La Quatrième Commission poursuit ses auditions de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental
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Quatrième Commission
4e séance – après-midi
LA QUATRIÈME COMMISSION POURSUIT SES AUDITIONS DE PÉTITIONNAIRES SUR LA QUESTION DU SAHARA OCCIDENTAL
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a poursuivi cet après-midi l’audition des pétitionnaires sur la situation au Sahara occidental.
Si les positions des 33 pétitionnaires qui se sont exprimés au nom du peuple sahraoui ont souligné les divergences de vues concernant le Sahara occidental, tous en revanche ont souhaité qu’une solution rapide et pérenne soit trouvée à la question du statut du territoire, avec le soutien de l’ONU.
Certains intervenants ont plaidé en faveur de l’indépendance du Sahara occidental et ont appuyé le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ce droit passe par la tenue d’un référendum qui devait être organisé par les Nations Unies en 1991 et dont la tenue a été maintes fois reportée, ont souligné de nombreux intervenants.
D’autres pétitionnaires ont appuyé l’initiative d’autonomie du Sahara occidental, contenue dans un projet de régionalisation avancée formulé par le Royaume du Maroc en avril 2007. Ce plan, selon eux, fondé sur le principe de la démocratie, du développement et de la responsabilité, permettrait au peuple sahraoui de disposer de ses propres institutions régionales, à savoir un système exécutif, un parlement local et un organe judiciaire local. Les Sahraouis seraient alors invités à se présenter aux élections locales, et à voter pour élire leurs représentants, y compris les femmes.
Plusieurs des intervenants, favorables au point de vue du Front Polisario ont souhaité que le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (MINURSO) soit élargi et que soit ajoutée à ses prérogatives actuelles celle de se charger de l’observation du respect des droits de l’homme au Sahara occidental.
La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 6 octobre, à partir de 15 heures, pour finir d’entendre les pétitionnaires sur le Sahara occidental avant de poursuivre son débat général sur les questions relatives à la décolonisation.
Audition de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental
M. BABA AHL MAYARA, de la Ligue des défenseurs des droits de l’homme au Sahara, a affirmé que personne ne remettait en question les progrès du Maroc en matière de droits de l’homme, particulièrement ces 10 dernières années. L’un des chantiers les plus importants a été la création d’un organe de justice et de réconciliation, pilier d’une société qui respecte les droits et les devoirs de chacun, a-t-il dit, estimant que beaucoup avait été fait pour les femmes et pour créer une culture des droits de l’homme dans le pays. Le Maroc n’aurait pu faire cela sans une grande prise de conscience qui a amené à la création d’un Conseil national des droits de l’homme, organisation indépendante qui peut saisir l’autorité judiciaire, et d’un Bureau du Médiateur, qui peut ouvrir des enquêtes. En outre, la nouvelle Constitution renforce l’état de droit dans le pays, a-t-il assuré.
M. SIDI AHMED AKMACH, Cheikh de tribu (Laâyoune), a déclaré qu’il vivait dans une zone où chacun pouvait exercer ses droits et obtenir un passeport, même en ayant des idées séparatistes. Je me demande comment les dirigeants séparatistes peuvent dire que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui, a-t-il dit, accusant le Front de « jouer le jeu des services secrets algériens » Pour nous, la question du Sahara occidental est très simple: le territoire n’a jamais eu une autre nationalité que marocaine et ses habitants ont toujours respecté leur allégeance au Maroc, a-t-il ajouté. L’Algérie peut choisir le type de diplomatie qu’elle souhaite, a-t-il enfin dit, « mais si elle souhaite appuyer le droit à l’autodétermination, alors elle peut accorder ce droit à la Kabylie ou à sa population touareg ».
M. ERIK JENSEN, Ancien Représentant spécial par intérim du Secrétaire général au Sahara occidental de 1993 à 1998, a déploré qu’il n’y ait aucun élément nouveau permettant de sortir de l’impasse qui caractérise la situation au Sahara occidental. Le Front Polisario a refusé d’étudier toute proposition qui ne mène pas à l’indépendance, a-t-il regretté, avant d’estimer que les évènements dans le monde arabe montraient que les peuples de la région souhaitaient avant tout des libertés individuelles et collectives plus grandes, ce à quoi la réforme constitutionnelle lancée par le roi Mohammed VI pourra répondre, en facilitant les négociations. Un certain degré d’autonomie est la solution la plus réaliste, a-t-il souligné, et une solution à la question du Sahara Occidental permettrait d’améliorer la situation dans le Grand Maghreb dans son ensemble.
M. ROMAN LOPEZ VILLICAŇA, Professeur d’université, a mis l’accent sur le projet de régionalisation proposé par le Maroc et réitéré par le roi du Maroc en 2008. Ce projet, a-t-il dit, permettrait aux habitants et aux enfants sahraouis de gérer leurs affaires locales démocratiquement dans le cadre d’un système de régionalisation avancé. Il a ajouté que ce plan permettrait également à la population locale de se présenter aux élections, et aux femmes d’obtenir le droit de vote. Dans le cadre de ce projet, les provinces du Sud deviendront trois régions administratives, a expliqué le pétitionnaire, rappelant que la grande majorité des Sahraouis est marocaine. Il a appelé la Quatrième Commission à recenser la population de Tindouf et à respecter la volonté du peuple sahraoui. La proposition du Maroc est sérieuse et crédible, a-t-il conclu.
Mme JANET LENZ, de l’organisation « Not Forgotten, International », a rappelé qu’elle travaillait dans les camps de réfugiés depuis plus de 12 ans. Elle a rapporté qu’un groupe de Sahraouis a protesté l’an passé pour dénoncer les conditions de vie dans les camps et les mauvais traitements infligés à leur peuple. Au cours de cette manifestations, les Sahraouis ont fait part de leur volonté de devenir indépendants du Royaume du Maroc et de pouvoir retrouver leurs familles dont ils sont séparés depuis maintenant 35 ans, a rapporté la pétitionnaire.
M. SIDI BRAHIM EL JOUMANI, de l’Association Sahara pour la promotion des droits de l’homme, a dénoncé l’exploitation des ressources naturelles et des richesses de son pays par les puissances coloniales et dont le peuple sahraoui n’a jamais bénéficié. Le Maroc, a-t-il dit, a été le premier à intégrer les Sahraouis à leur territoire et à mettre en place des projets de développement. « Aujourd’hui, mon peuple dispose de nombreuses infrastructures, écoles, hôpitaux, ports, routes et aéroports », a-t-il déclaré. Les ressources sont toujours exploitées, mais cette fois de matière durable, afin de permettre aux générations futures d’en disposer aussi un jour, a-t-il ajouté. S’adressant à ceux qu’il a appelés « les ennemis du Maroc », le pétitionnaire s’est demandé quel serait l’intérêt qu’aurait le Maroc à spolier les ressources naturelles sahraouies alors que ces ressources ne représentent qu’une infime partie des ressources marocaines. Les ennemis du Maroc oublient, a-t-il insisté, que ce Royaume a traité notre région « comme un territoire où vivent des êtres humains ».
M. TEGU SANTOSA, de l’Université islamique d’Indonésie, a estimé que le Maroc était un Etat libre et démocratique. Au Sahara occidental, le Gouvernement marocain s’est attelé à assurer les conditions de la prospérité pour les habitants sahraouis, assurant que les plages du Sahara occidental sont pleines d’habitants heureux, là où des photographies de la période d’avant 1975 montrent des ports vides, a dit M. Santosa. J’ai vu comment les gens sont allés massivement voter pour la nouvelle Constitution du Maroc, a-t-il assuré, estimant que cette dernière constituait une importante avancée démocratique. En outre, il a assuré que des anciens habitants des camps de Tindouf lui avaient raconté qu’ils ne pouvaient y circuler librement. Un ancien du Front Polisario qui a défendu la solution d’une autonomie spéciale pour le Sahara occidental a été arrêté et vit aujourd’hui en exil en Mauritanie, a-t-il dénoncé. L’autonomie spéciale offerte par le Maroc est le résultat de la démocratie marocaine, « là où l’autre partie ne fait preuve d’aucune démocratie et ne considère que deux options: gagner ou perdre », a-t-il conclu.
Mme EVA BREMS, Députée fédérale belge, a défendu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, déplorant que ce peuple n’ait pu avoir le référendum que la communauté internationale lui avait promis. Au lieu de cela, il a eu droit à des tortures, des sévices, et la violation des droits collectifs des Sahraouis à l’autodétermination, a-t-elle insisté. Jugeant rare qu’un pays ayant violé le droit international de la sorte change d’attitude par lui-même, la pétitionnaire a donc appelé l’Union européenne à faire la preuve de son changement d’approche s’agissant de ses liens avec les pays du Maghreb. L’Union va-t-elle rester silencieuse avec le Maroc? Si le Soudan du Sud a eu droit à son référendum, pourquoi les Sahraouis se le verraient-ils refuser?, s’est-elle interrogée, estimant que la situation actuelle ne pouvait durer, compte tenu des changements déjà intervenus en Tunisie ou en Libye.
M. CHARLES WILSON, de l’Association internationale d’amitié avec les Sahraouis, a affirmé que « les camps de réfugiés sahraouis étaient des avant-postes de l’enfer ». S’il vous plaît, aidez les réfugiés sahraouis, le monde vous regarde, a-t-il déclaré, appelant les participants au débat à mettre un terme à l’inaction.
M. ALVARO LONGORIA, Réalisateur de cinéma, a estimé que la Quatrième Commission de l’ONU était probablement le dernier endroit au monde où les Sahraouis ont toujours la parole. Il a regretté que des familles sahraouies soient toujours séparées depuis plus de 35 ans et que les organisations des droits de l’homme ne puissent accéder aux camps de réfugiés sahraouis. Selon lui, les allégations d’abus des droits de l’homme doivent pouvoir être vérifiées par l’ONU. Cette instance doit résoudre le problème, car le Maroc n’a pas autorité sur ce territoire, a estimé M. Longoria. Il a exhorté les dirigeants marocains et ceux du Front Polisario à oublier leurs divergences et à mettre fin à cette situation.
En tant qu’ancien correspondant de guerre pour la télévision belge au Sahara occidental, M. JOSEPH DUBIE, du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, a déploré le conflit qui a touché cette région pendant plusieurs années. Il a rappelé qu’il y a 10 ans un cessez-le-feu a été signé pour mettre fin au conflit, et qu’un référendum d’autodétermination devait permettre au peuple sahraoui de décider de son sort. Mais, le Maroc occupe militairement une grande partie du Sahara occidental, ce qui empêche d’envisager que l’indépendance devienne l’une des options du référendum, a regretté M. Dubie. Il a appelé la Quatrième Commission à appuyer le droit à l’indépendance du Sahara occidental. Il s’est dit étonné d’entendre que les autorités marocaines soutenaient le droit à l’indépendance du peuple palestinien, alors qu’elles refusent ce droit au peuple sahraoui.
M. FERNANDO OLIVAN LOPEZ, Professeur de droit, a mis l’accent sur le plan de régionalisation avancé, proposé par le Maroc. C’est, a-t-il dit, une proposition d’une très grande portée. Ce plan est fondé sur les principes de démocratie, du développement et de la responsabilité et prévoit 12 régions, dont certaines au Sahara occidental, a dit M. Lopez. Pour lui, « le vieux principe de souveraineté est périmé ». L’initiative d’autonomie, associée au processus de régionalisation, ouvre une nouvelle piste qu’il faut exploiter, a jugé le pétitionnaire. « Le Maroc a commencé le processus et a changé sa propre constitution, cela nous montre qu’il y a dans ce plan une opportunité de paix », a-t-il conclu.
Mme ANNA MARIA CERVONE, de l’Internationale des femmes démocrates chrétiennes, s’est dite « stupéfaite » par la durée du conflit au Sahara occidental, un conflit qu’elle a jugé « artificiel ». Elle a rappelé les dangers de la persistance de ce conflit en plein cœur de l’Afrique du Nord, avec la circulation d’armes sans contrôle. Le projet d’autonomie proposé par le Maroc constitue la solution idoine et peut permettre la réconciliation avec l’Algérie, a-t-elle assuré, appelant les dirigeants marocains et algériens à travailler ensemble pour parvenir à la réouverture des frontières. Ainsi, l’intelligence et le bon sens finiront par triompher, a-t-elle assuré, regrettant qu’à chaque fois que le Maroc faisait une avancée, ses ennemis cherchaient à faire parler d’eux par la violence.
M. DAVID ERIKSSON, de l’organisation « Sécurité et développement humain », a assuré que contrairement à ce qui est dit parfois, le Maroc consacrait de nombreux investissements et des ressources importantes au Sahara occidental et à la gestion des ressources naturelles de la région, notamment la pêche et les phosphates. En outre, la région est plus avancée en matière d’éducation et de santé que la moyenne nationale, a-t-il dit.
Mme MAIMOUNA ESSAYED, de la Commune rurale de Tichla, a évoqué la situation dans le camp de Tindouf, dénonçant des atteintes massives aux droits de l’homme dans ce camp « où la seule règle de droit est l’extrémisme ». Elle a lancé un appel à l’opinion publique pour sauver la population de ces camps et demandé que les Nations Unies prennent position. Les Sahraouis en ont assez de lancer des appels aux organisations internationales, a-t-elle dit, estimant que « si le camp de Tindouf était fermé par l’Algérie », « c’était en raison de la peur que le monde ne réalise ce qui s’y passe ».
M. SYDNEY S. ASSOR, du « Surrey Three Faiths Forum », a regretté que « l’aide fournie par les Nations Unies n’arrive pas dans les camps de réfugiées sahraouis » et a demandé à l’ONU de poursuivre son engagement. Par ailleurs, il a regretté que certains pétitionnaires osent comparer la situation au Sahara occidental avec la situation prévalant dans d’autres pays du monde. Le Royaume du Maroc, a-t-il conclu, n’a pas attendu le printemps arabe pour changer sa constitution.
Mme JANE BAHAIJOUB, de « Family Protection », a souhaité que des recensements des populations réfugiés dans les camps sahraouis soient organisés et que les organisations humanitaires puissent intégrer ces camps. Elle a rappelé que les familles sahraouies sont toujours séparées, les enfants parfois envoyés à l’étranger, et que la circulation des réfugiés est limitée. « Des prisonniers de guerre ont été détenus pendant plus de 15 ans dans les prisons du camp de Tindouf », a-t-elle ajouté. Elle s’est demandé les raisons pour lesquelles le Front Polisario n’autorisait pas l’accès aux camps, le recensement des réfugiés ou le droit de vote des occupants. Elle a regretté que le référendum soit qualifié d’impossible et l’indépendance irréaliste. « Pour les réfugiés dans les camps, la proposition du Maroc pour l’autonomie est la seule solution viable et raisonnable », a-t-elle conclu.
Parlant « en tant que juif allemand vivant en Argentine », M. PEDRO BRIEGER, Sociologiste et journaliste, a indiqué connaître le sentiment d’expulsion. Il a ajouté s’être rendu à maintes reprises dans les camps de réfugiés en Algérie et a regretté que les personnes qui vivent dans ces camps ne puissent décider librement de leur avenir.
« Longtemps avant le printemps arabe, il y a eu l’automne sahraoui », a souligné Mme CYNTHIA BASINET, « Nobel Peace Prize nominated actress and singer ». Elle a ajouté que les Sahraouis vivent courageusement, sont attaqués et meurent dans la violence, aux mains des policiers marocains et des armées marocaines.
Mme FALA BOUSSOLA, de la Chambre des représentants marocains, a affirmé que certains groupes armés faisaient des ravages dans la partie Nord de l’Afrique, comme par exemple le Front Polisario depuis le début des années 1970. « Ce dernier a poursuivi ses crimes depuis plus de vingt ans dans le Sahara marocain », a-t-elle accusé, estimant qu’il s’agissait toujours « d’un volcan qui pouvait exploser à tout moment ». La seule solution, c’est que les dirigeants algériens retrouvent leur bon sens, a-t-elle dit, et cessent leur appui au Front Polisario.
M. RAFAEL ESPARZA MACHIN, de l’Université de las Palmas des Grandes Canaries, a rappelé les changements qui se produisaient chez les voisins de l’Algérie, que ce soit au Maroc ou en Tunisie. Le Maroc a poursuivi des réformes importantes, notamment celle du Code de la famille, et a adopté une Constitution qui le placera au même rang que les démocraties du Nord de l’Europe, a-t-il estimé, plaidant pour l’unité du Maghreb et un dialogue constructif entre le Maroc et l’Algérie.
Mme ZHARA CHAGAF, de l’organisation « Sahara pour la paix », a assuré que le Maroc avait beaucoup avancé dans l’intégration des femmes. Les femmes sahraouies ont grandement profité de cette évolution et ont une place éminente dans la société, sans confrontation ou discrimination entre les sexes, a-t-elle insisté, notant que « nombre d’entre elles avaient pu bénéficier d’une éducation, y compris universitaire ». Sur le plan politique, elles participent à toutes les élections, en tant que votantes et candidates, et il y a cinq parlementaires femmes sahraouies au Parlement marocain actuellement. Tout cela n’aurait pas été possible sans les investissements du Maroc au Sahara, a-t-elle assuré.
M. ANTONIO LOPEZ ORTIZ, pétitionnaire, a pointé du doigt les actions commises par le régime marocain à l’encontre du peuple sahraoui. A cet égard, il a exprimé sont étonnement après les propos entendus de la bouche de certains pétitionnaires en faveur du Royaume du Maroc. M. Ortiz a souhaité que le mandat de la MINURSO soit étendu. « Le Sahara occidental est un cas de décolonisation inachevé », a-t-il déploré. Le Royaume du Maroc n’a aucunement l’intention de respecter la tenue d’un référendum au Sahara, « à moins que ce dernier ne garantisse le caractère marocain du Sahara, a-t-il prévenu ». Le pétitionnaire a estimé que le nouveau représentant du Secrétaire général au Sahara occidental, M. Christopher Ross, allait avoir besoin de tout l’appui de l’ONU. Les Nations Unies, a-t-il dit, sont la seule instance en mesure de faire respecter le droit international et assurer au peuple sahraoui un référendum garantissant la démocratie.
M. DONOVAN WILLIAMS, de « Families in Union », a, à son tour dénoncé la situation qui prévaut au Sahara occidental. Il a mis l’accent sur « les mesures prises par le Royaume du Maroc pour améliorer la vie des habitants », notamment en développant un certain nombre d’infrastructures ainsi que les services publics. Le récent printemps arabe a montré la volonté de certains peuples à disposer de plus de liberté. Pourquoi les Sahraouis ne pourraient-ils pas également aspirer à plus de liberté?, a demandé le pétitionnaire. Il a conclu son propos en exhortant les deux parties, à savoir le Maroc et l’Algérie, à s’asseoir à la table des négociations et à trouver une solution au problème du Sahara occidental.
M. ROBERT GRIFFIN, photographe indépendant, a indiqué avoir visité tous les camps de réfugiés dans le désert algérien. Il a indiqué que le peuple sahraoui se sent oublié et frustré. « Depuis 35 ans, 100 000 personnes qui ne sont pas en mesure de vivre dans leur pays réclament leur droit à l’autodétermination, droit qui leur a été promis il y a 20 ans », a-t-il rappelé.
Mme TANYA WARBURG, de « Freedom for All », a rappelé que les récents soulèvements intervenus en Tunisie, en Égypte et en Libye ont témoigné de la volonté de certains peuples d’obtenir leur liberté et un gouvernement démocratique. Selon elle, « cela contraste avec la répression qui sévit dans le camp de Tindouf », cela depuis plus de 35 ans. À Tindouf, les conventions des Nations Unies signées et ratifiées par l’Algérie, qui abrite les camps, sont ignorées, a-t-elle déploré. La pétitionnaire a appuyé le Plan d’autonomie du Sahara, proposé par le Maroc « et qui a été décrit par le Conseil de sécurité comme sérieux et crédible ».
M. JUAN JOSE IBARRETXE MARKUARTU, Président du Gouvernement basque, invité par la coordination des associations solidaires avec le Sahara, a appelé au respect des droits des peuples du monde. Il a indiqué espérer que son pays pourrait un jour être reconnu comme tel. En ce qui concerne le Sahara, les résolutions des Nations Unies n’ont pas été respectées et ni le Maroc, ni l’ONU ne peuvent savoir ce que le peuple sahraoui pense, puisque personne ne le leur a demandé. Le Maroc souhaite que la situation reste telle quelle, et il faut au contraire faire en sorte que le référendum ait lieu, comme promis il y a 20 ans, a-t-il estimé. Le destin du peuple sahraoui n’est pas seul en jeu, c’est aussi le cas de la crédibilité des Nations Unies.
M. PANAGIOTIS THEODORAKIDIS, général retraité de l’Armée hellénique, a partagé son expérience en tant qu’Observateur au sein de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental. Il s’est inquiété de l’évolution de la situation au Sahel, « infesté par des groupes armés et terroristes, ainsi que de mercenaires, et en passe de devenir un nouvel Afghanistan ». Il a décrit une population frustrée dans les camps de Tindouf, lassée des promesses du Front Polisario, particulièrement vulnérable au recrutement dans des groupes armés. « Ǎ cet égard, le Maroc est garant de la paix et de la sécurité dans la région, y compris dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il assuré.
M. SALEK RAHAL, Journaliste, a accusé les dirigeants algériens d’avoir pour objectif d’affaiblir le Maroc afin d’être la principale puissance de la région, utilisant le Sahara occidental « comme la pierre dans la chaussure » de son voisin. « L’obsession extravagante et la folie des grandeurs de l’Algérie ont causé des problèmes aux pays du Maghreb depuis des dizaines d’années », a-t-il estimé, évoquant une situation « tragique » dans les camps de Tindouf. Il a appelé le Gouvernement algérien à cesser ses dépenses militaires et à les réorienter au profit du développement de son peuple, et réaffirmé que le Sahara occidental « avait toujours été une partie intégrante du Maroc ».
M. SHOJI MATSUMOTO, Professeur à l’Université Sapporo Gakuin, a estimé que le printemps arabe avait mis au jour l’instabilité dans le monde arabe, notamment « en raison de l’utilisation de groupes armés et de mercenaires dans le conflit libyen ». Malheureusement, le mouvement Polisario a été au premier plan dans cet environnement et a accentué ses activités suspectes en Libye, mais aussi en Mauritanie et au Maroc », a-t-il déploré. Concernant le statut juridique du Sahara occidental, « il a été réglé par l’Accord de Madrid et ceux qui appellent au droit à l’autodétermination n’ont pas de base juridique », a-t-il dit, estimant que « l’Algérie était coresponsable des actions du Front Polisario puisqu’elle le contrôle ».
M. JOSE REVERT CALABUIG, Association internationale des juristes pour le Sahara occidental, a assuré que la présence du Maroc au Sahara occidental était illégale. L’Assemblée générale le considère d’ailleurs comme la puissance occupante sur le territoire, a-t-il déclaré, dénonçant des violations des droits de la population sahraouie, l’introduction de colons sur le territoire pour en changer le caractère ethnique et des agressions contre la population sahraouie. Le Maroc accapare les ressources naturelles du Sahara occidental, a-t-il dit, affirmant que les bénéfices ne revenaient pas à la population locale. Depuis la fin 2010, « il y a eu au moins quatre Sahraouis assassinés par les autorités marocaines ou des colons », a-t-il enfin accusé.
M. MOHAMED ZIYAD AL JABARI, Association de l’amitié palestino-sahraouie, a souligné que la persistance de l’impasse risquait de créer de nouveaux troubles dans le monde arabe, après des années d’instabilité et de conséquences économiques négatives sur toute la région. Les plus grands perdants de cette situation sont toujours les Sahraouis eux-mêmes, a-t-il dit, estimant que l’autonomie proposée par le Maroc pourrait mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 35 ans. Il a en outre estimé que « le Front Polisario est une organisation totalitaire qui ne défend pas la liberté des Sahraouis ».
M. UGO MAZZA, ancien parlementaire régional, a estimé que la police marocaine se comportait au Sahara occidental comme la police italienne pendant la période fasciste. Lors d’une de ses visites dans le territoire, en l’absence de la police, il a su que les promotions étaient accordées uniquement aux Sahraouis qui renonçaient à l’autodétermination, a-t-il indiqué. Seul un référendum pourra déterminer à qui appartient ce territoire, a-t-il estimé, ajoutant qu’il serait grave pour les Nations Unies qu’au Maghreb, on suive une politique du deux poids, deux mesures.
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