit, explique qu’aucune organisation ni aucun État ne peut résoudre cette menace tout seul, a-t-il dit.  En tant qu’État attaché à la protection de la jeunesse, le Bélarus, a annoncé le Ministre, souhaite voir l’Assemblée générale de l’ONU organiser un débat thématique portant sur « le talent des jeunes et leur protection contre la dégradation sociale ».  Le Ministre a par ailleurs affirmé que, jusqu’à ce jour, les effets de la catastrophe de Tchernobyl se faisaient sentir au Bélarus et en Fédération de Russie.  Il a ainsi annoncé l’intention de son pays de déposer auprès de l’Assemblée générale un projet de résolution relatif « au renforcement de la coopération et des efforts en vue de réduire les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl ».


M. GEORGE REBELO CHICOTI, Secrétaire d’État aux relations extérieures de la République d’Angola, a rappelé que les forces armées de son pays étaient un facteur de stabilité non seulement pour l’Angola mais aussi pour l’Afrique centrale et australe.  L’Angola fait partie du mécanisme d’alerte avancée de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), et est actuellement engagé dans la recherche d’une solution à la crise en Guinée équatoriale en étroite coopération avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  « C’est donc avec un grand étonnement que nous avons appris l’évocation de la participation présumée des Forces armées angolaises dans des violations des droits de l’homme commises dans la République démocratique du Congo (RDC), dans un rapport destiné à être diffusé comme document de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme », a dit M. Chicoti.  Ce document, a continué le représentant, a été produit à l’initiative d’une agence du Secrétariat des Nations Unies sans mandat spécifique du Secrétaire général ou des États Membres.


L’Angola, a rappelé M. Chicoti, est intervenu en RDC sous un mandat de la SADC à la demande du Gouvernement de la RDC.  Cette intervention a contribué à arrêter l’effusion de sang et à sauver des millions de vies, a-t-il déclaré.  « L’Angola rejette avec véhémence cette suggestion (…) et met en doute les motivations derrière elle », a-t-il dit, ajoutant que les forces angolaises continueraient de se conduire de façon responsable en conformité avec les normes internationales et le respect scrupuleux des droits de l’homme.  Le Secrétaire d’État a d’autre part exprimé son soutien à la reprise des pourparlers de paix au Moyen-Orient et s’est élevé contre le blocus américain contre Cuba.  S’agissant de la question du Sahara occidental, l’Angola note avec inquiétude que les progrès répondant aux atteintes des peuples de cette région n’ont pas eu lieu, a-t-il dit.  Pour sa part, après trois décennies de guerre et d’instabilité politique, l’Angola est en train de commencer un nouveau cycle caractérisé par l’adoption d’une nouvelle constitution qui établit finalement l’État démocratique et l’autorité de la loi, a conclu M. Chicoti.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a rappelé que la responsabilité première des Nations Unies était le maintien de la paix et de la sécurité internationales et que les guerres et conflits sur tous les continents avaient mis à rude épreuve la capacité de l’Organisation à prévenir, contenir et à régler les conflits armés.  Il a observé un espoir de paix au Moyen-Orient grâce à une reprise des négociations directes entre le Gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne.  Il a néanmoins déclaré que l’espoir d’un accord définitif était obscurci par les menaces et provocations des forces extrémistes qui cherchent à faire dérailler les négociations directes.  Les dirigeants d’Israël et de l’Autorité palestinienne ont un rendez vous avec l’histoire, a-t-il affirmé, en souhaitant qu’ils soient à la hauteur des circonstances.


L’existence d’armes de destruction massives demeure une menace pour l’humanité, a également déclaré M. Heller en remarquant toutefois que l’année 2010 avait permis des progrès significatifs en matière de désarmement et de non prolifération et que la crédibilité et la viabilité de l’ordre du jour du désarmement dépendaient de l’universalité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires.  Parallèlement, la création d’une zone exempte de l’arme nucléaire au Moyen-Orient serait un pas décisif dans ce sens, a estimé le représentant, qui a encouragé au dialogue et à la négociation dans les cas de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et de la République islamique d’Iran.  Il a déclaré que la sécurité internationale était également menacée par l’existence et le trafic illégal des armes de petit calibre et légères.  Le moment est venu, a-t-il dit, d’affronter ce défi par la mise en œuvre du Programme d’action sur le trafic illégal des armes de petit calibre et des armes légères, et d’accomplir des progrès en vue de l’adoption du Traité sur le commerce des armes.


Le terrorisme et la mondialisation de la criminalité transnationale organisée, y compris du trafic de drogues, sont autant de nouvelles menaces à la paix et le Gouvernement mexicain a pleinement assumé les défis que représentent le narcotrafic et les activités de la criminalité organisée en rétablissant l’autorité de l’État dans les espaces où prévalait l’impunité, a-t-il souligné.  M. Heller a aussi déclaré que la migration constitue une réalité du monde contemporain que nul ne peut ignorer et que ses multiples dimensions obligent à en examiner les causes et les effets à partir d’une perspective internationale.  Il a annoncé, à cet égard, que son pays accueillerait en novembre prochain le quatrième Forum mondial sur la migration et le développement.  Il a aussi souligné que cette année le Mexique célébrerait son bicentenaire en tant que nation indépendante et le centenaire de sa révolution, la première des grandes révolutions sociales du XX siècle.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) a appelé à un système multilatéral efficace face aux nombreux défis auxquels le monde était confronté aujourd’hui.  Ce monde, a-t-il dit, sort tout juste de la crise économique et financière, mais demeure exposé aux conséquences du réchauffement climatique, à la pauvreté, à la démographie et aux nouvelles menaces à la sécurité.  Il a souhaité que la mise en œuvre du Traité de Lisbonne puisse être reflétée dans la future position de l’Union européenne aux Nations Unies, tout en regrettant qu’aucun accord n’ait pu être conclu à ce jour.  Le représentant a, en outre, appelé à ce que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) deviennent une réalité pour tous, ce qui, a-t-il dit, nécessite des progrès accélérés.  Il faut se montrer innovant, a-t-il ajouté, estimant que les pays en développement devaient consacrer leur volonté politique, leurs capacités administratives et leurs ressources budgétaires à la réalisation des OMD, tandis que les pays donateurs devaient maintenir leurs engagements.  Rappelant que les pays fragiles ou affectés par des conflits étaient les plus à la traîne dans la réalisation des Objectifs, M. Staur a fortement encouragé les efforts actuels visant à renforcer le rôle des Nations Unies pour leur venir en aide.


Abordant les questions environnementales, le représentant a vanté les bienfaits de la « croissance verte », citant notamment les technologies vertes et les énergies renouvelables, et présentant celles-ci non comme un obstacle mais comme une opportunité pour le développement.  Il a exprimé son espoir de voir la Conférence de Cancún sur les changements climatiques couronnée de succès.  M. Staur a par ailleurs évoqué la question des droits de l’homme, rappelant qu’il incombait aux États de garantir ces droits, y compris le droit des femmes et les questions de parité et saluant le débat en cours entre certains États Membres autour de la responsabilité de protéger.  Il a mis en exergue les engagements du Danemark en faveur du respect de l’état de droit, citant la participation aux efforts pour lutter contre la piraterie en mer au large de la Somalie ou encore le soutien à la Cour pénale internationale (CPI).  Il a aussi salué les progrès dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et a exprimé ses inquiétudes au sujet « de la nature prétendument pacifique » du programme nucléaire iranien.  Le représentant s’est aussi réjoui de la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, tout en apportant le soutien du Danemark aux efforts des États-Unis dans ce processus de paix.


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a estimé, qu’en matière de paix et de sécurité, la résolution des conflits dans le monde et en particulier en Afrique, restait un défi majeur pour la communauté internationale.  Ainsi, si certaines crises sont plus ou moins en voie d’être résorbées, notamment en Afrique de l’Ouest, d’autres, en revanche, continuent d’être un sujet de graves inquiétudes, a-t-il souligné.  Au Togo, des élections ouvertes, libres et transparentes ont pu se tenir au cours de cette année 2010, s’est félicité le représentant.  En Côte d’Ivoire, de sérieux progrès ont été enregistrés, avec le désarmement effectif des Forces Nouvelles, la publication de la liste électorale et la fixation du premier tour de l’élection présidentielle au 31 octobre 2010, a-t-il poursuivi.  En Guinée, « nous gardons l’espoir que les derniers obstacles qui ont entraîné le report du deuxième tour de l’élection présidentielle seront vite surmontés », a déclaré M. Kafando, avant d’ajouter que sa délégation appelait tous les acteurs politiques guinéens à la modération, afin de permettre à leur pays de s’ouvrir très rapidement à la démocratie et de bâtir une économie prospère et profitable à tous.


Passant en revue les différents conflits en Afrique, le représentant a jugé que les résultats engrangés à travers les négociations de Doha étaient encourageants et devaient inciter la communauté internationale à user de son influence pour accélérer le dialogue politique et le renforcement des capacités opérationnelles de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).  Le Burkina Faso est par ailleurs préoccupé par la situation d’insécurité et d’instabilité en Somalie, avec la poursuite des attaques des insurgés contre le Gouvernement fédéral de transition et les forces de la Mission d'observation militaire de l'Union africaine en Somalie (AMISOM).  C’est pourquoi, a-t-il dit, le Burkina Faso exhorte le Conseil de sécurité et les pays donateurs à traduire dans les faits leur engagement à soutenir le processus de réhabilitation de l’État somalien.  Par ailleurs, le Burkina Faso suit avec grande attention l’évolution de la situation politique à Madagascar et au Niger, a poursuivi M. Kafando, qui a salué les initiatives prises par les autorités de transition pour l’organisation d’élections libres en vue d’assurer le retour à l’ordre constitutionnel dans ces deux pays.  S’agissant du Sahara occidental, le représentant a salué l’élan imprimé au processus de négociations par le Secrétaire général et appelé les protagonistes à poursuivre le dialogue politique, pour un règlement pacifique de ce différend.  Enfin, a-t-il précisé, on ne peut parler de paix et de sécurité en Afrique sans évoquer la question du trafic de stupéfiants et ses liens manifestes avec les conflits armés, la prolifération des armes légères, le blanchiment d’argent, le financement de la criminalité transnationale organisée et le terrorisme.  Par conséquent, la nécessité de conjuguer les efforts ne doit laisser aucun pays indifférent, a affirmé le représentant en conclusion.


M. AFELEE PITA (Tuvalu) a souligné que le coût de la dépendance de son pays à l’importation du fioul a un effet dévastateur sur le budget national.  Nous avons, a-t-il dit, désespérément besoin d’énergie renouvelable et de technologies efficaces qui conviennent aux conditions uniques de Tuvalu.  Le représentant de Tuvalu est revenu sur la Stratégie de Maurice qui a donné lieu à des discussions la semaine dernière en Assemblée Générale.  Les petits États insulaires en développement (PEID), a-t-il rappelé, ont fait trois propositions principales à savoir un appui à la lutte contre la pêche illégale, la création d’un mécanisme d’assurances-risques contre les catastrophes climatiques qui serait financé par des fonds publics internationaux, et la reconnaissance des PEID comme un groupe distinct aux Nations Unies.


Il a espéré que la Conférence de Cancún aboutira à des résultats concrets et non à de vagues promesses.  Il a réclamé un accord sur tous les amendements et règles liés au Protocole de Kyoto, une décision sur le mandat des négociations relatives à un instrument juridiquement contraignant fondé sur le Plan d’action de Bali, et un accord sur des mesures intérimaires de mise en œuvre des dispositions à incorporer dans cet instrument juridique.  À son tour, il a appelé le Conseil économique et social (ECOSOC) a examiné sérieusement la question de la gradation, pour y introduire des critères de vulnérabilité.  Il a conclu sur la réforme du Conseil de sécurité, en demandant un siège pour les PEID.


M. MARTEN GRUNDITZ (Suède) a déclaré que les progrès concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient été mitigés, notamment en ce qui concerne l’amélioration de la santé maternelle.  La Suède est l’un des plus gros contributeurs à l’aide publique au développement, a-t-il rappelé.  « Nous avons une responsabilité partagée, pays développés et pays en développement, pour réaliser les OMD d’ici à 2015 ».  Afin de renforcer la capacité commerciale des pays les plus pauvres, l’achèvement du Cycle de Doha est une priorité.


Les changements climatiques sont l’un des plus grands défis de notre génération, a poursuivi le représentant, qui s’est félicité de l’établissement du Groupe du Secrétaire général sur la durabilité.   Sans respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, tout progrès sera incomplet, a déclaré en substance le représentant.  « C’est à nous qu’il appartient de mettre les idéaux en pratique ».  Le Conseil des droits de l’homme doit utiliser tous les instruments dont il dispose pour répondre aux violations des droits de l’homme.  Pour devenir membres du Conseil, les États devraient eux-mêmes remplir leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme.


Il reste beaucoup à faire dans ce domaine.  La peine de mort continue d’être largement appliquée dans le monde.  Comme on vient de le voir, dans certains pays, les femmes peuvent même être condamnées à mort par lapidation pour adultère; des hommes et des femmes peuvent être exécutés en raison de leur orientation sexuelle.  « C’est à nous, gouvernements, qu’il appartient de mettre un terme à ces actes barbares », a insisté M. Grunditz.


La question de l’égalité des sexes demeurant l’un des plus grands défis aux droits de l’homme et à la démocratie, la Suède salue la création de l’entité ONU-Femmes.  La liberté d’expression revêt également une importance fondamentale.  L’accès aux nouvelles technologies doit être un catalyseur pour les droits de l’homme.  Le représentant s’est dit très préoccupé par la situation des journalistes et des bloggeurs dans des pays comme la Chine, le Viet Nam, l’Égypte, le Myanmar, Cuba, la République populaire démocratique de Corée, l’Érythrée et l’Iran.  S’agissant des situations de conflit, il a souligné la responsabilité de protéger qui incombe à la communauté internationale et a mis l’accent sur la lutte contre la violence sexuelle.


La Suède reconnaît le rôle central que doivent jouer les Nations Unies dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.  En Afghanistan, l’ONU contribue à un développement sécurisé, stable et démocratique.  Au Moyen-Orient, la Suède regrette la décision israélienne de ne pas proroger le moratoire sur les colonies de peuplement.  « Nous nous efforçons d’avoir un monde sans armes nucléaires », a poursuivi le représentant, ajoutant que la Suède faisait du contrôle des armes classiques une priorité urgente.  « Nous devons continuer à réformer les Nations Unies pour qu’elles continuent à jouer un rôle pertinent », a-t-il conclu.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a estimé qu’en dépit des progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, des problèmes persistaient, qui prennent leur origine dans trois phénomènes qu’il a identifiés.  Tout d’abord, la crise économique et financière, qui continue d’avoir un impact négatif sur les performances du Guatemala et d’autres pays.  Ainsi, le revenu national a augmenté de moins de 1% en 2009, en raison de la chute de nos exportations, la réduction des envois de fonds et l’effondrement de l’investissement étranger direct, a indiqué le représentant.  Il a ensuite évoqué la question de l’expansion, au cours de la décennie écoulée, des activités illégales liées à la criminalité organisée, qui constituent une menace pour le Guatemala et la sous-région.  S’il a cité le trafic d’êtres humains et d’armes, M. Rosenthal a tout particulièrement incriminé celui des stupéfiants, « qui a affaibli nos institutions démocratiques ».  Enfin, il a désigné la fréquence des catastrophes naturelles, qui démontre que le Guatemala est extrêmement vulnérable aux effets des changements climatiques.


Dans un second temps, le représentant a formé le vœu que la réforme tant retardée du Conseil de sécurité fasse des progrès significatifs au cours de cette session de l’Assemblée générale.  Cet organe devrait devenir plus représentatif du monde actuel et plus légitime, a souligné le Guatemala, qui est candidat pour la période 2012-2013.  M. Rosenthal a également réitéré le soutien de son pays à la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra en décembre prochain à Cancún.  Par ailleurs, en rejoignant le Conseil des droits de l’homme, le Guatemala a réitéré son engagement en faveur du plein respect des droits de l’homme, y compris la responsabilité de protéger les populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité.  Le représentant a souhaité en conclusion que les négociations actuellement en cours entre la Palestine et Israël soient couronnées de succès et se concrétisent par la création d’un État palestinien coexistant en paix et en sécurité avec Israël.


M. Antonio Pedro Monteiro Lima, Ambassadeur et Représentant Permanent de la République du Cap-Vert, a insisté sur les changements climatiques, estimant que le temps n’est plus à la tergiversation pour diminuer de façon conséquente les émissions de gaz à effet de serre, freiner le réchauffement de la planète et éviter une montée du niveau des mers qui menace les petits États insulaires.  Il a souligné que le Cap-Vert, en tant qu’État sahélien, est confronté à la sécheresse, à la désertification et au manque d’eau.  Dans ce contexte, une économie verte et une agriculture durable est indispensable pour répondre à la crise alimentaire, liée aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, qui menace en particulier l’Afrique et les petits États insulaires.  Le financement constitue un facteur clef, a-t-il poursuivi, avec l’aide apportée aux pays les plus vulnérables par les pays développés et des grands pays émergents.  Il a mentionné la signature, il y a quelques jours, d’un accord entre la Norvège et six pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest pour mieux protéger leur littoral.


S’agissant des OMD, le Représentant a mis en avant l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme comme moteur du développement.  Malgré les avancées réalisées au Cap-Vert, de grands défis demeurent, a-t-il ajouté.  Le Gouvernement du Cap-Vert comporte huit femmes parmi les 14 ministres.  La parité a été atteinte dans l’éducation primaire et secondaire.  La santé materno-infantile a progressé.  Cependant, une femme sur quatre souffre de violence domestique.  Les femmes sont plus touchées par le chômage et par la pauvreté.  Face à ces défis, le Cap-Vert a lancé plusieurs programmes en collaboration avec ONU-Femmes.  Le représentant s’est aussi félicité de la progression de son pays, depuis son indépendance, il y a 35 ans, dans l’indice de développement humain; le Cap-Vert faisant désormais partie des pays à revenu intermédiaire.


En plein débat sur la gouvernance globale, M. Monteiro Lima a réaffirmé le rôle central de l’ONU dans la résolution des conflits.  Il a mis l’accent sur l’importance des pourparlers de paix entre la Palestine et Israël, en demandant la fin des hostilités, l’arrêt de la colonisation dans les Territoires occupés, le démantèlement du mur et la fin du blocus.  Il a aussi demandé la fin du blocus américain sur Cuba.  Face aux défis du monde contemporain, une réforme des Nations Unies est essentielle pour « simplifier une certaine bureaucratie onusienne », a-t-il conclu.


Droit de réponse


Réagissant aux propos de l’Érythrée, le représentant de l’Éthiopie a rappelé que le régime érythréen avait toujours manifesté une attitude agressive à l’égard de ses voisins, comme en a témoigné encore récemment la tentative d’envahir Djibouti en 1997, puis en 2008.  L’Érythrée, a estimé le représentant, fait une campagne contre mon pays pour faire croire que c’est nous qui sommes les agresseurs et qui refusons de mettre en œuvre la décision rendue par la Commission du tracé de la frontière entre l’Érythrée et l’Éthiopie.


Les affirmations selon lesquelles l’Éthiopie occupe une partie du  territoire érythréen est un pur produit de l’imagination, a affirmé le représentant, avant de dire que son pays a toujours été prêt à ouvrir un dialogue avec son voisin.  Mais, a-t-il regretté, l’Érythrée s’y refuse, en cherchant au contraire à chercher partout dans la corne de l’Afrique des motifs d’agression.


La représentante de l’Érythrée a qualifié d’infondées les accusations portées par son homologue éthiopien.  La Commission de délimitation de la frontière, a réglé les problèmes entre les deux pays, a-t-elle estimé, accusant l’Éthiopie de continuer à occuper illégalement une partie de son territoire.  Si l’Éthiopie s’était acquittée de ses obligations, il n’y aurait pas de problèmes entre nos deux pays, a-t-elle lancé.


Le représentant de la République islamique d’Iran a estimé que le représentant des Émirats arabes unis avait fait des affirmations inacceptables à propos des trois îles qui se trouvent dans le Golfe persique.  Ces îles ont trait à l’intégrité territoriale de l’Iran et  relèvent de sa souveraineté.  L’Iran, a-t-il assuré, est néanmoins prêt à poursuive des échanges bilatéraux avec les responsables des Émirats arabes unis.


Répondant à ces propos, le représentant des Émirats arabes unis a regretté que l’Iran ait réitéré sa position, en rejetant ainsi les nombreuses initiatives de paix de son pays concernant les trois îles.  Il s’est opposé à l’occupation iranienne et aux mesures militaires et civiles prises pour modifier la nature historique et démographique de ces îles.  Il a espéré que la communauté internationale appuiera la position de son pays qui consiste à demander à l’Iran de mettre fin à son occupation illégale.


Le représentant de l’Égypte a déploré les allégations faites par le représentant de la Suède sur la liberté d’expression dans son pays.  L’Égypte est à la tête de la réforme politique au Moyen-Orient; la liberté d’expression étant garantie par la Constitution et dans la pratique.  L’Égypte compte quelque 300 journaux qui représentent tous les points de vue.  Il est donc choquant, a dit le représentant, d’entendre la délégation de la Suède mentionner mon pays sur ce sujet.  La Suède devrait savoir faire la différence entre la liberté d’expression et les insultes au Prophète.


Le représentant de la République islamique d’Iran, se référant aux propos tenus par ses homologues de la Suède et de l’Irlande sur la situation des droits de l’homme dans son pays, a recommandé à ces deux pays d’éviter d’utiliser cette tribune pour proférer des fausses accusations politiques.


Commentant également les propos tenus par la Suède, le représentant de Cuba s’est demandé d’où ce dernier tirait son autorité pour juger de la situation des droits de l’homme à Cuba.  De quel droit ose-t-il donner un avis sur huit pays respectables de cette Organisation?  La communauté internationale, a argué le représentant cubain, n’est pas sans voir que la Suède est un des pays qui a autorisé les vols secrets de la CIA en Europe.  « Je pourrais également parler de la prostitution et de la situation des petites filles », a menacé le représentant qui a cependant demandé au Gouvernement suédois quand il comptait renoncer à ces vols secrets illégaux.


Le représentant de la Chine a lui aussi réagi à la déclaration de la Suède.  Il a affirmé que son gouvernement veillait à la protection des droits de ses citoyens, notamment la liberté d’expression.  La situation des droits de l’homme s’est beaucoup améliorée ces dernières années en Chine et nul ne peut le contester, a estimé le représentant.  La Suède, a-t-il dit, a connu des pages sombres dans son histoire des droits de l’homme et elle continue de violer les droits des minorités.  Quand les droits de l’homme sont menacés comme ils le sont en Suède, le représentant de cet État n’a pas le droit de juger ce qui se passe dans d’autres pays.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.