En cours au Siège de l'ONU

L’Assemblée élit la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, le Gabon, le Liban et le Nigéria pour siéger au Conseil de sécurité à partir du 1er janvier 2010

AG/10871

L’Assemblée élit la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, le Gabon, le Liban et le Nigéria pour siéger au Conseil de sécurité à partir du 1er janvier 2010

15/10/2009
Assemblée généraleAG/10871
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale                                         

Soixante-quatrième session                                 

20e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE ÉLIT LA BOSNIE-HERZÉGOVINE, LE BRÉSIL, LE GABON, LE LIBAN ET LE NIGÉRIA POUR SIÉGER AU CONSEIL DE SÉCURITÉ À PARTIR DU 1ER JANVIER 2010


L’Assemblée générale a élu ce matin, dès le premier tour de scrutin, la Bosnie-Herzégovine, le Brésil, le Gabon, le Liban et le Nigéria comme membres non permanents du Conseil de sécurité, pour un mandat de deux ans, à compter du 1er  janvier 2010.


Les cinq pays ont été élus à la majorité des deux tiers dès le premier tour de scrutin.  Ils étaient tous candidat unique de leur groupe.


Pour le Groupe des États d’Afrique et d’Asie, le Gabon et le Nigéria, qui ont obtenu respectivement 184 et 186 voix, remplaceront le Burkina Faso et la Jamahiriya arabe libyenne, tandis que le Liban occupera la place laissée vacante par le Viet Nam, après avoir obtenu 180 voix.   Sans s’être présentés, le Togo, la Sierra Leone, la République islamique d’Iran et le Libéria ont quand même reçu une voix chacun.


Pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, le Brésil a obtenu 182 voix et remplacera le Costa Rica à partir du 1er  janvier 2010.  Sans s’être porté candidat, le Venezuela a reçu une voix.


Enfin l’unique siège attribué au Groupe des États d’Europe orientale est revenu à la Bosnie-Herzégovine, élue avec 183 voix en remplacement de la Croatie.


Chaque année, l’Assemblée générale élit cinq nouveaux membres non permanents pour siéger au Conseil de sécurité en remplacement des cinq membres sortants qui ne sont pas immédiatement rééligibles.  Outre les cinq membres permanents –la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni–, le Conseil de sécurité sera composé, à partir du 1er janvier 2010, de l’Autriche, du Brésil, de la Bosnie-Herzégovine, du Gabon, du Japon, du Liban, du Mexique, du Nigéria, de la Turquie et de l’Ouganda.


L’Assemblée générale reprendra ses travaux lundi 19 octobre avec un débat consacré au sport au service de la paix et du développement.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Commission de la condition de la femme élit un nouveau Président et un nouveau Vice-Président

FEM/1763

La Commission de la condition de la femme élit un nouveau Président et un nouveau Vice-Président

14/10/2009
Conseil économique et socialFEM/1763
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquante-quatrième session

2e séance – matin


LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ÉLIT UN NOUVEAU PRÉSIDENT ET UN NOUVEAU VICE-PRÉSIDENT


La Commission de la condition de la femme, chargée d’examiner les progrès réalisés en matière d’égalité des femmes de par le monde, a, cet après-midi, élu par acclamation à sa présidence et à sa vice-présidence pour ses cinquante-quatrième et cinquante-cinquième sessions, respectivement M. Garen Nazarian, de l’Arménie, et M. Julio Peralta, du Paraguay.


M. Nazarian remplace, jusqu’à la fin de son mandat qui devait arriver à échéance à la fin de la cinquante-cinquième session de la Commission, en 2011, Mme Armen Martirosyan, de l’Arménie, qui avait démissionné en raison de sa récente nomination à un nouveau poste.  La candidature de M. Nazarian était présentée par le Groupe des États de l’Europe de l’Est.


La candidature de M. Peralta était, elle, appuyée par le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes.


Constituée de 45 États membres, la Commission de la condition de la femme élabore des recommandations pour le renforcement des droits des femmes dans les domaines politique, économique, social et éducatif.  Elle examine les problèmes relatifs aux droits des femmes qui nécessitent une attention immédiate.  Elle élabore également des traités et d’autres instruments visant à améliorer la condition des femmes en droit et dans la pratique.  


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Moyen-Orient: la volonté politique des parties de parvenir à un accord de paix reste l’élément essentiel pour un accord final

CS/9767

Moyen-Orient: la volonté politique des parties de parvenir à un accord de paix reste l’élément essentiel pour un accord final

14/10/2009
Conseil de sécuritéCS/9767
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6201e séance – matin et après-midi


MOYEN-ORIENT: LA VOLONTÉ POLITIQUE DES PARTIES DE PARVENIR À UN ACCORD DE PAIX RESTE L’ÉLÉMENT ESSENTIEL POUR UN ACCORD FINAL


Divisées sur les conclusions du rapport Goldstone, les délégations souhaitent toutefois que les parties enquêtent sur les allégations de crimes graves commis dans leurs rangs


Les efforts politiques intenses entrepris à la fin du mois de septembre, notamment à New York, n’ont pas encore permis de relancer les négociations de paix au Moyen-Orient, dont le succès « dépendra en premier lieu de la volonté politique des parties d’aboutir », a constaté aujourd’hui le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, qui s’est en outre inquiété de la montée des tensions dans la région.


L’examen mensuel de la situation au Moyen-Orient par le Conseil de sécurité -qui a pris la forme d’un débat public au cours duquel sont intervenues, en présence du Ministre des affaires étrangères de l’Autorité nationale palestinienne, une quarantaine de délégations- a également été marqué par de nombreux commentaires sur le « rapport Goldstone ».  Tout en portant des appréciations variables sur ce document, les intervenants ont, dans leur grande majorité, souhaité que les parties concernées mènent des enquêtes sérieuses et indépendantes sur les allégations de crimes graves commis en violation du droit international humanitaire, comme le recommande le rapport.


La rencontre entre le Président des États-Unis, M. Barack Obama, le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et le Premier Ministre d’Israël, M. Benjamin Netanyahu, et les réunions du Quatuor et de son Comité de liaison avaient laissé espérer, le mois dernier, une relance rapide du processus de paix, comme l’ont rappelé tant M. Pascoe que divers membres du Conseil de sécurité.  Et pourtant, comme l’a fait remarquer le représentant du Costa Rica, cet espoir « s’est malheureusement évanoui ».  Pour que les quelques gestes positifs ne se limitent pas à de « vagues lueurs alimentant des espoirs sans fondement », il a demandé « des changements définitifs d’attitude » qui permettent de placer les progrès « dans le cadre d’un processus politique constant ».


Le représentant de la France a énuméré trois étapes pour parvenir à créer un État palestinien indépendant et vivant en paix aux côtés d’Israël, condition d’une paix durable reconnue par tous: la mise en œuvre de la Feuille de route, l’application de la résolution 1860 et la réconciliation entre Palestiniens.


Cela suppose l’arrêt de la colonisation israélienne, qu’ont réclamé toutes les délégations.  Le représentant des États-Unis a ainsi rappelé que son pays « n’accepte pas la légitimité » des nouvelles colonies et des avant-postes créés par Israël.  En outre, il faut que le calme revienne sur place.  À cet égard, le représentant de la Turquie a demandé à toutes les parties de limiter les provocations et a souligné que le respect des lieux saints de Jérusalem, où des incidents ont eu lieu récemment, est une composante centrale de la stabilité au Moyen-Orient.


Par ailleurs, les Palestiniens doivent mettre en place les conditions d’un État de droit.  À l’instar d’autres délégations, le représentant du Royaume-Uni a jugé positive l’adoption par l’Autorité palestinienne d’un plan, présenté lui aussi en fin septembre, pour bâtir en deux ans de solides institutions pour le futur État palestinien.  Plusieurs représentants ont également mis l’accent sur l’importance d’une réconciliation entre Palestiniens et ont salué les efforts de l’Égypte en ce sens.


De nombreuses délégations ont, en revanche, déploré que, neuf mois après son adoption, la résolution 1860, destinée à mettre fin aux opérations israéliennes à Gaza, n’a été que partiellement appliquée.  D’un côté, les tirs venus de Gaza sur les villes israéliennes continuent; de l’autre, Israël poursuit son blocus de Gaza, très fermement dénoncé par l’Égypte, au nom du Mouvement des pays non alignés, et par la Syrie, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique(OCI).  De nombreuses délégations ont exhorté Israël à ouvrir les points de passage vers Gaza pour permettre l’accès à l’aide humanitaire.


Appuyé par le Mouvement des pays non alignés, la Ligue des États arabes et l’OCI, le Ministre des affaires étrangères de l’Autorité nationale palestinienne a fortement insisté sur les conclusions du « rapport Goldstone », du nom du juge Richard Goldstone, qui dirigeait la mission d’établissement des faits sur le conflit de Gaza créée par le Président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.  Ce rapport a été remis le 15 septembre dernier au Conseil des droits de l’homme à Genève.  Après avoir décidé de reporter son examen de six mois, le Conseil des droits de l’homme a décidé de se réunir en session extraordinaire les 15 et 16 octobre pour l’examiner.  Le Ministre a estimé que le rapport lance « un nouvel appel à la communauté internationale qui ne peut être ignoré », car la justice « ne saurait rester muette plus longtemps » devant les exactions commises par Israël dans le Territoire palestinien occupé.


Les recommandations* du rapport ont été amplement discutées.  La représentante d’Israël a affirmé que l’examen du rapport par le Conseil de sécurité serait « destructeur pour le processus de paix ».  À l’image de celui de l’Australie, plusieurs représentants ont estimé qu’il n’était pas opportun que le Conseil de sécurité se saisisse du rapport Goldstone avant son examen à Genève.  Le représentant des États-Unis a en outre estimé que son contenu n’était ni équilibré, ni exact.  Toutefois, de très nombreuses délégations ont fait part de leur préoccupation face aux allégations de « crimes graves » et ont demandé aux parties de créer, comme le suggère le rapport, des commissions d’enquête indépendantes pour examiner les faits allégués.


La plupart des représentants des pays arabes sont allés plus loin.  Au nom de l’OCI, le représentant de la Syrie a estimé que le rapport « rendait inévitable la requête présentée au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités ».  D’autres représentants, comme celui du Liechtenstein, ont noté que le Conseil de sécurité ne pourrait échapper à ses responsabilités et qu’il devrait insister sur le respect du droit international humanitaire en toutes circonstances et sans exception.


* A/HRC/12/48 (ADVANCE2)



LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION DE PALESTINE


Déclarations


M. B. LYNN PASCOE, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a déclaré que, depuis son dernier exposé du 17 septembre dernier, les efforts politiques se sont poursuivis sans qu’on puisse toutefois noter de progrès significatifs, alors que des événements préoccupants se sont déroulés sur le terrain.  Il a rappelé la rencontre du Président des États-Unis, M. Barack Obama, avec les dirigeants israéliens et palestiniens le 21 septembre à New York, dans le cadre de laquelle le Président américain a invité les deux parties à respecter leurs engagements et s’est personnellement impliqué dans la relance des négociations.  Il a également rappelé la réunion du Quatuor du 24 septembre qui, avec le Comité de liaison, a apporté son soutien au plan de l’Autorité palestinienne pour l’édification d’un État palestinien dans les prochains 24 mois.  Mais, même avec le plein appui de la communauté internationale, l’élément essentiel reste la volonté politique des parties de respecter leurs engagements et de négocier la fin du conflit, a rappelé le Secrétaire général adjoint.


M. Pascoe a ensuite fait état des affrontements survenus sur l’esplanade des mosquées, qui ont commencé le 27 septembre.  Les statuts de Jérusalem-Est et des sites religieux sont des questions extrêmement délicates qui ne peuvent être réglées que dans le cas des négociations finales, a déclaré M. Pascoe, qui a renouvelé l’appel au calme lancé par le Secrétaire général.  Il s’est par ailleurs dit préoccupé des ordres de démolition de bâtiments palestiniens à Jérusalem-Est et des autres mesures de construction de nouvelles implantations israéliennes. Ces nouvelles constructions sont illégales et sapent les efforts de paix, a déclaré M. Pascoe. 


Les tensions entre Palestiniens se sont aggravées après le report de l’examen du rapport Goldstone au Conseil des droits de l’homme début octobre, a constaté M. Pascoe, qui a expliqué que la décision prise à la demande du Président Abbas, de l’Autorité palestinienne, avait été très critiquée par différentes factions palestiniennes et avait provoqué des manifestations.  Il a rappelé qu’à la demande du Président de l’Autorité palestinienne, une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme est désormais prévue les 15 et 16 octobre pour examiner le rapport.


M. Pascoe a déclaré que le Secrétaire général est convaincu de la nécessité de faire respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances et qu’il a appuyé depuis le début la mission d’établissement des faits présidée par le juge Goldstone.  Le Secrétaire général demande à toutes les parties de procéder sans retard à des enquêtes crédibles sur la conduite des opérations pendant le conflit, comme le demande le rapport Goldstone, a poursuivi M. Pascoe.


La politique de fermeture continue de Gaza est insoutenable et inacceptable, a affirmé le Secrétaire général adjoint, qui a rappelé que la résolution 1860 du Conseil de sécurité contenait les éléments d’une approche plus stratégique et de principe, avant de regretter qu’ils ne soient pas mis en œuvre.  Il a rappelé que les attaques entre Israël et Gaza tendent à reprendre et s’est dit inquiet des informations faisant état de contrebande d’armes vers Gaza.  En outre, a-t-il encore rappelé, le Secrétaire général a fait part au Premier Ministre israélien de sa déception lorsqu’il l’a rencontré le mois dernier, notamment concernant le fait qu’Israël n’avait pas donné son accord aux propositions de l’ONU pour la construction des écoles, d’hôpitaux et de logements à Gaza.  Le Premier Ministre a donné au Secrétaire général son engagement personnel que la situation serait réexaminée, a rappelé M. Pascoe.


Les efforts de paix israélo-palestiniens doivent se poursuivre dans le contexte plus global d’une paix israélo-arabe, a déclaré M. Pascoe.  Il a noté que la situation était restée calme durant le mois écoulé sur les hauteurs du Golan, de même que dans la zone du Sud-Liban où opère la Force des Nations Unies au Liban (FINUL).  Il a jugé essentiel qu’un gouvernement soit rapidement formé au Liban.  Il a ajouté que les circonstances de l’explosion survenue le 12 octobre au sud du fleuve Litani restaient obscures mais que, s’il s’agissait de l’explosion d’une roquette ou d’un obus, cela constituerait une claire violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.


Les événements nous rappellent que sans un horizon politique crédible, y compris la prise d’engagements, leur respect, leur contrôle et un appel à la mise en cause en cas de violation, les forces extrémistes de part et d’autre tendront à combler le vide, a averti M. Pascoe, qui a conclu en rappelant la volonté des Nations Unies de travailler à une paix juste et durable fondée sur toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


M. RIAD AL-MALKI, Ministre des affaires étrangères de l’Autorité nationale palestinienne, a estimé que les parties au conflit étaient à un tournant critique, la justice ne pouvant plus rester muette devant les exactions commises par Israël dans le Territoire palestinien occupé.  Le rapport Goldstone constitue un nouvel appel à la communauté internationale qui ne peut être ignoré, a-t-il ajouté.  M. Malki a déclaré que la situation volatile actuelle dans Jérusalem-Est, « qui est le cœur du Territoire palestinien occupé, avec toutes les conséquences négatives sur la sécurité régionale », rappelait brutalement le caractère central de cette question qui « requiert une action urgente ». 


Le Ministre palestinien est ensuite revenu longuement sur l’« agression israélienne dans Gaza » qui, à la fin du mois de décembre 2008, a causé la mort de 1 400 citoyens palestiniens innocents, dont des centaines de femmes et d’enfants, et fait plus de 5 500 blessés, « Israël ayant usé de tous les moyens militaires pendant toute l’agression et montré un profond mépris de la vie humaine ».  Le Ministre palestinien des affaires étrangères a en outre souligné qu’aujourd’hui encore, Israël empêche la reconstruction de ce qu’elle a détruit, des milliers de maisons, des infrastructures vitales pour la population, les hôpitaux, les écoles, les mosquées, les usines, entreprises et fermes. 


M. Al-Malki a qualifié le blocus « illégal » israélien de Gaza de mesure immorale et de punition collective destinée à maintenir la population de Gaza dans la misère et les ruines, tout en alimentant en elle un sentiment d’injustice.  L’enquête menée par l’équipe de M. Goldstone à la demande du Conseil des droits de l’homme a confirmé qu’Israël, la puissance occupante, avait commis des violations des droits de l’homme et du droit international, en foulant notamment au pied la quatrième Convention de Genève relative aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité, a poursuivi le Ministre palestinien des affaires étrangères.  Il a ainsi souligné qu’Israël était accusé d’avoir notamment assassiné des civils, d’avoir pratiqué la torture et infligé des traitements inhumains, et d’avoir sciemment causé des souffrances et des blessures graves. 


Le rapport Goldstone conclu qu’Israël n’a fait preuve d’aucune précaution pour protéger les civils et, même pire, que la puissance occupante avait planifié cette campagne de destruction disproportionnée et systématique qui avait pour but de sanctionner, humilier et terroriser la population civile de Gaza, a renchéri le responsable palestinien.  Cette conclusion choquante est confirmée par les traumatismes et angoisses profondes observés parmi la population civile, a ajouté M. Al-Malki.


Il a ensuite souligné que l’Autorité palestinienne, « qui rejette toute agression et tout crime perpétré par la puissance occupante et réaffirme qu’il n’existe aucune symétrie et proportionnalité entre occupant et occupé », prenait également très au sérieux les allégations du rapport concernant d’éventuelles violations du droit international de la partie palestinienne.  Il a ainsi affirmé que l’Autorité palestinienne, respectueuse du droit international, tiendra les engagements qu’elle a pris et exprimés publiquement de conduire ses propres enquêtes sur ces éventuelles violations. 


Par ailleurs, le Ministre palestinien a annoncé que le Conseil des droits de l’homme tiendra, demain 15 octobre, une session extraordinaire, à la demande du Président Abbas, pour tenter de « rectifier les dysfonctionnements qui ont émaillé l’examen du rapport Goldstone à Genève, il y a deux semaines ».  « Nous espérons que le Conseil soutiendra le rapport Goldstone et le transmettra officiellement pour examen aux organes concernés des Nations Unies, conformément aux recommandations qui figurent dans ce document.  Nous sommes profondément convaincus que ces recommandations doivent être mises en œuvre, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale devant, dans ce contexte, assumer leurs responsabilités en vertu des principes de paix et de justice énoncés par la Charte des Nations Unies ». 


La crédibilité et les fondations du droit international ainsi que celle de l’ONU, sont en jeu, a encore estimé M. Al-Malki, avant de déplorer que le monde est depuis trop longtemps le témoin des ravages causés par l’impunité dont continue de jouir Israël.  « Nous connaissons les conséquences de cet état de fait, c’est-à-dire la souffrance infligée depuis 60 ans à des générations d’innocents et l’absence d’état depuis plus de 42 ans d’occupation.  Nous devons briser ce cycle vicieux, et le tollé doit être dirigé contre les auteurs de crimes de guerre et non contre ceux qui recherchent la justice pour les victimes », a insisté M. Al-Malki.  Il a conclu en mettant en garde contre la poursuite des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement par Israël à Jérusalem-Est, qui se sont intensifiées ces dernières semaines et qui pourraient, selon lui, réactiver le cycle des violences entre les parties et saper toute reprise des négociations de paix. 


Mme GABRIELA SHALEV (Israël) a insisté sur les aspects extrêmement complexes de la situation au Moyen-Orient.  Elle a rappelé les événements survenus depuis la dernière réunion d’information mensuelle sur le Moyen-Orient du Conseil de sécurité, le 17 septembre dernier.  Après avoir félicité le Président des États-Unis, M. Barack Obama, pour son prix Nobel de la paix, elle a affirmé qu’Israël recherchait une paix authentique, défendable et durable au Moyen-Orient, une paix qui permettrait à un État juif et à un État palestinien de vivre en paix côte à côte.  Elle a déclaré que le mois de septembre avait connu une « montée vertigineuse des attaques terroristes » contre Israël, notamment dans le sud du pays. 


Mme Shalev a ajouté que le Hezbollah continuait de recevoir des armes et que le Sud-Liban restait soumis à son terrorisme qui, a-t-elle dit, menace aussi la FINUL.  Elle a affirmé que derrière le renforcement du Hezbollah se trouve l’Iran et que l’appui de ce pays au Hezbollah « pousse la région vers le conflit ».  Le programme nucléaire iranien représente une crise internationale, a-t-elle prévenu, soulignant qu’il s’agit d’une « réelle menace pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales dans la région et dans le monde ».


Mme Shalev a rappelé qu’Israël, il y a cinq ans, a démantelé 21 colonies de peuplement à Gaza et évacué plusieurs milliers d’Israéliens qui y vivaient, ajoutant que le Secrétaire général des Nations Unies et le Conseil de sécurité avaient alors soutenu cette « courageuse décision ».  Mais l’espoir d’Israël s’est transformé en cauchemar du fait de la prise de pouvoir du Hamas à Gaza, a assuré la représentante, qui a ensuite insisté sur la nature terroriste et antisémite du Hamas.  Or, a-t-elle regretté, « le monde ne réagit pas » face au terrorisme du Hamas.


La date de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient a été changée au motif d’une urgence, a fait remarquer Mme Shalev.  On pourrait penser que ce serait à cause des bombardements terroristes incessants sur Israël depuis Gaza ou le Liban, ou encore la menace constante du programme nucléaire iranien, a-t-elle poursuivi.  En fait, c’est un prétexte dû à une manœuvre de la Jamahiriya arabe libyenne, État Membre, « ce champion des droits de l’homme » qui, a-t-elle fait remarquer, a récemment « accueilli comme un héros un architerroriste » responsable d’un attentat terroriste ayant causé la mort de plusieurs centaines de personnes au-dessus de Lockerbie, en Écosse.


Tout en estimant que l’examen du rapport Goldstone devrait « se faire ailleurs », Mme Shalev l’a qualifié de document « biaisé et erroné ».  Il représente « un prix pour les organisations terroristes » et nie le droit d’Israël à défendre ses citoyens, a-t-elle affirmé.  En convoquant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour examiner ce rapport, on a voulu détourner l’attention de la situation réelle dans la région, a-t-elle accusé, avant de juger cet examen « destructeur pour le processus de paix ».  Un tel débat n’a pas de sens, a-t-elle souligné avant de conclure.


M. ABDURRAHMAN MOHAMED SHALGHAM (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu’il était nécessaire d’insister sur le rapport Goldstone, car la question palestinienne fait parfois l’objet de résumés biaisés.  Les pratiques d’Israël ne sont pas seulement illégales, elles sont surtout inhumaines, a-t-il affirmé, en pointant du doigt la construction d’un mur de séparation « raciste », les humiliations systématiques et les tentatives de judaïsation forcée que subissent quotidiennement les civils palestiniens.  Le représentant a souligné que l’occupation israélienne était à l’origine de toutes les violations du droit international qu’endurent les Palestiniens depuis des décennies, en dépit de nombreuses résolutions et des Conventions de Genève.  Israël a le champ libre, car il est convaincu de l’appui de ses alliés, ce qui le place au-dessus des lois, a fait remarquer le représentant, notant que le Conseil de sécurité est encore incapable de rejeter la politique de « deux poids deux mesures » et incapable de forcer Israël à respecter le droit international humanitaire, malgré des centaines de rapport, dont le dernier en date est le rapport Goldstone.


Le représentant a insisté sur le fait que le Rapport, s’il devait sombrer dans l’oubli, renforcerait à son tour l’impunité qui rend intouchable Israël et l’encourage à perpétrer ses crimes, « mais des crimes dont l’étendue est en train d’entraîner une prise de conscience dans la communauté internationale ».  Les violations du droit international doivent être traitées de manière ferme, a encore estimé le représentant, qui s’est ensuite attardé sur l’incontestable objectivité du rapport Goldstone.  Toutes les informations qu’il contient ont été vérifiées.  Dix mille pages, 30 vidéos et 1 200 photos, voilà ce que qu’Israël rejette en bloc, car toutes ces informations établissent que des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis par la puissance occupante.  Le représentant a ensuite noté que le blocus de Gaza, comme l’estime le rapport, relève d’une politique de châtiment collectif et viole la quatrième Convention de Genève.  Face à ces éléments accablants, le Conseil de sécurité ne s’exprime pas, a stigmatisé le représentant, qui a ajouté que ce silence équivalait à un soutien du Conseil aux pratiques illégales d’Israël. 


C’est une opération de plomb qui est tombé sur un peuple assiégé! s’est exclamé le représentant, qui a vu dans l’opération israélienne « une campagne sciemment planifiée, où les civils et bâtiments ont été considérés comme des cibles légitimes ».  En conclusion, il a exhorté le Conseil de sécurité à approuver le rapport Goldstone, un geste qui, selon lui, signifierait que le Conseil rejette les agissements du régime israélien, un régime raciste qui agit depuis des décennies en toute impunité.  Il est temps que l’on mette fin à la culture de l’impunité qui mène à toutes les crises dans la région, et il faut demander des comptes aux criminels en vue d’indemniser les victimes, a-t-il dit.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a constaté que les tensions persistent au Moyen-Orient et que le processus de paix fait peu de progrès, malgré les réunions qui ont eu lieu à la fin septembre.  Il s’est toutefois félicité de la réunion tripartite entre le Président des États-Unis, M. Barack Obama, le Premier Ministre, Benyamin Netanyahu et le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, regrettant cependant qu’elle n’ait pas abouti à ce jour à une reprise des négociations au Moyen-Orient.  La communauté internationale a le devoir d’appuyer ces initiatives et c’est pourquoi, le Mexique soutient les efforts du Président Obama et de son Envoyé spécial, M. Robert Mitchell, a ajouté le représentant.


Le représentant a dit partager le sens de l’urgence dont font preuve les membres du Quatuor.  Il a jugé indispensable qu’Israël mette fin à la « croissance naturelle » de ses colonies et à l’implantation d’autres colonies.  De même, a-t-il insisté, il faut éviter toute provocation sur les lieux de culte.  L’Autorité palestinienne devra pour sa part renforcer ses institutions, a déclaré le représentant, qui a salué les récentes déclarations en ce sens.  Il a demandé qu’Israël mette fin aux restrictions de circulation et démantèle l’ensemble de ses postes de contrôle.  Il a souhaité des progrès dans le dialogue entre Palestiniens et a regretté le nouveau report de la signature de l’accord de réconciliation entre factions palestiniennes.  L’unité du peuple palestinien est une condition fondamentale de la construction d’une paix durable au Moyen-Orient, a-t-il estimé.


M. Heller a insisté sur l’application pleine et entière de la résolution 1860, et a demandé la création d’un mécanisme international de contrôle de son respect, qu’il s’agisse du cessez-le-feu ou de la levée du blocus.  Rappelant que la paix au Moyen-Orient est liée à la stabilité régionale, il s’est dit préoccupé des deux incidents survenus récemment au Sud-Liban qui semblent constituer une violation de la résolution 1701 du Conseil.  « Notre débat au Conseil de sécurité coïncide avec l’examen du rapport Goldstone par le Conseil des droits de l’homme à Genève, a fait remarquer le représentant, qui s’est dit convaincu que le Conseil de sécurité devrait à ce stade éviter une politisation et une polarisation du rapport.  Pour cette raison, il a jugé inapproprié que le Conseil de sécurité se prononce sur le rapport avant toute décision du Conseil des droits de l’homme.  Le Mexique analyse le rapport avec sérieux, a-t-il affirmé, avant de rappeler qu’il n’y avait pas de « bonnes » ou de « mauvaises » violations du droit international humanitaire.  Toute violation présumée du droit international humanitaire doit faire l’objet d’une enquête et être éventuellement sanctionnée, a rappelé le représentant.


M. YUKIO TAKASU (Japon) a déclaré qu’il faudrait parvenir à une paix juste et durable au Moyen-Orient, même si la situation actuelle semble insurmontable.  Le dialogue et la négociation réelle sont les seuls moyens à envisager, a-t-il ajouté, en estimant que la communauté internationale devrait aussi souligner les progrès en cours, comme les initiatives des États-Unis pour parvenir à la solution à deux États, et en vue de maintenir un certain élan positif.  Le représentant a ensuite condamné les affrontements récents entre Israéliens et Palestiniens qui, a-t-il dit, ne doivent toutefois pas gêner les tentatives de reprise de dialogue sous l’égide de la Feuille de route.  Le représentant a exhorté Israël de cesser ses activités de peuplement et les provocations dans Jérusalem-Est.  Il a également appelé la partie palestinienne à parvenir à une réconciliation qui est « indispensable à une relance sérieuse des pourparlers. »  La situation dans Gaza depuis le conflit de décembre 2008 ne s’est guère améliorée, a ensuite noté M. Takasu.  Il a annoncé que le Japon continuerait d’appuyer toute initiative humanitaire à Gaza, « car l’amélioration de la situation à ce niveau dans la zone est une condition préalable à l’édification d’un état palestinien. »  Le représentant s’est dit convaincu que les recommandations du rapport Goldstone, conformément aux mandats prévus, devraient être examinées de manière approfondie par le Conseil des droits de l’homme à Genève, avant d’être, le cas échéant, examinées par d’autres organes de l’ONU.


M. CHRISTIAN GUILLERMET (Costa Rica) a estimé que le rapport Goldstone est un « rapport sérieux élaboré par une mission présidée par une personne dont l’intégrité est reconnue par la communauté internationale ».  Toutefois, il a jugé prématurée toute discussion sur le rapport par le Conseil de sécurité avant que le Conseil des droits de l’homme ne le fasse lui-même.  Il s’est en revanche réjoui que le Conseil des droits de l’homme ait décidé de se prononcer sur le rapport cette semaine.  Le rapport Goldstone nous contraint à lutter contre l’impunité, a affirmé le représentant, qui a exhorté « Israël notamment » à enquêter sur les différentes allégations et à prendre les mesures appropriées.  Le Conseil de sécurité a pour responsabilité première de protéger les civils dans les conflits armés et doit utiliser tout son potentiel pour ce faire, a ajouté M. Guillermet.  Le silence du Conseil de sécurité, qui « repose sur des raisons de nature particulière, ne doit pas être le refuge de l’impunité », a-t-il estimé.  Aucun État ni groupe armé ne doit être au-dessus de la justice, a-t-il rappelé.


L’espoir de voir une reprise rapide d’un processus de paix au Moyen-Orient à la suite des nombreuses et importantes réunions tenues fin septembre s’est malheureusement évanoui, a regretté le représentant.  Il a certes relevé divers gestes positifs mais a souhaité qu’il ne s’agisse pas seulement de « vagues lueurs alimentant des espoirs sans fondement ».  Il faut des changements définitifs d’attitude, et ces progrès doivent se faire dans le cadre d’un processus politique constant, a-t-il affirmé.  Le représentant a demandé que les États de la région fassent eux aussi preuve de leur engagement en faveur d’une paix durable en reconnaissant Israël et en établissant avec lui des relations de bon voisinage.  La partie palestinienne doit prendre sa part en luttant contre l’extrémisme, a-t-il ajouté.  En outre, la réconciliation entre Palestiniens est nécessaire pour faciliter le processus de paix, a estimé le représentant, qui a rendu hommage aux efforts de l’Égypte en ce sens.  M. Guillermet a par ailleurs condamné la poursuite des implantations de colonies de peuplement par Israël.  Il a suggéré que l’ONU reconnaisse et admette comme membre l’État palestinien à une certaine date si les parties ne parviennent pas elles-mêmes à un accord. 


M. PAUL ROBERT TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a souligné que face aux violences commises en décembre 2008 et janvier 2009, la résolution 1860 du Conseil de sécurité offrait des bases acceptables pour une voie de sortie de crise, mais que malheureusement, cette résolution et les précédentes attendent toujours d’être mises en œuvre.  Notant que la réalité sur le terrain était une source de grande préoccupation, il a exhorté Israël et le Hamas à mettre un terme aux exactions commises.  Le représentant a aussi appelé les parties à privilégier la voie du dialogue et de la négociation, et à exclure l’option militaire.  De l’avis de sa délégation, la Feuille de route du Quatuor, l’Initiative arabe de paix de 2002, le processus d’Annapolis et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité offrent les meilleurs cadres possibles pour parvenir au processus de paix au Moyen-Orient, qui comprendrait l’existence d’un État palestinien.  Le Burkina Faso a en outre réitéré sa ferme condamnation des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire survenues lors des violences de décembre et janvier derniers à Gaza.  Souhaitant que la vérité soit établie et les coupables poursuivis, le délégué a dit attendre avec intérêt les conclusions des délibérations de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme, qui se tiendra demain 15 octobre  pour réexaminer le rapport de la Mission d’établissement de faits.


S’exprimant sur le Liban, le représentant a par ailleurs exprimé le souhait de voir la stabilité politique se renforcer et a appelé la classe politique du pays à s’accorder sur un gouvernement d’union nationale.  Il a réaffirmé la nécessité de respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban, et a salué les progrès réalisés dans les relations syro-libanaises, émettant aussi le vœu que le rapprochement entre Israël et la Syrie soit couronné de succès.  Il a conclu son intervention en soulignant que le conflit israélo-palestinien était le nœud gordien de la situation au Moyen-Orient et a, par conséquent, exhorté les parties à faire preuve d’un plus grand engagement et d’une volonté politique plus ferme dans la résolution du conflit.  De leur côté, le Conseil de sécurité, la Ligue des États arabes, les pays de la région et la communauté internationale doivent aussi intensifier leurs efforts pour accompagner au mieux le processus de paix.


M. KONSTANTIN K. DOLGOV (Fédération de Russie) a déclaré que la situation au Moyen-Orient continuait de préoccuper au plus haut point la communauté internationale, « qui reste unie sur la question du gel des activités liées à l’implantation de colonies de peuplement et la nécessité de créer des conditions pour une reprise des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens, seul moyen pour trouver une solution pour rétablir la paix durable dans la région. »  Le représentant a appelé les parties à faire preuve de retenue et à retourner à la table des négociations.  « Ce n’est qu’après la reprise du dialogue que nous serons en mesure d’annoncer la date de  la Conférence de Moscou sur la situation au Moyen-Orient », a indiqué le représentant.  En attendant, il faut éviter toute escalade des tensions à Jérusalem-Est, le statut futur de la ville sainte devant être discuté sur la seule base des principes du droit international sur la question.  Le représentant a ensuite demandé aux parties libanaises d’accepter la nécessité de former rapidement un gouvernement représentant « les aspirations de tous les Libanais. »  Concernant le rapport Goldstone, il a estimé qu’en attendant un examen détaillé et les conclusions afférentes, toutes les parties devraient respecter le droit international humanitaire et le droit relatif aux droits de l’homme, la Fédération de Russie condamnant les actes terroristes autant que les réactions disproportionnées à ces actes.  Les recommandations du rapport méritent un examen équilibré et détaillé au sein du Conseil des droits de l’homme, a-t-il estimé.


M. JOHN SAWERS (Royaume-Uni) a déclaré que l’objectif de la communauté internationale n’était pas seulement de lancer une négociation de plus au Moyen-Orient, mais de lancer des négociations sérieuses qui aboutissent à un accord.  « Nous en connaissons tous les principes », a-t-il rappelé, tout en ajoutant que ce ne serait pas aisé car toutes les parties doivent honorer leurs engagements.  Israël doit geler l’implantation de ses colonies de peuplement, les États arabes doivent normaliser leurs relations avec Israël et les Palestiniens doivent renforcer leurs institutions, a-t-il rappelé, avant de qualifier d’élément positif en ce sens le plan en deux ans mis au point par l’Autorité palestinienne.


M. Sawers s’est dit très inquiet des incidents survenus autour de la mosquée Al-Aqsa et du Mont du Temple.  De même, les conditions de vie à Gaza, qui vont devenir encore plus rudes avec l’hiver, sont préoccupantes, a déclaré le représentant, qui a renouvelé son appel à Israël pour lever le blocus de Gaza.  Il a par ailleurs demandé la libération du soldat israélien Gilad Shalit.


« Nous devons examiner le rapport Goldstone », a déclaré M. Sawers, qui a cependant regretté que le document « n’ait pas suffisamment reconnu le droit d’Israël à se défendre ».  Certains éléments contenus dans le rapport doivent être pris en compte, a relevé M. Sawers, qui a cité, notamment, « certaines tactiques israéliennes utilisées » durant l’opération « plomb fondu », et il a regretté qu’Israël n’ait pas collaboré avec la mission d’établissement des faits.  Il a exhorté le Gouvernement israélien à engager des enquêtes complètes et indépendantes sur la base des allégations du rapport Goldstone.


M. Sawers a enfin exhorté les parties au conflit, les États de la région et toute la communauté internationale à maintenir le processus de paix, dont la réussite, a-t-il conclu, dépendra avant tout de volonté politique des parties d’aller de l’avant.


M. VICE SKRACIC (Croatie) a déclaré qu’il faudrait une reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, « car cela fait partie du processus de paix juste et durable au Moyen-Orient ».  Les parties doivent participer activement aux négociations en mettant en œuvre leurs obligations au titre de la Feuille de route, a-t-il ajouté, la communauté internationale devant dans ce contexte œuvrer à la création d’un climat favorable à ces discussions cruciales pour la paix.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les incidents survenus récemment à Jérusalem-Est, et a appelé à la fin des destructions et des expulsions, qui, a-t-il dit « sont un obstacle au règlement du différend ».  Il a également estimé que l’Autorité palestinienne devrait renforcer ses institutions, Israël devant s’assurer que cette action ne va pas à l’encontre de ses intérêts en matière de sécurité.  Le représentant a par ailleurs plaidé en faveur de la reconstruction de Gaza, une fois que l’« économie des tunnels sera éliminée ».  Concernant le rapport Goldstone, il a rappelé que tous les États doivent respecter le droit international humanitaire, les États devant eux-mêmes, en cas de violations, rendre des comptes en lançant des enquêtes au niveau national.  Pour ce qui est de la situation au Liban, il a déploré les violations répétées de la résolution 1701. « Nous condamnons ces incidents graves qui soulignent la nécessité de mener à bien le désarmement de tous les groupes paramilitaires au Liban et celle que soit formé sans délai un gouvernement libanais légitime et crédible », a-t-il dit avant de conclure. 


M. ALEJANDRO WOLFF (États-Unis) a affirmé que faire progresser la paix au Moyen-Orient figure au cœur des objectifs du Président Barack Obama.  L’objectif est clair, a-t-il assuré, rappelant que l’Envoyé spécial pour le Moyen-Orient, M. George Mitchell, vient de rentrer d’une nouvelle visite sur place.  M. Wolff a ensuite présenté « deux visions très contrastées ».


La première est celle de l’État, a déclaré le représentant des États-Unis.  Il a estimé que l’Autorité palestinienne, que préside M. Mahmoud Abbas, a fait des « progrès solides » pour la mise en place des institutions d’un futur État palestinien solide et a salué l’amélioration des conditions de vie des Palestiniens de Cisjordanie.  Il a estimé qu’Israël contribue à cette amélioration en desserrant son contrôle en Cisjordanie.  Il reste toutefois beaucoup à faire, a affirmé M. Wolff, qui a estimé qu’Israël devrait démanteler les nouvelles colonies de peuplement et les avant-postes.  Les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de ces nouvelles installations, a-t-il affirmé, avant d’appeler toutes les parties, y compris les États arabes, à faire progresser la situation.


Il y a aussi la voie du conflit, a déclaré le représentant, qui a dénoncé le comportement du Hamas et la reprise de ses tirs.  Cette voie, qui est à l’origine de l’opération israélienne de l’hiver dernier, a rappelé M. Wolff, n’aboutira jamais.


M. Wolff a aussi fait état de la menace à la paix que représentent les groupes armés, citant en particulier le Hezbollah au Sud-Liban, qu’il a accusé d’agir en violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.  Le peuple libanais doit pouvoir obtenir un gouvernement qui contrôle l’ensemble de son territoire, a déclaré le représentant.


« Tout en réaffirmant le droit d’Israël à la légitime défense, nous ne pouvons accepter la situation actuelle à Gaza », a assuré M. Wolff, qui a souhaité la mise ne place d’un mécanisme de contrôle.  Le représentant a estimé que le Conseil de sécurité n’avait pas à trancher sur le rapport Goldstone, qu’il a jugé « déséquilibré ».  Toutefois, a-t-il ajouté, sa délégation le prend très au sérieux.  C’est pourquoi, il a encouragé Israël à mener des enquêtes sur les allégations de violations du droit international humanitaire qui concerne l’État car, a-t-il dit, « il en a les moyens » alors que le Hamas, « organisation terroriste, n’a ni la volonté ni les capacités à mener de telles enquêtes dans ses propres rangs.


M. RUHAKANA RUGUNDA (Ouganda) a réaffirmé l’appui de l’Ouganda aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, ainsi qu’à la déclaration du Quatuor faite en marge de l’Assemblée générale et la récente discussion tripartite entre le Président des États-Unis, M. Barack Obama, le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et le Premier Ministre d’Israël, M. Benyamin Netanyahu, « également tenue en marge du débat de l’Assemblée générale ».  À l’instar d’autres délégations, le représentant de l’Ouganda a souligné qu’il faudrait relancer d’urgence le processus de négociations sur une solution en faveur de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte.  Des décisions concrètes sont nécessaires dès maintenant pour changer la donne sur le terrain, a-t-il ajouté.  Tout en se disant encouragé par l’annonce de l’Autorité palestinienne de développer des institutions étatiques, le représentant a noté que l’absence de dialogue entre Palestiniens, la stagnation de la situation humanitaire dans Gaza et la montée des tensions dans Jérusalem-Est continuaient d’être des obstacles sérieux sur la voie de la paix.  Israël doit lever le blocus de Gaza, geler ses activités liées à l’implantation de colonies de peuplement et mettre fin aux provocations dans toute la Cisjordanie, a poursuivi le représentant, qui a relevé que le report de l’examen du rapport Goldstone avait provoqué des heurts et une escalade des violences dans le Territoire palestinien occupé.  Concernant la situation au Liban, il a exhorté les parties à appliquer la résolution 1701 visant à stopper le conflit israélo-libanais de 2006, qui stipule qu’aucune force paramilitaire, incluant le Hezbollah, ne doit se trouver au sud du fleuve Litani.  


M. ERTUĞRUL APAKAN (Turquie) a exprimé le soutien de la Turquie aux efforts de réactivation du processus de paix au Moyen-Orient et souligné l’urgence de la situation.  Il a rappelé que depuis longtemps, il n’existe pas de processus politique en ce sens.  Réaffirmant l’importance des résolutions du Conseil de sécurité, des Principes de Madrid, de l’Initiative arabe de paix et de la Feuille de route pour mener des négociations sérieuses, il a insisté sur les défis majeurs au processus de paix.  Le représentant s’est ainsi inquiété de deux problèmes clefs: les réfugiés palestiniens et le retour au calme dans Jérusalem.  Israël, a-t-il dit, doit mettre fin à l’implantation de colonies de peuplement.  Appelant toutes les parties à être responsables et à limiter les provocations, le représentant de la Turquie a souligné que le respect des lieux saints est une composante centrale de la stabilité au Moyen-Orient.  M. Apakan a en outre insisté sur la situation à Gaza, qu’il a qualifiée d’inacceptable, énumérant la souffrance des Palestiniens depuis les violences qui ont éclaté en début d’année, les difficultés à acheminer de l’aide et du matériel en raison des restrictions imposées aux points de passage, et le fait que la résolution 1860 n’ait pas été mise en œuvre.  Sur ce point, le rapport Goldstone fait la lumière sur le conflit à Gaza, a-t-il insisté.


Le rapport Goldstone doit être examiné sérieusement, avec les décisions qui en découlent, a prôné le représentant de la Turquie, suggérant notamment de prendre acte des faits commis et d’opter pour des mesures appropriées.  « C’est notre espoir sincère que les conclusions de ce rapport puissent être une opportunité pour mettre un terme aux conditions de vie dramatiques des Palestiniens à Gaza », a-t-il déclaré.  La conduite d’enquêtes par les parties concernées sur les exactions commises à Gaza, comme le préconise le rapport Goldstone, permettrait de contribuer à bâtir un climat de confiance qui pourrait, selon lui, bénéficier au champ politique.  Il a enfin plaidé pour une unité palestinienne, essentielle pour une harmonie sociale en Palestine et pour le processus de paix au Moyen-Orient.  M. Apakan a conclu son intervention en faisant référence à la situation au Liban.  Il a plaidé pour la formation rapide d’un gouvernement mené par le Premier Ministre désigné Saad Hariri, rappelant que la Turquie continuait de jouer un rôle de facilitateur pour les problèmes régionaux.


M. GÉRARD ARAUD (France) a commencé son intervention par un soutien de la France au Premier Ministre du Liban, M. Saad Hariri, et a souhaité la formation rapide d’un gouvernement.  La France soutient la pleine mise en œuvre de la résolution 1701, a-t-il indiqué, et attend en outre les résultats de la Commission d’enquête conjointe des Forces armées libanaises et de la FINUL concernant l’explosion lundi au Sud-Liban.


S’exprimant sur le dossier israélo-palestinien, qu’il a appelé à régler de manière urgente au vu des tensions accrues récemment, il a énuméré trois étapes principales qui doivent permettre d’établir la création d’un État palestinien indépendant et vivant en paix aux côtés d’Israël, à commencer par la mise en œuvre de la Feuille de route.  Celle-ci prévoit notamment l’arrêt de toutes les activités de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, un retour au calme à Jérusalem, la levée par Israël des obstacles à la circulation autour de grandes villes palestiniennes et la mise en place d’un état de droit par l’Autorité palestinienne.


La deuxième étape essentielle est la consolidation du cessez-le-feu durable, par le biais de la pleine mise en œuvre de la résolution 1860, a-t-il poursuivi, insistant sur la réouverture des points de passage et sur la lutte contre la contrebande d’armes.  Le représentant a par ailleurs appelé fortement à la libération inconditionnelle et immédiate de Gilad Shalit.  Il a fait une mention particulière au rapport Goldstone, soulignant que les faits exposés sont graves.  Le droit international humanitaire doit être respecté en tout lieu, en toute circonstance et par toutes les parties, a-t-il insisté, plaidant pour que les camps israélien et palestinien engagent un processus d’enquête indépendante et conforme aux normes internationales sur les allégations d’exactions commises lors de la crise à Gaza.


La troisième étape jugée cruciale, a estimé le représentant de la France, est la réconciliation interpalestinienne, qui se heurte à de nombreux défis et pour laquelle les États de la région ont un rôle important à jouer, qu’il s’agisse de la médiation égyptienne, de l’Initiative de paix arabe, et des relations de bon voisinage avec Israël.  Il a enfin rappelé que la France est prête à prendre toute sa part dans l’effort de construction d’une paix juste et globale dans la région qui, outre la Feuille de route et l’Initiative de paix arabe, repose sur les principes de Madrid et sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  La France et le Maroc ont, à ce titre, proposé la tenue d’un sommet pour la paix dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UPM), qui accompagnerait la reprise des négociations de paix.


M. ZHANG YESUI (Chine) a estimé que le principal sujet actuel de préoccupation au Moyen-Orient était la situation humanitaire, particulièrement à Gaza.  Neuf mois après l’adoption de la résolution 1860, celle-ci n’est pas pleinement mise en œuvre, a-t-il affirmé, en constatant qu’il n’y avait pas eu de progrès en matière de reconstruction.  La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour inciter toutes les parties à appliquer avec sérieux la résolution 1860, a déclaré le représentant.  Il a demandé à Israël d’ouvrir tous les points de passage vers Gaza et de geler ses activités liées à l’implantation de colonies de peuplement.  Toutes les parties doivent en outre renoncer à l’usage de la force contre les civils, a affirmé le représentant, qui a demandé qu’Israël honore les engagements pris dans le cadre de la Feuille de route.  Il a par ailleurs estimé que le Quatuor devrait se montrer « plus actif ».  Il a aussi demandé que la communauté internationale appuie l’Égypte dans ses efforts pour réconcilier les Palestiniens.


M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a appelé à la reprise immédiate des négociations israélo-palestiniennes.  Il n’y aucune contradiction entre le droit d’Israël à exister en paix et la réalisation des aspirations du peuple palestinien, a-t-il ajouté, en estimant que la solution prévoyant deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité permettrait d’établir la paix et la sécurité durables dans l’ensemble de la région.  Le représentant a exhorté les parties au conflit à faire preuve de responsabilité dans l’intérêt d’une solution à long terme.  Il a ensuite déploré les récents incidents autour de Jérusalem, en appelant ceux qui sont à l’origine de ces troubles à faire preuve de retenue, « dans les actes comme dans leurs déclarations ».  Le représentant a également plaidé en faveur de l’unification de Gaza et de la Cisjordanie, la viabilité d’un État palestinien dépendant de la réconciliation entre Palestiniens et du renforcement des institutions démocratiques de l’Autorité palestinienne, a-t-il dit.  Demain à Genève, le Conseil des droits de l’homme se penchera sur le rapport Goldstone lors d’une session extraordinaire, a rappelé M. Mayr-Harting.  Il a estimé, à cet égard, que la mise en œuvre des recommandations du rapport devrait être le point de départ au lancement d’enquêtes internes par les parties incriminées dans ce document.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a appelé que, depuis un mois, la communauté internationale a déployé de nouveaux efforts pour parvenir à un règlement durable du conflit israélo-palestinien, y compris en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.  Il a noté que l’Autorité palestinienne avait poursuivi ses efforts pour préparer les bases solides du futur État, y compris dans le secteur de la sécurité.  Toutefois, a-t-il fait remarquer, le blocus de Gaza et l’implantation de nouvelles colonies de peuplement n’ont jamais cessé et, pour leur part, les civils israéliens du sud du pays restent menacés par des tirs.  M. Le Luong Minh a exhorté Israël à mettre fin à l’implantation illégale de ces colonies, à ouvrir les points de passage vers Gaza pour permettre l’accès à l’aide humanitaire et à libérer les prisonniers politiques.  Il a aussi invité les habitants de Gaza à œuvrer à la formation d’un gouvernement de réconciliation nationale palestinien.


Le représentant s’est dit préoccupé par les conclusions du rapport Goldstone.  Ce rapport doit recevoir l’attention méritée de la part des institutions des Nations Unies et des différents États concernés, a-t-il estimé, avant d’inviter les différentes parties à respecter le droit international et les droits de l’homme, ainsi que le personnel et les locaux des Nations Unies.  Le représentant a souhaité que le Liban puisse enfin se doter d’un gouvernement intégrant des éléments de l’ensemble des communautés.  Il a exhorté Israël à cesser ses violations de l’espace aérien libanais.  Le Viet Nam.  A-t-il assuré, appuie la convocation par la Fédération de Russie d’une conférence sur le Moyen-Orient à Moscou.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a souligné que la réunion d’information mensuelle du Conseil sur la situation au Moyen-Orient représente « l’un des outils les plus importants » pour évaluer la situation et mettre en valeur les efforts dans le processus de paix dans la région.  S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, il a insisté sur le fait que cette réunion ne devrait pas se contenter d’une description de la situation, mais d’une évaluation concernant la responsabilité des parties et leur respect du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, citant à cet égard Israël.  Le Mouvement des pays non alignés a plaidé pour des mesures fermes du Conseil de sécurité, tout en soulignant « une fois de plus » l’absence de progrès sur la question de Palestine malgré des efforts redoublés, en raison de la défiance d’Israël à l’égard du droit international.  « La communauté internationale ne doit pas hésiter à appeler Israël à cesser ses violations flagrantes, dont la punition collective du peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza, à mettre fin à ses activités illégales de colonisation, et à retourner à la table des négociations de bonne foi », a insisté M. Abdelaziz.   Le Mouvement des pays non alignés s’est dit « fortement préoccupé » par le rapport Goldstone, par les conclusions de la Commission d’enquête du Secrétaire général et par celles de la mission d’établissement des faits de la Ligue des États arabes, et a appelé à ce que les recommandations qui y ont été formulées soient relayées par des actions.  Tous les organes de l’ONU doivent jouer leur rôle et tous les instruments juridiques devraient être utilisés pour mettre un terme aux violations des droits de l’homme, a déclaré le représentant égyptien.  Le respect du droit international, dont le droit international humanitaire, et des résolutions de l’ONU est nécessaire pour parvenir à un règlement juste, pacifique et politique du conflit israélo-palestinien.  Soulignant la persistance de violations du droit international par Israël, le Mouvement des pays non alignés a exhorté le Conseil de sécurité à empêcher l’impunité et à appliquer le principe de responsabilité au titre des crimes de guerre commis par Israël contre les civils palestiniens lors de son agression militaire dans la bande de Gaza.


Le Mouvement des pays non alignés a, de nouveau, fermement condamné l’agression militaire israélienne dans Gaza qui a causé la mort de nombreuses personnes et détruit les infrastructures vitales, ainsi que la fermeture de points de passage, qui a eu pour conséquence d’exacerber la crise humanitaire et les violences sur ce territoire.  Des mesures immédiates du Conseil de sécurité sont indispensables, a ajouté M. Abdelaziz, qui a réitéré au nom du Mouvement des pays non alignés un appel à la mise en œuvre immédiate des résolutions concernées du Conseil de sécurité et à des mesures immédiates pour répondre à la grave crise humanitaire sur le terrain, décrite par le rapport Goldstone.  « Le Mouvement des pays non alignés réitère son appel à ce qu’Israël mette un terme à ses mesures de punition collective visant les civils de Gaza », a-t-il ajouté, sur la base de faits figurant dans le rapport.  Il a aussi plaidé en faveur d’une ouverture des frontières de Gaza, conformément à la résolution 1860, afin de répondre aux besoins humanitaires et économiques des civils.  M. Abdelaziz s’est dit gravement préoccupé par la situation de Jérusalem-Est, condamnant des attaques contre des lieux saints et des fidèles palestiniens par des colons israéliens.  « Le Mouvement des pays non alignés a réitéré sa condamnation de toutes les actions et mesures de provocation des Israéliens visant à altérer la composition démographique, la nature géographique, le caractère et le statut de Jérusalem-Est et du reste du Territoire palestinien occupé ».  En dépit « d’un consensus international clair » rejetant la colonisation israélienne, Israël poursuit sa colonisation dans le Territoire palestinien occupé, s’est aussi alarmé le représentant, qui a appelé à ce que le Conseil de sécurité se prononce sur le sujet et prenne une position claire, rapide et ferme.  S’exprimant sur le Liban, le délégué égyptien a fait part de la vive inquiétude du Mouvement des pays non alignés au sujet des violations de la souveraineté du pays et de la résolution 1701 par Israël, appelant au retrait des territoires libanais encore occupés.  Le Mouvement des pays non alignés a aussi exhorté Israël à respecter les résolutions 497, 242 et 338 relatives aux territoires occupés du Golan syrien, a ajouté le représentant.


M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne), s’exprimant au nom de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a fait part des graves préoccupations de l’OCI concernant la poursuite du blocus contre Gaza, ainsi que la colonisation, notamment à Jérusalem-Est et dans ses environs.  Il a fermement condamné les attaques des Forces d’occupation israéliennes, y compris les récentes attaques contre des civils et des fidèles palestiniens sur l’esplanade de la mosquée Al Qods al Sharif à Jérusalem-Est.  Il y a vu le « dernier épisode d’un feuilleton de la terreur », entamé par Israël le 7 septembre, avec le début d’excavations visant, selon lui, à saper le caractère sacré du site pour l’ensemble des musulmans du monde.  Il a ensuite rappelé que ce n’était pas la première tentative de ce genre, citant une tentative d’incendie en 1969, la construction d’un tunnel en 1996, reprise en 2007, et la visite sur le site d’Ariel Sharon, alors chef de la droite israélienne, le 28 septembre, qui provoqua le déclenchement de la seconde Intifadah.


M. Ja’afari a ensuite condamné l’intensification de la colonisation israélienne illégale et la construction du mur dans le Territoire palestinien occupé, ainsi que les expulsions toujours plus nombreuses de Palestiniens vivant dans la vieille ville.  L’OCI, a-t-il rappelé, demande la cessation immédiate de ces activités, conformément aux obligations incombant à la puissance occupante, en application de la quatrième Convention de Genève.  De même, l’OCI appelle la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, à assumer ses responsabilités et à agir d’urgence pour imposer un arrêt complet des mesures israéliennes visant à modifier la démographie, la géographie et le statut juridique de la Ville sainte.  Il a rappelé que toutes les mesures actuellement prises par Israël sont nulles et non avenues.


M. Ja’afari a apporté son appui à la demande de la Jamahiriya arabe libyenne tendant à obtenir une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pour étudier le rapport Goldstone.  Il a jugé important que le rapport mette une fois de plus en lumière l’occupation israélienne comme cause profonde du conflit.  Il a rappelé que le rapport a confirmé des crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité de la part d’Israël.  Rappelant que les conclusions du rapport ont été examinées par le Conseil des droits de l’homme, il a ajouté que le rapport rendait inévitable la requête présentée au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités.  En conséquence, le Conseil de sécurité doit prendre toutes les mesures nécessaires pour poursuivre en justice les auteurs des crimes mentionnés et mettre fin à l’impunité dont jouit Israël, a poursuivi le représentant.  Par ailleurs, l’Organisation de la Conférence islamique est préoccupée des constantes violations terrestres et aériennes de la souveraineté du Liban par Israël, a déclaré M. Ja’afari qui a, par ailleurs, condamné les mesures prises par Israël pour imposer sa juridiction sur les hauteurs du Golan.  Il a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts pour parvenir à un accord global de paix et à faire respecter les droits inaliénables du peuple palestinien, y compris celui de créer un État ayant pour capitale Jérusalem-Est. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a constaté que la réunion avait lieu à un moment d’espoir renouvelé, mais aussi de tension accrue dans le conflit israélo-palestinien.  La priorité immédiate, a-t-elle estimé, doit consister à « soutenir l’espoir parmi les peuples de la région qu’une solution pacifique est possible et que des négociations peuvent et vont produire des résultats concrets ».  Cela doit se concrétiser par des mesures concrètes.  De l’avis de sa délégation, Israël doit cesser toute nouvelle construction de colonies de peuplement, lever les restrictions sur les mouvements des personnes et des biens dans les territoires occupés, renoncer à toute politique visant à modifier artificiellement la démographie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, empêcher et arrêter les violences et provocations des extrémistes et enfin lever immédiatement le blocus de Gaza.  Israël doit aussi accepter le fait qu’il n’y aura aucune paix véritable et durable tant que n’existera pas à ses côtés, dans des frontières sûres et reconnues, un État palestinien indépendant, démocratique et viable.  Pour leur part, les Palestiniens doivent empêcher et faire cesser toute violence contre Israël, y compris les tirs de roquettes; ils doivent donner l’élan à la gouvernance démocratique et surmonter leurs divergences.


Lorsque cela sera accompli, la relance du processus de paix ne saurait suffire, a ajouté la représentante du Brésil, qui a souligné la nécessité de susciter l’appui populaire aux mesures difficiles qui devront être prises.  Pour cela les populations doivent constater les bénéfices visibles qu’elles tirent à court terme du processus de paix, en particulier l’amélioration de leurs conditions de vie.  S’agissant enfin du rapport Goldstone, la délégation brésilienne estime que le Conseil des droits de l'homme doit adopter des décisions justes et efficaces s’appuyant sur le plein respect du droit humanitaire et des droits de l'homme sur le terrain.  L’objectif du Conseil des droits de l'homme doit être de faire en sorte que la justice s’impose, car cela est la base indispensable de la paix et de la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens, a souligné la représentante du Brésil.


M. ANDERS LINDÉN (Suède), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a estimé qu’une solution durable à la crise de Gaza ne pourra être trouvée qu’à travers la mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.  Il a ajouté que l’Union européenne restait très préoccupée par la situation humanitaire à Gaza et a appelé à l’ouverture immédiate et sans condition des points de passage afin de permettre l’acheminement des biens humanitaires dans la zone et faciliter la circulation des personnes.  Le représentant a demandé la mise en place d’un mécanisme efficace pour mettre fin à la contrebande de munitions dans la bande de Gaza.  L’Union européenne appelle à la cessation complète des violences dans la zone, y compris le lancement de roquettes en direction d’Israël, a ajouté M. Lidén, avant de réitérer l’appel de l’Union européenne pour la libération sans délai du soldat israélien Gilad Shalit.  Après avoir, à son tour, déploré les récents incidents survenus autour de Jérusalem-Est et appelé les parties à faire preuve de retenue, le représentant a indiqué que l’Union européenne estimait que l’engagement pris par l’Autorité palestinienne de parvenir, sous les auspices de l’Égypte, à la réconciliation interpalestinienne, était encourageant.  Concernant le rapport Goldstone sur le conflit de Gaza, M. Lidén a déclaré que l’Union européenne restait engagée à examiner de manière approfondie les recommandations qui y figurent.  Tout au long du conflit, l’Union européenne a exhorté les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit relatif aux droits de l’homme, a-t-il souligné.  Il a attiré l’attention sur la nécessité que les parties au conflit mènent les enquêtes d’établissement des faits sur les éventuelles violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, en vertu des normes internationales qui prévalent en la matière. 


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a regretté qu’on n’ait pas vu depuis longtemps de processus de paix crédible au Moyen-Orient qui soit fondé sur les récentes résolutions du Conseil de sécurité et sur les engagements internationaux, ainsi que sur le respect du droit international.  Il a notamment rappelé que, neuf mois après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1860, la situation humanitaire à Gaza reste un sujet de profonde préoccupation.  Le représentant s’est dit préoccupé que le rapport Goldstone fasse état d’un mépris systématique du principe de proportionnalité et de graves violations du droit international humanitaire susceptibles d’être considérées comme des crimes contre l’humanité.  En tant qu’État partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), le Liechtenstein souscrit au principe selon lequel il incombe en premier lieu aux autorités judiciaires nationales de poursuivre les auteurs de tels crimes, a rappelé le représentant.  Il a donc apporté son soutien aux recommandations de la mission d’établissement des faits, qui invite les parties à mettre en place des commissions d’enquête indépendantes.  Relevant que le rapport Goldstone sera examiné les 15 et 16 octobre au Conseil des droits de l’homme à Genève, M. Wenaweser a toutefois estimé que le Conseil de sécurité avait des responsabilités à assumer.  Il ne peut y avoir de choix entre la paix et la justice, a-t-il affirmé.  En outre, il a demandé que le Conseil de sécurité insiste sur le respect du droit international humanitaire en toutes circonstances et sans exception.  Les lois applicables en période de conflit armé le sont quelles que soient les motivations, qu’il s’agisse de la lutte contre le terrorisme ou du droit des peuples à l’autodétermination, a-t-il ajouté, en insistant sur la priorité à accorder en tout temps à la protection des civils.   


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (soudan) a dénoncé les « pratiques  honteuses » d’Israël mentionnées dans le rapport Goldstone.  Ce ne sera pas la dernière fois que le Conseil de sécurité sera saisi de la question de Palestine, a-t-il fait remarquer, regrettant que le Conseil « n’ait pas été en mesure d’assumer ses responsabilités et d’obtenir le retrait de la puissance occupante israélienne et l’instauration de l’État palestinien ».  La réunion de ce jour correspond avec la publication du rapport Goldstone, lequel représente un « véritable défi pour le Conseil de sécurité », a-t-il estimé.  Le Conseil de sécurité, a-t-il accusé, est resté silencieux face aux exactions israéliennes commises dans le cadre de sa campagne militaire de décembre 2008 à janvier 2009, ou du moins s’est limité à des déclarations.  Il a également rappelé qu’Israël a « une fois de plus » refusé de coopérer, l’accusant de se placer « comme toujours, au-dessus du droit international ».  Se référant amplement aux parties des conclusions du rapport Goldstone qui mettent en cause Israël, le représentant a notamment rappelé que le rapport indique dans ses conclusions que la situation au Moyen-Orient est la conséquence de l’occupation israélienne, tout en ajoutant que les exactions israéliennes n’ont absolument pas mis fin à la détermination du peuple palestinien.


Les conclusions de la mission d’établissement des faits mettent le Conseil de sécurité devant une responsabilité historique et l’obligent à agir en exigeant la fin de l’occupation israélienne, conformément aux résolutions de ce même Conseil, a affirmé le représentant, qui a aussi accusé Israël de vouloir « judaïser la Ville sainte ».  La situation à Jérusalem est extrêmement grave, a ajouté le représentant, qui a prévenu que les constructions israéliennes et les excavations sous la mosquée Al Aqsa risquaient de donner lieu à une véritable « catastrophe ».  Le représentant a également dénoncé la colonisation israélienne du Golan syrien et a demandé au Conseil de sécurité de mettre pleinement en œuvre la résolution 497, et d’obliger Israël à évacuer la région.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déploré qu’Israël poursuive ses pratiques illégales, entravant ainsi toute possibilité de paix durable dans la région du Moyen-Orient.  Il existe un consensus universel sur la nécessité de mettre fin à cet état de fait, a-t-elle dit, en soulignant que seule la solution visant à la création de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité pourrait stabiliser la région et réunir les conditions à la réalisation des aspirations des peuples concernés.  Concernant le rapport Goldstone sur le conflit de Gaza, la représentante a rappelé que la mission d’établissement des faits dépêchée à Gaza par le Président du Conseil des droits de l’homme avait conclu qu’il était évident que de graves violations du droit international avaient été commises par Israël durant ce conflit, les forces israéliennes ayant mené des actions qui revêtent les mêmes caractéristiques que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.  Le rapport est une nouvelle pièce à conviction à porter au procès à charge contre les crimes commis en toute impunité par Israël, a renchéri la représentante, qui a conclu en estimant que toutes les recommandations figurant dans le rapport devraient être adoptées par l’ensemble des organes des Nations Unies.  En particulier, le Conseil de sécurité doit prendre des mesures fortes pour qu’il soit mis fin aux violations des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, a-t-elle dit. 


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) s’est félicité du travail de la mission d’établissement des faits présidée par le juge Goldstone et s’est dit troublé par ses conclusions qui font état de divers crimes de guerre et de violations graves du droit international humanitaire commis par Israël.  Il a demandé aux États d’étudier avec attention ses conclusions, en rappelant notamment que le rapport Goldstone conclut que les causes sous-jacentes du conflit au Moyen-Orient sont l’occupation israélienne du Territoire palestinien.  Il a constaté que le bouclage illégal de Gaza se poursuit avec ses conséquences humanitaires catastrophiques et son impact négatif sur le processus de paix.  Il a appuyé la « quête diplomatique » visant à relancer les négociations.


M. Natelegawa a dénoncé comme une violation flagrante du droit international la poursuite de l’implantation de colonies de peuplement qui, a-t-il dit, constitue un obstacle majeur à tout règlement final.  Il a demandé  au Conseil de sécurité de jouer son rôle en condamnant la colonisation.  Il a en outre appelé les Palestiniens à ne pas renoncer à leurs efforts de réconciliation sous l’égide de l’Égypte.  Il a dénoncé les violations par Israël de l’espace aérien et de la souveraineté du Liban, ainsi que la poursuite de l’occupation du Golan syrien. 


M. ASO SAGQU (Afrique du Sud) a condamné le blocus de Gaza et la poursuite des activités de peuplement en Cisjordanie et autour de Jérusalem-Est, « autant d’activités illégales et de provocations israéliennes que la communauté internationale ne doit plus tolérer ».  Pour le représentant, l’agression des Forces de défense israéliennes dans la bande de Gaza en décembre dernier a de nouveau démontré le mépris d’Israël pour le droit international humanitaire, « ce dont témoigne la destruction des établissements scolaires de l’UNRWA et des infrastructures palestiniennes ».  Le représentant a ensuite salué la manière « exceptionnelle » avec laquelle a été réalisé le rapport Goldstone sur le conflit de Gaza, « compte tenu notamment du refus d’Israël de collaborer à la mission d’établissement des faits ».  Il a en outre fait sienne la recommandation du rapport de mettre un terme à la culture d’impunité qui règne dans la région et empêche les auteurs de violations du droit international de rendre des comptes.  L’Afrique du Sud exhorte le Conseil de sécurité à s’acquitter de son mandat à ce niveau en exerçant les pressions nécessaires, a-t-il ajouté.


M. PEDRO NUNEZ (Cuba) a estimé que l’agression militaire d’Israël en décembre et janvier derniers n’avait pas seulement constitué une violation flagrante du droit international et de ses obligations en tant que puissance occupante: « elle a été l’occasion pour Israël de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».  Les auteurs de ces crimes barbares n’ont pas été poursuivis car, a-t-il fait remarquer, Israël bénéficie de la protection de la « superpuissance » qui continue, en outre, de lui fournir les armes et les ressources financières nécessaires à sa politique d’agression.  Le représentant a ensuite noté que le rapport Goldstone avait confirmé que la machine de guerre israélienne avait été lancée dans le cadre d’une campagne planifiée qui a provoqué la mort de 1 400 personnes, dont 400 enfants et entraîné la destruction d’écoles, d’hôpitaux et des infrastructures de base indispensables à la survie de la population civile de Gaza.  Le représentant cubain a poursuivi en demandant au Conseil de sécurité de ne pas oublier que le rapport Goldstone avait établi que des crimes inhumains avaient été commis par Israël pendant le conflit de Gaza et conclu que la puissance occupante était responsable pour la destruction de ces infrastructures.  Il a conclu en souhaitant que les efforts en cours et futurs de la communauté internationale permettront de mettre fin à l’occupation des « territoires arabes » par Israël, entamée il y a plus de 60 ans.  Tôt ou tard, naîtra un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, a-t-il dit avant de conclure. 


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a exhorté le Conseil de sécurité à faire preuve de la volonté politique de parvenir à une paix et une sécurité durables au Moyen-Orient.  Il est vital que le Conseil recherche des engagements fermes en vue de relancer les pourparlers sur une solution à deux États, le cadre de ces négociations existant déjà à travers les Principes de Madrid, les lignes directrices de la Feuille de route, l’Initiative de paix arabe et les mesures d’entente prises lors de la Conférence d’Annapolis en 2007, a ajouté le représentant.  Il a estimé que, dans ce contexte, le Quatuor devrait optimiser le potentiel de sa déclaration, prononcée le 24 septembre  dernier, en marge de l’Assemblée générale, et rechercher l’appui le plus large et le plus fort possibles en faveur d’une relance « transparente et objective » du processus de paix.  Le représentant a également exhorté ses « frères » palestiniens à mettre de côté leurs divergences et à unir leurs énergies au profit de la paix.   


M. YAHYA MAHMASSANI, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a rappelé que le rapport Goldstone indique, dans ses conclusions, qu’Israël a visé la population civile de Gaza pendant l’opération « plomb fondu », crime qui, a-t-il estimé, tombe sous la juridiction de la Cour pénale internationale.  Il a dénoncé de multiples actes « contraires au droit international et à la Charte des Nations Unies » commis par Israël.  Il a dénoncé également la réaction d’Israël à la suite de la publication du rapport, « comme s’il était au-dessus de la loi ».  Il est grand temps que le Conseil de sécurité poursuive les auteurs de crimes contre le droit international humanitaire, a-t-il affirmé, ajoutant que le respect de ce dernier ne peut pas être un obstacle à la paix.


L’observateur a dénoncé la politique israélienne de « judaïsation » de Jérusalem-Est, que ce soit par l’expulsion de Palestiniens, la construction de nouvelles colonies ou encore la violation du caractère sacré des lieux de culte et en particulier d’Al-Aqsa par des travaux d’excavation.  Le fondement du conflit arabo-israélien réside dans l’occupation par Israël des territoires palestinien et arabes, a affirmé M. Mahmassani, qui a prévenu, avant de conclure que, si les efforts de paix en cours n’aboutissent pas, cet échec pourrait mener une nouvelle fois à l’instabilité dans la région.


PAUL BADJI (Sénégal) Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a fait remarquer que les mesures préconisées dans la résolution 1860 du Conseil de sécurité étaient restées lettre morte, et que « rien ne laisse pour le moment présager qu’un authentique dialogue politique et encore moins des négociations sérieuses sur toutes les questions du statut permanent soient sur le point de s’ouvrir entre Israël et Palestiniens ».  Il a fait état d’une situation dramatique à Gaza, de la poursuite de la colonisation de la Cisjordanie occupée et d’une situation dans Jérusalem-Est qui se détériore de jour en jour.  Les diverses actions sur le terrain de la puissance occupante ont « saboté » les efforts du Quatuor et ses partenaires pour redonner une impulsion  aux négociations sur le statut permanent d’un État palestinien, a-t-il souligné.   Les enquêtes d’entités internationales menées depuis le conflit à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 ont fait apparaître de nombreuses violations au droit international humanitaire, aux droits de l’homme, et éventuellement des crimes de guerre commis par les deux parties, a-t-il poursuivi.  En particulier, le rapport Goldstone, « très complet », a émis des recommandations qui devraient être examinées par les organes concernés en vue d’y donner suite, a indiqué M. Badji.  Les auteurs de crimes graves, dans un camp comme dans l’autre, doivent être traduits en justice, préconise aussi ce dernier.  Il a encouragé la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les violations du droit international, et a demandé aux Hautes Parties de la quatrième Convention de Genève de respecter ses dispositions et d’en assurer le respect en toutes circonstances.  Une solution négociée du conflit israélo-palestinien doit être ancrée dans les principes du droit international, a-t-il insisté.


M. SEIF ALLI IDD (Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la République-Unie de Tanzanie) a exprimé ses inquiétudes pour la situation du Territoire palestinien occupé en raison de la poursuite d’activités illégales par Israël, notamment dans Jérusalem-Est.  Il a exhorté le Gouvernement d’Israël à lever l’embargo imposé aux Palestiniens et à ouvrir immédiatement toutes les frontières afin d’assurer la libre circulation des personnes et des biens, et surtout un libre accès de l’aide humanitaire.  Il a appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à prendre ses responsabilités et les actions nécessaires afin de faire pression pour qu’Israël se conforme à ses obligations juridiques, telles qu’inscrites dans la Feuille de route du Quatuor et définies dans la résolution 1515 du Conseil de sécurité.  Le représentant a demandé aux parties prenantes d’observer un cessez-le-feu permanent et d’entamer un dialogue sincère en vue de la reprise des négociations.


M. GUNNAR PALSSÓN (Islande) a rappelé que, malgré la fin de l’opération « plomb fondu », le blocus de Gaza demeure, rendant inacceptable au regard des normes internationales la vie quotidienne des habitants de Gaza.  Il s’est également inquiété des restrictions à la liberté de mouvement qui restent imposées en Cisjordanie et a demandé que cessent immédiatement la colonisation et l’impunité.  Il a par ailleurs reconnu les préoccupations de sécurité d’Israël et a condamné les tirs opérés depuis Gaza qui menacent la vie de civils israéliens.  Le rapport Goldstone a conclu que de graves violations du droit international humanitaire ont été commises par les deux parties et il mérite d’être examiné avec sérieux, a estimé le représentant.  M. Palssón a estimé que les conclusions requièrent une action concrète et la mise en place d’un système d’enquête crédible sur les violations commises.  Chaque État Membre doit s’engager à coopérer pleinement avec les Nations Unies, a-t-il ajouté.  M. Palssón a appelé la communauté internationale à accentuer sa pression sur les deux parties pour relancer le processus de paix.  Il faut faire davantage, a-t-il affirmé, en demandant en particulier au Conseil de sécurité d’agir activement pour parvenir à un accord final fondé sur la création de deux États, condition préalable à un règlement durable.  Il faut maintenir l’élan politique créé récemment a-t-il conclu.


M. PETER MAURER (Suisse) a exprimé la grave préoccupation de son pays qui note qu’aucun progrès notable n’a pu être atteint afin de répondre de manière durable à la situation humanitaire à Gaza et aux besoins de la population pour la reconstruction et le développement économique:  « Nous observons qu’Israël ne se conforme pas à ses obligations de droit international et que les constructions de colonies de peuplement, y compris à Jérusalem-Est, se poursuivent en violation du droit ».


Concernant la mission Goldstone, la Suisse est préoccupée par le constat selon lequel des crimes très graves ont été commis par les différentes parties, et juge qu’il serait « irresponsable de ne pas y donner suite ».  Elle juge « vital que toutes les parties au conflit prennent sans tarder les mesures nécessaires pour ouvrir des enquêtes indépendantes conformes aux standards internationaux ».  C’est seulement si celles-ci « n’ont pas la volonté ou ne sont pas en mesure de se conformer à leur obligation de traduire en justice » les responsables de violations qu’il appartiendrait alors à la communauté internationale de veiller à ce que celles-ci ne restent pas impunies », a rappelé M. Maurer. 


La Suisse propose de demander aux parties au conflit de prendre ces mesures « dans une période déterminée » et de « considérer l’établissement d’un comité indépendant d’experts en droit international humanitaire et en droits humains pour superviser toute procédure judiciaire entreprise par les parties au conflit ».  Pour la Suisse, « un suivi sérieux du rapport de la mission Goldstone indiquerait la volonté de la communauté internationale de promouvoir activement une solution durable au conflit ».  Enfin, la Suisse encourage les parties à retourner à la table des négociations, « l’Initiative de Genève offrant un modèle de solution », a-t-il dit.


M. AK AKBDUL MOMEN (Bangladesh) a condamné à son tour les activités « illégales » israéliennes de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, « qui sapent l’unité et la contiguïté de ce territoire ».  Toutes les parties concernées devraient appeler au gel des activités de peuplement ainsi qu’au démantèlement des colonies existantes dans tout le Territoire palestinien occupé, a-t-il ajouté.  Une telle injustice ne peut perdurer, a-t-il encore dit, et il est vital que la communauté internationale réaffirme le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la réalisation de ses aspirations.  Le représentant a poursuivi en exhortant le Conseil de sécurité à prendre toutes les mesures requises pour assurer la pleine mise en œuvre de ses résolutions pertinentes sur le Moyen-Orient, la communauté internationale devant « faire pression pour qu’Israël se conforme au droit international, y compris la quatrième Convention de Genève et la Feuille de route. »  Le représentant a en outre estimé que les récents incidents autour de Jérusalem-Est exigeaient un examen approfondi du rapport de la mission d’établissement des faits sur le conflit à Gaza.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a appelé à une action urgente et ferme du Conseil de sécurité pour stabiliser la situation au Moyen-Orient et redémarrer le processus de paix.  Le conflit déclenché à Gaza en décembre 2008 a exacerbé la situation, a-t-il relevé.  À ce jour, rien n’a été fait pour mettre en œuvre la résolution 1860 du Conseil, a-t-il déploré, soulignant la souffrance des civils, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées, alors qu’Israël a bloqué les accès vers Gaza.  La Malaisie soutient les conclusions et les recommandations à la fois de l’Équipe d’enquête créée par le Secrétaire général et la mission d’établissement des faits du Haut Commissariat aux droits de l’homme, en particulier sur la nécessité d’une enquête complète par les autorités compétentes pour pouvoir lancer des poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.  Soulignant le nombre croissant d’incidents relatifs à des violences commises par des colons israéliens contre des Palestiniens, le représentant s’est dit consterné par la réticence des autorités israéliennes à prévenir de tels actes et a exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures décisives pour qu’Israël mette un terme à ses provocations, et notamment celles qui visent à altérer les caractéristiques démographique et géographique du Territoire palestinien occupé.  Il a appelé les membres du Conseil à concentrer leurs efforts sur le rétablissement des droits inaliénables des Palestiniens et sur l’instauration d’un État palestinien.


M. DIEGO MOREJÓN (Équateur) est intervenu brièvement pour déclarer que son pays prenait note des recommandations du rapport Goldstone sur le conflit de Gaza, en particulier celles portant sur les responsabilités des auteurs présumés de crimes de guerre, les violations du droit international humanitaire, sur la nature illégalle et préjudiciable pour la paix du blocus de Gaza, et le caractère disproportionné des opérations militaires israéliennes.  Le représentant a regretté la position d’Israël à l’égard de la mission d’établissement des faits conduite par le juge Goldstone.  Il a considéré que seule une solution par des voies pacifiques pour résoudre le conflit israélo-arabe permettrait de stabiliser durablement la région, une telle solution devant reposer sur le respect du droit des peuples à vivre en paix, de réaliser leurs aspirations et d’être maîtres de leur destin. 


M. MOHAMMAD KHAZAEE (République islamique d’Iran) a accusé le « régime sioniste » d’avoir commis de multiples « actes barbares » lors du conflit de l’hiver dernier, et d’avoir ainsi ignoré une fois encore la crédibilité de la communauté internationale et du monde civilisé, en particulier le Conseil de sécurité, ainsi que d’avoir sapé les valeurs les plus fondamentales pour le monde civilisé.  S’il a jugé « tardif » le rapport Goldstone et a estimé qu’il ne reflétait que de manière « partielle et minime les divers crimes commis à Gaza par le régime israélien », le représentant a estimé qu’il contient des recommandations importantes.  Il a notamment cité celle demandant au Conseil de sécurité de donner six mois au régime israélien pour enquêter sérieusement sur les allégations de crimes identifiées dans le rapport et punir les coupables.  Les recommandations du rapport devraient en outre être considérées comme constituant une base valable pour poursuivre les responsables politiques, autorités militaires et citoyens israéliens impliqués dans les massacres de Gaza, a ajouté M. Khazaee.


Estimant que la communauté internationale devrait réaffirmer son soutien inconditionnel à la cause palestinienne et sauver l’image et la crédibilité des Nations Unies, le représentant a demandé que le Conseil de sécurité prenne entièrement en compte les recommandations du rapport Goldstone.  C’est un test de la crédibilité et de la fiabilité du Conseil, a-t-il affirmé.  M. Khazaee a enfin rejeté les « allégations sans fondement » faites par la représentante israélienne, le matin même.  Sa déclaration n’est, a-t-il estimé qu’une « campagne vainement destinée à détourner l’attention de la communauté internationale sur les arsenaux nucléaires de l’entité qu’elle représente, ainsi que sur le terrorisme d’État et les atrocités commises dans la région par son pays ».


M. GARY QUINLAN (Australie) a rappelé que durant le conflit de Gaza, l’Australie n’avait eu de cesse d’exhorter les parties de protéger les civils.  L’Australie avait aussi clairement exprimé son souhait que soit lancée une mission d’établissement des faits concernant d’éventuelles violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite indiqué que le 29 septembre à Genève, son pays avait demandé que l’examen du rapport Goldstone sur le conflit de Gaza soit mené au sein du Conseil des droits de l’homme, « pour permettre notamment aux parties concernées d’aller au bout de leurs propres investigations ».  M. Quinlan a réaffirmé la position de son pays sur la situation au Moyen-Orient, selon laquelle « le seul moyen de parvenir à la paix entre Israël et les Palestiniens est de mettre en œuvre la solution des deux États par des voies pacifiques ».  C’est ainsi qu’il a appelé instamment les deux parties à retourner sans délai à la table des négociations en profitant de l’élan donné par les récentes initiatives américaines. 


M. MOHAMMED LOULICHKI(Maroc) s’est associé aux déclarations faites par l’Organisation de la Conférence islamique, la Ligue des États arabes et le Mouvement des pays non alignés avant de dénoncer la poursuite de la colonisation israélienne, notamment à Jérusalem-Est et autour de la ville, ainsi que les travaux d’excavation autour de la mosquée d’al-Aqsa, qu’il a qualifiés de provocations.  Il a rappelé la condamnation de ces excavations par le Roi du Maroc, qui assure la présidence du Comité Al-Qods, et qui suit de très près ce qui se passe près de l’esplanade des mosquées, a-t-il affirmé. 


Le représentant a rappelé l’attachement de son pays à l’initiative de paix arabe et sa participation à tous les efforts de paix de la communauté internationale.  Il a salué les efforts de l’administration américaine et ceux des Européens.  La question du Moyen-Orient n’est pas l’affaire des seules parties, mais aussi celle de la communauté internationale, a affirmé le représentant.  Il a appelé les parties à assumer leurs responsabilités avec l’appui de la communauté internationale et a rendu hommage à l’Autorité palestinienne qui, a-t-il dit, a répondu aux appels de la communauté internationale.  Le peuple palestinien devrait donc voir ses efforts récompensés plutôt que de voir Israël remettre en cause toutes les bases du processus de paix.  Il a souhaité que les Palestiniens parviennent à la réconciliation.  


M. MOHAMMED AL-ALLAF (Jordanie) a rappelé que la solution de deux États faisait partie du processus de paix arabe de 2002, les pays arabes ayant multiplié les efforts en faveur de cette solution.  Malgré cela, Israël continue d’être intransigeant et rejette toute proposition, ce qui bloque la reprise de négociations sérieuses sur l’instauration d’une paix durable au Moyen-Orient.  Il a poursuivi en fustigeant la poursuite des activités illégales liées à l’implantation de colonies de peuplement par Israël autour de Jérusalem-Est, « qui ont pour objectif de saboter toute possibilité de créer un État palestinien. »  Le représentant a stigmatisé les agissements d’Israël dans la Ville sainte, où les excavations sont vécues comme de graves offenses par les Palestiniens de confession musulmane, a-t-il dit, notant que l’escalade des deux semaines découlait de la volonté cachée d’Israël de modifier le statut de Jérusalem.  Si cette ligne rouge devait être franchie, cela pourrait réactiver le cycle vicieux de la violence entre les parties, a prévenu le représentant.  Ce dernier a, enfin, demandé à la communauté internationale de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme aux provocations israéliennes et sauvegarder le caractère sacré de Jérusalem-Est, « qui sera tôt ou tard la capitale de l’État palestinien indépendant ».


Mme MONA JUUL, (Norvège), se ralliant à la position du Quatuor pour le Moyen-Orient, a appelé toutes les parties à respecter leurs engagements en vue de créer les conditions propices à la reprise des négociations.  La reprise de ces négociations devrait permettre aux pays donateurs de mobiliser leurs efforts en vue d’appuyer la création d’un État palestinien.  C’est pourquoi, elle a appelé les parties à reprendre la voie des négociations en vue de créer un État palestinien viable sur la base des frontières de 1967.  La perspective d’une solution à deux États peut difficilement se permettre un nouvel échec, a indiqué la représentante, qui a rappelé que la Norvège présidait le Comité de liaison.  Concernant la mission d’établissement de faits indépendante des Nations Unies lors du conflit à Gaza, la représentante a indiqué qu’il ne faisait aucun doute qu’Israël, de même que les groupes palestiniens étaient responsables de graves violations du droit international et du droit international humanitaire.  Elle a, par ailleurs, indiqué que la Norvège en tant que membre du Conseil des droits de l’homme, fera tout son possible pour assurer l’adoption d’une résolution équilibrée recommandant un suivi approprié du rapport et de ses recommandations. 


M. ABDUL GHAFOO MOHAMED (Maldives) a déclaré que sa délégation appuyait fermement le droit inaliénable du peuple palestinien à déterminer librement son propre système économique et politique, notamment son droit à l’autodétermination et son droit de vivre en paix et en sécurité, dans son propre État.  Les Maldives, a-t-il ajouté, appuient également le droit inaliénable du peuple israélien à vivre en paix et en sécurité.  Le rapport Goldstone, établi à la suite de la mission d’établissement de faits à Gaza, est détaillé et exhaustif, a déclaré M. Mohamed, qui a regretté la décision d’Israël de ne pas coopérer avec cette mission. 


Le représentant a souligné que les tirs de roquettes par les groupes armés palestiniens contre des civils israéliens constituent une grave violation des droits de l’homme, a ajouté le représentant.  De même, il a estimé que l’incursion militaire israélienne dans la bande de Gaza en réponse aux attaques de roquettes était disproportionnée.  Les Maldives soutiennent les recommandations contenues dans le rapport, selon lesquelles toutes les violations qui auraient été commises par chaque partie au conflit soient vérifiées de manière indépendante et que ces enquêtes soient ensuite examinées par le Conseil de sécurité.


M. PALITHA TB KOHONA (Sri Lanka) a rappelé, à son tour, que son pays avait exprimé ses plus grandes préoccupations lors du conflit de Gaza en décembre et janvier derniers.  Le conflit a malheureusement causé de nombreuses pertes en vies humaines et attisé les tensions dans la région aux dépens, de nouveau, de la population civile.  Le Sri Lanka continuera d’exhorter les parties à privilégier, par des voies pacifiques, la solution des deux États, qu’Israéliens et Palestiniens se sont engagés à mettre en œuvre, a poursuivi le représentant.  Il a ensuite salué les récentes initiatives sur le terrain pour que reprennent au plus vite les pourparlers entre les deux parties au conflit et conclu en souhaitant que le Conseil de sécurité sera en mesure d’appréhender la difficile question du Moyen-Orient de manière équitable et juste, « dans l’intérêt de la paix et des aspirations des peuples de la région ».


M. JORGE VALERO (Venezuela) a félicité la présidence vietnamienne du Conseil de sécurité d’avoir accepté d’avancer la réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient face au « mépris systématique dont Israël fait preuve à l’égard des résolutions du Conseil ».  Depuis plus de 60 ans, a-t-il rappelé, Israël pratique « l’agression militariste » et viole le droit international et le droit international humanitaire, aux dépens des peuples et des gouvernements du Moyen-Orient. Il a affirmé que c’était l’inaction du Conseil de sécurité qui avait amené l’Assemblée générale de l’ONU et le Conseil des droits de l’homme à agir en janvier 2009 et, notamment, à créer la mission d’établissement des faits présidée par le juge Goldstone.  Il a estimé que les conclusions et recommandations les plus importantes du rapport Goldstone concernent la lutte contre l’impunité, et a ajouté que les résultats de l’enquête sont « sans équivoque sur la grave responsabilité du Gouvernement d’Israël pour les abominables faits que rapporte le document ».  Il a estimé que les crimes mentionnés dans le rapport correspondent à ceux qui relèvent de la compétence de la Cour pénale internationale.


M. Valero a affirmé que le Conseil de sécurité a l’obligation, en vertu de la Charte de l’ONU, d’examiner le non-respect par Israël de ses propres résolutions concernant la paix au Moyen-Orient, et qu’il peut aussi, s’il estime qu’un État Membre ne remplit pas ses obligations en vertu de la Charte, en saisir l’Assemblée générale.  Il a accusé Israël d’avoir renoncé, il y a longtemps, aux principes des Nations Unies et de la justice internationale.  « Nous ne pouvons attendre qu’Israël applique impunément son nouveau concept  d’expansion naturelle », a affirmé le représentant.  Le droit international interdit à Israël d’invoquer la conquête et la colonisation, et encore moins la prétendue « expansion naturelle », a-t-il ajouté.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Quatrième Commission exhorte les parties concernées à poursuivre leurs négociations sur le Sahara occidental et Gibraltar

CPSD/429

La Quatrième Commission exhorte les parties concernées à poursuivre leurs négociations sur le Sahara occidental et Gibraltar

14/10/2009
Assemblée généraleCPSD/429
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

Soixante-quatrième session

9eséance – matin


L A QUATRIÈME COMMISSION EXHORTE LES PARTIES CONCERNÉES À POURSUIVRE LEURS NÉGOCIATIONS SUR LE SAHARA OCCIDENTAL ET GIBRALTAR


Avant de poursuivre son débat entamé hier sur les questions relatives à l’information, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a adopté ce matin, sans vote, un projet de résolution relatif à la question du Sahara occidental qui appelle les parties à poursuivre les négociations.  Elle a également adopté, sans vote, un texte sur la question de Gibraltar dans lequel elle demande aux parties d’apporter une solution définitive à la situation.  Les deux projets de résolution seront soumis pour adoption à l’Assemblée générale. 


La Quatrième Commission recommande ainsi à l’Assemblée générale d’appuyer le processus de négociation sur le Sahara occidental en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui.  Dans son explication de position, le représentant du Maroc s’est réjoui du consensus, « résultat d’une concertation fraternelle et fructueuse », entre sa délégation et celle de l’Algérie.  Il a également annoncé la reprise du cycle de négociations de Manhasset, sous l’égide de l’Envoyé personnel du Secrétaire général. 


S’agissant de la question de Gibraltar, la Commission a recommandé à l’Assemblée de demander instamment aux Gouvernements britannique et espagnol d’apporter une solution définitive à la question, tout en tenant compte des intérêts et des aspirations du peuple du territoire.  La représentante de l’Espagne a estimé que l’autodétermination n’est pas le seul principe pertinent pour parvenir à la décolonisation des territoires non autonomes.  Il existe en effet, s’est-elle expliquée, des cas particuliers dans lesquels prévaut l’application du principe d’intégrité territoriale. 


Mon pays, qui ne doute pas de sa souveraineté sur Gibraltar, a répliqué le représentant du Royaume-Uni, ne peut accepter que le principe d’intégrité territoriale s’applique à la décolonisation de Gibraltrar..


Après l’adoption des deux textes, la Commission a repris son débat sur les questions relatives à l’information au cours duquel plusieurs délégations ont mis l’accent sur le rôle joué par le Département de l’information et ses 63 Centres d’information, en tant que « voix des Nations Unies » auprès des peuples et des nations, en particulier dans le contexte de la fracture numérique.  Plusieurs délégations ont demandé le respect du multilinguisme pour que les Centres puissent communiquer le plus efficacement possible avec les populations locales. 


Faisant valoir une expérience de neuf ans à la tête du Centre d’information de Delhi, le représentant de la Serbie a attiré l’attention de la Commission sur les dégâts causés aux Nations Unies par la fermeture de la majorité des centres en Europe, sous prétexte de « rationalisation ».  Le Centre régional de Bruxelles ne peut, en aucune manière, se substituer à des centres qui évoluaient dans des pays, des cultures et des langues différents, a tranché le représentant. 


La Quatrième Commission, qui se réunira jeudi matin à 10 heures, poursuivra son débat général sur les questions relatives à l’information avant de se prononcer sur les textes qu’elle recommandera à l’Assemblée sur ces questions.


APPLICATION DE LA DÉCLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDÉPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX.


Décisions sur des projets de décision


La Commission a adopté sans vote un projet de résolution relatif à la question de Gibraltar (A/C.4/64/L.5) par lequel elle recommande à l’Assemblée générale de noter la création du Forum tripartite pour le dialogue sur Gibraltar.  L’Assemblée demanderait instamment aux deux Gouvernements d’apporter une solution définitive à la question de Gibraltar, tout en tenant compte des intérêts et des aspirations de Gibraltar.  L’Assemblée applaudirait également à l’heureuse issue de la réunion du Forum au niveau des ministres, qui a eu lieu le 21 juillet 2009, et à la ferme volonté commune que ceux-ci ont affirmé de progresser dans six nouveaux domaines de collaboration. 


Par le projet de résolution sur la question du Sahara occidental (A/C.4/64/L.7), adopté sans vote, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’appuyer le processus de négociations initié par la résolution 1754 (2007) et soutenu par les résolutions 1783 (2007), 1813 (2008) et 1871 (2009) du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.  L’Assemblée louerait aussi les efforts déployés, à cet égard, par le Secrétaire général et son Envoyé personnel.


Elle inviterait, en outre, les parties à coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire.  L’Assemblée prierait le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux de continuer à suivre la situation au Sahara occidental et de lui présenter un rapport sur la question à sa soixante-cinquième session.


Explications de position


Le représentant du Maroc s’est réjoui du consensus atteint pour la troisième année consécutive.  Ce consensus voulu et souhaité par tous les membres de cette Commission, a-t-il estimé, est le résultat d’une concertation fraternelle et fructueuse entre les délégations du Maroc et de l’Algérie, qui ont bénéficié du « concours précieux » de collègues et amis ayant contribué à la réussite des négociations.  Il a souligné le « soutien unanime de la communauté internationale au processus de négociations en cours sous les auspices de l’ONU et son encouragement aux parties pour s’y investir de bonne foi et avec le réalisme et la flexibilité requis ».


Ainsi, tout en renouvelant son appui ferme et résolu aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel, Christopher Ross, « la Quatrième Commission, à l’instar du Conseil de sécurité, appelle toutes les parties à apporter la démonstration de leur volonté politique de dépasser les blocages et les clivages actuels et d’entrer dans une phase de négociations intensives et substantielles pouvant garantir la progression vers une solution définitive de ce différend », s’est encore félicité le représentant.  Il a souligné que la Commission reconnaissait aussi « avec la même appréciation les efforts sérieux et crédibles du Maroc » et qu’elle rappelait aux parties « la nécessité de faire preuve de réalisme et d’esprit de compromis qui sont inhérents à toute négociation ». 


Le représentant a formulé « l’espoir que l’esprit de compromis et de coopération qui a permis la réalisation du consensus aujourd’hui, trouvera son prolongement dans une attitude plus constructive et plus engagée lors de la reprise du processus de Manhasset ».  « Un tel changement dans les attitudes ne manquera pas, nous en sommes certains, de rejaillir positivement sur le renforcement des relations bilatérales et, partant, sur la redynamisation de la construction du Maghreb », a-t-il conclu.


Le représentant de la Suède s’est, au nom de l’Union européenne (UE), félicité de l’adoption « par consensus » de la résolution sur le Sahara occidental, saluant les parties pour les efforts qu’elles accomplissent.  L’UE réaffirme son entier soutien aux efforts du Secrétaire général visant à parvenir à une solution politique « juste, durable et mutuellement acceptable » susceptible de permettre l’autodétermination de la population du Sahara occidental, a-t-il souligné.  L’UE, a-t-il ajouté, continue d’encourager les parties à « œuvrer à une solution dans le cadre des Nations Unies ».  Elle demeure toutefois préoccupée par les implications du conflit au Sahara occidental pour la sécurité et la coopération dans la région, a encore dit le représentant.


La représentante de l’Espagne est revenue sur le projet de résolution VI contenu dans le rapport A/64/23 adopté lundi dernier.  Si elle s’est dite favorable au principe d’autodétermination, elle a tenu toutefois à rappeler que celui-ci n’est pas le seul principe pertinent pour parvenir à la décolonisation des territoires non autonomes.  Il existe en effet des cas particuliers dans lesquels prévaut l’application du principe d’intégrité territoriale, conformément à la doctrine établie par plusieurs résolutions de l’Assemblée générale.  Concernant le cas de Gibraltar, a ajouté la représentante, l’Espagne est disposée à avancer sans délai vers une solution définitive qui ne peut résulter que d’une négociation avec le Royaume-Uni, tout en prenant en compte les intérêts et aspirations de la population de Gibraltar, a-t-elle conclu.


Le représentant du Royaume-Uni a souligné que son pays n’acceptait pas l’assertion selon laquelle l’autodétermination n’était pas applicable en cas de conflit de souveraineté.  S’agissant de la souveraineté de Gibraltar, la position britannique est bien connue, a-t-il rappelé.  Le Royaume-Uni n’a aucun doute sur sa souveraineté sur Gibraltar et sur ses eaux territoriales.  Il ne peut accepter que le principe d’intégrité territoriale soit applicable à la décolonisation de Gibraltar.  Le Gouvernement britannique n’accepte pas non plus que l’existence d’un différend de souveraineté implique que la population de Gibraltar n’ait pas droit à l’autodétermination.  En conclusion, il a souligné que le Royaume-Uni demeurait attaché au processus de dialogue trilatéral entre les Gouvernements britannique, espagnol et gibraltarien.


QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION (A/64/21 ET A/64/262 )


Débat général


M. Mikio Mori (Japon) s’est attardé sur quelques thèmes traités par le Département de l’information, dont les changements climatiques, l’impact de la crise économique et financière sur le développement, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et la grippe A(H1N1).  Il a salué la visite que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a effectuée au Japon entre le 30 juin et le

2 juillet 2009 et a souligné l’importance du Centre d’information de l’ONU à Tokyo.  Cette visite, a-t-il dit, a été l’occasion d’exprimer l’intention de renforcer les liens entre le Japon et l’ONU.  Alors que le monde fait face à de nombreux défis, le Département de l’information se doit de continuer à relayer le travail des Nations Unies, a conclu M. Mori.  


M. DAVID WALZER (Israël) a commenté le travail du Département de l’information en matière d’éducation à la mémoire de l’Holocauste, soulignant que, ce faisant, il éduquait les générations futures aux dangers de la haine, de l’intolérance et de l’antisémitisme.  Ce travail ne montre pas seulement son engagement à cet égard mais, et de manière plus importante, il illustre le rôle éducatif de l’ONU au XXIe siècle.  Il constitue, a insisté le représentant, un exemple à suivre de coopération entre l’ONU et Israël.  L’action du Département de l’information en vue de commémorer et de tirer les leçons de la Shoah devrait recevoir un plus grand soutien des États Membres, a-t-il ajouté.  Il a ensuite évoqué les initiatives de son propre pays sur cette question, notamment la tenue de séminaires dans de grandes universités. 


Le représentant s’est également attardé sur la question de la fracture technologique et numérique dans le monde, soulignant qu’Israël était prêt à apporter sa pierre à l’édifice pour y remédier avec la communauté internationale, en général, et ses voisins immédiats, en particulier.  Le représentant s’est tout de même déçu du « parti pris » adopté par le Programme spécial d’information sur le conflit israélo-palestinien, compte tenu en particulier des moyens limités dont dispose le Département de l’information.  Israël se voit contraint de continuer à ne pas participer aux séminaires organisés par celui-ci tant qu’une approche plus juste et plus équilibrée n’aura pas été adoptée.


M. ROBERTO RODRIGUEZ ARNILLAS (Pérou) a souligné la nécessité de concentrer les efforts pour que se consolide et se renforce un système de centres nationaux d’information des Nations Unies capables de diffuser le message onusien de manière globale, claire et coordonnée.  Il a rappelé que les centres régionaux et nationaux d’information sont les vecteurs au travers desquels est directement maintenue une communication avec l’opinion publique.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il insisté, il est indispensable de maintenir des ressources adéquates et de veiller à l’efficacité de leur gestion.  Au passage, le représentant a exprimé l’appui de son Gouvernement au travail du Centre d’information de Lima pour son rôle de sensibilisation de la société péruvienne aux sujets planétaires qui ont un impact sur le pays.  Il a rappelé par ailleurs que le Pérou était l’auteur, l’année dernière, de la résolution de l’Assemblée générale sur le multilinguisme.  Dans ce cadre, il a estimé nécessaire que les communiqués de presse du Département soient publiés dans les six langues officielles de l’ONU et pas uniquement dans ses deux seules langues de travail.


Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkmenistan) a estimé que la tâche du Département est de faire en sorte que tous les peuples du monde comprennent les activités et le travail de l’ONU.  Cette activité doit être impartiale et complète, a-t-elle ajouté.  La représentante a demandé que la couverture de l’information que fait le Département soit plus active et plus orientée vers la prévention des conflits.  Elle a, par exemple, mis en avant le travail du Bureau d’information pour l’Asie centrale qui s’est impliqué dans la diplomatie préventive.  Elle a souhaité que la répartition des ressources du DPI réponde le mieux possible aux besoins.  Elle a aussi plaidé pour un meilleur équilibre entre les six langues officielles des Nations Unies.


Mme CHERRY ANN MILLARD-WHITE (Trinité-et-Tobago), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a souligné que M. Akasaka et son équipe du Département de l’information devaient être félicités pour avoir toujours su relever les défis auxquels ils faisaient face dans l’accomplissement de leur mandat et dans les limites des ressources disponibles.  En tant qu’ensemble de petits États insulaires en développement (PEID), la CARICOM est particulièrement sensible à la Campagne « Seal the Deal » pour mobiliser l’appui à la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques. 


Tout en reconnaissant l’importance prise par l’Internet, la représentante a rappelé la prééminence des médias traditionnels pour la vaste majorité des populations d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.  Par ailleurs, a-t-elle poursuivi, la CARICOM est préoccupée par les lacunes dans la diffusion de l’information sur la décolonisation en direction des territoires non autonomes. 


Mme Millard-White a ensuite évoqué le rôle du Centre d’information de l’ONU à Port d’Espagne, relevant la modicité de ses effectifs pour couvrir un espace de 2,8 millions de kilomètres carrés.  Une fois encore, la CARICOM appelle à l’élargissement de la représentation du Département de l’information dans la région caraïbe, aussi bien en termes d’effectifs qu’en termes budgétaires.


M. HADI MARTONO (Indonésie) a appelé le DPI à poursuivre ses efforts pour sensibiliser le public au travail de l’ONU.  Il a encouragé le Département à se servir de ses compétences et de ses capacités pour lutter contre les préjugés entre nations, peuples et religions.  Les médias de masse peuvent être des messagers, a rappelé le représentant, avant d’inviter le DPI à lutter contre les stéréotypes véhiculés par les médias.  Il a estimé que le Département de l’information était le mieux placé pour faire la promotion de la paix et de la tolérance.  Enfin, il a souhaité le renforcement des relations et de la coopération entre le DPI, le Département d’appui aux missions et le Département des opérations de maintien de la paix.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a, à son tour, souhaité que le DPI poursuive ses efforts pour faire connaître au public le plus large possible les activités de l’Organisation.  Les centres d’information, a-t-il dit, contribuent au partage de l’information entre les différentes communautés.  Il a souligné, qu’à cet égard, le Sénégal avait gracieusement offert les locaux qui abritent le Centre de Dakar. 

Il a souhaité que les efforts consentis par le Département pour diffuser les travaux et les décisions de l’Assemblée dans toutes les langues officielles soient consolidés et renforcés.  Le représentant a également mis l’accent sur le Programme spécial d’information sur la question de Palestine réalisé par le Département de l’information.  Il a encouragé le Département à intensifier ses efforts pour le respect du multilinguisme à l’ONU et l’a exhorté à étudier en profondeur les préoccupations des différentes délégations.  Le représentant a conclu en plaidant pour davantage d’efforts afin de combler le fossé numérique entre le Nord et le Sud.


M. ELMER CATO (Philippines) a rendu hommage aux hommes et aux femmes du Département de l’information qui incarnent « la voix des Nations Unies ».  Ceux-ci sont parvenus à attirer l’attention du public sur des sujets clef tels que les Objectifs du Millénaire pour le développement, les changements climatiques, les droits de l’homme, la paix et la sécurité, la crise économique ou la pandémie grippale.  Tout en se félicitant des progrès accomplis par le Département dans le développement de nouveaux moyens d’information, il lui a demandé de ne pas perdre de vue les besoins des pays en développement, particulièrement ceux n’ayant pas un accès aisé aux nouvelles technologies. 


Les Philippines notent les efforts accomplis en faveur du dialogue des civilisations, ainsi que la compréhension culturelle et religieuse.  Elles regrettent toutefois le manque d’appui au dialogue interreligieux et à la coopération pour la paix.  En tant que grand promoteur des initiatives interreligieuses au sein des Nations Unies, les Philippines, a dit le représentant, attirent l’attention du Département sur la création par l’Assemblée générale d’un point focal pour les questions interreligieuses et interculturelles au sein du Département des affaires économiques et sociales, « qui mérite toute l’attention du Département de l’information ».  Par ailleurs, M. Cato a rendu hommage à l’accent mis par le DPI sur les opérations de maintien de la paix dans lesquelles son pays est un acteur de premier plan.


M. AMINE CHABI (Maroc) a noté les progrès accomplis par le Département de l’information, notamment en ce qui concerne l’élargissement de son audience.  Il a indiqué que le monde entre dans une ère nouvelle de l’information et à cet égard il est encourageant que le DPI ait pris note de ces changements et continue d’être le lien entre l’Organisation et le public.  Le représentant a également mis l’accent sur les 63 centres d’information qui jouent sur le terrain un rôle essentiel.  Ces centres sont investis d’une mission cruciale, a-t-il insisté, « informer localement sur ce qui se déroule globalement ».  Concernant le Maroc, le Centre d’information poursuit son partenariat avec de nombreuses institutions universitaires marocaines sur des thèmes tels que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les changements climatiques.   


Le représentant s’est félicité du Programme spécial sur la question de la Palestine qui vise à sensibiliser la communauté internationale sur la situation au Moyen-Orient, la question de la Palestine et sur le processus de paix.  Par ailleurs, il a attiré l’attention sur le multilinguisme en jugeant que la parité linguistique n’est pas encore une réalité.  Le Département doit redoubler d’efforts pour assurer une communication efficace dans les six langues officielles de l’Organisation, a-t-il poursuivi.  En tant que voix des Nations Unies, le DPI doit continuer, avec l’appui des États Membres, à rendre l’ONU plus accessible et plus proche des peuples du monde.


Faisant valoir son expérience de 14 ans au Département de l’information, M. FEODOR STARCEVIC (Serbie) a constaté, à la lecture du rapport, le rôle clef des Centres d’information, un sujet qu’il connaît d’autant mieux que, pendant neuf ans, il a dirigé le Centre de New Delhi. 


De ce « poste d’observation », M. Starcevic a dit avoir pu voir personnellement les dégâts causés aux Nations Unies par la fermeture de la majorité des Centres d’information en Europe, sous prétexte de « rationalisation », argument qui a été « avalé » tel quel par les États Membres.  Il s’agissait certes de l’exigence du temps mais elle n’avait rien à voir avec l’intérêt de l’ONU, a souligné M. Starcevic qui se demande toujours comment les pays où ces Centres se trouvaient ont pu accepter ces fermetures sans élever la voix.   


Il a estimé que le Centre régional de Bruxelles ne pouvait en aucune manière se substituer à des centres qui évoluaient dans des pays, des cultures et des langues différents.  Le représentant a dit rêver du jour où cette « mauvaise décision » serait révisée, ce qui suppose que les pays concernés en expriment le souhait, a-t-il noté, faisant part de ses idées en matière de rationalisation des coûts sans pour autant amputer le réseau des Centres d’information.


M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a jugé important que le Département continue de faire connaître et de répandre auprès de l’opinion publique internationale, des informations sur des problèmes qui préoccupent l’ensemble des États.  Il a estimé que la crise financière mondiale et la question des changements climatiques demeurent des questions prioritaires et a souhaité que le DPI mette l’accent sur ces questions qui touchent principalement les pays en développement.  Il a aussi estimé que l’Afrique devrait bénéficier d’une attention particulière de la part du Département conformément aux priorités établies par l’Assemblée générale.


Par ailleurs, le représentant a noté les progrès importants accomplis grâce aux technologies de l’information et de la communication qui ont favorisé un rapprochement entre les peuples et les nations.  Il a cependant voulu que l’on garde à l’esprit que le monde avait encore besoin de la presse écrite et de la radio, et que tous ces moyens de communication fonctionnent à l’énergie électrique.  Il a également souhaité que le Département de l’information poursuive ses orientations en faveur de la diversité culturelle et du multilinguisme, tout en continuant à jouer son rôle important dans la diffusion des valeurs de paix et dans le dialogue des cultures.


M. HAMAD ALZAABI (Émirats arabes unis) a souligné que le monde avait été le témoin de changements très rapides ces dernières années, avec des conséquences négatives.  Il a cité les changements climatiques, la crise financière ou encore la pandémie grippale.  Ces phénomènes justifient pleinement l’organisation de campagnes d’information de manière à contribuer à une meilleure compréhension des problèmes et à diffuser les moyens d’y faire face.  Le représentant a indiqué que les flux d’information devaient circuler librement, sans hégémonie aucune.  Il a proposé la rédaction d’une charte d’honneur à laquelle adhèreraient les médias de masse du monde entier. 


S’agissant de la fracture numérique, une aide technique doit être fournie par les pays développés.  Concernant la question linguistique, l’orateur a rappelé la nécessité de parvenir à la parité au sein des Nations Unies, souhaitant le renforcement de l’arabe sur le site internet de l’ONU.  Il a aussi estimé important que le Département de l’information continue d’informer sur la question palestinienne et sur les souffrances de ce peuple.  Il a rappelé l’importance du rôle du DPI en matière de formation des journalistes palestiniens.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a salué le Département de l’information pour le travail qu’il réalise et pour l’appui qu’il apporte aux délégations.  Il a mis l’accent sur le travail de « professionnels » pour faire connaître les objectifs des Nations Unies mais également pour assurer le suivi de la visite des chefs d’État et de gouvernement au Siège de l’ONU, à New York.  Concernant le fossé numérique, le représentant a rappelé qu’il était indispensable de surmonter les déséquilibres entre les pays développés et ceux en développement.  Tous les pays doivent avoir accès aux technologies de l’information, a-t-il souligné, avant de déplorer les « campagnes systématiques d’agression », au service du grand capital, lancées contre la révolution bolivarienne.  Mon pays accorde une importance particulière au droit de tout être humain à exprimer librement son opinion, a dit celui qui a regretté que son pays fasse l’objet d’un nouveau type de terrorisme, le « terrorisme médiatique ».    


M. MARTIN VIDAL (Uruguay) a rappelé que la fracture numérique pouvait non seulement être constatée entre les pays mais aussi à l’intérieur même de ceux-ci.  Il a évoqué le plan Ceibal, expérience novatrice mise en œuvre par son pays et dont le sigle signifie « Connectivité éducative d’informatique basique pour l’apprentissage en ligne ».  Il s’agit en fait de la mise en pratique pour la première fois au niveau de tout un pays du projet « One Laptop per Child » -un ordinateur portable par enfant- promu par l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT).  Ce programme permet de doter chaque enfant et chaque maître d’école d’un ordinateur personnel de la première à la sixième année de l’école primaire.  Le plan Ceibal, qui est financé par l’État, comprend aussi un portail pour les élèves et les enseignants, des espaces interactifs, des jeux didactiques et prochainement une émission télévisée.  Depuis hier, a-t-il précisé, avec l’équipement des deux dernières écoles de Montevideo, le territoire est désormais totalement couvert, après la distribution de 380 000 unités, y compris aux enfants ayant des handicaps intellectuels, moteurs ou visuels qui reçoivent ainsi des ordinateurs adaptés.


M. YUSSEF KANAAN, Observateur de la Palestine, a souhaité que la question de la Palestine continue d’être couverte tant qu’elle ne sera pas résolue.  L’Observateur a affirmé que le Programme spécial d’information sur la question de la Palestine contribue à créer un climat favorable qui permettra d’établir un dialogue, de mettre fin à l’occupation israélienne et de libérer le peuple palestinien de toutes ses souffrances.  L’Observateur a aussi souligné la pertinence du programme annuel de formation de journalistes palestiniens de la presse écrite, de la radio et de la télévision.  Déplorant le blocus imposé au peuple palestinien, il a souhaité que les journalistes étrangers aient accès à la bande de Gaza pour couvrir les événements.  L’Observateur a conclu en appelant à la revitalisation du processus de paix.    


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Troisième Commission: mettre fin aux atrocités contre les enfants est une obligation absolue selon la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés

AG/SHC/3951

Troisième Commission: mettre fin aux atrocités contre les enfants est une obligation absolue selon la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés

14/10/2009
Assemblée généraleAG/SHC/3951
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

12e & 13e séances – matin et après-midi


TROISIÈME COMMISSION: METTRE FIN AUX ATROCITÉS CONTRE LES ENFANTS EST UNE OBLIGATION ABSOLUE, SELON LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS


Plusieurs pays africains font également état de progrès dans la lutte contre les mutilations génitales féminines 


La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Mme Radhika Coomaraswamy, a, aujourd’hui devant la Troisième Commission, considéré comme « une obligation absolue et un impératif moral » de mettre fin aux « atrocités » de la violence sexuelle à l’égard des enfants.  Cette violence est « ignominieuse » et « choque la conscience mondiale », a-t-elle déclaré. 


« Même s’il y a des reportages sur ce problème particulier dans des pays comme la République démocratique du Congo (RDC), cette violence horrible contre les femmes, les filles et même contre les garçons semble être partout et devenir un phénomène mondial », a expliqué Mme Coomaraswamy, qui, dans ce débat général sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, était accompagnée de la nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais.


Mme Coomaraswamy a détaillé des dispositions des récentes résolutions 1888 et 1889 (2009) du Conseil de sécurité qui la secondent dans ce combat.  La Représentante spéciale a prévenu, sans prendre de pincettes, que ceux qui se rendent coupables de telles atrocités seraient désormais dans le collimateur des plus hautes instances internationales, de tous les partenaires sur le terrain, des agences humanitaires, des associations de la société civile de protection de l’enfance et même des missions de maintien de la paix.  Dans ce cadre, elle a fortement plaidé en faveur de la formulation d’une politique applicable par toutes les missions de maintien de la paix. 


Pour Mme Coomarasmy, l’ère de l’impunité est révolue puisque le Conseil de sécurité prévoit, par sa résolution 1888, l’envoi par le Secrétaire général d’experts sur le terrain pour enquêter sur les situations qui sont particulièrement inquiétantes.  Il envisage aussi une collecte systématique de données sur les parties ayant commis des violences sexuelles.


Mme Coomarasmy a salué la collaboration entre les groupes de travail sur les enfants et les conflits armés et les comités de sanctions du Conseil de sécurité, considérant qu’il ne s’agissait que d’une première étape pour prendre des mesures contre les personnes qui continuent à utiliser les enfants comme soldats. 


Elle a fustigé ceux qui utilisent la violence massive à l’égard des civils comme une tactique de guerre, d’une part, et ceux qui considèrent les « pertes civiles comme des dommages collatéraux », et a exhorté à garder, sans cesse, à l’esprit les Conventions de Genève de 1949, ainsi qu’à la mise en place d’action protégeant les civils même après la fin d’un conflit armé.


Mme Santos Pais, qui, elle, s’exprimait pour la première fois devant la Commission depuis sa nomination en mai 2009, a indiqué que plus de 85% des enfants de 2 à 14 ans subissaient des sévices physiques et/ou psychologiques.  « Il est nécessaire d’écouter ce que pensent les enfants et tenir compte de leur expérience », a-t-elle dit.  « Cela nous permettrait de mieux connaître certains aspects cachés de la violence et de mieux la prévenir. » 


Mme Santos Pais a affirmé que son mandat étant d’une durée de trois ans et que ses actions allant être évaluées au terme de cette période, il était donc d’autant plus nécessaire d’arriver à des résultats tangibles en très peu de temps.   


La Troisième Commission, qui est chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a également achevé aujourd’hui son débat général sur la promotion de la femme et le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingtième session extraordinaires de l’Assemblée générale.   


Des pratiques comme les mutilations génitales féminines et les moyens d’y remédier aux niveaux national et régional ont été longuement abordées par le Burkina Faso, l’Éthiopie, le Togo, le Burundi et l’Érythrée en particulier.


Ces pays ont réaffirmé que de telles pratiques profondément nuisibles aux femmes, hypothéquaient également le développement social.  Tous ces pays ont annoncé que leur législation respective bannissait ce phénomène encore ancré dans les croyances populaires.


« Il existe des poches de résistance de cette pratique qui prend de plus en plus d’autres formes pernicieuses telles que l’enclin à la clandestinité et à la baisse de l’âge des filles », surtout en milieu rural, a observé le Burkina Faso.


Dans le souci de lutter contre ces pratiques, qui sont néanmoins en régression, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest disposent désormais d’un Plan d’action 2009-2013 « tolérance zéro à l’excision et de l’élimination des Mutilations génitales féminines».


Ce plan se concentre sur le renforcement de la coopération transfrontalière en la matière.  Des actions de sensibilisation sous l’égide des premières dames de ces pays et dans lesquelles les médias, y compris par des programmes radiophoniques dans des régions éloignées, jouent un rôle important.  Enfin, le plan comporte un volet de prévention et d’assistance aux victimes. 


La Tunisie, le Rwanda, le Cameroun, la Mauritanie, le Mozambique, le Burkina Faso, l’Erythrée, le Burundi, les Émirats arabes unis, l’Ethiopie, le Népal, le Maroc, le Lesotho, la Serbie, le Togo et le Botswana ont pris part à la dernière séance du débat général sur la promotion de la femme.  Des représentants de l’Organisation internationale du travail (OIT), de l’Union interparlementaire (UIP), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de l’Organisation internationale des migrations (OIM) se sont également exprimés.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain matin, à 10 heures.


Promotion de la femme ( A/64/38, A/64/342 , A/64/151 , A/64/152, A/64/190, A/64/79–E/2009/74 et A/64/164)


Suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/64/218)


Suite et fin du débat général


M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a affirmé que la violence à l’égard des femmes n’était pas un phénomène répandu dans son pays, qui œuvre à travers plusieurs programmes et mécanismes nationaux à en prémunir la société, en incitant la femme à assumer, au mieux, ses responsabilités au sein de la famille et dans la vie publique.  Une stratégie nationale de prévention contre les comportements violents au sein de la famille a été lancée, en 2008, sous l’égide du Président tunisien Zine El Abidine Ben Ali afin d’inciter les diverses structures publiques et composants de la société à unir leurs efforts dans ce sens et à instaurer un partenariat efficient.


Le représentant a cité quelques mesures visant à permettre aux femmes de participer pleinement à l’édification du projet de société annoncé par la Déclaration du 7 novembre 1987, parmi elles, la consolidation de ses droits, la préservation des équilibres sociaux et la mise à contribution des compétences de la femme afin d’en faire un acteur effectif du développement intégral.  Il a conclu qu’aujourd’hui, la Tunisie avait réussi une belle configuration sociétale et un modèle de développement efficient et exemplaire.  Citant Aragon, pour qui « la femme est l’avenir de l’homme », il a indiqué que la prise de conscience de l’impératif de promouvoir la situation de la femme, d’affermir ses droits et de consolider les mécanismes de partenariat et de coopération entre les nations, au service de ses causes, constituait le point de départ fondamental pour la réalisation du développement durable, équitable, intégral et équilibré.


Mme MAKELE SAIDI (Rwanda) s’est félicitée de la décision de l’Assemblée générale de créer une nouvelle entité sur le genre et améliorer ainsi, aux niveaux national et international, la cohérence et l’efficacité des programmes.  Rappelant que son pays avait consacré le principe d’égalité des sexes dans sa Constitution, la représentant a indiqué qu’aujourd’hui les femmes occupaient 56% des sièges au Parlement et 36% des postes ministériels.  Pour faire avancer la cause des femmes et, en conséquence, celle du développement, le Rwanda, a-t-elle confié, met l’accent sur l’éducation. 


La représentante a néanmoins reconnu que si son pays avait atteint la parité dans le cycle primaire, elle voyait toujours des filles abandonner l’école pour des raisons pécuniaires ou pour aider leur mère à la maison.  La crise économique a eu un impact disproportionné sur les femmes, a-t-elle souligné en jugeant tout de même que les Gouvernements devraient saisir cette occasion pour mettre en place des filets de sécurité, créer des emplois décents et élaborer des politiques spécifiquement en faveur des femmes.  La représentante a conclu en affirmant que les femmes avaient joué et continueraient de jouer un rôle pivot dans la transformation politique, sociale et économique de son pays.


Mme CECILE MBALLA EYENGA (Cameroun) a déclaré qu’il restait beaucoup à faire pour l’amélioration de la situation de la femme  Les femmes et les filles constituent la majorité des pauvres de la planète et cela tient à l’inégalité d’accès aux ressources productives, au manque d’ouverture à l’éducation, à la faible participation à la prise de décisions, aux préjugés sexistes sur le marché du travail, et aux conflits armés.  Selon elle, afin de résoudre ces problèmes, il faut unir nos forces aux niveaux international, national et régional.  La représentante a salué la décision prise pour la création du nouvel organe au sein du système onusien.  Elle a également appelé à la mise en œuvre de la Déclaration de Doha issue de la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.


Abordant les projets mis en place dans son pays, elle a souligné que des progrès avaient été réalisés dans la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.  Ce document sert de feuille de route à l’action du Gouvernement.  Le Cameroun vient d’achever, cette année, son nouveau Document de stratégie pour la croissance et l’emploi.  Ce Document a pour principale cible l’amélioration du statut de la femme  Dans la politique de son Gouvernement, le plaidoyer et la sensibilisation en faveur de l’abandon des coutumes et des pratiques préjudiciables tiennent une place de choix, avec notamment le plaidoyer contre les mutilations génitales féminines.  Le Cameroun participe activement à la campagne contre la violence à l’égard des femmes.  Il a mis sur pied des centres d’écoute dans 10 régions, une ligne verte qui permet aux femmes victimes de violence ou toute autre personne témoin d’actes de violence de saisir le Ministre compétent.


M. SIDI OULD GHADI (Mauritanie) a indiqué que son pays avait respecté ses engagements internationaux pour la promotion de la femme à travers la ratification en 2001 de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et de la Convention relative aux droits de l’enfant, entre autres instruments.  Des mesures ont été mises en œuvre au niveau national et local afin de garantir l’harmonie au sein de la famille et pour encourager les mouvements et associations axés sur la femme et l’enfant.  Il a cité des lois visant à lutter contre la discrimination à l’égard des femmes, y compris des mesures de discrimination positive comme la loi sur le quota accordant aux femmes 30% des sièges municipaux. 


La femme occupe de hautes fonctions dans l’administration régionale, la diplomatie mauritanienne est dirigée depuis deux mois par une femme, une première en Mauritanie.  La stratégie 2006-2010 tend à améliorer les capacités de production économique de la femme, par le financement de petits projets pour aider les petites et moyennes entreprises.  Plus de 1 300 projets ont été ainsi été financés entre juillet et novembre 2007.  Pour ce qui est de l’enseignement, le taux de scolarisation des filles a connu une amélioration avec la loi obligeant leur scolarisation.  La mortalité maternelle a aussi connu des progrès car la femme est notamment plus sensibilisée à l’hygiène et aux bienfaits de l’allaitement.  Des conseils nationaux et locaux ainsi que des systèmes de formation des responsables ont permis aussi de remédier à la violence domestique.  Les médias jouent également un rôle important à cet égard.  La radio, en particulier, consacre de nombreux programmes à la promotion et à la protection de la femme  Les ressources réservées à l’égalité entre les sexes sont en augmentation constante.  


Mme JUDITE TAELA (Mozambique) a déclaré que la Constitution nationale du Mozambique consacrait une égalité de droit entre hommes et femmes.  Le Gouvernement, a-t-elle dit, a créé des mécanismes institutionnels qui permettent la promotion de la femme dans tous les domaines.  De même, le Mozambique a adhéré à de nombreux instruments internationaux sur la question.  Les institutions nationales dédiées aux femmes sont au nombre de cinq et comprennent, entre autres, le Conseil national pour la promotion de la femme, le Ministère pour les femmes et l’action sociale, et le Forum de la femme  Ce dernier est un réseau comprenant 60 membres issus d’institutions gouvernementales, de syndicats, de partis politiques ou d’autres agences engagés dans la promotion des droits des femmes.  En termes de politique nationale, elle a fait état du plan national pour la promotion de la femme 2002-2006, ainsi que d’une politique de genre qui promeut l’égalité entre les sexes et le renforcement de la participation des femmes aux processus de développement.  Des programmes sur l’augmentation des filles dans les écoles ont été mis en place.  Partant du principe selon lequel l’autonomisation économique des femmes passe par la participation à des activités qui fournissent un revenu, le Gouvernement a approuvé une loi sur la terre qui établit des droits égaux pour la succession et la propriété de la terre.  À cela s’ajoute une révision du Code commercial pour donner notamment aux femmes le droit d’accès au crédit.  


Le Mozambique est signataire de Conventions internationales, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Déclaration de Beijing ainsi que le Protocole de la Charte africaine sur les droits de l’homme  Les résultats de ses engagements internationaux ont fait que les femmes représentent aujourd’hui 37% des 250 membres de l’Assemblée.  En outre, des lois nationales ont été adoptées, notamment contre le trafic de personnes et les violences domestiques à l’égard des femmes.  Dans ce domaine, le Gouvernement fournit une assistance aux victimes et a établi des sanctions appropriées à l’encontre de leurs auteurs.  La représentante a salué les efforts louables de la Première Dame du Mozambique, notamment en faveur de ses plaidoyers en matière de santé et d’autonomisation des femmes.  Mais cette dernière est entravée par les stéréotypes.  Les femmes sont donc encore peu impliquées dans la prise de décisions et ce fait est aggravé par les crises actuelles.  Si cette situation persiste, il y aura échec dans la réalisation des objectifs sur les femmes sans l’aide des pays développés.  Elle en a ainsi lancé un appel aux donateurs bilatéraux, à l’Union européenne et au système des Nations Unies.  Enfin, la représentante a dit espérer que la nouvelle architecture des Nations Unies progresserait.


Mme MARCELINE TIENDREBEOGO (Burkina Faso)a constaté que l’examen périodique des thèmes relatifs à l’égalité des sexes, au travail décent, à la lutte contre la violence, à la sécurité, aux droits et à l’autonomisation des femmes et des filles au cours des différents forums et sommets des Nations Unies, avait contribué à la prise de conscience et à l’intégration de plusieurs mesures salutaires en faveur de l’égalité des sexes dans les processus intergouvernementaux.  Tous ces progrès méritent d’être encouragés.  Elle a salué en particulier le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et les autres entités qui interviennent spécifiquement dans la promotion de la parité entre les sexes, pour leurs efforts inlassables en faveur d’une meilleure condition de la femme  Elle s’est également réjouie de la création de l’entité composite qui viendra renforcer les mécanismes institutionnels en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et d’une plus grande autonomisation des femmes.


La représentante s’est aussi félicitée de l’adoption par le Conseil de sécurité des résolutions 1882 (2008), 1888 (2009) et 1889 (2009) qui toutes se consacrent au bien-être de la femme  Soulignant que son pays n’était pas resté en marge de cette dynamique collective, elle a indiqué qu’un Ministère de la promotion de la femme avait été crée en 1997.  Depuis sa création, ce Ministère a entrepris des actions en vue de donner à la femme une place et un rôle plus valorisants dans la société et d’assurer sa pleine participation au processus de développement.  Elle a mis l’accent sur la lutte contre la pratique de l’excision, motivée par un engagement politique fort et manifestée par des actes administratifs et des décisions politiques.  En 1990 un Comité national de lutte contre cette pratique a été établi et en 1996, la question des mutilations génitales féminines a été introduite dans le Code pénal.  Elle a noté, toutefois, qu’en milieu rural il existait des poches de résistance à cette pratique qui prend d’autres formes de plus en plus pernicieuses, comme l’enclin à la clandestinité et la baisse de l’âge des filles. 


Elle a rappelé qu’en 2008, la Première Dame du pays, Mme Chantal Campaoré, avait invité ses homologues du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du Niger et du Togo à une réflexion sur des stratégies de lutte concertées contre la pratique transfrontalière de l’excision et avait insisté sur l’engagement sans équivoque du président Blaise Campaoré contre cette « grave violation des droits fondamentaux garantis par la Constitution (…).  Selon le Président burkinabé, « les mutilations génitales féminines compromettent l’avenir de la femme et hypothèquent du même coup la marche des pays vers un développement humain durable », a-t-elle précisé en rappelant l’adoption par la sous-région ouest africaine d’un Plan d’action national de tolérance zéro à l’excision pour la période 2009-2013 et de l’élimination des mutilations génitales féminines en préconisant le renforcement de la coopération transfrontalière en la matière. 


Mme ELSA HAILE (Érythrée) a déclaré que cette année marquait l’anniversaire de l’Union des femmes érythréenne, mouvement créé durant le conflit pour l’indépendance du pays dont l’objectif est de favoriser l’indépendance des femmes, notamment sur la manière dont elles sont perçues dans une société très traditionnelle.  Le Gouvernement appuie ce mouvement, a-t-elle souligné.  Selon la représentante, il ne suffit pas de rendre illégales les lois et pratiques discriminatoires mais il faut corriger les causes de ces inégalités.  Elle a déclaré qu’aucune barrière juridique n’existait dans son pays, l’égalité étant garantie par la Constitution.  Les stratégies du pays ont permis une plus grande prise de conscience du besoin d’autonomiser les femmes, a expliqué la représentante.  Elles ont connu des progrès dans les soins de santé et l’accès au microcrédit.  Le Gouvernement a établit des programmes d’autonomie et a créé des banques de villages dont les femmes sont les principales clientes.


En termes d’éducation, une politique d’égalité est pratiquée, notamment dans les efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement OMD, visant notamment une éducation primaire universelle d’ici à 2015.  Concernant la santé, elle a souligné que les plans de développement comprenaient des mesures pour vérifier que les femmes ont bien accès à des soins de qualité et à l’information sur le VIH/sida, la mortalité maternelle ainsi que le paludisme.  Des programmes de santé génésique ont été mis en place et les soins obstétriques sont maintenant davantage disponibles, a-t-elle précisé.  La représentante a également souligné que la violence prenait différentes formes, y compris les mutilations génitales.  Il existe une loi qui pénalise ces pratiques mais des mesures juridiques ne suffiront pas, a-t-elle dit, mettant l’accent sur la nécessité de les accompagner de campagnes publiques.  Enfin, elle a salué le projet de création d’une nouvelle architecture du genre au sein du système des Nations Unies.


Mme NADINE MUHIMPUNDU (Burundi) a indiqué qu’appuyé par des partenaires bilatéraux et multilatéraux, le gouvernement avait élaboré un plan national macroéconomique inclusif prenant en compte l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Depuis, la parité entre les sexes s’est développée, a-t-elle dit.  Dans le secteur politique, le nouveau Code électoral prévoit un quota de représentation de 30% de femmes.  Dans le secteur sécuritaire, les Burundaises ont pris part à des négociations de paix, se sont engagées dans les forces de la police et dans les opérations de maintien de la paix en Afrique.  La politique de promotion de la femme est axée sur le développement durable, a-t-elle également expliqué.


D’autre part, la violence sexuelle, qui était devenue un problème de société, a poussé à l’adoption de dispositions plus sévères dans le Code pénal, a ajouté la représentante.  Elle a souligné que le suivi médical des femmes était gratuit de la grossesse jusqu’après l’accouchement.  Elle a loué la réceptivité de la population burundaise et a assuré que le Gouvernement burundais continuerait dans cette voie.  Enfin, la représentante a appuyé l’entité composite au sein des Nations Unies, en espérant qu’elle serait une plus value pour la promotion et l’autonomisation de la femme


Mme MARYAM EL KENDI (Émirats Arabes Unis) a déclaré que son pays avait adhéré à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Son pays a également reconnu les femmes comme piliers du développement.  Les citoyennes des Émirats participent désormais au pouvoir politique.  Ainsi les femmes occupent des postes dans les trois branches du Gouvernement.  L’an dernier, deux femmes ont été nommées ambassadrices, une première dans le pays.


Au niveau international, les femmes représentent les Émirats arabes unis au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Elles tiennent également des places de haut niveau dans le secteur bancaire, l’un des plus importants du pays.  Selon la représentante, des lois et législations concernant les femmes ont été adoptées.  Enfin, abordant la question de la violence contre les femmes, elle a indiqué que son pays avait créé des centres de conciliation familiale.  Les Émirats arabes unis travaillent également à la protection des femmes et des enfants contre la traite.  


Mme ATSEDE KIDANU (Éthiopie) a affirmé qu’étant donné que les femmes représentaient 50% de la population mondiale, leur exclusion de la participation au processus de développement socioéconomique serait non seulement une injustice mais également une atteinte flagrante à leurs droits et la marginalisation de la moitié du potentiel humain.  Pour rectifier le tir face à cette situation intolérable, le Gouvernement a adopté des mesures et des pas significatifs ont été franchis dans le cadre de la réforme de la législation qui a doté le pays d’un système juridique plus juste concernant le Code du statut de la famille (loi sur la succession, loi de la famille, droit à la propriété pendant et après le mariage).  Les mutilations génitales féminines, le viol, de même que la traite sont devenus des crimes punissables.  Les résultats obtenus dans le cadre des initiatives au niveau régional et local sont, entre autres, le droit foncier, des crédits agricoles élargis pour que les femmes puissent avoir de petites entreprises laitières et d’élevage.  Le Ministère de l’agriculture et du développement rural offre une aide financière aux ménages dirigés par une femme


La politique de la santé a accordé toute son attention aux soins de base avec des services équitables décentralisés (soins aux mères et aux enfants, surtout dans les régions isolées et peu développées du pays), a également expliqué la représentante.  Le Ministre de la santé a nommé 30 000 agents, parmi eux de nombreuses femmes.  Des plans d’action ont été mis en place dans différents secteurs comme celui visant à suivre les filles dans les écoles, un conseil de gestion de l’éducation a été développé dans toutes les zones pour mieux suivre les progrès des filles à l’école ainsi que leur scolarisation effective.  La représentante a, par ailleurs, souligné que la pratique de la violence était liée à des croyances très anciennes et répandues dans le pays.  Elle a qualifié de pratiques détestables les mutilations génitales féminines, l’enlèvement, la violence domestique et le viol.  Les efforts nationaux de sensibilisation à ces formes de violence ont fait que l’appui de l’opinion publique aux mutilations génitales féminines est passé de 60 à 30% en peu d’années.  Des comités de dialogue-conversations communautaires se sont révélés être une stratégie clef dans l’incitation à un changement de comportement au cœur de la communauté.  Le comité permanent des femmes a été créé au sein du parlement et les femmes représentent 27% de tous les comités parlementaires.  Elles participent à la fonction publique en ayant davantage de responsabilités.  L’Éthiopie a pu enregistrer des changements significatifs et si l’on continue dans cette voie, les Objectifs du Millénaire pour le développement seront sans doute atteints à temps, a conclu Mme Kidanu.  


M. SUDHIR BHATTARAI (Népal) a déclaré que son pays attachait une grande importance à la promotion des femmes.  Un tiers des membres de l’Assemblée du pays sont de sexe féminin, a-t-il dit.  La Constitution transitoire du pays garantit l’égalité de tous les peuples, ainsi que des femmes.  Des lois pour lutter contre les discriminations et pour favoriser l’autonomisation politique et économique des femmes ont été mises en place.  En outre, des progrès ont été enregistrés dans l’alphabétisation des femmes mais un fossé existe toujours entre les hommes et les femmes.


Le Népal a signé différents instruments internationaux qui garantissent les droits des femmes.  Il a adopté plusieurs mesures politiques visant à mettre fin à la discrimination et à la violence envers les femmes.  Des actes contre la traite des femmes et des enfants ont été adoptés et le Parlement fait tout pour lutter contre la violence domestique et pour permettre la réinsertion des femmes victimes de telles violences.


Selon lui, ces mesures devraient être coordonnées au niveau régional et international afin de combattre la violence contre les femmes migrantes.  Le représentant a salué le projet de l’entité composite des Nations Unies.  Il a également estimé que le développement était une condition de l’autonomisation des femmes.  Cela, a-t-il ajouté, nécessite une stratégie globale pour promouvoir l’égalité des femmes.  Pour réaliser cela, il a appelé la communauté internationale à investir davantage dans la coopération technique et financière pour les pays en développement ainsi que ceux qui sortent de conflits.


M. HASSAN ELMKHANTAR (Maroc) a déclaré que son pays avait adhéré à un certains nombre d’engagements internationaux et avait mis en place plusieurs mécanismes visant à la promotion et à la protection des droits des femmes.  Conscient de l’importance du renforcement de l’architecture onusienne, sa délégation accueille favorablement l’adoption de l’établissement d’une entité composite en matière de genre.  En outre, le Maroc salue l’adoption, par le Conseil de Sécurité, des récentes résolutions sur la violence sexuelle dans les conflits armés et la violence sexuelle à l’égard des enfants dans lesdits conflits.


Concernant plus particulièrement son pays, le représentant a souligné que la promotion des droits de la femme avait suscité une attention particulière de la part des autorités marocaines, au cours de la dernière décennie.  Il a, notamment, fait état de la levée des réserves quant à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, annoncée par le Roi Mohammed VI, acte qui constitue, a-t-il dit, un signal fort et reflète la portée des avancées enregistrées par le Maroc.  Il s’inscrit dans le cadre d’une dynamique enclenchée au niveau national qui prône la réalisation des réformes juridiques nécessaires pour la promotion des droits de l’homme  Le genre est intégré dans une perspective transversale impliquant tous les acteurs, a-t-il souligné.  Cette volonté s’est concrétisée, ces dernières années, par la participation des femmes à la gestion des affaires publiques et au processus décisionnel à tous les niveaux.  Ainsi, des femmes ont été nommées aux plus hauts postes de responsabilité, notamment, à ceux de Conseillère du Roi ou de Ministre déléguée.


Le représentant a, par ailleurs, indiqué que son pays avait lancé en 2008 un Programme multisectoriel de lutte contre les violences fondées sur le genre, par l’autonomisation des femmes et des filles.  Ce programme s’inscrit dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et vise à réduire l’extrême pauvreté, à promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes et à réduire de moitié la violence à l’égard des femmes.  Enfin, le Maroc a entrepris des aménagements juridiques dans le domaine de la promotion et de la protection de la femme, notamment via le nouveau Code de la famille, le Code de la nationalité marocaine, le Code du travail, le Code pénal, la Loi électorale, la Loi sur l’état civil et, le Code du commerce.


M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho) a réaffirmé que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes étaient des questions prioritaires aux yeux de son Gouvernement qui, en 2003, a adopté la politique sur la parité des sexes et le développement.  Cette politique sert de cadre de travail et d’action pour s’attaquer aux défis des inégalités, de la pauvreté, de la propagation de la pandémie du VIH/sida et du chômage.  Elle vise, d’autre part, à favoriser l’égalité des chances dans les domaines politique et de la prise de décisions ainsi que dans le processus de développement en général.  Par ailleurs, le Parlement a adopté une loi sur les crimes sexuels, également en 2003, qui considère la violence sexuelle comme un crime passible d’emprisonnement.  Elle protège les victimes et les survivantes tout en incitant à des sentences plus sévères à l’encontre d’individus qui exposent délibérément d’autres personnes au virus VIH et au Sida.  Le représentant a noté que cela avait conduit à une baisse des délits sexuels.


Le pays a, en outre, adopté une loi axée sur la capacité juridique des personnes mariées.  Entrée en vigueur en 2006, cette loi constitue un tournant dans la législation puisqu’elle a aboli le statut de mineur pour les femmes mariées et a accordé aux femmes les mêmes droits procréatifs qu’aux hommes, en protégeant également leurs droits à la propriété foncière.  Le représentant a indiqué que l’un des défis majeurs pour son pays demeurait le fléau du VIH/sida qui continue d’entraver le développement et d’affecter plus particulièrement les femmes.  En effet, les femmes sont confrontées à un surcroît de responsabilités pour prendre soin des patients tout en assumant les responsabilités de chef de ménage.  En coopération avec ses partenaires, le Royaume du Lesotho entend poursuivre ses efforts en vue de l’élimination de ce fléau.


Mme MARINA IVANOVIĆ (Serbie) a axé son intervention sur les mesures nationales.  Elle a déclaré que plusieurs mécanismes veillant à l’égalité entre les sexes avaient été mis en place dans son pays.  Elle a ainsi cité un organe d’experts et de membres de la société civile, le Conseil de l’égalité de genre, chargé d’évaluer la situation des femmes et qui propose des mesures à ce sujet.  Le Conseil d’administration pour l’égalité de genre, au sein du Ministère du travail, est chargé de mettre en œuvre les instruments internationaux sur les questions des femmes et de promouvoir une politique d’égalité des chances.  Cet organe a établi une coopération étroite avec les entités des Nations Unies telles que le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ainsi qu’avec le Conseil de l’Europe et autres organisations régionales.


Cette politique se décline au niveau local et dans la Province autonome de Voïvodine, a ajouté la représentante.  Elle a notamment cité des points focaux locaux existant dans plus de 70 municipalités.  Au niveau des résultats, elle a souligné que la part des femmes dans l’administration publique et les médias avait augmenté.  La présence des femmes a connu également une progression dans la police et les fonctions militaires.  Enfin, a-t-elle poursuivi, certaines des principales organisations non gouvernementales du pays sont dirigées par des femmes.


Mme NAKPA POLO (Togo) a déclaré que les femmes restaient victimes de toutes sortes d’injustices et de discriminations latentes.  Elle a regretté que la participation des femmes, aux processus nationaux de prise de décisions dans la vie politique, restait au-dessous des attentes.  Selon elle, il faut transformer les mentalités et les structures sociales grâce à la mobilisation des acteurs étatiques et de la société civile.  Cela passe par l’éducation à un partage effectif des responsabilités entre hommes et femmes.  Cela devrait se traduire aussi par la mise en place de mécanismes de promotion économique et d’autonomisation de la femme permettant de concilier des fonctions domestiques et des obligations professionnelles.


Concernant son pays, elle a souligné qu’une loi portant sur l’interdiction des mutilations féminines avait été mise en place.  La loi a concrétisé l’interdiction des violations à l’égard des femmes.  Le Ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme, de la protection de l’enfant et des personnes âgées a mis en place des centres d’écoute où des femmes victimes peuvent se confier et alerter les pouvoirs publics afin que des poursuites soient engagées contre les auteurs de telles violences.  En outre, avec l’appui de la société civile, le Gouvernement togolais s’est engagé dans la formation d’agents de sécurité pour le traitement de ces plaintes et la prise en charge des femmes victimes.  De même, elle a cité des actions de sensibilisation organisées par le Ministère chargé de la protection de la femme sur ces sujets, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).


En outre, la représentante a montré que son Gouvernement avait mis en place des mesures de discrimination positive en faveur des filles au collège et au lycée concernant le paiement des frais de scolarité et d’autres mesures portant sur l’autonomisation de la femme à travers le renforcement de ses capacités économiques par des appuis, comme la formation en gestion des affaires.  Malgré un contexte de crise économique grave qui impose des politiques budgétaires rigoureuses, le Gouvernement togolais développe des stratégies qui s’inscrivent dans la politique de développement national et de lutte contre la pauvreté, notamment l’organisation des femmes en unités de production, en mutuelles d’épargne et de crédits et la mise en place d’un fonds de crédit pour les femmes en vue de la diversification des activités génératrices de revenus.


Mme ELENA GASTALDO, du Bureau de New York de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a rappelé qu’en juin dernier, la quatre-vingt-dix-huitième session de la Conférence internationale du travail avait eu un débat sur les voies et moyens de mettre l’égalité entre les sexes au cœur d’un travail décent.  Les délégués avaient alors observé que malgré les progrès accomplis depuis le dernier débat général sur cette question en 1985, il restait encore de nombreux défis à relever.  Avant ce débat, l’OIT avait lancé, en juin 2008, une campagne d’une année sous les thèmes « l’égalité entre les sexes au cœur d’un travail décent » et douze thèmes « décents » avaient été examinés, débouchant sur l’adoption d’une résolution sur le genre au cœur du travail décent pour promouvoir l’égalité d’une manière transversale.  Cette résolution comporte des mesures de conciliation du travail et de la vie familiale, de rémunération égale pour un travail égal, et d’autres sur la nécessité d’accroître la participation des femmes dans le dialogue social et sur le développement de l’entreprenariat des femmes.


Un large éventail d’unités de l’OIT sur le terrain et au siège s’attachent à prendre en considération l’application des résultats stratégiques du Programme et budget de l’OIT pour l’exercice 2010-2011, en particulier dans le contexte de la crise économique actuelle.  Elle a ajouté que les gouvernements pouvaient contribuer à créer un climat propice à travers la ratification des instruments normatifs de l’OIT et en mettant l’accent sur les femmes vulnérables comme les autochtones, les migrantes, les minorités, les jeunes et les femmes rurales.


Les projections du marché de l’emploi pour 2009 montrent une détérioration tant pour les hommes que pour les femmes, celles-ci étant aussi dans une position désavantagée par rapport à leurs homologues.  Le risque de chômage étant plus élevé pour les femmes avec la crise ne fait qu’exacerber les différences qui existaient déjà.  Un guide de cadre pour l’action préparé par l’OIT inclut des pratiques optimales et des recommandations aux gouvernements, aux travailleurs, aux syndicats et aux entreprises pour améliorer la situation des travailleurs des deux sexes.  Le Centre international de formation (CIF) de l’OIT, en collaboration avec le Bureau chargé de l’égalité entre les sexes au sein de l’OIT, organise des séminaires de formation pour des facilitateurs d’audit et pour améliorer l’efficacité de la stratégie de la prise en compte du genre, de l’égalité devant l’emploi et pour surmonter certains stéréotypes.  Le Centre mène, actuellement une campagne de sensibilisation de grande envergure pour le compte de la Commission européenne sur la nécessité de surmonter les stéréotypes sexospécifiques dans les petites sociétés.  Cette campagne couvre maintenant une trentaine de pays.   


Mme TAPIWA S. MONGWA (Botswana) a déclaré que depuis que son pays avait adhéré à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en 1996, il y a eu un processus d’amendement des statuts.  Elle a cité notamment des amendements sur la citoyenneté, l’abolition du pouvoir de l’époux et contre la violence domestique.  Ainsi, le Botswana a adopté une approche multidimensionnelle sur la parité.  Un cadre national du programme pour la parité entre les hommes et les femmes a été mis en place.  Cela s’est fait avec la coopération de différents partenaires des secteurs privés et publics.


La représentante a souligné que la participation de la femme était essentielle, mais que les crises actuelles sapaient les efforts pour autonomiser les femmes et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En ce sens, il est essentiel, selon elle, de faire des efforts collectifs pour aider les pays en développement à faire face auxdites crises.  La représentante a affirmé que certains défis ayant un impact sur les femmes étaient négligés, notamment la lutte contre le VIH/sida et la tuberculose.  Enfin, elle a relevé l’importance d’une architecture du genre renforcée au sein des Nations Unies.


Mme ANDA FILIP, l’Union interparlementaire, a indiqué qu’aujourd’hui les femmes représentaient 18,6% des députés au niveau mondial; un résultat positif, mais qui n’atteint cependant pas assez l’objectif de 30% fixé dans ce domaine par la Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes en 1995.  Il reste appréciable comparé à d’autres résultats relatifs à la proportion de femmes dans la prise de décisions.  Seulement 9% des maires, 16% des ministres (en 2008) et 4,5% des chefs d’État sont actuellement des femmes.  Dans la perspective de la prochaine session de la Commission de la promotion de la femme, qui examinera la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, l’Union interparlementaire a entamé un processus d’évaluation axé sur les progrès constatés dans le domaine des femmes et de la prise de décisions, en particulier dans les parlements.  Le processus d’évaluation a débuté avec une réunion, il y a quinze jours, à Genève, des membres et présidents des Comités parlementaires chargés de l’égalité entre les sexes.  Environ 80 membres de 35 pays ont tenté de répondre à la question de savoir si le parlement était ouvert aux femmes.


Mme Filip a également souligné que des financements pouvaient aussi être encouragés de sorte que les partis politiques puissent se soucier davantage d’intégrer des femmes dans leurs directions ou sur leurs listes de candidature aux élections, à tous les niveaux.  Un autre point a été soulevé, celui de savoir comment encourager la participation des femmes au niveau local.  Dans ce contexte, il a été noté qu’il fallait encore aller de l’avant.  Les femmes au Parlement font face à des défis car cette institution est considérée comme une exclusivité masculine et il existe toujours des groupes d’hommes réticents à l’entrée des femmes.  Elle a souligné l’importance de s’engager avec les hommes comme partenaires dans des travaux traitant de parité.  Les stratégies centrées sur l’égalité entre les sexes sont essentielles puisque ce sont précisément les parlements qui légifèrent.  C’est un lieu de travail législatif et de pouvoir.  Elle a espéré que ces résultats préliminaires ouvriront la voie à la préparation de l’évaluation des progrès, au quinzième anniversaire, de la Conférence de Beijing.


M. WALTER FUELLEMAN, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a souligné que le CICR avait reconnu, il y a 10 ans déjà, que ses activités opérationnelles devaient plus tenir compte de la situation des femmes dans les conflits armés.  Ainsi, lors de la vingt-septième Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, en 1999, elle a adopté un plan d’action afin d’améliorer la situation des femmes dans les conflits.  Cela s’est traduit par des activités qui ont consisté à faire pression sur l’ensemble des partis prenantes des conflits armés afin qu’elles respectent l’interdiction de toutes formes de violences sexuelles.


À l’heure actuelle, la Croix-Rouge propose une réponse multidisciplinaire sur cette question.  Ainsi, des programmes d’appui du CICR étudient les causes et conséquences de ces violences.  Des centres de conseils, appuyés par le CICR, ont été créés pour que les femmes puissent y recevoir une assistance sociale.  Les conseillers peuvent aussi diriger ces femmes vers des services médicaux et juridiques et servir de médiateurs avec la famille dans les cas où les femmes seraient stigmatisées et rejetées par cette dernière.  En outre, dans la mesure où les conflits entraînent souvent le départ des hommes, leur détention ou leur décès, le CICR répond aux besoins des femmes chefs de ménages dans le cadre de conflits pour leur permettre d’avoir accès à des sources de revenus et des programmes sociaux.


Concernant ceux ou celles contraints de quitter leurs terres, le CICR aide les civils pour leur permettre de mettre sur pied des activités (marchés, potagers gérés par les femmes) afin d’éviter la prostitution que le manque de ressources peut favoriser.  De plus, le CICR soutient la formation des sages-femmes.  Le CICR facilite également la participation des femmes dans des rencontres communautaires afin qu’elles puissent exprimer leur avis.  Le CICR continue, par ailleurs, de travailler avec les femmes dans les phases postconflictuelles.


Mme ANKE STRAUSS, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé que près de la moitié des travailleurs migrants du monde étaient des femmes.  Alors que ce type de migration peut profiter aux femmes d’un point de vue économique et socioculturel, celles-ci sont souvent l’objet de stéréotypes, de discrimination et d’harcèlement, a-t-elle précisé.  Du fait de leur double vulnérabilité, en tant que travailleurs migrants et en tant que femmes, elles sont touchées de manière disproportionnée par les risques inhérents à leur mobilité, ce qui est d’autant plus vrai pour celles qui travaillent illégalement a-t-elle ajouté.  Elle a aussi expliqué que les crises économique et financière ne faisaient qu’exacerber ces faits.  Pour l’OIM il faut lutter contre des politiques visant à renvoyer « chez eux » les travailleurs migrants parce que cela aura des conséquences négatives pour le développement et pourrait créer des tensions entre communautés du pays hôte et communautés des migrants, sans compter que la baisse des revenus de ces travailleurs se répercutera sur leur qualité de vie, leur santé et leur famille restées dans les pays d’origine. 


Mme Strauss a souligné que cela touchait encore plus les femmes migrantes par ce qu’elles étaient souvent confinées à des emplois nécessitant peu de qualifications ou « réservés aux femmes », en particulier dans le secteur informel, qui se caractérise par des mauvaises conditions de travail, de faibles revenus et de hauts risques d’harcèlement sexuel, d’exploitation et d’abus.  Mme Strauss, dont l’organisation milite en faveur de la cause de ces femmes, a déclaré qu’il était crucial de ne pas les négliger.  Pour assurer leur protection et briser le cercle de la violence à l’encontre des femmes, y compris des femmes migrantes, il faut, a-t-elle dit, qu’il y ait un engagement sérieux de la part des acteurs étatiques et non étatiques, et un profond changement de nos modes de pensée au sein des familles, des communautés et des sociétés.


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/64/315)


Note du Secrétaire général sur les petites filles (A/64/315)


La communauté internationale dispose aujourd’hui d’un cadre légal international, permanent et complet, imposant aux États des obligations relatives aux droits de l’homme des petites filles et ce rapport fait le point sur le respect de telles obligations à tous les niveaux.  Il examine les défis inhérents à la discrimination à l’encontre des petites filles, y compris dans les domaines de la pauvreté, du droit à l’éducation, à la santé et à une alimentation suffisante, du VIH/sida, de la violence et de l’exploitation.


Le Secrétaire général explique que les mutilations génitales et sexuelles féminines sont largement reconnues comme une pratique nuisible et une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes.  Il précise cependant que cette pratique est perpétrée sans intention primaire de violence, mais est de facto violente par nature.


On entend par mutilation génitales et sexuelles féminines toutes les procédures impliquant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes ou d’autres lésions aux organes génitaux féminins pour des motifs non médicaux.  Pour le Secrétaire général, cette pratique est le reflet d’une discrimination profondément enracinée dans les structures sociales, économiques et politiques à l’encontre des filles et des femmes.


En 2007, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué que 91,5 millions de filles de moins de neuf ans vivraient en Afrique avec les conséquences de cette pratique.  En 2005, l’UNICEF a publié une estimation selon laquelle 3 millions de filles en Afrique pourraient en être victimes chaque année.  Cette estimation est nettement plus élevée que l’estimation précédemment citée, faisant état de 2 millions de filles par année, est-il révélé dans le rapport, qui précise que ces deux estimations proviennent de l’analyse de données d’enquêtes nationalement représentatives, effectuées auprès de ménages. 


En outre, les estimations en matière de prévalence sont difficiles à obtenir pour les filles et les femmes ayant été soumises à cette pratique dans des pays d’immigration en Europe, en Amérique du Nord et en Australie, ou pour certains pays du sud et de l’est de l’Asie, où des preuves de cette pratique existent.


Au niveau mondial, et dans le cadre des efforts de prévention et de lutte contre cette pratique, le Vice-Secrétaire général a publié, en février 2008, la Déclaration interinstitutions des Nations Unies sur l’élimination des mutilations génitales féminines.  La Déclaration traduit la position consensuelle de 10 organisations onusiennes, fondée sur des éléments de preuve, et expose les éléments de l’approche programmatique de soutien à l’abandon.


Le Programme conjoint FNUAP-UNICEF « Mutilation génitale féminine: accélération du changement » permet de mettre en pratique l’approche programmatique commune exposée dans la Déclaration interinstitutions.  Lancée en 2007, elle soutient à l’heure actuelle une action menée dans 12 pays d’Afrique (le Burkina Faso, Djibouti, l’Égypte, l’Éthiopie, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Kenya, l’Ouganda, le Sénégal, la Somalie et le Soudan) et, si des moyens supplémentaires sont affectés, elle couvrira cinq autres pays afin d’atteindre ses objectifs pour 2012.


Le Secrétaire général indique que l’objectif souligné dans l’initiative « Un monde digne des enfants » –à savoir, mettre un terme aux mutilations génitales et sexuelles féminines à l’horizon 2010– ne sera pas atteint.  En revanche, l’objectif global fixé dans la Déclaration interinstitutions – l’abandon général des mutilations génitales et sexuelles féminines en une génération, avec des succès avérés dans de nombreux pays à l’horizon 2015 – pourra être atteint si l’appui et la collaboration sont consolidés parallèlement aux derniers éléments de preuve disponibles.


Au niveau national, il a été démontré qu’un pas positif est franchi dès lors qu’on reconnaît que les mutilations génitales et sexuelles féminines sont considérées comme une convention ou une norme sociale auto-imposée.  Cette reconnaissance/constat a conduit à des programmes innovateurs pour lutter contre cette pratique.


En effet, des évaluations et des études approfondies d’expériences menées au Burkina Faso, en Égypte, en Éthiopie et au Sénégal apportent des preuves évidentes que de rapides changements sociaux, menés à l’initiative de la communauté, peuvent être observés et efficacement encouragés.


Ces éléments de preuve attestent plus spécifiquement que les concepts de droits de l’homme et de justice sociale pourraient faire office de canevas général pour initier des dynamiques locales qui sont contextuellement saines et culturellement respectueuses; note le Secrétaire général.


Enfin, pendant la période d’examen, le Comité des droits de l’enfant a adopté, en 2009, son Observation générale n°12 à propos du droit des enfants à être entendu, qui précise l’interprétation et le contenu de l’Article 12 de la Convention relative auxdroits de l’enfant.


Promotion et protection des droits de l’enfant (A/64/172, A/62/254 et A/64/182-E/2009/110 )


Rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant (A/64/172)


Le Secrétaire général, dans ce rapport, fait le point sur les droits des enfants, plus spécifiquement sur le travail de ces derniers.  Il précise que depuis 20 ans, on a beaucoup appris sur ce qu’il faut faire pour éliminer le travail des enfants.  « La question n’est plus "comment" mais "quand" car malgré les progrès des normes et des connaissances, on avance lentement vers ce but. »


Actuellement, souligne-t-il, les crises économique et financière risque d’accentuer le travail des enfants.  En outre, le secrétaire général affirme que plusieurs organismes travaillent à l’élimination du travail des enfants: l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’UNESCO, l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Toutefois, cette tâche est en premier lieu celle des États Membres, en collaboration avec les organismes patronaux et syndicaux.  À cela, s’ajoute le rôle des entreprises transnationales et des médias.


Le rapport formule les grandes stratégies face au travail des enfants.  Il s’agit, notamment, de l’éducation dans la mesure où il existe un rapport inverse entre le travail des enfants et l’enseignement primaire universel.  Le renforcement de la protection sociale fait partie des grandes stratégies.  En effet, les pays qui offrent le plus de protection sociale sont ceux qui ont fait le plus de progrès dans l’élimination du travail des enfants.  La collecte des données sur le travail des enfants et la coopération technique internationale sont également recommandées.


Il paraît indispensable de s’attaquer aux causes profondes du travail des enfants qui sont, entre autres, l’indifférence du public, la discrimination, l’exclusion sociale, et la mobilité grandissante.


Le Secrétaire général rappelle qu’au 1er juillet 2009, 193 États avaient ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant ou y avaient adhéré.  À cette même date, le Protocole facultatif à la Convention concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés avait été ratifiée par 128 États et, celui concernant la vente d’enfants, la prostitution infantile et la pornographie mettant en scène des enfants par 131 États.  Les États sont encouragés à signer cette Convention et ce Protocole.


Le Secrétaire général reprend les conclusions du rapport mondial de l’OIT de 2006 sur le travail des enfants.  Le plan d’action mondial présenté dans le rapport de l’OIT vise à éliminer d’ici à 2016 les pires formes du travail des enfants.  Afin de réaliser cet objectif, les gouvernements doivent prendre l’engagement politique de s’attacher à cet effort.  Le rapport sur le travail des enfants de 2010 fera le point des progrès réalisés en ce sens.  En outre, le Gouvernement néerlandais accueillera, en mai 2010, une conférence mondiale avec le concours de l’OIT sur cette question.


Rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés (A/62/254)


La Représentante spéciale fait part, ici, des préoccupations essentielles concernant les enfants et les conflits armés.  Il apparaît que les enfants sont souvent recrutés et utilisés dans des conflits armés ou des opérations terroristes.  En outre, des violences sexuelles généralisées sont commises dans les conflits, que ce soit envers les filles ou les garçons.  Cela apparaît particulièrement dans les camps de réfugiés et de déplacés.  De plus, l’évolution de la nature des conflits, qui sont devenus des conflits internes, a fait de la population civile, dont les enfants, une cible directe.  À cela s’ajoute la multiplication des armes légères dont là encore, les principales victimes sont des civils.


La Représentante spéciale aborde la thématique de l’importance de l’information sur ce sujet.  Ainsi, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme comme les missions sur le terrain de la Représentante spéciale permettent de mieux connaître les violations commises contre des enfants.  La Représentante spéciale formule un certain nombre de recommandations sur ces questions.  Il s’agit de porter l’intégration de la question des enfants et des conflits armés dans les activités à l’échelle du système de Nations Unies, c’est-à-dire dans toutes les institutions, les organismes, les politiques et les programmes des Nations-Unies et au-delà.  Ces activités doivent être coordonnées.  Cette question doit également être prise en compte sur le terrain, notamment lors des opérations de maintien de la paix.


En outre, il est demandé aux États d’inclure la question de la protection de l’enfance dans les processus et accords de paix et ce, afin que cette question soit traitée à titre prioritaire lors des phases d’établissement et de consolidation de la paix.


Les enfants commettant des infractions durant des conflits doivent avant tout être considérés comme des victimes desdits conflits et, à cet égard, leurs traitements doivent être conformes aux normes internationales relatives aux droits de l’homme spécifiques aux droits de l’enfant.  Plus particulièrement, la peine capitale et l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération ne doivent pas être prononcés pour les infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans.  De la même manière, les mesures prises pour lutter contre le terrorisme doivent être compatibles avec les normes internationales de la justice pour mineurs.


La directive sur la protection des enfants ayant été adoptée récemment, les États sont invités à appuyer les départements dans la mise en œuvre de cette politique.  Enfin, il est demandé aux États de lutter contre la violence sexuelle des enfants, de promouvoir leur éducation et de permettre aux jeunes de participer aux processus de paix.


Note du Secrétariat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant (A/64/182-E/2009/110)

Le 1er mai 2009, le Secrétaire général a annoncé qu’il nommait Marta Santos Pais (Portugal), Représentante spéciale sur la violence à l’encontre des enfants, au rang de Sous-Secrétaire général.  Ainsi que l’a recommandé l’Assemblée générale, Mme  Santos Pais jouera le rôle d’un défenseur mondial de premier plan, indépendant, chargé de promouvoir la prévention et l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des enfants, dans toutes les régions.


La Représentante spéciale relèvera directement du Secrétaire général.  Son bureau sera situé à New York et recevra un soutien administratif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).  La Représentante spéciale présidera le Groupe interinstitutions sur la violence à l’encontre des enfants.  Le poste et le Bureau de la Représentante spéciale seront financés au moyen de contributions volontaires.  Le poste est créé pour une période de trois ans, à l’issue de laquelle le mandat sera évalué, y compris en termes de financement.


Rapport du Secrétaire général sur le suivi de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants (A/64/285)


En 2002, lors de sa session extraordinaire historique consacrée aux enfants, l’Assemblée générale a approuvé la résolution « Un monde digne des enfants » (S/27-2, annexe), une série d’engagements pris par les États Membres à l’égard des enfants du monde entier.  La résolution 58/282 de l’Assemblée générale priait le Secrétaire général de faire régulièrement rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d’action.


Cinq ans plus tard, lors d’une séance plénière commémorative de haut niveau de l’Assemblée générale qui s’est déroulée du 11 au 13 décembre 2007, les États Membres ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre intégralement la Déclaration et le Plan d’action énoncés dans le document « Un monde digne des enfants ».  Les États Membres étaient « animés par le même sentiment d’urgence » à poursuivre les objectifs énoncés dans le document « Un monde digne des enfants ».  Ils ont affirmé qu’en donnant la plus haute priorité aux droits des enfants, à leur survie, à leur protection et à leur développement, nous servons l’intérêt supérieur de l’humanité tout entière ».


À la lumière des meilleures données disponibles au moment de sa rédaction, le présent rapport évalue les progrès accomplis en 2008 dans la mise en œuvre des objectifs du Plan d’action « Un monde digne des enfants » et met l’accent sur les disparités et les réorientations stratégiques nécessaires pour atteindre les objectifs qui ne l’ont pas encore été.  L’année examinée ici a posé des problèmes uniques en raison des effets cumulés des crises pétrolière, alimentaire et financière, qui ont inversé ou ralenti la concrétisation des objectifs « Un monde digne des enfants ».


Les États Membres ont dû étirer leurs ressources déjà limitées pour poursuivre les objectifs du Plan d’action « Un monde digne des enfants ».  Durant l’année en cours et les quelques années qu’il reste avant la fin de la décennie « Un monde digne des enfants », l’adoption d’une bonne politique et de mesures efficaces déterminera si la situation des enfants évolue positivement.


La mise en œuvre des objectifs du Plan d’action « Un monde digne des enfants » est non seulement intrinsèque à la concrétisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et d’autres objectifs de développement convenus à l’échelle internationale mais aussi à la stabilité et à l’avenir de la communauté mondiale.  Comme le prouve l’analyse présentée ci-après, sans redoublement d’efforts destinés à réduire les disparités dans l’accès des enfants à leurs droits et opportunités, la promesse de l’Assemblée d’un monde qui leur est digne ne pourra être tenue.


Déclarations liminaires, suivies d’une séance de questions-réponses


Mme RADHIKA COOMARASWAMY, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a déclaré que depuis le rapport de Mme Graça Machel sur l’impact des conflits armés sur les enfants, l’Assemblée générale avait joué un rôle significatif pour mettre la protection des enfants à l’ordre du jour de la stratégie mondiale.  Elle a mentionné la résolution 1882 du Conseil de sécurité sur les enfants dans les situations de conflits armés réaffirmant que la violence sexuelle, le massacre et la mutilation d’enfants durant un conflit ne sera plus tolérée et que les parties qui ont tendance à recourir à ces moyens seront montrés du doigt et dénoncés dans le rapport annuel du Secrétaire général au Conseil de sécurité.  En adoptant cette résolution, le Conseil a mis en avant la possibilité de mesures ciblées contre les récidivistes.  En septembre, le Conseil a également adopté la résolution 1888 appelant à la nomination d’un Représentant spécial chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés et à la fourniture de données sur les parties ayant commis des violences sexuelles.  Le Conseil prie aussi le Secrétaire général de déployer une équipe d’experts pour enquêter sur les situations qui sont particulièrement inquiétantes.  Pour Mme Coomaraswamy, ces développements sont inspirés par les résolutions de l’Assemblée générale par lesquelles les États Membres ont collectivement exprimé leur engagement dans la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit, ce qui a permis de jeter les bases des résolutions du Conseil de sécurité.


La violence sexuelle à l’égard des enfants choque la conscience mondiale.  La Représentante spéciale a indiqué qu’elle avait rencontré des fillettes durant ses voyages sur le terrain qui ont décrit les répercussions terribles de la violence sexuelle.  Même s’il y a des reportages sur ce problème particulier dans des pays comme la République démocratique du Congo (RDC), cette violence horrible contre les femmes, les filles et même contre les garçons semble être partout et devenir un phénomène mondial.  La violence sexuelle peut être utilisée comme tactique de guerre, elle se la guerre crée d’autant plus un climat d’impunité, a-t-elle observé.  Elle a rencontré des filles de 13 ans portant leurs enfants nés d’un viol.  Ce sont des enfants qui mettent au monde des enfants stigmatisés par leurs sociétés et c’est une obligation absolue et un impératif moral de mettre fin à ces atrocités.  Elle a souligné la pratique du « Bacha bazi » dans le sud-est asiatique et l’Asie centrale où des jeunes gens sont transformés en amuseurs pour les hommes.  Les criminels doivent être traînés devant les tribunaux.  Dans certains processus de suivi dans le contexte d’après guerre, on met l’accent sur la protection des civils, parfois considérés comme des dommages collatéraux.  Il importe dès lors de garder à l’esprit les Conventions de Genève et de considérer comme essentiel de mettre en place des actions de protection des civils.


Le recrutement des enfants soldats est toujours à l’ordre du jour, a également affirmé Mme Coomaraswamy.  De nombreux groupes ont commencé à collaborer avec les Nations Unies pour libérer les enfants aux Philippines, en Ouganda, au Sri Lanka et au Burundi.  Elle a déclaré qu’il y avait de l’espoir pour qu’il en soit de même en République centrafricaine, et aussi lentement mais sûrement au Myanmar.  Or, trop de parties aux conflits n’ont rien fait à ce propos et n’ont toujours pas adopté de plans d’action.  Il est impératif, selon elle, de discuter et de négocier des plans d’action avec les acteurs non étatiques.  À cet égard, elle a souhaité que les États donnent le feu vert et l’accès aux équipes de pays de l’ONU et à son propre bureau pour agir.


La Représentante spéciale a ensuite abordé la question des sanctions, à travers une collaboration entre les groupes de travail sur les enfants et les conflits armés et les comités de sanctions.  C’est une première étape pour prendre des mesures contre les personnes qui continuent à utiliser les enfants comme soldats.  Rappelant que la Cour pénale internationale (CPI) a interdit de juger des enfants de moins de 18 ans pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, elle s’est félicitée que Mohammed Jawad ait été libéré de Guantanamo et a espéré qu’il en soit de même pour Omar Khadr.


Mme Coomaraswamy a aussi mis l’accent sur la nécessité de la formulation d’une politique à appliquer par les missions de maintien de la paix.  L’UNICEF, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) notamment ont beaucoup fait pour protéger les enfants et le rôle de la société civile a aussi été vital.  La guerre s’attaque aux plus vulnérables, a souligné la Représentante spéciale.  La première tâche des Nations Unies est de s’occuper des victimes de la guerre, et cela signifie s’occuper des enfants d’abord.


M. OMAR ABDI, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a évoqué les anniversaires l’an prochain de l’entrée en vigueur de différentes Conventions relatives à la femme, aux droits de l’enfance et, a mis l’accent sur les progrès réalisés aux cours des vingt années écoulées dans la réalisation des droits des filles et des garçons, tout en notant les défis qu’il reste à relever.  La session commémorative de haut niveau de l’Assemblée générale en décembre 2007 avait réaffirmé les engagements des gouvernements en faveur d’une pleine application de la Déclaration et du Plan d’action « un monde pour les enfants », notamment en matière d’accès à l’éducation, à la santé, à l’égalité des chances, à la protection contre les abus, l’exploitation et la violence et à la lutte contre le VIH/sida, tous essentiels pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le rapport du Secrétaire général fait le point des mesures prises depuis 2008 pour atteindre les objectifs fixés dans le document « un monde pour les enfants ».  Il évalue aussi les lacunes à supprimer.


S’agissant de la mortalité infantile, il a fait part de progrès pour les moins de cinq ans, confirmant en cela la tendance observée en 2008.  Selon les dernières estimations, le nombre de décès dans cette tranche d’âge a baissé de 12,5 millions en 1990 à 8,8 millions en 2008; ce qui signifie que 10 000 enfants de moins meurent chaque jour.  Les experts de la santé attribuent ces progrès à la vaccination, à l’utilisation massive d’insecticides et de moustiquaires pour prévenir le paludisme, à la prise de vitamine A et à une prévention accrue et au traitement du VIH/sida, notamment la prévention de la transmission mère-enfant.


En ce qui concerne le domaine de l’éducation, les contributions aux partenariats stratégiques se sont intensifiées et des réseaux mondiaux ont été mis en place comme l’Initiative pour l’accélération de l’éducation pour tous et le Plan mondial de l’éducation pour tous coordonnés par l’UNESCO.  D’autre part, l’initiative d’éducation des filles de l’ONU a continué à travailler sur la parité pour réduire les déséquilibres entre les filles et les garçons.  En 2008, les capacités des partenaires nationaux ont été appuyées dans les grands domaines, comme ceux de la réforme de la politique en matière d’éducation et de l’éducation dans le contexte d’après guerre et de transition.


La semaine dernière a été lancé le rapport de l’UNICEF intitulé « Progrès pour les enfants », axé cette année sur la protection de l’enfance.  Pour la première fois il existe des données à l’échelle mondiale sur les actions de prévention et de promotion des enfants.  Chaque année, entre 50 000 et 1,5 million d’enfants subissent des abus sexuels, souvent de la part d’adultes qui en ont la charge.  L’UNICEF encourage les États Membres à appliquer ces directives.  Il est essentiel que les droits des filles et des femmes soient intensifiés dans tous les domaines et que les abus soient combattus.  La Convention sur les droits des personnes handicapées a été signée par 143 pays et ratifiée par 71 et, c’est l’un des traités qui a été le plus rapidement ratifié, juste après la Convention sur les droits de l’enfance.


Par ailleurs, M. Abdi a souligné qu’un meilleur accès à l’éducation constituait la principale solution pour lutter contre le travail des enfants.  Les lois, les politiques, les recherches et les systèmes de gouvernance doivent refléter ce qui se trouve dans la Convention relative aux droits de l’enfance. 


Mme MARTA SANTOS PAIS, Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l’égard des enfants, a déclaré que grâce à l’étude des Nations Unies sur la violence contre les enfants, réalisée sous l’égide du Professeur Paulo Pinheiro, il y avait désormais un mouvement mondial attaché à la protection des enfants contre toutes les formes de violence.  Ce rapport a montré qu’aucune forme de violence envers les enfants n’était justifiable et que toute violence devait pouvoir être empêchée.  Ce rapport, a-t-elle dit, a aidé à mettre en place une stratégie rigoureuse.  À cet effet, il est essentiel d’augmenter la visibilité des conséquences de la violence sur les enfants, de promouvoir un changement social et comportemental et de mobiliser un soutien financier et politique pour prévenir et combattre ce phénomène.


Protéger les enfants de la violence est un impératif des droits de l’homme  Il y a un certain nombre de traités qui ont été ratifiés et qui constituent une fondation normative en vue de prévenir et d’éliminer toutes les formes de violence envers les enfants, a expliqué la Représentante spéciale, précisant que ces normes devaient éviter la fragmentation des solutions qui ne doivent pas être une simple réaction.  La violence envers les enfants est un domaine où une action urgente est nécessaire.  En effet, cette violence demeure répandue, largement cachée, acceptée par la société.  Elle n’a aucune frontière et a des conséquences sérieuses sur la santé physique et émotionnelle sur les enfants, menaçant leur développement et provoquant des traumatismes.


La Représentante spéciale a indiqué que plus de 85% des enfants de 2 à 14 ans subissaient des sévices physiques et/ou psychologiques.  Il est nécessaire d’écouter ce que pensent les enfants et tenir compte de leur expérience, a-t-elle dit.  Cela nous permettrait de mieux connaître certains aspects cachés de la violence et de mieux la prévenir.  Mme Santos Pais a affirmé que son mandat étant d’une durée de trois ans et que ses actions allant être évaluées au terme de cette période, il était donc d’autant plus nécessaire d’arriver à des résultats tangibles en très peu de temps.  Pour cela, des fonds et des partenariats solides sont essentiels, a-t-elle assuré.  Cela inclut les gouvernements, les agences des Nations Unies, les organisations régionales, la société civile les enfants et les jeunes.  L’établissement récent du Fonds d’affectation spécial pour obtenir des contributions en soutien du mandat du Représentant spécial contre la violence à l’égard des enfants, les mécanismes déjà en place pour la collaboration institutionnelle, incluant le Groupe de travail de l’ONU sur la violence contre les enfants et l’organisation non gouvernementale Advisory Council représentaient une base solide pour le travail qui se présente. 


Au niveau stratégique, l’étude des Nations Unies constitue une feuille de route.  Dans le futur immédiat, il est indispensable de prêter attention aux points suivants: le développement dans chaque État d’une stratégie globale nationale contre toute forme de violence ayant des responsabilités importantes avec des ressources financières et humaines, l’introduction d’une interdiction juridique sur toutes les formes de violence contre les enfants et la promotion d’une base de collecte de données nationale.


La Représentante spéciale a souligné que la volonté politique était ici essentielle.  Étant donné le nombre de priorités qui entrent en compétition avec la question de la violence contre les enfants et la crise économique qui rend plus difficile les fonds, les droits des enfants courent le risque d’être mis en attente.  Et pourtant, en investissant dans la violence contre les enfants, nous savons que nous saisissons là l’opportunité de limiter l’impact humain de la crise et de réduire son coût social sur le long terme.


M. CRAIG MOKHIBER, Bureau de New-York du Haut Commissariat aux droits de l’homme, a présenté le rapport du Secrétaire général sur les filles (A/64/315), soumis conformément à la résolution de l’Assemblée générale 62/140.  Il a aussi présenté d’autres rapports dont la commission est saisie, en particulier le rapport sur les droits de l’enfant (A/64/172), qui contient l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant.


Questions des délégations


La délégation du Chili a demandé à Mme Santos Pais quelles étaient les initiatives régionales qui avaient été adoptées.  Elle a également demandé où se situerait son bureau.  Au sujet des petites filles, elle a abordé le sujet de l’excision et a demandé ce qui avait été fait sur ce sujet dans le cadre du système des Nations Unies.


La représentante de la Suède a demandé s’il y avait des synergies avec les autres organes découlant des traités pour mener une action efficace au niveau national.  Elle a demandé comment avoir des données fiables au sujet des enfants dans les conflits armées et comment améliorer leur collecte dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité.  En outre, elle a demandé à Mme Santos Pais quelles étaient les sources et les formes de violence qui constituaient la priorité de ses travaux.  Elle a demandé quels étaient les moyens dont disposait Mme Santos Pais pour améliorer la collecte de données sur les violences commises à l’encontre des enfants et comment ces données pouvaient aider à mettre au point des politiques.


Le représentant de l’Iraq a répondu aux observations de Mme Coomaraswamy concernant l’enrôlement des enfants dans des milices.  Il a déclaré, à cet égard, que son Gouvernement avait mis en œuvre une politique de démilitarisation de toutes les milices et que par conséquent, les propos de Mme Coomaraswamy étaient dépassés et appartenaient à l’histoire.


La représentante de la Norvège a déclaré que son pays avait participé au fonds d’affectation spécial dont avait parlé Mme Santos Pais.  À cet égard, elle a demandé si les autres États pouvaient y contribuer pour augmenter le sentiment d’appropriation.  Elle a également demandé à Mme Coomaraswamy comment allait-elle faire face à la question des enfants dans le maintien de la paix.


Le représentant de la République islamique d’Iran a déclaré qu’il était nécessaire d’étudier les causes du problème de la violence commise à l’encontre des enfants.  À cet égard, il a exprimé son souhait de voir cet aspect du problème traité dans les rapports des Nations Unies.  En outre, il a demandé à Mme Coomaraswamy pourquoi il n’y avait pas de références aux conflits armés dans les territoires occupés en Palestine dans les rapports.


L’observatrice de la Palestine a demandé à Mme Coomaraswamy de définir sa position sur les résultats du rapport Goldstone.  Elle a poursuivi en demandant quelles seraient les actions entreprises pour protéger ces enfants négligés et faire en sorte qu’une telle situation ne se renouvelle pas.  Elle a aussi demandé comment ces criminels allaient être traduits en justice.


La représentante de l’Égypte, après avoir noté que le mandat de Mme Santos Pais aurait dû être mis en œuvre plus tôt, a demandé quelles allaient être les perspectives de travail et comment les fonds allaient être rassemblés.  Selon elle, tout le monde doit participer pour mieux s’engager.  Elle s’est également associée à l’intervention précédente afin d’obtenir une réponse à la question posée par la Palestine.  Ayant examiné le rapport sur les enfants et les conflits armés, elle a exprimé son souhait de voir un rapport plus circonstancié sur le thème des enfants en période de conflit.  Elle a affirmé que ce qui s’était passé à Gaza avait été peu pris en compte.


La représentante de l’Uruguay a souhaité savoir de quelle manière les pays pouvaient participer sur le terrain en matière de protection de l’enfance.  Elle a également demandé à Mme Coomaraswamy comment faire pour que les enfants ne soient pas exposés à des situations qui pourraient les blesser.  Elle a également souhaité savoir comment Mme Santos Pais comptait travailler avec les enfants.


La représentante de l’Australie a demandé ce que les experts pensaient de la participation à la prise de décisions des enfants et des jeunes aux questions qui les concernent.  Elle a également demandé comment la communauté internationale pouvait faire pour compléter ce que fait la commission.


La représentante des États-Unis a souligné le problème de la traite et de l’exploitation des enfants dans son pays.  À cet effet, elle a demandé à Mme Santos Pais si elle avait l’intention de porter son attention sur ce thème.  Elle a ensuite abordé le sujet de la mortalité maternelle et des mariages précoces.  En effet, quand des filles jeunes se marient, elles ont plus de risques de mourir en accouchant.  Elle a ainsi demandé si Mme Santos Pais ou l’UNICEF avaient l’intention d’examiner les moyens de diminuer la mortalité maternelle chez les moins de 18 ans.


La représentante de l’Inde a demandé si la mission de Mme Santos Pais ne se superposait pas à la mission de la Représentante spéciale sur les enfants et les conflits armés.  Au sujet des contributions volontaires, elle a demandé si cela allait avoir une incidence sur la manière de travailler.  Elle a également demandé des détails sur le plan d’action des trois ans à venir.  Enfin, dans la mesure où la crise économique a une incidence sur les enfants, elle s’est interrogée sur la manière dont l’UNICEF comptait remplir sa mission dans le cadre d’une diminution des ressources.


La représentante de la République arabe syrienne s’est interrogée sur la façon dont Mme Santos Pais voyait la violence exercée sur les enfants vivant sous l’occupation.  Cela n’est pas inclus dans la mission de Mme Coomaraswamy, a-t-elle dit.  Elle a demandé comment Mme Santos Pais et le bureau de Mme Coomaraswamy allaient coordonner la question.  Elle a également souligné que les enfants palestiniens étaient négligés dans les rapports.  Elle a demandé la raison de cette négligence.


Le représentant de la Côte d’Ivoire a affirmé que tant qu’il y aurait des nations qui facilitaient certaines rebellions, il y aurait toujours des conflits ayant des conséquences sur les enfants.  Parfois les enfants s’utilisent eux-mêmes pour se défendre, a-t-il dit.  Il a demandé à Mme Coomaraswamy ce qu’elle comptait faire sur ce point.


La représentante d’Israël a demandé ce qui allait être fait au sujet des formes de violence les plus extrêmes, à l’égard des enfants, et notamment la peine de mort qui demeure dans nombre de pays.  Elle a poursuivi en interpellant Mme Coomaraswamy sur ce qui est fait pour protéger les enfants contre le terrorisme.  En effet, les enfants sont victimes de terrorisme mais les terroristes recrutent aussi des enfants, a-t-elle affirmé.


Le représentant de la Malaisie a déclaré que très peu avait été dit des aspects socioéconomiques des droits de l’enfant alors que, souvent, ce sont des problèmes auxquels font face les enfants.  Ainsi, il a demandé à la représentante de l’UNICEF ce qui avait été fait sur ce point.  En outre, il a demandé comment renforcer le rôle de la famille pour réunir les conditions socioéconomiques qui permettent aux enfants de s’épanouir pleinement.  Comment éviter que les enfants soient exploités et faire pour qu’ils n’aient pas à travailler, a-t-il demandé.


Le représentant du Cameroun a demandé à Mme Santos Pais son point de vue sur l’impact de la pauvreté que son pays considère comme l’une des pires formes de violence.  


Réponses


Mme Coomaraswamy a rassuré le représentant de l’Iraq quant à ce qu’il a considéré comme étant une déclaration politique sur l’Iraq.  Elle a souligné qu’elle entendait simplement fournir un exemple frappant dans le contexte des enfants pris dans les affres de la guerre.


Sur la rationalisation du travail avec les Rapporteurs spéciaux et les Représentants spéciaux, elle a répondu qu’ils avaient convenu de se réunir tous les deux mois et que la première réunion avait déjà eu lieu.  Concernant le travail sur le terrain, elle a indiqué que des collaborations étaient en cours avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Haut Commissariat aux droits de l’homme, les équipes de pays etc.


Concernant la collecte de données sur les exactions sexuelles, prévue par la résolution 1888 du Conseil de sécurité, elle a insisté sur la nécessité d’un seuil de déclenchement qui consiste à s’informer sur les responsables de tels actes.  Sinon, on ne voit pas comment recueillir de telles informations compte tenu de la loi du silence qui entoure ces actes dans de nombreux pays, a-t-elle dit.


Sur Gaza et le sud d’Israël elle a rappelé avoir présenté un rapport très complet sur les exactions très graves commises dans ce cadre.  Elle a indiqué également avoir été consultée et avoir témoignée dans le cadre de l’enquête menée par le juge Goldstone.  Elle a exprimé sa volonté de continuer à militer contre les massacres d’enfants, les mutilations, la violence sexuelle.


À l’Égypte, elle a répondu qu’un cadre stratégique avait été créé qui énonce les priorités comme celles de mettre fin à l’impunité, de rationaliser ces questions au sein de l’ONU et de veiller à la protection des enfants réfugiés et déplacés.


Les pays contributeurs de contingents sont très importants et le Burundi par exemple, dispense une formation au niveau du pays sur la protection des enfants avant le déploiement.


À la Côte d’Ivoire, concernant la pression auprès des acteurs non étatiques, elle a cité la résolution 1612 du Conseil de sécurité et a jugé primordial de les rencontrer pour qu’ils prennent des actions.  Les gouvernements restent réticents à accorder un accès, mais cela est impératif afin de pouvoir engager des négociations porteuses, a-t-elle dit.


Elle a évoqué la situation d’enfants utilisés pour des actes terroristes comme ce fut le cas d’un enfant, kamikaze, âgé de 13 ans au Pakistan.  Elle a insisté sur la nécessité d’appliquer les Conventions de Genève et le droit international humanitaire.


Mme Marta Santos Pais a, de son côté, mis en avant la nécessité d’œuvrer ensemble pour faire avancer les travaux.  Elle a engagé les gouvernements et la société dans son ensemble à protéger les enfants et a estimé que les financements étaient critiques dans ce cadre, incontournables si l’on parle d’un partenariat véritable.  L’implication de l’ONU comme des gouvernements ainsi que de toutes les parties prenantes est impérative pour obtenir des résultats tangibles.


S’adressant au Chili qui lui avait posé une question sur ses partenariats au niveau de la région d’Amérique latine et des Caraïbes, elle a indiqué avoir participé au Congrès régional sur les droits de l’enfant.  Des faits intéressants sont survenus en Europe avec la Plate-forme sur les droits de l’enfant.  Elle se rendra dans la région, la semaine prochaine, pour des échanges.


Dans le monde arabe, un forum important aura lieu en Égypte sur les enfants.  Elle a souligné qu’il existait dans cette région des initiatives louables sur la lutte contre l’excision de même que l’exploitation des enfants.  Elle a aussi évoqué ses projets de visites en Asie.


Sur une question en rapport avec le siège de son mandat, elle a informé qu’il avait été décidé que son Bureau serait situé à New York, au Secrétariat.  Elle a noté, à cet égard, que comme Mme Coomaraswamy travaillait également depuis New York, il y aurait de nombreuses occasions de coopération étroite et continue.  Elle a mis l’accent sur tous les points communs entre les Représentants spéciaux et les titulaires de mandats au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme  Elle a estimé qu’il était important de collaborer avec d’autres, en s’attaquant aux causes profondes de la violence à l’égard des enfants.  Ces formes de violence touchent, en particulier, les enfants vivant dans des régions reculées, dans la pauvreté ou dans des situations difficiles selon les circonstances.  Trois priorités de son mandat sont assorties d’un calendrier pour souligner l’urgence de remédier à ces violences.  Elle a souligné la nécessité de comprendre l’impact, les risques et de faire une évaluation périodique de la stratégie de la Représentante spéciale de la violence contre les enfants.  De nombreux parlements débattent à l’heure actuelle de ce phénomène et de nombreux États la pénalisent.


Aux États-Unis, elle a répondu que tous les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient critiques pour traiter de la violence.  Elle a annoncé qu’il convenait aussi de faire des enquêtes pour voir comment les membres d’une famille interprétaient la violence.  Elle a cité l’exemple du Swaziland qui a pris l’initiative de faire un sondage de ce genre.  Le Gouvernement a pu établir un programme sur la base des résultats de ce sondage.  À la question concernant la manière d’associer les enfants à cette démarche, elle a mentionné, par exemple, les sondages d’opinion faits par l’UNICEF auprès des enfants.


À l’Uruguay et au Cameroun, Mme Santos Pais a répondu qu’il s’agissait d’un mandat général et global qu’on ne pouvait séparer des autres.  Elle a demandé un apport de financement pour que ce mandat ne perde pas de son indépendance.  Sur la question de la République islamique d’Iran relative aux valeurs spécifiques aux sociétés, elle a signalé qu’il importait de continuer à long terme et de ne pas être perçu comme un mandat « intrusif ».  Nous avons déjà beaucoup appris car nous savons que lorsque l’on tisse des liens avec les communautés, le changement vient de lui-même, a-t-elle dit.  Elle s’est réjouie de se rendre prochainement au Caire et a mis l’accent sur la visibilité de son mandat.  Nous avons maintenant l’occasion d’opérer une véritable différence pour le bien des enfants, a-t-elle souligné.  Nous sommes inspirés lorsqu’on se réfère à des documents qui ont été produits avec la participation et le point de vue des enfants.  Leur contribution à l’élaboration de lois est tout aussi importante.  Mme Santos Pais a insisté sur le suivi des mesures efficaces prises par le Comité de suivi des traités.


Aux États-Unis, elle a rappelé que son mandat était très large et que la traite des enfants et d’autres formes d’abus comme la cybercriminalité en faisaient partie.  À l’Inde, qui avait posé une question sur la superposition des deux mandats avec Mme Coomaraswamy, Mme Santos Pais a assuré de la collaboration entre les deux mandats.  Sur la peine de mort, en réponse à Israël, elle a rappelé les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfance et d’autres instruments.  Elle a remarqué que la peine capitale était de moins en moins employée.    


Mme  ELIWABETH Gibbons, de l’UNICEF, a mentionné une brochure disponible dans la salle, qui certes n’est pas exhaustif mais qui répond en partie aux questions posées par les délégations, notamment sur la collaboration entre les rapporteurs et représentants spéciaux, elle a recommandé de consulter le site Internet.  À l’Australie, elle a indiqué qu’il s’agissait de changer les valeurs et mentalités et de placer l’enfant en première place.  À l’Inde et à la Malaisie, qui ont posé des questions sur les incidences des crises actuelles sur les enfants, elle a noté que ceux-ci continueraient d’être affectés mais que l’UNICEF et d’autres partenaires faisaient tout leur possible pour que la protection des enfants ne soit pas touchée.  L’UNICEF lutte pour protéger directement les enfants des incidences de la crise avec une fourniture d’assistance à 30 pays secoués par la crise alimentaire par exemple.  Elle a, par ailleurs, salué les efforts des pays sur la participation effective des enfants dans la prise de décisions qui les affectent, et ce au bénéfice de toute la société. 


Déclaration de la Présidente du Comité des droits de l’enfant


Mme YANGHEE LEE, Présidente du Comité des droits de l’enfant, a fait part du grand dynamisme des membres du Comité depuis le dernier rapport et a salué l’approbation, l’an dernier par l’Assemblée générale de ressources supplémentaires pour leur permettre de rattraper le retard pris dans l’examen des rapports des États parties à la Convention relative aux droits de l’enfant.  Elle a aussi rappelé que l’Assemblée avait permis au Comité de se réunir en deux chambres pendant trois sessions et ce, à partir de 2010.  Résumant le rapport soumis à la présente session de l’Assemblée, elle a indiqué qu’au 15 septembre 2009, le Protocole facultatif sur la vente des enfants, la prostitution et la pornographie comptait 132 États parties et s’est réjouie, au nom des membres du Comité, de cette large ratification qui signifie que les États parties sont résolument engagés dans la lutte contre les crimes odieux qu’il couvre.


Elle a signalé une évolution positive avec l’adoption de la résolution 11/1 du Conseil des droits de l’homme lors de la onzième session.  Cette résolution prévoit la mise en place d’un Groupe de travail à composition non limité sur un Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant en vue d’envisager une procédure de plaintes, ce qui, de l’avis du Comité, contribuera davantage à la protection des droits des enfants.  Cette procédure existe pour d’autres protocoles se rapportant aux Conventions relatives aux droits de l’homme mais pas à celui se rapportant aux enfants.  Le Groupe de travail se réunira du 14 au 18 décembre 2009 à Genève et un membre du comité y participera.


Elle s’est aussi réjouie de la prochaine collaboration qui ne manquera pas de s’instaurer entre le Comité et la nouvelle Représentante spécial du Secrétaire général sur la violence à l’encontre des enfants et a encouragé les États à appuyer la mise sur pied de son bureau car son mandat apportera une plus value dans la focalisation sur ce problème global et souvent invisible.


Elle a rappelé le principe de « priorité absolue aux enfants», adopté à l’issue de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme tenue en 1993 à Vienne et a rappelé aux États parties qu’il importait d’abord que les allocations des ressources en faveur de la protection des enfants ne soient pas compromises par le revers de médaille économique actuel et par les dépenses encourues pour faire face à la pandémie de grippe.  Le Comité craint que les enfants ne soient les premiers affectés et continuera à plaider en faveur des allocations de ressources pour les enfants à l’occasion de son dialogue avec les États parties, a conclu Mme Lee.       


Débat général


M.PER ORNEUS (Suède), au nom de l’Union européenne, a déclaré que la Convention relatives aux droits de l’enfant, qui fête ses 20 ans aujourd’hui, ainsi que ses deux Protocoles additionnels, avait permis des progrès significatifs.  De nombreux pays ont adopté des réformes législatives en concordance avec la Convention.  Des stratégies nationales ont été mises en place et l’établissement d’ombudsmans nationaux ont contribué à faire avancer les droits des enfants dans beaucoup de pays.  Pourtant, malgré des progrès majeurs, la pauvreté des enfants continue d’être importante.  Cent millions d’enfants se voient renier leurs droits à l’éducation.  Des enfants soldats sont exploités dans les conflits armés.  Nombre d’enfants handicapés connaissent également de graves difficultés.  Le Comité sur les droits de l’enfant joue un rôle important dans la mesure où il aide les pays à remplir leurs obligations.


En outre, le représentant a demandé aux États parties de lever toute réserve à l’égard de la Convention.  Il rappelé que la Convention précisait que les enfants avaient le droit de s’exprimer et d’être entendus sur les sujets les concernant.  À cet effet, il a préconisé le renforcement des pratiques des pays afin d’assurer une participation des enfants dans tous les domaines qui touchent leur vie.  Il a également appelé à combattre la maltraitance des enfants, notamment la traite.  Il a précisé qu’il était nécessaire de poursuivre les auteurs de ces crimes et de protéger les victimes.  Concernant l’exploitation économique des enfants, il a salué l’appel du Secrétaire général à maintenir cette question à un niveau élevé du programme politique.


En outre, l’Union européenne continue de souligner l’interdiction d’imposer la peine capitale aux personnes de moins de 18 ans.  L’Union européenne attache une grande importance au sujet de la violence à l’égard des enfants.  Cette violence est souvent cachée.  À cet égard, il est urgent de collaborer aux niveaux national, régional et mondial pour combattre ce phénomène.  Il a déclaré que l’Union européenne ciblait ses efforts sur la cessation de toute forme de violence à l’égard des enfants.  Abordant le sort des enfants dans les zones de conflit, il a affirmé que le recrutement d’enfants soldats devait cesser.  Il a, à cet effet, rappelé l’attachement de l’Union européenne aux résolutions 1612 (2005), 1820(2008) et 1882 (2009) du Conseil de Sécurité.  En outre, il a précisé que l’Union européenne lançait un appel aux États pour qu’ils signent, ratifient et appliquent les protocoles facultatifs de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant.  Il a souligné l’importance d’une étroite collaboration entre les Nations Unies, les gouvernements nationaux, la société civile et les ONG.


Rappelant que dans cinq ans arriverait le terme de la réalisation des OMD, il a déclaré que ces Objectifs touchaient les enfants de manière directe et indirecte.  À ce titre, l’Union européenne pense que l’éducation est un élément clef pour éliminer la pauvreté.  Enfin, il affirmé qu’il était nécessaire de traduire les engagements en actions concrètes et de délivrer un message aux enfants en leur disant qu’ils pouvaient jouir librement de leurs droits.


M. KAIRE M. MBUENDE (Namibie), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a déclaré que beaucoup de gouvernements africains avaient, ces dernières années, augmenté la proportion de leur budget consacré à la santé.  Cela a mené à une réduction significative du taux de mortalité infantile dans les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).  En outre, la fourniture de médicaments antiviraux a également amélioré le bien-être des enfants.  Le taux de transmission du VIH/sida entre les mères et les enfants a baissé de 25% dans plusieurs pays de l’Afrique Australe.  Le cadre stratégique de la SADC et son programme d’action constituent un effort en vue d’apporter une réponse régionale aux défis croissants que posent les enfants orphelins et vulnérables.  Le but du développement consiste à augmenter les libertés et les capacités des personnes en augmentant les chances et les opportunités afin que les personnes puissent vivre pleinement, a-t-il dit.


Investir dans le bien-être des enfants est, selon lui, la manière la plus sûre de lutter conter la délinquance.  À cet égard, il est important pour les différentes organisations et agences de travailler ensemble.  En outre, de nombreux pays sont en train d’harmoniser leur législation conformément aux instruments juridiques internationaux ou conformément à la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.  Il a souligné que la SADC avait fait des progrès en matière de santé et d’éducation, mais le manque de ressources constituait un problème.  De plus, les crises ont aggravé cette situation.


Le représentant a également expliqué que l’Afrique australe était touchée par une pandémie du VIH/sida laquelle est mère d’orphelins vulnérables.  Le sexe féminin est plus sensible à ces pandémies, a-t-il dit.  Les filles de 15 à 24 ans encourent 3 à 4 fois plus de risques d’être infectées que les garçons.  Elles sont souvent, en outre, chargées des soins à donner aux membres de leurs familles malades.


Par ailleurs, il a affirmé que les pays de la SADC considéraient que la traite des enfants était un crime qui appelait une législation claire pour le prévenir et le combattre.  Il faut des lois pour protéger les victimes et punir les auteurs, a-t-il déclaré.  Les membres de la SADC ont tenu à Maputo, en mai dernier, une Conférence sur ce thème.  Un plan d’action a été adopté à cet effet. Il définit des domaines de coopération afin de combattre la traite humaine dans l’ensemble des domaines.  La SADC demande, en plus, à toutes les parties prenantes de l’aider à traiter ce problème.  Enfin, il a souligné que les membres de la SADC étaient les coauteurs d’un projet de résolution sur les petites filles qu’il espérait voir adopté par consensus.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Sixième Commission: l’état de droit est central pour réaliser la vision de l’ONU pour un monde juste, sûr et pacifique et pour éliminer la pauvreté, déclare la Vice-Secrétaire générale

AG/J/3367

Sixième Commission: l’état de droit est central pour réaliser la vision de l’ONU pour un monde juste, sûr et pacifique et pour éliminer la pauvreté, déclare la Vice-Secrétaire générale

14/10/2009
Assemblée généraleAG/J/3367
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Sixième Commission

8e et 9e séances – matin et après-midi


SIXIÈME COMMISSION: L’ÉTAT DE DROIT EST CENTRAL POUR RÉALISER LA VISION DE L’ONU POUR UN MONDE JUSTE, SÛR ET PACIFIQUE ET POUR ÉLIMINER LA PAUVRETÉ, DÉCLARE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE


Les délégations appuient les efforts de l’ONU en faveur de l’état de droit, tout en soulignant le rôle que jouent, à cet égard, la Cour internationale de Justice et Cour pénale internationale


La promotion de l’état de droit est fondamentale pour parvenir à créer un monde sûr, pacifique et utile pour résoudre les problèmes de développement, ont souligné, ce matin, les délégations de la Sixième Commission (chargée des questions juridiques) à l’occasion du débat sur l’état de droit aux niveaux national et international.


La Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro, qui préside le « Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit », a déclaré que l’état de droit était central pour réaliser la vision de l’Organisation des Nations Unies pour un monde juste, sûr et pacifique et pour contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l’éradication de la pauvreté.  Les délégations ont appuyé les efforts de l’ONU en faveur de l’état de droit, estimant cependant que le rapport du Secrétaire général ne consacrait que quelques sections à l’état de droit au niveau international, alors qu’il accordait une place plus importante à l’état de droit au niveau national.


Le règlement pacifique des différends contribue largement à garantir l’état de droit au niveau international, ont soutenu les délégations, en rappelant l’importance de l’Article 33 de la Charte de l’ONU qui traite de cette question.  De nombreux intervenants ont défendu le rôle de la Cour internationale de Justice (CIJ) dans ce processus de règlement pacifique.  La Suède, au nom de l’Union européenne, s’est ralliée à cette position, en notant cependant qu’à ce jour, « les violations du droit international sont encore nombreuses et qu’il n’existe pas de volonté politique pour y mettre fin ».


Traitant des institutions judiciaires, certaines de ces délégations ont estimé que la promotion de l’état de droit avait progressé ces dernières années, grâce à la création des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie et de la Cour pénale internationale (CPI).


« La réalisation de l’état de droit au niveau international n’a de valeur que si l’on met fin à la politique de « deux poids deux mesures » et « aux exigences des plus forts sur les plus faibles », ont affirmé, durant le débat, certains États Membres dont la Chine, qui a soutenu l’importance de la participation universelle des États de « façon égalitaire ».  L’Iran, appuyé en ce sens par d’autres délégations, a déploré les mesures et les sanctions qui « trop souvent sont prises de façon unilatérale par quelques États ».  À cet égard, des délégations, à l’image du Mexique, ont estimé que, pour éviter une application sélective, les décisions du Conseil de sécurité doivent être fondées sur le droit international. 


Il ne peut y avoir d’effectivité de l’état de droit au niveau international si « le Conseil de sécurité continue d’empiéter sur les prérogatives des autres organes des Nations Unies et, en particulier de l’Assemblée générale », ont en outre insisté certains États Membres. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours de ce débat: Canada (au nom du CANZ), Viet Nam (au nom de l’ANASE), Mexique (au nom du Groupe Rio), Tunisie (au nom du Groupe des États d’Afrique), Suède (au nom de l’Union européenne), Iran (au nom du Mouvement des pays non alignés), Liechtenstein, Suisse, Cuba, Bélarus, Brésil, Norvège, Costa Rica, Chine, Mozambique, Lesotho, Malaisie, Afrique du Sud, Zambie, Serbie, Kazakhstan, Myanmar, République arabe syrienne, Sénégal, République démocratique populaire lao, Nigéria, Chili, Inde, États-Unis, Congo, Botswana, Azerbaïdjan, Bangladesh, El Salvador, Koweït, République-Unie de Tanzanie, Ghana, Trinité-et-Tobago, Japon, Jamahiriya arabe libyenne, Émirats arabes unis, République de Corée, Pakistan, Kenya, Albanie, Fédération de Russie et Venezuela.


La Sixième Commission reprendra ses travaux demain, jeudi 15 octobre à 10 heures.  Elle devrait achever son débat sur l’état de droit aux niveaux national et international.


L’ÉTAT DE DROIT AUX NIVEAUX NATIONAL ET INTERNATIONAL


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur le renforcement et la coordination de l’action des Nations Unies dans le domaine de l’état de droit (A/64/298)


Le présent rapport, soumis en application de la résolution 63/128 de l’Assemblée générale, met en évidence les principaux succès enregistrés par le système des Nations Unies dans le domaine de l’état de droit aux niveaux national et international, en accordant une attention particulière à l’amélioration de la coordination, de la cohérence et de l’efficacité des activités de l’Organisation en cette matière.


D’emblée, le Secrétaire général rappelle que ce rapport fait fond sur les principaux faits marquants de cette entreprise menée par l’ONU et qui sont: la Déclaration du Millénaire (voir résolution 55/2); le rapport établi en 2004 par le Secrétaire général concernant le rétablissement de l’état de droit et  l’administration de la justice pendant la période de transition dans les sociétés en proie à un conflit ou sortant d’un conflit (S/2004/616); le Document final du Sommet mondial de 2005 (résolution 60/1); ainsi que le rapport établi en 2006 par le Secrétaire général, intitulé « Unissons nos forces: renforcement de l’action de l’ONU en faveur de l’état de droit » (A/61/636-S/2006/980 et Corr.1).


Le rapport décrit ensuite les activités de promotion de l’état de droit aux niveaux international et national.  À l’échelle internationale, les moyens pacifiques défendus par l’Organisation afin de lutter contre les violations présumées du droit international jouent un rôle essentiel, souligne ainsi le Secrétaire général.  Il mentionne également la multiplication de moyens d’enquête et de lutte contre l’impunité, tels que la Commission d’enquête internationale indépendante créée en application de la résolution 1595 (2005) du Conseil de sécurité et le nouveau Tribunal spécial pour le Liban, parmi les accomplissements des Nations Unies, en matière d’état de droit au niveau international.


Au niveau national, le renforcement et la coordination efficaces de l’action de l’ONU en faveur de l’état de droit se caractérisent, entre autres, par son aide continue à l’élaboration des constitutions, à l’élaboration des lois nationales ou encore à l’incorporation des normes internationales dans les corpus juridiques des États.  Elles se traduisent aussi par l’aide apportée par l’ONU aux individus et collectivités, en particulier les plus pauvres et les plus marginalisés, pour accéder à la protection juridique, et répondre aux besoins en matière de sécurité.


Le rapport insiste également sur l’amélioration de la coordination et de la cohérence d’ensemble de l’action de l’ONU dans ce domaine de l’état de droit.  Tout en soutenant le rôle significatif de pivot joué par le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit, encadré par le Groupe de l’état de droit, le Secrétaire général appelle ce dernier à poursuivre la mise en œuvre du Plan stratégique commun pour la période 2009-2011 qu’il a récemment adopté.  Il indique également qu’il devient nécessaire d’améliorer la coordination des activités des Nations Unies dans le domaine de l’état de droit, qui favorisent la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels.


Enfin, le rapport indique les voies et moyens pour promouvoir un monde juste, sûr et pacifique régi par l’état de droit.  Dans ce cadre, explique le Secrétaire général, les recommandations formulées dans le dernier rapport (A/63/226), à l’endroit des États Membres et autres parties prenantes dans le domaine de la promotion de l’état de droit, « n’ont rien perdu de leur importance stratégique ».  En l’occurrence, il s’agit, notamment de redoubler d’efforts pour lutter contre l’impunité et renforcer la justice universelle en fournissant un appui concret au renforcement des capacités des États Membres et aux mécanismes de justice transitionnelle et de responsabilisation nationaux et internationaux, y compris en s’intéressant à l’héritage des tribunaux internationaux et des tribunaux mixtes; de reconnaître dans les résolutions de l’ONU, l’importance de la promotion de l’état de droit pour le rétablissement, le maintien et la consolidation de la paix et le développement; et de prévoir des mandats et des ressources suffisantes pour mettre en œuvre des activités de promotion de l’état de droit à l’appui des politiques, des priorités et des plans nationaux.


Déclarations


Mme Asha-Rose Migiro, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, qui préside le « Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit », a déclaré que le renforcement de l’état de droit était central dans la réalisation des idéaux des Nations Unies pour un monde plus juste et pacifique.  « C’est un domaine complexe qui a des liens avec des questions comme la réduction de la pauvreté et le développement humain », a-t-elle indiqué.  


Faisant référence au rapport du Secrétaire général, Mme Migiro a précisé qu’il s’agissait du premier document annuel de M. Ban Ki-moon concernant l’appui des Nations Unies aux États Membres dans le cadre du renforcement de l’état de droit aux niveaux national et international.  Le rapport, a-t-elle ajouté, indique que l’Organisation mène des activités en matière d’état de droit dans plus de 120 pays de la planète.


S’agissant de l’état de droit au niveau national, a souligné la Vice-Secrétaire générale, le rapport fournit des exemples d’efforts et d’accomplissements menés par des entités opérationnelles de l’ONU.  Ces réussites sont structurées autour de la mise en œuvre de la Note du Secrétaire général, a-t-elle dit.


Le rapport, poursuit Mme Migiro, met aussi en exergue les activités menées dans le but de renforcer les moyens de mise en jeu de la responsabilité et de renforcer les moyens pacifiques de résolution des différends, en accordant un regard particulier à la Cour internationale de Justice (CIJ).  En dépit des progrès que nous avons accomplis, il subsiste encore des difficultés, a-t-elle relevé, en appelant les États Membres à doter l’Organisation de moyens adéquats pour lui permettre de répondre aux demandes immédiates en matière d’état de droit, dans les pays en conflit ou en situation post conflictuelle.  Elle a aussi fait part de la volonté du Secrétaire général, détaillée dans son rapport, de renforcer l’état de droit en vue de mieux répondre aux violences sexuelles et à celles fondées sur le sexe.


M. KEITH MORRILL (Canada) a souligné que, dans un monde interdépendant, il est impérieux que les pays adhèrent à l’état de droit dans une optique internationale, de façon à promouvoir la coexistence pacifique et la coopération entre les pays.  Il a fait remarquer qu’au cours de ces dernières années, de plus en plus de pays utilisent les mécanismes prévus par les traités pour saisir les institutions internationales de règlement de différends, en particulier la Cour pénale internationale (CPI), les tribunaux internationaux, la Cour permanente d’arbitrage et la CIJ.  « Mais, comme l’indique le Secrétaire général dans son rapport, les violations du droit international sont encore trop fréquentes, les mécanismes permettant de mettre en jeu la responsabilité sont rares et la volonté politique de se conformer au droit international trop chancelante », a-t-il constaté.  C’est pourquoi, il a soutenu les efforts déployés au sein du système des Nations Unies, en particulier ceux du Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit, avec le soutien du Groupe de l’état de droit.  M. Morrill s’est dit en faveur du projet sur les indicateurs de l’état de droit de l’ONU, ainsi qu’en faveur des efforts en matière de surveillance et d’évaluation des programmes dans le cadre du Plan stratégique conjoint du Groupe de l’état de droit.  Il a aussi souhaité que l’ONU examine les possibilités d’évaluation de ses activités à l’appui de l’état de droit, notamment par une analyse empirique des résultats des opérations et programmes.  Enfin, le représentant a relevé que les efforts de promotion de l’état de droit au niveau international favorisent l’état de droit au niveau national.


M. HOANG CHI TRUNG (Viet Nam), qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a souligné combien le respect de l’état de droit à tous les niveaux est important au regard du maintien de la paix et du développement social et économique.  Il a souligné que l’entrée en vigueur de la charte de l’ANASE, en décembre 2008, a marqué un tournant pour les efforts des pays de la région en vue de réaliser ces objectifs.  Ce document énonce 14 principes dont celui du respect de l’état de droit, de la bonne gouvernance, du principe de démocratie et gouvernement constitutionnels, ainsi que le respect de la Charte de l’ONU et du droit international, a-t-il précisé.  Le représentant a indiqué que d’ici à 2015, l’objectif est de parvenir à créer une communauté de l’ANASE étroitement intégrée et axée sur le capital humain.  C’est pourquoi, les États Membres de l’ANASE se sont donc engagés à encourager la mise en œuvre de leurs obligations découlant des traités auxquels ils sont parties, a-t-il dit.  Le représentant a aussi précisé que l’ANASE est en train de créer une commission intergouvernementale sur les droits de l’homme.


M.ALEJANDRO RODILES BRETÓN (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a estimé qu’il faut faire face aux violations du droit international par des voies pacifiques, conformément aux dispositions de la Charte de l’ONU et en vertu de la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États.  Il a cité en particulier l’Article 33 de la Charte qui traite du règlement pacifique des différends.  Le Groupe de Rio attache une grande importance à la Cour internationale de Justice (CIJ) qui, a-t-il dit, contribue à instaurer la paix et à encourager la justice, ainsi qu’aux autres juridictions créées par des conventions internationales, comme la Cour pénale internationale (CPI) et le Tribunal international du droit de la mer.  Le représentant s’est également félicité des efforts du Secrétaire général visant à renforcer la coopération multilatérale dans le domaine de l’état de droit, où l’ONU joue un rôle central de coordination des initiatives et programmes d’action.  Il a souligné par ailleurs le rôle de la Commission juridique de l’Assemblée générale et l’importance de la codification du droit international.  La mise en œuvre des obligations internationales au plan national reste le défi le plus important à relever pour s’assurer que le droit international atteint ses objectifs, a-t-il rappelé.


M. ADEL BEN LAGHA (Tunisie), au nom du Groupe des États d’Afrique, a rappelé que la Charte de l’ONU pose sur le principe de l’égalité en termes de souveraineté des États, et en même temps exige que les États remplissent de bonne foi leurs obligations.  En outre, la Charte interdit aux États de recourir à la menace d’user de la force dans leurs relations avec d’autres États, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que l’Acte constitutif de l’Union africaine se fonde aussi sur les principes d’égalité de souveraineté des États, du règlement pacifique des différends et du respect de l’intégrité territoriale.  De l’avis du représentant, ce sont là les éléments clefs à prendre en compte dans les efforts visant à encourager le respect de l’état de droit au niveau international.  Il a invité les États à saisir selon les besoins les cours et tribunaux internationaux, notamment la CIJ auprès de laquelle l’Assemblée générale n’a pas hésité à soumettre des questions juridiques.  Soulignant aussi l’importance des juridictions régionales, il a rappelé la fusion en 2008 de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Cour de justice de l’Union africaine.  Le représentant a enfin abordé le problème de l’application sélective des principes de droit international, dont certains dirigeants africains ont été victimes, avant de réaffirmer l’attachement de sa délégation au principe de la compétence universelle dans le droit international.


M. ERIK WENNERSTRÖM (Suède), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que le renforcement de l’état de droit aux niveaux national et international, notamment au sein de l’ONU est une priorité pour l’Organisation qui assure la présidence du Groupe de l’état de droit.  Un ordre international basé sur le respect de l’état de droit est « la pierre angulaire » de la coexistence pacifique des États, a-t-il dit.  Si au cours de cette session, nous nous penchons sur la question de la promotion de l’état de droit au niveau international, a-t-il dit, l’année prochaine, nous devrons examiner les lois et les pratiques des États Membres dans la mise en œuvre du droit international.  Ce sera là une question importante, a-t-il défendu.


Revenant sur la question à l’ordre du jour, le représentant a soutenu le rôle primordial des Nations Unies, de ses organes et des États Membres, dans le respect et la promotion de l’état de droit.  Il a salué le rôle que joue plus particulièrement la Commission du droit international dans la codification du droit international, ainsi que les programmes de l’ONU pour le développement progressif du droit international, l’enseignement, l’assistance et une diffusion plus large du droit international.  .


Le représentant a rappelé que l’interdiction du recours à la force dans les relations entre États est un principe fondamental du respect du droit au niveau international.  Il a également souligné la nécessité de respecter l’obligation de régler pacifiquement les différends, notant qu’à ce jour, les violations du droit international sont encore nombreuses et qu’il n’existe pas de volonté politique pour y mettre fin.  La défense des droits de l’homme fait aussi partie des aspects importants de l’état de droit devant être respectés au niveau international, a poursuivi le représentant de la Suède, qui a souligné que la responsabilité d’agir collectivement contre les crimes graves comme le génocide et les crimes contre l’humanité doit aussi être concrétisée dans le cadre de cette promotion de l’état de droit.


Pour lui, l’état de droit exige par ailleurs que les différends soient réglés dans le respect du droit, notamment par le biais des institutions judiciaires internationales existantes.  Il a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à s’engager à reconnaître la compétence de la CIJ.  De même, Il a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Statut de la CPI et à coopérer avec cette institution.  Le respect du droit international est le fondement des relations internationales, a-t-il dit en rappelant le principe pacta sunt servanda, qui s’impose aux États.  Pour l’Union européenne, l’état de droit est un élément sur lequel l’ONU compte pour aider au règlement des conflits, a-t-il poursuivi.  Il a conclu en soutenant l’Unité chargée de l’état de droit au sein de l’ONU et en demandant que lui soit accordée plus de ressources financières afin qu’elle poursuive les buts qui lui sont assignés.


M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a soutenu que l’état de droit au niveau international imposait le respect du principe de l’égalité souveraine des États, ainsi que le respect par les États de leurs obligations internationales et du droit international coutumier.  De même, a-t-il ajouté, cet état de droit implique le respect du principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États.  Il a ensuite appelé tous les États à défendre les droits de l’homme, en soulignant que les principes du droit international sont les fondements pour la paix, la sécurité et le développement économique et social pour tous. 


Le représentant s’est dit préoccupé par les mesures unilatérales prises par certains États, en prévenant du risque qu’entraînent de telles mesures pour la sécurité internationale.  M. Habib a, par ailleurs, demandé aux États Membres de respecter le mandat de l’Assemblée générale.  À ce sujet, a-t-il dit, le Mouvement des pays non alignés réitère qu’il s’oppose à toute tentative du Conseil de sécurité d’empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC).  L’Assemblée générale doit jouer un rôle plus grand, a-t-il insisté.  Le représentant a soutenu en outre qu’il incombait en premier à l’État de faire respecter l’état de droit au niveau national, et a appelé la communauté internationale à soutenir les États à cette fin.  Il a enfin affirmé que les aspects culturels propres à chaque État devraient être pris en compte dans la promotion de l’état de droit.


M. STEFAN BARRIGA (Liechtenstein) a souhaité concentrer son intervention sur la manière de promouvoir l’état de droit au niveau international.  Ce faisant, il a noté que « le rapport du Secrétaire général consacre relativement peu de paragraphes à ce sujet ».  Le représentant du Liechtenstein a interprété cela comme « un appel aux États Membres à initier le dialogue sur la question.  « Ce débat, a-t-il dit, est le début d’un dialogue qui devrait se poursuivre ».


Rappelant que le Liechtenstein est un petit État, M. Barriga a rappelé que la question de l’état de droit à l’échelle internationale était une « question de survie », précisant qu’un « un système international solide basé sur l’état de droit plutôt que sur le règne de la force est la meilleure protection pour les droits et les garanties des pays les moins puissants ».


Dans cette optique, le Liechtenstein soutient complètement le rôle de la CPI en tant que premier organe judiciaire mondial pour le règlement pacifique des conflits.  Le Liechtenstein a appelé à des « efforts concrets pour encourager les États à envisager de manière active d’accepter la compétence de la CPI ».  Sa délégation propose au Secrétaire général d’inviter tous les pays qui n’ont pas encore rejoint ce mécanisme à exprimer leur position sur cette possibilité, afin que qu’elle figure dans le rapport qui sera soumis à la Sixième Commission, à la prochaine session.


Le représentant du Liechtenstein a également mis en avant la réforme du système d’administration et de justice au sein des Nations Unies et les efforts du Conseil de sécurité pour améliorer l’impartialité des procédures de sanction.


Dans certains cas, les Nations Unies sont « un gouvernement d’intérim de facto ».  Dans ces cas, il est grand temps, a estimé le représentant, de clarifier dans quelle mesure « l’ONU et ses organes principaux sont tenus aux mêmes normes en matière de droits de l’homme que celles que l’Organisation a créées pour ses États Membres ».  M. Barriga a souligné « l’avènement de la justice pénale internationale ».  « La responsabilité est un des éléments les plus importants d’un système d’état de droit effectif », a-t-il rappelé.  Pour M. Barriga, la Conférence d’examen du Statut de Rome, qui aura lieu en 2010, fournit une occasion d’étendre le principe de responsabilité, en définissant le crime d’agression.


M. PIERRE-YVES MORIER (Suisse) a salué le rôle du Groupe de coordination et de Conseil sur l’état de droit dans leurs efforts constants à l’avancement de l’état de droit aux niveaux national et international.  Il a mis en avant, conformément à la Charte des Nations Unies, les moyens pacifiques de lutter contre les violations présumées du droit international, qui jouent un rôle essentiel dans la conception de l’état de droit à l’échelle internationale.  Le représentant suisse a rappelé qu’il est « nécessaire que la loi du plus fort ne doit triompher en aucun cas.  Lorsque cela se produit, c’est tout l’édifice multilatéral qui tremble », a-t-il dit


La Suisse appuie la nécessité, au niveau international de recourir systématiquement aux moyens pacifiques de régler les différends, une préoccupation contenue dans le rapport du Secrétaire général du 6 septembre 2007.  La délégation suisse espère que ce document et les mesures concrètes qu’il définit pourront être examinés durant la présente session.  M. Morier a enfin estimé qu’il était souhaitable que les mécanismes de règlement des différends puissent se déclencher avant que les conflits n’éclatent.  « C’est donc au niveau de leur rôle préventif que des progrès sont certainement possibles et souhaitables », a-t-il estimé.


Mme ANET PINO RIVERO (Cuba) a estimé que « l’établissement d’un état de droit durable contribue à la prévention d’actes illicites tels que les agressions, les génocides, le trafic de drogues et d’autres crimes transfrontaliers de grande importance pour la communauté internationale ».  La représentante a rappelé les « piliers conduisant à la réalisation de l’état de droit »: la souveraineté égale des États, le règlement pacifique des conflits, l’abstinence de toute menace ou d’usage de la force contre l’intégrité ou l’indépendance d’un État, la non-sélectivité dans la mise en place du droit international.


Cuba estime que l’accomplissement des obligations contenues dans les traités internationaux auxquels sont liés les États est indispensable à la préservation de l’état de droit.  « Les États doivent adapter leur législation nationale à leurs obligations internationales », a estimé la représentante. 


La délégation cubaine exprime sa préoccupation concernant l’exercice d’une « compétence pénale et civile extraterritoriale par des cours nationales quand cet exercice n’émane pas des traités internationaux ou autres obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire ».  Cuba condamne « la promulgation de législations nationales dirigées contre des pays » et souligne « l’impact négatif de ces législations sur l’état de droit ».  Mme Rivero a estimé que « tout soutien à la mise en œuvre des normes et des règles internationales doit se faire après la demande faite par les États eux-mêmes et doit tenir compte des spécificités de chaque pays, il faut éviter d’imposer des modèles préétablis ». 


Au niveau des Nations Unies, Cuba a appelé au « respect des droits de l’Assemblée générale » et à préserver « l’équilibre des différents organes, conformément à la Charte des Nations Unies ».  Pour la délégation cubaine, « le Conseil de sécurité doit respecter à la lettre toutes les résolutions de l’Assemblée générale » et a souligné le risque que « le Conseil de sécurité continue à empiéter sur des domaines relevant de la compétence d’autres organes des Nations Unies », faisant référence aux tentatives du Conseil de sécurité de traiter de questions relatives à la création de normes et de définitions, rôle qui est conféré par la Charte de l’ONU à l’Assemblée générale.


M. Viktar Shautsou (Bélarus) a rappelé que dans le contexte économique et social difficile d’aujourd’hui, l’état de droit est un moyen pour résoudre, notamment les problèmes de paix et de sécurité.  Il a ensuite estimé que la réflexion sur la promotion de cet état de doit ne pouvait être faite sans explorer les incidences nées de l’application des sanctions par le Conseil de sécurité.  C’est une question importante, a-t-il souligné.  Il faut renforcer le doit international et refuser le droit de certains États à agir individuellement, a poursuivi le représentant qui a réaffirmé que le droit international doit servir à assurer le bien-être des populations, et c’est pourquoi, son pays attache l’importance au droit international du développement.


Le Bélarus prône aussi le renforcement de cet état de droit par le biais de la ratification des instruments des textes internationaux par la plupart des États.  Il a estimé que l’augmentation des activités de l’ONU en matière d’état de droit devrait aller de l’avant.  Des considérations de nature politique ne doivent pas empiéter sur les fonctions de la CIJ.  En tant que sujet du droit international, les États, a-t-il soutenu, doivent jouer un grand rôle dans la promotion de l’état de droit au niveau international et c’est à eux qu’il incombe en premier lieu d’assurer la promotion de l’état de droit sur leur propre territoire.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a indiqué que son pays s’alignait sur le discours tenu par le représentant du Mexique, au nom du Groupe de Rio.  Il a rappelé que l’Article 2 de la Charte de l’ONU est particulièrement important en matière de respect de l’état de droit.  M. Patriota a souligné qu’il est « à la base des interactions à l’intérieur des Nations Unies et dans les relations internationales en général », en indiquant que la non-ingérence dans les affaires internes d’un pays et l’interdiction du recours à la force sont les fondements mêmes de ce système.


Le représentant a souligné « le rôle central que jouent les mécanismes établis en vertu de traités » dans les domaines du droit de la mer, des droits de l’homme, du droit commercial international et du droit international humanitaire.  « Ces structures ont apporté une contribution remarquable à la paix entre les États », a affirmé le représentant du Brésil.  Ce dernier a insisté sur la « précieuse contribution de la CPI, qui est la première institution judiciaire internationale indépendante et permanente ».  Cette juridiction pénale internationale vise à « mettre fin à l’impunité en matière de crimes graves, mais aussi à prévenir de tels crimes ».  De l’avis de sa délégation, « l’effet dissuasif fait partie intégrante des travaux de la CPI.  Cette démarche a encouragé de nombreux États à adopter une législation nationale appropriée quant à ces crimes ».


M. AASMUND ERIKSEN (Norvège) a soutenu que l’état de droit est un moyen de parvenir à la paix et la sécurité dans le monde.  La question de la promotion de cet état de droit au niveau international et toutes les questions connexes ne peuvent être résolues sans les lier à la mise en œuvre au niveau national.  Les États, a-t-il expliqué, protègent leurs intérêts en concluant des accords avec d’autres États.  Il est fondamental que ces États respectent leurs engagements, a-t-il dit, en leur demandant de s’acquitter des obligations auxquelles ils ont souscrit en vertu d’accords bilatéraux ou d’instruments juridiques internationaux.  Il est de l’intérêt de chaque État de promouvoir l’état de droit au niveau international, a-t-il défendu.


De l’avis du représentant de la Norvège, il est nécessaire d’avoir des mécanismes de règlement pacifique des différends entre les États.  À ce propos, il a salué la place et le rôle que joue la CIJ dont il a déjà accepté la compétence de juridiction obligatoire.  La Norvège a aussi appelé tous les États qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier le Statut de la Cour pénale internationale et de coopérer avec elle.  Il est fondamental que les organisations internationales de l’ONU et le Conseil de sécurité donnent l’exemple en ce domaine, a-t-il dit, en appelant au renforcement des activités de l’Unité chargée de l’état de droit au sein du Secrétariat de l’ONU.


M. JAIRO HERNÀNDEZ-MILIAN (Costa Rica) a indiqué que son pays s’alignait sur la déclaration faite par le Mexique, au nom du Groupe de Rio.  Il a rappelé l’histoire de son pays, qui a lancé des actions de renforcement de l’état de droit avant que ne soit signée la Charte de l’ONU, à San Francisco.  Il a indiqué que le Costa Rica avait supprimé son armée et que « depuis 60 ans, les instruments internationaux garantissent la sécurité du pays ».  C’est en raison de cet attachement à l’état de droit que Costa Rica a joué un rôle de médiation dans les guerres qui ont eu lieu en Amérique centrale dans les années 80 et qu’il joue aujourd’hui un rôle de médiateur dans la crise qui secoue le Honduras. 


Membre du Conseil de sécurité de l’ONU ces deux dernières années, le Costa Rica a fait en sorte que « l’état de droit soit la base même de la réconciliation et de la paix durable », en assurant la « primauté du droit » au sein des délibérations, a indiqué le représentant.  La délégation du Costa Rica « suit de près la réforme du système de justice interne et le régime des sanctions » au sein des Nations Unies.


« Jamais une crise n’a été plus évidente que la crise environnementale qui menace l’humanité elle-même », a estimé le représentant du Costa Rica, indiquant que des solutions mondiales ne peuvent exister que si l’on étend la primauté du droit.  Costa Rica demande une responsabilité partagée en ce qui concerne les émissions de gaz.  « La réaction à ce défi environnemental ne peut être qu’une réaction mondiale régie par le principe de l’état de droit aux niveaux mondial et national ».  Le Costa Rica souhaite qu’au niveau national, l’état de droit aide à « améliorer la gouvernance et la croissance économique et sociale ».  Il souligne enfin le rôle de la justice de transition et celui de la CPI dans diverses affaires et souhaite que l’on œuvre à un renforcement de ces organes de justice dans le but d’éliminer définitivement les crimes sur lesquels elles se penchent.


Mme GUO XIAOMEI (Chine) a soutenu que la promotion de l’état de droit au niveau international est utile pour aider à l’édification d’un développement commun, à la pacification et à la sécurisation du monde.  L’application des règles de droit international appelle au respect du principe pacta sunt servandaqui est consacré par de multiples conventions internationales et la Charte de l’ONU.  Le principe à force obligatoire, a-t-elle rappelé.  La représentante a ensuite soutenu, dans le cadre des discussions sur cette promotion de l’état de droit afin de préserver les intérêts supérieurs de l’humanité, qu’il faudrait s’atteler à défendre les valeurs de la Charte de l’ONU, veiller à distinguer entre les intérêts communs et les intérêts individuels de certains États, à promouvoir la participation universelle des États de façon égalitaire et à promouvoir la démocratisation des relations internationales.  Cette promotion de l’état de droit est une responsabilité commune de la communauté internationale, a-t-elle souligné avant de conclure. 


M. CRISTIANO DOS SANTOS (Mozambique) a indiqué que son pays s’attachait au plein respect du droit international en général, tel que prévu dans la Charte de l’ONU.  « L’approche multilatérale a montré, au fil des ans, son efficacité pour relever les défis mondiaux, a-t-il rappelé.


Même s’« il existe des moyens pacifiques de réagir à des violations présumées du droit international », le représentant du Mozambique a encore jugé « trop fréquentes » les violations de l’état de droit et, selon lui, « la volonté politique pour faire régir le droit international reste faible ».


M. Dos Santos a souligné le rôle clef de l’ONU pour que tous les pays aient recours à un système multilatéral efficace pour répondre aux problèmes mondiaux dans le domaine de la paix, de la sécurité, des droits de l’homme et du développement.


Le représentant du Mozambique a encouragé à la ratification des traités, à la promotion de connaissances accrues en droit international et à la participation des États en développement à la codification progressive du droit international.  L’ONU doit tenir compte des valeurs démocratiques, essentielles à l’état de droit.  Il a insisté sur la nécessité de la réforme du Conseil de sécurité.  Pour M. Dos Santos, « l’état de droit au niveau international ne prendra tout son sens que s’il est transposé dans l’état de droit national, où il sera le terreau de la démocratie ».  Il a tout particulièrement appelé à la mise en place de systèmes judiciaires indépendants.


Pour M. MOTLATSI RAMAFOLE (Lesotho), le monde ne sera en paix que si on garantit le respect de l’état de droit, ce qui signifie garantir le respect de l’égalité souveraine des États et garantir le respect des obligations prévues dans les traités. 


Au Lesotho, a poursuivi le représentant, tout un chacun est soumis aux lois qui ont été promulguées.  Le pays est régit par un gouvernement élu qui respecte les droits de l’homme, ou encore le principe de la séparation des pouvoirs.  Il s’est montré d’avis que les Nations Unies doivent améliorer et accroître leurs activités en matière de promotion de l’état de droit.  Il a par ailleurs appelé l’Organisation à fournir aux États qui en font la demande, une aide à la promotion de l’état de droit au niveau national.  La paix et le développement durables sont inimaginables sans l’état de droit, a-t-il conclu.


Mme SWANDRA RAMACHANDRAN (Malaisie) a souligné « l’importance de la coopération multilatérale pour intégrer l’état de droit au cœur de la sphère légale internationale ».  Elle a indiqué que son pays mettait en œuvre des lois de lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée transfrontalière, le désarmement, la non-prolifération d’armes de destruction massive et sur l’extradition.


Mme Ramachandran a indiqué que son pays poursuivait ses efforts en vue de la ratification de traités internationaux et leur mise en place au sein de la législation nationale.  Elle a ainsi indiqué que la Malaisie entreprend actuellement les actions législatives nécessaires pour mettre en place ses obligations liées à la signature du TICE, à la Convention sur les armes biologiques et toxiques, ainsi qu’aux conventions et protocoles de lutte contre le terrorisme.  La Malaisie estime que « l’incapacité des États de répondre à leurs engagements internationaux ébranle l’état de droit aux niveaux national et global ».  La représentante a encouragé l’ONU à continuer ses efforts pour le renforcement de ses institutions et dans la production d’un guide législatif aux États Membres encourageant la ratification des traités internationaux.  La représentante a affirmé que l’impunité était un problème qui devrait relever de la compétence des juridictions internationales compétentes, « sans traitement préférentiel pour quiconque ».  Au niveau national, la Malaisie adhère aux principes de l’état de droit, notamment dans l’administration du système de justice pénale.


Enfin, la Malaisie a rappelé que le principe d’état de droit se reflétait également au sein de la Commission intergouvernementale sur les droits de l’homme de l’ANASE, qui a inclus le principe d’état de droit dans la charte de l’ANASE.  « La Malaisie estime que le principe d’état de droit sera plus visible et plus important encore dans la région », a précisé Mme Ramachandran. 


M. DIRE TLADI (Afrique du Sud) a noté qu’il y a trop d’obligations internationales qui ne sont pas remplies, ce qui a une incidence négative sur l’état de droit au niveau international.  Il a soulevé le problème d’une interprétation unilatérale de ces obligations par les États, qui aboutit à des conflits d’interprétation, précisant qu’on peut les éviter en recourant aux mécanismes internationaux de règlement des différends comme la CIJ ou le Tribunal international du droit de la mer.  Il a ajouté que les organisations internationales aussi doivent utiliser ces mécanismes et demander des avis consultatifs.  À cet égard, M. Tladi a apprécié que l’Assemblée générale n’ait pas hésité à demander un avis juridique à la CIJ, avant de rappeler que le Conseil de sécurité aussi pouvait le faire.  Une autre étape également importante est celle de la mise en œuvre des décisions de la CIJ, a poursuivi le représentant.  Même si les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas contraignants, ils ont cependant des conséquences juridiques.


M. Tladi a ajouté que le caractère juste du droit international est un élément nécessaire à sa légitimité.  Le Conseil de sécurité, comme organe établi en vertu du droit international et lui-même source de droit international, est un bon exemple pour démontrer comment le caractère juste d’une norme juridique affecte l’état de droit au niveau international, a-t-il estimé.  Les décisions qui émanent d’un organe non démocratique et peu représentatif comme le Conseil vont être contestées pour leur manque de légitimité, a-t-il observé.  C’est pourquoi, il a appelé à procéder rapidement à la réforme du Conseil de sécurité, dont la configuration actuelle est inéquitable en particulier à l’égard de l’Afrique.  Avant de conclure, il a salué la contribution de la CPI dans la promotion de l’état de droit.


Mme GAUDENTIA SALASINI (Zambie) a indiqué que malgré les succès actuels réalisés dans le domaine de la promotion de l’état de droit au niveau international, il subsiste encore des difficultés dans cette promotion, singulièrement au sein des États.  C’est pourquoi, elle a souligné l’importance du renforcement des capacités et de l’expertise au niveau national.  La culture d’impunité ne doit pas l’emporter, a-t-elle défendu, en soulignant que les personnes qui auraient commis des crimes graves soient traduites en justice.  Elle a annoncé que son pays déposera prochainement sa déclaration sur la reconnaissance de la compétence de juridiction obligatoire de la CIJ.  Elle a demandé une application sans discrimination et uniforme des sanctions du Conseil de sécurité.  « Il est essentiel que les États Membres assistent davantage l’ONU afin de parvenir à un monde bâti sur l’état de droit et le droit international », a conclu la représentante.


M. BORIS HOLOVKA (Serbie) a indiqué que sa délégation s’associait à la déclaration faite par la Suède, au nom de l’Union européenne.  Le représentant a souligné l’importance de l’application du Plan stratégique commun en matière d’état de droit, en se fondant sur l’approche stratégique fournie par la note du Secrétaire général, faisant de l’état de droit une de ses quatre priorités.


Au niveau national, M. Holowka a annoncé que suite à un travail en synergie avec l’ONU, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de l’Europe, la Serbie a fait des progrès importants dans la promotion de l’état de droit au niveau national, en mettant en place un appareil judiciaire efficace et transparent.  Il a indiqué que la Serbie a promulgué 20 lois et ratifié autant de conventions internationales.  M. Holovka a ainsi mis en avant des réformes du système judiciaire, dont celle de la Cour suprême et celle du Conseil d’État, et promulgué des lois dans des domaines où il existait jusque-là un vide juridique, comme les mécanismes d’application des peines de prison, la lutte anti corruption ou la protection des données.


Le représentant a déploré que « malgré la promotion de l’état de droit au niveau international, des violations se produisent encore sous forme d’actes unilatéraux, en violation des principes fondamentaux de la Charte de l’ONU ».  « En optant pour une résolution légale du futur statut de sa province du sud du Kosovo, basée sur des principes de droit international universellement acceptés, la Serbie a démontré sa confiance dans le droit international et dans les institutions judiciaires internationales, en particulier la CIJ », a assuré le représentant.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a souligné que l’activité de son pays, à ce niveau, allait vers l’intégration des règles les plus progressistes dans son système juridique et leur utilisation en vue de protéger le peuple kazakh.  Il existe un modèle kazakh visant à l’exercice libre et démocratique de la vie politique, a soutenu le représentant.  « Notre politique suit, en ce sens, les directives imposées par l’OSCE et répond aux exigences du Pacte international, des droits civils et politiques et à celles du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels sur auquel le pays est partie depuis 2006.  Le pays, a-t-il dit, a toujours montré sa détermination à lutter contre la prolifération des armes.  En matière d’environnement, il a expliqué que son pays avait ratifié le Protocole de Kyoto et attendait avec intérêt la prochaine conférence de Copenhague, en espérant qu’un accord y sera conclu afin d’assurer des garanties pour les générations futures.


M. TUN SHIN (Myanmar) a indiqué que sa délégation s’associait à la déclaration faite au nom du Mouvement des pays non alignés.  Il a indiqué que le lien entre état de droit au niveau international et état de droit au niveau national était important.  « La Charte de l’ONU est une base du droit international moderne.  Il ne peut y avoir ni paix, ni sécurité, ni développement économique, sans respecter les principes de la Charte », a-t-il rappelé, soulignant qu’au moins 40 entités des Nations Unies participaient à des actions liées à l’état de droit dans environ 110 pays.


« La promotion de l’état de droit au niveau national repose sur les autorités nationales », a assuré M. Tun Shin, estimant que cette promotion devrait être appuyée par l’ONU.  Mais, « dans cet appui, le respect de la souveraineté, à savoir l’Article 3 de la Charte, doit être respecté ».  « Le Myanmar reconnaît que le droit national doit être conforme aux principes du droit international, notamment le droit des traités et le principe Pacta sunt servanda.  En conclusion, le représentant du Myanmar a rappelé des lois adoptées par les autorités de son pays en vertu des principes du droit ces dernières années, notamment la loi contre la traite des personnes en application du Protocole sur la traite des personnes et le blanchiment d’argent.


M. NAZEN ADI (République arabe syrienne) a fait remarquer que le Conseil de sécurité continue d’empiéter dans les compétences des autres organes des Nations Unies et, en particulier celles de l’Assemblée générale.  Cette situation entraîne un déséquilibre dans les relations internationales.  Il a estimé que les mesures unilatérales adoptées par certains États ont des effets négatifs sur la promotion de l’état de droit au niveau international.  Sa délégation, a-t-il indiqué, réaffirme la nécessité d’éviter l’application sélective du droit international.  Le représentant a en outre demandé, le respect du droit des populations à lutter pour leur autodétermination.  De même, il a appuyé le règlement des différends par des moyens pacifiques et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.


Il faut mettre fin à la politique de « deux poids deux mesures et empêcher que les plus puissants imposent leurs exigences aux plus faibles », a-t-il insisté.  Il a aussi défendu l’idée selon laquelle la culture et les traditions de chaque État risquent d’influer sur l’application du droit au niveau national.   Il a estimé par ailleurs que l’assistance en matière de promotion de l’état de droit doit être apportée aux États qui en font la demande.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a rappelé que lors du débat général de la soixante-quatrième session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, les États Membres avaient quasi unanimement plaidé en faveur d’un multilatéralisme plus efficace, reposant sur un ordre international juste et équitable, basé sur l’égalité souveraine des États et le respect des règles du droit international.  Le représentant a exprimé l’idée que « le respect du droit international et celui de l’état de droit étaient inextricablement liés ».  Il a également estimé qu’il « reste beaucoup à faire pour promouvoir une coopération multilatérale efficace fondée sur le respect des principes de droit ».  Estimant que l’action de l’ONU est « cruciale » dans la promotion de l’état de droit, M. Badji a insisté sur le rôle de la Commission du droit international et de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international.  Le représentant du Sénégal plaide également pour la promotion du règlement pacifique des conflits par le biais de la CIJ.  Il a estimé que « les arrêts et décisions rendus par la Cour, en servant de jurisprudence et de raisonnements juridiques dans plusieurs situations, participent à l’enrichissement et à la codification du droit international ». 


M. KANYA KHAMMOUNGKHOUN (République populaire démocratique lao), qui s’est associé à la déclaration de l’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés et à celle du Viet Nam, au nom de l’ANASE, a indiqué que son pays adhérait aux principes de la Charte des Nations Unies et du droit international et assurait la promotion de l’application, au niveau national, des obligations en vertu des traités internationaux.  Cette année, son pays a ratifié trois instruments juridiques fondamentaux des Nations Unies, à savoir la Convention internationale sur les droits civils et politiques, la Convention pour la protection des personnes handicapées et la Convention des Nations Unies contre la corruption, a-t-il indiqué.  Il a rappelé que son pays a été un des premiers à signer et à ratifier la Convention sur les armes à sous-munitions.


Au niveau national, la République populaire démocratique lao a développé un plan de réforme dans le domaine juridique et judiciaire visant à atteindre l’état de droit à l’horizon 2020.  L’Assemblée nationale a déjà adopté 90 lois en ce sens.  M. Khammoungkhoun a rappelé que « chaque État Membre de l’ONU a ses propres traditions et caractéristiques.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, le développement d’une loi au niveau national doit prendre en compte ces traditions et caractéristiques ». 


M. ALEJANDRO RODILES BRETÓN(Mexique), qui a souscrit à la déclaration faite par le Groupe de Rio, a demandé que l’on travaille à la définition consensuelle de la notion d’état de droit.  Il a rappelé la place fondamentale du principe Pacta sunt servanda et du jus cogens dans les relations entre États.  Il a espéré que l’examen de cette question sera achevé lorsque la Sixième Commission entamera celui du rapport de la Commission du droit international.


Il a ensuite plaidé pour le renforcement du rôle des juridictions internationales, en soutenant la multiplication de recours vers ces instances, avant de faire part de la reconnaissance de la juridiction obligatoire de la CIJ faite par son pays.


Le délégué a en outre appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures et des sanctions fondées sur le droit international.  Tout en notant que l’efficacité des régimes de sanction a été améliorée, il a estimé qu’il faudrait œuvrer à rendre ces régimes mieux ajustés aux normes de garanties judiciaires.  Évoquant les réseaux transnationaux et les entreprises multinationales, il a reconnu qu’ils faisaient aujourd’hui partie de notre réalité, et a estimé qu’il faudrait, dans la recherche actuelle de solutions normatives, insérer ces acteurs dans l’objectif de promotion de l’état de droit.  Il a enfin rappelé l’importance pour tous les États de s’assujettir au droit international en vue de rendre effectif l’état de droit au niveau international.


Mme ESTHER OTUKOYA (Nigéria) a apprécié que le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit, encadré par le Groupe de l’état de droit, poursuive ses efforts de coordination et de cohérence des engagements de l’ONU en faveur de l’état de droit.  Elle a cependant estimé qu’il reste encore beaucoup à faire pour que l’ONU mette l’état de droit au cœur des initiatives de l’Organisation au niveau des pays, soulignant le cas des pays d’Afrique où le renforcement de la capacité est urgent.  De l’avis de la représentante, l’état de droit au niveau international est intrinsèquement lié à l’état de droit au plan national.  Elle a illustré l’engagement de son pays à l’égard de l’état de droit en donnant l’exemple de la façon dont il a exécuté la décision de la CIJ dans l’affaire Bakassi Peninsula.  Le Nigéria a aussi envoyé des soldats dans plus de cinq missions de maintien de la paix des Nations Unies, a-t-elle aussi signalé.  En outre, elle a indiqué que le Nigéria a commencé à prendre les mesures nécessaires à la ratification et l’application des traités, conventions et accords qu’il a signés.  La représentante a enfin rappelé combien l’état de droit est lié aux droits de l’homme.  Elle a donc appelé à passer à des actions plus fortes pour résoudre les problèmes spécifiques de l’Afrique, des Pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement (PEID).


M. HERNÁN QUEZADA (Chili), qui a souscrit aux déclarations faites par le Groupe de Rio et le Mouvement des pays non alignés, a salué la mise en place du nouveau système d’administration de la justice aux Nations Unies.  De même, il s’est félicité des progrès sur les discussions concernant la responsabilité des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies qui démontrent que l’Organisation est fermement engagée à assurer le respect du droit dans l’ensemble du système.  Il a rappelé que la Charte de l’ONU est l’instrument central de l’ordre international et que ses principes s’imposent à tous les États.  De l’avis de sa délégation, la violation des droits de l’homme ne touche pas uniquement une population donnée, mais tous les êtres humains.


Le représentant a ensuite salué le travail mené par la CIJ, en matière de règlement pacifique de différends, ainsi que les travaux des juridictions régionales et ceux accomplis par le Tribunal international du droit de la mer.  La lutte contre l’impunité est importante, a-t-il souligné, appuyant en ce sens la contribution de la CPI.  À cet égard, il a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le statut de cette cour.


M. SRI KALYAN BANERJEE (Inde) a parlé de l’état de droit en tant qu’élément essentiel du développement durable et de la coexistence pacifique des États.  Il a salué les efforts en matière d’état de droit entrepris par le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit.  Il a soutenu le Plan stratégique conjoint du Groupe pour 2009-2010.  Le renforcement de l’état de droit au niveau international est un concept qui découle de la Charte des Nations Unies, a relevé le représentant.  Il a aussi noté que le système de justice international, qui comprend la CIJ, renforce l’ordre juridique international.  Il a ensuite rappelé la nécessité pour les États de remplir leurs obligations découlant des traités, assurant que l’Inde s’y conforme rigoureusement.  Il a aussi souligné que la promotion de l’état de droit au niveau international permet de promouvoir la démocratie, les droits de l’homme, le développement durable, la libéralisation des marchés, la lutte contre le terrorisme international, ainsi que la justice et la paix.  Il a donc appelé à aider les pays en développement à renforçant leurs capacités.  L’état de droit doit aussi être mieux intégré dans les missions de maintien de la paix, grâce notamment à des mécanismes « paix et réconciliation » ou des programmes de dédommagement des victimes.


Mme LAURA ROSS (États-Unis) a estimé que « l’état de droit n’était pas seulement vital pour promouvoir la paix et la sécurité, mais aussi un instrument qui facilite le commerce et le développement, la démocratie et la bonne gouvernance, la santé, la protection de l’environnement et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».  La déléguée américaine a estimé que son pays « s’appuyait sur les instruments internationaux de résolution des conflits, que ce soit à travers la diplomatie, la médiation ou la conciliation ».


« Nous devons rester créatifs et souples au moment où nous cherchons à promouvoir et à développer le droit international, y compris en acceptant que dans certains cas, un traité multilatéral n’est pas nécessairement la réponse, et que parfois, un traité régional ou bilatéral, ou même un ensemble d’accords non contraignants, peuvent être la meilleure réponse à un besoin particulier », a-t-elle estimé.  La délégation américaine a rappelé que les États avaient « un rôle clef à jouer dans la promotion du respect et la mise en place de la loi à l’échelon international ».  Les États-Unis ont réitéré leur engagement renouvelé envers l’état de droit au niveau international à travers leur participation au travail des organisations multilatérales.  « L’Administration Obama a montré le sérieux de son engagement dès les premières semaines de son mandat », a estimé la déléguée américaine, qui a rappelé l’ordre de fermeture du camp de détention de Guantanamo Bay, les investigations lancées sur la procédure d’interrogatoire et de détention des États-Unis ou la fermeture des centres de détention secrets de la CIA. 


Le nouvel engagement des États-Unis en faveur du droit humanitaire s’est particulièrement illustré, le 30 juillet 2009, lors de la signature par les États-Unis de la Convention sur les droits des personnes handicapées, le premier traité de droit humanitaire signé par les États-Unis en plus de 20 ans.  En mai 2009, les États-Unis ont demandé et obtenu un siège au Conseil des droits de l’homme et réaffirmé leur volonté de « participer activement » à la promotion et au renforcement des droits de l’homme.  La représentante a assuré que « les États-Unis sont fiers de reprendre leur rôle de leader au sein des institutions multilatérales », notamment pour participer activement à l’adoption et à la mise en œuvre de résolutions qui contribuent à l’évolution du droit international.


M. JEAN CLAUDE OMBA OLENGA (République démocratique du Congo) a appelé l’Organisation des Nations Unies à développer ses activités de formation à l’intention des États qui en font la demande, en vue de renforcer les compétences et expertises des juristes et praticiens du droit national.  C’est une mission utile à la promotion de l’état de droit aux niveaux national et international.


« La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des 67 États Membres de l’ONU qui ont eu le courage de faire une déclaration d’acceptation de la compétence obligatoire de la CIJ », a-t-il affirmé.  Pour le délégué, la situation postconfit actuelle, en RDC, plaide en faveur de l’état de droit.  L’exploitation sexuelle et les viols ont montré, en RDC, que le rôle de la justice est indispensable comme facteur de concorde sociale, de paix et de réconciliation nationale.


Il a par ailleurs réaffirmé l’attachement de son pays à la justice internationale, notamment envers la CPI.  Il a aussi présenté le Plan d’action national pour la promotion et la protection des droits de l’homme dont la mise en œuvre attend beaucoup de l’assistance technique et financière ainsi que de la coopération internationale, facteurs importants pour traduire l’état de droit dans les faits.  Il a enfin apporté son soutien au Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit et à l’Unité chargée de l’état de droit.


M. PHOLOGO GAUMAKWE (Botswana) a constaté que le respect « sacro-saint » dont fait l’objet l’état de droit au niveau international contribue considérablement à la promotion du droit, de la paix et la sécurité, des progrès économiques et sociaux et de la protection des droits de l’homme.  « Par conséquent, nous devons tous respecter nos obligations internationales et renforcer la coopération multilatérale », a-t-il dit.  Le représentant a noté les résultats probants en la matière, dans les domaines du règlement des différends et de la gestion des conflits.  Seule plate-forme de développement et de codification du droit international, l’ONU ne doit pas cesser ses efforts en vue de renforcer l’état de droit, a-t-il ajouté.  Il souhaiterait par exemple, a-t-il dit, que le cadre juridique de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer soit invoqué pour régler les incidents de piraterie au large de la Somalie.  Le Botswana soutient l’appel lancé par le Secrétaire général aux États Membres pour qu’ils coopèrent avec les mécanismes institutionnels internationaux existants, créés pour venir appuyer l’état de droit.  Partie au Statut de Rome de la CPI, le Botswana attache une grande importance à la lettre et à l’esprit de ce texte et il soutient les travaux de la Cour, a assuré son représentant.


M. SAMIR SHARIFOV (Azerbaïdjan) a mis en avant, à la manière du rapport du Secrétaire général, que « les défis globaux actuels que sont les changements climatiques, les déplacements forcés de populations, le contre-terrorisme, les conflits armés, les violations des droits de l’homme et la crise économique ont des aspects importants liés à l’état de droit ».  Le représentant de l’Azerbaïdjan a fortement insisté sur la nécessité de la mise en œuvre « non sélective » des résolutions du Conseil de sécurité, en considérant que l’état de droit au niveau national et l’état de droit au niveau international étaient complémentaires.


Réaffirmant l’importance vitale du multilatéralisme, le représentant de l’Azerbaïdjan a estimé que dans l’esprit de la Charte de l’ONU, il faudrait « faire respecter l’égalité souveraine de tous les États et respecter leur intégrité territoriale et leur indépendance politique ».


De l’avis de sa délégation, « l’usage illégal de la force n’a pas encore disparu du contexte des relations internationales.  Les conflits armés, les agressions militaires et l’occupation étrangère ne sont que quelques exemples concrets ».


L’Azerbaïdjan souligne que les Nations Unies maintiennent de longue date une politique consistant à s’opposer aux amnisties concernant les crimes de guerre, génocides, crimes contre l’humanité et violations graves du droit international humanitaire.  Les efforts en faveur du respect du droit international doivent être renforcés.  « Une attention particulière doit être portée à la protection des civils dans les conflits armés aggravés par des déplacements de population, une occupation militaire étrangère ou des tentatives de modifier l’équilibre démographique dans les territoires occupés », a demandé le représentant de l’Azerbaïdjan en conclusion.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) s’est associé à la déclaration faite par la République islamique d’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés.  Sur la base de ses principes constitutionnels, le Bangladesh, a expliqué son représentant, est engagé au respect des principes de souveraineté des États, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États et au respect du droit des peuples à l’autodétermination.  Il a défendu la nécessité de renforcer les capacités au niveau national, en particulier dans les pays les moins avancés, pour mieux faire respecter l’état de droit.  Il a aussi souhaité que les États soient aussi assistés dans les procédures de ratification des instruments juridiques internationaux.


Le représentant a ensuite soutenu le rôle joué par les juridictions internationales que sont la CIJ et la CPI dans l’effectivité de l’état de droit au niveau international.  Il a tenu à rappeler l’intérêt de son pays pour les actions en matière de justice transitionnelle menées par l’ONU.  Il s’est enfin félicité de la mise en place du Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit et à l’Unité chargée de l’état de droit.


Mme CLAUDIA MARÍIA VALENZUELA DÍAZ (El Salvador), s’alignant sur la déclaration du Mexique au nom du Groupe de Rio, a rappelé que son pays, qui a connu un changement de gouvernement il y a trois mois, a lancé un « processus de renforcement de la démocratie et de l’état de droit au niveau national ».  Ella a souligné que « la politique étrangère d’El Salvador est basée sur le respect du droit et, notamment le recours aux moyens de règlement pacifique des différents, en conformité avec les principes de la Charte de l’ONU ».


Le nouveau Gouvernement s’est engagé à respecter la Constitution de la République salvadorienne, l’état de droit, la légalité, ainsi que la coopération entre les trois pouvoirs de l’État.  « Le droit international est l’outil le plus approprié pour assurer la paix dans les affaires mondiales », a réaffirmé la délégation salvadorienne.  Elle a réaffirmé l’appui de sa délégation aux réformes des organes principaux de l’ONU, ce qui aura, a-t-elle dit, des répercussions positives dans la consolidation de l’état de droit dans chacun des États Membres.


M. DAKHEEL ALKHURAINEJ (Koweït), alignant sa déclaration sur le discours prononcé par l’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés, a souligné l’importance du respect de la Charte des Nations Unies et du droit international comme deux « piliers pour affronter les défis et les menaces auxquels la communauté internationale doit faire face ».  Le Koweït reconnaît l’obligation de protéger les droits de l’homme, les libertés fondamentales, le droit des peuples à l’autodétermination, ainsi que l’égalité des droits, sans aucune discrimination.  


Au niveau national, le Koweït respecte l’état de droit, en garantissant la séparation des pouvoirs, a assuré son représentant, qui a indiqué que les dernières élections parlementaires avaient abouti, pour la première fois au Koweït, à l’élection de quatre femmes au sein du Parlement.  Il s’est déclaré convaincu que ces progrès vont renforcer la démocratie et l’égalité entre les sexes dans son pays.


Au niveau international, le Koweït a souligné le fait que des « violations continues des normes internationales affaiblissent la volonté politique en ce qui concerne le respect du droit international ».  Il a fait allusion aux « graves violations » des droits de l’homme commises par la partie israélienne lors de la récente guerre à Gaza et a dénoncé des crimes contre l’humanité, de même que des violations du droit international humanitaire.  M. Alkhurainej a estimé que des efforts doivent être faits « pour assurer une mise en œuvre universelle et non pas sélective des principes fondamentaux du droit». 


M. RICHARD MARIDADI (République-Unie de Tanzanie) a expliqué que le non-respect de l’état de droit se caractériser par les actes unilatéraux pris par certains États et qui causent des souffrances humaines et d’autres préjudices pour les États visés et parfois même une détérioration de l’environnent.  Le respect de l’état de droit est donc important pour la sécurité et la paix dans le monde.  Il a souligné les divers problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement dans la mise en œuvre de leurs engagements internationaux.  La communauté internationale, a-t-il dit, doit donc les assister.  En saluant le travail du Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit et l’Unité pour l’état de droit, le délégué a fait part de son soutien au Plan stratégique 2009-2001 établi par ces entités.


M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) a estimé que « les atteintes à la règle de l’état de droit contribuaient dans une large mesure au déclenchement de guerres civiles et de conflits internationaux ».  En ce sens, « les États Membres doivent assumer leurs obligations conformément à la Charte des Nations Unies ».  M. Christian a signalé qu’outre leurs constitutions nationales, les États souscrivaient à différents instruments juridiques aux niveaux régional et sous-régional, destinés à renforcer l’état de droit, les droits de l’homme, la justice pénale interne, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, ainsi que contre la criminalité transnationale organisée.


« L’ONU devrait donner une valeur ajoutée en tenant compte des initiatives régionales en cours qui renforcent l’état de droit », a avancé le représentant du Ghana.  « La Constitution nationale du Ghana est un cadre véritable pour l’état de droit », a-t-il poursuivi, en énumérant l’adoption de lois appropriées sur l’indépendance judiciaire, l’indépendance de la presse, le respect de la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.  Au niveau régional, le Ghana soutient le renforcement du Mécanisme africain d’examen par les pairs.  Le représentant ghanéen a enfin estimé important que « l’application des activités sur l’état de droit de l’ONU fasse l’objet d’un suivi afin de procéder à une évaluation efficace des progrès accomplis dans ce domaine ». 


M. EDEN CHARLES (Trinité-et-Tobago) a souligné la nécessité de renforcer l’état de droit au niveau international afin de faire face aux défis mondiaux tels que les changements climatiques, les conflits armés, le terrorisme, les trafics d’armes et de stupéfiants, ainsi que les violations de droits de l’homme.  Dans les Caraïbes, a-t-il témoigné, la mise en œuvre du Plan stratégique conjoint a été bénéfique pour les États.  Il a mentionné l’organisation d’un atelier à Saint-Vincent-et-les Grenadines par le Secrétariat de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), en partenariat avec la Section des traités du Bureau des affaires juridiques de l’ONU.  Les Nations Unies doivent continuer à renforcer l’interdépendance de l’état de droit aux niveaux national et international, a-t-il poursuivi.  Il a salué la création d’institutions judiciaires comme le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et celui pour le Rwanda, ainsi que les efforts de la CPI pour mettre un terme à l’impunité.  Il a ensuite regretté que, malgré les efforts des États Membres, il n’ait pas encore été possible de finaliser le texte de la convention générale sur le terrorisme international.  De son côté, Trinité-et-Tobago a ratifié de nombreuses conventions visant la promotion de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que le droit au développement pour tous les peuples.  Le représentant a aussi appelé à conclure un traité sur le commerce des armes pour réglementer l’importation, l’exportation et le transfert des armes classiques.


M. YUKIHIRO WADA (Japon) s’est dit convaincu que l’état de droit est un élément essentiel du maintien de la paix et de la stabilité.  Il a salué les efforts accomplis en faveur d’une coordination et de la cohérence de l’action des Nations Unies par le Groupe de coordination et de conseil sur l’état de droit, sous la houlette du Groupe de l’état de droit.  Il a jugé important le rôle des juridictions internationales comme la CIJ et le Tribunal du droit de la mer.  Le représentant a indiqué que le Japon attache aussi une grande importance au rôle des juridictions pénales internationales, rappelant qu’il est partie au Statut de Rome de la CPI depuis 2007.  Le Japon est le plus grand contributeur au budget de cette Cour, a-t-il d’ailleurs signalé.  Le Japon appuie les activités des tribunaux pénaux internationaux ad hoc, comme les Chambres extraordinaires au sein des Tribunaux cambodgiens, a ajouté le représentant.  En outre, le Japon reconnaît le rôle des cadres juridiques régionaux, comme l’Organisation consultative juridique afro-asiatique.  Au niveau national, le Japon fournit une assistance technique aux pays en développement pour renforcer leurs capacités dans le domaine de l’état de droit, principalement pour des pays d’Asie du Sud-Est.


M. ABDELRAZAG E. GOUIDER (Jamahiriya arabe libyenne) a souscrit à la déclaration du Groupe des États d’Afrique et à celle faite au non du Mouvement des pays non alignés.  Il a d’abord estimé que pour atteindre l’état de droit au niveau national, il importait de respecter les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des États, les droits de l’homme, ainsi que le droit à l’autodétermination.


Concernant l’état de droit au niveau international, il a estimé que l’on devrait établir des normes respectant pleinement la souveraineté des États et refuser une application sélective du droit international.  Il a aussi demandé, dans ce cadre, une représentation géographique équitable et équilibrée au sein du Conseil de sécurité.  Il a conclu en souhaitant voir cet organe cesser d’empiéter sur les prérogatives de l’Assemblée générale de l’ONU.


M. FAISAL ALZAROONI (Émirats arabes unis) a affirmé qu’en dépit des efforts déployés par l’ONU et les autres organisations internationales pour promouvoir l’état de droit, il existe des « cas de violations flagrantes du droit international, signe de l’absence de volonté politique nécessaire pour empêcher l’application de ce droit ».


En reconnaissant les importants progrès réalisés par l’ONU en matière de promotion de l’état de droit, la délégation des Émirats arabes unis souhaite que l’ONU prenne des mesures pour renforcer la coopération multilatérale, renforcer l’égalité et la transparence dans la structure, avoir recours aux sanctions en conformité avec les principes de la Charte de l’ONU, afin que les décisions du Conseil de sécurité soient efficaces et non basées sur la sélectivité.


Le délégué des Émirats arabes unis a mis en exergue la contribution de la CPI et des tribunaux spéciaux au respect de l’état de droit.  Il convient, a-t-il dit, de mieux « respecter les décisions de ces juridictions ».  Il faudrait également, selon le délégué, « répondre aux pays qui demandent une assistance pour l’application de l’état de droit sur leur territoire ».


Les Émirats arabes unis sont favorables à la mise en œuvre au niveau international d’un plan mondial sur la sensibilisation des peuples au droit international et aux droits de l’homme, a indiqué le représentant.


Au niveau national, il a rappelé que les Émirats arabes unis avaient conclu plusieurs conventions sur l’extradition des criminels et la lutte contre les trafics illicites sous toutes leurs formes.  Ils ont également ratifié la Convention des Nations Unies de lutte contre la criminalité transnationale organisée et la Convention pour la prévention de la traite des êtres humains.  Avant de conclure, le délégué a dénoncé les « violations graves du droit international par les forces armées d’Israël et les crimes de guerre à Gaza, l’hiver dernier, qui ont causé la mort de milliers de personnes et détruit quasiment toutes les installations vitales de Gaza ».  Il a souhaité que le rapport de la mission d’établissement des faits de l’ONU soit soumis à l’Assemblée générale et à la CPI.


M. CHULL-JOO PARK (République de Corée) a indiqué que sa délégation se félicitait des progrès enregistrés au sein du Groupe de coordination sur l’état de droit, après le début de mise en place du Plan stratégique de l’ONU pour la période 2009-2011 destiné à renforcer la cohérence et la coordination des activités sur l’état de droit.  La délégation coréenne attend avec impatience le lancement, cette année, du nouveau site Internet des Nations Unies sur l’état de droit.  « Ma délégation est convaincue que l’ONU joue un rôle clef pour promouvoir l’état de droit aux niveaux international et national », a réaffirmé le représentant de la République de Corée, estimant indispensable que tout différend international soit réglé par des moyens pacifiques comme le stipule l’Article 4 de la Charte des Nations Unies.


« Il ne devrait pas y avoir de hiérarchie inhérente dans le choix de ces méthodes », a par ailleurs indiqué M. Park.  Pour lui, le principal objectif de l’action de l’ONU est de « trouver des solutions pour aider les États Membres à respecter leurs obligations en vertu du droit international et que ces dernières soient appliquées au niveau national.


M. ESMAEIL BAGHAEI HAMANEH (République islamique d’Iran) a expliqué que l’état de droit signifie « l’égalité devant la loi et exige le respect du droit par tous les États ».  Cette notion demande aussi le respect des principes d’égalité souveraine des États, de non-intervention dans les affaires intérieures des États et du droit à l’autodétermination.  De l’avis de sa délégation, l’application de lois nationales contre d’autres États est contraire à la volonté commune de promouvoir l’état de droit.  Elle est aussi dangereuse pour la sécurité internationale, a-t-il prévenu.  La politique de « deux poids deux mesures » et la sélectivité dans l’application des règles internationales doivent également cesser, a-t-il dit, tout en demandant aux États de ne pas recourir à la force ou à la menace contre d’autres États.


Au niveau international, le représentant a salué l’entrée en fonction des deux tribunaux du nouveau système d’administration de la justice à l’ONU ainsi que les avancées dans la question de la responsabilité des fonctionnaires et experts en mission des Nations Unies.  S’agissant du rôle du Conseil de sécurité, il a estimé que celui-ci ne devrait pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres États, et qu’il devrait aussi se soumettre aux obligations de la Charte de l’ONU.


M. MUHAMMAD RAFIUDDIN SHAH (Pakistan) a affirmé qu’en dépit des efforts déployés par l’ONU et les autres organisations internationales pour promouvoir l’état de droit, il existe des cas compliqués.  « Le rapport donne un aperçu quelque peu insuffisant de la question de la promotion de l’état de droit au niveau international, alors qu’il examine de façon assez détaillée des questions liées à l’état de droit au niveau national », a fait observer le représentant.


Le représentant a déclaré par ailleurs que « les résolutions et décisions du Conseil de sécurité devraient être appliquées de manière uniforme, sans aucune discrimination.  Une application sélective crée un environnement injuste, aggrave les conflits et la souffrance des peuples, tout en érodant la confiance dans le système international et la crédibilité de l’ONU », a-t-il estimé.  Pour M. Shah, l’impunité en matière de crimes de guerre, génocides et crimes contre l’humanité doit être rejetée et les responsables d’atrocités doivent être traduits en justice.  Il a réaffirmé le soutien de son pays aux Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l’ex-Yougoslavie.  « Ces deux Tribunaux montrent que personne ne peut échapper à la justice internationale », a-t-il souligné.  Sa délégation, a-t-il ajouté, est fermement convaincue que l’on peut établir une « justice pénale internationale fondée sur l’impartialité et le respect de la souveraineté des États ».  Avant de conclure, il a estimé que le Conseil de sécurité devrait faire le meilleur usage possible de la CIJ, à la lumière de la Charte des Nations Unies.  En particulier, l’usage de la force devrait être en accord avec les principes édictés par la Charte sur la sécurité collective ».


Mme STELLA KERUBO ORINA (Kenya) a reconnu l’importance de l’état de droit dans les affaires et les relations internationales.  Elle a invité tous les acteurs de la scène internationale –les États, les Nations Unies, les institutions nationales, les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales (ONG)– à développer des partenariats afin de renforcer l’état de droit.  L’ONU doit être un modèle en la matière, a-t-elle ajouté.  À cet égard, elle a salué l’entrée en vigueur du nouveau système d’administration de la justice aux Nations Unies en juillet 2009.  Elle a aussi souligné le rôle des cours et tribunaux internationaux dans le renforcement de l’état de droit au niveau international et leur contribution au développement du droit international.  La représentante s’est félicitée des initiatives des Nations Unies visant à renforcer la capacité des pays en développement, afin de leur permettre de participer plus activement aux négociations internationales dans des domaines qui les concernent particulièrement.  Elle a aussi salué l’aide apportée à ces pays pour les encourager à respecter l’état de droit.  En ce qui concerne la justice de transition, le Kenya a mis en place un processus de réconciliation, à la suite des violences de décembre 2007, a-t-elle rappelé.


M. ANDRIS STASTOLI (Albanie) a considéré que l’état de droit au niveau national comme au niveau international constitue la base d’une paix solide et durable dans le monde.  Au niveau national, le renforcement de l’état de droit est une des conditions pour une transition réussie et des institutions démocratiques indépendantes, a-t-il aussi reconnu.  Cela s’est avéré fondamental pour l’Albanie qui a connu des vicissitudes dans son histoire au cours des siècles.  Sachant que la société albanaise a pour objectif d’entrer dans l’Union européenne (UE), l’état de droit aux niveaux national et international constitue une voie de dialogue ainsi qu’un pilier pour l’Accord de stabilisation et d’association passé avec l’Union européenne.  Le représentant a aussi salué le travail accompli par la police de la Mission menée par l’Union européenne au Kosovo (EULEX).  Le représentant a enfin soutenu les efforts de renforcement de l’état de droit menés par la CIJ et les juridictions pénales internationales comme les tribunaux spéciaux.


M. GENNADY V. KUZMIN (Fédération de Russie) a estimé que de nombreuses questions relatives à cette notion d’état de droit demeuraient encore en suspens, citant notamment la définition de cette notion.  Le délégué a estimé que le succès de la promotion de l’état nécessite de s’appuyer sur les systèmes nationaux de droit.  En outre, le travail mené au sein de l’Organisation pour unifier les démarches en matière d’état de droit permettront d’apporter un appui aux États qui en ont besoin, a-t-il ajouté.


Le règlement pacifique des différends est une notion fondamentale dans l’état de droit au niveau international, a-t-il poursuivi, avant d’appeler à soutenir les juridictions qui œuvrent dans ce domaine.  L’expérience des deux Tribunaux pénaux du Rwanda et de l’ex-Yougoslavie doit servir pour le futur, mais ces juridictions ne doivent pas être utilisées par certains États contre d’autres États.


Le représentant a rejeté la politique de « deux poids deux mesures » qui marque souvent les relations internationales, et a soutenu la nécessité de respecter les principes d’égalité souveraine des États et de non-ingérence dans les affaires intérieures des États. 


Mme ILENIA R. MEDINA-CARRASCO (Venezuela) a déclaré que l’état de droit au niveau national est un élément de la démocratie participative en vigueur dans son pays.  Elle a rappelé l’importance fondamentale du respect de la Charte des Nations Unies pour les pays d’Amérique latine né de révolutions contre la colonisation européenne.


« Nous considérons qu’il est important d’indiquer que dans le rapport, il n’existe pas de vision équilibrée de l’état de droit au niveau international, a-t-elle estimé.  L’état de droit au niveau national a été traité de manière extensive, ce qui n’est pas le cas pour l’état de droit au niveau international », a-t-elle estimé.


La représentante du Venezuela a dénoncé le fait que « les violations les plus fréquentes du droit international viennent d’États hégémoniques qui utilisent ce pouvoir pour imposer leurs convictions, leurs intérêts et un statu quo qui maintient leur pouvoir ».  Elle a estimé qu’il n’était pas normal qu’« un membre du Conseil de sécurité des Nations Unies ignore les principes fondamentaux énoncés par la Charte de l’ONU.  « Nous pensons, a-t-elle ajouté, que la protection des intérêts hégémoniques a empêché l’ONU de parvenir à des solutions efficaces pour défendre des intérêts collectifs et assurer la paix et la sécurité internationales. »


Au niveau national, la délégation vénézuélienne a souligné l’importance du droit international comme source de droit interne lorsque cette source naît d’un traité auquel l’État est partie.  Elle a réaffirmé l’attachement de son pays aux normes et aux valeurs promouvant les droits de l’homme.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Deuxième Commission: les délégations plaident en faveur du renforcement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies en temps de crise

AG/EF/3247

Deuxième Commission: les délégations plaident en faveur du renforcement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies en temps de crise

14/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3247
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

10e et 11e séances – matin et après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS PLAIDENT EN FAVEUR DU RENFORCEMENT DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DES NATIONS UNIES EN TEMPS DE CRISE


Ayant conclu ce matin son débat sur les questions de politique macroéconomique, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé l’examen conjoint des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies et celui de la Coopération Sud-Sud pour le développement. 


Intervenant sur la question des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, plusieurs délégations ont plaidé en faveur de la poursuite des réformes entamées en vue d’améliorer la cohérence et l’efficacité des actions du système.  Elles ont mis l’accent, chacune à sa manière et selon ses intérêts, sur les priorités devant guider cet exercice.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Soudan s’est alarmé de l’augmentation insuffisante des ressources financières destinées aux activités opérationnelles de développement de l’ONU, les financements mis à leur disposition n’atteignant que la moitié des objectifs annoncés.  Les pays donateurs avaient pourtant promis, a-t-il déploré, de porter leurs contributions à l’assistance au développement à 130 milliards de dollars d’ici à 2010.   


Cette inquiétude a été largement partagée par de nombreuses délégations, dont celle de Saint-Kitts-et-Nevis qui intervenait au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis a lui aussi estimé que la réforme en cours aux Nations Unies et sur la scène économico-financière internationale doit s’accompagner du décaissement des financements nécessaires à la conduite des programmes de développement sur le terrain.  Il a en outre relevé que les efforts destinés à améliorer la cohérence et l’efficacité du système des Nations Unies doivent viser l’éradication de la pauvreté à travers le monde et favoriser une croissance économique durable.


Mettant lui aussi l’emphase sur la nécessaire amélioration de l’efficacité des activités des Nations Unies, le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a énuméré quatre questions -reprises en tout ou partie par diverses délégations- devant guider la réforme en cours: le renforcement du système des coordonnateurs résidents de l’ONU; l’harmonisation et la simplification du fonctionnement des Nations Unies, la réduction et la concentration des rapports de l’ONU, et le lancement d’un examen des compétences dont dispose l’Organisation sur le terrain.  « Les Nations Unies disposent d’un potentiel important, mais elles doivent renforcer leur efficacité en menant les réformes nécessaires, avec le soutien des États Membres, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) notamment », a conclu le représentant de la Suède.


Abordant la question de la Coopération Sud-Sud pour le développement, la grande majorité des délégations s’est félicitée de son renforcement avec, notamment, la tenue en décembre prochain à Nairobi au Kenya d’un sommet consacré à cette question.  La représentante de Cuba a cependant dénoncé « les tentatives de nuire à ce dialogue qui sont menées », a-t-elle relevé, « par les pays développés. » 


Évoquant les retombées de la coopération entre les pays du Sud, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, (ONUDI) a souligné le rôle que joue cette coopération dans le transfert de technologies de pays comme la Chine vers ceux d’Afrique, ou encore de l’Afrique du Sud vers le Soudan dans le domaine de l’accès à l’énergie par exemple.  Constatant que l’importation de technologies coûte 30 milliards de dollars par an au continent africain, il a estimé que ce chiffre pouvait encore être réduit grâce justement au renforcement de la coopération Sud-Sud. 


En début de matinée, les délégations avaient achevé l’examen des questions de politique macroéconomique, dont elles avaient commencé à débattre lundi.  Ces questions touchent en particulier aux relations entre le système financier international et le développement; à celles existant entre la dette extérieure et le développement; ainsi qu’entre la volatilité des cours des produits de base et les difficultés que rencontrent les pays dont les économies dépendent essentiellement de ces produits à financer leur développement. 


Intervenant sur la question de la volatilité des cours des produits, l’Observateur du Fonds commun des produits de base a regretté l’inaction du Fonds chargé de maîtriser les prix des produits de base, créé il y a 20 ans.  Du coup, a-t-il précisé, à cause de l’absence d’un mécanisme international, le Fonds n’a pas d’autre choix que de financer des projets à court terme à l’échelle d’un pays particulier.  Il est temps, a plaidé M. Mchumo, pour la communauté internationale de mettre en place un mécanisme ambitieux pour stabiliser le marché des produits de base.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 15 octobre, à partir de 10 heures.



QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE (A/64/81 et A/64/65)


b)    Système financier international et développement ( A/64/178 )


c)    Dette extérieure et développement : pour un règlement durable du problème de la dette des pays en développement ( A/64/167 )


d)    Produits de base ( A/64/184 )


Suite et fin du débat général


M. WARREN GUNDA (Malawi) a rappelé l’impact négatif de la crise économique et financière sur son pays, classé a-t-il relevé, parmi « les plus pauvres et les plus vulnérables au monde ».  La baisse combinée des exportations et de l’activité économique exige, a-t-il poursuivi, un accroissement de la coopération que la communauté internationale apporte au développement, notamment à travers l’aide publique au développement, afin d’aider les pays les plus affectés à combattre la crise actuelle.  Le représentant du Malawi a, en outre, exprimé sa grande inquiétude face à la volatilité des prix des matières premières, dont l’exploitation et l’exportation sont les principaux secteurs d’activités de l’économie de son pays.  Citant le rapport du Secrétaire général intitulé « pour un règlement durable du problème de la dette des pays en développement » (A/64/167), il a lancé un appel à la conclusion d’un moratoire sur la dette.  Le représentant du Malawi a, en outre, appelé les pays développés à réaliser l’objectif de consacrer 0,7% de leur produit national brut (PNB) à l’aide publique au développement (APD) et s’est félicité des réformes en cours au sein des institutions financières internationales.  Il a enfin conclu en dénonçant le caractère exclusif du G-20.


M. MOHAMED CHERIF DIALLO (Guinée) a noté que ce sont les pays qui sont les moins responsables de la crise actuelle –ceux d’Afrique notamment- qui en sont aussi les plus affectés.  Il a cependant estimé que cette crise offre l’occasion de procéder à une réforme urgente du système financier international afin d’en corriger les dysfonctionnements.  Cette réforme, a poursuivi M. Diallo, doit accorder davantage de place aux pays en développement.  Le représentant de la Guinée a ensuite souligné les efforts entrepris dans son pays pour faire face à la crise et a estimé qu’ils ont permis d’atteindre des résultats encourageants.  Abordant la question de la dette extérieure des pays en développement, il a regretté le fait que pour la Guinée, le service de la dette absorbe 56% des recettes fiscales du pays.  En dépit de l’accession de son pays à l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) en 2007, M. Diallo a lancé un appel aux bailleurs de fonds de la Guinée à accroître leur soutien au pays.  La chute vertigineuse des prix des produits de base, ceux de l’alumine et de la bauxite notamment, dont la Guinée est un pays producteur, a affecté les finances et les réserves en devises du pays, a en outre déclaré M. Diallo.  Il a conclu par un appel à la mise en place de solutions de nature structurelle et à long terme pour redresser l’économie mondiale.


M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD (République islamique d’Iran) a déclaré qu’en dépit de signes de redressement provenant des économies les plus puissantes, l’incertitude demeurait.  Il a trouvé étrange que face à la même crise, le Fonds monétaire international (FMI) ait jugé de faire deux prescriptions différentes: des mesures contre-cycliques pour les pays riches et des mesures procycliques pour les plus pauvres.  S’il est vrai qu’il appartient à chaque pays d’assurer son propre développement, il n’en reste pas moins que les donateurs sont loin de tenir leurs engagements vis-à-vis du développement international, a estimé le représentant.  Il a réitéré la position de l’Iran selon laquelle il est inacceptable que le G-20 donne des directives qui ensuite s’appliquent largement à d’autres pays qui ne sont pas membres de ce Groupe.  M. Hassani Nejad a également formé le vœu que 5% des quotas de vote actuels des organes de décisions du FMI soient attribués à des pays qui ne sont pas suffisamment représentés dans les processus de prise de décisions de cette organisation, ce qui en renforcerait la légitimité et la transparence.  Le représentant a en conclusion réitéré le besoin de mettre en place des dispositifs adéquats entre pays producteurs et pays consommateurs de produits de base pour veiller à la maîtrise de leurs prix.


Mme JANE STEWART, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation internationale du Travail à New York, a rappelé que si l’économie mondiale continue de se dégrader, le chômage atteindra des chiffres inédits.  Il est nécessaire, a-t-elle poursuivi, de relancer la croissance afin de créer des emplois supplémentaires pour absorber l’augmentation naturelle de la main d’œuvre globale.  Une relance sans création d’emplois serait insuffisante, a averti Mme Stewart.  Elle a aussi noté que la crise actuelle a mis en lumière les dysfonctionnements de l’architecture économique mondiale.  Les marchés financiers doivent être au service de l’économie réelle, a-t-elle plaidé.  Ils doivent, a-t-elle encore ajouté, soutenir l’assistance au développement.  Mme Stewart a enfin souligné l’importance du Pacte mondial pour l’emploi, adopté en juin dernier, dans l’élaboration de politiques efficaces face à la crise.


M. ALI MCHUMO, Observateur du Fonds commun des produits de base, a rappelé qu’en dépit du fait que les marchés des produits de base avaient connu une transformation profonde au cours des 20 dernières années, les niveaux et la structure des exportations de nombreux pays en développement n’avaient pas beaucoup évolué, plaçant ces nations en difficulté pour pouvoir répondre à la demande actuelle.  Il a expliqué que dans la mesure où la spéculation était une caractéristique fondamentale d’un marché libéralisé, les prix des produits de base continueraient d’être volatiles.  Rappelant qu’il y a 20 ans, la communauté internationale avait créé le Fonds commun avec pour objectif de faire face à cette situation, le représentant a indiqué que le mécanisme de financement de stocks régulateurs, destiné à maîtriser les prix des produits de base, n’avait jamais été opérationnalisé.  Du coup, en raison de l’absence d’un mécanisme international, le Fonds n’a pas d’autre choix que de financer des projets à court terme à l’échelle d’un pays particulier.  À la lumière de la récente crise alimentaire, il est donc temps pour la communauté internationale de mettre en place un mécanisme ambitieux pour stabiliser le marché des produits de base, a préconisé l’Observateur.  Le Fonds s’est par ailleurs associé à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et au Secrétariat d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, pour lancer une Initiative mondiale en faveur des produits de base, qui rassemble toutes les parties prenantes pour promouvoir les produits des produits de base dans le développement.


M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a estimé que les principes du libéralisme, dont les institutions du système financier international ont été les principaux défenseurs, devaient être d’urgence remplacés par des modèles qui épousent les pratiques démocratiques, coopératives et solidaires, dans le respect de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples.  De nouvelles formules de représentativité géographique et égalitaire doivent être mises en place, et un système de contrôle des institutions de Bretton Woods doit être établi par les Nations Unies, a-t-il préconisé, appelant à réorienter ces institutions vers le développement et l’équilibre monétaire.  Il n’est pas moins urgent de créer des instances qui établissent des instruments de contrôle et de régulation des mouvements de capitaux internationaux, a-t-il plaidé.  Il est par conséquent absolument nécessaire d’octroyer à l’Assemblée générale la compétence d’examiner et d’évaluer régulièrement le fonctionnement de l’architecture financière internationale, a estimé M. Escalona.  Il a par ailleurs souligné l’importance de donner une nouvelle impulsion aux mécanismes régionaux qui permettent une nouvelle vision d’unité, basée sur la solidarité et la complémentarité, et de rompre avec le monopole de crédit des institutions financières internationales.


Les solutions globales à la dette extérieure doivent être approfondies, et le Venezuela estime que le financement du service de la dette ne doit pas se faire au détriment d’autres activités de développement, a poursuivi le représentant. Concernant la dette extérieure, il faut créer un processus de conseil avec les pays endettés qui prenne en compte leurs stratégies nationales de développement.  Il faut aussi renforcer l’implication des pays en développement dans la prise de décision, disposer d’institutions financières transparentes, éviter de diviser les pays en différents groupes, et ne pas évaluer le poids de la dette par rapport aux exportations, a-t-il préconisé.  Le représentant a appelé une nouvelle fois les pays développés à tenir leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide au développement et a estimé que la coopération Sud-Sud, telle qu’appliquée notamment au sein des fonds binationaux que le Venezuela a mis en place avec l’Iran, la Chine et la Fédération de Russie, devait être renforcée.  La libéralisation du commerce et les politiques fiscales néolibérales n’ont fait qu’accroître les inégalités, a-t-il conclu, avant d’affirmer qu’en matière de politiques agricoles, les pays en développement avaient fait preuve d’un esprit de compromis, contrairement aux pays développés.


Revoir le système financier international est d’une importance capitale pour sortir du fiasco actuel, a déclaré M. A.K. ABDUL MOMEN (Bangladesh), estimant que le Consensus de Monterrey n’avait pas encore porté ses fruits, compte tenu du nombre très limité de pays qui ont effectivement tenu leurs engagements en matière d’aide au développement, et du fait que les pays développés n’ont pas garanti l’accès à leurs marchés aux produits des pays en développement, les conditions en matière de droits de douanes définies lors du démarrage du Cycle de négociations commerciales de Doha, n’étant toujours pas respectées.  Nous souhaitons un délai et une procédure clairement définis pour garantir un accès total aux marchés aux produits des pays les moins avancés, a-t-il dit, s’inquiétant par ailleurs que même dans le cadre de la coopération Sud-Sud, ces derniers se trouvent de plus en plus marginalisés.  Pour une conclusion du Cycle de Doha couronnée de succès, il est nécessaire d’arriver à des résultats concernant le secteur des services, a poursuivi le représentant, appelant les pays développés à libéraliser leurs marchés en la matière.


Dans leurs efforts vers la réalisation des OMD, le peuple et le Gouvernement du Bangladesh ont dû dépendre de leurs seules ressources, a déploré M. Abdul Momen, mettant en cause les barrières douanières défavorables aux pays les moins avancés, une mise en œuvre insuffisante de l’« Initiative Aide pour le commerce » et le système de propriété intellectuelle existant qui ne favorise pas l’accès à la technologie et le transfert de compétences.  Par ailleurs, les pays étranglés par la dette doivent continuer de recevoir le soutien ferme des institutions de Bretton Woods pour atteindre les OMD, a-t-il dit.  À cet égard, le représentant a dénoncé la grave sous-représentation des pays en développement, et spécialement des pays moins avancés (PMA), au sein de ces institutions.  Le Bangladesh, de son côté, a poursuivi ses efforts pour améliorer sa gouvernance et a mis en œuvre une série de réformes institutionnelles dans presque tous les secteurs afin de limiter le gâchis de ressources, l’inefficacité, et la corruption, a-t-il enfin assuré.



ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT ( A/64/75-E/2009/59 , A/64/375-E/2009/103 , A/64/375/CORR.1-E/2009/103/CORR.1 ET A/64/375/ADD.1-E/2009/103/ADD.1 ).


Rapport du Secrétaire général intitulé « Analyse statistique globale du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour 2007 » (A/64/75-E/2009/59)


Ce rapport du Secrétaire général, établi en collaboration avec les autres organismes du système des Nations Unies, répond à la demande formulée dans diverses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social priant le Secrétaire général :  a) de continuer d’améliorer le rapport financier et annuel établi par le Conseil économique et social sur les activités opérationnelles de développement; et b) de créer de manière cohérente un système global, viable et stable de production de données et de rapports financiers sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.


Selon le document, la valeur totale des contributions reçues par les organismes du système des Nations Unies pour les activités opérationnelles de développement en 2007 se montait à 19,1 milliards de dollars.  Ce total représente une augmentation de 11% en valeur nominale et de 2,4% en valeur réelle par rapport au montant total des contributions reçues en 2006.  Toujours selon le rapport du Secrétaire général, les dépenses consacrées par le système des Nations Unies aux activités opérationnelles se montaient à 17,3 milliards de dollars.  Le présent rapport, précise le Secrétaire général, a fait l’objet des améliorations suivantes: les données sont plus précises parce que recueillies auprès de 28 organismes, contre 7 pour le rapport de 2007; une nouvelle section est consacrée aux données préliminaires sur les contributions et les dépenses de 2008; et une autre section nouvelle est consacrée aux dépenses du système des Nations Unies et aux tendances y relatives en Afrique subsaharienne.


En outre, le document examine dans quelle mesure les organismes des Nations Unies sont tributaires d’un ensemble limité de donateurs pour leurs activités opérationnelles; il contient en outre une nouvelle section sur les fonds d’affectation spéciale et les fonds thématiques multidonateurs, comme l’Assemblée générale l’a demandé dans sa résolution 63/232 (par. 13).  Afin d’assurer une comparabilité accrue des données, la classification des contributions aux ressources de base et aux autres ressources du Programme des Nations Unies pour l’environnement et de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a été remaniée et mieux alignée sur celles appliquées par les autres organismes.  Le rapport décrit les mesures envisagées pour poursuivre son amélioration en vue de parvenir à un système global viable de publication de données et de rapports financiers à l’échelle de tout le système.


Enfin, ce rapport du Secrétaire général encourage à poursuivre les efforts visant à créer un système global viable de publication de données et de rapports financiers à l’échelle de tout le système des Nations Unies.


Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Corps commun d’inspection sur l’exécution nationale des projets de coopération technique (A/64/375)


Dans cette note, le Secrétaire général transmet le rapport du Corps commun d’inspection sur l’exécution nationale des projets de coopération technique.  L’objectif de ce rapport est d’examiner l’évolution de l’exécution nationale (NEX) et le recensement et la diffusion des enseignements et des meilleures pratiques issues de cette expérience, ainsi que des questions connexes touchant notamment le suivi et l’évaluation.  Le Secrétaire général note dans ce rapport qu’un certain nombre de questions essentielles ont été identifiées en tant que pierres d’achoppement à la mise en œuvre des projets et programmes relevant de l’exécution nationale.  Selon le rapport, les  organismes du système des Nations Unies ne définissent pas tous de la même manière l’exécution au niveau national, ni les termes « exécution » et « réalisation », différences qui sont source de confusion et de malentendus concernant cette modalité.  Dans ce rapport, le Secrétaire général constate que les organismes du système des Nations Unies sont régis par des directives et procédures pour la réalisation des projets NEX.  Selon le document, l’une des difficultés fondamentales qui ont été identifiées en ce qui concerne l’exécution/réalisation des projets et programmes NEX a trait à la nécessité de voir dans la société civile, notamment dans les organisations non gouvernementales (ONG), des entités d’exécution/partenaires de réalisation du développement.


Le rapport estime en conclusion que l’existence d’institutions gouvernementales fiables constitue une condition sine qua non qui doit être remplie pour assurer la viabilité des projets NEX.  De ce fait, la conduite par les gouvernements de l’exécution des programmes et projets nécessite que les partenaires de réalisation assument une part plus importante des risques et fassent constamment rapport sur leur action, indique le rapport.


Enfin, en guise de recommandations, le rapport suggère que l’Assemblée générale devrait, dans le cadre de l’Examen triennal des activités opérationnelles de développement, qui doit avoir lieu au cours de sa soixante-cinquième session, sur la base du rapport présenté par le Secrétaire général, inviter le Conseil des chefs de secrétariat pour la coordination, à coordonner la mise en conformité avec les dispositions de ses résolutions, notamment la résolution 62/208 par laquelle elle a érigé l’exécution nationale (NEX), en une règle à respecter pour la mise en œuvre des activités opérationnelles.   Le document propose encore à l’Assemblée générale et aux organes délibérants des autres organisations pertinentes de réitérer leurs appels aux donateurs, afin que ceux-ci fournissent moins de contributions extrabudgétaires assorties de conditions, notamment pour le financement de l’exécution nationale, afin de réaliser les priorités des pays bénéficiaires et d’introduire plus de souplesse, de prévisibilité et d’équilibre géographique dans le financement de la NEX.


Rapport du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (A/64/164)


Dans cette note, le Secrétaire général transmet le rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).  Le rapport fait le point des progrès accomplis dans l’exécution du programme du Fonds tel qu’il a été défini dans son plan stratégique pour 2008-2011.  Il en donne une vue d’ensemble et fournit des exemples de résultats concrets de l’assistance que le Fonds a fournie aux pays en 2008.  Il se termine par un ensemble de recommandations concernant les moyens de renforcer encore l’efficacité des activités de développement du Fonds et son organisation.


Même si le rapport note l’accomplissement d’importants progrès vers la réalisation des objectifs nationaux, régionaux et mondiaux en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes, il révèle aussi des lacunes et des difficultés.  Entre autres recommandations le rapport encourage l’UNIFEM à participer activement aux processus de l’examen de l’application de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing 15 ans après la tenue de la Conférence, de l’examen

décennal des Objectifs du Millénaire pour le développement, et de l’examen de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, 30 ans après son adoption, pour y apporter une contribution fondée sur son expérience


Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/64/321)


      Dans ce rapport, le Secrétaire général examine les progrès accomplis, les principales tendances, et les problèmes rencontrés en ce qui concerne la coopération Sud-Sud en vue du développement pendant la période allant de 2007 à la mi-2009, notamment dans les domaines de l’intégration régionale, du commerce, de l’investissement et de la coopération monétaire et financière, et fournit une base pour la détermination de priorités et la formulation de recommandations pour l’avenir.


Selon le document, la coopération Sud-Sud joue un rôle particulièrement crucial en ce qui concerne l’atténuation de l’impact de la crise économique actuelle sur les progrès accomplis vers la réalisation, d’ici à 2015, des objectifs de développement convenus sur le plan international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Secrétaire général note que la tendance croissante des pays du Sud à chercher non seulement à réduire la pauvreté à l’intérieur de leurs propres frontières, mais aussi à améliorer les perspectives de développement des autres pays en développement, s’est manifestée dans toute une gamme de pays, en particulier dans les économies en plein essor et dans d’autres pays pivots de la coopération Sud-Sud.


Le rapport estime qu’afin de prévenir la perte des acquis en matière de développement obtenus pendant la décennie écoulée, le renouvellement de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la coopération Sud-Sud et triangulaire en vue du développement doit être traduit en actions concrètes.  Selon le Secrétaire général, comme la rentabilité des initiatives Sud-Sud est bien établie et que les besoins en matière d’interventions Sud-Sud ne cessent d’augmenter, un financement accru, cohérent et assuré est de plus en plus crucial.


Échange après la présentation des rapports


Avant l’ouverture du débat de la Commission sur les activités opérationnelles de développement et après la présentation des rapports concernant cette question, le représentant de la République islamique d’Iran a demandé au Secrétariat s’il existait une méthodologie pour évaluer le niveau de la coopération Sud-Sud.  « D’autre part », a-t-il ajouté, « le Secrétariat de l’ONU et le PNUD sont encouragés à utiliser la nomenclature géographique officielle dans leurs rapports, notamment en ce qui concerne le Golfe persique ».  Répondant à cette observation, le représentant du PNUD a répondu qu’il n’existait pas de méthodologie appropriée et agréée pour rassembler des données sur la coopération.  Le Forum de coopération pour le développement de l’ECOSOC (Conseil économique et social) s’efforce de combler cette lacune, a précisé un de ses collègues.


Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. AMAR DAOUD (Soudan) a réaffirmé l’importance de l’Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  De telles activités, a-t-il estimé, devraient être menées au profit des pays concernés, à la demande de ces pays, et conformément à leurs priorités et politiques de développement.  Le représentant a souligné que ces activités avaient pour caractéristiques fondamentales l’universalité, la neutralité et le multilatéralisme.  Une plus grande efficacité de ces activités serait cependant souhaitable, de même qu’une rationalisation de leurs dépenses, a poursuivi M. Daoud, qui a jugé que les excédents financiers éventuels devaient être réaffectés vers les programmes de développement des Nations Unies.


Reconnaissant les efforts du système des Nations Unies pour promouvoir l’assistance aux pays en développement, il a cependant exprimé sa préoccupation quant au fait qu’il n’y avait pas d’amélioration significative dans la prévisibilité des financements et l’adéquation des ressources nécessaires aux activités opérationnelles de développement, une situation d’autant plus inquiétante dans un contexte de crise économique et financière.  Le représentant s’est également alarmé de l’augmentation insuffisante, puisqu’elle n’atteint que la moitié des objectifs annoncés, de l’aide publique au développement, que les donateurs avait pourtant promis de porter à hauteur de 130 milliards de dollars d’ici 2010.  Sans cette augmentation, la communauté internationale échouera à atteindre les objectifs fondamentaux qu’elle s’est fixés dans le cadre de ses activités opérationnelles de développement, a prévenu le porte-parole du Groupe des 77 et de la Chine, qui a souligné en conclusion l’importance de la coopération Sud-Sud dans ce contexte.


M. HARALD FRIES (Suède) s’exprimant au nom de l’Union européenne, a noté la pertinence du débat que tient ce jour la Deuxième Commission et qui est consacré, notamment, aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, dans un contexte où plusieurs délégations ont lancé des appels au versement de davantage d’aide aux pays en difficultés en vue de leur permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’amélioration de l’efficacité des activités des Nations Unies constitue une préoccupation centrale, a poursuivi M. Fries.  Il s’est félicité des progrès accomplis dans la mise en œuvre des conclusions de l’Examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, ainsi que des efforts de cohérence en cours au sein du système des Nations Unies. 


Cependant, a-t-il poursuivi, dans le cadre de ces réformes, quatre enjeux doivent être abordés.  En premier, a-t-il indiqué, le système des coordonnateurs résidents de l’ONU –qui représente selon M. Fries « la colonne vertébrale » de la présence de l’ONU sur le terrain- doit être renforcé.  M. Fries a plaidé pour qu’une attention particulière soit accordée au profil professionnel des personnes occupant ces responsabilités.  Deuxièmement, il est nécessaire d’harmoniser et de simplifier le fonctionnement des Nations Unies, tant dans les différents sièges de l’Organisation que sur le terrain, a précisé M. Fries, ajoutant que ceci devrait constituer une priorité.  En troisième lieu, selon le représentant de la Suède, les Nations Unies devraient désormais soumettre des rapports conjoints afin de réduire la charge de travail des équipes sur le terrain.  Enfin, en guise de quatrième point, M. Fries a lancé un appel aux Nations Unies afin que l’Organisation mène un examen des compétences dont elle dispose sur le terrain en vue de déterminer les besoins dans ce domaine. 


Abordant la question de l’aide aux pays en voie de développement, le représentant de la Suède s’est félicité de diverses initiatives en cours tout en notant que beaucoup reste à faire.  Il a estimé que la coopération Sud-Sud est complémentaire et liée à celle existant entre le Nord et le Sud.  L’Union Européenne, a-t-il indiqué, réaffirme son engagement en faveur de la coopération Sud-Sud et se félicite de la tenue prochaine d’un sommet à Nairobi, au Kenya, sur cet enjeu.  Il s’est, en outre, félicité des efforts de l’ONU en vue d’améliorer le compte-rendu financier de ses activités opérationnelles.  « Les Nations Unies

disposent d’un potentiel important, mais elles doivent renforcer leur efficacité en menant les réformes nécessaires, avec le soutien des États Membres, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) notamment », a conclu le représentant de la Suède.


S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE),  M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie) a insisté sur quatre domaines prioritaires concernant les activités opérationnelles de développement.  Tout d’abord, un financement adéquat et prévisible pour que les Nations Unies puissent tenir leurs engagements dans le cadre de ces activités de développement.  Par ailleurs, l’ONU devrait continuer de promouvoir le leadership, de fournir des directives claires, et de renforcer la cohérence et l’efficacité de ces activités à l’échelle entière du système, a préconisé le représentant.  À cette fin, une coopération plus grande entre les Nations Unies et les organisations régionales et les pays concernés est souhaitable, a-t-il dit.  En outre, il est temps pour les États Membres d’engager une discussion pratique sur les meilleurs moyens de réaliser la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, notamment entre l’ECOSOC et les organes directeurs des fonds et programmes des Nations Unies.  Enfin, il existe un besoin urgent de simplifier et d’harmoniser le système de suivi de l’architecture onusienne, en particulier au niveau des pays, a préconisé M. Natalegawa. 


Pour l’ANASE, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dépendra aussi de la capacité des Nations Unies à répondre aux catastrophes naturelles et aux questions qui continuent de se poser concernant l’égalité des sexes, a-t-il ajouté.  Sur ce dernier point, l’ANASE soutient les efforts de l’UNIFEM pour appliquer son plan stratégique pour 2008-2011 de manière efficace et fructueuse.  M. Natalegawa a ensuite plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud, qui constitue, aux yeux de l’Indonésie et de l’ANASE, une force capable de permettre aux pays en développement d’améliorer leurs perspectives économiques.  Elle exige cependant un soutien élargi de la part des partenaires de développement et des agences des Nations Unies en termes d’assistance financière, de meilleurs pratiques, de transferts de technologie et de renforcement des capacités, a-t-il souligné.


M. DELANO F. BART (Saint-Kitts-et-Nevis) a précisé que les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) au nom desquels il s’exprimait, sont favorables à la réforme des activités opérationnelles du système des Nations Unies en vue d’améliorer leur efficacité et la cohérence du système de l’ONU.  En dépit, mais aussi à cause de la crise, cette réforme doit cependant s’accompagner, a-t-il ajouté, du décaissement des financements qui sont nécessaires à la conduite des programmes envisagés.  Les efforts destinés à améliorer la cohérence et l’efficacité des Nations Unies doivent viser l’éradication de la pauvreté dans le monde et favoriser une croissance économique durable, a-t-il encore expliqué.  M. Bart a estimé que les réformes en cours doivent se fonder sur les principes du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) ainsi que sur l’Initiative « Unis dans l’action ». 


Notant la rareté des activités opérationnelles des Nations Unies dans les pays de la CARICOM, le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis a plaidé pour une présence plus importante de celles-ci, regrettant au passage la réduction de la présence de certaines agences de l’ONU dans la région.  La crise économique et financière actuelle, de même que les impacts des changements climatiques sur nos pays le justifient, a-t-il expliqué.  Il a déploré, en outre, que la CARICOM

reçoive une part infime de l’aide publique au développement.  Or, a-t-il constaté, les défis des changements climatiques menacent la survie de nos pays tout en poussant davantage de personnes dans la pauvreté.  De même, a-t-il poursuivi, l’aggravation des problèmes de criminalité et de violence contre les femmes affecte leur stabilité. 


Évoquant enfin l’enjeu de la coopération Sud-Sud, le représentant de Saint-Kitts-Et-Nevis s’est félicité de ce que la CARICOM constitue, en 36 ans d’existence, le plus ancien regroupement régional réunissant des pays en développement.  Il s’est encore félicité des conclusions du Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/64/321), faisant état de la contribution de la CARICOM sur cet enjeu, qui se traduit notamment par la mise sur pied d’un marché commun à la sous-région.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que l’Assemblée générale devait donner une priorité élevée aux activités opérationnelles de développement, comme au renforcement de la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies.  Elle a ensuite souligné, comme d’autres intervenants, la nécessité de disposer de ressources financières prévisibles pour les activités opérationnelles de développement.  Si la Colombie soutient vigoureusement le renforcement de la coopération pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les pays à la traîne, a dit Mme Blum, elle demande cependant une reconnaissance des besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire, dont elle fait partie.  Ces pays, où est concentrée la moitié de la population pauvre mondiale, présentent des déséquilibres dans leur développement qu’ils s’efforcent de surmonter.  Mais à cette fin, ils ont besoin de niveaux adéquats de soutien et de coopération internationale, a insisté Mme Blum, avant d’ajouter que la coopération Sud-Sud devait jouer un rôle complémentaire à cet égard.  Elle s’est enfin félicitée que le Kenya accueille la Conférence sur la coopération Sud-Sud en décembre prochain.


M. NOEL GONZÁLEZ SEGURA (Mexique) s’exprimant au nom des pays du Groupe de Rio, a déploré les déséquilibres relevés dans la mobilisation des ressources en faveur des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.  Ces déséquilibres, a-t-il poursuivi, affectent la prévisibilité des financements de programmes dans les pays en développement.  M. Segura a lancé un appel aux pays développés afin qu’ils augmentent leurs contributions aux ressources de base de l’ONU. 


Évoquant l’enjeu de la coopération Sud-Sud, le représentant du Mexique s’est félicité de la tenue prochaine à Nairobi d’un sommet sur cette question.  Il a espéré que cette rencontre permette la mise en place d’un cadre de coopération en matière de justice sociale, et de promotion de l’égalité et de l’équité entre les États notamment.  Il a, enfin, souligné le caractère complémentaire de cette coopération avec le dialogue Nord-Sud.  Cette dernière doit se poursuivre, et les pays riches doivent respecter leurs engagements vis-à-vis de ceux du Sud, a conclu le représentant du Mexique. 


M. WARREN GUNDA (Malawi), intervenant au nom d’un groupe de pays réunissant le Malawi, le Mozambique, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni, le Rwanda et la République-Unie de Tanzanie, a jugé qu’au vu des initiatives lancées dans le cadre du programme « Unis dans l’action » notamment, le système des Nations Unies doit encore travailler à être plus efficace, notamment au niveau des sièges de l’Organisation.  Il a plaidé en faveur de la mise en œuvre de changements structurels, tant pour ce qui est du système de financement que des procédures de rapport.  Les projets pilotes menés dans le cadre de l’Initiative « Unis dans l’action » doivent aider dans le cadre cette réforme, a-t-il indiqué, souhaitant par-ailleurs la réforme du système des coordonateurs résidents, notamment dans la sélection des candidats à ces postes, ainsi que dans l’autonomie dont ils disposent.  Enfin, à l’instar du représentant de la Suède avant lui, le représentant du Malawi a souhaité davantage de progrès dans l’harmonisation et la coordination au sein du système des Nations Unies.


S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. DANIEL ANTONIO (Mozambique) a estimé qu’en dépit de leurs activités opérationnelles, qui ont atteint le montant de 19,1 milliards de dollars en 2007, les Nations Unies ont besoin de davantage de prévisibilité et de stabilité dans le financement de ces programmes.  La SADC réitère donc la nécessité de mobiliser des ressources adéquates dans le cadre des programmes de développement des Nations Unies, et elle lance un appel aux pays développés pour qu’ils portent à hauteur de 0,7% leur aide publique au développement comme ils s’y étaient eux-mêmes engagés, a déclaré le représentant.  Soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud, il a cependant affirmé qu’elle ne devait pas se substituer à la coopération Nord-Sud.  Il est en outre impératif de renforcer l’efficacité à l’échelle du système des Nations Unies, a ajouté M. Antonio, pour qui la recommandation du Secrétaire général visant à créer un système de données et de notifications complet pour les activités opérationnelles constitue un gage de cohérence.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a noté que dans le contexte actuel, marqué par diverses crises et par des retards dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’accomplissement des missions en matière de développement du système des Nations Unies est devenu plus ardu.  Afin de les remplir, le représentant de la Chine a noté que les Nations Unies doivent, en premier, tirer avantage du consensus auquel est parvenu la communauté internationale lors des sommets et conférences de ces dernières années, afin de s’attaquer en priorité aux enjeux de la pauvreté et du développement.  Ces problèmes sont, a jugé M. Liu Zhenmin, l’aune à laquelle le travail des Nations Unies est évalué.  Deuxièmement, le soutien financier aux activités de développement des Nations Unies doit être accru, a-t-il indiqué.  L’objectif de consacrer 0,7% du PNB des pays développés à l’aide publique au développement (APD) doit être atteint, a-t-il plaidé.  Troisièmement, a-t-il poursuivi, le renforcement des capacités et compétences dans les pays en développement doit être au cœur des activités opérationnelles des Nations Unies.  Enfin, le représentant de la Chine a estimé que les activités de développement des Nations Unies sur le terrain devraient prendre en compte les attentes, les besoins et les orientations choisies par les pays qui reçoivent cette assistance. 


Abordant l’enjeu de la coopération Sud-Sud, M. Liu Zhenmin a relevé qu’elle est différente de tout autre type de coopération en ce qu’elle est fondée sur le respect mutuel et l’égalité.  Il a appelé les Nations Unies à la soutenir, avant d’ajouter que pour son pays, la coopération avec les pays du Sud a toujours été importante.  Il a souligné l’engagement de son pays à maintenir le niveau de sa coopération avec le continent africain, en dépit de la crise.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya) a estimé que les activités opérationnelles des Nations Unies constituaient un moyen pour les différentes agences de l’ONU d’interagir dans le développement de nombreux pays en développement, un processus que la crise économique et financière a rendu d’autant plus important.  Le Gouvernement du Kenya est également fermement convaincu que la coopération Sud-Sud est un mécanisme viable de promotion du développement, notamment au travers de la mise en commun des expériences et des meilleures pratiques, des échanges commerciaux, des transferts de technologies et de l’investissement, a souligné M. Muburi-Muita.  Le représentant a indiqué que sa délégation abondait dans le sens du Secrétaire général, qui recommande dans son rapport de renouveler l’engagement de la communauté internationale en faveur de la coopération Sud-Sud et triangulaire, et d’apporter un financement accru, cohérent et prévisible pour répondre aux besoins en matière d’interventions Sud-Sud, qui ne cessent d’augmenter.  M. Muburi-Muita a également suggéré de renforcer le Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud.


M SERGEI SERGEEV (Bélarus) a estimé que les activités opérationnelles du système des Nations Unies sont au cœur du fonctionnement de l’Organisation, ajoutant que la mesure de son efficacité repose sur ces activités.  Il a plaidé en faveur du dialogue entre le système des Nations Unies et les pays dans lesquels l’ONU intervient, et pour une augmentation des ressources qui sont consacrées aux activités opérationnelles de développement.  Le représentant du Bélarus a par ailleurs souhaité le renforcement du système de coordonateurs-résidents.  En outre, il s’est félicité de la poursuite du dialogue Sud-Sud.  Dans le contexte actuel de crises, il a souligné le rôle important qui peut être celui des pays à revenu intermédiaire.  Ils sont plus d’une centaine et peuvent, eux aussi, contribuer à la relance économique, en prenant une part plus grande de la croissance mondiale, a-t-il expliqué.  Il a enfin souhaité la révision des critères d’octroi d’aides à ces pays.  


L’économie globalisée dans laquelle nous vivons a indéniablement des conséquences négatives sur les pays les plus pauvres, a estimé M. ….. (Pérou), mais elle génère également des opportunités, notamment par la coopération Sud-Sud, en matière de partages d’expériences et de soutien économique.  L’un des exemples concrets de ces opportunités a été la réunion des Chefs d’État de l’Amérique du Sud et des pays arabes qui s’est tenue au Qatar au mois de mars.  Il faut traduire en actes les compromis d’appui à la coopération Sud-Sud en faveur du développement et s’assurer de fournir des financements constants et fiables qui s’ajoutent aux traditionnelles ressources allouées dans le cadre de la coopération bilatérale et régionale, a-t-il dit.  Le représentant a aussi fait part de son inquiétude concernant la recommandation numéro 17 du rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) qui lui demande de présenter une analyse des critères d’attribution de ressources au Comité consultatif.  Ceci va au-delà du mandat qui est octroyé à l’UNIFEM, a-t-il estimé.


Mme NADIA ISLER (Suisse) a estimé que l’Examen quadriennal des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU, dirigé par l’Assemblée générale, et le mécanisme de suivi mis sur pied par le Conseil économique et social (ECOSOC) représentent les stratégies les plus efficaces et viables en matière de contrôle et d’élaboration des politiques liées à ces activités.  Elle a également salué la volonté de développer un format opérationnel standard, ce qui permettrait aux coordonnateurs résidents de remplir correctement de leur rôle de chef de file dans l’établissement de rapports de pays par les Nations Unies.  Mme Isler a d’autre part estimé que les pays qui souhaitent le faire devraient pouvoir présenter à l’ECOSOC des projets nationaux de programmes de développement.


Mme ZEYNEP KIZILTAN (Turquie) s’est félicitée de la contribution des Nations Unies au dialogue Sud-Sud et a plaidé afin que ce dialogue porte plus loin que les questions financières, de manière à toucher aussi aux questions du commerce et du transfert de savoir-faire, par exemple.  La Turquie, a-t-elle poursuivi, a beaucoup à offrir dans le cadre de la coopération internationale puisque le pays est récemment passé du statut de pays agricole à celui de pays industrialisé tourné vers le commerce avec le monde extérieur.  La représentante de la Turquie a

fait état des actions de son pays dans le domaine de l’aide internationale et a insisté sur le caractère central de la coopération entre pays en développement.  Mme Kiziltan a enfin insisté sur les engagements pris par la Turquie en faveur du soutien aux efforts de réalisation des OMD.


Mme BOVONETHAT DOUANGCHAK (République démocratique populaire lao) a souhaité que les donateurs multilatéraux augmentent leurs contributions aux activités opérationnelles de développement du système de l’ONU.  En outre, les Nations Unies devraient améliorer l’efficacité de l’aide en plaidant en faveur d’une meilleure fourniture de celle-ci et d’une appropriation nationale renforcée des programmes qui en dépendent, a dit la représentante lao.  Préconisant le renforcement du rôle du PNUD dans la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, elle a cependant estimé que des progrès avaient été faits dans le domaine de l’alignement des donateurs sur les priorités nationales des pays concernés.  Mme Douangchak a enfin salué les efforts inlassables des équipes des Nations Unies qui ont aidé son pays à mettre en œuvre son Sixième plan quinquennal de développement 2006-2010.


M. CARLOS VELASTEGUI.(Équateur) a estimé que les instruments et les déclarations faites au niveau international sur le développement ont permis non seulement d’avancer et d’approfondir la coopération Sud-Sud, mais aussi d’en renforcer l’efficacité et la capacité à mobiliser des ressources, tant humaines que financières, pour partager les expériences et stimuler le développement.  Ma délégation soutiendra tout effort visant à renforcer cette coopération, à appuyer la coopération triangulaire, et à établir des synergies avec la coopération Nord-Sud, a-t-il poursuivi, tout en s’inquiétant que les objectifs de développement agréés au niveau international paraissent chaque jour plus difficiles à atteindre.


Il a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’aide au développement et a assuré que son pays agissait avec tout l’esprit de responsabilité décrit dans la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide.  Le représentant a en outre souligné que le Fonds spécial du Secrétariat général pour la coopération Sud-Sud devait bénéficier de ressources adéquates, et a appelé à une meilleure harmonisation et coordination des programmes au sein du système des Nations Unies.  Il en est de même en ce qui concerne les modalités de soutien à cette coopération, a-t-il préconisé.  Enfin, il a insisté sur l’importance de l’initiative « Yasuni ITT », qui est un projet « visionnaire » en faveur de la protection de la biodiversité et de la défense des peuples autochtones, et qui pourra être reproduit dans d’autres pays du Sud.


Mme NADIESKA NAVARRO BARRO (Cuba) a estimé que la crise ne doit pas constituer une excuse empêchant le financement des activités opérationnelles des Nations Unies par les pays développés, ce qui risquerait d’aggraver les incohérences et les déséquilibres qu’elles subissent déjà.  Le financement des activités opérationnelles de base des Nations Unies, dont le financement a connu un regain récemment, ne doit pas s’effectuer au détriment de celui des activités opérationnelles, a poursuivi la représentante de Cuba.  Mme Barro a, en outre, plaidé en faveur du consensus et de la transparence dans les discussions en cours sur la réforme de ces activités, notant que des négociations sur ce thème ont lieu également au niveau de l’Assemblée générale.  L’enjeu de la coopération Sud-Sud est très important pour nous, a souligné la représentante de Cuba, rappelant que son pays a déployé 350 000 volontaires dans le monde depuis 1961.  Elle a enfin dénoncé les initiatives des pays du Nord visant à faire échouer le dialogue Sud-Sud.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a rappelé que l’engagement de la communauté internationale en faveur de la coopération Sud-Sud était une priorité, et ceci, afin de veiller à la fourniture des ressources appropriées pour le soutien aux programmes de développement.  En outre, a-t-il dit, les partenariats innovants devraient être intensifiés, que ce soit aux niveaux public-privé, régional, ou interrégional, en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le représentant thaïlandais a ensuite souligné que le partage des expériences et des meilleurs pratiques, ainsi que les transferts de technologies constituaient deux aspects fondamentaux des coopérations Sud-Sud et triangulaire.  Enfin, M. Srivali a reconnu qu’il est crucial d’harmoniser l’usage de l’aide fournie par les divers partenaires de développement pour l’utiliser de manière efficiente et maximale, les ressources disponibles se faisant rares.  Il a déclaré en conclusion que la Thaïlande continuait de soutenir le concept de coordonateurs-résidents des Nations Unies


M. HIROTAKA NAKAMURA (Japon) a noté que l’appropriation nationale des programmes était un facteur essentiel du succès des activités de développement et qu’elle devait, par conséquent, être au centre des activités des Nations Unies sur le terrain.  Ce faisant, il faut rester attentif aux besoins des populations pour lesquelles l’Organisation travaille, a-t-il poursuivi.  Notant l’engagement du Japon à poursuivre son engagement en matière d’aide internationale en dépit de la crise, M. Nakamura a souligné l’importance de l’approche prenant en compte la sécurité humaine.  Le représentant du Japon a, en outre, rappelé l’engagement de son pays en faveur de l’égalité entre hommes et femmes, tout en mettant en garde contre les risques de créer de nombreuses institutions destinées à la réaliser.  Il a, toujours sur cette question, appelé à s’inspirer des initiatives locales menées sur le terrain.  Abordant la question de la coopération Sud-Sud, M. Nakamura s’est félicité des conclusions du Rapport du Secrétaire général sur l’état de la coopération Sud-Sud (A/64/321) et a fait état de la contribution de son pays dans ce domaine.


M YOSEPH KASSAYE (Éthiopie) s’est félicité des efforts déployés par les Nations Unies afin d’améliorer le compte rendu financier de leurs activités de développement.  Déplorant les difficultés de financements auxquelles l’Organisation fait face, il a plaidé pour que les contributions budgétaires en faveur de l’ONU soient plus stables et plus prévisibles.  Il a félicité la Belgique d’avoir entrepris des efforts en ce sens.  Le représentant de l’Éthiopie a, en outre, souligné la contribution significative du système des Nations Unies dans l’assistance aux efforts de développement entrepris par son pays.  M. Kassaye a enfin plaidé en faveur d’une plus grande utilisation des compétences locales, par l’ONU, dans le cadre de ses activités opérationnelles.


M. DMITRI MAKSIMYTCHEV (Fédération de Russie) a appuyé l’appel de l’ECOSOC à prendre des mesures adéquates pour renforcer les activités opérationnelles de développement du système de l’ONU.  Il a rappelé qu’à la fin de la soixante-troisième session de l’Assemblée générale, les États Membres avaient adopté une résolution sur la cohérence à l’échelle du système.  « Dans ce contexte, ma délégation avait émis des réserves sur le contenu de ce texte, réserves qui portaient sur la réforme de la gestion », a rappelé le représentant.  Il a donc pris note avec satisfaction du projet du Président de la soixante-quatrième session de l’Assemblée de poursuivre les consultations à ce sujet, sans que cela ne préjuge de la poursuite des activités opérationnelles.  Le représentant de la Fédération de Russie s’est déclaré en accord avec l’idée que la coopération Sud-Sud doit compléter la coopération Nord-Sud et triangulaire.


M. SHIN BOONAM (République de Corée) a souligné à son tour l’importance des activités opérationnelles des Nations Unies, saluant les efforts déployés pour les renforcer.  Il a également dit que son pays partageait le point de vue selon lequel des ressources prévisibles, adéquates, et stables pour assurer le financement de ces activités doivent être assurées à l’ONU.  À cet égard, les programmes pilotes « Unis dans l’action » méritent le soutien des États Membres, a assuré M. Shin Boonam, avant d’expliquer que pour améliorer le suivi financier, il serait peut-être judicieux d’inclure les dépenses, par secteur ou par thème, des agences des Nations Unies dans les prochains rapports.  Se félicitant de l’épanouissement de la coopération Sud-Sud, le représentant de la République de Corée a déclaré qu’elle était particulièrement pertinente à l’heure de la crise économique et financière.  Toutefois, des préoccupations se sont manifestées, concernant le manque de coordination dans ce cadre, ce qui nécessite une action de la part du système des Nations Unies, afin de fournir des directives claires aux pays émergents, dit le représentant.


M. NOR-EDDINE BENFREHA (Algérie) a rappelé le rôle central que les Nations Unies doivent jouer pour relever les défis du développement, précisant que ces efforts doivent cependant être guidés par les politiques, les objectifs et les priorités des pays récipiendaires des activités opérationnelles de développement de l’ONU.  Il a plaidé en faveur de financements réguliers et prévisibles, et pour le respect des principes de neutralité et d’universalité qui doivent s’appliquer au cadre des activités opérationnelles du système des Nations Unies.  Abordant la question de la coopération Sud-Sud, M. Benfreha a jugé qu’elle devrait préserver le principe de solidarité internationale qui constitue son trait distinctif.


M. TARIQ ALI F. AL-ANSARI (Qatar) a estimé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sont l’outil principal de réalisation du bien-être social et économique dans le monde, à condition qu’elles soient mises au service de l’humanité, dans le respect du principe d’appropriation nationale notamment.  Abordant la question de la coopération Sud-Sud, il a lancé un appel à davantage de coopération entre les organisations de la société civile des pays du Sud.  Le représentant du Qatar a estimé que la pauvreté est une menace à la paix et à la sécurité dans le monde et a lancé un appel en faveur d’une coopération internationale fructueuse au service des pays en développement.  M. Al-Ansari a, enfin, évoqué les efforts de son pays dans le domaine de la coopération internationale et a souligné la nécessité de renforcer le dialogue triangulaire.


M. ABDESSELEM ARIFI (Maroc) a déclaré que le renforcement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies constitue la réponse à travers laquelle le système onusien devrait faire face aux conséquences de la crise mondiale.  Des mesures appropriées doivent donc être prises en matière de renforcement et de ciblage sur le terrain des activités des Nations Unies et d’autres institutions en créant les conditions d’une meilleure coopération interorganisations, et en mobilisant davantage de ressources humaines et financières, a estimé le représentant.


Même si les activités opérationnelles sont menées, dans plusieurs pays, dont le Maroc, dans le cadre de formules privilégiant l’exécution nationale, il n’en demeure pas moins, a relevé M. Arifi, que la coordination des activités des agences du Groupe des Nations Unies pour le développement continue de souffrir de handicaps qui limitent la portée des programmes et des projets engagés et empêche leur réelle complémentarité.  Il a attiré l’attention sur la faiblesse de la

cohérence au niveau initial de la programmation, affirmant que les agences concernées devraient se concerter davantage lors de la phase de conception et de programmation des projets pour faciliter la mise en œuvre commune des Plans d’action pour le pays (CPAP) respectifs des trois agences.


Pour la délégation marocaine, le débat lancé par le Secrétaire général sur la cohérence à l’échelle du système, de même que l’Examen triennal des activités opérationnelles, qui aura lieu lors de la prochaine session de l’Assemblée générale, permettrait de rectifier le tir et d’asseoir les bases sures et durables du renforcement du rôle des organismes des Nations Unies qui s’occupent du développement.  Enfin, le représentant du Maroc a souhaité qu’une plus grande priorité soit accordée à la mise en œuvre de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a relevé qu’avec la crise économique et financière, les activités opérationnelles des Nations Unies sont plus que jamais essentielles dans l’assistance à apporter aux populations les plus vulnérables.  Elles doivent se consacrer à l’élimination de la pauvreté et à la lutte pour protéger l’environnement notamment, a-t-il ajouté.  Le représentant du Brésil a plaidé pour davantage de transparence dans ces opérations, et pour un processus de consultation plus large dans la nomination des responsables du FNUAP et de l’UNICEF notamment.  L’Assemblée générale devrait entériner les nominations des responsables et agences des Nations Unies, a-t-il suggéré.  Le représentant du Brésil s’est, par ailleurs, dit favorable à l’harmonisation des pratiques au sein des Nations Unies, et au renforcement du système des coordinateurs résidents, conformément aux directives de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC.  Rappelant la nécessité de la coopération internationale en temps de crises en particulier, M. De Aguiar Patriota a invité la Commission à se pencher sur les initiatives réussies de développement dans le monde.  Abordant la question de la coopération Sud-Sud, il a rappelé l’engagement de son pays en faveur du principe de solidarité qui la fonde.  La Conférence de Nairobi devra être l’occasion de doter la CNUCED d’un mandat plus clair dans le cadre de cette relation, a-t-il espéré.


M. MUHAMMAD AYUB (Pakistan) a rappelé que, dans le contexte de la cohérence à l’échelle du système, les Nations Unies avaient fait de réels progrès pour répondre aux besoins des pays en matière de développement.  Il a cependant estimé que le réseau des coordonateurs résidents devait être renforcé et faire rapport aux autorités nationales sur la mise en œuvre des programmes communs.  En outre, a noté le représentant, ce réseau ne doit pas venir empiéter sur le montant des ressources prévues pour le développement.  Rappelant que la crise financière n’avait fait qu’exacerber la pauvreté des pays dans lesquels des projets de développement sont en cours, il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud à cet égard et s’est félicité de la tenue d’une Conférence sur ce type de coopération en décembre au Kenya.


Mme GAUKHAR ALDYGALIEVA (Kazakhstan) a noté qu’avec la crise, la question des activités opérationnelles des Nations Unies est plus pertinente que jamais.  Alors que la communauté internationale prépare l’examen des progrès enregistrés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le moment est tout indiqué pour procéder à l’examen de ces activités, a-t-elle poursuivi.  Elle a plaidé en faveur d’un meilleur équilibre dans le versement des aides internationales aux divers pays qui sont dans le besoin.  Les changements à apporter aux activités opérationnelles de développement doivent reconnaître les réalités du monde d’aujourd’hui, a-t-elle conclu.


M. AMR MOHSEN HAMZA (Égypte) a déclaré que son pays accordait la plus grande importance aux activités opérationnelles de développement de l’ONU.  C’est pourquoi il s’est dit préoccupé par les lacunes dans le financement de ces activités, dues en partie à l’impact de la crise.  Mais ce problème se posait déjà avant le début de la crise, a-t-il fait observer.  Il s’est ensuite réjoui des recommandations faites par le Secrétaire général dans le cadre de l’amélioration de la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies.  Le représentant a également fait mention de la coopération Sud-Sud, se félicitant à son tour de la tenue à Nairobi début décembre d’une Conférence  sur cette question.


M. RICHARD M. KENNEDY, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a relevé que les pays émergents sont de plus en plus des sources d’aide aux pays en développement, notamment par le biais du transfert de technologies.  L’importation de technologies coûte 30 milliards de dollars par an au continent africain, a-t-il poursuivi, estimant que ce chiffre pouvait encore être réduit grâce au renforcement de la coopération Sud-Sud.  Il a souligné le rôle que joue cette coopération dans le transfert de technologies de pays comme la Chine vers ceux d’Afrique, ou encore de l’Afrique du Sud vers le Soudan dans le domaine de l’accès à l’énergie par exemple.  Le représentant de l’ONUDI s’est, enfin, étendu sur divers exemples de facilitations assurées par l’ONU dans le domaine du transfert de technologies entre pays du Sud.


M. MOUNIR ZAHRAN, représentant du Corps commun d’inspection, a noté que de nombreuses délégations avaient fait référence aux projets pilotes « Unis dans l’action ».  Il a précisé qu’une résolution de l’Assemblée générale confirme que le Corps commun d’inspection est le seul organe indépendant chargé d’enquêter de manière indépendante dans tous les domaines qui intéressent l’efficacité des services et le bon emploi des fonds des Nations Unies.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

La Première Commission entend l’ensemble des pays, y compris ceux dotés de l’arme nucléaire, soutenir l’objectif d’un monde sans armes nucléaires

AG/DSI/3391

La Première Commission entend l’ensemble des pays, y compris ceux dotés de l’arme nucléaire, soutenir l’objectif d’un monde sans armes nucléaires

14/10/2009
Assemblée généraleAG/DSI/3391
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

10eséance – après-midi


L A PREMIÈRE COMMISSION ENTEND L’ENSEMBLE DES PAYS, Y COMPRIS CEUX DOTÉS DE L’ARME NUCLÉAIRE, SOUTENIR L’OBJECTIF D’UN MONDE SANS ARMES NUCLEAIRES


« Les autres pays dotés de l’arme nucléaire ne doivent pas attendre la concrétisation des efforts russo-américains pour réduire le nombre et le volume de leurs armements nucléaires », a déclaré cet après-midi le représentant du Japon au cours d’un débat de la Première Commission chargée des questions de désarmement et de sécurité internationale, consacré aux armes nucléaires. 


Si les représentants de la France et du Royaume-Uni ont présenté les efforts de désarmement et de non-prolifération nucléaires déployés par leurs pays respectifs, celui de la Chine a rappelé que son pays ne participait pas à la course aux armements nucléaires, qu’il était en faveur de la destruction de toutes les armes nucléaires, et qu’il a adhéré à la politique de « non-utilisation en premier » de l’arme nucléaire quelles que soient les circonstances. 


Le représentant de la France a cité la réduction considérable, depuis la fin de la guerre froide, du nombre d’ogives nucléaires françaises, aujourd’hui plafonné à 300, et l’arrêt de la production en France de matières fissiles à des fins militaires, avant de saluer la posture de « stricte suffisance » de son arsenal nucléaire adoptée par le Royaume-Uni.  De son côté, le représentant du Royaume-Uni a mis l’accent sur la position nationale britannique qui est détaillée dans deux documents intitulés « Lifting the Nuclear Shadow » (Lever le voile nucléaire) et « Road to 2010 », présentés par le Premier Ministre britannique en juillet 2009.  Il a prévenu que la communauté internationale irait vers un échec si les États restaient campés sur leurs positions nationales au cours des « 12 mois d’opportunité » qui s’ouvrent. 


Si les représentants des deux pays européens ont souhaité parvenir à un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires et à une interdiction permanente des essais nucléaires, celui de la France a demandé un moratoire immédiat sur la production des matières fissiles à des fins militaires ainsi qu’un traité d’interdiction des missiles sol-sol de courte portée et de portée intermédiaire pour « réduire la menace balistique ».


La plupart des délégations qui ont pris la parole ont salué l’engagement des États-Unis et de la Fédération de Russie de conclure avant la fin de l’année une réduction de leurs arsenaux stratégiques, en rappelant que ces deux pays rassemblent à eux seuls 95% du stock mondial d’armes nucléaires. 


De son côté, le représentant du Mexique, après avoir souligné les efforts de son pays en matière de contrôle des exportations de produits à double usage, a estimé que la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) par les États-Unis, le principal détenteur d’armes nucléaires, ne pourra que donner un élan salutaire aux autres huit ratifications nécessaires pour l’entrée en vigueur de ce traité décisif.  Intervenant au nom des coordonateurs des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), le représentant du Chili a estimé que les ZEAN étaient la meilleure illustration de la valeur ajoutée qu’apporte la dimension régionale pour aider le monde à se débarrasser des armes nucléaires. 


Si la représentante du Venezuela a estimé indispensable de garantir l’égalité juridique de tous les pays face aux obligations qui leur incombent au titre des objectifs de désarmement et de non-prolifération nucléaire, celui de Cuba a rejeté la démarche sélective imposée par certains pays « qui font abusivement » un lien entre le nucléaire avec le terrorisme.  Les deux délégations ont insisté sur le droit inaliénable des États d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, avec tout ce que cela comporte en matière de transfert de technologie. 


La Première Commission a également entendu la représentante du Maroc s’inquiéter des risques de terrorisme nucléaire en regrettant que le temps perdu en matière de désarmement nucléaire n’avait fait que permettre aux activités de prolifération de s’accroître et favoriser les risques de terrorisme nucléaire.  C’est pourquoi, elle a salué l’importance du prochain sommet sur la sécurité nucléaire, prévu en 2010 à Washington, D.C., qui se proposera d’explorer les moyens de faire face à la vulnérabilité des installations où sont manipulées des matières nucléaires. 


Ont pris la parole aujourd’hui au cours de ces débats, les représentants des pays suivants: Suisse; Indonésie (au nom du Mouvement des non-alignés); Uruguay (au nom du Mercosur); Japon; Norvège; Royaume-Uni; France; Kazakhstan; Mexique; Pays-Bas; Chili (au nom des coordonnateurs des ZEAN); Chine; Nouvelle-Zélande; Venezuela; Cuba; Canada; République de Corée et Maroc.


La Première Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi le 15 octobre, à 15 heures en salle de conférence 4.


DÉBAT THÉMATIQUE SUR LES QUESTIONS ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS SOUMIS AU TITRE DES POINTS 86 À 103 DE L’ORDRE DU JOUR DE LA PREMIÈRE COMMISSION


Débat thématique sur les armes nucléaires


Déclarations


M. JÜRG STREULI (Suisse) s’est félicité de l’atmosphère positive de ces derniers mois en matière de désarmement tout en estimant qu’il fallait « passer des déclarations encourageantes aux actions concrètes ».  Pour la Suisse, la priorité immédiate, c’est d’abord un nouveau traité entre la Fédération de Russie et les États-Unis d’Amérique pour la réduction de leurs arsenaux nucléaires.  « Ce serait un argument de poids pour convaincre les États qui n’ont pas l’arme nucléaire de réaffirmer leur renoncement à ce type d’armement », a ajouté M. Streuli.  Il a ensuite demandé le lancement, dès le début 2010, de discussions pour la négociation d’un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires.


Le représentant de la Suisse a, par ailleurs, énuméré les efforts attendus de la part des puissances nucléaires.  Il a estimé qu’elles devaient toutes ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE).  Il a salué les engagements pris par le Président américain, Barack Obama, dans ce sens.  Il a aussi demandé une révision fondamentale de la doctrine nucléaire de la dissuasion en termes de sécurité globale.  Il a indiqué que la Suisse attendait beaucoup de la révision en cours de la posture nucléaire américaine, et a appelé les autres puissances nucléaires à procéder au même réexamen.


Pour conclure, le représentant suisse a fait part des préoccupations de son pays face aux dangers croissants posés par la prolifération nucléaire.  Il a appelé la République populaire démocratique de Corée et la République islamique d’Iran à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  Rappelant que la Suisse a privilégié la diplomatie et le dialogue, il a appelé ces deux pays à poursuivre les Pourparlers à Six pour le premier, et les discussions P5 + 1ère pour le second.


M. ALPHYANTO RUDDYARD (Indonésie), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a estimé essentiel que les États dotés de l’arme nucléaire respectent leurs engagements multilatéraux en matière de désarmement général et complet.  Il a ajouté que l’élimination totale des armes nucléaires demeure la seule garantie contre l’utilisation ou la menace d’utilisation de ces armes.  Le représentant a indiqué que les pays non alignés, « bien avant la tenue de la réunion au sommet du Conseil de sécurité du 24 septembre dernier », défendaient l’objectif d’un monde débarrassé de l’arme atomique.  Il a ainsi appelé à l’organisation d’une conférence internationale destinée à identifier les moyens pour mettre fin au danger nucléaire dans des délais raisonnables.  Il devrait être interdit de développer, produire, acquérir, tester, stocker, transférer, utiliser ou menacer d’utiliser ces armes, a-t-il insisté.  Le représentant de l’Indonésie a aussi souligné la nécessité que la Conférence du désarmement soit en mesure de négocier des assurances de sécurité négatives juridiquement contraignantes au bénéfice des États non dotés de l’arme nucléaire.  Nous soulignons en outre l’importance que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) devienne universel, ce qui contribuera au processus de désarmement nucléaire, a encore dit le représentant.  Il a par ailleurs rappelé que les non-alignés continuaient d’appuyer l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, la création de ces zones requérant, à leurs yeux, une coopération accrue au niveau régional à même de renforcer la confiance interétatique.


S’exprimant au nom du Mercosur, M. MARTIN VIDAL (Uruguay) s’est félicité des signes positifs de ces derniers mois en matière de désarmement, en particulier l’annonce de nouvelles discussions entre la Fédération de Russie et les États-Unis d’Amérique pour une nouvelle réduction de leurs arsenaux nucléaires, et l’adoption de sa résolution 1887 par le Conseil de sécurité réuni au sommet le 24 septembre dernier.  Il a rappelé que « tant que des armes nucléaires existent, les risques d’utilisation de ces armes et de prolifération demeurent ».  Le Mercosur demande donc l’adoption d’un agenda international pour le désarmement des puissances nucléaires.


M. VIDAL est ensuite revenu sur les deux évènements majeurs de l’année 2010.  En ce qui concerne d’abord la Conférence d’examen du TNP, il a indiqué que le Mercosur demandait l’application des « 13 mesures pratiques » adoptées lors de la Conférence d’examen de 2000, ainsi que des progrès significatifs dans le désarmement.  « Un manque de progrès risque de remettre en cause l’équilibre entre les trois piliers du TNP », a-t-il estimé.  En ce qui concerne ensuite la Conférence du désarmement, le représentant a appelé tous les États Membres à éviter les débats de procédure qui retardent inutilement la mise en œuvre du programme de travail de la Conférence.  Il a en particulier souligné la nécessité d’entamer des négociations sur un traité universel, non discriminatoire et vérifiable, pour interdire la production de matières fissiles à des fins militaires.


Évoquant le TICE, M. VIDAL a appelé tous les États à ratifier le Traité pour permettre son entrée en vigueur.  Il a notamment salué l’engagement du Président des États-Unis, M. Obama, à œuvrer pour la ratification du texte par son pays.  Enfin, le représentant uruguayen a réitéré le soutien du Mercosur à la création des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), appelant à la mise en place d’une « meilleure coopération » entre les zones existantes pour renforcer la promotion de nouvelles ZEAN.


M. AKIO SUDA (Japon) a déclaré que la possession de l’arme nucléaire ne devait conférer aucun avantage particulier à aucun État.  Il a dit que la réduction du nombre d’armes nucléaires existant devait être une priorité de la communauté internationale.  Il a salué les efforts des États-Unis et de la Fédération de Russie visant à s’accorder sur de nouveaux objectifs de réduction des armes nucléaires stratégiques des deux puissances.  Il a dit que les autres pays dotés de l’arme nucléaire ne devaient pas attendre la concrétisation des efforts russo-américains pour réduire le nombre de leurs armes nucléaires.  M. Akio Suda a déclaré que l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN) était une contribution importante à la non-prolifération.  C’est pourquoi, il s’est félicité de l’entrée en vigueur en 2009 des Traités de Pelindaba(Afrique) et de Semipalatinsk (Asie centrale), qui font des deux régions concernées des ZEAN. 


Le représentant du Japon s’est inquiété de la mise en place par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de programmes nucléaires et de programmes de missiles.  Il a exhorté la RPDC à respecter les résolutions du Conseil de sécurité.  Il a assuré que le Japon n’épargnera aucun effort pour parvenir, par le biais des Pourparlers à Six, à une dénucléarisation de la Péninsule de Corée.  M. Suda a estimé que la non-prolifération et le désarmement nucléaires devaient être menés de pair.  Il a appelé à l’entrée en vigueur du TICE en saluant la volonté déclarée des États-Unis d’y adhérer.  Il a présenté les consultations menées à travers le monde par la Commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires dont l’existence est une initiative conjointe du Japon et de l’Australie.


M. KNUT LANGELAND (Norvège) a indiqué que la Conférence d’examen du TNP qui aura lieu en 2010, devait être « l’occasion d’établir un programme permettant des avancées concrètes ».  Il a ensuite rappelé que la Norvège condamnait les essais nucléaires de la République populaire démocratique de Corée et l’appelait à reprendre les Pourparlers à Six.  La Norvège soutient également une solution négociée dans la crise sur le programme nucléaire iranien.  Elle s’est félicitée des signes positifs de ces dernières semaines et a appelé à la poursuite des discussions entre l’Iran et le Groupe 5+1, a rappelé le représentant.  Il a ensuite énuméré les différents défis qui attendent la communauté internationale.  Il a demandé la poursuite de la réduction des arsenaux des puissances nucléaires, tout en se félicitant des engagements pris dans ce sens par les Présidents américain et russe.  Il a également demandé que plus d’efforts soient faits pour empêcher toute course aux armements, en particulier grâce à l’entrée en vigueur du TICE au plus vite.


Le représentant a, par ailleurs, estimé qu’il fallait poursuivre le travail entamé par la Conférence du désarmement, en particulier en lançant des négociations pour un traité interdisant la production de matières fissiles dès le début de l’année prochaine.  Évoquant ensuite la question des arsenaux des puissances nucléaires, il a demandé plus de transparence sur les stocks d’armes existants et a estimé que les puissances nucléaires devaient faire rapport de l’évolution de leurs efforts de réduction et de l’état de ces stocks.  « C’est une obligation », a-t-il insisté.  


M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) a déclaré que la position nationale de son pays au sujet du désarmement nucléaire était détaillée dans deux documents intitulés « Lifting the Nuclear Shadow » et « Road to 2010 », dont la publication a été lancée par le Premier Ministre britannique en juillet 2009.  M. Duncan a dit que le Royaume-Uni restait engagé à travailler à la réalisation d’un monde sans armes nucléaires et à respecter ses obligations au titre du TNP.  Il a dit que le défi à relever par la Première Commission sera de se concentrer sur ce qui unit la communauté internationale plutôt que sur ce qui la divise.  Personne ne peut contester que la prolifération nucléaire est une menace à la paix et à la sécurité internationales, que la sécurité nucléaire est une priorité, et que nous voulons tous être sûrs que les armes nucléaires ne seront plus jamais utilisées, a souligné John Duncan.  Nous reconnaissons notre responsabilité de permettre à tous les États l’accès à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Si au cours de ces 12 mois d’opportunité nous restons campés sur nos positions nationales, nous échouerons, a cependant prévenu le représentant.  Il a estimé indispensable d’obtenir un plus grand engagement de la part de tous et de démontrer une volonté de faire des compromis.  Il a dit la volonté du Royaume-Uni de parvenir à un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires et de faire progresser le nombre des ratifications du TICE, ce qui permettrait de parvenir à une interdiction permanente des essais nucléaires.  Il a insisté sur la volonté de son pays de rechercher un plan d’action pour l’application équilibrée des trois piliers du TNP.  Il a salué la volonté du Président Obama de convoquer en avril 2010, à Washington, un sommet sur la sécurité nucléaire.


M. ERIC DANON (France) a présenté une approche française qui, depuis la fin de la Guerre froide, s’est traduite par une réduction considérable du nombre d’ogives nucléaires français, aujourd’hui plafonné à 300.  Il a cité l’irréversibilité de l’arrêt de la production, à des fins de production d’armes nucléaires et de matières fissiles.  Il a mis l’accent sur la transparence de la politique de la France qui s’est traduite notamment par l’organisation de plusieurs visites des anciens sites de production de matières fissiles de Pierrelate et de Marcoule.  S’appuyant sur les réalisations françaises, il a exhorté les pays dotés de l’arme nucléaire à s’engager sur la voie de la réduction de leurs arsenaux nucléaires.  Il a salué la posture de stricte suffisance adoptée par le Royaume-Uni.  Il s’est ensuite félicité de l’engagement des États-Unis et de la Fédération de Russie de conclure, avant la fin de l’année, une réduction de leurs arsenaux stratégiques qui représentent 95% du stock mondial d’armes nucléaires. 


Le représentant de la France a souhaité la mise en œuvre, par tous les pays concernés, d’un moratoire sur la production des matières fissiles à des fins militaires, en attendant la négociation d’un traité d’interdiction de la production des matières fissiles.  Il a également demandé l’ouverture de consultations en vue de la négociation d’un traité d’interdiction des missiles sol-sol de portées courte et intermédiaire, ce qui permettrait de réduire de manière significative la menace balistique.  Au-delà des enjeux nucléaires, il a estimé indispensable d’aborder plus largement l’ensemble des questions stratégiques comme la défense antimissile, les capacités conventionnelles ou l’espace.  Par ailleurs, il a estimé que les enjeux de sécurité, de sûreté et de non-prolifération étaient au cœur du développement international du nucléaire civil.  S’agissant de l’Iran, il a précisé que la France portera une attention extrême au caractère concret des résultats obtenus d’ici la fin de l’année avec la reprise des pourparlers E3+3 avec l’Iran, ainsi qu’aux résultats des inspections de l’AIEA dans ce pays.  En ce qui concerne le TNP, il a estimé que la réponse à ces défis passait par la mise en œuvre de mesures concrètes, à commencer par celles proposées en matière de désarmement, à la fin de l’année 2008, par les 27 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a estimé que l’atmosphère politique actuelle était « très favorable » à de réelles avancées dans les domaines du désarmement et de la non-prolifération.  Elle a toutefois nuancé son propos en rappelant que des milliers d’armes nucléaires étaient toujours en place et prêtes à l’usage, faisant ainsi persister le risque de leur utilisation ou de leur acquisition par des acteurs non étatiques.  Elle a ensuite rappelé que le Kazakhstan soutenait un désarmement graduel, par étapes, conformément aux dispositions du TNP.  Elle a souhaité que la Conférence d’examen du TNP de 2010 soit l’occasion d’avancées concrètes.  Mme Aitimova a exhorté la communauté internationale à accélérer l’entrée en vigueur du TICE et a demandé le lancement rapide de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires.


Rappelant ensuite que le Kazakhstan reconnaissait le droit de tous les États à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, elle a souhaité une résolution pacifique des différends qui existent aujourd’hui entre la communauté internationale et certains pays développant des programmes nucléaires.  Elle a par ailleurs réitéré la proposition de son pays d’accueillir sur son territoire une banque internationale de combustibles nucléaires, sous le contrôle de l’AIEA.  Mme Aitimova a finalement annoncé le dépôt d’un projet de résolution soutenu par le Bélarus, le Tadjikistan et le Turkménistan pour l’instauration d’une « Journée internationale pour un monde sans armes nucléaires ».  L’objectif de cette Journée serait d’accroître la sensibilisation du grand public et de faciliter l’engagement des pays et des dirigeants politiques, a-t-elle expliqué.


M. PABLO MACEDO (Mexique) a estimé qu’il ne fallait pas perdre du vue que l’objectif à atteindre reste l’élimination de toutes les armes de destruction massive.  Il a salué l’adoption, le 24 septembre dernier, de la résolution 1887 du Conseil de sécurité qui comprend des mesures très importantes en faveur de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.  Il a souhaité que la rhétorique fasse place à des faits concrets.  La non-prolifération ne peut être traitée de manière isolée, a encore ajouté le représentant du Mexique en insistant sur une application équilibrée des trois piliers du TNP, à savoir le désarmement nucléaire, la non-prolifération et l’accès à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Il a souligné les efforts faits par le Mexique pour s’aligner sur les normes de divers régimes de contrôle d’exportations de produits à double utilisation.  Il a estimé que la ratification du TICE par les États-Unis, le principal détenteur d’armes nucléaires, ne pourra que donner un élan salutaire aux autres ratifications nécessaires pour l’entrée en vigueur de ce traité décisif.  Il a souligné l’importance de l’organisation, en 2010, à New York, de la deuxième Conférence des États parties à des zones exemptes d’armes nucléaires, dont la première édition s’est tenue au Mexique en 2005.


M. PAUL VAN DER IJSEL (Pays-Bas) a estimé que les évènements de ces derniers mois avaient créé un « nouvel élan » dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.  Il a appelé toutefois la communauté internationale à faire des avancées concrètes, estimant que la Conférence d’examen du TNP de 2010 était à cet égard un évènement crucial.  « Pour avancer, nous avons besoin d’une approche stratégique et créative dont la coopération entre États est l’essence », a-t-il indiqué.  Estimant que le TNP n’est pas un instrument servant les intérêts des seules puissances nucléaires, mais un instrument qui sert les intérêts de tous les pays, il a appelé les États qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le TNP le plus vite possible, et ceux qui l’ont déjà fait à s’assurer de sa mise en œuvre

complète.  M. Van der Ijsel a par ailleurs demandé l’entrée en vigueur du TICE saluant les engagements pris par le Président des États-Unis pour que son pays aille dans ce sens et en appelant les huit autres États nucléaires ou à capacité nucléaire –États du seuil- qui n’ont pas encore ratifié le texte « à prendre leur responsabilité et à passer cette étape cruciale ».  Enfin, M. Van der Ijsel a appelé la Conférence du désarmement « à laisser derrière elle le temps des discussions intéressantes mais improductives » pour redevenir un forum où de nouvelles étapes concrètes sont franchies.  Il a en particulier encouragé le lancement et la conclusion rapide de négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires. 


M. ALFREDO LABBÉ (Chili) s’est félicité des changements politiques observés cette année et qui ont créé l’espoir d’avancées significatives dans le domaine du désarmement.  Il a cependant rappelé que le désarmement serait « une réalité » quand les États renonceront à utiliser leurs arsenaux, notamment nucléaires, comme des « instruments de pouvoir ».  Saluant ensuite l’adoption de la résolution 1887 par le Conseil de sécurité réuni au sommet, le 24 septembre dernier, M. Labbé a souligné les efforts faits par les membres du Conseil pour conserver un équilibre politique entre les différents principes, instruments et organismes du régime international de désarmement.  Revenant sur les travaux des membres de la Conférence du désarmement qui, après avoir adopté un programme de travail pour 2009, n’ont pas pu le mettre en œuvre en raison « d’abus sur la règle du consensus », M. Labbé a souhaité qu’un message « clair » soit adressé à la Conférence du désarmement par la Première Commission.  « N’est-il pas ironique que les progrès les plus significatifs soient réalisés dans le cadre d’accords bilatéraux? », s’est-il interrogé, citant l’annonce des Présidents américain et russe de reprendre leurs négociations en vue de la réduction de leurs arsenaux nucléaires.  M. Labbé a donc insisté pour que la Conférence d’examen du TNP, « le rendez-vous le plus important de 2010 », soit l’occasion d’avancées réelles permettant de « renouveler la légitimité de cet instrument juridique international crucial pour la paix mondiale ».  Il a notamment estimé que les « 13 mesures pour un désarmement nucléaire », adoptées lors de la Conférence d’examen de 2000, soient appliquées et débouchent sur la mise en place d’un agenda pragmatique ayant de vraies chances de succès.


M. Labbé s’est ensuite exprimé au nom des coauteurs d’une résolution présentée depuis 2007 et baptisée « Decreasing the operational readiness of nuclear weapons systems » (réduire la préparation opérationnelle des systèmes d’armes nucléaires).  Il a expliqué que compte tenu des efforts entrepris ces derniers mois pour revoir la place des armes nucléaires dans les doctrines sécuritaires des puissances nucléaires, cette résolution ne serait pas présentée cette année.  « Nous la présenterons lors de la Soixante-cinquième Assemblée générale, en espérant qu’elle pourra faire état de progrès concrets sur cette question », a-t-il ajouté.  S’exprimant enfin comme coordinateur de la coopération entre Zones exemptes d’armes nucléaires, M. Labbé est revenu sur l’organisation en 2010 de la deuxième Conférence des États parties aux ZEAN.  Il a d’abord rappelé qu’une première Conférence, organisée au Mexique, en 2005, avait permis de jeter les bases d’une coopération entre les ZEAN.  Il a ensuite souhaité que la deuxième Conférence se tienne au Siège des Nations Unies, le 30 avril 2010, à la veille de la Conférence d’examen du TNP.  « Nous estimons que c’est le cadre adéquat parce que les ZEAN sont des outils pour empêcher la prolifération, limiter l’usage des armes nucléaires et créer un climat de confiance entre les États Membres », a-t-il expliqué, avant d’annoncer qu’un projet de résolution dans ce sens serait déposé.  Il a demandé aux États Membres de la soutenir.


M. KANG YONG (Chine) a souligné la responsabilité qui incombe aux pays qui possèdent les plus grands arsenaux nucléaires de réduire le nombre et le volume de leurs armes stratégiques.  Il a souhaité l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en demandant que les pays concernés abandonnent leurs politiques de dissuasion nucléaire.  Tous les pays dotés de l’arme nucléaire doivent s’engager à ne pas utiliser ces armes contre les pays non dotés de l’arme nucléaire ou contre les États parties à des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), a-t-il insisté.  Alors que la Conférence du développement vient d’adopter un programme de travail, il faut profiter de cet élan pour faire avancer le processus de désarmement et de non-prolifération nucléaires, y compris le processus de démantèlement, a ajouté le représentant.  Il a souligné l’importance de renforcer la confiance mutuelle entre les États en appelant les États Membres à saisir l’opportunité qu’offre la Conférence d’examen du TNP de 2010.  Il a déclaré que la Chine, qui a toujours été en faveur de la destruction de toutes les armes nucléaires, avait adhéré à la politique de non- utilisation en premier de l’arme nucléaire quelles que soient les circonstances.  Nous ne participons pas à la course aux armements nucléaires, a encore dit le représentant de la Chine, avant de réaffirmer la volonté de son pays de travailler avec la communauté internationale pour la réalisation des objectifs de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  


Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande) a souligné la nécessité de s’engager sur la quantité en matière de désarmement nucléaire, mais également sur des étapes pratiques et transparentes qui amoindrissent globalement le rôle des armes nucléaires dans les stratégies nationales de sécurité.  À cet égard, elle a rappelé que le Groupe en faveur de la sortie de l’état d’alerte dont son pays fait partie, avait choisi cette année de ne pas présenter sa résolution sur l’état de préparation opérationnelle, ceci afin de soutenir la tendance actuelle qui montre une volonté sincère des États d’incarner « la vision de Prague ».  L’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) serait une étape majeure vers un monde sans armes nucléaires, a-t-elle poursuivi, estimant également qu’il est nécessaire d’ouvrir des négociations sur l’interdiction de la production de matières fissiles pour la production d’armes.


La représentante a ensuite évoqué la résolution sur un hémisphère Sud sans armes nucléaires, présentée conjointement avec le Brésil, et a espéré qu’un nombre encore plus important de pays y souscriront cette année.  Nous saluons l’entrée en vigueur, plus tôt cette année, du Traité de Pelindaba, et notons que l’ensemble des traités en matière de zones exemptes d’armes nucléaires dans l’hémisphère Sud est désormais lancé, a-t-elle également dit.  Les pays qui disposent d’armes nucléaires et ceux qui n’en ont pas ont un rôle complémentaire à jouer pour empêcher la prolifération, a enfin déclaré Mme Higgie.  Ele a réaffirmé l’engagement de la Nouvelle-Zélande en la matière, ainsi que sa préoccupation quant au fait que les vérifications de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont toujours inexistantes ou inadéquates dans plus de 90 pays.


Mme LISETH ANCIDEY. (Venezuela) a estimé que les États nucléaires devaient être tenus pleinement responsables de tous les risques d’acquisition d’armes de destruction massive par des acteurs non étatiques.  Elle a fustigé le manque de volonté politique de certaines puissances nucléaires qui ne respectent pas leurs obligations.  Elle a espéré que l’accord de réduction du nombre des armes nucléaires auquel parviendront les États-Unis et la Fédération de Russie sera transparent et irréversible.  Elle a estimé indispensable de garantir l’égalité juridique de tous les pays face à leurs obligations au titre des objectifs de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  Elle a ensuite défendu le droit inaliénable des États d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.  Les garanties négatives de sécurité aux États non dotés de l’arme nucléaire sont une mesure très importante, a estimé la représentante du Venezuela.  Elle a, en outre, mis l’accent sur l’importance des zones exemptes d’armes nucléaires en soutenant l’objectif de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.


M. QUIÑONEZ SANCHEZ (Cuba) a regretté qu’en dépit des engagements internationaux contenus dans le TNP et de l’Avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 1986, plusieurs États n’aient toujours pas renoncé à la possession d’armes nucléaires et continuent de justifier leur position en se référant à la « dissuasion nucléaire ».  Pour Cuba, l’utilisation de ces armes est « illégale, immorale et ne peut être justifiée par aucune doctrine de sécurité ».  Les puissances nucléaires doivent donc s’acquitter de leurs obligations et œuvrer en faveur d’un désarmement total, selon un calendrier établi et sous contrôle international.  Le représentant a en particulier demandé l’application des 13 mesures pratiques adoptées lors de la Conférence d’examen du TNP de 2000.  Il a en outre regretté que le Conseil de sécurité « laisse de côté les mesures concrètes qui permettraient d’arriver au désarmement ».  Le représentant de Cuba a par ailleurs dénoncé la « démarche sélective de deux poids, deux mesures » que certaines puissances nucléaires essayent d’imposer et qui nuit à la crédibilité du régime international de non-prolifération.


Rappelant que Cuba, signataire du TNP, reconnaissait le droit inaliénable des États à utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire, il a insisté sur le droit des pays en développement de participer directement au transfert de matériels, de matières fissiles et de connaissances techniques pour utiliser cette source d’énergie.  État membre de la Conférence du désarmement, Cuba a également demandé la mise en place d’un calendrier de désarmement, avec des échéances, notamment pour l’entrée en vigueur du TICE, a indiqué le représentant.  Il s’est enfin félicité de la création de ZEAN en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique, demandant que les puissances nucléaires s’engagent à ne pas user de la menace ou des armes nucléaires contre ces zones.  


M. JONATHAN TAN (Canada), a déclaré ne se faire aucune illusion sur les moyens d’atteindre l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires.  Relevant la difficulté de concilier des différences inconciliables, il faudra, a-t-il dit, décourager les ambitions des États qui cherchent à se doter d’armes nucléaires et inciter les États qui possèdent déjà des armes atomiques à s’acquitter de leurs obligations en matière de désarmement.  Revenant sur son pays, il a présenté l’initiative prise par celui-ci concernant la défense du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), notamment grâce au « Processus de renforcement de l’examen du Traité de non-prolifération nucléaire », un document de travail qui comporte trois volets, dont l’établissement de réunions annuelles ciblées, la création d’un bureau permanent chargé d’organiser des réunions en cas d’événements menaçant la viabilité du TNP, et la formation d’une unité d’appui à la mise en œuvre du TNP au sein du Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies.


Sur le dossier iranien, le représentant du Canada s’est exprimé en faveur d’une solution négociée qui, a t-il dit, pourrait aussi inclure un engagement réversible par le Conseil de sécurité tant que l’Iran ne respectera pas ses obligations internationales.  M. Tan a également invité la République populaire démocratique de Corée à rejoindre de nouveau le TNP.  Concluant son intervention, M. Tan a souhaité voir les pays ayant participé à la Conférence du désarmement parvenir à un accord commun sur le programme de travail et entamer des travaux de préparation à la négociation d’un traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles.  Il a enfin assuré que le Canada, qui présidera le G-8 en 2010, ferait avancer les enjeux liés à la non-prolifération au contrôle des armements, et au désarmement.


M. IM HAN-TAEK (République de Corée) a insisté sur la responsabilité des États Membres à maintenir l’élan actuel en prévision de la tenue de la Conférence d’examen du TNP, prévue en 2010, et pour réaliser un monde libre d’armes nucléaires.  Il a engagé tous les États ne l’ayant pas encore fait à ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), et notamment les États figurant à l’Annexe II du Traité.  Nous ne pouvons repousser les négociations sur un traité sur l’arrêt de la production de matières fissiles, a estimé le représentant qui s’est par ailleurs dit « déçu » par le manque de progrès accomplis cette année par la Conférence du désarmement.  Relevant que la « renaissance nucléaire » était devenue une tendance irréversible, M. Im Han-taek a engagé la communauté internationale à renforcer la coopération dans le domaine de l’usage pacifique de l’énergie nucléaire.  Ma délégation espère que la tenue, en avril, à Washington, du Sommet sur la sécurité nucléaire, permettra de mobiliser la volonté des dirigeants pour répondre à la menace du terrorisme nucléaire et de la prolifération, a-t-il dit.


« Le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ne saurait être toléré », a poursuivi le représentant qui s’est félicité de l’adoption de la résolution 1874 du Conseil de sécurité.  Ma délégation croit fermement que la question nucléaire de la RPDC doit être résolue de façon pacifique par l’intermédiaire des Pourparlers à Six.  Nous exhortons la RPDC à reprendre les pourparlers et à abandonner ses armes et son programme nucléaire conformément à la Déclaration conjointe du 19 septembre 2005, a dit le représentant.  Citant le Président Lee Myung-bak, le chef de la délégation de la République de Corée a affirmé que si la RPDC démantelait les principales composantes de son programme d’armement nucléaire, elle bénéficierait d’une garantie de sécurité et de l’appui international.


Mme SIHAM MOURABIT (Maroc) a déclaré que le risque du terrorisme nucléaire rendait vulnérables les installations nucléaires et par conséquent la vie des populations.  Elle a salué l’importance du prochain sommet sur la sécurité nucléaire prévu en 2010, qui se proposera d’explorer les moyens de protéger la vulnérabilité des installations et sites sensibles où sont manipulées des matières nucléaires.  Elle a estimé que le temps perdu en matière de désarmement nucléaire a permis aux activités de prolifération de s’accroître en favorisant les risques de terrorisme nucléaire.  « Alors que nous sommes au seuil de la Conférence d’examen 2010 du TNP », a-t-elle dit, « nous formulons l’espoir que celle-ci saura préserver les acquis de 2000 et identifier les moyens d’un plan d’action permettant la mise en œuvre intégrale des objectifs de désarmement et de non-prolifération ».  Mon pays, qui a signé et ratifié l’ensemble des instruments multilatéraux relatifs aux armes de destruction massive, y compris le TNP, reste engagé en faveur d’un désarmement nucléaire irréversible, transparent et vérifiable, a encore dit la représentante du Maroc avant d’insister sur le respect d’un certain nombre de fondamentaux dont le lien entre le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Elle a insisté sur la nécessité d’une adhésion universelle au système de garanties de l’AIEA en exhortant Israël à soumettre ses installations au système de vérification de l’Agence.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Haïti: le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUSTAH jusqu’au 15 octobre 2010

CS/9766

Haïti: le Conseil de sécurité proroge le mandat de la MINUSTAH jusqu’au 15 octobre 2010

13/10/2009
Conseil de sécuritéCS/9766
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6200e séance – matin


HAITI: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE LA MINUSTAH JUSQU’AU 15 OCTOBRE 2010


Le Conseil de sécurité a décidé, ce matin, de proroger jusqu’au 15 octobre 2010, le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).


Dans une résolution adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil, faisant sienne la recommandation du Secrétaire général figurant dans son rapport, a également décidé que la Mission comportera une composante militaire dont les effectifs pourront atteindre 6 940 soldats et une composante de police de 2 211 membres. 


Aux termes de ce texte, le Conseil de sécurité, qui exprime son plein appui à l’Envoyé spécial de l’ONU et ancien Président des États-Unis, M. William J. Clinton, dans ses efforts pour aider le Gouvernement et le peuple haïtiens à créer des emplois et à attirer des investissements privés, demande de nouveau à la Mission d’appuyer le processus politique en cours dans le pays. 


Le Conseil de sécurité demande aussi à la MINUSTAH de continuer de prêter son concours à la Police nationale d’Haïti et au Gouvernement pour faire reculer encore la criminalité et la violence.  Il invite en outre les États voisins et ceux de la région, en coordination avec la Mission, à renforcer leur collaboration avec le Gouvernement haïtien pour enrayer la traite transfrontalière d’êtres humains, de drogues et d’armes.


Le Conseil condamne par ailleurs toute attaque contre le personnel ou les installations de la Mission et prie cette dernière de continuer à lutter contre la violence communautaire, y compris en appuyant la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réintégration.


Concernant les droits de l’homme, le Conseil de sécurité réaffirme le mandat de la MINUSTAH dans ce domaine, en exhortant les autorités nationales à continuer de s’employer à promouvoir et à défendre ces droits.  Il invite la Mission à assurer la formation aux droits de l’homme des membres de la Police nationale et des services pénitentiaires.  En outre, le Conseil condamne fermement les infractions graves commises contre les enfants victimes de la violence armée, ainsi que les viols et autres sévices sexuels généralisés contre les filles, et il demande à la MINUSTAH de protéger les droits des femmes et des enfants, en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


Pour ce qui est du volet social et économique, le Conseil invite la Mission et l’Équipe de pays de l’ONU, de concert avec le Gouvernement haïtien et les partenaires internationaux, à contribuer à une mise en œuvre plus rationnelle du Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté en vue de réaliser des progrès dans le domaine du développement. 


Après l’adoption de la résolution, le Conseil de sécurité a entendu le représentant d’Haïti, M. Jean Wesley Cazeau, qui a fait part de la profonde douleur du peuple et du Gouvernement haïtiens ainsi que de la Mission, à la suite de l’accident d’avion qui, le vendredi 9 octobre 2009, a coûté la vie à « 11 valeureux, talentueux et dévoués travailleurs de la paix uruguayens et jordaniens. »  Il a adressé les vœux de réconfort d’Haïti à leur gouvernement respectif, aux membres de la famille, à leurs collègues et au Département des opérations de maintien de la paix.  « Le départ de ces soldats n’est pas vain, ils ont mené un juste et vrai combat et auront droit de cité dans notre mémoire collective », a ajouté M. Cazeau.



LA SITUATION CONCERNANT HAÏTI


Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (S/2009/439)


Ce rapport, qui rend compte des principaux évènements survenus en Haïti depuis mars 2009 et des progrès réalisés dans la mise en œuvre du mandat de la MINUSTAH, se penche notamment sur l’état d’avancement de l’exécution du Plan de consolidation mis en place, il y a un an, à la demande du Secrétaire général. 


Ce plan comporte cinq volets.  S’agissant du domaine politique et des élections, M. Ban Ki-moon note qu’avec l’arrivée du gouvernement du Premier Ministre Pierre-Louis, suivie par la tenue des élections sénatoriales, qui ont été appuyées par la Mission, le fonctionnement de la vie politique peut à nouveau reposer sur des bases institutionnelles solides. 


Pour ce qui est de la consolidation de la stabilité politique, le rapport indique qu’il est essentiel que les dirigeants haïtiens continuent de collaborer avec la communauté internationale pour assurer l’organisation en temps utile des élections législatives, locales et présidentielles. 


Concernant l’extension de l’autorité de l’État, le Secrétaire général suggère d’arrêter un modèle de décentralisation qui favoriserait le renforcement des capacités de gouvernance locale.  On espère que les propositions formulées par la Commission chargée de la Constitution permettront de parvenir à un consensus à ce sujet, dit-il.


La promotion de la sécurité et de la stabilité dans le pays progresse généralement au rythme prévu dans le Plan de consolidation, ajoute le Secrétaire général.  Les activités ciblées menées par les forces nationales et internationales, précise-t-il, assurent la sécurité dans les zones urbaines et dans les zones rurales, tandis que la présence de la MINUSTAH et d’éléments de la Police nationale haïtienne (PNH) a été renforcée le long des frontières terrestres et maritimes. 


Pour ce qui concerne le développement économique et social, le rapport souligne que, afin que le pays exploite ses atouts et atteigne les objectifs de progrès vers une stabilité durable, il est indispensable que les dirigeants haïtiens fassent appel au secteur privé pour saisir avec lui les occasions qui se présentent. 


Dans ses observations et recommandations, M. Ban Ki-moon affirme que l’engagement des dirigeants et du peuple haïtiens, de l’ONU et de la communauté internationale en général, demeure crucial pour la consolidation de la stabilité, et pour que le pays puisse s’orienter vers un avenir meilleur de développement pacifique.  


C’est au peuple haïtien qu’il incombe au premier chef de veiller à ce que l’évolution se poursuive, ajoute-t-il, appelant les dirigeants à poursuivre l’action engagée pour trouver des solutions aux problèmes du pays, qui recueillent une large adhésion, notamment, pour renforcer les institutions de l’État et procéder aux réformes constitutionnelles envisagées.


Le Secrétaire général estime de plus que l’appui opérationnel que la MINUSTAH fournit dans le domaine de la sécurité demeure capital au moment où les capacités de la police haïtienne sont en cours de renforcement et où l’État continue de faire face à des menaces sérieuses pour sa stabilité. 


Il souligne aussi que l’expertise technique de la MINUSTAH est une ressource importante pour renforcer la capacité de gouvernance nationale et locale et développer les structures de gestion des frontières, d’état de droit et de défense des droits de l’homme.  C’est ainsi qu’il recommande au Conseil de sécurité de proroger d’un an le mandat de la Mission, jusqu’au 15 octobre 2010.


Enfin, M. Ban Ki-moon salue la volonté politique dont les partenaires d’Haïti ont fait preuve à la Conférence de Washington et l’annulation de la dette qui s’est ensuivie.  Il juge essentiel que cette bonne volonté soit maintenue et que d’autres efforts soient faits pour parvenir à un changement véritable dans la vie quotidienne des Haïtiens, « condition préalable de la stabilité à court et à long termes ». 


À cet égard, le Secrétaire général salue le fait que la participation de l’ancien Président Clinton, en sa qualité d’Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, apporte d’ores et déjà une contribution précieuse en ce sens.


Texte du projet de résolution S/2009/530


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant ses précédentes résolutions sur Haïti, et en particulier ses résolutions 1840 (2008), 1780 (2007), 1743 (2007), 1702 (2006), 1658 (2006), 1608 (2005), 1576 (2004) et 1542 (2004),


Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité d’Haïti, se félicitant des progrès accomplis jusqu’à présent dans des domaines critiques pour la consolidation de la stabilité d’Haïti, réaffirmant son appui au Gouvernement haïtien et se félicitant de la contribution apportée par celui-ci à la stabilité politique et à la consolidation de la démocratie en Haïti,


Saluant les progrès accomplis récemment sur la voie d’une meilleure gouvernance, notamment grâce à l’élection de nouveaux sénateurs avec l’appui de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et d’autres parties prenantes, et sur la voie de l’adoption de la réforme constitutionnelle, et soulignant qu’il importe d’instaurer un mode de gouvernance crédible, compétent, transparent et responsable et d’encourager le Gouvernement haïtien à renforcer encore les institutions de l’État et qu’il faut poursuivre les efforts internationaux visant à renforcer les capacités du Gouvernement haïtien et de ses institutions étatiques,


Encourageant le Gouvernement haïtien et tous les autres acteurs haïtiens intéressés à renforcer le dialogue démocratique et à forger le consensus le plus large et le plus ouvert possible, l’impulsion et la volonté politique constante du Gouvernement haïtien parmi tous les acteurs intéressés étant indispensables pour renforcer la gouvernance et les capacités nationales en vue de relever les défis prioritaires auxquels il doit faire face,


Soulignant la nécessité d’efforts accrus pour appuyer la participation des femmes au processus politique,


Soulignant le rôle que jouent les organisations régionales dans le processus de stabilisation et de reconstruction en cours en Haïti, demandant à la MINUSTAH de continuer à collaborer étroitement avec l’Organisation des États américains (OEA) et la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et prenant note du Communiqué conjoint du Mécanisme consultatif « 2x9 » sur Haïti du 28 septembre 2009,


Conscient du caractère interdépendant des défis à relever en Haïti, réaffirmant que les progrès durables de la sécurité, de l’état de droit et de la réforme institutionnelle, de la réconciliation nationale et du développement se renforcent mutuellement, et saluant les efforts persévérants du Gouvernement haïtien et de la communauté internationale pour relever ces défis,


Réaffirmant que la sécurité doit aller de pair avec le développement économique et social pour permettre à Haïti d’instaurer durablement la stabilité (S/PRST/2009/4),


Conscient que le respect des droits de l’homme et de la légalité, la lutte contre la criminalité et les efforts faits pour mettre fin à l’impunité sont des conditions essentielles de l’instauration de l’état de droit et de la sécurité en Haïti,


Félicitant la MINUSTAH de ce qu’elle continue à aider le Gouvernement haïtien à assurer un environnement sûr et stable, exprimant sa gratitude aux personnels de la Mission et à leurs pays d’origine respectifs et rendant hommage à ceux qui ont été blessés ou tués dans l’exercice de leurs fonctions,


Reconnaissant que la sécurité s’est quelque peu améliorée durant l’année écoulée, mais notantqu’elle demeure précaire,


Reconnaissant également le soutien que l’Organisation des États américains continue d’apporter à la modernisation du fichier électoral haïtien et demandant aux autorités haïtiennes, agissant avec l’appui constant de la MINUSTAH et de la communauté internationale, de mettre en place des institutions électorales permanentes et efficaces et de tenir des élections qui répondent aux prescriptions de la Constitution et de la législation haïtiennes,


Appelant le Gouvernement haïtien à continuer, en coordination avec la communauté internationale, de progresser dans la réforme du secteur de la sécurité, comme le prévoit en particulier le Plan de réforme de la Police nationale d’Haïti (PNH) adopté par le Gouvernement haïtien,


Soulignant la nécessité d’accélérer les mesures prises en vue de renforcer le système judiciaire conformément au plan national de réforme de la justice, notamment par la modernisation de l’institution judiciaire et l’amélioration de l’accès à la justice,


Appuyant les premières recommandations formulées par la Commission consultative sur la détention provisoire prolongée et soulignant la nécessité de se pencher sur la situation de la majorité des prisonniers haïtiens,


Conscient des dévastations que la population haïtienne a subies durant les précédentes saisons des ouragans, reconnaissant les problèmes auxquels le Gouvernement haïtien doit faire face pour répondre à ses besoins, humanitaires et autres, saluant les efforts déployés par les autorités haïtiennes et le concours de la communauté internationale à cet égard, et soulignant qu’il importe que les actions qui seront menées à l’avenir fassent l’objet d’une étroite coordination tant entre donateurs et partenaires d’Haïti qu’avec le Gouvernement haïtien et au sein du système des Nations Unies,


Considérant que des facteurs économiques extérieurs tels que les crises alimentaire, pétrolière et financière et la crise économique continuent à mettre gravement en péril le processus général de stabilisation en Haïti,


Se félicitant de la nomination de William J. Clinton, ancien Président des États-Unis d’Amérique, comme Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti,


Insistant sur la nécessité de mettre rapidement en œuvre des projets à forte intensité de main-d’œuvre, d’une grande efficacité et d’une grande visibilité, qui aident à créer des emplois et à dispenser les services sociaux de base qui contribuent à assurer à la MINUSTAH un soutien accru de la population haïtienne,


Conscient de l’importance d’engagements à long terme de la part des donateurs et partenaires internationaux d’Haïti et les encourageantà continuer de renforcer leur assistance de façon coordonnée, suivant les priorités nationales haïtiennes,


Soulignant qu’il faut que le Gouvernement et le Parlement collaborent pour instaurer un environnement législatif et réglementaire propre à générer de l’activité économique et à créer des emplois en vue de promouvoir la croissance et de réduire la pauvreté,


Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général S/2009/439 du 1er  septembre 2009,


Prenant note du rapport du Groupe consultatif ad hoc du Conseil économique et social sur Haïti (E/2009/105),


Saluant les efforts faits par le Secrétaire général pour garder à l’étude les opérations de maintien de la paix, y compris la MINUSTAH, et soulignantqu’il se doit, pour sa part, de veiller, en partenariat avec les pays qui fournissent des effectifs militaires et des forces de police et les autres parties prenantes intéressées, à ce que les forces de maintien de la paix soient déployées de façon stratégique, conformément à la déclaration de son président, en date du 5 août 2009, sur les opérations de maintien de la paix des Nations Unies (S/PRST/2009/24),


Rappelant les déclarations de son président du 22 juillet 2009 (PRST/2009/23) et du 5 août 2009 (PRST/2009/24) qui insistait sur la nécessité de conjuguer de manière cohérente instauration de la paix, maintien de la paix, consolidation de la paix et développement, afin de mener une action efficace au lendemain de tout conflit, et soulignant qu’il faut que le Secrétaire général donne dans ses rapports des indications des progrès réalisés en vue d’une démarche coordonnée des Nations Unies en Haïti et, en particulier, des principales insuffisances qui compromettent la réalisation des objectifs de consolidation de la paix,


Considérant que la situation en Haïti continue de menacer la paix et la sécurité internationales dans la région malgré les progrès accomplis à ce jour,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, selon les modalités décrites à la première section du paragraphe 7 de la résolution 1542 (2004),


1.    Décide de proroger jusqu’au 15 octobre 2010 le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, défini dans ses résolutions 1542 (2004), 1608 (2005), 1702 (2006), 1743 (2007), 1780 (2007) et 1840 (2008), dans l’intention de le proroger de nouveau;


2.    Fait sienne la recommandation figurant aux paragraphes 26 et 27 du rapport du Secrétaire général (S/2009/439) préconisant le maintien à leur niveau global actuel des effectifs de la Mission jusqu’à ce que l’augmentation substantielle prévue des capacités de la Police nationale haïtienne permette de réévaluer la situation, tout en ajustant la configuration de ses forces pour mieux répondre aux besoins actuels sur le terrain;


3.    Décide, par conséquent, que la MINUSTAH comportera une composante militaire, dont les effectifs pourront atteindre 6 940 soldats de tous rangs, et une composante policière de 2 211 membres;


4.    Reconnaît que le Gouvernement et le peuple haïtiens maîtrisent tous les aspects de la stabilisation du pays, qui leur incombe au premier chef, félicite la MINUSTAH du rôle qu’elle joue à l’appui des efforts du Gouvernement à cet égard et encourage celui-ci à continuer de tirer pleinement parti du soutien international dont il bénéficie pour renforcer ses capacités, en vue de réassumer finalement toutes les responsabilités;


5.    Souligne la nécessité d’une coordination entre tous les acteurs internationaux sur le terrain;


6.    Exprime son plein appui au Représentant spécial du Secrétaire général, et notamment à l’action qu’il mène pour améliorer la stabilité et la gouvernance, en coopération étroite avec le Gouvernement haïtien, et réaffirme qu’il a qualité pour coordonner et diriger toutes les activités des organismes, fonds et programmes des Nations Unies en Haïti;


7.    Exprime son plein appui à l’Envoyé spécial des Nations Unies pour Haïti, William J. Clinton, ancien Président des États-Unis d’Amérique, en particulier dans les efforts qu’il fait pour aider le Gouvernement et le peuple haïtiens à créer des emplois, à améliorer la prestation des services de base et l’infrastructure, à renforcer la préparation aux catastrophes et le relèvement, à attirer des investissements privés et à mobiliser un soutien international plus important;


8.    Demande à nouveau à la MINUSTAH d’appuyer le processus politique en cours en Haïti, y compris en usant des bons offices du Représentant spécial du Secrétaire général et en coopération avec le Gouvernement haïtien, de favoriser un dialogue politique sans exclusive et la réconciliation nationale et de fournir un soutien logistique et une assistance à la sécurité dans la perspective des prochaines élections prévues en 2010, afin que les institutions politiques démocratiquement élues puissent continuer à mettre en œuvre les réformes définies dans le Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté;


9.    Se félicite de ce que la MINUSTAH continue de concourir aux mesures prises par le Gouvernement haïtien pour renforcer les capacités institutionnelles à tous les niveaux et demande à la Mission, agissant dans le cadre de son mandat, de continuer à appuyer le renforcement des institutions de l’État, en particulier à l’extérieur de Port-au-Prince, y compris en offrant les services de spécialistes aux principaux ministères et institutions;


10.   Demande à la MINUSTAH de continuer à prêter son concours, comme elle le jugera nécessaire, à la Police nationale d’Haïti pour assurer la sécurité en Haïti, invite la MINUSTAH et le Gouvernement haïtien à continuer à prendre des mesures de dissuasion concertées pour faire reculer encore la criminalité et la violence, notamment en améliorant la mise en œuvre du Plan de réforme de la Police nationale d’Haïti, et demande à la MINUSTAH, agissant dans le cadre de son mandat, de continuer à aider le Gouvernement haïtien à réformer et réorganiser la Police nationale, notamment en appuyant la supervision, l’encadrement, la formation et l’agrément des fonctionnaires de police, ainsi que le renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles, conformément à sa stratégie générale de transfert progressif aux homologues haïtiens des responsabilités, par zone géographique et par fonction, afin que la Police nationale puisse s’acquitter des fonctions classiques de maintien de l’ordre, conformément au Plan de réforme de la Police nationale d’Haïti;


11.   Invite les États Membres, notamment les États voisins et ceux de la région, agissant en coordination avec la MINUSTAH, à renforcer leur collaboration avec le Gouvernement haïtien pour enrayer la traite transfrontière d’êtres humains, et surtout d’enfants, et les trafics transfrontières de drogues et d’armes et autres activités illicites et à contribuer au renforcement de la Police nationale d’Haïti dans ces domaines, notamment en mettant à profit l’expertise technique de la MINUSTAH pour aider le Gouvernement haïtien à suivre une approche intégrée de la gestion des frontières, en insistant sur le renforcement des capacités de l’État, et souligne la nécessité d’offrir un appui international coordonné aux efforts que celui-ci consent dans ce domaine;


12.   Considère qu’il faut que la MINUSTAH continue à s’efforcer de patrouiller le long des frontières maritimes et terrestres pour appuyer les activités de la Police nationale d’Haïti qui visent à assurer la sécurité des frontières et encourage la Mission à poursuivre ses entretiens avec les autorités haïtiennes et les États Membres intéressés pour évaluer les menaces présentes le long des frontières terrestres et maritimes d’Haïti;


13.   Prie l’équipe de pays des Nations Unies, et demande à toutes les parties prenantes, de compléter les mesures adoptées dans le domaine de la sécurité et du développement par le Gouvernement haïtien, avec le soutien de la MINUSTAH, par des activités visant à améliorer véritablement les conditions de vie des populations intéressées et à protéger les droits des enfants, et demande à la MINUSTAH de continuer à réaliser des projets à effet rapide;


14.   Condamne toute attaque contre le personnel ou les installations de la MINUSTAH et exige qu’aucun acte d’intimidation ou de violence ne soit dirigé contre le personnel des Nations Unies et le personnel associé ou leurs installations, ni contre les autres acteurs occupés à des activités humanitaires, de développement ou de maintien de la paix;


15.   Se félicite des mesures prises pour réformer les institutions chargées du maintien de l’ordre, prie la MINUSTAH de continuer à fournir l’appui nécessaire à cet égard et encourage les autorités haïtiennes à tirer pleinement parti de cet appui, tout spécialement pour la modernisation des lois essentielles et l’exécution du plan de réforme de la justice, à prendre les mesures nécessaires, y compris des nominations, pour permettre le bon fonctionnement des juridictions supérieures, et à chercher des solutions au problème des détentions provisoires prolongées et de la surpopulation carcérale, en prêtant une attention particulière au sort des enfants;


16.   Se déclare favorable à la mise en œuvre du plan stratégique de la Direction de l’administration pénitentiaire et prie la MINUSTAH de continuer à appuyer l’encadrement et la formation du personnel pénitentiaire et à renforcer les capacités institutionnelles et opérationnelles;


17.   Prie la MINUSTAH de continuer à lutter contre la violence communautaire, y compris en appuyant la Commission nationale de désarmement, démobilisation et réintégration et en centrant ses efforts sur des projets à forte intensité de main-d’œuvre, l’ouverture d’un registre des armes, la révision des lois en vigueur en matière d’importation et de détention d’armes, la réforme du régime des permis de port d’armes ainsi que l’élaboration et l’application d’une doctrine de la surveillance policière de proximité;


18.   Réaffirme le mandat de la MINUSTAH dans le domaine des droits de l’homme, exhorte les autorités haïtiennes à continuer de s’employer à promouvoir et défendre ces droits et invite la MINUSTAH à continuer d’assurer la formation aux droits de l’homme des membres de la Police nationale d’Haïti et des autres institutions intéressées, y compris les services pénitentiaires;


19.   Condamne fermement les infractions graves commises contre les enfants victimes de la violence armée, ainsi que les viols et autres sévices sexuels généralisés commis sur la personne des filles, et demande à la MINUSTAH de continuer à promouvoir et à protéger les droits des femmes et des enfants, comme il est stipulé dans ses résolutions 1325 (2000), 1612 (2005), 1820 (2008), 1882 (2009), 1888 (2009) et 1889 (2009);


20.   Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les mesures nécessaires pour que tout le personnel de la MINUSTAH observe scrupuleusement la politique de tolérance zéro adoptée par l’Organisation des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des violences sexuelles et de le tenir informé, et exhorte les pays qui fournissent des effectifs militaires ou des forces de police à faire en sorte que les actes mettant en cause leur personnel fassent l’objet d’enquêtes en bonne et due forme et que leurs auteurs soient punis;


21.   Invite la MINUSTAH et l’équipe de pays des Nations Unies à mieux coordonner leur action et à contribuer, de concert avec le Gouvernement haïtien et les partenaires internationaux, à une mise en œuvre plus rationnelle du Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté en vue de réaliser des progrès dans le domaine du développement socioéconomique, ce que le Secrétaire général a jugé essentiel pour la stabilité d’Haïti dans son plan de consolidation, et à s’attaquer aux problèmes de développement pressants;


22.   Salue l’important travail accompli par la MINUSTAH pour aider à répondre aux besoins immédiats d’Haïti et engage la Mission, dans les limites de son mandat, à exploiter pleinement les moyens et capacités dont elle dispose actuellement, notamment ses ingénieurs, en vue de renforcer encore la stabilité du pays;


23.   Se félicite des progrès accomplis par la MINUSTAH en matière de communication et de relations publiques et lui demande de poursuivre ces activités;


24.   Remercie le Secrétaire général du travail accompli en vue de définir cinq catégories de repères et d’indicateurs pour mesurer les progrès dans le sens de la stabilité en Haïti et le prie de continuer, en agissant en consultation avec le Gouvernement haïtien et en tenant compte, en tant que de besoin, du Document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté, à actualiser le plan de consolidation, notamment en affinant lesdits repères et indicateurs, et de le tenir informé dans les rapports qu’il lui adressera;


25.   Prie le Secrétaire général de lui faire rapport deux fois par an sur l’exécution du mandat de la MINUSTAH, en veillant à présenter son second rapport 45 jours au moins avant la date d’expiration du mandat de la Mission;


26.   Prie également le Secrétaire général de faire figurer dans son rapport une évaluation très complète des menaces qui planent sur la sécurité en Haïti, compromettant par exemple la réforme de la justice, celle du système pénitentiaire et les capacités de lutte antidrogue, en tenant compte de l’examen des activités et de la composition de la MINUSTAH, de sa coordination avec l’équipe de pays des Nations Unies et les autres acteurs du développement et de la nécessité d’éliminer la pauvreté et d’assurer un développement durable en Haïti, et de proposer, le cas échéant, divers moyens de reconfigurer la composition de la MINUSTAH;


27.   Souligne combien il importe que les documents de programmation des composantes militaire et de police, tels le concept d’opérations et les règles d’engagement, soient régulièrement mis à jour comme il convient et toujours conformes aux dispositions de toutes ses résolutions pertinentes, et prie le Secrétaire général de lui faire rapport à leur sujet, ainsi qu’aux pays qui fournissent des contingents ou des forces de police;


28.   Décide de demeurer saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.

Soudan: le Conseil de sécurité reconduit le mandat du Groupe d’experts créé en application de la résolution 1591 jusqu’au 15 octobre 2010

CS/9765

Soudan: le Conseil de sécurité reconduit le mandat du Groupe d’experts créé en application de la résolution 1591 jusqu’au 15 octobre 2010

13/10/2009
Conseil de sécuritéCS/9765
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6199e séance – matin


SOUDAN: LE CONSEIL DE SÉCURITÉ RECONDUIT LE MANDAT DUGROUPE D’EXPERTS CRÉÉ EN APPLICATION DE LA RÉSOLUTION 1591 JUSQU’AU 15 OCTOBRE 2010


Le Conseil de sécurité, qui examinait ce matin la situation au Soudan, a adopté à l’unanimité la résolution 1891(2009) par laquelle il décide de reconduire jusqu’au 15 octobre 2010 le mandat du Groupe d’experts initialement constitué en application de la résolution 1591 (2005).  Le Conseil avait déjà prorogé ce mandat par ses résolutions 1651 (2005), 1665 (2006), 1713 (2006), 1779 (2007) et 1841 (2008).


Le Conseil de sécurité prie le Groupe d’experts de présenter au Comité créé en application de la résolution 1591 (2005) un bilan à mi-parcours de ses travaux le 31 mars 2010 au plus tard et un rapport d’étape dans les trois prochains mois, à partir d’aujourd’hui.  Le Comité devra aussi présenter au Conseil, 30 jours au moins avant la fin de son mandat, un rapport final contenant ses conclusions et recommandations.


Le Conseil de sécurité prie le Groupe d’experts de coordonner ses activités avec celles de l’opération hybride Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD), ainsi qu’avec celles menées à l’échelon international pour promouvoir le processus politique au Darfour.  Dans ses rapports, le Groupe d’experts devra indiquer dans quelle mesure on aura réussi à réduire les violations, par toutes les parties, des mesures édictées par les résolutions 1556 et 1591 ainsi que dans quelle mesure on aura réussi à atténuer les obstacles au processus politique, les menaces à la stabilité au Darfour et dans la région et les autres violations.


Dans le préambule de la présente résolution, le Conseil « souligne à nouveau son ferme attachement à la cause de la paix dans le Soudan tout entier » et à l’application intégrale de l’Accord de paix global du 9 janvier 2005, qui a mis fin à plus de 20 ans de conflit entre le nord et le sud du Soudan. 


Également dans le préambule, le Conseil rappelle qu’il faut « un règlement politique viable et une sécurité durable au Darfour ».  Il déplore que l’Accord de paix pour le Darfour n’ait pas été pleinement appliqué par ses signataires et qu’il n’ait pas été signé par toutes les parties au conflit au Darfour.  Il demande instamment aux parties qui n’ont pas encore accepté de participer aux négociations de le faire immédiatement, à toutes les parties au conflit de participer au processus sans réserve et de façon constructive et de coopérer avec le Médiateur en chef de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies, M. Djibril Bassolé.


Toujours dans le préambule, le Conseil de sécurité exige des parties au conflit qu’elles fassent preuve de modération et cessent toute activité militaire.



RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN


Informations de base


Par sa résolution 1591 (2005) du 29 mars 2005, le Conseil de sécurité, constatant le « défaut par les parties au conflit du Darfour d’honorer leurs engagements », a décidé de mettre en place un Comité composé de tous les membres du Conseil, chargé d’identifier toute personne qui fait obstacle au processus de paix, constitue une menace pour la stabilité au Darfour et dans la région, viole le droit international humanitaire ou le droit international relatif aux droits de l’homme ou commet d’autres atrocités ou contrevient aux mesures édictées par le Conseil. 


Ces mesures incluent un embargo, décidé dans la résolution 1556 (2004) sur les fournitures d’armes et de matériel militaire, à « tous individus et entités non gouvernementales y compris les Janjaouites, opérant dans les États du Darfour Nord, du Darfour Sud et du Darfour Ouest », ainsi qu’un embargo sur l’assistance technique concernant de tels équipements.  Par sa résolution 1591 (2005), le Conseil de sécurité a prévu une série d’exceptions à cet embargo, qui ne s’applique pas à l’assistance ni aux approvisionnements à l’appui de la mise en œuvre de l’Accord de paix global ni aux mouvements de matériel militaire et d’approvisionnement dans la région du Darfour préalablement approuvés par le Comité à la demande du Gouvernement soudanais.


Le « Comité 1591 » est chargé de décider que tous les États prendront contre de telles personnes des sanctions telles que prévenir leur entrée ou transit sur leur territoire, ou encore geler tous les fonds, avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire qui sont la propriété ou sous le contrôle, direct ou indirect, de ces personnes ou qui sont détenus par des entités possédées ou contrôlées, directement ou indirectement, par elles ou par des personnes agissant en leur nom ou sur leurs instructions.


Dans la même résolution, le Conseil de sécurité demandait au Secrétaire général de créer, initialement pour une période de six mois, un groupe d’experts composé de quatre personnes, agissant sous la direction du Comité.  Établi à Addis-Abeba, le Groupe d’experts, qui doit se rendre régulièrement au Soudan, assiste le Comité à suivre l’application des sanctions que ce dernier décide et à formuler des recommandations touchant des mesures que le Conseil pourrait souhaiter examiner. 


Texte du projet de résolution S/2009/528


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant le Soudan,


Réaffirmant son attachement à la souveraineté, l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Soudan, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération dans les relations entre les États de la région,


Soulignant à nouveau son ferme attachement à la cause de la paix dans le Soudan tout entier et à l’application intégrale de l’Accord de paix global du 9 janvier 2005et gardant à l’esprit l’Accord de paix pour le Darfour, l’aboutissement du processus politique et la nécessité de mettre un terme à la violence et aux exactions au Darfour,


Affirmant à nouveau qu’il est important de promouvoir un processus politique pour rétablir la paix et la stabilité au Darfour, et demandant instamment aux parties qui n’ont pas encore accepté de participer aux négociations de le faire immédiatement et à toutes les parties au conflit de participer au processus sans réserve et de façon constructive et de coopérer avec Djibril Bassolé, Médiateur en chef de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations Unies,


Réaffirmant qu’il faut un règlement politique viable et une sécurité durable au Darfour, déplorant que l’Accord de paix pour le Darfour n’ait pas été pleinement appliqué par ses signataires et qu’il n’ait pas été signé par toutes les parties au conflit au Darfour,


Notant avec une profonde préoccupation la violence et l’impunité qui continuent de régner, ainsi que la détérioration de la situation de l’aide humanitaire et des conditions d’acheminement de l’aide humanitaire aux populations sinistrées qui en résulte, redisant la vive inquiétude que lui inspire la sécurité des civils et des agents humanitaires et demandant à toutes les parties au Darfour de cesser immédiatement toutes opérations offensives et de renoncer à toute attaque violente,


Exigeant des parties au conflit qu’elles fassent preuve de modération et cessent toutes activités militaires,


Exigeant de toutes les parties à des conflits armés qu’elles mettent immédiatement et totalement fin à tous actes de violence sexuelle contre des civils, conformément à la résolution 1888 (2009), au recrutement et à l’utilisation des enfants, conformément aux résolutions 1612 (2005) et 1882 (2009), et aux attaques aveugles menées contre des civils,


Saluant l’action menée par le Médiateur en chef conjoint Union africaine-ONU, le Secrétaire général, la Ligue des États arabes et les dirigeants de la région pour promouvoir la paix et la stabilité au Darfour, et leur renouvelant son appui sans réserve, envisageant avec satisfaction la perspective du déploiement intégral et effectif de l’opération hybride Union africaine-Organisation des Nations Unies au Darfour (MINUAD) et déclarant qu’il appuie fermement le processus politique mené avec l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies comme médiateurs,


Se félicitant que le Département des opérations de maintien de la paix ait annoncé qu’il entendait élaborer des directives visant à améliorer la coopération et le partage de l’information entre les missions de maintien de la paix des Nations Unies et les groupes d’experts du Comité des sanctions du Conseil de sécurité,


Rappelant le bilan à mi-parcours présenté le 30 avril 2009 par le Groupe d’experts nommés par le Secrétaire général en application du paragraphe 3 b) de la résolution 1591 (2005), dont il a prorogé le mandat par ses résolutions ultérieures, prenant note du rapport final du Groupe et comptant examiner, par l’intermédiaire du Comité, les recommandations que celui-ci y formule et réfléchir à la suite qu’il conviendrait de leur donner,

Exprimant sa préoccupation face aux obstacles dressés contre les activités du Groupe d’experts au cours de son dernier mandat, y compris les entraves à la liberté de sa circulation,


Soulignant la nécessité de respecter les dispositions de la Charte concernant les privilèges et immunités et la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, en tant qu’elles s’appliquent aux opérations des Nations Unies et à ceux qui y participent,


Considérant que la situation au Soudan demeure une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte,


1.    Décide de reconduire jusqu’au 15 octobre 2010 le mandat du Groupe d’experts, initialement constitué en application de la résolution 1591 (2005), mandat qu’il a déjà prorogé par ses résolutions 1651 (2005), 1665 (2006), 1713 (2006), 1779 (2007) et 1841 (2008), et prie le Secrétaire général de prendre les mesures administratives voulues;


2.    Prie le Groupe d’experts de présenter au Comité créé en application du paragraphe 3 a) de sa résolution 1591 (2005) (ci-après « le Comité ») un bilan à mi-parcours de ses travaux le 31 mars 2010 au plus tard et un rapport d’étape, dans les 90 jours qui suivront l’adoption de la présente résolution et de lui présenter, 30 jours au moins avant la fin de son mandat, un rapport final contenant ses conclusions et recommandations;


3.    Prie également le Groupe d’experts de coordonner ses activités, autant qu’il conviendra, avec celles de l’opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD), ainsi qu’avec celles menées à l’échelon international pour promouvoir le processus politique au Darfour, et d’indiquer, dans ses rapports intermédiaire et final, dans quelle mesure on aura réussi à réduire les violations, par toutes les parties, des mesures édictées aux paragraphes 7 et 8 de la résolution 1556 (2004) et au paragraphe 7 de la résolution 1591 (2005) et dans quelle mesure on aura réussi à atténuer les obstacles au processus politique, les risques qui menacent la stabilité au Darfour et dans la région et les autres violations des résolutions susmentionnées;


4.    Prie instamment tous les États, les organismes compétents des Nations Unies, l’Union africaine et les autres parties intéressées de coopérer pleinement avec le Comité et le Groupe d’experts, en particulier en leur fournissant toutes informations à leur disposition sur l’application des mesures résultant des résolutions 1591 (2005) et 1556 (2004);


5.    Invite tous les États, de la région en particulier, à rendre compte au Comité des dispositions qu’ils auront prises pour appliquer les mesures imposées par les résolutions 1591 (2005) et 1556 (2004);


6.    Réaffirme que le Comité a pour mandat d’encourager le dialogue avec les États Membres intéressés, et en particulier ceux de la région, notamment en invitant leurs représentants à le rencontrer afin d’examiner la question de l’application des mesures;


7.    Décide de rester activement saisi de la question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.