En cours au Siège de l'ONU

AG/11006

À l’issue du débat général, le Président de l’Assemblée demande l’adaptation de l’ONU aux réalités actuelles pour renforcer son rôle dans la gouvernance mondiale

29/09/2010
Assemblée généraleAG/11006
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

23e et 24e séances plénières – matin et après-midi


À L’ISSUE DU DÉBAT GÉNÉRAL, LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE DEMANDE L’ADAPTATION DE L’ONU AUX REALITÉS ACTUELLES POUR RENFORCER SON RÔLE DANS LA GOUVERNANCE MONDIALE


Le Président de l’Assemblée, Joseph Deiss de la Suisse, s’est exprimé aujourd’hui à l’issue du débat général pour lancer un appel à l’adaptation de l’ONU aux réalités actuelles pour qu’elle puisse assumer pleinement son statut de « pièce maitresse du système de gouvernance mondiale ».


Reconnaissant la « réalité incontournable » du G-20, M. Deiss a estimé qu’une amélioration des mécanismes d’information, de consultation et de coopération entre l’ONU et les autres acteurs de la gouvernance mondiale s’impose.  Il a annoncé son intention d’établir un dialogue informel avant et après les réunions du G-20 avec le Secrétaire général et le pays hôte du G-20, à savoir la République de Corée.


La représentante de Monaco, Isabelle Picco, a rappelé la Déclaration ministérielle que le Groupe sur la gouvernance mondiale (3-G) a adoptée, le 27 septembre dernier, pour demander de contribuer à la réflexion du Groupe de travail sur le développement du G-20, en novembre prochain, à la réunion de Séoul.  Le 3-G, a-t-elle expliqué, milite pour que le Secrétaire général de l’ONU soit associé aux travaux du G-20.


La gouvernance mondiale exige, en effet, a estimé le représentant de Saint-Vincent-et-les Grenadines, que l’on s’oppose aux groupements « non inclusifs, non transparents et non représentatifs ».  Les 172 économies, qui ne font partie du    G-20, ne sauraient être réduits à attendre anxieusement des signaux et des changements de politique qui affectent pourtant leur propre survie », a-t-il prévenu.


Cette année, 185 États Membres et les deux Observateurs permanents de l’ONU ont participé au débat général, rendez-vous annuel placé, cette année, sur le thème du rôle de l’ONU dans la gouvernance mondiale.


Le Président de l’Assemblée générale, qui a dit avoir « parfois le sentiment que nous nous contentons de répéter des schémas de pensée éculés, de rechercher des succès de courte durée ou que nous nous complaisons dans le statu quo », a estimé qu’afin de faire de vraies percées sur les grands projets liés à la gouvernance mondiale, la protection des droits de l’homme et la préservation de la planète, « il nous faut beaucoup de créativité et beaucoup de générosité ».


Oserons-nous dépasser les blocages anciens, les prises de position maintes fois répétées et entamer en toute sincérité les réconciliations tant espérées, s’est interrogé M. Deiss, avant d’engager les États Membres à « ne pas avoir peur de leur propre courage ».


À ce monde désemparé, l’ONU doit s’adapter pour être en mesure de trouver des réponses justes aux déséquilibres actuels, a renchéri le Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine de la Côte d’Ivoire, Jean-Marie Kacou Gervais, qui a dénoncé les affres de la pauvreté, « plaie encore béante d’une humanité qui n’en finit pas de progresser ».


Les Nations Unies ont la responsabilité de forger une nouvelle culture fondée sur un véritable partenariat, a ajouté Wilfred Erlington, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Belize.


Parmi les moments forts des six jours de débat, on retiendra notamment l’intervention du Président des États-Unis, Barack Obama, qui a souhaité voir la Palestine grossir les rangs des États Membres de l’ONU dès l’année prochaine.


Plusieurs chefs d’État et ministres ont parlé des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), emprunts d’un sentiment d’urgence à l’approche de la date butoir de 2015.  Le Ministre des affaires étrangères de la France, Bernard Kouchner, a proposé, pour financer la réalisation de ces Objectifs, la création d’une taxe de 0,005% sur les transactions financières.


Mgr Dominique Mamberti, du Saint-Siège, a engagé les pays riches à assurer le fonctionnement d’un cadre financier et commercial favorable aux pays les plus faibles, tout en appelant ces derniers, à un « virage éthique » qui garantisse la bonne gouvernance et déracine la corruption.


La création d’ONU-Femme, nouvelle entité composite chargée de la promotion de la femme, a reçu l’appui unanime des États Membres qui se sont félicités de la nomination à sa tête de Michèle Bachelet, ancienne Présidente du Chili.


La question du désarmement nucléaire a une nouvelle fois aujourd’hui capté l’attention de l’Assemblée générale.  Affirmant que son pays était un « État nucléaire responsable », le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Pak Kil Yon, a averti que « tant que des porte-avions nucléaires américains navigueront sur les mers qui nous entourent, notre défense nucléaire ne peut en aucun cas être abandonnée mais doit être bien au contraire être renforcée ».


Le représentant de la Fédération de Russie a préconisé la poursuite de la recherche d’une solution au problème nucléaire iranien et confié qu’il ne voit aucune alternative raisonnable à un règlement politique et diplomatique du problème.


Le Ministre ivoirien des affaires étrangères a profité de sa présence à l’Assemblée pour confirmer que le premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a été fixé au 31 octobre 2010.  Son homologue guinéen, Bakary Fofana, a indiqué que, dans son pays, le second tour du scrutin présidentiel se tiendrait au mois d’octobre prochain.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


Suite du débat général


M. WILFRED ELRINGTON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur du Belize, a déclaré que, si le Belize avait connu ces 10 dernières années une croissance de son produit réel par habitant, cette croissance ne s’était pas accompagnée du développement correspondant.  Le Belize accepte que le développement soit une question de responsabilité nationale, mais constate que la mondialisation a amoindri la capacité des États à gérer leurs affaires, notamment sous le coup des crises financière, alimentaire et énergétique.


De plus, a noté le Ministre, l’aide internationale est difficile à obtenir à cause du statut de pays à revenu moyen qui a été attribué à Belize.  À cause de ses obligations liées à la dette, Belize se trouve ainsi à la traîne en matière de cibles concernant la pauvreté, la faim, l’éducation et la participation des femmes telles qu’elles ont été définies par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 


Cependant, M. Elrington a remarqué que de nouvelles formes de coopération Sud-Sud avaient émergé, avec des résultats directs et immédiats.  Il a cité les exemples récents de coopération avec Taiwan, Cuba, le Brésil, le Venezuela et les Émirats arabes unis, et a appelé à ce que ce type de coopération devienne une nouvelle norme mondiale.  Les Nations Unies ont la responsabilité de forger une nouvelle culture fondée sur un véritable partenariat, a-t-il ajouté.  M. Elrington a enfin souligné la nécessité d’une organisation qui refléterait une représentation Nord-Sud plus équitable et a souhaité que la réforme des Nations Unies puisse restaurer la confiance entre États Membres et dans le système. 


M. S.M. KRISHNA, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a indiqué que les défis du XXIe siècle n’étaient pas toujours ceux qui prévalaient à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.  Il a notamment évoqué le terrorisme et la prolifération d’armes de destruction massive, ainsi que la piraterie, les pandémies et épidémies, le crime organisé et le trafic de stupéfiants, de même que les crises économique et alimentaire, les catastrophes naturelles et les États faillis.  Il a affirmé que l’ONU jouissait d’une légitimité unique qui exigeait d’elle qu’elle se place au centre de la gouvernance mondiale.  Il faut, a-t-il ajouté, réaffirmer et renforcer le rôle central de l’ONU.  Le Ministre a estimé qu’une réforme urgente de l’ONU s’imposait afin de mieux rendre compte des réalités actuelles.  Le Conseil de sécurité, a-t-il relevé, consacre la plupart de son temps à l’examen de questions qui préoccupent le monde développé, alors que ce sont les pays en développement qui sont contributeurs de la majorité des troupes des missions de maintien de la paix de l’ONU.  Il a noté que l’Afrique n’occupait pas de siège permanent au sein du Conseil de sécurité, pour ensuite réclamer la « prompte et logique » conclusion du processus de réforme de cet organe.  M. Krishna a également estimé que l’Assemblée générale devait réaffirmer son rôle central au sujet de questions aussi essentielles que la nomination du Secrétaire général ou la relation entre l’ONU et les institutions de Bretton Woods.


Après s’être félicité de la création d’ONU-Femmes et de l’examen, cette année, du Conseil des droits de l’homme, le Ministre a réclamé l’instauration d’un nouveau pacte mondial dans les domaines du maintien et de la consolidation de la paix, lesquels se fonderaient sur une plus grande inclusivité et une plus grande participation au processus de prise de décisions.  Il a également plaidé en faveur de l’intensification du dialogue entre les États Membres et les organisations non gouvernementales (ONG) afin de renforcer le consensus international en matière de

désarmement nucléaire.  L’Inde, a-t-il dit, reste attachée à un moratoire multilatéral et volontaire sur le gel des essais nucléaires.  M. Krishna a également dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes et a engagé les États Membres à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour finaliser et adopter la convention globale sur le terrorisme international.


M. Krishna a ensuite affirmé l’attachement de son pays à la stabilité et à la paix en Asie du Sud-Est.  Il a indiqué que dans un esprit de solidarité, l’Inde avait débloqué 25 millions de dollars afin de venir en aide aux victimes des inondations au Pakistan.  Il a cependant ajouté que l’Inde était extrêmement préoccupée par le renforcement du militantisme et du terrorisme au Pakistan.  « Nous sommes d’autant plus préoccupés car le Jammu-et-Cachemire, qui est une partie intégrale de l’Inde, est la cible d’attaques venant de groupes militants et terroristes appuyés par le Pakistan », a-t-il déclaré.  Il a engagé le Pakistan à honorer son engagement de ne pas laisser le territoire qu’il contrôle être utilisé pour des activités terroristes prenant pour cible l’Inde.  Il a estimé qu’une action ferme et crédible du Pakistan à l’encontre des groupes terroristes opérant sur son sol était dans son propre intérêt.  Cela permettrait de combler le déficit de confiance qui entrave l’amélioration des relations bilatérales entre les deux pays, a-t-il ajouté.  « Nous sommes voisins, et en tant que voisins, nous avons l’obligation de travailler ensemble », a affirmé M. Krishna.


M. LUIS ALMAGRO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay, a rappelé que son pays faisait partie des nations qui avaient souscrit au plus grand nombre de conventions dans les domaines des droits de l’homme et du droit international.  Il a exprimé le rejet par son pays de la menace et de l’usage de la force, du terrorisme et de l’application de mesures de coercition telles que l’embargo des États-Unis à l’encontre de Cuba.


En sa qualité de membre du Traité de Tlateloco, l’Uruguay souhaite que soit organisée en 2012 une conférence qui réunirait tous les États du Moyen-Orient, avec pour objectif d’établir une zone exempte de toute arme nucléaire et de toute arme de destruction massive.  « S’agissant des armes conventionnelles, l’Uruguay soutient fermement un accord juridiquement contraignant sur le commerce des armes qui établirait des règles communes régissant l’exportation, l’importation et le transfert des armes de ce type, responsables de nombreuses morts tous les jours notamment en Amérique latine », a déclaré M. Almagro.


L’Uruguay, a poursuivi le Ministre, réitère son adhésion au processus de réforme des Nations Unies, processus qui doit être complété par une réforme du Conseil de sécurité.  Les réalités internationales semblent exiger que cet organe soit plus représentatif et démocratique, et c’est pourquoi il convient de procéder à son élargissement, a-t-il ajouté.   


M. Almagro a également rappelé le souhait de son pays d’occuper un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2016-2017, soulignant que l’Uruguay était actuellement le seul pays candidat dans sa région.  Depuis son accession aux Nations Unies en tant que Membre fondateur, l’Uruguay n’a siégé au Conseil que durant la période de 1965 à 1966.  Le Ministre a rappelé la participation active de son pays dans la défense des droits de l’homme et du droit international, mentionnant notamment le déploiement de 2 500 Casques bleus en Haïti et en République démocratique du Congo (RDC).  Depuis 2004, dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), l’Uruguay a déployé un personnel militaire de plus de 10 000 personnes, a-t-il déclaré.


Malgré son statut de pays à revenu moyen, l’Uruguay rencontre encore de sérieux obstacles à son développement, a affirmé M. Almagro.  Les plans et stratégies à l’échelle nationale exigent le soutien continu du système des Nations Unies afin que le développement puisse se faire à long terme.  L’Uruguay appelle les membres du G-20 à concentrer leurs activités à la recherche de solutions qui feraient redémarrer le cercle vertueux de la croissance économique mondiale. 


M. JEAN-MARIE KACOU GERVAIS, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine de la Côte d’Ivoire, a souligné la nécessité urgente de réformer l’ONU en profondeur, les grandes mutations de notre temps n’ayant pas, à son avis, été répercutées dans l’Organisation.  Il a estimé que la pauvreté était « la plaie encore béante d’une humanité qui n’en finit pas de progresser ».  Il a notamment évoqué la faim, la mortalité maternelle et infantile ainsi que la pénurie en eau, la pandémie de VIH/sida et le paludisme.  À ce monde désemparé, a-t-il ajouté, l’ONU doit s’adapter pour être en mesure de trouver des réponses justes à ces déséquilibres.  Il a ensuite réclamé l’équilibre des principaux organes de l’ONU, l’élargissement du Conseil de sécurité et l’amélioration de ses méthodes de travail.


Abordant la question de la crise économique, le Ministre a engagé les pays industrialisés à traduire en actes les engagements pris à l’égard des pays en développement, notamment en matière d’aide publique au développement, afin de leur permettre d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également souhaité la mise en œuvre des conclusions de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière.  Il a réclamé des solutions « innovantes, efficaces et durables » en matière de financement de l’agriculture, puis a rappelé que le Président ivoirien avait proposé la mise en place d’un mécanisme de solidarité pour l’approvisionnement en produits alimentaires des pays importateurs par les pays producteurs.  S’agissant de la question des changements climatiques, il a estimé qu’il importait de trouver « très rapidement » des solutions susceptibles d’assurer aux générations futures un monde plus équilibré.  Selon lui, l’ONU a le devoir de faire aboutir les négociations entamées à Copenhague.


M. Gervais a ensuite indiqué que la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire était en voie de normalisation.  Il a notamment évoqué le passage de son pays devant le Groupe de travail de l’Examen périodique universel (EPU).  Il s’est également félicité du fait que la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou permettrait l’organisation d’élections « libres, transparentes et ouvertes ».  Le premier tour de la présidentielle a été fixé au 31 octobre 2010, a-t-il rappelé.  Il a également indiqué que la signature, le 9 septembre 2010, d’un décret présidentiel permettrait la distribution de cartes nationales d’identité et d’électeurs aux 5 725 720 Ivoiriens inscrits sur la liste validée par la Commission électorale indépendante et le Représentant spécial du Secrétaire général.  M. Gervais a par ailleurs exhorté la communauté internationale à accroître sa contribution à la sortie de crise en Côte d’Ivoire ainsi qu’à la reconstruction postcrise du pays.


M. SEYOUM MESFIN, Ministre des relations extérieures de l’Éthiopie, a passé en revue certains aspects saillants du processus politique et économique de son pays.  Le pays a concentré ses efforts, ses dernières années, sur la démocratisation et la délégation du pouvoir au peuple grâce à une formule fédérale axée sur le maintien de la paix.  Ce processus est irréversible, a-t-il souligné, en ajoutant néanmoins qu’il ne devait pas pour autant être figé.  Il a présenté les défis et les résultats du Plan quinquennal économique précédent ainsi que les approches choisies pour le nouveau Plan quinquennal visant à la consolidation d’un État démocratique et stable et à reléguer la pauvreté aux oubliettes.  Il s’est engagé à redoubler d’efforts, avec l’appui des États Membres, pour libérer le pays notamment de l’insécurité alimentaire.  Il a appelé à un nouveau pacte contraignant engageant toutes les parties prenantes pour honorer les Objectifs du Millénaire pour le développement, avec une responsabilisation mutuelle.  Il a détaillé les politiques de l’Éthiopie dans ce cadre et a mis l’accent sur les résultats économiques positifs enregistrés.  « En Afrique, nous savons ce que nous voulons faire; la question maintenant est de savoir ce que le reste du monde fera pour nous aider à atteindre nos objectifs », a-t-il affirmé.


La prochaine Conférence de Cancún sur les changements climatiques doit être différente des précédentes et accorder une attention particulière aux pays les plus vulnérables et les plus exposés, a encore déclaré M. Mesfin.  Il a pleinement appuyé l’accès universel à l’énergie fixé pour 2030 par l’ONU.


En tant que Membre fondateur de l’ONU, l’Éthiopie a toujours été au front pour préserver la paix et la sécurité.  Aujourd’hui, elle reste l’un des principaux contributeurs de contingents des missions de maintien de la paix.  S’agissant du terrorisme, il a estimé que la menace de l’extrémisme continuait à prospérer dans certaines parties de la corne de l’Afrique et au sud de la mer Rouge, notamment en Somalie.  Concernant la situation au Soudan, il a estimé que rien n’était plus urgent que la résolution de ce conflit et la tenue du référendum de janvier 2011.  Il a réaffirmé que l’Accord de Djibouti devait constituer la base de toutes négociations qui devraient être menées en toute sincérité et responsabilité de la part de toutes les parties.  Il a dénoncé le rôle déstabilisateur du régime érythréen dans la région et noté qu’en dépit des sanctions, ce pays était toujours le principal architecte de la situation complexe en vigueur en Somalie en formant, entraînant et armant des éléments extrémistes comme Al-Shabaab et Hisbul Islam qui créent le chaos.  Il a déploré le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas encore pris les mesures qui s’imposaient pour contraindre l’Érythrée à l’application de la résolution 1907 (2009).


M. HECTOR LACOGNATA, Ministre des relations extérieures du Paraguay, a lancé un appel en faveur de la revitalisation de l’ONU en tant qu’instance à même de représenter les intérêts de tous les États Membres dans leur quête d’un monde plus juste, solidaire et équitable, garantie par le plein respect du droit international.  Il s’est félicité de ce que certaines grandes puissances marquent un retour vers le multilatéralisme car il a été démontré, une fois de plus, qu’une poignée de nations à elles seules ne sont pas en mesure de trouver les moyens de créer une meilleure civilisation pour tous.  Le Paraguay, a-t-il affirmé après avoir rappelé que son pays a achevé sa transition vers la démocratie entamée il y a 21 ans, mise sur la mondialisation de la démocratie par le développement social.  Il a salué la nomination d’une citoyenne paraguayenne au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


M. Lacognata a appuyé les efforts d’union régionale pour lutter contre la pauvreté et éliminer la faim.  Il s’est dit solidaire avec les peuples qui subissent actuellement les conséquences de politiques migratoires erronées, discriminatoires et violentes, en particulier celles mises en œuvre dans le « Vieux Monde ».  Il a lancé un appel aux pays d’accueil pour faire preuve de plus d’humanisme, de fraternité et d’hospitalité, et a proposé un dialogue approfondi sur la question de la migration en vue d’une solution juste et égalitaire à « cette réalité de la mondialisation ».  Il a condamné par ailleurs les mesures économiques coercitives, notamment celles contre Cuba et a réitéré son appui aux résolutions de l’Assemblée sur la levée du blocus économique, commercial et financier contre ce pays.


M. KASIT PIROMYA, Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande, a expliqué que son gouvernement travaillait à rétablir l’unité nationale, notamment grâce à un plan de réconciliation qui devrait conduire à des réformes des institutions démocratiques du pays.  Les droits de l’homme restent la pierre angulaire des politiques adoptées, a-t-il assuré, indiquant notamment qu’une commission d’établissement des faits avait été créée pour enquêter sur les événements tragiques qui ont eu lieu cette année en Thaïlande.


Le Gouvernement reconnait les disparités économiques dans la société, a-t-il dit, avant de mentionner ce qui est fait pour combler les écarts.  Le filet de sécurité sociale comprend les soins de santé universels, l’éducation gratuite pendant 15 années, les programmes de formation pour les chômeurs, un soutien aux travailleurs à faible revenu, aux agriculteurs, aux personnes âgées et aux personnes handicapées.


La Thaïlande croit en un développement centré sur les personnes et à une attitude économique modérée, a poursuivi le Ministre, soulignant aussi l’importance d’une meilleure gouvernance mondiale qui passe par la réforme des institutions financières internationales.  La Thaïlande est engagée aux plans régional et international, notamment dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), de l’ANASE+3 et du G-20.  En tant que pays en développement, la Thaïlande est prête à aider les pays, a-t-il ajouté, plaidant en faveur de la coopération Sud-Sud et relatant les avantages des partenariats entre pays développés et pays en développement.


M. Piromya a ensuite indiqué que son pays avait atteint presque tous les Objectifs du Millénaire pour le développement et était prêt à partager son expérience dans le domaine de la réduction de la pauvreté.  S’agissant des changements climatiques, il a fait part des mesures prises pour la reforestation et l’augmentation de l’énergie renouvelable.  Le Ministre a par ailleurs souligné l’importance du dialogue entre les religions, notamment par le biais de l’Alliance des civilisations.


Rappelant l’élection de son pays au Conseil des droits de l’homme pour 2010-2013, il a assuré vouloir renforcer cet organe.  Le Ministre a ensuite soutenu les efforts menés au niveau international en matière de désarmement et pour la non-prolifération des armes de destruction massive.  Il a aussi invité à recourir davantage à la diplomatie préventive, dont le coût est inférieur au maintien de la paix.  Il a rappelé, à cet égard, qu’au cours des 20 dernières années, presque 20 000 Thaïlandais avaient été déployés dans les forces de maintien de la paix, de police et pour le personnel civil des missions de l’ONU.


Mgr. DOMINIQUE MAMBERTI, Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États, a signalé l’inquiétude du Saint-Siège face à des dépenses militaires qui continuent d’être excessivement lourdes et qui, même, augmentent toujours.  Il a encouragé les parties impliquées dans le règlement des controverses en cours, notamment sur la péninsule coréenne et le golfe Persique à approfondir un dialogue sincère.  Il a rappelé que la confiance et la générosité de savoir renoncer à des intérêts à court terme étaient le chemin pour une solution durable dans le conflit entre l’État d’Israël et les Palestiniens aussi bien qu’en Iraq, au Myanmar et dans d’autres régions.


Bien qu’il se soit réjoui de la volonté, réitérée lors de la Conférence sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, de déraciner la pauvreté, Mgr Mamberti a souligné que ces Objectifs ne pourraient être atteints sans la mise en œuvre d’objectifs moraux.  Il est nécessaire, d’une part, que les pays riches fassent fonctionner un cadre financier et commercial favorable aux pays les plus faibles.  Il est également nécessaire d’assurer un « virage éthique » qui garantisse un bon gouvernement et déracine la corruption.  En l’absence de ces changements, « les Objectifs du Millénaire seraient devenus une véritable fraude au développement humain intégral des peuples », a déclaré Mgr Mamberti.


S’agissant de l’environnement, le Saint-Siège souhaite, que lors de la prochaine Conférence des États parties les négociations puissent produire un accord juridiquement contraignant.  Il ne s’agit pas seulement d’aboutir à un monde qui dépense moins d’énergies fossiles, mais aussi de modifier des comportements de consommation effrénée et irresponsable, a déclaré Mgr Mamberti.  « Ce sont les comportements, et non la croissance de la population et l’amélioration des conditions de vie des pays les moins développés, qui exercent une plus grande et insoutenable pression sur les ressources et sur l’environnement », a-t-il ajouté.


Mgr Mamberti a finalement attiré l’attention sur la nécessité de continuer à promouvoir les droits de l’homme.  L’intérêt national fondamental de tous les gouvernements doit être la création de conditions pour développer le bien, matériel et spirituel, de leurs habitants.  À ce sujet, le Saint-Siège est encouragé par les discussions sur le principe de la « responsabilité de protéger » et souligne encore le manque d’attention concernant les réfugiés, les personnes expulsées et les grands déplacements migratoires, a conclu Mgr Mamberti.


M. BAKARY FOFANA, Ministre d’État chargé des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la francophonie de la République de Guinée, a indiqué qu’après avoir pris le pouvoir le 23 décembre 2008, « sur fond de crise politique et économique », les nouvelles autorités du pays avaient dû faire face à de nombreuses difficultés, notamment la mauvaise gouvernance, la déliquescence de l’État, l’insécurité généralisée, le trafic de drogues et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.  Il a indiqué que l’Accord signé le 15 janvier 2010 avait permis au peuple de Guinée de s’engager à réaliser un projet politique assurant le retour à l’ordre constitutionnel, basé sur l’État de droit et la bonne gouvernance. 


« Dans un engagement remarquable », a-t-il poursuivi, au lendemain de l’adoption de la nouvelle Constitution, les populations se sont rendues massivement aux urnes, le 27 juin 2010 pour l’élection présidentielle.  Le second tour de ce scrutin, a-t-il annoncé, est prévu « au cours du mois d’octobre ».  Après avoir évoqué la situation en Somalie, au Soudan, en Côte d’Ivoire et au Sahara occidental, le Ministre a parlé de la recrudescence des menaces et des violences terroristes en Afrique et des OMD.


S’agissant de ces Objectifs, il a indiqué que son pays, qui attache une grande importante à l’accroissement de l’aide publique au développement, renouvelle sa proposition relative à l’organisation d’une conférence africaine sur les financements innovants et la préparation d’un projet de déclaration africaine sur la transparence de la gouvernance financière et la lutte contre les flux illicites de capitaux. 


Le Ministre a également réclamé une action internationale concertée pour faire face aux effets des changements climatiques.  Selon lui, le respect des engagements pris envers les pays en développement en matière de ressources financières, de transfert de technologies et de renforcement des capacités s’avère indispensable pour la mise en œuvre de mesures adéquates d’adaptation et d’atténuation.


M. DASHO DAW PENJO, Secrétaire d’État aux affaires étrangères du Gouvernement du Bhoutan, a estimé que l’ONU devait continuellement s’adapter afin de maintenir son rôle central dans la gouvernance mondiale.  Il a relevé que la grande majorité des Membres de l’ONU était constituée de petits États et rappelant que la Charte de l’ONU consacre le principe d’égalité souveraine, il a annoncé la candidature de son pays à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2013-14. 


Revenant sur la Réunion de haut niveau sur les OMD, il a rappelé que le Premier Ministre de son pays avait proposé d’aller au-delà des pratiques conventionnelles de développement et de créer un neuvième OMD, « le bonheur ».  Le Bhoutan, a-t-il indiqué, est convaincu qu’aucune société ne peut être heureuse si elle n’est pas inclusive.  Promouvoir des conditions favorables au « Bonheur national brut » pour tous les citoyens bhoutanais, y compris les personnes handicapées, est non seulement un objectif, mais une obligation morale du Gouvernement.  Il s’est donc dit heureux que son gouvernement ait signé, le 21 septembre 2010, la Convention relative aux droits des personnes handicapées.


M. Penjo a par ailleurs estimé que l’autorité de l’Assemblée générale devait être renforcée, en saluant les travaux faits en ce sens.  Il s’est aussi félicité des progrès enregistrés dans les négociations sur la réforme du Conseil de sécurité.  Le Secrétaire d’État s’est ensuite félicité de la tenue prochaine, en 2011, en Turquie, de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.  Il a également abordé la question des changements climatiques, affirmant que sa délégation avait confiance que les négociations actuelles permettraient de déboucher, à Cancún, sur un accord « concret, complet et équitable ». 


« Le succès de Cancún est essentiel pour les petits États vulnérables comme le mien qui souffrent davantage des effets néfastes des changements climatiques », a-t-il précisé.  Il a par ailleurs indiqué que le Sommet de Thimpu, accueilli par le Bhoutan, avait débouché sur une Déclaration commune de l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR) sur les changements climatiques.


M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a déploré le fait que le droit international et l’ordre soient piétinés par l’arbitraire et l’arrogance des pouvoirs individuels.  Des tentatives méprisables pour renverser les systèmes sociopolitiques de certains pays continuent de faire rage, a-t-il déclaré.  Refuser le droit des pays à choisir leur propre système constitue une violation des droits des peuples et cette réalité exige un renforcement du rôle des Nations Unies en conformité avec l’évolution du monde, a dit M. Pak.  Il a souhaité que l’autorité de l’Assemblée générale soit accrue, en jugeant anormal que l’organe le plus démocratique des Nations Unies ait moins de pouvoir que le Conseil de sécurité, qui n’est pas démocratique.


Le Vice-Ministre a souligné que les efforts de son pays en vue d’un développement pacifique étaient constamment mis à mal par une situation explosive créée de façon périodique sur la péninsule coréenne.  L’exemple le plus récent, a-t-il déclaré, est la « farce conduite à grande échelle par les États-Unis et la Corée du Sud » prenant pour prétexte l’incident du « Cheonan ».  Tant que des porte-avions nucléaires américains navigueront sur les mers qui nous entourent, notre défense nucléaire ne peut en aucun cas être abandonnée mais doit être bien au contraire renforcée.


« La République populaire démocratique de Corée considère que le maintien de la paix et de la sécurité ainsi que la promotion du développement socioéconomique et de la prospérité commune sur la péninsule coréenne constituent sa noble mission en tant que Membre des Nations unies », a déclaré le Vice-Ministre.


La position de la République populaire démocratique de Corée concernant son opposition à la guerre nucléaire, la course aux armements nucléaires et la prolifération nucléaire est inchangée, a continué M. Pak.  La dénucléarisation de la péninsule reste son objectif politique et, en tant qu’État nucléaire responsable, nous sommes désireux de participer aux efforts internationaux de non-prolifération et de gestion prudente des matériaux nucléaires, a-t-il ajouté.


Le désir du peuple coréen tout entier est de mettre fin à une division honteuse qui lui a été imposée par des forces étrangères.  Malheureusement, les autorités sud-coréennes rejettent ce programme et tentent de conduire les relations intercoréennes à un point de rupture.  M. Pak a ajouté que la République populaire démocratique de Corée rejetait catégoriquement la déclaration provocatrice de la délégation sud-coréenne, le 25 septembre dernier, concernant l’incident du « Cheonan ».  Il a conseillé à la République de Corée de cesser de créer des tensions sur la péninsule coréenne et de commencer immédiatement un dialogue nord-sud.


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a parlé de la réforme de l’ONU, dont celle du maintien de la paix pour laquelle son pays a proposé de faire du Comité d’état-major, un organe plus actif pour assurer la prise en compte des points de vue militaires dans la décision du Conseil de sécurité.  M. Churkin s’est aussi attardé sur les progrès en matière de désarmement nucléaire, sur la signature par son pays et les États-Unis du Traité de Prague, gage des changements positifs dans les rapports entre les deux pays. 


Le représentant compte présenter, au cours de cette session, trois projets de résolution sur la transparence et les mesures de confiance dans les activités extra-atmosphériques, sur l’information et les télécommunications dans le contexte de la sécurité internationale et sur le lien entre la réduction des armes stratégiques et le nouveau cadre des relations stratégiques.


Soulignant qu’une adhésion universelle au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et la stricte mise en œuvre du Traité sont le seul moyen de consolider les régimes internationaux de non–prolifération, le représentant a estimé qu’il faut continuer à rechercher une solution au problème nucléaire iranien.  L’Iran, a-t-il conseillé, doit assurer le niveau de transparence requis avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Le représentant a précisé qu’il ne voyait pas d’alternative raisonnable à un règlement politique et diplomatique du problème. 


La Réunion des ministres des affaires étrangères des six pays, à New York, a contribué à consolider le désir commun d’assurer la reprise du dialogue le plus tôt possible, a rappelé le diplomate russe, en affirmant que les sanctions n’étaient pas un but en soi.  « L’objectif du régime des sanctions mis en place par le Conseil de sécurité est de donner un signal à l’Iran sur la nécessité d’une pleine coopération avec l’AIEA et d’imprimer un élan au processus de négociation », a précisé le représentant. 


Il s’est catégoriquement opposé à une situation où, en marge des efforts du Conseil, des sanctions unilatérales sont décidées, compromettant ainsi le fondement même des efforts conjoints.  Le représentant a réitéré la proposition de son pays de conclure un traité sur la sécurité européenne et de tenir, à Moscou, une conférence internationale sur le Moyen-Orient qui porterait aussi sur les volets libanais et syrien.  M. Churkin s’est d’ailleurs dit gravement préoccupé par la décision d’Israël de ne pas proroger le moratoire sur le gel des colonies.


Estimant ensuite que la stabilisation de l’Afghanistan et de la région ne peut intervenir sans une solution au problème de la drogue, le représentant a réitéré la proposition de son pays de créer des ceintures financières et sécuritaires le long des frontières afghanes.  Il a conclu sur les situations au Soudan et en Somalie, ainsi que sur les OMD et la réforme du Conseil de sécurité qu’il a voulue « fondée sur un compromis et sur un consensus le plus large possible ».


M. ALEXANDRU CUJBA (République de Moldova) a indiqué qu’après avoir présenté, cette année, son rapport volontaire à l’Examen ministériel annuel (EMA) du Conseil économique et social, la République de Moldova se soumettra, l’année prochaine, au Mécanisme d’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme.  Le pays, a-t-il ajouté, vient de déposer ses instruments de ratification de la Convention sur les droits des personnes handicapées alors que son Parlement est sur le point de ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).


Évoquant la crise économique, il a déclaré qu’elle avait offert à son pays l’occasion de lancer de nouvelles réformes économiques, de bâtir des partenariats novateurs et de mobiliser toutes les parties prenantes, au niveau national, dans l’édification d’un système économique et social durable.  Un tel système, a estimé le représentant, dépend d’un environnement sain.  Il a remercié la communauté internationale pour son soutien lors des inondations qui ont frappé le pays l’été dernier et jugé que l’adoption d’un traité post-Kyoto était « plus vital que jamais ».


Appuyant la réforme des Nations Unies, il a réitéré la demande du Groupe des États d’Europe orientale de se voir octroyer un autre siège non permanent au Conseil de sécurité.  Il a rappelé que son pays continue à être confronté au problème de la Transnistrie, « qui divise artificiellement la République de Moldova ».  Le Gouvernement, a-t-il dit, continue de privilégier le dialogue, l’ouverture et le rétablissement de la confiance.


Il a appelé les partenaires de son pays à renforcer leur engagement et a jugé que la première mesure devrait être une reprise rapide et inconditionnelle des négociations officielles sous le format « 5+2 ».  Il a ajouté que le Sommet de l’OSCE en fin d’année devrait apporter une perspective sur le règlement du conflit en Transnistrie et sur le retrait des forces étrangères du territoire de Moldova.  Cela offrirait, a-t-il expliqué, le cadre nécessaire, entre autres, pour la transformation de la prétendue « opération de maintien de la paix » actuelle en une mission civile internationale dont le mandat serait fondé sur les normes internationales pertinentes.  Le représentant a estimé qu’en l’occurrence, le Sommet de l’OSCE prévu pour cette année ouvrirait une perspective claire pour le règlement du conflit et le retrait des troupes étrangères.


Il a tenu à exprimer sa préoccupation face aux tentatives de certains, et en particulier des entités non étatiques, de donner un autre sens à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’indépendance du Kosovo.  Le droit international n’autorise pas les groupes ethniques, linguistiques ou religieux à faire sécession sans le consentement de l’État concerné.  Chaque cas est unique est aucun ne devrait constituer un précédent.  Il a conclu en soulignant l’importance qu’attache son pays au processus d’intégration à l’Union européenne.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a souligné l’importance de faire en sorte que le partage des bénéfices de la croissance économique tienne compte des besoins des plus démunis, contribue à la cohésion sociale, en visant la réalisation des OMD, et implique la pleine participation de tous les partenaires.  C’est le sens, a-t-elle dit, de l’engagement de Monaco au sein du Groupe sur la gouvernance mondiale, 3-G, dont les membres sont convaincus de la nécessité d’associer le Secrétaire général de l’ONU aux travaux du G-20 en raison de la pertinence de l’ordre du jour de l’Assemblée générale en matière de gouvernance mondiale.


La représentante a attiré l’attention de l’Assemblée sur la Déclaration ministérielle que le 3-G a adoptée, le 27 septembre dernier, pour demander de contribuer à la réflexion du Groupe de travail sur le développement du G-20, en novembre prochain, à la réunion de Séoul.


Elle a estimé que les délibérations de l’Assemblée générale doivent contribuer au rapprochement et à la complémentarité des actions.  Seule l’Organisation, a souligné la représentante, est dotée à la fois des moyens mais aussi de la légitimité pour parvenir à mettre en place une gouvernance mondiale effective.  Chacun, a-t-elle encouragé, doit faire preuve de pragmatisme et œuvrer avec un esprit constructif.


L’interdépendance des défis mondiaux exige que les États définissent, de concert, un ensemble de règles visant à coordonner les politiques et régir les relations entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.  L’Organisation, a-t-elle conclu, doit être au cœur de ce nouveau multilatéralisme et fondé sur l’intégration et la solidarité.


M. SONATANE TU’AKINAMOLAHI TAUMOEPEAU-TUPOU (Tonga) a tout d’abord indiqué que son pays avait récemment achevé son deuxième rapport national sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), lequel faisait état de résultats positifs dans de nombreux domaines, en particulier dans l’éducation où le taux d’inscription scolaire au niveau primaire est de 93%.  Il a affirmé que les progrès à venir des Tonga dépendraient tant de ses efforts domestiques que des actions de ses partenaires en développement et de la communauté internationale.  Le représentant s’est ensuite félicité de la tenue récente de la Réunion de haut niveau sur l’examen de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  Il a réclamé la création d’une catégorie spéciale officielle au sein de l’ONU pour les petits États insulaires en développement (PEID) afin d’améliorer la capacité de l’ONU à répondre à leurs préoccupations.


Estimant ensuite que lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Copenhague, la capacité collective des États n’avait pas été en mesure de répondre « au fardeau des attentes mondiales », M. Taumoepeau-Tupou a engagé les États Membres à dépasser leurs intérêts nationaux et régionaux à l’occasion de la prochaine Conférence, à Cancún, au Mexique, afin d’honorer leur responsabilité envers les États les plus vulnérables qui sont, selon lui, les moins responsables et les moins à même de pouvoir réagir aux défis des changements climatiques.  Il a notamment réclamé un flux de financement pour les PEID et autres États vulnérables.  Il a également engagé les membres du Conseil de sécurité à adopter la résolution portant sur les changements climatiques et leurs possibles répercussions sécuritaires.


Après avoir commenté la tenue du « sommet historique » entre les dirigeants du Pacifique et les États de la Ligue arabe, le représentant s’est penché sur le travail de la Commission sur les limites extérieures du plateau continental.  Il a fait part de ses préoccupations au sujet du délai avec lequel le rapport de son pays serait examiné.  M. Taumoepeau-Tupou a également évoqué l’importance de renforcer le système de gouvernance démocratique des Tonga.  Il a notamment annoncé que l’Assemblée législative achevait aujourd’hui sa dernière session sous l’ancien régime et que des élections devaient se dérouler le 25 novembre prochain.


M. CAMILLO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a souligné que, comme tous les petits États, son pays fait partie des gardiens les plus jaloux et les plus zélés de la Charte des Nations Unies.  Cette vigilance, a-t-il expliqué, repose sur des principes mais aussi sur la nécessité.  C’est la Charte en effet qui garantit aux petits États un siège à l’Assemblée générale, dans une souveraineté égale à celle des autres pays du monde.  L’Organisation est la seule instance qui offre à ces pays un siège et une voix dans les affaires du monde, a ajouté le représentant.  Le caractère central de l’ONU dans la gouvernance mondiale est donc pour ces pays une vérité « essentielle et indiscutable ».


Le représentant a dit craindre le risque que l’ONU ne devienne un simple « salon de discussions », un magma de bureaucraties ou une caisse de résonance des décisions prises ailleurs.  Pour que le concept de gouvernance mondiale ait un véritable sens, a-t-il conseillé, il faut injecter de la consistance et de la prévisibilité dans les règles qui régissent notre famille.  La gouvernance serait un mot vain si les riches et les puissants peuvent se placer au-dessus des lois et des décisions, a prévenu le représentant, en citant pour illustrer ses propos, le différend entre les États-Unis et Antigua-et-Barbuda à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


Il faut aussi, a poursuivi le représentant, donner du poids aux résolutions de l’Assemblée générale.  Les États doivent cesser de manipuler le concept de consensus et d’en faire un veto virtuel.  Le consensus ne saurait faire obstacle à une action décisive de l’Assemblée.  Quand il n’y a pas de consensus, le vote majoritaire devrait prévaloir, a estimé le représentant.


Il faut également, a-t-il encore dit, que chaque État honore des engagements volontairement pris, en particulier dans le domaine du financement du développement.  Il a prévenu qu’en la matière, aucun petit État n’a ni la capacité ni le désir de créer une bureaucratie entièrement dévouée à la « navigation dans le labyrinthe administratif des flux irréguliers et imprévisibles de l’aide ».


Ils ne sont pas disposés à entretenir une armée de consultants étrangers qui semblent être les premiers bénéficiaires de certains efforts internationaux en matière de développement.  Il a stigmatisé les promesses non tenues en Haïti où ceux qui ont survécu au tremblement de terre risquent aujourd’hui d’être tués par la pluie.


La gouvernance mondiale exige, par ailleurs, a poursuivi le représentant, que l’on s’oppose aux groupements non inclusifs, non transparents et non représentatifs comme le G-20 qui s’est proclamé le premier forum de la coopération économique internationale.  Les 172 économies qui n’en font pas partie ne sauraient être réduites à attendre anxieusement à la porte du G-20 des signaux et des changements de politique qui affectent leur propre survie.  Gouvernance mondiale devrait signifier inclusion mondiale, et c’est là notre cinquième point, a dit le représentant, en réclamant, concernant le Conseil de sécurité, un siège non permanent pour les petits États insulaires en développement et en annonçant la candidature de son pays à un tel siège pour la période 2020-2021.


Il a enfin appelé l’ONU à ne pas baisser la barre de ses ambitions, en particulier à la Conférence de Cancún sur les changements climatiques qui doit donner lieu à un instrument juridiquement contraignant.


M. JORGE VALERO (Venezuela) a réitéré la conviction de son pays selon laquelle le modèle des Nations Unies est dépassé.  Il ne s’agit plus de procéder à une réforme parce que, a-t-il dit, le XXIe siècle exige des changements profonds qui ne sont possibles qu’avec une reconstruction de l’Organisation.  Comme « exemples poignants » du caractère injuste et irrationnel de l’architecture mondiale du pouvoir, il a cité Cuba et le Moyen-Orient.


La reconstruction de l’ONU implique, a estimé le représentant, le renforcement de l’Assemblée générale dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales.  Il a dénoncé la stratégie visant à affaiblir l’Assemblée maintenant que le Conseil de sécurité accroît progressivement son pouvoir et son influence sur l’agenda de l’ONU et prend le pas sur des questions qui vont au-delà de son mandat.


Dans le cadre de cette reconstruction, le Venezuela, a enchaîné le représentant, propose la suspension du droit de veto qui est incompatible avec le principe de l’égalité souveraine entre les États.  M. Valero a également proposé un élargissement des deux catégories de membres du Conseil.  Il s’est aussi dit d’avis que la résolution relative à l’élection du Secrétaire général n’empêche en rien l’Assemblée générale d’en discuter et de voter.  Le représentant a ensuite souhaité l’adoption d’un accord juridiquement contraignant à la Conférence de Cancún sur les changements climatiques.


La crise du capitalisme, ce « modèle inhumain », n’est pas terminée, a prévenu le représentant, en pointant le doigt sur son caractère structurel qui se reproduit à l’infini.  Face aux politiques proposées pour faire face à la crise et qui ne visent qu’à en faire payer les conséquences aux pays en développement, M. Valero a prôné le renforcement de la coopération Sud-Sud et à la création de mécanismes alternatifs pour contourner le monopole des institutions de Bretton Woods sur le crédit.  Il a donc préconisé le renforcement des institutions financières régionales.


Mme TINE MØRCH SMITH (Norvège) a affirmé que l’ONU avait été conçue afin de permettre aux États Membres de confronter et de dépasser leurs différences.  Il est donc inapproprié, selon elle, d’abuser de cette tribune pour promouvoir des points de vue extrêmes ou des revendications sans fondement.  Dénonçant les tentatives d’incitation au conflit, la représentante a engagé les États Membres à ne jamais oublier qu’ils formaient une communauté mondiale.  S’agissant des changements climatiques, elle a estimé que la Conférence de Cancún devait porter son attention sur les émissions de gaz à effet de serre résultant du déboisement ainsi que sur le financement.  Elle a expliqué que la Norvège s’était engagée à verser 500 millions de dollars par an pour lutter contre le déboisement, puis a exprimé l’attachement de son pays à la question des droits de l’homme.  Mme Mørch Smith a par ailleurs engagé les États Membres à honorer leurs engagements relatifs à la promotion des femmes.


À l’instar du Président américain, M. Barack Obama, la représentante a ensuite formulé l’espoir que la Palestine vienne grossir prochainement les rangs des membres de l’ONU, en tant qu’État indépendant et souverain.  Elle s’est notamment félicitée de la reprise des pourparlers directs de paix, tout en regrettant que le moratoire d’Israël sur les colonies de peuplement n’ait pas été prorogé.  Constatant des tendances actuelles vers une gouvernance mondiale plus fragmentée, Mme Mørch Smith a indiqué que la Norvège attachait la plus haute importance aux discussions relatives à la coopération entre le G-20 et l’ONU.  Afin de maintenir sa pertinence, a ajouté la représentante, l’ONU doit s’adapter constamment pour répondre à de nouveaux défis.  Elle a préconisé une réforme de l’ONU qui mettrait l’accent sur l’amélioration et le renforcement de l’Organisation.


M. WITOLD SOBKOW (Pologne), abordant la question de la réforme des Nations Unies, a plaidé pour que l’ONU soit plus efficace et mieux adaptée au nouvel environnement mondial.  Pour le représentant, les Nations Unies doivent améliorer leur capacité à coopérer avec d’autres institutions ou organisations, notamment à l’échelle régionale.  La Pologne apporte par ailleurs son soutien aux efforts menés en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité.  Elle est ainsi favorable à la création d’un siège supplémentaire pour le Groupe de l’Europe orientale, a-t-il dit, ajoutant que son pays jugeait intéressante l’idée d’une représentation de l’Union européenne.  M. Sobkow a ensuite estimé que la récente crise économique et financière démontrait la nécessité d’un politique coordonnée à l’échelle mondiale, dont les fondements doivent être débattus au sein d’un forum tel que l’ONU.  Il a dit espérer que la crise que le monde traverse aujourd’hui ne vienne entraver la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


En matière de sécurité internationale, M. Sobkow a rappelé la nécessité d’anticiper autant que possible les conflits pour être en mesure d’y apporter des réponses une fois qu’ils se font jour.  S’agissant des opérations de maintien de la paix, les réformes en cours doivent se poursuivre pour en améliorer la qualité, a-t-il affirmé.  « Nous sommes déterminés à œuvrer en faveur d’un consensus plus large sur les aspects stratégiques du maintien de la paix par le biais d’un partenariat renouvelé entre toutes les parties concernées », a déclaré M. Sobkow.  Sur le dossier du nucléaire, le représentant a estimé que la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléraires (TNP), le nouveau Traité post-START et le Sommet sur la sécurité nucléaire constituaient des avancées importantes, mais que leur mise en œuvre restait un défi à relever.  Selon lui, la question du statut des armes nucléaires substratégiques se pose avec une acuité particulière, dans la mesure où aucune obligation légale au plan international n’est en mesure de conduire à leur réduction et à leur élimination.


Par ailleurs, le représentant a affirmé que son pays espérait pouvoir atteindre tous les principaux objectifs de la Conférence sur le développement durable de 2012.  Les actions concrètes à mener sur le dossier des changements climatiques doivent être liées à la question des OMD, a-t-il dit, insistant sur la nécessité de prendre en compte les besoins spécifiques des pays en développement.  S’agissant de la question des changements climatiques, la Pologne a indiqué qu’elle allait poursuivre ses efforts visant à l’élaboration d’un consensus international sur un accord d’ensemble à l’échelle de la planète au-delà de 2012.


Droits de réponse


Le représentant de l’Érythrée a regretté l’intervention du Ministre éthiopien des affaires étrangères.  L’Érythrée, a-t-il affirmé, n’a pas de problèmes avec ses voisins ou a su les régler de manière pacifique, au contraire de l’Éthiopie.  « On essaie de faire de l’Érythrée un bouc émissaire pour les problèmes que connaît la Somalie », s’est–il indigné, pour affirmer ensuite que l’Éthiopie était le seul facteur constant de la crise en Somalie.  « Ce régime est le cancer de la corne de l’Afrique, et est à l’origine de la crise la plus grave que connaît l’Afrique », a-t-il dit.  Il a indiqué que l’Érythrée appuyait une solution diplomatique et non pas militaire au conflit somalien.  Il a ensuite engagé l’Éthiopie à retirer ses troupes de la Somalie.


Le représentant de l’Éthiopie a répliqué en affirmant que l’Érythrée déstabilisait la corne de l’Afrique et que la communauté internationale n’avait pas pris de mesures à la hauteur de la menace posée.  Il a évoqué la récente résolution adoptée par le Conseil de sécurité, puis a dénoncé les efforts déployés par l’Érythrée pour, a-t-il dit, saper les efforts de la communauté internationale.  « Les sanctions imposées par le Conseil de sécurité dans la résolution 1907 (2009) portent leurs fruits, et le moment n’est pas venu de faiblir », a-t-il déclaré.


Le représentant du Pakistan a déclaré que le Jammu-et-Cachemire était un territoire international et non pas une partie intégrante de l’Inde comme l’a affirmé le Ministre de l’Inde.  S’appuyant sur les propos du Président Nehru, qui assurait que le Cachemire n’appartenait ni à l’Inde ni au Pakistan mais au peuple du Cachemire, il a fait part de l’engagement de sa délégation à respecter l’issue du plébiscite.  Il a par ailleurs dénoncé l’ambition de l’Inde à devenir membre permanent du Conseil de sécurité, pour ensuite demander une enquête sur les récentes violences dans la région.  L’occupation du Cachemire par l’Inde est inacceptable, a-t-il dit.  Il a ensuite indiqué que les forces de l’ordre du Pakistan continuaient à sacrifier leurs vies dans la lutte contre le terrorisme.  Il a appelé l’Inde à réexaminer sa politique d’appui à des groupes terroristes qui se trouvent dans des pays voisins, estimant que ce pays était mal placé pour donner des leçons de moralité aux autres.


Le représentant de l’Azerbaïdjan a commenté la déclaration de l’Arménie, estimant qu’elle était le « reflet d’une idéologie odieuse ».  Erevan « prône l’impunité et l’expansionnisme », a-t-il lancé.  Il a affirmé que l’Arménie avait attaqué le Nagorno-Karabakh et y avait perpétré un nettoyage ethnique à l’encontre de la population azerbaïdjanaise.  Il a estimé qu’il fallait mettre un terme à l’« occupation illégale par l’Arménie en Azerbaïdjan ».


Le représentant de l’Arménie a estimé que c’était l’Azerbaïdjan qui avait commencé la guerre à l’encontre de la population du Haut-Karabakh.  L’Azerbaïdjan viole, selon lui, les résolutions du Conseil de sécurité et est le principal obstacle au règlement de la question du Haut-Karabakh.


Prenant à son tour la parole, le représentant de la République de Corée a évoqué les enquêtes menées au sujet de l’attaque du navire Cheonan et a fait lecture de la résolution du Conseil de sécurité sur cette question.


Reprenant la parole, le représentant de l’Érythrée a affirmé que la clef du règlement entre l’Érythrée et l’Éthiopie était le retrait des soldats éthiopiens du territoire souverain de l’Érythrée.  Il a réaffirmé que l’Éthiopie était le seul « facteur permanent » de la crise en Somalie.  Il a engagé ensuite la communauté internationale à trouver une meilleure solution pour permettre au peuple somalien de vivre en paix.


Le représentant de l’Inde a dénoncé les propos infondés, selon lui, de son homologue pakistanais, estimant que le Pakistan devait se concentrer sur les problèmes liés au terrorisme et à l’extrémisme, entre autres.  Il a affirmé que le Jammu-et-Cachemire était une partie intégrante de l’Inde.


Le représentant de l’Azerbaïdjan a affirmé que l’Arménie promouvait des « idées dangereuses » de « supériorité religieuse et ethnique », et que ce pays était « un danger pour la région ».  Il a engagé la communauté internationale à se mobiliser pour trouver une solution durable au conflit.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a estimé que le Conseil de sécurité n’avait pas abouti à une conclusion claire sur la question du navire coulé.  « Nous n’avons rien à voir avec cette affaire », a-t-il soutenu, pour, à son tour, donner lecture d’un passage de la résolution citée par son homologue de la République de Corée.  Les éléments de preuve de la République de Corée reposent simplement sur des doutes et ne présentent aucun résultat scientifique, a-t-il estimé.  Il a indiqué que la RPDC avait proposé d’envoyer son propre groupe d’enquêteurs mais que la République de Corée s’y était opposée.  Il a ensuite affirmé que l’armement nucléaire de son pays l’était à des fins dissuasives et non pas agressives.  La dénucléarisation de la péninsule nucléaire verra le jour si les superpuissances abandonnent leur politique hostile, a-t-il affirmé.


Le représentant de l’Éthiopie a engagé les États Membres à examiner les résultats du mini-sommet convoqué la semaine dernière par le Secrétaire général au sujet de la Somalie.


Le représentant du Pakistan a estimé que l’argument de l’Inde avait été rejeté par la communauté internationale.  Le Cachemire n’est pas une question interne de l’Inde, a-t-il dit.  « Nous nous réservons le droit d’évoquer cette question dans toutes les instances internationales », a-t-il ajouté.  Il a affirmé que le peuple du Cachemire avait le droit d’exercer son droit à l’autodétermination.


Le représentant de l’Arménie a estimé que les propos de son homologue de l’Azerbaïdjan étaient « politiques et destructeurs ».


Le représentant de l’Inde a rejeté les observations jugées « inacceptables » du Pakistan.


Le représentant du Viet Nam est revenu sur la déclaration de la Suède, indiquant que son Gouvernement s’employait à améliorer le régime de la presse.  Il a dénoncé les affirmations de ce pays, qu’il a jugées « non fondées », sur l’emprisonnement de journalistes au Viet Nam.


Déclaration du Président de l’Assemblée générale


Dans ses remarques finales, M. JOSEIPH DEISS, Président de l’Assemblée générale, a dressé un bilan du débat général « pour mieux progresser, ensemble, sur les sujets cruciaux pour notre bien-être commun ».  Frappé par la convergence des préoccupations exprimées par les États Membres, il s’est demandé pourquoi, dès lors, tant de situations dramatiques durent depuis si longtemps.  « Prenons-nous vraiment le temps de nous parler, chercher des solutions, des réconciliations? ».


Il a appelé à mettre au second plan les intérêts nationaux pour rechercher des solutions consensuelles qui permettent d’avancer.  Évoquant « le message fort » du Sommet sur les OMD et sa réaffirmation de la détermination à tenir la promesse de 2000, le Président a estimé que ce qui compte maintenant, c’est que les paroles soient bien suivies d’actions.


Résumant les thèmes abordés, il a estimé que la communauté internationale a encore beaucoup à faire pour que la mission première de maintien de la paix et de la sécurité qu’a l’ONU soit remplie.  Oserons-nous dépasser les blocages anciens, les prises de position maintes fois répétées et entamer en toute sincérité les réconciliations tant espérées?


M. Deiss a dit son intention, au cours de cette session, en contribution à la préparation de la Conférence de Rio+20 en 2012, d’intensifier la discussion sur le développement durable et notamment sur la question de l’économie verte.


Concernant le thème général de la gouvernance globale, proposé pour le débat général, il a souligné que si le G-20 est « une réalité incontournable », il est important d’articuler légitimité et efficacité.  Il faut améliorer les mécanismes d’information, de consultation et de coopération entre l’ONU et les autres acteurs de la gouvernance mondiale.  Le Président a dit son intention d’établir un dialogue informel avant et après les réunions du G-20 avec le Secrétaire général et le pays hôte du G-20.


Un débat informel pourrait également explorer les voies pour construire un système de gouvernance global plus représentatif, inclusif et ouvert qui s’étende à la société civile et au secteur privé.  Si nous sommes d’accord sur l’importance de l’instrument que constitue l’ONU, est-ce que nous l’utilisons au mieux, s’est demandé le Président.  Ne devrions-nous pas plutôt agir de manière résolue pour adapter rapidement l’Organisation aux réalités actuelles?


C’est en définitive à vous, les États Membres, de faire de l’ONU l’instrument fort qui puisse jouer un rôle central pour affronter les défis globaux et œuvrer pour le bien commun, a rappelé le Président.


Souhaitant clore le débat général « sur une note plus personnelle », M. Deiss a avoué qu’il a parfois le sentiment que nous nous contentons de répéter des schémas de pensée éculés, de rechercher des succès de courte durée ou de nous complaire dans le statu quo.  Pour faire de vraies percées sur les grands projets liés à la gouvernance globale, la protection des droits de l’homme et la préservation de la planète, « il nous faut beaucoup de créativité et beaucoup de générosité », a-t-il lancé, avant de conclure: « N’ayons pas peur de notre propre courage ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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