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Le retrait des milices Al-Chebaab de Mogadiscio est l’occasion de faire progresser le processus de paix en Somalie, déclare le Représentant spécial

CS/10358

Le retrait des milices Al-Chebaab de Mogadiscio est l’occasion de faire progresser le processus de paix en Somalie, déclare le Représentant spécial

10/08/2011
Conseil de sécuritéCS/10358
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6599e séance – matin                                       


LE RETRAIT DES MILICES AL-CHEBAAB DE MOGADISCIO EST L’OCCASION DE FAIRE PROGRESSER

LE PROCESSUS DE PAIX EN SOMALIE, DÉCLARE LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL


« La famine qui sévit actuellement en Somalie, constitue

la « pire crise humanitaire au monde », estime pour sa part la Coordonnatrice adjointe aux secours d’urgence


« Le retrait soudain et inattendu de Mogadiscio des insurgés Al-Chebaab est une occasion de faire progresser le processus politique de manière spectaculaire », a jugé le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Augustine Mahiga.  « C’est aussi une chance offerte au Gouvernement fédéral de transition d’exercer un contrôle total sur la capitale pour la première fois en trois ans et de rouvrir un accès humanitaire sans entraves aux populations en détresse. »


En dépit des déclarations de ces milices, qui présentent leur départ comme une « manœuvre tactique », la vérité, a assuré le Représentant spécial, c’est qu’elles ont été contraintes de se retirer grâce aux efforts conjoints des forces de la Mission de l’Union africaine déployées dans le pays, du Gouvernement fédéral de transition, et de leurs alliés.  Toutefois, a-t-il prévenu, la persistance de poches toujours aux mains des insurgés Al-Chebaab dans la capitale pourrait conduire à la reprise d’hostilités, notamment d’actes terroristes.


Ce retrait soudain contraint la communauté internationale et les institutions fédérales de transition à prendre des mesures immédiates pour préserver les gains sécuritaires, a ajouté M. Mahiga.  « La tâche la plus urgente consiste à mettre en place les structures administratives de base dans les quartiers vacants depuis le départ des milices, à y rétablir l’état de droit et à y relancer une activité économique », a-t-il souligné.


À l’appui de ce programme, le Conseil national de sécurité du Gouvernement fédéral de transition a lancé un Plan de sécurité pour Mogadiscio, qui prévoit le déploiement des forces de la police somalienne plutôt que de militaires.  De son côté, le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) s’active pour ajuster ses stratégies à la nouvelle réalité de terrain, en envisageant notamment le renforcement du personnel des Nations Unies dans le pays.


Autre motif de satisfaction pour le Représentant spécial, la signature, le 9 juin dernier, de l’Accord de Kampala par le Président du Gouvernement fédéral de transition, Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, et le Président du Parlement fédéral de transition, Sharif Hassan Cheikh Adan, qui a mis fin à cinq mois d’impasse politique entre l’exécutif et le législatif, en particulier en ce qui concerne la tenue des élections présidentielle et législatives.


En repoussant les scrutins d’une année, la feuille de route indique la voie à suivre, a assuré M. Mahiga, qui s’est félicité de l’approbation de l’Accord de Kampala par le Parlement et de la nomination, le 23 juillet, par le nouveau Premier Ministre, M. Abdiweli Mohamed, d’un cabinet de 18 ministres.


« La mise en œuvre de la feuille de route donnera au peuple somalien le moyen de s’approprier le processus de paix », a poursuivi le Représentant spécial.  À cet égard, a-t-il rappelé, le soutien sans équivoque de la communauté internationale est crucial, comme la volonté politique des institutions fédérales de transition.


Des lacunes dans le soutien des Nations Unies à l’AMISOM subsistent, a reconnu M. Mahiga, qui a invité le Conseil à considérer la possibilité de renforcer le module d’appui logistique à la Mission pour lui permettre de s’acquitter de son mandat, en particulier en prévoyant le remboursement du matériel appartenant aux contingents.


Le Représentant spécial a par ailleurs indiqué que le commandant de la Force de l’AMISOM était confronté à un dilemme, puisqu’il est censé déployer ses troupes dans une zone élargie sans toutefois disposer des matériels, ni des effectifs supplémentaires dont il a besoin à cette fin.


La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence a dressé pour sa part un bilan humanitaire extrêmement préoccupant, en rappelant que les Nations Unies avaient déclaré, il y a deux semaines, l’état de famine dans deux régions de la Somalie, une situation qui s’est aggravée entre-temps avec l’apparition de nouveaux foyers dans trois secteurs supplémentaires.


« C’est actuellement la pire crise humanitaire dans le monde et la pire qu’ait connue l’Afrique depuis la famine en Somalie pendant la période 1991-1992 », a fait remarquer Mme Catherine Bragg.  « Le pic de cette crise n’a pas encore été atteint, dans la mesure où la situation devrait très probablement continuer de se dégrader, compte tenu des niveaux de malnutrition et de la mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans », a-t-elle prévenu.


À l’échelle nationale, 3,7 millions de personnes sont touchées par la famine, dont 3,2 millions en situation d’urgence, a indiqué Mme Bragg, qui a ajouté que 2,8 millions de ces nécessiteux se trouvaient dans la région du centre-sud de la Somalie.  « C’est deux fois la population de Manhattan », a-t-elle lancé, précisant que 1,25 million d’enfants avaient besoin d’une assistance immédiate.


La sécheresse aiguë a provoqué le déplacement à grande échelle de Somaliens vers le Kenya et l’Éthiopie, a poursuivi la Sous-Secrétaire générale.  Près de 100 000 réfugiés ont atteint Mogadiscio au cours de ces deux derniers mois, en quête de nourriture, d’eau et d’abris.  Outre les 370 000 personnes déplacées dans la capitale somalienne, on estime à 1,5 million le nombre total des personnes déplacées dans le pays.  Environ 410 000 d’entre elles se trouvent actuellement sur une portion de route s’étendant sur 15 kilomètres à l’extérieur de Mogadiscio.


Une réponse multisectorielle de grande ampleur est indispensable pour empêcher une aggravation de la situation, a estimé Mme Bragg.  Si le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), seule organisation autorisée à distribuer des vivres dans les zones sous contrôle des milices Al-Chebaab, a pu renforcer ses opérations d’urgence dans le centre et le sud de la Somalie, les Nations Unies et leurs partenaires continuent de négocier avec les autorités et les communautés locales le droit de venir en aide aux populations en détresse.


Depuis le 27 juillet, 97 tonnes de vivres ont été livrées par voie aérienne à Mogadiscio, à Gedo et dans le Bas-Djouba, afin de secourir 34 000 enfants âgés de moins de 5 ans souffrant de malnutrition.  Des biscuits à haute teneur énergétique ont également été distribués dans ces deux dernières régions à destination de 60 000 personnes.


Revenant à son tour sur le retrait des milices Al-Chebaab de Mogadiscio, la Sous-Secrétaire générale a déclaré qu’il restait à déterminer s’il était définitif ou s’il répondait à une stratégie de repli.  Par ailleurs, les capacités de l’administration civile locale pour livrer une aide et assurer la sécurité sur place demeurent limitées, a-t-elle ajouté, rappelant que vendredi dernier, 10 personnes avaient été tuées sur un site occupé par des personnes déplacées.


Pour remédier à cette situation, le Gouvernement fédéral de transition a créé la semaine dernière une agence chargée de la gestion des situations d’urgence afin de coordonner la livraison de l’aide humanitaire.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) s’efforce maintenant d’améliorer le partage des informations avec cette nouvelle structure, a précisé Mme Bragg.


La Sous-Secrétaire générale a rappelé en conclusion que l’Appel humanitaire global en faveur de la Somalie n’avait été financé qu’à hauteur de 46%.  Les partenaires humanitaires ont besoin de 560 millions de dollars pour mener à bien les opérations d’urgence, a-t-elle dit.  Pour couvrir l’ensemble de la région, c’est d’un 1,3 milliard de dollars dont ils ont besoin afin de sauver des vies.  Saluant les promesses de contributions, qui atteignent désormais un milliard de dollars, Mme Bragg a expliqué que la « magnitude des souffrances en Somalie exigeait plus que cela ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Le Conseil de sécurité condamne les violations généralisées des droits de l’homme par les autorités syriennes

CS/10352

Le Conseil de sécurité condamne les violations généralisées des droits de l’homme par les autorités syriennes

03/08/2011
Conseil de sécuritéCS/10352
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6598e séance – après-midi                                  


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONDAMNE LES VIOLATIONS GÉNÉRALISÉES DES DROITS DE L’HOMME PAR LES AUTORITÉS SYRIENNES


Le Président du Conseil de sécurité a lu cet après-midi, au cours d’une séance publique, une déclaration sur la situation au Moyen-Orient. 


Se déclarant, au nom des membres du Conseil, gravement préoccupé par la détérioration de la situation en Syrie, l’Ambassadeur Hardeep Singh Puri, de l’Inde, a indiqué que le Conseil de sécurité condamnait les violations généralisées des droits de l’homme et l’emploi de la force contre des civils par les autorités syriennes.


Par la déclaration présidentielle que M. Puri a lue, le Conseil demande la fin immédiate des violences et aux autorités syriennes de se conformer aux obligations que leur impose le droit international.  « Les responsables des violences devront rendre compte de leurs actes », stipule encore le texte.


Par ailleurs, le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de le tenir informé de la situation en Syrie dans les sept jours.


La représentante du Liban, Mme Caroline Ziade, a commenté la déclaration présidentielle en rappelant que « tout ce qui touche au Liban touche à la Syrie et inversement ».  Soulignant que l’histoire ancienne et moderne démontre ce lien, elle a ajouté que « le cœur et l’esprit » de tous les Libanais appuyaient la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et souhaitaient la sécurité du peuple syrien. 


Mme Ziade a également exprimé les regrets du Liban concernant « les victimes des violences » et espéré que des réformes amèneront le progrès et la prospérité en Syrie.  Elle a cependant tenu à préciser que la déclaration présidentielle n’aidait pas à « traiter de la situation actuelle » dans ce pays et c’est pourquoi, le Liban s’en dissocie.


Déclaration présidentielle


Le Conseil de sécurité se déclare gravement préoccupé par la détérioration de la situation en Syrie et déplore profondément la mort de centaines de personnes.


Le Conseil condamne les violations généralisées des droits de l’homme et l’emploi de la force contre des civils par les autorités syriennes.


Le Conseil demande qu’il soit mis fin immédiatement à toutes les violences et engage toutes les parties à faire montre de la plus grande retenue et à s’abstenir d’exercer des représailles, notamment de s’en prendre aux institutions de l’État.


Le Conseil demande aux autorités syriennes de respecter pleinement les droits de l’homme et de se conformer aux obligations que leur impose le droit international applicable.  Les responsables des violences devront rendre compte de leurs actes.


Le Conseil prend acte des promesses de réforme faites par les autorités syriennes et déplore l’absence de progrès dans leur mise en application, et demande au Gouvernement syrien de donner suite à ses engagements.


Le Conseil réaffirme son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale de la Syrie.  Il souligne que seule la recherche sous l’impulsion de la Syrie d’une solution politique sans exclusive peut permettre de résoudre la crise actuelle, en répondant véritablement aux aspirations et préoccupations légitimes de la population afin que tous les Syriens puissent exercer pleinement leurs libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et de rassemblement pacifique.


Le Conseil demande aux autorités syriennes de remédier à la situation qui règne sur le plan humanitaire dans les zones en crise, en cessant d’employer la force contre les villes touchées, d’autoriser la circulation sans entrave ni retard des organismes et travailleurs humanitaires, et de coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.


Le Conseil prie le Secrétaire général de le tenir informé de la situation en Syrie dans les sept jours.


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Le CEDAW clôture sa session en adoptant des recommandations sur le Costa Rica, Djibouti, l’Éthiopie, l’Italie, le Népal, la République de Corée, Singapour et la Zambie

FEM/1876

Le CEDAW clôture sa session en adoptant des recommandations sur le Costa Rica, Djibouti, l’Éthiopie, l’Italie, le Népal, la République de Corée, Singapour et la Zambie

29/07/2011
Conseil économique et socialFEM/1876
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Comité pour l’élimination de la                            

discrimination à l’égard des femmes                        

Quarante-neuvième session                      

996e séance – après-midi


LE CEDAW CLÔTURE SA SESSION EN ADOPTANT DES RECOMMANDATIONS SUR LE COSTA RICA, DJIBOUTI, L’ÉTHIOPIE, L’ITALIE, LE NÉPAL, LA RÉPUBLIQUE DE CORÉE, SINGAPOUR ET LA ZAMBIE


Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a achevé aujourd’hui sa quarante-neuvième session, qu’elle a tenue du 11 au 29 juillet, en adoptant des observations et des recommandations après l’examen des rapports périodiques du Costa Rica, de Djibouti, de l’Éthiopie, de l’Italie, du Népal, de la République de Corée, de Singapour et de la Zambie. 


Le Comité est chargé d’examiner la mise en œuvre par les 187 États parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui, outre le préambule, comprend 30 articles.  Les États sont tenus de présenter, tous les quatre ans, un rapport sur l’application nationale de la Convention.


Aujourd’hui le Comité a également adopté, tel qu’oralement amendé, le projet de rapport de son Groupe de travail sur les voies et moyens d’améliorer ses méthodes de travail. 


Dans ses remarques de clôture, la Présidente, Mme Sylvia Pimentel, experte du Brésil a remercié tous ceux qui ont contribué au succès d’une session « difficile mais positive » qu’elle a passée en revue au cours d’une conférence de presse


La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations Unies, est entrée en vigueur le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays. 


Le Comité compte les 23 experts suivant qui siègent à titre personnel: Sylvia Pimentel (Brésil); Tsisga Awori (Kenya); Ayse Feride Acar (Turquie); Nicole Ameline, (France); Olinda Bareiro-Bobadilla (Paraguay); Magalys Arocha Dominguez (Cuba); Barbara Evelyn Bailey (Jamaïque); Meriem Belmihoub-Zerandi (Algérie); Niklas Bruun (Finlande); Naela Mohamed Gabr (Égypte); Ruth Halperin-Kaddari (Israël); Yoko Hayashi (Japon); Ismat Jahan (Bangladesh); Indira Jaising (Inde); Soledad Murillo de la Vega (Espagne); Violeta Neubauer (Slovénie); Pramila Patten (Maurice); Maria Helena Lopes de Jesus Pires (Timor-Leste); Victoria Popescu, (Roumanie); Zohra Rasekh (Afghanistan); Patricia Schulz (Suisse); Dubravka Šimonović (Croatie); et Zou Xiaoqiao (Chine).


La cinquantième session du Comité se tiendra à Genève du 3 au 21 octobre 2011. 


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Le Conseil de sécurité renforce le régime de sanctions contre la Somalie et l’Érythrée

CS/10348

Le Conseil de sécurité renforce le régime de sanctions contre la Somalie et l’Érythrée

29/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10348
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Conseil de sécurité                                        

6596e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RENFORCE LE RÉGIME DE SANCTIONS CONTRE LA SOMALIE ET L’ÉRYTHRÉE


Le Conseil de sécurité a décidé, aujourd’hui, concernant l’embargo sur les armes visant la Somalie instauré en 1992, en vertu de sa résolution 733, que les personnes et entités se livrant, ou apportant appui, à des actes qui compromettent la paix, la sécurité ou la stabilité de la Somalie - notamment des actes qui mettent en péril l’Accord de Djibouti de 2008-, seraient visées par les sanctions prévues aux paragraphes 1, 3 et 7 de la résolution 1844 (2008). 


Ces sanctions consistent en des mesures prises par les États Membres pour empêcher l’entrée ou le passage en transit sur leur territoire des individus désignés par le Comité créé par la résolution 751 (1992) (« le Comité »); en des gels d’avoirs effectués par les États Membres visant les personnes et les entités désignées par le Comité; et en des mesures prises par les États Membres pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert, directs ou indirects, d’armes et de matériel militaire, et la fourniture directe ou indirecte d’une assistance ou d’une formation technique, financière ou autre, ou la fourniture, la vente, le transfert, la fabrication, l’entretien ou l’utilisation d’armes ou de matériel militaire, aux individus ou entités désignés par le Comité. 


Au titre de la résolution 2002 (2011), adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, les personnes et entités désignées par le Comité et faisant obstacle à l’apport de l’aide humanitaire destinée à la Somalie seront également visées par les sanctions susmentionnées. 


En outre, au titre de cette résolution, le Conseil de sécurité, concernant l’embargo sur les armes visant l’Érythrée imposé par sa résolution 1907 (2009), décide de proroger le mandat du Groupe de contrôle sur la Somalie et l’Érythrée afin qu’il puisse s’acquitter de son mandat élargi, en particulier enquêter sur toutes les opérations portuaires effectuées en Somalie qui sont de nature à produire des recettes pour Al-Chabab, ainsi que sur tout moyen de transport utilisé lors de violations des embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée. 


Dans son préambule, la résolution 2002 (2011) adoptée au cours de cette réunion du Conseil, condamne les mouvements d’armes et de munitions qui ont lieu en Somalie et en Érythrée en violation des embargos sur les armes visant ces pays, et qui menacent gravement la paix et la stabilité de la région. 


Texte de la résolution 2002 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant ses résolutions et les déclarations de son président concernant la situation en Somalie, ainsi que l’Érythrée, en particulier la résolution 733 (1992), par laquelle il a imposé un embargo sur toute livraison d’armes ou de matériel militaire à la Somalie (« l’embargo sur les armes visant la Somalie »), et les résolutions 1519 (2003), 1558 (2004), 1587 (2005), 1630 (2005), 1676 (2006), 1724 (2006), 1744 (2007), 1766 (2007), 1772 (2007), 1801 (2008), 1811 (2008), 1844 (2008), 1853 (2008), 1862 (2009), 1907 (2009), 1916 (2010) et 1972 (2011),


Rappelant que, comme le disposent les résolutions 1744 (2007) et 1772 (2007), l’embargo sur les armes ne s’applique ni a) aux livraisons d’armes et d’équipement militaire, à la formation et à l’assistance techniques visant uniquement à appuyer la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) ou destinées à son usage; ni b) aux fournitures et à l’assistance technique offertes par des États à seule fin d’aider à la mise en place d’institutions de sécurité, conformément au processus politique visé par ces résolutions et en l’absence de décision contraire du Comité créé par la résolution 751 (1992) (« le Comité ») dans un délai de cinq jours ouvrables à compter de la date de réception de la notification préalable, faite au cas par cas, concernant la livraison des fournitures ou de l’aide,


Rappelant ses résolutions 1612 (2005), 1882 (2009) et 1998 (2011) sur le sort des enfants en temps de conflit armé, ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes et la paix et la sécurité, et ses résolutions 1265 (1999), 1296 (2000), 1325 (2000), 1612 (2005), 1674 (2006), 1738 (2006), 1820 (2008), 1882 (2009), 1888 (2009) et 1889 (2009) sur la protection des civils dans les conflits armés,


Réaffirmant son attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à l’indépendance politique et à l’unité de la Somalie, de Djibouti et de l’Érythrée,


Réaffirmant que c’est sur la base de l’Accord de paix et du processus de paix de Djibouti que le conflit de Somalie peut être réglé, déclarant à nouveau son attachement à un règlement global et durable de la situation en Somalie fondé sur la Charte fédérale de transition, et réaffirmant qu’il faut que les dirigeants de toutes les parties somaliennes prennent d’urgence des mesures concrètes pour poursuivre la concertation politique,


Prenant note du rapport du Groupe de contrôle (S/2011/433) présenté le 18 juillet 2011 en application de l’alinéa k) du paragraphe 6 de la résolution 1916 (2010), ainsi que des observations et recommandations y énoncées,


Condamnant les mouvements d’armes et de munitions en Somalie et en Érythrée, ou à travers ces pays, en violation de l’embargo sur les armes visant la Somalie et de celui, imposé par la résolution 1907 (2009), visant l’Érythrée (« l’embargo sur les armes visant l’Érythrée »), qui menace gravement la paix et la stabilité de la région,


Demandant à tous les États Membres, en particulier à ceux de la région, de s’abstenir de tout acte enfreignant les embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée et de prendre toutes mesures nécessaires pour amener les auteurs de violations à en répondre,


Réaffirmant qu’il importe de renforcer le contrôle des embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée en enquêtant sur les violations avec persistance et vigilance, sachant que, si les embargos sont appliqués strictement, l’état général de la sécurité dans la région s’en trouvera amélioré,


Préoccupé par les actes d’intimidation visant le Groupe de contrôle et par les ingérences dans les travaux du Groupe,


Se disant de nouveau gravement préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire en Somalie et par les répercussions de la sécheresse et de la famine, condamnant avec force les attaques contre les convois humanitaires et les obstacles mis à leur passage par des groupes armés en Somalie qui empêchent l’aide humanitaire d’arriver dans certaines zones et déplorant les attaques répétées contre le personnel humanitaire,


Condamnant de nouveau avec la plus grande énergie toutes les violences, exactions et violations, y compris les actes de violence sexuelle ou sexiste, commis contre des civils, dont des enfants, en violation du droit international applicable, soulignant que les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice, rappelant ses résolutions sur les femmes et la paix et la sécurité, sur le sort des enfants en temps de conflit armé et sur la protection des civils en période de conflit armé, et considérant par conséquent qu’il faut que les critères de désignation pour les mesures ciblées prises en application de la résolution 1844 (2008) soient réaffirmés et encore renforcés,


Réaffirmant que les institutions fédérales de transition et les donateurs doivent se rendre compte les uns aux autres et faire preuve de transparence dans l’allocation des ressources financières,


Demandant qu’il soit mis un terme au détournement des ressources financières, qui empêche les autorités locales de fournir les services voulus en Somalie,


Considérant que la situation en Somalie, les actions de l’Érythrée qui compromettent la paix et la réconciliation en Somalie et le différend opposant Djibouti et l’Érythrée continuent de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


1.    Décide que les mesures énoncées aux paragraphes 1, 3 et 7 de la résolution 1844 (2008) s’appliquent à toutes personnes que le Comité aura désignées, et les dispositions des paragraphes 3 et 7 de ladite résolution à toutes entités que le Comité aura désignées :


a)    Comme se livrant ou apportant appui à des actes qui compromettent la paix, la sécurité ou la stabilité de la Somalie, notamment des actes qui mettent en péril l’Accord de Djibouti du 18 août 2008 ou le processus politique, ou menacent les Institutions fédérales de transition ou l’AMISOM moyennant le recours à la force;


b)    Comme ayant agi en violation de l’embargo général et complet sur les armes réaffirmé au paragraphe 6 de la résolution 1844 (2008);


c)    Comme faisant obstacle à l’apport de l’aide humanitaire destinée à la Somalie, à l’accès à cette aide ou à sa distribution dans le pays;


d)    Comme étant responsables, en tant que dirigeants politiques ou militaires, du recrutement ou de l’utilisation d’enfants dans le cadre du conflit armé en Somalie, en violation du droit international applicable;


e)    Comme étant responsables de violations du droit international applicable en Somalie commises contre des civils, y compris des enfants ou des femmes touchés par le conflit armé, telles que meurtres et mutilations, violences sexuelles ou sexistes, attaques d’écoles ou d’hôpitaux, enlèvements et déplacements forcés;


2.    Considère que les actes énoncés à l’alinéa a) du paragraphe 1 ci-dessus peuvent comprendre, entre autres, le détournement de ressources financières, qui empêche les Institutions fédérales de transition de fournir les services correspondant aux obligations qu’elles ont contractées aux termes de l’Accord de Djibouti;


3.    Estime que tout commerce non local passant par des ports contrôlés par Al-Chabab qui constitue un appui financier à une entité désignée menace la paix, la stabilité et la sécurité de la Somalie, et qu’en conséquence les personnes ou entités qui se livrent à ce commerce peuvent être désignées par le Comité et s’exposer aux mesures ciblées imposées par la résolution 1844 (2008);


4.    Demande au Gouvernement fédéral de transition d’envisager d’interdire totalement aux grands navires marchands de commercer avec les ports contrôlés par Al-Chabab;


5.    Exige de toutes les parties qu’elles veillent à ce que l’aide humanitaire parvienne à tous ceux qui en ont besoin dans toute la Somalie, sans entrave ni retard et en toute sécurité, insiste sur la profonde inquiétude que lui inspire l’aggravation de la situation humanitaire en Somalie, demande instamment à toutes les parties et à tous les groupes armés de faire le nécessaire pour assurer la sûreté et la sécurité du personnel et des secours humanitaires et se déclare prêt à imposer des sanctions ciblées contre ces personnes ou entités si elles répondent aux critères de désignation énoncés plus haut à l’alinéa c) du paragraphe 1;


6.    Décide de proroger le mandat du Groupe de contrôle visé au paragraphe 3 de la résolution 1558 (2004) et prorogé au paragraphe 6 de la résolution 1916 (2010), et prie le Secrétaire général de prendre le plus rapidement possible les mesures administratives nécessaires en vue de reconstituer, pour une période de douze mois à compter de la date de la présente résolution, le Groupe de contrôle, qui sera composé de huit experts, en mettant à profit, selon qu’il conviendra, les compétences des experts du Groupe de travail créé par la résolution 1916 (2010), en accord avec la résolution 1907 (2009), afin qu’il puisse s’acquitter de son mandat élargi, celui-ci étant défini comme suit :


a)    Aider le Comité à surveiller l’application des mesures imposées aux paragraphes 1, 3 et 7 de la résolution 1844 (2008), notamment en lui transmettant toute information concernant les violations; inclure dans ses rapports au Comité toute information pouvant servir à désigner éventuellement les personnes et entités visées plus haut au paragraphe 1;


b)    Aider le Comité à établir les résumés des motifs d’inscription mentionnés au paragraphe 14 de la résolution 1844 (2008) concernant les personnes et entités désignées au paragraphe 1 ci-dessus;


c)    Enquêter sur toutes les opérations portuaires effectuées en Somalie qui sont de nature à produire des recettes pour Al-Chabab, entité désignée par le Comité comme répondant aux critères énoncés dans la résolution 1844 (2008);


d)    Poursuivre l’exécution des tâches définies aux alinéas a) à c) du paragraphe 3 de la résolution 1587 (2005), aux alinéas a) à c) du paragraphe 23 de la résolution 1844 (2008) et aux alinéas a) à d) du paragraphe 19 de la résolution 1907 (2009);


e)    Enquêter, en coordination avec les organismes internationaux concernés, sur toutes les activités, y compris celles menées dans les secteurs financier, maritime ou autre, qui permettent de dégager des recettes servant à mener des activités contrevenant aux embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée;


f)    Enquêter sur tout moyen de transport, itinéraire, port de mer, aéroport ou autre installation utilisée lors de violations des embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée;


g)    Continuer à préciser et actualiser l’information figurant dans le projet de liste de personnes et d’entités qui commettent en Somalie ou ailleurs des actes définis plus haut au paragraphe 1, ainsi que de ceux qui les soutiennent activement, afin que le Conseil prenne éventuellement des mesures, et présenter cette information au Comité lorsque celui-ci le jugera utile;


h)    Dresser un projet de liste des personnes et entités qui commettent en Érythrée ou ailleurs des actes définis aux alinéas a) à e) du paragraphe 15 de la résolution 1907 (2009), ainsi que de ceux qui les soutiennent activement, afin que le Conseil prenne éventuellement des mesures, et présenter cette information au Comité lorsque celui-ci le jugera utile;


i)    Continuer à faire des recommandations au vu de ses enquêtes, des rapports antérieurs du Groupe d’experts nommé comme suite aux résolutions 1425 (2002) et 1474 (2003) (S/2003/223 et S/2003/1035) et de ceux du Groupe de contrôle nommé comme suite aux résolutions 1519 (2003), 1558 (2004), 1587 (2005), 1630 (2005), 1676 (2006), 1724 (2006), 1766 (2007), 1811 (2008), 1853 (2008) et 1916 (2010) (S/2004/604, S/2005/153, S/2005/625, S/2006/229, S/2006/913, S/2007/436, S/2008/274, S/2008/769 et S/2010/91);


j)    Collaborer étroitement avec le Comité à l’élaboration de recommandations précises concernant des mesures supplémentaires visant à faire mieux respecter, dans l’ensemble, les embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée, ainsi que les mesures imposées aux paragraphes 1, 3 et 7 de la résolution 1844 (2008) et aux paragraphes 5, 6, 8, 10, 12 et 13 de la résolution 1907 (2009) concernant l’Érythrée;


k)    Aider à déterminer les domaines dans lesquels les capacités des États de la région pourraient être renforcées afin de faciliter l’application de l’embargo sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée et des mesures imposées aux paragraphes 1, 3 et 7 de la résolution 1844 (2008) et des paragraphes 5, 6, 8, 10, 12 et 13 de la résolution 1907 (2009) concernant l’Érythrée;


l)    Présenter au Conseil, par l’intermédiaire du Comité, dans les six mois suivant sa création, un exposé de mi-mandat, et présenter tous les mois au Comité un rapport d’étage;


m)    Soumettre au Conseil pour examen, par l’intermédiaire du Comité, deux rapports finals portant l’un sur la Somalie, l’autre sur l’Érythrée, et rendant compte de toutes les tâches énumérées ci-dessus, au plus tard 15 jours avant l’expiration de son mandat;


7.    Prie en outre le Secrétaire général de prendre les dispositions voulues pour assurer le financement des travaux du Groupe de contrôle;


8.    Prie le Comité d’examiner, conformément à son mandat et en concertation avec le Groupe de contrôle et les autres entités concernées du système des Nations Unies, les recommandations que le Groupe de travail a formulées dans ses rapports, et de lui recommander des moyens de renforcer la mise en œuvre et le respect des embargos sur les armes visant la Somalie et l’Érythrée, ainsi que l’application des mesures ciblées énoncées aux paragraphes 1, 3 et 7 de la résolution 1844 (2008) et aux paragraphes 5, 6, 8, 10, 12 et 13 de la résolution 1907 (2009), compte tenu de la persistance des violations;


9.    Décide que, pendant les douze mois qui suivront l’adoption de la présente résolution, et sans préjudice des programmes d’assistance humanitaire exécutés ailleurs, les obligations imposées aux États Membres au paragraphe 3 de la résolution 1844 (2008) ne s’appliqueront pas au versement de fonds ou à la remise d’autres biens financiers ou ressources économiques devant permettre à l’Organisation des Nations Unies, ses programmes et ses institutions spécialisées, ou aux organisations humanitaires dotées du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies qui fournissent une aide humanitaire et à leurs partenaires d’exécution, dont les organisations non gouvernementales bénéficiant d’un financement bilatéral ou multilatéral qui participent à l’appel global des Nations Unies pour la Somalie, de livrer sans retard l’aide humanitaire dont la Somalie a un besoin urgent;


10.   Prie instamment toutes les parties et tous les États, y compris l’Érythrée, les autres États de la région et le Gouvernement fédéral de transition, ainsi que les organisations internationales, régionales et sous-régionales, de veiller à la coopération avec le Groupe de contrôle et à la sécurité de ses membres et de leur donner toute facilité d’accès, en particulier aux personnes, documents et lieux dont ledit groupe jugera qu’ils présentent un intérêt pour l’exécution de son mandat;


11.   Décide de rester activement saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Assemblée générale: impatience devant l’impasse de la Conférence du désarmement et reconnaissance de l’eau comme « principal défi du XXIe siècle

AG/11126

Assemblée générale: impatience devant l’impasse de la Conférence du désarmement et reconnaissance de l’eau comme « principal défi du XXIe siècle

29/07/2011
Assemblée généraleAG/11126
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante-cinquième session

117e séance plénière – matin


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: IMPATIENCE DEVANT L’IMPASSE DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ET RECONNAISSANCE DE L’EAU COMME « PRINCIPAL DÉFI DU XXIE SIÈCLE


L’Assemblée générale a conclu, ce matin, ses débats sur le désarmement et le droit à l’eau et à l’assainissement, lesquels ont été l’occasion pour les États membres d’appeler, une nouvelle fois, à surmonter l’impasse de la Conférence du désarmement et de reconnaître l’accès à l’eau comme « principal défi du XXIe siècle ».  L’Assemblée a ouvert ces débats le 27 juillet dernier.


« Insoutenable », « intenable », « exaspérant », les délégations n’ont pas trouvé de mots assez durs pour exprimer leur impatience devant l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement, depuis plus de 10 ans.


« On ne peut supporter que les principaux objectifs et priorités des États soient indéfiniment détenus en otage par des échecs liés à la procédure ni que les États acceptent d’investir constamment leur temps dans un organe qui ne peut même pas s’entendre sur son programme de travail annuel » a notamment lancé la représentante de la Nouvelle-Zélande. 


Pour sortir de l’impasse, le représentant de la Colombie a estimé qu’il fallait revoir la méthodologie de la Conférence et adopter un programme de travail simplifié, grâce à la nomination d’un coordonnateur spécial.  Le représentant du Luxembourg a appelé à une réinterprétation de la règle du consensus qui ne devrait pas concerner le programme de travail.


Plusieurs délégations ont souligné que la priorité demeure le lancement immédiat des négociations sur un traité international relatif à l’interdiction de la production des matières fissiles.


Compte tenu de l’impasse, le représentant du Maroc a appelé à la prudence quant à la « tentation » de lancer des négociations en dehors de l’ONU et des instances multilatérales, à cause « du risque d’aboutir à des résultats qui seraient boudés par plusieurs pays ».


La représentante de la Serbie a prévenu qu’il n’était pas envisageable de revitaliser la Conférence sans répondre à la question de l’augmentation du nombre de ses membres.


La conclusion du débat sur le respect du droit à l’eau et à l’assainissement a été l’occasion pour l’Observateur permanent de la Palestine d’illustrer avec des chiffres la situation de sa région, s’agissant de l’eau, « principal défi du XXI siècle », selon la représentante de la Slovénie.


L’Observateur permanent de la Palestine a indiqué qu’Israël exploitait 90% des ressources en eau partagées avec la Palestine et qu’il contrôlait aussi les 10% accordées aux Palestiniens.  Ainsi, 9 000 colons illégaux de la vallée du Jourdain consomment un tiers de l’eau mise à la disposition des 2,5 millions de Palestiniens qui vivent en Cisjordanie. 


Les Israéliens consomment en moyenne 280 litres d’eau par personne et par jour, tandis que les Palestiniens sont limités à 60 litres, a-t-il dénoncé. 


Le représentant du Kirghizistan a attiré l’attention sur les répercussions des changements climatiques sur l’accès à l’eau potable.  Il a fait savoir que l’approvisionnement en eau fraîche de son pays dépendait principalement du grand nombre des glaciers qui connaissent malheureusement une fonte significative, menaçant même de disparaître d’ici à 100 ans.  «  Une telle situation provoquerait une pénurie dramatique en eau », a-t-il observé.


S’attardant sur l’assèchement « dramatique » de la mer d’Aral, le représentant du Tadjikistan a averti que l’environnement ne pouvait plus supporter de grandes étendues de cultures avides d’eau, telles que la culture du coton.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.


SUIVI DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DU 24 SEPTEMBRE 2010 DESTINÉE À REVITALISER LES TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ET À FAIRE AVANCER LES NÉGOCIATIONS MULTILATÉRALES SUR LE DÉSARMEMENT


Déclarations


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a jugé primordial d’inscrire les négociations sur le désarmement dans le cadre des Nations Unies.  Le blocage de la Conférence n’est pas tenable, a-t-il prévenu, tout en estimant que la situation peut être surmontée.  Il faut adopter une attitude plus flexible et faire preuve de créativité pour trouver de nouvelles voies de compromis, a-t-il suggéré.  M. Ruiz a indiqué que la Colombie a présenté un document qui explique la paralysie de la Conférence mais qui indique aussi qu’aucune raison ne justifie cette paralysie. 


Il n’est pas normal qu’une telle instance n’affiche aucun résultat pendant toute une décennie.  Il faut revoir la méthodologie suivie et adopter un programme de travail simplifié.  S’agissant des thèmes de négociations, il a proposé de commencer par négocier un traité sur l’interdiction des matières fissiles, ajoutant que d’autres thèmes sont suffisamment mûrs, comme les garanties de sécurité négatives.  Il a enfin proposé de désigner un coordonnateur spécial sur le désarmement qui formulerait des recommandations sur la procédure, de rationaliser les coûts de la Conférence, de nommer des experts techniques sur certains points et d’envisager d’augmenter le nombre des membres de la Conférence.


M. MANUEL KORCEK (Slovaquie) a déclaré que l’état actuel des choses au sein de la Conférence entravait sa crédibilité et sa pertinence dans la réponse aux besoins sécuritaires de tous.  Il a affirmé que la Conférence était l’élément clef de l’ensemble du mécanisme du désarmement.  Nous devons la ressusciter et raviver son potentiel car nous ne pouvons nous permettre de faire perdurer l’impasse, a-t-il dit.  Le représentant a estimé que si la Conférence s’avérait incapable d’entamer des travaux substantiels, il serait nécessaire de briser l’impasse par d’autres moyens.  Il a appuyé la tenue d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement et le lancement immédiat des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.


Mme BERNADETTE CAVANAGH (Nouvelle-Zélande) a estimé qu’on ne pouvait plus continuer de considérer la Conférence comme le principal forum pour le désarmement alors que les principales négociations en matière de désarmement, ces 15 dernières années, avaient échoué ou avaient été contournées.  On ne peut s’attendre à ce que les principaux objectifs et priorités des États soient indéfiniment détenus en otage par des échecs liés à la procédure ni à ce que les États acceptent d’investir constamment leur temps dans un organe qui ne peut même pas s’entendre sur son programme de travail annuel.  Il faut, a-t-elle estimé, démystifier ce programme et cesser de croire qu’il est plus important que les négociations elles-mêmes.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a affirmé que le désarmement était certes un moyen de promouvoir la paix et la sécurité, mais qu’il n’était pas une fin en soi.  Il a engagé les membres de la Conférence à faire en sorte que les travaux de fond sur les questions clefs démarrent.  Il a également engagé la Conférence à intensifier ses efforts pour répondre aux préoccupations de ses membres et à se pencher sur la question de l’augmentation du nombre de ses membres.  Il s’est dit convaincu que cette question pouvait être examinée parallèlement au travail de fond.


M. OLIVIER MAES (Luxembourg) a déclaré que ceux qui prennent au sérieux le progrès dans le domaine du désarmement international ne peuvent plus accepter l’absence de négociations substantielles à la Conférence du désarmement.  À Genève comme à New York, beaucoup d’États font preuve d’une réelle volonté politique pour déverrouiller la machinerie internationale du désarmement, a-t-il dit en appelant tout un chacun à prendre ses responsabilités pour mettre en œuvre le programme de travail adopté en 2009.  La priorité demeure le lancement immédiat des négociations sur un traité international multilatéral, non discriminatoire et vérifiable sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  La création d’un groupe d’experts scientifiques mandaté pour examiner les aspects techniques d’un traité « cut-off » constituerait une mesure de confiance qui pourrait faciliter le lancement des négociations.  Le Luxembourg attache une grande importance à une meilleure implication de la société civile et juge indispensable de mener une réflexion approfondie sur le mode opératoire de la Conférence, dont une réinterprétation de la règle du consensus. 


Mme DANIJELA ČUBRILO (Serbie) a estimé que pour réaffirmer son importance, la Conférence devrait être plus efficace et plus efficiente.  Elle a appelé à l’intensification des efforts pour régler les différends actuels et a appelé les États à entamer sans délai des discussions de fond sur les questions clefs.  Elle a aussi appelé à réglementer le statut des États observateurs.  Mme  Čubrilo a affirmé qu’il n’était pas envisageable de revitaliser le travail de la Conférence sans répondre à la question de l’augmentation du nombre de ses membres, avant de rappeler que la Serbie avait exprimé à plusieurs reprises son désir de devenir membre de la Conférence.


M. ABIODUN RICHARDS ADEJOLA (Nigéria) a, lui aussi, regretté que la machinerie multilatérale du désarmement et en particulier la Conférence n’aient pas, pendant plus de 10 ans, répondu aux attentes de la communauté internationale.  Il a rappelé qu’en marge de la session de fond de la Commission du désarmement qui s’est tenue en 2011, son pays s’était joint à plus de 40 autres pour réclamer la convocation de la réunion qui se tient aujourd’hui à l’Assemblée générale.  Il a invité les États Membres à saisir cette occasion pour réaffirmer l’engagement de la communauté internationale à promouvoir la philosophie du multilatéralisme dans les négociations sur le désarmement et la non-prolifération. 


M. Adejola a rappelé que de nombreuses délégations ont dénoncé les subterfuges de certains pour ralentir le processus de la Conférence.  Il a exhorté les États nucléaires à envisager en priorité l’élimination totale de leur arsenal.  Il a réitéré que la Conférence est l’organe approprié des Nations Unies pour faire avancer l’Agenda pour le désarmement nucléaire, notamment les négociations sur un traité sur l’interdiction des matières fissiles.


M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a qualifié « d’exaspérant et de contre-productif » le fait de ramener à chaque fois les discussions de la Conférence à la case zéro.  Il a souligné que le consensus n’était pas censé constituer un élément de blocage, engageant les États Membres à faire preuve de flexibilité et de responsabilité.  Le représentant a affirmé que la Conférence demeurait le cadre idoine pour faire progresser les négociations en matière de désarmement, et l’a appelée à adopter une approche globale, intégrée et pragmatique.  Il a également souligné l’importance d’adopter une démarche qui prenne en considération la sécurité nationale, régionale et globale.  Il a appelé à la prudence quant à la « tentation » de lancer des négociations en dehors de la Conférence et des instances multilatérales, « porteuse du risque d’aboutir à des résultats qui seraient boudés par plusieurs pays ».


M. Loulichki a appelé les États Membres à tirer profit de la réussite de la dernière Conférence d’examen du TNP pour élaborer un consensus international sur le désarmement.  Il a estimé que ce consensus pourrait être bâti sur la base de la responsabilité partagée mais différenciée.  Il a également appelé au démarrage du processus de mise en œuvre de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient.  Il a estimé que les négociations parallèles d’un traité interdisant la production des matières fissiles seraient une mesure de confiance de nature à donner un élan au désarmement nucléaire.


M. DIEGO MOREJÓN (Équateur) a souhaité que les États Membres soient guidés par un esprit de multilatéralisme dans leurs efforts pour sortir de l’impasse de la Conférence.  Il s’est demandé pourquoi une volonté politique existait sur certains aspects du programme de travail de la Conférence, mais pas sur d’autres.  Le représentant a souligné la nécessité de négocier un traité d’interdiction des matières fissiles, instrument qui est aussi important qu’une convention sur les armes nucléaires ou qu’un traité sur les garanties de sécurité négatives.  L’impasse dans laquelle se trouve la Conférence reflète l’absence de volonté politique, a-t-il regretté.  Il a remarqué que la Conférence s’était concentrée sur la non-prolifération, sans saisir cette opportunité pour progresser sur le désarmement nucléaire.  Enfin, il a jugé nécessaire d’organiser une quatrième session extraordinaire sur le désarmement à l’Assemblée.


Mme SIMONA MICULESCU (Roumanie) a appelé la Conférence à reprendre son rôle de forum de négociations, ajoutant qu’une impasse poserait à long terme de sérieux problèmes.  Consciente que les décisions de la Conférence doivent être prises par consensus, elle a reconnu que cela n’était pas toujours facile.  Cela dit, s’entendre sur un programme de travail ne devrait pas être si difficile, a-t-elle ajouté.  Elle a averti du risque de voir certains États négocier en dehors de la Conférence.  Ce ne serait dans l’intérêt de personne, a-t-elle prévenu.  Il faut revoir les méthodes de travail de la Conférence, notamment ses procédures et ses principes opérationnels et envisager d’autres moyens de sortir de l’impasse.  Elle a ajouté que l’élément clef d’un processus de désarmement irréversible était la négociation d’un traité sur l’interdiction des matières fissiles.


APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES DE L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT


Déclarations


M. JULIO PERALTA (Paraguay) a relevé que, à moins de quatre ans de l’échéance prévue pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et notamment l’Objectif relatif à l’eau, les progrès restent encore lents.  Presque le tiers de la population mondiale continue de manquer d’accès à l’assainissement et environ un septième ne peut accéder à l’eau potable, a-t-il noté avec préoccupation.  Le Gouvernement du Paraguay continue à mettre en œuvre tous les moyens possibles pour arriver à fournir ces services à toute la population dans les plus brefs délais, a-t-il assuré.  M. Peralta a en même temps demandé à la communauté internationale de redoubler d’efforts en ce sens, en tenant compte des effets de la crise économique mondiale et des manifestations dévastatrices de la nature.  Il a espéré que la Conférence sur le développement durable qui se tiendra à Rio en 2012 sera l’occasion de réaffirmer avec détermination les engagements en ce sens, pour que les futures générations vivent dans un monde où le développement humain et la jouissance des ressources naturelles sont en harmonie.


M. SHALVA TSISKARASHVILI(Géorgie) a indiqué que son gouvernement s’efforçait d’améliorer l’approvisionnement en eau dans les zones urbaines et rurales ainsi que les services d’assainissement.  Il a passé en revue les principales initiatives lancées en la matière, notamment avec des partenaires au développement.  Une carte électronique permet d’évaluer l’étendue des gaspillages en eau, tandis que des programmes précis ciblent les communautés reculées du pays.


M. DIEGO LIMERES (Argentine) a soutenu le développement progressif du droit international des droits de l’homme et a indiqué que, depuis sa réforme constitutionnelle de 1994, l’Argentine intègre dans son ordre juridique interne les principes fondamentaux de ces droits, que ce soient les droits civils et politiques comme les droits économiques, sociaux et culturels.  L’Argentine a ainsi appuyé divers documents internationaux qui reconnaissent l’importance de l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement.  M. Limeres a reconnu qu’il incombe à l’État de garantir à la population cet accès et a rappelé que sa délégation a voté en faveur de la résolution sur « le droit fondamental à l’eau et à l’assainissement ».  Il a aussi fait référence à la Déclaration de Caracas, du 29 avril 2011, qui reconnaît le droit à l’eau potable et à l’assainissement comme droit de l’homme essentiel pour la pleine jouissance de la vie et de tous les droits de l’homme.


M. DIEGO MOREJÓN PAZMIÑO (Équateur) a expliqué que son gouvernement s’attache à adopter des politiques visant à protéger les droits de l’homme, notamment pour favoriser un développement humain durable et l’accès aux éléments essentiels comme l’eau.  Ce sont des principes reconnus au niveau de la Constitution équatorienne, a-t-il précisé.  Maintenir son patrimoine hydraulique est une priorité pour le Gouvernement de l’Équateur, a-t-il ajouté, expliquant qu’il œuvre à cet effet de concert avec les gouvernements locaux et toute la société.  Le représentant a aussi relevé que l’eau est un élément spécial des rituels et de la vie des peuples, car elle permet notamment la reproduction de la culture et la conservation des identités.  Il a aussi souligné combien il est important que les États garantissent la qualité de l’eau et l’assainissement.


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a indiqué que son pays était fermement engagé à assurer le respect du droit à l’eau et à l’assainissement.  Il a indiqué que 94% de la population portugaise avait accès à l’eau, et qu’elle était de bonne qualité à 98%.  De plus, 80% des Portugais ont accès à l’assainissement.  Les sources d’eau potable et les services de traitement des eaux usagées sont classifiés comme des services publics essentiels et jouissent d’un statut spécial tendant à protéger les utilisateurs de tout abus de la part des fournisseurs.  Il a évoqué le rôle critique que joue le système de réglementation nationale de l’eau et des services des déchets.  Il a également fait savoir que les familles nombreuses ou à faible revenu bénéficient de tarifs préférentiels.


M. TURDAKUN SYDYKOV (Kirghizistan) a expliqué que plus de 90% du territoire de son pays était constitué de montagnes, lesquelles recelaient des glaciers qui contiennent près de 650 milliards de mètres cubes d’eau et assurent ainsi l’approvisionnement en eau de la région.  Il a cependant signalé que le réchauffement climatique avait provoqué une fonte significative des glaciers et qu’ils risquaient complètement de disparaître dans 100 ans.  Cela provoquerait une pénurie dramatique en eau, a-t-il observé.


Le représentant a ensuite expliqué que son gouvernement avait lancé plusieurs projets pour améliorer les canalisations et l’infrastructure du pays.  De plus, le cadre juridique comprend notamment une loi visant à protéger la santé des personnes de la présence de substances polluantes dans l’eau.


Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) a affirmé que l’eau était le principal défi du XXI siècle, rappelant que l’accès à l’eau et à l’assainissement était étroitement lié à la pauvreté.  Elle a estimé que la gouvernance de l’eau ne concernait pas uniquement des mesures techniques ni des décisions politiques.  L’inclusion sociale, le respect des minorités et la promotion de l’égalité entre les sexes sont essentiels pour assurer un accès équitable à l’eau et à l’assainissement, s’est-elle expliquée, ajoutant que l’usage efficace des ressources naturelles, l’eau notamment, devait être une priorité pour l’économie verte et pour le Sommet Rio+20.


M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a estimé qu’il appartient à l’État de garantir une prestation efficace des services publics à tous les habitants de son territoire, même s’ils peuvent être fournis de façon indirecte par des communautés organisées ou des particuliers.  En Colombie, nous avons consenti à des efforts majeurs pour étendre les services de haute qualité, a-t-il indiqué.  Un plan hydraulique national a été adopté, qui prévoit notamment un objectif de conservation d’ici à 2014 d’au moins 80% des écosystèmes qui abritent les ressources hydrauliques, a-t-il illustré.  Il a également mentionné 10 programmes prioritaires portant notamment sur le contrôle de la pollution et sur la prévention des risques associés à la disponibilité des ressources en eau.  Des efforts ont été faits en particulier pour la gestion des risques, en tenant compte des phénomènes El Niño et La Niña, a-t-il précisé.  M. Ruiz a enfin parlé des efforts du Gouvernement pour la gestion des eaux résiduelles dans les municipalités.


Mme BERNADETTE CAVANAGH (Nouvelle-Zélande) a indiqué que dans la région du Pacifique, la question environnementale la plus pressante était celle de l’accès à l’eau potable.  Elle a notamment expliqué que l’élévation du niveau de la mer avait une incidence sur la qualité de l’eau.  Elle a ensuite indiqué que son pays faisait la promotion de la récolte des eaux pluviales et de l’amélioration des infrastructures en eau dans plusieurs pays insulaires du Pacifique.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a, citant Gandhi, dit que « l’assainissement est même plus important que l’indépendance ».  Pourtant, a-t-il reconnu, l’Inde est toujours confrontée à un manque généralisé de services d’assainissement tandis que 12% de sa population n’a toujours pas accès à l’eau potable.  En conséquence, ces cinq dernières années, le pays a multiplié par 6 les investissements dans l’assainissement en milieu rural.  Au titre de la campagne pour l’assainissement, le Gouvernement a également réorienté son approche en mettant l’accent sur la demande comme moteur du changement, grâce à la mobilisation des chefs des communautés locales.  Un accent particulier a aussi été placé sur l’élargissement de l’accès à l’eau potable.  À ce jour, près de 300 villages supplémentaires reçoivent de l’eau potable chaque jour.


Malgré sa taille, l’Inde continue d’engranger les progrès vers la réalisation des OMD relatifs à l’eau et à l’assainissement.  Beaucoup reste à faire et partant, l’assainissement doit être la priorité des politiques de développement et un élément clef du cadre intégré des politiques publiques pour lui assurer un financement adéquat.  Après avoir soulevé la question de l’accès à des technologies abordables, le représentant a voulu que les discussions s’intensifient au Conseil des droits de l’homme


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a argué que son pays a démontré sa volonté comme un partenaire pour assurer un accès universel à l’eau potable.  Le défi est rendu d’autant plus difficile que les changements climatiques compliquent les choses tout comme les exigences du développement économique.  Le représentant a prôné la coopération Sud-Sud, arguant que la coopération et le dialogue entre les États sont des éléments fondamentaux pour l’exercice du droit à l’eau et l’assainissement.  


M.SIRODJIDIN M.ASLOV (Tadjikistan) a invité à utiliser les mécanismes existants pour la coopération en matière de ressources en eau.  Nous estimons qu’il est important de promouvoir une bonne utilisation de l’eau pour progresser dans le développement durable, a-t-il dit.  Il a salué des initiatives comme la Décennie internationale d’action « l’eau, source de vie », manifestation qui doit renforcer l’idée que cette question mérite toute l’attention des Nations Unies, a-t-il dit.  Le représentant a expliqué qu’en Asie centrale, les changements climatiques peuvent entraîner une pénurie des ressources en eau.  Mais le développement de l’énergie hydroélectrique dans cette région peut résoudre en grande partie les problèmes.  Le représentant a attiré l’attention sur le dessèchement de la mer d’Aral qui a perdu plus de 90% de son volume et plus de 80% de sa superficie.  L’environnement ne peut plus supporter de si grandes étendues de cultures aussi avides en eau, telles que la culture du coton, a-t-il averti.


Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a indiqué que les nappes phréatiques des petits États insulaires en développement (PEID) devenaient saumâtres du fait des infiltrations d’eau saline provoquées par l’élévation du niveau de la mer.  Elle a appelé à des solutions durables afin d’assurer le respect du droit à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement aux millions d’habitants de ces pays.  Elle a notamment estimé que les engagements pris en matière d’OMD devaient être accompagnés d’initiatives concrètes sur le terrain.  Mme Beck a expliqué que son pays accordait une attention particulière à la gestion durable des bassins et des zones de captage d’eau. 


Elle a ensuite regretté que de nombreux États aient déjà annoncé qu’ils ne renouvèleraient pas leur engagement en faveur du Protocole de Kyoto.  Cela est de mauvais augure pour les efforts consacrés à la protection de cette ressource vitale, s’est-elle inquiétée.  Nous devons faire preuve d’audace, changer nos modes de consommation, protéger les sources d’eau de la pollution issue de l’industrie extractive et promouvoir une technologie propre et abordable.  Les efforts déployés en la matière doivent bénéficier des ressources suffisantes, a-t-elle ajouté.


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine, a indiqué qu’Israël exploitait 90% des ressources en eau partagées avec la Palestine et qu’il contrôlait aussi les 10% accordées aux Palestiniens.  Il a fait savoir que 9 000 colons illégaux de la vallée du Jourdain consommaient un tiers de l’eau mise à la disposition des 2,5 millions de Palestiniens qui vivent en Cisjordanie.  Les Israéliens consomment en moyenne 280 litres d’eau par personne et par jour, tandis que les Palestiniens sont limités à 60 litres.  Il a ajouté que dans certaines parties de la Cisjordanie, les Palestiniens subsistaient avec seulement 10 à 30 litres d’eau, ce qui est bien en-deçà de la recommandation de 100 litres quotidiens de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Il a également expliqué que 80% de la population de la bande de Gaza était contrainte d’acheter de l’eau car l’eau de la région était impropre à la consommation.


Le représentant a par ailleurs estimé que l’aide humanitaire d’urgence dont bénéficie la Palestine pour faire face à la pénurie en eau ne serait pas nécessaire si les États Membres et l’ONU effectuaient un plaidoyer plus efficace pour assurer la protection des infrastructures d’eau et d’assainissement.  Il a appelé la communauté internationale à enjoindre Israël de respecter le droit à l’eau potable et à l’assainissement et de distribuer les ressources en eau de manière équitable.  Il a également voulu que l’on mette fin à la destruction des infrastructures dans les Territoires palestiniens occupés, y compris à et aux alentours de Jérusalem-est.


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Conseil de sécurité: Lynn Pascoe, Chef des affaires politiques, renouvelle l’appel de l’ONU à l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu en Libye

CS/10346

Conseil de sécurité: Lynn Pascoe, Chef des affaires politiques, renouvelle l’appel de l’ONU à l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu en Libye

28/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10346
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Conseil de sécurité                                        

6595e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LYNN PASCOE, CHEF DES AFFAIRES POLITIQUES, RENOUVELLE L’APPEL

DE L’ONU À L’INSTAURATION IMMÉDIATE D’UN CESSEZ-LE-FEU EN LIBYE


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politique souligne que l’arrêt

des hostilités est un préalable à une solution politique répondant aux aspirations des Libyens


Les membres du Conseil de sécurité ont entendu, ce matin, un exposé du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, sur la situation en Libye.  M. Pascoe a notamment rappelé que l’unique solution politique durable à la crise libyenne était l’instauration d’un cessez-le-feu couplé à des arrangements transitionnels répondant aux aspirations du peuple libyen.


Sur le plan militaire, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a constaté que la situation avait peu évolué, cela cinq mois après le début des combats entre les Forces du Gouvernement de Tripoli et celles de l’opposition soutenues par l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).


Au plan politique, M. Pascoe a souligné que le Conseil national de transition (CNT), basé à Benghazi, avait récemment conditionné l’établissement d’une nouvelle entité de transition au départ du régime en place.  « Le 25 juillet dernier, le CNT a indiqué à l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Abdul Ilah Al-Khatib, que la réponse aux aspirations légitimes du peuple libyen devait être l’unique objectif de négociations entre les parties, des pourparlers sérieux ne pouvant débuter qu’une fois obtenu le départ du colonel Mouammar Al-Qadhafi », a-t-il indiqué. 


M. Pascoe a ajouté que, le 26 juillet, le Premier Ministre de la Libye, M. Baghdadi Al-Mahmoudi, avait réitéré à l’Envoyé spécial la position de son gouvernement, à savoir que le processus politique doit inclure le leader libyen.  Il a ajouté que le Premier Ministre avait également demandé à l’OTAN de cesser les opérations militaires lancées par l’Alliance après l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, compte tenu de leur impact néfaste sur la vie quotidienne des civils. 


M. Pascoe a ensuite constaté que, depuis le début de la crise, les deux parties avaient la volonté de discuter, mais qu’elles continuaient d’avoir leurs exigences. 


Poursuivant sa présentation, M. Pascoe a insisté sur le fait que la communauté internationale devait parler d’une seule voix, en appuyant les initiatives de l’Envoyé spécial de M. Ban Ki-moon en vue de parvenir à une issue politique à la crise.  Après avoir évoqué la tenue de réunions ces dernières semaines, dont celle du Groupe d’experts de haut niveau de l’Union africainesur la Libye du 18 juillet à laquelle le Conseil national de transition a refusé de participer, M. Pascoe a assuré que le Secrétaire général restait pleinement engagé dans la recherche d’une solution.  « Par exemple, il s’est entretenu le 22 juillet avec le Président sud-africain, M. Jacob Zuma, sur la voie à suivre et les moyens qui permettraient de renforcer la coopération entre l’ONU et les pays africains », a indiqué M. Pascoe.


Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a de plus fait le point sur la situation humanitaire, en indiquant que le nombre de personnes ayant fui la Libye depuis le début du conflit dépassait les 630 000.  Saluant la générosité du Gouvernement de la Tunisie, qui a accueilli de nombreux réfugiés, il a également rendu hommage aux efforts d’assistance aux déplacés fournis sans relâche par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les institutions de l’ONU.  « L’appui de la communauté internationale demeure toujours nécessaire », a-t-il insisté.


M. Pascoe a par ailleurs fait observer que le Gouvernement de la Libye se plaignait des conséquences des pénuries de médicaments, mais aussi de carburant, qui affecte la circulation des biens et des personnes, ainsi que la fourniture d’électricité et d’eau, y compris dans les hôpitaux.  « L’approche du ramadan rend plus urgent de répondre aux besoins humanitaires de tous les Libyens », a-t-il ainsi souligné, avant de faire savoir que le Secrétaire général avait transmis aux comités de sanctions du Conseil de sécurité les demandes du Gouvernement et du Conseil national de transition de « lever le gel des avoirs qui pèse », selon eux, sur la distribution des biens de première nécessité. 


Enfin, pour ce qui est du suivi de la mise en œuvre des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, M. Pascoe a annoncé que le panel d’experts du Secrétaire général soumettrait, le 10 août, un rapport intérimaire aux comités de sanctions concernés.  Rappelant que le Panel a été chargé de réunir et d’examiner des informations transmises par les États Membres, des organes de l’ONU et des organisations régionales sur l’application des mesures prévues par ces résolutions, il a indiqué que, depuis l’adoption de celles-ci, le Secrétaire général avait reçu 43 rapports. 


Après l’allocution du Secrétaire général adjoint, le représentant de l’Afrique du Sud, M. BasoSangqu, a estimé que les opérations militaires internationales menées en Libye, et qui ont occasionné la destruction d’infrastructures vitales, risquaient de déstabiliser « davantage » le pays.  Appelant au plein respect des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, il a plaidé pour l’intensification des efforts afin de trouver une issue politique à la crise libyenne.  Sur ce point, il a signalé que l’Union africaine proposait un accord-cadre aux parties, prévoyant en particulier l’instauration d’un dialogue national, la cessation immédiate des hostilités ainsi que la conclusion d’accords transitionnels basés sur l’établissement d’un ordre du jour devant mettre la Libye sur la voie de la transition démocratique.  Pour M. Sangqu, demander au colonel Al-Qadhafi de quitter le pouvoir ne rapprocherait en rien les parties et la communauté internationale d’une solution politique à la crise.  Demandant instamment à la communauté internationale d’éviter « de choisir une partie plutôt qu’une autre », il a exhorté le Conseil de sécurité à continuer d’exercer les pressions nécessaires pour obtenir des belligérants une pose immédiate dans les hostilités afin que soit fournie l’assistance humanitaire requise en cette veille de ramadan. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq

CS/10345

Le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq

28/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10345
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Conseil de sécurité                                        

6594e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE D’UN AN LE MANDAT DE LA MISSION

D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES POUR L’IRAQ


Par la résolution 2001 (2011) adoptée sans vote, ce matin, le Conseil de sécurité a décidé de proroger le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) pour une période de 12 mois.  Le texte soumis à l’attention des membres du Conseil était parrainé par la délégation des États-Unis.


Le Conseil a également décidé que le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, M. Ad Melkert, ainsi que la MANUI, continueront à exercer le mandat énoncé dans la résolution 1936 (2010), comme le Gouvernement de l’Iraq l’a demandé.


Aux termes de cette résolution, le Conseil réexaminera le mandat de la MANUI dans 12 mois, ou plus tôt si le Gouvernement iraquien en fait la demande.


Dans le préambule du texte, le Conseil encourage le Gouvernement iraquien à continuer d’affermir la démocratie et l’état de droit.  Il insiste notamment sur la souveraineté du Gouvernement iraquien et sur la nécessité pour toutes les parties d’assurer la protection des civils.


Le Conseil était saisi du rapport* du Secrétaire général sur la question.


* S/2011/435 (Voir communiqué de presse CS/10330)


LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ


Texte de la résolution 2001 (2011)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant toutes ses résolutions concernant l’Iraq, en particulier les résolutions 1500 (2003) du 14 août 2003, 1546 (2004) du 8 juin 2004, 1557 (2004) du 12 août 2004, 1619 (2005) du 11 août 2005, 1700 (2006) du 10 août 2006, 1770 (2007) du 10 août 2007, 1830 (2008) du 7 août 2008, 1883 (2009) du 7 août 2009 et 1936 (2010) du 5 août 2010,


Réaffirmant l’indépendance, la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Iraq,


Soulignant l’importance que revêtent la stabilité et la sécurité de l’Iraq pour le peuple iraquien, la région et la communauté internationale,


Encourageant le Gouvernement iraquien à continuer d’affermir la démocratie et l’état de droit, de renforcer la sécurité et l’ordre public et de combattre le terrorisme et la violence sectaire dans tout le pays, et réaffirmant son appui au peuple et au Gouvernement iraquiens qui s’emploient à construire une nation sûre, stable, fédérale, unie et démocratique, fondée sur l’état de droit et le respect des droits de l’homme,


Notant avec satisfaction que les conditions de sécurité se sont améliorées en Iraq, grâce à une action concertée sur le plan politique et celui de la sécurité, et soulignant qu’il y subsiste cependant des problèmes de sécurité et que l’amélioration constatée demande à être consolidée par un dialogue politique véritable et l’unité nationale,


Soulignant que toutes les communautés iraquiennes doivent participer au processus politique et à un dialogue politique ouvert à tous, s’abstenir de faire des déclarations et de commettre des actes qui pourraient aggraver les tensions, parvenir à une solution globale de la question de la répartition des ressources, veiller à la stabilité et mettre au point une solution juste et équitable pour les frontières intérieures contestées du pays, et œuvrer à l’unité nationale,


Réaffirmant qu’il importe que l’Organisation des Nations Unies, et en particulier la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), apporte conseils, soutien et aide au peuple et au Gouvernement iraquiens pour renforcer les institutions démocratiques, favoriser un dialogue politique sans exclusive et la réconciliation nationale, faciliter le dialogue régional, élaborer des processus acceptables pour le Gouvernement iraquien aux fins du règlement de la question des frontières intérieures contestées, venir en aide aux groupes vulnérables, y compris les réfugiés et les déplacés, renforcer l’égalité entre hommes et femmes, encourager la protection des droits de l’homme et promouvoir la réforme du droit et du système judiciaire, et soulignant qu’il importe que l’Organisation des Nations Unies, et tout particulièrement la MANUI, donne la priorité aux conseils, au soutien et à l’aide à apporter au peuple et au Gouvernement iraquiens dans la poursuite de ces objectifs,


Engageant le Gouvernement iraquien à continuer de promouvoir et protéger les droits de l’homme ainsi qu’à envisager de prendre des mesures supplémentaires pour prêter son appui à la Haute Commission indépendante des droits de l’homme,


Saluant les efforts que déploie le Gouvernement iraquien pour promouvoir et protéger les droits fondamentaux des femmes et réaffirmant ses résolutions 1325 (2000), 1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010) sur les femmes et la paix et la sécurité, et rappelant la nécessité d’une participation pleine, effective et équitable des femmes; réaffirmant le rôle clef que les femmes peuvent jouer dans la reconstitution du tissu social des pays et soulignant que les femmes doivent être associées à l’élaboration des stratégies nationales pour que leurs perspectives soient prises en compte,


Déclarant qu’il importe de remédier aux problèmes humanitaires que connaît le peuple iraquien, et soulignant qu’il faut qu’une action coordonnée continue d’être menée et que des ressources suffisantes y soient consacrées,


Insistant sur la souveraineté du Gouvernement iraquien, réaffirmant que toutes les parties devraient continuer à prendre toutes les mesures possibles et à mettre en œuvre les moyens voulus pour assurer la protection des civils touchés, notamment les enfants, les femmes et les membres de minorités religieuses et ethniques, et qu’elles devraient créer des conditions propices au retour librement consenti, durable, sûr et digne des réfugiés et des déplacés, ou à l’intégration locale des déplacés, accueillant avec satisfaction les engagements pris par le Gouvernement iraquien pour venir en aide aux déplacés, aux réfugiés et aux rapatriés, incitant celui-ci à poursuivre les efforts engagés dans ce sens et notant le rôle important que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés joue, conformément à son mandat, en continuant de prodiguer conseils et appui en la matière au Gouvernement iraquien, en coordination avec la MANUI,


Engageant toutes les parties intéressées comme le prévoit le droit international humanitaire, notamment les Conventions de Genève et le Règlement de La Haye à permettre au personnel humanitaire d’atteindre en toute liberté tous ceux qui ont besoin d’aide, à lui accorder, autant que possible, toutes les facilités nécessaires à ses opérations, et à favoriser la protection, la sécurité et la liberté de circulation du personnel humanitaire, du personnel des Nations Unies et du personnel associé, ainsi que de leurs biens,


Saluant les progrès importants accomplis par l’Iraq pour retrouver le rang qui était le sien sur le plan international avant l’adoption de la résolution 661 (1990), appelant le Gouvernement iraquien à poursuivre la coopération engagée avec le Gouvernement koweïtien afin de régler les questions en suspens et à s’acquitter des obligations qu’il lui reste à remplir en application des résolutions relatives à la situation entre l’Iraq et le Koweït adoptées par le Conseil au titre du Chapitre VII de la Charte, et soulignant l’importance de la ratification du Protocole additionnel à l’Accord de garanties généralisées,


Exprimant sa profonde reconnaissance à tout le personnel des Nations Unies en Iraq pour ses efforts courageux et inlassables,


1.    Décide de proroger le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) pour une période de douze mois;


2.    Décide également que, comme le Gouvernement iraquien l’a demandé et compte tenu de la lettre adressée au Secrétaire général par le Ministre iraquien des affaires étrangères (S/2011/, annexe), le Représentant spécial du Secrétaire général et la MANUI continueront à exercer le mandat énoncé dans la résolution 1936 (2010);


3.    Considère qu’il est indispensable que la sécurité du personnel des Nations Unies soit assurée pour que la MANUI puisse mener son action en faveur du peuple iraquien et demande au Gouvernement iraquien et aux autres États Membres de continuer à appuyer la présence de l’Organisation des Nations Unies en Iraq dans le domaine de la sécurité et sur le plan logistique;


4.    Sait gré aux États Membres de fournir à la MANUI les moyens et le soutien dont elle a besoin sur les plans financier et logistique et dans le domaine de la sécurité pour s’acquitter de son mandat, et prie les États Membres de continuer à lui assurer des ressources et un appui suffisants;


5.    Entend réexaminer le mandat de la MANUI dans douze mois, ou plus tôt si le Gouvernement iraquien en fait la demande;


6.    Prie le Secrétaire général de lui rendre compte tous les quatre mois des progrès accomplis par la MANUI dans l’accomplissement de toutes les tâches dont elle est chargée;


7.    Décide de rester saisi de la question.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Pour sortir d’une impasse de plus dix ans à la Conférence du désarmement, des délégations demandent à l’Assemblée générale une session extraordinaire sur le nucléaire

AG/11125

Pour sortir d’une impasse de plus dix ans à la Conférence du désarmement, des délégations demandent à l’Assemblée générale une session extraordinaire sur le nucléaire

28/07/2011
Assemblée généraleAG/11125
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Assemblée générale

Soixante-cinquième session

115e & 116e séances plénières – matin et après-midi


POUR SORTIR D’UNE IMPASSE DE PLUS DIX ANS À LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT, DES DÉLÉGATIONS DEMANDENT À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LE NUCLÉAIRE


Les délégations ont continué, cet après-midi, à confronter leurs points de vue sur les moyens de surmonter l’impasse qui caractérise depuis plus de 10 ans la Conférence du désarmement, au cours du débat que l’Assemblée générale tient depuis hier sur le suivi de la Réunion de haut niveau du 24 septembre 2010.  Certains ont demandé à l’Assemblée d’assumer ses responsabilités et de convoquer une quatrième session extraordinaire sur le désarmement nucléaire.


L’Assemblée générale a par ailleurs achevé, ce matin, sa Réunion de haut niveau sur la jeunesse qu’elle avait entamée le 25 juillet dernier pour marquer la fin de l’Année internationale de la jeunesse, proclamée le 12 août 2010.  Dès le lendemain, l’Assemblée adoptait le Document final de la Réunion* dans lequel les États Membres s’engagent à envisager la mise au point d’une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes.


Les règles de procédure de la Conférence du désarmement, le refus d’un État de négocier un traité sur l’interdiction des matières fissiles ou la réticence des puissances nucléaires à s’acheminer vers un désarmement total, ont été cités tour à tour comme la cause principale de l’impasse. 


L’Irlande comme d’autres délégations ont fustigé une tendance à utiliser la règle du consensus pour tenir en otage la Conférence et contrer la volonté de la majorité d’aller vers des négociations.  Pourquoi, s’est interrogée la représentante de la Slovénie, rechercher un consensus sur les questions à inscrire à l’ordre du jour avant toute négociation alors que d’autres organes multilatérales se contentent d’un simple calendrier.  D’autres intervenants, comme Israël, se sont opposés à cet avis, arguant que la règle du consensus reflète la nécessité de protéger les intérêts de sécurité vitaux et fournit aux États le niveau de confort nécessaire à la négociation de questions plus vitales. 


On ne peut pas, a renchéri le représentant du Pakistan, imputer l’insuffisance de progrès à la règle du consensus car la Conférence a réussi à adopter, avec la même règle, les Conventions sur les armes chimique et les armes biologiques sans parler du Traité sur l’interdiction complète des essais nucléaires.  Mais, a-t-il cru comprendre, ces Conventions et ces traités n’étaient alors pas contraires aux intérêts particuliers des grandes puissances.  


À ceux qui ont estimé que le blocage tient au refus d’un seul État d’inscrire à l’ordre du jour la question liée à la négociation d’un traité sur l’interdiction des matières fissiles, des délégations, dont l’Algérie aujourd’hui et le Brésil, hier, ont estimé que ce n’était pas la priorité.  La priorité, a-t-il dit, appuyé par le Pakistan, c’est le désarmement nucléaire total.  À cela, plusieurs intervenants ont ajouté un accord sur les garanties de sécurité négatives et un autre sur l’interdiction de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. 


Pour sortir de l’impasse, de nombreuses délégations ont demandé à l’Assemblée générale d’assumer la responsabilité que lui confère la Charte des Nations Unies en son Article 11, a rappelé, entre autres, le représentant de la Bulgarie.  L’article lui donne en effet l’autorité d’examiner les principes de la coopération dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  L’Assemblée, qui a créé la Conférence en 1978 lors de sa première session extraordinaire sur le désarmement nucléaire, « pour fonctionner en période de guerre froide et non dans un monde multipolaire », comme l’a dit le Mexique, doit prendre ses responsabilités.   


Certains ont plaidé pour que la solution vienne de la Conférence elle-même et pour faciliter la chose, le Portugal, l’Uruguay ou encore les Philippines ont souhaité l’élargissement du nombre des membres de la Conférence et la nomination, pour étudier sur les 25 États candidats identifiés à ce jour, d’un coordonnateur spécial.  Des délégations comme le Japon ont carrément épousé l’idée d’explorer des voies alternatives de négociations.  Le représentant du Canada est allé plus loin, en exprimant son refus catégorique de négocier au sein d’une Conférence présidée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), « le pire criminel » en matière de non-prolifération.  Ces remarques lui ont valu une réponse du représentant coréen, qui a argué de son statut d’État souverain Membre à part entière de l’ONU, devant des propos « contraires à l’esprit qui doit régner au sein d’une organisation internationale ».   


Son homologue de l’Espagne s’est voulu philosophe et citant Tocqueville, il a déclaré: « nous appelons indispensables les institutions auxquelles nous sommes tout simplement habitués ».


Dans ce qui a été aujourd’hui la conclusion de la Réunion de haut niveau sur la jeunesse, entamée le 25 juillet et marquée par l’adoption le lendemain d’un « Document final » appelant à une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes, le représentant de l’Organisation internationale des migrations (OIM) a souligné que plus de la moitié des 214 millions de personnes qui ont choisi la « solution radicale » de l’émigration, durant ces 25 dernières années, avait moins de 29 ans.  L’émigration a ses dangers mais elle est aussi pour les jeunes une « formidable opportunité ». 


Alors que le monde développé vieillit et voit sa population baisser, l’émigration des jeunes représente un potentiel énorme pour la croissance économique et la baisse du chômage.  D’après la Banque mondiale, si les pays riches accueillaient un nombre d’émigrés équivalent à 3% seulement de leur population active, le monde s’enrichirait de 356 milliards de dollars par an, a affirmé le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).   


La Présidente des Caucus des jeunes du Commonwealth a estimé qu’il était temps de travailler à une plus grande émancipation économique et politique des jeunes en facilitant leur accès au crédit, à l’entreprenariat et aux processus locaux et nationaux de prise de décisions.


La prochaine réunion de l’Assemblée générale aura lieu demain, vendredi 29 juillet à partir de 11 heures.


* Communiqué de presse AG/11119


DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX PERSONNES HANDICAPÉES ET À LA FAMILLE: RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA JEUNESSE


Déclarations


M. NAWAF SALAM (Liban) a indiqué que sa région connaissait le taux de chômage chez les jeunes, les jeunes filles notamment, le plus élevé au monde.  Le niveau de sensibilisation à la santé est parmi les plus bas et les jeunes sont de surcroît marginalisés du fait de leur faible participation à la vie publique.  Il a indiqué que son gouvernement mettait l’accent sur la nécessité pour les jeunes de maîtriser les technologies de l’information et de la communication.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a signalé que trop de jeunes ne jouissaient pas d’une sécurité suffisante, étaient victimes de la faisaient face à la malnutrition, des maladies et des conflits, exploités sexuellement ou recrutés de force comme soldats.  Des millions d’autres n’ont pas accès à une éducation de qualité, voire à une éducation tout court.  Il a appelé à la création d’un point focal pour faire converger tous les efforts.  Il a estimé que la priorité devait être accordée à la protection mentale et physique des jeunes, à une éducation « effective », à la sécurité dans l’emploi et à leur participation au processus de prise de décisions.  Il faut leur donner le sentiment qu’ils appartiennent à nos sociétés, a-t-il dit.  M. Bodini a également appelé au renforcement des valeurs familiales et des projets pour les marginalisés.


M. NARCÍS CASAL DE FONSDEVIELA (Andorre) a souligné l’importance de fournir aux jeunes les outils dont ils auront besoin pour forger leur avenir.  Il a expliqué qu’en 2007, son gouvernement a créé le Forum national de la jeunesse d’Andorre, afin de canaliser la libre participation de ce collectif dans la vie politique, sociale, économique et culturelle du pays.  Il a précisé que cette initiative a été renforcée par la mise en fonctionnement, en 2009, de la Commission interministérielle de la jeunesse.


M. ESHAGH AL-HABIB (Iran) a déclaré que l’Iran était un des pays les plus jeunes du monde, les jeunes constituant 60% de la population.  Il a cité la création en 1992 du Haut Conseil de la jeunesse qui a pour but de coordonner et de superviser les organisations des jeunes et de stimuler leur créativité et leur potentiel dans les domaines de la culture, des sciences, du sport et de l’emploi.  L’Organisation nationale de la jeunesse est un autre organisme qui a été créé pour mettre en œuvre les politiques en faveur de la jeunesse.  La première Réunion ministérielle sur la coopération économique en faveur des jeunes a été organisée les 29 et 30 novembre 2010 a Téhéran, en collaboration avec l’Institut culturel ECO, a encore indiqué le représentant.


M. RODOLFO ELISEO BENÍTEZ VERSÓN (Cuba) a précisé que 85% des 1,2 milliard de jeunes dans le monde vivent dans les pays en développement.  Il a ajouté qu’en 2025, il y aura 72 millions de jeunes de plus.  Il a déclaré que la jeunesse constituait une formidable force mais qu’elle faisait face à des défis colossaux.  Il a expliqué que la jeunesse cubaine, qui représentait 20% de la population, était très protégée et participait activement à la conduite du pays.  Il a indiqué que 50% des dépenses du Gouvernement était consacrées à la santé, à l’éducation, au bien-être social et à la culture et que le taux d’alphabétisation de la population cubaine âgée de 15 à 49 ans était de 99,6%.  Il a fustigé un blocus qui empêche la jeunesse cubaine de se développer dans un climat économique et social favorable, avant de s’enorgueillir du fait que depuis 1961, 55 188 étudiants issus de 135 pays ont été diplômés dans les universités cubaines. 


M. MIGUEL CAMILLO RUIZ (Colombie) a souhaité des mesures plus concrètes pour matérialiser le droit des jeunes et renforcer leur visibilité.  Il a appelé à la création d’une institution des Nations Unies pour la jeunesse qui permettrait de s’engager davantage sur les plans institutionnels en faveur de la jeunesse.  Il a exhorté les pays d’Amérique du Sud et des Caraïbes à ratifier les engagements des chefs d’États réunis à Saint-Domingue en 2010. 


M. ZINA ANDRIANARIVELO RAZAFY (Madagascar) a jugé qu’il est plus urgent que jamais de renforcer l’engagement en faveur des jeunes; le développement étant tributaire de leur épanouissement.  Pourtant, a-t-elle regretté, les jeunes, en particulier dans le monde en développement, font face au chômage, à un manque d’accès à l’éducation et à la santé, à l’instabilité sociale, à la vulnérabilité aux drogues, à la prostitution et à l’esclavage moderne, entre autres défis.  A Madagascar, 30% de la population a moins de 30 ans et le Gouvernement n’épargne aucun effort pour faire d’eux la priorité.  Il a mis en place un institut national de la jeunesse alors que le Ministre de la jeunesse et des loisirs sensibilise les jeunes à la santé reproductive.  Un Conseil national de la jeunesse s’emploie aussi à renforcer les cadres pour la jeunesse.  Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place un programme de lutte contre la traite des êtres humains et parmi d’autres initiatives, des clubs de jeunes journalistes âgés de 13 à 24 ans permettent aux jeunes de faire connaître leurs vues.  La représentante a conclu en appelant à une meilleure mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.


M. SULJUK MUSTANSAR TARAR (Pakistan) a cité plusieurs initiatives permettant à la jeunesse pakistanaise de participer au développement économique et social du pays.  Il a mis l’accent sur l’attention accordée aux jeunes handicapés et sur un programme national qui offre des stages rémunérés pour permettre aux jeunes diplômés d’accéder plus facilement au marché du travail.  La voix des jeunes doit être entendue et respectée dans un processus décisionnel les impliquant et leur permettant de modeler leur propre avenir.


M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a expliqué que son pays avait mis en place un Système national pour la jeunesse, qui se traduit par un engagement réel dans le domaine de l’éducation et de la santé.  Il a estimé que des mesures devraient être adoptées pour assurer la mise en œuvre du Document final.  Il a condamné le recrutement de jeunes dans le trafic de drogue et la criminalité organisée.  Il s’est également indigné des actes de terrorisme prenant notamment les jeunes pour cible.


M. SERGEY N. KAREV (Fédération de Russie) a indiqué que les jeunes représentaient 27% de la population de son pays.  Tranche la plus active de la société, ils ressentent les effets de la crise de plein fouet.  Ils sont la force motrice qui fait face aux effets négatifs de la crise, a-t-il insisté.  Il a donc attiré l’attention sur l’Agence fédérale pour la jeunesse et le fait que le 27 juin de chaque année est célébrée la Journée nationale de la jeunesse.  Il a indiqué qu’une attention particulière était accordée à l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi et à la stabilité de leur emploi.


M. JOSE FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a engagé tous les États Membres à continuer de mettre en œuvre le Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Il a expliqué que son pays s’efforçait de renforcer les politiques ciblant les jeunes et de les impliquer davantage aux processus de prise de décisions.  Un programme spécial met l’accent sur l’entreprenariat, la formation et la démocratie.  Le représentant a ensuite affirmé que la violence était un obstacle de taille à la pleine implication des jeunes.  Il a rappelé les engagements du Portugal envers les conventions relatives à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants et à la situation des enfants en temps de conflit armé, entre autres.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a relevé que depuis le début de l’année, le monde a été témoin du rôle à la fois constructif et dévastateur que les jeunes peuvent jouer dans la société, en particulier à travers les réseaux et les médias sociaux dont l’influence ne saurait être sous-estimée.  Elle a estimé que tous les efforts doivent être déployés pour surveiller et canaliser ces médias et l’énergie des jeunes.  Il faut aussi tout faire pour appuyer et financer les mouvements de jeunes susceptibles de faire une contribution positive à l’édification et à l’harmonie de la nation, a dit la représentante avant de faire part d’une politique nationale visant la socialisation des jeunes et la promotion parmi eux d’un comportement progressiste. 


M. MOHAMMAD SARWAR MAHMOOD (Bangladesh) a indiqué que le Département pour le développement de la jeunesse a été créé en 1981 avec pour but d’impliquer les jeunes dans les processus de prise de décisions en leur offrant les bonnes directives et la bonne formation.  Pour impliquer les jeunes chômeurs, le Département a mis en œuvre des programmes « massifs » sur la vocation, la formation, l’entreprenariat, le microcrédit et le développement des communautés.  Au mois de juin 2010, environ 3,4 millions de jeunes avaient été formés dans différents secteurs et parmi eux, 1,9 million s’étaient lancés dans l’entreprenariat.  Le revenu moyen des jeunes entrepreneurs se situe entre 20 et 670 dollars et parfois ils gagnent plus de 1 300 dollars dans un pays où le revenu moyen par habitant est de 670 dollars par an.  Quant à leur accès au microcrédit, le taux de remboursement s’approche de 90%, s’est félicité le représentant.


M. RON PROSOR (Israël) a déclaré qu’Israël avait, au cours des 20 dernières années, développé une approche globale afin de répondre aux besoins des jeunes à risque par le biais d’initiatives législatives et de sensibilisation du public.  Israël a lancé un programme national pour les enfants et les jeunes à risque en 2008 avec la collaboration de cinq ministères, dans le souci de réintégrer ces jeunes dans la société grâce à la formation continue et l’entreprenariat.  Au niveau international, l’Agence israélienne pour la coopération aux fins du développement international (MASHAV) a formé des milliers d’éducateurs de jeunes à travers le monde.  Le représentant a illustré ses propos en s’attardant sur la formation de 22 000 jeunes issus de 29 pays d’Amérique latine et des Caraïbes grâce à un projet avec l’Organisation des États américains (OEA).


M. KODJO MENAN (Togo) a indiqué qu’il est question pour son pays de créer des conditions favorables afin d’encourager la participation des jeunes à la construction d’une société pacifique, basée sur la diversité, le dialogue et le respect des droits de l’homme.  Les actions visent également l’amélioration du cadre institutionnel afin de favoriser la participation de la jeunesse à tous les processus de prise de décisions et à la gestion des affaires de la nation.  Plus récemment en 2011, dans le but de favoriser le dialogue inclusif et l’échange entre les jeunes eux-mêmes, et les jeunes et les autorités gouvernementales, le Gouvernement a décidé l’institution d’un Forum national de la jeunesse dont la première édition a eu lieu du 18 au 28 avril 2011 et a permis une analyse exhaustive de la situation de la jeunesse en vue de son nouvel engagement citoyen.  Pour assurer la pérennité de cet exercice, le Forum se tiendra tous les deux ans. 


En matière d’emplois des jeunes, l’accent est mis sur la promotion des micros, petites et moyennes entreprises, à travers la mise en place de mécanismes facilitant l’accès des jeunes aux crédits.  Le représentant a aussi mis l’accent sur le vaste programme d’éducation à la citoyenneté responsable et à la participation active de la jeunesse, lancé il y a deux ans.  Il a conclu en estimant que seule une solidarité accrue dans le cadre d’un partenariat agissant, au niveau de la communauté internationale, permettrait d’atteindre les objectifs de l’Année internationale de la jeunesse et du Plan d’action mondial.


Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) a souligné que dans son travail avec les jeunes, la Slovénie répond à une vieille tradition consistant à encourager le développement des jeunes, leur intégration sociale, leur épanouissement personnel et leur autonomie.  Le Gouvernement finance ainsi de nombreuses organisations de jeunes ou qui travaillent avec eux.  La représentante a cité l’exemple du Parlement des jeunes qui est une claire illustration de la participation de la jeunesse aux processus politiques et sociaux.  Le Gouvernement a aussi créé deux organes consultatifs dans lesquels organisations de jeunes et ministères travaillent sur un pied d’égalité.  La représentante a souligné l’importance du volontariat, car il contribue à renforcer le capital social, promeut la paix et la solidarité et jette de nouvelles bases pour un développement socioéconomique durable.  Le volontariat, a-t-elle insisté, est un instrument efficace pour l’émancipation des jeunes puisqu’il leur permet de se former professionnellement, d’acquérir un savoir et de renforcer leur intégration sociale.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a indiqué que la Loi du pouvoir du peuple pour la jeunesse avait été adoptée en 2009, et qu’en 2011, le Président du Venezuela avait annoncé la création du Ministère du pouvoir du peuple pour les jeunes.  Il a de plus fait savoir qu’un système d’éducation inclusif permettait à la population d’atteindre un plus haut niveau de développement.  Par ailleurs, le Conseil national de la jeunesse facilite la participation et le leadership de cette tranche de la population, et la Constitution reconnait que les jeunes sont des « agents actifs du développement ».


Le représentant a ensuite fait savoir que le Venezuela avait accueilli, au mois de juin, la Réunion d’Amérique latine et des Caraïbes de la jeunesse pour la paix et la souveraineté, au cours de laquelle les participants s’étaient engagés à faire de cette région une zone de paix et de développement.  Il s’est ensuite félicité de ce que son pays avait le cinquième taux le plus important d’étudiants inscrits au monde.


M. OMBENI SEFUE (République-Unie de Tanzanie) a affirmé que les jeunes étaient la plus importante ressource du continent africain, mais qu’il fallait les préparer à être des dirigeants responsables et démocratiques.  Il a expliqué que des mesures de discrimination positive avaient permis aux jeunes des deux sexes d’être représentés dans les organes de prises de décisions du pays, y compris le Parlement.  La Tanzanie combat les pires formes du travail des enfants et met également l’accent sur la prévention des grossesses précoces et du VIH/sida.  Un fonds pour le développement de la jeunesse a été mis sur pied, conformément à l’objectif du Gouvernement de promouvoir le travail indépendant des jeunes dans le secteur agricole. 


M. Sefue a par ailleurs estimé que les médias sociaux étaient un outil utile pour opérer un changement positif, mais qu’ils pouvaient également avoir des répercussions négatives.  La mondialisation, a-t-il estimé, donne à nos jeunes des ambitions, mais ne leur donne pas toujours les bons outils, ni la capacité ou les mêmes chances de réaliser leurs rêves.


Mme FARISHA SALMAN (Malaisie) a indiqué que 43% de la population de la Malaisie était âgée entre 15 et 40 ans.  Le pays dispose de toute une gamme de systèmes d’appui afin d’améliorer la participation des jeunes à tous les niveaux ainsi que leur autonomisation.  Elle s’est félicitée de ce que la Malaisie avait été l’un des premiers à adopter, en 1985, une politique nationale pour la jeunesse.  De plus, le dixième « Plan pour la Malaisie » reconnait que la participation des jeunes est d’une importance critique pour la croissance du pays.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a indiqué que le développement économique avait permis de réduire la pauvreté, mais qu’il avait également provoqué un fossé plus grand en matière de revenus, renforcé l’inégalité des chances et encouragé un mode de vie et de consommation non viables.  Les jeunes thaïlandais sont profondément affectés par ces changements.  L’inégalité des chances dans l’emploi et l’éducation fait qu’aux côtés de nombreux jeunes surdiplômés, la Thaïlande compte également un nombre important de jeunes vulnérables et peu préparés à entrer dans la compétition économique.  Le représentant a expliqué que le pays a mis en place un Comité national pour le développement des jeunes et des enfants et qu’en 2009, le Gouvernement a lancé une politique de gratuité scolaire.  Le Gouvernement s’efforce également de combler les écarts entre les milieux urbains et ruraux.


Mme DESSIMA M. WILLIAMS (Grenade) a déclaré que les jeunes de Grenade sont porteurs de nombreuses promesses.  Nous sommes le témoin de l’émergence d’un secteur de jeunes qui sortent des écoles secondaires en un nombre record et réussissent à finir leur formation universitaire.  Nos jeunes athlètes battent des records et le nombre de dirigeants, de parlementaires et d’ambassadeurs parmi eux ne cesse d’augmenter.  La représentante a exhorté les Nations Unies et le secteur privé à coopérer avec Grenade pour favoriser la création d’emplois et l’autonomisation économique des jeunes. 


M. RAYKO RAYTCHEV (Bulgarie) a indiqué que son gouvernement avait adopté une Stratégie nationale pour la jeunesse pour la période 2010-2011, laquelle met l’accent sur l’emploi et le développement durable.  La jeunesse bulgare participe activement au programme « La jeunesse dans l’action » de l’Union européenne, et le Gouvernement encourage par ailleurs le bénévolat de jeunes dans le but d’améliorer leur potentiel et leurs aptitudes.


M. CAMILO GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a observé que le pouvoir était souvent détenu par ceux pour qui la jeunesse « n’était qu’un lointain souvenir », les plaçant ainsi en opposition avec la « passion, la détermination et le militantisme » de la jeunesse.  Il faut écouter les jeunes et leur permettre de devenir des partenaires de taille dans les programmes de développement national et de la gouvernance mondiale.  Le rythme auquel s’effectuera ce changement, a-t-il ajouté, sera un aspect déterminant du monde de demain.


M. Gonsalves a ensuite expliqué qu’au cours de la dernière décennie, son pays avait réussi à assurer l’accès universel à l’éducation secondaire et qu’il était sur la bonne voie pour en faire de même pour l’éducation primaire.  Un programme de coopération avec le Portugal et le Venezuela permettra par ailleurs à chaque étudiant de disposer de son propre ordinateur portable.  Des jeunes occupent également des postes de direction à tous les niveaux du Gouvernement et de la fonction publique.  Le représentant a par ailleurs fait savoir que dans sa région, les jeunes devaient faire face à la criminalité transnationale organisée, au VIH/sida, à la vulnérabilité climatique et à une « explosion technologique dans un environnement économique incertain ».


Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a affirmé que l’égalité entre les sexes était essentielle pour réaliser les objectifs du Programme d’action mondial pour la jeunesse.  Il faut autonomiser les jeunes femmes et les fillettes afin qu’elles puissent devenir des agents du changement.  La représentante a expliqué que son pays avait mis sur pied un Cadre politique pour la jeunesse afin d’améliorer le développement, la participation et l’appui aux jeunes.  Le Gouvernement de l’Irlande est fermement engagé à promouvoir la participation des jeunes aux processus de prise de décisions et a mis sur pied divers organes de représentation des jeunes, notamment le Parlement national des jeunes.  Un accent particulier est par ailleurs mis sur l’autonomisation des jeunes marginalisés.


M. RODNEY CHARLES (Trinité-et-Tobago) a indiqué que son pays avait mis sur pied une politique nationale pour la jeunesse qui met l’accent sur l’éducation, la santé, l’égalité entre les sexes, le problème de la criminalité et de la violence juvénile, le chômage et le développement du sens du leadership chez les jeunes.  Il a également évoqué le lancement du programme de consultation nationale des jeunes qui permet à ces derniers de prendre part au processus de prise de décisions, en participant aux consultations avec les ministères.


Mme CARLA ESPÓSITO GUEVARA (Bolivie) a déclaré que les jeunes ont lutté contre la mise à sac de la Bolivie par le Fonds monétaire international (FMI) et autres institutions du même type.  La Bolivie dispose d’un réseau très efficace d’alphabétisation grâce au soutien de Cuba et du Venezuela.  Nous avons créé des programmes de microcrédit pour faire face aux besoins des jeunes, notamment des jeunes filles, a-t-il dit, en dénonçant la discrimination dont sont victimes les jeunes immigrés.


M. ISMAIL HASSAN (Soudan) a présenté les efforts de son pays pour appuyer la stabilité des familles et la réinsertion des enfants soldats.  Il a précisé que Khartoum était le siège du Conseil africain de la jeunesse et a espéré que cette réunion permettra de servir davantage la jeunesse et de soutenir les jeunes victimes de conflits.


Mme ALESSANDRA GREGG, Ambassadeur pour la jeunesse du Liechtenstein, a affirmé que les jeunes avaient un sens inné de la justice et qu’avec une éducation appropriée, ils développaient le désir d’agir.  Notre sens de la responsabilité et notre énergie sont la ressource la moins exploitée au monde, a-t-elle affirmé.  La participation, a-t-elle ajouté, n’est pas simplement une option mais une exigence pour la jeunesse.  La représentante a estimé que les leçons tirées des révolutions dans le monde arabe pouvaient être appliquées à d’autres situations d’injustice.  Elle a notamment proposé la tenue d’une manifestation hebdomadaire de la jeunesse pour mettre l’accent sur la lutte contre les changements climatiques.


Mme Gregg a ensuite affirmé que l’éducation sexuelle et la planification familiale n’étaient pas uniquement un droit de l’homme, mais un impératif démocratique.  Il est inacceptable qu’une jeune fille de 15 ans du Soudan du Sud ait plus de chances de mourir en couches que de terminer son éducation, a-t-elle dénoncé.  Les jeunes hommes et les jeunes femmes doivent pouvoir protéger leurs corps de ceux qui détiennent le pouvoir.  La représentante a également dénoncé les répercussions des conflits armés sur les jeunes.


Mme MARINA IVANOVIC (Serbie) a indiqué que la Serbie a créé le Ministère de la jeunesse et des sports en 2007 et mis en place une stratégie nationale pour la jeunesse au terme d’un cycle de 167 tables rondes.  Afin de favoriser la participation sociale des jeunes, le Ministère de la jeunesse et des sports a encouragé la création de bureaux locaux des jeunes passés de 5 à 123 entre 2007 et aujourd’hui. Elle a précisé que plus de 100 municipalités serbes ont mis en place des plans d’action en faveur des jeunes et qu’ils financent des programmes destinés à répondre à leurs besoins.  Le 5 juillet 2011, l’Assemblée nationale de la Serbie a adopté une loi sur les jeunes qui a traduit en réalité les engagements de la Serbie dans le cadre de l’Année internationale de la jeunesse.  Le 12 aout, a-t-elle ajouté, la Serbie lancera 134 activités de jeunes dans les 25 districts.  Depuis 2008, le Fonds serbe pour les jeunes talents a déjà récompensé 6 000 lycéens dans le domaine de la science, de l’art et du sport.


M. AHMAD ZAHIR FAQIRI (Afghanistan) a indiqué que 68% de la population afghane avait moins de 25 ans.  Il a dit que le taux d’alphabétisation était de 50% pour les jeunes garçons mais seulement de 18% pour les jeunes filles avec un taux de scolarisation dans le secondaire respectivement de 23 et 7% pour les garçons et les filles.  Malgré ces défis, nous avons réussi à scolariser 7 millions de garçons et de filles en construisant plus de 400 écoles à travers le pays.  Nous espérons pouvoir scolariser 9 millions d’enfants en très peu de temps, dont 40% seront des filles.  Il a indiqué que l’Afghanistan avait mis en place un programme national de la jeunesse réitérant son engagement en faveur du développement des filles et fils du pays.


M. FRANCIS ASSISI CHULLIKAT, (Saint-Siège), a déclaré que chaque enfant doit pouvoir grandir dans un environnement familial qui est la base de son éducation.  Les parents, mère et père, ont la responsabilité première de l’éducation de leur enfant et ne peuvent se soustraire à cette responsabilité.  Il a estimé que la Journée mondiale de la jeunesse qui se tiendra à Madrid dans quelques semaines, sera l’occasion pour les jeunes du monde entier de célébrer la dimension spirituelle de leur vie dans le respect de la personne humaine.  La santé reproductive ne saurait en aucun cas signifier avortement, a-t-il dit. 


M. RIYAD H. MANSOUR (Palestine) a indiqué que les jeunes palestiniens faisaient face à des obstacles supplémentaires du fait de la poursuite de l’occupation étrangère.  Le refus par Israël de respecter leurs droits fondamentaux a contribué à une « détérioration totale » de la situation dans les territoires palestiniens, a-t-il accusé.  Mais, a-t-il ajouté, en dépit de l’occupation, les jeunes palestiniens s’efforcent comme ils le peuvent de réaliser leurs rêves.


Le représentant s’est félicité de ce qu’un groupe de jeunes palestiniens aient battu le « Records Guinness » de la plus grande teinture faite à la main.  Il s’est également enorgueilli du fait que pour la quatrième fois, un jeune palestinien avait battu le record du monde du vol de cerf-volant.  Si on leur donne la chance, les jeunes palestiniens pourront devenir les dirigeants du monde, a affirmé M. Mansour.  Mais, a-t-il averti, tant qu’Israël poursuivra son occupation, les jeunes Palestiniens ne parviendront jamais à réaliser leur potentiel.  Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour contraindre Israël à respecter le droit international.  La paix, a-t-il souligné, est indispensable pour nos jeunes.


M. MATTHEW WADE, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné que dans la plupart des pays du monde, les jeunes ne représentent pas seulement l’avenir mais aussi la majorité de la population.  Notre capacité à relever les défis et à saisir les opportunités du monde actuel dépendra de leur énergie et de leur créativité, a-t-il prévenu.  Or, la voix des jeunes et leurs besoins continuent d’être ignorés.  Dans un pays où la croissance démographique des jeunes est la plus marquée au monde, seul un ou 2 jeunes diplômés sur 30 a une bonne perspective d’emploi mais il gagnerait 15 fois plus s’il émigrait dans le monde développé.  L’émigration est la solution la plus radicale qu’un jeune peut choisir pour fuir la pauvreté. 


Ces dernières années 25 ans, le nombre des migrants a doublé et plus de la moitié des 214 millions d’entre eux ont moins de 29 ans.  L’émigration a ses dangers mais elle est aussi pour les jeunes une formidable opportunité.  Alors que le monde développé subit de plein fouet le vieillissement et la baisse de sa population, le monde en développement grandit et rajeunit.  L’émigration des jeunes représente donc un potentiel énorme pour la croissance économique et la baisse du chômage dans le monde.  D’après la Banque mondiale si les pays riches accueillaient ne fut-ce que 3% de leur population active, le monde s’enrichirait de 356 milliards de dollars par an.  Le représentant a conclu en attirant l’attention sur « PLURAL+ Youth video Festival », une initiative de l’Alliance des civilisations et de l’OIM qui reconnaît le jeune comme un agent du changement social dans un monde caractérisé par les conflits et les divisions. 


Mme SHIREENE McMILLAN, Présidente des Caucus des jeunes du Commonwealth, a salué les recommandations du Document final tout en prévenant que c’est la mise en œuvre, la surveillance et l’évaluation de ces recommandations qui feront du Programme d’action mondial pour la jeunesse un succès durable.  Le Commonwealth, a-t-elle fait savoir, est prêt à travailler avec l’ONU en ce sens.  Il est temps, a-t-elle insisté, de travailler à une plus grande émancipation économique des jeunes en faisant en sorte que les banques et autres segments du secteur privé facilitent l’accès au crédit et à l’entreprenariat.  Il est également temps de travailler à une plus grande émancipation politique des jeunes en faisant en sorte que les gouvernements et les autres parties prenantes fassent plus pour impliquer les jeunes dans les processus de prise de décisions locales et nationales, en créant des espaces politiques où les jeunes peuvent s’exprimer. 


Les jeunes exigent un changement réel dans la professionnalisation de leur travail et dans l’évaluation des progrès enregistrés dans leur développement.  Après le Plan d’action pour l’émancipation des jeunes pour la période 2007-2015, adopté par les chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth, la représentante a dit attendre avec impatience la convocation du Forum des jeunes du Commonwealth prévu à Perth en Australie, en octobre 2011. 


M. OULD CHEIKH (Mauritanie) a déclaré que son pays avait mis en place un plan quinquennal de la jeunesse 2010-2015 en affectant un très grand montant à différents programmes de promotion de la jeunesse.  Nous avons ratifié tous les accords relatifs à la jeunesse, a-t-il dit, avant de mettre l’accent sur les difficultés de la Mauritanie en matière d’éducation et de santé. 


M. SETHURAMIAH L.N. RAO, Partenaires pour la population et le développement, a mis l’accent sur les spécificités démographiques d’un monde caractérisé par 3 milliards de personnes de moins de 25 ans dont 90% vivent dans les pays en développement.  Il est important de trouver des solutions aux questions qui font obstacle au développement des jeunes, a-t-il dit, en mettant l’accent sur la lutte contre la pauvreté, la promotion du développement durable et une pleine participation des jeunes à la formulation des politiques à tous les niveaux.


M. GONZALO GUTIÉRREZ (Pérou) a déclaré que les sept millions de jeunes péruviens représentaient 28% de la population.  Ils peuvent participer à la définition de la politique nationale grâce aux 1 675 de jeunes élus.  La croissance économique soutenue de ces 10 dernières années a permis au Pérou de promouvoir un développement inclusif profitant aux jeunes.  Le représentant a jugé indispensable d’intégrer les jeunes dans la société pour atteindre les OMD. 


SUIVI DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DU 24 SEPTEMBRE 2010 DESTINÉE À REVITALISER LES TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ET À FAIRE AVANCER LES NÉGOCIATIONS MULTILATERALES SUR LE DÉSARMEMENT


Déclarations


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a estimé que l’on ne pouvait imputer l’insuffisance de progrès à la Conférence du désarmement aux règles de procédure puisqu’elle a été capable de négocier la Convention sur les armes chimiques et le traité sur l’interdiction des essais nucléaires avec les mêmes règles de procédure.  L’histoire de la Conférence, a-t-il constaté, montre clairement que l’on ne peut négocier avec succès des traités contraires aux intérêts des grandes puissances.  Il a illustré ses propos en rappelant que les Conventions sur les armes biologiques et chimiques n’ont pu être négociées qu’au moment où ces armes étaient devenues « opérationnellement » inutiles, alors que les négociations sur le traité sur les essais nucléaires n’ont connu un succès que lorsque les simulations par ordinateur sont devenues aussi concluantes que les essais matériels. 


Il a estimé qu’un accord juridiquement contraignant sur les garanties de sécurité négatives ne doit pas compromettre les intérêts stratégiques des États.  Nous devons prendre en compte les intérêts légitimes des pays en matière de sécurité, a-t-il insisté, en mettant l’accent sur le fait que la Conférence du désarmement ne peut limiter son travail à des questions qui n’intéressent qu’un certain nombre de pays.  Il faut renoncer à toute sélectivité en matière de non-prolifération et de désarmement.  Les puissances nucléaires doivent entamer de véritables négociations sur le désarmement nucléaire.  Le représentant a rappelé que les 120 pays du Mouvement des non-alignés estimaient que le désarmement nucléaire devait demeurer la plus haute priorité de la Conférence du désarmement.  La communauté internationale doit tout mettre en œuvre pour que la Conférence retourne au travail au lieu de créer une « Conférence fantôme ».  Il n’est pas envisageable, a-t-il dit, de négocier des questions de sécurité nationale et internationale par un vote à la majorité ni en dehors de la Conférence du désarmement, a tranché le représentant.  


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a estimé qu’on ne saurait imputer le blocage de la Conférence du désarmement à une défaillance d’un système institutionnel ni à son Règlement intérieur, notamment la règle du consensus.  Il est évident que cette règle permet de protéger les intérêts de sécurité nationale de tous les États, et pas seulement de quelques-uns.  Non, a dit le représentant.  Il faut chercher les causes de l’impasse dans la problématique du désarmement et l’évolution de la question en dehors de la Conférence.  Il a appelé à la volonté politique car c’est là, a-t-il insisté, que doit se trouver la solution et sûrement pas dans un autre processus qui risquerait de marginaliser la Conférence.  Le représentant a estimé opportune la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.


M. KAZUO KODAMA (Japon) a réclamé le début immédiat d’un travail substantif sur les principaux points de l’ordre du jour de la Conférence du désarmement.  Si la Conférence s’avère incapable de sortir de l’impasse, a-t-il ajouté, il faudra alors recourir à l’Assemblée générale.  Il a regretté le « manque de coopération » d’un seul État, celui qui empêche la Conférence de mener à bien ses travaux.


M. Kodama a fait savoir que le Japon accordait une attention particulière au lancement rapide des négociations sur l’interdiction des matières fissiles.  Les discussions techniques sont terminées et il est temps d’entamer les discussions politiques, s’est-il justifié.  Il a rappelé le lancement par son pays et neuf autres États non nucléaires, de l’Initiative pour la non-prolifération et le désarmement. 


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal), intervenant au nom du Groupe informel des États observateurs de la Conférence du désarmement, a rappelé que le dernier élargissement du nombre de membres de la Conférence remontait à 1999.  Dans sa composition actuelle, cet organe ne reflète plus les réalités du monde, a-t-il affirmé.  La Conférence doit être plus ouverte et plus inclusive et envisager d’inviter de manière « sérieuse et urgente » d’autres États à en devenir membres.  Ce serait un nouveau début pour la Conférence, a-t-il ajouté, avant d’appeler à la nomination d’un coordonnateur spécial sur la question.


M. HAIM WAXMAN (Israël) a jugé inutile de créer d’autres organismes pour surmonter la paralysie de la Conférence.  La revitalisation doit venir de l’intérieur car il n’y aura pas de meilleur organe de négociations multilatérales de désarmement.  La singularité de la Conférence vient de sa composition et de son Règlement intérieur et la règle du consensus ne fait que refléter la nécessité de protéger les intérêts vitaux de sécurité et de fournir aux États le niveau de confort nécessaire à la négociation des questions les plus vitales qui soient.  Dans le domaine des armes classiques, il a regretté que 90% des arsenaux de munitions ne soient pas couverts par les traités et les accords.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a estimé que le manque de volonté politique demeure le principal problème de la Conférence.  Il a souhaité que tout effort d’évaluation de la performance de cet organe soit transparent, complet, équitable et conduit par les États Membres qui doivent se concentrer sur les causes profondes du problème sans pour autant remettre en cause la nature, le rôle, la raison d’être et l’autorité de la Conférence.  Cette dernière ne saurait être revitalisée par le changement du Règlement intérieur, en particulier la règle du consensus qui est la seule manière de conclure les traités les plus importants. 


Pour le représentant, le blocage de la Conférence est lié au fait que certains pays ne souhaitent s’occuper que d’une question, en ignorant les autres.  Ils refusent de s’engager dans des négociations très attendues pour éliminer les armes nucléaires alors que c’est la priorité des priorités.  Ces États, a ajouté le représentant, refusent toujours de négocier un accord sur les garanties de sécurité négatives pour les États non dotés de l’arme nucléaire et un traité sur la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  Il a demandé l’ouverture rapide de négociations sur un programme graduel pour l’élimination de toutes les armes nucléaires, et ce, dans un délai précis.  Il a souhaité l’organisation par l’Assemblée générale d’une quatrième session extraordinaire sur le désarmement.   


Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a souligné que la règle du consensus n’a jamais été conçue pour permettre à un État de bloquer, seul, le souhait de la majorité de s’engager dans des négociations, d’autant plus qu’aucun accord ne peut être trouvé sans négociation, précisément.  Exiger un consensus sur les questions de procédures les plus simples avant toute négociation ne peut que conduire à l’impasse.  Une autre lacune de la Conférence tient à l’interprétation de l’exigence liée à l’adoption, chaque année, d’un programme de travail sur des négociations complexes plutôt qu’un simple calendrier d’activités comme le font la plupart des organes multilatéraux.  En ces temps de crise, nous devons justifier l’allocation des ressources limitées, a-t-elle prévenu, en dénonçant aussi les méthodes de travail de la Première Commission et l’échec que subit la Commission du désarmement, depuis 12 ans.


Pour l’Irlande, le désarmement nucléaire exige un traité sur l’interdiction de la production des matières fissiles, un accord juridiquement contraignant sur les garanties de sécurité négatives et un autre sur la prévention de la course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  Par souci de crédibilité, la représentante a aussi plaidé pour l’augmentation du nombre des membres de la Conférence et une plus grande implication de la société civile. 


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a estimé qu’après 13 ans d’inaction, les déficiences intrinsèques du système et le manque de volonté politique ne suffisent plus à justifier l’état des choses.  L’occupation d’un siège à la Conférence et la règle du consensus sont des privilèges qui viennent avec la responsabilité de faire en sorte que la Conférence réponde aux attentes, honore son mandat et travaille aux problèmes du jour.  Il faut, s’est impatienté le représentant, saisir l’occasion de la renaissance du multilatéralisme pour négocier des textes relatifs aux matières fissiles, aux garanties de sécurité négatives et à la course aux armements dans l’espace.  Il faut augmenter le nombre des membres de la Conférence et nommer, pour ce faire, un coordonnateur spécial pour gérer les demandes des quelque 25 États identifiés à ce stade.  Il faut enfin, a conclu le représentant, que l’Assemblée générale assume sa responsabilité qui, selon l’article 11 de la Charte, est aussi d’examiner les principes généraux de la coopération dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, et de faire des recommandations.


M. ISMAIL COBANOGLU (Turquie) a estimé que la revitalisation de la Conférence devait s’opérer en son sein, tout en convenant que d’autres initiatives pouvaient donner de l’élan au processus.  Il a affirmé que les problèmes actuels n’étaient pas limités à la Conférence, mais qu’ils affectaient l’ensemble du mécanisme multilatéral du désarmement.  Le représentant a par ailleurs estimé que toute discussion sur les méthodes de travail de la Conférence devait prendre en compte le fait que la règle de consensus est un outil essentiel aux questions de sécurité.  Tous les pays peuvent se voir obligés de recourir à cet outil pour leurs intérêts légitimes, a-t-il commenté.  M. Cobanoglu a par ailleurs estimé que la question de l’élargissement du nombre des membres de la Conférence du désarmement n’était pas une priorité pour le moment.  Comme l’impasse actuelle n’a rien à voir avec la composition actuelle de la Conférence, il est peu probable qu’une Conférence élargie puisse surmonter l’impasse actuelle, a-t-il estimé.


La règle du consensus existe, a reconnu M. RAYFO RAYTCHEV (Bulgarie), mais plutôt que d’en abuser pour tenir la Conférence en otage, il faut se montrer créatif.  La règle a été inventée pour illustrer une volonté commune et pas pour imposer un point de vue aux autres, s’est-il, à son tour, impatienté.  La Conférence doit se remettre au travail tout de suite à moins qu’elle ne veuille pousser la communauté internationale à explorer d’autres cadres de négociations.  De toutes façons, toute préoccupation liée à la sécurité nationale peut faire partie des négociations, ce n’est pas la peine de bloquer tout le travail, a raisonné le représentant, en estimant que l’augmentation du nombre des membres de la Conférence serait sans doute un moyen d’adapter cet organe aux nouvelles réalités dont fait partie, a-t-il rappelé, la société civile.  Il a conclu en appelant, à son tour, à une amélioration des méthodes de travail de la Première Commission et de la Commission du désarmement.


M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a jugé urgent d’augmenter le nombre de membres de la Conférence par souci de dynamisme et d’inclusivité.  Il a donc demandé, à son tour, la nomination d’un coordonnateur spécial, arguant que les Conventions sur les mines antipersonnel et les sous-munitions sont la preuve que l’on peut négocier des traités de désarmement en dehors de la Conférence, a-t-il dit.  Il a appuyé la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale qui donnerait un rôle plus actif à l’Assemblée.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a dit que ni la Conférence ni son Règlement intérieur ne sont à blâmer dans l’impasse actuelle.  Il a estimé que l’impossibilité de négocier un traité d’interdiction de la production des matières fissiles était une des principales causes du blocage.  L’Inde a toujours appuyé un désarmement nucléaire généralisé non discriminatoire.  Il nous faut un dialogue concret entre tous les États nucléaires, a-t-il insisté, avant de souhaiter que soit préservés la composition et le Règlement intérieur du seul organisme multilatéral de négociations sur le désarmement.  Il a estimé que toute proposition visant à remettre en cause la crédibilité de la Conférence ou de proposer d’autres alternatives pour les négociations était irréaliste car il n’appartenait qu’aux État membres de la Conférence de permettre son efficacité.  


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a exprimé son soutien à la vision de désarmement et de non-prolifération nucléaires, telle que le démontre la décision de son pays de fermer son site d’essais et de renoncer à l’un des plus grands arsenaux nucléaires.  En tant que membre de la Conférence du désarmement, le Kazakhstan attache une grande importance à ce forum et à la contribution qu’elle a apportée par le passé, a-t-elle dit.  Elle a donc regretté que la Conférence ait échoué et a encouragé des stratégies concrètes pour sortir de l’impasse. 


Mme Aitimova a demandé des négociations sans tarder sur un traité interdisant la production de matières fissiles.  Le Kazakhstan, qui a son propre programme spatial, appelle à l’utilisation strictement pacifique de l’espace, question qui devrait être examinée dans le cadre de la Conférence du désarmement.  Elle a aussi souhaité que soit élaboré un instrument juridiquement contraignant par lequel les puissances nucléaires donneraient des garanties de sécurité négatives aux États non nucléaires.  Il faudrait ensuite élaborer une déclaration universelle sur un monde exempt d’armes nucléaires, a-t-elle ajouté.


Commentant le fait que la Conférence est actuellement présidée par la République populaire démocratique de Corée, M. MASUD HUSAIN (Canada) a estimé que la direction d’un tel organe était un privilège qui ne devait être accordé qu’à ceux qui s’avèrent capables d’honorer ses principes.  Or, s’est-il insurgé, « le pire criminel » en matière de non–prolifération dirige actuellement cet organe.   Le représentant a fait savoir que le Canada participerait de nouveau aux travaux de la Conférence une fois que la présidence de la « Corée du Nord » sera terminée.


Il a souhaité des négociations sur le traité d’interdiction de la production de matières fissiles, estimant qu’il était tout à fait possible de les entamer en dehors de la Conférence.  Il a appelé au lancement d’un processus aussi vaste que possible pour envisager comment procéder au mieux au lancement des négociations.  Il s’est opposé à la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale.


L’intervention du représentant canadien a été interrompue par une motion d’ordre de la République populaire démocratique de Corée demandant que le nom officiel de son pays soit utilisé dans toutes les interventions.


M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a regretté que la Conférence du désarmement reste dans une impasse et qu’il soit toujours impossible de trouver un accord sur le programme de travail.  Soulignant que le désarmement nucléaire reste de la plus haute priorité, il a rappelé l’appel lancé par l’Assemblée générale dans sa résolution 65/56 pour que soit créé aussi rapidement que possible un comité spécial chargé de cette question, en vue de commencer les négociations sur un cadre d’élimination des armes nucléaires. 


Il a aussi soutenu le rôle central des Nations Unies dans le processus de désarmement et de non-prolifération, appelant à cet égard la Conférence du désarmement à adopter un programme de travail équilibré et complet.  Enfin, a ajouté le représentant, les négociations multilatérales sur le désarmement devraient être axées sur le renforcement de la paix et de la sécurité internationales, en vue d’arriver à l’élimination de la menace d’une guerre nucléaire.  Il a invité les États à baser les négociations sur les principes agréés lors de la première session extraordinaire de l’Assemblée générale. 


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a jugé inacceptable qu’un organisme chargé de négocier des instruments vitaux pour la sécurité de nos peuples n’ait pu conclure aucun de ses travaux depuis près de 15 ans.  Il a estimé que l’impasse était due à une conjugaison de facteurs dont le fait que cet organisme a été créé en 1978 pour fonctionner dans une atmosphère de guerre froide et non dans un monde multipolaire.  Il a regretté qu’une certaine interprétation de la règle du consensus ait transformé le consensus en outil de veto.  Il s’est fait le porte-parole des 128 États qui ne sont pas membres de la Conférence et qui regrettent qu’un seul pays bloque les travaux de la Conférence, en abusant de la règle du consensus.  Il a espéré que l’Assemblée générale prendra ses responsabilités pour surmonter ce blocage.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a dit que les débats sur les règles de procédure doivent céder la place à des mesures permettant de relancer la Conférence.  Il a aussi dénoncé une utilisation abusive de la règle du consensus pour s’opposer à l’adoption d’un ordre du jour.  Si le désarmement est un bien public mondial, des mécanismes comme la Conférence peuvent très bien être changés.  La convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement pourrait être l’occasion d’avancer sur les moyens de surmonter le blocage à la Conférence.  


Mme SANJA ŠTIGLIC (Slovénie) a appelé à des décisions de suivi après la Réunion de haut niveau de septembre dernier.  Elle a espéré que le Conseil consultatif du Secrétaire général fournirait une aide utile pour bien orienter la prochaine session de l’Assemblée générale.  L’impasse actuelle démontre clairement l’urgence d’une réforme complète des mécanismes internationaux de désarmement, a-t-elle dit.  La Conférence du désarmement, créée en 1979, doit être adaptée aux réalités du monde actuel, a-t-elle expliqué.  Mme Štiglic a également suggéré que la Conférence ouvre ses portes aux pays qui souhaitent contribuer à la paix et à la sécurité.  Il faut commencer sans tarder les négociations sur un traité interdisant la production des matières fissiles, car un tel instrument complèterait efficacement le Traité sur la non-prolifération (TNP) et le Traité sur l’interdiction complète et générale des essais d’armes nucléaires (TICE). 


M. SAIFUL AZAM MARTINUS ABDULLAH (Malaisie) a rappelé que les instruments du désarmement des Nations Unies avaient été créés lors de la première session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement.  C’est ainsi qu’il a plaidé pour la convocation d’une quatrième session afin de relancer l’ordre du jour de l’ONU sur cette question prioritaire.  Il a également proposé un examen approfondi du mécanisme de désarmement de l’ONU par un groupe des personnalités éminentes, qui pourrait faire des recommandations sur les moyens à mettre en œuvre pour revitaliser le mécanisme. 


Malgré de bonnes nouvelles en matière de non-prolifération, M. FERNÁNDEZ-ARIAS MINUESA (Espagne) a regretté l’inertie de la Conférence dont le travail improductif nous appelle à modifier un rituel qui s’essouffle.  L’aboutissement du traité sur les essais nucléaires et des conventions sur les armes chimiques et biologiques montrent que l’on peut parvenir à des accords au sein de la Conférence.  Il a estimé que cette réunion peut offrir des solutions au blocage et a jugé essentiel que la Conférence, la Première Commission et la Commission du désarmement revoient leurs méthodes de travail.  Il a demandé que les États nucléaires déclarent un moratoire sur la production des matières fissiles et a appelé les membres de la Conférence à lancer des négociations sur la question.  Faisant sienne une citation de Tocqueville, le représentant de l’Espagne a déclaré: « nous appelons indispensables les institutions auxquelles nous sommes tout simplement habitués ».


M. MOHAMMAD SARWAR MAHMOOD (Bangladesh) a indiqué que son pays était constitutionnellement engagé à réaliser un désarmement complet et général et qu’il prônait une approche multilatérale aux questions de la non-prolifération nucléaire et du désarmement.  Après avoir affirmé que les armes de destruction massive étaient la plus grande menace pour l’humanité, le représentant s’est dit convaincu que l’usage pacifique de la technologie nucléaire permettrait de faire face à de nombreux défis en matière de développement.  Il a qualifié de déconcertant la persistance de restrictions indues à l’exportation, vers les pays non nucléaires, de matériaux et d’équipement voués à un usage pacifique.


M. Mahmood s’est inquiété du fait que les États nucléaires étaient, selon lui, en train de développer de nouveaux engins.  Il a dénoncé le fait qu’un trillion et demi de dollars aient été dépensés en armement, l’année dernière, alors que les pays en développement peinaient à réaliser les OMD.


M. JANNE TAALAS (Finlande) a déclaré que pour revitaliser le mécanisme onusien de désarmement, il convenait d’abord de revoir les méthodes de travail de la Conférence du désarmement, de la Première Commission et de la Commission du désarmement.  Il a ajouté qu’il est nécessaire d’avoir des discussions de fond dans ces forums, en limitant la procédure autant que possible. 


Appelant les États Membres à faire preuve d’imagination et à soumettre des idées nouvelles tenant compte de la réalité « qui s’écrit en dehors des salles de conférence de l’ONU », il a plaidé pour une intégration plus large de la société civile et du monde universitaire au débat.  Il a promis que la Finlande, qui dirigera les travaux de la Première Commission cet automne, fera tout son possible pour faire avancer les négociations multilatérales sur l’ensemble des points à l’ordre du jour. 


M. DIRE TLADI (Afrique du Sud) a déclaré que des progrès continus et irréversibles en matière de désarmement nucléaire étaient essentiels à la promotion de la non-prolifération nucléaire.  Il a appelé la Conférence à mettre immédiatement sur pied un organe subsidiaire chargé de gérer la question du désarmement nucléaire.  Le représentant a également appuyé des négociations sur le traité sur l’interdiction de la production des matières fissiles, soulignant que la Conférence était prête à négocier n’importe quelle question inscrite à son ordre du jour.  Le refus de certains de montrer leur bonne foi pour conclure le processus de négociations est un obstacle de taille pour la communauté internationale.  Si la Conférence n’honore pas son mandat, a-t-il ajouté, il conviendra d’examiner d’autres options pour mener à bien ce travail important.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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Conseil de sécurité: exposé d’Alain Le Roy, Chef des opérations de maintien de la paix, sur le déploiement de la Force intérimaire de sécurité de l’ONU pour Abyei

CS/10344

Conseil de sécurité: exposé d’Alain Le Roy, Chef des opérations de maintien de la paix, sur le déploiement de la Force intérimaire de sécurité de l’ONU pour Abyei

27/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10344
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6593e séance – après-midi


CONSEIL DE SÉCURITÉ: EXPOSÉ D’ALAIN LE ROY, CHEF DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX, SUR LE DÉPLOIEMENT DE LA FORCE INTÉRIMAIRE DE SÉCURITÉ DE L’ONU POUR ABYEI


M. Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a fait cet après-midi au Conseil de sécurité une présentation sur la situation à Abyei.  Au cours de son intervention devant les membres du Conseil, M. Le Roy a fourni des informations détaillées sur le déploiement en cours de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA), créée le 27 juin dernier, pour une période de six mois, aux termes d’une résolution adoptée ce jour-là par le Conseil.  M. Le Roy a décrit la situation sécuritaire et humanitaire à Abyei en la qualifiant « d’encore critique », tout en saluant la détermination des parties à éviter une escalade de la violence et à coopérer avec la FISNUA.


Après l’accord conclu le 20 juin entre le Gouvernement du Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), et qui concerne les arrangements temporaires à respecter pour l’administration et la sécurité de la zone d’Abyei, le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement de la FISNUA, qui est une force composée de troupes éthiopiennes, afin qu’elle puisse contrôler le retrait de toutes les forces armées d’Abyei, a rappelé M. Le Roy.  La Force comprend aussi 50 officiers de police dont la mission est de soutenir la formation des services de police d’Abyei, ainsi qu’un nombre limité de civils.


M. Le Roy a annoncé que, depuis hier, mardi 26 juillet 2011, 521 soldats sur les 4 200 prévus au total ont été déployés sur le terrain, dont 41 dans la ville d’Abyei et 110 autres à Diffra.  Il reste 495 soldats en situation d’attente de déploiement sur Abyei, a-t-il ajouté.  Nous espérons qu’il y aura 1 200 soldats dans la zone d’opération d’ici à la fin du mois de juillet, a-t-il dit.


Le Secrétaire général adjoint a reconnu que le déploiement des contingents de la FISNUA fait face à diverses difficultés, telles que le manque de logements.  Il a cependant assuré qu’il travaillait en étroite collaboration avec le Gouvernement du Soudan pour surmonter ces défis.  Certains militaires destinés à la FISNUA se sont retrouvés bloqués pendant plusieurs jours à Kadugli, ville située au Kordofan méridional, et la Force fait face à une pénurie de denrées alimentaires que devraient recevoir les troupes stationnées à Abyei, a indiqué M. Le Roy.


Nous travaillons donc avec le Gouvernement soudanais pour nous faciliter l’acquisition de terrains, afin de construire des logements après la saison des pluies, ainsi que pour obtenir un accord sur le statut de la Force, a dit M. Le Roy. 


Alors que la situation en matière de sécurité reste tendue à Abyei, il a salué la détermination des deux parties à éviter une escalade des tensions et de la violence et à coopérer avec la FISNUA.  Dès son arrivée, dans les prochains jours, le Chef de la Force, le général Tadesse Werede Tesfay, de l’Éthiopie, discutera avec les Forces armées soudanaises du calendrier précis du retrait de ces Forces dont de nombreux éléments sont toujours présents au nord du fleuve Kiir/Bahr Al Arab.


En ce qui concerne la situation humanitaire, M. Le Roy a rappelé les propos tenus par Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, devant le Conseil de sécurité le 15 juillet dernier.  Elle avait estimé à 113 000 le nombre de personnes déplacées, dont 27 000 se trouvent à Agok, à 40 kilomètres au sud d’Abyei, tandis que les autres sont au Soudan du Sud.  Les agences humanitaires ont délocalisé leur personnel afin de fournir une aide d’urgence aux personnes déplacées, a précisé M. Le Roy, en signalant les potentielles pénuries de produits alimentaires, d’abris et d’autres moyens de subsistance auxquelles les populations pourraient avoir à faire face dans l’avenir dans la zone d’Abyei.


En ce qui le concerne, le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) prévoit d’envoyer une mission d’évaluation à Abyei dès que possible, pour se pencher sur les évènements des mois de mai et de juin derniers, notamment sur les allégations faisant état de violations des droits de l’homme.


Bien que le déploiement de la FISNUA soit une avancée positive, l’amélioration durable de la situation dépend de la mise en œuvre de l’accord du 20 juin et de l’évolution du statut d’Abyei, a prévenu Alain Le Roy.  Les parties se sont communiquées leurs propositions en ce qui concerne la composition de l’Administration de la zone d’Abyei, mais les nominations suggérées n’ont pas encore été finalisées, a-t-il indiqué.


Selon le Secrétaire général adjoint, « Abyei est un élément critique lié à des questions plus larges qui se posent en matière de sécurité, de politique et d’économie ».  Ces questions doivent être résolues entre les deux Soudan, a-t-il expliqué, en citant celles de la démarcation et de la gestion commune de la frontière, du problème posé par la violence qui sévit au Kordofan méridional, ainsi que les tensions dans l’État du Nil Bleu.


Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a noté la signature d’accords, les 28 et 29 juin, ayant trait à cet État et à celui du Kordofan, ainsi qu’à la sécurité à la frontière.  La situation au Kordofan méridional reste alarmante, a averti M. Le Roy, indiquant qu’il continuait à demander aux parties de parvenir à un cessez-le-feu aussi vite que possible.


Le Secrétaire général adjoint a également rappelé que l’accord du 29 juin exigeait de la FISNUA qu’elle fournisse une force de protection pour le contrôle et la vérification de la frontière.  « Nous sommes en train de consulter les parties afin de préciser la nature d’une telle mission et le rôle éventuel de protection que pourrait jouer la FISNUA », a annoncé M. Le Roy.  Il a ajouté que le Secrétaire général préparera des recommandations sur ce sujet, et qu’elles seront soumises au Conseil de sécurité afin qu’il examine le soutien que l’ONU peut apporter à ce mécanisme.


« Nous devons continuer à aider les parties à trouver un accord sur les questions encore non résolues, notamment celle du statut définitif d’Abyei », a conclu M. Le Roy.  Il a estimé que les arrangements sur le partage des richesses et sur la citoyenneté doivent être examinés en priorité.  Il a aussi exhorté les membres du Conseil à coordonner leur soutien bilatéral au Soudan et au Soudan du Sud avec le Groupe de haut niveau de l’Union africaine, afin de favoriser la résolution rapide des questions en suspens.


Il a enfin indiqué que le Groupe de haut niveau convoquera les Gouvernements des deux pays à Addis-Abeba les 28 et 29 juillet prochain, afin d’aborder avec eux les questions de sécurité et les arrangements financiers de transition, dans l’espoir que les parties saisiront cette occasion pour régler les autres questions.


Le rapport du Secrétaire général sur la situation à Abyei sera publié sous la cote S/2011/451.


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Conseil de sécurité: les membres du Conseil tiennent un débat avec les commandants de forces militaires de maintien de la paix de l’ONU

CS/10343

Conseil de sécurité: les membres du Conseil tiennent un débat avec les commandants de forces militaires de maintien de la paix de l’ONU

27/07/2011
Conseil de sécuritéCS/10343
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité                                        

6592e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LES MEMBRES DU CONSEIL TIENNENT UN DÉBAT AVEC LES COMMANDANTS

DE FORCES MILITAIRES DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’ONU


Les délégations soulignent que les opérations de maintien de la paix ne peuvent

totalement se substituer à la négociation et aux solutions politiques aux conflits


Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, un dialogue entre ses membres et les commandants des forces militaires des missions de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies opérant dans différentes parties du monde en crise ou en conflit.  Les commandants ont tour à tour évoqué des aspects particuliers des missions qu’ils accomplissent sur le terrain, notamment au Darfour, en République démocratique du Congo (RDC), au Liban et au Libéria.


Concernant la protection des civils, le Commandant des Forces de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), le général Patrick Nyamvumba (Rwanda), a indiqué que cette tâche prioritaire ne pouvait être assurée qu’en fonction du degré d’appui offert par le Gouvernement du Soudan.  « Notre stratégie de protection des civils à travers tout le Darfour dépend en effet de la coordination entre les Nations Unies, le Gouvernement soudanais et les organisations humanitaires », a-t-il noté, soulignant l’importance pour la Mission de pouvoir patrouiller de village en village ainsi qu’à l’intérieur des camps de réfugiés. 


Il a expliqué que c’est grâce à ces activités de patrouille que non seulement l’ONU peut protéger des civils innocents mais aussi faciliter l’acheminement en toute sécurité de l’aide humanitaire, y compris dans les zones reculées comme les djebels.  Pour le général Nyamvumba, le principal obstacle à la bonne marche de l’Opération reste « bien sûr » les combats entre différents mouvements armés.  « Obtenir un cessez-le-feu est vital sur tous les théâtres d’opération de maintien de la paix pour pouvoir garantir la protection des civils », a-t-il constaté.


Pour ce qui est de l’impact de la politique conditionnelle menée dans le cadre de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), le général Chander Prakash (Inde), Commandant de la Force de la MONUSCO, a mis en avant ses aspects positifs en matière de formation des Forces armées régulières de la RDC (FARDC).  « Lors des opérations menées par les Forces armées de la RDC contre des groupes rebelles, la Mission s’assure que les actions entreprises ont été bien planifiées et qu’elles comportent un volet de protection des civils, en particulier de protection des femmes », a-t-il expliqué. 


« Nous examinons régulièrement les termes de cette coopération en incluant dans nos discussions des représentants de la communauté humanitaires, dont ceux du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a ajouté le général.  M. Prakash a indiqué que la difficulté de poursuivre une telle politique provenait du manque possible de ressources destinées à soutenir, en coopération avec le Gouvernement du Congo, les efforts des Forces armées. 


« Comment maintenir pendant tant d’années la sécurité dans une zone donnée, comme c’est le cas avec la Force intermédiaire des Nations Unies au Liban (FINUL)? », a demandé de son côté le général de division Alberto Asarta Cuevas (Espagne).  Le Chef de la Force a noté que la FINUL a indiqué qu’il avait créé un forum où son commandement, les Forces de défense israéliennes et l’armée libanaise se retrouvaient afin de coordonner les activités permettant d’assurer la mise en œuvre de la résolution 1701 et garantir le calme le long de la frontière du Sud-Liban et de la Ligne bleue.


« Notre action commune doit impérativement être basée sur une relation de confiance », a souligné M. Alberto Asarta Cuevas.  Il a néanmoins déclaré que le statu quo n’était pas une fin en soi, l’ONU, la FINUL, le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble devant profiter de la relative stabilité qui prédomine dans la zone d’opération de la Mission pour avancer dans le processus politique qui doit aboutir à la résolution des différends entre les parties, a-t-il estimé. 


« Dans ce contexte, la FINUL peut appuyer un tel processus en coordonnant le maintien de l’ordre; mais elle ne peut pas se substituer à l’action diplomatique en faveur de la paix », a-t-il insisté. 


Le Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), le général Muhammad Khalid (Pakistan), a évoqué quant à lui le rôle des composantes militaires dans les premières phases de consolidation de la paix.  « En tant que première présence internationale dans les sociétés postconflit, les opérations de paix de l’ONU ont un rôle crucial à jouer pour sécuriser durablement des environnements volatiles, lutter contre le crime organisé, appuyer les Forces de police nationale, juguler les risques d’épidémies, ou encore aider les organisations humanitaires à gérer la question des réfugiés », a-t-il préconisé. 


Il a ajouté que les composantes militaires déployées dans le contexte de consolidation de la paix devaient finalement tout mettre en œuvre pour éviter la reprise des conflits et dissiper les tensions et les méfiances dont font réciproquement preuve les parties en présence afin de faciliter le retour au calme et à la paix.  « La composante militaire ne doit toutefois pas se substituer aux engagements politiques pris par les parties », a prévenu le général Khalid, qui a également mis en garde contre les risques de développement d’une culture de la dépendance que peut causer la présence prolongée de cette composante dans un pays sortant de conflit.  « Le renforcement des capacités des autorités hôtes doit rester la priorité absolue de toute présence internationale dans les pays émergeant d’un conflit et qui ont fait appel à nous », a-t-il affirmé. 


Les membres du Conseil de sécurité ont commenté ces exposés en soulignant d’abord leur pertinence et le fait qu’ils permettent une meilleure compréhension de l’impact des décisions que prend le Conseil, dont ils font partie, à New York.  À cette aune, ils ont, à l’instar du Brésil, insisté qu’il est important que le Conseil donne aux Casques bleus la direction, l’orientation politiques et l’appui qui sont nécessaires à la bonne conduite du mandat qui leur est assigné. 


Les membres du Conseil de sécurité ont cependant convenu que, conformément à l’esprit de l’initiative « Nouvel Horizon », il faut laisser aux personnels des missions la liberté de penser par eux-mêmes et d’imaginer des solutions dictées par les spécificités du terrain sur lequel ils opèrent.  Ils ont également admis que les opérations de maintien de la paix ne sauraient se subsister aux initiatives politiques de règlement des conflits.  C’est pourquoi, ils ont mis l’accent sur l’utilité de promouvoir activement la diplomatie préventive au niveau régional, ainsi que la médiation et les mécanismes d’alerte rapide.


La question de la formation des militaires a été au cœur des échanges.  Pour les membres du Conseil de sécurité, la composante militaire des opérations étant la plus importante en ce qui concerne le nombre de personnels, il est vital que les Casques bleus, qui sont régulièrement au contact des populations, connaissent les cultures dans lesquelles ils sont appelés à opérer et qu’ils aient pleinement assimilé les règles de bonne conduite.  « Les Casques bleus sont d’autant plus efficaces qu’ils sont acceptés par les populations locales », ont relevé de nombreux intervenants.


Revenant sur les propos des commandants des forces de l’ONU, les membres du Conseil de sécurité, dont l’Afrique du Sud, ont reconnu la complexité de la question de la protection des civils.  Ils ont ainsi noté que la protection des civils « innocents » dans les conflits armés était par nature sensible sur le plan politique, la forme même des conflits ayant changé.  Les intervenants ont souligné le rôle des organisations régionales lorsque les États non seulement ne veulent pas ou ne sont pas capables de protéger leurs citoyens, mais sont empêchés d’honorer cette responsabilité en raison de l’intensité et de la gravité des agissements criminels d’acteurs non étatiques.  Ils ont souhaité que le Conseil de sécurité poursuive sa réflexion sur la protection des civils en vue d’élaborer des outils stratégiques spécifiques. 


Les intervenants au débat, parmi lesquels la Bosnie-Herzégovine, ont par ailleurs attiré l’attention sur les liens entre maintien et consolidation de la paix, et sécurité et développement.  Selon eux, les discussions et les documents sur le sujet doivent à présent s’efforcer d’identifier des moyens pratiques pour améliorer sur le terrain les capacités de développement, la coordination et les lignes directrices d’action.  Les délégations de la Bosnie-Herzégovine et de l’Inde, entre autres, ont ensuite déploré qu’alors que les mandats des opérations de maintien de la paix sont devenus de plus en plus complexes, les ressources indispensables à leur mise en œuvre fassent souvent défaut, ou manquent tout simplement.  Les deux délégations ont estimé que l’insuffisance des moyens indispensables pour appuyer le déploiement des capacités civiles des missions onusiennes risque notamment de compromettre sur le long ou moyen terme les chances de succès des missions de l’ONU.  La délégation de la France a recommandé que, dans un contexte budgétaire tendu, les moyens mis à la disposition des opérations de maintien ou de consolidation de la paix soient gérés de manière responsable et maîtrisée. 


Concernant la création récente de deux nouvelles Missions de l’ONU: la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), les délégations ont préconisé que l’ONU agisse en s’appuyant sur les leçons tirées des expériences qu’elle a acquises sur d’autres terrains.  Ils ont, en outre, appelé le Conseil à fournir à la MINUSS des indications stratégiques en vue de l’aider à s’acquitter de ses importantes tâches, en particulier celles relatives à l’amélioration de la gouvernance, et celles ayant trait à l’instauration de l’état de droit dans la nouvelle nation du Soudan du Sud.


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