En cours au Siège de l'ONU

Cinquième Commission: La bonne santé financière de l’ONU assombrie par un déficit « préoccupant » du budget ordinaire

Soixante et onzième session,
3e séance – matin
AG/AB/4205

Cinquième Commission: La bonne santé financière de l’ONU assombrie par un déficit « préoccupant » du budget ordinaire

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a pris note, aujourd’hui, de la « bonne santé financière » de l’ONU, malgré un problème de trésorerie « préoccupant » concernant son budget ordinaire.  La Commission, qui a aussi entendu la responsable du Bureau des Nations Unies pour les partenariats, tiendra un débat sur les finances de l’ONU, le jeudi 13 octobre 2016.

Si les indicateurs financiers de l’Organisation pour 2016 demeurent, comme lors de l’exercice précédent, « globalement sains et positifs », le Contrôleur de l’ONU, Mme Bettina Tucci Bartsiotas, a toutefois mis en garde contre le problème de trésorerie du budget ordinaire, auquel s’ajoute le quasi-épuisement des réserves.  À moins que les États Membres ne s’acquittent dès à présent de leurs arriérés de contribution, a-t-elle averti, l’Organisation va au-devant de graves problèmes budgétaires d’ici la fin 2016.

La situation financière de l’ONU est la somme des paiements effectués par les États Membres au titre du budget ordinaire et des budgets des opérations de maintien de la paix, des Tribunaux pénaux internationaux et de leur Mécanisme résiduel, ainsi que du plan de réhabilitation du Siège de l’ONU à New York ou plan-cadre d’équipement.  À cette somme, il faut soustraire ce que l’ONU doit rembourser aux pays contributeurs de troupes et de matériel aux opérations de maintien de la paix.

S’agissant du budget ordinaire 2016-2017, le Contrôleur de l’ONU a indiqué que, sur les 2,6 milliards de dollars budgétisés en 2016, 1,2 milliard n’ont toujours pas été payés.  En termes de trésorerie, au 30 septembre dernier, l’ONU avait un déficit de 344 millions de dollars, couvert par le Fonds de roulement et le « Compte spécial », soit quatre fois plus que le déficit constaté l’an dernier à la même période.  « Il n’y a plus de liquidité pour le budget ordinaire et les réserves sont presque épuisées », s’est inquiétée Mme Bettina Tucci Bartsiotas, ajoutant qu’en prenant en compte ces réserves, l’ONU ne dispose plus, au 30 septembre 2016, que de 7 millions de dollars de liquidités.

Tout en remerciant les 126 États Membres qui, à ce jour, se sont acquittés de la totalité de leurs contributions au budget ordinaire de l’ONU, le Contrôleur a appelé les 67 autres États Membres à verser leurs contributions dans les plus brefs délais « pour éviter une situation difficile ».

Mme Bettina Tucci Bartsiotas a par ailleurs indiqué que, sur les 10,3 milliards de dollars demandés pour financer les opérations de maintien de la paix en 2016, 8,9 milliards ont, à ce jour, été versés.  Au 30 septembre, 25 États avaient payé l’intégralité de leurs contributions, a-t-elle précisé, appelant ceux qui ne l’ont pas encore fait à verser les 2,3 milliards manquants.

Le Contrôleur a en outre assuré les États Membres du souci du Secrétariat de l’ONU d’accélérer les remboursements aux pays fournisseurs de troupes et d’unités de police.  Le montant des arriérés s’est déjà « considérablement réduit » cette année, passant de 824 millions de dollars fin 2015 à 588 millions au 30 septembre 2016.  Ce montant devrait encore se réduire à 713 millions d’ici la fin de l’année, a-t-elle anticipé.

Mme Bettina Tucci Bartsiotas a par ailleurs indiqué que la situation financière des Tribunaux pénaux internationaux et du Mécanisme chargé d’assumer leurs fonctions résiduelles reste « globalement saine » en 2016 et que leur solde de trésorerie demeure positif.  Au 30 septembre 2016, sur les 190 millions de dollars budgétisés pour les Tribunaux, 55 millions restaient encore à payer par les États Membres, soit 14 millions de moins que les arriérés constatés l’an dernier à la même période.

Concernant enfin le plan de réhabilitation du Siège de l’ONU à New York, le Contrôleur a souligné que l’essentiel des contributions demandées, pour un montant de 1,87 milliard de dollars, a été perçu.  Au 30 septembre 2016, le montant à percevoir était inférieur à 50 000 dollars.

La Présidente de la Cinquième Commission, Mme Inga Rhonda, a indiqué que la présentation du Contrôleur de l’ONU sera publiée sous la forme d’un rapport d’ici le jeudi 13 octobre, date à laquelle les délégations pourront s’exprimer sur la situation financière de l’Organisation.

Par ailleurs, la Responsable du Bureau des Nations Unies pour les partenariats, Mme Ann De La Roche, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les activités de son Bureau, dont la fonction est de favoriser la conclusion des partenariats entre les secteurs public et privé pour la réalisation des objectifs de développement durable.

Mme De La Roche a indiqué que, sous l’égide de son Bureau, 592 projets et programmes des Nations Unies avaient, à la fin 2015, reçu un appui du Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (FNUPI).  Au total, 43 entités du système de l’ONU assurent ou ont assuré la mise en œuvre de ces projets dans 124 pays.

Elle a également indiqué que, par l’intermédiaire du Fonds des Nations Unies pour la démocratie, son Bureau a alloué environ 154 millions de dollars à près de 600 projets dans plus de 130 pays, dont les objectifs vont du renforcement des capacités de la société civile en matière d’encadrement à la promotion de la participation des femmes et des jeunes.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission entend  des pétitionnaires sur la Polynésie française, les Îles Falkland/ Malvinas, Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie et les Îles Vierges américaines

Soixante et onzième session
3e séance – après-midi
CPSD/608

La Quatrième Commission entend  des pétitionnaires sur la Polynésie française, les Îles Falkland/ Malvinas, Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie et les Îles Vierges américaines

La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a poursuivi, cet après-midi, son débat général sur la décolonisation, avant de commencer les auditions de représentants de territoires non autonomes et de pétitionnaires.  Elle a ainsi entendu les représentants de l’Espagne, le Président de la Polynésie française, le Ministre principal de Gibraltar, le porte-parole du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que des pétitionnaires qui avaient demandé à s’exprimer sur la question de la Polynésie française, de Gibraltar, de la Nouvelle-Calédonie, des Îles Falkland/Malvinas et des Îles Vierges américaines.

Cette année, suite à la décision référendaire britannique de sortir de l’Union européenne, le représentant de l’Espagne a avancé une proposition de cosouveraineté espagnole et britannique sur Gibraltar.  Cette proposition permettrait aux habitants de Gibraltar de rester au sein de l’Union europeenne, de garder la nationalité britannique ou d’acquérir la nationalité espagnole, a expliqué le représentant.

Répondant à cette intervention, le Ministre principal de Gibraltar s’est étonné de la position du Ministre espagnol des affaires étrangères qui voyait dans le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne une occasion rare pour l’Espagne de faire respecter « son intégrité territoriale ».  Il a rappelé que deux référendums tenus en 1967 et 2002 ont permis au peuple de Gibraltar d’affirmer son attachement au Royaume-Uni, insistant que l’Espagne ne mettra jamais la main sur le Rocher.

Le Président de la Polynésie française a rappelé que ce territoire ne s’était jamais exprimé devant l’Assemblée générale de l’ONU depuis qu’elle a été réinscrite en 2013 sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes.  Mettant l’accent sur quatre points, il a affirmé que le mouvement indépendantiste polynésien n’a jamais été majoritaire en Polynésie, que le fait nucléaire est reconnu par l’État français depuis 2010, que l’État français ne confisque pas les ressources naturelles de la Polynésie à son profit et que la Polynésie française est reconnue comme pays doté d’une large autonomie en tant que membre du Forum du Pacifique.  Il a exprimé son incompréhension sur cette réinscription de la Polynésie en 2013 sur la liste des territoires à décoloniser, en notant que 70% des électeurs ont constamment fait le choix de l’autonomie.  Dans ce contexte, il a jugé infondée l’utilité d’un arbitrage extérieur par l’ONU.

Ce à quoi a rétorqué un chercheur du « The Dependency Studies Projet », selon lequel « le colonialisme par consentement reste du colonialisme ».  Il a rappelé que la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes du Comité spécial de la décolonisation a été étayée par une évaluation de son niveau d’autonomie menée à l’aide d’indicateurs (SGI) qui peuvent déterminer la nature du statut politique des relations entre le territoire et la Puissance administrante.  L’analyse des dimensions constitutionnelle et politique, économique et sociale et militaire et stratégique montre, a expliqué le Chercheur, que le terme « autonomie » est appliqué à tort à la Polynésie française, dont le modèle pointe vers un arrangement de gouvernance dépendante modernisé au fil des ans, dans la forme et dans la nomenclature, mais certainement pas sur le fond.

D’autres intervenants ont par ailleurs dénoncé les conséquences des essais nucléaires français au cours des 30 dernières années en Polynésie française.  « Que l’État français reconnaisse le fait nucléaire et assume sa pleine responsabilité! » a lancé l’un des pétitionnaires.  Quant à la loi du 5 janvier 2010 qui vise à indemniser toute personne atteinte d’une des 18 maladies radio-induites listées par cette loi, elle a fait l’objet de nombreuses critiques, puisqu’à ce jour, semble-t-il, seuls trois dossiers ont abouti à des remboursements par la « Puissance administrante » pour un montant de 112 400 dollars.

Pour sa part, le Vice-Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a mis l’accent sur les avancées résultant des derniers comités des signataires de l’Accord de Nouméa, accord politique historique que les indépendantistes, les non-indépendantistes et le Gouvernement français ont signé le 5 mai 1998 et les litiges relatifs aux listes électorales.  Il a précisé que lors du Comité des signataires, du 4 février 2016, une discussion constructive entre les partenaires de l’Accord de Nouméa avait permis d’aboutir à des engagements clairs.  Les partenaires étaient ainsi convenus de déclarer comme « politiquement clos » le litige relatif aux inscriptions faites jusqu’en 2015 sur les listes électorales spéciales provinciales, sous réserve du strict respect des dispositions de la loi organique de 1999.  « Nous sommes entrés en 2016 dans une phase d’accélération de notre processus d’intégration régionale et internationale », a-t-il dit, avant de préciser que « cette dynamique, en cohérence totale avec le principe de souveraineté partagée consacrée par l’Accord de Nouméa, contribue directement à notre décolonisation ».

En fin de séance, le Royaume-Uni et l’Espagne ont exercé leurs droits de réponse sur la question de Gibraltar.

La Quatrième Commission poursuivra les auditions de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental mercredi 5 octobre, à partir de 15 heures.

Déclaration

M. ROMÁN OYARZUN MARCHESI (Espagne) est revenu sur la question de « l’occupation illégale de Gibraltar » par le Royaume-Uni et le fait que cette île n’a jamais été cédée au Royaume-Uni.  Au fil des années, a-t-il dit, l’Espagne a invité le Royaume-Uni à respecter les différentes résolutions des Nations Unies, mais aujourd’hui il y a un véritable sentiment d’urgence.  Le 23 juin dernier, le peuple britannique a décidé par voie référendaire de quitter l’Union européenne (UE), ce qui entraînerait à terme également la sortie de Gibraltar de l’Union.  Parmi les nombreux effets possibles de cette nouvelle donne, le représentant a évoqué les problèmes avec l’Espagne, puisque l’économie du Rocher et l’économie de son pays sont intrinsèquement liées.

Par conséquent, le représentant a affirmé que l’Espagne invitait le Royaume-Uni à engager des négociations pour que les dispositions du Traité de l’Union européenne continuent à s’appliquer à Gibraltar.  Pour cela, il faudrait établir un lien politique entre Gibraltar et l’Espagne par le biais d’un régime de cosouveraineté entre l’Espagne et le Royaume-Uni sur Gibraltar.  Cette solution serait, de l’avis du représentant, avantageuse pour les habitants de Gibraltar et l’Espagne les invite à étudier cette offre.  « Il ne s’agit pas d’imposer quoi que ce soit à qui que soit », a précisé le représentant, qui encourage les habitants de Gibraltar à faire entendre leur voix.  L’Espagne ne renoncera jamais à un règlement définitif de la question de Gibraltar mais, en attendant, il serait possible de parvenir à un accord fondé sur quatre axes principaux, a-t-il expliqué.

Cet accord permettrait d’abord aux habitants de Gibraltar de conserver la nationalité britannique, tout en ayant la possibilité d’obtenir la nationalité espagnole; Gibraltar jouirait d’une large autonomie, qui s’inscrit parfaitement dans le système constitutionnel espagnol; le régime fiscal particulier à Gibraltar serait maintenu, et le mur séparant Gibraltar du reste de la péninsule ibérique serait démantelé.  L’Espagne et le Royaume-Uni se partageraient les compétences, notamment pour ce qui est du droit d’asile et du contrôle des frontières extérieures de Gibraltar. 

La proposition espagnole de cosouveraineté est fondée sur le bien-être de la zone, et en particulier celui des milliers de travailleurs espagnols qui travaillent à Gibraltar, a expliqué le représentant.  Elle permettrait de mettre fin à une controverse qui dure depuis 300 ans entre l’Espagne et le Royaume-Uni et de préserver la prospérité et la stabilité de Gibraltar.  En outre, son économie profiterait d’un libre accès au marché intérieur de l’UE et l’Espagne veillerait à ce que Gibraltar profite de cette ouverture.  Pour l’Espagne, ce serait également l’occasion de débloquer la législation communautaire qui est toujours en suspens.  Par ailleurs, cette offre s’accompagnerait d’un projet d’investissement pour mieux exploiter toutes ces possibilités, a ajouté le représentant. 

Mon pays n’entend pas imposer les termes de cette proposition et se limite à simplement faire des propositions à ce stade, qui seraient avantageuses pour toutes les parties concernées, a conclu le représentant.

DÉCLARATIONS DES REPRÉSENTANTS DE TERRITOIRES NON AUTONOMES ET DE PÉTITIONNAIRES SUR: ÎLES FALKLAND (MALVINAS), POLYNÉSIE FRANÇAISE, GIBRALTAR, NOUVELLE-CALÉDONIE, ÎLES VIERGES AMÉRICAINES ET SAHARA OCCIDENTAL

Polynésie française

M. EDOUARD FRITCH, Président de la Polynésie française, a déclaré que la Polynésie française ne s’est jamais exprimée devant l’Assemblée générale de l’ONU depuis qu’elle a été réinscrite en 2013 sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes.  Mettant l’accent sur quatre points, il a affirmé que le mouvement indépendantiste polynésien n’a jamais été majoritaire en Polynésie, que le fait nucléaire est reconnu par l’État français depuis 2010, que l’État français ne confisque pas les ressources naturelles de la Polynésie à son profit et que la Polynésie française est reconnue comme pays doté d’une large autonomie en tant que membre du Forum du Pacifique.

M. Fritch a estimé que les Polynésiens n’ont jamais exprimé le moindre désir de se séparer de la République française au cours de ces 40 dernières années.  « Certes, le président du parti indépendantiste fut Président de la Polynésie française à cinq reprises, entre 2004 et 2013, dans une période de forte instabilité politique », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne le fait nucléaire, il a dit que les indépendantistes polynésiens n’ont pas le monopole de cette préoccupation, précisant que la France versait annuellement, depuis 1996, une rente nucléaire de 180 millions de dollars US, soit près de 15% de son budget annuel.  « Le 23 février 2016, le Président François Hollande, lors de sa visite en Polynésie française, a reconnu devant les Polynésiens que les expérimentations nucléaires ont causé des dommages sanitaires, environnementaux et économiques qu’il importe de réparer », a-t-il ajouté.

Pour ce qui est de l’exploitation des ressources naturelles de la Polynésie au profit de la France, il a indiqué avoir demandé à ce que le statut d’autonomie soit amendé pour être plus précis s’agissant du droit d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles du sol, du sous-sol jusque dans la zone économique exclusive.  Il a jugé infondées les craintes des indépendantistes sur les ressources naturelles de la Polynésie et jugé inutile d’ajouter un paragraphe sur cette question au projet de résolution sur la Polynésie.

Enfin, il a estimé que l’adhésion de la Polynésie au Forum des îles du Pacifique est la preuve que les 16 États qui composent cette organisation, accueillent la Polynésie comme leur égal.  Il a précisé que l’État français n’a pas cherché à entraver la liberté diplomatique du territoire.

En conclusion, il a exprimé son incompréhension sur cette réinscription de la Polynésie en 2013 sur la liste des territoires à décoloniser, en notant que 70% des électeurs ont constamment fait le choix de l’autonomie.  Dans ce contexte, il a jugé infondée l’utilité d’un arbitrage extérieur par l’ONU.  Il a ajouté que les autonomistes, conscients de l’étroitesse de leur territoire de 4 000 km2 pour 280 º000 habitants, ont une approche et une vision réalistes de leur pays face à l’interdépendance des nations et à la mondialisation des échanges.  « Les Polynésiens ne sont ni opprimés, ni citoyens de seconde zone et ont les mêmes droits fondamentaux que tous les citoyens français », a-t-il dit.  « Si la France était encore un État colonial ou avait un comportement colonial vis-à-vis d’une de ses collectivités d’outre-mer, je pense que cela se saurait sur la scène internationale » a-t-il conclu.

M. OSCAR MANUTAHI TEMARU, Président fondateur de Tavini huiraatira no te ao Mä’ohi et maire de Faaa, a attiré l’attention de la Quatrième Commission sur le fait qu’il y a moins d’un mois, son organisation avait lancé une pétition appelant à réaffirmer le soutien de son peuple à la notion de souveraineté totale sur ses propres ressources, et à appuyer la résolution adoptée le 27 juin 2016 par le Comité spécial de la décolonisation.  Il s’est félicité de pouvoir annoncer qu’environ 40% des électeurs des dernières élections territoriales en date, qui remontent à 2013, ont signé cette pétition.  « Chaque jour, des centaines de nouvelles signatures nous parviennent et d’ici à la présentation de cette résolution à l’Assemblée générale, nous sommes confiants que ce pourcentage aura atteint 60% », a ajouté M. Temaru.

Questions réponses

Le représentant du Vanuatu a demandé des précisions sur l’évolution politique de la Polynésie depuis sa réinscription en 2013 sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser.

Le représentant du Venezuela a demandé à M. Oscar Temaru des précisions sur la situation politique de la Polynésie depuis 2013.

Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a rappelé l’importance des travaux de cette Commission qui permet aux États Membres de mieux comprendre les situations pour mieux traiter les questions d’autodétermination.  Dans le contexte de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, il a demandé comment le Gouvernement polynésien travaillait avec la Puissance administrante pour réaliser ses objectifs.  Il a demandé à M. Oscar Temaru s’il était en accord avec la position du Gouvernement actuel de la Polynésie qui souhaite voir retirer la Polynésie de la liste des territoires non autonomes à décoloniser.

Répondant aux questions des délégations, M. FRITSCH, Président du Gouvernement de la Polynésie, a expliqué la volonté du Gouvernement polynésien d’être retiré de la liste des territoires non autonomes à décoloniser.  Il a justifié cette demande par le fait que la Polynésie disposait d’une large autonomie.  « Nous avons même le pouvoir de conclure des accords avec des États, pour ce qui concerne la gestion de questions locales », a-t-il encore précisé. 

Répondant aux questions des délégations, M. Oscar Temaru, maire de la Ville de Faa’a /Tahiti, a expliqué que son mouvement avait recueilli 50 000 signatures pour soutenir la dernière résolution adoptée par le Comité spécial de la décolonisation, ce qui représente 25% de la population.  Il a rappelé que la Polynésie a été retirée de la liste des territoires à décoloniser par le Gouvernement français en 1947 sans consultation du peuple polynésien.  

M. ANTONY GÉROS, membre du Conseil de la ville de Paea à Tahiti, a estimé que les municipalités créent une division au sein du Gouvernement local.  Par le biais de ces municipalités, des décisions sont prises par la Puissance administrante qui s’immisce dans le principe de libre administration des collectivités locales.

Mme JUSTINE TEURA, membre du Conseil de la ville de Tumaraa, a estimé que la politique coloniale imposée par la France en matière d’immigration entravait le développement économique de la Polynésie française.  Elle a rappelé que les citoyens français, mais aussi européens, pouvaient y entrer et s’y installer à leur guise.  De plus, chacun peut voter et faire taire notre voix, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’un Français et un Européen étaient autorisés à voter après six mois de résidence.  Établissant un lien direct entre les questions d’emploi et d’immigration, elle a affirmé que, selon le recensement de 2012, 33 400 personnes non originaires de la Polynésie française s’y étaient installées.  Seuls 7,5% de ces immigrants sont sans emploi contre 22,6% de la population résidente, a-t-elle affirmé.  Elle a déploré le manque de latitude concernant la politique des visas pour se rendre en Polynésie française, ce qui a des conséquences pour l’économie locale.  La Puissance administrante a décidé que seuls les ressortissants des pays de l’Union européenne et de 54 autres pays pouvaient se rendre en Polynésie française, a-t-elle déclaré.  Enfin, elle a insisté sur les difficultés que rencontrent les étrangers mariés à des personnes appartenant aux peuples autochtones ma’ohi, dans la mesure où il n’y a pas, dans le système français, de visa époux, mais seulement des permis de travail et de séjour.

M. PUARAI TAEREA, Président de l’ONG locale « Blue Djeuns no Ma’ohi Nui », a expliqué qu’il n’y avait pas de système de protection de l’emploi local et qu’aucune loi en ce sens n’était appliquée par le biais d’une législation locale.  En fait, les deux tentatives de changement de la législation locale qui auraient donné la priorité aux locaux ont été rejetées à deux reprises par la Puissance administrante, a-t-il dit.

Pour M. STEVE CHAILLOUX, Professeur de la langue tahitienne en Polynésie française, les langues autochtones sont le socle de l’identité autochtone et de leur histoire.  Elles sont au cœur d’un patrimoine précieux, mais au cours des 30 dernières années, la langue de la République est le français et le Tahitien n’est plus reconnu depuis 1992.  « Nous sommes devenus les otages d’un point de vue républicain étroit, et nous sommes relégués au statut de population artificielle. »  « Nous sommes le peuple maui », a-t-il revendiqué, en exigeant le droit d’utiliser les langues locales dans le secteur public et privé et reprochant à la France de toujours refuser de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires qu’elle a signée en 1999.

Mme MINARII CHANTAL GALENON, Présidente de l’ONG « Vahine Piri Rava », a invoqué les paroles de Nelson Mandela selon lequel « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».  Elle a accusé la Puissance administrante de contrôler le système éducatif en Polynésie française, en dépit du semblant de contrôle du Gouvernement local.  Avec la menace cachée d’arrêter le financement, la Puissance administrante s’immisce dans tous les aspects de la pédagogie.  La Polynésie française est traitée comme une autre zone administrative académique sous l’influence de Paris, alors même qu’elle est censée être autonome, a-t-elle précisé.  Dans la mesure où la France est la seule autorisée à délivrer des diplômes nationaux, les Polynésiens sont implicitement forcés de copier les programmes français et les résultats sont catastrophiques, puisque la Polynésie française est classée dernière dans le classement des territoires d’outremer en termes de développement humain.  En Polynésie française seul 54% des enfants sont bacheliers par rapport à 83% en France, et l’analphabétisme frappe 38 à 42% des jeunes, a-t-elle déploré.

Mme VALENTINA CROSS, Conseillère municipale de Teva-i-Uta de Tahiti, a affirmé que la Puissance administrante contrôlait l’économie et le secteur financier de Ma’ohi Nui en Polynésie française à travers ses entreprises multinationales comme Électricité de Tahiti (EDT),  qui détient le monopole de la production et de la distribution de l’électricité sur l’île.  Les élus locaux ne sont pas armés pour faire face à ces grandes multinationales qui imposent leurs règles, a-t-elle fait observer. 

En 2007, le Parlement local a décidé de faire face aux problèmes du monopole des entreprises multinationales et aux prix prohibitifs qu’elles imposent au peuple maohi nui, a-t-elle poursuivi; toutefois, en 2008, à Paris, le Code général des collectivités territoriales a imposé des obligations aux municipalités dans les domaines de la distribution d’eau, et de gestion des déchets, mais les ressources matérielles et financières allouées à cet effet sont insuffisantes.  

La violation de ces obligations est pourtant passible de sanctions pénales, a déclaré Mme Cross.  En raison de manque d’expertise et de ressources des municipalités ma’ohi nui, beaucoup d’entre elles ont été obligées de déléguer la mise en œuvre de ces services à des sociétés qui siègent sur le continent pour éviter les sanctions.  Celles-ci imposent leur propres prix extrêmement élevés, une fois encore, laissant les autorités locales impuissantes, a regretté Mme Cross.

M. STANLEY CROSS, Avocat à la retraite au barreau de Papeete, a déploré le fait que le système judiciaire de l’île soit contrôlé par la France.  Les problèmes persistent.  Premièrement, il y a l’accès inégal aux professions juridiques.  Tout juge maohi doit avoir pratiqué entre 10 et 15 ans en France avant de devenir juge sur le territoire.  Ce n’est pas étonnant, dans ces conditions, que sur les 42 juges affectés dans les tribunaux à Maohi Nui, seulement un Polynésien depuis 1958, a été affecté en 2016.  Deuxièmement, a-t-il dit, le libre accès aux services judiciaires prévoit que toutes les langues polynésiennes puissent être librement parlées et écrites dans les tribunaux.  Cependant, depuis 2001, les tentatives des assemblées locales d’offrir des services de traduction de toutes les langues polynésiennes ont échoué à cause de l’opposition de la Puissance administrante, a précisé M. Cross.  Troisièmement, aucune traduction n’est disponible dans les tribunaux du territoire, et, quatrièmement, si la loi organique votée en 2004 a prévu que le tribunal foncier commencerait son travail en 2017, il a fallu 13 ans pour le créer.  Le contrôle persistant du système judiciaire du territoire par la Puissance administrante contrevient à la Déclaration de décolonisation de 1960 et à la résolution 2625 qui stipule que tous les peuples ont le droit de déterminer, sans ingérence extérieure, leur statut politique et de poursuivre leur développement économique, social et culturel, a conclu l’intervenant.

Le représentant de l’Algérie a demandé des précisions sur la procédure en matière de questions et de réponses, en notant que lors des sessions précédentes chaque intervention était suivie de questions.  

Le Président de la Commission a indiqué que les délégations avaient la possibilité de poser des questions quand elles le souhaitaient 

Intervenant au nom de l’Assemblée corse, M. SEBASTIEN QUENOT, Directeur de Cabinet du Président de l’Assemblée de Corse, a remercié la Quatrième Commission pour avoir permis à son peuple d’être entendu pour la première fois à l’ONU.  Il a souligné que cette date était symbolique car elle marquait le soixante-treizième anniversaire de la libération de la Corse de l’occupation nazie le 4 octobre 1943.  Il s’est félicité que la Corse, la Kanaky et la Polynésie, qui avaient en commun un caractère insulaire, parlaient d’une même voix aujourd’hui.  « C’est notre confrontation au fait colonial, de la Méditerranée au Pacifique, qui nous rassemble aujourd’hui », a indiqué le représentant de l’Assemblée de Corse.  Il a rappelé que la France a souhaité déplacer ses expériences nucléaires en Corse après l’indépendance de l’Algérie en 1962, et que c’est seulement en raison de l’opposition des Corses que ces essais nucléaires ont finalement été conduits en Polynésie.  Il a rappelé que la Corse était une jeune République indépendante au cœur de l’Europe lorsqu’elle a été conquise en 1769 et que la Corse de Pascal Paoli avait des représentants démocratiquement élus, avait adopté une constitution, avait sa propre monnaie et son université.  Il a précisé que la France a acheté la Corse et a taxé ses exportations pour appauvrir l’île.  Il a ajouté que l’enseignement de la langue corse restait facultatif et que Michel Rocard, à l’époque Premier Ministre de la France, avait parlé à l’oppression devant l’Assemblée nationale, en 1988. 

Le représentant corse a été interrompu par le Président de la Commission qui a estimé qu’il n’abordait pas une question à l’ordre du jour

M. YVES CONROY, membre du parti politique « here ai’a » dont l’épouse a été victime des essais nucléaires, a rappelé que le premier essai nucléaire mené en Polynésie le 2 juillet 1966 a relâché dans la nature des taux de radiations 142 fois plus élevés que ceux mesurés dans la zone interdite de Tchernobyl.  Malgré les constatations catastrophiques, la France a conduit ses essais et entraîné 203 retombées radioactives sur les îles habitées.  C’est en connaissance de cause que la France a empoisonné l’ensemble du peuple polynésien et sa descendance, a-t-il affirmé, précisant que son épouse décédée en décembre 2004 a été victime des radiations liées aux essais nucléaires. 

Mme ELIANE TEVAHITUA, Présidente de l’ONG « Te vahine maohi no Manotahi », a dénoncé les essais nucléaires que la Puissance administrante a conduits pendant les 30 dernières années sur les atolls de Moruroa et Fangataufa en Polynésie française.  Les déchets radioactifs ont contaminé directement et indirectement la population des îles, et la pétitionnaire accuse la Puissance administrante d’avoir procédé à un véritable « génocide nucléaire incidieux » du peuple ma’ohi nui et de ses descendants.  Depuis la mise en place du registre du cancer en 1985, le Ministre de la santé du Gouvernement local élu fait état d’une augmentation des cas de cancers, notamment des cancers du sang et de la thyroïde.  Plus de 8 000 personnes ont été diagnostiquées avec des maladies radio-induites et uniquement sept patients polynésiens ont été indemnisés à ce stade par le Comité de compensation des victimes des tests nucléaires (CIVEN), qui a été mis en place par la Puissance administrante.

M. PATRICK GALENON a dénoncé les 193 essais nucléaires effectués en terre maohi.  « Que l’État français reconnaisse le fait nucléaire et assume sa pleine responsabilité! » a-t-il lancé.  La loi du 5 janvier 2010 vise à indemniser toute personne atteinte d’une des 18 maladies listées par cette loi: or, à ce jour, seuls trois dossiers ont abouti à des remboursements par la « Puissance administrante » pour un montant de 112 400 dollars, a déploré le pétitionnaire.  « Cette loi fourbe exige des victimes vulnérables qu’elles se justifient devant une Commission d’indemnisation qui a établi des critères d’éligibilité aussi irréalistes que changeants, alors qu’elle dispose depuis plus de 50 ans de toutes les réponses classées secret défense », a poursuivi M. Galenon, en s’élevant contre le fait que les victimes « indigènes » se trouvent dans l’impossibilité de constituer un dossier adapté pour être indemnisées.  Il a jugé « capital », en conclusion, de soutenir la résolution du 27 juin 2016 du Comité des 24.

M. JERRY GOODING a affirmé que l’histoire du nucléaire en Polynésie française est une série de mensonges.  La population de Mangaréva a été « massivement contaminée » dès le premier tir de 1966, a subi un taux de mortalité infantile inexpliqué entre 1966 et 1974 et, jusqu’à aujourd’hui, des familles entières sont gravement malades et presque toutes atteintes d’un dérèglement de la thyroïde, a assuré le pétitionnaire, en demandant que vérité et justice soient faites sur ce dossier « dramatique » du fait nucléaire en Polynésie.  M. Gooding a également demandé que le peuple polynésien puisse s’exprimer à ce sujet par un référendum local, tel qu’initié par l’Association 193, et que des études épidémiologiques soient réalisées.  Enfin il a plaidé pour la création d’une cellule qui accompagnerait les populations des cinq archipels de la Polynésie, victimes des essais nucléaires, afin de constituer le dossier de demande d’indemnisation de leurs membres décédés ou vivants.

M. MAXIME CHAN, président honoraire de l’Association Te Rau Atiati, a dénoncé les conséquences de 193 essais nucléaires menés en Polynésie depuis 1966, qui bouleverseront à jamais l’environnement de la Polynésie et a rappelé que 3 200 tonnes de matériels contaminés ont été déversés dans l’océan.  Il a expliqué que 147 explosions souterraines ont déstabilisé les structures souterraines de Mururoa, indiquant que certaines zones étaient impropres à toutes activités humaines en raison des taux de contamination.  Il a demandé la décontamination de tous les espaces contaminés.

M. AUGUSTE UEBE-CARLSON, Président of the association 193, a indiqué que les Polynésiens veulent connaître la vérité sur les essais nucléaires français.  Cinquante mille Polynésiens ont signé une pétition à cet effet, a-t-il expliqué, en exhortant les autorités à en tenir compte.  Il a insisté sur les conséquences dramatiques des 193 essais nucléaires conduits en Polynésie, notamment la fréquence de certaines maladies et le risque de voir Moruroa s’effondrer à tout moment.  Il a exhorté l’État français à assumer totalement ses responsabilités, « car ce que la France est aujourd’hui en terme de puissance nucléaire, elle le doit en grande partie à la Polynésie ».  Il a affirmé que le référendum qui avait pour objet la conduite des essais nucléaires français en Polynésie était manipulé.  Les Polynésiens sauront réécrire leur histoire si demain il y aura un référendum local en Polynésie, a-t-il conclu. 

M. RICHARD ARIIHAU TUHEIAVA, Membre élu de l’Assemblée de la Polynésie française, a axé son intervention sur la souveraineté de la Puissance administrante sur les ressources naturelles de la Polynésie française, surtout depuis le référendum de 1958.  À ce jour celle-ci impose le statu quo bilatéral entre Paris et Tahiti, qui préserve les intérêts financiers et stratégiques de la France sur le territoire.  Il a revendiqué la souveraineté permanente des Polynésiens sur les ressources naturelles de la Polynésie française pour leur permettre de développer une économie viable à long terme.

Le représentant des Palaos lui a posé une question sur le rapport du Secrétaire général sur les conséquences des essais nucléaires français, pour lequel le Comité des 24 a demandé au Secrétaire général de fournir une mise à jour régulière et plus de détails.

Le représentant du Venezuela, a rappelé que le Comité spécial des Vingt-Quatre avait adopté une disposition qui introduit un changement par lequel le Secrétaire général doit communiquer des informations mises à jour régulièrement sur les conséquences des essais nucléaires français en Polynésie française.  Il lui a demandé en quoi l’Assemblée de la Polynésie française compte participer aux mises à jour apportées par le Secrétaire général.

Le représentant de l’Algérie a également demandé des informations complémentaires sur la question des ressources naturelles du territoire, une question reprise aussi par le représentant des Palaos.

M. Tuheiava a indiqué que la plupart des informations figurant dans le rapport initial de deux pages sont périmées et incomplètes et que le peuple polynésien n’y a pas contribué.  En janvier 2010, le Parlement français a adopté une législation qui reconnaissait la nécessité d’indemniser les victimes des essais nucléaires en Polynésie française; cependant, la mise en œuvre de cette législation est un échec total, a-t-il estimé.  Dans le rapport actuel il n’est pas non plus fait référence au risque d’effondrement de l’atoll de Naururoa et de la menace de tsunami.  En 2014, a précisé le pétitionnaire, la Chambre de Polynésie française a demandé que la France reconnaisse la nature coloniale des essais nucléaires français, et M. Tuheiava a demandé un débat au sein du Comité spécial des Vingt-Quatre sur cette question, en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Pour ce qui est des ressources naturelles, il a précisé qu’il y avait cinq types de ressources: terrestres, du domaine public maritime, de la zone économique exclusive, des eaux profondes et de l’espace aérien, dont la plupart relèvent de la souveraineté de la Puissance administrante.  Ce sont les caisses du Trésor français qui en bénéficient et cela entrave le développement de la Polynésie française, a déploré M. Tuheiava.

M. MOETAI BROTHERSON, maire adjoint de la ville de Faa’a, a rappelé qu’en 2004, le Président polynésien participait pour la première fois au Forum des îles Pacifiques en tant que membre associé.  Depuis, il a clairement affirmé que la Polynésie française faisait partie de la famille du Pacifique, et devrait devenir membre à part entière dès lors qu’elle obtient une véritable autogouvernance.  Néanmoins, en 2011, le Ministre des affaires étrangères français de l’époque, M. Alain Juppé, est venu préciser à Auckland auprès du Forum que c’est bien la France, et non la Calédonie ou la Polynésie, qui possédait ces ressources naturelles dans le Pacifique Sud.  Depuis, le 17 mai 2013, lorsque la Polynésie française est revenue sur la liste des territoires non autonomes, la France n’a cessé de réaffirmer sa présence dans la région du Pacifique.  Il a indiqué que Mme Bareights, Ministre de l’outre-mer, avait déclaré que l’admission au Forum était le résultat de la seule volonté de la diplomatie française. 

Les représentants des États fédérés de Micronésie et de Cuba ont demandé si le changement de statut de la Polynésie française de membre associé à membre de plein droit du Forum des îles du Pacifique est lié à un changement de statut de la gouvernance française.

Répondant à ces questions, M. Brotherson a indiqué que le Gouvernement de Polynésie n’avait bénéficié d’aucune nouvelle compétence depuis 2004. 

M. CARLYLE G. CORBIN, Chercheur au Dependency Studies Project, a fait état de l’évaluation du niveau d’autonomie de la Polynésie française, qui a été menée à l’aide d’indicateurs (SGI) qui peuvent déterminer la nature du statut politique des relations entre le territoire et la Puissance administrante.  L’analyse des dimensions constitutionnelle et politique, économique et sociale et militaire et stratégique montre, a expliqué le chercheur, que le terme « autonomie » est appliqué à tort à la Polynésie française, dont le modèle pointe vers un arrangement de gouvernance dépendante modernisé au fil des ans, dans la forme et dans la nomenclature, mais certainement pas dans le fond.  Il reste une forme de contrôle unilatéral exercé par la Puissance administrante, et le territoire ne dispose que d’une forme d’autonomie déléguée qui peut être inversée à tout moment, a expliqué M. Corbin.  C’est la raison pour laquelle ce territoire a été réinscrit sur la liste des territoires non autonomes.  « Le colonialisme par consentement reste du colonialisme », a-t-il conclu.

Gibraltar

M. FABIAN PICARDO, Ministre en Chef de Gibraltar, a rappelé que Gibraltar est considérée comme un territoire non autonome depuis 70 ans.  Il a précisé que le Royaume-Uni avait proposé à l’Espagne de régler tous les aspects de Gibraltar devant la justice internationale le 11 octobre 1966, exhortant l’Espagne à respecter le choix de Gibraltar de ne pas devenir espagnol.  Il a fustigé la politique de sabotage économique de l’Espagne avant d’appeler ce pays à cesser de vouloir annexer Gibraltar.  Rappelant que l’Espagne avait cédé la souveraineté de Gibraltar au Royaume-Uni par le traité datant de 1713, le Ministre s’est étonné de la position du Ministre espagnol des affaires étrangères qui a estimé qu’il voyait dans le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne une occasion rare pour l’Espagne de faire respecter son intégrité territoriale.  Il a rappelé que deux référendum tenus en 1967 et 2002 avaient confirmé au peuple de Gibraltar d’affirmer son attachement indélébile au Royaume Uni.

M. RICHARD BUTTIGIEG, du Groupe pour l’autodétermination de Gibraltar, a posé la question suivante: Si le Royaume-Uni et Gibraltar ont une relation moderne non coloniale, qu’attend cette Commission pour rayer Gibraltar de la liste?  Il a demandé des consignes claires, car cette question est en souffrance depuis 10 ans.  « Cette Commission doit agir selon son mandat et envoyer une mission de visite à Gibraltar », a-t-il exigé.  Par son silence, la Commission encourage l’Espagne dans ses tentatives de récupérer la souveraineté sur le Rocher, a accusé le pétitionnaire.  « Même si la délégation espagnole a fait une déclaration qui semblait amicale », il a demandé à la Commission de regarder comment l’Espagne avait récemment traité sa région de Catalogne pour comprendre les raisons de Gibraltar de ne pas vouloir tomber sous sa souveraineté.

Nouvelle-Calédonie

M. JEAN-LOUIS D’ANGLEBERMES, Vice-Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a mis l’accent sur les avancées résultant des derniers comités des signataires de l’Accord de Nouméa, accord politique historique que les indépendantistes, les non-indépendantistes et le Gouvernement français ont signé le 5 mai 1998, et les litiges relatifs aux listes électorales.  Il a précisé que lors du Comité des signataires, du 4 février 2016, une discussion constructive entre les partenaires de l’Accord de Nouméa avait permis d’aboutir à des engagements clairs.  Les partenaires étaient ainsi convenus de déclarer comme « politiquement clos » le litige relatif aux inscriptions faites jusqu’en 2015 sur les listes électorales spéciales provinciales sous réserve du strict respect des dispositions de la loi organique de 1999.

Il a salué la contribution des observateurs des Nations Unies aux travaux des commissions administratives spéciales chargées de déterminer les listes électorales, en se disant convaincu que cette association nouvelle de la Division de l’assistance électorale du Département des affaires politiques des Nations Unies contribuerait de manière décisive à la sincérité du futur scrutin.

Il a rappelé que, conformément à l’Accord de Nouméa, la Nouvelle-Calédonie a la faculté institutionnelle de construire sa propre politique de relations extérieures.  « Nous sommes membres de nombreuses organisations intergouvernementales, notamment régionales, et nous entretenons des relations bilatérales intenses avec nos partenaires régionaux, notamment le Vanuatu et la Nouvelle-Zélande, a-t-il précisé.  Il a par ailleurs indiqué que, le 10 décembre 2015, les 16 États membres du Forum des Îles du Pacifique, l’unique Organisation politique de la région, avaient pris la décision historique d’accepter la candidature de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française au statut de membre à part entière de cette Organisation créée en 1971.  « Cette admission marque pour la Nouvelle-Calédonie la reconnaissance par l’ensemble des pays du Pacifique de sa pleine appartenance à la région, non plus uniquement sur le plan géographique, mais aussi sur le plan politique et économique », s’est félicité le Vice-Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

À son avis, cette adhésion devrait permettre à la Nouvelle-Calédonie de se mobiliser pour mieux faire entendre la voix de la région auprès de certains partenaires, dont l’Union européenne et la France.  En juillet 2017, dans le cadre de la présidence calédonienne de la prochaine Conférence ministérielle de la Communauté du Pacifique, la principale organisation technique de la zone, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie prévoit d’organiser, en partenariat avec la Commission européenne, le premier Sommet UE–Pacifique, a-t-il annoncé.  La Nouvelle-Calédonie contribuera ainsi à mobiliser les aides internationales en faveur de la préservation de l’environnement, notamment dans la lutte contre les changements climatiques et dans la gestion durable des océans, a ajouté le Vice-Président. 

« Comme vous le savez, notre gouvernement, en partenariat avec le Gouvernement français, a décidé en 2014, de la création du Parc naturel de la mer de Corail d’une superficie de 1,3 million de km².  Nous souhaitons doter cet espace maritime d’un haut niveau de protection », a-t-il précisé, affirmant que son gouvernement avait confié à un comité de gestion associant l’ensemble des parties prenantes le soin de rédiger le plan de gestion de ce parc, dans le cadre d’un processus participatif et de coconstruction.  Ce comité est composé des institutions calédoniennes, des instances coutumières, des associations environnementales et des professionnels de la mer, a-t-il dit.

Après avoir énuméré un certain nombre de projets conjoints avec des pays insulaires voisins visant à préserver les récifs et à gérer les grandes aires marines protégées, dont fait partie la Nouvelle-Calédonie, le Vice-Président a souligné la détermination de son gouvernement à prendre une part décisive dans l’élaboration d’une politique de gestion durable de l’océan Pacifique dans le but de le préserver pour les générations futures.  « Le renforcement de cet engagement international de notre pays que nous considérons comme emblématique de notre décolonisation doit se poursuivre », a-t-il dit.

Le Vice-Président a par ailleurs annoncé l’intention de la Nouvelle-Calédonie d’adhérer à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).  Cette candidature serait examinée en novembre lors du prochain sommet de l’OIF à Madagascar.  « Nous nous apprêtons par ailleurs à formaliser notre candidature au statut de membre associé de l’UNESCO et deviendrons dans les prochaines semaines membre du comité régional du Pacifique occidental de l’Organisation mondiale de la santé », a-t-il dit. 

« Nous sommes entrés en 2016 dans une phase d’accélération de notre processus d’intégration régionale et internationale », a indiqué en conclusion le Vice-Président, avant de préciser que « cette dynamique, en cohérence totale avec le principe de souveraineté partagée consacrée par l’Accord de Nouméa, contribue directement à notre décolonisation ».

Question des délégations

Répondant à une question du représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Vice-Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a indiqué qu’il n’y avait pas de litige au sujet des listes électorales, mais qu’il y avait le risque qu’une grande partie des Kanaks ne puissent pas prendre part au référendum de 2018 parce qu’ils ne sont pas inscrits sur ces listes.  Il a aussi indiqué que la baisse du cours du nickel a eu comme effet de stimuler l’activité économique. 

M. GÉRARD POADJA, Vice-Président de la Commission des relations extérieures du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, a indiqué que la France est une chance pour une petite île océanienne de 300 000 habitants.  « C’est aussi une chance de pouvoir nous gouverner dans le respect de notre identité et de notre mémoire », a-t-il ajouté, avant d’estimer qu’accéder à l’indépendance serait une grave erreur.  « Il faudra aussi veiller à ce que le référendum de 2018 ne donne pas l’impression d’une victoire d’une Calédonie sur l’autre », a-t-il prévenu.

Îles Falkland/Malvinas

M. PETER HAMILTON, historien britannique, s’est dit préoccupé par le manque de progrès sur la question des Îles Falkland/Malvinas.  En tant qu’historien, il estime que la souveraineté britannique sur ces Îles est une « forme archaïque de colonialisme et une injustice historique ».  Il faut revenir à la source et aux recommandations qui accompagnaient la résolution initiale 1541 et la résolution 2065, pour trouver, à son avis, une solution à ce différend.  Le fond de la question est bien la souveraineté sur le territoire et le Comité spécial des Vingt-Quatre devrait demander un avis consultatif de la Cour internationale de Justice pour trancher, a-t-il estimé.

M. RUSSEL CHRISTOPHER, natif des Îles Vierges americaines, a demandé la fin de la colonisation des Îles Vierges.  Il a regretté que la Puissance coloniale continue d’ignorer la pertinence de la résolution 1514 de l'Assemblée générale.  « Nous connaissons une économie en déclin, un système de santé déplorable, un système éducatif en ruine et un environnement pollué en raison d’un système de gouvernance corrompu », a-t-il déclaré.

Mme MONIQUE S. MASON, descendante du Peuple autochtone YHWH, a dénoncé l’inaction de l’ONU pour protéger les descendants de la terre dans les Îles Vierges.  Elle a appelé l’Amérique et l’ONU à cesser les activités maléfiques et coloniales. 

M. JOSPEH LEE CALHOUN III, membre du peuple YHWH, a appelé à servir le fils de Dieu avec crainte, en rappelant que tout rassemblement des nations n’a comme objet que de détruire les enfants d’Israël. 

Droits de réponse

Réagissant à la déclaration du représentant de l’Espagne, le représentant du Royaume-Uni a expliqué que son pays revendiquait sa pleine souveraineté sur Gibraltar et que le peuple de Gibraltar jouit du droit à l’autodétermination.  « Nous ne conclurons aucun accord qui verrait le peuple de Gibraltar passer sous la souveraineté d’un autre État », a prévenu le représentant britannique.  Celui-ci a aussi précisé que son vote concernant la sortie de l’Union européenne ne changeait rien à son engagement indéfectible à accepter la volonté de Gibraltar en matière de souveraineté. 

La représentante de l’Espagne a déclaré que la décision de la Fédération internationale de football association (FIFA) acceptant Gibraltar comme un de ses membres est le fruit d’une décision d’un tribunal d’arbitrage sportif qui n’avait aucune conséquence sur le droit international concernant le statut politique de Gibraltar.    

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’impératif du développement durable inclusif au centre des travaux de la nouvelle session de la Troisième Commission

Soixante et onzième session
1re et 2e séances – matin et après-midi
AG/SHC/4163

L’impératif du développement durable inclusif au centre des travaux de la nouvelle session de la Troisième Commission

« En affirmant notre attachement au développement durable et à ses objectifs, nous reconnaissons que la discrimination n’est pas envisageable. »  À l’instar du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, les États Membres ont rappelé, aujourd’hui, lors du débat général consacré au développement social qui ouvrait les travaux de la Troisième Commission, qu’un engagement central du Programme de développement durable à l’horizon 2030 était de ne laisser personne de côté.

La Présidente de la Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, Mme Maria Emma Mejia Vélez (Colombie), a insisté sur le caractère intégral et indivisible du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et sur le fait que les efforts de mise en œuvre doivent recevoir l’appui cohérent et coordonné du système des Nations Unies. 

Les travaux de la Commission impliquent un engagement renouvelé pour la réalisation des droits de l’homme, y compris le droit au développement, a déclaré Mme Mejia Vélez. 

« Je veillerai à assurer une plus grande coopération entre les organes et les mécanismes du système des Nations Unies, en particulier le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et les organes de traités », a-t-elle promis.

Après avoir évoqué un ordre du jour dominé par des points urgents, dont les déplacements massifs de réfugiés et de migrants, elle a souhaité donner « un élan » aux questions relevant de la justice pénale et de la prévention du crime.  D’autres sujets d’actualité, comme la lutte contre la corruption, les stupéfiants et la traite des personnes, seront abordés par la Commission.

La Présidente a tenu à saluer la nomination récente de Mlle Nadia Murad Basse Taha en tant qu’Ambassadrice de bonne volonté pour la dignité des survivants de la traite des personnes, une décision importante pour faire entendre « la voix des victimes ».

Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a jugé que « l’expertise collective de la Commission sera essentielle à la réalisation d’une prospérité et d’une paix partagée que nous espérons instaurer d’ici à 2030 ».

Si, entre 1990 et 2012, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté, les acquis ont été inégaux et sont encore fragiles entre les pays et au sein des pays, a averti M. Wu.  L’insécurité socioéconomique continue de toucher de façon disproportionnée les groupes les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les peuples autochtones.

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, le représentant de la Thaïlande a constaté à son tour que, 21 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague sur le développement social, l’éradication de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale demeuraient des défis majeurs pour la communauté internationale.  Il a appelé à reconnaître les défis spécifiques auxquels font face les pays les plus vulnérables, notamment les États africains, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, dans la réalisation des objectifs de développement durable.

La Directrice de la Division du Département des affaires économiques et sociales pour la politique sociale et le développement, Mme Daniela Bas, a présenté les rapports du Secrétaire général portant sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.  Elle a insisté sur la prise en compte des droits et du point de vue des personnes handicapées.

Préoccupé justement par le manque d’accès aux soins des personnes handicapées en Afrique, le représentant du Groupe africain a parlé d’une « question de survie ».  Rejoint par le délégué de l’Égypte, il a par ailleurs réaffirmé la centralité de l’institution de la famille et son rôle critique.

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), le représentant de la République dominicaine a réaffirmé l’engagement de sa région en faveur de l’inclusion et de l’intégration sociale.  À cette fin, il a insisté sur la nécessité de garantir un accès universel aux services sociaux de base dans les domaines de la nutrition, de la santé, de l’eau potable, de l’habitat et de l’emploi décent, dans le respect de l’égalité entre les sexes. 

Soulignant que plus de 60% de la population de la région était âgée de moins de 30 ans, le représentant des Bahamas, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné la nécessité d’autonomiser les jeunes pour être en mesure d’atteindre le développement durable.  C’est là l’objectif, a-t-il ajouté, du Plan d’action de la CARICOM pour le développement de la jeunesse.

Pour l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la représentante des Philippines a souligné l’adoption par l’ASEAN d’un certain nombre d’initiatives, y compris l’ASEAN Vision 2025 et le Plan politique et de sécurité, visant à compléter la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à faire avancer le processus d’intégration régionale.

Le sort des enfants réfugiés a ému des représentants de la jeunesse de la Norvège qui ont appelé les États Membres à protéger leurs droits et, notamment, à leur garantir un accès à l’éducation.

La Troisième Commission poursuivra demain son débat général à partir de 10 heures.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/71/188)

Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/71/61–E/2016/7) et (A/71/214)

L’alphabétisation, enjeu vital: définir les futurs programmes d’action (A/71/177)

Déclarations liminaires

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a jugé que « l’expertise collective de la Commission sera essentielle à la réalisation d’une prospérité et d’une paix partagée que nous espérons instaurer d’ici à 2030 ».

Un développement inclusif fondé sur les droits est au cœur même de ses travaux, a poursuivi M. Wu.  Il faut veiller à mettre en place des politiques de développement économique et social efficaces qui appliquent l’exercice des droits de l’homme pour tous.  Les objectifs de développement durable doivent être atteints dans leur intégralité, a-t-il dit.  À cet effet, il faudra beaucoup d’initiatives et une appropriation nationale à l’horizon 2030.

« Le succès est tributaire de notre aptitude à mettre en place des politiques cohérentes », a rappelé le Secrétaire général adjoint.  « Nous devons nous défaire du cloisonnement et hisser les partenariats à un nouveau niveau. »

Entre 1990 et 2012, plus d’un milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté.  Les pays ont pu fournir davantage de soins de santé de base, réduisant la mortalité maternelle et infantile; le nombre d’enfants scolarisés est plus élevé que jamais.  Mais ces acquis ont été inégaux et sont encore fragiles entre les pays et au sein des pays, a-t-il averti.

L’extrême pauvreté reste élevée en Afrique subsaharienne et dans d’autres parties de l’Afrique et de l’Asie.  Les inégalités vont croissantes, comme le montre le chômage en Europe.  Il est important de réduire la transmission de la pauvreté entre les générations.

En outre, l’insécurité socioéconomique continue de toucher de façon disproportionnée les groupes les plus vulnérables, comme les femmes, les enfants, les personnes handicapées, les personnes âgées et les peuples autochtones.

« En affirmant notre attachement au développement durable et à ses objectifs, nous reconnaissons que des économies robustes ne suffisent pas.  Nous montrons que les politiques sociales ne peuvent se réduire à un ensemble de mesures visant à corriger les défaillances des marchés et des institutions ou à protéger les ménages démunis », a affirmé M. Wu.  « Nous reconnaissons que la discrimination n’est pas envisageable. »

Les défis sont de taille mais les perspectives sont encore plus grandes, a-t-il conclu.

Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division du Département des affaires économiques et sociales pour la politique sociale et le développement, a présenté des rapports du Secrétaire général portant sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. 

Elle a souligné que les rapports montraient clairement dans quelle mesure les cadres adaptés de développement tenaient compte des personnes handicapées et présentaient des initiatives visant à inclure l’assistance à la société, ainsi qu’aux organisations.  Mme Bas a affirmé que ces rapports présentaient des initiatives positives, ainsi que les actions entreprises par la communauté internationale pour atteindre les objectifs en faveur du développement des personnes handicapées. 

Selon la Directrice, force est de reconnaître tous les progrès réalisés en faveur du bien-être des personnes handicapées, mais, a-t-elle précisé, il est aussi urgent de consentir à des efforts  plus inclusifs.  Mettant l’accent sur la note du Secrétaire General, Mme Bas a insisté sur le fait qu’elle donnait des orientations permettant de recenser les personnes laissées pour compte et faisait ressortir des éléments d’exclusion sociale ayant des liens évidents avec le chômage. 

Mme Bas a également prévenu qu’il existait de nombreuses barrières de discrimination contribuant à l’exclusion sociale.  En conséquence, elle a lancé un appel pour que des mesures soient prises en vue de faciliter la participation des personnes handicapées à ces différents processus.

L’accès à la justice et une législation de la famille équitable sont également des impératifs au regard des violations des droits des femmes et des enfants qui ne sont pas bien pris en considération par les cadres juridiques existant, a-t-elle ajouté.  Par ailleurs, a-t-elle soutenu, il faut également changer les normes culturelles et sociales qui font perdurer la violence dans les familles.

Débat général

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande) a constaté que, 21 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Copenhague sur le développement social, l’éradication de la pauvreté et la lutte contre l’exclusion sociale, demeuraient des défis majeurs pour la communauté internationale.  « Il est par conséquent primordial que les gouvernements redoublent d’efforts pour promouvoir et protéger les personnes dans le besoin, en particulier celles qui se trouvent dans des situations vulnérables », a affirmé M. Plasai.

Le représentant du Groupe des 77 et la Chine a toutefois fait part de son inquiétude face au manque de progrès dans la réalisation des engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague.  « Nous sommes particulièrement préoccupés par la persistance des crises mondiales actuelles », a-t-il précisé, mentionnant notamment la crise financière et économique, la crise alimentaire mondiale, le taux de chômage élevé et les menaces posées par les effets des changements climatiques, les pandémies, l’extrémisme violent et le terrorisme.

Tout en saluant l’adoption, l’an dernier, du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Plasai a appelé à reconnaître les défis spécifiques auxquels font face les pays les plus vulnérables, notamment les États africains, les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à lever les obstacles entravant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en particulier pour les peuples sous le joug de l’occupation coloniale ou étrangère.

Le représentant a également souligné l’importance de la coopération internationale, aussi bien Nord-Sud que Sud-Sud, dans la réalisation des objectifs du Programme d’action de Copenhague, tout en insistant sur la nécessité pour les pays développés de respecter l’intégralité de leurs engagements.

Enfin, M. Plasai a salué l’attention continue consacrée par l’ONU à la jeunesse, aux personnes vivant avec un handicap et à la promotion de la famille.  Sur ce dernier point, il a appelé les sociétés à s’adapter davantage au vieillissement des populations.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a souligné l’adoption par l’ASEAN d’un certain nombre d’initiatives, y compris l’ASEAN Vision 2025 et le Plan politique et de sécurité, visant à compléter la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à faire avancer le processus d’intégration régionale. 

« Les États de l’ASEAN demeurent fermement engagés à faire en sorte que la communauté qu’ils forment soit inclusive, durable, résiliente et dynamique », a déclaré Mme Yparraguirre.  À ce titre, elle a mentionné l’adoption par le groupe régional, la semaine dernière, du Cadre stratégique sur la protection sociale et le développement 2016-2020, destiné en priorité aux personnes vulnérables, y compris les enfants, les personnes vivant avec un handicap et les personnes âgées. 

Concernant ce dernier groupe, la représentante a rappelé que l’ASEAN avait adopté, en 2015, la Déclaration de Kuala Lumpur sur le vieillissement, dont le but est d’autonomiser les personnes âgées dans la région, en mettant à leur disposition un « environnement sain, actif et productif ».

Mme Yparraguirre a également indiqué que l’ASEAN avait adopté divers programmes et initiatives dédiés aux personnes vivant avec un handicap, notamment dans le cadre de la Conférence de l’ASEAN sur l’évaluation des programmes des personnes handicapées, ainsi qu’au développement social de la région, dans le cadre de la cinquième Conférence de l’ASEAN sur le travail social. 

La représentante a enfin évoqué l’adoption par l’ASEAN, en octobre 2015, du Plan d’action-cadre sur le développement rural et l’éradication de la pauvreté 2016-2020, qui devrait, selon elle, permettre aux groupes les plus vulnérables de mieux s’intégrer sur le plan socioéconomique.

En matière de développement social dans le monde, M. ISMAEL ABRAÃO GASPAR MARTINS (Angola), au nom du Groupe africain, a souligné qu’il existait de nombreuses situations inquiétantes.  « Il ne faut pas se concentrer sur les intérêts étroits d’une poignée de pays », a-t-il recommandé.

L’Afrique connaît des taux de croissance acceptables et des avancées, mais, en dépit des progrès, le continent figure toujours au bas de la liste des indices de développement social, a déploré le représentant.  C’est l’une des régions où les disparités de revenus sont les plus fortes.

Pour arrêter cette « spirale descendante » et mieux relever les défis sur le continent, l’Union africaine a adopté l’Agenda 2063 et a créé une Décennie de la jeunesse (2009-2018).  Il s’agit, a-t-il précisé, de « profiter de la donne démographique pour s’attaquer aux racines des problèmes », dont la pauvreté et l’extrémisme violent.

En Afrique, s’est inquiété le délégué, peu de personnes handicapées ont accès aux soins de santé.  « Cela reste une question de survie. »  Le Groupe africain considère que l’autonomie économique et la pleine participation de ces personnes ne peuvent se réaliser qu’à travers l’emploi et l’accès égal à l’éducation, aux soins de santé et au logement.  Il a lancé un appel aux États Membres et à la communauté internationale pour qu’ils travaillent ensemble sur le handicap et le développement inclusif.

En ce qui concerne le vieillissement, a poursuivi le représentant, les chefs d’État de l’Union africaine ont entériné un cadre invitant tous les pays à développer des politiques et à élaborer des outils pour aider les plus âgés.

Il a réaffirmé ensuite la centralité de l’institution de la famille en Afrique et son rôle critique.  « La famille reste un noyau clef de la société africaine », a-t-il insisté.  Il a proposé de renforcer les capacités pour traiter des grandes priorités familiales, en luttant contre la pauvreté, « l’affaiblissement de la solidarité entre les générations », les effets de la crise du virus Ebola, la malaria et autres maladies infectieuses et le VIH/sida. 

Insistant sur l’importance des nouveaux partenariats pour le développement de l’Afrique, il a insisté sur le fait que, pour promouvoir le développement social et l’inclusion, afin de « ne laisser personne de côté », il fallait se pencher sur l’inégalité et « élargir la portée du développement durable ». 

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine) a réaffirmé l’engagement de sa région en faveur de l’inclusion et de l’intégration sociale, « l’une des trois dimensions essentielles et interdépendantes du développement social ».   

Afin de garantir l’inclusion et l’intégration sociale, le représentant a insisté sur la nécessité de garantir un accès universel aux services sociaux de base dans le domaine de la nutrition, la santé, l’eau potable, l’habitat et l’emploi décent, dans le respect de l’égalité entre les sexes. 

Pour y parvenir, le représentant a réaffirmé l’importance des engagements pris, il y a plus de 20 ans, lors du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague.  La délégation a ainsi appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Copenhague, adoptés dans le cadre du Sommet.

La délégation de la CELAC a notamment rappelé le rôle essentiel de la coopération Sud-Sud et triangulaire, en particulier dans le domaine technologique.  Elle a également appelé les pays développés à respecter leur engagement à allouer au moins 0,7% de leur produit intérieur brut à l’aide public au développement.

Elle a par ailleurs déclaré que les États de la CELAC, en dépit de leurs ressources limitées, faisaient tout leur possible pour préserver la dignité des personnes vulnérables et marginalisées, y compris les femmes et les filles, les peuples autochtones, les personnes d’ascendance africaine, les jeunes, les personnes âgées, les migrants et les personnes vivant avec un handicap. 

Elle a insisté sur l’importance d’œuvrer en faveur de ces dernières, dans la mesure où 12% de la population d’Amérique latine et des Caraïbes, soit 66 millions de personnes, vivait avec un handicap. 

S’agissant des personnes âgées, la délégation a souligné l’adoption par les pays de la région de la Convention interaméricaine sur la protection des droits humains des personnes âgées, en juin 2015.  Cette Convention régionale, a-t-elle salué, est le premier instrument international juridiquement contraignant destiné à promouvoir et protéger efficacement les droits de l’homme des personnes âgées.

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. ELLISTON RAHMING (Bahamas) a rappelé que la volonté d’éradiquer les privations humaines et les disparités figurait au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Mais si le développement social consiste à améliorer le bien-être de chaque individu afin qu’il puisse réaliser pleinement son potentiel, cela signifie qu’il faut investir dans ces individus », a-t-il souligné, ajoutant que la CARICOM n’avait eu de cesse de lancer des initiatives à cette fin, dans le cadre de son Programme de développement humain.

Soulignant que plus de 60% de la population de la région était âgée de moins de 30 ans, M. Rahming a insisté sur la nécessité d’autonomiser les jeunes pour être en mesure d’atteindre le développement durable.  C’est là l’objectif, a-t-il ajouté, du Plan d’action de la CARICOM pour le développement de la jeunesse qui déploie des initiatives visant à faciliter l’accès des jeunes, en particulier ceux considérés comme étant « à risque », à l’entreprenariat.

« Au sein de la CARICOM, nous sommes convaincus que l’éducation a le pouvoir de changer la vie », a par ailleurs déclaré le représentant, soulignant que la Communauté s’était dotée, pour cette raison, d’un sous-programme pour l’éducation, afin d’offrir aux jeunes une formation de qualité. 

Malgré les progrès réalisés sur le plan de l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire dans la région, M. Rahming a toutefois regretté que ces avancées fussent remises en cause par des niveaux élevés de criminalité et de violence, favorisés par un taux de chômage élevé.

S’agissant des personnes vivant avec un handicap, M. Rahming a rappelé que les États de la CARICOM avaient adopté la Déclaration de Pétion-Ville, qui réaffirme la volonté politique de créer des sociétés inclusives pour les personnes vivant avec un handicap et prévoit également la nomination d’un Rapporteur sur le handicap pour la région.

M. CHARLES WHITELEY, de l’Union européenne, a déclaré que des progrès significatifs avaient été réalisés dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, relevant que des défis tels que le chômage, la pauvreté, ainsi que l’exclusion sociale ne devaient pas être sous-estimés et nécessitaient des investissements et des réformes.

Sur la question du chômage, il a souligné que l’Union européenne avait mis en place des programmes de formation qui ont déjà commencé à porter des fruits.  Il a insisté sur le fait que des réformes ambitieuses, ainsi qu’un système de formation professionnelle ou d’apprentissage, avaient été instaurés pour apporter une réponse adéquate à la problématique du chômage.

M. Whiteley s’est également arrêté sur la situation des personnes âgées en précisant qu’il était impératif de leur garantir un accès à la retraite et à des soins de santé adéquats.  Il a également estimé que les personnes handicapées devraient faire l’objet de mesures visant à les intégrer tant dans le tissu social que professionnel.

Prônant l’égalité entre les sexes défendue par l’Union européenne dans tous ses programmes, il a plaidé pour que toutes les femmes participent aux prises de décision, mais également pour que les programmes de lutte contre les violences à leur encontre soient promus et renforcés.

M. AMR ABULATTA (Égypte), qui s’exprimait au nom du Groupe des amis de la famille, a estimé que la famille, en tant que ciment de l’unité nationale, ne jouera pleinement son rôle que si les gouvernements l’impliquent dans leur prise de décision. 

La famille, a-t-il dit, facilite le processus d’intégration sociale et contribue au développement durable de toute société.  L’unité familiale est au centre de l’éducation des enfants et des jeunes.  Par conséquent, il est de la responsabilité des États Membres et des Nations Unies d’aider l’institution de la famille, a souligné le représentant.

Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité impérieuse de faire en sorte que les questions familiales reçoivent une attention particulière de la part de la communauté internationale.  À cet égard, il a lancé un appel à la Division du Département des affaires économiques et sociales pour qu’elle sensibilise davantage la communauté internationale sur l’importance de la famille en vue de leur implication dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Parlant au nom de son pays (Égypte), M. Abulatta a déclaré que son pays avait fourni des efforts inlassables pour atteindre un développement durable et inclusif.  Il a cité, entre autres, la Constitution, laquelle affirme que la famille est la base de la société et qu’il incombe au Gouvernement égyptien de la promouvoir et la protéger. 

Ainsi a été mis en place, un ministère de la solidarité sociale dont la mission est de renforcer et mettre en œuvre les politiques en faveur  de la famille et l’enfance.  Par ailleurs, le représentant a expliqué que son pays avait approuvé et soumis au Parlement des projets de loi sur la jeunesse et le sport, ainsi qu’une stratégie spéciale en vue d’appuyer l’emploi des jeunes.  Ces efforts, a soutenu le délégué, sont étendus aux personnes handicapées.

Pour autant, M. Abulatta a admis que de nombreux défis y compris les actes terroristes au Moyen-Orient, dans la corne de l’Afrique et au Sahel, mais également l’occupation des territoires arabes en Palestine et dans le Golan, mettaient à mal ces acquis.

L’Égypte est convaincue que les dimensions économiques et environnementales dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 devraient être une priorité et leur exécution doit se faire selon les politiques et priorités nationales, a-t-il dit.

M. MARCELO SCAPPINI (Paraguay) a indiqué que les objectifs du plan national de développement de son pays étaient la réduction de la pauvreté et la promotion du développement social, la croissance économique inclusive et son intégration dans les marchés mondiaux. 

Ce plan comprend des programmes de protection sociale importants, comme les transferts financiers conditionnels, l’alimentation scolaire et les retraites des personnes âgées.  L’accent est mis sur les enfants, les femmes, les adultes vulnérables, les peuples autochtones et la population rurale, a-t-il expliqué.  En particulier, le Programme dit « Tekopora » vise à freiner la transmission intergénérationnelle de la pauvreté, en améliorant l’accès des familles à la santé et à l’éducation et en privilégiant les femmes chefs de famille.

Près de 60% de la population paraguayenne a moins de 30 ans, a fait remarquer M. Scappini.  Pour développer le potentiel des jeunes, le Gouvernement a notamment mis en place un programme de bourses universitaires spécialisées.  Par ailleurs, il a appelé la communauté internationale et toutes les parties prenantes à s’allier pour aider les pays en développement sans littoral. 

Enfin, a-t-il annoncé, une commission interinstitutionnelle a récemment été créée pour coordonner les efforts nationaux pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  

Mme ALFASSAM (Koweït) a réaffirmé l’attachement de son pays au développement social.  Elle a toutefois regretté, en dépit de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la persistance de nombreux obstacles à l’intégration sociale des personnes vivant avec un handicap. 

La représentante a indiqué que son pays avait créé, afin de pallier à ces obstacles, une instance visant à fournir un ensemble de service sociaux, éducatifs et de réinsertion aux personnes vivant avec un handicap.

S’agissant des personnes âgées, la représentante du Koweït a affirmé que son pays avait adopté loi sur leur prise en charge sociale, permettant notamment aux personnes âgées de percevoir des soins de santé gratuits.

La représentante a par ailleurs souligné la grande importance que son pays accordait au développement social et humain des jeunes, qui représentent une part importante de la population koweitienne.  Elle a notamment fait état des efforts réalisés par son pays pour garantir le droit à l’éducation des jeunes.

Enfin, la représentante a affirmé que son pays mettrait tout en œuvre pour promouvoir le développement sociale et a appelé la communauté internationale à en faire de même.

Mme SONJA HUTTUNEN (Finlande) a déclaré que les mouvements de réfugiés observés, ces dernières années, concernaient essentiellement les jeunes.  L’absence d’emploi, l’insécurité sont autant de facteurs qui poussent les jeunes à se tourner vers l’étranger pour trouver des débouchées, a expliqué la déléguée.  L’accès à une éducation de qualité, les opportunités d’emploi, a-t-elle souligné, donnent espoir à la vie et aident à faire face aux difficultés telles que la marginalisation dont les jeunes sont victimes.

La représentante a insisté sur la nécessité de donner l’occasion aux jeunes le pouvoir de s’exprimer et participer aux processus décisionnels.  Rappelant la résolution 2250 (2015), exhortant les États Membres à renforcer la participation des jeunes aux processus de prise de décisions, elle a demandé que les jeunes soient reconnus comme moteur et acteur de changement.

Les start-ups qui donnent l’opportunité aux jeunes de se lancer dans l’entrepreneuriat sont également une solution à leurs problèmes, a estimé Mme Huttunen.  Toutefois, elle a mis en garde contre la montée de la discrimination, le nationalisme et la xénophobie qui menacent la paix et la sécurité.

Mme JOUBLI (Suisse) a estimé que l’inclusion sociale était l’une des conditions préalables à la mise en place d’une société stable, sûre et pacifique.  Son pays a lancé une initiative nationale afin d’améliorer l’accès au marché du travail des femmes et créer de bonnes conditions pour l’emploi jusqu’à l’âge de la retraite, a-t-elle précisé.  Cette initiative crée des incitations favorables pour les travailleurs âgés afin de rester en activité plus longtemps, a-t-elle dit.

Pour la représentante, il est nécessaire de créer des emplois décents car ils favorisent des sociétés, harmonieuses et pacifiques, a expliqué la déléguée.

L’investissement dans l’encadrement extrascolaire est important car ces activités permettent d’entretenir la cohésion sociale, l’éducation des jeunes en leur inculquant des valeurs élémentaires, a-t-elle ajouté.  Elle a appuyé l’idée selon laquelle la promotion de la démocratie, la citoyenneté ou encore la solidarité devraient être des priorités pour la communauté internationale.

Mme ALEKSANDRA MIRCHEVA (Bulgarie) a déclaré que les jeunes ne devraient pas seulement être considérés comme les « bénéficiaires passifs » de politiques publiques définies par d’autres, mais comme « des participants actifs » à leur propre développement.  Elle a, par conséquent, appelé la communauté internationale à garantir la participation des jeunes à tous les niveaux de responsabilité. 

« La participation des jeunes est un facteur clef dans leur autonomisation », a insisté la représentante, ajoutant que, selon un sondage national récent, les jeunes bulgares estimaient que ce manque de participation avait des effets négatifs sur la qualité de leur éducation et l’emploi des jeunes.

Mme Mircheva a indiqué que de plus en plus de jeunes en Bulgarie reconnaissaient les avantages de l’éducation informelle, au plan personnel et professionnel.  Elle a ainsi demandé aux États de créer des mécanismes de validation et de reconnaissance de l’éducation informelle.

« L’inclusion économique des jeunes est aussi liée à la question économique urgente du chômage des jeunes », a-t-elle poursuivi, tout en appelant à développer l’entreprenariat social des jeunes, mais aussi le secteur technologique, véritable vivier d’emploi pour cette catégorie de population.

La représentante bulgare a enfin salué la reconnaissance du rôle de la jeunesse, consacrée au sein du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme KYLA BROOKE (États-Unis) a souligné que l’inclusion de tous les groupes sociaux dans la société était l’un des principaux facteurs de réalisation du développement durable. 

Toutefois, la représentante a constaté que de nombreux groupes sociaux, y compris les jeunes, les personnes âgées, les personnes vivant avec un handicap, les migrants et les personnes déplacées internes, faisaient face à des défis importants et se trouvaient souvent marginalisés au sein de leurs sociétés.  Elle a indiqué que ces défis et cette exclusion avaient des conséquences à de multiples niveaux, y compris sur la santé et les conditions économiques des personnes vulnérables.

La représentante américaine a, par conséquent, insisté sur la nécessité de prendre des mesures pour favoriser l’inclusion de tous les groupes sociaux.  Elle a souligné combien il était important d’inclure dans la définition et la mise en œuvre de ces mesures de développement social la société civile.  En effet, a-t-elle estimé, les membres de la société civile bénéficient souvent d’une expérience précieuse, acquise au contact des groupes sociaux vulnérables.

S’agissant des politiques de développement social développées par son pays, la représentante a indiqué que les États-Unis accordaient une importance particulière à l’éducation des filles.  Elle a notamment mentionné l’initiative lancée par la Première dame du pays, Mme Michèle Obama, en faveur de l’éducation des jeunes filles.  « L’alphabétisation des filles est primordiale pour leur permettre de réaliser leur potentiel », a-t-elle insisté.

Mme LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRRE (Philippines) a affirmé que les personnes  handicapées étaient précieuses aux yeux des Philippines.  C’est pour cette raison que le pays s’est doté d’une Charte des personnes handicapées, laquelle s’est muée en loi en 1992, soit avant la signature de la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2006. 

Elle a précisé que dans son pays, les personnes handicapées bénéficient de nombreux privilèges, à savoir l’exemption de la TVA, des frais liés aux services médicaux, aux transports aériens, maritimes et terrestres.

Mme Yparraguirre a également annoncé que son pays était sur le point de soumettre un projet de résolution sur la réalisation du développement des objectifs pour les personnes vivant avec un handicap, et a émis le vœu que tous les États Membres soutiennent son pays dans ce processus.

Guidée par la devise « Tous Ensemble, développement pour tous », l’Inde va au-delà du développement social vers l’intégration sociale, la génération de l’emploi et une gouvernance représentative, a assuré M. MANISH CHAUHAN (Inde).  Le programme du Gouvernement intitulé « Transformer l’Inde » fait de l’élimination de la pauvreté sa priorité absolue.  Une loi sur l’emploi rural garantit 100 jours de travail aux ouvriers agricoles, dont 50 % de femmes.

Avec près de 800 millions d’Indiens âgés de moins de 35 ans, le Premier Ministre, M. Narendra Modi, cible la formation et l’emploi des jeunes avec des initiatives comme « Fabriqué en Inde ».  Des formules de microcrédit visent également à encourager l’entreprenariat des deux sexes, a continué M. Chauhan. 

Après avoir universalisé l’éducation primaire, l’Inde se concentre maintenant sur la qualité de l’éducation.  En matière de santé, l’espérance de vie a augmenté et la mortalité infantile et maternelle a fortement baissé.

M. MATEO ESTREME (Argentine) a déclaré que toutes les politiques sociales devaient tenir compte des phénomènes complexes, comme la pauvreté.  Le représentant a fait savoir que l’Argentine comptait mener des actions en vue de réaliser l’objectif pauvreté zéro en tenant compte des besoins des plus vulnérables à savoir les femmes, les personnes handicapées, ainsi que les personnes autochtones. 

Pour le représentant, il est indispensable de créer les conditions depuis la petite enfance pour avancer sur les questions de développement durable.  Par ailleurs, il est nécessaire de garantir l’inclusion, l’accès aux droits pour les plus vulnérables en reconnaissant chacun comme un acteur central du développement.

Les objectifs du développement durable exigent de mettre en place une stratégie de développement durable en renforçant la famille, les institutions de l’État sans faire de laissés-pour-compte, a dit le délégué.  Selon le représentant, les instruments pertinents de l’ONU doivent accorder à la famille toute la protection.

« L’Argentine est consciente de l’importance de poursuivre les efforts notamment en faveur des personnes âgées.  Il est donc nécessaire d’élaborer un instrument de droit international contraignant pour garantir leur protection », a-t-il souligné. 

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a déclaré que la session en cours avait été l’occasion de coordonner et de briser les barrières au sein du système des Nations Unies.  Le représentant a souligné que les discussions devraient intégrer les divers résultats des documents finaux et les travaux effectués d’une manière intégrée et coordonnée.

Pour sa part, le Mexique a entrepris de grands efforts pour lutter contre les inégalités, d’autant plus que cela a affecté les jeunes et les personnes âgées.  Il a souligné que ces groupes méritaient une attention particulière dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Un jeune délégué de la jeunesse de l’Autriche, M. DENNIS VETTER, s’est félicité de la représentation croissante des jeunes dans les instances nationales et internationales.  Il a toutefois regretté que les jeunes restent encore trop souvent en marge de la politique et du processus de prise de décisions.

D’après lui, la phrase « les jeunes représentent l’avenir » est un cliché éculé.  « Mais c’est un cliché éculé parce que c’est la vérité », a-t-il ajouté, en soulignant que les politiques qui ne satisfont que des besoins à court terme se font aux dépends de sa génération.

En conséquence, il a appelé la communauté internationale à renforcer la voix des jeunes sur les questions qui leur importent le plus.  L’Autriche, s’est-il enorgueilli, est l’un des rares pays du monde à permettre aux jeunes de voter dès l’âge de 16 ans. 

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a déclaré que l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait ouvert un nouveau cycle collectif en faveur de la justice sociale.

Tout en reconnaissant que des progrès avaient été réalisés sur le plan du développement social dans les années 1990, le représentant a appelé à s’attaquer en priorité au problème du chômage pour éradiquer la pauvreté d’ici à 2030.  À ce titre, il a souligné que le Brésil s’était efforcé de renforcer son réseau de protection sociale.  Il a également appelé la communauté internationale à promouvoir davantage les partenariats public-privé.

Le représentant a par ailleurs estimé que l’alphabétisation était un facteur primordial de développement durable.  Grâce aux mesures prises par le Brésil pour lutter contre l’illettrisme, il a salué le fait que le pays ne comptait plus désormais que 1% de personnes illettrées.

Par ailleurs, le représentant a affirmé que l’objectif de ne « laisser personne de côté » ne pourrait être atteint à moins d’inclure les personnes vivant avec un handicap dans les programmes de développement.  Il a indiqué que l’intégration des personnes vivant avec un handicap était depuis longtemps une priorité nationale du Brésil. 

Il s’est également réjoui de ce que la performance des personnes vivant avec un handicap durant les Jeux paralympiques de Rio, cet été, avait contribué à sensibiliser l’opinion publique internationale à cette question.

Le représentant a appelé au renforcement de la structure familiale, structure qui a évolué, selon lui, en fonction de l’identité sexuelle des populations.  À cet égard, il a déclaré que le Brésil reconnaissait, aujourd’hui, la diversité des familles, qu’elles soient monoparentales ou avec des parents de même sexe.

Enfin, le représentant a insisté sur les effets positifs que pouvaient avoir les migrants sur leur société d’accueil.

Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a souligné que les progrès réalisés dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, ces dernières années, étaient substantiels mais restaient inégaux.  Les engagements contractés lors du Sommet de Copenhague ne pourront pas se réaliser si l’ordre économique actuel perdure, a-t-elle prévenu.

Elle a déploré le fait que, bien que ne disposant pas de suffisamment de ressources, le monde investissait chaque année 10,7 milliards de dollars dans l’armement.  La déléguée s’est réjouie des avancées de Cuba sur les réalisations des objectifs de développement durable.  Ces résultats, a-t-elle déclaré, ont été obtenus en dépit du blocus imposé par les États-Unis depuis un demi-siècle.

Par exemple, elle a expliqué que le taux de mortalité dans son pays était le plus faible au monde avec 4,3 sur 1 000 naissances.  Dans le domaine de la santé, elle s’est également félicitée du fait que les professionnels de ce secteur soient parvenus à faire bénéficier de leur expertise à plusieurs pays, dont 45 sur le continent africain.  

M. OMAR HILALE (Maroc) a déclaré que le nombre des pays fragilisés par la pauvreté s’était accru en raison des catastrophes, des conflits, de même que la montée du terrorisme.  Ainsi, il a estimé qu’il était temps que les acteurs du développement s’interrogent sur les meilleures approches de lutte contre la pauvreté et le sous-développement. 

Le Maroc n’a eu de cesse de poursuivre son ascension vers la démocratie, les efforts pour préserver les droits de l’homme, s’acquittant de ses responsabilités vis-à-vis de ses populations, a souligné le délégué.  Pour le représentant, « investir dans le capital humain, c’est investir dans l’avenir du pays ».

Il a expliqué que le Maroc avait lancé une initiative en vue de lutter contre la pauvreté, l’exclusion et l’injustice sociale.  Ces acquis et réformes ont permis, entre autres, au Maroc de se classer à la neuvième place mondiale des pays ayant contribué à réduire les gaz à effet de serre, a conclu le représentant.

Mme SOLORZANO (Nicaragua) a condamné la déstabilisation dont étaient victimes, selon elle, certains pays dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, notamment en raison de l’ingérence de puissances extérieures dans les affaires intérieures de gouvernements démocratiquement élus.

La représentante a par ailleurs indiqué que son gouvernement avait pour priorité de développer la sécurité alimentaire, la sécurité citoyenne et l’inclusion de la famille, ajoutant qu’un ensemble de mesures en ce sens avaient déjà porté leurs fruits.

« Nous avons lancé de nouvelles formes de coopération axées sur le bien-être social et le respect des droits économiques et sociaux du peuple du Nicaragua », a poursuivi la représentante, tout en ajoutant que son pays défendait l’éducation gratuite, le droit à l’emploi et le droit à une vie sans violence. 

Elle a également mentionné les efforts de son gouvernement pour développer l’éducation dans les zones rurales, notamment pour les populations autochtones.

La représentante a enfin souligné que le Nicaragua avait lancé un « programme de sécurité citoyenne », qui avait contribué à faire du pays le plus sûr d’Amérique centrale.

M. MOHAMED (Libye) a souligné que, 21 ans après la Déclaration de Copenhague, le nombre des personnes vivant dans l’extrême pauvreté n’avait cessé de croître.  Face à cette situation, il a lancé un appel à prendre des mesures cohérentes afin que les politiques portant sur l’emploi et les inégalités sociales soient renforcées.

Selon le délégué, les réalisations et progrès sont en deçà des ambitions et attentes des populations les plus vulnérables.  Le délégué a attiré l’attention sur le fait qu’en dépit des difficultés rencontrées par le Gouvernement d’union nationale, la Libye avait continué de se battre en vue de renforcer le bien-être des familles, car elles représentent des entités essentielles pour le développement social.

Les efforts visant à garantir le développement social doivent inclure la création de programmes de formation et la garantie de meilleures conditions de vie pour tous, a dit le représentant.  Toutefois, il a demandé que la notion de respect de la souveraineté nationale fût prise en compte en toutes circonstances, ainsi que la garantie des libertés fondamentales.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a émis le vœu que son pays consolide sa démocratie dans un avenir proche en garantissant aux plus vulnérables un accès aux soins médicaux et une égalité des chances.  Il a annoncé le lancement du programme pour une société inclusive et une participation à tous les processus, lequel a-t-il assuré, remporte un franc succès dans son pays.

Prenant à son tour la parole, la jeune déléguée du Pérou a déclaré que son pays avait adopté un plan stratégique national pour les jeunes qui vise à entreprendre des actions en faveur de cette catégorie de la société tout en faisant en sorte que personne ne soit laissé-pour-compte.  

Elle a expliqué que cette initiative avait encouragé la création d’emplois décents grâce à un programme en faveur de jeunes productifs, lequel a permis la formation de compétences et l’assistance des jeunes.  Elle a également souligné l’urgence d’accorder une priorité à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Mme INGRID SABJA (Bolivie) a souligné que l’élimination de la faim, l’éradication de la pauvreté et le droit au plein emploi figuraient parmi les principales priorités de développement social du pays.

La représentante a indiqué que la Bolivie était passée d’un pays pauvre à un pays « digne et souverain ».  Elle a notamment affirmé que la Bolivie était un des seuls pays au monde à être parvenue à atteindre à la fois la croissance économique, une meilleures répartition des richesses et une diminution de l’extrême pauvreté.  Ces progrès, a-t-elle dit, n’auraient pas été possibles sans la nationalisation des ressources naturelles et de certaines entreprises publiques.

Par ailleurs, la représentante a souligné que le taux d’abandon scolaire avait diminué en Bolivie et était désormais inférieur à 1,6%.  Les taux de malnutrition infantile, d’analphabétisme des 15 à 24 ans, de mortalité maternelle et infantile ont également diminué, s’est-elle félicitée, ajoutant que le Gouvernement bolivien distribuait des allocations pour les femmes enceintes.

Sur la question du droit au logement, la représentante a déclaré que son pays avait lancé un programme de création de logements décents à destination des populations autochtones.  Elle a expliqué que plus de 50 000 habitations avaient ainsi été construites depuis l’an dernier. 

La représentante a ajouté que les personnes âgées avaient désormais droit à une prise en charge sanitaire gratuite et que les populations autochtones bénéficiaient d’un meilleur accès à l’emploi.  Elle a précisé que la Constitution du pays reconnaissait désormais le droit à une « vieillesse digne » pour les personnes âgées.

La représentante a mentionné les efforts de son gouvernement pour accroître la participation active et sans discrimination des jeunes au développement économique.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a appelé à mettre fin aux discriminations à l’encontre des personnes âgées, souvent enracinées dans des « préjugés inconscients ».  Il a indiqué que son pays avait pris des mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène, y compris en adoptant une loi pour lutter contre les discriminations à l’embauche des personnes âgées.

Le représentant a également appelé la communauté internationale à reconnaître que les personnes âgées étaient confrontées à des difficultés spécifiques en matière de droits de l’homme.  Il a affirmé que son pays accordait précisément une attention particulière à l’inclusion des personnes âgées dans la réflexion nationale sur le respect des droits de l’homme.

Le représentant a ensuite donné la parole à un représentant slovène de la jeunesse.  Ce dernier a insisté sur l’importance de l’objectif 8 de développement durable, qui entend garantir un travail décent pour tous.  Pour ce faire, le représentant de la jeunesse a appelé à prendre en compte les difficultés particulières auxquelles les jeunes étaient confrontés en matière d’accès à l’emploi.  « Nous avons besoin de plus d’opportunités », a appelé en conclusion le représentant de la jeunesse.

M. PISAREVICH (Bélarus) a rappelé que le développement social était l’un des trois piliers du développement durable.  Le représentant a affirmé que seul un État fort était susceptible de « réaliser les intérêts de ses citoyens de manière satisfaisante ».  Il a indiqué que le Bélarus avait construit un État suffisamment fort pour mettre en œuvre une politique de développement social efficace.

S’agissant spécifiquement de l’intégration des personnes vivant avec un handicap, le représentant a affirmé que son pays était en cours de ratification de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées.  Il a par ailleurs souligné que le Bélarus avait lancé une campagne nationale visant à promouvoir l’intégration des personnes vulnérables, y compris les personnes âgées et les migrants.

Le représentant du Bélarus a fait part de sa conviction intime selon laquelle la structure familiale traditionnelle était essentielle pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a évoqué les progrès réalisés dans son pays dans de nombreux domaines du développement social: accès à la santé de base, éducation de qualité, eau potable et assainissement, alimentation nutritive et emplois décents.

Le Gouvernement s’efforce d’universaliser l’enseignement primaire et secondaire, ainsi que la couverture de santé.  Des lois relatives à l’emploi et à la formation professionnelle sont appliquées.  Pour lever les barrières et garantir des opportunités égales pour tous, le Viet Nam a mis en place des politiques, des institutions et des programmes spécifiques visant à renforcer la participation des femmes, des enfants, des filles, des personnes handicapées, des personnes âgées et des minorités ethniques, a-t-elle résumé.

M. EGOR S. SHULGIN (Fédération de Russie) a déclaré que son pays s’était employé à mettre en place des projets visant à appuyer les personnes vulnérables dont les femmes, les personnes handicapées et les personnes âgées.  Cette dernière catégorie, qui représente 23% de la population de la Fédération de Russie, devra être davantage touchée par l’aide qui leur est octroyée, a assuré le représentant.

S’agissant des enfants handicapés, il a expliqué que son pays mettait tout en œuvre pour favoriser la tolérance entre les enfants et casser les préjugés.  À cet égard, il a annoncé que des écoles réservées à cette catégorie continueraient d’ouvrir, passant de 15 à 20% avec une formation accrue des responsables de ces établissements.

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a assuré que son pays appuyait la pleine inclusion des personnes handicapées et opérait les transformations nécessaires pour garantir leurs droits dans toutes les sphères de la société.  Par ailleurs, le système national de la jeunesse offre aux jeunes une éducation de qualité, promeut le sport, la culture et l’entreprenariat, et crée des opportunités d’emploi. 

La Colombie réaffirme l’importance des familles comme « agents fondamentaux du développement », a poursuivi le représentant.  Selon lui, « il n’y a pas de définition unique du concept de la famille ».  Il a reconnu la diversité de la structure et de la composition des familles. 

Ensuite, il a renouvelé son appui au Groupe de travail ouvert sur les personnes âgées et souligné la nécessité d’élaborer une convention sur les droits de l’homme de ces personnes.  Enfin, M. Ruiz s’est félicité de la tenue, le 17 octobre prochain, de la Conférence Habitat III, à Quito, en Équateur.

Mme KOKI MULI GRIGNON (Kenya) a mis en exergue l’importance de tirer les leçons de l’élan imprimé par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour atteindre les différents objectifs.  Dans son pays, a-t-elle affirmé, une politique d’action affirmative a été initiée, celle-ci prévoyant de réserver 30% des avantages aux femmes, aux jeunes et aux personnes handicapées. 

Des politiques en faveur des personnes âgées ont également permis de mettre en place un fonds qui leur accorde une aide particulière lorsqu’elles sont éligibles pour des programmes spéciaux, a déclaré la déléguée.

Dans le domaine de l’éducation, la représentante a précisé que son pays était parvenu à garantir la gratuité des frais scolaires dans l’enseignement primaire et la mise à disposition de subventions dans l’enseignement secondaire. 

Par ailleurs, elle a expliqué que son pays mettait tout en œuvre pour doter les écoliers du primaire d’ordinateurs portables.  Le Kenya accorde dans ses politiques une place de choix aux handicapés grâce à un cadre qui prévoit 50% des places disponibles dans le secteur de l’emploi.  À cet égard, un fonds national a été créé pour aider les personnes handicapées, de même qu’une politique dans le domaine de l’éducation nationale qui prend compte de leurs besoins.

Mme SENANAYAKE de Sri Lanka a donné la parole à un représentant des jeunes du Sri Lanka.  Ce dernier a rappelé l’importance de la participation des jeunes dans les processus de décision les concernant, y compris au sein des instances onusiennes, et en particulier de la Troisième Commission.

Tout en rappelant la diversité des situations dans lesquelles se trouvaient les jeunes de son pays –un groupe qui comprend au Sri Lanka les personnes âgées de 15 à 29 ans— le représentant des jeunes a salué les efforts du Gouvernement sri-lankais pour promouvoir le développement des jeunes.  Ces efforts, a-t-il poursuivi, sont notamment visibles dans l’éducation gratuite mise à leur disposition, ce qui a contribué, selon lui, à un « taux d’alphabétisation remarquable » dans le pays.

Toutefois, le représentant des jeunes de Sri Lanka a noté les difficultés qu’éprouvaient les jeunes en matière d’accès à l’emploi.  Pour y remédier, il a appelé à développer des formations éducatives mieux adaptées au marché du travail.  Il a également insisté sur la nécessité d’investir davantage dans la formation technologique des jeunes.

M. OH YOUNGJU (République de Corée) a déclaré que son pays avait renforcé son appui à trois groupes sociaux vulnérables qui méritent toute notre attention: les réfugiés et les populations déplacées de force; les personnes handicapées; les femmes et les filles.  Lors du Sommet des dirigeants sur les réfugiés, il y a deux semaines, la République de Corée s’est engagée à consacrer 230 millions de dollars au cours des trois prochaines années à l’aide multilatérale humanitaire.

Ensuite, a souligné M. Oh, la République de Corée a contribué à la rénovation du Centre d’accessibilité de l’ONU.  Le Gouvernement a également lancé l’initiative « Une vie meilleure pour les filles », à travers laquelle il financera des projets visant à améliorer la santé et l’éducation des filles dans le monde entier.   

Une représentante de la jeunesse de la République de Corée, Mlle UN HYUNG LEE, a souligné l’importance de l’autonomisation des jeunes, les premiers concernés par le Programme 2030, notamment à travers l’éducation et la participation.  La croissance inclusive doit impliquer les jeunes en tant que parties prenantes et pas seulement en tant que cibles, a-t-elle fait valoir.  Citant pour exemple les comités de participation des jeunes, au sein desquels « 433 sujets ont été abordés », elle a relevé une évolution positive dans son pays.

Une représentante de la jeunesse de la Norvège, Mlle MARGRETE BJORGE KATANASHO, a fait remarquer que la moitié des personnes déplacées dans le monde, aujourd’hui, étaient des jeunes, qui, souvent, fuyaient seuls, sans parents pour les protéger.  Les enfants réfugiés non accompagnés forment un groupe très vulnérable.  « Nous craignons qu’ils ne soient victimes de violations des droits de l’homme », a-t-elle insisté, en appelant les États Membres à protéger leurs droits.

D’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la moitié des enfants réfugiés ne sont pas scolarisés, s’est indigné un autre jeune représentant, M. JARLE AARBAKKE-TOLLAKSEN.  En particulier, les filles et les enfants handicapés risquent d’être marginalisés.  Il faut faire en sorte que tous ces enfants aient accès à l’éducation, a-t-elle plaidé.

Elle a ensuite défendu les droits des réfugiés issus de la communauté LGBTI (lesbiennes, homosexuels, bisexuels, transsexuels et intersexués) qui sont également affectés par la crise actuelle des réfugiés. 

M. AMJAD QASSEM AGHA (Syrie) a rappelé que la faim et l’extrême pauvreté restaient, plus de 20 ans après le Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, les principaux obstacles au développement social des pays subissant la guerre, y compris la Syrie, où « le développement est paralysé ».

Le représentant syrien a déclaré que, depuis plus de cinq ans, son pays luttait contre le terrorisme et les idéologies radicales soutenues et financées par des gouvernements arabes et d’autre pays.  Il a en effet estimé que le contrôle des cultures agricoles, de l’accès à l’électricité, des ponts, des infrastructures et des lieux de culte par les groupes se revendiquant de ces idéologies radicales entravait le développement social de son pays.

Le représentant de la Syrie a par ailleurs affirmé que les mesures unilatérales imposées par les États-Unis et l’Union européenne contre son gouvernement avaient eu des conséquences néfastes sur la situation de tous les citoyens syriens.  Il a notamment mentionné la dégradation des soins de santé et la pénurie alimentaire auxquelles les Syriens faisaient face.  « Ces sanctions inhumaines ont entrainé une dégradation de leur niveau de vie », a-t-il dénoncé.

Le représentant des Maldives a évoqué les efforts de son pays pour permettre aux plus vulnérables de participer efficacement à la vie de la société.  Les Maldives ont également lancé une assurance de santé universelle, a souligné le représentant. 

Il a affirmé que le Chef de l’État avait lancé un manifeste privilégiant des mesures qui favorisent l’épanouissement des jeunes dans différents domaines.  Quant aux femmes qui, a-t-il dit, restent les plus grandes victimes des inégalités, le délégué a souligné que des structures juridiques faisant de la promotion de l’égalité de chances pour les femmes, avaient été mises en place.

Il s’est félicité du fait que la Constitution des Maldives garantissait la protection des personnes handicapées et le respect de leurs droits grâce à des mesures leur permettant d’accéder à des aides financières et des opportunités d’emploi.

Le représentant n’a pas manqué de faire état de la menace que constituent les changements climatiques qui exacerbent les défis et touchent les plus vulnérables sur l’île.  À cet égard, il a rappelé qu’une société qui réussissait était celle dans laquelle chaque membre de la communauté peut prendre part au développement de son pays.

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur), déclarant que son pays privilégiait l’être humain plus que le capital, a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 devrait en faire autant sans mettre personne de côté.  En conséquence, il a lancé un appel aux États Membres en vue de lutter contre la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux. 

Le représentant a noté la nécessité d’investir dans le développement social tout en garantissant une inclusion des couches les plus vulnérables.  Il s’est élevé contre les violations des droits personnes issues, des groupes et des nationalités toujours exclues notamment les autochtones, ainsi que les personnes d’ascendance africaine.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a souligné l’importance de l’engagement, pris dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à ne « laisser personne de côté ».  Cependant, il a souligné qu’inverser les préjugés ou réformer les institutions pour promouvoir un développement social durable pour tous, sans exception, impliquait un processus sur le long terme devant s’accompagner d’un véritable engagement politique.  Le représentant tunisien a ainsi appelé à prendre des mesures nationales et internationales « plus tangibles et concrètes » afin d’atteindre cet objectif. 

Il a par ailleurs indiqué que la Tunisie avait lancé, en 2016, un plan quinquennal portant sur cinq axes majeurs, à savoir la bonne gouvernance, la transition « d’une économie à faible coût à un hub économique », la promotion d’une économie verte, le développement régional et le développement humain.

Le représentant a ajouté que la Tunisie avait fondé sa politique de promotion du développement social sur l’égalité des chances, l’élimination de toute forme d’exclusion et de marginalisation, la consécration des valeurs de solidarité et d’entraide, et l’enracinement des droits de l’homme.  Ces programmes sociaux tunisiens, a-t-il dit, s’articulent autour du droit à la gratuité des soins, à la protection, à l’identité et à l’éducation.

Rappelant les défis économiques et sécuritaires auxquels faisait face la Tunisie, le représentant a affirmé que le plan quinquennal du pays avait été renforcé récemment, pour y inclure des mesures supplémentaires concernant l’accès à l’emploi de 25 000 diplômés du supérieur et l’accès à des logements sociaux au profit des plus vulnérables.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a indiqué que son pays faisait face à des défis de taille en matière de développement social, malgré les progrès réalisés au cours des dernières années.

En plus de réduire de manière significative la pauvreté, le représentant a affirmé que son pays avait amélioré l’accès de ses citoyens à l’éducation et à la santé.  Il a toutefois observé que les enfants et les adolescents, notamment ceux issus des populations autochtones, restaient dans une situation vulnérable.

Le représentant a par ailleurs souligné que, depuis 2015, le Chili avait adopté deux méthodes parallèles de mesure de la pauvreté, l’une basée sur le revenu et l’autre sur des indicateurs multidimensionnels.  Ces deux méthodes, a-t-il affirmé, ont permis de renforcer la définition de mesures sociales à destination des plus vulnérables.

En matière d’éducation, le représentant a expliqué que l’inclusion scolaire, la qualité de l’éducation et la réduction des inégalités dans l’accès à l’éducation demeuraient des défis importants pour le Chili.  Afin d’y répondre, il a précisé qu’une réforme du secteur éducatif était en cours, qui devrait améliorer l’accès à une éducation gratuite et de qualité pour tous.

Sur le plan de la santé, le représentant a relevé que la mortalité infantile dans le pays s’était fortement améliorée et que l’accès à des soins de santé de qualité était désormais un droit officiellement reconnu, depuis la réforme du secteur de la santé lancée en 2004 dans le pays.

Enfin, le représentant a indiqué qu’une des priorités de son gouvernement était de parvenir à une meilleure équité entre hommes et femmes, notamment en termes d’accès au marché du travail, d’égalité des salaires et d’accès aux postes décisionnels.

M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a noté que les inégalités qui caractérisent la région de l’Amérique latine et des Caraïbes étaient plus flagrantes dans un pays multiethnique, pluriculturel et multilingue.  En tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala est confronté à maints défis en matière de développement social, notamment pour ce qui est de l’emploi, la santé, l’éducation et l’environnement. 

C’est pour cette raison qu’il appuie activement le Groupe des amis de l’objectif 10 de développement durable consacré à la réduction des inégalités, a précisé le représentant.  En outre, le pays s’aligne sur la tendance régionale qui consiste à renforcer les institutions, la transparence et les programmes sociaux tels que les bourses ou les transferts monétaires assortis de conditions.

Soucieux de promouvoir les droits des personnes handicapées, le Guatemala fait partie des 20 États signataires du Traité de Marrakech qui vise à faciliter l’accès des aveugles à des textes importants.  Par ailleurs, le représentant s’est félicité de l’entrée en vigueur de la Convention interaméricaine pour la protection des droits de l’homme des personnes âgées et il a souhaité l’élaboration d’une convention internationale sur ce sujet. 

Mme AFZAL (Pays-Bas) a déclaré que son pays avait connu un recul concernant l’éducation que doivent recevoir certains enfants en situation critique.  La jeune déléguée s’est appesantie sur la radicalisation des jeunes qui rejoignent des groupes extrémistes. 

Selon elle, la reconnaissance des gouvernements de leur échec face à ce problème constituerait un début de solution à cette situation, a-t-elle affirmé, avant de les exhorter à mettre tout en œuvre pour y apporter des réponses appropriées.  Elle a invité les États Membres à mettre en œuvre les objectifs de développement durable en préservant les droits des plus vulnérables, notamment les jeunes en les éloignant des organisations terroristes.  Ce n’est qu’à ce prix que le monde deviendra un endroit meilleur, a conclu la déléguée.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Terrorisme international: les délégations souhaitent plus de collaboration mais buttent sur l’adoption de la convention internationale

Soixante et onzième session  
3e séance – après-midi
AG/J/3518

Terrorisme international: les délégations souhaitent plus de collaboration mais buttent sur l’adoption de la convention internationale

Depuis le dernier examen de la question du terrorisme international par la Commission il y a un an, le monde n’a cessé d’être le témoin d’atrocités terroristes et ce fléau de nature insidieuse et délétère menace chacun d’entre nous.  Face à ce constat, l’ONU apparait comme le cadre idoine de lutte et pourtant, les États Membres ne parviennent pas à s’entendre sur l’élaboration d’un projet de convention générale sur le terrorisme, ont une nouvelle fois constaté les délégations qui se sont exprimées aujourd’hui à la Sixième Commission au deuxième jour de son débat sur « les mesures visant à éliminer le terrorisme international ».

Comme la veille, les délégations ont condamné dans leur ensemble le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Le terrorisme est une menace à la paix et la sécurité internationales, au développement économique et social, que rien ne peut justifier.  Le monde a besoin d’une coopération internationale marquée par la collaboration et l’assistance de tous, ont rappelé plusieurs pays.

En même temps, la réponse militaire n’est pas suffisante, ont rappelé des États comme l’Algérie et le Maroc, lequel a mis l’accent sur le dialogue et la tolérance, tout en affirmant développer une approche cohérente orientée vers la prévention et l’action, en harmonie avec les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale: d’un côté le volet répressif, de l’autre les mesures préventives.  L’Afghanistan aussi a qualifié le dialogue interreligieux d’élément important pour la lutte contre le terrorisme.

Si le terrorisme continue d’exister, c’est que les causes et racines n’ont jamais été traitées, ont souligné d’autres délégations, comme celles de Syrie, d’Iraq, d’Azerbaïdjan ou encore d’Arabie saoudite, au nom de l’Organisation de la coopération islamique. Parmi ces causes ont été cités la pauvreté et les injustices sociales, les discriminations, les discours islamophobes, mais aussi l’occupation militaire, les frustrations ou encore la politisation et la pratique du « deux poids deux mesures » dans les affaires internationales. À défaut de changement de paradigme, il est à craindre que le terrorisme perdure, a averti l’Iraq.

Sous prétexte de faire la guerre au terrorisme, certains pays commettent des atrocités contre des États souverains, qui ont donné naissance à un cycle d’actes violents et à l’émergence de groupes tels que l’« État islamique », a déclaré la République populaire démocratique de Corée, qui a accusé les États-Unis de désigner les pays qui leur sont opposés comme étant des États soutenant le terrorisme et de leur appliquer ensuite des sanctions basées sur la défense de leurs propres intérêts. Cette prétendue « guerre contre la terreur » est en fait utilisée comme un instrument pour poursuivre des objectifs politiques, a-t-elle affirmé.  Dans le même sens, la Syrie estime que le terrorisme perdure car il est utilisé par certains pays pour en déstabiliser d’autres, tandis que d’autres encore ferment les yeux.

Les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans le domaine de la coordination de la lutte contre le terrorisme, ont réaffirmé de nombreux intervenants, à l’image de la Chine, pour laquelle il faut avant tout faire appliquer la Charte de l’ONU et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, tout en utilisant au mieux la division du travail au sein de l’Organisation, ceci afin de créer des synergies qui rendraient cette lutte efficace.  Pour l’Afghanistan, c’est même une lapalissade: les États doivent respecter leurs obligations et la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies reste le cadre le plus efficace pour les États de s’acquitter de celles-ci.

La question d’une convention générale sur le terrorisme, qui fournirait un cadre multilatéral pour cette lutte, a de nouveau été posée.  Elle butte toujours sur la question de la définition du terrorisme, que certains veulent distinguer de la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination, tandis que d’autres sont en désaccord sur la définition d’un « terrorisme d’État ».  La Sixième Commission a entendu au cours des dernières années, des milliers de discours et adopté plus 30 résolutions sur le terrorisme, a rappelé la République arabe syrienne, alors que l’Inde déplorait qu’après 11 années, la Sixième Commission n’arrive toujours pas à être à la hauteur de sa tâche et à élaborer une telle convention.  

Dans ces circonstances, et vu que l’absence de définition du terrorisme laisse une marge de manœuvre aux groupes terroristes, l’Inde se demande si la Sixième Commission ne devrait pas abandonner et confier cette tâche à d’autres enceintes, comme le Liechtenstein l’avait suggéré hier. Elle souhaite en tout cas qu’une décision sur cette question soit prise maintenant.

La Sixième Commission se réunira demain, à 10 heures, pour terminer l’examen des mesures pour éliminer le terrorisme international avant de se consacrer à l’examen de l’état de droit aux niveaux national et international.  En outre, la Sixième Commission recevra la visite du Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson.

MESURES VISANT À ELIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/71/182, A/71/182/ADD.1 ET A/71/182/ADD.2)

Déclarations

M. NAWAF ALTHARI (Arabie saoudite), au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a déclaré que le terrorisme est contraire aux valeurs de l’Islam et que par conséquent, les deux ne peuvent être associés.  Toute tentative en ce sens ne fait que créer un conflit avec le monde musulman, a déclaré le représentant.  Cela dit, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) est d’avis que lutter contre le terrorisme exige que l’on s’attaque à ses causes premières, au nombre desquelles, il y les situations d’occupation et les injustices sociales.  L’OCI rappelle, en outre, qu’il est primordial de distinguer le terrorisme de la lutte légitime des peuples pour leur droit à l’autodétermination, laquelle est reconnue par le droit international. Parallèlement, les États membres de l’OCI insistent sur la nécessité de mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale et de parvenir à une convention générale sur le terrorisme qui contient une définition claire du terrorisme, qui, là encore, fasse bien la distinction d’avec les luttes légitimes pour le droit à l’autodétermination.

M. Wu Haitao (Chine) a rappelé que, cette année, le monde avait été victime de nombreux actes terroristes.  Pour lutter contre ce fléau, le représentant a estimé qu’il fallait prendre des mesures financières et économiques.  Afin de lutter contre les actions terroristes, il faut avant tout faire appliquer la Charte de l’ONU et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et faire en sorte que la division du travail soit utilisée au mieux, afin de créer des synergies qui rendraient cette lutte efficace.

Le représentant qui, a par ailleurs, rappelé que le terrorisme ne pouvait être lié à une ethnie ou une religion, a insisté sur la nécessité de lutter contre le cyberterrorisme car, a-t-il souligné, les terroristes utilisent l’Internet pour propager leur message de haine.  Les États devaient également renforcer les contrôles aux frontières pour endiguer les flux transfrontières de combattants étrangers.  Il est aussi nécessaire de réguler les trafics d’armes et les ressources pétrolières pour empêcher les terroristes de recevoir des ressources financières pétrolières car c’est ainsi qu’ils financent leurs actes haineux, a poursuivi M. Wu.  Le représentant a également appelé les États à s’engager à construire de nouvelles relations dans lesquelles chacun respecterait les autres, faisant ainsi en sorte que les différentes ethnies puissent vivre ensemble et collaborer.

La Chine est elle-même victime du terrorisme, a poursuivi le représentant, qui a rappelé que son pays est confronté à un mouvement islamique au Turkestan. Celui-ci représente une menace, non seulement pour la Chine, mais aussi pour l’ensemble de la région.  En tant que membre actif du camp antiterroriste, la Chine a dû prendre des mesures très fortes pour lutter contre le terrorisme, a expliqué le représentant.  Pour ce faire,  elle a partagé des informations et fourni une aide matérielle à d’autres pays.  M. Wu a également rappelé que, le 21 octobre, le Gouvernement chinois accueillerait un atelier de lutte contre le cyberterrorisme, avant de conclure en réitérant la disponibilité de son pays pour partager des informations afin de contribuer à la stabilisation de la paix mondiale.

Mme INGA KANCHAVELI (Géorgie) a estimé que le défi posé par le terrorisme et sa nature à la fois transnationale et transfrontalière nécessitaient une approche commune, coordonnée et durable de la communauté internationale.  Évoquant les conflits en Syrie et en Iraq, elle a rappelé que les djihadistes, recrutés par des organisations terroristes comme Daech pour servir leurs intérêts, provenaient du monde entier et notamment de son pays.  La Géorgie, a-t-elle souligné, soutient sans réserve la Coalition internationale contre l’ « État islamique d’Iraq et du Levant » et prend part à trois de ses groupes de travail afin d’accroître les échanges d’informations entre membres.

Pour preuve de l’implication de son pays dans la lutte antiterroriste, la représentante a fait état du fonctionnement en Géorgie d’une Commission inter-agences pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité, chargée en particulier d’actualiser la liste des personnes soupçonnées d’activités terroristes ou en lien avec des organisations terroristes.  Elle a ajouté que des amendements au code pénal de Géorgie avaient été adoptés afin de renforcer l’arsenal législatif antiterroriste, conformément aux préconisations de la résolution 2178 du Conseil de sécurité.  Convaincue que les sanctions punitives ne peuvent suffire, la Géorgie prévoit, par ailleurs, de lancer des programmes spécifiques de réhabilitation psychique et de déradicalisation des auteurs d’actes terroristes pendant leur emprisonnement et au-delà, a par ailleurs précisé Mme Kanchaveli.

M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a déclaré que l’Asie du Sud-Est constituait un terreau fertile de recrutement pour des groupes terroristes tels que Daech.  « Malheureusement, l’utilisation des médias sociaux a aidé les extrémistes à faire l’apologie de la violence et de l’extrémisme, et à recruter des adeptes », a-t-il déploré. 

Pour combattre la menace posée par le terrorisme et l’extrémisme violent, M. Gafoor a souligné que Singapour s’était doté d’une stratégie antiterroriste complète, mettant l’accent sur le renforcement de sa capacité de réponse en matière sécuritaire, notamment en fournissant des outils et formations mieux adaptés aux forces de sécurité.  Par ailleurs, le représentant a insisté sur l’importance de la dimension communautaire dans la lutte contre le terrorisme.  À ce titre, Singapour a lancé une campagne de sensibilisation contre le terrorisme à l’échelle nationale, avec le soutien d’organisations religieuses et interconfessionnelles, dans le but de contrecarrer la dissémination des idéologies extrémistes.  Cette campagne, a précisé le représentant, comprend également des programmes de déradicalisation.

Sur le plan international, M. Gafoor a rappelé que son pays était partie à 14 accords de lutte contre le terrorisme et demeurait engagé à tous les mettre en œuvre.  « Nous nous engageons également à travailler avec nos amis et partenaires de la région », a-t-il ajouté, mentionnant l’adhésion de Singapour, en 2007, à la Convention de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) sur la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a par ailleurs souligné les efforts de son pays pour renforcer son cadre juridique de lutte contre le blanchiment d’argent, en application des principes contenus dans la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.  Il a également mentionné les efforts de Singapour pour accroitre la coopération internationale dans ce domaine.  Enfin, M. Gafoor a souligné que son pays appuyait la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

Mme NANG PHYU SIN THAN MYINT (Myanmar) a déclaré qu’en dépit des efforts de la communauté internationale, la menace posée par le terrorisme à l’échelle planétaire ne s’était pas amoindrie.  Dans ce contexte, la réponse doit être globale, concertée et basée sur la responsabilité de chaque État à respecter l’état de droit et à contribuer aux efforts internationaux visant à lutter contre ce fléau.  Le Myanmar a pour sa part pris une série de mesures concrètes pour combattre le terrorisme au plan national, régional et international. 

Au niveau national, le Myanmar a renforcé en 2014 plusieurs législations et ses institutions.  Ainsi, une loi sur la criminalisation de toute forme de terrorisme a été  adoptée, de même qu’une loi contre le blanchiment d’argent.  L’unité spéciale de la police chargée de la lutte contre le terrorisme a été renforcée.  Le gouvernement a également ratifié la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

À l’échelon régional, le Myanmar est membre du groupe d’Asie-Pacifique sur le blanchiment d’argent et a ratifié le Traité de l’ASEAN sur l’assistance juridique et a signé en 2007 la Convention de l’ASEAN sur la lutte contre le terrorisme.  Le Myanmar est par ailleurs partie à la Convention de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est sur la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le trafic illicite de la drogue.  Il a également adhéré en 2014, à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes biologiques ou à toxines et sur leur destruction, et en 2015 à la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’emploi des armes chimiques et sur leur destruction.  Il a enfin déposé l’instrument de ratification à la convention sur l’interdiction complète des essais nucléaires, a indiqué la représentante.

Mme NGUYEN TA HA MI (Viet Nam) a noté que, depuis le dernier examen de la question du terrorisme international par la Commission il y a un an, notre monde n’avait cessé d’être le témoin d’atrocités terroristes.  Elle a rappelé que le terrorisme constitue une violation des principes de la Charte des Nations Unies et doit être condamné, quel qu’en soient les auteurs et les objectifs.  C’est là un défi international qui exige une action internationale concertée, a souligné la représentante.  Nous devons conjuguer nos efforts pour promouvoir la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme, a-t-elle ajouté.

La loi de lutte contre le terrorisme du Viet Nam fournit un cadre complet de lutte contre ces actes atroces et le pays collabore, par ailleurs, au niveau régional avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a expliqué la représentante.  Ainsi, l’ASEAN a mis en place cette année une convention contre la prise d’otage et les attentats à la bombe.  En outre, le Viet Nam appuie la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et est attaché au Plan du Secrétaire général pour lutter contre l’extrémisme violent. 

M. TAN SRI DATO’ SRI MOHAMED APANDI ALI (Malaisie) a réitéré l’engagement de son pays à contribuer aux efforts menés dans le cadre des Nations Unies pour prévenir et éliminer le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  La Malaisie, a-t-il dit, a pris acte de la résolution 70/120 de l’Assemblée générale recommandant à la Sixième Commission de créer un groupe de travail afin de finaliser la rédaction d’un projet de Convention générale sur le terrorisme international.  Elle est à cet égard convaincue que la poursuite des efforts destinés à réduire les différences de vue débouchera sur un succès.

Le représentant a, d’autre part, rappelé que la Malaisie avait mis en vigueur l’année passée deux nouvelles lois antiterroristes visant à couvrir les vides législatifs dans ce domaine, conformément aux dispositions de la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité relatives aux combattants terroristes étrangers, tout en poursuivant le renforcement de son arsenal juridique national, notamment via le National Security Council Act promulgué le 1er août dernier.  Cette approche n’exclut pas la mise en place de programmes de déradicalisation et de réhabilitation d’éléments extrémistes, pour lesquels la Malaisie est disposée à partager son expérience avec d’autres nations, a précisé le représentant  

M. MOHAMMED ATLASSI (Maroc) a déclaré qu’aucun pays ne pouvait se targuer d’être à l’abri du terrorisme.  Dès lors, la réponse de la communauté internationale doit être globale, basée sur la coopération internationale, régionale et sous régionale, tant par l’échange d’information que d’expertise.  La réponse doit également tenir compte des réalités locales et observer un équilibre entre les quatre piliers de la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Dans le cadre de sa propre stratégie de lutte contre le terrorisme, le Maroc a opté pour une approche fondée sur la coopération bilatérale, la coordination régionale et sous régionale et l’engagement multilatéral au sein des Nations Unies.  Il a ainsi organisé plusieurs réunions destinées à contrer le flux de combattants étrangers terroristes, à renforcer la sécurité des frontières, à dynamiser l’échange et le partage d’informations sur l’état de droit, à utiliser les données d’Interpol ou encore à consolider le cadre juridique pour la lutte contre le terrorisme.

Le Maroc et les Pays-Bas ont organisé le 21 septembre dernier la septième réunion ministérielle du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, a expliqué M. Atlassi.  Cette réunion a donné lieu à l’adoption entre autres du Mémorandum de la Haye/Marrakech sur les bonnes pratiques pour une meilleure réponse aux phénomènes des combattants étrangers.  En matière de lutte contre l’extrémisme violent, le Maroc a organisé en avril 2015 à Fès le premier forum sur le rôle des leaders religieux dans la prévention de l’incitation à la haine.  En janvier dernier, a ajouté le représentant, Marrakech s’est transformé en capitale du dialogue, de la tolérance à l’occasion de la conférence sur la protection des minorités religieuses dans les sociétés musulmanes.  Le Maroc a en outre développé une approche cohérente orientée vers la prévention et l’action, en harmonie avec les quatre piliers de la stratégie antiterroriste mondiale: d’un côté le volet répressif, de l’autre les mesures préventives, comprenant la formation des jeunes prédicateurs et prédicatrices aux préceptes de l’Islam, a encore fait valoir le représentant. 

M. JO JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a souligné que la crise des réfugiés à laquelle nous assistons dans sa pire forme avait de graves conséquences sur la paix et la sécurité de l’Europe et du monde.  Il faut se poser la question de savoir quelles sont les racines de cette crise, a déclaré le représentant.  Pour lui, sous prétexte de faire la guerre au terrorisme, certains pays commettent des atrocités contre des États souverains, qui ont donné naissance à un cycle d’actes violents et à l’émergence de groupes tels que l’« État islamique ».  Les États-Unis désignent les pays qui leur sont opposés comme étant des États soutenant le terrorisme, a poursuivi le représentant, et ils décident ensuite de leur appliquer des sanctions basées sur la défense de leurs propres intérêts.  C’est cela qui cause la crise des réfugiés d’aujourd’hui.  Le terrorisme d’État ne peut se justifier, a souligné le représentant, pour qui, il faut faire attention à ce que cette prétendue « guerre contre la terreur » ne soit en fait utilisée comme un instrument pour poursuivre des objectifs politiques.

La République populaire démocratique de Corée s’oppose au terrorisme sous toutes ses formes, a encore affirmé le représentant, qui a rappelé que son pays était partie à plusieurs instruments internationaux de lutte contre le terrorisme, telles que la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme et la Convention des Nations Unies contre le crime transnational organisé.  Cela prouve notre engagement et la volonté du gouvernement de coopérer sur la question de la lutte contre le terrorisme, a-t-il déclaré, ajoutant que son pays assumerait ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme dans la péninsule coréenne.

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a déclaré que la coordination des efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme devait être assurée par les Nations Unies, ajoutant que c’est la raison pour laquelle le Kirghizistan est partie à 10 des 16 principaux instruments internationaux de lutte contre le terrorisme.  Par ailleurs, au plan national, le Kirghizistan a adopté des législations criminalisant le terrorisme et le mercenariat à but terroriste, a ajouté la représentante

M. HUSSAIN MAKLOUQ (Bahreïn) a déclaré que l'histoire de son pays avait démontré que Bahreïn avait toujours coopéré avec la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme.  Bahreïn a adhéré à un certain nombre de conventions et instruments internationaux et régionaux, a poursuivi le représentant, qui a souligné que son pays avait soutenu l’alliance internationale contre Daech.  En outre, Bahreïn s’est engagé à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme.  Bahreïn continuera notamment à contrôler les frontières et à adopter une stratégie de sécurité pour lutter contre l’extrémisme violent, a ajouté M. Maklouq.

Depuis 2001, un comité de gouvernement a été mis en place pour lutter contre le blanchiment d’argent, a encore précisé le représentant, qui a conclu en réaffirmant la position de principe de son pays condamnant le terrorisme sous toutes ses formes, quels que soient les motifs et les raisons invoqués.

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a commencé par affirmer qu’il n’y pas eu consensus sur la compétence du représentant d’Israël pour présider la Sixième Commission cette année.  Cette compétence doit être mise en rapport avec le contexte international, a-t-il affirmé, ajoutant que le pays dont est originaire le président de la Commission refuse d’appliquer le droit international, y compris les résolutions des Nations Unies, occupe des territoires et impose la nationalité israélienne à des citoyens syriens.  À cette liste, il faut ajouter le soutien qu’il accorde à des groupes terroristes dans le Golan syrien occupé, a encore déclaré le représentant.

La Sixième Commission a entendu des milliers de discours et adopté plus de 30 résolutions sur le terrorisme, a ensuite rappelé  M. Ja’afari.  Et pourtant, le terrorisme perdure car il est utilisé par certains pays pour en déstabiliser d’autres, tandis que d’autres pays ferment les yeux et font semblant d’ignorer cette réalité, a poursuivi le représentant.  Parmi ces pays soutiens du terrorisme international ou qui détournent leurs regards, il y a des États Membres permanents du Conseil de sécurité, a déploré le représentant, pour qui, pendant que certains font ici état des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la réalité pour sa part est bien différente.

La « guerre sale » qui ravage la Syrie depuis plus de six ans est la preuve de ce « deux poids deux mesures », a poursuivi le représentant, pour qui, le problème est le manque de volonté politique.  Comment expliquer que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2253(2015) adoptée fin décembre 2015, restent lettre morte, s’est-il demandé.  La réalité est que, parmi les membres permanents du Conseil de sécurité, certains États continuent d’appuyer des groupes terroristes et leur offre des tribunes, a-t-il également assuré.

Dans ce contexte et pour réellement parvenir aux objectifs de lutte contre le terrorisme, il faut au plus vite parvenir à une convention générale sur le terrorisme, qui contienne une définition du terrorisme ne l’assimilant pas aux luttes légitimes des peuples sous domination ou occupation, a affirmé le représentant.  Il faut aussi mettre en œuvre toutes les résolutions du Conseil de sécurité sur le terrorisme, notamment les résolutions 2253 et 2256, qui portent sur la Syrie.  Par ailleurs, la guerre contre le terrorisme devant être une œuvre collective, il faut que les États renoncent à utiliser le terrorisme pour servir leurs desseins politiques et que les autres cessent de fermer les yeux sur cette réalité, a encore déclaré le représentant.

Sur un autre sujet, le représentant a rejeté les tentatives d’intervention militaire sur le territoire de la Syrie, sans le consentement préalable de son gouvernement.  Cela serait considéré comme un acte d’agression, a-t-il prévenu, ajoutant que les agissements de la coalition internationale avaient démontré sa partialité, comme l’a montré l’attaque de la coalition contre des postes de l’armée syrienne, qui se bat contre Daech.  Cette attaque a permis à ce groupe terroriste d’occuper temporairement une vaste zone, a dit le représentant.  Il a par ailleurs regretté que les États-Unis se retirent de l’accord signé le 9 septembre avec la Fédération de Russie, ajoutant qu’en agissant ainsi, les États-Unis n’honoraient pas leurs engagements.  Cela risque de mener au chaos, a encore prévenu M. Ja’afari. 

Mme MAHLET H. GUADEY (Éthiopie) a souligné que le monde était aujourd’hui confronté à des défis sans précédents.  Or, la coopération internationale fait toujours défaut pour lutter contre ce fléau, a-t-elle déploré, ajoutant que la politique des « deux poids deux mesures » était toujours de mise.  Elle a par ailleurs estimé que les conséquences négatives de l’Internet étaient réelles, notamment du fait que les media sociaux véhiculent de fausses informations que les jeunes peuvent prendre pour argent comptant.  Par ailleurs, la communauté internationale doit s’attaquer aux causes du terrorisme, a ajouté la représentante.

Au plan national, l’Éthiopie a pris des mesures pour mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a poursuivi la représentante.  Mme Guadey a rappelé à quel point son pays était disposé à coopérer avec tous les pays pour combattre ce fléau, avant de demander la tenue d’un sommet international pour faire face au terrorisme et de se dire favorable à l’élaboration d’une convention internationale.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a déclaré que le péril terroriste imposait une réponse factuelle et rapide, à commencer par la compréhension des phénomènes qui y mènent. C’est pourquoi la Tunisie est favorable à la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, car celle-ci fournit les outils pour aborder la question des combattants étrangers terroristes.  Au plan national, la Tunisie a pris des initiatives pour criminaliser les actes de terrorisme, mais aussi pour prévenir l’afflux de combattants étrangers et le financement du terrorisme, a expliqué le représentant.  Dans ce contexte, la Tunisie souhaite un renforcement de la coopération en matière d’échange d’informations sur les flux financiers, le blanchiment d’argent et le contrôle des frontières.  Il souligne aussi qu’en la matière, les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans le domaine de la coordination de la lutte contre le terrorisme. 

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a déclaré que le terrorisme représentait la forme la plus flagrante de violation des droits de l’homme.  Dans son propre pays, de nombreux attentats terroristes ont été perpétrés et il suffit de porter un regard sur ce qui se passe pour comprendre que les menaces terroristes sont allées croissantes ces dernières années.  Affirmant que les talibans avaient été repoussés par les forces de l’armée afghane, le représentant a affirmé qu’il fallait être plus efficace dans la lutte contre le terrorisme.  À cette fin, la stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies reste le cadre le plus efficace pour les États de s’acquitter de leurs obligations, a estimé le représentant.

C’est une lapalissade: les États doivent respecter leurs obligations, a poursuivi M. Saikal.  Et pourtant, alors que les multiples résolutions du Conseil de sécurité restent d’actualité, bien souvent, certains éléments protègent encore les terroristes, notamment dans notre région, pour promouvoir un dessein en matière de politique étrangère, a accusé le représentant, qui a demandé que l’on s’attaque aux sanctuaires que certains États fournissent aux terroristes.  Il a par ailleurs souligné que l’Afghanistan avait adopté une démarche globale dans la lutte terroriste. « Nous avons sans relâche mené une lutte contre les éléments extrémistes tout en laissant la porte ouverte à ceux qui voudraient y renoncer», a-t-il affirmé.

Il est important de mettre un point final au projet de convention générale antiterroriste, c’est une priorité, a également insisté le représentant, qui a par ailleurs qualifié le dialogue interreligieux d’élément important pour la lutte contre le terrorisme.  En conclusion, il a insisté sur la détermination de son pays à mettre en échec le terrorisme, « comme le fait vaillamment notre peuple depuis deux décennies ».

M. GHASSAN SADDAWI (Iraq) a déclaré que la communauté internationale avait échoué à éliminer le terrorisme, qui continue de déstabiliser des sociétés et des États. Les groupes terroristes aujourd’hui sont transfrontaliers.  Ils ont conquis des pans entiers de territoires qu’ils utilisent pour déstabiliser des États.  Le point de vue de l’Iraq sur cette question est simple: prendre toutes les mesures adéquates pour mettre un terme au terrorisme, dans un esprit de coopération et la traduction en justice des auteurs de ces actes, a résumé le représentant. 

Pour sa part, l’Iraq est partie à nombre d’instruments internationaux relatifs à la lutte antiterroriste et a participé à maintes réunions internationales sur la question.  En tant que pays victime du terrorisme et de Daech en particulier, groupe qui a conquis une partie du territoire iraquien, l’Iraq et son peuple connaissent mieux que personne la réalité du terrorisme.  Les Iraquiens luttent contre le terrorisme au nom du monde entier.  Ils attendent en retour l’appui de la communauté internationale pour mener à bien ce combat, a déclaré le représentant.

La question que l’on devrait se poser est de savoir pourquoi ce phénomène existe et perdure, a encore déclaré M. Saddawi.  Pour le représentant, il faut s’interroger sur les causes profondes qui mènent au terrorisme, à savoir la pauvreté, les discriminations, les discours islamophobes, mais aussi l’occupation militaire, les frustrations ou encore la politisation et la pratique du « deux poids deux mesures » dans les affaires internationales.  À défaut de changement de paradigmes, il est à craindre que le terrorisme perdure, a déploré le représentant en conclusion.  

M. DUNCAN MUHUMUZA LAKI (Ouganda) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, ajoutant que l’ONU était l’organisation idoine pour lutter contre le terrorisme.  Au fil des ans, l’Ouganda a délogé de nombreux groupes terroristes de son territoire, a poursuivi le représentant, qui a ajouté que les efforts nationaux devaient pourvoir être appuyés par des financements adéquats.  Nous demandons à tous les États de coopérer pour que tous les groupes terroristes soient démantelés, a ajouté le représentant, qui a rappelé les actes terroristes commis sur le territoire d’Ouganda avant de se féliciter que certains de leurs auteurs soient désormais en passe d’être jugés.

M. Laki s’est par ailleurs félicité des travaux du Comité 1540 du Conseil de sécurité sur le terrorisme et s’est aussi dit extrêmement préoccupé par les déchets toxiques qui sont rejetés sur la cote somalienne, car ils peuvent être récupérés par des terroristes.  Cela peut aussi présenter un danger nucléaire, a-t-il noté.  Il faut aussi définir le terme « terrorisme », a encore déclaré le représentant, estimant qu’une telle définition permettrait de montrer le vrai visage des terroristes.  Il faut les supprimer si nous voulons supprimer la menace, a estimé le représentant, pour qui, il faut aussi s’attaquer aux causes du terrorisme.

M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a déclaré que la lutte antiterroriste devait également inclure la lutte contre l’extrémisme violent et l’islamophobie, qu’il a présenté comme les deux nouveaux visages de la menace internationale.  Dans ce cadre, il est besoin de renforcer la coopération au niveau international et bilatéral par le biais de l’échange d’informations, des bonnes pratiques et des expériences, a estimé le représentant.

Pour M. Bessedik, la Sixième Commission peut contribuer à cet objectif, en particulier en parvenant à une convention générale sur le terrorisme, définissant le terrorisme.  L’Algérie appelle à cet égard à la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme, afin de trouver un consensus sur la définition du terrorisme.  L’Algérie, qui a une politique très stricte concernant le financement du terrorisme par le biais du paiement de rançons, est satisfaite des efforts faits dans ce domaine par la communauté internationale, a ajouté le représentant.  L’Algérie estime par ailleurs que la réponse militaire ne peut à elle seule lutter efficacement contre le terrorisme, a encore déclaré M. Bessedik

M. KOTESWARA RAO (Inde) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, avant de faire état des différents instruments de lutte contre le terrorisme qui ont été transcrits par l’Inde en droit interne et des mesures prises au plan national.  On ne peut faire de distinction entre le bon et le mauvais terroriste, a-t-il souligné.

Le représentant a noté qu’une convention générale sur le terrorisme international pourrait certainement aider à la lutte contre le terrorisme mais a déploré que la Sixième Commission n’arrive pas à être à la hauteur de sa tâche et d’élaborer une telle convention.  Il a rappelé que cela fait onze fois que la Commission s’essaie à cette tâche, sans succès.  Nous sommes incapables d’être à la hauteur des attentes des dirigeants mondiaux, a-t-il regretté, avant de se demander s’il ne serait pas temps d’accepter que d’autres enceintes remplissent cette tâche.  Faut-il abandonner, comme certaines délégations l’ont suggéré hier, s’est-il demandé, avant d’estimer qu’il faudrait prendre une décision sur cette question maintenant.

Par ailleurs, M. Rao a rappelé que son pays est partie à 14 des instruments internationaux de lutte contre le terrorisme.  Au niveau régional, l’Inde est en outre partie à de nombreuses conventions de lutte contre le terrorisme.  Le représentant s’est dit préoccupé par le financement du terrorisme ainsi que par la question des combattants terroristes étrangers, affirmant que son pays avait pris des mesures pour identifier de tels combattants.  Il a également fermement condamné l’assistance financière apportée aux terroristes par certains États.  La lutte contre le terrorisme doit être menée sans relâche et nous devons collaborer pour vaincre ce fléau, a-t-il conclu.

M. TOFIG F. MUSAYEV (Azerbaïdjan) a déclaré que la situation géographique de son pays en faisait une cible du terrorisme.  Depuis 1980, plus de 2000 Azerbaidjanais ont perdu la vie à cause du terrorisme, a poursuivi le représentant, avant de présenter la liste des mesures prises par son gouvernement pour combattre le terrorisme.

Mais si toutes ces mesures, de même que celles prises au plan international et par les Nations Unies, sont importantes, il ne faut pas oublier de résoudre les conflits, notamment les endroits où existe un conflit territorial, a averti M. Musayev.  Il y a des situations de pays où des régions entières occupées ne sont pas couvertes par une surveillance internationale et où toute sorte de trafic d’armes de toute nature est facilitée, a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, l’Azerbaïdjan appelle tous les États à se conformer à leurs obligations en matière de droit international, et notamment à ne pas utiliser de territoires étrangers sous leur contrôle pour parrainer le terrorisme.

M. TAIWO ABIDOGUN (Nigéria) a déclaré que le terrorisme était de nature insidieuse et délétère, ajoutant que la menace d’attentats terroristes pesait sur chacun d’entre nous.  Nous avons besoin d’une coopération internationale marquée par la collaboration de tous, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi le Nigeria appuie toutes les initiatives de l’ONU dans ce sens.  Convaincu de la nécessité de joindre les efforts de chacun, le représentant a demandé que la dernière main soit mise au processus de rédaction d’un projet de convention sur le terrorisme international.

 

Au fil des ans, le Nigeria a été confronté au terrorisme, notamment du fait du groupe Boko Haram, a rappelé M. Abidogun, qui a ajouté: ces attentats ne nous font pas baisser les bras, au contraire.  Le 13 mai de cette année, le conseil national de sécurité du Nigeria s’est félicité des avancées de la Force internationale mise en place pour lutter contre Boko Haram et, cet été, le président du Nigeria a lancé la stratégie nationale révisée de lutte contre le terrorisme.  Toutes les parties prenantes sont invitées à s’unir contre la terreur, quelles que soient leurs appartenances politiques, a expliqué le représentant, ajoutant que son président avait demandé une collaboration intersectorielle pour obtenir le meilleur résultat possible.  Les forces armées nigérianes ont travaillé sans relâche pour récupérer des territoires, a encore déclaré le représentant, qui a souligné que, dans une telle situation, les droits de l’homme avaient été respectés.  Nous avons encore cependant besoin de la coopération internationale, a conclu M. Abidogun.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Les délégations de la Deuxième Commission débattent des moyens permettant la mise en œuvre du Programme de développement pour les quinze prochaines années

Soixante et onzième session,
4e & 5e séances - matin & après-midi
AG/EF/3449

Les délégations de la Deuxième Commission débattent des moyens permettant la mise en œuvre du Programme de développement pour les quinze prochaines années

La deuxième et dernière journée du débat général de la Deuxième Commission (Commission économique et financière) a été marquée par de nombreuses propositions sur les moyens de mise œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Hier, les délégations avaient demandé que la présente session axe ses efforts sur le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, et surtout sur la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015, dont les objectifs de développement durable.

 La réunion d’aujourd’hui a ainsi permis aux délégations de préciser comment elles entendaient réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  L’objectif 17 des objectifs de développement durable renvoie justement à l’établissement d’un partenariat mondial pour le développement durable, en prônant des partenariats efficaces entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile.

En outre, par la résolution A/RES/69/313 de l’Assemblée générale, adoptée par l’Assemblée en décembre dernier et relative au Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement (Programme d’action d’Addis-Abeba), l’ONU avait établi « un cadre global de financement du développement pour l’après-2015 ».

Parmi les moyens de mise en œuvre, les délégations ont insisté sur la nécessité d’accorder à l’aide publique au développement (APD) une place centrale dans le financement du développement. 

Le représentant de la Chine a ainsi rappelé que la coopération Nord-Sud restait le principal canal de la coopération internationale pour le développement, et que les pays développés devraient respecter leurs engagements dans le cadre de l’APD, notamment en octroyant au moins 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) pour cette cause.

Il faudrait également tenir compte des pays en situation particulière, surtout ceux qui sortent d’un conflit, en leur fournissant une APD pour reconstruire leurs infrastructures, ont plaidé des délégations dont celles du Soudan et de l’Iraq.

De plus, a fait observer le délégué du Niger, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, la lutte contre les flux illicites de capitaux partant du continent africain est primordiale pour augmenter la part des fonds mobilisés par les États, notamment grâce à l’élargissement de leur assiette fiscale.  Les milliards de dollars que représentent ces activités illicites pourraient financer les programmes visant à éradiquer la pauvreté, a de son côté assuré le représentant de l’Équateur.

Le représentant du Niger a ajouté que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient des outils essentiels pour faciliter le développement.  Il a en outre déploré les obstacles au commerce, en appelant à la mise en place d’un système commercial multilatéral robuste afin de lutter contre les mesures protectionnistes. 

Il faudrait aussi tenir compte des problèmes commerciaux que rencontrent les pays sans littoral, a plaidé la représentante de la Mongolie qui a expliqué que ce groupe de pays ne représentait que 1,2% des exportations mondiales en 2014. 

Les petits États insulaires en développement (PEID) et d’autres pays en développement, soulignant l’obstacle majeur que représentent les changements climatiques, ont plaidé pour des mesures d’atténuation et d’adaptation en leur faveur.  Ils ont appelé en outre à l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

De nombreuses délégations ont mis l’accent sur le rôle de la science et de la technologie comme étant un catalyseur du développement, à condition que des transferts de technologies respectueuses de l’environnement profitent aux pays en développement.

Le représentant du Kazakhstan a, pour sa part, proposé que les États Membres octroient 1% de leurs dépenses militaires pour le Fonds spécial pour les objectifs de développement durable.  Son homologue de la Géorgie s’est dit convaincu que les financements innovants pourraient remédier au manque de fonds.  

Conscient du poids de la dette souveraine qui paralyse l’essor des économies des pays en développement, le représentant d’El Salvador a appelé à établir un processus multilatéral de restructuration de la dette au sein de l’ONU.  Cette initiative est, a-t-il dit, prévue par une résolution de l’Assemblée générale.   

Le représentant du Pérou a insisté sur l’importance de répartir les ressources disponibles pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable de manière à s’assurer que personne ne soit laissé de côté.

La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission aura lieu jeudi, 6 octobre à 10 heures.

Suite du débat général

M. NOBORU SEKIGUCHI (Japon) s’est dit convaincu que les débats devraient s’aligner sur les accords internationaux passés en 2015 et que leurs résultats devraient contribuer à leur mise en œuvre.  Il a néanmoins déploré que les efforts de revitalisation de la Deuxième Commission aient échoué, en rappelant les principes que doivent respecter les États Membres: ne pas revenir sur ce qui a été décidé en 2015; achever les travaux dans les délais convenus pour pouvoir avoir des débats pertinents; tout état d’incidence budgétaire superflu n’est pas acceptable.

Le représentant a ensuite énuméré les priorités du Japon.  Sur le volet climatique, il est favorable à l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris et accélère son processus de ratification.  Le Japon se félicite du nouveau programme de développement urbain et sa bonne vue d’ensemble, et se dit prêt à l’adopter et à le mettre en œuvre, a indiqué son représentant.  En tant que pays hôte de la Conférence sur la réduction des risques de catastrophe en mars 2015 à Sendai, le Japon s’est engagé à l’intégrer dans sa politique et à mettre en œuvre le Cadre de Sendai, a-t-il rappelé.  Enfin, le Japon estime que le système de développement des Nations Unies doit s’adapter aux changements afin de fonctionner de manière plus efficiente.

 Notant que l’année 2015 avait été riche pour la communauté internationale, M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a estimé qu’elle devrait s’atteler à définir une vision collective pour éradiquer la pauvreté, promouvoir des modèles durables de consommation, protéger les ressources naturelles et garantir un emploi digne pour tous.  Des efforts supplémentaires doivent être consentis pour la réalisation des objectifs de développement durable, et davantage de ressources financières mobilisées, notamment l’aide publique au développement (APD).

Le représentant s’est également prononcé en faveur d’une relance du commerce et de l’investissement international, de même que du transfert de technologies respectueuses de l’environnement.  En tant que nouveau membre de l’ECOSOC, le Tadjikistan est prêt à contribuer activement aux travaux sur les questions complexes du développement durable, et estime qu’il est nécessaire de venir en aide aux pays qui se heurtent à de nombreuses difficultés particulières.  En août 2016, le Tadjikistan a accueilli un sommet de haut niveau sur l’objectif 6 de développement durable consacré à l’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement, qui a appelé à l’action pour une gestion durable des ressources hydriques.  C’est une question sur laquelle le Tadjikistan va soumettre un projet de résolution à la Deuxième Commission.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a relevé que les changements climatiques sont un obstacle majeur pour le développement des pays des Caraïbes et d’Amérique latine.  Il a fait référence à l’ouragan Matthew qui touche les côtes de ces régions en ce moment.  Sur le plan national, elle a indiqué que l’exigence de réduction des gaz à effet de serre avait guidé les choix des autorités panaméennes qui ont désormais opté pour des sources d’énergie renouvelables.   

La représentante a déclaré que le projet de texte sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QPCR) sera l’un des temps forts de la présente session.  Elle a en outre estimé que l’un des grands défis du système de développement des Nations Unies est d’accompagner les pays à revenu intermédiaire afin que ces derniers connaissent une transition douce.  Elle a annoncé l’intention du Panama de participer au prochain examen volontaire sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable, lequel sera organisé au cours de la prochaine session du Forum politique de haut niveau l’an prochain.  Elle a aussi promis que le Panama allait renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le terrorisme.

M. SALVADOR DE LARA RANGEL (Mexique) a indiqué que le nouveau concept de « paix durable » était de la plus grande importance.  Il a expliqué que la paix durable est une exigence de justice sociale qui appelle à fournir davantage de perspectives économiques aux jeunes et à promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles.  En application de ce concept de paix durable, la paix est sans exclusive et devrait se retrouver au centre du programme de développement international, a-t-il estimé.

Le représentant a ensuite fait observer que les pays à revenu intermédiaire sont ceux qui abritent le plus grand nombre de pauvres du monde.  De ce fait, il a souhaité que le classement de ces pays ne tienne plus seulement compte des données chiffrées, en insistant cependant pour que les défis auxquels ils font face soient également pris en compte.  Avant de conclure, il a annoncé que le Mexique va accueillir, en décembre prochain, la treizième Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique.

M. TLHALEFO BASTILE MADISA (Botswana) a estimé que la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable qui se tiendra à Quito, en Équateur, à la fin du mois devrait être une occasion de tracer un nouveau parcours pour les défis de l’urbanisation et dans le processus de créer des villes inclusives, sûres, résilientes et durables.  L’ONU estime qu’avant 2050, 70% de la population mondiale vivront dans les villes et l’urbanisation galope rapidement en particulier en Afrique.  Le représentant a souhaité que les résultats de la conférence permettent aux villes de mieux répondre à la croissance démographique et de veiller à ce que les pauvres qui vivent dans les villes ne soient pas laissés de côté.

En tant que pays en développement sans littoral, le Botswana estime qu’il est important d’assurer la mise en œuvre effective du Programme d’action de Vienne sur les pays en développement sans littoral.  Son représentant a rappelé que la réunion sur cette question en juin dernier à Vienne avait appelé à l’établissement de programmes spécifiques pour mieux répondre aux préoccupations et aux besoins des pays en développement sans littoral afin d’augmenter leur participation dans le cadre du système commercial multilatéral.  Le représentant a dit attendre avec impatience la réunion de haut niveau sur le transport durable qui aura lieu en Bolivie dans quelques jours.

Mme YOUNG-JU OH (République de Corée) a estimé qu’il faudrait axer les efforts sur la façon de rendre plus efficient et plus intégré le système de développement de l’ONU.  La priorité de la République de Corée, a continué le représentant, est de saisir la procédure d’examen quadriennal complet de cette année pour donner des orientations stratégiques au système de développement dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La nouvelle procédure devrait être concise et offrir une vision claire au système de développement des Nations Unies.  Elle devrait présenter des propositions concrètes pour le renforcement de la collaboration au niveau de l’entité et de l’ensemble du système ainsi que de meilleurs liens entre le développement, la paix et la sécurité et les activités humanitaires.

Le représentant s’est dit convaincu que la création d’un processus de suivi et d’examen efficace et efficient du Programme 2030 sera cruciale et il a salué, à cet égard, la résolution de l’Assemblée générale sur le suivi et l’examen adopté en juillet qui offre un plan pour les années à venir.  Il a ensuite souligné l’importance des données de qualité et du renforcement des capacités statistiques nationales pour le processus de suivi et d’examen.  S’agissant des changements climatiques, il a annoncé que son pays ratifierait l’Accord de Paris sur le climat avant la fin de cette année.   

M. CARLOS OLGUÍN CIGARROA (Chile) a assuré qu’il était capital de renforcer le soutien des Nations Unies aux pays à revenu intermédiaire par une structure multilatérale appropriée, en vue d’améliorer le développement de leurs capacités et de mettre en œuvre le Programme 2030.  Ces pays à revenu intermédiaire devraient devenir des pays émergents car, a-t-il fait remarquer, le revenu par habitant ne doit pas être le seul critère pour déterminer l’appartenance à cette catégorie de pays.  Il s’est félicité du nouveau programme pour les villes après deux ans de processus complexe, qui devrait permettre de présenter un texte consensuel et équilibré à la Conférence Habitat III de Quito.  Au sujet de la gouvernance économique mondiale, M. Olguín a affirmé que la création d’une représentation spéciale de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auprès des Nations Unies était un message fort en faveur du renforcement des relations avec l’ONU.

M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que les changements climatiques menaçaient gravement les efforts de développement.  Le Gouvernement tanzanien, a-t-il dit, a préparé son programme d’action national d’adaptation et ses plans nationaux d’adaptation pour mieux répondre à ce défi.  Le représentant a voulu que le Fonds vert pour le climat aide les efforts nationaux d’adaptation.  Près de 500 millions de dollars sont nécessaires chaque année.  Réunir une telle somme n’est pas une petite affaire pour la Tanzanie, a-t-il dit.

Concernant l’ordre du jour « système financier international et le développement », le représentant a appelé les États Membres à reconnaître la nécessité d’intensifier les efforts pour améliorer la cohérence et l’uniformité de ce système et agir de manière décisive pour faire face aux défis de l’économie mondiale.  Le financement à long terme du développement est aussi essentiel pour lever des fonds pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.   

En outre, pour la compétitivité des pays les moins avancés, il est nécessaire de confronter les défis de la science, de la technologie et de l’innovation.  La banque de technologies pour les pays les moins avancés devrait jouer un rôle fondamental sur cette question.  Avant de terminer, le représentant a déclaré que le positionnement à long terme du système de développement de l’ONU doit être construit dans le cadre du Programme 2030.  « Nous devons nous assurer que la procédure d’examen quadriennal complet pour la période 2017-2020, qui va commencer, donne des orientations stratégiques pour les activités de développement dans le cadre de la mise en œuvre du Programme 2030.  

M. EL HACEN ELAYATT (Mauritanie) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était un espoir pour que le développement durable libère l’humanité de la pauvreté et qu’il était nécessaire d’éviter de retomber dans les pièges du passé en matière d’exploitation de ressources.  Des principes de coopération internationale doivent être établis afin que personne ne soit laissé de côté, a-t-il insisté.  La Mauritanie met en œuvre le Programme 2030 et fait tout pour atteindre les objectifs de développement durable dans les délais fixés, a expliqué le représentant.  Elle a pu réduire la pauvreté, créer de nouvelles opportunités pour les jeunes et les femmes, et pris des mesures de discrimination positive afin de lutter contre les inégalités entre les sexes.

Les ressources doivent en outre être réparties équitablement, a ajouté le représentant, en précisant que le Gouvernement s’était attaqué à la corruption et avait ouvert la voie à la société civile.  Au sujet des conflits et du terrorisme dans le monde, qui touchent notamment la région du Sahel, la Mauritanie a pu déjouer toutes les tentatives d’attentat visant à déstabiliser le pays et la région, a affirmé le délégué.  Les changements climatiques érodent le développement dans la région du Sahel, en raison de la désertification, a indiqué par ailleurs le représentant.  La Conférence ONU-Habitat III, prévue à Quito (Équateur) à la fin du mois, devrait préserver un équilibre entre zones rurales et zones urbaines, a-t-il souhaité avant de conclure.

M. AL HAYANI (Iraq) a déclaré que l’économie de marché non régulée risque de déclencher des crises économiques et environnementales graves.  Il est donc important d’éviter le gaspillage et l’épuisement des ressources naturelles, a-t-il estimé.  Le Gouvernement iraquien, a-t-il assuré, a établi des plans de réforme de l’économie nationale, en coopération avec le secteur privé, en vue de trouver des moyens alternatifs pour financer les services sociaux en cette période critique marquée par la chute des prix des produits pétroliers.  Il est nécessaire, a-t-il dit, que les conditions d’adhésion des pays observateurs de l’Organisation mondiale du commerce, tels que l’Iraq, soient assouplies. 

Le représentant a par ailleurs souligné l’importance de l’aide publique au développement (APD) pour la reconstruction des infrastructures dans les pays en proie aux conflits comme le sien.  Les efforts de développement en Iraq sont entravés par le terrorisme, ce qui n’encourage pas les investissements étrangers, a-t-il regretté.  Il a cependant invité les « amis de l’Iraq » et l’ONU à soutenir le pays dans sa lutte contre le terrorisme. 

M. JUAN MANUEL PEÑA (Paraguay) a rappelé que les pays en développement étaient particulièrement vulnérables aux catastrophes et c’est pourquoi, a-t-il dit, il est important de mettre en œuvre le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030).  Il a estimé que la troisième Conférence des Nations Unies pour les établissements humains et le développement urbain durable (ONU-Habitat III), qui aura lieu à Quito (Équateur) à la fin de ce mois, permettra de renforcer l’engagement mondial en faveur des établissements humains.  Il a en outre plaidé pour la pleine mise en œuvre du Programme d’action de Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024.  Avant de conclure, il a appelé à renforcer les investissements dans le domaine des infrastructures et de la connectivité dans ces pays enclavés.   

Mme NINO SHEKRILADZE (Géorgie) a annoncé l’organisation l’année prochaine d’une réunion d’experts sur le partage de bonnes pratiques de mise en œuvre du Programme 2030.  Il est important que le système des Nations Unies continue d’aider les États Membres dans la réalisation du Programme 2030, a souligné la représentante.  Le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles pour le développement sera crucial, a-t-elle dit, pour que le système de développement de l’ONU puisse fonctionner de manière efficace.

S’agissant du manque de financement pour la mise en œuvre du Programme 2030, la représentante a indiqué que les mesures fiscales et les financements innovants pour réduire l’écart de financement devraient être substantiellement étendus et pourraient avoir un rôle clef à jouer pour appuyer les financements nationaux et l’aide publique au développement. 

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a indiqué que son pays soutenait le Programme 2030 et s’était lancé dans sa mise en œuvre.  Le Kirghizistan se félicite que les objectifs de développement durable tiennent compte des besoins des pays montagneux sans littoral, dont il fait partie.  Élaborer un programme de travail pour les pays en développement sans littoral et renforcer leur part dans le commerce mondial devraient permettre d’asseoir leur croissance économique, a souligné la représentante.  Malheureusement, les États imposent des tarifs douaniers qui font obstacle à des échanges commerciaux plus libres, a-t-elle regretté.  Au sujet des changements climatiques, elle a indiqué que leurs conséquences dévastatrices créaient des situations d’urgence et causaient des pertes économiques dans son pays, où la fonte des glaciers risque d’augmenter le niveau des fleuves.  Enfin, la délégation a évoqué les réservoirs de déchets d’uranium dans la région et annoncé qu’elle allait organiser un forum de haut niveau sur cette question. 

M. JULIAN SIMPSON (Australie) a estimé que la Deuxième Commission avait un rôle de premier plan à jouer pour veiller à ce que l’Assemblée générale reste concentrée sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et sur sa mise en œuvre.  « Nous savons tous que l’option du statu quo n’est pas sur la table » et qu’il faut changer la manière avec laquelle « cette Commission » fonctionne, a-t-elle recommandé.  Il faut qu’elle se penche sur les besoins des 15 prochaines années et qu’elle devienne une plateforme pour des débats constructifs qui permettent aux États Membres de travailler en étroite coopération.

L’Australie a l’intention de travailler en ce sens en soutenant, notamment, le travail du Président et du Bureau de la Commission et en faisant  son possible pour que le calendrier de cette session soit respecté et qu’on  parvienne à des documents finaux consensuels.  Le représentant a également mis l’accent sur l’importance pour les États Membres de respecter les délais impartis pour consulter, discuter et débattre des projets de résolution.  Il a aussi demandé d’alerter en temps voulu les délégations sur les incidences budgétaires des projets de résolution dont la Commission est saisie.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a plaidé pour le soutien du système de développement des Nation Unies en faveur de son pays.  Il a appelé à une alliance mondiale renforcée pour financer le développement, notamment en répartissant les ressources disponibles de manière à s’assurer que personne ne soit laissé de côté.  Il a relevé que le Pérou a connu des avancées dans le cadre de son développement, tout en regrettant que les efforts du pays avaient été freinés par des changements climatiques et les catastrophes naturelles. 

En outre, le Pérou a réduit de moitié le taux de pauvreté dans les régions montagneuses, a indiqué le représentant, en précisant cependant que son pays avait besoin de l’aide de la communauté internationale pour renforcer ses actions dans ce domaine.  Le Pérou organisera prochainement une journée mondiale de la gastronomie durable en coopération avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) afin, a-t-il expliqué, de promouvoir les méthodes durables de production et de consommation.  Le Pérou appuie également l’idée de consacrer une décennie durable pour l’eau pour la période 2018-2028.

M. RUSLAN BULTRIKOV (Kazakhstan) a souhaité que tous les objectifs de développement durable soient considérés comme un ensemble indivisible.  Son pays a déjà une certaine expérience à partager dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement international.  Le représentant a proposé que les États Membres octroient 1% de leur dépense militaire pour le fonds spécial pour les objectifs de développement durable.  Il a rappelé que du 26 au 28 avril dernier, le Kazakhstan avait accueilli une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) au cours de laquelle a été lancée l’Organisation islamique pour la sécurité alimentaire.  Il a également annoncé que son pays entendait créer à Astana un centre international pour le développement des énergies vertes, avec la participation de l’ONU.

M. ABUOBEIDA (Soudan) a souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 établissait un cadre général pour orienter les efforts des États et que le Soudan accordait une grande importance aux objectifs de développement durable, notamment à l’éradication de la pauvreté.  Les écueils auxquels se heurtent les pays en développement sont communs, a fait remarquer le représentant, en citant notamment les fluctuations de la croissance économique et les inégalités entre pays, et jugeant nécessaire de renforcer la coopération Sud-Sud et triangulaire.  La réforme du système économique mondial est essentielle pour prévenir les crises financières, a-t-il assuré, en évoquant la charge de la dette extérieure.  Il a également estimé qu’il faudrait tenir compte des pays en situation particulière, surtout ceux qui sortent d’un conflit, en leur fournissant une aide publique au développement suffisante et améliorant leur accès aux marchés, dont la capacité à rejoindre l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

M. JO TONG HYON (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que le droit au développement de tous les États Membres devrait être respecté dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, et a déploré que l’environnement international pour le développement soit miné par des sanctions, des embargos ou des pressions de certains pays envers d’autres.  Les objectifs de développement durable impliquent le respect de la souveraineté territoriale de tous les pays, a rappelé le représentant.  De plus, ils devraient établir un nouvel ordre économique international et une réforme du système financier mondial. L’objectif est de mettre un terme à la pauvreté et de parvenir à une croissance économique durable.  C’est pourquoi, il faudrait tenir davantage compte des pays moins développés et en situation de conflit, a expliqué le représentant.  Le Gouvernement de la RPDC continuera à œuvrer en faveur d’un nouvel ordre économique international, a assuré le délégué.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a expliqué que la stratégie nationale de développement de son pays reflétait d’ores et déjà les objectifs de développement durable, de même que le Programme d’action du Gouvernement mongol pour la période 2016-2020.  Au début de cette année, le Parlement a adopté la Vision de développement durable pour la Mongolie à l’horizon 2030 qui prévoit des mesures spécifiques pour réduire les inégalités de revenu et assurer la participation des citoyens, ainsi que le développement humain à travers de meilleurs services éducatifs et de santé.  Cette approche couvre également les questions d’ordre écologique et de développement vert, a précisé le représentant qui a mis l’accent sur les problèmes que rencontrent les pays enclavés qui sont parmi les plus touchés par le ralentissement économique mondial, la chute des prix des produits énergétiques ou encore les pénuries alimentaires. 

Ces pays ne représentaient que 1,2% des exportations mondiales en 2014, a-t-il fait observer avant de demander que ces pays, dont la Mongolie fait partie, fassent l’objet d’une attention particulière dans la mise en œuvre du Programme 2030 et du Programme d’action de Vienne.  Il en va de même pour la procédure d’examen quadriennal complet 2016-2020, a souhaité le représentant.  La Mongolie, qui subit les aléas liés aux changements climatiques et connaît actuellement une désertification de grande ampleur, insiste sur l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat le plus rapidement possible.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Pour obtenir des résultats concrets, un système multilatéral de commerce juste permettant le libre accès aux marchés est nécessaire, a assuré le représentant, avant d’ajouter que c’était le moyen d’assurer une croissance durable et l’égalité des chances pour les pays en développement.  En ce sens, le Venezuela plaide pour une réforme du système financier international visant, entre autres, à démocratiser ses mécanismes de prise de décisions et à assurer une meilleure participation des pays en développement.  En ce qui concerne les ressources naturelles, M. Ramírez Carreño a estimé qu’il était inacceptable de permettre à des entreprises multinationales de se les approprier, pour établir un modèle de production aux dépens des plus défavorisés et de l’environnement.  En conclusion, il a indiqué que l’Organisation des Nations Unies devrait travailler au-delà des divisions institutionnelles pour aborder les problèmes complexes, tels que la prévention des conflits.

M. BARIS CEYHUN ERCIYES (Turquie) a mis l’accent sur le Nouveau Programme pour les villes pour le XXIsiècle qui devrait être entériné lors de la Conférence de Quito qui aura lieu à la fin du mois d’octobre.  Il a réaffirmé l’engagement de la Turquie en faveur du Programme de développement durable 2030.  Son pays a d’ailleurs fait partie des 21 pays volontaires pour soumettre leur examen national volontaire au Forum politique de haut niveau en juillet dernier.

Le représentant a expliqué qu’il faudrait tenir compte des besoins et défis spécifiques des pays qui connaissent des situations spéciales par le biais d’une coopération au développement renforcée.  Rappelant que la Turquie avait accueilli la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul pour les pays les moins avancés, le représentant a expliqué que la Déclaration politique qui avait été adoptée à cette occasion capitalise sur les percées du Programme 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba et représente une feuille de route pour le développement de ces pays et pour leurs partenaires.  Il a précisé que la Turquie avait consacré plus d’un milliard et demi de dollars au cours des cinq dernières années à l’aide au développement des pays les moins avancés et 3,9 milliards de dollars au titre de l’aide publique au développement (APD) pour l’année 2015. La Turquie consacre ainsi 0,54% de son PIB à l’aide publique au développement  et se rapproche d’année en année de l’objectif de 0,7%.

Avec plus de 3 millions de réfugiés sur son territoire, la Turquie est le pays au monde qui accueille le plus grand nombre de réfugiés et elle a dépensé plus de 12 milliards de dollars pour assister les réfugiés syriens qui vivent dans des centres de protection temporaires sur son sol alors que les contributions reçues à ce jour ne représentent que 512 millions de dollars.  Tout progrès en termes de migrations et de développement, a fait remarquer le représentant, ne peut se faire qu’à travers des stratégies communes qui s’inscrivent dans la durée et dans un dialogue approfondi.  « Toute stratégie ne peut réussir que si elle est menée de manière collective », a affirmé le représentant, convaincu que les efforts entrepris par les États à titre individuel ne peuvent conduire à des solutions durables.  Il a ainsi lancé un appel pour une coopération internationale renforcée et une meilleure répartition des responsabilités et des fardeaux que supportent les pays d’accueil de réfugiés.  À cet égard, sa délégation se félicite de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants du 19 septembre et exhorte la communauté internationale à respecter ses engagements pour pouvoir mieux faire face au phénomène mondial des mouvements massifs de réfugiés et de migrants.

M. WU HAITAO (Chine) a déclaré que les pays devaient être encouragés à intégrer le Programme 2030 dans leurs stratégies nationales de développement, conformément au principe de la responsabilité commune mais différenciée et fondé sur leurs conditions nationales et niveaux de développement.  L’éradication de la pauvreté et de la famine doit être la priorité des priorités. 

Les États devraient respecter le principe d’une coopération équilibrée et optimaliser le partenariat mondial pour le développement.  La coopération Nord-Sud, a-t-il soutenu, reste le principal canal de la coopération internationale pour le développement, et les pays développés devraient respecter leurs engagements dans le cadre de l’aide publique au développement, accroître l’aide aux pays en développement en particulier les pays africaines, les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, et aider les pays en développement à renforcer leurs capacités et à élever leurs niveaux de développement.

« Nous devrions améliorer la gouvernance économique mondiale et créer un environnement international propice au développement.  Nous devrions également travailler ensemble sur le même pied d’égalité, et adopter une approche ouverte dans notre effort de coopération pour améliorer la gouvernance financière mondiale pour qu’elle soit équitable et efficiente, pour une gouvernance ouverte et transparente du commerce mondial et de l’investissement, pour une gouvernance énergétique qui est faible en carbone et verte, et pour une gouvernance mondiale du développement inclusive et interconnectée, avec pour objectif de partager les bénéfices du développement », a recommandé le délégué de la Chine.

Il est important d’encourager la prise de conscience de la communauté d’un avenir commun et travailler ensemble pour relever les défis du développement, a-t-il poursuivi.  Les États doivent renforcer la communication et la politique de coordination macroéconomique afin d’éviter les effets négatifs des crises.  Toutes les parties doivent respecter les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, trouver des moyens innovants pour lutter contre les effets des changements climatiques, renforcer les actions à cet égard et accélérer l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat, a-t-il préconisé, avant de conclure.

M. OMAR HILALE (Maroc) a expliqué que le Gouvernement du Maroc avait mené des consultations afin que tous les acteurs de la société puissent établir un document d’appropriation nationale des objectifs de développement durable.  Plus de 54% du budget national sont consacrés aux secteurs sociaux, dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des populations et réduire les inégalités.  En outre, grâce aux initiatives gouvernementales en matière de promotion des énergies renouvelables, le Maroc a été classé neuvième pays au monde en matière de progrès visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, a assuré son représentant.  Il a promis que le Maroc continuera à soutenir la coopération Sud-Sud, en souhaitant également que la coopération internationale s’adapte aux réalités actuelles du monde et aux défis auxquels il est confronté.

Mme EI EI KHIN AYE (Myanmar) a indiqué que la politique nationale économique et de développement du Myanmar avait été élaborée pour correspondre aux objectifs de développement durable.  Les domaines prioritaires de cette politique nationale sont le renforcement de la connectivité, la promotion des petites et moyennes entreprises, l’environnement durable, le développement agricole, la sécurité alimentaire, le renforcement de la santé et de l’éducation, et surtout, l’allègement de la pauvreté.

Le programme inclut également la consolidation de la paix et de la sécurité au niveau national.  Le Gouvernement de Myanmar est pleinement engagé en faveur des initiatives prises par la Conférence de paix de Panglong qui établira, a-t-elle dit, la paix et la sécurité de façon inclusive, constructive, globale et durable sur l’ensemble du pays.  La lutte contre le VIH/sida figure aussi parmi les priorités du Myanmar qui a élaboré, à cet effet, le plan national stratégique de lutte contre le VIH/sida pour la période 2016-2020 axé sur la prévention, le traitement et les soins pour les personnes prioritaires, a précisé la représentante.  Avant de conclure, elle a souligné l’importance de l’aide publique au développement dans la mise en œuvre du Programme 2030.  

M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCÍA (Costa Rica) a souligné que le plus grand défi de la Deuxième Commission au cours de la présente session résidait dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  La mobilisation des ressources publiques et privées doit être appropriée à cette fin, a-t-il estimé.  Le délégué a ensuite souhaité que les moyens de mise en œuvre respectent une logique de solidarité et de transparence par toutes les parties prenantes.  De ce fait, il faut tenir compte des besoins des plus vulnérables, y compris les pays à revenu intermédiaire qui représentent le plus grands nombre des États Membres de l’Organisation.  Il a également souligné la grande importance de l’Accord de Paris sur le climat, en annonçant que son pays allait déposer les instruments de ratification de cet Accord dans les prochains jours.

M. LUKE DAUNIVALU (Fidji) a déclaré que cette session de la Deuxième Commission contribuera à garantir la complémentarité et la synergie des efforts dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le représentant a dit attendre avec impatience l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, en estimant que le système doit efficace et doté des instruments nécessaires.  Il a également prévenu que la mise en œuvre du Programme sera impossible sans moyens, en insistant sur l’importance du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Concernant les changements climatiques, le délégué a encouragé les États qui n’ont pas encore signé ou ratifié l’Accord de Paris à le faire.  Les Fidji sont confrontées aux événements climatiques extrêmes et cette Commission doit contribuer à trouver des moyens d’action durables.  En outre, les Fidji se réjouissent de l’organisation de la Conférence des Nations Unies sur la mise en œuvre de l’objectif de développement durable sur la vie aquatique, la protection des océans et des ressources étant d’une importance particulière pour ce pays.

M. ARTHUR AMAYA ANDAMBI (Kenya) a souhaité qu’à la présente session, la Deuxième Commission concentre ses travaux sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a annoncé que le Kenya fera un rapport volontaire sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Pour ce faire, le Kenya souhaite mettre l’accent sur les ressources nationales car, a-t-il fait remarquer, elles sont prévisibles et à même de subvenir à 90% des engagements pris.  Néanmoins, la mobilisation d’aide au développement reste nécessaire, notamment l’APD, a insisté le représentant.  La mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 renforcera la bonne gouvernance, la transparence et les capacités d’innovation, a estimé le représentant. 

M. MOURAD MEBARKI (Algérie) a plaidé pour que tous les habitants du monde puissent tirer parti du développement durable.  L’Algérie a réalisé des progrès dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et le pays entame sa deuxième année de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Comment allons-nous financer ces objectifs alors que la croissance mondiale est en berne? a-t-il demandé.  Il a proposé, entre autres mesures, d’accroître l’aide publique au développement et de renforcer la coopération Sud-Sud.  Il a ensuite appelé à tenir compte des besoins du continent africain qui connaît des problèmes particuliers, ce qui paralyse ses efforts en matière de  compétitivité.  Il est nécessaire, a souligné le délégué, d’encourager des investissements dans les infrastructures afin de réduire les coûts des transports.  Il a aussi invité les pays développés à se détourner des modes de consommation non durables, et de tenir davantage compte des intérêts de tous.

M. MAYTHONG THAMMAVONGSA (République démocratique lao) a déclaré que l’adoption du Programme 2030 constituait un jalon historique pour la communauté internationale, qu’elle devait traduire dans des mesures concrètes aux niveaux national, régional et international.  En ce sens, la République démocratique lao a adopté, en avril dernier, une stratégie de développement qui se concentre sur la croissance économique durable, le développement social et la croissance verte, ce qui permet d’intégrer les objectifs de développement durable.  En vue d’assurer un financement adéquat de la mise en eouvre du Programme 2030, il est nécessaire, a estimé le représentant, de renforcer les partenariats.

L’examen quadriennal complet devrait répondre aux pays en situation particulière et permettre d’améliorer les conditions de vie des citoyens de ces pays, a-t-il ajouté.  L’aide publique au développement (APD), a contribué à aider la République démocratique lao à sortir de la catégorie des pays les moins avancés, a reconnu le représentant, en espérant que les donateurs continueront de le faire.  S’agissant des changements climatiques, il a assuré que son pays a été parmi les premiers à avoir ratifié l’Accord de Paris sur le climat dont l’entrée en vigueur, a-t-il souhaité, sera effective avant la fin de l’année.

Mme ABDULLAH (Malaisie) s’est dite préoccupée par la fragilité de l’économie mondiale, émettant ainsi la crainte qu’une récession affecte tous les pays, surtout les moins avancés.  C’est pourquoi, elle a réitéré l’appel de sa délégation à renforcer les réglementations financières internationales.  La représentante a également réaffirmé l’importance de la coopération Sud-Sud, qui ne devrait pas être considérée comme un substitut mais, au contraire, comme un complément à la coopération Nord-Sud.

Elle a jugé impératif que les progrès réalisés pour réduire la pauvreté ne reculent pas et que, par conséquent, le problème des ressources financières soit résolu de manière efficace et durable.  Davantage d’investissements dans les services sociaux et la distribution équitable de richesses sont également essentiels, a-t-elle soutenu.  Enfin, elle a estimé que les examens nationaux volontaires constituaient une excellente plateforme pour le partage d’expériences et d’enseignements tirés de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

M. ABDALLAH WAFY (Niger), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que l’Agenda 2063 de l’Union africaine était le cadre stratégique du continent africain pour sa transformation économique et sociale.  Il a affirmé que tous les projets initiés dans le cadre des objectifs de développement durable ne seront pas réalisés si les moyens adéquats ne sont pas dégagés.  Il a souligné que l’aide publique au développement (APD) demeurait capitale pour soutenir les efforts de développement.  La lutte contre les flux illicites de capitaux partant du continent africain est primordiale, a-t-il estimé en ajoutant que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient des outils essentiels pour faciliter le développement de l’Afrique. 

Le représentant du Niger a ensuite relevé que les obstacles au commerce créaient des entraves et conduisaient à un système commercial injuste.  Il a appelé à la mise en place d’un système commercial multilatéral robuste afin de lutter contre les mesures protectionnistes.  Il a enfin souhaité que la vingt-deuxième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) de Marrakech va permettre d’accélérer les efforts visant à résoudre la question des changements climatiques.

M. RUBEN ZAMORA (El Salvador) a souligné qu’il était nécessaire de mettre sur pied un cadre commun pour construire des sociétés plus inclusives.  Il a indiqué que l’une des tâches de l’ONU était de résoudre les problèmes relatifs à l’architecture commerciale internationale qui demeure non inclusif.  Le financement de la mise en œuvre des objectifs de développement durable est une question cruciale, a-t-il déclaré, en soulignant qu’il faille privilégier l’APD.  Les pays à revenu intermédiaire sont vulnérables à divers problèmes qui, a-t-il regretté, ne sont malheureusement pas pris en compte dans le processus de leur classement.

 Le représentant a estimé que le processus de réforme de la gouvernance mondiale devrait permettre d’instituer un système plus démocratique, ce qui conduirait à une réforme de la participation des pays en développement dans les conseils d’administration des institutions de Bretton Woods.  Il a aussi appelé à la mise en place d’un processus multilatéral de restructuration de la dette au sein de l’ONU.  Avant de conclure, il a salué la tenue de la réunion de haut niveau de New York sur les mouvements massifs de réfugiés et de migrants le 19  septembre dernier, en rappelant le rôle important des migrants dans les pays d’accueil, de transit et d’origine.   

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur) a affirmé que la nécessité de procéder à des changements structurels dans l’économie et le système financier international était liée aux obstacles auxquels les pays en développement se heurtent pour parvenir à un développement durable.  L’engagement des pays développés de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement est en ce sens fondamental, a-t-il ajouté.  Le représentant a également dénoncé l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et les paradis fiscaux.  Les milliards de dollars que représentent ces activités illicites pourraient financer les programmes visant à éradiquer la pauvreté, a-t-il assuré.

Si l’Équateur juge positive la coopération pour le développement, il considère néanmoins qu’elle constitue une goutte d’eau dans une mer d’injustice, compte tenu des ressources considérables non recouvrées.  Le représentant a invité les Nations Unies à créer un organe intergouvernemental mondial pour discuter de ces questions fiscales afin de lutter contre les paradis fiscaux.  L’élimination de la pauvreté et l’obligation de protéger la planète constituent un problème politique et non technique, a lancé le représentant.

M. APPOLINAIRE DINGHA (Congo) a souligné que les travaux de la Deuxième Commission s’inscrivaient dans un contexte de faible croissance économique et de problèmes géopolitiques, en espérant que la prochaine Conférence ONU-Habitat III, prévue à Quito, Équateur à la fin du mois, ouvrirait la voie à de nouvelles opportunités de développement.  Par ailleurs, le représentant a jugé nécessaire d’améliorer les capacités opérationnelles du système des Nations Unies afin de mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Si le Programme 2030 concerne tous les aspects du développement, il est néanmoins essentiel de renforcer les partenariats pour sa mise en œuvre effective et pour éradiquer la pauvreté, a précisé le représentant.  Pour sa part, le Congo a lancé un plan national pour conduire l’application du Programme 2030.

M. PAUL EMPOLE LOSOKO EFAMBE (République démocratique du Congo) a assuré que la RDC était résolument engagée dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le pays a décidé d’intégrer ces objectifs dans son plan stratégique de développement national, lequel épouse également les orientations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Le Gouvernement de la République démocratique du Congo espère ainsi passer au stade de pays à revenu intermédiaire en 2021, avant de devenir un pays développé en 2050 par l’avènement d’une société de connaissances. 

Pour y parvenir, le Gouvernement, a indiqué son représentant, a élaboré un plan quinquennal pour la période 2017-2021, à la suite de la « révolution de la modernité » qui a déjà permis de doter le pays d’infrastructures économiques et sociales indispensables pour l’amélioration du bien-être des populations.  Le délégué a plaidé, avant de conclure, pour un soutien accru aux pays les moins avancés (PMA), notamment à travers l’aide publique au développement et en appelant à la mise en place de la banque de technologies en leur faveur.

M. NECTON MHURA (Malawi) a déclaré que son pays faisait face, aujourd’hui, à une inflation en resserrant ses politiques monétaires et fiscales et en accélérant la mise en œuvre des réformes du service public et de la finance publique.  Le Gouvernement du Malawi, a-t-il assuré, accorde une attention particulière aux mesures supplémentaires comme les exigences de fonds propres et les évaluations améliorées des crédits.  Le représentant a indiqué que les femmes sont au cœur de la réussite de toute société.  C’est pourquoi, la loi sur la famille a fixé à 18 ans l’âge de mariage.  Cette loi se focalise notamment sur l’éducation et le droit à l’enfance, sur le droit à la planification familiale ainsi que sur l’élimination des préjugés sur le genre. 

Le représentant a rappelé que les dernières inondations de 2014-2015 avaient provoqué un recul de l’économie pour un pays qui connaît déjà un taux de pauvreté de 50,7%.  Le Malawi étant un pays moins avancé, la mise en œuvre de l’objectif de développement sur la « mise en œuvre d’infrastructures résilientes » joue un rôle important pour atténuer les retards en matière de technologie, d’infrastructures et d’accès au commerce international.  Le représentant a également noté que l'inclusion des négociations commerciales sur la franchise douanière, le libre accès des produits dans les pays les moins avancés conformément au Cycle de Doha accentuent les défis en matière d’infrastructures dans les pays en développement sans littoral.

Mme JEANNE D’ARC BYAJE (Rwanda) a déclaré que pour mettre en œuvre le Programme de développement à l’horizon 2030, le Gouvernement du Rwanda continuera à investir dans le « peuple » afin de mieux responsabiliser les citoyens à travers des mécanismes visant à renforcer les capacités des communautés.  Ces mécanismes, a-t-il ajouté, devraient contribuer à identifier les priorités et à mieux répondre aux besoins fondamentaux dans le cadre d’une planification locale du développement.

Pour obtenir un changement positif, la participation des citoyens doit être couplée avec des mécanismes de reddition de comptes visant à réduire les inégalités et à renforcer la bonne gouvernance et l’état de droit.  Pour favoriser une plus grande inclusion, le Gouvernement du Rwanda continuera à axer ses efforts sur l’édification d’institutions inclusives, transparentes, représentatives et être à l’écoute.  Il continuera également d’œuvrer pour des institutions économiques fortes. 

M. FREDERICK M. SHAVA (Zimbabwe) a déclaré que pour éradiquer la pauvreté, il faudrait accorder une attention particulière à sa nature multidimensionnelle ainsi qu’à la nécessité de créer un cadre international qui appuie les efforts nationaux pour la croissance économique et le développement social.  Le déséquilibre, la discrimination et les inégalités dans le système commercial international sont des obstacles pour les pays en développement pour atteindre leurs objectifs.  De même, les retards dans la conclusion du Cycle de Doha constituent un revers important pour les pays en développement, a déploré le représentant.  

Le représentant a souligné la nécessité d’améliorer l’environnement international pour le financement du développement.  Afin d’assurer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est important de réformer, de revitaliser et de restructurer les institutions financières internationales pour qu’elles soient plus efficaces et plus sensibles aux besoins des pays en développement.  Le représentant a soutenu que la coopération fiscale internationale était également essentielle pour créer un système fiscal international crédible qui favorise la croissance économique.  S’agissant des changements climatiques, il a exhorté les pays développés à s’acquitter de leurs engagements pris en faveur de la mise en œuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, y compris les ressources financières pour aider les pays en développement à atténuer et à adapter leurs actions conformément à l’Accord de Paris sur le climat.

M. TALAL ALI RASHED ALJAMALI (Yémen) s’est félicité de l’adoption de différents instruments en 2015, qu’il a jugés essentiels, en particulier le Programme 2030 qui vise à éradiquer la pauvreté.  Ces objectifs ambitieux montrent ce que l’on peut obtenir dans un cadre multilatéral, a-t-il souligné, en ajoutant qu’il est essentiel de les mettre en oeuvre.  Le Yémen a signé l’Accord de Paris sur le climat et il réaffirme son attachement au principe de responsabilité commune mais différenciée pour réduire les conséquences dramatiques des changements climatiques, dont les pays les moins avancés sont les premières victimes.  Les plus avancés, a-t-il rappelé, sont ceux qui contribuent le plus à ces bouleversements climatiques.

Le Yémen traverse une période difficile qui a fait obstacle aux efforts de développement, et il est contraint aujourd’hui à limiter les conséquences humaines de la guerre, a indiqué le représentant.  Il a invité à nouveau à aider davantage les pays en situation particulière, notamment ceux qui sont en situation de conflit.  L’examen quadriennal complet, a-t-il souhaité, devrait contribuer à l’efficacité du système de développement des Nations Unies.

M. ABDULLAH AL SHARRAH (Koweït) a déclaré que l’élimination de la pauvreté constituait le plus grand défi mondial.  La mise en oeuvre des objectifs de développement durable requiert un environnement adéquat compte tenu des changements climatiques, a dit le représentant, avant d’ajouter que cela nécessitait des mesures ambitieuses et une responsabilité commune mais différenciée.  Pays à revenu élevé, le Koweït examine actuellement les moyens de revoir ses plans de coopération et contribuer, à travers des programmes de développement, à la création de nouveaux partenariats pour améliorer les conditions de vie dans les pays concernés, a expliqué M. Al Sharrah.  Il a ainsi cité le Fonds koweitien de développement économique arabe.  Le rôle du Koweït dans les domaines humanitaire et du développement vise à alléger le fardeau de la dette et à tenir compte des pays en situation particulière, a précisé le représentant, qui a encouragé les États à respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement

M LAWRENCE XOLANI MALAWANE (Afrique du Sud) s’est dit préoccupé par le fait que certaines délégations aient tenté de saboter le mandat de la résolution 68/1 de l’Assemblée générale sur le suivi du financement du développement.  Ce manque de coopération a encore été manifeste pendant les négociations du projet de proposition au sein du Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale concernant la tenue du deuxième Forum sur le financement du développement au printemps 2017.  La proposition de tenir ce forum en mai 2017 n’est pas viable, a-t-il estimé, car elle comporte un vice de procédure et n’est pas conforme à la résolution 68/1.  Cette absence de coopération a eu un impact délétère sur l’aptitude du Président de l’ECOSOC à effectuer son mandat pour préparer le prochain forum sur le financement du développement, a-t-il regretté.

Le représentant a exhorté les partenaires de développement à honorer leurs engagements dans le cadre de l’aide publique au développement, et à régler les problèmes de mouvements illégaux des capitaux.  Il a rappelé que l’Afrique avait  perdu en 50 ans  l’équivalent de 1 000 milliards de dollars à cause de ces flux illicites de capitaux.   Pour éradiquer la pauvreté dans toutes ses dimensions, il faudrait également axer les efforts  sur le développement agricole et la sécurité alimentaire en tant que moyens pour atteindre le développement durable.

M. KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) a déclaré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 exigeait un système de développement capable de délivrer une politique d’appui intégrée et coordonnée sur le terrain, en réponse aux priorités et besoins nationaux.  À cet égard, il est essentiel, a-t-il souligné, que la procédure d’examen quadriennal complet aboutisse à un résultat ambitieux qui facilite  la mise en œuvre du Programme 2030 au niveau national.  Le représentant a ajouté que le Bhoutan avait été identifié comme l’un des pays qui sont éligibles pour sortir de la catégorie des pays les moins avancés. 

Le représentant a cependant fait remarquer que les défis auxquels le Bhoutan est confronté aujourd’hui en tant que pays moins avancé resteront les mêmes lorsqu’il sortira de cette catégorie. 

M. MWABA P. KASESE BOTA (Zambie) a déclaré  que la pauvreté, et ses nombreuses ramifications, était restée un défi majeur à travers le monde.  Il a appelé à la promotion de la transformation des économies africaines et au renforcement de leur résilience, notamment les pays en situation particulière.  La Zambie a mis sur pied un plan de développement quinquennal qui met l’accent sur le développement des zones rurales car, a rappelé M. Kasese Bota, elles ont le plus grand potentiel de réduire le taux de pauvreté.  Le pays entend également axer ses investissements sur l’industrialisation, le développement des infrastructures et la création d'emplois, a-t-il assuré.  Le Gouvernement zambien accorde une priorité dans ses politiques nationales à la question des changements climatiques, a-t-il ajouté.

M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal) a rappelé que les PMA n’avaient pas pu réaliser le développement qui aurait dû se faire au cours des deux décennies qui leur avaient été consacrées par les Nations Unies.  Il a souhaité que l’on ne perde pas davantage de temps pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  À cette fin, il a invité la communauté internationale à prendre un engagement collectif en s’appuyant sur les réalisations consentis au cours de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Népal a ratifié, aujourd’hui, l’Accord de Paris sur le climat, a-t-il annoncé, avant d’assurer que les directives des objectifs de développement durable étaient intégrées dans le plan national de développement du Népal. 

M. ALASSANE CONTÉ (Guinée) a indiqué que la politique générale du Gouvernement de la Guinée, présentée au Parlement, visait notamment à restaurer l’état de droit, rassurer les investisseurs, relancer l’économie nationale et lutter contre la corruption.  Dans cette politique, le Gouvernement accorde une place de choix à l’industrie minière.  En termes de capacité, les spécialistes soutiennent que la Guinée peut alimenter l’ensemble de l’industrie de l’aluminium pendant un siècle.  La matérialisation de cette vision stratégique s’exprime entre autres par la création d’un cadre propice à l’investissement à travers la modernisation du cadastre, la rationalisation de la gestion des titres miniers et du suivi des gigantesques projets miniers intégrés, a assuré le représentant.

En outre, un vaste programme d’accompagnement des paysans est mis en place en vue de booster la production dans ce secteur avec pour objectif ultime de faire de la Guinée « le grenier de l’Afrique de l’Ouest », a ajouté le délégué de la Guinée.  De même, le gouvernement compte encadrer le commerce, le tourisme, les télécommunications, les services financiers - notamment pour mobiliser des ressources au niveau national-, le secteur de l’élevage et lutter efficacement contre la pêche illicite non encadrée et non réglementée. 

Mme  IVA JEMOUVIC (Serbie) a indiqué que le monde restait confronté à une croissance économique atone en dépit de signes de reprise, et que ces défis mondiaux interdépendants exigent que les pays unissent leurs forces pour trouver des solutions communes.  Les instruments approuvés en 2015 donnent une occasion unique de garantir la prospérité des générations futures mais il est important, a-t-elle rappelé, qu’ils soient pleinement appliqués.  L’éradication de la pauvreté, la promotion de l’emploi, l’éducation de qualité, l’égalité entre les sexes, la mise en œuvre du développement durable sont déjà au cœur des politiques de la Serbie, a assuré la représentante.  L’incapacité à atteindre les objectifs fixés ne doit pas être une option, chaque pays doit assumer ses responsabilités et c’est pourquoi, a-t-elle souligné, la coopération internationale, régionale et sous-régionale doit être encouragée.

En ce qui concerne les changements climatiques, la Serbie élabore une stratégie nationale et un plan d’action pour identifier les mesures concrètes afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a indiqué la représentante.  La Serbie a signé l’Accord de Paris sur le climat, qui devrait être ratifié par l’Assemblée nationale en 2017.  La déléguée a évoqué la crise grave des réfugiés dans la région, en soulignant que si aucune solution durable n’était trouvée, ces personnes risquaient d’être laissées pour compte.  La Serbie accueille plus de 7  000 migrants et demandeurs d’asile mais elle n’a pas la capacité d’accueillir à long terme une telle population, a affirmé la représentante.  Avant de conclure, elle a souligné l’importance que sa délégation accorde au projet de résolution sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a déclaré que les jalons posés en 2015 par les Nations Unies en matière de développement montrent que la communauté internationale est de plus en plus consciente des défis à relever.  En ce qui concerne l’Accord de Paris sur le climat, sa mise en œuvre exige d’appuyer les capacités des pays en développement avec financement et transfert de technologie afin de garantir le respect de l’environnement, a expliqué le représentant.  Au sujet du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est important de renforcer les partenariats mondiaux et d’assurer que les promesses en faveur des pays en développement soient respectées.

La Tunisie a d’ailleurs réitéré son appel à se concentrer sur les pays de transit pour les aider à surmonter les difficultés financières auxquelles ils se heurtent, a rappelé son représentant.  Concernant la coopération en matière de développement, le représentant a souligné l’importance de combattre la fraude fiscale, les flux financiers illicites et la corruption et il a invité à coopérer pour recouvrer les avoirs volés.  Il est nécessaire de faciliter l’accès des pays en développement à des fonds spéciaux pour atténuer les effets des changements climatiques, a-t-il estimé.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a indiqué que le plan d’action de la Guinée équatoriale pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable tenait compte des risques intérieurs et des vulnérabilités, afin de permettre une croissance durable à travers un mécanisme de développement économique et social incluant les infrastructures, l’agriculture, la santé, l’éducation et l’intégration culturelle.  Cette mise en œuvre nécessite en outre un État stable et l’absence d’État se traduit par une absence de développement, voire une situation de conflit, a recommandé le représentant.  La Guinée équatoriale a pour ambition de devenir un pays émergent en 2020 en consacrant les financements nécessaires à l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et en diversifiant son économie.

Mme NOUR MAMDOUH KASEB ALJAZI (Jordanie) a estimé que tous les instruments internationaux adoptés en 2015 resteront lettre morte si rien n’est fait pour leur mise en œuvre.  Elle a appelé à un partenariat international pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en tenant compte des capacités réelles de chaque État, et en veillant à ne laisser personne à l’écart.  Elle a rappelé que son pays avait accueilli près de 800 000 réfugiés ces dernières années, une réalité qui, a-t-elle dit, a un impact sur les politiques nationales de développement durable.

Dans le cadre du financement des objectifs de développement durable, la déléguée a insisté sur le rôle central de l’aide publique au développement et sur la nécessité de l’augmenter au niveau convenu.  Elle a plaidé pour recourir à de nouvelles sources de financement afin de réaliser les ambitions de la communauté internationale.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a indiqué que les objectifs de développement durable avaient été intégrés dans le plan national de développement de l’Argentine.  L’Argentine, a-t-il rappelé, a ratifié l’Accord de Paris sur le climat le mois dernier.  Le représentant a indiqué également que l’Argentine avait créé un ministère pour les changements climatiques afin de coordonner les efforts de réduction des émissions des gaz à effet de serre au niveau national.  Le représentant a ensuite invité la communauté internationale à renforcer les capacités nationales dans les pays en développement dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, en prônant à cet effet le renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.

M. LEWIS G. BROWN (Libéria) a souligné que les Objectifs du Millénaire pour le développement avaient permis de mieux comprendre l’ampleur de la pauvreté dans le monde, du manque d’opportunités, de la hausse des inégalités et de l’injustice.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’Accord de Paris sur le climat et le Cadre de Sendai sur la réduction des risques de catastrophe symbolisent une meilleure vision pour un monde meilleur, a assuré M. Brown.

Le représentant a estimé qu’un plein appui à la réalisation de ces objectifs permettrait aux pays de sortir de la pauvreté.  Au plan national, le Libéria a entamé un processus d’application des objectifs de développement durable et a formulé une feuille de route pour leur pleine intégration dans la politique nationale de développement.  Avec 42% de la biodiversité de la région d’Afrique de l’Ouest, le Libéria est bien conscient de la nécessité de mettre en place des mesures de protection environnementale, a conclu M. Brown.

M. ABDULLAH ABU SHAWESH (Palestine) a déclaré que le développement était au coeur des travaux de la Deuxième Commission, tout en rappelant que le peuple palestinien continuait de souffrir de très graves problèmes touchant tous les aspects de la vie sociale, politique et économique.  Israël détruit de matière systématique les piliers du développement de la Palestine, a-t-il dénoncé, en disant que ce pays se plaçait au-dessus du droit international.  Le peuple palestinien n’a plus accès aux ressources naturelles et de nouvelles colonies de peuplement sont construites, a-t-il ajouté.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 indique que la paix et le développement sont indissociables, a-t-il rappelé.  Les témoins des crimes commis par Israël sont nombreux et il est grand temps de mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, a-t-il insisté.  Cela démontre, a-t-il dit, la capacité des nations à faire respecter leurs résolutions.

MGR BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Vatican, a souligné que les accords internationaux conclus en 2015 démontraient la volonté des responsables politiques de se rassembler pour faire face aux défis mondiaux.  Ceci dit, il a regretté la hausse des inégalités au sein et entre les pays, de même que l’augmentation des conflits, qui ont provoqué la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.  Le Vatican estime qu’une approche centrée sur les êtres humains est essentielle pour relever les défis environnementaux, économiques et sociaux.  Un modèle de développement humain intégral doit pouvoir répondre aux besoins spirituels, sociaux, environnementaux et physiques des peuples, ce qui va au-delà des ressources investies dans le développement, a précisé Mgr Auza.  La globalisation peut être synonyme d’une indifférence globale aux besoins des autres ou, au contraire, d’une solidarité globale en faveur de ceux qui en ont le plus besoin.

M. XOLISA MABHONGO, représentant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a souligné l’apport des technologies dérivées du nucléaire à la science, notamment dans la lutte contre le cancer ou les virus Ebola et Zika.  Il a également rappelé que les 168 états membres de l’AIEA avaient accès à ses laboratoires d’applications nucléaires à Vienne.  Ses techniques sont importantes pour l’environnement, notamment pour lutter contre les parasites affectant les cultures et développer de nouvelles variétés résistantes à la sécheresse.

Mme LAKSHMI PURI, Sous-Secrétaire générale et Directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes, a rappelé que la communauté internationale avait adopté des accords historiques en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes.  L’égalité des sexes est, aujourd’hui, une prérogative majeure des travaux de la Deuxième Commission, a souligné Mme Puri, en demandant qu’elle soit prise en compte dans tous les projets de résolution.

Mme CARLA MUCAVI, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a fait remarquer que le cadre stratégique de la FAO contenait 14 des 17 objectifs de développement durable.  Le réseau mondial des 150 bureaux de pays de la FAO est disponible pour appuyer la mise en œuvre des objectifs de développement durable au niveau national.  Le développement rural et l’amélioration des systèmes alimentaires sont parmi les mesures qui pourraient contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable dans le domaine agricole, a-t-elle estimé.  Mme Mucavi a ensuite insisté sur la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire.

 M. VINICIUS CARVALHO PINHEIRO, Représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que la création d’emplois décents risquait d’être compromise par la révolution numérique, comme l’a relevé hier l’économiste et auteure internationale, Mme Damisa Moyo, au cours du débat de la Deuxième Commission.  Une économie tournée vers les énergies renouvelables pourrait compenser les pertes d’emplois, a-t-il assuré.  M. Carvalho Pinheiro a rappelé que le monde compte, aujourd’hui, 200 millions de chômeurs, avant d’ajouter que 600 millions de personnes devraient intégrer le monde de l’emploi au cours des 30 prochaines années.  Les droits des travailleurs, y compris ceux des migrants, doivent être respectés, a-t-il insisté.

Mme CHANTAL LINE CARPENTIER, Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a estimé que les objectifs de développement durables devraient être utilisés afin de changer l’économie mondiale, car sans une économie forte et inclusive, a-t-elle prévenu, la réalisation de ces objectifs serait une bataille difficile à remporter.  Elle a ensuite appelé à soutenir les pays en situation particulière.  Elle ajouté que c’est le seul moyen d’enrayer la montée du populisme et de l’isolationnisme, et de restaurer la confiance des populations en l’économie mondiale, tout en rétablissant la mondialisation dans sa fonction d’outil œuvrant pour une prospérité inclusive pour tous. 

La CNUCED, a rappelé Mme Carpentier, a lancé un fonds d’affectation spéciale sur le commerce et les capacités productives, afin de permettre aux donateurs de pouvoir mobiliser plus facilement les 34,5 millions de dollars qui seront affectés à son programme de coopération technique.  La CNUCED a également lancé un programme de promotion du commerce électronique, en partenariat avec 15 organisations internationales et 22 acteurs du secteur privé.  En outre, la CNUCED a nommé le fondateur du site de vente en ligne « Alibaba », M. Jack Ma, comme Conseiller spécial en matière d’entrepreneuriat des jeunes et sur la promotion des petites et moyennes entreprises. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Conseil de sécurité: le Chef des opérations de maintien de la paix exhorte les parties soudanaises à conclure un accord sur la cessation des hostilités au Darfour

7781e séance – matin
CS/12540

Conseil de sécurité: le Chef des opérations de maintien de la paix exhorte les parties soudanaises à conclure un accord sur la cessation des hostilités au Darfour

Aujourd’hui au Conseil de sécurité, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, a souligné qu’avec la signature par toutes les parties soudanaises de l’Accord sur la feuille de route proposée par l’Union africaine, « une étape importante du processus de paix a été franchie ».  Pour consolider les acquis, M. Hervé Ladsous a exhorté les parties à mettre en œuvre « l’esprit et la lettre » du document et à reprendre les négociations sur un accord visant la cessation des hostilités au Darfour et dans les « Deux Zones », soit les États du Nil bleu et du Kordofan méridional, et sur les modalités de l’accès humanitaire. 

Le Secrétaire général adjoint, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD)*, est revenu sur l’importance de l’Accord sur la feuille de route signé par le Gouvernement du Soudan le 21 mars, et le 8 août, à Addis-Abeba, par les groupes d’opposition réunis dans l’« Appel du Soudan » dont le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE) et l’Armée de libération du Soudan-faction Minni Minawi (ALS-MM).  Ces deux groupes ont signé l’Accord, à condition que les négociations sur la libération des prisonniers de guerre et le mécanisme de surveillance de l’aide humanitaire se poursuivent.  Des efforts sont en cours et en attendant, l’« Appel du Soudan » refuse de se joindre à la « Conférence du dialogue national » alors que les discussions avec le MJE et l’ALS-MM sur les projets d’accord relatifs à l’accès humanitaire et à la cessation des hostilités au Darfour et dans les « Deux Zones » -les États du Kordofan méridional et du Nil Bleu- sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.  Dans ce cadre, M. Hervé Ladsous, a prévenu que l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS-AW) est toujours en dehors du processus.

Le 7 septembre, le Président du Soudan, M. Omar Al-Bachir a accueilli le Président du Tchad, Idriss Déby Itno; l’Émir du Qatar, Tamim Bin Hamad Al-Thani; et le Président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra; lors d’une cérémonie marquant la fin de l’Autorité régionale pour le Darfour, a poursuivi le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.  Lors de cette cérémonie, le Président soudanais a annoncé une nouvelle ère de paix et de stabilité au Darfour et le 21 septembre, il a promulgué un décret de dissolution de l’Autorité régionale pour le Darfour et de tous les organes, à quelques exceptions près, établis en vertu du Document de Doha pour la paix.  Le même jour, et comme l’avait promis le Président soudanais, le Gouvernement a libéré 21 enfants qu’il affirmait avoir capturés dans les affrontements d’avril 2015 avec le MJE.  Le 26 septembre, le Président a reçu les recommandations de la « Conférence de dialogue national » et s’est engagé à les mettre en œuvre après leur conclusion le 10 octobre.

« Les saboteurs ne vaincront pas », a commenté le représentant du Soudan, M. Omer Dahab Fadl Mohamed.  Avec cette Conférence, Khartoum fait tout son possible pour instaurer une paix durable, a-t-il souligné, appelant le Conseil de sécurité et la communauté internationale à faire pression sur les parties.  Le représentant a fait état « d’une amélioration globale » de la situation, à l’exception du Jebel Marra, qui a prêté allégeance aux rebelles de l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS-AW). 

Le Secrétaire général adjoint a en effet décrit une situation « volatile » dans cette région où les forces gouvernementales n’auraient réussi que partiellement à réaliser leur objectif de déloger l’ALS-AW.  Il a aussi indiqué qu’après les accusations d’Amnesty International, l’Opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD) n’a recueilli aucune preuve sur l’utilisation d’armes chimiques.  Mais, a reconnu le Secrétaire général adjoint, il est vrai que le Gouvernement n’a cessé de nier à la MINUAD l’accès aux zones de conflit, tout affirmant son intention de coopérer à toute enquête que lancerait l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Dans les autres zones du Darfour, a indiqué le Secrétaire général adjoint, la situation sécuritaire est restée « calme mais volatile » avec une violence sporadique entre agriculteurs et nomades.  Les conséquences humanitaires du conflit restent significatives.

M. Ladsous a précisé que le 17 octobre, l’Union africaine, l’ONU et le Gouvernement soudanais reprendraient leur dialogue sur une stratégie de sortie de la MINUAD sur la base des paramètres établis par le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  Le Secrétaire général devrait formuler ses recommandations avant le 27 octobre.

Le délégué soudanais a réitéré le souhait de son gouvernement de voir mise en œuvre, graduellement, la stratégie de sortie de la MINUAD qui devrait passer le relais à l’équipe de pays des Nations Unies chargée de superviser les programmes de développement.  Son homologue de l’Uruguay, M. Elbio Rosselli, a brièvement pris la parole pour regretter qu’après la signature de l’Accord sur la feuille de route, tous les résultats escomptés n’aient pas été au rendez-vous, en raison de l’absence de paraphe de certains groupes, dont l’ALS-AW.  Il a jugé cruciale la liberté de mouvement des personnels humanitaires et de la MINUAD

 

*     S/2016/812

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Première Commission: La Fédération de Russie rejette l’idée d’un traité interdisant les armes nucléaires

Soixante et onzième session,
3e séance – matin
AG/DSI/3546

Première Commission: La Fédération de Russie rejette l’idée d’un traité interdisant les armes nucléaires

La Première Commission, en charge du désarmement et de la sécurité internationale, a poursuivi ce matin son débat général sur toutes les questions relatives au désarmement.

De nombreux États ont salué l’action du Groupe de travail à composition limitée sur le désarmement nucléaire qui appelle à la tenue d’une conférence en 2017 sur l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires.  Le représentant de l’Autriche a annoncé que son pays présenterait un projet de résolution visant à convoquer une telle conférence, soulignant avec vigueur les risques humanitaires de ces armes.  Le représentant de l’Australie a, quant à lui, rappelé que l’objectif d’un monde sans armes nucléaires devait concerner tous les États, y compris les États dotés, et que l’élaboration d’un traité distinct qui ne les inclurait pas mettrait en péril le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.     

Seul État doté de l’arme nucléaire à s’exprimer aujourd’hui, la Fédération de Russie a, pour sa part, jugé irréaliste, dangereuse et contreproductive l’idée d’une interdiction des armes nucléaires.  « Les armes nucléaires des États dotés sont légitimes, et, à présent, on voudrait en déclarer l’illégalité dans un nouveau cadre concurrent du Traité sur la non-prolifération, et regroupant un nombre infime de pays » s’est demandé son représentant, M. Mikhail Ulyanov, pour qui « toute solution alternative à celle du Traité est saugrenue et contredit le TNP ».  De l’avis de sa délégation, on ne peut pas contraindre mécaniquement des États à renoncer à leurs arsenaux sans tenir compte des intérêts stratégiques en jeu. 

Défendant une position diamétralement opposée, la représentante de l’Indonésie a affirmé que la négociation d’un traité interdisant les armes nucléaires, loin de saper le régime du TNP, permettrait au contraire de le renforcer.  Elle a estimé que la Première Commission devrait réaffirmer « à travers des actes concrets » l’engagement de tous les pays membres de cette commission à parvenir à un monde sans armes nucléaires.

Plusieurs autres États se sont prononcés en faveur de la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, dont l’Égypte, qui a appelé à la pleine application de la résolution de 1995 dans ce domaine. 

S’agissant des armes chimiques, la représentante de la Pologne a attiré l’attention sur le risque de voir des acteurs non étatiques s’approprier ce type d’armes et annoncé que sa délégation présenterait un projet de résolution sur la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques.  La représentante de l’Allemagne a pour sa part réaffirmé que l’utilisation systématique et répétée d’armes chimiques en Syrie représentait une violation claire du droit international, et que son pays attendait avec intérêt le prochain rapport du Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU sur cette question, qui devrait être publié d’ici la fin du mois.

Sur la question des armes classiques, le représentant du Costa Rica, pays sans armée, a souligné toute l’importance du Traité sur le commerce des armes pour sauver des vies humaines.  Appelant à l’universalisation du texte, il a en outre affirmé que la mise en œuvre efficace du Traité serait le plus grand défi des États parties.  La représentante de la Suède a, quant à elle, estimé que tous les États devaient se pencher de manière approfondie sur la légalité des armes nouvellement mises au point.  « Nous soutiendrons la décision de créer, à la Conférence d’examen de la Convention sur les armes inhumaines, un groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner plus avant cette question » a-t-elle précisé.

La Première Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 5 octobre, à 10 heures.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DÉSARMEMENT ET À LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Déclarations

M. CORY BERNARDI (Australie) a indiqué que la route pour atteindre les objectifs en matière de désarmement était encore longue, en raison de la polarisation croissante au sein de la communauté internationale, alimentée notamment par l’incapacité à parvenir à un consensus à la Conférence d’examen du TNP, et des échecs continus rencontrés à la Conférence du désarmement pour reprendre des travaux de fond.  Pour relever l’ambition collective d’une sécurité globale renforcée, il convient de s’engager dans le travail inévitable et laborieux qui consiste à élaborer des mesures pratiques de désarmement nucléaire et de renforcement de la confiance de tous les États concernés, a-t-il ajouté.  L’Australie estime que le désarmement et l’objectif d’un monde sans armes nucléaires doit concerner tous les États, y compris dotés.  À ce propos, œuvrer à un traité distinct qui rendrait illégales les armes nucléaires mais sans inclure les États dotés risquerait de miner la sécurité garantie par le TNP, a estimé M. Bernardi.  Loin des réalités propres à la sécurité internationale, un tel traité ne saurait  convaincre la République populaire démocratique de Corée d’abandonner son programme d’armes nucléaires, ni empêcher les terroristes d’acquérir de telles armes, a-t-il poursuivi.  L’Australie rappelle que l’entrée en vigueur du TICEN reste une priorité et appelle les États dotés et les pays de l’annexe 2 qui n’auraient pas encore ratifié ce texte à le faire.  S’agissant du désarmement conventionnel, nous saluons les adhésions à l’instrument historique que constitue le Traité sur le commerce des armes et nous encourageons les États à œuvrer à l’universalisation de ce texte, a poursuivi M. Bernardi.  L’Australie reste profondément préoccupée par les rapports indiquant que des armes chimiques sont utilisées en Syrie et en Iraq, et appelle la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer complètement les stocks d’armes chimiques restants et les capacités de production existantes.  Il convient par ailleurs de prévenir l’acquisition, la production et l’utilisation d’armes chimiques et de faire preuve de détermination pour que ceux qui sont responsables de tels agissements rendent des comptes, a ajouté le représentant.  Enfin, à l’approche de la huitième Conférence d’examen de la Convention sur les armes biologiques, l’Australie appelle tous les États parties à travailler à un consensus qui permettrait de renforcer les articles du dispositif et de produire un ordre du jour efficace pour de futures actions.

Mme SANNAMAARIA VANAMO (Finlande) a rappelé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) était la pierre angulaire du régime international de non-prolifération et il constituait un élément clef dans l’architecture de la sécurité internationale.  Elle a ajouté que les obligations prévues dans les trois piliers du TNP restaient valides et importantes, y compris celles prévues dans la chapitre VI.  La Finlande partage l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, a réaffirmé la représentante, précisant que la pleine mise en œuvre du TNP était également cruciale au regard du désarmement nucléaire.  L’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) reste une priorité, a-t-elle ajouté, soulignant à cet égard toute l’importance du système de vérification prévu par ce texte.  La Finlande condamne fermement l’essai nucléaire auquel a procédé la République populaire démocratique de Corée le 9 septembre dernier et appelle cet État à respecter pleinement ses obligations internationales.  La Finlande se réjouit de la destruction complète d’armes chimiques à laquelle dit avoir procédé la République arabe syrienne, a dit le représentant, rappelant que l’utilisation de ce type d’armes par quiconque, quel que soit le moment ou le lieu, doit être fermement condamnée par la communauté internationale.  Ceux qui perpètrent de tels agissements doivent être tenus responsables de leurs actions, a-t-elle précisé.  S’agissant des armes légères et de petit calibre, la Finlande tient à rappeler que les armes légères et de petit calibre (ALPC) font de nombreuses victimes, notamment chez les femmes et les enfants.  La représentante a rappelé que son pays soutenait fermement le Traité sur le commerce des armes.  Ce texte permet de renforcer la sécurité et la stabilité internationale, tout en réduisant la souffrance humaine, a-t-elle ajouté.  Enfin, elle a rappelé les efforts de la Finlande en faveur de l’universalisation du Traité.

M. JUAN CARLOS MENDOZA-GARCÍA (Costa Rica) a rappelé que l’objectif du Traité sur le commerce des armes était de sauver des vies.  Or, a-t-il dit, les obligations du Traité sont d’ores et déjà violées dans de nombreuses régions du monde, y compris au Moyen-Orient.  Après avoir appelé à l’universalisation du Traité sur le commerce des armes, ce qui nécessite sa ratification par tous les membres permanents du Conseil de sécurité, le représentant a indiqué que la mise en œuvre efficace du Traité serait le plus grand défi des États parties.  Il a assuré que son pays, État sans armée, jouerait un rôle de guide, notamment juridique et législatif, auprès des pays de la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  La population civile ne peut plus être la principale victime de la violence armée, a encore déclaré M. García, qui a condamné l’usage d’armes explosives dans les zones habitées, comme c’est notamment le cas en Syrie.  Il s’agit d’un problème humanitaire qui doit être traité de toute urgence, a-t-il souligné, avant d’appeler au renforcement de la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (Convention sur les armes inhumaines).

Mme MARTHA A. A. POBEE (Ghana) a affirmé que la plus dangereuse menace à la paix et à la sécurité internationales était la prolifération et l’utilisation potentielle d’armes nucléaires.  Quatre décennies et demie après l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, il reste encore de nombreuses étapes à franchir pour parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires.  Le Ghana défend fermement un renouvellement des engagements internationaux au regard du TNP, qui reste la pierre angulaire du régime international de non-prolifération et de désarmement.  La représentante a en outre souligné l’importance de la mise en place de zones exemptes d’armes nucléaires.  S’agissant des armes conventionnelles, le Ghana salue le succès en juin dernier de la Sixième Réunion biennale des États chargée d’examiner la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, de combattre et d’éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  La représentante a souligné que l’inclusion des munitions dans le Programme d’action était de la plus haute importance.  En effet, c’est la disponibilité même des munitions qui donne de la valeur aux armes légères et de petit calibre, a-t-elle précisé.  Le Ghana a également pris note des décisions importantes prises à la Seconde Conférence des États Parties au Traité sur le commerce des armes, à Genève, en août dernier.  En conclusion, la représentante a rappelé l’importance de la contribution des femmes dans la prise de mesures pratiques de désarmement à l’échelle locale, régionale et internationale, et la nécessité de soutenir leur participation dans l’élaboration des politiques.

M. ELMAHDI ELMAJERBI (Libye) a rappelé que son pays respectait tous les engagements concernant le désarmement nucléaire et qu’il coopérait en toute transparence avec la communauté internationale.  Il a rappelé les effets radioactifs dévastateurs des armes nucléaires.  La Lybie a abandonné son programme d’armes de destruction massive en 2003 et cette décision a été un succès, a-t-il indiqué.  L’élimination totale des armes nucléaires est la seule garantie contre l’utilisation ou la menace d’utilisation de telles armes, a poursuivi le représentant.  La Lybie appelle tous les États dotés à supprimer leurs arsenaux nucléaires, a rappelé le représentant, se prononçant également pour l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant visant à garantir la sécurité des États non dotés contre l’utilisation ou la menace d’utilisation des armes nucléaires par les États dotés.  Le représentant a, par ailleurs, appelé tous les pays à se joindre à l’Engagement humanitaire auquel se sont joints 127 pays, dont son pays.  Nous nous félicitons des réalisations accomplies en vue de l’organisation d’une conférence en 2017 visant à élaborer un instrument juridiquement contraignant visant à l’interdiction des armes nucléaires, a-t-il précisé, ajoutant que tous les États dotés devaient se joindre à ces négociations.  Le représentant a également rappelé le droit inaliénable des États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires à utiliser le nucléaire à des fins pacifiques et a souhaité que des efforts soient menés en faveur de l’universalité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et du régime de garantie de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Le cadre multilatéral restant le seul moyen de traiter des questions de désarmement et de sécurité internationale, la Libye plaide pour la revitalisation sans délais de la Conférence du désarmement, a conclu le représentant.

M. HORACIO SEVILLA BORJA (Équateur) a estimé que le désarmement nucléaire et la non-prolifération sont et doivent être des processus parallèles, interconnectés et confluents.  L’Équateur, qui ne possède pas d’armes nucléaires, a pour sa part rempli toutes ses obligations en la matière et continue  d’attendre et d’espérer que les pays dotés en fassent autant.  C’est pour cette raison que sa délégation appuie l’idée que l’Assemblée générale entame dès 2017, un processus de négociation devant aboutir à un traité interdisant les armes nucléaires et, au final, leur élimination totale.

L’Équateur estime aussi que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) doit être appliqué de manière équilibrée, sans discrimination ni deux poids deux mesures.  Il déplore par ailleurs que les États parties ne soient pas parvenus à adopter un document final à la dernière conférence d’examen du TNP, en raison des blocages sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  En tant que pays membre du Traité de Tlatelolco, l’Équateur réitère son appui à une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a déclaré son représentant.

Au regard des armes de destruction massive, l’Équateur exprime à nouveau son attachement à la Convention multilatérale sur l’interdiction des armes chimiques et à la Convention sur les armes biologiques.  Il condamne par la même occasion, toute utilisation de ces armes, quels qu’en soient les auteurs.  En matière d’armes classiques, il partage les objectifs du  Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et salue les résultats de la sixième réunion biennale des États qui s’est tenue cette année.  L’Équateur est enfin préoccupé par l’utilisation croissante et le perfectionnement des armes autonomes létales.  Compte tenu des implications morales et juridiques de leur utilisation, l’Équateur estime que les discussions doivent continuer sur le sujet, jusqu’à aboutir à l’interdiction de ces armes, a conclu le représentant.

M. IHAB MOUSTAFA AWAD MOUSTAFA (Égypte) a déploré l’échec de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire en 2015, qui a eu pour résultat de fragiliser davantage le régime de non-prolifération multilatéral et les efforts collectifs de désarmement nucléaire.  À son avis, c’est le manque de volonté politique, notamment des États dotés de l’arme nucléaire, qui entrave le fonctionnement et l’efficacité du mécanisme onusien de désarmement.  Le représentant a ainsi appuyé les rapports du Groupe de travail sur l’élaboration d’une convention juridiquement contraignante d’interdiction des armes nucléaires.  Par ailleurs, pour le représentant égyptien, préserver les stocks nucléaires comme persistent à le faire les cinq États dotés de ces arsenaux, contredit directement la lettre et les objectifs du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et ceux du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  D’autre part, il a déploré les contraintes imposées par des États dotés sur les États non dotés de l’arme nucléaire et parties au TNP dans le cadre du développement de leur programme nucléaire à des fins de développement socioéconomique.  À cet égard, il a assuré que la construction actuelle de la première centrale nucléaire égyptienne était menée en étroite coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour s’assurer de sa conformité aux normes internationales de sécurité nucléaire.  Enfin, le représentant a appelé à la pleine application de la résolution de 1995 devant porter création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

M. TUVAKO NATHANIEL MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a regretté que les États dotés continuent de mettre à jour et de moderniser leurs arsenaux nucléaires.  Il a par ailleurs souligné que le désarmement et le développement étaient deux éléments étroitement liés.  À cet égard, la Tanzanie rappelle que la part des dépenses investies dans l’armement militaire pourrait être consacrée au développement durable.  Le représentant a ensuite souligné les conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires.  Les États dotés doivent respecter leurs obligations pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, a-t-il affirmé.  La Tanzanie exige que les États non dotés reçoivent des garanties non discriminatoires, universelles et juridiquement contraignantes contre l’utilisation ou la menace d’utilisation des armes nucléaires.  Par ailleurs, a-t-il affirmé, les avantages des technologies nucléaires ne doivent pas être limités aux seules puissances nucléaires.  Dans le sillage du Traité de Pelindaba auquel la Tanzanie est partie, il faut œuvrer à la mise en place d’autres zones exemptes d’armes nucléaires dans le monde, a dit le représentant.  S’agissant des armes légères et de petit calibre, la Tanzanie rappelle que leur prolifération est source de souffrance.  Le transfert illicite de ces armes alimente les organisations criminelles et terroristes, a rappelé le représentant.  En conclusion, le représentant a réitéré son appel en faveur de la diplomatie multilatérale pour œuvrer au désarmement complet. 

M. JUAN IGNACIO MORRO VILLACIAN (Espagne) a souligné l’importance du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), pierre angulaire du régime de non-prolifération multilatéral.  Il a ainsi appelé à l’universalisation du Traité, et condamné les essais nucléaires effectués en 2016 par la République populaire démocratique de Corée, « qui représentent des menaces sérieuses à la paix et à la sécurité internationales ».  Il a appelé les autorités de ce pays à respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et ses obligations internationales.  Il a ensuite déploré qu’un accord n’ait pas pu être trouvé pour organiser une conférence internationale, réunissant les pays de la région, sur la mise en œuvre de la résolution de 1995 devant porter création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant espagnol a par ailleurs estimé urgent d’entamer un processus « réellement » négocié de désarmement nucléaire, «  processus auquel doivent participer activement et en toute bonne foi les États dotés d’armes nucléaires ».  Il a également appelé à la mise en œuvre sans délais du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, notant que les essais nucléaires, depuis l’adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2310 (2016), étaient désormais délégitimés du point de vue du droit international.  Il a précisé que l’Espagne s’était portée coauteure de ce texte ayant instauré, a-t-il dit, une nouvelle norme de désarmement. 

M. THOMAS HAJNOCZI (Autriche) a condamné le cinquième essai nucléaire auquel a procédé la République populaire démocratique de Corée, qui rappelle à son avis que la prolifération nucléaire se déroule sous nos yeux mêmes.  L’Autriche souligne le lien entre non-prolifération et désarmement, et estime que des progrès de désarmement de la part des États dotés décourageraient les États non dotés d’acquérir des armes nucléaires et favoriseraient ainsi la non-prolifération, a dit le représentant, rappelant ensuite l’impact humanitaire et les effets régionaux et planétaires très graves qui résulteraient d’une utilisation des armes nucléaires.  Il a salué l’Engagement humanitaire qui réunit à ce jour 127 pays et a annoncé que son pays proposerait cette année, avec plusieurs autres États, une résolution visant à convoquer une conférence en 2017 pour négocier un instrument juridiquement contraignant en vue d’interdire les armes nucléaires, avant leur élimination totale.  Un projet de texte, élaboré sur la base de la résolution A/RES/70/33 de l’an passé, a d’ailleurs déjà été transmis à tous les États Membres, a indiqué le représentant.  L’Autriche souhaite qu’une base juridique soit créée pour contribuer à l’élimination des armes nucléaires.  En conclusion, le représentant a évoqué la question des armes explosives dans les zones peuplées, rappelant que 92% des victimes étaient des civils.

M. MIKHAIL ULYANOV (Fédération de Russie) a affirmé qu’au cours des 30 dernières années son pays avait participé « par des actes » au processus « décisif » de désarmement nucléaire.  « Les arsenaux tactiques ont été retirés du dispositif d’état d’alerte: rendez-vous compte, il s’agit d’une étape majeure », a-t-il souligné.  Il a ajouté que le nombre d’ogives nucléaires russes avait diminué « en cinq ans seulement » de moitié.  Les spécialistes russes, a-t-il encore dit, entreprennent au quotidien des efforts considérables pour qu’en 2018 nous arrivions au niveau prévu par le nouveau traité START américano-russe.  Le représentant a indiqué que la Russie consentait ces efforts « alors que la situation économique du pays n’est pas simple ».  Il a ainsi regretté que, « malgré tout », de nombreux États parlent abusivement de « crise du désarmement nucléaire ».  Cela n’a rien à voir avec la réalité, s’est-il exclamé, rappelant que son pays dépensait des dizaines de milliards de dollars en désarmement nucléaire.  Dès lors, selon le représentant, promouvoir de nouvelles exigences irréalistes, à commencer par l’idée d’une interdiction des armes nucléaires, est dangereux et contreproductif.  Il a estimé que cette idée allait à l’encontre des intérêts du TNP, un traité qui prévoit lui-même l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires.  « Toute solution alternative à celle du Traité est saugrenue et contredit le TNP ».  « Les armes nucléaires des États dotés sont légitimes, et, à présent, on voudrait déclarer l’illégalité de ces armes dans un nouveau cadre concurrent du TNP et regroupant un nombre infime de pays », s’est demandé M. Ulyanov.  Il a évoqué une « collusion juridique » à laquelle il faut réfléchir avant d’organiser une conférence internationale sur l’interdiction des armes nucléaires.  D’un point de vue pratique, a-t-il renchéri, ce projet d’interdiction est douteux, et il faudrait déjà que toutes les puissances nucléaires soient disposées à y contribuer.  Pour le représentant russe, on ne peut pas contraindre mécaniquement des États à renoncer à leurs arsenaux sans tenir compte des intérêts stratégiques en jeu.  Assurant que la Russie partage le noble objectif de parvenir à un monde exempt d’armes nucléaires, il s’est demandé comment le réaliser « sans nuire à la stabilité stratégique et détruire l’équilibre fragile sur lequel reposent les relations internationales ».  Il a conclu en estimant que la priorité était de créer les conditions favorables à la réalisation d’un désarmement nucléaire réel.  Les problèmes liés aux armes nucléaires ne sauraient être réglés d’un seul coup, a-t-il dit, jugeant qu’il vaut mieux en la matière « se fier aux processus éprouvés ». 

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a exprimé sa préoccupation devant l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le processus de désarmement.  Il a regretté l’absence de progrès dans le désarmement nucléaire, et notamment la situation de blocage au sein de la Conférence du désarmement.  Pour l’Afrique du Sud, l’argument selon lequel l’arme nucléaire serait indispensable à la sécurité de certains pays mais pas de tous les autres n’est pas logique et doit être rejeté.  Le délégué a ensuite évoqué le Groupe de travail à composition non limité pour faire avancer la question du désarmement nucléaire, en rappelant que le rapport qui en a découlé demande la tenue d’une conférence en 2017 pour entamer des négociations en faveur d’un traité d’interdiction des armes nucléaires.  S’agissant des armes chimiques, l’Afrique du Sud se félicite de l’action des États qui détruisent leurs stocks, mais reste préoccupée par l’utilisation de telles armes par la République arabe syrienne.  Aucune cause ne saurait justifier l’utilisation des armes de destruction massive, a ajouté le représentant.  S’agissant des armes conventionnelles, l’Afrique du Sud appelle à la pleine mise en œuvre du Programme d’action et se félicite de l’issue de la Seconde Conférence d’examen du Traité sur le commerce des armes, appelant à lutter contre les transferts illicites.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a indiqué que son pays avait ratifié cette année le Traité sur le commerce des armes.  Il a également appelé à l’exécution pleine et entière du Programme des Nations Unies sur les armes légères, ces armes continuant de représenter une menace sérieuse à la paix et au développement dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  Le représentant a aussi rappelé que, dès 1997, le Pérou avait ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, et a appelé à l’universalisation rapide de cet instrument utile « pour le renforcement de la sécurité régionale et le renforcement de la confiance mutuelle à ce niveau ».  Il a par ailleurs rappelé que son pays avait une position ferme à l’égard de la pleine mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, y compris le droit qu’il accorde aux pays de développer des programmes nucléaires à des fins civiles et de développement socioéconomique.  M. Meza-Cuadra a, à son tour, appuyé la tenue d’une conférence, l’an prochain, sur l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant interdisant les armes nucléaires.  Enfin, le représentant péruvien a souligné la nécessité de réactiver la Conférence du désarmement à Genève.  En conclusion, il a indiqué que son pays présenterait un projet de résolution sur le Centre régional pour la paix et le désarmement en Amérique latine, saluant l’importance de ses travaux en matière de sensibilisation aux risques que constitue pour la stabilité la présence excessive d’armes légères et de petit calibre, ainsi qu’au lien entre développement et désarmement.

Mme BEATA PEKSA (Pologne) a souhaité que soient renforcés les mécanismes existants dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.  Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a permis des mesures efficaces en faveur du désarmement nucléaire via l’article VI, a-t-elle ajouté.  La Pologne estime que des progrès ne sont possibles que si les États dotés et non dotés avancent de concert.  La représentante a salué l’adoption de la résolution 2310 (2016) du Conseil de sécurité qui apporte son soutien au Traité d’interdiction des essais nucléaires.  La Pologne est préoccupée par les essais nucléaires récents entrepris par la République populaire démocratique de Corée, et appelle cet État à reprendre le dialogue avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.  La représentante a ensuite rappelé qu’il fallait lutter contre la prolifération des missiles balistique.  La représentante a par ailleurs annoncé que sa délégation défendrait cette année un projet de résolution sur la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques, attirant l’attention sur le risque de voir des acteurs non étatiques mettre la main sur de telles armes.  L’Assemblée générale doit condamner le plus fermement possible l’emploi des armes chimiques, quelles que soient les circonstances, a-t-elle indiqué en conclusion.

Mme INA HANINGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a estimé que l’environnement sécuritaire international était tendu en raison, notamment, de la présence en nombre d’armes nucléaires placées en état d’alerte et la menace que fait poser le risque d’accident nucléaire.  Elle a déploré la lenteur des progrès réalisés dans le domaine du désarmement nucléaire, et expliqué que les retards pris en la matière avait conduit son pays à appuyer activement la proposition d’élaborer un instrument juridiquement contraignant pour interdire les armes nucléaires.  Nous saluons le rapport final du Groupe de travail sur la tenue d’une conférence sur le sujet en 2017, adopté à Genève en aout dernier, a-t-elle dit.  À son avis, négocier un traité interdisant les armes nucléaires ne saperait nullement le régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires : « au contraire un tel outil le renforcerait », a-t-elle affirmé, exhortant toutes les délégations de la Première Commission à réaffirmer « à travers des actes concrets » l’engagement de leur pays à parvenir à un monde sans armes nucléaires.  À cet égard, elle a souligné la nécessité d’une entrée en vigueur rapide du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Par ailleurs, la représentante a également soutenu la tenue de négociations sur un traité interdisant la course aux armements dans l’espace, qu’elle a qualifié de patrimoine commun de l’humain à préserver dans l’intérêt de tous.

Mme LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRRE (Philippines) a affirmé que son pays n’épargnerait aucun effort pour préserver le statut de l’Asie du Sud-Est comme zone exempte d’armes nucléaires.  Elle a indiqué que son pays avait organisé la semaine dernière, en collaboration avec le Maroc et la Géorgie dans le cadre du Groupe d’amis sur la réduction des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, une manifestation de haut niveau sur la réduction des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires au regard de la lutte contre le terrorisme.  Elle a précisé que cette manifestation a été organisée en coopération avec l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice.  La représentante a par ailleurs affirmé que son pays s’appuierait sur les plateformes de dialogue que constituent la Convention sur les armes biologiques, la Convention sur les armes chimiques, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et la résolution 1540 du Conseil de sécurité pour s’attaquer à la question du rôle des acteurs non-gouvernementaux. 

Mme SUSANNE BAUMANN (Allemagne) a rappelé que son pays était attaché à l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Pour l’Allemagne, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires reste la pierre angulaire du désarmement et de la non-prolifération.  L’accord de Vienne conclu avec l’Iran est un vrai succès qui renforce le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, a indiqué la représentante.  Les rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique confirment que l’Iran respecte ses engagements, a-t-elle précisé, avant d’ajouter que la vérification très précise par l’Agence internationale de l’énergie atomique du respect de tels engagements sera très importante dans les années à venir. L’Allemagne exhorte la République populaire démocratique de Corée de cesser ses actions provocatrices, comme le dernier essai nucléaire en date du mois dernier.  La représentante a appelé tous les États dotés à réduire leurs arsenaux nucléaires et souligné l’importance de la négociation d’un traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  L’Allemagne estime que l’utilisation systématique et répétée d’armes chimiques en Syrie est une violation claire du droit international, et attend avec intérêt le prochain rapport du Mécanisme conjoint, prévu d’ici la fin du mois.  S’agissant des armes légères et de petit calibre, la représentante a rappelé qu’elles causent d’immenses souffrances humaines et constituent l’un des obstacles au développement.  La représentante a également indiqué que son pays accordait une grande importance à l’initiative de l’Union africaine visant à une meilleure coordination au Sahel.  Par ailleurs, l’Allemagne estime que la question des drones doit aujourd’hui être prise au sérieux compte tenu des avancées technologiques, a-t-elle précisé.  Enfin, la représentante a souligné la nécessité de renforcer le contrôle des armes classiques en Europe.  

Mme CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande) s’est particulièrement inquiétée des conséquences du trafic illicite des armes légères en rappelant que leur utilisation était source de la première cause de mortalité dans le monde.  Dans ce contexte, elle a salué les efforts de la communauté internationale pour améliorer la transparence des transferts d’armes, comme le reflète le contenu de la sixième Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action sur les armes légères sous tous ses aspects.  Elle a aussi souligné l’importance du Traité sur le commerce des armes comme cadre juridique international.  Alors que la Thaïlande travaille à la ratification de ce Traité, elle a expliqué que son pays attachait une grande importance au partage d’informations au niveau régional en matière de commerce des armes.  « C’est pourquoi, a-t-elle indiqué, mon pays a accueilli en avril 2016 un séminaire régional de l’Asie du Sud-Est sur la mise en œuvre de ce Traité, en coopération avec le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et au Pacifique ».  Elle a aussi fait part des efforts déployés par son pays pour parvenir à une Asie du Sud-Est exempte d’armes nucléaires, et de mines antipersonnel, conformément aux dispositions de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel. 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a estimé que les événements de 2016 montrent bel et bien que les efforts de la communauté internationales en matière d’élimination des armes de destruction massive n’ont pas porté leurs fruits.  La preuve est donnée avec les essais nucléaires menés par la République populaire démocratique de Corée, et par l’utilisation d’armes chimiques en Syrie.  À ces faits, il faut ajouter les risques potentiels que des acteurs non étatiques possèdent et utilisent ces armes, a estimé le représentant, affirmant que son pays suivait avec attention la mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité, afin de s’assurer que ces armes ne se retrouvent pas entre les mains d’acteurs non étatiques.

L’Argentine, qui a fait du désarmement nucléaire une de ses priorités, a participé à toutes les discussions et forums de négociations qui traitent de cette question, a poursuivi le représentant, précisant que son pays avait ainsi rejoint le Partenariat international pour la vérification du désarmement nucléaire.  Mon pays appuie également le Groupe de travail à composition non limité établi par la résolution 70/33 de l’Assemblée générale, même s’il constate que les divergences persistent non seulement entre États dotés et non dotés, mais aussi entre États non dotés, a-t-il indiqué. 

Alors que plus de 650 millions d’armes légères circulent dans le monde, que 1 500 personnes meurent tous les jours victimes de la violence armée et que 60% de ces morts sont imputables aux armes légères, l’Argentine souligne de nouveau la nécessité de trouver des synergies entre les instruments internationaux existants pour réguler le commerce et le contrôle de ces armes, a dit le représentant.  À cet égard, ma délégation se félicite des conclusions de la sixième réunion biennale du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, et de la tenue à Genève de la Seconde Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes, a conclu le représentant.  

Mme EVA WALDER (Suède) a affirmé que tous les acteurs étatiques et non étatiques ayant utilisé des armes chimiques et d’autres armes de destruction massive en Syrie, en Iraq, au Yémen et sur d’autres théâtres d’opération devront rendre des comptes.  Concernant les armes nucléaires, la représentante a insisté sur les conséquences humanitaires d’un accident nucléaire, et, à cette aune, elle a condamné les essais nucléaires effectués en 2016 par la République populaire démocratique de Corée.  Mme Walder a assuré que son pays continuerait d’appuyer toutes les initiatives à même de contribuer « rapidement et de manière concrète » au désarmement nucléaire et, partant à la réalisation d’un monde exempt d’armes nucléaires.  La Suède présentera lors de la présente session un projet de résolution sur la réduction des risques nucléaires au nom du Groupe de la levée de l’état d’alerte, a-t-elle annoncé.  Elle a ajouté que la seule garantie d’une non-utilisation des armes nucléaires passait par leur élimination totale et irréversible, conformément à ce que prévoit le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Par ailleurs, elle a indiqué que tous les États devaient se pencher de manière approfondie sur la légalité des armes nouvellement mises au point.  Nous soutiendrons la décision de créer, à la Conférence d’examen de la Convention sur les armes inhumaines, un groupe d’experts gouvernementaux chargé d’examiner plus avant cette question, a-t-elle dit. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Quatrième Commission: la question des Îles Falkland/Malvinas au cœur des débats du premier jour des travaux sur la décolonisation

Soixante et onzième session, 
2e séance – après-midi
CPSD/607

Quatrième Commission: la question des Îles Falkland/Malvinas au cœur des débats du premier jour des travaux sur la décolonisation

La Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a entamé son débat de cinq jours sur les questions de décolonisation liées aux 17 territoires non autonomes.  La question des Îles Falkland/Malvinas a été abordée cet après-midi dans les interventions de nombreuses délégations et groupes régionaux de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Dans le cas des îles Malvinas, la position du Gouvernement argentin, l’une des parties à ce différend de souveraineté, reste inchangée.  Sans démordre de sa position historique quant à la légitimité de sa souveraineté sur ces îles et par rapport au fait que le principe de l’autodétermination des peuples ne pouvait s’appliquer à ce différend colonial, il a néanmoins invité le Gouvernement britannique à entamer une nouvelle phase dans les relations bilatérales entre leurs deux pays.  En effet, depuis la prise de fonctions du nouveau Président argentin, M. Macri, des signes de détente sont perceptibles, notamment avec la récente visite du Ministre d’État pour l’Europe et les Amériques du Ministère des affaires étrangères britannique et du Bureau du Commonwealth en Argentine.  C’était l’occasion d’une Déclaration conjointe dans laquelle les deux pays ont fait part de leur volonté de renouveler leurs relations bilatérales de manière globale et constructive, y compris sur la question des Malvinas.

De nombreuses délégations, dont celle de la République dominicaine, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), ont réitéré leur ferme soutien aux droits légitimes de l’Argentine sur les Îles Falkland/Malvinas.  Elles ont fait valoir qu’il s’agissait d’une question coloniale spéciale, comme cela a été reconnu par l’Assemblée générale, à laquelle le principe de l’intégrité territoriale est le seul principe applicable, le droit à l’autodétermination du peuple ne pouvant être invoqué pour les citoyens britanniques qui y vivent et qui ne sont pas « un peuple colonisé », comme l’a rappelé le représentant du Guatemala.  

Le représentant du Royaume-Uni a pour sa part souligné que son pays n’avait aucun doute quant à la souveraineté de son pays sur les Îles Falkland.  Il a accusé l’Argentine de nier le résultat du référendum dans lequel la population des îles s’est déclarée en faveur du statu quo et a indiqué que l’exploration des hydrocarbures était une activité commerciale légitime.

Les États membres de la CELAC et de l’UNASUR ont dénoncé l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables du territoire non autonome des Malvinas.  Les intervenants ont invité les parties à s’abstenir d’adopter toute décision qui pourrait conduire à des modifications unilatérales du statu quo, alors que la question des Îles Falkland/Malvinas, des îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes est à l’examen et fait l’objet du processus recommandé par l’Assemblée générale.

En début de séance, le Rapporteur du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (Comité de la décolonisation ou encore Comité spécial des Vingt-Quatre), M. Bashar Ja’afari (République arabe syrienne), a présenté le rapport 2016 du Comité spécial.

Le Président du Comité des 24, M. Rafael Dario Ramirez Carreno a également présenté une synthèse des travaux du Comité au cours de l’année passée.

La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 4 octobre à 15 heures, et commencera les auditions de pétitionnaires sur la Polynésie française, Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie, les Îles Falkland/Malvinas, les Îles Vierges américaines et britanniques et le Sahara occidental.

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUTES LES QUESTIONS RELATIVES À LA DÉCOLONISATION

Débat général

M. RAFAEL DARÍO RAMIREZ CARRENO (Venezuela), au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé qu’il existe encore 17 territoires non autonomes dont la situation figure au programme du Comité spécial.  À cet égard, le Mouvement souligne l’importance de poursuivre le programme de décolonisation et appelle l’ONU à s’acquitter de ses responsabilités et à accélérer le processus de décolonisation vers l’éradication totale du colonialisme. 

Le Mouvement met aussi l’accent sur l’importance des recommandations contenues dans le document final du dix-septième sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays non alignés, au Venezuela, en septembre 2017, en particulier le renouvellement de l’appel aux États Membres des Nations Unies d’accélérer le processus de décolonisation vers la complète élimination du colonialisme.

En outre, le Mouvement estime que le Comité spécial a besoin de trouver de nouvelles façons de renforcer son efficacité afin d’améliorer son interaction et coopération avec les puissances administrantes, et assurer la participation active des peuples des territoires non autonomes au processus de détermination de leur propre avenir.  Il exhorte les puissances administrantes à pleinement soutenir les activités du Comité et à coopérer totalement avec cet organe des Nations Unies.

Le Mouvement reste par ailleurs engagé à jouer son rôle pour assurer qu’il y a des réalisations concrètes dans l’objectif d’éradiquer le colonialisme pendant la troisième Décennie internationale pour l’éradication du colonialisme 2011-2020.   Le Mouvement exhorte les puissances administrantes à payer des compensations complètes pour les conséquences économiques, sociales et culturelles de leur occupation afin de réaliser les droits de tous les peuples qui étaient ou sont encore assujettis à la règle coloniale, à recevoir une compensation équitable pour les pertes en vies humaines et matérielles qu’ils ont souffertes comme conséquence du régime colonial ou d’occupation.

Le Mouvement des non-alignés appelle également l’ONU à assurer que les activités économiques et autres activités des puissances administrantes n’affectent pas les intérêts des peuples des territoires non autonomes mais contribuent plutôt à promouvoir le développement et facilitent l’exercice de leur droit légitime à l’autodétermination.  Ceci s’applique également à l’héritage culturel et à l’identité des peuples coloniaux comme éléments du patrimoine universel de l’humanité.

En conclusion, le Mouvement réaffirme les droits de Porto Rico et de Palestine et de leurs peuples à l’autodétermination et à l’indépendance. 

M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réitéré l’attachement de ses membres à faire de cette région une région sans colonialisme et sans colonies, ce qui a été réaffirmé par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet de la CELAC qui a eu lieu à Quito en janvier 2016.  La CELAC invite par conséquent les puissances administrantes à pleinement coopérer et à participer aux travaux du Comité des 24 (C24).  Elle a également salué les travaux du séminaire régional du Comité sur la décolonisation qui a eu lieu à Managua du 31 mai au 2 juin cette année.  Les membres de la CELAC encouragent par ailleurs le Département de l’information de l’ONU à poursuivre ses efforts pour diffuser le plus largement possible les informations visant à promouvoir les objectifs de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ainsi que sur le Plan d’action pour l’éradication du colonialisme.  À cet égard, le représentant de la CELAC a demandé que le site Internet sur la décolonisation soit disponible dans les six langues officielles de l’ONU et actualisé régulièrement.

Sur la question des Malvinas, la position de la CELAC reste inchangée, a-t-elle poursuivi, réaffirmant le droit inaliénable de l’Argentine dans ce différend de souveraineté sur les îles Malvinas, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes.  La CELAC encourage la reprise des négociations directes entre l’Argentine et le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord pour trouver, le plus rapidement possible, une solution pacifique et définitive à cette question.  Les membres de la CELAC accordent également une attention particulière au respect de la résolution 31/49 de l’Assemblée générale qui demande aux deux parties de ne pas prendre de décisions unilatérales qui pourraient modifier la situation sur le terrain et saluent l’attitude constructive adoptée jusque-là par le Gouvernement argentin pour trouver une solution durable par des voies pacifiques, « à cette situation coloniale anachronique », a-t-elle dit.

Le représentant a par ailleurs rappelé que la question coloniale de Porto Rico, qui est inscrite à l’ordre du jour de la Quatrième Commission depuis 40 ans et qui a fait l’objet de 34 résolution et décisions, est un autre sujet qui préoccupe les membres de la CELAC.  Ceux-ci soutiennent le droit inaliénable du peuple portoricain à l’autodétermination et à l’indépendance.  À cet égard, le représentant a fait référence à la Déclaration de La Havane de 2014 dans laquelle les chefs d’État et de gouvernement de la région ont confié à la CELAC la mission de former un quatuor pour présenter des propositions concrètes en vue de faire avancer la question de Porto Rico.

Abordant également la situation des Îles Turques et Caïques, le représentant a insisté sur la nécessité d’y assurer un processus démocratique inclusif et représentatif.  Pour parvenir à la bonne gouvernance et la stabilité économique il faut permettre au peuple de ce territoire de participer de manière sérieuse à la définition de son propre avenir, a-t-il estimé.

M. RAFAEL DARÍO RAMIREZ CARRENO (Venezuela), au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), a insisté sur la question des îles Malvinas, précisant que les chefs d’État et de gouvernement de l’UNASUR ont réitéré leur appui aux droits souverains légitimes de l’Argentine.  Il a appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à reprendre les négociations bilatérales en vue de trouver une solution pacifique durable du différend de souveraineté et a rappelé que dans sa Déclaration du 4 mai 2010, l’UNASUR avait rejeté les activités d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles non renouvelables par les Britanniques.  Les questions militaires ont été également été abordées, a rappelé le représentant, soulignant que la présence du Royaume-Uni et de l’Irlande du Nord dans les îles Malvinas était contraire aux politiques de la région visant au règlement pacifique de la dispute sur la souveraineté.  Toujours au nom de l’UNASUR, il a rejeté le référendum organisé dans l’île par les Britanniques, expliquant que cela ne modifie pas l’essence des questions des Malvinas et ne met pas à mal la souveraineté de l’Argentine.  Par ailleurs, il a soutenu toutes les actions de l’ONU sur la question du Sahara occidental, avant d’affirmer son appui au peuple portoricain et demander à l’Assemblée générale d’analyser tous les aspects de la question de Porto Rico.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine), a réaffirmé l’attachement de son pays au droit à l’autodétermination des peuples dans les cas où ce droit est applicable.  Toutefois, le principe de l’autodétermination, comme tout autre principe, n’est pas absolu et ne saurait être utilisé pour violer l’intégrité territoriale d’un État, comme le stipule le droit international, a rappelé le représentant.

Lorsque le Royaume-Uni a occupé de force les îles Malvinas en 1833, il a expulsé les autorités locales et la population de l’État argentin qui exerçaient légitimement leur souveraineté sur ces îles  héritées de l’Espagne, a expliqué M. Moritán.  Par la suite, le Royaume-Uni y a implanté ses propres colons et a strictement contrôlé toute politique migratoire et la composition de la population du territoire à ce jour.  Rappelant que la résolution 2065 de l'Assemblée générale reconnaissait le caractère spécial de la situation coloniale entre l’Argentine et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, le représentant argentin a également rappelé que ce texte invitait les deux parties à parvenir à un règlement pacifique par la négociation.  Pour l’Argentine, le droit à l’autodétermination ne peut s’appliquer aux habitants des îles Malvinas parce qu’il ne s’agit pas d’un peuple soumis au joug colonial.

Depuis l’adoption de la résolution 2065, et pendant près de 20 ans, les Gouvernements argentin et britannique se sont engagés dans des négociations substantives et ont passé en revue un certain nombre de propositions et certains documents ont même été paraphés dans lesquels le Royaume-Uni reconnaissait la souveraineté de l’Argentine sur ces îles, a affirmé le représentant.  Il a réaffirmé que son pays « n’avait rien et n’a jamais rien eu contre le citoyens britanniques qui vivent aux Malvinas » et que l’Argentine s’était engagée à préserver leurs intérêts et style de vie.  Toutefois, depuis le conflit de 1982 qui a eu lieu sous la dictature militaire en Argentine et qui a coûté la vie d’Argentins et de Britanniques, le Royaume-Uni persiste à refuser la reprise des négociations, en dépit du fait que ce conflit ne changeait en rien la nature du différend colonial et des multiples appels de la communauté internationale, notamment par le truchement de l’ONU, de la CELAC, du MERCOSUR, de l’UNASUR et du Groupe des 77 et la Chine, a-t-il indiqué.

Depuis sa prise de fonctions en septembre 2016, le Président argentin, Mauricio Macri, a exprimé son souhait d’entamer une nouvelle étape positive dans la relation bilatérale historique entre son pays et le Royaume-Uni.  Une déclaration conjointe a été adoptée lors de la visite du Ministre d’État pour l’Europe et les Amériques du Ministère des affaires étrangères britanniques et du Bureau du Commonwealth, dans laquelle les deux pays ont fait part de leur volonté de renouveler leur relation de manière globale et constructive, y compris la question des Malvinas, a rappelé M. Moritán.  Dans ce cadre constructif, le Président Macri a lancé un appel au dialogue avec le Royaume-Uni pour régler à l’amiable ce différend de 200 ans sur les îles Malvinas, les îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, et les zones maritimes qui les entourent, a conclu le représentant.

M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a affiché son soutien à la Déclaration du Mouvement des non-alignés, en affirmant que la réalisation de l’objectif de l’élimination du colonialisme est d’une grande importance pour son pays.  Il a déclaré être surpris de constater que certains États se présentant comme des modèles sont en fait ceux qui refusent des avancées sur la question du droit à l’autodétermination.  Par ailleurs, il a dit soutenir  la Palestine concernant son droit à l’autodétermination sur la base des principes élémentaires de l’humanité.

M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (République islamique d’Iran) a fait part de sa préoccupation concernant les activités des puissances administrantes visant à l’exploitation des ressources naturelles qui sont l’héritage des peuples des territoires non autonomes.  Ces puissances devraient prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éviter toute activité économique ou autres activités qui pourraient affecter les intérêts des peuples des territoires non autonomes, y compris leur intégrité culturelle, sociale et économique, a-t-il dit. 

Il a également estimé que les installations militaires et les activités des puissances administrantes dans certains territoires non autonomes allaient à l’encontre des droits et intérêts des peuples de ces territoires, et l’impact des activités militaires sur l’environnement, le développement économique et la santé de ces populations, était une source de graves préoccupations.  Le représentant a appelé les puissances administrantes à coopérer avec le Comité spécial de la décolonisation dans l’accomplissement de son mandat et pour faciliter les visites des missions du Comité dans les territoires sous leur tutelle.

Le représentant a mis l’accent sur l’importance de la transmission à temps par les puissances administrantes d’informations actualisées, conformément à l’Article 73 de la Charte, en particulier en relation avec la préparation par le Secrétariat des documents de travail sur les territoires concernés.

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil), a indiqué que son gouvernement soutient le droit légitime de l’Argentine dans le conflit de souveraineté des îles Malvinas.  Il regrette que, 200 ans plus tard, ce conflit n’ait toujours pas été réglé et que cette situation coloniale spéciale continue à peser sur le continent latino-américain.  Pour le Brésil, l’autodétermination des peuples ne peut être invoquée dans ce cas puisque les habitants de ces îles y ont été installés par le Royaume-Uni après avoir expulsé les Argentins qui y vivaient.  Pour son gouvernement, le règlement de cette question passe par le dialogue entre les deux parties et la mission de bons offices du Secrétaire général.  Il salue les contacts récemment pris au plus haut niveau entre l’Argentine et le Royaume-Uni.

Pour le Brésil, ces îles font partie du territoire national argentin, a affirmé le représentant, qui a précisé que son pays restait préoccupé par le non-respect des accords multilatéraux contenus dans la résolution 31/49 de l’Assemblée générale et demandait au Royaume-Uni de mettre un terme aux actes unilatéraux d’exploitation des ressources naturelles de ces territoires.

La recherche d’un règlement négocié entre l’Argentine et le Royaume-Uni est une attente partagée par tous les pays d’Amérique latine, et par conséquent, le Brésil continue à soutenir la mission de bons offices du Secrétaire général dans ce domaine, a conclu le représentant.

M. RAFAEL DARÍO RAMIREZ CARRENO (Venezuela) a affirmé que le colonialisme est une atteinte à la dignité humaine, précisant que le droit à  l’autodétermination est une aspiration légitime.  Il a par ailleurs estimé que les forces occupantes devaient s’acquitter de la dette morale envers les peuples qui subissent les systèmes coloniaux.  Le représentant a estimé que le processus de décolonisation n’avait pas abouti, compte tenu du fait que les puissances administrantes faisaient de leur obligations et a fait remarquer, à cet égard,  que la Troisième Décennie de  l’élimination du colonialisme 2011-2020 exigeait des pays colonisateurs l’arrêt des violations des principes de la Charte de l’ONU et  des violations des droits de l’homme dans les territoires concernés. Pour le représentant, tous les États ont une responsabilité morale face à cette situation.  S’agissant de la situation à Porto Rico, il a regretté que le colonialisme prolongé subi par ce territoire le prive de toute autonomie, l’empêchant de manifester son droit à l’autodétermination.  Il a exprimé toute sa solidarité au peuple portoricain, appelant les États-Unis à mettre fin à la tutelle.  Concernant la situation dans les Îles Malvinas, il s’est insurgé contre le pillage scandaleux de  l’Argentine en violation des lois internationales, en appelant les deux parties à la reprise des négociations.

M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a réaffirmé le soutien de son pays à l’Argentine dans la « situation coloniale spéciale » des îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et des espaces maritimes les entourant.  Il a reproché à la Puissance occupante, le Royaume-Uni, d’avoir, « dans le cadre d’une politique coloniale systématique » implanté ses sujets sur ces îles après avoir expulsé les Argentins qui y vivaient.  Par conséquent il s’agit d’un territoire colonisé et non pas d’un peuple colonisé, a fait valoir le représentant, qui en a déduit que le principe de l’autodétermination ne peut être appliqué dans ce cas.  Le Guatemala salue la volonté continue de dialogue et de négociation de l’Argentine et appelle le Royaume-Uni à s’engager sur cette voie dans l’intérêt des deux parties.

Pour la situation au Sahara occidental, le Guatemala exhorte les parties à faire preuve de bonne volonté politique en vue d’engager une phase de négociations de fond pour parvenir à un règlement pacifique et à une solution politique de ce différend dans l’intérêt de toute la région.

M. CRISTÍAN BARROS MELET (Chili), faisant le constat selon lequel la colonisation touche 17 territoires non-autonomes, a appelé les puissances administrantes à prendre les mesures nécessaires pour atteindre l’objectif d’une rapide décolonisation de ces territoires et à fournir, conformément à l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, les informations adéquates relatives à ces territoires.  Le Chili a réaffirmé son appui aux droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas, de la Géorgie du sud et Sandwich du Sud.  Toutefois, il a exhorté les principales parties à reprendre les négociations pour trouver rapidement une solution pacifique et durable à leurs différends.

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a réaffirmé l’attachement de son gouvernement au droit à l’autodétermination des peuples.  À son avis, les Nations Unies doivent rester impliquées dans les processus de décolonisation.  Dans le cas du Sahara occidental, le Mexique est attaché au droit du peuple sahraoui au droit à l’autodétermination et soutient l’idée d’un référendum afin de pouvoir exercer ce droit.  Le Mexique se fait l’écho du Secrétaire général lorsqu’il exhorte les parties à s’engager sérieusement dans un règlement politique de cette question, a rappelé le représentant, précisant que son pays, qui a envoyé des effectifs à la MINURSO, invite les parties à assurer que la mission se déroule en toute sécurité.  Le Mexique soutient par ailleurs les efforts actuels de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Christopher Ross, a-t-il ajouté.

Le Mexique reconnait en outre le droit légitime de l’Argentine dans le conflit de souveraineté concernant les îles Malvinas, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, a par ailleurs précisé le représentant, souhaitant que l’Argentine et le Royaume-Uni s’engagent dans un règlement pacifique par le biais du dialogue et demandant aux parties de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui mettent à mal les résolutions pertinentes sur cette question.

M. WALTON WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a dit que l’élimination totale du colonialisme devait se faire dans le cadre d’un dialogue ouvert et continu entre les puissances administrantes, le Comité spécial de la décolonisation et les peuples des territoires non autonomes, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies sur la décolonisation.  Le représentant a réitéré l’appel du Conseil de sécurité pour une solution politique négociée et mutuellement acceptable à tous les différends et demande que toutes les parties respectent et mettent en œuvre les mandats du Conseil. 

Antigua-et-Barbuda soutient aussi toute initiative légale qui constitue un effort pour mettre un terme à tous les différends en suspens, a précisé le représentant, appelant toutes les parties à continuer de manifester la volonté politique de travailler dans une atmosphère propice au dialogue, et demande que les préoccupations sécuritaires, politiques, économiques et en matière des droits de l’homme continuent d’être la priorité de toutes les négociations.  

M. JOSE OSVALDO SANABRIA RIVAROLA (Paraguay), a estimé que le colonialisme est l’une des empreintes les plus frappantes des pouvoirs internationaux ancrés dans le passé.  C’est, a-t-il déclaré, la raison pour laquelle son pays reste profondément attaché au processus de décolonisation dans le monde et au principe du droit à l’autodétermination des peuples.

Pour ce qui est de la situation des îles Malvinas, il a insisté sur la nécessité de reprendre les négociations entre l’Argentine et le Royaume-Uni pour parvenir à un règlement pacifique et durable à ce différend colonial.  Sa délégation salue la volonté continue du Gouvernement argentin à s’engager en ce sens et à respecter les droits et intérêts des habitants de ces îles.

M. ROLANDO CASTRO CORDOBA (Costa Rica) a déclaré soutenir le processus de décolonisation au cours duquel un nombre important de territoires sont parvenus à arracher leur indépendance, rejoignant ainsi les États Membres des Nations Unies.  Toutefois, il a déploré le fait que la communauté internationale ne soit pas parvenue à reléguer aux oubliettes le concept de la colonisation.  Parallèlement, il a salué le mandat du Comité de la décolonisation, et émis le vœu qu’il s’efforcera de garantir les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et de mettre en œuvre les mesures de la décennie 2011-2020.  Il a rappelé que son pays soutenait les revendications de l’Argentine sur le différend l’opposant au Royaume-Uni et l’Irlande du Nord sur les Îles Falkland/ Malvinas.  Pour autant, il a exhorté les parties à reprendre les négociations car un demi-siècle s’était écoulé sans que des progrès significatifs aient été enregistrés dans ce domaine.  En outre, il a appelé l’ONU à faciliter le règlement des différends nationaux en défendant les valeurs de démocratie, les droits de l’homme et la justice.  Sur la question du Sahara occidental, il a souligné que la solution devait être conforme aux principes du droit international et des résolutions 1514 et 1541 de l’ONU, qui prévoient l’organisation d’un référendum envisageant l’option d’une autonomie.

Mme CRISTINA CARRIÓN (Uruguay) a dit espérer que les débats de la Quatrième Commission seraient l’occasion de rappeler l’attachement de tous à l’élimination du colonialisme dans le monde.  Pour ce qui est du Sahara occidental, elle a défendu le droit du peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination et a appelé à une reprise des pourparlers entre les parties concernées.  L’Uruguay soutient les efforts du Secrétaire général et son Envoyé personnel, M. Christopher Ross, pour faire avancer ce processus.  Elle a fait part de la préoccupation de sa délégation suite à la décision unilatérale du Maroc de renvoyer les membres de la composante civile de la MINURSO, affirmant que son pays appuierait le projet de résolution qui sera présenté par l’Algérie sur cette question à la Commission.

S’agissant de la question des Îles Malvinas, elle a affirmé que seul le principe de l’intégrité territoriale des États s’applique à ce cas et que la revendication de souveraineté de l’Argentine est légitime au regard de l’histoire.  Sa délégation a appelé les deux parties à reprendre les négociations dans les plus brefs délais pour parvenir à un règlement pacifique et durable, a conclu la représentante.

Droits de réponse

Le représentant du Royaume-Uni a déclaré que son pays n’avait aucun doute quant à sa souveraineté sur les îles Malvinas, estimant que le droit de ces peuples à l’autodétermination était légitime.  Pour le représentant, le référendum a donné un message clair que l’Argentine devrait respecter.  Il s’est dit surpris de voir que l’Argentine continue de réfuter que les droits de l’homme s’appliquent à ces îles.  Sur les affirmations tentant de faire croire que l’exploitation des hydrocarbures dans ces îles est un vol, il a rétorqué que cette activité est légitime et respecte les conventions des droits de la mer.  Selon le représentant, la décision des Îles Falkland d’exploiter leurs ressources est légitime et ne doit pas faire l’objet de sanctions.  Il a également précisé qu’en 1833, l’Argentine n’incluait pas sur son territoire les îles faisant l’objet de leurs différends territoriaux.  Cela, a-t-il ajouté, a été fait après 1833.  Et de préciser que la souveraineté du Royaume-Uni sur ces îles datait de 1760, soit bien avant la création de l’Argentine dans sa forme moderne.

Le représentant de l’Argentine a répondu à son tour que son Président avait devant l’Assemblée générale rappelé que les îles et espaces maritimes à la base des différends sont parties intégrantes du territoire argentin.  Par la suite, il a souligné que l’occupation illégale par le Royaume-Uni avait conduit l’Assemblée générale à adopter des résolutions (2065, 3170, 3712) qui reconnaissaient un conflit de souveraineté et exhortaient les parties à reprendre les négociations en vue de trouver des solutions pacifiques et durables.

Il a expliqué que l’Argentine déplorait la tendance du Royaume-Uni à vouloir modifier des faits historiques pour cacher une usurpation.  En conséquence, rappelant les engagements pris par les deux pays à respecter la résolution 2065 de l’ONU, il a invité le Royaume-Uni à honorer ses engagements sur ces questions.  Sur la question du référendum dans les Îles Falkland/Malvinas, le représentant de l’Argentine a déclaré que cette consultation n’était pas la solution au conflit.  Il a rappelé que son pays réitère sa souveraineté sur ces Îles qui font partie intégrante de l’Argentine.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: les délégations déplorent une nouvelle fois l’incapacité à mettre au point une convention générale sur le terrorisme international

Soixante et onzième session,
1re et 2e séances – matin et après-midi
AG/J/3517

Sixième Commission: les délégations déplorent une nouvelle fois l’incapacité à mettre au point une convention générale sur le terrorisme international

La Sixième Commission a entamé, aujourd’hui, ses travaux au titre de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale par l’examen des mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Les délégations se sont une nouvelle fois prononcées pour la mise au point d’une convention générale sur le terrorisme international mais se sont montrées en désaccord sur la définition du terrorisme.

Présidée cette année par M. Danny Dannon (Israël), la Sixième Commission devra examiner d’ici au 11 novembre 27 points, dont la liste figure dans une lettre du Président de l’Assemblée générale datée du 16 septembre 2016.

Toutes les délégations intervenues à l’ouverture du débat ont été unanimes dans leur rejet et condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Elles y ont vu une violation du droit positif, un crime injustifiable, une menace à la paix et la sécurité internationales, au développement économique et social, qu’absolument rien ne peut justifier.  Même si la région du Moyen-Orient est devenue, avec l’interventionnisme militaire de certains pays, un terreau fertile, comme l’ont dit notamment les Émirats arabes unis, le terrorisme ne saurait être associé à une région en particulier, par plus qu’à une culture, une religion ou une nationalité.  Le représentant des Maldives, pays islamique, a même jugé anti-islamique par nature le terrorisme, ajoutant que son pays refusait que les terroristes utilisent l’Islam pour justifier leurs actions. 

Cela dit les causes du terrorisme sont connues, et il va de soi qu’en dépit des efforts déployés, la communauté internationale a échoué à combattre ce phénomène, ont pour leur part estimé plusieurs délégations, dont celles du Venezuela, du Burkina Faso, du Pakistan, du Japon ou encore de la Libye.  Pour la première, les sources du terrorisme et de l’extrémisme violent sont à chercher dans l’occupation et les interventions militaires injustifiées en Iraq et en Libye.  Des interventions qui ont renversé des régimes, déstabilisé des États et laissé place au chaos qui, à son tour, a favorisé le commerce illégal, la circulation d’armes légères et de petit calibre, l’émergence des groupes terroristes et le recrutement de combattants.

À ces causes, il faut ajouter les injustices nés des conflits prolongés, la violation du droit à l’autodétermination, la marginalisation et autres discriminations diverses à l’encontre de groupes entiers, ou encore la paupérisation et les déplacements de populations, qui favorisent le recrutement par les groupes terroristes, ont complété les représentants pakistanais et burkinabé.

En dépit de ces échecs, il faut reconnaître que les efforts pour combattre le terrorisme commencent à porter leurs fruits, ont de leur côté estimé les États-Unis, affirmant qu’au cours de l’année écoulée, les flux de combattants étrangers avaient commencé à être endigués, 31 pays utilisant des mesures de contrôle des voyageurs.  Par ailleurs le Conseil de sécurité a adopté récemment une résolution   relative aux menaces sur l’aviation civile, qui est un signe très fort, ont estimé avec les États-Unis, le Royaume-Uni et les pays du groupe CANZ.  Il est vrai, mais d’autres menaces entachent maintenant ces progrès, en particulier l’islamophobie grandissante ou encore les tentatives dangereuses de faire des différences entre les extrémismes violents et l’utilisation de groupes terroristes pour des visées politiques, ont déploré respectivement le Qatar et la Fédération de Russie, pour qui, par ailleurs, la mise en œuvre des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doit se faire avec prudence, en respectant l’équilibre des pouvoirs entre le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. 

Il y a aussi consensus sur la nécessité de poursuivre et de renforcer le combat contre le terrorisme, ont ensuite souligné les délégations, qui ont en général salué la Stratégie antiterroriste mondiale, dont le cinquième examen biennal a eu lieu cet été.  Il s’agit maintenant de la mettre en œuvre, mais dans l’intégralité de ses quatre piliers, a insisté la grande majorité des délégations, notamment les groupes de pays.  Dans ce contexte, elles ont estimé que parmi les actions prioritaires à prendre figurent le renforcement de la coopération internationale par le biais de l’échange d’informations et de la traduction en justice des auteurs d’actes terroristes, la lutte contre les discours extrémistes en ligne, ou encore le tarissement des sources de financement du terrorisme et le contrôle des frontières pour endiguer le phénomène des combattants étrangers.

De nombreuses délégations ont également insisté sur la nécessité d’adopter au plus vite une convention générale sur le terrorisme, qui fournirait un cadre multilatéral pour cette lutte car l’absence de définition du terrorisme laisse une marge de manœuvre aux groupes terroristes, comme l’a déploré le Brésil.  Les délégations restent toutefois en désaccord sur la définition du terrorisme, que certains veulent distinguer de la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination, tandis que d’autres sont en désaccord sur l’inclusion et la définition d’un « terrorisme d’État ».  Ainsi, le représentant du Liechtenstein a rappelé que la Sixième Commission avait échoué 11 ans de suite à élaborer une telle convention et a suggéré, si ce devait être le cas cette année encore, de retirer cette question de son ordre du jour.

La Sixième Commission se réunira de nouveau demain, à 15 heures, pour poursuivre l’examen des mesures visant à éliminer  le terrorisme international.

MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL (A/71/182, A/71/182/Add.1 et A/71/182/Add.2)

Déclarations

M. FRANCISCO ANTONIO CORTORREAL (République dominicaine), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé que les États membres de ce groupe régional condamnaient le terrorisme sous toutes ses formes, y compris lorsqu’il implique des États.  La CELAC appuie également la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, de même que le cinquième processus d’examen de cette stratégie.  Ses États membres soulignent cependant  l’importance d’une mise en œuvre intégrale de ses quatre piliers car, en tant que menace pour la paix et la sécurité internationales, le terrorisme ne pourra être mis en échec que par une coopération internationale accrue, mais aussi en s’attaquant aux causes profondes de ce phénomène, a poursuivi M. Cortorreal.

Si la CELAC reste d’avis que rien ne peut justifier le terrorisme, elle refuse toutefois que l’on associe le terrorisme à quelque culture, religion ou groupe que ce soit.  La CELAC plaide pour le dialogue entre les cultures et le respect du droit international et des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste, sans quoi on risque de mettre à bas les valeurs défendues par la communauté internationale et préparer un terreau fertile et une justification à l’extrémisme, a encore déclaré le représentant.

En tant que région qui a été victime du terrorisme, la CELAC rejette par ailleurs les listes noires unilatérales qui sont dressées et qui ciblent certains États.  Elle demande en outre que tous les auteurs d’actes terroristes, quels qu’ils soient, soient traduits en justice.  À cet égard, le représentant a rappelé que l’on commémore cette année les 40 ans d’une attaque terroriste qui a visé un aéronef cubain.  Enfin, les États membres de la CELAC sont en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international et appelle en ce sens à la tenue d’une conférence internationale sur le terrorisme.  Ces deux étapes permettraient d’avancer sur le sujet, a conclu le représentant.

M. ALI NASIMFAR (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des pays non alignés, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Le terrorisme constitue une violation odieuse du droit humanitaire, c’est une menace pour la paix internationale et régionale, a-t-il déclaré.  De plus, le terrorisme affecte la stabilité des États et entrave leur développement social et  économique.  Le représentant a toutefois souligné que le terrorisme ne saurait être comparé à la lutte légitime des peuples pour le droit à l’autodétermination, car ces peuples luttent contre le joug d’oppresseurs.  Il faut garantir le droit inaliénable à l’autodétermination, a ajouté le représentant, qui a en outre souligné que le terrorisme ne pouvait être assimilé à une religion.

Face au terrorisme, M. Nasimfar a déclaré qu’il était nécessaire de prendre des mesures rapides.  Il a exhorté tous les États à respecter leurs engagements, notamment en procédant à l’extradition des personnes ayant commis des actes terroristes.  Le Mouvement des pays non alignés rejette le recours à la force contre des États non alignés au motif qu’ils ont été classés unilatéralement comme soutenant le terrorisme.  C’est une forme inacceptable de pression contre ces États, a-t-il déclaré.

M. Nasimfar a en outre noté que le statut de réfugié ne saurait être utilisé pour couvrir des activités terroristes.  Le représentant a mis l’accent sur la menace que représentent les combattants terroristes étrangers.  Le Mouvement des pays non alignés estime qu’il faut s’atteler à cette question conformément aux résolutions de l’ONU et est très préoccupé par la mauvaise utilisation de la religion par ces groupes terroristes.  À cet égard, il faut créer un cadre complet internationale pour s’attaquer à ses racines, a encore estimé le représentant.

M. Nasimfar a encouragé tous les États à mettre en œuvre les instruments internationaux conçus pour lutter contre le terrorisme.  Il a appelé à la convocation d’une conférence chargée de négocier une convention générale sur le terrorisme international, en soulignant le rôle du Comité ad hoc établie par la résolution de l’Assemblée générale 51/210 du 17 décembre 1996, ainsi que les efforts globaux à cette fin.  Il a appelé tous les États à coopérer dans ce sens.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que l’Union africaine avait adopté une convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme en 1999, qui est entrée en vigueur en 2002.  Il a précisé que cette adoption avait été suivie de la mise en œuvre d’un plan d’action africain à l’issue d’une réunion intergouvernementale de haut niveau tenue en septembre 2002, et qu’avait été mis en place, à Alger, un Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme.  Pour le représentant, toutes ces initiatives démontrent l’engagement des États membres africains à s’attaquer au terrorisme.

M. Matjila s’est inquiété des conséquences des enlèvements et prises d’otages dont le seul objet est d’obtenir des financements.  Il a exhorté les États membres à mieux coopérer sur cette question du paiement des rançons aux groupes terroristes.  Il a particulièrement salué le lancement de l’Initiative trans-sahélienne de lutte contre le terrorisme, produit d’une coopération entre le Centre africain de recherche sur le terrorisme et le Centre d’études stratégiques sur l’Afrique des États-Unis.

Mme LIZANNE ACHING (Trinité et Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a déclaré que le terrorisme constituait une menace sérieuse pour la paix et la sécurité mondiales, ainsi que pour le développement social et économique des États. Il constitue une violation  flagrante des principes de la Charte.  À cet égard, la CARICOM condamne fermement sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations le terrorisme, lequel ne respecte pas les frontières, les races, l’âge, le genre ou les classes sociales.  La représentante a souligné que sa région n’avait pas été épargnée par le terrorisme et qu’elle attend toujours que justice soit rendue aux victimes d’un acte terroriste qui s’est produit, il y quatre décennies suite au détournement d’un avion dans la mer des Caraïbes.  Mme Aching a également estimé qu’à la lumière de l’augmentation  de l’utilisation des réseaux sociaux, il était nécessaire de détecter les comportements illégitimes en ligne.

Mme Aching s’est déclarée résolue à mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale.  Nous avons adopté différentes actions pour lutter contre le terrorisme et son financement et, en tant que membre de l’Équipe spéciale pour les questions financières, nous nous sommes engagées à mettre en œuvre les mesures pour lutter contre le blanchiment d’argent, qui finance le terrorisme, a-t-elle déclaré.  La représentante a insisté sur la nécessité d’adopter des législations complètes pour mettre pleinement en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale. Elle a noté que le projet de convention générale sur le terrorisme constituerait l’instrument adéquat pour aider les petits États à lutter contre ce fléau et a appelé tous les États à faire preuve de conciliation pour mettre un terme aux différends sur cette question, notamment en ce qui concerne la définition du terrorisme.  Enfin, elle a souligné que les mesures prises pour lutter contre le terrorisme devaient respecter les droits de l’homme ainsi que le droit international humanitaire.

Mme EGLANTINE CUJO, déléguée de l'Union européenne, a déclaré que le terrorisme continuait de représenter une très grave menace pour la paix et la sécurité mondiales, ajoutant que, plus que jamais, la communauté internationale devait apporter une réponse commune en condamnant le terrorisme international et en unissant ses efforts pour le combattre le terrorisme, quelles que soient ses formes et ses manifestations.

En tant qu’acteur majeur dans la lutte mondiale contre ce phénomène, l’Union européenne a révisé et renforcé sa stratégie élaborée en 2014 concernant le terrorisme et les combattants étrangers, axée sur l’Iraq et la Syrie, a précisé la représentante.  Mais la politique globale de l’Union européenne vise en outre à freiner et détruire définitivement Daech au moyen de mesures militaires et antiterroristes, à lutter contre la menace que représentent les combattants étrangers, et à remédier aux causes politiques, économiques et sociales qui ont permis l’éclosion de ce groupe en Iraq et en Syrie.  L’Union européenne est également engagée sur d’autres terrains, notamment en Afrique du nord et au Moyen-Orient.  Elle y coopère avec la Tunisie, l’Égypte, le Liban, la Jordanie ou encore la Turquie, des pays auxquels elle fournit une assistance en matière de sécurité, de prévention du radicalisme et du recrutement de combattants étrangers et pour le retour et la réinsertion d’anciens combattants étrangers.  L’Union européenne a également augmenté son aide financière, soit plus de 150 millions d’euros, visant à aider ses partenaires qui travaillent à l’élaboration de nouvelles stratégies pour prévenir l’extrémisme violent, comme en Tunisie ou en Somalie.

Les États membres de l’Union européenne sont, en outre, engagés dans les enceintes internationales comme les Nations Unies, a fait observer Mme Cujo.  Ils appuient à ce titre l’approche stratégique du Secrétaire général, qui met l’accent sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, car ils estiment que sur toutes ces questions, les Nations Unies peuvent jouer un rôle.  Cela dit, l’Union européenne est d’avis que les travaux et initiatives du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, dont l’Union européenne est membre et finance les activités, devraient être mieux intégrés dans l’agenda des Nations Unies. Le forum a ainsi récemment lancé une initiative nommée « boîte à outils », sur le processus de radicalisation et disponible en ligne.  L’Union européenne soutient en outre l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI), a conclu la représentante. 

Mme CATHERINE BOUCHER (Canada), au nom du groupe CANZ -Canada, Australie et Nouvelle-Zélande- a estimé que la Communauté internationale devrait fournir plus d’efforts pour lutter contre le terrorisme international et a souligné notamment le rôle du Secrétaire général dans la lutte contre le terrorisme.  La représentante a en outre déclaré qu’il fallait prendre des mesures pour lutter contre l’extrémisme violent et souligné que celui-ci n’était pas spécifique à une nationalité, une culture ou une religion spécifique ni à une ethnie en particulier.

Les pays du groupe CANZ exhortent tous les États qui ne le sont pas encore à devenir partie à tous les instruments des Nations unies permettant de lutter contre le terrorisme.  La représentante a regretté qu’une convention globale sur la question du terrorisme reste insaisissable.  Cela doit passer par un leadership fort, a-t-elle déclaré, ajoutant: « Il nous tarde que le nouveau Secrétaire général puisse prendre des mesures fortes cette question ».

Il est important de coordonner nos efforts au sein des Nations Unies et au-delà, a poursuivi la représentante, qui a dit apprécier la résolution 2309 (2016) adoptée le 22 septembre dernier par le Conseil de sécurité et relative aux menaces sur l’aviation civile.  « C’est un signe très fort, cette résolution montre qu’il faut une collaboration renforcée pour faire face au terrorisme », a estimé Mme Boucher.  Les pays du groupe CANZ continueront à jouer un rôle important pour lutter contre le terrorisme, a-t-elle souligné, ajoutant que de telles mesures devaient être prises collectivement.  La représentante a estimé, en outre, que la résolution 1373 des Nations Unies pour supprimer le financement du terrorisme a fourni un cadre idoine à la communauté internationale. « Nous sommes déterminés à collaborer avec les autres États Membres pour lutter contre le terrorisme international », a-t-elle encore déclaré.

M. TIGRAN SAMVELIAN (Arménie), au nom de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a dit condamner également le terrorisme et le radicalisme, ajoutant que rien ne peut justifier le recours au terrorisme.  Compte tenu du caractère transfrontalier que représente ce phénomène, les pays membres de l’OTSC plaident en faveur d’une coalition antiterroriste vaste, sous l’égide des Nations Unies, a poursuivi le représentant, qui a appelé à la mise sur pied, sans conditions préalables, de cette coalition.  À côté de cet effort, il faudra également adopter une convention générale sur le terrorisme, a-t-il ajouté.

Du point de vue des pays de l’OTSC, l’objectif premier de la communauté internationale devrait être d’éradiquer le terrorisme et les groupes qui le véhiculent, notamment Daech, Al-Qaeda et le Front el-Nosra, entre autres. Tous les États ont l’obligation de lutter contre ce fléau, a dit le représentant, ajoutant que le premier combat devait consister à lutter contre la propagande terroriste.  Mais le combat ne pourra être totalement gagné si l’on ne parvient pas à endiguer les sources de financement du terrorisme, a-t-il poursuivi, affirmant que les résolutions de l’Assemblée générale, de même que les normes du Groupe d’action financière (GAFI) offraient un cadre pertinent dans ce domaine.

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a jugé qu’en tant que phénomène croissant, le terrorisme menaçait non seulement, et de plus en plus, la paix et la sécurité internationales, mais aussi la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la recherche d’une paix globale.  C’est pour cette raison que l’ASEAN soutient la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies contre le terrorisme et souligne qu’elle doit être mise en œuvre dans ses quatre piliers.

Compte tenu du fait que personne ne peut seul lutter contre le phénomène, l’ASEAN plaide pour une coopération internationale dans ce domaine.  Elle salue à cet égard le plan d’action du Secrétaire général sur la prévention de l’extrémisme violent, qui fournit une bonne base de travail.  En tant que membres d’une région très engagée dans la lutte contre le terrorisme, les pays de l’ASEAN se sont dotés de la Convention de l’ASEAN sur la lutte contre le terrorisme, aujourd’hui ratifiée par les dix États membres, a indiqué le représentant, ajoutant que sa sous-région est disposée à travailler avec les autres partenaires sur cette question. 

Mme TANIERIS DIEGUEZ LA O (Cuba) a souligné la « volonté inébranlable » de son pays de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, quelles que soient les revendications exprimées par les auteurs de tels actes.  La représentante a salué l’adoption cette année, dans le cadre du processus de révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, d’une résolution reconnaissant les efforts de coopération réalisés par les États et les organisations internationales, compte tenu de leurs différentes situations nationales et régionales.  « Cependant, il manque une condamnation claire des actes de terrorisme commis unilatéralement par certains États qui s’octroient le droit d’approuver certains comportements et de dresser des listes avec des motifs politiques, contrairement au droit international », a déploré Mme La O. 

La représentante a ajouté que la pratique nocive adoptée par certains États consistant à financer, appuyer et promouvoir des « actions subversives de changement de régime », ainsi que des messages de haine contre d’autres peuples, cultures et systèmes politiques, était également contraire au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Elle a, par ailleurs, dénoncé le fait que certains États, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, se livraient à des actes d’agression directs ou indirects contre des peuples souverains.  « Nous rejetons l’instrumentalisation d’un sujet aussi sensible que le terrorisme international à des fins politiques contre d’autre pays », a-t-elle insisté.

Mme La O a, par ailleurs, rappelé que Cuba était partie aux 18 conventions et protocoles de lutte contre le terrorisme des Nations Unies.  Elle a renouvelé le soutien de son pays en faveur de l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international, « afin de combler les lacunes des textes existants ».  Elle a en outre appelé à l’organisation d’une conférence internationale, sous l’égide de l’ONU, pour élaborer une réponse collective face au terrorisme « sous toutes ses formes et manifestations ».

« Cuba est un de ces pays qui, pour défendre son indépendance et sa dignité, a été victime pendant des décennies d’actes de terrorisme, qui ont coûté la vie à plus de 3478 personnes », a également affirmé Mme La O, tout en précisant que, à l’inverse, Cuba n’avait jamais participé à l’organisation ou au financement d’actes de terrorisme dans quelque pays que ce fût.

Mme DAMARIS CARNAL (Suisse) a condamné fermement toute attaque délibérée contre les civils, ainsi que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  Elle a regretté qu’à ce jour la Commission ne soit pas parvenue à répondre à l’appel lancé dans le Document final du Sommet mondial de 2005, visant à conclure une convention générale sur le terrorisme international. Elle s’est déclarée pleinement déterminée à mettre en œuvre les conventions et protocoles de l’ONU ainsi que la Stratégie antiterroriste mondiale, « qui demeure le cadre de référence ».

La représentante a salué le Plan d’action du Secrétaire général pour la prévention de l’extrémisme violent, estimant qu’il contribue grandement à donner un nouvel élan aux activités de prévention des Nations Unies et aux piliers I et IV de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Elle a, à cet égard, réitéré la préoccupation de la Suisse concernant l’impact des mesures adoptées dans la lutte contre le terrorisme sur l’assistance humanitaire et médicale.  Elle a encouragé à préserver l’action humanitaire des impacts négatifs des mesures législatives et autres mesures adoptées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

La représentante a noté qu’une des tendances récentes du terrorisme était le nombre élevé d’enfants impliqués dans des activités liées au terrorisme.  « Nous soutenons un projet de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) qui vise à élaborer des stratégies et mesures pour prévenir l’implication des enfants dans des groupes terroristes et renforcer les capacités des acteurs de la justice pénale et de la protection des enfants », a expliqué Mme.Carnal, qui s’est par ailleurs dit satisfaiet de l’adoption, le 21 septembre dernier, du « Mémorandum de Neuchâtel » sur les bonnes pratiques de la justice pour mineurs dans le contexte de la lutte contre le terrorisme.

Enfin, la Suisse estime qu’il ne devrait pas y avoir de résolution dans le contexte de la Sixième Commission suite à l’examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale par l’Assemblée générale.  La résolution de la Sixième Commission sur ce point devrait être présentée en alternance tous les deux ans.  Si cette année une résolution devrait être présentée, cette dernière ne devrait faire l’objet que d’une actualisation technique, a estimé la représentante.

M. SAOUD AL QAHTANI (Qatar) a condamné le terrorisme et a estimé que les actes terroristes constituent une violation du droit positif.  Il a noté que les terroristes  sont souvent actifs dans des États faibles.  Le représentant a souligné qu’établir un lien entre terrorisme et religion ou race donnait une occasion aux thèses terroristes de se propager.  L’islamophobie nie les efforts pour lutter contre le terrorisme, a-t-il ajouté.  C’est pour cela que le monde a cruellement besoin d’une Convention globale sur le terrorisme, a poursuivi le représentant, pour qui il faut d’abord trouver une définition au terrorisme, celle-ci ne devant pas faire référence à la religion, ni au droit légitime des peuples à lutter pour l’autodétermination.

Conformément aux politiques mises en place par  mon pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, il est nécessaire de poursuivre la coopération avec les Nations Unies, a encore affirmé le représentant du Qatar.  Au Qatar, cela se fait avec  l’institution, qui permet  de  mettre en place des formations pour les jeunes afin de leur éviter  de sombrer dans le terrorisme, a précisé M. Qahtani.

À travers la lutte contre le blanchiment d’argent, le Qatar lutte contre le terrorisme, a encore déclaré le représentant, qui s’est dit prêt à travailler avec toutes les institutions internationales pour parvenir à l’adoption d’une convention générale permettant de lutter contre le terrorisme.

M.PATRICK LUNA (Brésil), a déclaré que son pays, État partie à la Convention interaméricaine contre le terrorisme et dont la Constitution condamne le terrorisme, est d’avis qu’une réforme du Conseil de sécurité permettrait de mieux lutter contre ce phénomène.  Le Brésil est en effet préoccupé par l’augmentation du nombre de lettres soumises au Conseil de sécurité au titre de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, cherchant à justifier le recours à la force militaire pour lutter contre le terrorisme, dans la plupart des cas après les faits.  Au cours du dernier débat sur la réforme des méthodes de travail du Conseil de sécurité, le Brésil a plaidé pour le suivi de ces lettres et pour examiner leur bien fondé au titre de la Charte des Nations Unies.  Peu importe la difficulté du sujet, il faut avancer sur la question de la base légale du recours à la force, a déclaré le représentant.

M.Luna a également observé que si tous les objectifs de la lutte antiterroristes sont partagés, les divergences juridiques qui persistent laissent une marge de manœuvre aux groupes terroristes.  Il a déploré que certains tombent dans ce piège.  L’absence actuelle de définition du terrorisme devrait pousser la communauté internationale à s’entendre au plus vite sur une convention générale sur le terrorisme, a-t-il estimé, ajoutant que, dans la tendance actuelle du terrorisme, il est important de bien comprendre les liens entre terrorisme, radicalisme et extrémisme violent.

Mme IPEK ZEYTINOĞLU ÖZKAN (Turquie) a fait observer que son pays poursuivait sa campagne antiterroriste contre diverses organisations comme Fetullah Gullen (FETO), Daech, ou encore le PKK/PYD (Parti des travailleurs du Kurdistan).  Elle a remercié les États qui ont soutenu la Turquie, notamment lors du coup d’État avorté du 15 juillet.  En tant que membre de la coalition contre Daech, la Turquie contribue activement à la mise en œuvre de résolutions du Conseil de sécurité.  Elle a souligné que ce qu’elle a décrit comme des actes révoltants du PKK avaient causé de nombreux morts lors d’attentats.  Ce groupe essaie d’exploiter la situation en Syrie et Iraq pour se dépeindre comme un groupe légitime ; nous espérons que nos alliés ne se feront pas abuser, a-t-elle souligné.

La lutte contre le terrorisme ne peut se passer de la coopération internationale, a poursuivi la représentante.  Tous les États doivent prendre les mesures nécessaires et un message clair doit être donné aux terroristes, à savoir qu’aucun acte terroriste ne sera toléré.  La représentante a souligné que toutes les organisations terroristes devaient être combattues de la même façon, une approche sélective étant impossible. En outre, le  terrorisme ne peut être assimilé à une religion, a-t-elle averti.

La Turquie considère que les Nations Unies constituent la plateforme idoine pour une discussion concertée sur le sujet du terrorisme international et qu’elles aident les États Membres dans leurs efforts nationaux.  Nous sommes partie à la plupart des instruments des Nations Unies de lutte contre le terrorisme, a-t-elle noté.

La représentante a salué la résolution de l’Assemblée générale sur la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée le 1er juillet 2016 , estimant qu’elle avait lancé un message fort à la communauté internationale pour lutter contre les combattants terroristes étrangers.  Des conflits prolongés offrent aux terroristes des opportunités de recrutement, a-t-elle rappelé.  Ces faits nous appellent à renforcer la cohérence et la complémentarité dans les mesures anti terroristes existantes en développant de nouvelles approches et de nouveaux instruments.  La représentante a conclu en réaffirmant l’engagement de la Turquie à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.

M. NAGIB I S KAFOU (Libye) a condamné le terrorisme et refusé qu’on l’associe à une culture, une religion ou à groupe donnés.  La Libye estime en outre  qu’il est nécessaire de faire une distinction entre le terrorisme et le droit légitime des peuples à lutter pour leur autodétermination.  Pour la Libye, la lutte contre le terrorisme passe par la prise en compte de ses causes profondes et par des mesures pour stabiliser les pays en conflit. Cela est primordial, car les groupes terroristes profitent des situations de conflit pour recruter des jeunes, a expliqué le représentant, ajoutant que l’option militaire, à elle seule, ne pouvait venir à bout de ce phénomène.

Dans ce contexte, le représentant a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle appuie son pays, pour l’aider à lutter contre ces groupes et contre le recrutement de combattants étrangers.  La Libye demande également une aide en termes d’échanges d’informations et de formation des forces de sécurité.  Mais elle demande par-dessus tout que la communauté internationale coopère pour traduire en justice tous les auteurs d’actes de terrorisme et tarisse les sources de financement du terrorisme en mettant en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

M. HECTOR ENRIQUE CELARIE LANDAVERDE (El Salvador) a noté que son pays était prêt à mettre en œuvre les mesures qui s’imposent pour lutter contre le terrorisme.  « Nous avons ratifié la plupart des instruments de lutte contre le terrorisme », a-t-il fait observer.  Dans le domaine judiciaire interne, la Cour suprême de justice d’El Salvador a adopté une résolution qui reflète notre engagement dans la lutte antiterroriste, a-t-il noté.  Mais la lutte contre le terrorisme ne peut être menée à bien qu’avec des mesures contrôlables, a poursuivi le représentant, qui a rappelé que le terrorisme nuit aussi au développement socioéconomique des États.  Il s’est déclaré en faveur de la rédaction d’une convention générale sur le terrorisme international, estimant qu’il fallait adopter une définition universelle du terrorisme.

M. ANGEL V. HORNA (Pérou) a condamné les actes terroristes sous toutes leurs formes et dans toutes leurs manifestations.  Les États doivent adopter une stratégie commune de collaboration sur cette question, a-t-il ajouté. Le Pérou pense qu’il est important de travailler sur le plan conceptuel.  À cet égard, il existe un premier élément à considérer: la prévention du terrorisme, pour éviter sa propagation.  Le représentant a souligné que cette nécessité est bien présentée dans le rapport du Secrétaire général sur la prévention de l’extrémisme violent.

Selon le représentant, il faut harmoniser les politiques de mise en œuvre de la lutte contre le terrorisme, notamment du fait que la montée en puissance des groupes terroristes dépend de leurs financements. « Nous devons améliorer le travail de renseignement financier pour lutter contre le blanchiment d’argent », a-t-il souligné.  Il a en outre constaté que les groupes terroristes tentaient de recruter des adeptes dans l’espace public et a estimé qu’il fallait lutter contre la propagande qui fait l’apologie des actes criminels odieux.

Le représentant a également souscrit à la nécessité d’une convention générale sur le terrorisme international.  Il a noté qu’en application de la résolution 70/120 de l’Assemblée générale,  sa délégation avait tenté de collaborer aux efforts pour rédiger une telle convention.  Il faudrait régler cette question avant la fin de la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a-t-il conclu.

M. ELSADIG ALI (Soudan) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, y compris le terrorisme d’État.  Il a insisté sur l’importance d’un renforcement de la coopération internationale sur la base d’une collaboration inclusive et intégrée.  Par ailleurs, le Soudan est actif au sein de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) dans la lutte contre le terrorisme, a déclaré le représentant, qui a estimé que les mécanismes internationaux devaient compléter les stratégies nationales.  Outres les commissions nationales techniques chargées d’appliquer les résolutions des Nations Unies, le Soudan mis en place des mesures politiques internes pour lutter contre la criminalité organisée et transfrontière, a poursuivi M. Ali.  Afin de lutter contre l’extrémisme, nous nous efforçons de modérer les milieux religieux et nous efforçons de donner les moyens aux autorités compétentes, ainsi de renforcer les contrôles à la frontière, a-t-il expliqué.  En outre, le Soudan organise des ateliers, comme celui, qui s’est tenu en août en 2016 à Khartoum, dont le but était de débattre du rôle des médias.  Le représentant a également souligné que la lutte contre le terrorisme  nécessitait la levée des sanctions unilatérales, lesquelles ne font qu’aggraver la pauvreté, ce qui est un facteur de développement du terrorisme.

M. ISAIAS ARTURO MEDINA MEJIAS (Venezuela) a déclaré que l’occupation et les interventions militaires nourrissaient le terrorisme et l’extrémisme violent.  Pour le représentant, on ne peut parler du terrorisme sans parler des interventions militaires qui ont frappé l’Iraq et la Libye, renversé des gouvernements et divers régimes.  Les situations de chaos nées de ces interventions, avec l’affaiblissement de l’État qu’elles ont provoqué, ont fait le creuset des groupes tels que Al-Qaida et Daech, favorisé le commerce illégal et la circulation d’armes légères et de petit calibre et le recrutement de combattants.  Il faut le dire: le groupe « État islamique » n’est que la conséquence de l’intervention militaire en Iraq, a ajouté M. Mejias.

Au Venezuela, pays partie à la Convention interaméricaine sur le terrorisme, toutes les mesures de contrôle nécessaire ont été prises pour lutter contre le terrorisme et en particulier son financement.  Il faut que la communauté internationale coopère dans le cadre de cette lutte, notamment en facilitant la traduction en justice des auteurs d’actes terroristes, a encore déclaré le représentant, appelant à ce que Luis Posada Carriles, responsable de l’attaque terroriste qui a détruit il y a 40 ans un avion cubain, faisant 74 morts, soit remis aux mains de la justice vénézuélienne, qui l’a condamné.  Par ailleurs, le Venezuela est d’avis que les Nations Unies sont le cadre le plus pertinent pour évoquer les questions de terrorisme et se félicite des mesures préconisées par le comité ad hoc sur les mesures visant à lutter contre le terrorisme.  Le Venezuela est en faveur d’une convention générale sur le terrorisme, a-t-il conclu.  

Mme CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande) a souligné l’engagement de son pays en faveur de la prévention et de la répression du terrorisme international.  Au titre de cet engagement, la représentante a rappelé que la Thaïlande avait inscrit, en 2003, le terrorisme au nombre des infractions pénales du pays.  Elle a également indiqué qu’en 2013, la Thaïlande avait adopté une loi nationale visant à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée.  Une autre loi est aussi en cours d’élaboration pour mettre en œuvre l’ensemble des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU relatives à la prolifération des armes de destruction massive, a-t-elle précisé.

Au niveau régional, Mme Chartsuwan a réaffirmé la détermination de son pays à mettre en œuvre la Convention de l'Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) sur la lutte contre le terrorisme, qui constitue le principal cadre juridique dont dispose l’ASEAN pour lutter contre ce phénomène.

Sur le plan international, la représentante a rappelé l’importance que revêtait pour la Thaïlande la coopération entre États pour mettre fin à la menace terroriste.  À ce titre, elle a souligné que son pays était partie à neuf des 18 conventions et protocoles des Nations Unies de lutte contre le terrorisme.  Elle a ajouté que, s’agissant des neuf instruments juridiques restants, la Thaïlande procédait actuellement à leur ratification, voire, dans les cas précis de la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, aux modifications de la loi nationale nécessaires pour permettre leur adoption.  Mme Chartsuwan a également mentionné le rôle actif joué par la Thaïlande dans le cadre de l’Initiative de sécurité contre la prolifération et de l’Initiative mondiale de lutte contre le terrorisme nucléaire.

Par ailleurs, la représentante a exprimé sa volonté de coopérer avec l’ONU et les États Membres pour traduire en termes pratiques la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Elle a également appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international.  Ce projet, a-t-elle estimé, devrait comporter une définition « claire et précise » du terrorisme, sans faire référence au « terrorisme d’État ».  Mme Chartsuwan a enfin appelé à s’attaquer aux causes profondes du terrorisme, y compris la pauvreté, la marginalisation sociale et le manque d’accès à la justice.

Mme INA H. KHRISNAMURTI (Indonésie) a souligné combien il était important que le Conseil de sécurité et tous les organes des Nations Unies concentrent leurs efforts pour éliminer les causes du terrorisme.  Le Conseil de sécurité doit être uni et doit travailler plus dur pour trouver des solutions, a-t-elle noté.  La représentante a souligné l’importance de l’examen biennal de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. C’est toujours l’occasion de faire le bilan de notre action, a-t-elle déclaré.

L’Indonésie estime que de plus amples efforts doivent être consentis pour renforcer les synergies sur tous les aspects de la coopération anti terroriste et ce, à tous les niveaux, régional et international, avec la prévention comme objectif prioritaire. Sans aucun doute, il y a parfois des motivations personnelles qui font que l’on embrasse le terrorisme, et elles sont parfois extrêmement complexes, a souligné la représentante.  Pour elle, il faut faire le choix du dialogue et de la déradicalisation afin de lutter contre l’idéologie du terrorisme.  Mme Khrisnamurti  a en outre expliqué qu’en ce qui concerne la lutte contre la radicalisation, l’Indonésie utilisait l’Internet pour détecter les actes de terrorisme.

L’Indonésie a aussi encouragé la participation des partis islamiques au gouvernement, a expliqué Mme Khrisnamurti, qui a ajouté que le respect de l’état de droit et le respect des droits de l’homme étaient essentiels pour lutter contre le terrorisme.  Enfin, elle a jugé dangereux d’associer le terrorisme a certaines religions, nationalités, civilisations et ou groupes ethniques.

M. ERIC Y.TIARE (Burkina Faso) a rappelé que son pays avait subi depuis 2004 plusieurs attentats terroristes, le dernier ayant fait une trentaine de morts en janvier 2015.  Il a déclaré que la coopération transfrontalière, aussi bien que judiciaire, restait un des moyens les plus efficaces pour faire face à la menace terroriste.  Au regard des liens que le terrorisme entretient avec la criminalité transfrontalière, il est plus qu’impératif de renforcer la coopération et de mettre au point des mesures pour prévenir l’expansion du phénomène, a poursuivi M.Tiare.  C’est pourquoi le Burkina Faso se félicite des mesures prises par le G5 Sahel, un groupe de pays dont il est par ailleurs membre.

Le Burkina Faso estime également qu’il est important d’avoir une approche équilibrée dans la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste mondiale, en accordant une attention accrue à la prévention et en particulier la lutte contre l’extrémisme violent.  À cet égard, le représentant a pris bonne note du plan d’action du Secrétaire général et des recommandations qu’il contient.  Le Burkina attend maintenant des progrès sur le projet de convention générale sur le terrorisme, en dépit des divergences de vues.  Un tel document prendrait en compte tous les aspects du terrorisme, notamment sa prévention, ses sources de financement, sa répression. Le Burkina Faso est enfin d’avis que la lutte contre le terrorisme doit également tenir compte des causes profondes qui l’engendre, à savoir la paupérisation des populations, les discriminations diverses et les déplacements de population, soit des phénomènes qui favorisent le recrutement de combattants par les groupes terroristes.

Mme ALINA ARGUELLO (Nicaragua) a déclaré être concerné par le concept de guerre contre le terrorisme, qui engendre le déplacement des populations.  Au cours de l’année, nous avons vu des centaines d’actes de terrorisme à travers le monde et nous adressons nos condoléances aux victimes de ces actes, a ajouté la représentante.  Il est du devoir de chaque pays de condamner le terrorisme, mais pas seulement en parole, a poursuivi Mme Arguello.  Il faut poursuivre ceux qui commettent ces actes. Il ne faut pas pratiquer le « deux poids deux mesures » dans cette situation.  En outre, la représentante a souhaité que tout soit mis en œuvre pour arriver à l’adoption d’une convention sur le terrorisme.  À chaque instant, notre pays a eu la sagesse de préserver l’unité pour le bien de tous, a-t-elle conclu.

M. MOHAMED SALEH ALSHAMSI (Émirats arabes unis) a souligné qu’il existait un consensus international sur la nécessité de lutter contre le terrorisme, comme le montre l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  La région du Moyen-Orient est devenue, avec l’intervention de certains pays, un terreau fertile du terrorisme, a déploré le représentant.  Pour combattre ce fléau, la priorité est de lutter contre les discours de haine que véhiculent les groupes terroristes, a affirmé le représentant.  Il faut montrer le vrai visage de ces groupes, a-t-il dit, indiquant que son pays travaille avec les États-Unis à lutter contre la propagande de Daech en ligne tout en expliquant ce qu’est vraiment l’islam.  Alors que les Émirats arabes unis sont parties à plus de quinze conventions régionales et internationales sur les questions ayant trait au terrorisme, ils restent d’avis qu’une convention générale serait un acquis, si elle permet de définir ce qu’est le terrorisme tout en tenant compte des luttes légitimes des peuple pour l’autodétermination, a conclu le représentant. 

M. JOM OLIVER EIERMANN (Liechtenstein) a appelé le Conseil de sécurité à travailler à des procédures claires et justes dans l’application de régimes de sanctions contre les États accusés de soutenir ou de pratiquer le terrorisme.  Le représentant a notamment rappelé la nécessité de sauvegarder l’état de droit.  Il a en outre regretté que des opérations militaires ne fassent pas toujours la distinction entre les mesures qui ciblent les terroristes et celles qui ciblent les civils.

M. Eiermann a noté que la Sixième Commission avait rédigé par le passé de nombreuses conventions utiles pour lutter contre le terrorisme.  Cependant, a-t-il déploré, la Commission est surtout connue pour n’avoir pas réussi à rédiger une convention antiterroriste mondiale. Nous avons échoué onze fois à remplir ce mandat, a-t-il souligné.  La crédibilité de la Sixième Commission est en jeu. Si nous ne parvenons pas à achever notre mandat, il faudrait acter que nous sommes incapables de remplir cette tâche, a poursuivi le représentant pour qui il faudrait à tout le moins éviter les doublons dans différentes enceintes de débats. En conséquence, le Liechtenstein suggère, si les membres de la Sixième Commission ne parviennent pas à se mettre d’accord, de retirer cette question de son ordre du jour.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a constaté qu’en dépit des efforts de la communauté internationale, le terrorisme et l’extrémisme violent persistent.  Pour la représentante, ceci devrait pousser la communauté internationale à dresser son bilan et faire son autocritique.  Du point de vue du Pakistan, cette situation tient en premier lieu au fait que la communauté internationale n’a pas su aborder les causes profondes de ces phénomènes, à savoir les injustices qui perdurent, la marginalisation de groupes sociaux, les confits prolongés, les interventions militaires injustes ou encore la violation du droit international et le refus de respecter le droit à l’autodétermination.  Sur tous ces points la communauté internationale n’a pas su faire la différence, en dépit du consensus sur la nécessité de lutter contre le terrorisme, a encore déclaré la représentante.  Dans ce contexte, le Pakistan redit la nécessité de progresser vers une convention générale sur le terrorisme, qui non seulement contiendrait une définition, mais tiendrait également compte du droit légitime des peuples à lutter contre l’occupation et le droit à l’autodétermination. 

M. ANDRIY TSYMBALIUK (Ukraine) a condamné sans réserve le phénomène du terrorisme international sous toutes ses formes, jugeant que les Nations Unies et le Conseil de sécurité devaient jouer un rôle central pour promouvoir la coopération dans ce domaine.  Selon lui, il est évident que la menace à grande échelle que représentent Daech, Al-Qaida, Boko Haram, Harakat el-Chabab el-Moujahidin et leurs affiliés ne peut être traitée efficacement que par le biais d’actions conjointes, aux niveaux national et international.  Toutefois, a-t-il relevé, la composante terroriste réside également dans des guerres hybrides et non déclarées telles que celle que mène la Russie en Ukraine.  Des organisations terroristes liées aux « républiques populaires de Donetsk et Louhansk » y ont été créées par des « marionnettes » du Kremlin, a dénoncé M. Tsymbaliuk, accusant la Russie de détourner l’attention de la communauté internationale au travers de conflits comme celui qui fait rage en Syrie.

Pour le représentant, la Russie viole les engagements qui la lient à des textes internationaux juridiquement contraignants comme la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans ce contexte, a-t-il dit, l’Ukraine soutient l’appel de l’Union européenne en faveur d’une rationalisation des travaux de la Sixième Commission, à condition qu’aucune décision ne vienne entraver la mise au point du projet de convention générale sur le terrorisme international, qui constitue à ses yeux l’une des priorités de cette session de l’Assemblée générale. 

Mme.LOURDES ORTIZ YPARRAGUIRE (Philippines) a indiqué que son pays avait approfondi ses relations avec l’ONU en matière de lutte contre le terrorisme.  Elle a notamment cité la collaboration des Philippines avec le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme sur la question des renseignements préalables concernant les voyageurs (RPCV).  Elle a indiqué que les Philippines travaillaient aussi avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour développer son cadre national de protection des victimes du terrorisme. 

En outre, les Philippines ont mis en place un cadre de lutte contre l’extrémisme violent par le biais d’une approche intitulée Whole of Nation, qui implique les agences gouvernementales, l’Université, le secteur privé ainsi que tous les acteurs de la lutte contre la radicalisation.  « Par le biais du Centre philippin pour l’islam et la démocratie nous avons réuni les dirigeants et enseignants musulmans -particulièrement les femmes– autour d’un réseau national prônant la modération, la paix, la démocratie et le développement » s’est félicité la représentante.  Elle a aussi cité l’adoption d’une loi sans précédent en novembre 2015- le Republic Act 10697 – visant à sécuriser le commerce pour éviter la prolifération de armes de destruction massive dans le pays.  

M. YOUSSEF HITTI (Liban) a rappelé qu’année après année, dans cette Commission, sa délégation a condamné de façon catégorique le terrorisme dans toutes ses formes et manifestations, ajoutant que le terrorisme n’a pas d’identité religieuse.  En tant que pays qui a été la cible constante du terrorisme, le Liban continue à travailler pour le contrer, a expliqué le représentant.  Le mois dernier, le Liban a lancé des consultations avec des acteurs clefs pour élaborer un plan national pour éradiquer le terrorisme.  Un tel plan sera élaboré en accord avec les standards légaux internationaux en particulier avec la Stratégie antiterroriste mondiale, ainsi qu’avec les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

Nous ne pouvons plus laisser les terroristes exploiter les faiblesses de nos sociétés, a rappelé M. Hitti.  Nos efforts de prévention doivent être redoublés, notamment par la promotion de la jeunesse et des femmes. L’éducation est aussi centrale pour endiguer la violence et faire naître la tolérance en s’appuyant sur une culture du dialogue.  Le représentant a rappelé l’engagement du Liban en faveur de la mise en œuvre des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, notamment en ce qui concerne les piliers I et IV, qui traitent respectivement des conditions propices au développement du terrorisme et du respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il a mis en garde contre la confusion consistant à lier le terrorisme à une religion ou au droit légitime de lutter contre l’occupation.  Il a souligné la nécessité de parvenir à une définition explicite du terrorisme, qui doit être élaborée dans le cadre d’une convention antiterroriste mondiale.

M. VASSANA MOUNSAVENG (République démocratique populaire Lao) s’exprimant à titre national, a précisé que le terrorisme mine également les efforts de développement des États. Il a indiqué que son pays est partie à treize conventions internationales relatives à la lutte contre le terrorisme, dont la Convention de l’ANASE sur le terrorisme. 

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a condamné le terrorisme sur toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.  En tant qu’État, nous avons été témoin de l’apparition de l’extrémisme violent qui a été diffusé par ces groupes terroristes, tels que « l’État isIamique » ou Boko Haram, a souligné le représentant.  Toutes les mesures de lutte doivent être mises en œuvre en respectant les droits de l’homme, a toutefois ajouté le représentant, pour qui les victimes du terrorisme doivent être entendues et protégées.

Après des décennies de conflit interne en Colombie, lors desquelles une forme de terrorisme a été utilisée comme technique de combat, un processus de négociation a été engagé pendant quatre années en répondant aux caractéristiques uniques du pays, a poursuivi M. Blanco.  En dépit du résultat du référendum d’hier, nous avons réussi à atteindre un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a-t-il conclu.

M.  AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que le terrorisme était, par nature, anti-islamique.  En tant que pays islamique, les Maldives refusent que les terroristes utilisent l’islam pour justifier leurs actions.  Pour le représentant, le terrorisme trouve ses origines dans le lien qu’il entretint avec l’extrémisme violent et le crime organisé.  La lutte contre le phénomène suppose donc la lutte contre l’extrémisme violent et le crime organisé.  Elle ne doit pas cibler des personnes en raison de leur religion, au risque de créer un cercle vicieux, a poursuivi le représentant, pour qui le combat contre le terrorisme doit au contraire se faire dans le cadre de la coopération internationale et dans le respect du droit international. 

M. JONATHAN DOWDALL (Royaume-Uni) a souligné que l’enjeu mondial du terrorisme nécessitait un nouveau type de réponse.  Cela signifie que nous devons redoubler d’efforts dans sa lutte et il faut que l’ONU joue un rôle de figure de proue dans ce combat.  C’est pourquoi le Royaume-Uni a présenté un projet de déclaration qui souligne un certain nombre de principes pour un leadership mondial des Nations Unies sur la prévention de l’extrémisme violent.  « Nous vous invitons à souscrire à cette déclaration d’ici le 7 octobre », a déclaré le représentant.

Le représentant a en outre salué l’attention internationale qui a été donnée pour contrer les menaces terroristes qui pèsent sur l’aviation civile à l’occasion de la réunion du Conseil de sécurité tenue le 22 septembre.  C’est pourquoi le Royaume-Uni a proposé au Conseil de sécurité le projet de résolution sur l’aviation civile, qui a été adopté à l’unanimité le 22 septembre 2016 sous le nom de résolution 2309(2016), a rappelé M. Dowdall.

M. BASHAR ABDULAH E R S ALMOWAIZRI (Koweït) a déclaré que le terrorisme était un « crime injustifiable » qui ne saurait être associé à une culture, une nationalité ou une religion.  Il doit se combattre par la coopération internationale, la lutte contre son idéologie, mais aussi par l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme, laquelle devra toutefois tenir compte de la résistance légitime des peuples sous occupation étrangère pour l’autodétermination.  Dans le cadre de sa contribution aux efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme, le Koweït, qui est partie à de nombreuses conventions de lutte contre le terrorisme, accueillera le 24 octobre prochain une réunion du groupe chargé de lutter contre le financement du groupe « État islamique », a en outre indiqué le représentant.

M. KASWAMU KATOTA (Zambie) a indiqué que l’intérêt commun des pays dans la lutte contre le terrorisme l’emportait de beaucoup sur les divergences qu’ils pourraient avoir. Les Nations Unies sont l’enceinte appropriée pour une campagne durable contre le terrorisme, respectueuse des principes de liberté, de justice et de dignité, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite passé en revue les efforts de son pays dans la lutte antiterroriste, mentionnant notamment la création d’un centre chargé d’appliquer les résolutions 1267 (1999) et 1373 (2001) du Conseil de sécurité.  La Zambie a également mis en place une structure robuste contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a affirmé M Katota.  

Le représentant a toutefois indiqué que beaucoup restait à faire dans la mise en œuvre des instruments forgés par la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme.  Il a, en particulier, regretté que les négociations pour l’élaboration d’une convention générale pour combattre le terrorisme international soient actuellement au point mort.  Soulignant l’importance d’une telle Convention, M. Katota a encouragé les États Membres à faire preuve de flexibilité afin de se rapprocher de cet objectif.  En conclusion, le représentant a exhorté la communauté internationale à fournir une assistance technique aux pays en développement afin de renforcer leurs institutions engagées dans la lutte contre le terrorisme.

M. JUN HASABE (Japon), a déploré qu’en dépit des efforts consentis, la communauté internationale soit loin d’être venue à bout de la menace terroriste internationale, ajoutant que, face à ce phénomène étendu, la moindre carence nationale dans la lutte contre le terrorisme risquait désormais d’avoir des implications globales.  « Il est par conséquent vital pour la communauté internationale d’aider les pays à renforcer leurs capacités de lutte contre le terrorisme », a-t-il déclaré.  À cette fin, le représentant a souligné que le Japon fournissait à d’autres États des équipements, tels que des lecteurs d’empreintes digitales et des caméras de surveillance, et leur dispensait des formations pour améliorer le contrôle de leurs frontières. 

Soucieux d’adopter une approche exhaustive, M. Hasabe a indiqué que son pays s’efforçait également de lutter contre l’extrémisme violent, notamment en appuyant la création d’économies plus robustes et de sociétés plus résilientes, en particulier en Asie.  Le Japon jouera un rôle plus important dans la stabilisation de la région et pour faire de l’Asie une terre de résistance au terrorisme, notamment en mobilisant tous les outils disponibles, y compris l’aide publique au développement, a affirmé le représentant.  Il a ainsi précisé que son pays fournirait environ 45 milliards de yens au cours des trois prochaines années pour lutter contre le terrorisme et fomenter la création de société modérées dans la région.

M. Hasabe a par ailleurs salué l’adoption, en juillet dernier, du cinquième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a plaidé en faveur d’une plus grande coopération entre les différentes instances onusiennes dédiées à la lutte contre le terrorisme, ainsi que d’une rationalisation de leur fonctionnement.  Il a également souligné l’attachement de son pays à l’établissement d’une convention générale sur le terrorisme international, afin de compléter les conventions existantes.

M. STEPHEN TOWNLEY (États-Unis) a réaffirmé sa condamnation du terrorisme, indépendamment de ses motivations.  Il a salué le rôle clef de l’ONU pour assurer l’application de la Stratégie antiterroriste mondiale et des résolutions pertinentes, notamment la résolution 2309(2016) sur l’aviation civile adoptée il y a deux semaines par le Conseil de sécurité.

Les efforts pour combattre le terrorisme commencent à porter leurs fruits, a estimé le représentant, qui a noté qu’au cours de l’année écoulée, les flux de combattants étrangers avaient commencé à être endigués et qu’au moins 31 pays utilisaient des mesures de contrôle des voyageurs.  Nous avons tous à apprendre des uns des autres dans ce domaine, a-t-il rappelé.  Que ce soit sur l’aviation civile, la lutte contre les combattants étrangers ou la lutte contre le financement, ces mesures montrent le rôle prépondérant de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme, a poursuivi M. Townley qui a ajouté qu’en dépit de difficultés, les États-Unis avaient apprécié de participer à la Stratégie antiterroriste mondiale. Les piliers de la Stratégie restent le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme, a estimé le représentant.

M. Townley s’est également félicité des efforts déployés par les Nations Unies pour faire respecter l’état de droit et a encouragé les États Membres à les soutenir.  Au plan interne, le gouvernement américain a pour sa part mis en place une équipe spéciale pour lutter contre l’extrémisme violent et étudie toutes les options possibles.  Alors que nous conjuguons nos efforts, l’objectif commun de lutte contre le terrorisme ne doit pas être utilisé pour faire taire l’opposition dans certains pays, a toutefois mis en garde le représentant.  Il a encouragé les États Membres à rejoindre son pays pour lutter contre l’extrémisme violent. « Nous pensons qu’en élargissant la base des donateurs, nous pourrons renforcer les instruments pertinents », a-t-il ajouté.  Cependant, il reste beaucoup à faire.  À cet égard, le représentant a exhorté les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à ratifier l’ensemble des 18 instruments de lutte contre le terrorisme.  En conclusion, Il a souligné qu’il était essentiel que les Nations Unies envoient un message clair et sans ambiguïté aux terroristes.

M. SONALI SAMARASINGHE (Sri Lanka) a déclaré que son pays condamnait dans les termes les plus forts toutes les formes de terrorisme, ajoutant qu’il en avait souffert pendant 30 ans.  Il s’est particulièrement inquiété de l’évolution du phénomène des combattants terroristes étrangers.  Il a indiqué que le Sri Lanka était partie à 13 conventions de lutte contre le terrorisme ainsi qu’à la convention de lutte contre le terrorisme de l’Association sud-asiatique de coopération régionale.  Il a aussi mis l’accent sur l’importance du Comité spécial de l’Assemblée générale sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international pour renforcer le cadre juridique international en matière de lutte contre le terrorisme.  Il a regretté l’incapacité de la communauté internationale depuis 2006 de conclure les négociations sur un projet de convention internationale sur la lutte contre le terrorisme.  À l’aune du défi que constitue aujourd’hui le terrorisme international, le représentant a jugé urgent pour les États membres de dépasser leurs divergences pour traduire en réalité ce projet de convention internationale sur le terrorisme.  

M. MAXIM V. MUSIKHIN (Fédération de Russie) a estimé que l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies avait permis de constater qu’elle était  la mieux à même de lutter contre le phénomène.  La bonne mise en œuvre de cette stratégie exige le respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Mais il faut voir que l’on assiste en même temps à une tendance qui consiste à distinguer entre les extrémismes violents, certains étant considérés comme moins graves que d’autres.  Par ailleurs, on a recours à des groupes terroristes pour des visées politiques, a déploré le représentant, soulignant le caractère dangereux de cette tendance.

Le représentant a également déclaré que la coopération internationale était la base de la lutte mondiale contre le terrorisme.  En ce qui concerne les combattants terroristes étrangers, il faut lutter contre l’idéologie terroriste, accroître le contrôle aux frontières mais aussi élargir le partage d’informations.  La Fédération de Russie a préparé un projet de résolution au Conseil de sécurité sur la nécessité de lutter contre le discours extrémistes et espère un soutien des autres membres du Conseil sur le sujet.  S’agissant de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, le représentant a préconisé une approche prudente, estimant qu’il fallait veiller à maintenir un équilibre des forces entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  La Fédération de Russie s’est dite en outre disposée à aider à trouver un compromis sur le projet de convention générale des Nations Unies sur le terrorisme. 

M.  JAMES NDIRANGU WAWERU (Kenya) a déclaré que mettre fin aux conflits était incontournable pour lutter contre le terrorisme.  Il a dit la nécessité d’améliorer la coordination aux niveaux national, régional et international en matière de partage d’information et de meilleures pratiques.  Il a estimé que l’investissement dans la déradicalisation, la réhabilitation et la réintégration était une clef pour gagner la guerre des idées contre les groupes violents. 

Après avoir invité les gouvernements à formuler des politiques inclusives s’attaquant aux différents aspects économiques et sociaux qui peuvent favoriser les discours extrémistes, le représentant a jugé indispensable que les capacités de lutte contre le terrorisme soient suffisamment financées aux niveaux local, national, régional et international.  Il a conclu sur la nécessité de prévenir les conflits, de favoriser l’appropriation nationale et de séparer la religion de la politique avant de mettre l’accent sur l’importance du pardon dans les politiques de réhabilitation et de réintégration.

Mme SEMHAR PETROS (Érythrée) a déclaré que le terrorisme empêchait le développement socioéconomique des pays les moins développés.  En outre, elle a déploré que nous soyons témoins du recrutement par les terroristes de personnes de plus en plus jeunes alors que l’on pourrait leur offrir un avenir meilleur. Nous reconnaissons la nature transfrontière de ces crimes haineux, a poursuivi la représentante, pour qui les États devraient être appuyés dans leur lutte pour éradiquer ce fléau.

Il faut par ailleurs se pencher sur les causes du terrorisme, a poursuivi la représentante.  Au niveau national, l’Érythrée s’est dotée d’un nouveau code pénal et a adopté des mesures sur le blanchiment de l’argent.  Par ailleurs, elle est partie à de nombreuses conventions internationales et appuie sans réserve l’initiative de l’Arabie saoudite pour lutter contre le terrorisme.  En tant que membre des Nations Unies, l’Érythrée s’est engagée à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, a encore rappelé la représentante, qui a plaidé pour que les sanctions contre son pays soient levées.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) a rappelé que, dans tous les forums régionaux et internationaux, le Panama a signalé sa ferme intention de combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations dans le strict respect des normes internationales, en particulier en ce qui concerne la protection des droits de l’homme, le droit international humanitaire, la Charte des Nations Unies, la Charte de l’Organisation des États américains et l’état de droit.  « En conséquence, nous avons ratifiés les 18 conventions internationales en matière de terrorisme, nous avons harmonisé nos normes juridiques et renforcé la coopération internationale afin de prévenir, réprimer, combattre et sanctionner les actes terroristes sous toutes leurs formes », a déclaré la représentante.  En 2001, le Panama a créé le Conseil de coordination de lutte contre le terrorisme international, avec l’objectif d’appliquer les Conventions internationales et leurs protocoles, ainsi que les résolutions du Conseil de sécurité.  Le Panama a soutenu les efforts internationaux pour lutter contre le financement du terrorisme, a notamment souligné la représentante.  Ainsi, en 2015, le Panama a inclus des moyens spécifiques dans son corpus répressif en matière de financement du terrorisme, prévoyant des peines de prison allant de 20 à 30 ans.  En outre, un ensemble de règles a entouré la supervision des banques, des institutions financières  et d’autres activités de blanchiment d’argent.

En 2017, le Panama présidera le Comité interaméricain contre le terrorisme (CICTE), ce qui montre qu’en tant que pays, « nous aspirons à continuer à fortifier un travail constructif et à coopérer pour relever cet important défi », a conclu la représentante.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

L’ouverture des travaux de la Deuxième Commission est marquée par des appels en faveur de la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015

Soixante et onzième session
2e & 3e séances – matin et aprè-midi
AG/EF/3448

L’ouverture des travaux de la Deuxième Commission est marquée par des appels en faveur de la mise en œuvre des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat, et le Cadre  de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe sont des « instruments multilatéraux historiques » adoptés en 2015, ont souligné de nombreuses délégations, à l’occasion du premier jour de débat général de la Deuxième Commission (Commission économique et financière).  La mise en œuvre des engagements pris dans le cadre de ces documents doit être au centre des travaux de la présente session, ont-elles insisté.

Outre cette tâche fondamentale, les délégations ont rappelé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies  est le texte le plus important de la session car, ont-elles rappelé, il conditionne le succès des activités de développement et, partant, la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

Rappelant l’importance des tâches qui incombent à la Commission, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a fait observer que même si le niveau de pauvreté extrême a baissé dans toutes les régions, une personne sur 8 vit encore avec moins de 1,90 dollar par jour et 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide.  « Notre réussite sera mesurée à l’aune des réalisations au niveau national », a-t-il expliqué en soulignant que des mesures étaient nécessaires pour relancer la croissance mondiale et créer un environnement propice à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.   

Ces objectifs, a renchéri le Président de la Commission, M. Dian Triansyah Djani (Indonésie), représentent un « océan de changements » à la fois dans la conception, la mise en œuvre et la réponse aux nouveaux défis qui pourraient se poser.  Il a attiré l’attention sur un défi de taille qui menace leur réalisation: les déséquilibres de l’économie mondiale. 

Ces déséquilibres ont été présentés dans un exposé de l’économiste et auteure internationale, Mme Dambisa Moyo.  Elle a noté que les incertitudes et risques géopolitiques, associés au ralentissement de l’économie mondiale, ne laissaient pas présager d’un avenir radieux.  Des facteurs tels que la révolution numérique, la démographie galopante, le manque de ressources naturelles, les inégalités au sein et entre pays, ainsi que la question de la soutenabilité de la dette, a-t-elle expliqué, sont cruciaux pour rectifier le tir.  Désormais, il faudrait, a-t-elle préconisé, « changer notre mode de réflexion sur la croissance et les inégalités de revenus ».  Il est important d’avoir « de nouveaux modèles de pensée et d’action si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable », a-t-elle ajouté.

Pour le représentant de la Thaïlande, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), l’aide publique au développement (APD) devrait continuer de jouer un rôle clef dans la mise en œuvre du Programme 2030.  Il est essentiel d’aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette et à réaliser leur intégration financière, a-t-il estimé. 

Les pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA) sont également préoccupés par la baisse de leur participation dans le commerce mondial, a tenu à faire remarquer le représentant du Bangladesh, qui parlait au nom de ce groupe de pays.  Il a ainsi plaidé pour faciliter leur accès aux marchés hors-quota et exempter de taxes tous leurs produits afin de réaliser l’objectif de doubler d’ici à 2020 leurs exportations.  

Les petits États insulaires en développement (PEID) ainsi que les pays des Caraïbes ont tenu à rappeler leur vulnérabilité aux chocs externes et aux effets des changements climatiques.  Ils ont demandé que d´autres critères que le produit intérieur brut (PIB) soient retenus pour déterminer l´éligibilité à l’octroi de prêts à des conditions préférentielles.  Ils ont également insisté sur l’importance d’associer la mise en œuvre des Orientations de Samoa à celle du programme de développement international et aux autres accords multilatéraux.  Les pays de la Communauté des Caraïbes ont en outre dénoncé l’arrêt unilatéral des relations de correspondant bancaire avec les banques internationales, ce qui a pour conséquence, ont-ils regretté, de les exclure du système commercial mondial.

Par ailleurs, le délégué de l’Union européenne a invité le système des Nations Unies pour le développement à agir de façon plus intégrée, cohérente, effective et efficace.  Le système des Nations Unies doit concentrer ses efforts là où les besoins sont les plus grands, a insisté le représentant de la Norvège.

Son homologue des États-Unis a invité la Deuxième Commission à s’adapter et à oeuvrer pour que ses ressources humaines limitées ne soient pas utilisées.  Si la Deuxième Commission n’engage pas une réforme de ses méthodes de travail, elle perdra de son efficacité et il ne sera donc plus nécessaire de consacrer beaucoup de temps à ses travaux, a-t-elle prévenu.   

Il faut respecter le mandat de la Commission, a insisté le représentant de la Fédération de Russie.  La présente session, a-t-il dit, ne doit pas être axée exclusivement sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  C’est une tâche qui incombe, a—t-il précisé, à l’Assemblée générale et à d’autres organes des Nations Unies.  

La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain matin, mardi 4 octobre à 10 heures.

Déclarations liminaires

Le Président de la Deuxième Commission, M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie), a promis que le Bureau qu’il préside entendait mener les travaux de la présente session de manière efficace, transparente et inclusive.  Il a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté l’an dernier, sera au centre des travaux de la Commission.  Ce Programme se veut être « universel, indivisible et inclusif », a-t-il dit, en expliquant que des progrès devraient être réalisés à tous les niveaux, en veillant à ne laisser personne de côté.  Les résultats de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 doivent être à la fois équitables, durables et étalés sur des générations, a—t-il insisté.  Pour le Président de la Commission, ce Programme représente un « océan de changements » tant dans la conception, la mise en œuvre et la réponse aux nouveaux défis qui pourraient se poser.  Au cours du dernier débat de haut niveau de l’Assemblée générale il y a trois semaines, des États Membres ont fait état de plans nationaux qu’ils ont adoptés afin de s’adapter au nouveau programme de développement international.  Au niveau du système des Nations Unies, a-t-il préconisé, il faudrait renforcer l’efficacité et la coordination des activités opérationnelles de développement.  « Ce sera l’une des principales tâches de notre Commission au cours de la présente session, notamment lorsque les négociations sur le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies seront engagées», a-t-il précisé. 

M. Djani a ensuite indiqué que les ressources pour réaliser les objectifs de développement durable existent bel et bien, et elles ont été identifiées par le Programme d’action d’Addis-Abeba.  En plus des ressources nationales et internationales, il faudrait prendre en compte l’aide publique au développement (APD), les mesures concernant la dette, ainsi que l’utilisation de la science, de la technologie et de l’innovation. 

Le Président a en outre attiré l’attention sur les déséquilibres de l’économie mondiale qui menacent la réalisation des objectifs de développement durable pour tous.  Ces déséquilibres, ainsi que les inégalités du niveau mondial, ont une influence sur la manière avec laquelle les pays gèrent les crises, assurent le développement économique et promeuvent le bien-être pour tous.  Malgré nos divergences de vue, notre avenir est commun, a-t-il insisté.  Certains ont même argué que ce programme de développement est une « déclaration d’interdépendance », et même un « testament à notre destinée commune et à nos responsabilités les uns envers les autres », a-t-il ajouté avant de conclure.

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a fait remarquer que la réunion d’aujourd’hui coïncidait avec le lancement de l’enquête économique et sociale mondiale 2016 qui porte sur la résilience climatique en tant qu’opportunité pour réduire les inégalités.  La croissance économique mondiale reste faible et on n’attend qu’une légère amélioration pour les deux prochaines années, a-t-il indiqué.  Les perspectives économiques à court terme sont maussades.

Le déclin des prix des produits de base a touché surtout les pays les moins avancés dont le produit intérieur brut (PIB) est tombé à 4% en 2015, a précisé M. Wu.  La croissance de ces économies va rester en-deça de l’objectif de développement durable qui est au moins de 7%.  Des mesures sont nécessaires, a-t-il estimé, pour relancer la croissance mondiale et créer un environnement propice à la réalisation de tous les objectifs de développement durable.   À cet égard, une politique de coordination et de coopération efficaces pourrait atténuer les retombées négatives. 

Le débat sur la mondialisation et l’interdépendance reste important, a souligné M. Wu.  « Tout le monde est d’accord pour dire qu’une mondialisation bien gérée peut être un moteur pour un avenir plus prospère et plus sûr », a-t-il insisté.  Or, plusieurs voix s’élèvent aujourd’hui dans le monde pour remettre en question l’engagement en faveur de sociétés ouvertes et le multilatéralisme.  Il s’est tout de même dit encouragé par certains des messages entendus lors du débat général de cette année et lors du trentième anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement.  « Tout retour en arrière saperait de manière grave la mise en œuvre du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il averti.

Le rejet du protectionnisme et la nécessité de garantir des opportunités larges, à travers le commerce, l’investissement, la finance et la technologie, et une meilleure coordination économique ainsi qu’une meilleure gouvernance sont au cœur des réflexions, a reconnu le Secrétaire général adjoint. 

Cette année, nous devrions tous porter notre attention sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il recommandé. « Notre réussite sera mesurée à l’aune des réalisations au niveau national .»  Le système des Nations Unies dans son ensemble, en particulier l’ECOSOC, a un rôle essentiel à jouer.  Le Plan d’action d’Addis-Abeba est partie intégrante de ce processus de mise en œuvre. 

La Commission va également se pencher lors de cette session sur l’application de la Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’éradiction de la pauvreté (2008-2017), qui est « essentielle pour concrétiser la dimension sociale du développement durable ».  Même si le niveau de pauvreté extrême a baissé dans toutes les régions, M. Wu a tenu à rappeler qu’une personne sur 8 vit encore avec moins de 1,90 dollar par jour et que 800 millions de personnes se couchent chaque soir en ayant faim.

Les meilleures politiques d’adaptation climatiques sont celles qui abordent de manière simultanée les vulnérabilités et les inégalités structurelles, a-t-il ajouté.  Des politiques et des stratégies cohérentes et bien intégrées seront nécessaires pour concrétiser les objectifs de développement durable. 

Face aux besoins croissants des États Membres, le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU est en train de développer des outils de modélisation pour évaluer les scénarios applicables aux politiques et aux stratégies face aux différentes dimensions du développement durable, a expliqué le Secrétaire général adjoint.  Il a souhaité que l’ensemble de la communauté internationale, y compris la société civile, soit engagée dans la réalisation du Programme 2030.

Enfin, M. Wu a attiré l’attention de la Commission sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, qui va bientôt avoir lieu, et sur la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants, adoptée par l’Assemblée générale le mois dernier. 

Mme DAMBISA MOYO, Économiste et auteure internationale, a fait un exposé sur le thème « un monde, une vision: s’attaquer aux déséquilibres mondiaux pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ».  Mme Moyo a indiqué que les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) et d’autres institutions financières internationales font voir que la croissance va se ralentir au cours des prochaines années.  Elle a noté que les économies des pays émergents connaissent un certain ralentissement.

En outre, nous vivons dans une époque où on n’a jamais vu des risques géopolitiques aussi élevés.  Elle a ainsi cité le « Brexit » qui n’avait pas été anticipé, les incertitudes sur l’issue de l’élection présidentielle aux États-Unis et les risques de conflits qui touchent plusieurs pays et régions du monde.  En plus de ce tableau politique sombre et des perspectives économiques moroses, la crise des réfugiés vient renforcer ce sentiment de doute sur l’avenir du monde, a-t-elle expliqué.  De plus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a laissé entendre que de nombreuses maladies que l’on croyait éradiquées refont surface.  En outre, la question des changements climatiques est aussi un problème majeur auquel les pays font face.

Pour examiner les perspectives de croissance et réfléchir au bien-être général, Mme Moyo a estimé qu’il faudrait tenir compte de six éléments majeurs qui rendent la situation actuelle plus complexe que par le passé.

Le premier est la technologie.  Elle a certes renforcé nos capacités de communication et nos modes de déplacements, mais dans le même temps, elle rogne sur les emplois du fait de la robotisation des postes de travail et de la révolution numérique.  Elle a relevé que certaines prévisions laissent croire que 47% des emplois seront ainsi perdus aux États-Unis au cours des prochaines années.  La situation sera encore plus catastrophique dans les pays en développement qui risquent de connaître l’explosion de ces nouvelles technologies dans un contexte de chômage des jeunes généralisé. 

Le deuxième élément à prendre en compte est la démographie, a expliqué l’économiste.  Elle a noté que de 1960 à nos jours, le monde est passé de 3 milliards d’habitants à presque 8 milliards en 50 ans à peine.  Il faudrait assurer une éducation de qualité à des millions de jeunes et créer des emplois décents, sans oublier la problématique du vieillissement de la population que connaît de nombreux pays développés.

La disponibilité des ressources naturelles est aussi importante car, a-t-elle fait remarquer, de nombreux pays comptent sur ces ressources pour stimuler la croissance économique.

Les inégalités des revenus sont le quatrième point qu’elle a évoqué.  Elle a déclaré que l’écart des revenus entre les pays avait diminué car les pays les moins avancés ont connu une certaine amélioration des salaires.  Les écarts de revenus au sein des deux plus grandes économies du monde, les États-Unis et la Chine, sont les mêmes, a-t-elle fait observer en notant que les deux systèmes économiques et politiques sont pourtant fondamentalement différents.   

La question de la dette reste cruciale.  Le produit intérieur brut (PIB) mondial est d’environ 60 mille milliards de dollars, alors que la dette mondiale est estimé à 240 mille milliards de dollars, soit quatre fois de plus que le montant du PIB.  « Nous devons veiller à ne pas surcharger la dette afin de ne pas saper la croissance », a-t-elle suggéré.  

Le sixième et dernier point qu’elle a identifié concerne la productivité.  Elle a affirmé que la productivité semblait diminuer, dans tous les pays et dans tous les secteurs d’activité, et cela influait négativement sur la croissance.    

Le plus important est la réponse des gouvernements aux défis du monde, a-t-elle indiqué.  Citant son pays, la Zambie, elle a évoqué les échecs des politiques économiques qui y ont été appliquées, ainsi que dans la plupart des pays en développement.  Le capitalisme et la démocratie ne sont pas les recettes incontournables de la croissance, a—t-elle fait observer, en suggérant qu’il faille désormais remettre en cause nos modèles économiques.  « Cela ne sera pas facile car il faut changer notre mode de réflexion sur la croissance et les inégalités de revenus », a-t-elle concédé.

La croissance économique en soi ne suffit plus, et les sociétés doivent redéfinir leurs objectifs, a estimé Mme Moyo.  C’est pour cette raison qu’en plus du PIB, certaines sociétés définissent désormais leur avancée en mesurant « le bonheur ».  Elle s’est ensuite insurgée contre la tendance qu’ont certains gouvernants de laisser des pans entiers de la vie nationale, comme l’éducation, aux mains des philanthropes.  « Il faut tenir les gouvernements pour responsables de leurs politiques », a-t-elle déclaré, tout en insistant de nouveau sur la nécessité d’avoir de nouveaux modèles de pensée et d’action si l’on veut réaliser les objectifs de développement durable.

Débat interactif

Après l’exposé de Mme Moyo, le représentant de l’Éthiopie a tenu à souligner que le tableau sombre qu’elle avait décrit n’est pas une réalité commune à tous les pays du monde.  Il a expliqué que certains pays, dont le sien, ont connu une croissance très soutenue au cours des dernières années.  Il a aussi noté que les politiques économiques catastrophiques des pays africains avaient été dictées par des institutions internationales.  « Il est désormais temps de penser au bien-être des populations et non pas à celui de la finance », a-t-il proposé. 

Selon Mme Moyo, certains pays ont connu des avancées notables au cours des dernières années, a-t-il noté, en précisant que selon ses conclusions, ces succès résultent en partie des effets positifs de la mondialisation et des échanges commerciaux qui en découlent.  Mais beaucoup de pays n’ont pas bénéficié du système libéral, a fait remarquer le représentant de l’Éthiopie.

Le délégué d’Antigua-et-Barbuda a, pour sa part, noté que les philanthropes apparaissent parfois comme le troisième partenaire au développement après les gouvernements et le secteur privé, en soutenant les gouvernements dans leur effort de fourniture des services sociaux de base aux populations.  

« Je le reconnais, a répondu Mme Moyo, qui a tout de même tempéré en insistant sur le fait que les dirigeants sont investis par le peuple pour gérer les affaires publiques, et non pas pour qu’elles soient sous-traitées par des acteurs qui n’ont pas de compte à rendre aux populations.  Elle a également suggéré que les PEID œuvrent à travers l’intégration régionale pour combler leur déficit commun et bénéficier de marchés plus larges.

Le représentant de l’Union européenne a indiqué, pour sa part, déclaré que contrairement aux propos de l’économiste, l’Union européenne n’est pas adepte du protectionnisme.

Malgré les déclarations d’ouverture, a-t-elle fait remarquer, l’Union européenne pratique une politique de subvention agricole qui apparaît comme une forme de protectionnisme car elle est assimilée à une concurrence déloyale envers les petits agriculteurs des pays en développement.

Débat général

M. VIRACHAI PLASAI (Thaïlande), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a accordé la plus grande importance à la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030, un programme « transformateur », qui est au cœur des travaux de l’Assemblée générale.  L’objectif principal est l’élimination de la pauvreté dans toutes ses formes et dimensions.  Si bon nombre d’États Membres ont déjà intégré les objectifs de développement durable dans leurs plans et stratégies, il a également recommandé des approches « maison » tenant compte des circonstances nationales et des priorités.  Il a mis l’accent sur les besoins spécifiques des pays d’Afrique, des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral, des petits États insulaires en développement, des pays à revenu intermédiaire, des pays dans un conflit ou sortant d’un conflit, et des pays sous occupation étrangère.

Pour le Groupe des 77, l’aide publique au développement (APD) continue de jouer un rôle clef dans la mise en œuvre du Programme 2030, a insisté M. Plasai.  Il a également souligné qu’il était essentiel d’aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette et à réaliser leur intégration financière.  Pour que la croissance économique puisse contribuer de façon positive à la réduction de la pauvreté, il faudrait que les politiques macroéconomiques et sociales se concentrent sur la création d’emplois et l’inclusion, a-t-il estimé.  M. Plasai a plaidé pour le renforcement d’un système commercial multilatéral « juste et équilibré, ouvert, inclusif, non discriminatoire, réglementé et prévisible ».  Dans cet esprit, il a rejeté toutes les mesures économiques coercitives contre les pays en développement et demandé « leur élimination immédiate ».

Le représentant a également appelé au renforcement du Forum de l’ECOSOC sur le suivi du financement du développement et de l’application du Programme d’action d’Addis-Abeba pour mieux répondre aux défis.  « La coopération Nord-Sud reste au cœur du partenariat mondial pour le développement durable », a-t-il réitéré.

Le Groupe des 77 estime que les changements climatiques représentent l’un des plus grands défis de notre époque, a dit M. Plasai.  Il a espéré que l’Accord de Paris sur le climat entrera en vigueur d’ici à la fin de l’année.  Il a aussi souhaité une meilleure coordination de l’aide humanitaire d’urgence.  Par ailleurs, il a préconisé une approche « holistique » des déplacements forcés massifs et de la migration irrégulière, dans le plein respect des droits de l’homme.  Enfin, il a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devrait permettre aux Nations Unies de produire des directives stratégiques concernant la mise en œuvre du Programme 2030.

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines), au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), s’est félicitée que la présidence de la Deuxième Commission soit cette année assurée par un représentant de l’ASEAN. Elle a ensuite rappelé que l’ASEAN avait adopté, le 7 septembre dernier, un plan d’action 2016-2020 qui met l’accent sur la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable ainsi que de la Vision 2025 de l’ASEAN, visant à s’assurer que personne n’est laissé de côté.

Reconnaissant la complémentarité de ces cadres internationaux et régionaux, le plan d’action prévoit le renforcement de la coordination et l’organisation d’activités conjointes, a indiqué Mme Yparraguirre.  La promotion de l’échange de bonnes pratiques et la coopération technique sont également prévues, de même que la recherche de nouveaux partenariats avec le secteur privé pour un soutien financier ou technologique.  La représentante a ajouté que le système des statistiques de l’ASEAN serait renforcé pour assurer un meilleur suivi de la mise en œuvre du Programme à l’horizon 2030.  La mise en place du Masterplan 2020 de l’ASEAN, a-t-elle assuré, contribuera à faciliter l’échange de savoirs et de bonnes pratiques.

Comme l’ont souligné les ministres des affaires étrangères lors de la réunion de haut niveau sur les objectifs de développement durable, au Siège de l’ONU le 24 septembre, a-t-il dit, une approche holistique est indispensable pour mettre en place le Programme à l’horizon 2030 et ses trois piliers: économique, social et environnemental.  Des domaines d’action prioritaires en termes de complémentarité devraient par ailleurs être identifiés, notamment en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, la lutte contre les inégalités et l’autonomisation des femmes, et une feuille de route serait utile, a ajouté la représentante.  Un partenariat global est nécessaire pour réaliser le Programme de développement à l’horizon 2030, notamment en ce qui concerne les moyens de mise en œuvre, a-t-elle estimé.

M. AHMED SAREER (Maldives), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a déclaré à l´ouverture des travaux de la Deuxième Commission que la position de son groupe correspondait à celle exprimée par le représentant de la Thaïlande au nom du Groupe des 77 (G-77).

Rappelant que les petits États insulaires en développement (PEID) représentaient une situation particulière en matière de développement durable, il a fait valoir que ces États étaient confrontés à des défis liés à leur éloignement géographique, à un accès difficile aux marchés, à des économies d´échelle, à leur sensibilité aux chocs externes et à leur vulnérabilité face aux effets des changements climatiques.  Il a exhorté les institutions financières internationales à tenir compte des spécificités auxquels font face les PEID, s’agissant notamment de l´impact des changements climatiques sur leur économie.  Il a ainsi plaidé pour que d’autres critères que le produit intérieur brut (PIB) soient retenus pour déterminer l’éligibilité à l’octroi de prêts à des conditions préférentielles et pour que les PEID participent aux prises de décisions et à l’établissement des normes qui les concernent.

Le représentant des Maldives a par ailleurs souligné que les PEID continuent d’appeler à la création de liens nécessaires entre les Orientations de Samoa, le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba et les travaux de la Deuxième Commission.  Concernant le suivi de la mise en œuvre des Orientations de Samoa, il a précisé que le projet de résolution consacré cette année à cette question permettrait d’évaluer les résultats de l’examen complet du système de soutien des Nations Unies aux PEID.

Les changements climatiques constituent un risque pour les objectifs de développement durable des PIED, voire pour leur survie et leur viabilité, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, il a souhaité que tout soit mis en œuvre pour que l’Accord de Paris sur le climat entre en vigueur dans les plus brefs délais et que les capacités d’application des pays en développement soient renforcées.  Il a ensuite salué la tenue en juin  2017 de la Conférence des Nations Unies consacrée à la mise en œuvre de l’objectif de développement durable n°14 intitulé « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable ».

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), au nom du Mouvement des pays les moins avancés (PMA), a reconnu l’importance des travaux de la Commission pour préparer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En dépit d’un potentiel énorme, la croissance des pays les moins avancés reste entravée par de nombreux défis structurels, et par la faim, la pauvreté et la malnutrition.  De nouveaux obstacles se dressent, tels les changements climatiques, les catastrophes naturelles, les urgences sanitaires, les conflits, la baisse du prix des produits de base et la fuite des capitaux, a-t-il déploré.  Pour M. Momen, « il est important de reconnaître le besoin spécial qu’ont ces pays d’entreprendre une transformation structurelle ».

Les PMA dans des situations de conflit ou de postconflit, et les PMA qui connaissent une instabilité politique ou sont incapables de fournir des services publics de base, a-t-il souligné, sont confrontés à des obstacles spécifiques qui requièrent l’adoption d’approches spécifiques.  Reconnaissant que le développement leur incombe en priorité, il a salué les pays qui ont entamé la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a demandé à la communauté internationale de respecter ses engagements et de les aider à cette fin.  Ainsi, des efforts sérieux devraient être entrepris pour « revitaliser » le partenariat mondial pour le développement durable en mettant l’accent sur l’élimination de la pauvreté, la promotion d’une croissance inclusive et la mise en œuvre de systèmes de protection sociale.  Il a également préconisé davantage de coopération Sud-Sud pour compléter la coopération Nord-Sud.

Le représentant a dit attendre avec impatience la ratification de l’Accord de Paris qui demande des mesures d’appui spécifiques pour les pays les moins avancés les plus vulnérables.  Il a souhaité, en particulier, que les partenaires du développement rendent rapidement opérationnel le Fonds vert pour le climat, en vue de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. 

Constatant avec préoccupation la baisse de la part des PMA dans le commerce mondial, M. Momen a fait valoir que ces pays devraient avoir accès aux marchés hors-quota et hors-taxe pour tous leurs produits afin de réaliser l’objectif de doubler d’ici à 2020 leurs exportations.  Les États Membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent appliquer toutes les dispositions relatives aux PMA, a-t-il insisté.  M. Momen a demandé qu’au moins 50% de l’aide au commerce leur soit allouée.  Dans cet esprit, il a salué la décision de l’Union européenne de consacrer 0,20% de son aide publique au développement aux PMA d’ici à 2030.

Le représentant a estimé qu’il faudrait augmenter les investissements dans l’infrastructure, l’énergie, l’agriculture, les technologies de l’information et de la communication, et la formation, en particulier des femmes et des jeunes.   Il s’est félicité des progrès réalisés par la Banque de technologie pour les pays les moins avancés.  En outre, il a appelé de ses vœux la création d’un mécanisme propre visant à accroître la résilience face aux crises et en atténuer les effets.

M. WALTON WEBSON (Antigua-et-Barbuda), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a espéré que cette session concentrerait ses efforts sur les actions nécessaires à la mise en place des accords multilatéraux historiques récemment adoptés, tels que les Objectifs de développement durable, le Programme d’action d’Addis-Abeba et l’Accord de Paris sur le climat.  Le Groupe a estimé que des réformes fondamentales du système financier et économique mondial étaient nécessaires afin d’assurer stabilité à long terme et développement, en soulignant que la voix des pays en développement, y compris les plus petits, devrait être entendue en matière de gouvernance financière.

Malgré ses efforts, les Caraïbes restent l’une des régions les plus endettées au monde, mais leur classement dans la catégorie de pays à revenus intermédiaires ne leur donne pas accès à certaines garanties financières, a rappelé le représentant.  Il a ajouté que son exposition aux risques naturels ne faisait qu’alourdir le fardeau, en citant en exemple les 390 catastrophes répertoriées dans la région entre 1980 et 2015, qui ont causé plus de 2% de pertes du PIB par an.  Le dernier problème auquel les pays des Caraïbes doivent faire face tient au retrait unilatéral des relations de correspondant bancaire des banques internationales, ce qui a pour conséquence la menace de couper ces pays du système commercial mondial, d’affaiblir leurs économies et d’augmenter le niveau de pauvreté, a expliqué le représentant, en demandant aux Nations Unies de lutter contre cette pratique de diminution des risques.  Une conférence de haut niveau sur la diminution des risques se tiendra à Antigua-et-Barbuda à la fin octobre, avec pour objectif de travailler en étroite coopération pour mettre un terme à cette grande menace.

M. Webson a insisté sur la nécessité d’inclure les petits États comme ceux de la CARICOM dans les discussions sur les réformes financières mondiales, faute de quoi leur vulnérabilité aux chocs extérieurs, leurs hauts niveaux de pauvreté et leur endettement ne seront pas compris.  En outre, le financement du développement, de même que la soutenabilité de la dette extérieure, sont les moyens clefs d’assurer avec succès la mise en œuvre des accords mondiaux.  Enfin, la CARICOM attend beaucoup de cette session qui examinera un projet de résolution sur le développement durable dans la mer des Caraïbes, qui est, a-t-il rappelé, une priorité essentielle pour la région.

Mme MARLENE MOSES (Nauru), s’exprimant au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a noté que la question du renforcement des capacités était cruciale pour ces pays.  Elle a invité le système des Nations Unies à veiller à ce que ces pays puissent disposer de capacités nécessaires pour faire face aux défis divers auxquels ils sont confrontés.  Elle a souhaité que la communauté internationale assure une coordination entre les processus de mise en œuvre du Programme de développement durable et les Orientations de Samoa adoptées à l’issue de la troisième      Conférence internationale sur les PEID.  Elle a également souligné l’importance de la présente session qui, a-t-elle rappelé, va adopter le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet (QCPR). 

La représentante a ensuite noté que les changements climatiques avaient une incidence négative sur la sécurité des pays du Pacifique, notamment les PEID.  Les ressources des océans sont vitales pour ces pays, a-t-elle souligné.   Il est important, a-t-elle précisé, d’entamer les travaux sur les objectifs de développement durable 14 portant sur la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable.

M. ANTONIO PARENTI, au nom de l’Union européenne, a rappelé que la communauté internationale avait adopté en 2015 le programme de développement durable le plus ambitieux jamais envisagé, en citant le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Programme d’action d’Addis-Abeba, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat.  Ces accords doivent guider les travaux de la Deuxième Commission et les projets de résolution se faire le reflet de ce changement de paradigme, a estimé le délégué, en regrettant que les actions pertinentes et les changements ne figurent pas à l’agenda.

L’Union européenne est attachée à ce que le travail de la Commission soit plus efficace, à éviter la duplication de négociations avec d’autres forums onusiens et à anticiper les consultations au sujet de projets de résolution afin de laisser le temps aux délégations de parvenir à un consensus.

La résolution sur la procédure d’examen quadriennal complet des activités opérationnelles pour le système des Nations Unies pour le développement est une grande priorité pour l’Union européenne, car elle offre l’opportunité de s’assurer que ce système est en accord avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la promesse de ne laisser personne de côté.  Le caractère intégré et interdépendant des objectifs de développement durable et la nécessité d’éviter la fragmentation impliquent que le système des Nations Unies pour le développement doit agir de façon plus intégrée, cohérente, effective et efficace, a expliqué la délégation.

Au sujet du Programme à l’horizon 2030, l’Union européenne estime que tous les pays doivent prendre les mesures appropriées mais que c’est dans les pays les moins développés que les enjeux sont les plus importants.  En ce sens, l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul et l’adoption de résolutions à l’Assemblée pour l’environnement de Nairobi sont arrivés à point nommé.

S’agissant des migrations, l’Union européenne, a indiqué son représentant, estime qu’il n’est possible d’y faire face qu’à l’échelle globale et souhaite que ces migrations soient sûres, légales, volontaires et bien gérées.  L’une des façons de prendre ses responsabilités sur cette question est de lutter contre les causes des migrations, notamment en réalisant les objectifs de développement durable, a-t-il insisté.

M. MANISH CHAUHAN (Inde) a indiqué que son pays avait intégré le cadre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030 dans ses stratégies nationales de développement.  Il a été décidé de consacrer un jour lors de chaque session du Parlement aux progrès réalisés dans ce domaine.  Après avoir souligné le rôle clef du Mécanisme de facilitation des technologies, le représentant a estimé que le système des Nations Unies devrait avant tout se concentrer sur l’élimination de la pauvreté.  Il s’est inquiété d’entendre que certains voulaient « détourner » les ressources des programmes de développement, ce qui aurait un impact délétère sur les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement.

L’Inde a déposé, hier, ses instruments de ratification de l’Accord de Paris sur le climat, a annoncé M. Chauhan.  Le Premier Ministre, M. Narendra Modi, a mis en avant l’idée de « justice climatique ».  Pour sa part, l’Inde s’est déjà engagée à réduire l’intensité de ses émissions de 35%, à renforcer de 40% l’énergie provenant de combustibles non fossiles et à créer un puits supplémentaire de carbone de 2,5 milliards de tonnes à travers diverses politiques de reboisement.  Faisant fonds sur le Cadre de Sendaï, le Premier Ministre a dévoilé, en juin dernier, un  plan national de gestion des risques de catastrophe.   Du 3 au 5 novembre prochain, New Delhi, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe, accueillera la Conférence asiatique ministérielle biennale sur cette question. 

Mme LOURDES O. YPARRAGUIRRE (Philippines) a assuré que son gouvernement était engagé à tout faire pour que personne ne soit laissé sur le côté.  Elle s’est félicitée de ce que son pays ait été l’un des 22 volontaires qui ont fait des présentations relatives à la première année de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a affirmé que l’intérêt des populations était au cœur de la stratégie nationale de développement durable des Philippines.  Les autorités entendent améliorer la délivrance des services sociaux de base aux populations.

Pour son pays, les sujets prioritaires de cette soixante et onzième session de l’Assemblée générale, a souligné Mme Lourdes, sont l’éradication de la pauvreté, la prise en compte des migrations dans le programme de développement international, le renforcement du plaidoyer pour une plus grande coopération entre le système de développement de l’ONU et les pays à revenu intermédiaire, ainsi que la coopération Sud-Sud et le rôle des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement.  Elle a également insisté sur des politiques efficientes de réduction des risques de catastrophes, d’autant plus que son pays est l’un des plus touchés par les catastrophes naturelles.  Elle a aussi plaidé pour une « justice climatique » et pour la mise en œuvre du principe de la responsabilité commune mais différenciée dans le contexte de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

M. MOHAMED OMAR GAD (Égypte) a indiqué que son pays avait présenté, en juillet dernier, son examen périodique national volontaire sur la mise en œuvre du Programme 2030.  Au mois de mai, l’Égypte a accueilli la réunion annuelle du Forum régional africain pour le développement durable, qui a convenu d’un certain nombre de messages clefs sur les priorités du continent.  Le représentant a déploré le déclin de la part des exportations africaines dans le commerce mondial, qui est passée de 3,5% en 2012 à 2,4% en 2015.  Pour sa délégation, « il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le système et qui doit être réparé ».  Il s’est demandé ce qu’avait produit une décennie et demi de négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le cadre du programme de Doha pour le développement.  Il s’est également dit préoccupé par un manque de soutien à l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).

Par ailleurs, le représentant a souligné l’importance de répondre aux défis du terrorisme pour réaliser la stabilité dans les pays de la région.  Il faut également relever les défis que posent les changements climatiques, l’accès à l’eau et à l’énergie, ou la sécurité alimentaire.  Les travaux de la Deuxième Commission, a recommandé le délégué de l’Égypte, devront se concentrer sur les thèmes suivants: l’élimination de la pauvreté et la réduction des inégalités; la croissance économique et la création d’emplois; le développement industriel et les infrastructures; le financement du développement. 

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a indiqué que l’objectif principal de la communauté internationale doit être aujourd’hui la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  L’éradication de la pauvreté doit être une priorité, a-t-elle rappelé, tout en soulignant que les pays en développement devraient bénéficier d’une alliance mondiale pour avoir accès aux technologies nécessaires pour leur développement.  Elle a salué la croissance soutenue du Nicaragua, en se félicitant des programmes sociaux que le pays a engagés, avec la coopération des institutions financières internationales.

La représentante a en outre insisté sur l’importance d’indemnisation des pays en développement les plus vulnérables aux effets des changements climatiques, en soutenant que les pays industrialisés devraient payer pour leur rôle dans le réchauffement des températures terrestres.  Par ailleurs, elle a plaidé pour des transferts technologiques afin de renforcer la résilience des pays en développement en matière de réduction des risques de catastrophe.  Il s’agit, a-t-elle dit, d’une question vitale.

Mme VON STEIGER WEBES (Suisse) a attendu trois choses de la Commission: qu’elle donne des orientations normatives sur les défis globaux en matière de développement durable; qu’elle donne des orientations au système opérationnel des Nations Unies; qu’elle assure le suivi des conférences internationales « qui n’ont pas leur propre processus de suivi ».   La Suisse portera une attention particulière à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  C’est, a-t-elle dit, « le moment de clarifier les attentes des États Membres sur le soutien attendu pour la mise en œuvre d’un programme aussi ambitieux qu’est le Programme 2030 ».

Par ailleurs, la représentante a estimé qu’il faudrait une réponse globale à la crise de l’eau.  En se basant sur les recommandations du Conseil consultatif sur l’eau et l’assainissement auprès du Secrétaire général, elle a soutenu la mise en place d’une architecture cohérente globale de l’eau et notamment un organe intergouvernemental des Nations Unies traitant de ces questions en vue d’atteindre l’objectif spécifique sur l’eau.

Ensuite, elle a souhaité la mise en œuvre du Cadre d’action de Sendaï sur la réduction des risques liés aux catastrophes « de manière opportune », et de façon cohérente avec les autres cadres normatifs récemment adoptés, comme l’Accord de Paris sur le Climat ou les engagements pris lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire d’Istanbul.  En particulier, a-t-elle préconisé, il faut impliquer le secteur privé, la communauté scientifique et la société civile.  Enfin, elle a indiqué que la Suisse s’engagerait pleinement dans l’élaboration du pacte mondial sur les migrations.  Elle a estimé que le Dialogue de haut niveau sur les migrations et le développement devrait assumer un rôle central dans le cadre du suivi du Programme 2030. 

M. AHMED SAREER (Maldives) a déclaré que dans l’optique de créer une société prospère, le Gouvernement des Maldives était confronté à des défis aussi importants que l’accès aux marchés financiers qui est essentiel pour financer les grandes infrastructures dont le pays a besoin.  Il a expliqué que la mobilisation des ressources nationales, notamment à travers une assiette fiscale élargie, ne suffisait pas.  Il a expliqué que les changements climatiques et les impacts de phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques exposent à des risques les gains de développement réalisés par le pays.  Le représentant a appelé à plus d’attention sur la vulnérabilité de leur économie, notamment dans le contexte de l’évaluation des pays en vue de leur reclassement dans la catégorie supérieure des pays à revenu intermédiaire.  Il a dit que c’est la propre expérience de son pays dans ce processus qui dicte son engagement en faveur de la question de la transition douce, afin que le reclassement soit désormais perçu davantage comme une célébration et non comme un motif d’anxiété.

Il a par ailleurs affirmé qu’au vu de la situation insulaire de son pays, les Maldives accordent du prix à la mise en œuvre de l’objectif de développement durable 14.  Il a souligné l’importance que son pays attache à l’Accord de Paris sur le climat, en rappelant aussi que sans les importations d’hydrocarbures, les Maldives ne peuvent pourvoir aux besoins énergétiques nationaux, ce qui crée un grand déficit pour le pays.  Fort de ce constat, les autorités ont lancé un programme de promotion des énergies renouvelables.  Il a aussi insisté sur l’importance de lier la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’Accord de Paris sur le climat et également les Orientations de Samoa.

Le représentant du Qatar a souligné la nécessité pour la Deuxième Commission de mettre l’accent sur les questions prioritaires telles que l’éradication de la pauvreté.  Le Qatar accorde la plus grande importance aux trois piliers –économique, environnemental et social- du développement durable.  Il a déclaré que la vision 2030 du Qatar visait à mettre en œuvre des objectifs du développement durable qui soient assortis d’indicateurs clairs et mesurables.  Il a prôné des avancées dans le cadre du cycle des négociations commerciales de Doha, afin, a-t-il plaidé, d’avoir un système commercial multilatéral ouvert, juste et inclusif.  Le représentant a également souligné l’importance de la coopération Sud-Sud.

Notant que la question des migrations était une priorité pour la communauté internationale, le représentant du Qatar estime qu’il faudrait s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène.  Il a également appelé à redoubler d’efforts pour la sécurité alimentaire, en indiquant que son pays avait créé une alliance pour lutter contre la désertification et la dégradation des sols.  Il a par ailleurs déploré la poursuite de la politique de colonisation d’Israël qui occupe les territoires palestiniens et le Golan syrien.    

M. GHOLAMALI KHOSHROO (République islamique d’Iran) a déclaré que son gouvernement avait créé un réseau national pour le développement durable.  Il a défini des priorités pour éliminer la pauvreté, gérer l’eau et l’assainissement, les sources d’énergie renouvelables, les changements climatiques, le logement, et pour combattre la désertification, la déforestation et les tempêtes de sable et réduire les risques de catastrophe.  Aux niveaux politique et institutionnel, deux textes récemment adoptés visent, d’une part, à améliorer la croissance économique et à promouvoir le développement social et, d’autre part, à renforcer la protection de l’environnement.

Pour ce qui est de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, M. Khoshroo a fait valoir que sa région était confrontée à plusieurs défis graves, dont la pauvreté, la désertification, la pénurie d’eau, le terrorisme et la violence extrémiste.  Aucun pays ne peut faire face seul à ces défis, a-t-il insisté, en appelant à une coopération accrue entre les États Membres de l’ONU.  Pour lui, la mise en œuvre des objectifs du Programme devrait être facilitée par des mesures plus ambitieuses, inclusives et non discriminatoires.  Il a plaidé pour une réponse intégrée et cohérente de l’ensemble du système des Nations Unies.   

Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) a indiqué que son pays était « à la croisée des chemins ».  Plusieurs échéances, a-t-elle dit, « illustrent parfaitement les immenses défis que soulève à l’échelle locale la bataille d’un petit pays pour éradiquer la pauvreté ».  La quête des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) s’est conclue sur un bilan mitigé.  Les efforts entrepris en ce sens ont été handicapés par les déficiences structurelles et par des catastrophes naturelles et sanitaires, a expliqué la représentante.

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a engagé, en concertation avec toutes les parties prenantes, « une réflexion sur son retrait ordonné et graduel d’Haïti », a rappelé Mme Nazaire.  Le 9 octobre prochain, a-t-elle indiqué, le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives partielles aura lieu.  « Les correctifs nécessaires ont été apportés au processus électoral à la satisfaction de toutes les parties afin de garantir des élections libres, honnêtes et inclusives », a-t-elle assuré.

Dans ce contexte d’incertitudes, a poursuivi la représentante, Haïti entend poursuivre la priorisation des cibles et indicateurs des objectifs de développement durable en les intégrant dans ses programmes stratégiques de réduction de la pauvreté et de développement.  Au titre des préoccupations majeures de son pays, elle a mentionné la revitalisation de la Déclaration sur le droit au développement et la situation des réfugiés et des migrants. 

M. SERGEY B. KONONUCHENKO (Fédération de Russie) a appelé au respect du mandat de la Deuxième Commission, en estimant que la présente session ne doit pas être axée exclusivement sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, une tâche qui incombe, a-t-il précisé, à l’Assemblée générale et à d’autres organes des Nations Unies.  Le représentant russe a invité la Commission à mettre davantage l’accent sur les questions commerciales, en particulier l’amélioration du système commercial multilatéral.  Il a évoqué d’autres questions clefs, parmi lesquelles l’examen quadriennal complet  qui devrait contribuer à renforcer la capacité des États Membres à mettre en œuvre efficacement les objectifs de développement durable.  Il a aussi assuré que son pays était disposé à contribuer à l’amélioration des méthodes de travail de la Deuxième Commission.

S’il a reconnu que le Programme 2030 représente une nouvelle vision universelle de développement durable, M. JORGE SKINNER-KLEE (Guatemala) a souligné que de nombreuses incertitudes demeurent sur les moyens de le mettre en place, sur l’attention portée aux pays en situation particulière et sur la restructuration du système de développement des Nations Unies.  Aussi, il a estimé que les travaux de la Deuxième Commission devraient se focaliser sur les trois dimensions du développement durable: économique, sociale et environnementale.  En tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala juge important de porter suffisamment d’attention à la procédure d’examen quadriennal complet, qui permet d’analyser les expériences passées et d’en tirer des leçons, afin d’adopter une méthodologie transparente et appropriée pour les pays qui doivent être acteurs, et non seulement récipiendaires.  Le représentant a en outre appelé à utiliser le prochain Forum de suivi du financement du développement comme principal mécanisme de suivi constructif des engagements pris dans le Programme d’action d’Addis-Abeba, afin d’éviter d’obtenir de faibles résultats comme lors de la session précédente.

Pays situé dans une région très affectée par le phénomène El Niño, le représentant du Guatemala a insisté sur la nécessité d’examiner la question des changements climatiques et de ses implications, et d’élaborer une culture de prévention et de résilience, en précisant que l’aide d’urgence pour les personnes touchées n’était que de courte durée.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 accorde à l’être humain une place centrale, a-t-il rappelé.  C’est pourquoi, sa délégation estime que la Deuxième Commission devrait se focaliser sur la globalisation et l’interdépendance et, en particulier, sur la question de la migration internationale et du développement.  Elle est convaincue que la crise migratoire doit trouver une réponse stratégique focalisée sur les causes sous-jacentes et structurelles de la migration, ce qui implique de cesser de l’aborder comme un « problème ».

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a souligné l’importance de la lutte contre les niveaux insoutenables d’endettement, pour le développement durable de secteurs clefs de l’économie tels que le transport, le logement, l’énergie, l’agriculture et le tourisme, et pour une éducation de qualité.  En que ce qui concerne le Programme 2030, il s’est prononcé en faveur d’un cadre normatif afin de traiter efficacement des questions directement liées à la qualité de vie, voire à la survie du peuple.  Comme petit État insulaire en développement, la Jamaïque est particulièrement attachée à la mise en œuvre des Orientations de Samoa et juge fondamentales les dispositions du Programme d’action d’Addis-Abeba visant à aider les pays à faire face aux crises économiques et financières, ainsi qu’à la dégradation de l’environnement, aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.  La Jamaïque, pays classé à revenu intermédiaire, appelle, à l’instar des autres membres de la CARICOM, à revoir ces critères de classement utilisés par les institutions financières internationales et à considérer les pays à revenu intermédiaire très endettés, a indiqué M. Rattray.

Mme RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba), rejetant l’imposition de mesures coercitives unilatérales qui entravent le développement économique et social des peuples, a déploré l’embargo imposé à son pays par les États-Unis depuis plus de 50 ans.  Il a évalué les dommages économiques causés par cet embargo à plus de 753 milliards de dollars.

Sur la menace que posent les changements climatiques, le représentant a estimé que l’Accord de Paris constituait un point de départ important, même si cet instrument demeure insuffisant pour sauvegarder la planète pour les générations futures.  Pour sa délégation, il revient aux pays industrialisés de reconnaître « leur dette écologique », de modifier leurs modes « irrationnels » de production et de consommation, de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et d’honorer leurs engagements en termes de transfert de technologies et de financement vis-à-vis des pays en développement.  Le principe de responsabilité partagée mais différenciée doit en outre guider ce processus.

Le représentant a estimé que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sera l’occasion de réaffirmer les principes régissant ce système, de renforcer sa nature intergouvernementale et ses objectifs liés à la mise en œuvre du Programme 2030.  Il a souhaité que les institutions spécialisées, les fonds et les programmes du système soient des entités plus proactives pour œuvrer en faveur de l’élimination de la pauvreté et qu’ils répondent mieux aux priorités nationales des pays du Sud. 

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam) a rappelé que l’éradication de la pauvreté devrait être au centre la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le succès de cette mise en œuvre dépendra des moyens qui y sont consentis, a-t-elle argué, avant de noter la contribution que pourraient y apporter la coopération Sud-Sud et de l’APD.  La représentante a aussi plaidé pour un système commercial universel, transparent, ouvert et non discriminatoire.  Elle a en outre noté que le transfert des technologies était une question cruciale pour les pays en développement.  Elle a précisé que 70% des pauvres du monde vivaient dans les pays à revenu intermédiaire et c’est pourquoi, il est important pour le système de développement des Nations Unies de soutenir ces derniers afin qu’ils mettent sur pied des politiques de développement porteuses de succès.

M. CARLOS MORALES (Colombie) a indiqué qu’il était important de parvenir à des engagements concrets en matière de transferts de technologies, notamment en appliquant les mesures y afférentes qui avaient été intégrées dans le Programme d’action d’Addis-Abeba.  Il a aussi souligné l’importance du dialogue international sur la question des migrations.  En outre, le délégué a appelé le système de développement des Nations Unies à soutenir le renforcement des capacités nationales, en insistant sur le fait que cette action doit être envisagée dans le projet de résolution relatif à l’examen quadriennal complet.  Avant de conclure, il a souhaité que le système de développement des Nations Unies tienne davantage compte des besoins des pays à revenu intermédiaire.

M. BASHAR JA’AFARI  (République arabe syrienne) a indiqué que si le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le climat traitaient d’objectifs essentiels, le chemin pour y parvenir repose sur un partenariat pour aider les sociétés à sortir de la violence, tout en respectant la souveraineté nationale des États.  Il est impossible de traiter des objectifs de développement durable sans parler de développement économique et de sécurité.  Tout pays, qui est confronté à des défis pour parvenir au développement durable, ne peut y répondre seul, a-t-il expliqué.  Le terrorisme et l’extrémisme violent constituent pour son pays l’obstacle majeur à la réalisation du développement, a-t-il souligné. Le représentant a dénoncé les mesures économiques unilatérales imposées par les États-Unis et l’Union européenne, qu’il a qualifiées de pressions politiques sur les peuples, causant ainsi des crises alimentaires et ayant un impact négatif sur la santé des populations.

M. A. ROHAN PERERA (Sri Lanka) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avait le potentiel de transformer la vie de milliards de personnes sur la planète et constituait un plan d’action visionnaire.  Il a annoncé que le Sri Lanka était le premier pays de la région Asie-Pacifique à disposer d’un ministère du développement durable et qu’il était sur le point de présenter au Parlement un projet de loi pour faciliter la politique nationale en la matière ainsi que le cadre juridique et institutionnel pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, a-t-il assuré.  Le représentant a également indiqué que son pays avait commencé à mettre en œuvre une feuille de route.  La réalisation des objectifs de développement durable est la seule solution pour sortir de la pauvreté, a soutenu le délégué, avant d’ajouter que le développement durable ne pouvait pas devenir une réalité sans la paix et c’est pourquoi, le respect des droits de l’homme est fondamental.

Le représentant a ensuite expliqué que le Sri Lanka se félicitait d’avoir réduit la pauvreté de moitié, d’avoir presque atteint l’objectif d’éducation primaire et universel, et d’avoir atteint l’objectif sur l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires de base.  Le Sri Lanka a également progressé sur le thème de l’égalité entre les sexes, de même que dans la lutte contre certaines maladies, a-t-il dit.  En outre, le Sri Lanka a signé l’Accord de Paris sur le climat, a assuré son représentant.

Mme KRISHNAMURTI (Indonésie) a estimé que la Deuxième Commission devrait jouer un rôle actif pour intégrer les trois piliers du développement durable, à savoir économique, environnemental et social.  « Nous devons réfléchir à de nouvelles façons de briser le cycle de l’inégalité », a-t-il assuré.  Le représentant a souligné qu’il était important d’axer les efforts sur la technologie et l’innovation pour créer des emplois et accroître la productivité.  Il faudrait, en outre, redonner un élan au commerce et aux investissements, notamment dans le contexte de l’économie bleue.

Ensuite, a poursuivi le représentant, des politiques sur mesure doivent être élaborées pour répondre aux besoins et aux caractéristiques des pays.  Si cela s’avérait nécessaire, il faudrait leur apporter un traitement spécial et différencié pour les aider dans leurs efforts de développement.  Pour opérer « la transformation nécessaire », l’ensemble du système des Nations Unies doit se mobiliser, a-t-il résumé.  C’est pour cette raison que l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies représente une opportunité importante pour cette session.

M. MAX RAI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a indiqué que son pays avait mis au point sa stratégie nationale pour un développement durable responsable (STARS).  Il a considéré que la mise en œuvre des objectifs de développement durable avait démarré sous de meilleurs auspices que celle des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), adoptés lors du Sommet mondial en 2000.  À cet égard, a-t-il souligné, le leadership national, l’appropriation et l’espace politique sont les meilleurs garants du succès de la mise en œuvre du Programme 2030.  La coopération Sud-Sud doit à son avenir venir compléter la coopération Nord-Sud, mais elle ne peut pas la remplacer, a-t-il précisé.

Pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, il est urgent de disposer en temps utile de données crédibles et ventilées.  Le renforcement des capacités, l’assistance technique et le transfert de technologies ont là un rôle impératif à jouer, a poursuivi M. Rai.  Il a remercié les partenaires de la Papouasie-Nouvelle Guinée pour le développement, y compris les Nations Unies et l’Australie, qui aident son pays à renforcer son bureau des statistiques.  Il a ensuite relevé l’intérêt du Forum politique de haut niveau qui a permis à la Papouasie-Nouvelle-Guinée de préciser ses aspirations en matière de développent durable.  Enfin, il a réitéré l’appel des petits États insulaires en développement en faveur de l’entrée en vigueur rapide de l’Accord de Paris sur le climat et mis l’accent sur l’objectif 14 du Programme 2030 consacré à la conservation et à l’exploitation durables des océans.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a déclaré qu’il était temps d’axer les efforts sur la mise en œuvre de tous les accords multilatéraux adoptés l’an dernier par la communauté internationale.  Il a indiqué que tous les pays devraient mettre en œuvre les Objectifs de développement durable qui se veulent universels, y compris les pays dits développés.  Il a souhaité que les mécanismes de suivi des différents accords soient clairement établis.  Il a noté que l’Examen quadriennal complet était le document le plus complexe que la Deuxième Commission est appelée à examiner, en souhaitant que le résultat de cet examen  facilitera la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le représentant a aussi souligné que le Brésil avait déjà ratifié l’Accord de Paris qu’il s’était engagé à réduire de 43% ses émissions de gaz à effet de serre sur son territoire d’ici à 2030.   

Mme SARAH MENDELSON (États-Unis) a souligné que l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles était le point de l’ordre du jour le plus important que la Deuxième Commission va examiner à la présente session de l’Assemblée générale.  Ce sera l’occasion d’aligner le système de développement des Nations Unies au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La Deuxième Commission doit s’adapter et ne pas permettre que ses ressources humaines limitées soient mal utilisées, a rappelé la représentante.  Elle a ainsi invité à ne pas perdre de temps à examiner les mêmes thèmes année après année. 

Si la Deuxième Commission n’engage pas une réforme de ses méthodes de travail, elle perdra de son efficacité et il ne sera donc plus nécessaire de consacrer beaucoup de temps à ses travaux, a-t-elle prévenu.   Même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, nous devons éviter les divisions entre délégations au cours des négociations, a-t-elle aussi suggéré.  La représentante des États-Unis a appelé à œuvrer à ce que les projets de résolution dont sera saisie la Commission au cours de cette session soient conformes aux accords internationaux adoptés par la communauté internationale l’année dernière.  Si d’autres Commissions sont en mesure de terminer à temps leurs travaux, alors la Deuxième Commission peut également le faire, a-t-elle estimé.

M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est la feuille de route globale pour transformer le monde.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba a tracé la voie pour financer les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris est essentiel à notre succès, a-t-il assuré.  Ces accords demandent de nouveaux partenariats stratégiques à tous les niveaux pour éradiquer la pauvreté, a-t-il dit, en soulignant qu’il incombe cependant aux États de mettre en œuvre les ODD au niveau national.  La Norvège souhaite accélérer la mise en œuvre des objectifs, qu’elle considère comme étant la voie principale pour traiter des causes profondes de la pauvreté, a souligné son représentant.  Il a assuré que la Norvège continuera à fournir une assistance financière substantielle, au-delà de l’objectif de l’ONU de 0,7%, en estimant que l’ONU doit aussi jouer son rôle.

En ce sens, a-t-il dit, l’examen quadriennal doit être utilisé comme un instrument de changement qui agisse où il faut quand il le faut.  Le système des Nations Unies doit concentrer ses efforts là où les besoins sont les plus grands, a insisté le délégué, en ajoutant que la Norvège adhérait à une approche différenciée.  La Norvège souhaite qu’il y ait un meilleur partage, a indiqué le représentant, avant de préciser que, pour être plus efficace, l’ONU doit avoir de meilleurs résultats.  Les objectifs de développement durable sont universels, et le monde a besoin de partenariats et de leadership, dont l’ONU doit assurer la cohérence globale, a-t-il rappelé avant de conclure.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a rappelé que, l’année dernière, les États se sont engagés, à travers le Programme d’action d’Addis-Abeba, à mobiliser toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Il a estimé que la Deuxième Commission devrait identifier, en priorité, les défis pratiques et les solutions pour appuyer l’application du Programme 2030 aux niveaux national et régional.  En dépit d’une augmentation de l’aide publique au développement (APD), les engagements ne sont pas encore remplis, a-t-il poursuivi.  Il faut encourager le flux d’investissements étrangers directs et renforcer les mécanismes de suivi. 

L’Éthiopie, qui préside actuellement le Forum de la vulnérabilité climatique, reconnaît que l’Accord de Paris sur le climat offre une occasion historique de créer une économie sans carbone résiliente.  À cet égard, a précisé M. Alemu, le pays s’est engagé à ratifier l’Accord en 2016.  Par ailleurs, a-t-il assuré, le Gouvernement de l’Éthiopie continue de placer l’élimination de la pauvreté au cœur de son programme de développement.  Avec un taux de croissance de 10,2% en 2015, l’économie éthiopienne a créé des millions d’emplois et le pays espère atteindre un revenu intermédiaire d’ici à 2025.

M. MARC-ANDRE BLANCHARD (Canada) a estimé que l’approche adoptée par la Deuxième Commission doit être guidée par une question fondamentale: est-ce que ses actions peuvent contribuer à réaliser les objectifs de développement durable? Autrement dit, permettront-elles d’éliminer la faim et la pauvreté une fois pour toutes?  L’approche du Canada est guidée par la conviction profonde que la diversité est une force et c’est dans cette optique qu’il prend des mesures en faveur de l’inclusion sociale, du dialogue interculturel, de la tolérance, du respect mutuel, du pluralisme et de la coexistence pacifique.  Le Canada a également recentré son aide internationale sur les États les plus pauvres et les plus vulnérables.

M. ADEOYE (Nigéria) a invité la Deuxième Commission à mettre l’accent sur l’éradication de la pauvreté.  Il a également souhaité que la lutte contre les flux illicites de capitaux soit renforcée.  Il a insisté sur la nécessité de favoriser le retour des capitaux vers leur pays d’origine.  Le représentant du Nigéria a également appelé de tous ses vœux à l’établissement d’un système financier international transparent et qui garantisse le transfert des capitaux de manière fiable.

M. PISAREVICH (Bélarus) a souhaité que les activités de l’ONU et du G-20 dans le domaine économique soient complémentaires.  L’intégration régionale prend une place de plus en plus importante et il est tout aussi nécessaire que des processus de coopération soient mis en place, au sein de l’ONU, afin d’inclure ces processus d’intégration, a-t-il préconisé.  Le représentant a aussi noté que l’inclusion était un élément de base à l’ONU, tout en regrettant que les pays à revenu intermédiaire soient des laissés-pour-compte.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il faudrait établir un partenariat entre ce groupe de pays et l’ONU.  

M. ALI ALNUAIMI (Émirats arabes unis) a jugé très important d’aligner les objectifs de développement durable avec les responsabilités du système des Nations Unies. Même s’il n’existe pas d’institution propre à chaque objectif, a-t-il espéré, les Nations Unies devraient porter une attention suffisante à chacun d’entre eux.  Il a, en outre, tenu à rappeler que le fait de vivre sous occupation étrangère entrave gravement le développement.

Les Émirats arabes unis ont battu un record mondial en mai dernier en proposant les coûts les plus bas pour l’énergie solaire, s’est félicité le représentant.  Ils ont aussi été l’un des premiers pays à ratifier l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Par ailleurs, a assuré M. Alnuaimi, des progrès « remarquables » ont été réalisés en faveur de l’autonomisation économique et politique des femmes.

De plus, a-t-il poursuivi, les Émirats arabes unis consacrent plus de 1% de leur revenu national brut à l’aide humanitaire.  Le pays est en train d’intégrer les objectifs de développement durable dans son plan national de développement intitulé « Vision 2021 ».  Il s’apprête à accueillir une série d’évènements, dont le Sommet mondial sur l’économie verte et l’Exposition mondiale sur le développement Sud-Sud, à Dubai, ce mois-ci, puis la Semaine de la durabilité à Abou Dhabi, en janvier 2017. 

Mme MALEEHA  LODHI (Pakistan) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris avaient redonné un espoir dans la coopération multilatérale.  Le Programme 2030 pose néanmoins des défis clefs, qui ne peuvent être réglés qu’avec des mécanismes incluant toutes les parties prenantes.  Il faut en outre que les pays disposent des ressources nécessaires.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba fournit des éléments importants concernant les moyens de financement en faveur des pays en développement, a estimé la représentante.  La Deuxième Commission devrait garantir un suivi et une mise en oeuvre efficace des objectifs de développement durable, a recommandé la représentante, en se disant convaincue que le système de développement des Nations Unies pourra y jouer un rôle essentiel. 

Les Nations Unies doivent répondre aux besoins nouveaux des pays en développement, à travers notamment l’Examen quadriennal complet.  En ce qui concerne les changements climatiques, le Pakistan, a assuré sa représentante, a signé l’Accord de Paris dès le premier jour et il est déterminé à le mettre en œuvre.  En conclusion, la déléguée a évoqué le droit fondamental à l’autodétermination, en demandant de ne pas oublier la situation difficile de ceux qui vivent sous occupation.  C’est une situation qu’elle a qualifiée d’obstacle à la réalisation des objectifs de développement durable.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a assuré qu’au plan national, l’Ouganda avait intégré la question des changements climatiques et les objectifs de développement durable dans sa politique nationale, et a également signé l’Accord de Paris sur le climat.  Le représentant a ainsi illustré la bonne volonté de son pays en citant des programmes établis pour aider les groupes défavorisés.  L’Ouganda, qui se tourne vers le secteur associatif et vers le financement international, estime que l’Organisation mondiale du commerce (OMC) devrait faciliter l’accès aux marchés, notamment pour les pays les moins avancés.  Il faudrait, par ailleurs, éviter une approche sélective concernant les 17 objectifs car, a-t-il rappelé, ils sont étroitement liés.  En ce qui concerne les mouvements massifs de réfugiés, le représentant a indiqué que l’Ouganda était le huitième pays dans le monde à en accueillir et qu’il avait intégré la gestion des réfugiés dans sa législation nationale.  On ne peut parvenir au développement sans la paix, a prévenu le délégué, en se disant optimiste que le Conseil de sécurité pourrait jouer un rôle pour mettre un terme aux conflits violents.

M. MAHMOUD SAIKAL (Afghanistan) a mis l’accent sur la nécessité pour la Deuxième Commission de renforcer, dans le cadre de ses travaux, le lien entre la paix, la sécurité et le développement et l’intégration de l’objectif de développement durable sur l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable dans les résolutions et documents adoptés par la Commission.   Elle doit également donner la priorité à la réalisation des engagements faits à Addis-Abeba concernant le financement du développement, en particulier dans le cadre de l’aide publique au développement, en faveur des pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral.  Ses travaux doivent aussi être axés sur l’Accord de Paris sur les changements climatiques et les engagements financiers de la communauté internationale visant à développer les capacités d’adaptation des pays en développement et la nécessité de la mise en œuvre en temps opportun du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe et l’importance de développement des stratégies de réduction des risques de catastrophe pour une mise en œuvre efficace des objectifs de développement durable, a souligné le représentant.

Demain, s’ouvrira la Conférence de Bruxelles sur l’Afghanistan, a rappelé le représentant qui, en estimant qu’elle servira de plateforme pour le Gouvernement afghan et la communauté internationale et les autres partenaires pour réaffirmer et consolider leur partenariat pour la paix et la prospérité en Afghanistan.  À cette occasion, le Gouvernement afghan a élaboré le cadre national pour la paix et la sécurité qui est un plan stratégie de cinq ans pour réaliser le développement durable et l’autonomie, éradiquer la pauvreté et assurer la sécurité et la stabilité du pays.  Son gouvernement, a-t-il ajouté, a aussi élaboré une feuille de route pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

M. HASSAN ABBAS (Liban) a indiqué que la Deuxième Commission devrait se concentrer sur la fourniture de moyens adéquats en vue de la mise en œuvre du Programme de développement à l’horizon 2030.  Le Liban est en train de finaliser son plan national de développement durable, en conformité avec les objectifs dudit Programme, a-t-il affirmé.  Le représentant a précisé que le plan de son pays s’attacherait à réaliser certains objectifs jugés prioritaires. Il a ensuite détaillé la gravité de la crise humanitaire dans lequel le Liban est plongé depuis l’arrivée sur son sol de 1,2 million réfugiés syriens.  Pour relever un tel défi, il est nécessaire, a-t-il souligné, de fournir un appui financier aux pays accueillant un grand nombre de réfugiés.  Ces pays, a-t-il dit, fournissent « un bien public global ».

M. Abbas a ensuite plaidé pour un système de développement des Nations Unies qui soit plus cohérent et intégré, un système de coordonnateurs résidents renforcé et une coopération accrue entre activités de développement et humanitaires.  Il a précisé que le nouveau cadre stratégique que le Liban s’apprête à signer avec les Nations Unies reconnaissait la nécessité d’un appui onusien efficace afin d’aider le pays à relever les défis multidimensionnels auxquels il fait face.  En conclusion, M. Abbas a indiqué que la marée noire, causée par la destruction en juillet 2006 par Israël des réserves en pétrole de l’installation électrique de Jiyeh, continuait d’affecter les efforts de développement de son pays.  Il a souligné la nécessité qu’Israël assume sa responsabilité en vue d’un dédommagement prompt et approprié des dommages environnementaux subis.

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a prôné une plus grande coordination de l’action de l’ONU en ce moment de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a souligné le rôle des partenariats internationaux dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a aussi prôné le transfert des technologies propres en faveur des pays en développement.  Le représentant a salué les résultats de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les vastes mouvements de populations.  Il a expliqué que l’on ne peut traiter des situations de migrations en évoquant seulement les questions de sécurité, en proposant ainsi que les causes socioéconomiques de ce phénomène soient également abordées.  Le représentant a en outre estimé que les flux illicites de capitaux devraient être combattus et que les fonds volés devraient être restitués au pays d’origine, y compris ceux venant de la Libye. 

Après avoir mentionné les accords mondiaux historiques de 2015, M. MICHAEL R. TEN-POW (Guyana) a estimé que le rôle et le travail de la Deuxième Commission prenaient un nouveau sens dans le contexte d’une interdépendance mondiale accrue. Il a demandé une meilleure prise en compte des réalités des petits États insulaires, des États en développement côtiers à basse altitude et des pays à revenu intermédiaire.  Le représentant a fait remarquer que les critères pour changer de catégorie de pays ne tiennent pas compte de certaines réalités.  C’est pourquoi, le Guyana plaide pour la création d’un cadre international approprié afin de traiter des facteurs tels que le changement climatique, le commerce, la dette, la coopération fiscale internationale, la sécurité alimentaire et les catastrophes naturelles afin de permettre à ces pays de faire les changements nécessaires, a-t-il indiqué.  Le Guyana, a assuré son représentant, veut mettre en œuvre les objectifs de développement durable de façon globale en se concentrant sur l’éducation, la sécurité alimentaire, l’énergie et les infrastructures.  Très préoccupé par le niveau d’élévation des mers, le Guyana se veut un État vert, a-t-il indiqué, en rappelant qu’il avait signé l’Accord de Paris.

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