Quatrième Commission: le respect des principes fondamentaux du maintien de la paix crucial pour éviter toute dérive potentielle
« Il est impératif de défendre les trois principes du maintien de la paix qui ne sauraient être remis en cause pour assurer le succès des missions », a estimé, ce matin, le représentant de la Chine qui est intervenu lors de la troisième journée du débat sur l’examen de l’ensemble des opérations de maintien de la paix à la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation).
Face à la complexité croissante des opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations Unies, de nombreuses délégations ont, à l’instar de la Chine, réaffirmé la validité des principes fondamentaux du maintien de la paix qui sont l’impartialité, le consentement des parties et le non-recours à la force à l’exception des cas de légitime défense, pour justifier leurs craintes de voir ces missions assumer de nouvelles fonctions comme la lutte antiterroriste, ou leurs réticences vis-à-vis du recours aux technologies modernes comme les drones.
En revanche, le représentant américain a estimé « absurde » de s’opposer au recours aux drones qui permet, à son avis, d’améliorer la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain. Il y voit une opposition d’ordre politique qui ignore les risques croissants et asymétriques auxquels sont exposés les Casques bleus. Des pays, comme l’Iran et Cuba, qui disent comprendre à la limite la justification de l’utilisation des drones, exigent toutefois que le recours à ces technologies modernes s’accompagne d’une stricte définition juridique de leur utilisation dans le cadre de processus intergouvernementaux appropriés.
Pour le Mali, dont le représentant a salué l’adoption de la résolution 2295 (2016) en juin qui « ajuste le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pour lui permettre d’adopter une position plus proactive et robuste », il ne s’agit pas, « comme certains voudraient le faire croire », de demander à la MINUSMA de mener des opérations antiterroristes. Il s’agit plutôt de permettre à la Mission de prendre toutes les mesures nécessaires pour se protéger et exécuter normalement son mandat de protection des populations civiles. Pour sa part, le représentant du Pakistan a estimé qu’il fallait éviter à tout prix que le personnel de maintien de la paix ne devienne partie aux conflits et qu’il soit perçu comme un instrument d’intervention externe par les populations et autorités locales. S’il reconnait l’importance de la protection des civils, lorsqu’elle est mandatée, il exige que ce mandat soit clair.
Par ailleurs, de nombreux pays contributeurs de contingents (PCC) ont réaffirmé l’importance de la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat pour aboutir aux résultats escomptés. Ces pays réclament d’être associés à toutes les étapes du processus de prise de décisions et de modification des mandats en matière de maintien de la paix. L’Inde a imputé en partie les difficultés actuelles de la Mission des Nations Unies en République de Soudan du Sud (MINUSS) au fait que lors du renouvellement « hâtif » de son mandat, le Conseil de sécurité n’avait pas pris en compte la position des PCC, et n’avait même pas obtenu le consentement du pays hôte pour la révision de ce mandat. Un mandat pour lequel il n’existait pas non plus de consensus au sein du Conseil, voire même ses cinq membres permanents.
Construire une paix durable nécessite un renforcement de la coopération à l’échelle des Nations Unies et la constitution de partenariats entre l’ONU et les organisations régionales et sous- régionales, ont souligné la plupart des intervenants. Au plan régional, la représentante du Burkina Faso, à l’instar d’autres délégations africaines, a salué le partenariat stratégique qui existe entre l’ONU et l’Union africaine. Elle a rappelé que, grâce aux efforts au niveau africain, il a été possible de déployer rapidement des missions au Mali et en République centrafricaine, dans l’attente de la mise en place des opérations multidimensionnelles qui en prennent la relève. De son côté, le représentant de l’Ukraine a appelé à la mise en place d’interactions plus importantes entre l’ONU et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
La Quatrième Commission achèvera son débat sur cette question, demain, mercredi 26 octobre, à 10 heures.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS
Suite du débat général
M. DANIJEL MEDAN (Croatie) a souligné que l’examen en 2015 du maintien de la paix et de la sécurité a permis de façonner le futur programme global dans ces domaines.
Ces examens ont souligné l’importance des solutions politiques et stratégiques en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité, y compris le rôle des opérations de maintien de la paix de l’ONU, liant notamment les questions de développement avec le processus de consolidation de la paix. Il a également été recommandé, a-t-il poursuivi, de concentrer les efforts et les ressources sur la prévention des conflits et la médiation, ainsi que la création de partenariats, notamment au plan régional. Il a, en outre, mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue accru, notamment entre les pays contributeurs de troupes et de polices, ainsi que d’une coordination plus étroite entre le Conseil de sécurité et le Secrétariat.
Cet examen a également été l’occasion d’aborder la problématique des abus sexuels, particulièrement ceux commis par les troupes de maintien de la paix et leur éradication.
Le représentant a appelé à une plus grande participation de la femme dans les opérations de maintien de la paix, notamment au niveau de la direction, et exhorté la promotion du rôle de la femme dans les processus de paix, notamment pour la prévention des conflits, la négociation et la réconciliation après-conflit. Cela est essentiel, a-t-il dit, pour la réussite de nos efforts et pour obtenir des résultats tangibles.
En conclusion, il a fait part de la détermination de son pays de continuer à œuvrer activement pour améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
M. MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a rappelé les objectifs de la Charte des Nations Unies qui mettent en lumière la nécessité de respecter les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance politique des États sans ingérence dans leurs affaires internes.
Les opérations de maintien de la paix et les différentes missions doivent respecter ces principes de manière très précise en évitant toute interprétation particulière des évènements et conflits et en préservant toute la neutralité nécessaire à l’accomplissement de cette tâche, a-t-il dit. À cet égard, sa délégation souligne l’importance des principes directeurs qui régissent ces missions et opérations de maintien de la paix, à savoir en premier lieu, le consentement des parties concernées, la neutralité et le non-usage de la force. En effet, a poursuivi le représentant, le consentement anticipé de la part des pays où les forces de maintien de la paix sont déployées est indispensable, de même que la coordination avec les gouvernements d’accueil de tous les éléments relatifs au fonctionnement de ces missions. Par ailleurs, « nous tenons à dire que ces opérations ne peuvent en aucun cas constituer une alternative à une solution durable au conflit », a-t-il souligné, estimant qu’il fallait traiter les causes profondes de ces conflits avec la plus grande objectivité.
La Syrie a toujours appuyé les efforts visant à améliorer et développer les opérations de maintien de la paix à tous les niveaux, car mon pays est convaincu que la mission de ces opérations a beaucoup évolué et, de ce fait, des stratégies et politiques et concepts spécifiques doivent être mis en place et appliqués dans un cadre intergouvernemental.
Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix reste le seul forum habilité à examiner les questions relatives aux opérations de maintien de la paix sous toutes leurs formes, notamment les mesures visant à renforcer les capacités des Nations Unies à mener à bien ces opérations, a-t-il conclu.
M. RIADH BEN SLIMAN (Tunisie) a estimé important que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix continue de jouer un rôle crucial dans l’examen de la question de maintien de la paix sous tous ses aspects et que sa vision de la réforme des opérations de maintien de la paix débouche sur l’amélioration de l’efficacité des opérations de maintien de la paix.
Le représentant a appelé pour le renforcement des consultations entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes sur la définition de mandats de mission clairs et réalistes, sur leur application, sur l’évolution des missions, leurs nouveaux aspects et leur complexité, compte tenu de leur caractère multidimensionnel grandissant.
Une coopération renforcée entre les opérations de maintien de la paix et la Commission de consolidation de la paix (CCP) est également essentielle, à son avis, pour assurer que les composants des mandats des opérations de maintien de la paix sont mis en œuvre pour faciliter la transition vers la phase de consolidation de la paix.
Le représentant s’est dit préoccupé de l’intensification des menaces que confrontent les Casques bleus. À son avis, ceux-ci devraient être dotés de moyens adéquats et recevoir des formations appropriées pour améliorer leur protection et sécurité. Pour ce qui est des cas d’abus sexuels commis par des Casques bleus, le représentant s’est prononcé pour un renforcement de la politique de tolérance zéro et l’adoption de toutes les mesures nécessaires pour que ces abus ne se reproduisent pas et que leurs auteurs soient traduits en justice.
M. NABEEL MUNIR (Pakistan) a rappelé que son pays était l’un des plus importants contributeurs de contingents aux opérations de maintien de la paix, puisque 150 000 Pakistanais ont servi dans 41 missions depuis 1960, dont 144 ont perdu la vie. Le Pakistan a également été l’un des premiers pays à soutenir le Système de préparation des moyens de maintien de la paix (UNPCRS), et accueille l’UNMOGIP (Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies dans l’Inde et le Pakistan).
Il a souligné les écarts de plus en plus notables entre technologies et capacités des missions, compte tenu des environnements instables dans lesquels elles sont déployées. Il est impératif, selon lui, d’y remédier pour préserver le niveau d’excellence et de confiance dont le personnel de maintien de la paix a pu bénéficier au cours des dernières décennies. À cette fin, sa délégation invite le Conseil de sécurité et le Secrétariat à coopérer étroitement avec les pays contributeurs de troupes et d’unités de police. Les décisions de déploiement doivent être fondées sur la consultation, la préparation et la compréhension des situations sur le terrain, a indiqué le représentant, qui souhaite que l’on procède à une évaluation des modalités du dialogue triangulaire.
Le personnel de maintien de la paix ne doit pas devenir partie au conflit, ni être perçu comme un instrument d’intervention externe par les populations et autorités locales, a-t-il poursuivi. Sa délégation reconnait l’importance de la protection des civils lorsqu’elle est mandatée, mais exige des mandats clairs.
Pour le Pakistan, le maintien de la paix n’est pas un processus en soi: il doit s’accompagner d’un processus politique et inclure la prévention et la médiation. Enfin, le C34 reste, de l’avis du délégué, le forum le plus approprié pour débattre de toutes les questions relatives au maintien de la paix.
M. ZHANG DIANBIN (Chine), dont le pays est l’un des principaux contributeurs de contingents du maintien de la paix, a noté les situations complexes auxquelles sont confrontées les opérations de maintien de la paix. La Chine estime qu’il est impératif de continuer à défendre les trois principes du maintien de la paix, à savoir l’impartialité, le consentement des parties et le non-recours à la force à l’exception des cas de légitime défense, qui sont à la base de toute opération et ne doivent pas être remis en cause, a-t-il affirmé, précisant que le Conseil de sécurité devait s’assurer que les mandats des opérations de maintien de la paix étaient réalistes et identifier les priorités des différentes phases de ces missions et la portée. De plus, les mandats doivent être, à son avis, adaptés à la situation sur le terrain et prévoir des stratégies de sortie. Le représentant a également demandé que la coopération triangulaire soit renforcée et que les positions des pays fournisseurs de contingents soient prises en compte pour aboutir aux résultats escomptés. Il a également souligné la nécessité d’assurer la sécurité du personnel de maintien de la paix et demandé des orientations détaillées dans ce domaine. La Chine appelle en outre à la consolidation et l’optimisation de la gestion logistique des missions, a conclu le représentant.
M. VOLODYMYR HERASYMENKO (Ukraine) a salué les ambitieuses recommandations contenues dans le rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix, ainsi que le rapport du Secrétaire général concernant sa mise en œuvre. Le représentant a dit partager l’avis du Groupe, selon lequel l’ONU devrait former un partenariat stratégique avec les organisations régionales et travailler avec celles-ci pour partager son expérience unique en matière de maintien de paix, évoquant, à cet égard, les exemples de partenariat avec l’Union européenne et l’Union africaine. Il a appelé à la mise en place d’interactions plus importantes avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), particulièrement lorsque les missions de cette organisation régionale sont déployées dans des environnements peu sûrs avec une composante civile limitée. Pour lui, la protection des populations civiles reste un des principaux objectifs de ces opérations, estimant à cet effet que « la protection des civils est un élément décisif pour garantir le succès et la légitimité des opérations de maintien de la paix ».
Il a, par ailleurs, indiqué que malgré l’agression de la Russie contre l’Ukraine, son pays continuera sa participation active dans les activités des opérations de maintien de la paix de l’ONU, ajoutant que l’Ukraine avait fortement contribué à ces opérations et demeurait un partenaire fiable de l’Organisation dans ce domaine.
Après avoir souligné la nécessité de mettre en œuvre les recommandations des deux rapports du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix, M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a évoqué la question des renseignements dans les missions de maintien de la paix. Nous avons suivi les efforts du Secrétariat pour développer un cadre politique dans ce domaine et les États Membres devraient être pleinement engagés sur cette question, a-t-il estimé. Cela concerne essentiellement, a-t-il précisé, la collecte systématique de renseignements, le contrôle et l’analyse proposés par le Secrétariat, tout en indiquant que la préoccupation légitime des États Membres dans ce domaine devait être traitée par des consultations.
Concernant les abus sexuels qui auraient été commis par des Casques bleus, le représentant a estimé que certaines allégations ne répondaient pas aux normes minimums de preuves. Les allégations qui n’ont pas été vérifiées et étayées, sapent non seulement la crédibilité des comités des pays fournissant les contingents concernés, mais aussi de l’Organisation tout entière, a affirmé le représentant, se prononçant pour une gestion très prudente de cette question.
Pour M. DURGA PRASAD BHATTARAI (Népal), les opérations de maintien de la paix des Nations Unies restent un outil essentiel de la communauté internationale pour faire progresser la paix et la sécurité dans le monde. La nature de ces opérations a largement évolué au fil des ans pour devenir des opérations multidimensionnelles avec des mandats complexes, a remarqué le représentant, qui a également souligné le lien intrinsèque qui existe entre paix et développement durable.
Le Népal a toujours répondu aux appels des Nations Unies en déployant des contingents, dont la totalité s’élève à 120 000 personnes, indépendamment du degré de difficulté que présentent ces missions. À présent, plus de 5 000 hommes et 150 femmes sont déployés aux quatre coins du monde et le Népal a mis en place des centres de formation de son personnel de maintien de la paix, a précisé le représentant, qui a souhaité pouvoir apporter la contribution de son pays aux travaux des Nations Unies au niveau décisionnel et sur le terrain à la lumière de son expérience dans le domaine. Le représentant a également réaffirmé le soutien de sa délégation à la politique de tolérance zéro, car, a-t-il dit, ces actes « honteux sont une tâche pour le maintien de la paix ». Le Népal attache une attention particulière au déploiement de femmes dans les missions de paix pour renforcer la confiance auprès des communautés locales, a poursuivi le représentant, avant d’affirmer qu’à son avis, le consentement des autorités des pays hôtes était essentiel au succès des missions. Par ailleurs, il a souligné l’importance du dialogue triangulaire entre Conseil de sécurité, Secrétariat et pays contributeurs de contingents, dont les positions doivent être prises en compte.
M. MATEO ESTREME (Argentine) a réaffirmé l’engagement et le soutien de son pays aux opérations de maintien de la paix entamées il y a près de 60 ans, un engagement conforme au soutien de l’Argentine à un système de maintien de la paix transparent et efficace dans le cadre des Nations Unies. À cet égard, a-t-il dit, et afin d’augmenter le niveau de participation de ces missions, il a rappelé l’engagement dans ce sens pris lors du Sommet sur le maintien de la paix en 2015 et la récente Réunion des ministres de la défense de Londres consacrés aux opérations de maintien de la paix (OMP), formant le vœu de voir ces engagements tenus au cours des deux prochaines années.
Les OMP sont déployées de plus en plus souvent sur décision du Conseil de sécurité dans des situations changeantes et dangereuses et des circonstances diverses: parfois il s’agit d’un État défaillant, parfois d’un État en proie à un conflit interéthnique, parfois d’un État déchiré par des menaces asymétriques. Tous ces cas de figure nécessitent, à son avis, la protection croissante de la population civile.
Le représentant a estimé que les missions s’avéraient d’une complexité croissante: en effet, elles devaient assurer de plus en plus, et en même temps, la protection des droits de l’homme, la reconstruction des institutions et la consolidation de la démocratie et celui de l’état de droit. La réalité changeante des OMP démontre par ailleurs, à son avis, la nécessité de réfléchir à leur évolution et aux moyens de renforcer leur capacité opérationnelle. À cet égard, il a salué le rapport du Groupe de haut niveau chargé d’étudier les opération de maintien de la paix dont les recommandations, a-t-il indiqué, seront examinées dans le cadre du Comité des opérations de maintien de la paix et du Groupe indépendant de haut niveau chargé d'étudier les opérations de paix (C34).
M. ISSA KONFOUROU (Mali) a rappelé que son pays accueille sur son sol depuis juillet 2013, l’une des plus grandes opérations de maintien de la paix qui est la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Conscient de l’instabilité sécuritaire qui prévaut dans la région du déploiement de cette mission, le Conseil de sécurité a accédé à la requête du Mali, en adoptant la résolution 2295 (2016) en juin qui « ajuste le mandat de la MINUSMA pour lui permettre d’adopter une posture plus proactive et robuste », a précisé le représentant. Il ne s’agit pas, « comme certains voudraient le faire croire », de demander à la MINUSMA de mener des opérations antiterroristes, ce type d’opération n’étant pas, à son avis, du ressort des opérations de maintien de la paix. Il s’agit plutôt de lui demander de prendre toutes les mesures nécessaires pour se protéger et exécuter normalement son mandat de protection des populations civiles, a-t-il précisé.
Le représentant a toutefois déploré que, quatre mois après son adoption, les dispositions de cette résolution tardent à se concrétiser. À ce jour, a-t-il estimé, la pénurie en matériel lourd, tels que les véhicules blindés de transport des troupes, les véhicules de soutien logistique et d’autres équipements logistiques essentiels, ont empêché les composantes militaires et de police de la MINUSMA de s’acquitter comme il se doit de leurs tâches opérationnelles. Pour leur part, a-t-il indiqué, les autorités maliennes, conscientes du fait qu’il leur incombe d’assurer la sécurité et la stabilité à long terme de leur pays, travaillent à la construction et au renforcement des capacités militaires au plan national. Dans l’intervalle, a conclu le représentant, le Mali appelle la MINUSMA à fournir l’assistance nécessaire au retour des forces de défense et de sécurité du Mali sur l’ensemble du territoire national.
M. ANTHONY ANDANJE (Kenya) a salué le travail remarquable que les Nations Unies continuent d’accomplir pour la promotion de la paix et la sécurité internationales. Les opérations de maintien de la paix (OMP) et le service d’appui aux missions constituent une partie intégrante de cette action, a dit le représentant, précisant qu’en tant que participant actif aux opérations de maintien de la paix, le Kenya se félicitait du renforcement et de l’élargissement de son partenariat avec l’ONU. M. Andanje a fait part du soutien de son pays à l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2034 (2016) du 12 août 2016 sur le Soudan du Sud, et salué les efforts déployés en ce sens, se disant confiant que la force de protection régionale serait déployée. Néanmoins, a-t-il tenu à préciser, le consentement du pays hôte est un impératif sans lequel aucun succès politique ou militaire ne peut être réalisé. Il a, par ailleurs, exprimé sa préoccupation devant la grave menace terroriste, rappelant avoir contribué à travers des moyens aériens à la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) en vue de renforcer ses capacités. Il a appelé les Nations Unies à fournir un soutien financier durable et prévisionnel à ces opérations, conformément à la Déclaration sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organismes régionaux dans le domaine du maintien de la paix et la sécurité internationales, recommandé par le Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de maintien de la paix (OMP). En conclusion, il a indiqué que la protection des civils doit être primordiale, appelant à la mise en place d’un mécanisme pour leur protection durant les conflits.
M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a estimé que la création de toute opération de maintien de la paix et la prorogation de leurs mandats doivent respecter le consentement des parties et les autres principes fondamentaux du maintien de la paix, dont la non-ingérence dans les affaires internes des États et le respect de leur souveraineté. Il a rappelé que le Darfour accueille toujours l’une des plus grandes opérations de maintien de la paix du monde, et qu’actuellement le dialogue est engagé pour parvenir à une stratégie de sortie pour cette mission. Le représentant a par ailleurs précisé que l’Union africaine et l’ONU avaient permis d’établir la stabilité constitutionnelle du Soudan, le Président Omar Al-Bachir et son gouvernement ayant pu célébrer la mise en œuvre de l’Accord de Doha pour la paix au Darfour de 2011, dont les différentes dispositions sont actuellement mises en œuvre. Il a également souligné que la population locale est désormais pleinement consciente de ses droits et de ses devoirs, comme en témoigne sa participation au dernier référendum. « L’heure est venue de mettre en œuvre la stratégie de sortie de la MINUAD », a précisé le représentant, avant d’indiquer que la Conférence de dialogue national, qui a eu récemment lieu à Khartoum, en présence de représentants de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la coopération islamique, avait permis de déboucher sur des recommandations approuvées au consensus par les participants. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, le Gouvernement soudanais avait mené à bien le cessez-le-feu dans les régions concernées, notamment au Darfour, et toutes les parties ont été invitées à s’associer au processus d’unité nationale. Une nouvelle constitution devrait être rédigée et l’état de droit respecté, a précisé le représentant.
M. FIDEL COLOMA GRIMBERG (Chili) a rappelé la longue tradition du Chili en matière de paix et de sécurité internationales en faveur du respect des droits humains et de la promotion de la démocratie. C’est dans ce cadre que nous inscrivons les opérations de maintien de la paix, a affirmé le représentant. Les exigences en matière de sécurité et de paix rendent nécessaire, à son avis, l’amélioration des contacts entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat, les pays fournisseurs de contingents et de forces de police, en plus des pays donateurs. Cela est d’autant plus nécessaire lorsqu’il s’agit de questions plus opérationnelles, à savoir le déroulement des OMP et le retrait de ces opérations. II convient, a-t-il poursuivi, de renforcer le caractère institutionnel de certaines missions qui doivent disposer de davantage de possibilités en matière juridique et doctrinale concernant les opérations de maintien de la paix. II a réaffirmé, à cet égard, que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix (C34) est le seul cadre des Nations Unies qui a un mandat pour cette thématique. Il est nécessaire, a-t-il précisé, d’établir une approche progressive pour l’élaboration des mandats des OMP, notamment la définition des objectifs politiques, à long et moyen termes, avec des mécanismes de vérification sur le terrain et des stratégies de mise en œuvre. L’Assemblée générale est l’organe qui doit évaluer la viabilité de ces planifications et exiger de meilleurs instruments de vérification, ce qui doit conditionner, selon lui, la mise à disposition de ressources budgétaires.
M. MICHAEL MAVROS (Chypre) a souligné l’importance des modèles communs qui ont émergé des différents examens, par exemple la nécessité de reconnaître la primauté des politiques, d’augmenter les investissements dans la prévention et la paix durable, favoriser l’approche axée sur les populations, renforcer les partenariats, en particulier avec les organisations régionales, et faire le lien entre les efforts de développement et de paix. Chypre croit aussi au rôle humanitaire du maintien de la paix et à la réconciliation et au respect des droits de l’homme, a indiqué le représentant.
Il a par ailleurs souligné l’importance de l’objectivité et de l’impartialité pour assurer la crédibilité et l’aptitude des Nations Unies à aider les pays à faire face de manière efficace à la situation sur le terrain. Il a estimé nécessaire de respecter les principes de la Charte, notamment le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États Membres, et d’adhérer aux principes fondamentaux de maintien de la paix, en particulier le consentement de l’État hôte.
En ce qui concerne le processus de paix à Chypre, le représentant a confirmé l’importance du Chapitre VII de la Charte, et l’importance des partenariats entre l’ONU et les organisations régionales. Les pourparlers sur Chypre ont bénéficié et continuent de bénéficier de la participation de l’Union européenne, a-t-il affirmé, estimant qu’en cas de réussite des pourparlers, l’ONU et ses forces de maintien de la paix auraient un rôle important à jouer dans la mise en œuvre de l’Accord final.
Pour M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba), les chiffres avancés par le Secrétaire général adjoint au maintien de la paix illustrent l’importance de cette thématique pour l’ONU, rappelant qu’il y avait actuellement 17 missions dans lesquelles 120 000 personnes de 122 pays sont déployés. Pour sa délégation, le respect des principes fondamentaux du maintien de la paix reste impératif, notamment le consentement des parties et l’impartialité. Par ailleurs, à son avis, la mise en place de missions plus complexes ne doit pas se substituer à l’attention qu’il faut accorder aux solutions aux causes profondes de ces conflits. Les opérations de maintien de la paix ne peuvent pas être une fin en soi, mais un moyen temporaire pour créer un climat sécuritaire propice à l’application d’une stratégie globale qui tienne compte du développement économique et social, a-t-il souligné.
Le représentant a également exprimé sa préoccupation face à l’utilisation de technologies nouvelles dans le cadre des opérations de maintien de la paix, en soulignant la nécessité d’y recourir sur la base d’une analyse au cas par cas, de se conformer aux principes inscrits dans la Charte et d’obtenir le consentement du pays hôte. Il convient, selon lui, de définir les aspects juridiques, techniques et financiers relatifs à l’utilisation de ces technologies. Le représentant a également souligné la nécessité d’associer les pays contributeurs de contingents à l’ensemble des étapes du maintien de la paix et à leur fournir tous les moyens nécessaires pour opérer en toute sécurité, compte tenu des risques auxquels s’exposent les contingents.
Mme MARINA NIKODIJEVIC (Serbie) a exprimé sa préoccupation face à la fréquence des attaques contre le personnel des Nations Unies. La sécurité du personnel doit être traitée de façon prioritaire et la Serbie appuie tous les efforts visant à élaborer des mesures visant à améliorer la protection des missions de maintien de la paix sur le terrain, conformément à la Charte et à ses principes de base.
La représentante a réitéré le soutien de son pays au rôle de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo et à sa participation active à la création de conditions propices à une vie pacifique de tous les résidents de la province, à la sécurité de toutes les communautés locales et au respect des droits de l’homme. La neutralité de l’engagement de la Mission reste le seul cadre acceptable permettant de travailler ensemble afin d’améliorer la vie des populations au Kosovo et à Metohija. La présence de la Mission est extrêmement importante pour la stabilité dans la province et la création de conditions qui devraient conduire à une solution durable à la question de Kosovo et Metohija.
Elle a ajouté que la présence renforcée et le rôle de la mission sont particulièrement importants pour la Serbie, en particulier pour les Serbes et les autres non-Albanais vivant au Kosovo et à Metohija. La Serbie souhaite que la Mission continue d’exécuter son mandat en vertu de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité pour la période à venir.
M. FEDERICO GONZALEZ (Uruguay) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur des opérations de maintien de la paix (OMP); en un peu plus d’un demi-siècle, l’Uruguay a déployé plus de 43 000 de personnes dans les missions onusiennes, contribuant ainsi à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il dit. Aujourd’hui, quelque 1 565 personnes participent dans quatre opérations de maintien de la paix, 58 au sein de la force multinationale de paix, en plus d’observateurs au Sinaï et dans la mission politique en Colombie, a-t-il précisé. Ces effectifs font de l’Uruguay le premier pays fournisseur de troupes sur le continent américain, a-t-il dit. Cet engagement au sein des OMP ne se limite pas uniquement au déploiement sur le terrain, a indiqué M. Gonzalez, rappelant que l’Uruguay a accueilli en 2015 la Conférence régionale des Amériques sur les OMP et a coorganisé le sommet sur les OMP. Cette année, nous avons coorganisé la réunion des ministres de la défense de Londres, a-t-il poursuivi, avant d’énumérer les défis qui se posent aux opérations de maintien de la paix, notamment les limitations à la liberté de mouvement, la restriction de l’accès à des zones particulières et les obstacles administratifs liés à la délivrance de visas, ainsi que les décisions unilatérales d’expulsion du personnel de la paix, comme cela a été le cas pour la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
Le représentant des États-Unis, M. DAVID PRESSMAN a estimé que le maintien de la paix était un outil vital qui doit répondre aux situations dangereuses dans lesquelles sont déployées les opérations de maintien de la paix. À cette fin, a-t-il poursuivi, il fallait notamment réduire les lacunes entre les mandats des missions et leurs capacités, et revigorer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales.
Saluant l’engagement qu’avaient pris certains pays à détacher environ 4 000 hommes pour les besoins de la formation d’une force de déploiement rapide des Nations Unies, il a néanmoins appelé à remédier à la lenteur du processus de déploiement, appelant les États Membres à assurer la disponibilité immédiate des appuis aériens et de génie civil en cas de besoin.
Le représentant américain a par ailleurs estimé « absurde » de s’opposer au recours aux drones dans le cadre des missions, compte tenu de leur potentiel d’améliorer la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain. Il y voit une opposition « d’ordre politique » qui ne tient pas compte des risques auxquels sont exposés les Casques bleus.
Au sujet de l’évaluation et des processus de planification du Département de maintien de la paix, il a regretté qu’elles ne se concentrent que sur les opérations militaires et ne prennent pas en compte les composantes civiles et de police des missions. Il a également dénoncé la lenteur des processus de planification. Le représentant a appelé en outre les États Membres à respecter la résolution 2272 du Conseil de sécurité qui porte sur les violations et abus sexuels commis par des membres du personnel de maintien de la paix. Il a également souligné la nécessité de mettre en œuvre des programmes de consolidation de la paix dès le début des opérations de maintien de la paix.
M. TAKESHI AKAHORI (Japon) a souligné que la priorité de son pays était d’améliorer la qualité et la capacité des opérations de maintien de la paix (OMP). En dépit des nombreuses promesses faites dans ce domaine, notamment lors du Sommet des dirigeants de l’an dernier de la récente Réunion des ministres de la défense à Londres, « nous sommes encore confrontés à des lacunes concernant la capacité et la qualité des missions de maintien de la paix », a regretté M. Akahori. Il a recommandé le renforcement du projet de partenariat triangulaire dans le domaine de l’ingénierie, tel que mentionné par le Secrétaire adjoint au Département de l’appui aux missions (DAM), M. Atul Khare, lors de son discours liminaire au début du débat général. Ce projet a pour objectif, a-t-il expliqué, de former et d’équiper des ingénieurs militaires africains afin qu’ils puissent être déployés rapidement et jouer un rôle majeur sur le terrain. Plus de 60 ingénieurs africains ont été formés à Nairobi cette année, a-t-il précisé. Ce modèle pourrait être étendu, a-t-il poursuivi, invitant le soutien des États Membres à cet égard. Il a indiqué, par ailleurs, que son pays concentrait ses efforts sur la question de la communication, en appuyant l’Académie et le Centre de formation de l’ONU en Ouganda. Un programme de sensibilisation des femmes est également prévu pour le 14 novembre prochain, a-t-il annoncé, invitant les États Membres à y participer en vue de la promotion de la qualité et la capacité des OMP. Il a réaffirmé, en conclusion, l’appui du Japon en faveur de la politique de tolérance zéro du Secrétaire général sur l’exploitation sexuelle.
M. TANMAYA LAL (Inde) a souligné que l’Inde disposait d’une longue expérience dans les opérations de maintien de la paix au sein des Nations Unies, exprimant sa fierté de représenter le pays le plus grand contributeur aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 195 000 hommes présents dans 49 des 71 missions qui disposent d’un mandat à ce jour. Il a affirmé que l’approche globale de la finalisation des mandats de maintien de la paix démontrait clairement que l’origine des problèmes rencontrés se trouvait à la source même. Sur le terrain, a-t-il fait observer, la situation de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud ne s’est pas améliorée malgré l’adoption de la résolution, et comme par le passé, le Conseil de sécurité n’a pas su entendre les pays fournisseurs de contingents, ni s’assurer du consentement du gouvernement du pays hôte pour ce qui concerne la révision du mandat. L’Inde regrette par ailleurs que la résolution portant sur le renouvellement du mandat ait été adoptée sans qu’un consensus soit possible entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, a poursuivi le représentant. Il a déploré en outre que dans le cadre de nombreux mandats relatifs à des opérations de maintien de la paix, le principe d’impartialité n’a pas été respecté, ce qui fait croître les risques de voir les soldats de la paix devenir des cibles. En conclusion, le représentant a rendu hommage aux hommes et femmes engagés aujourd’hui dans les activités de maintien de la paix, ainsi qu’à celles et ceux qui ont perdu leur vie dans les opérations sur le terrain pour défendre la paix.
M. GHOLAMALI KHOSHROO (Iran) a souligné la nécessité de respecter les normes les plus élevées de conduite et de discipline par le personnel de l’ONU, notamment les Casques bleus, affirmant qu’il fallait lutter contre les mauvaises conduites, en particulier l’exploitation et l’abus sexuels. Le représentant a attiré l’attention sur l’importance de la protection des civils, dont la responsabilité incombe en premier lieu aux États d’accueil, tout en soulignant le caractère inacceptable pour son pays de toute intervention militaire des Nations Unies ou autre force extérieure au nom de cette responsabilité. À son avis, les opérations de maintien de la paix devraient juste soutenir les efforts des pays hôtes dans ce domaine.
S’agissant de l’utilisation des technologies modernes et des renseignements dans les missions de maintien de la paix, le délégué a dit comprendre leur utilité lorsqu’il s’agit d’améliorer la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain. Il a néanmoins estimé que les aspects légaux du recours à ces technologies doivent être abordés et définis dans les processus intergouvernementaux appropriés. Le représentant a également affirmé que les arrangements régionaux et les organisations régionales constituaient des facteurs importants de maintien de la paix et de la sécurité régionale. Tous les États Membres doivent être impliqués dans le processus politique et de prise de décisions dans tous les aspects, dimensions et étapes des opérations de maintien de la paix, a-t-il précisé.
La Police des Nations Unies joue également un rôle important dans les missions de maintien de la paix et dans la période de l’après-conflit dans les pays qui demandent l’aide de l’ONU, a poursuivi le représentant. Les forces de police peuvent contribuer, à son avis, à créer l’état de droit, renforcer ou rétablir les services nationaux de police, soutenir les pays hôtes à développer une politique centrée sur les communautés et former les officiers de police ou offrir des spécialisations dans différents types d’enquête. En conclusion, le représentant a estimé que le principe de la répartition géographique équitable devrait être pleinement pris en compte dans la dotation en personnel dans les sièges et les agences sur le terrain à tous les niveaux.
Pour Mme MARIAME FOFANA (Burkina Faso), l’examen des opérations de maintien de la paix et l’Agenda d’action du Secrétaire général qui en a résulté, la réunion des responsables du maintien de la paix de septembre 2015 et le tout premier sommet des chefs de police sont autant de cadres qui ont permis de formuler des recommandations tout aussi pertinentes que celles du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix (HIPPO) et du Secrétaire général. Elle a rappelé que son pays fournissait actuellement des observateurs, du personnel militaire, pénitentiaire et de police aux missions onusiennes en Haïti, en RDC, au Darfour, en Centrafrique, au Mali, au Soudan du Sud et en Côte d’Ivoire. Le Burkina Faso éprouve toutefois des difficultés liées à l’insuffisance de matériels et d’infrastructures de formations de son personnel de maintien de la paix, et d’équipements adéquats pour le déploiement rapide, a indiqué sa représentante. Elle a également demandé que l’on prenne des mesures pour améliorer la sécurité du personnel de maintien de la paix et de ses installations, notamment ses capacités d’autoprotection et de défense « car un personnel qualifié, bien formé et disposant de moyens techniques et logistiques adaptés à la réalité du terrain est l’une des conditions d’un maintien de la paix bien conduit ».
Le Burkina Faso encourage la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales pour renforcer leurs actions respectives et créer des synergies susceptibles d’optimiser les résultats des missions de paix. La représentante a rappelé qu’au Mali et en République centrafricaine, il a été possible de déployer des missions dans l’attente de la mise en place d’opérations multidimensionnelles qui ont pris la relève, par le biais des efforts au niveau africain.
M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a rappelé l’importance des principes comme le bon voisinage, la non-ingérence et le non-recours à l’usage illégitime de la force. Le représentant a énuméré les cas de participation passée et présente de son pays aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies et annoncé que l’École internationale de forces de sécurité (EIFORCES) du Cameroun accueillerait, en 2017, un atelier du Département des opérations de maintien de la paix sur la révision du module de formation des policiers individuels des Nations Unies et un exercice de synthèse de niveau état-major de théâtre, en coopération avec l’instrument de stabilité de l’Union européenne.
Le représentant a par ailleurs souligné qu’en vue d’un maintien de la paix durable dans un environnement mondial marqué par des foyers de tension, des crises ouvertes et de menaces de tous genres à la paix et à la sécurité internationales, son pays souhaiterait que les réflexions menées aboutissent à des résultats tangibles en matière de formation de prédéploiement, d’équipements et de sortie de crise. Il a également estimé nécessaire pour les missions de se familiariser avec les aspects culturels des pays d’accueil, les parties au conflit et les raisons des conflits. « Nous y gagnerons en efficacité sur le terrain et en taux de réussite des missions », a-t-il conclu.
Droit de réponse du Maroc
Le représentant a fait part de la réaction de son pays face à la déclaration faite par l’Uruguay au sujet de restrictions imposées par les pays hôtes, de liberté de mouvement ou de complication administrative. Le Maroc ne se sent pas concerné car la Mission des Nations Unies pour l'organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) bénéficie du « soutien entier et plein de mon pays », comme cela a été confirmé récemment par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Sahara occidental et Chef de la MINURSO, Mme Kim Bolduc, lors de son dernier point de presse du 18 octobre devant le Conseil de sécurité, a rappelé le représentant. Il a également fait remarquer que le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, s’était récemment rendu sur le terrain et avait constaté le bon fonctionnement de la MINURSO. Dès lors, le représentant a exprimé sa « surprise » de voir cette question évoquée par l’Uruguay, État membre non permanent du Conseil de sécurité, qui est parfaitement au courant des derniers développements, notamment du fait que la situation est redevenue normale suite à un accord entre le Secrétariat des Nations Unies et le Maroc.