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CS/10046

Le Conseil de sécurité examine la situation en Afghanistan après la Conférence de Kaboul et les élections législatives

29/09/2010
Conseil de sécuritéCS/10046
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6394e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ EXAMINE LA SITUATION EN AFGHANISTAN APRÈS

LA CONFÉRENCE DE KABOUL ET LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES


De nombreuses délégations appuient un processus de réconciliation nationale

sincère, dirigé par les Afghans et respectueux du cadre défini par la Conférence de Londres


Le Conseil de sécurité a examiné, aujourd’hui, la situation en Afghanistan, deux mois après la tenue de la Conférence de Kaboul sur l’avenir du pays et quelques jours après les élections législatives du 18 septembre.  La vingtaine d’intervenants ont apporté leur soutien au processus de Kaboul et rendu hommage au courage des électeurs, tout en faisant preuve d’une grande prudence sur le processus de dépouillement du scrutin.


Au lendemain de la nomination par le Président Hamid Karzaï des membres du Haut Conseil pour la paix, la plupart des représentants ont également plaidé en faveur d’une réconciliation nationale sincère et pilotée par les Afghans eux-mêmes, qui ne saurait toutefois sortir du cadre défini par la Conférence de Londres du 28 janvier dernier.


En présentant le dernier rapport du Secrétaire général, M. Staffan de Mistura, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a rappelé que la Conférence de Kaboul, organisée conjointement par le Gouvernement afghan et l’ONU le 20 juillet dernier, avait « démontré l’engagement du Gouvernement afghan à exercer un plus grand contrôle sur son avenir ».  Toutefois, a-t-il ajouté, la Conférence, à laquelle avaient participé 76 délégations, n’a représenté que le point de départ du « processus de Kaboul » qu’il faut encore préciser et mettre en œuvre. 


Concernant les élections du 18 septembre, dont le rapport du Secrétaire général ne traite pas, M. de Mistura a estimé que l’un de leurs plus grands succès réside dans leur tenue même, en raison de l’insécurité.  S’il a salué tant les progrès dans l’organisation du scrutin par rapport à l’élection présidentielle de 2009 que le courage des électeurs, il a estimé qu’il était trop tôt pour donner des indications sur les résultats dont la publication n’aura lieu que le 30 octobre.  Les Nations Unies devraient, avant de prendre une position, faire preuve d’une grande prudence, a-t-il ajouté, précisant que la validité du scrutin dépendrait avant tout de la détermination et du courage de la Commission électorale indépendante et de la Commission nationale des plaintes. 


Si le Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, M. Zalmai Rassoul, a affirmé que les élections législatives « avaient constitué une victoire majeure pour la démocratie en Afghanistan », les délégations qui ont pris part au débat se sont elles aussi montrées prudentes, louant l’organisation du scrutin et le courage de la population, mais s’abstenant cependant de tout commentaire sur les résultats.  La crédibilité des élections dépendra de la manière dont la Commission électorale indépendante et la Commission nationale des plaintes gèreront la période du dépouillement », a ainsi déclaré le représentant du Canada.  Plusieurs délégations ont en outre rappelé qu’en tout état de cause, il faudra ensuite s’attacher à une réforme électorale en profondeur, dans le cadre des projets du processus de Kaboul liés à la bonne gouvernance.


M. Rassoul a mis en avant le processus de Kaboul, affirmant que  la Conférence avait permis de réaffirmer le partenariat entre la communauté internationale et son gouvernement en faveur d’une paix durable, de la sécurité et de la stabilité en Afghanistan ».  Il a également rappelé que son gouvernement avait alors présenté ses 23 priorités nationales.  Pour le Ministre, « l’objectif commun est clair: il faut transférer graduellement les responsabilités vers les autorités nationales afin d’assurer à tous les Afghans des opportunités économiques et sociales et consolider l’état de droit à travers le pays ».  Il a, en particulier, assuré que son gouvernement avait intensifié ses efforts de lutte contre la corruption, un thème sur lequel de nombreuses délégations ont ensuite insisté.  À l’image du représentant du Mexique, qui a souligné l’importance « de faire participer les femmes et les minorités ethniques et religieuses à la construction de l’Afghanistan de demain », plusieurs intervenants ont également rappelé que le processus de Kaboul devrait être inclusif.


La question de la sécurité est restée au centre du débat, dans le contexte de la transition qui doit amener le Gouvernement afghan à assumer la pleine responsabilité de la sécurité du pays d’ici à 2014.  Si la représentante des États-Unis a estimé que « certaines régions sont presque prêtes aujourd’hui » à s’engager dans cette transition, la plupart des intervenants ont plutôt noté une dégradation de la sécurité.


Plusieurs représentants ont également réagi favorablement à la nomination par le Président Karzaï, le 28 septembre, des membres du Haut Conseil pour la paix, chargé de préparer la réconciliation nationale. La représentante des États-Unis a estimé que ceux des Taliban qui ont déposé les armes et accepté de se joindre aux efforts de développement démocratique du pays devraient être radiés de la Liste récapitulative du Comité 1267 du Conseil de sécurité, chargé de suivre l’application des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban.  Dans le même sens, le représentant de l’Inde a estimé que la paix et la réconciliation pouvaient réussir en Afghanistan, sous réserve que le processus soit réellement dirigé par les Afghans eux-mêmes, qu’il inclue l’ensemble de la population afghane et que soient respectées les « lignes rouges » définies à la Conférence de Londres, à savoir le renoncement à la violence et aux liens avec le terrorisme et l’acceptation des valeurs démocratiques et pluralistes de la Constitution afghane, y compris les droits des femmes.   


Enfin, plusieurs délégations ont mis l’accent sur l’importance de la coopération régionale pour le processus de paix, y compris en ce qui concerne la lutte contre le trafic de drogues et contre le terrorisme.  Le représentant de la France a fait observer que la réconciliation régionale risquait d’être la question la plus difficile à gérer dans les mois à venir, ajoutant que « l’implication de la MANUA à ce niveau devait être accrue ».



LA SITUATION EN AFGHANISTAN


Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales (S/2010/463)


Ce rapport trimestriel, qui fait le point des activités menées par l’ONU en Afghanistan, y compris celles de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), ainsi que de la situation dans le pays, porte sur la période allant du 16 juin 2010 à sa date de publication, soit le 14 septembre.  Il ne traite donc pas du déroulement des élections législatives tenues le 18 septembre, mais rappelle que leur préparation a « beaucoup mobilisé l’attention » durant la période considérée.  De ce fait, le principal événement politique de la période est la tenue, le 20 juillet 2010, de la Conférence de Kaboul, dont le Secrétaire général estime qu’elle a « marqué un tournant dans la transition de l’Afghanistan vers le plein exercice de son autorité souveraine ».


Le Secrétaire général rappelle par ailleurs qu’il a fait un exposé au Conseil de sécurité le 23 juillet 2010 sur l’évolution de la situation dans le pays, suite à sa participation à la Conférence de Kaboul.  Quant au Conseil de sécurité, il s’est lui-même rendu en mission en Afghanistan du 21 au 25 juin 2010 et a réaffirmé à cette occasion son soutien constant au Gouvernement et au peuple afghans.


M. Ban Ki-moon écrit que la Conférence de Kaboul, qui a réuni 76 délégations du monde entier sous la coprésidence du Gouvernement afghan et de l’ONU, « a démontré l’engagement du Gouvernement afghan à exercer un plus grand contrôle sur son avenir ».  La Conférence, ajoute-t-il, a débouché sur des engagements pris d’un commun accord, assortis de critères de référence clairs qui constituent le processus de Kaboul.  Il s’agit notamment de l’établissement d’un cadre, de calendriers et de critères de référence pour les nouveaux programmes prioritaires nationaux, les progrès vers la prise en main de la sécurité par les Afghans, l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption.


Le Secrétaire général estime que « la mise en œuvre rapide de ces engagements sera essentielle pour maintenir l’élan positif du processus de Kaboul ».  Il exhorte donc la communauté internationale à fournir « toute l’assistance nécessaire pour appuyer le processus, en tenant davantage compte des priorités afghanes ».


Le Secrétaire général rappelle que la Conférence n’a représenté que « le point de départ du processus de Kaboul » et qu’il reste encore à préciser et à mettre en œuvre les engagements pris.  Pour y parvenir, le Secrétaire général recommande « d’axer nos activités sur les domaines prioritaires, les échelonner et les coordonner ».  Il fait notamment valoir que, si les programmes prioritaires nationaux sont axés sur la croissance à long terme, il faut veiller à ce que les efforts accomplis s’accompagnent également de résultats immédiats pour le peuple afghan.  « Ce sont les dividendes de la paix qui susciteront la confiance des Afghans et leur permettront de croire à l’avenir », ajoute-t-il.


Le Secrétaire général aborde la question du scrutin du 18 septembre, en estimant que la tenue « d’élections législatives crédibles sera cruciale au progrès démocratique de l’Afghanistan et au renforcement de la responsabilisation du Gouvernement ».  Il ajoute que, si les préparatifs techniques des élections vont bon train, « nombreux sont les problèmes qui pourraient se poser au cours des mois à venir ».  Outre l’insécurité qui pourrait réduire le taux de participation, il ajoute que, malgré les mesures prises pour tirer des enseignements des consultations de 2009 et éliminer la fraude systémique, « il est impossible d’éliminer totalement les possibilités de fraude ».  Enfin, il n’exclut pas « un grand nombre de plaintes, justifiées ou non » de la part des candidats, ce qui rend primordial un fonctionnement efficace de la Commission des plaintes électorales.


À plus long terme, le Secrétaire général rappelle que la poursuite de la réforme électorale, conformément, à la résolution 1917 (2010) du Conseil de sécurité et aux accords conclus aux Conférences de Londres et de Kaboul, « demeure une importante priorité ».  M. Ban demande que le débat sur cette réforme « commence au plus tôt » et ajoute qu’un « volet essentiel des activités de la MANUA » après les élections du 18 septembre sera de se pencher sur le programme de réforme électorale avec le Gouvernement, les institutions électorales et tous les partenaires afghans et internationaux concernés.


Par ailleurs, le Secrétaire général ajoute qu’une grande partie des progrès accomplis sont fragiles et continuent d’être menacés par la détérioration de la situation en matière de sécurité, marquée par augmentation de 69% des incidents de sécurité par rapport à la même période en 2009, imputée tant à l’augmentation de la présence militaire internationale et celle, concomitante, des opérations de sécurité menées par les Forces nationales de sécurité afghanes, qu’à l’intensification des activités des éléments hostiles au Gouvernement.  M. Ban juge donc que les efforts du Gouvernement afghan pour mettre en œuvre le programme de paix et de réintégration sont particulièrement importants, ajoutant qu’il  « appartiendra à ceux qui mènent le processus de veiller à assurer un élan durable tout en maintenant le consensus national obtenu à la Jirga de paix ».


Avant de conclure, le Secrétaire général se dit « préoccupé par l’augmentation du nombre des victimes civiles ».  L’incidence humaine du conflit montre qu’il importe plus que jamais de prendre de toute urgence des mesures pour protéger efficacement les civils afghans et réduire au maximum l’impact du conflit sur les droits de l’homme qui sont fondamentaux, écrit-il.  « Toutes les parties concernées, souligne-t-il, doivent faire plus pour protéger les civils et honorer les obligations que leur impose le droit international ».


Déclarations


M. STAFFAN DE MISTURA, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), présentant le rapport du Secrétaire général en date du 14 septembre, soit quatre jours avant la tenue des élections législatives du 18 septembre, a déclaré que la Conférence de Kaboul du 20 juillet avait été l’événement majeur de la période considérée et qu’elle avait permis de définir les détails du programme de travail présenté par le Président Karzaï.  L’élan positif de la Conférence a été maintenu depuis lors, a affirmé le Représentant spécial, qui a cité notamment  l’adoption de 21 programmes prioritaires, le lancement d’un programme de réforme des finances publiques et l’annonce du lancement d’une campagne de lutte contre la corruption.


M. Mistura a ensuite évoqué la campagne électorale, qu’il a jugée très animée, surtout par rapport au scrutin de 2005.  Il a fait observer que près de 400 femmes et beaucoup de gens jeunes figuraient parmi les 2 700 candidats aux 249 sièges à pourvoir et qu’une seule candidate s’était retirée pendant la campagne. Le fait que 229 des 249 députés sortants se représentent est un signe de l’intérêt pour la vie politique du pays, a-t-il estimé.  De l’avis du Représentant spécial, l’un des plus grands succès des élections réside dans leur tenue, même si la sécurité est loin de s’être améliorée.  Il a rappelé qu’il n’y avait pas eu de graves incidents de sécurité, bien qu’il y en ait eu 490 contre 290, lors de l’élection présidentielle de 2009.  Malgré cet environnement général et la situation sécuritaire, 4,3 millions de personnes ont voté, dont 37% de femmes, a rappelé le Représentant spécial, qui a toutefois reconnu une participation inégale selon les régions.


Il est trop tôt pour donner des indications sur les résultats, a déclaré M. de Mistura, qui a toutefois estimé que l’organisation des élections avait représenté un progrès considérable par rapport au scrutin présidentiel de 2009, y compris le fait que la localisation des bureaux de vote ait été annoncée beaucoup plus longtemps à l’avance.  Il a rappelé que, sur les 5 897 bureaux de vote annoncés le 18 août, 5 510 avaient effectivement ouverts, et qu’il y avait 379 000 agents nationaux et observateurs pour assurer le bon déroulement du scrutin, contre 240 000 en 2005.  Le Représentant spécial s’est montré prudent sur l’issue du processus électoral qui, a-t-il estimé, dépendra  avant tout de la détermination et du courage de la Commission électorale indépendante et de la Commission nationale des plaintes.  Il a rappelé qu’il y avait « énormément » de plaintes, 3 613 dans l’ensemble du pays, pour quelque 2 500 candidats.  Les résultats provisoires des élections seront annoncés le 8 octobre, et les résultats définitifs le 30 octobre, a précisé M. de Mistura, qui a répété que les Nations Unies devraient, avant de prendre une position, faire preuve d’une grande prudence.


Une fois que les élections auront été conclues avec succès, il faudra lancer une réforme électorale à long terme, a rappelé le Représentant spécial, qui a ajouté que la MANUA y travaillait avec les autorités afghanes et les partenaires internationaux, notamment l’Union européenne, qui a souhaité jouer un rôle majeur dans le processus de réforme.  Cette réforme doit mettre l’accent sur le processus électoral mais aussi sur le statut de la Commission électorale indépendante ou encore le découpage des circonscriptions.


Au-delà, il faudra mettre l’accent sur le processus de Kaboul, qui devra être apprécié de manière politique et non technique, a déclaré le Représentant spécial.  M. de Mistura a également souhaité qu’on évite d’établir de nouveaux programmes ou initiatives concurrents et qu’on mette plutôt l’accent sur les priorités, en appuyant le programme de travail du Gouvernement.  La communauté internationale doit mobiliser les ressources pour contribuer à la mise en œuvre des priorités gouvernementales dans le cadre d’une stratégie plus intégrée et plus axées sur les résultats.  Tout ce processus ne pourra avancer que s’il est fondé sur un processus solide reposant sur un Afghanistan réconcilié, a averti M. de Mistura.  Il n’existe pas de solution purement militaire, a-t-il rappelé, avant d’indiquer que le Gouvernement afghan avait pris « une mesure très importante ».


M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a affirmé d’emblée que les élections législatives du 18 septembre « avaient constitué une victoire majeure pour la démocratie en Afghanistan ».  « Le 20 juillet dernier, la Conférence de Kaboul a permis de réaffirmer le partenariat entre la communauté internationale et son gouvernement en faveur d’une paix durable, de la sécurité et de la stabilité en Afghanistan », a rappelé M. Rassoul.  Il a également indiqué qu’à cette occasion, « le Gouvernement afghan avait présenté le processus de Kaboul et ses 23 priorités nationales portant sur le renforcement de la sécurité nationale et du processus de réconciliation », toutes ces initiatives ayant été approuvées par la communauté internationale. 


« L’objectif commun est clair.  Il faut transférer graduellement les responsabilités vers les autorités nationales afin d’assurer à tous les Afghans des opportunités économiques et sociales et consolider l’état de droit à travers le pays », a résumé le Ministre afghan des affaires étrangères.  Après avoir ajouté que la modernisation de l’économie nationale passe en particulier par la réhabilitation des zones rurales et le développement agricole, M. Rassoul a jugé que l’Afghanistan ne pourra pas réaliser ses objectifs en matière économique sans amélioration de sa situation financière.  Saluant, à ce propos, la décision de la communauté internationale de faire passer 50% de l’assistance internationale par le biais du budget national d’ici janvier 2012, il a indiqué que cela permettrait une utilisation « plus transparente et efficace de l’aide fournie par les bailleurs de fonds ».  M. Rassoul a aussi assuré que son gouvernement avait intensifié ses efforts de lutte contre la corruption.


Le Ministre afghan des affaires étrangères a ensuite annoncé que, dans moins de deux mois, l’Afghanistan et ses partenaires de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) se réuniront au Sommet de l’OTAN à Lisbonne (Portugal) pour « cristalliser la stratégie de transition en matière de sécurité ».  « Pour que la transition soit un succès, il faut que les efforts de sécurité soient complétés par des initiatives robustes de sortie de crise », a-t-il souligné.  Il a ainsi évoqué l’initiative de réintégration et de réconciliation lancée récemment par le Président Karzaï « pour garantir une place honorable aux membres armés de l’opposition ayant déposé les armes, renoncé à la violence et accepté la Constitution afghane ».  Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, vient de créer le Haut Conseil pour la paix pour superviser la mise en œuvre de cette initiative.  Concernant la lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants, le Ministre a noté que « rien ne serait possible sans une coopération significative au niveau régional ». 


M. Rassoul a considéré que la signature de l’accord sur le transit et le commerce avec le Pakistan et ceux conclus dans le domaine de l’énergie avec le Turkménistan et l’Inde devraient contribuer rapidement à multiplier les opportunités de développement dans la région.  « Nous sommes confiants que ces projets importants contribueront à affermir la sécurité et la stabilité et à consolider la confiance entre pays voisins », a-t-il dit, avant de conclure. 


M. TSUNEO NISHIDA(Japon) a estimé que le processus électoral du 18 septembre s’était  déroulé comme prévu, même si certains bureaux de vote n’avaient pu être ouverts pour des questions d’insécurité.  Il s’est félicité de la bonne tenue du scrutin en rendant hommage aux autorités concernées, y compris la Commission électorale indépendante, et la communauté internationale, qui a appuyé le processus.  Dans ce cadre, la MANUA a joué un rôle essentiel, en particulier dans son appui à la Commission électorale indépendante, a estimé le représentant. Il s’est félicité de la participation au scrutin, en particulier de celle des femmes et des jeunes, et a souhaité que la reconstruction de l’Afghanistan puisse se poursuivre avec un parlement élu démocratiquement.  Il a par ailleurs jugé indispensable que le Gouvernement afghan renforce ses capacités financières et combatte plus activement la corruption.  Il a salué le rôle du Conseil commun de coordination et de suivi, ainsi que celui établi au sein de la MANUA.


Le représentant a regretté la dégradation de la sécurité dans certaines régions du pays.  Soulignant qu’il faudrait renforcer les forces de sécurité afghanes, il a déclaré que le Japon continuerait de contribuer à la formation de la police nationale.  Il a rappelé que le Japon avait récemment décaissé 50 millions de dollars pour le Fonds d’affectation spéciale pour la reconstruction du pays, en ajoutant qu’il était nécessaire de gérer efficacement le Fonds, en y recourant à la fois pour des projets à impact rapide et pour des projets à plus long terme.  Il a pris bonne note des priorités que le Gouvernement afghan a annoncées lors de la Conférence de Kaboul.  La paix et la reconstruction ne seront possibles qu’avec la coopération des pays voisins de l’Afghanistan, a fait remarquer le représentant, qui a rappelé que le Japon discutait aussi activement avec certains des pays de la région. 


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que la Conférence de Kaboul avait jeté les bases du processus de Kaboul en vue de permettre, à court terme, aux autorités nationales de contrôler l’ensemble des questions de sécurité.  Les élections législatives, qui se sont déroulées dans une situation difficile ont  été un test de solidité pour les forces de l’ordre et le Gouvernement afghan, a ajouté M. Churkin.  Le représentant a ensuite déploré l’aggravation de la situation en matière de sécurité au nord du pays, marquée par une augmentation de 70% du nombre d’incidents.  Le secteur de la sécurité en Afghanistan doit renforcer son action pour éviter que l’instabilité s’étende au nord et au-delà des frontières avec les pays voisins, a-t-il souligné.  Pour M. Churkin, seule la formation de forces armées afghanes permettra de régler durablement tous les problèmes de sécurité, à savoir l’élimination du terrorisme, la lutte contre le trafic des stupéfiants et le succès des processus de réconciliation nationale et de développement du potentiel économique de l’Afghanistan.  Le représentant a par ailleurs insisté sur le fait que le trafic des stupéfiants devrait passer par l’élimination complète des semences d’opium, l’arrestation des trafiquants et leur inscription sur les listes de sanctions de l’ONU.  Avant de conclure, M. Churkin a rappelé qu’en annulant la dette afghane, la Fédération de Russie avait pu contribuer à hauteur d’un total de 12 milliards de dollars à l’aide au développement à long terme pour la démocratisation du pays.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a estimé que, depuis trois mois, des progrès avaient été réalisés en Afghanistan et qu’ils étaient de plus en plus dirigés par les autorités afghanes.  Le rapport du Secrétaire général et l’exposé de son Représentant spécial témoignent de ces progrès politiques, et notamment de la capacité des autorités afghanes à surmonter des difficultés majeures d’organisation, avec le soutien de la MANUA, a déclaré le représentant.  Il a rendu hommage au courage des électeurs afghans, tout en indiquant qu’il faudrait désormais attendre patiemment le dépouillement et les résultats du processus de contestation.  La MANUA doit travailler avec le Gouvernement afghan en vue de réformer le processus électoral pour l’avenir, a-t-il ajouté.


Le représentant s’est félicité de l’accent mis sur le processus de réforme et le programme de réconciliation à long terme, lancés par le Président Karzaï. Il a vu dans la Conférence de Kaboul du 20 juillet la preuve d’un leadership croissant des autorités afghanes.  Il nous faut désormais appuyer le processus de Kaboul, a ajouté le représentant M. Grant, qui s’est par ailleurs félicité du renforcement de la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan.  M. Grant a constaté que la situation en matière de sécurité restait grave.  Il a toutefois fait observer que, selon le rapport du Secrétaire général, « seulement 12% des pertes civiles étaient imputables aux forces gouvernementales afghanes et leurs alliés, soit une baisse de 64% par rapport à la même période en 2009.  Il a affirmé que la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) continuerait d’appuyer les forces nationales afghanes dans tout le pays.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré qu’en dépit des menaces et des violences, les Taliban n’ont pas pu empêcher plus de 4 millions d’Afghans d’aller voter le 18 septembre dernier.  Il s’agit là d’un succès afghan, a-t-il souligné, demandant que l’annonce définitive des résultats prévue pour le 30 octobre ne soit pas retardée.  L’Ambassadeur Araud a ensuite indiqué que la Conférence de Kaboul du 20 juillet avait été « un jalon de plus vers l’exercice de l’autorité souveraine de l’Afghanistan ».  Notre appui doit rester entier au processus de transition, a-t-il souligné, estimant que la Liste récapitulative du Comité 1267 traduisait, de manière « concrète », le processus de réconciliation interafghane.  Le représentant de la France a également insisté sur l’importance de maintenir l’effort internationale de formation des forces de sécurité afghane qui, « seules, pourront à terme relever les défis sécuritaires et assurer la transition ».  « Mais la transition ne veut pas dire un départ mais la montée en puissance de ces forces », a noté M. Araud. 


Le représentant a estimé que, dans le contexte actuel, l’Afghanistan avait besoin de l’expertise et de l’impartialité de l’ONU.  « La France soutient sans réserve l’action de la MANUA et la pleine mise en œuvre de la résolution 1917 », a-t-il dit, faisant remarquer que la réconciliation régionale risque d’être la question la plus difficile à gérer dans les mois à venir.  « L’implication de la MANUA à ce niveau doit être accrue », a-t-il considéré, car « la Mission est le seul interlocuteur valable du Président Karzaï sur cette question ».  M. Araud a également estimé que la MANUA devrait continuer d’améliorer la cohérence de l’aide internationale pour parvenir, aux côtés de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) et à aligner 80% de l’aide sur le programme de priorités nationales du Gouvernement.  En conclusion, il a annoncé que, « comme l’a répété le Président Sarkozy, la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps que nécessaire et tant que les Afghans le souhaiteront ». 


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a déclaré que son pays appuyait pleinement la MANUA.  Le but des États-Unis en Afghanistan reste inchangé, a-t-elle ajouté: détruire et démanteler Al-Qaida et empêcher son retour.  Les États-Unis travaillent avec les Forces de sécurité afghanes afin que le pays soit capable de mieux répondre, lui-même, aux problèmes de sécurité.  Certaines régions sont presque prêtes aujourd’hui à cette transition, d’autres demanderont davantage de temps, a déclaré Mme Rice, qui a réaffirmé que les États-Unis aideraient le pays à atteindre ses objectifs de sécurité pour 2014.  Les États-Unis contribueront également au renforcement des capacités institutionnelles en faveur de l’emploi, de l’agriculture et dans la lutte contre le trafic de drogues, a déclaré Mme Rice, qui a expliqué que son pays adaptait ses programmes d’assistance aux réalités locales.  Elle a noté que le processus de Kaboul était ambitieux, marqué par une vision pour l’avenir et un cadre de référence clair, ajoutant que les États-Unis l’appuient pleinement.  Elle a dit attendre avec impatience la présentation du cadre stratégique pour l’Afghanistan.


Mme Rice, qui s’est félicitée du rôle du Comité 1267 chargé des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban, a estimé que ceux des Taliban qui ont déposé les armes et accepté de se joindre aux efforts de développement démocratique du pays devraient être radiés de la Liste récapitulative.  Mme Rice a rappelé que les élections du 18 septembre étaient les premières élections législatives organisées entièrement par les autorités afghanes depuis la chute des Taliban en 2001. Elle a rendu hommage au patriotisme et au courage des personnes qui se sont rendues aux urnes malgré les menaces, ainsi qu’aux forces afghanes de sécurité qui ont assuré la sécurité.  Les États-Unis appuient le processus de dépouillement et de contestation électoral et estiment que ce scrutin doit être crédible et transparent aux yeux du peuple afghan.  Mme Rice a, en outre, rappelé la nécessité d’une réforme électorale de fond sur le long terme, avant de conclure en affirmant que les États-Unis restaient déterminés à aider l’Afghanistan et son peuple à bâtir un avenir de paix et de prospérité.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a reconnu que l’instabilité restait le principal obstacle à la paix et la sécurité en Afghanistan.  La communauté internationale, a-t-il estimé, doit aider à surmonter cet obstacle sur la voie du développement, la détermination de celle-ci devant être partagée avec le Gouvernement et le peuple afghans.  L’aide au développement doit être alignée sur le programme des priorités nationales et permettre ainsi à la mise en œuvre du processus de Kaboul pour améliorer la situation de manière durable sur le terrain, a souligné le représentant.  Se référant à la déclaration du Ministre afghan des affaires étrangères, il a considéré à son tour que les initiatives régionales étaient indispensables pour résoudre des problèmes en matière de sécurité « qui s’étendent au-delà des frontières afghanes ».  L’insécurité peut être combattue par la voie de la coopération économique, a-t-il dit, en saluant le rôle de la MANUA pour faciliter la mise en œuvre de stratégies de développement du Gouvernement afghan et aider ce dernier à améliorer ses instruments de gouvernance.


M. IVAN BARBALIĆ (Bosnie-Herzégovine) a salué le travail de la Commission électorale indépendante et de la Commission des plaintes électorales pour leurs efforts d’organisation d’élections transparentes et crédibles en dépit d’un environnement de sécurité difficile et des défis logistiques.  Il a encouragé la Commission des plaintes à continuer d’enquêter sur les plaintes de manière pleinement indépendante afin de dissiper tout soupçon de fraude.  Il a aussi noté le rôle important joué par les forces de sécurité afghanes pendant les élections, mais a déploré la mort d’au moins 30 personnes à la suite d’attaques dans des bureaux de vote.  Il a par ailleurs salué la candidature de 397 femmes pour les élections.


Évoquant la Conférence de Kaboul du 20 juillet 2010, le représentant a souligné son importance dans les avancées du processus de Kaboul, et exprimé son soutien à la stratégie de transfert progressif de la responsabilité de la sécurité, sur la base d’une province après l’autre.  La Bosnie-Herzégovine, a-t-il poursuivi, estime que le Programme afghan de paix et de réintégration est prometteur pour l’instauration d’un environnement de sécurité pacifié.  Elle encourage aussi les efforts du Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la MANUA, M. Staffan de Mistura, pour garantir une large représentation des groupes religieux, civils et ethniques.


Le représentant de la Bosnie-Herzégovine a, en outre, exprimé son soutien au déclassement de certains individus et entités de la liste récapitulative, conformément aux procédures établies par les Comités créés en vertu des résolutions du Conseil de sécurité pour inscrire ou retirer de cette liste.  Il a rappelé que son pays, qui attache beaucoup d’importance à la lutte contre l’impunité, attache aussi l’importance au dialogue bilatéral et multilatéral et à la coopération pour résoudre les questions de sécurité, accroître les relations économiques et établir des relations pacifiées, citant à ce titre les discussions entre le Gouvernement de l’Afghanistan et le Gouvernement du Pakistan.


La Bosnie-Herzégovine, a-t-il relevé, reste particulièrement inquiète de la hausse alarmante du coût humain du conflit, à la lumière du rapport de la MANUA sur la protection des civils dans les conflits armés en Afghanistan, qui fait notamment état d’incidents accrus à l’encontre des femmes et des enfants l’an dernier.  Le représentant a souhaité que la priorité soit donnée à des mesures efficaces pour protéger les civils afghans.  Il a par ailleurs exprimé son inquiétude concernant la progression de la dépendance aux drogues dans la population, mise à jour dans l’Enquête 2009 sur la consommation de drogues en Afghanistan et a appelé à des efforts accrus en matière de prévention et de traitements.


M. RAFF BUKUN-OLU WOLE ONEMOLA (Nigéria) a salué les efforts du Gouvernement afghan pour l’organisation des élections du 18 septembre et s’est réjoui de la participation à ces élections, notamment celle des femmes.  Il a félicité la Commission électorale indépendante et la MANUA pour l’appui qu’elle lui a apporté.  Les résultats du scrutin doivent refléter la volonté des Afghans, a déclaré le représentant, qui a encouragé la Commission des plaintes électorales à examiner toutes les plaintes et à procéder à des enquêtes dans certaines provinces.  Il a souhaité que la nomination, le 28 septembre, des membres du Haut Conseil pour la paix, puisse représenter un pas vers le retour de la paix dans le pays.


Le représentant a estimé que les problèmes de sécurité exigent le renforcement des capacités du Gouvernement afghan.  Il a encouragé la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du plan de développement du pays, en particulier pour ses infrastructures.  Le Gouvernement devrait, pour sa part, prendre des mesures concrètes pour améliorer la bonne gouvernance et lutter contre la corruption.  Le représentant a également plaidé en faveur d’une meilleure coopération régionale et s’est félicité de la participation de la MANUA à ces efforts.


Mme REGINA MARIA CORDEIRA DUNLOP (Brésil) a noté que la violence démontrée pendant les élections législatives reflétait l’augmentation de l’insécurité dans le pays.  Nous constatons avec préoccupation que 2010 est d’ores et déjà l’année la plus violente en Afghanistan depuis que les opérations militaires en cours ont débuté.  Saluant les efforts du Gouvernement afghan pour réduire le nombre de victimes civiles, la représentante a cependant affirmé « que plus doit être fait ».  Des progrès significatifs doivent être réalisés en vue du transfert des responsabilités aux autorités nationales, en particulier en matière de sécurité, a-t-elle souligné.  Elle a noté avec satisfaction, à cet égard, que le recrutement et la formation des forces nationales de sécurité se poursuivaient, rappelant cependant que ces forces « devraient être pleinement équipées matériellement pour répondre efficacement aux nombreux périls auxquels fait face le pays ».  La représentante a ensuite mis l’accent sur l’importance du volet réconciliation et réintégration du processus de Kaboul.  Se félicitant à ce propos de la création du Haut Conseil pour la paix par le Président Karzaï, elle a mis l’accent sur la nécessité pour les Afghans d’être pleinement représentés dans les toutes les instances de réconciliation, en particulier les femmes et la société civile. 


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a estimé que la mise en œuvre, dans les délais impartis, des engagements pris à la Conférence de Kaboul, par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, est la clef de la réussite de la prise en charge par l’Afghanistan de ses responsabilités en matière de sécurité et de développement.  L’appropriation du processus de paix et le renforcement des capacités dans les secteurs politique et sécuritaire seront critiques pour la stabilité à long terme du pays, a-t-il dit.  M. Mayr-Harting a ensuite soutenu que le processus de Kaboul ne réussirait que s’il incluait tous les segments de la société afghane.  L’amélioration des conditions de vie des Afghans ainsi que la possibilité de générer des revenus durables pour eux, réduira l’influence des groupes extrémistes, a t-il ajouté. 


M. Mayr-Harting, qui a par ailleurs souligné que la tenue des élections parlementaire avait constitué une étape importante dans le processus démocratique et la construction de l’État afghan, a également salué le lancement du programme de paix et de réconciliation nationale visant à trouver une solution politique à  la situation actuelle.  Il faudrait, cependant, s’assurer que le respect des droits de l’homme ne soit pas compromis par ce programme, a-t-il insisté.  Après s’être félicité de l’examen de la Liste récapitulative établie par le Comité créé en vertu de la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaida et les Taliban, il a affirmé la nécessité de continuer à rendre cette Liste conforme à l’état actuel de la menace.  Évoquant la protection des victimes, le représentant a indiqué que dans la perspective d’une paix durable et de la stabilité en Afghanistan, il est d’une importance cruciale d’engager la responsabilité des auteurs des violations des principes fondamentaux du droit international humanitaire.


M. WANG MIN (Chine) a estimé que les élections législatives du 18 septembre avaient représenté une étape majeure dans l’évolution du pays, félicitant à cet égard les autorités afghanes pour leur organisation et la MANUA pour son appui.  La reconstruction pacifique de l’Afghanistan est à un stade crucial, a estimé le représentant, qui a jugé extrêmement importante la Conférence de Kaboul du 20 juillet dernier.


Pour la prochaine étape, la communauté internationale devrait axer ses efforts sur les objectifs fixés dans le communiqué final de la Conférence de Kaboul et sur le principe de l’appropriation nationale, afin que le Gouvernement afghan exerce progressivement son autorité sur l’ensemble du territoire, a déclaré le représentant.  La Chine appuie le programme du Gouvernement et souhaite que ce dernier écoute son peuple et élargisse les bases de la réconciliation.  Le représentant a plaidé pour un effort soutenu de la part de la communauté internationale, qui doit honorer ses engagements, conformément à la stratégie nationale de développement du pays.  La communauté internationale doit aussi respecter les priorités nationales identifiées par le Gouvernement afghan, et l’aider à renforcer ses forces de sécurité.  La Chine est très préoccupée par la détérioration de la sécurité dans le pays et par les pertes civiles, a également déclaré le représentant, qui a souhaité que, dans le cadre de son mandat, la MANUA fasse davantage pour protéger la population civile.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a estimé que la présence internationale montrait qu’il est urgent de compléter les actions militaires avec des mesures de dialogue véritable et sans exclusive pour rompre durablement le cycle de la violence.  Sa délégation, a-t-il dit, salue à cet égard la décision du Président Karzaï et de son gouvernement de créer le Haut Conseil pour la paix.  Pour M. Heller, « le plan de transition est aujourd’hui plus fondamental que jamais pour permettre à l’Afghanistan de faire face aux conséquences de la prochaine réduction des effectifs militaires américains ».  Le Gouvernement afghan doit disposer des ressources humaines et financières nécessaires pour assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité, a à son tour souligné M. Heller, qui a également plaidé pour un renforcement du dialogue politique après la tenue de la Conférence de Kaboul « en faveur du développement économique du pays ».  Le représentant a en outre insisté sur le fait que les femmes et les minorités ethniques et religieuses « doivent faire partie de la construction de l’Afghanistan de demain ».  Avant de conclure, il a souligné que des initiatives régionales et internationales efficaces sont essentielles pour combattre la corruption et le trafic des stupéfiants dans le pays.


M. NAWAF SALAM (Liban) a déclaré que les élections du 18 septembre représentaient un test pour la démocratie et la communauté internationale. Il s’est dit satisfait du déroulement du scrutin et a estimé que le fort taux de participation, notamment des femmes, témoignait de l’attachement de la société afghane à la démocratie.  Il a toutefois noté que les irrégularités et la fraude constituaient des défis importants.  C’est pourquoi, la Commission des plaintes électorales a un rôle essentiel à jouer, a-t-il fait observer.


Le représentant a appuyé les principes de réconciliation nationale et de réintégration et a insisté sur la mise en œuvre du processus de Kaboul dans les délais prévus. Ce processus représente un double engagement, celui du Gouvernement afghan en faveur de son peuple et celui de la communauté internationale pour appuyer le Gouvernement afghan et lui permettre de reprendre le contrôle du pays, a-t-il rappelé.  Notant avec préoccupation que la sécurité ne s’améliore pas, surtout dans certaines parties du pays, M. Salam a attiré l’attention sur le nombre important des victimes parmi la population civile.  Avant de conclure, il a rappelé la nécessité d’une coopération régionale, notamment dans la lutte contre le trafic de drogues, faisant remarquer que le retour de la paix en Afghanistan profitera à tous les États de la région.


M. ALFRED MOUNGARA-MOUSSOTSI (Gabon), après s’être félicité du déroulement du processus électoral du 18 septembre, a déploré le fait qu’en dépit de l’engagement du Gouvernement et du peuple afghans à œuvrer pour la paix, les insurgés renforcent leurs capacités de nuisance, harcelant à travers le pays les forces de sécurité, les forces internationales et la population civile.  Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, a fait preuve de louables efforts dans les domaines des droits de l’homme, de l’état de droit et de la réconciliation nationale, « en tendant la main à ceux des groupes marginaux qui acceptent de dialoguer et de s’impliquer dans le processus de paix et de réconciliation ».  Le représentant a, par ailleurs, rappelé l’investissement de la communauté internationale dans l’assistance électorale et la réforme du secteur de la sécurité de ce pays, ainsi que l’apport des institutions des Nations Unies aux populations nécessiteuses et aux refugiés.


Cependant, ces efforts semblent être annihilés par un acharnement sans précédent des terroristes décidés à imposer leur loi, a-t-il souligné.  Face à cette situation, il a plaidé pour plus de coordination entre les acteurs internationaux, tant bilatéraux que multilatéraux et les autorités afghanes.  De même, il importe d’accroître le soutien aux forces de sécurité et de défense de ce pays, a-t-il soutenu.  Avant de conclure, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale en vue de faire face aux menaces à la paix et à la sécurité collective, car « il serait irréaliste d’ignorer les implications et la dimension régionale de la situation en Afghanistan ».


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a félicité le Gouvernement et le peuple afghans « pour la tenue de ces deuxièmes élections législatives depuis 2001 ».  Il est important que la Commission électorale indépendante et la Commission des plaintes électorales s’acquittent rapidement de leur mandat, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, ces élections constituent un « pas en avant dans le processus électoral et la démocratisation de l’Afghanistan ».  L’appropriation des responsabilités par le Gouvernement et l’autonomisation des Afghans demeure l’objectif ultime, a également souligné le représentant.  Qualifiant ensuite la Conférence de Kaboul de « tournant » vers l’exercice du pouvoir souverain de l’Afghanistan, il a appelé le Gouvernement à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre les plans de développement et de stabilité approuvés par la communauté internationale.  Le transfert graduel des responsabilités en matière de sécurité au Gouvernement afghan doit être assuré pour que les Afghans assurent eux-mêmes leur avenir, tout en bénéficiant d’un appui à long terme de la communauté internationale, a-t-il rappelé.  La réconciliation nationale et la coopération régionale économique seront vitales pour surmonter les difficultés actuelles, a souligné le représentant.


M. JOHN McNEE (Canada) a estimé qu’après les nombreuses irrégularités de l’élection présidentielle de 2009, la Commission électorale indépendante avait su relever le défi de l’organisation des élections législatives du 18 septembre, même si les difficultés ont été grandes.  Les conclusions finales sur la crédibilité des élections seront toutefois portées en fonction de la manière dont la Commission électorale indépendante et la Commission nationale des plaintes gèreront la période du dépouillement, a-t-il ajouté, avant d’avertir que cela ne se fera pas sans controverse.  Il faudrait que les Afghans puissent voir clairement la façon dont leurs plaintes sont traitées, a-t-il insisté.  


La Conférence de Kaboul a marqué un jalon dans la transition de l’Afghanistan vers la prise de contrôle de son destin, a déclaré M. McNee, qui a toutefois rappelé que cette Conférence ne représentait que le début du processus de Kaboul.  Le Gouvernement doit désormais préciser son programme et, notamment, définir son plan de 100 jours s’il veut maintenir l’élan actuel et  établir un mécanisme permettant d’assurer un suivi transparent des engagements pris, a ajouté le représentant. Il doit aussi mieux informer sa population.  La Conférence de Kaboul prévoit le transfert, d’ici à 2014, de la responsabilité en matière de sécurité aux autorités afghanes, a rappelé M. McNee.  La Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) aidera dans ce domaine mais, a-t-il fait remarquer, la transition, pour être efficace et durable doit être adoptée et acceptée par la population comme par le Gouvernement afghan.  Tout en jugeant encourageant que le Gouvernement afghan exerce davantage de responsabilités, il a souligné la nécessité pour le Gouvernement d’expliquer au peuple afghan les objectifs à court terme et de consacrer à cette transition les ressources appropriées.  M. McNee a aussi demandé que le Gouvernement prenne des mesures concrètes sur la  réforme électorale et la lutte contre la corruption.


Le conflit afghan ne sera pas réglé uniquement par les armes, a rappelé le représentant, qui a estimé que tout processus de réconciliation devrait être le fait des Afghans eux-mêmes.  Pour M. McNee, la création du Haut Conseil pour la paix est, à cet égard, cruciale, mais il devra démontrer sa capacité à  œuvrer en faveur de toute la population afghane, sans distinction d’ethnie, de religion, de tribu ou de genre.  Le représentant a également insisté sur l’importance de la coopération régionale et de l’appui constructif des pays limitrophes pour « démanteler les refuges de ceux qui attaquent l’Afghanistan ».  Un tel soutien contribuera à instaurer la stabilité non seulement en Afghanistan, mais aussi dans toute la région, a-t-il affirmé.  M. McNee s’est dit encouragé par les progrès constatés lors de ces derniers mois et les engagements importants convenus par le Gouvernement afghan et la communauté internationale, qui doivent cependant s’acquitter des promesses faites au peuple afghan lors de la Conférence de Kaboul, a-t-il insisté avant de conclure.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a souligné que la paix et la réintégration en Afghanistan devraient être conduites par les Afghans et se baser sur le principe d’inclusion, conformément à la Constitution afghane et aux instruments internationaux en matière de droits de l’homme.  La réconciliation requiert une large représentation des groupes religieux, ethniques et de la société civile, y compris les femmes.  À cet égard, la Norvège est préoccupée par la composition limitée du Haut Conseil pour la paix, annoncée hier par le Président Karzaï.  Un grand nombre de groupes pertinents de la communauté afghane, dont la société civile, ont été écartés et le Conseil compte un nombre limité de femmes.  S’agissant de la justice transitionnelle et des droits de l’homme, Mme Mørch Smith a rappelé qu’il était nécessaire d’inclure, de manière significative, le peuple afghan et de protéger ses droits dans le contexte du processus de paix.  L’injustice n’est pas une question moins stratégique que la corruption ou la mauvaise gouvernance, a-t-elle fait remarquer.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a noté avec satisfaction que le Gouvernement afghan avait commencé à mettre en œuvre les politiques auxquelles s’est engagé le Président Hamid Karzaï lors de son investiture pour un deuxième mandat présidentiel, ainsi qu’à la Conférence de Londres.  La solution au conflit afghan ne peut être militaire mais doit être politique, a-t-il rappelé, félicitant à cet égard le Président afghan pour le dialogue qu’il a mené avec les dirigeants africains dans le cadre de la Jirga de paix, en juin dernier.  Encourageant le Président et le Gouvernement de l’Afghanistan à poursuivre leurs efforts dans ce sens, il a estimé qu’il appartenait aux Afghans seuls de diriger ce processus, avec le soutien de la communauté internationale.


L’Allemagne soutient le Programme de paix et de réintégration de l’Afghanistan par le biais du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a ajouté M. Wittig.  Il a également loué les efforts de la MANUA en vue de promouvoir la coopération régionale.  Il est important que la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) procède au transfert des responsabilités en matière de sécurité au Gouvernement afghan, a-t-il souligné.  « Nous continuerons à apporter notre soutien au Gouvernement et au peuple afghans pendant et après la phase de transition », a-t-il assuré.  M. Wittig a enfin salué le courage du peuple afghan pour sa participation aux élections de la Wolesi Jirga, la Chambre basse du Parlement, et appelé les institutions afghanes à résoudre le problème des irrégularités soulevées lors du processus électoral.


M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) s’est félicité de la tenue des élections en Afghanistan malgré la recrudescence des violences menées par les Taliban.  Il a néanmoins ajouté que la Commission électorale indépendante et la Commission des plaintes électorales doivent maintenir une surveillance accrue du processus électoral, pour rapporter les fraudes et s’assurer que le nouveau Gouvernement afghan réponde au mieux aux aspirations du peuple afghan. 


S’agissant de la sécurité, le représentant a affirmé que les violences affectent les Afghans, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  L’année 2010 a été la pire année pour la FIAS, avec plus de 530 morts, incluant des soldats néo-zélandais.  Il faut redoubler d’efforts pour augmenter les capacités et les troupes des Forces de sécurité nationale afghanes, dans la perspective de 2014, date à laquelle les Forces afghanes assumeront elles-mêmes la sécurité du pays.  La Nouvelle-Zélande est engagée à faciliter ce processus dans la province de Bamyan.  M. McLay a déclaré qu’une meilleure sécurité permettra de renforcer la gouvernance et d’assurer la bonne mise en œuvre des programmes sociaux et de développement économique.  La corruption reste le principal obstacle en Afghanistan, a-t-il poursuivi, estimant que le nouveau Gouvernement doit se concentrer sur les efforts visant à la combattre et aider le Président Hamid Karzaï à former son cabinet.  Il s’est félicité de la coopération entre l’Afghanistan et le Pakistan, notamment en matière de contrôle des frontières, de commerce et de lutte contre le trafic de drogues.  Seule une solution politique peut apporter la paix en Afghanistan, a-t-il estimé. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a estimé que l’imposition d’une autre guerre pour rétablir la sécurité en Afghanistan après quatre décennies de conflit n’était pas la solution.  « L’action militaire seule ne résoudra pas l’équation afghane », a-t-il souligné.  Se référant au rapport du Secrétaire général, le représentant du Pakistan a estimé que la réconciliation était fondamentale pour instaurer une paix viable et durable dans le pays.  « Le Pakistan appuie le processus inclusif initié par le Président Karzaï par le biais du Haut Conseil pour la paix récemment établi », a-t-il déclaré.  Poursuivant, M. Haroon a attiré l’attention sur la nécessité que les voisins immédiats de l’Afghanistan jouent un rôle plus actif dans la stabilisation régionale.  « Le Pakistan est ainsi engagé dans plusieurs initiatives régionales destinées à renforcer la promotion économique, les échanges commerciaux pour faire ainsi échec au trafic des stupéfiants, au terrorisme et à l’extrémisme », a-t-il expliqué.  En matière de sécurité, le représentant a salué l’efficacité de la Commission tripartite et la contribution de son pays aux efforts conduits par la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS).  M. Haroon a par ailleurs appelé au retour volontaire de près de trois millions de réfugiés afghans qui vivent encore au Pakistan.  « Le retour volontaire de 91 583 d’entre eux au cours des trois derniers mois est un signe encourageant », a-t-il dit, en insistant sur l’urgence de renforcer les programmes de réintégration de ces personnes dans le cadre de la stratégie de développement de l’Afghanistan.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a estimé que la Conférence de Kaboul avait représenté une nouvelle phase dans le partenariat entre l’Afghanistan et la communauté internationale et montré d’une part la ferme volonté du Gouvernement afghan d’assumer ses pleines responsabilités dans la gouvernance, le développement et la sécurité du pays, et d’autre part celle de la communauté internationale de le soutenir en ce sens.  Il s’est félicité du rôle de chef de file de la MANUA dans le processus électoral.


Insistant sur les relations séculaires entre l’Inde et l’Afghanistan, le représentant a déclaré que son pays apportait une assistance au Gouvernement afghan en respectant pleinement les priorités nationales que ce dernier avait définies.  Cette assistance, d’un montant de 1,3 milliard de dollars, vise à renforcer la capacité du peuple afghan et à le rendre autonome, a ajouté M. Puri.  Le développement de l’Afghanistan dépendra largement de ses voisins et de la région dans son ensemble, a déclaré le représentant, qui a estimé que l’un des plus grands potentiels du développement de l’Afghanistan résidait peut-être dans un rôle de centre de transit pour le commerce, les transports et l’énergie, et de passerelle entre les régions de l’Asie centrale, de l’Asie occidentale, de l’Asie du Sud et du Golfe. Toutefois, il faut que les voisins de l’Afghanistan unissent leurs efforts en matière de coopération régionale mais, si c’est le cas, le développement qui en résultera permettra de créer une zone pour la prospérité commune dans la région tout en décourageant les jeunes à rejoindre les mouvements extrémistes, a affirmé M. Puri.


Le représentant a par ailleurs estimé que la paix et la réconciliation pouvaient réussir en Afghanistan, sous réserve que le processus soit réellement dirigé par les Afghans eux-mêmes, qu’il inclue l’ensemble de la population afghane et que soient respectées les « lignes rouges » définies à la Conférence de Londres, à savoir le renoncement à la violence et aux liens avec le terrorisme et l’acceptation des valeurs démocratiques et pluralistes de la Constitution afghane, y compris les droits des femmes.  Il a souligné qu’on ne pouvait faire preuve de sélectivité dans la lutte contre le terrorisme et qu’on ne saurait distinguer entre Al-Qaida et « une pléthore d’organisations terroristes qui ont assimilé les objectifs et les méthodes d’Al-Qaida ».  Il faut donc s’assurer que le soutien et les sanctuaires des organisations terroristes hors de l’Afghanistan seront éliminés, a-t-il ajouté.


M. PEDRO SERRANO, Chef de la délégation de l’Union européenne, a appuyé le rapport du Secrétaire général sur la MANUA et salué les efforts de son Représentant spécial pour l’Afghanistan.  L’Union européenne souligne que les institutions afghanes ont tenu compte des enseignements tirés des élections de 2009 pour bien préparer les récentes élections parlementaires.  Des millions d’Afghans ont courageusement exercé leurs droits démocratiques dans des circonstances difficiles.  L’Union européenne condamne tous ceux qui ont cherché à saper le processus électoral.  L’Union européenne attend maintenant de la Commission électorale et de la Commission des plaintes électorales qu’elles examinent les irrégularités et les plaintes de manière transparente et impartiale. Il faut s’assurer que toutes les femmes candidates qui ont gagné puissent prendre leurs fonctions, a poursuivi M. Serrano.  Le renforcement du cadre électoral de l’Afghanistan revêt toujours une importance primordiale.  À cet égard, l’Union européenne reconnaît les engagements pris par le Gouvernement afghan lors de la Conférence de Kaboul du 20 juillet dernier, et appuiera les réformes électorales à l’avenir.


L’Union européenne, a poursuivi M. Serrano, réaffirme son engagement à long terme en faveur de l’Afghanistan.  Elle consacrera, a-t-il précisé, 200 millions d’euros par an de plus à l’assistance humanitaire, ainsi qu’à la reconstruction et à la stabilisation dans ce pays pour la période 2011-2013.  Dans l’ensemble, l’Union européenne investit près d’un milliard d’euros par an dans les domaines de l’état de droit, de la gouvernance, du développement rural et de la santé.  Avec sa mission de police EUPOL, l’Union européenne contribue à la réforme de la police afghane pour lutter contre la corruption et progresser dans le domaine de la réintégration et de la réconciliation, a indiqué M. Serrano.  À l’approche du dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, M. Serrano a insisté sur l’importance de respecter les droits et le rôle des femmes dans ce processus.  Il reste en effet beaucoup à faire en ce qui concerne la situation des femmes et des filles en Afghanistan, a-t-il rappelé avant de conclure.    


M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a estimé qu’il était dans l’intérêt du pays que ses institutions électorales soient renforcées.  « L’Italie, aux côtés de ses partenaires européens, se tient prête à apporter un appui à ce niveau », a-t-il dit.  Ajoutant que les élections font pleinement partie du processus de transition vers la démocratie de l’Afghanistan, le représentant a souligné la nécessité que cet effort puisse être mené « dans un environnement sécuritaire et politique favorable ».  « À cette fin, la formation des forces nationales de sécurité est cruciale pour également rénover le système judicaire, renforcer l’état de droit et la gouvernance.  Ces éléments, ensemble, doivent constituer le terreau du développement durable », a également indiqué le représentant italien.  Le représentant a aussi mis en avant les programmes mis en place par l’Italie pour assurer la formation des juges et autres magistrats, dont « huit femmes à des postes de procureur », et de spécialistes de la lutte contre la corruption.


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie) a déclaré que son pays avait, durant l’année écoulée, accru sa présence civile en Afghanistan de 50%, ainsi que son assistance, alignée sur les priorités définies par le Gouvernement lui-même.  L’Australie fait transiter au moins la moitié de son assistance par les canaux gouvernementaux, conformément aux engagements de la Conférence de Kaboul.  Le représentant a affirmé que les efforts militaires seuls ne suffiront pas et qu’il faut, à terme, assurer la réconciliation et la réintégration entre Afghans, dans le cadre d’un programme dirigé par le Gouvernement afghan.  L’Australie se félicite en ce sens de la nomination des membres du Haut Conseil pour la paix.


M. Goledzinowski a tiré un bilan mitigé des élections, notant des irrégularités et des incidents liés à la sécurité, mais aussi une bonne organisation du scrutin et une forte participation.  Il a souhaité que les allégations d’irrégularités fassent l’objet d’enquêtes  et que les autorités afghanes honorent ensuite leurs engagements en faveur d’une réforme électorale en profondeur.  Le représentant a par ailleurs salué les efforts de la MANUA pour lutter contre le trafic des stupéfiants par le biais de la coopération régionale et s’est réjoui des progrès réalisés par le pays dans le domaine des services de base, l’accès à l’éducation et la participation des femmes.


Dans ses remarques de clôture, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan s’est dit encouragé par le soutien et les orientations fournis par le Conseil de sécurité à la MANUA.  Les mois à venir seront difficiles dans les domaines clefs évoqués aujourd’hui par les délégations, a-t-il ajouté. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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